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https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/22/26545/BCU_Vichy_et_ses_environs_239347.pdf
73e0ed177371afae55ae8bee09a9969d
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����BIBLIOTHÈQUE
DES CHEMINS DE FER
PREm ÈRE SÉ nl E
CUIDES DES VOYACEURS
�Des dépôts cie ce Guide ont été etaI lis chez BOUGAREL fils,
libraire à Vichy, et chez tous les libraires du dépar tement de
l'Allier,
Ch, Lahure, im]1rimeur du Senat et de la COU I' de Cassation
(011 'icnno moison Crl\pol 'L), l'llO ùe Vaugirlll'ù, 0,
�GUIDES-CICERONE
VICHY
ET SES ENVIRONS
PAR
LOUIS PIESS E
Ouvrage illustré de 23 vignettes et accompagn! d'un pldfl
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SClriNCES MÉOIC'''LES
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I.UH\AllUE DE 1.. , llACIiETTE ET
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N°
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3lt't
��AVEHTISSEMENT.
Voici le plan que nous avons cru dcvoir adoptcr pour
le Guide à Vichy.
Prendre à son arrivée à Vichy le voyngeur, touriste par
agrément ou tOUl'iste par ordonnallce du médcci n; pui s ,
après l'avoir installé et lui avoir donné les renseignements illdispensables pour le hien-être ùu chez soi et du
dehors , faire l'histoire ùe Vichy et la de~cripton
de
son état actuel, de ses sources, de son établis ement
thermal, de ses environs visités tous les ans par plu leurs
milliers de voyageurs, et rejeter à ln. fin, sous le Litre
d'Index , tous les rènseignements qui ne pourraient pas
ntrer dans nos descriptions.
Nous avons pris tous ces renseignements sur place, et
nous avons en outre compulsé tou les ouvraO'es d quelCJue valeur dont Vichy a été le ujel. A défuut d'antr s
mérites, ]e lecteur peut compter au moins sur notre
comp
l ~te
et minutieu e exactitude.
OUVRAGIl
CO;-:SULTÉS:
La CosmolJmphie universelle de tout le mOllde, par François BelleForest, 2 vol. in·fol. Paris, Ib'5.
Ph1/siololJie d/'s Eaux minérales cie Vich1/ en Bourbonnois, par Claude
Mar
~scha
l , ùoct ur en médecine tl e la Facultc d Montpellier. A Moulins, chez Pierre Venlo)', (tu Vase d'or. 16\2. 1 vol. in-12.
E.l'amen des Eaux de Vichy, avec le F. Dalliré, religieux ùe l'abùayc ùe
Sainte-Genev iève tic l'Mis, au printernp ' tic W, [,. Brochure in-32.
Description des Eaux minéraJes cie Vichy en Bom'bonnois, contenue dans
�11
AYERTISSEMENT .
une lettre éc;it e à M. de Basville, conseiller du roy, par Antoine
JoUy, docteur en médecine. Paris, Emmanuel Langlois. 1676. Broch.
in-32.
Nouveau système des Bains et Eaux minérales de Yichy , etc ., pal'
Jlf. Claude Fouet, conseiller médecin du roy, intendant et maitre de
ces Eaux. Paris, Robert Pepie, l'ue Saint-Ja cques, à ~"Îmage
Saint .
Basile. JGSG . 1 vol. in-12.
Lettres de Mme de Sévigné (années 16S6 et IGS7).
Nouveau s!fstème des Eaux minérales de Vichy, par M. Chomel, inspecteur des Eaux. Rober t Pepie, rue Saint-Jacques. IGOG. 1 vol. in- 12.
Dissertation SIIr ~e tmnsport des Eaux de Vic hy , par M. Em. Tardy,
consei ll er médecin du roy, intendanl des Eaux de Vichy et d'Haulel'Îve. Moulins, Jean Faure. 17 55. Brochure in- 12.
Tt'aité des Eaux minérales de Chateldon, de celles de Vichy et d'Tfaulerire en Bom'bonnois, par M. Desbrels, conseiller ÙU roy, docleur
médecin, elc., etc. , intendant de Eaux minérales el médicinales de
Châleldon, résidanl il Vichy en Bourbonnois . Moulins e t Paris, 177S,
1 vol. in- t 2.
Coutllmes cl'Auvergne, par Chabrol, '1 vol. in-4, Riom, 17SIt .
lfistoire clu Bourbonnais , par Coiffier de Moret. 2 vol. in-S. Paris, IS 20.
Histoire de l'ancien Bou1'bonnais, par A. Allier. 2 vol. in-fo lio. Moulins,
Des rozier.
AnlÎ'1uills de Vichy, par Beaulieu . Brochure in-S. Paris, IS 45 .
Et enfin les documents si précieux que nous devons il la bonne ami ti é
de M. C. Dougare!.
�VICHY
ET SES ENVIRONS.
ARRIVÉE A VICHY.
Lorsque vous arrivez à Vichy, vous avez besoin de toute
votre patience pour repousser les obsessions des garçons et
des ftl les d'hôtel, si vous n'avez, avant votre départ, fait le
choix d'un gîte .
Le temps n'est plus olt Vichy n'offrait pour t.out abri que
l'auberge des Trois-Croissants; Vichy, aujourd'hui, renferme un fort gran l nombre d'hôtels: il y en a pOUl' tous les
goûts et pour toutes les bourses .
Vous devez être déjà fixé, d'après l'avis de votre médecin,
sur les eaux que vous devez boire. Nous vous conseillerons
les hôte ls ùes rues des Thermes, ùe Ballore, de Paris et
Lucas ', si les eaux de la Grande Grille ou du Puits Chomel
vous sont recommandées; les hôtels des rues de Nîmes, du
Pont-Neuf et de la Place Rosalie, si vous devez boire à la
source Rosalie; et enfin le vieux Vichy, si vous êtes goutteux, calculeux ou diabétique, les Célestins devan t être le
but de vos excursions .
Désirez-vous vivre dans une maison garnie avec ou sans
table d'hôte? Les rues de Paris, du P(\n t- illard ct le vieux
Vichy renferment une foule de maisons à jardins, convenal, Voit' ;\ l'index
137
pOUl'
le Ill'ix ùes hOl ls,
a
�2
VICHY ET SES ENVIRONS.
blement disposées. Au contraire, voulez-vous vivre seul?
Le marché de chaque matin vous offrira de grandes ressources, si vous avez, comme nous le supposons, une
ménagère entendue.
Quan t à vous, touristes, qui recherchez avant tout le
site, l'agrément et la mode, nous vous indiquerons les hôtels de Pari s, Guillermin, Germeau, Montaret, Burnol et
Givois Prêtre; ils sont situés rue des Thermes, en face du
parc, à proximité de l'établi ssement thermal, c'est-à-dire
au centre du mouvement et de la vie élégante. eulement
faites retenir, si vous le pouvez, vos logements à l'avance;
la ])récaution , nous vous l'as urOIlS, ne sera pas inutile.
Vous voilà donc installés; alors, malades ou simples touristes, car en venant à Vichy vous devez être malades par
occasion, vous irez chez un médecin, celui que 1 vôtre vous
ou c lui que vous aur z choisi; puis, après
aura d~signé
avoir obte1lu l'autorisation nécessaire pOUl' prendre des
l)ains, vo us irez oit au grand étab li s ment thermal, soit
à la succursale, place d l'Ilôpi tal, remelLre votre permis [1
un ommis d' rdre qui l'inscrit'a, puis le tran mettra au
chef baigneur; ce (1 rnier vous désignera l'heure eL le cabinet où vous pourrez prendr votre bain.
Les billets s distribuent dans la ga lel'ie principale de
l'établiss men t p ndant 1 s heures de bains.
heu re un quart, ct 1 règleLa durée du bain est d UI~
ment à ce ujet t impitoyabl .
L'eau bue aux fontaines ne e paye pas, mais ['usage est,
en l uittan t Vichy, de r 'munér ries IIél és de l'en [l'Oit.
L s buveurs qui ne veulent pas se ervil' du verre omnibus trouvent aux' al)ords d s fontaines d s marchands de
cristaux; les verl' S coûtent de 1 franc Ù 1 fr. 2.; c nt.; on
p ut 1 S onfler n tout sûr té aux donneuses d'cau, qui y
f l'ont un' marque t ne s tromperont jamai s de propriétair s; elles ont pour cela une mémoire étonnan te.
�ARRn:ÉE A VICHY.
3
Encore quelques indications générales :
S'abonner chez Strauss est presque indispensable . : les
concerts et les bals son t un but de réunion pour la soirée.
S'abonner également chez Bougarel est un moyen de causer seul chez soi, s'i l pleut; dans le parc, s'il fait beau. Le"
cabinet de lec ture de Bougarel es t amplement garni des nouveautés littéraires à la mode.
Acheter la liste des voyageurs n'est pas moins utile; elle
donne les noms des arriv ants, le lieu de leur domicile, et
l'hôtel olt ils son t descendus. On peut, par ce moyen et
sans beaucoup de recherches, retrouver un compatrio to et
s'éviter la peine d'aller ou de faire envoyer d'hôtel en hôtel.
Vous avez à choisit' entre deux listes, la li ste jaune, par
ordre alphabétique , du prix de 15 centimes , et paraissant
selon le besoin, puis la liste bleue, du prix de Hî centimes
égalemen t, et paraissant tous les cinq jours.
Vous lirez sur la couverture de la liste bleue: « Ne pas
confondre ce tte liste avec une contrefaçon très-inexacte,
avec couverture jaune, qui ne contient qu'une partie des
noms t ne paraît que vingt-quatre ou quarante-huit heures
après ceHe-ci. (Sic.)
Vous lirez sur la couverture de la liste jaune: « Ne pas
confondre celle li ste avec une contrefaçon à couverture
bleue, etc.
Nous mettrons la liste bleue d'accord avec la liste jaune
en disant que toutes deux sont souve nt d' un e inexactitude
plus que déplorable; elles omeLLen t des noms, ou bien par
compensation donnent trois fois celui de la même personne;
ou bien encore ell es estropient leI ou tel nom de façon à n'y
rien reconnaître. Sauf tout cela, les listes bleue et j aune ont
vraiment leut' but d'utilité; puis les personnages célèbres ou
inconnus s'y trouvent mêl s d'une façon si imprévue, que la
locture des 110ms est réellement curieuse.
La promenade est une gral1ùe alTaire à Vichy. On trouve,
l>
Il
�VICHY
P
SES ENVIRONS.
davant les hôtels, des calèches, des omnibus, des chevaux
de selle, et surtout des ânes; les prix de location doivent
être débattus, car il n'y a pas encore de tarif à cet égard.
Voici, au sujet des achats que l'on doit faire à Vichy,
quelques renseignements indispensables.
Revenir par exemple de Vichy sans en rapporter d8s
grivats, autant vaudrait dire qu'on n'est point allé à Vichy.
Les grivats sont des étoITes à carreaux, fabriquées dans le
hameau ùe ce nom. On en fait des peignoirs pour les dames,
des vêtements complets pour les messieurs, des blouses pour
les enfants, et de magnifiques robes pour les femmes de
chambre. Il faut r.s mètres de grivats pOUl' une robe ordinaire, à 1 fr. 25 cent. le mètre; c'est un prix fait comme
celui des petits pâLés. Un vêlement d'homme, confectionné 'à
Vichy même, coûte 2t> J'rancs . Les grivats sc vendent chez
Lemoine et à la Baigneuse, rue des Thermes.
On achète encore à Vichy de la coutellerie, des dentelles
noires du Puy et de Chantilly, des pétrifications, des curiosités, etc., etc. Nous renvoyons à l'index pour de plus
amples renseignements; mais nous ferons, comme pour les
grivats, une mention en faveur du sucre d'orge de Vichy.
Il ya le fameux sucre d',1rge digestif alcalin , dont M. Larbaud est l'inventeur et le seul fabricant.
Il y a l'incomparable sucre d' rge digestif alcalin, dont
M. Denolhac est l'inventeur ct le seul fabricant.
C'est exactement l'histoire de la liste bleue et de la liste
jaune.
M. Larbaud demeure rue Lucas .
M. Denolhac a son officine dans la rue des Thermes.
�Les ponts de \ïrhy.
L.
VICIIY.
La petite ville de Vichy, située sur la rive droite de l'Allier, à 15 lieues de Moulins, à 32 de Lyon et à DO de Paris,
occupe en partie un vallon dans une longueur de près de
1 kilomètre, du sud au nord, SUt' une largeur moyenne de
6;';0 mètres; les coteaux de ce vallon, disposés en un verdoyant amphithéâtre et protégeant Vichy du vent d'est, offren t une belle perspective; de là, on découvre les montagnes
élevées du Forez et de l'Auvergne .
Vichy est composé de deux quartiers bien distincts; l'un
renfermant les Thermes, le Parc, les rues aux nombreux
hôtels, la vi lle du mouvemen t et du plaisir, Vichy-les-Bains,
le nouveau Vichy; l'autre, au sud-ouest, bâti sur une émi-
�6
VIC HY ET SES E VinONS.
nence, est circonscrit par le couvent des Célestins, la rivière
de l' Alli€:r, la rue du Pont- euf, la place Rosalie, la rue
de l'Hôpital et la route de Nîmes: c'est Vichy-la-Ville, le
vieux Vichy dont on peut encore suivre çà et là l'ancienne
enceinte aux murai lles démantelées, aux tours en ruine.
Le vieux Vichy a lui-m ~me
été précédé par un autre,
qu'on appelait Aquœ Calidœ. Occupons-nous donc d'abord
d'Aquœ Calidœ.
... Acaure «;ulidre.
Le nom d'Aquœ Calidœ (eaux chaudes) a été donné pal'les
Romains à la plupart des établi sements thermaux qu'ils
élevèrent en Europe, (>n Asie et en Afrique.
Si la ville d' qum Calidm, qui a précédé Vichy, ne sc
trouvait suffisamment indiquée sur les tables théodosiennes l,
les découvertes d'antiquité, amenées par des fouilles faites
à divers s époques dans la partie nord de Vi hy-Ies-Bains
et dans les qual'tiers du Vieux-Moutier, d s Juirs ct de
aint-.I an de Ballor , seraient une preuv llus que convaincante de l'existence de l'ancienne ville gallo-romaine.
Des figur'ines en bronze de t) il 6 cenlimèlrus de hauteur,
:1\'e le sus gaulois, puis des monnaies des Arvernes, trouvées
il Vichy, établissent que les aux lhermal€:s étaient déjà connues avant J'invasion romaine.
On a découvert, entre 1 cimetière t le jardin de l'ancien
Mt 1 Cornil (l'hôpital militaire), d s fragments de frises, de
cornich s, de chapit ·aux, des tronçons de colonnes; un sali
S ulerraine de 'J 30 mètre carrés d surface, pavée de arr aux n ardoi e de 10 centim tres, avec cl s encastrements
d porphyre rouge t vert,; un résel'voir dans lequel, en
l. Les luhles lhéodosi nncs, 11101J1I s cn cuivr ,sur Icsl!\l·1) s sonl gl'av~s
les itinéroires de l' mllll' romnin, onl élé l' II' uvées dans Je Danub , li
Yienne, CI l'cmises cn lumiërc pnr P ulinger.
�VICHY:
7
'creusant à 3 mètres, on a trouvé des tessons de vases, des
statuettes en argile kaolin, des monnaies et des anneaux en
verre.
A l'hôpital militaire, des tuiles , des fragments de peintures à fresque, des plaques de marbre de diverses couleurs.
Au grand établissement thermal, dans les fouilles faites
principalement au puits carré, en décembre 'J 8ti3, des poteries en grès rouge et gris .
Sur le terrain Madot > une piscine ronde de. 1 mètre
tiO centimètres de diamètre.
c Aux fontaineti Lucas, en face de l'hôpital militaire, des
tuyaux de 10 cenLimètt'es d'ouverture.
Puis, dans les caves des hôtels Maussant et Charlier , rùe
de Ballore ~t près de J'h ôpi tal militaire encor~,
les bassins
de distribution des eaux douces qui descendaient cles collines ' au moyen d'un aqueduc alimenté également par une
,partie des eaux du Sichon.
Plus loin , au Vieux-Moutier, à Saint·:Jean de Ballore, à
la Glacière, à la ville aux Juifs, on a retrouvé des caves et
des puits remplis de tessons, des vases en bronze, des statuet,tes, des mosaïques, des sépultures, des monnaies d'argent,
un cachet d'oculiste.
La Vénus Anadyomène, dont on possède à Vichy cinq variétés de sta tuettes, prouve une fois d~ plus l' ancienneté de
.la ville thermale. Quant au nom de Pestika gravé sur l'une
.de ces Vénus, nous n'ose l'ions affirmer que cc fût le surnom de la déesse protectrice cl' Aquro Calidœ; nous aimons
·mieux renvoyer le lecteur archéologue au livre de M. Beau.li eu, auq uel nous emprunto ns les détails qui précèdent.
La voie romaine, visible à Effiat, à Randan ct à Vesse,
se retrouve à l'hôpital militaire, d'où elle va à la ville aux
Juifs.
Si le lecteur veut bien faire attentioll que l'hôpital mili-
�VICHY Et SES ENVIRONS.
8
taire ou ancien hôtel Cornil est situé au carrefour des rues
Lucas, de Ballore, de Paris et .de Nîmes, et que la ville aux
Juifs est au quart du chemin de Vichy à Cusset, par l'allée
des Dames, il pourra se convaincre que la ville d'Aquro
Calidœ était plus étendue el plus peuplée que de nos jours.
Quoi qu'il en soit, Aquro Calid ro, longtemps florissante,
perd de sa splendeur et de sa célébrité; puis arrive le
IV' siècle avec ses guerres civiles, ses impôts exorbi tan ts et
les invasions d'outre-Rhin, et alors Aquro Calidro s'écrou le
comblant ses bassins de débris.
Les eaux thermales rentrent dans l'ouLli, et les Gaulois
détruisent ou lai ssent dépérir les restes des monuments
qui protégeaient ces eaux.
~
.
"ichy-In-Ville ou le , 'ieux VIchy.
Quelqu.es étymologistes prétendent que Vichy est formé
de deux mots celto-brelons Gwich ou Wich, signifiant (oree,
verlu, et y qui veut dire eau,. d'autres (on t-ils plus raison
que les premiers?) croient que Vichy vient de vicus calidus,
bourg chaud, autre forme d'aquœ calidœ; ces deux versions
ont leur raison d'être, et l'on peut dire d'elles dans tous les
cas: Se non è vero, è bene trovalo, puisque les sources son t
chaudes t que leur vertu et leur efficacité son t aujourd'hui
un fait bien reconnu.
On ne sait rien de Vichy avant le XIIe siècl ; à partir de
cette époqu il est question des seigneurs d Vichy et d'Abret. Voici les noms de quelques·uns : Bouchard, n 1208;
Robert; son fils Jean; Odin et Raoul, fils de Jean, 'J329;
Guillaume, 'J 374; Antoine, Hi!l ; Gonin, qui était aussi seigneur de Luzellat; Gaspard son [ils.
Vi 11y, conftsqué à Guillaume, devait faire retour à sa
famille au bout de deux cents ans. Cette clause n'eut point
d'e~
t.
�VICHY.
9
Vichy, qui faisait d'abord partie de l'Auvèrgne, passa au
Bourbonnais par suite de la donation qu'en fit Jean, duc de
à Jean de BourBerry et d'Auvergne, au mois d'avriH3~2,
bon, à la charge de lui en rendre hommage. Or, plus
tard, en 1000, lors de la rédaction des anciennes coutumes
pu Bourbonnais, les habitants de Vichy réclamèrent, mais
Vichy, ru' du Vcniel'.
inutilement, pour leurs lois municipales, les dispositions les
plus essentielles des coutumes d'Auvergne qui les avaient
régis jusqu'alors.
Vichy était divisé en quatre quartiers:
1 0 Le Moutier, OlL est aUJourd'hui l'établissement thermal;
2° Le quartier des Juifs, entre Vichy et Cusset, près de
l'allée des Dames;
3° La ville proprement dite, aujourd'hui rasée;
4° Le Château franc, emplacement du vieux Vichy actuel.
Le Chtlteau franc a été bâti sur un monticulo de roches
�10
VICHY ET SES ENVIRONS.
calcaires formées par les dépôts des eaux minérales des Célestins.
Il C'est Louis II, troisième duc de
Bourbon, nous dit
Claude Fo.u et, qui fit murer et paver Vichy comme un lieu
qu'il choisit dans ses États pour le plus propre à faire sa
demeure ordinaire, à cause de la pureté de son air. »
C'est encore Louis de Bourbon qui fit construire le couvent
des Célestins, OÜ il avai t l'intention de se retirer. S'il faut en
Lés Célestins.
croire les anCiens chroniqueurs, ce monast.ère, un des mieux
situés de l'Europe, était l'assemblage de 1 eaucoup de merveilles, si bi n que Claude Fouet n'en donnai t pas la description, craignant de rester au-dessous de la vérité! .
La fondation des révérends pères Célestins ne fut d'abord
que de cinq cen Is livres de rente pour douze religieux, qui ne
l'acceptèrent que n urans après. Anne, dauphine d'Auvergne
ct comtesse du Forez, veuve de Louis 11, ratifia celte fonda-
�VICHY.
11
lion après le décès de son époux . Les richesses du couvent
des Célestins s'accrurent par les nombreux dons et legs de
familles riches et puissantes qui tenaien t à honneur d'y être
inhumées. Parmi les 'noms de ces familles on remarque ceux
des Bourbon-Carency, des d'Escars, des Châtel-Montagne,
d'une comtessse de La l"ayelle, etc.
Vichy, par sa position sur l'Allier, était une des ç,lefs de
l'Auvergne, ce qui lui valut d'être sbuven t mêlé et compromis
dans les guerres civi les de la Praguerie et de la Religion.
La place étant assiégée par Charles VII en 1440, les habitants se rendirent sous la condition de n'être ni pillés ni
égorgés, condition que le roi u benignement leur octroya, .,
ajoute la chronique du temps.
En 1568, le prince de Condé, à la tête des protestants de
France et d'Allemagne, traverse le Forez, arrive à Vichy pou r
y passer le pont; tandis que le vicomte de Morvan et Bour.niquet pillent, saccagen t t brûlent le couven t des Célestins,
Poncenac, dont le château est près de la Palisse, connaissant
·mieux le pays, s'empare du pont. Les l rotestants le passent
le tl janvier, et le lendemain ils battent les catholiques dans
les plaines de Cognat, entre Randan, Gannat et Laron.
Huit ans après, en février 1576, le princedeCondé, conduisant ses troupes au secours des protestants et voulant passer
l'Allier à Vichy, s'empare de cette ville et s'y retranche pendant tuelques jours. Le couvent des Célestins eut encore à
.souffrir, ainsi qu'on p ut le voir par les procès-verbaux des
lieutenants généraux de Moulins, de Cusset, d'Aigueperse et
du bailly de Billy, qui accompagnaient les commissaires envoyés par Henri lU dans la province du Bourbonnais pour
inform er de l'état des li eux que les protestants avaient ruinés. Ce fut même après un rapport favorable que le roi releva
de ses ruines le couvent des Célestins; le jardin fut replanté,
l'enclos entouré, ct la bibliothèque remplie d'un grand 110mbl'e de livres .
�12
VICHY ET SES ENVIRONS.
En 11>90, le comte d'Auvergne, grand prieur de France,
canonne Vichy défendu par le capitaine Beauregard, qui s'y
était jeté par ordre du gouverneur de la province. Les habitants de la ville eurent autant à souffrir des assiégés que des
assiégeants; quant au couvent des Célestins, les troupes de
Beauregard y commirent toutes sortes d'excès et de désordres.
En 161>0 , Coligny Saligny apprend l'arrestation du prince
de Conclé; il réunit quelques troupes pour les conduire au
prince, à Bellegarde, en Forez, traverse l'Allier et s'empare
de Vichy, où deux compagnies du duc d'Orléans tenaient
garnison.
Depuis cette épollue Vichy ne paraît pas avoir eu d'autres
vicissitudes à suppurter ; l'histoire, du moins, ne s'en occupe
plus.
Vichy-la-Ville est aujourd'hui un peti t bourg d'un aspect
assez maussade; les rues en sont tortueuses, étroites et mal
pavées.
L'église, au milieu de la ville, n'a rien de remarquable;
elle ne vaut certes pas la plus simple chapelle de village au
milieu du modeste cimetière à croix de bois.
Du couvent des Célestins, ruiné puis relevé 11 différentes
époques grâce aux nombreuses libéralités et aux priviléges
nccordés pal' Louis II de Bourbon, Charles VI, Henri III ct
Henri IV, il no reste aujourd'hui qu'un bâtiment servant
de grange ct de hangar. La suppress ion du couvent remonte à 1774 sous le règne de Louis XV. Au nombre des
privilég s accordés au couvent figurait le droit d'inviolabilité; or, dans cette même année 1774, un lieutenan taux
gardes, ayant tué son capitaine , s'étai t réfugié aux Célestins et avait revôtu le froc. La justice elut s'arrêter aux
portes du cloître; mais Louis XV passa outre: le COuvent
fut supprim 1 et le crimin 1 livré. L'év 'que de Clermont, de
qui relevaient les pères Célestins, s'empara des revenus du
�VICHY ,
13
couvent, et fit à chacun des religieux, au nombre de six, une
pension viagère de dix-huit cents francs, Le dernier de ces
Céles tins est mort en 1802,
Lu
IOUl'
ùo l'lIol'logc.
Nous signalerons aux touristes en quête de souvenirs historiques:
La seule lour encore debout qui ait fait partie de l'ancien
~hâleau
bâti p:lr Louis II; on y a placé l'horloge;
Une vieille r.:aison, dite rlu bailliage, rue du Verrier; la
�VICHY ET SES E'NVmONS.
porte 11 ogive donnant sur la rue et un fort -beÎ escalier 11 vis'
sont intacts;
La fontaine des Trois-Cornets, sur la place de ce nom; elle
est composée d'un bassin octogone et reçoit ses eaux d'un
obélisque triangulaire placé à son centre et sur lequel on
peut lire le millésime de 1 :>83.
Les ruines du couven t, la tour de l'Horloge, la maison
du bailliage et la fontaine des Trois-Cornets, voilà ce qui
reste des anciens monuments de Vichy-la-Ville.
:) , Vlchy-les-IInlns ,
On a pu voir précédemment que Vichy était, au XIl siècle,
divisé en quatre quartiers; c'est sur celui du Moutier qu'est
bâti Vichy-les-Bains, le nouveau Vichy.
La ville n'est pas d'une grande étendue: on s'y retrouve
aisément, ce qui nous dispense d'une description minutieuse;
le plan que nous donnons en dira heauc up plus long et d'un
seul coup sur la disposi ti on d s rues, des places, des ponts,
du parc, des monuments ct des sources .
Laissant de côté l'établi ssement thermal et les sources,
qui veulent un chapitre 11 part, nous entrerons dans quelques détails sur ce qui semlle mériter de l'intérêt.
L'!t6pital milüaire, grand bâtiment en touré de jardins,
au bout de la rue Lucas et de la rue de Ballol'e.
C'est en J 843 seulement que le ministl'e de la guerre fit
connaître pal' une circulaire que trente ofilciers, jusqu'au
grado de capitaine inclusivement, pourraient être désol'mais
dirigés SUl' Vichy, où ils recevraient gra tuitement les bains
de l'établissement, mais où ils se logeraient à leurs frais_
Cette faveur fut ét ndue l'année suivante aux sous-officiers
et soldats de l'armé ; ct plus tard, en '184G, une commission
fut nommée pour sc rendre 11 Vichy, Oll elle fit l'acquisition
de l'hôtel COl'nil.
C
�VICHY.
Lf: ministre du commerce, voulant concourir à cette œuvre de bienfaisance, concéda pour l'usage des malades militaires le droit de puiser 12000 litres d'eau minérale dans
les sources de l'établissement.
L'ancien hôtel Corni l fut définitivement installé en 1847
pour recevoir ~o officiers et 40 sous-officiers et soldats .
Des constructions supplémentaires permettront bientôt de
('ecevoi r 1 tiO ma lades; des bains donnes ' ùans l'hôpital
m()me éviteront désormais à nos soldats la peine d'aller au
grand établissemen t.
L'l!6pilal civil, situé sur la place Rosalie, entre la chapelle
et les bains, date ùe 1747; il a été construi t sur l'emplacement d'un anci n monastère duquel il ne restait en 1572,
au di re de icolas de icolaï, géographe du roi de France,
que l'église et quelque apparence de vieux cloîtres.
Avant 1747, l'hôpital civil élait installé dans le vieux
Vichy où il avait été créé par lettt'es patentes de Louis XIV,
en 1696; mais les malh ureux et les so ldats, l' çus dans un
bâtim nt beaucoup trop petit, 'taient livrés 11 .l a bienfaisanc publique.
L'hôpital actuel peut recevoir, pendant toute l'année, 70
malades, vieillat'ds et enfant d s deux sexes; pour y être
admis, le malade doit être muni d'un certificat d'indigence
délivré par le mail' de la commune et légalisé par le souspl' ~C t, ou bi n lIC re d'un certilÎcat du p l' epteur des contributions, légali sé par le maire, constatant qu'il ne paye pas
plus de dix francs d'impôts .
i le malade est mineur, il doit être porteur d'un extrait
d s impositions d s parents.
Mais il est ssentiel que le malade adresse 11 l'avance, et
1)ar l'int rmédiaire du préfet de son département, sa d mande d'admission à l'hôpital, afm qu'il soit assuré d'y
trouver une place en arrivant il Vichy.
L'hôpital civil est desservi par sept sœurs de Sain t- Vincent
�16
VICHY ET SES ENVIRONS .
de Paul; elles fabriquent dans leur pharmacie des pastilles
de Vichy dont le produit sert à augmenter leurs ressources
pour le soulagement des pauvres; elles dirigent encore l'école gratui te de jeunes filles fondée en ' 178~.
La chapelle attenant à l'hôpital civil, sur la place Rosalie,
est une de ces constructions provisoires qui durent si longtemps; la racade est un placage d'un style moyen âge du
plus mauvais goût.
La chapelle, fréquentée par un grand nombre de fidèles,
est desservie dès trois heures du matin par les ecclésiastiques
venus à Vichy pour y prendre les eaux .
Les Capucins . A droite des Thermes, on peut remarquer
une ancienne église, sans clocher aujourd'hui, aux fenêtres
longues et étroites, aux contre-forts massifs: c'est tout ce qui
reste de l'ancien couvent bâti en 1 G14 par les pères capucins, dont le zèle et la chari té, dit un écrivain du temps,
veillaient toujours pOUl' le soulagement du prochain et pour la
commodité et la consolation des malades qui venaient à Vichy
prendre les bains , Mais il paraît que la bonne intention
des capucins était souvent sans résu ltat , car leur misère
était plus grande en ce lieu qu'en tout autre, par deux
raisons; l'une, qu'ils recevaient peu de quêtes ordinaires à
cause de la pauvreté des environs de Vichy, et l'autre, qu'ils
etaient accablés de tous les malades de leur ordre, qui
venaient non-seulement de toutes les provinces de France,
mais des royaumes étrangers, pour prendre les bains ct les
caux,
En définitive, le couvent des Capucins, qui, comme tant
d'autres, a elc supprimé dans la grande tourmente rc ' volu~in
naire, sert aujourd'hui pour l'emmagasinage et pour l' xpédition des eaux thermales '.
Le pa7'c. La façade des Thermes donne sur une place à peu
l Lo couvont des Cap leins vient d'Ott" d 'moli en pat'tie pOUl' faciliter lcs
travaux do coplago ùes caux de j'Alliol' (déccmht'c
IH;~
) .
�VIClIY.
près semi-circulaire, de laquelle partent en rayons divergents
ou en éventai l, si on l' aime mieux, les cinq grandes all ées
du parc borné par les rue des Thermes et du Parc, par les
bâtiments de l'hôpital civil et la place du Fauteau.
Le parc est planté de beaux platanes et de lilleuls; ses
al\ées sont bordées de Heurs et d'arbu tes, garnies de bancs
nombreux espacés convenablement; un vaste bas in creus;
dans l'allée centrale con tribue à donner une fraîcheur que
viennent rechercher les buveurs d'eau en lU ~te d'ombre à
l'époque caniculaire de la sai on thermale.
Le parc reçoit de ses vi ileul' plusieurs aspects bien tran ..
chés: le matin, avant le déjeun r, on n'y voit généralement
que les buveurs arpentant à grands pas les all é pour revenir de quart d'heure ell quart d'heure aux fontaines; dans
l'après-midi, au contrair ,plu de promenades: les 1 anc et
les chaises sont occupés par les lecteurs et les cau ur; l e ~
fumeurs $'en vont dans les allées éloignées; et les jou ur ,
car on joue aux cartes dans le pal'c, s'installen t du côté de
la rue des Thermes. Le soir, Ir menade générale dans la
gl'anrle allée, que conlinu ju qu'à l'établissement thermal
un double rang de chaises où vienllent s'asseoir ceux qui attenden t l'heure du conc l't ou tout bonn ment l'heur d'aller
se coucher.
Let place de t'Ancien 'Alate/tri, entl'e le couvent des Capucins,
les Thermes et Je parc. C' st là lue l'i nnent s'installel' les
nombr us s baraques de saltimbanques où afllu nt les buveurs en quête d' di traction nouvelles. A qu lques pas de
là se trouve un tir an pistolet, Oll les faiseur de mouhes t les asseurs de poupées vienn nt s' ntl' tenir la
main.
La place d~t Frtttlerttt ou des Falilots. u!' c tl place s
ti nt le marché abondamment pourvu où, haque matin,
s'approvi ionnent les habitant de Vi hy ct les malades
dont la tranquillité ou la bourse Ile sauraiellt s'acom~
137
�18
VICHY ET SES ENVIRONS.
moder des habiludes ordinaires des buveurs d'eau à
Vichy.
La place du Fauleau, qui s'en allait pl'esque jusqu'à la
rivière de l' lIi er, est maintenant bornée de ce côté par une
halle couvel'Ie surmontée d'un premier étage dans lequel on
a établi un th éâtre !
Oui, un théâtre pouvant contenÎl' 000 personnes, mais
don tIcs représen tation s ne valent c l'tes pas celles données
en plein vent par les saltimbanqu es, quelques pas plus
loin; à ces derni l'es, au moins, on n'étou/Te pa , et, privilége admil'able, la conversalion peut allel' son train.
La place Rosalie, dout 1 centr est occupé ])al' une fonlaine, est entourée d'un côlépal' la chap Il e, pal'l'hôpital et
par la uccursale des Thermes; d l'autre, par une barrière
del'rière laquelle sont les grand platan s qui on bragent de
nombl'eux hôtels . Ce qui fait la vic de cellc place, ce qui lui
donne une physionomie Iou le particulière, c n'est pas seulem nt la foule des buveurs qui viennent ch rcber la santé à
la fontaine, mais encore toutes ces petites bouti lues olt sont
install é le:; marchands de cou tell el'ie , de dentelles, de curiosités de 1 utes sorLes : c'es t une foil' p rpétuelle.
Les ponts. ur l' axe d la fontaine Rosalie se prolon rre
la rue du P nt- 'euf, 1:1 laquelle aboutissent le pont sur pilotis
et le pont uspendu que l'on trav rs pour all er à Clermont,
1:1 Efftat, 1:1 Randan, ou 1:1 quelqu s ]las du ch min d'Hauterive, pour voir coul r la source min l'ale int rmillente.
L 1on t suspendu, dont la forme n'est pas h ureuse et n'a
ri en de monumental, al' mplacé c lui qui, t l'miné en 1830,
a 'té emport \ par I-s inondations du mois d mai 1 3rj; on
l'acon te, 1:1 cc sujet, 1 fait suivan t : un vieux sold at commis
1:1 la pel' plion clu péage,
s lave rigoureux de la consigne
qui lui défendait l'abandon du posle, refusa dl) fuir devant
l'au qui montait toujours et menaçait de l' ngloutir. Le
maire dut employer la fol' e pour arracher cet homme à
�YICHY.
H)
un péril bien imminen t; car à peine le pied du vieillard avait
touché la terre ferme que la chaus ée, la maison du péage
et le pont disparaissaient sous les caux !
La fon laill e Hosu li c ou fonlain· UO l' Il Opila l.
Les nœs ùes Thermes, Lucas , de Ni11les, de Paris et
Ballore. - On peut dire à coup Selr que presque toules leurs
maisons son t des hôtels. La l'UO d s Th ermes , par son
mond , ses équ ipages, ses marchands de curiosi tés, son
bnli t 1 eq étuel, semble, ai nsi que la place Ro alie~
détacllée
d'ulle gl'nnue ville comme Paris 1 Lyon ou BOl'deaux.
�20
VICHY ET SES ENVIRONS.
Le passage Mon taret, qui conduit de la rue des Thermes
à la rue Lucas, comprend une quarantaine de boutiques
que ne manqueront paa de s'arracher les marchands en
vogue.
Voilà, nous le croyons, la description exacte et complète
de Vichy-le3- Bains; si nous nous som lUes trompé, ce doit
être de peu.
�Le
[luilS
Lurdy.
JI.
LE::; SOUnCES.
Sources. qu.i vous cachans sou' I('s pi l'I'C3 pl'ofonclcs,
Empruntez lc esprit lui vous font vos l'cHus,
Qui cuisants vos s lb s l ance~,
VOliS rlonncntle., rcrlllS,
Des b IIcs qualilcz pOlir gllaril' millc mOIl lcs!
Ces canses sont cognclics, hé Ill' vou~
cuchcL plu~)
L'rsprit do Mal'cti '!J<ll pénètre sous vos ondes,
Celle apologie en mauvais vers es t placée en tête de
la Physiologie des emtx rninrrales de Vichy en J]ow'bonnois, pal' Mar scha l. C'est à ce médecin qu'est due la curieuse lescription suivante des aux de Vichy au xvll' siècl .
" T ut ainsi que le peché de nostre premier père nous a
�YIC II Y ET SES ENYII\.O:\S.
os té la lumière par laquelle nos am es estoient éclairées à la
cognoissance de leur bien spiri tuel; le mêm e nous a privé
de la parfaite cognoissance des choses naturelles par lesquelles nos corps peuvcnt sin on peq étuer leur vi e , à tout le
moin s conse rver leur pre mier trésor, qui es t la santé. Et tou tes
fois , comme la bonté du Créa teu r par les eaux spirituell es
du sain ct baptes me remet miraculeuse ment nos âmes en leur
sa nt é pi ritu elle : ain si la mes me bonté par les eau x min érales , qu'illu y a plu faire co ul er en tou s les endroits de nos tre
France , nous a di stribué le merve illeux et spécifique remède
1 our la pluspa rt de nos infirmités co rporelles ; de qu oy tous
les Fran ois lui doivent rendl'e grâces, ct plu s particulièrement 1 s hab itan ts de Vi chy en Bourbonnois, puisqu' il a fait
un abbrégé de toutes les eaux minérales en leur fond s, et qu e
de toutes les liffél'entes qu alités d'i cell s , qu'i l a différemment ct pal'ti culi èrement fait sortir en div ers lieux et co pieuse ment en 1 urs so urces , il a doué leur territoire. Car s'il a
1 aill é des ources haud es à Bell eruc (Balaruc), au x Bourbons ct autl'es li eux, propres à boil'e et se baigner; des froides à Pougues , Sain ct-Myon, ain ct- Perdoux ct semll ables ;
il a pri vé ceux-l à des eau x fro id s, t ce ux-ci des chaude .
Mais n la parois e de Vi chy, de l'étendu e de cinq c nts pa ,
il a donn é nombr de sources tout s 1 squell es so nt diW'rentes en 1 UI'S premi ères qualitez acti ves de cinq deg r'ez :
ca r les bain ' so nt suffi sa mm nt ch aud s, la fontain e qu arré
plu s t mp ' 1' \ en sa chaleu!' , l'un e d s boüi ll lles ti d , l' autl'
l mpé rée n froid, et
Ile du rocher. d s Céles tins simplem nt froide. En so rte qu'i l n' y a malade , si diffi il
pui sse-il es tre, qui ne trouve en cc li eu-là d seaux facil s ct
propres au x malad ies par ce remède curaI les , oi t à boir ,
so it à haigncr. Et si qu lqu e pers nn e plus cliffi il ne s
peut co n ten ter d s froid s et acid s du l'och l' les pèr s
Céles tin s, il n trOllV ra d mi-li ue plus haut, cinq ce ns pas
au-d ssus d'A utel' ib , le long de la l'i vière d'Alli l' , qui son t
�23
LES SOURCES.
froides et acides en perfection, où il verra avec subjet d'admiration comme la source, liant encore le sablon, s'est fait
un bassin merveilleux, au bas duquel boüillonne en divers
endroits cette mesme source. On voit aussi au mesme endroit, dans la rivière d'Allier, du costé d'orient, boüillonner
d'autres sources chaudes, lesquelles il y a trente ans n'estoient couvertes de la rivière. Un peu plus haut, du côté
d'occident de ladite rivière et au long d'un grand chemin,
se rencontrent aussi d'autres sources minérales; mais le bétail qui pasquage en ces lieux, avide de ces eaux pour leur
saveur salée, les soüille et les rend inutiles. Bref, toute la
coste correspondante aux montagnes du cos té d'orient, oil sc
trouve abondamment certaine pierre arg il euse, est abbreuvée
de sources plus ou moins minét'ales.
Les sources en usage aujourd'hui à Vichy sont au nombre
de huit:
Le Puits carré,
Le Puits Chomel,
La Grande-Gri ll e,
La Fontaine de l'hôpital,
Les Acacias,
•
Le Puits Lardy,
Le Puits Brosson,
Les Céleslins.
lJ
cl . •oC
.... lts
cm·ré.
Le Puits carré, à l'an gle nord-ouest cles Thermes, alimenlait les bains dès 1612. On l'appelait, en '1686,le grand puits
carré ou des Capucins, parce que les religieux de cet orllr ,
qui avai nt pl'ès de là un couvent disposé aujourd'hui pour
l'expédition des eaux, y allaient boire. Ce fut vers 1778,
dit le docteur D sbrest, que le puits carré fut abandonné
par les buv urs ct réservé exclusivement pOUl' les bains.
�VICHY ET SES ENYIRONS .
Il alimente aujourd'hui deux réservoirs d'une capacité de
043nO litres chacun; il fournit 180 mètres cubes d'eau, et
pourrait facilement en donner 100 de plus en augmentant
de 70 centimètres de profondeur l' extrémité inféri eure du
tube de la pompe actuelle. François Belle-Fores t dans sa
Cosmogmphie univeTsetle de tout le monde , 1 d71) , donn e la
description du Puits carré: ct Je ne veux pas oubli er que
près de la ville de Vichy il y a une belle et grande fontain e,
l' eau de laquelle es t naturellement chaud e , et laqu Il e san s
cesse jette de gros et ass idus bouillon s , d'où advient que
non loin g d'icell' on voit des hain gs , lesquels outre leurs
beautés sont souverain ement sains à ceux qui vont s'y baign l' en sai son propre à ce faire , à sçavo ir au mois d' av ril
et de may et en septembre.• (Tome 1er , page 238 . )
:1. j,c •• .. ItH (;holllci .
Ce puits , mi s en usage par le docteur Chomel, en 169:) ,
fournit un min ce fil et d'eau. P rimitivement, il était adossé à
la maison du Roy, côté nOl'd, et couvert par un petit pav illon
que so uten aient deux colonn s. Auj ourd'hui, son emplacement es t à gauch e de la grand galeri e qui tt'av l'se 1 s Th ermes du nord au sud, ct à quelqu es pas de la Grande-Grille.
es eaux arriv nt par un e fontain e en bronze dont le socle
t SUl'm n té d'un triton. Le puits Ch omel s'appelait a ussi la
Petite-Grill (Desbrest, 1771 ).
~e J
puits Chomel, qui a une origin e commun e avec le puits '
carré , st fl'équ nté pal' les personnes arC cté s d maladies
d s voies di g stives. ct L s An glai ,dit 1 docteur Chomel,
qui so nt suj ets à la maladi e de consompti on, boivent ces
eau x avec plai sir; j 1 s ai so uvent vu s les mélange r avec du
lait ou av du th é , t se pencher sur ces eaux pour en respirer lcs parties volatiles . "
�LES SOURCES.
20
3. La Gl·/lnllc-Gl·llic.
La Grande-Grille, le Grand-Bouillon en 1642. -Le Puits
rond, la Grille de fer.
La Gl'Undc-Grill •
Cepuits, à l'extrémité nord-ouest cles Thermes, était, avant
d'y être réuni par des constructions générales, abrité sous un
pavillon soutenu par six colonnes.
La gri ll qui donnait son nom au puits el le bassin octogone
que celte gri Ile entourait en partie on t disparu . La source jailli t
�2G
YICIIY ET SES Ei'iYIRON .
maintenant dans une belle cuve en marbre à laquelle les buveurs arrivent par un escalier de huit marches en contre-bas;
l'arcade sur la rue des Therm.es et cell de la rue Lucas onL
fait place à des fenêtres; la Grande-Grille est désormais
dan s un élégant salon.
C' st à la Grande-Grille que vont boire les malades affectés de douleurs hépatiques, d'engorgement du foi et de la
rate , de pesanteur d'estomac, d'inal pétcnce et de borborygm es.
Les qualités purgatives des eaux de la Grande-Grille, vanté s 1 ar les médecins d'autrefois et niées 1 nI' une partie de
ceux d'aujourd'hui, ont été reco nnues par M. le docteur Barthez, mais à un degré moindre,
41. J,Il 1"ollCnlllc dc l'IlÔI.lCnl,
La fontaine de l'Ilûpital st située à ;JOO mètres sud du
grand étab li ssement, au bout du parc, sur une place semiil' ulaire, donnant accès, du côté de l'ouesl, 11 une rue qui
conduit aux ponts de l' Alliel', Celle ource, qui, cumme tout
les autres, élait souillée par 1 s bestiaux lr\s-fl'ianus de la
saveur salée des eaux, est aujour'd'hui renfermle dans un
bassin rond surmonlé d'une coup le en f(;l', et auquel on arrive par un es ali l' de qualre mal'che ,également circulait'e,
La so urce d l'llû}ilal, qu'un appelleaus i fontaineRo ali e, n l'honneur de la duch s ede 10uchyqui,en 't8 IU, fil
faire à ses fl'li s les travaux d'assainiss 111 nt qu' xig ai nt
les abords fangeux d ceLLe fontnin , était nommée en1llL
la Fontaine-Carré, en 1(17G, le Boulet-Cal'l'é, puis le GI'OSB ul t l encorJ le ros-floul t d l'Hôpilal. Boul L est un
abr1viation, ou plulôl une corruption, de Doüill tle ou petit
bouillon , Celte étYl11olo"ie trouve donc son xpli cation naluI' Ile,
Les eaux de la fontaine de l'Hûpital sont I11ployée3 avec
�LES SOURCES.
le même succès que celles de la Grande-Grille, mais s'urtout
par les personnes délicates et d'un tempérament lym phatique.
.. .•. cs
~c"ls.
La fontaine Lucas, dont un captage a réuni les eaux h
celle des Acacias, est placée, ainsi que cette dernière, dan s
la rue Lucas, à l' extrémité des hôtels Montaret etG uillermin .
Mareschal le8 appelait les 130uillettes en 1642; A. Joly, 167G,
les petits Boulets carrés; Claude Fouet, 1686, les fontaines
Gargnier, à cause du médecin ùe ce nom, (lui les fit entourer
d'un bassin; enfin, aujourd'hui, on l'appelle la fontaine
Lucas, du nom du célèbre directeur des eaux de Vichy, au
commencement de ce siècle, et la fontaine des Acacias,
parce qu'elle a cté abritée par des acacias. On nomme encore ces fontaines les Fontaines des galeux, les Eaux de
Jouvence / inutile d'entrer dans de plus lon gues eXI Iication s.
Les eaux des fontain es Lucas ct des Acacias sont amenées
en grande partie à l'établissement thermal pour le service
des bains.
O ••. c Puits .,'11'11)".
M. Lardy, propriétaire du clos des Célestins, y a fait forel', d puis quelques années, le pui ts auquel il a donné son
nom, ct qui jaillit de 1va mètres en profondeur.
Les eaux de ce puits sont ferrugineu es, alcalines et gazeuses; ell es arrivent dans un e clégan te vasque en marbre
blanc soutenu e par quatre dauphins; ell es sont souveraines
pour les 1ersonnes scrofuleuses ou chlorotiques.
M. Lardy a fait élever pr s du puits un pavillon rustique
sous lequel on peut se reposel' ct contempler, à' l'abri du solei l, l'Allier et ses vertes rives, les cotl3aux boisés du Randan et les cimes bleues du Puy-de-Dôme.
�28
VICHY ET SES ENVIRONS.
'J. Le Pnlts D'·osSOJl.
MM. Brosson, d s le mois de janvier 1844 , ont obtenu,
à l' aide de la sonde, dans un e profondeur de 40 mètres, une
source d'eaux minérales identiques à celles des autres puits
t d'une tempéra ture de 20 degrés . Cetle s mce, située enlre
les rues du Parc et des Fatitols, a été ache tée par le gouverl1emen t et concédée aux ferm iers actuels .
On arrive à la source des Céles lin s par la berge de l'Alli er ou par l' escalier taillé dans le roc lu-desso us de l' ancien
couvent.
Cetle source, d'un ll'ès-mince volum e aujourd' hui, a soulevé ou plutôt déposé l' énorme masse de sédiments calcaires
sur laquell e reposait le couven t.
Autrefois, on buvait à la source même; plus tard , on la
recouvri t d'un peti t pavil lon carré auquel on adjoign it ens ui te
un corps de log is di visé en tl'ois sall es destinées aux 1 cteurs,
aux travai ll eurs taux jou urs d billard. Un jardinet sépare
la "our e des Célestins des bel'ges de l'Allier.
C' st à ette source qu boivent les goutteux , les calcul eux
t 1 diab Itiqu s; rien n'a élé nég
l ig~
pOUl' 1 ur ren 1re
agréable la IOJ1O'ue c urs IU'ils so nt so uv nt obli gés tl e faire,
sur tout s'i ls ct meUI'ent à l'extl'émité de Vichy-I s-Bain s.
La source des Cél 'stins a cessé de cou ler pend an t quelque
t mps v rs la fin du XV III e siècl ; mais le fait se l' présentâtil d nouveau, qu les buveurs n'aurai nt désormais rien à
cra indre.
MM. Lebobe et Callou, nouveaux f rmiers d s eaux, désireux d'agrandir le jal'din actu l, ach tèren t 1 clo qui l'avoisinait t fil' nt fair , sur 1 s indices fou rni s par le vend ur, des recherches qui amllnè ren t à la surface du sol et en
�LES SOURCES .
29
abondance des eaux identiquemen t pareilles à celles des
Céles tins.
Nous terminerons cette revue des sources de Vichy par le
Ln SO\U'co des Célcs lins .
tableau suivant, ex trait des registres du Bureau d'essai pour
1 s substances min érales et donnant le résultat de l'analyse
fait(sur sept échantillons cles eaux de Vichy par M. Dufrénoy, directeur de l'École des min es.
�331
75
70
cWorbydri'lue .. .
phosphorique ....
-
-
Silice ....... . .. .. ....
traces
8,273/
7,~8
lraccs
Les caUI les moins chaudes, celles des Céleslins, marqupnt l !)O,75.
La source des Céles tins est celle qui en donne le moins: 50 métres cubes pa r beure.
Le Grand P:lils carré est celu i qu; donne le plus ù'eau : ·172000 mètres cubes par hcure.
7,798
2,5:3(;
l u:!
108
j bS
70
3S
334
l 6<\.
4, I SS
Cil 011 EL.
LE PUITS
Les i'aux les plus chaudes sont celles de la Grande-Grille, elles marquent 45 degrés .
7,37ï
7,196
H6
2,50 1
228
2,500
163
88
2 15
2,560
183
50
GO
l05
traces
38
324-
164
<\.,36 1
ACACIAS .
LES
50
331
16<\.
4,654-
CÉLEST"S.
LES
64
']2:;
jS2
1
lraces
50
25
32<\.
161
3,797
L·nOPITAL.
2,488
87
agnésie
... . . . .. ... . .
PoL~sc
... '" .• _•• •.•
Soude ... _.... __ ... ' _
~
0 1
Chaux ... " .. ' . . ... . .
traccs
l6i
sulrurique ..... .
-
Protoyxde de rc r .... ..
3,D25
Aride carbonique . . ....
LA GnA:-IOEGRILLE.
!),098 1
8,205
~
-<
U>
o
~
~
15 1
2,500
:lï3
2,486
M
U>
t:j
...,
==
....::
-<
c=;
M
242
55
76
1
1
1
o
Ul
76
t" aces
~3<\.
ln
1,602
nnOSSO N.
L E PUITS
68
~ï9
10
65
44-
33<\.
ln
0,3M
LA RDY.
LE NJITS
~
�Elab liss ' men! !hel'mal de \ ïr b y.
I1 r.
L'ÉTABLISSEMENT THERMAL.
Nous avons été assez heureux dans nos rochen:hes pour
re trouver dans les cal' tons des es tampes de la Bibl io th que
im pé ri alu un croqui s qui nous a permi s de représe nt l'
ce qu'on appelail, dès 1642, la mai on du Hoy ou la maison
des Bain s , à laqu elle ont succédé 1 rogress ivement les dill'ér ents coq s de bâ timent qui constituent l'établisse ment ther·
mal actu el.
" La maison du Roy , dit Claude Mareschal, est un petit
logis tourn é au midy , co ntunant deux. chambres qu arrées
de plain-pi d, pour la co mmoùité des malades , entre lesquelles sont deux galeries d'un e toise de large ur, avec portes
�32
VICHY ET SES ENYIIlONS.
par le milieu d'icelles, tan t pour aller de l'un e à l'autre que
pour entrer auxdites chambres; et depuis lesd it es portes
jusqu'au bout desdites ga leries , du côté de bise, so nt deux
baignoirs quarrez, profonds de quatre pieds, ayant huit
dégrez pour y descendre au mili eu, et dans lesq~5
baignoirs d'hauteur de quatre pieds et demy , l'eau coule des
fontaines, portée par canaux, concl uite par-dessous le pavé
desdites chambres , qui se vuide au besoin par autres ou-
Ln maison du Roi. ,
, \
~>
vertur s (lui sont au fond) dans un autre bain descouvert,
qui est denièrc le logis, pour la commodité d s pauvres;
d'où finalement par un autre canal en s son t déchargées
contre la rivière d'Allier. Au costé du bain des pauvres est
un autee bain aussi descouvert, lequel par un canal particulier r oit l'cau immédiat ment du puits et se décharge
comme le pre édent.
u II y a aussi cinq ou six maisons particuli r s autour de
ces bains, ùans lesquelles les habitants du lieu ont tou-
�33
L'ÉTABLISSEMENT THEnMAL.
jours tenu des cuvettes, tentes et autres choses nécessaires
et autres non moins nécessaires pour baigner eL cornetter
les malades. »
Ces bains étaient loin, comme on le voit, d'avoir le confortable d'aujourd'hui . " S'il avait plu à Dieu de nous
donner la paix, les places circonvoisines de ces bains son t
déjà entreprises pour y construire de beaux bastimenLs plus
propres et parfaitement disposés à recevoir, bien traiter eL
soigneusement baigner les malades. »
Mal gré ce vœu tout charitable, ce ne fut qu'en 1787 que
Mesdames Adélaïde et Victoire de France, tantes de Louis XV I,
ftrent cons tl'tlire par l'architecte Janson la galerie nord encore existante, sous laquelle sont situées les sources de la
Grande-Gri lle, Chomel et du Grand Puits carré!.
Madame la duchesse d'Angoulême, qui, dès le mois de
juillet 181 G, vin t à Vichy, s'intéressa à l'établissemen t
thermal; plus Lard, en 1820, un concours fut ouvert pour la
cOllsLrucLion d'un édifice qui pûL répondre d'une manièr
plus conv nable au nombre toujours croissant des baigneurs.
Les plans de M. Rose Beauvais furent adoptés. Cet architecte constl'tlisit un quadrilatère de 57 m tres sur 76, dans
lequel il conserva la galerie de Janson. La façade princii)ale,
toul'11ée au midi, du côté du parc, fil t percée de '17 arcades
et haussée d'un étage avec un nombre d'ouvertures ou croisées égal à celui des arcades.
Une galçrie principale, planchéiée et garnie de divans,
sert de salon de conversation ct de salle d'attente; ell e e~t
coupée par une autre galerie conduisant, du côté ouest, aux
bains des hommes, du côté est, aux bains des dames; les
baignoires son t au nombre de 104; Iuatre cabinets pour les
douches ct deux piscines, qui ne sont plus à l'air comm
autrefois , complètent le système des bains.
1. Un dollag cn ma,.]l"os de cou lcnr a J'Cmlllnce la layo dont celle galerie
elait (l,'imilivcmCnl pavéo (déccmurcI853).
l ~
C
�34
VICHY ET SES ENVmONS .
Les quatre cours intérieures formées l al' les bras des
deux galeries étaient décorées, il n'y a pas bien lon gtemps
encore, de belles fontaines qui fournissaient J'eau de l'Allier
nécessaire pour le service . Ces fontaines ont disparu pour
faire place, provisoirement, à soixante cabinets de bains, soit
quinze par cour; car J'établissement thermal, tel qu'il était
avec ses accroissements successifs, ne pouvait plus suffire
aux baigneurs venus des cinq parties du monde; l'Etat, qui
en était le propriétaire et qui le faisait gé rer pour son propre
compte, a cédé ses droits à une compagnie en lui imposant
des conditions dont nous allons faire connaître les principales .
CAllIER DES CllARGES
Relatif ci la concession (le l'exploitation de l'établissement
thermal de Vichy .
Art. 1er • L'État concède et donne à bail pour trente-trois
années, qui commenceront à courir du jour de la promulgation de la loi l' lative à la prés nt concession,
A MM. Lebobe, Callou et compagnie, l'exploitation de l'établissement thermal de Vi 11y, avec toutes s S SOU I'ces, es
bâtiments, t rrains t dépendances, à l' xception du bâtiment a tuellem nt 0 cupé par M. le direct ul'-régiss ur et
par . sI ureaux, sans au un autre excepti n ni réserv , et
'n e compr is les sour es dont la propriété s ra c Idée ù
l'Élat sous l'art. 2.
C Lte concession demeure soum ise aux charges, clauses
et onditions suivant s :
Art. 2. MM. Lebobe, Callou et compagnie apportent ct
Ment à l'État, à compl l' du jour de la promulgation de la
loi relative à la prés nte concession, la propriété des sources
d-après désignée ,savoir:
�L'ÉTAB LI SSEMENT T HER MAL.
'J OLa source dite BTOSSO"n, située à Vichy, avec le terrain
nécessaire à sa bonne exploitation, tant pour y construire ,
au besoin, un réservoir, que pour en livrel' l'usage au public
comme eau à bo ire ;
2° La source des Dames, situ ée terroir de Cusse t, avec le
terrain sur lequel elle est forée;
3° Et la source de Hmtlerive, avec les terrains et bâtiments qu i en dépendeut.
L'usage de l'eau pour boisson sur place est gratu it. Elle
ne pourra r·tre tran sportée à domicile qu e pour la consommation locale.
Les concessionnaires fi xe ront eux- mêmes la quotité des
remises IU'ils juge l'ont à propos de faire aux acheteurs.
Le serv ice des bain s et douches ne pourra ni commencer
uvan t quatre heures du matin ni sc prolon ger au delà de .
ll euf heures du oir.
La durée des ) ain s sera de un e heure quinze minutes , y
co mpr is le temps nécessaire poUl' la toilette : au delà de une
heure quinze minutes , le bain devra être payé double.
Les bain s sont divi sés en troi s classes , cu égard 11 la différence du l'vi e , mais sans qu'il y ait d'heures spéciales
affectées 11 aucune classe. Les condi tions ass urées aux baigneurs d s bain s de 3° classe n pOlin nt, dan aucun as ,
ètre infél'Î eur à celles actuellement en usage dans l'étal lisement de Vichy.
Le trois cents baignoi res dont l'établissemen t sera pourvu
se: ront affi ctées aux bains des diverses classes dans les proportions suivantes :
p ur la 3° la sc ;
pour la '2° class ;
tiO l our la 1. classo ;
ti O pour les bains de luxe.
'J 00
'J 00
0
Les bains de 2° classe ne pourront ~
tr e
établi s que 10 1' que
�36
VICHY ET SES ENVIRONS.
le nombre des baignoires dépas~r
le chiffre de 100; les
baills de 1 re classe, lorsque le nombre des baignoires dépassera 200; les bains de luxe, lorsque le nombre des baignoil'es dépassera 2~0.
Les prix à percevoir pour les bains et douches qui seraient ult 'rieurement établis pour être administrés sous de
nouvelles formes, au moyen d'appareils spéciaux, seron t
fixés de concert entre l'administration et les concessionnaires.
Ainsi il ne s'ag:t plus comme autrefois de bains uniformément fixés à 1 fi'. 2.J cent. ; désormais le bai~neur
aura
à choi il' depuis la 3e classe jusqu'à celle dite des bains
de luxe, dont le tarif sera de ~ francs. A quel confortable merveilleux ne doit-on pas s'attendre dans ce dernier
ca !
Voilà qui sera bien; mais qu'on nous permette une toute
peti te observation .
Quel est le premier soin du voyageur arrivant, fatigué et
lout poudreux, d'une longue route? N' st-ce pas de se faire
in diquer un établis ement de bains d'eau de rivière? C' st
inutilement qu'il le chercherait à Vichy; Vichynepo~;sèl
que des bains d'eau minérale donnés aux baigneurs sur le
visa d'un méd cino
Eh bi n! tout ne serait-i l pas pour le mieux, si, en agrandissanll'établissement thermal, on pr fitait de cette occasion
pour y joindre des bains d'eau douce où l'on pourrait al! l'
chercher un brevet de propreté sans la permission du docteue?
LC8 Il .. lu8 elc l 'hill.Ual chll, 8nCcnt'SlIlc Il.. grullel
éta'.1188CIl'Cut.
Il paraît que la fontaine Rosalie, ou de l'Hôpital, a servi
dans le temps d piscine, particulièrement pour les person-
�L'ETABLISSElIIENT THERlIYAL.
37
nes faibles et délicates, et spécialement pour les femmes
<c mal mesnagées en leurs couches, " dit C. Mareschal.
Fondée en 1813 sur une portion du jarùin appartenant à
l'hospice, la succursale du grand établi ssement thermal,
alimentée par la source Rosalie, se compose de onze
cabinets de bains renfermant vingt cinq 1 aignoires, de
trois cabinets de douches, d'une piscine et d'une salle
d'attente.
S"loos dcs ThC"IIH"s. sClh~to
Lcs cooec.·ts, Ics hnls) les ,·cllI·é.
.. s théi}t,·.. lcH, Ics joucou·s .
Il Y a quelques années encore, lorsqu'on ne dansait pas à
Vichy, les dames faisaient toilette de bal et tenaient cour
plénière devant les hôtels. Cet u age, qui a disparu, demandait moins d'esprit dans les jambes et beaucoup plus dans
la tête.
Aujourd'hui, lout est changé; quand le sole il se couche
par delà l'Allier dans des flots d'or t de pourpre, ou moins
poétiqu ment, quand la nuit arrive, ce n'est point un cles
SI eclacl s les moins curieux t::t les moins caractéristiques
cl Vichy que celui de l'allée princil ale du parc, bordée
jusqu'aux premières marches de l'étallissem nt thermal
d'un triple rang de curieux, t p Lr laquelle se rendent
au bal, au concert ou au théàtre, les buveurs infati·
gab les .
L'établissement thermal comprenait d'abord, à son premier étage, deux salles de lecture, une sall e de jeu, une
sall e de 1 illarl, et enfln le grand salon donnant sur le
parc et servan t tout à la fois pour les concerts ct pour les
bals.
C'est en 18.i·tj que M. Cunin·Gridain , alors ministre du
commerce et l'un des hôtes assidus de Vichy, a fait construire par l' architecte Isabelle la grande rotonde actu Ile,
reliée à l'ancien salon par une galerie dont les panneaux
�38
VICIIY ET SES ENVIRONS.
mobiles dispal'aissent quand l' affluence des buveurs d'eau
l' ex ige.
La rotonde est blanc et or; la coupole est divisée en
plusieu l's compartiments ùécorés à la partie supérie ure
d'un médaillon fOlld 01', sur lequel se détache le portrait d'un
grand composi teur, et au-dessou celui d'un personnage épiodique de l'opéra qui a illustré chaque maître, ainsi: Don
Juan sous Mozart, Richard sous Grétry, Ji'reyschütz sous Weber, Anna (de la Dame Blanchè) sous Boïeldieu, Joseph sous
Méh ul, etc., etc. Cetle décoration est d'un joli eITet, et Cl
d'ailleurs le mérite d'être parfaitement appropriée à la destinati on de la salle.
Strau ,notre compatl'ioLe, qu'il ne faut pas con fondr e
.avec Strauss de Vienn ,dont il partage, du resLe, la céléhrité, après avoir lon rrtemps dirigé les bains d'Aix en Savoie,
a inauguré, le 1 ~ juillet 1845, les salo ns de Vichy. ~e cette
époque date la sui te non interrompue de conc-erts et de bals
qui fOllt si justement sa renommée et la j ie des buveurs
d'cau.
On se rappellera touJours le pr miel' concert, dans lequel
se fi l' nt n 1 ndr Mme Damol'eau , les fl'è res Batta, MM. Bernal'din Cl Chaude aigues. De pareils noms obligeaient.
Depuis, on a nlenùu Mmes Félix Miolan, Sabatier, LefébureW Ily, MM. Godefroy Balta, Géraldy, Ponchard, LefébureWély, Levassor, tc. Br f, le progl'amm de haque saison
a prouvé que Strauss n'est jama is resté au-dessous de la
tâ he difficile de distraire un public souvent blasé L inamusable.
Strauss conduit avec une vigueur et un entrain qui ne se
son t jamuis ralentis un orchestre de quinze musici ns, artist s choi sis dans les chefs de fil e des gra nd s orchestres d s
Tuileri s, de l'hôtel de ville et des palais princiers. Les
noms de MM. l3ernardi.n, Simon, Vierek, Pal'ès t Vandenheuvel nous dispenseront de plus amples éloges.
�L'ÉTABLI
E~1NT
TIlER~AL.
Les conc rts ont lieu tous les jours, exc pté les jeudis et
les dimanches, réserv' s pour le bal.
Essayerons-nous de décrire un bal à Vichy?
Un bal c'est, lorsque les bougies étincellent, la foule qui
ondule, se l l'esse, se heurle et s'entasse, collée en espalier
ou formant une digue que renverse bientôt un océan de clanseu l's; un bal, c'est un tourbillon de tissus plus légers que
ùe ail s d'ab ill e; un bal, c'est pOUl' les .i unes fill s le succès, pou l' Je jeunes femmes le tl'iomphe ou la j aJousie, pOUl'
les jeunes gens l'espoir, pour les maris une cOl'vée, pour
quelques-uns du bruit. Mais un bal chez Strauss, c'est tout
cela, ct, de plus, la tarentule qui vous saute aux jambe
t vous fait valser, polker et mazurker mala,l'é vou.
Enfin, un bal chez Strauss, c'est aussi, pour d'autres,
la suite d'une co nvel'sation commencée l'hiver à Paris ou
partout ai ll eurs.
Aux on rts et aux bals viennent e joindre des l'Cp résen tations théâtral s , composées d'opéras-comiqu s à d ux
ou troi s chan leur:; , et de vroverbes, comme A. d Iusilct
ou O. Feuillet ont su les mettre à la mode. Dire que proverb s et opéras sont joué et chan lés par cles al'LÎ les de
Paris est cho e presque inutil .
Qu lques mots sur Ics joueurs à Vichy.
N'ail z pas croire au moins que ces jou Ul'S piqu nt la
car le et suivent les variations de la l'ou n e t d la Iloire,
clu trente et du quarante, pour ponter au mom nt v ulu; non
pas, Vi hy n' st, Dieu merci, une succursale ni de Spa, ni
de Baden, ni d'Aix.
Nos joueurs jouen t le whist, mais d'une façon si intrépid ,
que ri n ne 1 s di trai t, ni une belle partition de Rossini,
de l\Ieyerb l' ou de Félicien David, ni l s accords joyeux et
hruyants d trauss.
Aussi, ljuels joueurs ! gare au parlner inexpérimenté qui
viendrait se fourvoyer auprès d'eux! ous nous rappellerons
�VICHY ET SES ENVIRO 'S .
toujours l'aventure arrivée à un de nos amis qui abordant,
un matin, dans le parc, son partner de la veille, reçut, en
échange de son bonjour, cette foudroyante réponse: " Ah!
mon ieur, si vous eussiez joué la dame au lieu du roi, nous
ne perdions pas trois fiches et nous en gagnions dix!!! "
�Abl' CS I.
IV.
EXCURSIONS .
.. , "" IIlolltngnc VCI'tC ,
La montagne Verte est une des promenades les plus connues des environs de Vichy, dont elle es t distan te de 4 kilomèLr s,
�42
V ICHY t:T SES ENVmONS.
On s'y rend à pied ou à âne par la rue de Ballore ; après
avoir tl'aversé le Sichon égayé par les nombreuses lavandières de Vichy, on comm ence à gravir la cô te à travers les
vignes et les vergers ; puis , arrivé dans un h ameau qui dépend de Creuzier-le-Vi eux, on prend un sentier à droite ,
guidé ce tte foi s par un e foul e d' enfant s , mendi ants pl'écoces,
et quelques minutes après on remonte vers un plateau situ é
au mili eu des vi gnes , ct d' oll la vue s'étend sur le bass in de
l'Allier d'un côté , sur Cusse t et sur les montagnes du Forez
de l'autre.
2. J,IL
côte 8111 "t-;"mlllld "
Après la montagne Verte , vient la côte Saint-Amand, sur
la route de imes , au-dess us du petit villa ge d'Abrest.
On al' rive en voiture ou à ân e jusqu'au bas de la cô te ; à
partir de là , on met pi ed à tel'1'e pour gl'avir un seutier à
travers les taillis.
La vue qu'on embrasse du haut de la cô te Saint-Amand
est assurémen t un e des plus belles que puisse admirer le
prom en ur.
A ses pi eds , le villag d'Abrest éparpill e ses maisons au
mili eu d'une riche et vi ~ our e u se
vég Itation; puis en face ,
de l' au tl'e cô té de l'Alli er, le vill ag de Ilautel'ive! ; au sud,
la C r<!t de Rand an, le pont de Ri s ; au fond, la Lim agn
born ée pa r les ch aîn es du Cantal, du Puy-d -Dôme et du
!\tont-Dor ,du Forez ct du Montoncell e ; à droit la masse
gri sRtr du vi ux Vi chy t 1 s bl anch s mai sons de Vichyles-Bains ; plus loin enfin, le vi gnobl s de Cl'euziel'-leVieux.
~ , Dc "id,)' li III (\1
nint-Amllnd , 1 kil omètrcs,
2, Le co nseil (lé 116"01 du déplu't m nt ti c l'Alli er [\ vOlé, dllns Sil S ssion
d'oelollr t Hoa, ln on sll'uelion d'un pOlit SUSJl 'ndu , qui l'cli cm Ahres t li
lI aulc"Î1' ,
�EXCURSIONS.
3. ).'nUée des
43
Dnme~',
L'all ée des Dames doit son nom à Mmes Adélaïde et Victoire de France , tantes du roi Loui s XVI. Cetle promenade,
L'all ée des Daill es.
à proximité de Vichy et la pl us fréquentée après cell e du
Parc , commence au bau t de la rue de Ballore pour fin i r
au pont de Cusset, en face de la papeterie.
L'allée des Dames , bordée de beaux peupliers qui on t
, . Par cou rs, 3 kit om "II' s .
�44
VICHY ET SES ENVIRONS.
remplacé en 18Hl ceux plantés en '178tJ, va parallèlement
avec la route de Vichy à Cusset et au Sichon.
Le Sichon, qui l rend sa source au pie.d des montagnes
du Forez, traverse Ferrière, Aronne, la Chapelle, Cusset, et
tombe dans l'Allier au-dessous de Vichy.
Rien de joli comme les différents aspects de ce ruisseau.
Ici, quelques maisons auxquelles on arrive par un pont vermoulu comme Van Ostade .sait les faire, avec des en fants et
des canards qui barbotent à qui mieux mieux. Là-bas, le
moulin de Presles, l'un des plus beaux revenus de l'ancien
couvent des Célestins; caché sous la verte saulaie, il se trahit par le tic tac de ses deux roues et le bouillonnement de
ses éclusées; puis tout le long du ruisseau. à gauche, les
prairies plantées de noyers, et apparaissant en brillantes
éclaircies 11 travers la bordUi'e d'arbres du Sichon.
On peut visi ter au delà de Presles la fontaine Pajot, dont
les eaux minérales ont été concédées à la société des nouveaux fermiers de Vichy.
L'allée des Dames, dont le parcours est d'environ 3 kilomètr s, est la vél'itable promenade des buveurs Iranquilles
t rêveul's; on y rellcontre également bon nombre de pêcheurs dont le plaisir n'cst point troublé comme sur les
ri ves de l'Allier.
4 . ';Ul'jl'jct '.
On se rend à Cusset par l'allée des Dames; par la nouvell e route, au moyen des omnibus, et par l'ancienne route,
mais à pi d cette fois. La longueur du parcours est la même,
un peu moins d'une lieue.
La vi lle de Cusset doit son origine à un monastère de
femmes lU'y fonda en 88G l'évêqu Eum ne de Nevers, sous
le règne de CharI magne. Cette abbaye, dotée de larges pri1. De Vicllr il Cuss 'l,
:j
kilomètres.
�EXCUR 10 'S.
viléges confirmés lour à tour par Philippe-Auguste, par sain t
Louis et par Louis XI, partag ait avec le roi la justice de la
ville. L'établissement d'une prévôté à Cusset est due à un
traité de l'an 1184, par lequel une abbesse de Cusset,
nommée Florentia, appela le roi Philippe-Auguste en partage. Dès 1'] 76, Louis le Jeune avait pris cette abbaye
Plnco do Cussot.
sous sa protection; Philippe- uguste confirma ce privilége
par la chaI'te de 11 1, datée d l'abbaye de Mauzac; il
exempta l'abbaye de Cusset des droits de gîte et ùe toutes
les tailles t impôts t.
Cusset, sans fair partie du Bourbonnais, fut compri
dans le domaine ùes sires de llourbon. On le trouve inscrit
sous le nom de l'abbaye de Cussay dans l'hommage qu'Arl
Coutumes [l'Auvorgne, pal' Chahrol, tome 1", pa go 71
�46
YICIIY ET SES ENVIT\ONS.
chambault V rendit vers 1'JOO à l' évêque de Nevers pour divers fiefs qu'il tenait de lui.
N'oublions pas de dire que le nom de Cusset vient de
Cusey, c'est-à-di re en langue celtique cachée; et, en effe t, la
ville, bâtieentre le Jolan et le Sichon, semble cachée, dominée
qu'elle est de tous les cô tés, excepté à l' ouest , par les dernières pentes des montagnes du Forez .
Cusset, devenu vi lle royale, relevait directement du roi,
son se ul suzerain . Il y avai t un bai lli age. auque l étaient soumis les cas royaux du Bourbon nais et de l'Auvergne; ce
bailli age dépendait de celui d Saint-Pierre-le-Mou tier, dont
il n'était qu'une annexe, et obéissait au même bai lli; mais
Louis XI, qui se mble avoi r eù pOUI' la ville de Cusset une
affection toule particulière, en fit, dès '1482, le siége principal des deux bailliages: " car il voulait, disait-il dans ses
ordonnances, élever ct décorer lad i te ville, qu'il avait rai t fortifi er et remparer tellement, qu'elle est en grande défense et
for tifi cations parfaites, qui son t de granue magnificence, ct
les plus belles clôtures de vi lle de tout notre royaume.
Pourquoi donc cette grande alTecLion de Luis XI pour
Cusset? Ce n'était certes 1 as en souv nir de l'humiliant pardon qu'il y avait demandé au l' i son père en lui Tiant trois
fois merci! Non, mais Cusset, aux yeux ùu prudent monarqu ,avait une haute importanc : c'é tait la suIe ville fMte que
possédât la couronne à 1ortée d s lomaines du duc de Bourbon, etLouis XI n' \pargna l'i n pour s' n faire un point d'appui
contre des vassaux presque uussi puissants que 1 ur suzerain .
Cu~
et était entouré de hautes l11urailh,s de 12 pieds d'épaisseur, toutes garnies de anonnières, de casema tes souterraines ct de fossés l rofonds ct pleins d'eau. II était f rmé
LI 4 portes fl anquées chacune d'une énMl11e tour de 30 toises de di am tre, dont le' murs avaient 20 pi ds d'él aisseur, Une de ces tours, ùont on disait qu'c il s pouvaient
loger un r i, s rt aujourd'hu i de prison!
li
�EXCURSION,
47
C'est à Doyat, favori de Loui s XI et digne compagnon de
Tristan et d'Olivi r, qu'est dû l'ensemble de ces formidables
constructions . Traître à Jean de Bourbon, puis con cu sionnaire, Doyat, sur la requête d'Anne de France, fut condamné
par le parlement à avoir une oreille coupée et la langue percée, en place de Gl'ève; cet humiliant upplice fut renouvelé
à Montferrand, sa ville natale; et cependant on retrouve
plus tard Doyat employé dans l'expédi tion que Charles VIII
fit en Italie.
La ville de Cusset n'a rien de bien remarquable, si ce
n'est sa position pitloresqu dans une vallée fertile au-dessus
de laquelle ~e dressent en amphithéâtre les premières cimes
de la chaine du Forez, et son pavé bien fait pour éloi"'ner
les tourist s, pavé que lamuni cipalité promet de jour en jour
ùe fai re chan rIe l' .
Nous signalerons à la curiosi té des buveurs d'eau l'église, la place, quelques mai ons particulières et l'établissement thermal.
L'église de ain t-Saturnin, ouvrage du Xl" si cie, n'a
guère conserl'é de ses anciennes constructions que a fa ade
surmonlée d'un clocher de style roman; quant à l'intérieur,
il offre ce mélang de badigeon et de gravul'es encaù rées qui
rait le dése poil' des artistes.
La place sur laquelle st bâti ett égli se est lordée de
quelques maisons n bois du xv· siècle; ell s n'ont rien d
particulièl'ement remarquable, si n 1 s ompare à cell s de
llouen, d'Ang l'S, elC. ; mais l'une d'elles mérite une mention parti uli re : elle est place! à cô té de la pharmacie Bru,
et c' st elle qui, en 1HO, reçut Chades VII, le dau] hin
qui fut cl puis Louis XI et l duc de Bourbon, lors de la réconci liation du p re avec le ms.
ignalons maintenant les maisons Cavy, Jourde et Lebouy.
La maison Cavy, rue ùu DOllet, est décorée d'une fellêtre
�48
VICHY ET SES ENVIRONS.
gr illée dont le souhassement repose sur une cariatide avec
cette inscription en deux vers latins:
Huic oneri affixum sors me prœdura locavit;
Hi c misero et trunco pŒma pereonis crit.
qu'on a ainsi traduits:
Sous ce fardeau courbé par uo destin cruel,
lei je dois souffrir un supplice éternel.
Supplice lui dure depuis l'époque de la renaissance, à en
juger par l'ensemble de l'ornemen talion.
La porte de la maison Jourde, rue du Pont de la lHèt'e ,
est accotée d'élégants pilastres, surmontée d'une imposte sur
laquelle est sculptée la Vierge tenant l'enfant Jésus. Ce joli
bas-relief, légèrement endommagé, serait réparé à peu de
frais.
La maison Lebouy renferme une de ces vastes cheminées
sous lesquelles nos aïeux se chauffaien t si bien: les deux piliers sculptés à entrelacs supportent un manteau décoré
d'enfants à mi-corps, alternés avec des rinceaux du meilleur .
goût.
La porte de la maison Jourde et la cheminée de la maison
Lebouy appartiennent, comme la fenêtre de la maison Cavy,
au commencement du XVI" siècle.
Nous indiquerons encore la belle collection géologique que
poss de M. Feignot, collection toute locale, mais dont la place
devrait être à Moulins.
L'établissement thermal mérite une description à part.
li. Établlssemcnt thcl· ... al clc 8"IJ)tc-~'ul
Il Y a quelques années, en 1846, l'affluence des malades
fut telle à Vichy, que beaucoup repartirent faute d'avoir pu
prendre des bains, et cependant, non loin de Vichy, la ville
de Cusset s'était déjà enrichie, à l'aide de divers forages, de
�49
EXCURSIONS.
sources d'eaux minérales naturelles gazeuses, d'une nature
tout à fait analogue à celles des sources de Vichy.
L'une de ces sources, celle de Sainte-Élisabeth était utilisée, mais pour le service de l'hôpital de Cusset seulement.
Frappé de cet état de choses, ce fut alors que F. Bertrand
de Cusset, conçut l'idée de doter sa ville d'un établi ssement
thermal où Je trop -plein des baigneurs de Vichy pourrait
désormais venir trouver un sou lageme nt à ses maux.
1\'1. FI Bertrand se mit donc a l' œuvre, et après des effort s
inouïs auxquels le forage. des sources précédemment découvertes ne lui donnait pas lieu de s'attendre, malgré les
difficultés et le peu d'encouragements qu'il trouva chei.
ses concitoyens, il vit enlin jaillir a 1 mètre du sol, un e
source très-belle, fort abondante, d'une eau minél'ale qui se
COuvrit rapidement des conferves propres aux eaux de ' Vichy; la somce de Sainte-Marie était trouvée! Le reste n'était plus rien pour M. Bertrand. En elfe t, on putbientût voir
s' élever rapidement, à environ 1";0 mètres de la source, un
élégant établissement thermal qui a commenc.é à fonctionner
dès la première saison de 1853.
Quand on approche de la source Sainte-Marie, on est
frappé de l'odeur d'acide su lfurique qui s'en exhale; l'eau,
très-limpide au sortir du tub e, es t a(;iùule , puis alcalescente
ct fort sensiblement atramen tail' ; elle dégage des jets fréquents de bulles gazeuses et marque 17°, terme moyen.
Nous donnens le tableau comparé de la composition chimiq ue de la source Sainte-Marie ùe Cusset et des sources de
la Grande-Grille, Brosson ct Lardy de Vichy, extrait du
bull tin de J'Academ ie impériale de mé lecine, séance du
29 octobre 1850 (L. XVI, p. 00 ).
t ·)7
d
�50
VICHY ET SES ENVlllONS .
---
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VI CHY.
CUSSET.
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V il à cer t d s Chiffres 61 quents ; il en ré ulte qu e l'eau
de la sou rce ainte-Marie contien t trois fois p l us de fer eL
�ExcunSlONS.
til
deux Ou troi s fois plu s de gaz acide carboniqu e qu e les ea ux
des sources de Vichy; sa température ('J 7°) lui donn e en
outre l'éminente propriété que null e autre ne possède au
même degré , de conserver longtemp s sa puissance curati ve
et de pouvoir être tran sportée au loin sa ns altérati on sensible.
L'établi ssement thermal de Cusse t es t levé sur la route
de Paris à Vichy, un peu en avant du pont jeté sur le Sichon. Les constructions assez spaci €:uses ont été faites sur
les plan s de M. Bailly.
Le style bizarre de ces constructi ons , qui offre un agencement architectural de diverses époques , es t, après tout,
d'un ensemble tl'ès-sati sfai sant.
Le corps principal, contenant un riche sal on d'allente , es t
nan·qué de deux tourelles en briques , aux toits aigus , qui
font ressortir la l orte et les deux ~ nètres l'en ai sance surmontées d'un e horloge accotée par deux petits géni es.
A droit et à gauche du sal on, un couloir donn e accès 11
24 cabinets de bains parfaitement aérés CL décorés , à .l, bains
de douch es, à 2 cabinets de repos , aux lin geri es et aux étuves à ch auffer le linge . Un cabinet des tin ; au médecin
inSI ec teur nommé par le go uvern ement , M. Comil, es t
situé dan s l'établi sement même ; il es t attenant au salon
d'attente.
Des deux pavillons , l'un, relié aux therm es , corHi ent les
rése rvoil'S , les pompes , les fourneaux et les chaudi è!'es ;
l' autre , situé à un e d s extrémités du jal'llin, se rt de labol'atoi!' pOIlI' la préparation des pas til1 s hydro··min érales et
des sels natur ls les sources pou!' bain s.
La so u!'ce Sainte-nl arie a été am née , ainsi qu e la SOurce
• ::t int -Éli sabeth, à 6 mètres en avant ùe l' établi ssement,
dans le jardin.
La oUl'e ainte-Mari e jaillit 11 un mètr envi!' n audess us du 01 dans un e élégante vasqu po ur retomber dans
�VICHY ET SES ENVIRO 'S.
un bassin circulail'e ; la source Sainle- Élisabeth, presque au ss i riche que la précéd ente, alimentait, dès 184tl , les
bains de l'hôpital de Cusset, où ell e a opéré des cures fort remarquables.
Le volume d' eau fourni par ces deux sources suffit el au
-delà uux besoin s des buveurs et des bai gneurs , chose précieuse , si l' on veut bien remarquer, comm e il faut mal heureusement l'avouer, Iu' on a été jusqu'à présent forcé
d' empl oyer le eaux de Vichy avec trop de parcimonie.
Le prix des bain s de • ainte-Mari e est de 1 fI' . 20 C. , el,
après 20 ou 2'; bain s, il es t mi s à la di po:oition de chaqu e
baigneur2i litres d' cau min él'ale de la so ur e Sainte-Marie.
De nombreux omnibus parlant à toute heure de V.ich y
tran sportent les baigneurs à Cusset en quinze minutes .
O . I.e Sunt tic 1.. Chè"re , le,. CI·t"... ,. , le COIII'C ,. .. III .. nt,
1 ' ~I·tloHèe,
le mont I.>e)'roll" ' .
Au sortil' d Cusse t, quand on prend la roule de Fel'rières ,
jalonnée par le aut de la Chèvre , les Grivat , le Goure Saillant, l'Ard ii; ière et le mont Peyl'Ou x, le ichon, qu'on avait
à sa gauche de Vi chy à Cusset, pl' nd la droite à partir de
{; tte ville et coul >parall"lement av c la route, tantôt paisibl ' men t sur un lit de sable ct de cailloux , tan tôt n cascades br.uyan tes tomban t des roch s éboul ées , ct toujours
so us de fr ais ombrages , à travers lesqu els on aper oit,
çà et là qu lques moulin s babill ards ct d s mai sonnettes
de meuni ers.
! ous arriv ns au Saut de la Ch vr ; on app Ile ainsi un
pyramid e ou aiguill e en roches primiti v ,tr nqu ée aujourd'hui, ct qui a donn' Ii u à un légende racontée , il Y
a quelques ann é s n or ,pend ant la saison des caux , par
L D' Cuss 1 nUl Gl'ivnls 2 kilomelr 8; des Gl'i vnls il l' Al'd oisicrc, 4 kil o-
melr s.
�EXCURSIONS.
1)3
une vieille mendiante; qui, en échange de son histoire, ne
s'adressait jamais en vain à la charité des passants.
Nous voudrions pouvoir redire celle légende; mais jugez
vous-même, lecteur, si elle prête aux développements que
comporte d'habitude ce genre de récit.
Il s'agit d'une chèvre pou l'suivie par un loup; la chèvre
saute par-dessus la pyramide et retombe saine et sauve sur
Les Gl'ivfllS.
le chemin, landis que le loup se LUe roide en voulant faire
comme elle.
Cette lég' nde, commune à plusieurs localités du BOllrbonnais, est d s pl us simples; Dieu vous garde, lecteur, de la
déploraI le prolixité des narrateurs que nous n'avons pu
nous résoudr à imiter.
L rocher du Saut de la Chèvre n'a plus ri n aujourd'hui
qui soit remarquable. On ajou te seu lement que les amoureux
�VICII'Y ET SES ENVmONS.
en peine vont quelquefois y jeter un à un trois cailloux pris
dan s le Sichon; si ces cailloux res tent sur le plateau fait par
la min e , il y a probabilité'de mari age !
Un quart d'b eul'e après avoir quitté le Saut de la Chèvre ,
on arri ve au hameau des Grivats ; un grand bâtiment à
cbeval sur le Sichon, sUI'plombé par un e haute et noire
cheminée de machin e à vapeur, nous annonce un e fabrique
impol'tante ; en effet, on y fil e et on y ti sse de ces cotonn ades à carrea ux si connues dans le pays. Près de trois
cents ouvri ers sont occupés dans ce tte fabriqu e , comm anditée pal' les propl'iétaires des environs ' t dans laqu elle le;,
marchand s font fabriqu er d'après les dess in s qu'il s donnent. Les ouvrier lui appartienn ent au pays sont employés
11 l' exclusion des étrangers ; s' iIs trouven t le bien-être , co mm e
c'es t pr(\s um able , dans la fabriqu e des Grivats, pourquoi
alol' s, (luand vi ent l'h eure du repos , les promeneurs sont-il s
assailli s par les apprenti s en qu ête de quelqu es sou s ?
Et 11 ce suj et, di sons qu'il fauL pour Vichy cL ses environs
un e ampl e provi sion de menue munn aie ; car, malgré l' al' r~t
é de 1\1. le maire , on es t circo nv ' nu à chaque instant
pal' un e foule <l'enfants dressés de longue main 11 la mendicité ct 11 l' oisiveté, so us le déllorabl e pré texte qu'il s se rvent
ùe guid es t le cice roni.
Apl' 5 les Gri vats , la route , d'étroite et encai ssée qu' elle
était, s' élargit et passe par un suite le petit 5 vall ées disl osée en hipl odromes natu r 15; pui s ell e sc resserre de
nouveau, ct, à 1 artir d'un pont améri cain, lie redevient
étroite et montu euse.
De là on peut entendre le Sichon, si calme d'h abitud e , se
precipiter en bouillonnant de qu el lu es mètl'es de haut eur,
ùans un endroit fortement encai ssé p 'll' des rochel's à pic ct
cOUY rts de chènes , de noise ti er cLde fougères , :-tu mi li u
de cru 15 l'ombre et la lumière jouent d'un e façon puissante
et imprl':vu e.
�EXCURSlO '
Ce Staubach en mini ature e t connu sous le nom de
Goure aillant; on y anive par l'Ardoisière , mai s à pied c l
Le GOUI'C saill anl ,
avec beauco up de précautions, à trav rs les ronces, 1 herbes
glissant s et les pierres qui s'éboulent t_
l , Gouro sn ill ll nl, mols OU p:lyS qui H'ul 'nI oil' cnsCtlùc, En remoniant
10 ichon Illl -dessus dc FC''I'i èro on 1,'OUl'U lin gI'H lld e ct lumnltu li S' CIIScade, co nnu o égl1l 'mr nl so u ~ le nO\ll ,l e Gou," sa ill anl Cl sous celui tI(,
PI l',' Ell ciso; on appell e ainsi 1I1l 0 ono,'m ml11'ull l do l'Ocher. 'lui des cn 1
dc s rel'ors oppûsfs tI deux montllgn 'S s('plll'é(' s l'un e tl o l'llul,' , pal' lin' \'nl160 que 1'llrmlclrit le ichon, Ce llo muraiIl ' 8,'",lr l ' avolt' oto 'oupée de llIuin
!l'holll11l e il sn l'aMi e inrél'Ï ure pOUl' lai sser ôco ul el' los 'a ux d'un la ' ~ slIl'él'l cUl' , On dirnil un' di gu ' l'ompll' , Dell x ré 8 , dil-on , mt' CO nl enlcs d 'S habilanls dl' l'el'l'i '.l'CS, r,\solu,'cnl OC slIbm Cl'S 'l' la l'ille, POlir 111 cll,'c il ex culi oll
cc bell u projel , 'Iles jllgè l' 'nI qll 'il sernil il l','opos li ' l'USS mhl 'l' dans Itl l'ailé uno grunù o maSSQ d'ctlu qll o dcvtlil l' '1 'nir III pi 1'1" En 'ise; il rall uil U'll'
bOlide colossale :\ c' lle gill"nlcslluc chaussé ' : l 's récs nc Il'ouve,' 'nI 1 icn 00
�VICHY ET SES ENv:mONS .
. Voici l'Ardo isière ; on traverse pour y arriver une passerelle jetée sur le Sichon, et dont un tonneau déroulé forme le
plancher.
L'Ardoisière , comme l'indique son nom, est une carrière
ont l'exploitation a été , à diverses époques, qui ttée , reprise
et quittée définitivement à cause de la trop grande fri abilité
du schi ste. On peut, lanterne en main, vi siLer la galerie et
le puits commencés pour l'exploitation.
L'Ard oisicre.
Entre l'Ardoisière ct ]e Sichon, dans un endl'oit frai s et
ombragé , s' lève la modes t hôtelleri e de Mme Vaudoi s. Les
amateurs d ~ tanches et d'écr vi sses y trouvent de qu oi sati sfaire leur gOllt. Un e ménageric'.compl ètc de vaches, d'ânesses
mi cux (IU C de S'cmrl\l' l' du ,'01: Saint- Vin rent, ([ui rorm llit le Ho mm et d'un ·
haute monl agne; mais, au moment Où cll rs l'OU llli nt l'emporter, l'ulle d'oll cR
IlIus ]1h émn 1 nom de Di cu , ct nUBsj l(; t cli c tomba en sc clIssn nt 1 bra s ; 'os t
ai nsi que F C1'1'i èl'cS rut sa uv ~c ct 'lu c le roc oin t-Vin e nt ne ]Ierdit point Sil
Il nuLC poftlli on nu-ti CSSll s dcB pays ù'u]elltOtll·.... (A. Alli cr, lIis/oire cllL Dow 'bolll/(Iis, t. JI ,
p.
2V I
ct
2IJ2. )
�EXCURSIO NS.
;; 7
et de chèvres es t là pour donn er du lait aux touristes altérés et de complexion délicate.
L'abri hospitalier de Mme Vaudois était oecupé, il Y a une
trentain e d'ann ées, par un e chaumière dans laquelle s'é tait
retiré du monde un nouvel anachorète connu so us le nom de
frère J can o
Frère Jean vécut de la charité des âmes pieuses , puis un
jour il di sparut. On prétend que ce fut pour rentrer non
dan s le monde , mais au ba gne, d'où il s'était évadé!
L'Ardoisière est adossée à une montagne assez élevée (le
mont Peyroux), couron née par d'anciennes ruines appartenant à un ch âteau de Templiers" L'ascension en es t rude,
mais on est dédommagé par l'immense étendue de pays
qu'on y découvre. Quant au château des Templiers, on peut
voir dan s une tour à moi ti é détruite un e de ces immenses
chem in ées inconnues daus nos demeures modern es 1.
·1"'1" ',
,. . I.c,", 1'1 ......
l n c a' /.c d e,", J u ",tlccs, l e ."alC s du D I .. b l e .
On se rend aux Malavaux et à la côte des Jüs ti ces par
Cusse t.
Après avoir dépassé cette ville, au lieu de suivre la route
de l'Ardoisière, on prend à main gauche un chemin qui
traverse une campagne d'un e fertilité admirable, puis , au
bout d'une demi-heure, on entre brusquemen t dans une
âpre et étroite va ll ée, bordée de hautes montagn es pelées ,
sans végétation aucune, et tenant suspendus au-dessus des
voyageurs d' énor mes bl ocs qui se mbl ent prêts à se détacher.
La th éba'id des Malavaux es t cependant un peu égayée par
le Jolan, rui 'sea u moins iml ortant que le Sichon, car on le
le traverse presque à pied sec dans certains endroits.
~ . L s géol gucs l'l'étendent l'cconnalll'o dan s le mont Peyroux le crut '1'0
,l'un ancien vol un. L'inté"icUl' de la montagno présente, en olT't , une masse
composée do roches hosaltiqucs.
2. ])0 CussCt ltUI Malavnux, 1 kilomètl'Ci.
�08
VICHY ET SES ENVIRONS.
La côte des Justices, que l'on trouve en poursuivant le
chemin, est un endroit aussi désolé que les lHalavaux; son
nom es t assez significatif: c'est là que se faisaient autrefoi s
les exécution s capitales .
Une croix de bois rappelle dans ce lieu le so uvenir d'une
pauvre fill e trompée qui se noy a dans un lac voisin pOUl'
échapper à la honte.
Entre le chemin des Malavaux et celui de la côte des Ju sti ces se trouve enserré un mamelon auquel on arrive par
un sentier. Cc mamelon est couronné de ruin es qui apparti ennent, dit-on, à un ancien châtea u de Temp liers j; à
quelques pas de là, on peut voir l'orifice d'un puits dont on
ne connaît pas la profondeur. Il avait, dit-on encore , été
creusé par les Templiers pour la découvel'te de trésors qu'ils
croyaient enfoui s dan s cet enJroit, mais plus ils cr usaient
et moins ils trouvai ent; ce puits s'appelle le puits du Diable!
C'est assez souvent pal' la route de Nimes que l'on va à
Busse t, en passant pal' Abres t et Sain t-Yorre.
Nous savo ns un e autre route, beauco up moins fréqu ntée,
acc ssible aux voitures légè res dans la belle saiso n; ellc
n'es t guèl'e l lus longue que la première, et les différents
points de vue qu'on y découvre doivent la faire préféI'el'.
Lorsqu' on a qui Hé l' Ardoi si' r , on suit la rou le Il Ferri èrE;
jus IU'à un pont américain qu'on laisse à gauche pour suivre .
un chemin montueux et assez cnl'rossable, à [l'av rs boi s ;
l . A en Cl'o il'o Jes gens du pays, les T 'mplicl's au raicnl été Jes m:trfJlli s do
Cnrnbns dCR environs 110 Vichy; pns un chl\tcfln dehoul ou en ruin e donl la
fondaLÎ on ne so il ntll'ibu é :i ces moin es militllit'es, 'J'oulcs les rois (Jue nous
nvo ns pli rectifier ICM crJ'ClIl'S :\ co su] l, nous l'nvons fni t ; lorsquc la chose
n'csl pns possible, nous ci lons, mui s sous lutes réservos.
2. Do J'Ard oisière Il JJusse t, 6 kilomèlres,
�EXCURSIO NS.
Ml
comm e il contourne beaucoup, on peut longtemps voir le
mont Peyroux: ses crêtes , couronnées par les ruin es du
ch âteau des Templiers , se déco upent nettement sur un ciel
de juillet ou d'aoùt, tandi s qu e sa base vient se cacher au
mi lieu des arbres touffus dont le Sichon ])aigne les pieds.
Ce paysage es t fort beau .
•
Le ch:\.leBu ÙC IlO1ll'bon-llu sscl.
C pendant la voiture roule touj ours au milieu des chênes
et des houleau x , pui s , au débou ché l'une l etite sapini ère ,
nous arrivon s à un e grande route , sur laquelle nous mettron s pied à terre , si vous le voulez bi en; la chose en vaut
la p in e.
i nous ne nous sommes point encore extasié devant les
beautés que l'on déco uvre sur la montagne Verte et sur la
côte Saint-Amand, sur le mont Peyroux ou sur la cô te des
�60
VICHY ET SES ENVIRONS.
Justices, c' es t que nous gardions toute notre admiration
pour le m3tr nifique panorama que nous avon s devant nous.
A gauche , les interminables successions de vallées et de
montagnes sur le quell es se détachent le roc noir de SaintVincent, et, au dernier plan, le fam eux Montoncel. Le
Ionton cel, élevé "de 1600 mètl'es au-dessus du niveau de la
mer, faiL partie de la ch aîn e du Forez; il es t termin é par
une espèce de pyramide à troi s pans , et sert de limite à troi s
départements: à celui de l'Alli er, au nord; au département
du Puy-de-Dôme, au sud, et au département de la Loire ,
au levant.
A droite , ct bi en loin, l s li gnes vaporeuses du MontDore ct du Puy-de-Dôme , avec la Limagne au bas ; puis
Ri om et Clermont, que le soleil l'ait reluire comm e des
paillettes sur les ton s violets eL verts de la montagne t de
la pl ain ; plus n avant, l s li gnes s' accusent davantage ;
1 s vill ages , les fermes , 1 s hâteaux se di stin guent mi ux :
l'Alli er prom ne caprici eusement ses flots al'gentés sur un
fond de sabl s jaunes .
Plus n avant ncore, 1 droit devant nous , à un e lemili u tout au plu , le mamelon OUl'onné d' arbres L de
mai ons au-cless u ' desqu els se déchiqu ttenL 1 t its pointus
des tours de Buss t. Cc premi er plan, un peu dan s l'ombre à
l'heul'e de midi, rt de r pou ssoir admirabl au merveilleux
ct imm nse tabl eau qui s déroule devant nou s.
Mais il es t temps de poursuivr n LI' rouI ; n orc qu lqu s cô tes à descendre L à m nter, et au bout d'un tlu art
l'h eure , apr" s avoir dél assé plusi urs pauvr mai soll s ,
nou s arriveron s ur la plac du vill age de Busset t ' n face
du ch tll au, dont la persp ctive SL, de ce côté, compl \tement n asquée pal' un luinconce.
TOUS dépa s l'on S la p rte d' ntl'ée du ch âteau, lui est
dan s une tOUI' arré , tapI' s avoir obtenu la permi ssion
de visiter (qui n' es t jamais refu s ' e) , nou s franchirons un
�ExcunsIO ·S.
première cour entourée en partie de bâtiments qui servent
aux communs, puis une grande grille coupée à ses deux
tiers par une porte CJue gardent deux énormes molosses,
et qui donne sur la cour d'honneur, où s'élèvent le chàteau
et la chap~le.
Le château se compose de deux ailes en l' tour, reliées
par le pavillon de l'Horloge.
La célèbre tour de Riom, qui dépasse de beaucoup les
autres en hauteur, est plaquée contre l'aile du château qui
fail face à la grille; cette tour est termin e par une galerie
en briques et en bois, d'où l'on découVl'e une partie de la
vue que nous avons essayé de décrire plus haut.
Il faudrait un volume en tier pour énumérer et dépeindre
convenablemen t les salles, les galeries, les cloîtres, les
escaliers à vis, les po l'tes et les fenêtres à ogives, les balcons sculptés à jour, les caveaux voûtés, les toils avec leurs
girouelles, leurs crêtes t leurs épis , enfin tou t ce qui constitue le château et la chap lie de Busset; faisons donc la
part de l'imprévu pOUl' le visiteur.
Il nous a semblé que nos costumes modernes et étriqués
étaient mal à l'aise dans ce vieux manoir féodal; nous nous
allendions à tout moment à voir paraître le sire de Bour'bonllusset, bannière au ven t, avec ses pages, ses écuyers t
ses hommes d'armes, ou bien encore avec la châtelaine, et
suivi de fauconniers, de piqueurs et de lévriers en laisse.
Les llus anciens souvenirs du château ùe Buss t remontent à 1374; à ceLLe époque il appartenait à Guillaume
de Vichy.
ous voyons plus tard MaI'ade de Vichy, dame de Busset;
pui Lionet, seign ur de Bus el, qui rend foi et hommage
de ses terres à Marie de Berry, le 14 juin 142ti.
Bu set passe Ilsuite dans la maison d'Ali gre.
Mais arrivons, s'il vous plaît, aux Bourbons-J3usset, ceux
qu les rois de France r connaissaient pOur leurs cousins.
�62
YICHY ET SES ENVIRONS.
Donc, Louis de Bourbon, cinquième fil s de Charles 1er ,
duc de Bourbon, et d'Agnès de Bourgogne , avait été
nommé évêque de Liége à dix-huit ans; mais il quitta
bientôt la mitre et la crosse pour épouser Catherine d'Egmont, veuve du duc de Gueldre, et comme il s'~ta
it passé
de l'assentim ent du roi de France et de son père , son
mariage ne fut pas légitimé ; ce qu i ne l'empêcha pas d'avoir
trois fil s, dont l'aîné , Pierre , fut la tige de3 BourbonsBusset , par sui te de so n mariage avec Marguerite , fille de
Ber trand d'Allègre , seigneur de Bu s~e t et de Vendat. Pierre
était en outre chambellan et conseillel' du roi Loui s XII, et
cependant ses efforts et ceux de sa mère, ne puren t faire
que le mariage de son père fût légitimé.
. . . . . . . . . . . Celui- là des Silva
C'est l'aîné, c'est l'aïeul , l'anc6Lre, le grand hom me,
Don Si lvills, qui fut trois fois consu l do Home
J'en pas
0
et d s moill urs . . . . . . . . .
Le petit-fils , Philippe, marié à Loui se de Borgia, et
échan son de Loui se de avoie, obtint cc qu n'avai t pu obtenir le ftls. Franço is l'r ordonna, par al'rêt de son consei l,
que Phi IiI pe, aussi bien lue ses hoirs et successeurs , serai nt r connus désormais pour vrais t lég itimes enfants
de la mai son de Bourbon, qu' il s en portel'ai nt les al'mes ,
mais ILl'ils n'aurai en t dl'oit à d' autres par tages . Pressenlait-i l d jà la défection du connétab l de Bourb n ct la confi scation de so n duché'l C t arrêt fut homologué au parlement
Il 'J1)18. Philippe, en bon et fidèle serviteur, assistait à la
bataille de aint-Qu ntill , où il fut tué.
L titre de ou in s du roi, donné aux Bourbon s-Bu ss t,
leur es t confirmé par Loui s XIV n 1GGl.
Loui s, ms de J an, premi er lieutena nt général d'artill ri" est tué, à 2() ans, au siége de Fribourg, en 1G77 .
�63
EXCURSIONS.
Nous re trouvons son petit-fils , François-Louis-Antoin e ,
maréch al de camp en 1761, et lieutenant général en '1780.
Le général comte de Bourbon -Busse t, propri étaire actuel
du ch âteau, a pris tou s ses grades sur les champs de bataille de l'Empire, et si alors, comme aux temps p assés , ch aque chef eû t fait porter devant lui sa bannière ou son guidon,
on aurait pu voir les fleurs de lis à côté des ai gles impérial es.
Car le co mte de Bourbon-Busset porte de France à ses
armoiri es . Celles que l'on voit sculptées sur une large d alle
posée au pied de la tour de Riom et encadrée de lierres
appartienn ent aux La Tour du Pin 1.
j . Voici la gé nénlog iu dcs Dourbons-llussC l :
Churlcs J", du c de Dom·bon.
1
Loui s , son 5' fil s.
1
Pi CI'I'C,
a' fil s de Loui s, souche dcs Dourbons-Dusse t.
1
Philippe.
1
Cl audO"l"
1
César.
1
Claude lI . -
Jeu il-Louis .
--
1
Lou is l "f .
Loui s 11.
1
l<' I·:lIl ço is-Loui s-Anloin o.
1
1
G:lSlllll'll- Loui s. -
Loui s-l'mnçois-J oseph.
1
Frlln ço is-Loll is-Joscph, 11I'O lH'i luire ac lu ci.
1
1
Charles.
Gaspard.
�G4
VICHY ET SES ENVmOl'iS .
O . Illlutco'h'c ' .
L' omnibus va trois fois par jour à Hauterive, à six et à onze
heures du matin, et à six heures du soir'C'est une charmante promenade que cene faite su·r le chemin d'Hauterive, quittant et reprenant las bords de TAllier
au milieu des prés, des taillis et de quelques hameaux, jusqu'au village dont, faute de mieux, nous recommandons la
petite église romane aux amateurs d'archéologie nationale.
Au sortir d'Hauterive on arrive aux sources Brosson par
une longue et belle allée; un vaste jardin renferme plusieurs
corps de bâtiments disposés pour les sources, pour les bains
et pour la fabrication du bi-carbonate de soude dont les produits utiles sont si répandus en Europe.
Les sources Brosson son t les mêmes que Claude Mareschal nomme la source d'Auteril e, ou doivent du moins 1 rovenir de la même nappe d'eau, puisque les sources actuelles
ont été amenées à la surface du sol par suite d s travaux de
sondage que MM, Brosson , propriétaires du terrain, firent
exécuter duns le principe pour retrouver deux petites fontaines qui s'écoulaient len tement au niveau du sol et qui étaient
employées en boisson par les habitants d'Hauterive.
La source principale fournit, dans l'espace de vingt-quatre
heures, une quantité d'environ 8G mètres cubes d'eau d'une
température de 14 à 15° centirrrades.
M. Honry en a fait l' analy se par ordre du gouvernement et
y a trouvé tous 1 s éléments minéralisateurs qui font la richesse des caux de Vichy'.
En aLLendant lue des cal tages amènent les caux d'Hauterive à Vichy, l'établissement thermal ct la fabrique de bicarbona te de soude continuent à functionnel'.
1. Do Vichy ;\ Haut 'rive, 5 kilomch'cs.
2. Voir 10 tablellu, p:lgc 30 .
�.
EXCURSlONS .
L' établissement thermal renferme un très-petit nombre
de baignoi res; le prix des bains est de 1 franc 20 centimes .
Les sources et les bains achetés par l'État ont été concédés
en dernier lieu aux nouveaux fermiers.
'10. nnnc1an '. -
l'.lllIlillont. -
Le l,ont tic I.U8.
Randan est situé à quatre lieues, ou seize kilomètres de
Vichy.
Le ch;\leau de Bandan.
L'âne, celt.e monture habituolle des promeneurs, doit donc
être remplacé par la calèche ou pal' 10 cheval.
AprèS avoir dépassé les ponts de Vichy, on suit une route
montueuse et boisée; cette route est, dit-on, celle des Rol , De Vichy il l\undan, 10 kilomètres; dc l\uudnn il MaumOIll, 1 kilo mct,'cs; de Maumont au jlonl de niB. 2 kilomÔl"CB,
137
�G6
VICHY ET SES ENVIRONS ,
main s: nou s voulons bi en le croire, mais elle n' en est g uèr e
plus commode ; les fondrières qui fon t cah oter à chaque
moment la voiture (calèche ou omnibus) n e r appellent nul
e ~
ment les belles chaussées dallées d es an cien s conquérants ,
Au bout de deux h eures d e secousses pénible3 , on arrive
dans le village de R andan, dont les masures mi sérables ont
été chan gées en gaies mai sonnettes respirant l'aisan ce, Il
n' est p as diffi cil e de savoir pourquoi: le séjour d e Mme Adéla'ide se ra longtemps regretté à Randan ,
Mais le but de la promenade es t d e vi siter le château; on
s'y r end par un parc fort bi en dessin é, coupé de n ombreuses
allées s abl ées et planté le beau x bouquets d'arbres et d' arbus tes odorants ; des fleurs y répandent partout leur parfum; d' admirables perspecLi ves y sont adroitement ménagées ; la vu e se porte sur de larges et m ag nifiques h ori zon s
d e plain es , de villages , de châteaux, d' étangs et de montagnes ,
Après un e prom enad e d'un quart d'h eure , on a rriv e au
château p ar une cour d' honn eur; la grille qui la ferm e es t
encastrée d a ns deux colonnes surmontées de lions ,
L' mpl ace ment du ch ût au d épendait primitivement d'un
couvent d e bén édicLÎn s ~ ndé en ti40 et joui ssant d' une
g r ande réputati on de sainteté ',
Le cMteau féod al rempl aça le couve nt vers le:: x' ou le
XI " siè le ; les premi ers seigneurs pOl' tèr ent le nom de R and an; plu s tard, ce domaine pass a d an s la fa mill e des P olil, ' , " GI'égo il'o de Toul's pari fll1 IfiU pnrl ùe n anùoll cl d SO Il
égll so , donll e pus leur , ll ol1lm6 JllliOI1 ,8 fllisoit r emorqll el' po,' scs abslinences, ses llu slérilés ol ses miruclcs , L'An vel'gno rUl 0 11 cc lemps-lit li 'solée
plU' UI1 gmnu o pes le, fl éou flu O l' Il l'C ll'OIl Ve) dons lomes Ics hl sloires de nos
pl'o vin CR tl U lIl or n ~go
j le moill o Juli Il , au mili ou des so ins '1u 'i1 prodi g ll o ll a u x m:llh ' lI fC UX, mourul vi ctim de 80 n gé nér IIX dévou 'rn cnl, Al ors
ru l Il Il1l11 é ahhé de C' monas lère llll !tomllle digne d\, le ntp S des pr mi ers
apOlres , Cl onilllé ÙC ccl espril de hi enroisance !t os pil u li ~ r c (lui r épand UDO si
�EXCURSIO:'\S.
67
gnac par le mariag e de l'h ériti l' de ce Lle maison avec Jeanne
de Randan , petite-fille de Guillaum e ; pui s , en HiIS, dans
celle de La Rochefoucault, par le mariage de Françoi s, prince
de Marcillac, avec Ann e de Poli gnac , veuve du co mte de
Sancerr e , tué à la bataille de Mari gnan.
La seigneurie de Randan fut érigée en co mté en 1 Q~ 6,
ct en duché sous Louis XIU; elle devint plus tard la propriété du duc de Choiseul-Praslin, qui la vendit en 1821 à
Mme Ad élalde, sœur du roi Louis-P hilippe ; son propri étaire
actuel es t un rich e Génoi s, M. le duc de Galiét'a.
Le château se compose d'un princip al co rps de log is avec
deux pavillons carrés, en retour du côté de la co ur d'honnp. ur, et flanqu é de deux gl'Osses tours du côté du pa rc. La
co nstructi on en briqu es roses et gri ses , les toits et les clochetons couvert s en ardoi ses , les haut.es chemin ées , donn ent à
ce château un air du temps d'Henri IV; mai s, à l'exc pti on Je
la tour de l'oues t, remarqu abl e pal' son escaliee à vi s, ct les
nncienn es cuisin es qui se rvent de salle à manger, toutes les
constru ctions primitiv es , démolies en 'J 822 , après l' ac Iuisition qu' en fit Mme Adélaïd e , ont fait pl ace au pas ti che
actu el.
Naguère ncore le ch âteau de Randan offrait un intérêt de
plus par tous les souveni rs attaché s à la mai so n d'Orl éans.
Les tabl eaux de famille , les aqu arell es ct les min es de
pl omb, puis les trophées d'acm es, le curi os ités de toutes
sortes rapport ées des voyages lointain s , ont Ji paru les
salles qu'ils ornaient.
douce 1 inl e de p06s io sur l 's pl'emi cl'B nges du chl'i slianisme, LeB vi eill es
chroniqll Cs di senl nn'iv menl " CJ u' il vivail loul enlier dc simpli cil'
Cl de cha• l'ilé, lavuil lui-môme les pi ds d(',s voyog urs cl li s éll'ltngel's, ell
es essuya il
« de ses mai li S, Cl qu 'il condui sa il so n ll'Oll pcau n n pal' la CI'oi
nle, mai s [lur
• ùe sages Cl pi ellses cxh l'lali ons, • - On le sUl'nOl1llllUil Sn nniulphc,
,"
Il nndan devinl plu s lard le siégc d'une vicai J'i c ou vi com lé (vicuriu
s Il nndanensis). (T/oJ'"I:]C piu ol'csqu e et l'omauûque dans l' lI Il CiC Il Il.C l !'ra1l,cc ) ùo
Nodi er
Cl Tay lor.
�·
VICHY ET SES ENVIRONS.
On vous montrera l'oratoire de Mm e Ad élaïde, sa chambre
à 'cou cher donnant sur le parc, la ch ambre dite du Roi exposée sur la terrasse , la salle de famille et la chapelle; mais
tout y es t tri ste et nu.
Randan est un e grande solitude ; il n'y a plus guère de
remarquabl e que la salle à manger et les cuisines, dont les
vastes proporti ons font rêver de Gargantua.
On peut vi siter le château deMaum ont, à un e lieue de Randan. C'est encore un pastiche , mai s un pastiche moy en
âge , avec tours, tourelles, donjon s, créneaux aux armoiri es
sculptées . Mme Adélaïde le fit bâtir pour ses neveux, auxquels il servait de rendez-vou s de chasse.
'
J,
ponl ùe His .
Maumont a ét construit sur l' mpl acement d' un e ancienne
co mm ancl ri e 1 '1' mpli ers.
Placé à la li si r des forêts de Randan, sur un e sommité
qui cl min la vall ée de la r ive ga u'h e de l'Allier, Maumont,
tout moùern qu'il es t, a l' asp ct d'un vi ux manoir féodal.
D Maum on t au pont d Ilis, le traj t n' es t pas lon g ; apI' s
avoir traversé au bas de la cô te le village de Saint-Pr~
es t, on
�EXC R JONS.
GG
suit à droite, et en remontant l'Allier, un chemin bordé de
saules et de peupliers qui mène au pont.
Le pont de Ri s a été bâti en même temps que Maumont,
d'après les plans et sous la dil'ecLion de M. Adolph e Boulland. Il est en parfaite hal'n10nie avec Maumont: un e pile en
ma onnerie supporte deux tours en briques , à créneaux et à
cordons en pierre , reliées par un e arcade en ogive; de leur
couronnement partent les SUPPOI' tS du tablier. Un e petit
maisonn ette , également n briclues , constl'Uite à l' ex tt'émité
du pont, sur la ri ve droite, abrite l'hom~
e chargé de la perception du péage .
Le retour à Vichy s'op re par la Maison-Blanche , SaintYorre et Abrest, ou bien encor, si l'on v ut revenir sur ses
pas, par Saint-Pries t et Hauterive.
Il . Jo:rnut',
Le chât au d'Effiat st 'itué à cinq lieu s ( 20 kilomètl'es )
de Vi hy; pour s'y rendr , on traver e les ponts , puis on
gravit la montagne sur \[uluelle s'éparpillent à mi-côl ,au
milieu des hèn 'vières , d bl \ t des vi gnes , les ch aumi l'es de Vesse . 11 pas ensuit, par les bois de Garat
et de Randan, au bout desqu Is on elltl'e n pl ine Limagne.
Les ruines qu e l'on l'en antre SUI' la l'oute ont cell es d
D nones , ruin s de lout point in ignifi ant s, et pal' 1 ur' pen
d'intérèl arti stique' et pal' le manqu e de ouvenirs hi toriqu s.
Bi nlôt après , les tour Iles qui s'élancent nu-des us des
a\'hres du parc annoncent 1 châl au d'Effi at, auquel n
arri v par une lar" et belle all é de mal'l'onniel's centenui\' s , que l l'min un e p l't monumentale d'un lyl
impo ant, luoique un peu lourd; le trophée d'arme qui lu
COuronne rt de SUpPOI'! à l'écu de la maison d'Effi at.
t . D Vi chy à Elli lll , 20 kil olll "II'CS .
�70
VICHY ET SES F.NYlnONS.
L'ensemble ex térieur du château est massif, sans caractère; c'est un assemblage de bâtiments de différentes époques ; quelques-uns n'ont pas même été achevés.
L'intérieul', dont les vieilles tentures, les lambris de chêne
et les ameublement ont été religieusement conservés et restaurés en partie, mérite la peine d'être visité en détail.
En entrant par la porte cIu milieu, on pénètre dans la salle
d'armes, remarquable par sa cheminée immense et par ses
croisées, sur lesquelles son t peintes les armoiries des d'Effiat
avec le millésime de 1620, et celles de M. de Pyré portant la
date de 1830.
La sall e à manner, 11 droite, est tendue de fort belles tapisseries des Gobelins, repr 'sentant des fl eurs et des fruits.
Un salon à gauche est égal ment orné cIe tapisseries représentant l'hi stoi re du célèbre ct ingénieux hidalgo don
Quexada de la Mancha. Le plafond est décoré de caissons en
bois foncé qui font cI' au tant mieux ressortir des culs-de-lampe
ct des mascarons cIorés.
Un autre salon , style Louis XV, ren ferme un meuble recouvert de très-riches tapi sseries , avec des pastorales dans
le goû t de Watteau, de LanCI' t ou de Boucher; bel'sers, bergèl'es ct moutons sont fri sés, poudrés t enrubannés; au fond
de ce salon est la chambre h coucher du mal'échal d'Effiat;
le IiI ct le faut uil son t ornés de tentures en velours t n
soie ct de large crépin s d'or t d'arg nt de l'époque .
A côté d la chambl' du maréchal, on remarque, dans
un autl' pièce, des tapi sseries r présentant des pe:rsonnug s du moyen tlg , t tramées av c celte précision eL ce
goûL dont 1 s Gob lin s ont gardé le secr t.
Comm on p ut le voir jusqu'à présent, le château d'Effiat
est un vél'itabl musée d tapis::ieri s d toutes les époqu s.
La suIe partie du chût au qui Ire nsuile de l'intérêt
est la sali des GaJ'des, au premier étag ; on y voi t appenduc une suite de mauvais tableaux dOllll'histoire de Roland
�r
EXCURSIO 'S.
71
a fourni le sujet; tout y pèche, dessin, couleur, intérêt historique; le temps a, du reste, commencé à en faire j ustice.
Tel est aujourd'hui le château d'Effiat, dont le maréchal
avait voulu faire une résiden'ce princièl'e.
On sait qu'Antoine Coiffier Ruzé, marquis d'Effiat et maréchal de France, né en 'J !)81 , dut sa fortune au cardinal
~e
Richelieu. Il fut d'abord page d'Henri IV; plus tal'd,
il se distingua au siége de la Rochelle, en 1617; nommé
ambassadeur en Angleterre (1624), il Y négocia le mariage
d'Henriette, sœur de Louis XIII, avec Charles 1er • Le succ, s de son ambassade lui valut un riche et avantageux manage avec la fille do 1\1. de La lHeillel'aye et la surintendance
des finances. on aïeul maternel, Gilbert Coiffier, mourut
vers le même temps, lui laissant la propriété d'Effiat, érigé
bientôt en marquisat; et comme si tous ces avantages lI'étaient point encore suffisants, une élection dépendant de la
généralité de Moulins, à laquelle on réunit quatre-vingl
paroisses détachées du district de Riom, fut créée à Gannat
pour le marquis.
ous le retrouvons n Piémont, à la bataille de Carignan;
en 'J 63'1 , il est nommé maréchal de France.
Riche d'honneur et d fortune, le maréchal marquis d'Effiat, gouvel'n ur du Bourbonnais pour Louis III, voulut
alors rendre son domaine le plus considérable du royaume;
mais sa mort, arrivée en 1632, 101' qu'il marchait sur l'él c10rat de Trêv s, l'arrêta dans la rôalisation de ses magn ifiques t gigantesques proj ts, dont l'un, par exemp\c, était
de détourn ·rle cours de l'Allier, distant d'Effiat de 3 lieues.
Le maréchal laissa trois fils; pas un n' ssaya de continuer
l'œuvre du p l' .
L'un d'eux, connu sous le nom fam ux de Cinq-Mars,
périt misérabl ment sur un échafaud avec de Thou, pour
avoir tl'ahi et le roi et le cardinal; trisle ambiti ux que l'his-
�72
VICHY ET SES ENYIRONS.
toire implacable a dépouillé de tout intérêt et remis à sa véritable place!
Du second, on ne sait rien.
Le troisième, l'abbé d'Effiat, a grossi la chronique scandal euse du XVIIe siècle.
La propriété d'Effiat passe plus tard entre les mains de
Law, qui l' abandonne par sa fuite à ses créanciers. M. de
Sampigny d'Issancourt s'en rend acquéreur, et la donne à
une de ses filles, Mme de Pyré, qui épouse en ~ecolds
noces M. d'Aubré. Ce dernier cède Effiat à M. Boucart en 1844;
M. Bouc~rt
l'a revendu; le propriétaire actuel attend un
acheteur. D'abord acquéreur de compte à demi avec une
autre personne, il s'est vu obligé de garde r la terre d'Effi'at
pour son propre compte, et ne demande qu'à s'en débarrasser. Av c lui du reste, pas un pouce de terrain n'a té,perdu.
Le jardin, vlan té par Le Nôtre, a été labouré. Le grand bassin octogone de la cour d'honneur, 'qui servai t pour les irrigations des plates-bandes, a été comblé avec de la terre; on
y récolte du blé!
Ce n'étaient pas là les embelliss ments qu'avait projetés le
maréchal d'Effiat!
.l~
,
Solut-Gc'·lIl1.ln-lcs-1:'Ol!lsés. -
lJllly ',
Voulez-vous nou s suivre encore '/ nous vous mènerons cette
foi s 11 Saint-Gel'main et 11 Billy,
Nous passerons par Cusset; puis, apl'ès avoir traversé le
Jolan sur un de ces ponts rustiqu s lui fon t le bonheur d s
peintr s de paysag , nous suivrons la route de Moulins,
bordée de vigo s el de vergers au milieu de quels sont situés les ham aux si propres et si coqu ts d s Corni lion, des
Champagnat, d s Crépins, dont la réunion forme le village
de Creuziel'-le-Vi ux.
l , De Cusset:\
lomètres,
ainl·G 'l'main, fi kilomèll'CS; ùo Sainl-G l'main
à Dili y, 5 ki-
�EXCURSIONS.
73
Les Cornillon, les Champagnat et les Crépins sont les
noms des familles les plus importantes qui habitent ces hameaux.
Après une heure de marche, la route fait un grand circuit
que nous éviterons en nous engageant dans un sentier montueux, bordé de saules , pour reprendre bientôt ce tte même
route entre Creuzier-le-Neuf, à gauche, et Charmont, à
droite.
Charmont est un château moderne, grande maison carrée
qui doit payer beaucoup d'impôts de portes et fenêtres, châleau insignifiant, s'il ne s'y rattachait point un souvenir;
c'est près de là que le dauphin, depuis Louis XI, délibéra
avec La Trémouille et les autres seigneurs révoltés s'il entrerait dans Cusset, où était le roi Charles VII son père.
Au bout de quelques minutes, nous voici devant les premières maisons de Saint-Germain, au milieu desquelles
est située l'égli se, qui servait au~refois
de chapelle à un riche
couvent dépendan t de l'abbaye de Moissac.
Cette égli se remonte au Xll" siècle; sa façade est des plus
simpl s; l'intérieur est partagé en trois nefs, et le chœur est
entouré de colonnes dont les chapiteaux offrent le plus beau
Spécimen de l'ornementation romane . Ajoutons que Robert
de Vichy fut prieur de cette abbaye en 1343.
Ous traverserons maintenant le pont sous lequel passe le
chemin de fer de Clermont, et nous entrerons dans le bourg
de Saint-Germain.
Saint-Germain-les-I< ossés n'a Il us ni fossés ni murailles;
Saint-Germain est lémantelé, on n'y voit même plus la porte
ogivale surmontée d'un beffroi dont parle A. Allier· dans son
1Jistoi1·e du B01trbonnais. Il ne reste de l'an cienne ville que
deux pans de mur à droite et à gau he de la rue principale,
puis un groupe de têtes en marbre blanc encastré dans la
paroi d'une auberge, ct enfin l'abside, de sty le roman, de
l'ancienne chapelle du château.
�VICHY ET SES ENVmONS.
Les deux pans de mur conservent encore les rainures de
la porte de ville.
Le groupe de têtes faisait partie d'un plafond du cMl teau
à l'époque de la renaissance, et par conséquent ne représente
pas Henri IV et Sully, comme quelques-uns le prétendent.
La chapelle, qui seri maintenant de grenier à foin, a été
en partie le théâtre d'un événement tragique.
Une châtelain e de Saint-Germain, imitée plus tard par le
comte de Charolais, ayant tu é d'un coup de fusil un paysan
qui pêchait sur les bords de l'Allier, n'eut que le temps de
se réfugier dans la chapelle du château, et y soutint un siége
en l' l'TIc contre la population entière, jusqu'à ce qu'elle pClt
s'échapper pendant la nuit, pour ne plus reparaîtl'e dans le
pays. Condamnée à morl par contumace, elle fut pendue en
effigie.
Quant au château, démoli depuis longtemps, ses pierres
ont servi à la construction de Charmeil, auquel on arrivera par un pont suspendu dont les dépenses ont été
votées en assemblée du c nseil génél'al de l'Allier pendant la
ses ion d'octobre 18J3 .
La chronique rapporte que Charles l ' dîna à Saint- ermain le 2G mars 15GG.
ain t - Germain, ruiné pal' les guerres de religion, a
été nvahi, de nos jours, par les conquè t s plus pacifiques
de l'indu trie; les immells s et beaux travaux 1 nécessités
par la li gne du ch min d fer d Moulins à Clel'mont lui
ont déjà donné une nouvelle vi, , ct sa prospérité s'accroîtra
ncore davantage lorsque la li dne de Vichy, qui doit passer
ou pal' Cuss t ou sur les berges de \' Allier, aura été définitivem nt arrêtée.
~ , L lonl vinduc tlo trciz ar h B BUl' l'Alli l' t IC8 ponccl\u cn IlI'nn! Cl
n orri rc Ù· ninl- ll'muin.
�EXCURSIONS .
n.î
De Saint-Germain à Billy, la route n'est pas très-longue;
nous traverserons le chemin de fer, que nous laisserons à
gauche, près de la sta tion constr uite sur les terrains de
M. Labeaume, maire de Saint-Germain; puis nous irons
jusqu'à Billy par une suite de collines et de vallons bordés
d'arbres au-dessus desquels apparaît le donjon en ruine ùe
Billy .
Billy étai 1 l'une des dix-sept châtellenies du Bourbonnais,
et partageait avec Châtel-Montagne l'honneur d'être une des
plus belles.
On y comptait 4800 feux, en y comprenant Varennes.
Billy étai t administré par un capitaine, gouverneur militaire; un châ telain, chef de justice; un greffier et un receveur t. On y condamnait à mort, elle dernier arrêt fut rendu
en 1760 contre une femme qui fui brûlée vive sur la place de
la ville, pour avoir assassiné son mari.
Le château de Billy, co nstruit dans le XIV· siècle, réparé
au xv" par Louis II[, duc de Bourbon, cessa d"tre habité
vers le XVI·. Il est auj ourd'hui la propriété de M. d'Arfeuilles
et sert au fermier pour ses réserves.
Ses ruines son t piLLoresquemenl assises sur une éminence
d'où l'on déoouvre une vue magnifique, celle de l'Allier jusqu'à Varennes qui borne l'h orizon , entre les forêts de
Marc(mat, les villages d Villeine et Lonzat à gauche, et le
chemin de fOI' et le vi ll age de Créchy à droite.
Le ch âteau de Billy se composait d'une première encein te
munie de dix tours, et d'un donjon, ou seconde encciu te intérieure, fl anqué de cinq tours et d'une haute tourelle octogone du sommet de !;\quelle on plongeait d'un côté sur la
route, de l'autre sur la rivière. On voit encore la chapell e,
la salle des Gardes, puis des cacho ts et des oublieLLcs. C'est
~ . Ln ' h:Heli nie de Dilly, (lit Coifflel' Demorct, payait huit Iivt' s d'iml Ot
de Su 1'1'0; ccI I , d' Vichy, soixant '·six Iil'l'cs dix sous j 'clio de aint·Gc l·mnin, influant -Sl'[1 t livl'cs dix sus.
�76
VICHY ET SES E 'VIRONS.
au donjon que logeait le duc d~ Bourbon quand il venait séjourner à Billy.
Billy est aujourd'hui un bourg de;) à 600 habitants; presque toutes ses maisons portent encore le cachet des XIV·, XV·
et XVIe siècles; l'une d'elles est particulièrement remarquable par les inscl'iptions qui y figurent ex térieurement. Sur
l'imposte assez maigrement sculptée, au-dessus de la porte'.
du coté de la rue allant à l'entrée de la ville, on lit:
1° MALEUVRE A CEVLX QVI
DEUIS~T
DIEV. POVR SEI\VIIl AVX RICLIES ES.
2°
QVE SEIlT A I.OME, AMASSEIlIlIEN
El' l'EIIOIIE LAME.
3°
DIEV ES MA UAVLTE TOVIl
ET l'OIlTEIIESSE.
Et au-dessus de la tourelle qui fait angle en face du château,
sur une banderole tenue par un ange scu lpté en forme de
cul-de- Iamp :
4°
LI/Om, l'LVS ES ACAULÉ. ET
CUtlI\GI:;
QVE
DE
MOI
SES
ilE
MA
l'IlSCI/ES
TOVII.
es {uatre in criptions ou maximes avaient une portée sign ifi ative; seu l m nt elles remontent à une éloque qui à
su ivi la chute du hàteau.
Billy a auté par-d ssus ses anciens murs; de blan hes
maisonnett s vi nn nt s' Iparpi ller' pl' s des vignes, du ôté
de l'an iennep rte, lontl s tourss l'V nt aujourd'hui lepiS onniers, t du côté d l'Alli l', au-dessus du c11'min de
fer q LI i rase le pied lu lonj n.
Pour ~tre
omplet sur Billy, nous t l'minerons par l'histoire de cet homm qui, a ant pris fi mme, . trouva p r
au bout de cinq mois; il alla trouv r ie jug de l' ndroit,
�77
EXCURSIONS.
homme d'espriL, qui prit un gros livre dans lequel il fit
semblan t de lire ceci :
Dans Billy en Billesois,
la première fois,
Femmes sonL mères à cinq mois 1
POUl'
Grand avait été l'émoi du bonhomme, plus grand fut son
contentemenL.
1:1. <:batcltlou
l,
Une des plus jolies excursions, et lue l'on fait cependant
bien rarenlenL, est celle de Vichy à Châteldon.
On quiLte Vichy en remontant la rive droite de l'Allier et
en suivanL la route de Paris à Nîmes .
Après avoir lon gé le lied de la côte Saint-Amand, ces
Colonnes d'Hercule de bien des buveurs d'eau, on traverse
l'ageeste village d'Abrest, ancienne seigneurie de Vichy;
dont le chùteau existe encore én parLie.
Après Abrest , Saint-Yorre, qui possède un petit port de
commerce sur l'Allier.
Ensuite, la Maison-Blanche, limite du département de
l'Allier.
La route, en oomiche jusque-Hl, et don t les brusques
contours fon t découvrir à cha lU instant de nouveaux et
admirables panoramas, devient alors droite et plaLe; mais
elle traverse une ~ rLile, r iante ct pittores lue vallee qui s'étend jusqu'à la rive droite de la Dore et de l'Allier.
A peu de distance de la Maison-Blanche, ct après avoir
passé un second ponL, on prend le premier chemin à gauche,
qui condu iL à Châteldon, chemin bordé par une colline à
droite, ct à gauche par un vallon qu'arrose Je Vauziron.
l , DcYic:lty il. Alll'cSl, 3 kilom 'll'OB 01 li -mi; d'AllI'csl à Saint-Yorre, 5 kilomNI'cB; do ainl,Yol'l'O il la Maison-Dlaneh', 0 kilomC1l'CS ; dc lu Maisonl11anche il hlllcllioD, 0 kilemCll'cs: cn lout 20 kilomùll'CS cl dcmi.
�.8
VICHY ET SES ENVIRONS.
Ch~ltedon
, pour parler le langage de la statistique, est un
chef-lieu de canton de l'arrondissement de Thiers; petite ville
très-ancienne, elle faisait autl'efois partie du Bourbonnais;
elle est située au sud-est, à 4J myriamètres de Paris, à
2 1 kilomètres de Vichy et de Thiers; elle compte une population de 1700 habitants.
Châleldon est bâti SUI' un sol granitique, à l'extrémité des
demi l'es ondu lations des montagnes du Forez, du Bourbonnais et de l'Auvergn e ; ses maisons sont noires, mal
construi tes, moi tié en bois ct moi tié en pierre, borùan t des
rues sales et étroites, et o[rant partout un aspect triste et
malheur ux.
i les 1 calités expliquent les habitants, nous ajouterons
que la population de Chùteldon semble misérable, sou[ret use; on rencontre beaucoup d ~ mmes affectées de goitres
atll'ibués à l'cau du auziron, dont les habitants font un
usage continuel.
CM tel don est un vrai type d'ancienne vi lle auvergnate;
ses maisons accusent dans leurs détails l'architecture des
XIlle , XIVe et xv' siècl s, mais av c les vieux escaliel's vermoulus faisant saillie au dehors, mais avec des toitures plates
aux tuiles recroquevillées, rougeât!' s t moussues; ajoutez
à cela cl s rues étr i t s, anNu leuses, qu côtoie le Vauziron,
olTrantl'imprévu il chaqu détour. Eref, hâteldon a la physionomie d'un ville fé dale; elle a oublié de fail'e sa toilette
d puis 300 ans !
Derri l'e la vi lle s'élèventdes collin sescarpées et rocheuses
SUI' lesquelles la patience indus tri use des habitants a créé
des vignobl s'lui proùuis nt le m illeurs vins de l'Auvergne, dit quelque part M. le ([octeur Eartez; tant pis pour
l'Auvel'gne, assurém nt, à n jUNer sur l'échantillon que
nous a olTertl'h telier du 1 il-d'Or.
Il faut particulièr ment vi iter, 11 Chât ldon, l'église, la
tour de l'h odoge, le château , et enfin l'établissement thermal.
4
�ExcunSIONS.
79
L'ég1ise est le premier monument que l'on aperçoit en
entrant à Châteldon; elle était encastrée dans les anciens
murs de la ville, ainsi qu'on peut le voir encore aujourd'hui.
Ch~l.cdon
.
nâLie au X111" siècle, elle faisai t pari ie d'un couvent de
Cordeliers; elle est formée de trois nefs dont la principale cst décorée de copies passables des grands maîtres
�80
VICHY ET SES ENVIRONS.
itali ens et r eprésentan t les P ères de J'Église; une chaire en
bois sculpté vaut la peine d'être examinée en détail, sa base
est ornée de statuettes d'un bon styl e ; cette œuvre paraît
remontel' au commencement du XVII- siècle .
Le portail offre dans sa partie ogivale des restes assez
fru stes de sculp tures représentant des anges aux ailes
éployées et tenant des écussons effacés aujourd' hui; que de
dates, que de faits ignorés ou controu vés par suite de la
destruction de ces livres de pierre 1
La tour de l'horloge , située à l' extrémité opposée de l'église, a dû aussi être com})fise dans les murs d'enceinte; c' est
une tour carrée , percée d'une porte cintrée , et surplombée
d'un toit aigu, terminé par une campani lle qui abrite le
timbre de l'h orloge. C'est au moyen d'une échelle qu'on parvient dans l'intérieur de l a tour, dont le pied baigne d'un
côté dans une mare qui a probablement fait partie des fossés
de Ch ûteldon, mais où les canards prennent aujourd'hui
leurs éba ls .
Après avoir dépassé la tour de l'horloge , on gravit, à
main droi te, une pen te assez abrupte pour arr iver 11 une
gri lle dont la porte s'ouvre toujours à la demande du visiteur; après quelques pas dans les all ées ombreuses d'un fort
beau l arc anglais, on arrive devant le cMl teuu qui domine
la vi ll e de Châteldon .
Monument des temps passés, c'est, dit-on, en 1108,
sous Louis le G l'OS, qu'a été édifiée cette forteresse , vide aujourd'hui de ses archers et de ses engins de guerre, qui
on t fait place 11 l'attirail beaucoup llu s modeste d'une ferme
confortable dirigee laI' M. de La Murette, son propriétaire
depuis 1837.
Extérieurement, le château présente une masse imposante; les murailles, hautes de près de soixante pieds, sont
percées ç.à et là de quelques fenêtres Ci ui disparaissent sous
une épaisse chevelure de lierre .
�81
EXCURSIONS.
On pénètre dans le château par l'ancienne entrée; mais
aujourd'hui le fossé est comblé, le mâchicoulis bouché; une
solide et modeste porte cochère à plein bois a remplacé le
pont-levis etla herse dont ell e suit le contour ogival.
Nous voici dans la cour; à droite, deux parapets à hau··
teur d'appui, reliés par une tour dans l aquelle notre introducteur nous rait remarquer les anciennes oubliettes servant
aujourd'hui de cellier; à gauche, le ch'Heau formé de deux
ailes en équerre, et sur l'une descluelles. on voit encore les
consoles qui supportaient une galerie ou cloître au premier
étage, explication très-naturelle de plusieurs portes extérieures qui se trouvent à cette hauteur. Au milieu de l'autre
aile est une tour rasée en partie et servant de cag' à l'escalier principal. Au centre de la cour, on voit une citerne pouvant contenir mille pièces d'eau 1.
Les vastes couloirs du rez-de-chaussée et du premiel'
étage du chàteau ont été disposés avec goût par M. de
La Murette.
Des bahuts du xv· siècle, des portes et des lambris des
premiers temps de la Renaissance, des meubles en marqueterie et à mille compartiments, comme on les faisait
sous II nri IV ct sous Louis XIU, des pendules, des sopha~
ct des consoles comme on en voit h Trianon, oJTl'ent '1 la
curiosité du visiteur un ensemble de souvenirs que l'on ne
retrouve complétement qu'au musée de Cluny.
A l'angle des deux corps de logis, une tour COU] ée à sa
moitié par un pIanellOr : l a partie basse s rt de salle de
billard, l a partie supérieure est destinée à la se llerie. Ces
d ux salles occupent l' emplacement de l'ancienne ch apelle;
tous les murs, Sur ,une hauteur de près de 30 pieds, SOnt
COuverts d'anciennes fresqu s qu'il ne serait pas difft île de
restaurer. Ces p intul'es, dont on décorait les murs et les
l . 2000 hc ' loti ll'CS
137
(
�82
VICHY ET SES ENVIRONS.
voûtes dès le XIe siècle, doi ven t appartenir au commencement du XII ', c'est-à-dire qu'elles on t dû précéder l'époque des Giotto et des Orcagna.
Les nombreux personnages qui en font le suj'et sont nettement accusés avec un trait noir, que recouvrent encore
quelques tôns ocreux et rougeâtres, et rarement le bleu et
le vert. La pose roide et sans animation de ces personnagel:i
au buste long , aux yeux fendus, aux soul'cils arqués, aux
mains plates comme celles des Égyptiens sur les papyrus,
et tenant Jes l hylactères ou banderoles explicatives, les
fait assez r ssemb ler à ceux que l'on remarque dans les
fresq ues de Sain t-Savin en Poitou, et dont P. Mérimée a
publié uné si remarquable apprécia tion dans les Documents
inédits sur l'histoire de France.
Un escalier à vis, attenant à l'ancienne chapelle, condu it
aux combles du château. L'ascension mérite la peine d'être
faite; qu'on se figure une toiture qui ressemble à une
immense carène renversée, et dont on retrouve des exemples dans les salles des Pas-Perdus des palais de justice
d'autrefois, comme à Rouen, par exemple.
Des nombreuses croisées percées dans ces combles, on
jouit de la vue la plus étend ue. Nous ne revienùrons plus
désormais sur la description que nous avons donnée, 11
propos de nourbon-nusset, des mon tagnes de l'Auvergne.
au pied desquelles se déroule la Limagne, zébrée de jaunes
moissons et Je verts jardins .
Une vue for't curieuse, et que nous trouvons fortu iLemen t
à notre sOl'tie du château, est celle que l'on a de l'angle
du pa rc dominant Châteldon.
Une su l'face triangulaire de to its plats et rouges, pel' ée
de vides qui sont les rnes, surmontée des tours de l'église
et de l'horloge, et encaJrée de vertes collines, telle es t la
vue à vol d'oiseau d nt l' nsemble coml lète on ne peut
mieux la topogl'aphie de la ville.
�EXCURSIONS.
83
Châteldon est connu depuis longtemps pour ses sources
d'eaux minérales.
Ces sources sont au nombre de cinq: les deux premières,
Elahlissemcnt lhcl'Lnnl de Chàleldon.
dites des Vignes, appartiennent à M. le docteur Desbrest,
qui en est en même temps le médecin inspecteur; les trois
autres, dites de la Dlontagne, appartiennent 11 M. de La
Murelle. Ces dernières sont situées dans le bois de Goutte-
�'84
YICHY ET SES ENYlIlOi'iS.
.Salade , à m.Î-cô te. d'une montagne, sur la rive gauche , et
à un kilomètre de Cb âteldon.
L'étab lissement tllermal, hâtiment modes te , de structure
modern e , es t à 300 mètres de la ville , en remont ant le
Vauziron; c' es t près de la rive droite de ce torrent que
sourdent les deux sources , dont l'une , celle du puits carré ,
alimente les bains , et l'autre , celle du puits rond, sert
pour les buveurs. La découverte de ces eaux, due au docteur Desbres t, grand-père de l'in specteur actuel, date de
l'année -1 ïï8; c'es t à ce tte époque , du moins , qu'il en fit
la première an alyse et les annonca à la commi ssion royale
chargée de l'exam en des eaux mincrales du royaum e.
MM. Lassonne , Sage et Raulin s'occupèrent d'une seconde analyse ; MM. Boul ay et O'Henry en firent une troisième , en 183r:> , par ordre du gouvern ement.
Voici le rés ultat de celle qui a été fait\:: en derni er lieu
( dccembre -J 8J2) à l'École des min s:
SOun CES DES l'IG KES .
Acitlo carbonique .. . .... .... . .... .. .
slJl[lIri'lll o •• • . • .• • • • •• • . ..... .
ph os ph l·iflll O. . ..•. .. . . . ... • .•
arsé nieux .... ... .. . . "
~
.... .
chlorhy,h·iq u" .. .... . . .•. . .. . . .
Sili cc . . . '" . ... .. . .. .. . . .. . . . " • . .
l'I'otoxY llo ti c r ' 1' •• , •.•• •• • , . , , , . , • • •
ha,ll'X . • , , . .. • " . '" ..... . . •. . ...
Mugnésic . " ' " , , . " . ' " , . ' " . " . , ,
P o l ~s
. ". " " . , , . , , . . , .• .. . , , . . , .
So ull e . . , .. , . .. "." " ". , .. " . " .
Pu its cnr,'é .
Pui ts ,·on tl .
2,3 40
0, 0 20
3, U2 1
0, 153
tl'nccs
0,005
0 ,OG4
0,OG2
0 ,0 12
0,020
trac
8
0 ,0 10
0,1 00
0, 355
0,07 0
0 ,0 17
0 ,55G
0, 11 7
0,025
0,242
0, 102
.1,33 7
a ,302
5,433
Il resso rt de cette dern ièl'e analyse , ain si que dos an alyses l)fccédentes , que 1 seaux mincl'ales de Chateldon
sont acidules , alcalines et ferrugineuses , c'es t-b.-dire identi ques aux eaux de Spa, de Pyremon et de Seltz.
�EXCURSIONS.
Les eaux de Châteldon exercent une action stimulan te,
mais douce, sur les organes, et augmentent la rapidité et
l'énergie de toutes les fonctions vi tales.
La présence du fer et sa grande divisibilité dans les eaux
les renden t précieuses pour les maladies des femmes;
l'acide carbon iqu e et les bi - carbonates alcalins que contiennent ces mêmes eaux les font employer avec succès
})our le diabète, la gravelle et les néphrites calculeu es.
En attelldant que les eaux de CbâLeldon soient plus répandues et mieux appréciées, nous dirons que l'établi ssement thermal) composé d'un hôtel et de deux cabinets de
bains, reçoit annuel! ment de 1 tiO à 1 GO baigneurs. La
saison commence au 1 (j mai et finit au 15 septembre. Le
tarif des bai ns es t de un franc. Quan t aux eaux prises en
boisson, elles s'expédient et se conservent plusieurs années
en bouteille.
�Mai so n de Alm c de év igné.
v.
LES BUVEURS D'AUTl1EFOlS.
Mainten ant qu e vous connai ssez Vi chy et ses environs
<lussi bi en, sin on mieux qu e nous , nous essayerons de vous
faire onn aÎlI'C la vie des buveurs d' au, c'es t-à-dir leurs
<lccupation s de santé et de plai sirs, occup ati ons ùont vous
aurCZ vo trc pal'l.
�LE
BUVEUR
D'AUTREFOJ.
87
Mais avant cela, nous ne croyons pas hors de propos de
vous dire ce qu'était la vie des buveurs d'eau d'autrefois .
Notl'e tâche sera facile.
Comment? Le voici.
Vous vous êtes inévitablement promené aux Célestins;
inévitablement encore vous y êtes allé par les rives de
l'Allier. Avez-vous remarqué alors une vieille maison aux
coins de pierre de taille bien aju tés, aux cl'Oisées encadrées de briques, au toit élevé, une maison, enfin, comme
on en bâtissait sous Louis XIII ct sous Louis XIV? Cette
maison, précédée d'un jardin, esl celle qui fut habitée par
Mme de Sévigné; et, dès l'instanl que Mme ùe évigné esl
venue à Vichy, vous devez comprendre (comme nous venons
de le dire) que notre lâche sera bien facile, puisque l'illust!'
marquise parlera pour nous.
Dès le mois de janvier 1 Gï6, Mme de Sévigné sc plaint
de ne pouvoi l' l' muer le côt ' droi t, cp. qui fai t Cl u' elle embrasse sa fille de toul son CUI' avec le bras gauch . Quelques jours après, l'enflure est grande sur les mains. Le
31 janvier, elle est hors d'afTaire, quoiqu'elle ail les bras,
les jarrets, les pieds gros t enflés.
Mais voici que le 8 avri l, Mme le SéviNné annonce son
départ pour BOUI'bon ou pour Vichy, et elle croi t qu'elle
aimera mieux Vichy que Bourbon pour deu. raisons: l'une,
" yu'on dit que Mm de Montespan va à Bourbon (Mme la
marquise craint-ell d passer inaperçue à côté cl la royale
favorite?); l'autre raison, que Vi hy est plus près d
Mme de Grignan.
Le '15 avri l, Vichy a la préférence. « • ••• On me dég 'Ûte
de Bourbon à cause de l'ail'; la maréchale d'Estré veut que
D ux jours
j'aille fi Vichy: c' st un pays délicieux ... .
après: « •••• J' attends mon ntièr liberté lu chaud t de'
Vichy. Depuis que je sais qu'on y prend la dou Il , qu'on
s'y baigne ct que 1 s eaux y sont aussi bonnes qu'à Bourb 11,
Il
Il -
�SR
VICHY ET SES ENVIRONS.
la beauté du pays, la pureté de l'air m'ont décidée .... » Le 22 avril: « .... Je suis à mille lieues de l'hydropisie, il
n'en a jamais été question; mais je n'espère la guéri on de
mes mains et de mes épaules et de mes genoux, qu'à
Vichy, tant mes pauvres nerfs ont été rudement aùligés de
rhumat ismes: aussi je ne songe qu'à partir. L'abbé Bayard
et Saint-IIél'em m'y attendent: je vous ai di t que la beaulé
du pays ct des promenades et la bonté de l'air, l'avaient
emport sur Bourbon. »
Voilà Bourbon (ou mieux Bourbonne) bien mis de côté .
Or, le lundi '1J mai, à cinq heures du matin, Mme de
Sévigné se met en route pour Vichy, où elle arrive le lundi
suivant1 .
Le premier jour, la couchée est au beau château de Courance, pl' s d Milly, à 4 lieues à la droite d Fontainebleau.
Le v ndredi 1 r" 11 N vers. Le dimanche à Moulins, dans la
chambre Oll mourut la gran l'mère de Mme de Sévigné,
J ann -Franço ise Frémiot, baronne de Chantal, fondatrice
de l'ordre de la Visitation, béatirlée par Benoît XIV, on
17;)1, et canonisée par Clém nt XIII, en '17G7. ertes on
ne voyageait pns très-vit alors; la malle-poste et le chemin
de fer n'étaient pas nCOl' inven té ; et puis, le moy n d'aller
vile quand on a son grand carrosse, qu'on n'e t nul1ement
pressé , {u'on trouv n chemin d'anciennes ami s, voire
lme d M ntespan , qui, elle, voyag dans un 'arrosse à
six chevaux, suivi d'un autl'e carross att lé de mame,
avec six femmes, dix ou douze hommes à cheval, sans les
[fi iel's, brof un train de quaran t -cinq person ne?
Et
n faut-il pas se fair cont r ce que dit Mme de Mont span ,
ce qu'Ile fait, e qu'elle mange, c qu'Il dort?
A votr tour, madam e, de nous dire e qu'en l'an de
notre salut 1 G7G, vous disiez, vous faisiez, vous mangiez
et dOl'miez à Vichy.
�LES DUVEURS D'AUTREFOIS.
89
Vieh)', mardi 10 mai 1070,
« Je commence aujourd'hui à vous éerire, ma lettt'e partira quand elle pourra; je veux causer :wec vous. J'arrivai
ici hier au soir. Mme de Brissac avec le chanoine (Mme de
Longueville, chanoinesse), Mme de Saint-IIérem et deux
ou trois autres, me vinrent recevoir au bord de la jolie
rivière d'All ier; je crois que, si on y regardait bien, on y
trouverait encore des bergers de l'A trée. M. de SaintHérem, M. de La Fayette, l'abbé Dorat, Planci, et d'autres
encore, suivaient dans un second carrosse ou à cheval. Je
fus reçue avec une grande joie. Mme de Brissac me mena
souper chez elle. Je crois avoir déjà vu que le chanoine en a
jusqu -là de la duchesse: vous voyez bien où je mets la
main . Je me suis reposée aujourd'hui, ct demain je cam·
men ce rai à boire. M. de aint-lIérem m'est venu prendre ce
matin pour la messe et pour dîner chez lui. Mme de Brissac
y est venue, on a joué; pour moi, je ne saurais me fatiguer
à mêler d s cartes , Nous nous sommes promenés ce soir
dans les plus beaux endroi ts du mOllde; et à sept heures
la poule moui ll ée vient manger son poulet et causer un
peu avec sa ch re enfant: on vous en aime mieux quanrl
on en voit d'autres .. . . Je su is bien aise de n'avoir point
i i ID n bien bon; il Y eut fait un mauvais personnage;
quand on ne boit pas on s'ennuie. C'est une billebaude
qui n'est pas agréable, et moins lour lui que pour un
autre .... "
MOI'CI'ccIi, 20 mai.
« J'ai donc pris des eaux ce matin, ma tr s-chère; ah!
qu'elles sont mauvaises! J'ai été prendre le chanoine, qui
ne loge pas avec Mm de Brissac. On va à six heure à la
fontaine: tout le monde s'y trouve; on boit t l'on fait une
fort vilaine mine, car imaginez-vous qu'elles sont bouil-
�90
VICHY ET SES ENVIRONS.
lantes et d'un goût de salpêtre fort désagréable. On tourne,
on va, on vient, on se promène, on entend la messe, on
rend ses eaux, on parle confidemment de la manière dont
on les rend: il "n'est question que de cela jusqu' à midi.
Enfin, on dîne; après dîner, on va chez quelqu'un: c'était
aujourd'hui chez moi. Mm e de Brissac a joué à l'hombre
avec Saint-Hérem et Placi; le chanoine et moi nous lisions
l'Arioste; elle a l'italien dans la tête; elle me trouve bonne.
Il e t venu des demoiselles du pays avec une flûte, qui ont
dansé la bourrée dans la perfection . C'est ici où les bohémienn s pussent leurs agréments: elles font des dégognades où les curés trouvent un peu à redire. Mais enfin, à
cinq heures, on va se promener dans des pays délicieux; à
sept heures on soupe légèrement, on sc couche à dix. Vous
en savez maintenant autant que moi . Je me suis assez bien
trouvée de mes eaux, j'en ai bu douze verres; elles ni'ont un
peu purgée; c'est tout ce qu'on désire. Je prendrai la douche
dans quelques joul's. Je vous écrimi tous les soirs; ce m'est
une consolation, et ma lettre partira quand il plaira à un
petit messager qui apporte les lettres, et qui veut partir un
quart d'heure après: la mienne sera toujours prête .... "
Dimanch ,21 mai.
" .... Je vous promets seulemen t une chose, c'est que, si
je tombais malade ici, ce que je ne crois pas du tout assurément, je vous prierais ù'y vûnil' en diligence: mais, ma
ch re, je me porte fort bien. Je bois tous les matins; je
suis un peu comme Nouveau (surintendant des postes), qui
d mandait: " Ai-je bien du plaisir? .. Je demande aussi:
" Rel ds-je bien m seaux? La quantité, la qualité, tout vaut-il bion? On m'assure qu cc sont des m rvei\1 s, ct je le
crois, et même je le sens; car à me mains t à mes genoux
pl' s, qui ne sont point guéris, parce que j n'ai pas encore
Il
�LE
BUVEUR
D'AUTREFOIS.
!J I
pris ni le bain ni la douche, je me porte tout aussi bien
que j'ai jamais fait.
"La beauté des promenades es l au-dessus de ce que je puis
vous en dire; cela seul me redonnerait la santé. On est tout
le jour ensemble. Mme de nrissac et le chanoine dînent ici
fort familièrement; comme on ne mange que des viandes
simples, on ne fait nulle façon de donner à manger .... On
m'accable ici de présents; c'est la mode du pays, où d'ailleurs la vie ne coûte rien du tout: enfin , trois sous deux
poulets, et tout à proportion .. ..
li
!lful·di, 20 mai.
" Il y a ici des femmes fort jolies: ell s dansèrent hi el'
des bourrées du pays, qui sont, en vérité, les plus plaisantes du monde: il y a beaucoup de mouvement, et le
dérrognades n'y sont point épal'gnées; mais si l'on avait à
Versailles de ces sor tes de danseuses en mascarade, on en
serait ravi par la nouveauté, car cela passe encore les bohémiennes. Il y avait un grand garçon, déguisé en femme,
qui me div rtit fort; car sa jupe était toujours en l'air, et
l'on voyait au-dessous de fort belles jambes ....
li
J udi, 28 mui.
ft
••••
J'ai commencé aujourd'hui la douche; c'est une
assez bonne répétiti n du purgat ire. On est toute nue dans
un petit li eu sou terrain, où J'on trouve un tuyau de celte
eau cl1aude, qu'une femme vous fait aller oll vous voulez.
Cet état, olt l' on conserve à peine une feuill de figuier pour
lout habillement, est une chose assez humiliante. J'avais
voulu mes deux femmes de chambre pour voir encore quelqu'un d connaissan e. Derrièl'e un rideau se met quelqu'un
qui vous sou tient le courage pendant une demi-heure;
c'était pour moi un médecin de Ganat, que Mme de oai ll es
�V2
VICHY ET SES ENVIROl'iS .
a mené à toutes ses eaux: ... Il me parlait pendant que
j'étais au supplice. Représentez-vous up jet d'eau contre
quelqu'une de vos pauvres parties, toute la plus bouillante
que vous l uissiez imaginer. On met d'abord l'alarme partout, pour mettre en mouvement tous les esprits, eLpuis on
s'attache aux jointures qui ont été aftligées; mais quand on
vient à la nuque du cou, c'est une sorte de feu et de surprise qui ne se peut comprendre; c'est là cependant le nœud
de l'affaire. Il faut tout souffrir, et l'on souffre tout, et l'on
n'est point brûlée, et l'on se l1}et ensuiLe dans un lit chaud,
où l'on sue abondammen t, et voilà qui guéri t. »
JU juin .
.. .... Je vais être seule et j'en su is fort aise; pourvu qu'on
ne m'ôte pas le pays charmant, la rivi re d'Allier, mille
petits bois, des ruisseaux, des prairies, des moutons, des
chèvres, d s 'paysannes qui dansent la bourrée dans les
champs, je consens à dire adieu à tout le reste; le pays seul
me guérirai t.... »
Mme de Sévigné quitte Vichy le samedi , 13 juin, c'estune saison de vingt-six jours , sc trouvant si
à-dir aprè~
bi n des caux, qu'elle revient l'ann ée suivan te à Vichy, où
l'on mène toujours la même vie;
" Dès six heures du matin, tout est en l'air, coifTure htt1'lupée, l oudrée, fri sée , bonnet à la bascule, rouge, mouches,
petite coi ITe qui pend, éventail, corps d jupe lon g cl sené;
c'est pour sc pâmer de rire; ependant il faut boire, ct les
aux leur ressort nt par la bouche el par le dos! "
Qu'on nous permette maintenant de tran scrire quelques
vers qui sont fort loin de valoir celte prose; ils sont de Fléhier, dont l'admiration pOUl' Vichy ne paraîtra pas moins
grande que celle de Mme de Sévigné.
C'c L p OUl' voir cos li lIX fi loi5il'
Où la nature a
pri~
plaisir
�LES BUVEURS D'AUTREFOIS.
A réunir dans l'étendue
Tout ce qui peut plaire à la vue;
Les village6 et les châteaux
Et les va llon s et les cotea ux,
La perspective des mOlltagnes
Couronnan t de vastes campagnes)
Lo bea u Deuve qui dans son cours
Formo à leurs pieds mille délours:
La verdure émaillée des plaines,
Lo cristal de mill e fontain es,
Les prés , les rui sseaux et les bois,
Toule ces beautés à la foi s
Rendont ln pays ad mirable ,
Et, duns co s(~o
ur
délectab le,
Séjour à jama is préférable
A celui qu'habitent les dieux,
On pen 0, et c'est chose croyablo,
Qu e pour l' utile et l'agréa ble ,
Jamais on ne put trouver mi eux.
Tous les effort s que la peinture
Fait pourimitel' la nature
Ne sont qu e de faibles crayons
Des b autés quo nous y voy n .
Auprès de toutes ce~
merv iIl es
Qui sont peut-être salis pat'oilles
.Te n'estim erais pas un chou
Le puys age de Saint-Cloud,
Non plu s qu e celui de Surèn
Arros de ' eaux de la Sci ne ;
Et qui va nte Montmorency,
So tllirait s'il eût vu cec i.
93
�Vichy.
VI.
LES BUVEURS D'AUJOURD'HUI.
La vie du buveur d'eau à Vichy est assez urliforme: levé
entre trois et six heures, il court prendre son bain à l'établis ment central, ou bien à la succursale, près de l'hôpital ; })uis la matinéo se passe à boire de c Lle eau chaude,
tiède ou froide, verdâtre et nauséabonde, depuis la quan lité
de un quart de verre jusqu'à celle de douze verres, en mettant
entre cha lue verre un intervalle d'un quart d'heure employé
à une promenade dans 10 1 arc, si le buveur doil s'arrêter à
la Grande-Grille, au puits Chomel, à la fontaine Rosalie;
et sur les bords de l'Ali ier ou dans le clos des C lestins, si ,
au contraire, les eaux des Célestins ou du puits Lardy lui
ont été ordonnées.
�LES BUVEURS D'AUJOURD'HUI.
C'est une étude assez curieuse à faire que celle de tous ces
hommes vieux ou jeunes, vigoureux ou débiles; de toutes ces
femmes et de toutes ces jeunes filles, belles ou laides, roses
oujaunes: tous arrivant à Vichy des cinq parties du ~onde,
les uns amenés par la mauvaise santé, les autres par le dés··
œuvrement; lous cheminant, en négligé du malin, qui vers
les bains, qui vers les puits.
On peut dire que ce spectacle est le prologue de la grande
pièce qui se joue dans la journée, prologue qui se passe
un peu sur la scène et un peu dans les coulisses . Là, chacun
est franchement soi, sans apprêts, sans restriction, et alors
vous devez croire que le lever du rideau vaut bien la grande
pièce.
Ce va-et-vient matinal s'arrête comme par enchantement à
neuf heures et demie; c'est (-Iu'alors un premier et formidable carillon de cloches, de clochettes et de sonnettes, mises
en bran le dans chaque hôtel, prévient que l'heure du déjeuner n'est pas éloignée . C'est le moment de faire toilette,
jusqu'à ce qu'un second carillon annonce que le déjeuner est
servi.
Chaque hôtel a sa physionomie particulière. La société Je
la rue des Thermes est essen tiellement aristocratique et financière; celle des rues de Paris et de Nîmes plus bourgeoise ; la rue Lucas les réunit toutes, à son extrémité ouest,
dans l'hôtel des l rinces, et par opposition, les représentants de notre armée de terre et de mer occupent à l'extrémité
est l'hôpital militaire. Il est presque inutile de parler des
aigrefLUs, qui se fourrent partout et toujours.
Mais, quelles que soient la fortune, la position ou les
allures de chacune de ces sociétés, le fond de la conversation est invariablement le même.
Une fois lié avec l'arrivant de la veille, lié d'une amitié
sincère (sauf à ne jamais se rencontrer plus lard ), on examine, on scr nte l'arrivant du matin; puis, on parle de sa
�96
VICHY ET SES ENVIRONS.
santé, de l'heure de son bain, de l' eau que l'on boit, de la
source à laquelle on va boire cette eau, du bien-être que
l'on r~sent
déjà, du temps que l'on pas5era à Vichy, et
enfin, chose importante, de la manière dont on tuera ce
temps. La conversation se résume en un immense bourdonnement, car te lie table d'hôte contient jusqu'à cent personnes .
Après le déjeuner, quand il fait beau temps, les ânes,
les ch vaux, les calèches et les omnibus sont là qui vous attendent pour vous transporter à la promenade convenue; s'il
p leut, au contraire, tous les pianos de Vichy glapiront et
gémiront à qui mieux mieux, ce se ra une cacophonie à devenir sourd; les tables de wisth, de bouillotte, de lansquenet et de baccarat se dresseront dans les coins des salons;
les conversations, commencées à table, reprendl'ont de plus
b lie, et pendant que les lrommes sérieux dérouleront à
perte de vue des plans politiques ou financiers, et lue les
mamans feront courir l'aiguille sur la broderie ou sur la
tapi serie, les j unes gens eL les belles demoiselles organiseront des bals d'hôtel à hôtel, en dehors de ceux de
Strauss . On danse cependant deux fois par semaine chez
trauss; mais c'est peu pour d s malad s qui viennent
prendl'e les eaux! Il faut bien se d dommager; et puis aussi,
il n' t pas de très-bon ton de sauter au bal du dimanche; '
on laisse cela aux Bourbonnais, qui, n'y regardant pas de
si près, s livrent à l'exécution d'une bourrée moins caractéristique aujourd'hui que les dégognades dont parle
Mme de évigné .
, ublions pas d lire qu les malad s qui peuvent ou
veulent on ilier le l' gime des eaux avec le pi Iuet, le bezigue t les dominos, s'en vont, après le déjeun 1', prendre
d'a saut 1 s tables du caré d la Rotonde, à l' ntrée du parc.
C'est encor entre le d jeuner et le diner que se font et se
renderH les visi tes.
�LES BUVEURS D'EAU D'AUJOURD'HUI.
û7
Quant aux buveurs venus à Vichy, non pal' genre, mais
pour rétablir leur santé, non pour changer dix fois par jour
de costumes, mais pour suivre exactement les prescriptions
du médecin, nous les avouons presque introuvables et d'un
classement impossible. Nous ferons cependant une exception
pour la phalange intrépiùe de ces pauv l'es goutteux revenus des
champs de bataille de l'Empire, ou des razzias de l'Afrique.
Grognards et viveurs, jeunes et vieux, obèses et étiques,
plutôt obèses qu'étiques, arrivent, à grand renfort de cannes
et de béquilles, au camp pacifique des Célestins, olt ils ont
bientôt fai t et renouvelé connaissance, tout en absorban tune
prodigieu e quan ti té d'eau minérale. La fon taine des Célestins
a sa physionomie particulière et vraiment originale.
La journée se passera donc en prom nades, en visites,
alterné s par des stations aux. fontaines, quand la chose sera
possible. A quatre heures et dem ie, nouveau cari llon, précédant d'une demi-heure la sonnerie définitive, c'est-à-dire
l'heure du dîner; c'est plus que jamais le moment de faire
une autre toil tte, surtout si l'on revient de la promenaùe.
A table, l'ex.cursion que l'on vien t de faire, si le temps a
1 beau, et , s'il a plu, les fiches gagnces ou perdues, les
bancos remarquables, l'annonce d'un bal prochain, l'arrivée
d'un buveur illustre ou d'un artiste cClèbre, sont de nouveaux suj ets de conversation .
Après le clin r, l'habi tude est généralement de faire la
sieste sur les bancs qui garnissen t le devan t des hôtels. De
ces stalles plus ou moins bien rembourrées on assiste au
Concert ou au sp ctacle. Le concert , atroce symphonie, est
exécuté, c'est le mot, avec des harpes sans cordes, des violons criards, des clarinettes fêlces , des orgues dites, à juste
titI' , de Barbarie, surtout quanù oll es sont accompagnées
de tambours do basque et de cornets à piston. Le spectacle
es t un mélange de la musique ci-dessus avec les Auriol en
horl es et Polieh inolle. Polichinelle ct son corlége du chat,
137
g
�98
VI CHY ET SES ENVmONS .
du commissaire et du diab le, a autant de succès qu'aux.
Champs-Elysées, et ce n'est pas peu dire . Est-i l donc vrai
que Polichinelle soit le premier et le dernier mot de l'art
dramatique?
L'après - dînée est encore le moment consacré aux jeux
d'adresse, qui consistent à gagner ou à ne pas gagner des
couteaux. ou autres menues quincaill eries, au moyen d'anneaux qu'on doit faire passer dans un de ces couteaux, de
palets qu'on jettel'a un certain nombre de fois sur ou contre
un tabouret et un tamis, sans les manquer, ou de qui Iles à
abattre. 'fous les buveurs, à de rares exceptions, se livrent
avec frénésie aux jeux d'adresse; c'est peut-être, après tout,
le complément hygiénique des eaux .
Le parc se garnit ensui te de promeneurs; 1 s plus aventureux suivent l'allée des Dames, ou s'en vont par-delà les
ponts; puis, la nuit venue, les salons de l'établissement se
garnissent d'une fou le compacte. A dix heures, s'il y a eu
concert, à onze hures, s'il y a eu bal, Vichy retombe dans
le si lenc le plus profond; tout le monde dort pour recommence!' le lendemain la vie de la ville, et toujours ainsi
jusqu'au moment du départ.
rrelle est sup rficiell ement la vie des buveurs d'eau à
Vichy.
~i
maintenant vous désirez descendre plus avant dans
1 s id s de chacun, veui llez lire les lignes suivantes, que
nous somm s heureux d'emprunter 1.1 la spirituell comédie
de M. lfélicien Mallefi ll e, •.le Cœur et la Dot 1 :
" Eh! parbleu! les eaux ne son t-elles pas bonnes à tout'!
Vous le savez mieux qu personn , ingrat docteur. C'est
aux eaux que v us nvoyez tous les g'ns dont vous ne savez
omm nt vou débarrasser. Aux eaux la goutte, 1 s rhumatismes, les sciatiqu s, les gastl' i tes, les vapeurs, touLes les
1. II csl bi n ni ndll qn' il rnul;lcnil' complo do \' 'xagél"alion CJue comporlent \ 'S Il inlul'cs do mœurs, nu II! 'dire.
�LES BUVEURS D'EAU D'AUJOURD'HUI.
\Hl
affections auxquelles vous ne pouvez rien, sans comptel'
celles où vous ne connaissez pas grand'chose. Oisifs las de
leur désœuvrement; joueurs ruinés qui veulent corriger le
hasard; ministres tombés et mal remis de leur ch ute ; riches
embarrassés de leur argent; aventuriers cherchan t fortune;
beaux fils cherchant aventure; garçons en chasse de dot;
mères en quête de gendres; demoiselles à marier; femmes
stériles et fatiguées de l' être; maris courant apr s la pate~
nité : tous viennent à la fois implorer le pouvoir mystérieux
des sOurces bienfaisantes; et jamais en vain . Vous faites des
ordonnances, on ne les suit pas, mais on les paye, ce qui
est l'important; on boi t de l' eau, du vin aussi: on se promène, on danse, on joue; l' argent va, le plaisir vien t, la
morale va et vient; on se marie ou on n se marie pas; l'amour gagne ce que la vertu perd; la stérili té devien t féconde,
la maladie jette ses béquilles pour courir la prétentaine; il en
meurt quelques-uns, il en naît davanlage : personne ne se
plaint, et les survivants se retirent sa ti sfaits en se donnant
rendez-vous pour la saison prochaine. "
Voilà Vichy avec son monde de passage, avec sa vie de
plaisirs continuels, d puis le mois de juin .i usqu'au milieu du
mois d'aoùt.
Quand arrive la fête de l'Assomption, Vichy se pare
une derni re fois: dans le jour, c'est la procession de la
Vierge noire, au bruit du canon et de!'. fanfares de Strauss;
c'est la bénédiction donnée pal' le vénérable pasteur aux
habitants ùe la ville, séd nlaires ct passagers, el aux nombreuses populalions descenùues depuis la veille des campagnes nvironnantes; le soi l', le parc est illuminé, l'établissement thermal es l l'es] 1 ndissan l au dedans et au
dehors: c'est le dernier grand bal qui a lieu.
�100
VICHY ET SES ENVIRONS.
Puis, le lendemain, Vichy est dépeuplé, il n'y reste que les
attardés, il n':\ vient que de véritables malades. Désormais
on peut se compter sans avoir reCOUl'S aux listes bleue et jaune.
Strauss cherche encore à galvaniser jusqu'au Hl septembre
cette société déjà morte!
Enfin tout le monde est parti; l'hiver est arrivé; les
hôteliers comptent leurs recettes ct songent déjà à faire
él,ever d'un étage ou cleux l'hôtel trop petit.
L'allée de Mesdames, le Gour saillant, la montagne V~rte,
la côte Saint-Arman t son t autant de solitudes boueuses ou
glacées.
Quant à Vichy-les-Bains, ses rues sont désertes, ses maisons triplement fermées : c'est un e véritable nécropole où
s' agi tent seules les val eurS condensées des fonlaines.
�INDEX .
Appartements meubles . Les apparLomonLs meublés sonl furl nond'l'eux 11
Vichy. - Il seruil assez dirticilo ,l'on
dil'c 10 pl'ix, gui vOJ'ie souvont dans
I,u mOnlo m'Lison, selon l'OXlosili oll . - On \l'ouve Ilcnél'ulemel1t dalls
los maisons moublées des Labies
d'hô LC commo dans les hOLels. Huc ,le Paris: Gobard, Chassain, Jal'ris, Junl'do. Ure snn . Uil'nnl'L; "ue
Lu cas: J. Cér.al', St ll\lhnL, Durolchlll1.
ftlme Mayma, Maridet, l'nrlunL; flle d"
Pont-Titlanl. : M. llourn>ldet, ~Iaus
sant nill e; "uc ct p/lice ,lu Fa/i tô!:
Maison Noye r, docLeor médecin; maiSOn I,nhr usso, ou hOUL du pur"; Mdchin diL ~ I on i ca l ; maison 1I 0ux; Colin, limonadlo ,'; Un,'joL, Leb ur 1I0ub au, Denier; rue du Pont: Housseau ,
lluul'l'aSSeL, I.uslra l Bu sson, Colas
l' l'êLro , IlussOIl; /'/16 d'All,cr : Churles Deill unay , Jnl'uin , Mi clleleL; 11ll/ce
de la Mairie: ~ILisol
Sûive, lI ay li ulld,
Sup.lhol IlI s, COLé, Coiv"is l: en6 ; "ll6 rio
l'ltylisc: ~ I nisol
undoche, Denizo l'tI,
n UI'S' on - NOy l , l'i chO~;
nw des
1'IIer1l10. : ~Inlso
de ~lm
"CUI'O 13011net ; "us do NI/llet : Mnls"ns IlLll ill iuL,
1. lIIoin , 11 0 'h -Mnrie n, DI'ueH , 1I 0us·
s 1 Tholllas, Tu,"' 011, 1\0chc· Tnhnr-
Cabinets de lecture; locat ion de li vres . Ml!. Buullul'el, papeLie/' lihrailc,
~e l dépositail'e de la li blio
L It~que
dcs
chemi ll s do l'cr 1 l'lI O des TlCI'1~
j
Bern e, l'UC 1.ucus;.L Ct!SUI', l'li e Llh fi:':.
Chalsos dans Je pare.
O'"IS le jou,·. . . . ... . ..
Le soi l' . . ... . ...... ..
i\
Il lII uis .. . ... ..... " .
Confiseurs. -
0 fI', 0, C.
0
10
ou
3
Sucre d'orge de Vichy.
1\1.\1. I.nl'l)ütl(l, ,'U!:: Lueus ;
l'U CUlliu-Gl'iduiIiC.
1) Cil vll1U\.' ,
Coutellerie. lIiJlol BUl'll ol, vis,à-vis 10
pal'c, placc ltosnlie.
Marchands de curiosités.
10 P l'cais~
hoire!:), vicillcsdcntclks,
20
bijl1
l1 x~
l'UO
acs Thermes;
l' 'LI' ill ea LI 115, l'lI CS I.u eus ctdes Th cl'-
mes;
30 nois Rcu
lp té~
de Suisse (chalCIS, huites. un i Il III Il X ), T'UO Lu cas; l'U e des
TII OI'II,CH; l'IUCc lI os0 1i e, CL les mu\'-
cha ud s 0 111
)Uln lllS
I.chobc,
Établissement thermal. ~ m.
Calloo Cl C", rel'nio~s
Jcs caul<..
EnLrée des bai liS, 3 h u,·os du matill .
ClôlU"O
7 heul'cs du soil' ,
din t Du fou r', v u\'o l'i allelle, Corb()II,
l'dl<. des bains et des douclles,
Th mB", Lacl'oix . FuvicI', nOllrbonnnÎs
p 1'0, Sulignat; fue cie Balloro cl cllo-
de l' e clnsse, nvcc un fond d
hUi n , 1111 pOigIlOi l', d lIX SCl'vÎCltcs rt
11110 l'ob d' dltl.lllhT'c........ 2.
n
u\' C lIll fond
U lllllt5 do 2" c l u~so,
(;rnll\lier, 1I0u1Jenud, Cour"ol, ItoberL,
Duhols; l'Ua do 1'1I6{Jital : Mni>oll'
D'"IICS : ftlniso~
IJ \sII rnmHnu , GinCL, l'llulqIl ié, fth.,'lnt jeullo,
V ~lcry;
place llosCllie : MElisons coins,
Nlco lus.
Broderies et dentelles. Mme Bruché,
l'UO des Th "'llIes, l'lac 1I 05Ulil'.
Bureaux de tabac. Mmo veuve CéS[ll',
l'Uu l.u cu~;
Mnlc Su lignat, rue de 1'110pltnl.
Banque et reeOuvrements des valeurs
françaises ct etrnngèrcs. ~ IM . UULill
Cl C', fi Cusset.
Change do monnaies. Ilurenux do ln r \l)iO, ruo Lu 'ILS ; blll'CUU de lU disLl'Îbu·
LIOII des ·udwts.llal l'iode l'lètablissom ilL; ~Il l . IlULil/ CLC', 1\ Cu sseL.
m in dos
n u.in~
cie hain . tllI peig noit' l deux
se \'vi Il s ... .. .... , . ...... , .
1llllllS do 3' lusso. {Ivre '"I p ib"OÎ 1' t de ll x SC I'\'ÎCLlOs......
Dourbes OI'dinu ÎI' s, ;\V('C! Ull p j-
HIiOil' ct doux
H
l'vi eLles. ... . .
1.0'·"'lu les douchcs ~('It"
L l'l'Îsos
avec 1111 ouin, lI esc1111111l111011lll'OIlL
50
2.;
25
le IHi x cio 50 co nti mes
Jloll,'les bailiS do 3' classe, dc
75 CI1L;mc~
pOU l' ln. 2" cla"!ilc ,
CLd 1 l'mile pou l' les allll'(·S.
nOllches use IIdulltes snns 11IlgQ. " .0
lJui ilS do pied HUIIS III/ Sc .. . , . .. .. ~o
lJailis do IlIlle, L1vec 11lI fOlLd do
bain, lUI peiglLoir, CjllUll'C SC "-
�102
lN DEX .
vietlcs ct u ne robe de chambre,
maximunl .... . .. . ....... . .. .
Linge supplémenlaire ou p,'is sépa,'é mcnl :
10 Un fond ùe bain .. .... .. .. ..
2 Un peig noir ..... . . " . .. . " . .
3 rt Une sO I'vieLte... . ......... .
On peuL faire remplir un liLre., .
demi-lit,'c.
»
))
"
"
30
20
Itl:!misc.
Au·dessus de 100 bouteilles, cinq pour
cc nt. Au - dessus do 200 bouLe illes ,
20
llUiL pou,' cen t. Au ·dessus dc 1000 bouJ5
te ill es, douze pour cent; lran sport cn
10
sus.
25
40 Un e Nbe de chambre , .. . • . . • li
Les billels de hain s sc di ,tl'ibuent dans
3' Source Sainte-Alaric, à Cusset.
la g,ande gale"l c ùe l 'etabl
i ~se
m ent
Les eaux de la source Sainte-Marie sonl
th ermal. - Prov iso i l'cmel1t, il n 'cst
expédiées en caisse de 16, 21 , 32 Ct
donn é que d es bain s dc 3' e la.sc.
54 boutei lles; 10 lilre, cmballage eumpl'i
~ , 50 c. , tl'Un sport Cil s us. S'a drc:jSuccursale do la rllace Rosa lie.
sel.' à il!. n e"l,'und, 11 Cusse t ( AlliO'').
OnvCf'LUrc, 4 I,Cllf'CS du mal in.
4' Sou.rce des Vig nes, I.i Châleldon,
Cl ôlurc,
6 hcurcs du soir.
Les pf"ix so nt les mÔmcs que ci-dessus . Expédiécs pal' caisses de 12, I G, 24, 28,
32, .2 e t 54 bou lei lles; le Iilre, embalÉtablissem ent t h erma l d'Hau t erive.
lage compri , 50 c" tra ll sport en sus.
Prix des bains, lill gccO IJIJ)I'Î s, 1 1'1',25 c.
Ch ez MM . Dru et C', 11 Vi chy.
Ét ablissement tllermal de Sainte-Ma- Hôtels .
r Je, il CusseL. M. Ilcrl" tllld, p,'op";é- f lu e C,min-Gl'id'LiM 011 des Th ermes,
taire; 26 baignoires. Pl'ix des lJUÎ lIs,
Iingo compris, 1 l'l', 25 '.
No. du plan .
•
1. lI ote l (:uiIl Ol'min . .... , ,, .}
de Pa,'i . ou Durin " 10 à 12 fI' ,
E t abli ssement tllc rm al de Châtel don. 2, M. I IJ' 0 Sb"CRt, pl' opl'iéLa
ir ~; 2 bai- 3. l'eluy ou c.ernrcau. ,
gncil'cs , Prix du buin, linge compl'i s, 4.
dela PosLCcu Moll ta 11'1'. 25 c ,
l'eL. ... .. .......
8 11 1 ~ l',' .
Expédition des cau x mi n éral cs.
5.
IIUI'1I 01 ., • . .•. • .••.
8 11 JO l'r ,
Givois-Pl'olre . ... •. !
l ' Ittabli.scmml thermal ( Vi chy el G,
Jl uulcl' ive).
8'.'
Ilonn et ........... . t 5116 l',',
t
SornÎn .......... . . f
de l'Allier. . . . .. ...
411 5 l'l',
Les cali " min é ral es Cl th ,'mal s s'cxPC- 9.
diollt Cil F,an c ,t il l'élrllllgcl'. 'I OUlO nu e LucaB.
dOlliande doiL OU'C l'ai le au dil'cctcul',
dlrCl"lelll ell L uU pal' lelt"Os ulf,'nn chics.
Il CSl ililp o l'tu liL L1'indiqllcr' d' uno maIIi ,'0 eX.CLc S n ndrcs.c CL la ~o urco
dont on dés i,'o l " eallx. - l.os envoi s
so 1'0 nL COll ll'C 1.'0 1111>0 11" 5 Il,ellL.
. 0 . 1I 0lei des l'rinces Ou Fa·
vier-Nau ... ,.. . .
flu e cie Nimes.
II , IIOtel do l'(o;u ropc cu D 1'-
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Ll'a nd . . , .... . .. .
do 1\1111 0" ou o l'uollo
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tuées mlx hO \lteilles 'Il H I '~.-CO
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CeS dCl"i
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Il 's porlonl lino cap· 10.110tol d n ome ou Du ri n
jcullc ......... ..
sul indiquanL \'onll '0 du (luisell,cJll
de I. yo ll ou Cuv··.·
ct lu I,,'ovenu n 0 de l'cau,
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20 SOI. rco Larc/y , à Vichy.
turclj une ......
du Ilhôn c ou do
Doutoille d'lin lilr ..,. .......... " GO 2'l
Ma nlol'uli •• . ••.•
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Il
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Tarif.
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2' 1~ (! "l 0i l e de d 'n.i-lItro OXVédl l'C .. .. ... . . .. .. " .... " .. ,
3" l' rn pli s.agc d'un "tl'O pOlir la
12.
13 ,
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�INDEX.
23.
24,
25,
26,
-
2 7,
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Dubessay . .. . . . .. . }
dc la Suisse , •• ••.
5 à 6 fr.
de la Cô\c·d'O l' . . , .
l'l'cs. incl . ..• , . , . .
Dcjoux ... ...... ..
4 à 5 fI'.
103
On trollve cgalcmon t des voimres, des
omniblls, (Jes chevaux dc selle et d es
ânes dcvan\ la por\e dez grands h ô'
lels , Les prix se lixent de gré à gré,
Medecins . MM, Pelit, inspecteu l' des
eaux , )'ue Lueus ; Dubois, sous-i nspec-
Rue de l' Hôpi/al.
Place Rosalie .
teul' ullxi liaire, rue de l'Hôpital ; Dul'alld· Farde l, l'ue des Therme.; Darthez, IUcdeein ue l'h ôpital militai l'e,
rue Luca<; Noyer, médecin d e l' hôp ital civi l, pla ce Rosali e ; Nicolas, place
I\ osolie; Colas, pl aee I\osalie; A. Desbl'ost, 1' 11 0 des Tll el' mes ,
Messa geries, lloute de Pads : DUI'eau
s péCIal du chemin dc fer, l'ue Cunin Gridaine, près l'h ôLeI do Paris, ('J'raj cten 12 heures, )
Messager ies impéria l es e t géaéral es
(Guillard ct CIe ). Mèmeh uroau: }lou fe
de Lyon, I_yo ll à Vichy. On. sure des
places pour MUI'sel llo , Grenoble, Nice,
Cbambé l'Y, TtII'i n m Gonèvo ,
Route d. N éris cl AfollU'lIçor., Même bu ·
37,
38,
39,
40.
lloute de Thiers , Même bureau.
Route du Puy·en· Velay . Même bllreau,
Service spécial pou,' Thi ers, l'l'omena-
28, Hôtel Gra ngier •• . • , • • , .}
29, -
30. -
GI·C nC\ .. . ... .... ..
Con é dit Chal'I cs • •
4 à 5 fI',
Rue de. Fa/itots,
3 1, lIôteldc I.olldres oUSeiVe!
32, du l'a,'c Ou CIJabanne 5 à 6 fr
Place des Falilot.,
~i;al.ce,
. ~ ~ ~:}
33, Hô\cl
33, 've rhlolhcr .. ....
4 à 5 fI' .
Rue d"Pont.
35, Hôtel Desill'est-Tnbnrdin, !
36, -
de la l'nix ...... ..
6 à 8 fI' ,
Hô:ol Desb rest-Somin, .. }
Chal met\o . , .. . . .. 5 à 6 fr,
Colas ... ........ ..
Hnlll in-I'I'MI'c , • . , ,
l'OIlU.
des , All er t !' tour en une journ ée,
Dépo!' t tOIl S les j ours à 6 h, du mati Il
lloute de Dijon par Alltun, TOlls les
41, Hôtel oco.I'ge ou Rodde"j 4 Ù 5 f,',
jOl
r ·~.
•
42. _
deln'o
' \ ~ doFranc
De Vichy à f1 cltlterivo, t" dépalt, 6 h ,
Rue du pont Ti ll,wel.
,
du
lIIutin;
2" dé part, I l II. du ma\ill;
43, 11 6\01 A, MUU SSII IH • ••• • , 4 Il 5 Ir,
3' dépnl'\, 6 h, du soir. Pr'ix ; u\lOl' Cl
LCQons d e danse. M, Ma urice Stl'aUSS,
l'OlOUI', 1 l'l',
Rue cle' la Porte de F,'ance.
pr
o l~
sc
ur,
Lcoons de musique . S'adl'css l' 11 M~ l. l es
al'tistc", aux oa loll s do l'é\abli ssement
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do L".o l'ee. - Leçons do 6 à 10 he ures
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I l i ~ l' o ....... G
Locatis;
l'Our doux ct lrois heur~
g ... , •. ,
6fr,
l'l'o m lIad uCco tnpullnéo ... , . • • 12
Choval l'OU I' la domi -J um éo." ,
9
pOU l' un JOUI'.,., . •. . , .. , 12
]lou r (Iuillze jouI''' .,., ... 125
pour UII mois ......... .. 200
Calèche 11 ueux c hevaux, UII jour, 20
Messngeries des maltr es de post e, hô'
toI de Romo, rue de Pat'is, JIU'I'is, dirccteul', Departs pOUl' Mou lin s , Boanne,
Chàlon s,
Messageries pour Clerm on t . Huc Lu ·
ms : )'ol'ccpieu, dil'ecwul'; ru c de.
'J'b ormes: Nony, direclelll',
Roan"e, 13urouu, pince des Quatro-Chemin s , Césal', dil'OCICllI', COI'respondancc
dll c hemin do fol' dc la Loil'o ct du
Illl ône,
Nou voau té», - Gr ivats , MIl. J, I.emoin ù, 1'110 Cunin-Gl'idnino; ta Haî·
gueu se, hl. ; Bl'uz y, t'UO Lucas.
Omnibus do Vi chy h CIISSOt, Ch~z
M, LaI',
baud, l'ue Lucas ot rue des 'l'IrOI'mes,
P a niers en paille, poupées et sabots ,
Placo Ilosul ie ct sous la galerie de l'c·
tubli
s~e
fl
IH thermal, n face du parr,
Pa p et erie. Artioles de bu reau .
M.JJOugal'ol, Reul dépus itail'o de la ni ·
hliolhbqued cs chomin s de fer rue der.
Tlrermcs,
'
�INDEX,
sition des abonnés, mais dans l' inléri eur des salons seulement; les pianos
destinés aux études parliculières sont
Pharmaciens, MM . Bru el C', rue des
exceptés de cette disposition.
Thermes; Larbau d, rue Lu cas; Mer- Art. 4. Le prix des abonnements aux sa·
cier, rue de l' H ùp it ~ 1. ( Expédi ti on de
Ions pour toute la sa ison est fixé, satnutes les eaux minerales de V,chy.
voir:
Vente cles pastilles et se ls mine,'aux.)
2Q f.
LQS sœurs de l'hôpit.al civil fahriquent Pour une personne, .. , ... .. , ...
ct vendent également les pastilles de l'OUI' deux (!I1ari ct femme) ".... 30
l'OUI'
chaque
enfant..
...
.....
...
10
Vi chy,
Postes , J" arrivée à Vichy: Paris, Cler- Art. 5. Lo mm'di do chaque semaino est
mont-Ferrand, MOuli!lS, 4 heures et
rése,'vé nux bals des suciétés particudemie du malin; 2° arrivée; Pari s,
li ères ct aux concerts des n,'tisles
Boul'ges, Moulins, Orléans, Itoanne,
élmngers. Una indemnité de 100 l'l'.
9 heures du matin. - 1" départ do
sora layée à M. Strauss, pour tous
Vichy: Pads, nelll'gcH, Moulin s, Orl'mi s 'orchestre, d'éclairage ct d'apléans, ltoanne, 3 Il eures du SUir i
propriation dnns chacune do ces soi20 dépul't : Pari s, Mou lins, Cle ,'mont·
rées.
Fer.-and, 8 heu,'os du soi". Cos rensei- Art. G I.es jeux sonttnr'ifés commosu il:
gnemenls Rom ceux que nous l'ecevons
le billurd, 11 l fr. pal' houre ot 15 c,
de Mme la di,'ectricc des Postes do Vi··
pnr' bille do pOlllo; ù la lundèro, crs
chy, au mOI1lCnL oit nous mOLtons sous
pl'ix sont doublés; les deux jeux de
prosse (avri l 1854),
piquet 11 J 1'1',50 c., los deux jeux d'
1.0 bur au des Postes, en fuce des ponts,
cartes ntiers à 2 fI'. ; à la bougie, cos
prix 50111 augmenlés de 50 c,
- Boîtes suppl 'mentairos: lU ohez
M, Ilouga"o l, ru e clos Th ermes; 2" dans N TA. - Les étrangers de pnsa~o
sont
les l)l'illcipaux hùtels,
adm is nu mnyen d'un billet d en t,'éo
dont
10
prix
est
de
4
l'l',
los
jour's
do
Post e aux ohevaux. M, Monlarot père,
bul, et J fI'. les joul's ordinaires,
,'ue des Thermes.
tl'OUVO aux salons do l'élabliss ment
Salons de l'Établisscment thermal. Ontous
les mOl'ceaux composés I)ar Strauss
M. SlI'auss, dit'eClcur.
ot oxécutés pnl' SOIl ol'chest,·o,
Extrait riu "èglement des salo ilS de Salons des Celesti ns , Abonnoment aux
)Olll'lIaUX pour toute ln sn iso n, mais I.t
t'établi$scmol,t Ihc?'Illal do Vichy.
l'nlléricur seulement, 2 ('('.
Art, J . Les salons sunt ouverts du JO' lliai
Solllors ct oarrossiers. ~ IM . naisset, rue
au 30 SO IHemlJro.
d,'s Thol'lIles; Combo, l'UO de l'HôArl. 2, Chaquo jour, du 1" juill nu 15 seppital.
l nlllru, de huit h dix heuros du so,r,
l'ol'cl,eslro do M, Strauss uxé.:uto ,·n do TheAtre , l'inco des l'atitots, au-desslls
la Illusique d'ensemble ct auu'c. 1.es
d " HuileR. Direcleur: M. l'lItel. Aboll/lOlllellts do filin ill o, pn,' s rio de nudimanebo CI jeudi de chuCJuo scmaino,
il YnUl'n grand bal,
méros, les dix billets, 20 l'l',
Art. 3, Des JOUl'llUUX pulitiques cl lilté- Tirs nu pistolet et A la oarabine,
miros, uno bihliotl,ùquo Ot dos illstruMM. l'. Vieillard, plnco des Cupcin~
;
Illel'Isdo Illusique .ont nlis il. la diapo·
A. Vieillard, aux Cêlcstins,
Parfumetie et ganterie , nue des Thermes; rue Lucas.
FIN Il E L' INDEX.
�DÉSIGNATION
DES BOTELS INDIQUÉS SUR LE PLAN
PAO DES NUMÉOOS.
NOl
1 Hôtel GuilJermin .
2
3
1
5
6
7
S
9
ID
Il
J2
J3
14
15
16
17
18
19
20
21
22
de Paris.
Velay.
Montaret.
Durnol.
Givois-Prèlre.
Bonnet.
Sornin.
de l'Allier.
des Princes.
de l'Europe.
de Nimes.
de Bordeaux.
d'Orléans.
Cleret.
des Célestins.
Mau ssant .
Weha ud.
de Rome.
de Lyon.
de l'Univers.
du Rhône.
Nos
23 Hôtel Dubessay.
de la Suisse.
24
25
2G
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
311
39
10
41
'.2
43
de la Côte·d'Or.
Fressinet.
Dejoux.
Grangier.
Grenet.
Coné dit Charles.
de Londres.
du Parc.
de France.
" euve Thiollier.
Desbresl Tabardin.
cie la Paix.
Desbresl·Sornio.
Charmette.
Colas.
Ramin-Prêlre.
Geo rge ou Rodde.
de la porte de France.
A. Maussanl .
��TABLE DES MA Tl.ÈRES.
• • ••.•••.•••.•.••.••. '" Pages
.. . ...... .. ........ . ... . .......... .
AVEIITISSEMENT • . . • • • • • . • • • • ••
Arrivée il Vichy ... .. .. . '"
Vichy. _. 1. Aquro Calidœ ..... .. . . . . . . .. .. . . .. . ... .. . ..
2. Vichy-la-Ville.... . ... ..... ... . .... . .... . ........ ..
3. Vichy-les-Bains..... ................. ...... .......
[,
8
11
II . - Les Sources ...... . " . . . . . . . . . . . . . . ...................
1. Le Pui ts carré. . . .. ........... . . ....... ... . . ... ..
2. Le puits Chomel ........ . .... , ... .... .. . . ..... . . .
3. La Grande-Grille..................................
1. La Fontaine de l'hôpital. .. . .. . . . . . . .... ... .. . . .. ...
. 5. Les Acacias. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
G. Le 1 uits Lardy. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. ...
7. Le puits Brosson. . . . .............. . ....... .. ..... .
8. Les Céles tins. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
2J
23
24·
2&
26
21
21
28
28
III . - L'élablissement thermal.................. . ........ . ....
La succursale. - Bains de l'Hôpital.. .... ...... . ....
Salons des 'l'herm es. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
31
36
31
I. -
IV.-Excursions ................. .............. ............ 1J
1. La Monla gne verte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. q 1
2. J,a cô te Suint-Amand ... ..... ............... ..... . , 12
3. L'Allée des Dames . . .. .. ....... . ........... , • ...... 43
1. Cusset. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14·
/j. L'6tahlissement thermal de ~a int e-Mari
.... '" .. ,. '"
1,8
G. J,e Sau t de la Chèvre. - Les Grivats. - Le Gourelsaillant. - L'Ardoisière. - Le mont Peyroux........ . . 52
7. Les Malavaux. - La côte des Justices. - Le Puits du
Diable ........... " ........... , ....... , . . . . .. . ... 51
�108
TABLE.
8. Busset . .. .. , .... . ................. ' " ..... .. . .. , .
O. Hauterive .......... . ...... ... .. .. .. . . . .. ....... .. ,
10. Randan. - Maumont. - Le pont de Ris ........... .
11. Effia t ..... .. ..... . . . ..... . ...................... .
12. Saint-Germain-Ies-Fossés . - Billy ................. .
13. Chàteldon ..... . ... . ... ..... .... , ........ . ... .. . .
V. - Les buveurs d'eau d'autre fois ... . .. . .. ... . ............. .
VI. - Les buve urs d' eau d'auj ourd'hui.. . . . . .. . . . ..... . ..... . . .
lNDEX •••. '
• •• . . ••. • .•• . • •• .••••.••
PLAN .•. .. . • . .•. ' '"
••••• ••• ••• •.• ••.• • • . ••• .
., ...•...••..•• . • '"
F I ~
..•..•.. • ... , . '"
• •. .
DE LA TABLE .
Ch . Lahure 1 imprim eur ù u Sé nat et de la Co ur de Cassa ti on
(a nci '/HI In llis n Crllj1cl 'L), l'U O d· Vnugil'U1'(I, O.
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141/11miu tw/roùÛJl'I'ul,J'
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lillt.rHl'oJ:IYITI
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et dans les principales gares de! cll emim de {cr .
La BIUL I OT II ÈQUE ilES CII E!1lN:! DE FE R se composera d'environ cinq
cents vo lumes ; cent volumes ont déjà paru e t plus de deux cents ouvrages son t sous presse ou en cours d' exéc ution .
Cette collection est spéc ialement destinée aux voyageurs. Occuper
agréahlemen tleurs lois irs Corcés pendant le trajet , leur Co urni r des renseignements exac ts et complets sur tout ce qui pe ut les intéresser en
route et dans les li eux. où ils séjo urnent; les AMU SE II II ONNtTEMENT etlenr
tT II E UTILE, voi là le but qu'elle se propose , voilà sa double delrise .
Les nombre ux volum es dont se composera la DIIlLIOTH " QUE DE S CIIEMIN S
DE FEil se ront réd igés exprès, ou tirés des meilleurs auteurs fran çais et
étrangers, anciens et modernes. Chacun d'eux sera indép endant de tous
les autres , et po urra être acheté isolémen t. Ils seront tous imprimés
dans un format portatif et commode , en caractères très-lisibles même
pOur les yeux les plus délicats. Le voyageu r les placera faci lement dans
sa poche ou dans son sac de voyage.
Le prix de chaque ouvrage sera indiqué su r la couverture.
La Bibliothèque se divise en sep t, séries :
t. GUIDES DES VOYAGEURS.
Cette série comprend: 1° des Gliides-i tinéraires descripti fs e t bistoriques pour toutes les lignes de chemins de fer ; 2" des Guides-cicerone
à l'usage des voyageurs en France et dans les pays étrange rs ; 3" des
Guides-interprètes, ou dialogues en langue française ct en langue é trangère; etc. ; '.0 des Gtiides-indicateliTS pour l~ s hcures de dépar t, les
Correspondances, les pr ix des places , etc.
2. IIISTOIRE ET VOYAGES.
Les faits les pl us importants, lcs personnages les plus célèbres de
l'antiquité et des t emps modernes, deviendront le sujet d'autant de
�-2récits et de biographies. La réunion de ces vo lumes formera comme une
galeri e de tableaux où tous les grands hommes et tous les grands événements seront r eprésentés sous leur aspect le plus dramatique .
Les Voyages fourniront u n cer tain nombre de volumes. On explorera
toutes les contrées du monde; et les pays les plus sauvages de l'Afrique
et de l'Oc éanie , aussi bien que de l'Itali e , la Suisse , le Levant, seront
tour à tour visités .
Quelques voyages, dont le cadre sera fictif, mais dont tous les détails
seront exac ts, prendront place dans cette série.
3. LITTÉRATURE FRAN(
~ AISE.
Romans, 'pièces de th é:l. tre, contes , poésies, œuvres légères et séri euses ; ici , le seul embarras sera de choisir. Les auteurs contemporains
seront mis à contrib ution aussi bien que les auteurs classiques.
4. L1TTÉllATUUES ANClENNES ET ÉTRANGÈRES.
La I3ibliothèque des cbemins de fer comprendra la trad ucti on de
quelques-uns des chefs - d'œuvre de l' an tiquité. Les littératures anglaise, allemande, italienne, espagnole , rU3se et suédoise fourniront un
certain nombre de romans, de contes et de récits dont plusie urs n'ont
point encore été traduits.
o. AGIliCULTURE ET INDUSTRm.
Ce tte sé rie sera consacrée à de petits livres, destinés à propager les
bonnes méthod es de culture , les découvertes et les innovations utiles.
Toutes les questions qui ont de l'ac tualit é, comme le dra inage , les malaùies des végé taux, les chemins de fer,l'industrie séricicole, etc., sero nt
traitées par les hommes les plus compé tents.
6. LIVRES ILLUSTJlÉS I>OUIt LES ENFANTS.
Les enfants auront leurs li vres : li vres am usants où ils trouveront
beaucoup d'images. Ces petits voyageurs, que la route ennui e parfois
lorsqu'elle est longue, seront ainsi tranq uillement occ upés, et ne fatigueson t ni leurs parents, ni leurs compagnons de voyage.
7 . OUVRAGES DlVERS.
Il est certains ouvrages qu'il serait diffi cile de classer ùans les sé ries
qui précèdent; ainsi dans que lle catégorie placer un li vre sur la Chasse,.
un livre sur la P~che,
un livro SUI' le 1'ur{? Sous 10 ti tro d' Ouvrage.'
divers, leg livres dont le suj et no ren trera dans aucune ùes séries précédentes, seron t rangés dans cetto septième série, qu i, pal' l'extrême vari été qu'elle présentera, ne sera pas la moins intéressante.
�-3VOLUl\1ES PUBLIÉS OU PRÈTS A PARAITRE
10 GUIDES DES VOYAGEURS.
(Courel'lu res rou ges, )
80 vi gnetles de Rs in ées pUI ChallUy,
C"_,'e.-OII,,é .'a·" 'fJN.
Bell urd, I,uncelat, etc. , el nccampllgno
ItInéraire du ohemln de fer de Paris il
d'un o carLO ........ '.. . . ... ... 2 l'l',
Bruxelles, pal' Eugène Guinot, illu sll'é de 70 ,'ignelles dessinées pu!' Itinéraire du chemin de fer de Paris
il Nantes, pnl' Jlf olét'i, A , Achurd et
Chapuy cl Daubigny, cl accompagné
FI'cdil'ie Bernard, illusLré d. 100 vide plan s Cl do eurtes., .. ,.... 2 f!'.
gnettes dessi ll écs plll' Chumpin, Th é·
Itinéraire du chemin de fer de Paris
l'on d ct Lancel"t, Cl accompagné de
il Lyen et il Troyes , pal' F. Be/'3 clll'Les . ... . , .. , . ' ... ' . . " ,. ' 2 (l',
lla"d, illu slré de 80 vignelles desiné~"
par La ncclOl, el accompagné d'un e Itinéraire du chemin de fer de Paris il
Berdeaux, ~al'
JllOlriri, A . Acha"d Cl
carle . " . ' ... . . .. " ... .... . . 2 fI'.
do Pr!J"sonllol, illnSll'Ô dc 120 viItlnoralre du ohemin de fcr de Paris
gnellcs dessinées pal' Cham pin, Lanau Havre ct des hOI'd8 de la Seine de
lelol ct l'arin, et accompagné de
Rouon au Huvro, pn " M, J. Jani", illus3 cartos.. ......... ...... . ... 2 l'l',
lré do 57 vignetles dess in ées par
Morel-I'ati o, ct accompagné do curtcs Itinéraire du ohemln de fer de Paris à
el do plun s ... " . . , .. , ., . . .. ,. 2 fI',
Varennes et Il Châ t eaureux , par
lIJoltir; el A . Aclral'd, ill llSL,'é de 90 vi ,Itinéraire du chemin de fer de Paris il
gnelles dessinées par Champin el
Dieppe, par Jules Junin, illu3l1'é de
Lancelol, ct acco mpagné d'une
5~ vignclles d ~si
n ées
pnr MOI'cl-l'ati o
Calto . ....... . ........... _. 2 l'l',
e t Daubigny, ot IIccon'lJOgllé d'une
carte et de deux plalls ..... , . . 2 fI'. Ilin érairo du ohemin de fer de Paris à
Orléans , illustré do 50 vignelles desItinéraire du ohemin do fer et des
sinées par Chnmpin Cl Tllerolld et
bords de laSoine de Reuen au Havre,
uccumpngn.1 d'lIl1o carle .. 1 fI'. 50 e,
par Jules Jan ;'" illll stré dc 38 vignOlles, (lt accompogné rI' un e urle cl J ~ inérae
du ohe min de fer de Paris &
d'un plan ..... .. . " ..... . .. 1 1'1'.50
Corbeil, iliu SLl'é de ~o vignelles dessinées pur ClrOlllpin, l acco mpagné
Petit itinéraire du ohemin de fcr de
d'tlnc carte ..... " .. , . .. ... , . 50 c.
Paris nu Havre, eXll'ail ùu précédenl
1 vol. ill - 32, illu strô do 55 vig nOlles et Itinéraire du ellemin de for d'Orléans
accompagné d'une carle" , .. . . . 1 1'1'.
il Teurs , plU' JI. Achun.l , illuslré de
15 vignollcs dessinées par Dauhigny,
Petit itinéraire de Paris il Rouon. 1 voCl accompagné d'till e CUI'le, .. , 1 fI',
lumo in -32, illustl'é do 33 vigil CliCS Cl
nCCom pagné d'uno cane . .. .•.. 50 c, Itineraire du ohemln de fer du Centre :
Itinéraire du ohemin de fer de Paris 0
Strasbeurg. par AJoUn, illuslré de
10 d'Orléans 11 l'ievCI'S, 11 Mou lin s et 11
Varennes; 20 de Viol'zon 11 Clr àlc8U-
�-4
roux , par A.A chard , illus tré de 15 vignettes ct d'une carte..... 1 fI' , 50 C
cri ptif des chemin. de fe r de Paris à
Londres , illu s tré de 100 vignelt'·s de8 s in lées par Daubigny e l Freemaon,
etaccoml'agn é de carIes Cl de pl a ns.
2" édili .. n .... ....... . ... 2 fr. 50 c.
ItInéraire descriptif et historique du
chemin de fer del'Oue s t , pal' A . jfoutié, correspondant du min
s t ~r e de
l' In s tl'uction pllbli qll e , etc, Nouvelle Le Chât eau, le P a r c et l es gra ndes
eaux de Versailles , pa r Frédéric
éditi on augmentée de l' itinél'aire de
lJel'nal'd , illustre de 30 vig nelles sur
Chal'tl'Cs à ln Loupe, 1 vol. grand
bois et accompagné do 3 pl ans. 1 fr.
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Enghlon et la Va llée do Montmoren oy ,
dans les deux lan g ues SUI' les points le,
pal' E. O U i'1 0 1. 1 vol. ill'32 , il lus ll'é
plus e.scnti els ct les plus cu rieux du
de l B vig netl es , ....... .... . , 50 c.
voyage, pal' C. Fleming .. , 2 1'1'. 50 c.
Fontai nebleau ct ses environs, pOl' Fré·
L'Inter pr ète fran 9ais - an gl a is pOlir
déric Bernard , illus tre de 20 vi~ n e tl cs
un voyage à l'al'i s, ou conversati ons
dess i nées Ilur La ncelot,. , . . . . . 1 fr ,
dans I ~s deux lang ues s ur les pOill ts
Guide du Voyageur Il Londros , précédé d'un Ilin érnire hi storiqu e Ct des·
1 s plus esselllieis c t les plu s eurioux
du voyage, pat' C. Fleming. 2 fI' . 50 c.
Les prillcipaux Guid es se v ndent otl ssi cartonn és . Le carlonn ageéléga nt Ct so lido
so puye 1 fran c par volum o on s us des [B'ix ci-dc"sus illd iqu és.
2° HISTOIRE ET VOYAOES.
(Ceuvertures vel'le8. )
BloU,-al·I.le ••
Saint Fran90ls d' Asslso ct l es Franclsoalns , pa l' Fd dél'ic Morin.. 1 fr .
La Vic et l a Mort de Soorate, raeontees
par Xénophon e L Platoll (470-~
Je a nne d'Are, pnr J. Michelet ( 1412avant J. C.) ..... ... .. , .... .. 1 f,' .
1432) .... . ...... . .. .. .... . 1 fi' . 50 c.
Lo CId Ca mp éador. ch ronique extraite Gutonbor g ,.i,nvenlcuf de l' imprim e rie.
des nll 'ien. po ' mus cspagnols , des
PUI' A . do Lamarlino ( 1400- 1469). 50 c.
hislorl ons nmilos ct des bi ogl'uphi os
Christophe Colomb , pur A. do Lamarmoder nes . par O. de lIIolIseig",at
tine ( 1430- 1506) ... .. .. . . . .. .. 1 rr .
( 1040 - 1090) . . ...... .. .. ...
1 r. 50
c.
Hêlolse el Abéla rd, pnr A. de Lamar· Loui s XI et Charl es ) e Téméraire . paf
J . A/ich elet ( 140 1-1 477). • , 1 l'r. 50 c.
tine (1079 · I H2) .. ............ 50 c.
Saint Dominique ot les Domlnlea lns , Le Cardina l de Rlohelleu , pnr Il . Corne,
un cien r e pr ~uc nt a l ~( le23· 1642) . 1 I r,
O'lf E. Cal·o... . .. .. .. ... 1 fr. ~ o c.
�-5
Le Cardinal Mazarin, par Il. COTlle,
ancien repl·ésen lunt(1642-1661 ). 1 f,'.
Histoire d'HenrieUe d'Angleterre, ducllesse d'Orléans, par Mw' de L a
Fayelle (1661-1670) .......... 1 fr.
Fenelon , pal' A. de Lamal'lille ( 1651171 5) ..... .... ............... 11'1'.
Madame de Maintenon, par G. Héquet
(1635- 171 9) .. . . ...... . . .... . . 21','.
Law, SOn Système et so Il I::poq ue, pal'
A. COchut( 171 6- 17 29) • • . •••••• 21'1'.
Aventures du baron de Trenck,
d'après s~
Mémoires, par P. ])oiteatl ( I72G-1 794) .... . . ..
I fr.25c.
Nelson, pal·deLamal'tifle( 1758-IB05). 1 f.
Souvenirs de l' empereur Napoléon 1" ,
extraits du Mémorial de aillte- /lé·
Une uo M. le comLO de Las Cases
(1 769- 1821) ............. 2 1'1'.50 c.
Plo IX, pur E. de Sailll-llermet (17921853) ................... 1 fI'. 50 C.
terre SnUS les NOt'rnands , OUVI'HgC pli
blié sous la direction de M. (;lIizol
( 1027-1087)............. 1 fr. 50 c
La grande Charte ou l'Elnblis.emenl d"
gouvcrnemollt. constitutionnel cn An-
gleterre, par Camille Roussel. Ouvrage publié sous la direction de
M. Guizot ... .... ... ' .. . • . • •• 2 fI'.
Édouard III et les Bourgeois de Calais ,
Ou les Anglni!:j en Franco, ouvrage revu
pUl' M. Guizot (1346-1558).. .... 1 fI'.
Ori gine et fondation des États-Unis
d'Amérique, p.r P .Lo,·ain,nncien l'cc·
leur. Ouvrage publié sous la dil'ecliol!
de M. Gui:lol (1497- IG20) . 2 fI'. 50 c.
La Saint-Barthélemy ,récil extrail de
L' Estoile, JJran/6me, Marguerite de
do Til ou , Montluc, elc.
(24 aofit 1572)..... .... ..... 1 fI'.
Na.ane,
Assassinat du maréohal d'Ancre, l'el,,tion anonyme atll ibuéo au garde des
sceaux .Marilla c, avec un Appendile
extrait d 8 Mémoires de Richelie u
(24 avril IGI 7)........ ... ... .. 75 c.
La Conjuration dè Clnq· Mars, récit ex·
LI'ail de AJ"o7ltylat, F07ltl'ailles, Tai·
I ~man
! des lltiuua;, lIf'" de Mottevillo, elC. (IG42).............. 60 c.
Charlemagne et sa Cour, portraits, jugCmUllts eLanecdotes, par JJ. Jl auréau
(742-814) . .... ...... . , ...... 2 f .. .
François 1" et sa Cour, porll'uiIS, jugements el unecduLes ( 1515- 154 7) .. 2 fI' .
Louis XIV ot sa Conr , pomuits, jugeCon spiration de W a1s tein, épisode de
ments l nnccdoteB, extmit· littérale·
la guerre do Trenle an~,
pur Sa,-rasin,
ment des Mém ires authentiques du
avec un Appendice extrait des Méduc de Saint- imon ( 1694· 171 5). 2[,'.
moires de lIicll.lieu ( 1634) .. . .. 60 c.
Le Régent et la Cour de Franoe sous
Denx
années Il la Bastille , récit extraiL
~a minorltti de Louis XV, port' ailS,
des Memoire" de M"" de ~taIM"'
de
JUgem nts CL uncdot~,
exlruiLS litLOllllay)( 1717·1720) . ... .. 1 fI:. 25 c.
téral mClIt des M 'moil·es nuthenliqueR du duc d" aint-Simon ( I7t 5- Un Ohapltr e de la Révolution rran9aise,
17 23) ........... . ............ 2f,·.
ou lIi sloiro deM joul'rtauX en F" unce dt)
17 89 à 1790, précédée d'ulle inlroducn"éltc ...
"Ido.·/q .. o • . ti oll hi sto riqlle SU" les joul'lloux chez
Q''''''''flCN .11"0.·•.
les !lomai". Cl dans le ~ tumps mode!'·
La Lôgende du blenheuroux Charles le
nes, p UI' Ch. de Monsciat," ! . 2 f. 50 C.
Bon , comto do Flnndl'e,l'écitdu x lI· sièCampagne d'Italie, pa l' P. Giguet, avec
cio, '\lur Ganerl de 1Il'11gcs .. .• 1 Ir.
ulle cU I·te do l'ltalio gravéo sur acie!'
La .J acquerio, précéd 0 des Insul'rec( 1796).... ............ 1 fI'. 25 C.
tlons cl s Il.gaudes t cl s Pas touJlo/lU(JC • . - l'œ,,.'. el CQu,
Mathieu Pal"is, Froisreaux; d'"pr~8
sarl, etc. (1270-1380).. ....... 1 fI'.
GUlJlaumo le Conquérant, ou l'Ansle- Voyage du oomto de Forbin Il Siam,
ell'.
"">fe•.
�-6SU IVI de quelques déLails exLraiLs des Les Convlots en Australie, voyage dan s
la Nouvelle - Hollande, par P. AterMémoires de l'abhé de Choisy ( 1685ruau.... .. ......... .... 1 fr , 50 c.
1688) ............ ........ 1 fI'. 25 c.
La Mine d'Ivoire, voyage dan s les glaceH Mœurs et Coutumes de l'Algérie. de la mer du Nord, traduit de l'an(Tell , Kaby lie, Sahara), \Jar le généglais ... . ..... .. . . ....... . ... 1 fr ,
raI Daumas , conseiller d'État, di recteur des alTail'es de l'Algél'ie. 2 fI'. 50
Abrégé du voyage de Levaillant dan s
L'intérieur de l'Afrique .. ',' 1 1'1',75 c, La Russie contemporaine, par Léouzon
Le Duc ...................... 3 fI'.
Les Emigres français dans la Loni- Voyage cn Californie en 1852 CL 1853 ,
slane ( 1800·1804 ) ........ 1 ft'. 50 C.
par Ed. Augel·............. 1 fI'. 50
Soènes de la vie maritime, par 10 capi- Les Mormons, par J11110dée Pichot. 2 fI',
taine Basil IJall, trad uites par Amédée Pitoairn, nouvelle !le fortunée dan s
l'océan Pacifique . ..... ,...... 50 c.
Pichot . ......... . . ... .... , . . 2 fI'.
3° LITTÉRATURE FRANÇAISE.
( Couvertures cuir.)
nO"la'M el COlltell .
s it ~ lInaire;
2' un Épi sode sous la Ter·
reur, par H. de Balzac ....... 50C .
Ernestine - Callste - Onrika, par
Mm.. Riccobolli, de Charrière ot de Ursule Mirouët, pal' 11. do Bal·
zac . .. ...• ' . . . ....... ... 2 fI'. 50 c.
Dllras.......... . ... .. .. 1 fI', 75 n.
Engénle Grandet, pal' II, d~
Balzac .................... 2 fI', 50 C.
Grazlella, pal' il. de Lamartine,
1
r. 50c.
Ln Bourse, par Il. dd Ba lza c. . • 50 c .
Zadlg ou la Destinée, hi stoire ol'Î cntale,
pal' Voltaire .................. 1 fI' .
'1'1"'11"'0.
Le Joueur, do /t egnard. .... . ..
75 c .
La Colonleroohelolso, nouvello extraite Theâtre oholsl de Losage, contcnu nL
Cri spin rival de so n malUe Ct Tur·
de l' ili sloil'c de Clévelan d cie l'abbé
carct ..... .. .... .. ....... 1 fI'. 2S c.
Prévost. . . . . . • . . . . . . . . . •. J fI'. 50 c.
Les Oies de Noël, par ~ 1. Champlleury. L'Avocat Pntelin, do Brueys Ct Palapral ........................ 50 c .
Pri x . .. . .•.. ... .. , ..•..• 1 fI'. 50 c .
Palombe ou la Femme honorable, par Les Arlequinades (Florian) . 1 f,'. so c
Jean-Pier,·o Camu!, ' vêque dc Uell ey Théâtro choisi do Beaumarchai., co n(102 4), précédée d'ulle étude bLUiruÏI'e
t Mll t le Il"ruicr de Séville et Il'
Bur Ca mus et le romall au XVII" BiO~l u l ' i uge
do Figuro, uvee pr6ruccy Cl
cie, par 1/. /li gault .. .• . ... .. , 1 f,·.
n ot i c~
........ .............. 2 fI' .
Puul et Virginie, pUI' Bornardin de La Mé tromanie, cie Pi,·on..... 75 c.
Saint-Picr,.e . ... .... ..... ' 1 f,·. 25 e. Le Phllesophe snns le savoir, de SoSoones de la vie politique: l° lo néqui -
daino .. ........... ... .......
75
C.
4' LITTÉRATURE ÉTRANGÈRE.
(Couvertur sjaullcs.)
Aladdln on ln Lampe merveilleuse, Contesd'Aucrbach, traduits parl\1. DOULcont tIr les ~liJ
cetunNl
it B. 1 r. 25.
t vIII . .... . ......... . ...... . 1 fI'.
Ala monlnde ou le Gal rirn, pllr J/ em"
Contes
choisis d'Hawthorne, trnduitR
Zsdwldce, Lrnductloll dc C. dc Sucdo l'allglais pal' MM. Le /( oy et Scho{75C.
'"IlI .......... ,............
�-7{ter. - 1. Calasll'ophe dc M. Tliggin-
Ces dpux nOllycllf"S sont cXlrnit('s d es ChrCl,Ii-
botham; II. la Fille de I\apaccini; 1'11'1 dt! / " CUrlOl/lafi! .
Ill. llavid Swan ............. . 75 c . Le Grillon du foyer, par Dickens, traductioll de F. Colincamp . . • . • f. 50
Contes merveilleux tirés d'Apulée. 1 f 50
Costanza, Ou l'i1l1l5tl'0 servante, p". Le Mariage de mon Graud-Père, su i vi
du Testamellt du juif, traduit de l'anCe ruan/ès 1 traduction de L. Viardot .
glais. .. . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . j fI'.
Prix ..... . ..... . .. . ..... . ,. . 75 c.
Histoire de Djouder le Pêobeur, co nte Lettres cboisies de lady Montaoue,
trnduites de l'an!;lai s • ... ,. 1 fI'. 25 c.
traduit do l'arabe, pal' Cherbonneau
et Thierry. " .. . .. , ..•. ' ... . " 1 fI' . Nouvelles cboisies d'Edgard poe, con-
tenant: JU le Scnrnbée d'ut', 2° l'AéroJonathan Freck, par /Jenri ZscholrlcB,
naute bollandnis; truduites de l'antradUClion de C. de Suckau. •.
75 c.
gluis .. . .. . .... .. ............. 1 f.. .
La Bat~ilIo
de la Vic , pUI' Ch. Dickens,
trad'"te de l'unglais pnr A. de Goy. 1 f. Nouvelles ohoisies de Nicolas Gogol,
conlenunt: l U les Mémoires d 'un fou;
La Bohémionno de Madrid, par Cm'ml~o
un Ménogo d'autrefois ; 3° le Il oi
tès, traduction de L. Vial·dot. . 75 C.
des gliomes; traduites du l'u sse pal'
La Caso do l'ono10 Tom , ou vic des NôL. Viardot ............... 1 fr. 50 c.
grcs cn Amé"iqu e, I)ar Mrs [Jar7'iel Memoires d'un Seigneur russe, ou lnBeeCher Slowe, t"aduction de L.
bleUll de la sl lua,i on aCluelle des no-
Enault .... ..... .. . ...... 2 f,', 50 c.
hies etde. paysalls dUlls les provin ces
rus-es, traduils du russe par Er>lest
La Fille du Capitaine, par A I.:xandre
Cil a''I'ièrc .. . ...... ' " .. . .... . 3 fI'.
Pousc hkine, roman traduit du l'li sse
par L. Viardo t ... ..... . . . 1 fr. ~O c. Tarass Boulba, de Nicolas Gogol, traLa Fille du Cbirurglen, de sir Walter
duit du russe par L. Viardot. 1 fr. 50 c.
'cO lt,traductio n d . M. "fiche/anl. 2 ft'. Voyage en Franoe à la rooherche do la
La Mère du Déserteur, du mOmo auteur,
tradu ctio n de P. Cnlinramr .. . 1 fI'.
Santê, lir6 do Sterile, pu,' il. l'as-
set. ........ . ...............
75 C.
6" SCIENCES, AGRICULTURE ET INDUSTRIE.
(Couvertures bleues.)
Dos Substances alimontalres ot clos Les Chemins do for franQais, pat' le
moyens do les uméliorer, de les 0 11mOmo nuteu,· . . .... .. .. .. 1 fi'. 50 c.
serve r Ct d'en l'coon ll01ll'e les nltél'nlion s, pnr A. Paye" , do l'Ins titut, Maladlos de la Pomme de terre, do la
Bettoravo. du Blé et de la Vigno de
seCrOtai"e p rpétuel de 10 Société 1011845 à 1853, nvcc l'indicutioll des meil ·
pél'lale d',\ gr·icul tul'o ..... 2 fr. 50 C.
leurs moyens 11 employer pour les
comhattre, par A. Payen, avec 4 plonLa TClégrapbio électriquo, pnr Vic lor
Bois, Îngénieu l' civ il........ . . j f.,.
c" ij dont 3 co lol'lées... . 2 fI'. 50 C.
6° LIVRES ILLUSTRÉS POUR LES ENFANTS.
(CO UVOI' lU"OS
roses.)
ChOix de peUts drames et do contes / Contes do Fees tirés do Perrault. de
tir "R de Berquin, uvoc 8 gruvu"es S UI'
Mon. d'Aulnoy ot ri e ~I' " Lcpl'incc de
boi s .. ... ... ... . ....... . ..... :2 f,'.
Beau mont, nvec 14 grnv . SUI' bois
. ~ fI'.
�-8
Contes de l'Adolescence choisis de miss
à l'usage des enCants, illustrée de 17 viEdg eworth, ct traduils pal' A. Le
gnettes su r bois , . . . . . . . . . .. . . 2 fr.
Françoi s,Rvec 22 grav. OUI' bois. 2 Cr. Fables de Fénelon, archevêque de Cambrai, avec 8 gravures sur bois. 1 fr. 50 c.
Contes moraux de Mm' de Genlis, avec
La petite jeanne 011 le Devoir, par
8 gravures.............. 1 Cr . 75 e.
AIme Z. Carraud, RVec 20 gravure>
Enfanoes oélèbres, par Mme L. Colet, . SUI' bois .. , .... .. .. . .... 1 fr. 50 c.
avec 16 gravure. sur bois..... 1 Cr. Voyages de Gulliver à Lilliput et il
Brobdlnguag, pUI' Swift, édition abl·é
gée 11 l'usage des enfants, avec 10 graHistoire de l'admirable Don o.uiohotle
de la Manoho , par Cervantès, édition
vures su r bois ...... ...... 1 fr. 50 e
7° OUVRAGES DIVERS.
(Couvertures saumon.)
Aneodotes historiques et littéraires, Les Chasses prluclores en France de
racontées par L'EstoilB, Bran/6me ,
158911 1839, par E. Chapus ....• :1 fr .
Tall.mant des Réaux, Saint-Simon, Lo Turf ou les Courses de chevaux en
Grimm, etc .•• ..••.•...•• " . . 1 fr .
France et en Anglet'r~,
par le mOrne
Aneodotes du règne de Louis XVI. 1 fr.
auteur........ . . . ............ 3 fr.
Anecdotes du temps de Napoléon l ot, Mesmer et le Magnétisme animal, par
recueillies pal' E. Marco de SailllE. Bersot . ... . .. ... .....• J fI'. 50 c.
!l ilaire......... .... . .. ..... j C... Souvenirs do ahasse, cinquième é ' iAventures de Cagliostro, pal' J. de
.
lion, var L. Vial'do l,
aint-Félix .. ......... ,. .... 1 fr.
1" partie . Chasses 011 Espas
Étullos biographiques et littéraires
on An gleterre, en Hongrie, en JI
6ul' quclques célébri tés élrangères , pur
sie ... . _.. . ............ j fr . 5
J. Le Fèvre Deumier. 1. Le Cavalier lIIa2' partie . Chasses en Pruss(
rino; Il . Anne 1\ad lifTe; Ill . ParaDresde, lI ambours et Berlin, '
celse; IV. JérÔme Vida... 2 f,'. 50 c.
Ilcosso, elc..... . ..... 1 fr. 5
La Soroellerle, par Cil. Louandre. 1 f, '.
Chaque IHtrlle.., vend léplrtmOQI.
Uu grand nombre tIc "olurnes sont
80llS
presse
et pllruitrout !luecesshement.
Ch , Lahure , im primeu r du Séna t et de la Cour de Cassation
( ancienn e mais on e mpelcl), ru' de VltllSlrn"d, 9.
���
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Title
A name given to the resource
Le Thermalisme
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Description
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<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
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Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Vichy
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Piesse, Louis (1815-189.)
Title
A name given to the resource
Vichy et ses environs : ouvrage illustré de 23 vignettes et accompagné d'un plan
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Librairie Hachette
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1854
Source
A related resource from which the described resource is derived
Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) R V 10 910.2 PIE
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Cures thermales -- France -- Vichy (Allier) -- 19e siècle
Patients d'établissements de soins, de cure, etc. -- France -- Vichy (Allier) -- 19e siècle
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Guides
Vichy (Allier) -- Plans
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Ouvrages illustrés
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
108-8 p.
application/pdf
Description
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Guides-Cicérone
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
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Domaine public
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An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Vichy_et_ses_environs_239347
Relation
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Cures thermales -- France -- Vichy (Allier) -- 19e siècle
Patients d'établissements de soins, de cure, etc. -- France -- Vichy (Allier) -- 19e siècle
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Guides
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Ouvrages illustrés
Vichy (Allier) -- Plans
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/22/26572/BCU_Souvenir_de_Vichy_et_promenade_au_Mont_Dore_102700.pdf
789d15b7dedb108aaebefa4c7be51b68
PDF Text
Text
��,
t3
��PHO.\IENADE AU
MO~T-RE,
Composé d'une Notice historiqul' cl de seize Vues
IIISSI\h:s n ' \l'III .S NA11 Ill . 1'.111
DEllO'
1'1111,
��BAINS THERMAUX.
ET
PROMENADE AU MONT-DORE.
1. SOURCE DE L' llOPITAL.
l'oxt!'émit,é ,du parc ûe Vichy, SUI' une pl ace
La s,olll'ce de l'H ôpital, appelée au si sourcc Rosalie, e t itu ~'.Ii
dcml- ' Il' 'ulllll'e, clt o ur ~e d'hôtel ' ct de l'établis oment ûo bain ' do l'hôpItal CIVIL Suceur alc du grand ~ tabh
s
~ment
, f O l1(~ ée en 1813 et bâti e SUl' une pOl,tion du jardin appartenallt II l'bo pice, elle e co mp ~ ~ de onze cabillet de halOS et de tl'ois cabinet de douche l'enfermant vin"'t-cinq baignoires, d'une belle pISCIO , et d'ulle
'
jolie aile d'a ttent e.
Cett e, source e t l'ulle de plus abondalllC t les plu ' fréquC111éc ' d Vi chy; un gmnd nombre de buvcu rs
sc .l'é u1l1 e ~t chaquo malill autour du ba sill (surmonté d'UII C éléganto coupolc) qui co nti 'nt ses cau" ; clio,
agl$scnt effi cacement dans Irs maladi du foie, d la mte ct lie l'estomllc .
2. PONT DE VICIJY .
.11 a e"isté aull'efoi Il Vichy deux pont ; 10 pt'cmier uvait ét bâti cn pi erre, el le archéologucs v('ulent bien
falf'e l'ho!lIIeul' de sa construction am, Romain " qui l'auraient établi :1 l'époquo du iége de Gergovie. On ne
peut pt'éclsrr la date do a d 'stl'uclion.
L' deuxi me, ('on truit Cil boi ' sc divisait n deux pal'lie appel c , l'une Grand-Pont, l'autre Petit-Pont ;
établ i eu 11/10 pal' un pri vil ('go signé do Loui JO', dll(! de Bourbon, il fut délt'uit y'r 1690 ou 1710.
�_
!~
-
Le pont actucl, tcrminé Cil 1830, e t un pont de ft! dc fer , qui 'e compo aH prilliitivement de qualt'e arcbes;
l'une d'elle" fut Illportée par l'inondation de 1835, Il se ompose maintenant de trois arches et d'un pOIiL en
bois; il est fort élégamlll ellt su pendu ct aboutit ~ l la fontaine de l'bôpital par ulle allée bordée li platanes et
de be!.1ux hôt el ,
8 et 3. VIEUX VICHY ct VUE GÉNÉRALE DE VICIlY.
Vichye t placé à l'e1.trémilé de cette vallée fenil' ;jp e l ~e la Lim(lgne. Ce n', t guore qu'à partir du treizième siècle qu'il e t pCI'mis de uivJ'e les traces de on hlstOIl'C. Son nom, selon les vieille chroniqu e, lui vicnt
de GWl cn on W1Œ , qlli s i ~ nil c, l'II lallgue cnltiqll e, ro " c~ , ve rtu ,!!t de Y, qui veut dire cau ; eloll d'autres, SOli
nom lui \Ïent de vicus calidu s, ,illagc cbaud. JI e' l dé Igné dans la lable de Pcntingcr sous le lIom d'Aquw
caUdw,
C'est il Cé al' que l'on ferai t l'omon t!'I' le preilliel' établi Cillent de celte ville lhermale. En 1208 Vichy Nail
le i 'ge d'une de châtellenies dll Bourhonnais. I.e roi LOlliR XI y fOllda , 011 HIO , le couv 'nI des'Céle lill el
fit fortifiel' la ville. Elle eut il ROII(Tril' dans les guerre do la Praguerie, en IMO ; en 15G8, il l'occa,ioll dl"
guen'cs de rcligion" ainsi qu:cn 15ï(j ;, en 1590, clle fU,t pr~
qu ' détruit , ~in ~ i que le couvent [1:'11' le grand
prieur de France; Il ne l'C'tall, de nos JOIIl' , de SI.' fOl'li licallons, que la YIOIIi ' pOl'le de Fl'ullce qui fut démolie
(' fi 1818, et la tour où C l pla ée l'horloge do ville, qui existe encore,
La vieille ville est sitll ée , UI' ulle élllillcllce. Mal hàtie, ses l'U {,~ SOllt tOI'lucuses et d' un a pecLas Cl. tri le;
elle est COlllplétcmcnL sl'par('c de so n élégante voisine (la lIouvelle ville ou les bain ,) pal' le jurdill do l'étahlis~c m (' nL
eLla plllce de l'IIôpi tal.
~ " ÉTAIlUSSEi\fENT 'nmnl\lL\L.
J.,'6tabl b omcllt Lhcl'm al situ : SUI' l'emplacement du Vie lllX m otltirr , cOllnu aujoul'd'bui ous le n01l1 de Quartiel' dcs Bains, était compo,,(\ primiti vemcnt r1'un pavillon appelé ~I a i on du n oi, atl08sé ;\ une galeric encore
l'xi 'Ianle, ou laqucll' ont l' nfe l'ln('cs ll'ois de 'ourees do Vi hy. Ce travaux a"aiellt été 01.éculés par l'al'1'!Jit 'cte Jan '011 , ous le patronage de Ill cs(\ am l' Adélllïd cLVicLoil'e de Fl'ulice.
En 1820 , un concoul' ful ouvert, à la ollici tatioll dl' madame ln rllldlos-e d'Angoulême, pour la COli tl'UClion d'ull Milice qui , pur Sil gl'andeur cl on luxe, PÙt l'(' polldl'e 11 l'afllu cnce toujours cl'oi anl o (les malade. ,
�-5M. Ro e-Beauvais, donL le plans fUl'enL adopté~,
conserva l'ancienne galerie ct COllstruisiL l'étabi~
oIII Cil 1
aCLue!.
JI forme un paralIélogl'UllIme rectangle ayant 57 mètrcs de côté SUI' 76 de large; la façade sc compose de
17 arcades dOllnanL 'nt1'60 It la galerie du rez·de-chau ,ée eL d'un même nombre de croi 6es cintréc$ au
pr~mi
l'étage; l'!ntérieur l'enferme 1 M baignoire, donL les cabinets sont très-élégants, enrichis de glace et dl'
pell1tures; ,les ~algnoirc
sonL en cuivre poli cL élamé elles robinet en cristal; les mur ont revêtus do cancaux
de po."ce\;~lI
Jusqu'à. hauteur d'appui.
, L'ctabh sement l'enferme, en ouLre, quatr cabincts de douche, deux piscines cL les éLuves pour chauO'cr le
Itnge; 1(>5 sal!e. communiquenL entre elles pal' une spacieu 'c galeric d'Oll l'on découvre qualre b 'Ile ' fontaine,pla '~e ' au miii u de quaLre COUI'S intérieure ' cc fonLaines fournissenl l'cau douce lIéces airr au), he~oin"
du
' crvlC .
'
5. ALONS DE L'ÉTA8LlSSEi\tENT.
Les s~ lon
de l' é Labli
~se mcnt
thermal de Vichy e composaient, avanl 18\6, de deux salle dll lecturc , d'unt'
aile de Jeu , d'une aile de billard cl du grand aion du devanL qui servaiL il la fois d~ salle dc d.anse ct de sa lIt'
dc concerl. En 1816, ~1. Cunin-Gridainc ministre du colllmcrce el l'un de l1Ôtl'S de Vlcb , fil faire le nouveau),
'alons que rendailné essair la progre ~ ion croi ante de buveurs. M. Isabclle, architecte d'UII m rile reconllu
tl'un do nos plus habiles ornemanistes, 'onstruisit, ur la galerie princillale du gl'and élabi~
ement, la aIle vertl'
ot la. rOlonde, magllillque salon 01'n6 de glace Cl de peintur 'S aIl "goriqucs, c'e, LHI qu , chaquu jOllr, l'archet
magique cl Strau entl'ulne, au SOli de sa il enchantcr' 'I1IU ique, l' élile du celle sociélo cosmopolite, étonnN'
de sc Il'ouver réunie dan la mêm en ·eillie.
6. SOURCE DE I_A GRANDE GRILLE .
. CO.LlO fontaine , ain i nOll1mée de la grille qui l'encadre, e, t plac 0 h l'extrémilé-est du la gall'rie dll grnnd
Il~ blta se m 'nL, qui fut construite par l'architl'cl Jan on, ~o u le patronage de me dame" Ad('laïde et Victoire d,t'
,-l'an 'C i elle Cl'! ain i à l'alimentation d bain, e 'l prise en bOIS on, ct e\pédie au debor ' ; on l'cl1IplolU av('C'
lIcc\ dans le maladie d'l foio , l" pesa lileur c!'c tomac rl 1(' mnlnrlies bilieu ('5.
�- 67. UNE nOURRÉE BOURBONNAISE.
TOU ne POU\ ons mieux peindre la bourrée bourbonoaise, qu.'en empruntant il madame de Sévigné la desCl'iption uivante qu e l'on trouvera dans es leltreti en date de Vichy, 19 mai 1676 ct suivants. Voici en qu els
t('rme elle Cil parie il. madame dl' Cl'ignan , sa fille.
,
« Il est venu des demoiselles du pays avec une flût e, qUI ont dansé la bourrée ùans I:l perfection. Cest ici oil
« les Bohémienn e poussent leurs agréments; elles font des dégognadcs, où les CUI' 'S trouvent un peu à redire. "
Dans une nutre lettre, elle lui dit:
« Il y ~ il i des femme? fort jolie, elles dansè,:cnt bi er des bou,t'rées du p~ ys
qui sont en vérité le plu jolies
du monde........ Il YaV:lll un gl'and gal'c:on dl'gulsé eu feOlm ' qUI me dlvedlt forL , cal' sa jupo é l~it
touj ol1r Cil
l'~Î1
' , el l'on voyait dessous de fort helle jambes. "
8. CIIATEAU DE mLLY.
Bil~
, suivant Coiffier tic Mol' t , était une des pIns 61endues des di x-sept ch:l.t 1I0nies du Bourbonnais, Cil y
romprenant Varennes, qui y élait réulli depu,iti longtemps; on y comptait , dès le seizième siècle, 4,,800 feux. Lo
château éLait ùe forlII e rondo, et fl anqué de SIXtours; au-dessus de ce château, ct y attenant, il y avait encore lin
'l'conu cMteau appcl&10 D o nj o ~ , Oanqll é ci e cillq lours, ct qui ~ e vait
avoir été la uemeure particulière des prin co '
lorsqu'il y faisa icnt qllelqlle séjour. ~ e. ('c tlnm
e n ~ o c ht
~a u ., JI ~ e re te que des ruine; mui lellr Cil 'cmble gran dio e SuffiL enCO I'1l pOUl' donne r une Iclce dc 1('111' force nlliJ tall'C li {'e ltr époque, Les fossés onl (olé transformés en
jardin ; une porle ('troito, fl anqu ée d dellx tour ' , co nduit clalls le dOlljon. Une cour fort troite, dan s laquolle
s'ouvre, d'un cOté, la chnp 110, au, i fort petil e, ct la li Ile dcs gardes; qllatre tourcll es qui pr o t é ' ~c ai e ntl e donjon
exi tellt enco re; clI cs conlnHlniquelll avec l'inléri rur par des portes très-bnsscs ct tros- troilCS, pOUl'vu es
(l'éllorl11c velToux. « Cc sont , dit M. Le oq ( auteur d'un oxcl'll cnt oll vrage sur les environ de Vi chy ), d'afTn·u:o.
" cachot ' 0\1 lalUll1i ilre p"nèlreù pei ne par d'étroites meurtri ères. li Bill y est, durestc, bàti dans ul1csil.llftlionforl
agrra blc ~ ur It's b o rd ~ dl' la l'ivi re d'Alli r, ct entouré de grands arhres dominés par ('('s viei lles tour ',
9. RANDAN.
Propl'i ét(· p:lI'ticulière d Mmo la pl'Îll CCS e Adélaïde d'Orléans, aujourd'hui :1 ppart0l1 ;\1I1 1\ M. le du c de Montpensi l' , Hand an doit soll ol'igil1 Cl à un ro uvr nl ti r 1'01'<11'( ' de aint-Benoit. Vers le dou7.ièll1 ' sicc\(', Ull (·hàh·au féodal
�-71 l'emplaça. A l'extin tion de la maison ùe seignelll's de Randan, cette terre passa dans la filmille de Pol ignac, ct
de là dans ccllede Larochefoucault, dont François, prince de Marsillac, épousa Anne de Polignac, veuve d~ comte
de Sancorre, 1ué 11 Marignan. La seigneurie, érigée en comté on 1566, le fut plu lard, sous le règne de LOlll ' XII [,
e~ du hé. Elle ~evint,
Cil. dernier lieu, la propriété du du c de Choiseul, qui la vo.ndit, en 1821.' ~ M, ~' J ~ (~é laïù
e .
C c l une maglllfique réslùence, avec une sp lendide forôt, un parc royal cl magnlfillucment de 'sIrl e. L Inten,cur du
cl~:,
ea n est remarquable par ses décors cl sc riches pointures; après ~voil'
trav
~ l' sé lo grand alon ùe fa,mllie , la
blhiiothèque ct la chambre dilo dll Roi, on passe SUl' la tel'l':lsse qUI conùulL a la chl~pe!,
co nstructIOn taule
moderne el d'un goùt sim plo j l'intéri eur fixe l'attention des visiteurs pal' ses belle vel'rerle l' e pl' ~se n(:lt
le tl'Ol '
verln théologales, la Foi, l'Espérance el la Charité.
10. PONT DE RIS SUR L'ALLIER.
En revenant de Randan à Vichy par le prairies pOUl' rejoindre la l'Oille de N!me' , on l'encontre ur la l'oute le
ch:lleau de JUattmont, miniature gOlhique servant de J'cndez-voll d cha e. Rien n'y manque : lourelles,
crénea,ux, donjl
~, armoi1'Ïos sClllpté SUl' la porle j à l'inlé1'Ï our , grando , aile revêtue en chèno, avec ,ba hu~
et
d." ,SOII'S. Du donjon on découvr l'Allior en race, et le pont d Ris, constl'llit pal' ~l. Adolphe Boulland , Ingémel1l'
CIVIl. Le pont que l',on traverso pOUl' venir ù ViclIy c t Il parfaite harmoni e de t le avec le l'este du cbàleau, pour
la des erte duquel II a été construit en 181,5.
11. SOURCE DES CÉLESTINS.
lllacée Il l'extrémité ùo l'aMi 'n Vichy, SUI' les bords de l'Allier, la SOli l' 'des Céle tin cst fré(IUent 'C prillcipa10~lcnt
pal' ~e s goullcux ct des calculellx qui , pour s'y renùre, ont IIne as cz longuo CO li l' c il faire j aus i, a-t-on
flut con tl'Ulro [lour leul' repos un pavillon d'atlente qui se compose d deux sallo do lecture ct de LI'avail, l'une
pOl~r
les d~ms,
l'autr~
pour les mes irllr , ct d'une sall e de billard, du balcon de laqllclle on décOllvre tOIiS Ic ~
hOld$de 1AII,ler, ÙU VIllage d'Abrest à Vi chy,
On l'emp ~
IO avec ucc s dan les maladie de la vessie ct des roin~,
ct la gravelle j on l'omploie au si pOUl' la
goullc ct la [lICITe. C'e lia pilis énorgiqll ll des oUI'crs de VichY; au si ne con\'ient-ellC' pas allx pel'SOlllle, raihb
ou nerveuse,
•
...
�-
8 .--
rLC} Il .J'. - IAetltXJ " visite,..
I.e. chàteuu). de nu ~rt,
LiJal'/llcil, Effiat. Larond , Cu cl.-AII ~e des Dames. - L' r\ ,'doisière.-Le Gour saillant.
- Le Chàteau du l'prou. - Le ' Malal aux el la CÔle de Ju lices. - l,a Cote Saint-Amand. - ll auterive.Chateldon. - Thi e r ~, ete., etc.
De J'ici•." "" j 'lo,.t-D~U·f
J'fi '(,; RAIIlIl.
GA i · ~AT.
- J'isites Il faiT e: L'Églisc. - La Chapelle de Sainle-Procule.
\ICl:EPER ' \::. - La Bult' Montpensier. - L ' J ~g li se ct c lableau)..
n IO~J.
- La ainlr-Chupcl1e. - L' lIorloge . - L'Eglise du illarlnret. - Sainl-AI/lahle.
CLElnlO T-FEHflA il. - La Calhédrall'. - olre-Dullle-du-POI'1. - La Plae\' de Jaudc: , talne de D e~ai\.
- La Fon tainr , ai nl-Al yl'e. - Boyat.
De Clel'u,o,,' " .. lPl,ul'-Do,.e.
Horhrrorl. -
OrC'Ïvul. - Laqucnil1r. - Ccncslom..
J"
01&1.-BOI'e.
Case,u!c., ~I n U~" l g l ()I,t
01 de (illl'I't·niill.- Lc alon ùn Capucill. - Le Pi t'. - La Vallée do la Cunr, - Cascade de
la \ 'rnièr '.-S;lIoli de MimiJ!'lIl1 . -Le Plat i ~ IHu·bo. - La grande Sciel'ie. - BonriJonle-I(·s- l3ains.- La Boch '
dc )4'('('" La I\ooh . \ cndeix. - Le Pi c do ' aile .- La Corge d'Enfel'. La Cascade du Serpcnl. - Le PU) Fel l'li ml.- Vas,h ièl'~.
- L e Lac Pavin ('I-Ie CI'l'UX do 'anc )' .- 11(' e.- La Vallée de Chandefolll'. - L' LaC'
1:111'1') .- Le Lac Chillllhon. - Cht\t 'UII dl' ~1I'(J.
- Sl ilt -~cdai
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HOnl'Cl'S l·t HO II rgli"('. -BandulIl1('.
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Title
A name given to the resource
Le Thermalisme
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes
/BCU_Vichy_album_de_photographies_247365.jpg
Description
An account of the resource
<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
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A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
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Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Vichy
Mont-Dore (Puy-de-Dôme)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Deroy, Isidore-Laurent (1797-1886)
Deroy, Auguste-Victor (1825-1906)
Tirpenne
Champagne, J.
Rivière
Title
A name given to the resource
Souvenir de Vichy et promenade au Mont-Dore : album composé d'une notice historique et de seize vues dessinées d'après nature
Publisher
An entity responsible for making the resource available
chez Bougarel
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
[1852]
Source
A related resource from which the described resource is derived
Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) R V 10 763 DER
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Costume -- France -- Bourbonnais -- Dans l'art
Danse traditionnelle -- France -- Bourbonnais -- Dans l'art
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Ouvrages illustrés
Le Mont-Dore (Puy-de-Dôme) -- Dans l'art
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
8 p.-[16] f. de pl.
application/pdf
Description
An account of the resource
Reliure 19e siècle, percaline verte avec dorure à froid sur les plats et plaque dorée sur le plat supérieur (mention du titre). Datation d'après le catalogue de la BNF.
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine publique
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Souvenir_de_Vichy_et_promenade_au_Mont_Dore_102700
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/22/26572/BCU_Souvenir_de_Vichy_et_promenade_au_Mont_Dore_102700.jpg
Costume -- France -- Bourbonnais -- Dans l'art
Danse traditionnelle -- France -- Bourbonnais -- Dans l'art
Le Mont-Dore (Puy-de-Dôme) -- Dans l'art
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Ouvrages illustrés
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/22/26598/BCU_Album_de_26_litographies_originales_85663.pdf
f94ba7fb27e280c76c18926162713d74
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Title
A name given to the resource
Le Thermalisme
Relation
A related resource
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/BCU_Vichy_album_de_photographies_247365.jpg
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An account of the resource
<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
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The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Vichy
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Lecoq, Henri (1802-1871)
Title
A name given to the resource
[Album de 26 lithographies originales extraites de différents ouvrages]
Publisher
An entity responsible for making the resource available
J.B. Rousseau libr.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
[1840]
Source
A related resource from which the described resource is derived
Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) R 10 769 LEC
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Lithographies -- France -- Auvergne -- 1800-1899
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Ouvrages illustrés
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
[26] f. de pl.
application/pdf
Description
An account of the resource
Les 26 dessins de H. Lecoq ont été lithographie à Moulins chez Desrosiers, chez Lemercier. La dernière lithogr. est de A. Souty [?] d'après un dessin de J.B. Bouillet. Les lithographies reliées ensemble par ?, ont été publiées au préalable dans plusieurs albums de H. Lecoq, notamment dans "Vichy et ses environs ou description des eaux thermales..." (1836)
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine publique
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Album_de_26_litographies_originales_85663
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/22/26598/BCU_Album_de_26_litographies_originales_85663.jpg
Lithographies -- France -- Auvergne -- 1800-1899
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Ouvrages illustrés
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/22/26606/BCU_Vichy_et_ses_environs_209624.pdf
09dd0cdae8d5ac6d62a1e9d968c709d1
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�����VICHY ET SES ENVIRONS.
�OARTE ILU~
"l'BÉE DE VICllY
wr
nE SE~
EKVIHON~'
(HYDROLOGIQUE, PITIDRESQUE ET ROUTIÈRE)
PAl{
0111'
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fpllillr Jr\sl1S il
MADELEIN
d('l~
ll'llIles :
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A PAlUS. - LlnH \lHIE Nom·ELLE, Boulevard dl' · Italiells , Hl .
A MOULINS. - G. J)ESHI)SIEIIS, Place de la Bibliothèque.
A VICHY.- ellEZ TOCS LES LIIIBAIHES,
���VICHY
ET SES ENVIRONS
ALBUlVI-LIVRE PI'rTORES01
TE
"
PAR JULE
DESSINS
LITHOGRAPHIES
PAR
DE
MM .
J . SI MON
IMOK
~
ET
HUBERT
CLERGET
A . DAUZATS , E. CICERI, DEROY , HUBERT
TITRE PAR CHAM'PAGNAT
V1CIl) ET CUSSET
B 0 '(
n
ARE L
[7
l L.. S ,
1 ~ DIT 1; l ' H.
CLERGET
��PREAMBULE.
César, il y a dix-huit siècles, ait suspendu a course triomphante à lra er les Gaules
pour se reposer quelques jours aux Eaux chaudes; que ce bourg des Eaux chaudes (Aquœ
calidœ) occupe sur les tables théodosiennes de Peutinger l'emplacement où s'étend aujour{' d'hui la charmante petite ville bourbonnaise de Vichy; que ce nom mume de Vichy ait une
origine latine ou celtique; qu'il soit un compo ' de 'Vich-y ou une contraction de Vicus
UE
6_
�-11 -
ca/idm; nOlIS avouons, tout en reconnaissant la haute importance de ces questions
avantes eL obscure ,
(Pl' elle ne sont à nos yeux que d'un intérN tl'ès-secondaire, et nou laisson de bon cœur à de plus éruùit
le oin de les traiter, de les élucider ct de les résoudre.
D'un autre côté, c'est à des esprits éclairés des lumières de la science, c'est à des hommes pratique ct
spéciaux qu'il appartient d'examiner les questions relatives aux eaux minérales de Vichy, à leur antiquité J
à leur température, à leur composition et surtout à leurs propriétés salutaires. Quant à nous, c'est en arti te
que nous sommes venu à Vichy, c'est en arti 'te que nous l'avons vu, observ6, étudié; et c'est pour le
artistes, - nou' entelldons vour ceux dont l'àme s'ouvre avec bonheur à toutes les impressions du beau
dans la uatur et dans l'aet; - que nou avons voulu tracer les quelques page qui vont suivre.
ous ne sommes pas précisément enthou ia te des phénomènes d'une chimie de laboratoire. Il nous arrive
peu fréquemment de pâlir sur des parchemins poudreux et jaunis. Nous abandonnons volontiers nos petits
traitl's de science et d'histoire humaines pour lire au poème divin de la nature. Heureux surtout quand,
fuyant les hruits d'ici-has, nous pouvons nou' égarer dans la solitude, et là, prêter une oreille attentive à
celle voix éloquente qui chante éternellement la grandeur de Dieu dans la beauté et dans l'harmonie de ses
ŒUyreS, et qui "veille, éternellement aussi, un écho sympathique et vivant au fond du cœur de l'homme.
Suivez-nous donc, vous tous qui venez pendant la verte saison vous reposer à Vichy des fatigues et des
inquiétudes d'une vie de labeur et d'activité; suivez-nous, nous serons yotre guide et votre cicérone; ave,c
l'agrément du docteur, qui assurément vous le permettra, venez respirer l'air pur des cimes, promener vos
regards éblouis et charmés sur les horizons vaporeux et les montagnes lointaines, cotoyer en rêvant les
ngrestes rivarre des ruisseaux tortueux, visiler les ruines féodales, les vieux chàteaux et les anliques égli es,
enGn, écouter en passant la lérrende naïve qui s'exhale par instant de champs ct des bois, comme un
murmure poétique dll passé.
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Vicfrt Hou :Jrel ~1s
Cl '''i (','j[JlAl [ 1 l ')AHC
Iml' ,emml'l" \'11"
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Artistes ct poètes, armez-you de la lyre et ùu pinceau. Les 'uj ts d'étlld ou d'in piralion ne vou
manqueront pas. Le champ que vou allez parcouril' est riche ,t l'~coH.,
il abonde CIl l'mit , comme cn
fi urs. on- eulcment vous y éprouyerez de émotions bien donc s, mai croyez-non, Yons y recueiller 'Z
ellcore une ample moisson de charmants OUY nirs.
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�Jule. Sm'on dei
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V1L'JX VIC'IY 1'.1 PAVIlLON SI',VIGNE
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PAYSAr.I' . -
LA SOUI\Œ llE J: 1l0PITAL
LES SOURCES DE L,\ GI\ .\NDE-r,/1IL1 .E, DII l'nTS CHOMEl, Il
TIlAUSS. -
LE CHALET UE LA IIUE DU pAIIC -
LA PLACE VEnIlIEIl . -
LAIlDY
LE
LA TOUR DE L'1I01l10GE . -
J.[' YIEU\. Y/CIIY. -
-
LE NOUVEAU \'Ic m . -
PUITS CAnnE, IlU PUITS ilE ME~DIS.
'OUVEL ETAlLS~I\1
·. -
LE COUYENT DE
1.\ FONTAINE llES THOIS COIINETS. -
LE CO[jYENT , LE 110CIlEI1 El' l.A SOUIlCE DES CÜESTINS. -
L'Ela
\ petite ville de Viehy s'étond du Sud au ~ol'd
. I~"
,
-
U
U: 1' .\I\C. -
CAI'UCUiS. -
L·f:TAIlI .ISSF.ME '1' TIIElnl"L.
lES 1I0TElS. -
LA pOIITE DE FIIANCE. -
FONTAINE Dr. r.A Cil 1\ \.:\1].:. -
I.E PHllLON Sf:vIGNE .
LA MAI~ON
l'Oll
arrive à Viclly par
('('8
1,' IIOI'ITAI
LA SOUIICE ET I: ENeLO '
ET LA TOUIIEILE nu IlAII LAGE .
sur la ri\c droite de l'Allier.
Une ppüte 11e, planlée Ùl' <lll 'Iques pl'Ilplicl's ct d'ulle w1'le 0 craie, divi8c la riv(~e
inérraux sur le 'quels deux pont, dont l'ull suspenùu ct l'autre construit Cil hois,
jetés ùans un même alignement.
Si
1: IIAI\ITATION
p0l1t8, le premier aspect lIe la vieille \ille
il
SUl'
cu <.leu bras
piloti ) out été
quelque chose ùe
l'iUlll
�-
G-
) blanches Ol! brunes, reCOllvertes généralement de tuiles en chenal ct d'un
et de piLlol'eSf[Uc. Ses maison!', jalnü~
rouge (;clatan t, s'étalent gracieuscment aIL sole il ct baignent lems joyeu rcUcts dans les eaux de l'Ali icI'.
Par illtervalles, eL à des ditilanees r'ehüivcs asse7. harmonieuses, s'él(\vpn\. au-dessl!s ùl' la ville la vieille toue ue
l' Horlogo, le campanille ue l'Eglü;c, la tourelle carrée de la mai ' 011 dite du llaillage; charmantes irrégularités qui
déchiquètenL lrès-agl'éablemeut l'azur du eiel ct aecentucnt singulirl'ernCllL le caractère de l'ensemble.
Si, du milieu des ponts, on se tourne
mobiles coutours sc dessinent SUl' les flancs
verdoyants de la côte St-Amand; plus loin,
vers le Midi, la vue s'étend sur de eharmantes perspectives: cl droite, des collines
les charmants villages d'Abrest, ct d'l1auteI'ive à demi cachés dans des tou(fes de
cultiv6es parsemées de fermes ct de villas;
en face, la rivière d'Allier, enfon<:ant ses
verdure; enGn, dans un plan plus reculé,
larges replis dans les champs fertiles de la
le cimes du Forez, qui, se voilant et s'abaissant par degl'és,~vont
enfln s'effacer dans
riche Limagne; il. gauche, les constructions
les vapeul's de l'horizon.
du "ieux Vichy, à l'extrémité desquelles
!:i'apcrçoivent encore debout au sommel
En face des ponts et dans leur prolongemenL, s'ouvre la rue ou plutôt l'a\'C'nue du
d'un rocher dont l'ombre abrite une sourcp
Pont-neuf; celte rue e t bordée do jolis
précieuse, les vestiges ruinés de }' anciell
hôtels; elle monte par une pente légère
couvent cles Célestins; au-deltt, des prairies
eL
enlL'e deux rangs de grands platanes jusplanlées de beaux lu·bees ùont les u~les
qu'à la plare HOHalie, où )' une ùes :ùades les plus hienfaisanles de Vichy verse à flots sc caux salutaires. La source
du Gros-Boulet ou de l' Ilripltfll, jaillit au centre de la place Rosalie, dans une large 'asque de lave de ,oh ie ,
surmontée d'ulle élécraule coupole de fol'.
La ville do Vichy se divise en deux parties bien distinctes: le vieux Vichy ou Vichy-la-Ville, et le nouveau Vichy,
qu'on désigne aussi sous le nom (le Yielly-1es-Bains. C'est ùans le nOIlYC':1U Viehy qu'es t situé l'Etab1i!:isement thermal,
l'un cl~
pl1l8 lw:l.u'\ de Frallc('.
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SALON DI LETI\'311::iSf,'V1",N
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AuLl'efnis, il Yil un sièdl' il. peine, les bains do Vi('hy se l'ft.luisai('llt;\ 11I1l' humble cahano qll'on app\'lail pOlllpl'IISI'ment la maison dll Roi. C' fut Beuleml'nt vers 1i8i quo 1\1e danH's Ad{>laïdç el Victoire (le Fi'aner., qlli all\'cliollllail'ilt
\(' s(>jour de Vichy, Rongl\rell Lil. dotcr l<,s ('au, de eottC' ville d'II Il 'la III ÎssI'rnpnl Il ignt' <.k h'lli' l' 'lIotnméc.
A eetto épo([ue cL SlIl' les plans de l'al'chileete Janson, on vil s'(>lo\ol' la galPl'ie du N()\'(l olt jaillissl'lIt tllljot!l'(\'hu i
les sourcet; de la. amI/de Grille, ou Puits Claml('l, du l'lIils Carré pt du Pllils <1(' Mes!/((}I/('s, ne 1I0U\(':Ul \ hl'soiu;;
devaiclIl naÎlre d'une '\ogue toujoU!'s crOit;t;,U1le, BientMla galerie Jallson dnillt iusulllt!allll', cl, Cl! J 8'20, 'ladnIlH' la
dudll'tiSe d'Angoult-rue, continuanll'u U\l'e d(' set; lIoLlcs parentes, Hl éle"er t;lI!' les dessins 110 Rosc-Ikall\ais, J'élahli scment lhermallel flue nous le ,oyons al1joul'd'hui.
L'architecture cles thermes de Vichy n'a rien de Linll remal'quahll'; c\lo manqlH' de eOUlèlll', d, cachct, d" ('al',l('tère. La fa~de
principale, celle qui re~ad
le Midi, sc compO'c d'un péristyle pCl'cé <Ir t 7 at'cades éLl'oitet; ef pe alltt's,
Rurmon tée " il l'élagp sn péeieur, de 17 feu êtres t;ymétl'iquernell t corrospontlan (es, Au milieu de celte ra(~lk
cl SUl' SOIl
courounement, s'élève Ull large caùl'un ùe pierl'e, seul accessoire qui ùonne il l'aspect Je l'édifico quelque chos' d'tilt
peu monumental.
TouL l'étage infél'ieUl' est occupé pal' le matél'iel et le sen i(~c de' bains, L'ét<lrre supél'ienl' contient un salon Ùl'
lecture, une salle de billard, des cabillets ùt' jeu~,
des salons de dan 'c ct de mu ique. Au rcz-dehaW3til~C
l'utile, au
premiee l'ageéable; en has la santé, en haut le plaisil'.
En face de l'Etablissemeut s'ételld un beau parc planté d'épais tilleuls et de platalles élnés, Cc pat'(·, (I"i loul
réccmment s'est enrichi d'un m,issant parterre, ùate de la premièl'c {-poqlle impériale, Il fut a.lILOl'isé en 181:2 pal' tlll
(lécret spécial dalé du fonù de la Hussie, Il y a là (le délicieux oml.ll'agcs peopres aux méditatiolls sulilail'c::l, fa\()l'ablps
al~
intimes causel'ics ct sons lesquels on aime à s'égaecr inec son autelll' favori. Aux. beaux jOlll'S de l'élé OH "il'Ilf
respirer les parfums du feuillarre ct des flcues, et rafl'aîchil' sa tête et sa. poitrille aux douces bril:ies qui soul11olll
pre. que constamment du ncme ou des' allécs,
La l'ne dcs TItI'I'ITIt's, toute peuplée Ù' brau'( t'lspacicLI\ hùlels , longe le côté Ol'jeutal du parc, Ce t dans leti Sal011ti
�:L1'isto l'atiquc des hût 1 Velay, cie Paris, Guillrrmin, ct lontal'ct, quc l'élil dc la () iét~
rn~aisc
ct rlranrrèl'e se
ùonn' chaqu' arlJl 'C lut tacite rrnd z-,ous.
D ' l'autre cûté (lu pal'e, on ·'arrêt devaut une pel ite maison hlaneh et <rai , ùontle scuil cst omLrarré ù \ virrn ' cl
de l'O , s. Dil'e que, penùanttout l'ét., traus habite 'C riant hermitage :t"ec sa harmanlo famille, n'est-ce paR dir"
fi lie J' al'ti lc e, ttolijOUI'S sÎlr d'y ll'ouver le meilleur accucil et la plu cordiale hospi talité?
En suivant la rue du Parc el en remontant ver ' l'établissement th l'mal, on s'arrA'te de\unl un délicieu. châlet
(~on
tJ'uit en 1857 sur le d ins de l'hab ile arehitect \ d l'aclministl'ation de eau, 1. Badger. Quand 1 oleil du
matin illumine sa ITai façade, ce cM.let de ant lequel s'étend un joli parterre, 'nlève en lumière rose t tendre ur
1111 fond omht'e Ù' robust s noyers. JI y a là un sujet dio'ne cI'C?xcl'cer l 's crayons du paysa<Yi 'te.
POlit' répolldre aux hesoins noucl· s'écouler (1857-58), un nouvel
vr(lU x, 11(08 des ré ' ultals san' nométablissem nt qui, pour l'importance
thermale, l' ~lendu,
l'aménarrem 'nt,
1.." (lui pL'O('lament i haut ct démOlltrent si éloquemmcnt J'efficacité
la di 'tl'ihulion, l'aspect e, térieul',
no ]0 cède cn rien cl. rétablis ement
des SOUl'ces de Vichy, Messieurs lcs
'ement, dont le:
'oue 'ssiOlluair \, des thermes ont
primitif. C t ~tahlis
i'ait {'I 'ver comme par enchantement
dessins 'ont ùû àM. Badrrer, 'élèv
pendalltle 'ours de l'lti\cr qui vient
on face de ancien baius des hommes, sur le vasle cmplaecment qu'occupait autrofois le 'Viou couvent ùe ' Capucin dont, il a peu d'anné s, on pou ait
voir encore d'a 'sez important' vestig s.
La nouvelle construction s' ;lèvo cn rez-d -chaussée sur un soel de pierre, et fait face au côté occidental du "rand
appareillée ('Il brIques, pré ent un d ;\eloppement de 75 mètres. Trois pa, ilIons occuIwllt
établi, ment; sa fa~do,
'on cenlre ,t sc c:!xll'>milé'. L'cntré' prin'ipaJ , ùont on doit lou l' l'heureu ' \ di po itioll, 'ouvre au pied du pavillon
('('Illl'al. Us pa\ ilIons ullgulait' ,construits en avant-cmps et fai 'aul ailes, sont perc;s d °Tande' bai s cintré s (lui
�,
NOJV[~!.
E1Afll.[SSr.MFNT
l'ld:.RMAL
��P A.CF VERRlff<
mr
lcr~,ç
r ",
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répandent l'air et la lumière dan les den, galerieR Intérall's. Uno grille s'étend d'une aile:'t l'au 11'(', L'<,~p\(
compriH
entre cette grille ct la ra~d
est planté de riant ' jardins sur lesqu('\s s'ouHellt les fCllùtl'OS (\PR cahinl~
(k hains. L('~
cabinets de l'intérieUl' pl'enn<,nt rgalellH'nt jour SUI' des jardins qui eklCun pré. lit 'Ilt uno superfteÎo de GOa Jl\l'tl'es.
L'aile postérieure e t oecup Se pat' [:2 cabin<,ts de douches.
JI n'entre pas dans notre plan do donner ici une monogl'aphio Ù Staillre ùes élablisscm Ill' de Vichy; cependant, ct
pour donner une idée de l'accroissement, l'olati, ement immensc, pris pal' les tllel'meS de '\ iehy pendall t ceH dern ières
années, nous a'ons cru devoir donner il. no' 1 c!eUl's les qucl(lues détails qui pl'éeèdelll. Nous ajoutel'on qu'en J8.'):1,
époquo 0(1 les concessionnaires actuel entrèrent CIl possession, l'établissement thermal de 'i('hy nc eonlenait rmil'Oll
que 150 baicrnoires et quelques appareils de douches, ct qu'aujourd'hui, il prut prrsclltel' an sen i('c :10" haignore~
et 35 appareils de douches de diverses natures.
Comme nous l'avons dit, entre l'établissement thermal ct la rivt~e
s'('lc,aient naguère el1COl'e les rnine d'un ancien
couvent de Capucins, Lorsqu'on fit les fuuilles nécessait'es il. la construction du nomel étahlisscment, plus d'une fois
la. pioche du terrassier a heurté des cercueils humains. Des squelettes entiers ont été décoU\ eds. L' tra\aiUeur8
d'aujourd'hui s'agitent sur la cendre des rêveurs d'autrefois. Tout change, tout tombe ct tout se renouvelle. L'antique
asile de la méditation et de la prière senitlongtemps il. l'exploitation et ft l'e 'pédition des caux. Aujourd'hui, il n'cil
resLe plus de traces; des bams, des séchoirs, des blanchis eries, des lahomtoircs, des entrepôts, de machines à ·vapeur
se sont éle, és sur ses débris. Chaque jour, en faisant naître une espérance, e/Tace un sou, eniL'!
Ainsi, la porte de France, don t les lourdes ct sombres tours s'élevaient il l'allgle de la place ]losaI ie, disparut cn
l848 sous le marteau des démolisseurs.
C'est encore sur la place Hosalie que sont itués la chapelle de cc nom ct l'hôpilal civil dont l'origine remonte ~L l'an
de grâce 1747. lIuit de ces anges de la terre, qu'on appelle vulgail'Cment sœurs de Saint-\incent-dc-Paul, sont là
pour servir les soixante-dix pauvres malades que cc bienfaisant établis ement peut contenir; lles dirigent en outre
une école gratuite pour les jeunes filles, fondée en 1785, et, s'il leur reste quelques loisirs, elles les emploient ft
...
' )
�-
10-
fabl'ifJuCl' cles pasLillcs dites d' Vichy, dont le produit est eneOl'e exclm;Ïvement con a('ré au soulagement d,
l'indigence,
En pUl'coumnt les rues tOl'lueuses du Vieu\.-Vichy, l'amaLeul' du piltoresqu
'arrêtera à la plac Verrier, devant
ù'anciennes constructions à galeries de hois, A côté des luxueuses eL insignifiantes hahitations d Vichy-les-Bain,
ces maisons ont conservé 10 style d'uno époque ùont cc que l'on e t convenu d'appeler le progrès de la ci:vilisation tend
Lle jOllr en jour .\ eIracer l'empreinte,
on loin de la placo Verrier, se dl'esse la tour de l'JIodoge, dernier ,estige de tout un système de tours qui e
J'('liaient autrefois aux 1'ol'tiûcalions dont Vichy était entoul'é. Celle tour, qui n'est percée d'aucune baie, offl'c à l'œil
LIll a8pect désolé; il semble qu'elle suppol'le avec peine le double poids de ans ot dc la solitulle,
cs murs cylindl'ique
'el'\cIll de {faÎnc au bcffl'oi de la "ille, ct sont llanqu ~s au Nord d'un cadran do bois qui seul n rompt la couleur grise
ct la trisle unirol'mité.
(h- cc bassin, un mascaron gl'otesq ue,
A deux pas dc là, une "Leille
fontaine attire l'altentioll du toudont l'exécution imparfaite et naïve
a été retouchée par le pouce intelrisle; c'e t la fOlltaine des trois
Cornets. Une petite pyramide lriauligellt de' sircles,
Sur une place VOL 'ine, que tl'agulaire, portant le millésime de
t 583, verse l'cau par chacune de
\ erse la route de isme, s'élève
une fontaine monumentale appelée
ses fac s dans un ImsHin oclogonal.
On remarque, ~t la partie supéL'ieure
fontaine ùe la Chaume, et quo les
gens du pays baptisent emphatiquement ùu BOl}) do Château-d'Eau. Le plan de cette fontaine, dont les dessins sont de
l'al'chitecte BatilIat, est un hexagone régulier, Dans l'axe et il la partie supérieure évidée en calotte, uno nappe d'cau
tomhe sans interruption d'un \ase élrgant, pour "euir ensuite se déverser dans un bassin latéral. L'al'chiLeclure de cc
peti t monumcn l, don t le obI et l'humidité (,ollspircll t ,ainemen t à dissimuler la jeunesse, n'est pas d'une bien grande
�'ON~t"df
DE Lf\ CHAU 1L
Iml' l.ememet l'Ill
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11-
"aleUt'; néanmoins, la l'on Laine de la Chaume ajou Le Leallcou Il cl 'a "l'émcn t à la jlcl'specti, c de la l'OU L' de ISllle, 'U('
du carrefour de la CI'oix de mission, près de l'allgle du parc,
En suivant cette même route de Nisllle, on arrive biclIlt)t il l'endos Lardy, Où jaillit dans lin heau jardin anglai ' la
source de cc nom. C'est aux limitcs occidentales de l'enclos LUI'dy, que s'{-It'vait aull't'fois ], l'ieh' COll\Pllt deH
Célesti ns. Ce couvent, fondé en 14.10 par Louis "XI de Bourbon, jouit longlemps de la fa, eul' des grand. ; plusie Ul'S
nobles personnages beiguèreot l'honneur d'être inhumés dans son ellceillte. \ l'{-poquo dp la Pl'aguerie, CharlcH ""
passa la nuit, après a,oir fait le siége de Vichy olt s'étaient réfugiés les l'chelles. Plus tard, en 15CiG, Chal'!es lÀ
reposa. Le eouven t subit de rudes épreuves, catholiques ct protestants le pillèrent ù diverses reprises. Les roi de
France et les ducs de Bourbon le relevèrent plus d'une fois de 'cs ruines.
Ce fut il l'UJl de ses privilèges que la communauté des CélestiIl dllt sa chCrte dMiniLive.
Vers 1771, le meUl'lriel' d'un capitaine aux gal'des vint se réfugier aux Cé)estiJls, dans l'esp0Ïl' (1uC', protégé pat' 1('
droit d'inviolabjJité donL jouissait le mona tère, il parviendrait il se souslraÎr'c Ù la. juslice du Hoi. Louis V, qui
d'ailleurs a,ait il se plaindre ùos Pères, ordonna qu'on saisît le criminel, ct fit rasor le couvcut.
L'é, êq ue de Clcrmon LhéJ'üa de la commtlllau t ~ et fit il chacun de ses membres une pension ùe 1,800 1'1'. Le dem it'r
ùes Célestins mourut il Vichy au commencement de ce siècle. La suppression ùes Célestius fut cn quelquo SOl'tC un
hOllbeur pOUl' eux: si en 1774. la colèrc royale Ile . e fût appesantie sur leul' tête, ils eussent "ioleInment disparu
qllcl(lues années après, avant tant d'autres communautés religieuses, dans la gt'ande tourmente révolutionnair'.
Au pied de l'énorme rocher de sédiments calcaires successivement drposés par la SOlll'ce des C{'lestin ,on a con tr'lI it
un élégan t pa, iIlon qu 'un jardi n anglais sélJal'e des berges de l'Allier, et où le goul tcux ct les diabétiques trou\ent un
cabinet de lectul'e et une salle de billard.
De l'île qui s'étend en face, la ,ue des Célestins offre un joli motif au dessinateur: à dl'oiLe, d'heureux accident
de terrain; il gauche, parmi des constructions h:ll'moniellS(\lllent répal'ties, un pigeonnier singulièrement coiffé; au
milieu, SUl' le rocher, les Jllurailles et les pignons chaudelllt'ut color(;s <ll! l'ancien toment; an has, 1" pa, illoll dOlll
�-
12-
nom; ,enons d parlCl', avec ses murs blancs et son toit d'ardoise; enfin, au premie!' plan, les caux de j'Allicr qui
scinlillent au soleil. Tout cela fait Lieu, tout cela s'arrallge Lien; terrains, eaux, verdure et rochers, lout cela compose
un charmant paysage.
Nous visiterons encore dans le Vieux-Vichy l'église Saint-nIai e, qui faisait partie de l'ancien château, mais qui
n'offre rien r!'jntél'essant ni il. l'artiste ni il. l'archéologue, le pavillon qu'habita, dit-on, madame Sévigné pendant
l'été ue J GiG, enfin la maison du builliu<1e, qui dresse sa svelte tourelle sur la rue du Verrier, et où nous remarque:,ons
un fort hel escalier en spirale, ainsi qu'une porte en ogive su!'baissée dont les détails sont parfaitement conservés.
Mailltenant que vous vous êtes promené dans Vichy, maintenant que ,ous connaissez à peu près ee que cette ville
renferme de plus curieux; dites, ne vous tarde-t-il pas de vous élaneer dans la campagne et d'explorer les beau '
sÎtes qui nous emironnent? Allons, armons-nous de crayons et d'albums, laillons-nous dans la haie voi ine un bâton
sans reLal'd nos pillorcsqlles cxcUI'sion .
de voyage, et comel~n
��'{Je .,' .lJ 1~
C
11l11J
l, l ,r"Clf
'ans
�PREMIÈRE EXCURSION .
L'ALLEt<: DI;; ~IESOA:;.
_
SAINTE-MA ill E. _
DE LA CIlÈVflE . _
. ffi f1RI È fl ES. -
LE MOULIN DE PflESLE. -
LA PLACE D'MUlES . -
~lAfSON
LE GOUflE SAILLANT. _
LE MONTONCELLE. _
W Cil /ILE! ET LA SOUflC!': DE
DU XV· SIÈCLE . -
L'ÉGLISE. -
LE: CUATEAU DU PE\'fIOU . -
m: DAMES. -
cumo, ITÉS
CUSSET. DE CU
LE ROC DE SA INT-VINCENT. -
LE CffATEAU DE BOUltIJON-BU5SET. -
ET. -
L\ PHISON. -
';ÉTABLISSEMENT TllEflMAL DE
LES MALAVAUX. -
LE CASINO. -
LES flUINE5 DI;; MONTGILnEfiT. -
LE MANOII\ DES CffAUS INS. -
AINT-YOI\f1E. -
LE SAUT
LES GORGE' DE
A11JIliST.
d'abord, dirigeons nos pas \'Cl'S ce double ridcau de veL'dure formé par deux rangées de pcupliers
élan cés. Le chemin que bordent ces beaux arbres suit toutes les sinuosités des biefs du Sichon, qui
coulent à pleins bords dans des rives fieul'ies et sont échelonnés de moulins baBillards.
En sui vant cette délicieuse avenue, dont Je nom d'Allée de Mesdames perpétue l'origine , on
'1'
4
�-1 ," apcr<:oit pal' illtenalles, à travel'S l'oseraie, de verts cL riches pâturages, ct, plus loin, le rapide Sichon, qui roule ses
caux limpides au fonu de la vaJlée sur un liL do cuilloux ct d'artme.
Le ciel est pur, 1eR oisrum. chantent, les caux murmurent, les 1>rises soupirent, les lihellules azurées sillonnent l'ait.
fmis ct calme de leur
"\01
Ruccadé ; déjà la nature vous sourlt, elle pal'Ie il votre cœur, vous vous sentez doucement
ému, douccmell t heul'Ol! \., vous perdez la mémoire de touLes los jouissances factices de la vie mondaine, en un mot,
\OUS renaissez en oubliant ....
A mi-chemill de Cusset, on rencontre le
On s'arrête quelque' instants au Châlet de
joli moulin de Preslc, dont les roues couleur
Mesùames, construction élégallte ct légère,
de bronze agitent sans cesse autour d'elles un
elltourée ùe gazons cl. de fleurs, ct élevée il y
léger ,oile de vapeur humide
parsemé
a peu d'années par les soins intelligents des
d'étoiles d'argent. Deux arches jumelles en-
fermiers de l' étaùl isselllen t thermal, sur la
jambent les deux bras du ruisseau ct con-
source Pujot, dont les eaux froides, ferrugi-
<luisent au moulin. Au-dessus, les éclusées
neURes ct légèrement gazeuses, jaillissent
jaillissent en ('cumant et se précipitent dans
ulIjourù'lwi sous le nom de Source des Dames
l'ombre des arcades à travers les longues
ou de 1\1 esdames, à l'un des allgles nord du
grand établissement de Vichy.
herbes et les mousses velouteuses: le moulin
de Presle est sur tous les albums.
Pajot,
011
Après avoir goùté les eaux de la source
sc remet en marcho et ])ieulût on aperçoit, à travers le feuillage, de hautes maisons riehement colorées qui
ont ussez le cachet des fabriques ital iennes : c'esl la papeterie de Cusset. A uprès d'une écluse jaill issante et
profondément encaissée, un heau saule pleureur laisse pendre dans les caux du Sichon ses rameaux éplorés.
Ici on rejoint ]a grande route, on traverse le ruisseau sur un pont de pierre, ct on entre dans Cusset.
On aperçoit il droite, non loin du Sichon, un tl'onçon colossal de tour mi-cylindrique qui, pendant la guerre du
Bien Public, abrita Louis XI, ct qui sert aujourd'hUI de prison.
�S'f: MARl r, DE CUS5El
Vichy RoUSmd J-rk
��-
15-
Voyez, à ,'otl'e gauche, ce pelit édifice, ce coquet pastiche de tou. les style ct de tous ks ôge ' ; e'ei:lt l'étahlissement
thermal de Sainte-l\1al'ie, construit sur les dessins do l'architccte Bailly, et fonde en t Sf>2 pal' M, Bertrand, de
Cusset,
Devant cet éléfTant portique Benaissance flanqué de deux maigl'os tOl1l'elles Moyen-Age, hi('J1 étonnpes, jo 'Vous jUl'e,
du voisinage d'une cheminée ~t vapeUl', s'étend un potit jardi Il anglais olt jaillii:li:loll t les deu x. SOUl'ces mi nérales qu i
alimentent l'établi sement : la sourco Sainte-Eli 'aheth et la source Sainte-Marie,
cntre les deu: L1'11. du Sichon jusqu'à
Comparés aux vasles ètablisscments
la papeterie Darcin. Si 1I01li:l somme bien
thermaux de Vichy, les bains Sain Leinformé, cette île, aujourd'hui couverte
Maric n'onL eL n'auronL jamais qu'unc
de champs et de hois, sera prochainefort médiocre impol'lauce; cependant,
ment transfol'luée ell un parc ombrellx
ils sonL chaque année visités par un plus
eL Jleuri, Dans ce parc doit s'éle,e1' un
grand nombro do baigneUl's, Aussi des
maglliflque hôtel a,ec ses dépendanc(' ,
projets d' agrandissemon t et d' eml'lellisseolt lcs haigncUl's 11'OUlel'OI11 une hospimenL ont-ils été con~us,
Déjà, dit-on,
talité confortaLle et nutoUl' duquel se
l'adminisLraLion des bains Sainte-Marie
grouperont piLLoresqucment d'él(ogants
s'est assul'é la pl'opriété de cette pal'tie
de terrain qui s'étend du côté de Vichy,
pa,illons et de rustiques châlels,
Cusset est l'empli de maisons et de toul'elles ll'ès-pittol'esques et tl'ès-clII'ieuRes, Chacune de ses rues présenll' en ('e
genre au paysagiste d'intéressants sujets J'étuÛl'. Nous nous arrêterons de préférence sur la place d'Armes, dont la
résume tl'ès-hiculc ('araclèl'c ùe la ville.
physionomie, mi-BoUl'bolluaise cL mi~Auvel'gnaL,
L'église, placée sous le vocable de Saint-Salumin, n'oŒre de l'emal'quable que SOli porche (lu ÀL" sii'cle eL son clocher
roman,
L'ancienne eL eélèbl'e abbaye des Uéllediclillcs t'i:lt eu padic démolie; II' 1) cée, la halle et les l'lIl'caux (le la mairic se
out établis dan se dépendances .
�-lG-
En face de l'église s'élèvent deux maisons iL pignons de bois, dont l'origine remonte aux premières année du
À'O siècle. Penùant la guerre dile ùu bieu public, l'une de ces maisons servit ù'abri au Dauphin révolté qui plus lard
ùevait êlre Louis XI. On aSSUl'e que C'CI:,t dans l'une ùe ces salles que fut scellée la réconciliation de Charles VJl
offensé avec son ms rebelle. Le père ct le , fils s'embrassèrellt étroÏlement dit une chronique 10c..'11e; cc baiser de
J.ouis Xl rai t peur; n'était-ce pas le baiser de Judas, le baiser du poison?
Non loiu de la place, ù l'angle de la maison Cavy, on admirait naguère une délicieuse tourelle en encorbelloment
supporlée par une cariaLide frusle, au-dessous de laquelle on lisait ce distique:
Ifuie oneri affixum sors me ]J1'œdum locavi/ ;
lDc mùero et tnmco pœna pel'ennis erit.
Celle tourelle, digne en tous points de fixer l'attention de l'archéologue, a été récemment démolie. Jl en est ùe
même de la remarquable porte sculptée de la maison Jourde, dont l'imposte était ornée d'un beau bas-relief représentant la Vierge et Jésus. C'était un délicieu x morceau de l'art religieux au xVIe siècle que ce bas-rel ief; il produisait le
plu charmant effet, surtout quand les quelques touffes de pariétaires Ùont il était surmonté s'agiLaient au souffie du
'vcut et faisaient flotter sur la Vierge-Mère et sUl'I'Enfant-Dleu leur ombre tt'ansparente. Une nouvelle habitation s'élève
en 'e moment sur l'emplacement de l'aucienne maison Jourde. Il est à 'Vivement désirer que le propriétaire de cette
cOlltitmcliou songe sérieusement, ainsi qu'on nous le fait espérer, à réédifier intégralement la belle porte dont nous
VClJOI1S de paeler, et que l'architecte auquel en a été confiée l'exécution, applique tous ses soins à harmoniser avee elle
les parties CJui l'a 'Voisineront.
Mais tous les souvenirs des vieux âges ne sont pas disparus. Nous pouvons ,isiLer enCOl'e la porte et les fenêtres de
la maison Cassarù, remarquables par la finesse, la pureté, l'élégance de leur ornementation, el la colossale et curieuse
cheminée de la maison LeLoul'g, dont les piliers, sculptés en entrelacs, supportent un manteau orné d'anges nus à
mi-corps ct de maigres mais élégants rinceaux. Tous ces fragments d'architecture et de sculpture d'ornementation sont
poslél'iems à l'époCJue de la B.enaissance; ils appartiennnt assurémellt à la première moitié du XVIe siècle.
�PIACf: DE
Vtçhv
Bou~arel
Fils
CUSSET
�CMINO
DI~S
JU01'ICh::i
JI1II' I,clllerc
P" 5
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17-
Traversons ces belles allées de hauts platanes, d'où l'œil se repose délicieuscment sur des pcntes boisées. Remontons
le cours du Johan, charmant ruisseau qui porte au Sichon le produit de ses eau, , et lais 011S derrière nous Ja ,illc
cachée, -Cusset, du celtique Cussey, clos, couvert,-qui, en effet, se cache dans un repli de la montagne comlllO uu
nid d'oiseau dans un vert silloll.
A un quart d'heure de Cusset, la vallée prend soudain un caractère sauvage et désolé. On entre dans les Malavaux
(vallons maudits). Le Jolan, grossi du Bullion, roule à. travers les quartiers de roches et bondit do cascade en ca cade.
Sur le flanc de la. côte de Justice, ainsi appelée parce qu'autrefois les condamnés il mort y subissaient leur châtiment,
s'ouvre une étroite ot sombre gorge. A l'entrée, sur des rochers couleur de rouille et de sang, s'élève une croix de
granit posée là par la piété, peut-être par l'expiation. Les flancs des monts se décharnent et leurs squelettes (' montrent à l'œIl effrayé. De rares fougères végètent dans les fentes et prêtent leur abri au reptile nuancé. JA'S dmes sc
déchirent bizarrement et dessinent brusquement leur profil anguleux sur un ciel pur. Des pri mes entiers de rochei"
pendent sur les profondeurs; il su ffirail , pour les précipiter, d'un coup de bec de l'oiseau de proie ou d'une graîne de
pariétaire apportée par les vents. Ces pics élancés, ces plans inclinés, ces fissurcs affectant Lous lcs scns, ces contours
heurtés, tout semble indiquer que les Malavaux doivent leur origine ft quelque énorme boulevcrsement. Eruption ou
cataclysme, ft un instant donné des siècles écoulés, il dut se produire une commotion terriblo. Arides et nus après la
catastrophe, los rochers, étonnés de voir le soleil, se revêtirent avec lenteur, ous la main des siècles patients, de ce'
teintes violettes et sombres, végétations invisibles qui rongèrent insensiblement le gt'anit eOt le réduisirent en poussière
féconde. Les vents apportèrent dans cette poussière, des semences de fougère et de mousse, et les ondées du ciel
développèrent les germes confiés. Ainsi, les interstices des rochers se couvrirent d'une verdure réparatrice et barmonisèrent la destruction comme les fleurs d'nn tombeau; d'autres êtres peuplèrent le désert; un nom eau monde jaillit des
débris de l'ancien; le papillon vint se poser sur la fleur d'aubépine, la couleuYl'c se glü;sa dans les fentes humectées , et
l'oiseau des solitudes vint se balancer sul' le rameau lk\ible de l'osier.
�-
18-
Cependant, à. de longs in len alles, SOUs l'ongle du temps ou sous le souffie des orages, d'énormes blocs de pierre
se Ù{otacLent des Iluuleul's, roulent hruyamment dans la vallée, opposant ùe nouveaux. et toujours plus nombreux.
obstacles aux caux bondissantes du .Tolan désolé. Et quand les premiers soleils printanniers viennent briller sur les
l\Ialavaux ct fuire fondre les neiges que l'hiver y a amoncelées, les eaux s'écoulent de toules les fissures ct vont enfler
le toerent don t les forces augmentées entraînent dans leur impulsion les rochers éboulés et les disposent harmoniquement où )0 doigt de Dieu les arrête. Quand vient le soir, quand ses rayons obliques jettent sur la vallée un rideau
d'ombre diaphane, tout prend un caractère profondément mélancolique. Aucun bruit ne s'entend que Je murmure de
l'eau, le glissemcnt du lézard sur la pierre, ct quelquefois la chanson plaintive et monotone du chevrier accroupi à
l'ombre du rocber, à laquelle se mêle le bêlement de ses chèvres posées sur les pointes aiguës, broutant les jeunes
cytisses ou regarùant vaguement dans l'espace, comme l'œil du poète dans l'avenir.
Il est de tradition qu'autrefois il a existé sur les hauteurs des Malavaux une communauté de religieux solùats qu'on
croit avoir été une commanderie de Templiers. On a trouvé et on trouve encore, enfouis dans un certain endroit de la
Montaglle, des croix ct des épées, des rosaires ct des casques, et d'autres ohjets propres à divers usages qui tous
semblent trahir le double caractère des anciens habitants de ces hauteurs. Non loin de là, la pioche heurte des débris
squelettes humains. Tout ossuaire
d'épaisses murailles au pied desquelles on a découvert, il y a peu de temps, plusier~
est un monument de l'histoire; c'est la mort qui atteste la vie 1 Sur la eÎme la plus élevée un gouffre s'enfonce dans le
roc vif; gouffre impie dont l'usage est un problême et n'en épouvante pas moins l'imagination. Le peuple, dans son
langage expressif et coloré, a baptisé ce gouffre du nom de Pulls du Diable. Le "ittre raconte qu'il fut creusé par la
cupidité d'un seigneur du lieu, à l'esprit duquel la baguette divinatoire de quelque sorcier avait fait briller un trésor. De
ces hauteurs, l'aRpect des Malavaux est sombre, et l'ombre qui remplit le vallon en voile pl'esque le fond; les cimes
violettes ('L pourprées des montagnes du Forez dominent les sommets voisins; vers le Midi l'œil plane sur la. fertile
Limagne entrecoupée de champs et de forêts. L'Allier limpide s' enfonce en serpentant jusqu'au fond de l'horjzon) où sc
dressent vaporeux cL graves les volnLlls éteints dc la vieille Auvergllc.
�~Iainte,
lU-
revenons sur nos pas, laissons ft notre gauche la vieille croix rongée de
rnOLlSSPS (Ill i
(-tend
8('8
hra:; dc
pierre sur le seuil des Vallons Maudits, ct gravissons jusqu'au Casino, bel étahlissemont d'origille récente, qui couronne joyeusement les hauteurs des Justices, naguère encore si désertes ct si abandonnées, ct où , pendant toule la
durée de la verte saison, la belle société de Vichy se donne journellement rendez-vous.
Là, tout en admirant les panoramas splendides, immenses, enchantés qui se dérouleront sous nos yeux, nous
prendrons quelques instants d'un repos agréable, et nous apaiserons auprès d'une table abondammellt et rapidc!llcll(,
servie cet appétit exceptionnel, si vif et si sain, que no manque jamais d'exciter une course matinale dan la
montagne.
De vastes jardins, des pelouses velouteuses, des eaux, de verts ombrages, de larges allées sahlées Ot'I s'étalent k s
jeux et les carrousels, des terrasses étagées, fleuries, de fines ct sveltes tourelles aux flancs de brique, aux flèche:;
ardoisées, d'élégants pavillons contenant des salles de jeu, de hillard, de repos et de convel·sation, une plate-fOl'J1le
élevée d'où la vue s'étend sur de ravis~t
horizons, et d'où l'œil, après avoir joui des heautés de l'ensemble, peut , iL
l'aide d'une puissante lunette, en étudier les plus imperceptibles détails; ajoutez à. tout cela une cuisine sucpu lente,
une cave bien garnie, un excellent huffet, un personnel actif, intelligent, empressé, toujours jaloux de satisfaire aux
goûts les plus modestes comme :lUX exigences les plus raffinées; en un mot tout le confortable ùe la ville uni à tous les
charmes de la campagne: tels sont les .::tvantages qui ont fait du Casino l'un des buts do promenade les plus fréquentés
des huveurs ù'eau, et qui assurent à cet établissement un long avenir de succès ct de prospérité.
Si vous redescendez la montagne en quittant les Malavaux, cette indéfinissable inquiétude, co secret sentiment de
tristesse que vous venez d'éprouver en parcourant ces âpres vallons va se dissiper comme par enchantement devant une
nature p] us riante, ct faire place à ùe plus douces impressions.
Engageons-nous dans la fraîche vallée ùu Sichon. Les paysages vont soudain changer de caractère; de somhres cl
tl'isfes qu'ils étaient tout à l'heu!'p , ils vont Lle\enir gais ct lumineux. Les montagnos, là-bas stériles, ,ont se cou\lrir
ù' LIlle lu). uri ail lI' "('J'(I tII'l' .
�-
20 -
Au sortir de Cusset la vallée se resserre ct s'accidente. Le murmure des cascades, le bruissement des , feuillages et
les soupirs des brises composent une musique vague et lointaine qui vous arrive par bouffées sonores et dont le
rbythme indécis dispose l'âme aux tendres rêveries.
La rouLe s'élève et serpente comme un ruban sur le flanc gauche du vallon; de distance en distance d'énormes
roches primitives de porphyre rouge et gris la surplombent et épouvantent le regard; la tradition faiL du plus élevé de
ces rochers le lieu de la scène d'une simple légende.
C'était l'hi cr; une petite chèvre blanche, unique bien, seule compagne d'une pauvre paysanne de la contrée, s'était
égarée sur ces hauteurs: attiré par ses bêlements plaintifs, un loup affamé aCCOUl't plein de rage et veut en faire sa
proie. La pauvre chèvre épouvantée ne peut que fuir devant son redoutable ennemi; elle s'élance au hasard, arrive au
bord de l'abîme, s'y précipite, tombe sans se faire aucun mal au bord du Sichon, et peut regagner sa chaumière; le
loup, sur le point de saisir sa victime, s'élance après elle dans le gouffre et se brise au pied du rocher.
Cc rocher porte encore le nom de Saut de la Chèvre.
On retrouve ici l'éternelle et consolante pensée cachée au fond de presque toutes les légendes bourbonnaises: la
faiblesse, la douceur et l'innocence protégées par une Providence attentive contre les atteintes du crime, de la force ct
de la cruauté.
Au-delà du hameau des Grivats, dont la belle manufacture de cotonnade animo singulièrement le paysage, les
montagnes s'élèvent et sc boisent. Les chênes, très-rares aux environs de Vichy, se rencontrent de plus en plus
fréquemment.
Un peu plus loin, les flancs do la vallée s'éloignent l'un de l'autre, puis se rapprochent après avoir formé un
l1lagllifiq ue amphithéâtre de verdure.
Bientôt la vallée sc resserre ct devient plus profonde. Un pont américain jeté sur le torrent donne passage ft la t'Ou te
qui'va cotltinuel' son cordon sinueux sur la pente opposée du vallon.
La "oix du Sichon torrentueux. monte encore jusqu'à nous, mais il se voile dans la prorondcul' sous un impénétrable
��r'OCRC
)1I' 1
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J
, 4)
,cil 1!.:
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21 -
J'icleau de verdure. Après un quart-d'heure de maeche dans cette belle .alléo de l'Ardoisière dont chaque détour, chaquc
ondulation o[re à l'œil ravi de nouvelles surprises ct de nou\elles beautés, on ar1'1\e à une jolie et coquette mai 'on
don t le seuil hospitalier s' ouvre sur un jardin anglais planté tout récemment par le fermier actuel, M. Bonnet. Là, pal'
les mains de la gracieuse hôtesse ct de ses charmantes sœurs, le Sichon offre à l'appétit du \"oyageur ses écrevisl:lcs ct
ses truites succulentes. On déjeûne à ciel om ert tout en admirant l'alpestre paysage et tout en 6coutant le mugissement continuel du torrent qui, à peu de distance, se précipite d'une hauteur do plusieurs mètt'es il travers une gorge de
rochers. Du pied du Goure-Saillant, - c'est le nom que, dans celte parLie du Bourbonnais, on donne à toutes les
cascades, - où l'on arrive en traversant un bois 10u(l'u, on jouit d'un coup d'œil enchanteur. D'énormes quartiers
de roches tapissées de mousse et de lianes qui se balancent au vent, pl'Ojettent sur la blanche écume des eaux leut'
ombres transparentes; au-dessus, de grands arbres élèyent majestueusement leurs panaches verts, et les rayons du
soleil se décomposent en iris colorés, dans la poussière humide que le choc des flots fait incessamment jaillir. Quelques
colonnes brisées d'un temple de Diane, le souvenir de Tibulle, de Properce ou d'Ilorace, et l'on pourrait sans trop
d'illusion se croire au bord de l'Anio, devant les célèbres cascatelles de Tibur.
Nous ne quitterons pas ce lieu délicieux sans visiter l'Ardoisière. C'est une immense excavation pratiquée de main
d'homme dans l'intérieur de la montagne. Vers la fin du dernier siècle on creusa cette carrière pour en extraire l'ardoise.
QuoIque temps après, l'exploitation en fut abandonnée parce qu'elle ne fournissait que des produits trop fragiles.
Un large puils d'une grande profondeur a été creusé au fond de ln. ca, el'ne. Co puits, constamment rempli d'une cau
noire et plate, s'ouvre à fleur du sol ct n'est entomé d'aucune marcrelle. On se senl froid à l'idée qu'un visiteur
imprudent pourrait disparaître dans cc gouffre. Quelque peu d'instants qu'on passe dans cetle humide ct sombre
caverne, on éprouve un \if sentiment dc bien-être en revoyant la nalure cL la lumière du ciel.
En quittant l'Ardoisière, on gl'avit à travel'S les bois, par un chemin à peine carrossable, la monlagne qui fail face
aux carrières. On croque en passant le petit manoir du Peyrou~
vieux castel posé sur un mameloll arroudi et crracieusement encadré par les chênes verts de la forêt.
(i
�-
22-
Le chemin esL étroit, rocailleux, escarpé, eL ks racines des arbres voisins l'entrecoupent de gradins irréguliers. On
traverse un bois de sapins et de châtaigniers, et on arrive enfin au point culminant de la montagne.
De ces hauteurs on découvre, à droite, toute la Limagne, fermée à l'horizon par le Puy-de-Dôme et ses acolytes;
à gauche, les ondulations du Forez qui vont s'élevant d'escarpements en escarpements; au loin: le roc de Saint-Vincent,
les ruines de Mon tgilbert qui cachent de sanglantes annales sous leur manteau de lierre, les gorges de Ferrières, du
Mayet et de Châtel-Montagne; au fond, le sombre Montoncelle, le sommet le plus élevé de la montagne Bourbonnaise,
donL les puissantes arêtes servent de limites à trois départements de l'Empire, et d'où descendent les flots orageux du
Sichon, de la Cordogne et de la Besbre. Il est impossible de voir s'étendre autour de soi de plus riches perspectives et
de plus splendides horizons.
Mais voici que nous découvrons à droite, sur l'une des dernières crêtes du Forez, les tours du château de Busset.
La chronique apprend qu'au XIVe siècle, le manoir de Busset appartenait en toute propriété à Guillaume, seigneur de
Vichy et châtelain d'Abrest; que des mains de cc Guillaume il passa dans celles de la maison d'Allègre, puis, plus
tard, dans celles du duc de Bourgogne, dont les Bourbon-Busset actuels sont les descendants dire~ts.
L'origine de cette branche, reconnue légitime en 1618 par lettres-patentes de Louis XIII, remonte au roi Charles lor.
Le château de Bourbon-Busset, auquel on fait en ce moment d'importantes réparations, est admirablement situé.
C'est un véritable manoir féodal: deux grosses tours carrées très-rapprochées l'une de l'autre laissent entre elles une
étroite issue; c'esL l'entrée principale. On pénètre dans une première cour, puis dans une seconde dont la grille est
confiée à la garde de deux énormes molosses retenus par des liens de fer.
Deux tours s'élèvent, l'une à l'angle de la cour d'IJonncur, l'autre en face de l'entrée; la première porte le nom de
tour de l'Horloge, la seconde celui de tour de Riom: toutes deux sont du XlIIo siècle, toutes deux sont d'un beau
caractère.
Une vaste terrasse s'étend sur le côté occidental de la cour et domine toute la allée du Haul-Allier. De cette lerrasse ,
vous apercevez le village et les sources d' Ilautcri ve, le pont ùe Ris, Maulmont, le château ct la forêt de Randan , la
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ville de Riom, les montagnes de Thiers, et même, en regardant attentivement, vous pouvez découvrir la Cathédrale de
Clermont, qui se trahit par un petit point blanchâtre SUl' la base colossale dn Puy-de-Dôme.
L'intérieur du château mérite d'être visité. L'une des salles communique ù la chapelle par une tribulle élégante, olt
l'on remarque quelques peintures anciennes et de "ieux missels émargés de miniatures.
Cette chapelle renferme les cendres du vieux comte de Bourbon-Busset, mort ;\ Paris le 14. décembre 1856, noble
patriote dont le sang, comme celui de ses aïeux, a fécondé plus d'un champ de bataille.
A côté de cette tombe illustre, récemment fermée, une autre s'est subitement ct cruellement ouverte. Celle-ci
renferme la dépouille mortelle de la jeune et malheureuse comtesse Gaspm'd de Bourbon, morte si tragiquement au
printemps de sa vie.
Ces deux sépultures bourbonniennes, où sont venues s'éteindre deux destinées 'i diIT6rentes, résument bien à elles
seules tout le passé d'une grande et noble race; l'une diL : Gloire! - et l'autre dit: Vertu!
Dans une salle basse, un atelier de sculpture prouve aux visiteurs que l'un des noblos châtelains de Busset consacre
abritent plus de regl'cts que d'espéses loisirs à la culture des arts. JI se peut que les vieilles tours de Bourbn~set
rances, mais elles abritent bien certainement aussi plus do bienfaisance que de fierté. Les révolutions, en passant sur
elles, n'ont pu troubler la paix du vieux minoir seigneurial. Tout y a con ervé lc cachet du passé. Le glorieux lys
bourbonnien s'y épanouit en plein soleil, et la girouette de la tour de Riom jette encore .1 tous les vents du ciel
qui n'éveille plus d'échos.
llll
cri
Avant de rentrer à. Vichy, nous visiterons encore l'antique manoil' des Chaussins, qui, comme le chtüeau de Bourbon-Busset, dresse ses lourdes constructions féodales sur une des cl'oupes du Forez.
On traverse, un peu au-dessus de Saint-Yorre, Je hameau des Chaussins, dont le nom rappelle une de ces associations familiales si répandues au Moyen-Age dans les populations rurales du Bourbonnais et de l'Auvergne. Ici les motifs
ùe paysage abondent, motifs pleins de fralcheur ct de rusticité. Les pauues habitations des Chaussills ont belles et
pittoresques, maJgré leur aspect misérable ct délabrr . Rien de plus séduisant aux. yeux. de l'ar tiste que ces cabaneR
�-
2·1 -
agl'csles, surtout quand un furtif rayon de soleil dore leur seuil em'ahi pal' la ronce, quand le vent de la montagne agite
gracieusement les flex.ibles gl'aminées qui végètent sur leur pignon de chaume, quand, enfin, quelques enfants déguenillés, mais joyeux et roses, jouent süencieusement dans les hautes herbes, à l'ombre du vieux puits.
Après avoir fait quelques pas, on arrive au château. Construit sur un vaste parallélogl'amme, le ehâteau des Chaussins est flanqué à ses angles de tours massives et de gracieuses tourelles. Ses murailles, couver Les de la rouille des
siècles, baignent leur pied dans un clair étang. De grands noyers projettent leUl' ombre bleuâtre sur les ponts décrépits
qui conduisent aux poternes. On pénètre dans la cour où gloussent los poules, où roucoulent los pigeons ramiers, où
caquettent les oies et les canards. Les tympans des portes, ébréchés par le temps, présentent encore à l'œil de l'obsor,',lieur la trace d'antiques armoiries. Une porte basse, en chêne sculpté, donne issue dans la salle des gardes, dont la
voûte surbaissée et les arceaux en anse de panier appartionnent évidemmeut à une époque fort reculée. La salle dos
gardes est la seule partio de l'intérirUl' de l'édifice qui mérite d'être ,risilée, la seule aussi qui ait conservé ses dispositions et son caractère primitifs.
Le château des Chaussins a autrefois appartenu il M. de Talarut; il est devenu, en se morcelant, la propriété de
plu ieurs familles do bons payans, chez lesquels on est sûr de trouver toujours un accueil simple, franc, cordial, et
qui après vous avoir fait acceptel' des mains d'une jeune et fl'aîche fille des champs un jatte ventrue de lait écumeux et
un peu do pain noir, vous font, ayec empressement nai:f, les honneurs de leur vieux manoir .
.Mais le soleil s'abaisse; bientôt il, a se cacher derrière le ' monts d'Auvergne; il est temps de songer à franchir les
deux lieues qui nous séparent de Vichy . .
Nous descendrons des hauteurs des Chaussins par ces penle!:! stét·iles et rocailleuses qui conduisent à la roule d
Nîmes; nous traverserons Saint-YOl'ro et le joli village d'ALl'est, dont vous apel'ce\ cz l'humble clocher au-dessus des
orts noyers, et bientôt nous )'rntrerons à Vichy, où, tout eu nous promettant de reprendre au premier beau jour le
cours de uos promenades artistiques, nous nous reposerons des douces et charmantes fatiguos d'une journée de bonheur
et de contemplation.
�DEUXIÈME EXCURSION .
PAYSAGES _
CHATELDON. _
SAINT-JEAN _
L'EGLISE . -
LA Toun DU BEPFnOI.
L'gGLISE SAINT-GENEZ. -
LE PONT SAINT-JEAN. -
L'ETABLISSEMENT THEI\M /\L LE PONT DU DIABLE. -
U : CHATEAU
-
TrIIEI\S -
PI\OSPEI\ MAI\ILlIAT. -
LA MONTAr. E. -
L ' ~ :G I1 ~g
LE Cll .\J>EAI' DU PUY- DE-DOME.
petites villcs du Puy-dc-Dôme, Thiers et Chateldon, seront le double but de notre seconde pl'Omenn,de. Thiers , il est vrai, est à dix licues de Vichy, mais qu'importe '? Quand 'ous saurez que lcs
montagnes où celle ,illc si origillale échelonnc ses constructions pittoresques, sont comparablcs en
beauté aux plus beaux sites de la Suis c ct dc l'Halie, vous n'hésitercz pas à nous suivrc; d'ailleur
l'aube naît à peinc , pas un nuage au ciel , et notre calèche est attelée de deux chevaux Vl"OUl' U '\ .
EUX
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2G-
Rien de plus ravissant que la route qui conduit de Vichy à Thiers. EUe se développe sur le côté oriental de la vallée
du lIaut-Allier, au pied de la chaîne du Forez dont elle suit les gracieuses ondulations.
Nous laissons à gauche les vieilles tours de Busset, qui se détachent en silhouette sur la tendre lumière de l'aurore,
et bientôt nOlis arrivons à la Maison-Blanche, olt nous quiLLons le département de l'Allier pour entrer dans celui du
Puy-de-Dôme.
l,a nature s'embellit à chacun de nos pas. Chaque minute qui s'écoule lui donne de nouveaux charmes. Voici que
nous découvrons au loin le double sommet du Puy-Guillaume, que biffent de légères nuées. Les brises du matin
halbutient dans le feuillage; le rossignol, cette mélodie ailée, chante l'hymne de l'aurore; des traînées de fum'ée
hlanchâtre s'exhalent des cimes et des vallées; l('s hauts sommets s'estompent, puis se voilent dans les vapeurs; mais
le soleil paraît, ses rayons d'or boivent à longs traits eet encens maL.inal de la terre, et la montagne se découvre, et le
ciel reprend sa pureté primitive.
A mi-chemin de Thiers, s'ouvre à gauche une délicieuse vallée arrosée par le Vauziron, ruisseau rapide qui dcscend
de la montagne voisine et eourt sc jeter dans les eaux de l'Allier.
C'est au fond de cette vallée qu'est assise la ville auvergnate de Chateldon.
Nous quitterons la route de Nîmes et remonterons le cours du Vauziron.
Le flane des collines est entièrement couvert d'un tapis de riches vignobles; dc rianles prairies s' étenden t sur une
déclivité gracieuse jusqu'au ruisseau qui, par intervalles, sc cache sous des sauJes d'un vert pâle. De toutes part
abritée par les monlagnes, la fraîche vallée du Vauziron paraît être inaccessible aux vents et aux orages. La paix ct
le silence y ont élahli leur demeure. Il y a dans les verts paysages qui nous environnent quelque chose de tranquille,
d'anlique, d'arcadiell : tout y respire Je calme et le bonheur.
La vallée s'infléchit légèrement vers le midi. Au détour, nous découvrons soudain ft travers la sombre verdure ues
TloyefH le lourd clocher de l'église de Chaleldon.
J)csceJlùons de voiture ct visi (ons la "illc.
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27-
L'église est forl ancienne; M. le docteur Barthez, sur la foi d'une tradition vulgaire, fait remonler a construction
au milieu du XVIe siècle; mais il est visible, à l'examen attentif de quelques détails caract6risliques, qu'elle loit avoir
une origine plus reculée. Deux sculptures évidemment antérieures à la Renaissance ornent le porlail et représentent,
l'une un moine en prière, l'autre - singulier contraste! - un satyre écorché.
L'intérieur, composé de trois nefs, n'oITre rien de bien digne d'altention. Cependant le chœur est orné d'assez
bonnes copies des maîtres italiens, et la ohaire, œuvre du XVIIIe siècle, présente â sa base des slaluettes sculptées en
bois dont le style esl passable et l'exécution fort belle. '
La ville de'Chateldon est triste et sombre. Outre beaucoup de caractère, ses maisons y ont celte teinte séculaire, ce
cachet de vétusté qui fait le bonheur des peintres de paysage. Généralemenll'étage supérieur, où l'on arr ive par un
escalier boiteux et disloqué, fait forte saillie sur la rue. Parfois une vigne, ou toute autre plante gl'impante, escalade
une façade dfsjointe et délabrée, laisse courir ses jeunes rameaux sur des débris d\mtiques sculpture, et fait ~t quelque
fenêtre vermoulue un oadre de fraîche verdure.
Non loin de l'église, une tour grise, carrée, percée d'une porte à plein ointre et recouverte d'un toit pyramidal que
surmonte un gracieux campanille de bois, s'élève isolémellt au milieu d'une potite place . C'est la tour du Beffroi, dont
le pied baigne d'un côté dans une eau dormante sillonnée d'oies et de canards. La base de la tour est encore cachée
dans l'ombre projetée des humbles maisons qui l'entourent, mais sa partie supérieure, dorée par les rayon d'un soleil
matinal, sc dessine dans une atmosphère dc lumière sur le flanc vert de la montagne.
Comme specimen et comme souvenir, fixons sur notre album la tour du Beffroi de Chateldon, et passons : d'autres
objets appellent notre aLten tion.
En remontant le Vauziron, qui l'oule ses caux hruyantes lans deux lils parallèles franchis il, chaque instant par de
petils ponts rustiques, on al'rive biontôt ft une élégante maison de construction modeme, c'est l'établissement thermal
de ClJateldon, aUfJuel conduit un pont de hois jeté ur le ruis eau et que dominent clcs pentes rocheuse.
Chateldon possède plusiems sources minérales dont les eaux jouitlsent depuis longtemps d'un c l'taine céPbrü ' .
"
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28-
Les unes, diLes sources de la Montagne, jaillissont à quelque distance dans 10 bois de la Goutte-Salade et appartiennen t
iL M. de la Murette; les autres, appelées sources des Vignes, sourdent dans l'enceinte même de l'établissement, à deux
pas du ruisseau, et sont la propriété du docteur' Desbresl.
Le eaux de Chateldon sont froides, acidules, alcalines et ferrugineuses; elles ont beaucoup d'analogie avec les eaux ,.
de Pyremont, de Seltz ct de Spa.
Avant de quitter la ville, nous visiterons les restes de l'ancien château, - Castellum Domini, - Chateldon, aujourd'hui
la. propriété de M., Tapon, avocat du barreau de Paris. L'origine de ce château remonte à Louis-le-Gros; c'était
au
XIlO
siècle une forteresse menaçante; aujourd'hui, c'est une ferme confortable et l'habitation d'un homme de goût.
On arrive au chû,teau par un chemin tournant et rapide qui longe les sombres murs do l'antique demeure féodale,
murs cyclopéens, hauts de soixante pieds, percés de rares fenêtres et revêtus d'un épais manteau de lierre.
La coUt' a conservé quelques vestiges de son ancien caractère; entre autres, un tronçon de tour recouvrant l'un de
ces horribles gouITres où, dit-on, la tyrannie entassait ses victimes, et dont le nom d'oubliettos donne une si étrange
idée de la conscience des seigneurs en cp.s temps reculés.
'
Le cMteau se compose de deux ailes disposées en équerre et reliées, à. leur point de jonction, par une construction
qui renfermait autrefois la chapelle, comme l'indiquent encore les curiouses fresques, œuvre de quelque Giotto inconnu,
dont certaines parties des murailles sont encore recouvertes à l'intérieur.
Nouveau Dusommerarù, M. Adrien de la MureLLe, auquel le châ.teau de Chateldon a longtemps appartenu, avait su
réunit' dans les vastes salles ct dans les larges corridors de son antique manoir une gt'ande quantité do morceaux
Iw"cieux ct d'objets d'art de la Renaissance et des époques postérieures. On y remarquait des meubles de tous les
tylos, do puis le bahut de ellêno sculpté du
XvO
siècle jusqu'à la console dorée de la fin du
XVIIIe.
Le ehû'Leau de Chateldon domine la ville: de sa torrasse vous jouissez d'un magnifique panorama. Commo à llourbonBusset, le regard n'a do limites que le Puy-de-Dômo, le Mont-d'Or et la chaîne du Cantal.
Prollons maintenant congé de notre hôte, dirigeons-nous vors le Soleil
d'OT,
où nous attend un repas frugal; après
quoi nous remontel'Oll en voiturc ct nous continuerons notre Course vers l'anLique Tlt(qernum ,
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29-
près une heure et demie de marche à travers un pays admirable, entrecoupé ù 'agreste yallons et par m' de
riants villag ,nous apercevons les premières mai ons de Thiers.
La ville de Thiers est irrégulièrement jetée sur l'arNe de la montagne, à la jonction de deux vallées profondes
qu'arrosent la Durolle el ]a Dore. Les rues de la ville sont étag~es
ou montent en rampes rapides. -. Les maison ,
g;néralement e~l bois, sont recouvertes de toits en pirrnons obtu., ellcs ont une couleur bi trée qui leur st propre et
que nou ne retromel'on pas ailleurs. Chaque angle de rue, chaque échappée lais e plonger le regal'ù ur de nouveaux.
ites toujours plus accidentés, toujours plus imprévus, toujOUl'S plus ravi sants. De la place, les montagne s'oIT1'el1t
à l'œil dans toute leur âpre beauté. Au fond coule la DUl'olle aux bruyantes ca cades entre des fabl'iques et de rochers .
On al)el'eoÏt
. , en face , dans des massifs de noyers et de châtaigniers, les misérables et cel endant ·hal'mant ,illa rre
de Dcgoula, de Pont-Haut, de Pont-Bas, d'Oblin et de la Paillette.
Eut1 e les deux ver ants de la montagne s'élève un mamelon au sommet duquel a été construite une petite chapelle
consacrée à Saint-Roch. Au pied de cette éminence, et près d'une cascade écumeu e, on remarque un s ;cboir d
papeterie bâti en entier sur un quartier de rocher.
i Chat ldon est un bourg purement agricole. Thiers est une ville essentiellement industrielle, ses vallée retenti ssent
jnce samment du bruit des martinets, des foulons, des marteaux, des limes et de meule. La coutellerie commune
qu'on y fabrique s'e, pédie par convois sur tous les marchés d l'Europe; c'e t au i de papeterie
sortent le papiers offici Is du timbre de l'Empire.
La ville cl Thiers st fort ancienne, elle fut ravagée au
ùe Thiers que
.
VI" siècle par les soldats de Théodoric. A cette époque reculée,
Tbiers possédait déjà, suivant Grégoire de Tours, une pauvre chapelle construite de planche. C'est ur l'emplacement
u cette antique chapelle que s'élève al1jourd'hui l'église de Moutiers, glise dédiée à aint Symphorien parc qu'origimirement un picu pélel'in déposa sur son autel troi cailloux teints du :lng de ce maty l' .
Nou visiteron l'égli e de Saint-J an pittol'esquement bâtie sur un plateau élevé qui domine le cour de la Durolle .
Du haut de son clocher notre vue plongera dans la gOl'rre du Trou-d'Enfer eljouira de l'ensemble des ca ealelles ùr
'l'hi l's.
8
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30 -
Une autre église, l'église coIléQiale de Saint-Genez appelle l'aLLentiotl de l'archéologue. L'origine de cette églis
remonte à une haute antiquité. En 575, Avitus, évêque de Clermont, la fit reconsLl'ui1'e: et plus tard, en 1016, "Vido ,
seigneur de Thiers, chef féodal d'un grand cat'actèL'e, la releva de ses ruines et lui fit d'importantes dotations.
L'église Saint-Genez présente plusieurs styles . La plupart de SèS fenêtre sont étroites et cintrées, quelques-uns de
ses piliers sont lourds et massifs; c'est l'époque romano-byzantine. L'ogive et les colonnes en faisceau se montrent
dans les parties plus modernes. A l'autel de la Yierg , sUl'l'an gle d'un tableau, un écusson porte cette inscription:
Les Huguenots sont entrés céans le 22 juillet 156.... Le porche d'excommunication est SUl'tout curieux; quoiqu' il
date, en partie, de l'origine primitive de l'édifice, il est encore parfaitement conservé. Alaux en a fait un chal'mant
dessin qui a été publié dans l'Auvergne de Ch. Nodier et Taylor.
On remarque à Thiers deux ponts hardis, le pont Saint-Jean et le pont du Diable. Ce dernier est ainsi nommé, cl it la
l 'gende, parce qu'il y manque toujours une pierre, ct que si on la remplaçait le diable en enlèverait aussitôt Ulle
:mtl'c. Toute fable cache une vérité: ce diable de la légende symbolise assez heureusement à nos yeux la puissance
de trLlctive et infatigable du temps.
ous ne quitterons pas Thiers sans accomplir un pieux pélerinage, sans visiter l'humble pierre élevée, il y a
quelques ann' es, dans le cimetière de la ville, iJ. la mémoire d'un enfant de l'A uverone, d'un grand artiste, de Prosper
MarilhaL.
Marilhat est né à Vertaizon, bourg du Puy-de-Dôme, mai c'est ici, à Thiers, c'est au sein de ceLLe belle nature. que
s'est écoulée son enfance.
Sans doute les paysages de l'Auvergne, et péc ial ement des environs de Thiers, durent produiro un grand effet sur
la jeune âme de Marilhat eL contribuer puissamment ù lui révéler sa vocation. - Hien quo sa riche palette se pIttt il
l'éfléter de préférence les arides horizons du désert et l s chaudes lumières du éiol de l'Ol'ient, l\farilhat s'iuspirait
parfois d'un souveni!' do la vieillo Auvergne; l'artiste alors retraçait avec bonbeur les sites enchanteur::; du pays
nalal .
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31 -
Marilhat e t mort dans toute la force de l'tlg ct du LaI nt, mais n'a t-il pa a
•
z ,'écu pui qu'il lai '0 un nom
immorLel?
Si vous tenez à tenter une excursion dans ce montagnes et dans c s rochers, il vou fauùra pa cr la nuit à 'l'hi l', .
demain ous escaladerez ce abrupte pente, t parvenus SUl' 1 haut ut' vou prom ner z 0 l' 'cr;u'ds ur LI' nt
lieues d'horizon, depuis les vertes collin s du Bourbonnais et de la Mar he.i u qu'au sommet neicreux du Mont-d ' r.
Qllant à nous, le temps nous presse: Vichy nous r' clame, il faut song 'l'au dl-part.
Bien qu'au dire de paysans de 'l'hi l'S, ]e chapeau du Puy-de-Dôme, J ' n'er lIuage qui COUl'onn pal'foi la cim de
eLLe montagne, nou menace de vent et de pluie, nous montons n oiture pl in d'espoir ct d'ouDan ,car l'ail'
e t embaumé, ]e ciel est pur; tout nous promet un heureux retour. Thiers e·t déji\ loin d 'l'rièl' nous, 1 soleil
ou he derrière la montagne d'Am rcrne, qui paraît d'un beau ,'iol t fon é et sc découpe fran'h ment ul'le i 1 bl u
ourlé d'un éblouis ant lisér; de lumière. Mais voi i que la scène s'embellit encore, la pleine lune sc Peur le mont
du l' orez, elle ;claire de e blancs rayons le sol onduleux de la Limagne, qui ressemble à une mer crelée. Bi ntôt BOU
saluons au passacre les tours élancées de Busset; nous tournons la côte aint-Amand, colonn d'lIercule de bi '11 de
buv urs d'cau, cL nous rentrons enfiu dan Vichy, riches de brillantes imaO'es ct d'impre sions profond s.
�GO~'ITHl"S
vichy BOU~ilr(;1
hi~
DES }NVrWJN:: pr I,':r:r:y
'Il U :. lllflrcler,I'an,
�TROISIÈME EXCURSION.
LA BONNE DAME D'AOUT. BILLY. -
VENDAT. -
LE PAIIC -
LA nION1'AGNE VEnTE. -
LE ClI ATEAU DE CllASMEJL. -
c nEUZIEIl- LE-VIEUX. VAISSE. -
LE RENDEZ-VOUS DE CHASSE DE MAUMONT . -
SAlNT-GEIlMAIN-DES-FOSSÉS. -
LA SOURCE lNTEIlMlT'J'ENTE -
LE PONT DE ms -
RA NDAN -
L'ÉGLISE. L'ÉGLISE. -
RILLY. -
LA Il lNE. -
LE CllATEA U. -
nIAISO S DE
LA CllAPELLE _
ADilm •.
fête du 15 août est passée, vous avez pu voir l'image de la Vierge noire promenée en pompe par les
rues de la ille, et les populations environnantes, agenouillées en plein soleil, recevoir, au bruit de
l'artillerie, des cloches et des fanfares, la bénédiction du vénérable pasLeur de Vichy.
A
Cette fête si br.illante, si animée, signalait une décadence; depuis, les arrivées de icnnent ùe phl fi
en plus rares, les déparLs de plus en plus fréquents , les hôLels se "iù nt, les rue s dép uplenL, le
�parc se fait siJencicu. , les bourrées bourbonnaiscs, danses et mu eLLcs, se sont rHugiées sous les cloîtres de l'établissement Vichy s'attriste ct !'e recueille, chaque jour qui s'':;coule enlève une fieur ft sa couronne.
Aunt de songer à reprendre le chemill de nOR villes, il nous reste il visiter encore l'antique ruine de Billy et le royal
(·httleall oc Handan.
Si vous aimez, si vous sen Lez les charmes de l'automne, si ses beautés graves, mélancoliques et sévères vous attirent ,
\ ous touchent et vous séduisent, vous n'hésiterez poiut à nous suivre dans llotl'e del'l1ière promenade.
Nous nous dirigerons vers le Sichon, que nous passerons sur un pont él(>gant, de constmction récente, et, après avoil'
tl':n ersé un pelit hameau gracieusement as is sur le flanc de la vallée, nous gravirons la Montagne-Verte, qu'on aperçoit
de Vichy et dont les pentes fertiles sont couvertes de riche vignoLles .
Sur le sommet de la Montagne-Verte s'élève un légcr kiosque d'Olt l'on embrasse du regard plusde cinquante lieues
(l'horizon, depui les ommets du Canlal ju qu'aux plaines de la Marche, de la Touraine ct du Berey. L'Allier serpente
sous nos yeux 11 tra\el'S de féconcle campagnes, embrassant dans ses nombreux. replis des îles d'ombre et de verdure
qui se mirent dans ses caux limpides. Vichy-les-Bains étale gaîment à nos pieds ses vastes établissements thermaux, ses
hlanches maisons, son beau paec, ses jardins Ilelll'is, ses hôtels, ses tOllrs, se, places et ses fontaines. Vers la gauche,
la ville de Cus el s'encadre dans ]a verdure qui semhle ruisselel' des hauleurs de la côte Saint-Amand et du Puy-de-Ia
G:ll'r]e. Les molles ondulations de la montagne boUt"honnaise et de la chaîne du Forez s'estompent, en s'éloignant, de
\llpeUr et de lumière. Le rcO"ard se perd dans le ,agile des lointains horizons. Quand le ciel est clair, quand l'air est
rur, avec le secours d'une excellente lunelte on distingue , dit-oll, anx limitl's du ciel et de la terre, deux petites taches
hrumeuses el symétriques; ce sont ll's hautes tours de la cuth(>(lrale de Bourges.
En quittallt le helvMère de la ~Iontage-Vrl
nous tr:1\erserons les \ignes génél'cusl's de Creuzier-le-Vieux, hameau
sur lequel la tl'acli lion se tai t, muis qUl, si l'on en juge par certains vestiges, dut uu trefois avoir de l' impor lance,
pcut-Mre lI~me
hriller d'une splendeur relative. Sur le sol de Creuzier-le-Vieux, non loin de l'église, on rencontre,
de
outre de curieux fl'll.gments d'antiques murailles , une vi cille tour éventrée qui doit remonter au moin au t~mps
dessinatel1l's la tour ùe Creuzier-le-Vieux .
Cllal'lcmau;np. ous rcromffialHloTH:, al~
��CHAHA'... Dr B!.lY
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35-
Après avoir admiré les éblouissants paysages dont on jouit des hauteurs de Creuzier, nous dscomll'ons à SailltGermain-des-Fossés, bourg auLrefois fortifié et entouré, aujourd'hui encore, d'une ceinture d'épaisses murailles.
L'église do SainL-Germain remonte au XU O siècle: c'était au temps jadis la chapelle d'un prieuré qui relevait de la riche
abbaye de Moissac, abbaye dont un seigneur de Vichy, Robert, fut prieur vers le milieu du XIVO sièele. L'église de
Saint-Germain n'olire d'intéressant à l'antiquaire que quelques chapilaux romans.
rues
Il y a peu d'années, Saint-Germain était un bourg triste, silencieux, presque désert. L'herbe poussait dans ~es
tortueuses, mais il reprend chaque jour un peu de son animation d'autrefois. SainL-Gel'main va de\enir un des points
importants du réseau du Grand-Central; c'est à Saint-Germain que sc rattacheront au tronc principal de Pari8 Ù
Clermont les embranchements de Lyon et de Viohy.
Le chemin qui conduit de Saint-Germain à Billy serait délicieux s'il était mieux entretenu, On monLe à trayer des
vignes et des vergers, et bientôt, au détour d'une belle vallée, on découvre le village de Billy ct les ruines de son
antique château, dont la masse sombre et austère s'élance du sein des arbres ,erLs comme parfois des plus riantes
espérances, un triste souvenir.
ta châtellenie de Billy était, au rapport de Coiffier, l'une des plus belles du Bourbonnais. Le mt~e
chroniqueur dit
que le château mait l'étendue d'une ville entière. Dix tours, donL plusieurs sont encore debout, proté<reaiellt son
enceinte. Un second chtLteau dominait le premier et portait le nom de Donjon; il était flanqué de cinq tours. Noui:>
vi8iterons l'intérieur du château, nous y retrouverons, comme dans tous les manoirs eu ruines, les eouloil's soutel'l'ains ,
les rampes en spirale, les oubliettes, enfin ces obscurs in ]Jace où la Liberté n'entra jamais qu'm cc la Mort.
A rentrée de la cour sont situées, d'un côté la salle des garùes, de l'autre la cbapelle: deux ruines dans une ruine;
les voûtes ùu Donjon sc sont écroulées; un jardin bien entretenu occupe l'antique enceinte et contraste singulièl'eIllellt
avec ces murailles et ces tours lézardées, rongées de mousse. La tour de l'observatoire s'élève prt'i:> de là; elle a été
trollquée par la foudre. L'escalier de pierre qui conduisait à la plate-forme interrompt brusquement ses spires cl niellace
d'une chute prochaine.
�-
36 -
Quittons l'a.ntique demeure f-éodale et redescendons au village.
Sur une maison qui porte l'empreinte du
XVle
siècle et regal'de le cMteau on lit ces inscriptions significatives:
Malelwre a cevlx fJui delaisse71t Dieu ]JO VI' servir
Que sert a lome amasser bien et perdre lâme.
Die/) es ma !la vIte fovr et fortera se,
a/IX
l'ichesses.
EL, au soubasscment d'une tourelle ct sur un phylactère soutenu par un ange formant cul-de-1ampe :
L' home plus es acablé et chargé de ses péschés que moi de ma tovr.
Ces maximes ne sont-elles pas une sorte de défi porté par la servitude, au nom du Droit chrétien, ft la puissance
brutale des barons féodaux?
Si vous voulez emporter dans votre album un souvenir sensible de la ruine de Rilly, gravissez avec nous ce coteau
vitifère qui s'élève à l'opposé du bourg. Arrivés au sommet, nous aurons à nos pieds un étang bordé de verdure ,
plus loin le village de Billy, au-dessus duquel s'étendra l'antique ruine, belle de sa tristesse et de sa vétusté.
ous retournerons ft Saint-Germain pal' les rives de l'Allier. Nous traverserons la rivière avec la ligne de fer sur le
heau pont-viaduc qu'avait emporté en partie l'inondatioll de 1856, ct qui vient d'être reconstruit; ensuite, après avoir
franchi la station de Saint-Hémy, nous gravirons les collines de Vendat. Puissent tous ceux qui, comme nous, visiteront
Vendat connalll'e le chemin d'une certaine petÏle maison isolément assise à l'angle des bois, où nous avons trouvé un
accueil si amical et une si franche hospitalité 1
Vendat n'a de curieux que son château, bâti à l'extrémité d' une éminence coupée à pic par les talus du chemin de
rel'. En face du château l't sur l'autre "\crsallt de la vallée s'étendent de Lellcs fOl'êLs. Dans des ravins ocreux, de cendent en murmurant des sources d'eau vive qui nagul\re encore faisaient tourner les roues de plusieUl's moulins. L'un de
CCti
moulins , maintenant abandonn(\ pr(>senle un joli motif de cl'of[llis <le paysage.
��f .... ...,
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CllAll AJ:1
'.. ch) Bousare f •
flANJAN
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Des hauteurs de Vendat la vue s'étend sur des monts vaporeux. cL azmés. Quclqucf'oi , au détoul' d'lin chemin, la
montagne se découvre soudainement. Au premier aspecL, vous croyez 'oir de larges plans de nuage , légèremcll t
zébrés d'outremer et d'm'gent. C'est la chaîne du Forcz voilée d'air ct de lumière.
Nous traversons la forêt par des chemins couverts, de distance en dis\allcc une fumée blanchâtl'e s'élève dans les
futaies et trahit seule l'humble chaumière du rustique habitant de ces bois; on pomraiL sc croire transpOl'lé dans un
frais village de la Normandie.
Au sorLir du bois, on rejoint la rouLe de Saint-Pour<:ain il Vichy, et bientôt on arrive à la grille du cMteau de
Charmeil.
Ce château, auquel conduit une belle aveI).ue de tilleuls, est d'origine assez récente; il en juger par l'ornementation
intérieure, par les trumeaux eL les dessus de porte, peints dans le tyle maniéré de Boucher ct Vanloo, il ne doiL pas
remonter au-delà du règne de Louis XV.
Le beau domaine de Charmeil est aujourd'hui la propl'iété de Madame la marqui 'e de MonLeynard. Madame dl'
Monteynard est la providence terrestre des pauvres du canton, son nom est béni dans bien des chaumièrps.
Maintenant laissons à droite le village de Vaisse, dont on aperçoit l'église au sommet du coLeau. Visitons la SOUl'CP
intermittente qui jaillit à quelque distance de l'Alli 'l', et au lieu de renLrer à Vichy par les ponts, prenons la roule
qui conduit à HaJldall.
Après a,oir traversé le peLit hameau de Bois-Handez, où l'on remarque, au centl'e d'une "aste place, uu orIlle
gigantesque dont les rameaux ombragent depuis des siècles les bourrées villaO't'oi8cs, on entre dans une, URIe 1'01'('1
percée en tous temps de routes vraiment royales, et bientôt on aperçoit le clocher de ]landan,
L'église de Halldan n'a rien de Lien digne de flxCl' l'aLLention. CependanL, sa ra~de
cOllstl'uÏle en 1<1,e de \oh ie, el.
sa tour carrée percée d'uno porLe ogivale et surmOll tée d'ulle élégan te balu 'tl'ade sculptée à jour, font Ull assez L '1 efTet.
Une inscription, gravée en caractères gothiques au-dessus du porLail, rappelle que cette église a été reslaurée Olt
plutl>L l'érdifiée, il ya peu d'années, pUl'lps soins d(' Madame Aùélaïùe d'Orléalls.
Il)
�-:.l8 Dirigeons-nous vers le château, auquel on arrive par une belle avenue dont les allées latérales sont pavées de large s
dalles ct ornées d'arbustes et de fleurs.
Sur l'emplacement qu'occupe le château actuel, existait primitivement un couvent de Bénédictins, qui, selo11
Grégoire de Tours, joui ait depuis le VIC siècle d'une grande réputation de sainteté. Ce ne fut que vers le XII" siècle
que ce monastère fuL tt'ansformé en chttteau féodal.
La terre de Randan appartenait au XV C siècle à Anne de Polignac, noble dame qui, selon la chronique, ne fut pas
insensible aux hommages du preux chevalier Bayard.
En 1518, le domaine passa par alliance dans la maison de La Rochefoucault : érigé en comté en 1.566, il devint
en 1590 la propriété du comte de Randan.
En 1821, Madame la princesse Adélaïde d'Orléans, sœur du roi Louis-Philippe, acquit Randan des mains du comte
de Choiseul-Praslin, ct fit construire par l'architecte Fontaine , ct sur les ruines de l'ancien château, le coquet édifice
qtli s'élève devant nous.
On pénètre dans la cour d'honneur par une belle grille dorée ornée de piédestaux supportant des lions d'une assez
belle facture.
Le château de Randan est construit en briques J'oses ct brunes appareillées en gracieux losanges.
T,CS
tours dont il est
flanqué sont recouvertes de toits coniques pleins d'élégance dont l'ardoise d'un gris de perle reflète joyeusement les
rayons du soleil.
En parcourant les nombreuses salles du château, on s'aperçoit qu'il est veuf de ses hôtes couronnés. Les meubles
de luxe , les œuvres d'art, les ohjets précieux, les tableaux de famille ont presque totalement disparu; quelques
panneaux peints ont été enlevés de leur bordure dorée; comme le portrait de Faliero, dans le palais des doges, ils ont
été remplacés par une s l'ge noire.
Plu sieurs salles sont surtout curieuses: la salle il. mangCl', entièrement revêtue de stuc et ornée d'agréables peintures;
l'oratoir de la princesse, dont 1 s feJlêtres ouvrent sur le parc, enfin la chambre du roi , qui donne sur la terra sc ct
d'où l'on découvre la plus admir'able perspective.
��CHA"'fAU Dl- MI\ULMONI
�A l'extrémit ~ de la terra e e t Îlu ~c
c
:39-
la ehapell ' : les trois v l'tus théolorral
figures .ont d'un hon tyle, elle ont été p int ,dit-on, d'aprè le cl
III
sont repré enlé
de la prince
ur ses mur en stuc;
Marie.
Quand nous aurons parcouru les cui ines de nandan, admirables par leur étenùue ct leur dis.tribution, nous descendrons dan le parc et nous en parcourrons les vertes allées.
En passant, jetons un regard sur la façade postéri ure du château, dont la couleur t ndra contra te h ur llsement
Lt, ec
d
la ,erdure sombre dcs sapins. Admirablem nt entretenu par son propriétaire actuel, 1\1. le du 'd Caliora, le par
llandan n'a ri n perdu de son ancienn beauté. Vous y trouverez de riche omhral'e, de v('rl'
entipl's hordés d
lierre ct de pervenche, d s rrazon fleuris, des groLles verdoyante, de sourco au dou murmure, de ÎIt~R,
ru tique châlets et de réduits mystérieu plein de sil nce t de fraÎch ur.
lais le soir vi nt, le rayons du soleil glis ent sur le cîmcs de
de lacs, de
grands arbres ct dorent le front d('s tour lles d
!land an : il e t temps, i nous voulons nou arrêter un instant il Iaumont, d nous diriger 'ers 10 pont de Hi
r garrner Vichy.
ous laissons il droit les ruinos du vieux manoir d'Effiat, qui bientôt, hélas! ne
de eendon vers l'A1\ier par uno pente légère et nou
l'a plus qu'un
ou'enir. Nou '
apercovon, il travers un rideau de p uplier ,le
niée du château d faumont.
Iaumont, fortere e en miniature, charmant pa liehe l\1oyen-AO'e, fut ~l
commanderie de T ml lier , par ordre de
5
ct de
tour} Iles cré-
,é sur l'emplacem nt d'un
ancienne
fadatne la prince e AdélaXd ~ et oœ rt par elle à s ' nc,cu , , qui cn firent
1 ur rendez-vous de chas e: on mont à Maumont par un rampe cn hélice, bordée de grand' arhr s et d 'l'pai ' tailli .
Comme il Handan, lout est con truit en brique l'OS ,couleur qui fait lm contraste ingllliel'
é"ùre de l'archite 'Lur \.
J~ \s portes et le t nêtres sont orrÎvalcs cl borll ~es
d'a sis s de pierres blancb s altrrnée .
P(>11ét1'on dan ' lïnt ~rj
ur. Le ' salle ont du cara 'l \re, elle sont toute ' hoi ~e
bahut " do c1l'(,s 'oies cl dl' fauteuil gothiqu('s .
n 'hên
él' \C
le lylc lourd et
'llipté, cl mCHhPes d
�-
40-
Montons sur la terrasse, ensuite sur le donjon .
De ce point, nous jouirons pour la dernière fois de la vue de celle belle Limagne, à qui les chauds reflets d'un soir
d'automne prêtent un charmo qu'on ne peut exprimer. Nous adressons nos adieux à ces admirables montagnes de
l'Auvergne et du Forez qui se baignent à l'horizon dans les flots de lumière et s'embellissent encore des derniers regards
du soleil.
Un quart-d'heure après avoir quilté le château de Maumont, nous traversons l'Allier sur le pont de Ris.
Rien n'est élélSant, coquet, élancé, comme l'arcade de briques, flanquée de tours crénelées, qui s'élève sur l'uniquc
pile du pont de Ris. Elle fait un charmant effet quand, venant de Maumont, on l'are~oit
au-dessus des arbres se
dessinant lumineuse et légère sur les flancs vaporeux. du Forez. Le pont de His est dans 10 style de Maumont, mais il
est infiniment plus gl'acicux. C'est l'œuvre d'un architecte de goût, de M. Adolphe Boulland.
Mais la nuit est venue: regagnons la route de Nîmes, et dans quelques instants nous rentrerons à Vichy.
Maintenant recevez nos adieux, vous tous qui, sur la foi d'une simple promesse, avez bien voulu nous suivre dans le
cours de nos explorations. Dès demain nous partons; dans quelques jours nous serons loin d~ Vichy ot de ses ravissantes
campagnes. Nous avons le bonheur d'être attenùu bien loin du Bourbonnais par une famille aimée et de bons amis;
cependant nous ne vous quiltons pas sans regrets.
Peut-être nous retrouverons-nous quelque jour, peut-être serons-nous assez heureux pour renouer des relation s
qui nous ont été si a réables, relations qu le temps peut rompre , mai dont il sera toujour8 impuissant il. efracer le
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Le Thermalisme
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes
/BCU_Vichy_album_de_photographies_247365.jpg
Description
An account of the resource
<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
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A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
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Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Vichy
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Simon, Jules (1816-1868)
Clerget, Hubert (1818-1899)
Dauzats, Adrien (1804-1868)
Cicéri, Eugène (1813-1890)
Champagnat, A.
Deroy, Auguste-Victor (1825-1906)
Title
A name given to the resource
Vichy et ses environs : album-livre pittoresque
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Bougarel fils éd.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
[1858]
Source
A related resource from which the described resource is derived
Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) V 10 944.5 SIM
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Ouvrages illustrés
Vichy (Allier) -- Dans l'art
Cusset (Allier) -- Dans l'art
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
[3] f.-40 p.-[25] f. de pl.
application/pdf
Description
An account of the resource
Datation p. 8. Reliure 19e siècle, chagrin, plaque dorée sur le plat supérieur, papier de garde queue de paon, tranche dorée. Contient aussi une lithographie de Bertrand
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine publique
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Vichy_et_ses_environs_209624
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/22/26606/BCU_Vichy_et_ses_environs_209624.jpg
Cusset (Allier) -- Dans l'art
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Ouvrages illustrés
Vichy (Allier) -- Dans l'art
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/22/26614/BCU_Vichy_comique_album_pour_rire_102714.pdf
8cfb13b1215a34297e57d5a0e24db56e
PDF Text
Text
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Buvons ... cela vaut mieux. je p~upeu.e~. •
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mioute vou, POilH'L
cU'lrir, ,auter
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même.'t.'lIa
la cllrde,
tt'te,
qu"à la minute
po-nrz marcher, cuurir,
cordc. si
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Cf' gen!'1
genrf
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agréahle.
et dames,
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Cela dit l't
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Le Thermalisme
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes
/BCU_Vichy_album_de_photographies_247365.jpg
Description
An account of the resource
<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Vichy
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Villard, Théophile (1799-1872)
Title
A name given to the resource
Vichy comique : album pour rire
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
[c.a.1850]
Source
A related resource from which the described resource is derived
Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) 10 R
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Caricatures et dessins humoristiques -- France -- Vichy (Allier)
Cures thermales -- France -- Vichy (Allier) -- 19e siècle
Patients d'établissements de soins, de cure, etc. -- France -- Vichy (Allier) -- Caricatures et dessins humoristiques
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Ouvrages illustrés
Vichy (Allier) -- Dans l'art
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
[2 f.]- [20 f. de pl.]
application/pdf
Description
An account of the resource
Cartonnage 19e siècle avec mention titre, nom d'auteur et 6 vignettes sur le plat supérieur
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine publique
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Vichy_comique_album_pour_rire_102714
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/22/26614/BCU_Vichy_comique_album_pour_rire_102714.jpg
Caricatures et dessins humoristiques -- France -- Vichy (Allier)
Cures thermales -- France -- Vichy (Allier) -- 19e siècle
Patients d'établissements de soins, de cure, etc. -- France -- Vichy (Allier) -- Caricatures et dessins humoristiques
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Ouvrages illustrés
Vichy (Allier) -- Dans l'art