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https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/22/26655/BCU_Traite_des_eaux_minerales_171415.pdf
1553ad1f5cc47aa7cc74b411645fcf8e
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Text
TR A IT É
DES
EA UX MIN ER AL ES,
AVE C
PLU SIEU RS MtM OIR ES
DE CH YM IE
fi ELoA;JIFS A CET OBJ ET.
Par M. At 0
J"T N I!: T .) de iJl Sociéâ Roydlt Je
Tllrin.)'& de r Academ ie IloyiJIc des Scù:ll:es,
Arts (!r ]1dles. Lw ...ts de R..OUtll .
Ch~'L
Prix, 3 li v. relié.
1'. h. Dl D OT Llnutn . Qu:ü des Auguflinc;
l,re, du Pont S. MH;:hd . à S. Auguftill.
M.
0 C C.
•
L X VIII .
Al'U Approluuirm. (.. P,jlliUGc du Roi..
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PLU SIEU RS MtM OIR ES
DE CH YM IE
fi ELoA;JIFS A CET OBJ ET.
Par M. At 0
J"T N I!: T .) de iJl Sociéâ Roydlt Je
Tllrin.)'& de r Academ ie IloyiJIc des Scù:ll:es,
Arts (!r ]1dles. Lw ...ts de R..OUtll .
Ch~'L
Prix, 3 li v. relié.
1'. h. Dl D OT Llnutn . Qu:ü des Auguflinc;
l,re, du Pont S. MH;:hd . à S. Auguftill.
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MONSIEUR
TRUDAINE
DE MONTIGNY,
CONSEILLER D'ÉTAT,
INTENDANT DES FINANCES,
Er HONORAIRE
DE L'AcAntr.uE
ROY ALE DES SeŒNCES .
Ou:vrage de Chymie ne
pouvoit parofrre f ous des auJp 'ces plus fayorabl.es que folls les
"Sm". Vous aYe,\ toujours cheri
cette Science; elle 'Vous a tOujours plu far le beau Es. le 'Vrai
JAMAIS
al)
�iv
qu'e/le montre, par l'utilité r!elle
qu'e/le prt{[ente. VOliS ne la perde'[ pas de vue, à travers une
adminiftration imlllenjè,. elle jè
prt{[ente à VOliS dans les COlirtS
intervalles de vos travaux. Elle
fert d l'our délaffir l'ej'prit tourà-wur avec les Arts agréables fi
les Belles-Lemes. Vous ne VOlls
conte7lw(pas d'aimer les Sciences
El les Arts,. VOlls favorife'( . El
encourage'{ , autant qu'il dépend
de VOliS , ceux qui les cultivent.
.Aulfi emprif{e-t-on de Tecon7iolire en vous un Pr.oteélwr El
un Appui.
Dans le ums qllzme -voix Je
fait entendre pour VOliS faire
hommage d'une produélion des
;Lettres fi de la. PhiloJophie, la
s
�v
'lIoix d'un Chymifle s' él""e aufJi"
trop foible , Jans doute , pour
vous louer dignement, mais qui
pr'" valoir quelque chofe, par,
les Jmtimens qui la dirigent.
D'ail/wrs jamais hommal5e
ne fia plus julle ni mieux méntl
que celui· ci. Quand la reconnoijJance que je vous dois, quand
les bontes que " DUS av"" eues
p O l~
moi n'en fera ient pas lin
motifplus que lit!fifant , on apprendra qu, vous m'ave, animé
par vos con/eils, que
'VOllS
m'a-
ve, excité à parcourir la carriere
chymique .
. Mais je Jens que je ne pourrai
jamais m'acquitter de ')lOS bienfaits" qu'en rendant mes tra-
vaux utiles li l' humaniti, &;
a "i
�'.
vj
qu' en rlpondant en quelque forte
aux grandes yues que V( us montr~
dans lOures les partùs de
l'OUf
adminiflrarion.
Je fuis, Monlieur, avec rcrpcél: ,_
&. le plus grand attachement :
,
nès
•
Vorre trl:~bumc.
· ob~jJfalt
a:
fcrviteur,
MO:iNET.
�vi)
~
hiflorique fur
les Eaux A1inérales ,pourfirvir
de Préface.
DISSERTATION
D
tous les objets qui fc pré~
fcmem à nous fur la furfacc de
notre globe,it n'yen a point fur
lefqucls on ait tant écrit, tant
differcé que fur les Eaux Miné~
raIes. On ne fera pas furpris de
cela, fi on fait attention à la grande
célébrité qu'ont eue de tout rems
ces Eaux cn Médecine. 11 Y a cu
peu de Médecin. a portée de ces
fourees, qui n'cn ayent entrepris
l'examen. C'eft ce qui a donné
occafion de faire cette innombrable quantité de Mémoircs ou
-de Di!lertations q).lÎ Ont p:.uu fut'
li
a iv
Il.
�vifj
DiffirtatioTl.
ee [ujet en diJFércns rems. En
ourre il ya eu pluficurs Hommes
zélé5 pour ('avancement de cette
partie de l'Hiftoire Naturelle,
qui Ont entrepris J'examen 1 ou
du moins de parler en général
des Eaux Minéralcsc::lcs pays qu'ils
habi toient. Tels font Jcan Ban
de Moulins & Duclos enFrance,
Haffman en Allemagne, Lilier
& Shaw cn Angleterre. Mais on
peut dire cn même-rems qu'il y
:tell peu de mnticl'cs fur Icfquelle5
on ait cu tant d'incertirude J &
Olt l'on ait éprouvé tant de con~
tradiébon. On peut même ajouter
qu'il n'yen a point fur Icfquclles
on ajt fait fi peu de progres.
La Chymie n'étoitencorcqu'au
berceau, & l'on n'avoir que rès~
�Hij/origu<,
lX
peu de connoitrance de la'nature
des corps, dans le [Cms que l'on
comt\len~a
à examiner les Eaux
Minérales. Ainfi les premiers qui
entreprirent ces cx"mCI1S, ne pouvaient être que dans l'incertitude
fur leur réfulrat, foinr à la mau#
vaife manierc dom ils s'y prenaient pour cn obtenir les macicres. Tout fe réduito je dans ces
premiers [cms !:l évaluer la quan:-
tiré de rélidu qu'on obcenoit des
dificrclltcs caux, à les comparer
cnfcmblc,&adircquccclic ou tcHe
abondait plus ou moins en cerrc
ou Cn feL Si quelques-uns d'eux: \
avoicm dl!s idéc... Je ces maricrcs,
011 peut dlrl: qu'eHes étoicJlt [1
contutl:s & fi cmbrouillé\..Cs, q u' on
en n'émît guère plus avancé que
av
�x
DiJlèrtation
fi
on n'cn éîlt rien fcu
, du tout.
Ceux qui examinercrtedcs Eaux:
Minérales après CC$ gremiers eCfais, ne forrÏrene point de la roure
que ceux-ci avaient tracée. Quelques· uns n'éta ient pas même au
courant de la- Chymie de leur
rems; dt! cette mani ere il n'était
pas poŒble que les chofes avancaffent.
M. Boulduc vi nr en fuire ,
,
qui, avec des grandes confloiffances en C hy mi e , préfcnra une
n ouv elle mérh ode d'analyfer les
Eaux Minér'es. Illixa pour toujours ce que l'o n devoir entendre
par félénire & par nitre Ollilatrum
des A nCiens; l11 atieres q ui fe préfon cent fi communémcnc dans les
Eaux Minérales. C'dt fur · tout
dans lès Annly/cs des Eaux de
�xi"
H ij/oriqu"
Bourhon & de Palfy , qu'il donna
pour exemple, où il expofa avec
beaucoup d'ordre & de c1areté G'l
nouvel1cmérhod c; mais il [c laiffa
entraîner beaucoup trOp loin par
fa théorie, qui lui ht appcrcevojr
des chores qui n'exiHoient réellement pJs. Il crut voir du bitume
dans romes lcsEauxMinéralcs qu'il
examina;par-tout il [rouvoit du [eL
marin, & parconf<:quenr du rel de
Glauber ,.puiCquc Celon Ces principes l'un indiquait tOU jours l'autre.
On peut dire néanmoins que
ceux qui fuivirent le plan dt: l\{.
Boulduc furent ceux qui réuOircnt
le mieux à faire de bon
~ s Analyres d'Eaux Minérales : l'ordre
& la march e d'un e véritable Analyre s'y m.omrercnt pour la pre,
.
IL
vJ
�xij
D 'ffirtation
mjere [ois. Cetre méthode de M.
lloulduc, qui confine à prendre
une certaine quantité d'cau, h eu.
féparer les maCÎercs h J11Crure
qu'clles fe préfenteot dans l'é.
vaporation, cfi: la feule qui convienne pour cela, & qui phr conféquenc auroit dtl être adoptée
généralement j au lieu que celle
tl'évaporer jurqu'h.lïcciré une eau,.
& où l'on cG Obligé, pour reco nnoÎtre les maricres 1 de délayer
le refidu dans de l'cau, c'clth.-dire,.
de rccommcDccrl'analyfe comme
floll n'a\'oie ricn f..1ir, cH trèscll1barrafI'antc & fort incertainc,.
li eIle n'dl pas défe&ucufc.
D epuis M .. 13ouldu:: il s'cil: encore fait unt! crès-grande quan-
tjté J 'Anal) I.s d'Eaux Minérales,
�Mijlorique.
xiii
au!Tiembrouillées , & même plus,
que lesancicnncs; parce que ceux.
qui les entreprenoient, ayant
quelques connoiifances de plus
en Chymie que les anciens Analyfcllfs (a) d'Eaux Minérales,.
ll1ulejplioicllt ~ e lcment
les expériences (ans nécefficé, qu'il n'étoit pas potTible de les fuivre, &
de démêler queUes éto-icru: leurs,
viles. Un grand nombl'c fairoic
toutes fortes de mélanges; &.le5,
(a) Qudqucs.uns (ctont peut-ttre rurpri' que:
je dIre ici An3.1y(c"r il h.r1atc 'd·Analync,qu'on
:1. cmpilyé qutlQUl:rOi1 m~I'1-pTOo5
en Chymic.
mais il IU)LJ911. loujours paru plus> convenable det
dire: ainli. IL nous (\ toujours Cembh!: que tcne ma-
nicre cl.: parler dé!Ïj;noit bien ImCllJ l'Artin.. 'lui
analyrc: Uil
corp5~
que le mot Analyac, dont
trouve: l'application plus jufl:e en Math ~m.
IÎcJ.UC: J &: fOIU C(IU qUI analylcm kSQuvragcs ••
00
�nv.
Diffirtation
eftcts qui cn réCultoient, 6tolent:
f"uve nt pour eUX des phén oméne s, dont ils th·oient des cooféquences fingulieres pour déter...
mine r la natur e & les propr iétés
de ces eaux. Parm i tes- eXpériences, toue au moins inutil es, nous
pouv ons citer celte oû l'on mcttoit de ta dilTolurion de Sarur ne
dans les Eaux Miné rales; comm e
ft on n'auro it pas dû s'app crccv oir
qu'elle blanc hiiI'o it, & donn ait
égale ment un préci pité dans l'can
1, plus pure.
Je ne parle pas encor e dc cette
multi tude d'Analyfcs qui ont été
entrepriCes par unc infini té de pcrfonne s, qui non- feulement n'a..
voient aucune connoifIJ,l1cc dans
les Eaux- Mméra.l\."'S, mais qui
�Hijlorique.
n
mt:me ignoraient les premiers
principes de Chymie, indifpen.
fables dans eexamen d'un corps. ~
Ce ferait fe couvrir de ridicule, .
que d'entreprendre de parler ou
d'écrire fur quelqu'autres Scien ...
cès, fans en av.ojr au moins les .
connoitrances générales j & il n'y '
a qu'cn Chymi~
où Pan peur impunément débiter touces forres ,
d'abfurdités, fans que pour cela
on n'cn ait moins la gloire de
parrer dans le monde pour Chy--
mifl:e.
Il m'a toujours fçmbléqucpour
être h. même de faire lInc bonne
Analyfe d'Eaux Minérales, nonfeulement il faU[ connaître le,
matieres que la N arme nous pré-
fente, mais même qu'il but être
�'Xvj
DiJfortatian
familier avec ell es; allcrement on
dt réduit à târonner & on cirque
de Cc tro mp er, & de prendre un
e
choCe pou r l"aU[cc.
N QU S po uv on s dir e avec vérité
qu e nou s n'avons qu e peu d'c xcm
·
pies de bo nn e. Allalyees d'E aux
Minérales depuis M. Bo uld uc.
Pa rm i celles de 'ces An aly fes qu
i
mérircntattcnrion, nous po uv on s
cit er l'A nal yfe des :f:aux de Ba laruc par M. le Ro y, Profcfièu
r
cn Mé dec ine à Mo ntp ell ier , inférée dans le vol. de r Académie
Ro yal e des Sciences de Paris po ur
l'année 1712. Ce tte An aly fc J fai
te
fui nn t le plan de M. Bo uld uc ,
n'e n pas. fur cln rgé e d'e xpé rie nce
s
no mbrc urcs & jnuriles. Les dé tails cn lonc Jimples; mais il cfi
-
�Hiflor'que
xvij
airé, en la lirane, de Centir que
les chores doivent être cclles
qu'elles font rapportées. M. le
Roy fait voir clairement que Cc
qu~on
y avoit regardé comme
une tau-mèrl ( car OD croit avoir
tout dit quand on a admis une
cau-mère, ) étoit un vél"irable rcl
marin à bafc [crrcufc. On y voit
la qu:mtité des macicrcs déterminée; & ~ ce fujce je ne fcraurois
m'empêcher de blâmer tant d'A·
nalyfeurs d'Eaux Minérales, M.
Baulduc lui-même ,de u'avoir pas
fait la même chare; puifquc fouvent il n"exifi:c pas d)autre difFc.~
rence cmec une eau minérale,
proprement dire, & une eau ordinaire .que parce que dans celtey [Ont beau,ollp
ci les matierc~
�'SVIlj
DiJJèrtation
plus abond amme nt
qu e
d'ans
celle-là. Celui qui n'en déter -
mine pas la quanriré, non-feu-lcmCllt ne fait rien pour la Médc ·
cine, mais même il n '~ p-rcnd
. pas fi c'dl- lIne C.1U minér ale ou
non. Il eft vrai que c'eft un peu
crop exige r à, l'égard de quelques-uf1 s, qui peut- être n'étoi cnc
pas affurés de l'exiGence des ma.cÏeres donc ils parloienr.
Enfin , M. Vene! fur propo !é
pour l'Ana lyre des Eaux Miné,.rales du Royaume; & l'on préfuma , par les talens qu'on lui
conno ilfoi t, q u'i t éclair ciro it cette
partie . Son ou vragc J fort defiré,
n'a pas encor e paru ( cn 1767 ; )
mais on cn augure bicn, en con-
lidéranc qu"il a
déj~
donné deux
�xix
Mémoires rur les Eaux de Seltz à
l1iflorique.
l'Académie Royale des Sciences,
qui fom inférés dans le fecond
vol. des Sçavans Etrangers J q ue
l'on peut. appellcr deux chcfd'œuvres en cc genre. Un point.
très-imporcant y cU' difcuté &
décidé·, il s'auit
de fcavoir
cc
0
,
que c'cll: que CCt cfprit qu'on
avoit toujours reconnu dans les
Eaux Minérales, qui tes avaient
fait appeller mal-a-propos acidules. Depuis long-tems les Chymifl:es examw,Rreurs d'Eaux Minérales, étoi~n
divifés dans leurs
fClltimcns fur ce fujet; les uns
regardaient ce principe comme
un c{pric volatil fulfureux, provenant de la décornpoftrion des.
pyrites; d'autres le confidéroicllt
•
�:xx
Di.Dèrtation
comm e un ê!tre partic ulier. Ld
premierS' éraien t d'auta nt pins
pcrfuadés dans leurs femirnens,
que le grand nomb re d'Eau x MiJlérales fcrrugincu{cs . qui font
en même -tems rpirit ueulc s, fcm#
bloit CIl être pour eux des preuves convaincantes. Mais les fetonds ne trou voien t non-f eulement aucun rappo rt entre l'efpr it
vo1.1til fuUurcux & cc princ ipe,
qui. dl piquant & VÜ1CUX; conlÏ déran t d'ailleurs que beauc oup
de ces caux fone alk~incs
, trouvaien t des raifons plus que fuffil3.mes pour comba.ttre le [encimen t des prem iers; en f.a.jf.1nt
voir d',ti\lcurs qu'il n'émi t pas
pofTible de regar der ce princ ipe
comm e un acide , puifq u'il n'en.
�Hiflori9""
•
xXI
avoit aucunes propriétés. ~r.
V cnd J dans fcs deux exce1lcns
Mé"moires, [emblc avoir terminé
la difpurc, cn démontrant que
cet cfprit n'c{tautre choCe que de
l'air combiné avec de l'eau. Tomes
[cs expériences font bien faites,
& paroiŒcnt bjcnpropres à rame~
ncr lC$ cfprits à ton fcnrIment,
au fUTplus il penCe que tomes
ces caux ne Ce trOuvent remplies
decee cfprit, que par rapport ~ la
combinai fan qu'il fuppo[c s'être
fàitc dans ces eaux d'un acide
avec une terre ou avec un alkali.
Il dl:: parvenu h. imiter de pareilles caux J cn f3.mrant cnfemble
un alkali & un acide tlans un vare
rempli d'eau, qu'il hom:hoir exac~
cement auffi.-tôr qu'il y a.voit mis
·
�•
1C x ij
Diffirtation
cesmaricres. M. Venetparoitêu'c
'parti d'un fait rrès-limple & trèsco mmun en Chymie-, qui aurai't
dû è"e apper,u par tous les Chy.
milles. On f~ai[
que routes les
fois qu'on facure un alkali ou
rune Ccnc abforbanre, par un acide
quelconque, il cn parc des vapeurs
élaIl:iqucs vineufes, qui frappent
l'odorat fortement, & donc l'analogie fe tfouve parfaire avec le
piquant des Eaux Minérales & du
vin de Champagne. Malgré que
l'explication de M. Venel foi,
très-iogénieufc, nous convenons
qu'il feHe cncore fur cela quelques difficultés; fçavoir, qu'il y
a beaucoup d'Eaux Minérales qui J
quoique très - fpirirueufcs., )le
çQntjelUlçm pourtant aUeune ~f
�'Flij/o";qu"
'xiiij
pécë de combinaifon faline. J'en
ai vu dans lc[queUcs je n'ai apperçu rien autre choCe que de
l'alkali minéral très-pur, & un
peu de fer ., & qui cependant
étaient très-fp.irÎtucufes. Il nous
femblc donc que ce n'eft pas tOujours à. rai fan d'une combinaifon
, faline que ces .caux fc trouvent
fpirirueufes.
En raffcmblanttourcs nos connoiffanccs fur les Eau~
Minérales,
& les comparant avec celles qui
font à. :lcquérir , on voit qu'il y a
..bien des chofesà faire avant de
fe fiatter de con..noîtrc tout ce
qui conccrne ces Eaux. Combjen
en effet de phénoménes & de dit'
fieuleés qui fe préfcntent dans
l'.examen des Eaux Minérales? ·De
�Diffirtation
xxiV'
ce nombre, font de fçavoir 13
caure de la chaleur de qucles~
unes de ces Eaux; & pourquoi
certe chaleur s'y foutient - elle
roujours dans le même état (a)?
Quelle eft l'origine de l'alkali mj~
néral qui s'or trouve; & pourquoi
cet alkalj minéral dt-il dans certaines fources dans un état lexiviel ? rel qu'cft l'alkali fixe
(If) Je (ç;;tis '1u'iI y 1\ bien des Chymifu:s qUf
De trouvent pas de difliculté il adlllcurc pour
(lIure::.de:: la chalc::ur de ca Eaux des volcans.
produits cux-mêmcS ~ li cc qu'ils pr~tcnd.
p;;tr la décompofition des pyriu~s.
L'ocre que
~uknt
bc;;tu«:Iup de:: CCI Eaux. {cmble d~mon
uer la décompoution du Titriol, provcnant des
pyrirc$; mais nous Comfflu b,,;n pc::rruildés que
pour que C:Ct effct arrive, il faut qu'il s'y jOigne
d';;tutrcs circouJlanc:ts. que nous ne conoolfl"olls
fU.
immédiatement
�:av
R iJlorigue. .
'imm édiat emen t après l'avoi r retiré des cendres.
J'ofe entre prend re de jetter
quelque \umiere fur cet objet.
On s'appercevra du moin s que
nous avons fait toue ce que nous
avons pu pour cela. Au refte , il
convi ent que nous préve nions
que les piéccs qui comp ofent cct
ouvra ge, ont été fàites indép endamm ent les unes des autres. En
effet, c'cH un affcm blage de morceaux faits en différcn'\ rems , &
qui n'étoi ent pas deftinés pour
être réunis cnfcm ble .
. On pouv oit attend re quelq ue
ahofe de mieux de M. V cnd ;
de1\: ce que nous avion s lieu d'et:
pérer de [cs talcns. En attend ant
il' publie
ce que j'en f,ais, dan~
"
.
�.X
Di.Jfèrtacion
la vue de faire plaifir à nos ami;
~ VJ
les amareurs de la Chymie & de
l'Hiltoire Naturelle.
Les Anciens divifoicnt fimpl ement les Eaux Minérales en deu x
clalTes , les th ermales ou chaudes;
& les froides, dam lefqueIlcs il.
comprenaient celles qu'ils nommoient acidules. Mais les variétés
qu 'o n a enfuirc app erçues parmi
cesEaux, Ont engagé les Chymiftes & lès N aruralifl:es à négliger
cerre divifion , & b. 'y en fubRitll er une autre, prife dans la nature mê me des fubHallces qui
fon t conrenucs d~ls
ces eaux.
Q uelques - uns ne s'e n rapportant qu'aux feules apparenc es ,
enont fait aurant d'cfpéccs qu'ils
yOllt trouvé de différences ;,& ils
Ollt p"r-Jjlmultiplié les êtres fan.
�Hijlorïqu"
XXVIJ
néccffité. Pour nous , fans noUS
arrête r h. toutes ces divifi ons,
nous n'étab lirons que t.rois claffes
d'Eau x Miné rales, fuivanc la nature des fubfl:ances qui rom con ..
tcnues le plus ordin airem ent dans
ces Eaux ', fcavo
ir, les fulfur eufes ,,
les al kalinc s ,& les ferrugineufesoA l'égard de ccs derniercs ', on
verra qu'cH es fom [ufcepribles de
fubdi vifion , & qu'cHes doive nt
être diftin guécs en vitrio liqucs .
fcrrugincufes ,,& cnfer rugin eufes
fimpl emcn t.
Nous devou s néanm oins dire
que nous n'érabli{fons ces fortes
de c1affcs d'Eaux: Miné rales, que
pour mettr e plus de nettet é &
d'ord re dans la marierc que nous
aUons ,traite r; car il fc renco ntre
h. ij.
�xxviij
DiJfertation
{auvent des Eaux Minérales, li
on en excepte les vitrioliql1es,
qui contiennent cout-à-la-fois de
)'.Ik.li minéral, du fer, de 1.
terre ab[orbamc, & même de 1:;J
félénitc , avec quelqu'autre fubftance. Je m'attcnds bien que l'e-..
xiHence de la CélénÎte avec l'alkali minéral J paraîtra ehoquanté à nos Chyl'l1iHcs qui ne [one
pas accoùtumes à voir une con·
tradéré fi forte conrre les affinités ;mais je les avertis iei qu'ils fc
donnen t parie nec ; je concilierai
ccci quand j'en ferai-là. Je n'cn
ai pas été moins furpris qu'ils
pourrollt l'<:tre dans le comtnenCl:mCl1t que je prenois connoif..
fance de ces Eaux; cependant in"
fcufiblemcm je m'y fuis '«ou·
�Kif/oTique.
ni .
fum é, & j'cn ai dév elo ppé la
uif an . To ute s les rnadcres qu e
DCUS ven ons de. no mm er ,fl
nous
en exceptons le fer , peuvent
.confiitucr jnd îffé rem mc nt un
e
eau minérale chaude ou unc eau
froide.
Nous ferons d'ailleursobCcrver
qu'il eO:: très-rare de ne tro uve
r
dans les Eaux Minérales qu'une
feule & même fubfiance. Plus
.ordinairêmem il y en cxiCte deux
ou trOis; mais nous l1ommons
les Ea ux Minérales du no m de la
fuhUance principale qui s'y rou~
ve. Par exe mp le, nous appellons
.'Eau Minérale alkalinc J cel
le
qu i ne con tie nt ave c l'alkat
i
~ que
de la tccrc abf orb am c, de la
félénite & du fel ma fln . Si les
b iij
�xxr
DiJ/èrraiion<
crois principales fubfl:ances qui
doivent cara:étérifer tes Eaux, fui
vanc potre di vifion, fe tFoUven
confondues; qu'une eau foit à 1
fois alkaline, fulfureufe & ferru
gineufe, on ta nommera du no
de celle de ces maderes qui
prédominera; ou bien. fi elles y
font en égale quanticé, ou Il peu
près, on ta, défignera fous le nom
d'Eau Minérale compofée.
Quant aux Eaux' qui ne con..
tiennent que de la · félénirc & de
lit terre abforbantc, nous n'avons
pas cru devoir cn faire une clatfc
à part, & même les comprendre
au rang des Eaux Minérales; puif.
que c'cfl:-Ht le cas dt:: la pllipa&C
des eaux ordinaires. de puits &.
db fources.
�Rif/oriqu,.
•
x'''l
Plus jufter nent nOUS aurio ns
pu comp rendr e ici les eauxJ alées,
& en faire une claffe à part; mais
Comme ces eaux fembtcnt avoir
ét6 defiin ées pat la Provi dence à
l'urag e journ alier de la vic, qu'ell es
ne font pas emplo yées médécina...
ternen r) & qu'clIcs font en outre
connu es de toU[ le mond e, noUS
n'avo ns pas cru devoi r les m cttr-C
cn cornp araifo n avec les aucres
Eaux Minérales dans cettc Qccafi on. Cela ne nous empê chera pas
de parler de ces Eaux dans un autre ouvra ge qui doit fuircla fuite
de celui- cl, & qui aura pour titre:
Exam en des aux Minér ales les
plus
rCllomm ies
de France.
Nous au rions pu auffi faire une
dalfc à part des Eaux qui con-
�Diffirtation
l'Ïennent du gas ou efprit ; mais
xxxij
comme, hors les [ulfureufes &
les vicrioliqucS', Cf) principe fe
trouve {auvent dans toutes fortCS
d'Eaux Minérales, cela nous a
paru fort inurile. N aus ne pau~
vans d'ailleurs guère entrer dans
des décaHs fur toutes ces Eaux 1
qu_c nous ne parlions nécelfaire ..
ment de cc principe.
.
...
S~CE
$OCltn:
MEO' CAuS
01 VICHY
�TR AI TÉ
DES
EAU X MIN ÉRA LES .
CHA PITR E PRE MIE R.
Des Eaux Minùalc$ FUrtlgi-
n,ujes.
Po
ts comm e nous fommes, à ne conlidért:[ les objct<
RT
;
que relativement à nos princ ipes ou à nos préju gés J les premiers qui ont vû & exam iné
les Eaux Minéralc'i F crrug incutes, n'avo ient garde d'ima giner
que le Fer pût être autre ment
A
�1.
Traité
dans ces Eaux, que dans un état
vÎtrioliquc. Co.nnojflànt déja
l'opénuio n de la vÎtriolifation ,
& [crachant que les pyrites pro-p res à cecte ·opération, fe trouvent coihmunémenr dans les
<Cntuillcs dc la terre, il ne leur
étoÎt pas difficile de concevoir comment ces Eaux pou·voient Cc trouver virrioliques.
Fortjfiés par ces idées, on
ofe croyoit difp cnfé d'envifagcr
les chofes de plus près, & par
-une Eau MinéraleFcrrugineufe,
on entendait toujours une Eau
Minérale V irriolique. A la vérité, les chores paroilfoient Ji
vraifcmblabies, qu'en envi fa- .
geam la pei ne qu'am les hom.mes pour Ce départir de leurs
opinions , il n'y a pas lieu de
,croire qu'on cllt changé de [cnLiment à cet égard, fi la curiofi . .
"$é de quelques aUCres Examina.l.cu,rs d'Eaux. Minérales) ne les
�des Eaux Minérales.
3
:eût porté s à cherc her du vitrio l
dans ces Eaux. C'en alors qu'on
fentit la mépr ife dans laque lle
on avait: été, fur-to ut cn J:"Cmarq uant que la plû"part des
Eaux Minér ales Ferru gincu fcs,
conti ennen t en mêe~tcs
une
œrre abror banre ou de l'alka li
minér al j objeé tioll plus forte
qu'il ne fallai t, pour faire perdre l'idée qu'on avojt de l'cxif tence du vitrio l dam ces Eaux .
Mais fembl ablc à un mal qui
lajf[e après lui de granù es infir ..
mités , le finême du vitrio l !ubfi!\a & fubfi!\c encor e ~ l'égar d
de quelq ues - uns, à la vérit é,
avec des modif icatio ns. Hotfman, qui par le grand travai l
qu'il avoit entre pris furlcs Eaux
Miné rales, était plus à même
àe faire des ob fer vat ions que
perfo nne fur cet objet , ne crut
pourt ant pas devoi r lè défair e
de fon opini on fur le
pr~tendu
A ij
�-4
Traiei
vitriol de ces Eaux; il aima
,m ieux imaginer que l'acide qu.i
confriruoir ce \'itriol, écoÎr d'un e autre n:lIure que celui qu'on
connoît [0 us le nom de vitrioUque ; il le confidéra comme
étant fi volatil, qu'il Ce diHipoic
lorfq\l'on voulo.ic obrcn;r ce
vitriol, & qu'jl lailfoir précipiter fa 'baCc ferrugineufe àla prcmicre imprcffion du fcu ; explicarion d'amant plus forcée
& d'autant moins naturelle, que
Ja Chymic nC ,n ous préfcfltCallcune preuve qU'l~n
acide, quelque volat il qu'on le fuppofc."
aic plus de diJpolîtion pour fil
,tenir uni à. une fubllance métal-
lique -' .qu'h. une tc,rrc i;lbforbanrc
~u
un alkali.
Pour M . Boulduc, il crut
'P0uvojucndrc ,'ai fan pourq uoi
4>" ne pe.ut OheCAil" du "lrriol
.de ces Eaux Ferrugincufcs, en
.dif.\ll1t que c'étoit p arce que:: la
~
�d.S EaUx Mln'rales.
S
rerre :ahforbanœ ou l'al kali de
ces Ea ux , déc om po foi t le vi-
[T'iol auffi-tot qu'on ks fO\lmet~
toÎt à l'évaporadoO". D'o\l il
trouvait encore le- mo yen d'ex ..
pliquer 1. c.u fe qui lài t que le
Fer s'en pré cip ite fi pro mp teml.!nt. C'cfi: cc qu'il exp orc d'u nt: manicrc trL-s- détaillée dans
fes deul< Analyfcs des Eaux de
Pafly & .te Forges.
Qu oiq u'o n nI.! puifrc pas diC.
con ven ir qu e cet te exp lica tio n
ne paroilfe bien plus Jul~e
qu e
celle d'H o/f ma n, (au /li a t'elle
éré adoptée prcfquc généraleme nt) , on ne pourra néanmoins fe pcrfùadcr, étant dé -
pouillé de tOut préjugé, qu edu
vitriol ou un i"t:l mé tal liq ue,
puiCfe exiflcr dans la m! me Eau
avec \ln alkali, {ans qu'il
foit décompo(é.
CIL
Je ne cro is pas dev oir fnpporter ici les rairons do nt je 11\.,;'
... i ij
�G
Traité
fuis [crvi pour comb attre ces
ft.:nrirnens) dans mon Mém oire
fur ces Eaux , lû à t'Aca démie
Roya le de, Stienee" le 16 Février 1 76 S ; je les crois inutil es
ici. Je me conte ntera i feulem ent
de dire que M. Ven el , qui a
vmté beauc oup d'Eau x Miné rales Ferru gineu fcs, n'a pas peu
concr ibué a faire rom ber tes
opjni ons de MM. Roffm an &
.Boulduc. Il n'a pas encor e rendu cmiér cmen r publi c) à la vériee, fan [cnrim ent là.. delTus ;
mais on faie que bicn loind ':idmertr e un vitrio l d.ms la plûpart de cc!. Eaux , il n'y adme t
au contr aire qu'un Fer pur,
qu'il croir y être [oueenu par le
moyc n d'un air qui f..1Îr la fi:>nctian d'un acide. C'eO: cc qu'il a
faie enten dre dans une Thèfe
[ourc nue aux Ecole s de Mont pellie r, .. & cc qu'il a .die à [{''S
! Du moins. c'e:1l: cc: 'lue: f11
'la dans 111\
�&s Eau.x M,ntrù/es. 7
amis, & à CCliX qui l'ont confulré fur ce fujet.
Ainfi, fans nous arrêter à
réfnrcr des abCurdirés , nous
dirons qu'aucant les Eaux forrugineufcs donc nous parlons
fOIl[ communes, amanc celles
qui font véri[ablem~nt
virrioliques fone rares. Les Eaux de
Patry font, h la véri
~ dUllombec de ces deruiercs; l'Analyfe
que j'en ai faire J & que j'expo.f-erai i ci, le prouve fill1s réplique; auffl ellcs mérirent d'autant plus d'être remarquées J que
les exemples en fone moins fré-·
qucnrs; mais on auroit ton,
comme on l'a eu cflëé\-ivcmcnc,
de juger des autres Eaux fc:rrugin cu rcs par ccllC'i-ci. Et je dois
fai re remarquer qu e les Eaux de
Paffy érant, par leur voiJinage
Eurait donl
~ dans le Journal de M ~ d~cin'-t
mois de Novc nùm:: 17'"
Aiv'*
�'8
Traité
d e Paris, h la proximicé des prin·
cipaux Chymiftes du Royaume,
ont aidé de beauco up à {outenir l'opinion que coutes ces
Eaux émient vitrioliqucs; parce
qu'o n s'cn eH: fcrvi cr ès- mal-~
propos comme d'un poi nt de
comparaifon pOlir juger de la
nature & de la qualicé des aUCres
Eaux ferrugincu{cs.
Nous di vi ferons donc les Eau x
Minérales fcr rug ineufes , en vitrioliqucs & en fcrrugincufes
proprement di tes. La da(fe de
ces dernieres cCl: fi étcudue, qu'il
ne nous rcroit pas difficile d'cn
expofer tn foule des exe mples.
Pour la premiere, nous fcrions
dans l'impolTibilité d'en pouvoir
rapp o rre r beaucoup.
D'ap rès ce que je viens de
dire, je crois pouvoir réduire
la queftion [ur l'état du fer dans
l es Ea ux Minérales fcrrugineurcs non vitrioliqucs , entre M.
�t!es Eaux Miniralts.
,
Vend &. moi. M. V cnel penCe
que le Fer ell: fomenu en diŒ'olurion dans ces Eaux par l'air;
& moi Je fuis pcrfu adé que cc
métal dt uni immé diarcm cut à
l'Eau & indép endam ment de
l'air Pluficurs Eaux F errug ineufes non aërée s, c'cil:. -à-dir c,
non fpirit ueufe s, qt:ic j'avais
c,xaminécs, avoic ntété d'abo rd
pour mOl, UI1 comm encem ent
de preuvc de mon fcmim cnt:
prcuv e que _je rendis cnfui te
comp lettc, en imita nt de pa-reilles eaux. avec du fer & de
l'eau otdin airc, ce qui mepo r-ta à confidérer le fer (;omme
tram foluble dans l'cau à la ma·
nicrc des rets. Quelq uc révol tante que puitfe pa.roÙ:rc cette
maniè re de parle r, pour qucl-qucs-uns qui ne {':auraient s'ac~
couru mcrh enrcn dre di-rc qu'un m étal cft folublc dans l'calL, il
n'cn cft p'a5 moin s vrai que la.
Av.
�10
Traiti
m aniere dOnt le fer s'unÎt à Pcau,_
mérite le nom de dilfolution.
En effet, on peut regarder corn·
me une véritable diŒolmion
d'un corps dans t'eau, [DUreS
les fois que ce corps n'en trOU ble pas la tranfparcnce, & que
~er
eau paroÎt parfaitement
homogène dans toute fa malTe.
Or, voilà le cas de nos Eaux
Minérale .. Ferrugi ncufcs, & de
celles qu'on peut fuire artificiellement.
Une propriété du fer connue
depuis long-rems des Chymif.
ces ,ef~
la divifion qu'il éprouve dans l'eau , divifio" qu'i l
éprouve également étant expofé à l'humidité de l'air. Si on
confi.dere bien cet effet, on
n'aura pas beaucoup de peine à
concevoir comment il p eut fc
tenir diffons un peu de fer d il llS
l'cau, puifque cette divifion o u
une
péné.rrarion cft cle~mt:
�dês E au x lv[inérales.
lO
t
preuve de fa dif101ubilité. Aufli
routes les caux qui furna gcnt
qu fcr dans CCt état, tienn entelles , ou ont œnu un peu de ce
fer J dans un véritable état de
diffol mion.
Le fer dans fon état naturel ,
:Jo tellem ent de difpo fi rion pour
s'unir à l'c ~1.lt J qu'en quelq ue
fOrme qu'il foit, cn grand e ou
cn petire maIre , l'cau parvi cn ...
d m peu 11 peu à le pénét rer entiércm cm. Peu de gens isnor cnt
que de l'cau rcpo lëe h froid [ur
du fcr , y contr a&e au bout de
quclq u ê [cm.ç un goût fenlÏ ...
blcmc nt ferrug incux . J'avai s
fair cetre r emarq ue il }' a longtemp s, à l'cgar d des ch::\Ud iCrC5
de (er do nt on fc fcrt ordin ai·
rcrne nt dans les bbor: ttoire s; &
cela ne contr ibul pas p eu à.
lll.'éclaircjr fur le fa it des Eaux
Miné rales Ferru gincu fes ,& [uriOut quand je \ is que l'cIl.u qui
Av)
�Traicl.
y av oit féjo umé, prenoit urte
reinte avec il noix de galle.
Les Apothicai res touS les jours,.
en prépar<tnt 1'}Etio ps martial der
L éméry, imitent les Eaux Mi ...
néral es F errugineutes- fans 10'
fçavoir. L'eau qui furnage leur
fel", contient véritablement UIlep etirc portion de cc métal cn.'
]:2.
diŒolution. On peut s'en affurer, en fil traot cetre cau par le
papier gris, laquelle fe cotorerôt
avec la noix de galle.
Dans le Mémoire que j'aL
déja cité, je rends compte de
p lufi eurs expériences, par lcf-qu elles je fui s parvenu à rendre
des caux ferrugineufes, en metmnt di vers morceaux de 1er
tTemper, foit dans de l'eau ordinaire, foit dans de l'cau:
ddl:illée. La premiere expérience que je fis, fliC de menrc tout"
fimplcmenr des morceaux delet ne uf dans une cl:uche pleine
�'aes Eaux MFn{raTts: I}'
°tf'eau, de l'expo fer au frais, & d~
l"agicer de t:Cms cn cems. Par ct:
moyen j'cus une eau au bout de'
quelques jours qui après avoir
été filerée , prenaie une légcre
couleul' de pourpre aVt:c la.noix.
de Galle.
J'ai remarqué qu'il y a der
diffé rences h. ('lire entre les divers états du fer, à l'égard de
leur dilTolution dans l'cau. Le
fer qui fe trouve le plus phlogifiiqué, celui qui approche le
plus de la condition d'acier,
contra€l:c.bicn plus difficilemenr
d'union .wec l'eau, que du fer
doux ordinaire ;maÎs au!fi les
porriollo; de ce fer, une fois
unies à l'cau " ne s'cn fépa.fcnt
pas aum l-acilcmcnt que cc d.ernicr, qui s'cn précipite rrèspromptement. J'attribuai la cauiè de cette dilf~renc
~ leurs
textures., plus ou moins reffcr-
rées, qili permettent plus ou.
�1'4'
Tiaitl
moins ~ l'cau d'y pénérrel"i
Nous avons continuel1ement
un exemple fous les yeux, de
l'aél:ion différente de l'cau fur
deux états différens du fer: onl
vojt que l'acier Ce rouille bien,
moins promptemCIlt que le fer ·
.ordinaire.
J'avoue néanmoins que je.
n 'ai pu parvenir 1 par aucun des
moyens que j'ai employés, à
r-codl c une eau auffi fcrrugi-.
, neufe que la pluEart de celles
que la Nature nous préfcnce •.
Pl uneu rs pcrfonnes même qui 1
·
d'après mon Mémoire, Ont vou~
lu obtenir une cau martiale,
n 10 nr pu y réuffir aux premiers
df.,is. Nous allons tâcher, par
les confidcnltions qu e nous allons faire, de j~tcJ:
du jour [ur
cerre difficul ré.
En premier l-ieu) nous ferons ·
attl!nrion que le fer, pour fe
teDir diŒo.us dans l'eau, a be.-
�ais Eau:c' Min'ralu.
rt"
rein -d'être pourvu jufqu'à un:
c.ertain Foint de fOIl phlogiftIque; tans cela le fer nc peut
pas même s'y divifer. Et ft on';
fe rappelle que de tous les mé-
taux lcten:H:,celui qlti perd .fon.;
phlogiltiquc le plus aifémcn[
', ~
pnr l'eau & l'air'combinés, on
ne fcra pas'r'\lrpris s'il cft fi dif-·
ficilc de le faire tenir dans l'eau;
puifquc Couvent il a perdu fon.
phlogifiiquc dans le même rems
qu'il en a été pénétré. Cc fer
n'ef!:· donc plus alors que dàns
Un état d'ocre ou de rouille ' "
qui par conféqucnt eft incapa-bIc de concraéter d'union avec.
l'cau.
Plu{ieurs autres caufês con-COurent à empêcher que nous
puilions faire tenir le fer en,
diIfolution dans l'eau, quoique
nous ayolls lc.même [eeret que
là N arur e. Les variations qu'é-·
prouve de.la Eartdd'air,unc,callJ
�l'
Traité
daos laqueUe il y a du fer, COMme la preffion & 1a cl ilacarion,
ou l'augmcn
t~ tion
de cha.leur,.
en [one enC Ore des cmpê..:he-
mens con{j.l~rab\e'i
M.li s l'obfttrvation.la plus irnporcalU e- que
j'aie hite fUI" ce Cllp::r, c'cR: d'avoir rennrqué que l'cau qui de-
v.icn.c fèu fiblcmenr chaude, ne
touche nullement au fer Ca) j &
que l'cau qui db d<::venu e chau-
de, après avoir ptnéo:é du fer ,_
l.i([e précipiter- le peu de ce·
métal qu'clle tenait en diffolution. Cc qui m'expliqua pourquoi les E:tux Minérales dépafent fi promptemellt leur fer,
dès qu'on leur fair éprouver la.
(a) J'avertiS'qn.'i1 ne faut entclldre ccd que
de: l'umon de l'cau au fer; car pour b. d~té
rior.uion du fer 1 die a lieu dans toutes.
{orr"s de cas, Nous avons d':UUCQfl un exem-
ple fra pram de I.. déd:ioratiooll dLi fer pal'
l'cau. dlns le: (yhndrc: des pompes ~ fCII ,<lui
:r.u bo ut d'un ccrl:r.in tc:m~
trouve: t ong~.
1I.\J .
fe
jyim de. ne l!.0uvoir Biu5 fc.rvir •.
�'des Eaux Minérales.
17
chaleur, & pourquoi il n'y œ
point d'eau ferrugineufe chau-
de. De-Jo je vis l'impoflibilité
qu 'il y avoi-t d'avoir une eau
chargée de fer, fi elle ne demeuroit pas toujou rs dans un
degre de froid J c'cft·à- dire,à quelques degrés au-deiTous de
]a température ordjnaire de l'air
(a). J'ai cru pouvoir rapporter
cet effet à deux caures; la prcmiere, à la dilatation de l'eau,.
qui ne lui permet pa-s de tenÎl'
les parties du fer pendant qu'elle
fc trouve beaucoup plus légere.
qu'clic n'étoÎt auparavant CCtte
union; & la [econde, à ce que
la chaleur occafionne la perte
du phlogifiique de cc métal, &
le réduit dans I ~éra
d'ocre,
Tous ces effets n'arriveur point
(a) Il faut' compltr CtS degrés depuis 7 juf.
(ju'à 10 degrés au-dcjfus du terme de la glace.
Plus une cau dl froide, plus clle dl vive k
Wire. &. mieux. kfc[ S:y Coutie.nt-
�]8
Traité
dans les entrailles de la terre,.
parce que l'cau n'y varie point;
le degré de chaleu r y cO: toujours le même, l'cau ne s'y f..1CUre pas d'un nouvel air. Ainfi
il fuut donc imiter la Nature
pour ilvoir une eau chargée de
fer; il faue- inren.:cptcr tou te
communication de l'air extérieur avec celui du vaifieau dans
lequel on a mis du fer avec de
l'cau, & tenir ce vaj1fcau au,
(raid; il faut encore employer
un fer qui préfcntc h l'cau le
plus d~ furlàce qu'il dl: poflible.
Par exemple, <J,.u'on emploïc
de la limaille doc fer bien neuve,
& qu'on la mette avec de l'cau
claire dans une cruche qui foit
bien bouchée; qu'on l'agite de
rems en rems, on ne tardera pas à.
avoi rUile ca li fcrrugincu fc, c'cH:-·
h.-dirc, après. deux fois vingtquatre heures.
Tou,. les Chymilles remar-·
�d'es Eaux Minéraus. 19
quent la grande différence qu'il
y a entre reffct qui réfulrc de lalimaille de fer ]ultucaéc , ou.
même noyée dans l'eau ex po~
fée 11 l'air libre., & celui qui réfuIte de cetee même limajl1c de
fer renfermée dans un vafe rempli d'ea u, pour fuir.e l'JEtiops'
martial de L éméry. Dans le premier cas, l'cau [e rrouve jauDâtre, c 'cfl:-~di
re,
chargée de'
fer dalls l'état. d'oc re, lequel
fe précipi te à mefurc que l'cau
s'en charge; & dans le fecond ,;
le fcr paroit d'autant plus noir,
q ue l'eau le pénétre davantage.,.
& qu'illî,e perd pas de fon phlo-.
glfbquc ; auffll'c:au qui le {urnage eG-e11e touj ours chargée
de ce fer diviCé, dont un e p cricc p arti e ,. comme nous l'a-Yons
dic , Y dl: réellement dif-
(ou te. M'a is s'il arri ve que par
imp rud ence on laiil'c ce vai(feu
~
ClXEQfé U'air découvert," & à,
�lO
Trait/.
la chaleur , l'~tiops
martial' nefe fera plus, ou du moins (rèsimparfàitement; ce fer perd ra
fa couleur noire peu à peu, '
pour en prendre une rOllillée.
Combien de perfonnes qui par
cette raifon-Ià n'ont pû obtenir un lEtiops martial doué de
toutes les qualités que fon In"'cnteu!" y dcltrc? Nous devons
encore obferver que le mouvement cR rrès-nécclTaire pour
"ccélérer la divifion du fer pa-r
l'cau.
La ditfolurioo du fer dans
l'cau une fois prouvée, la plus
grande difficulté fe t rouve levée
pour parvenir à la connoinànce
de nos. Eaux Minérales Fcrrugincufcs. Il ne nous rene plus
qu'à fàire remarquer. que cequi
avoir d e beaucoup fI.:rardé cerre
connoiffance J eft le préjllgé O~I
l'on écoir de croire qu'il n'y
a.voir que le fer combiné avec
�iles Eaux Minérales.
21
1es acides qui eûrla propriété de
fc colorer avec les fubfl:ances
acerbes. Ainfi des qu'on voyait
<Ju'unc cau minérale fe préci"Piroit ou f"e colorait avec la
-noix de Gatte, on ne manquoit
'pas d'cn concl ure que l'cau érait
vitrio liquc. e'eft-Ià lIne de ces
fauffes conféquences, dont il
.n'ya malheureu fement que trop
d'exemples en Chymic.
La propriété qu'a le fer de
s'unir aux fublbnces acerbes,
lui cft inhérente, & ne dépend
'nullement des acides auxquels
il peutêtfe uni. En quelqu'autre
état que le lcr le trOllve, fait
<ju'i! Je trOllve dilfous dans J'eau,
--ou fimplerncnt divifë, il s'unit
toujours aux CubHanccs acerbes.
Dela !imaille de fer, par exem ...
pie, bien nette, mélée avec de
1a noix de Galle en poudre, &
humcaéc avec de l'cau, pro-duit en très-peu de rems une
�:2.2
Traité
couleur Fort noire; cn un mot
llnc encre. Si on met quelques
mOrceaux de fer tremper dans
(de l'cau, & qu'on y jette en
même rems une pincée de poudre de noix de Galle J dans un
inltant on aura une couleur
pourpre J qui augmentera de
plus en plus d'inrcnfité. J'ore
dire au contraire, que les acides
unis au fer ne fom qu'un obltade à cette union; & je conclus
que fi le fer fe précipite dans
cetre occalion, c'cfi une preuve
de fa grande tendance ou affi....
nité pour les fubfl:anccs acerbes.
Je conviens auŒ que cc qui
Feu r contribuer beau cou p à cette
précipitation, c'efi: la difpofition que l'on fait qu'a le fer
de fe féparer de fon acide. On
fça..ir auffi que fi on ajoute de
l'acide à unc
~ précipitation de
fer, occafionnéc par une fubfiance acerbe, cc fer eH redif-
�Des Eaux Minérales. 2.3
fous, & la coule ur noire difpa roÎt. La preuv e encor e que les
acides fout ohfiacle à la préci pitati on du fer l ,pal' les (ubRa nces acerb es, eH. que.fi une diffolucion de cc métal fc trouv e
furc11argéc d'acid e, la préci pitation du fer n'a pas lieu, ou du
moin s cette prtcip it:ltio n fe fuit
dIamant plus diffic ileme nt qu'il
·y a une plus grand e quant ité
-dIacide. La rai fan de cela, cH: que
l'affinité du fe r avec Je~ (ub{b llces acerb es , cil: empê chée par
J'excès d'acid e qui le retient.
J':\Vais d'abo rd cru être le
feul qui ell[ remar qué que le fcr
s'uniff'ojt & fe color ojt avec les
.fubfl:ances acerlH:.:'" par lui-mi!1'no, & indép endam ment des
acide s; m:tis je dois rendr e juf[ic ~ h qui ellc eH due. Lémé ry
-le fils dans les Mé.tnojres de l'A..endémie Royn le des Scin~s
�~4
Traité
de '7°7 i M. Cantwel dans une
efpecc d'Anal)'fe des Eaux de
Pa1fy; M. Marteau 1 Médecin
d'Amiens, dans une Differeatian fur les Eaux d'Aumale J
avaient [Ous remarqué la même choCe.
.
Tout cc que nous dirons ici
convient également tll'égard du
fyrop violat J dont le changement de couleur en verd, occaGonné par le vitriol maniai J
étoit regardé comme l'effet d'une propriété inhérente b. ce vicriai, tandis qu'elle n'cf!: due
qu'au fèr feul.
M. Venel,d'aprèsM. Rouelle,
dt celui qui) dans [on Analyfe
des Eaux de M. Calfabigi, ait
donné plus de crédit à cc rend·
mene. Mais il dl: aifé de voir
que ft le fyrap violat cft changé en vcrd paf le vitriol marcial, cen'cfiqu'àraifon du fer;
puifque
�des Eaux Minérales.
2-)
puifque ce métal en (ubllance,
prod uit bien mieux CCt effet
qu e le vitriol. On petit s'affurer
de cela- fur le champ, en m êlant une pincée d'JEriops martial de Lemery avec du [yrap
vi olat & de l'cau, qui dan" "inftant le fait changer en yc rd. La •
limaille de fer produit bien le
même effet, mais un peu plus
lentement. Une chafo digne de
remarque, dl: que la mariere
colorante du (yrap violat fe
précipite avec le fer.
Ayant fuffifammcnr expli ..
qué, je crois J rout ce qui concerne la maniere d'êrre du fer
dans Il OS Eaux Minérales, il ne
nous efl: plus diffi cile mainte-
nant" de concevoir comment
Ces Eaux: dcv ien n em: fe rrugi ...
I1cufcs e n circulant dans les en,..
trailles de la cerr e. L'abondance
d'un. fer pur, c'clt-à-dirc non
minérali(é J qui y cil fi COll\.
B*
�~
':16
Traité
•
munérn ent rép an du (a), pd'!ème à l'cau J qui le p ~ n é r c ,
Je moyen de s'en charger. Il ne
nous efi pas plus dHficilc de'
voir à qu oi riennent ro ures ces
vari
ér~s
q ue 11 0 U S préfcntcnt ces
Eau x da ns la précipiration dc
leur fer.
Si cert ain es Eaux , li la' prc..
rnicre jmpl'cflion de la chaleur,
dép ofent leur fer. c'cU une
preuve que le fe r n'y eH po int
p arfa it, & qu'il s'y rrouv e dans
un chat d'ocre , o u approchant.
Si au contrai re d'autres co nfcrvent leur fer plus long-rems ,_
étant cxp o (é<, à laonaleur, c'eft
(d ) Ce n'cft pas (eulement les mi nes &: mi .inci de: fer qui. Il ' ~ tan
point mln<:ra IiCées.
p euvem donne r la qualité fcrrugincuCe :uu:
caux qui y pafl'c nt 1 mais enco re une inf
t~
de coucbcs de: ICrfeS qui contienncut abond:unm elll un fer t ~i
v irf_
Les Cl:lycs mEIlle5.
qui contÎ
e~ nec
_ lx:allcoup de fer . a ïnli <lue
je m'cn (UIS allu ré. pcuvent rcnJ re 11.:5 caux
maniales en mêmcs-tcms qu' cllts les rendent
tc.UCufCf ••
�d~s
Eaux Milliral(!,f, "7
:Une preuve qu'il y en plus parfair. Ce feroit encor e une preu·
vc, fi nous n'en étions pas con·
vainc us d',lill eurs, que la Nature nOlIS préfcnre ce méral
dans plufieurs états. Il fe pcut
auai que l'état de l'cau mèm e,
comm e d'être plus ou moin s
aërée , y appor te quelques dit:.
férences.
En confidérant la proi
~é
qu'a le fer de Ce divire r & de fe
di(Joudrc dan, l'cau, on ne doit
plus être étonn é de le voir fe
répan dre par-t out, s'infinuer
dans les végét aux, & de-là paffer d.ms les animaux.
Il fc préfcl1tc ici nature lIc·
ment une qucft ion, comm e 11
l'égard de beaucoup d'autres
fubfrances que nous donn ent
lcs Eau.x Miné rales; fçavo ir,
qu e le fer qui fd\Jrnir aux can~
devro it à la fin s'épu ifer, & au
bour d'un cerrain teInS, l'cau ne
B ij
�z.3
Tra;!é
devroit plus conrenir de fer .;
cependant il ne parait pas que
le tems, ou un grand nombre
d 'nnnécs ~ y apportent la moindre différence. Il eH démontré.,
par ce qu'on en a écrit anciennement, que ces caux font aujourd'huj cc qu'elles éroienr de
ces tems-là ~ cc qui prouverait
aIrez que le 1er fercproduir conrinucllcmc11t.
Mais ne nous abufons pas,
:nous n'avons ~UCIl
intérêt à
déguifer la vérité j nous traitons
potrematiere in dépcnpamment
.des préj ugés. Ainfi nons cliron:;
donc que l'Eau Minérale qui
.paraît la pI1Js chargée.de fer,
.n'cn contient qu'un infiniment
petit; cela ne va guere au-delà
.d'un grain de fcr par pime:
cOCOle n'eft-il pas commun de
trouver des caux qui en l'oient
~Ut<ln
.chargées ; il en plus or...
tiinuire d'en trouver qui n'en
�des Eaux Minérales.
2.9
tonti cnnent qu'un demi-grain
Ou u n quart de grain. D'après
cela,je laiffe à MM. lee; Médeci ns
à apprécier les dF..:ts que doivell[ prod ui re dt! p3reillcs eaux,
en tam qu e fcrrugineufcs . l)erfcnne, qu e je [çache, ne s'érai t
encore avifé d'évaluer la qu~tn
ci té de fer que contiennent ces
eaux; & ne s'en rapportam qu'à
l'intcnfiré plus ou moins grande
que préfcnr el1t ces caux avec les
fuhfbnc cs :lcerbcs , on les re-
gardait f:l.I1s doure comme
étant chargées de beaucoup de
fer. Pour m oi, j'avoue qu'avant l'examen que j'en ai faie,
je ne me [crois jamais imaginé
que ces caux cOllcillffent fi peu
d e ce m étal. Je conviens qu'une
difficu lté qui a\'oÎr peur·être empêché qu'on n'évaluât fa quantité de fer r elative aux Eaux
Minérales , cllque d,lOS la plupart d'elles le fcr ne fe préciB iij
�3?,
Trait/.
pite pas feul; il entra1ne avec:
lui quelquefois de la terre abforba nte ou de la fdeni te : ne
çonno iffant pas le moye n de le
fépar er de ces ma.ticres, on ne
pouv~it
~'évaluer
que par apprOX nnatlO ll.
Le Mars prove nant de ces
eaux , diffèr e de celui qui a été
préci pité du vitrio l, en cequ' il
cH: très-f olubl c dans les acides.
C'ea par cette propr iété qu'il offre lemo yen dcl'ob ccnir lepar ément dans co\ICes circon {bnce s.
Nous cxpo{crons par la Cuite
tics ex.::mplcs de ces fép;uatiols~
Les caux qui conti ennen t le
fer dans le l1'lcilleur état poffibIe, ne vont guère au-de là de
l'ébul lition , pou r aband onner
leur fer. Ces parties de fer qui
~' unifct
plufic urs cnfem ble,.
fc précip itent cmiércrncDt au
tond du vajf[e au, & ne troublellt plus la tranfparencc de:
�des Eaux Minérale.r. 3'
l'cau. Dans cet état, on fcncque
ces caux, qui ne conriennent
plus de fer, ne doivent plus
colorer avec la noix de Galle.
C'eR: ici, où ceux qui étaient fi
fOft portés à comparer ces eau~
avec les vitrioliques, auraient
dll s'appercevoir de la grande
différence qù'il y a des unes aux
autres; on aurait vû qu'une eau
vitriolique eftplu, ou moins vitrioliquc jufqu'a la fin de l'évaporation.; au lieu que
cels~i
ne fOllt plus fcrrugincufes des
qu'on les a faÎt bouillir.
Ce fcr, en fe précipitant, ::t
perdu, il dt \'rai, \lnc p:trtie de
fon phlogilhqllc; mais iJ Ile
doit pas être rcg.:trdé pour cela.
Comme une véritable ocre. Car,
outre que nous venons de dire
qu'il était très-roluble par le,
acides, étant expofé au feu fans
addition, il devi ent noir & attirable par ~aj , man.
B iv
�32.
Traité
Nous venons de démontrer
pourquoi ces caux doivene fc
colorer 3veclcs fuhfi:ances aCerbes; ainfi il f.lut que nous chcr.-"
chions une autre marque, laquelle nous puifTions les connoÎrrc & les difiingucr fur-Iechamp de celles qui fone vierioliques. Nous trouvons qu'il n'y
a que la 'ldTive racurée de la
mati cre colorante du bleu de
Pruflè, qui puiIfe remplir cet
a
objet; leŒve que M. Macquer
a démo nrré ne pouvoir fe décompoCer autrement que par la
vo ie dl,;s doubles affinités. Ainfi,
lor[qu'après avoir verré de cetce
li queur dans une Eau Minérale
ferrugjllcufe, fi on ne ,oie pas
du bleu de l'ruIle lè former,
on en doit conclure que cette
eau cH: du nombre de celles-ci.
Je n'aŒurerai pas la même chore
à l'égard du foyc de foufre "
quoiqu'on loit pereu.dé qu'il.
�d,:s Eaux lI/finira/cs. 33
ne fc décompofc que par la
'v o ie des: doublc'\ affinités , ainfl
qu e la IcfIivc du bleu de Prufiè ;
m 'étant arrivc: dt: le voir précipi ter quelq uefois dan~
nos caux,
je n'ai p oint f'tu encore h quoi
attriblicr cc:tte précipicurjol1;
toue cc que je puis dire, c'd
~
q ue j'ai vu que cet effet arri\,c
ordinairement dans les caux
qui contiennent beaucoup de
t ene.
Je fuis cependant obligé d'avoutr qu'il m'cH arrivé ulle foiS'
de voir fc former un précipi té
bleu dan s ulle de ces caux, où
j'avais verfé qucl~
gouttes
<1.:; la lcffivc [atutée de la mmi crc
colo rante du bl eu <le l'Tuffe ..
P ar cerre expérien ce, je fus renté de regarder cerre ca u comme
\' Îrrioli que; mais l'ayam examinée avec attention, je reconnus qu'cli c Il e Pétait nulleroGnt, & que cc phénoméne.
Dv
�34
Traité
ven oit de cc que cette cau contenoit beaucoup de ti::lenÎce ; &
voici comme je penfe que lacllOfc s'écoit paffée. Si on y Üüt
bien attention, on verra qu'il y
a dans une pc1rcille cau tout cc
qui cH: néceŒüre pour exciter
une double décompofirion . L'a~
·
cide virrioliql1c , qui conftirue
1..1 felenicc , tend à s'unir à 1'31kali fixe, qui tient la marierc
coJorame du bleu de Prurrc ~
mais il oc pou rroit pas, comme
on f'lait, s'unir de lui-même à,.
Ct:t alkali, & fe dégager de fa.
tL:l'l'e, fi la mariera coloranrc "
de fan côté, ne tendoit pas aufli
li s'unir au fer qui eft dans l't:au ...
Or je penfe, que c'eHceccc tendance de part & d'autre qui fait
fJu'il fc forme dans cene eau
du bleu de llruffc; la [denitc fe
décampofe, & l'acide vjtr~oli
que s'unit à l'alkali fixe de 13.!
JeJlive du bleu de PruJfe à me-
�des E aux Minimles.
3)
fure que la macicrc colorante
fc répare de cet alkali pour s'ud'ailleurs q ue
nir au fc!', Il i~lUt
je faIre ob fer ver que cc précipité ne fl.: formait pas à beaucoup prè'i auffi promptement
que dans une eau vicrioliquc;
cc qui me fairait voir la différence qu'il y avo ir encre l'un e
& l'autre de ces eaux. Il arrive
coujours 11 l'égard d'une eau vitrioliquc, que quand on y jecte
J ...: la Icflive du bleu de Pr uITe ,
il Ce fait fur-le-champ un précipité bleu j au lieu qu'à l'égard
th: l'cau dont je parle, il ne s'yfor me que lentement un précipité blanc, qui to'Urne infCnhblemenr au bleu.
Nous devons difl:ingucr creux;
[-orres de ces caux ferl'uginc:u - '
fes j les fpirirueufcs, & celles.
qui ne le {Ollt pas. Il paraît que
les premieres fourdrenr dO
c rrtsprofnd~met
dl:s anciel1nes.
B
.vi
,
�36
Tnziti
couch es de la terre , dans d'cs;
pays monr agneu x ; au lieu que
les autres [orren t par-ro ut indifférem ment des nouve lles couches de la terre j auffi ront-clles
bien plus abondalHcs que les
fpirir ueufe s: nous pouvo ns citer la Norm and.ic comm e une
Provi nce qu.i préfen rc par-to ut:
de ces caux. A l'égar d des caux
ferrug ineuf es fpiritu cufcs , nous
devon s faire remar quer que le
fer y rient bien mieu x, & ne
s'en précip ite pas au11i facile ment que dans le" autrés ; tant
qu'il y a du gas dans ces caux"
il ne s'en précipice pojn[ de fer_
Voilà pourq uoi ces eaux font
plus propr es à être rranfp ortées .
que les autres ; & eHes le font
d'autant plus , qu'elles font l'lus
fpiritu cuies .
�cfes Eaux Minéralu.
37
Des Eaux vitrioliqut.S firrugilleuJes.
Nous aVO~lS
deja dit que les.
caux vitdoliqucs n'étaient pas
aufIi communes qu'on Ce L'imagine ordil1aireI1H::nt; foh que
I~ pyriœ nc puiffc pas fc décom
~
pofer dans les entrailles de la
Ccrre, ou autrement (a), toujours cH-i l cercain que parmi
le grand nombre d'caux fèrrugineufes que jJai vu , je n'ai
rencontré que peu d'exemples
de pareilles eaux.
'
(a) Il dl' cenlin 'lue Ilnt que les pyrites ne
t ctevrom pas lin air iore, dh:$ ne tomberont
pas en étlorereence, Les pyrites enfoUIes d:llu
la teut:, ou noyées d:tns l'eau, Cc COnCCIVellt
rrrs·bien. au litU de (e vitrioliCcr j coca même
Un bon moyen pour. eml!tchc.rqu'cllcs ne lom.
bent en él1orerccncc, Je !luis :tlfuru que: j'li
de$ bancs de: pyrites :l.r~é5
}l:l.t des O::l.us .. &:.
ac./.tut lien conuJliq):r~
"Il
�38
Traité
M~i
ce que j'ai à fairc:.em~
...
qu cr IC I, eltqu e ces eaux, quoIque vérirablt:ment virrio lique s,
n e font pourt ant pas toujo urs
en état de fourn ir UII vitrio l
cryllallir.,ble. Dans quelq uesunes de ces eaux, le \ irriol fc
trouv e uni & comb iné avec un e
macie rc falj-ne, telle' que le fel
d'Epf om . De cettc union , il en.
téfult c une efpccc d"c corps particuli er; en forte qu'il n'oH pas
pollib le d'obte nir le vitrio llcul
& diHin8:. Je me borne ici à ce
fcul éno ncé, ayaU[ à parler amplem ent de cerre manic re d'être
du vitrio l martial dansI 'Anal yfc
des Eaux de PalTy.
Dans d'autres caux vïtrio liqucs, au lieu d'avo ir Uil vitrio l ,.
en n~aqu'lIe
c[pcc e de mari cre
vitrio liquc , quj rclfcm blc à un.
extra it, & celle que cc qu'on .
appel le eau-m ere vitrio liquc .
N ous parler ons de cette autre
�tics Eaux Minérale.s.
ltlanicrc
d)~trc
19-
du fcr dans les
caux, dans ua Mémoire particulier.
Il n'dl: pas néccffaire, je
crois J de nous étendre fur les
moyens de reconnaître les caux.
'\Iitrioliqucs; ils Ionc trop contlus pour nous y arrêter. IL fuf:
lira de d'ire, que par te goût"
feul, on peut les diftinguer des·
Caux fcrrugineufes ordinaires;
qudquc chaCe de douceâtre
ferrugineux, effet o rdinaire des
faibles d..i!foluci(){1s vitriouques,
en fait vOlr la différence. On
peut fe fervif de la lcffive du
bleu de Pruffc; le prècipiré
qu'dlc y occ!J.fionnc (ur-Ie-·
champ, cH une d.6nonfl:ration
complette de l'exiGence du vitriol. Nous devons faire obferver qu'on pellt encore fc Cervie
d lunc expérience très _ {impIepour découvrir fi une eau eft
vitriolique ~ c'eO: d'y tremper
,
�4"
7'ra;té
un morceau de papier bleu fin;
toures les diJfolutlOflS yitrioliques le rougiffcnr.
Comme il ya pluficurs manicres d'être du fer avec les acides, on ne peur pas dire que
toutes les caux yjtrioliques fe
rnanifeUent de même dans l'évaporation. Celles ail le vitriol
. y eH: parf~it
~ donnent beaucoup moins d'ocre que celles.
où le vjrriol y eH dal1s un érar.
qU'Oh appelle cau-mere. On a
encore tiicl1 moins de précipité,
fi cc vitriol s'y trouve combiné.
avec une fubfta.nce [aline.
�tics Eaux MinerallS.
41
CHAPITRE II.
Des Eaux Miniralcs alkalines.
L Es eaux alkalines fc manifefrent d'abord par le gotlt, &
encore mieux par l'effcrvcfCcnee qu'y produifenc les acides. CCt effet ne peut guère être
attribué à Ja terre abforbancc;
parce que raremCJlt cette [ert'e
cft-elle en alfez grande quantiré
danos: les eaux ponr cela; ainli
l'effcrvefcence peur être regardée comme une marque prefque allurée de l'cxiHcnce de
l'al kali minéral dans ccs eaux.
Mais il pcut. arriver 'lue ces
eaux ne COl1tlcnncm pas toujours eet alkali en aiTez,gra nde
quantité, pour que l'ettcrvefeence foÎt fènfible j alors il y a
Une épreuve affurée pour dé-
•
�.p
Traid
couvrir fi clics fànt :t.lkaîne~
ou non, c'cH de mettre un fel
à bart: [crrellre dam CC'i caux,
tcl que celui qui réfulrc de la
combinaifon de l'lcide marin
avec la chaux ou avec les terres
abCorbances ,appeJ1é mru-à-propos huile de chaux
poficion de cc fel
j
la déçom...
)!' 3111l0nc:tll
l'exifi:cnce de l'alk3U minéral .
Nous évitons de noüs fccvir do
l'alun, parce que fa décampa ...
fi[ion peut être regardée auffi
bien com.roe l'effet de la terre
abforbancc que de l'alkali minéral : c'cll: une rcm.arque que
J1Q US avons faite il y a long_
rems, que ['alun dl fufccprible
d'être décom.pofé par la. chaux
& par beaucoup de terres. ab.forMates. A l'égard de l'épreuve
du fyrop vio lat, on ne peur pa.~
.Aon - plus s'y fonder j puÎfqu'on
fça.i t que les cerres abforbanres
le t'baugent Cu vcrd également.
�Jt.s Eaux Milliralts_
4.3
Les eaux alkalincs nc d~cou
lent ordinahcmenr que des pays
montagneux, & qui ont éprouvé des volcans. L'Auvergne,
& plulicurs pays de l'Alkmagnc, en fourniflènc une grande
quantité, plus ou moins chargées d'alkali minéral.
Ces caux peuvent êcre regardées, aufE-bien queles [ulfureu{es, comme venant d'une trèsgrande profondeur. Elles (embIcot n.'éprouver aucun changement d<U1s leur érilt & leur nature j elles fone chaudes ou froides; clIcs fone plus ou moins
"il,'CS & pétillantes, & forcent
de leur baffin en bouillonnant.
Cet effet cil dil à. une (un'lbondance;: d'air, dont clic., fc débar.. raffent lorfqu"ellc'5 paro j(fcnc à
la furmcc de la rerre & h l'tir
libre. Ce bouillonnement
encore une démonUratioll de
leur alkaiinité.
en
�Traité
~4
Celtes de ccs eaux qui (ônt'
froides) font toujours plus Oli
moins fpiricueufcs , piquantes
& vin eufes, en un mot gaji:IJ~'
.. C'cU ce principe qui,
t<lnt qu'il cxÎfic dans ces eaux,
couvre le gal\!: défagréable de
lelli ve que la plupart d'elle,
préft: nrcllt naturellement.
Il
rare de trouver une eau
1
a kalinc, fans être chargée de
terre abforbanrc; & ce qu'il y
a dc fingulier, c'eil: que cette
terre y cn ordinairement Cl1
bien plus grande quantirç, que
dans toure autre cau qui ne
comicnr pa'\ d'al kali minéral.
Ce qui fcroit croire all premier
abord que ccrrc terre eH unie à
l'al kali 11lÎnéral; mais il n'en cfi:
rIen.
e {crois porté à croire ,que
cela vient de ce que ces caux
font toujours unies à une plus
grande quantité de gas j ou du
en
�des Eaux Mi.nérales.
4~
moins qu'eUes font plus aërées
(il) que d'aurees caux j & que
ce gllS ou cct air, en rendant
-ces caux plus légères, & les cellane dans une agitation continuelle J faci li te J'union de
CeCte t erre à l'eau, & "empê.che de fe précipiter j ce qui
-rne pcrfuadcroir: cela, c'cil: que
j'ai vu [ollvent des eaux non
.alkalines, mais rrès-fpirirucufes,
comenir une bon.Qe quantité de
tcrre abrorbanrc, & plus qu'on
.en trouve ordinairement dans
Jes eaux non fpirirueufcs.
Ces caux, pour la plupart
ain!l chargées de terre, ne deBleurent claires & Iympides quœ
tant que le p,oincipe fpiricucux
Ou l'air y cxiftc. Expo{ecs
a.
l'al1" libre 1 elles laiffenr bientôt
dépofer fur les paroie; du vaif(<l) On fera :lttClinOIi ~uc
Je dininguc da05
Je" caux le Gdl de J'air. une eau f1C'It i U I:;
air~c:,
&: n'eue: pl~
pour cd... fpincucufc,
_
�4G
Traité
Ieau ou au fond, une matiera
ccrreufe, & qui s'y attache fi
forcement, qu'on a enfuitc
beaucoup de peine à l'en détacher (a).
Ces eaux préfcnccm l'al kali
minéral en deux états différens.
On trouve de ces eaux qui le
contiennent pur & qui le don.nent bien cryll:allifé, & cet
qu'on le r ctire des leffives de
loude ou de fel marin. J'en ai
retiré de pareil de quelques
faurees cn ,A.uvergne; mais
plus Couvent on trouve de ces
eaux qui le donnent dans un
état lexivicl; telles font les
(a) NolIS Commes obligés de prévenir qU'li
fe rencomrl;dcux différentes cfl'cccs de lCHC$
.bforh:lnlC$ d:ms les caux; rune qui tannirue
h. barc de u Cdcnitt:. & l'aUlre celle du {d
cl',Ep(om; 'Ille l'une &. !':lutrc de ces (erres Cc
ren conm:nt quelquefois cnfcmb\c: dans I.t !'IIê-
•
rue [!lU . &. '11.1':1.101$ dies nt fout pas [llfeep.
,ibles dt fe: pr~cit
i r allni prompte:mtntCJue: fi
dies c:toie:nt fClIles. Cela paroÎtf1l 4rlgulicr.
aaa.is cc: !l'al fera pas mOUt5 véritable:.
�&$ Eaux Minéralu.
47
·eaux du Monc-d'Or & de Bourbon; & il Y a certaines eaux
qui Je concÎcnnCllt tellement
maCqué & déguilë, qu'il ne
faut pas s'étonner fi qu~mtié
d'Examinateurs d'Ea ux Miné.
r
•
1a
a csI '
n ont pu• connOltre
lliU:u re de cc fcl. Quelqucsuns, comme RoHman, qui l'a
fotlYcnt rencontré clans les caux
d' Alcma~n,
le délîgncnc par
le nom de [cl alkali des Eaux
11inc!ralcs. Ccc alkali a d"ailleurs
un œil fi terreux, qu'cn cHer il
dt aJ[czméconnaiffilblc,& a plurôt l';l,pparcncc d'un embryon
f.,lin que dJun v~ritable
alkali
minéral. L'alkali minéral CD Cet
état nc fc cryHallj{c paine; on
ne l'obdcnr des caux que par
J'évaporation juCqu'à (jccité : à
hl vérité 1 une foi" dcfféché, il
demeure toujours fcc. Il efl: jaunâte
us ou moins. Combi.aé
...
SOC lt T6
SCIENCES MéOICALES
Dl VICHY'
�48
TraitE
avcclesacides, il donne de trèsvilains Cels.
C'cft dans cet état lexivicl
que cet ;t1kali nc manifcfie point
touees fcs propriétés alkalincs ,
& qu'il ne fc trouve poine en
état de déco mpofcr la fclenÎcc ;
ce qui réfaut par conféqucnc le
problêmc pourquoi ces caux
peuvent contenir cn
ml!mc-
rem s cerce lubfiance falinc, fans
qu'elle y foit décompofée. J'ai
pris de cer alkali, j'cn ai verré
tur une diflolurion de felcnire,
fans qu'il en ait feul em ent troublé la tr"nCp ..rcncc. JI cH bon
d'obCerver d'ailleurs que la Cclenire cH de tous les reIs II hale
t<.:rrcufc, celui qui cfi: le plus
djffi cile à décomp enfcr, puifque l'alkali volatil très-pur n'en
opère que faiblement la décompofirion ; ainu il n'y a ri en
Ile [urp"enant que l'alkali minéra!
1.
•
••
,
1
�des Eau.'t Miniro.les.
49
néral, dans cet état-lb. , ne puiJfe
pas la décompo{cr.
.
Beaucoup de ces Eaux:, fraÎchement puifécs, mifes fur le
fe u, pétillent, s'agiren t fi fortement, qu'elles Cemblent bouillir; il cH vrai que cctcflccparoÎt
être le même que dans routeS"
Jcs eaux (piritucu (cs, mais il
fcmblc plus marqué dans cellc'ici. Quand le gas de ces caux ~a:
tliffipé, elc.~
devi ennent au(Ji
tranquilles que de l'cau ordinlire. Si ces eaux [Ont cerreu{"cs
& félénireufcs, clics dép ofenc
t:n très-peu de tcms, & preÎque
en même-ceOlS que la diClipariou du gas, tout cc qu'cl.~
contiennent de CCii maticrcs. Il
ne reile plus apres que l'alkali;
car ordinairement ces caux ne
COntlennent pas autre chafe.
A mcfure que ces caux s'évaporent, on (cne l'odeur de lcrfi ve; en6.n elles s'épailIilIcne,
C
�~o
'T raiti
& la liqueur devient jaunîltrc,
.ainfi qu'il ardvc dans l'évapora,tion d'ullc lc1Iivc de cendres
non calcinées. Il eft vrai qu'il
y a certaines eaux qui donnent
l'al kali allè.z blanc, quoiqu'il ne
fait pas en état de ft ctyIlallitifer : il femble tenir le miUeu
entre l'état terreux & l'état fatin.
On ne pourroit imi ter ces
.ea,ux que très-imparfairement
:avec de l'al kali min.éral de la
fou de. L'alkali de ccs caux dl
toujours plus doux que celui
'1.lUquel on voudroit le comparer. Quanr à celles de ces eaux
.qui contiennent de Falkali minéral pur ou parfait, on peue
fort bien les imitcr , en mct~ant,
par exemple, un demi
gros de cryJ1aux de foude par
pinte d'cau ou 2.4 grains; il n~
.s'agiroit après cela que de les
Tendre fpiricueufes, comme a
fout l'd. Vene!, eo faru.rant une
�des Eaux Millira/r.s. 1r
très-petjte pardon de· cet alkali
avec de l'acide virrioliquc,& en
boucJlam bien la bouteille. A
la vérité il y aurait ici quelque
différence, puifque une pareille
eau conriendroit du {el de Glauber.
N cus avons déja dit que ccs
eaux pouvaient être cn mêmetCms Jerrugillcufes, pourvu
qu'ellcs fufIcllt froides. Les
exemples de pareilles caux ne
fane pas rares. L'Auvcrgne &
pluficUfS autres endroits de la
Franccen prélèntcntdt: très-fcrrugincufcs; telles font celles de
Clermont. Nous n'avons pas
bero!!l de rép't~
ce que nous
ayons expo{c ailleurs J que ce
fer fe précipice COlllllle les autres matjércs dès qu'on faic
chaulfer ces eaux, & que l'alkali rene {eu1 en al'ricre.
Nous finirons ce que nouS'
avions à dire Ut-dclfus, en fui-
e
ij
�S2.
•
Trair.i
fane remar quer que beauc ollp
de ces caux, fur-to ur les chaudes, rou lent avec elles de Focee;
ce qui fcroit croire que c'cO: le
réfulr at de la décom po(iri on du
vjtrio l, opéré e par ces caux ;
mais on fc (cm arrête r dans
cette con jeaur e, on voyan t qu'il
ya des caux dans lcfquc llcs on
ne trouv e ni Ccl de Glaub er, ni
[élén itc, & qui ccpcn danc roulem avec ellcs beauc oup d'ocre .
Ce qui me perfu adero it que
oçrc ne provi ent point du
~et[
"jecio l, mais qu'cli c cH: le réfulr at
de la précip itatio n dl! fer, COI1tenu dans ces eaux dans fon
état nacu-reI .; précip itatio n que
l'on [uppo feroit avoir été faire
.dans le rems que ces caux one
-é,Prouvé de la chaleu r.
•
�dr:s Eaux Minérales.
~3
Dr..s Laux qui. contlcnnCllt de
l'alkedi fixe ..
A
PRÈS
~voir
' parlé des eaux:
qui conti ennen t de IJalkali mi ..
iléral , il co nvien t qu e nous nOlis
arrêti ons un inflan t II confi dércr
celles qui c.o ntien nent de 1't.1Jkali
fixe, tcl qu'on le retire des végéraux. Les caux qui en COI1t'ien nent de parei l, il clt vrai,
font bien moins comm unes que
celles qui conti ennen t de l'nlkali miné ral; mais nous en
avons déja aflèz '\ill d'exe mples ,
pour ofer affure r que ces eaux
ne font pourt ant pas fi r:lres
qu'on pourr olt bien fe l'jmag inef. On peut mtme afl"i.irer qu'il
en .tfret comm un d'en trouv er
de tclles qui forten t des nou\'clles couch es de la rerre, &
princ ipal eme nt des endro its où
il ya des tourb ières. Il en vrai
C jij
�H
Traité
que l'alkali .fixe s'y trouve cn fi
petite quantité , & Y eil: quelquefois tellement confondu
avec une macierc cxcra.tl:ivl::,
qu'il échappe fouvent aux expériences.
L'état de cct alkali feroit
croire aifément qu'il eH: extrait
des végétaux par l'eau . Il en ell:
de ccc alkali comme de l'alkali
mintr~1
j rarement on le trouve
dans un état de pureté . dans Ccs
caux. Je n'ai que le fcul exemple
des eaux de Spa, qui me l'a
préfenré un peu pur & blan c;
encore était-il très-doux, &
f<lns cette âcreté qui caraé1:ériCe
la pureté des alkalis fixes.
L'exil1encc de l'al kali fixe
dans les eaux, prouverait que
cct alkali cn, aÎnli que l'alkalî
rnjnéral , une produétion de la _
Nature, & confirmerait le fcnriment de M. Margraf, qui
penCe que cet alkali exitl:e tout
formé dans \cs végétaux.
�CHA PIT RE III.
Des Faux Miné~alcsfu!Jre
S,
par caux fulfureufcs nous
n'entendions que celles qui
COl1 w
tiennent réellement du foufre,
C~rtc
cJa(fe d'Eaux Minérales
feroit peut-être la plus petiee de
tOutes. Le foufre, comme on
fçair, ne fçauroir s'unir à J'eau ~ ' .
fans jnterméde; & l'union du
foufre à ces imerrnédes forme
ce que nous nommons cn
Chymie foye de foufre. Ce
n'cG pas qu'il n'y air bien de ces
eaux qui contiennent dc:s rubf~
tances propres as'unir nu roufi·c:
les [erres abrorbantes & l'alk:\1i
minéral qu'on y rencontre quel·
quefois, en font bien capables;
mais foit qu'étendues dans une
immenfe quantité d'cau, ces
[ubllances ne puiffent pal agir
C iv
�~G
Traiei
aifcz fort ement fur le foufre
pour Je diifoudre, ou foit que
la chaleur 'ne. fe trouv e pas fu~
JiJanre dans la. plûpart de ,ces
eaux pour eXCIte r cetre union
ou autrement, toujours d l-il
vrai que ri en n'eH: plus rare que
de voir des eaux qu i contien nent
un vrai foye de (oufn:, & qui)
par les acides, laiffem précipiter
un foufre réel. D' un autre côré
:il faut convenir que fi rien n'efl:
• plus rare que de trouver de pareilles caux, rien aufIi n'eH plus
commun que d'e.ntendre parle r
d'eaux fulfureufes . Mais qu'cilce que la plupart de ces caux?
finon des caux qui préfcnrenc
feulement l'odeur & le goûc de
foye de foufre , fans p rodu ire
d'autre cHec que de colorer les
fubflanccs métalliques en noir ,.
telles que l'argenr,le plomb,&c.
Combien de vaincs tenracivcs
n';!-c- on pas faites po ur obtenir
�des Emlx Mirzéralc:s.
~
7
Un foufj-c , qui n'y cxj{~
pas?
11 ém ir pourrant bic n aifé de
rcvcni r du préjugé où l'o n émît,
fi on avoit voulu c9nfidérer la
chofc avec les lumiér cs de la
fain e Chymic.
Il y a à la vérité quelqu es
caux 1i.Jlfurcufcs , comme cl~
de ll arège & cclle qu e le Pere
Cotre, de l'Oraroit-e, a décou -
verte tLtns la vallée de Montm o rency J q ui précipite nt réellem ent les diftolmions métalli-
qu es de 1<1 même mani crc que
le fonf" les foyes de foufrc j
néa nmoi ns qu and on n'y ycrCe
qu'u n aCHlc pur, dies ne Iaifknt rien précipi ter. AufIi M.
Macquer, dans le rJpporr qu'il
a fuit fur les caux de Monr01 or eney à J'Académ.ie Ro yale des
Sciences J rcmarq ue-c.-il que
quo ique c~s
eaux paroiIlènc .IU
prem ier abord conrcnü' du foufre , on [fouve cependant, p.ll"
Cv
�SB
TrdÎté
J'exame n, qu)clles n'cil conrienncor nul!cmcm. (a) Quoi qu'il
cn foit ,de Rareilks caux doi vent
de
. être d iHinguéc.:s
.
, celles
qUI ne conti enn ent qu unc vapeur fimpl c de fo ye de rouffe.
Il cCl: des cas en Chymie 0\\
1'011 avance des
conjcaures
beaucou p moi ns raifonnablcs
que cdlt qui fup pofcroit qu'il
a exifié autrefois dans ces eaux
un vrai foy e de foufn:, q ui s'y
.
cil décompofé par le laps du
rems, & dom il ne rcfte plus
maintcnam qu e quelques vc[,..
tiges ou débris.
Pour donner \10 e idée de cc
qu e nous voulons dir e par-là J-
il faut gu e nou s cxpofions deux.
faits ; l'un, que tous . I Ci foyes
(a)
M. Macquer remarque. qu'aufli-tô t:
l')u'on jette une d!tfoluriOfl mhaJhqne dans~,
cauJ: de Mommorency. l'odeu r de roye:.
de foufrc diCparoit; parce que . dit-il , ceue
npcur S'3H"hc 3 la (nofl:an,e métalllt}.uc. &.
Ile jouit phu de fa voJatilh
~.
�des Eaux Minérales. S9
de foufr e tendent à Ce décom ...
paCer , c'etl:-à-dire, que le (oufre J dans cet état de combinai-
fan, fc décomporc, que le
phlogifiiqu c qui le conlticuc fe
difIipc peu à. pell ,& que fon
acide rcflc fcul; lequel fc combin e .wcc les fubfrallCt!s qui rc-·
noient le foufre en diffolurÎon.
(a) Cc t iC décompofirion a lieu
~lus
ou moins promptement,
lui vant la mani erc d't:tre du
foye de foufre dnus l'eau. Plus
j\ y fera étendu, & plus il fera
""paré ida chalcur, plus promptement cettc décompofirion aura li eu. J,e foye de foufre fait
avec la chaux (ur-tou·r, fe d~
compare allez fàcilemenr. Il
m'eil arrivé d'en avoir porcé J.
(a) Il m'dl: arrivé d';tvoir réduit en
larUI: vitdolé> uno:. alfa. grande quandl.\ de:
foye: de: foufn:,fai! p:lr [,~lkah
/ixe,cn il: f:liCmt
bouillir i1 grands bouillons, ~1!;:Il.J
bC:lUCOUp d'cau.
C vj ,
dans
�60
Tfdiré
la campagnc,& de l'avoir trouvé enrièrement décompofé à
mon arrivée, fans qu'il eur
éprouvé <lutre chofe que le fC
couement du voyage. II yavoit
des petits cryfb.l1x de fëlénirc
appliqués COntre les parois du
flacon. Cc foye de roufre, en
cct état, ne donnait pfus rien
aux acides, mnis il noircif[oir
l'argent, comme font les caux
fulfurcu[es.
Pour l'aucre fajt donc nous
voulons parler, il faut [upporer
que le foye de foufre fc fait
dans les entrailles de la tcrre de
la même maniere que dans le
procédé de S,ahl , c'cfl-à-dire ,
qu'à mofure gue le foufre fc
forme, il fc combine avec l'intermédc. Or il faut fçavoir que
dans ce cas-là jamais le foufre
ne fe combine pur; il retient
toujours lllle certaine portion
J''.lhgineufe ou charboncufc,qui
4
�au Eaux Mi/lérales.
6{
lui cH fo rc adhér ente. C'dt cc[ce
pani e q ui fCne unie b. l'illccr méd e q u, ,,d le (oufi·e cil décom _
pafé, & qui produ it qudquc5I
cEtces du foye de foufi' c, comme d e préci piter les diffoluri ons
m étalliq u es. C'en d'aprl:s l'exatnen que j'ai fait du pro cédé de
Smhl , que j'avan ce tout ceci.
J'ai remar qu é que dans cerre
opéra tion J il [e comb ine avec
l'alka li fix e ulle bOl1m.: m o itié
au moins de m3 tÎere ch.trb oneu re ou fuligi ncufc . Tout cc
qui tè précip ite de œ foye de
foufr e, loriqu 'on y ve rfc un
acide , n'dl point par confé qUl.!n t du foufre i la fublim acion
le prouv e bicn
dc ce préci~
cla-ire me nt, cm il rcllc plus de
ruarÎc res fixes, qu'il ne s'élé vc
de vrai foufre (a) . Nous feron s
qll'il y:l. (1.:: la v:lrilté
( ..) Il cil bic!! V~I
Il:1.1'15 la quantité de Coufre qu'on n!;ure l'at
j &:: no", f .. roll. rcmu'lu cf qLlt
cc: plo~d
�62.
T raiti
encor e rernar quc rquc ta tiqu eur
du loye de foufre , de laquelle
on ne peut pl us ri en préci piter
par les acides ,
précilcmen t
cellc que l'dl: l'cfpéce d'eau
m"in éralc fulf llrcure dom nOUS
parlo n s : une difiolutio n métalliqu e verfée dedans , y cO: précip itée cn noi r.
Cepend ant il repo urro it rrèsbien qu e ce rai fo nncmem fût
i nu tile dans l'occa fion p r6fcnr c;
car il fc vo ir beaucou p cie ces
eaux qui ne conti enn ent aucun e
cfpéce de Ici qui fa ir conH:irué
de l'acide , jrrioli quc j cc qui
p o urran t fcro ir bie n néceff.,ire
en
u ne v. ui
dépend de la ," a ni~re
dont on
quand après a voi r f... it fondre la
m3
f1 ~re,
fi on n'enlevc p.lS tour·!lc· Cuite Je '
cleu(CI de fcu • le Coufre qui ùfl: form é Ce
Glffi pe li proponion du Itln' qu'on l'y laitre. _
J':1.1 cu la cunojir~
de (OWcru r cene n H If ~rc
fort IOIlj:;·!cms :tu fcu. &: il ne m'dl rdl: é
'tu·une f"bflance ch:uboncure unie à l'albli
hxc. aram ccpendot n! une forre odeur iL: foy e
d( fuuf.f(.
rel~CU!
( .
éf~
�dt!s Eaux Mil1érales.
61
pOur autorifcr la croyance que
le foye de roufrc s'cfi décompo të dans ces caux.
Nous nc pouvons dOllc con·
fidércr dans ces eaux: guère
aUtre chofè que cette vapeur
de foye de foufre, qui caraétérife fcule" ou prcfquc fcule, les
Eaux Minéralès fulfurcu[cs.
On a donn é dans une trèsgrande erreur, en comparant
cette vapeur avec celle du fou fre
en fubfbncc, ou avec l'cfprit
volatil fulfureux; ce qui a été la
caufe qu'on a toujours eu une
fauITc idée de ;ces caux. Il ne
s'agit pourtant que d'avoir des
fen!;, pour voir l'énorm.e différence qu' il ya de l'une à l'autre.
Quclques:-uns de ceux Gui ont
écrit (ur ces eaux, ont appellé
cerre odeur, l'odctl l' d'œuf.couis;
il cH: bien étonnanr qu'ils n'ayent
pas été portés par- là à la comparer avec celle du foye de
fourre .
•
�6'4
Trait i
Si je m'aba ndonn ois à. meS'
con jcél-urcs, je [crois aflèz porcé '
11. co nfid érer cette vapeu r com~
m e le ph logilü que pur, ou prefque pur, qui s'écha ppe conti nuelle m ent des entrav es q ui le
cienn enc li é; mais je ferois aufIi
porcé à croirc que cette vapeu r
n'cf~
plS toujr~
le réfulrac de
la décom pofi rioll du foufr e, Je
fuis bien perfuadé au concr airc
qu e roucc5le'i fois que le phlagifiiq uc s'exha lera pur, d 'U ll
corps ,on [encira la même odeur .
On la [em, cerre vapeu r, dans
les larrin es & pcnda nr la purrénél-io n des végéraux , laquelle
color e même lcs fublh nces métalliqu es. Ira-t- on dire pour cc·la qu'il cxilte dans ces larrines &
dans ces vég raux un foye de
foufre ? S'il le t.o uve quelq u'un:
qui le fourie nne, qu'il nous dife
donc comm enc il peut le faire
auIfi
, qu'un mêlangc de foufre...
•
�&s Eaux Mi/lérales. (,)'
& de lim aille de fer, hum cél:é
avec de l'cau J produ ire un foye
de foufre ?carc cmêl angc donn e
au bout de quelq ue rems lIne
pareille vapeur. Il n'cH p lS hors
de propo s de rappe ller ici qu'ayant fair évapo rer un fue que
J'avai s tiré des gouJTes de
Varc ck, j'eus [ouces les marqu es
d'un foye de Couffe: tOus les
bouto ns de mon habit , & tout
ce que j'avai s d'arge nt fur m oi,
f ut noirci . Malgr é cette apparen ce, il ne me vint pas feulement en pcnCée qu'il pllC yavoi r
dan .. cc fue un vrai foye de
foufr e.
En fu ivant l'id ée que nous
donn ent ces fjits, il fc pourr ait
bien que nous LTollv a([ion s que
la vapeu r des Eaux Miné rales
n'eU pas tou jours le prod uÎc o u
le réfult ar de la d cfirué lion du
foye de foufre. P eur-ê tre 'lientclle, cette vapeu r, de la d'cfhuc·
�GG
Trait é
rio n de quelq ues corps , ou peut'~
être exiHe -r-elle nacur etlem cnt
dans les entrailles de la terre.
Quoi qu'il cn foit, toutes les fois
qu'on m ettra dans de J'ca u une
maric re dOllt le phlog ifliqu e
lera dévél oppé , on donne ra à
cette cau toutes les qualit és d'une
cau minér ale fulfur eufe. Si on
jette dans de J'cau fraîch e du
[oufi·c enfla mmé , une p yrite
arden te, (a) & qu'on bouch e
.u!Ti-,ô, la bomeillc ou le flacon, on aura dans le mom.:!Jlt
une cau qui préfcn tcril l'odeu r
& le gOÛt de faye de {oufr e,
& qui no ircira l'arge nt, en
l'cxPOf.1nt fll r l'orifice du
vaiflcau qui cOllt iendra cerre
eau. Dans ces cx p,ériences, il ar(4) A cene OCC3.tion. nntls devons ci~
r
1.1. G olfe:, M~dc:in
à S. Amand . cn Flandre ,
qui le prcmiu s'en :lvlré de contrefa ire: de!
Çlla.
(uJ(urcu(cs, p1r cc moycu.
�tlts Eau.'( Mi.nérales. 67
rive, h cc qu e je crois, que l'cr-
prit vola,ril [ulfurcllx, qui part
COntinuellement de la pyrite ou.
du foufre, étant noyé dans l'eau,
fe décompofe, parce qu'il s'y
trouve trop étendu: la vapeUlf
phlo g i11ique, féparée de l'acide,
Joui t de toutes [cs qualités.
Mais une chaCe que nous ne
devons pas oublier de flirc rc.marquer, cf!: que l'cau dans la ..
qu elle on fàir tremper des morceaux de fer ardcDs , prend les
caraél:ères d'une eau min érale
[ulfureu[c, telle eH l'eau dans
laquelle tes Forgerons mettent
tremper leurs fers.
Cette vapeur, quoiqu'cHe ne
foit pas d'une grande volatilité,
cff: ccpendanc inchoërciblc j il
cO: impoffiblc de la retenir ni
de la concentrer dJl1s lin moindre volume d'c:n. Vo ilh pou r-quoi il ell:: inutile de temer la
difriUation de ces caux pour ob-
�68
Trait<
rcn.Îr cc principe. Après une-
relie opération, on ne trouve'
rien, ni duns la liqueur qui a
monté ni dans celle qui a rcfté :
à rrc connoÎtre
cc prin cipe que par [cs effets.
Au refte, une cau minérale
fulfurcufc ~nc
donne pas grand
peine pour l!trc connue & examinée: les [CilS ['Ont d es juges
fuffi fans pOUt> en décider; &
par le goût on peut voir à. l'inf...
tant fi elles fOLlt plus ou moins
ftillureufcs, c'cil:-à-dire, fi clIcs
cOnlÎcnncnc plus ou moins de
vap eurs de foye de foufre: les
aurres expériences ne font quo'
confirmer co que lc "goût a décidé. N DUS ne nous ar~conS'
pas à ces expériences; elles font
trop connuet; pour cn parler.
Nous ajourerons fculm~'
qu'il y a des caux dans lc fquclles
cc principe y tient plus forte_
ment que dans d'autres. Je nc
ij faue fc réfoudre
�tG,
aes Eaux Jllinirtzles.
(~aurois
pas dire d'ou cela vient.
Mais en général on peut dire
que dès que ces eaux [ont expofécsà l'air librc.".cUes perdent
en peu de ccms tQU[ ce qu'elles
am ..le ce princi.pe; cet dfet cO:
CnCOrC plus prompt, fàns contredit J lor[qu'on fui[ c11auflcr
Ces caux. Après cerre pene, fi
ces caux l1e comicnnent pas autre c.hoCe, clles nc font plus que
de j'cau commune. Il arrive Coul'cnt cn effer de voir de pareilles
caux qui, h l'exception de ce
prin cipe fulfurcux, ne [am que
d.e l'cau ordinaire.
Cc.s caux, ainfi que les alkaline~,
viennent d'une crès-grande
profondeur, & d.écoulcm ordinaircl11cnc d:1DS les pays mon·
taCTneux. Pcr[onnc, Juivant les
jn7ormariolls que j'cn ai prifes,
ne s'cH enco re appcrçu que Péta c de ces caux variâc Cclon Ics
vicillitudes du rems, qu'clles
,
•
�70
Tra ité
augmcntafI'cm dans les rems do
pluye, & qu'clles dimÎnuaffent
dans les cems de la féch erefiè.
Au contraire , MM. le Soinne &
Ernon,rrcs-cHimables Médecins
~ Aix-la-Chapelle , n'on! jamais
oblcrvé,à l'égard de leurs caux,
la moindre différence dans leur
état & leur qualité; ce qui leur
dt f.l cile de fçavojr, Cil obfcrV3m leur degré de chaleu r.
Ce prin cipe fc trouvan t dans
les eaux fi'oides com me dans les
eaux cllaudes , .rnais plus commun é m ent dans les dcrnic:rcs
que dans les premieres J on
peut diUillgucr deux forces
d'caux fu lfurcufes.
On fenr bicn, fans que nous
le difions, que ce principe ti ent
bien plus long-tems dans les
eaux froides qu e dans les caux.,.
chaudes , puifqu'il n'y efi pas
en expenfion comme dans ec.::$
dernicres.
�des
.D
E(lUX
Minérales.
7r
fûr la
meilleure méthode d'analyjër
les Eaux Minérale.s.
A
l S SE R T A T I 0 N
que nous entrions
dans le détail de notre méthode
~'an
a lyrc
les E;JUX Minérales,
11 convient de nous arrêter un
inUant à la partie de l'examen
des eaux;qu'on appelle l'examen
préliminaire; celui au.q uet 011
cf!: obligé de le borner quandon
cft prcffé, & quand on veut avoir
tout de fuite des notions 'fur l'é-"tat d'une eau & fur la nature des
lnatieres qui r font conccnues.
N DUS ferons d'abord remarquer qu'jl n'y ri CJue peu de
1110yens fur lefquels on puiffe
fe fonder pour cet examen; &
la plupart, quoique rendant à
Un but direa, rom Couvent illufoires ou équiNOquCS. Nous
n'entrerons donc pas dans un
long détail fur ces expériences.
VA NT
�7'.2
Traité
NOlis nOliS contenterons d'ex·
po fer rrcs-fuccina-cmcllt celles
ddqucllc<: on peU[ tirer quelques
hunicl'es " en les dirigeant avec
précaution.
l " . La premicre de [Outes les
expériences qu'on doit faire en
voyant une eau, c'cIl: de 1:1 goûter. Quand on a quelque habirude de voir des Eaux Min6rn.les, 6n a bien-rôt vu la diRcrcncc ou la .ndll;mblancc qu'on y
tfOUve, & qui la font ou J'apporter à une cali minérale ou à
l'cau ordinai ,'c. Si cette cau cH
tranquille, & qu'clIc nc..: préfcnrc
au goût rien d'étranger j qu'elle
loir douce, vapide, on en conclura, a vcc raiton , que cc n'dl:
qu'une cau ordinaire.
2°. Si cnjcrtantdansunccalldc
)a noi x de Galle ou d e fon infufion, ou de route autre fubftanèc
acerbe, on lIoir qu'clIc fe coJorc
en pourpre, violet ou noir, on
en conclura comme à l'0 rd i nai re
que cette
�des Eaux _"1inira/es.
73
Cette Eau en: -rrugincuCc; mais
Comme nou:'!' avons bic obfcrver ailleurs, cela ne décidera
pas en quel état y dt le fcr, s'il
y en vitrioliquemellt ou n Ol1-
Cependant on pourra tirer quelque conféquence de l'état de coloration de l'eau, en fe l"lppcl..
kmt qu'il ya peu d'caux ",irriolig ues qui contiellnent une aufTi
peti te quantité de ter, quel'autre cfpcee d'cau fcrrugincufc. Si
on voit qu'clic p.1Œ.: prét.:ipltamm ent du bleu au noir, c..:
fera une forte ra.ifon pour fe PCt;ruad ef que l'cau eH vitrioliguo,
Cc [oupc;on pourra être chang6
~l1riécnte
certitude, fi pat'
fa Icffivc faturée de la matiérc
colorante du blell de Pruffc, on
obtient un précipiréblcu fur-Icchamp. I...'alkali fixe peut bien
t.:nCOI"C, en Dccaftonnant un pré ..
cipité plus ou moiu$ vcrdà ....
D
�74
•
Traité
cre dans cette cau" finir cerre
preuve.
3°, Nous avons vû cn parlant
des Eaux alkalincs, qu'ourre
les acides pour découvrir l'alkali minéral, on peut fe [crvit
avec fuccès d'un fcl à bafe terreufe , rel que l'huile de chnux,
& que [a décom pofîrion démotl..
troit incontcfiablcmenc l'cxiftence decetre fubHanccfal inc.A
l'égard de la rerre abfOl"bante ,
nous avons dit que les acides ne
fcrvoi ent pas toujoursh la faire
connaître: mais ft on cIt affuré
qu'un e eau n'cti point alkaline ni
fcrrugineufc, (a) alo rs l'épreuvc du fyrap violat pourra délTIonrrer la terre abforbance, s'il
y verdit,
,(3) <?n doit Cc r.lppcller que nous avonl
avoiem
fa it VO I t 'lue les caUl f~'ruinc,;s
a!lffi la propdétc de "crdir le tyrop violar.
�des Eaux Millérales. 7)
40 On [,aie q~c
fi l'alkali fixe
occaf ionne dans une cau UI\
préci pite blanc , c'cCl une l11arque del'ex j{h:n ccd'u ll fel à barc
terreu rc: oncn cond U[ ordin ail'eme m qu'il y exifte de la félénitc , parce que c'cft le rd à.
bafc terreu fc qui s'y trouv e le
plus comm uném ent; mais il
peut arrive r qll'i 1Yaura dans une
cau un autre fel à. bafc rerreu fc
rel que le (cl marin calca ire;
alors 011 ne pourr a porte r aucun
jugem ent certai n par cerre feule expér ience : il faudra atten -dre le conco urs de l'expé rience
de la diflol urion de mereu l e
pour en tircr quelq ues ccnit udes,p ar le précit~
jaune qu'clI c
y occaJ ionnc ra.
so, La diffoluriolll11crc:ur icllc
ne pourr a être emplo yée qu'o n
Il e loit bien alTlIr éaupa ravan t ~'il
n'exi!l:c pas dans l'cau un :.llkali
ou une cerre abforbanrc; car il
D ij
�7G
Traie/.
dl airé de [cntir que h ditroiurion mercurielle pourro jt être
précipitée paf ces fubO:anccs en
jaune) comme on fç~itque
cela
arrive, & l'on pourrai t prendre
pour l'effet de l'acid~
v.itrioli . .
que dela féiénire,ce qui ne fe"l"
rait que l'effet de J'a1kali ou de
la tcrre ahforbante.
Si par les épreuves du fyrop
violat ou d'un acide,.an lrouve que l'cau foit terrcu[e oualT'
kali ne, ilfaur fiuurer cette terre
ou cet alkali avec J'acide nitceux, (a) & vcdec eofuircdans
l'cau une djlToLutioc Jn e r cUr
ricHe. Par le précipité jaune,
vous cond uerez que vous aviez
alfaire à la [él énite ou à quelqu'autre fcl conititué de l'Jlcide
(a ) 00 (entb n~cmté
qu'il}, a dC (c (crvit
d'lin :1(Irle nitreux qui fOI~
Je: rl us pur poffible.
J'ans cd" les acides étMn:z.c:rs qui l'ouHoicn,r:
::ly trouver , rorm.'\M cux·m~n\e
le l'fédpilé ~
~Ddlirojc:nt
cn C~Iur.
�clis E a/lX Nfillémles.
77"
Vitriolique, tel qu e le (cl de
Glauber; & par le précipité'
blanc, VOliS conclurez q u'il y a'
dans l'ca u le fcl marin, ou le Ccl'
marin c'llcairc. N c us devons'
ecpcndam faire remarquer que
po~r
q,ue cerre expérience réllf...
fille, Il but prendre garde' de'
ne pas mettre plus d'acide qu'il'
ne faut pour cerce j;ulI rarjoll ;
:lutl'cmc nt il n'y aura it point
de préci pité à l'égard du [cl m:lJ
fin . Nous u\'on'i monrré dan:>'
11l1e autr e o ccàGon qu'un excès
d'acide nitreux empêche le jettdes doubles affinités (a).
60 ,11 en dt de mC:mcdcla dif""';
[o lurion d'argent; il arrive au tTi
qu 'on prend pou r un précipité
occafionné par F:lcide marin cc..
lui qui n o ~ l'eH: que par l'acide
(.) Nous :'lVons npoC~
cda IOUt :lU Jont
4.1n,.k Mémoire (ur les E:lOZ de P:tlf'r.
D ilj
�•
1R
Tmùé
vitriolique. Dans l'un & Pautrecas, il Ya un précip ité blanc d'a_
bo rd; mais il y a cependant cerce
di1fétcncc & qui peut fai re ~!é
cidcI à qni appartiem le préc ipité, que celui qui cH: occa!ion.(lé par un iCl qui contient l'acide vi rriolique, diflcrc de celuI
qui eH Elit parl'acide marin, en
ce qu'il n'cH poiS auOi abondant
ni aulIi blanc, u.. cn ce qu'il ne
rombe pas en flocons au!Ii dif-
ti nEt-s.
70. Pour ee qui eH dcdécouvrir
fi une C<1U dl- fulfureufc, nous
avon s dit que le go lie & \ Jod~
rat étoienr des Juges fuffif.1llS
pour cela. Cependant on connoid 'éprcll ve d' un e piéce d'argent noircie ou jaunie en ,'ex-
po{a.ot quelque-rem s dans la
l?urcc même. On peut au ffi em ....
pl oy er q uclq lies cl i lIo III ri ons métaUiques, mais nous avons fait.
�des Eaux Minéral~s
,
79
1'emarquer qu'il n'y a que peu
de ces caux qui ayent la faculté
c:le les précipiter.
8°. A l'égard du gas des
.Eaux Minérales, le goiat feul en
décide mieux que toute autre
cholè. Quand on V(}jt une cau
Minérale bien pétillante J qui
pique & qui porte au nez
qu and on Cil boit, & qui a un
goût vineux, il cl~bin
aifédc
conclure que cettc elU cH fpi ~
rieucufc, 11 o'ya gue pour 111<1voir jul'p'!1quel point c\lc l'cft,
qu e Pan eft obligé de faire l'expérien ce de la vdlie (').
Voilà toucccquc nous avions
de plus raifonnablc à expofer fur
Cc fujcr, Toute autre expérience ne [ere à ri en & n'indique rien ..
~'U!lC
(1<) JI r.mt converlir que cette cxpc!rience.
qui oolllil1e à lier une veffie tOUt autour du col
bouteille d'cau m1l~rac.
3( 11 Y faire p.C
~
1er le Bas en chaujf;tnt 13 bouteille. n'cft pas
forr (.1lisfaiCJnlc. pluCqu'il pllffe en m~c
ten1'
iIlns cene vdlÎe de l'cau mifeen vapeur.
D i'f'
�ifo
T'nzité
L'utilité qu'on peut retirer
de ces expériences preliminaires, quand onaddli.:in d'anal y-
[cr unecau,eUqu'cllcs fom connoiere à quel point cette cau cil:
M-n.éralc; & par confcqucnr
elles déterminent (ur 1:1 quanti.
té qu'on en doit cn ~ploycrdans
l'évaporation. C'dl une choIe
indubitahlc, que plus une cau cH
chargée ùe oHlticrcs) moÎl\S on
cft obligé J 'cn employer pour
J'analyfer; car dès qu'on trouvera dans une petite quanrité
d'cau toutes les macicres en
aIrez grande dofe, pOUf les reconnoirre
:lVCC
facilité, il dl
inutile d'en employer dava!lrage. Au conrraire J plus les
matieres font rares dans une
cau, plus il faudra en employer, afin d'obtenir affc20
des Ll1aricrcs qu'elle contient ,
pour être à même de les examiner & de les reconnoître pat;
faitênlcnt.
�dés Eaux Minlrales.
S,
Nous devons dire d'ailleurs
que dans une analyfc difficile,
c'cfl:-à-dirc d.ms le cas ou une
'e au
fc trOUYe extrêmemcl1I:
comparée, & où l'on a, pour
ilinfi dire, à tâtonner pour rcc00l1OÎtre les mariercs, on cil:
'Obljgé de recommencer l'opération , foit ponc prendre une
endere certitude 7 foit pour
f<:avoir au juRe les quantités
refpeél:iv cs de chacune de ceS
fubltance6.
Aprèsl'expoficion de ces perires obfcrvations, je crois
qu'il convient d'entrer tout de
fuite cIans le détail de la pareic
de la manipulation qui n:gardc
les commodités & les uUcnciles. Il en eH de ceci comme
d'une infinité d'opérations chymiques J Otl les appareils les
-plus fimples fout toujours les
plus convenables. Ceux qui ont
cntrCEris d'écrire fur cette ma~
D- v·
�St
Traiti
ricre, n'om pas manqué de faire
un grand éralage, & de paffer
en revue tous les vailfeaux d'un
Laboratoire; ma is J'ore affurer
que des qu'on a quelques conJloiifances des matieres que la
.N aCure nous pl-éfente, & qu'on
n'a pas bcfoill d'exlIT!iner ces
matieres chacune en particulier
pour les reconnoÎtre , l'analyre des Eaux Minérales n'dt
plus un poi'tt fi difficile J comme on cn a l'idée communément.
L'urage & l'habitude de faire!
des Analyfcs d'Eaux Minérales;
dans coures fortes de lltuations,
à la Campagne & à la Ville,
m'ollt mis à même de me conformer à la plus grande fimplicité; & je crois pouvoir
""vaucer que je fuis toujours arrivé, avec route l'cxaébrudc
.poHiblc, au out O~ l je tcndoi~
..
Deux ou trois grandes tcrri-
�83
des Eaux Minérales.
l1CC; ycrnifTées bien unies , &
qlii fulIem capa bics d'endurer
parfai te ment le feu nud, quand
j'en ai pil obtenir de telles, ont
été les vaiflèallx que j'ai préféré
~ tQUS autres. Des petites capfuies de terre, ou faute de ce,
des fou coupes h caffé, un carrel et, q uelqu es gobelets unis;
voHà rou,", les inHrumens dont
je m e fuis fervi le plus fouvent.
Quelques-uns fout difficulté
d'employcr de ces tcrrines verninees, mais c'cft très-mal propas ; car ce vernis n'eil, ni ne
p eut Crre arraqué par aucunes
des maticres des Eaux Minérales
(a), à moins que cc ne l'oit par
le foufre ; cnC01'C n'y a-t-il pas
d'CxClllple iuI"qu'ici de pareilles
~ans
a
ta) Attendu qu'il l'fr :l point d'aci
d~
à nud
[ereaux. Ik qU';luçun (el ntut:e n'au:!.'1""c III y.criC de plomb.
D v~
�8+
Traité
"Eaux-, où le loufl'e exj{f~
de maniere ~t pouvoir ronge,.
ce vernis, Il y a un avantage
rres-eflcnri el de Je fcrvir de ces
forres dt: terrines; c'ell: celui
de pouvojr enlever· jufqu'à l~
dernierc parcelle des matiercs
qui s'y précipiccl1t
.
, pendant l'évapOratlOn ; ce qu on ne pour~
r a it p,lS faire en Je fervanc' de
toute autre terrine non v-crniffée.
La premicrc chore que je fais,
c'cA: de m 'alTurcr d'un fOllrneritt
fllr lequel l'une & l'aucre de t'es
terrines puiffenr bien s'ajufierj
Jinon j'cn fais faire un fur-Iechamp avec quelques brjqucs.
Je place une de ces terrines fur
le teu, je l'emplis de l'cau quo
je veux analyCcr ; (u) à mefure
(a) Il n'}' :l point d'inconvénient li. roulfcll'
JuCqu'à J'cbul1l11on; :\u <:oncnirç i~ en
rUll![C 1111 1I~'l,.gr;s
avulltilge. dell: c~h\,Î.
t'tJ II
,f ~mclir
que la poufl.iw: D'cn Coit a.tiréc.
�(lés Eaux Minéral,s.
S'f
"que Peau s'évapore, j'ai le _in
de la remplacer par de nouvelle. eau jufqu'à la quantité quit
je. veux en employer; (a) par
conféqucut j'ài le fo in de la.me(.. ) le n'ignore rlsqnc M. Vend, danslil
«;.c:9nd Mi!moirc (ur les Eau:lI dt ScI!'IO. (Vo ~ .
le recond volume des SHvnns Etr.tng,crs c:
) regarde te tte m~dloc
comme
lOuhà-f.1it pcrnicieufc 1 parce qu'il penCe 'lUt
les m:uicres dc:s Eaux MIl~raJes,
cn bOUlllant rrop long~rcms.
[c dicol1lpofcnt. MaIS
Cn cela il dt tl.ns ]'ern:uf. & il faie tr~5·mal.
il. pr0p'0" de qud'lues' c:ts J13 rtfCl!liers , une
r~gle
gtnbalc. Qu~nd
'ks maticrcs falines fI:
décompç[cflt (n bouillant. cc n'dl pu pr~ci
-f~ n )cn!
(;m(c. dt l'ébullition, mais à. caufe
cru'il s'Y rCIlcontre 1l1ch}ucs ôrcon(hu!c.c:s par..lIculicres. qui dl: a cauu: de cettc M,ornPofitÎon. Le larue érnédque-C),ui bout long-tems
. <!.tus une çhaudic(C de: fcr • :t la vérité ~ Je d~
corn l'ofc; ma is c'dl: parce 'lIlC l'acide de la
trEme de l:ln:fC fe porte par préférence filr fê
:fcr de:; la d.auJieu:. &. qu'JI aba ndonnl:< la.
p:nrie r~guJinc.
comme: J'a [Olt bien d~mol>1~
M. D:lUau; Au lieu que cLans les E:tul: Mi ~
nénies qu'cfl.cc qui riy décompofera r fera.ce
.h. réMnitc. le rel marin. [e rd d'Eprom. Oll
Je rel de G[auber 1 Il auroit bien failli rappor1er qudtlUC$ exemple, de pareilles déconl,POtL:tîon~
~ a,Vôl.Ol d'ttablit.unucU<;...réslc:,
l·J\c:d~mi.
a
�'fuRr
(Ç &i d'enTi:aid
renir regiftre. Dès
que j'ai employé. la quantité
d'eau, & que j'ap·per<t.ois qu'il
s'en forxné uu' précipité, j'en-
~es
leve la terrine d'e d'elfus le fcu ; je
biffê repofeI: l'eau un inil:ant"
:eour donneJ' le tcmsaux matiè-
de fo raffeoir; après quoi
je la décante doucement dans
une aU[liC terrine; & fi je vois
que fur la fin le précipité foit
lllêléavec les dernicres pIonions
d'c l'eau J je verfe le coU( fur lecarrelee garni de fon.filt!c, placé
fur la mêm.e terrine dans laquet:..
'le j'ai décanté l'eau, ou fi je ne
veux pas perdre de rems, je mets
le filtre Cu r une autre terrine,
& je remets tout de fuire çette
cau décantée en évaporation ;-
l'endant ce rems là le précipité
$'égoutte fur Je filtre; & quand
l'eau qu'il contenait éfl: cntié'remenr paIrée, je la remêle avec
aeIle-c1\ Je pouffe l'évaporation
�·
dis Eaux Minéralis.
81
Jufqu'a ce qu'il fe foit formé Unt
nouveau p.récipicé ..J'ôtcl'cau du
feu .. s'il ne s'en fàit plus. Je fais
de même que la premiere fois;
mais j'examine fi ce précipité
cfl:. de la même nature que l'au~
tre r & (i je reconnais qu'il el!
femblablc,. je le fais couler fur
le premier, dans le cas où les
matiéres fe trouvent en trop pe..
tite quantité pour rirquer d'en
perdre en l'expo fane fur un
nouveau 6lue.
A la·vérité je n'ai pas d'exemple juIqu'ici que ces forres de
dépôts [oient jamais autre chafe que de la [Crrc abCorbance ,
avec du mars Ou..lvec de la félénitc , ou ces tfois matières l.
la fois; cc qui e1lordinaire dans.
les eaux ferrugincufes compafées. Ainfi il m'cCl: arrivé fou"cne d'avoir épuifé entiérement
l'eau de ces ma[ièrc~,
avancqlle
d'en rien [éparer, ayanr foin de.
�88
Traiti-
faire précipiter la pellicule li
mefure qu'elle fc formoit à la
furface ..
Plus une eau contient de ma ...
'tières falines , plus le précipité
dont il eH ici quefrion , fe fd..Î.c
promptement. La raifon en cft
rouce fimple. Les fcls ayant plus
de rapporravecPeau, l'occupent
par pré/crence aux matières du
dépôt, qui fone obligées de fa
précipicer fàure d'avoir aJfez de
véhieule pour elles. C'efi même
une annonce qu'il y a dans l'ca~
beaucoup de id, quand cerce
prompte précipitation arrive.
Mais fi au contraire il fe trouve qu'il n'y ait que peu de ma.
tière faUne dans l'eau, cctte pr6oÎpitation n'e1l:'pas auai pro.mp"
te. Laféléoirefur-rour, en qua,..
lité de fct."occupe l'cau pJus
long-tcms&ne fc précipice que
beaucou p plus tard quelesautrc3
.ma~ièrcs
<lue no,Us avons.nom,. ·
�des Eaux Minirales.
&9
mées. Et daus le cas où J'cau ne
cOntiendra pas de matières (11ines, jl fera ponible d' obte nir
lëparément la terre abfoFbanre
& la terre martiale: cl1es fc précipiteront forr a.vant la félél1ite ; !l moius cependant qu'elle
yfùc (la félénitc) cxcn:mcmcnt
abondancc, & l'on pourr;;t cnfujc,c l'obtenir bicn criHallifée,
& voici comment. Cc fera de
tnelle!" l'é vapo ration trèe; lentement, & de laiffer réfroidir la
Iicrl1~d'eJ-m
fllr le feu;
On verra Ce former à la furfàce
..de pctites aiguilles très-finesr,
qui s'enn'clacceont les unes dans
les all[res, ou bien de periees
.écailles femblablcs au (cl fédatif (a) ; & après Je réfroidi/fc.ment, on trouvera la cryflalli(..) Cene nriété d3ns b cryfi311ir:ltionde lz
ŒMnitc. it,dique quelque dilfércnte ,!:Ins la
rmture de cette r\Jullanc!! r~li1\e.
qui ne .petu
.'.:cmt f~01.doutc
qUt de la. ba(ç tcrJu!i:~
�'30
T'raité
fa,ioa raffemblée au fond <fe li>
terrine. On obrien,dra de la f é~
lénire de cerre maniere jufqu'h,
1"épuifemcm: etuier de l'cau.
Pourfuivons notre Analyfc,
cn fupP Of.1nt rou jours que notre
eau courient r outre cela, des.
mati ercs latines.
Après avoir épuifé l'cau de
EOut: ce qu'elle conte na Ît d e félénire, de retre abfo rbantc &
de terre martiale , j'en co nti.....
llluC l'évapomcion j ufqu'à ce
qu'elle foir réduite à peli de v&Iurne j iela mets pour lors dans
une des capfulcs que j'ai nomm ées.., & l'expofe au bain de
fels qu'elle
fable. Si parmi lc~
contient il y a du fel ma rin or-'
dinaire (a), il [e préfentera le
erp~s
ŒI marin ordinaire ..
(,,) NOus dÎron~
parce: qu'outre le: rd marin l b.lré renture.
COllnu Cil Chymie . il Y a unc autre forre de:
{d marin dans les caulL'. C) ui s'y frouve même
très~,omun
é mcn
t.
& qui n'a pas été connU,
�aes Eaux Minirales.
91
prernier & dans Je rems de l'ëvaporacion, le lèl m arin n'a.yant
'la propriété de fc cryn.llIifcr
que pcndanc la chaleur] tandis
que [Qus les aucres feIs connus
reftc nr Cil arri erc] pour nc fe
crylblli[cr parfaitement qu'au
réfroidiIfcment. Pou r que les
dlOfes fc paIlent ai na, jl faue
avo ir la précaution de men er
l'évaporation très -lentement;
on verra alors Cc former des
p etites n acelles de fd m arin à. la
furfa cc : cctte manicre de cryCtallifcT le féra recon
l [ r:c~
D]ail
leu rs fi on n'eft pas dan s le deffein d'obtenir- cc tel bien cryftallifé & du'on veuille promp-rem enten débarralfer la liqueur,
il faut faire préei piter la croûte
fatine à rncfurequ'clle reforme,..
",rqu'ici ; qui bicn loin de fc cryfbllifcr le
lrtmlcr. refic :lU conrrairelufqu'i.la 6n, La
bafc de Ge Ccl m'a faro lue une (cue ar..-
,ill.c.ufc.
�-,
'"raite'
92.
.1.
ju[qu'à cc qu'il n'cn paron~
plus. Ayant ainfi débarralré la
liqlleur de cc fol marin, j'ôte le
vaiŒcau du fClI >' & le laiffe ré ...
froidir: s'il y a du fcl de Glauber ou du [el d'Epfom, ils fe
cry(bllifenr. Jc décante enfuice
le rcHe de la hqU CU f dans une
autre p eti te cap fuIe , & je continue à la htirc eV:lporcr jufq'
~
ce qu'clle ne donne plus ric'n
p ar la cryitallif.1:[lon. Si l' un &
l'autre de ces reis ft: trou ven!!
cnfémblc dans une eau miné~
. raie, cc qui dl: très-rare, &
qu'ils Ce coufondent tellement:
dilns la cryfiatlifa[Îol1, qu'il ne
foit pas pofliblc de les foparer
eu de les avoir bien difiinél:e.,.
ment, il n'y aqu'une feule chaCe
à faire; c'cH'dc décompoferle
fcl d'Epfom p<lf l'al kali fixe,
après avoir pefé latocalicé. Com~
me le fel d'Epfom cft un fel it
Uafc rencure, l'alkali!ixe s'em-
�Iles Eau'X MillErales. 9;
parera de fon acide, qui eH::."
~Otnme
on fçaü-, l'acide vitcio~ hque,
& formera le tanre vitriolé, qui fe cryf1allifanc biel;l
.avant le id de Glauber, & fi
différen:tmen.t, ~I fera facile de
féparer l'un de l'aurrc. On pefera.
"le [el de Glauber, & on verra
pa .....Ht la quantité qu'il y avoit
de fcl d'Epfom. Bion emenda
<]u'il ne faut pas -Opéror fur la
totalité du réfidu, .mais feule-
ment fur les porcio-IH cryftallifées j h moins cependant qu'on
.ne foir bien affuré auparavant:
que LOute la l-î queur fe réduit à
cela, & qu'il ~l'y
exifle point
d'autre fel.
Très_fouvent, après qu'oo a
enlevé tout cequ'il yadecriftaJi fable dansunecau, il reHe une
liqueur épaiffe, laqtlclle elhoujours ou prcfquc toujours l'in_
dice ..certain de l'cxiHcncc du [el
marin calcaire. Dans cc cas, j~
..
�H
Traité
réduits ce Ccl à rcc, en évaporant
la liqueur jufqu'à ficcité : & en
fuppof.nt qu'il y rellâtquelques
parcelles de rel crifialifablcs
qu'on n'auroit pu en !CpaTer,
voici la manierc dom je m'y
prends pour les obtenir. J'expo{cà l'air mon Cel marin calcaire
rel qu'il cft dans la capfulc Otl il
a écédefTéché, en pofanr & incl i-
nant cette capfule fur un aurre
vaiIlcall. J'arrofl: même çc
[el avec quelques goutres d'cau
pourlefaire tomber plus promprcrncnG- en deliquium . A mefure
que mOIl {el fe cérom, il coule
dans la capfule ou le vaiIfeau
qui cft deffous, ou s'arrête fur
Je rebord & laj.ffc les parcies de
fel criftallifables en arriere, que
j'cnlcve enfuice avec une carcc,
& que j'exporc fur un papÎc-[
brouillard, pour les rendre pures & les faire féchor promptement.
�des EIltIX Millérales. 9)
Quttht aux Eaux alkalincs,
On aura bien moins d'embarras:
Ccs eaux fone des plus ailecs à.
analyfcr; qlland on cn a obtenu une foi s le dépôt, il ne reHe
le plus [ouvent, comme nOLIs
l'avons dic dans Je chapitre de
ces Eaux, que l'nlkali Minéral,
qu'on peut obtenir par la crif~
:~li'ton,
ou par évaporation
Jufqu'b, llccité, [uivant l'état où.
il s'y trouve.
Après avoir mené l'cau juf-:.
qu'à fol fin , nou s aurons notre
analy{c complette, fi nous pac
w
venons à divifer les matières
qui Ce font précipitées cnfemble pendant l'évaporation & à
ravoir la qu antité de chacu ne
d'clIcs. N cus fuppoferons tou -
jo urs, pour rendre la chafe pl..us
fenfiblc,que ces dépôts fom un
tnélans:e de terre abro'c hante
de la féléniee, & de terre martiale j & voici comme je m'y.
�96
Traité
prend s pour filire cette fépara tian, Je mets mon dépôt dans
un verre ou dans un autre vafe
propo rtionn é., & je verfe defLus peu à peu de l'eau forte étendue dans beauc oup d'cau ; je
remu e conti nuell emen t, & j'y
en mers jufqu 'a ce que l'dfervci~
ccnce Coit pafI'ée, & que toure
la-ccr reabfo rbantc foir diJroutc,
Je prépa re prom prcmC lltun filtrc; & je verre ddfus le rom_
J..a Jiqucu r qui.ef t charg ée d'lin
nitre calcai re paifè. .aJTez vire. Je
lave par de l'eau diftilléc ce qui
cft relM fur le filtre. Je prend s
en{uirc tout cc qui cfi: filtré ,
je l'·e xpofe dans\ ln pareil verre ,
& je verfe delTu, de l'al kali fixe
cn lique ur bien pur Ca) pour
irurorca ncc,
(a) JI en de ta plut gr.tn~e
guand 011 veut tra.vaillet avec CI:u9:lIude dans
ces (oftes de précipit::luons. de (e (ervir d'un
alkali 62C, MpouiIJé, aucant <[u'il e~ }'Qffibk. de la tUIC qui ~'y trOUYe toujours unie
Jaire
�des Eaux Millér" l,'s , 97
faire précipirer cern.: ter rc,
en
~près
que la p récipitation
faite enriéremenr, je fepa.rc cette
terre par un filtl'C, je la hve
pareill emen t & la biffe récher.
Après avoi r fa it cette fépararion, il me l'elle encore à !i!par er la terre martiale d'avec la
en plus ou moins grande <]uan:ité i L~qldc
Itrre;, dégagée eJk-mcme dans la ptéclfi!a-
Iton. augmeme plus QU moins le préclpllé.
que-plf'r~
t"dl: faute de cette atf~lcio.
Anilles (1)[ été Ild'it~
Cil Ct'-'l:Ur d.ns leur 1',rulw.r, & qu'ils Ont otw:IlU plus de prccipl:':
'l
il ~ n'cn dcvoicm nafure!lo~1It
avoir de h
rublbnec dlffome, Il dl vrai que beaucoup dl!
Chymil\cs. bIen luin de conlidücr cme terri:
COnlinc parde hétro~
~nc
dcs a!kalis fixc~
.
l'unt fauffClllcllt attribué l il décompofÎtiOIl
d~
ccs rubllallces f.JJiIll:s; ainli Ils n'étaient
guere l'0rt~S
p:u- lit l les c~ MpolllUcr, . l'OUt
pri\'e! les albh~
lixes de ce;w: to.:rrc, li Il'y
a lUire; cl,oCc j. r.tirc 'lu':' le:; Icnir ditfou$ dans
Ul~
grandc qu:uu ité d'cau , '" à. filtrer Je
lems cn tems ectee liqueur; il. chaque fUIS on
en r"parera buucoup de terre. Au bout de
CInq ou !ix moi~.
cette liq ucur n'c n dOIlIlCf.J
l'lus. &. l'alkali fixe fe trom'cm ;tlor~
bCJu(OUp moins caunique, '" {cu cn é(.J[ dc Le
Hythtlhfer comme un fd nCllll'e.
E
,.
�98
Traité
jelén;te. C'ell: ce que je fais cn
délayant de !lOU veau mon dé·
pôt reUé fur le prcmict" filtre
avec del'cau di fl:ill ée, & vcr[.,nt
dcfTus jufqu'à. une fOftc acidité de l'huile de vitriol. La terre
martiale fc diffollt endércmcnr
& laiffel. félén;rc fcule. Je fé-
parc cn filtrant ou même en
verfant par inclination la liqueur; & je fais aufIi la précipitation du mars par l'alkali fixe,
ou bien j'évalue feulement la
quantité qu'il y en a, en me rap.
peUant le poids du [oue, & cn
pcf<tnt la terre & la félénite ré·
parémenr.
II cft hon de faire remarquer
qu'il faut être exaél- dans le poin[
de farur:nion de la terre ab forhante; car fi vous l'outrc-paJfcz,
l'ex cédent de l'cau force diffou·
dra du fer, & on en aura par
conféquent dans le précipité de
ta terre abforbame; çc qui cft
�des Eaux Mifl/!.rales. 99
très-airé à connaître au feUe
par la couleur ocracée qu'au_
ra cc précipité.
On [cm bicn, 1:1115 qu e nous
Icdifiolls ) la raifon pourquoi
nou s employons l'cau forte par
préférence h. l'acide vÎrrioliquc
pour diffoudre cette [crre ab·
rochante. Le [el qui rcfuLrc de
l' union de l'acide nitreux. a vec
la cerre ab{orbancc étant très
déliqucfccnc J fe répare cnriérc ~
rnent des aurres matières, au
lieu que la Céléni rc qui réCulte
de l'acide virr ioliquc avec cerre
même terre 1 rcHec n parri edans
cc m ~langc
à mefure qu'clle fc
fo rm e, ~ caure de fon peu de
t'olubi!it6, à moins qu'on n'employe de grandes dores d'cau;
Ce qui rendroitcctravail un peu
tr op laborieux.
l)our ce qui en de la préfércnccquenous f.1ifo ns del 'hui.lc
de \'icriol pour diffou drc le fer
E ij
�100
Traité
dans ce précipité ( quoique d"au.
tres acides pourraient être CI11rployés avec lcmêm.cfuccès. . flll-·
tout l'erpritd c rcl) comme cllç
excite une chaleur confidèrable
mêlée avec de l'eau , elle nous a
paru par cette r aifo n là plus propre pfl ur di,l foudrc lefèr promptement.
Quand il n'y a pas de mars à.
féparer du dépôt, m ais fClIlement 'l a terre ahfo rbancc & la
. . !élénire , & qu'on ne veut que
favoirllldofcde chaeunc de ces
mati cres ; il n'y a qu'à difrouclrc la cerre abrochante comme
nous l'avons dit avec l'acide nitreux J & puispcfer la félénirc
quand elle fera féch e,& en comparer le poids h celui de la tot al ité. Les mati cres réparées &
perées, il eH fafrai fé en Cc rappellane la quantité d'cau qu'on
Il cm,ployé, de fupurcr les prolJornon$ qu e contIent cerre CUtl
�des Eaux lJt[inùales.
101·
des difFérences (ubfl:ances qu'on
~l obten ues.
Par cetce manie rc d'analyfeJ;'
les Eaux Miné rales , jl n'cil:
guère de circollfl:an«::es Ol'tl'o n
nc puiJfe parve nir a conna ître les difter emes macjcres qui
peuve nt être contenues dans ces
Eaux . Cepe ndant nous allons
expof er quelq ues cas partio uJiers que pl'élcnrent certai nes
Eaux Minér ales.
Les Eaux Minér ales vitdo li ...
ques par exem ple ,foJH ,comm e
nous l'avon s ditda ns le cllapi tre
Où nous parlon s de ces Eaux ,très
difficile.s à traite r; fujett es à ne
point donn er decry Haux de vitriol' l'cfpece d'extr aie vÎrrio -
liquc' qu'ell es donn ent à la fill
~e
l'évap oratio n,fe trouv e touJOurs confo ndu avec les autres
l1atier~
f.11ines l quand il y Cil
a, au point qu'il n'eft pas pofTi-
ble non-f eulem ent de' conno Î-
E jij
�,02
Traiti
dans lc(qu et ...
les clics s'y trouv ent, mais même de conno Ître parfa iteme nt
Jeur nature . Alors il n'y a pas
d'autr es moye ns pourd ébrou il1er ce chaos , que ded écom pofer la marierc virrio lique avec
une terre abforba.nce, après s'ê·
tre affuré du poids du (OUC, &
voici la manit:re dom il faut sJ y
prend re. II filuc comm encer
d'abo rd par faire diffoudrc cc
~
rélidu dans une fuffif.1ntC qlan
abterre
la
er
délay
ciré d'eau , y
focbante & faire chauf ter ce
mélan ge. La décom politi on de
cette maricre fcra bient ôt f~lite.
On filtren t, &on lavera parfuirc...
rnenr cequi fera rctlé fur le filcre. Après quoi on évapo rera
cctte cau,q ui d'abo rd donne ra la
félénirc qui fc fera formé e daM
cette opéra tion, enfuit c les reIs
purs & nets. On pourr oit bien
'a 1il" é'
rtré cmo l "'"...... " '1 l' .'• r
tCC les propo rrions
�des Eau;rC MinerlJ!u. I03
en place de la tcrrc abforbantc;
lllai s il cH airé dc vOlr quc le
tartrc vitriolé qui enréfulœra,
fora bien plus difficile il fépa-
rCr dcs autres fcls que nc l'cU
la félénitc. Il y a encore à. cet
égard unc autre remarque à fui..
re & qui cft très imporr<ll1rc,
c'cfi qu'il peur arriver qu'il y
aura dans cc réfidu quelque rel
il bafe terreufe tel que le fcl
d'Epfom: dans ce cas on voÎt
que cc fel fcroie décompofé en
même rems que la mari cre vitrioliquc.
Il y a encore ulle autre manicre de décom pofcl' ceere mati ere virriolique & d'en débarTafrer les ICls, c'cft dc préci~
tCr le fer par le moyen de la
lefTivc f~t[uréc
de la rnatiere co-
lorante du bleu de Prujfe. On en
verfe dans la liqueur jufqu'a ce
qu'on npperçoivequ'jl nes'y for·
E iv
�104
Tmité
me plus de précipiré bleu, &
puis on filrre,
Il ya même des circonfl:ances qui obligem d'cn ven ir II
ce procédé, c'ef\: quand o n a
lieu de craindre que la [erre a b ~
forbame n'agilfc au fIi fur des
[c1s
a baCe terreurc. (a) Mais
il
arri ve dans cc dernier procédé
qu e l'acidc \' it ri oliqu c rcllc à
Jlud parmi les fch & les empê-
(a) En :mendanr que je montre dans Lille
autre OCCllGoll cc que c'd~
que: l:t b:tfe du Cd
(fEp(onl. &. en quoi clic d,ffete de ltl. tetro:.
abCorbamc. proprement dttt; je Cuis obl igé
d'avanch id '1u',1 y a quelques v:'I riélés dans
J'é.t:l[ & 1.1 nature: de CCtte: baCc. qu'il y a du
fels d'Eplam qui (ont décompofés , comme:
J'alun, pJr Il cb.J.ux & la crJyc:, Il convlcnt
que: nous faffions aulli rCll1uql.lcr qU'II Cc p-.!f enee quelques diffcrences. dans les fds d'Epfom qui 0111 tOUIS dans le comlllerce; cm co
" oit de plu, 011 nloins amers les uns que ks autres. &. de p[u~
ou moins f.ttiles il fc dUfoudte j
&. 011 en voit qui :mirem talll fait peu l'humi(lité de J'air, pendant <Jue d'Jut
re~,
au contJ:urc, wmbem en é!l.ordccnce,
�diS Eaux Minérales. ro,
chcdc fccriHallifcr; cc qui nou,~
oblige de préfcrcrcelui où l'on
cmp10lc la terre abforbancc ou
la chaux, quand il n'y a point
de cas particuliers, comme ~
l'égard (kc; Eaux de Paffy, qui
obligcnrd'avo.ir recours à Cl.!tte
dcrnj~
méthode.
L';.lnaly fc des Eaux Minérales
fulfurcufes dl Couvent bien-tôt
faire, quand on n'a afbirc qu'à
Cc caraèlere fulfurcux feul dom
nom avons parlé, la plûpart de
ces Eaux Ile donnant d'autres
marques fulfureufes que le gall[
de foye de foufre & la coloration de l'argent en jaune ou
Iloir. Mais fi parmi ces caux
il y en a qui précipitent parfaitement les di{folurions métalliques, & qui ccpendJnt ne
donnent aucun précipité par les
acide'), on peut fe fcrvir de
J'expérience que voici pOlir voi [""
fi on n'cn tirera pas du fou{i·c;
Ev
�Trait é
irer une bonne
précip
il faut
quant ité de difiol uciolL mercu rielle paree s eaux; faire féchc r
ce préci pité & le fub1imcr; s'il
en rérulte du cinab re, on fcnt
que cc fera une démo nltrat ion
bien comp lette de l'exiftcDce du.
foufre d:1J1s ces caux.
lOG
•
�&s Eaux Minérales.
107
Allal yfe des Eaux d, Bard en
Auvergne.
Premier Ezempk .
ÜUX
:1Ualioes.
C ES eaux qui fone ~Iacés
dans
la partie de l'Auv ergne qu'on
appelle le Lemb ron, forteu t
~ar
plufi cu rs endro its d'un petit mont icule en bouil lonna nt.
Elles font rrts-a bonda ntes & fe
réun ifTL:nt enfem ble, d'où refuIte un ruillèau afIcz conlî dér"blc.
Ces caux roule nt avec clicsbeaucoup d'ocre : clIcs font,v i"cs, pétill antes , & fe fouClC!nncm long- rems en cct état
hors de leurs Courees. l'ar cc
gour on voit que ces eaux font
gaJeuJés, aïnli que beauc oup
d'.lUrres eaux de cerre cfpéc c.
Lorfq u'elle sontp crdu leur gas,
1:: "j
�108
Traite
elles fc troublent bientôt & acq uierent un œil louche; en ccc
éwt clics p:troi([çmau goût [-CIl>fihlt::mclH alkal incs: & [r~s-déf.1
gréab\cs. Elles tcrn itfcnr les vair·
fcaux: de verre comme ferait
\lne cau de chaux. Un acide verfé dct.hm y occ.:l,{ionnc une cf:
fcrvercencc nb-marquéc,& l'alkali fixe V produit un précipité confidérablt.
Par la premiere expérience,
on voit J'indice d'un alkali; &
par la iCcondc} l'cxiH:encc d'Hn
fel h. barc terreure que j'ai vtt
paf b fuire être de la félénirc.
Comme ces Eaux me paroifroi ent très-chargées, je prdfcn_tj~
q.u'il me lilffiroir d'cn cxpofcr cinq pintes à l'al1aly{e. Je
me fcrvÎ5 tout fimplemeor d'un
pOt de terre noir d'Auvergne.:
pOUf taire évaporer mon eall .
J c: la fis bouillir promptement.
En peu de tems j'eus un dépÔt
�-
des EalJ..'C Mifl.éra~s
10?
Confidérablc, que je féparai,
en furvuidanc l'eau dans une tcrrine, & en mettant le réfidu
fur un filtre.
Je lavai & fis (écher ce dépôt, qui pefait deux gros. Je
Con je élu rai que c'éraie un mélange dl: terre abforbanrc &
de lelénire j & jenc me trompai
pas. J'co fis lafépar:ltioncn vcrfant ddfus fuffifarnrncnt d'ca\!
forte. Il refra un bon tiers de la
toralité qui était de b félénire.
A près cela, je pris mon cau
décantée, qui au gOlle &à l'odeur paroilfoi( être une véritable IcfTive alkaline , je la fis
évaporer denouvc3u. A mcfure
qu'dIe approchait de fa fin, elle
prenait Ull goût plus fort de
Icflive & fe coloroir. Il fc fit
encore un précipité très·blanc
que je fcparai comme le preflûer. Cedernicrdépôr fc (rou-
�IIO
Traité
va n'être prefque entiérement
que de la féléllite.
Pcrfuadé que je n'avais plus
à faire qu'à de J'al kali , j'évaporai la liqueur jufqu'à ftccité.
Il me rdla une matiere ratine
jaunâtre, qui n'émit en effet
que de l'alkali minéral, mais
dans un état fingulier de lexiviel. Il pefa deux gros & demi ;il étaie tcrne, & avoir une
couleur jaunâtre. Je combi.t:lai
CCt alkali avec de l'acide virriolique, j,e n'en eu qu'un vilain
{el de Glauber comme je devais
m'y artendre, & il ne s'cn répara par la nItration qu'un peu
de terrc
Comme c'était pour la premicl·c fois que j'avais vu enfemble de la {<Iénite & de l'alkali minéral dans la même eau,
je voulus effayer fi cet alkali
décompoferoit la félénite que
�aes Eaux Minérales.
rII:
je rui préCenccrois. Je pris donc
de la féléni rc, je la fis diifou dre dans de l'cau difl:iUée, &
je verrai dcf1ùs ulle diffol urion
de mon alkali que j'avois fil-
trée, afin qu'il n'y eût pas d'équivo que, mais il ne s'y fic
aucun préci pité; la lique ur n'en
fue pas même troub lée. D'où
je vis la raifon pourq uoi la
félénire exiHe en même -rems
alkali dans la même
que ~ct
être décom poféc .
1:1115
eau,
Je ne dois pas oubli er de faire obfcr vcr ici que dans la farurati on de CCt al kali , il fc produit une fi grand e quant ité de
gas , qu'il n'cft pas poŒblc de'
porre r le nez dcIfus {w en être
fortem ent frappé.
Je dois encor e dire que c'cCl
dans cette occah on que je rc-
nlarq uai pOlir la prem icre fois
que les ccrres abfol"banrcs dé.:-ompafaient l'alun ; & il n'cft
�Il 2
Traité
.
pas hors de propos que je rap'"
p orte l'expérience, puifqu 'c1le
t'cnd II jetter du jour fur une
autre qu cRion. Je pris de la terre
ab!orhantc de ces caux, que
rava is précipicée de l'aciùe ni-·
trcux par l'alkali fixe pur j je
la déla yai dans de l'cau dillillée
chaude, & Je verf.'li deLT\,Is peu
à. peu une diŒolurion d'alun.
Les
~ liqucr
s refterent quelque
rems fans fc troubler; mais.
~les
fe gonfleront peu à pel>
avec un mouvement d'effervcf...
ccncc. J e filtrai & je fis évaporer. J'obtins d'abord une félénirco rdinairej maisalafinj'em.
une autre efpcccde félénÎrcllx
qui fe diHinguoit du premier
en cc qu'il fc criftallifoit à peu
près com me le tartre vitriolé,
& Cil ce qu'il fc diffolvoÎt da ns
l'cau prelque aufIi fàci lemcnc
"que cc fel. Par conréqucnt, 01)
voit qu'il y avoit dans ce mé-
rel
�des Eaux Minérales. I I 3
lange deux cfpeces de terres abf?rbamcs j "une qui cfl: la vé.
tlrable barede la [élénite ordinaire , & l'autre qu i eH: celle qu i
conftirue cerre autre efpcce de
Cel félénitemc.
Pour dire- tOut ce qu'il y a
d'inrérdrant au fujct cic ccseaux,
nOLI s devons faire obfervcr
qu'aux environs de ces fa urees
& le long de la rigo le par où
s'écoulent ces eaux, on voit
de l'al kali minéral alTez blanc
éAcuri comme du ralp~te
de
houlTage j il s'yen trouve même en aJTez grande quantité
quand il n'a pas plu de lon grems.
Cet alkali, en apparence plus
pur que celui qui eH: contenu
dans ces eaux, ne donne pour- .
tant pas un fel de Glauber bien
beau, il s'cn élevc de même,
quand on le f.'lturc par l'acide
vitrioliquc, une quantité prodigicufc de gas.
�J
Traici
C es caux peu ~cn
14
r' •
lervIr
"
donner une idée de roures les
Eaux Minérales de cette Pro
villce. Elles fone toutes plus
ou moins alkalines. Et on rew
marquera que 1'Au vergne pré...
Jcnre en beaucoup d'endroits
des traces de volcans, & qm:
nous avons dit que tous les
pays volcacés donnaient des
caux alkalincs.
�des Eaux Minérales.
Ils
Allalyfl des Eau.x d'Aumale.
II. Exemple. Eaux ferrugincu(c5,
LES fources d'Aumale (h) 11
l'imitation de celles de Forges,
om été divifées en crois. Malgré cette diltinél:ion qu'il a plu
à M. Marteau d'y établir, ces
caux font abfolurncnt fcmblabics.
Ces caux prérentcnc au gOÛt
\Jn e faveur de fimplc ferruginl:lIX un peu plus forre que
celle de Forges. M. Marteau
.n~
m<lnque peU d'y trouver du
Vltrioliquc comme à celle de
(6) le: l'ublic a pli é[re: intlruic de répoque
til~C5
Je: kur 01.1fe:urité, p:u une dilfcfUtion de: M, M:tnc~u.
alors M~d.cln
de: e:Ct endroit, qui, de cortcert avec les prindp:tux Habit:1Il5/ tic :tf!".!.II'
gcre:cs fourees. d'aprC:5lcsliWI1l1ilés du Prillce
Duc d'Aum~le
. Cette dj(rcn~tio
a êu! unl'umée thez VillctJltc:D l7 U . '
à laque:lle: e:e:s Eaux fure:m
�ri G
TraitE
Forges, mais en cda il (uit fa
prévention qui le trompe ici
comme ailleurs.
1 °, Ces Eaux mêlées avec la
noix de galle J prennent une
couleur allez foncée . .
2 0 . Avec le Cirop vio!areltcs
\'crdiffenrrna.is rrcsl égcrc.:menr.
N CliS :1vons fuit voir dJns C~[
Ouvrage qu'on doit l'apponer
autant la caufe de cette couleur
au fcr qu'à la cerre abforbanrc.
1°, Avec la difrolurion.mcr-
curiellc, il s'y fair un précipité
couleur de brique; cc qui n'cft
pas une morqu e équivolluC de
l'exiHencc de la terre abÎorhante dans les Eaux Minàall.:!s,
que la Cuice de l'analyfc n'a
jamais démentÎe. Cerre terre
cft d'aill cur.Ci rd!'i-fcnfiblc dans
c~saux)
& M . Mancaul'a ctéJ11onrré. Malgré l'cxiHcncc de
cette terre, il ne ElUt pas ccpendanr s'attendre que le.;; aci-
�d, ~ \'
Eaux illillir a!(s.
117
des produ ifcnc dans ces eaux
Une cftèrvcfcencc fCllfiblc. C'd~
Un f.,Îr confi ant qu'il faut qu'u-
ne cau en foÎt charg ée extra ordin airem ent pourq u'cllc pro ..
duite CCt effet.
4°' L'alka li fi~e
y produ it
u,n tant foit peu de préci pir6,
cc qui y indiq ue un peu de fcl
à barc tcrrcllfe. NOlis allons
voir qu'il cU dù effcélive_
Jhenc à un pell de félénirc.
On poulT oie concl ure de ces
qu atre· expér ience s, que ces
caux contic nncllt du fer, de la
terre abforb :lOtc, & trèS peu de
félénite.
S'il s'agif foir d e dilTuader ici
M. Marte au de fa préte ntion
du vitrio l dans ces caux, nous
pourrions lui rappo rter l'expérience de la leffivc du bleu de
Pru{fc qui n'y a rien prod uit;
bquel l c n'auro ie pas manq ué
d'y produ ire un précip ité bleu,
.
..
�118
Traité
cu du vitrio l dans ces
s'il y CliC
caüx.
Quan t à la natur e du fer dans
ces eaux dont M. Marte au cft
con~
cant en peine , il doit ~[re
ai
j'en
vainc u d'aprè s cc que
dit, que cc fer dl pourv u ju{:
qu'à un certai n point de phlogiH-i que, pour qu'il puiffe [e
tenir cn diHolucÎon dans l'cau j
& que c'cfi: cn pure perte qu'il
fe <{ianne tant de peine pour
recon naÎlre la différence qu'il
y a entre le Mar<i de ces caux &:
cc qu'on appel le Saffran de
Mars. Il cH cepen dant bon
d'ohferver à M. Marte au que
cc fcr, ulle fois précip ité de
ces caux, diffcrc de beau cou p
de l'état oll il dl::, lorCqu'il el1
tcnu cn diffol urion par l'eau.
Par fa précip itatio n il a perdu
une partie de fon phlog iUiqu e,
& il appro che beauc oup plus
de l'état d'ocr e; aina il ne doie
�dé.S Eaux Minér ales. 1 l?
pas ,être furpr is, s'il n'cU pas
poflih !e de le fàire tenir de nouVeau dans l'eau 1 & de le colorcr avec les (llbHanccs acerb es.
Aprè s ces expér iences préliminai res, j'expo fai vingt -quat re
pintes de ces caux en évapo ration dans une terrin e vcrnif féc
~
feu nud. Dès le prem ier in(-
tant de la chale ur cetre cau fe
troub la, & bientô t après [out
fut d~pofé
au fond de la terrine, & l'cau redev int claire &
Iymp ide comm e une eau pure J
parce qu'eUe ne conte nait plus
ni fer ni terre ;lb forba n te ; par
canfé quenr die ne color ait plus
avec les fublb nccs <leerpes. Et
On ne peut être que très-f urpris
que M. M3fte au, qui convi ent
de cette vérité , pag. 26 de fa
Dilre rratia n ,dife enfui te, pag.
34, qu'il y refte encor e quelq ues
partic ules marti ales; mais on
"Voit que cette efpec e de contr a-
�J 10
Traité
diél:ion nc vient que de ce gu'il
fait tous lès citons pour faire
trouver de la rciTemblance entre ces eaux & une cau chargée
d'un peu de vitriol. D'après ce
que nous en avons dit J il dl:
inutile de bire voir ici l'énorme différence qu'jl y a de Pune
à l'autre de ces caux.
Cetre cau J en l'état que je
viens de dire, fut filtrée; & le
dépôt rcffé fur le filtre aya", été
detréché & ramatré foigncufcment, pefa deux gros: il fuira it
eftcrvclccnce avec les acides.
V oil~
par conféquenr l'cxill:ence
de la terre abforbancc confi.r-
mec.
Pour fàire la féparation de
cette cerre d'avec le fer, je délayai cc précipité dans de l'cau
difblléc, & je verfai defTus de
l'acide nitreux, affaibli pal'
beaucoup d'cau. J'yen mis jufqu'a ce qu'il ne parur plus d'ct:..
fervdccnce;
�&s Eaux .J.Willlralc;. l: 1 t
~crvne
j marq ue à. laque lle
Je pouva is recon naître que
toure la terre abfor banre étoit
dilToucc. Il était e{fencid de
nc pas ouere-paffcr ce point ,
aUtre ment le fer lui - mê-
me fc feroit diffau t par
l'eC~
cès d'acid e; car nous avons déjà fait obfcr ver avec quelle fa-
cilité ce Mars fe dilTout dans
t~)Us
les acides. Cette préca ution prife , je vèrfai le tOUt fur
un filtre ; & lorfqu c la liqucu c
eut palTé J je remis de nouvelle eau fur le filtre , afin d'enlever exaae mcnt la difio!urioQ.
de cerre [erre. Pour cnfuir c ob-
[Cilir cctte terre.:, je verrai fur
cerre difrolueion.de l'alkali fixe
en deli'lu;urn, jufqu'l. Cc que
je l'cuIre cnticr cmcn r préci pitée. Je l'obtins égale mem pal'
le filtre ; & l'ayant fait féche r,
je n'cn eus qu'un gros. Après
cela je pris le Mars rcfM fur h.
F
�Trdit i
121
prem ier filtre; je verf:li dcffuc
fuffif ammc nr d'acid e vitrio lique, qui le difIo! vit radica le-
ment . Cerce difiolution fut filtrée comm e la prem iere; &
ayam édulc oré cc qui fcfia fur
le filtre , & fait fécher, cela fe
UQuva être un peu de félénÎrc-:
je n'en pus ramaf fer que 2grains . Je fis aprl:s cela la précipita tion du fer par J'al kali
fixe, de même que je l'avois
faire pour la terre abfor banrc .
L'aya nt fuir (écher, je n'cn ob~
tins que 26 grains. J'attri buai
la différ ence qu'il y avoir entre
le poids de ces différenres matieres & le poids de la totali té
du [édim ent, 11 la perce ou déchet qui eft prefq uc inévit able
d.ans de pareilles manip ula-
tIons .
La lique ur rcllan te, après
-avoir obten u le dépôt , o.y~lnt
I ~[é
évapo rée jufqu 'aux
trojs
�dts Eaux Mini ralu. r 13
quart s de fon volum e, il parut
q uelqu cs feuillees réléni teux que
je répar ai: il ne s'en trouv a que
quarr e grains . Je contin uai enfuite l'évap 0l'atio n de l'eau jufqu'à ficcit é, & il ne me rcUa
que quatr e :turrcs grlÎns d'une
maric rc qui me parut vérita blement cX[raétive & alkali nc.
L'acid e vitrio liquc vcrfé dcffus en dégag eait des vapeu rs
d'cfpr it de
crès [cnfab les, CIl
JaiI:lnt une forte dfcrv cfcen cc.
Je me pcrfu adai que cette maricre venai t de la tourb e, au.
Travers de laque lle ces caux paf.
fcnrv raifcm blablc rncnr . Quan t
aux vapeu rs d·cfpr it de rel qui.
indiq uç du rcl marin , Olt f<tait
que prcfq ue [ous les exna iu
des végét aux conti ennen t plus
ou moins de ce fel, ou plutô t
du fel rebrif uge de Silvills.
Cette vérité a été milè dans
U.n nouveau jour par un exce{..
.
F ijJ
rel
�J: 2.4
TnlÏti
lent mémoire du cél ~ hre
M.
Margraf, inféré dans -les Mém oires de l'Académie Royal e
des Sciences de Berlin, Olt
il ell: démontré que les alkaüs
fixes cxiaent rous formés dans
l es végétaux : pour prouver
encore l'cxiHen.ce de l'acine
marin dans ,cet extrait, je
puis ajouter que la ditrolution d'argent verfée fur cet
exrraÎt délayé ou dilTour dans
J'cau, en fut précipitée en un
blanc fale; & pour prouver
que la baJe qui lui était unie
n'étaie .poine une terre., nous
dirons que l'nlkali .fixe verfé
deffus ne la troubla point, &
n'oc,cnfiollna aucun précipité.
Il y a apparence .que c'cft l'érat de cetre mariere qui a fait
croire mal ~-pro
s à. M. Mar.[eau qu'il y avait du ,bitume
tdans ces cau x; cependant il
,auloit bien dÎl ne pas s'cn tenir
�des Eaux Minérales. rf'f
aux apparences, puifqu'eUes.
110U5 trompent fi (ouvent.
Il réCulte de l'cxpolition que
j2 viens de faire, que h:s Eaux:
d'Aumale ne cont
i enJ1[,com~
Oie nous l'avons déja avancé,
que de la terre abforbante, du'
fer, [fès-peu de félénire, &
encore moins de cette matÎcre'
extraélive.
Je ne crois pas devoir parfer fous filence que M. Murcau penfeavoir trouvé du foufTe dans ces eaux, oubliant ce
qu'il dit il la page rI. de Î. diffcreation, que leur gotît Il'ejl rien
moinsguejulfurcux." A la page
S4, il croit faire la démonfl:ration de ce prétendu fouEre, fe
fondant (ur ce qu'ayant mis
un rédiment de ces ca\IX à digérer avec de l'alkali fixe ,.il
av.oir obtenu un prédpiré do
Cette letIi ve filtrée cn y vccfanc
deRùs un acide.
F iij
�Traité
",6
On' a peine à comp rendr e
qu'un homm e auHi intell igent
<]ue M. Marte au puilTc fe laiffcr pcrfu adcr auHi aifém cllt &
s'en laHfer impo fer par d'auffi
trornp eufcs apparences. Si on
ne voya it pas clairemenr: d'après cc que je viens de rappo rter qu'il u' y il nulle appar ence
de foufi'(; dans ces enux , je pourrois difcll tcr {érieuCcmcnt avec
lui fur la ccrrirudc de l'expé rienel! qui l'a féduir. Il ne s'agit
P.11;1, en effet, dans l'expé rience
CO'
" ~A
",u..... ·· ·J'l·o n, Oc
' .... _:1
rire
li I..h "i~ICH
nunc
avoir fait \lIlC cCpeee de foye
de foufr e, en J:tifiwc digér er le
fédim ent de ces eaux avec de
J'alkali .6xe, ni dé croire avoir
fair la préci pitati on de ce prétendu foufr c,lorf qu'ay ant vertë un
acide fur cette \cfTivc 1 il s'dl:
fait UII précip ité (a );il [.,l1oi, d'a-
1
(,,) Cc: précipité n'a rien d'utrao rdibair..
�({cs Eaux Minérales. 11.'1
bord examiner fi la leffive avait
taures les propriétés d'un foye
de [oulfe, & fi le précipicé
qu'on en avoit obtenu, avoit
tous les caraaères du foufre,
Comme de noircir l'argent, de
fe fublimer, & de répandre en
brûlant des vapeurs d'cfprit volatil [llifurcux. Cc Jl'efl: que
d'a pres de telles marques q\l'il
eût été p ermis d'aOèoir un tel
jugeme nt dans pareillccirconfran ce , & de perfuadcl' aux autres qu'en ne s'c-ft pili trompé.
Au rellc, je ne me fuis·arrêté à rel ever quelques erreurs
de la diJfcr[acion de M. Martcau, que parce que je la diftingu e très fort de cerce multitude d'écrits fur les Eaux:
Minérales(; dont nous fommes
inondés, qui ne valent pas la
'Nous r <; ~vo l s "Il1C les acides dé~gent
prerquc:
tolljours dc [01. tCHe dC$ :a[kalis files.
F iv
�Traité
]' 2.8
peine aIrurt!m cnt qu'on cn par.:
le. Malg ré l'énor me quant ité
d'exp érienc es inutil esdon cccttC
differ ration cft remp lie, qui ne
font quc jcttcr dans la con fuflon, & mettr e le lctl:eur dans
l'impo Œbili ré de [uivr e la marche de l'cxam en de ces caux ,
on ne peur néanm oins nier
qu'il n'y air réelle ment de très& des expér ienbonne s chore~
ces bien f.lires, qui décél cnt du
génie & un 110mme qui a de
conno ilfanc cs en chy ...
gr~ndcs
mJe.
�aeJ
Eaux Minérales. 17.9
Les Eaux firrugineufes de
Rau", (n).
Nous citerons encore un au-
t{'c exemple des eaux ferrugJ ..
neufes de cette même Province. Celles de faîne Paul de,
Rou en, & les autres qui (ourdCIH dans la ville, ont été de- ·
puis long-rems l'objet de la vé- ué rntÎ o n dupçuplcdcccttc ville"
accréditées par l'cmbélHfement
de pluficurs de ces Courees , & .
célébrées par plufieurs Médecins qui cn diroient des m c r~
veilles. Je fus curieux de voix '
par moi-même fi elles éroient.
dignes de leur renommée M•.
le Chandelier, Apothicaire &
m .: mbre de l'Académie de cct- ·
(.,1) Aul1C eau fcrrugineuCe de la memc d '!'
J"!ce.
li v'
�130
Traité
te ville, cn avait déja, pcu de'
rems avant que j'y arri vaJfe ,
faitun examen fcrupulcux.N ous
le répérnmcs enfemblt.:, &d'a.";'
près la Icéturc qu'il fit de mon
mémoire (ur tes Eaux.l\1.inérales ferrugiueufes, lû à l'Académie royale des Sciences
de Paris,. il fe convainquit que
les eaux dont il eG: ici qudlion,.,
ne démentaient poim ce que
j'avais avancé fur la rnJlliere
d'C!tre du fer dans ces caux en
général. Nous drncs de plus "
que, fi on ôtait à ces caux le:
mérite de contenir un rant foie
peu de fer, elles ne différeraient pas bcaucoup des caux
de Cources. ordinaires. Il ma
fuffie de dire que ces Courees
ne difFércntdcprcfqucricn enn'elles, & que 24 pjnces do
ces caux ne nous out donné
Suc quarante-trois grains en
loue dcmaeicrcdontla majeure
�&s EarJx MinérallS. r 3 1
partie étaÎt de la terrre abfOl"-.
halue , & le l'cHe du fer: il eH:
\"rai que ce produ it cft encor e
plus confidérable que cc\ui que
j'avois obten u de la Cardi nale
de Forg es; mais aufIi il faue
cOllv enirq uc le fer daus ce dernier c~ faifoit les trois quart s
au molOs.
II faut remar quer que rareme nt ces fortes d'caux: ferrugin cufes fc trouv ent [ans
[Cc cc abfor banre . A la vérité
cela ~'eft
point extrao rdina ire
pour la N orma ndic.l puifq u'on
faie que cerre Provi nce cn très
aboncla ucc en eraye.
,F vj
�Traéti
J3Z
•
'Ana/yfe des Eaux d'Aix -k.Chapelle.
HI. ExemEle . Eaux (ulfureurcs.
TR
chores [ont digne:$
de remar quer à l'égard des Eaux
Therm ales d'A ix-Ia- Chap clle
& leuro m mérit é de tout rems
l'atte ntion des Chym iaes & des
NaturaliH:es; leur abondance,leur chale ur qui ell tres confi .
décab le, & 1. [ublimation qui
s'y f.1ir du foufre à la voute
des acqueducs ou aux porre ,
qui bouch enr leurs Courees.
De ces trois poines eelui de
la [ublim a,ion du foufre a été
toujo urs regar dé comm e le plus
curieu x & comm e le plus difficile à conce voir.C ela n'3 pour~
ranr pas empê ché qu'on n'ait
voulu en donn er des cxplic aOIS
�d" Eaux Minéral". ')1:
:Îons , dont quelq ues-u nes (ont,
trop ahfurdcs pour mérit er d'êtrc rappo rtées ici. Nous nous
conte ntero ns feulement d'ex ....
pofer celle de ces explicaton~
qui a été le plus génér aleme nt ·
adopt ée par les plus habiles·
Chym ifics qui ont vj(jté ces.
eaux ; c'cR cclle où l"on fuppofe une mine imm cnfe de pyrites cmbrQfëc dans le IoutL r.tein au-dclfous de ces caux, qui
fourn it lè foufr e, leque l, mêlé
avec l'eau , vient fc fublim er à'
la vOÎltC des réfervoirs. Cetto
hypo tère, qui paro1t fi fort approch er de )a vérité , & qui expliqu e en ml!l11c-rcms la caufo
de la chaletlf de ces eaux, [out.
fcc néanm oins quelq ues difficul tés. l)aI exem ple, comm ent
concevoir que depuis fi longtcms que ces caux font connues , la mine de pyrite s, quelque grand e qu'on lel'iu1agine 1
�tr41.
Tràir;
ne fOi, pos épuifée, & qu'ad
contraire cm ait roujours remarqué ta même chaleur & la
même quamiré de [oufre fublimé.
Ou . a cru :liférnent, d':tprès
rinfpeaion de ce foufre (ublim$, qu'il c'Xjftoit: réellement<
du foufre combiné dans cc.!
eaux. Mais je puis aiTuTer qu'il
en cf!-de ces caux comme d'une
infl~é
cl autres, qui (ont con·
nue, fous le nomdc [nlt'ureures;
IcfqucHcs ne contiennent tOut!
fimplcmcnr qu'une vapeur futhlrCuf\!, fl.:-l.llbl.1h1c à celte qui
s'~lv.c
~cs
foyc'i de foufre. Cc':
pen j in: quand on confiderc cd
mê
~-rcms
que ces eaux-ci
font al kalinc'i, on etl tour étonné de voir qu'clles ne conrienncncpa. \,. {o uH'cc ll (ubClancc;
Cil un l1'l")f, f,)1 manr avec l'<l l..i
kali un tf') Yc li.! foufre réel. ("'oa
.une de (C'b {t.luà'i(,~Y
qUi J.n':t
�, des !allX Minlr,!t~.
rJ ~ f'
d'abord frappé, & qUI m aporté à en' chercher la rairon que.:
j'expoferai par la fuite.
On dillingue plufieurs fources d'Eau Minérale a Aix-laChapelle; & il cil airé de voir..
rO'Ut de fuite la diflercnca qU'il
y a cnrr'cllcs, par le plus oll!
moins de chaleur, & pal' te
goûr & l'odeur de foye de fOli1re plus ou moins fenfiblc qu'on .
y- remarque. Outre cela il y a
des fources qui ne donnent nu!...t
lcmcnr de foufre" comme ccllcs',
de BOIler.
.
Quciques-unes de ces four-
ces tont monrerlcrhermomérrc"
graclué Celon M. de Reaumur?
à. 30 degrés, d'autres à 40;
l1ai~
acH e qui fournÎr au bain de
PEmpcreur,- le fait monter à-
degrés. Les enux. de Borfet'
font encore plus chau.des; car
~
T
ayant expofé le rhermométre
pcndant 10 minutes à.la [ource
�.,6-
Ti-aii/.'
qui eft h. l'air au milieu de l'en..\'droit, il a marqué Go degrés . .
Touces acs eaux, indépen- '
dammcnc de l'odeur & du goût
de foye de foufre, fe manifcftent un peu falées & un peu .
alkalines. Quelques-unes iont.
une effcrvcfccncc marquée avec
les acides ; mais la plupart
ne verdifiènt le fyrap violat'
que faiblement.
Avec. la diffolution mercu~
riclle elles donn ent toutes un i
précipité blanc affez abondant.
EI1es précipitent le vitriol martial ~ peu p.rè~
comme foO[ les
alkalis fixes. L'une & l'autre cx-·
périenccs prouvent bien clairement qu'il n'.exifle point de.
f9ufrc dans ces caux j car on
fcnr que fi dies cn contenaient,
ces précipités ne manqueraient
point d\:n être noircis ou colorés.
On avoit publiéqtlc ces cauX'
�'des Eaux Minérales. 137
cOncenoient de la félénitc; mais
jJ n'r en a pas la moindre apparence, puifque l'alkali fixe ne
les rrouble poim. Quant au dépÔt & croûtes qui fe forment
dans les baffins & réfervous de.
ces caux, clIcs font cntierernent de nature calcaire: j'en ab
fait dilToudre des morceaux tOtalement dans l'cau-forre.
De toutes ces fources, celle.
qui fournit au bain de PEmper,eur paraît êrrc celle qui eft la
plus chargée de vapeurs de foye
de (ouffe. Une piéce d'argent
cxpafée dans cette cau fraîchement puifée ) y prend une couleur jaune noirâtre; mais cet
effet .ft plus pronlpt & plus.
fcnftbte li on C'xpofc la piéce à.
la vapeur de la {ource même ou'
fur l'orifice d'une boutejlle remplie de cettc eau . II en eU de
même fi l'on fufpend fUI" cerre
Iource un nouet de œru{c
0\1,
�1")8
Traiti
d~
litarge; IJune & l'autre y Ge'>
VIennent promptement nOIres,.
& s'y minérnllj[cnt.
Nous avons dit dans le chapitre où nous traitons de ces
eaux, que cette vapeur fulfu.reufe érait incohërciblc, &
qu'on ne peut la connaître autrement que. par fes cf1:ers;
qu'il ùoit inutile de renter la.
d.i!l:illarion pour en prendre de
plus grandes connoifT.1nccs; que
l'on Il 'en apprenoit rien de plus
par-Ul. N éanl110ins pour ncrien
laiffer à defu:cr 11 cc fujet, &
ayant d'ailleurs un autre def....
fein, que nous expoferons plus'
loin; jefoumis ulle a{fez grande
quantité de cette cau cn dift.il...l
lation dans une cUfcllbirc de
verre au bain de fable. Le chapiteau & le récipient éranr bien.
lutés, j'en oq.dns une eau infipidc al! goût, qui avoir ccpcn-'
dane une petiee. odeur fœtidc.·
�des Eaux Mùuralts: l 3-~
Au [urplus cette cau ne difleroit
en rien par [es effets de l'cau
Commune difiilléc.
Il ne me rcHoit donc qu'à Cil
\l'enir à l'Analy(e pour en. obtcnirles matieres fixes. Jc(oumis
en conféquencc douze pintes
de ces caux en évaporation ..
TrèS-peu de rems apres les pre.
nliercs impreffiol1s de la chaleur, il panlt à la (urface de'
petites parcelles tcrreufes. Je
poutTai l'évaporation jurqu'h ce
que je Crus que- roure ia terre
était précipitée. Ayant laiiféreporcr un infranc cette eau, je la
décantai dans lIne autre terrine;
&. je verrai le réfidu fur un fiItrc. Cette terre féchéc, & enlevée' le plus cxaacmcnt qu'il
rne hlt pallible de deifu, le papier , ne pera que 26 graim. Je
Continuai l'évaporation, & 13.
POUŒli fortement, ne. voyant"
plus rien parolcre de terreux.
�140
Traiti '
L'ayant réduite à peu de '10'- "
Jume, je vis Cc former une pcl~
lieule crynalline avec des cn~
foncerncns, que je me doutai
érre du {cl marin. Dans ce [oup~pn,
j'ôtai la capfule du feu, &
la plaç:ti fur un bain de hîble
chauftë légeremcnt, afin de.
donner occafion au fel marin
de fe cryfcallifcr parf.titemcnt ,
& d'être par-là plus h. même de
It: bien difbng.ucr des autres ,
filbfrances ratin es , avec ' lefquelles je fuppof.1i qu'il pour(oit être mêlé. En effet, j'eus .
au bout de qu elques tems, à
cetre chaleur douce, de beaux
cubes de fel marin; je les féparai ,,& remis autTi . . tôt le rcUant
de la liqueur à la même chaleur
du bain de f.1blc; j'en obtins
encore une p.lreille cryflallif.1- ·
tion. Le 1èl111arin provenant de
ces deux cryftalli/a!:ion", ne pe-
fa.que 4.4 grains. Le peu de li-
�dl!s Eaux Millùales. 14r
queur qui ,me rcHoitaprèsccla,
paroilfoirépaiflè, quoique très-
-claire &.fans couleur; elle écoie
fortement alka\inc. Dans la perfuafion Otl j'éco is que cc fflt-Ià
de J'alkali ,minéral, je l'expo rai
au réJi'oidiffcmcnt atrez de rems;
mais ne s'étant ricn cryHallifé ,
je l'a remis encore h évaporer.
L 'ayant ôtée & IniiTéc au réfrai~iremuc
pendant 2.4 heu res,
II Ile me refl:a au bom: de ce
rems que quelques cubes de {el
marin. Ayant bien réfléchi là.de/fus , Je \'is que toute cer-
te liqueur ne pouvoir s'être
réduite à une fi petite quantité
de fel marin, qu'il falloir nécetraircmcllC qu ' il fe fùe en cela
palfé quelque chofe d'extraordinaire j cc qui m'ayant fait
rappctlcr ce qu 'il m'émit arrivé
dans d'autres occafions, ou des
maricrcs falin
~s
s·":roicnr dé-
compofées, je crus que pa...
�141
Trahi
l'cille chofe m'émit arrivée ici.
Ayanc donc .poc[é mon a[[en...
rion de ce cô[é-Ià, je ccus de..
voir reco mmencer l'opéradon,
afio de m'affurer de ce qui eo
éraie. Mais le fuccès cn fut égal;
il ne me c,:lta pareillement que
quelques g rains de [el marin.
Alors il mc vine en idée de combiner avec J'ac ide vÎnÎoliquc
[out ce G4'il y avait d'alkali
dans cc rélidu, efpéranc par cc
moyen àc fixer l'al kali.
L 'oc~tfin
ne pouvoi[ m'être
plus favorable pour faire au'
tant d'cxpé ri ences que je voudrois là - dcffus; puifquc M.
Cœbcrgh, Apochi cairc d'Aixla-Chapelle, lll'ofFrÎr obligeamm ent dc t ra,oailler fur la grande
quanriré de réfidu qu'il avoir
,obtenu de ces' eaux (a) . J'en
(d) J e ne (p.urois ici trop t~moigner
la re:'
U»)l.IIoOjftao.cc 'lue j'ai pour tOUtCS Ics nonnêtetés
�&s Eaux Mi/lérales. 14';
pris G gros, q1l7 j7 fis diiloudre
dans de l'eau dl1ü11ée. Je verfai
de/fus peu lt peu de l'huile de
vitriol, délayée dans beaucoup
d'eau, dans la crainte qu'clle
n':1git fur le [el marj Il. La faru ..
ration ayant été faite, je fis
évaporer la liqueur. J'obrins le
fel marin comme je viens de le
dire ci-dcfTus, & j'cxpofai cn ...
fllite le rcfl:aut de la liqueur au
rcfroitiifiernCDr., dans l'cfpérance qu'il fc crl'fiall iferoÎ[ quel.
que chofc. Mais je fus bien furpris quand en vHirant ma capfuIe le lendemain, je n'y trouvai que quelques traces d'ml fel
cn aiguilles, qui me parut à la.
,v érité au gour une cfpécc de fcl
de Glauber; .mais qui cependant acheva de ft: diffipcr c.a
(]U~
ïai reçues de M. Co:bergll. dam le LaboHloirc duqud j'ai cxtcuté .out cc que j'upo[e
l!;Lnt
<c: MçtlU)jlc.
�144
Tmicé
'peu de tems. D'apr ès ce qlrc je
viens d'exp ofcr, je ne pou vois
plus doutc r que cet alkali ne fe
décom pofàt réelle ment ; je dis
décom pofer -, car on ne peut
pas regar der ceci comm e unI:
:volat ilifati on, puifq ue j'ai dit
que l'cau minér ale djGillée ne
préfe nroit rien dedil fércn rd'un e
cau fimpl e ordin aire.
Qu'on ne foit pas..éronné de
ces Cortes de phéno mène s, jls
·font plus comm uns qu'on ne
pcnre ; &fi on n'cna paseu connoiIT.1ncc plutô t, c'dl: faute d'avoir aIrez obfer vé la Natur e.
S'il m'éto it pcnni s d'ava ncer
lei mes conjc él:urc s, je dirois
'Volontiers que je cOllftdcrc l'alkali de ces caux comm e érane
'Cians un érat d'emb ryon, dont
les princ ipes éléme ntaire s fe défuni1Tcm & fe d iŒpent , n'aya nt
p:1S cu te tcms d'être parfa;eement comb inés cnfem ble J au
point
�âes Eaux Mirzirales. 14~
.poin t de forme r un corps fiJ.blc
• & folide. Maisc equi m'étonnoit:
le plus, c'écoit:.dt: voir que l'acide virrio lique lIon-f eulem ent
n'avo it pu fixer cet alkal.i, mais
que mêm e il s'étoi t diffipé avec
lui .
Je fus curicllx de répéte r cè[tc
eXpérience . Je pris dOlle ulle
pareil le quant ité de cc iCi réfidu
des caux, que je faturai de mê..me avec J'acide vitrio lique. J'eus
Je
m~
e
fuccès ,
~
la différ ence
près, que j'eus quelq ues grain s
de fel mari n, que je trouv ai
dans la capru le, quand tout [e
•.fllt diflipé.
Ne pouva nt parve nir à connoître parf:litcrnene cct alkal j,
il ne me reHoÎe qu 'à exam iner,
aUtane qu'il fCroÎt en moi, Ccs
cflèts. Je devois exam iner fur[out pourq uoi CCt alkali ne dif[olvo it pas le foufre dans ces:
ca.ux; car le fcl mal·in , a.vec.
G
�Traité
'q6
lequel cet alkali fe trouvoit col1J
fondu, ue devoit pas en être
'un obüacle, 1e pris en coofé-
quence une once de ce [el réfi..
du, je la lis »ouillir dans de
l'cau diLtilléc, avec 2 gros de
foufre : je filtrai j mais ayant
eŒ1yé cette liqueur, elle ne pa..
rut nullement comenir de foye
,de foufre
j
aucune di1folurion
métallique n'cn étoit précipitée
autrement, que delamêmc maniere que le (one les Eaux M,"inérales naturelles; à la diffé4
rence que les précipités fe raifoient plus prompcerncm, parce
que cette liqueur étoit à pro-
portion beaucoup plus alkalin.
que ne le font ces Eaux.
Voilà tout ce que je puis dire
fur ces caux, vraiment fingp-
Heres par rapport à cet alkali.
Il réfulec cependant de ce que
je viens d'exporer, que ceS
.
"
eau;IC: ne contlcnnctlC
nen
wcr ..
�•
~
(Tu Eaux Millérales. 147
cllOfl!, Outre cet alkal i, que
<lu rc l marin & de la terre ab ...
fo rbance. Au rcf1::e, cette terre
efl: de la terre vérita bleme nt
calca ire (a) ; car l'ayan t diflou re
par l'acide vi[rio lique , j'cn ai
obten u une vérir.lbic fe!énite ;
la vérité cerre Jë\cnÎ œ érfJir
cryHal1ifée en petire s éc•.lillcs
foycu fes, légcr cs, & w..tt-àfai, lcmb!ablcs au fel léd,ri f;
mais ce (ont de Les p ~ 'riec;
VAriétés dans ILs fé 'ê ' lltr.!"i aux:quelles je fui , j,f'CO~
-t,mé (.i ).
J'ajou rerai ici ,I vam d..; fillir,
la quant ité de rt!f1du fali Il qu'a
obten u de plufie urs dt;! ces eau.x
(d) 11 convien t de Cptcifier la nature de la
j puifqu'il dl: hlcn prouvé . tam par les
Ctpéricnces de M. Mugtaf quc par lei miennes,
qU'II y a da diflercn ce$ réelles dans la ~turc
des terref "bforoarm:s.
(') L.. CélénÎle ordinaire, [die que le pline
~rc
ou Sypre. rc cryfbllire toujours en
plus ou moins srandes.
ai~uU
G ij
�~48
Traité
M. Cœbergh ; re!idu que 1'01\
peut rçgarder fuivantl'jdéc que
venons d'co donner,
110US
comme
~n
mélange d'al kali &
de [cl marin.
M. Cœbergh a employé 68
)ivresd'cau, poids d'Aix-la Cha.
pelle, qui I,'el! que de " on-
ces 1.a livre. Il a obtenu de l'cau
du bain de l'Empereur, [rail;
onces & uo gros de r ~ (idu;
de c.elle de faint Cucrin, 3 onces & un fcrllpllle; de celle de
3 onçcs & trois
faim C~mil1"
gros, & doeelle da bain de l'E.
,::reviffc t. Bourfoc, 3 onc~
:l,
gros & demi.
�des Ea,", Minérales. r 49
Arzaly/< des Eaux de Spa.
IV. uemple. Eaux ferrug in eufn,
PAn
ltI 1
les Eaux Minérales
les plus célébres dc l'Europe,
on peut dire avec vérité qu e
les E aux de Spa ont ro uj ou rç
tenu un des rangs les plus dif-
tingués. Aulli ont-elles été le
fujet de plufieurs écrits j mai e;
je peux dire avec la même vérité que leur nature a été au(fi
jnconnue que celle d'une infinité d'autre') Eaux.
Je ne m'afrérerai pas à djf. . .
Curer ce qu'on. en a dic & à cn
prouver le faux; il me fuffira
de dire que ces caux font du
genre des ferrugineufes à gas,
lie qu'elles ont été par eonfé,q ucntrcgardées fuivam l'ancien
G iij
�SO
Traitl
Gllême, comme vicrioliql1cS &.
.I
acidules.
On dillinguc CCpt fourees ou
fomaines en ufage à S pa. Parmi ces fou_rees, il n'y a q ue
celle qui porte le nom de Géronfh:re , qui foie un peu d ilfél'cnte des <Iutres , cn ceqll'clle aun pcti r galle de faye de [oufr c. TO !lre\ le\ aur n.:::s ne paro iffem ditF..: rcr cncr'dl es gue pal'"
le plUS ~ l ' le moin<> dc Mars ou
de:
Le i) ULhol1 qui dtda ll9"
~pa
mlme, peut ê.rc regard é
comme la principale & la plus
(;:l~.
force d e toli tes.
'T oures ces Eaux verdi (feno
le fyrop violat & fe colorent
avee l:l noi x de galle td ~s lente·
ment. L'eau duPouhon efl:cello
cepl!ndant qu i produit ces effets
plus promptemem& plus mar·
q ués. La coloration qu'elle
donne avec la lIoix de galle,
�'des Eaux Minérales. r') 1
eG: un pou rpre très foncé.
L es acid es verrés dans ces
E aux)" produifent bie n un e petite ag it:ttion, néanmoins dans
le cas préfcl1t on n e peut pas
r egarder ceci comme une véri.
table effervefcencc, c'eft-à-dire
comme l'effet de la combinaj.
fO Il d'un e cern: ou d' un alkali
avec un acide, puifque coures
les E aux à Gas produifent le
même effet par clics-mêmes. Je
crois qu'on ne dojt regarder
cetce agitation que comme un ,
dérangement de l'état de cette
cau, un dégagement, en un ,
InOt, du Gas. On voir, après
y av oir verfé un acide, degrof[cs bulles [e répandrc dans cette
eau, & venir fi: crever à la fure
face. Den ueo up d a utr ~ . J.nati
rO'5 teUes qu e des vins, des [yrops , produirent en fe m êlant
avec ces caux gaflu.fls, le mê·
me effee.
G iv
�JS 1.
Traité
La diffoIurion du vitriol mal"'.
rial n'cH point précipitée par
ces eaux fur le champ; ellc ne
l'cH feulement que rres long-[Cms apres l'y avoir mêlée, en
core ne l'eIt-ellc que faible.ment. Par ccete feule expérience on feralt renté de croire
que ces caux ne conrjenncme
point ou prcfque point d'alkali ni de terre abforb:uue.
Nous liTons remarq '. er ici'
en palfanr, qu'il y a des caux
dont le Gas y rient mieux que
dans d'autres. Il y en a, '-:lui exporées à l'air, ou même dans
des vaj1feaux mal bouchés ,
perdent en un inllanc rom leu ..
Gas, tandis q ue d'autres J,:
confcrvenr bien plus longtems.
Les eallX de Spa font du nombre de ces dcrnicTes. J'cn ai
cxpofé à l'air libre, pendant 24
.heures ~ un air tempél"é, &-o.u
bout de cc: rems eUes écoie(lf{
�'iles EauJl Minérales.
l
S3
'enCore paffablcmcnr piquantes.
La perte de leur Gas s'anno nce
par des huIles que l'on voit
s'en dégager; cc qui dure enCore Jong-rems, fur-tout dans
un rems froid. Ces caux ayant
p erdu entiéremenc leur Gas,
ne la iJfc: nr pourtant précipi[cr leurs Mars que très - len ..
tement. Cette lenteur décélc >
comlne noue; l'avons dit ailleurs>
tin fer pa .. faie dans ces caux ~
ce qui, jojnt à )'.Ill"rc a\arrt3gc qu'Ont ces eaux de retenir
leur Gas long-rems, les rend
5"rès-po~
au rranfport, &
à être confervées pendan.c bien
du rems en bon érat, p ourv~
qu'elles foit bi en bouchées.
Ces eaux ayant perdu leurGas, il cft facile de re leur
redonner en y ajourant quelques gouttes d'acide...
Une ch-oCc que nous ne de\ons pas omettre icÏ, c'dl 'Lue:
G ..
�J'54
Traité
quclqu es gouttes çl'alkali fixe
verrées dans ces eaux, leu.r font
p erdre fur le champ leur GilS,
ou du moins cllcs l'anéantiiTcnt
de manie re que ces caux fone
f.1d es comme une eau commune; mais au{li quelques soucres d'acides aj ourées pour fa ..
turcr cet al kali, rendent ces.
eaux plus piquantes que jamai s. (a)
Sachant: que toutes les fois.
quron (ature un alkali ou unet erre par un ~cjd,
on produit"
du Gas, (ai pris plaifir quelquefois d'augmenter par ce
moy en le piquant de ces eaux,
& mêm e d cn produire 01'1 il n'y
cn av oit Ph, au point fouvcnt
Ca) 11 foUlE COllvenir que' ccs C1r~icl(t$,.
:lvte i.l Il évcmion que 'c~
ClUX
{ont aei.ks. r ( lo i(n~
l..icn proc~
à ton6nncr
..I3n s CCI IC 0l'lIlIon ; tanl il)' Il (O '.I VCIII de la,
rclfcmbla ncC' entre les chemins de l'trtCllt ~
tnvir~gécs
'u:ux de \. yérité.
�-"os Eaux Minéral... r 15
\te ne pouv oir pas l'endu rer dans
la bouch e.
A Cuivre l'idée que ces expé-
riences font
n~1tre,
on (eroie
affez porté à croire que ces Eaux.
!\.iinérales ne fom deven ues ga·
flufis que par cc même moye n,
c'dl-à -dire , parce qu'il s'cft
fait dans ces eaux, dans les entrailles de la terre , quelq ues
comb inaifo ns d'acid es avec des
terres ou de l'al kali. Cc fcnri-
~dénlc.
mem parol cêtrec elui qu'àa doplé M. Vene l dans les deux excel lents Mém oires qu'il a donné s
fur cetre marie re (a). Cela s'arrange rait à merveilles pour les.
eaux qui conti ennen t quelq ue
cornb inaifo n falinc ; mais pour
celles qui n'en comi ennen t pas
du tout, comm e les caux de
Spa, j'avan ce que cela n'cU pas
(.,) MémOires des S ~a"ilos
( c~o
D<'l
"01.
EtI':tni;crs de t'A·
G vj
�'sG
Traité
.
fans difficulté. Nous devant
Jairo 0 felov er gue les fubitan_
ces cc rreu(cs alkalines qu'on
rcrin: des eaux gaJëujès J produifcllt en les faturant avec Ufl\
ae ide,bien pl us de Ga.s q ue d ' au~
trc s. rai quelquefois raturé de
l'al kali minéral que j' avais retiré de pareilles eaux avec de L'a·
cidc vitriolique, & la vapeur
fpiritucufe qui s'cn élevait,
écoie incomparablement pluS'
fofte que celle qui s'elevo ir do
pareille dofe d'llbli minéral
retiré de la foude; ce qui fcmblcrOlt prouver qu'il y a quelque difpofirion particuliérc
dans ces fubLtances. pour produirt! le Gas. Quoi qu'il en foi r,
voi là la rairon pourquoi il dt
fi facile de rétablir le Gas
d'une cau qui l'a perdu, en y
ajoutant quelq ues gouttes d'aclde , pourvu que cette cau
contienne une cerre ou UJl al..
,
�du Eaux Minéraks. ',7
lali pour (ature r cct ac ide.
Nous ajourerons encore J qu e.
de tous les acides le virrioliquc
cH celui q ui m'a paru le plus
propre 11 produire le Gas dansles caux. Les autres acides l'y
pro duirenr bicn, mais avec dc,Ç"
modifications & des goùrs par.....
ticuliers J relatifS à leur efpece'.
D e toutes les eaux de Spa', _
celle du Pouhon m'ayant parQ
la plus fo rte, & éta nt d'ailleurs
plush ma porcc!:e, je la préferai
aux autres pour la [oumc[tre à:
l'.nalyre. (a) J'cn cxpa[ai 12
•
(4) D'ailleurs. n'ayant ddfein que de pr~
Cemer ici un cu.mplc d' An alyCe. je biffe à.
M. de Linrbouq;, MédcCln des E:llu: de Spa ~
(onllU avallt:lgcufeJJlc:nr du Public . Jo foiru
de u'aiu:rmmes ces eaULen p:'ll"IÎcuIKT.
lu eornr:u er cnfemLIc, Je rcrois trop
&:
u c:u~
de.
11 je: hu cn :wois tra cé le t hc:mi \l . &. fi je:"
lui avo iuidé .1 re dc!fàirc: de b. pre" clltron oœ,
ij a ~ t l jurq\l'iti de regarder ccs UWl: C01a~
r.t1J.
"-tttolHl.un &.zcidts,
�' l~S
Traité
pintes en évaporation Je la m&~
mc manicre que je viens de dire
dans les an~lyfes
qui précédent.
Dès
que ces eaux CllfCnt éproll.
vé les premiers degrés de la chaleur) elles s'agiterent & d Olln(,}rem une grande quantité de
grofi"es bullcs,conHnefon t cou.
tes les eaux gaflufls,
Le fer que nOU5 avons déjà
vû yccnir ft forcement, ne S'Cfll
précipita pas tout de fuite. Il
fallut aller jufqu'à l'ébullition;
alors cerrc cau commença à fe
troubler, & à dépofer lon. fer
& f.1. terre. L'ayam évaporée
jufqu'à diminution à peu près
de la moitié, je l'ôtai de dcfrus
le feu, & lafiltrai pour eo fépa-
rer le dépôt. Cela fait) je remis
mon eau en évaporation. ElIe
n'y fut pas long.rems fllfl' me
donner un phénomênc que je·
n'avois pas enCOre Vll. C'en celui de me préCcncer de nou.-
�"des Eaux MinlraltS. t)~
veau de la terre. Jufqu'ici tou-
tes l cs eaux: que j'avais anal y-
fées,m'avoient donné leur terre
cn même-rems que leur fer. Il
faut aufIi ajouter que cette tcrrc
ne fe préfcocoie pac; de même.
ici; il femble qu'elle fe fépacoit de l'cau cn manicrcdc cryfralir.1.tion. Il fc formoit à la
furface une pellicule fin€: , lui~
fa me ,fans troubler l'cau ahfo_
lumene. Jecollcinuai l'évapo ration jufqu"a ce qu'il nc reftât que
très peu d'eau; je la filtrai de ...
rechef; mais par un autre fil ...
trc; j'en obtins unc terre cl?une extrême blancheur, qui paroilfoj[ talqucufc. Je remis en-
fuire la liqueur qui me reRoit
en évaporation. Elle n'y fut pas
plutôt, qu'clle mc donna encore
des pellicules
terl'CUfc5.
Je vis
donc pour lors que cette terre,
comme les fch, accompagnoit
l'cau juCqu'à la Iil1. Préfum.,n~
�.60
Traitl:
cependant qu e ccrcceau medcm)
neroit par fon enrier évaporation qu elque marierc faljne, je
nl'arrendois qu e cette rcrrenniroit de fe féparer à l'infianr où il
ne renerait d ~ u que cc qu'il
en fanait pOUI renir cc [cl cn
diifolution. Cela arriva en ef-fcr, mais bien tard; Raree qu'i~
y avoit bien peu ete fel dans
çette eau. Je fus d'onc contraint
de décanter"encore cerre eau,
& d'en réparer la terre, quand
je vis qu'il n'yen p aroilfoir
plus. Après qu oi j'achevai d 'é ~
vaporer ce renant de liqueur ;
il ne me refb que hu it grains
d'un fel uo peu g ris , qu e Je reconnu auŒ-tôt pour être un fel
.lkali.
L'évaporation fin ie , je pris.
re pre mier dépôt refié fur le
fi ttre, je te délaya i d,lns de l'cau
pure, & je VC I fai dcffus de l'a..
ride nitreux pour cn réparer
�}lf/airaZes. ft t
la tcrreabforbame d'avec le fer
de la même manierc que jev iens
de le d'ire, à l'égard d'es caux
d'Aumale. Le fer reilé fur le
nitre loc hé ne peG que '3
grains. Ayant féparé ma terre
d'e l'acide nitreux par l'al kali
fixe , l'ayant lavée & fechée,
~I1e
ne pcfa avec l'autre que
J'avois obtenu Cil paTt,i culier ,.
que 6'3 grains.
En réfumant cour ceci, orr
des Eaux
voit que les caux de Spa n e
contiennent des marieres fixes
~ . uc
de la terre ahforbante, d'u
fer, & tant foit peu d'alkali. (a)
(4) Ce drultatdl: un peu différent clecelui que-
nous (. ûm~s
M.l'oullcticr dela Salc&.I1oi~
dalU une An:t1yfc 'lue l'lOUSlimes cnCemble à
Paris d'UDe: prttcndw: eau ck Spa. edlc:-cr
nous donna beaucoup plus de terre; & Cil...
place dLl [d lllkali. nous obtinrncs un Cel
ll1arin IcrrcLU. Nous profilons avec pbî6r de
cette O,caliOD. pour 1\1{)ntrn qu'on cft qud-
!l.,ucfou (romr' dans lei EaijX Minérales 'lue.
~ GII v:cnd à Jla.ris•.
�' I~'
Traité
Je vais fJÎre voir roue à l'h eu ...
re la natur e de Ccc al kali auŒ.
bien que la natur e de cetœ
[(;rrc.
Les caraa èrcs p arriculi ers
que j'avoi s appcr'flls dans cette
cerre , m'a va nt donn é occafiOll
d'en encre prend re l'exam en, je
co mm ençai par la délay er dans
de l'cau , & la fa turer avec de'
l'acid e vicrio lique. Cerce opéra .
tioo faite, je vis qu'il reHoit
encor e beaucoup de terre 1101\
diAoucc ou du moin s un dépôt'
confid érablc j ce qui m'aya nt
doon éh. pcnfc rquc cc pourr oit
bien être de la réléni rc, qui fe
feroi! cryilallifëe à merure
qu'cll e fc !cro it formée J faute
d'av oir affez de véhic ule pourla tenir en ditrol u rion, je réparai foign cu fè l11 cnc ce dépôt &
le fis bouillir clane; beauc oup
d'cau pure , jufqu 'à ce que je
zn'app erçuff c que l'cau que j'en
�aes Eaux Min/raitS. 163
féparois ne blanchilfoi, plus avec
l'alkali fixe .. ce qui était une
marque quïl n'y avoir plus de
félénirc dans cc dépôt, & que ce
qui rcltoit en arriere éroit une
[crre pUI'C . Je fis enfuÎrc évaporer routes ces eaux de lavage, &
j'obtins la félénice qu'dlcs COlltenoicnc. Par cette m..lnipulation , je fus anùré que la tcrrc
<Jue j'avais obtenu de ces eaux,
n'éroitpoim une terre llnjque ,
& qu'il yen avoirp!dicurs mêlée ,> cnJcmble. Je p()uvoi~
C'c.n-
jcél:urcr avec aOè·z. de ',rai fem_
blance, que la terre qui avoit
rdt
~ non dillourc érait de na[lire argillcufe· c'cfl: cc qui va
être confirmé par ta fuire.
Je fi .. évaporer 13 liqueur qui
proven oit de la r.'turation de
cerre terre avec l'acide vjtrioli-
1ique, & j'en obtins par la cryfrallif.·uion un [el qui me parut
pa< le goût un mélange de
t".
�tt4
Traiti
Id d'Epf"", &. d'Atun. Ce fel
imprimoit d'abord unt: fiipriciré pareille à celle de l'Alun,
& en (econd lieu, une amerru ...
me pareille à ecrIe que procu"
rele Ccl d'Epfom. R éA"chiff.nc
fur Te moy~n
de m'affurer dd
ce qui en étoit, Je crus dèvoir cmpfoyer la eraye, comme aya"" la propriété de décompofer l'Alun, & de ne
pas
agir furlefel d'Epfom parlair.
(a) En effet ayant lait bouillir'
ce fel avec de la craX" délayée
dans l'cau, & 3) &l'or Ii.rrré la li ..
queur, j'obrin-; en 1::t f.1ifant'
évaporer ,d',bord de la félénire
qui provenoir de la décompa_
fidon de PAhur, & eniù.itc du
{el d'Epfom.
(.. ) Noui dirollilc lél d'EpfOm p:uCair. pu"
cc qu'il fi: Tcncoorre d:lns la Nature: des
d'EpÎolll que fom
rcl.
p:u la' ICrTCl'
~ycul.
&: n o~ mc:nt
cdui qUI dl COntcnll
lan, Jet. E.1uX de Palfy, çornmç on lt ,«ra..
d~ co
mporés
�&s Eau" Minémles. r 1; ~
D'apres cela, je fus bicn con~
vaincu qu'il cxifloje trois cCpe-
ces de terre dans !es eaux de
Spa. [o. La te~r
,ordinaire
2,0;
abforbantc 0T.
la tcrre qui conf.
titue la bafe du fcl d'Epfom;
t. ennn, la terre argillcJ.lfe,
.qui combinée avec l'acide vitrioliquc.,formc l'Alun.
Pour cermincr cette analyfe,
il ne me reltoi, qu'à décider de
quelle nature .é toit le fel .Ibli
que yavoi.s retiré de ces caux.
PourceliJ., j'cus encore recours
à l!acide vieriolique, qui, combinéavecccr alkali, me donna l~
furprife de voir du tartre vi[rol~
à la place du fel de Glauber
auquel je m'éroisarrçmdu. Ainli
il me f~t1ur
eonfidérer cet alKaU comme étant de la nature
Pu le même que celui des végétaux. Ce qui appuye le fen.
ri,rnent · de "iltuftrc Margraf,
qui pe/lfe que cet alkali exilt.
.~
�I GG
J'raid
tout formé dans la nature, aufIi
bien que celui qui eG: connu
fous le nom d'al kali minéral ou
bafe du fel marin,
80CrtTt
0. .
SCIENCES MÉO:CA'-fS
�-
'des Eaux MiniraTes. 161
.A.nalyje des Eaux de la I1lÙ~
de charbon d. Littry en baffe
Normandie..
v. Eumplc:. Eau virrioliqlles.
TOU T E S les eaux qui forten t
de la mine de charb on de Littry (a) (ont fOftcm cnc vlcrio 'ljque s: elles le fone plus qu'il
ne faut pour faire une eau mi·
nérale ordin aire; c'cfi: ce qu'on
l'econ noÎt a l'inHa nt en en goû.
tant. Cerre appar ence avoit faie
naître l'idée d'effayer fi. on ne
pourr oit pas tirer avant age de
Ces eaux & fi on n'en pourr oit
pas obten ir du virrio l.Dam cette jnten tion M. Beffo n, Direc tcu r de cctce mine, avoit envoy é
de ces eaux àM. Jc:Bo ucher ,trèshabile Apot hicai re à Baye ux,
pour qu'il en fit l'analyfe. De
Cette analy fe, ilréfu lra que ces
-
�,-68
Traid
caux conrcnoienc, outre le vi ..
rriol, un véritable rel de Glau ..
ber, leque1 s'y préfenro Îr me).
.me preIque en auffi grande
quantité que le vitriol.
Par l'Ana1yre que je donne
de ces mêmes eaux, on va voir
<}ue j'ai trouvé les chofes un peu
différemment que M. le Bou'
.cher: c'cG à l'égard du vitriol;
& c'cG: par-th. que j'ai jugé cene
feconde Analyfe d'cau virrioli ..
que digne d'être prérentéc ici.
M. Bdfon m'dyant envoyé 1
pendant le féjour que j'ai fair à
Caen 1 douze pigees de ces
. caux, j'cn fou mis d'abord 1:1
rnoirié cp évaporation; à me ..
fure que cette ClU éprouvoit de
la chaleur, clle fc troublait, &
devenait ocreufc. En peu de:
lems j'cus un précipité très"
. abondant. Quand je vis que
l'eau re{toit claire à la furf3ce,
je fépar.i cc précipité p"' le
/iltr""
�aes Eaux Minùalt:s.
[6?
filtre. Après cette opéra tion, je
ternis mon cau en é\'apo ration ; il
Ile [e préci picaplus ricn d'ocre ux;
mais je vis fe forme r à la furface
Une pellic ule cryfla lUne, que je
flle doutai être de la félénire. Je
Conti nuai l'évap oratio n, ayant
foin de faire préci piter la rclw
licule à mcCure qu'cll e fc formoir ; & quand je vis quïl ne
paroi troit plus rien J je décan tai la lique ur, & j'cn obtin s le
dépô t, que je n'cus pas de peine
à rccao ncitre pour (te la félénite. J'expo fai de nouveau la liqueu r qui me refioÎ t en évapo ration ; & quand je crus qu'cll e
étoit aifez dimin uée pour poul'oir Cil cfpér er unc cryClallifatio n , je la retira i du feu, & la
Inis au refroi diffem em . 1'y trouVai effeai vcmc nt le lend emain
de belles aiguilles de fcl de
Glaub er, que je fépara i du peu
H
�[70
Trait!
de lique ur qui me reiloi t, J'examinai cette lique ur, qui mc pa··
rut vicriolique , & avec un excès d'acide. Je la lailfai l'enda nt
.2.4 heures cn Cet état; J'cn obtins encor e quelques pecüs eryftaux de Cel de Glaub er.
L'éta t onél::ueux & épais de
cette lique ur m'app renai t que
je ne devai s pas en attend re de
cryfb ux de vitrio l. On peut
mêm e aflèz bicn con jeau rer,
en difant que la coute ur rouffe
d'une lique ur YÎrrioliquc cH: la
marq ue qu'ell e ne cryfiallifera
pas; au coorr aire on peut afful'cr qu'un e eau vjerio lique, qui
·eil: verdâtre J donne ra {lu'cment
des cryfta ux de vÎtrio l.
Je ne m'arr êterai pas ici ~
confi dérer cette matie rc virrio ·
ljque , les détails dans IcCquels
je pourr ais cmfc r Ih-delTus ap"
parde nllen t ~ un Mém oire par"
�·
. des Eaux .llt!inirale.r.
I7(
.1cuh er fur cc fUJet (a); il me
fuffira de dire que cette liqueu r
delféchée miro it l'hum idité de
"air, & qu'elle faifoit effervef-
Cenee avec les alkal is; preuv e
qu'cll e conte nait beauc oup d'acide {urabondant.
Par cet cxpof é J on voit que
tes Eaux de Littry contie nnen t
<le la (élénite , du fcl de .Çlauber, & l'union de J'acid e vÎtriolique avec le fcr, dans l'état
qu'on appelle eau-mère.
Pour ce qui cil de la préci -
pitad on DeTeufe qui s'étai t faîte
dans le comm encem ent de l'é-
vapor ation , je devai s la regar der COl'Qfl1C l'cHer de l'ab.mdon
qu'avoit fait l'acide vitrioliquc
de ta terre marriale. C'cH Ulle
chaCe ordinaire à l'acide vitrioli que , de lailfl!c précipirer le
(4:) Voyez 1t1a Cui!e le Mémoire filr les caur_
Cl ~ [C S
viuioliquc$.
H ij
�17'1.
Traité
.
Mars qu'il contient en dilTofu·"
tion, lorrque ce Mars èfl dépourvu de phlogifliquc & réduie à rérar de chaux.
Cependant pour c::tre a(furé
qu'il n\. xiHoir pas dans ces
caux d'autre", fubftances faljne~,
celles Gue le fol d'Epfom, le fcl
marin, qui auraient pû reficr
confondus dans cet extrait vicriolique, & voulant d'ailleurs
obtenir le rel de Glauber pur
& abColument dégagé de toute
.madcre hétérogène, je pris les
autres !ix pintes de çcs eaux, je
les expofai fur le feu, & je délayai dedans de la chaux en
poudre, fuffifa mmcllt pour dé·
comparer certe matÎcrc. Tc fis
chauffer fortement ce mêlange ;
& lorfquc la décompofition fut
fuite, cc que je recon nus cnnl·
rrant un peu de la liqueu r, &
Y mettant un peu de noix de
Galle, qui n'y occ.wollua au....
�'des Eau .• Minirales. 173
et1n changemenr, je jcrraÎ le
tour fur un filtre, & j'y palf.'lÎ
fuffifamment d'eau pouremporter tout le (e! de Glauber. J'eus
Une eau claire comme une eau
de roche i je la fis é\;aporer, &
j'en obtins d'abord la félénice,
qui devoir y être en plus grande
abondance que dans les autres
fix pintes, puifC)u'.i1 s'cn éraÎt
formé de nouvelle dans cerre
occafion. Ayant réduit la liqueur au poine de la cryllallifation, & l'ayant mire au refroidiffcmcnt, j'en obtins le plus
beau (e! de Glauber, & ab(olumCllC pur.
It cU aifé de voir pourquoi
je me fcrs dans cette opération
de la ch:l.l1x ( ou d'une terrc abCarbanee, n'importe) parpréfércace à l'al kali fixe. Le tartre
vitriolé qui réCulterajt, en fe
ferv3nt de l'al kali fixe, feroÎt
bien plus difficile à féparer du
H iij
�'74
Traitl
fel de Glauber que ne l'el! fa'
félénire, dont les dernieres pordons paroifTent quelquefois
forr avam que le (el de Glauber
puilfe fe cryfiallifer.
�des Eaux Minirales. '7S
Nouv,ll, Analyfe des principales Eaux Minérales de
Pa.fTy, connues aujourd'hui.
fOUf lt. nom des trois [ources
d, M. " Veil/ard (a).
VI. Ixemplc$. Eaul: virrioliques.
LES
Eaux Minérales de Paffy,
par leur voi/inage de la Capitale, & pour ainfi dire à la
porte de l'Académie Royale
des Sciences, Ont dû être exa~
liné~s
bien des fois, & par
plufieurs Chymilles les plus renommés. En elfec, on trouve
dans l'HiHoirc ou les Mémoires
de cette Académie, 1701 par
M. Lemery, 1720 par M. Renaumc, 17-2.4 par M. Geoffroy,
(a) Cd!: Je dire que. je cIonlUÎ à ce M&
hlQirc lorrque je le: 11,1$ à l'Académie Royale
&esSeicn,cs. JepremiuMars 1766.
H iv
�Trahi
'726 paT M. Boulduc, aurant
T76
d.Analyfes de ces Eaux, & nous
pouvons bien dire aurant de
maniercs diIf:ercntes de les cnvilàger. Depuis cc tems-là elles
ont été encOre examinées par di·
vers autres Sçavans. Le !econd
"o~ume
des SçavansEtrangers de
cette même Académie contient
une allrrc Analyfe de ce~
Eaux,
par M. Brouzer. Malgré cctte
quanrlté d' AnaIyfcs, l'oferai-je
bien dire fans craimedJêrretaxé
de préfornpcion? ces eaux n'ont
jamais été connues parfaicemcm; on cn a approché, voil~
tOur. L'Analyfe de M. Boulduc,
fi bien raifonnéc d'ailleurs, ne
contient fouvent que de crèsbeaux préceptes, plus relatifs
au plan qu'il s'étoit formé, qu'à
la nature même de ces eaux,
amrement il faudroit conclure
qu'elles one c11angé; l'examen
réflédli que j'cn ai fait, !n'en a
�·
des Eaùx Millérales. '77
donn é une pleine certit ude. J'étai s bien éloign é aupar avant de
croire que cet objet fût digne
d'être traité de nouveau. Je
n'aura is pas même entre pris
cette Anal yfe, fi je n'y avais
été déterm iné par M. Poull ericr
de la Salle , qui conn aît par
expér ience comb ien rAna lyfe
des Eaux Minérales cA: épine ufe
& difficil e , & par conlc quent
fufccp dbled 'écha ppcr aux yeux
les plus: c1nirv oyan.;; en Chymie, fi on n'a l' ufage & le coup
d'œil des Eaux Minéral es. M.
P oullcrier de la Salle crut (rouyer en moi ce coup d'œil j mais
Je n'oCc ro is di re fi j'ai bjcn r~
pondu à fc ~ inrcm iom. Tout
~c que je puis affure r, .c'cH: que
J'ai fait tQut ce que j'ai pu pour
tcla.
Les Eaux Miné ral es de PaJfy
font, comm e on f ~a it,
11 leur
fo urce, claires & Iymp idcs corn..
Hv
,
�17&
Traité
l'eau la plu" pure i mais étant
exrofecs à l'ai r li bre, clle, laificl, l bicm;,( appercevoir une
p ellicu 1-.; ma rtiale; ell es ne préfem en t J. U 50ur qu'une toible
impn. . flion vi rrio liqu e douceâtre. Cependant la troi{i eme
fource dilh:rc un peu des deux
autres , en ce qu'elle ne pré[c nte
pa im de p ellicule auŒ martiale J & en cc qu'clle a un goût
de Mars beaucou p plus fa ible.
1 ;) . Mêlées avec la noix de
galle, c1les prennent lentem en t,
& au bout de quelques mil1lltes , une couleur noirâtre ardoifée. 2°.11 en cH: de mêm e du
fyIlOp violat, qu'clles ne ver ...
diRent que dans le même crpace
de rems. Mais une certaine
quantité d'ca u de la feine ver..
fée fur ces mélanges, cilfacilire
la. colo ratio n bien promptcmem. Cene remarque avoir été
faiee Jong-teD.).s auparavanr par
!Tl'.!
�des Eaux Minérales. 179
M. le V cillar d, & par les Com rnitraircs de la Facul [é de Médecin e, dans leur r3ppo rt fur
ces eaux. Cette partic ularit é fuc
pour moi un figne rrès-c ertuin
que le fer de ces eaux y étoit
dans un état virrio liquc , ~ de
plus qu'il y éroie dans l'état le
plw; padà ir, c'cfl:- à-dire J pourvû J'aura.nt de phlog itliqu cs
qu'il puÎrre être, étant uni &
comb iné avec un acide ; en UD
Inot J que cc vitrio l tSroÎt mdIi
parfa it qu'il pouv oir l'êrre J &
yojci les rarfons fur le fquclles
Je me fondo is. J'ai rema rqué
que plus le fer que l'on co mbine avec un acid~
dl parfa it&
},ien J.'ourvu de p!" ogifii quc"
plus II fc répare di rficile mcut
de fon acide , [oit pOUf fc précipite r de lui-m ême comm e OB
fait que cela arrive a une diffoilIcio", de vitrio l marti al, {oiC'"
pOUl: s·unir avec la noix de galle:
H
vi
�180
Traité
& la matiere colorante du (yro?
violat; au conhairc, plus le fer
eft dépourvu de phlogiHique&
approche de l'étar d'ocre, plus
facilcmcnt il fe fépare de fon
acide, & s'unir avec la. noix de
galle & le fyrop ~iolat.
Quelques_um pourroJcnr encore
ajourer pour caufe de ce phé ..
nom ene un pcrit fouPlion d'un
excès d'acide, qui femble Cc
déceler dans ces eaux par l'altération de la couleur délicate
d'un papier bleu. Mais on n'cn
p cut ricn conclure J puifque du
vitriol frocré rur du papier pa..
xciI, p rodu it le même effet.
IJ our revcnirà l'effet que produit l'cau de la Sei ne fUl-ces eaux;
il éroir tout naturel de croire que
cela vcnait d'une rerre crayeuCe
ou marn eufc que l'cau de la Seine conricntordi nairemenr, qui
f..1cilirc laprécipirarion du feren
s'uniiTam à fon acide. Cela éroit
�'des Eaux
Min~rales.
181
d'autanc plus à préfumer que de
l'eau difiilléc mife en place de
l'eau de la Seine, ne produit pas.
le même effet. Auai M. Macquer
qui émit préfendl ces expérin~
ces préliminaires avec M. PouItier de la SaJlc, pcnfa-t-illa même ehofe, & fur le champ il
confirma ce foupljon en délayant
de b craye dans ces eaux, laquelle pro'duifitau([irôt le m~e
cfict. De-là, on peur bicn croi•
.le que l'al kali fixe ell: encore plus efficace pour cela:
e'eft cc que nou s confjrm~es
en réirérant l'expérience avec
quelques goutres d'alkali fixe
en déliquiurn; ce qui nous donna la couleur plus prompte &
plus foncée.
La troifLéme fource des Eaux
Minérales de Patry différe de
beaucoup dans ces expériences,
des deux autres, en ce qu'elle
le colore fur le champ avec la
�tS'z
Traité
noix de galle, en vin clairet;
& cn ce qu'étant confervée du
foir au lendemain, elle p.c colore plus ~ au contraire, on.
trouve la pordon de Mars qui
émit la caufe de cerre coloration , précipirée & nâgcanre en
perirs flocons dans l'érendue du
liquide; ce qui me fir préfumer d'abord que cerre fource
émir d'une nature di~rem:
ceci fera confirmé par la fuite.
3'" Ladilrolurion mercurielle
bien farurée de mercure, produifir dans l'eau de l'une & de
Paurre fource , un précipité de
Turbith minérll , fort abondam; ce qui y indique d'une
rnani ere inconrcfb.blc la pré fence de l'acide vir rioliquC'. Dans
cette expericn ce il dt bien diFficile de d":mêler l'c xiflencc:le
J'acide marin. La couleur jaune
du Turbirh & fOIl abondance J
y font obftacle ; quoique d'ail-
�t/ts Eaux Mlnérales: rg;
teurs les précipités blancs qu'on
obtient des Eaux Minérales
foient fOft équivoques, & n'indiquent" p as t0ujours l'acide rnarin,co mm e nou s allons le prouver tour. l'heore, (a)
, Je dis ici expres un e difrolurion mercu rielle bien. farurée
de mercure, car j'ai remarqué
il y a long-rems qu'une dilro ..
lurion de mercure qui concicr;lt
Un excès de fon dilfolvant, ne'
produit pas les mêmes efts~
,
iur-toue fi on a deffein de dé.
couvrir par-là, l'exi fl:ence del'acide marin. Il ne Cc forme'
pas dans ce cas de précipité "
&: les liqu eurs rnèlees r eH:enc
claires & tranfparenrcs. A l'égard de l'acide virroliquc, comIne dans }'occafion préfe ntc,
------_.
(a) NOlis :lvons d<!ja. prouvé eda cbn,.
tlOtte di!fcm.rÎon fUf la tl.tClilcurc: méthcxko
,d'analyCer ICI)
EaIlX
MinéIaks..
,
�t8+
Traid
onen a beauc oup moins (depr ç..
cipÎré , ) 11 propo rtion qu'il y a.
plus ou moin s d'Qcide {urab on·
dant, & quelq uefoi s même on
n'en a point du tout J comm e
cela m'en arrivé pluficurs- fois.
40, la di{lolurion d'arge nt produit dans ces caux un préci pité
blanc fore abond ant, leque l devient coule ur d'ardo jfc au bout
dequc 1que- rcms, cc qujcf i une
marq ue que cc précipité dl: la
comb inaifo n de l'argc m avec
l'acid e virrio liquc ; car c'cfi:là fa marq ue caraé térifli quc ;
tandi .. que celle de la comb inaifo n de l'arge nt avec l'acid e
m arin,
de relter roujours.
blanc he J & de fc préci piter
con{l ammenr en flocons. J'examinai donc fi je pourr ais apperce voir de pan..:illes marq ues,
mais je ne pus <..0 d ~ couvri'
ainft je comm ençai h c\.nLJr~
de-là , que s'il cx..i!loic de l'a-
en
�les EaUx Minéral,,;
18~
tide marin dans ces eaux, il
d ~voi[
y être au moins en une
bIen periee quantité. Cependant, c'eH d'un pareil précipité
CjtlC M. Boulduc rapporte dans
(on analyfe, avoir obtenu un
fublimé mercuriel, en en fàif.lnr la fublimarion avec du
cinabre. Si je ne nie pas la poffibilité de cerre expérience l on
Verra au moins que la Cuite de
Ce mémoire en prouve la difficulté.
J'il1fifte d'amant plus fur les
marques par lcfquelles on peut
r~eonÎ
la nature des préClpités, occafiolll1és par la diffol ur iol1 d'argent, que faute
de cerre attention, j'y ai été
trompé moi-même plufieurs
fOis, & que j'ai pris tres fou\"~1[
Pun pour l'autre; c'cft-àdite, que j'ai pris un précipité
occafionné par l'acide marin"
�,86
Trait l
tandis qu'il ne l'était que
l'acide virri oliqu c,
pat
Mais ce que j'ai de plus ~
faire ob fer ver ici, tant' à l'égard
de la. dilTolution mercuriell e ,
qu'à l'é~ard
de celle d'argent,
c'cC! qu il y a beaucoul' d'au-
tres mati ercs, qui, fans qu'on y
puilfc foupç onne r ni acide marin, ni acide virrioliqu c , pré...
cipitent cepen -ianc ces dilfol urions, & les précipi ces blancs qu i
en réCultent fo nt, fo u vent rrèy
capables d'cn impo fe r. T elles
fOllt les m ati c: res muq ueufe s ,
gomm cufcs , & le!!. huiles dfen-
rielles. Quelq uefois une Eau
Minérale ou aurre qui ne contienr qu'un peu de terre lima·
ncu[e , do nne av ec "une ou l'autre de ces di1TolutioIlS, un pré...
cipité fort abondant.J e fu isd'au'"
tam plus charmé de mettre ccci
fous les yeux des leél:eurs, qu';l
�tIes Eaux Min/raies. 187
arrive fort fréquemment en
chymie des équivoques faute
d'avoir ce"s petites connoi1fan·
ces, (a) Une autre remarque
que je dois encore faire, c'cft
que quoiqu'une Eau Minérale
Contienne de l'alkali libre, ou
Une terre abforbanre en mêmetems que du [el marin, ou
quelqu'autre felneurre, l'aélion
de la: di.rrolution d'argent ou
de mercure, n'a pas moins lieu
fur ces feis neutres, quoiqu'on
fl'y en mette jultement que ce
qui pourroi[être .brorhé par ces
lIlatieresalkalines ~ce
quj prouYe le grand jeu des doubles
-
(.) En <:fJ'ct. un Maine Apolllicairc: de
'aris n'2urou pcut.ê!m: p.1S :l.v:l.nc(! :I.,"C(: l.:Int
d'''fTur3nce dans un prorpelht\ d'u n Conrl'"
de Chymie qu'il rcroit du Cuhlimt! carrolif
'·ec l'acide du lait, &. M. Bau mé n':l.llToÎt
c:'PIt~
ra
tu~.m:
p,u conclu dans
Ph2rm;acn~e
qlle
dat.1dc des l;am:uins n'~loit
que l';acide m;ann
égulré. parce qU'Il cn ;avOir obfenu un pré.bla.~
aVC:\l1:L
cWfolutian. rnc:rcuric1lt.
�t88
Trait!
affini tés, & la grand e tendarfct:'
qu'om ccs macieres à fedéc om"
pofer mutue lleme nt,
\ 0. L'alka li fixe verfé fur no'
caux y cccaG onnc au ffi-tôt un
précip ité verdâ tre, affez confi~
dérab lc, & tel que celui que
donn eroit une difIol ution de 6
ou 7 grain s de vltrio l m'artial
par· pincc , charg ée de quelq ue
[el à. barc terrcu re. La trciflé ...
me fourc e s'cU encor e mon~
tr~e
ici différ ence, en cc qu'ell e
n'a donn é qu'un préci~
extré meme nt blanc ; ce qUJ
achev a dcme conn. rmer qu'ell e
différ oit effcnriellemcnt des
aurres , & m'eng agea à ne la
plus confo ndre avec cellc-ci ,
& à Cil rcnvo yerla conti nuati on
de l'examen pour la fin de CC
Mém oire.
Oc ces expériences prélim i ...
.Ilaire s, je pouvo is concl ure déjà que ces Eaux Minérales COll"
�ae,f
Eaux Milléralu. 189
tenoi ent outre du vitri ol martial, des rcls fi baCe te.rrcure.
Au celte, ce vitrio l y p arole
tres-pur & nulle ment altéré par
le cuivr e, (a ) car .o utre que
l'alkali volatil n'y occ"f tonnc
qu'un préci pité pareil à celui
obten u par J'al kali fixe, l'expérience dt!s bmes de fCL" n'a.
préfcncéabfol um encri cn de cui ..
"reux . Je devoi s encor e conclure que les deux (cure es , la
prem ierc & la fccon de, qui
s'étoi ent toujo urs mont rée$dans ces expér ience s de la mêIlle manie reéto icnt ahfol umen t
fcmblable,.
J'expo fai enfuir e 2.+ li vres
~-
(c) Des rairons p2r1iclllieres m'ont obligé à
n( ti cn changer il cc: MémOire, &: à le l;tj/fu
(~ fincr
Id qu'il il été lÎl il l'A~dmic
Roplc
des SCiences; ':Ir (anscc b Jç-u'clIlfc p:1.S même
prUcnu! ccci en quefho n. étant bien connin tu It1lÎntt'n aut que le: vitrtol ma rt ial que: pr6'tIllent ces fortes d·t::auJ:, .. Il tou/ours u ç"ru
~
ccc
~;ud.
�190
Traité
'
.de ces eaux en évapora.tion dans
.une terrine de grès, placée fuc
. un bain de fable. Cette eau devenue fort chaude, ne fe troU'"
. bla point, & conferva long"
tcms fa limpidité; cc qui peoUI
ve, comme je l'ai déja dit, la
bonté du vitriol de ces caUJC·
Mais au bout de 12. heures,
l'ayant laitré refroidir, je troU"
vai au fond du vaiffeau un peU
d'ocre précipité, & beaucoup
de cryftaux qui relTembloicn t
affez par la configuration & la
légueté au fol fédatif. Je décantai la liqueur , & j'obtins
tout ce qui était au fond; il
.n'y avoit pas moyen de féparer
cerre terre marnale d'avec ces
cryfiaux, puifqu'its fe troU"
voient l'UI} & l'autre d'une lé ..
-géreté égale. J'expofai le toU C
~
[écher fur un papier 1
& je reconnus bien aif6rncn t
que ces petits cryHaux étaient
�il" Eaux Mi<raltS. 191
.Je la félénitc. Sa f.,cilité à fe
diffoudre dans l'cau pure , cc
qui pourrait peut~êr
établir
quelq ue différence cncf'e lle &
lcGypfe" m'cnconvainquit par. .
faitcr ncnt, par la comm odité
que j'eus dela décom pofcr , d'ab.ord par la di1Tolution mcru~
rlcUe qui me donna du Turbirh
.minéral, & par l'alkali fixe en
déliq uium , qui me donna un
préci pité blanc. Je conti nuai
de la m.émc maniercà fàire évaporer mOIl eau· , & à fél'arer
Chaquefois la féléni te, toujours
mêlée d'un peu d'ocr e; car J
c'eH: un effet ordinaire de cc
'Vitriol, étendu dans beauc oup
d'cau , de déparer ainfi con·
tinuellerpenc lit barc martiale.
l'tlais certe précipirati on ,com me
nous l'~v . ol)s
fajt rc.marquer ,
ell bien plus fcnllblc lorCqu e le
fer qui con!l:imc ce vitrio l, n'e1l:
point du fer parfait. AyOllÇ
�r,1
Traiti
oc
réduÎtma liqueur à. la valeur
quatre onces, la porcion de vi·
niol qui fe trouvait par-là plus
rapprochée) la faifoit paroîrre
alors verdàrre; clic était fenfiblcmcnc acide , & la 'railon
en cfi: qu'elle devoit contenir
la portion d'acide que la bafe
ferrugineufc précipitée pendam
l'évaporation avoir lailfée à nud.
Etendue dans un peu d'cau J
clic produifoit précifémenr les
mêmes effets que ces caux non
évaporées. Je l'évaporai encoJ'C
doucement jufq'~
moitié de
diminution, çlans la Vlle d'obtenir une cryfiallifaejon; mais
je fus trompé dans mon efpérance: die devint ép".ific ,glua~
te comme lIne m:ltlere mue)'"
lagineufc. Elle éroit cependant encore forr tranfparencc;
ce qui prouvait qu'cllc ne con,...
tcnoit rien d'étranger, & qui
n'y fut uni c1TcncicUemcnt. Il
mC
�t!es Eaux Minérales. 193
rembl oie alors qu'cll e [CI1loit l'ac ide marin ; mais combien fc fair-o n illufio n là-dc f~s
pour n'orc r affurer que ce
lut-là vérita bl emen t J'odeur de
l'acide marin ? C'cH "état de
cette mati cre- qui avoir cIlgag 6
1\1.. Bould uc à la. rcg:lrd cr comJn e conte nant un bitum e ou
huile min érale. Mais 1I0U S allons voir comb ien cette affertian le trouv e éloig née de la
vérité . Je divjfili cette macic rc
Cil deux parcio ns égale s; fur
l'une, que j'éten dis dans un peu
~'cau
difi:illée, je vcdài gourr e
a gou,t c de 1',Ikaii fixe en JéIlquiul11. Il fc fit un préci pité
Verdâtre fort abond ant. Je fu~
e.l1corc oblig é d'éten dre la tn:.ltlerc dans un peu pluç d'ClU à.
caufe de [on c:paiŒffclllcm; &
l?rfqu 'il ne le précip ita plu ..
~lcn,
je filtrai la lique ur, &
cdulcorai bien le préci pité l'CfnlC
I
�194
Tra ité
té fur le filtre. Cette li queu r
étoit claire, tranfparcntc, &
prcfquc fans couleur. Je l'évaporai doucement dans une peri ..
rt: capfule de verre au bain de
fabl e , & je n'obtins alltre cho-
fe par la cryibllifation que du
tartre vitriolé parfait, & uès...
bien cryfl:allifé fans confufion.
Il eH: aifé de vo ir par cette
expérience tome {impIe, qu C
ces eaux ue contienn ent, ni
_ fel de Glauber, ni
rnadu
à bafealkalinc. Voici les f:lifons
pourquoi: ces fcls ayant l'ua
& l'autre poutbafc J'alk ali nlj ..
néral, ne l'one point décODlpO-
rel
fés par l'al kal i fixe , on doit
<lonc les retrouver ici, & qla~
)l1êmc ils le fcroient, leur b::dc
que l'on fait fe cryibll ifcr !l'
peu-pres comme le {cl de Gtau~
ber 1 devrait au moins s'y rC"
nouver, majs n'y ayant nul j n ~
'.d ice dç l'un ni de )'aurrc J IJ
�i/es Eaux Minlr ales. l 9~
'C.lémanUrat'ion deme ure fanlt
repliquco DOaprès cela, je devais concl ure, que, s'il y avoit:
~u
fel marin dans ces eaux ,
<:e ne pou voit &re qu'un fel
Inarin a bafe rerreu fe , qui J
par confé quenc devoi t.être décomp aré par Palkali fixccn mêlllc-r ems, & de la déco mpoCirion duque l il devoi t réfulr er
unfel connu fous le nomd e[el
fébrif uge de Silvi us; cepcn ·
dam je n'en appcn:;:us pas de
crrfiauK j mais la facilit é qu'a
cclèl à tamb ereu déliqu ium, me
préfen toit un moye n de m'en
aOitrer.. Pour mettr e donc c~ re
idée à proue , r",,"porai la capIUle qui conte nait le tartre vitriolé dans un licu hunü dc , &
l'incli nai de manie rc qu .! le
<lcliquiuOl qui fc formel'oit 1
~Il
PÛt fe ralfem blcr fur le bord.
efFet, au bout dt.: troi s
JOUrs j'y trouv ai un peu de li1 ij
�~9G
Trait é
queu r rafTemblée; je la fis égou·
[cr dans un verre ; mais il me
parut qu'ell e étoit beauc oup alkalin c, ce qui me fi[ juger que
j'avai s mis un peu trOp d'al kali
Jixe pOlir cette décom pouti on:
d'équ iaioli pour ne pas ~ire
voqu e, je fat-uraj cet excCs .d'al·
'kali avec dcfcf prÎt.d c.nitr c, de
la puret é duque l j'éwÎs bicn·a1I'u·
ré, l'ayan t bien purifi épar la pré·
cipicarion;je v-erfai enfuitc dc::;JIus
quelq ues goutt es de di1folurion
d'arg ent, Jcuse n effet un peu de:
précip iréflo coné, mais c'étol e ft
peu decho fcquc ccla ne pou voit
entre r cn lignedècompre. Dès"
lors en faifan rar[cm ionàl 'exjf..
rcncc bien avéré e du virrjo l dans
ces C.1ux,jc devai s préfumer qu'~
,rncfurc gue l'évap oratio n de ces
caux'f e tairai t J J'acid e du vitrio l
décam porai t à propo rtion ce
Jel marin à bafc ccrrc ufc, s'jl
dt yr;u qu'il y eu cxi(tâ t; .d'o~
�des Eaux M;lléralu. 191
que j'en trou'\renait peur-ê;:~
vai fi p eu. Ce qui m'engagea.
dans une autre OCCJfiol1 de précipitel' une panic de cetre cau à
demi évaporée de même avec
l'nlkali fixe, pour tâcher d'obtenir une plus grande quantité
de ce fel ; mais aya nt évaporé
toure cette eau filtrée, je n'en
CllS pasdcmarques plus évidentcs, & j'eus comme la premiere fois de beaux cryttaux de t:rr·
tre vitriolé. De-la je devois
con clure en roUte fureté, que
s'il y a réellement de l'acide
l1larin d.:ms ces eaux J il Y eft
Cn bien petite quantité. Quant
à la nature du préciplré l'ollé
fur le filtre, fa couleur verdâtre
m'apprenait afrcz qu'il n'étaie
dû en p,utic qU'~la
baie fl:frugineufe du vitriol, & il était
li préfumcr que cc qui en fàifoielc rcHc,éroie la hare rcrreufe
du rel, qui accomp3.gnOlt cc;
iij
r
�19S
Trait i
vitrio l; cela fc conti rmoit par l'effcrvc[cencc que les
acides y occaf ionno ient. Cc mé.
me préci piré bien delleché mis
à digér er dam.l 'cfprÎ t de vin,
n'y donn a ricn. Voilà. donc
cncor e te birum e fuppo fé
daos ces eaux , auffi difpa ru;
car je viens de dire que je n'aaurrc choCe
vais ricn aprc~lJ
lé après la
vitrio
t:lrtrc
le
que
décom pollri on de cette matie re, à l'exce ption de cc peu de
deliq uium qui m'a donn é quel,.
ques indices équiv oques d'acid e
marin . J'avo ue cepen dant que
1:1 confifl:ance & J'œil gras que
CCttC marie rc préfc ntc d'abo rd,
font très (.·apablcs d'cn impo fcr;
que quelq ues-u ns
cc qui a f~l.1t
qui n'ont pu croire comm e M.
Boul duc, que cette marie re fllt
lIrl bjeun lc, n'ont pas f.lÎt dif..
liculr é de la regar der comm e
une cau-m cre vicrio ljquc ~ &
mê~
�des Eaux Minir.tes. '99
d'autant plus facilement, qu'elle
en préCcnroit des indices; mais
cette feconde a1fcrtiol1 n'cH guère plus juHc que l'autre; cela fc'
prouve d'abord par l'exiH:euce
du {cl à barc [crrcufe que nous
a,lIo ns confirmer plus parcieuücrcment , & parce que des ex ..,
péricnccs que j'ai làires fur la
nature des caux-meres virrio4Qucs, m'ont prouvé qu'u ne petite quantité comme cellc-Ià
dans une fi grande proportion
d'cau, fcroit décompoféc, c'dtà-dire que fa terre martiale feroit précipitée avant qu'on fùt
parvenu à cct état d e concentration. En un mot, parce que
la couleu r cn efi: rouge & janlais \'crre j car cc ,\crnicr caraél:èrc Il'apparcicncqu'ilu v' criol
~adi[.
Ainfi, je me crois bien
fondé !I regarder le vitriol de
nos caux comme crès·bon j c'cU
cc que jJai déja cxpofé fuffif:un.
1 j ...
�Traité
ment au commencement de ce
Mémoire. Apres l'ex~mcn
que
je venais de ülirc de cette portion de mari cre , il mereftoircn2.00
corcacllerchcr pourquoi cc viHiol & le rcl qui l'accompagne,
ne fe cryfbllifoiellt pas, ou du
moins fc cryfhtllifoienr ft difficilement, & h découvrir co mêmc-rems quelle étoie la nature
de ce ft:!. C'cfl: dans J'autre portion de cctte mari-cre qui m'éroirrcHée, que je devois [!tcher
de développer toutes ces difficultés. Pour cela) je la fis éva·
parer fortement ; apn~:s
Je ref'roidHfcm c nr, il me refia uneefpécedc I1W g lllCZ d'un Vl:l'd gris
foncé, dam lequel on entrevoyait des configurations en
aiguillesj lCg'Ollt douceârrenmer
<Iu'on délllC:loir aifémcllt à tra-
vers le vi rriolique, acheva de
me ~onr1c.
fur le Coupçon
que Javols [OuJOUJ·s cu
j
que cc
�tics Eaux Minérales.
2 01
fel était de la nature du Id
d'Epfom à b:lfc rcrrcufc , t el
que cel ui qui nous vient d'An~
gletcrre &dcs fontaines de n'o-·
l1ême, & tcl qu'une q ua ndté
prodigj eui"e de fourees minéraIes, même de France, cn
donn ent, On fait que ce rel fc
cryfblli fc à-peu-près comme 1e
fel dcGlauber(a ),cc qu",à travers
quelque confit!e cryftallifatiol1
qu'on avoit obtenue de cotre
ll1atiere t:'llin e , avoit détcrmi~ é à regarder ce rel comme un
tel de Glauber; & on y était
d'autant plus déterminé, que
Cette même maricre dans l'état
que je dis- là , tomb e allèz facilement cn cffiorcfccnce, co mll1 c je "ai éprouvé. R egardant
(a) Nous avons déja fait ob{i:rvcr quï\ y;l
dt la V:UÎl!U! dans cc Cel. Il y m a qui (c .:rr'b!- ·
4ft cffcai'cmcnt comme le rcl de Glauber ..
<lU il pcu l~ ' s.
1. v.
�102
Traité
le vitrio l de cette matie re comme parfa it, je nc devai s pas lui
rappo rrcr cc caraélère gras &.
vilqu eux j c'étai t donc à la bafc
rerreu fc de ce rd à. qui j'en devais rappo rter la caufe ; & on
va voir que cètre conjeél:ure ne
1n'a pas tromp é. On conno le af..
fez qu'il }r il certaines [Crres
dans la natur e qui font comm e
gralfcs Olt vifqu eufes , parce
<iu'elles fone unies à une cf...
péce de fublta hcc muqu cufc ol!
l11ud laginc ufc, qu'on peut appeller le gluun de la cerre , qui
ne s'en répare pas même par
leur union avcc des acide s; c'eft
préci lëmen t ce qui déguifc ccl..
lcmen t les fels qui en réfult cnt,
qu'on a beauc oup de peine àles
conno Îrre. Voilà le cas de notre.
Ccl. L'exp érienc e m'avo ir pré..
!enré de pareil s exemples Cil
d'autr es occal ions, & l'analogie
�des Eaux Millérales. 103
yy
que
trouvai, confirmoit la
certitude de mes foup't0ns fur
celui-ci.
Il nous rell:e tou jours à con fidéfer l'état du vitriol avec ce fel. .
Les expériences que j'ai faites
pOur déc+>uvrjr cc qui en étoit J
m'Ont appris que cela tenoit à
U~lC
propriété très étendue dll
Vitriol martial, qui cft de s'u- ·
nir, de fe combiner & même
de fe cryibllifer avee d'au cres
fels en des formes l"ég111i t! fcs J '
fuivanr la proportion eu il y
CQ[rc. Pluficurs de ccs f..1irs ont
~[é
connus dedivcrs Chymiftes;
J1cn ai rafIcmblé quelques-uns
çà & lit ; & Yjoignant quelques
expériences) j'cn ai fait l'objet
d'un Mémoi re particulicr qui :
fuir la fuire de, celui-ci. De tOlltcela J il réfulte que le vitriol
t.:tanrcni.:nric1lemclltuni avec te
rel de IlOS eaux,on ne dOÎtpas s'ar ~ ·
tcndre q~'il
fCcrynaUj~
en ta .
Iv)
�2.04
Traité
n ature p:uticulicre. Cc n'cft pas:
qu'il ne détermine quclquciois
le fel auquel il dl uni à le cryC.
tal1jfcr avec lui, fur-tout, quand
jl y cft en afez~rndc
quantité',
comme je le ferai voir d.ms le
Mémoire cn qucfrion . Maie:; dans
'Cc ca<;.ci, out re la vifcofité du
fcl qui l'en cmpêche,il y ('Hcno~
T C en trop petite proportion
pour cela. Pour râcher d'c il de-viner la proportion, & pour
imiter cn guclquc forte l'état
d~
ccrlc marier. faline, telle
'lue j\li dit qu e l'évaporation
de ces caux ln laiffc ~ j'ai t:honne plu rieurs fois à unir du vitriol martial avec du rel d'Ep'"
làm d'Angleterre, jufqu'h. ce
que j'cuflè enfin rcnconn-é le:
point jn(~c
O t1 je la pom'ois rnetcre encompar~ü,&J'i
rrou vJ que cela l't:pond'o it à trois
gros de vitriol pal' once oc cC
f~ ' ~. I-::! co:wicns néanmoins quI.!
�"aes Eaux Minérales. zo)'
la comparaifoll feUe imparfaïte",
puifque le fcl que j'ai employ~
à Cette expérience éranc pur,
& n'ayam pas la vifcofité de
de ces eaux, il fe cry Gal·
I,re faciJement, & établit parHI. une grande différence. Au
reftc, cette macicre farine préfènte les mêmes phénomènes,
étendue dans la même quantirc:
d'cau; de!! donc ici la véritable ou la principale caufe qUI
fait que les Eaux dO
e Pa1Ty fc
coloreut fi lentement.
Maimenant, fi nous réfumons
tOUt ce que nous avons dit jur~
9u'ici, il ré fuIte bien clairement,
le penre , que les Eaux Minérales de Palfy ,c'dt-ll-dire, la prcJ:nÎerc & la reconde fources, ne
comiennent autre chofe 1°. que
de la lëlénitc, 2°. du vitriol
maniai parfait 3" . eotin, du
d'Epforn, & que J'union de ces
deux docrnicr.cs Dlaticres forme.
~elui
rel
•
�. Traiti
~
tout le difficile de ces caux,
que c'cIl: cette mariere Catine
quiavoit été [Qujourspour ceux
qui avaient entrepris l'analyfc
de ces ea.ux ,une énigme Îl1CX-
plicable.
Il ne nous relle plus préCen-
temenrqu'h cxpofer les propor"
tians de ces matieres dans ces
eaux, & la manicre d'obccnir le
[el
d'EpCom dég"gé de fon vi-
triol.
Vingt ~ quatre pimes de la·
premiere {ource, fou mi Ce à 1<\
même opération, ont donné
fel féléniccllx mêlé de terre
martiale, une once & demie,
fel d'Epfom uni à Con vitriol,
une once. Si on veut h. pré{cnt
font les quantités
favoir q~els
reCpeél:ives du Ccl d'Epfom &
du vitriol, unis cnfcmble, il
n'y a qu'~
te rappeller que je
viens de dire que je fuis pôll'VC"
nu à imitCJ"unc pareille maricrc,
�dès Eaux .MiflirIlTes. 2.01'
00 les propanions m'ont paru.
écrc les mêmes, par trois gros
de vitriol fur une once de [el
d'Epfom; ce qui donne le rapde 8. à 3· Conféquemment
Ur ulle once de cerre maciere
faline, il doit y avoir 2 gros
I l gra.ins de vitriol, & 'j gros
60 grains de Ce! d'Epfom. Il
dt vrai qu'on ne peut pas faire
entrer cn ligne de compte la
qllanriré de vitriol qui s'dt déc.omparée pcndànr l'évaporation j mais l'acide & le Mars
qui le confl:Jhloicnr, foncm~
pri, dans le. bon . poids de c~s
r"
mariercs.
La chymiem'olfroir plulieurs
hlo ycns pour féparer notre [cl
d'avec fon vitriol; mais dans
Cette drconfblnce-ci comme
dans bien d'autres, on dlobligé d'avoir toujours égard à l'état
des cJlOfesprèfenrc:; pourréuŒr
~ {ouhair. En eifet, je pouvois
�Traité
efpér cr, par exem ple, qufcn
2.08
faifan t bouil lir cerce marie ro
avec une [erre ahfor bant6
crayc u[e, je parvi endra is à dé·
comp afer le vitrio l feulem ent,
& avoir par-Ht mon fct pur:
cepen danr- , quoiq ue cela réuf.
fiife parfa iteme nt, comm e je
m'en fuis affuré à l'éga rd du {ct
d'Epf om pur uni avec le même
vitrio l 1 je ne pouv ais pas efpérer ici la même cllOfc, puif-
que j'avois d{:ja éprou vé que
l'éeat de Ce fd falfoi t qu'il étojt
cléco mpof éenm ême-r ems, fur"
rhut, par un lait de chaux frai ..
chem cndài r. C'cfi cn 1762. que
je fis l'exam en d 'u ne mari ere
pyrirc ufc qui fc rrOllve à Bea u'"
lieu en Auve rgne, qui me pré-
{enta l'occa ftan de faire cet/p
.
remar que.
L'analogie de
CCttc matie tC
avec celle ,que fourn ifrcllt les
Eo·ul<. Minér ales de Pa(fy , die-
�'les Eaux Minéra1~s.
%09
ire un peu, en cc qu'elle me
donna une affez grande quantité
de fel d'Epfom bien eryftallifé
avec fon vitriol. Au refie jc dois
f?ire rem~qu
que cette mat~er
me fournit par la lexiviat~on
précifémentles mêmes ma~
Ëcres qui fc trouveur dans les
'aux Minérales de Pafly , mais
~I1S
cl cs proporr i 011 5 différenrcs.
. e-là ne pourrait-on pas cooJeélurer que les Eaux Minérales
de PalTy tirent leurs fubfrances
d'une pareille matiere? Enfin
ilPrès avoir bien réfléchi fur le
nloyen de féparer mon [el de
fo n vitriol, je n'cn voyois point
de plus fUr ni de plus aifé, d'aP~cslaremqu
que m'en avoit
fait filjre M. Macquer) que de
tne fervil" d'une leffive bien fa~rée
de mari cre colorante dLL
leu de Prutre, qui, dans ccr:~ta là, n'ayant que la propriété
C décompofer les Ccls mtltalli,.·
�2,'10
Traité
ques, m e IadTcroÎt mon [cl !t
nud fans l'altérer. Après avoÎf
érendu dans un e affez gra nde.
quantité d'eau le réfidu de l' é~
vaporation fufdire, nous ver'"
fâmes dc{fus peu à peu de norre
lcfTIve faturée) jurqu'll ce qu'il
ne parut plus de bleu de Pruffc.
N ons filtrâmes alors la liqueur,
& nous la mîmes à évaporer fu r
llll bain de fable pour o btenir
le fel. Mnis la même difliculré
de fe cryllnllifer fe préfema; CO
qui prouve cc q1.1C nOlis avonS
avancé, que la caufe n'en étaie
dûc qu'à l'état gl utineux oÙ (~
trouvoit la terre de ce fel. CC"
pendant je l'évaporai fi fortCr"
ment, qu'à la fi n j'obtins des
malTes cl'ylhll ines fort irrégu'"
1ieres, qui concenaient une por~
ti o n du tanre vitriolé , qui s't ..
toit formé d~U1S
cette occa!ior..
1e fis enfui re dillolldre & cryf,allifer plulieurs fois ce fel , afiA
�{[es Eaux Minérales.
2.tI1"
de le rendre plus pur, & le déPouiller d'un excès d'acid e qu'il
avoit retenu. Je l'cxpofiti cha~uc
fois à fécher fur un papier
bien.
a filtrer. Je m'aper~us
qUe ces évaporations 111e dimi-
lJ.uoicnt trop fenfibJem em mOll
fCI; cc qui me nt croire qu'il
s'cn difIipoit beaucoup pendant
Ces évaporations: j'érois trop
prévenu a l'égard de ce qui
111'étoir arri\!é dans mon Analyfl! de l'ea u de la mer, pour~'en
l!rrc p:tS cl\méfiancc. Enfin
} Cil ai perdu beauco up pour en
aVoir un peu qui fÎlt aufIi pur
qu'il étoit poaiblc, ecf1:-à-düc
par cc moyen; car il cH: bon
de remarquer qu'il n'y aurait
qU e la calcination qui, cn détruif.'1nt le glutm de cerre terre,.
pouTrpit rendre cc fel parfàireIllcnr pur. C'clt aïnfi qu'avoit'
~gi
M. 13oulduc, fans que cela.
Û, fon ddlèin, cn expof.1nt
�i r !"
Tnzill
en difiill ation la poeri on la'
mieux cryUallifée de cette ma.ticre , qu'it regar d'ait comm e
ün fcl fulfur eux, qu i ne fe for"
m oit, fuivanr lui, que penda nt
J'évap oratio n de ces eaux. Il
dit en avoi r obcenu après cerre
opéra tion, par la lexivi :ltion ,
de beaux cryfb ux, qu'il prend
pour du fel de Glaub er; mais
il cil clair qu e c'cft notre fel le
pluS' pur. Je doi s encor e faire
rcnn. rquer ici, comm e la caufe
d'une errcu r quiiul>fiHc encor e
à l'égar d de ces caux , que M·
Dould nc ayant obten u dans cetre
di l1illation quelq ues goutr es d'acide fulfur eux, qui prove naien t
de la déco mpofirion du vit riol,
que nous avons démo ntré être
uni avec cc rel, il avait cru par"
l!'t .. & d'aucres après lui, qu'il
cxillo it réelle ment un acide fuifllrc:ux dans ces caux ; randis
que l'on f<faie que c'ca un eflc~
�ars Eaux Millérales.
lI.1
,o('dinaire à l'acide vitrioliquc
d'enle ver le phlogiftique de là.
bafe; & l'on fcnt que dans cc
cas-ci la dcH:ruéboll du gluten
du fel doit lui en fOllroir davantage.
•
�lI4
Traité
-
Suiu dt: la nouvdlt: Allaly fo du Eau):
ou cOnrinuallDtl
Minéra les dt: Pa[Jy~
dt: ,'v:anu ll dt: la troifiémt: fource.
JE reprends
maint enant t'exam en de la rroifi éme fourc e J
qui m'avo ir donn é des marques
fi diftërcntcs des deux: autres
q.ue je viens d'exa miner . J'Cil .
fournis 12. livres à.la mC!me éVl#
opéra rion; & au prem ier inllao t
à 13de la chale ur, je vis n~ger
flo#
petits
furfac e de l'cau de
cons de terre marti ale; dès"
lors clic ne color ait plus aveC
Ja noix. dl! Gatte. Je n'en fus pas
furpri ii, puifq u'elle ne color oit
plus, comm e je l'ai déja dit atI1
expér ience s prélim inaire s 1 du
foil" au lende mai n, même gar"
déc dans une bouccillc bouchée·
ToU[ cela confi rmait de rcftc
que cette rroifi éme fourc e cl~
du nomb re de ccII cs dont j'al
�des Eaux ftlinéral,s.
2.1)
établi les caraél:èrcs d'lns ccc
~uvragc:.
Il n'dt pas quell:ion
lei de vitrio l; le fer dt uni Îmtnédia tcmen t à l'cau. Mais pour~
quoi cette fi prom pte préci pirarion du fer? Ccla en fondé
fur ce que nous a,v ons déja dit,
9ue plus le fer cil: dépou illé de
ion phlog Hliqu c, moin s il en
en état de conrraét:er d'uni on
avec l'cau , ou du moins fi,
Comm e dans cc cas-ci J il en a
été pOUf VU fuffif,lmmCnt pour
Pouv oir conrraél:cr cerce uniQn ,
il s'cn -précipite d'auta nt plus
facile ment , qu'il s'y cft uni
avec une moin dre quant ité,
&:
qu'il appro che plus de l'écat
d'Ocre. Il cil: vrai que Vai fuit
\foir, que plus le fer cil: pour"u de phlog i(tiqu c, & appro che
de l'état d'aci er, plus il a de
~'cal
peine à cOlltr oaer d'uni on avec
; & qu'au contr aire pluç
11 s'en éloig oe, plus il a de fa·
�2r~
Tmitl.
ciliré à contr aacr ce[tc union
avec l'eau. Mais je me fui s autfi
conva incu que fa précipicntiotl
cft dans un rappo n invcr fe, de
la manie re dom il s'y cH dif~
fous, c'cfl- à-dir c, que plus le
fcr a eu de pein e à conrr atlcr
d'unio n avec l'eau, plus il s'cn
(epare diffic ileme nt; & plus il
a cu de fàcilir é 11 certe un ion,
plu<;: j 1s'cn préei p ice faei) cmen[,
De-là on pClltc onnoÎ crc la bow
té ou la pauvr eté du fcr contenU
liRe eau miné rale, par le
dan~
'plus Oll' le moin s de facilité
qu'au ra cc fer à fe précip iter.
De ce que je viens de dire 1 jl
réful,c que le peu de fer qui cil
come nu dans cerre fourc e n'
s'cn fépare fi prom ptem ent,
que parce qu'il l' dl trop dépouil lé de fon phlog iHiqu c, &.
qu'il appro che trop de l'ér<1[
d'ocr e: je d Îs cc peu de fer, CJf
il y cH en très-perire quanr iJ·
La
�des E au:" Millérales. ! T'l
ta coule ur de vin claire t que
nOliS avons dit que preno it Celte
eau ti'aîch cm enr prife à fa fCHU··
'Cc avec la noix de Galle , en
'en ' u-n e preuve aflèz conva incame. A mefur e que cette cau
s'éva poroi t, il lè préfc moit, de
mêm e qu'à "cau des autres {ourecs, des cryfh. llif.1rions de fc1énite. LorCque l'évap o ration
fut réd uite à une once, je m'ap.
l>erçm par le gOllt que je ne de·
Vois pas en eJp ércr grand cha fe
de fâ.lin. En effet, l'aya ne ré....
~uice
prcfq ue à ficcité , je n'olltlOS qu e lM grain s de Ici d'Ep rom, de la même natur e de celui d es autres (Dure es. Aya nt
ta(fcmblé cous ces dépôt" Iclén~telx
, je vetfai dcffus d e bon
Vinaigre dillill é, qui me fit connOÎtr e, par !'cff'crvc[ce ncc qu'il
y excita , qu'il y avoit une terre
.bro rbante mêlée . Afiùr é par là
de l'cxif~en
de cerre terre , je
K
�Traité
mis une quanciré fufFifantc de
vinaigre pour bieil laver la fé-
2.13
lénire, & emporter par cc
moyen toute cette terre. Aprè~
cela, pour l'obtenir, je décanta!
cette diffolution, & je verrai
ddfus de l'alkali fixe en de/i'llllurn , jufqu'a cc qu'il ne s'e~
précipitât plus rien . Je brouila~
bien le tout cnfuite, & le verfal
fur un filere. Cc précipité terreux éram Ccc, ne pela que 3~
grains; il reHa 3 gros & dcm~
.de félénite bien féche : ce qU!
cfidans la proporrion d'un dem 1
gros de plus que n'en donnent
les au[Ces Courees. C'efr ccttO
terre alkaline qui, ayant été
reconnue par quelques-uns dans
cetœ [ource, a été caufe qu'OD
l'a admire mal-à-propos daIlS
les autres l'ourees , fans s'cmb3r~
rafTer de la contradiél:ion qlll
naiJfoir de l'exiGence de cr~
terre avec le vitriol. C'efl:: h. hl
�de.s Eaux Minérale.s. 2.1'
faveu r de cette terre que l'eau
de cette [ourc e, mêlée av ec les
aUCres , en facil ire la dépur ation ,
'Cn déco mpof ant le virriol. Sans
Cette préca ution on [croit trop
long- cems pour attend re l'endere préc ipitat ion du fer, qui,
fuivan t la l'cma rque de M. te
V cillar d, iroj[ au-de là d'une
année.
Il réCulte donc que cette [foi·
fiémc [ource conti ent de la rélénite , de la terre abror bante J
Un peu de fcl d'Epf om, & un
peu de fer uni à l'cau.
. Il fc préfe nte naturellem ent
Ici une qucft ion ; lç1Vo ir pour·
quoi cetce [ourc e étancfi près des
autres , en differ c cepen dant fi
cll'enticllcmcnc?N c pourr oit-on
pas conjcél:urer j vû d'aiHcurs la
difpo fidon du terrei n, qu'cli c
cG: la m~e
dans l'orig ine? mais
qu e prena nt un chem in difféCCIlt J elle renco ntre une tcrre
K ij
�'2. 2.0
Tmiré.
·ab[orbantc, qui la fait changer
.de nature, en décompofanr fon
vitriol, & même une porrion
d e fon fel d'Epfom . On pour-
.roit le croire d'amant plus faci ..
Lement, qu e l'aug mentat ion de
la félénice lèmble le prou,'er.
�-•
des Eau~
MÉlIf OI RE fur
Minir a!{s.
221
la propr iété qu'a
le vitrio l marti al d'ult ra dans
fa form«tioll des cryjla ux d~
gue!gUts fe/s.
JIAI f.,ir voir dans l'An alyfe
des Eaux M.inérales de Palfy
que j'ai eu l'honneur de lire à
l'Académi e , que cc qui fàifai t
toUt le myfie re de ces eaux, &
le poim pri\lcipal de la. difficulté qui en avoit jufqu'ici re-
ta.rdé la conno iffanc e, confi f...
toir dans "unio n du vitrio l mar_
tial avec 1< fcl d'Epf om, qu'on
n'y avoir: point recon nu, & qui
forme une cfpéc c de mariera
f:tline furco mpar ée T que j'ai dit
tenir à une loi fort étend ue en.
Ch}'mie, je veux dire à l'union
dc-s fels les uns avec les autre s,
K iij
�~12
Traité
& dans un état réel de corn binairon, & non à une union !impIe ou à nn mélange méchanique, commc quelques-uns pourraient le croire d'abord; Je me
propofe de démontrer cette même véricé plus nmplerncnr dans
ce Mémoire. Quelques recherches que j'aie pu faire dans les
différons Ameurs ete Cl1ymie,
il ne parait pas qu'a\lcun fc fait
férieufcmcnc appliqué à ce fujet; au conrraire, tOUS répétent
la grande diflinétion que gardent tous les fds lorfqu'on les
f~lÎ
t cryficrJ'ifcr cnfcmble : je
doi s cep endant en excepter le
{<tavanr Auteur du Diél:ionnaire
de Chymic, qui dit, à l'article
de la cryftallifarion, qu'il ya
des fels qu'on ne peut pas parvenir à fépJrc." les uns des autrcs
par le moyen de la cryllallifatian, parce que l'adhérence que
cCs fels Ont enft:mb.le, y met un
1
�'tltS Eaux Minérales. 2.13
obR:ac1c infurmonrable. CCt Au~
teur) qui convient en mêmcrems que perronne ne s'cft en-
core occupé de cct objet, paraît
yavoir été conduicpar l'examen
ilu'a fui, M. Macquer de la [ub·
.nnee falinc qui réfu!ce de l'u ..
hlon du fublimé caffolif avec
le fel ammoniac, qui [airoit la
bare d'un des rcmédcs de M. le
Comte de la Garaye, donc il
cO: fait mention dans cet article;
laquelle fubaance latine dl appellée par les Chymiftes Alle111ands,Sel alemhrorh. EffeéHvc-IUellt J on voit par le Mémoire
de M. Macquer, inféré dans le
volume de l'Académie J7~S,
qOe quelques tenta.tives qu'ilaic
Pli faire pour rarvenir à réparer
les deux reis qui conftitucnt
Cette fubH:ance faline, foie par
la. crrHallif.'ltion Oll par la fubh m3[Îon, il n'a pu en venir à
bout; ce qui prouve que ces
K iv
�:2.2.4
Trah.é.
deux rubHances ralines font récflemen t comb inées en(cm blc.
Je pourr ois cocor e regar der la.
comb inai{o n de la crt:m c de
tartre avec le rcl fédar if, que
M. de la Sone:: a f.,it conno Ître
dans fon Mém oire impr imé
dans le mt:mc volum e de l'Açadémic 175~,
comm e un au~
tre exem ple de ces fortes d'uni ons 1à.llncs. Mais mon dcffcin
n'cHpo.i nt de p.uler ici de toutes
les comb in3jfo m: des feIs poffiblcs entr'e ux; je me borne rai
{eule ment, par rappo rt à mon
fujee, a celles que contraét:c le
vitrio l marti al avccd iffére ns {els
neutr es.
11 y a long- tems qu'on f.,ie
que le vitrio l marti al qui pro ..
vient des pyrite s, cfi tres-1 0u-
vellt allié avec celui de cuivr e,
& que ces deux vitrio ls ne fone
en[em ble qu'un fcul & même,
CQl!L
ou eryilal. Le célobrc M.
�"s
rUs Eau °Ji,fin'ralts.
lfenc kcl a fait voir que la plu .
P~rt
des pyritc s.don r on rire le
Vitriol mart ial, conti ennen t
ptus ou moin s de porrio ns cui~
que l'acid e virrio lique
,rr Ces"
ln
en diffa luc ion,demCtrne que
le fer, à rnefu re que lespy rircs
tonlh cntcn cfBorcfccncc,à cau ft.:
du mélan ge & de "intim e 'uni on ·
de ces deux fubfia nccs m étalliques : on conno Ît le moye n
de fépare r la portio n cuivr eufe
de cc vitrio l, en y ajout ant du
nom cau fcr. Ccpr.:ndanc per-fO nne nc s'cfl: encor e avHë d'cltamiru.:rce que c'étai t que cerre
Un ion, fi clic était une com- '
hinaif on réelle ou un flmpl e
tnéla nge. J'al donc dll comm en-'
~r
pa r-Hl; autTi l'exam en quC';
l'en ai. fait , m'a-[ -il appri s que
Je devai s regar der cette union.
cies deux ,\,jc,jo ls comm e un e:
v~riablc
comb inaifo n ~ '1u'i t
Q'cH pas plus pofiible de déf.ù:c:o
Kv
�1..2.6
Traicé
qu'ill'eftdc féparer !'acidcd'uJ1
alkali fans emp!oycrdcs moyens
de décompofitÎon : .onfi qu'il
yavoit un e p::trlàitc rdlcmblance entre l'union de ces deux:
'vitriols. & l'union du fel d'Ep{am avec le virriol martial dans
les Eaux Minérales de Pa{fy,
& que la même conformité fe
tL"Ou voÎc également dans t Olltcs.
les aucres comwoaifons du vitriol mani aI avec d'autres fels:
voici les expéricJ1CeS que j'ai
faires à ce fujet.
Prem icrem enr, j'ai pris deux
on ces de ,rjcriol marrial avec
lllle once de tc1ui de cuivre;
j e les ai fair dilroudre en{em b!e
dans une fuffi{anre q uantité
d'eau. J'zi filtré la liqueur. Je
l'ai fuffifammenr évaporéepo ur
la faire cryfiallifer, & j'CCl ai
obtenu des cryibux d'un ,·crd
bleu & do figure romboïdale,
cres irctguliers.
�'des Eaux Miné mlls. 2.27
J'ai répété "expé rienc e avec
partie égale des deux vitrio ls J
(k j'en ai Ohceflu des cryihl llx
beaucoup plus régul iers) & d'u-.
llecouleu r,col11me Oh peur hien
le croir e, rirant plus fur Je
bl cu .
Les liqueu rs rcHantes , apres
Ces prem ieres cryIta llifari olls,
Ont donn é jufqu 'à lafin , de ces
lUêmeç cryHa ux, lans la moin dre différence dans l'inrcn1ité de
la coule ur .
. Il me paraî t inutil e d'ent rer
lci dans le dérail des autres.
unions que j'ai Ltircs deccs deux.
vitrio ls; il me fuffira de dire
qu'cn quelq ue propo rtion que
je les aye f.lire, j'ai roujo urs eu
des crylb ux parf..'\ iteme nt rcffemblans enrr'e ux, foit qu'ils.:
aYCnt été pris au comm CncC lnent ou à la fin de ces évap ol'arions .
Je crois encor e que ce rcroit
K vj
�~2.8
Traité
mal-à-p ropos furcharger ceMcn:~,ir
qt.lC de démiller les
manip dt.lrions de,," :mrrcs unions
du \ irrÏol martial, 1'1IIfqu'ellcs.
n' one ri\.'ll. de.ylus, & qu'ellcs
font routes auITi !impIes que cclle qu e je vIens de rapp o rter .
Ainfl, il me (uflic dcfaÎrcremarqu er les propoptions dans leJ-·
quelles j'ai faie ces uni ons:.
2°. De deux: onces de vitriol
blanc avec une once de vi t riol
martial, j ai cu des cryfiaux.
d'un vcrd clai." figurés en efpécc de rombe ou lozangc, fort
applarÎs p~r
l't,;ndroir qui rou-choit aux, parois de la capfulc 7
& d011t le dcJTus s'cxhauOànr parune infinité de petites lames qui
allant toujours Cil diminuanr"
en fuirait des cryftaux comme
fillonnés, & préfcnranr u.n nom-·
brc in.fini de parites f.,cc[rcs. Il
parait au rcftc que cerce cry[...
t;.1llif.1Cio,n- dt accidentelle; C;"U:
�des Eaux Minérales. z19
dans un e autre cryftailifarion de
pa reilles proporrions de ces.
deux vitriols, j'cil ai eu des,
cr.yfiaux app rochant beaucoup.
~lus
de la fi ~lI r e romboîdale,
fans être ainh fillonnés. 11 faut,
r:tnarqucr que le vjrriol mar- ·
rIal avec celui de zinc, dérer- .
mine coujours lafiguredes erye..
raux , en commcJ1(taLlt par les\
p:oporrions de qu atre onces de
"'uriol blanc à une de vitriol
ltlartial, jufqu'àparric égalcdcsr
deux vitrio ls. On n'en fera poin t '
.(urpris, quand on fera arrcnrioltJ
GllC le viclIiol de zinc cliun de,
Ces [c1 s qui one lt:: plus d e peine:
à Ce cr ifbllifer: réguli ererncnr ,_
&: qu'au contrairelevirriol martial cil un de ceux qui ont le.
plu. do facilité à fe cryftalli fer,
~y(l"Ii[a.to
régulieremenr, même malgré:
les obllac1es qui pCUVCl1t (u rv eoir pendant l'évapo ration &. la;
n.
�230
Y'rait;
3°, D'apr ès ces expér ience s, j'ai
cru qu'il falloi , eflàyer ft le<
trois vicriols pourr oient s'unir
& Ce crylbl liCer enCemble. J'ai
don c emplo yé partie égale des
trois vitrio ls. J!.n effet, j',Li obtenu des cryHaux d'un bleu
blanc clair, figurés Cil comb e
fore jrrépu licrs & réunis plulieurs cnlcm ble p-::>ur ne form er
qu'un fcul crylta l.
On voit par-là qu'il ne faut
pas s'éton uer que le vitrio l blanc
du comm erce conti enne quelquefo is du fcr& du cuivr e, que
l'on ne peue- pas répar er par dq
ftmples Colurions & cryflallif.1cions , comm e l'mufr rc M. Pott
l'a f.'lÎt vojc dans fa differracÏon
fur cc fel, mais qu'il faut néceŒ,Î remen c, pour en fépar er
ces partic s méraUiques érran gcces, avoir reCOurs à la préci pim(Î on par le moye n du zinc,
feul moye n qui puitfc dél ivrer
cc virrio l de cet aWage.
�des Eau~
Mtnéralu. 2J t
4°, J'ai déja dit dans mon
nnaIyfc des Eaux l\1.inérales de
Parr)', que j'avois tenté plulieu rs unions du vin'icl avec le
[cl d'Epfom, pour imiter celle
d~ ces caux; ainfi cc que j'en ai
,dit me difpenfe de revenir ici
là-de1fus ; je djrai feulement
qu'auffi-tot que ta proportion
du vitrio l commence h. approcher d'unc panic fur deux de
rcl d'Epfom, on n'a plus dèslOrs d'autres cry(bux que de
ceux qui approchellt de la figure romboïdale. J'ai cependant
eu un e fois de beaux cryfiaux
&: très l'éguliers de figure d'o ..
décaëdre aIrez gros, mai~
11 ne
rn'a pM été pon,iblc, qucl~es
tcnrarÎves que j'aye pu hure
d'obtenir unc' feconde fois une
pareille cryfl:allifarion.
So, Avec le tartre vitriolé
dans toutes forte .. de proportio ns , j'ai toujours cu de petits
�%~
Traité
crr rtau x dont la figure fcmbJoj t
appar tenir plutô t au tarrce vitriol é qu'au vitrio l.e es cryHaux
fom plus ou ulOin s folubles,.
fwvan r la propo rtion du vitrio l
qui s'dl uni avec le cartre vi ...
rriol é. ]>ar cela même ,. on peut
voir l'imim e union des deux
fel s ; car (i cela n'éroi r qu'mil
{impIe m élang e J lorf'lu 'O Il
menr oit cette fubfia ncc Jal ine
dans W1C pet ite quant ité d'cau "
]e vitrio l, c.omme un [cl des'
plus f.,cil es à fe diffou dre, de-vroit Ce diHou dtc le prem ier "
& faire divor ce par-là d'avec le.
tartre vitrio lé, que l'on f.1j[ être
rrès-d jfficile à fe dirrou dre •.
Mais il s'cn faut bien que Je,'
ch o fes foiem ain-fi. Le {cl quirelle .apres avoir été dierous enp arti c, Cc trouv e tour :lII fll vi-·
urioli quc que celui qui n'a point
«ré expofé dans l'cau.
Par ces cXRérienccs , on voie:
�aes Eaux Jl1'iniralu. 2;31
tUCo.re de quelle importance il
ell: de s'alTurer de l'emiere dé-
Compolitioll du vitriol, 10[[qU'Oll fait le tartre vitriolé à la
nlanÎere de Takénius. Il cil:
.rai que cecre obfervation n'a
pa, échappé à
rcx.a
M. Gel.
ICft, non-plus qu'aux Auteurs
de la Pharmacopée de Berlin,
!:lui avertilTeur qu'il mut prendre
garde dcnc pas laiffer du vitriol
non décompofé dans cc (el;.
Car il y [cfierait uni, _& donnerait une couleur verdâtre aux
cry!buxde rartrevitriolé qui Clb
proviendraient:.
Sans aller plus loin, on peur
conclure de ccqui précéde, IO ~
que ces reis une fois unis en . .
femblc, ne forment plus qu'une
feule fubHancc homogène: cequi Cc prou~e
d'ab ord) parce:
que, pendanc tout le cours de
l.'évaporation du liquid e guil
tient les: mru:iercs falincs en dif-
�'34
Traité
folur ion, on n'obt ient point de
cryfiaux qui [oien t difTerens de
ceux qn'on obtie nt dès la prc'"
mi erc cryIta liifati on , mais en"
(ore bien micux dc cc qu'jIn 'di.
plus polTible de défun ir ces fels
qu'cn décompof..1nt l'un ou l'autre : 2,0, qu'en quelq ue propo r ..
tian qu 'on faHe ces uni o ns,
elles fe font égale ment bien.
Cela expliq ue pourq uoi le vitriol martial dl: quelq uefoi s
allié d' un e petiee quant ité d'UD
fel étran ger, de mêm e, pourquoi certai ns fels font auffi alliés d'une petite quant ité de vitrjol manÎ al, comm e j'en ai eu
des exem ples dans l'un & l'autre cas.
5i les végét ations ralines n'étaien t pas aufTi connu es en ch}'mie qu'elles le fo nt, je pourrais encor e m'arr êter à détail ler
ccII cs qu e préfcl1tcnr qu elquc sunes de ces union s Calincs; mais
�·
â" Eaux Minùales. 13~
Il me fuffira de dire que l'union
du tartre vitriolé dans les pro-
panions de 1, de 4, de 6, COntre
lIne de vitriol martial, Ollt une
gr~mpc
tClle difpoficion à végécer & à
le 10n8' des parois du
\'a1ffcall, que fI l'évaporation
de la liqueur ne ,ra que Icnrcment, on n'obcicndra point de
cr}r(t::I.UX, ni auculle forme de
fel dans le fond de la liqueur,
mais feulement des James falines mamelonnées, appliquées
le long des parois du vaj{fcau
de la liqueur. Et je crois qu'il
n'eH pas hors de propos de faire
ren1J,rquer que ces lames falines
:'nccroi1Tenr fi promptement,
qu'cl 1es débordent bientôt le
vaiffcau, &13 liqueur fe répand
à goutte par-là,
cOfllnlc cela m'cCl: arrivé une
tOUte goutte
fOis, en fc formanr des fblaéli[cs le long des paroiscxcérieurs
du vailfcau. Ce qui prouve l'a(-
�"'36
Traité
fcn fion de la lique ur Iclon g d'C§
,
paroi s de la ccrrine comm e
dans des cubes capill aires, &
peut- être fe fait-c lic de la même manic re à traver s ces lames
f.1.1în cs, Au. rene, il f.'lut cnre~
dre ici que je ne parle que de
l'évap oratio n qui fe f.1 it d'clle ...
même à l'air libre dans un endroit rClllpéré j CJr il cll: bon de
faire obfcr vcr, que, dès que
le vafe d~ cant foit peu échauffë , cette fiilarion c~if
bien'
pro l11p.rt:ment.
Jufqu 'ici je croyo is pouv oir
pré rurncr qu e rou s les fels qui
û>nt conlti cués du mêm e acide.
virrio liqu c, s'u n iroi e nt avec le
vitrio l Jl1artial avec la m ~ mc
f.,,,,
cllité j mais co qui fuit va·faire ·
voi r cOITlbicn on doit peu comp ·
tcr fur des régies générales en
ch y mi e.
6°, En qu elque propo rtion
que j 'a ie [Curé d'unir le Ccl de
�{[es EllUX Mi.néralt:s. 2.37
-Gla,ubcr avec le vitrio l mani ai,
c:s .Iels ont toujo urs gardé une
~1lIibon
eurf'eux j & quand
J al fait .ces cX'péricnccs dans Ic:s
Prepo rrions de deux parties de
fcl de Glaub er fur une de vi-
triol, j'ai toujo urs eu le fel de
Glauber parfatccmenc cry Rnll i ~
fécn facon figura rion ordin aire;
lefqucls <rylta ux étant bien laY~s
& bien égoucés fur du papier broui llard, n'om jamai s
~oné
que peu d'indi ces virrio hqucs. Cene portio n vitrio li~uc
Ile paroîc pas même cffcn.
tlelle ment unie avec le Ccl de
Glaub er j mais faifan t feulem ent
Partie de l'eau de fa crylla llifation , puifq ue fa forme n'en
dl poiRt chang ée; ce qui n'cft
Pas difficile ~ croir e, quand on
mcm ion que Ide! de GlauCr eft de tous les Cels connu s
Celui qui adme r te plus facilc Ittcnc dans facryf l:al1if ationl 'eall
{ait
�l.3S
Traité
la moins pure. Il ElUt cepe,n,dam ob[ervcr qu'il ne m'a pOl,nc
été poffible de rcürcr lc.vjr~o
bien di (linél: & bien cryft.lilfl
en fa ' forme parriculiere, wa lS
toujours confondu avec beau'"
coup de [el de Glauber " dont
il n'cft pas pofiible de le débat'
ralfer.
M. Hellot pade dans le vol,
'de l'Académie <le [738. d'u"
fel de Glauber qu'il avoir rol~
ré du réGdu d'une diflilla,ion
de virriol ; mais il y a lieu dt.:
croire d'après ce que ,je vienS
d'exporer" que cc Ccl de GlaU"
ber n'émie poine réellemel1{
combiné avec le vitriq l-J mais
feulemcnc inrerpOfé entre [eS
l'arües, h-peu-prks comme je
l'ai obtenu à la fin de mes éva~
poranons.
-r. Mes tentatives Olle été
encore plus infru8:ueufcs aveC
l'alun j car, non-feulemenr ce
�dcs Eaux Minérales. 139
~1f n'adm et point du tout de
Vitriol dans la forma tion de les
Cl'yfl:aux, mais encor e jl ne reçoit rien de vjrrio liquc incer-
~ofT"é
pafé entre fcs parties. J'en ai
~btenu
des crylta ux très-r égullcrs, qui étant bien lavés , n'ont
nulle marq ue de virrio -
lt quc , ni avec la noix de galle,
ni avec le foie de foufre. Ce-
penda nt M. Lérnc :ry, dans un
.Mém oire inféré e dans Je volurnc de }' Acnd. 1735 , dit avoir
Obten u un vérita ble alun du vi-
triol de Mars. En fuppol:1l1r que
Ce fut un véritable alun, comm e
ill'aJ[ urc, nous pouvo ns croire
de mêm e, ainli que nous venons de le dire à l'égar d du fel
de Glau ber, que cet alun n'y
-étoit que limpl cmen t mélan gé.
La manie re dOllt on tire t'alun en plufic urs endro its de J'Europe, nous fourn ie encor e une
preuv e que le vitrio l' marti al &
�240
Traid
l'alun ne s'uniffcnt point enfernble; puifque li cela émît,
-on ne retirerait point, comme
<)11 le filir, du vicriol cryfiallifé
en même-rems qu'on retire de
t'alun.
-Quincy donne ,bus f. Pharrnacopéc<U!l procédé partieu lier
,pour mire un tartre martial aveC
la crêmc de tartre & le vitriol
martial. Ce procédé, auquel il
ne parcît pas que les ArtH~c5
ayenr fait attention, eH cepen"
..dant une combinaifon du vj~
niol avec la crê:rnc de tartre, à
peu pres [cmblable à celles qui
précédenr. On ne s'ancndroit
pas au premier abord Cjue la
crême de tartre, qui cH une
fubllance faline des plus diffi·
ciles à fe dilToudrc, pût con ...
traaCe une union avec le vitriol;
& je ne l'aureis pas cru moimême, fi Pexpédence ne me
l'cile confirmé.
Pour
�des Eaux Millùa!(.$, 2.4 t
Pour faire ce tartre m aniai ,
Quinc y cmplo ye 8 onces de
, Crème de tanre & demi - once
de ' vitrio l J qu'il faic bouil lir
~an s l'eau; cnfuir c il palle cette
,liq~cur
par un àrap, & par Je
l'cfroidilTcmcnc il en obtie nt des
Cryfbux d'un jaune vcrd ft rrc.
J'ai répété cc procé dé; ma Îs j'ai
remar qué que la crème de tartl'e
fu{ccprible de recev o ir une
pl~ s grand e quanriré de vin"ic l.
.i\lOfi, au lieu des dores prefe dees
par cet Auccu l' , J'r ai rubHi tué
Celle de 2. onces de crt:mc de
tartre fur une d emi - once de
~itrol,
& au lieu de fai re boui lhr le tOut en(cm bJc, j'ai d'nbo rd
fiti[ diŒoudre ma Crc::IUC de tartre
dans fuffif.'lntc quan t ité d'ca u j &
dès qu'elle a é,é dilTou,e , j'y ai
ajouté le vitrio l, qui ya produ i t
~nc
efpéce d·cfFcrvefcc llC'C. Ult
IltUant apr ès , j'ai filrré nl;;! Ij~UCur
par le papie r gris, au
en
L
�2.42.
Traité
lieu d'un dcap , & j'ai obtenu
des cryfraux beaucoup plus
folubles que cellx du procédé do
Quincy. Ayanc cominué d'CV:l·
porer la liqueur jufqu'à (.1 fin ,
Je n'ai point obtenu du vitriol
cryllaUi!ë féparément, mais
toujours de ces mêmes cryftaux;
cc qui me prouvait que tout le
vitriol étolt uni à. la crêmc de
tartre. Pour me convaincre de
la réalité de cette union, j'ai
fajt la même expérience que j'a·
vois faîte !t l'égard du mrtee \ j.
[riolé (fixiérnc expérience);
j'ai expofé de ce Ccl dans un peu
d'eau, rclarivemem à la quantité; & ayant paJfé de nouvelle
eau ddfus toutes les Il. heures,
j'ai remarqué que les derniere5
eaux fe coloraienc prcrquc au{fi
fortement avec la noix de
Galle que les premieres, &
que le fel, bien loin de fe dépouiller â la premiere cau de
�des Ea ux Mine ralu. 243
fo n vitrio l, comm e cela. aurai t
dû arrive r s'il n'y eût eu entre
le Vitriol & la crême de cance
2u'un e adhér ence fuper ficicl le,
e [Couvait au courr airc à peu
près Cemblable à celui qui n'avoie Eoinc été dans l'cau. Il ne
~agi([Jt
plus que de fçavo ir
Jufqu' à quel point la crêmc de
ta!tre pouv oit prend re d t: vitrIOl. M. Brun J Apoth icaire de
.Mgr. le Duc d'Orlé ans , rrcsbon ArtiH c" qui ~'e .Q ClCcrcé fu r
Cet objet ., par des expér ience s
eQ grand nomb re, il recon nu
que la cr~m
de tartre prend
quelq ues grairts de plu .. de vitriol au-de là des doles qu e r ai
prefcrÎtes. Mais une fingul ari ré
qu'il a rema rquée , ell que lor[~U'on
fait bouil lir la liqueu r
beaucoup plus long- tems que
]e nc l'ai dit, ce
qui il coutUme de fe cryfiallifer à peu
près comm e la crême de carcre
L ij
rel ,
�-2.44
Tra.iee
pure, ne paraÎr plus alors qu'cn.
petits feuillets [oyeu x, profque
aufIi foluble que le fol émétiqueIl n 1cft pas encor e hors de pro ..
pos de dire que de Gcttc union
J"lino il réfulre co.n/idérablc,
.ment d'cau -mère , qu'ont"Juroit
fpule-
tort d'attr ibuer au ~ifol
ment.
,t
J-
Jo
1-11'
fi
-,
-, ,
;1
"
-t
J,
pf
J..
t
"
JfU
1
�.
fitr Id diffoluhilité
des Clwu x de Fer ddflS les
tuidcs J où l'Oll démon tre la
llall1re des eaux- mtres vicrio -
Mh"lt fOIRE
li'lues.
JIci qucitcfl:ion,c
de l'obje t dont il en
L Cil
omm c d'une infinité d'aut res, qui J étant fore
comm uns & f.11l1il iers parmi les
Chym iHcs, n'en font pas pour
cela plus conn us, ni plu . . ex:t-
lllÎnés .
Dans la néceŒ.ré où je me fuis
trouv é de conno 1cre la nature
de la macic rc virrio liquc qui fc
renco ntre quelques-foîs dans les
Eaux Miné rales, j'ai été conduit à décerminer cc qu'il fullait enten dre par eau-mere vitrioliq uc. C'dl: cc que je me
propa fe d'exp ofer dans cc Mé·
Oloil'c.
L iii
�2.46
1i'ailé
Parmi ceux qui ont écrit (ur
le fer, ou fur le vitriol exprès J
on n'cn tfOUve que peu qui ~e
foient appliqués à détermIner la nature de cette maeiere.
Quoiqu'on s'cn foit bcaucour.
occupé J la plîlpart des Chymi •
tcs fernblcnt n'avoir cu d'autres
idées de cctce marierc J que ccUe
qu'on Cc forme à l'égard des réf!d us des li queurs fal incs,à qui on:l
don~
le même nom d'eau-mèrl.
On tfOlive cependant que M·
Geoffroy l'aîné, dans les Mé..
111oÎn:s de l'Acild. Royale des
Science .. pour l'année 17 [3 '
avoir "oulu connaître la naeu"
fC des ldUX-l1zeres vircioliqucs.
Cc que cct Aureur cn dit, pa"
roîrrolr aujourd'hui rrop abfur·
de pour s'y arrêter. Nous nouS
conrcll[crons de dire que ICS
expériences par lcfqucllcs il cll:
parvenu à convertir le viulo 1
lnartial en ,au.~mèr"
fOJlt trèS'
�·
des Eaux Minérales. 2.47
JuGes. Ces expériences confifccne; (0. à laifler IOl2P-cerns exparé à l'air une dil1olution de
vitriol, de laquelle jl a retiré
beaucoup d'e.au-mere.; 2, 0 , à laif-
fer ces cryltaux de vitriol s'effleurir à l'air 1 lefqueJs ayant été
enCuire dilTours ùans l'cau,lui one:
donné beaucoup d~eau-mr;
3 D'
faire di!lillcr jufqu'à un ccrrnin
point des crynaux de ce même
vitriol,( ou ccqui rcvienr au mê..
.l'ne à les faire calciner),qui, ayant
été pareillement lcffivés, donnerCnt de même beaucoup de cette
a
liqueur. Il eft même polIible,
fuivaur l'examen que j'ai fait de
Ces procédés, de réduire CIltieremeDt par ... là. le vitriol
lllarciai en cet état qu'on appelle eau - mere. Mais on peue
l'~u!f
à fe procurer cette ma-
tlere beaucoup plus prornptetnent & plus abondamment,
L iv
�2.48
Traiti
li on fait calciner tout de fuite
de narre vitriol jufqu'au TOU·
ge. Cc vitriot leffivé en cet
état, ne donnera plus de cryf.
raux , ou du moins ceux qu'il
donnera, feront d'une autre na~
[urc que les crinaux de vitriOl
martial ordinairc.
En un mot, je puis dire que
plus on calcinera le vitriol,
plus on 1\;loigncra de donner
d~s
cryGaux ordinaires, & plus
on le réduira cn l'érat dOllt noUS
plrlon'i; de mC:mc, plus 011
calcin...:r.l le fcr, moins cc fer,
combiné a\'cc l'acide virrioli·
q:Jc, donnera des cryllaux de
vitriol. D,:ln'S l'un & l'autre ca'S,
i l arrive précifénll:m la tnl:I11C
chofc. Le fer en cet état, c'ef1:~
à-dire, dépouillé d'une parrie
de fOIl phlogifl:iquc, uni à l'a·
cide virriolique J formera cetrC
mati cre qu'on appelle caU-mere.
�clês Eaux MinéraltS. 2.49
a
Cc qui nlC mit même de pro~
nonce!" fur cerre macicrc, fut
l'expérience fui\'anrc.
PREMlERE EXPÉRIENCE.
Je pris un précipité de fer
obtenu du vitriol par l'al kali
lixe, je le mis dans un man"as.
Je verfai dcHilS fuffi fillnmcnc de
l'acide vjrriolique aqueux; je
\'i, que cet acide l'attaquoit af:'
fCl 1cnfibh:menr. J'cxpofai le;
vaincau au bain de lable & le fis
chauffer ju{qu'à J'ébull ition.
A.près le réfroidiffcrncnr , je déCantai la liqueur qui émit d'un
t,ouge jaunâtre extrêmement
foncé. Cene liqueur étaie épa if..
fc J gluante & abfolufncnr JCI11blable à celle qu'on obtient du
Vitriol par l'ébullition ou la
c:llcin- ion. Je \' oul us filerer.
C r[e liqueur, m:ois je ne pus y
pan'Luir llu\·.!l l'cu..;ndanr d;lI1s
bcaucoup d'<.u pure. A près .
L v
�2.~O
Traiti
l'avoir filtrée, je la fis évaporer
(lans une capfule au bain de
table. J'c/layai fi elle fcroit en
état de le cryfl:all iiè;r; mais il
ne s'y forma aucune foctc de
cry(iaux. Je l'éYaporai julqu'"
fi ccité: il me reRa une mari cre
fcmblnble à un extrait, laquelle
attira it l'humidüé de l'air. Delà , je vis J'identité qu'il y avoit
d e cerre matiere, non-feulement
avec ce qu'on appelle eau-mere
\ jrri olique , mais même avec
celle q ue fournilfcnc les Eaux
Minérales. Je fus confirmé dans
le fenrimcnr Dtl j'étais que routcs les fois qu'on calcine du vi#
triol m:utÎal, il arrive qu'on
prive plus ou moins la bafe fcrrugin cuCe de [on phlogiflique,
& qu'alors ccne bafc rcfiant
unie à J'acide, nc donne pluS
que notre cau-merl virrioliquc.
Je [cntis auffi qu'il en émie à
proportion de.: même dans les
�du Eaux Minérales. zl t
grandes ébullitions qu 'on fait
fubir au vit rio l, aïnli qu'à ré -
gard du vitriol qu 'on lai/fe
e1!leurir à l'a ir, puifque dan .
l'un & l'autre cas , il en réfulce
nOtre mê me maricre. Cc qu i
e!I: une no uv elle preuve de la
facilité avec laquelle le fcr pe rd
fon phlogifiique.
Po ur ce qui eft du vit rio l ex -
pafé à l'air en cryfi:aux, aUCUB
Chymifio ne fer . furpris de
tet te per ce, pu ifq u'o n faie que:
ces cryGaux s'y altérent tr~
fenfiblernenr, & qu'ils y devienr
.nent jaunes- ou blancs J en Url!
1Il0t, qu'ils y fubilfent en q)lel.
que Jone une calcinacion; mais
que la bafe f.rr ug ine ufe du vi·
triol s'altère; & perde de foro
phlogi!liquc en bouillant dan •.
l'ea u, voi là à quoi on n'a vai t
pas encore fait attention.
L yj
•
�Z) 2.
Traiti
SECONDE EXPÉRIENCE .
Je fis cn[ui rc ditToudre du
précipiré maniaI dont je parle
dans les acides nirreux & marin, de la même mani cre que
je viens de le dire à l'égard de
l'expérience précédente,
Ces deux ac ides s'en érant
chal'gés auranr qu'il écoir pofIiblc, fonllcrcnc des li queurs
extrêmemem fo ncées en couleur & très-difficiles h liltrer. JI
me fallut les étendra dam beau~
coup d'cau comme je l'avais
'fait à l'égard de la diifolution par l'acide vÎrriolique.
Cependant je dois faire remarquer que ces di(fo luri ons
n'étaient pas également cola'"
rées. Celle de l'adde marin éroit
beaucoup plus claire, & ~lvajc
un œil "crdiltre.
J'évaporai aufTi de même c-~
dHfolutio.ns, & j'cn obrins des
�des Eaux Miniralcs. 1S3
rnatieres qui avojencque1qu'<lPparen ce de cryftallî facion, _El les
attira ient l'hum idité de l'air
tres-f ortem ent) fur-to.ut celle de J'acide nitreu x.
Toute s les chaux de fer ou
les f.'lfran s mard aux unis aux
acides donn ent la même chofe )
a"exce ption de PEthiops martial de Lemç ry, qui n'aya nt
que crès-peu perdu de fon phlogi/tiq ue, forme des fels cryftal1jfables& des crylb ux de vitriol avec l'acide vitrio liquc. II
lJ'eU paS hors de propo s que
nous faŒons remar quer que
parmi les fafrans mani aux , celui dont je me fuis fcrvi en un
des plus folubles (a) dJ'''' les·
(4) On ohdut :UlrTi un fafrande Mars d~
folublc dans les 2cides, &: très...beau • en précipiunt le t'cr qui ta étc dllfout pH radde dtl
l'IUalgr c, par l'nlk-.lIi fixe. M, Brun. ApotlHC:t11'C ac Mgr. le: Duc J·Orl~.I
. cfrlc pl~Q\IC(
qUI re roit 2viré .le Jlr~pae
un [airan de
\l;u$ de: cette manier.:,
�'HTraité
acides; par conféquentilnedoic
pas être regardé comme un. fer
dépouillé entiérement de fon
phlogill:ique. Nous dirons,con-
cre l' cpi nion commune,que c'eft
un des meilleurs fafcans de Mars:
que l'on puiffu employer cn
médecine; & il mérite d'autant
plus la préférence [ur les autres,
qu'il a l'avantage d'être très-facile à préparer, pui[qu'il ne
s'agir que de faire [échec le pré~
cipité que l'on obtient de la dé-
cornpoficion du vitriol
pa~,yl
kali fiKe. Ce Mars, qui, en fe
précjpicanr, cft verd, devient
en fe féchanr & par la fuite,
d'une belle couleur de kermès.
J'ai imaginé que cc change·
ment de coull!ur venait de cC
qu'il s'y produit un dégagement
d'une portjon du phlogifrque:
~
furplus cc précipité efi de la.
plus grande c~ujré
•.
all
�tftS
Eaux Minérales. 15>
TRoIs rÉME EXPÉ RIENC E.
J'entr epris de faire une au~
tre diffol ution de mon fafran
de Mars dans l'acid ev.itr ioliqu e,
à de1l'ein de voir s'il Ceroit poffiblc de le dilfou drc en entier .
Effcél:iverncnr) y ayant mis affez d'acide virrjo liquc , je par"ins à le diffimdre totale ment ;
mais ma ditrolucion érJ.nt furcharg ée d'aci de, fut beauc oup
'!l0in dollc écenc oulcu r.L'ay ant
fait évapo rer, j'en obtins par
le refi-oidiffernent des cfpécés
de crylb ux gris, difpofés en
roCes , mais ils étaie nt fans con ..
finance. J'cxp ofai ces cryHau%:
fUr du papie r broui llard ; ils.
ne s'y dcJfécherenc poin t: ils
gardercnt toujo urs une conGftance molle , tcnac e & fcrnblabl e à de la colle. Il parol t donc
que ces cryfta ux n'érai ent dûs
qu'à un excCs d'acide, qui avoit
�2\"&
ch~ngé
umon.
....ralle
.,
.L
un peu l'érat de cerce:
Q UA T RIÊ/ltE EXPÉR tENCE.
D'après cela, je fus dé[c
r hlj~
né à exa.m iner fi je ne pour"
rois pas obtenir du vitrio l le
même rérulcat que cÎ-deifus.
Pour cela, je fis deux calcinarions des cryftaux de vitriol,
l'une au jaune, & l'autre nu
rouge. Les ayant leffivécs fépa~
rém enr, je n'obtins de cclle qui
étoie jaune, que des crylbux
verdâtres, & beaucoup dcnorrc
l iqueur vitrioliquc; de cdle
qui éroit au rouge, Outre une
beaucoup pJus grande quamiré
d 'cau-mcrc qui tcoic fort fOUge, & rour-à-f'ir femhlablc à
celle qui rdi.lre de la diffolurion du f:.tfran de Mars dOllc
ous ayons parlé, par le même
n ide \ irrioliquc, j'cn obtins,
ar ès l'",vou
. l'\lue
",. 1ol1g-tCmS
ar'r
�1"
dts Eaux Miniralu.
7
cn repos, de p etits cfifiaux d'u Il
gris jaunâtre, mais ils émient
très-loi ides.
La différence qui fc trOuve
entre ce rérulrat & le précédent,
~c
peue venir que de cc que le
fer a confervé plus de phlogiftique dans ce dernier cas que
dans l'autre.
Au refic, on peut affirmer
de tout ccci, que le t'Cr ne,;: s'uoir aux ncidclO qu'3 raifon de
phlogiJlique; que les dif..
[tren te,> proponions dans le[":
quellee; cc principe s'y trouve,
<:Il: cau fI.! de la diffcrcncc qui
fc voi r dans ces combinairons.
II feroit à {ouhaitcr qu'on obferv5.t s'il n'y il pas quelqu'autres fubHanccs métalliques qui
roient capables de préfcnrcr
de l11ême des combinaifons dit:.
férentes avec les acid es, ruivant
qu'cites fc trouveraient plus ou
IlIoi.ns dépouillées delcur l'hlo-gtlhquc.
\00
�-
SuppUmenr. au M'moire priel,
dent,
fan e:epofo , par oc~
ou
cajion , pll/fle.urs moyens J,
fa ire /a teinture martiale d
LudJl'ic.
JE
viens de démo ntrer ccqu'H
faut ente ndre pnr cau-JUerc vi
tri oliqu c. 11 s'agit maint enant
de confi dércr plus parric uliérc '
ment les propr iérés de cerre
comb inaifo n. Le fer
un mé...
ra! f qui J comm e on f<;Jit, fc:
.modi lie de plufic urs manie rcs
difft!rcnrcs dam fon état métalligue. Cette même propr iété
comm e 011 voit, ne fc déme nt
pas dans Ccs comb inaifo ns aveC
les acides. Nous avons Vtt que
notre mari Cre virrioli<]uc efHo rt
différ ente des crrHaux de vitriol.
Nous allons mont rer mainte'"
na ne que la. même différence [c:
en
�'des Eaux Minirales. '-S9
foutient à l'égard de ce que nous
nous propo fons de dire ici.
Ayant f:tit attent ion hl'etrai par
lequel M. Macquer avoit voulu diŒoudre du vitriol martial
dans l'efprit de vin, & n'ayant:
pu y réulli r, (voye z fon Mé-
Inoire impr imé dans le Je. vo-
lume de la Société royale de
lurin ) je fus curi eux de voir
fi notre mati cre vitrio Jique ne
pourr oit p.:lS ~'y
diffou drc.
PRE!'o fIERE EXPÉ RIENC E ..
Pour cela, je la fi, dctrécher
fuflif.,mmcnt, & en ayant mis
dans un marras avec de Pcfpd t
~yant
de vin, j'ells la f.1tisfa&ion de
Voir que cene dilrolution fe fàifoitav ec f~lcité,
même à froid.
fait chauffer le matras
Illfqu'à faire bouillir l'e[prit de
li-
Vin, j'obti ns,en filtrant, une
queur d'une belle coule ur d'un
rouge doré. Cette liqueur avoit
�260
tin ~oùr
Traiti
forcement fiiptiquc, &.
f.lifoit de l'encre fur le champ,
en y mettant ete la noiK de
gaUe.
Je répéta i cerre expérience
à dcflein d'obrenir ulle teinture
plus chargée, Pour cela, je fis
ch.wtfcr le mélange plus longrems; n1iÜS bien loin qu'clle le
fûr da\ an ag...·, elle était al!
COllU';l1l'(: b("~\lJCOp
moins
fOIl"
céc: cn coukur, Ct.! qUI me fir
comprendre que l\ibullition
que je lui avais faic fubir d~
p!u . . , l'i.lYoic au contrair\! prive
d'une porrjon de ma mJticrc,
en la fJ.j[anc précipiter, ou peutêtre, ce qui paroÎt probable,
elle en ~l\'oit
occafionné la dé...
compotition.
SF.CONDE EX1'ÉRIENCE.
J'drayai cnfuirc avec l'cfprir
de vin les autres états du vitriol.
Tous me donncrent des [cintu ..
�des Eaux Mintrales.
2.6I
.tes plus ou moins chargées; &
l~d o j s Jàirc remarquer que ces
dl1Tol urioDSCc fai!'oicnt d'autant
plus aifémcl1t, que la bafe fer-
rugi.ueufe deces maciercs virr'io-
,:qucs, approchoit le plus de
état de chaux (a),
, Le vi triol calciné nu rou
g~
diJfolvoic Cil beauco up plus
grande quamiré que le vitrjol
~Icinéu
jaune., 4 .cc dernier s'y
l~o.7ir
plus que le vjtriol à
~l
Je n"avois fait per4re que
1ç~u
dé'.la cry!lallililtioJl.
~y
TR01SIÉl'IfE EXPÉRJENCE.
1 J'cffayai pareillement de f.,ire
,~. dÙrplutio
des err.lbux que
Jal dit avoir obtenus d'une <;iiffO!uripn de 1}1a chaux d,e fer.
Ces cry Haux s'un~rct
avec l'ef-
'1.
(.I) C'cfr.J.·dirc ~ des ch~l,I:
"II a c id
~
diffohlbles d:utS
.
,,
�·
Trait,
l'rIt de vin avec la plus grande
facilité.
La di/folubilité de cette matierc dans l'cfprit de vin me
penfer à la teinture martiale de
Ludovic. Le procédé pour faire
cerre teinture, tcl qu'il eft preC'"
crit dans les DifpenfalJo... ne
{atisfair pas à la fois, ni l'ArrH:
te , ni le Médecin (a); parce
que l'efprir de vin ne fe troU\ C
par-là que très-peu martial, &.
même quelquefois pas du tout.
Je penfai qu'on pourroit fe fer-
nt
(a) DeuI Apothicairçs qui 'a~tqu[cnf$
dahs 12 Guette d"Ipidaure Il y a rruelqUC'
ano&!. rur Id d~q\lt,
do< ccm: ,cintUIC, ail'
roicllt bien jntieuJ: r"lt, chacun dc leur cô~'
dC ' chercher d'où cda POUVOIt venir. Ils IIU'
toient vû prcmicrcmcnc J que Ic lartre qu'()I\
unit au viniol, Four faire tene: te:inIU[c. dl
abfol\1l11cnt inu11lc; en (cron(! lie\!. qu'cil
al t~ n\I1t
la bart ferruj;incuCe du "iulol pat 1.
calcinati on ; on le rend propre à êcte dilI"oUl
t1;\AS l'efpri; de vin. &. à le colorer.
�du Eaux: Mi"ir alts . •63
vir par préférence d'un de.
Jn?yens que je préfentc ici po~r
faIre CCtcc teinture. On ft:rolt
OlaÎtre d'ailleurs d'avoir un
p,rit de vin plus ou moin s mar·
t~al,
en n'y mectant qu'une petIte quantité de notre rnaticre,
Ou en étend ant cette ceinture
dans une fuffifanrc quantité d'efprit de vin: fans parler que cc
~o}'en
de faire la ceinture martiale etl: très-f irnpt e, on auroi t
Cet avantage de ravoi r dans le
moment. Suiva m ce que nous
er-
aVons dit de la diffolubilité des
aUtres états <lu vitrio l martial
dans l'cfpr it de vin, on peut
faire é gaIement cette teintu re en
fe fer va nt d'un vitrio l calcin é
au jaune ou au rouge . A moin s
qu'on ne calcinât forte ment le
"'élange du procédé ordin aire
~e
POUr fairecctce ccincure,& qu'on
bruIne cnriercmcnt le tartre J
Il n'cil guère poflible d'en ob-
�Traité
de vin bicn mu..
cfprit
un
tenir
tial; la ranon en en, que le
~6-+
tartre en fe brûla nt, fourn it du
phlogillique li la bafe ferrugi-
neufe du vitrio l, & l'empêche
par conlëqucnr de fe calciner.
J'avance ccci d'après un eITai
que j'avais fait" par lequel ayant
fait torréf ier ce mélan ge au point
-de l'avoir rendu charb onneu x,
& l'efpric de vin ayant bouil li
delrus,?J. peine coloroit-il aveC
la noix de galle.
Qu A TR.tM E
EXPtR 'ENCE .
Après ces expériences, j'effayai d'unir aum li l'efpri' de
vin les réful,a,," des combi·
naifoos de notre chaulI: de fcr
avec l'acide nitreux & marin,
c"ell:-à-dirc , ces ditfolutions
évaporées jufqu'li licci,é. Cene
de J'acide nitreux lui donna unC
belle coule ur Jaune rougeâue;
pour cellcdel'efpri,de fcf,clles'f
di!rolv"
�d.. Eaux Millerales. 16f
c!ifi'olvoit prefqu'a partie égale;
en forte que la teintu re qui en
réfult a, était d'un rouge fi foo·
cé, qu'on ne pouv oit voir à tra·
\lers.
Si on jette du fer dans notre
lttaticrc étend ue dans l'eau, auC.
fitôt cite Ce décom pofe. L'aci de vitrio lique Ce porte par pré.
férenc c fur le fer qu'on lui
)lréfe nte comm e étant l'lus phlogi/tiq ué , & aband onne cclui
auq uel il etait uni. Cette liqueu r
perd par confé quenr cn pcu de
teolS fa coule ur rouge pour cn
prend re (a) uoe verte , & fc
-
( .. ) J'ai d~ja
fait ob(erve r qût la (OUdans cene ocea(,on • annonce (Illele
'q qui cCl: uni à racide. dl dAn' un élilt phlo-C1flktu~,
6: d't la marque: à llq\lelle onJ,eue:
'oaftoÎnc que 1... liqueur cryClall,rcra 6: onIItta du cry!l:lul ordin:lir cs de: vilriol j tandis
~
~ couleut r ou~c
dl la m.tffJuc: que: le (cr
~rc:
treuvC' que d~ns
r~t.1I
propre 4 formCf
- r I mariae vitriolique.
~r'letc:.
M
�Trait é
:166
trouv e bientô t cn état de donner du vitrio l.
C'efi en fairant attent ion ~
cette décom pofiri on ,que nouS
\'oyon s cc qui fe pafle dans les
fabriq uc'i du vitrio l vcrd, Nous
voyon s ici la véritable cairon
pourq uoi 011 mct des morce aux
de fer dans les chaud icrcsd ans
Jelque llcs on flic bouil lir la tiqueur vitrio lique. L'ava nrage
qui en réfulcc d'une route au·
cn
crcco nféqu cncc: que celui que le
comm un des Chymifl:es s'émie
perfu adé (a), puifq llc pl< ce
moye n on décom pofel 'euu-m er' vitrio l iquc,q ui réflllrc en gran·
dcqua nriré, non· feulem ent des
grand es ébulli tions quJan f.1jC
fubir aux .caux vitrio Jjque s pour
(..) On s' ~ l o it imllginc! que cette praliqu
du cuivre.
i!coit l ddfclII de fam: pH !:c ip IC ~
do~
p)'flfCS
du
plûpan
la
mcDt
')1Ic ctnamc
pn rait ce vitriol, ne çonuçlln cnt F'u.
�tIcs Eaùx Mmé ralu. 167
\:'s réduiroc'tl état de (e crilbU i-
.fcr, mais encore de la [orré tàého n qu'OIl fait (ubir à 1. py_
r.jte pour la difpo ferà la vitrio-li(atio n. Il (croit même 11. (ouhairee que les ouvri ers conn ur..
fenc coU,t: l'avan tage de cette
pratiq ue; jl,s Y empl oyero icnt
Une plus grand e quant ité de fé ..
raille s, & ils aurai ent une plus
grand e quanri[(! de vitrio l.
C'eft en confi déran t la laci1icé~YCO
laque lle notte maric re
k: décom pofe .que nous con ce..
Vons comm ent il cU poHib lo
de transf orme r du vitrio l verd
en vitrio l bleu, c'eCl: à-dire , de
precip icer la bafc fcrrug ineuf c
du vitrio l par 1e coivr c, comIne Je prouv e M. Marg raf
dans [cs opufc ulcs chym iques .
II paraî t cepen dant qu e cc céIchee Chym ille n'a pa, upper 'iU la raifon pourq uoi cela arrive.
M ij
�268
Traité
Nous avons déja vû que te
vitrio l en bouil lant s'alré rc,
c'ell-1t-dire, que fa bafe ferru gineufe fe déphlogifti que, &
1
que certe bafe ne refte unie à
fon acide que dans l'état qui
dOl1oececcernaciere ou ,:.au·mere.
On ne peut donc pas de là rien.
.conclu te contr c la plus prand e
affinité Teco'n oue de l'acide vitrioli que pour le fer, puifq uo
cette préci pitaü on ne fe fait
qu'à raifon du changement del'état de i;1 bafe ferrugineufe d"
vitrio l.
�'ikr Eau1l Mnir af.... ,,69
MÉM OIR E
où l'on
lxami nc
['état fi 14 nature. des MinI s
de Fer.
L
Ji defu que j'avois de voir
Comm eot les cau~
peu vent de\·e,..
lÙr marti ales,r nc porta à cxarn i-·
Ilcr lanacrurcdes Mine sde fer. ln..
fuuit que ce n'eil-paslespyrires
qui donn ent aux eaux laqua liré
ferrug ineuf e, il m'en faILutmercher la caufc d.os l'état de ces
Mines. C'eft d'après >Cd exaltlen que j'ai fait conno ître ce
~ue
je pcofois de la namr e de
la plûparr de ces mines. On a
.û que je Ics .c onlid érois comm e
Don minéralj(é.es, c'eH- à-dire ,
comm e n'étan t point c.o mbinées ni avec le foufr e, ni avec
l'arfenic. Je me propoCe de;
prouv er ici la vérité de cctte
aJfcrtion ..
M iij
�"'70
Trait!
La prem icrc preuv e de ce
fcncim cnr, !è voit à l'égar d de
ccrcaincs minCi de fCf qui font
attirab les à l'aima nc, puifq u'on
fait que [Out fer minér alifé n'a
point cerre propr iété, & que
les pyrite s ne font nullerncru:
attirables par l'ajmanc.
La fccon de preuv e cil dans
la propr iété plus ou moins di(~
Iolub le de ces même s mines
dans les acides. Indép cndaO l"
ment des mines attirab les pac
l'aima nt qui font très folubles
par lesaci des,il y en il un grand
nomb re d'aut res, qui, fans
avoir cettc propr iété, ne lai{"
lent pourt ant pas que d'être
un ccreain
diffolublcs jufq'~
point par les acides Il n'y a
que les Dcracées & les hèmn ..
(ires qui fom abfolu mcllr- inar..
taqua bles par les acides j parce
quelle s font dans un état de
chaUle abrolu.
�'des Eaux Miniralts. '1,71
PREM IERE EXPÉ RIENC E.
J'cJfay;lÎ plufieurs de ces mines par les acide s, & je vis
qu'elles donno ient préci fémen t
la même choCe que les chaux
de fcr dom nous avons parlé
dans te M~l1oj
' c précédenr. Pilr
l'acid e vÎerio lique, j'en ai obtenu une mari cre fatin e, tout-h...
fai, femb l.ble • celle qu'on appelle eau-mere. Par-là je vis que
les mines de fer ne différoiQll[
en rien des chauX' de fer.
Pour ce qui eH des jaunes &
des rouge s, il me Cemble que
leur coule ur feule indiq ue qu'cl_
Ics ne font poine minér aliféc s)
& que même elles [ont" des
chaux pures de fer. Car prernicrc menr , on n'a qu'à faÎre
anem ion que quand .il n'y aurait qu'un e tres- petite parcie
de foufre ou d'arfcrrÎc comb inée avec le fer, tant qu'elle y
M iv
�172.
Traité
rctlera, elle lui ernpêdiera àc::
prendre cette couleur. Je djs.
encore que ces couleurs indiquent qu'elles foot des chaux
pures de fer, parce qu'OD faic
que fi elles étoient mêlées &
étendues avec de la tcrre ou
aUCfC m~[ierc
, elles ne pour-
raient pas avoÎr une couleur
aulli foncée & fi femblablc ~
celle qu'on donne au fer J foit
par la calcination} ou par la
précipitation des acides. Mais
ct qui va achever notre prcuvt.:..
ce font les e1rais fui vans.
f~rentcs
SECONDE EXPÉRIENCE.
J'ai pris des morceaux de djf·
cfpéces de mines de
fcr, & lesaielfayés chacun fépa,
rément de la manierc qui fuit.
Je les ai réduits cn poudre
groŒcre, ôç mêlés avec un de ..
mi quart de flux noir. J'ai mis
ces mélanges dans des crcurets.
�'cl" Ea u" Minéral.... 173
pro po rtio nn és j ayant bie n lut é
les Joi ntu res , j'ai pouffé le feu
iurqu'à faire rou gir for tem ent
les crcufces.Apres quo i,le say ant
enlevés du fou rnc au & laiffés .
ref roi dir , j'ai rcnverfé ce qu' il
y avo it ded ans , chacun en par-·
ric uli tr fur des pap ier s différens _
Je les ai pefés & tro uvé s dim ÎDués de que lqu e chofe. J'ai paf Cé l'ai ma nt fur Pun après l'au tre , jufqu'à. ce qu e j'ar e eu en- levé tou t ce qu' il y a voir d'a ttirable. En fui re j'ai péré les ré.
lidus que j'ai rrouvés à peu -pr ès;
tI\1 mê me poi ds que cel
ui de la
qua nti té de flux do nt je m'é tQis fcrvi, Ces r~(jdus
ne me pa rur ent aut re chofe que le flux
que (av ois em plo yé. Il eH bo n.
tle faire obf crv cr qu e pendant:P.&ioll la plus for te du feu "
Je ne vis ni ne fcntis ricn s'élever de ces crcufcts j & il n'y
l»o it rie n de jau ne ni de blanc.;
M.'1.
�T'J-aité
'74 ,.
aux couv.erclcs des crcufees:?
m arque à laque lle on recon nai!:
qu'it s'cft tchap pé quelq ue cha ..
fc des ma"icrcs qui ont éprou vé
l'naja n du feu .
TRoIsÉl\r~
.•
li
EXl·E RIENC E.
_.
ccla ,j'effara,; par la
tion C}uclques miopér,\
même
nes de fer parcic ulicrc s, prin~
cipalc mcnt la mine héma tirc,
en empl oyant au lieu de flux
noir, de l'huile d'oliv es bien
belle & bien claire . Mon deffein étaie d'exa miner par-là aveC
plus d'exaét"irude fl le déchcJ:
de ces mines émît coniid éTable, & quelle éroit la nature.
des maric rcs érrang éres qui peuvent ~'y trouv er mêlées. L'hui le
d'oliv es me paroiJ foic propr e.
h cela à tous égards. l'rem icremel le, parce qu'il cn faut trèspeu pour phlog ifiiqu cr une
grand e quant ité de fc:,( J & quo.
Apr~
�i/es Eaux 1Winéralu. 17',
par confé qucnr il ne rc1l:c pas;
en arricr e arrez de débris pour
faire un objet lènfib le dans une
fuppu tation de poids. Je pelài
ta quant ité de mine que j'em'ploya i, &: en a.yam ljjt une pâ.
te avec quelq ues goute s de ccC'te huile -' j'cxpo fai ces creufcC's
entre 1es cha rbons ardcn s.Qua nd
tOute s les vapeu rs de l'huil e furencp arcics , je couvr is les crcu_
fers; les ayaot fair rougi r fù~
~famcnt,
je les enlevai du
fourn eau . . & les lai ffa i r efroi dir. Je mis) comm e laprc mie;·
le fOÎç, ccs ciTais féparément'
fur
dC3
papie rs
J
je les pcfai ,
&. les rrouv.:li dimin uésde quet-
qu e.. graim ; après CC\;l j'enle vai
par J'aim: tllt, rour ce qu'il y
avoit d'atti rable. Beau coup de
Ces mines ne donne rcut' pas
plus de trois grain s de matic re
hetér ogène , qui éroic du fable,
fur deux
gros
de mine : UIlC
1\1
vi.
~
�l7~
Tnlité
mine de fer rouge rfcs-pc(aneç:
& hi . ::n cryfiallirie, une autre
de Norm.mrfic, qu'on appelle
caflà.l1re , ne donnercnr ql.\.c
qll c:ques vell iJcs de matiere
rcrrL:u(c, qui ne peuve nt pas
entl-er cn ligne de co mpee.
Au furplu s , nous devo ns dire
qu'ayant bien porcé ,mention
à la fonderie de fer, je n'ai jamais rcm:u'qué aucune force de
vapeur s'élever du , fourneau,
& jamais les Ouvriers n'am rien
remarqué à cet égard, qu elque
erpéec de mine qu'ils aienC"
employé. Il cil bien vrai qu'il
y a certaines mines, rcllcs (ont
celles du pays de Liégc 1 qui
donnent de la cadmie, laqu elle_
vient fe fublün cr au hall[ des
fourneaux,. & Y forme des
croûtes forc épaiflès; mais ccci
ne doit pas être regardé co mme
lino preuve de minéralir."uio,n.,
On f~ait
qu'il Ce trouve f"uven~
�-Je
I~
"dé., Eaux Minerali.. 277'
mine de zinc dans les mi~
Des àe fer, de même que t'oOl
f'iait qu'il fe trouv e de la mine.:
de ft:r dans la mine de zinc.
Que doit-o n donc pen fer do.
certe hypot hèfc fi conn ue, par
I.<]uellc Oll prète nd expliquer
lluriliré de la c~jlin,
ou pierre
à chaux dans la tonde rie ck! fer ~
en difan< qu'Clic fcrt àabforbep
le foufr e ou ,ParCe nic de ces mi ..
nes? L'inu tilité de cctre méthode feroit démo ntrée , quand.
même il y aurai t cffeé!:ivcmcnt
du foufr e & de l'arfcnie dans.
Ces mines . Aïnli il faut nécef -
faircm cn,r chercher la rai Con de'
(lCt
urage dans unc autre hypo -
chefc plus julle ou plus probable. Dans un Mém oire Iii à I~
Séance publique de l'Aca dé-
Inic de Roue n, au mois d'Aoû t l767, en examinant" la même '
que.ftjon : cc Je dis, cn fairant
" attcn üon que la chaux ou les.
�'78
Traité
·
» terres calcaires entrcnt faci~
" lcment en virfificadon avec
» les terres argiHcufes, ainfi
"que nous l'ont démontré
" MM. Pott' & Macquer, t:ut." dis que ces matieres, féparé» ment, réfilh:nr à la plus gra,a" de violence du- feu , fans cn" [rer en fufion, il Y n lieu de
"croire qUI;: dans ce cas· cr,.
" non-feulement la'œrrc argî l " leure qui peut fe tro uver mê,) lée avec la mine de fer fe
"joint avec la ' cafline-, &
" qu'elles entrent enl.embie en
" vitrification) ma1s que l11ême
" la porcion de la chaux de fer,
" quj n'a point de difpofi tio J1
"à Ce rclTuCcirer, fe vjrrifie
" aufli avec elle; & que"ce[cc
"vitrification fc f.tifanr avec
» faci! iré , cil:- li Il mo yen de dé ..
" gagcm cnr pOLIr le fer, qtli,
" r ev ivi fi é, fc précipite dans h.:
" fond du Journoou ; j'ajoure ,
�des Eaux Millùal,s. 1.79'l
", vojlà , je. crois, ce qu'il y a'
" de plus vraiCemblable; & je
" me trouve fonifié dans ceCte
J) idée, par une e.x-périence très ..
l) curicufe de M. Brand, fan meux: Chymill:e Suedois, de
" l'AcadémIe Ro.rale de Srol) koiIn., dans laquelle J expél) rience, il a. fa..it entrer en vi» rrific3t.ion de la chaux de ter.
J) avec dela pierre à..cli:.luX J).
Les variétés (ans nombre de
ces mines nous ofii-iroicilt un
champ trop vaire à parcourir,
fi nous vouJ ions entrer dans le
détail qu'cxigoroic leur CXJmCll'
particulier j il nous fufIira de
dire que tOUtes les mines qui
font propres à la Fonderie, ne
paroilTcnr être, & nc _font CJl;
efFct que des maffes ou roches , _
formées par des parties de fer
qui fe font rél\nics enfcmhle
par le moyen de J'cau ~ & qui
Ont pris de la folidité ~ Olc[ure.
�,",8 0
•
Trait/.
que l'eau s'eft évaporée ;- que cf!
qu~elcs
comienncnt d.'étranger
à leur nature ,_n~e!l:
- autre
chofo
que des panies rerrcufcs: on
y trouve auffi quelquefois dcs,
parties de végétaux.
_
Ce. o.:cff pas au. relle que je
veuille fuÎre entendre que ces
idées me [oiem tellement par·
ticuliercs ,_qu'clles n'ayent été
ou ne [oient celles de plufieurs
autres; au contraire, je fuis
perIuadé que ces mjnes ont été..
confidérées par- beaucoup de
Narurali1l:es & de Chynil/tes ,
de la. même manicre que je les
congaïs; mais ils ne l'àvoienr
pas di, exprès. Pour moi je
me fuis cru obligé de prouver
~
q~c
j'avais avncé.
~
�'du EtWX Mitral", ,;!r
E •• dI d'Analyjè de la Pyrite.
LE célebre M, HonkeT fem-
,bloit avoir fixé pour toujours
Jes idées fur la nature des pyrites J & c'eCl: d'apl'ès lui qu'on
,admc[[Qirdans ces minéraux du
feT,du (oufre, &uncrerrenon
tnétallique,comme parties conf·
tiruanrcs principales.Parla fuite,
les Chymifics fondés fur des
analogjes, ont regardé le foufre comme l'uniqUe< caufe. de
Cette combi,Qa.ifon.
Suivant eux, c'eU de l'union du
foufre au fer que réCulte leo
Corps de la pyrire ; tout ce qui
n'cH pas foufrc. & fer, n'cil que
Comme partie étrangcre dans
la pyricc, à l'exception de j'arfenie, qui, d'e fon côté forme
auŒ un carys réel avec le Jer
& au,res (ubUances métalliques,
�'1S1
Traiti
rel queIccuivre. Mais nous n"en"
tendons parler ici que des py"
rires proprement dires, & nous
ne regarderons comme celle,.,
que dC9 COi"pS qui tombent
en vicriolilarion, & qui ne
contiennent ni cuivre ni arfcnIe.
Quelques affertions vagues,
débitées COntre la- no-n exi{ten ..
ee du fouffe dans les pyrites,
une converfarion que j'eus làd cIrlis avec celui avec qui y'.u
le boo.heuJ· de p.lfér la pl u,
grande parti e de mon rems,
Jn'cngagcrenr de m'inlhuirc h
cc' fUJer. C'cfi le rérulrat des
cxpùienccs que (ai cntreprifes
fur la pyri te que je préfcnrc
ici; & il m'a"femblé qu'il nc
pom'oir être mieux placé que
dans un ouvrage ofriJ cfl: fi fou·
vent quefl:ion du fer.
Comme il peur (c tfauver
des différences
•
confiJérablcs
�·
{[es Eaux Minéral... lSj
dans la nature des pyrites, 11
cH bon que je dife auparavant
de quelles pyrites je me fuis Ccr-
vi. J'en ai employé de troiS'
efpéces, qui ncm'onc pas montré des différences ctrcnticlles
entr'elles; JO, des pyrites qu.i
fe trouvent dans les f.1.1aifes de
N orm~nd1e,
Icfquelles foot glchuleufes avec des [urfaces cubiques,& cry/hllifées en dedans
en aiguilles qui fe divergent du
centreàlacirconférencc; l O.des
pyrites du Duché de Limbourg,
danton faide vitriol & le foufre ; celles· ci fone cryflallifécs
divcrfernenr, & forment des
bancs confidérables dans de 1:\
roche griCc, à la profondeur
de vingrlcoifcs; 3°, d'une ~y
rite cubique très-bel1e, d un
beau jaune, qui fe trouve diffcminée çà & Hl d\llls du chyte
Cn différcns endroirs de l'Alle.·
1U.g:ne.
�Traité
PREM IERE
•
l::x ptRIE liCl:.
,
J'ai d'abo rd comm encé par
expof cr de la pyrite dans .un
crouf et placé dans. un fourn eau
de fufion . J'a.i poulf é le feu .u(li
fOft qu'i.l m'a été poŒb le, en
J'anim ant parlef outHe t penda nt
plus d'une heurc fans pouv oir
la faire fondr e. Ayall t décou..
vcrt le creuf ct au botu de ce
rems , j,e l'ai rrou\' é feulem ent
un peu molat re :- il ne s ·en exha~
(' loit même pas tant de vapeu rs
fulfur cufeo; que je m'y attcnd ois.
La mlric re le trOllvn noire aprés
le ref'roid inè ment comm e du
charbo n. Je pré renrai l'aimant
deffu '5 qlli Cil attira. beauc oup de:
p .\rcdle s.
Par cette prcm icre cXpérien ...
cc, je vis déja qu'il y avoit
un e tr&; grand e différ ence entre la pyrite & J'unio n du fer
au. foufrc 'lu'on appelle PYfi,.
�"tics Eaux: Minérales.
i8~
artificielle.: & je comm ençai à
foupç onner qu'il n'y avoit pas
de foufre aélue llcmc nt formé
dans'cc::s pyrite s. En effet, c'cR
la prcm iere idée qui devoi r me
venir., cn faifant atten don à la
f.tcilité avec laquelle le fer corre
BQ' fufion pour 2,.cu qu'jl y ait
du foufre avec h". La coule ur
noire de cette pyrite calcinée me
tairait croire qu'il n'y avoit gue
les matériaux propr es ~ la forIbation du foufr e; & le fcr de
1~ pyrite qui étoit devenu attirable par l'aim ant, me le perruadoirenco1"ej car il y avoir lieu
de croire que le fer avoit acqui s
d~
phlogiftf'luc da?-s ~e
cal-'
Clnation par a matJere mflam "'ahlc avec laquelle il fe crou"(oit uni. Je pretrc nds égalc I1ltnt qu'un feu auffi forr n'étai t
po, propr e il la décor npofi ,ion
cIo.' py.ci,es; ce qui m'eng agea
�z1Jl;
Traité
à en faire une autre calcina...
t·lon.
SECO NDE EX:l'É RlENC E.
lftyant prjs donc une autre:
-quan tité de pyrit e, je la mis
dans un creufc c; mais je ne l'expo[ai qu'à un feu propr e Ceuroug ü légére lemen t à f:à.j~
ment le crcufee. En effet, il en
partit beauc oup pLus de vapeu rs
{ulfu rcu[c s, & la rnatic re de...
vine inCen 6blcm enr rouge. Je
v..is encor e que le cont: ladc l'air
nécc1lilÎrc pour accélc éroir tr~
rer prom ptcmc nrJa décom politiond es pyrite s. Voilà la rairon
pourq uoi la calcin ation qu'on
fait Cubiràla p)'ricc en tas ID l'air
libre, pOUF la faire vitrioliCClr J
l'a fait puffer fi prom ptem ent
au rouge J & fait répan dre une
quant ité d'cfpr Ît vo'"
fi ~rande
J'ml fulfuIeux. qu'il n'efi pOl
�d.. Eaux Minéral... 0117
pofliblc d'en abord er dans un
terus calme. Voîlli encor e la
raifon pourq uoi les pydre s,
après avoir (ubi un feu très-f ort
dans l'opér ation de la fulfur ifi.
catio n, & après avoir donn é
beauc oup de Couf.re, Ce [rou~
Vent cepen dant apres çette
opéra tion en état de fc virrio ..
lirer, parce que la pyrite con~
fcrvc encor e beauc oup de ma...
tien: propr e à cela.
A confi dércr les chofe s Cui'\7.anr nos conno iŒmc cs) ce que
Qous venon s de dire rcroit en ..
Core une preuv e que le foufre
Q'cxifie pas cout formé dilns les
pyrites. Mais en cnvifa gcanr les
cJJofcs ainfi , comm ent COllee-.
\'oir que J';tcide virrio lique etlfité dans les Fyrires, & avec queUe
Illatiere i y cO: uni? Cette
dcrni cre idée m'eng agea defair e
U.ne let1ive de la pyrite calcin ée,
~ delfeiu de voir li elle ne don-
�Trai,é
21!8
IJeroit pas de {on acide : mais
.ayant tilcré cette cau J & fait
<conc entrer , je n'eus -aucune
marq ue d'acide ni de virriol. Cela prouv e que le vitriol ne fc forme pas dans les
pyrite s par la calcination. En
effet.J j'av ois remar qué que la
virrolifarÎon n'cIl: dûc qu'h l'cf·
florcfcencc feule de la pyrit e;
& fi nous y faifons bien arte~
don, nous verro ns qu'il ya deux
raifon s pour ccl-a J l'une ell que
le fer embrâ fé n'cO- point ' atta-
quabl e par les acides j & l'autr e
que l'acide virrio liquc , tant
qu'il couch era à des corps embrâfé s, COlllenant du phlog i/iique, partir a en foufré ou en
efprit volatil fulfureux.
TaoIs IÉME Expt RI ENCE .
Je me déterm inai à faire une
déten natlo n de la pyrit e, 11 deCfcin de prend re quelques con'"
noilfa nccs
�des Eaux Miniralu. 2.89
noiflà nccs de la manie re do Ile
l'a cide virrio liquc cxifie dans
cc corps . Je réduil is J en confé q uc nce J deux onces de pyrite
cnpo udre, & les rnêla i avec parti cs égal es d e nitre de la troifi éme cuire. Ayan c fuit ro ugir
un crcuf et, j'y projc nai p cu·à
~
pcu ce mclan ge. Les déron _
nacio ns n c furen t pas fort vi vcs ,
& relies qu'cll ?s auroic ncdlli !tre
avec tIlle matlc re .qui contie n t
du foufre . Tou[t !rilnt emplo yé,
je foucins en core qu clq·em~
le crellf et au ft;:u , ap rès quoi
je l'enle vai du fourn eau, & le
jetcai dans une rcrrin c pl l! in c
d'cau. La mi.lcicn: éta nt fuffifrrmm cnr d61ayéc J je filerai la
liqu eu r, & la fi 'ié \'apor cr. Tout
Cc que j'cn obtin s fut du tartre vitrio lé. A la vé rité J cccre
expér ience n e m e parur pas
fu ffilJ,oce j car enfin. , c1le n e '
Jl)'app renoi r tout au plus que
N
�7.9 0
T raiti
J'acide vitrioliquc exiftoic abon·
damment dans ln pyrite. Ccll
ce qui me détermina à faire
troi s autres expériences, q ui,
fuivanc moi, devoir jerrc r Ull
grand jou r fllr la qucftiol1, fi
le foufre e::ciGe rollt formé ou
non dans la pYJ"ire.
Qu ATRl ÉME
EXPÉRIENCE.
J e pris en pre miel' lieu de la
pyrite réduiçc C il poudre. J'en
rni e; une once clans un m atras, &
& je verf. i ddI'us Jd'alkali fi xe
cm déliquium à la hauteur d'un
doigt. Ayant placé cc matras au
bain de fable, je lis bouillir la
uqueur pendant plus de deux
h eures. Au bout de cc tem s-là
l'ayant filttée, je l'exatninai;
mais elle Il e parut I1UIlCll'lCnC
conccnir de foyc de foufre, &
eUe n'éroie pas même colorée à le faire préfuOlcL Je ver ...
fai dc1Tus un acide, qui n'en dé..
�· des Eaux Mi"irQ,{es. l'Or
gagl!3 ricn J & qui ne fic poi- t
lemir l'odeu r de foye de foufre. Le vitrio l marti al, ou au·
tre ditrolurion métal lique, u'en
fut point précip ité autre ment
ql~j'efi
par l'al kali fixe ordi_
naire .
CINQ. UIÉM E EXPE RIENC E.
Enfu irc, je pris autan t de py..
rite que ci-del fus rédu ire éga.
lem elle en poud re, je la mêlai
avec une pareic & demie d'alkali fixe; ayant mis cc mélan-
ge dam lin creu fer placé au
tell, je le pouffai jufqu 'à le faire rougi r forrcm ent 1 &
tins
Fr
penda nt une dcmi - h eure. La
marie ra n'y devin e feulem ent
qu'un peu pâtcu fe. T'enlevai
le crcufe t du feu, & ayant délayé la made rc dans de l'cau ,
je filerai; mais; e n'cus pa .. plus
de marq ue de foye de foufre
qllC ci-dev ant. Je n'cil obein ,
N ij
�2.92.
Traité
qu'un peu de tarcre vitrio lé
confo ndu dans l'alkali fixe.
paroi fCette expér ience m~
foit encor e plus convai ncantc que l'aurre pour décid er la
qucH ion ; car il me fembl oit
que r :llk a!i fixe devoi t nécef..
lairem cnt dans cctte opéra tion
s'emp arer àu foufre qu elque
a?hér c ncc qu'il eut dans 1" py ..
rite.
SIXIL ME EXPÉ RIENC E.
Enfin , la croifi éme de ces ex..
périe nccsq ue j'avoi sproj ettécs ,
fur de mêler un e once de py.rite bien pulvé r ifcc avec fi)(
gros de fuhlimé corro lif , de
mettr e cc mélan ge dans une lio ..
le , & d'cn dfaye r la fublim acion au bain de tàb le: & voici
quelle étoit mon cfpé rancc filt
ccla . Jedif oÎç, l'acid e marin du
fublimé cOITofif doit fe porre r
fur le fer de la pyrit e, & le
�des Eaux M inérales. 293
mercu re dégag é de fon acide ,
doit aulfi de fon côtés 'unir avec
le foufre de la pyrite , &fe fublimc r cnfcm ble en cinab re.
Mais ayanr pou!l c le feufuflifamment , j'eus les chores [ou[ autrem ent. Le rublim é corro fif
fc décompof.1. cHcéb "cm t:: nt
comm e c l'avoi s préfu mé, par
]a chaleu r qui s'émi t faite lors
que j'avai s tritur é ce mélan ge,
mais je n'cus pas de çinabn.:.
Le mercu re monr a feul J & vine
s'atcac her à la voûte de la fiait:,
à la faveu r de quelq ue peu
de fub limé corro lif, qui avoir
été enlev é par la chale ur avant
d'avo ir cu le ceOlS de fc décom po fer. J'expo rai le réfidu de cerCe (ublin llcÎon à J'air; il y tomha en dCliqu.ium. Il n'y a ricn
d'éton ant en cela , puifq ue c'é_
tait la dilfol urion du fer par
l'acide marin , qui donne C0111N iij
�194
Traité
me on faÏt Ulle marien: {aline
crèc; déliqu efceDte.
D'apres cette 4crni erc expédenc e, je me croya is bien en
droit de co nchlre qu'il n'}' :lvait
pas de foufre dans la pyrite :
cepen dant voulant prend re de
plus grandes cannoiffancc5 fur
l'état & la nacure de ce corps ,
je cherc hai à f.:1 ire d'aucres effais qui puHènr me rn e[tre à
même de prono ncer fur cet ob·
jet, J'avo ue néanmoins que j'étais affez ernbarraffé, & je ne
favois trop comm cnr m'y pren"
dre pOlir perce r dans cc dédale
ob fcllr. Cepe ndant me rappe llant que les acides attaqu aient
la pyrite plus ou moin s, je
crus devoi r tourn er mcs rehcr'"'
ches de ce côté-là.
S EPTIÉ lttE EXPÉ RIENC E.
Je comm ençai d'abo rd pat
�du Eaux Minirales.
i9~
tnettr e de la pyrite en poud re
dans trois petite s terrin es de
grès) que je plaçai au bain de
làble. J'en mis une once dans
chacu ne; & je verfai Jans l'une de J'acide virrio lique , dans
l'autr e, de J'acjde nitre ux, &
dans la troHi emc, de l'acide maTfn. Pour celle ou j'i.wois mis
de l'acid e nitreu x, il ne fut pas
nécc1T.'lirc de la chaufFer pc;)Uc
faire faire la dilI'o lurion ; cat"
Un infian t après , l'~tci
nitreu x
attaqu a ln pyrite avec beauc oup
de violen ce, ainfi qu'il agit fur
d'alltre$ fllbItances métal lique s,
en répan dant des vapeu rs rou ..
ges. l'our cdle de l'acid e marin
& v)crio liquc J il fallU[ les fuire
chauffer long- rems pour faire
agir ces acide s fur la pydre . Au
houc de quelq ue rems , je filtrai
ces diJfol urion s, ccllc de J'acide
nitreu x me parut rrès- charg ée
ainu que celle de l'acid e marin,
N iv
�29~
J'raÎté
ceÏle de l'ac ide vitrioli·
que ne me parut prcfque pas
ch3rgée ou du J'noins martiale,
:1UfIi fl,'étoic-elle prefque point
colorée. J'evaporai ces crois d.iffolu.tÏons. Celle de l'acide ni·
treux & marin, me donn eren t
des magm!L fayns forr fon cés en
couleur. Celle de l'acide vin·io·
lique évaporée .forrement, &
expoféc à la cryHall ifatio n pendant lonO'-tems, me donna des
cl'yfi:aux blancs Jàns conJiHance
qu e je me damai êrre de l'al un.
En effet, c'eH l'état de J'alun
lorfqu'il
avec un excès d'acide. Je leur enlevai cet excès
d'acide avec quelques goutres
d'alkali fixe, fu ivant la mé,hode de M. Macgcaf; & je
reco nnu s en fin par un e aurre
cryfhdlirarioll que je ne m'étais pas rrompé. D c-Ih, il éroie
tout narurel de juger qu'il y
a voit dans la pyri te l.u~e
tcrrC
rn:l)S
en
�des Eaux lHinéralcs. 2.97
argillcufe; & il Yavoit auffi lieu
de préfu01er quc les autres aci.
des,en mêmetems qu'ilsavoiem:.
agi fur lcfèr de la PYl'jte, avoient
difIollts de cette terrc. ·Enfin,
je me di') , c'dt là fans doute la
terre non mérallique des pyritt:s dont parieM. Henckel. Com_
the il arrive qu'on Ce fàit très
fouvent illufion fur ce'i fortes
de fairs, je crus devoir fàire une
autre expérience pour prendre
Une cntiere certitude là deffus.
HUlTIÉl'olE ExptRIENCE.
Je pris, en conlèquence, '
Une once de prrire concaIfée
grofi~em.
Je la calcinai fur
Un fupport enrre les charbons
ardens.Mon but érant non-feuIement de la dépouiller de
tom ce qu'elle pouvoir perdre
de fulfllreux, mais encore de
priver le fer de phlogifiique,
Nv
�i~8
Traité
& le réduire en état de chauXi
abfolumem inattaquable pal' les
acides, je la calcinai le plus
l ong~rcs
que je pus. Je préferai cette maniere de calciner la pyriteà routé autre, pu ifque j'ai fait voir qu'clic nc fo
décompofe que difficilement,
èranc fermée dans un CI'CUret,
On voit que mon but était de
n'avoir aff-airc qu'a la feule tcrre non métallique de la pyrite,
cn mettant ce[tc pyrite ainli
calci née avec les acides. En effet, l'ayant fait bouillir avec de
l'acide vicri oliquc, & ayant filrré & ,'erfé dcfrus un peu d'alkali flxc,j'ctls une liqueur claire,
qui medonna par l'évaporation
& la cryllallifacion des cryflaux
d'alun,
Enfin, il s'ag ifTo Îr de prendre
un moyen qui pllt me mener
à un e cntiere connoiIfancc des
principes qui compofenr la py'
�des Eaux MinErales. "'9
ticc, Ay"1It bicn réfléchi la del~
fus, je vis qu'il n'y avoir rien
de mieux que de Cuivre l'effet
de l'eau forte fur la pyrite. Cet
acide la diffolvanr facilement,
j'avojs lieu decroirequc je parviendrois par fon moyen à dif....
foudre tourie fer & la terre qui
fe tcouvent dans la pyrite, &
que par-là je pourrois cxamin~r
cc ,qui me rdicroit en arnel'C:.
N EUVIÉM.E EXPÉRI~C.
Je crus qu'il falloir pour l'e-
xécution de mon d elIcjn Cfllployel: un: plus grande quantité
de pyrire. J'en mis donc deux
onces réduit~s
en poudre dans
une terrine de grès, comme
fa.vois fuit la prcmîere fok
Je verrai dcffus de "eau forre
en abondance. L'cft"ervefcence
ayant pafféc, & cet :lcide ne paroiŒll1t plus agir ddJ.ùs , je dé·
N vj
�300
· T ra.t~ .
f .,
cantai & y en verrai d'autre. Tc
crus qu'il hUait 'alors accclerer
cettecliIfolution pa r la chaleur .Je
p l.l<;ai cette terrine [ur le fcu ,
& quand je vis que l'acide n'agiffoit plus, je fis de ~ nouvca
la
d écantatio n , & Y remis de nouvelle cau for ce; je conti nuai
ainfi jufqu'a ce que je m'apperçuf[c que l'eau force o'agiffoic
abfolumenr plus fur ce qui étoit
da ns la terrine. Je remarquai
alo rs que cc qui reftoit cn arricrc érait une poudre couleur d'tIrdoife, nageante dans
l e liquid e. Je jcccai delfus beaucoup d'cau pour la délayer fuf-
fif.1J11I11Cnr; aprL'S quoi je pré.
parai un filcre, & verlai ddfus
peu à peu cerre liqueur, que
jcbrouiUai un peu àchaqu,e fois.
Je m'apperçus qu'il y avo ir ulle
a\ICrc poudre pins per.1nce, qui
[e précipitoit toujours au fond
de la terrine. J'y portai dès-lors
�des Eaux Miniralcs.
30[
mon atten tion, & fis cnron e de
ne pas y aller rrop préci pitam ment , :Ifin tie reten ir cerre poudre, qui me paroilToir fi différenre de l autre. En effet, ayant
fair patTer [ur le filtre lOur ce qu'il
y avoir dans la rerrin e de poudre grire , & ayanr reviC.~
de
l'eau dans la tcrrin e pour renir
cette autre poud re fufpe nduc ,
je la fis coule r fur un autre filtre. Ces deux poudr es étant techcs, fc troU\ crenr du même
poids. Elles pc[cr cm chacu ne
deux gros. La poud re blanche
que j'avai s obten ue la derni ere,
étoit lin [:tble inattaquable aux
~cids;
en y faif.lllt atœnr ion,
Je vis que ce fable , enoir de
la terre al'gilleufe de la pyritc (a);
(a) M. Ma
e q ~cr
. pa rmi les te rres a, gd!t
~ r cS
a e Unli
~ cs . Il'c n a trO U" ~ que pe u qui
Il lI'elll Clemplcs de (:llIlc. VO ) . roo u cdr cllt
).{ éll'l. (ur les :lI g j[k~
dam le vol. de J'Acad.
~ts
~ U' i[
Sckaccli 17$1.
�jO.
Trait é
laqud le ayam é,é difI'oute en":
tiercm cm, avoir Iaiflë fon fa,;
bic ou quarrz cnarr ierc.P our la
poud re grifc , qui reftoie fur le
prem i er filtre , en ayan t mis
fur un charb on arden t , elk s'y
allum a comm e du fourre . J en
fi15 fort étonn .é; car je ne m'attcndo i s plus à trouv er du foufrc dans la pyrite . J'en fis bouil Hr une pincée fur lec hamp aveC
un peu d'al kali fi xe, & j'cus
un vrai foie de Couffe . Mais Je
m'app er<ius gu e cerce poud re nJé~
rait pas toute du foufr e; car jl
avoir rené, "prh fà dt:Hagrarion, beauc ollp de matie rc re rrellfe , laque l le ne me parut
p oint attaqu able aux acides . J'a~
vois lieu de croi re q u'cn décanta I}[ les dilTolurions de la
p yr.icc, j'avai s allai décanté en
m ême.r ems beauc oup de cct re
poud re [ulfelreure. Je réirérai
cette expér i ence, & j'en eus uJl
•
�des Eaux Mirzirales. 303
égal [uece s/ans poutr er même la
diffolucion de la pyrite aufIi loin
que j'avai s falt en prem ier lieu,
D'apr ès cette derni cre exp&.
ri encc, que concl ure au fujet
du foufre de la pyriœ ? M31gr~
la démo llfuac ion que je viens
d'cn faire, on {croie renté de
croire qu'il n'y cxifte pas for·
mcllc ment. Car enfin , il yauraie quelq ue rillon de croire
que l'acid e njtreu x J en attaquant tout ce qui était Coluble
dans la pyrit e, a enlev é en mé..
mc-re ms beauc oup des panie s
étrang ércs à ta comb inaifo n rul..
furcu iè. Qu'en un mot, il fe
peut n'es-b ien que CCt acide détruife le caraélére charb oneux
de la matie rc qui cft unie à l'a.
cidt: virrio lique , & que d'un
foufre imp
ar~.i,
j\ en fàJfe un
foufre parfai t. Ce qui me cdnfirme dans cetre pcnfé c, cft que
j'ai remar qué qu'à mefu re que
�304
Trait€
l'acide nitreux agit fur la pyrire, il en parr des vapeurs d'cfprit volatil fulfureux, rrès-reconnoiff.'\blc. Or d'où provient
CCt cfpcic volatil fulfureux,
linon de ce que l'acide nitreux
enlcvc tom ce qui efi: étranger
au phlogilliquc, & le dégage
de la cornbinaifon ou entrave;
alors le phlogifliquc & l'acide
virrioliquc J unis pu rement &
ftmplemcnt,{crrouvcnr cnfcmbic en l'état de foufre parfàir,
qui). par l'aaion & le mouvement violent qu'y excite l'acide nicreux, donne ccs vapeurs
d'cfprit vo latil fulfureux. Je
crois donc qu'on peur dir e en
réfumanr roue cc que nou s a\ ons
dit jufqu'ici, que ' la p yri rc dl
J'union du fer avec UI1 foufre
imparfait; le rour intimement
lié avec une [crre al gilleufc.
�cles Eaux Minérales. 30)
:=
= =
M li Ar 0
IR.E
fiir la propriété
qu'ont les maûe,.es ACffhe.s de
précipiter les flbjlances méralli'lues de leur diffolvall/ J ou
l 'on donne un moyen de
drelaPlacine dans l'al kali fixe,
aujJi hiw que Z' Or & le Fer.
diJllm-
J'A déja dir ci-devant que les
1
chofcs les pluscommunes,celles
qui fom leplus (o uvent (ous les
ycux des Chymiftes, écoienr ordinaircment lcs plus négligées ,
&: les moins connues. La précipitation du fer parles fubfl:ances
acerbes ou allrjngenres, en eft
Un autre exemple (a). Accou(<1) rarmi C(S ÎubAanccs on connaît aujour_
d'hui, (ans p:\rh de la noil' de Galle . les
Oeurs de Dalauf!c, les roCes roul;(s , les fleuri
dt 5um3c. l'écorce de ~relad(
. le rhé. le
boÎs de e:lll1pêclle. les fL'ulIS lie fculJ~
de
ch ~lIc.
le U.~bO
&: le killkÎna. &: bien
�306
Trait<
rumé Il faire de J'encre, on ell
a négligé la th éorie, ou du
nloinsJon n'ya pas apporréroute
rattcn rion que mérite une relIe
opérati on. Et pormi les Ch ymifi:es qui one écrit, il n'y a
que l'illunl'c Auteur du Dict io nnaire de Chymie, qui fe
foÎt exprimé clairement Ih~dc [
fus. Cet Auteur montre d'une
mani erc rrc<; pofirive qu'on
doit regard er cet effet Comme
une véritable précipitation du
f er, occa{ionn ée p af ces fuhf..
tances afiringentcs, qui s'cmd'3Ulres,donr J'~flumü:
i on
fcroÎI trop longut.
II y:( rcul·~
une mllnu.! d'auncs fubfl:ancc5
végéuk\ 'lui polUJcnl aulli tetlt qualné 1
'.Iu'on ne 1(lItconnoÎt p2Sj ma is un bon OIoycn
pOlir b kur d.(COllyrir. (croit de IcséplOuvcr
par une: dilfulullon de fcr; &. (omme: elles
n'om p2~
IOurel ccetc qualhé a l.! même dcgrl
de force . l'intenfirl! plus 011 mOins gl ;Inde de 1,
couleur . '" le plus ou mOins de promptirude:
qu'dlcs mcmaient la produirc cet effet, {cr·
VJroieDt il la filirc connoiuc,
�des Eaux foliniral". 307
parent du fer au préjudice de
J'acide) & le précipitem fous
ccne forme que nous connoiffans. C'eR: donc une ttndancc:
Ou une affinité plus grande
qu'a le fer pour ces m:ltieres
qu'avec fon acide. Cette prédpitation mérite d'autant plus
d'être remarquée, qu'clle n'efl
pas Dccafionnée, parce qU'OD
préfeme à l'adde un corps au·
quel il puilfe (e joindre plC
préference, comme dans bien
des ca5. Ici, l'acide rdte fcul
Cn arriere: àla vérité, il fe joint
à une portion de ce même préJ
cipité, qu'il diffouc par la
fuite. Et c'dl même là la cau-
fe pour laquelle l'en cc< fe (ou.
tient, & qu'une portion de
cc précipité refie
lufpcndu,
fi elle n'cll pas étendue dans
Une trop grande 'q uantité d'cau.
Il arrive auffl que cc précipüé
Cc fcdilfout, du moins une
�308
Trah i
panie Ce fourÎenc dans J'cau,
fi on fait évapo rer la liqueu r.
On rapproche par-l à, ou on
conce ntre l'acid e, qui [e uou"
ve plus en état de s'unir à ce
précip ité. C'en par cerrc raifon
que Pen cee qu'on fait boui! ...
lie (c Camicnr mieu x, & dl
moin s fujcn càdép ofer ,que celle
qui fc fair à froid , & dans une
trop grand e quant ité d'eau. Sur
cela, nous feron s remar quer
deux chare s: la pecm îcre, que
la quant ité d'acide qui tenoie
lefere n dilrol urion , ne fe
troU"
ve point fuffifanrc pOllf Tcdif...
foudrt! en enticr ce préci pité;
la fecon de, qu'il ne f..,uc pas
confi dérer cerce nouve lle union
du fer avec l'acid e comm e étant
dan 'i le mèmc étarq ucci- dcvan t,
C'eU le précip ité lui -mêm e,
c'eft- à-dirc , l'unio n du ter aveC
la partie cxtraél:ivc de ces ma'"
ciercs acerbes qui sly unie) &.
�~ormeavc
i1u Eaux Miniraks. 3~
lui un comp aré particuli er. Ainfi quand on verre un acide dans de l'cn cre )
Cc n'dt pas feu 1cm cm en d.i!folvane le fer que J'acid e éclair...
Ci,t
l'cnc re, mais parce qu'il
dJ1Tom le précip ité lui-m ême.
S'il n'y avoir que le fer fcul
qui eût la propr iété d'êt re pré-
cipité de fon dilrol vanc par les
nlatic rcs ac erbes , je n'aura is
peur·ê rTc pas entre pris d'écrire
fur cet objet ; mais c'cil une
propr iété qui lui cH comm une
avec plufic urs autres fubna nccs
lhéral liqucs , & c'di: ce que per...
fo nne n'avo it encore rema rqué.
" Il }' a déja long- rems que;
J avais obfer vé que le mercu re
trait précip ité de )'acidt.! nitreux en coule ur de briqu e par
Une Înfll(j on de noix de galle ,
~ ç'cll: cc qui m'a porté !l effayer de m~e
la préci pitati on
�3'0
Traité
des autres fubflancc:s méra1fj ...
qucs. Et j'ai trouv é
l'arge nt, le cui vre,
coba lt, & la platin e
auffi préci pités, en
que J'or,
le zinc, le
en éraien t
préfenrant
chacu n des différ ences dans leur
précipitati on, & donn ant des
préci pités partic uliers.
Avan t que j'cntr e dans le dé.-
rail de ces préci pitad ons , il ell
juf1:e que j'exam ine plus parti ..
culicr cmen c celle q ui cH la plus
ancie nnem ent connu e: ecUe do
fer. POUf faire ces préci pita..
tions , je me fuis [crvi d'une
infufi on de noix de galle, claire,
afin d'être plus à même de voir
les nuan ces de coule ur, & de
mi eux rema rquer les chang e..
-mens qui furviendroienr danS
ces mélan ges j & je dois dire que
j'ai toujo urs verfé l'infu Go" de
noix de galle fur les di(fol udon s
mrall iq\lcs étend ues dans beau'
-coup d'eau.
�&$ Eau" Minérales. 3'tt
Ayan t en prem ier lieu fait
Une préci pitati on de fer de la
rnanierc dom 110US parto ns, &
ayant ércnd u cetre préci pitati on
dans beauc oup d'eau , j'en obtins par le filtre la prcm icrc fécule qui était {éparé e, & nageant cdans l'eau. La lique urqui
paŒt érojr d'un bleu clair, parce...
qu'cll e tenaÎ t cncor e une por ..
tion de cc préci pité à la faveu r
de l'acide. Je vedai dcfius' une
tune quanr iréd'c au, qui, f'aifan t
lâcher prire à l'add e, y occaflonn a la précip itatjo n de cctce
aUtre portio n de 1a fécule. Je
la féparai de même par le filtre ,
& l'ayan t fait 1ëcllc r, elle fc
trouv a d'un beau bien de Roi.
Je pcnfa i que ce précip ité pou...
Voie être empl oyé avec avantage dans la peint ure; je crois
qu'il mérit e qu'o n y fafle a[en~
tio n , étant d'une grand e cénuité,
j
�Traité
3 f 2.
& Ce délay ant parf., iccmc nt dans
toutes forres de liquid es.
Mon deIfein J en obten ant cc
préci pité, étoie d'exa miner les
propr i étés du fer dans cet état;
& voici cc que j'ai remar qué
~ CCt égard : ayant voulu diffoudr e dc ce préci pité dans de:
l'cau forre , d'une part, & de
l'autr e, dans de l'acid e vitrio'"
Jique , je fus furp ris de voir que
ces acide'i n'atta quoie nt que
lentem ent ce précipicé. Ayilll t
accélé ré ces diJlol udons par la
chale ur, j'eus, en filn'anc, de belles teinrul'es jaune s, furrou t ccl"
Je de racid e nitreu x 1 qui éraie
'rour· à-fuit femblable à celle de
l'or, Il ne s'en prLcipica rien,
& les Ijqueurs rcfkr cnr rau~
jours claires & limpi des. Ayalle
pris lIne portio n de cJ1ô\Cl1ne
de ces cfilTo]ucions, & ayant
verré dellù , de l'alkali fixe en
(
•
lique ur,
�des Eaux Minérales. 3[3
lique ur, & ourrc paffé le point
de farurarÎon de l'acid e à def~
fein, je n'eus point de préci pité, les liqueu rs re!l:ercnt c1aires& rranrp arente s ,en prena nt
feulem ent une coule ur plus fon~
céc; marq ueh laquelle je devai s
recon naître la diffol urion de
mon précip ité dans ralb.l î fixe.
Ce qu'il y cU[ de partic ulier en
CI~l,
c'ell: que de quelq ue maniere que je m'y peiiTe pour fuire
fàirc la préci pitati on de cc Mars
de l'acide nitreu x, je ne pus en
venir à bout fur-le -cham p j il
fallU[ attend re long- rem,; , pour
qu'il fc préci p'itk Voilà donc
un moyc n facile de faire diffou d,. le fer dans l'al kali fixe. On
fait la difficulté que l'on a de
faire CCfre diffo!uciol1, fuivan t
le procé dé de Stahl ; on n'y réuffit pas toujo urs, même en employa nt beauc oup trop d'alka li. On pourr oicdo nc fefcrv ir de
o
�314
Tr al, é
ccttC méth ode par p.référence ..
puirque li. cou p lùe on faie cen e
diIfoluriou fur le ch am p, fans
mê me que les liqueurs (oi ent
con centrées. Il dl: vrai que le
fer n'cil: pas jci pur, & que ccfl:
le précipité lui - même qui s'uni[ à l'alkali fix e. Ayan[ vu
la fac ili té avec laquelle cc pré -
cipi[.! {e dilfolvoi[ dans l'.l bli
/ix e , jl me vint cn idée dteC_
[1yer la dilfolud Q)1 de cc pré cipi[é {cul dans de l'alkali Ii~e
en liqu eur. Je pri s un peu de
ce pré cip ité , je le mis dans ua
niarras avec de J'al kali fixe en
déliqu ium; je fis bouillir ce mé ·
lan ge un inn, ,,,. Je liltrai • /1<
j'eus uncrcinturc rouge com me
du fan g, j'en étendis une partie
dans de l'cau, & il nc s'en pré -
cipita rien.
Avant que j'aille plu s ayanr,
il cH bon de dire que po ur qu e
ces précipiratio ns aycnr lie u, jf
�des Eaux Millirnlts. 311
f3.ut comm e à l'égar d al! ter ,q uc
-ces di(fol uti ons ne [oicnr pas
furchargées d'acid e : il nc faut
d'acid e que cc qui cH néccffai re
pour tenir la fu bfia nce métallique diffotltc. II eH: vrai qu'il y
a quelq ues diff..:.rcnccs parm i
ces diJ[ol udons a CCt égard. n
yen. a quj nc laierc nt pr éc i~ü :c r
abColumencricn lor[q u'cl~s
font
avec excès d'aci de , relie en la
difTolution d'arg ent J.. penda nt
gue d'a utres Jaillcnc apper ccvoi r
quelq ue choie . Nous devon s
ajout er qu'il y a des (ublrancc!i
métal lique! plus faciles à fc précipite r quO' d'aurrcs ) par le
moye n dODl DOW parlo ns. C'cQ
cc qu'on va 'voir par le dé ....
rail.
La fublla ucc métal lique la
plus fàcilc à préci picer , en:
le Merc ure. Au{fitôc qu'on y a
mis l'infu fian de noix de galle ,
les liqueu rs devie nn ent opaque~
o ij
�916
'(l'airé
. couleur de bnque comme nous
l'ayons dit. Ce précipité Ce faCfernble bien-tôt au fond; mais
il change de couleur; ildevient
d'un gris rougeâtre.
Le cuivre fe 'précipite (affez
facilemcnc; le précipité ~ efr d'a,bord verd, mais par ,la fuite il
devient d'un gris cendré: en
Je dclféchanc il .prend un œil
rougeâtre cuivreu;x.
Le ZVtC fe -précipice en CQUieur vert~
.cendrée. Je ne pou:vois pas me fier au vitriol de
Ilinc
. ~u
commerce; yuifque fe
trouvant {ouvcnc :11lté avec ciu
vic'riol de Mars, il aurait pu
m'induire cn erreur, en mcdon~
nanc un précipité [oU[ difféFcnç.
pour évücr cette équivoque, je
fis un,.e .diJTolucion exprès de
.zinc .dans l'eau Jo,rte.
Le cobalt fe précipite en un
bleu clair; mais
précipité ne
.8arc;ie pas long-rems cerre -cou...
ce
�·
aés Ermx Minérales. "17
l'cor, il dcvie nt bien- tôt d-Ull'
gris cendr é.
L'arg ent ne Ce précip ite quo
for~
lentem ent. Quan d on ver ..
fc )'infu fion de noix de galle
fur la diJTolmion d'arg ent, elle
prend pcu-à -peu un œil rOlIge!itre en Cc troub lant, & il fe
fait ln[cn fiblcm cnt un précip ité
coule ur dc caftè brûlé , & en fe
delféchant fur le papie r, il
~rcnd
un éclat brillant argen tin. ,
L'or nc fe précip itc pas non
plus fur-l e-cha mp. On ,'oit s'y
form er inrcnlï.blcment dcs nuages de coule ur pourp re, qui
gagne nt pcu-à -peu to ute la liqu eur. Le préci pité raJTem blé
& defféc11é, .efi tOuc-à-fà.it fcmblablc à celui de Camus.
La platine Cc color e fur-lecham p comm e le fer en noir.
La dif ~rcl1
cepen dant qu'il
ya. entre ces deux préci pira-
o .iij
�Tnlid
3t8
rions, efi que lorfq uc la diffolurion du fer n'dl- pas trop
chargée, on voit une couleur
bleue ;au lieu qu'~lc
do la platin e on ne voit qu'un fond gris
ardoi/ë. Le précipité de la platine fc fait al! rcile avec la mêm e lenteur que celui du fer.
Tous ces précipités font plus
ollllloins dilIo\ublcs par les acides. N OUl; :\110115 cxpofer ce
qu'il y a de plus remarquable
parmi leurs propriétés.
Je dois en premi er lieu faire
remarquer que celui de cuivre
préfence ~1 proportion la même
difficulté pour fe dilloudrc pa,
l'acide virriolique que le cuivre
lui· même cn rubHance.
Le précipité d'or fc diffout
alTcz f.1cilcmcm dans l'acide ni·
treux, pur, 3ffoibli par beaucoup d'eau, & cette difTolution
cil d'une coulellf bien digne de
remarque, cn cc qu'clle pa-
,
�des Eaux M i"al" . 3 '9
roÎt d'un beau bleu, env i!àgée à
l'oppo fé de la lumic re} & que
regar d ée fur la furfà ce ou COIltrel e jour, elle paraî t être d'un
violet tirant fur le brun : en la'
remu ant, clle paraî t à la fois
de plufie urs coule urs. Tl y a encore cela digne d';u[c ntioll , que
la couleu r dl: relati veme nt à la
qu antÎ[l! du précip ité ditfo us,
d'une inrcnfl té très -gran de; en.
fo rte qu'il faut étend re cette
diffol urio n dans bC3U Coupd 'ca u
voir a traver s. C'ef\: la même propr iéré qu'on fajt qu'a l'or
pOUf
diflot ls dans: l'eau régale , de CO~
lo rer en jaune une [lOès-g rand e
qu :mtité d'cau. L'nlkali fixe vcrfé fur cette diffol udon en quet.
"
qll e propo rtion
que J y en nyc
mis , je n'ai rien vu fe préci piccr d 'abord : yt: na yant l11isun
excès,1:.1 co uleur bleue s'c il: un
peu plus foncé e, & la liqu t:ur
d! renée tou jours rranfparen-
o iv
�32.0
Traite.
tc. D'où j'ai conclu que le pré.
cipité s'était dî1Iour d3ns 1':'11-
'kali fixe. Mais je n'en érois pas
furpris cn me rappdlanr la t:tciliré nvcclaqucHc l'or reth: dj[fout dans la liqueur, lorC'1u'o n
veut le précipiter de l'cau régale
par l'alkali fixe.
Le précipiré de platine fo diffour avec Il l'tus grande fàcilité
dans l'acide rdtrcux affa ibli par
beaucoup d\~al1.
La diffolution
qui m'cil réfu1ra, était rout-àlait femblable à celle du précipité de fer par le même acide;
c'cil-à-dirc, qu'cUe émie d'un
beau jaune don:. Ayant étendu
cette diJTolurion dans de l'cau,
& ayam fufIifammcnc verfé
deifus de l'al kali Jixc en liqueur, je n'cn eus point de précipité. La platine. fc dj{folvÎt
dans \'alkali fixe avec amant de
facilité que les précipÎcéç de fer
& d'or. La couleur dev int plus
•
�des Eaux lIfinirales. 3"1
toncé e & fembl able en tout à la
diflo! ution du préci pité de fer,
dans J'al kali fixe donc nous
avons parlé.
Cerre analo gie entre- le précipité de platin e & celui ·du fer J
m 'enga gea b. cherc her les aurreJ
points de rcJT~mblan
qu'il
pourr ait)' avoir entre ces deux
fubaa nccs méral liques . J'avoi s
en p.rcm icrlie u remar qué qu'en
difiol vanr la platin e, il refie en
arrier e une vérita ble ocrc, pourV'u qu'on n'y metce pas trop
d'eau régale .Da ns cetce occaf ionci , je fus dércr mülé à effayer la
préci pitati on de la platin e par
la lefIivc du bleu de Pruff c.l'cu s
lin bleu qui ne difteroir dcprc fque rien de celuj qui efi fait par
1e fer. Je vis enfuir e que Mo
Ma rgraf avo ir obten u aulTi ce
même précip ité, dans fa diffcrt.1tion fur ce[cc {ubltancc suétaIlique.
0 v
--
�Traité
3:tl
Tant de rcnemblance entrela platine & le fer, ne peuvent
manquer de faire adopccrle fenciment de l'illuItre Chymifl:c
do m no us parl o ns, qui regarde la platine comme une fubftance mécallique compofée, tenant dt) fer.
It ell: vrai qu e d'autres fubftan ces métalliques, telles que
le cobalt & l'antimoine, donnent aufIi p ar le moyen de la
mêm.cleffi ve dospréci pités blcllST
qinfi qu e je Pavois remarqué;
-mais il s'en fa.m bien qu e ces
précipités foientauffi fcmblabl es
a.u bleu de P.rulle que cc\ui de
la platin e. Celui du cobalt ell:
d'lin bleu gris, & celui de l'anti'11o inc cU d\lI1 bleu, à la vérité , afTcz éclatant, mais trèsclair.
SCU!~.f·r
...
,.AI':\~
os """nt'
Al,'; :;,
�ms Eaux M;ldra~s.
~2
3
,
fur l,fol d'Ep fom,
& fur la bafo tcrreuJe de C~
MÉM OIRE
Jil.
LE Sel d'Epr om cft un des'
fels qui om le plus grand cours
dans le comm erce j croir ait-on
néanm oins qu e c'cU un de ccux
qu'on a le moin s connus , &
do ne ail a le moin s exam iné la
natur e? Cela eH, pourt ane vrai:
&: ccci pCU[ - êere regar dé
comm e un autre exem ple du
peu d'atte ntion que nous portons à cc qui nouscnv.ft-onnc.
Le pcu d'idées qu'on avoit
db cc [cl éroio fondé fur une
3naly fc qu'av a it fàit M. Boul du c en l73f, d'un prétc mlu Ccl
d'Epf ol1l; c'cftd 'a p rès lui qU'Ol l
a regard é ce Ccl comm e un calnpofé , ou plueu e un m élan ge de
Id de Glaub er & de rel marin .
o
vj
�3'+
Traité
On voit en cela une preuv e de
ladifp ofirio n que l'on a d'ado ptCl" aveug lémen t les idées reçues, f.1ns faire attent ion fi elles [om vrajes ou fauffcs. Il
vrai que quelq ues-u ns s'app crccvan t par la fuite que cc fel
n'cR pas tcl que l'a dic M:
Boul duc, & que l'al kali fixe
qu'on verfe fur fa diffolucion
en préc ipite une terre , en
ont chang é un peu la nature : à. la place du fcl marin ordinai re, ils y ont mis le feL
marin calca ire; ce qui s'acco rdait mieux avec l'expé rience.
Il f.1.ut ct:pen dant avoue r que
ce qui a de beauc oup {curc nu
cene opini on, cfr le [el de Lor..
raille , q ui s'étan t introd uit dans
lecom merce ,avec la mèmc forI\1C & appar ence de fd d'Ep fom, aétér cgard é comm e étant
de même natur e que celui -ci,
& l'uu & l'autr e comm e n'étan t
que le mCmc {et
en
�tles Eaux Minérales. 32..,
Il cR: cereain qu'cn Ile s'cn rap ..
porcant qu'aux apparences exté...
rieures de cefel,on pourroitêtce
induit aifémerrccn erreur. Mais.
cependant quand on veut aller
plus loin, on trouve par le.
goût feu lem cm une grande difference. En un mot, le Cel de
Lorraine efi: un rcl d.e Glauber,.
& celui-ci dl: un [el à bafc [er-
reufe J confritué de même pat
J'acide v.ierioliquc.J e ne dois pas
palfer omce-fans fuire remarquer qu'un autre obUacle qui
s'opparoÎt à la connoiJTancc du
[el d'Epfom , cft la croyance
où l'on étolt qu'il n'y availl
qu'une même cfpccc de terre;
thforbante, & que tome terre
àbrorbantc qui était combin~e
avec l'acide virriolique, devait
former nécelfairemem une [6.
!énite. Voilà Comme cn Chymie un s!ap.p,uyc fur des points
faux po,ur tirer des conféqu.en-
�3z6'
Tratcé
ce~.
C'auroit dû être tout TC"
contra'ire: on auroit! ,du- juge(
de l'a:.~i{)ne
reçu par ~'exmpl
qui fe préfencoit; & reeonnot--
ne que puifque le fel d'Epfomefl: une combinaifon de l'acide
viniolique à une terre ab{or-
bance, & que ce rel cG' pour·
tora-Iemcm différent de la
féténitt', il fàlloit nécefiàirement qu'il y eû t quelque diffé-
tant
rence dans la n.uure des [erres
abrorbanrcs. Enfin J ce que l'on
n'a -'pas fait, je me propofe do
le faire ici.
Avant que j'écabliJfe les caraél::èrcs de la tcrre q»i fait la
bafe du fel d'Epfom , & 'Jui lit
dilljngu cnt! de celle qui l.tÎc la
barc do la félénire, il convienr
~ue
je parle de la narurc & des
'1u.licé., d" fcl d'Epfom en lui-
nlême.
Le fol d'Epfom a pris fon
JlQm de- la i-oncainc donc On a
�32l
,üs Eaux Minérales.
commencé à le cedrer; mais s' ..fane apperçu que plufieurs autr-es Jourees donnaient un ièl
rout fernblable ,_on les a con- fondu cnfemble fous le même
nom. Il eft-vrai quc-l'on d:.iHingue encore celui qui vienrde Bonême, fous le nom de fel deSœ- delirz. Il faut convenir qu'il ya quelqu es différences remarquables pa rm i ces Cels, mais ces
différences fQntl'rès-peu dccho..
fe, & ne mérirem pas la peine
EJ.u 0n tes difi.jngue les uns de,!
aUE-res Ca) j li Y en a qui s'humeéi:-ent' rane foü·peu à l'air, &
d'autres s!y. d'elréchent an con9
fl'aire : d'autres [ont ex~rêmc
...
fnent amcres, & d'autres l'c rOnt
moins. Ceux qui fe dclféchent
(4) Entote ces àUf~rcn
"cnir, comme je l'ai préCumô i~y
f;k
~ m;lücr,ctJttAPRercs qui ~UVCnt
~ourtie
nt
biea
a long-rems._
s'y troUYCt
mêlées ou colJ"lbinécs ; aïoli qll'on en" venlo ua
UClIli1c tOUI à l'hcwc,
�318"
Traité
ft l'air, Ce cryUallifent facilemens
& en gros cryftaux.Mais tous ccs.
fcls fe retremblent par la rnêm ..
facilité qu'ils ont de fe diifoudre.
dans l'eau, de prendre la même
configuration dans la cryfiallifa..,
tion. Ce font toujours des cfpcçes d'aiguilles, plus ou moins
longues &p'lusou moins groffes
à qU3rcefaccs,domles extrémités.
font taillées ordinaircmcnc en.
diarnam, & quelquefois tronquées uniformément. Tous ces
fels conticnn.cntbcaucoup d'C<lll
dans leurs cerGaux, & entrent
en fufian affcz fàcilemenc cxpofés au fClI: mais ils ont cela.
qui les diQingue ici du fel da
Glauber, qu'ils perdent leubS
caux très-prompcemcnt. L'ayant
perdu, ils fc gonflent, deviennent poreux & légc;;rs : ils ne
perdent pas de leur acide. J'CJ}
ai pouffé une partie au grand
feu, éUe y efl: devenue pâreufo
�aes Eaux Min/raft.s.
32.9
&. propre à. couler. En ayant
pulvéri[é, j'en ai délayé dans de
l'eau; cc (et s'y eli échauffé &
s'cU defféché en. un e maflè
promptement, comme f,:üt le
plâtre. Il s'dl: néa nmoin'i diffout peu-à-peu dans une fuffifante quantité d'cau.
11 n'cil: pas douteux que la
plu, grande parti e du fcl d'Epfom qui a cours dans le commerce ) eft faél:ice. Il ne ferait
pas même pofTible que les fontain es minérales en donnaffcnt alfez pour certaines Provinces de France, oll l'on ne
connaît pas le fel de Lorraine.
La fabrjquc de cc [cl aéré longrems un miftère, & l'cCl encore
pour beaucoup de monde. Mais
l'on fait maintenant que ce [el
fefabriqueen quelques endroits
des côtes d'Angleterre, où il y
a des vitriolific:res, & en mêmercms des falines. On prend les
�30~
.
T~aiâ
.
eaux-mercs du vitriol, que rort
f.1it bouillir avec celles du fel'
marin, (on rait maintenant,.
& j'ai démontré dans un Mémoire lù à l'Académie-royale
des S icnccs, en Mars 176'5 , que
c'dl une erreur de croire q\l'il
y ait du bicorne dans l'cau de la
mer, que cc qu'on y avoitrcg~
dé comme rel dl tin fcl marin à
bafc terreufc particulier ~ gui
s'y tCOlive en certains endroits
en très,grande quantité). Il cff
clair que dans cette cjronfl:a~
ce, l'aci.de virriolique abandoIl.a
ne f.1 baCe ferrugincufe facilement pour fe porter fur la ba{e
rerreufe d'ece fcl, & qu'il en charfe à mefure l'acide l1Iarin. Orr
filtre j & on obtient! de ceete
cau claire le rel d'Eplbm. Cela
sJaccordc' à· mcrvciUe avec les
expériences de M. de Margeaf,
qui démomrent que la baCc terlIeufe de ce CcI, eH la même q~lc
�'&J Eaux Min/raies. 33'!
celle du fel d·Epfom. Quand
même on ne f.:1uro ir pas que
les cbores fc paffenc ainfi,cc que
je vais dire le prouverait fuffif.,mmcnr.
Le fel d'Epfom f:.él:ice ell: airé 11 diA:ingucr du naturel, en ce
qu'il dl: plus ou moins aIJié
avec du virriol, qui s'y décè le
par la noix de galle, & par la
Icllive du bleu de Pru/l"e. Nous
avons démontré dan" un Mémoire particulier, & dans l'a-
n.lyfe des Eaux de Pa/l"y avec
quelle faciliré le vi"iol & le fcL
d'Epfom s'uni/l"ent & fe cornbinenrcnfemblc; n'eG-il pas probable que dans la manicre donc
on fabrIque ce fel, il refie unc
portion de vitriol non décompofée , laquelle demeure unie
avec le fcl d'Epforn , comme
aous l'avons dit?
�3-3'
Traiti
Exam m d, la baft du ftl d'Ep'"
Jorn.
1°. J'ai' pris' unt a(fcz grandi: quanriré do fel d'Ep[ om non
virriotique; je J'ai fait dilfou drc d.ms une g rand e quantité
d'cau , j'en ai précj piré la tcrre
par un alkali fixe bien pur.
L'aya nr Jéparée par le filere, &,
bicn édulcorée avec de l'cau
chaud e, je l'a i fa it [écher.
1. ~ ,
J'ai pris deux portions de
cettc rcrrc;j'cn 'ai comb iné une
avec.}'acide nitreux ', & l'autre
avec l'acide: mar in. Ayan t filtré
l'une & l'autre dilfol urion , je
les ai faitévapO'rcr dans de, cap"
fuIes au bain de fable , au point
d'cn pouv oir efpérer' une cryf~
ratlifadon. Effcaivcrncnr , les
ayant Eii[ paffcr rap'idcmen c.dll
chaud au froid
, (a),j' eû, dans ru..
(4) 1e d
~moltr
crai
d.1I1S une: aUll'e Occali01l '
�il.. Eaux Miflérales. 33 3-1
Ile & dans l'autr e une cryfl:aUifltion en belles aiguilles J qui
fe dive~cont
du centre à la
circonfcEcn ce; mais celle de l'a·
ci de marin étair fans confi llance. Ces fels attira ient alfcz
prom ptem ent l'hurnjdit:é de l'air
& reromboicnthicDCôt en déliquium . Je les ai conlp arés avoe
les [c1s qui réfu!ccnr par la cornbinaif on des mêmes acides avec
la [crre ahfor hame ordin aire,
& je ne leur ai pas trouv é la
moin d re différence. Ces reis fe
diJTol vQi enc dans l'efpr j[ de vin
tout auffi bien que ceux- ci, que
M. Macquer a démo ntré êrre
nes-f olubl es dans cc rncnG rue,
dans le 3'. vol. de la foci éré Roya le de Turin .
que: c'cfr p:ar cc moye n. crè:s· fimple. qU'OD
pelle pancni r à faire cryfblh rcr tous le, (ds
déliquc:rcenu. même l'alkali ~c.
poLU"'ia
<gu'il fOlt pur.
�:tH '
Trait i
3 J . J'ai pris une autre por-
tion de ma terre ; je l'ai fait
bouil lir dans de l'eau avec du
foufre. Ayan t filtré, j'ai eu une
efpece de foye de foufre, qui
étoit jaunâtre. Mais le foufre fe
par le repréci p ieoit de lui~mêc
pos; preuv e du peu d'adhérence
qu'il avoit conrr aaé avec cette
tcrrc.
Cc que je viens de dire jufm'offrie aucune
qu'ici ne
marque difFéreme de la terre calcaire ordin aire; je me
rUolus de faire des eXpérienccs plus décifives ~ cee égard.
4 "'. Je mis une bonne partie
de cetce terre dans un efcuf et,
que je plaetai entre les charbons
ardens.1'animai le feu fortem ent
& foutÎns cette terre rouge cm-
brâféc pendanr plus d'une heure & demi e; bien loin d'y prendre du corps, elle y devine friable
& légère.
�du Eaux Minérales. 3~
Ayant enlevé le efcufct du
feu, & lailfé refroidir, je pris
une 'Partie de cette terre & la
.mêlai avec de l'cau, mais eUe
-ne s'y échauffa nullement; & en
ayant mêlé avec du {.,ble; elle
n'y prit pas corps. L'cau qui
avoir féjourné dcffus n'eut aucline qualité de "eau de chaux.
Cependant c~t
eau s'étoit char..
gée d'une portion de ccttc terre; car l'ayandilrré, el~c
fetrouva capable de précipiter la diffotution mercurielle, & la dif..
folucion du vhriol mltrtia1.
çotte terre calcinée ne faifait plus d'effcrvcfccoc'c avc(1
les acides. L'acide vitrioliquc
ne fembloit pas même y tou-
cher;- cc qui me détermina ~
employer la chaleur pour fai·
re faire cette djlfolucion. Je fus
même obligé de po~fl!r
cc méLan~e
juCqu'à l'ébullition; alors
l'ac1de vitrioliquc commença
�?36
T,.aiti
a l'atta quer, mais fans efI"erve(ccnce & de ta même rnaniere
qu'il agit fur la tcrre argill eufc.
Après bien du tcms la di1folution ayant été faîte, je filtrai j
& ayant évapo ré la lique ur,
& f.1Ît cryHalJjfer, ycn obtin s
le plus beau fel d'Epf om "qu'il
foitpoffible d'avoir.
La bafe du fcl d'Epf om doit
donc être difiinguéc de la terre
calcai re ordin aire. Cette terre
n'eflpasauiTi comm une quecc ttc dernie rcj ils'en trouv ecepe nda nt dans différentes pierre s &
terres ; prefq ue to'us les chyres
qui font attaquables par les acides, & ceux dom on rire l'alun ,
conti ennen t hl terre propr e au
rel a'Epf om. A Huy, pa)'s de
Liége, il ya des chytcs qui donncnt en même -tems que de l'a..
lun, beauc oupde feld'E pfom . Il
ya tong- rems que M. Poult ier de
la. Salle comb ina une terrc mar-
neufe
�&s Eaux Minéra/es. 337
neufc qu'on lui avoir envoyée
de Brdlè avec l'acide virrio.liqu e donc il cucun beau rcl d'EpJorn en gros cryfiaux. M. Margraf, CCt in.E:1cigable Chymifie ,
a encore démontré ccrre [crre
dans la pierre Cerpcnrinc deSaxc.
Ex AMEN d~s
t~rns
calcaires,
ou l'oll rec:!u:rc1u. l'origin.e de
L'U terrls.
R Icn
de plus comm un que
les terres calcaires. E n combien
de for mes différenres ne fc préfencen t-clles pas à nous? On
co nn oir cn g énéral leur pro-
priété de fe réduire en chaux,
par la calc ination, & d'être dif..
l"olublcs par les acides; mais il
Il'y a encore pcrfonnc qui Ce
foit avifé d'examiner l'état & la
co mpofirion des dilfùcns corps
calcaires qu e la nature nou s pré ~
fcme, pour {avoir s'ils ne fOllt
p
�338
Trait!.
comparés tOut fimpl crn cntq nc
de, ces forces de terres, ou s'ils
fOllt combinés avec d'autres ma·
tÎercs. V oilà l'objet que je m'érois propofé ici.
, 1 °, J'ai commencé par cxaml'"
nef' la craie. J'ai pris pour exemp le, de celle des Falaifcs de Norm andic' dans laquell e on ne découvre aucun vefiigc de coquil
lagc. J 'en ai mis dans un vaie,&
j'ai verfé deflùs de l'eau force
jufqu'à ce qu'il ne s'y foit plus
produit d 'cfferve[ccllce.Pre!guc
tou t a été diffour. Ayant étendu
cette dilTolution dans de l'cau ,il
s'dl: déperé un peu d'un e terre
jaun&rre,fabloncu fc & argillcufc .
.,\l'ai verfé [ur cerre dilfolurion
de la leffivc faturée de maticrc
colorante de bleu de P ru lTe, j'ell
ai cu fur le champ un précipité
bleu: par- là j'ai été co nvain cll
de l'ex iIl:cn ç:c d u fer dans cette
ferre,
4
�des Eaux Mùréralts. 339
rai verré de l'acid e vitl,joli_
que fur une a urTC panic de cette rCrl'c ; il n'en a réCulté que
de la félén ite, qui fc d épofo it
en coagu lum à ml:[u rc qu'clI c Cc
formo ir.C'c fl:unc cho Ce digne de
remar que que ce coagu lum qui
dl dans un état de divili on irnrncnf c, & qui par cetrc rai_
fon-là Tctienc beauc oup d'cau.
10. J'ai pris d'une tcrre m<l;rn eufe ycnanc de Dema y cn Normandie;:, Ayan c verré de l'cau
fOl'ce deffus jufgu'à cc qu'cli c
n'ait plus fait d'cfli: :rvefc cnce,
il m'a teilé en arrier c apres la
déca nratio n & le lav3g c J la moitié au moins d'une tcrre grife ,
argillt:ufc J cOl1tcnan r beauc oup
de fable. Ayan tarraq ué cette terre réfidu c par l'acid e vitrio lique,
j't.:n ai oheen u par l'éva porat ion
& la criHa llifatÎ on dc,;s crifia ux
d'alun . De-lb. j'ai été conva incu
. autre cJ10que cecte [Crce n"
c.::roJC
P ij
�Traité
140
le que de la terre argi!Ieufe &
Ge la terre calcaire unies en·
femble.
J'ai enruicc pris une aurre
partie de cette terre marn eurc
que j'ai pulvé riféc, & fur Ja-
t:luelle j'ai verfé de l'acid e vitrioli que, il s'eG fait dans l'inf~
tüntu ntrcs grand coagu lumq uj
Ay;tnc
m'a annon cé la félnj[c~
& fil,
deffu
d·eau
peu
paffé uo
tré, j'ai cu fur la fin de J'éva ..
porat ion de cette cau quelq u es
petits cry/b ux de [el d'Epf om ,
m ais mêlés d'un peu d'alun.
3<1. J'ai p."is un morc eau de
marb re veiné de Cacn ; je J'ai
mis en dilfol udon dans l'cau
fo"e : la diffolutipn ayant été
faite, il cft reRé beaucoup d'o-
cre en arrier e. La liqu eur étant
fort color ée, m'a faic conno îrre
qu'il s éto.Ît diffo ur autTi de ccc...
(e ocre. E:ffeélivcmenr J cctre
djffi>lu ri on fc color ait foreç -
�des Eanx A.fillérales. 341
ment avec la noix de galle, &
fài·foit abondamment du bleu
de Prunè avec la liqueur propre 1t ccla.
J'ai mis un autre morceau de
cc marbre avec de l'acide vitrio·
ljqu c; m lis cct acide ne J'a at-
raqu é nullement. Il n'ell pas in ...
digne de remarquer que cet aci.
dr.: n'a aucune :laion fur les ma-
d crcs calcaires, canc-quJelles font
dans un état de pierre dure &
{oUde, & qu'il n'agit fur les
matieres calcaires qu'aucant
qu'elles font rédu ites en poudre. Je fus donc obligé de pulvérifer ce marbre, pour le faire
diffoudre dans CCt ad de. Il fe
forma, comme je viens de le dire ci-devant, un coagulum de
félénitc.
D·...prcs ces cxa.mens,je compris qu e pl us les corps calcaires
s'éloignem de l'opacité des terres,&que plus ils fone cryfraLP iij
�341
Traité
lins} plus la cene calcaire dont
ils fom compafés, y ef1: pure.
4°. C'cft ce que je confirmai
par l'cflài fuivanr. Je pris des
plus beaux cryfiaux de Spath:
ils émient de figures cubiques,
.ou approchant; je verrai daIrus
.de l'eau forte; aufficôt l'acide
Jcs attagua avec véhémence (a);
jls s'y diflàlvirent avec la plus
grande ülcilicé; ils ne lailfercnt
pas la moindre chofe cn arr iere. La ditrolution émit claire 1
rranfparcnte comme une cau de
roche, t:"lnS couleur. Cependant
ayant verfé [ur cerre diffolutioll
de la lcŒve fuligjneufc, j'eus
Ou bleu de PruITe. J'en fus d'au(. ) Il n'dl pas hon; de propos de Caire re-
m3«jucr que (Ct adde. :aulft-bien que J':adde
m ;uin. agit fur ces corps c.a\caircs de la m ~me
manicc\: que fur qUd,\ues fubnancci mil/illi<]UCJ _ L:a virdTe avec aql.lcUe itles attaque.
fil it paroitœ un jet fon ~pais
. qui part du
corps fa ns interruption. en Cc pottaM il la
[uffact du Ii'luidc.
�des Eaux Minéralu. 343
tallt plus furpris, que je n'aurais
jamais im~gné
qu'il pÛt y avoir
de la [erre martiale dans un corps
ôlufIi blanc & aufli rranfparcm
que l'éroit celui-Ill.
Je pulvérj[ai une aucre par
tic de ces cryflaux, que je fis
diffoudre dans de l'acide vÎtriolique, je n'en obtins que de la
félén;ee .
Il réCulec donc que les cryftaux de Spath ne [ont que la tefre calcaire ord inai re elle-même
criH:allifée. Ils ne différent donc
pas des flalat1jecs calcaires &
de l'albâtre; car aucun Chymi/le & même N aturaliH:e
4
tant foit peu jl
(~rui,
n 'igno -
re pas aujourd'hui que ces
matiert:!s font fohlbles en entier
dans les acides. Nous n'cxarnim:rons pas corn ment ces cryf-
taux réguliers ont pu fe former.
Si on vouloit cn chercher l'explication d'apces nos connoif...
P iv
�344
Traité
•
fances • il nous reroit peut-être
très-difficile d'cn donner des
rairons fadsfuif::mtcs, au{Ji-bicn
que des cryfiaux réguliers de
quartz. Mais ce n'cIl: pas feulement en. cela que nous nouS
voyons dans l'impofTibiljré de
répondre; la formation de la
ph'lparc des corps de la Nature
dl: encore un myfrcrc pour
nous. Que de chofes admirables
voyons-nous, & que nous ne
pouvons concevoir! Avonsnous feulement la moindre idée
de la formation des pyrites &
des fi1ex dans la craye? Confi~
dérez :l\'CC moi les fàlaifes
crayeu[cs de N ormandic, qui
bordent la mer depuis le Havre
jufqu'à S. Valery-cn-Somme.
V oye'l.-y ces filex formanrs des
lignes 11 égale diHaDcc les unes
des autres. C'dl ici que le Nacuralinc, tranfporcé d'admira-
tian, dira avec enthoufiafme ,
�des Eaux Min/raies.
14~
b filex ! qui t'a rangé a.infi ? Il
pourrait dire encore,& coi craye,
qui cOJnpo[e en partie notre
plan cee , es-tu de formation
primidve, ou n'es-tu que le
réfuhat du débris des êtres qui
om exif1:é? Ne dOlt-on te regarder feulemenrquc comme la
terre animale, ou bien provienstu également du régne végétal?
C'elt à ce[tc derniere idée que
je m'arrêrai J & qui me détermina à m'affurer, par l'expérience, de cc qui en érait.
Il y avoir long- rems que j'avais rem arqué, ainfi que plulieurs aut res, que beaucoup de
marÎcres & de pierres calcaires
donnen t des produits du régne
animal. J'avois remarqué de
plus qu'une tcrre animale foir
prifc des coquilles ou des os,
formoit, :1vec l'acide virriolique, une vél'it'lble félénirc; &
M. Poulleticr de la Salle avait
p V
�346
Traiti
éprouvé, de même que M. Hé~
riffanr, que la fubftance terreuCe des os humains fOrInoie
auffi ~ avec le même acjde , une
félénire. Je cornmen'taÎ par ré-
péter l'expérience de M. Poulletier de la Salle. Je pris de la
même terre dont il s'étoit fervl;
je la mis dans une capfule aveC
de l'acide vitrioliquc. Je vis que
cet acide ne l'attaquait que foj ...
blemenr. Je pouffai cerre diffaJurion au fcu. Je filtrai &. j'ob ...
tins, par la cryfl:alljfation, la
plus belle fél énire qu'il [oit po[!tblc d'avoir. Les acides nitreux
& marin diffolvcnt cette terre
avec beaucoup plus de facilité, &:
forment avec elle les mêmes reis
qu'avec 1.. (Crre calcaire ordinaire. Nous avons montré cidevant la difficulté qu 'a l'acide
virrioliguc de diffoudre les corps
calcaires: on voit ici la même
,hofe.
�des Eaux J.1iniralu. 347.
Dien affuré par-là de l'iaeo ·
cité des tcrres calcai res ordinaires , avec celle qui fe produi t concÎ nu eUcment d:llls le
r égne anim al, je me déter minai exam iner de même la tcrre
végét ale, qui provi cncdu débri s
des végét aux . Je pris une cendr e
qu e Yavoi s obten ue avec foin
mo i-mêm e; je h calcina i, pour
en enlever le plus qu'il fe pourJ"oir de fulig ineux . A près quoi
je la mis fur un filtre , & je
paffai de.: l'eau dcffus, jufqu'à ce
qu 'clle fut parfaircmen t édulcorée . A ne laiffé cette tCrre fe
dctréchcr , j'en pris une panic ,
a
ra
qu e je mis dHfou drc avec "acid e
virrio liqu c. Auffi .rôtle mélan ge,
il s'y excita une cfFcrvcfccnce
.conlidérable. Je poulfai la dirfoluti on ';l Ja chale ur ~ mais il
n e s'en dillolv.ir pas davnc3~e
qu'un cie rs. Ay>tnt filtra , j'Obtins 1 par l'évap o ration & la
P vj
�348
Tr.. icl
cryllallifarion, une [rès· belle
Célé"itc, tout-à-faic Cemblabl.
à. celle que j'avois obtenue de la
,terre animale. J'évaporai cnfuÎre
la liqueur lentement, & il ~e
reHa de vrais cryItaux d'alun,
mêlés de Ccl d'Epfom.J'examinai
après cela la tcrre qui éroit rcHée
non-diiToure; clle était rougeâtre. Je la jugeai ferrugineufe;
& pour m'en aJfurer, je la fis
bouillir avec de l'acide vicrioliq ue. Ayant en luite filtré, j'effayai c;ecce li queur avec la leflive fuligincufe, laquelle y pro-·
duilit fur le champ un beau bleu
de Pruife.
Par cette expérience je pou ..
.vois conclure quê ma- terre de'
cendre éroit co.rnpo/ce. de trois
différcmcs cfpéccs. de. ccrres; de
la (Cfrc calcaire, de la tetre argillculè ,. & de la terre bafc du
fer. Çes trois terres Cc formene
donc concÎnuellement dans les,
�des Eaur MinErales. 34!1
'Végétaux? La cerre calcaire n'ea
donc pas dùc uniquement au
régne animal (Il) ? Mais on voit
que la cerre calcaire réCulte en
plus grande quantité du régne
animal que du régne végétal.
Il me vim aulfi en jdée de
voir fi la terre calc:üre animale.
étoit un.e terre abfolumenr uni-
que.
cre dois d.'abord rappeller
que les acides nicreux & marin
la diffol\'cnc en très-peu de rems
radicalcmcm.) Je pris donc une
autre partie de cerre [crre ;.l'ayanr
!air dilfoudrc dans l'acide marin, je verrai dcfIùs de la leffive
propre au bleu de Pruffe; j'cus
en effet un peu dl:! bleu. Mais ne
voulant pas m'cn terur à cette
marque, pui[qu'clIe peut être
(4) M.aimcn2nt il n'dl: pas diRlcilc de con_
«voir pourquoi I CI tcndr
. ~ cnrœm en vitrl.~
cation. pui[qu'dlcs condcnJlClit tou.t eç 'lu'il
twr.Pa1U k. d~tmliucr
il cda.
�3')0
Traité
équivoque, attendu qu'un acide
fcul, verfé {ur cctœ Icffive J en
dégage un bleu; je f.lturai l'excédellt de l'aci de d(! cette di{[o~
lurion par l'alkali fixe. J'y mis
une pincée de poudre de noix
de Galle,laquelle y colora légerement en pourprc.T e ne dou ta i pas
dès-lofs que je n'cus au IIi. f.lit la.
démon(harion de la cerre du fer
dans la terre animale.
&. la manlere. dont
les terres s'rmilfoll à l'cau.
EXAM BN'
P Rcfqu e roures les eaux
J
rant
celles qui for ec ne des entrailles
d e la terre, qu e celles qui roulent à fa furface, contiennent
de la cerre dan s un vér.irable
état de dilfolurion. Ce n'cft pas
feulem ent les terres calcaires
.qui s'uniifenc à l'cau; l'expérin~
·c e no us y en a montré d'autres
'qui ne [c lailfl..\nt p oint diffoudrç
par les acides.
�'des Eaux Minérales. 3') l
Non-feulement l'cau df le
dilfolvanr de toures les matÎ crcs
f..'llines j mais encore de toute
fubll:.n ce qui cil: fufccptible
d'une divifion f4ffif.1ntC, pour
qu e {es parcies puiffem: être pénétrées par cc1Jcs de l'eau, &
fc trouver d'une légercré égale
lt cclle de ce fluide. Cell par-là
que l'on peur expliquer comment beaucoup dernatÎeres, f.111S
être f..'llincs, s'uniffent cependa.n t à l'cau. Je ne crois pas que
ce principe foit dourctlx pour
beaucoup de Chymill:es, & que
l'on puiffe affigner une autre
caufe à l'union des terres avec
les eaux. Mais cc qui paroîrprobable aux uns, ne le parOlt nullement à d'autres. Il y en a qui
ne peuvent Ce perfuadcr qu'une
terre puiffc par elle-même Ce
tenir dilfouce dans l'eau, quelque divifée qu'elle y (oit. Ils admettent nécdfairement pour
�Trait.
3~>
'Caufe:: de cerce ditrolucion jene
ferais quel principe ou acid e ,
qui, fuivant eux, eft le diffolva nt de cerce rerre (a).
On voir que c'cR ici mettre
en jeu la même quefiion de
l'exifl:ence du fe r dans les cauX:.
N o us avons prouvé par expérience fa diIIoJubîlicé par Juirnèmc da ns l'cau; nous to mmes
oblj~és
de faire ici la même
ch oIe 11 l'égard des terres. C'efl:
pour {acisfairc la demande qu'on
nous en a fuite, & pour en con'"
vaincre d'autres , fi toutefois
l'expérience cfi [uffifancc pour
cela.
(.) Comme il y li da terres d.. n! les C'2UZ
qui nc (QUI pomt ù'dfcr"crccnec :n'cc les
acides. on pourra it croire qu'cliC!> fon t uni cs
Il'' acide . &: <Iu'dles fc <ÏcnLlcnc dilTouu:s
à
dans les
de ra brlJdin~
pri~I(S
Cd,. l\bis n'y a-t- Il pU
de rccon llottr e routes lc:, prod:ullc f\lb Ùallcc alkalillc d.uu les turc.
C:lUJ CQnUlle:
ab folbantcs uel cau):. &: düc qu'clics y fOlll
diifolltes pat un aculc 1
�au Eaux Minérales.
3)3
Je ne douce pas au furp lu S
qu'il n'y air bien d'autres ca"!cs
qui concourent à. l'un ion des
t erres avec les caux. J e me garderai bi en d'al1igncr p our caufe
de l'union de la chaux .I.\'('C
l'eau la fimple divition feulernenc j il cil cerra in qu'il y a des
caux gafiu/ès ou aë rées qui tiennent en plus g rande qua mité &
plus long-rems des [erres & même le fer qu e d'aurfes eaux q ui
ne (one poim dans ccc état. Mais
cet air ou cegasn'en
pointla
caufe principale, m ais unccaufe
concourante. NOlis avo no;: deja
en
fut connaître en pareie notre
façon de penCer à ccc éhrard dJ.ns
Je chapirre où nous p.ulons des
eaux alkalincs. Nous :'-"00'\ dic
que nous pcnfi o ns que c'étoie
en rai fa n d'u ne plus grande lél~ nom ajoureg ercté de I~ ca. u;
r o ns ic i que c'cfl à ra iron d'u ne
plus graudedivilion qu'éprouve
�"3\4
Traid
cette même terre par cet a il' au
gas, ainfi que l'cau.
NOlis avons auffi fait remarqu er que deJ'union de plufteurs
terres entr'ellcs, il en réfulte
un (out plus diffolub lc dans
l'cau, q\lC ne fOllt ces terres
priees féparémcllt; que ces terreS
en cet état ;ouilTent de quclq ucs~
li ncs des propriétés des mariercs
falines, com me de fc œnir dans
l'cau, ,malgré l'<..:.fforr de l'éb ullidon ; & de ne fe préfemcr que
p eu à peu, & en fo rme de cryr...
taux o u d e feui llets cryHallins à
m efU ft; que l'cau s'évapore. J'Cil
ai préfenré un exemple dans: les
Eaux de Spa. Ccll ordinaire-
ment UIIC terre arg illcnfe & une
terr e calcaire qui conrr:tél:cnt
enCcmble cerre union, & que
l'on trouve en CCt état dans les
caux: cc filit dt rrès-fingulicr,
& cH bi en digne d'attention.
Hors ces cas parciculicrs,nolls
�des Eaux Minérales, 3'))
trouv erons toujo urs dans la d iviGon de ces terres , & leur alilmiliarioll avec les panic s de
J'eau, la caufe de cetce diffoll1tion; & 110US Il'aurons pas befoin des explic atio ns de MM,
Meye r & Macb ridc, routes il1génicufes qu'elles fone (a), pour
la démo ntrer.
J'ai fàie deux expér ience s trèsfimpl es, & que rour le mond e
peue faire aufIi-b il.!l1 que moi,
La prem iere a été de prend re
de la eraye , de la pulvérifcT, de
la mettr e dans une boure ille, &
de vcrfe r dclfus de l'cau difiiI(a)
Le premier croit 'lue la cl!;\ux n'dl fo-
lubIe: dans l'cau 'lu'" rai(on d'un flâtill m P;'j·
in ~ ; 6; Il :umbue:
im~ g
chaulI' ill:t r eru:
me
mi
n:tte
de
la pr ~ cjl'itaon
de (on caullicllm, Le (cwnd cro!t que c'cft?
l'abCence d'uo air fil e que la ehaull' & les tCl t C1
[Ollt Coluhles dans l'ca u j &: 'lue 10 r(llu'oo y
rét:lbln te t air file. b d,aull' Cc: pré:ip uc:, L'un
&: l'auut étayent Ic:U I fyfffme de bonnes upéfaut -il croie 1
ricl1lO:s. Lequel des d ~Uli
KUt ou cllllflicum qu11 a
•
�3S6
Trai.té
lée; laifT.'lnr feulement atfez d'do
pace pour fuire mêler, par le
J'ecouement, la ferre à l'cau. AO
bour de nais jours ayant {ilr
~
mon cau J je l'ai trouvé char~
de terre. Ell e précipitait la di(..
folurion mercu Tiene cn jaune,
verdi{foir le fyrop vi o la t , &C.
La feconde a été de prendre
de la terre des falaifes de Nor ..
mandie, de la pulvérifcr, & de
la mettre [u r un fi llle, placé fur
une terrine bien propre, & de
faire 'paner deffus , à plufieuIs
repril es, de l'cau dillill éc. Cerre
eau, apres r avoir rafle trois
fois fculemt:llc, produiroit IfS
mêmes effets dont je v iens de
parler. Je fis en[uÎtc évapo rer
ces cau:lL. cnfcmble, j'en obtins
des flocons de terre, qui étoit
jaunâcrc, c'c{l-à-dirc martiale;
ce qui me fit voir en même ..
tems que cette terre contenoi[
du fer, qui s'étoit uni auffi ~
�des Eaux Min/ra/es. 3')7
reallcn m,ême-rcms que la rerre.
J ~éva
p o r a i ju{qu'à ficcité ces
caux; & il me reHa un e terre,
que je ne pus f:tire difTo udre .
dan s l'cau - forte que difficilenlent ; encore touc ne s'y diflol\7itpas. r er~ga
rdoiscej
comme
Un autre exemple des combinaifons terreufes dont je vicns
de parler.
F 1 N.
_'VO TE
explicative p our les papcs
45& 353,aujujudel'ua wn
des terres
a PM ~ . '
L
A réflexion qui m'cn venue
que tour le mond e o'entendraJt
peut-être pas dans le (ens qu'il
fauc,ccquejedis,à la page 4S &
3 S3,~1l
p arlant de la mal.llcJ'c
dont je cOlletais que la terre tient
�Trait i
3')8
plus fortem ent dans les Eau~
Gajèujês que dans d'autres qlli
ne le font point , m'a déterm iné àcom mcllt cr ici ces palfagcs.
Il en çcrrai n qu'en ne faifillànt:
l:
~ pouri
pas bien mon idéc,on
p:lS
ne
l'roire que je ne raifon
conlc q llcmm enc en ce~ cndroit~;
puifq ue érabWTant que les tcrres
nI! 5 unj{fcnc l'eau, que par
rappo rt 3. leurs divifi on & légércté qui les égale nt à celle des
pa.nies de l'eau , & enten dant
cnfuit e qu'un e plus gr<1nde Jégércté de J'cau, fuit qu'elle fe
trou ve plus en état de s'uni r,
& de [oure nir les (crres , ce fcroÎt manif cHem cnr me contr edire moi-m ême, ou contr edire
au moins les idées reçues de 1;1
Phyfi quc, CJr il eH certai n que
plus Peau devie ndra légére fcule, plus ell c s'éloi gnera pc la
facilit é de s'un,if aux terres ml
s
de les [cnir en dilfoludon. M~j
a
�des Eaux 1I1inira!es. 3')9
pour cmpC:chcr de prendre le
change 1 & pour louccnir mon
idée, .1 n'y a qu'à Jè rappeller
que je ne parle de cetee Jégé-
reré & divi{ion de l'eau, qu'en
la confidéram comme étant déja cerreuli.:: or J 011 fent que
cerre eau ne p eur d ev enir plus
légerc, plus cl i vi {cc, que la terre
elle-même qui lui cft unie, ne
parricipe de cerce légércré &
divi/ion : par cOllféquent il me
[cmble qu'on Il e peur enrendre
ccci, fans fuppofcr cn-mémcrems que la (crrc s'a(Jimili e davantage :1\'ec les pard es de l'eau,
& q u'clic s'y joint d'une manierc plus intirnc,à mefure que
ce[re divjfioll augmenre.
•
�•
�•
TA BL E;
CHAP. ].
Dl! S
ferrugintufls
~
Eaux
Minba/~1
pag.
1
lJes Eaux Yitri.lJli'lues ferrulÎ/ltr14t ~
17
GliAl'. II. Du EllJ/X Minérales A'ka~
IiI/es,
Des Eaux qui comienmnt dt. l'A/kali
fi"" ~
H
CHAI'. III. Des Eau~'
Minérales fu/[uttufe s ~
Sj
Difftn1C'wn fur /4 mdl/eure Mltlr oat!
J'anal iftr lu Eau .M inéral ts.. 71,
r,Analyft
cne.
ces
EtzUA'
.iIt B.ud cn Auver 107,
'.Allalyfo UI MaUX d',Aumtfle. 11f
Eaux Furug illtufts de Rouen;, Il,
Analy ft dtl Eau.x d'Aix-Ia.-Chaptlfe.,
tlJ/Q,ly[c du l!au
.~
'l'
dt Spa.l
IJ'
�TA BL E .
je
la Min~
.An a!y fo des Eau:t: d~
r.No
e
baff
eIJ
~
Charhon de Liu ry
161
maudie ,J
Eali~
;Nouvelle Ana fyfi rlcs prin cipa /a
our mlj
s
nue
con
ffy,
Pa.
de
lu
Jllin ira
d'h ui fou s t, nom ries troLs [/Ju rcu
'7 S
de M. /e rûl lar d,J
d~
..suite de la Nouvclle 14na!yfi,J
ti·
con
ou
JY.
Euu x Minérales de PaJ
c
jiem
rroi
la
de
en
,m uui on de l'Ex am
.2 1-4fource...
li.
M imoire for la pro Fil té 'PlIa
s fa
Yl.lr.iol mar lial ,J J entr e' dan
f ormaeum dcs CriJlaux de lJudques
~
S'~
_l
Cha ux
:.rtf/moire fur (a Dif fOl uhi lltl du
rOll
où
.J
des
Aci
de Fu dan s [es
d émontre la Nlllurc des Eau x-m tres
1.+5
oJ
'. $uppltmcnt au M lmoire prù ld,' ;t.J rs
jicu
p7u
l'on expofe par Dccaftan ..
moyulS dc faire la T einture Ma r8
~)
tiale de Lurl.pvic )
at li
'Mé moires oà l'on examine l'(t
Pltrio/~'ues,J
la nature des Mines de Fer.J
2.69
2.8_
:Effai. ci' Ana lyft de la Pyr iu.J
M
l4émoire fur la propriété qu'ont
�T A BLE.
'Matll:res acerbes .J de précipiter lu
fobjlancu Mitlliliqlus de /eur diffo/vont.J où J'on tiollne un moyen de di[foudre la Platine dans l'A/kali fi.w, .
au.,Ui-hien que l'Or & /e Fer.> jaS
Mimoire for le St:! d'Epfom., & for la
bail: teruufo de ce Sel,
32. J
E:t:amm des Terru Ca/cajus.J où rOll
recherche l'origine de ces urru.J J 37
E:~amen
dt; la maniere doIU /es urres
,s'un!Oi:nt à l'Eau.>
Fin de la Table.
;jQ
�:
A P P R O/LtT I ON.
:T "A 1 lû par ordre de Mon Ccigncudc Vice~ ~ n!J(crit
ayam pour [irrt:
.AroA/J'fr ikJ E.UlX M II;inJ/ts • &~.
&l. ; je
n'y ai rien rrolYlé qui puiffc cn cmpecher
l"lmprcffion • .fait à l'aris , ~ 8 du mQ.Î.
d'Aveil 1768.
J Chancelier un
RAULl.N.
PR I Y 1 L I!. GE
L OU Is.
DV
R O!.
par la gl'llcc de Djc;. R.oi de
Fr:mct &: de Navare. 2. nos allll!. &. féaUI:
Confcillcn. les Gens Icn.ant nos Cours de
ParkniC:nr, Maîtres des RcquEtes de nOire
Hôtel. Grand·Conrtil, l'révôt dg Pub. Bail-
lir.,
sénéchaux. leurs LiC Ulcnll.uI-C Îvib . 8c:
autn:s no, JuRicicrs qu'il ::tpputitndra. Sailli :
Norre amé. le Sieur P. h. DIDOT La
Nous ayam fait cxpofcr qu'il dc/i rc_
HUNE.
rolt faire Imprimer &. donner au 11ublic .• un
Ouvrage qui :II pour titre : AnalyJt dy.i'JUI du EauJC /tfinlra/rs dt J'Europe . d VU
plufit/us Mimoirts, 6-c. A cu CAU,.S. vouhnt favorabkment u:l.Îter kdÎ t Expofant .
NoUli lui avons permis &: permettons pu cu
Pr~fents.
de faire imprimer. faire vendre 8c
cI~biter
ledit Ouvrage aurant de fols que bop
lui femble r.!. par tout noue Royaume. pen4ant l'efpue de Irois années confécutivcs • .à
�'Conlpfet: du jour ~e
la date des It...!rentcr.'
.Fai(ons daènfcs à [OU~
Lluraires, Impri meurs,
&: a Ulrcs p cr (on
~ de ~uc:lq
qualité &: condition qu'clIcs (o~r
• d'en introduire: d'impreRions !!;Irangcrcs dans aucun litu de: noIre
. A la charge: 'lue ces PréfclltC:I
{C:l'qnc c:nr.cgitl:réJ!s rout lU long (ur le
,llegifuc de: la Commun:lI.a i des ImprÎmeurs~ibr:lcs
de: Paris. dans uois mois de: la da~
d'icelles; que: l'imprclfKln dudi! Eluvugc: [cra
Hile dans IlOtte Royaume lit noo ailleurs. en
hoo papier &: bcal1:l: c:ara&C'fcs • .cClnformément aux R~lcm
c: n $ de b. Librairie, &: notammc:n t à cd ui du 10 Al'ril .I72S. à peine: de
d6cMmcc: de: la prUeote: Pcrmilfion j qu'avaut
de J'upo(cr cn vcme. le: Manu(crit qui JUra.
{crv; de copie à l'impre/lion dudit Ouvugc.
,[cu. r.mis, dans Je: même t!rat OLt l'approbatioDl
y aul'3 bé donnée . ès mains de noue trts.
cher &: féal C hevalier Cbancdicf de Frant'Ç
Ile SÎwr de Lamoignon, &: qu 'il en fera cn·
fuite remÎs deux exemplaires dans nOffe
.Qb~ilfance
IBibliothcque publique, un dans ,<:Ile de notre
. Château du Louvre , un dAns ,die dudit Sieur
de L:unQignon , &: un w ns cdle de nOI re
,très- cher.5c féa l Chevalier VIce Chancelier &:
tGarde des StC:lUX dc Fran ce le Sieur de Maa.
,peou, lc 10Ut ~ pei ne de nullité dCI P r~ fcms
:
du contenu defquelll:S VOq5 rnlUldolls &: cnjoi.
gnons de raire jouir ledit Expofant &: fu
ayant caufes, pleinemcDt&: paiGb lcmcm, fans
[oulfrir qu'H leur foi t fan aucun trouble nu
empêchement. Voillans 'lu'à la copie dcs
!'ti![ente" qui [cra impmuéc tour au long
lU commencement ou à Ja fin dudlt Ouvrage •
.Ivi foit ajoutée comme à l'ori& in2L Copllllin'
�àns au prc:miel notre HulT'ICr ou Sc::rgent
rur ttnquis de: faire pour l'uiculion d'ire!leJ
rous alle:s requis & IléccfTalrcs . r:lnl dem~n
der au ue: pcrmilIion; &: Donobl1:ant clameur
de: haro, charte: Normaode, &: Lettres i ce
conu':l;rcs: Car tel cft notre plailir, DONNi à
Vttrailk"lcquatricmc: jour du moisde M:Il'~n
mil (cpt (cor (oll:antc·buit • &: de notre f'Cgne
le cin'luantc.rroificmc.
P.r JI R oi m {ufl Conflil.
S!gfll. LUlCnll.,
'RiKilti ["' h RigiJlrl XP11, dr III ,,,..,,,lm
lIoyllll6- SyflJirllfr J" LiI",û,rs 6- Impri~t",s
dt Pllris • N ·. 1711 • fol. 4~ 6' . cOII/.,r"'''fllnt "" RIgltmrnt Je 1713. ("flDlllmmtl/t
• l'.rtidc X. '"dit Rlckmtnt • .iI P",i.s. Cf
9 Mai 17~.
CôANEAU. Syndic.
�ERRATA
FAUIES ESSENTIELLES.
PA ge 101. ligne li. par ce
pu le ~oàr.
Pagt 1.f6. ligne
le fonr .
'1) •
gctn:. tliftt
que le (ont. lift{ que
Page . 1- 9. ligne 10, phlogiRiqucs, &Il{ 1'1
qUI dl :1 la fin..
Pa&c
ligne
avec ccllcl-ci.
laa.
J,. avec ctlle-ci,
tiffe
F:lgc '90 ,ligne J~.
d'ocre pr~cil.
lifte
il'one prêtipilée.
Fage 11 1 ,ligne I l. reconnu ,Iift{ .reconnu•.
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Le Thermalisme
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes
/BCU_Vichy_album_de_photographies_247365.jpg
Description
An account of the resource
<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Traité des eaux minérales avec plusieurs mémoires de chymie relatifs à cet objet
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Monnet, Antoine-Grimoald
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Subject
The topic of the resource
Eaux minérales – Composition – France
Eaux minérales – Diagnostic biologique
Publisher
An entity responsible for making the resource available
chez P.Fr. Didot le Jeune
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1768
Type
The nature or genre of the resource
text
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
368 p.
application/pdf
Source
A related resource from which the described resource is derived
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) SH 10 R
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Traite_des_eaux_minerales_171415
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/22/26655/BCU_Traite_des_eaux_minerales_171415.jpg
Eaux minérales – Composition – France
Eaux minérales – Diagnostic biologique