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EN
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R É P O N S E ,
POUR
L e Sieur J U S S E R A U D , intimé ;
CONTRE
y
La Dame de C H A Z E R O N et le St A L B E R T
de
B R A N C A S - D E - V I L L A R S , son mari,
appelans.
A
RIO M ,
D e l'imprimerie du Palais , chez J . - C . S
a l l e s
.
�M E M O I R E
POUR
L e Sieur J U S S E R A U D , intimé ;
CONTRE
L a Dame
de
C H A Z E R O N et Le S t
de
B R A N CAS-
D E - V I L L A R S , son mari a p p e l a n s .
M
ADAME de Brancas se plaint vivement: de n’avoir pu faire
accueillir des demandes exagérées et extraordinaires q u ’elle per
siste plus que jamais à reproduire; le succès du sieur Jussera ud
l ’irrite, et les premiers juges eux-mêmes ne sont pas exempts de
l'h umenr qu’elle lui témoigne. Mais le ton d’aigreur exige au
moins de la véracité, et madame de Brancas tire fréquemment
inductions de faits peu exacts. L e sieur Jusseraud q u i,n ’a
varié ni dans sa défense, ni dans ses prétentions, répondra à
l ’humeur par de la m odération, et à l ’inexactitude par la sim
plicité des faits. Il établira sans peine que la réclamation bizarre
de 22,000 francs, dont madame de Brancas a paru concevoir l’idée
par occasion , après plusieurs années de procès , n’est pas même
des
À
�( o
proposable, parce qu’elle ne peut s’en prendre au sieur Jusseraud
des accidens de la révolution : il établira aussi que la demande
en indemnité formée par lu i, ne peut être susceptible d ’une
contradiction sérieuse, parce quelapi-emière règle en bail à ferme
est de mettre le fermier en possession de toute la chose louée et de
le faire p u ir .
F A I T S .
L e sieur Jusseraud prit à titre de ferme , en 17 8 1, la terre de
Chazeron de la mère de madame de Brancas, pour neuf ans qui
devaient expirer le 24 juin 1790.
L e bail lui fut consenti pour jouir de ladite terre et dépen
dances , ainsi que les précédens fermiers avaient joui ou dû
jo u ir , et par exprès le sieur Jusseraud, son père, moyennant
y,3oo francs par an.
Parm i les conditions de ce bail on remarque, art. i 3 , que le
sieur Jusseraud fut chargé de faire renouveler les terriers ù ses
frais par un bon féodiste, et d’en fournir une liève m odée,
dans huit a n s} sous les conditions à régler avec le S .r Auzaneau
régisseur. A r t. 14 , que le S.r Jusseraud ne pourra prétendre
aucune diminution sur le prix de son b a il, pour inondation,
g rê le , gelée, et autres cas fortuits prévus ou à prévoir, ni pour
les contestations qui pourraient être faites par les emphytéotes
et redevables des terres.
Cette dernière clause que madame de Brancas annonce comme
une convention n ou velle, avait toujours été de style dans les
précédens b au x, et la Cour en aura la preuve : cependant le
dernier bail était à 6,000 f r . , et le précédent à 4,700 f r . , tandis
que le sieur Jusseraud affermait à 7,300 francs , e n s e chargeant
encore de faire renouveler le terrier.
L ’article des percières était de la plus grande conséquence :
il allait à 110 setiers de b l é , tandis que la directe ne consistait
qu’en 1JJ0 francs argent j 20 seliers de from en t, 3 o setiers de
seigle et 60 d’avoine.
�( 3 ) .
Ces percières étaient en contestation avec tous les redevables,
en 1781. L a dame de Chazeron avait été obligée d’indemniser
les précédens fermiers qui n’en avaient pu jouir ; mais elle an
nonçait que le procès était à sa fin.
L e sieur Jusseraud chargea le sieur Boitelet de la rénovation
du terrier, et la première opération fut de lever des plans relatifs
aux percières, afin de hâter la fin des contestations. Elles n’en
traînèrent pas moins en longueur, et le sieur Jusseraud, ennuyé
de ne pas jo u ir, demanda une indemnité au tuteur de madame
de Brancas , qui lui répondit que jusqu’à la fin de son bail il
n’avait pas d’aclion. Les choses en ont resté là d epu is, et à l’ex
ception d’un très-petit nombre d’articles, le sieur Jusseraud n’a
joui d ’aucune des percières.
A l’égard du travail de la d irecte, il fallait, quoiqu’en dise
madame de Brancas des lettres à terrier : madame de Chazeron
ne les obtint que le 23 avril 1782, et ne jugea à propos de les
faire entériner que le 17 avril 1783. L e travail de la rénovation
ne put commencer qu’après cette époque, et le féodiste avait
huit ans.
Cependant le sieur Boitelet ne perdit pas de tems; car il est
constaté qu’en 1788 il avait déjà reçu et fait contrôler 407 recon- •
nais ances, ( l e précédent terrier n’én coutenait que 385 ). Le
travail fut parachevé en 1790, et il y eutalors55i art. reconnus.
Suivant la police arrêtée entre les sieurs Jusseraud et Auzaneau , le féodiste devait remettre ses plans, les nouvelles recon
naissances , lièves et tables, reliées, et se sou me tire à la vérifica
tion d'un autre féodiste.
Pour cette vérification les parties firent choix du sieur Legny
dePontgibaud, par acte du 9 mars 1791. Les litres furent remis
à cet ell'et au sieur A uzaneau, qui les transmit lui-m êm e au
sieur L e g a y , comme on le voit par une citation dont excipe
madame de Brancas.
L e sieur Legay ne s’occupa point de cettevéï’ification en 1791;
il fut emprisonné le 27 avril 1792, et c’est dans les loisirs
A z
�(4)
de sa prison que s’étant fait porter l'expédition du terrier
Boitelet, et pelle du précédent terrier seulement, il s’occupa de
vérifier l ’exactitude de l ’opération du sieur Boitelet. L à il décou
v rit, d it-il, 352 articles défectueux sur 55 i .
A la vérité il finit par avouer qu’il n’a fait qu’un travail con
ditionnel et hypothétique , parce qu’il n’a comparé le terrier
Boitelet qu’avec un seul des précédens, et qu’il n’est pas encore
a llé vérifier les plans. Il est même obligé de convenir que si les
352 erreurs se trouvent relevées sur les terriers antérieurs , l ’ou
vrage de Boitelet vaudra mieux que le sien.
Quoiqu’il en soit de ce travail de prison, le sieur Legay ne se
mit pas en peine d’aller le com pléter, en vérifiant les plansquand
il fut lib re, ni même en se référant aux anciens terriers qu’il
n ’avait pas vus : cependant en l ’an 3 il assigna la dame de
Brancas en paiement de 8oo francs pour ses honoraires ; cette
demande fut dénoncée au sieur Jusseraud, et on ne voit pas
qu’elle ait été suivie.
L e sieur Jusseraud avait cessé d’être ferm ier, avons-nous dit,
en 1790 J et il avait exactement payé ses fermages , sauf environ
2,000 fr. ; madame de Brancas n’avait eu garde de lui demander
ce re liq u a t, puisqu’elle l’avait renvoyé , pour l ’indemnité des
percières , à la fin de son bail , et que le procès de ces percières
n’était pas encore jugé en 1790.
Cependant se croyant plus favorable en ce que la suspension
de ce procès paraissait venir de la force majeure , madame de
Brancas fit faire au sieur Jusseraud, le 24 frimaire an 7 ,1 m
commandement de payer la dernière année de sa ferme en
deniers ou quittances ; sans réserver aucune autre action.
L e sieur Jusseraud y forma opposition, par le m otif q u ’il était
créancier lui-même de plusieurs indemnités de non jouissances.
L e tribunal civil, sur cette opposition, accorda une surséance
provisoire.
Ces deux réclamations furent soumises à des arbitres ; le sieur
Jusseraud les récusa, et n’a nulle envie de s’en défendre ; il n’a
�( 5 )pas cru manquer à son devoir , en se conformant strictement à
la lo i, et en faisant ce que lui semblaient exiger les circons
tances. Il savait d’ailleurs que si déjà un jugement arbitral eût
été rendu, il était plus fort que sa récusation. L ’événement a
justifié sa démarche : il paraît qu’il n’y a eu aucun jugement.
L a procédure fut reprise en brumaire an 10 , devant le tribu
nal de Pviom ; le sieur Jusseraud réclama l’indemnité de non
jouissance, i.° des percières de Gouzet et Iloche-Touzet ; 2.0 des
eaux minérales de Chatelguyon , faute d’un bâtiment que la
dame de Chazeron devait y faire tenir en état ; 3.° de la glandée
dans les bois ; 4.0 d’un bâtiment et trois septerées de terre laissés
à un garde forestier, quoique ces objets ne fussent pas réservés
au propriétaire ; 5 .° du four bannal supprimé par la loi du 4
août 1789; 6.° de 389 fr. pour cens qu’il n’avait pu percevoir.
Après cette demande, madame de Brancas conclut à l ’exécution
provisoire de son b a il, toujours sans réserve: elle poursuivit
l’audience, plaida sur cet incident, et par jugement du 4 ger
m inal an 10 , le provisoire fut joint au fond, surséance tenant.
Cependant madame de Brancas, peu de jours après sa de
mande provisoire, avait cru pouvoir neutraliser les justes indemnités requises p arle sieur Jusseraud , en en réclamant de sa part,
et revenant sur le procès du sieur L e g a y , oublié par elle depuis
l ’an 3 .
Ce n’était plus une simple demande en garantie des 800 liv.
à laquelle madame de Brancas entendait se borner. L e 17
ventôse an 10 , elle exposa que le sieur Jusseraud, s’étant chargé
de laire renouveler son terrier, et ne l ’ayant fait que d’une ma
nière ju g é e défectueuse , il devait non-seulement lui jjayer les
irais de rénovation présumés déduits sur sa ferm e, mais encore
l’indemniser de ses cens des années 179° ’ I 79 I e* I 792 > cj« elle
n’avait pu percevoir, n ’ayant pas de titres y en conséquence ,
elle conclut contre le sieur Jusseraud au paiement i.° de 10,000 1.
pour les frais de rénovation; 2.0 de 12,000 liv. pour l ’indem
nité de trois années de ccns.
�C 6 )
Les parties en vinrent à l’audience le 14 prairial an i r . L à ,
madame de Brancas eut encore quelque choseàajouter : Crescit
eundo. E lle réclama de plus l ’ancienne garantie des 800 liv.
demandées, en l’an 3 , par le sieur L egay.
L e jugement dont est appel déboute madame de Brancas de
ces trois derniers articles de dem ande, adjuge celle de l ’an 7 ,
et co n d a m n e le sieur Jusseraud à payer 2,570 liv ., pour reli
quat de sa ferme; et faisant droit sur ses demandes en indem
n ité, condamne madame de Brancas à lui payer, i.° 3 oo liv.
pour la non-jouissance du four banal ; 2.0 2,275 liv. pour la
non-jouissance des percières : sur le surplus de ses demandes,
il est mis hors de cause, et tous les dvpens sont compensés.
L e sieur Jusseraud pouvait justement se plaindre de ces der
nières dispositions, parce qu’indépendamment des non-jouis
sances de cens non perçus el d’objets distraits de sa ferme sans
être compris dans les réserves, il avait droit de regarder comme
très-inférieure à leur valeur une fixation à 2,270 1. pour les per
cières qui cependant m.iat lient à 110 setiers de blé pendant
chacune des neuf années de sa ferme.
Cependant, malgré ces griefs, le sieur Jusseraud ennuyé de
procès , a exécuté ce jugement ; mais madame de Brancas en a
interjeté ap p el, et ne veut faire grâce d’aucune de ses rcclaniations incidentes; elle les prétend toutes fondées, modérées même,
et de la plus exacte justice.
M O Y E N S .
Madame de Brancas s’oppose de toutes ses forces à une dispo
sition du jugement dont est appel , qu’on a passée sous silence,
parce qu’elle est absolument étrangère au sieur Jusseraud.
Les titres féodaux produits par elle ont paru aux premiers
juges , compris dans la proscription de la loi du 17 juillet 1793,
et ils ont cru devoir faire exécuter cette lo i, connue toujours
en vigueur d’après le rescrit du Conseil d’état. L e sieur Jusscraïul ne s’occupera nullement des moyens que madame de
�C7.\
Brancas emploie pour faire conside'rer cette disposition comme
monstrueuse et révolutionnaire , non nostrûm . . . . tantas cornponere liles. L a Cour statuera, comme il lui paraîtra con
venable sur ce chef particulier, q u i, on le soupçonne, pourrait
bien avoir été le principal mobile de l’appel de madame de Bran-»
cas. Quoiqu’il en soit, cet appel est divisé en quatre griefs, que
le sieur Jusseraud va parcourir dans le même ordre que madame
de Brancas les a proposés.
PREMIER
GRIEF.
Y a-t-il lieu de payer 10,000 livres à madame de Brancas ,
pour vice de rénovation de son terrier ?
Pour trouver quelque chose de supportable à cette prétention,
il faut franchir une difficulté beaucoup plus ardue que la ques
tion elle-même. L e terrier renouvelé est-il vraiment défectueux,
et comment s’y prendra-t-on pour juger sa défectuosité?
T ou t cela est déjà f a it , dira madame de Brancas ; le sieur
L egay a ju g é qu’il contenait trois cent cinquante-deux erreurs.
A la v é rité , il d e v a it, suivant la convention arrêtée avec Boite le t, remonter aux anciens terriers. Il n’a vu que le plus
récent, parce qu’en prison peut-être il n’avait pas l ’aisance
nécessaire pour un travail de ce genre. A la vérité encore ,
il fallait vérifier les plans , et chercher l ’application des titres
sur le local , mais le sieur L egay a déclaré, dans son procèsverbal , qu’il n’était pas encore a llé vérifier le local ; et à l’im
possible nul n’est tenu.
Si le sieur Jusseraud trouve étrange cette manière commode
de vérifier le travail d’ un féodiste , s’il observe que Boitelet
devait naturellement s’écarter du dernier terrier, dès qu’il y avait
eu nécessité de le refaire, on lui répondra qu’il s’est permis des
personnalités sur le sieur L e g a y , par cela seul que cet expert
avait reconnu des erreurs au travail de Boitelet.
Ce n’est vraiment qu’une re'ilexion ab iralo , de trouver le
�(S )
sieur L egay offensé de ce que le sieur Jusseraud a rappelé
qu’il était en prison , quand il s’occupa de la vérification du
terrier Boitelet. Ce fait était absolument nécessaire à sa cause;
et en se dépouillant de sa prévention , madame de Brancas
trouverait très-bizarre elle-m êm e, qu’un travail de géométrie
locale , et une division de terrain en cinq cent cinquante-un
immeubles distincts , fussent vérifiés dans les limites d’une
prison.
Pourquoi avait-on choisi un géom ètre, si ce n’est pour voir
les lieux, et chercher les inexactitudes sur le terrain même? A la
vérité , on ne prévoyait pas en 1791 , qu’il ne s’en occuperait
pas en 1791 , et ne pourrait pas s’en occuper en 1792.
On ne doutera pas que le sieur Legay n’ait tout vérifié en
prison. Il dit lui-m êine, dans son exploit du xi brumaire an 3 ,
avoir employé à ce travail les mois de j u i n , ju ille t , partie
(Taoiil et d ’octobre 1793. O r, le sieur Legay a été écroué dans
les prisons de Riom , le 27 avril 1792 ; il y a été jugé le 18
août 1792. L e tribunal de cassation l’a renvoyé à Gueret, où
il a été traduit au mois d’octobre, et n’a été jugé qu’au milieu
de novembre de la même année 1792.
■ Son procès - ve rb a l, clos le 26 septembre 1792, n’est donc
qu’un travail de prison , ou plutôt qu’ une cbauche de travail ,
que le sieur L egay lui-même a positivement déclaré n’être que
préparatoire, puisqu’il avoue i.° 11’avoir fait sa comparaison
que sur un terrier de 1686, tandis que Boitelet avait été as
treint à remonter aux plus anciens, et qu’il y en avait deux autres
de 1488 et de 1590; 2.0 il avoue n’avoir pas encore été vérifier
les plans, ce qui montre clairement qu’il regardait cette opéra
tion locale comme indispensable; 3 .° il avoue enfin que i’exactiInde de la vérification dépendait de la comparaison avec les
terriers de 1488 et de i5oo ; que cette vérification restait à
faire comme complément; et qu’il en pouvait résulter que les
trois cent cinquanle-deux erreurs se réduiraient à x’ie n , et que
le sieur Boivelet aurait fait un bon ouvrage.
Ainsi
�C9 ) '
Ainsi madame de Brancas veut trouver dans le travail du
sieur L egay une perfection qu’il n’y trouve pas iui-même. Par
cela seu l, qu’elle a ce travail, elle veut y voir une vérification
de terrier, un jugem ent qui annulle toute l’opération du sieur
Boitelet.
Disons plutôt que le sieur L egay se promettait lui-m êm e
de voir les lieux ; que la loi du 28 août rendait son travail
inutile; qu’ainsi il n’avait aucun m otif pour aller après 1792,
s’occuper d’une opération sans but ; et qu’en l ’an 3 , il essaya de
former une demande en indemnité du tems par lui em ployé,
quoique la loi du 9 septembre lui refusât toute action par une
disposition expresse.
Il n’y a donc pas lieu de dire que le terrier du sieur Boi
telet soit défectueux , mais quand il serait vrai que le sieur
L egay a entendu le dire a in si, cela est-il bien démontré aux
yeux; de la Cour? Quand le sieur L egay aurait tout vu , le
sieur B o itelet, passible des vices de son tra v a il, ne serait-il pas
fondé à lui dire, que c’est lui-même qui est dans l ’erreur. Il
faudrait donc savoir qui des deux a raison.
»
O n avait prévu dans la police de 17 9 1, que le sieur L egay
pouvait n’être pas in faillib le, et loin de le prendre pour ar*
bitre en dernier ressort, il y était dit que celui qui ne vou
drait pas se ténir à sa vérification, payerait ses vacations.
R ien ne s’opposerait donc à ce que le travail du sieur Boi
telet ne fût soumis à une seconde vérification ; mais madame
de Brancas n’indique pas comment elle pourrait se faire ? si la
Cour trouve cet expédient praticable, et sur-tout nécessaire , si
elle pense que la loi du 9 septembre 1792 permet d’y recourir ,
il ne s’agira que de faire remettre à un nouveau fé o d is te , les
terriers, les liév e s, les plans et les titres de la terre de Chazeron.
Mais d it, madame de Brancas (p age 16 et page 1 8 ), les
titres et terriers n’étaient pas livrés en 1790 ; le sieur Jusseraud
se défendait, dans des requêtes de 1789 et 1790 , en disant qu’il
n’était pas tenu de la négligence de Boitelet.
B
�( 10 )
Que signifie ce qu’on écrivait en 1789 et 1790, si la remise
a eu lieu en 1791- Boilelet avait huit ans pour son travail;
on ne lui remit des lettres à terrier qu’en 1783 , donc il avait
jusqu’à 1791 ; et madame de Brancas avait formé trop lot cette
demande en rem ise, aussi ne l ’a-t-elle pas suivie ; et son procès
actuel est à cet égard , bis in idem.
Il est très-vrai qu’en 1790, le sieur Boitelet n’avait pas fait
relier et timbrer la seconde copie de son terrier ; mais comme
le sienr Jusseraud refusa de le recevoir , alors tout fut mis
en règle et remis à ¿tuzaneau qui, lui-m êm e, le donna à L egay.
L a preuve que le sieur Jusseraud a remis les titres à A u zan eau ,
et non à L e g a y , se trouve dans l’exploit du 11 brumaire an 3 ,
où le sieur L egay expose que le cit. ¿duzaneau remit au requé
rant un ancien terrier signé B esson , ensemble une expédition
de celu i, signé B o ite le t, et le plan sur lequel Vapplication avait
é té fa it e , avec les liéves et reçus et quelques autres documens.
Comment donc madame de Brancas qui a notifié cet exploit,
et qui en excipe, peut-elle dire de bonne foi que le sieur Jus
seraud a tout retenu, et n’a remis qu’une copie inform e du
nouveau terrier en 17 9 1, tandis que le sieur Auzaneau a porté
chez le sieur L egay une expédition notariée de ce nouveau ter
rier, les plans , les lié v e s , etc.
M ais dit-elle encore ce n’était pas là tout, il fallait aussi re
mettre Vinventaire des titres de la terre et les titres eux-mêmes,
qui assuraient la perception.
Pour montrer encore à la C our, combien madame de Brancas
se pique de véracité malgré son ton d’aigreur,^le sieur Jusseraud
exhibera à la Cour le récépissé de ces titres au nombre de trois
cent soixante-dix-huit ; il lui a été fourni le 6 janvier 1792 , et
comme alors existait le procès, dont madame de Bancas excipe
encore (pages i5 et 18 de son mém oire) , le récépissé termine
par ces m ots, et me départs de toutes demandes qui peuvent
avoir été formées pour la remise desdits titres.
Donc madame de Brancas redemande ce qu’elle a reçu , donc
1
�I
( 11 )
elle fait considérer comme en vigueur un procès qui n’existe plus.
D onc encore quand madame de Brancas fonde sa demande en
paiem ent de 10,000 liv. sur ce que le terrier est informe , et sur
ce que c’est la seule chose qui lui ait été remise pour la vérifi
cation , madame de Brancas dit ce qu’elle sait ne pas être.
M a is , au reste, madame de Brancas a-t-elle bien calculé le
but de sa demande sur cet article ? Par quel m otif lui devrait-on
cette somme arbitraire de 10,000 liv.? des dommages-intérêts
sont définis par la loi l’indemnité de la perte qu’on éprouve.
Si -elle avait un nouveau terrier, vaudrait-il donc 'pour elle
10,000 liv. ? Mais quand il faudrait encore l'indemniser d’une
perte arrivée par la force m ajeure, à qui madame de Brancas
p ou rrait-elle persuader, que pour refaire le terrier d’une di
recte de cent dix setiers de tous grains, et de i 5o liv. argen t,
il faut payer 10,000 liv. à un féodiste, indemnisé déjà par deux
ou trois cents reconnaissances à recevoir comme notairè.
Mais s’il fallait 10,000 livres, le féodisle est payé, et il n’en
coûterait donc que les frais de rectification des articles recon
nus défectueux. Les trois cent cinquante-deux articles con
damnés rappellent les cent une propositions, et prouvent que
celu i, qui veut épiloguer un ouvrage quelconque, a toujours un
vaste champ pour la critique , sauf à la vérité à être redressé
lui-même. Ce serait donc se jouer de la C our, que de sup-,
poser sérieusement qu’elle adoptera l ’ébauche du sieur L e g a y ,
et ses trois cent cinquante-deux erreurs provisoires.
DEUXIÈME
GRIEF.
E s t-il du 12,000 liv. à madame de Brancas pour non-pèrception de ses o en s, pendant 1790, 1791 et 1792 ?
10,000
liv. pour un(terrier m al-fait, et 12,000 liv. pour trois
ans de cens , feraient précisément le capital de la directe de
madame de Brancas ; et ainsi les lois suppressives n’auraient
atteint que le fermier.
B a
�C 12 )
. Ces lois ne calculent pas comme madame de Brancas ; au
contraire, elles accordent une indemnité au fermier qui n’a
pas joui de tous les cens de 1789 ; et c’est encore la position du
sieur Jusseraud.
Mais ne voyons que madame de Brancas , et. écoutons-là se
fonder toujours , pour ce chef de demande comme pour le pré
cédent , sur ce que le sieur Jusseraud , en retenant ses titres ,
l ’a mise , par son fa it, hors d ’étal de pouvoir se faire payer.
Toute la page 24 de son mémoire est encore consacrée à ré
péter qu’i l n’est pas douteuse que le sieur Jusseraud a retenu
les titres et les terriers.
L ’éclaircissement de ce fait appartenait p lu tô t, à la v é rité ,
à la discussion de ce' deuxième grief qu’au précédent, mais
le sieur Jusseraud s’est fait un devoir de suivre madame de
Brancas dans l ’ordre de ses moyens. Ici , pour ne pas se ré
péter , il se référera à ce qu’il a dit aux deux pages précédentes ,
où il se flatte avoir prouvé jusqu’à l ’évidence qu’il a remis les
terriers anciens et n ou veaux, plans , liéves et titres depuis le
commencement de l ’année 1 7 9 1 , puisque le sieur L egay a été
choisi par acte du 9 mars 1791 ; que cet acte suppose un rap
prochement certain et l’existence certaine et en forme du terrier
B o itelet, enfin que le sieur L egay reconnaît avoir tout reçu du
sieur Auzaneau en 1791.
M adam e de Brancas voudrait-elle revenir sur ses p a s, et pré
tendre que cette x’emise de terriers et titres a été faite trop tard ?
M ais c’était lors du procès de 1789 qu’il fallait s’en apercevoir,
et madame de Brancas s’est départie de ce procès ; donc sublatâ causâ tollitu r effed u s.
Rem arquons encore l ’époque de ce département d’instance.
C ’est en janvier 1792 , après que madame de Brancas avait été,
suivant ses expressions, hors d’ état de pouvoir se faire payer
pendant les années 1790 et 1791.
Si c’eût été par la faute du sieur Jusseraud , c’élait le cas
au contraire d’ajouter à son procès les conclusions en indem-
�( *3 )
nité qu’elle prend aujourd’hui. Madame de Brancas, en renon
çant à ce procès, a donc reconnu en 1792 , que toutes ses pré
tentions se bornaient à la remise des titres , et qu’il lui suffisait
les avoir reçus.
Si nous trouvons. dans ce récépissé une fin de non recevoir
pour les années 1790 et 1791 , il ne nous restera à vaincre que
l ’année 1792; e t , à cet égard , la réponse est plus facile encore.
L a suppression des cens a eu lieu par la loi du a 5 août 1792,
à la seule exception de ceux fondés sur titres prim itifs, et la terre
de Chazeron n’avait que des reconnaissances terrières.L’échéance
des cens était a la St.-Julien, ou au 28 août; donc, en supposant
même toute la bonne volonté possible aux censitaires de s’ac
quitter , ils n’ont au moins pas été tenus de payer des cens, sup
primés avant l’échéance de 1792.
Laissons encore cette suppression , il résultera au moins du
récépissé de 1792 , que le sieur Auzaneau, avait tous les titres ,
et de l ’exploit de l ’an 3 ; qu’il avait les terriers, liéves et plans.
Il a donc pu percevoir.
Il est, d’après cela, parfaitement inutile d’examiner si le dé
fenseur de madame de Brancas est convenu ou n o n , qu’il fallait
des lettres à terrier, et qu’elles avaient été remises au sieur
Boitelet seulement en 1783. Si ce fait était un peu plus impor
tant , le sieur Jusseraud rappellerait à madame de Brancas qu’elle
avait avancé (p a ge 2 de son premier m ém oire) , que lors du
bail de 1 7 9 1, elle avait déjà obtenu des lettres à terrier, sui
vant l’usage ; et il résulterait peut-être de cette commémoration,
que c’est mal à propos qu’elle a démenti le fait avancé à cet
égard par les premiers juges (page 26 du 2.e m ém oire).
Ces lettres ù terrier n’étaient point aussi inutiles que veut le
dire madame de Brancas, puisque sans elles, il 11’y aurait eu
de ressource que d’obtenir un ¡jugement contre les censitaires.
L es anciennes ordonnances exigeaient cette formalité. Celle de
B 1n s, art. 6 4 , et l ’ordonnance de M elu n , art. 26 n’en exemp
taient que les seuls seigneurs ecclésiastiques, et on lit dans le
�(H)
Dictionnaire des fiefs , v.° lettres à' terrier : « Tous les seigneurs
« laïques, qui veulent faire , ou renouveler un terrier, doivent
« absolument prendre des lettres. Il n’y a que les seigneurs
« ecclésiastiques qui en soient exempts par les ordonnances».
Madame de Brancas s’élève avec force contre cette nécessité,
cependant elle a pris des lettres, mais en 1782 seulement. Elle
ne les a fait enregistrer qu’en 1783, donc elle a retardé les huit
ans donnés pour délai au féodiste. On n’a donc dû lui remettre
ses terriers qu’en 1791 , et dès-lors si madame de Brancas n’a
pas perçu les cens de 1790 et de 1791 , elle ne peut s’en prendre
qu’à elle-même, ainsi qu’elle l’a très-bien préjugé elle-même, en
se départant de son procès prématuré de 1789.
M ais sei'ait-il bien vrai que madame de Brancas a été hors
d 'éta t de percevoir ses cens de 1791 , faute du terrier Boit el et ? il
faut répondre négativement sur ce point comme sur tant d’autres.
Car i.° le siéur Auzaneau a donné des quittances en 1790; il en
a donné en 1791 , et ce ne sont pas des à-comples; 2.0 avant la
rénovation Boitelet, on n’était pas privé de poursuivre le paie
ment des: cens: donc on pouvait se passer de son terrier ; 3 .° il
n’était aisé h personne de percevoir des cens après le 4 août
1789 , et la loi a prévu cette difficulté , en accordant des indem
nités aux Fermiers pour les années postérieures. Madame de
Ch'izeVon habitant alors son château , bien loin d’être pressée de
se faire payer , engageait au contraire le sieur Jusseraud à ne
pas poursuivre ses'propres arrérages.
Gointfièrit donc, sachant ces fa il.s , madame de Brancas a-t-elle
prétendu que c’était par le fa it seul du siei'ir Jusseraud qu’elle
avait etc'hors d’état de percevoir s'es cens? Comment n ’a-t-elle
pas trouvé que 12,000 livres et io,coo liv. au sujet d’une directe
dè 1,100 liv. de revenu étaient une dèuvinde d’une exagéra
tion Singulière ? Comment enfin madame de Brancas a-t-elle
dit que' ces sommes lui étaient dues, laute de remise de ses ter
riers et de ses titres', lorsqu’elle est nantie des uns et des autres ?
y
.
�( iü )
TROISIÈME
GRIEF.
E s t -il du une indem nité au sieur Jusseraud pour la nonjou issa n ce des percières ?
Maintenant que madame de Brancas conteste une demande ,
elle la trouve ridicule et exhorbitante. D ’abord il n’est pas établi,
d it-elle, que les redevables aient refusé le paiem ent, à l ’excep
tion du plus petit nombre.
C ’est un système général adopté par madame de Brancas, de.
tout nier; elle n’avoue pas même ce qui est de notoriété', et de
sa connaissance très-personnelle.
Il est positif, en elfet, que la presque totalité des redevables
de percières refusait de payer depuis long tems; qu’il existait un
procès avec eux tous ; que quelques particuliers seulement, qui
n’avaienl pas voulu suivi’e ce procès, passèrent un jugement
volontaire en 1789 ; que tous les putres plaidaient encore en
1790; et le sieur Jusseraud se procurera les sentences interlocu
toires qui les concernent, pour convaincre la Cour qu'il n’en
impose pas.
Ces percières n’étaient pas un objet peu important ; elles
étaient plus considérables que la directe ; et les précédens fer
miers qui avaient aussi été empêchés de jouir à cause de ces
mêmes procès , obtinrent 3 ,000 francs d’indemnités.
A cela madame de Brancas fait une objection qui aurait
quelque poids , si elle était applicable, mais qui pêche toujours
par l ’inexactitude.
C’est précisément, dit-elle au sieur Jusseraud, pour ne pas
•vous donner aussi des indemnités, que par votre bail il fut
stipulé que vous renonciez à toute diminution pour cause de
grêle, gelée, cas fortuits prévus et à prévoir, et même pour les
contestations qui pourraient être formées par les redevables. O r ,
les procès des percières existaient avant votre b a il, donc ils ont
¿té l’objet de cet article, et tel fut l ’objet de cette convention
(particulière.
�C 16 )
T out cela serait proposable si le bail de 1781 contenait
pour la première fois cette clause de pre'caution. Mais qu’on
lise les précédens baux de la terre.de Chazeron , on la reverra
copiée mot pour m ol : et cependant elle n’a pas empêché les
précédens fermiers d’obtenir une indemnité de 3 ,000 francs.
R ien en effet n’était plus juste , parce qu’une clause semblable
ne doit s’entendre que civ ilem en t, comme l’ont très-bien remar
qué les premiers juges , comme l’avaient aussi préjugé M M .
V ern y et Touttée arbitres , en accordant aux précédens fermiers
une indemnité pour la même cause.
II esten effet de principe que dans une renonciation générale»
il ne faut pas vaguement comprendre ce que le renonçant n’a pas
naturellement voulu abandonner. In generali renuntiatione
non veniunt e a , quce tjuis in specie non essel verisirniliter
conseculurus.
A in s i, quand le fermier se serait chargé de tous les accidens de grêle, neiges, etc., la loi toujours juste et prudente
distingue ce qu’il n’a pas distingué, et lui accorde d’elle-même
une indem nité, si les accidens de la saison ont été immodérés ,
s i immoderatœ fu c r u n t, et contra consueludinem ¡empestâtes.
L . 78. ff. de contr. empl.
Mais la position du sieur Jusseraud est plus favorable encore;
car ce ne sont pas les intempéries de l’air qu’il doit accuser de sa
non jouissance, mais madame de Brancas elle-même qui lui a
donné à bail ce qui sans doute ne lui appartenait pas.
Celui qui vend a beau stipuler qu’ il ne sera garant de rien, :
s’il a vendu la chose d’autrui , il doit au moins rendre le pri}£
qu’il a reçu. De même que celui qui cède une créance sans
garantie, n’en est pas moins tenu de la garantie debitum sttbesse.
Il y aurait même quelque chose d’immoral de favoriser des
conventions contraires.
Dans un bail à ferme de biens ruraux, comprenant une sur
face connue, sans doute on peut stipuler que la perle, même
totale, des revenus par cas' fortuits / sera pour le compte du
preneur ,
�C *7 )
preneur, parce que le bailleur est étranger à ces événemens. Il
a fait ce qui était en l u i , en mettant le preneur à même de jouir
de toute la chose louée.
M ais si l’étendue donnée n’est pas mise au pouvoir, du pre
neur , il en résulte que le bailleur n’a pas satisfait à son obliga
tion en livrant la chose louée. Car la première obligation du
locateur est prœstandi conductori fru i licere : elle est de l’essence
du contrat de louage. C ’est par suite de ces principes que la loi
de 1789, ôtant aux fermiers une portion,.de la chose louée.,
leur a accordé des indemnités , et personne n ’a im aginé de
dire qu’elles n’eussent pas lieu dans les cas où le fermier s’était
chargé du risque des événemens.
On ne peut pas douter que madame de Brancas n’ait donné
à ferme les percières de Gouzel et Roche-Touzet. C ar, x.° elle a
affermé au sieur Jusseraud la terre de Chazeron, ainsi que les
précédens fermiers, etnotamment le sieur Jusseraud père, avaient
j o u i ou dû jo u ir . Précisément le procès avait commencé sous
leur ferme , et ils avaient été indemnisés, parce q u ’ils n’avaient
pas joui comme ils avaient dû jouir ; 2.0 madame de Brancas
avait affermé toutes les perceptions de sa terre, suivant les titres
qu’elle remettait au sieur Jusseraud, portés par un inventaire;
et ces titres mentionnent expressément les percières, pour une
quantité de cent dix setiers.
Sera-t-il proposable d’objecter que la clause du bail porte qu’il
n’y aura pas de diminution pour les contestations qui pourraient être faites par les redevables ?
S ’il fallait interpréter cette clause aussi littéralement que
l’exige madame de Brancas , on 11’y verrait d’abord rien qui
eût trait à un procès déjà existant, car il n’est prévu que des
contestations futures.
M ais de bonne foi, avec une telle cause, faudrait-il aller jus
qu’à dire qu’un fermier à qui on remet les titres d’une terre pour
percevoir un revenu sur quatre cents septerées de terre, est tenu
C
�( i8 )
de se contenter de cent cinquante , si le surplus lui est contesté.
Quelle raison y aurait-il pour ne pas le forcer à payer aussi
toute sa ferme, sans diminution, dans le cas où les redevables se
réuniraient pour contester le droit. L e contrat de louage pour
rait donc subsister sans l’existence de la chose louée ; ce qui
choque les princij^es les plus élémentaires.
L e tuteur de madame de Brancas, procureur au châtelet, ne
prétendait pas donner un tel sens à cette clause, lorsqu’il écri
vait en 1786, dans un style simplement dilatoire, en renvoyant
l ’indemnité à la fin du bail et au jugem ent de l'arbitrage. Une
autre preuve aussi que madame de Brancas entendait bien n’en
être pas quitte pour renvoyer le sieur Jusseraud à une clause
générale et copiée sur les anciens baux , c’est qu’en se char
gea n t seule du procès des percières , qui autrement eut aussi
intéressé le sieur Jusseraud, elle lui notifia en septembre 1790,
q u ’elle avait obtenu trois sentences contre certains des emphytéotes , pour qu’il eût à s’en faire payer. Ce sont ces jugemens
rendus de concert, déjà cités.
Madame de Brancas veut encore réduire à rien cet article
de percières ; elle a produit en première instance, dit-elle, des
baux y relatifs qui les réduisent à treize ou quatorze setiers.
Il est diflicile de répondre à une telle inexactitude, sans ou
blier la modération que le sieur Jusseraud s’est imposée. Car
madame de Brancas sait bien que ces baux n’ont de rapport
q u ’aux percières,de Gouzet qui ne portent que sur quarante
septerées de terre, tandis que les percières de R o ch e-T ou zet
portent sur plus de quatre cents septerées. Mais que madame
de Brancas veuille bien produire à la Cour l ’aveu et dénombrement dont elle a donné récépissé : c’est un acte bien antérieur au
bail du sieur Jusseraud qui s*en trouve une copie ; elle y hra :
« Plus quarante septerées de terres, ou entour, perciérales,
« dans lesdites appartenances de G o u z e t;............ plus jouit et
“ possède ledit seigneur de Chuzeron la terre de P tochc-louzet,
�C
)
» dans laquelle se perçoit, commune année, q u a tre-v in g t-d ix
« setiers seigle en percières. . . lesdites percières confinées, etc.
D e tout cela le sieur Jusseraud n’a rien perçu que du trèspetit nombre de ceux qui ne voulurent pas plaider.
Cependant ces percières étaient comprises dans son bail», et
puisque madame de Brancas ne le faisait pas jouir de cette partie
de la chose louée , elle lui d evait, suivant les principes, quantum
e i abest, et quantum lucrari potuit.
Ce n’est donc qu’au sieur Jusseraud que les premiers juges
ont fait tort, en modéi'ant à 2,275 liv. ce qui valait six fois cette
somme ; et si madame de Brancas la trouve arbitraire, il consent
très-volontiers à une estimation.
QUATRIÈME
GRIEF.
'
E s t-il dû 3 oo liv. au sieur Jusseraud pour non-jouissance
du fo u r banal en 1790?
\
L e sieur Jusseraud a été obligé de payer cette indemnité à.
ses sous-fermiers par jugement du tribunal civil de l ’an 6 ; il ne
demande que la somme qu’il a payée : rien ne semble plus juste.
Cependant madame de Brancas veut encore contester cette
faible somme, et trois moyens lui semblent la débarasser de cette
réclamation ; x.° dit-elle , c’est le sieur Jusseraud qui a été con
damné personnellement ; 2 .0 il faudrait qu’il y eut six mois de
non-jouissance , et il n’y en a que d eu x , parce que la loi de
suppression est du 24 mars 179® ’
^ bail finissait au 24 juin
suivant; 3.° dans les 3oo livres se trouvent confondues 75 livres,
allouées déjà par madame de Chazeron , et si le sieur Jusse
raud le^ a payées pour elle , il ferait un double emploi en les
reprenant.
Sur le premier m oyen, comment concevoir que le sieur Jus
seraud ait été tenu en son nom d’une suppression féodale, tandis
C 2
�( 20 )
que la loi du i 5 mars 1790 accorde aux fermiers des indemnités,
que la loi du 28 août 1792 les leur conserve, et dit que «les fer« miers pourront se fa ir e restituer les sommes qu’ils auront
• payées aux ci-devant seigneurs, pour raison des mêmes droits
« échus depuis le 4 août 17ÎÏ9, et ce, au prorata desdits droits ».
M ais dit , madame de Brancas (p age 3 9 ) , le jugem ent de
l ’an 6 prononce hors de cour sur la demande en assistance de
cause contre m oi, ce qui prouve que vous êtes condamné per
sonnellement.
Toujours oubli des faits dans les choses les mieux constatées.
Si c’était le sieur Jusseraud qui eût été mis hors de cour sur une
demande en garantie formée par lu i , alors certes il ne pourrait la
renouveler ; mais c’étaient les sous-fermiers qui avaient appelé
madame de Chazeron en assistance de cause; ils sont mis hors
de co u r, donc la question reste entière pour le sieur Jusseraud , et le débouté ne le concerne pas.
Sur le second m oyen, les premiers juges ont constaté par l’aveu
des parties, qu’il y avait six mois de non jouissance. D ’ailleurs
le jugement de l ’an 6 rapporte aussi quelessous-feriniersn’avaient
pas joui dès avant la loi du i5 mars 1790.
Cette lo i, comme on sait, n’était que le complément de celle
du 4 août 1789, portant abolition en principe du régime féodal
et de ses effets, à la seule exception des droits fonciers. Il était
naturel que les bannalités , les retraits féodaux, les droits de
chasse exclusive , et autres privilèges semblables fussent réputés
abolis, par le seul effet de la loi du 4 août 1789. Celle du i 5
mars 1790 en fut la loi organique, et ne fit que se référer à la
première. Aussi est-il de notoriété que les bannalités cessèrent
dès 1789, et madame de Brancas ne pouvait ignorer l’époque
des premiers cil’ets d’une suppression à laquelle elle était si peu
étrangère.
D ’ailleurs calculons même comme madame de Brancas, et ne
partons que de la loi du i5 mars *790: de là au 24 juin , il n’y
�C 21 )
a pas deux mois, comme elle le prétend. Il y en a trois bien
comptés.
O r , la bannalité du four était sous-aiïermée 1,200 fr. par an ;
ce fait n’est pas contesté : c’était donc pour trois mois 3 oo fr. ,
et le tribunal civil avait supputé juste.
Enfin si par le fait le sieur Jusseraud a payé 3oo f r ., pourquoi
les perdrait-il ?
L e troisième m oyen, qui n’est plus qu’un subsidiaire, ne
devait être proposé par madame de Brancas, que si elle avait en
main le mandement de 75 fr. donné par madame sa m ère, et si
elle prouvait que le sieur Jusseraud l ’a porté en compte dans
ses paiemens.
Car il importe peu que madame de Chazeron ait jpromzs 75 fr.
à ces sous-fermiers, si elle ne les a pas payés. Il a été dit déjà
pourquoi ces 75 fr. avaient été promis. Madame de Chazeronse
fit garder plusieurs nuits par les sous-ferm iers, dans sa terre,
lors des premières terreurs de la révolution, et'leu r donna en
récompense un bon de
francs. L e tribunal c i v i l, à qui on fit
plaider que ces 75 fr. avaient eu aussi pour objet la non jouis
sance du four, déduisit cette somme sur les 3 oo fr. d’indemnité
qu’il accorda à ces sous-fermiers.
Maintenant soit que le sieur Jusseraud ait payé cette somme
en vertu du m andem ent, ou en vertu du jugem ent, il l’a tou
jours payée de ses deniers , si on ne voit pas qu’il a employé
le mandement dans ses comptes. Si madame de Chazeron ne le
prouve pas , il n’y a donc, dans sa dernière objection, qu’un
double emploi imaginaire.
L e sieur Jusseraud a parcouru tous les griefs du mémoire de
madame de B ran cas, qui le concernent, et il n’a eu besoin que
de développer les motifs de la décision des premiers juges, qui
porte avec elle sa pleine justification. Si la cause a été pour l’une
des parties, comme on le d it , un objet de spéculation , le sieur
Jusseraud a l ’avantage au moins de n’avoir spéculé que sur la
�(
22
)
vérité des faits et sur une constante exactitude. Ainsi madame
de Brancas n’a été victim e que de sa propre obstination ; et si
ses intérêts ont été blessés, elle ne peut en accuser que l’injus
tice de ses demandes et la faiblesse de ses moyens.
M .e D E L A P C H IE R , A v o c a t.
M .e V E R N I È R E , A v o u é .
�
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The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
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Factums Marie
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Description
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Title
A name given to the resource
[Factum. Jusseraud. An 10?]
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Delapchier
Vernière
Subject
The topic of the resource
percière
eaux minérales
cens
liève
four banal
banalité
terriers
Description
An account of the resource
Mémoire en réponse, pour La Sieur Jusseraud, intimé ; contre La Dame de Chazeron et le Sieur Albert de Brancas-de-Villars, son mari, appelans
Publisher
An entity responsible for making the resource available
De l'imprimerie du Palais, chez J.-C Salles (Riom)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
Circa An 10
1781-Circa An 10
1774-1789 : Règne de Louis XVI -Fin de l’Ancien Régime
1789-1799 : Révolution
1799-1804 : Consulat
Type
The nature or genre of the resource
text
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
22 p.
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Factums_M0727
Source
A related resource from which the described resource is derived
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Cour d'Appel de Riom, Collection Marie
Language
A language of the resource
fre
Relation
A related resource
BCU_Factums_M0321
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Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Chazeron (terre de)
Châtel-Guyon (63103)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
banalité
cens
eaux minérales
four banal
liève
Percière
terriers
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eeafa8a230ccb3c0fb77fab3368796f6
PDF Text
Text
~
1
1
1
,
ACADEMIE
NATIONALE
DE
1
,
MEDECINE .
1
RAPPORT
}'AIT AU
;
N O
DE LA COl\ll\lISSION
~I
DES EAUX MINERALES
/
1
1
1
POUR LES ANNÉES i8ft7 ET i8ft8,
1
ET LU A L'ACADÉMIE DE \IÉDECINE LE 3 NOVEMBRE 1.849,
,
PAR
/~
LE DOCTEUR PATISSIER, ,0...1
-
Secrétaire-Rapporteur.
....:..J
..-.. ;..'
'
1
EXTRAIT DU TOME XV
DES MÉ MOIRES DE VACADÉMIE NATJO~LE
DE l\IÉI>ECINE
-
•
A~
A PAR IS,.
C JJ EZ .1. - fi. BA I Il Tl 1 ÈRE,
LIBRAIR.; DE L' ACAD};6I1E N . \TJO~ALE
DE IoItDECII'IE,
RUII I)R IIAUTHB U ltLK.
i 850.
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19.
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�Pl'. : F uilles èches d
auge. . .
marjolaine.
thym. ..
romarin.
S l'pol t.
1 nthe aquatiqll .
Origan ommun.
TI ' ope. . . . • . •
Grande ab in the ..
}t'leurs dC' lavand .
in blanc. .
Alcool tl 82". . . ,
laissez macér
scz et filtrez.
(l
110,00
ItO,OO
40,00
110,00
l!ll,OO
ltO,OO
110,00
ltO,OO
110,00
"0,00
2000 ,00
120,00
pendant huit jours, pa sez, pres-
l'
2GO
dé igramm e. Cclt solution doit être renrermé dans
une fiol e exactement pl ille ct bouch é!'.
la quantité d limaille de f r employée par M. Doudet est bien inrérieure à celle adoptée pal' 1\1. DupasG
G
quier, pui que l'un emploie li ct l'autre 20 de limaille
pour un e quantité d'iode à peu près (-ga le. ta proportion choi.,i par '\1. Dupasquicr rst é,idemmcnl trop
G
fort e, pui que 10 d'iode ne sc com bincnt, pour faire
r.
l'iod ure, qu'à 2,15 d f r. Quoiqu celte quantité ne
puisse nuire à l'opération, il e t miellx ù'employ r la
quantité pre 'crite par ". Doudet, ou, ans adopter de
proportion , d'ajouter un excès de limaille , cc qlli st
facile.
le Lemps qui c 1 nécessaire pour préparer la solution officinale de :H. Boudet, ct la difficulté CJue l'on
pcut éprouycr :l la préparer, m'ont fait penscr qu 'clic
pourrait être remplacée par la solution radicale suivante, dont la forlllule est plus simple ct dont le dosage, parfaitement exact, ne peut varier su ivant qu'on
aura, avec plus ou moin de soin , ui vi toutes les
précautions indiquées, puisqu'il est inutile de proc ', der au la,'age des vase , du filtre, etc.
OLUTIO
RADICALE D' IOD
RE FE RRE X.
Pl'. : I1 ydrolé concentré d'iodure f freux: (page
179) nou vellement préparé. 1 partie.
Sucre très-blall c. • . . . . . . . 1112
�Pl'. : Vin blanc. . .
Ico 1 à 82° c.
ure. . . . .
G
0
910,00
30,00
60,00
27,30
0,90
1,
°
Lor qu'on veut préparer un vin médicinal, il sulTit ,
après a oir fix' le [loids de la substance médicamenG
tellse qlle 30,00 ou deux cui llerées de vin doiv nt représenter, de lll ulLi plier par un nornbre <Ill 'Lconqu ,
18, 45, 90, 1BO, ct . , le poids de la substance médicament li e, ct le p ids ùes priucip s constituants ùe
G
30,00 de vin pOU l' 1 s vins médicinaux.
258
VIN D E Q U JNQUTN i\.
PI'. : Quinquina jaune grossièrem. pulvérisé.
G
360, 00
18, 00
Écorce d'orange ...... . . .. ...... . .
Yin pOUl' les vins médi- J Alcool à 82° c. 162,00
Sucre..... . 3211,00
G
cinaux.. '" 5ÜO O,001 Vin blanc .. .. lI91f1,00
Laissez macérer pendant huit jours, pressez et filtrez.
G
259
soluté conservé SUl' de la limai lle de fer, OLl bien le solu té filtré conservé dans de pelils flacons bien pleins
et bien bouchés; mais ces solulés SùnL plus facilement
altérés , quand on les expose à l'air, que les solu tés
110uveJJeJl1ent préparés.
G
S OLUT I ON OFFICI ALE
30,00 représenLent le l2,oo d quinquina.
macéré de 0,10 d'écorce d'orange.
DE PRO TO - [QDURE DE F.El\ AU DIX.lmm,
On prépare de même le vin de pensée sauvage, le vin
de scille, etc., etc.
PI10l'OSÉE 1'.\11 ft!. nOUnI>T.
Pl'.
[\Jes observations sur le sirop d'iodure ferreux étaient
imprimées lorsque je lus, dans le JOt t1'nat de Pha1' m acie de septembre 18111, les réUexions de lU. Boudet sur les préparations iodo - ferreuses du docteur
Dupasquier. Cc savant pharmacien, frappé du do age
adopté par i\I. Dupasquier, a proposé de substituer à
la solulion 1101'male de ce docteur une préparation
qu 'il nomme solution officinale au dirième. Cette soluLion, qui est un sirop très-chargé d'iodure, puisque
G
G
20,00 représentent 2,00 d'iodure , est une précieuse
modification de la préparation radicale pour préparer
les médicaments iodo -ferreux lorsqu'on n'a besoin
que d'une petite quantité d'iodure; car, dans le cas
contraire , il est plus simple de préparer à peu près la
quantité d'iodure nécessaire. On pourrait employer le
Iode pur. . . . .
JJimaille de fer . .
Eau distillée.
Sucre. .
Comme. . .. .
G
8,50
ll,OO
1I0,OO
55,00
8,00
Yersez J'iode a"ec trent grammes d'eau distill ée
dans un bnllon de verre ; ajoutez peu à peu ct avec
précaution la limai ll e de [cr, cn ayant so in d'agiter
sans cesse le mélange; chauffez légèrement j usqu'1\ cc
qu e la liqueur soil devenue presque incolore; filtrez
au-de sus d' un e capsu le de f l' conLenanL le sucre concassé; lavez le flllr avec les dix grammes d'cau rés l'rés pou r cel usag , cm plo) ez·les en suile pou r dissoudre la go mme; \ ersez la dissolution dans la caps ule
ct chaufT z pOlir obtenir cent gramllles d'Ull liquide
incolore qui couliendra di:... grallltlles de proto-iodure
de [cr pur cl dont chaque gramme représeJltera un
�l.
RAPPORT
FAIT AU Nml DE L1 COmnSSION
DES EA UX MINÉRALES
PO L1R LES ANNÉES 18[17 ET 18118 (1),
ET L1: A L'ACADÉ .\IIE DE MÉ
D ECI~
LE 3 NOVf.lIl13llE 1349,
PU
I.E DOCTEUR PATISSIEB.,
Secréta i re-Ra pporleu r.
Cons /'dérat'ions pTélimùwiTes.
J..'étude des eaux minérales , trop longlemp négligée eu
l~'ranc,
a reçu depuis quelques années une vive impulsion ,
grâce aux écrits d'Anglada, d'Alibert, de Longchamp, et aux recherches de plusieurs médecins et chimistes de nos jours. L'Académie de médecine n'est pas restée étrangère à ce progrès; votre
commission des eau minérales, en so urnellant à votre jugemenl
les rapports des médecins inspecteur , a cherché (2), en le,'
résumant, à répandre quelque lumière, au point de vue chimique et médical, SUl' cette branche importante de la thél'allclJauldin, pré., itlelll; Gibcrt, CI\CllIOIl,
(1) La cOlllmission était composée de M~l.
Glliuourt, 0, lI ellry,. cl Patissicl', secrét aire-rapporteur .
(2) EXlrllit (['un n~pol't
SU I' 1 s caux Ilin
éralc~
, III ;1 l'Acadélllic dans sa séance pu bliquc du 1" mai 1827, par M. Fen'us, Jlrcftit' I!s géorrrulcsrle médecil/ e, tOllle XLV;
>.V.
1
\""
•
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g :..)
,,'...]
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.1
�RAPPORT
peutique. Si les connaissances que nous possédons sur cette médication sont encore imparfaites, c'est que l'action des eaux
minérales est complexe; employées à leurs sources, elles agissent
à la fois comme moyen médicamenteux et comme moyen hygiénique; il est extrêmement difficile de faire la part de ce qui
appartient et au liquide minéral et aux conditions hygiéniques
qui viennent seconder son action, à l'air pur que les malades
respirent, à l'exercice qu'ils s'imposent, aux distractions qui
les entourent, au changement d'habitudes et de régime, à}' oubli complet des soucis et des affaires. C'est évidemment à cette
double action médicatrice que doivent être attribués les succès
obtenus dans la cure de la plupart des maladies chroniques auprès des sources les plus différentes dans leur composition chimique. Il ne faut donc pas s'étonner si les traitements thermaux
modifient avantageusement des maladies si nombreuses et si
diverses. « Sans doute, dit M. Dupasquier (1), il faut attribuer
quelque chose au charlatanisme dans ces prospectus pompeux
où l'on énumère toutes les espèces et toutes les variétés de la
pathologie, où l'on passe en revue toute la série des infirmités
humaines, afin de constituer le produit de chaque source en une
sorte de panacée naturelle; mais il est juste de reconnaître aussi
qu'il y a quelque chose de vrai dans celle universalilé ou presque universalité d'action qu'on attribue à chaque espèce d'eau
minérale. ,Ce qui est bien certain, c'est qu'il n'est pas un seul
établissement thermal qui ne puisse citer de nombreux exemples
Rapport manuscrit de M. Chevallier pour l'année 1833, dans les Al'chives de r Acadélllz'c;
Mhlloù'es de l'Académie de médecine, tome VII, Rapport de M. Mérat pour les années 1834, 1835, 1836; Bulletin de l'Acadérnie, tome JII, page lt75, Rapport de
M, Patis ier pour l'année 1837; Bullelin de l'Académie, tome VI, page 951, Rapport
de M, Patissiel' pOUl' les années 1838 el 1339 ; BuLletin de l'Académie, lome XI,
page l138, Rapport de M, O. Henry sur les eaux minérales naturelles considérées sous le
point de vue chimique,
(1) IIistoire chimique, médicale et topographique de l'eau mz'rl.érale d'AllevaI'd, par
Dupasq uicl'. Paris, 1841, page l160.
�sun U :S EAUX MINÉHALES.
3
de guérison de presque toutes les maladies chroniques, à l'exception cependant de celles pour lesquelles l'action excitante
des eaux minérales est directement nuisible, comme, par exemple,
les affections organiques du cœur et les maladies fébriles, etc. »
Pour apprécier exactement les effets thérapeutiques des eaux
minérales, il est donc indispensable de tenir un compte sérieux
des inlluences hygiéniques auxquelles sont soumis les malades,
influences qui, sans contredit, sont un puissant auxiliaire à l'action médicinale des eaux, c'est-à-dire à cene qu'elles doivent
à leurs principes constituants. C'est seulement sous ce dernier
point de vue que nous envisagerons les sources sanitaires, tou'tes
agissant de la même manière comme moyen d'hygiène.
Organe de votre commission des eaux minérales, nous nous
proposons: 1 ° de vous signaler le nombre des rapports adressés
à l'Académie par les médecins inspecteurs pour les années 18~ , 7
et 18~ , 8; 2° de vous présenter un extrait de ces rapports; 3° de
rappeler à votre mémoire les analyses chimiques faites par votre
commission pendant ces deux dernières années ; 4,0 de jeter un
coup d'œil sur les eaux minérales considérées au point de vue
de l'assistance publique. Votre rapporteur n'hésite pas à déclarer
que, si ce compte rendu offre quelque valeur scientifique, ce
mérite est dü au concours actif et bienveillant de ses collègues
les membres de la commission.
1.
DES RAPPORTS DES MÉDECINS INSPECTEURS.
Nous avons le regret d'annoncer à l'Académie qu'elle n'a reçu
des médecins inspecteurs que vingt-ânq rapports pour l'année 184.7, et vingt seulement pour l'année 1848 (1). Un tel
résultat a lieu d'étonner, puisqu'il existe en France, en comprenant les bains de mer, cent quatre établùsemenls pourvus de
(1) En 18118, les eaux minérales ont été peu fréquentées à cause des événements politiques.
�1
RAPPOHT
médecins inspecteurs, qui, d'après l'ordonnance relative aux
sources minérales, son t tenus (art. 12) d'envoyer à .M. le ministre du commerce un rapport annuel sur les maladies qu'ils
ont observées pendant la saison des eaux. « L'utilité de cetle
mesure est incontestable, remarque judicieusement le médecin
inspecteur des eaux chaudes, M. Laffore; c'e t au moyen de ces
rapports, rédigés avec cette impartialité, ceUe exactitude et cette
bonne foi qui doiven t toujours guider ]e médec in inspecteur,
(lue la science des eaux minérales, dont la puissance est souvent
si mal appréciée, fera des progrès réels; qu'on connaîtra avec
précision les effets physiologiqu es et thérapeutiques des diverses
sources minéro-thermales, et qu'on évitera les nombreuses erreurs qui se commettent chaque année dan la prescription d'un
moyen énergique, dont l'administration inconsidérée peut engendrer les plus fâcheuses conséquences. ») On ne peut le dissimuler, la science hydl'ologi([ue n'a relir'é jusqu'à présent que
peu de profit de ]a plllpart de ces rapports; leurs auteurs se
bornent le plus souvent à écrire Je nom de la maladie , reJatent
quelques symptÔmes généraux, Je nombre de verres d'eau, de
bains et de douches pri par les malades, et leur tâche leur paraît accomplie; ils ne cherchent pas à analyser, comparer leurs
observations particulières pour en déùuir quelque consé- .
quences pratiques. Plusieurs d'entre ('ux se plaignent des difficullés qu'ils éprouvent ~l remplir les tableaux qui leur sont
transmis par M.le ministre du commerce (1) ; mais ils peuvent y
uppléer par des mémoires sur la nature, la composition et l'efficacité des eaux, ainsi que sur leur mode d'application. A cet
égard, votre commission n'hésite pas à reconnaHre que les documents les plus utiles ont été fournis précisément par les médecins
qui ne se sont pas astreints à remplir toute les division s du modèle
de rapports et qui ont considéré leur sujet d'un point de vue
(1) Voyez Bulletin de l'Académ ie de médecine , 18'1 9, tome XlV, p ~ges
l! !)9 el suiv.
�' tHI LES EAUX MI "ÉnALES.
plus élevé. Avant de vous rendre compte de ces travaux scientifiques, permettez à votre rapporteur de vous exposer quelques
remaqu~
pratiques qu'une lecture attentive a uggérées à vos
commissaires.
Ce qui frappe d'abord, c'est de voir le plus grand nomb,'e
les maladies chroniques traitées presque avec un égal succès
dans tous les établissements th l'maux, aux sources les plus différentes par Jeur composition chimique (1 ) . Ce phénomène n'a
rien de surprenant pour ceux qui ont fait une étude sérieuse de
l'hydrologie minérale: ils avent en effet que, comme moyen
hygiénique, les eaux minérales, prises à leurs sources, agissent
toutes de ]a m6me manière, et que, comme moyen m6dicamellteu , elles sont toutes excitantes à différents degrés; que l'habileté du médecin inspecteur consiste à graduer, à dose!', pour ainsi
dire, cette excitation pour l'approprier au tempérament du malade et aux diverses formes morbides. Mais, nous avons hâte dele déclarer, cette règle générale souffre de nombreuses exceptions; ainsi la nature a départi à plusieurs sources des propriétés
spéciales as cz distinctes que l'e péricnce des siècles; confirmées. Ne sait-on pas, pàr exemple, que l'on va à Vichy pOUl' les
maladies chroniques du foie, de l'estomac et des autres viscères
abdominaux; à Bourbonne, Balaruc, Bourbon-l'Archambault,
pour les paralysies; au Mont-d'Or, à Bonnes, Cauterets, pour
les affections chroniques de la poitrine; à Contrexeville, Vichy,
Saint-Neclaire et à la plupart des sources acidules, pour la gravelle; à Saint-Sauveur, Nél'is, Ussat, Bains, Bagnères-de-Bigorre, pour les affections si variés du syslème nerveux; à Bar ges, Ba"gnère -de-Luchon, pour les dermatoses ancienn j à
(1 ) Beaucoup de m{'d ccins ne peuvent comprendre comment le même agent thérapeutique peut devenir \lne ~orte
de panacée; m~is
ces mêmes médecins ne font-ils paq
chaque jour ulle appli al.iOll heureuse des saignées, de l'opium, des uoisson rafraîchissantes, à une foule de 1I1<11aùi s diverses? Pourquoi Il 'Cil ~etal-i
pas de II1I!nlCl d il
caux minérales? Ce qui cst imporl~nt,
ce qui es t fOI1(bmental pOlll' la thérapcutique,
c'est de préciser l'opportlll1iré de la médication cllIpJoyér.
�6
RAPPORT
Barèges, Bourbonne, Amélie-les-Bains, Ax, pour res suites de
plaies par armes à feu? Nous sommes loin de prétendre que
d'autres sources minérales ne peuvent pas guérir les maladies
que nous venons de nommer; une multitude de faits contraires
nous donneraient un démenti; nous avons voulu dire seulement
que les cures heureuses de ces maladies sont plus assurées et
plus nombreuses aux sources désignées que partout ailleurs.
Quoi qu'en dise la routine, il en est des eaux minérales comme
de la plupart des médicaments un peu actifs: leur puissance
curative est su' rdonnée à la justesse de leur application. Pour
les prescrire ec discernement et avec probabilité de succès, il
faut avoir égard aux conditions morbides, aux formes pathologiques et au tempérament du malade. Par exemple, tous les médecins considèrent les eaux sulfureuses comme souveJ'aines dans
les dermatoses; cependan t l'observation clinique a fait reconnaHre que les sources les plus vantées contre ce genre d'affection,
telles que cenes de Barèges) de Luchon, ne réussissent qu'autant que ces maladies sont anciennes, dépourvues d'inflammation, et qu'elles attaquent des individus lymphatiques. Mais lorsque les lésions cutanées sont récentes, coïncident avec un tempérament nerveux, les eaux sulfureuses (a1"bles de Saint-Sauveur,
d'Evaux, de Bagnoles (Orne), les eaux salines {a17)les de Foulon
à Bagnères-de-Bigorre, de Néris, Luxeuil, Bains, Louesche,
sont bien préférables. Ce n'est pas ici le lieu de passer en revue
,tout le cadre nosologique; nous ajouterons seulement que les
rhumatise
, m~es,
pour lesquels ont été préconisées toutes les
sources thermales, nécessiteflt un choix parmi ces sources. Ainsi
ceux qui sont anciens, qui affectent des personnes robusles, peu
impressionnables, sont affaiblis ou dissipés assez promptement
par les eaux énergiques du Mont-d'Or, de Barèges, Bourbonne,
Balaruc, Bourbon-l'Archambault, Bagnères-de-Luchon, etc.;
mais si le rhumatisme est récent, accompagné de quelque sym.,
pt6me inflammatoire, si le malade est d'une grande mobilité
�SUR LES EAUX MINÉfiALES .'
7
nerveuse, les eaux douces de Néris, Bains, Luxeuil, Plombières,
Bagnères-de-Bigorre, etc ., méritent ]a préférence. On a avancé
que, lorsqu'un médecin inspecteur possède des eaux très actives
et riches en principes minéralisateurs, il peut, en les mêlant avec
de l'eau commune, en faire des eâux douces capables de rivaliser
avec celles auxquelles la nature a accordé des propriétés calmantes; cette assertion est démentie par l'observation clinique. Votre'
rapporteur a vu un malade essentiellement nerveux qui voulut
aller aux eaux du Mont-d'Or pour se guérir d'une irritation
chronique gastro-pulmonaire : le traitement fut dirigé avec beaucoup de prudence, les eaux en boisson furent données à petite
dose et coupées avec du lait, des bains tempérés furent mélangés avec de l'eau commune; malgré toutes ces précautions,
au bout de douze jours, le malade fut en proie à une surexcitation telle qu'il fut obJigé de quitter le Mont-d'Or et de faire,
pour se calmer, une saison à Néris. Bagnères-de-Luchon, comme
chacun sait, possède des sources très chaudes et très chargées
de principe sulfureux; M. Fontan (1), voulant imitcr les EauxBonnes et celles de la Haillère, a mis les eaux de Luchon auxdegrés de sulfuration et de température de ces deux sources j
traitées par ces nymphes bdtardes, les affections chroniques de la
poitrine, loin d'être améliorées, ont été aggravées; tant il est
difficile à l'art d'imiter complétcment les œuvres de la nature J
Ce n'est pas seulement en raison de l'âge, du sexe, du tempéramen t des baigneurs, de la nature de la maladie, etc., que
la chaleur et le nombre des bains doivent varier; cette chaleur
et ce nombre doivent être essentiellement subordonnés à la constitution atmosphérique qui règne pendantle temps qu'on prend
les caux: ainsi, dans les temps pluvieux, la chaleur et le nombre
des bains doivent être plus considérables pour obtenir une stimulation suffisante du système cutané, en ranimer les fonctions
(1) Bulletin de l'Académie, tome X, page 722.
�lUPl'OnT
8
languissantes et déterminer une révulsion salutaire de l'intérieur
à l'extérieur, phénomènes quise proàuisentplut6t'quand le temp,'
est chaud, sec etchargé d'électricité. Dans ce dernier cas, si le médecin ne faisait pas abréger la durée des traitements, il en résulterait une surexcitation qui l(~ manquerait pas d'aggraver l'état
de beaucoup de malade . M. Bailly fils a eu l'occasion de vérifier l'exactitude et l'importance pratique de celle remarque faite
par M. Bertrand, inspecteur au Mont-d'Or. En 18~ . ~ . , la saison
des eaux à Bains (Vosges) fut divisée, au point de vue de la COIlstitution atmosphérique, en deux périodes bien distinctes: dans
la première, qui comprenait les mois de mai et de juin, le temps
fut chaud et sec, tandis que les mois de juillet et aoÛt furent
remarquables par l'abaissement de la température et des pluies
continuelles. Ces différences tranchées dans les deux parties de
la saison déterminèrent sur le traitement des rhumatismes et de
névroses, des effets généraux qu'il fut très facile d'apprécier.
Dans les mois de mai et de juin, les affections rhumatismales,
la sciatique et toutes les maladies dans lesquelles on cherche II
provoquer une vive réaction à la peau, éprouvèrent des modifications très avantageuses par l'emploi des eaux thermales secondées par la température élevée et la sécheresse de l'air ;
tandis que les bains tempérés, pre crits dans des maladies essentiellement nerveuses ou compliquées d'un état nerveux, ne
donnèrent aucun résultat satisfaisant; quelquefois même, lorsque
le Lemps était orageux et l'air t.rès chaud, il survenait des recrudescences dans ces maladies, des spasmes, des accès hystérique:;,
ùes étouffements, de la céphalalgie, en un mot les symptÔme'
d'une excitation trop vive. Dans la deuxième partie de la saison ,
au contraire, en raison du froid et de l'humidité de l'air, les
résultats thérapeutiques furent inverses; tandis que le système
nerveux restait dan s le calme et la régularité de cs fonction s
chez les p l'sonnes irritables et soumises aux désordres el à l'incohéren e des acte nerveux, les nombreux malades dont le
�sun LES EAUX Ml.NÉl\ALES.
9
douleurs prenaient leur source dans le principe rhumatismal
n'éprouvaient souvent qu'un faible soulagement, malgré l'énergie et l'activité des moyens thermaux mis en usage. Il sera facile
à tous les médecins de déduire les conséquences de ces faits,
qui prOllYent combien il est essentiel de tenir compte de l'élat
météorologique pour la juste application des eaux aux dispositions actuelles ues baigneurs. On doit tenir aussi grand compte
de la sensation qu'éprouve le malade dans l'eau thermale; un
m6me bain sera tempéré pour une personne et chaud pour une
autre. Par exemple, l'expérience apprend que les journaliers,
les habitants de la campagne, ont besoin, toutes choses égale ,
de bains chauds, ce qui tient sans doute au peu d'excitabilité de.
la peau et du système nerveux; au contraire, les habitants des
villes, surtoutceux qui appartiennen t àla haute classe de la société,
chez lesquels la vic intellectuelle domine la vie matérielle, sc
trouvent mieux d'une température plus douce, de bains plus calmants, plus en rapport avec les besoins d'une excessive sensibilité.
En examinant quelques rapports, vos commissaires ont été
frappés du contraste qui existe entre le grand nombre d'individus qui sc rendent dans l'établissement et le peLit nombre de
faits individuels relatés par le médecin inspecteur. Mais ce résultat n'a rien qui doive surprendre. Les personnes qui peuplent
les établissements thermaux forment deux cJa ses bien distinctes:
la première, et c' es t la plus nombreuse, se compose de ceu '
qui vont aux eaux comme à un rcndez-vous de distractions ou
de plaisirs; la deuxième comprend ceu qui sont réellement
malades, les buveur sérieux. Parmi ces derniers, il y en a souvcnt pr\ de moitié qui ne prennent on cil d'aucun médecin,
soit que leur maladie soit trop légère, soit que, munis des instructions de leur médecin ordinaire ou qu'ayant déjà fréquenté les
eau, ils regardent de nouveau conseils comme superflus ('1).
( L) Clt
X ~
~ condui tc des maladcs
[CUl'
est sOllvent 11'éjudi ciahll! ; en effct, chaljue genre
2
�1.0
BAPPORT
Enfin, quant aux malades qui le consuHent, le médecin inspecteur, au milieu des occupations nombreuses et pressantes qui
absorbent son attention pendant la ,saison des eaux, ne peut
recueillir que les observations qui lui paraissent les plus intéressantes.
Poussés sans doute par le motif louable de hâter la guérison des malades, quelques médecins inspecteurs associent
à leurs eaux des substances pharmaceutiques actives, de sorte
qu'il devient très difficile, pour ne pas dire impossible, de distinguer dans le résultat du traitement thermal ce qui appartient
au liquide minéral d'avec ce qui est dü aux préparations adjuvantes. Les meilleurs remèdes traînent à leur suite des inconvénients qu'il faut détourner; on ne doit y avoir recours que dans
des cas éventuels et d'urgence. Il ne faut pas perdre de vue que
les malades qui vont aux sources minérales ont le plus souvent
épuisé toutes les ressources de la pharmacie: la nature a d'autant plus de puissance dans les établissements thermaux que
rien n'altère et ne contrarie ses opérations. L'eau minérale est
de tous les agents curatifs celui dont l'application peut 6tre la
plus variée . Les médecins qui savent l'utiliser sous toutes les
formes ont rarement besoin de recourir à des médicaments; les
bains et les douches administrés h différente température, les ·
bains de vapeurs, peuvent remplir une foule d'indications thérapeutiques. Le massage, les frictions, qui s'allient avec tant
d'avantage à l'usage des bains, sont des moyens auxiliaires très
puissants pour réveiller la circulation des fluides sanguin et lymphatique, l'innervation et le jeu de tous les organes. Qui ne sait
que c'est à raide de ces moyens que des charlatans sont parvenus à guérir des gastrites chroniques, des gastralgies et des
de malade chaque espèce, chaquo variété, demande un mode parlicuUcr dans l'ildmi-
nistratioll des eaux minérales. Le défaut de prudence etl'iudocilité des malades, les écarts
de régime, ['abus des eaux en boisson, bains, douches, produisent chaque année de
nombr~ux
mécomptes.
�SUR LES EAUX MINÉRALES.
Il
maladies intestinales qui avaient résisté à un grand llombre de
mMicaments?
Personne ne l'ignore, les eaux minérales ne sont applicables
qu'aux affections chroniques qui ne se guérissent qu'à la longue,
même dans les circonstances les plus favorables; beaucoup de
malades quittent l'établissement thermal sans en avoir retiré les
avantages qu'ils en attendaient. Ici se présente une question très
importante: doit-on retenir les malades, insister sur la continuation du traitement jusqu'à ce que la guérison ou une amélior"ation évidente se manifeste? Nous pensons, avec le savant
médecin du Mont-Dore, M. Bertrand, que tout inspecteur dont
les eaux possèdent une activité réelle se prépare de tristes mécomptes en suivant cette voie; il doit se tenir en garde contre
la préoccupation de guérir sur place. En effet, les cas où le rétablissement de la santé est le résultat immédiat de l'usage des
eaux forment l'exception; elles mettent le malade sur la voie de
la guérison; leur action, c'est un fait incontestable, reste le plus
ordinairement en suspens et n'apparaît que quelques mois après
la cure minérale, phénomènes que vérifient chaque année les
praticiens qui envoient beaucoup de malades aux sources sanitaires. En général, dans toutes les maladies internes, si, après
trois ou quatre semaines, les eaux, principalement celles qui
sont très stimulantes, n'ont pas produit l'effet qu'on désirait, il
faut cesser de les prendre, parce que leur continuation détermine presque constamment un malaise, de la fièvre et des accidents inflammatoires. Cependant, pour mettre à même l'Académie de. juger avec exactitude les résultats du traitement
thermal, il est utile que les médecins inspecteurs veuillent bien
faire mention de sa durée.
Les opinions des médecins sont loin d'être d'accord sur le
modus agendi des eaux minérales. Tandis que les uns semblent
ne vouloir admettre dans cet agent thérapeutique qu'une action
d'excitation générale ou partielle, les autres ne veulent voir en
�12
H.\PPOl\T
lui qu'un agent de la méd icat ion hyposthénisante. Les parlisans
de cette dernière opinion sont les médecins de l'école italienne:
pour eux, si les eaux minérales sont une des plus puissanles
ressources dont la médecine dispose, c'est à une action hypo,thénisante qu'elles doivent (;e pouvoir curatif. Nous l'avouon s
avec franchise, nous ne pom'on!:> admettre cette manière d'interpréter les effets physiologiques et thérapeutiques des eaux; au
lieu d'un état d'hyposthénie, c'est plutôt une stimulation réelle
qui e t imprimée à l'organisme pal' l'usage du liquide minéral.
Voyez, en effet, ce qui se passe dan s la pluralité des cas où les
eaux sont adminislrées ~l propos: sous leuI' iniluen ce, les forces
dige tives sont excitées et accrues ; l' appétit, jusque-là languissant , se l'éveille et se ranime; la circulation devient plu active
ct imprime au sa ng une imp ul sion plus fOI' te qui communique
aux organes, ainsi qu'à leurs fonctions, une plus grande énergie.
Dans l'élat pathologique, cette excitation est encore plus pron oncée, plus manifeste: son intensité est en rapport avec la proportio n des matières salin es et gazeuses con tenu es dans les eaux,
à leur degré de température, à cell e des bains et des douches,
ain i qu'avec la susceptibilité nerve use des malades; elle se décèle, après quelque jours de traitement, par des lassitudes ' gé~
né raIes, l'abattement des forces, l'inso mnie, l'accroissement des
douleurs, un mouvement fébrile, etc. (1) . C'est donc dans l'excitation de tout l'organ isme que réside la principa1e force médicatrice des caux minérales i c'est elle qui explique, ainsi que
no us l'avons dit plus haut, comment les même maladies se
traitent parfois avec le m -me succès aupr s des sources où la 'himie ne trouve rien d'analogue.
En compulsantl s rappo rts des médecins in pecteurs, on e t
étonn 6 de la fréquen ce de certaines maladi e , par exemple des
lé ions' utérines, de la myélile chronique cl cl s né\Toses gastro(1) /J/I lld ill rte l'A cadém ie, LOIllO Ill, 11:\gc [, 75 cL su iv.
�SU ft LES E .\UX l\llN ÉH .\ L'·:S.
jn testinales; il semble qu'il se soit opéré une révolution dans les
maladies les plus communes. Ce phénomène est digne des méditations médicales. On rencontre aussi dans les é tablissements
thermaux un grand nombre de lésions morbides qu'il est difficile de ranger dan s un cadre nosologique : mulla sunt Ù~ praxz'
quœ nec dici nec scribi posstl11t . Ce sont nes états pathologiques
où l' économie tout entière est en so uffrance sans lésion appré,
ciable; les grandes villes renferment lIne multitude de ces êtres
1anguissants, valétudinaires, qui ne sont ni malades ni en bonne
santé: les uns ont le genre nerveux délicat, d'autres sont sujets
à la migraine, à la mélancolie . Parmi les maladies dont le siége
est indéterminé (incertœ sedù) , on peut ranger les accidents variés qui accompagnent l'âge critique, les convalescences pénjbles~
la faiblesse résultant de la vie séden taire, des veilles prolongées,
des vives préoccupations de l'esprit et du cœur, des affections
morales tristes, de l'abus des plaisirs de toute espèce, de la masturbation, enfin beaucoup de douleurs. lentes ou aiguës qui effleurent tous les organes, s'aggrayent par l'usa ge des médicaments et font le désesp oir des médecins. C'e ' t notamment dans
ce genre d'altérations de la san té que le concours des influences
hygiéniques seconde puissamment la cure minérale. Combien de
ces malades ont retrouvé l'appétit, les forces, l'embonpoint et
la gaieté auprès des sources bienfaisantes que la Providence a si
largement répandues sur le sol de notre belle patrie 1
Mais jJ est temps de borner ici nos réflexions, dont le but pratique nous fera peut-être pardonner l'étendue. Occupons-nous
de l'exa.men des rapports transmis par les médecins inspecteurs.
II.
CUSSIFICATION DES IUPPOl\TS ET DES EAUX MINÉRALES.
Pour mettre un peu d'ordre dans l'analyse des rapports dont
nou allons "ous rendre compte, nous les avons distribués suivant ]a classe d'eaux minérales à laquelle ils ont trait. Nous divisons ]es eaux minérales en cinq classes: eaux sul{ll1"euses, aci-
�RAPPORT
dules, alcalines, ferrugineuses et salines. Pour prescrire une eau
minérale avec probabilité de succès, il est essentiel de savoir à
quelle classe elle appartient et si elle est forte ou faz'ble (1) dans
sa classe; car les efféts thérapeutiques des sources de chaque
classe ne varient que du plus ou du moins. Pour se déterminer
entre celles qui sont de même force (il yen a souvent plusieurs),
on doit avoir égard au confortable que présentent les établissements thermaux; car, il faut en convenir, la science
hydrologique ne consiste pas uniquement dans la connaissance
des propriétés médicinales des sources sanitaires : la situation
du lieu où elles sont placées, ses productions, les agréments que
l'on y trouve, la température du climat, l'air, le logement, la
nourriture, la facilité des promepades, l'aménagement plus ou
moins parfait des sources, des douches, des étuves, ]a route
même qui y conduit, sont des objets qui méritent l'atten tion des
praticiens. Ces moyens accessoires contribuent souvent autant à
la guérison du malade que le remède qu'il va chercher. En gé.
néral, les thermes qui sont trop simples, trop nus, sont aujourd'hui délaissés, malgré l'efficacité thérapeutique de leurs eaux
et leur antique réputation; le luxe, ou plutÔt le comfort, est un
élément de succès.
III.
PREMIÈRE CLASSE. -
Eaux sulfilreuses.
Les sources de cette classe sont nombreuses dans les Pyrénées; elles sortent des roches granitiques. Leur odeur est celle
d'œufs couvis ou récemment cuits. L'élément sulfureux qui les
minéralise y existe tantÔt à l'état d'acide sultbydrique libre,
tantÔt entièrement combiné à l'état de sulfhydrate alcalin, ou
bien il peut être à la fois libre et combiné. Ce n'est pas toujours
au sein de la terre que les eaüx dont il s'agit acquièrent ]a propriété sulfureuse; il suffit qu'une eau soit chargée de sulfate de
(1) Rulletin de L'Académie, tom!' VI, pages 968 el 997.
�SUR LE::; EAUX MI~ÉRALES.
15
chaux ou de soude, et qu'elle soit en contact avec des matières
végétales ou animales, pour qu'eUe dégage l'odeur hépatique.
En général, les eaux sulfureuses sont très excitantes; prises en
boisson et en bains, elles stimulent les membranes muqueuses,
et, suivant qu'elles sont plus ou moins bien digérées, elles déterminent l'augmentation de l'appétit ou l'inappétence, la constipation ou la diarrhée; elles accélèrent le pouls, produisent
un sentiment d'ardeur intérieure, l'insomnie, l'agitation que
Bordeu compare à celle du café. Elles finissent par amener une
sueur abondante, des exanthèmes ou un écoulement consid'é rable
d'urines qui servent de crises dans la plupart des maladies
chroniques. L'énergie de ces eaux ne permet de les administrer
que dans les affections où il est nécessaire de réveiller l'action
vitale, et lorsque les malades sont d'un tempérament plutôt lymphatique que sanguin. Il faut commencer par les boire à petite
dose.
BARÉGES (Hautes-Pyrénées) possède deu établissemen ts civils
eL un h6pital militaire. Le premier établissement civil, très anciennement connu, situé au centre du bourg, se compose ' de seize
cabinets de bains, deux cabinets de douches, ùe trois piscines et
d'une buvette; il Y a sept sources qui diffèrent entre elles par
leur température, leur force et la quantité de soufre qu'elles
contiennent. Cet établissement est loin de répondre à la juste
célébrité de ses sources.
Le deuxz'ème établissement, ou l'établissement Barzun, situé à
500 mètres du bourg, sur la rive droite du Gave, se compose
de sept cabinets de bains, d'une douche descendante, d'une
douche ascendante, et d'une buvette qui est appelée à rendre
de grands services. La source a été analysée par deux de nos
de
honorables collègues, MM. Boulay et O. Henry (Buletù~
l'Académie, tome VIII, page 823); elle est extrêmement gazeuse
eL abondamment pourvue de barégine en dissolution.
L'hÔpital militat're, fondé par Louis XV, est célèbre dans toute
�1G
RAPPORT
l'Europe par les guérisons qui s'y opèrent chaque année sur un
grand nombre d'officiers et de soldats; mais il est loin de suffire
aux militaires qu'on y envoie. Cet édifice n'est pas en rapport
avec la haute efficacité des eaux.
Le médecin inspecteur de Baréges, M. Pagès, après avoir
rapporté l'analyse faile par Longchamp, présente le tableau de
ia température de chacune des sources. Ce tableau, dressé avec
soin, offre quelques différence avec les résultats publiés pal'
les hydrologues modernes; ce motif nous engage à le reproduire ici:
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Source du Tambour ct de la Douche.
Bain de l'cntrée .
nain neuf. .
Bain Polard .
IIain dll fond.
Bain Vassicux
Dain de b Ch:tpelil'.
8. Piscine militaire.
9. Piscine civile.
10. Source Barzun .
llllO, 75 t!lerm. ccntigrade Ct ).
40 llO
37
'15
38
50
36
35
31
38
36
15
5
75
50
31
20
L'heureuse variété de la température des sources, le degré
différent d'énergie qu'clics présentent dans leur action thérapeutiquc} permettent de choisir la source qui convient le mieux.
au tempérament des malades et au ' affections diverses dont ils
cherchent à se délivrer.
M. Pagès a pratiqué à plusieurs reprises des expériences
sulfhydrométriques qui concordent à peu près avec celles du
docteur Gintrac, de Bordeaux, et de M. DupIan, chirurgien en
chef de l'hôpital militaire de Baréges. En voici les ré ultals ;
Un litre d'cau pri3 , non au griffon des sources, mais au robinets des divers cabinets de bains ct de douches, a fourni} à
l'aide du sulfhydromètre, la quanlilé de sulfure de sodium que
(1) NOliS pré"cllolls Ic 1 Cléul' que loutes nos indications de température sont dOléc
d'après l ' thermomèll'c ccntigradr.
.~
�17
nous consignons ici. La teinture iodique contenait 1 centigramme
d'iode par gramme d'alcool à 36 degrés.
~1
1. OOll che . . .
2. n~i
de l'entrée.
3. Bai n neuf. .
li. )3~j Il Polard .
5. Hnin du fond,
6, B~iJl
Dassieux.
7. lla in de la Chapelle .
8. Source BarZllll .
9. Piscine militaire, .
10, Piscine civile. . .
11. pj~cin
ll Ctn'C ou troisièll\c.
. drl"
C.
de sod ium par
Illre li cnu au rol)h1('1.
0, 0436
0,0370
0,0345
0,0254
0,0250
0,0:244
0,0185
0,0320
0,0248
0,0239
0,0186
Le sulfhydromètre prouve (ce qu'on savait déjà) que la quantité de soufre contenue dans une eau thermale n'est pas toujours en raison directe de sa température.
Les eaux de Baréges sont essentiellement stimulantes; cependant c'est bien à tort qu'on s'en fait un monstre, dit M. Pagès :
en les prenant d'abord par doses fractionnées, qu'on augmente
ensuite par degrés, il est fort rare qu'jl survienne des accidents.
Leur mode d'action est bien différent dans J'état de santé et dans
l'état de maladie . Les personnes bien portantes, d'un tempérament sanguin ou nerveux, doivent s'en ab tenir, parce qu'elles
s'exposent, en les prenan t" à de l'agita tion dans le sommeil, à la
perte de l'appétit et même à une fièvre inflammatoire (1). Dans
l'état de maladz'e, au con traire, la lolé1'ance pour ces eaux est
prononcée, et, cc qui est digne de remarque, c'est que la tolérance diminue à mesure que le malade approche de sa guérison.
D'après Bordeu, ces eaux agis ent en développant un état fébrile; e]]es ne guérissent qu'en faisant pa sel' à un état aigu Jes
aITections chroniques: cette transformation est tellement nécesdamc quc nous avion cnvoyéc il Bal'égcs pOUl' un urti cairc opiniâtrc, pl~ça
clans
baill, p e nd~lt
UIlC demi-h ure, l'enfant de sa fill e, figé dc six mois : cct cnfanl fut
saisi, dans la même journéc, d'un accès de fi èv re qui dura \'ingl-quatre heures.
(J) Une
SOli
xv.
3
�RAPPORT
saire, que les rhumatismes et les dermatoses, qui se sont dissipés sans éprouver de recrudescence, sont sujets à récidive. Les
eaux de Baréges sont d'autant plus efficaces que les maladies
sont plus anciennes et dépourvues de tout élément inflammatoire. Chacun sait que ces eaux sont invoquées avec beaucoup
d'avantage contre les douleurs rhumatismales, les lésions du
système lymphatique, les ulcères atoniques, la rétraction des
muscles, et dans les vieilles plaies d'armes à feu. Il nous parait
superflu d'insister sur les effets médicinaux des bains de Baréges,
qui sont bien appréciés par tous les médecins; nous dirons seulement un mot des propriétés thérapeutiques de la source Barzun,
généralement moins connue que les autres sources de Baréges,
parce que sa découverte ne date que de quelques années. C'est
une chose assez remarquable que la différence d'action de cette
source avec celles de Baréges dont elle n'est distante, comme
nous l'avons dit, que de 500 mètres. Beaucoup moins excitante
que ces dernières (quoique plus sulfureuse que plusieurs d'entre
elles), la source Barzun, dit M. Pagès, est souvent utile aux
p el'sonnes irri tables , comme moyen préparatoire aux sources
énergiques de Baréges : elle est employée avec avanl::,Jge dans les
dermatoses qui conserven t un certain degré d'acuité, dans les
ulcères compliqués d'une grande sensibilité et dans les affections utérines chez les femmes très nerveuses : eUe améliore les
gastralgies, les entéralgies et toutes les névroses anciennes. Les
eaux de la buvetle paraissent jouir des mêmes propriétés que
celles de Bonnes et de la RaiIlère.
Pendant la saison de 181.7, 264 militaires ont été traités par
M. Duplan à l'hÔpital de Baréges; les résullats du traitement
sont consignés dans le tableau suivant, dressé avec beaucoup
de soin:
�sun
19
LES EAUX MINÉHALES.
TABLEAU STATISTIQUE
des maladz'es diverses tmitées à l'hôpital1m:litai1'e de Baréges (Hautes - PYl'énées)
.
p.endant l'année 1847,
26lJ malades ont offert 358 infirmités dilTérentes,
NOlIDRE .
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~
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fibreux .• 1
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5 1. il 1. " li , )) Il
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Scrorules. . .. . .
tique•• 1. Accidents consécutifs aux
blessures par a )'m es 11 feu,
(46
Appendice . • 2. Idem à la congélation . . .
3. Phénomè nes syphilitiques
8 17 2 )) 17 3 " 7 ))
tertiaires. , • , • . . • . 27
1.~
~
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63 180 23 1." )')' '11. 5 47
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(1.2. DeDe lala viev~e orgamque
de rel,ation • .
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59
1
nerveux.
211
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20
1.l!
1.8
Rhumatismes. .. ..
Phlegmasies viscérales cllroniques. . • •
(11 • Derm.Hoses. . . . . . .
cutané. • 2. Syphilides. . . . . . .
3. Ulcères chroniques. , ,
Il
. "~
.S?
_
-
(1.
<JO
consécutif.
c'5
11 - - - - - - - - - - - - -
Accirlents consécutifsau bris
des os fracturés, , . ,
osseux. ~ 2, Lésions constiwtionnellcs,
caries, nécroses , . • • .
( 3. Exostoses, périostoses . ..
1
1. Accidents consécutirs aux
dr.s
lux~tions
• aux entorses.
articles
2. Arthn les. • . . .,
...
'.. 3. 'l'limeurs blanches.
4. Anky loses. , . • . . . ..
RÉSULTAT
primitif.
'~I
~.g
~
I\ÉSULTAT
))
"
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»
431 43 12 29 2 " 21 fi 2 14 » :, '
--- - ----------
Totaux. , .. , 358 358 89 247 21. 1 1.88 57 1.7 76 19 i
358
358
i:
�20
Il,\pponT
En jetant un coup d'œil sur ce tableau, on acquiert facilement la preuve que la plupart des affections chroniques auxquelles convient le mieux l'emploi des eaux de Baréges ne sont
affaiblies ou détruites que quelques mois apres Je traitement
thermal. Pour constater ·ces résultats consécutifs, les ofJi.ciers de
santé attachés aux hôpitaux militaires près des thermes sont
mieux secondés que les médecins inspecteurs. En effet, d'après
une très sage décision du ministre de la guerre, ils reçoiven t, des
chirurgiens - majors des régiments auxquels appartiennent les
militaires malades, des certificats attestant l'état de ces derniers
dans le cours de l'année qui suit l'usage des eaux.
SAINT-SAUVEUR (Hautes-Pyrénées) . Les eaux thermales de celle
localité, ainsi que cell es de Baréges dont elles sont peu distantes,
se pr6tent souvent un mutuel appui pour répondre aux diverses
indications que présentent les maladies .
Les eaux de Saint-Sauveur ne possèdent qu'une température
de 30 à 34,°,50; analysées par Longchamp, elles sont riches en
barégine. On les recommande dans tous les cas où il faut calmer
l'excitation trop vÎye des systèmes vasculaire et nerveux. Dans
son compte rendu pour l'ann6e184,7, le médecin inspecteur,
M. Fabas, relate soixante-trois observations particulières; parmi
les malades qui ~n font le sujet, 37 ont été guéris, 20 soulagés • .
et 6 ont été traités ans succès. Les maladie les plus fréquentes
observées dans cet établissement sont la leucorrhée, l'aménorrhée, la gravelle, les dartres, les bronchites chroniques, et surtout les 'affection;:, nerveuses générales et locales: sur 20 leucorrhées: U ' ont été guéries, 3 ont été notablement améli orées,
et chez 3 l'effet des eaux a été nul. Il est probable que' la plupart de ces pertes blanches étaien t duc à une débilité générale
et locale, puisqu' elles on t cédé aux bains de Sain t-Sauveur, aux
injections, aux douches ascendantes et principalement à la boisson de l'eau minérale ferrugineuse de Vi cos. Quand M. Fabas
a constaté une caus syphilitique, il a associé au traitement
�,'UH LE,' EAUX ?l1Ii.\ t!;l\A LES.
21
thermal des pl'épueations iodurées; pour combattre les affections dartreuses, il combine les bains minéraux avee l'emploi du
sirop dépuratif, tIc l'infusion de houblon et des sucs de plantes
amères.
Le produit de la ferme des eauÀ. a été en 18Q.7, de 9,166 fr.;
l'argent laissé dans le pays est évalué à 250,000 f...
CAUTERETS (Hautes-Pyrénées) . Cc boul'g e t composé de cent
maisons en marbre propres eL élégan les; son élévalioll e t de
907 mètres au -dessus du niveau de la mer; la température
moyenne de l'air pendantl'élé est de 18 degrés. L'établissement
thermal possède quatorze sources qui alimentent cent trente baignoires, quatorze douches. et dont la chaleur varie de 30 à
48 ~ ,50;
elles sont toutes minéralisées par le sulfure de sodium.
Les thermes de César et des Espagnols sont en exercice depuis cinq ans; on sait que les deux sources de ce nom, situées
à pic à une grande hauteur, étaient d'un accès difficile, dangereux, et qu'on les a fait descendre aycc beaucoup de précaution
au bas de la montagne, dans Je bourg où elles forment aujourd'hui un bel établissement. Quoique celle opération indispensable soit très avantageuse aux malades, on ne doit pas dissimuler
qu'elle a fait perdre à l'eau thermale une partie assez notable
de son principe sulfureux . Ainsi, d'après M. Buron, médecin
inspecteur, César', au point d'émergence (à 200 mètres au-dessus
de l'établissement), marquait au sulfhydromètre 11 0 ,5 de sulfuration; à son arrivée dans l'établissement, il ne marque que 7°,5; à
la buvette, 7° ,5; à la douche, 7°,5; dans un bain préparé avec moilié d'cau chaude et moitié d'eau thermale refroidie, on ne constate que·.1. degrés. Les Espagnols, au lieu d'émergence (150 mètres au-dessus de l'établissement), marquaient 12°,5; à l'arrivée
dans l'établissement, l'cau ne marque plus que 9 d grés; à la buvcttc, 8 degrés; à la douche] 8 degrés ; 6 degré dans un bain
pl'épal'é comme le précédent, à une t mpératuJ'e de 36 degrés.
La ùescente des eaux de César ct des Espagnols a permis
�22
RAPPORT
l'usage des bains de pieds à courant continu, dont l'action puissante constitue un nouvel agent thérapeutique précieux; la durée
de ce bain ne dépasse jamais dix minutes: ce temps suffit pour
provoquer une transpiration abondante et générale, sans pesanteur de tête ni lassitude, accidents que détermine fréquemment
le bain entier.
Une autre amélioration importante consiste dans la construction d'une nouvelle route pour se rendre en voiture (1) à l'établissement le plus fréquenté de Cauterets, à celui de la Raillère,
qui, situé à 1,600 mètres au-dessus du bourg, n'était naguère
accessible qu'à pied, à cheval ou en chaise à porteurs. Cet établissement, concédé depuis un an par l'État à la vallée de Saint- .
Savin, présente plusieurs défectuosités très nuisibles à l'action
thérapeutique des eaux. M. Buron, qui les signale, propose
pour y remédier diverses améliorations dont il décrit le plan et
les détails dans son compte rendu.
Cet estimable praticien a consigné dans le tableau suivant les
résultats de son observation clinique pendant plusieurs années:
, (1) Un service d'o11lnibus eSl organisé pour transporter les malades à la Raillêre
moyellnant une faible rétribulion.
�SUR LES EAUX MINÉRALES.
NOllURIl
c.'j lèce
lIIalatlcs
lie Illaiadie.
guéris.
dlspos(· r . • . . . . . . . . . . . • . . . . • .
l'!tlhbie cOllfil'llléc aux 2" ct 3 e dt'grés. • . • . • '
lléllloply,;ic passive ct méL"slaLiquc• . • . . • . .
, Abcès chroniques dcs poumolls sans tnbercules .• 1
l;aSLrilll5lcs . . • . . • • • • • . • • • . . • . . •
• ••••••.••••••••••• •
EngorgcllIellldu fOÏl' , dc la l'ale, tumeurs diverses.
lnllalions chruniqucs de la muqueuse vulvo. 1
.•
.
•1
ulérine.
.
Hhut11alismcs Illusculait·c ct fio. eux ..
l\ltulllilLbmes al Llculaires et nerveux.
.\
Paralvsil's cél'él)\·u lcs.
Paralysies dÏl erses.
Goutte.
De l'fil alOses.
.)
41.6
it3
1.9
109
22
17
9
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2it
16
15
1.87
66
9
1it
5
99
des
\
ùes Illaiaues
lr.,ilés 1
malades
soulagés. sans succes.
38"
2it2
2it
1.9
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13
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2
1.62
NOM Bill
NO~IDnE
u.s
Catarrhes bronchiques chl'oniq ues.
•
Asthmes secs nerveux ..
Asthme, humides.
Laryngite,; et pharyngites cbroniques . . . • . . .
IJhLlUSie pulmol1ili rc, état morbide qui parait y
'
\ l1;1CS.
1 E Il tcra
NO~18IE
fic ch"'1 U.
NOMS DES MALADIES.
I
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5
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10
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4
:t6
15
9
11
5
15
A ce tableau M. Buron a joint quelques réflexions pratiques
d'un haut intérêt. En voici un aperçu: Les eaux thermales de
Cauterets étant essentiellement stimulantes, les individus bien
portants, surtout ceux qui sont jeunes, d'un tempérament sanguin, doivent s'en abstenir; l'emploi de la boisson, et surtout
des bains, détermine de l'agitation dans le sommeil, la perte
d'appétit, une courbature générale, la rareté des urines et la
constipation. Les malades, au contraire, ne tardent pas à ressentir la salutaire influence de ces eaux, lorsque les affections '
chroniques auxquelles ils sont cn proie sont dépourvues de tout
élément inflammatoire. Avant de permettre l'usage de ces eaux
contre les dyspnées, il faut bien s'assurer que cette lésion fon-ctionnelle ne se rallache pas, ce qui arrive trop souven t, à une
altération du cœur ou des gros vaisseaux, circonstances où le
1iquide thermal est constamment funeste. Les eaux de Cauterets
ne sent salutaires dans l'asthme que lorsque cette maladie est
�2!~
nAPPOIIT
l'expression d'un emphysème pulmonaire, la suite d'un catarrhe
humide, ou de la rétrocession des principes rhumatismal ou
herpétique. « Nous ne saurions assez répéter, ajoute M. Buron,
dans l'intérêt de la science et de l'humanité, que les eaux sulfureuses des Pyrénées, entre autres la source de la Raillère tant
céléhrée contre les maladies de poitrine, n'ont réellement d'efficacité que dans cet état morbide où la phthisie paraît imminente, mais sans complicatz'on de lubeTcules; car j'ai la certitude,
fruit d'une longue expérience, que, lorsque les tubercules ont
fait quelques progrès, si faibles qu'ils soient, les eaux sulfureuses
des Pyrénées ne peuvent qu'en hâter le développement et la
marche. )) Ce qui est assez remarquable, c'est que les eaux de
la source Mahourat et les douches de Bruzaud réussissent mieux
contre les gastralgies que contre les névroses intestinales. Sous
l'influence des eaux de Cauterets, les engorgements passifs des
viscères abdominaux diminuent quelquefois, mais ne disparaissent jamais complétement; les eaux alcalines, surtout celles dù
Vichy, sont alors bien plus opportunes. Les goutteux qui ont
voulu essayer des eaux de Cauterets, malgré le conseil de l'inspecteur, ont éprouvé après quelques bains, même aux sources
les plus douces, les prodromes d'un accès et ont dô s'anêter.
Le produit de la ferme de eaux a été, en 1848, de 31,000 fr.;
l'aro-ent laissé dans le pays est évalué par M. Buron à 300,000 fr.,
le Liers des années précédentes. C He diminution est due aux événements politiques.
EAUX. CIIAUDES (Basses-Pyrénées) . Depuis Th. Bordeu, il n'a
été publié, à notre connaissance, aucun écrit SUl' ces sources sulfureuses qui, grâce à la construction d'un nouvel édifjce thermal)
occupenlnujourcl'hui un rang distingué parmi celles des Pyrénées.
Celle lacune vient d'6tre heureusement remplie par le médecin
in pecteur, M. LafTore. Chargé depuis deu ' ans de la direction
de l'établi ement, après douze années de stage, en qualité
d'inspecleur adjoint, ce médecin éclairé a adressé à l'Académie
•
�Sun LES EAUX mNlt I:ALE.'.
plusieurs rapports pleins d'intérêt ct rédigés avec so ill. Ce motif
justifiera sans doute les détails dans lesquels nous allons entrer.
Bien que les observations particulières, suffisamment détaillées,
que relate NI. LafTore, ne soient pas limitées aux années 184,7
et 184.8, elles ont, à nos yeux, une grande valeur scientifique,
puisque leurs résultats ont Isubi l'épreuve du temps et que l'on
a pu vérifier la réalité des guérisons, qui ne sont trop souvent que
passagères . Nous regrettons seulement que M. Laffore n'ait cité
le plus ordinairement que ses succès sans mentionner ses revers,
défaut ·malheureusement trop commun à la plupart des médecins in pecteurs, comme si les eaux minérales étaient un remède
infaillible!
L'établùsement des EAUX CHAUDES, dont les sources appartiennènt à la commune de Laruns, est situé à l'extrémité de la riante
vallée d'Ossau, à 673 mètres au-dessus du niveau de la mer;
ses sources, au nombre de six, on télé analysées par Poumiès,
Longchamp ct M . Fontan . Le tableau suivant présente le nom
des sources, leur température, leur poids de soufre et de sulfure
de sodium par litre d'eau, d'après MM. Fontan et Fl~ançois
,
enfin la quantité d'eau fournie en vingt-quatre heures:
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0,00 00002
DÉDIT
des SO lJrCIS
pa ,' l'illgl-4 u,1 trc heures,
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Il résulte de ce tableau que, malgré leur nom qui ferait croire
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4
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RAPPORT
à une température fort élevée, les
possèdent une
chaleur qui se rapproche beaucoup de celle du corps humain,
avantage précieux qui permet de les employer telles qu'elles
sortent du sein de la terre. La température des diverses sources
variant de 31 à 36 degrés, on peut les employer comme tempérantes ou excitantes, suivant les besoins. Baudot, Laressecq et
Mainvielle, sont des buvettes; les autres sources sont employées
à la fois pour la boisson, les bains et les douches.
La commune de Laruns, grâce aux largesses du gouvernement,
a construit un magnz'fique étabLissement où l'on a réuni les trois
sources du Clot, de l'Esquirette et du Rey. Ces trois sources ont
chacune une buvette et un réservoir particulier. Elles alimentent
ensemble trenle-quatre cabinets de bains ou de douches ascendantes et descendantes. L'eau pénètre de bas en haut dans les
baignoires et conserve ainsi tous ses principes gazeux. Le trop
plein des sources alimente une piscine qui peut recevoir vingt à
trente malades. L'établissement possède en oùtre des bains et
des douches de vapeurs, des bains froids, des bains russes et des
douches écossaises. Tous ces travaux d'aménagement ont été
dirigés ayec autan t de zèle que d'habileté par M. François, ingénieur des mines.
L'action thérapeutique des EAU CHAUDES est très active, souvent
excitante; elle augmente les sécrétions et les excrétions, pro- .
voque les évacuations alvines, les sueurs, les urines, les flux
menstruel et hémorrhoïdal; eUe détermine quelquefois des éruptions qui oITrent les caractères de la miliaire, de l'urticaire ou
de la scarlatine; son efficacité est surtout remarquable dans les
maladies qui dépendent de la rétrocession des principes rhumatismal ou herpétique, ou de la suppres5ion d'un flux habituel.
La conslitution atmosphérique exerce une grande influence sur
les mouvements critiques qui procurent la guérison. Ainsi, pendant les saisons chaudes et humides, on voit survenir d'abondantes évacuations alvines et urinaires; tandis que, dans les
EAUX CHAUDES
�27
temps secs et chauds, ce sont surtout les éruptions miliaires et
d'abondantes sueurs qui se déclarent.
La durée du traitement thermal varie de neuf à vingt jours;
quelques malades, en petit nombre, prennent trente à trentecinq bains. On boit ordinairement deux verres d'eau thermale
le matin avant le bain, et deux le soir à une heure d'intervalle.
Quelques gens de la cJa mpagne sont assez imprudents pour en
boire vingt-cinq ou trente verres par jour, ce qui détermine des
phlogoses gastro-intestinales.
M. LafTore a réuni dans le t ~ ble ' au statistique suivant les résultats du traitement thermal chez les malades qu'il a observés
en 1846 et en 1847 :
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3
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Les rhumatismes affectent presque la moitié des malades qui
viennent chaque année demander aux EAUX CHAUDES la guérison
ou le soulagement de leurs maux. L'état d'acuité de cette douloureuse maladie n'est pas, dit M. Laffore, une contre-indication; quelquefois les douleurs s'exaspèrent pendant les premiers
�H .\PPOHT
jours, mais il faut continuer le traitement; "l'amélioraLion ne
larde pas ·à se manifester. En général, quelque in lenses que
soient les douleurs rhumatismales, elles sont momentanément
calmées pendant l'immersion. tes rhumatismes mu culaires et
articulaires, lors même qu'ils sont très anciens et aggravés par
des affections syphilitiques, cèdent presque constamment à l'emploi des eaux qui nou occupent; rarement ces eaux guérissent
la sciatique, quand cette aITection se trouve isolée des douleurs
rhumatismales. M. LuITore cite deux observations qui tendent à
prouver que ces eaux thermales atténuent la goutte en éloignant
les accès.
Les El\. x CHAUDES sont efficaces contre les scrofules, les engorgements ar'll'culaù'es et l' uphlhalmie strumellse, trop souvent rebelle
à toutes les préparations pharmaceutiques. On ne saurait assez
surveiller, remarque M. Laffore, chez les enfants scrofuleux,
l'action minéro-thcrmalc. La stimulation, quelquefois trop active, qu'elle exerce sur la muqueuse gastro-intestinale, Çlccasionne
des diarrhées et peut cl6terminer les accidents les plus graves,
la mort même, si l'Oll n'a soin d'administrer la boisson à faible
dose et toujours avec la plus grande prudence.
Dans le traitement des paralysies cérébrales, les praticiens, qui
<lnt fait une étude sérieuse de l'hydrologie minérale, interdisent
l'emploi des eaux sulfureuses, parce que la propriété excitan te ·
dont elles jouissent favorise une nouvelle congestion de l'encéphale. M. Laffore ne partage pas complétement celte opinion:
(c J'ai vu,
dit-il, des hémiplégiques par suite d'hémorrhagie
cérébrale parfaitement guéris par les EA x CHA DES; j'en ai vu
un bien plus grand nombre traités sans Je moindre succès, mais
aussi sans que leur état füt aggravé, J'en ai vu enfin dont les
ympt6mes s'aggravaient sous leur influence, l même chez lesquels la mort est inbtantanément survenue par leur usage
inconsid61'é. » Nous nous bornerons à rappeler à ce sujet ce
que dit le père de l'hydrologie, Th. BOl'deu : Le mieu,';C dan~
�sun
LES E .\UX Ml'\~R
. \LE
,' .
(oille paralysie cé1'ébmle est de s'abstent,' des eaux minérales.
sont employées avec plus de succès contre
les par'op/dgies; l'excitation de l'appareil spinal offre moins de
danger que celle du cerveau. M. Laffore rapporte plusieurs cas
de guéri 'on de paraplégie; mais il proscrit tout traitement thermal dans le mal de Pott (carie vertébrale ) . « J'insisle, dit ce
médecin, sur cette dernière maladie parce que, chaque année,
il arrive dans notre établissement des sujets atteints de cette
affection, entièrement méconnue des praticiens qui attribuent
au rhumatisme les désordres qu'elle détermine. )
Les eaux dont nous nous occupons réussissent souvent dans
les affections gastro-intestinales, pourvu qu'elles soient administrées avec réserve. Un ou deux verres de la source Baudot ou du
Clot calment les vomissements les plus opiniâtres, activent les
digestions les plus len tes, et font cesser la dyspepsie: c'est dans
ces cas principalement que l'abus des eaux est dangereux.
En combattant les diverses canses de la chlorose, en réveillant
l'utérus de la torpeur dalls laquelle il est engourdi, en le fortiflant, les EAUX CHAUDE S provoqu nt et régularisen t le flux menstruel; aussi nos devanciers les désignaient-ils sous le no.rn d'empre1·gnadères ou d' engrosseuses. Elles ne sont pas moins utiles
contre les engorgements, les phlogoses chroniques et les ulcérations du col de la matrice, ainsi que con tre la leucorrhée et la
métrorrhagie passive; c'est particulièrement contre ce genre
d'affections morbides qu'agit Ja source tempérée de l'Esquirette,
employée en douches ascendantes vaginales.
Les EAUX CHA DES sont utili ées, comme toules les sour es sulfureuses, contre les dermatoses. :Elles sont rarement invoquées
dan le maladies des organes pulmonaires, parce que, dans ces
circonstances, on Jeur préfère les eau Bonnes, situées dans ]e
voisinage.
En parcourant les nomb1 cuse observations particulières dont
M. Lafforea enrichi ses mémoire, vos commi saires ont remarqué
Les
EAUX CHAUDES
�30
RAPPOHT
avec satisfaction que cet habile praticien s'est abstenu d'associer
aux eaux des substances médicamenteuses. On pOUl'rait peut-être
lui adresser le reproche d'avoir un peu trop de prévention pour
les eaux auxquelles il préside; mais chacun sait qu'il est difficile
entraîné par un certain enthousiasme pour un
de ne pas ~tre
remède qu'on a souvent employé avec avantage.
En 1847, le nombre des malades inscrits sur le registre a été
de 1,231 et de 136 porteurs de certificats d'indigence. Il a été
distl'ibué 15,418 bains payés et 2,040 gratuits à des indigents.
Les sources sont régies pour le compte de la commune: le produitdela régie a été de 10,O~
· O fr.
BAGNÈREs-nE-LucHON (Haute-Garonne). Petite ville à 2 lieues
de la frontière d'Espagne, à 313 toises au -dessus du niveau de
la mer. Les eaux sulfureuses de celle localité occupent l'un des
rangs les plus élevés parmi les eaux thermales de la France; il
est bien à désirer que l'on se hâte de terminer les constructions
nouvelles nécessitées par le besoin du service balnéaire. La saison des eaux, en 18~ , 7, a été remarquable par une température
douce et constante; aussi les étrangers, favorisés par le beau
temps, sont-ils venus en foule visiter les thermes de Luchon et
demander à ses sources un soulagement à leurs maux. L'expérience l'a démontré depuis longtemps: les caux sulfureuses sont
d'autant plus efficaces que]a température atmosphérique seconde
le mouvement d'excitation qu'elles produisent sur le système
cutané; les cures qu'elles opèrent alors sont bien plus nombreuses et plu!:J durables que lorsque le traitement thermal s'effectue dans les circonstances où ]a température atmosphérique
est froide et humide. En général, quand les chaleurs règnent,
les médecins C10ivent être très réservés dans l'administration des
eaux sulfureuses; il faut les mitiger avec du lait, de l'eau d'orge,
quand on les prend en boisson; sans celle précaution, elles peuvent devenir très nuisibles en provoquant la diarrhée et même
la dyssenterie.
�sun
LES EAUX Mlr ÉRALES.
31
Prises en boisson dans l'état de santé, les eaux thermales de
Luchon sont pesantes, nauséeuses; l'odeur d'œufs couvis qui les
caractérise revient souvent à la bouche; elles excitent vivement
le système cutané, provoquent une transpiration plus ou moins
abondante et facilitent la sécrétion urinaire. Les enfants qui en
font usage dans le but de fortifier l'ensemble de leur organisme
les supportent parfaitement bien. L'action des eaux est plus
étendue, plus énergique, quand on les prend en bains généraux,
même tempérés; peu d'instants après l'immersion, la peau rougit, le pouls augmente de force et de fréquence, la tête devient
lourde et pesante, ]a poitrine paraît gênée dans ses mouvements,
et si on continue les bains, ils peuvent occasionner des congestions cérébrales, des entérites, des colites, et le plus souvent une
constipation opiniâtre.
Dans l'état pathologî"que, ce mode d'action est encore plus
prononcé; employées en boisson et en bains, les eaux de Luchon
possèdent une p opriété excitante qui se manifeste dans les divers appareils organiques, mais principalement dans les organes
pulmonaires, dans l'estomac, la vessie et la surface tégumentaire.
Il est important de surveiller leurs effets thérapeutiques sur ces
divers systèmes d'organes, parce que l'usage des eaux ranime les
points de phlegmasies chroniques qui peuvent exister.
Dans son rapport pour l'année 18~ . 7, le médecin inspecteur,
M. Barrié, à qui nous avons emprunté les détails précédents,
signale les cures les plus remarquables opérées dans }' établissement thermal qu'il dirige. Le tableau récapitulatif dressé par
lui comprend ]e relevé de 4·19 observations particulières, dans
lesquelles les maladies de la peau, au nombre de 100, offrent
34 cas de guérison, 43 d'amélioration, 23 d'étal stationnaire,
11 guérisons ou améliorations qui ne sc sont prononcées qu'après le départ des malades, dont Je séjour aux eaux n'a guère été
moindre, en général, de deux mois. M. Bardé relate plusieurs
guérisons de maldi~s
rebelles ct anci nnes de la peau, telles
�3')
HAPponT
que pson"asis et acne sebacea; quelques unes de ces affections ont
nécessité plusieurs saisons pour arriver à une cure radicale·
l'eczema chr-onique a été aussi combattu avec succès par les eaux ,
mais celles-ci n'ont fait qu'exaspérer le mal, lorsque, malgré
son ancienneté, il retenait le caractère inflammatoire. On le voit,
c'est surtout contre les affections dartreuses que les eaux de Luchon ont acquis une juste célébrité. Dans le traitement de ces
maladies, la douche, dirigée sur les parties affectées, a une action très puissante et souvent salutaire; pour atténuer l'excitation provoquée par les eaux, on est quelquefois obligé de recourir à la saignée, à l'usage du petit-lait ou d'autres boissons
rafraichissantcs. Quant aux autres maladies traitées à Luchon,
et dont M. Barrié consigne les résuHats daus son compte rendu,
on trouve 112 cas d'affections rhumatismales dont 38 guéris ,
54 soulagés, 6 guéris ou améliorés après le départ des eaux ,
1 ti. restés stationnaires i 100 lésions scrofuleuses, sur lesquelles
28 cas de guérison, 4.4· d'amélioration, 12 cas de guérisons ou
améliorations ultérieures, 16 cas réfractaires au traitement; enfin
25 cas de paralysies non cérébrales, dont 9 guéries.
M. Barrié n'estime pas à moins de ;),000 le nombre des étrangers qui ont visité Luchon en 18~7
i il évalue l'argent laissé
dans le pays à 550,000 fI'.
BAO OLS (Lozère). Placées dans un pays pauvre, loin d'autres "
sources thermales, celles de Bagnols pourraient, sous le point
de vue industriel, rivaliser avec celles de Baréges, si l'établissement offrait aux malades toutes les ressources réunies ailleurs.
Leur température e t de /.. 1 à 42 degrés; elles ont été analysées
en '1837 par notre collègue M. O. Henry. L'établi ement se
compose de deux piscines publiques et deux particulièreg 1 de
deux étuves publiques et deux particulières pour chaque sexe ,
de deu, salles de douches publiques et deux particulières, de
vingt cabinets de bains, dont quatre sont pourvus de douches,
de quatre buvettes t deux bains de jambes.
�33
Les eaux chaudes, salines et sulfureuses de Bagnols, administrées en boisson, bains, étuves et douches, pendant l'été favorable le 184.7, ont été efficaces, comme de coutume, contre
les affections rhumatismales, les scrofules, les leucorrhées et les
dartres.
Le médecin inspecteur, M . Chevalier, affirme que l'établissement de Bagnols, exploité par des particuliers, a besoin d'importantes améliorations et présente des abus considérables qui
ont été signalés au préfet du département. Il presse le gom'ernement d'acquérir ces sources thermales, qui, par leur abondance et leur activité, pourraient fournir à tous les besoins d'un
hÔpital civil et militaire.
Les sources de Bagnols sont fréquentées chaque année par
deux à trois mille malades; ils ont laissé dans le pays, en 1847,
environ 160,000 fr.
AMÉLIE-LES-BAINS (Pyrénées-Orientales) est un village à une
demi-lieue d'Arles, huit de Perpignan. Ce village est le même
que celui qui portait naguère le nom de Ba~ ' ns p1"ès Arles. Depuis
longtemps il existait dans cc lieu quatorze sources sulfureuses
chaudes; trois étaient employées au traitement des maladies;
les autres, quoique riches en prindpes sulfureux, ne servaient
qu'aux usages domestiques. La grande source ou gros Escaldadou,
dont le volume est très considérable, puisqu'elle fournit plus
d'un million de litres d'eau dans les vingt-quatre heures, a été
achelée pal' le gouvernement pour y fonder un établissement
thermal destiné à 500 soldats et 120 officiers . Le docteur Pujade
a acquis sept sources qui étaient délaissées, en a découvert cinq
nouvelles par suite de fouilles; de sorte que, propriétaire de douze
sources sulfureuses, cet estimable médecin les a utilisées en élevant à ses frais des thermes qui réunissent dans un espace circonscrit (environ 100 mètres) tous les avantages et les appareils
désirables. Mais ce qui distingue cet établissemen t de tous le
autres, c'est qu'il est approprié à un service balnéatoire d'hiver,
SUl{ LES EAUX MINÉRALES.
xv.
..,
.
�34
HAPPOllT
innovation qui fournit incontestablement des ressources précieuses pOUl' le traitement des maladies chroniques .
.Les eaux d'Amélie-Ies-Bains ayant élé l'objet d'un rapport
spécial lu à l'Académie (1), nous n'insisterons pas sur cet établissement.
GREOULX (Basses - Alpes). Le médecin inspecteur des eaux
sulfureuses de cette localité, M. Doux, n'hésite pas à déclarer
qu'elles possèdent une action spécifique contre les rhumatismes
et les dartres; leur efficacité dans ces maladies lui parait aussi
incontestable que celle du quinquina contre les fièvres intermittentes; il les regarde aussi comme un puissant auxiliaire du
mercure et de l'iode dans le traitement des affections syphilitiques et scrofuleuses. Les rhumatismes ne sont guéris complétement qu'autant que les sueurs, excitées par les eaux, offrent
une odeur acide. Les sueurs visqueuses à odeur fade sont peu
favorables.
GUAGNO (ST-ANTOINE DE) (Corse) est une commune située dans
un vallon étroit à 850 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il y
a deux sources. Par suite de réparations faites à la grande source
dont la température est de 50 à 53 degrés, le volume de l'eau
a augmenté au point qu'eUe fournit actuellement cent mille
litres par vingt-quatre heures, ce qui permet de donner environ
quatre cents bains par jour. L'cau de Guagno est claire, lim- .
pide, onctueuse au toucher, peu sapide; le goû.t et l'odorat s'aperçoivent à peine qu'elle contient des sels et de l'acide sullliydrique. Les analyses faites par M. Thiriaux et par M. Poggiale,
démontrent que celte eau a peu d'analogie avec celle de Barèges.
MM. Gaudineau et de Verac, l'un médecin et l'autre chirurgien de l'hÔpital militaire de Guagno, ont adressé à l'Académie
le compte rendu des maladies qu'ils ont trailées pendant la saison de 1847; ils ont soigné 240 individus atteints la plupart de
(1) DuL!etùt de l'A cadém ie, tome XIJ, page 988.
�SUl{ LES EAUX lYHNÉIULES.
35
douleurs rhumatismales, et quelques uns d'affeetions dartreuses.
Les eaux ont été administrées en bains, douches et boisson pendant six semaines à deux mois. L'absence d'un tableau récapitulatif ne nous permet pas de donner une indication plus explicite de ce travail.
Le nouvel édifice thermal construit par le gouvernement était
sur le point d'être achevé en 1847.
CASTERA-VERDUZAN (département du Gers). Il Y a dans cette
localité deux sources minérales, l'une sulfureuse dont ]a température est de 25 degrés, l'autre ferrugineuse est froide; c'est
notre vénérable collègue.M. Capuron, qui préside à l'inspection
de ces eaux; peu de malades s'y sont rendus en 1848. Prise en
boisson, bains, douches, l'eau sulfureuse a guéri ou amendé de
nombreuses affections cutanées, des bronchites chroniques et
des névroses gastro-intestinales. Coupée avec une légère infusion de chicorée sauvage, cette eau était mieux supportée et
produisait des effets plus marqués chez les individus bilieux;
avec de l'eau d'orge, chez les individus sanguins; avec l'infusion
de fleurs de mauve ou avec le lail cbaud chez ceux qui avaient la
poitrine irritée. La diarrhée chronique n'a pu être arrêtée chez
quelques individus par l'eau sulfureuse, sous quelque forme
qu'on la prH ni avec quelque substance qu'on la mêlât.
L'emploi de la source ferrugineuse a été utile aux femmes
chlorotiques et chloro-anémiques, à celles qui avaient de la
mobilité dans les nerfs, à celles qui étaien t affectées d'aménorrhée ou de dysménorrhée par débilité ou défaut de ton. Ces
eaux ont été également salutaires aux individus affaiblis par des
maladies antérieures; elles hâtent la convalescence; on peut les
boire auxl'epas.
ALLEVARD (département de l'Isère). Bourg d'environ deux
mille âmes, à 475 mètres au-dessus du niveau de la mer. La connaissance des propriétés médicales et l'emploi de ]' eau sulfureuse de celte localité ne remontent qu'à peu d'années; les
�3f.
nAPPoUT
habitants ne se doutaient pas qu'ils avaient si près d'eux un
moyen inépuisable de prospérité et de richesse. C'est en 1837
que les caractères sulfureux de cette eau furent reconnus par
les docteurs Billerey et Chataing; d'après les conseils de ces
praticiens, des capitalistes se réunirent pour fonder à l'entrée
d'Allevard un bel établissement thermal, qui possède quaranteix baignoires, plusieurs cabinets de douches de toutes espèces,
et un vaporarùun ou salle destinée à faire respirer aux malades
les émanations de l'eau sulfureuse.
La source minérale jaillit sur le bord du torrent de Breda,
au fond d'un puits évasé où plonge un corps de pompe destiné
à élever l'eau pour la conduire à l'établissement thermal. Par
suite de réparations faites, en 184.8, à cette source, le volume
de l'eau a augmenté; elle fournit actuellement 2,736 hectolitres
par vingt-quat.re heures; sa température, qui était naguère de
16°,9, s'est élevée à 24.°,3 . L'eau minérale exhale une forte
odeur d'œufs pourris; sa saveur est légèrement saline; elle a
été analysée par M. Dupasquier, qui a publié sur ces eaux une
excellente monographie (1) . Elle est spécialement minéralisée par
l'acide sulfhydrique à l'état de gaz libre et nullement combiné.
Les eaux d'Allevard n'ont été fréquentées, en 1848, que par
154 malades; le médecin inspecteur, M. Nepce, relate les observations de 108 malades, mais il ne les a pas résumées dans .
un tableau récapitulatif. Les affections morbides les plus fréquentes ont été les rhumatismes, les dermatoses, les scrofules,
les engorgements articulaires, les ankiloses incomplètes, etc.
L'eau minérale n'étant pa pourvue d'une chaleur uffisante
pour les bains, on ré ·hau{fe par un ingénieux système de calorin alion qui met le principe sulfureux à l'abri de toute perte
ou de décomposition.
L'administration des thcrmes d'Allevard vient de leur ajoutcr
(1) fli stoire médicale ct tOfJo{J"ajlltique de l'eau minérale sulfureuse de l'établis'emellt thermal i Allevm·d. J_yon, 18[11, in-S.
�sun LES Et\. X MINÉnALES.
37
une précieuse amélioration en instituant un établissement de
Bains de lletit-lait. Ce moyen thérapeutique, qui n'existait pas
encore en France et qu'on était obligé d'aller chercher en Suisse,
est très efficace contre les affections nerveuses.
BU.AZAIS (Deux-Sèvres) est un petit bourg à deux lieues de
Thouars; aucune grande route n'y conduit directement. Il existe
trois bassins très rapprochés les uns des autres; le plu grand
sert de lavoir. Les premières notions sur ces eaux ont été fournies, en 177.1., par le docteur Linacier de Chinon et Haulin,
ancien inspecteur général des sources minérales du royaume.
Les habitants prétendent que ces eaux n'acquièrent leur caractère sulfureux que par leur mélange avec les eaux du lavoir. Le
médecin inspecteur, le docteur Morineau, qui a adressé à l'Académie un mémoire intéressant sur ces eaux, combat cette opinion populaire; pour lui, les eaux de Bilazais ont la plus complète analogie avec celles d'Enghien et sont même plus riches
en principe sulfureux . Il cite à l'appui de son opinion quelques
faits pratiques qui démontrent l'énergie de ces eaux et les dangers dont sont menacés les malades qui en font usage sans préparation. En 1828, l'Académie a été appelée à se prononcer
sur la nature de ces eaux; il résulte de l'analyse faite par
M. O. Henry (1) que la conversion des sulfates en sulfures est
due à la présence des matières organiques renfermées dans l'eau
du lavoir; par conséquent, l'eau de Bilazais n'est qu'accidentellement sulfureuse. Pour résoudre la question en litige, il faudrait capter exactement les sources, les isoler les unes des autres,
et surtout les pré erver de tout mélange avec les eaux étrangères; une analyse faite dans ces conditions sur les lieux déterminerait la nature réelle de ces eaux.
(1) Manuel des eaux mÙlél'ales, pal' MM. Palissicr ct Boulron-Charlard.
page l187.
P~ris,
1837,
�38
I1APPOHT
IV.
DEUXIÈME CUSSE. -
Eaux acidules.
Elles sont caractérisées par la prédominance du gaz acide
carbonique; ]eur saveur est vive, piquante; des bulles viennent
sans cesse éclater à leur surface et leur donnent une apparence
d'ébullition. Exposées à l'air libre, à une douce chaleur, elles
perdent promptement leur gaz. Les eaux acidules froides forment ordinairement ]a boisson habituelle des habitants de la
contrée où elles jail1issent : aussi perdent-elles chez les indigènes
une partie de leurs propriétés médicatrices. Ce n'est que chez
les étrangers, dont l'estomac n'a pas contracté l'habitude du
contact de l'eau minérale, qu'elles produisent dans l'organisme
des modifications sensibles.
Les eaux acidules sont rafra1chissantes, sédatives; elles agissent quelquefois par les selles, mais le plus souvent par les urines)
dont elles augmentent beaucoup la sécrétion. Elles portent plus
à ]a tNe que les autres eaux minérales, déterminent une ivresse
pasg~re
et de la tendance au sommeil; elles facilitent la digestion et sont favorables dans toutes les maladies où il reste
quelques traces d'irritation.
E CAUS E (Haute-Garonne) . Village à 146 mètres au-dessus du
niveau de la mer. Les deux sources minérales que l'on y rencontre sont connues depuis longtemps; maisce n'est qu'en 1842 .
que, grâce aux soin et au zèle du sous-préfet de Saint-Gaudens,
M. Leroy, cet établissement thermal est sorti de l'état de ruine
ou d'abandon où il était tombé. Les poëles Lachapelle et
Bachaumont se rendirent, dit-on, à ces eaux dans le but d'y
rétablir leur santé.
La température de la grande source est de 23°,7 j il s'échappe
de l'eau minérale de nombreuses bulles de gaz; sa saveur est
un peu amère et salée. On doit à M. Save l'analyse de ces eau'x,
qui sont légèrement salines et chargées de gaz acide carbonique.
Usitées surtout en boisson, ces eaux sont légèrement purga-
�::iUR LE
EAUX MINÉfiALES.
39
tives; pour les administrer sous forme de bains et de douches,
il faut les faire chauffer.
Le relevé du médecin-inspecteur, M. Doueil, comprend 288 malades, sur lesquels 111 affectés de fièvres intermittentes à divers
types, dont 36 quartes, 37 tierces et 38 quotidiennes; sur ces
111 malades, on compte 101 guérisons; les 1 0 autres ont été soulagés. On le voit, c'est principalement contre les fièvres intermittentes etleurs suites que leseaux d'Encausse se montrent efficaces;
elles sont dans ce cas presque uniquement administrées à l'intérieur. On les boit à la source même dans la matinée, par verres,
à une demi-heure d'intervalle, depuis un demi-litre jusqu'à deux
litres, et le plus ordinairement à la dose de trois verres. Un
grand nombre de malades, dont M. Doueilrapporte l'histoire, n'avaient pu être guéris par le sulfate de quinine (dont l'usage, sans
doute, n'avait été ni assez méthodique ni assez prolongé), et ont
trouvé une guérison plus ou moins prompte par l'usage des eaux
d'Encausse. Notons cependant que, chez quelques sujets, le
médecin .inspecleur a cru devoir lui-même recourir, à une certaine époque du traitement, au sulfate de quinine pour procurer
une guél'ison radicale. Après les fièvres d'accès, cc sont les
désordres digestifs qui ont le mieux cédé aux eallx d'Encausse;
ainsi l'embarras gastrique, la diarrhée, l'entérite chronique, ont
été guéris ou très avantageusement modifiés par ces eaux. Quant
aux affections rhumatismales et aux maladies de la peau, les
fails que cite M. Douei} sont trop peu nombreux et trop peu
concluants, pour que nous puissions en tenir grand compte.
En 1847, le produit de la ferme des eaux a été de 1,860 fr.;
l'argen t laissé dans le pays est éval ué à 20,120 fr.
SAINT-ALBA (Loire). Il y a trois sources acidules dont la température est de 18°,7. Elles on tété aualy éos par MM. Orfila,
Barruel el Soubeiran. Un litre d' cau a fourni à ces chimistes:
bi-carbonate de soude, 1 6...,213; bi-carbonale de chaux, 0,894;
bi-carbonate de magnésie,. 0,423; bi-carbonate de fer, 0,038;
�40
HAPPaRT
chlorure de sodium, 0,032. Total: 2,600 . La quantité de gaz
acide carbonique n'a point été évaluée; sa pureté remarquable
seule a été constatée. Le docteur Goin estime que le volume de
gaz libre qui s'échappe des trois fontaines, dans l'espacc de douze
heures, est de 30 mètres cubes; on recueille ce gaz pour en former des eaux gazeuses.
En 1848, le nombre des malades venus à Saint-Alban n'a été
que de 555; en 1847, il était de 700; la température atmosphérique, qui s'est soutenue presque constamment à un degré élevé,
a favorisé l'administration des eaux. Le médecin inspecteur,
M. Gay, a traité 127 maladies de la peau, 60 gastrites chroniques, 26 gastro-entérites, 50 affections scrofuleuses, 25 aménorrhées, etc. Il est assez remarquable que presque toutes les
affections cutanées semblent se donner rendez-vous à SaintAlban; celles qui sont symptomatiques d'une affection intestinale en reçoivent une salutaire modification, tandis que les maladies essentielles de la peau se montrent, en général, fort
rebelles, et leur traitement a presque toujours besoin de recevoir le secours d'un autre agent thérapeutique, c'est-à-dire des
bains sulfureux. M. Gay est convaincu que beaucoup de maladies
de la peau, telles que l'impétigo, l'érysipèle, l'urticaire et les
dartres légères, doivcnt leur existence à une lésion gastrique et
intestinale; en conséquence, elles doivent guérir sous l'influence '
des eau de Saint-Alban, puisque celles-ci possèdent une action
médicatrice puissante contre les maladies de l'estomac et des
intestins. Toutefois, une seconde saison est souvent néces aire
pour consolider la guérison. Les troubles de la menstrualion,
les affections crofuleu es et les maladies des voies urinaires,
ont été heureusement modifiée par l'usage des eaux de SaintAlban .
VIC-SUr..-CÈIŒ (Cantal). Le deux sources acidules froides
(12 degrés) qui sc trou ent dans celle commune ont été analysées par notre collègue M. O. Henry: il a démontré que les eau
�SUU LES ÉAUX l\ILNÉUALES.
de Vic l'emportent sur l'eau minérale de Seltz par leurs principes médicamenteux. La proportion des substances fixes de
l'eau de Vic est de 5 à 6 grammes par litre d'eau; celle de l'eau
de Seltz de 4 grammes environ. En boisson, l'eau minérale de
Vic facilite la digestion; elle convient dans les gastralgies, les
m.igraines qui dépendent de l'état de l'estomac, la convalescence
des fièvres intermittentes, et dans les blennorrhées; son usage favorise l'expulsion des graviers contenus dans les rein s ou la vessie .
Dans son compte rendu pour l'année 18~ - 7, le médecin inspecteur, M. Cavaroc, cite 51 observations particulières. Chez
presque tous les malades, il a associé au liquide minéral des purgatifs, tels que l'eau de Sedlitz ou des médecines noires, de sorte
que l'honneur de la guérison ne peut être attribué à l'emploi de
l'eau acidule de Vic .
Le fermage de la source a rapporté, en 18~
- 7, 1,370 fr.; l'argent laissé dans le pays par les huveurs est évalué à 10,870 fI'.
SAINT-GALMIER (Loire) . Il Y a deux sources acidules froides
qui ont été analysées par notre collègue M. O. Henry; la plus
ancienne, qui appartient à la commune, porte le nom de Fonfort. Les habitants de Saint-Galmier font, dans l'état de -santé,
un usage habituel de leurs eaux minérales; c'est à cet usage que
le médecin inspecteur, M. Ladevèze, attribue la rareté des scrofules, du rachitis, des obstructions, du goHre ; on n'a jamais vu
parmi eux, ajoute-t-il, de gravelle ni de calcul urinaire . Ces
eaux réussissent principalement dans les gastro-entérites chroniques, la gravelle, le catarrhe vésical, la leucorrhée, la dysménorrhée, l'hépatite chronique et les scrofules. On emploie
aussi les eaux de Saint-Galmier contre les dartres; mais, dans ce
cas, on les combine avec les bains sulfureux, auxquels doivent
être rapportés leurs succès .
Il vient annuellement à Saint-Galmier 6 à 700 malades, qui
laissen t dans le pays environ 30,000 fr.; le produi l de la ferme
est de 1,500 fI'. On expédie par an dans les départements voixv.
6
�RAPPORT
sins plus de cent mille bouteilles d'eau minérale deSaint-Galmier.
CHATELDON (Puy-de-D6me). On y trouve cinq sources acidules
froides qui ont été analysées par nos collègues MM. Boullay et
Henry. Le médecin inspecteur, M. Desbrest, les recommande
contre la gastralgie, la gravelle et la chlorose. On les boit à la
dose d'un ou deux litres par jour.
.
On exporte annuellement douze à quinze cents bouteilles d'eau
minérale de Chateldon; on éval ue à 2,500 fr. l'argent laissé
dans le pays par les buveurs d'eau.
Les eaux acidules de Vic-sur-Cère, de Saint-Galmier, de Chateldon, don t nous venons de rappeler les propriétés thérapeutiques, peuvent remplacer avantageusement l'eau de Seltz, dont
l'importation annuelle nous rend tributaires du duché de Nassau
d'environ 700,000 fr.
V. TROISIÈME CLASSE. -
Eaux alcalines.
Elles sont caractérisées par leur richesse en bi-carbonate de
soude. A leur tète se plaGent, comme type principal, les eaux de
Vichy (Allier) et cel1es de Vals (Ardèche), lesquelles renferment
par litre 6 à 7 grammes de bi-carbonate de soude: peut-être
pourrait-on y rattacher les sources moins actives de SaintAlban, de Pont-Gibaut, du Mont-Dore, de Chaudes-Aigues, de
Selles (Ardèche), de Soultzmatt et de Ilosheim (Bas-Ilhin).
Les eaux alcalines sont éminemment altérantes, c'est-à-dire
qu'elles ont la propriété de changer la constitution des liquides
et des solides de l'économie ; elles diminuent la plasticitédu sang,
rendentplus fiuidesnoshumeuI's, etimprimentun caractère alcalin
aux sécrétions acides, particulièrement aux urines et aux sueurs.
EUe sont très propres à lever les embarras qui ont leur siége
dans le système de la veine-porte, à ré oudre le obstructions et
à dissiper les coliques néphrétiques en expulsan t les gravi J'S.
VICHY (Allier). Celte petite ville est l'une de principales métropole de nos établissements thermaux. Ses sources, au nombre
�SUR LES IjjAUX l\TIN
~ RALES
43
de neuf, jouissent d'une réputatioD européenne. Leur température est de 19 à 4·6 degrés; toutes sont riches en bi-carbonate
de soude (4. à 5 grammes par litre d'eau). Il Y a deux établissements civils et un établissement militaire. Le grand établùsement
civil renferme UDe piscine, des cabinets de bains très élégants
avec soixante-douze baignoires, quatre cabinets pour df)Uches,
de vastes salons, un cabinet de lecture, etc. Le petit établissement, autrement dit de ['h6pital> se compose d'une piscine, de
onze cabinets de bains et de trois cabinets de douches ascen-,
dantes. L'établissement mïlitaire, créé récemment, peut recevoir
trente officiers et soixante sous-officier s et soldats; on espère y
fonder un établissement balnéatoire complet. Vichy offre aujourd'hui des ressources dans tous les genres aux personnes qui
viennent y rétablir leur santé. Personne n'ignore que l'efficacité
de ces eaux thermales se déploie particulièrement dans les maladies chroniques des viscères abdominaux. L'Académie a reçu
plusieurs m6moires sur ces eaux; nous aBons cn présenter l'analyse succincte .
A. Le docteur Barthez, médecin en chef au Gros-Caillou, et
chargé du service médical de l'hÔpital militaire de Vichy, a
adressé à l'Académie trois MémoiTes sur l'action physiologique
de ces eaux thermales. Le premier Mémoire a pour objet l'étude
des effets physiologiques des eaux de Vichy sur l'homme sain
prises à haute dose en boisson seulement. Ces expèriences ont
été faites sur six infirmiers ou soldats; il résulte de ces observations relatées avec tous les détails désirables que, dans l'état
de santé, les eaux de la fontaine de la Grande-Gri11e, prises à
haute dose en boisson seulement, pendant une période de vingt
à trente jours, ont produit les phénomènes suivants:
1 0 Elles n'exercent pas de modification très remarquable sur
la circulation du sang; cependant, si un changement a lieu, c'est
plutôt dans le sens de la diminution que dans celui de l'augmentation des battements du pouls; elles rendent la respiration
�HAPPORT
pulmonaire facile et les mouvements musculaires plus libres;
2° Les phénomènes qui parfois se manifestent du cÔté du cerveau se traduisent généralement par de la lourdeur de tête avec
propension au sommeil et quelquefois aussi avec un léger sen timent d'ivresse i
3° Ces eaux déterminent dans l'estomac de la pesanteur, du
ballonnement et souvent un sentiment de brÛlure sans soif, phénomènes qui se dissipent au fur et à mesure que l'eau est aborbée. Elles font naître rapidement le besoin de manger et favorisent d'une manière tout aussi sensible les forces digestives;
4° Leur action sur les dernières portions du tube digestif se
caractérise plutÔt par la constipation que par la diarrhée; néanmoins il arrive quelquefois que, dans le cours du traitemen t,
les selles augmentent, mais ce trouble ne tarde pas à cesser, si
on diminue momentanémentla quantité d'eau; pendant ce temps,
la tolérance s'établit, et il n'est pas rare de voir ensui te ces
mêmes personnes supporter sans aucun accident des doses d'eau
plus considérables qu'auparavant;
5° Les reins sont ordinairement ]e siége d'une chaleur avec
pesanteur, phénomènes qui ont pour résultat l'accélération de
la sécrétion urinaire et, du côté de la vessie, un besoin plus fréquent d'uriner;
6° Les urines, dont l'alcalinité se manifeste généralement une
demi-heure après avoir bu les eaux, de m6me qu'en les prenan t
en bains, sont ensuite rendues claires, limpides et sans sédiment
briqueté, avec un demi-litre et souvent avec un litre en moins
que dans l'état normal, en tenant compte toutefois de l'eau minérale bue et de la quantité d'urine rendue journellement par
la personne;
7° Il se manifeste dè les premier jours une excitation ur les
organes de la génération qui diminue plus tard;
8° La transpiration n'e t pas sensiblement augmentée, mais
les forces physiques sont souvent diminuées;
�SUR LES EAUX ~li'ÉnAŒS.
45
9° Si les organes à l'état de santé renfermés dans l'abdomen
ne paraissent pas très affectés dans cette période de trente jours,
période qui constitue la durée ordinaire d'une saison à Vichy,
il n'en est pas de meme lorsqu'ils se trouvent, au moment du
traitement, sous l'influence d'un état pathologique plus ou moins
aigu; on voit dans ce cas ces organes manifester bientÔt des
signes certains d'un relour vers l'état aigu, et celle exaspération
du mal être suivie d'un trouble dans les fonctions, principalement dans les sécrétions de l'appareil digestif;
10°11 résulte, en dernière analyse, des considérations pratiques
qui précèdent, que ce n'est qu'avec modération qu'on doit prescrire les eaux minérales de Vichy, toutes les fois qu'au moment
de commencer le traitement le malade se trouve sous l'influence
d'une jnÏlation plus ou moins aiguë dans des organes de la digestion.
Le deuxième lJémo~
' re traite de l'action de l'eau minérale de
Vichy administrée à haute dose en bains et en boisson. L'auteur
relate onze observations détaillées relatives à des affections chroniques de l'abdomen . Ces malades ont pris chaque jour un bain
d'eau minérale et bu depuis deux jusqu'à vingt ou vingt-quatre
verres dans la journée. Voici les principales conclusions de ce
mémoire: Sous l'influence des eaux de Vichy prises à haute dose
en boisson et en bains, la circulation n'est pas toujours modifiée;
cependant, lorsqu'un changement a lieu, il se manifeste plutÔt
dans le sens de la diminution que dans celui de l'augmentation
des battements du pouls; les eaux dérauoent généralement les
fonctions des organes malades renfermés dans l'abdomen; les
suites de ce dérangement peuvent occasionner des ph6nomènes
phlegmasi<]:ues plus ou moins graves. Il se produit ordinairement
au bout de vingt, trente ou quarante jours de traitement, suivant le degré de la maladie ou la constitution du malade, un
sentiment de malaise, de dégoftt ou de lassitude dans les membres, lequel indique que les eaux ne sont pas digérées et qu'il
�HAPPORT
est temps d'en diminuer la dose ou de suspendre le traitement.
Il est impossible d'obtenir un résultat favorable des eaux de
Vichy à haute dose quand, en même temps, on introduit dans
l'estomac une grande quantité d'alimenls. Pendant les temps
d'orage, les eaux de Vichy passent moins bien et provoquent le
ballonnement de J'estomac avec inappétence ou bien des coliques accompagnées de borborygmes et de diarrhée.
re est consacré à des expériences comparaLe troisième ~Yémoi
tives de l'action de l'eau minérale pure avec l'eau ordinaire sur
la circulation, sous forme de bains de piscine. Ces expériences
démontrent qu'en général le bain d'eau minérale est plus excitant que celui d'eau ordinaire.
En résumé, les expériences cliniques pratiquées par M. Barthez sont dignes d'intérêt; elles font connahre avec exactitude
les effets physiologiques et thérapeutiques des eaux thermales de
Vichy.
B. M. Durand-Fardel, ex-inspecteur-adjoint des eaux de Vichy,
a transmis à l'Académie un Compte rendu clim'que de la saison
de 18/~.
Votre rapporteur se bornera à vous offrir un rapide aperçu de cette œuvre importante dont il a déjà présenté
l'analyse à l'Académie (1). Le travail de M. Durand-Fardel se
divise en deux parties; la première consiste en un recueil de
faits cliniques; ]a deuxième partie est un mémoire sur les réac- .
tions alcalines ou acides présentées par l'urine des malades soumis au traitement des eaux de Vichy, Le premier Mémm're est
distribué en plusieurs chapitres, qui sont consacrés à la relation
de faits sur les maladies chroniques que l'on traite le plus fréquemment par les eaux de Vichy. Après avoir cité les observations particulières qu'il a eu occasion de recueillir sur un ordre
de maladie, l'auteur résume les résultats du traitement, Ainsi,
par exemple, le premier chapitre a trait aux afTections chroni(1) Bulletin de l'AcaddllliC', Lollle
IV, pagrs 1118 Cl sui".
�sen
LEti EAUX MINÉHALES.
ques des voies digestives; M. Durand-Fardel rapporle des faits
sur la dyspepsie simple, la dyspepsie rhumatismale, la dyspepsie
compliquée d'autres affections ) sur les vomissements, sur l'entérite chronique; puis, dans un résumé final, il signale les cas où
il a constaté une amélioration plus ou moins grande . Le même
plan d'études est appliqué à toutes les maladies de l'abdomen.
Voici le résumé général du traitement thermal sur 120 malades:
Gnillde <lIrieJioralioll
Amélioratioll . . . .
,\m éliorati oll légère . . .
AlIl éliora tion incompl ète,
Améliorati on 1I01l persistante.
Pas d'allJé: ioralioll. • , .
Aggravation . . , . .
Résu ltaIS impossibles à apprécier immédiatement (calculs biliaires) .
32
42
'10
'5
4
24
1
2
120
M. Durand-Fardel fait remarquer.avec beaucoup de raison
que, dans l'appréciation de ces résultats, il ne faut pas perdre
de vue: 1 0 que l'amélioration obtenue pendant la cure peut ne
pas persister; 2° que l'amé1ioralion peut ne commencer à paraître qu'après un certain laps de temps, après l'achève'ment de
la cure.
Dans son deuxième Mémoire, M. Durand-Fardel fait connaître
les résultats des expériences cliniques qu'il a faites sur les urines
de 65 malades atteints d'affections diverses. L'effet généralement
immédiat des eaux de Vichy est d'enlever aux urines leur qualité acide; 30 fois sur 65 l'urine a offert des propriétés alcalines
prononcées; dans 19 cas l'alcalinisation , sans être considérable,
fut cependant nettement prononcée pendant à peu près toute la
durée de 'la cure; dans 6 cas l'urine a été trouvée toujours alcaline, mais à des degrés très var;iés; l'urine n'a été trouvée acide
que 6 fois et neutre 4, fois d'une manière continue. Une diarrhée
passagère suffit pour rendre acide une urine auparavant alcaline.
Ces résultats confirment l'exactitude de ceux qu'ont obtenus, il
�48
nAPponT
y a plus de vingt ans, d'Arcet, MM. Petit et Chevallier (1). M. Durand-Fardel recherche ensuite jusqu'à quel point les diverses
conditions de l'urine sont en rapport avec la dose des eaux employées, la nature de ]a maladie, le sexe des malades, leur régime et le traitement. Ces deux mémoires décèlent un pbservateur judicieux et zélé pour le progrès de la thérapeutique.
C. M. le docteur Villaret, chirurgien-major au 7 c de dragons, a
adressé à l'Académie une lettre sous forme de mémoire sur l'emploi des eaux de Vichy dans le traitement de la gravelle, des
calculs eL de la gouLte. Frappé des opinions contradictoires émises
sur ce nouveau genre de médication, et voulant, dans l'intérêt
de l'humanité, reconnaître par lui-même de quel cÔté était la
vérité, cet estimable praticien s'est transporté à Vichy où il a
passé vingt et un jours . Voulant se soustraire à touLe espèce d'influence, et persuadé que les fa ils cliniques sont la base la plus
solide de la médecine, il a soigneusement interrogé les graveleux, les calculeux et les goutteux; il a su d'eux depuis quelle
époque ils étaient malades, depuis quand ils faisaient usage des
eaux de Vichy, quel effet ils en ont ressenti d'abord, ce qu'ils
ont éprouvé chez eux plus tard, et comment ils se trouvaient
actuellement. M. Villaret déduit des faits qu'il a observés luimême les conlusi~
uivantes:
0
1 Les graveleux, sans exception aucune, ont vu disparaître
presque complétement leur cruelle maladie, et si quelques uns,
dan le courant de l'année, onL rendu quelques graviers, ces graviersétaienL si petilsqu'ils onL à peine fixé leur aLLenLion;
2 0 La plupart de ces graveleux ne rendent ni sables ni graviers, et, s'ils sont revenus à Vichy, c'est, disent-ils, par reconnaissance, pour consolider leur guérison eL éviter la récidive;
3° Les gros graviers que rendent quelques malades sont altérés, u és ur plu ieurs points de leur couche superficielle;
4,0 Plusieurs per onnes, deux entre autre, atteintes de calcul
(1) 8 ssai SUi' ladissolulioll de la (p'OLclleel des colcul ' de !lI ves'ie. Paris, 1837 , in-8,
�49
vésicaux et souffrant des douleurs atroces à leur arrivée, n'ont
pas tardé à être considérablement soulagées par l'usage des eaux
de Vichy; elles rendaient des fragments de pierre avec les urines;
5° Beaucoup d'anciens goutteux, qui marchaient avec la plus
grande difficulté, ou qui même ne marchaient pas du tout depuis assez longtemps, se promènent maintenan t;
6° Ces mêmes goutteux, qui avaient trois ou quatre accès violents par an, qui les tenaient sept à huit mois au lit ou à la
chambre, n'éprouvent maintenant qu'un petit accès, fort peu
douloureux, qui les force tout au plus à garder le repos sept ou
huit jours et qui leur permet souvent de vaquer à leurs occupations; quelques uns, mais en petit nombre, ont éprouvé de la
céphalalgie dans le courant de l'année, sans cependant que ces
douleurs fussent assez violentes pour leur donner de l'inquiétude;
7° Les goutteux, venus cette année pour la première fois à
Vichy, se louaient tous déjà de l'effet de ces eaux, trouvant que
leurs art.iculations prenaient de la force, et qu'elles étaient moins
sensibles pendant la marche;
8° Dans les dix premiers jours de l'usage des eaux, plusieurs
goutteux ont éprouvé de légères douleurs articulaires avec gonun véritable
flement soit aux pieds, soit aux mains, c'est-à~dil
accès de goutte, mais le tout a disparu au bout de quatre à
cinq jours, sans qu'ils aient même quelquefois gardé la chambre
ou interrompu un seul instant leur trailement;
9° Pas un des goutteux venus pour la deuxième ou troisième
fois à Vichy, ni aucun autre goutteux de leurs connaissances,
n'avaient à se plaindre de ces eaux et ne s'en étaient mal trouvés;
10 0 Si, parmi les goutleux qui ont fait usage des eaux de
Vichy, quelques uns ont encore des accès longs et douloureux,
ce qui est rarement arrivé, ce sont presque toujours des malades
qui, une fois hors de Vichy, n'ont pas observé de régime ni continué l'usage des bois ons alcalines;
11 0 Les eaux ùe Vichy n'agissent pas en déplaçant la goutte,
sun LES EAUX MINÉLlALES.
xv.
7
�50
RAPPORT
comme on l'a dit, mais en modifiant les éléments du sang et en
le privant de cette surcharge d'acide urique qui provoque les
douleurs goutteuses (1) ;
12° De tous ces fai ts, il est impossible de ne pas conclure que
tout ce qui a été avancé par M. Charles Petit sur les eaux· de
Vichy est constant et parfaitement exact.
VI.
QUATRIÈME CLASSE. -
Eaux ferrugineuses.
Un' grand nombre de sources renferment du fer, mais en trop
petite quantité pour que la présence de ce métal constitue un
de leurs caractères essentiels. Les eaux vraiment ferrugineuses
sont celles qui doivent à cette substance leurs propriétés fondamentales: telles sont celles de Cransac, Passy, Forges (SeineInférieure). Le fer s'y trouve à l'état de sulfate, de carbonate
et le plus souvent à l'état de crénate. Ces eaux sont all<!rantes; elles modifient la composition du sang, augmentent sa
coloration, le rendent plus plastique. Elles sont salutaires
dans les longues convalescences, dans les maladies avec débilité, dans la chlorose et l'anémie provoquée par des hémorrhagies.
CUA SAC (Aveyron) est une commune à une demi-lieue de la petite ville d'Aubin. Les eaux mi.nérales qu'on y trouve languissen t
depuis des siècles, et, malgré leur efficacité incontestable, leur
réputation ne s'étend pas au delà des départements voisins ;
l'absence complète du confortable en éloigne les riches étrangers;
cetle situation va changer; le médecin inspecteur, M. Auzouy,
dans son rapport pour 184.7, annonce que le nouveau propriétaire
se propose d'exécuter dans cette localité des améliorations importantes qui, réunissant l'utile à l'agréable, doivent faire de
Cransac un séjour aussi charmant que salutaire aux malades.
Aujourd'hui, l'établissement de Cransac consiste en deux fon(1) Bulletin de l'A cadémie, tome V, page 60.
�SUR LES EAUX MINÉRALES.
51
taines d'eau minérale uniquement employées en boisson; l'une,
désignée sous le nom de source douce, est purgative; l'autre, sous
celui de source forte, est tonique et astringente. D'autres sources,
utilisées seulement pour des usages extérieurs, serviront pour
fonder des bains et des douches. Il existe en outre des étuves, des
bains naturels de vapeurs sulfureuses pratiquées dans le voisinage de houillères embrasées. La température des deux fontaines
est de 7 à 10 degrés, celle de l'atmosphère étant de 28 degrés.
Les eaux ont été analysées par MM:. Henry et Poumarède.
Les proportions des principes minéralisateurs varient suivant
les sources; il résulte de l'analyse chimique que la source forte
con~iet
par litre d'eau 1 gramme 25 centigrammes de sulfate
de fer et 1 gramme 55 centigrammes de sulfate de manganèse.
La présence de ces deux substances actives à une dose aussi
considérable rend ces eaux minérales si énergiques qu'on ne
peuL en faire usage que pendant dix jours, et qu'un emploi plus
prolongé provoque des inflammations gastro-intestinales. Ces
eaux conviennent principalement aux individus à fibre molle et, en
général, dans la plupart des affections du système lymphatique;
elles sont salutaires contre les engorgements passifs du foie et de
la rate, contre les fièvres intermittentes rebelles contractées en
Algérie, les diarrhées anciennes, les hémorrhagies passives,
l'anémie, la chlorose. M. Auzouy les recommande dans les congestions cérébrales; sur 24 malades atteints de ce genre d'affection, 7 o,n t été guéris, 8 soulagés, 9 n'en ont obtenu aucun
résultat; sur 58 gastralgies, 30 ont été guéries, 10 améliorées,
18 ont été traitées sans résultat; sur 44 fièvres intermittentes,
35 ont été guéries, 2 ont été améliorées, 7 n'ont éprouvé aucun
changement; sur 20 affections du foie, 5 ont été guéries, 7 améliorées et 8 sans aucun changement; sur 31 affections scrofuleuses, 10 ont été guéries, 7 améliorées, 1 If. sans aucun changement. Les étuves naturelles sont employées avec succès contre
les rhumatismes chroniques et les névralgies; sur 161 rhuma-
�HAPPOHT
tismes, 34 ont été guéris, 110 améliorés, et 17 n'ont éprouvé
aucun changement; sur 36 névralgies, 11 ont été guéri~s,
8 améliorées, 17 ont été traitées sans succès.
Une longue sécheresse ayant régné à Cransac pendant l'année 184.7, les sources ont notablement diminué de volume et
avaient acquis des propriétés tellemen t énergiques qu'il a fallu
les employer à moindre dose qu'à l'ordinaire.
On exporte par an 4.5,000 litres d'eau de Cransac, ce qui,
à raison de 20 centimes le litre, doit produire 9,000 fr. On
évalue à 35,000 fr. J'argen t laissé dans le pays par les malades.
VII.
CINQUIÈME CLASSE. -
Eaux salines.
On range dans cette classe les eaux qui tiennent en dissolution une assez grande quantité de substances salines neutres et
ordinairement une très petile proportion de gaz. Parmi ces
eaux, les unes sont à base de soude, les autres à base calcaire
ou magnésienne; d'antres enfin sont iodurées et bromurées.
Leur mode d'action et leurs propriétés thérapeutiques varient
suivant leur composition chimique.
BOURDO ' NE-LES-BAINS (Haute-Marne) est en possession depuis
longues années d'une grande renommée, à cause de ses sources
thermales; elles sont au nombre de trois, dont la température
varie de 50 à 58 0 ,75. Elles alimentent l' h6pital militaire et l'établissement civil. Ce dernier contient un grand nombre de cabinets de bains propres et commodes, des douches, une étuve et
deux piscines. L'Mp~la
militaire, fondé par Louis XV, agrandi
par Louis X.VI, est vaste et peut contenir 500 militaires, dont
100 officiers. Les eaux de Bourbonne ont été analysées en 1834.
par MM. Chevallier et Bastien; elles contiennent un bromure
alcalin, du chlorure de calcium et de sodium, elc. Elles sont
très excitantes et ne conviennent qu'aux personnes d'un tempérament lymphatique, ct dans les affections caractérisées par un
certain degré de relâchemen t, de faiblesse et d'inertie dans les
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53
organes. On les a surtout employées dan s le traitement des plaies
par armes à feu, des fi stules, des ulcères atoniques, des rétractions musculaires,des tumeurs blanches, des rhumatismes chroni(lues, des affections scrofuleuses, et dans les roideul's articulaires
qui surviennent à la suite des fra ctures et des luxations. On les
a beaucoup préconisées contre les paralysies, même conlre les
cérébrales; mais elles ne sont utiles qu'autant qu'il n'existe plus
de congestion active vers le cerveau. De nombreuses observa~
tions particulières, recuei]Jics à l'hÔpital militaire, ne Iaissel)t
aucun doute sur la puissante efficacité de ces eaux. Elle est suffisamment démontrée par le tableau statistique suivant, dressé
avec beaucoup de soin et de talent par MM. F érat et Ballard,
officiers de santé en chef dudit h6pital. Son importance nous
engage à ]e consigner ici :
�54
HAPPORT
TABLEAU STATISTIQUE
des maladies clt1'Oniqttes traitées à l'Mpital·militai?·e dt! BotL1'bonne-les-Bains ,
dans 1'année 1847.
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MALADES OBSERVES
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Rhumatismcs . · lombaircs . .
. syphilitiques.
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des yeux . . . . . . . • . . .
Maladies .. . .. des or~anes.d
l~ respiration
des VOles dlgestl ves. . • . .
" de l'oies génilo-urinaires . .
Engorgement des viscères alldominaux.
hémiplégiques.
· paraplég iqucs.
Paralysies.
partielles.. . •
. .
Névralgies .• · {SCiatiquc
diverses. •
ostéit s .
périostites.
[ hydarUlI·oses.
ankyloscs
Maladiesdcs os et coxalgies et luxations spontanées.
des cartilages.
tUlllcurs blanchcs.
abcès par congestion.
Dartres.
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,fractures ..• •••
[d'arilles à fcu • . . • • . •
Plaies.
• pal' insll'U':lent tranchant. •
pal' contusIOn .• • .• ••
Ulcères lymphatiques.
Adénites.
scrofules ..
Sui tes de syphilis . .
Engorgements lympha ti ques.
HétracLÏons musculaires .
Plaies fi stu lcuses ..
Co rps é l l'anger~
dans le genou
Spasme œ ophaglcn .
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LAMOTTE-LES-BAINS (Isère) est un bourg du canton de la Mure,
arrondissement de Grenoble, à 4·75 mètres au-dessus du niveau
de la mer; on y arrive par une belle route récemment construite.
TI y a trois sources qui sortent du sein de roches calcaires, sur
la rive droite du torrent le Drac: la première, appelée Source
du puits, fournit 1,357 hectolitres d'eau par vingt-quatre heures;
sa température est de 56 à 58 degrés; la seconde, nommée
Source de la dame, fournit 2,4.48 hectolitres d'eau en vingt-quatre
heures; sa température est de 61 à 63 degrés; la troisième source
verse ses eaux dans le torrent. Les eaux de Lamotte, comme on
le voit, possèdent une température très élevée, mais elles n'arrivent à l'établissement qu'après un parcours de 1,950 mètres"
et, dans ce long trajet, elles perdent près de la moitié de leur
chaleur. En rectifiant la conduite de l'eau thermale, on pourrait diminuer la distance du parcours de 450 mètres, et l'on
serait désormais dispensé de recourir à l'emploi de la calèfaction
artificielle pour l'administration de l'eau en bains et en douches.
L'établissement se compose d'un immense château contenant
trois cents lits; le bâtiment thermal contient vingt baignoires,.
plusieurs cabinets de douches de toutes espèces, un vaporarium.
Les eaux de LamoUe ont été analysées par notre collègue
M. O. Henry (1) ; elles sont salines et bromées. Prises en boisson,
ces eaux sont diurétiques; à la dose de dix à douze verres, elles
deviennent purgatives. Le médecin inspecteur assure que deux
ou trois verres suffisent pour purger, si l'on y ajoute un cinquième
de lait de vache. Il n'est venu en 184·7 à Lamotte que 693 malades; il a été donné 2,540 bains, 1",083 douches, 127 bains de
vapeurs. Sur 285 malades traités par le médecin inspecteur,
86 ont ét~
guéris sur place, 116 soulagés, 83 n'ont éprouvé aucun changement. Les rhumatismes de toutes espèces, les maladies
scrofuleu es, les affections syphilitiques anciennes, les névralgies, ont été les maladies le plus souvent observées. L'argent
SUR LES EAUX MI1"lÉRALES.
(1) BulLetin de (Académie de médecine. Paris. 1841. lome VI, page 454.
�5G
1lAPPOHT
laissé dans le pays par les baigneurs es t évalué à 60,000 francs.
LUXE{JIL (Haute-S~n)
possède un des plus beaux établissements de la France; il Y a des piscines graduées, quarante-huit
baignoires, douze douches descendantes, une douche écossaise,
deux douches vaginales et une douche ascendante . L'établissement renferme en oulre 7 bains: IOle bain des béndictù~s,
2° le
bain des dames, 3° le bain des fleurs, 4° le bain gradué, 5° le bœiu
des cuvettes, 6° le grand baù~,
7° le bain des capuc'ins. Ces bains
sont alimentés par neuf sources thermales dont la température
varie de 30 à 56 degrés; il est probable qu'il n'y a qu'une source
principale, puisque toutes contiennent les mêmes principes et
que la différence de température n'est due qu'à la perte de calorique subie par les divisions de la source-mère en filtrant à
travers les terres, ou à son mélange avec de l'eau pluvia1e. Près
du nouveau bain se trouve une source ferrugineuse alcaline dont
la température est de 18 degrés. Les eaux thermales de I~uxeil
sont salines; d'après la savante et complète analyse faite, en
1838, par M. Braconnot de Nancy, elles contiennent une plus
grande quantilé de principes minéralisateurs que celles de Plombières: ces principes sont le chlorure de sodium, de potassium,
le sulfate de soude, le carbonate de soude, de chaux, de magnésie, des traces d'alumine, d'oxyde de fer, d'oxyde de manganèse, <.le la silice el une matière animale. La source ferrugi- .
neuse renferme du crénate de fer et du carbonate de potasse.
Les eau ' . de Luxeuil sont excitantes, favorisent les sécrétions et
les excrétions; elles exercent une action spéciale sur le système
lymphatique. La plupart des personnes qui, dans l'état de santé,
font ueage de ces eaux en bains el en boisson éprouvent une
excitation générale, le sommeil e~t
agité, il survient de la constipation ou de la diarrhée; l'appétit est plus vif, ce qui peut
aussi dépendre de l'ail' pur que l'on respire à Lu, euil. Les malades éprouvent en grande partie le effets que nous venons de
signaler; quelques uns se plaignent d'un état fluxionnaire des
�SUR LES EAUX ~J1NIÜALES.
gencives. Ces légers accidents sont de courte durée; après quelques jours, le calme se rétablit. Ces eaux thermales aggravent
souvent les symptÔmes des maladies qui présentent encore de
l'acuité; il est donc nécessaire de faire disparaître l'état aigu
avant d'en conseiller et d'en permettre l'usage. Les rhumaLismes
chroniques, les névroses de toutes espèces, les affections chroniques du foie, de l'u.térus et des autres viscères abdominaux,
l' engorgewen t des glandes et, en général, les affections du système
lymphatique, sont les maladies qui, d'après le médecin ÎJ1specteur,
M. Chapelain, sont le plus souvent guéries ou améliorées par le '
eaux de Luxeuil. Cependant, dans le plus grand nombre des cas,
ce médecin s'est cru obligé d'associer aux eaux des substances
pharmaceutiques, qui quelquefois avaient été déjà administrées
sans succès} mais qui, par leur combinaison av.ec le liquide
thermal, ont développé toute leur puissance thérapeutique.
427 malades ont été inscrits sur le registre des bains dans la
saison de 1847; sUl' ce nombre, 116 se sont adressés à M. le
docteur Chapelain. Le tableau où sont résumées ces t 16 observations offre 34 guérisons, comprenant principalement de affections des voies digestives, des rhumatismes et des syphilides;
60 malades, cités comme soulagés, étaient affectés de 'lésion
digestives, d'hypochondrie, de lésiQDS utérines, etc. Les 22 malades qui n'on.t éprouvé aucun changement de l'emploi des eaux
étaient également atteints d'affections nerveuses, de troubles digestifs ou utérins.
En 1848, iJ ne s'est présenté à .Lu, euil que 318étrangers, malades ou non, au lieu de 5 à 6()0 qui se rendent babituellem nt
à ces eaux. Cett diminu.tion est due aux événements politique.
L'argent laissé dans le pays en 18!~7
est évalué à 180,000 fr.
NOTA. L'Académie a reçu,' en 18~5,
de M. le docteur Alliès:,
un mémoire fort intéres ant sur 1~s eaux do Luxeuil; nous regrettons de ne pouvoir en rendre compte.
BAI s (Vo gos) . L:élabli ement thermal de cette localité ne
xv.
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BAPponT
répond pas à l'abondance de ses sources et à la beauté de ses
bassins; huit sources, dont la température varie de 33 à 51 degrés, alimentent les pjscines du vieux bain et du bain neuf. La
source la Vache ne sert qu'à la bois~n.
Ces eaux sont faiblement
salines; elles ont été examinées par Vauquelin, mais cette analyse aurait besoin d'être refaite. M. Chevallier y a constaté la
présence d'un gaz composé d'un mélange d'acide carbonique,
d'oxygène et d'azote. tes. eaux thermales de Bains, étant très
douces, peu excitantes, sont particulièrement fréquentées pal'
les femmes, qui constituent les deux tiers des baigneurs. D'après
le médecin inspecteur, M. Bailly fils, les maladies qui prédominent sont: Les affections nerveuses des voies digestives et les
rhumatismes; en seconde ligne viennent les lésions utérines, la
chlorose, les convales~
pénibles, les troubles fonctionnels
qui accompagnent l'âge critique, les névroses générales, telles que
l'hystérie, l'hypochondrie, la chorée, etc. Le médecin inspecteur relate dans son compte rendu 211 observations; on regrette
qu'il ne les ait pas résumées dans un tableau. Toutefois son travail est digne d'éloges, à cause des réflexions pratiques dont il l'a
enrichi. Chez un grand nombre de malades, M. Bailly a constaté,
après une dizaine de bains, les symptômes d'une excitation plus
ou moins vive. La chaleur de l'atmosphère, ]a susceptibilité individuelle, la nature même de la maladie: sont les principales
circonstances qui ont influé sur le développement plus ou moins
prononcé de cette surexcitation; celle-ci se décèle tantÔt par un
état d'insomnie, d'agacement et de susceptibilité nerveuse, avec
douleurs vagues dans diverses parties du corps; tantÔt par une
éruption érythémateuse ou un urticaire avec un léger mouvement fébrile; le plus souvent enfin, chez les personnes affectées
de rhumatisme, de sciatique ou d'une maladie organique, il survient une exacerbation dans les symptÔmes de la maladie: les
anciennes douleurs se réveillent, les tumeurs indolentes deviennent douloureuses ou augmentent un peu de volume. Ces effets,
�sun LES EAUX MINItRALES.
59
dont la durée est variable, ne permettent pas de mettre en doute
la puissance excitante des eaux de Luxeuil, qui ne fournissent
cependant à l'analyse chimique qu'une très faible quantité de
principes salins.
M. Bailly a particulièrement fixé son attention sur les maladies nerveuses des voies diges ti ves, qui, par leur excessive fréquence, leur résistance opiniâtre aux moyens dirigés contre elles,
excitent l'intérêt des praticiens. Il est convaincu que le temps
et un r6gime bien entendu peuvent seuls consolider la guérison
commencée aux eaux. Il rapporte l'histoire d'un vieillard, âgé
de quatre-vingt-six ans, qui pendant quarante ans a souffert
cruellement de l'estomac; il ne pouvait digérer les aliments les
plus légers et les moins abondants sans de vives douleurs, suivies le plus souvent de vomissements. Après avoir été soumis à
des traitements divers, prescrits par les plus habiles médecins,
le temps seul est venu apporter quelque. oulagement à ses maux,
et aujourd'hui encore il est obligé de s'astreindre à un régime
que l'e périence lui a enseigné et dont il ne peut s'écarter sans
voir reparaitre ses douleurs.
On peut évaluer à 100,000 fr. l'argent laissé dans le pays par
les baigneurs.
BOURBON-LANCY (SaÔne-et-Loire). Les eaux thermales de cette
petite ville étaient jadis célèbres et fréquentées par les plus hauts
personnages; aujourd'hui elles sont un peu trop négligées. Il
existe une fonlaine d'cau froide et sept fontaines thermales dont
la température varie de 20 à 60 degrés. L'établi sement se compose de vingt baignoires creusées dans le sol; chacune a deux
robin ls, .un d'eau chaude et l'autre d'eau thermale tempérée;
chaque baignoire est pourvue d'un appareil à douche descendante; il Y a en oulre une douche ascendante, une étuve et une
vaste piscine à eau courante de 20 mètres de longueur et 10 de
largeur. Les person nes de tous le flae peuvent 'y baigner et
se livrer à l'exercice de la natation. L'adrnini tration se propose
�Go
RAPponT
d'exécuter de nouvelles améliorations, lorsqu'elle sera en possession du legs qui lui a été concédé par un généreux philanthrope' le marquis d'Aligre.
Analysé~
par M. Berthier, les eaux thermales de BourbonLancy ne contiennent par litre qu'un gramme 755 centigrammes
de principes fixes, de sorte que les substances qui les minéralisent ne s'élèvent pas à deux millièmes de leur masse . On pourrait conclure de cette analyse que les eaux de Bourbon-Lancy
sont dépourvues de propriétés médicinales un peu actives; cependant l'observation clinique et l'expérience de plusieurs siècles
démontrent leur efficacité contre plusieurs maladies, nouvelle
preuve du peu de concordance qui règne trop souvent entre
l'analyse chimique et l'observation clinique. Prises en boisson,
ces eaux sont douces, légères, et se digèrent facilement, malgré
leur hàute température; elles excitent l'appétit, facilitent la digestion, mais, après six à huit jours de traitemen t, elles déterminent une excitation générale qui se révèle par des lassitudes,
l'insomnie et un mouvement fébrile. Sou
~ forme de bains tempérés, elles accélèrent un pe 1 le pouls; la peau se colore, rougit
même quelquefois; les douleurs rhumatismales se réveillent ou
, 'exaspèrent; elles se calment dans le bain 1 même sous l'influence de la douche.
En 184.7, 358 malades ont pris les eaux de Bourbon-·Lancy. ·
Voici les résultats obtenus par le médecin inspecteur, M. Tellier:
91 malades sont partis guéris, 234. ont été soulagé, et 33 n'ont
éprouvé aucun changement. Sur 173 rhumati mes, 50 ont été
guéri, 111 améliorés, 12 onl été réfractaire ; ur 52 sciatiques,
15 ont été guéries, 37 améliorées; sur 15 ga lro-en téralgies,
.1. ont été guérie, 8 soulagées, chez 3 l'effet des eaux a été nul;
sur 12 névralgies, 3 ont été guéries, 7 soulagées, 2 sans changement; sur 16 para1ysies, 5 ont ét6 guéries, 7 améliorées,
,4. sans effet.
Le produit annuel de la f 'rme cles eaux de Bourbon-Lancy
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LES EAUX :\lIN~!ALES.
est de 6,800 fr.; les baigneurs ont laissé dans ]e pays 70 à
80,000 fI'.
AIX (Bouches-du-Rh6ne). L'établissement thermal de cette
ville est insuffisan t; l'hôtel des bains n'a qtle vingt-sept chambres; aussi le fermier est-il obligé de refuse'" chaque année, dans
la saison des eaux, un gl'an<l nombre d'étrangers qui vont se
loger en ville. Il n'y a dans l'établissement que dix-huit baign oires et deux appareils il douche, une descendante et l'autre
ascendante. La source thermale porte le nom de ,%x t'ius; sa température est de 35 degrés; elle a été analysée en 1837 par Robiquet; ses principes salins sont en si faible proportion qu'ils ne
peuvent expliquer ses vertus médicinales. Un grand nombre de
personnes prennent les bains de Sextius comme des bains do,mestiques, des bains d'agrément et de propreté. Cependant,
chez les malades, le premier effet de ces bains est une excitation
assez prononcée: le sommeil est agité; mais cet effet cesse après
les quatre ou cinq premiers bains. Dans son compte rendu pour
18.1,7, le médecin inspecteur, M. Goyrand, rapporte 80 observations individuelles: 16 cas de guéri::ion ont été constatés soit à la
fin de la saison, soit plus tard; 50 ont été notablement améliorés;
dans U· cas seulement, effet nul. Depuis rongtempsles eaux d'Aix
sont conseillées dans le midi de la :France contre les affections
utérines non cancéreuses; leurs effets, dans ce cas, sont généralement favorables. Sur 22 affections utérines (mélrite chronique, granulations du col, ulcérations simples), 2 étaient guéries à la fin de la saison, 6 autres l'ont été quelques mois plus
tard, 9 malades ont été notablement soulagées, 5 seulement n'ont
retiré des eaux aucun effet marqué. Les eaux de Sextius sont
particulIèrement recommandées dans tau tes les affections
causées par la surexcitation nerveuse, surtout dans les névroses de l'appareil digestif; leurs effèts sont assez satisfaisants
contre les dermatoses; les éphélides se sont presque effacées;
ùeux eczemas ont été sellsiblement modifiés; sur deux psoriasis,
�R.\ PP011T
une des maladies cutanées les plus rebelles, un a été guéri et
l'autre notablement amélioré; mais la solution de Fowler,
qui a été employée simultanément, a eu sans doute plus
de part à la guéri on que les eaux. {( Je me borne à constater
ces faits, dit M. Goyrand, sans prétendre que les eaux
de Sextius aient une action spécifique dans aucune des différentes affections pour lesquelles on les conseille. Le régime,
le repos du corps et de l'esprit, ont sans doute beaucoup contribué à améliorer l'état de nos malades. Peut-être, dans quelques cas, les bains domestiques, administrés avec les mêmes
précautions à des malades qui se seraient trouvés dans les mêmes
conditions pathologiques et hygiéniques, auraient-ils produit les
mêmes effets; cependant, je dois dire que, depuis que j'exerce
la médecine à Aix, j'ai constaté un grand nombre de fois l'efficacité des eaux de Sextius, et que la plupart de mes confrères
parlagent mes convictions à cet égard. ))
Les eaux de Sextius sont affermées 8,500 fr. par an; le nombre
d'étrangers venus à Aix, en 1847, est évalué à 200, qui ont
laissé dans la ville environ 50,000 fr.
SAIL-LES-CHATEAUMORAND (Loire) est un bourg près de la Palisse, à une lieue de la grande route de Paris à Lyon. L'établissement, construit depuis trois à quatre ans, sc compose d'un
grand hôtel meublé et du bâtiment thermal qui contient des bai-'
gnoires, des douches, des étuves et une vaste piscine où l'on
peut se livrer à la natation. Il Y a cinq sources; la source du
bain des Romains, la source d'Urfé et la source du Saule ou
Duhamel, sont salines; leur température est de 34. degrés. La
quatrième source est sulfureuse; sa chaleur est de 32 degrés; la
cinquième source est froide et ferrugineuse. Toutes ces sources
ont été captées avec soin, i olées les unes des autres; elles ont
été analysées par M. O. Henry en 184·5 (Bull. de l'Ac. de médec.,
t. X, p. 635). En 1848, il n'est venu à Sail-les-ChaLeaumorand que
150 malades, clont 50 indigents; ils étaient atteint de rhumatis-
�sun
LES EAUX ~IN1
~ RALES.
63
mes, de maladies cutanées ou d'engorgements spléniques, suite
de fièvres intermittentes. Les cinq sources, étant composées de
principes différents, permettent de remplir une foule d'indications thérapeutiques; aussi le médecin inspecteur, M. MerleDelisle, s'abstient-il d'associer aux eaux des médicaments actifs.
AVi:NE (Hérault) est un village à quatre lieues de Lodève.
LOétablissement thermal peut recevoir cent étrangers; il Ya deux
piscines, une pour chaque sexe. La source minérale est abondante; sa température est de 28°7. Cette eau a été analysée par
M. Bérard, professeur de chimie à Montpellier; elle est légèrement saline; on l'emploie spécialement contre les dermatoses
affectant des individus irritables ou compliquées de phlogose
à la peau. D'après le tableau récapitulatif dresse par le médecin
inspecteur, M. Savy, il résulte que, sur 12 dartres furfuracées,
3 ont été guéries, 6 améliorées, et 3 n'ont présenté aucun
changemen t; sur 36 dartres squameuses, 11 ont été guéries,
18 améliorées, chez 7 autres, effet nul; sur 37 dartres crustacées, 17 ont été guéries, 8 améliorées, et 12 réfractaires. Ces
eaux sont également avantageuses contre la leucorrhée par atonie, puisque, sur 32 malades, 14 ont été guéries, 18 améliorées.
L'auteur de ces résultats statistiques a la bonne foi de remarquer que, parmi les malades qu'il annonce comme guéris, il en
est un grand nombre dont la guérison n' est que passagère et
dont ]a maladie reparait après sept ou huit mois. En se plongeant dans les piscines, dontla température n'est que de 28°,7,
on ressent une impression de fraicheur qui se dissipe bientÔt;
les démangeaisons de la peau sont calmées. A la sortie du bain,
les malades, loin de se coucher, doivent se livre! à l'exercice
pour rétablir ]a transpiration momentanément diminuée.
256 malades ont ft'équenté l'établissement d'Avêne en 184.7;
ils ont laissé dans le pays environ 18,920 fr.
LA CIIALDETTE (Lozère) est un hameau de la commune de
Brion, canton de Fournels. L'établissement thermal est divisé
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.' ~POHT
en deux sections, une pour les hommes, l'autre pour les femmes;
chaque section se compose d'une salle avec quatre baignoires,
ca1;>inet de douches; il
de trois cabinets de bains privés et ~'un
Y a une buvette. La source minérale jaillit d'une roche granitique; sa tempérÇlture est de 32 à 33 degrés; elle a été analysée
par M. Chevallier, qui a constaté qu'elle était légèrement saline.
minérales, et c'est
Les habi\ants font un usage habituel des eau~
à leur emploi qu'ils attribuent la constitution robuste dont ils
jouissent. Ces. eaux augmentent l'appétit; leur douceur, leur
onctuosité e~ leur température peu élevée, calment l'éréthisme
nerveux et le prurit des maladies cutanées . Le médecin inspecteur, M. Roussel, déclare que l'efficacité des eaux de la Chaldette se déploie dans les affections catarrhales, les maladies ato-:
niques des voies digestives et les dermatoses; sur 100 malades
don~
il trace l'histoire, 14 ont été guéris en quittant les eaux,
w9 ont éprouvé un soulagement plus ou moins marqué, 27 n'en
ont retiré aucun effet; 2/" ont été guéris ou soulagés dans le courant de l'année qui a suivi l'usage des eaux.
1\1(. Roussel demande que l'on rende viable la route de Fournels à la Chaldette.
VII.
DES EAUX MINÉRALES ANALYSÉES EN
1847
ET E
1848
rAR LA COMMISSION.
minérales n'ex
~
Quoique la composition chjmique des eau~
pliqu,e pas cQmplétement leurs bons effets dans le traitement des
Ipaladies chroniques, cependant la chimie, en nou révélant le
p,ripcipes minéralisateurs prédominants des eaux, nous oUVl'e la
vole pour pre s~ntir
quel~s
unes de leurs propriétés thérapeutique, que l'expérimentation clinique vient souvent confirmer.
C'est dans ce but eL pour répondre aux demandes de M. le mini tl'e du commerce ct Je J'agriculture, que votre commis ion
'est livrée à l'analyse de plu ieurs eaux minérales. Cette tâche
a ét6 particulièrement remplie par notre coU gue M. O. Henry
�C5
SUR LES EAUX MINÉRALES.
avec le zèle et l'exactitude que l'Académie a eu bien des fois
l'occasion d'apprécier . Votre commission, témoin de ses nombreux et difficiles travaux, se fait un devoir de lui en témoigner
publiquement sa reconnaissance. Puissent ces éloges mél'ités
inspirer à no tre collègue le regret de s'être démis volon tairement d'une fonction dont il s'acquittait avec tant de talent! Son
collaborateur depuis huit ans, M. Poumarède, lui a succédé;
nous ne doutons pas que, richc des connaissances spéciales qu'il
a acquises dans l'analyse des eaux, et assist6 des conseils de
votre commission, ce jeune chimiste ne rende les mêmes scrvices
à l'Académie et au g.o uvernement. Le mérite de ses travaux antérieurs garantit celui de ses travaux futurs.
On ne peut le dissimuler, les analyses d'eaux minérales exécutées loin des sources laissent beaucoup à désirer; il existe
une grande différence, pour l'exactitude des résultats, entre
l'analyse d'une eau minérale faite sur place et celle qui est faite
à distance. En effet, il arrive fréquemment que le::. eaux minél'ales, particulièrement les sulfureuses, adressées à l'Académie
avec toules les précautions prescrites par l'instruction ministérielle, lui parviennent privées de gaz et décomposées; de sorte
que souvent l'Académie ne possède pas les éléments nécessaires
et n'est. pas suffisamment éclairée pour engager M. le ministre
à permettre ou refuser l'autorisation d'exploiter une source. Il
serait donc essentiel que l'analyse des eaux minérales, principalement des sulfureuses, füt pratiqu6e sur les lieux.
Quoi qu'il en soit, votre commission a analysé, en 1847 et
184.8, le3 eaux minérales de Bourges (Fon taine-de-Fer) (1), de
Propiac (2), de Montbrun (Dr6me) (3), de Saint-Galmier (source
Badoit) (4), de Bagnères-de-Bigorre (source ferrugineuse) (5),
(1) Bulletin de (A cadémie, tome . ' II, page 6.
(2.) Id., tome XII, page 7.
(3) i d , tome XII, page 8.
(4) Id . , tome XII, page 341.
(5) id., tOllle XIl, puge 3l13 .
xv.
9
�RAPPORT
66
de Sermaise (Marne) (1), de la Corse (2), de Cassuejols (Aveyron) (3), d'Hamman - Riza en Algérie (4.), de Bastennes
(Landes) (5), de Rieumajou (Hérault) (6); de trois source;;
ferrngineuses découvertes au Cayla (7), de deux sources découvertes à Propiac (8), de Syradan (9), de VilIecelIe (1 0),
de la source Lardy à Vichy (11).
Les résultats analytiques de ces eaux ayant été transmis à
M. le ministre du commerce et de l'agriculture, puis imprimés
de l'Académz'e, il nous parait superflu de vous
dans le Bletù~
les exposer ici. Nous signalerons seulement ~I votre atten tion
quelques principes récemment découverts dans les eaux analvsées .
MM . Henry et Poumarède ont trouvé une notable quantité
de sel de manganèse dans les sources de Cransac (Aveyron) ,
qu'on pourrait appeler ferro-manganésiennes. Le brdme a été rencontré par M. lIenry dans les eaux de Lamothe-les-Bains (Isèl'e).
On a remarqué que, là où existent les bromures, il y a toujours
des iodures, comme si ces composés si analogues n'étaient que
des congénères et émanaient d'une origine primitive commune.
M. Henry a analysé les eaux d'un assez grand nombre de sources
ottenues à l'aide de forages, opérés tant à Vichy qu'à Cusset
et Hauterive . Ce travail l'a conduit à découvrir dans ces eaux
et dans celles déjà analysées des principes qu'on n'y avait pas
signalés anlérieuremenL. Parmi ces produits, on compte rio..:.
dure, la lithine, la strontiane eL le silicate alcalin. M. Henry et
MM. Pailhasson, pharmaciens à Lourdes, ont reconnu la présence de l'iode dans les sources de Bal'éges et de Cauterets; il
est probable qu'il en est de même pour le autres sources des
Pyrénées. Un phal'lnacien-major à l'armée d'Afrique, M. TriJ
(1 )
(2)
(3)
(4)
(:1)
(0)
N ., lOllle • Ir, page 3/13.
id. , lOllle ,' lI, page 3lllt .
id., 10lllC XII, page 956.
Id., lome XII, page 957.
Id., lomc ' If, page 959.
id., tOllle XIJI, page 607 .
(7) Id" LOII1 ('.· m, pagc 610.
() Id., 10mc\1lI, pagctl12.
(0) id " Lome .' IIT, page 11.10.
(10) Id" tOllle .J IV, page 18G.
(Li ) Id" to l e ~ XlV.
page 9ï6 .
�SUlt LES EAUX l\'lINÉHALES.
6,
pier, a le premier, en 184.0, découvert de l'arsem'c dans les eaux
minérales d'Hammann-Mescoutine. En 1846, M. Walclmer
constata la présence de ce métal dans les dépÔts ferrugineux de
plusieurs sources minérales d'Allemagne. Un de vos commisCaventou, a montré à l'Académie, au mois d'ocsaires, M~
tobre 184.7, un anneau arsenical qu'il avait obtenu de l'analyse
des dépÔts ferrugineux de Bussang (Vosges). Le 28 mai 18&.8,
MM. Chevallier et Gobley (1) ont lu à l'Académie un mémoire
dans lequel ces chimistes démontrent: 1 0 que l'arsenic ne se
rencontre pas seulement dans les eaux ferrugineuses, mais encore dans celles qui ne contiennent pas sensiblement de fer;
2° que la quantité d'arsenic qui existe dans les eaux minérales
exerce sans aucun doute une action sur l'économie animale;
mais qu'en raison de sa très minime quantité, elle ne peut jamais donner lieu à des accidents. Enfin, dans la séance de
l'Académie du 28 aoÛt 1849, un de vos zélés correspondants,
M. Lassaigne (2), a adressé, sur le même sujet, à la compagnie,
une lettre qu'il termine par les conclusions suivantes: i ° Dans
les dépôts naturels des eaux minérales de Watvillers, l'arsenic
s'y trouve dans la proportion de 2,8 pour 100; 2° une partie
de ces dépÔts, représentant pr'6 d'acide arsenique ou 1sr'i4
d'arsenic, n'a produit aucun effet sur la santé d'un chien;
3° cette nullité d'action dénote que la propriété toxique de l'arenie renfermé dans ces dépôts est détruite par la combinaison
dans laquelle il est engagé avec le peroxyde de fer; 4·° ce résultat
vient donc confirmer ce que l'expérience a déjà rail constater:
que le peroxyde de fer, en s'unissant aux acides arsénieux et
arsenique, annihile leurs propriétés vénéneuses et en devient
par conséquent l'antidote. L'Académie a désiré vérifier et compléter les recherches st:lr la pl é ence de l'arsenic dans les eaux
minérales; c'est clans oe but, et pour répondre à une lettre Rlt(1) Bulletin de L'Académie, tOUle XIII, page 8(il,.
(2) id., tOllle IV, pngdOL.8.
�68
RAPPORT
nistérielle, qu'un des membres de votre commission, M. Guibourt (1), a rédigé une instruction pour indiquer aux médecins
inspecteurs les précautions qu'ils doivent prendre pour recueillir
les dép6 ts formés par les sources ou les produits de l'évaporation des eaux, lesquels doivent être transmis à l'Académie
sous le couvert de M. le ministre du commerce et de l'agriculture .
Ainsi, grâce aux recherches des chimistes modernes, on sait
aujourd'hui que le manganèse, le br6me, l'iode et l'arsenic, se
trouvent, en petite proportion, parmi les principes constituants
de plusieurs eaux minérales de la France. La présence de ces
substances énergiques ne peut-elle pas expliquer, jusqu'à un
certain point, l'efficacité thérapeutique de plusieurs sources
pour lesquelles l'observation médicale était naguère en désaccord avec l'analyse chimique? Au reste, ces découvertes, qui en
présagent d'autres, sont une nouvelle preuve que la chimie n'a
pas encore dit son dernier mot sur la composition intime des
sources sanitaires.
VIII.
DES EAUX MINÉRALES CONSIDÉRÉES AU POINT DE VUE DE
L'ASSISTANCE PUBLIQUE.
Vous le sa vez, messieurs, l'assistance publique est la ques tion .
à l'ordre du jour, celle qui, dans le moment actuel, préoccupe
les esprits les plus sérieux. L'Académie, dont le but est de. se
livrer à l'étude de tout ce qui intéresse la santé publique, ne
doit pas rester étrangère à la recherche des moyens qui peuvent
améliorer le sort de la classe pauvre dans son état de maladie.
Loin de nous la prétention de traiter dans son ensemble un
sujet si vaste, si difficile, bien au-dessus de nos forces; nous
nous proposons seulement de jeter un coup d'il sur un point
(1 /J ulletin de l'Académie, tome XIV, page 1075.
�•
sun
LES EAUX MINÉRALES.
Gg
de cette grave question, c'est-à-dire sur l'application des caux
minérales à l'assistance de la classe indigente et peu fortunée.
Heureux si ce faible travail peut mériter votre bienveillante attention .
On serait dans l'erreur si l'on pensait que les eaux minérales
sont un remède-plaisir, une médication de luxe, et qu'elles ne
sont fréquentées que par les gens riches (1); on y voi t affiuer
chaque année un grand nombre d'indigents malades qui lrouvent dans les bains une ressource précieuse à leurs souffrances .
Quoi qu'en disent les novateurs de nos jours, qui accusent la
société actuelle d'égoïsme, cette classe in téressante de malades
n'a pas été oubliée dans l'organisation du service balnéatoire :
toutefois 7 nous en convenons, il reste beaucoup à faire pour approprier nos thermes aux besoins des malheureux et de la classe
peu aisée. Dans la plupart des établissements, des piscines spéciales ou des cabinets de bains gratuits sont affectés aux porteurs de certificats d'indigence bien réguliers, signés par le maire
et le curé de la commune (2) ; sans ces conditions règlementaires
exigées pour l'admission des nécessiteux, de nombreux abus se
produiraient au détriment même des véritables indigent? Examinons rapidement ce qui se fait aujourd'hui dans plusieUl's de
nos thermes en faveur de l'assistance des pauvres, puis nous.
indiquerons ce qu'il faudrait faire pour améliorer ce service.
Nous divisons les établissements thermaux en deux catégories:
1 0 établissements où se trouve un hÔpital civil; 2° établissements
où il n'en existe pas.
(1) Au Mont-Dore, à éris, et probablement il en est de même dans tOI1S les autrcs
établisscments, plus des trois quarts des malades appartienncnt à la classe des paysans
alleilllS la plllfwrl de rhumatismes chroniques.
(2) POlir prévenir autanl quc possible les certiflcals d complaisance, il serail utile,
ou tre les attestations du maire cl du cllré de la communc, d'exiger de l'indigcllt Ull certifica t du percepteur des conlributions, constatant qu'il ne paie pa. 10 fl'allcs d'impositiun.
Celle mesure, adoptée à Vichy, devrait, à noIre aYis, être rendue obligatoire dan s tous les
établissements.
�70
RAPPORT
1 Établissements où se l1'ouve un ltôpz'tal civil. - Au J/llontDore, les indigents malades sont reçus dans un hÔpital; de vastes
piscines avec douches leur sont réservées dans l'édifice thermal;
ils appartiennent au département du Puy-de-DÔme ou lui sont
étrangers. Une somme de 1,800 francs est affectée chaque année, par le conseil général du Puy-de-Dôme, pour la nourriture
des premiers; les seconds, à très p~u
d'exceptions près, arrivent
dépourvus de toutes ressources et sans papiers établissant qu'il
sera payé pour eux des journées d'hÔpital par leurs départements
respectifs. D'un côté, aucune dotation n'existe à leur profit, et,
de l'autre, leur dépense ne saurait être mise à la charge du département pTopriétaire des caux. Pour remédier, autant que
possible, à un état de choses que des avertissements réitérés,
transmis aux administrations compétentes, n 'ont pas encore
amélioré, et ne point repousser de l'établissement des malheureux qui n'y apportent que des supplications et leurs infirmités,
un bureau de bienfaisance a été institué au Mont-Dore; là sont
reçus et enregist és les dons des personnes pieuses et le produit
des quêtes dans les hÔtels. Après la saison de 18~ , 2, le receveur
du bureau avait encore en caisse 1,256 francs mis en réserv
pour secouTÎr les malades indigents qui se présenteraient en 1843,
avant qu'il ait été fait de nouvelles quêtes (1).
L'hôpital civil e Yichy est communal; il s'entretient par ses
propres ressources, auxquelles s'ajoute seulement une subvenlion prélevée sur le produit de la source dite de l' l/dp ital,. il
renferme deux salles de trente lits chacune, qui ne sont ouvertes
aux indigents qu'à l'époque de la saison thermale. Ces salles,
nouvellement reconstruites, sont propres, suffisamment aérées;
la plupart des lits sont en fer; le service y est fait par les malade eux.-même valid ~s pOUl' le plus grand nombre, sous ]a
surveillance des œul'S de l'ordre de Saint-Vincent de Paul atta0
(1 )
C01?l/I( r>
,'endll 1llatWSCl'il SUI'
le emu dll lItont-D01'e en 18li2, par M, Bertrand,
�SUU LES EAU. " l\IN1~n
, LES.
71
chées à l'hospice. Cet établissement possède une pharmacie; les
soins qu'y reçoiven t les malades aUein ts d'affections graves ne
laissent rien à désirer; toutefois la nourriture pourrait être
meilleure, surtout pour des malades qui, pour la plupart, sont
atteints de lésions de l'appareil digestif. Naguère le indigents
n'étaient reçus à l'hospice que pendant six semaines, divisées
en trois sais ns de quinze jours chaque. Grâce aux réclamations
du médecin inspecteur, M. Prunelle, qui est en même temps
maire de Vichy, les salles ont été cette année (1849) ouvertes
pendant trois moia. Les trois époques d'admission ont été les
1 Cl· juin, juillet et aoftt, et dans cet espace de temps les lits se
remplissaient au fur et à mesure des sorties; de celte manière,
l'hospice de Vichy a pu recevoir un plus grand nombre d'indigents qui ont prolongé leur traitement autant qu'il a été nécessaire. Cent cinquante à deux cents nécessiteux, appartenant à
différents départemen ts, ·ont été soignés à l'hospice pendant la
saison des eaux. Les conditions d'admission à l'hospice sont les
suivantes : certificat d'indigence délivré par le maire de la commune qu'habite le malade, et certificat du percepteur constatant que le porteur ne p:3ie pas pl us de '1 0 francs de con lributions directes. Les indigents qui ne trouvent pas de place à
l'hospice peuvent facilement, moyen nan t 1 fran c pa r jour, sc
loger et se nourrir au vieux Vichy: la gratuité du traitement
thermal leur est accordée (1).
A B aLaruc (Hérault), il existe un hÔpital qui est à ]a fois civil
et militaire; il est bien lenu : il est ouvert pendant quatre mois
de l'année, mai, juin, septembre et octobre, aux malades de
tous les pays. Il y a plusieurs salles: l'une est destinée aux
femmes. On reçoit dans cet hÔpital deux ou trois cents malades
par an. Cel hospice dépend de ceux de Montpellier; il est des(1) H:cl1'ait d' Ulle noie communiquée pnr M. Duran d- Fal'(lel , ex-in specl eul' adjoint
li Vichy.
�;2
RAPPORT
servi par des sœurs de la Charité (1). L'administration y envoie
tous les ans un certain nombre d'indigents pOUl' profiter des
bienfaits de la source; mais, d'après le règlement, ils ne peuvent y rester que huit jours, ce qui est insuffisant pour la guérison dans le plus grand nombre des cas. A la vérité les médications y sont accélérées matin et soir, mais la nature ne va pas
aussi vite que nos spéculations. On a grand soin des militaires;
ils y ont une salle particulière bien aérée; ils peuvent y séjourner le tcm ps nécessaire, et, sous ce rapport, on n'a rien il
désirer.
L'hÔpital civil temporaire de Néris (Allier) n'appartient ni
à l'État ni à la commune, qui est très pauvre: il a été fondé
depuis longtemps par la générosité de quelques familles opulentes, qui se sont réservé le droit d'envoyer des malades à
chaque saison, dans la proportion des sacrifices qu'elles ont
faits lors de sa fondation. Indépendamment de ces lits, qui sont
toujours remplis, l'administration de l'hôpital met à ,la disposition du préfet ùu département et des préfets du Cher, du Puyde-Dame et de l'Indre, un certain nombre de lits où sont reçus
les malades envoyés par ces différentes autorités; mais ces malades ne sont pas admis gratuitement. La préfecture envoie à
l'agent comptable de l'hôpital un hordereau allouant 1 franc
50 centimes par jour pour chaque malade reçu. Les m~lades
indigents prennent les bains qui leur sont prescrits dans les
piscines du petit établissement aux heures indiquées, pour ne
pa gêner le service des personnes payantes; mais on ne leur
refuse rien de ce qui peut leur être utile: douch s, étuves,
frictions, etc.; tout leur e t prodigué scIon la nature de leul's
soufI'l'ances. Cet hôpital 'ouvre chaque année dans les derniers
jours demaii il admet alors les malades qui ont droit d'y être
reçus, les garde vingt jours, après lesquels on les renvoie pour
(1) Eaux thel'1nales de Balal'uc-Ies-Bains, par
~I.
noussct. i\Iontpellier, 1839,
�sun
LES EAUX MINÉHALES.
admettre de nouveaux malades, et cela pendant cinq saisons
successives de vingt jours; la c16ture de l'hÔpital a lieu dans
le commencement de septembre. Soixante-dix à quatre-vingts
malades sont reçus à chaque saison, parce qu'on place des lit
de sangle supplémentaires; de sorte que la moyenne de chaque
année est à peu près de trois cent quatre-vingts malades. Ce
n'est pas à ce faible chiffre que se borne le nombre des indigents soignés annuellement à Néris; l'administration de l'établissement thermal admet au bénéfice gratuit des bains toute peronne arrivant avec un certificat d'indigence délivré par un
maire dont la signature est légalisée par le préfet et le sous-préfet
du ressort. Il résulte de là que le nombre des nécessiteux qui se
baignent gratuitement est au moins de six cents pour chaque
année. Comme il n'existe malheureusement point de bureau de
bienfaisance à Néris, les indigents malades, qui ne peuvent pas
être reçus à l'hospice, sont forcés d'avoir quelques ressources
pécuniaires pour pourvoir à leur logement et à leur nourriture,
ce qui est peu coÜteux (1).
L'hÔpital civil de Bourbon-Lancy (SaÔne-et-Loire) est propriétaire des sources thermales; il reçoit tous les ans deux ou trois
cents nécessiteux malades. La saison est de vingt jours; mais les
malades ne prennent que quinze bains et quinze douches; chaque
indigent étranger à la ville paie une rétribution de 30 francs;
ceux de la ville ne doivent rien. Le département a le droit d'envoyer lous les ans dans l'hospice douze malades, qui y 'ont
reçus et soignés gratuitement par suite d'une convention faite
avec l'administration de l'hospice. Il existe une piscine et une
douche destinées aux indigents; les heures sont différentes pour
.c haque sc e; il n'y a pas de bain d'étuve aITecté aux pauvres;
ils en usent quand le service de la classe ai ée est terminé (2).
(1) ' Ole comllluniquée par le méd ecin ·inspecteur-adjudant, M. Sibillc.
(2) NOle communiquée pal' le médecin-inspecleUl', lU. Tellier.
:\\' .
tO
�74
HAPPORT
A Plombières (Vosges), l'hôpital, qui a été fondé par Stanislas, roi de Pologne, ne peut cont nir que vingt-quatre malade::; logés dans deux salles; les frais son t payés par les départcments qui envoient les indigents: ce sont les départements de
la .J J eurthe et des Vosges. L'usage gratuit des eaux, bains, douches, étuves, est accordé: 1 0 aux pauvres admis ~ l'hospice, soit
pendant leur séjour dans cet établissement, soit, lorsque, après
en ètre sortis, ils font cncore usage des eaux avec l'autorisation
du médecin inspecteur ; 2° aux malades munis d'un cerlificat
d'indigence délivré par Je maire de leur corn une ou de toute
autre pièce constatant l'indigence, telle que passeports d'indigents, etc.
Le conseil génél'al de l'Ariége vote chaque année des fonds
pour que les malades pauvres du département soient transportés à l'hospice d'Ax (Ariége), où il sont logés , nourris. baignés moyennant 85 c. par jour. Quaire à cinq mille bains leur
sont donnés chaque annéc . En acceptant le don des bains d'Ussat
(Ariége), don qui lui fut fait par un honorable citoyen, l'hôpital
de Pamiers consentit à la condition, imposéc par lc bienfaiteur,
d'y loger, nourrir, baigncr gratuitement, penuant la saison thermale, seizc indigents qui, ne séjournant que pcndant quinze
jours, pcrmeUent à cent vingt-huit nécessiteu. de profiter pcn'dant quatre mois de l'été du bienfait ùes eau -.
A Bagnèl'es de Bigorre (Hautes-Pyrénées), les pauvres du département sont reçus dans l'hÔpital moyennant 1 franc par jour.
Les caux de Funtaùle-Nollvelle alimentent d ux vastes piscines
où nne multitude d'indigents viennent se bajaner gl'atuilement.
Le plus vaste hÔpital des eau, , et l'un des mieu tenus, est
celui de BOllTbon-[) Arc'wmbault (Allier) . Il fut élevé et doté par
des famille pui santes qui devaient leur santé à ce eau lhermales ; il datc de 1650, fut reconstruit de 175~
· à 1760, et complété cn 1816. Situé au milieu de la villc, il est cependant isolé
et assez près des sources pour en recevoir l'eau nécessaire aux
�SUR LES EAUX MJNJ!;nALEs.
75
bains et aux douches. Il contient quatre-vingts lits en fer et garnis de rideaux, répartis en différen tes salles vas tes et bien
aérées. Les malades se baignent dans deux grandes piscines,
dont l'une est réservée aux hommes, et l'autre aux femmes; ces
piscines sont pourvues chacune de deux douches. L'hÔpital
s'ouvre le 15 mai et ferme le 15 septembre; dans cet intervalle,
on y soigne environ cinq cents malades venant de tous les points
de ]a France; il est desservi par les sœUTS de Saint-Vincent de
Paul (1) .
Plusieurs médecins inspecteurs ont remarqué que proportionnellement les guérisons étaient plus nombreuses dans l'hospice
qu'à l'établissement thermal; il est facile de se rendre compte
de cette différence dans les résultats thérapeutiques: le repos,
la propreté, un bon lit, l'alimentation substantielle, dont les indigents jouissent dans l'hÔpital, contribuent presque autant à la
guérison que les moyens thermaux, tandis que, chez les malades
de la classe aisée, la cure est parfois compromise par les excès
qu'ils commettent dans la nourriture, l'exercice ct par leur indocilit6 à suivre les conseils du médecin dans l'usage de l'eau
en boisson, bains 1 douches.
2° Établissements thermaux où il n'exùle pas d'h6pital civil. A Badges (Hautes-Pyrénées), ou il se rend annuellement près de
trois cents indigents malades, une grande piscine, celle de la
Charité, a ét6 construite spécialement pour eux; le service de
cette piscine est fait, d'après ledJrèglemcnt, avec la même exactitude, les mêmes égards et tous les soins que l'on prodigue
aux malades qui paient. I..es indigents reçoivent du bureau de
bienfaisance de la commune 5 francs par semaine, pour pourvoir au' frais de logement et de nourriture. Une rente annuelle
de 1,200 francs, en faveur - des pauvres, a été donnée par le
général anglais Crawfort, en reconnaissance de la guérison qu'il
(1) P?ùis sur 1t',,Ç eUl/a: minéro-t/IC1'lIwles de llow'bû?l-l'.Al'chambault, par 1\1. Regnault.
Pal'is,18lt2.
�78
RAPPOItT
Chaudes (Basses-Pyrénées). Les bains de Saint-Laurent (Ardèche)
sont très utiles aux indigents de la contrée. La ville de Bourbonne-les-Baz·ns (Haute-Marne) avait obtenu de Louis XIV des
lettres-patentes pour la création d'un h6pilal civil qui, de nos
jours, n'a pas encore été fondé; des legs assez considérables
ayant été fails à cel hôpital projeté, une eommission spéciale est
chargée d'en administrer les revenus qui sont distribués aux malade" nécessiteux admis chaque année à la fréquentation des piscines. Cette répartition s'effectue par les soins des sœurs de Charité de l'ordre de Sain t-Charles (1).
Vou le voyez, messieurs, les administrations hospitalières,
des familles riches en fondant de leurs deniers des hÔpitaux temporaires, quelques bureaux de bienfaisance, quelques conseils
généraux des départements, les propriétaires des établissements
thermaux et les personnes charitables unissent leurs efforts pour
alléger les maux des indigents qui se rendent aux eaux; partout
la gratuité du traitement thermal leur est accordée. Mais là ne
résiùe pas la difficulté principale; il s'agit de trouver des moyens
permanents, assurés, de pourvoir à leur logement et à leur nourriture. En effet, on ne peut le dissimuler, les ecours accordés
aux nécessiteux par lcs offrandes de la charité privée sont trop
souvent bornés et incertains; beaucoup de malh urcux IIC peuvent subvenir à leurs hesoins pendant le temps nécessaire à leur
traitement qu'ils sont obligés d'interrompre, et qui, dès lors, leur
devient inutile: ici Je 16gislaleur et le gouvernement doivent intervenir. Que doit-on faire? Faut-il agrandir Jes hôpitaux élevés
près de quelques sour 'es minérales, leur accorder une dotation
plus con idérable? eL, dans les localités thermales où il n'existe
pas d'hospice, faut-il en établir de temporaires, ainsi qu'on l'a
fai t en faveur des militaires à Bourbonne-les-Bains, Baréges,
Vichy, et à Guagno (Corse)? Au premier coup d'œil, de tellcs
(t ) IJO!/ I'OO1l11e et es eaux [Jumna/es , ) ar Renarù (Alhnn3sc). Paris, 1826, pag. \lll -9G.
�nAPPoHT
avait obtenue de ces eaux (1). Puisse cette noble conduite
trouver de nombreux imitateurs parmi les malades opulents
qui devront le rétablissement de leur santé aux sources minérales! Grâce à la philan thropie de M. de Sain t-Ferriol,
propriétaire des bains d'Uriage (Isère) , quatre cabinets de bains,
un cabinet de douches et un cabinet de vapeurs, sont affectés
aux besoins de la classe malheureuse, et permettent de 1ui
donner au moins quatre-vingts bains ou douches par jour. Le
nombre des indigents qui reçoivent ainsi gratuit.ement les secours médicaux de l'établissement s'est accru chaque année:
en 1827, il était de 101 ; en 1837, de 227; en 184.7, de plus
de 250; le nombre de bains et de douches qui leur ont été
donnés annuellement s'élevait en 1827, à 1,757; en 1837, à
3,778; en 1847, à 1-,638. L'établissement thermal fournit quelques secours alimentaires à ceux qui sont admis au traiterrient gratuit; mais le grand nombre de ceux qui sont ainsi reçus ne permet
pas de subvenir à tous leurs besoins; il est donc nécessaire qu'il
aient par eux-mêmes quelques ressources pécuniaires, ou que
le communes auxquelles jls appartiennent ne les laissent point
partir ans aucun moyen d'e istence. C'est ainsi que l'hÔpital
de Grenoble envoie chaque année à Uriage un assez bon nombre
de malades qui ont admi au traitement gratuit comme les aulI' s indigents, mais qui sont logés et nourris dans quelques
UDS de petits hÔtels moyennant une modique rétribution payée
par l'hÔpital (2). A Lamothe-les-Bains (Isère) , les eau sont admini LI' es gratuit ment aux malades pauvres muni de c rtifial J't.: ruli r ; il r / oivent les m~
s soins que l s autre baiun urs , l s heure culant différent ; ils n' nt qu'a pourvoir
. 1 ur n urritur ; le 1 gement leur st a 'cordé ave loulc le
cha c né -es aire ', JiL, c uvcrtur s de laine pour transpir r, clc.,
(1) C lle renlC a ces é, elit-on , d'êtrc payé cl puis 1.831 1al' Ics hériti ers du gén"raL
. Ut' Ir' NIU:J' II/ill ;J'(tle cL' "/cl(JC, par vulrranc G rtly. Paris, 1 1,9 ,
(2) J ~' f l d l ' ~
l'agI' 'l I,.
�:sun LE EAUX f.Il'\ÊIU.LE. .
ï7
moyennant 50 centimes par jour. Aussi le nombre des malades
né(:essileux est-il considérable en comparaison de celui des autres baigneurs: en 18~ . 6, sur 8,762 bains ou douches ?dministrés pendant la saison thermale, les indigents en ont pris 1,039;
en 1847, sur 7,769 bains ou douches, les indigents en ont pris
852 (1). L'administration des bains d'Allevard (Isère) a réservé
pour les indigents malades l'ancien établissement thermal situé
sur les bords du Breda, près de la source minérale; mais il est
nécessaire que leur commune ou les personnes charitables qui
s'intéressent à leur guérison leur fournissent quelques ressources pour se loger et pour se nourrir. A Caslera-Verduzan
(Gers) , deux baignoires sont destinées aux nécessiteux malades
porteurs de certificats d'indigence, ignés par le maire de la
commune et vi és par le préfet. Les frai de voyage et de séjour
sont payés aux indigents sur la signature du médecin inspecteur,
qui constate leur présence à l'établis ement et l'usage qu'ils ont
fait des eaux (2). Un homme de bien, le propriétaire des eaux
thermales de Greoulx (Basses-A lpes), M. Gravier, veut, non seulement que les malades pauvres soient traité gratuitement quand
il font usage de sa ource, mais il leur donne encore l'ho pitalilé. A Passy (Seine), M. Del
~ ert, qui est plein de philanthropie et de bienfaisance, fait distribuer gratuitement au indigent
l'eau minérale ferrugineuse qui sourd dans a propriété. En
l84.7, sur 150 rnalad venu à ail-esChdtu
~ l[orand
(Loire),
on comptait 50 indigents; il en viendrait un plus grand llombr
'il pouvaient pourvoir à leurs premiers b oins; aussi le médecin in pecteur réclame la fondation d'un hbpital. A SaintAlban (Loire) ~ plu de 200 pauvre vi nnent haque année
pl' ndl'o) eaux gratuitement. En 18ti7, 2,OtiO bains gratuits
ont ét', di tribués aux néce sileu ' dan l'établissement do Eau '(1) llapl'0l·t SU1' le eaux de Lamothe, pour 1'<1l1n 'C11H17, pal' M. Buissard .
(2) ole communi\juéc pal') médccin-in spcClcur, 1. CapUI'OIl, 1I0lrc savanl ct l'('s-
pectablc
col~gu.
�SUit LES EAUX MINÉUALES.
7Y
institutions de bienfaisance paraissent devoir produire des résultats très heureux; mais une étude sérieuse, approfondie, de
la question, ne tarde pas à modifier, sinon à détruire, cette appréciation favorable. En effet, sans parIer du capital enfoui dans
la construction de bâtiments, des frais de garde et d'entretien
exigés pour ces établissements hospitaliers, n'est-il pas à craindre que les indigents, malades ou non, s'y rendent en foule pour
se procurer un asile et du pain? Et ne paraHrait-il pas quelquefois inhumain de n'y admettre que ceux dont la maladie aurait
été bien constatée? Le gouvernement, qui sait par expérience
que le personnel et l'entretien de hÔpitaux absorben tune
grande partie de leurs revenus, et que les secours privés sont
préférables à ceux des hÔpitaux, hésite avec raison à engager les
finances de l'Élat dans de pareilles fondations. Entrons dans
quelques détails: voyons, par exemple, à quelle somme s'élèveraien t la création et l'entretien d'un hÔpital thcl'mal contenant
quaran-te lits (vingt pour chaque sexe). Évaluons la dépense au
Achat de terrains, con str uction de bûtiments, matériel, :;0,000 francs;
.,., .
intérêts il 5 potlr 100. .
Personnel, employés, sœurs.
Blanchissage.
.
.
.
.
Rél ilratiolls, alllélioraiions.
~our
ri lure
de ltOO malaùes (1) ;\ 75 cenlimes par journée.
Total.
2,000 fr.
1,200
300
200
11,500
S,iOO fI'.
Cette somme de 8,700 francs par an ne profite qu'à .1.00 malades, qui souvent n'obtiennent qu'à grand'peineleur admission
llans l'hospice, landis qu'elle permettrait à 580 nécessiteu de
jouir du bienfait des eaux, en adoptant la mesure que nous
allons proposer. Ces chiITl'es parlent plus haut que des raisonnements; ils démontrent, à nolre sens, qu'une économie bien
(1) NOLIS avons supposé que l'hôpital contient IIO,malat!rs; t' Il Je rCIl0l11'clant tous k s
-quinze jOlll'S, on pelll en admettre LiOO pendallt les cillq mois cl' la ~ais(!
J1 therma le qui
dure ordinairement depuis le 15 maijllsqu'i1l1 J5 OClObre.
�Rtl
HAPPORT
entendue, l'intérêt de l'État, des départements et même de la
classe malheureuse, doivent interdire la création d'hospices
thermaux. Une mesure moins dispendieuse, profitable à un pIns
grand nombre d'indigents, consisterait à obliger par une LOI le
conseils généraux (1) à voter chaque année, comme ils le font
pour les épidémies et la vaccine, un fonds spécial de secours
destiné aux indigents dont l'état de maladie constaté par un
médecin, le maire et le curé de la commune, nécessiterait un
traitement thermal. Ce fonds commun aurait pour but de payer
les frai s de déplacement et de séjour aux eaux. Une indemnité
de 1 franc par jour nous paraît suffisante pour le logement et la
nourriture; car, ne l'oublions pas, les erreurs de la bienfaisance
elle-même corrompent les pauvres et en multiplient le nombre.
En résumé, vos commissaires pensent: 1 0 qu'il faut conserver
et entretenir les hÔpitaux existants près des thermes, mais qu'il
n'est pas d'une bonne administration d'en créer de nouveaux
aux frais de l'État ou des départements; 2° que la somme" nécessaire pour la création d'hôpitaux temporaires employée en secours privés, permettrait de faire jouir du bienfait des eaux un
granù nombre d'indigent , qui pourraient y prolonger leur
séjour plus longtemps que s'ils é taient dans un hÔpital, circonstance très favorable pour assurer la guérison; 3° que le traitement thermal , c'est-à-dire l'usage de l'eau en boisson , des bé;lins,
des douches, des étuves, ainsi que les soins du médecin, doivent être gratuits pour les nécessiteux malades; 4° que les frais
de deplacement et de séjour aux eaux doivent être supportés par
le ù6parlement auquel ces malades appartiennent (2), e t qu'
( 1) NOl1 ' préférons les conseils généraux aux con. cils municipaux , parce que ClS dcrni ers, souven t composés de ci toyens parcimonieux, ne voudraicnt pas YOICr des centimes
addil iollll cis donl il s p~jc
!'~i e nt lell!' part sans Cil profiter, commc l'a prou vé l' exécution
dc la loi pour les inst itut eu rs primaires.
(2) CO IllIllC les dépal'lclI1CnlS les moins ri chcs sont ce ux qui recèlent lc plus de pauHC il serai l é<]uilablc flue l'Élal vî nt au seCO urs ùc ces départements par une subvention
spécial.
�sun LES EAUX MINÉRALES.
Bt
l'allocation de 1 franc par jour est suffisante pour subvenir aux
frais de logement et de nourriture. Quant aux frais de déplacement, ils devront être calculés d'après la distance qui, en général, est peu considérable, parce que les indigents ne fréquentent ordinairemen t que les sources de leur voisinage (1); 5° dans
tous les thermes, des piscines ou des baignoires, des douches,
des étuves administrées et entretenues convenablement, devront
être affectées aux malades pauvres. Nous n'insisterons pas davantage sur ce sujet qui est plus spécialement du ressort d~ l'administration (2); occupons-nous des besoins du service médical.
Les eaux minérales étant sans contredit une des médications
les plus efficaces contre les maladies chroniques, il appartient
à un gouvernement démocratique comme le nÔtre de les meUre
à la portée du plus grand nombre possible de malades; il faut
l~s
rendre accessibles aux personnes de moyenne fortune . Les
établissemen ts thermaux ne devraient pas être considérés comme
une ferme qu'on exploite, de manière à en retirer le plus grand
bénéfice possible; le principe d'humanité devrait entrer en première ligne dans l'administration des bains. Il faudrait d'abord
que le gouvernement prît des arrangements avec les propriétaires
ou les fermiers des sources minérales pour réduire le tarif des
bains et des douches. Ce n'est pas sans surprise, en effet, que
l'on voit les bains d'eau thermale, lesquels n'ont pour toute dépense que les premiers frais d'établissement, se payer plus cher
que les bains domestiques à Paris, où il y a en plus l'achat de
l'eau et du combustible. Chaque bain particulier coûte, dans les
thermes, au moins 1 franc 1 tandis que dans les p'iscines (bains
(1) Voi ci dans quelle proportion Ics inc1igrll ls trailés à Vichy, en 18ia8, ont appartcnu
aux départ ments voi~ls
ou éloignés: malades "pnant de l'Allier, 48; du Puy-de-Dôme,
Ji ~; de la Loire, 11; de Saône-et- Loire, 6; de la Nièvre, 3; de l'Indre, 1 ; du Cher, 1;
de la Côle- d'Or, li; du Rhône, 3; du Canlal, 2; dc la naule-Loirc, 1; de la C01'l'èzc, 1;
dc la Dordogne, 1; du Jura, 1; de l'Yoonc, 2; dc la Scine, 2; de l'Aube, 1. Total, 142.
(2) Voyez l'alTêté du Dircctoire du 29 !loréal an VlI, el la circulaire du ministrc du
commercc et des tral'aux public, en datc du 2 mars 1832.
XI'.
il
�82
HAPPORT
publics, bains communs) , en payant 5 à 6 francs, on acquiert le
droit de se baigller pendant toute une saison . Le prix élevé des
bains isolés empêche beaucoup de malades peu aisés de prolonger leur séjour aux eaux et probablement d'y aller . Il nous
semble donc très opportun de rétablir le ba-t'n public proscrit injustement par les mœurs sévères des premiers chrétiens, qui se
sont ainsi privés d'un puissant moyen hygiénique et médicinal.
Pourquoi ne pas suivre l'exemple des Romains qui ne se baignaient que dans d'immenses piscines (1) ?
On le sait, les empereurs, pour capter la bienveillance du
peuple, rivalisaient de zèle pour édifier des thermes vasles et
somptueux. L'histoire rapporte que 3,000 personnes pouvaient
se baigner à la fois dans les thermes de Caracalla . Ces vainqueurs
du monde firent construire de grandes piscines auprès de la
plupart des sources thermales de la Gaule , où ils venaient se
délasser des fatigues de la guerre et rétablir leur santé (2) . On
assure que c'est l'existence des eaux thermales qui détermina
Charlemagne à établir son séjour à _4.ix-Ia-Chapelle ; il Y fit
creuser de vastes bassins où plus de 100 i dividus pouvaient se
(1) Vitl'uve nous appl'end que les piscin es élaient doubles , unc pOlll' chaquc sexe.
C'étaient de grands ba ssins, enlourés de balustrades, J'ecel'ant l'cali chaudc pal' divers
conduits, ct dan s lesquels on descendait pal' plusieul's degrés. On lit dans lJIel'curirdis, CJue
plusieurs empereurs firent des règlements de police très sévères pOUl' l'admillislralTon de
ces bains; la visile en était fail e par les édiles qui en dél~rmiaent
la chalcul' avant
que le public y fûl admis. te peuple , séduit par l'aUraiL qu'ofJraienL ces sorles de bains,
y passait son lemps dans des amusemenls ou dcs entretiens frivoles. Pline assure que les
Romains en retiraient un si grand avontage que, pendanl plusieurs siècles, 011 ne connut
pas de médecinS;1 Home. Dans les grands malbeurs de la République, on relaitc~
bains,
comllIe de nos jours on ferme les sper,lacles.
(2) La chule de l'empire romain entraîna la ruine de ces édifices précieux; dès lors les
sources minérales furent délaissées. Les clJrétiens fixallt ces objcts du CÔlé de la ruondaIlit'" cl jugeant qu'ils appartenaient aux rêveries du paganisme, les lrouvaient déplacés.
Ils sc concelllraient dans leur mén~ge,
Cl s'occupaient peu de la propreté et de la sa nté
du corps ; ils ne pcnsaient qU'!1 cell e de l'âm e. Les valétudinaires allaient enserclir leurs
infirmités dans des maisons religieu ses devennes l'objet principal des sensations dans ces
siècles. (Dordcu, Recherches sU?' les maladies ch1'om·ques .)
�son
LES EAUX MINÉl1ALES,
83
baigner à la fois; ce souverain s'y livrait à l'exercice de la natation avec les officiers et les soldats de son armée. A. Plombières,
on voy ai t encore en 1580 un bassin, une espèce de lac où 500
personnes pouvaient se tenir à l'aise. li serait digne d'un gouvernement qui se fait un devoir de veiller à la santé des populations laborieuses, de fonder, à l'instar d'es Romains, de vastes
piscines ou bassins communs qui sont à la fois salutaires, récréatifs
et moins chers que les bains privés. Au point de vue administratif, ces créations sont d'autant plus nécessaires qu'il
faut un volume d'eau moins considérable pour alimenter une
piscine qui peut contenir 30 à 40 baigneurs, que pour fournir
l'eau nécessaire à un même nombre de baignoires. Cet avantage
mérite une sérieuse attention, parce que l'affluence toujours
croissante des malades aux sources sanitaires fait qu'aujourd'hui,
presque partout, l'insuffisance de l'eau thermale devient un embarras et le motif d'une foule de contestations et de réclamations.
Au point de vue thérapeutique, l'utilité des piscines n'est pas
moins évidente: une délicatesse exagérée amuI tiplié les baignoires, mais l'art de guérir y a perdu dans beaucoup de cas; le bain
dans une eau courante et tempérée a cerlainement plus, d'efficacité que dans une baignoire dont l'eau se refroidit rapidement
et dans laquelle on éprouve, malgré les plus grandes précautions, des alternatives inévitables de froid ou d'une chaleur trop
forte: les mouvemenls des membres sont gênés dans une baignoire étroite . ]~es
piscines n'ont aucun de ces inconvénients:
des degrés ou gradins, régnant dans toute l'étendue de la salle,
servent de siége et permettent de prendre un bain enlier, un
demi-bain, ou d'y plonger seulement les membres inférieurs,
selon le besoin du malade, tandis que le reste du corps, enveloppé par une atmosphère de vapeurs chaude ,ne court aucun
risque d'éprouver un refroidissement qui serait inévitable dans
un bain privé. L'eau de la piscine ne se refroidit pas ussi ,'ite,
parce qu'elle est continuellement renouvelée par des courant'
�8~
R , ~PORT
d'eau afférents et déférents; les principes minéralisateurs doivent, à raison de ce renouvellement continuel, se présenter en
plus grande abondance, être absorbés en plus grande quantité
e~ exciter d'une manière plus continue le système dermoïde.
Dans les piscines, on respire un air humide, chargé de calorique, des principes volatils des eaux, et constamment entretenu dans les mêmes conditions; ici le remède pénètre à la fois
dans l'économie par toutes les voies et par l'absorption cutanée
et par celle qui s'exerce sur la vaste membrane muqueuse des
bronches. Est-il besoin d'ajouter que dans une baignoire l'ennui
et les idées tristes assiégent celui qui n'y fait pas diversion par
la lecture, tandis que dans les piscines la conversation est ordinairement gaie, amusante et variée i chaque baigneur peut ayoir
sur une table flottante un panier dans t1equel il tient son mouchoir, sa tabatière, le journal ou ses liyres; il Y prend son déjeû.ner ou son goÛter; souyent ces tables sont ornées de fleurs;
les malades guérissent ainsi en passant leur ~emps
agréablement.
Quant à la d6cence, la publicité de ces bains, autour desquels
tout le monde peut circuler, en est une garantie; il ne se passe
rien de contraire à la bienséance à Néris, Luxeuil, Plombières,
Bourbn~,
Vichy, etc., où des piscines sont destinées à chaque
sexe. On sait qu'ayant d'entrer dans le bain, chacun se couvre
d'une longue robe de flanelle ou de grosse toile grise, qui enveloppe le corps depuis le cou jusqu'aux pieds. Le seul reproche
qu'on a adressé avec quelque raison aux piscines, c'est de faire
baigner en commun des personnes saines avec des individus atteints de dartres, d'ulcères scrofuleux: mais dans tous les 6ta-·
blissements bien tenus, on a soin de réunir dans une même
piscine ou dans des bains particuliers les baigneurs dont les
malaùies peuvent inspirer quelque dégoClt. C'est ainsi qu'à Bains
(Vosges), à Plombières (iel.), on n'est reçu dans les bassins communs que sur l'ordre du médecin inspecteur, après avoir pris un
bain de propreté; les malade atteints de maladies cutanées, de
�,'un
85
maladies qui peuvent avoir quelque chose de repoussant, ne
sont pas admis dans les piscines, qui sont d'ailleurs soigneusement nettoy6es après chaque séance balnéaire.
Quant à l'efficacité curative des bains de piscine, elle n'est
nullemen t douteuse pour les médecins inspecteurs de Néris, Bains,
Luxeuil, Plombières, Bourbonne, Vichy; ils comptent de nombreux SUC~I,
particulièrement dans les cas qui néces5itent des
hains prolongés, dans les dermatoses, les affections nerveuses,
les roideurs d'articulations, les ankiloses incomplètes, les tumeurs blanches. A Baréges, les militaires qui sc baignent dans
une piscine réservée pour eux, guérissent plus vite que les malades riches qui prennent des bains particuliers. Cette piscine a
opéré des cures si nombreuses, sa puissance médicatrice est tellement avérée, que les malades civils sollicitent avec empressement l'autorisation de s'y baigner aux heures où elle n'est pas
utilisée pour les militaires. Les vastes piscines à natation qu'on
a fondées à Am6Iie-Ies-Bains, Bourbon-Lancy, Sail-Iès-Châteaumorand, constituent un remède aussi agréable que salutaire.
Ces bains développent les forces motrices, donnent plus d'activité au système sanguin; ils sont utiles aux enfants débiles, lymphatiques, aux jeunes filles dont les règles ont de la peine à
'établir, dans les formes si variées des scrofules, le rachitis et
dans tous les cas où il est nécessaire de fortifier la constitution.
Il est certain que pour les sujets faibles , exténués, pour les
femmes, les enfants, les vieillards, le bain minéral à cau coulante est pr6férahle au hain de mer. On n'a pas à redouter le
défaut de réaction qui, chaque année, produit tant d'accidents
dans les thermes maritimes.
On serait complétement dans l'erreur si l'on concluait des
consid6l'ations précédentes que nous proscrivons les bains de
baignoires; loin de nous celle pensée; ils possèd nt des avantages tellement évidents qu'on ne peuUes contester; ainsi, chaque
malade a de l'eau min6rale cha ude et refroi die à sa disposition,
LES EAUX ;\lNI
~ nALES.
�HAPPOHT
86
le médecin peut prescrire tous les degrés de température, rendre
à volonté le bain tempérant ou excitant, l'approprier au tempérament du malade, à la nature de l'affection morbide.
Notre but principal dans cette discussion a été de mettre en
relief l'immense utilité des piscines, et la puissance de ce moyen
cura tif pour faciE ter l'assistance publique, Ce sont là des établissements éminemment salutaires qui méritent les encouragements
de tous les vrais amis de l'humanité; c'est dans des créations de
ce genre que l'on trouvera la meilleure preuve de la sollicitude
du gouvernement pour la classe malheureuse et peu fortunée.
Le reproche de n'avoir rien fait po"ur cette partie importante de
la population, reproche qui décèle une insigne mauvaise foi, ne
pourra plus être adressé aux riches et au pouvoir exécutif. Mais
là ne se bornent pas les vœux de vos commissaires: ils désirent
que, pour obtenir des eaux minérales, toutes les essources
médicinales qu'elles peuvent fournir, on organise dans tous les
thermes des bains de vapeurs, des douches de toutes espèces, etc.;
ce sont autant d'éléments de succès pour les médecins inspecteurs. Personne, en effet, ne peut méconnaître la puissance de
ces agents thérapeutiques, dont l'action perturbatrice est souvent invoquée pOUl' la solution des maladies de longue durée . Les
douches descendantes sont un moyen précieux pour stimuler l'ac"tion vitale d'un organe, et pour faire passer une phlogose chr?nique à l'état aigu; les douches ascendantes remplacent avantageusement les purgatifs en cas de constipation; appliquées aux
lésions utérines, elles en constituent souvent la meilleure médication (1); les douches écossaises ou douches alternativement
chaudes et froides sont très efftcaces contre les névralgies, les
rhumatismes opiniâtres; enfin, les bains de vapeurs auxquels on
(1) tes douches V[(gÏtw{cs devraienl "'lre disposées de teile sorte que choqlle malad ,'
pui5se se doucher elle- mûme ùans son bain, si clic le dé ~ ir , sans le coucours ù('s femmes
dt' ~eric,
dont ln pr{'srnce alarme rluelquefois la pudeur ou ['amour-propr " Les clollches
deHaienl ètre il double courant continu, comlllc celles pour la vessie.
�sun
87
LES EAUX MINÉRALES .
associe les frictions, le massage, en excitant vivement la peau, la
rendenl le siége d'une vaste congestion, d'une dérivation énergique, le plus souvent favorable clans les maladies lentes, entretenues par la répercussion des principes rhumalismal ou dar.
treux sur les viscères intérieurs. Ainsi organisés, nos thermes
réuniront tous les moyens d'administration désirables; le pauvre
et le riche prendront les eaux avec le même avantage.
S'il est vrai que la société doit marcher sur des errements nouveaux, il est indispensable que nos législateurs votent des fonds
pour créer des établissements en conformité avec les nécessités
et les perdu temps. Espérons donc que la création des pisc~e
fectionnements thermaux réclamés par vos commissaires pourront s'effectuer prochainement sur les plans de M. François,
chargé spécialement par M. le ministre du commerce et de
l'agriculture de l'aménagement des sources minérales dela France.
tes travaux importants exécutés sous la direction de cet habile
ingénieur aux Eaux chaudes, à Cauterets, à Bagnères-de-Luchon, etc., sont pour nous une sÛre garantie des améliorations
qu'il apportera dans l'organisation des 6tablissemen ts thermaux
en faveur de l'art médical et de l'assistance publique (O.
(1.) l\l. François a publié récemm ent un Mé moire qui a ]JOUI' litre : Des eaux mù!él'ales dans leurs 1'apports avec r assistance puuLique. fl agnèl't's de Bigorre, 1. 849. L'allleut'
deman de la fo ndation d'hospices thel'maux ; 1I0 US rcgrellons de Ile pas être d'acc.ord Sllr
ce point capital avec ce savant ingénicur.
Notre savant collègue, l\J. Villermé, a rendu compte de ce mémoire dans les Annales
rf'ltyyiene lJUùlique. Paris, 18li9, tom c XLJT, pageR 3110 et suiv. JI y a ajouté des réfl exions d'un haut intér<!l.
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Lorsqu'on veut préparer un vin médicinal, il suffit,
après avoir fi xé le poids de la substance médicamenG
leuse que 30,00 ou deux cuillerées de vin doivent représenler, de multiplier par un nombre quclconque,
18, 45, 90, 180, elc., lc poids dc la substancc médicamcntcuse, et lc poids des principes conslituants de
G
30,00 de vin pour les vins méclicinaux.
259
258
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Pl'. : Quinquina jaune grossièrem. pulvérisé.
Écorce d'orange. . . . . . . . . . . . . . . . . .
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ciuaux .. '" 5üoo,001 Vin blanc ....
0
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360,00
1 ,00
162,00
32l. ,00
lI91l1,00
soluté conservé sur de la limaill c dc fer, ou bien le soluté filtré conscrvé dans dc pctits flacons bicn plein
et bicn bouchés ; mais ces solutés sont plus fa cil ement
altérés, quand 'on les expose à l'air, que les solulés
nouvellement préparés.
Laissez macérer pendanl huiljours, pressez et fillrez.
G
SOLUTION OfFICINALE
G
30,00 représentent le )2,00 de quinquina.
macéré de 0, '10 d'écorce d'orange.
DE PROTO-LOD RE DE FER AU DIX.rÈùlE,
On prépare de même le vin de pcnsée sauvage, le vin
de sci lle, etc., elc.
1'1I01'0.ÉI': 1'.\1\ M.
Pro
lUcs observations sur le sirop d'iodure fcrreux étaient
imprimécs lorsqu je lus, dans lc Jow'nat de Pha'I'macie dc scptcmbre 18111, les réflexions de M. Boudet sur lcs préparations iodo - fcn'u~
s du docteur
Dupasquier. Ce savanl pharmacicn, frai pé du dosage
adopté pal' lU, Uupasquicr, a proposé de substituer à
la solution nOl'malc de ce dOClcur une préparation
qu'il nomme solution officinale au dixième, Celtc solution, qui est un sirop lI' 's-chargé d'iodure, puisque
G
c
20,00 représen lcnl 2,00 d'iodure, est unc précieuse
modification de la prépal'alion radicalc pour pl'épal' r
les médicaments iodo-fcrr ux lorsqu'on n'a besoin
que d'une petite quanLÎlé d'iodure; car, dans le cas
conl'~ie,
il est plu simple d préparer à peu pr's la
quanllté d'ioelur nécessairc. On pourrait employer l'
Ioclc pu\', . . . .
Lillluill de fer ..
Eau di tilléc.
Sucrc . .
GOIllIllC.
, • , , • ,
no
DET.
G
8, 50
11,00
fJO,OO
55, 00
8,00
V rscz l'iode avec trentc grammcs d'eau di tilléc
dallS llll ballon cl "rre; ajoulcz pcu à pcu t av c
précaution la limaill de fer, l'II ayant soin d'agiter
sa li s cessc le mélang ' ; chanffcz. l('gèr menl jusqu';1 ce
qllc la liqu cur soit devenuc pr e~ qu c in colorc; fIltrcz
au -dessus d'ulle capsule de fer contcnant le ·u Te '011cassé ' lavez lc filtr c avec lcs dix grammes d' ',lU rés nés pour cet lisage, elllploycz. lc8 c l ~ uite
p OUl' di ssoucb'e la gomlllc; l'ers 'z. la dissollltion dans la ca psule
l hauIT z. pOlir obtcnir ccnt gramlll CS d'ull liqllidc
il! 'olorc qui 'ontiendra dix granlltlcs de prOlo-iodure
de f '1' pUI' l dont haque gramlllC l'epr "scnlcra un
��o
Pr. : l' cuilles sèches dc sa uge. . .
lJ O,OO
rnmjolaine.
bO,OO
th ym...
bO,OO
romarin .
lJO ,OO
lIO,OO
Scrpolet.
bO,OO
tcnthe aquatique.
lI O,OO
Origan commun.
bO,OO
Hysope. . . . : ..
hO,OO
Grandc absinlhc. .
bO,OO
Flcurs dc lavandc.
2000,00
Vin blan c. .
120,00
Alcool à 82°. . . .
Laissez macérer pendant huit jours , passez, presse7. et filtrez.
2GO
décigramm e. Cette solution doit être renfermée dans
un e fiole exactement plein e et bouché(:.
1,a quanlit '. de lim aille de fer employée par M. Boudet est bien inférieure à celle adoptée pal' M. DupasG
G
qui er, pui que l'un emploie h et l'autre 20 de limaille
pour un e qu antité d'iode 11 peu près éga le. La proportion choisie pal' M. J)upasqu icr ('sl éridemJnenl lrop
G
fort e , puisque 10 d'iode ne sc combinent, pour faire
G
l'iodure , qU'il 2,15 de fer. Quoiqu e celle quantité ne
pui sse nuire 1\ l'opération, il est mi ellx d'employer la
quantilé pre cri te par ~ 1. Boud et, ou , sa ns adopter de
proportion t d'ajoutcr un excès de lim aill e , ce qui (' t
facil e.
Le temps qui est néces aire pour préparer la solu tioll offi cinale de II I. Boudet, et la difli cl1lLé (lu e 1'0 11
pent éprouYer ü la prépa rer, m'onl fa il pensel' qu'clic
pourrait êtr remplacée par la solulion radi cal suivante , dont la formule est plu s simpl e et dont Je dosage , parfait 'Illent exact , 11e peut varicr sui va nt qu'on
aura, avcc plus ou moins de soin, ui vi loutcs les
pr \cuutions indiquées, puisqu 'il est inutile de procéder au lavage des vases, du fillre , etc.
S OLU TION R ADICALll n ' I o n URE FE RR EUX.
l'l'. : JJ ydrolé con c.elllré d'.iodl1l'c ferreux (page
17 9) nouvellement pl' '·paré. 1 partie.
Sucre très-bl'lIl c. • . . . . . . . 1 112
�NOUVELLES PUBLICATIONS CHEZ J.-B'. BAILLIÈRE.
- ....
BU:r.LETIN DE :r.'ACADÉMIE NATIONALE DE
MÉDECINE, pu blié par les soins de 10' commission d e
publi cation de l' Acad èmi e, et réd igé par I.\IM. F. DUBOIS, secrétaire per pé tuel, GI DRRT, secrétaire onnuel, et J .- ]j. BousQUET , secrétai re du conseil.
Parait rég uli èrement tous les qu inze jours. par cahiers de
3 feuill es (4H pages in-8) . Il publ ie exactemenl tou s les travaux de chaqu e séan ce.
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Coll ecti on du 1" octobre 1836 au 30 septembre 184 9: treize
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Cc Bu llelin officiel r end un co m p te exact c l impl1 l' tia l des séances
ùe l' Acudémie nationa le de Médecine, el p résentan t le tub lco.lu Ihlèle
ùe ses trnv;Jux, il offre l'ensemb le de ton les l ~s qUl!stions impor tantes
que les p rogrès de la médecine peuven t fi.lire lIuÎl r e; l'Acndémie étant
devcuu c le centre d'une correspondance p r esqul! uuiversc lle, c'est pa t'
les documenls qui l ui so u t tra nsmis q ue ch acun de 3e3 me m bres peu t
m ents
de ID science dons tous les l ieux. où ell e peul
suiv r e les mouv~
êll e cult ivée. en connaî're. presque nu mo m en t où cll es na Îsse nt , les
iDvcnlÎulls cl les découvc rt t!s. - L'orùl'c du Bull etin es t cel ui des
séances; on i nscri t d'o bord lu co rres poucJu ncc soil officie lle, soil munUBcl' Îte, sail im primée, à côté de c h o q u~
pièce, on lit, les noms df's
com m issuil'e.s ch argés d'e n reudre compte {) la Compog1lle. Le rappor t
es t-il lu, approuvé, les rédacte urs le donnent en totaHté, q uelle que soil
SOIl importa nce el SOli é te ndue j est- il suiv i de disclusions, ils 3'applir
fluent avec la mêma imp:. rli u li té:\ les l'eprucJuire dans ce qu'e lles offren t
tI'C3SCUtiC I. pri ncipo le m eut sous l e IUppOl' t pratique, C'es t dans l e Bu l.
Je li n seulement que son t reprod uite3 dlJ ns taus leurs d étllils et RVec
irn purtia li té les d iscussions rela t ives li l'Empyème, au ]Jl a/p,étisme, à
lil li'ièClre typhoïde, à ln Stuti.tliquc a ppliq uée f' ln médecine, à r [,~
Iroduction de l'air dans les veines. a u Système n erveux, l'EmpoisonlIement parl'nrscflic, rOrsnnisnt i o1l. d e III v"t;'rm.llcie" lu ?'éllotomie,
le Cancel' des mamelles. l'Ophtlw l mie.. les ~fI !ecuo"s
.todees, ln Pes.te
el les QtUlrfi~s,
l u Taille el l n L lth otr", e. les Fièvres Pller"! ,t;
tenUs les tUnlmltes de l a mo trice, les A nn lyst s des eaux nunern l es. :'Ié, Ai nsi lout cOl'fespu nda nt , lo ut m édecill, tout savunlqu i tl'aus ..
mettra lin écrit que lconq ue à PAcndé m ic, en pourril suivre les discussio ns e t COlll1uÎll'e exacte m ent le ju ge m en t qui en est porlé.
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GKHDY, proFesse ur de chirurgie il la Faculté dll médecine de
Pa ri s, chirur gien de l' hÔpital da la Charit é, membre de
l'Académ ie nati onlli e de médecine. etc. Paris, 1837-ISav,
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PHYSIOLOGIE ET HYGIÈNE DES HOMMES LIvRÉs AUX TRAVAUX DE L 'ESPRIT, ou Recherches sur le physique et le moral , les habitud es, les maladies el le réglln e des gens d e leUres , arll stes, slIvants ,
hommes d' Éla l, jurisconsulles, admini strateu rs, etc.; par le
doc teur J.-H. REVRILr.É- PARISK, membre de l'Acad émi e nationa le de mérl eci ll c, etc. Q uatrième édl tioll, rev ue et au gmenlée. Paris, 1 ~43,
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abtlo rnin ,l ux la I! ravell c et les calcul s urin
n lr ~s,
ln gO lille
c t le diabi'le' sucré; pur le <loc tour .C harl es P.ETI?', mel11 bre
de la So!'Ïp té de médecine de Pan s, rn édec lD - lDspcclC llradjoi nt des en ux de Vichy. pa ri s, 18bO, In-8 cie GO(l pages.
DU MODE D'",CTION DES E AUX T H ERMALES
DE P LOMBIERES , pnr le docteur L. Tu_cI" médecin
il l'i omblères. Q uu lrtèmc tditioll Par is, 16:l7. ill -8.
T~I»:
THÉORIQUJ; ET PRATIQUE DE 1..
METHODE ANESTHESIQUEappliquee à III chirurgi e
et aux aulres branches de l'art de guérir, par le docteur
E.- F. B 0U1 S 0 ~ , pr t} F e~s
ur
de cliniqu e chirurgical e à III Facullé de médec ine de Montpellier, chirurgil\ n eo chef de
l' hôpital Saint-Eloi, etc. Paris, 1850,1 vol. in-S ùe 560 pag.
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Placé à la tête d' u n gro nd se r vice chirurgicn l , M. Boui s501l a pu véri fi er les f ... its Il l'ubri des co mmuni ca ti on s hâ ti ves qui nuroicn t ))u co m p rome tt re l e succès d'une déco uve r te auss i féconde qu e ce ll c de l'in~
seusibllilé a r ti ~ c i c Ll e"
il .n p u p roc~ d
c. r uyec m él h o~e!
mettre en usage
de bons ap pare ils, avu lr egorù uux IU dlca ltous, npprec lc r l a v •• leur rCi~
pec tivc del age n ts a nes th ésiq ues, c t ré u ni r , en un mOl, tout es ICI COIIdi tiuns propres à composer un e œuv re d'ensemh le el de coordi nat ion
si nécessaire dau ! unc qu estio n où c b ocun est venu a p porter 6011 Il'ibU I.
Po ur ceJu, M. fioulsson n dû u i out~r
ù ses propros J'ccb erc h es ou observations l'expositio n de l'éla t de Ja q uestion , en fuisant connaÎlre l es expé riences ct tes tr uvuux. les plus i mpo rhm ts. Aussi , iJucune des nom breuses npp li Ctllions qui Ont CLé fuites de l'él h lJr el du ch lorofurme n'il
Clé omise da us cet ouvruge, qu i se r eco mm ande à tous I CI h ommes q u i
veu lent suivre Itjs prog rès de la science.
NÉVRO:r.OGIE . OU DESCRIPTION ET ICONOGRAPHIE DU SYSTÈME NERVEU\X: ct des
organes des sens de l'homme , avec le mod e de prèparation s; par MM. les doc teurs LUDOVIC-HIRSC Il WELD el
J.-B. LÉVE ILLÉ, dess inateur.
Cet o u vrage sera composé de 90 planch es in·4, dessinées ù· .. près nal ure el lilhographiées par 1\1 . L évei ll é. Il serll pu bli ~ en Ji" Ji vf oisOJls.
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nute urs n 'olll vo ul u e n co m mencer t a pu blicu ti on (lu e IOl'Sque lOtiS l es
dessin' en ont été ac h evés t c'est u ne garantie pour le p uhlic d'lin ouv rage bie n coordon n é et d'c Ja pub licatiou r cg l.1l iè l·e d'ulle !i vl aÎsun lous
les deux mois , à pnrtir du hr fevl'icr i850.
TRAITE D'HYGIÈNE PUBLIQUE ET PRIVÉE .
L Évy, médec in Cil chef li l'h ôpilai
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et a ugmentée. Paris, IHbO, 2 vol. in-8 ùe chacun 700 va gl's.
1!> rr.
HISTOIRE DES MEMBRES DE :r.'ACADÉMIE
ROYALE DE MÉDECINE, ou Recueil des éloges lu s
dan s les séa nces publiques , pll r. E. PAR ISKT, sec rétaire perpétuel de t'Académi e I.ntionale de médecine. etc. , édi uoll
co mplète, précédée de l' éloge de Pa risl'l, puhli ée so us les
a ~ sp i ces
de l'Acad ?mie, par F. ~ uno
t S (d' t\ miet.IS ), secréla lre perpétu el de 1 Acad émi e natIOn a le de médcwle. Paris,
7 fr .
18&0,2 hea ux vo lu mes in-12.
Cet ouvrugu comprend: -
n:dc Je rncdecine, -
Discou l's d'ouverture de l'Académ ie nlltin-
Eloges de Corvisur t; - Codot-de.Guss ll'ourt, __
Berthollet , - Pinel , - BcnucbGue, - Bourru, - l'crey, - Vuuquelill
- G. Cuvior, - Portal, - ChuussÎcr, - Dup uytren, - ~CUJ'hl
. , - Dcs~
Gonelles, - Laënnec 1 Tcssier, - fl uzul'd. - Marc, - LorJibert, _
Bourdais de la Mallr, - EsquÎt'ol , - LCl'm in ier, - A. Dn JJu is, - A 11~el",
- Geoffroy SDlnt- Hd llàl'u, - A. P:u'é, - Broussltis, - Bicllot, _
Ch evrcul, - LlI l'ruy, etc.
TRAITÉ PHYSI,OL9GIQYE ET PHILOSOPHIQUE _ DE L 'HEREDITJ: NATtrnELLE DANS
LES E?-,ATS DE SANTE ET DE MALADIE DU
SY~EM
NERVEUX , avec J'a ppli cation métb odi1lu e
d.cs lOIS de la procréa ti on au traitemen t général ùes ~ fr c
li ons do nt cll e es t le prin ci pe. - OU H lIgc ou ln qu c!> li oll
est co usi déréo <lans se. rU IJ Jlorts avec les lois prim ordiales,
les tMo ri es de la génération , les ca uSes ùéle rrnin ll nl cs do III
scxu aliLé, les modifi ca tions acqui .cs dc la nature ori giu elle
des êtres el les di ve rses formes de n év ropa lhi e et tl 'lIl iénatlO n mentale; par le doc teur l'. L UGAb . Paris, 181t7- 1850,
1& rr.
2 forts volumes in·S.
Le to me Il' et dernier. Pa ris, 1850, in -S de SOO pll ges.
7 rr. 50 c.
PARIS.- IMI'Il IM KRI R DR 1.. MART INET, ru c l\l ignon ,2.
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Le Thermalisme
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<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
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Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Rapport_general_1847_1848_17872
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Patissier, Philibert (1791-1863)
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Académie nationale de médecine (France)
Title
A name given to the resource
Rapport fait au nom de la commission des eaux minérales pour les années 1847 et 1848 et lu à l'Académie de Médecine le 3 novembre 1849
Publisher
An entity responsible for making the resource available
J.-B. Baillière
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1850
Source
A related resource from which the described resource is derived
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Eaux minérales
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
87 p.
application/pdf
Description
An account of the resource
Extrait du tome XV des mémoires de l'Académie Nationale de Médecine
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
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vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/22/39321/BCU_Rapport_general_1847_1848_17872.jpg
eaux minérales
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/22/39322/BCU_Rapport_general_1854_17872.pdf
875a710f877410f9837563dd4c5e5202
PDF Text
Text
7
RAPPORT GÉNÉRAL
A SO~
EXCELLENCE M. LE MINISTRE
DE L'AGRICULTURE, DU COmmRCE ET DES TRAVAUX PUBUCS
SUR LE SERVICE MÉDICAL
m:s
BAUX IINIRALES DB LA .PRANCH
PENDANT 1.'ANNÉE iBM,
FAIT AU NOM DE LA COMMISSION ilES EAVX MINtRALES,
ET I.V A L'ACADtMIE IMPtRIALE DE MtDICINE LE
29
NOVEMBRE
t856,
Pa.. le DOCItea.. &. GIJÉR&RD.
EXTRAIT DES MÉMOIRES DE I:ACD(~ME
IMP~RlUE
DE MÉDEGINE.
TOME XXI.
•
I>AltIS,
LlinA\'~S
J.-B. BAILLIf.:RE
nE
•.'.\CADt:'JlË
ET
DIPÉRI.\l.E
' RUI IIAUTIFIIUILLI •
FI~S.,
DE l\I:D~GNE
19.
i857
Peri., - Irllprimerie de L. MUTIMET, rue Mignon, 2.
1
��i")·~7
lé\)
1t;Â-
RAPPORT GÉNÉRAL
A SON EXCELLENCE M. LE MINI 'l' ilE
UE L'AGRICULTURE, DU COMMERCE ET DES TRAVAUX PUBLICS
SUR LE SERVICE MÉDICAL
D!;S
BAUX MINERALES DB LA FRANCR
PENDANT L'ANNÉE 1.854,
FAIT AU NOM DE LA. COMl\llSSlON DES EA.UX
MIN~RALES,
29
ST LU A L'ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MÉDECINB LE
NOVEMBRE
1856.
(-ar le Docteu.· &. GIJÉU.&RD.
EXTIIAIT DE ' MtMOIHE
DE L'ACADI::MIE JMP'
~ nl.\rE
nE MÉDF:GI
TOME XXI.
PARIS,
J.-B. BAILLIÈRE
ET
FILS,
.11
1857
·)
... ,
E.
�~.ô\
· -~.
Parla. - Imprimerie de L.
MARTINET,
rue Mignon, 2.
�RA.PPORT GÉNERA.L
A SON EXCKLLI!NCE Ill. LI! MI!USTRK
DE L'AGlUCULTUlŒ, DU COMMERCE ET DES TRAVAUX PUBLlCS
,
SUR LE
,
SRRVIVR MBDIOAL DRS BAUX MINRRALHS DRI LA FRAN OB
PENDANT L'ANNÉE 185ft.
Les eaux minérale ont acquis, de nos jOUl'S, dans le traitement des
maladies chl'oniques, une importance qui tend à prendre encore plus
de développement sous l'inOueoce de la facilité toujours croi sante des
moyens de transport. Réservés naguère aux riches, ces précieux agents
thérapeutiques sont devenus accessibles aux personnes les moins favorisées de la fortune, et bientôt les indigents eux-mêmes, déjà accueillis
dan quelques établissements pourvus do maisons hospilalières, pourront être admis partout à jouir des bienfaits de la médication thermale.
Mais ce n'est pas seulement aux malades qui en faisaient usage que
l'affluence des visiteurs aux sources minérales a été profitable. La plupal't dos contrées où elles jaillissent ont trouvé dans cette affluence un
élément de prospé('ilé, tant par l'argent laissé dans le pays que par les
�RAPPORT GÉNÉRAL SUR LE SERVICE MÉDICAL
travaux exécutés dans le but de faciliter l'accès aux établissements thermaux ou d'en rendre le séjour commode et même agréable.
Pendant que ces améliorations matérielles s'exécutaient, on soumettait à une révision, rendue nécessaire pal' les progrès de la science, tout
ce qui se rapporte à l'histoÏl'e naturelle et médicale des eaux. De nouvelles analyses y démontraient la présence d'éléments précédemment
méconnus, telslque l'arsenic, l'jod'e , le brome, et celte découverte donnait
enfin une explication rationnelle de l'action de certaines sources, dont
l'efficacité clll'ative avait offert jusque-là un singulier contraste avec
l'insignifiance ou l'absence à peu près complète des principes minéralisateurs.
L'Académie de médecine peut, à juste titre, revendiquel' l'honneul'
d'une grande partie de ces recherches. exécutées spontanément pal' plusieurs de nos collègues, ou, en vertu d'une mission officiellc, pal' le chef
des travaux chimiques de la Compagnie, auquel est également due l'instruction du 27 mars 18115 sur le pui sement et l'envoi des eaux minérales natUl'clles.
La Commission des eaux minérales n'est pas non plus restée étrangère
à ce mouvement scientifique; elle vous a transmis, par l'organe de scs
rapporteurs, un grand nombre de considérations impol'tantes relatives
à l'aménagement des eaux, au forage des sources, elc.
Tant d'efforts réunis et concourant à un même but ont réalisé d'immenses progrès dans l'étude physico-chimique des sOUl'ces thermales.
Mais la partie thérapeutique de celte étude est loin d'avoir marché
d'un pas égal, moins peut-être par suite de la clifficullé du sujet que
par le défaut d'unité dans les travaux, et surtout par le peu de zèle
qu'apportent la plupart des médecins inspecleurs dans l'accomplissflment du devoir le plus essentiel de leur cbal'ge : je veux parler de la
rédaction et de renvoi des Rapports annuels.
Le tableau suivant montre combien ce reproche est mérité :il offre
le relevé des envois adressés à l'Académie par MM. les médecins inspecteurs dans les six années comprises entre 184.9 et 1854. (1).
(i) Dans la rédaction de ce tableau, nous avons omis à dessein plus dc quatre-vingt sources
non pourvues d'inspecleur, mais dont plusieurs oJl'rent des établissements asscz fréquentés.
NOliS citerons dans ce nombre: Dorres, Foncù'gtte, Garris, Jouhe, La Preste, Rosheim.
Salins, etc.
�DES EAUX MINÉRALES DE LA FRANCE l ~ N
NOMS
DES ÉTABLISSEMENTS.
1849.
If------------- --Absac.. •• •
))
Aix .•
))
Alet•.•
•
Allevard.
»
Arcachon.. •
Arlcs ou Amélie-les-Bains ••
Audinac.
Aulus
envoi.
AUI'i11ac ..
))
Avène
ellvoi.
Ax.. •
))
Bagnères-dc-Bigorre •••
»
Bagnères-de-Luchon.
envoi.
Bagnoles. • •
))
Bagnols ..
cnvoi.
Bains.
•
1)
Balaruc..
••
envoi.
Barbotan . • . • . • . . •
))
Baréges (service ci vil) .
»
Baréges (service militaire) .
envoi.
Bilazais...
•
))
Biarrilz••
»
Boulogne.. •.
»
Bourbon-Lancy.••
envoi.
Bourbon-l'Archambault •
»
Bourbonne (service civil) .
Bourbonne (service militaire).
envoi.
Bussang.
Il
Cadéac•••
1)
calais••.•••
»
Caldaniccia. •
1)
Cambo.
• •••
Il
camoins.. • •••••
))
Capvern.
• • • ••
Il
Carcannières.
••
Il
cassuéjouls. .• •
Casteljaloux.. • ••
))
castera-Verduzan ..
Il
Cauterets. •.
• ••
Il
Ca u vala t-Iez-Ic- Vigan .•
Il
celles.. .••••• •
CcllC (bains de mer) ••
1)
))
Charbonnières.. •
))
Chatcauneuf. ••
))
Chateldon.. ••
Chatelguyon
»
chatcnois••
Cha udes- Aigues
envoi.
Contrexéville, •
»
Cransac •••••
envoi.
Cusset.
•
))
:1.850.
1851.
))
envoi.
»
envoi.
envoi.
cnvoi.
))
1)
envoi:
cnvoi.
envoi.
Il
»
Il
»
)l
»
))
))
:1.853.
»
»
))
))
1852.
5
1854.
- - - - - - - - - _ ____--II
))
))
185{~.
JI
»
))
en roi.
euvoi.
envoi.
envoi.
»
envoi.
envoi.
envoi.
»
»
»
»
)1
»
envoi.
envoi.
cnvoi.
Il
))
en,vol.
»
envoi.
»
envoi.
»
»
»
»
))
envoi.
envoi.
envoi.
en v.Di.
envoi.
»
»
envoi.
envoi.
envoi.
»
»
envoi.
»
»
»
»
»
»
»
»
envoi.
»
»
)l
JI
»
»
»
envoi.
envoi.
»
»
envoi.
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RAPPO RT GÉNELl AL SU R LE SEnVIC E MÉDICA L
NOMS
DES ÉTABLISSEMENTS.
Dax (Cauton de) St-Pierre, Bibi, etc.
Dieppe.
1869.
yr ague~.
Evaux
Foncaude ..
Fonsanc he .
F<mtain es..
Forges.
Gaillarde.
Gazost.
Gréoulx .•
Î. uillon.
Guitera.
Hauleri ve.
Labarthe de Neste
La Bourboule••
La Cam brl'lle.
La CIHlldell e .
Malou.
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La MOlle.
La I{oehe-Pozay.. . •• • ••
Le BO lllou (S t-Mal'tin -de-Fenouilla , r te.)
Le Monestier.
Le Ve rn et
Luxruil.
Mal'tigllé -Bl'ialit
!\IJaska et Lavarden s. .
Médaglle.
Miers.
Merens.
Molitg
Mont-OoJ'e.
MOIlI.egut-Ségla.
Mon tmirail.
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1 Ol'I'zza.
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1851.
1850.
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la malièrc organiquc contenue dans l'eau de Vichy.
�8
RA PPOHT GÉNÉRAL
sun
LE ~ERVIC
MÉDICAL
On voit, par ce tableau, que dans ces six dernières années, ~l['
cent
quarante-quatre établissements d'eaux minérales ou de bains de mer,
tant civils que militaires, on n'en compte que neuf SUI' lesquels des
rapports annuels aient été régulièrement envoyés à l'Académie, à
savoir:
La Motte . . :', . .
Bagnères-de-Luchon.
Luxeuil.
Bagnols.
Bourbon-Lancy . . 1
Sylvan'ès et Càmarès•.
Cransac.
Uriage'. .. . .....
La Malou.
Pour dix-sept établissements, les rapports annuels ont été envoyés
cinq fois. Ce sont:
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Allevard.
GI'éoulx.
Bains.
La Bourboule.- La Malou . .
Balaruc.
Néris.
Bal'éges (service militaire).
Charbonnières.
Préch3cq.
Chaudes-Ai~f.
Propiac.
Encausse.
5aiot-Loubouer.
Enghien.
Vic-sur-Cère. .
Gam:'II'de.
Pour les t1'eize établissements qui suivent, l'Aéadémie a reçu quat/'e
fois les rapports anu~ls
:
Bourbonne (service militaire). Plombières. '
Sail-Iez~éhâàuMornd.
Châlea u neuf.
Forges.
Sa,int-Lâurel}t. . .
La Chaldette.
Saint-Sauveur• .
Mont-Dore.
Trébas. ::
Pietrapola.
' :ichy (service militaire).
Pougues.
. .
Les vingt-deux établissements suivants ent· envoyé trois fois lem
rapport annuel:
Aix.
Barbotan.
Avène.
Haréges (service civil).
�1854.
Bilazais .
St-Antoine-de-Guagno (s. civil).
Bourbon-l' Al'chambau Il.
Dax (canton de).
Cambo.
Dieppe.
Foncaude.
Castera-Verduzan.
Fonsanche.
Niederbronn.
l'rébas.
Pie\'l'efonds.
Provins.
Ussat.
Saint-Amand.
Vals.
Sl-Antoine-de-Guagno (s. mil.) Vichy (service civil).
DES EAUX MINÉRALES DE LA FI\ANCE El'{
POlir les vingt-quat7'e établissements dont les
démic n'a rcçu que deux fois le rapport annuel:
Bngnèl'es-de-BigotTe.
Bngnoles.
Binnilz.
Bourbonne (service civil).
Capvem.
Cau vala t-Iez-Ie-Vigan.
Châteldon.
Digne.
Dunkerque.
Eaux-Chaudes.
Euzp,t.
Evaux.
suivent, )' Acanom~
Gu ilIon.
Le Vemet.
Olette et l'huez.
Rennes,
Royan.
Sail-sous·Couzan.
Saint·Alban.
Saint-Nectaire.
Soultzmatt.
Tercis.
Vichy (service civil).
Xaintl'es.
POUl' vingt-t1'ois établissements, une seule fois le rapport annuel a été
envoyé de 18lJ9 à 185lJ.. Ce sont 1eR suivants:
Absac.
Ax.
Boulogne,
Cadéac.
Calais.
Camoins.
Casteljaloux.
Cautel'ets.
Chatenois.
•
Contrexéville.
Cusset.
Dinan.
Le Monestier.
Molitg.
Montmirail.
Maska et Lavardens.
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Plan de Phazy.
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nAPponT miNÉRAL SUR LE SEUVIOE MÉDICAL
Royat.
Saubusc.
Sain l-Chrislau-de-l'Urbe.
Segray.
Sainte-Marie.
Enfin, ]' Académie n'a rien reçu dans les six dernières années au sujet
des trente-neuf élablissements dont voici les noms:
Alet.
La Camb.'ette.
La Roche-Pozay.
Arcachon.
Le Boulou.
Arles ou Amélie-les-Bains.
Audinac.
Martigné-Briant
Aurillao .•
Médague.
Bussang.
Merens.
Caldaniccia.
Miers.
Cal'cannières.
Mon legu t-Sécln.
Orezza.
Casl>uéj ou ls.
Puzzichello.
Celles.
Roanne.
Celle.
Rouzat.
Chalelguyon.
Saint-Galmier.
Eaux-Bonnes.
Escaldas.
Saint-Honoré.
Sainl-Marc.
Escou loubre.
Fon laines.
Sainte-Mal'gueri te.
Gazost.
Sainl-Myon.
Syradan.
Guitera.
Vic-le-Corn
te.
Haulerive.
Labarthe de. Neste.
Ce df'l'nier tableau renferme les noms de quelques établissements
fréquentés exclusivement par les malades de la localité' , ou même
n'admr.llanl pas de malades, et se bornant à puiser les eaux pour les
exporler.
Mais nous devons f-aire remarquer que ces établissements doivent
être a tl'oints comme les autres à l'envoi annuel d'un rapport contenant,
pou r les premiers, le mouvement des visiteurs, el pour les seconds, celui
de l'exportation.En eIret ,i J est logique, pour ce qui regarde ceux-ci, de tenir r Académie au courant de J'e-xploitation de sources, qui n'a élé autorisée
�DES EAUX MINÉHALE
DE LA FHA OE EN
11854·
Il
qu'à la suile d'analyses et de rapports adressés, au nom de la Compagnie, à M. le ministre de l'agl'icultul'C, du comm l'ce et des travaux
public, .
Nous fel'ons encore observer, relativement aux divers tableaux qui
vienllr.llt d'être pcésentés, que si, dans plusieurs éla\)lis'semênts thermaux, le médecin inspecteur a été changé de 18119 à 1.85l~,
il en est
un beaucoup plus grand nombre où aucune mutation n' eU 'lieu durant
ce même laps de temps, et pOUl' lesquels, par conséquent, la responsabilité de la négligence que nous signalons dans l'envoi du l'apport annnei
ne saurait être ni déclinée ni pal'lagée.
N'est-il pas d~plo'ab
gue l'Académie se trouve clans la nécessité de
rappeler à la majol'ité de MM. les inspecteurs les obliBalions qn'ils
ont conlr:lctées vis ·à-vis de l'Atlministration, nous pOUVOIl di,'e aussi
à l'égard de la science, obligations énumérées dans l'article 12 de l'ordonnance royale du 1.8 juin 1.823 con.cernant la polic.e des eaux minél'ales (1.).
Nous avons déjà cherché, dans notre pr écédent rapport génél'al, à
raire ressol'lir c'eUe vérité, que Les 1'apports annuels émanés oe chaque
établissement ont pour ]J1'incipal objet de fotwnir Les éléments d'une bonne
statistique des eaux minémles,
Or, à notre avis, une statistiquû bien faite ùu mouvement des mnlades
clans les établissements thermaux, el cie résullats obtenus pal' le trailement hydro-minéral, sel'aille guide le plus propre à, diriger les médecins dans le choix des SOli l'ces auxquelles ils devraient envoy nl' leurs
clicnls avec les plus grandes chances de guél'ison, ou tout au moin de
sou):lgemenl.
.
Mais, nous no cl'aiGnon pas de le dire, les r<lppOI'LS ad l'O S és il l':\ c.adémie par MM. les inspecleurs sont loin de l'ournir les éléments nécessail'cs à la solution de ces questions.
POUl' ne parler ici que du nombre des observations contenues dans
ces l':lppOI'LS, voici, sous ce point de vue, les chiffres que nous ont
fournis ceux de ces l'apports qui contiennent un résumé.
(1.) ART. Xl!. Les divers inspecteurs l'empliront el adresseront chaque année 11 notre ministre de l'intél'ieur des tableaux dont il sera fourni des modèles: ils y joindront les observations qu'ils auront recueillies, et les mémoÏL'es qu'ils auront rédigés SUl' la nature, la composilion ct l'efficacité des eaux, ainsi que SUl' le mode de leul' application,
f
�12
NOI1l
nAPPORT GÉNÉR A L SUR LE SERVICE MÉDICAL
ùe l'établissement.
Numhre de
Nombre
m alades
d'obser va ti on.!
qui oll l pris
uouly&écs.
les cn ux.
Bagnères-de-Luchon.. 2835
Bag nols. ••• • •. (a) 987
Baius.
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Baréges.
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Bourbon-La ncy.
810
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••
810
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l'foro ùe ]'étAblisse m ent,
Nomb re de
Numbre
m oludcs
d'ohs erv atio n.
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unalysées.
Jcs caux.
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S8
57
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;J_
85
On voit, pal' cc lableau, que S Ul' 33,347 malades reçus dans quarante
(Hablissemenls, 3,8:25 obs ervalions ou not es ont été pl'Ïscs, ct cc notes
consistent trop souvent en une simple indicalion du nom de la maladie,
du résullal du trailement, etc" documents beau co up trop incompl ets
pOUl' qu'il soit possible d'e n tirer quelques conséquences util es .
On objectera sans doute que M. l'inspecteur est raremenl appelé à
(a) SUI' ce nombre, 436 ont été so uillis à l'observation de l'inspecteur.
(b) Lcs autl'es malades ont intelTompu leur traitement par la crainte du choléra (pli a rég né
du 16 août au 1 er octobre dans le département.
(c) Happort de l'inspec teur adjoint.
(d) i\J. l'inspecteur fait relllarqu cl' que ces 85 obsel'vations sont extraites de plus de 7CO cas
morbides dans lesquels son intervention a été in voquéc
Cil
1854.
.
: (e) M. l'inspecteur n'a été consulté que pour 1.39 malades, dont un grand nombre ont quitté
l'établissement au commencement de la saiso n par slIite d'unc épidémie de choléra.
�DES EAUX MINÉRALES D1~
LA FRANCE EN
1854.
)3
donner des soins à tous les malades qui fréquentent l'établissement
conHé à sa surveillance.
Mais celte restriction n'empêcbe pas quelques-uns de nos confrères
de foumir des notes détaillées sur tous les malades dont ils ont dirigé
le trai tement.
Et, d'un autre côté, sans porter atteinte à la liberté que doit avoir
chaque malade de choisir son médecin, on poul'l'ait remédier à l'inconvénient que nous siffnalons, en n'admettant au traitement thermal que les
personnes munies d'un bullelin rédigé pal' le médecin do leur choix
d'après un modèle délei'miné.
Si nous possédions, pOUl' chacune des maladies contre lesquelles on
emploie avec plus ou moins de succès la médication thermale, des tableaux aussi exacls que possible des effets de celte médication, avec
indication de la proportioll des succès aux insuccès, il deviendrait d'autant plus sÜr d'en faire l'application, que ces tableaux, contrôlés chaque
année par les rapports de MM. les inspecteurs, parviendraient bientôt
à une grande perfection relative.
Que nos confrères des eaux minérales s'appliquent donc à rédiger
leul's rapports annuels dans l'esprit que nous venons d'indiquer, qu'ils
fournissent ainsi à votre Commission les éléments statistiques qu'elle
réclame depuis tant d'années, et nous verrons la thérapeutique thermale
sortir enfin du vague où (clile se trouve encore plongée. Le praticien,
mieux renseigné SUl' les effets probables cIe telle ou telle source contre
les affections qu'il est appelé à combattre, pourra guider ses malades en
toute connaissance de cause dans le choix des établissements qui leur
conviennent, au lieu de suivre, comme il est trop souvent conduit à le
faire, soit les entraînements de la mode, soit les promesses mensongères d'un industrialisme débonlé.
Après ces remarques générales, nous allons donner l'analyse des l'apports de 1854 qui offrent le plus d'intérêt.
VICHY (Allier). - M. Petit, médecin inspecteur.
M. le doctem Ch. Petit a soumis à un nouvel examen la matière organique des eaux minérales de Vichy. De cel examen sont résultés les
faits suivanls :
�"4
•
RAPPORT GÉNÉRAL SUR LE SLŒVJGE l\JÉDICAL
Au sortir de la terre, les eaux de toutes les sources de l'établis:sclUent
thermal sont incolores et d'ulle limpidité parfaite. Mais sons l'inOuence
de l'air et de la lumière, il s'y produiL, après vingt-quat'l'e ou trente -six
heur'es, une certaine '- quantité de filaments très minces, légèrement
nuancés de vert, qui bientôt se réunissent pour formel' dos pellicules,
puis de véritables Jilocons d'un vet't olivâtre, flottant il la SU l'face de l'eau
ou s'attachant aux pm'ois tIes bassins. Au bout de quelques jour, ces
flocons tombent au fond du liquide, entraillés sans doute par 10 dépôt
de quelques éléments minéralisateun; (carbonate de chaux, oxyde de
fer, silice), devenusinsolulJles par Sllile du dégagement d'uoe partie de
l'acide carbonique.
Celte malièl'e, désig'née par Lonchamp (1.) sous la qualificati0n
vngue de végéto-anirnale, a été soumise ü l'analyse par Vauquelin (2),
qui)' a sig nalé. entre autres choses, la présence do trois subs tances,
'l'une ' bleue , coag ulable par la chaleur el les acides; la _econde jaune,
soluble dans J'eau bouillante, précipitanl pal' l'alcool et la noix de
galles; la troi sième, en fin, que ne pré 'ipitentni la chaleu l', ni les acides,
ni l'alcool. C'est à la coexistence des deux matières bleue et jaune que
Vauquelin attriblluitledich7'oïsme offert pal' le liqui.de où est plongée
la matière verte. Notons, avec M. Pelit, quo ce phénomène d'aptique,
!qui consisle en cc que ce liquido e. t vel't par réfraction et pow'pre pa:l'
réflexion, Ile l'() mallifeste que quand un certain degré de fermentalion
siest établi dans la malière vel'le extraite dos bn~sil
.
.Celte matière, examinée au micl'oscope avec un grossissement de
520 diamètres cl étudiée avec soin pal' M. JJaime : ost constituée par
deu~
algues non encol'e décl'ite~
ct apparte11ant à des tribus diITét'entes.
L'une est Ulle Vlothrix intel'lnédiait'e entre l'V. oscilla1'ina, qlli habite
les eaux douces, cl l'V. irnplexa , qui est marine. Les l1laments simples
et lrès réguliers dont esl formée l'espèce nouvelle que M. Haime pl'Opose
d'appeler V. vichyensis, sont tl'abord l['ès courts; ils deviennent souvent extrêmemenl.. longs, mais leur diamètre ne dépasse jamais les trois
quarts d'un centième de millimOll'o.
A celle algue se lrou,·c associée une Diatomée, voisine de la Navicula
'g1acil~
d'Ehrenberg et de la Navicula limosa de Külzing. M. lIaime la
(1) Analyse des eaux minérales et lhennales de Vichy. Paris, 1825.
(2) Annales de chimie el de physique, t. XXVIII, 1825.
�16
regarde camme très distincte etdui asi~ne
le 0'0m de N~ vich'yensis.
Sa lat'geur est UD peu ffi@Îndreque celle cle:l'Ulothriœ vi'Chyensis, et eHe
DES
' U~
lVIIlSÉRALE8 DE LA J.!'U.ANCE EN 18~4.
a environ 3 centièmes de millimèlre de longueur.
Rarrni ces véGétaux microscopiques qui n'ont point offert 'de mouvements spontanés'. on remarque, ontre les' élém&nts min 'ralisatetu's indiqués pIns haut ces oorpuscu les très ténus et de nClture prohlélllatique
appelés Bacterium et Vibrions, que les mouvements dont ils sont doués
ont fnit raogtw jusqn'à présent parmi Jes unimau.X', ma.is, dont la nature
animale estdoin dlÔtre démonlrée.
L.esHésullals qumnous--v-eno»s\,dè menlionner,'olll été ' oO.lfirm 's pClI"
M. Decaisne, qui al d'ailleurs Mnis l'o'pinion quo l'absence de mouvom.enls.spontanés, dans les alsues de la malièl'e vorte de. 1 eall do Vidly
pourrait bien être due a:l transport de oette eau: On sait; en leHet, llue
les Uloth1'ix sont a!=;sez vpisines dès Oscillaù'es pOUf' qu'~lJ
soit facile de
il est donc l'ationoel de supposer qu'examinées à la source
les confdre~
mruno, leNl lgues de l'eau de Vichy P'Ounaient oITl'i.· des mouvements.
P.o~tfsuivan
ses investigations, M. Petit s',est rlèmandè queHè estl'origine des germes qui donnent naissance aux Algues . et aux Vi.
brions, etc., des sources , de Vichy. Viennent-ils du sein cle la teiTe, el,
par conséquenl, Û'xistenvils dans L'eClu minél'aJle avant l'anivée de ceJJeci au jO\llr? ou bien y son' Lils déposés a;pFès son contaot avec l'air e-xté·
rieur au sein duquel ils floltenb?
L'examen compa'r alif d',éc·hantillons d'eau , provenant de la même
source, mais -puisés . les uns à/son pointld'.émergenee, et·les autres il la
surface du bassin, a fait l reCOl'lOaÎtre dans ces -derniers une quantité 00- ·
tab lemen t plus considéra ble de globules d' u ne .fcmne bombée, régul ière
et p:ufaitement intacte, seule trace de la présence d'une maliè.'e organique vivantO!; liue P' l'mettent d'y a'pereevoil' les instruments les plus
puissants
qui
Celle diffêren€e est déjà une pl'ésomplion ,en fa'veur de I ~opin
re.garde ces globules organiques comme servant au développem ' nt de 11\
matière verte . On:l noté qu'à la source de l'Hôpital, dont le bassin eslle
plus exposé à la lumière, non-seulement les globules sont plus volumineux, mais déjà ils revêtent une nuance verdâtre. Au contraire, dans
l'eau ue la source des Célestins, qui est couverte el se trouve au-dessous
du niveau ,du sol, et, par conséquent; presque complétement ,garantie
1
�t6
HAPPORT GÉNÉRAL SUR LE SERVICE MÉDICAL
do l'action de la lumière, et jusqu'à un certain point de l'influence de
l'air, les globules sont plus rares que dans la précédente sour'ce et dans
celle de la Gmnde-Grille.
Celte matière organique latente, que l'on ne peut apercevoir qu'à
l'aide du microscope, et seulement sous forme de globules plus ou moins
petits, se retrouve dans le produit de la condensation des vapeurs des
sources el dans celui de la distillation de l'eau minérale.
Notre collègue, M. O. Henry, a soumis à l'analyse les liquides provenant de celle double origine, et il y a reconnu la présence d'une cet'taine
quantité d'iode, de silice et de ca1'/Jonates de soude et d'ammoniaque
accompagnant une matiè1'e o1'ganiqlle. Celle-ci, étudiée au microscope,
s'est présentée sous forme, soit de fibrilles, soit de globules déformés,
aplatis, comme déchirés, et ayant plutÔl l'apparence de cellules vides
que de véritables globules. Notous, d'ailleurs, que pendant l'évaporation de l'eau provenant de la condensation des vapeurs issues spontané ,
ment des sources, M. 0, Henry a observé le phénomène de dich,'oïsme
signalé par Vauquelin dans la matière verte au moment où se formaient
les flocons de matière organique. Celte dernière particularité n'autoriset-elle pas à penser qu'il y a quelque relation intime entre les globules
précités et les algues décrites par MM. Petit et Haime?
Les notions que nous possédons SUI' les matières organiques des eaux
minél'ales sont encore bien confuses. Les faiLs exposés dans le travail
dont nous venons de présenter l'analyse, contribueront à les rendre un
peu plus précises. Des observations du même genre, consignées dans le
rapport génél'al de l'année dernière, ont montl'é que d'autres sources
placées dans des conditions différentes de celles de Vichy donnent
lIaissance à des productions végétales spéciales . Quel est le rôle de ces
productions daus l'association des éléments minéralisateurs des eaux?
quelle est la part qui doit leur êtI'e alll'ibuée dans l'action thérapeutique
ùe celles-ci? Ce sont là autant de questions qui méritent d'être étudiées
aussi bien sous le point de ,'ue de l'histoire naturelle que sous celui de
la pratique médico-thermale.
l:lAG OLS (Lozhe). - M. Dufresse de Chassaigno. médecin inspecteur.
L'eau de Bagnols, dont la composition avait déjà été déterminée par
les analyses de MM, Plagnol et O. Henry, a été soumise à un nouvel
�DES EAUX l'IN~RALES
DE LA FRA~CE
E~
1854·
17
examen en 1.85l! par M. Hivot, du bureau d'essai de l'École des mines.
Voici les résultats de cette dernière analyse:
Eau: 1. litre
011
1.000 grammes.
Gaz azote • • • • • • . • . . . •
Acide carbonique ••••••••
Acide sillfurique •••.••••
Acide phosphorique. • . • • • • .
Acide chlorhydrique•.•••••
Silice . • • • • • • • • • • • • •
Protoxyde de fel' ••••••.••
Chaux. • • • • . • • • • • • • •
Magnésie • . • . • . • . • • . .
Soude • . . . . • • . • • • . . •
Matière orgôniqu<,• • . . . . • •
qunnt. indéterm.
0,323
0,1.36
traces
0,035
0,077
0,001.
0,022
0,023
0,295
traces
0,912
M. l'inspecteUl' présente contre celte analyse deux objections sérieuses. D'abord, il n'y est pas fait mention de l'arsenic, dont la présence a été reconnue el. démontrée par notre collègue, M. Chevallier.
L'Annuaù'e des eaux de la Fmnce rappe Ile ce fai t à l'article 13AGl'IOLS,
dans les termes suivants: « On a trouvé des traces d'm'senic dans le
dépôt vaseux recueilli autour de la source, ainsi que dans le produit de
l'évaporation de 50 litl'es d'eau. » (P. l!9lJ..)
En second lieu, tandis que M. Rivot porta à ogr,91.2 la quantité de
résidll salin ou terreux, au lieu de Og'·,61.32 trouvés en 1.838 pal'
M. O. Henry, ~J. Dufresse de Chassaigne est anivé de son côté à lin résultat beaur,ollp plu::. rapproché de celui de notre collègue. Il a obtenu
tout récemment1.2 gr ,80 de résidu, en opérant sur 20 litres de la vieille
source, ce. qui répond à ogr,6l! par litre.
Nous ferons nous-même observer qlle la nouvelle analyse ne mentionne en :wcune façon l'acide Sltfhydr~'que,
soit libre, soit combiné;
et cependant l'eau de Bagnols emprunte il ce principe minéralisateur
tlne odeur et un goût qui l'ontfait ranger àjuste litl'e dans la classe des
sources sulfureuses thermales.
Ces SOl'e~
d'eaux sont tellement l'ares dans la première région, qui
compl'endle massif central de la France, où abondent au conlraire les
sources ca1'bonatées alcalines, que l'Annuaire n'en décrit que trois,
xx:.
�HAPPORT GÊNÉRAL SUR LE SERVICE MÉDICAL
1'8
S::lVOil' Saint-Ho1lO'té (Nièvre), l1Jagllols (Lozère) et Cauvalœt-lès-leVigan (Gard); celle dernière es'l froide.
Ajontons ici que.M. l'inspecteur a déterminé, en 1853 et en 185ll, au
moyen du su(hyd1'pmèt1'e, la quantité de gaz sul(hyd7'ique contenu dans
l' ean de B,lgnols; ell e s'élève à OS", 0027 par litr e..
I)'(lprès ce qui précède, 'nous n'hésitons pas à noos ·associei' au vœu
exprimé' par notre confrère, qu'il soit procédé à une nou'Velle analy. e de
l' eau de Bagnot, exéc utée aux sources mêmes.
L'établi sement Ilwrmal de Bagnols se compose .de deux parties distinctes, Dans l'une, appelée Établissement public ou ancien, les bain se
prennent en commun. II y a quatre piscines, des cab inels d'étl.1vrs r l
des cabinels de douches.
La seconde partie, désign~
'sous le nom d'Établissement parliculier,
est Je cons lrn ct ion plus récente; el le cs t exclusivement con aCl'ée aux
b.:lÏns de baignoires. Celles-ci sont au nombre de douze, dont qualre
avec douches de près de 5 mètres d·élévation. Des ajutages de diamèlrc
plus ou moins grand et des tuyaux flexibles permettent de faire varier
la force et la direction de ces douches. 'Enfin, on vient d'y installer un
petit général "Ur de vapeur pour J'administration dc bains locaux ou
généraux.
M. l'inspecteur regarde comme très important cet étab lissemeut particuliel·. Il permet d'admettre et de relenÏl' à Bagnols un grand nombre
de malades qui ne pourraient pas supporter J'emblée les bains Je pisci.nes; ceux de baignoire, moins aClifs, les y préparent pendant quelques
jOIlfS , CI, de plus, ils les rcmplacclll quand ces derniers agissent avec
trop d'énergie.
La création de ces bains a donc été un véritable progrès; et cependant c'ost de celle création que date la décadence de l'élabli semcnt
th erma l cie Bagnols.
Elle en 'a été, dit 'M. l'rn s-pCCleUl', une des prin·cipa1es causes : parce
que les eallx , aclminislllécs avec plus de discernement f-lt de mesure,
n' 'sll'ùp iaient plus Jes malades comme auparavant, ou ne produisai ent
plu >: des ·eil'ets aussi violents, chacun do s'écl'Ïer qu'cl les avaient pordu
de leur valeur, qu'elles ne conlenalent plus autant de soufl'e, el qu'clI cs
subissaient des mélanges souterrains. Ces idées, exploitëes pal' des établissements rivaux,'ont passé du public aux médecins, dont 'beaucoup
(f
,
.
�DE
EA X l'li ÉlU.LES I)~
LA FI\.NC(~
(·.N
1 B5~.
I ~)
onl'cessé d'y envoyer ler
~ malades; de sOl'le q Il'(\,,;) Il 1 1838, époqllc do
sa eonstl'ucLÏon, le nombre des malades, qui val'iail alors cntre 1500
et :2000, a élé depuis Sc ns cesse en dôcroissanl jusqu dans ces dernièros al1ée
~ , oÙ! il est descendu il 987. »
Pendant la . ni soll de 185[1, M. )'in spe 'lellr a (Ion né des soins il [136 malad es , c'e l-il-dil' c un l'CU moin s de la moitié dos vi ::ilcul's. - Sur eps
h36 malades, 380 ont' prouvé de l'usage des caux 1111 avanta ge mal'qué
el immédiat pOUl' la plup;ll't d'entre eux: hez l19, le rés ultat est re té
inconnll, el chez 7 it Y a eu aggraval.ion dos accide nt. - Les rhumatismes ont fourni la plus for te prop ortion de guéri 'o n ct d'améliorations : sur 1[,1 cas, 28 Ollt été guéris, 109 soulagés, ut il seulement n'ont
éprouvé aucun clKIngemcnt. - S lU' 68 névmlgies so d é comp~ant
cn
53 sciatiques, ft crtL'/'ales, il sciatiques et C1'm'ales, c l 7 affectant d'aull'es
nerfs, il )' a Cil guérison 8 foi s eL soulagement 32 fois d'une mani ère
immédiate. Dans () ca" ces résullats avantageux. ne se sont mon lrés qtlC
plus ou moins lon glem ps après le départ des eaux; enlin, l'efl'et a été
nul dans 2 ca~.
, I)'autros nfl'ec tions d'origine rhumatismale s sonl amélior
~es
~ ous
lïnflllence des catlx de Bagnols: tellc: sonl quatre gaslralgies el el1léralgies, uneamattrose, ueux hémiplégies, qualr!! paraplégies el six endocardiles chroniques. - Nous rappel! ro nH qll e le traitement thermal
de cdLt! dernière maladi a dôjà foumi il rl. Dufl'es·se de Chassaigne,
al ors inspecteur des eaux de Chaudes-Aigues (Cantal), le sujet d'un
mémo ire qui a reçu l'approbation de l'Aca<km ie (1).
StJr23 C;IS d'al'thrilechroniqtte, le rés ullat n'a été nul que ch ez 3 ma[aù es. - Le cal vol'Umineux, difforme, la roideur mu scu laire el :\l'licubire qui succèdent il la consolidaLion de certaines l'raclures, s'a mlllio l'(' nt
rapi (lemeut et constamment par l'u:::age des eaux de Bagnols: aillsi ,
dan s 19 cas de ce gcnre, l'améliOl'atioll a été 18 fois immédiate eL 1 fois
selllemenl con . cutiv e. - La carie el la nécrose sont aussi modifi ées
~Ivanlg
e usemnt
et avec promptitude: ·12 rois sur HL ces effet'· se so nt
produits, mais dans 2 cas il y a eu aggravatioll des acc ident.
25 mal:ldies de poitrine onl été ob~c['vées
pal' M. Dufl'esse de Chassaigne pClldan t la saison de i85li., savoir: i 7 bronchites c/ll'oniques,
(1) Voyez B'ulletin de l' Académie, s , ~ù n ce
du 14 novembre :I.85li, t. XX, p. 198,
�nAPPORT GÉNÉflAL SUR J_E SERVICE MÉDICAL
20
1 épanchement pleurétique, 4 phthisies (présumées), avec hémoptysie,
et 3lm'yngiteschroniques: c( C'est dit M. l'inspecteur, dans les affections graves de la poitrine que les eaux de Bagnols manifestent principalement leur puissance, Sous leur inOuence, l'hémoptysie s'arrête
promptement, les sécrétions abondantes changent de nature et diminuent, la respiration devient plus ample et plus facile, et la plupart des
malades sont promptement soulagés. » Ainsi, sur les 905 cas :S\lsmentiounés, il n'y a eu qu'un seul insuccès: le malade atteint de laryngite
cfuoonique a succombé six mois après aux progrès de sa maladie. Notons ici que le traitement a consisté le plus souvent dans des bi.IÏlls à
mi-corps, douches à 36 degrés sur les épaules, inhalations, bains de
pieds à eau courante, et deux il trois verres d'eau minérale en boisson.
SUl' 8 aHections de nature scrofuleuse ou lymphatique, 2 ont été guéries el 6 lI'ès avantageusem ent modifiées, - 1.0 chloroses ou chloroanémies, soit spontanées, soit consécutives, ont été guéries ou améliorées, à l'exception d'une se ule, qui est restée dans le même état.
Enfin, chez deux malades dont la santé générale était délériol'ée sous
l'inOuence d'une syphilis constitutionnelle ancienne, l'améliol'ation
survenue pal' l'usage des eaux a permis de reco\1l'ir il une médi ca tion
spécifique, - Ce fait peut être rapproché de ceux qui sont consignés
dans un mémoÎl'e de M. le docteur Pégol Sur l'action des cau,'t thC1'-
males sulfureuses de Bagnèr-es-de-Luchon dans le tmitemcnt des accidents consécutifs de la syphilis, mémoire qui a été approU\'é par l'Acaciémie à la suite d'un rapporl de MM. Patissier et Gibcrt (1).
UH IAGE (l s~ re).
-
M. Gerd'lj, médecin in spectcllt'; M. Bernanl, médecin inspeclcur-adjoint,
M. Gerdy a joint à son ré1pport pOIlI' i854 un mémoire ayant pOUl'
titre: Obse1'vations sur les affections sC1'ofuleuses. Dans ce travail, l ' au~
teur se propose de meUre en Évidence, ~ "aide de nouveaux rai ts, lïn~
Ouence cie la source minérale d'Uriage dans les diffél'entes formes de
la scrofule.
La pl'ernière observation est relative à un lupus lié à une dialhèse
strumeuse, et d'ailleUl's parfaitem en l caractérisé par sa mal'che serpi(1) Voyez Bulletin de l'Académie, séance du li oClobre 1853, t. XIX, p. 13.
�DES EAUX MINÉRALES DE LA FRANCE EN
1854.
21
gineuse, ses formes circulaires, graduellement envahissantes, ses croûtes
reposant en certains points sur une peau qui se désorganise sans ulcération appréciaLle, sa ténacité, elc. Le sujet est une jeune fille de douze
ans, lymphatique, d'une constitution faible et pen développée, chez
laquelle se sont montl'ées, par suite de l'habitation dans un lien LI'ès
humide, diverses lésions de nature scrofuleuse, ostéite de la mâchoire,
de la main gauche, du pied droit et de la jambe gauche, avec carie ou
nécrose dans ces diITérents points. Ces accidents ;;;ont guél'is, mais la
malade pl'ésenLait encore, à son :ll'l'ivée à Uriage, à la jambe et il la joue
gauches, de larges plaqnes de lupus ramp<lnt et ulcéreux: ail visage, le
mal s'étendait jusque sous l'oreille. - Pal' l'Il age à peu près exclusif des
bains continués pendant quarante à. quarante-cinq JOUI'S, en 1850, 1851
et 1852, l'a[cclioll du vi . age a été complélement gl~'ie,
celle de la
jambe très améliorée, et la santé génél'ale s'est fortifiée d'une manière
remarquable.
Le sujet de la seconde observation est un jeune homme de trente ans,
affecté d'adénite scrofuleuse du cou, avec engorgement et ulcération de
la lèvre supérieure, développés 11 la suite d'él'ysipèles successi(s, Après
trois saisons ùe quarante jours chacune, pendant lesquelles Je tl'élilement consisLa en bains tièdes, alternant avec des douches il 45 ùC('fl'és
" ,
quelques demi-douches faciales à 37 ou 38 degl'és, et une purg~lLion
tous les deux jours, d'abord avec tl'cnte à quarante verI'es d'eau minérale, puis seulement vingt à vingt-quatre, la guél'ison fut complète. Une
cicatrice rouge et légèrement squameuse occupa les points précédemment envahis pal' l'ulcération . La tuméfaction était à peu pl'ès nulle, et
les éry ipèles, devenus plus rares, ne duraient plus que deux ou trois
jours, - Les purgations déterminées par l'ingestion d'une aussi gl'ande
quantité p'cau minérale étaient très fortes, mais elles ne fatiguaient
nullement l'estomac.
Chez le sujet de la lI'oisième observation, ecclésiastique âgé de cinquante-six ans, de bonne constitution et né de parents sains, la scrofule
s'était manifestée pendant l'enfance sous forme d'ulcérations au coude
et 1\ la jambe gauche. Après un tl'aitement appl'opl'ié, ces accidents
avaient disparu vers l'âge de douze ans, ct la santé s'était soutenue pasjusqu'à trente ans, époque à laquelle se déclarèrent
sable, mais d~licate,
des douleurs abdominales d'abord assez rares, puis continues, vives,
�Il.APPO/{lr GÉNÉl\AL' SUU' LE
EIWICE MÉDICAL
augmentant à la pl'assion j digestions difficiles, con tipation, etc, Après
une ~aison
de vingt jours ù Uriage .en 18119, durant lesquels le malaJe
pr,iL/des bains il 35 degrés, tics louches à 43 Jegl'és et se pUl'gca plusjeurs fois avec les eaux, l'état du ventl'e s'améliora: mai, deux ou tl'ois
mois après, la partie externe de la jambe gauche devint le siége de
plaYlJe rougeàtres, cuivreuses, analogtles aux pla(Jues scrofuleuses ou
à celles de certains lupus, dont elles différaient pal' la rapidité de leur
évolution et Jeul"pel'sistanee au m~e
point. Elles étaient le siége d'un
léger suintement, san& .ulcération <qlparente, et donnai 'nt néanmoins
lieu à des cicê.ltrices indiquant la destruction du derme sous-jacellt par
un travail interstitiel, ainsi que cela se voit dal
~ quelques lupus ct dans
cerlainos 'Yphilides. - En 1.850 el 1.851., ce malade revint à Uriage et se
tl''Ouva délivré de ses douleur -abdominales et de son affection cutanée,_
qui avait l'(P~IU,
mais à un degl'é moindre qlle la première fois, l. Genly appellè l'atl.ention sur ceLLe forme de lésion, qui désol'{~aie
la peau ct la remplace pal' lIne cicatrice ans qu'il y ail eu ulcération, el
il insiste spécinlement sur le rappor't' intime qui semble lier ici l'irrit:ltiol! pl'olongée des voies digestives et la diathèse strum euse. La dimiLlution de eelle irritation sous l'illfluence des eaux a été suivie ùe mani-'
fe.slations s rofululi ses vers la peau, C'est là un de ces cas heureux où
les caux décèlent Uil vice gênér'al masqué pal' c1es symptômes incertains
ou trompeurs" Quelquefois, aprô ' avoir produit ce premier cffet, elles
suffisent, en vertu de leur action pl'opre, il détruire le principe morbitique, Mais D'eu " nL-elles d'allt,'e avantage que celui de dévoiler aux
yeuK du médecin la nature ré Ile de la maladie et de le mettre à même
de la combaLLl'e effi acement, en lui opposant, s'il y a li eu, till e ID' di c.ation spécifique, ce serait encore un imm en e crv] e rendu aux ma-lades el aux pl'aticiens. - A celle occa ion, M. Genly cite l'obse rvation
d'u-!) malade qui, depuis plusi eurs années, étê.lil en proie ü de violentes
douleur:; osléocopes siégeant aux jambes, avec affaiblissemcllt ct troubles
de la sensibilité dans ces pal'ties. Six années de suite il fil il B:.lgnèresde-Luchon un tl'aiLemonl énergique d'envi l'on quaralltc-cinq jours.
Malgré cette méJication renommée pOUl' sa puissance révélatrice, aucun
s..ymptômc nouveau ne s'était montré, aucune modification notable Il'avait
eu heu dans les an~il.s
acoidenls morl ides, ~lTi"é
à Uriage en 1.853,
l,e. malade fut d'abord soumis au traitement thermal, qui, n'ayant'
�DES 'EAUX MJ'i'\ÈRACF.S DE LA 'Fm\NCE ltN
1854·
~3
amené au bout de douze jours aucun cllangement apprécia'ble. fut di .
pal' l'usage d'une ~dlotin
· ~lc ' l:Jefto
... iodUl'e de mercontinué (~l'empacé
'cIrre et (\'ioclul'e le potassium . En un mois les douleul's disparurent '; la
'médication spéci'fique fllt continuée pendarrt plusiours mois, ct la guérison ne s'est pns démpntie Ilepuis. Le malade ava'it eu la .. yphilis longues années auparavant, ct il ne le dissimulait 'Pas.
Quatre oh. el'vations . C l'apportent à la sCl'ofule des m0mbranes 'muqueuses e't ont trait il des op'hthaLmies scrofuleuses compliquées, chez
deux malades, cI'engorg<,ment clu nez et le la lèvre stlpél'ieul'e. TI'ois de
ces malades appartiennont au sexe fémÎnin et élaient âgées de sept,
dix-huit et trellte · quatre ans; le ql<\~'ième
mala le est un jeune garçon
'alors :\gé de quatl'e ans. - Le traitement thel'mal avail ôté prée\tI "
de l'emploi c1es différenls agent. thérnpeut.ique 'usités el'\p:noille circonstance: huit \ (le foie de morue, iodul'e de potassium, ferrugineux, etc.
A Uriage, les bains, les demi-douches, les purgations au moyeu de J'eau
minérale, aidés ou non de l'emploi topique du nitr::lte Wargent, amellèrent, après ulle ou plnsieul's saisons, suivantl':mcienneté et. la el'avité
A
des accidents, une guél'ison qui ne p::lraH pas s'être démentie (~eplis.
l'occa ion de ces malades, M. Gel'cly fait ob rvel' qne J'emploi local des
préparations d'argent e.'L inutile quanti les douleul's ne sont pas très
aiguës, el que les accidents n'ont qu'une médiocre inlen"ité. Il vaut
mieux alors laisser agir le trait.emenl hyllro-minéral seul sans avoir recours à cet é\l]'xiliaire, qui devient, au contraire, indispensable lorsque
l'œil est compromis pal' la gravité et la durée de l'affection.
Le pê:\l'agraphe relatif à la scrofule des ganglions lymphatiques renferme trois observations. Dans la premièl'e, il s'agit d'une jeune fille
de vingt-deux ans, mal réglée, aUeinte depuis ix ans, sous l'inf1HHlce
de L'habitation dans on lieu humide, d'un engorgement ga.nglionnail'e
dur et indolent, qlli oocupait, au moment de l'al'!'ivée à Uringe, presqlle
toule la région c rvicalc gauche à partir (In 'pavillon cie l'ol'eillo. - Oc
bains, des douehes ~ double jet, dont le moins chaud était dirigé !' I I I'
l'engorgement, quelqlles purgations, amenèrent une première fois, après
vingt-huit jours de Il'aitement, une diminution tl'ès considérable dallS
la tumeur, diminution qui commença à se 'monlrer quinze jours apl'ès
le dépal't des eaux. Une seconde sai on de même durée et l'empl oi de
�RAPPORT GÉNÉRAL SUR LE SEBVICE MÉDICAL
o
o
l'eau fel'l'ugineuse comme boisson habituelle complétèrent la guérison
et rétablirent la santé générale.
Le sujet de la seconde observation est un jeune garçon de onze ans,
issu d'un père mort phlhisique, de constitution faible, peu développé,
et d'une pâleur mate remarquable. Depuis l'âge de six ans il était en
proie à des acciden ts aussi sérieux que mu hi pliés : gonllemen t du pied
gauche pendant un an avec impossibilité de marchel" guéri par les antiscrofuleux; éruption considérable à la tête, adénite cervicale volumineuse, engorgement carpo-métacarpien de la main gauche. Un t1'aitement de quarante jours à Uriage, pendant lesquels le petit malade prit
vingt-sept bains à 3lJ. degrés, tl'eize douches à (12 et 4.3 degrés, au moins
vingt purgations, amena une amélioration déjà sensible au moment du
départ, et qui continua à se développCl'. Après deux autl'es saisons de
m~e
durée, et durant chacune desquelles on employa le même traitement, en y joignant l'usage de l'eau ferrugineuse en boisson, l'engorgement cervical avait pl'esque entièrement disparu; la main conservait
un léger excès de volume, dtl probablement à la tuméfaction des os; le
corps s'était développé et fortifié, la pâleur. du visage persistait.
La troisième observation est relative à un jeune homme de seize ans,
d'asse7; bonne constitution, quoique lymphatique. Il vint à Uriage
en 1.800 pOUl' un engorgement ganglionnaire sous l'aisselle gauche, dont
le volume égalait alors celui d'un œuf de poule, Dix-sept bains el huit
douches composèrent le traitement, qui dura vingt-cinq jours. La LumeUl' diminua ù'un quart dans le cours de l'année suivante. En 1852, le
malade revint à Uriage; il présentail à droite, sous le Dord du grand
pecloral, une lumenr gl'osse comme un œuf, dure et immobile. Du côté
gauche, l'cngorgement était moitié moins volumineux, presque aussi
dur et assez mobile. ' D'ailleurs) la santé génél'ale était bonne. Le traitement consista en trente et un bains :1 3lJ. degl'és, vingt (louches à 4.1 et
lJ3 degrés, douze à quinze purgations, et, pour les jours où il n'yen avait
pas, quatrc à six verres d'un mélange de deux tiers d'infusion de feuilles
de noyer et ù'un tiers d'eau minérale. - A la fin de ce ll'aiLement, l'engorgement de l'aisselle droite était devenu mobile et réduit au volume
d'une petite noix, moins dul' et toujours indolent. Celui de l'aisselle
gauche s'était fractionné en deux petits noyaux de la grosseur, chacun,
d'une petite noisette. L'état général était très hon.
�DES EAUX MINÉHALES DE LA FflA CE EN
1854·
!l5
De ces observations, auxquelles on pourrait en joindl'e d'autI'es consignées Jans le rapport de celle année (1.85b.), M. Gerdy se croit en droit
de tirer cetle conclusion, que si l'eng07'gement des ganglions lymphatiques est pa1'fois une des {ormes les plus rebelles de la scrofitle, il résiste
Ta1'ement à la médication thermale quand celle-ci a été employée avec
la persévé1'ance nécessaire.
La scrofule du système osseux fournit à M. Gerdy cinq observations
qui, jointes à treize faits consignés dans le rapport annuel, lui permettent d'établir qu'à l'exception des cas où l'intensité des accidents inflammatoires ne permet pas de supporter la médication thermale, ceux
qui dépendent de l'ostéite stl'umeuse ne tardent pas à s'amender d'une
manière remaJ'quable sous l'influence de celle médication. La sortie des
fragments osseux frappés de nécrose est rendue plus facile; puis la suppuration diminue, se tarit; les fistules se cicatrisent, la douleul' se dissipe; le gonflement devient moins considérable, disparaît mt)me quelquefois d'une manière complète; les fonctions locales se rétablissent,
el la santé génél'ale sc forLifie.
Il est d'ailleurs à rcmal'quer que, souvent, les maladies des os se
montrent moins réfractaires au trailement hydro-minéral quo celles des
ganglions.
« En résumé, dit en terminant M. Gerdy, l'action puissante des eaux
d'Uriage produit d'excellents effets dans toutes les formes de ln scrofule, et elle en produirait de plus remarquables encore si elle n'était pas
souvent trop tardivement appliquée. Il est Lieu à regl'eller qu'une pareille médication ne puisse pas être mise en usage pOUl' tant de malheureux qui occupent indéfiniment des lits dans les hôpitaux ou qui
traînent dans la plus profonde misère une existence déplorable. »
Nous nous associons pleinement aux regrets exprimés par M. l'inspecteur d'Uriage, et nous formons le vœu de voir se généraliser la mesure
bienfaisante prise par l'administration de l'hôpital de Gl'enoble, qui,
chaque année, envoie à Uriage ou à Lamotte un certain nombre d'indigents atteints de scrofules, d'affections de la peau, de rhumatismes, etc.
Mais, pour être efficaces, les secours doivent être assez abondants, et
le traitement assez prolongé pOUl' transformel' complétement ces organismes plus ou moins profondément viciés et leur procurer une guérison
complète et durable.
4
4,
�!l6
RAPPORT GÉNÉRAL SUR LE SE1\VICE MÉDICAL
Espérons aussi que, par suite des progrès de l'hygiène publique et
privée, la plupart des affections diathésiques qui nous occupent perdl'ont
peu à peu de leur intensité et de leur fréquence.
Dans le mémoire annexé à son rapport pOUf 185lt., M. le docleur Bernard, inspecteur-adjoint, rectifie plu sieurs erreurs concernant l'établissement thermal d'Uriage, erreurs consignées dans l'Annuaire des
eaux de la Fmnce pour 1851-1854. Dans ce recueil, il est dit que le
village d'Uri:lge est situé à 8 kilomètres il l'est de Grenoble; que la
température des eaux est de 22°,5 à 26 degrés; qu e celle température
vari e avec les saisons aussi bien que le volume des eaux et la proportion
des principes salins;· enfin, que l'établissement renrel'me cinquante
baign.oires en zinc et quatre cabinets de vapeur et de douches de toute
espèce (loc. cit., deuxième et troisième parties, p. 536).
Ces diverses indications, vraies il y a une tl'entaine d'années, manquent aujourd'hui d'exactitude. EL d'abord, il n'y a pas de village là où
se trouve l'établi ssement th ermal: celui-ci est construit dans une localité située à 11 kilomètres 1/2 au sud-est de Grenohle. Il n'est habiLé
que penda nt la saison des eaux et par cellx qui vienn ent les prendre.
Quant au volume et à la température des sources, ils sont devenus
invariables depuis qu'on en a changé le point d'émergence; en 1846,
on l'a abaissé de pIns de 30 mètres; elles ne coulent plus, comme jadis,
dans un terrain d'alluvion, de sable et de cailloux, perméable ü toutes
les caux étrangèros provenant des pluies ou de la fonte des neiges. Aujourd'hui l'émergence de l'eau minérale se fait pal' une fente de rocher,
à 300 mètres de profondeur horizontale, dans le sein de la montagne;
des tupux de 400 mètres de longueur la conduisent du griffon à J'établissement el la protégent ainsi contre tOl,1le altération, tout mélange,
toute variation de température. Depuis J'époque de ces travaux, que
l'année soit pluvieuse ou non, elle marque toujours un peu plus de
27 deg l'és ; elle fournit' au delà de 5,000 hec tolitres par vingt-quatre
heures, et elle contient par litre 1.1.,12918 grammes de principes minéralisateurs (1).
Le nombre des baignoires en zinc dépasse cent; il n'y a que deux
(1) Voir l'analyse faite en 18û6 par M. V. Gerdy, el publiée dans l'Annuaire ci-dessus,
p.5:57.
�DES EAUX MINÉRALES DE LA FRANCE EN
1854·
27
cabinets destinés à l'administJ'ation de la vapeur; mais on en compte
seize pour les douches de t.oute espèce, et ils sont munis de tous les
appareils désirables.
Notons ici que l'établissement d'Uriap,e attend encore, ct depui longlfmp~,
la construction de piscines et d'appareils pl'opres à l'inhalation
el à l'inspimt'ion dos vapeurs d'eau minérale pure ou mélangée d'eau
douce.
Nous venons de dire que le rendement de la source dépasse 5,000 hectolitres par vingt-quatre heures. Des fouilles ont été entreprises à la fin
de l'année 1.853, au fond de ]a galerie, dans le rocher, d'où s'échappe
l'eau minérale. Ces travaux ont permis de réunÎt' un grand nombre de
petits filets épars qui se faisaient jour SUI' plusieurs points de la galel'ie.
Il en est résulté une augmentation de plusieurs centaines d'hectolitres
dans le produit quotidien. On continue ces fouilles, et l'on a l'espoir
tl'ès Condé d'augmenter encore la quantité des eaux, el peut-être aussi
leur température. Quant aux principes minéralisateurs, la proportion
n'en a pas élé fixée de nouveau depuis que le volume de la source so
trouve augm en té. M. Bernard annonce que des rechel'ches seront bientôt
entreprises dans cc hut.
Nous devons ajouter que plusieurs des renseignements précités se
trouvent déjà dans le rapport général pOUl' i8M et 1.852, rédigé par
notre honol'ab le collègue 1\1 . Patissier (1.); nous los repl'oduisons en les
complétant, afin d'atlénuer aulanl que possible les effets fâcheux que
poulTaient .avoil' pour l'établissement d'Uriage les indications erronées
do l'Annuaù'e, contre lesquelles s'élève avec raison M. l'inspecteur
adjoint.
Le tableau statistique annexé pal' notre confrère à son rapport pour
l'année 185lJ. est établi sur un chiffre de 300 malades, qui lui ont présenlé lJ.63 afl'ections différentes: ce sont à peu près les mêmes chiffres
que ceux consignés dans le rapport général pour 1.851. et 1852. - Celte
complexité d'étals morbides met souvent le médecin dans la nécessité
d'adapter le traitement ~l plusieurs indications plus ou moins contradictoires, et exige de sa part une grande surveillance dans l'administration des eaux, surtout quand elles ont autant d'uclivité que celles
d'Uriage.
(1) Mémoires de l'Académie impé1'iale de médecine, t. XVIU, p. 381.
�RAPPORT GÉNÉRAL SUR LE SERVICE MÉDICAL
Parmi les maladies chroniques qui, chaque année, affluent dans l'établissement, les de1'matoses sont les plus nombreuses; mais elles sont
loin de céder avec une égale facilité à la puissance curative des eaux,
- Sous ce rapport, M, Bernard les partage en trois groupes: les dermatoses sécrétantes, ou dartres humides, les dermatoses sèches, ou
dal'tres squammeuses, et les tuberculeuses. - Les premièl'es guérissent
beaucoup plus vite et plus facilement que Jes autres, quelquefois même
en une seule saison, quand elles ne sont pas trop anciennes el que le
tissu de la peau n'est pas altéré profondément; dans le cas contraire,
la guérison n'est complète et solide qu'après deux ou trois saisons. Les dartres squammeuses, et notamment le psoriasis ct l'ichthyose,
résistent beaucoup plus longtemps. Mais pour les affections de ce groupe
et du précédent, le traitement thermal, sous ses diverses formes (boisson, bains, douches, boues, etc.), suffil ordinairement après un temps
plus ou moins prolongé.
Il n'en est pas de même du tl'oisième groupe, qui comprend les dermatoses tuberculeuses. M. Bernard déclare, d'après sa longue expérience, que les eaux minérales seules sont impuissantes à les guérir.
Cette i~pusance
est s.urtout remarquable contre le lupus ou dartre
rongeante. Mais si, à l'action altérante el dépurative des eaux d'UI'iage,
on joint celle de topiques énergiques, et cn particulier du deuto-nitrate
acide de me1'Ctt1'e, on peut obtenir la guérison dans les conditions les
plus défavorables. En voici un exemple:
Madame X., de Lyon, d'un tempéramentlymphatico-sanguin et d'une
. forte constitution, après avoir habité longtemps une localité humide,
fut atteinte, il y a quelques années, d'un anthrax gangréneux énorme,
siégeant à la partie postérieure du cou. Une médication longue et variée
fut dirigée sans succès contre le mal, qui nécessita à la fin une opéralion des plus douloureuses. Trois mois après la cicatrisation de la plaie,
les joues se couvrirent de pustules d'impetigo rodens: le nez devinlle
siége d'lin gonflement douloureux, et les pal'ties voisines furent C'nvahies par des tubercules de lupus bien caractérisé, qui ne tal'dèrenl pas
à s'ulcérer et à étendre leurs ravages malgré les soins dont la malade
était entourée et les cautérisations répétées avec le nitrate d'argent. Lorsque la dame X. arriva à Uriage, son état était des plus alarmants;
l'estomac, fatigué par le voyage, rejetait tout, boissons comme aliments.
�DES EAUX MINÉRA.LES DE LA FRANCE EN
1854·
29
Après quelques jours de repos, la malade, dut prendre de l'eau minérale, d'abord à dose altérante, puis à dose purgative. Les bains étaient
bien supportés ainsi que les douches chaudes, qui, d'abord limitées
aux membres infé1'ieurs, furent bienlôt généralisées et suivies de frictions, emmaillottement el suùation. On lavait fréquemmont les ulcères
dévorants avec l'eau minél'ale.
Après plusieul's alternatives d'augmentation et de diminution, M. Bernard eul recours à des cautérisations répétées avec le dèutonitrate acide
de mercure. Les résultats en furent très satisfaisants dès le début; aus i
les continua-t-on avec persévérance. Le traitement fut suivi avec la plus
gl'ande activité pendant quarante-cinq jours, Telle était alors l'amélioration obtenue, que les lubel'cules avaient à peu près complétement
disparu et que le petit nombre d'ulcérations porsistantes étaient en voie
de cicatrisation. Quelques mois après, il n'y avait plus ni ulcérations
ni tubercules. L'allnée suivante, madame X. vint passer une saison à
Ul'iage pOUl' achevel' sa guérison, qui ne s'est pas démentie depuis.
Le traitement thermal suffit à la guél'Ïson d'autres affections de la
peau moins rebeUes que le lupus, mais contre lesquelles les traitements
ordinaires sont sQuvent impuissants. Telles sont les érupt,ions furonculeuses ou phlegmoneuses répétées et quelquefois intel'minabies, certains endurcissements et engorgements même tl'ès considérables de la
peau et du tissu cellulaire, etc.
Les autres faits signalés dans le rapport de M. Bemard rentl'enl dans
ceux qui ont été mentionnés dans les précédents l'apports généraux, et
notamment dans celui pour 1851 et 1.852, et dans les observations que
nous avons empruntées plus haut à M. le docteur Gerdy.
BALARUC (Hél'aull). - M. le docteur Le Bret, médecin inspecteur.
M. Le BretannoDceque, dans le cours de la saison de 1.854, des travaux
importants ont été entl'epris dans le bâtiment de l'hôpital, grâce à la
sollicitude de l'Administration et du Conseil génél'al, qui a alloué des
fonds à cet effet. Il renvoie au rapport de 1855 pour les détails relatifs
aux améliorations réalisées au plus grand avantage de l'assistance
publique.
Mais d'un autre cOté, et comme par opposition, M. Le Bret se plaint
�30
RAPPORT GÉNÉRAL
sun
LE SERVICE MÉDICAL
que l'on n'ait exécuté aucune des modifications qu'il réclame depuis
plusieurs années dans l'intél'êt des visiteurs de Balaruc, et qui sont
relati ves, soi t aux conditions, soi t au matériel de l' élablissemen l. Le service des doucbes y est insuf{lsan t j il a besoin d'être renouvelé et développé. Il n'y a pas de piscine, et plusieurs aménagements secondaires
sont également devenus indispensables par suite de l'extension qu'a
prise la méJication thermale.
La source saline et thermale qui alimente l'établissement esttoujoUI'S
unique. il n'a été fait aucune lenlative pour en augmentel' le volume ou
en élever la température par un captage nouveau, 011 des rechcl'ches
que recommandflnt plusieurs indices . C'est ainsi qu'au nord-cst du
griffon actn ol, en plusieurs points, et notamment ùans un champ où
existent des vestiges de construction romaine, on a trouvé, à la profondeur d'un mètre au plus, de l'eau no!', blemenl chaude, et sans doute
plus ou moins chargée de principes minéralisateurs, Les souvenirs de
la localité mentionnent même, à quelrrnes pas des bains, une voûte ou
caverne soulerraine, sous laquelle se i ncontre une nappe d'eau, mêlée
à une vase épaisse et dont la chaleur esttl'ès sensible.
La saison thermale de 185lJ. s'est ressentie, à Balaruc, de l'influence
épidémique qui exerçait alors ses ravages dans les départements méridionaux. M. Le Bret a consigné, à ce sujet, une remarque d'un haut
intérêt. A peine quelques cas de choléra étaient-ils signalés, vers la fin
du mois de mai, à Marseille et à Arles, que notre confrère remarquait
déjà une augmentation très pl'ononcée dans l'action purgative de l'cau de
Balaruc; tandis qu'en 1853 six à huit verres, puisés à la source et de
250 grammes cl1acun, suffisaient à peine pour vaincre la constipation,
sou ven t opiniâtre chez les paralyliques, et obtenir des évacuations alvines
quolidiennes et régulières, en 185lJ. trois à cinq vel'l'es pris àjeun, dans
la matinée, provoquaient des selles copieuses: plusieurs fois il y euL
même superpurgation; mais nous devons dil'e qu'ici la quantilé d'eau
iogéI'ée n'a pas pu êh'e vérifiée par M. le docteur Le Bret. Chez deux
malades qui s'étaient obstinés, malgré les prescriptions de noll'e confrère,
à élever jusqu'à huit et dix verres la dose de l'eau qu'ils buvaient chaque
matin, l'initation intestinale acquit une telle violence, qu'il fallut, pour
l'un d'eux, suspendre momentanément tout traitement, et renvoyer chez
lui l'autre malade, dont la diarrhée était devenueincoël'cible. Ces faits sont
�DES EAUX MINÉRA.LES DE LA FRANCE EN
1854.
3.
d'autant plus curieux, que l'eau do Balaruc ne passait pas pour avoir des
propriétés laxatives bien énergiques. Les prédéeesfi'curs de M. Le Brel
recommandaient mtime d'aiguiser, selon leur expression, les premiers
verres dê celle eau, par une .dose de mercure ou (le sel de soude, et ils
élevaient à quatorze el même au delà le nombre des verres à prendre
chaque matin. Il est Yrai que M. Le Brel a pu obtenir constamment deux
évacuations, à l'aide de six à huit verres pendant les saisons de 1852 et
i853 : si l'on dépassait ce chiffre, les selles se succédaient peu répétées
et seulement séreuses.
c( Ce qui sun'int, dit M. Le Bl'et , au moment où le choléra-morhus
dominait la constitution médicale, alors que des diarrhées justement
qualifiées de prémonitoires préludaient à son invasion, esl donc très
digne de remarquo. 1.
Dans la dernière quinzaine d'août, trois cas de choléra se montt'Ment
à Balaruc, dans la même maison et dans le même ménage. A l'exception
de quelques diarrhées compliquées de sueLte miliaire, c'est à ces ll'ois
cas que se bOl'nèrent les manifestations de l'épidémie régnante. Toutefois M. l'inspecteur crut devoir, par mesure de prudence, renvoyer
tous les malades qui se trouvaient dans l'éLablissement et interdire
aux infirmes l'usage des eaux en boisson et souvent même tout traitement thermal.
Ainsi s'explique le petit nombre de personnes qui ont visité Balaruc
pendant l'été de 1854. L'épidémie et les travaux entrepris à l'hôpital
ont réduit ce nomhre il 123, dont 105 payantes. Le l'apport de M. Le Bret
se COrn pose de 60 observations, don t 20 sont rel ati ves à des hémiplégies,
9 à des paraplégies, 13 à des paralysies générales et 4. à des paralys'ies
localisées. Les résultats obtenus en 185lJ. ne diffèrent pas notablement de
ceux consignés dans le rapport général pOUl' i8M et 1852 (1). Nous en
excepterons pourtant ceux qui regal'dent les hémiplégies, dont 8 se sont
améliol'ées principalement au point de vue de l'état général, el, dans ce
nombre, contrairement à ce qui avait eu lieu dans les années précédentes, ce sont les hémiplégies d'ancienne date qui ont été le plus
heureusement modifiées.
(1.)
Mémoires de l'Académie de médecine, t. XVIII, p. 475.
�RAPPOHT GÉ ÉIIAL
sun
LE SERVICE MÉDICAL
LA MOTTE-LES-BAINS (Isère). - M. Buissard, médecin Inspecteur.
M. Je docteur Buissard est un des médecins inspecteurs qui remplissent avec le plus de zèle et d'exactitude les fonctions de Jeur charge;
ses rapports annuels sont loujours rédigés avec soin: les faits exposés
méthodiquement se trouvent résumés dans un tableau récapitulatif, dont
notre confrère ne manque jamais de lirer les corollaires les plus utiles
pour Je praticien.
L'établissement de La MoUe a reçu, en 1856, 473 malades: Je rapport de M. Buissard donne des renseignements assez précis sur 258 cas
morbides, qu'il a observés chez 227 malades. Dans ce nombre le chiffre
des 1'!wmatismes s'élève à 95, dont 36 ont été guéris sur place et 47 soulagés, 1.0 n'ont obtenu :-Iucun effet appréciable et 2 ont vu leur état
s'aggraver. Enfin, chez 13, la guérison ou le soulagcment ont eu lieu
après le départ des eaux; Ces résultats sont remarquables; ils concordent :wcc ceux que l'on trollvc signalés dans le rapport précité de 1851
et 1852 (Loc. cit., p. 489). Toutefois M. Buissard, s'appuyant sur les
fails nombreux qui, depuis quinze ans. se sont présentés à son observation, pose en principe que, « si quelques malades ont été pour toujours
débarrassés dc leurs rhumatismes, un grand nombre a vu ou verra
» soo mal l'eparaill'c après un temps plu:,; ou moins long, mais qui n'ex» cédera guère dix ans; d'où il conclu t qu'ils fel'ajen t sagement de suivre
» tous les cinq ou six ans un traitement prophylactique. Il
SUI' 5 observations de goutte consignées dans le rapport, la maladie
n'a pas reparu depuis tl'ois ans, dans un cas; depuis un an dans un autre;
deux maJades n'ont eu que de rares et faibles accès, dont la durée a
varié de quelques heures à deux ou trois jours. M. Buissard pense,
d'après cela, que le conseil de suivre un IraÏlement thermal de temps à
autre et pal' mesure de précaution, est applicable à la goutte aussi bien
qu'au 1'humatisme.
Les eaux ùe La Motte passent à bon droit pour jouir d'une grande
efficacité dans le trai temen t des maladies dépendant de la diathèse scroaffection
fuleuse: Sur 1.4 affections désignées sous les noms de sC1'ofule~
st'rumeuse, adénite, etc., qui ont été soumises dans la saison de 1854
à l'action de ces eaux, 9 ont été guéries SUI' place el 4 soulagées: une
l)
�DES EAUX MINÉRALES DE LA FRANCE EN
1854.
33
seule fois le traitement est resté sans résultat. Dans cc dernier cas, la
maladie remontait à cinq ans, ct elle consistait en engorgements ganElionnaires, occupant les deux côtés du cou, gros comme des noix, indolents et immobiles, survenus à la suite d'une rougeole, chez une jeune
personne de bonne constitution, alors âgée de dix-huit ans. Parmi
les cas de guérison, nous citerons celui d'une jeune fi1le de quinze ans,
Jymphatique el de bonne constitution, réglée depuis deux mois, qui
avail pris sans succès l'huile de foie de morue, les toniques amel'S, les
préparations de fer, d'iode el de feuilles de noyel', pour se guérir d'une
aITection sll'umeuse consistant en un paquet de ffanglions enflammés,
plus gros qu'une pomme et occupant le côté gauche du cou. Cette malade fil nn premier séjour à La Moue en 1853: elle y revint en 185ll, et
à la fin de son traitement, qui avait consisté en deux bains à 35 degrés
el dix bains suivis de douches locales de L.O à 45 degrés, plus tl'ois à
quatre verres d'eau minél'ale pris lematin, en Loi son, ellc n'avait plus
aucun ganglion malade. Elle portait seulement sous la rnàchoire une
cicatrice rouge, lisse ct sans bl'ides, de la largeur d'une pièce de
50 centimes,
La sciatique, dont tOIlS les praticiens connaissent la nature rebelle,
est encore une des maladies que combattent avec le plus cIe succès les
eaux de La MoLLe: SUI' 17 malades qui en ont fait usage celle année,
9 ont été guéris pendant le traitement, et 5 soulagés.
Nous devons encore citer quelques maladies chroniques des centres
nerveux comme susceptibles d'ôtre avantageusement modifiées par
l'usaffe des caux de La Molle. Il s'en est présenté 29 pendant la saison
de 1854; elles sc décomposent ainsi qu'il suit: 1° H affections du ce1'veau, et, en pal,ticulier, mmollissement. Dans 1. cas, gnérison; 7 fois,
soulagement immédiat j 2 fois, guérison ou soulaffement après le départ,
- 2° hémiplégie: 3 cas; soulagement chez tous. CIH'Z 1., amélioration
plus grande après le déparL. - 3° myélite: 15 cas, dont 1.1. soulagés
immédiatement, et, parmi eux, 4 ont été guéris, après qu'ils curent
quitté les eaux; chez 4 autres, le soulaGement s'est également montré
postériel11'ement à leur départ. Nous rappellerons, avec M. Buissard,
que, dans le traitement d'aITections aussi grav('s, on ne peut obtenir de
succès durables qu'en prolongeant et répétant d'une manière convenable le traitement thermal.
5
�34
RAl)PORT GÉNÉflAL SUR LE SERVICE l\lÉDIGAL
Plusieur cas d'endocm'dite rhumatismale ont été observés el trnités
avec succès à la Molle pendant la saison de 185LJ. Sur 7 affections d~
ce genre, nous \'oyons qu'il y a eu LJ fois guérison, et amélioration
3 fois. Ccs rhumatisants ont été traités comme les autres par des douches de h5 h h8 degrés centigrades. M. Bui sard fail observer, avec
raison, à cc sujet, qu'il est hien remarquable que « les malades atteints
Il d'endocardite rhumatismale et même d'autres affections du cœur avec
» gêne de la circulation, œdème ùes jambes, difficulté de respirer, elc.,
» ne peuvent pas le plus souvent rester dans un bain tempéré, tandis
» qu'il~
supportent très aisémenl des doucb s à haule température. »
Celle différence s'explique, suivant noll'e confrère, par la [dépCl'dition
instantanée que J'cau à 115 ou 50 degrés fait subir aux différent liquides
de l'écl)nomie, déperdition qui, d'nprès les expériences de Kahtlor,
pou1'l'nit dépasscr U kilogrammes pOUl' un bain à 56°,25, tandis qu'à
36°,25 elle TIC s'élèverait qu'à 1. kilogramme.
M. Bui anl rapporle aussi une observation fort curieuse de calcuLs
biliaires : elle e t relative il lIne dame de qmll'ante -cinq ans, qui, depuis
dix ans, fréquente l'établi ement de La Molle. Depuis einq ans, elle
ne souffre plus de douleurs hépaliques et elle a cessé de rendre d s calcul biliaires; mais, ~n outre, elle a vu, en trois ans, se dissipel' une
tumeur siégennl dnns l'ovail'o gauche et du volume d'une orange: celle
tumenr causnil cie vives douleurs dans cette région et re!1dait la marche
presque impo '.ible; aujourd'hui la malade n'éprouve plus aucune difficulté :') marcher.
01', il est à remarquer qu'après l'effet diurétique, l'effet p1lrgatif est
celui que l' au de La MOlle, pri 0 en boisson à la dose habituell ' de
trois à qUéltre Yerres, produit le plus communément: sur 1.75 malades,
notés dans le rapport do celle année comme ayant bll de l'eau minérnle
Je malin, 1.10 ont été plus 0\1 moins fortement purgés, L'eau de La MoLLe
ne coution t pO\1rlan t quo (j à 7 ,llU grammes de principes minéral isalcurs,
donl le chlO1'1U'e de soditlm forme plu de la moitié; c'est donc avec
rai:on que Ni olus a écrit: CI Les C<IUX de La Molle sont un purgatif
doux et bienfaisant, quand on en boit avec modération et pendant
» plu, ieurs jours de suite. »
li)
�DES MUX MINÉRALES 010: LA FRANCE EN J 854.
PLOMBIÈllES (Vosges). -
35
M. le docteur Sibille, mMecin inspecteur.
L'établissement de Plombièl'es est toujoul's l'un des plu fréquentés,
nonobstant l'abaissement Ilotable du chiffre des visiteurs clans la saison
de 1854 (1.). Peut-être doit-on attribuer celle diminulion à l'invasion
du cholél'a dans plusieurs communes dfls Vosges et dans des localités
voisines de l'établissement thermal, qui toutefois en a été complétemenL
préservé.
D'importants travaux ont été exécutés à Plombières, en 1854.
. Les bassins, dont M. l'inspecteur avait $ollicité la créa lion à la partie
supérieure du jardin impérial, onL été construits, Ces bassins, déjà fort
utiles, le deviendront bien davantage, quand on aura placé les tuyaux
de conduite nécessaires pour donner des douches dans les cabinets du
premier étage, qui en sont complélemcnt dépourvus. La consll'uclion
de ces bassins permet de fairo disparaHre les immenses résel'voirs qui
surchargeaient les bâtiments, et d'établir à leur place de nouveaux cabi~
nels cie bains. C'est cc que ~1. L'inspecteur a demandé dans l'exposé du
budGet de 1.855.
NoIre confrère a également sollicité l'exécution des fouilles indispensables pour recherchel' l'origine de la source Sainte-Catherine, depuis
longtemps perdue, et pour en diriger l'eau ver le bain romain, Cette
- sou l'CC a élé autrefois employée avec succès dan:; le traitement de plusieurs maladies ùes yeux .
. Disons, par anticipation sur le rapport général de 1855, que la demande de M, Si bille a été accueillie favorablemellt pal' l'administration.
Le:; fouilles ont été pratiquées, la source retrouvée, clIcs eaux convenablement captées Cl conduites au bain romain, oit elles ont été recueillies
dans une cuvelle de marbre blanc.
Une nouvelle source a été découvel'le pendant les travaux de con truclion des bassins mentionnés plus haut. La température de celle source,
dont l'eau esl recueillie aujourd'hui dans un ba 'sin réfrigérant est de
26 degrés ccn tigrüdes. Elle prend naissance dans la seconde terrasse
du jardin, près des deux SOUl'ces découvertes et~ 1829, et clolltles tcm(1) En 1853, il Yil cu 1,353 malades payants, et 207 gratuits; ell 1854, le chiffre des premiers est descendu à 1,187, et ccluLdes derniers est, al} contraire, monté à 229,
�36
nAPPORT GÉ~RAL
sun LE SERVICE MltOICAL
pératurcs sont de 20 et de 16 degrés. Elle foumit 6 litres par minute.
Vers la fin de la s<lison de 185lJ, il se manifesta subitement un abaissement nol<lhle (1<1ns la température du bain l'ornain, Les recherches
f<lites pour en décotlYJ'iJ' la canse firent reconna1trc l'existence d'une
fissurc livr<lnt passage aux eaux étrangères, dans le conduit de constl'llCtion romaine, qui amène l'ean de la sourcc au bain actuel. Les J'éparalions convenables ont été exécutées, les infilll'alions d'eaux étl'angèJ'cs
ont' cessé, et l'eau du réservoir a regagné sa ternpéralUl'e pl'emièrc, qui
s'cst même accrue de 2 degrés.
D'importanles réparations ont été faites à la source ~üler,
pour la
gar<lntir des infiltrations des eaux pluviales ct pJ'évenir la chute du
rocheJ' formant la voûte dc la grolle d'où émerge la sou l'CC,
Les différenles sOUl'ces de PlomLièJ'es ont été soumises sur les lieux
mêmes il une analy-e nouvelle pal' notre honorable collègue M, O. HenJ'y,
de concert avec M. Lhél'itier, médecin adjoint de l'établissement. Cet
impoJ'tant tJ'avail, qui a fourni les éléments d'un r<lpport de notre collègue,
lu clans la séance du 11. septembre 1855 (voyez le Bulletin des séancefl
de l'Ac<ldémie, l. XX, p, 12lJB), est résumé dans une bl'ochure ayant
pou l' titre: Hyd7'ologie de Plombiè,'cs, ou nouvelles 7'echel'chcs sur le
1'clldcment, la tempémtw'e et la composition chimique des eaux de Plombières. (1 ).
Lc bain impérial a reçu des améliorations considérables. Cc bain ne
complait en 1.853 que 28 cabinets l'enfermant 37 baiglioires, dont 25
étaient complétement dépourvus d'appareils à douches. Les douches
écossaises se donnaient dans des cahinets de bains, où l'on cessait d'admellre des haigneul's dès que ce nouveau service commenç<lit. Il n'y
aV:lil pas de vestiaiJ'e: les malades de l'un ct de l'aulre sexc arrivaient
généralcmenlcouverls d'un simple peignoil' ets'y succédaient: de justes
pl:lintes s'élaient é!eyées contre cet état de choses.
AujouJ'd'hui, deux cahinets spéciaux ont été affectés aux douches
écossaises, Chacun d'cux communique avec un cabinet dc bains voisin
cOll\'erti en ·vestiaire. Celui des dames est aussi éloigné que possible de
cellli des hommes: le seJ'vice y gagne sous le double rapport de la COll,'enance et de la célérité.
(i) Paris, i855, i vol, in-8 de i54 pages avec planche.
�DES EAUX MINÉfiALES DE LA FRANCE EN
1854.
37
Dans ces divers arrangements six baignoires ont été supprimées; mais
on a établi quato)'ze nouveaux cabinets de bains sur l'emplacement des
anciennes pompes à bras rendues inutiles par l'établissement du moteur
hych'aulique construit en 1853, et sur l'espace devenu libl'{! par suite
de la suppression d'un vaste réservoir d'eau chaude. La cl'éalion, dans
la partie supérieure du jardin de la Préfecture, de plusieurs bassins
destinés au service des douches du pl'emiel' étage, a permis cette suppresSIOn.
En conséquence des dispositions dont nous venons de parler, le
bain impé"ial compte aujourd'hui quarante-six baignoires, qui toutes
sont mnnies d'appareils à douches.
Les cabinets de bains du rez-de-chaussée, ceux des douches écossaises et ascendantes, ont reçu un revêtement en faïence. Celle utile
étendue aux cabinets du p,'emiel' étage. Les douches
amélioration va ~tl'e
ascendantes ont été complétement renouvelées: deux cabinets nouveaux
ont été ouverts, ct un côté spécial est affecté à chacun des sexes.
Le l'apport de M. Si bille l'cufel'me 69 ohservations sommaires, ct le
tableau l" capitlllatif compl'end 367 cas; il Y a eu 22 guérisons immédiates; ~ 70 malades opt éprouvé du soulagement, et 75 ont quitté l'étaaux affecblissement dans la même situation qu'à leur al'J'ivée. Quan~
tions rnoruides, elles no diffèrent en l'ion de colles que l'on est accoutumé ü voir chaque année affluer à Plombières.
LUXEUIL (llautc-Saônc). -?l1. Chapolain, médecin inspecteur.
L'établissement thermal de Luxeuil peut êtro cité comme l'un des
plu be:lux ot des plus complets quo la France pos ède. Les bains consistent en trois gl'ands corps de bâtiment contenant neuf salles, où se
trouvent quatro piscines, cinquanto-doux cabinets de Lains, vinet-deux
,lollches ~\ la Tivoli, ulle douche ascendante, une douche écossaise,
quatro Brand réservoil's d'cau chaude, 2 ré orvoirs d'cau froide, huit
vcstiair s, ln cabinot du m'decin inspecteur, celui du régisseur, le logemont du concierge, celui du jardiniel', doux chambre:- pOUl' la lingol'ie.
Vis-à-vis l'établissement des bains est plaCé le salon dit de conversation,
où l'on a réuni tout ce qui peut contribuer à l'affrément des étrangers.
Ce bel établissement est situé au miliou d'un vaste jardin, au nord de la
ville, qui elle-mêmo a été cot1struite au pied des Vosges.
�38
RAPPORT Glt NERAL sun LE. SEHV/CE MltDlcAL
. On' trouve à Luxeuil onze sources thermales, dont la tem pél'alure est
de 36 degrés à 63°,75.
. La source d'Hygie ou Savonneuse; qui sert à former des mélanges
avec les autres, n'a que 30 deffrés. Elle ' ne renferme qu e Ogr,275 de
résidu fixe par litre, et les chloTto'es de sodium et de potassium en forment près de la moitié. Aussi les habitants du pays l'emploient-ils aux
usages domestiques.
.
Les sources {e1'1'ugineuses, dont nous allons nou s occuper spécialement, sont au nombre de deux: celle du puils Romain a 29 degl'és au
point d'é~ergnc,
Cl celle du Temple 24 degrés . Les travaux de cap- '
tage de crs deux sources n'étant pas termin és, on ne peut pas indiquer
la température qu'e lles auronltant aux robinets qu'aux piscines (1). Mais
en travaillant au'x fondations du nouveau bain ferru gin eux, à la construction'desq uelles le go uvernemen t, aujourd'hûi propriétail'e de J'établissemen t, a affeclé une somme de llO,OOO f('ancs, on vient de découvril' de nouvelles sources marquallt 38 degrés. Pour uti liser cette découverte, M, l'ingéuieur des mines, chargé de ceLLe panie du service, a
donné l'ordr o de faire entourer de celle eau, comme d'un bain-mal'ie,
les neuf baignoires eJ; les deux petiles piscines d~ la nouvelle salle. On
peut ainsi en graduer la lempél'ature, et J'on est dispensé de reCOllrü'
au serpentinage comme on avait le projet de le faire.
M. Chapelain a joint à so n rappol'L annuel une notice sur l'eau ferrugineuse de Luxeuil. Dans ce travail so nt consignées plùsicurs observations intéI'essanles .
La premi ère es t relative à un homme de quarante-quatre ans, d'un
tempéramenL lymphatique et nerveux, ùe faible constitution, affecté,
depu is plusieurs annér.s, de pertes séminales rebelles. Sous l'influence
Ç1e Feau fel'I'ugineuse administrée en bains, douches et boisson, les digestions devinrent meilleures, les force s généJ'ales se rétablirent, l'in·
somnie céda, les polluti ons, d'abord plos rares, finirent par disparaHre.
Le rélab li ement était à peu près complet à la fin de la sa iso n thermale .
• (1.) Les SO IlI 'C 1; ferrugineuses de Luxeuil présentent, indépendamment de leur thermalité,
plusieurs propriétés importanlcs. Limpides ail l'oint d'émergence, ell es ne tardent pas à former
l;n dépôt très dclle Cil manganèse ox ydé ct contenant un e certaine proportion de sulfate de
~aryte
, Il sc rai t du plus haut intérêt de l'cchcrchor, pal' unc analysc cxécutéc sur les lieux, à
qu 1état se trouve le manganèse ùans ces caux, ct qucl est l'agent qui y tient le se l dc baryte
en solution.
.
�\854·
39
L'année suivante, il s'estmaintenu, malgré une légère 'l'echute, dont les
symptômes ne tardè\'ent pas à se dissiper pendant un ' séjour de quelques semaines à la campagne.
Dans la seGonde observation, il s'agit d'une dame, rentière, âgée
de trente-buit ans, douée d'une constitution assez forte, d'un tempérament lymphaLiqne. CeLLe dame était atteinte d'une métrite, dont le début remontait à plusieurs années. Le col utérin était à peu près effacé;
au pourtour de l'orifice dilaté existaient des végétations exco\'iées sécrétant continuellement du muco-pus. Le corps de la matrice paraissait
plus volumineux qu'à l'ordinaire. Le tralLemenl consista en bains danl3
l'eau ferrugineuse, d'abord mitigée, puis pure j même eau en boisson,
coupée avec l'eau des cuvelles. Douches révllisives en arrosoir, dirigées
SUI' les épaules Ht les extrémités inférieures. La durée de ces douches,
que l'on ne commença qu'après le septième bain, fut portée graduellement de cinq à dix minutes, et on les administra plus fortes quand la
malade y fut bien habituée. L'apparition des règles fil suspendre le Iraitement, qui consisla en trenle bains ~l vingt-trois douches. Dès le dou ...
zième bain et Ja cinquième douche, le col de la matrice élait mieux
formé, les végétations moins volumineuses, l'écoulement pl'esqye nul;
le corps de l'utérus avait lui-même beaucoup diminué. Après le vingldeuxième bain, ,ct à la su ite des règles, l'utérus avait repris ses dimensions et sa situation normales: le col était bien prononcé, es 1Ilcéra~
lions cicatrisées el l'écoulement mucoso-purulent complètement tari. La
malade prit encore huit bains et cinq douches, et quitta Luxeuil dans
un état de sallté parfaite.
A l'occas,ion de celle malade, M.Clwpelaill faitobsel'vel' que les dOllches
vaginales, dont l'usage était jadis très commun ü Luxeuil, ne doivcntjamais être prescrites lorsque le col utérin eSl malade: elles Ile (.onviennont
que dans quelques cas d'aménorrhée, de dyRménorl'héc Cl de vaginite.
La troisième observation du mémoire de .M. Chapelaiu esl encore
consac;'oe à une affection utérine consistant en un alJaissemenl considérable avec renversement: Je col, porté en arrière, présentait un engorgement volumineux sous forme cie bounelet, d'une .dureté presque
squilTheuse : il était entr'ouverL el laissait échapper lIll fluide jaune
assez consistant. Les bains d'eau felTugineuse; celle même eau, coupée
avec l'eau de la cuvelle, prise en boisson il la dose progressive de deux
DbS EAUX MINÉRALES DE LA l'LUNeE EN
�40
RAPPORT GÉNÉflAL SUR LE SERVICE MÉDICAL
à six ven'es par jour; les douches révulsives, d'abord en arrosoir, puis
en un seul jet de cinq à quinze minutes, dirigées sur les. parties les plus
éloignées de l'organe malade; enfin, des irrigations vaginales très légères, administrées pendant le bain, composèrent le traitement, qui
-dura vingt-trois jours. A celte époque, les règles survinrent sans être
précédées, comme auparavant, de douleurs locales et de malaise général. Dès le douzième bélin, la matrice était remontée; le col, revenu
plus en avant, ne présentélit presque plus de gonflement ni de dureté;
l'écoulement ne consistait qu'en un suintement incolore. A l'époque où
la malade quitta Luxeuil, l'état local était encore plus . satisfaisant, et la
teinte rosée cie la peau annonçait un heureux changement dans la santé
générale. La guérison de cette malade a été rapide et complète.
La quatrj~me
observation se rapporte encore il une maladie do l'utéTUS: prolapsus, engorgement ù u col, méll'orrhagie, leucorrhée, eLC.
Ces divers symptômes se dissipèrent à la suite d'un traitement anéllogue
à ceux que nous venons d'indiquer il l'occélsion des deux malades précédentes,
Il en est de même de la cinquième observation, oit il s'agit ù'uno
affection scrofuleu.se chez une jeune fille de dix-sept ans, ùe faillIe constitution, d'un tempérament essentiellement lympbatique, néo d'une
mère scr'ofuleuse, el' pOI'Lant au cou des cicatrices ,'écentes d'ulcères
scrofuleux. Chez ceLLe malade, il son arrivée à Luxeuil, la peau élàit
flasque eL pâle, les lèvres décolorées, la supérieure gonflée; les yeux
sans vivacité; les digestions lentes ot difficiles, l'appétit peu prononcé;
les règles peu abondantes et à peino colol'ées; le moindre eXeI'cice ne
pouvait pas être pris sans fatigue. Vingt-cinq bains et l'usage de l'eau
en boisson dissipèrent la plupart de cos accidents, réveillèrent l'appétit,
rendirenl les dlgostions faciles, donnèrent aux cicatrices du COli un
meilleur aspect et plus de solidité. Los forces musculaires augmentèrent rapidement; le sang des règles prit une teinte plus foncée et coula
avec plus d'ahondance, otc. Au moment de son déparl, la malade se
trouvait dans un étallrès satisfaisant, el un an après sa santé était encore améliorée.
La sixième ohservation est celle d'une malade, âgée de vingt-sept ans,
affectée de chloro-anémie ot tellement affaiblie depuis sept à huit ans,
·que le moindre travail lui était pénible: la marche même ne pouvait
�DES E UX MINÉl\ALES DE LA FllANCE EN
1854.
4t
pas être continuée au delà de dix à douze minutes. Le pouls .était irrégulier, inlnrmitlent; les digestions pénibles, la constipation opiniâtre;
une leucorrhée abondante, à laquelle la malade altribuait son état de
faiblesse, était, de tous ces .symptômes morbides, celui qui la préoccupait le plus. On fit prendre des bains à 31 ou 32 degrés centigrades,
prolongés pendant une heure et accompagnés d'Ïl-rigations vaginàles j
deux ou trois veHes d'eau ferrugineuse coupée de lail pendant le bain
et aux repas; plus tard, des douches générales en arrosoir de 33 à
Sll degrés. Dix jours de ce traitement sufthent pOUl' régularisel' la circulation, rendl'e l'appétit plus franc, les digestions elles évacuations
alvines moins difficiles, rétablir les forces et augmenter la consistance de
l'écoulement leucorrhéique. Après le vingtième JOUI', la leucolThée avait
cessé; les règles se montl'èl'ent et ofl','il'ent un sang plus riche en couleur. Le ll'aiLémenl fut ensuite repl'is; mais il dut être discontinué de
nouveau et définitivement, pal' suite du retour de quelques palpitations
et de la leucorrhée, retour aUribué, pal' M. Chapelain, à l'exagération
du traitement tbermal. Tl'ois jours après la malade, se trouvant tout à
fail bien, quilla l'établissement.
Des accidents analogues à ceux que nous venons d'exposer se remarquaient chez une personne de trente-deux ans, qui fait 10 , sujet de la
septième et ù(müère obscl'vation. Celle pel'sonne, d'une constitution
très délicate et d'un tempérament lymphatique exagéré, avait au plus
haut degré le facies chlorotique: elle pl'ésenlait les symplômes suivants:
leucorrhée abondante depuis sept à huit ans, gastralgie, céphalée, froid
aux pieds, même pendant les plus gl'andes chaleurs, constipation opiniàtl'e, douleurs hYPOGastriques vers la région utérine. On appliqua à
celle malade le traitement indiqué ci-dessus, et, dès le vingtième jour,
Ja gastralgie avait beaucoup diminué; les gal'cle-robes étaient moins
rares et plus faciles; la leucorrhée n'cxistait plus, la chaleur était revenue a~x
pieds, et la céphalée avait cessé depuis huit à ùix jours. La
saison étant trop avancée, le traitement clut être suspendu et l'envoyé à
l'année suivante: bien que la guérison fùt complète, la malade, pour
la consolider, continua l'usage en boisson de l'cau ferrugineuse de
Luxeuil.
Disons, à ce propos, que celle eau, chargée artificiellement de gaz
acide carbonique, se transporte facilement sans rien perdre de ses pro ..
6
�4!l
RAPPORT GÉNÉRAL
sun
LE SERVICE MÉDICAL
priétés. M. Chapelain a soumis à divers réactifs de l'eau ainsi préparée
depuis huit mois, et il a reconnu qu'elle se comportait comme si elle
sortait de la source.
ROYAN (Charenle-Jnrérieure). - M. le docteur Pouget, médecin inspecteur.
L'établissement de Royan est dans un état toujours croissant de prospérité. M. l'inspecteur estime à 11 ,000. environ le nombre des visiteurs
qui s'y sont rendus pour]a saison de 1854. Dans ce nombre, la moi Lié
-seulement s'est fait inscrire au Casino ou établissement de bains.
Parmi les améliorations introduites par M. Pouget, nous devons signaler l'emploi des bains d'eau de mer chauffée; ces bains étaient depuis
longtemps en usage dans le pays, mais sur une échelle tellemen 1restreinte,
que ]a moyenne de chaque jour ne monlait pas à 4 'bains. En 1.845,
époque à ]aque])e on a pu commencer à ell donner au Casino, le nombre
s'éleva à 600, c'est-à-dire environ 20 p:lr jour; en 18h6, on atteignit
le chiffre de 1GOO, el aujollrd'huÏi, si celui de 3000 n'est pas dépassé, il
faut l':ltll'ibuer il l'insuffisance du local.
Ces bains s'em pl oient clans les cas de faiblesse directe el surtout chez
les jeunes enfants et chez les personnes âgées: « Avec ces bains, dit
DM. Pouget, il n'y a pas de p6J'iode de spasme: la stimulation générale,
D l'expan
~ ion
de la peau et des autres tissus se montrent sur-le-champ,
» comme dans les bains chauds ordinaires, mais avec coLLe différence,
» qu'au lieu d'être suivie de faiblesse, comme cela a lieu à la suito de
» ces derniers, celle stimulation persiste. Les bains d'eau de mer chauf.JI fée sont donc e"Xci lanls comme ceux des autres eaux salines chaudes ... ,
D el ils sont ainsi appelés il rendre des services qui n'ont poul·être pas
1) été appréciés h leu )' juste valeur. »
PHOVINS (Seinc-el-Marne). -
M. Je docteur Chevalier, médecin inspectcur.
C'e l seulement à la fin de 1853 que M. Chevalier esl entré en fonclions: il a mis à profil le peu de temps qui lui restait pour étudier les
eaux confiées à sa suryeillance, el il n'a pas lardé à reconn:lHI'e que,
loin de n'acq uérir de la limpidité qu'aux dépens de leurs propt'iétés
médi ca les, aimi qu'on le croyait dans le pays, les eaux ferrugineuses
de Provins 'sont plus s:lpides el plus efficaces quand on les laisse cooyenablcrncnt r<'poser avant d'en faire usage. Notre cQnfrère s'est donc
�DES EAUX MINÉRALES DI~
LA FRANCE EN
1854.
43
effol'cé de faire partager sa conviction à l'administration locale, et d'ob1enil' qu'on remplaçât par une pompe le seau qui servait au puisement,
agitait le liquide, le troublait et favorisait le dégagement de l"lcide carbonique.
Parmi les faits observés pal' ~L Chevalie'r, nous citel'ons celui d'un
homme d'une cil'quantaine d'années, abruti par le vin, au regard hébété,
ne pouvant plus se soutenir, ne parlant qu'avec une dif{1culté extrême,
comprenant à peine ce qu'on lui disait. Sous l'influence de l'eau de
Provins, toutes les facultés de cet homme, qui n'étaient qu'assoupies, se
réveillèrent: mouvements, intelligence, tout lui revint; malheureusement le goût de la boisson lui revint aussi: il reprit ses anciennes habitudes, et J'amélioration obtenue ne fut pas de longue durée.
SAINTE-MAillE (Cantal), -
M. Méjausau, médecin inspecteur,
Sainte-Marie est à 1.2 kilomètl'es de Chaudesaigues et à 6 kilomètres
de Pierrefort: la proximité cie ces deux chefs-lieux de canton permet
de s'y procurer tout ce qui est nécessaire aux besoins de la vie.
Les sources minérales sont au nombre de deux: l'une est appelée la
source gazeuse, et l'autre la source (e1'rugineuse, Elles sortent des fissures d'une roche schisteuse, au fond d'une gorge où coule,Je rui 'seau
de Grazalous,
Le bourg de Sainte-Marie domine celte gorge du côté du sud, et comme
il est éloigné des sources de plus d'un kilomètl'e, les buveurs n'ont aucun
abri qui puisse les protéger contre la pluie ou l'ardeur du soleil.
Le médecin inspecteUl' n'a pas même un cabinet pOUl' recevoir et
examiner les malades,
Enfin, les eaux de Sainte-Marie, qui en 185lJ. ont atlil'é 930 visiteurs,
ne paraissent pas avoi,' été l'objet d'études analytiques complètes. L'Annuaire ne contient que peu do documents à ce sujet (p. h28), On sait
setllemen t qu'elles lâissenl dégager beaucoup d'acide ca1'bonique, qu'elles
ont une grande analogie d'action avec l'eau de Sehz, el qu'clIcs l'enferment des cm'bonales de soude, de chaux, de magnésie~
du chlo1'Ul'e de
sodium et un peu d'oxyde de (el'.
11 est à dési,'el' que cette lacune soit promptement comblée, et que
les conslruClions demandées par M, l'inspecteur ne ta,'dent pas à être
exécutées.
�44
RAPPOI1T GÉNÉHAL SUIl. LE SERVICE MÉDICAL
TRAVAUX DUS A DES SAVANTS ÉTIl.ANGERS AU SEnVICE DES EAUX nlN~I.ALES
Indépendamment des travaux dus à MM. les médecins inspecteurs,
nous devons :Jppcler l'aLlention de l'Académie:
1° SUI' un opllscu·le de M. le docteur Hel'pin (de Metz), ayant pour
titre: Études médicales, scientifiques et statistiques SUt les pl'incipales
sources d'eaux minérales de France, cl'Anglete1'l'e et d'Allemagne;
2° Et SUl' un mémoire de M. Artigala, relatif à la constntction des établissements thermaux.
Le livre cie M. Herpin est le fruit de huit années d'études. L'auteur
a recueilli lui-même les matôriaux qui lui ont scrvi à le composer, dans
les pl:incipales localités de Fr:Jnce, d'Allemagne et d'Angleterre renommées pour leurs sourccs minérales. Dans les plus importantes, il a passé
'une S:Jison et même plus; ailleurs, une den'li-saison, quinze jOUl'S, huit
jours, le temps nécessaire, enfin, pour recueillÎl' ou vérifier les faits
dignes de fixel' l'attention, Il n'a même pas hésité à retoul'l1er plusieurs
fois dans les mêmes établissements, pOlir s'assurel' pal' lui-même do
l'état de quelques malades qu'il y aV:lit précédemment rencontrés.
Vivant de la vie des hnigneurs, partageant leurs repas, .leurs promenades, lelll's distractions, quelquefois même leur tl'aitement, c'est-à·dire,
buvant les e:lUX ct prenant les bains, M. le docteur Herpin a pu obtenir,
de la bouche m(jme des malades, des renseignements détaillés et précieux
SUI' l'action de ces eaux, SUl' les résultats obtenus, soit îmmédiL'llement,
soit même ultérieurement. Partout aussi il a trouvé parmi nos confrères
un accueil bienveillant et empressé, qui lui a rendu plus facile l'accomplissement de la tâche qu'il s'était donnée. Aussi M. Herpin, plein de
reconnaissance pOUl' ce concours aussi obligeant qu'éclairé, s'empresset-il de réclamer pOUl' nos confl'ères étrangers cl nationaux une part dans
le succès que son œuvre pourrait obtenir.
Nous ne croyons pélS devoir donner ici l'analyse de l'ouvrage de
M, Herpin, <]ui sc trouve aujourd'hui clL'lns les mains de la plupal't des
médecins; nOlis nous bornerons à l'appelel' qu'avant les publications de
notre confrère, on ne connaissait point en France une médication très
employée en Allemagne: nous voulons pader des bains et douches d'acide
carbonique.
«
11 existe, dit M. Herpin, depuis plusieurs années, en Allemagne,
�DES EAUX MINÉHALES DE LL\ FlIANCE EN
1854·
45
aux principales sources carbo-gazeuses, des établissements où l'on
Il administre le gaz acide carbonique, soit en bains généraux ou partiels,
» soit SOIIS fOt'me de douches ou d'in je clion s, soit enfin pal' voie de déIl glutition ou d'inhalation.
Il Plusieurs f:üts particuliers avaient, depuis longtemps, alliré l'atlenIl lion des médecins allemands sur les propriétés médicamenteuses du
gaz acide carhonique, lorsqu'une guérison tout à fait extraol'dinaire,
71 presque miraculeuse, opérée par ce moyen, yint meUre en grande
Il vogue ce nouvel agent t.hérapeutique.
Il Le docteur Struve, savant distingué, prenait les eaux à Marienbad
1) (Bohême) , pour une affection
lymphatique très douloureuse (]u'il
» avait à la cuisse et à la jambe gauches. Il ne pouvait marcher depuis
Il plusiew's années sans le secours de béquilles; les glandes ct les vaisIl seaux lymphaliques de la jambe étaient durs et enflammés. Le malade
souffrait, en outre, d'un engorgement du foie et d'bémorrhoïdes.
Il Le docteur Struve eut un jour l'idée d'exposer sa jambe malade
Il à l'action d'un courant tic gaz carbonique qui :se dégageait d'une des
Il sOUl'ces de Marienbad et formait lIne couche de plusieurs décimètl'es
Il d'épaisseur à la !;lll'face du liquide. Appuyé sur un bàton, soutenu
Il pal' son domestique, il parvint à se traînel', avec beaucoup,de peine et
en éprouvant de vives douleurs, jusqu'à la source. Assis sur le bord
Il du bassin, il laissa pendre sa jambe dans la couche de gaz; il éprouva
:1 d'nbol'd un fourmillement et une chaleur agréable qui alla en augmenlant, all point de déterminel' une abondante transpiration du
» membre malade. Lorsqu'il relira son pied du bain cie g:1Z, il fut lout
Il surpris de ne plus ressentil' aucune douleur, el m~e
de POUVOil'
Il marcher sans le secours de ses béquilles et de son domestique; il
)1 courut annoncer lui-m~e
à ses amis l'heureuse nouvelle de ceLLe
guérison inespérée. Le malade continua pendant quelque temps l'u)1 snge des bains locaux de gaz acide carbonique, et il pal'tit gUél'i
de
)1 Marienbad. II a joui, depuis celle époque,
l'une santé excellente,
Il sans éprouver de rechute ni de renouvellemunt de ses douleurs.
Le docteur Struve a publié lui-mème la relation détaillée de sa
maladie ct de sa guérison.
» Aujourd'hui, il y a, en Allemagne, notamment à Marienbad, Carls» Lad, Kissingen, Eger, Nauheim, Cannstadt, Meinberg, Cl'onlhal, etc.,
71
1)
1)
1)
1)
1)
1)
)1
�46
RAPPORT GÉNÉHAL
sun LE SlWVHJ:E MÉDICAL '
des établissements spéciaux très remarquabl es pour les bains, les
» douches et même l'inhalation du gaz carbonique.
» On emploie le gaz carbonique tantôt pUI', tantôt mélangé en proportions plus ou moins considérables avec de l'air atmospbél'jque ou
» du gaz sulfhydrique, il J'état sec ou humide, avec de la vapeur d'eaux
» minérales, etc ..... »
L'ouvrage de M, HCi'pin renferme deux tableaux synoptiques des
principes médicamenteux ou éléments contenus dans un litre de chacune des sou rces thermal es. L'un de ces tabl ea ux est consacré aux eaux
minérales de la France, l'au tre aux sources étrangères. - Ces tableaux
sont fort utiles en ce qu'ils pel'mettent de ju ger d'un seul coup d'œil la
propol't.ion relative des éléments minéralisateurs contenus dans les différentes eaux d'une même classe.
»
1)
M, Artigala, architecte à Tarbes, a, comme nous l'avons dit, envoyé
à l'Académie un mémo ire ayant pour till'e : Notice sur les établissements the1'maux et sur les causes qui p1'oduisent l'énergie médicinale
des eaux,
L'a uteur de ce mémoire a été chal'gé, depuis 1818, de ll'avaux plus
ou moins impol'tanls dans plusieurs établissements thermaux des Pyrénées, A ce titre, il a toute autorité pour prendre part à la discussion,
dont il vi en t vous soumellre les éléments.
M. Artigala mel en avant un fait de la plus haute gravÎté, sur lequel
repose tout son travail, et qui deman~I
à Mre soumis à un exa men
sérieux.
La the1'malité locale, dit-il, et conséquemment Le pouvoÎ1' médical des
sources, ont dis]Ja1'u par suite des nouvelles const1'tLCtions exécutées dans
pLusieurs des établissements thermaux des Pyrénées .
M. Artigala cite comme co ns ' quences de ce fait la préférence accordée généraLment auj ourd'hui aux piscines sur les bai gnoires, où les
malad s s plaignent d'un en tim ent de froid; la diminution du nombre
ùes visiteul's aisés, ct enfin la décroissa nce de plus en plus marquée du
reve nu cles maisons de location; ces deux derni ers symptÔmes, alarmant pOU l' la prospérité cles étab li . semenls où ils se produisaient, ont
éveillé la solictud~
des adm ini stration s locales, qui ont ùù prendre les
mesures pl'opl'e.· l améliorel' le mode d'aménagement des sou l'ces.
�DES EAUX nlINÉRALES DE LA FRANCE EN
1854·
fJ7
C'est, en effet, au mode d'aménagement suivi dans les constructions nouvelles que M. Artigala allriuue l'abaissement du chifft'e de
la thermalité de certaines sources. Il a fait, à ce sujet, une étude approfondie des dispositions qu'offraient les bains des Pyrénées, au temps
de Théophile Bordel!. de celles qu'avaient adoptées les Romains dans la
construction des thermes de Bagnères, dispositions encore très reconnaissables au milieu des ruines de ces thermes, et, enfin, des préceptes
donnés par Vitruve sur ce genre d'établissements; appliquant ensuite
aux bains de Bagnères-de-Bigorre, de Cauterets, de Saint-SauveUl' et de
Baréges t les principes architectoniques qu'il avait déduits de celte étude,
il résume de la manière suivante ses observations critiques:
En admellanl que les éléments impondérables contenus dans les
" eaux minéro-tbcrmales fOl'mont une partie de la médication, ou mieux
» l'énergie, la puis~1lce
même de celle médication, on est conduit à
li reconnailre que nos bains des Pyrénées, dans les temps anciens et
» même de nos devanciers, étaient disposés de telle sorte que ces élé» ments impondérables s'administraient aux malades en même temps
7J qu'ils faisaient usage des eaux. Aussi leur J'éputation de bonté et d'ef» ficacité n'était contestée de personne. Les plaignants, qu'à tort on il
nommés détmcteu1's, se . ont produits forcément au fur ~t à meSUl'e
» que les travaux exécutés clans les Lains ont fait disparailre leur ther» malité locelle. Cal' on peut affirmer que, s'il y a absence de thermalilé
» locale, il y il aussi absence de pouvoir médical. »
Les fails signal's par M, Al'ligala, les expériences et le observations
qui sont rapportées il l'appui, les moyens proposés pal' l'auteur pour y
porlel' l'emède, méritent d'ètre pri, en sél'ieuse considération, au si bien
au point de vue de la thérapeutique lhermale en général qu'à celui de
la prospérité de plusi urs sOUl'ces importantes:
'
(1
1)
§ Il. -
DÉDUCTIONS
A
'J'illER
D~S
DOC MENTS
fOUllNIS
PAil MM. LES l\1ÉDECINS INSPECTEURS.
Les êléments de prospérité des étnblissements thermaux sont: le
nomb1'e des malades, le chif{1'e de l'argent laissé dans la localité et le
produit de la ferme ou 1·égie.
Le tableau suivant inclique le mouvement cn malades et en numérairQ
des établissements d'eaux minérales, pendant la saison de 1.854.
..
�48
nAPPORT GÉNÉHAL SUR LE SERVICE MÉDICAL
ÉTABLISSEME NTS CIVILS.
ltU,LADES
lttALADES
paya nls,
gratuits.
IIU.ADES
li ohé.
à l'b ôpital.
ANNÉE 1854.
:16
1,207
AIl f.' v3rd (Isrre). - .•
13agnères - de - Luchon ( llaule2,380
Gal'onnr.).
250
Bagnoles ;Orn e) •.
Bagnols (Lozère) .•
893
1l;;2
Bain s (Vosl!es).•••
H ~ larn
e
(Hérault).
105
:1 ,000
13arl>olan (C ers). •
• •
DarrgCli (llanies-Pyrén ées) ••
1.lI911
5à6,000
Bia rrilZ ( l as e s, l'yr ~ n ée s)
6:.l 0
But1rbon-Lancy ( S ~Ône
, el - Lolre),
265
Bonrhon-l'Archambaull (Allier) .
600
Cauvalal-Iès-Ie-Vi f,\,ln (Gard)
:1 ,065
Casl('ra-Verduzan (Cers) •
:1,1l00
Chilrbonnières (flhône) , •
Ch aleldon (Puy-th'- Dôme) ••
50
Gliaud ('s- /\ igu es (Canlal) . •
1100
1,~0
Cran sac (Avey l'on )..
Dax (cilnlflu de) (Sainl-Pierre ,
13ibi, Baignols, cie. (Lalldes). 2, 016
Encau 'sr (Ilaule-Garonne)
670
Ellzl'l-les-Bai li S el ai n I-J ean-d e3311
CÎ rargues (Gard) .•
Fonsan che «;ard) ••
1119
250
Camarde (Landes). .
•
Gn10ulx (liaSSes-Alpes) •
137
La Cllaitlelll' (Lozère), •
365
La ~Ialou
(IJ ~ r a ul
) , •
1.60
1178
La 101 le-les-Bains (Isè re).
234
Luxeuil (llanl l' -SaOn l!) ..
Il
~l()I-Dor c
(p uy - d l!-D~
m r) , •
280
~la
s kil
('1 La vilrdens (Card).
1,389
'ie(\I'r!>ronn (Bas- Hhin) ••
180
Pi errerond s Ics- lIi1ins (Oise).
~cs
) ••••
1,187
PlombIères ( Vos
Pré, hacq (La ndes).. • • _
226
pl'()piac (I)rÔme). • • • •
1150
Henll es-Ies-Bains (Aude), •
1,200
(Il
1. RODUl1S
de ln ferm e
ou .oégic.
AR CJ:N T
~ D n .
lniné
le l'" Y''
"
55,000
362,100
455
50
911
(i)
lJO
:18
200
531
6:1,000
6,000
9,870
5,OM
(!I )
180
1.8
60
62
:100
3110
408
18
950,000
80,000
125,000
25,000
15,000
50,000
436 ,560
900,000 (li)
85,000
100,000
50,000
56,000
52,000
3 ,000 (5)
30,000
70,000
8
»
))
(3)
Il
1)
"
"
"
100
300
50
189
50
»
"
1
:1
2
))
22"
35
1.8
95
12
))
15
42
21
»
"
"
"
1)
1)
"
»
1)
48
153
»
300
150
2,029
1)
10,000
31,925l10 c.
1.5,000
13,000
9,871
3,000
9,727
10,000
3,600
600
15,000
/1,1l60
2, 320
3,800
7,000
1100
20,000
1,930
(6)
5,353
39,600
15,000
35,000
MO
3,500
55,000
iO,500
20,000 (7)
l15,000
50,000
1)
3,080
2,900
ll,200
36,242
1,000
1,600
15,000
))
8,850
80,000
71,000
330,000
3,500
1)
(8)
80,000
AIlCIIII malad e \l'a JIn èlre Irail é il l'hOr"al, ccl établissemenl Il'élant pas en core mcublé,
(~
I.es Ir"vall x d'n'sa lnls-c' l1Ie,,1 Cl cl'alllciioraiion cxécuté. , l'hOplial \lClldalll l'ctr! de 18 ~ 4 Il'ont pas
l\I'rUl i8 d'y arllllr lll'e rl tS lII alades Indigc" t .
( ~ ) L'hôpil al ('iv il e, 1 cnco re Cil ' <lie ,le con trnction,
~ ) Ua" . cc ,'hiffr,: Ile .""1 Jl " ~ l'Ollll'riSCS l 'S déJlCI""S, rio" ., ci e" ri e LI•• Mill, l'EmpCI'eUl' et l'Impéralri ce,
1; I,e l'l'I l1cll'al proù nit de Chaleldon COli Islc d ans l'cxporl ation dcs caux, clui en 18:14 s'cst él evée il
1:> 000 1"",l ci lles,
le Jll'0llriélairr .
(6) l,'él,.IJ I" "' \Ilcnl e 1 r é~ i l'~r
(7 Ull e ,llJldéllli e de cll olr ra CI ,l e suc le dé\'cloppée dan s la conlréc dès le milieu de juille t ~ rait d,I. ,'rl cr
rI 'llllC IlI all 1(" C cOllIl'l èlC l' 'labli' sc mCIII,
(8) l'lus de la 1I10llié des vlsll IIrs vivcnl a\'ec la plus stri cte cconolllle,
!
.
�DES EAUX MINÉHALES DE LA FnANCI~
ÉTABLISSEMENTS CIVILS.
EN
MALADES
MALADES
M1LADES
payonts.
gratuits.
à l'hôpital.
1854.
PRODUITS
de la ferme
011 régie.
tl'aités
AIlGEIiT
laissé
dons le pa yi.
ANNÉE 185lt (suite).
Royat (Puy-de-DÔme)• • • • • •
Sail·sous-Couzan (Loire) ..•••
Sai nt-Amand (Nord).••••••
SI.-Laurent·les-Bains (Ardèche).
Sainl - Loubouer el d'Espérons
(Landes) , ••••••••••
Sainte-Marie (Caulal) ••• , •
Sylvanès et Camarès (Aveyron) ..
Soultzmatl (Ha ut-lIhin ). • ••
Trébas (Tarn). • ••••••
Uriage (Isère) ••••••••
Vic-Sl\'~Cère
(Cantal) •••••
1,lt82
272
58
1,162
1,'200
900
450
157
275
3,000
236
200
10
2
106
n
Il
IJ
21,13lt
1,lt52
6,000
6,000 (t)
15,000
"
Il
5,742
10,000 (2)
Il
»
30
12
"»
9,000
3,000
5,000
8,000
1I,000
40,000
1 1,255
30,000
10,000
27,000
50,000 (3)
111,000
390,000
8,000
II
50
321
35
Il
»
1)
ANNÉE 1853.
Barbotan (Gers) ••••••••
Chaudes-Aigues (Can lal) •••.•
Fonsanche (Gard). . • • ••
Luxeuil ( ~Jaute-Sôn),.
•
Pi .... rc(onr!s (Oise) .••
Vic-sur-Cère (Cantal) ••••
700
851.
300
1I60
138
390
1.00
100
17
15
25
60
ÉTABLISSEMENTS MILITAIRES.
:1.0,000
600 (4)
13,254
9,835
3,500
1,650
"
60
»
Il
Il
-
40,000
47,lt51.
2,200
1.40,000
55,000
16,000
1.854.
Baréges (llautes-Pyrénées) •• • ••••••
Bourbonne-les,Bains ([Jaute-Mal'De) •••••
Saint-Antoine de Guagno (Corse) ••
, ••
Nombre de mal.de ••
439
619
2H
(1) En prtscn ce d'une aussi grande arnueuce de malades, dout plusielll's 80nt qualifiés de propriétaires ou
empluyés, il est dlflieile cie ne point admettrc qu'une erreur s'cs t glissée dans le chiffre dc l'argent laissé
,Ia"s le pays,
(2) Mème ohservali oll que ci-des
l ~,
(3) EII 1854, 011 a exporte 200,000 bouteilles,
rr,1ncs,
(4 ) Ct'tle somme est pOUl' la ville: le procJuit brut Jlour les prOllri étalres des bains s'est élevé à i2,7:;~
Les conséquences que l'on peut tirel' des chiffres contenus dans ce
tableau l'ésultent de la comparaison de ces chifl'res avec ceux des
années 'précédentes ; mais, dès qu'on les étudie sous ce rapport, on
reconnaît qu'ils présentent souvent un désacconl ct même une contradiction ioexplic3bles: ainsi, il est tel établi ssement dont le produit en
argent laissé dans le pays a diminué considû rahl emcnt, comparé au
chifi're de l'année dernière ('1853), tandis que le nombre des rnal3Jes
s'est augmenté d'lin cinquième environ. Ailleul's, le nombre des yisiteurs a été moitié ' moinche et la dépense a quintuplé. Dans d'autres
,
�50
RAPPORT GÉNÉnAL SUR LE SERVICE MÉDICAL
localités, si l'on divise la dépense présumée pal' lenombre des baigneUl's,
on trouve le chiifl'e inadmissible d'environ l!,ou ~ francs pour u,ne saison
de quinze jours, en moyenne, c'est-à-dire, 25 à 50 centimes pal' jour,
et cela dans des étahlissements fréquentés par des propriétaires, des
évidence que ce sont là des erreurs; mais
employés, etc. Il esl de to~e
comment peut-il s'en glisser d'aussi graves dans des documents destinés
à êtl'e soumis à l'examen de l'Académie, et qui dôivent servir de base à
la statistique des établi sements thermaux? .
Espérons qu'il suffira de les avoir signalées à MM. les médecins inspecteurs, pour qu'ils s'empressent de les éviter à 1'a'lenir" et qu'ils apportent la plus scrupuleuse attention dans le choix des documents qu'ils
transmettent à l'administration supérieure.
§ III. -
TRAVAUX EXÉCUTÉS EN
1854
PAR LA COl\IS~
DES EAUX
lIIINÉRALES ET PAR DIVERS lUElIlBRES DE L'ACADÉlIIIE.
Ces tl'avaux consistent:
i 0 En analyses exécutées depuis la dernière séal;ce générale par notre
honorable collègue, M. Ossian Henry, dans le laboratoire de)' Académie;
2° En communications faites par divers membres de la Compagnie,
ou en rapports SUl' des travaux envoyés par des savants étrangers et ayant
trait aux eaux minérales.
Les rapports relatifs aux analyses sont au nombre de neuf.
Voici les noms des sources qui ont fourni les eaux:
:1' Eau minérale de Saint-Yorre (Bulletin de l'Académie, 2l! avril
t855, t. XX, p. 882);
2° Eau sulfureuse de la Hantalade, à Saint-Sauveur (Id., p. 884);
3° Eaux minérales de Vittel et d'Outrancoul't (Id., p. 886);
ho Eau iodo-bromul'ée de Saxon (Id., p. 888);
5° Eau acidule gazeuse bromo-iodurée de la sOUl'ce de Bourdonneau
(Dl'ôme) (Icl., 7 aoûL 1.855, p. H79);
6° .Eau de deux sources de la ville de Cusset (Allier) (Id., H septembre, p. 1.240);
7° Eau sulfureuse calcaire froide découverte aux l'hernes, près Paris
(Id .• p. :1242);
8° Eau d'une source découverte à Vals (Ardèche) (Id., p. i2l!5)i
�DES EAUX MINÉRALES DE LA FRANCE EN 1854.
51
9° Eau des diffél'entés sources qui alimentent l'établissement do
plombières (Vosges) (Id., p. 1.2l~8)
La Compagnie a reçu d'un de nos collègues communication d'un travail ayant trait aux eaux minérales; en voicile titre: cc Notice histoI'ique
SUl' la découverte de l'arsenic dans les eaux minérales, par M. A. Chevallier. )) (Bulletin de l'Académie, séance du 23 janvier 1855, t. XX,
p.
l~54.)
Enfin cinq rapports vous ont été présentés sur des sujets relatifs aux
eaux minérales, adressés pal' des personnes étrangères à l'Académie:
i ° Rapport fait par M. Boullay, au nom de la Commission des eaux
eaux minérales arti~cels
dans la
minérales, sur la fabrication de~
ville de Lyon, et sur les . moyens d'appliquer aux fabricants l'ordonnance du 1.8 juin 1823. (Bulletin de l'Académie, séance du 27 février
1855, t. XX, p. 601.)
2° Second rapport de M. Boullay sur le même sujet, applicable à de
nouvelles demandes d'autoI'Ïsation. (Id ., 3 juillet 1855, p. 1098.)
3° Rapport de M. Gibel't sur un mémoire de M. Baizeau', médecin
militaire à l'armée d'Italie, intitulé: Influence des eaux minérales suLfureuses sur la syphilis.
.
Il résulte des recherches de M. BaiMau, que les eaux sulfureuses thermales peuvent être regardées comme un précieux adjuvant du trai tement
spécifique, dans les accidents consécutifs de la syphilis. et notamment
dans les syphi&ides. (Id., 31 juillet, t. XX, p. 1167.)
4° Rapport de M. O. Henry sur l'eau minérale de Wildegg, canton
d'Argovie, en Suisse.
Les propl'iélail'es de celle eau avaient demandé l'autorisation de la
vendre en II rance. - M. le ministre des travaux publics, du commerce
et de l'agl'iculture consulta l'Académie SUI' l'opportunité de cette demande, qui a dt! être repoussée par la raison que l'eau de Wildegg ne
présente pas une supériorité réelle SUI' les Sources de même composition
que possède la France (1.) . (Id., 11. septemhre, t. XX, p. 1.238.)
(1) Depuis lors, la vente des eaux de Wildegg a été autorisée en Fi'ance, mais seulement
�RAPPORT GÉNÉRAL SUR LE SERVICE MÉDICAL
5° Rapport de M. O. Henry sur l'eau d'uno SOUl'ce découverte à Vals
(Ardèche).
L'autorisation d'exploiter celle source a été refusée, parce qu'elle
paraît provenir du même réservoir soulel'l'ain que la source dite la
Camuse, exploitée depui s plusieurs siècles pal' la commune et distante
de 3 à lJ. mètl'es seulement. (Id., 11. septembre 1855, 1. XX, p. 1245.)
CONCLUSIONS.
Malgré quelques critiques sur l'ensemble des l'apports de MM. les
médecins-inspecteurs, critiques inspirées pal' le se ul amour de la
science, la Commis. ion s'ompl'esse de reconnaître que plusieurs de ces
rapports sont dignes d'être signalés à l'attention de l'Académie pal' le
soin avec lequel ils ont été rédigés, ou par les mémoires qui les accomllagnont.
'De plus, plusieurs savants, étrangers à l'Académie, lui ont fail parvenir de travaux se rapportant aux eaux minérales, et méritant d'être distipgués ~s publication ordinair'es du même genre.
En consè-tuence, la Commission a l'honneur de vous proposer de demander à M. e ministre de l'agriculLure, du commerce et des travaux
publics, d'acco..der les récompenses suivantes:
.
1 RAPPEL DE M~DJu.LE
0
D'AJ\GEN'f AVEC ME TION IIONOJ\ADLE :
A MM. Dufresse ~ Chassaigne, médecin-inspec teur à Bagnols, dont
le l'appo offI'e l'a nalyse de tous les cas observés pal' lui,
s'élevant ~ LJ36, ct un anancemenl l,'ès méthodique de
ces cas;
Petit (Charles), \tiédecin-inspecteur ~\ Vichy, auteur d'un mémoire
SUl'
la ffi<\\ière ol'gauique des eaux de Vichy.
dans les pharmacies ct les dépôts d'eaux Il~Jé'a)(s
régulièrement autorisés. Chaquc envoi d'cali
de Wildcgg doit être accompagné d'un cC'\iIlcat d'origine délivré ou attesté par les autoriléll
locales.
�DES! EAyX rM1NÉRi\LES ., DE ·, LA FRA~CE
EN
1854.
53
2- MtDAILLES D'ARGENT :
·A MM. Haime. collaborateur de M. le(tlocteur Petit, pour le mémoire
sur la matière organique des eaux de Vichy;
Ile7'pin (dè Metz) ,'qui, le preltlier, a fait connaitre en France
les bains et douches d'acide carbonique, très employés en
Allemagne, et a publié un ouvrage ayant pour titre: Études
médicales, scientifiques et statistiques sur Jes principales
sources d'eaux minél'ales de France, d'AngleterI'e et d'Allemagne;
Ge7'dy, médecin-inspecteur à Uriage, auteur d'un mémoire
sur les affections scrofuleuses, annexé au rapport de 185lJ;
Bema7'd, médecin-inspecteur adjoint à Uriage, pour le mémoire annexé au rapport de 185ll., relatif aux maladies consignées dans ce rapport;
Buissa1'd, médecin-inspecteur à Lamotte-les-Bains, dont les
rapports annuels sont rédigés avec le plus grand soin et
envoyés très exactement.
ô'
DES MÉDAILLES DE BRONZE :
A MM. Bm'7'ié père, inspecteur à Bagnères-de-Luchon, dont les rapports sont envoyés exactement et très bien rédigés.
P7'ivat, inspecteur à La Malou : rapporlsbien rédigés et envoyés très exactement;
Gaudet, inspecteur à Dieppe, pour son rapport. de cette année;
Chapelain, inspecteur à Luxeuil: métnoire sur l'eau fel'l'ugineuse de Luxeuil; rapports annu?,s bien rédigés et envoyés
exactement;
Pouget, inspecteur à Royan: mffiloire sur les bains d'eau de
mel' chauffés, etc.;
A7'tigala, architecte à Tarbes. mémoire sur la construction des
établissemen ts thel'maux.
�54
4'
RAPPORT GÊNÊRAL SUR m: "'SERV'IOE M~DICAL,
ETd:
DES MENTIONS HONORABLES.
A MM. Tellie1', inspecteur à Bombon-Lancy: rapports envoyés 1rès
exactement;
Calvet, inspecteur à Sylvanès et Camarès : rapports envoyés
exactement;
Rérolle, inspecteur-adjoint à Bourbon-Lancy: x:apport de 1854
contenant un beau résumé de to,llS les m.alde~
observés;
Chevallier, médecin-inspecteur à Provins: mémoire sur les
modifications introduites dans le puisement, etc., des eaux
de Provins.
�/
��
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Le Thermalisme
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Description
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<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
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Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Rapport_general_1854_17872
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Guérard, Alphonse (1796-1874)
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Académie nationale de médecine (France)
Title
A name given to the resource
Rapport général à Son Excellence M. le Ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics sur le service médical des eaux minérales de la France pendant l'année 1854 fait au nom de la commission des eaux minérales, et lu à l'Académie impériale de Médecine le 29 novembre 1856
Publisher
An entity responsible for making the resource available
J.-B. Baillière et fils
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1857
Source
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Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Eaux minérales
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
54 p.
application/pdf
Description
An account of the resource
Extrait des mémoires de l'Académie impériale de Médecine, tome XXI
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/22/39322/BCU_Rapport_general_1854_17872.jpg
eaux minérales
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/22/39323/BCU_Rapport_general_1853_17872.pdf
f1132533b05f779bb0727dd3646d89c0
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Text
1
..
( \ ' i ';
RAPPORT
SUR LE SERVICE MÉDICAL
DES
EAUX MINÉRALES DE LA FRANCE
FAIT AU NOM DE LA COMMISSION DES EAU X MINÉRALES,
Et lu à l'Académie impériale de médecine le " novembre 1855,
PAR
111. le Docteur .0\.. GIJÉR.&RD,
Membre de l'Aco,Jémie impériale de médecine , médecin de l'Hôtel- Dieu.
EXTIlAIT DES l\IÉMOIHES DE L'ACADÉMIE IMP~RALE
ilE MÉDECINE,
Tome XX.
/:
,,
1 . .. ,.
i
Of
/'
,
A PARiS,
CHEZ J. -B.
LIBHAIRE
BAILLIÈRE,
nE L'ACADÉMIE
IMPÉRIALE
Rt l R IIA u Tr-rKUlI. LK.
DE MÉDECINE,
19.
1856
Paris. - lrnprimerie de L.
MARTIt(KT,
rue Mignon, 2.
,
��Paris , le
MINISTÈRE
10
juillet 1857,
DE L'AGRICULTURE.
DU COMMERCE
aT DEll
TRAVAUX PUBLICS.
".
DIRECTION
DU COMMERCE INTÉRIEUR .
DOREAU
LA POLICE SANITAIRE
.-r IlU)USTRJBJ.L8.
j'ai l'honneur de vous adresser, pour être distribués à MM. les médecins-insprcteurs et médecins-inspecteurs adjoints
des exploitations spéciales dans votre département, quelques exemplaires
da remarquable rapport fait au nom de la Commission des eaux minérales
et adopté par l'Académie impériale de médecine, sur le service médical
des établissements thermaux et des bains de mer, pendant l'année 1854.
En renouvelant ici mes précédentes recommandations, pour que MM. les
médecins-inspecteurs envoient e.r:actement lear rapport annuel, en ayant
soin de le rédiger conformément aux modèles fournis par mon ministère .
et saivant les judicieuses indications de l'Académie, je crois devoir appeler
votre attention sur les observations suivantes.
Par une innovation utile, le savant rapporteur de la Commission a
introduit: dans son travail, lm tableau indiquant, pour chacllnc des années
1849, 1850, 1851, 1852, 1853, 1854, les établissements pour lesquels des
rapports ont éte produits, et ceux qlâ n'ont pas été l'objet d'un srmblab(e
envoi.
En jetant les yeux sur ce tableau, on rer1zarque avec regret que, malgré
. des avertissements répétés, il est encore bien des médecins-inspecteurs qUl
méconnaissent l'importance de leurs obligations envers la science et lellrs
devoirs vis-à-vis de l'Administration. Sur l'ensemble des établissements, on
n'en compte, en effet, qlle 9 pour lesquels des rapports annuels aient été
remis régulièrement, et l'Administration n'a reçu, pendant les six années,
aucun travail de ce genrc des médecins-inspectellrs de 39 localités. Des
interruptzons très-déplorables se font remarquer pour les autres stations
thermales, et, de plus, l'Académie a eu à constater, non-seulement rmsuffisance, mais quelquefois l'inexactitLlde des renseignements fournis.
MONSIEUR LE PRÉFET,
EAUX
MINÉRALES .
Envoi d'un rapport de
la Commission des eaux
minérales de l'Académie
impériale de médecine,
pour III saison de 1854.
Recommandations nouvelles aux médecÎlls - inspecteurs.
CffiCULAIRE
N° 17.
1
�J'ai peine il cumprendre que l'élévation et l'autorité des eX/LOrlalions
contenues, chaque année, dans le rapport général de celle compagnie
savante, trouve encore chez la plupart de MM. les médecins-inspecteurs
autant d'indijJérence. Un tel état de choses ne saurait être toleré plus
longtemps: ce que les conseils de la science n'ont pu obtenir, l'Administration ne doit pas hésiter à l'exiger. Veuillez donc, Monsieur le Préfet,
prévenir MM. les médecins-inspecteurs des sources minérales Olt thermall's
de votre département que le tableau que publiera, l'année prochaine,
l'Académie impériale de médecine sera, de ma part, l'objet d'un tres-sérieux
examen. Faites-leur bien savoir, en même temps, que j'espere obtenir d'une
louable émulation ce que je regrelterais de devoir cl la sévérité
Il est d1Jil, d'ailleurs, un certain nombre d'entre eux auxquels, d'accord
avec l'Académie, je n'ai il faire parvenir que des remerci'ments et "d'èS
etoges. Je suis heureux, Monsieur le Préfet, de rappeler ici les noms de
ceux dont l'exactitude elles intéressants travaux ont méTité les bienveillants
encouragements de l'Administration, et je me félicite également de pouvozr
citer des personnes étrangères au service de l'inspection, dont les travau.:r;
ont été cependant jugés dignes d'un honorable témoignage.
Voici la liste des récompenses décernées par mon ministère , sur la proposition de l'Académie impériale de médecine:
.
1° 'RAPPEL DE MÉDAILLt::S D'ARGENT, AVEC MENTION HONORABLE .
MM.
DUFRESSE DE CHASSAIGNE,
PETIT
médecin·inspecteur à Bagnols (Lozère);
(Charles ) . id/'m à Vichy (décédé depuis la proposition de l'Aca-
démie).
2' MltDA1LT~S
MM.
HAINB,
collaborateur de feu M. le docleur Cha~les
de Melz;
HERPIN,
GilROY,
D'ARGENT.
médecin-inspecteur à Uriage;
BERNARD,
BUISSARD
médecin-inspecteur :ldjoint à Uriage;
Olédecin·inspccteurà Lamotte-les-Bains.
Petit;
�3° MÉDAILLES DE BRONZE.
MM. BARRIÉ père, médecin-inspecteur à Bagnères-de-Luchon;
PRIVAT, idem à la Malou;
GAUDET, idem des bains de mer de Dieppe;
CHAPELAIN, idem à Luxeuil;
POUGET, idem à Royan;
ARTIGALA, architecte à Tarbes.
4° MENTIONS HONORABLES.
MM. TELLIIlI\, médecin-inspecteur à Bourbon-Lancy;
CALVET, idem à Sylvanès et Camarès;
RÉRoLLE, médecin-inspecteur adjoint à Bourbon-Lancy;
CUEVALLIER, médecin-inspecteur à Provins.
Agréez, Monsieur le Préfet, l'assurance de ma considération trèsdistinguée.
Le Ministre
de l'Agriculture , du Commerce et des Travaux. publics,
. Signé E.
ROUHER.
Pour expédition:
Le Directeur,
•
�,fI
.( ~I
• 1
�RA.PPORT
,UR LE SERVICE MÉDlCAL
DES
EAUX MINÉRALES DE LA FRANCE
FAIT AU NOM DE LA COMMISSION DES EAUX lVNÉRALE~,
Et lu à l'Académie impériale de médecinc le 4 novembre 1851?J,
PAR
ltl. le Doctcur .4.. G1JÉRA.IlD,
Membre de l'Académi e impériale de médecine, médecin do l' Hôtel- Dieu.
(
EXTI\AI'!' DES MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE I~PÉUALE
DE MÉDECINE,
Tome XX .
A PARIS,
CHEZ J.-B.
LIBHAIl\E
•
BAILLIÈRE,
DE L'ACADÉMIE
IMPÉRIALE
19.
·RU!! IhUT~FKLB,
'185()
DE
MI
~ DEG1N,
�Paris , - Imprimerie de J"
MAnTINF.T,
rlle Mignon, 2 ,
�RAPPORT
SUR LE SERVICE
MÉDICAL
,
DES EAUX MINERALES DE LA FRANCE,
PENDANT L'ANl~E
MI~SEUl\
1853.
,
L'importance thérapeutique des eaux minérales cst aujourd'hui universellemen t reconnue; mais les guérisons qu'elles déterminent sont
rareme nt immMiales; le plus souvent, un temps plus ou moins long doit
s\~couler
après la snison thermale, pou l'la production des effets avantageux qui en so nt la conséquence. Il est donc du plus haul intérêt pOUl'
la science que les rnpports annuels rédigés par mess iel1l's les médecin s
in specteurs de nos établissements thermaux enregislrent avec un soin
égal les eflets immédiats et les effets consécutifs des eaux dont ils dirigent l'emploi, C'est dans le but de leur clonnel'le Lemps nécessa i,'e ~ la
réunion des renseignements dont ils ont besoin pOUl' atteindre ce résultat, que l'Académie, consultée par M. le ministre de l'agriculIU1'e, du
commerce et des travaux publics, a proposé de n'exiger les rapports de
nos confrères que dix-/mit mois apl'ès la saison dont ces rappol'ts pl'ése ntent l'analyse.
Cetle mcsul'e d'ordre ayant été adoptéc p:lI' M. leminis ll'e, nous n'aurons il yo ns rendre compte ici que des rappol'ts relatifs à l'année 1853,
l'apports trans mis à l'Académie dans le COUI'S de la présente année, La
snison thermale de i8M fera l'objet du compte rendu cie 1856, el ainsi
de suite , Toulefois nous comprendrons dans nolre ll'avail qllelque
rapports tlrriérés relatifs par conséquent aux années antérieures à 1853.
En acceptant les fonctions de rapporteur tic votrc commission de,
�-,
f·
nAPPOHT
minérales, j( ~ ne me suis point dissimulé combien cel~
tâche, Lléjn
si difficile par eHe-même, l'était devenue encore davantage par la supériorité avec laqu ell e l'a remplie l' honorable et savant collègue qui, pendan t plus de dix ans, a été devant vous l'o rgane de celle commissioll.
TOlllefois, plus con fiant d:lns votl'e indulgenee que dans mes propres
forces, si je n'a i point hésit é il répondre à l'appel qui m'était fait, c'es t
que j'étais décid é tout d'abord il continuel' l'œuvre de notre confrère el
à marcher dans la voie qu'il a tra cée d'une main aussi habile qu'expé rimentée. J'ai donc adopté, en rédigeant le rapport que vous all ez
ell tend l'e, les divisions ct c1assificalions suivies par M. Patissier dan s son
rapporl pour les années 1851 et 1852 (1). La comparaison des résultaI.
ob lenus d'une année à l'autre daus les mêmes établissements thel'mau x
en deviendra plus facile, -t J ' un autre côté, la possibilité de renvoyer
le lecleUl' au Lravail si complet de notre collèGue, et d'év iter par HI de.
l'cd ites fastidieu ses eLinutil es , nous permcllra d'abréger l' étendu e de
not l'e compte rendu .
l.\ otre lravail se diri sc en troi s secL ions :
La prem ière comprend l'examen des rapports el mémoires tl,Jns lni s ~.
J'Académie par M. le ministre.
La seconcle esL cons:Jc l'ée aux déductions que J'on peuL tirel' de ces
documen ts relati vemen t à la médecine ct 11 la rich esse publiqu e.
Dans la troi sième enfin, nous donn ons un aperçu des travaux l'clatifs
tlUX ea ux minérales exécu tés pnr vo tre comm ission el par divers memul'es
tle l'Académie pendanl l'année 1853.
Comme conclusions, nous " Oti S so nffi otlon s les noms de qu elques
méd ecins ou savanl s don tl cs travaux onl pnl'u n votre commission di gnes
li' ~Ire
encouragés.
(' (lUX
- § 1. -
R:\PPORTS DES MÉDECINS INSPECTEUR S.
En signalaul à l'Ac:adéllIi e la progression cro issan te du nombre des
rappor ts aunuel ( : n\'o}é~
ùc 18lt9 il 1852 par 1\1 M. le3 médecins in specteur , la commission de 1852 féli cit :J it ces demiel's de leur empressemen l à l'emplir cc d(~vo
ir scientifiqu e.
Le éloges de la com mi s!' ion n'ont p:Js eu le privitége de sLitnll! cr le
(1) Mémoires de l'A radémi- de1llédecil1C , t.
-\'111, p. 367.
�SUR LES EAUX MIN~RALES
5
DE LA FRANCE.
zèlè de messieurs les médecins. Le nombre des rapports qui, en 1851.,
était de lû et avait atteint en 1852 le chiffre de 81, en y comprenant
quelques retardataires, est tombé celle année il 52, dont plusieurs sont
nouveaux, c'est-il-dire ne figuraient pas sur le tableau des envois insérés
au derniel' rapport génél'al.
Le tableau suivant donne l'énumération des rapports env'oyés pour la
saison de 1853 (voir le tableau n° 1, à la page suivante) .
Nous ne pouvons trop regrettel' cette indifférence de messieurs les
médecins inspecteurs: elle prive la science des seuls moyens de faire
progl'esser l' hydrologie médicale, de dissiper les ténèbres dont cette
branche de nos connaissances est encore enveloppée, et de mellre en
lumièl'e toutes les ressources qu'elle offre aux malades ct aux praticiens.
A quoi peut tenir cette tiédeur pour l'accomplissement d'un devoir
que nous n'hésitons pas à placer en première ligne pal'mi ceux que leur
titre impose à messieurs les médecins inspecteurs?
Nous croyons en trouver la cause dans une idée Fau se que paraissent
se faire nos honorables confrères, de l'usage auquel sont destinés les
l'apports annuels des établissements thermaux.
Se trouvant chaque année en pl'()sence des mêmos individualités morbides, si je puis parler ainsi, n'ayant par conséquent rien de nouveau à
dire sur l'effet des eaux dont ils dirigent l'emploi, ils croient inutile de
parler, et ils aiment mieux sc taire que de répéter toujours la même
chose,
Mais, à notre avis, les rapports annuels ont pour principal objet de
fournir les éléments d'une bonne statistique des eaux minémles.
Or, ces éléments so composent: :1 0 du nombre exact des malades
soumis pendant l'année que l'on examine au traitement thermal, et de
toutes les conditions qui les concernent, à savoir: l'âge, le sexe, laconSlitution, la profes ion, elc.
2° De la détermination rigoureuse de ce qui est relatif il la maladie,
diagnostic exact, étiologie, époque d'appari lion, traitement an lérieur, etc.
30 Enfin, de l'appl'éciation des effels dus au traitement thermal.
Quand on réfléchit que, san parler des eaux de la mer et des salines,
applicables à l'Il age médical, la France possède plu' de 290 sources
minérales, on ne peut s'empêchel' do déplorer la perte des documents
précieux accumulés chaque année dans celle multitude d'établissements
2
�6
HAPponT
PIlEMIER TABLEAU. -
Rappo7'ts envoyés pour la saison de 1852.
~IÉDECNS
ÉTABLISSmIENTS.
INSPECTEURS .
ÉTAB
Ll SE~
JE
NTS.
Mt:DECINS
lNSPECTEURS.
--- - - - - - - -- 1.
Aix (Bonches.du-Hhône)
Avènc (IJérault) .•.•
Bagnols (Lozère). . • •
Barbotan (Gers). .•
Baréges, hôpit. militaire
Bourbonne (IL-Marne),
hôpital militaire. . .
ChaudeS-Aignes (Cantal)
Coirand.
Savy.
Chevalier.
Peyrocave,
Campmas.
Gréoulx (Basses-Alpes).
MOlltmirail (Vaucluse).
Pierrefonds (Oise) . . .
Royan (Charente-Inférieure) •
• • "
Sai l-les-Bains (Loire).
Villaret.
Uriage (Isère).. • •
Dufrcsse de Chas- Ussat (Ariége) • .
saigne.
Vic-sur-Cèrc (Cantal). •
Encausse (U. - Garonne) ,
1.851. et 1.852 •
. . . Camparan.
Doux.
Xav ier ~liet.
Va nnaqu e.
Flornoy.
Bcllety.
Bernard, adjoint.
Vergé.
CavaroJ.
Rapports envoyés pour la saison de 1853.
Aix (Bouches·du-Rhône)
Allevard (1 ère) . . .. .
Bagnères - de - Luch on
([Jau tc-Garonne) •••
Bagnols (Lozère) ••.•
Bains (Vo gcs) . • •
Balaruc (lléraull) •
Baréges (Uautcs-Pyrt'n .)
hôpital militaire. ••
Bilazais (Deux-Sèvres) .
Bourbon-Lancy (Saôueet-Loire) .
1
Coyrand.
Niepce.
Barrié père.
Chevalier.
Bailly.
Le Brel.
Campmas.
Morineau.
Ln Chnldette (Los ère) •.
La Jalou (Hérault) . ..
La Motte-les-B. (Isère).
Mont-Dore (P.-de-Dôme)
Nrris (Allier). • • . . •
'cyrac (Ardèche). •
Pietra-Pola (Co rse). • .
Plau-de-Fazi (O .-Alpes)
Roussel.
Priyat.
Buis arc1.
Berlrnnd, fil s.
nichoncl desBrlls .
De Laurès, adj.
Via lla.
Carlotti.
Brune t de GuillesIre, sU7·veillant.
Si biIle.
Balbedat.
Loubicr.
Eell ety.
Lenfanl.
Gay.
Plombières (Vosges) ••
Préchacq (Landes) ••.
Propiac (Drôme).
.
Bourbonnc ([J.-~
t il rn c).
Sail-les-Bains (Loire).
Bourbonnc (Il.-l'Jarne).
Sai l-s.-Couzan (Loi re) .
hOpital militaire .. . . Villaret.
Sa int-A lban (LolI·c) ..•
Cambo (Ba s.-Pyrénées) Oélissalde.
Sailll- nloine - dc-GuaCastera-Verduzan (ncrs) ]\-JnteL.
gno (Corse) .
. •• Villnmur.
Charbonllièrl's (rthône) . Finaz.
Sainl- Lauren t-les-Bains
Chilteaull uf - les- Bains
(Ard che). . . . . . . Fuz (e t du Pougf'1) .
(Puy-de-Dôme) .••• Pénissa t.
Sain t-Pie rre, BIbi, BaiCranSiJC (Aveyron) ••• Auzouy.
gno ts, La Baguère, etc.
Cuzet- Ies-Bain (Gard). Parin.
(Landes).. . . . . •. 1Mas ie.
Dieppe ( eine-Infér.) •• Caudel.
Saint-Sallveur ( UautesDunkerquc (Nord) .•• Lemaire.
l'yrénérs).
.•
• l'abas.
Eaux-Chaudes (BassesSai nt-Loubouer et d'EsPyrénées) . . • • • • • rzarié.
Arral Balous.
pérons (Land s).
Encausse (u.-Garonne). Camparan.
oultzm atl (Haut·Rhin). Bach.
Enghien ( 'eille-ct-Oise),
Sylvullès ct Camarès
RalJP. pour 1851-52-53 De Puisaye, adjoint (Av 'yron) . . •••.• Calvet.
Trébils (Tarn). .• LafOIJ.
forges ( eine-Infér.) •. CissevlUe.
Uriage ([sère) .••• . • v ulr. Gerdy.
Foncaude (Uél'ault) •. J3Cl'tiu.
Ga marde (Landes) . • • Bu rbedat.
Bernard, adjoint.
Ussa t (Al'iége) .
Vergé.
(;l'éoulx (Bas cs-Alpes). Jaubert.
Vals (Ard che) ..
Rue ll e.
Guillon (Doubs). • • . • Lambert.
Vichy (Allier), hôpital
La Bourboule (Puy-demilitaire •.• "
.• Bartbez.
Dôme). . •
• •
Choussy.
Tellier.
ReroUe, adjoint.
~ ' aglin,
adjoint.
i
1
�SUR LES EAUX MIN~RALEti
fiE LA FRANCE.
l
7
où près de cinq cent mille malades vont chercher la santé, ou tout au
moins du soulagement à leurs souffrances (1.).
Je demanderai à l'Académie la permission de faire ici un rapprochement entre les inspections des établissements thermaux et les stations
météol'ologiques, dont les différentes nations civilisées s'occupent en ce
moment à couvrir la surface du globe. Les unes et les autres on l pour
objet de l'ecuei Ili l' soigneusemen t les fai ts d'observa lion ressol'lissant à
la science dont elles dépendent: le dépouillement de ces faits, l'emploi
de ces unités appartiennent aux corps savants dont la mission est de les
mettre en œuv\'e, et qui sauront en faire sortir les grandes lois qui
régissent, d'un côté, la thérapeutique, de l'autre la physique tenestre.
Voici donc, à notre avis, et sans nous arrêter à critiquer en détail la
marche adoptée par la presque totalité de MM. les médecins inspecteurs
dans la rédaction de leurs rapports, voici quelle est la ligne dont ils ne
doivent pas dévier pour répondre au but de leur institution et au vœu
de l'Académie:
Ils doiven t: i 0 consacrer chaque rappo\'t à l'examen d'une seule et
même année; 2° consigner 8ur leurs registres le plus grand nombre possible do (aits individuels, dans les conditions énumérées plus haut.
Votre commission pense qu'il serait utile de faire connaitre ces observations à MM. los médecins inspecteurs par une circulairo 'émanée de
Son Excellence le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux
publics.
L'administration supérieure prendra d'ailleurs, nous n'en doutons
pas, les me .. ures les plus propl'es à faciliter la mission confiée à nos
honorables confl'èl'e:s, mesures indiquées avec détail dans le rapport
de 1852.
Après avoir rempli le devoir que nous venons de rappeler à leur souvenir, devoir qui, nous le répélons, e t obligatoire, si MM. les médecins
(1) Cetl
· ~valitOI
d'un demi-million de malades paraîtra peut-être exagér~;
mais nous
la croyons plutôt au-dessous de la ,~rité.
D'aJlr~s
le rapport de 1851-1852, le nombr' des malades ayant pris les eaux s'élevait à 93,256 : or, les établissements d'après lesquels ce chiffre a
été obtenu forment à peine le tiers de ceux qui existent en France, ct, comme le bains de
mer, où l'ilffiuence est toujours considérable, ne figurent qne pour mémoire dans le tableau
d'où nOLIs a vons extrait le chiffre précité, nous ne pensons pas être taxé d'exagération dans
notl'C évuluution du nombre des personnes soumises annuellement li un traitement hydrominéral.
�8
RAPPORT
inspecteurs, jaloux de mettre leur position à profit, s'appliquent à
traitel' dans des mémoires spéciaux quelques points de pratique d'après
les faits qui se passent sous leurs yeux, ou il éclairer par des recherches
nouvelles l'histoire naturelle et médicale des eaux placées sous
leur direction, l'Acaùémie sera toujours heureuse d'applaudir à
leurs efforts et de leur <lccorder tous les encouragements dont elle
rlispose.
Nous allons passer maintenant à l'analyse de quelques rapports qui
nous ont paru dignes ùe fixer l'allen tion de l'Académie.
1°
EAUX SULFUREUSES. -
M. le docteur
DE PUISAYE,
Enghien (Seine-et·Oise).
médecin inspecteur adjoint.
Le rapport adressé par M. de Puisaye comprend les années 1851,
1852 et 1853; aussi l'établissement d'Enghien ne figure-t-il pas dans le
dernier rapport général. Ce retard dans les envois de M.l'inspecteur est
dû il ce que, étant occupé pendant ces trois années à un travail d'ensemble sur les eaux confiées à ses soins, il a préféré attendre que ce travail fiH entièrement terminé pouren faire connaHre les résultats à l'administration supérieure.
L'envoi de M. de Puisaye se compose d'un cahier d'observations et
d'un mémoire très étendu. Les observations sont relatives à des malades
dont l'auteur a pu suivre le traitement.
Le mémoire pOUt' lequel M. de Puisaye a eu ]a collaboration de M. le
docteur Lccon te est à la fois chimique et médical. Nous allons en donner
l'analyse.
Après avoir étudié les propriétés physiques des eaux d'Enghien, la
force d'écoulement des sources, l'influence de la température et de la
pression barométrique sur cet écoulement, M. de Puisaye insiste sur ce
fait, que l'odeur et la saveul' des eaux d'Enghien, loin de l'appeler celles
du monosulfu1'e de calcium, présentent la plus grande ressemblance avec
l'ocleur et la saveur de l'hydl'ogène sulfil1'é. Ce caraclèl'e, joint aux expériences relatées clans le mémoire, est c10nné à l'appui de l'opinion que
le principe minél'a
~ ateUl'
de ces eaux n'est autre que l'hyd1'ogène sul{u1'é libl'e. Nous revi ·ndrons plus loin sur celte importante question.
La lumiè,'e es!. ,,:1OS action SUI' l'eau d'Enghien; au contraire, la chaleur
�SUR LES EAUX M1NÉRAT.ES DE LA FRANCE,
9
lui fait subir une altération profonde, Toutefois cette altération est due
à la présence de l'oxygène atmosphérique; car, renfermée en vase parfaitement clos et chauffée à 70 degrés, l'eau d'Enghien conserve la
presque tolalité de son principe sulfuré. On comprend, d'après cela,
combien est défectueux le mode actuel de chauffage, qui consiste à faire
condenser de la vapeUl' dans des réservoirs remplis d'eau minérale,
L'emplissage et le nettoyage de ces réservoirs sont des causes périodiques d'introcluction d'air; mais l'arrivée incessante de la vapeur en
apporte aussi une certaine proportion, et, la chaleur aidant, l'oxygène de
cet air brûle une parlie de l'hydrogène sulfuré dissous dans l'eau minérale, Je transforme en acide sulfil1'ique, don t la présence entraîne l'oxydation des métaux et la formation de sulfates. Pour obvie.' à ces inconvénients, M. de Puisaye propose de remplacer le système actuel par un
chauffage au serpentin, En attendant que ce changement puisse être
mis à exécution, il faudrait dès 11 présent faire arriver l'eau minérale
froide dans les baignoires et l'y chauffer par l'addition d'eau dO'lce
presque bouillante, D'ailleurs, pour soustraire complétemcnt l'eau sulfureuse à l'action de l'oxygène froid ou chaud depuis le moment où elle
- sort du sein de la lelTo jusqu'il celui où elle arrive dans les baignoires,
M. de Puisaye a imaginé de rçcouvrir les sources, les réservoirs el les
cuves de chauffage à l'aide d'un couvercle dont le bord plonge dans
l'eau: pour les réservoirs ct les cuves ce couvercle est mobile.
Dans l'analyse des caux d'Enghien, M. de Puisaye a employé une
solution titrée de sucmte de chaux saturée pour doser l'acide carbonique
libre, procédé qui, d'après les détails des analyses, paraît susceptible
d'une gl'ande exactitude. Quant à l'acide comLiné, on en a déterminé la
proportion en le remplaçant par l'acide sulfudque, dont l'équivalent
est plus élevé: on détermine ensuite le poids,
L'eau d'Enghien additionnée d'un léger excès de magnésie calcinée,
qui préci(lite l'acide carbonique et le ca1'bonate de chaux, pcrd, par
l'ébullition, tout son principe sulfuré; celui-ci peut être recueilli dans
une solution ammoniacale et do é exactement à l'aide d'une solution
d'iode. M. de Puisaye pen sc que cc principe est l'acide sttl(hydl'ique
libre, ses expériences ne lui ayant point décelé, dans le::; produils dégagés
tIe J'cau d'Enghien sous l'influence de la chaleur, la présence de la eom.
binaison de soufre et d'amm.onium.. - D 'jà Fou l'croy et Dclaporle, sans
�10
RAPPORT
faire connaître les expériences par lesquelles ils y avaient étfl conduits,
opinion.
avaient professé la m~e
Quelle est l'origine des caux d'Enghien?
La théorie admise pour expliquer cette origine est parfaitement
ordonnée, comme on va le voir. On a dit:
Le sulfate de chaux, et en particulier le gypse, contenus en abondance dans le ba sin de Paris, sont décomposés par les matières orgaen proportions plus ou moins considéniques qui s'y trouvent m~lées
rables : le sulfure de calcium est un des produits de cette décomposition
lente, il sc dissout dans l'cau infiltrée dans le sol, ct est en partie
tran sformé en acide sul/hydrique et en cm'bonale de chaux sous l'influence d'une portion de l'acide ca1'bonique tenu Cil dissolution dans
celle même eau , De là, production d'un e eau chargée d'acide sulfhydrique, d'acide cm'bonique, de carbonate de chaux ct de sulfu1'e de calcium. De là aussi la qualification d'accidentelles atlribuée aux eaux
minérales formées rar la succession de réactions que nous venons d'indiquer.
M. de Puisaye repousse J'application de cette théorie à la formation
des eaux d'Enghien. JI se fonde principalem en t sur les deux faits suivants, qui lui semblent démontrés: 1. Bi en que le sulfate de chaux du
terrain parisien renferme, ft quelque variété qu'il appartienne, une proportion considérable de matières organiques, ce n'est que par exception
que les caux qui cou lent sur le gypse o[rentles propriétés des eaux sulfw'ées. 2° Les eaux l'Enghien Ile contiennent que de l'acide sulfhyd1'ique
libr
e~
et, de plus, il n'existe aucune relation entre la quantité de soufre
renfermée dans ces eaux et le poids de j'acide sulfhydTique qu'elles contiennent, relation qui devrait se montrer d'une manière rigoureuse si la
décomposition partielle de ce dernier avait cu lieu en vertu de l'action
réductl'ice pr écit ée ; en d'autres termes, avant d'admettre celle réduction, il faudrait établir pal' l'analyse que l'cau des différentes sources
d'Engbien l'ellforme toujours le mOrne poids de souf/'e, soit sous forme
d'a.cide suLfhydrique, soit sous forme d'acide sulfll1'iq'lle dans le sulfate
de chaux. Or, l'analy démontre ({Lle, par exemple, dans les sources
n° 5 ot na 1, la proI ol'tion de soufre 'st dans le l'apport du simple au
double.
Mai, dil'a-t-on aloI' , commellt expliquer les diITérences énormes
0
�SUR LES EAUX MINÉRALES DE LA FRANCE.
11
offertes par les eaux d'Enghien quant à la proportion du principe sulfuré et des autres substances qu'elles l'enferment?
M. de Puisaye admet que ces eaux ont un'c origine commune, dont le
foyer de f01'mation, au licu d'être situé dans le gypse, se tl'ouve beaucoup
aù-clessous, dans les couches inférieures du te1'rain parisien, peut-être
même dans l'une des formalions crétacées SUI' lesquelles cc terrain
repose. Une fois formées, « ces caux, en verlu de la loi d'équilibre des
» liquide, tendent à se mettre de niveau avec la partie supérieure de la
» nappe d'cau dont elle::; font partie; elles s'insinuent dans toules les fis» sures qu'elles rencontrent, se mNent dans leur trajet aux eaux qu'elles
» tl'ouvenl, dissolvent une partie du sulfate de chaux qu'elles traversent
» ou sur lequel elles coulent, sans cependant s'en saturer, phénomène
» remarquable qui démontre que leur contact avcc ce gypse ne doit pas
» être longtemps prolongé.
Cette dernière supposi tion pal'ait démontrée aux auteurs par celle circonstance, que l'eau des sources d'Enghien,
la plus riche en sulfate de chaux et en même temps l'une des plus
pauvres en p1'incipe ulfu1'é, ne contient par litre que ogr,35822 de sulfate calcaù'e, tandis que celles des puits de Pal'is ct de Vincennes en
renferment 1."r·,560 et l.'r·,530.
M. de Puisaye fait remarquer, comme rapprochement d'un l).aut intérêt, que, d'apl'ès ses analyses, il est telle source d'Enghien, celle de la
Pêche1'ie par exemple, où se tl'ouve une proportion de principes alcalins
(soude ct polasse) égale, à quelques fractions près, à la quantité de soude
signalée dans les caux de Bm'éges ct de Bagnères-de-Luchon. Le mode
de formation des caux d'Enghien serait-il le même que celui des eaux
sulJ'Ul'ôes des Pyrénées, et les différences observées entre elles ne tiendraient- Iles qu'à la nature des terTai!1s qu'elles sont oLligées de traverser pour arriver à la uJ'face du sol?
, :. <le Puisaye én appelle à l'avenir pOUl' résoudre celte question et
dissip l' l'obscurité qui entoure encore l'origine des différentes eaux sulfurôts.
], eaux d'Enghien s' emploien t en boisson, bains, douches ct lotions.
Leur action st généralement stimulante; elle donnent quelquefois lieu
à la pou sée (hyd1'oa balneato1'um m-iLiaris, psydracia thennalis), et il
est Pl' 'sumable que ]a rareté de l'apparition de celle éruption tient,
d'une part il l'altération que subit l'eau par le mode actuel do chauil'age,
J)
�12
RAPPORT
et de l'autre à la brièveté relative des bains. En e[et, à Louesche, où les
bains se prolongent pendant plusieurs heures, la poussée est générale et ·
abondante. Enfin, l'usage abusif ou seulement continué avec persévérance des eaux d'Enghien peut êtl'e suivi de cette espèce pal'ticulière de
dégoût auquel on a donné Je nom de thermalisme; il est prudent de
tenir compte de l'avertissement et de renoncer à cet usage.
Les eaux d'Enghien cOllviennenl dans les a[ections diathésiques, et
notamment dans les diathèses scrofuleuse, tubei'cuLeuse, Timmatismale
et herpétique; elles sont nuisibles, ou lout au moins inutiles, dans les
diathèses goutteuse et cancéreuse. Elles méritent d'être classées en première ligne dans les affections calarTlwles des voies respil·atoires. Dans
les catarrhes intestinal, utérin, vésical et vaginal, leur action est utile,
mais indirecte: c'est en eITet pal' leur influence SUI' les fondions générales et notamment sur la nutrition, qu' elles modèrent et régularisent
les sécrétions, dout l'abondance porte atteinte à l'économie entièl'e. Les
troubles généraux dépendant de la chlorose et de l'anémie sont heureusement modifiés par les mêmes eaux. On peut en dire autant des
névroses, qui portent atteinte aux fonctions de nutrition. Quant à celles
qui altèrent la sensibilité ou le mouvement, elles réclament de préférence la méthode pertul'batl'i ce . Enfin, les engorgements ch1'oniques du
coqJS ou du col de l'utérus ne cèdent aux caux d'Enghien qu'autant que
celles-ci sont administrées sous forme de douches révulsives.
M. dc Puisaye a joint à son mémoirc trois cah iers contenant des observations parliculières et répondanl aux années 1851, 1852 ct 1853.
Sur 35li malades observés pal' raUleur, 109 onlrecouvl'é la santé,soit
immédiatement, Soil dans l'année qui a suivi le traitement thermal;
179 ont éprouvé de l'amélioration dans leur élat, et 66 n'ont o[el'l
aucun hangement.
Pour ce qui est du nombre de personnes admises chaque année à
l'établissement thermal d'Enghien, M, de Puisaye fait observer que le
règlement adminislratif concernant la statistique des malades n'ayant
été mis en vigueur qu'au milieu de la saison de 1854, un dénombrement
exact ne pourra en être donné que dans les envois ultérieurs.
Le produit annuel de la régie des oaux, non compris les locations,
s'élève à 66,785 francs, et l'on évalue à [,00,000 francs la dépense faite
dans le pays par les malades elles visit . urs.
�SUR LES EAUX MINÉRALES DE LA FRANCE.
1,3
Les faits consignés dans l'analyse que l'Académie vient d'entendl'e
restent entièrement sous la responsabilité de l'auteur du mémoire, dont
nous avons seulemen t cherché à rendre fidèlement les idées, sans nous
arrêter aux observations critiques présentées il y a près de deux ans
sur quelques points de cet important travail par l'un des membres de
la commission, M. Ossian Henry.
Allevaf'd (Isè1'e).
M, le docteur
NIEPCE,
médecin inspecteur.
A son rapport sur la saison thermale de 1.853, M, l'inspecteur a joint
un mémoire très étendu comprenant ses recherches chimiques et physiologiques SUl' la composilion de l'ail' des cabinets de bains, de douches,
des salles d'inhalation, etc.
Le zèle et les erfot,ts de notre confrère sont dignes d'éloges sans doute i
mais les résultats qu'il annonce ne portent pas toujours la conviction
dans l'esprit dulecteul'. Pour n'en citer qu'un exemple, on ne comprend
pas comment il peut se faire que l'air des cabinets de douches puisse
accuser simullanément]a présence de vapew's d'iode et d'un grand excès d'acide sulfhyd1'ique, quand on sait que la sul{hydrométr'ie est fondée
sur la décomposition du seconù de ces corps par le premier. Tant qu'il
reste un atome du composé sulfureux, la coloration bleue de l'iodu?'e
d'amidon n'est pas persistante, elle ne le devient que quand tout le gaz
sulfhydrique a disparu et qu'il y a un excès d'iode, si minime soit-il.
Nous porterons le même jugement sur les effets obtenus dans le
traitement de la phlhisie puLmonaire: sur soixante-neuf phthisiques au
premier et au deuxième degré, M. Niepce signale qualO1'ze guérisons 'et
t1'ente et un cas d'amélioration; sur dix-huit personnes chez lesquelles
la malad ie étai t parven ue au troisième degré, t1'ois on t été guéries et
douze soulCl;gées. Nous ne craignons pas de déclal'el' que les observations
de M. Niepce, consacrées à des phthisiques guél'is, ne nous semblent
pas recuei II ies et rédigées de manière à ne laisser prise à aucune
objection.
a
•
�RAPPORT
Bagnols (Lozère).
M.
CHEVALIER,
médecin inspecteur.
Dans le mémoire que M. Chevalier a annexé au compte rendu de
la saison de 1.852 se trouvent consignées trente-quatre observations,
dont plusieurs méritent de fixer l'attention de l'Académie.
L'une d'elles est relative à un cas de 1'humatisme poly-articulaire
<,lvec léger mouvemen t fébl'ile le soi r, pour lequel le malade, âgé de
vingt-deux ans, prit douches et bains d'étuve, sur la prescription d'un
médecin étranger à l'établissement. Au bout de quatre jours, ]a fièvre
devint continue, el il se déclara des accidents inflammatoires qui nécessitèrent un lI'aitement antiphlogistique énergique. Lorsque ces accidents
furen l amendés, le malade dut qu i Uer Bagnols eL renoncer au trai Lement thermal.
Plusieurs cas de cata1'1'he pulmonaire chronique ont été rapid ement
améliorés par l'emploi des eaux de Bagnols. Dans ce nombre, deux ont
trait à des jeunes gens de vingt-quatre et vingt-six ans, grêles, lymphatiques, à poilrine étroite: chez le premier, il y avait des sueurs nocturnes, et la poitrine 1'ésonnait bien pa1'tout. Tous deux avaient une
expectoration abondante, la respiration courte; les forces étaient perdues et l' amaigrissemen t considél'able. - Le suj el de la 21 e observation, âgé de trente-deux ans, est signalé comme atteint de phthisie
pulmonaire; à la suite d'une course fatiganLe à la cha se, il fut pris
d'hémoptysie, puis de Loux, de dyspnée, de perte des forces et d'amaigrissement. Après dix jours d'un traitement consistant en t1'ois velTes
d'eau minérale, additionnés d'un quart de lait, bus le malin, et une
aspiration de vapeurs dans l'après-midî, une amélioration rapide se déclara, les forces se rétablirent cL le malade putvaquer à ses affaires.
Ces faits sont dignes d'intérêt; mais ne seraient-ils pas beaucoup
plus concIuants si l'examen des malades, et en particulier de la poitrine, avait éLé fait ou du moin
xpo é avec quelques déLails sous le
Tapport dé la percussion et de l'auscultation?
2°
E AUX ACIDULE.
- lJ1Qnt-Dore (Puy-cie-Dôme).
M. le docteur BERTRAND fils, médecin inspecteur adjoint.
Le rapport de M. le docteur Berll'and fils mentionne plusieurs faits
nt6ressants relatifs à la saison de 1853. Nous citerons en première ligne
�SUR LES EAUX MINÉRALES DE LA FRANCE.
15
les recherches analytiques de M. le baron Thenal'd sur l'm'senic contenu 1
dans les eaux du Mont-Dore, recherches communiquées à l'Académie
des sciences dans les séances du 5 juin ct du 23 octobre 1.854.
C'est à l'étaL d'm'séniate de soude, et à ladose de 1."'ill;g'··,253 de sel pal'
lilre, que cc métalloïde se trouve dans les sources du Mont-Dore.
Ce dosage exact complète les obsel'valions de Dotre collègue M. ChevaIliel', qui, dans un travail fait en commun avec M. Gobley et lu à
l'Académie le 28 mars 18118 (1), avait mis hors de doule l'existence de
l'arsenic dans un grand nombre de sources thermales, et en p!lI'ticulier '
dans celles du Mont-Dore.
La découverte de ce puissant agent thérapeutique dans les eaux minérales est importante à plus d'un tih'e: d'abord elle justifie, pOUl' le
Mont-Dore, les prévisions de M. Bertrand, qui, plus d'une fois, avait
émis l'opinion que l'énergie incontestable des sources confiées à sa direction ne pouvait pas êh'e expliquée par la nature et la proportion des seuls
principes minéralisateurs dont l'analyse chimique avait jusque dans ces '
dernières années accusé la présence.
D'un auLI'e côté, elle pl'ouve une fois de plus l'éll'ange illusion dans
laquelle tombent ceux qui, de bonne foi, espèrent remplacer par des
eaux factices les eaux minérales natlll'elles. Cette prétenlion ne saurait
être soutenue sérieusement; elle a re u de ft"quents ot énergiques démentis pal' les travaux des chimistes modernes, dont plusieurs appartiennent à cette Académie. Grâce aux progrès toujours croissants de
l'analyse, l'iode, le brome, l'arsenic, etc., ont été successivement découverts dans les sources thermales, et d'autl'es formules de c!omposition
de ces mêmes sourcos sont résultées du perfectionnement des méthodes
ana lytiques.
MniR en repoussant cette prétention, je uis loin de condamner toule
tentative d'imitation plus ou moins fidèle cles eaux minérales natul'elles,
alors surtout qu'elle prend sa source clans cett philanthropie qui ne
néglige aUCIlD moyen de rendr' accessible aux plus pauvres un agent
thérapeutique au si précieux que le sont les elUX minérales.
Do faits nombreux et auth( ntiques démontrent que l'on a tiré un
grand parli des caux factice, ct qu'à d6faut des premières, celles-ci
1 ) Bulletin de t'Académie de médecin, t.
xm,
p. 884.
�J6
RAPPORT
peuventêtreutilement appliquées au traitement d'un assez grand nombre
de maladies.
Parmi les divers modes d'administration des eaux du Mont-Dore, les
bains de vapeurs doivent être placés en première ligne, à raison des bons
résultats qu'en obtiennent MM. les docteurs Bertrand. L'eau minérale
est mise en ébullition dans des chaudières de fer, et la vapeur qui s'en
dans une grande salle garnie de
dégage se rend, au moyen de tuyax~
gradins surlesquels se placent les malades.- Dans son rapport de 1850,
M. Bertrand fils avait annoncé que, dans ces bains, des traces sensibles
des divers sels minéralisateurs se trouvaient entraînées par le rapide
cou rant de la vapeur. Cette année, de nouvelles recherches lui ont
prouvé que celte opinion est erronée: il a opéré sur de la vapeur reçue
à des orifices suffisamment éloignés de son point d'origine et dirigée
dans une espèce de serpentin plongé dans un bain réfrigérant. L'eau
provenant de la condensation de celle vapeur a été tJ'ouvée complétement exempte d'éléments étrangers, à l'exception d'une certaine quantité d'acide carbonique. Et pourtant, M. Bertrand ne s'était point fait
illusion sur les résulLats de son analyse de 1850: les réactions signalées,
il les avait observées à diverses reprises. Notre confl'èl'e croit avoir
trouvé la cause de l'erreur commise il ceLLe époque dans la disposilion
des appareils, d'où émanait la vapeur j les chaudières, immédiatement
adossées aux deux salles qu'clles desservaient, n'en étaient séparées que
par une mince cloison; la vapeur débouchant par les orifices, au niveau
desquels on l'avait condensée pour en faire l'analyse, n'était guèl'e él()ignée de plus de 1 mètre à 1 ,50 du liquide en ébullition qui la fournissait; il en résultait la projection d'une certaine quantité d'eau qu'entraînait avec lui le courant de vapeul'. Aujounl'hui, dit M. Bertrand, les
appareils sont mieux installés j les chaudièl'es sont reléguées loin des
saIles de bains, et les vapeurs n'arrivent aux orifices de sortie qu'après
un trajet lonp, et sinueux; la projection de liquide n'est plus possible,
et l'eau provenant de la condensation de la vapeur des bains ne contient
plus qu'uo peu d'acide carbonique.
Si les choses se passent réellement comme l'admet M. Bel'lrand, nous
craignons que l'amélioration apportée dans l'installation des générateurs de vapeul' ne tourne cn définitive au détriment des malades. Les
avantages inconle tables que ceux-ci retil'aient des Lains de vapeur du
10
�SUR LES EAUX MINÉHALES DE LA FRANCE.
Mont-Dore ten'aient peut-être en grande partie à la pl'ésence, au sein de
celle vapeur, des éléments minéraux entraînés par le courant gazeux.
Toutefois, bâtons-nous de dire q1le la question ne nous paraît pas
suffisamment jugée. M. Thenard, dans le travail communiqué le 25 octobre 1854 à l'Académie des sciences, donne les détails d'expériences
faites sur environ 8 décilitres d'eau obtenue par la condensation de la
vapeUl' sur les parois d'un cylindre de fcr-blanc rempli de glace et suspendu à la voûte de la salle de bains; celle eau se troublait sensiblement par le chloru1'e de ba1'ynm, l'oxalate d'ammoniaque et le nit'rate
d'argent; elle faisait revenir au bleu le papier de tournesol ruugi, et
donnait, dans l'appareil de Marsh, des t1'aces fort appréciables d'arsenic.-l\'I. Thenard exprime le vœu que les résultats de cette expérience
soient contrôlés par de nouvelles recherches.
3°
EAUX ALCALINES. -
Saint-Alban (Loire).
M. le docteur GAY, médecin inspecteur.
Cet établissement qui, en 1825, recevait pl'ès de 1500 malades, en a
vu le nombl'e décroÎll'c d'année en année dcpuis la mise en vi gueul' du
règlement du 10 mai 1830, d'après lequel la rétribution duc pal' chaque
buveur pour une saison a été élevée de 1 fI'. 50 à 12 fr ., prix supérieur
à celui exigé dans toutes les autres eaux minérales de France. De plus,
une gl'ande partie, pour ne pas dire la presque totalité du gaz libre
des sou l'ces, est retenu à l'aide d'entonnoil's placés dans les fontaines,
même pendant qu 'elles ont ouvertes aux buveurs, et employé à la fabrication d'eau et de limonades gazeuses. Il faut ajouter à ce double motif
de plainte et d'éloignement des malades, la perle de la meilleure source,
celle de la Fontaine-Ronde, dont les propriétés médicinales ont été
anéanties à la suite de travaux inintelligents.
Dans le rapport général de 1852, la commission demandait que M. le
préfet de la Loirefùt instamment invité à faire droit aux réclamations de
1\1. Je médecin in peclelll', en rétablissant la taxecles eauxà 1 fI'. 50 c. (1)
(1) L'arlicle 10 de l'ordonnance du 18 juin 1823 ne permet pas à l'Administration d'accéder
11 ce vœu: elle peut seulement inviter le propriélaire à modifi 'r son larl(, (lolI! elle aurai!
ensuite 11 constater les nouveaux prix pur son approbation.
�18
HAPPORT
et en interdisant formellement au propriétaire la faculLé de recueillir
le gaz des sources depuis quatre heures du matin jusqu'à neuf heures
du soir. Elle exprimait également le vœu que des travaux convenahles
fussent exécutés pour rétablir la Fontaine-Ronde dans son état primitif.
et enfin que la roule de Roanne fût achevée et conduite' jusqu'aux fontaines. La pel' istance d'un état de choses, qui a fait lomber à 673 le
chiffre. des malades venus à Saint.Alban en 1853, engage votre commission à insister de nouveau sur les demandes que nous venons de
rappeler.
Vichy (Atlie1').
M.
le
doctellr BARTHEZ, médecin en chef de l'hôpital thermal militaire.
M. Barthez a joint à son rapport sur la saison de 1853 un mémoire
complémentaire ayant pOUl' objet d'établir pOUl' chaque groupe pathologique le résultat thérapeutiqQe des eaux de Vichy.
Dans un rappo rt sur ce travail, lu à votre commission permanente
des eaux minérales le 24. mai 18M, notre honorable collègue, M. Mélier,
exprime le vœu de le voir figUl'er intégl'alemenl dans le rapport général.
La forme que nous avons cru devoir donner à notre résumé, les limites
dans lesquelles nous nous sommes renfermé, ne nous permettent pas
de déférer à ce vœu. Nous nous contenterons donc de répéter avec M. M~
lier que, (co nflrmant par des faits bien observés l'efficacité universelleIl ment reconnue des eaux de Vichy dans les affections de l'estomac et
du foie, ainsi que dans la gravelle, le travail de M. Bal'lhez répanclun ,
)) nouveau jour sur les avantages non généralement admis de ces eaux
») dans certaines autres maladies, le diabète, par exemple, et)a goutte.»
1)
4.0 EAUX SALINES. -
Balm'uc (Hérault ).
M, le docteur LE BRET. médec;jn inspcctcUt".
Dans le rapport général de 1852, le soin apporté pal' M. l'inspecteur,
alors nouvellement entré en fonctions, dans la rédaction des observa.
tions individuelles annexées 1:1 son l'apport ct le complétant, faisait
( pressentir qu'à l'avenir il se livrerait à une étude sérieuse de la source
» dont il avait la direction.» La saison de 1853 a mis M. Le Brctà mÔme
de justifiel' cc pressentiment. Le compte rendu envoyé pal' ce médecin
�sun
LES EAUX MINÉRALES DE LA FRANCE.
COIJlpl'end 85 observations, dont les corollaires sont déduits avec une
grande sagacité tempérée par une sage réserve.
,. Nous nous bornerons à en rappeler ici les principales conclusions.
1° La paralysie sous forme hémiplégique, oonsécutive à des accidents
d'apoplexie, mais de date récente, a été améliol'ée par l'emploi des
eaux de Balaruc (en bains à 35 degrés, douches.plus raremenl et boisson) dans la majorité des cas.
2° La myélite chronique a élé amendée sous l'influence des do.uches
et guérie m~e,
pal'ticulièl'emont lorsque l'impression du froid humide
ou quelque cause traumatique en dominait l'étiologie.
3° Les résultats furent incomplets dans le traitement des paralysies
bornées, soit il la langue et aux organes de la déglutition, soit aux muscles
animés par le nerf de la septième paire. Une seule observation d'abolition du mouvement dans le bras droÏl et le côté de la face correspondant, consécutive à de violentes manœuvres exercées sur le membte,
pour réduire une luxation de l'épaule, a présenté une amélioration
prompte et considérable sous l'influence du traitement thermal.
4° La paralysie générale réclame une grande réserve dans l'application des moyens thermaux, et M. Le Bret ne l'a pas encore vue se modifier d'une manière durable sous leur influence.
.
5° L'amaurose cède à l'action de J'eau de Balaruc administrée comme
révul if, quand la paralysie débute et qu'elle ne peut être rapportée .
qu'à un défaut de vitalité dans la rétine.
6° Trois cas de névl'Ose cal'actérisée par un tremblement partiel des
membres ont élé améliorés; le même effet a été produit chez un malade
affecté de douleurs névralgiques succédant à une blessure par inst umenl pjquant.
7 Les résu Hals n'on t pas offert assez de netteté pour qu'il soit possible
de les formuler dans les cas d'atrophie musculaire, de goutte, de rhumatisme, clans les affeclions des os et Jes blessures par armes à feu.
8° Les arthrites chroniques onl été très heureusement modifiées à
Balaruc.
go Les abcès froids mu Ili pIes et la su rdité n' onl pas été changé~
par
Je lrailemeulthermal.
'10° Un 'cul cas de diabète a élé observé 1 il Y a eu amélioration.
Du 22 mai au 30 aolll, M. l'inspecteur a nolé avec SOÜl, presque jour
0
�RAPPORT
20
par jour, les conditions météorologiques, direction des vents, état du
ciel, température de l'air et de l'eau thermale, et il signale dans celte
dernière des variations qui s'étendent de llio,9 à lJ5°,9. Toutefois, à partir du 8 juin jusqu'à la fin de la saison, celle température n'a pas été
inférieure à lJ5 degrés.
M. Le Bret renvoie à son rapport de 1852 pour demander avec instance
les améliorations urgentes que réclament plusieurs parties du servi(:e.
Il signale un fait extrêmement gl'ave sur lequel il convient d'appeler
l'attention de l'autorité. Dans le cours de la saison de 1853, la distribution de l'eau destinée aux bains et aux douches a été suspendue à trois
reprises différentes, une fois pendant deux jours, pal' suite c1es avaries
survenues au manége qui met en jeu la pompe. Un pareil état de choses
menace la prospérité de l'établissement et est de nature à éveiller la
sollicitude de l'administration supérieure. Si la réclamation de M, l'inspecteur n'était point entendue, si lepropl'iétairede l'établissement Iher- .
mal ne se hâtait pas d'y fail'e droit, les efforts de l'autorité dcpartementale, qui vient d'accordel' 1.lt,OOO francs pour réparel' et agl'andir
l'hôpital dA Balaruc, se trouveraient en partie paralysés,
Plombières (Vosges).
M, le docteur
SIBILLE,
médecin inspecteu!",
1
La situation de cet établissement est des plus brillantes, comme le
proc1amen t l'affluence de 1. ,560 baigneu rs, ld ,360 francs versés dans
la caisse du régisseur eL 360,000 francs dépensés dans le pays pen- dant la saison de 1853.
En présence d'une aussi grande prospérité, qui est la meilleure preuve
de l'efficacité des eaux de Plombières, nous ne pouvons que nous associer aux demandes de M. l'inspecteur, qui réclame plusieurs améliorations urgentes: telle est la création de douches dans les bains du premier étage, des bains tempéré et)mpérial dans ceux du rez-de-chaussée
qui en sont dépourvus. De plus, les deux cabinets de douches ascendantes aujourd'hui existants sont d'une construction vicieuse ct offrent
le grave inconvénient de servir indistinctement à l'un et à l'autre sexe, Il
seraiL convenable d'en établir deux autres, loin des premiers: ces créations entraîneraient celle de bassins destinés à alimenter ces douches;
�SUR
u :s
EA U X MIN ttnA LES DE LA. FRA'NCE.
21
mais le nouveau moteur hydraulique, qui vient d'être établi, y ferait
facilement al'river l'eau nécessaire aux besoins de ce senrice supplémentaire.
L'analyse du l'apport de M. l'inspecteul' n'a présenté, pour la saison
de 1853, aucun fait médical, qui ne rentre dans ce que l'Oll connait sut'
les vertus curatives des eaux de Plombières.
Nous renouvellerons seulement ]e vœu exprimé dans le demier rap
port général, de voir procéder, sur les lieux mêmes, à un nouvel exa·
~ renls
sources dc cet établissement impol'tant,
men chimique des dif\
afin de les comparer entre elles et d'y doser l'arsenic découvert en 18l!8
par MM, Chevallier et Gohley dans l'cau thcrmale saline, eL pa\' M. Caventou dans les eaux ferrugineuses de la fontaine Bourdcille.
Bains (Vosges). '
M. le docteur BAILI, y, médecin inspecteur.
L'article du rappol't général de 1852 concernant cet établisscment
est parfaitement applicable au compte rendu de la saison de 1853.
Nous nous contenterons donc d'y l'envoyer le lecteur. et nous nous
bornerons 11 dire qu'enfin il a été fait dl'oil au vœu souvent exprimé de
séparer les sexes dans les bains de piscine, qui, dans cet établissement,
sont beaucoup plus fréquentés que Ic" autres. Des cloisons ont été élablies sans nuire à l'harmonie des constructions et à la distribution cie
eaux clans les bassins, Au rapport de M, l'inspecteur, l'ordre cl la bonne
tenue ont gagné à cette réfofl1'le réclamée depuis longtemps et jusqu'ici
ajournée,
Néris (Allie)' ),
1\'1, le docteur nlcnOND DES BRUS, inspecteur.
M. le docteur
DE LAUI1.ÈS,
médecin inspecteur adjoint.
Les tl'avaux du 1Iouvel édifice thermal, appelé le grand établissement,
abandollnés depuis longtemps, ont été repris en 1853 el conduils ave
activité. On espère qu'ib seront termin és à la Nn do la pré ollte année
(1855) ; ces constructions permellront de consacrer une aile enlièl'e du
bâtiment au service des clam es,
Le médecin inspectenl' réclame une nouvelIe analyse des caux., oit il
soupçonne l'existence de l'iode.
4
�RAPPORT
Il décrit sous le nom de né1'isine un cryptogame qui se développe en
très grande quantité à la surface des bassins, et auquel dans le pays on
donne Je nom de limon. Chaque jour, pendant toute la durée de la saison thermale, on recue\lIe La nérisine de manière à en dépouiller compIétement les hassins; mais, au bout de quelques heures, entre le serplante so reproduit en grande partie.
vice du mfltin et celui du soi~,cel
Elle e l d'un Leau ven émeraude, douce au toucher, gluante, cre forme
globuleuse el rappelant assez exactement l'aspect d'une grappe d'hydatides. Abandonnée à elle-même, elle se désagrége pl"omptement et donne
lieu à des lamelles qui viennent Hotter à la surface de l'eau; plus tard,
elle prend de la consistance et forme des espèces de gâteaux crépitant
sous le doigt; elle finit par acquérir la densité de l'éponge et prendre
une couleur jaunâtre. Quelq'le essais d'analyse ont montré que la né1'i.sine renferme, il l'état sec, lt7 parties sm 1.00 de matière organique azotée et 53 de cendres alcalines contenant une certaine proportion de fer.
La nérisine jouit de propriétés émollientes qui la font particulièrement rechercher comme cosmétique, pour adoucil" la peau du visage et
en fail"e disparaHre les taches elles boutons.
La plan le, dont nous venons cl'esquissel"l'histoire, d'après le l'appol"t
de 1\1. Richond des Brus, a déj à été éludiée avec soin par le savant Cl'yptogamiste M. donlagne, qui l'a figurée dans la Flore d'ALgérie de BorySaint- Vincent et Durieu, où elle est décrite parmi les NoslOcinées sous
le nom d'Anabena thermalis. On la trouve en abondance dans celles cles
eaux d'Oued-el-Ifammam, dont la températuro alleinL 6lJ. degrés. Cette
plante consiste en filamenls lrès déliés, réunis enlre eux par une substance mucilagineuse dépourvue de l'enveloppe comlliune, qui, dans les
nostocs, donne il l'ensemble la forme générale. Chacun de ces filaments
se compose d'anicles oblongs placés dans le sens de ]a longueur. Ceux
de l'A nabene des eaux cl'Oue) ·el-Hammam ont 1/800' de millimètre,
tandis que le diamètre des H1amenls de l'anabèlle de Néris est quatre
fois plus considérable. - M. de Laurès, médecin inspecteur adjoint de
Néris, s'est livré, en 1.85lJ, avec M. le doctenl" Becquerel, il une étude
approfondie de l'Anabena tltetmalis. Celle étuùe, pour laquelle les auteurs on t util i é les travaux chimiques de notre collègue 1\1. Ossian Henry,
peul Olre regardée comme un monographie assez complète de ce végétal.
Le rapport de M. Richond des Brus contient 132 observations som-
�SUR LES EAUX MIl\'ÉHALES DE LA FRANCE.
~3
maires et un tableau récapitulatif qui ne fait connaître aucun fait nouveau sur l'action thérapeutiquo ùes eaux de Néris.
Le mouvement des malades a été à peu prè le même qu'en 1852;
mais le chiffre de l'argent lai ssé dans le pays s'est élevé d'une manière
notable. Quant aux effets consécutifs du traitement thermal de 1.853,
M.l'inspecteur n'a pu avoir' de J'enseignements positifs que SUI' 133 malades qui sont revenus il la saison suivante j 121 ont éprouvé dans leur
état de santé une amélioralion de plus en plus marquée après leur départ de l'établissement j 8 d'entre eux ont même été enlièrement guéris.
Chez 1.0 autres, le soulagement n'a été que momentané et 2 ont vu leur
élat s'aggraver, mais sous l'influence de causes étrangères aux eaux
qu'ils avaient prises,
Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire),
M, le docteur
TELLJER,
médecin inspecteur. - M. le doctclU'
adjoint.
REROLLE,
médecin inspecteur
Les pal'alysies et les maladies al'Iiculail'es figurent chaque année pour
un chiffre assez élevé parmi celles que l'on ll'aile avec succès il Boul'bon-Lancy.
M. Herolle a joint pOUl' les premières au ll'aitement thel'ma~
remploi
de l'électJ'iciLé appliquée il l'aide d'un appareil d'induction, el il regarde
cet agent comme favorisant constamment l'action des eaux.
Pour obtenir le redressement des membl'e ,faire disparaiLl'e la roideur
des articulations, ainsi que les bruit de râpe et de craquement que les
mouvements y déterminent , M, Rel'olle a cherché à faire mouvoir ces
articulations pendant que le malade est immergé dans un bain tiède
longtemps prolong6; mais 011 ne relil'e un résultat avantageux de ces
redressements mécaniques qu'aulantquo l'on agit d'une manière uniforme, constante et soutenue: remploi d'une poulie permet de remplir
ces conditions.
Enfin, dUl'ant la nui t, les articula tions maiades doivent être rendues
immobiles, afin de pl'é\'enil'les mouvements involontaires qui l'éveillent
les douleul's, troublent le sommeil et tendent à augmenter les positions
-vicieuses. M. Rerolle promet d adresser ullél'ieurement des mémoires
sur les trois faits que 1IOUS venons d'indiquer d'apl'ès lui.
�RAPPOHT
Lr. no1Obl'e elle pl'oduit du séjour des malades il Bourbon -Lancy pen(lant la saison de 1853 ont présenté lin peu d'augmentation SUl' les
chiffres correspondants de l'année précédente.
La Motte-Les-Bains (IsèTe).
;\1.
le
docteur BUlssAno, médecin
inspecleur.
Bien qne la températul'e ail été en 1853 moins humide et plus
chaude que celle de l'année précédente, néanmoins l'affluence des baigneurs a été un pell moindre, et le chiffre de l'argent versé clans le pays
ne s'est élevé qu 'aux deux tiers de la somme dépensée en 1852.
Les f:lits relatés dans le comple rendu de la saison thermale rentI'ent
dans ceux comignés dans le précédent rapport.
Toutefois, nous devons en extraire quelques particularités intél'essan les : ,
Dans le traitement des rhumatismes pal' les eaux de La Molle, il se
présente deux phénomènes c1'un augure f'avorable, déjà signalés dans ses
précr.dents l'apports par M, l'inspecteur, à savoir l'exac~btion
ou la
plus grande mobilité des douleurs au début du traitement, etl'appariLion
dans les urilles d'un dépÔt rouge pulvéI'ulent qui disparaît vers la fin
ue la cure; mais, en oulre, notre confrère rappelle que l'endoca1'dite
1'I'tUmatismaLe n'est point une contre-indication à l'emploi des eaux de
La Molle et que celle affection n'entraîne aucune modification au traitement. Chez neuf mahldes affectés de rhumatisme avec endoca\'(Jite, on a
eu l'ecours il des douches dont la tempél'alme s'élevail souvenl il lt8 degl'és; ils l'estaient même plongés dans celle eau deux à cinq minutes'
après leuI' douche. Notons en passant, d'après M. Buissard, que « les
» baigneurs alteints d'endocardite ou de loute autre affeclion du cœUJ',
» avec gène cie la circulation, œdème des extrémités, re~pil'aton
pl'éci» pitée, cie" ne peuvent pas le plus souvent restel' dans un bajn et sup» portent au contraire très facilement les douches, même :1 haute tempé» rature, » SUI' ueuf rhumatismes avec complication d'endocardito,
traités en 1853 à La MOlle, tl'ois ont été entièrement ffuél'is, quatl'e ont
obtenu une Jiminution notable dans l'intensité des bruits anOI'CmIllX,
dans la gêne précordiale, etc., elles deux restants n'ont éprouvé du cÔlé
du'cœur ni amélioration ni aggravatioJl.
�soa I.E:; E,\UX MINÉRALES DE LA
FHANCE.
Les eaux de La Molle exercent SUI' la peau une action spéciale, en
vel'tu de laquelle les œdèmp.s se dissipellt, les 1I1cèl'es variqueux se cicatrisent, les exutoires e ferment, mnlgré tous les errol'ts tüntés pOUl' les
maintenir en activité. Celle action astrictive et réparatrice est misé en
évidence pal' le fait suivant: « Le colonel S ... ) grand fumeur, avait la
» languo lilléralement dépouillée de son épiderme; la surface en était
» brillante, d'un l'ouge intense et d'une sensibilité telle qu'il ne pouvait
» mangor que de la bouillie et que la seule action de parler lui occasion» nait de vives souffrances. Quoiqu'il eût cessé de fumer eL malgré l'em» ploi de nombreux remèdes, Je mal avait persisté tout un hiver, et
» M. S ... commençait à se croil'e incUJ'able. lorsqu'il vint à La Motte. De
simples gargarismes avec l'eau minél'alc eurent un effet si merveilleux
» quedix jours ne s'étaient pasécoulésque M. S ... put manger, parler et
» même fumel·. Depuis lors, le colonel S ... fait habiLuellement usage
» d'cau de La Molle en gargarisme et n'a plus revu une maladie qui,
1) disait-il, empoisOflllait son existence. »
M. Buissard, désirant faire mieux ressorti.' les différentes propriétés
thérapeutiques de l'eau de La Molle, rai pelle qu 'elle renferme par litre
7g·... l~O de p.·incipes fixes (chlorures, bicarbonates, sulfates magnésiens et
alcalins, bromures alcalins, crénate et carbonate dr. fer, arsenic., silicate
d'alumine, iode non dosé). En comptant t7'ois hectolitres par 'bain et
vingt bains par saison thermale individuelle, on arrive au chj(Tl'c de
ba,aOO gl'ammes de principes médicamenteux mis en conLact avec la
peau pendant la durée du trailement, sans compter ce qui a élé pri en
boisson. De plus, commo dans los douches et les bains ll'ès chauJs la circulation est fortement accélérée ct la température propre du corps accl'ue
d' un à deux degrés, ai nsi que s' en est assu l'é notre confrèro dans des expériences spéciales, les efrt~
énergiques de l'eau de La Molle, employée
comme mûdication spoliative, trouvent leur explicalion dans l'activité
prodiBieusc imprimée, sous l'influence de ces bains elele ces douches, à
l'absorptioll interstitielle et h Lous les appareils sécrétoires.
1)
La Bo1tl'boule (Puy-cie-Dôme).
1\1. le docleur CUOUSSY, lIIédecin inspeCleul'.
La saison thermale a été mauvaise on 1852 dans cet établissement,
par les pluies et le fl'oid qui ont régné pendant les deux premiers mois.
�RAPPORT
Beaucoup de malades ont abl'égé leur séjour; toutefois, comme leur
nombre était un peu supér'ieul' il celui de l'année précédente, les résultats matériels pour le pays n'onl pas laissé d'être un peu plus avantageux.
Les rhumatismes, les sciatiques, les affections sc,'o(uleuses, les maladies arlir.ulaires et osseuses, forment la majeure partie des cas observés,
el ils ont été guéris ou notablement améliol'és par le traitement.
La récente découverte due à M. le baron Thenard, qui a trouvé dans
les enux de la Bourboule une proportion d'arsenic cOlTespondant à
2omillôgr',09 d'arséniate de soude par litre, place ces eaux dans un rang très
élevé parmi les plus riches en principes minéralisateurs. Celle découverte rend peut-être raison de leur incontestable supériorité dans Je
traitement de la scrofule.
Celle supél'iorilé;est si bien établie, que M. Bertrand, dans son dernier
rappol't sur le Mont-Dol'e, croit devoir la proclamer dans les termes sUlvants: Quant aux aITections strumeuses, quels qu'en soient le siége, la
» fOI'me, et, jusqu'à certain point, le degré d'intensité, je ne crois pas,
») lolle est du m?ins ma conviction, que nulles eaux minérales jusqu'à
» présent co 01111 es puissent le disputer à celles de la Bourhoule ... Leurs
» preuves pOUl' moi sont si bien faites, que je n'hésite pas à leur donner à
» cet égard le pas sur les eaux du Mont-Dol'e, et chaque année j'y dirige
» quelques-uns ct s malades qui viennent me consulter. Chaque année
» renouvelle la preuve de leur incontestable efficacité contre la scrofule.
) Il uffil'ait au be oin de citer les nombreux enfants que les hospices de'
» Clermont envoient à ces sources, et qui, plus ou moins gravement
YI maléficiés, en retirent les résultats les plus avantageux. ,.,
Ces considérations foumissent un puissant al'gument à l'appui des réclamations de M. l'inspecteur, qui sollicite des travaux ayant pour but
la recherche des fileLs d'eau qui se perd ent et Jeur réunion dans un réservoir destiné à alimenter un plus grand nombre de baignoires, et à
tenir provisoirement lieu de salle d'asp'iration.
(c
Montmirail (Vaucluse).
M.
Je docteur Xavier MILl,ET, médecin inspecteur.
Cet établissement, sUl' lequel l'Académie n'a pointl'eçu de rapport en
1.850 cl 1851 , po sède deux sou l'ces, l'une sulful'euse, analysée en i8i8
�•
SUR LES EAUX MINÉRALES ftE LA FHANCE.
par Vauquelin, l'aulresaline, découverte et employée depuis une douzaine d'années seulement.
Celle demière est encore peu connue, car elle ne se t,'ouve pas mentionnée dans l'Annuaire des eaux de la France, publié eo i85lt.. D'après
l'allalyse faile en !18lJ3 par M. Blanchet, professeur de chimie au lycée
d'Avignon, celle eau, dite eau verte, est composée pour un litre de la
manière suivante:
gr.
Bicarbonate calcique • . . . . • • . . , , • .• 0,05
sodiq ue. . . • • • • • •••••• , 2,40
mngnésique ••• , , . • . . • ,. 1,50
Chlorure magnésique , , , • , , , . , . • . ., 5,50
Sulfiltesodique.,., •. " . , . " . , . ' 6,90
Acide silicique .• , .• , .. , . , , , • , "
0 .07
Matière organique, , • , , , , , , • , , •
0,04
16,46
L'iode, le brôme et l'arsenic n'ont point été recherchés,
Notre collègue M. Ossian Hemy s'occupe en ce moment de refaire
l'analyse des deux espèces d'eaux de Montmi,'ail.
Quoi qu'il en soit, l'eauve1'le est limpide, ve,'dâtre, légèrement amère,
mais nullement désagréable; elle purge à la Jose de deux ou trois
verres. On a coutume de la faire cbaufTcr au bain-marie avanl de la
boire, et celle pratique en augmente l'efficacité. Comme la source qui la
fournit est peu abondante, on ne l'emploie qu'en boisson.
M. l'inspecteur e plaint de la non-exécution des règlements concernant l'administration des eaux minérales: les malades ne le consultent
qu'en passant el pOUl' la forme; la plupart d'cntre eux se laissent guider
par une aveugle routino ou par d'ignorants donneul's d'avis; les mieux
inspirés pTennent les avis de médecins étrangers, qui connaissent imparfaitement le mode cl'action des eaux el les modifications à introduire
dans leur emploi suivant une foule de cir onstances, Il en résulte que
non-seulement les malades n'obtiennent pa des eauxde Montmi"ail les
effets salutaires qu'il pourraient en attendre, mais même qu'ils voient
souvent s'aggraver les accidents dont ils étaient venus chercher la guérison dans l'établissement.
Les eaux de Montmirail paraissent jouir d'une gt'ande efficacité dan:t
�RAPPORT
le traitement des affections dal'treuses, à marche essentiellement chronique et dépourvues de tout caractère d'acuité ou de réaction vive.
« Leur efficacité, dit M. Millet, est encore bien manifeste dans les
fièvl'es intermittentes de diffél'ents lypes plus ou moins l'ebelles, accompagnée ou non de l'engorgem ent des viscères abdominaux. Il n'est pas
d'années qu'elles ne produisent de nombreuses Cures. Des militaires revenus d'Algél'ie et réfol'més pour des fi èv res, contre lesquelles tous les
remèdes avaient échoué, en ont éprouvé les meilleurs effets.
En 1852, année pour Jaquelle a été rédigé le J'apport d'où nous avons
extrait ce qui précède, · 1, 100 malades. dont100 admis gratuitement, se
sont rendus à Montrnirail; le l:irodliit de IR ferme a été de 6,000 fr., et
l'argent laissé dan s le pays s'cst élevé 11 environ 30,000 fI'.
)J
Bourbonne-Les-Bains (Haute-Mame).
i\1. le docteur iI1AGNIN, médecin inspecteur adjoint. - M. le docteur VILLARET, médecin
principal, chef de service (le l'hôpital militaire.
L'Académie n'avait J'eçu en 1851 et 1852 aucun envoi de l'établissement thel'mal de Bourbonne.
En 1.853, M. le docteul' Magnin, médecin inspecteur, et 1\'1. le docteur
Villaret, chef de service de l'hôpital militaire, ont adressé des travaux
qui ne sont pas sans intérêt.
M. Mllgnin, désireux d'éclairer le mode d'action des eaux minérales
en général et de celles dp, Bourbonne on particulicr, a iostitué des cxpé:.
riences tendant à établir la spécificité de ce mode d'action. « L'excitation
)J qu'clics produisent, dit-il, est d'une nature toute particulière, modifi» catl'ice ùu sang el excitante spéciale tlu système nerveux. » M. Magnin, se fondant SUI' la re.50mblance des effets do celle excitation avec
ceux qui ré ultent do l'action de j'éloctricité sur le système nerveux, lui
donno 10 nom d'élecl1'oïde. Le principal moyen mis en usage par notre
confrère pOUl' justifier ce nom ct cellc assimilation, consiste à soumettre
des grenouilles récemment tuées il l'i/lOuence comparée de diverses solutions sa lines et d'oau minérale: pal' 10 conLact dos nerfs sciatiques de
ces batraciens avec ces solutions, on létermine dans les extrémités postérieures des contl'actions d'autant plus vives que la proportion de sels
dissous e t pl us considérable; aussi, les sels il l'état solide produisent-ils
�tiUII U:: EAUX MINÉRALES DE LA FRANC!':.
un e{l'et encore plus éncl'gique. M. Magnin a étudié tour Ü toul'les divcrs
compos 's salins qui concourent il former les eaux thermales, les vapeurs.
de chloroforme et d'éther, l'influence de la tempéralllre, celle cie l'état
de la peau nue ou revNue de son épidel'ffie, etc.
Nous ne suivrons pas M, Magnin dans le détail de ses expériences, non
plus que dans l'exposé de sos vues lhéoriques, Nous pensons que la voie
dans laCJuelle il est entl'é peut le conduire à des résullats utiles j mais,
pOUl' cela, il lui faut employer cles procédés plus rigoureux d'apprécia_
tion des efTets produits que de simples con tractions déterminées sur des
cuisses de grenouilles, Les travaux de MM, Matleucci, Mal ianini, elc., lui
fournironl il cel égal'd les indications les plus précises sur la mcillelll'c
marche à suivre el SUl' les précautions à prendre pour mellre les faits en
éviùence el évitor les interprétalions erronées.
M. Magnin a terminé son mémoire par des considérations SUl' la fièm'e
thermale et les douleurs, que réveille tout d'abord l'usage des eaux minérales chez un certain nombre de malades. Le développement plus habi·
Luel de celte fiûvre et de ces douleurs chez les personnes à tempérament
nerveux ou nervoso-sanguin, et dans les saisons chaudes cl sèchcs,
fournit il l'autcur l'occasion de l'approcher ccs phénomènes dc ceux qu'il
a produits dans ses expériences el de les allribuer à l'action élec~'oïd
cleseaux. Enfin, il y trouve un nouvel argument en raVeUl' (Jcs caux minérales nalurelles opposécs aux eaux factices.
M. Villaret, en prenant ceLLe année (1853) la direction du service de
santé de l'hôpital militaire de Bourbonne, a organisé ce service ùe manière it en til'cr le meilleur parti possible clans l'inlérêt de la science ct
de l'humanité, Un aide-mnjor fut charGé, dans chaqll,e division, de tenir
le cahier de cliniquc; une fcuille spéciale élail exclusivement consacrée
il cbnquc maladc, donll'élat, au moment cIe son cntrée à l'hôpilal, (1Lail
décrit ous la dictée dc M. Villnrcl lui-m6mc. Le lendemain, au moment
de sa visile, no'!re confrère prcnait connaissance de l'histoirc de la ma·
ladic recueillie dans son absencc avec le plus Grand soill. Chaque jour,
on tenait note du traitement employé cl des cfrols obtenus. Enflll, à la
sortie du malade, M. Villaret diclat-m~e
le résultat définilif) précédé d'un l'ésurné de cc qui avait été fail. A un autre sous-aide fut confié
lc "oiu d'analyser, de transcrire cl de classel' par catégories Ioules les
obsel'v:ltions tics deux divisions, de manièl'c à pCl'mettre dc voir en un
5
�'.
30
I1A.PPORT
instant tous les (;as de rhumatisme, de myélite, de p(l1'alysie, de fractm'es anciennes, etc., soumis au traitement thermal pendant les deux
saisons de l'année, Ce llernier registre doit être adressé chaque année à
l'Académie, ~lYec
les observations sur les effets consécutifs des eaux,
La marche adoptée par M. Villaret est celle que nou!'; avons recommanùée au commencement de cc l'apport: elle seule peul conduire au
but que nous nous proposons, d'éclairer par l'observation des faits l'action tllérapeutique des eaux minérales.
I I. Villar(:L fait précéder l'exposé cles saisons thermales de 1853 de
quelques considérations SUI' les eaux minérales en général el SUI' celles
de Bourbonne en particulier, Il reproduit l'opinion, déjà émise pal' plusieurs auteurs, que la chaleur de ces eaux diffère de celle de l'cau commune élevée à la même température, Il rappelle aussi qu'on a attribué
à l'électricité l'énergïe curative des sources de Bourbonne. Nous ne
croyons pas devoir nous an'cHer à discuter ces opinions, qui sont purement théoriques et ne s'étayent sur aucune expérience positive,
M, Villaret entl'e ensuite clans des détails intéressants SUI' le moùe
d'administration des caux de Bourbonne, ct il combat victorieusemen t le
préjugé qui, depuis quelques années, détourne les malades, souvent
d'nprès l'avis de leur médecin lui-même, de prendre ces eaux en uois-'on; c'est e priver, sans rnison suffisante, d'un puissant auxiliaire, qui
concourt pOUl' ulle part importante il a sure!' la guérison.
Les maladies traitées à Bourbonne ont été réparlies ùans sept caté- .
gorie : 1." les rhumatismes; 2° les nffections organiques; 3° les paralysies; llo les névroses et névralgies; 5° les ostéites; 6° les plaies; 7u les
maladies spéci fig ues, corn me les syphilides, les adéniLes scrofuleuses, etc,
Dans un paraGraphe séparé se (rouvent réunis les cas d'amputations
pratiquées pendant la saison lhermale, Un tablenu récapitulatif termine
le rapport de M. VmareL : on voit, d'al l'ès cc tableau, que, sur ,08 malaùes admis il l'hôpital militaire en 1853, une complète guérison a élé
obtenue chez 118, de l'amélioralion chez l136; le traitement a été sans
effet SUI' 1llll, 1 e t mort, 6 n'ont pas fail u affe des eaux, cL les l'enseignements font défaut pour 3 eulement.
Les fails observés par M. Villaret confil:ment ce Clue l'on savait déjà
SUl' l'action curative des eaux de Bourbonne et ur les cas où elles sont
plu parliculièr ment utiles; mais la fOJ'lTIo donnée par notre confrère à
�31
SUR LES EâUX MINÉnALES DE LA FHA . CE.
son rapport et au mémoil'e qui l'accompagne, mel parfaitement en l'elief
ces deux éléments d'appréciation de la valeur thérapeutique de ces
sources j uslcmen t célèbres.
§ II. -
DÉDUCTIONS A TIRER DES DOCUMENTS FOURl'\IS
PAR MM. LES MÉDECINS INSPECTEURS .
Les éléments de prospérité des étaLli ssemen ts th ermaux sont; Le
Homb1'e des malades, le chiff7'6 de /' argent laissé dans (a localité, cl le
p~'od1ti
de Tégie.
Les ~ahleux
suivants repodui~nt
ces élémo.nls pOllr les étaLlissements pOUl' lesquels ces documents on t été consignés sur les registres
de MM. les médecins inspecteurs.
DEUXIÈME TABLEAU. -
Mouvement en malades et en num éraire des étalAis
à'eallx minémle , en 1852.
l\1ALADJi:S MAI.ADES MALADES
ll'nités
1 0 Él'ABLISSIDJENTS
CIVILS.
}l::lyDutS.
Aix (BOllchCs-du-Hhône) .
Avène (llérault) .
Bagnols (Losère).
Barbotan (Gers). • •.••
Chaudes-Aigues (Can tal) . .
Enca usse (LJautc-Ga ronnc).
Gl:Coulx (l3asses-Alprs) .•
Monlmirail (Vaucluse) .••
Pierrefonds (Oisp).• .
Sail · les-Bains (I,oire) . .
Ussat (Al'iél(e).
Vic-sur-Cère (Carll al) •
..
..
..
GrnluilS.
115
'27lJ
11'20
500
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1650
201
1000
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25
Il
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Il
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PRODUIT
AI\GENT
de la
ferme ou n 'cic.
do li S le pli ya.
8,500
!l.9,180
8,660
7,000
600
2,110
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6,00 0
2,745
2,409
19,000
900
»
»
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15
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150
74
50
25
100
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»
Il
emell l s
laissé
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160,000 .»
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Il
»
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7,000 Il
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8,00 0 l)
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175,000 »
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6,000 l)
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1
2
(.:TABI,IssRnlF.N'fS lII.ITAJln!S.
Nona lJ rn
-
tle.'! llIul ull ,' •
Baréges (lJ uutes-l'yrénées).
Bourbonne (lJaUl '- Marne) .
t 1.0
proltull ti c 1. r ~rlc
est illllÎlill,; 26 [1 2S
nOlis avons VloiS la III0l' '1l Ii C.
2 Point d' IIdicatioll tuuchant
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mill' rrallc • ct r ( U' ~ lint
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dans h:
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20 mille.
�32
nAPPOnT
TROISIÈME TABLEAU. -
Mouvement des malades et en nUlIléraire des etau!issenumls
thC1'matlX , en 1853.
0
M.\LAD ES MALADES
1" ÉTAIlL[SSEMENTS
InlÏl és
puY'lI1ts.
CIVILS.
Aix (Bouches-du-RlJône) .•
Al levard (Isère) .
B<tgnèrr.s-de-Luch . (H.-Gal'Onne).
Bagnols (Lozè re).
Bains (Vosges).
Balilruc ([]éraull) . . , . • . . •
Bourbon-Lancy (Snône-ct-Lo ire).
CamlJo (Basses-Pyrénées) .
Cas lera-Verduza n «(;ers)•.
Charbonnières (Rhône) ••
Cllâleau neuf-les-B (P.-de-Dôme)
Cransac (Avey ron) ..
Cuzet-les ·Bains (Ga rd).
Ou l'I ,ln-d '-Fazi ( lI aUlcs-Alpes),
Ea u x-Chaudes (B. - Py rénées) ••
Encausse ( Haute-Garonne).
Enghien (tieine-et-Oise) ..
F'o rges (Seine-Inférieure)
Foncaud e (Hérault) .
Gamarde (Landes).
Gréoulx (Basses-Alpes) ••
Guillon (Do ubs) , • , .•
La Bou rb oule (Puy-de-Dôme).
La Chal d e lle (LOzère) .
La !\falou (lIéraull) • . . .
La MOlees-B
ain
~ ( Isè re).
Néris (A ll ie r) •
NI!rac (/\ rdècllc). . . .
Pietra- Pola (Corse) . .•
Plombièr<'s (Vosges) ..
Pl'échacq (Landes).
Propiac (Drôme) .•••
Sail - les-Bains ( I. oire) •
Sai l-so us-Co llziln (Loire).
SaillI -A lban (Loire) •
..
PRODUIT
~IALOES
..
.
253
785
2850
1260
750
195
614
1;;23
890
1800
MO
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17
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Il
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75
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190
500
540
429
982
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1960
1353
100
2300
95
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Il
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Il
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Il
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Il
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155
»
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i\ l'ltùpit nl. ferme o u ,'égit:.
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daus le pays.
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9,000 »
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6,150 15
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»
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Il
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32,000
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50,000
Il
li
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12,000
20,000
LI2,00O
1 La dilllinlltion lI n produit de la ferlll e est ùue au rcnouvell cmcnt de hai l , pOUl' ICflucl il Il'y
,rorrrl's à rall cicn prix dc 8,üQO fran cs,
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Il
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En moyennc.
4 Ell moycnnc.
sources aI1pal'li cll ll cllt. plusicu rs PNpl'iétair '8 , ct dl acu n ,l'cux \'l'H it scloll SO li iulérèr
Ou COlIll'tC qu'il y a elll';" OIt 800 maladcs bllvallt Ic' caux expl oi tees fralld ulcllScmclit
.
cOllcernant la statistique ,Ics lI a liùc
~ n'" Clé lI1i s en vigueUl' qu'cn t834,
En IIl llyrllltc.
.
"
.
,
LI: lJ l' l ~ li c IIctùrs l"'oprl étairrs 8 clè\'c 3 cnvlI'on U,060 fI' . ' 1I1' 52,690 fI' , dc l'CC Ilc IJrut e.
J::n 1I1!1)'rllllC,
L'c l'luhsscl1lcnl ('S ll't'gi par le propri,Hi, irc.
La 1;lup'U'1 dCi 1I ~ l aùcs
vlvcllt al'cc la "lu; sld cte économie,
S L C5
(l
7 I. C l'éH lcllleli t
8
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Il
12
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�SUl\ LE~
33
DE LA FRANCE,
EAUX MINÉHALE~
10 ÉTABLISSEMENTS
l\IALADES
CIVILS.
puyant,.
MALADES MALADES
lntil és
Gratuits.
PRODUIT
AI\GENT
de la
l ai ssé
Ù l'hôpita l, ferme ou r ésie.
--Sa int-Luul'ent-les-B. (Ardèche) ..
Sil int-Piel're, Bibi, Baignots , La
Bagnère, Joanin (Landes).
Sa illt - Loubouer et d'Espérons
(Landes) • • • • • • • • • . • •
Saint·Sauveur (Hautes-Pyrénées),
So ultzmatt (naut-ilhin) •
Sylvarès el Camill'ès (Aveyron).
l'rébas (Tarn) .
Uriage ([5ère) •
Ussa t (A ri ége) •
Vals (Ardèc he) . .
..
..
.. ..
..
dnus le pays.
1300
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»
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1567
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»
60
60
328
436
80
8,500
8,200
9,000
5,800
3,500
»
25,000
300,000
16,800
5,100
» 12,500
»
» 362,500
21,362 » 186,260
9,00 0 ))
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t;TADLISSEMENTS MILITAIRES.
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Vichy.
Sainl-Anloine-de-GlIagllo .
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-
96
225
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7Of!
·1 "y a Cil, cn outrc, 60, 000 uOllteilles ex po rtées .
2 Le 1I01llU'" <les ma laùes faisa nt un tI'ail emen t sé .. iclI x Ile dépa sse pas i ,800.
l
Les tableaux qu'on vient de lire permettront de comparer, dans les
mêmes établissements, les nombres donnés pour l'année 1.853 el les
années précédentes.
En ayant soin de recueillir annéc par année ces m~es
résulLats, on
arrivera à suivre numériqllement la situation stationnaire, progressive ou
décroissante de chaque établissement, et, dans ce dernier cas, de recherchel' la cause de cette décroissance, afin d'y portel' remède, si cela
est possible.
POUl' ce qui es t des réllexions générales applicablcs au mouvement
d'hommes et de numéraire rés ultant de la fl'équentation des établissements thermaux, en 1853, nou s n'avons ricn à ajoutcr à celles qu'a
consignées notre savant collègue, M. Patissicr, dans son excellcnt
rapport pour 1.851-1852. (Mémoil'es de l'Académie de médecine, Paris,
l. XVIII, p, 5411 et suiv.)
J 851~,
�•
34
HAPponT
§ III. -
TRAVAUX EXÉCUTÉS EN 1853 PAR LA COMMISSION DES EAUX MINÉRALES ET PAR DiVERS MEMBRES DE
L'ACADÉMIE.
Ces travaux se composent :
1° D'analyses exécutées, depui s la dernière séance géné l'ale, par notre
honorable collègue, M. O. Henl'y, dans le laboratoire cie l'Académie;
~. De l'apports fails par divers membres de la Compagnie sur des travaux en oyés par des savanls étrangers et relatifs aux caux minét'ales.
Les l'apports relatifs aux analyses sont au nombre de dix·neuf. Voici
les noms des sources qui onl fourni les caux:
1" Eau sulfureuse de l'Écheillon, commune de Veurey (Isère). IJulictin de l'A cadémie, 2 novembre t853, t. XIX, p. 72.)
2° Eau sulfureuse de r.azot (Hautes-Pyrénées). (Id., p. 74. )
30 Eau de Dammartin-sur-Tigeaux (Seine-eHlarne). (Id., 17 janvier 185ft, p. 31:';. )
ft· Eali sélénito-magnésicllne d'A ulus (Ariége). (Id., p. 315.)
5° Eau gazeuse carbonatée de Grandrif (Puy-de-Dôme). (Td., p. 316.)
Go Euu de la so urce Sainle-Élisabeth, il Cu se t, près Vichy (Allier). (Id., 7mars 1854, p. 450.)
7' Eau de la source dite de. Dam cs, près icllY ou Cusset (Allier), (Id., 6 juin i8511, p. 753.)
SO Eau de ncuf colonies de l'Algérie. (Id., p.756.)
9° Eau de Désaigucs, canton de Laroolte (Ardèche). (Id . , 8 aoilt 1854, p. 982. )
10' Eau sulfureuse découverte à Solteville-lès-l\ollcll (Seine-Inféri eure). (Id., p. 08II. )
110 Eau sulfureuse d'Auzon (Gard). (Id., p. 986. )
12° Eau sulfureuse des sourccs d'Euzet ou d'Yeuse l (Gard). (l el. , p. 990.)
13° Eau acidule gazeuse Ilicarbonatéc, sodiquc ct r ITllgincllsc, de Soullzbac:h (IJUlIl-l\hin).
(Id., 29 aoOt 1854, p. 10M. )
1ft° Eau rerrllgincuse d'Alet (Aude). (Id., 31 octob re 185[1, 1. XX, p, 109.)
150 Eau sulfurcllse alcaline de Cascannièrrs (A riége) et d'Escouloul(c (Aude). (Iel" p. 1.12. )
1G' Eau sulfureuse trou l'ée au pont d'Austerlliz, il Paris (Scine). (Id., p. 1.14.)
17° Eun sulfureuse de Villefranche (Avcyron). (Id., 5 Mcembre 1854, p. 271..)
18' Eau fel'l'ugineuse de entein (t\riégc). (Id. , p. 275.)
i9° Eun sélén ilo-magnésie llne de trois so urces de L'ropiac (IlrOme). (Id., p. 277.)
Les l'apport sur des travaux J'clalirRaux catlX minérales, envoyés par
des savant étrangcrs, sont ail nombre ùe quatr·e. En voi i l'énllmé,'alion
pal' ordre d'.lt icnn Clé:
10 nnpport pré CUlé pal' M. CilJcrt, au nom de 111. l'a
i~sle r
cl au sle/l, ~ lIr IIll lIlémolre de
M. k doelclIl' régol, oyant p OUl' litre: Essai clinique sur l'actiOll des eau(C thermales ml(u-
reusrs de
Ja.I)/~'es·d
-Lu
c l lOn
d(ws le trait(,lIIellt des acoident. consécutifs de
j{;
syphilù.
�35
SUl{ LES EAUX M1NÉJ!ALES DE LA FIlAN CE.
Dans ce mémoire, qui a valu à J'auteur une lcure de rcmcl'c1rn ents et le dépôt de son tlllvail
<lans les archives, M. Pégot établit par des fails cliniqucs ol>scl'vés avcc soin que:
1. Les caux lhermales sulfureuses combattenl avanlageusementla cachexie causée tan t par la
maladie que pal' Je traitement chez l es sujels atteints de sy philis consécuti ve;
2. Elles complètent la curc des syphilides sujettes il dégénércr, chez certains sujet, en irritations dartreuses ;
3. Elles préparent, pal' l'action fortifianl e qui leur r.s t propre, une cure pal' les agents sp(!ciOques, plllS assurée ct moins sujette à des accidents, lorsque le mal a résisté à l'emploi plus ou
moins méthodique de ces mèmes agents;
II. Elles provoqucut l'apparilion de syphilid rs caracléristiques chez les personnes soupçonnées de syphilis latente ou lal'vée ;
5. Enfin, elles permettent d'acqu él'i1' plus de ccnitudc pour l'avenir en fa veu r des sujets
supposés guéris d'une sypllilis, dont aucun accident ne sc reprocluit sous l'influence de la mé(Jication thermale. (Bulletin rie l'Acoclémie, séance duLJ OCtObl'C 1853, t. X IX, p. 13.)
2° Happon de ~1.
0 , lIenry
SUl'
un mémoire dc
]I,f.
Poggialc, rclatif à l'Eatt ferrugineuse
cl'Orezza (Corse) .
Les conclURions adop lées par l'Acndémie son t d'adresser une lellre de remerciments à l'auteur cl de déposer son mémoire au comité de publica tion . (Bulletin de l'Académie, séance du
17 janvier 185lJ, t. XIX, p, 318 ,)
3° Happort approbatif pal' JlI. O. Ilenry, d e formules de limonades gazcltse pl'(!senlées pa l'
;\'1. Lejay. (/J'u llelin de l'Académie, séauce ùu 29 août 18511, p, lOlJ5.) _
/1° Happorl dc M. Palissicr, au nom de 1,130111IJ alld ct all sien, su r deux mémoires rrlalifs au
l1'aitement pm' t'emploi des eaux lhcI'I/l(1ù!S, dr l'dl1d.ocardite chronique coexistant aL'ec l e
7·humatisme.
.
M. Vernière, médecin à Sain t-Nectaire, au teur de l'un de ccs mémoires, prouve, par des ob-
servations rec lleillies au lit du malade, quc, SO IIS l'innuencc du traitement thermal, l'endocardite rhumatismale récente cède généralem ent avec assez de facilité, ('t quelc(llefois, quand elle
coïncide avec un rhumaLisme récemment con lracté, elle tli -paraît plus promptement que l'afTccLion rhumatisma le concomilantr, En second li eu, que, pou r l'endocardite chronique, le succès du
traitement est toujours n rapport avcc la gravité etl' unciclll1clé de la maladie du cœur.
Huit ol>servations, rccuelllies, analysées et disculées pal' ~ 1. Du fresnc dc Chassaignc,médeciu
inspectcur dcs caux de Cballdc6-J\igncs (Cantal), ont conduit ce praticien à des résull ats sem·
blables.
L'Académie a VOlé pou(chacu ll de ce deux médecins une lettre de remerc1men ls, l'in vitalion
ive
~ de la
de poursuivrc ces inléressan tes recllcrches et le dépOI de leur travail dans les arch
Compagnie, (Btltletin de l' Al'adtlmie, séance du 1LJ novcmbre i8M, 1. X, p. 1.98,)
CONCL
tON,
L'analyse, que 110U vell ons de prése nter, d'une partie des rapports envoyés par MM. le. médecios in specleurs, prouve que, dan s le cours ùe la
saison th ermale de 1853, la sci eo ce s'est enrichie de quelques bons (l'a -
�36
HAPPORT
vaux sur les eaux minérales, tant au point de vue de la composition chimique des sources qu'à celui de leUl' action sur l'économie.
Le fait chimique le plus important qu'il nous soit donné de signaler,
est sans contredit celu i dont nous devons la connaissance il M. le baron
Thenard, il savoir, la détermination de l'élat sous lequel l'arsenic existe
dans les eaux du Mont-Dore et de la Bourboule, et le dosage de cc métalloïde.
La commission CI'oit devoir consigner ici l'expression des regrets
qu'elle éprouve, de se tl'OllVer empêchée, pal' notre règlement, de placer
le nom de l'au leur de ces intéressantes recherches, qui appartient 11 la
Comp:lgnie par son titre demembre associé libre, en têle de la li ste des
savants auxquels l'Administration, sur la proposilion de l'Académie,
décerne des médailles d'honneur, en témoignage ùu prix qu'elle attache
à leurs travaux.
Quant ü ]a répartition de ces encouragements honorifiques, la commission, prenant en considération les_efforts persévérants des saV::lnts el
des médecins, dont plusieurR, déjà récompensés précédemment,
ont continué ü adresser il l'Académie des rapports ct des mémoires
soigneusement élaborés, la comm ission vous Pl'opose de demandel'
il M. le ministre de l'agriculture ~ du commerce et des travaux publics,
d'accorder:
10 Le ?'appel de médaille d'argent avec mentions honorables:
A MM. Villaret, médecin militaire, chef du serv ice de Bourbonne
(Rappol't de 1853) ;
Be"rlrand fils, inspecteul' adjoint des eaux du Mont-Dore
(JYlémoiJ'e annexé au rapport de 1853);
médecin inspecteul' de ChaudesDufresne de Chas~ine,
Aigucs (Mémoire Sll1' le tmitement de l'endocardite Tltuma~
LÏsmaLe pa/' l'empLoi des eaux de Chaudes-A if/lieS).
2° De dcmandCl' à ~1. le ministre des médailles d'a1'fJent pour:
MM. Vcrnièr , médecin inspecteur:\ Saint-Nectaire (ll1émoil'e sm'
Le l1'aÏlemenl de l'endoca1'diLe 1'!l1lmatismale pa1' les eaux
de Saint-Neclai1'e);
De Pui a)'e, médecin inspectcul' adjoint à Enghien (Mémoire
annexé au mppo1't de 1853) ;
,
'.. •
'
' 1' ~
�,
SUl\ LES EAUX MINÉHALES DE LA FRANCE,
37
MM, Lhéritier, médecin inspecteur adjoint à Plombières (Publi-
cations et travaux divers sur les eaux de PlO1nbiè1'es) ;
Richond des Brus, méclcc.in inspecleul' à l'él'is (Recherches
sm' la matiè1'e O1'ganique des ealLX de Néris) ;
De Lalll'ès, médecin inspecteur ;'Hljoint à Néris (Recherches
sU?' les conferves des eaux de Né1'is) ;
Le Bret, médecin inspecteur à Balaruc (Rappo1't de 1853) ;
Pégot, médecin inspecleur il Bagnères-de-Luchon (Mémoire
ayan l pOUl' li tre : Essai clinique sur l'action des eaux the1'males sulfu1'euses de Bagnè1'es-de-Luchon dans le tmitem,ent des accidents consécutifs de la syphilis) ;
Lefort, chimiste (Analyse de l'eau de Châteauneuf, Puy-cleDôme) :
3° De demander pareillement des médailles de bronze, pOlir:
MM, Magnin, médecin inspeCleUl' à Bourbonne (Recherches expérimentales sU?' le mode d'action des eaux de Bourbonne) ;
Buissard, médecin inspecteur à La-Motte-Ies- Bains (Mémoù'e
joint aumppo1't de 1853) ;
hal'ié, médecin inspecleur des Eaux-Chaudes (Bapp01't de
,1 853).
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Title
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Le Thermalisme
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Description
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<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
Text
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Dublin Core
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Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Rapport_general_1853_17872
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Guérard, Alphonse (1796-1874)
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Académie nationale de médecine (France)
Title
A name given to the resource
Rapport sur le service médical des eaux minérales de la France pendant l'année 1853 fait au nom de la commission des eaux minérales, et lu à l'Académie impériale de Médecine le 4 novembre 1855
Publisher
An entity responsible for making the resource available
J.-B. Baillière
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1856
Source
A related resource from which the described resource is derived
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Eaux minérales
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
37 p.
application/pdf
Description
An account of the resource
Extrait des mémoires de l'Académie impériale de Médecine, tome XX
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
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fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
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eaux minérales