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GUIDE-INDICATEUR
-
DE
VICHY
ET SES ENVIRONS
COi'il Ili'iANT
1~
CARTE ET PLAN DE VICHY
ET ILLUSTRE DE VIGNETTES.
JtDIT Jt PAR
TI EIl NE, LIB LU 1RE,
A VICHY.
1860.
���GUIDE-INDICATEUR
DE
VICHY.
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DE
VICHY
ET SES ENVIRONS
COi'il Ili'iANT
1~
CARTE ET PLAN DE VICHY
ET ILLUSTRE DE VIGNETTES.
JtDIT Jt PAR
TI EIl NE, LIB LU 1RE,
A VICHY.
1860.
��AUX LECTEURS.
Après avoir feuilleté les nombreu~
ouvrages qui, sous
le titre de Guide dans Vichy et ses envi?'ons sont
appelés à servir de cicérone aux étrangers, et après en
avoir examiné le contenu, on a lieu d'être surpris d'y
trouver une uniformité des plus monotones. On dirait ,
à voir les étroites limites que les auteurs de ces ouvrages
ont tracées, qu'au delà de celte circonscription, rien ne
méJ'Îte la visite des amateurs des beaux sites, qu'ils soient
artistes ou touristes. Celte parcimonie frustre à la fois le
pays ct les indigènes qui l'habitent, du pélerinage qu'y
feraient ces touristes, ct je pourrais même dire qu'elle
va jusqu'à laisser ignorées des contrées qui, pal' l'examen
minutieux des monuments qu'clIcs contiennent, fourniraient il l'histoire de la patrie, les sujets de quelques
pages palpi tantes d'inlérêtsur les époques CelLo-Gau loises,
matériaux que la marche tic vingt siècles a rendus si
rares et par cela si précieux.
�-6Sans vouloir nous permettre de cl'itiquer ces différents
ouvrages, l'opuscule que nous offrons au public a pour
bu t de détruire, autant qu'il nous sera possible de le
faire, cette monotonie en élargissant son cadre et en y
joignant une carte conductrice pour faciliter le parcours
des contrées sur lesquelles nous donnerons quelques
faits historiques qui les auront eues pour théâtre. Nous
inscrirons sur chaque principale route le chiffre kilométrai
du point le plus éloigné dans son éloignement avec
Vichy, point sur lequel viendront converger oes l'OU tes.
Nous ajou tarons encore un changement dans cet opuscule,
ce sera ClJlui de nous dispenser de conduire, pour ainsi
dire par la main, Ml\!. les buveurs, dans le but de leur
indiquer le bon ou le mauvais côté, qu'en voyageant,
tout étranger est appelé à supportel', soit pour le gîte
qui lui convient, soit pour l'acquisiLion des objets divers
qui pourraient lui être nécessaires. Ce bon et ce mauvais
côté n'existent-ils pas ailleurs comme à Vichy? Nous
comprenons toute la valeur de ces avis officieux, pour le
tempo:> où Mme de Sévigné honorait de sa présence les
caux thermales de Vichy, temps où, disait-elle, on avait
une paire de p01dets POU?' tro'is sous. l\1ais , autant,
sur cc genre de denrées et de toutes autres, les prix sont
changés, autant le sont les usages, surtout pour ce qui
concerne les voyages et le inconvénients qui en sont
inséparables. Cc serait donc avoir une sollicitude à la
don BUl'tholo que de renouveler en plein XIXc siècle ces
sortes d'avis; car, à quelques exceptions près, les
nomb!" u VUI urs ct baign UI" qui se rendent à Vichy,
I
�-7n'en sont pas à leurs coups d'essais pOUl' les voyages, et
comme ce qui se passe dans cette ,'ille de plaisance se
passe partout ailleUl's, ce serait là, il nous semble, que
se renouvellerait la précaution inuti.le.
Ce que nous ferons cependant, ce sera d'indiquer sur
une feuille spécialement réservée aux annonces, les hôtels,
et ils sont nombreux, où les maîtres oITrent à l'envi,
aux voyageurs, buveurs et autres, leurs soins et leurs
prévenances, ainsi que les prix réclamés pour le passage
de la saison ùans ces hôtels; à ce chiffre seul, chaque
lecteur acco rdera sa préférence. Nous avons cru même,
aller au-devant des goû ts des étrangers, en donnant le
dessin de ces principaux hôtels, afin que leUl' entourage
aide enCOl'e à fixer plus ilTévocablement le choix que '
l'on se propose de faire. Les magasins où se trouvent
tous les objets utiles et agréables, les voitures et montures
de tout genre pour promenade, Jes diligences y auront
également une place.
Quant aux courses que nous nous proposons de faire
faire à l\Œ. les touri stes, elles seront divisées comme
suit: 1° la visite de Vichy et celles de ses sources; 2°
promenade à la Montagne Verte et au château de Charmeil,
près Vichy, la source de Vesse; 3° promenade aux
châteaux de Randan et de Maulmont, là source d'Hauterive; 4,0 promenade et vovage il. Abrest, à St-Yorre, à
Chateldon, à Thiers au Mon toncel au hameau des
Pions, au rocher St-Vincent 1 à la source des Fées, à
Ferrières, à la grotle des Fées, aux ruines de l\iont-Gilbert, au château de Chappe, il. la petite montagne de
1
J
�-8ortine, près le bourg du Mayet-de-l\lontagne, ce bourg
lui-même, les ruines d'e Mont-Peyroux, l'Ardoisière, le
Gour-Saillant, le château de Busset, les ruines du château de Chaussin et la côte St-Amand, 0" l'allée des
Dames, Cusset, ses sources et ses curiosités, 'le château
de la Motte, près celte ville, les l'ives du Sichon, les ruines du chûteau de Crispat, le Saut de la Chèvre, le
Casino et les justices, 'les ruines du château de MontClar, la fontaine des Sarrasins, le puits du Diable, la
vallée du Jolan dite des l\lalavaux, les rives de ce ruisseau
jusqu'à son confluent dans le Sichon, enfin la rentrée à
Vichy par la route impériale pour aller visiter le musée
Chauvel.
Après avoir parcouru cette circonscription territoriale
où gisent, Sà et là, des monuments gaulois, gallo-romains,
féodaux et modernes; après avoir examiné attentivement les incomparables points de vue qui y abondent;
après avoir suivi les nombreuses sinuosités des cours
d'eau qui fertilisent des vallées ravissantes; après avoir
enfin étudié les diverses propriétés de ce sol privilégié,
nous doutons que nos lecteurs ne nous sachent pa!: gré
do les avoir conduits dans tous ces lieux enchanteurs de
la visite desquels ils rapporteront: instruction, souvenirs agréables ot surtout une riche santé. Car l'air vif ct
embaumé de ces délicieuses contrées, l'ascension des
collines et dos montagnes aux sommets desquelles les
Gaulois avaient établis les temples do leurs dieux, forcent à un exercice qui, on procurant l'appétit le plus
�-9natu?'el, constitue en même temps la consolidation de la
plus parfaite santé,
Puisse la sollicitude que nous avons apportée dans la
recherche des documents hisLoriques qui font partie des
lieux que nous venons de désigner, nous valoir de la
part de nos lecteurs, un bienveillant souvenir qui, en
nous dédommageant des peines que ces recherches nous
ont occasionnées, nous encourage à continuer l'œuvre que,
non sans entraves, nous poursuivons, celle de la publication qui a poUl' titre: la P'?'ance, par cantons et pa?'
communes, que nous leur recommandons,
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��Établisscmcnl Thermul.
VISITE DE VICHY
nE SES SOURCES ET DE SES MONUMENTS
Il nous souvient d'avoir lu quelque part, qu'il fallait
pou l' Lien posséder la logique des tem ps, que les hommes
fussent vêtus d'un costume dont la forme appurtÎnt au
iècle dans lequ el ils vivent, Je même que leurs habitations CI. les clO~es
réscl'vres à leu l'S besoi ns porlassent le
cachct <.le cc siècle. Si celle réflexion, très-vraie, dans le
sens surtout queJui a donné son auteur, doit être appli-
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quée à quelques circonstances de la vic, à coup sûr, c'est
dans celle où un écrivain communique à ses lecteurs
quelques-unes de ces pensées, qui sont appelées à produire ùans leur esprit des souveni rs instructifs ou des
distractions agréables . A quoi servirait donc, chers lecteurs, de vous afl'achel', pour quelques mois, aux travaux habituels auxquels vous êtes liés pendant le reste
de l'année; si parmi les délassements que vous êtes venus
chercher à Vichy, les lectures que l'on vous y ofTre étaient
composées de sujets sérieux ou pmfonds ?Vous quitteriez
les tl'avaux fatigants pour votre esprit, ajournés jusqu'à
la fin de la belJ(' saison, pour recommencer ici ces laborieuses journées à apprendre ou étudier de nouveaux
sujets, il est vrai, maIs susceptibl es de vous procurer
les mêmes fatigues, de vous faire éprouver les' mêmes
inconvénients que vous avez soulTerts dans votre intérieur
domestique. C'est donc ici le cas, de la puri de l'écrivain, de se l'enfermer dans le sens de la réllexion que
nous avons écrite ci-dessus, c'est-il-dire que, venant à
Vichy pour réclamer ft la richesse minéralogique de ses
Eaux le l'établissement de votre santé; et il sa magnifique
ceinture topographique, l'air emLaumé et les distractions
qui doivent concourir il ce l'éLal.Jlissement; rien de trop
grave, rien de trop sérieux, ne doit vous être utile, pas
même agréable.
D'ailleurs, <est surtout à notre époque que le destin
des 1il'res doil être toul'Dé au gré ùe Ja mode qui passe
et du vent qui sou me. La vic que l'on sc fait, est parcourue avec tant de vilesse, qu'à peine on a Je Lemps de
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regarder en alTière. Un illustl"e romancier abondant
dans ce sens, ne dit-il pas que: l'antique démon de la
perfection ne sollicite plus assez les écrivains contempol'ains, pOUl' qu'ils songent à revêtir d'une forme plus
parfaite une œuvre d'ailleurs favorablement accueillie.
Afin de méri ter que cet opuscule jouisse de cet honneur,
nous allons donc essayer, chers lecteurs, à vous servir
de cicérone pour vous guider dans ce Vichy tant, et à
si juste titre, renommé et surtout dans ses incomparables
environs.
Pourquoi ferions-nous, à l'exemple de Lous les historiens qui ont écrit sur ces contrées, une division pour
les villes de Vichy ancienne et moderne 1 pourquoi qualifierions-nous l'une de ces parties, ou plutôt la ville
elle-même, de ville triste, maussade, sale et mal pavée,
comme pal' réclame on semble être convenu de le faire;
ct l'autre belle, coquette, propre, riche et J'oyeuse ,
g7'acieusement couchée au b,)7'd du flcuve, la tête
])a1'ée des flcU1's de ses praù'ies ? Toutes les villes anciennes n'ont-elles pas essayé de sortir de Icur étroite
enceinte murée, pour se répandro dans ceux de leurs
environs qui pouvaient leur permettre de s'établir avec
tout le luxo de goût que 10 XIX" siècle a fait naître, A
cOLto nécessi té généralement reconnue, la ville de Vichy
pouvait-ollo faire autrement, quand les eaux qui font sa
renommée ct sa rjchos,~
sourdent hors de son ancienne
circonscription murale? Quoiqu'il en soit, l'origine do
celle ville so perd dans lanuit dos temps, Le nom d'Aquœ
Call:dœ quo los tablos Lhéodosiennes lui donnont , et le
�-14passage de l'Alliel' à Vichy pal' Jules César, semblent
suffisamment prouver que celle ville existait à l'époque
de la conquête que ce peuple roi fit de toute la Gaule.
D'ailleur des découvertes faites dans le sol q1li environne cl l'est et au nord-est de cetle ville sont encore
des preuves irrécusables de celle antique origine.
Cependant, quelques historiens voulant décomposer
le nom de Vichy, el utili el' celle décomposition au
profit des principes de la langue Celtique, ont cru y reconnaître une étymologie qui reculerait de plu ieurs
siècles celle ol'igine, en la trouvant dans le mot Gwych
ou Wych, qui signifie force eL vcrLu, et y ou i qui veut
dire eau. Sans méconnaître Loute la valeur de ces leLll'es
réunies pOUl' former un nom, nous croyons que des probabilitts plus monumentales donneraient gain (le cause
à ces linguistes, c'est cc que nous a\'ons e ayé de prouver dans l ' aper~u
que nous ayons puhl ié sur l'arrondissement de Lapali se, où l'on pourra voir le développemenl
que nous donnons à celle pensée.
'Nous venons de le dire; la résidence des Romain '
dans Yichy est incontestable; mais d nos jours, pas
plus que dans les siècles précédent , aucun monument,
aucune construction de c Lle époque, ne sont venus,
comme en tant d'~utres
villes, allest l' par leurs formes
ou leurs spécialités, l'imporlance que la ville pouvait
avoir; seulement le vaste champ llUX. conjectures a permis ù'augurer que l'aUrait da Eaux Ihermales rechÛl'chées
avec amour pal' ce peuple, pouvait faire admeltre qu'il
avaiL fait de Vichy une ville de plaisance; et qu'elle
�-Hi-
avait dû être traitée, pal' ses constructions et sa vaste
étendue, de manière à répondre à ce titre fastueux. Les
diverses invasions des barbares, qui vinrent tour-il-tour
dans ces contrées, comme en tant d'autres, promener les
nlYJges, la dévastation ct la mort; ces hordes d'hommes
sanguinaires ne durent pas épargner les monuments plus
qu'ils n'épargnaient les hommes; ce serait il cette.seule
Cause que l'on pourrait altribuer leur disparition de la
surface du sol, sur lequel quelques temps auparavant
ils étalaient leur orgueilleuse splendeur. Ne pourrait-on
pas même reporter aux désastres qu'occasionnaient les
fréquents passages de ces phalangcs d'hommes sauvages,
le mutisme de l'histoire de ces contrées pendant plusieurs s.iècles? l\lutisinc lugubre, vaste linceuil qui
soulévé pal' les historiens, n'a laissé apercevoir que cendl'cs et ruines 1...
On ne trouye en erret quelques mentions historiques
SUI' Vichy qu'aux dates des XIe et XIIe siècle; mentions
qui font connaître que la ville était close pal' des mul'uilles renrorcées par quelq lies tours ct garnies d fossés.
Mais, qui l'a fait xonslruirc ainsi, ct en ce lieu; cal' là
n'élait pas son emplacement primiti,f? C'est ce qui est
l' sté ignoré jusqu'il cc jouI'. C'r.st vers le commencement
li il XII" siècle que Getle yiIle érigée en seigneuJ'i e, est possédée pal' un Bouchard de Yi h); son uccesseu l' fut Roben
de Vichy, chevalier, qui élait également seigneur d'Abrest. Il euL un fil ' du nom de Jean de Vi 'hy qui fut
SOn h 'l'itier. Jean de Vichy, eut cieux fils, Odin etllaoul,
lous deux ch valiars ils vivaien t n 1329. A ceUe époque
J
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une interruption eut lieu dans J'ordre légal des titulaires
(le cette seigneurie; car, ce n'est qu'en 1419, que l'on
trouve un Antoine ùe Vichy, puis un Gouin de Vichy,
écuyer seigneur de Luzilla (Auvergne). Le fils de ce dernier du nom de Gaspard, prit également les titres de son
père, sauf celui qui lui donnait des droits sur la terre
de Vichy. On ignore la cause de cette perte; ce que
l'on sait, c'est que, pendant le XVc siècl , le roi de
France, confisquait la seigneurie de Vichy, snr un nommé Guillaume Champron, pour la réunir avec celle de
Busset, au Domaine des ducs de Bourbon.
Depuis le courant ùu xnc siècl , on peut cependant
conwl\ir, qu l'hi taire de la ville de Yi('hy, se ranime
ct e mainLient Car, c'est vers cette 'poque gu on y
établit uno cbltLellonio, Puis, viennent s' 'chelonner dos
fondations religieu es, celle ùes Célestins urlou t, faile
par Louis XII de Bourbon, surnommé le bon; qui, fit
dit-on, l'épar l' le murailles eL pavel' la ville. Quelques
t mps ajlr", ce ont le Capucins, puis J'hôpital.
L s mumille dont IlOll venon de pari r ne ré is~
t' r nt pas longl mp , si l'on en l'oit l'hi Lorien Nicolas
Nicolaï, qui \ivait dans le milieu du XVIe siècl ; car,
pal' la ùe criplion qu'il fait de ces murailles, il semblerait que de son temp , la vrtust' s' n emparait déjà;
voici ccu de criplion: « c tl ville c.l située en bell
plainc esL forlc a sicue, ur 1 rochrr "if, 'lanL vi il'C du
fleuvc ù'Alli l' qui haigne 'es l11umill s, du côslé ù'occident ct pass ROUS un long pont dc bois, Yichy e t environné de muraill's vieill s avec troi. porlc comnlunes
�-
17-
accompagnée de quelques tours et fo=:.sés secs.» Un
P~u
plus loin le même auteur' dit: « il y a dans la ville
Une chapelle du titre de St-Blaise, et au dehors environ
trois jets d'arc; vers le septentrion est la grande église
poroissiale appelée le Moutier, qui est un beau et ancien
temple, lequel a été autrefois un monastère, ainsi qu'il
sc voit par les vestiges des cloîtres, etc. etc. etc. »
Voici donc, chers lecteurs, une ville presquo forte,
qui ne tardera pas à utiliser ses moyens de défense dans
les attaques qui vont lui être livrées. Mais avant que
nous assistion à ce haut fait d'armes, \ oyons ce qu'un
historien moderne, Achille Allier, on dis:..it aussi, en
parlant de la division des deux villes: « La ville du reste
était assez vas!e, ses faubourgs étaient surtout très
gl'ands, on la divise encore en deux parties bien distincte , que l'on cl ;signe sous le nom de Vichy-les-bains,
ct de Vichy-la-\ille. Ce deux quartiers sont s'parés
l'un de l'autr par le jardin de l'Etabli ssement th l'mal,
(lui est planté d'urmeaux , de platanes cl de tilleul&.t dont
l'ombre s'étend SUI' de larges lapis de gazons, terminés
pal' des plale5 bandes de /leurs Plus anciennement
Vichy sc composait de quatre quartiers: 10 c lui de la
Ville-aux-juifs, l' légué ainsi au milieu d 's d 'combr s
de l'Etabli ' ('Ill 'lit Romain; 2° celui appelé la ville, fut
rasé il un époque quo loutes les inJications portent à
Croire antérieure au X"C siècle; 3° Un autre quartier
était connu sous 1 nonl d' Moûtiel' et occupait l'emplacement des bains actuel ; enfin, le demier, dit: Le
�-
Chàteau - (ranc,
existe
18-
encore aujourd'hui. »
« C'est ce qu'on appelle Vichy-Ia-;ville, son enceinte
était fort petite et avait été refaite par le bon duc Louis.
Il n'en reste qu'une porte, la Po -rte de France, défendue par deux Lours; dans la magonnerie de la tour de
gauche, on remarque une tête barbare appartenant au
style du bas empire. I.e Donjon qui est une haute tour
ronde, et qui avait sans doute une galerie de mâchicoulis
ou de créneaux, subsiste encore et l'enferme l'horloge de
la ville, tous les fossés ont été comblés, l'enceinte est
défendue par sept tours.
Nous avons padé du moment trr!'> prochain où les
habitants do Vichy allaient être contraints, d'utiliser les
fortifications dont leur ville était gratin if!; voici ce moment décrit par le même auteur; « On a pu juger d'après
cc que je vieoc; de dire, que Vichy n'a jamais eu une
véritable importance. II ne s'y est point pas é d'évènements remarquables, et, elle n'occupe quelque place
dans l'hi5toire nationale, que pour la part malheureu. e
qu'elle a prise am: di cu sions civiles de la praguerie,
ct aux guerres de religion. Quand Charles VII sc présenta, (14.1.,0) pour os iéger Vichy, un nommé Dal'illle,
qui commandait la place, se rendit aussitôt, ct jura ail
l'oi cl lui re tel' fidèl . Malgré cette prompte soumission,
le~
habitants cnp nùant craignaient les violentes représailles de la guerre, t il cl 'mandèrent au vainqueur,
comm!' une g1'dcc, de n'être ni pillés ni égorg;s pal' 11'5
troupes, et celui-ci, dit un 'crivaill du telllps, lelt/'
�-
,1 9-
octroya bénignement cette faveur, qui n'était qu'une
justice; à condition toutefois, quo les vivres qui se
trouvaient dans la ville seraient départis à ses troupes
et qu'il y laisserait une garnison. »
Vous le voyez, chers lecteurs, le danger venu, les
habitants de Vichy, n'eurent rien de mieux à faire que
de se rendre sans coup férir; on peut cependant reconnaître que si ils ont pu par (;e moyen conserver leurs
murailles, leurs bourses ont dû se délier pour payer co
trait de bravoure. Mais d'autres guerres arrivent, (1590)
et ces mêmes habitants curent l'insigne bonheUl' d'avoir
autant à étouffer des amis que des ennemis qui se poursuivirent mutuellement.
A narrer touœs les phases historiques de cette petite
villo, on composerait un volume, car, bien qu'elles no
soient pas belliqueuses, elles n'en fourniraient pas
moins le sujet de quelques pages qui ne seraient pas déPOurvues d'intérêt. Mais, nous avons tant de choses à
voir, tant de gites à visiter, que force est de nous hâter
dans nos examens et nos pérégrinations. Cependant
avant que nous quittions cette ville ct surtout le fil de son
histoire, permettez que nous vous fassions connaître los
faits qui dans coLto histoire ont rapport au couvent des
Célestins, dont nous avons déjà annoncé la fondation en 1440, faite par le duc Louis de Bourbon. Ce
COUvent devint célèbre, il avait le droit d'asile; son
église, commencée en 1402, était remarquable par les
mau solées qu'elle renfermait. La haute noblesse des
�-_. 20 -
environs, tenait il. honneul' d'y avoir sa sépulture. Tous '
ces fastueux monuments et l'église elle-même, sc ressentirent des conséquences désastreuses de la guerre de
la Praguerie, dont le corps d'armée commandé pal' le
vicomte Bourniquet et Mauvans vint s'abatlre dans ces
contrées. Ils furent démolis ou incendiés; ces ruines
étaient à peines relevées que les guenes de religion
vinrent renouveler ces désastres, qui eurent à Ipur tou!'
le triste cortége des représailles. Enfin, de vicissitude
en vicissitude, les religieux. Célestins virent arriver leur
intCl'diction par arrêt de Louis XV, rendu en 1774,; les
biens, les fondation s, la bibliothèque de ces religieux,
passèrent à l''vêque de Clermont qui en disposa à son
gré. Une source d'cau thermale que vo~
visiterez sans
doute si vous n'y ôtes appelés Iour cause de santé,
avoi ine une mine ùe ce courent, seul débris de sn.
splendeur passée.
Quant au couvent des Capucins, clonl nous vous
avons également parI;' il fut bati en 1614,; il était situé
au lieu où sc trouvent actuellement les bâtiments de
l'exploitation gé n 'l'ale de Ertllx. [1 ya CJll Ique' années
à peine que les l'Llines do la chapelle étaient encorO
debouL La con truction de. nouveaux bain s inau gurés
pendant lu saison de 1858, les ont fait cli spal'aÎtre,
CcU chapelle se rvit d'oratoi l'C aux dem oiselles de l?rance,
Adelaïde etVi toire, tantes deLoui s XVI, ct pl' mièresbienfaitrices de Vichy, lorsqu 'elles séjotl rn "rent dan s celle ville
en 4785. Ce fut avec 1 seco uL'S cl s ucrificc personnels
�~
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qu'elles s'imposèrent, que l'on commença le tracé de la
charmante promenade dites des Dames, qui longe le bief
de la rivière de Sichon, et qu'elle ru t corn plan tée
d'arbres.
Il Y avait encore sur l'emplacement qu'occupait le
Couvent des Capucins, le grenier à sel de la ville.
L'institution ùe cet i mpôl, remonte au XIve siècle. Les
lettres qui portent l'établissement de celte juridiction
des greniers à sel et gabelles, portent la date de 1343.
Due au roi Philippe IV, cette juridiction se
répandait sur une circonscription de communes plus ou
moins considérable; les habitants de ces communes
étaient obligés de venil' s'approvisionner de cette demée
au siége de la juridiction. 83 paroisses étaient comprises dans la juridiction de Vichy. Cet impôt qLle le
peuple considéra toujours comme entaché d'illégalité,
fit naître la contrebande de CcL article, qui devint générale. On con erve encore à Vichy le souvenir de l'homme
qui, par sa hardiesse, mérita d'être surnommé le Roi
des contl'ebandîers. A ce titre, vous savez sans doute
qne nous voulons parler de ~iundr
, cc redresseur des
torts du fisc, qui plu d'une fois suscita des embarras
aux prépos;8 chargés de la perception de cet im 1Ôl. A
ce sujet, nOlis ne pouvons résistei' Ù vou communiquer
quelques lignes que nous avons eues sous les yeux, lesquellos tracont avec assez de fiuél îté l'adresse surprenante de ce
prosque héros, el l'admiration que le penple, et surtout
la gent corvéable, avaient pour lui. « Ni portes bien clo-
�'-
22-
ses, disent ces lignes, ni sentinelles bien alertes ne
pouvaient arrêter sa contrebande; elle passait toujours
insolente et furtive, selon l'occurence, à travers les
rangs les plus serrés de la maréchaussée et des gabeJoux. C'est que Mandrin avait pour lui les secrètes
sympathies ùu populaire; elles lui étaient acquises à
double titre: il donnait le sel presque pour rien, et il
ran~oit
impitoyablement l'administration fiscale,
quand il était le plus fort, ce qui arrivait presque toujours. »
Il nOlis reste à vous parler de la fondation de l'hôpital ; fondation que nous allons réduire aux expressions
les plus concises. D'abord, établi dans le vieux Vichy,
par lettres paten tes du grand Roi, en date de 1696,
cet établissement fut tl'ansféré en 1747 dans l'emplacement qu'il occupe maintenant. Cette pieuse maison a eu
de nombreux bienfaiLeurs, parmi lesquels nous ferons
figu l'cr le respectable et digne curé M. Labre. Cette assistance toute chrétienne, confiée à des mains économes,
n'a fai t que prospérer, au point, que de nos jours, l'administration s'occupe d'agrandir et d'embellir cet
écifice; l'église clle-même devra faire partie de celle
transformation, et, si los plans qui nous ont été communiqués arrivent à. une çomplète exécution, cos deux
édifices seront dignes de figurer dans le Vichy moderne,
que l'on embellit tOllS les jours. Ces travaux sont confiés
à rtf. Abell\1adeleine, architecte de la ville. Des religieuses de l'ordre de Saint-VinCênt-de-Paul, sont chargées
des soins il. fournil' aux malades de cet établissement;
�- 23
ces dames tiennent également une pharmacie et l'école
Communale des jeunes filles ainsi qu'une salle d'asile
pour l'enfance. Dans l'acte de la fondation royale figure
une redevance de dix-huit deniers pour chaque bouteille
d'eau minérale en exportation. Cette redevance qui ~'est
toujours maintenue, est arri vée, de nos jours, à produire un revenu considérable.
n nous reste à vous parler d'un monument ancien dû
à la sollicitude du bon roi Henri. Ce monument s'élevait
non loin du lieu dans lequel nous nous trouvons; il
élait connu sous le nom de j[aison du Roi. Avant que
e monarque prît les Eaux de Vichy sous sa royale
protection, elles étaient tombées dans un abandon peu •
capable de faire présumer ruels immenses avantages on
en pouvait retil'er ; les bestiaux seuls attirés par les
Tnatières alcalines, dont le vapeurs s'exhalaient en
plein air, venaient de f01'1 loin et quelquefois traversaient
l'Allier ù la nage pom s'abreuver de ces eaux qui sourdraient au milieu de marcs bourbeuses et sales. Sully,
ce modèle des ministres, eut bientôt fait de la division
de ces Eaux un revenu il la couronne. Dès lors des améliorations furent l'objet de sa sage administration; et,
afin de les rendre profitables, il nomma un intendant
POUr veiller à la conservation des travaux qu'il fit exéCuter, ain i qu'à la perception des droits qui furen t
établis SUI' la consommation des Eaux. Ce premier pas
fait dans 10 progrès, laissai t sans doute beaucoup à
désirer, mais on doit toujours tenir compte de l'initiative
qui le fi t faire.
2
�-
24-
Nous ne saurions vous laisser ignorer quel fut le genre
de construction qui mérita le nom de la maison du Roi,
et quels agencements elle contenait. Nous puiserons
dans l'historien Claude Mareschal, la descri ption qu'il en
fait. « La maison du Roy est un petit logis tourné au
midy, contenant deux chambres quarrées de plein pied,
pour la commodité des malades, entre lesqu'elles sont
deux galeries d'une toise de largeUt', avec portes par le
milieu d'icelles, tant poUt' aller de l'une à l'autre que
pour entrer àux dites chambres; et depuis les dites porles jusqu'au bout des dites galeries, du côté de bise,
sont deux baignoires quarrez, profondes de quatre pieds,
ayant huit degrcz pour y Jescendre au milieu, ct dans
_ lesquelles baignoirs d'hauteur de quatre pieds et demy,
J'eau coule des fontaines, partie par canaux, conduite
par dessous le pavé desdiles chambres, qui se vuide au
besoin paL' aulres ouvertures (qui sont au fond). dans
un autre bain découvert, qui est d6LTièl'e le logis, pour
la commodité des pauvres; d'où finalement, pal' un autre
canal elles sont déchargées contre la rivière d'Allier. A
co té du bain des pauvros est un autre bain au si dé::ouvort, lequel par un canal particulier re~oi
t l'cau immédiatement du puit ct se décharge comme le prée 'dent.})
« 11 y a aussi cinq ou six maisons particulï res autour
de ces bains, dans lesquelles les habitants du lieu ont
toujour' tenu des cuvettes, tentes, el autres choses nécc sai l'es pour baigner ct cornetter les malades. »
Sans vouloir revenir sur ce que nous avons dit en
commcnsant cet opuscule, à savoir: Ou'il fallait que
�---:- 25 les hommes portassent le costume de leur siècle, et
que leur demeures par leur genre de constl'Uctions se
ressentissent de cette époque, serait-il pos ible, de no
jours, qu'un bâtiment élevé dans les mêmes proportion
et sous les mêmes agencements qu'était celui que vient
de décrire Claude I\Iareschal, pû L, malgré l'efficacité
bien reconnue de Eaux et surtout leur salu~ire
emploi,
attirer une affiuence de buveur et de baigneurs, quand
bien même ce bâtiment serai t constmit dans le rapports
qu'exigeraient celte affiuence
ous ne le croyons pas.
ta société moderne est trop habituée aux con tructions
lllonumentales, aux effets gigantesques, aux grandioses
représentation au: entrepri es colo sales, aux découVertes surnaturelles, pour que la simplicité dans tout,
qui satisfaisait nos pères, suffi e à ses besoins et à ses
gOlÎts. Devrions-nous recourir à de exemples pour appuyer notre opinion, que nou en aurions des milliers.
ne visite seule dans le Vichy mod rne sufi~at.
Oui, ce
Vichy, miroir fidèle où se rellète à chaque ai on tout
ce que Paris enfante n bon goûL de tout genre, voire
lllême en u age sociaux; ce ichy, qui tou le jours
Voit ~ 'él ver de nouveaux hôtel à ajouter au grand nomhre de ceux qui y xist nt déjà; édifices magnifiques,
Pourvus de toutes sortes de savants aménagement, appelé à l'envi l'un de l'autre, à mériter votre choix par
l'a embiag d tout ce que les art et l'indu tric ont
produit de plu moderne et de plus riche; hôtels Ol! le
luxe prin 'ier e' t r garùé comme cho e ordinaire. Cette
exigence du si' cIe ne prend-elle pa la premï l'e place
1
�-
26-
dans toutes les phases qui caractérisent la vie sociale et
même la vie privée? Où cette frénésie du luxe ne se
trome-t-elle pas dans les alTaires, dans les plaisirs, voire
même dans les cérémonies religieuses les plus graves,
les plu3 solennelles, les plus lugubres?
l'lais, pour que vous puissiez reconnaitre toute la
force des étreintes de cc luxe dans Vichy, où, débarrassés
de cc regard jaloux que la province jette impitoyablement
sur les écarts de ce genre, les étrangers se trouvant à
leur aise assistent à une de ces réunions qui ont lieu
joul'llellement dans le Parc ou dans les Salons, remarquez que la danse, le jeu, la lectuI'e, le spectacle, la
conversation même, sont autant d'occasions de se montl'er par le côté le plus éclatant, le plus capable de faire
croire que l'on est dans une position socialo plus élevée
que celle que l'on occupe. Cette étude qui parfois devient
un tourment, prend son esclave à son l'éveil et ne 10
quille qu'au moment du repos; encore vient-elle souvant
en intenompre les douces jouissances.
On di tingue trois divisions bien tranchées pour les
toilettes du jour: celle du matin, celle du déjcûner et
celle du soir. A ces trois représenlations théftlrales les
mêmes personnages s'om'ent au public sous des formes
ex.térieures dilTérentes. Celle du mati n, par exemple,
pendant laquelle on boit ses Eaux, on prend ses bains,
se fait avec une toileUe simple, mais des plus prétentieuses. Avec quelle sollicitude ne place-t-on pas tous ces
colifichets qui doivent donner à leur propriétaire quelques printemps de moins ou cacher gracieusement les
�- 27trace d'une Duit laborieu3e? Celle du déjeûner donne
moin d'i nquiétude, parce que c'est là que la couturière
a po é son cachet en fai ant assaut de talents pour prodiguer à sa cliente cc que la nature 'ob tine à lui l'efusel'. Quant à celle du soie, celle même couturière a dû
s'adjoindre le joailler, la fleuriste, 10 parfumeur, pour
que cette trini té d'acces oires artistiques vienne l'aider à
remporter la \'ictoire que la déesse s'évertue à lui faire
décerner.
Mais, entrons dan3 le Pal'c, où nou ne manquerons
pas d'occasion , capables rle favori el' nos remarques.
En eITet, quoi de plus capable de distraire, de chasser
au loin quelques souvenirs importuns ou inopportuns
que nous occasionne l'éloignement momentan . des objets
qui nous sont chers? Quoi de plus efficace pOUl' nous
faire oublier quelques douleurs aiguës que nous procurent les maladies que le eaux de Vichy ont appolres à
guérir? Quoi de plus capable de dis ipe!' les chagrins
d'un amour malheureux, que de parcourir la grande
avenue du Parc au moment de ln promenade? Les jardins
des Tuil rie , du Luxembourg , les boulevards des
Italien , ceux de la Madeleine, les Champs-Elysés et
nlPme le boi de Boulogne, n ont vraiment rien de
semblable. Dan e diverses promenade , les c1as es
Sociales ont divi ée , et c'Lle di tinction, dans laquelle
les gen du bon ton ct aux bonne maniôrc , c'c t ainsi
qu'il est convenu de les nomm r, ainl nt à parader,
donn il cc compos; une uniformité dont 1 harme n'a
�-
28-
que l'eITet d'un moment. Mais à Vichy, et au Parc
surtout, l'égalité des conditions si difficile à obtenir en
tout autre lieu, est dans toute son expansion. Cette
poésie humaine, ce composé d'un tout social, d'une
bigarrure remarquable est par sa rareté si attrayante,
que nous ne pouvons résister à VOllS raire connaître
l'efTet qu'elle a produit SUl' l'imagination de l'auteur du
voyage pittoresque dans le Bourbonnais. La spirituelle
descri ption que fait cet auteU!', de cet ensemble sans
nom, vous convaincra sans doute de la difficulté
qu'il y aurait de trouver ailleurs ce mélange des
conJi LIOns réunies ,et si étroitement lié.
Parlant donc de la beauté des sites qui environnent
Vichy ct établissant sur cette ville la di vision que son
historique lui trace, c'est-à-dire Vichy ancien et Vichy
modeme, l'auteur s'exprime ainsi : « l\iais il y a deux
villes bien différentes dans Vichy; l'une vieille, triste,
maussade, besogneuse; l'autre neuve, propre, parée,
riche ct joyeuse, paresseusement couchée ·au bord du
fleuve, la tête parée des fleurs de ses prairies, souriante
et coquelte, elle embellit ce SéjOUl' sur lequel ses naïades
versent incessamment Lous les trésors de leur riche
corbeille, ct elle voit passer sans envie le's précieuses
récoltes que l'Auvergne envoie dans les provinces
voisines. La gaîté est encore une des déesses qui président
à ces beaux lieux; et, à sa suite, accourt Cette foule
brillante et parfumée d'heureux malades, d'opulents
oisifs, qui viennent oublier au milieu de ces campagnes
�-
29-
enchantées, les plaisirs tumul tueux des grandes cités.
On ne saurait en eITet se faire une idée de l'affiuence
des personnes de tout âge, de tout pays, de toute
condi Lion, qui viennent éhercher à Vichy la santé ou
des délassements. Aussi, rien de plus curieux que
l'aspect de cette ville pendant les mois de juin et de
juillet, époque tie sa splendeur. Tous les jours c'est un
mouvement continuel; dès le matin, toute la société en
toilette négligée, accourt auprès des sources, et boit un
ou deux verres de leurs eaux tièdes et quelque peu
nauséabondes. Puis, on fait une petite promenade;
bientôt l'heure du baill arrive; au sortir du bain, on
met une seconde toilette et l'on doit déjeûner de bon
appétit. Pour le milieu du jour, de brillantes réunions
se préparent, de joyeuses parties de campagne s'organisent
.en caravanes. A l'heure du dîner, on fait pour la
troisième fois toilette, et le reste de la soirée ost consacré aux jeux et aux concerts, aux bals et aux longues
causeries qui oIT['ent aux malades leurs plaisirs et leurs
distractions. On met bien en usage, je vous assure, cette
philosophique maxime qui se lit SUl' le porlail de la
maison du médecin inspecteur: bene vive?'e et lœtar'i 1
Bien vivre ct se l'éjouir 1 N'est-ce pas là en efTet, une
proscription médicale bien il sa place et qui doit trouver
une application journalière?
c'est sur la promenade qui sert de cour
« ~bis
d'l~oneU
à l'Etablissement Thermal de Vichy, qu'il
faut voir se presser les 110ts de la population buveuse
et baigneuse de Vichy. On se croirait transporté, comme
�;- 30 -
par enchantement, au milieu du royal jardin des Tuileries, par une de ces belles journées, où tout ce que
Paris compte ùo jolies femmes et d'oisives notabilités,
semble s'être donné rendez-vous; et encore n'y trouvet-on pas un monde aussi varié que celui de Vichy. Ici
on peut voir tous les jours en présence les prétentions
provinciales et l'afféterie parisienne; l'amour prop;'e do
l'artiste et la morgue du financier; la brusquerie du
vieux militaire et les formes quelque peu cauteleuses de
l'homme do loi. Une semblable réunion à elle seule est
un sujet inépuisable d'observations piquantes; mais par
malllf':l r, cette riche population, n'a déployé que pour
quell"Jues mois seulement, ses tentes dans cet oasis; bientôt elle dit adieu aux nymphes bienfaisantes de Vichy,
et s'enfuit vers d'autres plaisirs, vers d'autres contrées.
Alors arrivent dans la cité lès vrais malades, à la figure
pâle eL maigre, à la physionomie triste et soucieuse. Ce
n'est plus de joies et de fêtes qu'il s'agit, mais de plaintes et de soull'rances; et quand ceux-ci partent, la ville
retombe dans un sommeil léthargique. Elle ferme ses
portes aux vents d'hiver, et devient tout-à-coup déserte
com me si l'ange de la mort eût ét.endu sur elle son fatal
linceuil et elle l'este ainsi morne, pour ainsi dire inanimée, jusqu'à ce que les primevères modeste comme les
violettes, sourient aux baisers du soleil; jusqu'à ce que
l'hi rondelle, fid 'le il nos contrées, soi t venue suspendre
aux fenêtrcs bospitalières son nid et ses amours. »
ous ne suivrons pu plus loin celle gracieuse narmtion, elle nous entraînerait, au-delà des limites que ce
�-
31 -
Guide nous trace. Mais, puisque nous SDmmes venu à
, parler de l'ameur frénétique porté au luxe, avant de
pénétrer dans l'Etablissement Thermal distribué et orné
lui-même de manière à satisfaire aux goûts de l'époque,
voyons ce qu'une femme d'esprit dit à ce sujet. Cet
avocat féminin qui est partie civile dans le débat, parlant
de tout l'assemblage de colifichets, volants et falbalas
dont se couvrent les dames, et qui forment les neufdixièmes de la sollicitude journalière d'une femme du
monde, dit: « Depuis que le luxe et la recherche de la
1 toilette ont pris un si grand développement,
on a dû
élever la position sociale de tous les personnages qui
1 tiennent conseil autour de la femme et qui travaillent
à l'embellir. On a créé des mots pour exprimer des
idées nouvelles. La dénomination de couturière ne peut
plus convenir à la som ptuosité que nous alTectons ; elle
est efTacée ct remplacée pal' ces mots complexes : maison de eon/eetion. AlTreux luxe 1 il nous force il reniel'
le vocabulaire de l'Académie; aussi la personne qui
dirige un pareil établi sement est devenue importante,
sérieuse, fantasque, ayant comme le génie ses caprices
et ses .boutades. POUl' celles qui viennent la consulter
Comme oracle, il Ya des réponses qui de suite donnent
l'idée juste de la gravité tle son ministère: l\Iadame est
duns on cabi nel. .. Madame ne resoi t pas aujoUl'd'hui ...
MndaOle n'est pas in pirée ...
"Pour r;pondre à la considération dont elle est entoul'éC, une indu strielle uvait pensé à élever ses aides au
j J'ang de clercs .. , On aurait cu all'airo au principal ou
�-
32-
au troisième clerc, comme chez un notaire. Selon son
importance, chaque, isite devait être regue de la manière suinlnte: Equipages à (leux chevaux anglai ,
cocher poudré et deux yalet de pied ; Madame se dérange sur-le-champ et va au-del'ant de la cliente. Calèche ü deux chevaux, un seul valet: le maître clerc est
chargé du faire les honneurs. - Pour le coupé, le troisième suffi t. - Enfin, i une dame vient en voiture de
place ou pl us modestement encore, il, pied. Oh J alors,
le saute-ruisseaH seul sc lève.
« L'excentricité de celle innOl'ation la fit mettre bientôt il néant; mais, ce qui a été réellement maintenu,
c'est la fason dont sont clas ées et reSlIes les personnes
qui viennent dans cc salon princiers, qu'autrefoi on
appelait bonnement des magasills . »
« Ou'on ne m'accuse pas d'exagél'ation, continue
l'auteur, cal' je pourl'Ui cit l' des noms ct vous montrer
au bois tell1lonsieur, (cal' il ya de.:; hommes marchand
de mot! s au i ) ou telle clame, qui lloil'ent lem fortune
aux l'évolution ...... qui se sont opérées clans le u'::ges,
les chapeaux t le. bonnet . »
Nous intcrrompron s i'i 'ctt nnl'I'ation qui contient
l'énumération Il tOIl lcs articles qui compo ' cnt un
mu sée dr moùes, ain. i 'lu lcs détail s dont il s . ont
ga rni s, l'OUI' n la rcprendrc qu'au pa sage olt clic sc
tcrll1ine 'n di 'ant : (( Cela prouvc quo n us autres felllmes, nOll avoll dan notre c ur tou J 'lans dc la
rcconnai san('e (JOUl' l'C llui flatte nolr coqucttcrie. Ali
�- 33moment où nous nouf, disposions il sortir, un grand
fracas se fait entendre dans la com; un somptueux attelage piaffe sous la main exercée d'un énorme cocher;
une voi turc s'arrête; deux gigantesques valets sc dressent
de chaque côté du marche-pied; une dame en descend
nonchalamment, uivant le règlement, le timbre frappe
un seu l coup, ignal d'une visite de première classe. Le
cabinet de Madame 'ouvre, elle s'élance avec précipitation au-devant de la noble yi ileuse .... »
« Pal' contraste, une dame dont la mise est modeste
arrire au même moment; quatre coups retentissent...
Le saute-1'tâsseau, représenté pal' une ouvrière de
quinze ans, à la mine évei l él~, yient recevoir les commandes ... »
« Voici donc le p,'ogramme exécuté de point en point.
UundJles couturi' re de no~
mères, qlle dites-vous de
cc changement? »
Avion-noll raison, chel' lecteurs, de vous di re que le
luxe étaital'ril'é à son apogée? Cal', si l'on voulait passel'
en revue, non seu lement les établis ements livrés à l'indu tric, au commerce, mais encore tous les intérieurs des
salon cl réception, n'y l'errait-on pas les pel' onnages
adm i , être accueilli sou. d'aus i variables r' glements ;
notre aut ur même qui, e reconnaît pour faire partie de
la troi sième cla s de clients cl a couturière, ell comle sc de ..... 'llppliqlle-l-ell bi n, dans es réceptions,
il faire di paruÎtre pal' son amabilité tout s es nuances
de condit ions, ct a-t-elle pour toute indistinctement les
�- 34mêmes égards? Le doute est permis; mais visitons l'établissement thet'mal
Apt'ès avoit' fait la part des fondations généreuses qui
ont concourru à l'édification de cet établissement, nous
devons vous dire toute notre fa~on
de penser, du moins
quant à son architecture. Vous conviendrez " chers lecteurs, que celte construction lourde et massive, s'harmonise peu avec l'erret grandiose du Parc qui lui fait
face. Il nous semble que quelques gradins eussent fait
disparaître une · partie de cette lourdeur; et, pal' ce
moyen, auraient donné plus de majesté à son ensemble.
Mais comme nous n'avons pas la prétention d'analyser
l'architecture de cet édifice, nous bornerons là notre
critique et nous vous dirons que sa première pierre a été
posée en 1821 ; que c'est 1\1. Rose Beauvais qui en a
fourni les plans. Sa forme est celle d'un quadrilatère;
elle a 57 mètre de large sur 70 de long. Sa fa ~a de
principale, tournée au sud-est, est percée de 17 arcades. Une galerie bitumée le traverse; elle sert de salle
d'attente pour la prise des billets; deux bas-côtés débouchent dans celle galerie; ils servent à communiquer
avec les bains, le côté droit est réservé aux dames et le
côté gauche aux messieul'&. Ces bains réunis sonL au
nombre do 104.11 y a de plu s 1G cabinets pour les douches. - Vu l'insuffisance bien l'eCOnnlle d'un aussi peLit
nombre de bains, l'aflluen e des baigneurs devenML de
plus en plus grande, l'administmtion il fait élever une
succur ale à cot établis ument, que vous apercevrez sur
le côté sud-ou st. Avant la con truction du grand Eta-
1
�35blissement thermal et à la place qu'il occupe, il en
existait un autre qui était dù à l'architecte Janson . Les
dames de France en avaient posé la première piene,
mais le marteau de 93 ne tarda pas à détruire cette
œuvre qui, pour l'époque se trouvait être d'une coupable
origine.
Depuis cette époque que de changements se sont _
opérés dans ce quartier. Voyez ces rues récemment tracées et garnies comme par enchantement de magnifiques constructions, de beaux et splendides hôtels; la
l'ue des Thermes nouvellement créée, la rue Lucas qui
se peuple peu à peu, la rue Montaret que l'on peut appeler la rue Vivienne de Vichy, la rue Cunin-Gridaine,
le boulevard des Italiens où les beaux magasins se placent avantageusement, entourés qu'ils sont dcs hôtels
les plus distingués ; coutellerie, confiserie, nouveautés
et librairie-papeterie, tout s'y trouve réuni en qualité et
cn genre modemc.
-
�En ponrsuivant notre VI Ite, nous nous dirig l'ons
sur la rasade norJ de l'établissement; là se trouve une
galerie transversale ct il contre-bas où sont les sources
thermales de la GI'an'de-Grille à droite, des Dames il
gauche, du Puit ChomcI et du Puits Carré au mil ieu ;
sur ces sources ct SUl' toutes celles quo l'on peut considérùr comme faisant partie du bassin de Vichy, nous
donnerons à la fin de 'C guide un tableau contenant
l'énon é des divers composés alins hypothétiquement
attribués il un litre de chacun de eaux minérales du
susdit bassin. Co tableau que nous empruntons aux
lettres médicales SUl' Vichy du docteur DUI'anu-Fal'del,
est extrait, dit cet autour, du l'emal'quable travail que
�- 37nI. le docteur Bouquet a adrc é à l'Académie des
sciences, ur la composition chimique des Eaux de
Vichy.
}IainLenant puisque nous sommes dans 1établissement thermal qui e t le cul édifice que la ville ofTre à
la curiosité de M~J.
les buveurs et baigneurs, et puisque
nous nous ommes permi de toucher, par un blâme, à
la construction architecturale de ce nouveau Diamant de
la Reine, Làchon ' de sa\ ail' i on intérieur e t à l'abri
de ce blftme. D'abord, les ,alons ont vue sur le Parc,
c'e t-à-dire CJlI celle ùi pO 'ition n'est pa le moindre de
leur agrément. Lit on e, t forcé de reconnaître un bon
gOlÎ t dan la di tribution de alon eu égard U1'tout
au\. pécialité aux'1uelle il ont réservés; les art
sembl nt '1tre réunis pOUl' que l'ornementation réponde
il cette heureu e distribution; salon de conver ation,
salon de 1 clure, alon ùe j u, snl1 de concerts, salle
de ual ct de spectacle, tout y e t a sez bien el aussi faVorable qué po ible à l'afllu nce qui tous le JOUI'S S')
pres e. La 'oupe de la rotonde méritc d'~tre
citée; là,
les décoration, le draperie, cel nsemble chiO'onné
que seul Je g ;ni des arts 'ait produire; tout e·t coordonné de Illani' l'C il plaire Jl11JllO aux gen du monde
habiluell menl bIll. és SUI' loutos ces CO(lLietteries ol'OeIII 'lllale '. Cepondant, di~ons-Ie
il regret, il est péniLle
ùo \ oil' qu dl'lljlcrie ', peinturc ', ol'llements, am uLleni nts mêllle, sont lai ' és dans un état voisin de l'abandon; lout t fané, 10. dorurcs COlllllle 1 1'0 le. Il erait
il dé il'er que cette négligence ces 'ât, ne fût-ce quo pal'
�-
38respect pour les dignes hôles que l'on y regoit. II n'est
pas nécessaire de dire que toutes les distractions lyriques ont trouvé, dans 1\1. Strauss, l'artiste hors ligne
qui sai t capter l'indiITérence de la générali té des étrangers, par le choix qu'il fai t de sujets à talents capables
de représenter fidèlement, c'est-à-dire dans l'esprit de
l'auteur, lcs ouvrages qui sont confiés à leur interprétation; ainsi que par l'emploi le plus ingénieuscment
varié des nouveautés qui, dans cc gcnre, peuvent procul'Cl' les eITets que la maxime ùoctorale conseille.
Quant à la promenade du Parc, elle doit sa première
distribution il. la munificence de Tapoléon Jer. Ce monae
que, par un décret daté de 1812, dola la villc de Vichy
d'unc sommc as ez forte dont l'emploi devait être spécialement ré ervé à l'acquisition d'un lcrrain et à la
création de cette promenadc. En cilant cct acte de sollicitude impérialc, nons ne devons pas oublier de dire
qu'il nc put arriver à réaliser les intention du donataire,
que pnr le zèle et les sacrifices personnels du docteur
Luca non moins génércux pour la pro périté de la ville
de Vichy, CIu n le fut lc ch rde l'Elal. Vi Ghy s'honore
'gal cm nt dc comptet' parmi les hicnfaitcul's de son
Etahlissem nt thermal la Daupliin de Franc.
Donnon maintenant un coup-d 'il l'étrospectir sur
1 s div l' e our
thermale qui sourdent ur le l rl'iloir communal de Vichy, nou ré ervant d pari l' de
c Ile qui ont iLuée dan les nvirons, lor que nos
excur ions nous conduiront dan 1 ur conllllune l'ep cti\ s. D'abol'd voyons ellc' qlli onl placées dan. la
�-
39-
galerie nord de l'Etablissement, galerie dont nous vous
avons déjà parlé. La source dite de la Grande-Grille est
celle 4ui occupe l'angle nord-est de celte galerie. Ses
eaux, si l'on en croit le docteur Durand-Fardel. sont
thermales et alcalines: leur température était de 31 à
32 degrés centigrades, mais, par suite de travaux récemment exécutés, elle est maintenant de 41 degrés;
leur volume a aussi considérablement augmenté. L'analyse, devenue classique, de Longchamp donne, dit
M. Durand-Fardel, sur un litre d'eau de la G1'andeGrille, environ 5 grammes de carbonate de soude, et
1,50 grammes d'autres éléments; ces derniers sont: le
muriate, le sulfate de soude environ 1/'Z gramme chaCun; puis des carbonates de chaux, de magnésie, de la
silice et des traces d'oxide de fer.
Le Puits Chomel, dont les eaux sont légèrement sulfureuses, n'est composé que d'un petit filet d'cau dont
la température s'élève à 44°, d'après le docteur sus-cité,
qui du reste sera celui auquel nous emprunterons nos
renseignements sur toutes les sources de Vichy et même
de on bassin. Les eaux du Puits Chomel sont d'une
application plus directement en rapport avec leur composition.
Le Puits Carré a des caux abondantes; elles sont
uniquement employée pour les bains et les douches;
leur température estue 4·5° . Au ujet de cette source, le
docteur dit: « Quand on call, exclu i vement con 'acrée à
l'usage extel'J1e, tlrril'e ùans les baignoires, après avoir
trnlersé le' pompes t séjoul'Oé clan ' les réservoirs,
�-
,
40-
elle nous paraît assez dépouillée d'hydrogène sulfuré,
pour qu'il n'y ait plus à s'occupel' de ce principe.
La Sou1'ce des Dames était précédemment située à
trois kilomètres de distance, SUI' la route de Cusset;
ses eaux sont ferrugineuses. Devant produire il la fin
de ce travail un tableau comp7'enant les quantités des
divers composés salins hypothétiquement attq'-ibués
à un litre de chacune des eaux miné1'ales du bassin
de Vichy, nous ne nous occupel'ons pas ici de faire
cette énumération. l'iais nous aimons à constater un fait
qui, à lui seul, a une signification assez marquée sur la
propriété de ces eaux, c'est celui que représente le phy_
sique souffreteux des malades qui viennent y chercher le
remède à leurs maux. Nous emprunterons le sujet de
cette remarque, que nous ne nous permettrions pas de
faire par nous-même, à la science qui connaît le secret
de ces maux, Parlant des sources où nous nous trouvons, le docteur dit: « Autour de la Grande-G?'ille,
la physionomie esl tout autre; on se croirait transporté
au milieu d'une population différente. Ce sont pour la
plupart des gens d'un âge mûr; ils se promènent gravement sous les voûtes du vieux Vichy, du bdtiment du
Roi, dont les vieilles pienes se retl'ouvent encore à cet
angle du moderne établissement thermal. Les physionomies ont l'aspect méditatif et concentré, sombre souvent,
des maladies de l'appareil hépatique. Les teints reflètent
toutes les n,uances possibles de l'ictère, depuis la teinte
citrine, jusqu'au vert-bronze le plus foncé. Le bistrc du
soleil d'Algérie ct les tcintes blafardes de la cachexie
�-
41 -
africaine, que promènent les malades de l'hôpital militaire, impriment encore à Ce coip de Vichy un caractère
tout particulier. Ici le nom des maladies est inscrit sur
les figures et facilite le diagnostic.
�La Source de l' HÔpital.
En nous dirigeant vers la source Rosalie ou de l'IIôpital nous visi terons, en travCI'sant le Pal' ,Jo. oUl'ce
Brosson, dont les eaux sont intermittentes; leur température est de 22°,5. Nous n'émetlrons qu'un désir au
ujet de cette source, c'est que ses caux soient meilleuJ'cs que ]e pavillon sous lcquol clic sourdent n'est élégant. Qui poulTuit croire qu'en ~ 858, au centre de ce
que ichya de plu agréable, on ait élevé un semblable
pavillon? niais poul'suivons.
�-
.i ·3-
La place Rosalie n'est pa~ sans agrément: l'hémycicle
qu'elle forme est gracieux.; là, au moin , on a su élever
un 1io que élégant, on s'est souvenu que depuis quelques dix ans, la fonte joue un grand rôle dans les constructions de lous genres et surtout fournit une large
part à l'embellissemen t des places et des promenades.
Cette place n'a pris le nom de Rosalie que depuis l'année
4819, époque 011 Mme la duchesse de Mouchy, voulut
bien avec ses sacrifices personnels, faire assainir les
abord de la fontaine qui étaient extrêmement fangeux.
Le eaux de la source Rosalie ou de l'Hôpital font
dire au docteur Durand-Fardel : «Entre l'llôpital et la
Grande-Grille, l'analyse comparative des principes minérali ateurs n'établit é\u~ne
dilIérence, ou si peu, que
nous n'en exprimerons pa ici les chiffres. » En conséquence de celle similitude, nous ne nous arrêterons pas
plu longtemps à cette source et nous terminerons ce
qui la concerne par les réflexions du même docteur,
sur le genre de malades qui la fréquentent. « Autour de
l'lIopital, dit-il, dont le bassin circulaire évasé contre
tou te les r' gle de l'hydrologie minérale et recouvert
d'une élégante coupole à jour, occupe le milieu d'une
jOlie place ombragé de platanes, a/lluent des malades
jeunes pour la plupart, maigres ct pâles, il teint blafard
et tmnspal'ent, quelquefois terne et terreux; leur dérnarche souvent pénible et chancelante, est celle des
gen épui' 5, à moins qu'une orle de surexcitation
nerveuse, d'activité artificielle ne les anime; leur phy-
�-44
sionomie est inquiète et mobile. On rencontre là beaucoup de jeunes femmes élégantes, des hommes portant
sur leurs traits l'empreinte des veilles et du travail,
comme les premières, du monde et des plaisirs; la plupart des malades de l'hôpital civil sont là, traînant une
apparence languissan te et cachectique. II est facile de
reconnaître sur ces divE}rses physionomies le cachet des
maladies de l'appareil digestif; elles seules impriment
un pareil caractère d'épuisement et d'énervation, »
Maintenant, chers lecteurs, suivons cette avenue de
platanes qui nous conduit au pont, dont je n'ai pas cru
devoir vous parler, parce que sa construction ne mérite
pas une simple citation, puisque la partie historique
qui se rattache peu véridiquement au pont de Vichy eL
dont on s'est plu à multiplier le citations, non-seulement ne s'appl ique pas à cette aiTreuse construction,
mais encore au ponl lui-même auquel on fait allusion.
Nous trouvons rationnel que dans l'historique d'une cité,
il oit fait mention d'un pont, 101' que cles évènements
majeurs ont en ce pont pour théfltre; mais il n en est
rien pour celui de Vichy. i Jules ésar l'a pa sé, c'est
qu'il n'avait pas d'autres voies pOUl' se rendre il Vichy;
si quinze i' cles apI''' , ceux qui sont venus assiégel'
celle ville et plus lard encore lui livr l' qu lques allaques,
il fallait bien qu'il traversassent ce pont pOUl' arriver il
leur but. On comprendrait cette phraséologie, si Je pont
eût été fortifié, ct pal' cela eOt nécessité un assaut quelconque, ous pOlll'1'ions il plus juste titre dire de ce
pont ce que Voltaire disait de telle Acnd 'mie; CJue
�-
40-
c'était une fille sage qui n avait jamais {ait paJ'ler
d'clle, Prenons donc de p~'éfrcne
le quai des Célestins,
Vous savez sans doute, chers lecteurs, que la spirituelle l\lmc de Sévigné est venue passel' la saison des Eaux
de Vichy en 1676; il est de notre devoir de vous faire
remarquer l'hôtel dans lequel elle habitait; il est bien
reconnaissable, car peu de changements ont été faits à
sa construction extérieure. C'est à quelques pas de ce
pavillon que la ville de Vichy avait une de ses portes,
celle dite d'Auvergne ou du Verré, qui communiquait
avec le pont, Du l'este, par un léger examen, il est facile
de reconnaître les restes des anciennes murailles de la
ville, Non loin de là vous apercevrez une nouvelle
construclion style grec, Cette apparence de temple,
ornée à sa partie supérieure ct à ses bas côtés de
blocs de roches volcaniques placées avec uno assez
ingénieuse symétrie pOUl' composer une gmcieuse promenade, renferme une vaste grolle également garnie
de J'oches, au bas de laquelle on voit une vasque qui
Sort de récipient aux eaux de la nouvelle source des
Célestins. Celle source fournit 3,400 liLl'es Ù ~ 2°, pal'
jouI'; d'apI" s Je Dr Bouquet qui a analysé ses eaux,
elles seraient non seulement fe1'l'ugineuses mais celte
fItlalité l'emporLerait sur toutes celles de Vichy,
�Une très faible distance sépare la nouvelle source des
Célestins de celle dite ancienne. Cette e:tll est stimulante
ct opère surtout d'une manière exci tan le sur deux poin ls:
les organes urinaires et le cerveau. Le doct ur Prunelle
a reconnu que l'eau de, Céle lins raisait ouvent disparaître les coliques n 'phréliqu . Quant au docteur
Durand-Fardel, voici cs réflexions sur les malades qui
fréquentent celte ource: « Parlons de Célestins. C'est,
lit-on, la source des goutteux Cl de grl veleux. Pourquoi? Les rai ons de cette l'épu tation, de celle spécificité
ne sont pas toutes médicales. itllée à une C1'taine di ta.nce de l'Etablissement thermal et de sources qui s'y
groupent, la source de Célestins coule au bord de
l'Anie!', au pied u'un rocher perpendiculaire. Une ro-
�-
4,7-
tonde élégante abrite le buveur d'eau; pl'ès de là, unbillard, un petit salon de cOTlversation; devant lui,
l'autre rive de l'Allier, tauLe verdoyante; à droite, le
pont de Vichy, pittoresque comme tous les ponts dtllls
la campagne; à gauche, des montagnes vertes, bleues,
azurées, suivant qu'elles s'étagent à l'horizon. Là les
gr'al'oleux et les goutteux surtout vont, par une habitude promptement dovenue traditionnelle, s'installer le
maLin; ils y trouvent cigares, journaux et d'ailleurs
nombreuse compagnie d'hommes à peu près exclusivement et boivent nous dirons tout à l'heure comment.
L'agrément du lieu, la fraîcheur, le goût piquant, agréa~e
de l'cau, une réunion de malades qui, pal' excepLion, n'engendren t pas la mélancolie, de malade"
portant la plupart tous les attributs de la plus brillante
santé, tout cela sans doute entre pOUl' beaucoup dans le
rapport étroit qui s'esL établi entre la gouLte, la gravelle
et la source des Célestins, Ponr la plupart de ces malades, les Célestins seuls sont Vichy cL il e L fort difficile
de leur persuader qu'en fai ant usage des eaux (10 l'Hôpitalou de la Gmnde G1'ille, ils suivent réellement un
thlÏlemont thermal. Il e L(' rlainement tout naLlll'el qlle
la ource do Célestins atLÎre, commo les ault'es source,
lino certaine sp 'cialité de malades; indépendamment
(les agrémenls du lieu eL de J'excellence de l'cau, il
nous a paru que cs caux agissaient un pen plus direcLement que les Iwtre sur l'nppareil urinaire, et 1. le
cl l ur Petit nc paraît pa douter qu'elles ne soient
téoll III nt plus [\rtiv s que le autres ùans le truitement
a
�-
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de la goutte, comme celles de la Grande-Grille le seraient dans le tl'aitement des maladies du foie.»
L'article qui précède, traité avec esprit ct surtout avec
la gravité que réclame un semb lable sujet, l'e pectunt le::.
infirmités qui conù uisent la plupart des étrangers à Vichy, nous fait souven ir avoir lu un autre article fait sur
la même source, mais, s'occu pant plus ùe tourner en
dérision les malades qui s'y rendent que de les plaindre
. dans les ou/frances qu'ils éprouvent. Cet article est ainsi
con~l
: « Au-dessus du couven t des Célestins, dans un
élégant pal'illon adossé au travertin, produit de dépôts
sécu laires de l'cau minérale, jaillit la source du même
num. »
« C'est lit qlle vont faire pénitence, en se gorgeant
d'cau tiède, les trop zélés adorateurs de Bacchus et de
Iotlll1s . Aus i, l'on n'y l'encontre oL'llinairement que
hon vi ages épanou i", ven tres rebond is sc traÎnan t péniblell1ùnt ur de Illemhres ankylosé pax la goutte,
terrible compagne de la grave ll e plus terrible encore. »
« POlll' les buvenr (lu i, dans l'intervalle do 1 urs
libation ne s'adonnent pns II la 1·(tge de la pêche il la
ligne, il a élé construit un jolie salle de conversation
olt les plus ingambes peuvent faire lellt' partie do billard. Enfin, pour (fue lou s 1 s golÎts so ient satisfa its, les
bellicruC'u'\. " Iltl'etiennent la main, e1l cassant des poupées dans le tir au Iii t let voisin. »
Celle crilicllle de mauvai ' gOlÎt se termine ainsi: « 11
sc COnSOlllll1e une quantité (le liqui(le ~i étonnante ail:
Crlestinf;, que so ulcntlu SO IlI'CO est mise iL soc; ce (lui
�- 4·9fait l'éloge de lu sapid i té agréable de cette eau, cal' les
habi tnés son t généralement de fins gommets. Du resle
le vieil adage n'est-il pas vrai : q1~i
a bu boira. Jugezen par le fait su ivant que je vous donne pour authentique, Un joUI' un de ces vaillants athlètes de la bouteille,
fut trouvé non loin de la SOUL'ce gazeuse, bel ct bien
grisé et sans une prompte saignée , c'en était fait de lui;
dans la matinée, l'ivrogne avait bu ..... so ixante verres
d'cau minérale Ill .»
Nous ne savons comment vous accueillerez et comn1ent ont dû accueillir ~m.
les buvrurs d'cau ces I1atteuses épithètes en ce qui concerne ceux qui fréquentent la
SOurce des Célestins, nous ne savons même pas quel
genre de réclame se cache sous ce manteau; ce que nous
savons, c'est que nous nous sommes souvent mêlé à la
foill e de.3 bll\'eurs des caux. de celle OUl'ce et qu'il ne nous
est jamais arrivé d'y faire une remarque aussi ofi'ensanle
Pour eux. Nous ne pensons même pas que, malgré la grande 1iberté dans lafluelle tou t buveur d'eau viL
à Vichy, un lei almn(!on ait pu s'y l'enconlrel'. Puisse
Cette ville de plaisance co III pler un bien petit nombre
d'amis du genre de cct écriminl ..
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de. CÎDnC03
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�Qu elques pas au-dess us de la source des Célestin s on
entl'e dans l'enclos qui fo rmait dépend ance dn ci-devant co uve nt, ct dan lequel on l'emal'qu e un bfttiment
il toit aigu; c'es t le seul ve ti ge qui existe de ce monaslère. Dans CCl enclos, on obli nt pal' le moye n du forage,
jl Ya lIne quinzaine. d'années, un e source qui dès lors
prit le nom de l'un cles propriétaires de ]'enclo , M. Lardy.
Peu r cherchée dùns les premi ers tcm p qu e ses caux.
furen l di stribuées; la ource Lard y doit l'afflu ence qui
l'ento ure : l.l1jourd hui, aux qualit ;s cUl'ali l'es qu'elle
possède Ce lte source es t alJondante, es caux clou ement a 'idulées ont un e. aveur agréabl e; elles ont au si
l'avantage d'être facilement di gérées. Le' caux jaiJlis-
�-
51 -
sent de 150 mètres de profondeui' et leur température
e$t de 20 degrés.
Le docteur Durand-Fardel observe: « Que les sources
ferrugineuses sont froides ou à pou près, il cite ensuite
la source LarJy et celle d'Hauterive, comme possédant
ces qualités, et termine en disant que la source Larùy
.est à Vichy mêt-ne, une précieuse acquisition. Elle est la
première de toutes les sources de Vichy, (celle d'Ilautel'ive non compl'ise) où le fer ait été dosé. Le propriétaire de celte source, n'a négligé, pour ajouter aux
Pl'écieuses qualités curatives (ln ses eaux, aucun des
agréments qui peuvent attirer le:; bu vellTs dans l'cnclos,
où l'on vien t les prcndre. Pavillons, rotondes rustiques,
pl'omenades et vue agréable SUI' les ~ives
de l'Allier;
rien n'y a été omis.
Il nous reste à parler de la source des Accacias ou
Lucas. Celle source est veuve encorc du monument qui
doit la signaler aux buveurs et en même temps fournil'
sa part aux embellissements de la "ille; sa température
Cst de 29°,2. Parlant des sources sulfureuses et citant
celles Lucas, le Puits Carré et le Puits Chomel, le docteur Durand-Fardel ajoute: « Toutes ces sources sont
faiblement mais sensiblement hydro-sulfurées. L'une
d'elles, la source übcas, s'appelait au temps où l'on
nommait chaque chose par son nom, SOU1'ce des galeux.
Celle dénomination quelque peu brutale a sans doute
Une signification pratique; cependant nous dirons plus
loin que nous n'avons pas, pal' nous-même du moins,
�-
52-
de rai on de croire qu'on puisse tirer un grand parti de
celte spécialité. »
Vous ne manquerez pas, chers ledeurs, d'arrêter vos
regards sur l'édifice presque monumental qui orne la
place des Acacias; c'est un hôpital mi 1itai re, desti né à
recevoir le offIciers .et les oldals de l'armée, a!lligés
des maux que le caux salutaires ct bienfaisantes de
Vichy sont appelées à adoucir. Cet hôpital, dit M. Enduran, ,]ont le bâtiment est pro que entouré de vastes
jardin qui en rendent le srjour agréable, ne date que
dr l'annér . 81:6. Il a succédé ù l'un des hôtels les mieux
hantés de lu ville. Le gouvernement, dans sa sollicitude
pour les défenseurs de la patri , tl'Uita avec le pro[riétaire de cet hAtel, M. Cornil, et dès lors nos soldats qui,
en venant il Vichy étaient obligés de sc loger à leurs
frais, trollvent maintenant un nsile gratuil et un facile
soulagement ù leurs douleurs. L grand établi ssemenl
tllermal, suivant de nouvelles conventions, . dera ,:./1:
mètres cube~
d'eau il l'hôpital militaire, qui possèdera
aussi tout un appar il balnéaloil' . On n saurait trop
applaudir à ces mesures; car 'il r. t des maux dirrnes
d'inl;rêt. ce 'onl sans doute ceux qui fl'Uppent clam; le
camps les défen CUl' du pays. »
En voyant le quartier dans lequel 1l0U ornmes, eu
exarniuantle 1l'l1cé t.le ' rues 'lui le cornl os Ill, les hôtels
qlli y sont alignés ,t am.quels l'éléganc 'st loill de fairo
t.léraut, on peut, e faire une id 'e de ce fil! del'iendm la
"ille de Vieil) si, pendant quelquc: annécs, le cllifTI'c
�-
03-
tles constructions augmente comme il vi~nt
de 10 faire
dans les anuées précédentes. Devant cetle belle pcrspectil'e, il est à tlésirer que les étliles de celte ville la préparent à ce brillant avenir pal' des arrêtés ~age
et
pateJ'Oels, moraux el hygiénirJues.
Ce désir que nuus venons de manifester SUl' l'al'enir
de Vichy, nous a fait purler de l'hygiène COllll1Je indispensable à la santé; malheureusement on est forcé
d'en convenir, beaucoup de personnes, même malades,
s'écartent des loi qu'elle prescrit. Bien qu'il soilloin de
notl'e pen ée lue vous soyez, ("'wr~
lecteurs, du nombre
de ceux qui enfreignent ces lois, permeLLez, néanmoins,
que nou vous fassions connaître quolq ue -uns des passages gui traitent de ce sujet et dont gén~ralemt
on
fait si peu de cas. Cependant nous devons le dire: l'hygï ne et la médecine sont SCCUI" et c'e t souvent pour
avoil' négligé les bons avis de la première, que l'on est
1"01'cé d'implorer les secours de hl s conùe. Prenez donc
Ù litre de passe-temp , la peine ùe lire Je quelques li l'rnes qui uivent; d'ailleur commensant nos excur ion,
nous avons gà ct là des moments de rero ft prenùre.
Le pr;' pte médical de bien tiV1'C cl de se ?'éjouir,
Ùont DOll avon' d 'jà parlé, a pour ùa la mi.' on que
doit [Hoir l'homme ù ne l' ch l' 'her que les moyens hygiéniques (lui conduisent. il la anté. JI s'ag it ÙOIIC de
coordonner ce" moyen s afin qu'il ne . e présent nt pa
d'lJne mallièr 'ollfuse à notre drsir de 1 s employel'.
l)'aLol·tl, tout qui ex l'ce les orgalle SU Il les aITailJlir,
�-54contribue à la cons.ervation de l'homme .et s'accompagne
d'un sentiment Dgl'éable. Il est prouvé que l'action des
sens externes concourt singulièrement à l'entretien des
forces vitales, par l'exci tation salutaire que leur exercice
régulier détermine sur le centre de l'organe pensant.
Enfin, et .c'est toujours de l'hygiène, cette exci tation
produite sur le cerveau, se réIléchit et se répète naturellement, sur tous les autres organes qui prennent un
nouveau degré de tonicité, un accroissement de forces.
Voilà donc, si nous ne nous trompons, un itinéraire
tracé pour nhlenir la double santé physique et morale;
cal' on le suil, les sensations l'entrent dans les attributions de l'hygiène en général. A l'œuvre donc, cbers lecteUJ's, pour l'établit' l'équilibre de ces deux fondements de
la vie; à J'œuvJc pour coordonner les lois qui les régissent; à l'œuvre pour donner le pas à celle qui doit
précéder l'autre; C'u· c'est souvent par la confusion de
cet ordre dans leU\' marche, que le mal prend un caractère sérieux ct même grave, et pui~qe
les sensations
sont tribul&ires de l'hygiène par le sentiment qu'elles
produisent, plaisir Ou douleur, cherchons à alimenler
cc sensations en ayant le soin d'annihiler J'un de ces
résultats au profit de l'autrc, c'cst-à-dire, chassons la
douleur et l'ochCl'chons le plaisir, mais ce plaisir qui
donne lieu à un sentiment agréable qu'on désire retenir
ct conserver.
Ne croycz pas, chers lecteurs, que les oLligations qui
vous sont imposées pD.1' les conseils hygiéniques, vous
�-5t)-
Contraignent à vivre éloignés ùe tout plaisil' de' toute
distraGtion; non, cette mère qui reut présider à la satisfaction de vos sens, veu t que vous viviez de vous-même
et par vous-même, Voyez plutôt ce qu'elle vous conseille
sons la dénomination de plaisir en général. « En bonne
hygiène, dit cette mère de famille, et en saine morale,
quoi qu'en aient pu dire certains casuistes, l'homme
est. fait pOUl' les délectatio'ns qui ne blessent pas sa conscience et ne s'opposent point à sa raison, Penuant cette
vie, il ne doit point se considérer comme un pUI' e'prit,
l1lais comme une substance compo;ée d'esprit et de corps,
01', il lui est permis d'accorder il celui-là, tout ce qui
peut raisonnablement entretenir sa Lonne cli EpO ition,
cOlJ1me il doit llii rcfuser tOllt ce qui peut la corrompl'e, » Vous le loyez, chers lecteurs, on pcut Lien aiséI1lcnt :;'e ngnger ous la bannière de celte dortomle prcsCI'ipti on, tout,fois sali. oublier que la tempérance fait la
,anté du corps comme cel le de l'àme,
1
clout l'bOll1lllC est pOlln'll, la \' tlC et l'Ollie
Des eillf[ ~CIS
Sont 1'5 deux qui clùii'ent procurer les plus 3rands al'alltages dans les pérégrination ' que nOlis projctons. Yo}ez
ct écoutez tlonc beau 'oup, chers lectellrs, parcourez le
plu ' vaste espace t{L1e 'ous pourrez, cal' les connai, sa nccs
acquerrez dnns ces pérl'gl'il111tion ', enfant l'ont
fIue VOl~
d'adlllÎrlltioll ljui, Cil \OU identihez v us le ~rlict
fiallt avec le5 ohjet$ dc SOli culte, l'OLIS portera il grandir
avec eux. Mencz uUllr lIlle ,i e ncti\ c, et C]uilnd ,ielldm
la (in de la snison, 'ou s VOliS apcl'cc\I'CZ que \'oll'e phy-
�~
56-
ique èt votre. moral auront gagné d'avoir fait connaissance avec ce petit coin de tene boul'bQnnéen, que l'on
po\lTiÜ~
appeler le paradis tel'l'estre, tant sa beauté l'em~
pOl'te sur d'autres çontrées, digoQS ~pendat
d'amir~
tion. C'est donc il. un continuel exrci~
soit à pied, soit
il cheval, soit en "oi ture, que doi vent tendre tous vos
eD'orts,. !tlais avant de vous récréer à parcourir l'incomparQ,ble horizon qui contourne si gracieusement la coquette
ville de Vichy, il faut savoir quelle est sa température
afin que son influence vous soit plus,favorable que nuisible.
PREMIÈRE PROMENADE.
Nous ne nous informerons pas auprès de vous, chers
lecteurs., si, avant d'entreprendre cette première promenade, vous avez pris vos eaux, si elles ont été rendues avec
succès, si \'ous sentez rléjà que pal'leur usage il se soit
opéré un changement dans votre santé. Nous laisserons au
docteur de votre choix le droit d'exiger de vous cel acte
Qe confession méUico.le, Cc que nous vous dirons, c'est
de vou armer de courage, (;'cst de vous munir d'un
billon, à moins que vous ne préfériez prendre une voiture ou une monture quelconque. A celle fin, pour nous
mettre CI) routo; nous prend! ons la rue Cunin-Gridaine
011 se trouvent tous les genres d'équipages et de monture désirables, et vous n'oublierez pas surtout de vous
pourvoir de papier, crayons il dessiner et autres que
�- 57vous trouverez dans la librairie et papeterie Berne, dans
cette même rue, et attenante à l'hôtel de Paris.
Pour ne pas vous tromper de route à travers ce va-etvient, presque parisien, qui existe dans cette rue et
celles qui l'avoisinent, nous prendrons à l'est la première rue à gauche que nous suivrons dans toute sa
longueur jusqu'à la rivière où se trouve un établissement
hydrothérapique d'une élégante construction; naus
passerons le biez et après quelques cents mètres nous
traverserons le Sichon SUl· un joli pont en fer; après
cette traversée nous sommes dans un riant vallon au
milieu duquel vous apercevrez à droite et à gauche les
piquets bariolés du tracé à l'étude du futur chemin de
fer. Quelq~
bea4x espaces favorisés d'une riche végétation attireront vos regards; quelques petits monticules dont vous ferez l'ascension, vous permettront déjà de
voir se dessiner Vichy avec tout son admirable entourage; mais cou rage et surtou t persévérance.
Nous en conviendrons avec, vous, chers lectcUl'R; la
promenade que nous commengoDs sc prés~nte
avec tous
les inconvénients qui produisent la fatigue. CetLe fatigue
augmentée par l'ascension assez raide de la montagne,
vous est nécessaire. Le corps s'est bien vite laissé amolIiI'; il est bientôt vaincu par les infirmités, si on ne se
raidit pas un peu contre l'attrait qui l'entraîne au repos.
C'est donc le moment de faire la sourde oreille aux plaintes de ce corps, par e que J'eITorl que vous failes sur
vOlls-mèmcs est nécessaire au rétablissement de votre
�-
1>8-
santé . La facullé elle-même vous ordonne cet exercice
et voici ce qu'en pense le docteUl' dont nous vous avons
déjà cité plu 'jeurs réflexion judicieuses et ~cientf
gues.
« Nous possédons, ditcct aimable avocat de votre santé,
un moyen de développer l'usage de la constitution atmosphérique où nous 0111111es plongés et de multiplieL' l'activité de l'organi me, c'est l'exercice. Nous n'avons jamais pu relire ans admiration les considérations que
Liebig a déyeloppées au sujet de l'inLluence de l'exercice ur les phénomènes chimiques qui so passent au
sem do nos ti sus. La chimie organique n'aurait encore
inspiré gue ces ])elles pnge', qu'il l'amlrait la proclamer
la science de l'avenir p LIt' la physiologie, comme elle
est pOUl' l'indu,trie, la féconù,~
l'il't1.le de la vapcur et de
l'électricité. })
« L'exercice, pris dans le ~cns
hygiénique, a unc acception tl'l·s-Iarge. Pour un homme (le cnbinet, pour
une fel11me l'Pl'cusa ou indolente, le impIe 5 'jour aux
aux minérales entl'aÎnc un xel'cice ronsidérable. La.
nécessi té même du trai te III nt, J'ohl ign lion un peu 1Iperstitieusc, mais cel'WineJl1cnt salutail'c, de se promenel' n bUl'ant 1 s cam; 1 le\'el' lIlatinal, c la seul constitue déjà une <lt'I'ogation iJllportante aux habitude' de
IlL l'ie. mais nous ne ,;aurions trop insister SUI' la convenance de dé1cloppcrautouI' drsélahlis,'cll1enl thcrmaux,
tous les moyen de facilitcl' l'e\el'cice t d Y ntlaÎllCI'
pal' le plaisir ct pal' l'c\.ellll'Ic. Un des gmu<.ls avantagcs
�-
09 -
des eaux sitHé3 dans les montagnes, c'est de solliciter
par la beauté des sites, par le charme et l'imprévu des
promenades, pal' l'entraînante séduction des cou l'ses à
cheval, de:; habitudes d'une haute portée so us Je rapport
hygiénique et Ihérapeutique, »
'fout en écontant les salutaires conseils du do cteur,
nous voici arrivés au sommet de la montagne, ascension
qui vou s a faiL pou sel' plus d'un ouf. Mais auss i convenez-en, chers lecteurs, la peine que vous avez éprouvée
n'est-elle pa::; vite oubliée par le granùiose tableau qui se
déroule devant \'0 yeux? Vous cst-il arrivé so uvent que
votre sens visuel ait cu un semblable sujet d'admiration r
Vous cst-il arrivé souvent de voir e découvrir il YOS
pieds un horizon aussi vaste Cl malgré ccla aussi pittol'C quement découpé pal' ces mille a cidcnts de terrain,
aussi richement brodé par la natl1re? Vous conviendrez
que non, .. NOliS ne avons tii vou l'es entez les même
eO'ets (lui sc produisent en nOus devant ccs divisions
d'ensemble terrcstrc ' , faiLlcs alô01c du globe univcrscl;
c'est l'anéantisscmcnt tolal de notre inùividu, C'C$t un
état d'a11mc inlell ctuel Cjui pousse il l'adoration du
CI'éatcuJ' de toutes choscs Cl dc son incommenslll'UI.JJc
gl'lllldcur. rO) 'z ~ l'est et il \'os pfclls la "illc (lc Cusset,
qui, cOlltre son halJilude, lai ~(' S'OU\ l'il' dc cc côté Ull
coin du rideau d'olllhrnge \crdopnL uel'l'i('re lequel elle
se cuche: ; ellcaissé liu'elle csl pal' une chaîne dc collin ' cl de lIIontaglles (lui pal' "ï'udatiol1 lont :,e pcrdre
au [lil'll de celles du Forcz ct du Montoncel; \'oyc/'; HU
�-
60-
sud cette vaste étendue de territoire entrecoupée cà et
là de ces nuances verdâtres produites pal' le faîte des
arbres de la fôrêt de Randan et des bois qui l'avoisinent,
rempart derrière lequel se cache la belle et plantureuse
Limagne, véritable terre promise de ces contrées; le tout
couronné par le gigantesque Puy-de-Dôme et son majestueux entourage; voyez enfin à l'ouest se dessiner dans
nn lointain dont les limites vont se perdre dans l'espace,
ces milliers de bourgs, de villages, de hameaux, qui
apparaissent comme des points imperceptibles, séparés
entre eux par des vallées garnies de cours d'eau, dont
l'Allier qui serpente gracieusement dans ce vaste tableau
va bientôt s'enrichir; et si vous tenez il étendre plus au
loin votre vue et votre admiration, prenez une lunette et
avec son secoUl's vous pourrez apercevoir au nord la
ville de 1\1oulins, au nord-ouest celle de Dourges, au sud
Clermont, etc., etc.
Nous n'en finirions pas si nous voulions reporter votre attention sur toutes les beautés que renferme ce
merveilleux ensemble, aussi fuirons-nous la satiété que
nous pourrions avoir à craindre ici, afin de nous conserver pour la visite des autres points de vue que nous
rencontrerons dans nos courses; et avant de continuer
colle promenade nous vous consei lIel'ons de ùescendre
au butTet afin d'y puiser les forces dont vous aurez pl'ObablemenL besoin.
Quillons maintenant ce sol élevé et venons savoir si
l'Allier que nous allons traverser SUI' un joli pont sus-
�-
61-
pendu a des bords aussi enchanteurs, aussi poétiques
que l'tlM. les écrivains en général et les romanciers surtout, se plaisent à le gratifier. D'abord nous ne cesserons de convenir qije la campagne est admirablement
belle, que les habitants l'arrosent tous les jours de leurs
sueurs et que leur incessante activité est payée par une
honnê.te aisance. Vous pou vez vous-mêmes vous en rendre compte. Voyez cette ::harmante vallée; vous y chercheriez vainement un centiare de terrain veuf d'une
culture quelconque. l'tlais nous voici alTi vés au pont que
nous traverserons, non sans admirer sa forme élégante
et svelte; cependant au risque ,de vous surprendre, nous
devons vous dire que les mêmes architectes sOIlt les auteurs de cQlui-ci et de celui da Vichy, l'tIM. Escarraguel
frères de Bordeaux.
C'est, ici chers lecteurs, que nous voudrions voir l'extase dans laquelle seraient plongés nos illustres, lorsque
du coin d'un feu soigneusement garni, l'imaginüLion fait
tracer à leur plume des phrases poétiques sU?" les bords
omb1'agés de, t' All'ier, auquel ils donnent même le nom
de fleuve. Nous sommes pOl'té à douter que les riches
expressions dont ils font une ample moisson ùans le
chaolp de la rhétorique, ct qu'ils jettent à profusion dans
leurs écrits, pussent avoir un continuel essor, s'ils
étaient obligés de traverSel' à pied le; quelques cents mètres de galets qui garnissent ces bords si chantés; car,
soit dit en passant, cL nous en a?pelons au témoignage
des nombreux riverains, l'Allier peut être consido,'é
�-
62-
comme un bien mauvais coucheur; en ;'oyant c~ vrai lit
de garçon, dans lequel on a encore de la peine à le retenir, on'peut en juger soi-même. Mais, ml. les Parisiens
écrivent de si jolies choses, qu'on peut bien en faveur
d'icelles, leur passer ces charmantes illusions.
Avant de pénétrer dans la grande avenue qui conduit
an château Je Charmeil, contournons cette résidence
dont une partie est baignée par les caux du ruis eau Je
BeyroD. Celte partie est asssez ombrngée ; elle renferme
quelques recoins Ol! règne la solitude la plus profonde.
Du reste, la fa~de
principale de cc château précédée
par quelques majestueuses avenues, possède el-mê~
tout ce qu'il faut pour que celle solitude y réside en
reine. Point de faits hi sto riques ne se rattachent au château de Charmeil, qui a eu pour propriétaires l::t famille
d'Evry et maintenant M. le marquis el Mme la marquise
de Monteynanl. On prétend que ce cMteau a été construit
avec les matériaux qui provenaient de la démolition du
vieux chrlteau de Saint-(;ermain-des-l"o sés. Ce qu'il y
a de certain, c'cst que sa co n truction simp le et modesle
ne remonte pas il un siècle. Mais n'oublions 1as de
visiler la ehal"/1lanle collection de roses qui est entretenue dans les jardins et de nous fairc indiquer quelle
est celle de CC3 fleurs qui pal' sa surp renante beauté a
mérité le nom ùe la Chdtelame de C!t{(1'lIIcil.
Maintenant en rcgagn'11It ,0Lre logi s, jete;/, un couvd'œil rapide SUl' la ri ches e agr icole du pays, et comme
tout cc qui vous intéresse 'lIU'U été passé en revue, nous
�-
63 -.:..
profLterons de l'espèce de repo que celle connaissance
vous laisse, pour vous faire connaître ce que nous vous
avions annoncé plus haut, quelle est la position topographique qu'occupe la ville de Vichy; car le lieu dans
lequel nous sommes est des plus propices à nous rendre
plus intelligible cette descrip1ion.
Vous le voyez, chers lecteurs, ceLLe ville est située ~ Ul'
la rive droite de l'Allier; le sile quoique un peu encaissé
dans la direction du sud au nord-ouest est très-agréable.
Il a été reconnu par la faculté que le climat y était tempéré et avait beaucoup d'analogie avec celui de Paris. Le
pays est peu insalubre; le voisinage ùe la rivière l'Allier
qui grossit fréquemment, ne laissant ::I ucune trace de
limon. Quelques fièvres intermittentes affiigent., il est
vl'ai, les riverains de la peLite rivière le Sichon, qui a
son confluent dans l'Allier près de Vichy; mais cette
ville n'est aucunement alIectie de cette fâcheu ee influence. Cependant, pour être pour vous un r.icerone digJle
de confiance ct ne pas augmenter d'un chiffre de plus le
nombre trop granrl. des écrivains, qui ne savent dire,
avec beaucoup de talent il est vrai, que les choses qui
flattent, ct qui passent sous silence celles dont la description rendrait leur plume moins brillante, ou déplairait ù quelques spéculations du premier ordre, nous
ajouterons que cette même faculu5 a découvert chez quelques habitants une prédisposition il. celte maladie; mais
oette vérité n'a pas la gravité que certaines contrées jalouses ont bien voulu lui prêter; et, pour garantir le fail
�-
64-
que nous avançons, nous citerons un pas age de l'ouvrage
du docteul' Durand-Fardel qui, dans une de ses lettr6S
médicales ur Yichy, s'exprime ain i:
« On observe Lien chez les habi tan ts du pays, chez
ceux surtout que leurs travaux exposent au froid el aux
brouillards du matin, quelques fièvres intermÎtLentes,
mais sans gravité, Quant aux personnes étrangères à la
localité, voici ce que nous pouvons dire: Depuis huit
années, (l'auteur écri l'ai t en 1855, ) que nOU3 observons
à Vichy, nous ,n'avons vu la fièvre intermittente se Jève/oppel' chez aucun malade venu du dehors, chez aucun
buveur J'eau t!t pas plus il. l'hôpital civil, à l'époquc où
nous en dirigions le service, pas plu chez les malades
pauvre, mal logés et mal noul'l'is, qui al.lluent à Vichy,
que parmi ceux qui se trouvent dans de meillclII'es condition . Nous n'avons qu'une exception à pré enter; elle
est rclative aux malade atteints ct 'jà de fièvres intermittentes, ou ujet3 aux fièvres intermittentes et qui
voient quelques fois leurs accès l'epuraîtl'e à Vichy, à ,
toule époque de la saison. Mai ccci est teUemen L peu
inhérenL à la constitution même du pays, que Vichy n'en
\'0 te pa moins un des nÙl'oi ts 011 les su i tes de fi \Vl'es
intermittentos sr. trailent avec le plus d'efficacité, »
« Ajouton seulement, dit J'auteur en terminant, qu'en
ceci notre bservatioll est absolument s I1lbltlhlè il. la savante 1 longuc obs l'ration dc Prunell, t que nous ne
omm s entré dan ' cc détail. C(u'nprès nous être assuré
�-
65-
plusieurs fois auprès de lui de leur com plète exactitude,
et nous être mis en mesure d'appuyer notre propre expériencc -de son i mpasan te au lori té. » ~1ai nlenan t, chers
lecteurs, nous rentrerons il Vichy où quclques prcscriplions médicales "ous attendent, peut-être aussi quclques
amis ou connaissance' nouvellement arri,és, ou bien une
altt'ayanle soirée que M. Sll'auSs vous réserve; et après
le l'CpOS de rigueur, nous recom mencerons notre deuxième excursion. Pour opérer celle rentrée, nous prenJrons
la roule qui SUl' notre calte porte le nO 6. Cette roulc
s'embranche SUl' la route impériale nO 9, embranchement
qui, en traversant une partie du lel'J'itoire communal de
Vaisse, nous conduit il Vichy. l\Jais puisque nous sommes arrivé à parler de celle communc, nous devon~
vous
dire que de la. terrnsse du clocher de l'église de lu paroisse, on a une vue admirable sur la ville de Yiclly et son
bn sin; nous ne l'entrerons pas sans donner un coupd'œil en passant il. la source inlermillente, dite de "aisse,
qui est située presque sur la route, lin peu avant le pont
de Vichy. ~ous
sommes forcé de vous désigner aussi
minutiellsement l'emplacem 'nt de celle source, car en
passant aupri's, vous ne 1'0llS douleriez guère que le grossier et massif pavillon sous Icquel les eaux de cette
ource sourdent, leur :;crt de pavillon d'honnct1r. Ni une
con:;trulition élégantc, ni un peu d'elnbellissemcnt en
VCI'lIure dan s ses alentours, n'ont pu ju scjil'à cc jour,
trouvcr place dans la sollicitude de l'aJministl'ation
COlllp 'tçntc; l'<l.l'cnil' lui scra peut-être plus pI'OSpl'I'C.
�-
66-
DEU.XIÈME PROMENADE,
C'est donc aujourd'hui, chel's lecteul's, que frais et
dispos, abstraction faite de l'eITet que vous produisent
vos eaux, nous allons renouveler une course, non au
clocher, mais bien aux châteaux, C'est aujourd'hui qu'il
nous sera donné de réfléchit, sur tout ce qu'il y a d'inconstant et de fragile dans la durée des grandeurs terrestres. En vous parlant de l'auguste propriétaire du château
de Randan, ainsi que de sa respectable et infortunée
famille, nous JIIe chercherons pas à vous décrire les faits
politiques dans lesquels ils ont figuré; ces faits appartiennen t à l'histoire de France et vous les connaissez
assez, sans doute, D'ailleurs le malheur sous le poids
ùuquel les survivants existent, impose silence il tout
commentaire sur leurs actes, IIetrl'eux quand en parlant
des grands, l'histoire peut dire: t1'ansierunt bene(aciendo; ct sur les personnages qui viennent à peine de
disparaitre, cet arrêt nous semble de toule justice,
Tout ce que nous 'pouvons dire, et en cela nous ne
sommes que l'écho des populations environnantes, et
même d'une circonscl'iption assez étendue, c'est que la
pl'incesse Adélaïde ne laissa jamais une infortune sans
consolation, sans secours; cc qu'un nombre infini de
fondations de tout genre vient attester. Beaucoup d'écoles communales lui doivent l'initiative de leur création;
ct à quels chiITres ne s'élèvent pas tous les autres bien-
�- 67faits dont le secret a été enseveli avec elle dans la tombe?
Mais laissons reposer en paix ces cendl'es vénérées, et
formulons un désir, celui de voir dans la conduite des
grands que la Providence élève au pouvoir ou à une
haute fortune, un semblable emploi de leurs ri(;hes~
au profit des souITrances physiques et morales des
peuples.
Tout en donnant cours à ces réflexions nous voici
arrivés à la forêt de Randan. Vons nous dispenserez
sans doute de vous dire, chers lecteurs, que le chemin
parcouru a été mauvais, que d'aiTreuses ornières vous
Ont occasionné de pénibles secousses; nous vous dirons
seulement que, ayant ressenti le mal, vous y étant résignés, vous devez maintenant en recevoir la récompense
par toutes les beautés que vous allez être à même d'admirer. D'ailleurs nous ne nous sommes pas engagé il
vous faire toujours parcourir des chemins poétiquement
tracés, bordés de moelleux coussins et tapis de verdure.
Du reste nous aommes cortains que si nous avions le
loisir en cc moment de feuilleter' quelques chapitres des
traité d'hygi"ne, nous y tl'ollverion des explications
en termes techniques, qui feraient tourner au profit de
ces secoussos alTr'ouses fIui vous
votre bien-~trophysql
és; peut-être même estdisloqu
ent
ont presque entièrem
cc pour donner raison aux auleUl'S de ces traités, que
les administrations compétentes négligent de faire répal'Cr bon nombre de voies de plus ou moins gl'twdes
communications.
A poine sommes-nous sortis de la fôrct de Randan,
�-
68-
que déjà on apersoit la faîte des tours de cc château;
mais faisons quelques détou rs encore et nous demandel'ons au garùien que la permission nous soit accordée
de le visiter. Cependant avant d'être introduit, permettez
que nou vous disions quel est son âgc et sa constitution,
quc nous vous décrivions son exL 'ricUl'; nous emp t'untons ce travail à une plume plu s hahile que la nôtre, et
elle s'en acquittera mieux sous tous les rapports. Dans
une de ses lettres sur Vichy, M. Endllran parlant de
l'extérieul' ct de l'intérieur de cette magnifique résidence
dit: « le chftteau lIe Randan est précedé d'une lonrrue
avenue qu'enferment des plates bandes emées de fleurs
délicieuses, qui nous conduisent li la. porte d'entrée
principale que gardent SUl' leur colonne deux lions
inoffensifs. De cc côté l'aspect du chrtteau n'a rien (le
monumental; vous diriez la yillad'un poète, qui cache on
nid dans un Illas if de verdure; il Y a m~e
dans les
intel'sticcs des dalle, quelqlles pariétaire qui accusent
la négligence de habitants. Nous sommes entrés et
nou avons slll'jJri le chftteall tel qu'il était le temps de
on royal propriétaire. M. le marquis de M.... , son po se' cu r aclnel, a Cil le hon gOlÎt de n'y rien changer.
Voici une petita galerie de tableaux, des marine charmantes ct qnclques peintures de la prince 'sc Marie, jeune
femme il la doubl couronne de reine ct c\'artL te, CJu le
ciel d'roba l'ile il la terre, pelt-~'
pour lui épargner
lOllte. le.:; douleurs qlli dcnücnt frapper et ancLifier a
famille. 1\ gancllc, la salle du musée Oll non . l' n 'ontrel'ons des armes élran~è'c
ct surtout brésilienne, cines
�-
69 --
aux voyages du prince de Joinville. En face, la chambre
de Mme Adélaïde et son oratoire; les croisées s'oln'rent
sur un immense bouquet de verdure. Nou. sortons, e!
prenant à notre gauche, nous pénétrons dans le salon
d'honneur qui réunit le billard ct la bi])liothèque oü la
pensée évoque malgré elle ses anciens habitants. Les tablenu""\. de famille qui étaient autrefois appenclus aux
Dlurs ont été enlevés ~epuis
1848.
« Une porle latéralc à droi te de la cheminée nous conduit dans la chambre de ce roi qui tint son trône d'une
l'évolution ct à qui une révolution vinLenlever son trône.
Son lit 'fort bas ct très-du!', je vous l'assure, révèle ses
habitucles cie tempérance et de travail. Nous avons pénétré sur la teras~
qui s'étend comme une galerie en
plein ail' jusqu'à la chapelle du chftteau. Il n'existe autour de Vichy que cieux perspectives rivales: celle ùu
cltâleau de Bus~et
et celle cie la côte Saint-Amand. Toute
la limagne d'Auvergne se (Iél'oule à nos yeux et la vue
ne s'arrête qu'aux giantesqu~
plans de la chaîne LIu
Puy-ele-Dôme. La chapelle e"t riche; on y admire cles
vitreau'<. peint l'epré. entant les trois verlus théologales;
et le martyre de Sa inte-Dorothée, POlll' leqllel posôl'en t
Mmo de Genlis et ses él\ves, aLtir les curieux dans un
petit oratoire pIns coquet que sév(\re.
« Un escalier en fontc nous conduit dans les communs du chfttean. La sallc fI manger, ouvrant sur un
rnagnifiql1c plll'tCrl'C, revêtue de stuc, voÎltée et scmée
ù'arabe CJlles capricieuses, d'oiseaux fllOlastiqucs et d'a-
\
�-70 moul'S païens, se recommande surtout pal' la disposition
des glaces répétant à l'infini le paysage magnifique qui
se déploie devant nous. Le parquet à rosaces est un travail curieux de mosaïque, et les yeu, éblouis de tant de
magnificence, cherchlJnt l'obscurité. On reproche avec
raison à cette pièce un manqlle d'élévation qui souvent
réduit sa lumière à un demi-jour.
Nous passâmes dans le parc qui sc déroule à nos
yeux; il est vaste et bien accidenté, les allées sont larges eL un air toujours frais y circule; les mas'sifs parfaitement ménagés s'ouvrent de Lemps à autre pour laisser
entrevoir quelque chaumi' re, quelq,lle maisonnette rustique; mais on y regrette les euux qui jetteraient plus de
variété dans le détai 1; tous les efforts pour les faire soU!'"
dre ont été jusqu'à ce jour inutiles. »
Apr' s quelques réOAxions que lui suggèren t les bontés de la princes e Adélaïde, l'auteur continue ainsi sa
narration: « Voici J'historique de RandLln. Ce village
fut autrefois le chef~liu
d'une chatellenie appelée le
Randanois. On croit généralemeut que, comme la plupalt de nos villes bOUJ'bonnaises, il dut son origine à un
couvent de bénédi tins dont Grégoire de Tours vante la
riches e ct ln. régularit'. l'lIais il eut ses jours de décadence et n'était au '(1l0 sï'cle qu'un simple château,
ayant toutefois des seigneurs particuliers; c'est. alors
CJuo nOl! trouvons Baudoin et Chalard cie Randan, puis
enfin Guillaume on qui s' 'teignit ce Llo noble mai on. La
Seigneurio passa dans la maison de Polignac. Jean de
�-
71 -
Polignac étant morten 1491 , laissa pour héritière Anne de
Pol ignac, épouse du duc de Sancerre, qui succomba à
~Iarign.
Ce fut à cette veuve que s'adressèrent les
amOurs du chevalier sans peur et sans reproche. C'est
bien la dame de Randan que désignent les chroniques
de l'époque, comme la dame des pensées de Bayard.
Inconstante, elle convola en secondes noces et épousa,
le 5 février 1518, Frangois de Larochefoucault, prince
de Marcillac, d'une des plus illustres maisons de France.
Ln. famille de LaJ'ochefoucault éleva Randan à une gloire
peu commune. Marie- CRtherine de Larochefoucaul t.
gouvernante de Louis XIV, et première dame d'honneur
d'Anne d'Autriche, le fit ériger en duché ne relevant que
de la grosse tour du Louvre. Diverses alliances en firent
hl propriété de la mai30n de Lorge. et enfin cie n. le
duc de Choiseuil qui en vendit une partie à ~lmc
Adélaïde
en 1821. C'est à ce dernier propriétaire qu i remplit si
bien le rôle de providence que Dieu impose aux grands,
que le château doit toute sa splendeur. J\l mc Adélaïde
llLTectionnait beaucoup cc séjour. Le duc de Montpensier
recueillit son héritage; mais le décret qui il frappé les
biens des exi lés, J'a fai t passel' dans des mai ns étmngèl'es qui. j'en suis convaincu. lui conserveront le charme
du souvenir. »
VOIlS le voyez. chers lecteurs, la plume dont los narrations qui prrcèdent sont l'œuvre, est plus élégante que
la nôtre surtout dans la Jescription des ces milliers de
détrtils. Aussi, tenant à vous être agréable, l'emprunte-
�-72 l'on -nous encore, pour vous faire connaître le châteaU
de Maumont, que nous devons trouver SUl' notre route
en regagnant Vichy pal' Hauterive et Vaisse. Répondant
à une question qui lui est adressée sur la vue de ce château, l'auteur dit: « C'est Maumont, nom fun este que
semblent démentir de riants horizons et de verdoya ntes
prairies. » SUl' une seconde question aya nt pour but de
connaître la cau e de celle dénomination, qui signifie
montagne maudite, l'auteur continue: « J'ai intel'l'ogé
les vieilles mémoires des alen tours et je n'ai rien appris;
le voisinage des for.Jt en donne cependant une explication plausible. Peut-être une bicoque féodale domina la
contrée, et les seigneurs, protégés pal' l'épais rideau des
arbre séculaires, s'adonn' rent il quelque industri e qili
fit redouter leur demeure cles vassaux et des hommes
d'armes; peut- tre encore la sorcellerie y élabl it-ell e son
siége. Etrange upplice que ces dénomination fatales
infligées à c l'tains lieu;.... 1 Rien ne peut les changer, ni
les dél icates es de la civi1isation, ni le ornbtlllissemenls
do l'arl.
A
« Que non sommes éloignés pomtant de ces heures
anglantc 1... Une com lJ1and ri e de temp liers dont il
ne l'este aujourd'hui qu la porte, dernier ct précieu;(
monument de la noble. se du li u, a purifié le viel)~
Îlges; la. forêt est pere 'e de larges a.von ues ct l'on y
Yoyage avec autant do s 'c ill'ité que do Cuss t ft Vichy,
oit le. voitures roulflnt par centaines. Les pré sont vorts,
mill canaux di stribuant partout une onde fertili sante,
�-73aCCUsent la main de l'homme. Dans les champs, le pays~n
n'a pas cet air fatigué, rabougri, qu'on lui trouve
SI fréquemment en Bourbonnais; il se sent d'un riche
voisinage; peu d'années ont suffi à cette métamorphose.
C'est en vain que Maumont dres e ses tourelles et ses
créneaux gothiques; vainement ses donjons inoffensifs
semblent-ils se pencher sur la vallée, sous son masque
de pierre se trahit la jeunesse et perce son origine.
« Ce fut en 1840 que lm. la duches e Adélaïde,
aloI' propriétaire de Randan et des royales forêts qui
l'cntourent, fit commencer cc joli châtelet oLl le goüt
déploya ses ressourccs, 1 art toute sa fidélité. L'architecte n'oublia rien pour vieillir le nouveau-né; on lui
donna pour langes le suaire du moyen-âge. A l'extérieur
comme dans les appartements, aux colonne comme aux
frises, aux moulures, aux boi cric, aux panneaux, aux
bahuts, aux dre soirs, vous retrouvez la même pensée
d'imitation pous ée jusqu'à la copie. Partout le chêne
imposant couvre la nudité de murs, des siéges gothiques vous sollicitent, de larges cheminées aLtendent le
tl'onc centenaire. »
Nous omme forcé de dire halte-là au spirituel narrateur, cal' notre manuscrit grossit presque outre mesure
ct nous ne vous avons oncore conduits qu'en cleux cndroit différent; que era-ce donc quand nous serons
dan les hautes montagne du Bourbonnais; en ce lieux
olt les pierres ellcs-m'\mes ont un langage qu'il faudl'a
tran crire? Aus i, cn rentrant il Vichy, proflterons-nou
�-74 des loisirs que le trajet va nous laisser jusqu'à Hauterive pour vous eSCJuisser la topographie et l'historique
du château d'Effiat que nous avons laissé au nord-ouest
de Randan. Avant de quitter Manmont, permetLez-nous
de vous dire que ce bijou de castel avait été élevé par
Mme Adélaïde, pour ses neveux. les princes de JoinviIle
et de Montpensier, séjour qu'ils alTectionnaient beaucoup
et dont ils avaient fait un rendez-vous de chasse .
Si nous sommes parvenus, chers lecteurs, à gagner le
Lemps qu'il aurait fallu employer pour nous rendre à
Effiat, cc temps nous est bien nécessaire et nous risquons encore de l'ou tre-passer, si nous vou Ions vous
dire ce qu'est le château de ce nom, ce que ful son illustre propriétaire, voire même ce que furent ses trois fils.
Descendant de Gilbert Coeiller, tl'ésorier de Henri II,
Antoine Coeffier naquit en 1584, et fut élevé à la cour
de Henri IV. Il devint page de cc monarque et écuyer de
Louis XIII, son fils. Le cardinal de Richelieu dont 1,\
pénétration éLait infaiIlible, découvrit dans Coeffier une
llaute intelligence. Voulant la mettre à profit, ce ministre
le chargea de la négociation du mariage d'lIcmiette de
France, sœur de Louis xru, avec Charles 1er roi d'Angleterre . Lo succès couronna la mission du jcune ambassadeur, au si fut-il généreusement l-écoml ensé, cal'
les hautes charges de l'Élat lui furent conflées, ct le 1er
janvier 1631 il était promu au grade dc maréchal de
France, puis nommé gouverneur par intérim (le l'Auvergne, du Bourbonnais et du Nivernais. Enfin, pour
�-
75-
Illettre le comble à ces hautes d:stinctions, il fut créé
chevaliel' de l'ordre du Saint-Esprit, grand-maître d'artillerie et conseiller d'honneur au parlement. C'est au
Illilieu de ce cumul de dignités bien capable d'éblouir un
mortel, que le maréchal d'Effiat prit son château en telle
affection qu'il l'orna, comme l'eû t été une résidence
princière, et que, si la mort ne s'en mt mêlée, l'Allier
que je disais être un très-mauvais coucheur, eût été forcé
de transporter en d'autres li eux sa co uche nomade. Le
maréchal mourut à Litzelstein, en 1632, au moment où
à la tête d'une armée il portait set'O urs à l'électeur de
Trèves. Il avait épousé Mlle de la Meillern)c , dont il eut
trois fil s.
l'aîné fut l'infortun é Cinq-Mars, à qui l'amour de
Marion Delorme, de trop fam euse mémoi ,'e, dont il fit
seCl'élement son épouse, fit perdre les faveurs du cardinal ministre qui lui destinait une des premières héritières de France. On sait que la conspiration dans laquelle
il s'était jeté lui valut de porler sa tête sur l'échafaud
en compagnie de de Thou; ils furent exécutés à Lyon le
22 septembre 1642. Voir SUl' celle tri ste fin les détails
quo je donne dans mon histoire do Lyon.
Quant au second fil s du maréchal, il n'a acquis de
célébrité que pal' ses galanteries avec Milo de l'Enclos.
Ri en n'a été dit sur le tl'oi sî me; on sait seu lement
qu'il fut marquis et eut un fil qui emporIa dans la
tombe le nom illu stre d'Effial. La constm ction du châtoa u remonte il l'époque où la f' odali té était clans toute
�-76 sa splendeur. Il appartenait déjà en 1557 à ce Gilbert
de Coeffier dont nous avons parlé; l'histoire de ses suCcesseurs n'olTre aucun intéret jusqu'à Antoine Coeffier;
aussi vous en épargnerons-nous l'ennui.
Faut-il maintenant, chers lecteurs, vous faire la description de ce manoir, ou devons-nous l'emprunter à un
confrère? Soupgonnant que vous donnez la préférence il
ce dernier moyen, nous aurons encore recours à la plUme élégan te de ~I. End uran,
« Le château d'Effiat, dit cet auteur, surprend tout
d'abord MSD:;l'éablement l'œil du visiteur; il n'a pas en
eifet de style 'particulier, C'est un mélange auquel chaque époque est venue donner son cachet. Les tourelles
semblent rapportées, collées au principal corps de logis;
ici les bâtiments sont de briques rouges et de pierres
calcaires; là le volvic dresse ses colonnes grisâtres;
puis tout est lourd et massif, sans élégance, »
.« 1\lais si le goût de l'architecte est vivement choqué
pal' les disparates du château (l'Effiat, celui do l'artiste
trouve dans l'intérieur d'amples dédommagements. Les
salons ont conservé tout le cal'actère de leur époque'; le
vestibule éclairé par des vitmux offre les armoiries de la
maison d'Effiat mêlées à celles de M. de Piré, gendre de
1\1. Sampigny d'Issoncourt, qui avait acheté ctLtc propriété à la débacle de Law, On remarque une tête de sanglier
avec celle terrible devise: non {crit nisi fcritus. il ne
(7'appc que {7'appé. Quelques cariatides en pierre peinte
soutiennent le vaste manteau do la cheminée qui est 01'-
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née d'une tête de lion dont la gueule béante vomit quelque chose comme un boulet de canon. Je nr. suis pas
assez versé dans l'art héraldique, continue l'auteur, pOUl'
expliquer l'allusion de cetle figure qui se reproduit en
plnsieurs endroits. Tout cet appartement est lambrissé
et décoré de médaillons ct de tableaux à l'huile, dont les
sujets sont pour la plupart empruntés à la vénerie. Mais
la pièce qui mérite toute l'attention est le salon sans
Contredit. Jamais rien de plus gracieux, de plus varié,
de plu s original ne frappa ma vue. Le plafond omé de
mille fleurs, d'arabesques capriciuu ' es, conserve toute
les
sa fraîcheur; l'œil se perd à suivre les ~inuosté,
plis et les replis de ce délire de l'imagination; des culsde-lampes dorés semblent autant de soleils dans la voûte.
Cinq grands tableaux rappellent les principaux épisodes
du roman de 1\Iichel Cervantes; Don Quichotte et son
sentencieux écuyer y sont peints dans les costumes du
temps. Ces riants sOllvenirs font bien dans ceLte salle un
peu sombre ct distraient agl'éablementl'esprit. Du reste
YOus vous croiriez facilement transportés au règne de
Louis XV, les meubles, les ièges sont de cette époque,
et les fauteuils rappellent Boucher et Vanloo, pal' les
chasses à courre et les dessins bucoliques dont ils sont
chargés. »
« Un corridor nous conduit à la chambre à coucher
du maréchal d'Effiat. r.ette 'hambre, religieu ement
conservée, semble habitée encore. A chaque instant je
cl'oyais entendre dClTièl'e moi les pas du noble seigneur.
�-78 C'est là, sur ce lit aux riches tentures de velours et de
soie cramoisis, aux torsadei' d'argent, que reposait le
sénéchal de Bourbonnais et d'Auvergne; le dais qui le
surmonte est d'une grande richesse; les marabouts sont
encore frais SUt' les colonnettes. Le plafond rappelle celui que nous avons déjà vu au salon. Mais les tapisseries
ont des chasses merveilleuses avec pages, valets, destriers et housses d'or; faucons et chiens courants, chasseurs et chasseresses, sont d'une animation, d'une
actualité frappantes. On est h'euroux d'être vevu ct je
regrettais (1(' ne pouvoir y lire un instant les mémoires
de Pontès, Je n10ntrésor et de Bassompierre.
« La salle du trésor, la salle des gardes et la chambre
dite des évêques, terminèrent notre visile. C'est partout
le même style, la même profusion de scènes pastorales
et chevaleresques. Le jardin rappelle Lenôtre et Laquintinie; il est raide, uniforme, sans surprise et sans variété. )}
La charmante description que nous venons de lire sc
termine heureusem.::nL au moment ou n011S devons visiter l'établissement thermal d'Ilauterive. Comme vous le
voyez, chers lecteurs, cet établissement n'a rien de monumental, et sans la vertu des eaux qu'on y voit sourdre,
on ne détournerait pas même les yeux pour voir cette
informe construction, car elle fait peu honneur à la
nymphe bienfaisante de ce lieu.
Convaincu qu'il n'est pas nécessaire d'être savant poUl'
lire des livres d'astronomie, de physique ct de physio-
�- 79logie, de même que pour discutel' des théories médicales, tant la science a su de nos jours se dépouiller de
tout lc cortége des expressions techniques qui souvent
la rendaient inintelligible pOUl' le plus gnnd nomhre
des lecteurs, nous emprunterons à une décision cloctol'ale l'énoncé des qualités attribuées aux eaux dc cette
source, et ceUe fois encore c'est aux lettres sur Vichy,
par le docteur Durand-Fardel, que nous aurons recours.
Après avoir dit que les eaux d'Hauterive sont moins
ferrugineuses que celles des autres sources, l'auteur
s'exprime ainsi: « Les eaux. c]'Hauterive seraient certainement les plus pl'Opres à suppléer à celle des Cé-.
lestins, alors que celle-ci ne peut être utilisée. Malgré
une plus forte proportion et de gaz et de principe fixes,
nous n'avons jamais vu résuller de leu r usage d'accidents
analoglles à ceux que nous avons précédemment signalés. En outre elles sont merveilleusement digestives, si
je puis ainsi dire, c'est-à-d ire que dans les conditions
organiques les plus variécs elles e trouvent parfaitement
tolérées, alors que les au Lres sourlCS sont difficilement
supportées 011 nc produisent que des résultats peu satisfaisants. Elles ne présentent donc pas précisément d'applications spéciales parmi les différentes sou rces de
Vichy, mais elles sont généralement beaucoup plus
applicables qu'aucune d'elles aux dilrérents genres et
individualités pathologiques qui. e ras emblent ici, et
réunissent ainsi par excellence, les propriétés et les
applications thérapeutiques de J'eau de Vich). »
D'llautel'l\e à Yichy, on traYCl'se une campagne assez
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productive, les sites n'ont rien de bien remarquable;
l'Allier, mauvais voisin, tend chaque année à empiéter
sur les terres qui bordent ses rives. Mais si ce parcours
n'a rien de bien attrayant par lui-même, nous ne saurions oublier de reporter votre attention SUI' le côteau de
la rive opposée. Y a-t-il rien de plus agréable à l'œil et
de plus riche en produits agricoles, (céréales et fruits),
que celte chaîne de collines qui de Saint-Yorre s'étend à
Abrest et se termine au-delà de Vichy; amphithéâtre admirable, clôturé à sa base par l'Allier dont les gracieux
::ontours semblent envier ses richesses afin de les entraîner avec lui dans sa marche rapide et souvent désastreuse? 1\"0 liS n'osons pas vous dire de visiter le château
d'Ilauterive dont le propriétaire, maire de la commune,
fait les honneurs il merveille. Rien d'architectural n'est
remarquable ùans cette résidence, mais elle contient des
appartements ornés aVeli une richesse peu ordinaire;
quelques curiosités fixeront Sà et là votre attention, surtout n'oubliez pas une petite chapelle gothique, vrai
bijou dans son genre. Cette visite une fois faite, stationnez quelques instants dans la petite église paroissiale du
lieu, l'architecture de ce temple vous rappcl:era les constructions des xe et Xl" siècles. Pauvre et vieille, cette
église en réclame une autre.
Mai ntenant, chers lecteurs, venons chercher ~L Vichy
d'autres distraction s ; venons il la viII, aux. plaisirs;
venons prenùre encore les eaux el les bai ns et après
avoir satisfait à toules ces exigences, nou commenceron
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81 -
notre troisième excursion; celle-ci sur les montagnes,
dans les vallées, où nous trouverons quelques jalons historiques qui reporteront vos souvenirs au temps où ce
pays se peuplait à peine, au temps où les soldats de
Rome cherchaient à conquérir ces riches contrées sur
les enfants de la Gaule qui déjà, par leurs pénibles travaux, les avaient fertilisées et surent si vaillamment les
défendre.
TROISIÈME PROMENADE.
La troisième excursion que nous allons entreprendre
va être plus pénible, il est vrai, mais elle nous sortira
de cette nécessité de revenir sans cesse sur le sujet médical qui s'applique à la spéc.ialité des eaux minérales
et autres objets utiles, sans contredit, mais peu agréables
ci décrire et moins encore à lire. Deux de ces sources se
trouveront néanmoins sur notre passage; ce sont celles
de Saint-YolTo ct de Châteldon. Pour nous rendre dans
ces deux localités nous commencerons par 'le village
d'Abrest sur lequel nous n'avons rien de plus à vous
communiquer que ce qui a été dit il propos de 1 Eglise
des Célestins.
D'Abrest 11 Saint-Yorre il y a [roisl ilomètres et demi.
Comme vous le voyez, on cotoic la rive droite de l'Allier
ctlc site est admirablement beau. Les deux. rives de
ceLLe rivière rivali sent entre elles pOUl' olTI'ir à l'œil des
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tableaux pittoresques d'une description difficile, tant elle
est ravissante. Mais voici le poteau qui désigne l'emplacement de la source que nous allons visiter; sur les propriétés de ces eaux, sur les travaux préliminaires qui en
ont favorisé l'usage, ainsi que sur leur emplacement nous
allons transcrire la note qui nous a été remise ad hoc
pUI' le propriétaire.
Station hydro-minérale de Saint-Yorre, autorisée par
le Gouvernement.
« A six kilomètres environ de Vichy, à quelques pas de
la route de Nîmes qui s'étend sur la l'ive droite de l'Allier, à travers la campagne la plus ferLile el la plus pittoresque qu'il y ait peut-être en France, se trouvent les
sources minérales naturelles de Saint-Yone. propriété
privée de M. N. Larbaud, pharmacien à 'Vichy, bien
connu par les modifications importantes qu'il a introduites dans la fabrication des sels et des pastilles de Vichy
qu'il ex.ploite avec un grand succès. »
« Ces sources appartiennent au régime des eaux de
Vichy et sont remarquables par leur abondance, leur
limpidité et leur températurc. L'eau de Saint-Yorre est
la plus froide des eaux du bassin de Vichy, et pal' suite
la plus gazeuse, et l'on pourrait supposer que c'est
aussi la moins altérable pal' le tmnspol'L. Des expériences comparatives raiLes à d'assez longs intervalles, àVichy
et à Paris, ont mis ce point hors de dou Le. Aussi les
médccins qui ont étudié les eaux do Vichy et qui connaissent celte particularité, prescrivent-ils l'eau de la
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SOurce de Saint-Yorre, de préférence à celles de l'Hôpital,
de la Grande-Grille et même des Célestins.
La slation de Saint-Yorre sera bientôt, si elle ne l'est
déjà, la promenade la plus suivie des environs de Vichy.
Elle est agréablement située entre la route impériale de
Nîmes et l'Allier qui forme tout près, comme une enceinte demi-circulaire. On apergoit au-Jelà de la belle
forêt de Randan, plus loin, les riches plaines de la Limagne d'Auvergne, et dans le lointain les monts Dol' et
le Puy-de-Dôme. Une avenue plantée d'arbres et d'arbustes de chaque côté permet aux voitures d'arriver jusqu'à
If! source. Le parc est clos de toutes parts; il est sillonné ùans tous les sens par des allées artistement tracées; sa partie supérieure forme un petit côteau planté
de vignes et terminé pal' un tertre qui est couvert de,
sapins d'une belle venue. Des tel'l'assements considérables
ont rendu le terrain inférieur praticable en touLes saisons;
Une verte prairie a remplacé l'afi'l'eux marécage et les
mares boueuses qu'on y voyait de temps immémorial.
Le parterre qui entoure les fontaines minérales est orné
. de massifs et de fleurs.
« Le règlement du service intérieur approuvé par 1\1.
le Préfet de l'Allier, SUI' la proposition du propriétaire,
prescl'i~
la gratuité de l'cau à la source et l'ouverture
des portes du parc au public, de six heures du malin il
huit heures du soir.
« Dans ce règlement qui prévoit, avec le plus grand
soin, tout cc qui se l'attache au service cl'expédition, fixe
�- 84le prix de la bouteille d'eau toute emballée, les remises
au commerce, etc., elc.~
n'ont pas été oubliées les administrations hospitalières auxquelles il sera délivré, dit
l'article 9, des eaux de la source de Saint-Yorre, contre
le remboursement du prix. de revient de l'emballage seulement.
«Par la qualité de ces eaux qui sont celles du bassin
de Vichy, s'altèrant le moins pal' le transport et pal' sa
position sur la route et au centre des promenades les
plus fréquentées des étmngers, la station de Saint-Yorre
nous paraît appelée à un brillant avenir, et nous ne doutons pas qu'il ne se réalise promptement entre les mains
fermes du propriétaire intelligent qui a su la fonder
malgré les obstacles de toute nature qui surgissaient à
chaque instant sous ses pieds. »
Maintenant, chers lecteurs, nous pouvons dire (ouette
cocher. Avant de vous faire remarquet' sur la droite
l'élégant pont de His, artistement jeté SUl' l'Allier, voyez
sur la gauche une gl'Unde et belle avenue au bout de
laquelle est cachée la commune de Mariol, la dernière
du département de l'Allier, renommée dans ces contrées
au moins, pour la qualité de ses vins, qui, par mafoi, ne
sont pas à dédaigner. La dégustation de ces vins vous
est facile à faire, et ce, sans scrupule aucun, eu égard
au régime auquel VOllS êtes soumis, car voici l'absolution
doctorale que l'on ,"ou s donne. Après avoir justifié les
causes pour lesquelles la défense de la boisson du vin
avait été fuite jusqu'à ce jour, après avoir fait connaître
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la raison pOUl' laquelle les médecins anglais défendenl
ceLLe boisson aux enfants d'Albion, le docteur DurandFardel dit: Il n'y a donc aucune raison de supprimer le
vin ou d'en diminuer l'usage à Vichy il. cause de ses
qualités acides. Les eaux de Vichy, au contraire, peuvent
rendre possible l'usage du vin que la susceptibilité de
l'estomac ne permellait pas de tolércr. Car, s'il n'est pa
vrai que les acides du vin neutralisent les eaux de Vichy,
la proposition invcrse que l'eau de Vichy neutralise leacidcs du vin est plus cxacte, ct Ics vins qui l'enfermeraient un excès d'aciùes pourraicnt êtrc ainsi cOrt'igés.
« lais c'est au point de vue dc ses propriétés stimulantes que l'usage du vin, comme de toutes les boissons
alcooliques, doit être considéré il. Vichy.
« Les eaux miném.lcs so nt toutes excitantes il un cerlain degré, soit dune manièrc essentielle et durable,
soi t d'unc manière supel'ficicllc en quelquc orlc ct éphém' re. Il est donc généralement co nvenable de diminuel'
penùantla duréedu traitement, la propol'tion des stimulants qui pouvaient prendrc place L!ans le régime habituel. C'cst dans ce sen5 seulcment que doit être réglé
l'u age du vin chez lcs pcrsonnes qui prcnnent les eaux
de Vichy. Quant au choix du vin, nOllS le voudrions voir
il. PCII prè limité au vin de Bo!:deaux. lUais il est assez
difTicilc aujoul'u'hui de e procurcr ùcs vins de Bordeaux
il. Vichy. On y fait un u agc presq ue exclu if d vins de
Beaujolais, a scz légcrs ÙU l'C tc, agréables, ct auxquel
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nous ne voyons pas de &érieuses objections à faire. »
Mariol n'est pas en Beaujolais, chers lecteurs, mai~
goûtez son vin, puisque je vous en ai parlé; n'en dites
pas un mot, et partons pour Chateldon.
�Eglise de Chateldon.
A pcine avons-nous fail quelquc enls mèll'cs que
l'on apcrsoille cOllfluenL de la Dore, l'un dcs principaux
afllucnt cl l'Allicr. Celle rivièrc prcnd sa source au
sud-oucst ùc montagnc au-li LIS ù'Arlanc, chef-licu
de canton de l'arrondis cmenL d'Ambert, non loin de
aintc-Alyre. Ellc reç,oil SUI' ,on parcours un nombl'C
Con idé)'[\blc ùe ruis caux, donl le plus importanl 0 t la
})uroll qui pas e à Thicr . ~lais
nous voici au ruisseau
de Vauziron qui ùoit nous conduirc Ù Chûteldon. Comme
�-
88rous le voyez, chers lecteurs, l~ bourg de Châteldon,
chef-lieu de canton, est pittoresquement situé dans une
vallée des plus agréables . Le sol est parfaitement cultivé,
les vignes qui couvrent les côteaux fournissent des vins
ordinaires de bonne qualité. On cile encore ce pays pour
le gibier, le poisson et les légumes. L'ail' y est pur et
tempéré et l'on dit que les habitants répondt3nt d'une
manière heureuse à ces bienfaits de la nature' par' une affabilité dont vous ne tarderez pas à vous rendre juges,
Châteldon est encore ceint de vieilles murailles que
baignent les eaux du Vauziron, elle a toute J'apparence
des anciennes villes de l'Auvergne; les XIII , XIV et xvO
siècles y ont encore- leur cachet sur l'architecture des
maisons ct sur les escaliers en saill ie; ses rues étroites
et tortueuses parlent encore de ces époques; et, faut-il
le dire, cette constitution ancienne se reflète sur le phy·
sique de ses habitants.
Nous n'avons il. visiler à Chftleldon que son église, la
tour de l'horloge, le château et l'établissement" thermal.
L'égÎise cst une construction qui peut remonter au xmO
siècle; clic fut construite pour l'usage d'un couvent de
cordeliers. En examinant cet édifice à l'extérieur, on
reconnaît qu'il faisait partie intégrante du château;
quant à l'intérieur quelques peintures qui ornent la nef
principale méritent d'être citées. La chaire en bois
sculpté nous a frappé pal' le fini du travail; le porlail
conserve quelques restes frustes des sculptures dont il
était orné.
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80-
Quant il. la tour de l'horloge, il est facile de s'aperce' oir quelle était au i circonscrite pal' le murs d'enceinte. ~lajs,
visitons le château; sui\ons pour nous y
rendre ce sentier il. pente abrupte qui nous conduit il la
grille. C'e t à l'autre extrémité de ceLLe allée fortement
ombragée, que vous apercevez un beau parc, exécuté
d'après des dessins anglais, puis le château. Ce monument que quelques hi toI'Ïens font remonter,au XIlO siècle (11 08), avait la forme d'une forteresse entourée de
fo sés, avec pont-Ievi ,herse et machiconlis. Les mal'ques
d'ancienneté et de force meurtrière ont disparu, el pOUl'
ne pas vous enlever le plaisir de la surpi~e,
nous vous
laisserons visiter en détail son intérieur, en vous recommandant cepeneJant de portel' toute votre attention SUI'
les peintures qui décorent les salles.
lIIaintenant vi itons l'établissement thel'lnal ; sa cons,truction est simple, mais sa ituation ct des plus agre tes;
on peuL estimer à 300 mètres environ la distance qui
sépare cet établissement de la ville. Ces sources ont été
découvertes en 1778, pal' le docteur Desbrest, et son
petit fils également docteur médecin, a publié en 1838,
un préci SUI' les propriét·s de ce aux dont il était
l'inspecteuI' et le propriétaire.
« Ces eaux, dit il, sont froides, limpides et gazeuses;
elle ont une sa\'eur piquante, aigrel Lle, agréable et un
peu fel'l'ugineuse; elles sont pétillantes et mousseuses.
L'eau examinée dans les sources dites des Vigne', paraît
être en ébullition continuolle; les bulles qui sont pro-
�-
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duites par un dégagement considérable d~
gaz acide
carbo:Qique, viennent Crever il la surface de l'eau et font
entendre un bruissement incessant. On voit au fond et
sur les parois des bassins un dépôt ocracé formé pal'
un peroxide de fer.
« Les sources de la montagne moins riches en gaz
acide carbonique, que celles des Vignes, supportent
difficilement le transport et sont moins actives que les
dernières. La température des eaux minérales de Chateldon est inférieure à celle de l'atmosphère. »
Quant aux propriétés médicales de ces eaux, le même
docteur f;'rxprime ainsi:
« Les eaux de Châteldon sont sédatives, apéritives et
rafraîchissantes; elles aiguisent l'appétit, facilitent la
digestion et calment les chaleurs d'entrailles. Elles conviennent dans les vomissements habituels, dans le dégOÎlt, la tension de l'estomac, les flatuosités, ct réussissent pre que constamment dans les gastro-entérites
ehf'oniques. »
Nous ne nous occuperons pas plus longuement des
diverse:; qualités cu rati ves des eaux de Chàteldon, renvoyant ceux de nos lecteurs qui tiendraient à les connaître à rond, aux ouvrages duclit docteur; et, après avoir
parcouru les lieux les plus intéressants de la valléa du
Vauziron, nous nous J'endrons à Puy-Guillaume où nous
retrouverons la route impériale qui doit nous conduire
il Thiers, ayant toujours SUI' notre droite la J'ivièm la
Dore ct les charmantes vallées qu'elle baigne ct fertilise.
�Thiers.
Mais voici la ville de Thier qui nous apparaît et nous
arrache par sa magnifique position aux charmes de cette
route ravissante. En erret, que peut-on voir de plus beau
ùans ce genre que celte ville bâtie en amphithéâtre, dont
l'aspect est à la fois riant et majestueux? Quoi de plus
capable d entraîner dans l'extase que celle rue de la Durolle, aux gracieuses sinuosités, aboutissant à la rivière
Sur laquelle on a jeté un pont remarquable par sa hardiesse? Celle rivière elle-même roulant ses flots sombres
ct tortueux dans une gorge afTI'euse, semée d'énormes
rochers à teinte noire ct aux reflets violacés; ces nombreuses fabriques pour ainsi dire suspendues au-dessus
�- 92de ces deux rives sauvages et escarpées; ces sentiers
taillés dans le roc et reliés entre eux par de petits ponts
en bois, jetés au-dessus de précipcs eITI'ayants; tnut cet
ensemble imposant et bizarl'e n'est-il pas de nature à
vivement VOllS impressionner? Quant à l'intérieur, n'estil pas la repré en tation fidèle d'une ruche par l'activité
incessante de ses babilanLs qui pal' leurs sueurs et leurs
veilles, font sllI'gir dans chaque carrefour, clans chaque
rue, une industrie nouvclle, quincaillerie, coutellerie,
broderie, gainerie, tabletterie, cartonnerie, papeterie,
etc., etc? Les rues tortueuses, escarpées, étroites, ne
sont
- el~
pas le Lype des terop anciens, et si la visite
que l'on en fait est pénible, n'est-on pas ampletnent
dédommagé par la vue admirable dont on jouit de la
moindre de.; fenêtres de ces maisons en bois, disposées
en auvent?
An moyen-âge, Thiers qui était un château fort et que
Grégoiro de Tour appclle ({ol'tarasse Thigl~rne)
ou
Th 'igu1'n1Lm Cas l rum, ou t sa légende que nous nous
plaisons à vou~
tl'an cril'e telle que nous la trouvons
dan un petit ouvrage qui nous il 'to oJTert et que l'auteur a intitul é: ouvenil' de voyages. « A celte époque,
dit-il, un religicux recucillit dan une boîte d'tu'gent
trois picl'l'C's teintcs du sang de t- ymphorien, martyrisé ü Autun, et les renferma dans uno égl ise construite
en bois p,'ès des JOurs du châtcau do Thiers. Lorsque
Thieny, roi des Francs, vint ravag l' l'Auvcrgne, la
moùeste chapelle, }(; ChlltCUU ct le maisons groupées il
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l'entour devinrent la proie des flammes. Dans la suite,
un fait miraculeux qui pl'Ocura la découverte du tombeau
de St-Genès, martyrisé en ces lieux, détermina les habitants à lui élever une église sur le même emplacement.
Elle fut fondée en 1580, pal' St-Avit, évêque de Clermont. Celle qui existe aujourd'hui est due à la munificence de Guy II, vicomte de Thiers, qui en fit jeter le3
fondements en 10'16, SUl' les ruines de la première, et la
dota d'un chapitre collégial. Un des descendants du
vicomte Guy II, Etienne de Thiers, quitta la cour de son
père, fonda le monastère de Grandmont, et après sa
mort, l'église le plaga au nombre des saints. »
« Guillaume de Thiel's, continue l'auteur, par son
mariage avec Adélaïs, fille du comte Thibaud de Châlon,
réunit le comté de Olftlon il la seigneurie de Thiers. Un
de ses descendants la donna à Jean du Forez, son cousin; mais de celte dernière famille elle passa dans celle
de Dauphins d'Auvergne; puis dans celle de Bourbon;
enfin Fransois 1er en gratifia le chancelier Duprat, après
le jugement du connétable de Bourbon dont tous les
biens furent confisqL1és au profit de la couronne. En
1 ti(3g le duc de Montpensier ayant fail réhabiliter la mémoire Llu connétable, en obtint la restitution. Dès cc
jour, elle fil'i t le ti tre de baronnie, comme fief du duché
de Uontpensier. Marie de BOUJ'bon, duchesse de Montpensier , la porta dans la famille d'Orléans, par son mariage avec Gaston de France. Leur fille, la célèbre ~l1o
de ~lontpcsie'
(1681), la donna au ducde Lauzun, dont
�- 94s'est tant moqué Mme de Sévigné dans sa lettre du 15
novembre 1670, à ~1. de Coulanges. Le duc la vendit ensuite à Louis de Crozat, receveur général du clergé; sa
petite fille, la comtesse de Béthune, la possédait à l'époque de la première révolution. »
N'ayant rien pu découvrir de plus exact, et écri t avec
plus de lucide impartialité sur l'historique de la ville de
Thiers, nous croyons devoir continuer notre emprunt
sur le même auteur. « Mais indépendamment de sa seigneurie, dit cet historien, Thiers possédait encore plusieurs couvents de religieux et de religieuses: les Bénédictins du Moutiers, fondés en 912 et sécularisés au XVIo
siècle; une maison de l'ordre de Grandmo~t,
établie en
1681; un couvent de Capucins en 1606, par Jeanne de la
Fayette; des Ursulines en 1633; des religieuses de la
visitation en 1666 ; enfin un collége créé en 1677 , par
Louis d'Estaing, évêque de Clermont, et dil'igé par des
prêtres du St-Sacrement qui se retirèrent devant le ilot
révolutionnaire.
Nous terminerons ici ces ci tations si nous ne tenions
à vous faire connaitre un fai t historique d'une portée tl'èsgrande, relatan t un usage qne nous avons inscrit nous
même, pour d'autres contrées, dans notre apersu GalloCeltique cie l'arrondissement de Lapalisse, et sur lequel
nous nous réservons de porler votre attention, lorsque
nous parcou J'l'ons les lieux où cette particularité s'est
représentée à nous. Ce fait est ain i raconté par le même
auteur: « Il existait, il y a peu d'années , 'aux environs
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de Thiers, plusieurs (amilles de laboureurs, qui, depuis
longtemps, vivaient en communauté so us un chef électif,
lequel portait le titre de maître: c'étaient les Thermes,
les Earilels, les Taranteix; mais les plus célèbres étaient
les Guitard-Pinons qui cultivaient leurs terres en commun. C'était une espèce de république champêtre où tous
travaillaient pour le bien de tou s et vivaient sous le même régime, les mêmes lois, les mêmes coutumes, à
l'exemple des anciens clans d'Ecosse. »
Nous ne quitterons pas la ville de Thiers sans avoir
visité dans ses environs quelques curiosités, telles que
la Pierre-qlli-Danse, les rochers de Margueride, la cascade de Sailhein sur la Durolle, les villages pittoresques
de Pont-Haut ct de Douglas; et lorsque vous aurez
payé votre tribut de surprise à la vue de ces curiosités
piUoresques, nous pI'endrons la roule du .Montoncel'- ce
géant des monts du Bourbonnais qui donne naissance à
plusieurs cours d'cau d'une certaine importance parmi
lesquels nous désignerons, pour le dépfll'tement du Puyde-Dôme, la Durolle qui passe il Thiers, la Cordogne qui,
apl'ès avoir traversé le bourg de Puy-Guillaume, va déversel' ses eaux dans la Dore, ct pou r celui de l'Allier, la
Besbre affiuent de la Loire et le Sichon dont l'embouchure dans l'Allier est pI-ès de Vichy.
Pour gagner le Montoncel nous reprendrons la roule par laquelle nous sommes venus, et, une fois à PuyGuillaume, nou s nous dirigerons à l'est sur la commune
de Lachaux, pour de là, en enlrant dans le département
ùo l'Allier , nous rendre dans la commune de Fenières
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que nous ne tarderons pas d'apercevoir dans une profonde vallée assez boisée, et baignée par les eau x de la ri \'ière le Sichon, dont nous venons de vous parler.
Avons-nous besoin, chers lecteurs, de porter volre attention sur cette multitude de ravissants tableaux qui se
déroulent devant vos yeux au fur et à mesure que \'ous
avez fait l'ascension des nombreux points culminants
dont la l'oute que nous suivons est parsemée? Est-il besoin dp. vousdirequ'à chacun d'eux de nouvelles perspectives vous attendent? Voyez au sud la Limagne encaissée dans la chaîne de ses monts, se dessinant sous mille
formes gracieuses, sous une infinité de détails qui en font
la richesse. Au noru c'cst un vaste horizon où l'Allier en
serpentant forme les découpures les plus élégantes. A l'est
ce sont les montagnes du Forcz, rempart qui semble vouloir défendre l'accès de tout cet admirale ensemble; puis
s'échelonnant pal' gradaLion d'autres montagnes dont
les cultures, pOUl' être moins riches, n'en sont peul-être
que plus agréables à l'œil. Enfin, à la limite extrême de
cet horizon, voyez celle aiguille qui surplombe la vallée
du Sichon au-dessus de Ferrières, c'est le roc SninlVincent qui semble servir de phare à la ville des Tliermes. Mai s descendons dan s Ferrièrcs en suivant 1 chemin qui, SUI' notre cart, porte le nQ 24, et après quclquc
rcpos, nOll fcrons notre a cension d'une partie dc ce
Mon ton cel q ni s'élève il notr clroi lc , et en passant nou~
visiterons le hameau ùes Pion , dont la réputation c t
prcsque Européenne.
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Nous ne vous dit'ons pas de visi ter le bou l'g de Ferrières; rien dans ses murs n'est digne de remarque.
Seul, le donjon de son château aurait quelques titres au
droit d'ancienneté; il est du XV C siècle et inùique ce que
pouvait être à cette époqul~
Je château dont il formait
dépenJance; mais aujo urd'hlli qu' une restauration inintelligente a détruit tout le caractère ancien qu'avait ce
manoir, il est sans forme aucune et partant sans .style et
sans époque. L'histoire mentionne pour premier propriélaire de ce château, un seigneur de Beaufort; de
Ce tte famille il passa à celle de Turenne. On prétend que
Cc fut le 15 janvier H:i26 que naqu i t dans cc châteall
Frangoi III, "iconle de TUl'cnne, digne prédécesseur del'illustre maréchal do ce nom. Là se lermine tout cc·
qu'il y il d'inlèl'essant dans l'histoire de cc llourg, qui
llsl d'Ilne constitution ancienno san:; que cetle défcctlJo.3Ïlé solL rachetée pal' quelqnc constructions d'un caractère nrchitectural capable de fixer l'époque de leur édificulion. L'église ellc-même n'est composée que d'un
mélange bizarre de plusieurs siècles. Quittons donc
Ferrièrcs ct en remontant la l'ire droite de la rivière nou s
ne laJ'derons pas il passer près Ju roc St-Vincent, célèbre, dit-on , dans les annales des temlJs oit la féérie était
en l'ègne. Comme nous ne voulons pas abusel' de votre
indu lgence pOlir notre mauvaise prose, nou s VOLIS feron s.
grilce cles légendes diverses, débitées sur cc rocher; mais.
nous VOll S invitcl'on à l'escaladcr pour jouir une dcrnière fois encorc cles beautés de cc vaste panorama que
naguères vous avez a-dmi ré ; ct pour vous décider, nous
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98-
vous rappellerons le passage du poète : Bis
placent.
1o epetita.
Maintenant, chetos lecteurs, faites une ample provision
de courage, cal' nous voici lancés dans les a sce n s io~ s de
différents points culminants qui vous aideront à atteindre
le hameau dont nous vous avons pad é, et de là atTiver
au Montoncel. Nous ne savon s si notre maniètoe de voir
sur ce pays et sur ses habitants peut sc l'approcher de
la vôtre: mais ne vous sembl e-t- il pas que vous trouvez
un changement bien sensible dans le type, le costume et
même les mœurs de ces paysans ; changement aussi
grand que celui qui existe dans les productions du sol
ingrat qu'ils ont à cultiver? Cette différence vou s paraîtrait réellement bien caractéri sée s'il vou s était donn é,
comme à nou s, de passe r quelqu es jours au milieu d'eux;
ce laps de temps vou s permettrait d'étudier ces types
dans leurs détail s, et sut·tout les mœurs primitives ct ,
sauvages que malgré la mar c h ~ des siècles et cell e du
progrès, il s conservent d'une manière pre que traditionnelle.
No us n'avons pu nous dérendre d'un sentim ent de
smpri sc et même d'admirati on en retrouvant en plein
XTXO siècle el au centre de cette bell e Fran ce qui s' bonore de marcher à la tête des nations civilisées, une tribu conservant Loute la rud e écorce cie premiers pou pl e ~ ,
to nte la superstition qui élait le propre de ce temps, ct
' urtou t un amour altier pour l'indépendance; une
tri bn qui, malgré son contact avec les co mmun es vo i-
�-
99-
sines, n'en est pas moins restée ce qu'étaient ses ancêtres
il y ~ vingt siècles. Hé Lien 1 ce hameau dont nous vous
~\'ons
parlé, que l'on nommè de chez Pion, et qui n'est
composé que d'une trentaine de maisons, concentre ùans
Sa petite étendue, toutes ces particularités que nous nomIllons historiques, sauvagerie, superstition et amour de
l'indépendance dans toute l'acception du mot. Nous
.uvons pu constater aussi que les habitants des villages
environnants se ressentent fortement de ce voisinage;
~u
plutôt ayant été ce que ceux-ci sont encore, ils n'ont
perdn une partie de cc caractère qel: pal' un contact plus
fréquent avec les contrées plus civilisées.
Nous avons dit plus haut que les habitants du hameau
de chez Pion se sont fait une réputation presque européenne pal' leurs mœurs, leurs usages ct leur costume
qui, quoique modifié dans quelques unes des parties qui
le composent, n'en est pus moins encore assez remarquable pour qlle mis en parallèle avec celui des habitants
ùes vallées, il soit facileo ù distingue!', Il est de fait que,
à voir ce groupe d'habitations, qui s'est établi ct pCl'pétué là depuis des siècles, peuplées d'habitants d'un type
~xlrêment
rare, on se demande comment il ne s'est
pas trouvé dans Ferrières. parmi les hommos distingués
DOnt la commune s'honore, un homme dévoué qui, histOl'ien fiel \le ct impaltial, ait voulu utiliser les longues
veillées des hivers rigoureux du pays, à retracer la vie
domestique de ce peuple qu'il il continuellement sous les
yeux, les particularités qui distinguent ses mœurs el
Ul'lout à transer'ire les traditions orales qui là, plus
�-
100-
qu 'ailleurs, dùil'c nt conscrver le cachet de la vérité. pour
nous, étran gc rs à ces contrées , nous reg rcttons vi ve lôll en-t
que le cadre res treint dans lequel nous av ons été forcé
de circonscrirt' nos travaux, nous empêche ùe nous occupel' plus spécialement de ee hameau J ' un intéressant
historiqu e, parce que nOlis sommes persuadé qu'un travail fait SUI' ce lieu, serait d'un grand secours aux hi sto rien s qui se livrent cn ce mom ent aux recherches des
parti cularités historiques qui doivent les aiùer à refondre
l'histoire génél'3.le de France. Pui 'sc notre observa tion
trollver de l'éC llO à Ferri ères ou ailleurs , et exciter qu elques bumbl l'!' ,.,Ients à ref\dre ce service à la mère patrie 1.. Cependant, avant de quitter ce \'illnge, n 'l US vous
dirons notre opinion SUI' l'origine de ses habitants et de
ses voisin s. Suivùnt nous, c'est un débri s de Gaulois,
ou lJ li é sur cc co in de terre qui fut jadi s le th éâtre SUI'
lequel se montrôrcnt les ha1lts faits de ses an cêtres . Jalon de l'hi stoire des premiers flges des Gaules , il sembl e déOer l'in co n tance des choses , la t.I estru cti on tles
monuments, la disparition des titres que les l'évolutions
des hommes engloutissent sou s des monceaux de ruin es ;
et lier ri e celle ori gine plus de vingt foi s séculaire , il
dédaigne de parti ciper aux bienfaits de 1::t civili sa li on modeme ct m ~ m e aux allian ces qui J oUl'raient abâtardir, sa
race.
Mais nous nous aperce \'on s , chers lecleur::. , que nous
di sco urons longllement [lU suje L ùe ce peupl e, sllns !lavoir
si le détails \ ous plaisent et VO li S intéressent; co ntinuons no tre route et grav issons le Montoncel.
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101 -
Celle montagne dont l'élévalion est de 1,600 mètres
environ au -dessus du niveau de la mer, a quelque l'essem l,lance par Sil forme avec une pyramide triangulaire.
Celle division semble avoir servi de base aux limites établie~
lors de la formation Jes départements sur la fin du
siùcle dernier. En elTet, la face septentrionale appartient
«u délJartement de l'Allier: la face méridionale à celui
-du Puy-de-Dôme, et la face orientale à celui de la Loire.
La tradilion s'est emparée pom des temps antérieurs de
'celle particularité, el rapporte qu'une fois, chaque année, les troi s seigneurs des province::. limitrophes se réuni !lsaient au sommet du mont, et célébj'uiunt, pal' un
repus frugal, leur union intime.
VOll S ùire, chers lectellrs, quel immense panorama
se llérou le il l'cciI du point cu lminant du Montoncel serail chose inutile, tant il e t fa cile de le concevoir; mais
porter votre allentioll sur quelques-unes tles particulal'ités qui so nt autant J'atô,nes sur ce vaste horizon, c'est
notre devoir. Pour vou s en rendre la naITation plus
<lgn;able et surtout plus fidèle. nous l'emprunterons à
l'auteur du voyage pittoresq ue du Bourbonnais qui connaÎl mieux les détails géographiques du pays que nous,
qui y sommes étrnngers. « Un vOy8ge qu'on ne manque
pas de faire, dit cet auteur, qlland on aime les gl'Unds et
,uLlimes spectacles de la n:lturc, c'est ";rcension au
Montoncel. De Ferrière3 jllsqu 'à cette montagne qui rivali e avec le l)uy-de-Dôrne, il faut toujours monter en
suivant ùes sentiers rapides, à travers ùes champs in-
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102-
cultes ou de vasles forêts. Sa base est environnée d'une
ceinture Je hêtres ct d'antiques sapinli , dont les bran-.
clles souvent so nt gnrnies Je mousse pendante ou d'un
li chen. Là, on trouve en abondance les frai siers, les
framboi siers, J'airell e ou myrtill e et J'ache des montagnes,
plusieurs espèces de gentiane allx larges feuilles, et une
foule de plantes aromatiques que l'on vient cuei llir de
tous Ip.s points de la Fran ce. C'est SUI' les hauleurs de ce
pic que 'prennent leu rs sources trois rivières dont le
co urs torrcntueux est très-piLLoresquo: la Besbre est à
l'Orient; Ir Sichon :l u noru et la Cordognc il l'occident.
La Illontagl ,t; "e termine par un vaste pllleau à peu près
circulaire, d'o ù l'on jouit de l'une des vues les plu s
magnifiques qu'on pui sse imaginer. A l'orient, le MontBlanc élève au-dessus de la chaîne des Alpes ses glaciers étincelants. Au midi l'œi l plonge SUI' les monlagoes de la Haule-Loire ctùu Cantal; du sud à l'ouest SUI'
le Mont-Dol' el le 1 uy-de-Dôme, Ul' la Haute-Marche ct le
Beny. II · ost imposs ibl e ùe décrire la contI' 'e qui s'é tend
au Daru ; on ne peut la comparer qu'à la mer agitée pal'
une violente ICJ1lpête. On domine toute la montagne
Bourbonnai oe dont les cimcs arrondies se succèdent au
au loin . t'Océan, l}u nnd le vent le l'cmuo ju quo dan s
ses profondeurs, et qu' il ;Iève scs vr1gues jllsqu'au Ciel,
n'impose pas plu s il l'imagination que celle immcnsité
qui déploi , \'ers un lointa in prcsq ue infini, ses accid nt;; les plu s "il/'iés. Da ns cet espace presq ue sans bornes, que ùe pass ions s'agitent, que de mi ères , que de
joies, que d'acti\'ité, que de douleurs mêlent leurs hal'-
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103-
mor.ies, tour-à-toul' terribles et funestes 1 Les villes pal'ai ssent comme des hameaux, les hameaux comme des
points. Là, n'arrive aucun des bruits dont gémit le monde; la brise qui vous emeure en passant ne vous apporte que quelques notes perdues des chan ts du bûcheron dalJs les forêts séculaires. »
« Si d'un côté, continue l'auteur, on peut contempler
les croupl's couvertes de sapins de la montagne de SaintNicolas-des-Biefs, on a, de l'autre côté, le bassin de
l'Alli er, celle incommensurable Limagne si féconde et si
peuplée 1 Quand on arrive SUI' le Montoncel, au matin,
que le pays est enveloppé dans un voile de brouillards,
tout disparaît, et l'on se croirait encore jeté sur quelque
poupe de navire au milieu d'une mer calme, entre les
110ts et le Ciel. Dans les temps d'orages, on voit les nuées
noires et épaisses, pou sées dans l'air pal' des vents tumultueux ; on entenù gronder à ses piecls le tonnorre,
el l'on a, au-desslls de sa tête, le pur azur du Ciel et un
solei l rayonnant. Que si la nature au cor.traire est calme
el qu'on sc trouve sur ces sommités pal' un jour s(~rein
et limpide , la c' ne change d'clTct à tous les points de
l'h orizon. Tan tôt le regard sc promène du fond d'une
vallée "crs un ruis cau ombragé le chênes. et de vernes;
tanlôt d'une maillerie pour les chanvres à une · huue
abritant une sei rie de 'upins, tantôt de gigantesques
amoncellements de ro chers à une colline couverte de
bruyères, LI un 'hamp planté de genêls qui étalent leurs
fleurs d'or: tantôt ùe gorges profondes et sauvages sur
�-
104-
'quelques ruines de manoirs féodaux :Ianlôt de quelques
maisons de campagne toutes blanches. à de pauvres
chaumières abr itées sous quelques arbres . C'est un panorama changeant qui se déploie de toutes parts, donl
chaque tableau est varié à souhait. Suivant les sai:;ons ,
les aspects de ces contrées sont tout é1ifl'érents ; que l'hiver ani l'e avec son triste corlége de glaces et de frimas,
d'épais brouillanls voilent les vallées, ou un tapis étincelant de neige recouvre cette immensité; les précipices
disparaissent uvcc les rivières et les vi llages; de loin en
loin, les habilations ne se distinguent dans cc désert
glacial que par des lourbillons de fumée qui s'échappent
.des cheminées de quelques hameaux, Malheur alors au
voyageur qui porterait ùes pas efl'ants au travers ùe ce
Saltara neigeux; les chemins ont disparu et se perdent
dans des abîm ; c'est comme dans les Alpes, ou Ul'
les tel'l'ible plateaux de la Lozère, où hommes et chevaux disparais ent ouvent, emporlés dans des tourbillons de neige. Du Monloncel; le Bourbonnais vu après
un orage, n'est pas moins digne de curiosité; ce sont
des noages noirs et livides, si llonné d'éclairs, d'épouvantables coups de foudre, qui ~emb
l ent
plus épouvantaules encore répétés qu'il sont pal' les échos des montagnes et des roi'êl. ; des torren l de pluie pou sés avec
impétuo ité par des venls terribles, courbant la cime
ùes arbres et cntraÎnant les challmières suspendues au}"
flancs dos coteaux, Les rivières grossissent ct sc précipilent il travers des ravins aux pentes abruptes, déraci-
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105 -
nant les sapins, emportant les moulins el roulant des
blocs de gl'Uni t. Quand la tempête e:;t finie, que le soleil, déchirant un coin du voile de nuages qui cache à la
terre les sourires de l'astre de lumière, on trouve à chaque pas de désastres souvent irréparables. L'intrépide
montagnard, patient et laborieux, voit d'un œil impassible ces ravages, et se remet à l'œu vre pour réparer les
pertes qu'il a essu)'ées. »
« Quel que soi t le temps qu'il fasse et quelle que soit
la saison dans laquelle on se trouve, on a toujours, du
Montoncel, des points de vues admirables, des aspects
imposants. J 'ai parcouru les sommités d'un bien grand
nombre de moptagnes, et, nulle part, je n'ai renèonlré
un spectacle qui révèle à J'homme un sentiment plus vivement senti de son infirmité et de la toute puissance du
créüteur des mondes. »
« Après avo ir admiré tontes ces merveilles, dit en terminant l'auteL1r, on redescend dans la vallée de Ferrières, l'i1me vivement préoccupée Jes pui sances de la nature et des révolutions qui ont donné à la surface du
globe ce tte variété infinie d'uspects et de productions. »
Nous terminel'ons nos réllexions SUI' CC " contrées en
vous fai sant remarquer que, sur plusieurs éminences, il
existe des chapelles qui remontent à la plus Imute antiquité ct /lOU font, non sa ns raison, upposer que ce
son t d'ancion s temples Gaulois qlle les Druides faisaient
toujours élever sur les hauteurs , dan s le but dt;; frapper
l'imagination ùe ces peuples ignorants pal' le grandiose
�-
106-
des spectacles do la nature. Au milieu de la forêt de StNicolas-des-Biefs, nous trourons une chapelle votive
plat:éc sous le vocable de Ste-Madeleine, qui attire annucllenlent un concours considérable de pélerins. La montagnesur laquelle elle est située a pris le nom de la ~ainle.
Outre cette chapelle, il existe une montagne très-voisine
de celle-ci qui porte le nom de Bai des Die~bx
; de plus
le roch St-Vincent, donl la haut
~ ur
est de 33 mètres,
contient les ruines d'une ancienre c1tapelle établie sous
le vocable de ce saint.
Bevenons il. Ferrières que nous ne feron s que traverser
pour nOLI S arrêler à rJuelques cen ts mètres au-dessus de
ce bourg, à une nou velle curiosité, connue so us le nom
de Grotte des Fées; traversons cc bois qui sur la gauche nous cache les belles rives du Sichon, et après avoir
plissé tant bien que mal celle rivière, arrivons au co teau
qui nous fait face 10111' Y vi siter celle grotle. Voici ce
.qu 'elle nou ' a parn être. C'est un roclier qui présente
une fi su re a sez large et as. ez profonde, à en juger pal'
la durée du bruit proùuit par la détonation d'une arme
il feu que notre cicerone déchargea à l'entrée. On
peul pénétrer jusq u'à la profond ur de dix à douze mètres dans celle fi sum oil serpentent les eaux. d'un pelit
ruisseau, formé par le suintcil lcnt des voûtes du rocher.
Le nom de cet antre indique assez qu'il s'agit ici encore
d'une légende oil le m l' veill ux ct l'absurde se sont
réunis pour éto utrer la vérité; aussi nous passerons outre.
�-
107-
Continuant à suivre la route qui ùans ce moment s'éloigne des rives du Sichon, nous ne tarderons pas à apercevoir une Ile ces ruines qui, pal' sa majesté, parle un
langage encore tout féérique. Assises SUl' le point culminant d'un pic dont les bases se noient dans les eaux d'un
l'uis eau et dont la surface est couverte ùe chênes, ces
l'uines appartiennent au ci-devant château de iUont-Gilbel'L. Nous avouerons que leur aspect mélancolique a
"appelé à nos souvenirs ces temps malheureux de la féo- dal ité où la France était couverte de forteresses, châteaux ou manoirs crénelés, destinés à protéger ou plutôt
il opprimel' des populations qui ne nai saieht pas assez
vite pour les défendre.
L'entrée principale de ce château était surmontée d'une
honte tour carrée qui communique à un mur d'enceinte
garni d'un certain nombre d'autres tours, les unes l'ondes, les au Lres canées. Celle encei nte enferme une vaste
COllr circulaire au milieu de laquelle s'élevait, à une hauteur qui tlominait c s premières murailles, le châte.au
propl'ement dit; huit Lours de forme l'onde renforcaienL
les murs de cc château; leurs soubassements étaLÏis au
niveau d s con tl'ucLions extérieures, les faisaient comrnuniquer entre elles pal' des souterrains Illagonnés ct
vOlÎtés; l'emplacement du caveau des oublieLLes est enCOro visible. On y remarque également les l'estes do la
chapelle, dont j'architecture nous a rappelé l'époque 1'0rnalle.
on loin de celle grandeul' passée cl dans le bas de
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108-
la mllée, gît, encore habité, un château plus modeste par
on apparence; c'est le château de Chappes, construction
qui peut remonter au XyC siècle. CeLLe résidence qui a
appartenue à la famille Duprat, conserve encore toute sa
physionomie féodale; tourelle et fossés semblent toujours déficr son orgueilleux voisin.
lUaintenant dirigeons-nous su rIe bou rg du i\layet, il. travers une charmante campagne, oit ne 0 rencontrent pns de5
productions aussi riches el au si yari' cs que celles des
environ de Vichy, mais, où les accidents de terrain se
multipliant à chaque pas, pré entent autant de tableaux
dilTérent , peut- ~tre
plus agréables à la vue.
Nous vous a\'ons déjà entretenu, chers lecteurs, de la
presque certitude dans laquelle nous sommes que les
Caulois ont lais é leurs traces encore visibles dans ces
contrées. Nous vous avons dit les lieux olt nous présumions que cc peuple avait e temples; maintenant nou
voici au bas d'ulle colline dont le nom vi ndruit encore
donnel' de la force à nos conjectul' s, si le monument
qui occupe son sommet ne venait pl' que LOtlmer en
ertitudc cet assemblage de pl'obabilil'S.
D'abord, le nom de la colline t C01'tine ; vous savez
sans doute que cc nom e L elui d'un trépied d'airain
onsacl'é il. Apollon, sur lequel la pl'~tes
s e de Delphes
s'asseyait pour l' ndrc es ol'llcle . lIé bi nI ur Je omm t de celle collin on vuit cne 1'0 une pierre, J'a, z
gros e dim nsion, dout la forme rapp Ile c Iles que les
païen emplo)aient pour 1 lll' sacrifices. Ce IlIonumcnl
�-
109-
et le 11001 que la colline porte, nous ont conduit à rechercher dans l'étymologie du nom de .lIayet un sens qui
,oint justifier notre' hypothèse, et voici ce que nous
<:'l'oyons devoir soumettre à votro intelligente sagacité:
Mayet ne viendmit-il pas de Maïa, déesse du Paganisme,
dont les fôtes se célébraient au mois de mai, usage que
perpétuent de nos jours encore les habitants d'une multitude de contrées, en reporlant ce nom de Maïa il celui
ùe Marie? Ce qui porle à adopter cette idée, c'est la position topographique du telTiloire de celte commune,
{lui, étant exposée â des froids assez rigoureux, ne voil
' cs champs sortir entièrement de l'enveloppe des neiges
que vers le moi:; de mai; à cctle époque de l'a'nnée on
<lut donc créer des réjouissances publiques et rendre
des actions de gl'âcesit la déesse ou au Dieu vénéré.
Avant de quiller ce monument Druirlique, jetez un
regard SUI' l'horizon qui ~e déroule à vos piecls ; ce n',~st
plus la magnifique plaine de la Limngne à la végétation
luxuriante; Sà et là des monticules eldes vallons, où c
tachent 19S deux cours d'eau de la Besbre et du Sichon,
VOIlS apI araissent comme les vagues d'une mer ngitée,
Toutefois, vous devez reconnaître lue la dvilisation
commence à pénétrer dans ccs montagnes ct que l'agriculture y a fait de notables progrès.
Voyez SUI' votre droite cette chaîne de haules collines
qui commence au Montoncel, ct se perd à l'horizon en
séparant le département de J'Allier de celui de la Loire ,
Voyez enfin au nord-est sc dessiner le bou rg dIl Mayel}
�-
110-
que nous ne ferons que traverser, car excepté son égli se
d'un style l'oman bâtard, et une fabrique de tissus de
laille, établie nom'ellemebt par une maison ùe Paris,
MM. Hussenot, Berne et Bl'unarù, il n'y a pas à s'arrêter
ailleurs.
Du bourg du Mayet-d~long
, nous nous dirigerons du côté nord-ouest pour visi ter un vieux castel,
connu sous le nom de nlont-Peyroux. POlir nous y rendre nous aurons une route accidentée que notre carte
vous désigne sous le numéro 24 bis, et une fois arrivés
au hameau dit du Veau, nous lai sserons celle route pour
nous diriger entièrement à l'ouest et nous ne tarderons
pa ù'apercevoir les ruines de ce château. Ces ruines sont
peu importantes; un resle de chapelle qui communiquait a.u réfectoire, quelques encadrements de po l'les eL
un ma11teau de cheminée, voilà tout ce que nous vous
recommanderons en vous disant que la tradition indique
les Templiers com me fonua.leul's de cc manoi l'. Dcpu is
l'abolition de leur ordre, cette propriété a up~rtefl
il
plu sieurs personnages distlJ1gués parl1l i lesquel s nous
cilcrons Je murquis de Talaru.
Maintenant desc 'ndon dan la l'allée qui est il nos
picri s ; là, SUl' les hords du ichon, nous ntlcndent la
vuc Ù'UIlC lIIagnifique cascade ct un chul'lllnnt li u dc rcpos, OLt nous trouverons tout le confortablc que l'on
peut dé ircr ; nou s y poul'J'Gn rcprendrc les forccs nécrs 'uires pour altrindre le som Illet ùe ln colline qui
�-11-1 nou~
fait foce, et SUI' laquelle est assis en roi le château
de Busset.
Tandis qu'on nous préparera la collation, nous visiterons la cascade dite le Goure-Saillant, qui fait partie
de l'établissement dans lequel nous sommes descendus
e,t q1le l'on nomme l'A1'doisiMe,
C'est une des promenades les plus fréquentées des
environs de Vichy, « Le Goure-Saillant est situé au milieu des bois, dit 1\'1, H, Lecoq, dans son ouvrage sur
Vichy et ses environs; les arbres descendent jusqu'au
bord de l'cau, et leurs branches, étendues au-OrSSus de
la chute, sont continuellement alTo sées de vapeurs, Il
était près de midi quand nous y alTivâmes, et nous profitâmes avec plaisir de la fmÎcheur que nous oJTl'Uient les
bords de la cascade; nous descendîmes avec précaution
ùans la gorge profonde où elle se précipite, et, à l'ombre
d'un groupe de trembles, assis SUI' un tapis de mousse,
Clltourés des buissons fleuris de la yiorme ct du chêvrefeu ille, nous fîmes honneur aux provisions CJue nous
avions apportées de Vichy, Ici l'auteur entre dans ùes
ùétails assez circonstanciés SUI' leur repas; nous le rel)l'enons donc ap:'ès celte description qui vous intéressel'ait peu, puisque vous derez en fnire autant dans le restaurant de l'Ardoisière. établissement qui n'existait pas
au tem ps où cet écri vain visita l'A rdoisière, « Nous re1110nlttmeS en nous accrochant aux branches et nous
l'etl'OUVluncs 10 sentier que nous avions quitté. Le sol
était entièrelllent formé d'ardoises d'un gris foncé, sur
�112
_.~
leiiC[uelles croi saient des bouquets de silène r.t des touffes de linaire. Nous descenJîmes prè d'une hahit.ation
en ruines, dans un lieu que l'on nomme l'Ardoi ière,
parcequ'en efTet, on a cherché à en extraire des ardoises.
Nous y vîmes encore un puits et une galerie ùans laquelle
nous entrâmes aussi avant que le jour nous le permit.
L'exploitation en e t maintenant abandonnée, cal' les
schi tes n'avaient pas les qualités que J'on exige pour
les taillcr et en faire de bonnes ardoises. Il fallut y renoncer. La chaumière en partie détruite que nous vîmes
en al'l'ivant, était, il ~ . a quelques anér~,
haQitée par un
ermite. Le frèrc Jean, s'isolant des vaniLI! de ce monde,
s'était emparé d'un ermitage, ct y vivait dans un pieux
recueillement: la contemplation, l'extase et la prière
divi aient StlS longues journées. On ignorc l'emploi de
son temps pendant la nuit; mais tout porte à aoil'e
qu'il n'utilisait pas en prières elui qu'il dérobait au
sommeil; cal' la justice dut s'occuper ùe l'ermitc ct lu
pl' ;~enc
des genùurmes l'obligca d'abtlllùonncr son
séjour champ~tre.
»
« Les bergers, qui fréquentent le voi inngc , as llI'ent
qlle le frèrc .Tran n',l pas entièrement quitté c1es lieux qui
lui rtaient hers; et la nuit, Cfuand la lune est SUI' son
déclin, on voit 50n esprit apparaître sou la forme d'un
grand fantôme qui marche SUl' la forêt et ut· le caux
du Sichon, el qui vient urracher une poignée de chaume
qui couvre en 'orc son ancien ermitage. »
•'ous
\OU5 a~ons
cit; celle faul pour vous fuire juger
"
�- 113tout ce que peuvent sur l'imagination du peuple les récits
d'actes surnaturels, et surtout dinboliques. Quand donc
s'occupera-t-on d'extirper de ces pauvres inlelligences
ces tableaux de fantastiques personnages? En attendant
ce ll1oment, l'ermitage du frère Jean a fait place à une
charmante habitation qui contient salle à manger, salle
de billard, salle de musique; et ce qui probablement
servait de jardin à l'ermite, est un lieu de promenade où
différents jeux sont offerts à l'lM. les promeneurs qui
viennent visiter l'Ardoisière. La galerie et le puits ont
été organisés pour en permettre la visite sans aucun
danger, éclairés qu'ils sont à Loute heure de la journée.
Ce lieu de promenade est distant de Vichy de 10 kilomètres.
En sortant de l'Ardoisière, on remonte la rivière jusqu'au pont, eL, tournant à droite, on s'enfonce dans le
bois par un chemin assez praticable. Une fois SUI' le
premier plateau, on distingue les tours du château de
Du sset, où l'on alTive après avoiT franchi un ravin.
Nous voici donc en face ùe ce manoir plusieurs fois sécu lai re, auquel on vient, pal' d'in lelligentes réparations,
de remlrc sa physionomie primitive. Voyez cette entrée
tl bquelle il nu manque "qu' un pont-levis pour représenter ces résidences féodales, où les châtelains régnaient
On maîtres sur la vaste étendue Je leur seigneurie. PéllétrGz dans l'enceinte qui précède la cour d'honneur; ct
jetez un regard sur cet ensemble formiJable de construction qui n'exclut pas les embellissements que comportait
�-
114-
le style de l'époque où r.lles on t été élevées, Visitez aussi
l'intérieur; car la bonté deses propriétaires cn l'end l'accès facile; ct n'oubliez 1as de monter au rond point de
la tour dite de Riom, Là, vo us aLlend u ne vue dont les
perspectives so nt des plus enchanteresses ; c'es t le Monton cel de la vallée de l'Allier; c'est Je pivot du panorama
le plus incomparable. Maintenant lorsqlle l'extase et l'admiration allront payé leur tribut à ce majestueux horizon, nou s vous dirons la généalogie des dignes ancêtres
de la fam ille qui, dep uis bien des siècles , possède cet
antique manoir,
l'ious devons ici, chers lecteurs, vous l'appeler qu'en
vo us ci tan t les noms des seigneurs de Vichy, nou s \'ous
avons nommé un Guillaume de Vichy qui était égaIement seigneur de Busset. C'était dans le co urs du xn'O
siècle qu 'il vivait. Après lui, c'est Mura,de de Vichy, dam e
{le nu ,et, de Puizagat ct de St-Priest, qui épousa un
~ l o rin
ot de Touzel , puis un Siomut; celui-ci seu lement
seignellr de Busset , rendit foi 6t ' homll1age de terre à
•
Mar ie de Berry. Celle formalité fut l'empli e le 14 juin
1/• .:.5, AJ)rès celte époque, la seigneurie de Bu sset passe
il la fam ille d'Allègre. Ce fuL IIne demoiselle de celle famille du nom de nlarguerite qui épousa Pierre de BourLon, chamùellan et onseill er du roi Loui s XII, et qui
prit dès lors le litre de cheva lier, seigneur ct haron de
Du ct. Pi l'I'e d Dourbon eut pOUl' successeur Philippe
de Bourboll, qui fut tué à la bataillù ùe Saint-Quentin;
il avai t épousé Louise de Borgia , et laissa DU Slict à
�-
1er
HiS-
Claude
de Bourl1on, comte de Bu sset, gentilhomme
ordinaire du rOL; sa femme était r.Iarguerite de la Rochefoueault. Celui-ci eut pour fils César de Bourbon qui,
après la mort de so n père. devint baron de Busset. Cés:1r
eut deux femmes, Margu erite de Pontac et Louise du
Montmorillon; son fil s aîné, Claude II, lui succéda ct
Tnourut sans postérité. Il avait éponsé -Louise de Lafayette. Jean-Lou is de · Bourbon, frère de Claude, héri la
de la seigneuri e; s'é tant marié à Hélène de Lagueille,
il eut un fil s qui fut nommé Louis de Bourbon, 1cr
lieutenant d'artillerie. Celui-ci succéda à son père; il
avait 29 ans qu and il fut tué au siége de Fribourg cn
1677. a femme était madeleine de Bourmondet, de laquelle naquit Loui s li , qui hérita des litres de son père.
lOuis avait pris en mariage l\1ari e- \nne de Gouffier, qui
lui Jonna un fil s du nom de Fransois-Loui s-Antoin e
de Bourbon . Après plusiel1l's haut fails d'arm es qui le
rirent di tin guer, ce dernier fut nommé en fév rier 1761,
maréchal de camp, ct en 1780 lieutenant-généra l. Il avait
épousé Mac101eine-Lou i e-Jeanne de r.l ermont-Tonnel'J'e,
de laquelle il cuL ci eux fil s; l'un Gas pard-Louis de
Bourhon , monrut encore; ct l'autre Louis-Fransois,10 eph hérita de Lou les litre, et devi nt marquis de
Iln set, puis maréchal de camp de armées du Roi; il
Ont pOUl' femme Eli sabeth-toni se-Bou rgeo is de Rogues,
de laqucllr naquit en 1782 Fransois-Loui s-Jo eph ,
Co mte de Bourhon llu sseL. Promu au grade de maréchal
cIe camp en 18'1 " il 'pou a en 1818, Charlotte-SabineLoui se-Gabrielle de Gontant-Biron dont il eut deux fil s:
�- 116Charles-Ferdin and de Bourbon comte de Bu sset, et G as~
pard-L ouis-Jo seph de Bourbon comte de Chal il S , qui
vivent de nos jours pour le bonheUl' de tO llS les habitants
des pays circonv oisins.
De Busset nous prendrons au nord la suite du plateau
sur lequel nOll s ~ ome
s , el nous nous rendron s en
franchi ssant pl usieurs vallées assez profond es, au château dit GU Chauss in qui est dans un élat de délabrement pénible à \'oir. Ce vi eux. manoir , dans les lambeaux d uquel qll elques familles peu aisées du pays on'·
établ i tellr résid ence, a une entrée assez majestueuse;
il est entouré de fossés en partie pleins d'cau, ct laisse
aperœvo ir dans sa constru ction quelqu es l'estes Gpa rs de
a plendeur passée . Ouatre tours en llanqu aient les
quatre angles ; les deux qui occupaient le cô té de la fagade de'sinaient une cour assez spacieuse, terminée au
fond pal' le 'hntea u lui-même dont les ailes cOl'l'espondaient il cc. tonrs. Un l'e te de chapell e, un mantea u Je
chemi née et quelqu es fJ'esqu es qui orn aient les paro i
c1es InUl' d' un 'abinel, son t les seul s objets qui méritent,
vo tre attention. Ces particul ar ités, mi ses à part, le château du Chall ss in est silué SUI' un platea u cl où 10 vue sc
l'épa nd au loin sur le même hori zon que déjà nOlis avons
ad miré à Ru set, mais avec quelqu es change ment qui
on t enco r leurs charme . Chau sin a eu pendant pl uieu l' i'cles la famill e Taluru pour propri étaire.
Main tenant il nous l'es te ~l attei ndre la oUi ne dite de
'aint-A mand, de laque lle no us ne sommes pas éloignés
�- 117et qui domine la vallée de l'Allier, le village d'Abrest
et toute la circonscription de Vichy. Comme vou le
Voyez, chers lecteurs, vous traversez un pays que l'on
prendrait plutôt pour un verger que pour un territoire
communal; en elIet, celte contrée est une des plus riches de toutes celles des envil'ons de la ville aux nymphes thermales. C'est un paradis terrestre oü les fruits
ne vous sont pas défendus, même par la faculté.
Nous voici arrivés sur Je plateau de St-Amand, où la
lJ'adition veut qu'il y ait eu un couvent et une église. Si
nous n'avions admiré en tant d'autres lieux des points
de vue (l'nne incomparable beauté, nou s aurions trouvé
celui de la côte Saint-Amand Du-de sus de toute compari~on.
Mais, nutlgré ceLle 1 l'OrU ion de tableaux, d'hol'isOIl S, de perspectives que vient <.l e nou fournil' ce pelit voyage, ce serait ~tre
injuste de ne pos reco nn nttre
que si c lui de Saint-Amnnd ne les surpnsse pas, il peut
au moins se placer aux. premiers rangs de cel.'lx déjà l'US.
Ainsi cla 'sé t après avoir donné un coup d'oeil d'encm bic à ee magniGque tnbleau, nous regagnel'ons
Vieh) .
QUATRIÈME ET DERNIÈRE PROMENADE.
Nous commence ron s notre quatl'Îrme et del'Oière exCI I1'8ion pal' la l'oute dite l'Allée des Dames. VOliS vous
SO llvenez sans doute, che rs lecleurs, que nOllS vous
�-
118-
avons dit que le nom donné à cette avenue était un hommage rendu aux princesses Adélnïde et Victoire de France pour leur générosité en faveur de Vichy.
L'aIlée qu'eIles avaient fait plantel' en peupliers, vient
d'être renouvelée cette année; et la petitesse des successeu rs destinés à ./'emplacer ceux <J'li, magnifiques, sont
tombés SOI1S la hache des bûcherons, fait craindre que
de quelques années on ne puisse disposer de leur ombre
bienfaisante. Mais il ne faut pas, en déplorant ce malheur, oublier les beautés des rives du biez du Sichon et
ces moulins piLtoresques qui ont venus réclamer à ses
eaux leur force motrice; voyez également en passant
une usine à gaz dont la spéculation vien t de doter le
pays; conterr.plez cette beIle verdure qui semble vous
inviter au l'CpOS; chel'chez à travers le feuillage épais
du parc Sainte-Marie, la nouvelle papeterie de MM. Bertrand, Defrance Cl Cio; ell e aussi, malgré sa machine à
vapeur, altend ellcore du Sichon aide tl ser.olll'S ; n'aperceveZ-VOllS pas enfin sorlil' de ces massifs de verdure
les formes diverses des embelli ssements dont ce parc est
orné, kiosques, chfllct, . aile d'ombrage, labyrinthes,
ponts artistement fails, jetés sur tous les courants d'eau
qui serpentent dans cc charmant séjour, cl répandant
lem fraîcheur bienfaisante, se croisent. dans tous les
sens avant de rentrer dans leur lit. t'entrée principale
de ce par', pl'écédé d'une pi' cc d'cau, vous monlrera
que le goût le plus distingué a apposé parlout son
cachl.ll.
�119Visitons ce parc; visitons l'hôtel Sainte-Marie, où la
salle de billard, celle de musil}ue et de lecture, provoqueront votre admiration par les ornements dont les
arts les ont embellies. Franchissons sur ce joli pont-levis
le biez du Sichon et à travers celte belle propriété qui
nOlIS fai t face, allons voir les sources Sain te-Marie et
Sainte-Elisabeth; goûtez môme de ces eaux avant que
nous ne vous fassions connaître leurs propriétés et l'historiquc de leur découverte.
Il y a quelques années à peine, la ville de Cusset était
tributaire de Vichy pour ses eaux minérales; en 1845
et 1846, une aflluence de buveurs beaucoup plus considérable que celles des années précédentes vint à Vichy,
et l'insuffisance des anciennes sources constatée, donna
l'idée d'opérer des sondages pour augmentr.r leur volume
et satisfaire aux èx igenccs de cette bonne fortune. Tout
ceux qui furent faits, tant à Vichy qu'à Cusset, réussirent au-delà de toutc espérance, et cette dernière ville
sc trouva dotée d,~ cing sources d'eaux minérales, dont
deux appartenaient à des particuliers et trois à la commune. L'une d'elles a été achetée par l'Etat, c'est la
SOurce des Dames; le propriétaire de l'une des autres,
M. Dertrand, acheta une de celles appartenant à la ville,
et se trouva ainsi en possession de deux sources donnant
Un volume d'cau considérable. Il eut alors l'idée, heureuse pour le pays, peut-être malheureuse pour lui, de
fondel' un établissement thermal, rival de celui de
Vichy; c'est l'él6gan te construction que vous avez sous
()
�120 -
les yeux. Nous ne vous dirons P\\S tous les déboires que
cette création lui a valus; ce serait fastidieux pour vous
et sans doute nuisible à votre santé, car il est toujours
pénible de voir des hommes de cœur trompés dans leurs
espérances.
Nous ne vous donnerons pas non plus l'analyse des
principes minéralisateurs des eaux de Sain te-Marie et
Sainte-Elisabeth. Yous serez à même d'établir la différence qui existe entre elles et celle du bassin de Yichy,
par le tableau que nous vous donneron à la fin de cet
opuscule. Ce qne nous vous dirons seulement, d'après
les hommes compétents, c'est que les eaux de la source
Sainte-Marie contiennent trois fo is plus de fer et deux
fois plus de gaz acide ca rbonique que les eaux ùe Vichy;
sa température ainsi que celle de la source Sainte-E lisabeth, qui est de 17 degrés, lui donne la propriété de
conscrver longtemps sa puissance curative et de peu
s'altérer par le tmnsport.
VOliS faire la description de cet établissement nous
paraît inntile ; ,'isitez-Ie et vous y trollverez loutes les
aisances que l'on peut désirer; voire même. chose rarc ct
qui n'est pas à dédaign r, une esquise afTnbilité de la
part du propriétaire et de ses employés.
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121 -
Place dl'
C U ~ SC
t.
j10ur visiter Cusset nou sui\'ron~
d'abord le cours
qui forment un demi-cercle autour de la ville; ils occupent l'emplacement des fossés qui entouraient les ancienne fortifications. AvanL de vous y engager, jetez un
Coup-d'œil à votre droite; les vastes constructions que
Vou apercevez dépendent de l'hôpital de Cus ct, qui eut
POur premior bienfaiteur un sieur Champagnat, conseiller au paI"lement de Pari, à la fin du XYlIe siècle. Cet
ho pice est confié à ladirection intelligente des religieuses
de l'ordre de aint-Vincent-de-Paul. Le bûtiment on
Ool va les ct bien aérés '; une chapelle y est attenante.
La première promenade que nous parcoUl"ons porte le
nOm de Cours Tracy; celte dénominuLion lui a été
�~2z-
donnée en l'honneur d'une noble et patriotique famille
du Bourbonnais, Au centre vous apercevez un simple kiosque sous lequel jaillit la source minérale, dite souTce
Tracy" Plus loin, c'est le Cours Napoléon, dont le nom,
aussi peu stable que nos gouvernements, était naguères
COU1'S de la République et précédemment Cours d'Orléans; il est planté de magnifiques platanes dont l'ombrage lui donne un aspect sombre et majestueux, Entre
cette promenade et celle qui tormine l'hémicycle entourant Cusset, et que l'on appelle COU1'S Lafayette, nom
cher il. la multitude sous tous les régimes, se trou ve une
assez vaste place n'o.ITrant rien de remarquable, mais aU
milieu de laquelle est une fontaine d'eau douce, à l'usage
, des habitants. A l'extrémité de ce dernier coms, prenez
à droite et vous apercevrez devant vous la halle au blé,..
formée en pal,tie des cloîtres d'un ancien monastère; le
collége communal, vaste construction peu en rapport
avec l'exiguité de la ville; et tout près, la salle d'asile
ainsi que l'abattoir où vous velTez la source minérale
intermittente, dite de l'abatLoir" Revenant sur votre
droite. vous rencontrerez la place de l'église ou place
j'armes, de forme i)'J'égulière; les maisons qui la garnissent sont toutes établies dans le désordre qui caractérisait l'époque où elles furent élevées; deux d'entre
elles qui peuvent dater du commencement du xvO siècle,
méritent d'être signalées. L'une a servi de résidence à
Charles VII, lorsqu'il vint à Cusset, en 1440, pour
châtier le3 rebelles, à la tête desquels sc trouvait son
�-
123-
:fils Dauphin d.e France, devenu plus tard Louis XI;
l'autre, celle de droite, fut occui ée pal' les gens de son
<CSCorte, Quant il l'égli e, contentez-vous d'examiner l'architecture de son portail, que nous croyons du XIe siècle,
~al'
son intérieur n'oŒrc rien de remarquable. Sous peu
<clle sem rem placée par un nouvel édifice, en voie de
Construction. La mairie, les tribunaux, l'école communale
<les garçons, sont à l'angle sud-ouest de cette place et
'ÜCCupent une partie des bâtiments dépendant d'un couVent de religieux lequel, d'après le ~ Ilistoriens qui ont
parlé de Cusset, a été le noyau de la ville et avait eu
POur fondateur en 882 l'évêque ue Tevers.
Celle fondation, suivant l'historien Mabillon, avait été
faite sur la métairie de Cusset, que ledit évêque possé-GaiL en Allvergne. Cette opinion ferait donc remonter
l'ol'igine de celte ville avan tIc IX e siècle et elle est cortobol'ée pal' le nom de Cusset, qui en langue celLique
'Signifie caché.
Quoiqu'il en soit, Cusset prenu son essor sous la
protection de son couvent de bénédictines. Ces dames
fOnllà ce que tous les corps religieux on fait partout;
~lIes
s'élèvent en fortune et surtout en autorité. Une
<les abbesses anive il partager cette autorité avec le roi
Jlhili ppe Auguste; un acte ou chartre donnée au ~lau
.zUl-Iès-Riom, en 1184, constate ce faiL. Les demoiselles
<los familles nobles des environs j)riguent l'honneur de
faire partie de ce monastère qui en 1236 était érigé en
abbaye par lIugues, évêque de Clermont. Mai lai ssons
�-
124 -
ces saintes fill es atteindre l'a pogée des grandeurs et des
vanités terrestres ; laisso ns-les réclamer à toutes celles
qui as pirent il augment er leur nombre tel degré de nObl esse , et voyo ns quels autres évènements ont marqué
dans l'hi ~ t o ir e tle celle vill e. L'appel fait au roi, cie parti ciper à la moitié de l'autorité de madame l'ab besse de
Cu sset, fit bientôt passer celle vill e au nombre de cl'lI r5
qu alifi ées cie royales ; ce titre glori eu ' lui valut d'être le
iège cie l'admini strati on cI' un baill age qui d'abord, parta gé avec celui de Saint-rien e-Ie-Moutier, vint il être
unique p:,r ~ ' 1 volonté de Loui s XI.
Nous devons vou s faire connaître ici une Jes ca use$
principüles qui plaçaient la v,ille de Cu sset il un i haut
degré clans la solli citlld e J'oyale ; chose qui pour un lout
autre monarque eut élé improbable, cal' cc fut cl ans
celle vi Ile ct aux ge noux de so n p' re le roi Charl es YLI,
qu e e fil in. ollmi s, alors Dauphin de Fran ce, vint im rl orer so n pa rd on. t ~ t ae t de ju sti ce humili ant pOl1r
l'altier Dauphin , devait faire crair.dre que la vill e, 'lui
avait été le t ' Ill oin de cet "bai scment, ne supportât le
poids de SOli co urroux , 101' qu 'il serait monté SUI' le
trône, Muis Louis XI, qu 'à ju te titrc l'I1i stoire qualifi e
dc J'lI ' é , en jugca tout autrement, pOlir mettrc ses possessions l'ort! 'S lt l'abri fi e la 'on voiti sl, du sirc de BOllrLOIl , son vo i::i in . En co n équcll cc de ccs vu cs, la ville dc
Cli S et, ville roya le deva it êtrc fortifi ée, ct ce fllt Doyat,
di gne in trull1 lit dc projets de ce loi, qui fut chargé
dc l' >..ér uti on dc l'orù onn ancc y (' IOli vc . POll l' vo us
�-
125-
donner un e id ée ùe la forlll e que ces forli(ications donnaient à la ville eL de la valeu r qu 'elles pouvaient avoir
dans ces temp>;; no u all ons \'ous transcrire la descripC
lion qui en est fa ile pal' un hi stori en du xn siècle.
« La form e de ltl vi lle es l carrée, t\yant quatre bonnes porle nommées Doync, La Mère, la Barge et Sain tAntoine; entre lesquelles il y a quatre grosses tours
forle , bien percées Cl fl anqu ées, saroir: la tour pri sonnièr!), la tOllr Saint-J ean, la tour cl" Batea u et la tour
Notre-Dame, ap pelée la grosse-toll ;' , laq uelle a de diamètre, au haut, trente t o i se ~ , r ' d'tlpai -' PIlt' de murs, à
fleur de terre, vingt pieds ùe l'ai, Celle tOUl' es t une des
plus belles ct de:; mieux. bâti es qu' il se l'o ie, cal' au-deùans elle es t propre i.t loget' un roi ou un prince ; outre
cela, plu sieurs bell e et industri euses casemates et canonllières; mais le logis es t ùemeur é imparfait.
« La ville e t 10ll te enceinte de grosses et haules muraill es , en d 'dans cle do uze pieds de roi d'épaisse ur et
pal' derrière, tout il l'entour sont gal'l1i es de canonnières
Ct casemates so uterraines, par lesquell es on va près de
l'cau ct st fl anquée lad ite vill e de touLes parts, tant pal'
le moyen de porteaux que ùes lou rs, qu i sont di sta nles
l'un e de l'autre pal' égale porti on, ct les fossps qui sont
j)l'oI'ond s ct larges , sont à fond de cu\ e cl lous plein
d'cau.
{( Dans ladite "i ll e, dit r n Icrm ill;l nt l'auteur , passe
panic de ln. l'ivi' 1'0 cl Chi zon (Sichon ), pa r le moyen cie
�-
126-
deux camux mis à travers sur les fossés, SUI' pilotis de
bois; l'un il l'enuroit de la tour Saint-Jean, et l'autre il
la tour du Bateau, et pRr le moyen de ladite eau, mouillent (tournent) en la ville huit roues à moulin à blé. Les
fortifications de ladi te ville, laquelle est bien accom mouée
d'eau, tant de puits que de fontaines, ne se peuvent si
bien décrire, qu'il ne manque encore quelque chose,
étant si bien composées et si superbes, qu'il faut inférer
que toutes lesdiles fortifications n'ont pas été faites sans
raisons. »
Aujourd'hui, tout à disparu, vous vous êles promenés
sur l'emplacement des fossés; nul vestige de rempart
n'existe; seule une partie de la grosse tour est encore
debout pour dire aux générations à venir quelles étaient
la forn:e et les forces de ces fortifications. Celle tour que
vous pouvez visiter sert de prison pour la ville et l'a1'l'Ondisscment.
Quant il l'histoire religieuse, elle a suivi les phases
que l'abbaye lui a imposée ; tout venait de l'abbesse et
allait il l'abbesse; des églises s'élevèrent, d'autres communautés religieuses s'établirent, mais toujours sous le
Don vouloir de la 'l'OSSO abbatiale. Quels progrès devaiton attendre sous le gouvcrnement de ces l'eines despotes?
Quelle dignité l'homme pouvait-il conserver? Sous prétexte de charité envers les clus, cs pauvres n'avait-on pas
créé autant rl'esclavcs que d'obligés, en foulant aux pieds
leur titre de chrétiens et de frèros? ~1ais
jetons un \'oile
�-
127-
Ur le règne de ces abus; c1éploron lout l'oubli qui fut
faiL c1es principes religieux, au nom de la religion
même et continuons notrc vi ite dan l'intérieur dc la
ville, où gisent çà ct là (luelCfue débris d'nnLiquité Cfui
di enL encore plus que nous ne pourrions le faire, ce
qu' 'tnit ('elle époque oü à cô té d'uno OInptucuse demeurc élalant son luxe avec l'anité, se cachait la cahutte
du pau\'l'C manquanL du néce' airc.
De d lIX mai ons fi pignon, occupanlla partie basse
de la placc d'arme , celle habitée pal' M, Dé!ot-Bourra et, offrc dans on intérieul' quelques 1'1Irticulurit; digne' d'être mon tioll nées, i l'OUS y pénétrez, vou y
atlnlil'el' z une élégante tOllr ùonl l'escalier LournanL
flTlppe pal' sa hard ie sc, a lal'gcu l' cL sa belle con ervaLion; CL dei; magasin' immense donL 10 voÎltes à arCeaux, l'appellenL 1 stylc dc' 'gli se' de l'époque romane.
Ce c nstl'1leliol15 sc trOllyent à l'extl'émil; d'unc cour
dOnL l'uspcrt somhre inspil'f' unI teneur vague ct ponlanéc : malgré soi on l'ri ' 'onn en on"'eant aux o1\blictle • donL ('cpendant on n tl'Juve nullc trace dan ceUe
royale dem Ul' . Ln pcu plus ha , dans la ruc du .:..9
Juillet, ancicIlnement dite du Pont de la M're, vous '
l'Cn ontr z une IlIllgnifique con truetion modcmc dans
le préau de laqllellc l'on 'oit UlIC tour ct tille porlion de
tlOÎtl'O l' monlallt ;1 la fOll(lnlion lIe l'ahbaJe. Cellc maiOn a aujourd'hui ulle Ilc,Lillati n beaucoup plus utile;
Ile est ccupé' /);11' ulle Îlllporl!1I1t pension d'in. trllclion
ccondail'o ct Jll'illl!lir , Oucll/u ' pa ' plu loin, \'OU
�128voyez une porte ornementée avec rosaces et chapiteaux,
surmontée cl'une attique contenant un bas-relief qui re~
présente l'adoration de l'Enfant Jél)us. Le propriétaire a
eu l'heureuse idée d'encadrer celle porte dans le mur de
sa nouvelle construction. Au bout de cette rue, en détournant à droite, on arrive à la tour ou prison dont
nous vous avons padé. Dans ce monument on vous montrera une cheminée ornée à fleurs de lis et des caveauX
d'u ne sinistre apparence; rien de plus ne mérite votre
attention, si ce n'est peut-être les éno rmes blocs de
pierres basalliques dont elle est en partie construi te. On
voit sur les cours quelques-uns de ces blocs, prismes
irréguliers à cinq faces, servant de bornes ou de sièges,
pour les promeneurs, et qui proviennent des fortifications. Ces pielTes assez remarquables pour les minéra- ,
logistes, nous paraissent étrangères au pays, car nuJle
part dans les envi l'ons nous ne les avons rencontrées.
-
Dans la rue du Douai l'on voyait, il y a quelques an~
nées, une tourelle dont le style architectural rappelait
le XVIO siècle. Le millésime de 1578 était encastré dans
l'ornementation; enfin dans la rue de la GouLle, une
autre antiquité auire les rogards : c'est une porte d'ordre
ionique, dont le fronton et l'entablement sont garnis de
moulures; des colonnes canelées et un écusson dont
l'intérieur est fruste ainsi qu'un escalier assez élégant
el toujours dans le même style, voilà ce qui est digne
de remarque. Ajoutons encore quelques maison s à pi·
gnons élevés et d'autres aux étages avancés aux cons~
�-
129-
tl'lIctions mi-partie en bois, mi-partie en masonnerie, et
tout Cusset vous sera connu. Nou lcrm inerons en vous
avertissant que si autrefoi' vous avez visité ce tte ville,
VOus aurez de la peine il la recop naÎtre, tant elle s'est
tl'ansfonnée pOUl' se rendre digne du voi inage de l'élégante cité des thermes.
NOLIs prendrons pour sortir de Cusset, le faubourg de
la Barge, qui a re~u
son nom de l'ancienne porte de ville
qui y conduisait. Après avoir outre-passé les dernières
maiso ns de ce faubourg, on retrouve le Sichon sur la
droile, mais plus près de la route un biez de cette rivière j cette routc est celle que la carte indique sous le
n° 24. A cillq cents mètres environ, on aperçoit sur la
dl'oite, à côté d'un moulin, une construction ancienne
connue dans Ic pays ou le nom de Château, de la
Motte. Nous ne vous parlerons pas de ce qui reste
do cc château, mais seulemenL de la position qu'il
occupe, Entouré d'cau pal' des espèces de canaux
qu'alImentent la rivière, élcvé sur unc esp "co de lertre
qui dn l'C Ste, lui n valu 1 nom qu'il porte, ne vous semble-t-il pas, comme il nOll , une ancienne forteresse
gnuloise, lin lieu duquel l'acd's de la ville devniL dépendre? La position toute pal'liculii'l'e de cc terlre a une
telle analogie avec celles qui étui nt choi ies par ce peuple, pour y établir se li u\ Je ré i 'lance, que nous
penchon fortement à lui donnel' ce tte origine.
C'e t à partir de cet endroit, ju qu'à la source, que
l'on peut dire que les l'ives du ichon sont vraiment
�130
ndmirables ; il sembl e quc la natul'C ait pris pl aisir à les
bord cl' de chaque cô té de cô teaux élevés, tantôt nu s,
tan tût cou verts de ,"erdure, semant çà et là quelqu es déchirures ou des sinu osités qui reposent la vue et coupont l'uniformité des aspects. Ün dirait CJu'ell e a voulu
transportel' en ces 1ieux Il ne des merveilles qu'ell e a
prodi guées en Suisse, pOUl' rappeler à Di eu ce::: hommes
qui, fati gués du bruit et des vanités du moncl e, cherchent
le silence et le refJ os de l'ûme . Fraîc heur, tranquillité,
doux accents ci e mille oiseaux sont les auxil:üres bien'faisants, qui clans ces pUl'agcs , vielw ent prêter leur
concours aux Naïades voi ines . Il n'es t pas jusqu'à l'in-(lu strie qui pal' ses besoin s n'ait ajouté aux ùea utés féériqu es de cetle prom enade; malh eurell semenl ell e vo u
a enl evé un rocher, fameux pal' a légencl o; c'est le l'OC
dit Saut de la Clt è1l7'e, SUI' lequel, si tel es t vo ire bon
plaisir, 'VOll S poul'J'ez trouvc r des détails dan s l'ouvra ge
ùe 1. Lecoq, ur Vichy ct ses environs.
Ma is vo ici ve nir il nOLI s un gl'oupe d'indi vid'u s des
tl eux s x s, la joie dans leurs mouv ments ct clans leurs
cœurs; il s viennent de travailler à la fil ature des Gri va t '
vont prcnclre leur repas fru ga l ct rev iendront après, aus i
joye ux, co ntinu el' leur trava ux.; voyez ces ph ysion omi es
ri antes et fraÎ 'hes, le trava il es t une' nécessité pOUl' eux,
ma i' un e n ;l:es ité aux lois de laquelle ils sc so um ette nt
bi en vo lonti ers; le ' ;bat' auxq uels il s se li vrcnt so nt bioll
naturels ct Oll pCllt cOll venir en l'oyant ces brav s gen s
qu' il st bien \J'ui que cOll l entClltent }Jasse 'ric hesse.
�-
131 -
La faùril[ue des Griyats qui a donné son nom à ues
cOlonnades en \'oguc, appJrllent aujourd'hui il MM. les
comtes dc Bourbon. ou les félicitons d'avoir compris
qu'une haule noble se ct une grande fortune ne sont pas
incompatibles avec les entreprises commerciales, ct que
la meilleure manièrè de fuirc du bicn aux malhcureux,
e t celle qui, cn le habituant au tnlluil, leur lai se leur
indépendance ct leur dignilé. i \'ous visitcz cel élablis'ement, \'OUS ." aUll1irercz lou ' le' perfectionnements
(Ill l'indu slrie a apporté à la filature ties colons.
n \enon mainlcnant SUI' nos pas ct pal' le premier
enticr qlle nou trouverons à droitc, fai , ons \'a. cen 'ion
llc la montagnc ju CJu'à la lm\'crsée de la roule qui, ur
notre arle ligurc ous le n°;21, hi s, laquelle nous conduit à un autrc c1lclllin, cclui du Ca ino des Ju stic "
dont \ou ' apcrcc\ z dl;jà les pavillons. 'ous ne vous
pari rOIlS pa ' du h beaul' de jardins qui entourent 'C
li u de plai ' an 'C ; ccllc bcauté était chose impo ible à
OIJlcnir UI' un terraill au 's i ingrat qu
clu i de culle
mOnltlgne, cl cc n'c t l1l ~ I ~l.i qu'ave' de grands sacrifice
J'argcnt qu 1'011 'st parvcnu tl xéculel' cc' ''l'OLte , cc
ma sil'" ce' lUI'II'!'s clllrccollpés par des 'hcmins sablonn lIX c10nt le graci ux rlélours rcndcntla marelle moin
p(~nihl
. Mai ' si \'011 c' l pri\l' de. agréments d'un heau
jardin t (l'un beau parc, \'on c' t hien d ;domrnagé dc
ccttc priv:Jlion pal' l'agl'L'ablc poinl de vue CJui 'ofIrc
aux regad
~ . Ju squ':'t prés nt, nous avon eu d S pI' peeli\c' donll 'S limil S sc pCl'ùai nI dans l'infini; nou
�- 132apercevions une province entière, mais sans pouvoir
jouir des détails. Au Casino, vous voyez moins loin, mais
vous distinguez mieux les objets; vous les touchez, pour
ainsi dire de l'œil. Les communes du Vernet, de Cusset,
de Creuzier-le-Vieux et de Vichy, sont à vos pieds, avec
leurs introuvables coteaux et les mille productions qui
les distinguent; on dirait avoir sous les yeux un riche
canevas brodé aux vives couleurs, aux nuances inGnies.
Ce point de vue gracieux n'est pas l'unique distraction qui vous attend au Casino; son intelligent créateur
y a réuni des jeux de tout genre, et établi un buHet où
vous trouverez tout le confortable que l'on peut désirer.
Nous vou avons dit que ce Casino avait une double
dénolTllllation, celle des btst'ices. C'est en eITet sur le
sommet de cette colline que se trouvaient, aux temps
heureux où la ville de Cusser ét:J.it qualifiée de royale,
sous le bon plaisir de madame l'abbe se eL du ~lonarque
Français, les fourches patibulaires qui servaient à élever
au ciel les manants hérétiques ou les vassaux insoumis.
Mais chassons ces souvenirs sinistres, ils nuiraient
aux douces impre sions que nous devons conserver de
toutes les merveilles que nous avons vues. l\IaintenanL
tournons ù l'est, et gagnons celte vallée qui est il nos
pied. A me::;ure que nous avunsons n'apercevez-volis
pas, chers lecteurs quelque restes de ruines, presque à
Oeur de terre? Ce sont les d'bris du c.hûteau de illontClar qui, comme vous êtes à même d'en juger, était
�13:3 -fortifié par les mains de la nature d'une manière qui
semblait inexpugnable. La tradition donne pour fondateurs de ceLLe forteres se les Tem pl iers, sur le com pte de quels il existe dans le pays une légende ou l'odieux se
.joint il. l'absurde et dont nous vous ferons grâce.
-
A quelques pas, au nord de ce ruines, l'on rencontre
la fontaine des Sa1Tasins, qui n'ont guère dû s'y désaltérer, ayant l'avantage de ne jamais tarir. Un peu plus
loin se trouve le Puits du Diable, creu.é dans le roc et
ayant probablement fait partie du château. Des pièces
de monnaies romaines trouvées dans ce's lieux paraît1'aienl d . mentir la légende du pays et faire remonter au
Peuple-Roi l'o rigine de ces constructions. SUI' le côteau
opposé existe encore le chftleau de Yiel'mcux, contemporain de celui qui nous occupe, el donlles pièrres nou
un jl)ur les mystères dont elles
dévoileront peu~-êtr
furent les témoins.
Descendons quelqu s pas encore et nous sommes SUI'
les bords du Jolan, ruisseau torrentiel en hiver et presque toujours il sec en été. Nous voici dans la vallée
dite des iUalava ux (Mala valUs, valle'e maudi te); en
efTet, parmi tou s les ites à juste litre renommés des
environs de Vichy, il n'cil est, à notre avis, aucun qui
soit plus pittoresque et d'un a pect plu imposant et
plus sombre. C'est la vallée réellement maudite aux
rochers escarpé;;, su pendu su r votre tête et qui semblent prêts ù se détacher, aux côteaux les uns privé de
�134
toute végétation, les autres portant quelques arbres rabougris ou de maigres pâturages que paissent gà et là
quelques chèvres vagabondes. Nous nppelons de tous nos
vœux l'exécution d'une route praticable pOUl' y conduire,
et ce vallon sera alors une promenade pri vi ligiée com me
celle de l'Ardoisière.
Tout en regagnant Vichy, chers lecteurs, nous vous
dirons quelques mots de deux petites villes, que vous
avez traversée avant votre nl'l'ivée, et que vous pourrez
visiter à votre d ·pa rt. La premièrc c'est Billy, l'une des
dix- epL Châtellenies du BOlubonnais; elle est située à
cinq kilomètres de SL-Germain-des-Fossés. Les l'uines
de son château il double enceillte, que ,·ous avcz aporgues
ù droite du chemin de fer. sont piLlOl'e quement as i es
SUI' une éminence d'où l'on découvre une assez belle
vue s'étendant SUl' l'Allier jusqu'à Varennes. Cc donjon,
construi t dans le xIVe siècle, Iu t au XV C la propriété de
Louis 1IJ duc de Bourbon. Inhabité d puis la fin du XVIO
ièc1e, il ert aujourd'hui de ré el'Ycs au formicr de M.
n'Arfcuilles, le propriétaire actucl. On y voit encor la
sal lo dos ganlcs, la chapelle, des cachots et des oubli ettes. PI' squü toules les maison voisines du 'hâteau
port nt le cachet de XI"c, xvo t XY l e . iéGlc .. L'une d'e ll es
sc distingue pal' lcs in criptions (Jui y figurent il l'extéJ'iellr, eL qne nou vous cngng on ù lire comme rcn, eignemcnts SUI' Ics murs d l'époque.
Ut sc 'onde c'cst t-Gcl'll1ain-dcs-Fossés, qui aujourd'hui n'a plus ni fossés ni Illuraillcs; la porte ogirale
�-
135 -
dont il est question dans l'hisloit'e du Bourbonnais
n'existe même plus. Deux pans de murailles de chaque
côté de la rue principale, conservant encore les rainures
de la porte de ville; un groupe de têtes en marbre
blanc, encastré dans le mur d'ulle auberge; enfin
l'abside (style roman) de la chapelle ùu château, voilà
tout ce qui reste de l'ancienne v.ille qui bientôt aura
disparu entièrement pour faire place il de nouvelles
constructions nécessitées pal' l'importance que prendra
Celte commune, comme tête de trois chemins de fer. Un
seul reste d'antiquité échappera peut-être au marteau
des démolissellrs, c'est la chapelle qui sert aujourd'hui
d'église à cc bourg. Con'3truite dans le XII" siècle, elle
dépendait d'un riche couvent, relevant de l'abbaye de
Moissac, et n'o/rre de remarquable que les chapiteaux des
colonnes du chœur, qui sont un précieux spécimen de
l'ornementation romane.
A un kilomètre de St-Germain, sur la route de Cusset,
Vous avoz dû apercevoir un château moderne, vaste
construction qui n'olTre de remarquable que sa belle
POsilion sur une éminence dominant uno plaine assez
étendue .. C'est le château de Chermont que nous aul'Îons
pas,é sous sileoce, s'il ne 'y rattachait un ouvenir
historiqu : c'est non loin de là que le Dauphin, depuis
Louis XI, révolté contre son p\I'O, d(]ibéru avec. les eignour cs omplices s'il entremit dans Cu el où se
trOuvait le roi Chari VII.
Nous terminerons CCL opuscule, chers lecteurs, en vous
�-
136-
JonnanL ci-dessous lB tableau ynoptique de la compo ition chimique de chacunc des sources dont nou aron
parlé, aprè. vous avoir indiqué l'itinérairc le plu court
pOUl' l'OU rendre il Nade, petit hourg ur les limites du
département Ile l'Allier, olt, dit-on, l'Empereur doit
venir ceLLe année pa sel' quelque jours dan une proieur de Morny.
priété nppllrlenant il ~Ion
De Vichy prenez la l'oule de Gannat; à partir de ceLLe
ville uil'ez un nouveau chemin passant par Mazerier,
t-Donnet, Vicq el u al. Nous avons tracé celle nouv'lle voie de grande communication SUI' la carle qui est
jointe il cct ouvrage. De Gannat il Jade, il Il'y a quo dixhuit kilomètres il. fl'anchir.
'otre travail était sous presse, lorsqu'on nous a signalé l'omission d'une S01bfce dont vient de s'enrichir la
ville de Vi hy. Fidèle il notre mission de cicerone impllrtial, nous vous ferons part de ceLLe nouvelle riche e,
en vous transcrirantlanote qui nou' a été remise il celle
fin.
�-
'137 ·-
Êtablissement thermal du Quai des Célestins.
LAIŒAUD nlné, MERCIER et O'.
Cet établi em nI e t en voie de con tl'uclion; deux
élégant pavillons devant servir, l'un de l'é,' idence au
méu cin, l'autre dc logemcnt nu dircctcnr, sont déjà
terminés; tin laboratoire pour l' 'vaporation d sels de
Yichy s'élël' 1':1 nll'e l'Elaulis&clllent dc Dain el le
pl'emiel' p:l'illon; les machine ' il chocolat, la fabl'iquc
dc pastillcs et dc S UCI'C d'orge o(,(,upcl'onlle rez-de-chaussée du pal'illop du nonl, ct Ir;; magasill dc vcnle celui
do la \ ilia do Bl,lllcvuo.
Au ccntre Ull jal'din csi l,lacé lIne belle Yn quc qui
l'a la ource Larbaud, dont l'abondance doit aliInentol' l'Etabi:)~c1en.
ïllJéo en amont dl! cio des
C'1e'lins, ceLle 'ource c t uus, i gazeu e et plus fCI'l'ugi-
l'CCCI
�- 138neuse qu'aucune de celles de Vichy. (Voir- l'analyse de
l'école des mines et de l'Académie de médecine).
L'EtablisseOlcnt contiendra lingt cabinets de bains
parallèles, joints cnsemble par un salon d'attente.
Au pl'crn ier, saiOIl. de conversation, et salle à manger
réservée spécialement à l'hôtel; le second et le troisième
étage seront occupés par les chambres à coucher.
Le logement des malades étant situé dans le même
bâtiment que les bains, on pourra, sans sortir, suivre le
tmitement uvec toute la régularité désirable.
L'Etabl'issement sem ouve7·t toute l'année.
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·1,910 3,537 4,687 4,881 4,016 5,130 4,733 4,837
0,52'1 0222 0,189 0,233 0,189 0,274 0,262 0,253
0238 0;382 0,501 O,.liO 0,125 0,532 0,163 0,4.60
0,005 0,003 0,003
0,710 0,601 0432 0,514 0,60·1 0,725 0,692 0,707
0,028 0,00-1 0;017 0,010 0,0:26 0,040 0,053 oJ~
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1
EAUX
Acide carbonique libre ...........
Bicarbonate de soude ........•. ...
de potasse ...... . ...
de magnésip
de strontiane .. .......
de cbaux .... . ........
de protoxide de fer ....
de protoxide de mangan"
Sulfaté de soude ..................
Prosphate de soude ...............
Arséniate de soude ... ....... ......
Borate de soude ..................
Chlorure dc Aodium ...... •.......
7,914 7,959 7,833 8,797 8,822 8,244 7,865 8,601 9,165 7,755 8,956 8,298 7,811 8,971 8,669 8,
----
Silice ........................... 0;070 0,068 0,068 0,050 0,050 0,060 0,065 0,055 0,065 0;011 C;Oïl 0,05'1 0,032 0,032 0,025
~:
TOTAUX. .••.•
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J I~
· O
Etablissement thermal de Vichy.
La concession des Eaux. de Vichy a été faite par le
Gouvern ement il ~ HI.
A. Calloll, Vallée ct Cie. Le siége ùe
l'administration es tsitué à Plll'is, bo ul vt Montmartre, 5l,:..
Le co mmi saire du Gouvern ement' près l'Etabli ssement
Therm al E's t M. LerQY, dont les burea ux. so nt situés en
face la galerie nord du gmnd Etab lissement. Les bureauX.
so nt ouverts de 8 heures du mat in à 5 heures du soir.
La Compag nie co ncessionnaire es t représentée pur un
Directeur, dont les bureaux. sont étab li s au premier
éta ge de l'Etablisse ment, Galerie des Sources.
Le bureau des cachets de bains est situ é so us le pérj style du Puits-Carré, il s'o uvre LOU S les jours à i) heures
ct se ferme à 11 hemes du matin pour se rouvrir à '1
heure jusqu'à t) h e ur e~ du soir.
Au-dess us de l'Établi ssement Therm al règ nent de
vas tes salons ri hement décorés , où se réunit chaqlle
so ir la brill ante société qui vi site les th erme : il s se
co mposent d'un cabinet de lecture, d'un e salle de co nversation, un e salle de jeux. ct billard s et une vaste su ll e
qui ne sert guère qll e pendant les premiers ct les derniers jours de la saiso n, ainsi que d'une belle rotonde OÙ
se font entendre chaque soir les artistes les plu s di stingnés sur la musique ou le chant. On ne saurait assez
faire l'éloge de tous les agréments dont joui ssent les
étran gers pend ant la saiso n therm ale.
�H·l Tarif de la Vente et de l'expédition des Eaux
de Vichy.
La bouteille de litre d'cau, emball age co mpri s, GO c.
Empli. age d'un litre pour la CO lko llllllalion loca le,
30 cent.
Le frais cie transport so nt il la charge du des tinataire.
Les ca ux ont puisées au fur Cl il Ill CS llre d " demandes; Iles son t expéd iées en ra is es de '10, 20, 30, s..o
loO litres.
L'n age de Eaux pOUl' boisson su r place est gratuite,
elles ne peuvent être transpol'tées à domi cile que pour la
co n ommation locale. Cependant, le Eaux so nt délivrée gratuitement sur un certificat du médecin, co nstatant que le malade ne peut aller IJoire à la source.
Pour le sources des Célestins, cie la Grande-Grille,
Lu ca, J 'llauterive, de l'Hôpital des ~lesdam
, du Parc
et du Puits-Ca rré, adre sel' le demandes au Directeur
cie l'Etabli sement therm al, dont les burea ux ont ouvert cie R heure du matin ft D ,leures du oir, Galerie
des Source.
Pour la source Lanl)', adre sel' les demandes clos des
Célestins, au bureau de ladite source, ouvert pendant la
aison c1 es eaux cie 7 heures du malin à 7.heures du soir
ct le re te cie l'année de 10 heure du matin à 4, heums
du soir.
�142 Docteurs en médecine.
MM. ALQUIÉ (Cf~),
inspecteur, hôtel de l'Inspection, J'ue
lucus.
DunOIS (Amable), inspecteur-adjoint, pharmacie
Mercier, l'ue de l'Hôpital.
.
WJLLEMIN ("*), inspecteur-adjoint, maison Barnichon, rue Lucas.
BARTHEZ (0"*), médecin en chef de l'hôpital mil ituire, rue Montaret, 10.
CnAMDAIID, maison Palin, rue de Paris.
CnoPAIIT, place des ·Quatre-Chemins.
COLLAS-VALLEnIX, résidant rue de Nîmes.
CORNIL, maison Mayrnat, rue Lucas.
DURAND-FARDEL ("*), l'uedu Parc.
GOUTTE-BESSIS, résidant rue du Pont, 2.
JARDET, rue de Ballore, établissent hyd rothérapique. •
LEIIOY-D'ÉTIOLLES, hôtel Givois-Prêtre, rue CuninGl'idaine.
MANCEL (0"*), rue de Nismes.
NICOLAS, résidant fue de Nîmes.
PUPIER, ancienne Intendance, rue Lucas.
Pharmaciens.
MM. JAUIIAND, en face la source de la Grande-Grille.
LARDAUD, rue Montaret.
MERCIER, rue de l'Hôpital.
�-
'1 &·3-
TRANSPOR T DES CORPS,
PO'l'malités administ1'atives et de pol'ice presm'ites
,dans l'intérêt de la salub1'ité pau?' le tmnspo1't, hors
du dépa1'tement, des éC1'ange1's décédés à Vichy,
(;onscl·vation . -
Embaumcmcnt.
Service organisé et tarifé pal' l'administmtion municipale, sous la surveillance et la direction d'un employé
spécial.
Pour toùt ce qui concerne ce service, s'adresser au
secrétariat de la mairie.
ItIai.. ic .
L'Hôtel-cle-Ville est situé dans Je vieux Vichy; les
bureaux son t ouverts de 10 heures du matin à 4 heures
du soir.
Maire: ~L LEROY,' commissaire du gouvernement.
Secrétaire: M. LAFOUCRlÈHE.
Expéùitionnaire: M. PONCET.
Télégl'aplJic élcctl·iquc.
Bureaux à l'Hôtel-de-Ville, ouverts du 7 heures du
matin à 9 heures du soir. Chef de service: M. DENIS.
�-
1.1·4 -
(;omm lssarl at dc poUec .
Rue d'AlIiel'. Les bureaux sont ouverts de 10 heures
dn matin à 4 heure:; du soir.
Commissaire de police : ~1. COUTllAUD.
Agents de police. MM. VALUDE, et HENOUD.
Gcnda rmc.·l e Impér lalc.
Rue de la Porte Julien.
Postc aux IcttrCM.
MILLET, directrice.
Le bureau est ouvert de 7 heures du matin à 9 heures
tlu soi l'.
Mlle
LEVÉES. -
PAlUS ET LES DÉPARTEMENTS.
1rC levée ,3h.1/ 2duso ir.- 2° levée, 8 h.1/2 du
soir.
Il y a deux boîtes supplémenlaires, une à l'entrée de
l'Etablissement Thermal, du côté des sources, J'autre il
l'angle de la l'Ue Montaret; grand nombre d'hôtels ont
une boîte aux lettres.
DISTRIBUTIONS.
11 se fait trois distributions par jour: 1re 9 heures du
malin; 2° 1 h. 1/2 du soir; 3c 9 heures du soir.
�-
IM,-
Hôpital militalrc.
MM. BAI\TIIEZ, médecin cn chef.
BAnToLl, direcleur, officier comptable.
JOCHEM, capilaine du génie.
Di,FO n, garde du génie.
Hôpital eivU.
Confié aux soins des sœurs de St-Vincent-de-Paul.
Médecin en chef : 1\1. N....
Adjoint: M. NICOLAS.
(:nltclil.
Eglise catholique romaine. Paroisse dans le vieux
Vichy.
MM. DUPEVRAT, curé.
COMTE, vicaire.
Chapelle de l'hôpital civil, place Rosalie, desservie
par les Lazaristes.
Eglise catholique réformée. Tous les dimanches, à
midi, prières frangaises, salle au-dessus du marché,
place du FaLÏtot.
Prières anglaises: hôtel Guilliel'men.
lustl·uetiou.
Pom' les Jeunes gens.
M. 1. ENDunAN, J'ue de Paris. Lesons de latin d'Anglais et de Fransais.
�-146 M. DUCLAUX, instituteur privé, J'ue Bardiot.
Les Frères des écoles chrétiennes, JIôtel-ùe-Ville.
Instru ction
les Jeunes filles.
Mme LEBLANC, institutrice privée, passage SilDdrier,
rue de la Porte de France.
Les Sœurs de St-Vincent-de-Paul, à l'hôpital civil.
POU?"
Itluslq ue.
Pianos et divers instruments: M. GILES-~loNT,
de Nîmes.
rUO
Usine à Gaz
Pour le chauffage et l'éclairage des villes de Cusset et
Vichy, située au lieu de Presle, SUI" la rive clroite du
Sichon, entre les deux villes .
Directeur-fondateur: M, BRIAND.
SERVICE DES CHEMINS DE FEn.
Délllll't de pm'Is pour "Icby.
PARIS,
VICHY.
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Collas-Vallery, place Rosalie.
LalJias, rue de la Porte Julien
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Lamourollx, rue de l'Hôpital.
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r. du Fatitot.
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Title
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Le Thermalisme
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<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
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A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Vichy
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Ogier, Théodore (18..-18..)
Title
A name given to the resource
Guide indicateur de Vichy et ses environs contenant carte et plan de Vichy et illustré de vignettes
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Berne
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A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1860
Source
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Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) S.H. V 10 910.2 GUI
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
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Type
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Language
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Domaine public
Identifier
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BCU_Guide_indicateur_de_Vichy_114916
Relation
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