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GUIDE PRATIQUE
DES MALADES
AUX EA'UX DE VICHY
eOllPRENANT
I,'examen des Propriétés médicales dcs HauA,
Icur Ulode d'action; l'étude des malallics qui s'y rallachcnt ;
l'hygièue ct le rrgimc à suivrc pendilIIt
ct apres le traitement,
PRteliDÉ
DE L'JIISTOtIlE, ET IlB
L~
TOPOGIlAPIIIE DE VICIlY BT DR SES ENVIRONS,
PAR F. BARTUEZ
Docteu r on mOdeolno do 1. FaclIllo do Pari. i mèdeeln prlnclp.1 do•• rDloe. i
médecin en choC ~e l'hOpltal Iherruol milliaire de Vl ohr;
ex - m~eoln
on chef de l'hOpltal mllllniro du GrOI-Calllou'
onlolor do lu L6glo" œllo"".ur; membre Utulolro do la tioolélQ ru6~lca.
do. hOI,1I8111 do l'orl. 01 de la Soclllt6 d'hydrologie;
do Madrid;
membre corre.poud8111 do l'Aondomle roya lo 110 m é ~coln
dOl Soel6lê1 de médeolno do Lyon, noueo, 010,
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SIXIÈME BOI'flON
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fiA. S'A 4. r·
- I\r vur rI au~
m o nl cr,
ornOI' do grnvures SlIr bois,
tl'un rlan g6noral do la villo el d'une carle do c hemins de fer,
PARIS
J ,-H. BAILLIÈI\E, LIBRAInE DE L'ACADÈMIE DE MÉDECI E,
JlUK l:IAUTEIŒUILLE,
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,\ VICIlY, CHEZ 'fOUS LES LlBRAIRlŒ,
186'1
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�����GUIDE PRATIQUE
DES lUALADES
AUX EAUX DE VICI-IY
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ro ux min érales Ront llnr ri chrsso
dont on doi t compte (\ l'humanité.
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IIENNUyr,n, RUE DU BOULEVARD,
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DE FER COND(llSAl\T A \'}CHY
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�GUIDE PRATIQUE
DES MALADES
AUX EA'UX DE VICHY
eOllPRENANT
I,'examen des Propriétés médicales dcs HauA,
Icur Ulode d'action; l'étude des malallics qui s'y rallachcnt ;
l'hygièue ct le rrgimc à suivrc pendilIIt
ct apres le traitement,
PRteliDÉ
DE L'JIISTOtIlE, ET IlB
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TOPOGIlAPIIIE DE VICIlY BT DR SES ENVIRONS,
PAR F. BARTUEZ
Docteu r on mOdeolno do 1. FaclIllo do Pari. i mèdeeln prlnclp.1 do•• rDloe. i
médecin en choC ~e l'hOpltal Iherruol milliaire de Vl ohr;
ex - m~eoln
on chef de l'hOpltal mllllniro du GrOI-Calllou'
onlolor do lu L6glo" œllo"".ur; membre Utulolro do la tioolélQ ru6~lca.
do. hOI,1I8111 do l'orl. 01 de la Soclllt6 d'hydrologie;
do Madrid;
membre corre.poud8111 do l'Aondomle roya lo 110 m é ~coln
dOl Soel6lê1 de médeolno do Lyon, noueo, 010,
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SIXIÈME BOI'flON
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ornOI' do grnvures SlIr bois,
tl'un rlan g6noral do la villo el d'une carle do c hemins de fer,
PARIS
J ,-H. BAILLIÈI\E, LIBRAInE DE L'ACADÈMIE DE MÉDECI E,
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�AVANT-PROPOS.
L'accuoil favorable qu'on a fait aux cinq premières éditions de cet ouvrage, et la rapidité avec laquelle elles sc sonl
écoulées, en ont suffisamment démontré l'utilité. Encouragé
par ce succès, el jaloux de m'en rendre de [)lus en plus digne, j'ai cherché à améliorer mon travail, en y faisant entrer des développements nouveaux el plus complels que
ceux qui se trouvent dans les précédentes édi tions. J'en ai
élargi le cadre, en y introduisant un aperçu général des propriétés tl1érapeutiques, avec l'indication et la contre-indication ùans l'emploi des eaux, J'ai noté les effets lluisibles
produits sur l'organisme par l'influence des maladies chroniques, ainsi que les résultats statistiques oblenus concernant l'aclion des eaux à l'égard de chaque espèce de maladie, appuyés sur les effets consécuti fs confirmés par le
temps, afin d'indiquer, aussi exactement que possible,
les limites de la puissance médicale de ces eaux, ct d'éviter, par cc moyen, l'abus génél'al de présenter les eaux
minérales comme des punacées propres à guérir toutes sortes de maladies, Ce n'est, il faut le dire, qu'après une ou
plusieurs années d'épreuve, qu'il est permis d'apprécier la
valeur réelle d'une médication thermale quelconque; car
vouloir enr gistrer comme vrais des résultats obt nus aussitôt apr',s la euro, c'est, le plus souvent, le moyen d'exagérer ou de di scréd iter les ffets salutaires des eaux, attendu
quo les succès pouvent n'être Ilu'éphémères, ct les insuccès obtenir plus tard des résultats complets de guérison, En
négli~at
de s'appuyer sur des faits confirmés par uno ae
lion ullérieure, c'est vouloir fuire de ln conCUlTonce ou ùe
la spéculation en fait de santé, ce qui est mal,
�-
Vi-
J'ai exposé, avec le [llus de précision et de clarté possible les causes des maladies, ainsi que les soins hygiéniques
qu'elles réclament pendant et après la cure . Je me suis attacbé également à écarter tous les termes techniques, afin de
me mettre à la portée des malades qui n'ont pas fait une
étude spéciale de la médecine.
C'est à l'opportunité, plulj encore qu'au mérite de cet ouvrage, que je dois de pouvoir offrir aujourd'hui celle sixième
édition au public; c'est par les conseils qu'on y trouye SUl'
le danger qu'il y a de prendre sans discernement des eaux
douées de propriétés aussi actives que celles de Vichy, que
ce guide est devenu indispensaule aux personnes qui se
proposent d'en faire usage j cal' tout remède qui peut faire
beaucoup de bien peut aussi, lorsqu'il est inopportunément
administré, faire beaucoup de mal.
Les caux minérales, il faut le dire, sont des médicaments,
préparés de longue muin par la nature, dont l'emploi faiL
avec prudence constitue, sans aucun doute, l'une deR médications les plus puissantes que nous connaissions, et les
mieux appropriées eu même temps ù la d \icalesse de nos
organrs. Les résultats de guérison oblenus par ce moyen
sont si nombreux et si remarquables que le gouvernement,
ainsi que les sociétés savantes, encouragcnt l'étude et
recommandent tous les ans l'emploi des eaux minérales, qui
sont incontestahlernenl pour quelques maladies les seules
ressources de guérison. Les populations, de leur côté, sonl
si hieu pénétrées de leurs salulaires en' ts, que le nomore
d '8 millades augmenle annuellement dans lOus les établis emenls d'eullx lIIinérales ; cal' cc nombre, qui, d'uprès Je l'apport de 1\1. Plltissicr, n'CItait f]u de 3';,000, il Y u une vingtnille d'ulln6cs, S'l'st ~Iové
en 18ü2, duns les diver établissements thermaux de France, ù !J3,206 .
.J'ujot~rni
ici Cf' 'III je disuis dans l'UVllllt ·propos d'ullo
prpcPdt'nt' ~lio
. ,,.l'ili cherche, pnr dl' nomhreuses expé
ncll!:cs, à JUICIIX 11I'celser (IU'OII Ile l'a fail Jusqu'à préseut
�-
VII -
l'aclion physiologique flue l'eau de Vichy exerce sur nos
organes, soit dans l'état de santé, soit dans l'élat de maladie; il éclaircir et il meLtre en ordre sous ce rapport f)uelf)ues
idées pparses ou peu connues, de manière à permettre aux
médecin s de mieux connaltre la valeur thérapeutique de ces
caux, ct aux malades de les prendre avec plus d'efficaci té .
.l'ai fuit de toutes ces expériences un résumé aussi précis
que suhstantiel, que j'ai indiqué seulement, les bornes de
cel. ouvrage ne permottant pas de les rapporter dans leur
enlicr développement.
C[ J'ai agrandi mon travail par un aperçu concernant les
questions historif)ucs, géographif)ues et géologiC]ues de Vichy et de ses environs, dont les éléments ont été puisés
dans les ouvrages des allteurs C]lIi se sont le plus occupés
de ces diverses questions: de tous ces travaux réunis, je
me suis efforcé d'extraire brièvement un toul harmonique,
afin de les compléter les uns par les autres, cn y ajoutant
lôul ce q1le j'ni pu npprécier par moi-même.
« Je ne sais si j'aurai réussi il rendre celle dernière partie aussi intéressan te que je me le suis proposé pour l'agrément des baigneurs, désireux naturellement de coonailre
d'avance les lieux qu'ils doivent hahiter; mais toujours esLil que j'ai cherch6 de bonne foi à apporter dans ce livre
toule l'exactitude désirable; il réunir et à coordonner dans
lin seul ct même volume Lous ces éléments épars, dont l'ensemble doil former un tout complet, de manière Ù oll'rir ilux
malades lout ù la fois l'utile ct l'agréable.
l( Ce guide était d'autant plus nécessaire, que les ouvrages
qui avaient été publi és su r les caux de Vidly pnr les anciens
médecins n'étuient plus uu niveau des connllissutlees Illédieales de notre 'poque, el que les conseils donnés lliors n>
Pouvaient aujourd'hui recevoir aucune nppli('ulion, pnl'
sl1ile des chllngementsqui, peu il peu, s sont illlrouuits daus
notre llIanière de vivre et dans nos liabiludes.
«
J'ui pensé, d'uprès ces considérai ions, qu'il serail ('f!u-
�-
VllI -
lement utile, pour les personnes qui se rendent à Vichy, de
tracer les règles hygiéniques à suivre, et d'indiquer sommairement ce qu'il convient de faire pour seconder l'action
salutaire des eaux; car, il faut bien le dire, si nous n'obtenons pas toujours des résultats favorables, si ces eaux
restent souyent sans effet, ou deviennent parfois nuisibles,
nous devons nous en prendre bien moins aux qualités incontestables qu'elles possèdent, qu'à l'ouhli, pendant le
traitement, des précautions hygiéniques, du régime ct de la
nature des aliments, toutes choses indispensaùles au bienfai t de la cure.
1 Le travail que je pré,ente esl loin d'être parfait, je le
sais; mais si, malgré cet aveu, qui n'esl pus cclIIi d'une
fOlisse modestie, il se trouyait encore des esprits disposés à
le critiquer, je leur dirais que l'arl de guérir n'csl point
une prof ssion plll'ement littéraire, muis bien une espèce de
sacerdoce que chlillue médecin doit pratiquer selon ses propres fore~s,
sans trop sc préoccuper des e/rorts de ln eritiqlle, ct sans perdre jamais de yue ces paroles ù' Alibert:
1 Le méd('cin dcs caux doit être 1 prêtre du temple; il est
là pour éclairer les malades, les diriger par IIne ho nne
« méthode ct rectifier les idées oules préjugés (Ill 'ils pouru raienl y apporter .•
(C
C'est en sc condli~at
d'après crs Jlrinciprs que le médecin pourra remplacer aujourd'hui, auprès clCR haigneurs, le
géni hicnfai ant, la nuïadr. eOIIlJlllti. sunle, le souvenir d'un
snint révéré, ninsi que tous 1 S ogcnts mystique. qui, chez
1eRpeuples ancicns 011 duos le moyen Ono, présidère nt su .
c ssivement aux )1l'opriét 18 biellfllisantes clcs ellUx minél'Ill s.
�GUIDE PRATIQUE
DES
~lALDES
AUX EA-UX DE VIClfY
Ol'lglllC de
Vlcb~
01\ Vich~
.rauh·efois.
Les premières notions historiques qui exi lent
sur l'origine ùe Vichy sont enveloppées de ténèbres, comme tout ce qui se rapporte à des faits
très-ancien; elles ne reposent donc que sur des
hypothèses, qu'il serail inutile, par conséquent,
de chercher à approfondir; car cc n'est véritablement qu'à partir du treizième siècle qu'il l
permis de suivre, uvec quelque cel'tilUtle, les traces
de on exi tence_
Disons d'abord, avant d'uller plus loin, d'où
vient le nom de Vich~.
D'après de vieillcs chrolli·
que, cc nom dérive de gwich ou 'tOich, qui sifTnilie, ùans le langufTe druidique, (orce, vertu, ct de
y, eau. Scion d'outr s, ct celle origine me embl'
:0 rl1pprocher davontage de lu vérité, Vichy' ienùrniL de vicus calidus (village ·haud). Quoi qu'il
1!1I soil, c'est sous le nom ùe Agule culidœ qu'on
1
�-2désigne Vichy dans la Table Théodosienne ou
Table de Peult'nger.
L'histoire écrite, les routes romaines, les débris de toute espèce qu'on découvre journellement à Vichy, tels que piscines, baignoires, poteries, pilastres, statuettes en terre, petits bronzes
du Bas-Empire, monnaies grecques ct romaines,
tout, en un mot, prouve suffisamment que Vichy
formait autrefois un établissement considérable.
Les plus belles médailles qu'oll y ait rencontrées,
en grand ct moyen bronze, sont à l'efligie cl' Augu te, ù' Agri ppa, de Claude, de Trajan et des
Antonins.
Ces thermes, nprès avoir été tres-fréquentés
pendant le premier ct le deuxième siècle, pm'dirent de lellr imporlance vers le troisième.
César, dit l'hi toire, nuruit pos é SUI' le pont
de Vichy, situé sur l'Allier, en suivant ln route
romaille qui allait de Clermont ù Roanne, à son
retour du siége de Gergovie des Arvernes.
C' st au vainqueur d Vercingétorix qu'on fait
remonlrr le premier établi , ement thermal, trèsl'réquenté par le Homains. Tous 1 s édilÎccs 011sll'uÎls par eux furent détruits plus tard pur les
hordes du orrl, il l'époque où celles-ci fil' 'nl irruptioll dans les Gaules. Il serait difficile de dire
ce que dc\illt Vichy pendant toules cc guerre
ùe dé\'astutioll: or, comme toutes ces rccher -hcs
�-3nous jetteraient encore dans le doute et le vugue des hypothèses, il vaut mieux, je pense,
aborder tout de suite la partie positive de cette
histoire, et remonter d'un seu l trait jusqu'au
douzième siècle, puisque ce n'est qu'à partir de
cette époque seulement que nous trouvons, suivant Coiffier (llistoire du Bourbonnais), que Vichy, dans cc temps.là, était déjà le siége d'une
des châtellenies du Bourbonnais. Il est dit aussi
qu'en 1208 une famille considérable, portant le
nom de Vichy, descendant des seigneurs d'Al·
bret, possédait la majeure partie des terres qui
avoisinaient ces thermes, et que ces biens furent
confisqués par le roi de France, sur les descendants de cetle famille, vers le quinzième siècle.
A celle époque, la ville se divisait en plusieurs
lluartiers, Il cause de son étendue. Le premier
portait le nom de Moustier', point occupé aujolll··
d'hui par l'établissement thermul; le deuxième
était nppelé le qum'lier des Jtn'{s : il était situé
entre Vichy et Cusset; le troisième porlnit le
nom de Ville; le quatrième, enfin, était conn u
sous Je nom de CM.leau-Franc: c'est cc quartier
lLui forme la ville actuelle.
En tUO, Louis xr, duc de Bourbon, qlli fut,
l\ loul) les "poques de sa vic, le protrclcul' zélé
de Vichy, fonda le monoslère des Ccl slin , ai IIsi
quo son ôglise, avec l'intenlion ù'y fjuir ses jours
�-4au service de Dieu. Il fit paver les rues, creuser
des fossés et élever des murs autour de la ville;
Yichl devint ensuite une place forte avec remparts, tours crénelées, fossés et pon t-Ievis; on
y entrait par trois portes, dont la dernière a disparu en 1848. De sept tours qui existaient, il
n'en reste plus qu'une, la plus élevée de toutes,
qui se trouve placée au milieu de la ville actuelle. Cette tour servait anciennement de vigie;
aujourd'hui elle sert de clocher et l'on)' voit
l'horloge de la ville. On trouve encore, en parcourant les rues, quelques maisons ofl'rant des
traces de J'architecture du douzième siècle, ainsi
que la fontaine des Troi -Cornets, sur la place
de ce nom, qui porte le millésime de 1583.
De tous les anciens monuments, il ne reste
plu maintenaIlt que l'égli e paroissiale, chapelle
ùe l'unciell chAteau, placée sous j'invocation de
sa int Blaise, et ln tour don t nous venons de
parler.
En 14·46, pendant la guerre de la Prurruerie,
dite du bien public, guerre ùont Charles 1er , duc
du Bourb Illlais, fut le jlrincipal inst igateur, le
duc de Bourbon, alors dauphin, ayant manqué ù
la prome sc qu'il avait faite de se oumeUre, lui
t les seigneurs cs complices, le roi Chari s YII,
on père, mécontent de la conduite de son fils,
ras embla es états d'Auvergne, et partit, cette
�-5même année, de Clermont, pOUl' étouffer la révolte. Vichy, une des places les plus fortes des
rebelles, attira naturellement l'attention et le
ressentiment du roi; il se porta à marches forcées sur Vichy, dont il fit le siége, après avoir fait
passer son armée sur le pont. Le commandant ?e
la ville ouvrit les portes au roi, dès la première
sommation. ~es
habitants, étrangers, comme tou·
jours, à ces querelles de famille, demandèrent au
monarque vainqueur, par l'organe de leurs magistrats, comme grâce spéciale, de n'être ni pillés ni égorgés, conditions, dit un écrivain du
temps, que Je monarque bénignement leur octroya,
avec celle réserve toutefois que les vivres seraient
partagés entre ses soldats, et que huit cents d'entre eux y tiendraient garnison: ce qui, dit également le même auteur, revenat't à peu près au
même.
Vichy ayant fait sa soumission, le roi partagea
son armée en deux parties; la première fut dirigée sur Varennes pour en faire le siége, et avec
l'autre il marcha sur Cusset, où le dauphin s'était réfugié, La ville s'élant soumise au pouvoir
du roi, ce fut nlors qu'eut lieu ln fameuse entrevue de Charles VII avec son fils. le dissimulé
Louis XI, et le chier sire, duc de Bourbon, prince
insubordonné, qui se soumit, disent les historiens, par la raison qu'il n'était pas le plus fort,
�-6et dont le pardon termina, fort heureusement
pour les populations, la guerre du bien public.
En 1565, le couvent des Célestins fut pillé, à
la suite de la bataille de Cognat.
En 1568, le 5 janvier, Vichy vit arriver dans
ses murs l'armée des princes confédérés, forte de
6,000 hommes, venant du Forez et allant à Chartres, sc joindre aux troupes du prince de Condé.
En 1576, le pont de Vichy, qui avait été rompu
dans la guerre précédente, fut rétabli, car le
prince palatin passa l'Allier sur cc pont, pour aller
au secours du parti protestant. A son pa sage, la
ville, selon l'usage, fut mise à contribution.
La m~e
année, le couvent des Célestins fut
encorc complétement ruiné par les llUguenots.
Ces religieux adressèrent alors au roi Henri III
une demande pour obtenir des ecours. Ce prince,
après un rapport favorable, ayant pris en grande
considération les malheurs arrivés nu couvent,
releva le monustère de ses ruines. De nombreuses
donations, rai tes par des p l'sonnages riches, qu i
sc rendaient d "jà tous le nn il Vi hy, vinrent
s'ajou~er
ù lu munificence royale. Au moyen de
ces secours, d grandes réparations fur nt faites,
10 jardin fut planté d'arbre, J'enclos entouré de
murs, ct la bibliothèqu remplie d'ull gran(l
nombr de volumes, pour 0 CUpCI' 1 s religieux
n dehors ùe moments consac)"· ù lu pri re.
�-7En 1590, le grand prieur de France, qui,
d'après une donation tcstnmentaire, faile par la
reine Catherine de Médicis, disait avoir des
droils sur le comté d'Auvergne, vint encore mettre le siége devant Vichy. Pendant ce temps, des
excès en tout genre furent commis dans la ville,
inuépendamment des contributions que chaque
parti lui imposait.
Le couvent, parfaitement situé pour la défense
comme pour l'attoque, fut toujours le point de
mire de l'ennemi, ct, par conséquent, du pillage
de tous les portis, depuis sa fonuation en 1l~
0
jusqu'ù sa suppression en j 77t",
MoIgr6 toutes ces dévoslalions, ct grâce aux
reyenus fixes en terres consiùérables, apportées
en dotation por les ducs du Bourbonnois, ce couvent resta toujours puissanL Les rétributions offerle par des personnes pieuses, qui demondaient
il être enterrées dans cette ninte maison, "eIluient encore l'enrichir.
Au nombre des priviléges dont jOllis ait le couvent, sc trouvait l'exemption ùe péuge accordée
;'1 tous ceux qui ven oient faire moudre leurs groins
au moulin du Chisson, appartenant au monaslère:
cc privilége, accordé pOl' le duc Lonis de Bourbon,
en 14.10, fut r nOllvelé pur Louis XIV.
Chur! \ VI exempla à SOli tour Je couvellt de
l'impôt sur le vin, en orte, dit Coirficr, que, de
�-8privilége en privilége. les religieux étaient parvenus à ne payer aucun impôt. Cet histoTien
ajoute qu'ils avaient encore le droit de prendre,
sans payer de gabelle, trois setiers de sel au grenier de Vichy, auquel toutes les paroisses des
environs venaient s'approvisionner; ils avaient
aussi, comme tous les couvents d'alors. le droit
d'nsile pour tous les criminels: ces droits ct
priviléges disparurent lors de la suppression du
couvent. ordonnée par Louis XV.
En 159 L". Henri IV confirma tous les priviléges
accordés à ce couvent par l'édit du 5 oclobre 1465,
en vertu duquel Vichy jouissait de l'exemption
de la gabelle, du logement des troupes, etc.
En 1603, cc mÛme roi institua les inspections
thermales. nGn de remédier à divers obus dont
la v Ilte des eaux minérales était l'objet. Le titre
d'intendant, qui, depuis la création, nvnit été
donné uux médecins des caux. fut changé, à
l'époque ùe la nomination de Lucns. en 1802, CIl
ccl ui cl' z'nspeclwl'.
En 16lf~.
un second couvent ùe Capucins, ou
mieux une maison de retl'uile, s'installu pl' s de
J'établis ement thermal. Ces religieux avaient
pour obligation de rec voir le malad '1 Il leul'
ordre qui sc renùaient Il Vichy pour y pl' ndre
les enux. n partie d cc couvent existait encore
n 1853; l'Etnt, qui en était propriétaire. a
�-9permis aux concessionnaires d'achever sa démolition, afin d'y construire le nouvel établissement
des bains.
Mesdames de France, tantes de Louis XVI,
pendant leur séjour à Vichy, en 1785, firent
encore leurs dévotions dans la chapelle de ce
couvent.
En 1696. Vichy était déjà très-fréquenté par
les seigneurs de la cour. Dans cette même année,
Louis XIV créa, par lettres potentes, un hospice
appelé hôpital des Pauvres de Vichy. Avant celte
époque. les malheureux et les militaires étaient
reçus dans une maison située au milieu de la
ville, et abandonnés à la bienfaisance publique.
Cette maison ne pouvant recevoir lous les malades
qui se présentaient, ni Nre agrondie, à cause de
sa situatioll, l'hospice fut transféré, en 1747, à
lu place Rosalie, où il existe en cc moment. Le
local fut donné pur M. Delabre, curé de Vichy,
ct le re te payé par l'administration, avec J'argent des bienfaiteurs; mais Louis :IV, en créa nt
cet établissement, y avait attaché certaines redevances, entre autres celle de 18 deniers, perçue
par l'admin istration de l'hospice, par chaque bouteill e d'eau tl'ansportée. Ce droit des pauvres n'a
pas été aboli, il existe encore de nos jours.
En 1676, plusieurs personnages illustres vinrCnt visi ter ces thermes. l'out le mond sait qu'A
1.
�-10 cette époque rtl m0 de Sévigné vint y boire les eaux
et y prenùre les douches. On connaît aussi la
manière dont elle parle de ce dernier mode de
traitement, dans ses leUres à Mm. de Grignan, sa
fille, et la description qu'elle fait du séjour délicieux qu'offrent les environs de Vichy. On voit
encore la maison, la chambre ct le cabinet qu'elle
occupait ùan le vieux Vichy; ceUe maison appnrlient aujourd'hui ù Mm. Soalhat; elle est
située sur la place de la Mairie.
L'éloquent Fléchier fit aussi, à la m~e
époque, usage des aux de Viclly; mais comme les
écrits de cc granù orateur Ile sont pas aussi
répandus que les lettres de MDII de Sévigné, je
crois Otre agréable au lecteur en citant (Iuelques
fragment!;, extraits du livre qu'il Il lui s6 Sur
cette localité thermale.
« II Il'y il pns dans la natur , dit-il, de paysage
« plu beau, plus riche ct plu vnrié que celui
de Vichy. Lor qu'on arrive, 011 voit d'un côlé
« des plaines fertiles; de l'autre, des montagnes
« (Iollt le sommet sc perd d3n . les nues ct ùont
« l'nspect fornle une infinité cie tableaux dilJ'é(c r nls, mais qui vers Icur baso sont au
i fé«( 'ondes en touLe sorte li procI uctions que les
« meilleurs lerrains de ln conLr{'e ... Ce (IU'il y a
« de plus r mnrquable Cil ce lieu, c'est ()ll'Oll Il'y
(( trouve pus s ul 'ment d<: quoi l'écr60r la YU
(1
�-11.-
lorsqu'on le contemple et à s'y nourrir délicieusement lorsqu'on l'babite, mais encore à se
« guérir quand on est malade; en sorte que toutes
« les beautés de la nature semblent avoir voulu
« s'y réunir, avec l'abondance et la santé.»
En 1706, la ville comptait 190 feux et 700
habitants; tandis que sous J'ancienne monarchie,
alors que Vichy était le siége d'une châtellenie
royale, d'un grenier ù sel, d'un bureau de traifeux. Ce butes, elc., on y comptait 1,l~3
reau de traites était établi pour percevoir les
droits <le transport des marchandises qui voyageaient, jusqu'à destination, sur la rivicrc d'AIlier.
En 1774-, après la suppression du couvent,
dans lequel il ne restait plus que six religieux,
l'évêque de Clermont 'empara de tous les biells
qui appartenaient à lu communauté, en pa) ilut à
chaque religieux, JUSqU'il sa mort, 1,800 livres
de pension; le dernier de ces religieux mourut il
Vi hy en 1802. Le couvent t ses dépendances
subirent, pendant la Révolution, le sort eommuTI
à tous les établissements religieux, c'e t-ù-clire
<[u'il ful démoli, et les matériaux vendus pour
ln construction de div<>rs hMcls de Vichy-Iesnnins. Il n'en r ste plufi aujourd'hui Clue la
portion que l'on voit nu-ùe!'slis cie Iii Sou rce des
Céle tins, ervunt de grange ct ùe hangar, ct ((ui
c(
«
�-
1.2-
bien tôt disparaîtra, comme le reste de J'éd ifice,
par l'injure du temps.
En 1787, l\lesdames Adélaïde et Victoire de
France vinrent encore à Vichy, pendant la saison
des caux. Ces thermes, qui ont été fondés
ces
deux princesses, se trouvaient avant elles presq1le
abandonnés; une seule source était recueillie,
c'était celle du puits Carré; on avait eu le soin
de la mettre à l'abri dans un petit bâtiment, que
l'on appelnit alors la .Maison du Roi.
par
Histoire de l'étnblif'lscment tltermal.
Le grand étnblissemen L thermn 1 que l'on voi t
aujourd'hui, ct dont la construction dote, pour
ainsi dire, de nos jours, a succédé à la ~lrtùon
du Roi, dont nous venons d purlcr, laquelle renfermait dans son intérieur tout l'nppareil balnéaire, des bai n ,des douches ct des étuve ,Le
fermier de eaux avait pour obligation de tenir
cieux lils il la disposition des pauvres qui 1'e vnienlla douche. Sur la porte de ce modeflle éta~
blissement on lisait,:
lni~
Lava
lO,
el porta grahallll1l.
Chacun pouvnit alor y prendre des bnills, c'éau premier occupant. L !I buv ,urs n' avaient
�-15 aucun agrément; la seule promenade des malades
se trouvait dons le couvent des Capucins; les riches et les pauvres étaient reçus indistinctement
dans de mouvaises aubergs~
Le besoin de se
guérir et l'efficacité des caux foi aient oublier
pendant la cure, aux riches leur fierté, aux nobles
l'orgueil de leur Daissance.
C'est dans cet état que l\lesdames de France, en
1785, trouvèrent l'établissement de Vichy. Elles
résolurent alors de remédier à tous les inconvénients d'une pareille situation. L'architecte Janson fut chorgé de dresser un plan, dans lequel sc
trouvait une galerie couverte, pour mettre les malades à l'abri des intempéries de l'air; les baignoires d'hommes et de femmes, qui jusque-là
étaient placées dans le mOrne cabinet, au grand
désngrément des boigneurs, furent séparées pour
toujours. D'autres améliorations avaient été pro~
j tées par les fondatrices, dont la présence, dit le
haron Lucas, ful un bonheur pour le pays, et surtout pour les pauvres; mnis la Révolution aya nt
tout détruit. Vichy l'esta san se ours jusIlu'en
j 806, époque à laquelle les thermes et les terr s
qui les environnaient, ur lesquelles on Il Mti plus
tnrd le grond établissement actuel, devinl' nt la
propriété de l'Elat.
gu 1812, Nnpoléon, p nl10nt la campagne de
RUssie, affecta, par un décret daté de Gumbinnen,
�-14 une petite somme aux thermes de Vichy: celle
somme fut employée à l'acquisition des maisons
qui gênaient les abords de l'établissement, ainsi
qu'à celle du terrain du parc, sur lequel, à la
même éjJoque, on a dessiné et planté ces belles
allées d'arbres, qui font aujourd'hui les délices des
baigneurs.
En 18H~,
M'no la duchesse d'Angoulême étnllt
venue à Viehy, des projets d'embellissement et
d'ograndissement furent do nouveau arrêtés, ce
qui permit ù ln cluches e de poser la premicre
pierre de l'élnblissement actuel, ct de contribuer
de ses propres deniers ù la con 'truction de cctédinec, d'nprès les plans de !\J. Hose-Beauvais, dont
les dispo ilions devaient s'adnptcr aux anciennes
constructions. Ces plans nyant été npprouvés, Ics
travllux furent commencés ct terminés en 1829 j
ils ont donné pour résultat l'édifice que l'on voit
aujourd'hui en face du pnrc. Mme la duchesse était
venue de nouveau ù Vichy Il 1830 pour y reprendre le caux, lorsque ln révolution de ,Iuill t'
éc:llltll. C'est de là qu'Ile partit pour sc rendre Cil
xiI.
En 18f1.G, M. CUllin-Griduino, olor ministre
du commcrrc, cncourngé par la prospérité toujours croissnnlc de ces therm " inlroduisit IInl1s
l' "Labti' ement des am "Iiol'alions importantes; il
Y nt (' \eulel' Jes emhelli sements lirig6s uvee
�-15 - ,
solÎt par M. Isabelle, architecte du gouvernement,
dans les salons et la rotonde.
Vich~
d'à présent,
L'ancienne et petite ville de Vichy, située sur
la route impériale de Paris à Nîmes, Il 21~5
mèlres
au-dessus du niveau de la mef, fait partie Ju déparlement de l'Allier (arrondissement de la Palisse, conton de Cusset); elle e t à 87 lieues de
Paris, à 16 lieues de !\Ioulins, à 15 lieues de
Clermont-Ferrand et à 38 lieueg de Lyon.
Vichy sc divise en deux parties, Vt'chy-laVille et Vichy-les-Bains; elle est assise sur la
rive droite de l'Allier, dont la direction, pur
fUppOl't il la ville, est du sud au nord. La vallée
qui l'entoure st riche en productions de toule
pèce; l'air y est pur, le climat doux t tempéré. Les habitants y sont polis, hons ct !llTahl s,
qualités qu'il' doivent sans doule !lU contoct an11\1(\1 du grano monde ct d' la nobles e qui, de
tous les pays, sc donnent rendez - vous ù ces
thermes si jU5ternent renommés. Les personnes
qui recherchent les caux, dans le but d'étendre
leurs relalions socinlcH, doivent e rendr particulièrement il Vichy: c'est là en end que l'on
l'('I1Con t1' lu bonne compagnie, ct les plaisirs qu'on
y trouve font naître tous Ic' UliS des mUl'iag s
�-
16-
imprévus, ou des affections qu'on dit être constontes.
Les hobitants, au nombre de 2,000 environ,
sont généralement d'une taille peu élevée, d'un
tempérament plutôt Iymphathillue que sanO'uin;
leur système musculaire est peu développé.
On n'y voit jamais de maladies épidémiques, et
quoique plusieurs personnes, en 184.0, y soient
mortes du choléra qu'elles y avoient opporlé,
celle cruelle moladie n'o pu s'y propoger.
Les femmes sont d'une taille moyenne, plus
jolies que belles, d'une franchise amicale ct naturelle qui plaît; elles ont la peau blanche, de
beaux yeux, la phy ionomie agréable, douce, spirituelle, ct de bel! s dents.
Indépcndomment de la campagne, qui offre au
bniITneur le plus riant séjour, des roule agréables,
bien entretenues ct faciles viennent y aboutir de
toule parls. « Cette siluotion est si bell , disait
o
If rn 1676 Mm de Sévigné, qu
si 1 s bergers de
(C l'Astrée étaient
ncore dOTls cc monde, il ne
« flludmit pas le chercher ailleurs qu'à Vichy.»
Qu dirait aujourd'hui relle femme cél~bre,
si
ellc revoyait Vichy avec les mbellissem ots que
la civilisation y n apportés cl puis tte époque?
Autrefois, dit M. Dourdon, une riche hérit~e
sc
réservait prrsque toujours, pllr clause express
insérée ou contrat d moriog 1 d'ôtre conduite,
�-
17 -
une fois au moins, aux eaux de Pyrmont, alors si
célèbres par leur affluence et leurs plaisirs; aujourd 'hui, c'est pour aller à Vichy que cette clause
devrait être imposée aux fiancés, dans ces sortes
de con trats.
Vichy-la-Vûle se ressentdeson antiquité; elle
est d'un aspect triste ct malheureux; les rues y
son l étroi tes, désagréables, escarpées, et la plu part
mnl pavées. Plusieurs maisons tombent en ruines;
mais de nouvelles constructions, fort élégantes et
à plusieurs étoges, les remplacent tous les jours.
On trouve néanmoins dans les mai ons, malgré
leur triste apparence, des appnrtemenls ct des
chambres qui ne laissent rien il désir r aux mulades, sous le rapport tIes soins ct de la propreté.
Vichy-les-Bains sc distingue, au contl'aire,
par l'élégancr. de ses nombreux hôtels ct la coquetterie de ses maisons particulières, propre,
bien telllles, ayantloutes un jardin d'Ilgrém nt.
Les ru fi y ont larg s et l'air y circule librement.
Ln vic y est facile ct pa plus dispendieuse
qu'nill urs; les produits de tout genre yabonrient; le pauvre ct le riche y trouvent une nourriture, un logement cL des soins convenables. Les
il1(lig nts, indépendamm nL de l'hôpital civil, qui
nu besoin pourrait les recueillir, p uvcnt s'y loger
cl y êtl' nourris moyennant 1 franc pal' jour; la
dépen e journali rc du riche, pour y Nre COD-
�-
18-
vennblement nourri et logé, est de 6 à 10 francs.
De nombreux marchands des villes voisines, et
même de Paris, viennent, pendanlla saison, ouvrir des magasins où J'on trouve toutes sOl'les de
produits, parmi lesquels on distingue particulièrement les incrustations ou pélriftcations ùe SaintNect:Jire ou de Saint-Alire, près Clermont, ainsi
que les dentelles du Puy.
Le chem in de fer qui va de Paris à ClermonlFerrant, passant par Moulins, laisse trois fois pal'
jour Ù ~ainl-GermdsFoé,
il 8 ] ilomètres de Vichy, les voyageurs qui viennent de Paris,
de Lyon ou de Clermollt. Le lrujet de la station
ne aint-GermaÎII à Vichy se fait en une heure,
sur une l'Oille racile ct agréable: UII service direct
de messageries ou de voilure particulières, que
1'011 trouve il ln gare de ainl-Germain, met Vich y ell relation journalières av c Paris. Je Mid i et
l'Auvergne .
Duns un an, un embranchement du chemin
de fer, venan t d Sni Il l-Cermai n, sera 'ollstrui t
jusqu·ùVichy. Le rrouvernem ntenafuit prendre
l' ngagcm nt Ù lu Comparrnie du 'hemin de fer
du Bourbonnais, clans l'intérêt de malades, qui
sc renrl('nt tous les nns ù s therm .
L'industri du pay onsist, ù tCllir un h6t 1
l'rami, des chambres ou cl s mniRons particuli r ,; il en résultc que 1 nombr cl • vi.i-
�-19 teurs constitue la bonne ou la mauvaise fortune
des habitants; car, une fois la saison terminée,
chaque propriétaire ferme sa demeure et va solitairemellt sc réfugier dans un coin de sa maison,
attendant si lencieusement le retour de la saison
prochaine. Les rues elles-mOrnes sont désertes,
et cc n' st qu'à de longs inlervalles qu'on rencontre, le soir, quelques habitanls allardés, mu1Iis d'nne lalltcrne . Jais, au silôt que le soleil du
mois de mai "ppnra1t, Vichy s'anime lout à coup
d'une physionomie tle fNe.
Le produit du sol suffit ordinairement à la
nourriture des habitants, qui sont très- obrcs ;
chacun récolte il peu près pour la consommation
de son année, en sorte que Vichy n'a véritablement d'importanco que ce lle qu'elle tire de ses
caux, les plus fréquentées de France, ct qui font
inconle lnblement de celle ville la métropole de
lIOS établissem nts thermaux.
fornlld. étnbli seult'nt thermal.
L'6tnbliswment que l'on voit oujourd'hui Cil
face tin parc, ct dont /10U~
v n OTH, de faire l'historique, offre un parallélogramme rcclanf"rle,
aynntcinquonle-s pt mèlr s tic côté sur soi 'antesei7. tic lal'g '. Lu façnde principale r 'garde )e
nlidi; 110 pré~ent
dix-sept arcades qui tlonnent
�-
20-
entrée dans une galerie au rez-de-chaussée; nu
premier étage existe un nombre égal de fenêtres
cintrées; l'intérieur, au niveau du sol, contient
des cabinets de bains très-élégants, enrichis de
peintures, ornés de glaces, et revêtus de carreaux
de porcelaine, avec des étuves à côté, pour y
chllulfer le linge. Cet édifice renferme actuellement cent baignoires, huit douches avec baignoires, quatre à percussion, et quatre ascendantes. Des promenades ou salles d'attente
règnent autour des cabinets; ces salles communiquent entre elles par une galerie centrale, d'où
l'on découvre quatre cours occupées provisoirement par quatre rolond s renfermnnt quinze cabinets de bains inoccupés, mais qui, au besoin,
pourraient être mis il la disposition des malades.
La parlie du Mtiment en face de l'Mtel des bains
est con acrée aux dames, tandis que le côté opposé e t ré ervé au service des hommes.
Au premier étage. donnant sur 1 parc am l
ur une partie de la grande galerie de com(lU
munication Ju rez-de-chau sée, se trouvent de
vnsles snlons, décoré avec )e meilleur goüt et la
plus grande riche sc. A côt'- de ces b au alons.
on voit également un cabinet de 1 clure avec
tous les journaux, une salle de billard, el au
milieu une Vil te rolonde qui sert de sali de
bnl, de thM.tre cl de oncerl ; elle est ornée
�- 21de glaces et enrichie de superbes peintures allégoriques.
La façade principale de ce bâtiment donne sur
le parc, qui s'ouvre aux promeneurs par cinq
grandes allées plantées de beaux platanes, de tilleuls, et ornées de fleurs. Dans celle du milieu,
on voit plusieurs rangs de chaises où viennent
s'asseoir les malades, pour respirer l'nir frnis du
jour et attendre, le soir, l'heure du concert.
Du côté gauche de cet établissement, en face
de l'entrée réservée aux dames, on voit la nouvelle rue Montar t, ornée de riches magasins
dans lesquels on remnrque tout ce que peuvent
olTrir, en objets utiles et de bon goût, les galeries
parisiennes les mieux nssorlies, tels que bijoux
anciens ou modérnes, cabinets de leclure, lingerie, modes, toilettes de femmes les plu ' ravissalltes, venant de Paris ou fnbriquées ù Vichy par
ùes mains parisiennes. Comme produits de la localité, on y trouve également les élolTes des Grivals, lu outelleri , les incru sta tion, ainsi que
le ru meux sucre cl' orge de Larbaud.
ur cc mOrne ôté, longeant l'établissement
thcl'mnl jusqu'à la somee de la Grande-Grille,
on voit aujourd'hui, à la place de l'an 'iell hôt 1 ùes post s, un nouvel édifJ e ù trois étoges,
roçuue slyle Louis XIII, ornée de ba\eolls, portant
I)OUI' enseigne: Hôtel des Bains, dont l' 61é-
�-
22-
gance et l'aération Ile peuvent qu'Nre favorables
à la santé des malades.
Plus loin, à l'angle norù de la galerie des
sources, on remarque, de l'autre côté de la rue,
le petit établi sement annexe, renfermant vingt
baignoires, consacré pécialemcnt à l'assistance
publique; derrière, un grand pavillon servant à
loger les réservoirs d'eau minérale et d'cau ùouce,
pour le service courant des bains et de douches;
à gauche, on remarque un vaste laboratoire,
ùans lequel sc préparent, par l'évaporation des
eaux minérale, les sels nalurel de Vichy; plus
loin, de va les con tructions, où se trouvent la
buanderie, la lingerie, les mugnsins pour l'expédi lion des caux tran. portées et la machi ne Il vapeur. An-d ssous de toules ces dépendances sc
trou vont de vast s rés l'Voirs ou Melles de r "serve,
creusé et maçonné dans la lerre) duns lesquels
vienncnt c rendre le aux du puits Lucas, de la
Gronde-Grille et du puils Curré, formant ainsi
lIne ma 'se d'cau con 'idéruble, Jlour a urel' le
sen iec et tenir en réserve le chiJ]'re de dix mille
bains.
'ou cl établls<;cJllcut thel'JUIlI.
L lIouvel "lablissrment, xécuté sur les plalls
de ~1. Hadg'l', ar'hilp('te (1· la f'l'me n :t85H,
c t un vaste rcelulI"( • de soixulIl - 'pt III tres de
���-
25-
longueur sur une profondeur de soixante -deux
mètres. La façade de devant regarùe l'est, ct fait,
pour ainsi dire, la continuation du côté ouest du
grand édiGce thermal; il 'ouvre par un jarùin
que sépare de la voie publique une grille en fer.
On y compte quatre galeries dont deux latérales
et deux transversales, où sont placés les cabinets
de bains. La galerie principale règne dans toute
la profondeur de cette vusle con~truli.
Toutes
les conditions d'hygiène ont été parfaitement
observées. La hauteur des voûtes, la grandeur
des cour, qui mesurent chacune six cent vingtcinq mètres curré , contribuent il l'aération si
essentielle à un élablissement de baiu . . Lcs cours
cllcs-m6mcs sont destinécs à reccvoir dcs plantalions utilcs à la salubrité de J'atmosphère. Deux
pavillon semblablcs terminent chaque extrémité
de la granùe galcrie. Lcs pilastres et le fronton
peuvent 6tre rapportés à l'ordre Toscan. Le centre du frontispice est orné d'un écusson sur Icquel sc trouve sculpté l'N impérial. Le nouvel
étllbli sement thermal l'enferme cent cillquante
baignoire ct vingt cabin ts de douches; d'où il
résulte qu' n ne consacrant que douze heures
au, buins, on peut cn donner, plU jour, dix-huit
CCllt quarante-huit de plu. Le malade. , pal'
Con ' "quent, lrouveront dé ormais des Ilcurcs
plus fuvorable au résultat do leur lraitemcul.
�-
24-
Etablissement balnéaire (le l'hôpital civil.
En 1819, on créa, commennnexe, !'établissement thermal de l'hôpital, bâti sur une portion
du jardin appartenant ù l'hospice, et situé sur la
place Rosalie. Cet établissement se compose d'une
jolie salle d'attenle, de onze cabinels de bains et
ùe sept cabinets Je douches ascendantes, ainsi
que J'une élégante pi cine destinée aux dames,
pouvant contenir seize pel' on ne . Ces c/lbinets
renferment actuellement vingt-cinq baignoires.
L'eau minérale qui alimente cet établissement
provient de la source que l'on voit uu milieu de la
place, et qui porte le nom de source de j'Hôpital.
Depuis le 26 juillet 1830, époque il laquelle
Mm" la duchesse d'Angoul~me
quilta Vichy, le
gouvernement n'a pas ces é de faire de sa riüces
con idérables pour l'entretien des bâtiment et la
con ervalion des sources.
En 1833, )e frères Brosson d vinrent, il titre
de l'ermier , adjudicataircs cleseaux pOUl' lieur ans,
moyennant ulle somme aOlluelle de 26,000 rrullc .
Mais, 0. parlir du 1er févri r 1842, l'Etat a admini lré pour son compl', jusqu'au mois de juill
lSr:3. Drpui celle époque, le g uvcrnement a
cédé s s ùroits à Ull ompagnic f rmi r ,l'epréentée par m. A. aBou cl VoIlé, pour ulle
�-
25-
durée de trente-trois ans, en leur imposant des
charges et des conditions dont nous ne devons
pas nous occuper ici, mais qu'on trouvera dans
le Bulletin des lois du 10 juio 1853. Il nous
surfira de dire que de grands travaux ont été
faits, que d'importantes améliorations ont été
introduites, dans le service des bains et des douches, par MM. les concessionnaires, afin de rem·
plir leurs obligations envers l'Etat et ùe venirau
secours des malades, pour lesquels l'administration est pleine de sollicitude.
Le gouvernement toutefois s'est réservé Je
droit exclusif des travaux d'aménagemellt, de
l'entretien et de la conservation des sources,
SOUi:! la direction actuelle de M. Pigeon, ingénieur des mines.
'ral'If des eaux nüué"nle . ...
Le prix de J'exportatiop des bouteilles d' au
tuinérale cst fi é ù 60 centimes le litre, mbullage compris, ct ù 35 centimes le demi-litre.
Chacun peut, en outre, fuire remplir des bouleilles d'un litre ou d'un demi-litre, à rai on de
30 c nLimes pour les premi l'e t de 15 centimes
pour 1 s autres, plus 5 centime pOUl' la ap ule
et le bouchon.
�-
2G-
'J'arlf des bains ct du linge supplémentaire.
(Loi du 10 juin 1853. EXlr"ÎI du cahier do! chargos.)
Dain avec 1 peignoir eL 2 serviettes ...... " ..
Douche ordinaire, 1 peignoil' et 2 sel'l"iclles ..
Douche en baignoire, 1 pdgnoil' cl 2 sel·lielles.
DOuche ascendanLe sans linge ............... .
Dain de pieds sans linge ............. · ... . . .
11'1'. 2!"i e.
1 2:;
75
» 40
»
20
Lin(Jc supplémentairc ou pris séparémellt.
UII fond de Lain...............
Un pCigIlOil·...................
Une sel'vielle... . ..............
20
centimes.
1
15
10
,elon les be oins, le service des bnini:i t des
douches peut commencer Ù fjuntre heure du
mntin el se prolonger jusqu'à neuf heures du
sOir.
La durée des bains est d'une heure quinze minule , y compris le temps nécc saire pour ln loiletle; au delà d'un heure quinze minutes, le
bain doit Nr pn)'é double.
L's burcnux sontouverls nu public depui huit
heures du malin ju qu'à cinq heures du soir,
c:\c (lLé 1 5 dimonches et rNes.
Ln cl ~Iivrun
e des curLes, )l ur hains gruti~,
a l.ieu cl puis UIIC heure jusqu'à (Iuutrc heures du
SOI ('.
nes mesures sont pri 'C pour Jonncr des bains
à domicile) Cil 'ns de hrsoill.
�-
27-
Quelques baignoires sont réservées, pour donnerdesbains d'eau douce, au prixde 75 centimes.
Les cachets de bains ct de douches, pour les
deux établ issef!1en ts, sont distribués dans la grande
galerie de l'établi 'sement.
Les bains et les douches d'eau minérale ne
sont ùonnés que SUl' l'ordonnance des méùecins
résiùnn t il Vichy.
Le nombre de bains donnés par l'administration progresse tous les ans d'ulle manière si remarquable qu'en 1855 elle a donné 139,737 bains;
en 1856, 144,766; et en 1857, 164,995.
Les bouteilles d'eau transportées out suivi
également ce mouvement ascensionnel: en 1855
il a été expédié, ùes diverses source de Vichy, 557,5ft.O bouteilles d'cau; SUl' cc nombre,
19,738 pour l'étranger, ùont 11,000 pour l'Angleterre; en 18"-6,656,271; ut' ce nombre il
J en a cu 50,38[~
expédiées à l'étranrrer, dont
a8,000 en Angl 'terre; en 1857, 674,/"82,
dont 85,369 hors de France, ct, 'ur cc nombre,
67,000 pour l'Angleterre; en 1858, 795,000,
dont 195,000 pour l'étranger, y compris l'Angleterro pour 82,000.
�-
28-
Hôpital thermal militl11re.
Cet établissement, cr66 en 1847, est da à la
sollicitude toute paternelle de l'admillistration de
la guerre en faveur de nos soldats malades, et
particulièrement en faveur de ceux qui, par suite
des t'atigues de la guerre ou du climat d'Afrique,
ont besoin du 'secours de eaux de Vichy pour
rétablir leur santé.
Le ministre de la marine désigne également
tous les ans des militaires de soo département,
dont le nombre est relativement aussi considérable que celui de l'armée de terre, par suite du
séjour que font les marins dans les colonie et les
diverses r6gions ùes pays chouds, où les maladie du foie, de l'estomac et des iote tin sont si
fréquentes.
D'après une cir ulaire de M. le ministre de la
guerre, en date du 13 février 18~.3,
trente offiei l'S, jusqu'au grad de capitaine inclusivement, pouvaient être dirigés sur Vichy; ces
ofnciers étoient logés t\ leurs frais, et recevaient
gratuitement les bains de J'établissement.
En 181.!", 1\1. le baron Dubouchet, intendant
militair de ln division, ayant vu ù Vichy un
simple soldat pl' ndre 1 eaux ROU d habits
d'indigent, 'crivit immédiat ment à M. le minis-
�-
29-
tre de la guerre pour réclamer, en faveur des
sous-officiers et soldats de l'armée, une position
officielle plus convenable, et digne, en tout point.
des hommes qui sacrifient leur santé aux intérêts
'et à l'honneur du pays. M. le ministre de la
guerre. et particulièrement M. le baron Martineau
de Chenez, partageant la sollicitude de M. l'intendant de la division, il fut décidé que les sousofficiers et sold ats seraient à l'avenir envoyés à
Vichy, et qu'ils y jouiraient des mêmes avantages
que les officiers. Par suite de ce concours bienveillant, une Commission composée d'un sous-intendant militaire, d'un officier du génie et d'un
médecin de l'armée. fut nommée pour e rendre
à Vichy, vers la fin de la saison de 184.6, avec
mi sion d'exnminer ct de traiter, s'il 'J avait lieu,
de l'achat de l'hMel Cornil. Cette Commi sion
ayant été unanime sur les convenances de l'h6tel,
et les propriétaires dé irant en faire l'ubnndon à
un étnblis ment hospitalier plutôt qu'à un pnrtieulier, les conditions du mar('M furent bient6t
arrêt es et conclues, sauf ratification par 1\1. le
ministre de la guerre, moyennant le prix: de
140,000 fruncs.
M. le minislre du commerce, désirant, de son
Mé, concourir Ct cette œuvre de bienfaisance,
s' mpresso. de concéder, pour l'usage cl s mnlndes
militaires,1 droit de pui cr 24,000 litres d'eau
2.
�-
30-
minérale dans les sources de J'établissement.
Cet hôtel, un des plus grands et des mieux situés de Vichy, peut recevoir aujourd'hui, avee
les nouvelles constructions qui viennent d'être
terminées, quatre-vingt-dix ofûeiers et soixante
sous-officiers et soldats, chuque officier étan t logé
dan une chambre particulière; et si le besoin
du service l'e>.igeait, ce nombre de cent cinquante
ma lades, effectif actuel, pourrai t être porté sans
difficulté à deux cent cinq. Or, comme la sai on
dure cent vingt jours ct que chaque malade peut
y l'ester quarante jours, cela donne la Cacullé de
les renouveler trois foi , et de recevoir un nombr total d ix cent quinze malades pendant le
coursd'ulle saisoll.
Les malades militnires, jusqu'ù présent,ont été
obligés de se scrvir de baiIT(\oil'e de J'élablissem nt civil, pour profiter des eaux à cu concédées; mais cet inconvénient n'est qu provisoire,
cal' M. le mini lI' de la guerr , SUI' la proposition
du Comité du g~nic,
a consacré des fonds ù la
construction d'ull étahlissement baln('aire compl t, dont les travuux seront t l'minés en 1 60,
liVet piscines, bllignoires, dou lies de tOlite espücc
ct. hllin,; d \ vnpeur, d'apr),s lc plnn pl"OpO é pur
ln Commi':ion
�31 Ilospice civil.
L'hospice civil de Vichy, situé sur la place Ro·
salie, peut recevoir toute l'année soixante-dix
malades, vieillards ou enfants des deux sexes. Sa
chapelle, dont la façade style moyen ~ge
est d'as·
sez mauvais goût, reçoit plus particulièrement,
penùant la saison, les dévotions des étrangers.
En 18ft.8, un étage a élé ajouté au bàtimenL de'
droite en entrant dans la cour, de façon ù pouvoir
y loger commodément et ainement soixante malades indigents, venus de toutes les parties de Iii
France. Dans cc nombre, trenle lits sont destinés aux IlOmmes ct autant aux femmes; mais cc
nombre sc trouve réduit ù cinquante - quatre,
ù cau e de six lits ré ervés par droit de fondation.
Si, pendant la sai:!on, quelques malades quittent l'hÔpital, par ~uite
de guérison on par tout
autre motif, d'autres p uvent les remplacer immédiatement, jusqu'à lu lin dc la saison, laquelle
commence le 1 cr.i Uill eUinit Je 1cr septembre. Les
malades sc haignaient outreroi:! dalls de' piscines
<{ui n' xist nt plus; aujourd'hui ils prennent leurs
bains dans Je petit '·tablis ment consueré il l'assistance publique.
'OUl' t'ltrc aumi ' ù jouir ùu bén '·fiee de l'admis-
�-
32-
sion à l'hospice, le malade, dont la cure est de
vingt jours, doit être muni d'un certificat d'indigence, délivré pDr le maire de sa commune et légalisé par le sous-préfet; ou bien d'un certificat
du percepteur des contributions, lérralisé par le
maire, constatant que la personne n'est pas imposée à plus de 10 francs. Si le malade est mineur,
il doit être porteur d'un extrait des impositions
du rère ou de la mère. Il est nécessaire toutefois,
pour que le malades so ient assurés d'y trouver
de la place, en arrivant Il Vic.hy, qu'ils adressent
à l'avance leur demande par l'intermédiaire du
préfet de leur département, lequel e t prévenu,
pnr l'administration de l'hospice, de l'époque à
laquelle le malade ilourrn être reçu. Celui-ci fera
bi n de se munir d'un certificat du médecin dont
il aura reçu 1 soins, pour servir de guide à c lui
(lui doit les Ini continuer à son arrivée à Vi hv.
Cet hospic e t aujourd'hui des ervi par sept
s ur de charité, de l'ordre d nint-Vincent de
Paul. Elles préparent dans leur pharmacie, qui
P.. t parfnitem nt tenue, d'excell nte ' pa till s de
Vi hy, dont le produit s rt ù augmenter leur
l'CS ources pOlir le
oularr ment des pauvre ;
cil fj dirigent cn m~
temps une école gratuit
de jeune 1111 5, fondé cn 17 5.
�- 35Etablissement hydrothél'apique.
Il existe également à Vichy, depuis 1858, un
établissement de douches froides, dirigé par le
docteur .lardet; ce nouveau moyen de secours ne
pourra qu'être utile aux malades et favorable, par
con équent, aux habitants de Vichy,
EXClu'slons.
Toutes les promenades des environs de Vichy
peu ven t e faire il pied, il âne ou en "oi ture. Tous
les jours, après choque repas, des troupeaux d'ânes bien harnachés et des voitures éléganteS viennent stationner à la porte des principaux hôtels,
et offrir aux baigneurs le plaisir de fuire une pro~
menade ou une excursion dans les environs.
La montagne Vere .
Cette promenade, ù ~. kilomètres de Vichy, st
la plus fréquentée ùes environs; c'est aussi une
de plus fll'iles, à cnuse de lu distance. On peut
s'y renùre à pied, en voiture ou à âne; le chemin
qui y conduit commence li la rue Ballore; qucl-
•
�-
34 -
'
ques pas plus loin, on traverse les deux bras du
Sichon, qui verse, non loin de là, son tribut à la
rivière de l'Allier; puis on commence à gravir,
au milieu des vignes, des vergers et des fermes,
un chemin agréablement accidenté, qui conduit
à un petit village appartenant à la commune de'
Creuzier-le-Vieux. Lorsqu'on il atteint les limites
de ce hameau, on tourne à droite, ct quelques
instants après on est au pied d'uo monticule entouré de vignes, au sommet duquel sc trouve un
plateau, limite de J'exeur ion, d'où la vue s'étend de la manière la plus ravissante sur tout le
ba sin de Vichy, et permet de distinguer les détours fa ntasq ues de l'Allier, les bois ct les villages
environnants ù plusieurs lieues ù la ronde. Depuis quelques allnées, un habitant du hameau
voisin a construit sur le plateau un kiosque, où
1'011 trouye ù satisfaire tout il lu foi
III vue, la
soif t III faim.
AlIéo
110
ltlcsllnnlcs.
Cette promenade, la plus rapprochée de Viehy,
st située au bout de la rue Ballor , ct commencc
à l'établissement hydrothérapique; c'est la plus
fréquentée, comme QUAsi ln rlus favorabl au' rêveri cl l'imagination. Elle con 'de ('n une hell
�-
35-
allée, plantée de très-beaux peupliers, qui rappellent le séjour de l\'Iesdames Aùelaïde et Victàire
de France, en l'honneur desquelles furent commencées, en 1785, les premières plantntions,
restaurées par les soins du docteur baron Lucas,
lors du premier séjour de la duchesse d'Angoulême.
Indépendamment de l'air pur et frais qu'oll y
respire, la vue se perd sur un paysage charmant.
Rien, en effet, n'est plus capricieux que ces belles
prairies émaillées de fleurs; J'oreille, en même
temps, se trouve agréablement nattée par Je
hruit ùes caux vives du Sichon, bordé d'arbrps
ombreux, qui ornent ses deux rives jusqu'au pont
de Cu~set.
Le premier objet qui se présente il la vue du
promeneur est un moulin il farine, autrefois destiné au blanchiment des toiles; rlus loin est un
nutre moulin, celui ùu couvent des Célestins, le
m(!me qui jadis procurait de si grand bénéfices li
la communauté. On rencontre ensuite, ù côté d'ull
nutre moulin, une humble et bien trisle fabrique
Ile gros draps, donl les produits, tissés pilr un seul
métier ù mnin, sont vendus dans le pals au," hahitnnlS de la montagne. En continuant celle belle
u\'eIlUc, on arrive ainsi aux porles de ,us et.
�-
36Cusset.
La ville de Cusset est située à 3 kilomètres de
Vichy, entre deux petites rivières que l'on appelle:
l'une, le Sichon; et l'autre, le Jolan. Elle est dominée de tous côtés, excepté du côté de l'ouest,
par les dernières parlies des montagnes du Forez.
Cusset est le chef-lieu du canton et le siége du
tribunal de première instance. Son nom lui vient,
dit-on, de Cuzey, qui, en langue cellique, signifie
caché.
Cetre ville est très-ancienne; son existence
remonte au neuvième siècle; une foule d'événements qu'il e t inutile de rapporter ici, mais que
le lecteur trouvera dans l'ouvrage du docteur Gil'lludel, sc rattachent à son histoire.
Nous diron ' cependant, à cause des monuments
qui . istent ellcore et qui rappellent 'es époques
reculée de on origine, que cc fut à Cusset qu'eut
lieu, n l'nnnée 1lt,4.0, la fameuse entrevue cl
harles II uvee le dauphin son fils, qui fut plus
tard Louis Tl, ct le duc d Bourbon. La maison
où c '8 Il r onnages jllustr s se réunil'ent e 't situé Sur la plllce : elle apporti nt Ù M. Bélol. Les
p l' Olln s qui l'habitent se font llli vrui rlni ir
d'admettre les étrangers à la yi itel'. II n 'xiste
un autre de ln même époque, du c6té opposé;
�-
37-
loules deux sont reconnaissables ù leur con Lruclion particulière, slyle du quinzième siècle, moitié en bois, moitié en maçon nerie ; leurs toi ls son t
très.aigus et soutenus par de gigantesques pignons
faisant saillie au dehor5.
L'ég lise, qu'on aperçoit en fnce, est un ouvrage
du douzième siècle; à droite on voit le couvent
des chanoinesses avec son cloître, dont qu'elques
parti es dotent de l'époque romane: il est aujourd'hui occupé par le tribunal et la mairie; la chapelle a été transformée en halle au blé.
On remarque encore avec intérêt, dans les diverses l'ues rie Cusset, quelques maison. construite dans le style de la fin du quinzième siècle.
En venant de Vichy, nprès avoir passé le pont
pour antrer Jans Cusset, on nperçoit à droite une
lour noire, massive, profondément enracinée
dans le 01, ct dont le murs ont vingt pieds
ù'épais eur ju qu 'à la rlale-forme, laquelle étnil
nulr rois garn ie de rénenux et de mClr.hecoulis.
C'est la d rni re dr.s quatre tOUl' qui servaient ù
défendre l' ntré d'ulle de guatr portes principales de la vi" , la pl u forli fiée sous Lou is xr;
ce monarque en fil une place d'arm es rel vant de
Son autorité r yale: t bien Iu,i n prit, ditl'hisloir, cnr lor ù la révolte ùes eigneur du 13ourbonnui', de l'Auvergne t du Berry, Cil se L tint
bon trestn fidèle il son proteC'teur. L'illl1l'i ur
:1
�- 38fIe cetle lour . crt aujourd' hu i de prison; les étages
.ont voûtés, et les cuchots placés ùans ces divers
étages sont taillés duns l'épaisseur des murs.
Les rue de la ville sont étroites et tortueuses.
Dans beaucoup de maisons, les habitants du rezde-chaussée se trouvent au-dessous du niveau du
sol, et les ruisseaux nombreux, qui si llonnent les
rue en lous sens, contribuent il entretenir une
humidité nui 'ible dans ces maisons.
Le promenades publiques sont lorges, aérées
et garnies de très-beaux platanes; les maisons
qui Ic bordcnt, du côté de la campagnc, sont géllérulcmcnt con 'truites avcc goût.
Lc blé clic vin sonl Ics seulcs production du
pays. Ce demi"r, qui c t fortemellt cbargé en
couleur, s'ncidi(ic tl' s-promptclllcnt.
CUR ct l'os 'ède ' gn Icment pl usieurs pu its arlésiclI d'cau minérale alcaline, ainsi qu'ull élllbii semclIL Ù' baills upparlenant il M. B rll'and.
L" Al'dol
1~I'C,
Celle
tursion, ulle des plus ogl'éuhlcs dcs
'IIviI'OIl:, il U J ilornètrcs de Vichy, comlllencc
nu dcl~
du fllulluut g d, Cuss 'l; le trnj t e fuit
SUI' UIIC roulc IICII\C, qui 'C l'cnd Ù Ferri l'CS et
ù la Cloi).ùu-Suù. Le 'hclIlin qu l'on a Ù PUI'(,ou-
�- 39rir sc lrouve encaissé, ct dominé à droite et à gauche par deux séries d'épaisses montognes, dont
les pentes inférieures descendent jusqu'au bord
ùu Sichon. Celles de gau~he
sont formées por des
roches primitives de porphyre verdâtre, ou d'un
brun rOllgC'lÎtre quartzifère, parsemées de cristaux de re ldspath, de quartz ct de talc, entièrement arides et snns traces de végétation . A droite
et en bus on voit couler l'eau du ichon qui sc
rend à l'Allier, ù'obord en nappes tranquilles,
plus loill, Cil se précipitant comme un torrent et
sc brisant ,ne!.: rraca ù travers les rocher'; de ce
('ôté '{!lè\'en l rn piùelOcn t de hou tes montagnes,
Ics dernicres de la chnÎne du Forez, recouvertes
toujours vcrt~,
dOllll'asd'arbustes t de ch~nes
pect forllle, avec l'aridité du sol du côté opposé,
un contra te frappant. L' Il mble ùe ccU \'1IIIée
a quelque chose d i mnje tueux, qu'elle n'a rien
il en vier Il ux si les les plus pi ttor ·s~
ues de lu Suis c.
Le premi l' ohjet ~ui
jadis arrêtait le voyageur
dan celte prolO nnde étuit un rocher connu sou
h· lIom de Saut de la Chèvre.
Comllle tou ' h's lIistori n. qui ont écrit sur
"ich~
' font mention d'un léO' 'nde (lui 'y rnLLa('hc, j(' crois fi ',c's air d' Il dir ICI un mot,
])icil flue le 1'0 'hcl' qui lui il scni dt, pr"le, le
Il ' l' , i~lt'
plus, la mille l'il)lllll fnil di . pnruill'c de}lui' 1 ft 6, pour ouvrir un pnssnge plu I/lrgl' LI
�-
40-
la nouvelle roule. Voici cette légende: « Sur ce
li eu ex istait jadis un rocher qui fermait l'entrée
de la vallée. Un jour, sur la partie la plus élevée,
une chèvre s'était avancée pour y brouter quelques
restes d'une maigre végétation, mais à pei ne avaitelle achevé qu'un loup affamé s'élançait pour en
faire sa proie. La lutte ne pouvallt ~tre
éga le, la
chèvre sc précipita dans l'espace et vint tomber,
sans accident, sur le bord du Sichon. Lc loup
youlut en faire autant; mais, moins heureux que
la chèvre, il se tua Jans sa chute. » Avant la
deslruction du rocher, nne pauvre femme, Gilberte, avait fait Je celte hi toire son gogne-pain ;
placée là pendant toute la saison des aux, elle
rllcontait cette légende, et l'auditeur en portant
lui loissa ittoujours un témoiO"nage d sa charité .
Bientôt oprès avoir franchi ccl espace, on arril'e nu hameau des Grivnls, à 5 ki lom\lre's dc
ichy, cOllnu par so belle nlature de coton l sa
(""brique d'étofres communcs, mais Lr s-estimées.
Celle fubrique, qui occupe ortlinoircment dc deux
cent cinquallte ù troi' 'cnts ouvriers, e t J'une
grande ressource pour le pays, il cau e du trovail
qu'elle procure à toules l" familles pouvres de
environs, ù l'exceptioll des étrongers, qui n'y
sont pas admi '.
En avançant de plus en plu Jans la vallée,
d'autres sites toujours plu piLlor sques conùui-
�-
41-
sent jusqu'au pontjelé sur leSichon.Aprèsl'avoir
rranehi, on gravit une colline assez escarpée, du
haut de laquelle 011 aperçoit l'Ardoisière; on
abandonne alors la grande route pour descendre
un pelit sentier et traverser le Sichon, sur une
mauvaise passerelle . Mais si on laisse le pOlit à sa
droite, pour suivre à gauche le seutier tracé dans
le bois, formé d'épais taillis de chênes et de coudriers, on arrive, après quelques minutes de marche, à la hauleur d'un pelit monticule; de 1ft on
enlend, à sa droite, le bruit d'une cascDde perdue
au milieu de l'épaisseur d'une riche végétation,
qui indique qu'on est arrivé au Gour-Saillant.
Les curieux qui veulent s'en approcher sont obligés de desecnure SUl' le flanc du ravin en s'accrochant aux bouquels de chênes et de fougères;
après un repos de quelques in tants .ur ces roehors, on remonte le sentier qui, quelques pas
plus loin, v'Ous conduit à l'Ardoisière.
Autrefois, un homme, pendant la saison des
caux, se tenait dans les environs pOUl' conduire
les curieux dan la grotte ou voûte souterroine;
au boul de cette grolle, qu'on ne peut visiter qu'à
l'oido d'une lOl'che allumée, se trouve un largo
puits, profond ct rempli d'euu, creusé depuis la
fin du siècle dernier pour l'exploitation de l'urdoisc; dcpuis longt~mps,
co puits est abandonné à
cause de la qualité trop cu sante ùe ses produit.
�-42 Aujourd'hui, Je cicerone solitaire est remplacé par
un petit hôtel avec restaurant et jardin d'agrément.
EII orLant de la grotle creusée au pied de la
colline, on aperçoit, en montant, les ruines d'un
vieux château que la chronique du pays dit avoir
appartenu il l'ordre des Templiers: c'est le mont
Peyroux; la vue qu'on découvre de là est si étendue qu'on se trouve uffisamment dédommagé de
cc surcroît de fatigue ascensionnelle.
1I1alavaux et le Casino.
Après avoir quitté l'Aruoi ire, et du haut des
ruines du château tles T mpli 'I"S, on voit en face
une vallée profonde, étroite, trisle ct aride: c'est
la vl~e
du Jolan; on a pect lugubre lui a valu,
dans le langage populair, le nom de Muluvaux.
ou vallée Maudite.
,i, nu lieu de rélrorTrad l', commec'e tl'u [Ille,
011 d', il') cOlilillUC!' le ch mill qui c tlracé sur
10 cr le do lu Olonlngne pOUl" rejoindre Cu sel, on
sc trouvo sur un lerrain qui porLe 1 nom de la
Côt de Justice, il couse des exécutions capitales,
qui uvni('lItlieu autrefois sur celle collin. A cette
localité se l'attache un au lI' 'ouv nir, 'clui d'un
jeune fille qui, victime, il y Il cul m nt quelque
anné ,d'un trop viol n I\mour, ('t hOllt u d
�-
43-
sa faib lesse, se précipita dans un lac voisin. Une
croix de bo is a été posée, en souvenir, dOlls cc
liflU abandonné, qui n'offre au visiteur, pour tout
dédommagement, qu'un immense panorama trop
commun aux environs de Vichy pour aller en
chercher un nus i loin.
Mois si, au lieu de suivre le chemin de "Ardoisière lorsqu'on arrive aux dernières maisons du
faubourg en sortant de Cusset, on prend à gauche
le chemin qui gravit la montagne jusqu'au sommet, on arrive ainsi au Casino, lieu de distruction
dont la vue est des plus ravis antes; en suivant
celle route, on se trouve bienlôt aussi nu milieu
des gorges sauvages de la vallée Maudite, il 7 kilomèlres de Vichy.
La Côto Saint-AIllantl.
On app Ile côle oint-Amand utle belle cofline,
situéCl\!t, kilomèlre de Vichy. Celte promenade,
qui e tUile des plus fréquenté s, ne peut s fuire
qu'à pied ou Il ~n . Celle excuI"ion a pour avan·
lag d'offrir nu visil ur, de cc point élevé, les
plu beaux siles qu'il soit possible de voir. Du
'Ôlé de l' ouesl, on 0 per~:oi
l à ses pieds le Oa IlC de
ln colline. enlièrem 'nl planté de vigiles, qui ,'6l ndentjusqu'uu villngo d'Abrest; plUR loin, l
dons la m m dire lioll, le cours sinu ux de la
�-
44-
rivière d'Allier, le village et les sources ue Haute·
rive, la forêt de Randan, et, à l'horizon, la riche ct
fertile Limagne d'Auvergne. Si Il lrallsparellce ue
l'air le permet, on découvre éga lement, de ce poio t
élevé, les lours de la cathédrale de Clermout. le
Puy-de-DÔme, le mont Dore ct le Canta l; à gauche ,1es montagnes de Thiers, el le sombre Montoncelle; à droite, Vichy, son étab li s cment thermal,
se beaux hôtels entourés de jardins; au delà, le
Sichon, cl plus loin enfin les vignes du Creuzier.
ChlUcau de Randan.
Cc chCtteau est situé au milieu de la forêt Je
cc nom, il 16 ki lomètres de Vichy. ur la l'ive
gauche de l'Allier, un chemill fa ·jlc et bien entrcten u COIlU ui t, ù tra vcr ' la forèt, ù cette résiden c prillci rn.
L'histoire Ju chÔlcau nou' Ilppr IId qu'il" été
Mti ct occupé par les religi ux de l'ordre de
uilll-J3clIOÎt, vers le ixièrne siècle; mais tI'uutres hi toriens pensent (Ju'il li été commen ,6 sous
Frunçois lor ou sons Henri Il, SOli /ils. Quoi qu 'il
en soit, Grégoirc de Tours l'apporte que cc eouvent était célebre pur les v rtu ' tic s sr ligieux.
Vers le uou1.i me si cie, il fut trun rormé n châteuu féodal, ct devint en lf..D1 lu propriété d'Anne
�-
45-
de Polignac, veuve du comte de Sancerre, tué à la
bataille de Marignan .
. En 1518, cette veuve ayant épousé l<'rançois
de La Rochefoucauld, cette terre passa, par héritage, dans cette maison.
En 1566, elle fut érigée en comté, et en 1590
elle devint la propriété du comte de Ra~dn.
Ce n'est qu'en 1821 que ce domaine, vendu
un i grand nombre de fois, fut acheté par Mme la
princesse Adelaïde d'Orléans, sœur du roi LouisPhilippe, Ù 1\1. le comte de Choiseul-Pl'uslin. De
grands travaux et des embellissements ont été
exécutés dans celle belle rési ence penda nt la vie
de la princesse, qui l'a léguée pal' testament ù
1\1. le duc de Montpensier, sou neveu. Celle propriété appartient aujourd' hui ù M. le duc de Galiera.
En arrivant, on voit en face la cour d'honneur, garllie d'une belle 'Trille en ('cr soutenue
par des piédestaux que urmonte un lion combattant un serpent. Au fond est la fa 'aùe du château,
élevé de deux étuges couronnés par des tourelle'
en briques. La façade du c6lé opposé présente
trois étages, d'où 1'011 voit le panorama le plus
agréable dos environs, A droite et à gaucho, l'œil
s'ét nd dan une vallée baignée pal' Je ' caux de
l'Allier, cl Ill'ichie pal' li Ile abolldallte végétation.
La gros' t ur de l'OllC -L e ' ~ III cule parti e (lui
a.
�- 46reste des anciennes constructions; elle est occupée par les appartements désignés sous le nom
de logis du roi. Les autres parties de ce château
ont été modifiées suivant le goût moderne, et les
fo ssés entièrement comblés.
L'intérieur est remarquable pur sa décoration,
ses riches peintures et ses armoires garnies d'une
foule d'objet de curiosité. Aprè avoir parcouru
le grand salon de famifle, la bibliothèque et la
chambre dite du roi, 011 passe sur une terrasse qui
conduit il la chapelle. Celte chapelle fi\e l'attention des vi it urs par ses belles verl\s~
représenla nt les trois verlus théologale, la Foi, l'Espérance cl b Charilé. Dans un pelit oraloire, on
remarque égalemellt un toblcuu d, (J'rantl prix,
représenlnnL le martyre d suinlo Dorolhée; les
personnnges qui ont . ervi de mooèl s sOlltMmo de
Genlis L 'eA trois élèves; Loui -Philipp, alof'
âgé de ùouz ans, ct es deux l'r(·res.
La olle il manger aCluell", anciennes cui ine
du r,h!\leau, manque ù'élévation cl de lumière;
les sil lon ' qui lil préci\dcnt sont l'ev'lu. de stuc
im iltlll(, par la di~erslé
des conlcurs, les plus
b '1\\1 ' mnrbres connu, l ornés d'urabesllue ' décorant les voùt's elles punnpnux.
LI) parc csl Il toule henul('; l'air
e'l toujours frais; dc' allées, grillld.s pt bien sabl 'cs,
lai 'sl'nl voir de l'lllp ' l'II I{·mp.; Il petites chau-
�-
47-
mières ou des cabinets rustiques. Les bois qui
fo !\f; pa rtie de ce séjour lui donnent une valeur
considérab le, dont le revenu était consacré, tous
les ans, à l'amé lioration ainsi qu'à l'agrandissement du domaine, au grand avantage des petits
propriétaires voisins. Ln princesse était la bienfaitrice des pauvres de Randan et des villages environnants. Elle avait fondé des maisons d'a ile
pour les viei lIards et des écoles pou ries enran ts. Un
registre, qu'elle s'empressait de consulter if son
arrivée à Randan, est encore déposé dans le salon
pour recevoir les noms des visiteurs du chôteall.
Naguèrc celle riche habitation o/J'rait un illtél'êt
de plus par les tableaux de Camille. les aquarelles,
le' trophées J'ormes et les curiosités de toule espèce rapportées cl s voyage lointains. Tou ces
objets onl disparu aujourd'hui des salles qu'ils
ornaient autrefois.
Itlaunlont.
En sortant cl Randan, 011 peut sc diri"er \crs
)e château de Maumont, ou l' nùe7.-vous dl' cha~se,
dépelldance de Randan, il G ki 10111 \1 rps rie distance.
Ce monument, modèle de château gothillull, /l'l'C
tou l'elles. donjon, cd'neau \ ct Il l'll1oi l'ic~,
il été
Mti par) S 01'<11' !\ dl' Mla' Adelaide, pOUl' Nl'I~
�- 48agréable à ses neveux, sur l'emplacement d'une
ancienne commanderie de Templiers. On l'a Sl}rnommé le rendez-vous de chasse, parce que telle
étnit sa destination, lorsque clans la belle saison
les princes venaient rendre visite à Mm e Aclcluïde.
En quittallt Maumont, on peut regagner Vichy
pal' la route de Ntmes, en traversant l'Allier sur
le beau pont de Ris, dont l'architecture moyen
âge s'harmonise parfaitement uvec Maumont, Mli
il la même époque.
ChâtC{\ll .l'Et'fiut.
Le châleau du maréchal d'ErGOL, père de Cinq.
Murs, exécuté;\ Lyon, pur ordre ùe Hichelicl1, le
12 septembre 164.2, est siluu à 20 ki lomèlres de
Vichy. Pour s'y rellùre, on traverse le pont cl
Vichy, le villilO'e de Ve se, Je bois Garot cl une
partie de la forêt d Rauùun, on arrive elluil ur le 01 de ln riche Limogn, l bientôt
apI' 011 est Cil vue du châtea u d'Effiat, de ses
puvilloll ' couvcrt ' d'ardoiscs, tels qu' ils ex i taienL
d s 1557.
On Bcrcllduit, il yu quelqu" années, ail 'MLeou
d'Effiut pour y voir lu choml rc Ù cOllch '1' du mllréchul. Tout y était nlol's pUl'failcmclIl conservé,
hi Il (IUC 1111' cl dru siè -1(''1 \1 ~c nt pa 56 p :Il' lù.
�-
49-
On y voyait encore le lit et le fauteuil qui avaient
servi au maréchal, le tout orné de riches tentures
en velours et soie cramoisis brodés d'or et d'argent. Tous ces objets ayant été vendus, depuis
deux ou trois ans Je publ ic a dû renoncer à cette
excursion, qui n'offre plus aujourd'hui à la curiosité des visiteurs que les murs et les dispositions
des salles de l'ancien château.
Châ.teldon.
La petite ville de Châteldon est située à 21 kilomètres environ de Vichy, arrondissement de
Thiers, sur la route do Paris à Nîmes et sur lu
droite do J'Allier. On lraverse, Ilvantd'y arriver, les
vilJ{)1T Sd'Abre t, de Saint-Yorre ~ de la MaisonUlan 'he ; à peu ùe di tance de là, et après uvoir
pas'6 Je second pont, on prend le premier chemin
il gauche, qui vous conduit ùireetement ù Chi\toldon. Cetto p titevillo ost bâtie au ba d'une eolline, Sur un sol granitique; les rues sont étroites,
le' maison noires t mal construites, le tout d'un
aspect tri lo et malheureux: un ruisseau d'cau
vive, 10 Vauzil' Il, qui baigne 1 mai 'ons, traverse
la ville dans toule 'n longueur. La population y
ct , ollO'ret u 'e ; 011 Y voit un grand nombre de
fl'lIlmcs afl'eet6es cie gOÎtres, maladie attribuée ft
l'cau du lorr 'nt, dont les habitant font UI1 U ag
�- 50habituel, muis celle cause n'est peut-être pas la
seule. Toules les collines environnantes sont couvertes d ~ vignes, et le vin qu'on y récolte est, sans
contredit, le meilleur de l'Auvergne: il est léger
et agréable au goût. Du haut de ces coteaux on
découvre un magniüque panorama: les montagnes de Thiers, la chaîne du Forez, le vieux
Montoncelleel sesrichessa pins,lcs châteaux de la
Molle, de Chabnnllcs, du Périger el de Randan,
le mont Dore, Clermont, Riom, le Puy-dc-DÔme
ct les mon tngncs du CaillaI.
DUliS la pUrlie supérieure du villa ge sc trouve
le vieux châlcnu, monument du moy n âge, d'un
a peel sombre . L'épaisseur des mur, l'enlrée Jes
portes, la ui 'iribution intérieurc des sall es el des
corridors, touL relrace le souyeuir ùcs vieux lIlanoir~
de la féodalité. On y voit cncorc un de
ccs puits obscur appelés oubliellas, au fonu ùe.quels lu mort par la faim arrivait 1 ntcment aux
malheur 'U es victimes que III barbarie du temps y
précipilait.
Les chroniques uu pays rapportcnt que c'est
en 1108, sous le l'rgne de Louis le Gros, que fut
Mlie celle fortcrcsse.
L'(~nlic,
quc )'on apcrçoit ('n enLrant dan le
village, fai snit partie de l'ullc\ 'n COUVCIlt. d 's Cordeliers; clic 11 ',té bi\tie, dit-on, 1\ 1357. Dall!:!
Lous 1 s ('us, il est rucile d, voir (lU' Ile (' t fort
�-
51 -
ancienne, aux scu lptures du moyen âge que l'on
remarque sur son portai l, représentant d'un côté
un moine, et de l'autre un satyre écorché.
Châteldon est principa lement connu par ses
Sources cl 'eau ID inérale froide et ferrugi neuse,
dont les propriétés sont depuis longtemps justement appréciées. Ces sources sont uu nombre de
deux: celle des vignes ct celle de la montagne;
toules les deux sonl placées sur le bord du torrent
dont nous avons parlé. La première apparlient au
doct 'ur Desbre 'l, de Cusset, qui en est en même
lem ps le médeci n inspecteur; el la seconde ,1
M. Paron, propriétaire du château. L'analyse chimiqu' qui Cil Il clé faite a constalé que celte cau
/'errufl'ineus avait la plus grande analorrie avec
les caux de 'pa, avec celle différence que celle '
de Châleldon renferment beaucoup plu ' de mati res salines. On les prend en boisson senlement,
pour rélablir les règles L l'elev r la COli tilution
ch z 1 s pel' onnc affaiblies, lymphatique ou
scroful uses. Ou les boiL peu sur place, parce
qu'rllcs supportent très-bien le transport et ,C
COllsc('\'cnL en bouteillcs plusicur ' années sans sc
Ùétompo 'c r. On lrouve auprès de , sources un petit
hôtel nvee deux ca hilld ' de bains, pour 'j recevoir
les '1lJr1qu 8 malades qui 'y pre 'cntent tou ' 1('8
uns, l'll'époque de la ni 'on.
�-
52-
Châtoau do Busset.
Cette belle propriété, à 14· kilomètres de Vichy, est bâtie sur les dernières montagnes du
Forez. La partie la plus élevée du château est une
tour gothique, ùans le style cl u quatorzième siècle,
et connue sous le nom ùe tour de Riom.
L'histoire de ce château l'apporte qu'en 1374,
Guillaume de Vichy en était le seigneur ; que de
cette famille il passa dans la maison d'Allèrrre et
enlin dans celle des ducs de Bourgogne, dont les
propriétaires actuels sont les descendants, par
suite du mariage de Marguerite d'Allègre avec
Pierre de Bourbon-Bu set. Celte branche de la
mai on de Bourbon eut pour auleur Loui de
Bourbon, fils de Charles ICI' ct dl Agnès ùe Bourgoalle, Ilommé évO(lue de Liége, cc qui ne l'empOcha pus d'épouser la veuve du duc de Gueldres,
111 d'obtenir plus lard que cc mariage fût déclaré
légitime, pOl' leUres patentes du roi Louis XIII,
sur la demonde de Philippe de Busset, cn 1618.
Le oe. C 'lldHnls de Louis de Bourbon furent recOllnus l' gitimes héritiers de lu mai 'on royale de
Bourbon, ct qunlifié du litre cl cousin du roi,
tilre 'lui leur fut on(irmé, cn 1661, pur Louis IV.
De loill, cc chAteau offre une perspective d'uu
�-
53-
grande étendue, et le panorama qui se présente
à l'horizon, lorsqu'on est arrivé sur les lieux,
forme le tableau le plus ravissant et le plus varié
des environs de Vichy.
Les poillts les plus intéressants de ce sile élevé
et.sur lesquels l'œil s'arrête avec plaisir sont:
l'élégant pont de Ris, le château de Maumont, la
Limugne lout cntière, et puis, nu loin, la cathédrale de Clermont, lePuy~-Dôm,
le monl Dore
et le cours sinueux de l'Allier, qui lan tôt se
montre, el tantôt disparaît sous la verdure des
taillis.
L'intérieur du château est remarquable par le
bOIl goftt qui a présidé à sa décora lion ; les salles,
les corridors et les terrasses ofl'reut dans leur
nsemble le lype le plus parfait des beaux domailles d'autr fois.
Cette propriété 1.1 pparlenai l au générnl François-Louis-Jo epl!, comle de Bourbou-Bussel,
morl le HI. décembre 18 - 6 à Paris, lrnn porté il
Bu selle 15 septembre 1857, au milieu d'une
nombreuse population, accourue de toules parts
pour lui adres el' un demier adieu elle remercier
de tous scs bicllfait . Dans cc cortége funèbre sc
lrouvail également le corp' de sa belle-lille, ln
r mme de son fils Gilspard, morte quelque jour '
auparavant par suite d'un accident ulfreux.
MM. Charles ct Ga pard, les deux (ils jumeaux
�- 54du général, habitent aujourd'hu i ce château; le
premier est marié avec la petite-fille de Mme la
duchesse de Gon Lau t-Bi 1'00, don t la présence est
si utile flUX pauvres du pay qui, par ses soins,
trouvent uan ce 'éjour bienveillance, secours et
protection.
ChMeau de Charmeil.
Ce cMleau, situé sur ln roule de Sainl-Pourçain, il 8 kilomètres de Vichy, sur la rive gauche de l'Allier, est une d s plus jolie' propr iétés
des environs; sa situutioll est des plus agréabics; du côlé de l'Allier, la vu', npI"s avoir par·
couru ulle étend uc con id "l'able de belles pmi rics,
vient sc reposer Ilgréablement sur les cotenux du
Cr 'usier; à droite et à gau he, on voit, dan l'e·
pac , un horizon charmant l'orm', par les jardins, les bois et le terres d· cc b 'élU domaine.
Lu constructioll du ch~leau
n' 'l pas lI' S-llllci Hnc; clle uate du Lemps de Louis J V, si l'on
en juge par 1 peinture ' pincées sur 1 s parties
up"ri ures des porles el des cil mini'es. La distribulion inléri ure est parl'oil ll'ameublement
d'un lr\ ·bon goût.
Le chl\.l !lU de Charm il npport nail. 1\I m o la
marqui e douairi re d'EH , morle 'II 1851.
�-
55-
Elle venait tous les ans l'habiter pendant la saison
des bains.
Ce domaine appartient actuellement à MmD d'E·
vry, sa belle-fille, aujourd'hui MDle la marquise
de l\1ontc)'narù, dont le nom continue à être béni
par lous les malheureux du pays.
Géologie.
Par Sil situation, Vichy fait incontestnblement
portie de celte partie de l'Auvergne connue sous
le nom de Limagne. On suppose que la vallée
de Vichy, depuis Cusset jusqu'à Gannat, Il élé
longtcmp' submergée; qu'elle formait un grand
lac donl J'cau s'était peu à peu ùirigéo par des
rivièr set ùes ruis'eauxju qu'à la mer, et qu'enfin toules cc voies d'écoulement s'étaient réunies
en lInc seule pour former l'Allier.
Les divcrs pro,luits souterrain, trouvés il tout s les (~r0<Jucs
ùans cellc conlrée, Ollt donné un
grand poids à c 'lle opinion. Cr.s produil , pnr
leur lluLul'c, indiquent que cc bus in était rempli
par une cau dou C : ce sont des cailloux roulés et
trouvé sur des monlngncs, cl 'S os ises calcaires,
d ''j coquillilg S, cl • trac s de 'quelelt s d'/lnimaux IIlltédiluvi 'n , de pois OIlS d'cnu douce,
d'oi eaux aquatique et de plante Inconnues, en-
�- 56fouis et conservés par la chaux dans des dépôts
calcaires. Ce grand lac se trouvait borné pur des
mOlltagnes de différente nature, mais particulièrement de nature granitique, et des roches primitives, comme celles que l'on trouve sur la
route de l'Ardoisière.
On pense aussi que le niveau de ce lac aurnit
élé déplacé par des secousses dues à des mouvements volcaniques, et que des rnonlugnes se
sernient montrées par suite de ces ébranlements
soulerrains; ou bien que des produits salios,
déposés successivement au niveau du sol, aul'aient, en obstruant leurs propres issues, formé,
par le mouvement ascensionnel, d'autres montaNlles. Dans tous les cas, c'est ainsi que sc sont
organisée ces masses calcaires, dures, compactes
et verticulemcn t oud ulées d' arragoll ile, que 1I0US
voyons au-de sus de la source des Célestins. On
trouve dan ' les diver cs parties du sol de Vichy,
qui appartient aux lerraills diluvicns ct postdiluvicfl', le calcaire siliceux et argileux pouvant
rournir d'excellenle chaux hydrauliqu . Le 01
proprcmellt dit est formé par de l'urgilo-calcaire
plus ou moins plastique; il appartient au terrain
tertiaire moyen ct au terrain d'alluvion.
�Du cli1l11l t
57-
t lle III v(!gétatiotl (le Vichy.
Le climat de Vichy est doux et tempéré; pendant l'hiver, on y voit souvent de la neige, à ca use
du voi sinage des montagncs de l'Auvergne; le
printemps, néanmoins. y commence de bonn e
heure. C'est pourquoi les malades feraient bien,
dans l'intérêt de leur santé, de se rendre il Vichy
ù partir du mois de mai, qui est ordinairement le
plus beau et le plus agréable de la saison, Les
bord s dc l'Allier et du ichon sont alors plu =,
fl euri s qu'à loute au trc époque de l'année.
Pendant l' été, on y éprouve parfois des chaleurs assez fort es. mai s qui heureusement se
trouvent tempé rée le so ir par la bri e de l'Alli l'!'
t dn ,ichon ; de' orages violents éclatellt souvent aussi, ù cuu c des hau les montagnes d'Auvergne. En autom ne, le moi d'octobre est ordinairement tl' S-bCIl U, et ce n'est qu'u u mois de
novembr que des brouillards, venant d 5 plaine'
de ln Limngne. ' 'tenden t parfois comme un voile
épa is sur la vll.lIée de Vichy .
L s espèce vég"ta les qui crois ent dans les
nvirons sont semblables à ce ll es du Bourbon nais el de l'Auvergne . La fl ore de Vichy diffère
peu de ce lle de Paris, !Ill ndu que l'élévation de
�-
58-
Cusset au-de sus du niveau Je la mer, dit le
docteur Girauùet, est éga le à celle de Paris, ainsi
que la moyenne des deux températures.
Du règne animal.
Il sur6ra, je pense, pour atteindre le but que
je me sui proposé, de donner un operçu des diverses espèce animales qu'on trouve dans les 11viron de Vichy, afin de fuire connaître aux vi ileu r les res.ources du pn ys. i\ u nom bre des
produit de ce gr.nrc, j'nurai à 'ignaler particuliel'emcnl pnrmi les crustacés: l'éercvis~
commune; parm i les 11 01·S.9O 11 5 fourn is pn r le Sichon,
l'Allier cl le Jolan, ainsi que par les étllllgS environnllnts: le saumOIl, la truite, le brocbet, la
rarfle, le goujon, la lunche, l'allguille et ln lumproie.
Dun la famille des oiseaux palmipèdes, on y
voit: le canard /luvage, la sarcelle, le pluvier,
le vanlleau, la bécasse, 1 foulque ùes bords Jes
l'' lan<rs, la perdrix rouge et la grive.
Parmi 1 s quadrupèdes, on y trouve, comme
pnrLoul aill Ul'g, l, mouton, dOllt l'e pèct pelile, Hin i que le bœuf. Sc vellux ernicnt de
très-bonne '1ualitû si, pour écollomi '1' 1 I/lit de '
va 'Iles, le!! habitants Il 1 s vCllIlaient pour lrc
�- 59aballus, aus ilôl après leur naissance, ù ce point
qu'à Vichy le veau le plus àgé n'a jamais plus
d'un mois.
Le sanglier y est très-rare. Parmi les animaux nuisib les, on rencontre la vipère, le loup
et le renard .
• Du règne minél'al.
Vichy est blHi en "rGnde partie sur Ull terrain
qui a pour bu se principal e une roche cal caire,
formée par les dép6Ls sa lin s success ifs et ascensionnels. laissé par le di ve rses sources th crmotnin éral es , qui ouru 'nl de loules parts ; le rocher
u'arra go nile Je ln source de Cc l sLin s en offre
1111 e:- empl e indiqu ant uffisa nrrnc nl Ics phénotn ènes qui ont Jû s'opérer anciennement sou s
cc rapport.
La Jécouverle ues puils arlé iens 1I0US met
hr. ureuse ment ù l'abri des inqui étuJ es qu'il serail
permis J 'uvoir, Jans un Lemps fort éloigné san s
Joule, uu sujet de l'occlusion fulur des sources
nulul' II cs , que l'/ln cionn e so urce des Céles tins
Lellu ù foiro craintlr ' J puis IOll gte mps.
La roche de Cu l 'lin s ost lIll O sorLe uc muraille
ue huil ù dix m\ Lr d'épa i. 'eur , et ue plus ùe
cent m\ lrcs de l a r ~e ul';
su ùispos iti on r présente
�une suite oe couches concentriques, peu épa isses et
complétement yerticale , il surface mamelonnée.
Sa composition est de calcai re crisLollisé, basilaire
et translucide, ùont les fibres sont perpendiculaires au plan des couches; sa texture est libreuse
ou compacte, ayant la forme et les propriétés de
l'arragonite. Sur J'autres points, on voit des cellules oblongues, produites sans doute par un dégagement de gaz, au moment où la matière calcaire éta it encore à l'état de p~te.
On a vu, en creu ant le puil de Lordy,
dan l'enclos des Célestins, que plus profondéIII nt celle couche verticale devient Lout à l'ail
horizon laie. Ce travertin, ou mas calcaire con('rétionnée, est exploité comme moellon; le plus
récent, qui e t cristolli é t grisâtre, serL il faire
de la ha ux. II est composé de carbonale de chaux,
de mogné ie, ùe fer, de mangon/\ e et d'oro-ile.
II est p rmi de croire, d'oprè 1 s divers trous
LI sonùe qui ont élé pratiqués, depui quelques
anllées, dons le environs d iehy,que l'él IICln'
cl la nnpr d'cou minéral peul avoir 10 kilometre de su perft ci '.
D'après le docteur iraud l, le terrain de Vi·
ehy est formé de morne grislÎlre dans le. nvirons
du Si 'hon, t parlout nill urs de 01 'air blanchâtre.
Sur lu hauteur de la 'M
uint-Amand, ott
�-
61 -
trouve un terrain peu épai , formé de marne jaunàlre, avec des débris de roches primitives, de
quartz et de galets; plus bas, Lous ces produits
sont mélangés avec une grande quanlilé de sable,
des scories volcaniques de diverses couleurs, des
grès rerrugineux, des fragments de porphyre
quartzifère variés et des poudingues anciens.
Le lit de l'Allier est rormé par du sable, du
quartz et des gu lets ; la nature de cc sol ct le
Cours ropide de ln rivière, dan s les environs de
Vichy, sont deux circonstances qui ne perm etletlt
pos, comme ~uelq
es personn es l'ont nvuncé, de
supposer que ce soit il l'Allier qu'on doi ve nllrihuer les nombreuses fi èvres d'accès qui sc mOllil'estaient autrefois vers l'outomne. Toul indique,
nu co ntraire, que le lerriloire de Vichy est un
pnys lrès-so in; mois il füut dir uu si que le roui suge du chonvre qu'on y cu ltivait jodi., opération dont on cOl1 l1aÎ t l' in so lubrilé, devait Otre conidéré comme la cause déterminanle des fi "vrcs
donl on n totll pnrl ", t cc qui) prouve, c'est
fine, d puis que celle cullure a diminué dnns
les env irotls de Vichy, les fièvres ont di spa ru.
OI-~ilC
l10s SOnl'{' es.
Que de théorie n'u-l-on pliS imarrinées pour
expliquer la -haleur con tanle dcs caux minéra.\.
�-
62-
les! Mais comme il serait trop lon g d'entrer
dllns des délails à ce sujet, je me cOlltentera i
de rapporter les explicfltions qui paraisse nt se
rapprocher le plus de la vér ité, et qu'on doit admeUre comme vraies, jusqu'à ce que des faits plus
positifs soient venus nous démontrer le con traire.
Plusieurs ingénieurs des mines, M. 'l'etru en
particu li er, ont remarqué depuis longtemps, que
plus on s'ellfon ce dan s la terre et plus sa température est élevée, dans la proportion de 1 derrré
de clHll eur par 2,- ou 30 mètres de profondeur.
M. Arago a éga lemellt constaté cc fa it dans le fora ge
du puits arté icn ùe Crenell , dont l'ca u, à une
tempprature ùe 32 degrés centigrad('s, provellait
d'un sondnge qui avait 5!a.Omètres de IH0l'ond cul',
te qui prouvc qu'il exi te au ce ntrc de notre globe
un ro)'er de calorique, dont l'élévnlioll de tem(ll'roturo doit nécessaircmrnt lellir tout Cil fules métaux 1 s moills fusibles. No us
sion, m~c
'o)'ons éoa ll'mellt, d'autre part, que h's matière
yonlie pllr les volcalls nous arril'ent toul 'S en
('"sinn. Ces faits étant parfaitl'rnellt démontrés, il
doit ('II résulter, pal' cOllséque llL, quo le aux:
pluviales, Cil s'irdiltrant pins ou moin' [lro/'ondélllPllt dans lc ~ril
ùe la lc'n'c, s'échauffcnt d'autallt plu ' qu' -Iles anin'nt plus pl ès cl ' foyer
ct'uLl'nl pL cl'l'illeur l'clou!' su!' la su d'II cc du globe
clic auront suivi, cn m~rne
Lemps, HIIC dir cLi n
�-
63-
plus perpendiculaire. Cette théorie explique évidemment la cause probable de la chaleur toujours
égale des caux minérales.
II existe, en outre, une granue dilférence entrc
les caux thermo-minérales et les caux douces, en
ce que celles-ci augmentent ou diminuent suivant
que les pluies sont plus ou moins abondantes,
landis que rien de semblable n'a lieu avec les caux
thermales, doot le débit ne varie pas. Un autre
fuit également con tant, c'est que, quelle que soit
lu température de l'atmosphère, celle des caux
thermales ne varie jamais. Une seule circon8tance,
cependant, peut la fuire varier; c'est un grand
tremblement de terre ou une éruption volcaniqu .
Nous ajoutr-rons en~,
comme dernière remarque,
que toules 1 s sourcns d'aux thermale. e rencontrent généralcm utdan Ics environs de li ux
où 'xistent des foyers volcllniques.
11 est prouvé aussi que toute 1 s caux minérales UI! \lch y, mÔme les ource jaill issa nte de Huutcriyo, soul'llellt du c:ulcllire d'eau douce, calcaire
qui forme Je fOllu il la vallée de l'Allier, ct
<lU' ,Ile proviennent d s terroins primordiau}. qui,
d'après M. Boulntlgpr, constituent, avec le dépÔt
la 'ustro, lino IIlIppe plu ou moins étendue, d'où
elle arrivent ensuite il la url'ace du sol, nprè '
avoir lravcl' \ 1 s couch s dc terrain terliaires
par cl ,s ~!jSI\'
5 naturel! s.
�-
64
Dans un l'apport adressé en 1852 à M. le miIlistre du commerce, par M. Dufl'énoy, inspecteur
général des mines, il est dit: « Partout où l'on a
CI sondé dans une étendue de 10 kilomètres aulour
CI des sources de Vichy, OII a Lrouvé des sources al« calines gazeuses analogues il cel/cs de Vichy. II y
« a donc dans cc bassin une quantité d'cau minéu raie considérable. Les sondages ont appris que
CI ces différentes sources sortenttoules d'un terrain
CI d'alluvion qui couvrela vallée de l'Allier; ellesse
(C sont arrêlées il une couche argileuse rougeâtre,
(1 parai sant régner partout au même nive!lu, et
« divi aotle terraill d'alluvion en deux parties. La
« onde, après avoir traversé celle couche, a, Cil
CI effet, constammellt rapporté des subles analogues
C( il ceux de la partic supérieure. On peut dOliC
« con idérer le terrain d'alluvion situé au-cl 'ssous
« de la couche argileuse comme formant une esc( pèce d'épong , qui reçoit les eaux minérale ' de
« la heminée d'ascension, et les transmet il la
« surface, soit par des puilS artésiens naturels,
Il comme le puiL ' Carré,
oit par d s ouvcrtur
CI tubulaires qu'oll pratiquc dans sn ma se au
(1 mo)' '0 de fora'" s. »
D'apr
1. Bouquct, la proportioll de sels
fourni pal' les seize sources d'cou minérale du
bassin d~ Vichy, nm lIécs il la sUl'face du sol, e t
évaluée par 'c chitn~e
Ù ,102 kiloO'ramme' par
�- 65jour', cc (lui fait j,861,230 kilogrammes par
anllée, dont la plus grande partie se perd dans
les eaux de l'Allier.
TABLEAUindiquant les diverses températures qui ont été
observées à diverses epoques à Viohy.
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Le résullal de toutes ce expériences ùémonll'e
que la température de la so urce de la GrandeGrille, Ilprès avoir sensiblement diminué, a beaucoup augmenté, uinsi que SOIl débit, depui les
nouveaux travaux de caplnge. La diminution de
la lcmpérnlurc des eaux minérales, ditl\1. Boulanger, paraît t nir il ln variation du produit des
sources, dont le refroidis ornent lluLul'cl serait
4.
�-
66-
(ro utant plus pui ssant qu'i l .. 'exercerait sur une
masse d'eau moi ns considérabl e.
Produit ou jaugeage des sources .
VI\ODUITS DES SOUlt CES DE VICllY
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On voit, d'a près e tabl eo u, que les sources
d'eou miné rale de Vichy Ollt très-pen varié sous
le ra ppo rt dc le\lr \ olu lIle, et qu e l' aug ment ati on
qui cs t il1 diquée ùalls les ùerni,'rc co lounes doit
êt re atl rib uée' aux gra nd' trnva u dc co ptilge,
hnbile nH' nl cXl~
ul é Cil 18 q, pnr M. J'in gé nieur
Frunco is, cl plus tu Il par M. Pigeon.
�-ô7 Des prOllriétés llhyslques ct chimiques des caux
de , -,city en général.
Les propriétés physiques des eaux alcalines de
Vichy sont d'lIbord d'être chaudes, excepté celles
de la source des Célestins; claires, limpides el gazeuses: la quantilé de gaz acide cnrbonique que
ces ea ux ren ferment est si cOllsidérahle, qu' cn s'échappant, cc gnz les rend bulleuses et bruyante.,
COmme J'cau qui bout. Elles ont un goût piquant,
aigrelet, d'une snveur légèrcmeliL alcaline, lixiviell e, au dire des anciens, caractère di tinctifet
domin nnt de toules les fontaines minérales de
Vieh)'. Celle saveur alcaline n'a d'ailleur rien de
désn gré/lble, à CHU e de l'acide carbonique qui sn
Ù{'gage lorsqu'on la boit. Cet acide se trouve méInn g6 avec une ecl'Laine quantité d'air ntmosphérique, plus ox)'géné que celui de l'atmosphèrc.
Les méJ cins qui ont écrit anciennement sur le
eaux de Vieh) 'accordent pour attribuer il tout 5
les sources J'odeur d'h)drogl\nc .ulfuré. Cetlr
plus nujourd'hui d'une mnnièrl'
odeur n'c\ist~
SPl\sihle, si cc n'psUI Iii source LUGilS, ôl la source
Chol\wl, t't IIU puilS Ln-rd)', Ellos laisscnt cl "po~cr
SUr les h rds des bassins du sous-cnrhollntc de
choux, tenu ('n dissolution par J'acide carboniql1e
lih\'C', avec quclqn trac s d'oxyd de fer. Il
rCOla~\I(,
égal 'ment une matière vert cie nature
�-
6&-
végéto-animale qui se développe à la surface de
l'cau, sous l'influence directe des rayons solaires.
et qu'on ne remarque pa.s dans III sein de la terre;
elle est surtout très-il pparen te à la source de l'HÔpital; Berzélius l'a trouvée aussi dans les eaux
de Carlsbad. Elle a été décrite sous le nom de tremella thermalis, parce qu'on la rencontre dans
toules les eaux minérales chaudes; on y aperçoit
en outre de la glairine et de la sulruraire. Elles
colorent en bleu le papier de tournesol rougi par
un aciùe faible; mais il faul attendre, pour qlle
l'en'ct soi t com plet, l'en tier dégagement de l'acide
carbonique libre.
Voici, d'apr s l'Iwaly e (lui en il été faite en
1825 pal' M. Lon gchnmps, les substances qu'elles
conti nuent par litre:
SUllSTAl\'CES
li I NS I .~S
sounr,gs .
..........-.
-- . '
conlOllUl'S
~
HAUX.
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8
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Il l.
ii I.
0,540
gr.
gr.
gr.
gr.
Ca rbonnH' /lr 10l/ do 4.U81 \ 4,0 14 4,U8l1. 6,0513
- d~ chaux..• o,a'/oo 0.3488, 0,:1\2\1 O,52~a
de ""'811 " le 0.0810 O,0852 10,OS67 0,00:,2
MUri OI/' lIl' ou dr . . 0,5700 0,5700 0,57011 1° ,(;426
Sulfll lU .hl "o ll de . . . 04725
(J xr,le .Ie r,' r .. .... o:n020 O,OOJ
o,m,I Il.1101111 n,0020
~Ihc
•.. • . ..• .. •.. o,onu Il,072 1 0,0726 0,0', 711
Rr.
5, 0513
O,50GH
O,007'J
0,5'.26
n, \202
0,0 170
0,0:; 10
gr.
C .
0,400 0,534
n,;I:~l
0,562
-- ---- --
-- -
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l'otaln. .. .
à
lit.
iiI.
0,040
l ic lu
tJ~
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-- - --- -- -lIl.
Ill.
0,404
Acido c~rbo
Q~
0,""'
~)81
Il,fi33 1 Il,5;;:;:; 1
"
--
gr.
5,0863 5,:1240
O,GOOG O.U IOJ
0.0070 0, 0725
0.~4:l
O,~70
0, U~3
0,27(,2
0.01l2U O,005n
O,04 150, II a i
1- - U,7~nl
0,110711 Il,11 112
�TABLEAU géllét'al dOlmallt ia compsil~
dB plusieurs sotU"ces de Vichy, elablie pOil!"
de liquide ( llilre).
PAR M. O.
l'nlNCIPES
MINÉRALISATEURS.
!" '"."'
Acide carbonique libre ......••. . .
Bicarbonales
anhydres
~
c.o
de potasse . •.
de chaux . . , ..
de magnés ie ..
de stronliane.
de lithine ....
Sulrales anh"drcs {de soude .. . ..
•
de polasse., ..
Chlorures {de sodium .. • .. .. ...
de potassium ........
Iodure'
Bromure { alcalins .. ............
Phosphale de soude 1............ . .
Nitrate ? ....... .. .... . ..........
soude ou silicè ....
Silicale
d·alumine ........... .
Fer el manganèse ... , . . ........ . ..
)Iatié re organique................
Bo rate ole soude...... .. ....... •.
Anéniate de soude............. . .
Substances files ......... . • . ...•.
{de
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BE~RY
EN 1850 .
....--.....
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Grando·Grille.
Lardy.
Du Parc..
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0,101
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1852.
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0,046
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inaprrecié.
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poids de 1,000 grammes
De I1JOpltal. 1 nes CêlesUn!.
0,501 lit.
4,Ia1 gr.
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0,060
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lraCf'F.
0,002
8,2H
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0,003
.
0,032
0,026
0,004
tr.ces. "(rares.
tracrs.
tracrs
O,~
0.003
J 8,797 1 7,811
1
1
�-
70-
Outre ces produits, 1. Henry ajoute qu'il Il
trouvé l'iode, la lithine el la strontiane; plus
tard. d'autres chimistes, tels que MM. Chevallier,
Cobley, Poggiale, Bru et Bouquet, onl signalé la
pré ence de l'arsenic dans toutes les sources de
Vichy. Ce dernier il reconnu que l'acide arsénique est d'autant plus nhondant que les eaux sont
plus ferrugineuses, et qu'il se concentre en quantité considérable dans les dépôls que l'on remarque autour des ources. La proportion quantitative détermillée par ce chimiste s'élève il ogr,OOl
pnr litre, pour les eaux /lon ferrugineuses, et à
o~r,02
pour celles qui aùmettent des quantités
notables de protoAyde ùe fer. L'analy e des caux
dc Vit:h)', rnpportée dans le tableau l'rénéral,
prouve qu'cil s n'ont pas éprouvé de vnriiltion notubl" d puis un ti 'rs de iècle, ce qui ùémontre
leur parfaite stabilité de composition chimique.
On Il on talé en outre, mnis cci s'applique
également à tout s les ources min "l'Ilies naturelles de Vichy, qu'à l'uppro 'he de orages, pendant que l'atmosphère est violemment agitée,
les nux sont plus lourdes, plus pc 'ontes, t plus
diffl ·jles ù digérer. « Dans J s lemps d'orllges,
(c dit le baron Lucas, il fnut les hoir
/lvec pré(c caution, ('al'
Ile ' SOllt d'une digestion labo« rirusc ; rlle ('ollsen t un hllllon nem 'n l cl u \ entre,
le incommocl
l t IIrment oppnf nt, qu'oll 1 r-
�-71 ga rde comme précurseur J 'un changement qui
« doit s'opérer dans l'atmosphère. ')
Ce fait, qui a été observé dans toutes les eaux
gnze uses et dont on n'a pu se ren dre .iusqu'à prése nt un compte bien exact, trouve aujourd'hui
so n explication dans le dégage ment plus co nsiIlérable des gaz et la diminution, par conséquent,
ue l'air oxygéné et de l'acid e carbonique conteIIUS naturellement dans l'ea u des sources.
Les expériences récentes de M. Doy ère sur
la véri table constitution de l'a il' atmosphériquo
viennen t en outre nous donner la clef de ce chan
gemellt remarquable dans la digestibilité Jes
cau x. En effet, comme il est prou vé que les sou rces
de Vichy renferme nt de quarante à cinquante rois
leur volume d'air, plus oxygéné que celui Je
l'atmosphère; cL qu'il résulte de ces mêmes recherches, que plus lu pres -ion atmosphérique c 't
grande, plus aus 'i les proportions J 'a ir Juns l'euu
SOllt cou 'id érables, je pense, d'apr s ces flJils, que
si le sources de Vichy sont plus agitées à l'uppl'Othe des orages, ce la tient à cc que la pre sion atInosphériq ue élan t pl us faible, Il iIlsi quc Je démOI!ll'O le bnromclre, une plus grande quantité d'uir
0 , )géné ct ù'llcid carbonique s'échappe dans cet
illtervalle, cc qui doil lIéer ail'ement rC'ndrc
les caux plus lourd s ct plus ùiflicillls Ù digérer,
ell faisunt rernul'(lucl' que les propriétés pUJ'ti«
�-
72-
culières d' un nir plu ' o~y gé né sont de réveiller
précisément l'action vitnle de nos organes.
Des propriétés partlClùièl'CS il. chaquc source.
Certains espri ts forts d iron t, ainsi que je l'il i
souvent entendu répéter: « A quoi bon sc donner
( la pein e d'a ll er boire à une source plutôt qu'à
( une autre? Toutes n'onl-ell e pas les mêmes
( propriétés? La chimie n' n-t-elle pas reconnu
« qu'elles renfermaient le ml\mes élém enls? Sa ns
« doute. les chimi stes ont bien rencontré quelCI qu ' pelite différence dan 1 s qu
n nti
~s, quel« qu s légèr s variations dans leur temp"rnlure;
« mnis tout cc ln est trop minime nu fond pour
( donner li eu (\ ùes cl13ngemenls dans leurs pro« priélés médicinales. )) 11 e t vrai fJu , si nou.
ne devions 1I0US en l'npporlcr qu'ù l'nnilly e
himillll e, celte opinion poulTlIit avo ir quelque
apparence de yérit l,; mois, mllilieureusem nt pour
1 s in crédules, les l'ail ont là pour d "100 \1 (l'cr
I r~ résnlluts divers qui, tous les jours, viennent
l'rllpper l'attenlio n des mnlud s.
Il est évident que le
nux, himiquemenl,
n'ont pas n(re Il es de c1irrt"rrn 'cs bien trllllchér.s,
t cependan t nous ,oyons Duvent qu'clics conviennent ù telle persoun plutôt qu'à telle nulr 1
�-
73-
et qu'il s'établit, sans que nous puissions nous en
rendre compte, une sorte d'affinité enlre certains
tempéraments et certaines sources. Sllns doute,
personne ne peut nier que, depuis Bayle, J'analyse des eaux minérales n'ait fait d'immenses
progrès; mais il nous est démontré également,
par celte m~e
science, qu'on est encore loin de
connaître exactement les éléments qui entrent
ùans la composition des ca ux en général. Ainsi,
d'une part, les divers modes d'action produits
chez les malad es ; de l'autre, l'impuissance de la
chimie à nous faire connaître la composition
exacle des eau{, nous autorisent à penser qu'il
existe des variétés d'action qui sont inhérentes
à chaque source. Et, sans aller plus loin, nous
pourrions nou s OIT~ter
Il la dilJ'crence de leur température, qui devrait uffire, cc nous sembl e, pour
nous conva incre de celle vérité; car de celte modification seu le découlent Ulle Coule de considérations qu'il est impos ibl e de nier. Ainsi, par
exemple, une lempérnture plus élevée indique
rléjà une profond eur plu' gronde de ln source, par
conséquent, des points de contact plus multipliés
dans son trajet, des propriétés di ssolvantes plus
"ncrgique , et enon unc cha lel1r CJuï Il elle seu le
PPut détermi ner, scion le t mpéramenl, des
etTet ' hi n dilTércnls,
D'nprès tout s es con idél'utions , je pense
:;
�-
74-
donc qu'il esl utile et sage de s'en tenir à ce que .
J'expérience nous apprend journellement, et d'éco uter Jo voix de la nalure, qui se révèle à nou s
par les divers effets salutaires ou nuisibl es ressentis par les malades eux-mémes. Voici d'ailleurs qu ell e était J'opinion des anciens médecins sur les propriétés pnrticulières attribuées
aux diver es sources de Vichy; et cette opinion,
que .le vais faire connaître en décrivant chaque
source, a pour moi, je dois Je dire, une grande
valeur, alleudu qu'elle est bosée sur ,'observation
d'un granù nombre de faits, recue illis, comme
le faisaient les auciens, avec Jo plus minutieuse
attention.
ource tlu grnud puU Carr 1.
Cetle sour e est siluée au milieu de la ga lerie
nord, il l' xlrémité de la granùe ga leri de communication, ù droite en nlraut sous le v tibule
du grand étoblissemenl lhermal. C'est elle qui
fournit la plu gronùe parlie de l'enu néces aire
au ervic des bain .
La Source du puits Carré e t aujourd'hu i peu
fréquentée pilr les buveurs, ù cau e d sa disposition peu commode pour y puiser l'eau direct menl. Aussi l'administration a-t-elle cu soill J'y
�-
75-
placer un escalier à J'usage des malades. L'eau de
celle source a été employée dans tous les temps
contre les maladies des voies digest.ives, compliquées d'affections pulmonaires; et si la digestion
en paraissait quelquefois difficile, on avait soin
de la couper avec un tiers de lait. C'est, selon le
ùocteur Desbl'est, la plus douce et la moill incendiaire de toutes les fontaines minérales de
Vichy.
Les anciens médecins la recommandaient égaIement aux personnes maigres, sèches et neryeuses.
SOIll'(lC
du puits Chome••
C'lle fontaine, ornée d'un petit bo in en
l11urbre blanc, e t située vers le milieu de la
galerie nord du grand établissement, ù droite
avallt d'nrriv r Ù lu porte grillée, qui conduit
Jnn la gronde galerie de communication, ct à
Il, mètres n\'iron du puits Cnrré. Elle est alljourd'hui élevée au niveau dll sol à J'aide d'une petite
pompe Il piranle, dont le méconi nlc permet de
('Olls('rver à J'cau tou es pri nci pe na lurel'.
Cell our e, d'upr sie ' l' fi eignern nls qui
Ill'Oll[ ét'· fournis pur M. François, ingélli ur des
nlÎnes , Il une origine commune et sc lrouye oli-
�-
76-
daire ovec la source du puits CalTé, dont nous
venons de parler; c'est pour cela qu'elle est administrée avec un grand succès, en boisson, dans
les m~e
s affections que la précédente. Je ne
puis cependant passer sous silence les propriétés
signolées par les anciens médecins, qu e le temps
n'a foit que confirmer. A cet effet, je laisserai
parler ici de préférence le médecin dont la
source porte le nom, à cause de la découverte
qui en fut faile en sa pré ence, pendant que les
ouvriers creusaient les fondations du htlliment
neuf, en 1775.
« Je ne rapporteroi pas, dit Chomel, les effets
{( merveilleux que les eaux de celte source ont
« protluits ; il surfit de dire que tous ceux qui en
« ont bu s' n sont bien trouvé , particuli rement
« ceux qll.i sont afT'ect's d la poitrine et de l'esc( tomnc,
l 1 Angla i qui sont sujets 1\ ln ma« ladi de con omption les boivent avec plaisir.
oul' ntl s mélanger av c du lail
c( Je les ai l'US
cc el du thé , et s' in clin l' SUl' les eaux pour en
cc respirer les parti fi volnliles. Il
S enu'C'O cle la ('.'anel -Grlllt,.
C Lle SOUfce, oin i nommée ù cause d'une
gronde grille cl fer qui l'enlourait encore cn
1853, st située ù l'extrémité est de la galerie
�-77nord du grand établissement, à gauche en entrant par l'arcade de la rue Cunin-Gridaine, ell
face de l'hôtel des bains.
Si nous devons nous en rapporter, ainsi qu'il
convient de le faire, aux écrits publiés par les
anciens intendants des eaux sur les vertus particulières de cette source, nous dirons qu'elle
était réputée alors co:nme renfermant beaucoup
plus de sels que les autres fontaines, et possédant à un très-haut degré la propriété de remédier aux "ices des premières voies, au dérangement des organes de la digestion, ainsi
qu'aux obstructions des viscères abdominaux.
« Cette source, dit le docleur Desbrest, doit
« être préférée toules les fois qu'on a besoin
« d'IlO'ir cl de remuer plus efficacement la ma« chine, ct de mettre ses organes dans le plu
{( grand jeu. »
Elle st employée aujourù'hui avec succès,
principnlement dans les pesanteurs d'estomac,
dan les mauvai cs digestions, l'inappétence, les
borborygmes; mais plus particulièrement encore
pour dissoudre les engorgements du foie et de la
rale; di siper les coliques hépatique ; favoriser
l'écoulement cie la bile, eL faire disparaitrc par
'011 équent les traces de la jaunisse.
L'cou de celte fonlaill détermine quelquefois
de légères purgation . EU est pri e en bains ct
�-
78-
en boisson, e celle que l'on met en boutei Iles
peut être transportée dans les diverses con trées
de J'Europe, et se conserver sans allération appréciable.
Source dc l1Ics(lamcs.
Cette source, dont l'écoulement se fuit remarquer dans la galerie du grand établissement, à
l'extrémité opposée, faisant pendant à la source
de la Grande-Grille, pré ente, d'après l'analyse
chimique, une composition analogue à l'eau du
puils Lardy; toules deux sont ferrugineuses, et
renferment, d'après 1\1. Bouquet, 12 milligrammes
de protoxyde de fer par litre d'eau; SOli jaillis'em 'nt a lieu également par suite d'un forage
arté ien.
Celte cau, d'une tempéruturede J 6 degré centigrades ct d'un produit de 22,000 litres par jour, a
été amenécà VIChy penduot lu sni on de 1855,au
moyen d'un tube en foote qui protége et conserve
dalls tout SOli parcours ses éléments gazeux. Pour
obtenir ce résullat, on a placé à l'origin de la
source un appareil composé d'une colonll asccllionnellc, t l'minée par cl ux cuvettes dont )'en5embl forme, uve la oupopo fixé au cotre dc
la vu que, qui reçoit l'eau à son jailli s ment, un
�-
79-
join.!; hydraulique complet, de telle sorte qu'elle
est soumise, parce moyen, à une pression gazeuse
constante depuis sa source jusqu'à son arrivée à
Vichy, ce qui garantit sa parfaite conservation.
Des analyses faites par M. O. Henry, à l'émergence de la source et à la buvette de Vichy,
prouvent, dit ce chimiste, qu'il y a identité de
principes minéralisateurs, et que le dépôt or.racé
de la buvclle est arsenical comme aux autres
sources.
Dans cet état, cette eau possède toutes les propriétés médicales que l'on reconnaît aux sources
alcalines ferrugi neuses de Vichy, c' est-à-d ire
qu'el le est très-utile aux per onnes chlorotiques,
qu'clic améliore et favorise le retour des règles
ct remonte J'organisme. La constitution des
malades de l'hÔpitol qui en ont bu étoit généralement détériorée, avec molles e et souvent
infiltration des tif;sus, ou bien sou l'influence
(j'une cachexie paludéenne: c'est, sans aucun
doute, ù la réunion de l'alcali et du fer que cetle
au renferme, que nous ùevon attribuer les résultats favorables quo ces malades ell ont obtenus.
�-
80-
!!Ioul'ce Lucas.
Cette source, située en face de l'hôpital mil~
taire, à 10 mètres de dislance, était autrefois celle
des Acacius, laquelle, après des travaux de captuge exécutés en 1844, pal' M, François, ingénieur des mines, a été réunie il la source Lucas.
Pal' suite de nouveaux travaux pratiqués en 1854,
cesdeux fontaines réunies donnent, par vingtquatre heures, d'après une note qui m'a été remise par l\1.l'ingénieur François, 105 litres d'eau
au lieu de 55 qu'elles fournissaient aupal'Ilvllnt.
JI para1t que celle source aurait été occupée autrefois par une pi cine romaine. Des resles de con·
struclion~,
trouvés pelldunlles travaux de captuge,
Ile luisSl.!lIt aucun doute tl cet éll'ard,
Cetle enu rellferme porti 'ulièrement un' qunntité très,"otahlc,d'hydrogèllc sulfuré, Cct ucidc
n' st npPl"'ciuble qu'à la source, il disparaît COO1plétem 'lit pOl' 1 trallsport; car l'allulysc CJui e/l
il cté l'ail' ù Pllris, peu de temps après 50/1 puisement, pal' 1\[, Bu sy, en 18 0, ur ln demallde
de M.I miui trc du COl1l1ner' , n démolltré qu'il
n'cn xislait pas le ' plus légère' truccs dun Ics
boulcill's, cc CJui prouvc que cet il ,ide /l'est la
qu'accid '/Il IIcmellt, 'l qu'il st dù, ' UliS doute,
à la fermentation cl quelqu s ub 'la lice orgoni-
��d
.~
:::2
;:.....
�-
81 -
ques que les eaux traversent; ce qu'il y a de certain, c'est qu'il n'y est pas combiné, comme dans
les sources véritablement sulrureuses.
Son action est très-énergique; elle favorise
activement toutes les sécrétions, et l' impression
qu'elle produit sur l'estomac est tellement vive
que J'appétit, dit Longchamps, se perd bientôt si
on la prend cn trop grande quantité.
E"e est très-utile dans les maladies de la peau,
sans inOammation de la partie malade. Lorsqu'on
la prend en boisson, on doit faire en sorte que
l'estomac ne soit pas irrité. Il faut, dans Lous les
cas, la boire avec ménagement, la couper nvec du
lait ou une infusion de tilleul, ou, mieux encore,
avec de J'cau ordinaire gommée. Son erficacité est
surtout très-grande lorsque l'alTection gastrique
succède ù une maladie cutanôe, ùarlreu e ou galeuse. Elle sert, en outre, à alimenter les bain
du grand établissement.
Source de '·Jlllpliai.
Son voisinage avec l'hôpital civil a valu il cette
source le nom qu'elle porte; ellc est située sur
la place appelée Ro alie, ainsi désignée en l'honneur de la duchesse de Mouchy, qui, en 1819,
fiL exécuter à ses frais, sur celle place, do grand
trnvaux d'as uinis ernent, rcndus nécessaires pur
i.
�8~-
suite des eaux stagnantes, qui détrempaient les
terres et rendaient fangeux les abords de la font:.line. Un large bassiu en pierre, élevé de 2 mètres au-dessus du sol, de forme ronde, sert à contenir l'eau de cette source, protégée, en outre,
par une grille en fer surmontée d'une élégante
coupole du même métal. Celte coupole a pour but
d'abriter la nappe d'cau contre l'action directe
d'une trop vive lumière, dont l'influ ence paraît
favoriser particulièrement le développement de
l'oscilla ire des eaux thermales, dont nous avons
parlé plus haut, laquelle recouvre d'une écume
verdâtre une partie de la urrace de celle fontaine.
Cette source a conservé jusqu'à présent la réputation, méritée d'ailleurs, d'nrrir principalement dans les affections des voies digestives, en
ranimant les forces vitales des orguoes de la digestion ùepuis longtemps affaiblies; de régulariser les digestions dépravées; de di sirer les jauni ses anciennes, avec dégoût ct inappétence.
Elle est très-cflÎcnce aus i dans la gastralgie ct la
dyspep ie, autr mentditdans 1 moladie ùe l'e 'tomac, cnroctérisées par un affaiblis ement des
forces nerveuses de cet orgune, ou bien par un'
exhalation surabondante de gaz après les repils,
sans que les sécrétion gn. trique cl biliaire pnraisent en ~tre
nI t{:rée .
Le ÙO 'leur De bre 't nou dit qu'clic était au-
�-
83-
trefois recommandée éga lement dans les engorgements des ovaires et de la matrice, dans les
coliques bilieuses et venteuses, les coliques néphrétiques et les suppressions des urines et des
rèo les . Chomel pensait qu'elle était plus purgative
que les autres, et que son action s'exerçait de
préférence sur les personnes replè!tes, remplies
d'humeurs, ayant ln fibre lâche, molle et inerte;
qu'elle convenait surtout lorsqu'il fallait ébranler
les solides. diviser et atténuer les Ouides.
Il était d'usage à celte époque de prendre,
dans les maladies invétérées, un tiers de celte
source ct deux Liers de la source de la GrauoeGri ll e. Beaucoup de malades se servenl encore,
de nos jours, des eaux de ces deux sources simul~
tunémellt. Sa propriété digestive est en elfel
très-remarquable, el beaucoup de buveurs, donl
J'estomac cl igère ùifficilemen l, viennenl chaq ue
jour, nprès leurs repas. en prendre une petite
quantité en guise de café.
ource des Célc tin .
La fontaine qui port ce nom sl siluée ù l'e 'lrémité d' J'ancien Vi hy, sur la l'ive droite de
l'Allier. Avant 184.4., cell source, qui était rerlf'rmé dan ' un pelit ravili Il, ne donnait ([u'ulle
�- 84très-faible quantité d'eau; depuis cette époqàe.
des lrayaux exécutés avec soin en ont augmènté
les ressources. On ya construit un pavillon commode, qui met il l'abri ôe la pluie et du soleil les
malades qui sc rendent à la source; Oll Y trou\'e
aussi une salle de billard pour l'agrément ôes
buveurs. Un chemin facile, pratiqu'é dans le roc,
et UII autre, IOllgeant l'Allier, bordé d'une plan tation de beaux tilleuls, conduisent il celle fon taine ct la placent aujourd'hui dans des condiliolls
qui ne laissellt, sous cc rnppol't, rien à désirer.
L'cau de la sonree des Célestills e tla plus chargée de toutes en acide carbollique et en substanc.es
salines. Avallt que l'allulysc chimique en eût fuit
connaître les prillcipes constituants, on avait pour
habituùe ô'y envoyer les malaùes chez lesquels le
médecins craignaient d'irriter trop vivement 1
système nerveux, comme au si de trop augmenter
lu circulation du sang. On ne dirigeait sur cette
~ource
que les personne qu'on ne devait remuer
'lue doucement, alln de tempérer la lymphe, d'enlever les obstructions légères ct de préparer les
malades il l'admillistrotion des eaux chaudes,
considérées, ù celle époque, comme les plus énergiques de Vichy.
Auj urô'hui,l'nnolys chimique et l'e~réinc
o IL démontré que, cl toutes les sources, c ·II· des
:éleslin. . t ln lus f.. lergiquc, t qu , hi Il loil
�- 85d'y appeler les personnes faibles ou délicates, il
faut, au contraire, les en éloigner avec le plus
grand soin, ainsi que les personlles nerveuses ,
irritables, les femmes hystériques, vaporeuses ou
trop sellsibles.
Le docteur Desbrest avait parfai temen t appréci é
l'énergie de celle source, car il nous dit qu'elle
convient plu particulièrement aux illdividus
lymphatiques, à constitution humide, avec relâchement général des tis us, sur lesquels il est nécessnire d'agir avec force et vigueur, et dont les
nerfs ont perdu une partie de leur sensibilité; et
son opinion relativement à l'action excitante de
cette eau est telle, que « si elle contenait, dit-il,
(1 aillsi que celle des autres sources, de l'esprit
(( sulfureux volatil, et qu'clIc fût thermale, ellc
(( ne serait peut-Nre d'aucun usage, à cause des
« dangers que courraient ceux qui voudraient la
« prendre. » J)'après cela, il pensait qu'il ne fallait avoir recours ù cetle fontaine que lorsque les
autres étai nt restées sons efficacité.
Aujourd'hui, la source d s Célestins n'est fréquentée que par les malades qui sont atteints
d'offections Jes reins, ùe la vessie, de la gravelle,
de la pierre ou do la goutte. C'est elle qui favorise
le plu la \crétion urinaire. Son crncacité dans
le' deux pl' mièl' s maladies n'cst aujourù'hui
'ont sV par pel" nne' mui il n'en e t pus cl
�-
86-
même à l'égard des trois dernières; aussI Jal
pensé que, d'oprès l'importance de ces offections
et les diverses opinions médicales, qui ont été
émises par des hom mes aussi recommandables par
leur savoir que par leur longue expérience des
eaux, il était nécessa ire d'examiner celle queslion; ce que j'ni fait avec le plus grand soin, ainsi
qu'on le verra, lorsqu'il sera question ùe la goutte
ct de la gravclle.
Nouvelle source lIes Célestins.
La nouvelle source des Célesti li S est située ù
gauche ùe l'an cicnr: e source; clic uélé découverte
dans le mois d'üvril1858, pal' M. Pigeoll, ingénieur <.Ics mines; cetle fontaine e t l'objet d'une
solli citude toute particulière, vu le rendement
insuffisant de J'ancicnne source; l'cou jaillit dircctement des paroi d'une mas. e de rochers d'aragonite, avec un volume dc 7,fl.70 litres par jour;
ses abord sont protégés par une grolte d'un
magnifique et imposnnt effet; el le e.t précédée
d'une galerie composée de sept portiques, soutenus pnr Ilix colonnes et deux pilustr s, d'après le
plnn de M. Lofaure, archilecte dll gouvernement.
L'intérieur de ce gracieux éùi(jce !:Icrt de 011
(j'attente, d'abri eL de promcnoiJ' aux mnlade ;
�-
87-
le tout est précédé d'un joli parterre, sillonné
par deux avenues, qui permettent aux voitures
d'arriver jusqu'à la grotte.
L'analyse chimique Cl démontré que les eaux
de ces deux sources étaient identiqnes.
Sonl·CO du puits artésien Lal'dy_
Celte source, qui a 150 mètres de profondeur,
est si tuée dans J'enclos des Célestins, à quelques
mètres au-dessus de la fontaine qui porte ce nom.
Son cnu se distingue par sa nature à la fois ferrugineuse, ulcaline et gazeuse. L'analyse qui en a
été faite par M. lIenry, et que l'on trouve au tableau général, fait voir qu'elle renferme tous les
éléments des sources naturelles alcalines.
L'expérience nous il prouvé que celle cau jouit
Cil effet des mêmes propriétés, cn y ajoutant celles
du fer, ~ub
tance qui e l démontrée pnr le dépôt
abondallt qu'elle Ini se sur son trajet. On reconnaît à l'odorat la présence bien manire te de l'hydrog"ne sulfuré j c Lle odeur est plus sellsible à
l'approche des orages.
Les propriétés méd icales ùe cetle source sont
tr s-énergiques, 'ous le rapport de leur excitation;
certains tempéraments TIC peuvent lu supporter; elle agite sensiblementllJ système nerveux,
�-
88-
cause de l'insomnie et produit chez quelques malades, chez les femmes en particulier, les mêmes
phénomènes cérébraux que le vin de Champngne.
Elle convient particulièrement aux personnes
chlorotiques, aux constitutions molles, lymphatiques, ainsi que dans l'uménorrhéo: dans ces
sortes d'affections, le princi pe ferrugineux de l'eau
vient augmenter la matière colorante et la riches du sang, dont ces sortes de constitutions
ont un grand besoin.
SOlU'ce du Parc.
Il existe à Vichy, depuis le moisde janvier 1844,
une seconde source d'ellu millérale jailli saille,
connue sous le Dornde source Bros on, aujourd'hui
du Parc. Elle a une profond ur de 40 mèlres et
une température de 23 degrés c Illigrudes. Celte
source, qui a élé achetée par MM. les fermiers,
fait partie nujourd'hui des sources de l'Elat. D'après l'auilly e qui en a été faile officiellemeut par
M. . Henry. et qu'on trouve au tableau général
d'analyse, Lle eau, étant composée des mÔmes
éléments minéralisateurs que ecu ' des sources
découvertes Il lIouterive et à Vichy, doit nécesoir ment, Son origine étant la m~
, jouir des
même' propl'iét s m di 'nIes. Ce puit il 't si Il
�-
89-
coule aujourd'hui d'une manière intermittente,
mais peu régulière. Sur un des côtés du parc,
un kiosque de 2 m ,50 de hauteur protége le,
abords de la source; l'eau qui s'échappe du tube
cst l'cçue ùans une vasque octogone placée au
rentre du pavillon.
Sources dc Hauterive-lès-Vichy.
Il existait jadis Il Hauterivo, petit village situé
il 4 kilomètres de Vichy, sur les bords de l'Allier,
deux pelites fontaine', qui s'écoulaient lenlement
au niveau ùu sol; elles n'avaient d'autre usnge
que d'ètre employées en boisson par les habitants
de la localité. Une de ces sources, que l'on croyait
perdue ùans les sables voisins, ayant cessé de couler, MM. Brosson, (lui en étaient propriétaires, se
livrèrent ù des travaux de sondage qui d nnèrent
nuis 'unce ù deux ·sources jaillissnntes que 1'011
voit nujoul'll'hui.
Le l'cnùementùe la source principale est, dans
les vingt-quatre heur ·S, d'environ 86 mètres cub· , ct sa température de 14. Ù 15 degré centigrades. L'analyse, qui en a été faite par ordre du
gouvernement, prouve tlue sa compo ition est
analog\le à c 'lIe des sources d Vichy.
C" deux source, ainsi que le quatre bai-
�-
90-
gnoil'es qui forment ce mode te établissement.
ont été achetées pal' les fermiers de Vichy pour
être réunies à celles de l'Etat.
SOlll'ce de Sa.int-Iore.
On connaît depuis longues années à Saint-Iore,
petite commune à 5 kilomètres de Vichy, sur la
roule de Nîmes, deux sources minérales naturelle ,dont l'cau a la plus grande anolotrie avec celles
de Vichy. Ces caux sont froides, d'une température de 12 degrés, gazeuses et alcalines; elles
coulent avec un débit de 10,000 litres pOl' jour:
les gen du pn)'s s'en servent depuis longtemps
avec succès, pour les besoins de la médecine.
Sur la d mande de MM. Lorbaud cl Badoche,
fermiers de ces eaux, l'Académie de médecine a
chorgé 1. O. II nry d'en foire l'nnalyse; clio conclu ion de son rapport a été que rien n 'opponit ù ce que l'autorisation d'exploiter les sources
de oinl-Ior, au poillt d vue médical, fût accordé aux pr priétaires, allenuu que les produils
de ces sources peuvenl répondre, dit c chimiste,
il C l'loine exig ncc' malauives.
D puis le mois de mai 1 7, M. Larbaud,
pharmacien à Vi 'hy. e l devenu seul con e sionnaire de c . ourœs.
�-
91 -
D c " action IlhJ'si olo!l=i q u c <les cau x .l e Vich J'.
TABLEAU comparatif de l'action de l'eau minérale pure ct
de l'action de l'eau ordinaire sur la circulation, l'eau
étant administrée sous la forme de bains de piscine,
après un séjour d'une heure et demie " la température
du bain étant, en entrant, de 54 degrés centigrades, et
de 50 degr&s en sortant.
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Id. 6goles .... 2
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II résu lte du lableau qu i précède, que vingt-
IX
�-
02 -
malades ont été soumis aux diverses expériences
relatives à l'action de l'eau minérale, prise en
bains, sur la circulation du sang, ce qui rait en
tout qllatre-vingt-dix épreuves_
Sur ce nombre: cinquante fois la circulation
du pouls a été plus élevé.:! que dans l'état normal,
plusieurs heures après le bain; trente fois elle a
été au-dessous; et neuf fois dans un état complet
cl' éga 1ité.Sur tren te épreuves fai tes sous l'influence
de l'eau minérale rerroidie, vingt fois la circulalion du pouls a élé plus élevée, plusieurs heures
après le bain, que daus l'élat normal; huit fois
elle a été au-dessous, et deux fois dans uo état
complet d'égalité.
Ces expériences ont été entreprises dans le but
de connuÎtre l'action de l'eau minérale sur la circu lation du san N , aclion qui, d'après l'opinion
qui m'avait été communiquée par plusieurs de
mcs confrères, devait produire une diminution
très-con idérnbl don les battements du pouls.
L'e 'périencc a prouvé qu'il n'en était pas ainsi,
de même (Iu'après les bains de trois ct quatro
heures de durée.
Nous devons cependao lajouter que, encore bien
quo lu circulotion du sang soit augmentée, pur
suit cl l' xcitotion quo l'eau olcolino détermine
sur 10 penu, xcitation qui dure encore, vinglquatre heure après, chez certa.ins mulades, ce
�-
93-
phénomène n'empêche pas l'action dynnmique
hyposthénisantc de se produire sur le système
musculaire, ainsi que le remarquent en général
les malades, après quelques jours de traitement.
J'aurais désiré pouvoir indiquer ici, comme j'en
avais J'intention, la quantité d'eau minérale absorbée, l'augmentation ou la diminution dn poids
du corps, dans un bain d'une durée déterminée,
ct meUre d'nccord sur ce point les diverses opinions des physiologistes, mais j'ai reconnu qu'une
appréciation de ce genre, pour être exncte, était
très-difficile, Cor il nurait fallu pour cela connaître
la perte exacle que [ni aient éprouver, dnns ce
rMme espace de Lemps, et à toules les époques de
lu journée, les fa ultés exhalanles de la personne
pincée en expérimentation, cc qui est de la plus
gl'flndc dirGcullé. J'oi pu remorqucr seulement
quc Ic poids tics personnes nugrnentnit légèrement, après un bain d'une heure. Les expériences
de éguin nous out appris en outre que le corps
fi l'doit infiniment moins don l'eau qu'à J'oir
lilll·C. A lout s ces con iJération , il fnut ajouter
(lue l'absorption vnrie suivant J'organisation de
lu pellu; ninsi les personnes qui ont ln pcnu
s che absorbcnt pcu, mois nu si clIcs ne transpirent jnmoi .
Règlc générale: pour bien connaÎlre les efI'ets
physiologiques d'un médicament, il fnut les ob-
�-
94-
server sur un sujet jouissant d'une parfaite santé,
chez lequel l' éq uil ibre des organes et des fonctions
ne laisse ri en à désirer. C'est POUl'Cluoi j'ai cru
nécessaire de soumettre à cette épreuve plu sieurs
personnes bien portantes, qui ont consenti il me
préler leur concours à cet effet; mais comme il
sera it lrop long de rapporter en détail toutes les
observations qui s'y rattachent, j'ai pensé qu'il
me suffira it d'inscrire ici les conclusion s que j'ai
pu en tirer.
COllclu sions concernant le nonvl1' ' lises cxp('ricl1ccs que j'ai
fàitc ' pour conllaltre l'action physiologique qu'ex 'l'cent les
caux minérales ùe Vichy, prises à huute \lose, en boisson
selllcmcnt, sur ùes pcrsonnes bien portantcs ct sur \les
malàùe~.
Ces expérience démontrent:
1 ue dans l'état de . nnté. les eaux alcalines
de Vichy, pri es en bois on Il haul dos, Je ùouze
à quinze verres en moy nne pnr jour, ct ouvent
plus. pendant un e période de vinNt ù lrenle jours,
n'exercent pas de modification ensiblesur la circlli ntion du so nO' ; cependan t, si un 'hangemcnt Il
lieu, il esl à rcmarqu r que c' st plutôt dans le
sens de la dimillution que dans celui de l'augmf'lltution des battemenl du poul.
2° Qu'cli cs l'codent la r . piration pulmonaire
plus faci le et les mouvemellt · mu culaires plu
libres.
0
�- 953° Qu 'e lles détermin ent parfois de la lourdeur
de tête, avec propension au sommeil, et quelquefois aussi avec un léger sentiment d'ivresse, phénomène qui se remarque plus particulièrement
chez les personnes nerveuses, les femmes et les
enfants.
!j,o Qu'elles réveillent rapidement le besoin de
mallger et rendent les digestions plus fuciles.
5° Que leur action sur le lube intestinal détermine plus souvent la constipation que la diarrhée;
néanmoins, s'il urrive parfois que dans le cours
du traitement les selles soient augmentées, ce déru ngemen t ne tarde pa s à s'a rrêter; si l'on d imi nue
lu quantité d'enu minérale pendant ce temps, la
tolérance s'établit, et il n'est pus l'ure de voir
en llilc ces mêmes personne su pporter, sa lis auCu n autre dérangement, des doses J'eau beaucoup
plus fortes qu'uuparuvalll.
Go Que les urines, dont l'alcalinité e man ifeste
général ement une demi-heure aprè avoir pri
les prem iers verres d'eau, ont nuite c1uires.
limpid es t su ns 'édiment d'acide urique; sous
le l'apport ùe la quantité, cil perd ent un d militre ct souve nt plus; en tenallt compte ùe l' ou
minérale bue ct dc la proportion d'urine r 'nUlle
jourll lI em nt par la personn , c He dilI'él'ence cn
moill . 'c>.pliqu par lu tronspiratiOIl cutanée, qui
~st
nuglll nté pendant qu'ou boit le eau>..
�-
96-
7° Qu'il sc manifeste chez les deux sexes , dès
les premiers jours, une excitation très-remarquable sur les organes oc la génération, qui diminue ensuite vers le mil ieu du traitement.
8° Que la plupart des personnes qui ont bu les
ea ux, à 10 dose de six il huit verres par jour, en
moyenne, éprouvent généralement, vers le vingti ème jour, du dégo ût et de la pesanteur à l'estomac, avec diminution sensible dans les forces
physiques.
Ces diverses phénomènes se manifestent plu s
t':lpide ment encore si les verres d'ea u sont plus
lIombreux ; cette satiété vers le vingtième jour
la cure
a fait penser aux anciens médecin s ~ue
était t rminée, et que la nature alors ava it horreur de l'c(lu.
9° Que si les organes renfermés dans l'abdomen ne pal'ois 'en t pas affectés, pendant une période de trente jours de boisson, il n'e n est pas
do même lorsque ces organes sc trouvent SO Il S
l'in nll ence d'une irritation plus ou moin s vive;
on voit alors la portie irritée s'exaspérer et un
trouble consécutif dons lessécrétiolls intestinal es ,
sous forme de diarrhée, se manifester bienlôlaprèsi
cc qui indique que c'est avec ln plus grande mo dération qu'il faudra prendre ces COllX, lorsqu' un
organe sera sous l'influence d'une phlegmasie plus
ou moins io lense.
�-
97-
10 Lorsque les eaux fatiguent ou surexcitent
les orgnnes, ces divers phénomènes se traduisent
de la manière suivante:
a. ur l'estomac, par un sentiment de pesanteur, de ballonnement ou de brûlure, sans soif;
b. Sur les intestins, par des coliques, des
borborygmes ou de la diarrhée;
c. Sur les reins, par une sorte de chaleur avec
picotements, un quart d' heure ordinairement
après avoir bu les premiers venes d'eau;
d. Sur la vessie, par un poids ou un mnlni se
dans la région vé icale, avec fréqu ents be oins
d'urin er; d'autres fois, avec difficulté d'accomplir cette fon ction;
e. Sur le foie ou la rale engorgés, par un
sentiment de fourmill ement, de chaleur ou de
pesanteur, cc qui indiqu e un co mm encement de
travail de ré olution plastique dan s ces organe!',
11 0 Il remarque généra lement an si qu'aux.
approche des troublns atmosphériques el pendant
les oruge~,
les per.onnes qui dans ce moment
pr nn ent les eaux éprou ve nl, les un es de la pesa nteur uvec ballonn ment à J'eslomac, 1 s autres
de l'inappé tence ou d s étouffemen ts, avec un
li nlim nl de chaleur dans Ja poilrin e ou le dos,
ct pre que toute un anéantissement g"néro l des
for 'cs physiques, ce qui démontre que les coux ,
sous c LLe inlluencc atmosphérique, ne ont pas
0
G
�-
98-
aussi bien digérées que dans les temps de calme.
Ce changement ne peut s'expliquer qu'en l'attribuant, ainsi que je l'ai dit plus haut, il la pression atmosphérique; en effet, celle-ci étant moins
grande durant les ornges ct tempêtes, les eaux
alors bouillonnent davantage ct perdent ulle plus
granue partie de leurs gaz, cc qui les l'CliO naturellement plus lourdes.
Conclusions COl.ccrnant les nomill'enses olJscrvations qu e j':li
l'ccneillics pOlir connallre l'actÎon de l'eau minél'nlc (le
Vichy SUI' l'organisme, quand elle est administrée en bains
seulemen t, dans l'élat de santé ou dc maladie.
De toutes ces obscrvations il résulte :
lOQue la circulatiolJ du sang Il'est pas sensiblement moùifiée pal' J'cau de Vichy sous forme
d' bnins, à la température ordinaire, depuis une
heure.in qu'il trois ou quntre heure ùe durée, ct
que si 1'011 remarque qu Ique changements, c'est
plulôt dan' le sens de la diminution que dans
clui de l'augmentation des battemcnts du pouls.
2° Qu'il c produit ordinairement, au bout du
l'inglil·mc ou trentième bain, un s ntimcnt de
lassitude générale qui indiqu e qu'il est temps de
suspelldr cc moùe de traitcm nt.
JO Qlle 1, ' bain pl'ovoqu 'nl, particulièrement
chez 1 s personll'S TI l'veuses cl il penu tléliul , une ugilation (lui lroubl' le omm il cl qui
�-
99-
peut aller jusqu'à déterminer des contractions
des fibres musculaires, si les bains sont préparés
avec J'eau minérale pure et continués plusieurs
jours de suite.
4. 0 Que l'eau de Vichy favorise la transpiration
cutanée en excitant la peau. Celte excitation produit ordillairement, chez les personnes qui ont
la peau délicate, de la démangeaison; d'autres
foi s, mais rarement, une éruption de petits boutons sous forme exanthemateuse, laquelle est de
courte durée.
5° Qu'il est constant que les plaies ou les parties enflammées de la peau s'exaspèrent vivement, parleur immersion dans les caux de Vichy.
6° Que les urines acides deviennent alcalines
après un quart d'heure ou une demi-heure de séjour dan un bain d'eau minérale pure, et que la sée
crétion urinaire en e t sensiblement augmentée.
7° Qu'il est utile d'ajouler, comme observation
générale s'adressant ù tous les mnlad !l, que les
inOuences dont nous venons de parler, npparente
avec cl
do es élevée, SOlit ù peine sensible
10 '~quon
prend les caux à des doses modérées,
co qui, dan s tou ' 1'8 cas, est préf6rnble, cnl' clics
peuvent aloI' Otl'e udmillistrées pelldant un temps
plu long, et, par conséquent, avec des avantages
et de résultats b aucoup plus favorable '.
o
u'il est conv nable de faire ces cr t ut
�-
100-
traitement, après quarante jours rigoureusement
emp loyés, ou même avant, si l'état de lassitude
ou d'hyposthénisation musculaire yient il se maflirester plus tôt. Dans tou les cas, quelques
jours ùe repos paraissent nécessaires IlUX malades,
après le vingtième jour de truitement.
0° Qu' il est impo sib le de faire usuge avec
succès, comme aus i sllns danger, des caux minérales de Vichy il haute dose, ct d'introduire en
même Lemps dans l'estomac une grande quantité
d'aliments,
Expél'iences ayant pOlir but de consiater l'action cbimqu~
des caux sur t.Iivel's ti ssu s animaux,
Duns les expériences comparulivcs que j UI
faite avec l'cau minérale de la source des Célestins ct l'cau ordinaire, sur divers tissus apparteliant il un bœuf, chaque portion soumi e il l'expérience pc ait 200 grammes; l'imm rsion dans
des vases contenant un litre d'eou a duré un mois
t demi, et l'eau de chaque côté fi été renouvelée
trois fois don cel e 'pace de temps,
�101
EAU onOINAIUE,
EA U MINÉRALE,
'l'ISSU GIlAI SSI\IlX
TISSU GRAISSEIlX
~;
N'a ri ell perdu de so n roi rls;
N'a l'ien r el'IIII de son roid
(' sl de\'I'llu prcoqu e fl'I abl e, 0 COlh eJ'l é son ~ ~ Jl eC l el pl'io
s'est sapollifi é et Il'nn!' l'orme IIn e COl15i slall Ce spon gieuse
pour aillsi dire en !'Iéarintl,
Lrè - éla sli llu e,
l\In~mRANHS
nlEnlORlNHS OB L 'Il S'fO~IAC,
Oll L' ESTOIIIAC,
La rncl1lbl':l no rnU()lIClise eSI
Harnolli ssenll'nt leger de la
conlme de la hOlllllie, Spch e- l11 embl'ane mllqll eu>e i couclles
l' e~s
e c i fi'iabilitl'l poill' aiusidil'e bubJaœlltes spon glcu.es,
des cou ches suuJacc nles.
POIl~N
l'OIlMONS.
S ,
UerluilSen plIll'lla ge,
R éduits en putl'Ïlage.
1'0111,
F OI B.
Il ne r esle pl li S au fond dll
Tla perdu \l5g ral11lll e de son
vase que quclques gl'a lllOle, )J oid >; sa CO llsI> 13ncc el sa COll d'iln e ubstall ce r éd uile en leur n'ont (' PI'OU vca llcull chan·
houilli c Hri se) lI'ùs-m oll e,
ge ment sensi ble,
lI ,'TIl,
llATIl,
Même l'ësullat quc pour l e T ran sform éc en ulle sub'l oit~
,
SIOIlI'{\ tl'i's- molle, sans cha ngeI1l tlnL dtl fOI'l\lc.
'J'I SS U MIJSC UI,AllIlt,
II U per du 100 g 1'U 1011I 'S dt!I-o li
poids; >3 CIlUI UIII' l'Oli ge a )I ~ li
tll sa cO I ~ i s l a l C' \'SL d\!\'e llil e
très 1II01 le, Les )1 111'110115 grolsS'USl's qui s' y tl'oll , ui ent JIIêlécs
so SOut sn ponIUt'cs.
C ~ILO
T
DII bANG (1 00
gram mes),
D,1118 CeLll' l'x péri ' I ICO , l' '3 11
alra lille a l'lé relloll Vclèe Lou s
les j Oll rg pelldanl (lu i ll ze j olll's ,
ecail l lJ t n pe l'ùu 20 gl'uII1I1I('S
,le so n pO;ds; Il b ' e~ t l\. lll oli i
Ullrrs avoir 11I'\S lIlIO l ei nle
hl'ulle l'oll cée presquo 1101 1'
Kali S pelli culc lIbl'i ncu co utour
Ou ()uIlIUL,
'1
'TISSU
~ I USC LAln
R,
Il 3 perdll H, gl 3 111111 'S dc 5011
)loiu s; sa CO I1 SiSI:l IICtl Cl sa co ulelll' SO lit 1'\' l(oe~
les 1lI ~ lI es)
ai ll sl ()II ' les )lortiOll sgra isse uses qlli s'y ll'OIl\'ui ull t Illêlécs.
CA1U,OT
nu
SANG ( . 00
grammos),
Dans ,'elh: l'x pél'ience, J'eau
ol'di ll:lll'e li l' tù .'cllouv(liloe tOU t;
le. jour s pl'Ildalii C)lI lnzcjours,
Il a peruu 60 gl'U II lIIlll do
w n po iu s ; il s ' e~ L ra pel i . ; sa
cOllhisLance est de \ ell ue }l lu '
l'e1'111 0 ; il él ait lHII 01II'Ô d ulle
pell iclli e hl a l ~ h ~Lre
IiblÏncuse
lIbSCl. l' pals: O.
l,
�-
102-
Je dois ajouter que l'effet des eaux est, à circonstances égales, plus prononcé sur les parties
mortes que sur les parties vivantes, à cause de la
résistance de la force vitale; en faisant remarquer qu'elles n'opèrent pas seulement comme le
fera it un neutrali san t chimique, mais bien comme
un modificateur des tissus organiques.
PrOI.riétés médicales clos éléments clos oaux
de Vichy en ptuticulic...
D'a'près l'analyse chimique rapportée plus
haut, il noug sera facile de nou rendre compte
des vèI'lus médicules que possèdent les sources
cn gén "J'Ill, en passant en revue le propriétés
ch im iq ue " phy iologiqu s cl thérapeutiques de
subst!lllces qui entrent, en parti ulier, dans leur
compositioll.
Mais avant d'nller plus loin, il est indispensabl de faire remorquer que lorsqu'ull principe
prédomine d'une manière frapponte, comme celu
fi lieu pOUl' le bicarbollotc de souùe dans le caux
de Vichy, cc principe ùoit imprim r non-seulement 1111 cnrncl\re distinctif Il cetle source, mais
ncore donner Ù l' nu une action particulière ct
plus importnnt que les autres principes min6rali ateurs (IU'cllc l"lIferm • C'est pourquoi nous
�-
103-
croyons pouvoir établir les règles suivantes, en
disant:
1 0 Le bicarbonate de soude donne aux eaux
de Vichy la propriété de modiner dnns leur nature chimique, comme s'il était libre de toute
association, les 114ides du corps en les nlcalisnnt, d'augmenter les sécrétions, de diminuer la
plasticité du sang et d'empêcher, d'après les
expériences de 1\1. Baron, par une action locale
directe ou prises en boisson, la formotion des
pseuùo-membranes dans ln diphlhérite ct l'angine
couenneuse; de se combiner avec l'albumine, le
mucus ct la matière biliaire, de manière fi les
empêcher d'être coagulés par les acides qui existent dans l'estomac ou qui sc produisent dans le
Song; de favori cr le ramollissement et la transformotion en fibrine tic l'élément albumineux de
ccrtnins aliments, dans l'acte de la digestion, et
de renure, par conséquent, r.elte fonction plus
facile. Le bicarbonate de soude, Cil excitl1nt les
mcmhronos de l'e tomac, augmento en oulre le
suc gastrique; il . aponific, par une action chimiqlLC, 1 s mati res grusses; il aide Ics SIlC
gastriques, Il "pnlilJues et pancréatiques, à transformer les aliments, ct ceux-ci ù Jcvenir parties
intégrante de notre propre sub lance.
Le bicurbonate de soude po ède également
Ùes propriétés altérontes des vices, cach . ie " ou
�-
104 -
âcretés du sang, ainSI qu'une action fondante
à l'égard des engorgemenls ou obstructions du
foie, de la rate, des ganglions mésentériques, de
la matrice ct des reins; en faisant disparaltre
peu ù peu les matériaux épanchés et en ramenant
leur tissu à l'état normal, résultats démontrés d'aillenrs par de nombreuses observations cliniques.
So us le rapport physiologique, on il reconnu,
en outre, que la soude était indispensable ù
notre ex istence et à notre so nté, puisque les
aliments qui n' en renferment pas ne peuvent
serv ir à entrete nir la vie, ce qui a été reco nnu
toutes les foi s qu'on a voulu Jlourrir des animaux
avec des aliments (lui étai ent privés ùe ce sel; et
fa preuve qu' il en est ainsi, c'est que fa soude,
'ombin ée avec diver aciùe, fuit porti e, intégran te de tous nos orgones el qu e, san la pl'ésell e de ce lle substu llce, il ne pourrait sc 1'0 l' Iller
ni su ng, ni fibrine muscul ai re, IIi os, IIi lait, etc.
C'est pourquoi uussi les matières nutritive' , pour
cOll st ituer de bons alimellls, doivent conlenir des
sels alculins dnns les proportions CO IlV nubles
pOUl' satisfaire à lu reproduction normale du sa ng,
ct cela est si vra i, que les alimens végéta ux, tels
tlue les navets, le ' pommes de terre ct la plupart
des subslunces ulimentaires dont nOus fai on
hllbituellem nL usuge, rcnf l'ment précisément,
dan ' le même ' proportiou , les mélO . 616-
�-
105-
ments incombustibles que le sang des auimaux.
Les nkulis, outre leur utilité comme agents
de nutrition, sont également indispensables dans
l'ucle de la respiration; cal' il est bien reconnu
aujoul'll'1lUi que l'alcalinité du sung est une des
premières conditions de la combustion pulmonaire, et consécutivement aussi de la chaleur
animale, de la lransmutation ct de la reconstruction de nos organes. C'est ainsi que beaucoup
d'ogenls de respiration, tels que l'amidon, le
Sucre ou la gomme, ne brûlent pas, dit M. Chevreul, 'ils ne se trouvent au contact d'un alcali
libre ou ù'un carbonate alcalin; l'incombustiorl,
dans ces cas, njoute le célM.lre chimiste, tient au
manque J'alcalinité, laquelle est l'iliterméJiail'IJ
indispcn able de l'oxygène de l'nir, dans la combustion pulmonaire.
Le bicurbonatc de souùe exi 'te dans 1 s sources
de Vichy dans une proportion si cOllsitl érable,
qu'il t impos 'ible de Ile pas lui aLlrihuer la
plus larg' part dans la vertu des caux. Cc sont
I,s s ul s, Cil Europe, qui l'enferment 5 gramm es
pOl' litre Je cc sel; celles d'Ems, qu'on met en
parall -le, cn Allemagne, avec celles de ViChy,
Il' n 'onti nnent pas ln moitié.
2° L'u -ide carbonique, de son cÔté, tl"il dan s
l'élat d, libcrt· sur la pcau, la membrane muqueu e ga 'lr -intc 'lillale on Y C~ I(' a l e, 'n dclerml "
�-
106-
nant une excitation vive, locale, analogue à celle
que tous les acides produisent, quand ils reviennent de l'estomac par éructation, sur les poumons, sur les yeux ou le nez.
En ce qui concerne ses effets thérapeutiques,
l'nciùe carbonique, employé comme médicament,
possède des propriétés rafratchissantes; on J'administre avec succès ùans toules les maladies
inflammatoires, aiguës ou chroniques. Tout le
monde connaît d'ailleurs l'effet favorable de ce
gaz sur J'estomac, à la suite d'une alimentation
trop copieuse. II produit alors une excitation
prompte mais passagère sur le système nerveux
ct sur les organes de sécrétion; il agit comme
les spirilueux,en produisantun trouble léger vers
le cerveau, avec celle différence qu'il ne laisse
point de traces d'ilTitation, mais bien des effets
sédatifs, hyposlhénisant ', très-prononcés, que l'on
remarque surtout Jan s les ulT'ections hystériques,
ou dans les douleurs nerveuses de la matrice par
ùéfaut d'écoulement des règles; on l'administre,
dons cc cas, directement, sous la forme de douches. Cet acide, dont les eaux do Vichy renferment une si grande proportion, prelld une part
notable dOIl le résultat de la cure.
30 Ln quantité d'hydrochlornte ct de ul/'atc ùe
soude qui se trou ve dnns ces caux éta nt très·faib le,
Jeuraction, parconséquont, doit être peu sensib le.
�-
107-
4 Quant au brome et à l'iode, ces deux. corps
0
donnés à petite dose, ainsi qu'on les lrouve précisément dans les sources de Vichy, exercent ulle
aclion stimulante sur le système muqueux, el
une action fondante sur le système ganglionnaire.
Edol~
modifie aussi nos humeurs viciées. C'est
précisément dans un état de combinaison nlcaline, semblable à celle qui exisle dans les caux
de Vichy, que, d'après les expériences de M. Dorvault, cette substance Ouidifie l'albumine et la
(jbrine. C'est le sédatif des douleurs os enses, et
le fondant par excellence des engorgements glanùulaires. M. Gendrin se loue beaucoup de l'emploi
de l'iode Jans le traitement de la goutte, soit
niguë, oit chronique; ce célèbre médecin dit avoir
vu les plus vives llllaques disparaître en quelque
jours ct les nodosités diminuer, sou l'innuelll'e
ùe cet airent uni à la soude ou à la polas e.
50 L'arsenic, donné également ù petite ' doses,
ainsi qu'il existe dllllS c s eaux, a été préconisé
pat' mOIl collègue BouJin comme un excellellt
nntip'riodique dclns les névralgies ct les fï'vres
Ù'uccè , et par Fowler comme un moyell puissanL
de guéri 011 des mallldie de la penu, du rhumali: me, ù la yphilis, des exanthèmes 't J 'S afre 'lioll cnncéreu 'c .
6° Le fer qu'on y trouve modifie la composition
du , ung, dont jlaugment lu mati 1'e COlorllllle el
�-
108-
la consistance; il soutient aussi les forces physiques, dans les conval escences des maladies avec
débilité ou inertie des organes, de même que
dans l'anémie et la chlorose par suite de pertes
de sang trop abondantes.
Nous passerons sous silence les autres substa nces que renferment les eaux de Vichy, les
propriétés qu'elles possèdent nous étant peu connues, ainsi que les autres principes que lu chimie
n'a pu encore y découvrir. Ajoutons cependant,
comme fait gé néral d'observa tion, que les médicaments associés par lallaturc, tels qu'on les lrouve
dans les caux minérales, voient souvent leur!:!
eH'cts sc décupler; c'est "insi qu'il fout de 30 à
4.0 grnmmes de sulfate de magnésie, pour obtenir UII end purgnti f, lorsqu'i l est iso lé, tandis que
10 il 15 '''l'ummes de ce sel, conte nu lI ature llement dnn l'cau de Pulnn, ufliscnt ponr orriver
il ll ml'rnc résultat.
De l'htfluenee des malaclle ebl'0)1qu~
et diath ésiq UNIl
SUl· ln SIIII té ')1 géllél'n 1.
L'expérience des siècles ayant démonlré com~
biol1 il C. t difGcile cl guérir les moludic. cinoniques, il en était résulté que la plupart des médecins avaient fini par abandonner les malades
�-
109 -
aux seuls efforts de la nature, les considérant
comme lout à fail incurables; ou bien, ides méllicnmen ts étaient ad mi nistrés, (:' était dans r espoir
de rétablir les forces affaiblie, et, dnns ce cas, on
IIgissnit par des tonique ' plus ou moins incendiaires et presque toujours funestes. C'est alors
que Borùeu, après avoir écrit qu'il ne rega rdiJit
comme incurables que les maladies chroniques qui
avaient rési té aux eiJUX minérales, conseilla avec
juste raison l'emploi de ce moyen il tous les malades qui, avant lui. se trouvaiellt pour ainsi dire
abandonnés ;i une mort certaine; el cela est si
vrai, (lue nou ne voyon Hnivcl' dan s les étnblissement thermaux que Lies pcrsonnes qui, en générul, ont ôpuisé tous le moyells ordinaire de
secours, et renollcé, Jlour ainsi dire, ê\ tout
espoir de guéri on pUI' les [I/Tents pharmaceutiques, préparé 011 as ociés par la mnin ùes
hommes.
11 est indispen sa hl e de dire ici, pOUl' démontrer l'utilité incontl'. ta bl de en ux mill éra les 1\
gélléral t de celles de Yi 'hy Cil porti(;tdier, que
dan toutes les longue sou/l'l'une s, soit phy siques, so it mondes, la cOllstitution s'altère, cl qu'au
tnili('u cl s div'l's si" nes morbidcs qui les cal'o(;léri s 'lit, on voit pl'eeque toujours, comme ymptô.
mes prédominant, un trouble général c mnniresl er dan 1 s fon clioll sù ig 'sliv s l r "pal'nlrir s,
7
�-HO ,ous forme de gastralgie, de dyspepsie ou de
spasmes des ,'iscères abdominaux.
Sous l'influence de toutes ces causes directes ou
indirectes, on voit peu à peu J'équilibre des
forces viLales diminuer dans leur ensemble, de
telle sorte que la lIuLriLion et l'assimilation s'arrêtent, le sUllg s'appauvrit; de 10, cet état de
langueur et de dépéris:>ement de J'individu.
Mais, au milieu de cet anéanti semcnt de la
'ie causé pHI' les soulfrances de l'orgnnisme, il
se produit des altérations humorales qll'il est important de faire onnaÎlre au 'i, lesque lles donnent
aux sticréLion ' des propriétés ou de réactions
acides qu'elles n'avaient pas auporuvnnt, comme
ce lu a lic'lI, du 1'e:le, toules les fois qu'il existe
UII élal de oèvre ou d'irrilation quelconque, duns
une des pnrtie ' du corp .
C'e. t aillsi, par exemple, que le larmes, nnturelJem lit al 'nlines, deviellllellt ncid s li la suile
d'une ophllllllOlie, cl que le mucus nasal ou bl'onhique sc présenle avec cl semhlable propriétés
dUlls le cor)Za cl Ja bronchite inllammlloire. ous
('e ruppOlt, Prout nssurc {'gnlement qu ln su ur,
Ilill.i que le!:! uutres /luit! ' écrêtés, conlielln 'nt
de l'aeidc ac"tique dan toule 1- maladies cIlrolIiqllCS, cru'l qll \ soit J'orgnnc mnlrllJe.
M~J.
Uc '(PINel ct Cohl'n out démolltré de la
manière ln plus positiv , pur ùe nombreuses xpé-
�-
tH-
riences, que la oude diminue dans le sang, chez
tous les sujets affectés de fièvre lente, inflammatoire, et ces auteurs ajoutent également que cette
hnmeur prend dans ces cas une réaction acide, laquelle est incompatible avec les fonctions que le
sang remplit dans lu nutrition et la respiration, et
s'oppose par conséquent à un état de santé convenahle. Ajoutolls, en outre, que par suite de ce
rnlentissement cles uctes de la vic organique, le
nombre de globules rouges du SAng diminue, tandis CJue la partie séreu e t les globules blancs
nUCTmelllenL, cL 'lue celle nsthénie générnle, ou
mieux crUe viciation humornle. a pour crreL de
rendre les éléments du snng moins liés, moins
librinr\lx, ct d'pntraver consécutivement toutes les
fonetions vital s.
On a ohservé. n\1ssi, duns les fièvre:! 1 ntes
hectiques. uvcc filiblesse générale, qu'une partie
ùe l'oxygène ct de l'azole dirninunit dans le snng,
Cr qui rrlld cetle humeur proportionnellement plus
l'iche en carbonr. Disons également que tous ces
phénomèlles. qui signalent une vie qui s'éteint,
Sont occasiollld:s, ln plupart dut mps, par la soufl'l'allce d'un !leul organ!', qui s'irrndie ,t réagit sur
lous les autres, pal' l'enchaînement nntuJ'cl des
l'onctiolls ol'golliqlH'S. e'c 'l dUlls tel élnt nlclteux
que se pl'és!'ntl'Ill le plus orclillniremcllt l 'S perSOline qui vicnnent demandcl' aux caux une cn-
�- 112tière guérison, ou tout au moins quelque soulagement. Nous devons, en pareil cas , prévenir
celles qui pourraient se décourager au milieu d'un
traitem ent toujr
~ long dans ses résultats, que
cc n'est pa s seulement pour un organe malade
qu 'o n vient réclamer le bénéfice des eaux, mais
nussi pour rétablir dans son ensemble une constit ution plu s ou moins détériorée . Ajoutons égaIement que, dans toutes ces alTect ions, on doit
chercher une guériso n prompte, attendu que ce
sont presque toujours des organes essentiels à la
vie qui ouflrent, tels que l'estomac, les intestins,
Je foie, les reins, la vess ie, la matrice 011 les poumon , ou bien encore des d in thèses li combattre,
comme il 'en produit à la su ite de fi èv res d'accès
ou ù'intoxication s miasmatiques, palustres, avec
ellgorge ment du foi e ou de la rate, maladies qu e
l'on contracte prin cipalement dans les payschnuds.
Toute ce altérations dOllt nou vellons de parIer doivent fuire compl' IIdrc aux maladc qu'il
faudra arp l'ter dans ln cure, li on pa s une médi ca tion superfi cie lle, mais !Ji Il impr imer ù l'économ ie tout entière ull e modifi cu ti on profonde
eL sout'IlUC, .pui 'qu'il s' agit i i de détruire des
accidents morbid e , qui s'o ppose nt depuis lon gtemp cl "jà uu l'établi sse ment de lu sa nté.
L'utilité des ea ux alca lines, t1'après cc qu nous
veno ns de voir, nous paraît uffisomment démon-
�-
113-
trée, je pense, car il est évident que toutes ces
maladies dépelldent, cn dernière anolyse, d'un
épuisement général par défaut d'assimilation et
d'6labol'ution incomplète des substances alimentaires, dans les divers appareils organiques, avec
altération consécutive dans lu nature chimique du
san rr et des humeurs.
Il Ile faut pos oublier, non plus, que l'étude
ùes liquides animaux appartient lout entière il
l'étude de la nutrition, et que tous les acles de
la vie organique se trouvent placés, d'une manière absolue, sous leur dépendance : ce qui
nous fait voir que c'est dans l'altération des
humeurs que le médecin doit chercher les causes
de la plupart des maladies et les moyens, pal'
conséquent, de les combatlre. Cc n'est pas, il
faut le dire, l'état fébrile eul, qui, dans les maladies chroniques, fait diminuer les sels et la
fiurine du sung; ces mêmes résullats peuvent être
produits par d'autres causes, l Iles que : une
diète ou l'ab linence prolollgée, un rérrime trop
sévère, les uigné s, le purgations fréquente ',
ùes urines ou de s6 rétion trè -abondantes,
Icsquell s nous font maigrir, en nous enlevant
du corps les produils les plus animalisés; car les
bois on 'lU pl' nn nlles malades hnbituellement
Ile sum nt pus pour compenser celt déperditioll
des élémelll salins ou fibrineux du sang.
�-
H4-
D'après ces faits qui, dl\ns les maladies chroniques, peuvent dépendre tout à la fois, comme
nous venons de le voir, de la maladie, du traitement ou du régime diététique auquel ces malades
ont été soumis, s'cn rapporter dans cette circonstallce au trnitement d'un seul organe, cc sernit
évidemment commellre ulle grave ct pr jutliciable erreur, puisque nous avons vu que dons
toutes ces milladics, il y avait un élat généru 1, une a Itéra lion profonde de J' orgull isme ct
des humeur à modifier; et ce qui le prouve, c'est
qu'on ne réus~it
bien, dun c s sorte d'ûlTeclions,
qu'en employallt une médication générale, qui
pui sse s'adresser ù l'orgnnisllle tout enlier.
nans ces divers élals morbil)cs, les médicaments lOlliquesou autre, préparés dans nos pharmacies, étant restés impui sanls, ct les émissions
sanguines, les purgatifs, les vomitifs ou autre '
moyens de ce genre ne pouvulIl plus être employé, la médication recoll litllti"cdc5 'au. minérales reslo dOliC la seule qui pui 'sc vl~ritabeJn
être iOloqué', ,t la seule qui puisse produire cn
efrcL des rcôullllls rcellem 'lit cfli 'aecs, Cil illtroduisullt dans le 'on/'l' les élémonls rcconstitutifs Je
composition, dont J'état phYlliologir{ue du malade
était pri\'6 d puis IOll glemps cl 'jà pur lcs ouf..
frulIcosdu IOUI.
~h
hi n! nu nomhre des caux minéral cl
�-
115-
nature à remédier il un pareil état de souffrances
ou mieux il des altérutions semblables des éléments constitutifs du sang et des humeurs, il n'en
est pas de plus convenables que celles de Vichy,
car elles renferm ent précis~ment,
dans leur
composition chimique, un cnsemblc de substances salines à buse de soude, dont les propriétés
curatives, neutrali antes et reconstituantes tout à
la fois, conviennent plus parfaitement il la réaliillion d'un pareil résultat. Elles renfermellt en
outre de l'oxygène ct de J'azote en ussez grande
quantité pour pouroir décarboniser le sang, ainsi
que nOU5 l'avons vu en examinant le propriétés ct
lu nature pnrticulière des éléments constitutifs des
coux minérales de Vichy,
Du mode d'action des eaux do V1chl'
qui 'l' l'attachent.
t d s consi«. rations générale
Après avoir exnmi~,
comme non venon de
le raire, les question ' physique" ph) siologiques
ct thérupeutjcl'lcs des enux al 'ulines, uin i que la
naLure des mllilldi s qu'cil s sont arr lées à gué.
rir, il est c nvcnuble, je JI Il 'e, de rechercher par
quel mot! d'oclion s'op renttous ces phénomène,
C lradui 'cnt par
dont le résultats, en lY~néra,
la guérison d .. maladi's, c'e 't-ù-dire pur l, ré-
�-
116-
tablissement du rhylhme normal des fonclions
organiques , en faisallt remnrquer, toutefois, que
Jes affections qui se présentent à Vielly se caractérisent le plus ordinairement par d~s
lésions
physiques ou matérielles, ct quelquefois seulement por des perturbations nerveuses dans les
phénomènes vitaux.
. Les euux de Vichy, comme toutes les eaux minérales, forment un médicament complexe dan s
ses éléments constitutifs: des explications sur leur
moùe d'action doivent par conséquent être trèsdifliciles, attendu qu'à côté des propriétés générale il y a une propriété spéciale, I[lquelle
dépcnd de la nature des éléments qu'elles renfermellt, cc qui prouve qu'on ne peut les rem·
placer les Ufles par les autres, ct démontre lu
difficulté qu'il y a de fix er 10 port que chacun des
éléments de 'clte association peut pl' ndrc à l' ffet
général. Nous devon également Jéelarer qu'il
c t impo sib le d'admeltr que le bicnrhol1nlc de
soude soit l'a gen t exclusif ou essenti 1 des /lUX,
de même CJU'OII ne peut affirmer que lu strolltian e
ou lu lithin , dont les verlus médicale ' sont il
peu pl' s ignorée, ont un rÔI ab. olllment pa s if;
cl, t1 effct, quel que . oit l'ngellt prédomillant
d'un eau minérale, cet ag nt Il'u git pas s ul j
c' sl un lout qui a pri ' sa force ct Sil spécialité thérapeutique dans l'a sociation des div l'S princip g
�-
117-
minéralisateurs qui le composent; nous savons
également que l'association, ou mieux la réaction
des substances médicamenteuses entre elles,donne
des propriétés différentes, qui n'appartiennent ni
à l'une ni à l'autre de ces substances prises isolément. Quoi qu'il en soit, çlisons ici que les diverses propriétés des eaux ne doivent pas être
étudiées empiriquement, ni d'après des théories
transmises el acceptées d'âge en âge, comme celles
de l'excitation, de la lonic'ité ou de la révulsion;
car il est à remarq uer que les théories ct les
s)'stèmes dénaturent souvent les faits pour se les
rendre favorables, et peuvent, par conséquent,
nous cOllduire aux plus fune tes consérluences.
C'e't donc dans le sen des lois phy iques et
physiologiques que j'ui dû diriger mes recherches
depuis que je viens ù Vichy; j'Cil ai pui é les
prillcipaux résultats dans la clillique de l'hôpital
donl le service m'esl conGé. J'ai dû, ainsi qu'on
l'a vu plus haut, examiner simullaném nll'action
des caux sur divers s pel'sollnes bien porLantes,
afin de suivre avec plus (le fruit les effets qu'elles
produisent sur les malades. Le ob ervntions recueillies de cette munière SOlit et seront toujours
éternellement vraies, attendu (lue la verLu d'un
médicament ne peut 6tre connue que par les résultats obtenus daus les divers ucles physiol~
qlle ou pathologiques, et non pur le cxp6ricll (;'s
�-
118-
sorties du laboratoire des chimistes, dont les théories sur la prétend ue 1iq uéfaction du sang, en
ce qui concerne du moins les eaux de Vichy, sont
loin d'être exactes, ainsi que nous le verrous
d'uilleurs lorsqu'il sera question des maladies de la
rate avec appnuvrissement du sang.
Le mode d'action thérapeutique des eaux minérales, disions-nous, e t en général u'une explication diffi cile; cepelldant nous croyons qu' il
n'en est peut-être pas ain i à l'égard des caux
minéral es de Vichy, il Cau '6 de la facilité que
donne la chimie de reconnaître pOl' llOS se ns et
Cil Lou lieux ln prése nce du principal agent qui
les minéralise, ct dont J'étude sc prNe purraitemen taux cOlid i lions cr une bon Il e ex péri lTleutation
phy iologique. On ail il 'puis lon gtemps que l'agellt prin ci pal des eaux réside unns le bicarbonate
de soude, dont les propriétés chim iques, lor(Iu'elles prédomiuenl, comme (;elu a lieu dans les
'/lUX, peuvent être signlliocs et suivi es pus il pas,
oiL dans 1I0S lio lid es, soil dans nos hlmeu'~.
l' Lle facilité que pruscutu en pnrticulicr l'cau
millér,de de Vichy permet nu ml.t!ecin de gl'nduer
il vololl té ln do 'C du mût! ic:umcn t, cl de dOllller
pli l' Iii il la 'cience médicule la précisioll des
'cicnccs exactes, moins 1,\ conllai ~alCc
des loi'
ol'ra\(
JlI e~ cl vitnle , lois touLos mylériclIs's ct
pur consô(lIlClll Clichées Ù 1I0lrn illtell igellco, mais
�-
119
que nous sommes obligés d'admettre, si nous
vo ul ons eApl iquer les divers phénomènes qui président à notre conservation . Ces phénomènes, pal'
ce la seu l qu' ils se passent sous le voile du mystère , ne peuvent nous servir ici; et cela est si
vra i, que les hommes qu i se livl'ent fi l'étutle des
lois vita les sont forcés , pour s'entendre, d'admettre de mols ou de idées de convention. Ce n'est
donc pns ainsi que nous devons procéder, pour
explilluer à nos lecteur 1 propriétés médicales
de sources alcnlincs. Ces xplicntions scront comprises avcc ù'aulant plus ùe facililé f(u'elles auront l'avuntnge de sati faire tout ù la fois les ens
el la raison, i, comme nous allon' le voir, nous
les cherchons dans les réaction ' que les sciences
physiq ues et ph ysiolo'yiq ues nous pcrrnellen t d' ap~
pl'écicr, en étudiant, pilr l'analyse des {',\it" les
moù ioca tions qu' éprou vent les sécrélions sous
l'inDu nce de ' eaux emplo)ée , lIin ' i que le concilie d'ailleur l'Académic de méùecinc, comme
le selû moyen à L'aide dl'qUel on Jmisse arrive/' à.
des résullats réellement utile li la pratique de la
médecine. Cepcndnllt, comme Cfuclcluc. médecin.
ont prét ndu quc le cnux de Vichy Il'ngis!laitnt
principalemollt quo par une propriét é e.xr;ilall{c,
toniqlLc ,t "élin[stUc, je 'l'ois utile, danli lïtér~
de la v('rité 'l ues princ:ipes qui m'ont "uiJé jusqU'Il pl' senl dans 1'I':lude de ces calH, commo
�-
120-
aussi pour éclairer l'opinion du lecteur sur toutes
ces questions, de les examiner en peu de mots .
Mais, avant d'aller plus loin, disons ici combien il
est curieux de voir, dans des questions aussi importantes que celles qui concernent les propriétés
des eaux minérales, de voir, dis-je, les auteurs
de toutes tes époques se copier successivement
depuis des siècles et se transmettre de confiance,
comme une monnaie couranle, sans rien vérifier
par eux-mllmes, et suns examioer si toutes c s
th éories sur l' cxci tation ou la ré\'ulsion n' éla ien
pus au fond de pures hypolhès s.
Prenon d'abord le mot révulsion. Eh bien, la
révulsion ne saurait Nl'e el'licace qu'nutant que
toutes les maladies reconnaîtraient pOUl' cause un
principe mobile, 3pable d'être déplacé ou éliminé. Mai il est évident qu'cil, 0 dépendent
pn d'un simple mouvement vilal, et que vouloir
l 's guérir de elte manièr , c' st fnire il plai ,il'
de 'elle thérapeutique de r'vl1~iOI
un sy Lèm'
de bascule, une sorte de locomotive invisible. entraînant lout cc qu'on veul d'ullc région dans ulle
autre; COllltll 'i lèS maladie' qui a/fect 'IÜ les
organes intérieur' etaient des I!tres j olé, su ceptibles) par con. équent, d'être allirés au dehors,
d ép la( 'l~s
ou reudn' mobil,s pur l'inOu nec de lcl
ou tel og(,lIt de révuL ion, 'C qui n' 'l pas.
,C 1 \01 ( tonirilP
H'Îme nntul'cllement uno
�-
12t -
tension, une résistance dans la fibre animale,
dans les tissus organiques, ce qui, en bonne logique, devrait s'opposer, ce nous semble, à la fonte
des engorgements ou des obstructions; et, cependant, nous voyons tous les jours des maladies de
ce genre disparaître sous l'influence des eaux de
Vichy. Ce qui prouve évidemment que la tonicité
est ici un mot usé et sans valeur. Les résultats cliniques d'ailleurs sont là pour démontrer la fausseté de pareilles assertions.
Quant à l'excz'lation, ce mode d'action, exprime également le resserrement dcs pores, des
vais eaux ou des glandes, dont l'effet doit naturellement [mêler toute sécrétion, et amener pUI'
conséquent la suppression ou tout au moins la diminution des urines, de la sueur et de la bile.
Or, si le parti UII de l'excitation n'admettent
pus la diminution des urines ni la séchere ' e de
la peau, co qu'il est impo ible d'admellre, les
caux de Vichy ne sont donc ni ioniques ni excitanles, comme ces médecins 10 di ent. Ou bien,
i l'action oes eaux alcalillcs con. iste dans ces
propriétés, il faut que ces médecins renoncent
!.Ilors à ces expressions, ct rejett nt toutes les lois
lhérupeutiqu" ct physiologiques les mieux établi s d nos jours, pour ne faire que oc l'empirism " c'csl-ù-dll'e une médecin qui Il'a ni méthode IIi théorie. Tout cela prouve évidemmcntquc
�- 122ceux qui ont adopté de pareilles idées SUI' l'action
, principale des eaux minérales de Vichy sont da os
une erreur fondamentale. Et cette errcur, remarquez-le bien, n'est pas ici une chose indifférente, une affaire de pure th éorie, car elle peut
conduire il des applications fâcheuses, pur cela
même que les indicatiolls qu'elle renferme ne
sont pas exactes; c'est à quoi n'ont pas réUéchi
les médecins qui propagen t de semblables chimèr s, sa ns s'occuper de mettre à pront les
moyens d'inve ,til'ation que nou offrent les sciences physiques ct physiologiques, les so ules qui
puis eu t nous conduire ù tle bOll s résultats en fait
de Lrai Lem cnt.
No us avons suf(i sa mm on t dumontré, je pen se ,
que co n'est point SUI' l' c ~cilto
'Ju ' il fau t
compLer, pour la guéri 'on des maladies ol'IJan iques, mais bien sur les élorncnls matériels !.les
eaux. Ceux qui ouffrenttrouvero nt des cxc itanls
lI ervcux purtout; quant aux modificateur clu
so ng, de nerfs t tics ol'go nes, inti isp 'nsnhles pOUl'
produir' unc guérisoll réelle ct durable, il faudra,
pour le ' trollv'r, sc l'endr élUX sources qui renferlllellt les élém nl rnodificoleurs spéciau· il la
gu 'ri Oll de ces maladies; car, (l'avoir pour action cUl'lllÎ" • comme 011 le proclame dans fln's'lu'
tous 1 s écrits Lhéoriques sur l 's caux mi(lére~,
qu'ulIC' réaction orgoni'lu nerveuse, r;'e 'L so
�-
125-
faire une tr s-fausse idée de la maladie et du remède, c'est n'en visager lu question que sous un
seul de ses côtés, et ne sati faire qu'à la moins
importante et à la plus facile des indications thérapeutiques. Aussi, que de cruelles déceptions
n'éprouv.crait-on pas, si, dans les maladies chrolliques, on s'imaginnit q\l'il Ile faut qu'exciter
Une fièvre plus ou moins légère pour faire disparaître la maladie! Si, ù côté de l'excitation, on
n'aVilit pa un modificateur spécial ou spécifique,
on nuirait beaucoup plus alors qu'on ne serait
utile; car, pour guérir une molndie, il faut d'abord détruire la cau e qui rend l'organe mnlade,
ou' bien le principe qui vicie ou mine la con titution; or, personlle no croira quo les excÙtlnls ct
les révulsifs, ce qui revient au mêm , puissellt
amener un pareil résultat. Il est ognlcll1cnl absurde d( soutenir que ln pou ée, pli\' l'irritlllion
qu'elle détermine ù In'penu, épiphéllomène aCGidenlcl ct momelltané, pui sc révul cr cl phlrgrnusi, ou dcs cngorgement' intérieu\'!!. SOIlS cc
rapport, celle action lhél'apellliquc est éviderurnCllllllllle, allendu que l'excitation, ainsi {lue je
le li iSiiis tout ù l'heure, n' '.t, pnr rnpport aux
CilUX alcalilles, <pl'unc lr{'s-j'aihle porlie de Icul'
puissance médicnle. [W peul suflirc ccpendant
qua Ild, derriè!l'c la ma lad ie, il ri' Ya pas aulre clio e
fJ.U'ull éLlll nerveux, tel 'lu langueur, lroulle
�-
124-
ou perturbation dans une fonction, ainsi qu'on le
voit dnTls la dyspepsie et la gastralgie, par rapport à la digestion: dans toutes ces circonstances,
la médication excitante peut su(,(ire. tais vouloir
s'appuyer sur une pareille puissance curative,
cela ne peut convenir, en conscience, aux trois
quarts des malades qui se renuent à Vichy, parce
qu'ils ont des affection orcraniques qu'il faut,
avant tout, détruire matériellement, ou bien des
dinthè cs ou des cOllstitutions de mauvaise nature
qu'il faut corriger. ce qu'on ne pourra jomnis
obtenir avec l' exr.i tntion, méd icatioll basée sur
un elfel purement mécanique. et, par conséquent,
d'une valeur médicale ill igniGallte et sans portée.
La issons donc de côté ces théories de l'excitation
ou de la 1'évu[sion, empruntée' à une vieille rouline; mots sur lesquels s'appuient qu Iques médecin de Vichy pour expliquer lu principnle
propriété curntive de ' caux, propriété que les
'ource minérales de tous le puy pourrai ent
l'cV ndiquer au mÔme titre, en procurant oux
malnd , les même lIvanlng s. Heureusement,
comm je l'ni démontré plu haut, il ne fnut pas
b aucoup de science pour comprendre que c'est
là une erreur fondamentale; COI' il t incontestable qu'une dirrér nec oussi marquéo dall la ou·
tu!" el Je pr portion des principes constituants
d s euu minérule doit fair vUl'jo 'on 'üléruhlo-
�-
125 -
meut aussi les effets et les résultats dans le traitement des maladies.
Mais ce qui prouve physiquement que l'action
des caux de Vichy ne peut être basée, comme on
le dit, sur J'excitation, c'est que les alcalis donnent au sang une couleur plus foncée, qu'ils l'empêchent de se conguler, et qu'ils redissolvent même
les précipités produits dan le sang par les acides.
Ajoutons également que les eaux minérales
en général, et celles de Vichy en particulier,
agissent trè '-peu par propagalion dynamique ou
par excitation, mais bien par transition matérielle dans le système vasculaire sanguin. La premi "re de ces actions est puremen t locale, elle ne
. laisse rien qu'un coup de fouet ou une friction
Sèche sur la partie touchée; on ne peut rai 0[1Ilablemellt lui demander autre chose; tandis que
la tran mis ion moléculaire opère par un effet générai, que nul médicament ne peut produire s'il
lie passe tlllllS le ang pur ab orption. C'cst ainsi
quc l'cau de Vichy agit mat6ri lIement pur sa
nature chimiqll spéciale. C'est au si dans les
réuctiol's par contact dircct que s'opère vériloblem 'nll'clJ',t toniqu et fortifiant des caux sur les
or"'ancs, cl non par l'excitation nerveuse, révulsive ou dérivutiv , laquelle ne sert tout au plus
qu'à meltre le . y tème nerveux cn rapport avec la
fonction, tandi ' que les matériaux ubsorb6s for-
�-
126-
ment dons l'organe et la fonction l'objet spécial
de la guérison.
Nous devons, d'après l'examen que nous venons
de faire du mode d'action des caux, poser en
principe que ce/les de Vichy agissent de deux manières, chez tous les malades: d'abord sur le song,
qui, soit dit en passant, est par sa noturo le toniqne par excellence et le mei/leur de lous les
excitants connus, comme étant chargé de fournir
les matériaux néce!.saires il la construction des
solides el à la composition des humeurs; ensuile
ur le sy tème nerveux, sur lequel eJles n'opèren t qIl' i nd i rectement et selon les constitutions
individuelles: c'c t-ù-dire qu'elles vont au but
avant d motiiGer les moyens. Les sel ' des caux.
sont éliminés, sans doute, pur les sécrétions, mais
cc u' st qU'llprès avoir nui moléculaircment par
leur pré ence ur l'en embl e uc l'organisme. Cor
il st évident qu'un grnnd nombre de médicaments ne doivent leur l'Gcilcité qu'uux modiGcations qu'if. impriment aux quoli,lés du lIng, lelIu '1 modilie à on lOtir, améliore, nl/cntit 011
arr t l'aclion vicieuse des organcs l des fOllction, ou ' e rapport éviu·mmcllt, les caux de
Vieh) 0' 'upent 1 premier rung.
oi 'i, duns tous le co, comment on doil interpréter leur oction lhérapeulique ou m6di ole:
'OU\, Il pénélranl dnn 1· 'orp
par le '
�-
127-
voies digestives. sont absorbées par les veines. les
"Ilisseaux chylifères et la surface inteslinale;
elles pa rlell t de là pou [' recollsti tuer, en vertu
des princi res qu'elles con Lien nen t en cl issolu Lion, les organes clans leur substance, et les
humeurs viciées dans leur nature, ce qui veut
dire qu'clics procèdent pal' une action de présellce, action qui est tout il ln fois chimique et vitale: chimique, on allant toucher, pro\'oqucr ou
modifier les divers élément orgoniques, phénomènes démontrés par le chongemellt immédiilt
qui sc proJuitdalls la nature chimique de no humeurs et pOl' la réaction consécutive qui se manifeste SUI' nos diverses fonctions, lelles que les
sécrétions, la régénération, l'hématose et la nutriLion, dont les r{, 'ultats dMinitirs e trlldui ent
par 1 S ildion ' fonc/onles et reconstituanLes orgallo-plnstiques, que HOU voyons peu apeu 'opél'or dwz les mulode qui ont J'oit usoge des cnux
pondant un temp' plus ou moins lon er ; et ce qui
prouvo, Cil outrc, f(u'('lIes s'nclrcs 'ont en même
lemps HII principe vito!. c'e 't l'illlpressionnnhilile rlll'elles exercent :ur l'orgunismo, en réveillonl J'atonie des Ol'gllllCIl ell'illol'tie dps J'onctions.
Dnns Ics maladi s c:hroniques, dit M. Poli ' 'ier,
IC les eflux Hlillûrnlos o!;i ' 'e nl surtout en irnpri(C tn/lnl aux organes un état aigu qui les réveille
cc de lOllr engourd issomel1 t. »
�-
128-
Il est rationnel d'admettre également qu'en
pénétrant daos les parties les plus profondes cie
1I0S tissus, ces eaux les nettoient, pour ainsi dire,
en entraînant les matières hétérogènes morbides
Ilui s'y trouvent; elles sont reprises ensuite, et
rejetées hors de l'économie par les voies d'excrétion, les urines, la sueur, ou pur les intestins,
en traÎnan t, après a voi r mod ifié la partie avec
laquelle clics ont été en contact, les produits altérés ou viciés du corps.
En résumé, la seule théorie admissible aujourd'hui, concernant le mode d'action des eaux de
Vichy, est celle qui nous la fait envisager comme
une médication altérante ou d6purutive, réellement curative, par luquelle 'nous sollicitons des
éliminutions, des résolution s et d s régénérations
à l'égard des maladies chroniques, ainsi que le
fait d'ailleurs l'organi 'me pour les maladies aigu"s, en faisant remarquer toutefois que les
altérants, en modifiant, par une action moléculuire, les divers étuts morbides, changent consécutivement au si la vitalité duns l'ensemble de
l'organisme, ce qui n'a pas li eu avec 1 s excita llts,
qui n'ont rien de spécifique comme fortifiants
s'i l no sont accompagnés d'allai pliques ou
modificateurs matériels du sang; ils ne peuvellt uffire, dans ce cas, qu'aux maladies norYeuses, mai leur action peut avoir aussi pour in-
�- 129 'convénient de réveiller d'anciennes inflammations.
Quant ù ce qui concerne la quantité d'eau
nécessaire à chaque malade pour satisfaire convenablement aux exigences d'une cure complète,
cetle appréciation est tout à fait du ressort du
médecin qui, seul, peut diriger Je traitement;
elle doit être établie d'une manière, non pas
invariable, mais assez générale cependant pour
const~uer
une méthode oe traitement, comme il
en exi le d'ailleurs pour loutes les grandes médications, afin d'arriver aussi promptement que
possible et sans acciden t au rétabl issemen t du
malade. Ces principes, qui n'existaient pas à Vichy, j'ai dû les établir en prenant pour point de
départ et pour bose l'effet physiologique des eau;(
'ur nos humeurs, comme le moyen le plus ralionnel t le plus sûr pour arriver au résullot
désiré. J'engaoe donc une partie des malad s,
ceux qui sont aLLeillls, par exemple, d'engorgement de' vi 'cères abdominaux, de gouLle, de
gravelle, de d iabèto, de cachr,x ie pal udéen ne, Ol1
de toute nulre maladie ayant altéré sa cOllstitulion, Ù Il l'leI' jusqu'à l'alcalinité les humeurs
acide. du corps, l'urine Cil PllrLiculi r, comme
pouvant servir ù mesurer l'élat humoral morbide
de l'économie, lequel, se trouvant changé dans
des proportions convenables par la présence des
�-
150-
éléments de l'eau tians le sang, pendant une
période déterminée, doit constituer la cure. On
aura ainsi tout lieu d'espérer que celte modification momentanée, mais cerlaine, de humeurs,
amènera néces airement, par la suite, un changement favorable et soulerlU duns la situation onormale et vicieuse dans Inquelle le malade sc trouv/lit placé avant de venir il Vichy, ilualion qui
compromettait Sri vie, minée sourdement et de
toutes ports par la cause morbide.
Si cette manière de procéder dons l'ndministralion des eaux n' st pn r<ltionnelle oux y UI
de quelques personne', intéres 'ée sans doule il
faire croire le contruire, je doi dir du moins
que nies expérir.nces snI' des individus bi'n portanls prouvent qu'cil n'n jamais l'nit du mal, ct
qu me' observations sur le malade démontrent,
au contraire, qu'clio opèro avec los plu grn nds
avantages.
O'npr celle m ',thode J'npprécilltion, boséo
su r cl s rait t f)On ur cl· h pOlh\ses, il e l
l'vid 'nt que 1 méd cill ct 10 ll1illaùe auront du
moins la ollviclion que le remède nura pénétrè
jusqu'à l'organe o(l'e ' l~ , urtout qUllnd 'lorgone
ne peut être mi en l'apport direct !lvre J' 'uu,
'om lne' c 'In fi li 'u pour l' toma' ou la peau. Dans
cps dcrni t" ras, On conçoit qu'il ('!Il moins impOl'tant d'urrivel' jusqu'à l'ul nlinit'· des humeurs,
�-
151-
on peut même s'en dispenser complétement, sans
nuire pour cela au résultat favorable de la cure.
Celle prédominance alcaline dans nos humeurs
me paraît indispensable à la réalisation d'un
traitement efficace et sérieux, toutes les fois, du
moins, que la tolérance le permet; agir autrement, c'est, selon moi, agir en aveugle, naviguer
sans bous ole, je dirai plus, c'e t se rendre coupable. Le moyen d'ailleurs de s'ossurer de la
quantité d'cau convenable il chaque malade est
ùes p1us faciles à déterminer; on le trouvera
illdiqué nu chapitre qui traite de J'cau prise en
hoisson.
Examinons maintenant l'effet salutaire t gradué qu font éprouver ces eaux, lorsqu'on les
prend intérieurement, il doses modéré s, et que
leur emploi trouve sn véritable indication: l'estomac st l''g r ment excité, ou bout de peu de
jour l'aprétit se réveille; la difTcstion est plus
fucile, plus régulière, plus prompto; toutes les
l'on tiolls 'cxé ul nt ovec plus de fucilité, et le
I1Jnlad' éprouve Ull entim'nt de hiell-êlre el
ù'ugililé qu'il 11 ressentait pas auparavant: les
aigreurs d' stomnc di pOl'ni scnL, la bil' Il vient
plu l1uid • son '·coul·m nt plus l'aeil ; ru simiIUlio n cl '. uhslan 'es r'paratricc ou alimentail'!'
est plus ompl "te; les Ile, par OII S('quenl.
Sont plu rures et plu onsislaute; lu nutrition
�-
132 -
se [ait mieux; les chairs prenne,nt plus d'embonpoint et de fermeté ; le teint devient plus [rais,
plus coloré; le malad e es t plus dispos; tout annon ce enfin que J'organism e a reç u un grand
bienfait, ct que les eaux ont rendu aux organes
la force fonctioTlllelle dont ils étaient privés, et
ca lmé leur élat de soulrran ce par un effet sédatif
général.
A l'ex téri eur, les ca ux alcalines de Vichy produ isent ur la peau une excitation parfois su ivie
de rougeur. Cet e/f'et n'a lieu ordinairement que
lorsq u' on prend plusieurs buins ue suite avec
l'cau minérale pure. Ces rougeurs SOllt su ivi s de
vives démangeaisons ct de pi cotemelJ ts; Ir, som mcil est agité, souven t avec un peu Je nèvre . Il
l~st
prud ent, dans ce ca', Je su pendre les bains,
ou mieux d'y ajouter un tiers ou moitié d'cau
douce Cil commcnça nt. Toutes les constitutions
n'éprouvent pas les m6mes phénomènes d'excitation; il est m6me des personnes qui peuvent
prendre un grand nombre de bains d'cau pure
su ns en être in commodée. 'l'outero i· l' /Tet le plus
l'emarquab le des aux, so us cell forme, inJ épendamment d son ab orption, st de favoriser
lu perspiration cutanée, de donner à la penu de ln
douceul' t de l'onctuosité, cn dis olvanL ln mtllière écai lleuse épidermique qui la recouvre .
Par leur absorp li on sous les deux fonTI s pré-
�-
133-
cédentes, so it en bains, soit en boisson, elles
déterminent au bout de quelques minutes, d'autres fois au bout de quelques heures, l'alcalinité
Jes urines, lesquelles deviennent en même temps
plus abondantes, claires, limpides; et le dépôt
sédimenleux rouge, qu'on voyait SUl' les parois
du vase, cesse en même temps de . e produire.
La sueUf deviellt alcaline, elle augmente oinsi
que la sillive; la circulolion, la respiralion so nt
plu libres; les plaies, les dartres vives 'irritent,
s'enflamment à leur contllct, ct les douleurs que
1 s malades cn éprouvellt les obligent souvent à
su pendre l'usage des eaux.
L'action ch imique de l'eau e l plus sen ible,
uu moins en apparence, ur no ' humeurs que sur
nos sol id es; mais puisque les sécrétions sont modifiées, il faut bien reconnaÎlre au si que les 01'gn nes sécrélClI r' ou autres le son t égalemell t.
Les tracc de 10 oude, 'hez les individus qui
onl été nlcnlisés pcnuunt plu ieur jours de uile,
Onl une durée varinbl npl'è la ces atioll de lout
ll''litem Ill. 'st nillsi CJue 1l011 . avons vu de malad s 'on 'C 1'\'CI' cl . urincs nlcolin 'R pcnuonl huit
On dix j urs, nlors mt!m qu'ils n'uvaicnl pris
POUl' arriver li l'alclllinilé que Je lI' s-faib les
ùose d' nu, deux verre, par xemplc, Cil viogl!fllnlr heure. Pour mainl nir l'étal nlcûlin des
urin 8' d'une mani re durable penùant la cure
R
�1~)4
-
avec une quantité d'eau moyenne, il est essentiel
que les malades éloignent toutes les causes d'irritation physique ou morale, qu'ils s'abstiennent
d'acides, et qu'ils observent un régime convenable.
Un rait remarquabl e ct digne d'attention, c'est
fJue les urines, alcalines avant les repa s, cessent
de l' être chez la plupart des malad es, dès que la
digestion commence, à moins que celte fon ction
ne so it très-raci le, pour ne reprendre leu r alcalinité qu'après qu'elle pst tcrmillce. Cet élat dure
quellJlIc!'ois de cinq il six heures, su ivnnl que la
digestion est plus ou moins longue à sc faire. Ce
l'nit phy iologifJ ue pourrait servir égn lemrnt à
CO li laler la ourée du travail digestif chez les
diven; ind"ou~.
Cc changement assez curieux
ne pcut s'expliquer qu'en admeltant que l'alcalinité du sélnR, fournie par les cnux de Vichy, se
trouve <JéLrllite penoullL l'n el de ln digestion,
durnllt leque l touLe 1.5 mnlières introdui tes ùans
l'e. tomae pélssent il l'élut Ilciùe, ainsi que le
prollvent d'nill urs les belles expérience de
Monll gl'e. Le suc gastriqu e, disent \gn Jcment
MM. 'l'ird mil Il n ct Gmel in, ('st Il 'U !lcid ct en peli le
quantilt': 11vanl la digestioll; mais il augmen te,
sous (' <Jou hl rn prort, CI pr"s l' iflgesl ion des
suhslilll('(.g nlimear~'s;
or, d1>g qu C Lle l'onclion cst tcrminée, le sang 11 r ccvunt plu leli
�135 -
principes acides qui détruisaient son alcalillité
arlificielle, les produils sécrélés reprennent alors
leurs propriélés alcalines, momentullément suspendues. Le mouvement fébrile que ~élermin
la digeslion, n'est pas étranger non plus à ce chan~
gemellllHlssu6er de l'alca linilé ~es
J1uiJes.
Les forces musculaires se trouvent bien plus
nlfaiblies, pal' suite de l'usage prolongé des bains
alcalins, conlre l'opinion de Pelit, que pur les
buins d'cau ~ouce.
Des exemples nombreux !lonL
venus confirmer mon opinion à ccl égar~,
CUl' j'ai
vu les mêmes fuible8ses sc produire chez des malad es qui n'avaient fuit usuge des eaux qu'cn
boisson. Cct effet est cl Ù, sans aucun Joute, à
l'actioll hyposlhénisunle des eaux. Ceci, duns
tous les cus, n'a riell qui pui 'sc nous surprendre,
puisque leul' propriété domi/lunte e::.t d J'amollir
la Gbrine ct l'ulhumille qui consliluellt la trame
de nos organes, el de rendre par conséquent les
tissu ' plus mous el plu perméables.
SOI1S l'illflucnce ~os
eaux de Vi ch ,1 sy.lème
nervelL\. est vivemelll excité; che:l «u Ique 1lI1llad ', Ill IÔle düviellllolll'de ct pesanle, avec propension au 80mrncil; d'autres rois. c'est une espèce d'ivre!,c que le ' malades éprouveut; les
femmes surlout sonl plus illfluollcée sous ce roppOI'~
qlle le hommes. Quelques-unes comparellt
cette excitutioll à l'effet que produit le vin de
�-
136-
Chllmpngne sur le cerveau; ce phénomène est dû
il la présence de l'acide carbonique, très-abonJunt dans les eaux de Vichy, prises il la source.
L'llppareil génital est modirié chez les femmes
par l'e>.hllliltion plus considcl'ilble et plus précoce de la mcnstration; les caux calment les
douleurs qui la précèdent ou l' uccompugnent.
C'cst probublemcnt aussi il l' 'xcitution exercée
tallt SUl' les organes génito-urinaircs que sur les
ncrfs cleces partie, qu'e t due l'opinion généralement répandue et très-souvent motivée, qu'elle'
fa voriscn t la conception .
Elles passent pour être peu favornbles ou contraires aux af~ ctions pulmonaires ..Je doi dire il
cet égurd quc, purmi les lIombr ux malades que
j'ui observé. je n'en ni vu qu'un seul attcint de
bronchite chronique, qui nit l'es cnti une au CT menLation da us Ic ' symptÔme' cl la muladie; les
autre n'en ont éprouvé aucull ré ultat fâcheux.
Pris 's en p tite qUlllltité, c seaux purois ent
favori cr l'artériali ation du liquid e sanguin, et
augmenter pal' là lu vitalité générule ct la décarbOllisntion du sang veineux. En général, c'cst
put' p ,tites do'c , lon gtemps administr"es et sans
e 'itutioll générale li 'Il ible qu'il fuuùra agir, si
)'01\ v'ut remédicr comp létem 'lit à l'ultération
ù'un organe mulad , Ou ùétruire un princip
morbitl . illh6r lit i\ III ollslitutioll.
�-
1.37
~
Lor qu'on les prend à haute dose, d'une manière persistante, elles paraissent l'amollir le
principe fibrineux ~al1guin
des engorgements
morbides, et empêcher dans l'angine couenneuse
et le croup la formalion des rnusses membranes.
C'est aillsi qu'elles agissenl sur les divers tissus, qu'ils soient membraneux, comme l'estomac
et la vessi e, ou de lu nature des glandes, comme
le foie et la rate, ou bien encore que la maladie
soit de nature inUammatoire, ou produite pur
une congeslion sanguine prolongée. Dans toutes
ces circonstances les euux, en s'adressant aux 01'gones 61aborateurs ain i qu'aux lluides, opèrent
en diminuant la phlogose ou'congestion sanguine,
aClion onnlogue il celle des agepl antiphlogisliIlue. ou contre-stimulant. Elles r llichent el cnlment par leur erret édatif les vai . co ux el les li sus d ' organes, en fai tint cess r l'irritation mor~
bide; le sa ng el ses produits r prennent alors 1 ur
COur ' ph )'siologicJlle el leur na tur d.li m iq ue 1101'male, li '8 engorgement on "pil~s
' cmel1ti
qui
avuicllt résisté jusclue -Ià à tous les trailem ents
orclinuires disparai scIIl ; c'e l nil! i que 'opère
enfin 'Lle aisance d01l1l ~e il la circulation du sung
pnr les caux de Vichy, aisance reCOllllue et ad~ise
pOl' Lous les médecin ' , sa ns qlle r l'sonne
Jusqu'ù prés 'n l e oit rcndu omple de la vnlcur
PI"'ciso d s ' l" su ltUls, 0 11 ail 'herchô fi 'xp li quer
li,
�-
138-
le mode d'action des eaux, dans toutes ces transformations organiques ou vitales. TOllS ces phénomènes, en dernière analyse, démontrent que ces
eaux ont la propriété ùe faire cesser les souffrances des organes malades, et de ramener les
fonclions qui en Jépendent à leur état normal;
c'est ainsi qu'on doit exp li1luer cn un mot leur
action tonique et fortiuuute.
Mais indépendamment de cette action organique
et vitale, qui modifie la constitution et met le
malade en voie de guéri!)on, il cn existe une autre
qu'on peut appeler randanle, laquelle s'exerce
plus parti cu lièr mellt SU l' 1 s ti sus ngorgés, sur
la matière pl/lstique, l'albumin e ct la fibrine.
dont l' eHès con.Litue cc genre d'ultérotion. Voici,
d'après l'élude des l'ails, J'explication la plus rationllelle qu'il .oit pos ible d'aom llre sur celle
propriété des eaux. Prenons pour point de comparaison un des organ malades pour lesquels on
vienllc plus ordinairement à Vichy. le foie, par
exemp l , ou ln rnle engorgés, qui, soit dit en
pn 'sant, reçoivent un LI' s-grand quulltité d
sang, nous dirons fi cct é~ard
que le sang, une
fois n!t'alisé et mis n contact u"ec nOs ti 'sus,
uCTit de deux mali\re~:
1 par Sil /1uidité plu
cOlIsiM'rilblC', (lui 'oppo (' d'ahord ù J'accrois ement de l'cngorgcm nl; 2 0 pnr sa nature chimiquc, Cil agi sant par SOI1 alcali, ommc agent de
U
�-
159 -
dissolution et de destruction, sur la fibrine et l'albumine qui constituent l'engorgement, en remplissant les intervalles des mailles du tissu organique. Ces matières plastiques étant ainsi déla) ées
sont ensuite éliminée par les urines, le !meurs ou
les autres émonctoires naturels de l'économie.
Celte propriété des olcolis de dissoudre les dépôts fibrineux n'a pas été seulement remarquée
de nos jours; carTardy, duns sa Dissertation sur
les eaux de Vt'chy, cn 17':5, dit, « que le méde« cin de Mony, après avoir lavé exactement la
« couenne d'un sung pleurétique, lu lit macérer
« dans un verre d'cau de la Granùe-Grille, el que
« du air au lendemain elle fut totolement llis« soute, et qu'il n'en rc lait aucun vestige. »
1\1. le docteur Daron a publié également des observations fort intéressantes sur le traitement de
ln diJlhthérile par l'cau ùe Vichy et le bicarbonate de 'oude, le 'quelles confirmentl'opiuion de
Tardy, et démontrent leur fiction curative et préservative contre lu formation des dépôts pseudomembraneux dan ' l'ungine eouenllCllse et le
croup, en agis ant sur le nng par un cffet anliplastiq Il ct un ti phlog istiq ue.
D'upr s ces faits, comme uu ' i d'npr\s me propres expériences, dont j'ui porl6 plus haut, il ,,'est
plus permis de l'évoquer en doute aujourd'hui la
propri ',té untiplostiquc li ' enu:\. alculiues ue
�140 '-
Vichy, et cette opinion est d'autant plus fondée qu'elle s'accorde parfaitement aussi avec la
lhéorie, généralement admise, des obstructions,
ainsi que le prouvent les expériences microscopiques rapportées pal' un grand nombre de savants, lels que Thomson, Hastings. Wilson, Kattellbrunner, elc. Ces auteurs. pOUl' expliquer
l'ellgorgement ou J'épaississement de nos organes
à la uile de maladies, di ent que le sang. par
suile d'une cause irritante ou inflammatoire
quelconquc. afflue avec abondllltce dans le points
irrités; que. dans celte circonslance, lu transformalion du sang artériel en song veineux Ile se
rait plus aussi comp létemenl; que les globules de
sang sc trouvent. par cOlIséquellt, serrés 1 s uns
contre les autres; qu'il se coll nt cl forment pur
leur réuniolt de petits caillots, dont une purtie
seulement pusse dUIIs les capillnir ' veineux. 'i
'et élat fluAionnaire continue, il arrive Ull moment, di ent également ces auteurs, où la circulalion s'ul'r6le; le veines 0101' sc dilalent, en
laissant per pil'er et déposcr dnns les partie · envil'onnunles inlrlllibrillairc ' des li ' 'us ulle malièr
oagulable, albumineu c et fibrincu 'e, qui s'opais it. opr\s .. lre lruvI
s ~e pur inflammation
li pal' hémorrh ngi " c qui ÙOHII lieu aUA diver
cll é0l'gerncnl ' que /lOUS '011 'talolls chc!. les mal auc~
.
�-
14'1 -
Cette théorie est d'autant plus admissible que
partout où est l'inflnmmntiol1, 1I0US voyons la
nature développer des proùuits fibrineux ou p eudo- mern bru neux.
Cc '11l'il y a de certain, Cil outre, r.'est que
dans l'état inllammatoire chrollique, ou bien (lans
les simples congestions sanguine " prolongées,
COolln cela Il lieu le plus onlinnircment clans les
organes de la femme, le foie ct la rate, dans les
fièvrcs intermittentes rebelles, les membranes
s'époi~
issellt, et les organes parenchymateux
acquif!l'cnt plus de volume; Ic vaisseaux)' sont
dilaté ' et gorgés de sang, de telle sorte CJue la
circulation duns ces ti~su
aillsi l:Olldcnsés et
endurcis cst ralentiè ct souvent nulle; lu sécrétion IIl1it alors pOl' s'éteindre; de lIlôme que, ùans
Un état illflammatoire aigu, III fièvre supprimc
lu sueur par l'acl:roi 'semen t de tension CI ui a 1iell,
et la transpirution ne reparaît qu'aprè ' un certain relôchement de 10 peau.
Or, il est bien évident qu'cn augmentant les
sécrétions les coux dégagent cl rétablissent la liberté dnlls 1 s organes secrétoires ·t qu'elles s'opposent en mÔme temps à ln formation de concrétions silnguines vnsculnir s nouvell s.
/)'upr"l'l cc qui préc d ,nous pou von ' dOliC adIlIeUr' que les caux alcalin
tir. Vicll doivent
agir' gal mOlli, cl' une man "1" moin: llCli H\ il
�-
142-
est vrai, à cause de la résistance vitale, sur les
parties saines de notre organisme, puisque dans
presque lous nos lissus nous lrouvons de l'albumine cl de la fibrine. Celte manière de voir nous
donne en même temps l'explication de la diminution remarquable ues forces physiques . qu'éprouvent les malades qui ont fait un long ou
abusif usnge des eaux, particulièrement en
bains.
Quant aux organes qui pèchent par faiblesse,
qui manquent d'action ou de force nerveuse, faible se dépendant de l'organe lui-même, ct non
d'une maladie de la moelle ou du cerveau, que
les orgalles ainsi alTeclés soient placé à J'intérieur du corp~,
comme l'estomac ou la vessie,
dans les orticulalions, ou dans le lissu musculaire
cl s membre, l'e}.périen c con tale que les cau}.
de Vichy exercent il l'égard de ces alTcctions les
résullal les plus favorable , pur une /lction physico-chimique, produite en pnrtie pur ln compo~ilon
aline d . caux, 1 ur temp/'rature ct l'ucide carbonique qu'elles renferment.
Les CIIUI de Vichy, d'apr s nos ob ervillions,
jouent dan 1 maladics dillthô igue ' ou cllch cliqu·s un double rôle. celui de Ileutroliser ln
cause morbit! , goutte, gravelle ou cnchexie, cL,
Cil SCCOIlU lieu, de rétablir 1 s fonctions lésées pur
m6m
nuse morbid S; c'est là l'action sub-
�-
145-
stitutive ou altérante à laquelle vient s'unir l'IlCtion physiologique ou vitale.
les maludes alleints
L'heureuse inlluence ~ue
de Gèvres lentes, irrégulières, avec cachexie paludéenne, obtiennent des caux de Vichy avait été
signolée déjà par Bnglivi, qui rapporte que rien
n'est plus utile que les substances lixiviellcs', al.
calines, dans les (lèvres intermittente' nncienrles.
Je doi ajouter ici que tout le ecret de lu l'éus·
~ite
des eaux ùe Vichy réside dans lu juste proportion ries doses fi administrer, eu égard à l'intensité de lu rnnilldie, à son ancienneté, à sa nature et à la tolérance du malade; car la verlu du
tnédicnment n'est au fond qu'un phénomène seondaire, dépendant d'une seule et même propriété, Ion la <Iose et les conditions orgat\iques.
C'e t ninsi, par exemple, que l'émétique, dont
tout le monùe connaît les effets, produit, ù tr sfaible dose, des él'acuntions, et, ù une rlose plus
élevé, des sueurs qui rédui ellt le malade ;\ Ull
élat de fnibl' se extrême avec prostration des
forces ou hypo th "nie g/nérnle. Il cn est de
l1)~me
cl tOl1~
les médicam nts actifs, rlont l'effet
varie uivunt les proportions.
Guyton de Morvellu a dit av c l'ni 'on: cc Moins
(\ d'ull milli me d'une substance njonlé ou ou. « trait dan une compo ilion y proùuitùe cltanCI 'cm nt de propril:lé notnhl s. »
�-
144
Ce qui indique qu e ce n'est pas toujours de
la quantité d'un méd icamen t que dépend sa force
cu rative, mais bien de ses divers eta ts de division ou de combinaison.
C'est, en un mot par des phénomènes 3nalogues , mais qu'o n n'a pas étudiés jusqu'à présent,
que les ca ux de Vichy exercent leurs bonnes ou
mauvaises inlluence : c'est pourquoi j'engarre' les
malades à ne jamais dépasser la limite do ln tol érance, ni produire une alcalinité hum ora lc lrop
prononcée. Ajoulo ns aussi lIuc, pOUl' fa ci liler l'action thérapculique d'un médicamcnt, il faut que
lu personne se [l'ouve dalls dcs conditions particulières d'élu t maladif. Ces conditions, ri go ureuse mcllt indispcllsab lcs quand il s'agit d'nppliqucr
un tra itemcnt qu -Icollque, uoivcllt I!lrc pnl'ticuli \ rel1lcllt ob 'erv~s
lorsq u'o n e propose de foire
lisage de CIlIIX de Vi 'hy, si l'on veut ' l'iler le
l' fr ,ts nlish(~
qu'oll ob 'cr v 'pnl'fois, t qu'oll
altI ihuc le plus l'llinuiremc nl li l'a 'uité des
caux, qll ull d, pOlir ~lrc
dllnR le vra i, ilnc faudrnit
en nc 'user que l'illopportu ni lé dc III siluali on du
malad', quelqucfois son inl mpérancc, el ' ou\plll au 'si une trop gra nd c qu.lnliLé d'cu u minél'ille pri se dans un tro p court e. pace cl lcmps.
C'est nin 'i, jc dois le dire, qu'il de b Ollll C choses
011 fait souvent une muuvui c répulation.
Cr, (IU'i l y a de remarquable, même dnns les
�-
145-
insuccès de guérison chez les malades qui viennent à Vichy, c'est qu'p.n général ils éprouvent
une influence favorable sur l'ensemble de la
santé; en sorte que si les forces vitales de la perSonne ne sont pas trop affaiblies, l'impulsion vers
le rétablissement harmonique des fonctions étant
donné, la 'santé peut s'améliorer, ou du moins se
Souten ir, et permettre d'attendre le secours d'autres moyens plus sa lutaires.
Nous devons dire aux malades, pour rectifier
leurs id ées ou J étruire leurs préjugés, que "affaiblissement qui accompagne les maladies en générai ne tient pas toujours à la faiblesse du corps .
mais bien à la souffrance des organes malades; et
cela est si vrai, que dalls les maladies, excepté cell es
où il y a déli ro, on n'est faible que parce qu'oll
souffre; raites cesser la souffrance, un mal ùe tôte,
pur exemple, une douleur dans 10 rtenou ou dans
le pieJ qui vous empêche d vous tenir debout, el
ù l'in stant vous l'e ouvrez vos forces: ce qui veut
dire, en un mot, que los fol' es g\nérales nc reviellnellt que lorsqu'ou il guéri l'organe ou la
panic ~o urfnte;
les partisalls de la doctrine excitante ct révul'i,c,au cOlltrail'e, veulent que l'or"'une malade Ile 0 gu "risse qu'aprè ' quo les eaux
Olltdéji\ rétabli les fol' 'cs vitales, e qui Il'e 'l pas
logiq ue; ca r tout le monde sait Cf ue pou l' fu i rc es'cr l' ,Il' 'l, il l'aut, avunt tout, supprimcr la cau 'c.
Il
�-
146 -
En résumé, J'action remontante des eaux minérales a rendu et rend tous les ans d'innombrables
services aux malades, qu'ils y viennent pour une
seule affection, ou bien pour le rétablissement
d'une santé totalement épuisée, attendu que dans
toutes les maladies il y a solidarité d'action, et
qu'en guérissant une affection qui n'est que locale,
on modi~e
à l'instant même l'ensemble de l'organisme, de même que dans l'état normal choque
fonction s'enchaîne il toules les autres; ainsi, saTlS
sécrétion, point de digestion; sans exhalation,
point d'absorption; sons digestion, point de nutrition. Nolons en possant aussi qu'il n'existe pas
de maladie sans un trouble quêlconque duns cette
dernière fonction.
Regle générale: comme les maladies qui intéressent ln santé tout entière ont besoin de
suivre un long traitemcnt, il sera utile, dans ce
rllS, qnc les mnlades reviennent plusieurs anné s
de suit!', afin de M-barrasser compl \tement l'ornani. me de toute. ses dispositions malndives.
Quelqn!'s médecins pens nt qu'il s'opèro des
crises chez les divers m:llades qui viennent à
Vichy, c' st-:i·d ire quo III couse morbide est dépll1c{-c et l'nlraÎnée pur un mOllV ment d'excitnlion ('ails!': par I(~s e/ll1. : phénomènes cal'nclél'isés. dans les nnciennes doctrines médicales, par
les 'I11('ur", les urine'! et. Ir. !lrll ,Oll bien en orc
�.
-
g7-
par des éruptions cutanée!!. Les urines et la
transpiralion sont augmentées, sans doute, mais
leur abolldance ne peut constituer une véritable
crise. Or, j'avoue n'avoir jamais vu aucun de ces
phénomènes se produire d'une manière positive.
Dans tous les cos, s'ils ont lieu, ils doivent s'opérer birn lentement, car j'ai observé bien des
malades qui souffraient beaucoup en arrivnnt, et
qui sc rétablissaient. en éprouvant simplement
une diminution lente ct progressive dans les
principau symptÔmes de leur maladie; ce qui
prouverait, dans tous les cas, qu'un déplacement
par des crises ou par des réactions vitales n'est
pas indispensable à 1,1 guérison. L'organisme, au
c:ontraire, accepte les caux de Vichy à doses
convenables, sans développer dans la circulation
<!rs phénomènes d'excilation, ni de réaction ma ...
nireste ..Je n'ai jamais vu non plus, je dois le
dire, de congestions cérébrales ni pulmonairrs
sr produire. Cc qui prouve que tontes ces théories
par des crises ne peuvent plus leur cOllvellir; elles
Sont rrcoTlstitlltives, c'e~t
là cc qui res.ort, de la
mani( re ln plus évidente, drs en'cl' thérnpeuli(Illes ohsrnés chez tous nos malades.
I~n
cc qui ron<:crn le tempérament Iymphatiqlle, l'opinion g{'nérale ùes médecins ('st que les
nlcalis Ile sont pas applicnblcs ou affections qui
(l('pendent de ce tempérament. Crci pourrait être
�-
148-
Hai en principe; c'est pourquoi il est utile d~
préciser les cos dans lesquels celte médication
pourra être emploJée, sans aggraver la situation
fâcheuse du malade. Or, il est évident que si les
afTections, pour lesquelles les malades viennent
réclamer l'usage des eaux alcalines, dépend aient
directement de la nature lymphatique ou vicieuse
du sujet, comme tumeurs blanches, engorgement
des glandes cervicales, etc., ces eaux, dans ce
cas, ne pourraient évidemment leur Nre favorables. Ma is si ces affections sont la conséquence
d'un tempérament lymphatiq ue aCfluis, soit so us
l'in!lllence du genre de vic, des habitudes, du
climat, de la profession, so it par suite de maladies chroniques, avec débilité cO ll sécutive rions
l'ol'gunisme, de fièvres inlerm illentes l'Cb Iles,
de ciJchexie paludéenne, d'engorgr.ment du foie,
de la rate ou de gangl ion s mésentér iqu es, ave
épanchement de él'osité ct mClme avec des signes d'hémorragies pas ive, les aux alca lines
de Vichy, ains i qu'ull "'l'and nombre d'exemp les
nOI1S permellenl de l'affirmer, cc que nous verrOlls d'ailleurs 101' qu'il sera queslion des maladi s de la rote, seront olor employée avec le
plus grl1nd I1vllnlag l, pOUl' la guérison de lu maIndic cl le l'établi sernent de la COll titutioll des
mulades.
Le lrnit m nt pal' les coux de Vi h , bien loill,
�-
149 -
dans cette circonstance, d'augmenter la faiblesse
des malades et les hémorrhagies passives, comme
on l'a cru à lort jusqu'à présen t, relève au con traire les forces, tarit les pertes de sang, en lui
donnant de la plasticité, par suite du rétablissement des fonctions digestives et assimilatrices,
que les eaux tirent de leur engourdissement,
comme aussi en diminuant l'acidité des humeurs
inhérentes à ces affections, en y introduisant enfin
la soude qui leur manque.
Il faudra seulement modérer ici les doses et
administrer les eaux pendant un certain temps
avec quelques intervalles de repos. A ce sujet,
nous ferons remarquer que les tempéraments sont
quelquefois tellement modifiés par la nature de
maladies et par la durée des souffrances, qu'on a
Souvent bien de la peine à l'econnnître l'origine
de la constitution normale de l'individu, au moment où il arrive pour commencer la cure. Le
tempérament nerveux est peut~6rc
celui qui ne
disparuît pas aussi complétement que les autres;
lui cul, par conséquent, nous a permis de faire
quelques remarques que l'on trouve ru au 'hapitre
dos indications.
Il existe à Vichy des sources dont l'analy e
chimiquo lI'indique aucune dilférence de composition, mais qui, néanmoins, ont acquis pal' l' xpérience dos temps une spécialité d'action qui
�-
150 -
fait qu'elles s'appliquent plus particulièrement au
traitement de certaines affections organiques .
C'est ainsi, par exemple, que les eaux thermales de la source de l'Hôpital paraissent plus
spécialement indiquées dans les all'cctions qui ont
leur siége dans l' ILltltomac et dan s les i Il testi liS.
Celles de ~a Grande-Grille, également thermales,
sont administrées daHjl les muladies hiliaires du
foie, de la rate ou du mésentère. Celles des Célestins, qui sont froides, s'adressent dc préférence
aux goutteux, aux graveleux, ainsi qu'aux afl'ections de la vessie et nux maladies des J'cius.
Je dois en terminant, pour confirmer la bonne
direction <Iue j'ai donnée au truitement des malades pal' les eaux de Vichy, rnpportel' ici l'opinion
suivant laquelle l'Académie de méc.1ecinc entend
qu'on étudie l'action médicale des cau;\, minérales
cn général.
« Pour se livrer ù des études sérieuses sur les
« propriétés médicales des cau minérale', Il dit
« l'Académie de médecine, il faut mettre à proUt
« tous les moyens ù'investigatioll que possèdeut
« maintenant les scienc 's physi(IUes ct physiolo« giques; c'est en étuùiant pal' l'analyse chi« mique les modifications qu'éprouvellt les sécré« tions, bOUS l'iuilu 'nce des eau employée:!,
(( <!u'on peut urrivcr à ùes résultats qui pourront
«( ré lIemcllt
cl 'vcllir util" ù l'enseignement
�-
15'1 -
« et à la pratique de la médecine, car il y a beau« coup de choses inconnues encore dans l'nccc tion des eaux minérales. ) (Séance du 22 avril
1850.)
C'est précisément dans ce sens que j'ai dirigé
mes recherches en arrivant à Vichy, ainsi qu'on
peut le voir d'ailleurs par les observations nombreuses qni m'ont servi à les établir.
En résumé, nous pouvons conclure de tout ce
qui précède que la médication thcrmo-minéralc
alcaline de Vicby est un ensemble d'éléments
médicamenteux, une tisane composée par la nature, dont la valeur, d'après les COll naissances
chimiques que nous possédons, l'étude physiologiflue et les observations cliniques que nous avons
rapportées plus haut, peut /!tre déterminée par
l'observation, comme celle de tout autre médicament. C'o. t en nous appuyant sur ces données
les plus certaines pour arriver ù connaltrc les
propriétés médicales des caux, que nous pouvons
préciser aujourd'hui leur action thérapeutique et
régler défiuitivement les cas de leur application,
en disant:
1 0 Qu'elles opèrent par une action altérante,
que Bordeu appelait remontante, ou tonique ùe
J'économie·,
20 Que celte action s'exerce par le moyen des
élément de l'eau minérale agis nnL directement
�- i52en touchant, provoquant ou modifiant les organes
et les humeurs du corps;
30 Qu'elles agissent par un elfet mélasyncritique, qui change et dissipe l'état morbide anomal de l'organe en souffrance ou des humeurs
altérées;
4° Qu'en provoquant Une augmentation de
sécrétion des sucs ou fluides gastriques, biliaires,
uriuaires ou cutanés, elles renùent la circulation
sanguine plus facile, phénomène qui a pour résultat la diminution des obstructions et ulle élimination dépurative générale;
5° Qu'à l'égard des engorgements ou empAtements, elles agissent, d'après les faits observés,
par une puissance décomposanle Cl reconstituante
incontestable, en faisant disparaître les matériaux épanchés et Cil ramenant graduellement les
tissus à leur organisation normale;
60 Qu'elles corrigent, neutralisent ct détruisent, pal' leur nature chimique spécial ,certains
I)roduits aciùes ou hépatiques de J'économio;
7° Qu'elles apaisent ou font cesser les douleurs
goutteuses et rhumatismales, par la présence ùes
éléments salins, ainsi que pOl' la thcrmalité ct
l'excitotion que les euu ' impriment li la peau pur
le mode bolnéaire;
0
8 u'clles agissent SUl' le membru Iles mu·
�-
155-
queuses, en modifiant l'organe et sa sécrétion
morbide;
90 Qu'elles agissent par leur action remontante
ou reconstitutive spéciale, dans certaines diathèses ou cachexies, suite de fièvres paludéennes;
10 0 Qu'elles impriment à la débilité des fonctions digestives dans les longues convalescences,
les faiblesses de constitution, les cachexies par
défaut d'assimilation, ou atoniques, une modification vitale, un remonlement général organique
et fonctionnel très-remarquable, en régularisant
les fonctions et eu corrigeall t la nature des sécrétiolls altérées;
11 0 Qu'elles font cesser les diverses maladies nerveuses de l'appareil digestif ct du foie,
les gastralgies, les entéralgies ct les coliques
hépatiques, eu les modifiant favorablement,
propriété admise aujourd'hui par tous le médecins et tous les malades, sans conte tation aucune.
En résumé, ce qui donne aux eaux de Vichy
Une si grande vuleur méù icale, c'est qu'elles
s'aùressent à la plus importante do tOllles nos
fonctions, à la digestion; car si celle fonctioll est
insuffisante, aucun aliment ne peut nourrir le
CorJls; de lù trouble dans l' "quilibre ct l'exercice
1larmonique d loules les opérations phy iologi-
lIues ùo la vic: c'est le commencement de la
o.
�-
154-
diminution du sang, dont la cessation de la respiration est la fin .
011iniol1 d es a n cien s nU~leiJs
SIII' les lll'opriétés
aUl'ibuées aux SOUl'ecs de Vicky.
Si, après avoir tracé, ainsi que nous venons Je
le raire, les principaux. (tJractères des l'l lé,ments
particuliers des eaux de Vichy, nous ouvrons les
livres des auteurs anciens qui ont écrit sur ces
eaux, nous trouvons qu'il n'est pas de maladies
ni d'i nfirmités dont elles ne puissent opérer la
guérison. Cette opinion d'une verlu curative sans
bornes n'est pus plus exacte, disons-le lout d'abord, que celle de Jeurs propriétés purgatives;
« car, dit Chomel, dans un ouvra go publié en
1734, les eaux de nos fontaines sont apéritives,
dé opilatives el lJUrgativcs, les unes plus, les
autres moins.» Cette dernière vertu est si peu
vraie qu' clles prod uisent 01'<1 Înuiremput llII ellet
tout contruire, &urlout si, comme 10 rocornrnnnde
Fouet, on n soin de ne les prendre qu'à lrèspetite doses. De celle munière uussi elles ugissent avec plu de J'ruit; CUI' si clips IlUrgPllt, dit
égal mellt ce rnédecill, celu ne peut être dù </u'à
)eur propre poids, c'est-ù-ùil'C (lue le malade Cil
�-
155-
aura pris une trop grande quantité à la fois. Après
ce dérangement, il n'est pas rare de voir une
constipation opiniâtre s'établir, et la personne
être obligée souvent d'avoir recours ensuite allx
lavements purgatifs.
« Les sources de Vichy, continue le même auteur, ont des propriétés si naturelles qu'elles
commencent il agir en arrivant dans la bouche;
elles fortifient les gencives, lavent la langue et le
palais, et dégagent par là les organes du goût.
Elles donnent issue au suc salivaire, elles guérissent la paralysie de la langue, clics tlébouchent
l'orifice de l'estomac, et réveillent l'appétit; elles
ngissent sur l'estomac par leur alcali fixe ct volatil, qui déterge, divise ct emporte les humeurs
épaisses qui enduisent les parties, en se chargeant
de l'acide étranger qui les a fixées et en le détruisallt. Cet acide étranger abandonne ces voies,
ct tic cette manière les humeurs sc précipitent ct
son t en traînées ho!'s de J'estomac. Elles fu vorisen t
aussi les aulres parties naturelles; ('llcs fTucrissent les coliques venleuses, néphrélilJues et
hilieuses; pour les coliques n "phrNiques, toutes
1\OS nux d'uilleur sont illl'aillibics. IWc guérissént l'asthme, elles répalldent ulle rosée hienfaisnnte, particulièrcment SUI' l's l'ouillons ..Je
ne parle (ln ,dit Chomel, des pulmolliqucs avéré ',
chez qui l'ulcère est formé. Elle sont bonnes
�-
156 - .
pour les hydropisies de poitrine naissantes; elles
arrêtent les crachements de sang, ainsi que les
autres hémorrhagies et les mois des femmes. Elles
ne guérissent pas la phthisie, mais elles en préservent; elles guérissent aussi les migraines, la
dépravation de l'odorat; elles calment les coliques
hépatiques; elles soulagent toujours les personnes
alleintes de péritonite chronique, d'aménorrhée.
de chlorose, d'hystérie et de leucorrhée. Elles
sont évidemmentlluisibles aux maladies de l'encéphale, aux personnes menacées d'apopl exie ou
de maladie organique du cœur. ») En lisant les
autres ouvrages publiés anciennement sllr Vichy,
nous trouvons partout de semblables citations.
InIUcatlons dans l':ulmhlistratlon des eaux
de Vlch f.
L'emcucité 1) ~s l'H UX est toujours subordonnée
dc IcU\' application; de là nécessité
Ù III jlste~
de régler les indiclllions qui doivent se déduire
de la nntnre du médicament, des proportions d s
mlltérinux qu'il renferme, du mode de l'administr r, ct urlout de l'état du malade. Sans doute
toul' les affections dont nous avons pnrlé plus
l.auL l' 'UYCllt lrou\cr duns les eUlL IIleillincs un
�-
157 -
puissa nt moyen de secours; mais, pour qu'il en
~o it ainsi, il faut le concours de certaines conditiolls que nous allons indiquer. Avant de commencer l'usage des eaux, on devra d'abord rechercher avec soin si les organes qui servent à
administrer le médicament peuvent en supporter
l'efret; il est important ensuite de mesurer, pour
ainsi dire, suivant chaque individualité, le degré
d'action qu'il faut atteindre sans le dépasser. Ce
sont là des difficultés pratiques qui regardent le
médecin des eaux.
Celui-ci ne perd ra pas de vue que c'est plutôt
l'étaL de la lésion organiquo que les tempéraments, qui disparaissent souvent à la suite de
lon gues maladies, qu' il faudra consulter avant
d' administrer cc médicament. Il devra régler
aussi les doses d'enu et les faire prendre selon
les conditions morbides, ct non suivant la tolérance de l'estomac; c'est en cela que consi le le
secret de la cure ct le bon effet des caux.
Dans tou les cas, il convient de procéder avec
prudence ct par tlitonnements; car il y a des
personnes, l'ure il la vérité, qui ne peuvent en
SUpporter la plus petite quantité sans que l'estom oc so révolte, ou que les fonctions inte tinales
ne s'ell trouvent profondément dérangées; cc
qui prouve qu'il faut aller avec prudence, sonder
lu Susce}>tii>ilité du malade avant de pouvoir régler
�-
158-
le traitement et déterminer la dose à prendre.
Les petites quantités, en général, sont préférables,
toutes choses égales d'ailleurs, parce qu'elles ne
chargent pas l'estomac, qu'elles sont mieux absorbées et qu'elles ramènent plus aisément les
fonctions à leur état naturel. Cette précaution est
surtout utile dans les maladies aiguës du foie, ùu
poumon ou des reins, à cause de la vascularité de
ces organes.
Les enfunts et les femmes nerveuses ne doivent
pas, sous le l'apport des doses, être traites comme
les hommes, dont la tolérance est toujours beaucoup plus grande. II en est de même pour les
tempéraments nerveux, qui e:\igent que les caux
soiellt prises avec ménugement, aGn de Ile pas
surexcitel' le système nerveux. Il faut, dans ces
cas, uvoir soin de commencer la cure avec des
doses filibles, qu'on élèvera peu à peu; d'autres
rois, il sera nécessaire de les couper, soit en boisson, soit en bains, avec de J'cau ordinaire, de
l'cau gommée, ùe ' infusions de till 'ul, d feuilles
d'oranger, de camomille, ct quelqu fois avec du
luit.
Il serait avantageux de se reposer de t mps à
autre pendant le traitement, un jour ou deux,
alin de mil'lI dispo 'c r les organes ù l'action des
caux el d'éloigner plu ' ûremenl le moment do
Ju 'utiét6, chose qu'il faut autant que possihle
�-
159-
éviter, parce qu'elle nuit à la cure et fatigue les
organes. Il ne faut pas non plus trop prolonger le
traitement ni chercher à obtenir une guérison
forcée; de graves inconvén ients ou la perte du
bienfait c.le la saison ont été souvent le résultat de
pareilles imprudences: il vaut beaucoup mieux
revenir une autre année et attendre avec patience
l'effet consecutif des caux; car, en toutes choses,
il faut donner le temps au temps.
La variété des tempéraments et des maladies
fait qu'il est des personnes ou très-sensibles ou
très-réfractaires Il l'aclion des eaux. D'après cela,
il importe au médecin de bien cOllnailre et la
maladie cL la constitution du malade; c'est ainsi
qu'il jugera du parti qu'il peut tirer du remède,
ct saura en arrêter ou en augmenter l'emploi,
suivant les indications.
En général, les malades doiventhoirc lu qualltité d'eau néce saire dans la matinée plutôt que
dans la Journée, en se promenant, ct non dans ln
chamhre ni dans le bain; le dernier verre d'eau
set'a pris une demi-heure ou une heure avaut ùe
Sc Itl('Ure Ù tablo. Dans tous les eas, il faudra
faire c:n sorte que la plus forte close soil prise
aVlllllle déjeuner, il cau&o de la vacuité de l'est0l1111C ct de l'absorption plus facile alors des
prineipes minéralisateurs do l'eau; CUl' il est
démolltré que les m6dicamClIts déploient une cf-
�-
160 -
ficacité plus grande chez les malades qui sont à la
diète ou au régime. Après le déjeuner, qui sera
toujours léger, ou après le dîner, elle peut troubler la digestion, à moins, toutefois, qu'un intervalle de deux ou trois heures ne se soit écoulé
depuis le dernier repas. Il est cependant des
malades dont les digestions sont accompagnées
de rapports acides, ou qui digèrent difficilement;
ceux-là pourront boire, après le repas, en guise
de cufé, un demi-verre ou un verre entier d'cau
minérale.
Il serait convenable aussi de prendre de préférence les bains dans le courant de la journée;
par ce moyen, on n'aurait pas ù craindre le refroidissement que peut causer l'oir frais du malin;
et, si rien ne s'y oppose, la personne sc couchera
dans un li t chaud, pendant une heure après la
sortie du bain, afin de favori ser la transpiration
cutanée, si néces aire il !'c fficurité du traitement.
Il serait certainement possible d'obtenir, dans
certains cas, la guérison des mo ladies par l'cou
pri e n bois on seulem nt; mais il est préférable
d'y joindro le secours pui ont des bains.
Les caux de Vichy ne ùoivent provoquer qu'à
un degré très-faible des phénomènes de réoction
ct Il s mouvements critiques, Il cnuse de 10 fi èvre
qu'il faut éviter, parce fJu'cllceng{'lldre d s acides
qui s'opposent nuturellement à l' cfücucit6 'péciule
�-
161
~
des eaux; il est du reste convenable de les suspelldre ou de les mitiger lorsqu'il survient pendant la cure quelques phénomènes fébriles, attendu qu'elles n'agissent convenablement qu'autant que leur administration a lieu avec lenteur,
sourdement,eten pénétrant intimement jusqu'à la
trame la plus profonde de nos tissus,afin de modifier doucement, par leur contact, la nutrition, les
sécrétions et la vitalité organique, sans jamais
amener de secousses violentes. En général, l'action lente et modérée guérit; trop forte, elle
exaspère ou ramène les illilammations, ct hâte
parfois les dégénérescences organiq ues. Il ne fa ut
pas oublier non plus que le calorique des eaux
est comme le calorique artificiel, qu'il élève le
poul momentanément, ce qui indique que les
eaux froides ou tempérées seront préférables /lUX
malades qui sont sujets aux congestions. C'e t
dans l'application rigoureu e de tous ces preceptes
que l'on trouvera le secre t des cures merveilleuses
opérées tous les ans aux sources de Vichy.
Le personnes qui ne sont pas malades doivent
s'abstenir de boire ces caux; beaucou p se sont
trouvées fort mal d'avoir voulu satisfaire leur
Curiosité ou sc traiter pOUl' une maladie il venir,
Car il e t ù remarquer que lu tolérance semble
diminuer chez les malades à mesure que l'organisme rentre clans son étut normul.
�-
162-
Nous ajouterons ici, comme indication générale, que les eaux alcalines sont utiles dans toules
les malad ies qui olI'rent une déviation générale
des fonctions, daos les cahe~is
ou les vices
constitutionnels acquis ou héréditaires, dans les
faiblesses des fonctions digestives, suite de maladies chroniques; dans les dispositions de nature
acide des première voies; daos les ellgorgements,
l' ind uration des glandes ou la tuméfaction des
viscères parenchymateux du ventre. Elles convielluent également dalls les diflicultés de la circulation de la veioe porte, pour rappeler les
hémorroïde supprimées, ou les exanthèmes de
la peau, coïncidnnt avec l'acidité des voies digeselles conviellnellt
tiyes ou lu ùifficulté des ~meurs;
aussi, Ùalls les cas de pléthore et d'accumulation
de principes nutritifs, engelldrés par une alimentation trop azotée ou pal' l'abus des boissons aLcooliques ou acides.
tians remploi delt caux
CUJl'(~dcatus
do
VI()h~.
Il est du devoir du médecin de prévenir les
malade qui se propos 'nt de fair usage de' eaut
oc Vichy, que ces coux 110 rement convenir on
boisson il de estomacs fruppé ù'Îuflummation
�•
-
1U;) -
vive; qu'elles n'agissent d'une manière favorable
qu'autant qu'on les oppose à des alfections qui ne
Sont ni trop anciennes ni trop aiguës. Dans 1'6tat
aigu, ou avec lièvre, elles seront rarement utiles,
parce qu'elles déterminent un surcroît d'irritation
suivie de fièvre, et pur suite d'acidité dans les
humeurs. Dalls un état de chronicité trop avancée,
il est aussi à craindre qu'clles ne demeurent sans
efficacilé, la maladie ayant eu le temps de prendre
une position pOUl' ainsi dit'e normale, déiinitive
ou incurable.
Il est à noter, en même temps, que tous les
mouvements fébriles, que la diarrhée, une indigestion, la fatigue, une irritation vive et étendue
de la peau ou des intestins, un trouble moral
quelconque, etc., qui s'opèrent en nous, modifient les propriétés chimiques de nos humeurs,
celles de J'urine en particulier, en Jes faisant
pus cr avec la plus grande promptitude de l'état
alcalin à J'état acide; c'est cc que nous avons
observé chez tous nos malades qui, préseutuut UII
état alcalin des Huides, venaient à éprouver pendant la cure des préoccupations morales, ou des
dérangements physiques; daus ces cas, on voit
hientôt après les acides so mêler au sang et appnraitro par toules les voies ù'excrétioll. Ce
changemeut chimique sc manifeste parfois avec
une facilité telle, que le simplo malaise fébrile
�-1611: -
qui se produit ordinairement pendant la digestion
stomacale suffit pour l'opérer, cc qui prouve,
d'autre part, combien J' acidi té augmen te toutes
les fois q\1'une perturbation quelconque a lieu
dans la marche régulière de nos fonctions.
Par ces mêmes motifs, la poussée, si utile pour
la thérapeutique dans la plupart des établissements thermaux, ne saurait convenir aux malades
traités par les caux de Vichy; c'est pour cela que
les médecins qui, à toutes les époques, ont dirigé
le traitement des malaùes clans cette localité
thermale, n'ont jamais recherché, sans trop s'en
renùre compte, il est vrai, ce modo d'action thérapeutique balnéaire.
Ces retours à l'acidité peuvent interrompre ct
emp~chr
chez certains malades le bienfait de la
cure; c'c t pour cela aussi que les anciens médecins recommandaient aux personnes de n'arriv l'
Li Vichy qu'avec l'esprit tranquille ct le corps
san soun'mnces aiguës. La chimie aujourd'hui
rend parfaitement comple, par les remarques qui
préc dent, de J'utilité de ces recommondations,
qu'une longue pratique ct les mnuvnÎs résultats
obtenus en pareil cas leur avaient appris à con11 artr .
Toules ces sages recommandations s' xpliquenl
aujourd'hui cl sc trouvent démolltrécs pnr les
observation ph)'siologiques ct chimiques qui
�-
165 -
constatent que l'alcalinité naturelle du sang diminue chez les personnes qui souffrent, et dont
le rétablissement ne peut s'opérer qu'autant que
celte humeur a repris son état normal d'alcalinité.
Elles sont également contre - indiquées sous
forme de bains toutes les fois que la peau est ulCérée, irritée ou sur le point de s'enflammer.
Sous le rapport des quantités d'eau prises en
boisson, il est reconnu en principe que, quelle
que soit sa nature, une trop grande quantité de
liquid e fatigue l'estomac, diminue l'énergie ùe ce
viscère, et rend les ùigestion s pl us pén ibIcs. Or,
il arrive pDrfois, lorsque la dose d'cau minérale
est trop considérable, que la diDlThée, des co liques ou des gonflements abdominDux se déclarunt, ln sllnté peut Nre gravement compromi 'c et
l'eO'et de la cure perdu. Il vaut micux, dans tous
les CDS, boire moins que trop, puisque des acci~lets
groves peuvent être la conséquence de celle
Intempérance.
Quelques médecins ont prétendu que lorsque
les cau , alcalines Dvni nt un erret pUl'gntif, clics
étaient plus avantageuses pOUl' les mnlades. Tardy
)lense qu'à l'égnrd des caux de Vichy, cet elfet
clai t être évi t"; 111 il i9 quc si, par hasard, on dé 'ire
l'obtenir, on n'u qu'il boire vite cl heaucoup Ù lu
('ois . Ces sources, il ('nuLle dire, n'ngisscnL jamais
�-
166 -
plus efficacement que lorsqu'elles ne causent aucun trouble ni dérangement du côté des voies
digestives.
On se plaint souvent que ces eaux portent à lu
tête; qu'elles échauffent ou causent de ln diarrhée,
des pesanteurs d'estomnc su ivies de crampes;
qu'elles afTadissent le cœur; qu'elles déterminent des gonflements de ventre, avec irritation de
l'estomnc et des intestins, accompagnée de chaleur à l'anus, de ùémangeaisons à la peau. Tout
cela n'cst dû le plus souvent qu'à ln trop grande
quantité d'eau prise dans un trop court espace de
temps, et dont l'écoulement n'a pu sc faire dnns
les mêmes proportions ni par Ics nrines ni pnr la
trnnspiralion. Il nn'ive parfois que Ics llInlnd('s
{-prouvent dÏ'fl les premiers jonrs de la diarrhée,
Il l'irritation ou du mnlaifle du côté de l'eslomnc,
avec agitation et lourdeur de la tête, et qu'ils
vom isscnl l'eau minérale qll' iIs pren !lent. Ces
symptômes, quand la dose est motlérôe el que le
mnlode suit un régime convenable, ne sont ordinn ircmen t que passagers; il ne faut pas s' ('n el'·
frayer, car ouvent le caux Ile sont hiNI supportées qn'ap\~s
qu'clics ont étô prises ppndant quelques jours. Mais si les symptÔmes gaslrillues pel'sistail'lIl, cc .eroit UII indice certain que l'estomac
c.l lri's-irrilé ou lrop susceptihle; il raudrllit
/llors su~pcndre
le lrnitemcnl p01l1' le reprendre
�-
167-
ensuite à plus petite dose, ou bien couper les
eaux avec une boisson douce; il est permis de
supposer aussi que la tolérance n'est pos encore
établie, et qu'il y a nécessité de surveiller l'action
des eaux .
Celte tolérance de la part de l'estomac et des
intestins, sans laquelle le traitement est impossiblr" a lieu presque toujours dès le début, si on a
eu soin d'augmenter insensiblement ln dose, ou
de mitiger l'eau minérale avec de l'eau douce, ce
qui est souvent nécessaire à Vichy, Il cause de la
richesse des 61('ments constitutifs de~
sources.
Prises ù des doses élevées. elles occasionnent
quelquefois un sentiment de pesanteur' et de chaleur ù l'estomac et m6me des vomissements; le
pouls devient alors plus fort, plus fréquent; la
fièvre se déclare souvent chez les pel' onnes clouées
d'un tempérament tr1\s-irrilable, les selles rleviennent plus fréquentes. Les eaux purgent alors
par 1 ur propre poids, comme disait Fouet, c'estil-dire qu'ell s ne sont pas tolérées Il cette dose.
})ans ce cns, on voit sm'venir la soif, la perte de
l'nppétit et la difficulté de digérer: il fnut aussitôt
susprlldre les caux et no los rrprendl'c qu'avec
Une grando réserve. Ln cJllflntité d'enn cst toujours
relative, al' crlle qui est l'orle pour l'un era
pCut-Mre trop l'nible pour l'aulre; tout cela lient
Il ln constitution, à l'étal mulndif de la personne
�- 168ou aux organes chargés d'en supporter l'action.
Il y a contre-indication relativement aux eaux
alcalines dans les maladies organiques du cœur,
dans les anévrismes, dans les paralysies ou duns
les engourdissements des membres qui dépendent d'une apoplexie ou d'une lésion de la moelle
ép inière, de même que dans les névralgies aiguës
liées ~\ l'hystérie ou il l'épilepsie, la chorée, la
ùémence ou les convulsions, comme aussi dans les
cas de dégénérescence organique cancéreuse, lumeurs kysto-hydatidiques ou tuberculeuses avec
fièvre hectique, dans les hémorragies actives ou
lu fi èvre ardente; On aura d'ailleurs un criterium
certain duns les phénomèlles que provoquera son
emploi. Si, par exemple, les aux augmentent ou
provoquellt la diarrhée, il est évidellt qu'elles
sont contre-ind iquées. Il en est de même dons le
scorbut, ù moins que ccl élat, comme nou en
/lvon vu des exemples de guérison, ne soit dû à
un vice don les fonctions dige lives, ou ù une
nltérution de la constitution pur suite ù'un élat
cu hectiqu pnludécn, d'une nourriture mauva iso
ou insuffis/lllt . Les observlll ions l'uppol'técs plus
loin olJ'r nt, sous cc rapport, de TJombreux e'.:cmpl d gu ~ri on, m~e
ch 7. des mnlndes nlleillts
avant 011 pelldant la CUl'e d'hém01'l'ugics pn. iv s
oborlllnill 'S, sou· ut/lllées ou aulres, 'e Cfui prouve
que 1 . Il "l11orl'ngics possive' Il' ont pas lOU-
�-
169 -
jours une cOlllre-i ndica tion il l'usage ùe ces eaux.
Elles sont contre-indiquées également dans la
phthisie et le caton'he pulmonaire, dans l'asthme,
avec ou sans altération organique du cœur ou des
gros vaisseaux, dans les conslitutions irritables
et disposées aux inOammations, aux congestions
sanguines, actives, pulmonaires ou cérébrales.
Dans les pnlpitations nerveuses du cœur, ainsi
que dans les hémorragies actives, il ne faut pas
nbuser des caux nlcalines: elles peuvent jeter
l'économie dalls un état de rntigue considérable,
Cal' il est démontré qu'on ne peut maintenir longtemps l'organisme au-dessus du type normal, par
quelque cause que cc soit, suns que le ressort des
organes 011 des fonctions s'en trouve clérnngé.
Ain i administrées, c' st alors que les caux sont
prises avec ùégoût, qu'elles fatiguent l' stornac
ct détel'min nt de la faiblesse musculaire; il faut,
ùès que ces symptômes sc présentent, Cil discontinu 'r J'USllgC, sans quoi il y aurait dnngel' Jlour
lu cure ct pOUl' le malade.
11 exi le an i pOUl' l'affection gravel usc, subies ou calculs, dcs contrc-indications qu'il est
ill'l1Ol'lunL de connnÎlr . C'c 't pourquoi l'unalysc
Chimiquc devra indiquer préalablement aux méùecins ot aux malnùes s'ils pel1vent ou non faire
llsag avec fruit d s caux minéroles (II olines,
lesquelles soni nlutuircs duns lu rrrnvcllc d'aciùe
10
�-
170-
urique ou d'urate d'ammoniaque, et dangereuses
lorsque la gravelle est de nature phosphatique ou
oxalique, a i n~i que nous allons le démontrer en
parlant de la gravelle.
Affeetlons des ol'",ancs (lc la dl",catlon.
DE LA GASTRITE.
Les maladies qui s'adressent à l'apparei l digestif sont très-nombreuses; elles peuvent Nre
longues, mais elles n'en sont pas moins mortelles,
et méritent par conséquent la plus sérieuse allention; leur importance d'ailleurs est si granùe,
que si la digestion ne se fait pas, ln vic cesse; et
si elle sc fait mnl, la nutrition est incomplète, le
sang s'nltère comme dans l'inanition, ou bien,
pnr suite d'alimentation insuffi anlo, l'individu,
éprouvant drs perles conlinur.llc!'l saml pouvoir
les répurer, lombe nécessnil'cment dnns le marasme; lanùis qu'avec de bonnes digestions tout
le re.le du corps vit, croît ct sr. d{·vcloppe.
La ga lrile, en particulier, OIguë on chronique,
amrne g'·néralemcnt une :lItérntion de la membrane mllqu use, ct C[lIclC[urfois aussi des tleu .
unln's tuniques cl l'estomac, av cd 'S modificntions dans la nature dps surs gastriques. Cette
�-
'l71 -
altération sc présente le plus ordinairement sous
la l'orme d'épaississement. d'illduration ou de
ramollissement, ce qui équivaut éviùemment à
l'engorgement ou aux obstructions des organes
parenchymateux, comme le foie ou la rate; elle
doit, par ces motifs, réclamer les mêmes moyens
de guérison. Les caux ùe Vichy. dans celte circoustance, atteignellt un double but; celui d'agir
directement sur la membrane muqueuse de J'estomac, et de diminuer en même temps l'acidité
du suc gastrique, acidité d'autant plus grande
que les aO'ecliolls de cet organe se ra pprochen t
davantage de la chronicité.
Toutes ces ex plications concel'llant l'estomac
s'appliquent également /lUX maladies chl'olliques
du reste de l'appareil digestif, des gros cL des
petits intestins.
Je ne reviendrai pas ici sur les cIl'ets physiologiques que produisent les caux SUl' ces organes,
Cette question ayant été suflisamment étudiée
dans les conclusion déduites des expériences que
j'ai faites à ce sujet; je dirai seulement que les
CauX. de Viclly administrées ù propos, il des doses
convellables, suivant l'âge. le tempérament, la
Ùute de la maladie et l'état des organes malades,
jouissent d'une efficacité miraculeuse pOUL' rétahlir I·s orgalle ' et Ic~
fonction digestives, Cil
dNrui '11111 Ir sécrétions vicieuses de l'e 'I.omat.:,
�-
172-
en favorisant la dissolution des parties albuminofibrineuses des aliments, matières insolubles par
leur Tlature, ou coagulées par les acides du suc
gastrique. La nutrition et l'assimilation des aliments étant plus complète, les forces affaiblies
ne tardent pas à se réveiller de leur engourdissement.
Causes. - Les causes direcles qui peuvent
donner lieu ù la gastrite sont très-nombreuses; il
me suffira de citer ici les principales, qui sont:
l'usuge prolongé d'aliments difficiles à digérer,
ceux qui sont trop salés, trop poivrés ou trop
épicés; les excès de table, les liqueurs fortes, les
vins acides, les boissons fermentées, surtout pendan t qu'on est ù jeun; une vic trop séden laire,
des emportements de colère, des affections morales trisles, les pertes du sang, l'emploi imprudent des vomitirs, des purgalifs, ou d'autres
médicaments dOllt les malades font ordinairement
dans cetle maladie un usage abusif.
En examinant tout secs causos, chnqu malade
pourra mieux apprécier par lui-m6me celles qui
ont produit sa maladie; il devra, pm'con équcnt,
les éviter soigneu em nt après avoir quillé Vichy,
s'il veul que le bienfait des caux ne soit pus perdu
pour l'avenir. Cell recommandation de prendr
des habitudes cl· sobriété Cllt une chose d'aulant
plus digne d'attention, qu'on doit sovoir qu'nn
�-
173-
organe qui a été déjà malade est toujours trèsdisposé à s'affecter de nouveau, plus promptement
et plus gravement encore que la première fois.
Il n'est pas rare, dans tous les cas, de voir à
Vichy des malades atteints de gastrite être affectés en même temps de diarrhée et de dyssenterie
niguë QU chronique, J'ajouterai à cet égard, d'après les nombreux exemples qui se présentent
tous les ans à l'hôpital chez des malades venant
d'Afrique ou des colonies. et alteints de semblables complications, que l'action des eaux s'exerce
d'une manière tout aussi satisfaisante que si la
gastrite était la seule affection du malade. J'aurais, il cet égard, un grand nombre d'ob 'ervatiolls
à ciler, dans lesquelles on verrait que ùes individus arrivés dans un étal complet de marasme,
ne digérant plus ou digérant à peine depuis des
tnois et m~e
de ann ~e , tourmentés par un
' besoin continuel d'aller ù ln selle, sortirent l1e
l'hÔpital, après un traitement de trente ou <{uaranle jours, pleins de force ct de santé, Cil béniss all t les caux de les avoir arraché. en i peu
de temps à une mort certaine. II me parait utile
de rapporter ici une ob cl'vation de ce genre il
l'appui de ce que je viens de dire.
Observation. - M. GU., Ilgé de qU:lrantehuit nns, d'un l 'mp ~l'nme1t
nervoso-sllnguin,
Ihalade depuis 1831. A lu suite J'un cmpoi10.
�-
174-
sonnement présumé, des douleurs violentes s'étaient déclarées à la région de l'estomac; depuis lors, troubles considérables dans la digestion,
nausées ou vomissements continuels, avec malaise
général; d'autres fois, après quelques jours de
calme, nouvelles douleurs d'estomac qui nécessitaient ordinairement l'application de sangsues.
Malgré cet état de souffrance habituelle, malgré sa
faiblesse et son amaigrissement, M. G**" n'abandonnait pas entièrement ses occupations. 11 avait,
en 1847, fait usage des eaux de Vichy, qui lui
avaient procuré un grand soulagement; mais son
état n'était pas encore très-satisfaisant, car à son
retour à Vichy, en 1848, vers le milieu de juillet,
il ressenlai t de vugues douleurs au creui de l'estomac; les digestions étaient laborieuses, ilu'éprouvait pas de soif, mais il était très-constipé.
I . e lendemain de son arrivée il est mis il l'usage
de J'eau de la source de l'I1ôpitul, il en boit
graduellement jusqu'j, six verres pur jour, cL
prend un bain. Après un Illois de traitement, et
UII repos dan s l'intervalle, ce mabde <luiLLe Vichy
duns un état radait de santé; ses digestions se
faisuienl librement, quoiqu'il mangetH beuueoup.
L'année suivante, le :J 2 septembre, je reçuS
ulle lettre constatant qu'ù cette épo!Iue M. C'"
étaill'uticremenl rélabli.
L' l'dCVl' ~tHisquc
des observations de rn
�-
'175 -
genre, constatées une ou plusieurs années après
la cure, démontre que sur 100 malades 51 ont été
guéris, 36 améliorés et que 13 sont restés dans
la même situation qu'avant de venir à Vichy.
DE LA. l'YI\OSIS.
La pyrosis est encore une variété de la gastrite
aiguë ou chronique; elle présente comme caractère spécial un sentimellt d'ardeur, de brûlure,
de gon!1ement ct de plénitude de l'esLomac, avec
éructations d'un liquide flcre, acide et brûlant,
qui se faiL sentir parfois jusque dans l'urrièregorge.
Il existe quelquefois des régurgitations de sucs
acides dans la houche et des vomissements d'une
saveur aigre, <tui surviennent à jeun et agacent
les dents. On ne peut, en pareil cas, attribuer cc
acides au suc gastrique, mais bien ù de mauvaises
digestion, ù une espèce de fermentation acide,
luquelle, passagèl'e d'abord, um\ne bientôt après
la pyrosis, si le malude ne les arrête pus dès le
début.
CalL os. - D'apres res symptômes, nous n'avons pus hesoin de dire que les eaux do Vichy
doivent, )lUI' leur nature pUl'liGulière, 6tl'O favol'able' Ù ceLle maladie, ct d'ajouter qu'ullo guéri-
�-
176 -
son complète pourra en être la suite, si toutefois,
après la cure, le malade consent à éloigner les
causes qui ont pu occasionner la maladie, et, en
particulier, les aliments trop gras ou huileux,
les' fritures, les pâtisseries, les viandes salées ou
fumées, les fruits ou boissous acides, ainsi quc les
liqueurs fortes et les fromages avancés, pour les
remplacer par unc nourriture moins grasse, lactée, plutôt animale que végétale, en mangeant
peu à la fois, en ne faisant usage que de l>oissons
douces ou peu alcoolisées, telles- que le vin de
Bordeaux coupé.
Une seule observation suffira pour démonlrer
la puissance des eaux dans celle affection.
Observation.-M. p.", âgé de trente-deux ans,
d'un tempérament nerveux, après quelques écarts
de régime, remurque que ses digestions deviennent difficil 's, qu'elles sont suivies de douleurs
(le tNe et qu'il éprouve dans l'cstomac, trois ou
quatre heures upl'ès avoir mangé, UII senliment
d'ardeur ct de brûlurc qui 'accompagne parfois
de nousées ou de régurgitation dc sucs ucidcs
clans J'arrière-gorge, av c sell 'ibilit6 ct ballonnement à la région épigastriquc. Cc malu(le
n' st pas nlléro, mai, il éprouve souvcnt do lu
cOllsti pation. Apl' uvoir fnil usage sans succès
de la mllgnl!sie, du hi muth, ùu charbon V('rrétal,
après avoir appliqué ùe liniments cl ù li cmplà-
�-
177 -
tres de toule espèce et employé inutilement il
l'homœoputhie, il se décide enlln ù venir ù Vichy,
où il urrive avcc les symptômes ci-dessus indi\lués,
sans appétit, et dans un état d'affaiblissement
Considérable des forces physiques. Pendant un
mois, ce malade prend en moycllfle de trois à
quat e verres d'eau par jour de lu source de l'HôpilaI et vingt bains. Un mieux considérable existe
dans tous les ignes morbides il. la fin de la cure;
ct quand M. P"· quille Vichy, ses digc tiolls sont
moins laborieuses ct son appétit satisfaisant.
Son méJccin orùinaire m'écrit l'année suiV!lJltc : (\ La guérison est complète, cnl' M. P"·,
depuis son relour de Vichy, est Cil très-bon état
de santé. - Nantes, etc.»
Le résllltat de mes observations, connrmé par
le temps, donne dans c tte maladie un e proportion de 80 guéris sur 100.
DE LA GASTIIALGIE.
La ga tralgio, ou névralgie douloureu c de
l'cst mac, présentc les carllctères spéciaux suiVant : douleurs ou coliques de l'estomac, so renouvelant quelquefois Lou les deux ou trois jour;
d'uutres fis, sc pré enlunt il. choquc heul'c de la
journée, alterllant avec une douleur du cÔté, de I:l
�-
178-
tête ou de la poitriue, qui se manifeste le plus
ordinairement deux ou trois heures après l'ingestion des aliments, avec un grand de~ ' elopmnt
de gaz qui provoque de l'étouffement, de la faiblesse et du délabrement. Ces douleurs, CIl général,
se traQuisent par un poids, avec des tiraillements
qui simulent la faim, ct par des crampes atroces
pOUVillJ t durer plusieurs heures; J'autres fois elles
SOIlt accompagnées de vomissements prompts, suivis le plus ordinairement d'un abaissement du
pouls, avec chaleur brûlante à la région de J'esLomac; ou bien encore par des Millements avec
oppression et un besoin réel d'élargir les vêt~
ments qui compriment l'épigastre. L'appétit
néanmoins sc soutient; il est mOrne (lurrois pressant, imprévu, et sc renouvelle souvent dans la
journée; le malade n'est pas alléré; la langue
n'est pus rouge; la fievre n'exisLe pas, mais il y a
tenùance ù la mélancolie ct à l'irascibilité.
Les douleurs de la glstra~ie
sc montrenL surLout à jeun, avec des alternatives de constipation
ou de diarrhée; elles sont plutôt soulagées que
réveillées pur J'introduction des aliments, cc qui
cst le contraire de la dyspepsie. Celle douleur,
chez les personnes chlorotiques, s'étend de J'es~
tomnc uu stel'llum ; il Y a alors gOne de lu respiration. Il arrive souvent qu'on voit lu gilstl'ulgie ct
la dy pepsic cAister chez le mÔme illdividu, avec
�-
179-
prédominance de l'une ou de l'autre de ces deux
maladies, comme aussi elles peuvent sc succéder
réciproquement. Lorsqu'il y li souffrance de J'cstomac, les caux sont moins bien supportées que
dans l'état de calme: il faut, dans ce cas, suspendre le troitement pour le reprendre ensuite;
il en sera de mOrne si les vomissements persistent
après les repas: il faudra dès lors changer le
mode d'administration des eaux et ne les prendre
qu'cn bains, en lavements ou en douches.
Causes. - Les couses de la gastralgie son t le
plus ordinairement de nature stimulante locale:
tels sont, par exemple, des repas trop copieux,
un régime trop succulent, l'abus du vin ou des
liqueurs fortes, le~ acides, la moutarde, les aliments trop salés ou trop épicés. D'autres fois ces
Cau es sont puremrnL nerveuses 01\ éloignées;
ainsi Irs tempéraments nerveux, le sexe féminin,
Une vic sédentaire, nes ~rnvaux
intellrcluels, des
afTections moralrs concrn trées, l'étal de gro. sesse,
I('~ mllladirs de lil matrice, les pertes blanches ou
ln chlorose. Qucl'llirfois aussi ln ga . tralgie a pour
Cause le M-pla('ement de ln gontle, du rhumatisme 01\ d'une JI ~vralgio
l'l'l'nille. Toutes crs
Causes pr\lvrnL (Ionoer liru tnnLOtll la go. Iralgie,
tanlôt ù III dysp 'p~ie,
comme nusRi ces deux affeclions peuvent SlH'('éùcr à la gastrite aiguë ou
chronique, 011 bien f'1If'orr l'I une sécr{·tion \'irirusc
�-
180 -
des sucs gastriques acides qui sont contenus dans
l'estomac ou qui s'y formellt.
A tous ces caractères il est impossible de ne
pas reconnaÎlre une maladie purement nerveuse,
avec d'autant plus de raison que l'entéralgie, ou
colique nerveuse d'entrailles, ressemble beaucoup à la gastralgie, avec cette seule différence,
ainsi que nous allons le voir, que les douleurs
passagères qui lui sont propres sc font sentir sur
divcrs points dn ventre.
Les coliques intcstinales ou entéralgics sont
produites, la plupart du temps, pal' des émotions
morales vivcs, par des travaux intellcctuels trop
prolongé; d'autrcs fois elle sc déclarcnt après
une imprcssion de rroid, ou coïncident uvee l'interruption d'une évacuation habituelle, ou enfin
uccèdcnt soit à la goutte, soit au rhumatisme.
Les pcrsonnes hystériques en sont souvent atteintes; les tempérnmcnl nerveux y sont prédisposé, cl m~e
qu'à la gastrnlgie; mnis le causes
li ui para issen t développer plus purticul ièl'emcnt
cefto dCl'nil>rc afI'cclion sont l'abus dcs su s végél/lux, des fruils acides, des bois, ons aqucu es;
l'époqlle de ln men struation ct de ln gross sse,
ainsi CJue Ics affeclions morales trisles et cOlle n~
ll'érs. I.'ohsrrvalioll suivllnte indiquern mieu
('Iltore les sign S '!II'nclél'istiqucs oc la gflstrol gie ,
ilinsi (111 Ics ('[r'l' sa llllniJ'rs des l'flUX 1\ c:cl égord.
�-
181 -
Obser'vatt'on . -M. Th"', âgé de trente-six an~.
d'un tempérament nerveux, éprouva en 183~
les
premières douleurs gastralgiques. Ces douleurs,
qui arrivaient aussitôt après les repas, étaient
accompagnées de vomissements continuels. Il
avait suivi un traitement par les émollients et
les sangsues, leque l lui avait procuré un peu de
Soulugement; mais, dix-huit mois après, les ùouleurs de l'estomac ayant reparu avec plus d'intensité qu'auparavant, ce malade n'avait cessé,
depuis celle époque, d'éprouver des alternatives
de calme ct de souffrance. Cependant comme,
depuis quelques annees, les symptômes gastriques
devenaient plus fréquents, que les Jige tions se
faisaient mal, que l'amaigrissement faisait tous
les jours de nouveaux progrès, son médecin lui
cons illu de prendre les caux de Vichy. C'est en
184,6 que M. Th'·' en fit usage pour la première
rois, Celt uison lui ayant fnil le plus grand bien,
il crut Jlouvoir se di pen cr de revenir J'année
suivanle; mais la maladie ayallt reparu, son mé~
~ecin
l'envoya ùe nouveau à Vichy, où il arriva
en 18!., ,vers le milieu de juill cl. A cette époque,
les vomissemeuts étai III fort l'arcs, mais les nausées fepllrai saient fréquemmelll après les repas,
cl, l ' I\e sorte CJue la gn ~ tralgie
semblait vouloir
l'evenir av 'c lou sc symplôm ,s primitifs, car il
~ avail 1I6jll plénitude do l'estomac, douleurs
11
�-182 épigastriques, diarrhée ou constipation alternatives, ballonnement, gêne de la respiration, expulsion plus ou moins difficile des gaz, et maux
de tête continuels . Ce malade, à son arrivée, est
mis, avec modération, à l'usage de l'eau de J'HÔpital; il prend un bain tous les jours, et, un mois
après, il quitte Vichy dans un état complet de
guérison.
En 1849, dans le rapport qui m'est adressé,
tous les ans, sur les effets consécutifs des eaux, il
est cl it que M. Th u* avait obtenu une grande amélioration; et que si SOIl état s'était aggravé en
18[1-7, il fallait l'attribuer à ce qu'il avait cessé
trop tôt l'emploi de ce puissant remède. J'ai revu,
en enet, co malade: sa guérison était complète;
son embonpoint et ses digestions ne laissaient
plus rien il désirer.
Il résulte des observations de ce genre, confirmées par le temps, que 'ur 100 malades 52 ont
été guéri, 43 ont été améliorés, ct 5 seulement
n'ont obtenu aucun résultat.
DE tA DYSJ'EI'SIE.
Celle maladie, vu le nombr considérable dc
muludc (ju'ellc amène Il Vichy, mérite d'(WC
exposée avec plus de détails que les aulros uffcc-
�-
185-
tions; nous dirons douc que la dyspepsie, dont le
nom signiOe trouble ou dif!iculU dans les digestions, se présente sous la forme d'une névrose
non douloureuse de l'estomac: on peut la Confondre avec la gastralgie qui a aussi pour cause,
lorsqu'elle se déclare directement, une simple
lésion des nerfs de cet orgone, avec celle différence, toutefois, que dans la dyspepsie il n'y a
pas de douleur, et qu'il yen a dans la gastralgie.
Les symptÔmes principaux de l'olfection dyspeptique consistent dans de mauvaises digestions,
avec cette particularité bizorre que l'estomac tanlôt digère le porc, les viandes les plus grossières
ou les plus lourdes, tantôt, ct quelquefois dès le
lendemnin 1 cet organe ne peut supporter les aliments les plus légers, même le lait, Il y a langueur, trouble cl perversion dans J'ordre fonclionnel; c'est, en un mot, ce qu'on appelle
YUlgnirement un estomac capricieux. ons celle
maladie, l'appétit est nul; il n'y a ni Oèvre ni
soif, les digestions seulement sont accompagnées
d'une grande quontité de gaz ou de flatuosités.
Ces gaz comprim nt le ventre et gênent la re!!pil'iltion; la constipation est hubituelle, rnremcnt
la dial'l'hée exi to; mais lorsq u' elle u lieu, c'est
subitement et arr?'!! cLlUque repas qu'clic sc munife 'te ln plupart du Lemps. Cc n'est ordinairemeut que deux ou trois heures après avoir mangé,
�- 184d'uutres fois c'est en sortant de tuble que les
malades dyspeptiques éprouvent vers l'épigastre
du ballonnement, de la pesanteur avec douleur
vague, accompagnée quelquerois d'aigreurs, de
h:iillements, d'éructations, de céphalalgie, et
presque toujours de faiblesse générale ou d'accablement, suivis d'un faux besoin de manger ou
d'une sensation de vide dans l'estomac: cela dure
ordinairement pendant tout le cours du travail
digestif, une ou deux heures et souvent plus, puis
le calme renaît 101' que la digestion alimentaire
e t terminée, pour recommencer de nouveau avec
ulle nouvelle digestion. Ce sont là les phénomènes
qui sc rencontrent le plus souvent dans la dyspepsie; toutefois il n'est pas ilH.lispcnsable, pour
qu'il y ait cly pepsie, que les igues que nOliS venOlis d'éllumérer existent, Cilf il arrive parrois
que la pel' onlle n'éprouve que de la céphalagic
ou de la courbature duranlla dige lion. Cc qu'il
y a de particulier, c'est que, si le malade Ile mangeait pas, il n'éprouverait pas de souffrances;
mais i la maladie sc prolonge, la nulrition se
trouve allérée par le résultat des mauvaises diS slions, l'inùividu 'all'uiblil, les forces s'épuisent, 1 song s'upplluvril, se décompose, t de là
1 S COll 6qucnces le plus gruvcs.
Causes. - El! s sont dir ct s ou inùircctes;
nu nombre d s premieros on doit placer les di-
�-
185-
verses maladies de l'estomac, l'usage habituel
d'une nourriture de mauvaise nature, d'une trop
grande quantité d'aliments ou de boissons. Sous
ce rapport, l'estomac se trouvant trop souvent
dilaté, ses membranes s'affaiblissent et perdent
de leur tonicité organique. La constipation habituelle peut également donner lieu à la dyspepsie,
à cause de la paresse qu'elle détermine dans tout
l'appareil digestif. Au nombre des causes indirectes, on doit placer toutes les souffrances des
organes renfermés dans le ventre, le foie, la rate,
la matrice, les reins ou la vessie. La dyspepsie se
présente fréquemment aussi dans les longue convalescences, à la suite d'affections morales lrisles,
lesquelles dépriment et diminuent les sécrétions
de l'estomac. Les personnes molles, faibles, chlorotiques, nerveuses, hypocondriaques ou hystériques y sont très-sujettes, de même que les individus qui ont supporté des jetlnes trop prolongés
ou qui ont été soumis à UII régime laclé lrop
rigoureux. Elle reconnalt encore pour causes les
pertes abondante de ang, soit naturellement,
soit par des saignées trop souvent répélées; ln
vic sédentairc, lcs préoccupations pendant les
r pus, le travail d'esprit, l'irrégularité dans les
h urlls de manger, une alimentation in urfi nnte,
le séjour prolongé dans les pays chaud , une
fruyeur ou une émotion vive quelconque; l'irn-
�-
186-
mersion subite dans l'eau froide ou tout saisissement qui viendrait troubler la digestion.
La maladie dont nous venons de tracer succinctement les divers syptômes est originairement
de nature nerveuse, ce qui indique que les émollients et les opiacés, que l'on emploie presque
toujours dès le début, auraient dû suffire pour
la guérir, sans qu'il fût nécessaire de recourir
aux eaux de Vichy. Mais il est à remarquer que
toutes les névroses entraînent uvec elles, à la
longue, des désordres physiques ct physiologiques
dans les organes de la digestion; et, de nerveuses
qu'elles étaient d'abord, elles finissent bientôt
par déterminer, ù cnuse dcs soulTronce qu'elles
impriment nux parties qui en sont le siégc. de
véritablcs lésion organiques.
La. dy persie peut dépendre également d'un
principe goult u ,rhumati mal ou dartreux, répercuté sur J'appareil dig ·stif.
Tmitement. - L . régime est ici une des COTlditions indisp nsables cl la guéri on, de même
qu dans toutes le maladies qui ont pour siége
J'estomac; le malacl ,par conséquent, pourrn, dans
ce cas, ôtre tout nu si habil que le médecin; lui
seul peut onnaÎlre qu 19 ont Je aliments qu'il
dig r le mieux en état d santé: ceux-là aussi
seront 1 mieux supportés dans l'étut de maladie.
R rr) générale. tout nlim nt qui offre de ln
�-187 -
répugnance est rarement bien digéré; ceux qui
purgent doivent être rejetés, car ils sont indigestes. Disons, toutefois, que le régime qui COllvient particulièrement aux dyspeptiques est celui
qui consiste dans les potages, maigres ou gros,
les viandes blanches rôties, et les légumes fari~
neux, de préférence aux viandes noires et aux
légumes herbacés. Comme médicaments, on a
recours à une foule de substances, telles que
l'opium, le bismuth, la rhubarbe, les vomilifs,
les purgatifs, l'éther, la belladone, le charbon de
Belloc, elc. Mais il est rare qu'après l'emploi de
tous ces moyens le malade ne se trouve pas obligé
d'avoir recours aux eaux de Vichy, {lui onl inConteslablement, de tous ces remèdes, celui qui
réUssi tic mieux, ct dont l'effet est le plus durable;
Cur il ne faut pas s'y tromper ct croire qu'elles
n'agis ent qu'en saturant les Rcid s de l'e lomae
par un phénomène chimiquo : leur action a pour
effet surtout de modifier l'organisme tout en tier,
en fuisant renlrer dans des conditions normales les
humeurs viciées par les souIrrances de l'organisme.
Comme règle générale dans lu dyspepsie, les
rom des doiv nl Nrc admini lré ù des do cs minimes hom opathiques, pour Otre augmenté enSuite graduellement: il va sans dire que si lu
dyspepsie a pour cause un principe goutleux,
�-
188 -
rhumatismal ou dartreux, il faudra, avant tout
traitement interne, essayer de rappeler ces principes morbides sur les parties habituellement
affectées.
L'observation suivante fera mieux ressortir
encore les signes caractéristiques de cette maladie, et l'efficacité si remarquable des caux de
Vichy à son égard.
Observation. -1\1. R*",àgé de trente-sept ans,
d'un tempérament nerveux, éprouve depuis six
ans des digestions lentes, pénibles, qu'il attribue
à un travail de cabinet, et surtout il des peines
morales j l'appétit néanmoins est passable, mois
les aliments se digèrent difficilement. Il y Il constipation habituelle, ct, après choque repos, il
éprouve du malai e ct de la fatigue. Après uvoir
employé sans succès, pendant six ans, tous les
remède en usage dans ces sortes d'aIT clions, tels
que la magné ie, la poudre de Dower, la moutarde
blanche, le empliltres de toute e pcc, t de plus
l'hom opathie, M. R··· sc décide ù veuil' à Vichy,
où il arrive dans l'état suivant: con titution très·
afTaiblifl, pc anteur ù l'épigastre, dige tions la·
borie use , appétit capri -jeux, rapports nidoreu~
tr s-fréquellt , sans soif ni fièvre sen ible, faibless musculnire considéruhle, particulièrement
cl ux ou troi heure aprè avoir mangé, gOne de
la r spirotion, g nUemellt de l'estomac, f1{l-
�-189 -
tuosités difficiles à s' echapper, constipation opiniâtre.
Le lendemain, ce malade est mis à l'usage de
l'eau de la source de l'HÔpital, à la dose de quatre
verres par jour, qu'il alterne dans le milieu de la
cure avec l'eau de la Grande-Grille; il prend des
bains et quelques douches ascendantes. Il suspend
de temps à autre ce traitement. Les eaux ayant
parfois de la peine à passer, il en fractionne souvent les doses, ct après un séjour d'un mois, 1\1. RH"
quitle Vichy beaucoup mieux, mais non guéri.
Son médecin ordinaire nous écrit de Paris,
quinze mois après, que la santé de M. R""" s'est
complétement modifiée, que ses digestions sont
pndaites. mais que néanmoins il lui conseille de
revenir à Vichy.
1\1. ROH revint en elTet, ct, après une seconde
Cure, sa maladie. qui avait ré isté pendant six
ans aux ùivers traitements connus, disparut entièrement d'une manière soutenue.
Le résultat clinique de me observations conslot que lu dysp psie sc guérit plus facilement
encore que la gn lralgie, uIJ'cction cependant
qui retire des eaux de Vichy ùes effets si rCffiar«(\lubies (le guérison.
s.
�-
190-
Maladies du foie.
L'erficacité incontestoble des eaux de Vichy
dans les diverses maladies qui peuvent intéresser
le foie, troubler la sécrétion biliaire, ou porter
obstacle à son libre cours, est connue depuis si
longtemps déjà, qu'il serait fastidieux, je pense,
d'insister sur cette vérité. Je pourrais facilement
donner à l'appui de cette opinion un grand nombre d'observations, que je puiserais dans les
nombreuses guérisons qui ont lieu tous les ans
dans mon service de l'hôpital, chez des mulades
qui viennent d'Afrique ou des colonies, régions
du globe où les maladies de ce genre onlle plus
grave ; mais je ne dois pas oublier que ce livre
n'est écrit que pour guider les malades pendant
la saison, et leur indiquer, une fois rentrés choz
eux, la conduit qu'il ' auront à tenir pOUl' éviter
le retour de leur maladie.
Cependant, avant d'olier plus loin, il me paraît
util e d'ilidiqucI' ici lu marche que suit l'cau min{~ralc
avant de se rendre au foie, ct de d{~montl'cr
il ·cux qui nient qne le IIcides dans les IIlim lit ,
P ndallt qu'on prend les caux, n'ont aucun ·/ld
nuisible ùalls le trllitement, que ce rnédiclIllIc/ll,
xcmpl d' toute l'éaetioll. a pu agir, nu moins
�-
191 -
jusqu'aux poumons, en conservant tous ses éléments naturels ou primitifs de composition.
Cela posé, je dirai donc, avec tous les physiologistes, que l'eau minérale introduite dans les
voies digestives arrive à la glande hépatique,
Comme foot tous les liquides médicamenteux, en
suivant par absorption les veines de l'estomac et
des intestins, qui la charrient à travers la veine
porte jusqu'au foie; et qu'après un séjour plus ou
moins prolongé dans cet organe, chargé d'une
des plus grandes fonctions de notre existence, la
saogui6cation alimentaire, elle se rend au cœur
et de là dans les poumons, toujours à l'abri,
comme on peut Je voir, de toute décomposition
étrangère à l'organisme.
Ces faits doivent prouver aux malades, contre
l'avis des médecins qui leur conseillent l'usage
des acides, comme n'étant d'aucune importance
dans la cure, qu'il n'est pas indifférent de suivre
de semblables conseils, et de portel' da ns nos
Ortranes un médicament qui sc trouve décomposé
d'avance, pur ce mélanrrc hétérogène ct anlirntionnel d'acides avec les alcalis, olors qu'il pourruit agir avec toute sa pui salice naturelle alcaline
et non commc un remède JODt on a 'hangé la
llature. D'après cet cxposé, qui est incontestable,
il est donc p 'rmis d'affirmer que les aux dc
Vichy, (!uunù clics n'ont pas été dénaturées par
�-
192 -
des acides, avant ou pendant les repas, agissent de
deux manières à l'égard des affections du foie:
d'abord, comme fondantes et résolutives, lorsqu'il
y a engorgement, puis en modifiant la bile dans
sa nature et dans sa consistance; car, en augmentant l'alealinité naturelle de cette humeur, les
eaux la rendent moins épaisse, facilitent SOli
écoulement au dehors, lavent le foie et changent
son mode de nutrition. Elles s'opposent en outre,
par leurs propriétés dissolvantes,à la précipitation
de la matière colorante, ce qui est fort importunt, uttendu que cc dépôt forme précisément le
rudiment des calculs biliaires.
Après cet exposé succinct Ju mode d'action
des caux à l'égurd des maludies du foie, en
particulier, il est indispensable, je pellse, de
donn er ici un aperçu des affections diverses qui
intéressent cet organe, les plu nombretlSes cl
Jes plus graves de toute celles qui viennent
ù Vichy réclamer tous les /lns Je secours des
eaux.
Au nombre des mil ladies du foie, il en est
quatre qui sc présentent plus pnrticnlièrement il
notre obs rvation : cc sout les coliques, le en ....
gorgement , les culcu ls ct ln jauni sc
�-
195-
DE LA JAUNISSE,
La jaunisse, tctère ou cholt'hénu'e, est une maladie caractérisée par la couleur jaune plus ou
moins foncée de la peau et du blanc des yeux,
suivie d'une vive démangeaison sur tout le corps;
par des excrémen ts blanchâtres, et des urines
d'un rouge obscur, teignant en jaune les substances que l'on y plonge.
Ces trois sy mptômes suffisent pour faire reconnn1tl'c lu jaunisse, et nous permettent d'exposer
immédiatement les causes qui peuvent la produire.
Causes. - Elles sont physiques, mon\les ou
nerveu cs; toutes ngissent de manière à détermin er la résorption de la matière colorante
jaune de la bile dans les voies biliaires, d'ou Ics
vaisseaux absorbants et veineux la puisent, pour
la porter dans le torrent de la circulation et les
div rs tissus de nos organes; d'où l'expression
juste quo la bile est passée dans le sang . Parmi
les cnuses nerveuses ou morales qui peuvent
donn er lieu ù la jaunisse, on cile la crainte,
le chagrin, l'hypocondrie, la colère, la frayeur
suhite ù la vue d'un danger, d'un péril imminent
ou d'une nouvelle imprévue. La jaunisse qui sc
dûclnrc SOUf! l'influence ùc t utes ces impressions
�-
194-
de l'âme s'explique par une action qui vient
gêner, par resserre men t spasmodique, le cours
ultérieur de la bile dans le foie et les canaux
biliaires. Quant aux causes physiques, bien plus
nombreuses que les causes morales, il nous suffira
d'indiquer ici celles que l'on remarque le plus
ordinairement, pour faire comprendre l'utilité
incontestable des eaux de Vichy.
On a rangé, dans cet ordre, la suppression de
la transpiration, J'immersion subite dans de l'cau
froide, la suppression des hémorroïdes, les fièvres
iutermittentes, la répercussion de III goutte, ùu
rhumatisme, de la gale ou des dartres, les chaleurs de l'été, toutes les maladies de l'estomac,
cl particulièrement toules les maladies organiques ou coliques du foie; les engorgements, les
obstructions, les abcès, les tumeurs cancéreuses,
hydaticliques ou tuberculeuses de cet or"'one;
l'oblitération par des calculs de la vésicule biliaire ou de ses conduits, une chute sur le ba sin
ou sur la plante des pieds. La gro esse peut
égalern nt Ôlre une des causes de l'ictère.
Traitement. - Une foule de moyens ont été
employés dan le traitement de la jaunis e : tols
sont le purgatifs avec le calomel t le jaID'p, les
"omitifs,1 s toniques,les apéritifs, la térébenthine
unie à l'étller, les curoU s ct les jllunc d'œufs.
Ce deux moyent! sont de nature nous in pif 'r
�-195 peu de confiance, car ils ne sont recommandés
qu'à cause de leur couleur semblable à celle du
malade. De tous ces moyens, le savon médicinal,
par sa nature alcaline, est celui qui conserve
encore, de nos jours, le pl us grand crédit; c'est
POurquoi les médecins ont jugé utile de prescrire
les eaux alcalines de Vichy, comme un des moyens
analogues et les plus favorables à la guérison de
la jaunisse.
11 faut dire ici que s'il existe une certaine
confusion dans toutes ces médications, cela tient
en partie à ce que la jaunisse est souvent le produit de diverses maladies de l'appareil biliaire,
très-difTérentos les unes des autres.
Quoi qu'il en soit, dès que les médecins s'aperçoivent aujourd'hui que la série des moyens
ordinaires de guéri on a échoué, et que par sa
résistance la jaunisse tend à passer à l'état chl'o·
nique, ils s'empres ent de prescrire immédintetnent l'usage des coux minérales alcalines, ccl/cs
de Vichy en particulier, comme les plus riches et
les plus puissalltes à modifier ln substallce du foie,
ln nature ct la marche de la bile, snos Inquel/e,
nous pouvons le dire ici, la digestion languit, la
nutrition e 't incomplète, cL l'amaigrissement arrive, si l'écoulement normal biliair est interrompu . c'est là, du rc 'te, ce ((ui arriv aux 'ujet '
alleint de jaunisse, quelle que 'oit la cau 'C qui
•
�- 196-
ait pu la produire. La seule explication que l'on
puisse donner sur l'effet de la guérison, c'est
que les eaux alcalines débarrassent le sang et les
tissus des organes de la matière colorante dont
ils sont imprégnés, en l'entraînant au dehors par
les urines et la transpiration.
Un exemple puisé au milieu de tant d'autres
démontrera mieux encore, dons celte maladie, la
puissance remarquable des eaux de Vichy prises
à la source.
Observation. - MlloH.... âgée de tren te-cinq
ans, affectée de jaunisse depuis deux ans, maladie
qui s'était déclarée ù la suite d'une vive contrariété, suivie de peines morales consécutives , ayant
duré six mois; mais, à partir de ce lte époque,
toule ca use de chagrin ayant ces '6, la jaunisse
n'en avait pas moins continué sa marche, ma lgré
J'emploi de tous les moyens u ités en pareil cas.
Arrivée ù Vichy pendollt la oison de 1854,
Milo JI*H nous déclora que la jaunis c s'était manifeslée d'abord dans le blanc cl yeux dès le lendema in du jour où ell e avait éprouvé cette grande
peine moralo, ct que, depuis lors, ct malgré la
cessation de tout motif de chagrin, mairrré \'u age
des pilules de fiel de b uf, du savon, avec le
calom l, des vomitifs ct des purgatifs de toutes
sorles, sans compter Lous)e relll"dcs plus oU
moills étranges, antés duns les 'ièclcs d'igno'"
�-
1D7-
rance contre la jaunisse, sa peau avait pris une
couleur foncée qui, augmentant graduellement,
avait fini par devenir aussi foncée que celle d'une
mulâtresse. C'est dans un état pareil de la peau
de tout le corps, que Mllo H*** se présenta à Vichy
pour r prendre les eaux; son médecin lui ayant
décl aré qu'il ne connaissait pas d'autre moyen
de salut, puisque tous les autres avaient échoué.
Cette demoiselle jouissait, du reste, d'une snnté
passable; toutefois, son embonpoint et ses forces
avaient beaucoup diminué; les digestions étaient
lentes, ln bouche piÎteuse, amère, ain i que lu
salive; tous les objets lui paraissaient jaunes ù la
vue; des démangeai ons vives existaient sur tout
le corps; les selles étaient grisâtres, décolorées, les
urin s noires et parfois boueuses; sa santé de
femme était régulière, mais J'écoulement peu
abonùallt; la région du foie ne présentait ni douleur, Il i tuméfaction.
D s le lendemain de son arrivée, Milo Ir" commen çu son traitement par deux verres d'eau de la
rand c-Grille; quatre jours après, ell e en prenuit six, et un bain quotidien; ensuile des
luv menls gardé d'eau minérale furent njoutés
Ù son truit ment. Vers le quinzicme jour, le
régime pre crit n'oyant pas été sufGsamment
observé, fluclqu jours de repos f~r
nt nécessuires pour nrr6ler la diarrhée qui en avait été
�-
198
la suite; et, après trente jours de traitement,
Milo WH quitta Vichy, sans avoir obtellu un grand
changement dans la coloration de la peau, et par
conséquent très-découragée.
L'année suivante, je vis arriver chez moi une
darne que je ne reconnus pas: c'était MilO n qui
avait repris son teint, sa fraîcheur et son embonpoint d'autrefois; la teinte ictérique n'ovait cornmellcé à .diminuer sensiblement qu'au bout de
deux mois après le départ de Vichy; mais depuis lors la décoloration de la peau avait pris
une marche si rapide, qu'ou bout d'un mois toule
trace de jaunis e avait enfin disparu. Depuis cette
époque, Milo no" a joui d'une santé parraite; elle
est revenue à Vichy l'on née dernière, mai ce
Il'était plus pour elle, c'était pOUl' accompagner
une de ses parentes.
H
•
DES COLIQUES IIIlI'ATIQUES.
Cette maladie ne se pré cnte ordinair ment
que chez les individus préd i posé aux soulTrances
du foie; clio est caroctéri oe par d s douleurs
p\UB ou moin vives, irrégulières ou périodiques,
ayant leur Biége dan cet organe. Ou 1 con rond
souv nl, n dit m Il honorable coll gue, le doct ur
Beau, daus son remarquable travail Sur l'appa-
�-199 -
reil spléno-hépatique, avec les coliques calculeuses, qui sont très-rares, relativement aux coliques
névralgiques. Dans celles-ci les malades, selon
le même auteur, ne rendent des calculs, ni par
les garde-robes, ni par les vomissements, et la
présence de ces corps étrangers permet seulement de caractériser leur diagnostic différentiel.
Dans les cas contraires, les coliques du foie doivent êtres considérées comme étant de nature
CSsentiellemen L nerveuse.
Les douleurs de cc genre arrivent, soit soudainement, soit en s'annonçant sourdement, un ou
deux jours à l'avance; et lorsque la souffrance est
nrrivée à son apogée, le malade ressent comme un
point de cÔté dans la région du foie, accompagné
de douleurs plus ou moins violentes, superûcielles
ou profondes, augmentant pal' la plus lég re
pression, pongitives ou lancinantes, avec gOne
dans les divers mouvements du corps et de la respiration. Le plus ordinairement, au milieu de la
crise, des vomi ements de nature bilieuse se déclarent, san que le pouls indique de la ûèvre. Ces
Coliques peuvent durer plusieurs heures, d'autres
fois J11u ieur~jos,
avec des intervalles de calme,
lais ant le plu ouvent des traces de jauni sc sous
ln pcau et duns les urinCls. Ou peut les confond ra
Uvec les coliques intestinales ou néphrétiques,
mais ln douleur locale venant du foie suffira, avec
�-
200-
les symptômes précédents, pour éloigner toute
incertitude à cet égard.
Causes. - Il est évident que l'hépatalgie ou
colique nerveuse du foie n'est qu'un symptôme
de l'irritation de cet organe, des réservoirs ou des
conduits excréteurs de la bile. Cette irritation
nerveuse peut être produite par un refroidissement des pieds ou de tout le corps, par de mauvaises digestions, par des aliments dont la nature
est réfractaire au foie de certaines personnes. Ces
aliments sont particulièrement tous les acides,
les fruit verts, cuits ou confit , uu vinaigre, la
moutarde, le vin pur ou môme coupé d'euu, les
boissons alcooliques, ulle nourriture trop salée,
trop épicée ou poivrée: toutes ces substances peu~
vent détermin f, chez los individus prédisposés,
des coliques qui très-souvent apparaissent un
quart d'heure ou une demi-heure aprè qu'on
les a pri es. Les purgatifs peuvent également
réveiller cc sort s de douleurs, qui dép nùent
quelqu fois aussi de la goutte ou Ù'Ull rhumatisme
déplac6.
Comm traitement, l'opium el les émollients
sont les premiers remède à employer; muis si les
attaques se renouvellent, le meilleur moyen h
leur oppo cr ensuite est d'avoir recours ù l' aU
de Vichy, dont le propriété inconl stables sont
de diminuer ou de détruire celle fâcheuse suscep·
�-
201 -
tibilité du foie. Il faudra faire usage d'aliments
peu graissés, de viandes maigres, de poisson, et
parti cul ièrement de substances végétales llerbacées; éloigner celles qui renferment beaucoup de
matière féculente et sucrée, lesquelles sont contraires aux maladies du roie en général. Ce régime devra être secondé par l'eau de Vichy, prise
Ù divers intervalles dans le couran t de l'année,
etpnrdes bains alcalins, en se tenant chaudement.
De cette manière, le malade arrivera à faire cesser
le retour des col iques hépatiques, ainsi que la formation des calculs.
L'observntion suivante démontrera mieux enCore l'effet salutaire Jes eaux sous ce rapport.
Observation. _M'no F. de G' u , âgée de trentesix ans, eut, il y a dix ans, penùant la convalescence d'une fièvre typhoïde, une jauni se qui,
mulgré tous les moyens mis en usage, dura six
sCmaines. Depuis cette époque, cette maladie
l'Cparul Lous les ails vers le printemps, avec cette
diflërellce CJue depuis quatre ans celte jaunisse se
Complique chaque fois de quelques coliques hépntiques qui durent plusieurs jours, avec des voIlliss emen ts de matière bi 1ieuse. Le foie est alors
sensiblement engorgé el douloureux Ù la pl' ssion,
les forle inspirations olll g~n6es
par la douleur
hépatique, loqu Ile simule lIne ceinture allanl du
l'oie ù III rulc et au l'cin droit i Ics urines sont
�-
202-
jaunes et l'estomac ne peut supporter aucun ali~
ment. Le dernier accès, qui dura vingt-cinq jours,
date du mois d'avril 1851.
Celte dame avait employé sans succès les purgatifs, le remède de Durande, les pilules de savon
avec le Gel de bœuf, la pommade émétisée et les
eaux de Vichy transportées. Ces dernières cependant ayant paru lui faire un peu de bien, son médeciu l'engagea à se rendre ù Vichy, où elle arriva
au mois de mai suivant, Il la fin d'un accès, pré~
sentant une teinte ictérique, /lvec douleurs sourdes dans la région du foie, qui dép/lsse de deux
travers de doigt le rebord des fausses côtes; inappétence, digestions lenles, constipation, urines
ictériques, matières fécales normales.
La malaùe boit ù la Grand -Grille cinq vcrres
d'eau par jour et prend un bain; /lU bout d'un
mois, elle quitte Vichy en voie de guérison; la
teinte jaune de la peau e t bien diminuée, aillsi
que lu douleur et le volume du fic. on médecin
nou écrit, l'année suivante, que l\1JU~
F . de C···
a obtenu un en lier rélobl i semeul. Elle est revenue néanmoins à la fin de la saison de 1852,
pour cOllsolid l' sn guérison. Sa sanlé n'uvait plus
sounert du c6lé du foie depuis Sil première cure
fuite à Vichy. Cette dame, que nous avons r Vile
trois lins apres, était toujours duns un élat parfait
de suulé.
�-
.
203"-
Le résultat statistique de mes observations, concernant les coliques hépatiques, démontre que sur
Un nombre proportionnel de 100 malades, par
exemple, chez lesquels les ell'ets consécutifs des
eaux ont été constatés J'année ou les années qui
ont suivi la cure, 83 ont été radicalement guéris
et 17 améliorés.
DE L'ntpATITE AVEC ENtlORCE1IENT DU FOIE.
Celte maladie n'intéresse passeulement,comme
Jo précédente, )e système nerveux de l'organe,
ellc occupe ici le tissu propre du foie, qui. se
tl'Ouve affecté le plus ordinoirem nt par suite
d'une congestion sanguine fixe, donnant lieu ù
Un engorgement qui peut être simple ou induré,
récent ou chronique; le foie, dans cet état, reste
langui ant, par uite de l'infiltralion fibrilloïde
qui s'e t d6po 6e dans son réseau capillaire. Arrivée à la période de chronicité, telle qu'on la
voille plus ordinairement à Vichy, les symptÔmes
qu' éprouvenlles ma Iodes sont: appétit irrégulier,
ùigestions 1 nles, l'Ilpporls, flatuosités. Le luil est
llahiluellern nl mal digéré; une fièvr légère, qui
semblc-augmenter aprè chaque repas, sc ùé lare:
elle est occom pognée ùe douleurs avec pesanteur,
�-
204 -:-
et de gêne dans fa région du foie; la respiration
devient courte, le teint basané; le caractère inquiet, irascible, porté surtout à contredire; il
existe presque toujours aussi un œdème des jambes et de la sérosité dans le ventre; l'appétit se
perd avec le sommeil; les fonctions s'affaiblissent, et le malade tombe peu à peu daus la consomption.
Cat,ses. - Cette maladie peut être héréditaire;
toutes les causes qui déterminent des coliques,
ainsi qu'on l'a vu plus haut, sont susceptibles
aussi de produire l'héputite. A côté des souffrances physiques, il faut placer, comme devant y
jJrendre une furge part, une ilTitatioll locale, le
défaut d'exercice, les atTections mondes, les soucis, la jalousie, le découragement, "hypocondrie, influences nerveuses qui toutes diminuent
l'écoulement el favoriBent l'epai isse ment de la
bile; les inflammations ùes intestins el la dy senleri', principulcmclll Jur _suite de lu l'é orption
ju qu'au foie d la matière purulente ou putride
prov 'nunldes divel'sesmalatIies intestinales. Toute Ces causes peuv nt y dOllllcr lieu, cl même
qu'une grande activité cérébrale cl le lrovail de
cubinet apr s les Tepus, parce que les occupations
intel! ctuelles dépen 'O llt un grande so mme
d' ill ncrvatiÛlJ\, au détrim nt des fonctions ù igcs~
live.
�-
205 -
Dans les IHI)'s chauds, où les maladies Ju foie
Sont endémiques, l'alimentation doit être très-peu
abondante, sans quoi le foie se remplit faute
d'écoulement suffisant par la combustion pulmonaire, cc qui indique que dans les contrées où
la tempérnture est constamment chaude, comme
aussi durant les grandes chaleurs des puys tempérés, les habitants doivent être très-sobres, attendu qu e si on consomme une quantité plus forte
d'aliments qu'il n'en faut pour entretenir convellablement la nulrilion et la respiration, les
purties <ln imales libri noïJes s' occum ulen t Ja ns
le foie, ct les parlies végétales féculen tes surtout se trollsrorm ent plus faci lement en gra isse ,
nature tI 'a lim ents dOllt les personnes disposées ù
l'obési lé, so it tlit Cri passant, tlevruient sc priver.
II est d'observation que les clim ats chauds, pour
les habitants Jes l"'gions tempérées , augmentent
sensiblemen t lu sécrétion du foi e, Jéterm inent pOl'
lù les engorgements Je cet organe ct les fi èvres
bilieuses . II est é\ remarquer, en outre, que Ics
S"ondes choleU1' son t moins fuvorabl ou traitetnent des nlrectioll hépatiqu s qu'Uile températurc motl "rée; \' ~tu
J 'inll notion que l'on
éprOuve ulors tians Ics Jigestions Joit suffire p OUl'
expliquer ces fuit J'ob !'Volion.
Ln pui su ne de enux de Vichy à favoriser lu
"ésorption plastiquo morbiùe tlu foie et l' éco ul e ~
12
�-
206-
ment biliaire est tellement démontrée aUJourd'hui, que les médecins qui se sont le plus occupés des maladies de cet organe, recommandent
tous, sans aucune exception, l'usage spécial des
eaux minérales de Vichy, comme le meilleur
moyen de guérison dans ces sortes de maladies.
Deux observations suffiront, je pense, pour
démontrer la rapidité avec laquelle les engorgements du foie se dissipent, alors que les malades
se présentent daus des condilions convenables de
guérison.
Engorgement simple du foie.
Prem~'è1
observation. -1\1. 1\1**'", figé de quarante ans, est atteinl, depuis trois mois, d'uue
jaunisse des plus intenses, accompagllée d'engorgement du foie, que le malade attribue à des chagrins domestique et ù d s fatinucs intellectuelles.
Pour se débarra sel' de celte jaunisse, car le mabde ne soupçonnait pas l'engorgement ùu foio,
son médecin lui avait fait prendre tous les l'C~
mèdes usités en pareil cas: les vomitifs, les pur~
gatifs, j'alo s, le calolllel, 10 savon, les bois OIIS
ni trées, etc.; ma is tout celu SI1I1S succès aucun.
SOli médecin, ayant perdu tout e poil' de le guérir, lui conseilla de e rendre à Vichy, où il
arriva dans le courant du mois de juill 1852. /'1.
�-
207 -
son arrivée, il fut très-facile de constater un engorgement du foie, cause déterminante de la jaunisse. Cet organe dépassait, par son volume, les
fausses côtes de quatre tra vers de doigts: dou leur
sourde à la pression, respiration gênée, appétit
nul, digestion depuis longtemps paresseuse, matières fécales cendrées, urines noires, très-chargées de bile, teinte ictérique foncée, picotements à la peau.
l'tl. MU., aprè vingt-cinq jours de traitement,
pendant lesquels il prit de cinq ù six verres d'cau
de la Grande-GriIle par jour, plus un bain minéral d'une heure, quitta Vichy, prennnt les eaux
avec dégoût depuis deux ou trois jours. Au moment du départ, la coloration de la peau et des
urines avait sensiblement diminué; muis l'engoq;cment était le même. L'année suivante, ce
malade nous écrit de Boulogne: « Cc n'est qu'un
mois après avoir quillé Vichy, que j'ai vu ma
santé revenir complétement. l'tIa tumeur du foie
a di paru d puis longtemps, cor je ne la retrouve
plus; ct, grOce Ù vos eaux, ma snnté est aujourd'hui parfaite, ct mon teint comme celui des naturels de mon pays. »
�- 208Engorgement du foie avec coliques hépatiques,
Deuxième observation. -M. BH*, Agéde quarante-deux ans, d'un tempérament nervoso-sanguin, d'une constitution affaiblie, est atteint d'hépatite depuis 1831, affection qu'il a contractée en
Afrique, par suite de dyssenterie accompagnée de
fièvres intermittentes rebelles; il avait, en outre,
un léger épanchement dans le ventre, et les
jambes infiltrées. Jusqu'en 1842, les douleurs du
côté du foie sont presque incessantes, c'est-à-dire
qu'il y a des nlternatives de repos et de souffrance;
mnis, il celle époque. il survint une jaunisse fort
intense, pour laquelle on conseilla des bains, des
boissons alcalines, ainsi que des applications de
sangsues sur la région hépatique. Deux mois
après l'apparition de la jauni sc, on constata un
engorgement considérable du foie, qui jusque-là
avait élé peu apparent.
Depuis 1842, les atlaqu s ou coliques héP'ltiques apparaissent tous les trois ou quatre mois,
ct durent souvent quinze jours; elles sont toujours plus violenles à l'époque du printemps. C'est
oprèsavoiressayé, en 18 /..7, les enuxdeVichy.
cl s'en être bien trouvé, que Je malade sc décide
ù faire une nouvelle cure à Vichy, où il arrive au
mois de juillel1848.11 n'avait po t1 de colique
�-
21)9 -
depuis le t 2 mai, c' est-à-d ire depuis environ
deux mois. A son arrivée, le foie dépassait de
quatre travers de doigt le bord des fausses côtes;
il était très-sensible à la pression, son développement rendait la respiration de ce côté fort gênée,
et toute espèce de lien sur cette région lui était insupportable. Le lendemain de son arrivée, M. B··*
est mis à l'usage de l'eau de la Grande-Grille,
dont il prend, en moyenne, de six à huit verres
par jour, ainsi qu'un bain. Après un mois de
traitement, il quitte Vichy: la sensibilité du foie
a complétement cessé, son volume a diminué de
moitié; les forces physiques, au dire du malade,
sont revenuos à leur état normal, et les digestions sont parfaites.
Un an environ après, Je 10 mai. son médecin
ordinaire m'écrivit que M. B **. « atteint d'engorgement du foie avec coliques hépatiques, n'avait plus de douleurs, ct que J'engorgement était
ù peu près dissipé. »
Dans les engorgements simples du foie, avec
ou suns coliques hépatiques, le relevé numérique
de mes observations, confirmé par le temps, indique que sur j 00 individus, par exempl e, 1~ 5
sont guéris, 40 améliorés, et que 15 seulement
n'ont obtenu aucune amélioration . Dan s cette
appr6ciution, le ré ultnt cruit encore plu favo'nh l 7 si les mal d . urrivnielll. Il Vich~
après
k
1 •
�- 210les premiers essais infructueux de guérison, et
non après avoir perdu leur temps à la recherche
inutile d'une foule de moyens empiriques et trop
souvent dangereux.
CALCULS JlÉI'ATIQUES OU BILIAIRES.
Dans cette maladie, on doit ndmettre d'abord
une prédisposition individuelle; et, pour établir
ses caractères spéciaux, il faudra se rep9rter à ce
qui a été dit aux coliques hépatiques, car les coliques calculeuses, avons-nous dit, n'en diffèrent
que pal' la présence, dans les vomissements ou
dans les garde-robes, de produits concrétionnés
ou calculs, lesquels sont composés de choléstérine
et de matière colorante de la bile réunies par du
mucus. Les proportions de ces éléments varient
b aucoup; tous sont solides ct brûlent en produisont des jets de lumière, ù la maniere et avec
l'odeur des corps grils. Ils sont de diverses dimen ion, d puis une t~e
d'épingle jusqu'à la
Tro eur d'un œuf de poule.
JI faul dire cependant (1110 chez les mllindes utteint de calculs du foie, le sentiment de peHllnteur, de rrl!nc, d, tension t d'an iété du côté
droit 'st de pills longue durée quo dans les eoli(Jll(' IIUI'VfmSOS, ct elu'il survÎnull' plus ol'diJÎ~
�-
211-
rement des signes de fièvre avec jaunisse intense
et souvent permanente, lorsque le calcul séjourne
dans les conduits biliaires ou a de la peine à s'en
échapper.
Causes. - Toutes les causes qui sont de nature à rendre la bile plus épaisse ou à ralentir son
Cours sont évidemment propres à favoriser la fortnation des calculs biliaires. On remarque que les
femmes sont plus exposées à cette maladie que les
hommes, puree que chez elles les digestions sont
tnoins actives, qu'elles sont plus sujettes à la
constipation, qu'elles dorment davantage et font
moins d'exercice.
L'âge mûr et la vieillesse y sont plus exposés
que les enfants et les adolescents. Ou a remorqué,
à la Salpôtrière, que des calculs se rencontraient
fréquemment chez les femmes douées de beaucoup d'embonpoint. La vie sédentaire, le travail
de cabinet, les tourment d'esprit, les aliments
gras t fécul nts favorisent CflUe affection, de
mÔme que les acides elles alcooliques, parce qu'ils
renrerment des propriétés coagulante' de la bile.
1\1. le docteur Fauconneau-Dufresne, dans Son
ex lIenL Traité de l'affection calwleuslJ du {oie,
sc demande, à cet égard, si le commencement de
la formation des calculs hépatiques no pourrait
PIlS dépendre d'une réaction acide, puisque ces
corps ont lu propriété de précipiter de leurs
�- 212dissolutions les éléments biliaires. Dans le traitement de cette affection, cet auteur, après avoir
recommandé un régime doux, les légumes herbacés, beaucoup d'exercice et de temps en temps
une purgation saline, préconise particulièrement
les eaux de Vichy, parce que les alcalis, dit-il, en
s'emparant de la matière grasse du sang, empêchent le dépôt de la bilo, et, quand ils sont pris
en très-grande abondance, ils vont atteindre la
matière colorante résinoïde déjà formée et dissoudre Je mucus, ce qui permet à Ja choléstérine
ct au calcul, ainsi isolés et désagrégés, de s'échapper plus facilement par les conduits biliaires. Une
diminution d'un millième suffit quelquefois pOUl'
que le calcul s'échappe plus librement par les
voies na turelles; les eaux de Vichy agissent égalemeJlt"en accélérant ct en imprimant uno plus
granùe facilité de circulation ù celle humeur,
comme aussi on modifiant chimiquement la bile
clic-même, ou les concrétions dans leur nature.
Pour 80 préserver de la formation de nouvelles
concrotions, il faudra faire usage de temps à
autre, penùant plusieurs années, des caux de Vihy. II sera utile de diminuer la proportion de
viande et surlout de corps gras, ct les rempla·
CCl' par des légumes herbacé . La prédominance
cl la holéstérine ou matière gril e dans les
calculs indicJuc l'avantage du r 'sime végétal, Il
�-
215-
l'exclusion des matières grasses ou animales.
Il arrive parfois que les malades se trouvent
découragés pendant la cure, par cela seul qu'ils
voient apparaître de nouvelles col iques. Ce découragement n'est pas fondé, attendu que ces coliques très-souvent sont le résultat d'une activité
plus grande de la circulation biliaire, entrnÎnant
avec elle, par excitation ou contractilité vitale
cxpulsive, des concrétions dont la présence, dans
les conduits biliaires, déterminait ces violentes
douleurs. Dans celte situation, les malades ou
leur entourage s'empressent bien vite de demander au médecin l'autorisation de quitter les eaux,
craignant qu'clles ne leur soient nuisibles; il est
(JU contraire du devoir du médecin d'encourager
les malades à continuer le traitemcnt, à moins
que les coliques ne deviennent trop fréquentes.
Dans ces cas, le traitement ne pouvant avoir qu'un
médiocre efret, il faudra que le malade cesse les
caux, et qu'il revicnne à la fin de la snison ou
l'nnnée suivante, aucun autre moyen d "'uériSon Ile pouvant lui être plus avantageux.
La connuis ance exuctc de toutes ceR causes
déterminantes devra ervir aux mnlad s pour les
guider dans la conduite qu'ils auront Il lenir, s'ils
veulent, après le truitem nt suivi il Vichy, favoriser l'amélioration, ou consolider cntil.rcment
leur guérison.
�-
214-
L'observation suivante va nous démontrer les
salutaires effets des eaux à cet égard.
Observation. - 1\1. D***, âgé de trente ans,
d'un tempérament bilieux, était en Afrique depuis 1843, lorsqu'au mois de janvier 1845 il
ressentit pour la première fois des coliques
sourdes dans la région du foie, accompagnées de
jaunisse. Au mois de juill suivant, mêmes coliques, plus intenses ceLte fois qu'nu mois de jùnvier. En 1847, troisième crise. En 1850, enfin,
l'accès fut terrible; il dura quarante heures, avec
des douleurs excessivement aiguës dans les reins,
ainsi que dans tout le liMé droit du ventre, avec
coliques générales, crampes d'estomac et vomise~
mentsbiliaires. Quelques heures après que leadouleurs curent cessé, M. D''', tJui sc trouvait dans
un éLat d'anéantissement complet des forces, rendit par le selles plusieurs calculs biliaires de la
grosseur d'un pois ct il l'ocelles; il en rendit plusieurs autres dans 10 courant de 1851, mais alorE'
san beaucoup de douleur. Néanmoills ln teinte
ictérique de la peau n'nvait pas disparu. Depuis
l'apparition des prcmièr s coliques, co malade
avait fait U oge il plusieurs reprises d'une foule
ùe médicaments, t ls (rUe l'iodure de potassium,
la graine de moutarde blanche, les purgatifs, le
fiel de b uf, le régime végétal, qui avait été indi·
t/ué par 1\1. Piorry, ct le remède de Durande;
�-
215-
mais tout cela était resté sans eU'et. C'est après
avoir éprouvé cette dernière crise, à la fin de la
saison de 1851, que ce malade arriva à Vichy,
présentant une augmentation du volume du foie,
avec un extrême sensibilité à la pression. La peau
était jaune, les digestions difficiles et les selles
grisâtres. Après avoir pris trente bains et bu en
moyenne de cinq à six verres d'cau de la GrandeGrille, M. DO" quitta Vichy dans un état satisfaisant, mais non entièrement guéri.
Le 15 mai de l'année suivante, son médecin
nous écrit de Paris que cc malade n'a plus souffert depuis sa cure de Vichy, et que la jaunisse a
ùisparu.
Le relevé statistique démontre que, dans celte
olfcction, SUl' une proportion de 100 malaùes,
60 SOllt guéris, 21 améliorés ct 19 n'éprouvent
UUcun changemelltllolable dans leur étal.
ll\ll\tUcs tIc 11\ l'I\te.
Je ne ropporlerai pns ici nOIl plus les nombreuses observations concernant les malaù 's otteilltsù'ull'cctiolls de ln rato, qui sc pré entent tous
Ics ans ù l'hôpital militniro, venant de j'Afrique
Ou des pays marécogeux. La vertu des caux ur
�- 216ces affections est évidemment la même qu'à l'égard
de celles du foie, c'est-il-dire fondante, résolutive
et reconstitutive pur excellence, ayec cette différence toutefois que les résultats de guérison, toutes
choses égales d'a illeurs, en ce qui concerne la rate
spécialement, sont moins nombreux et plus difficiles il obtenir que dans les maladies du foie.
Mais ce qui Duit surtout il la résolution complète ùes engorgements de la rate, ce sont les retours fréqu ents et plus ou moins prononcés des
accès de fièvre. J'ai vu ces accès faire reparattre,
il la fin de la cure, des engorgements que les
caux avaiellt complétement di ssipés. C'est pourquoi il ne faudra pas craindre d'administrer les
préparations de quinquina aux fébricitants, en
mÙme t mps que les ca ux; il faudra aussi qu'elles
oie nt prises pri ncipalemen t en boisson, attendu
que les bains favorisent en général le rctour des
accès .
i cependa nt lu fièvr ne revient pas, il est à
pell pr"'s certain que l'engorgeme nt qui en est la
suite, s'i l n' st ni trop ancien ni trop volumill eux, di paraîtra, pur l' efl'et de aux, uvee plus
ùe rllc ilité que ceux qui dôpcnù cnt de toute autre
caus .
Ce qu'il y Il de remarquable i 'i, comme dons
ln plupart de malades qui viennent ù Vichy, c'est
qu l' "lut ~{! ){~ra
l s'amél i ro n or , bien flue
�-
2t7-
la rate reste dans le même état d'engorgement.
11 est admis aujourd'hui que l'engorgement de
la rate est dû au sang qui s'est déposé dans les
interstices de cet organe, pendant la durée des
accès. Le docteur Beau pense que le sang, altéré
pnr l'infection paludéenne, frappe d'atonie et de
l'elllchement le tissu contractile de la rate, l'élément vasculo-nréolaire, ainsi que la membrane
d'enveloppe. Quant à l'élément glandulaire, il
est comme fondu dans le tissu induré. Cc mode
d'altération indique naturellement tons les nvnntoges qu'on peut retirer ùe l'emploi des caux de
Vichy, attendu qu'en facilitant la circulation du
sung, clics favorisent en même temps son retour
ùans le torrent de la circulation générale.
Le traitement dans les ob tructions de la rate,
comme dans les maladies du foie, doit ôtl'e prolonrré ct modéré pour que les caux puiss nt pénétrer plus profondément ct ngir avec plus d'efficacité, de même que s'~
s'agi suit d'un état
cachrctiq ur.
Ces cngorgrmcnts, ('omme ceux du foie, s'ncCompagnen t presque toujours d'h yd ropisic nsei te
el d'œd me plt;s ou moins considcrnbl \; il existe
parfois au si du côté de la peau ulle t iule terl'rus \ et icl6riCluc; cl ln marche apr\s 1(ls repos
augmente loujour::i les dou leu rs spicil iq lies. Il 'st
l'lire, du reste, que cet engorgement ne coïncide
la
�-
218-
pas avec celui du foie, par sui te de la solidarité
qui existe entre ces deux organes.
Causes. - Les causes des maladies de la rate
sont encore peu connues; néanmoins, on ne peut
révoquer en doute les elJets produits sur cet organe par ]es accès de fièvre intermittente, le séjour dans des localités marécageuses et l'influence
des pays chauds; cette altération sc fait remarquer
surtout à la suite des fièvres provenant des pays
où celle maladie est endémique, comme l'Afrique, la Rochelle, ou le!! environs de Rome.
Les malaùes de cette catégorie ne doivent pns
ignorer que, d'après la counexité et les rapports
intimes qui existent entre la rate, le foie ct l'estomac, les causes qui influent sur ces derniers organes doivent agir sur elle d'une manière plus OU
moins fâcheuse. Ils devront donc s'appliquer Il
éviter toules les causes qui, comme nous l'avons vU
]llus haut, peuvent alJecter ces organes, clics surto~
qui ont de nature ù rappeler les accès do
fi He, s'il veulent, apI' s avoir fait u age des
coux, outenir ou rendre complète la guérison
obt nue. lis auront oin ''/'l'nlement de porler urle
ceinlure de flanelle pour maintenir]o roto, el do
mang l' peu ù chaque rcpas.
L'oh' !'Votion suivonl démontr ra mi ux encor' ('Cl quO Il peut espérer de la pui ' SllT! e dc!!
'unx dans ('rU' mnladie.
�-
219-
DE L'ENGORGEUENT DE LA. RATE,
SUITE DE FIÈVRES INTERMITTENTES.
Observation. - M. C*"*, âgé de vingt-six ans,
après un séjour de cinq ans en Afrique, était tombé
malade depuis dix-huit mois, par suite de diarrhées on de fièvres intermittentes; les accès
avaient cessé depuis six mois environ avant son
arrivée à Vichy, le 15 juillet 1847. Ce malade
présente, à son entrée à J'hôpital, un embonpoint
satisfllisant; mais son ventre est très-volumineux,
pur suite d'un engorgement considérable de la
rate, qui déborde les fausses côtes de quatre à
cinq travers de doigt. Cette partie du ventre est
très-douloureuse à la pression; la marche et la
respiration en sont également g~nées.
Son eslomue étantlrès-fntigllé, il boil pendant les quinze
)1I'erniersjours à la source de l'Hôpital, cl Je reste
du temps à la Grande-Grille; la dose d'eau cst
élevée progressil'cmentjusqu'ù six verres par jour,
aVec un bnin. Après un repos de quelques jours,
VPrs les deux tiers du lrnitement, cc molode quitte
Vichy, le 23 août, npl'ès avoir obtenu une grallde
amélioration. Le volume du ventre est bien dimiHué, muis on senl encore la rate indurée en dehors des fausses cÔles; cette région n'est plus
douloureuse ù la pression; la marche cl ln respi-
�-
220 -
ration sont tout à fait libres, et l'état général est
on ne peut plus satisfaisant.
L'année suivante, je recevais de son médecin
la lettre suivante:
cc CH., traité à Vichy pour une hypertrophie
considérable de la rate, contractée sous le climat d'Afrique, est revenu complétement guéri,
el sa guérison s'est maintenue jusqu'à ce jour,
20 mai 18~.
»
Le résullat des guérisons est ici moins sotisfai4
sont que dans les maladies du foie, puisque, sur
une moyenne de cent malades, la proporlion est
de lrente-sept guéris, quarante-cinq soulagés et
dix-huit restés dans 10 même état.
DE L'Ii:NCORCElfENT DE LA RATE Avec DIATHÈSE
ou
CACJlflXIE l'HUDtENNE.
omm malad ie générol ,dans les oficclions de
10 l'aLe compliquée ou non d'engorgement du
foi ,on remarque presque Loujours, pOUl' peu que
cet orgone soiL ngorgé dCJ>ui un cerlain LempS,
de épnnchem nls "r ux plus ou moins con idél'obies du v nlr ou ùe xtrémil"s illférieures, Ce
ph \nom"no accompagn el cora léri e presque
toujoul's C t ('lOl, lIuqu 1 on ùonne 1 1l0m de ca-
�-
2'21 -
chexie paludéenne, caractérisée par une pâleur
universelle, anémique, d'un jaune paille. Dans
cette diathèse, les fonctions sont particulièrement abaissées dans leur dynamisme physiologique; il Ya aussi une viciation générale ùes humeurs, une altération profonde de la nutrition,
avec diminution de la plasticité du sung, perte
des globules rouges et augmentation des globules
blancs, altération que l'on a désignée sous le nom
de leucocythémie. Cet état s'accompagne le plus
orùinairement d'abondantes hémorragies passives, sous-cutanées ou nasales; les hémorragies,
chez ces malades, sont la cons6quenced'une altération du sang produite par l'élaboration vicieuse
de cc liquide par le foie et la rate maludes; les
membranes muqueuses de la bouche ct des gencives sont molles etù peine colorées; il existe égaIement un dérangement plus ou moins apparent
ùes fonctions digestives, d'où résulte, econdairement aus i, celle allération du sang avec toutes
les conséquences pathologiques dont nous venons
do purler; c'est-à-dire que tous ces malade sont
faibles, languissants, amaigris, digérant mal,
essoufflés par l, plus léger exercice, perdant beaucoup de sang par la plus légère piqûre.
L'opinion générale des méùecins est que, dau
Ces sortes d'affections, là où Je Iymphati me scorbutique domine, J'usage des alcalis doit Nre plus
�-
222-
nuisible qu'utile. Mes observations, sous ce rapport, sont en opposition complète avec ce que les
chimi tes ont avancé. et contraires :lUX idées de
la majori té des médecins. C'est une erréut' qui no
doit plus s'appliquer aujourd'hui nu mode d'action des eaux minérales alcalines do Vichy, dont
la thérapeutique doit être complétement débarrassée. Cette opinion, que leseaUI sont contraires,
peut Mre vraie toutes les fois que 10 détérioration
de la constitution est le produitdirectd'un travail
morbide du tempérament lymphatique congénital j mais il n'en est pmi de même, comme nouS
allons le voir par l'observation suivante, à laquelle
nous pourrions cn ajouter beaucoup d'autres,
lorsque cet état morbide générul est le ,'6sultaL
du séjour dalls un climot molsain, do di gestions
incomplètes, d'aliments de mauvaise nature, de
souffrances orguniques dépendantes d'une maladie, ou d'un gonflemeot porto à un degré plus ou
moin élevé de la rote, du foie ou du sy t"mo
ganglionnaire, comme aussi de fièvres intermittent S reb Iles, qui ont am né c lte débilit6 de
l'organisme. C t état palustre peut exister également salis que l'illùiviclu nit jamais cu 10 plus
petit accè ' do ficvre. Dnns toutes ces circonstauce , les caux alcalines de Vichy, f rrugineuscs ou
autres, l'établis!! nt' rorces vilalo!!, hion loin do
Ics dimirn\er. nn modifiullt.l'état morbide cn ré-
�-
225-
veillant l'ensemble des fonctions digestives et assimilatrices. C'est ainsi qu'clics font disparaître
par leur tonicité, sur les organes élaborateurs. les
taches sanguines et la faiblesse générale, quelle que
soiL d'ailleurs la cause déterminaute de cet état
diathésique. De même aussi, c'est le remède altérant spécifique le plus favorable pour détruire
les effets toxiques de ce ferment miasmatique
paludéen, dont la présence dans le sang, quelque
minime qu'elle soit, empêche constamment le
l'étour complet des malades à un état parfait de
santé. Les eaux agissent, dans.ces cas, de la même
manière que les végétaux frais dans le scorbut,
ou les préparations mercurielles ou iodurées duus
d'autres affections.
Observation.-M. V"*\ âgé de vingt-huit ans,
constitution lymphatique, a été atteint plusieurs
fois de Hèvres intermittentes, pendant un séjour
de cinq ans en Afrique. A la suito de ces fj vrcs,
la rate s'engorge, le ventre augmente de volume
et de la sérosité ne tarde pas à s'y manifester,
de telle sorte que le malade finit insensiblement
pur ne plu pouvoir boutonner ses habits. La durée de la maladie, l'usage des médicaments, j'inGuence Ju climat ayaut détruit sa santé, l'ti. V' h
l'entre en France et arrive à Vichy en 1848,
dans un éLaL trè -filcheux. Pendant sa cure, qu'il
fait très-péniblement, à la dose de trois ù quatre
�-
224-
verres d'eau par jour et un baiu tous les deux
jours, il est pris, vers le douzième jOllr du trai tement, d'hémorragie passive, qui se déclare à travers une ulcération légère d'unc glande cervicale
en suppuration. C'est avec la plus granue peine
qu'on vient à bout d'arrêter le cours du sang,
qui s'échappait à chaque instant, malgré l'application des moyens hémostatiques les plus énergiques; la quantité de sung perdue pouvait être
évaluée à Ull demi-litre environ.
Remis de cet accident, ce malade, plein d'énergie morale, reprenait les eaux, mais en boisson
seulement, lorsque huit jours après il est pris de
nouveau d'hémorragie nasale; le sang rendu
cette fois pouvait être évalué à un litre, ct ce
n'est qU'Dprès avoir pratiqué le tamponnement
qu'on parvient enfin à se rendre maître de l'écoulement. Cette hémorragie nasale s'était déclarée une autre fois, deux mois avant de quiLter
l'Afrique.
Toutes ces porles de sang rendaient la position du malade de plus en plus grave: néanmoins, et malgré ma recommandation de cesser
tout traitement, apr s des résultats aussi fûcheux,
1\1. V'·' ne se décourage pas: il prenù encore les
oau pendant quinze jours, pllÎS il quitte Vichy
pour relourner dalls su famille, apr"!! avoir bu les
eaux pendullL lJ'entc-cillq jours, dOlls lu position
�-
225-
]a plus critique. laissant par conséquent peu d'espoir de guérison. Cependant, il nous arrive de nouveau à Vichy au mois de juin 1849, dans l'état
suivant: maigreur générale, face blême, terreuse,
subictérique, traits tirés et amaigris, fièvre
lente, cent pulsations par minute, langue naturelle, gencives molles à peine colorées, ventre
douloureux, rate volumineuse occupant les deux
tiers de l'hypocondre gauche, ascite considérab le , jambes infiltrées, taches hémorragiques
disséminées sur cette partie du corps; selles régulièros, appétit médiocre. « Les caux, nous dit ce
malade, m'ont fait le plus grand bien; je ne pouvais pas digérer l'année dernière, et depuis lors,
mes digestions sont passables, c'est pourquoi je
reviens. ») L'Mmorra gie nasale avait reparu six
mois après avoir quitté Vichy.
Le lendemain de son arrivée, le 27 mai 184.9,
M. V··* boit les caux de l'IlÔpital, qu'il élève jusflu' à la dose de huit verres par jour, ct prend Ull
bain tous les deux jours.
Le 6 juin. dix jours après, mi eux sensibl e : les
forces sc réveillent. Le 15, amélioration encore
plus grande: le ventre diminue; l'appétit e t bon
et les digestion faciles. Enfin, M. v*" quitte Vichy
après trente-huit jours de traitemont, ùans un état
tr -satisraisant: la ralo, les sérosité elles plaques
hémorragiques ont conaidérublemcnt diminuu.
la,
�-
226-
Cc malade revient encore en 1850, pour faire
Ulle troisième cure, toujours dans des conditions
meilleures. et, en 1851, son médecin nous écri t
de Tours, le 2 mai, que 1\1. V*U « a obtenu uno
guérison complète, malgré la tlétériorution de.
sa santé nvaut tI'avoir fait usuge tics euux de
Vichy. »
EngOl'gcment de la, matrice.
II arrive presque toujours que les engorgements de la matrice ou du cot se forment d'une
manière lente, progressive ct insensible, cc qui
fait que souvent les femmes ne S'llpcf'.loivOIIL tic
celle maladie que longtemps après qu'elle s'est
déclarée. n'autres foi, des douleurs plus ou moins
vives viennent signaler le début de l'a/l'eclioll;
mois quelle est sa nature, commeut s'op fent ces
sorte d'engorgoments? Lu répouse n'est pas toujours facile; je citerai, à cc sujet, l'opinion émisu
pur 1. le profes eur Anùral. « Tous les engorgemenLs, dit cet auteur, sont rorm('s par une matière concrète déposéll dOlls les m/lilles et les interstices du lis u mulnùe, laquelle est formée par
le sang. »
LII nulure Il· l'alr'clioll nous illuic}ue éviùemmellt CplC c'e t Il l'uction des fonùunLs et des ré ...
�-
227-
solutifs qu'il faudra s'adresser pour la combattre;
et, sous ce rapport, les eaux de Vichy remplissent pleinement cette indication; il faudra seulement que J'application en soil faite dès J'apparition des signes de l'engorgement, sans attendre
qu'une dégénérescence cancéreuse ou squirreuse
se soit déjà manifestée. La quantité d'eau administrée devra être assez élevée pour saturer compiétement l'acidité des humeurs; mais comme
l'estomac pourrait se fatiguer, j'ai pensé qu'on
pouvait prévenir cet inconvénient por l'usage des
lavements, lesquels, s'ils sont gardés, agissent
comme des bains internes et procurent des effots
d'une grande puissance.
.
La guérison des engorgements est toujours
subordonnée il \' anciennet6 ainsi qu' il l'étendue
du mal; c'est pourquoi coux qui sont récents ct
de nature purement inflammatoire sc réduiront
plus facilement que ceux qui datent d'un grand
nombre ù' "~cs.
ou qui se sont développés sous
une illlluellce cl iathéslq UI; "'....
réfractaires à.
l'cuse, 1esq ucls sont fTénéralernelll
0
l'action ùes cuux. Cependant il n'est pas ,l'arc de
voir le!! malades de ceLLe catégorie ohlcmr quelet souvent aussi, un arrêt
que sou 1ag cme nt ,t
, Je
développement dans la marclle de ~u maladIe.
Causes. - Parmi les causcs qUI peuvent dcvelopper les engorgemenls de la matricc, IC!i pl us
v 4
-
;-
1
�-
228-
nombreuses paraissent se rattacher à la cessation
ou à la diminution du flux menstruel. C'est alors
que les femmes menacées d'engorgement se plaignent de malaises, de pesanteurs, avec chaleur
vers la matrice; c'est aussi vers cette époque que
les règles, après avoir cessé depuis plusieurs mois,
reparaissent souvent, avec plus ou moins d'abondance, sous l'influence des eaux de Vichy. A celle
cause d'engorgement par suppression du flux sangui n, on doit ajouler les grossesses nombreuses,
les acçouchemenls laborieux, l'abus des rapports
sexuels, les avortements pénibles, les chules, les
efl'orls, ou les commotions qui portent leur action sur la matrice, enun les inl1ammations
aiguës directes.
Les nombreuses guérisons d'engorgement dn
col de la molrice, obtenues à Vichy, s'expliquent
pOl' la nature alcaline de: eaux; car on a remarqué, de toul temps, que la soude avait la propriété J'activer la circulation ,1" la tl!lne porle cl
iJ1JUO/ll 11111 1; Je là ressort évi(lemmel1l
tau "p~CIH;
Ja modiLicntion u\untugeuso 0l'ér6e à Vichy, SIII'
le /lux mellstruel douloureux ou languissant, ainsi
que SUl' /cs engol'b'0mellis (lui Cil sonlla suite la
plus fréquenle.
�-
229-
Engorgement des ovaires.
Si l'engorgement a son siége dans les ovaires,
et qu'il dépende d'une violente inflammation ou
d'un état congestionnel, on pourra compter aussi
sur des efJ'ets plus ou moins salutaires. Mais si ces
tumeurs tiennent à des liquides épanchés dans
J'intérieur de ces organes, à des hydropisies enkystées, à une dégénérescence squirreuse, à des
polypes, il est évident que les eaux de Vichy ne
pourront avoir aucune efficacité, ou du moins que
celte efficacité sera fort douteuse.
Il faut, en général, pour que des maladies aussi
graves offrent quelques chances de succès, prolonger l'usage des eaux ct y revenir plusieurs an·
nées de suite, san e décourager pur lu longueur
du trailement; parce que les remodes, dans les
moladies de cette nuture, ne peuvent agir efficacement qu'autallt qu'ils sont administrés avec modération, mais aussi pendant un Lemps plus ou
moins long.
Causes. - Purmi les causes pl'édisposantes des
inflammations ou eugorgements qui peuvent se
développer dans les ovaires, on a signalé particulièrement la lecture des livres qui portent les
idées sur des sujets lu cifs i un mariage vivement
�- 230désiré et non accompli; l'avortement répété; la
cessation de la sécrétion laiteuse; l'excès ou la
privation des rapports sexuels.
Disons encore ici que ce n'est qu'en s'observant bien sur les c~use
qui auront pu contribuer
à les rendre malades, que les femmes trouveront,
après avoir fait usage des eaux, la consolidation
des effets plus ou moins salutaires qu'elles auront
pu y recueillir. (Voir sur cette maladic l'observation qui s'y rapporte, au chapitre Lavements.)
Les observations statistiques, concernant les
maladies de la matrice ou des ovaires. n'ayant
pu être contrôlées d'une manière exacte, nous devons nous abstenir d'en faire mention ici, dans la
craintc de ne pas être dans le vrai.
De la gouUe.
L'C/let des caux miuérales de Vichy tOlltre
l'aflcction goutteuse a été considéré jusqu'à pl'éent de diverses manières: les UliS approuvent
leur emploi, les autre!! le condamncuL. J~tralgc'
ù ces deux opiuiolls qui rt'gncnt depuis lougtemps, je vni~
essayer, pnr J'analyse ucs phénomcues physiologiq lies cL puthologiqucs (1 ui caractérisent celle muladie, il~
<lue llur l'e>.amclt
�-
231 -
approfondi des moyens qui, ju~q'à
présent, ont
obtenu le plus de succès dans son traitement, de
détruire cetle incertitude désespérante pour les
malaùes, et de reconnaître enfin co que ces théories ont de fondé, abstraction fuite des faits favorables ou nuisibles fournis à J'appui de chaque
système en particulier.
Je passerai rapidement, puisque je n'ai pas à
traiter ici de la goutte, sur la nature, les causes et
les symptÔmes ùe cette afI'cction, pour mieulC
approfondir les conclusions que 110US devons en
tirer concernant les résultats du traitement,
Cependant, quelques considérations générales
SUl' les causes et la nature de la goulle doivent
précéder cet exposé, afin d'éclairer l'opinion des
malades sur la valeur du traitement alcalin. A cet
efI'ct, je dirai, avec beaucoup d'aulres médecins,
que la goutte n'est point une maladie locale qui,
établie sur un point, parcourt toutes ses périodes
sans laisser aucun germe capable d'en provoquer
le relour, mais bien une alrectioll générale ct ui, à
une époque ordinairement périodi(IUl', sc porte
tantôt SUl' un point, tantÔt sur Ull autre, pouvant,
dans sa mobilité, aJ1'ocler tous les organes, bien
que son siégc cie prédilection soit les petites arti·
culations de' pieds ou des muins, ot, en parliculier, le gros orteil. C'cst dire que celle maladie
jouc le rùlc Jc toules les afl'cGliOlls (lue lIOUS uppc-
�-
232-
Ions constituh'onnelles, telles que la scrofule, la
syphilis.
Nature. - La nature de la goutte est et sera
toujours difficile à préciser. Est-elle inflammatoire, comme la pneumonie? Non, car les antiphlogistiques ne la guérissent pas. Est-ce une
maladie spécifique qu'on puisse isoler, comme la
syphilis, le virus vaccin? Pas davantage. Est-ce
une uffection nerveuse'/ La réponse sera tout
aussi négative, puisque J'analyse des organes atteints, au moment de l'accès, indique que ce sont
les tissus fibreux et les vaisseaux capillaires de la
périphérie du point malade qui seuls sont afIectés.
En résumé, la seule opiuion qu'on puisse se
former à ce sujet, c'esl que la goulle dépend
d'une all'ection générale, rémittente, aiguë ou
chronique, liée à un état particulier inconnu; à
un vice dans le sang, héréditaire ou acquis; ou
bien ncore à une modification de la nutrition, à
une surabondance de sucs nulritifs, à une sorte
de diathè e azotée, di po ilion particulière, comme
Je dit le cél\bre Barthez, ùe la constitution ù produire un état spécifique goulteux dans les solides
et les humeurs.
M. 1· profcs eur Anùl'al, dans son Cours de
pathologie ùtlernc, publié pur M. A. Latour, s'exprim {lin i <lU uj t de la goutte; « OU R IIllopons le o~iul
<.le ruéd 'c'us, (lui cousist nt ù
�-
255-
considérer la nature de la goutte comme double,
en quelque sorte, et formée de deux éléments:
l'un inflammatoire, ayant son siége dans le tissu
fibreux; J'autre plus général, résidant dans le
sang altéré par la présence de l'acide urique,
qui vient se déposer autour des articulations. »
La coexistence de l'acide urique avec la goutte
a été remarquée, d'ailleurs, par tous les auteurs;
Sydenham, Morgagni ont dit aussi que la goutte
engendrait des calculs rénaux. Mais ce qu'il y a
de remarquable sous ce rapport, c'est que la majeure partie des goutteux sont, en naissant, Cil
m6me temps graveleux; de m6me, on a vu des
parents goutteux donner naissance à des enfants
graveleux, et des parents graveleux à des enfants
goutteux.
Ce qu'il y a de positif dans toutes ces opiniolls]
c'est que la goutte donne lieu à un travail morbide, affectant spécialement les articulatiolls des
pieds, et a comme caractère essentiel de déposer au
pourtour des joiutures une matière saline d'urate
de soude. Désirant connaître la composition exacte
de tophus, j'ai r mis, à cet elTet, à M. le docteur
Becquerel des concrétions tophuc6es reLirées des
pieds d'un goutteux; ces produits, analysés au
Muséum d'histoire nutllrelle pal' ~l. Térièle, chimiste distingué, ont donné pour résultat:
�- 234Urale de soude. • • . • • . •
Acide urique. . . • . . . . . • .
Phosphale de soude. . . . . . . .
Chlorure de sodium.. . • . . . • •
Matières organiques, azolées.. . • .
Pal'lies ,p'asses solubles dans l'éther.
TOlal.. . . • . • ••
80,'15
13,9'1
traces.
id.
id.
05,28
100,00
On remarque aussi que les sueurs sont très-
acides et les urines très-chargées d'acide urique,
acide qui augmente dans celte maladie de
soixante-neuf à cent douze millièmes, ce qui fait
presque le double: il est donc permis d'admetlre,
jusqu'à ce que des faits ou des théories plus po ....
sitives viennent prouver le contraire, que la diathèse goutteuse résido dans la prédominance d'un
excès cl 'acide urique Jans les liquides de l'organisme. sans quoi on ne pourrait se rendre compte
de la formation des dépôts tophacés J'acide urique. Cc qu'il y a de remarquable, en oulre, c'est
qu'il existo Jes sub lances qui provoquent )a
goulle, fournissant élU sang 1 matériaux (lui
peuvent produire cet excès d'acide, tandis quo
d'autres ne sc prNont nullement à l'excr6tiou Je
ce produit. Dans 10 premior cus, se trouvent les
alimonts azotés ct les liqueurs alcooliques, et duns
le econd, le végétaux, le colchiquo, les fouilles
de frOno ct los bois ons alcalines.
Causes. - Quant aux causes de la goutte, nous
�-
235-
voyons bien Ics conditions au milieu desquelles
clics se développent le plus ordinairement; mais
il n'est pas rigoureusement possible de les indiquer d'une manière certaine, attendu que l'observation journalière vient souvent donner un démenti formel aux hypothèses que l'on a émises.
C'est pourquoi, pour ne pas nous perdre dans unc
én umération trop vague des causes déterminantes,
nous dil'OBS, après avoir admis, comme point essentiel, la prédisposition individuelle, que l'usage
d'une nourriture trop succulenle, fortement animalisée, l'abus des boissons alcooliques, les excès
daos les plaisirs de l'amour, par l'affaiblissement
qu'ils impriment au systèmo nerveux, les travaux
de l'esprit, une vie sans exercice, des veilles prolongées, les passions violelltes ct les chagrins,
sonL les principales causes ou conditions qui l'ont
éclore le germe du principe goutteux, ou bien
qui l'engendrent chez les IJersonnes qui, en venant au moude, n'en portaient point les éléments
primitifs dans le sang. On donne à cette dernière
e {lèce le 1I0m de goutLe acquise, tandis que la
première esl appelée goutte congéniale ou héré-
ditaire.
Cc qui tendrait à prouver que cc sont là les
causes véritables de l'affection goutteuse, c'est
11u'on ne voit pas de goutteux chez les pauvres,
cur ceux qui sc nourrissent de pain d'orge sont
�-
236-
peu sujets à cette infirmité. Brown, à cc propos,
a dit, avec raison, que les enfants des riches héritent de la goutte avec la fortune; mais s'ils sont
déshérités, ils ne J'auront point, à moins qu'ils Ile
la gagnent en s'exposant aux causes qui la produisent. D'après ce que nous venons de voir, lroi
choses, en résumé, peuvent donner la goutle : la
table, les plaisirs et l' oisi veté.
Celle affection ne se manifeste guère que vers
l'âge de quarante ans, a lors que le corps est arri \ é
à la fin de sa croissance. Les enfants et les eunuques n'en sont point atteints; elle est beaucoup
plus rare chez les femmes que chez les hommes,
à cause surtout des évacuations mensuelles, mais
pl us encore, il faut le dire, en raison de leur sobriété. Celle demi 1'e considération explique
également l'absence de la goutte chez les habitants
des pays chauds, à loquelle il faut joindre l'influence ues transpirations abondantes que la chaleur du climat provoque cùntinuellement; ces
sueur favorisent, comme un bienfait ùe plu, lu
sortie de l'acide urique: ce qui explique la rareté
ù la goutte chez les peuples qui prennellt
habituellement des bains de vapeur, comme le8
Orientaux.
na aùmis, en outre, comme ouses ùe la goullc,
c 'rtaines dispositions physiques: il fullait, pnr
exemple, disait·on, avoir la tNe gross et de
�-
237 -
l'embonpoint, une graisse molle et humide; une
constitution pléthorique, succulente, comme disait Stah!. Mais, comme il n'est pas rare de voir
des personnes maigres en être aflligées, cette opinion ne peu~
être fondée.
Formes.- On divise la goulte en goutte aiguë'
et en goutte chronique.
La première est appelée inflammatoire, articulaire, régulière ou fixe, à cause de la régularité
qu'elle met à parcourir toutes ses -périodes. Les
accès ou attaques ont une durée qui varie de
quelques jours à un mois ou six semaines; ils ne
paraissent, dès le commencement, qu'à de longs
intervalles, un an et quelquefois plus lard.
Mais si les accès se répètent plus souvent, ils
cessent d'être aigus pour passer à la seconde
forme, et prendre le nom de goutte chronique. Dons
ce cas, les douleurs apparaissent une ou deux fois
par 1\11, mais ordinairemellt, au bout d'un certain
Lemps, les attaques se rapprochent davantage; dès
lors, les orticulations nITectées deviennent faibles
ct ensibles; /'ernp~t(m,
qui autrefoi disparaissait entièrem nt après l'a 'Cl! , ne se di 'sipe
plu au si complétemenL ; le attaques sont moins
doulourcuses, mai clics durent plus loncrlcrnp ,
ct Ile lai ssent souvent qu'un ou deux moi . de répit, ordinairement pendant l'été. Il arrive au i
que ch z quelqu ' p \' onne' le t1 uleurs n dis-
�-
238-
pllruissent jamais entièrement: c'est alors qu'on
voit se former autour des articulations ces concrétions tophacées, dont nous avons rapporté plus
haut l'amll)'se, concrétions qui d6forment les
Jlieds et les mains, useflt les tissus QI) les en~ou
ront de leur dépôt, et qui, après avoir rendu les
mouvements articulaires difGciles, finissent bientôt par amener l'ankylose ou la soudure des articulations malodes.
La <Toulle chronique a une grande tendance ù
sc déplacer, en se portant d'une articulation SUl'
une autre; on l'uppelle nlors goutte irrégulière.
1\1ois si ellc abandonne les articulations pour se
port l' sur un des organes intérieurs du corps, la
tôle, la poitrine, le cœur, l'estomllc ou les intestins, Ile prond le nom de goulle viscérale ou
goulle ,'emontée.
li exi te encore une autre forme de goutte chronique, appelée goull larvée ou masquée; celle·ci
fi des cilractèr s plu diflicil·s 1\ saisir (1110 Ics
précéd ntes: elle n'n point dc iége fixe; quelquefois le malade est pris tout ù coup d'une douleur vive dnns un des orgnnes dont 1I0US "Cllons
de parler. Mais si cette douleur subite co'inciùe
IlV c UII Il cè de goulle urticuloÎre, ct que celuici ùimillu pendant que 1 déplnccmcnt s'o(l\\'e,
ln nnlUf d la maladi sera fil ile d s lors à
lIisir, clIr il est ù peu l)r~s
ccrtoÎr.l llu' n oum
�-
230 -
.
affaire à une goutte larvée ou masquée. D'autres
fois, elle apparaît subiteœent, sans qne rien dévoile sa véritable nature. C'est pourquoi il ne
faut jamais perdre de vue le principe goutteux
dans toutes les affections qui sc déclarent spontanément chez les individus nés de parents goutteux ou atteints de goutte acquise.
Je dois ici compléter cette instruction, en indiquant les symptômes principaux qui caractérisent
une attaque de goutte régulière, afin qu'on puisse
Jo distinguer du rhumatisme simple articulaire.
Celle attaque ou accès commence ordinairement
par un malaise général: insomnie, inquiétudes,
ennui, irritabilité de caractère. Au bout de quelques jours, il sc développe, pendant la nuit, sur
l'une des articulations du pied, le plus souvent sur
le gros orteil, une douleur rongeante, ten sive,
brûlante, Ilvec gonflement de la partie maillde. Le
mal peut rester pendant toute l'aUlique sur la
même articulation; on le voit aussi souvent se
déplacer pour sc porter subitement sur l'articulation du membre oppo é. La fièvre qui sc déclare
dans les premi rs jours est toujours en rapport
Ilvec l'intensité de l'accès, qui se calme vingt-qua ;
tre heures après, vors le lever du soleil, grâce Il
une Ilbonùante sueur, pour l' paraître en uite pendnn t la nuit.
Dilns cet intervalle, les urines sont l'arcs, en-
�-
240-
flammées, épaisses et sédimenteuses; l'appétit se
perd, l'estomac est gonflé, le ventre est resserré;
le malade éprouve de la pesanteur et des inquiétudes dans les différentes parties du corps. Cet
état dure jusqu'à ce que la maladie se trouve emportée par la trnnspiration, par des urines abondantes ou d'autres évacuations. Tels sont les
symptômes que J'on remarque le plus ordinairement dans l'état aigu et régulier de la goutte. S'il
se prolonge, si les accès deviennent irréguliers,
III maladie prend alors, comme nous ,'avons dit
plus haut, le nom de goulle chronique.
CONSIDÉRATIONS SPÉCIALES
sun
LE IIODr. D'ACTION
DES EAUX DE vlCnv
DANS l.E TJ\AITEMENT DE LA COUTTE.
Avant d'examiner cetle action pécialc, il convient, je pense, de jeter un coup d'œil rapide sur
Ics divers moyens employés pour guéri!' l'11fT' clion
goulleu e, ceux ùu moing qui ont joui ju qu'à pré'cnt d'une C l'loin l,I'pulalion. C'c~lis
qne les
méd cins de toutes les "poques ont été d'avis d' IIIploy r:
PrcmÎ'r menl, pOUl' le lroitement gônél'OI :
1 s udol'iûqu s ct Je diul'éliqu s, Jluis le nltérallLs, c'c t·ù-ùire les médicum 'nts (lui, admini stré à d s dos 'S faibles, ont lu pl'opr'i ,té Il
�-
241 -
changer d'une manière insensible, et sans proVoquer d'évacuations successives, l'état des solides et des liquides du corps. Les purgatifs, dit
Sydenham, amoindrissent la transpiration; de là,
dit-il, les récidives fréquentes chez les goutteux
qui sc purgent souvent. Ce célèbre médeèin se
consolait d'avoir la goutte, en disant que c'était la
maladie des gens d'esprit et des grands seigneurs.
Seconde men t, pour trai tement local, sur la
partie malade, comme simples calmants: les
liniments camphrés ct opiacés. l'extrait de bel/adonc, Je chloroforme, les fumigations aromatiques ou bien avec les feuilles de tabac ou de laurier-cerise, les topiques émollients, Inudanisés;
j'upplicotion de 10 Oonclle, du toffetas ciré, des
pe~ux
de cygne ou de 10 pin.
Après ovoir énuméré l'ensemble de tous les
moyens admis comme base de traitement pour
guérir la goutte, il est important d'examiner 1\
présen t si les enux de Vichy ne 1'éu nissen t pns les
conditions e sentieffes pour arriver nu même résultat, si clfes Ile l'enferment pas, en un mot, les
propriétés générnles utlnchées aux médicamellts
antigoutteux employés anciennement.
10 Comme sudorifiques. !\Jes expériences prouVent qn sous cc rapport, urtont quand elles
Sonl prises sous forme de bnins, clics favorisent
COn id "l'obI mrnl ln tran pirnlion cutanée, bien
u
�-
242-
mieux encore que lu bourrache, le sureau, la salsepareille ou le gaïac, que l'on emploie journellement dans ce but. ,
2 0 Comme diurétiques. Eh bien, les mêmes
expériences démontrent également que ces eaux
provoquent une accélération de la sécrétion urinaire, phénomène plus énergiquement excité que
par le nitre et le chiendent, que l'on rait prendre
habi tuellemen t aux goutteux.
Le colchique, qui constitue la partie active des
pilules de Lartigue, du sirop de Boubée ou de la
liqueur de Laville n'agit à dose modérée, telle
qu'elle existe dans ces préparations, qu'à titre de
sédatif ou de calmant.
Mais il ne faut pas perdre de vue que son aCtion, comme celle de tous les remèdes de co genre,
n'est que palliative et purement temporaire, laissallt, comme l'avait déjà observ{! SCl.ldamaul'e,
après avoir fait disparaître l'accès, le germe de la
maladie dans le corps, cc que ne fnit pas l'cau de
Viclly, qui agit n détruisant directement le vice
ou principe goutteux.
3 0 Quant à ln médication altérante, la seule
qui puisse avoir IIne valeur positive dons le traitem ut de la goutte, les caux de Vichy Ile laissent
l'iell il désirer sous cc rapport, car elles renfel'm nL une réunion de médicaments spéciaux qui
nc pCl'rneLt nt pas tic révo(lucr en doute cell aC-
�-
245-
tion thérapeutique. II suffira, ilcot égard, de jeter
un coup d'œil sur les éléments constitutifs des
caux, pour voir que los substances qu'cl/cs renferment sont journellement employées comme dépuratives, à l'effet de corriger les vices constitutionnels, telles sont l'iode, l'arsenic, le brome, le
lllonganèse et le fer, et cela dans les proportions
précisément les plus favorables à ce mode d'opérer, c'est-à-dire à faibles doses: c'est ainsi
qu'elles détermineut celle modification vitalo qui
8e traduit par des changements plus ou moins persistants de circulation ct de dépuration imprimés
au sang, ainsi qu'à nos humeurs viciées. l\1ais ici
l'agent le plus important dans cet ordre de médicaments est, sans contredit, le bicarhonate de
soude, avec cette diITércnce toutefois qu'il n'agit
pas seulement par une action spécifique, comme
le mercure sur Je virus syphilitique, muis bien
par son action chimique, orgllnique ct vitale. Le!;
alcillis, disent Ml\L Trousseau ct Pidoux. occupent
la pl' mière place clans la médication dépurative
nllérullte, car ils modifient le sang. ct, par suite,
no organes ct nos humeurs; ils l'uUénuent SUIIS
excitatioll préaluhle, commo les untiphlogisLi<lues, avec cet avnrltngo que les clfets produits
sont bientôt assimilés ou éliminés par los écrêtions naturelles. Ce clivers phénomènes <le l'action uC!l 1l1clllis IIOll S démontrent égal mcnt que le
�-
244-
traitement de la goutte par les eaux de Vichy
n'est pas un traitement perturbateur ni irritant.
qu'il ne peut, par conséquent, la déplacer ni la
faire avorter d'emblée, ainsi que quelques médecins l'ont avancé sans preuves, en disant qu'il
faut respecter la goutte et se bien garder de l'attaquer quand elle vous vient par les pieds ou les
mains. Toul ceci prouve de la manière la plus
positive que les malades Ile peuvent être exposés
à aucun danger par ce mode de traitement, la
soude étant un agent de dépuration qui lessive et
débarrasse le sang des matériaux impurs ou nuisibles qu'il contient.
]1 faudra seulement, pour que l'action soit assez énergique, que l'alculinité des humeurs soit
suffisamment marquée. Cc phénomène, étant bien
c6nstalé, ùonnera la preuve que J'eau a pénétré
partout, et que l'acide urique des humeur goutteu es a été complétement suturé t détruit.
La nalure favorable cl 's caux li Vichy pour Je
traitem Ilt de cette affection étunt mise hor de
doule pur l'unalyse des phénomènes chimiques ct
physiologiques, voyons maintenant ce qu'il convient de faire pour retirer de cc moyen de guérison le meilleur résultat possible. r, comme le
goutteux qui se rendent à Vi -hy sont généralement atteints de goutte chronique, il est e sentiel
duns c cas flue lcs aux 1 ur soicllt uùmillistr1cs
�-
245-
pendant longtemps, même après la saison, avec
des intervalles de repos. car l'économie cesse
d'être impressionnée par un même agent thérapeutique, comme aussi l'état physiologique sc
lasse, et le corps n'est plus réparé par J'usage
d'un seul et même aliment continué indéfiniment.
11 est à considérer également que les remèdes,
dans les affections constitutionnelles ou invétérées, n'agissent efficacement qu'autant qu'ils sont
pris en petite quantité et continués pendant longtemps; saTls quoi 011 pourrait s'exposer à perdre
tous les avantages qu'on aurait retirés de la cure.
Les malades ne doivent pas oublier non plus que
la goutte tend toujours à reparaître, de m(Îme
que toutes les maladies qui tiennent ù la constitution; seulement, il ne faut pas abuser des eaux,
ainsi que le font la plupart des malades, sans réfléchir qu'un remède assez puissant pour guérir
peut aussi être très-puis unt pour faire du mal.
Mais malheureusement, et malgré touLe III sévérité du traiLement, les malades ne doivent pas
toujours espérer une guérison radicale, pas plu
qu'on ne peut compter sur le chang ment complet d'une mauvaise con titution, d'un vice COIIgénital d'organisation ou d'une cause morbide
incessante que l'on apporte en naissant; on peut
bien la moJifier, l'attélluer dans sa manière
d'6trc, mais jtlUlai' la t'un fol'! cr complét mon.
U
�-
246-
Cependant, mes observations démontrent que les
personnes qui ont fait usage des eaux de Vichy
peuvent, en général, compter sur un grand sou ....
lugement dans l'intensité des symptômes, ainsi
que sur l'éloignement des accès, dont l'intervalle
est quelquefois de plusieurs années, sans que le
malade éprouve les plus légères douleurs. II faut
dire aussi que les eaux alcalines préservent souvent, mais que cet avantago se perd plus ou moins
vile avec le temps, et plus encore par l'inconduite
des malades. D'autres fois ces eaux échouent
complétement, parce qu'il ya des personnes qui
sont plus ou moins rebelles à cc moyen de guérison, mais elles en retirent toujours un effet
favorablo sur la santé. Co sont là seulement des
exceptions à la règle générale. Quoi qu'il en soit,
nous devons ajouter que le traitement de la goutte
par les alcalis n'est pas nouveau, puisque Van
Swieten, Corbone, Falconnet ct bien d'autres
médecins ell faisaient usuge de leur Lemps, avant
même ~l'()n
eût découvert l'e\cès d'acide urique
dans le sang et les Imllleurs des goutteux. On
conçoit des lol's l'emploi judicieux du bicurbouate
de soude, qui a pour ell'IlL d'entraîner cet acide
par les urines à l'étot d'urate de soude, combiIlllison nline qui forme lu majeure partie des
Mpol. lophllcés; mnis comme cc !l'I n' est sol uble
'lU'UlItllllt. 'lue la OUOI) est 0/1 'À({~s,
de 11'1 la uù-
�~47-
cessité, pour l'entraîner au dehors pal' les urines
ou la transpiration, d'employer les eaux de Vichy d'une manière presque constante.
Mais si, à cette époque, les malades n'obteliaient pas d'aussi bOlls résultats qu~
ceux qu'on
obtient aujourd'hui, c'est qu'ils n'insistaient pas
suffisamment Sur la durée du traitement.
Quelques conseils préalables me paraissent devoir être donnés aux malades qui arrivellt à Vichy. Dans le cas où ils se trouveraient sous l'influence d'une goutte larvée ou remontée, il faudrait rappeler la goulle sur une des extrémités
inférieures, par le moyen des révulsifs sinapisés.
D'autre part, si un accès venait à se déclarer
pendant la cure, ce qui arrive assez souvent, on
pourrait continuer, mais avec modération, en buvant les caux seulement, et ne prendre des bains
que lorsque l'aUaque serait entièrement dissipée
ct l'inflammation des parties malades apaisée, afin
de ne réveiller ni J'entretenir la douleur des parties souflranles. JI l' a plus d'avantages, sans nucun doute, à prenJre les eaux pendant Je calme
des accès que pemlaut la période d'acuité. Néanmoins, le traitement peut Nre conlinué, snns aucun danger ni crainte de rétrocession du principe goutLe~.
Celle apparition des accès ne doit pus effrayer
le ' malades, car clic est duc souvcnL ù l'excitation
�- 248 produite par les eaux, surtout quand elles sont
prises sous forme de bains. Dans ce cas, le traitement sera continué en boissons; on diminuera
les bains sans les cesser complétement, à moins
que l'estomac des malades ne soit trop irrité, ou
bien que les eaux ne soient pas tolérées, ce qui
est rare, car cette tolérance est surtout remarquable parmi les goutteux.
Après les accès dont IIOUS venons de parler,
qui généra lement sont de courte durée, 00 voit
presque toujours se dissiper les accidents goutteux, tels que l'état œdémateux des pieds ct
des jambe, la rigidité, la contracture des articulations ou des tendons musculaires, ainsi
que le sentiment de llouleur que fait éprouver
la flexion dans les divers mouvements articulaires; en sorte que beaucoup de malades. qui,
en arrivant, marchaient avec une peine extl'Ôme,
ont pu quiller Vichy sans ecours aucun, fléchissant librement ct sans Jouleur des articu lations
qui nuparuvant6taient presque inflexibles. Toutefois, je Il'ai pu remarquer, il faut le dire, des
of~
ts au si salutaires sur les concrétions tophacées. Anciennes, ces altérations de la goutte
chroniqu sont peu acces ibles ù l'influence alcalin , surtout quand elles sont parvenu s à ouder
l orticulntiolls depuis longues aOlléos,
�-
249 -
lll'GIÈNJ; DES GOUTTEUX.
Les conseils hygiéniques indiqués plus Join aux
personnes qui doivent faire usage des eaux de
Vichy pourraient convenir également aux goutteux; cependant, comme cette question fait parlie intégrante du traitement de la goutte, je crois
utile de tracer ici quelques règle générales, que
ces malades feront bien de suivre après avoir
quitté Vichy.
/
Aliments. - La seule recommandation à faire
aux goutteux, sous le l'apport du régime, doit
être formulée ainsi .: Point de privations excessives, mais aussi point d'excès. C'est là, di sollsle tout d'abord, la partie du tl'uiternC'nt la plus
essentielle, puisque tous ceux qui ont eu le courage de se soumettre il UII régime sévère ont été,
par ce seul fait, soulagé', t même, dit-on,
guéris.
C'est pourquoi celui qui aura fait un usage
quolidiell de liqueurs alcooliques, même en petite quantité, ou de viandes trop succulentes,
devru s'en abstenir; car l'illfluence d'ulle semblable alimentation e t J'aulant plus nuisible, qu
les urin s de goutteux déposent toujour , ou tout
nu fIloi liS p nda nt J'accè , de l'a 'id ul'iq ue; cc
(lui prouve que cette alimentation e t l'cellemeut
�-
250-
nuisible, c'est que ce dépôt d'acide urique a lieu
également chez les personnes qui ne sont pas
goutteuses, toutes les fois que, la veille, elles ont
fait un dîner copieux en substances animales, pris
des boissons alcooliques ou du vin de Champagne,
toules choses qui diminuent proportionnellement
l'alcalinité du sang.
Cependant, bien que le régime animal ne convienne point en principe, il ne faudrait pas se
renfermer dans une nourriture exclusivement végétale; un régime mixte, avec prédominance
d'aliments de nature végétale, est celui que le
goutteux doit adopter de préférence. En substituant le régime végétal au régime animal, on
change évidemment aussi la nature du sang, ct
par uite la constitution individuelle.
Les œufs, le chocolat ct Je laitage sont des substances qui sont parfaitement cOrIYenables aux
goutteux. Le poi son seulement doit Nre pris avec
modération, à cause de quelques propriétés eÀcitante qui sont peu favorables; tous le vorrétuux
cuits, excopté ceux qui sont acides, sont utiles,
surtout lorsqu'ils sont fruis.
II n'est pas nécessaire de sc pri ver de vin: le
vin d Bordeaux me parait le plus convenablo de
tous. Le thé ct le café légers peuvent ôtre permis,
il moins qu'il ne sure 'citent pur trop le syst me
nerveuÀ.
�-
251 -
La bière et le cidre doivent être rejetés, parce
que ces boissons sont acides, et qu'il est reconnu, en outre, qu'elles favorisent l'embonpoint,
auquel les goutteux ne sont déjà que trop disposés.
Les acides sous toutes les formes sont particulièrement défend us; ils \' étaient scrupuleusement déjà, ainsi que le vin, par l'école de Boerhaave. Il faut, à tout prix, que les goutteux
empêchent la formation de l'acide urique, un des
signes les plus saillants de l'altération Je leurs
humeurs. Il faudra qu'ils évitent avec le mÔme
soin les écarts de régime, car il est rare qu'ils ne
provoquent pas, immédiatement après, le retour
des accès; ot cela est si vrai, qu'on a vu la goutte
revenir sous l'inllueoce d'un repas trop succulent
ou d'une boisson acide, comme la limonade, le
vin, ou mÔme les fruits. Les goutteux, de temps en
temps, feront usage des boissons nlca/ines ou déloyantes eo assez gronde quantité.
EXC1'cicc. - « Goutte bien tracassée est à moitié pansée, » a dit La Fontaine. Ce moyen de
diminuer la goulle est reconnu aujourd'hui par
tout le monde; il a cet Ilvantage quo, pur l'exercice, on favorise le jeu des Ilrticulations, la circulation, la trunspiru tion ot la rospiration; l'activitû do ceLLe dernière fonction a cela d'avantageux:
que la combustion des aliments est plus parfaite;
c'est pourquoil'alirncntation doit Nrc diminuée,
�-
252-
toutes les fois que l'ex ercice est moins actif. Mais,
pour qu'il soit salutaire, il faut deux conditions:
1 0 qu'il n'aille pas jusqu'à fatiguer, ni jusqu'à
réveiller des douleurs dans les parties alTectées;
20 qu'il soit fait tous les jours avec régularité, à
il pied, ou bi r. n, s' il y a imposs ibilité absolue de
marcher, à cheval 011 en voiture. La chasse , exerc.ice familier aux goutteux, a aussi ses inconvénients lorsqu'on la pousse jusqu'à la fatigue et
qu'on s'expose au froid eUI J'humidité. En agissant d'après ces sages conseils, on aura déjù, sans
aucun doute, singulièrement modiGé ct atlénué
les accès de goutte.
Véteménts. - Il faudra que les goutteux portent rIe la fl ane ll e sur la p au; ce moyen a pour
but d'absorber la transpiration plus facil ement
que 1 s autres tissus, de mettre les malades à l'abri des refroidissement, ct d'exciter la peau d'une
mnni1>re douce et continue, cc qui ne doit pas
empêcher cl pratiquer, de temps en temps, des
fri lions scches ur toute!! les partie ' du corps avec
Ics mains ou une brosse douce. Le mns age appliqué d'une mUllièr' intelli gente est encore préférable .
Veilles et passions . - Les veilles, énervant le
corps, Ilmèn nt d s palpitation nerveuses, t proVOCJllClilUIl
xcilntionmnlad iv jil Ilestdm~
Ù s émotions moral ',qui III pour ré ultnt de
�-
253-
jeter le troublè dans les fonctions digestives, et
de multiplier oinsi les matériaux de J'affection
goutteuse. Il faudro, par conséquent, les éviter
autont que possible.
Mais hAtons-nous de dire que ce sont là de ces
recommandations que les goutteux précisément
n'observent guère, bien qu'ils soient prévenus
que tout ce qui tend à augmenter la prédominan ce du système nerveux a une influence marquée sur le retour des accès. L'impressionn abi lité
des malades dans cette affection est si facile à
mettre en jeu, que Guy-Patin disait, en parlant
des goutteux: « Quand ils Ollt la goutte, ils sont
à plaindre; quant ils ne l'ont pas, ils sont à
craindre. »
Bains. - Les bains, généralement, conviennent peu aux goutteux, pnrce qu'ils rendent le
corps ll'è -impressionnable aux influences ntmosphériques. Certains malat! 5 à Vichy prennent
les huins avec modération; ce mode de traitement
me paraH ependant indispensable, si cc n'est
lor que le' partie où sillge la goulte se trouvent
enOnmmécsj dans ces cos seulem lit, il faudra en
suspendre l'u uge.
IJabitation. - Les goulleux auront 'oin de
choisir un clirnnt chaud ct doux, non ùe fuvori cr
Je plus pos ible Ja transpirotioll cutan "e. Cette
fonrtion dr la peau est ouy nl i pui sanle qu'on
15
�-
254-
a vu des accès avorter sous l'influence d'une ahondan le transpiration.
Maintenant, que faudra-t-il faire pour annuler
la cause prédisposante de la goutle et empêcher
la cause déterminante de se produire? La réponse
est facile. tout le monde la conçoit d'avance;
mais il faut, pour réussir, que ceux qui se trouvent dans une situation maladive aussi fticheuse
aient le courage. s'ils veulent guérir. de s'imposer
des privations. en renonçant à leurs jouissances.
C'est la première condition à laquelle ils doivent
,e soumellre, s'ils veulent que le médecin et le
remède leur rendent ln santé. AloI' , mais alors
seul ment. les eaux milléraJes de Vichy pourront
être utilement appliquées, non-seulement pour
détru ire le mal ùéjil exi , tan t, mn is encore pour
pincer J'individu dans une situalion de anté durable, en introduisantdans l'économie l'alcali qui
lui l'nit défaut, cn traitant un état humoral particulier pur un altérant spécifique, qui est la soude
l'OUI' la goutte, comme le oufre l'e L pour l'allcction dartreuse, l'iode et Je mercure pour d'autres
atrections.
Mais avunt de commencer le traitement, les
mil lades devron t sc pré ' nt r pr6n luhlemen t ù leur
méd ecin, II/in que celui- i puisse s'nssurcr de
l'élut réel de l'estomac ct des orgilnes internes.
et ~ I "oil'
tic lui s'il ,,'y Il pus coutl'c-indi 'ution
�-
255-
à prendre des bains et il boire les eaux, à quelle
dose et à quelle source ils doivent le faire, s'il y
li eu, ou bien encore s'il ne faudrait pas les modifier en les mélangeant avec d'autres boissons.
Toutes ces précautions, ignorées des malades,
sont ùe la plus grande utilité pour éviter que la
goutte articulaire, toujours bénigne, ne se transforme par imprudence en goutte interne ou viscérale, plus dangereuse que la première, et trèssouvent mortelle . C'est sans doute pOUl' avoir
oublié cette règle si importante de conduite, que
quelques mnlades ont éprouvé parfois des effets
plus nuisibles qu'utiles, attribués il l'action des
eaux, alors qu'ils n'aurnient dû accuser de cet insuccès que la disposition de leul' estomac ou des
autres organes de l'économie. Ce qu'il y a de certain, c'cst que,contrairement, il ce qU'ail a avancé,
aucun exemple de déplacement du principe goutteux, par l'usuge des eaux de Vichy, pri es convenablement, n'est jamais venu il ma connaissance.
Mes ohservntions, sous cc l'npport, donllent UII démenti formel il tous les médecins opposants, endurcis ou systématiclllcs. Il n'y 11 pus, il faut Je
dire, de méùication contre la goutte CJui n'oITre ses
dangers ou ses illC'ollvénients. L'cnu de Vichy,
sous cc ropport, est celle qui cn présente le moins,
je dirai plus, elfe n'cn pré Cille aucun; car, en
supposant qu'il y ait excès d'alcalinité, la nutul'
Il
�-
256-
grand soin de prolé~e
les malades contre cet
excès, en l'éliminant par les urines et la sueur,
dans les même proportions que les quantités ingérées: ce qui explique les doses élevées et longtemps
soutenues que peuvent prendre sans inconvénient
les goutteux, les graveleux et les diabétiques.
Faut-il chercher à guérir la goulle? Oui,
comme on doit chercher à se débarra sel' de toute
infirmité dangereuse, - bien que quelques médecins aient soutenu qu'il valait mieux la respecler, - attendu qu'oll ne nuit jamais lorsqu'on
survei Ile l'action cl' un méd icament, pus pl us qu'on
ne peut donner une dialhè e alculine en forçnnt
la médicution des caux de Vichy, ainsi que quelque ' personnes ont voulu le fuire croire.
Le relevé statistique de mcs observa tions ,
dOllt Ics effets ont été constatés l'année ou les
années qui ont suivi la cure, démontre que sur
un nombre proportionnel de 100 maludes, 51
voient ùisporaître complélement les accès, qui,
depui plusieurs nnné s, leur vellai nt un ou
pl u i ur ' foi pnr an; 34. obtienncn t un soulagement tellement Ilotablc quc quelques maludes l'ont accepté el con 'idéré comme un résuHat de guérison, ct 9 Il'éprouvent de la port
li '!j euux ni bien ni mol; mois jamais, je dois le
l' "P ~t·l',
au un efl' t fâcheux Il'a été siI'Tllulé clans
mcs obscl'vation , soit comme tronsporL dn prinIl
�-
257 -
cipe goutteux sur le cœur, le cerveau ou autres
organes internes, soit aussi comme agentde dissolution du sang, encore bien que quelques malades
aient abusé parfois de ce moyen de guérison.
Rhumatisme.
La ressemblance qui existe entre les symptÔmes
du rhumatisme et ceux de la goutte, deux affections qui se trouvent souvent réunies chez le même
individu, et les résultats favorables que j'ai observés, concernant le rhumatisme musculaire, sciatique ou articulaire, sur des malades venus à Vichy
pour toute autre affection, me permettent d'ex~
primer aujourd'hui, d'après les relev6s que j'en
ai faits, que les rhumatisants trouveront dans les
Sources de Vichy, soit en bains, soit en boisson,
un puissant moyen de guérison, dont les effet
peuvent être rapportés non-seulement il la thermalit6, qui, dans Ja plupart des établissements
thermaux, con Litue le ,fond de la médication et
ln seule verLu curative des eaux, mois encore à
leurs propri6l6s excitantes sur les urines ct sur
lu peau, ainsi qu'à la naturo particulière des
616ments minéralisateurs qu'clics l'enferment,
avec d'nutant plus de raison, que le bicarbonate
de soude e t généralement employ6 aujourd'hui
à et effet, par la plupart des médecin .
�-
258-
Il est à noter également que dans cette maladie, comme dans la goutte et les grandes inflnmmations, l'état des urines constate une acidité
humorale considérable et le sang une plus grande
proportion de fibrine, phénomènes morbides qui
indiquent le bon emploi de la souùe, auxiliaire
puissant de la thermalité des eaux dans le traitement du rhumatisme.
Gravelle urique.
La gravelle est une maladie caractérisée par la
présence ùe petits graviers, ordinairement rougeâtres, rendus uvec les urines, ou e t1éposunt
bientôt Ilpl'ès leur émission, tantôt sous forme
pulvérulente (sahles), ton tôt sous forme cristalline, de volume, de couleur et d den ilé variables (graviers ou calculs).
Les sols contenus dons l'urine sont des produits du sang sécrété' par III l'eins; et 'C qui
prouve qu'ils font parlie clu liquid' 8an IY uin, c'est
que si l'on compuro ]os substunce8 minérules de
l'urine avoc celles du onO', on trouv fi prine une
dilféren enlr les deux liquide, do telle orle
qu'oll p ul connaître lu compo ition du sang en
ullui sont III composition de l'urine. r, lorsqu'on
�-
259-
trouve de l'acide urique se déposant dans les url~
nes il l'état cristallin, ce phénomène indique une
diathèse ou constitution urique.
Causes. - Les causes de la gravelle, dison~le
tout d'abord, ont la plus grande analogie avec
celles de la goutte; et ce qui le prouve, c'est
qu'elle est de même toujours provoquée par un
régime succulent, azoté, c'est-il-dire trop nourrissant, par des aliments trop échauffants, des
vins généreux, des liqueurs spiritueuses; par un
défaut d'cxercice ct de transpiration, des hahitudes trop sédentaires, une dif{jcullé d'oxy génation
pulmonaire, l'irrégularité dans les heures des repas, les digestiolls mauvaises, les aliments ou les
boissons acides, les vins, le vinaigre, la bière, les
fruits ct l'oseille. Toules ces choses. d'ailleurs,
sont si contraires aux personnes disposées il la
gravelle, que M. Magendic, qui Il étudié particuli rement l'influence du régime sur lu production
des calculs urinaire., a démontré que ch 'Z l'homme
ou 1 animaux qui se nourrissent d'aliments azotés, tel que la chair, le poisson et les œuf, l'urine est rare et renferme toujours une quantité
considérable d'Hcide urique, tandis que si la nourriture est purement végétale cl modérée, cc liquide est abondant ct sans traces d'acide. Celte
diapo ilion il J'acide urique di paraît ùan ' ln chlorose, l'anémie et le diabète, maladie dan le-
�-
260 -
quel/es les urines sont, en outre, très-peu colorées.
Ce n'est pas tant la nourriture animale, dit
Prout, qui donne la gravelle urique, mais bien
plutôt les efforts de l'esprit après les repas, les
acidités gastriques, les alTections déprimantes, il
cause du désordre qu'elles apportent dans les digestions; ce qui lui a fait dire qu'un traitement
propre à rétablir les fonctions digestives est le
meilleur moyen de combattre cette affection.
C'est dans les conditions de l'alimentation et
de l'assimilation qu'il faudra chercher, de préférence, les causes de la gravelle, et non dans les
reins; car on a la preuve que l'aciùe urique prédomine dans l'urine, par le J'égime unimal, de
m~e
que par quelques végéluux, lels que les
haricots, les pois et les lentilles; et que l'alcalinité, au contraire, se manifeste chez les animaux
par le régime purement végétal: les navets, les
pommes de terre, les carolles, etc.
On a placé en seconde ligne, mai eulement
comme causes indirectes, les émotions vives. la
colère, la fatigue, la gêlle habituelle de la respiralion, les maladies du foie, le rhumatisme, la
goulle, les maladies du cœur, les privalions, ou
bi n encore ulle trop petite quantité de boisson,
laquell serait in uffisante pour dissoudre l'acide
urique form nnLurell ment par 1 rein. A toules
�-
261 -
ces causes 011 peut ajouter celles qui sont de nature à diminuer la quantité d'urine, telles que
des sueurs abondantes, les chaleurs de J'été qui,
par la transpiJ'ation, augmentent la densité des
sels dans les humeurs; les veilles nocturnes, une
diarrhée considérable, un obstacle à l'émission
de J'urine, ou l'abus d'aliments trop salés, qui,
d'après les expériences de M. Barral, favorisent le
développement de l'acide urique. Disons aussi
que la gravelle est souvent le résultat de causes
que nous ne pouvons apprécier; car il est beaucoup de personnes chez lesquelles l'organisme seul
produit ou favorise le retour des graviers dans
certaines conditions passagères ou permanentes
de la vic, par suite d'une disposition ou constitution que l'on peut appeler litlu'que.
Relativement aux symptômes qui caractérisent
celle alTection, les malades connai sent trop les
douleurs déchirnntes de la gravelle, connues sou
le nom de coliques néphrétiques, pour qu'il soit
utile d'en pari r ici.
Quant au mode J'action des eaux, il est évident aujourd'hui, poUl' tous les homme de bonne
foi, que la disparition de' graviers est duc à l'action chimique du bicarbonate de soude, qui, introduit dutll! le corp' ct charrié par le sung, se
combine avec l'acide ul'iquo partout où illo ren~
ootl'O, pour former un r ~c d soude plus t'Q'
U.
�-
262 -
lubie que lui, qui s'échappe au dehors par les
émonctoires naturels, l'urine et la sueur. Ce qui
prouve que c'est bien là la cause de cette dissolution, c'est que les remèdes de Mlle Stephen, de
Mascagni, do Suunùers, de Jurine ct de Wh),t qui,
depuis plus d'un siècle, ont joui d'une réputation
méritée, ne sont autre chose que des solutions
alcalines de sous-carbonate de soude, do polasse
ou de chaux. IIlais la meilleure preuve que la dissolution de cet acide ne tient qu'à l'alcalinité des
eaux de Vichy, c'est qu'aussitÔt que la prédominance alcaline Il lieu, ou seulement que l'acidité
des urines diminue (car il n'est pas toujours nécessaire qu'elles arrivent jusqu'à l'alcalinité pour
empêcher J'acide urique de se précipiter), on voit
immédiatement les sables cl même les petits calculs disparaître entièrement. Il ne raudrait pas
croire cependant que dans celle action touL se
borne à une opération purement chimique directe: il y a aussi des phénomènos de nature
organique ct vitale; cor beaucoup de persolllles,
après !lvoir cessé l'usuge des caux, reslrnL plusi urs moi , ct même des années, ROIIS rendre de
nouveau gravi rs ni des urines hriquetées . Cela
prouve que le remède Il modifié la oulu!' tlu
Mun"", la Bub tance do, reins, ct l'économie tout
clltil're. puisq uc 1 s uri lIC~
on l pu reprend rc leur
otat normal, salis loisser t16po er, comme llupn-
�-
263-
ravant, de t'acide urique. Il ne faut pas oublier
non plus que cette maladie tend toujours il reparaître, de même que la goutte, et que son traitement doit être prolongé. A cet effet, il faut que
les malades fassent un usage presque habituel des
eaux de Vichy, en se reposallt de temps en temps,
sans avoir à craindre que cet usage, prolongé avec
modération, puisse jamais être nuisible à la santé.
Et cela est si vrai que, « dans les fabriques, dit
d'Arcet, où l'on extrait du sel de soude de la
soude brute, il y a des ouvriers qui passent leur
vie à piler, tamiser et embariller le sel Je soude,
de telle sorte que les parois des murs ct les vêtements des ouvriers en sont tout couverts. Ces ouuiers passent dix heures par jour dans ces ateliers, salis prendre aucune précaution; ils doivent,
par cOllséquent, y respirer ct avuler une grande
quantité de sel de soude; or, ceux ' qui y travaillent depuis six ou sept ans, ayant été illterrogés, ont déclaré qu'ils n'y éprouvoient (lucune
ilJcommodité; qu'ils y avaient seulement plus tôt
faim, ct plus grand'faim que dans les autres ateliers de ln fubrillue; qu'ils étaient, cn général,
plutôt constipés que relâchés. J'ai, en outrc, dit
égi~lcmont
d'Arcet. constaté que J'urinc de cos
ouvriers était rarement ocide, ct presque toujours fortement alcaline. u
JI Ile suffit pas, malgré tout ('c1a, de foire lII'U-
�-
264-
lement usage des eaux de Vichy pour se croire à
l'abri de la gravelle urique; il Ya encore d'autres
précautions à prendre: il faudra nécessairement
diminuer la formation de l'acide urique par l'abstinence, ou tout au moins par la diminution des
aliments trop animalisés, qui introduisent dans
le sang une trop grande quantité d'éléments
uriques; se priver de boissons acides ou spiritueuses, et se contenter d'une alimentation pour
ainsi dire végétale, ainsi que de l'usage habituel
d'une grande quantité de boissons aqucuses.
Si maintenant nous voulions examiner ici Ics
conditions qui présidcnt à la formation ùc 10 gravelle, il nous serait impossible, après lI\ oir compulsé tous les auteurs, de trouver d'autres causes,
d'autres motifs à celte mal ad ie, que ceux (lue
nous avon expo és au sujet de la goutte: il Il 'y
aurait sous ce rapport ricn ù ajouter ni il retraucher; cc qui démontre de la munière la plus éviùenle que le trailement de cette alTcction doit
être uu si c lui de la goulle, puisque les cau e
prédi po 'unles ct détermilluntes sont absolument
les mém 's, qu'elles 'C Lrun meUent pur l'hérédité,
et mar henltoujours en emblc. comme un seu l ct
même étut morbide, cl rcla est 'i vrai, que lu
goutle préc "ùc quclquefoi lu gruvell , que d'autr fois c'e t la gravelle qui comm nec, cl qu'enfin le-~ Oocrf:·tioCl:i e )rrp udr6 s pur ln lIophrite ou
�-
265-
la diathèse goutteuse ont une composition chimique identique.
Or, comme il a été démontré dans tous les
temps, physiologiquement et chimiquement, de
la manière, par conséquent, la plus positive, que
les eaux alcalines de Vichy agissaient avec la
plus grande efficacité contre la gravelle, nous
sommes fondé à admettre que cette vertu sera
tout aussi puissante pour la goutte. Les faits que
j'ai observés confirment d'ailleurs pleinement
cette assertion.
Je dois dire ici, dans l'intérêt des malades,
comme aussi dans l'intérM des eaux de Vichy, en
rn'oppuyant d'ailleurs sur des fails démontrés
par la science, que les diverses eaux minérales
possèdent des propriélés curatives bien différenl s, suivant qu'elles sont neutres, acides ou
alcalines. Les caux neutres, comme celles de Contrexeville et tnnt d'oulres, réputées pour la guérison de la gravelle et de lu pierre, n'agi sent que
par la quantité d'enu que les malades boivent;
elles entraînent les graviers bien plus qu'elles ne
le fondent, comme pourraient le faire J'ailleurs
le ' premières eaux venues, si 0/1 Ics prenuit dans
le. mêmes proportions; lundi que les sourcos
alcalines, comme celles de Vichy, ou acides,
comm celle de Ilz, agissent pur leur nolure
chimi1u spécitdc, 'est-à-dirc cu dis otvant J
�-
266-
en entraînant tout à la fois, ce qui leur donne une
puissance double et une vertu réellement curative.
Dans ces cas, les graviers sont moins nombreux,
parce qu'ils sortent en état de dissolution invisible dans les urines.
Je dois également prévenir les malades que les
eaux à base alcaline seraient plus nuisibles qu'utiles; qu'au lieu de diminuer la maladie, elles ne
pourraient, au contraire, que l'aggraver, si) avant
d'en commencer l'emploi, ils ne faisaient analyser
par leur médecin les divers produits expulsés par
les urines, afin que celui-ci puisse s'assurer de la
nature des dépôts graveleux, De celte mani re, ils
pourront ullendre sans crainte et sans danger le
résultat salutaire de la puissance médicale des
caux.
Les individus qui ont été opéré de la pierre,
ct qui vicnnent à Vichy pour consolider leur guérison ou rélablir les fonctions de la vessie, altérée par le séjour de la pierre ou par les fa ligues
de l'opérntion, doivent apporter nu si de fragment de lour calculs pour Ics soumcllre il
J'allnlyse.
Il s 'rait facile de trouver ù J'uppui de celte
sage l'ccommull(Jation un grand nombre d'observntiOfls; une seule suffirn pour d "montrer, je
pens', toute ln gruvit6 d( la question. M. R.....
r IIdait tou les jours, pl\r suite Je l'usnge Jo.'1
--
�-
267-
eaux de Vichy, des quantités plus ou moins considérables d'un sédiment blanc, granuleux, d'autant plus abondant qu'il buvait davantage . Après
avoir fait l'analyse de ce dépôt, je reconnus qu'il
était formé de chaux. Ce malade, avant d'entrer à
l'hôpital, avait d6jà fait un traitement d'un mois
à Vichy. Ce phénomène, tout il fait surprenant
pour lui, qui voyait les produits des autres se
dissoudre par l'eau alcaline, frappa son attention.
Le médecin qu'il avait consulté avant d'entrer à
l'hôpitall'nvait rassuré, en lui disant (lue pareille
chose se présentait assez souvent à Vichy, et que,
d'ailleurs, c'était un bon signe, puisque ces
eaux avaient la propriété d'e~puls
les graviers
des reins et de la vessie. Ce résultat, loin d'être
salutaire, était au contraire très-fâoheux, vu que
les alcalis, en saturant les acides, ont tous Ja propriété de préçipiter cc sol terreux, qui n'existe
en dissolution dans les urines qu'à la faveur des
acides libres qu'elles renferment naturellement.
D'ailleurs, la preuve que le précipité était bien le
r"Multat de 1'!Iction alcaline, c'est qu'il cessait de
paraltre lorsque M. Il''- suspenduit son traitement. JI me fut nis6, en outre, de reproduire plusieurs foi ce précipité, en versunt directement
de l'eo ll minérale de Vichy dans les urines du
mnlade, lorsque la veille il avait cessé de Cuire
usng' d' eau alculine. Colte pcrson ne, comme 011
�- 268le pense bien, suspendit immédiatement le traitement, les eaux ne pouvant que lui être funestes et
donner lieu peut-être avec le temps à un calcul
vésical de nature phosphatique ,
De pareils exemples sont fréquents à Vichy; il
me suffira de les avoir signalés pour éveiller l'attention des malades,
Dans une notice sur les eaux de Vichy, sans
nom d'auteur, on a avancé que ces eaux ne pouvaient avoir aucun effet contraire dans le cas de
gravelle blanche, assertion que je ne puis laisser
passer sous silence, car elle est en opposi tion avec
toutes les lois chimiques et tendrait à détruire ce
que j'ai avancé. Il est vrai de dire aussi que l'auteur nie l'existence de la gravelle blallche, prenant sa source dans les reins comme la gravelle
rouge.
Or, comme le catarrhe vésical, avec ses produits
muqueux, boueux et calcaires, présente aussi des
traces de gravelle blanche, c'est préci ément
celte dernière maladie que l'outeur a admis
comme constituant tout implement la gravelle
blanche ou phosphatique ù ba 'C de chaux . C'est
ain i qu'en décrivant les dépôts pho phatiques. il
dit : (( On est 'ollvenu d'appclcr gravelle hlanche
phosplwtiqu les malndies ùes voies urinaires
dans le qut'II les urine' bOlleusl,)s, fétides, dé ..
çolorée 1 luiB~
'nt déro 01' unc 1)\u8 ou mo'o
�- 269grande quantité de phosphate de chaux et de
phosphate ammoniaco-magnésien, sous forme de
gravier et de consistance variable. »
Personne ne conteste que ces produits ne ré- ·
sultent évidemment d'une vessie malade d'une
affection catarrhale. Sous ce rapport, nous Sommes tous d'accord sur l'efficacité des eaux de
Vichy, ainsi que nous allons le voir dans le catarrhe vésical.
Mais, puisque l'auteur de cette notice nie (p. 49)
que la gravelle phosphatique soit une gravelle,
par ce seul fait qu'elle ne dépend pas, comme la
gravelle urique, d'une disposition générale venant
des reins, mais bien de la vessie proprement dite,
notre opinion sur les eaux de Vichy, à l'égard de
la gravelle blanche, conserve toute sa valeur, eL
J'auteur, nous en sommes certain, serait de notre avis sur la réaction fâcheuse que nous attribuons IlUX caux alcalines dans lil gravelle blllnche,
si, comme nous l'llvons démontré plus haut par
l'observation de M. RH', à laquelle nous pourrions
ajouter une foule d'autres, cet auteur, dis-je, vouluit bien reconnaître l'existence de la gravelle
blanche dépendante d'une disposition phosphlltique provenant des reins, et ne pas se boruer à admettre, comme source de cette nature de gravel/e.
le catarrhe vésical seul, ce qui constitue deux
ma lad ies essen tiel/ament dilTéren tes.
�-
270-
A ce propos, nous ajouterons qu'avec Ja gravelle blanche, nITection que l'on rencontre de
préférence chez les personnes qui font usage de
farineux, on trouve souventde l'acide urique dans
le même dépÔt: dans ce cas, il faudra que le malade prenne pendant plusieurs jours les eaux de
Vichy, et consacre le reste de la saison à l'usage
des eaux acides. On emploie avec avantage, dans
celle espèce de gravelle, l'acide nitrique ou chlor-:
hydrique, sous forme de limonade, en se privant
de certains légumes qui renferment beaucoup de
phosphates calcaires, tels que la pomme de terre
et les navets. J'ai pensé qu'il était utile de ùonner ici la composition des ùivers sédiments ou
dépÔts qui sont rendus avec les urines. Le rallg
qu'ils occupent sur la liste indiquera aussi leur
fréquence dans la nature.
t o Aoide urique.
20 Urate d'ammoniaque,
30 Pho
~ phate
do chaux.
Pho Ilhat- do magnésio.
5" Phosphate amllloniaco-magllésien.
GO OX;llate de chaux.
70 Oxyde cystiquo ou oyslÎllo.
,a
La proportion dan la nature d s produits grav 1 ux cst d 95 ur 100, pour l'acide ul'iflue pur
u uni b. une petite quantité de choux ou d'ammoniaque, c qui t rarc. D'opr tI 1 tob! au qui
�-
271 -
précède, nous voyons que l'eau de Vichy doit être
favorable aux deux premiers et au dernier de
ces produits; mais que, pour les autres, il y aurait danger à en conseiller l'usage, parce que les
phosphates ou oxalates de chaux, solubles dans un
liquide acide, comme l'urine normale, sont insolubles et se précipitent dans un liquide alcalin ù
base de soude comme les eaux de Vichy, tandis
que c'est le contraire pour l'acide urique, l'urate
d'ammoniaque et l'oxyde cystique, produits qui
sont tous solubles dans un milieu alcalin. La
réaction alcaline doit exister dans J'urille des graveleux durant la cure, car l'acide urique et les
urates sont d'autant plus solublcs qu'ils se trouvent en présence d'un excès de soude, qui les entraîne au dehors en dissolution dans les urines
et la tran pirution.
Quelques personnes m'ont souvent demandé
l'explication d'une pellicule reflétant les couleurs
de l'iris, qui e forme à la surrace de l'urine pendont qu'on rait u~age
des caux alcalines. Celle
pellicule, dont on sc preoccupe quelquefois, est
produite par du phosphate nmmoniaco-magnésion, qui n'étant soluble qu'à la foveur, comme
je Je disais plus hout, des acides libres de l'urine,
sc rorme dès quo cette sécrétion commence à devenir /llcale 'cenle ct se précipite plus lard /lU fond
du vase, sous forme d'un dépôt blanc jaunAtr .
�-
272-
Il est convenable de prendre, à l'égard de la gravelle, les mêmes soins hygiéniques que pour la
goutte, à cause de l'affinité réelle qui existe dans
les causes et la nature des deux affections. C'était
aussi l'opinion de Scudamaure, qui dit que les
goutteux, sans exception, sont, à une époque
quelconque, atteints de la gravelle, Celte proportion est, en eO'et, de 99 sur 100.
Le résullat numérique de mes observations, relativement à cette affection, démontre que sur
100 malades, 55 sont guéris, 40 améliorés, et
5 seulement restent sans résultat appréc.iable.
Calculs urluaires.
Tout ce qui vient d'être dit IlU sujet de la gravelle, sous le rapport des causes, du traitement
ou des soins hygiéniques à prendr " pendant
comme oprès la cure, s'opplique également /lUX
all'ectiol1s calculeuses; mais avec celte différence,
toulefoi , que la gr/lvelle, qui est un produit
solide plus ou moins divisé, doit être plus fucile
à di soudre que les calculs urinuires, dont le.
molécules sont plus llombreuse ct forlenlent
SOUd{lCS 6l18embla pur une matière animllie ou
mucus.
�-
273-
L'analyse chimique doit également indiquer
aux malades s'ils peuvent ou non faire usage avec
fruit des eaux minérales de Vichy. A cela je
dois cependant ajouter que, quelle que soit la
nature des calculs, s'ils sont volumineux, on ne
doit espérer ni dissolution, ni désagrégation radicllle, et qu'il faudra, suns plus tarder, avoir
recours à l'opération de la taille ou de la lithotritie, comme le moyen le plus sûr de guérison,
et ne pas attendre des résultats qui ne pourraient
tltre que chimériques. Toutefois, la théorie, ainsi
que les expériences qllej'ai faites, me permettent
de conclure que si, comme dans la gravelle, des
calculs d'un très-petit volume et ue nature urique existaient dalls la vessie, il Y aurait peutêLre possibilité d'obtcnir par les eaux Illclllincs
une d issol ulion ou une désagréglltioo en tière,
apr s avoir fluidifié préalublemellt le mucus qui
sert de lien aux molécules salines; car les urines
dans la vessie doivent être considérée comme
étrangèr s, pour Ilinsi dire, à l'organe qui les
ontient, ou comme un liquide qui viendrait du
dehors.
Voici, dons Lous le!> cas, les conclusion de
fi ux rapport fnits à l'Académie de médecine sur
cet! que. tion, pOl' M. Bérard, d'après l'invitation du mini strc du ornmcrce, Ù III <Iutc du
9 Il Hi 1 1 839, l. III dIl Bulletin de l' Acad émt'e.
�-
274-
Dans ces conclusions générales, il est dit: « Des
faits, des expériences, des raisonnements exposés
dans ce rapport, nous tirons les conclusions suivantes:
« 1 0 Les concrétions urinaires sont attaquées
par l'urine, lorsque celle-ci est devenue alcaline
pOl' suite de l'usage des eaux thermales de Vichy,
prises en bains ct en boisson.
« 2° Il n'est pas prouvé que des concrétions
urillaires d'un volume assel. considérable pOUl'
constituer de véritables calculs oient été entièrement guérics par c s coux.
« 30 CeLLe guéri on n'cst nullement impossible,
elle offre même de grandes probabilités.
« 4° La question ne peut ô!rc jugée quc pnr
expérimentation.
« 5u L'expérimentation ne paraît pas o{frir de
dangers. ))
M. O. Henry, chargé cn:uite d'unalyser les
calculs pour éclairer la Commission, njout :
l' IIU minérale naturclle de Vichy,
I( 1° Qu
ain i, probablement, que tOlltc les cam. alcalincs
gazcuse , ogit d'une maniere nOIl douteuse sur
les colcul ' des voies urinaire ' .
\( 2° Que les fI'cts de l'euu minérale sur ces
colclll consi tilt, non-seulpme'lIt duns la dis. olutioll d plu i urs princ(
~ s de ces concrétion,
maiR encor' dans la désagrégation tic leurs ill-
�-
275-
grédients: d'où résulte, d'une part, la diminution
de volume de ces calculs, diminution qui peut
amener leur ex pulsion naturelle hors de la vessie
par les urines; de l'autre, leur division naturelle,
qui conduit aux mêmes résultats; ou enfin leur
plus grande friabilité, qui favorise singulièremen t les eU'orts mécaniques de la li lhotritie pour
les réduire en poudre.
« 3° Que les calculs mis directement en contact avec l'eau de Vichy, et les fragments rendus
naturellement par des calculeux soumis à une
cerllline méJication par cette eau minérale, offrent des traces évidentes de l'action dissolvante
ou désagrégeante de ce liquide, soit dans leur diminution en poids, soit dans les nouvelles formes
qu'ils présentent. »
Mais il est, ce me semble, une remarque rort
importante à fuire au sujet de ces Jeux rapport:
c'est qu'on n'a pas spécifié par l'analyse la nature
chimique des calculs mis en expérimentolion, ce
qui était cepeudant indispen able, attendu que
pour les uns on aurait pu apprécier la propriété
di solvanto des eaux, et pour les autres, 1 s phosplJates ou oxalates, leurs forces désagrégeantes,
Pllisque la dissolution de ces derniers produits
est impo sible avec de caux alcalilles. Quoi qu'il
n soit de celle omission, le lecteur comprendra,
d'apI' s ce que j'ai dit plu haut, que s'il ya des
�- 276avantages à obtenir par la simple action désagrégeante des eaux alcalines, à J'égard des produits
salins insolube~,
il y a aussi de graves inconvénients à redouter, à cause de la précipitation des
phosphates par la saturation des acides naturels
des urines par les eaux de Vichy; ce à quoi la
Commission de l'Académie n'a pas fait attention
ell expérimentant en dehors du liquide urinaire,
comme elle l'a fait, ce qui n'est pas la même
chose que d'expérimenter directement dans l'eau
des sources; avec d'autant plus de raison que les
uri nes des personnes calcu leu ses i nd iquen t déjà
qu'elles tiennent cu dissolution les éléments salins du genre des calculs, et que, s'ils ont de
nature phosphatique, un précipité de ce genre
doit se former en même temps que la désagr&galion des pierres. Cet inconvénient, il est vl'ai, ne
.erait pa' il craindre si le cll ieui était J'acide
urique ou d'urate d'ammoniaque. Ces ré()exions
se l'attachent naturellemelll il ce que je disnis, au
commellcement Je cc chapitre, sur l'action peu
fuvorable de caux alcalin fi l'égard cl s calculs
urinaire de nature phosphutique ou o"alique,
lesqnels ont presque toujours pour origine centrale un olcul d'acide urique.
Les ca lcul vésicllux que l'on trouve chez
l'homme sc présentent dUlls l'ordre suivant. Le
1 Cl ur jugera, s'i l est mlllllde, sc reportant à ce
�-
277
que j'ni dit au sujet de la gravelle, clans quelle
catégorie il doit être placé, et, par conséquent,
quels sont les résultats qu'il doit attendre des eaUI
alcalines.
Sur 205 calculs que M. Chevalier a analysés, il
en a trouvé:
179
14
Il
3
:)
d'acide urique ou d'urate d'ammoniaque;
de phosphate de chaux:
de phosphate ammoniaco-magnésinn ;
(j'oxalale de chaux;
d'acide uriquu et de phosphate;
1 (j'acide urique, de phosphate Cl d'oxalate de chaux.
JI raudra, règle généra le, et quelle que soit la
nature de' prot/uits vésicaux, éviter que J'urine
ne séjourne IOllgtemps dans la vessie, pal' cette
raison que plus un liquide sécrété t/emeure dans
un organe, ct plus sa densité augmente, !lUendu
que les parties aqueuses y sont résorbées ou volatilisées, et que les parties salines étant plus rapprochées se précipitent rapit/cmcnt. Les rapports
numérique concernant J'affection culeuleu e chez
l'homme et ln femme sont pour celte d rllière
ÙOIIS les proportions de 1 à 2:1.
Catarrbe vésical.
Le atarrhe vésical, ou cystite muquen e, est
ordinnirem lit le résultat d'un ÎlIl1ummlltion ailG
�-
278-
guë de la membrane muqueuse de la vessie, passée à l'état chronique. Cette maladie est caractérisée par la présence dans les urines d'un mucus
plus ou moins épais, boueux, fétide, collant uu
fond du vase, renfermant des sels phosphatiques à
base de chaux et d'ammoniaque, donnnnt à 1 urine
une réaction alcaline. D'autres rois, cc mucus se
présente sans indication précise d'aucun phénomène inllammatoire, déterminé seulement par un
trouble ou une modification vitale des gla·ndes
muqueu es de la vessie.
Causes. - Les causes qui peuvent donner lieu
au catarrhe vé icul sont très-nombreuses: les
unes sont appréciables, et les autres ne le sont
pas. Dans la première cntégorie on doit placer,
en première ligne, ln présence dans la vessie d'nn
corps étranger, d'une pierre ou d'une sonde restée trop longtemps à demeure; tout calcul, de
quelque nature qu'il oit, d6termine par sa présence uans lu "CS ie J'inflammation de cet organe
et une sér:rétioll consécutive de muco-pu , qui décornposepromptement l'ul'éeet ùonneù j'urine une
od ' ur nmmolliucule ct un trouble crayeux, formé
par lu précipitation ùes piao phutc' cu lcuires, qui
sc t1épo. ellt par couche ' t augmentcnt d'une manière fi rmunt'Ill le volume du ca/cul. L'inl1ummalion niO'u·; des rein dc la vessie, d' la prostate
ou llu cOllai de l'ur\tre; ùes injection pins ou
�-
279 - -
moins irritantes; l'atonie ou la paralysie complète ou incomplète-de la vessie; les obstacles ou
rétrécis ements du canal, l'engorgement de la
prostate ou du col de la vessie, le séjour trop prolongé de l'urine, sont autant de causes qui peuvent consécutivoment donner lieu au catarrhe
vésical. II en existe d'autres qui se rattachent ù la
profession, celles, par exemple, qui exigent une
attitude assise prolongée. Les marins y sont aussi
très-disposés, dans les dernières années de service.
Cette maladie peut également se déclarer par
suite du déplacement d'une affection dartreuse,
goulleuse ou rhumatismale; d'une nourriture
composée exclusivement de substances animales
ou de liqueurH fortes; SOU8 l'influence d'un séjour
prolongé dans des lieux froids et humides, comme
l'Angloterre et la IIollande. Il est d'ob el'Vation
que l'on rencontre plus de maladies des organes
urinaires dans les contrées froides et humides,
cl plus de maladies cutanées dans les régions
tropicales. La suppression d'un exutoire, de la
transpirution hubiluelle, celle de!! pieds en pnrticulier, de mÔme qu'une boisson glacée, prise
élU moment où le corps est en sueur; l'abus des
diurétiques, les excès dans les rapports sexuels,
favori ont égalemont le catarrhe vésical.
elte maladie paraît use ptibl de e développcr '. alcmellt sou s l'inOucnc d'nn état ner-
�- 280veux du canal, du col de la vessie, ou des tuniques
de cet organe. Choppart et Dupuytren ont remarqué que si un malade, guéri, par exemple,
d'un catarrhe vésical, vient à être affecté d'une
angine, d'une bronchite ou d'une pneumonie, il
ne se passe rien du côté de la vessie, disent ces
auteurs, tant que J'inllammntion accidentelle de
ces parties éloignées parcourt ses périodes; mais
lorsque cette maladie tend à se terminer, la sé~
crétion muqueuse de la vessie devient plus abon~
dante. On l'a vue survenir aussi après uu rhume,
sans préexistence d'affection vésicale.
Tous les âges peuvent être affectés de cette
maladie, mais elle se développe plus particulièrement chez les vieillards; c'est une des infirmités
qui viennent affliger très-souvent les dernières
années de leur existence. Les hommes y sont plus
sujets que les femmes; chez celles-ci, les accouchements laborieux, les pertes blauches, ou l'époque critique, sont ordinairement les causes
déterminantes de cellc aLfection.
Lorsque le catarrhe a duré plusieurs année,
on trouve ordinairement la vessie rétractée sur
elle-même, d'une capacité moindre, et Sil membrane muqueu e con idérabJcmellt épaissie et
ridée. Dan J'intervalle d s replis, on trouve d's
cellules plus ou moins profondes, log ant parfois
des dépôt culcaÎre . 'Î 1'011 oxprime 'cs bl'id ' mu-
�-
281 -
queuses, on en retire un mucus semblable à celui
qui se trouve dans les urines. C'est là. dit
Choppart, un engorgement des tuniques de ce
viscère.
Dans cette affection, la prostate est souvent le
siége d'un engorgement plus ou moins considérable. accompagné parfois d'abcès consécutifs.
L'état calorrhal des urines varie depuis le
trouble lactescent ou nuageux. jusqu'à l'état
glaireux, épais et collant. Cette malière. par le
refroidissement, tombe au fond du vase pour s'y
allacher, tandis que la partie liquide, ordinairement décolorée, vient à la surfa-ce.
Traitement. - Avant de parler du traitement
par les eoux de Vichy, il est utile, je pense, de
jeter un coup J'œil sur les moyens généralement
employés pour combattre celle ulrection. Un
granù nombre de remèdes ont élé préconisés; la
plupart sont abanùonnés aujourd'hui; les seuls,
ju qu'à présent, qui aient conservé quelque crédit,
sont: les ré illeux, la térébenthine, le baume de
copllhu, les bourgeons de peuplier ct l'acide benzoïque. ans doute les résineux, qui ont la propriété de modifier l'urine, de ralentir sa décomposition, et de lui communiqu rune odeur
alcoolique ogrénble, ont rendu quelque service,
mais il faut dire aussi que leur em pl oi n'a pas
toujours é '. $!lrlS iIlCQIl V60'OIlL, e~ qu \ benll 1l1p
1/i
�-
282 -
de malades, en outre, ne peuvent pas les supporter. Après les résineux, les caustiques ont été
mis en usage par le proresseur Lallemand, à
l'aide du nitrate d'argent en dissolution, comme
cautérisants directs. Mais 1\1. Civiule ajoute qu'il
faut être très-réservé dans l'emploi des injections
de ce genre, dans le cas où il existe des cellules
vésicales, ou bien encùre dans le cas où, le catarrhe n'étant que partiel, la partie malade n'occupe pas le bas-fond. Dans le premier cas, dit
cet auteur, les injections pourraient être lrèsnuisibles, et, dans le second, leur enet serait à
peu près nul.
D'après cet exposé, nous voyons que des accidents graves peuvent résulter de meilleures
méthodes de traitemellt; ce qui indique que ce
n'esl qu'avec la plus grande réserve qu'il faut en
faire usage. Mais comme tous ces inconvénients
n'existent pas dan le traitement par les eaux de
Vichy, cette médication, qui o/l're de nombreux
exem pl s de guérison, cloi t naturellement trouver
a place ici.
Dans la plupart de maladie, l'état des urine'
ervont de moyen d'appréciation pour doser les
quantités d'eaux minérales néces nir s ù chuquc
malade, et leur alcalinité étant la limit Ù la'plcll(' on doit s'Ilrrôlul', nous cl vons llil'O i·i
llllll le 'ulll 'l'he vé!lir'ul Ile e pre le pu ù cc motl,·
�-
285-
d'appréciation, attendu que chez les ma lades les
urines sont généra lement alcalines; plusieurs
causes provoquent, du reste, cette réaction : ce
sont celles que nous avons indiquées comme
donnant lieu au catarrhe vésical. Dans toutes ces
circonstances, avons-nous dit aussi, l'urine se
décompose et donne naissance à du carbonate
d'ammoniaque, qui communique à ce liquide une
réaction aIca 1ine.
IJode d'action. - Les eaux de Vichy, dont
l'action thérapeutique à cet égard a été il peine
mentionnée par les auteurs qui ont le plus écrit
Sur ces thermes. méritent cependant de fixer l'attention des médecins, ct exigent par conséquent
ùes développ ments plus étendus que ceux dans
le quels nous sommes entré pour la plupart des
maladies précédentes. Celte opinion est ba ce ici
Sur la guérison de cas nombreux, qui avaient
rési~t
jusque-là à la plupart ùes remèdes préconisé dons celte affection. On peut employer
ces caux sous toules le formes: en bains, en
boisson, en lavement et on injections. Quant à
ce dernier mode, on doit y recourir avec circonspection.
Relativement à leur mode d'agir, il e t incontestnble qu'clics jouissent de la propriété de timuler t cie modifier l'etat organique ct vilal
de ln "e ie, ainsi que je l'ai dit à l'occasion de
�-
284-
leurs effets sur les organes membraneux; de faire
disparaître ou de diminuer l'abondance et la consistance de la matière glaireuse et visq ueuse vésicale en la fluidifiant, par une action locale qu'on
peut ranger dans l'ordre des agents stimulants
physico-chimiques et modificateurs orgnuiques,
comme aussi d'augmenter et de changer la nature
des urines, circonstances qui viennent s'ajouter à
l'effet dircct de l'eau minérale sur cet organe
pour combattre avec plus J'efficacité encore l'état
catarrhal, car il ne faut pas pel'dl'c de vue que la
vc, ie est soumise à l'action de l'urine, comme si
c'était un liquide venu du dehors.
Les eaux rendent en même temps de granùs
services à (:es malades, cn rétablissant les fonctioos d igcSLi ves ct les forces ph ysiq ues, généralemcnt afl'aiblies ùans le catarrhe vésical. pnr suitc
de la triste e morale qu'inspire en particulier
cette affection, et des souffranccs organiqucs quc
la ve ' ie fait éprouver symputhiqucmeut aux
autres parti s du corps.
Mais avant de commencer le traitement, la
premi rc conùition à remplir, c'e t de détruire la
cau e ou les cau cs qui ont pu dOllner lieu au catarrhe. II fauùra, par conséquent, expul er les
calcul, détruire les obstacles du canal, rappeler
1 s durlr ,la goutte ou) l'humali me, sur les
PQillts ù lu Jnlllud"r. iégcnit pré 'ruommon ,
�-
285-
D'autre part, il est à considérer que les dispositions anatomiques de la prostate, Son engorgement fréquent, ainsi que l'état névralgique du col
de la vessie, sont autant de causes qui rendent
difficile la guérison du catarrhe, et souvent même
s'y opposelJt, soit par une action méca nique, soit
par suite de l'extrême irritabilité nerveuse du col,
dont la dilatation, toujours difficile en pareil cas,
ne sc trouve plus en rapport d'action avec les
rnOllvemelJLs expulsifs de la ve sie: de telle sorte
que les etrorts de cet organe sc trouvent alors
constomment paralysés par la résistance douloureuse du sphincter de cet organe, connue sous le
nom de spasme ou de ténesme vésica l.
D'après ces considérations, il est évident que
toutes les c)'stites muqueuses ne pourront pas être
guéries par les coux de Vichy. J'en oi vu plusieur
dans cc cas; mais je dois ajoutcr, avec la m6mc
sincérité, que le alTections catarrhales de ln ve 'sie éprouvent, en général, de grondes améliorations sous l'inOuence de ce traitement. On compte
même drs guérisons vroimelJt remnrquohlcs,
dont je crois utile de donner ici un aperçu, bien
que ce livre ne soit pas de.tiné ù form el' un r cueil J'observations. A cet égard, jo citerùi d'ahord, comme le fait le plus remarquable de guérison, l'histoire de M. A''', atleint d'un calarrhe
muco-purul nt depuis quatre ans, ù la suit d'un
�- 286coup rcç.u sur la région du bas-ventre. Au bout de
huit jours de traitement, pendant la deuxième
saison de 1847, le malade vit ses urines revenir
à leur état normal, après avoir essayé inutilement,
pendant trois ans et demi, tous les moyens employés en pareil cas, tels que: injections de toute
nature, même avec le nitrate d'argent, à l'hÔpital de Montpellier, sous la direction du docteur
Serre. Ce catarrhe avait résisté aussi à l'action
des eaux thermales de Barége et de BourbonJ'Archambault, prises sur les lieux en 181.. 6 et
1847.
CATARRU!:: VÉSICAL AVEC PARALYSIE DE LA. VESSIE.
1\1. X· .. , ôgé de soixante ans, vînt en 1847
à Vichy, pour un catarrhe vé ical qui avait ré-
sisté depuis cinq ans à tou les traitements orùinaires; depuis deux an il ne pouvait plus uriner,
Ri ce n'est Il l'aide d'une sonde. Quinze jours
après s'~lr
soumis Il l'u age des caux, ce malade
vit disparaître comme par enchantemellt (c'était
011 expression) le mucosité épaisses, gluant , collant au fond du vase, qu'il r ndait journellement, ct lu paresse de la ves ie cc u en
lI~me
temp . Au bout de trente jours, cc malade
quitta Vichy, heureux d'étr délivré ùe on infirmité.
�- 287 Deux mois après, à l'entrée de l'hiver, la vesie revint à son état catarrhal, mais tians tles
proportions infiniment moindres qu'avant la cure.
M. X*" est venu pendant trois saisons, et chaque
fois les résultats ont été les mêmes, c'est-à-dire
que le catarrhe a disparu au bout de dix à quinze
Jours.
Revenu à Vichy en 1850, il en est reparti
après trente jours de traitement. radicalement
guéri, malgré les fréquentes promenades à âne
qu'il faisait pendanl la sa ison, cn m'assurànt que,
depuis sa première cure, il n'avait plus eu besoin de faire usage de la sonde, et que sa santé
générale s'éta it, en outre, parfaitement rétablie
depuis cette époque.
Je conseillai à ce malade, puisque le froid humide de l'IIiver l'exposait au relour du catarrhe,
phénomène qui sc l'roùui l généralemcnt à J'égard
de tous les catarrhes, bronchiques ou autres,
de pa ser l'hivcr daus une province du Midi, ce
qu'il me promit de faire, et sa guérisoll, depuis
lors, a été durable.
CATAllltllli VÉSICAL PAn SUITE DE CALCULS.
M. "', ntt int de catanh vé ical, âgé Je 'inquuIIlC- 'inq ans, est \ellU Ù Vichy Cil 1850,
uprès avoir été déburrassé J' UII culcul volurni-
�-
288-
Deux, formé, d'après les fragments que j'ai examinés, en grande partie d'acide urique. Ce malade, qui avait été lithotriti é un an auparavant,
rendait des mucosités considérables, collant au
fonù du vase. Au bout de quinze jours de traitement, ce dépôt rivait complétement disparu, et
M. G···, arrivé à Vichy le 15 mai, en partit le
26 juill, rendant ses urines avec facilité et sans
traces d'afTection catarrhale.
CAURIlIfE V~SICAL
AVEC INCONTINENCE D'URINE.
Le nomm é G'··, âgé de vingt-quatre ans, d'un
tempérament lymphatique, fut atteint en 1848
d'une irritati on du canal, pour laquelle il fut
traité sans sl~cè
pendant deux mois. Au bout de
cc t mps, il fut pri s de lous les ymptômes du
caturrhe vé icu l, que l'on traita par la térébenthine ct les bains; mais la maladie, IIU lieu de
cétler, ne fit que s'agrrrnvcr, ct J'urine, à partir
ùe c Uc ép que, n'étallt plus relenue pal' III vessi , 'éehn ppuil rrou lte il go ulle, de telle sorte que
le molad étnit forcé de ga rd er nuit el jour un
vo entre cs jambes pour la rec voir; le plus
l "gel' elJ'ort ou ln pin 1"gè re fati"'ue suffisa it pour
nm 'Il J'avec les urin tic stri s ùe sa ng et
J, muco. ilé Lrl. - épa is cs. Outre celle afTection, r. ... étoit Illtciul d'UIH' ruplion furoncu-
�-
289-
leuse, pour laquelle on avait employé simplement
les bains gélatineux. C'est dans cet état que je vis
le malade, le 15 mai 184·9. JI fut mis le même
jour à l'usage de l'eau des Célestins, à la dose
progressive de six verres, avec un bain quotidien.
Le 29 mai, on remarque déjà une amélioration
très-sensible dans l'état catarrhal des urines. Le
10 juin, elles sont parfaitement claires; plus de
douleurs vers la région vésicale, et l'éruption de
la peau est presque guérie. Le 18, l'incontinence
J'urine a cessé; dès ce jour, le malade urine à
volonté, son état général est très-satisfaisant; il
quitte Vichy vers la fin de juin, complétement
guéri. Un un après, au mois de mai 1850, son
médecin écrit que GU", atteint de catarrhe de
vessie avec incontinence d'urine, maladie qui
avait résisté ù plusieurs traitements avant d'aller
ù Vichy, n'éprouvuit plus, depuis son retour des
caux, qu'un peu de gêne lorsq u'il restait plus
{l'une heure sans uriner; que ses urines étaient
limpides, et que sa guérison, enfin, s'était consoliJée, car il se portait très-bien.
ans doute, comme je le disai plus haut, tous
les malades ne doivent pas 'attendre, en venant
ù Vichy, ù une guéri on certaine; mnis il doit
suffire, ce me semb le, que quelques per onnes se
soient bien trouvées de ce moyen, et que d'autre en nient obtenu des guérisons rudicu/es, pour
11
�-
290-
encourager ceux qui sont atteints de cette affection à essayer ce tnitement, qui, dans tous les
cas, ne pourra avoir qu'un résullat plus ou moins
avantageux, mais jamais nuisible, en ayant soin
d'agir avec prudence, par peti tes doses, et de cesser
les caux pour les reprendre ensuite, suivant J'état
ou la situation du malade, le traitement ne pouvant dans ces cas être dirigé d'après l'alcalinité des
urines, ainsi que nous l'avons dit plus haut.
Ilygiène. - D'Dprès 1" nature des cau cs dont
j'ai parlé plus haut, il sera facile de prendre les
précautions nécessaires pour éviter le retour de la
maladie, sans oublier qu'aprè l'actioll des eaux,
les soi ns hygién iques sont, pour ainsi dire, les
meilleurs éléments de succes. Ainsi, les malades
feront bien, après la cnre, de se nourrir d'ali·
ments doux, légers, fa 'iles ù dirrérer, renfermant,
ell même Lemps, une forte proportion de principes
nutritif ' ; de prendre ulle assez grande quanLité
de bois OIIS adoucissautes; de sc livrer ù un exercice modéré au milieu de la journée; de pratiquer
d s frictions sèches sur la peuu; de porter des
gilet et des caleçons de flanelle; de faire en
sorte surtout de vid '1: lu vcs 'ie au moindre besoin, en sc rappelant qu'il vaut encore micux
nlt ndre, si l'urille ne vi nt pa' focil ln nL, quc
dc faire de violents ct inutiles efI'orls pour l'ex·
pul Cl'.
�-
291 -
Le relevé statistique concernant les cystites
chroniques que j'ai traitées par les eaux de Vichy
ùémontre que, sur 97 malades, 11 n'ont obtCIIU aucune amélioration, 51 ont été plus ou
moins soulagés, ct 35 Ollt été guéris.
Diabète sucl'é.
On désigne sous le nom de diabète sucré ou de
glycosurie une muladie caractérisée par la présence rlu sucre dans les urines, accompagnée
d'une excrétion plus abondante de ce liquide, laquelle peut s'élever padois jusqu'à quarante litrcs, muis qui varie ordinairement entre six ct
huit litres par jour.
Les signes qui indiqucnt l'existence dc cette
maladie sont des urines abondantes, inodores,
très-limpides, d'ulle couleul' de petit-luit c1arilié, d'ullc saveur plus ou moins sucrée. Ces
urines, soumises il l'analyse, ne fournissent point
de composés azotés, c'est-Îl-dire qu'elles TIC l'enrC'l'lIlont IIi ur~e,
ni acide uriquo; CUI', s'il existe
ulle réaction acide, c'est ù l'acide lactique libre
qu'il faut l'nllribuel' : elles sont formées d'une
grande qUllntilé d'cau, de très-peu de scls, ct
d'ulle proportion plus ou moins onsidél'able de
uere ou glyeo e. Lorsqu'elles sont soumises ù
#
�-
292-
l'ébullition avec une dissolution de potasse caus·
tique ou de chaux, elles prennent une couleur
brune rougeâtre dont l'intensité varie suivant la
quantité de matière sucrée; elles devient à droite
la lumière polarisée, et décomposent en rouge le
tartrate de cuivre potassique.
Sous l'in lluence de cette affection, les malades
sont tourmentés par un besoin continuel de boire
et d'uriner; l'nppétit est exagéré au début et
perverti vers la fin; la bouche est constamment
sèche et pâteuse; les sueurs sont rares, la peau
est souvent sèche; les reins ct le foie SOlit ordinairement le siége d'un malai e local; les forces
physiques ct génératrices s'affaiblissent rapidement, de même que la vision; lu constipotion est
habituelle; l'amaigrissement augmunte avec les
progr s de la maladie; la peau devient fiasque,
mince, le tissu cellulaire cL grais eux disparaît,
et le malade arrive ainsi, dans un temp plus ou
moins lon rr , Ù une consomption complète, et souv nt ù la phthisie pulmonaire. Si lu maladie n'est
pa anNée, cette affection peut nlroÎner aus i,
comme conséquence cl' un état général diathésiflu ,diver cs maladie, tel/cs que des ullthrax, des
furoncles, de l'œd me, ct purfois une pèce de
pl'urirro ignulée pal' M. HOI'vez de 'h60'0in. Cct
élut dillthé igue, qui e t 1 produit du mélallg e
Il'une grande quantité de sucre av c le song, finit
�-
293-
par déterminer un défaut de vitalité tel, que les
malades éprouvent parfois des hémorrhagies passives des gencives, nasales ou sous-cutanées,
d'autres fois la cataracte, l'amaurose ou l'albumi.
nurie, ainsi que diverses formes de gangrènes; ces
derniers phénomènes ont été signalés particulièrement par MM. Marchal de Calvi, Champoullion
et Fauconneau-Dufresue.
Toutefois, comme il n'est pas toujours possible
de reconnaître aux signes ùont nous venons de
parler l'bU'ection diabétique, alors qu'ils se présenLent isolément, il faudra avoir soin d'examiner les urines toutes les fois qu'une personne
éprouvera de l'amaigrissement, avec affaiblissement général des extrémités et des organes de la
virilité, suivi d'un trouble amaurotique de la vision, sans s'arrôter ni à la quantité d'urine rendue, ni à la faim ou à la soif; car on trouve
souvent du sucre dans les urines de certains malades, sans que la soif ou les urines soient augmentées, symptômes qu'on regarde cependant
comme caractéristiques de l'affection diabétique.
Le diabète peut être confondu avec la polyurie;
dans ces deux affections, la soif el les urines
constituent lin véritable l1ux urinaire; c'e t pourquoi ou a donné à ces maladies le nom de diabète
non sucré ou de diabète 'insipide. Dans ce dernier
�-
294-
cas, la proportion des principes solides reste ln
même, ce sont des urines naturelles plus abondantes seulement que dans l'élat normal.
La quantité de sucre varie aux différentes heures de la journée; après les repas, l'urine est
très-chargée de sucre: son apparition commence
quatre heures après, et finit au bout de huit, pOUl'
reparaître après un autre repas; celle de la nuit,
ou urine du sang, ne contient pas de sucre chez
le diabète commençant, mais à une époque plus
avancée de la maladie ce produit se manifeste
dans les mêmes proportions, à toutes les heures
de la journée. Quant à l'étude de la pesanteur de
J'urine, son poids ne peut avoir aucune vnleur,
atlendu qu'elle contient un très-grarHI nombre de
substances autres que le sucre, dont les quantités
pell "ent faire varier la pesan teur, la proportion
de sucre re tant ln mÔme.
Caltses. - Disons ici, avant d'allel' plus loin,
CJue le sucr ,en petite qunntité, cxi 'te dans 10
ang, ain i que dans quelques fluides ù l'état normnl, mai' jamais dans les urines. 11 y a, sous ce
J'npport, ullllnimité d'opinion parmi les auteurs;
mnis un point sur lequel ils ne sont pns d'accord,
c'e t de savoir nu jusle quelles ont les au cs qui
donnent lieu ù celle e agérntioll du sucre dans
l'économie. Celle question fail rn<:orc aujourd'hui
10 bujet do lIomhru~c
collle lutions. 011 sait scu-
�-
295-
Icment, et tout le monde en convient, que par
l'acte de la digestion, il se forme du sucre dans
J'estomac, au! dépens des aliments de nature végétale renfermant un principe amylacé, et que le
Sucre ou glycose ainsi formé passe de J'estomac
ou des intestins dans les veines, pour se rendre au
foie et disparaitre ensuite après avoir traversé les
poumons, où le sucre normal se trouve brûlé.
C'est là l'état physiologique ou naturel. l\Iais il
arrive parfois que la quantité de sucre est tellement abondante, ou bien si incomplétement détruite, dans l'appareil respiratoire, qu'il continue
à circuler avec le sang ct les urines. C'est alors
seulement qu'il ya maladie sucrée.
Maintenant, quelle est la cause de ce changement duns lu composition chimique de lIOS sécrétions humorales? Voici, fi cet égard, 1 opinion des
personnes qui se sont le plus occupées de celle
quo'lion.
M. Bouchordat pense quo le sucre que l'ou
trouv dans Ir urines est le ré uflut J'une modific' tion maladive, d'un trouble des organes de la
dige tion et du foie, qui produirait plus de sucre
qu' il ne peut en être assimilé.
M. Alvaro-Reynoso croit que le diabèle provi nt de la gOne des phénomènes r spiraloir s,
(lui ne brûlent pas sum 'ummclIL le ucre, et que
lu partie non brûlée pa se dan los urin ' .
�-
29B-
1\1. CI. Bernard, tout en admettant que le sucre
se produit dans l'estomac, aux dépens des matières
amylacées, par le fait de la digestion, produit
qu'il n'a jamais trouvé dans l'estomac et les in testins des animaux soumis au régime de la viande,
déclare qu'indépendamment de cette source intermittenle, d'une alimentation féculente, il en
existe une autre permanente et tout à fuit spéciale, qui s'opère dans le foie de tous les animaux
à l'état normal, quelle que soit la nature des aliments, mais qui se manifeste d'une manière exagérée chez les diabétiques, par suite d'une hypersécrétion d'un principe analogue à l'amidon
végétal appelé glycogène, lequel, après avoir été
sécrété par le foie, est repris ensuite par cet organe et transrormé en sucre diabétique. Celte
matière amylacée, qu'on peut extraire avec abondance du foie normal par une simple décoction,
se change facilement en sucre, en présence d'un
ferment quelconque, de la salive, pnr exemple.
M. Figuier, de SOli c6lé, conteste l'exactitude
de cette doctrine, ct, d'nprès lui, le rôle du foie
se bornerait à éparer du sang, qui dans c tlo
maladie gorge son tissu, Je sucre provenunt do
Jo digestion d s alimenls amylacés ou ucré ; il
l'arrête au passage, dit ce chimiste, ct le conserVO
en d ~Jl6t
pour le restituer peu à peu au sang, selon les besoins de l'organisme.
�-
297-
Mon collègue et ami, le docteur Poggiale, n'a
jamais trouvé de sucre dans la veine porte, comme
le dit M. Figuier, après un repas composé de
viande, l'animal ayant été soustrait à l'innuence
d'une alimentation amylacée ou sucrée, ce qui
vient confirmer les faits annoncés par M. CI. Bernard, et prouver que le foie seul est l'organe
chargé de la formation du sucre.
M. Miahle croit que la présence du sucre dans
les urines a pour cause un vice d'assimilation de
la glyco e normale ou exagérée, par défaut d'alcalinité suffisante dans le sang, devenu neutre ou
acide dans cette maladie.
Le docteur Prout, de son côté, rait observer
que le cl iubète n'est pus constitué par la formation
du sucre dans l'estomac, ce qui est normal, mais
bien par la plus ou moins grande altération des
fonctions ilS imilatrices de cet organe. Il est éga]ement porté à croire que, dans le diabète, le foie
est toujours gravement altaqué. Le docteur Béale
Il lrouvé aussi que Je foie sain contenait plus du
double de routière grnisseuse que le foie des diabétiques. Ajoutons ici l'opinioll de 1\1. Andral, qui,
uprès avoir fait cinq ouvertures de corps de diabétiques, déclore que le foie, chez chacun d'eux,
uu lieu de pré enter la couleur normale, avait un~
1 rati fi d'un rouge brun lI''' -foncé ct congesti IIl1é d'un aspect tout particulier i cc qui dé17.
�-
298 -
montre que, chez les dinbétiques, le l'oie se fait
remarquer par une très-grande quantité de sang
qui gorge son tissu: « Or, dit ce célèbre professeur, si le foie sécrète du sucre, il est logique
d'Ilornettl'c qu'il est le siégc d'une suractivité
dans la fonction glycogénique ,» Un r.oup reçu
sur le foie peut donner li eu égnlemcnt il la présence du sucre dans les urines,
Le docteur Joncs dit que cette maladie prend
SOllyent une forme intermitlente, et que le sucre
di:-.paraît quelquefois pendant plusieurs mois, pour
reparaître ensuite. L'automne ct le printemps
parais ent plus favorables Il celle mnladie.
D'nutres auteurs onl également trouvé du sucre
duns les urines des personnes atteintes de ln maIndic de Bright, ou mnlaùie des reins, dan' certnins troubles, lésion!lou commotions du cerveau,
dnns les nffections morilles tristes, la monomanie,
enl'b 'pocondrie ct l'hJStéric ; chez les femc~
ceinte, cn couches, cl pemlanl tont le temps qlle
dnre ln laclation, cie tclle ol'lcclue plus ln sl:Gf(!lioll
laiteuse est Ilhollclnnle, 1'111'1 lIussi le Sllr.re Ilugmenle dans les urines des nourrÎcl's. On Il dit
aussi (IUC 1eR ('pilc~q1s,
IPH IIlién(:s j'Tl démenf:p, '
01\ pllrnl) lilJllcs, préscnlaillllL du RIICI'C; je dois
MdllrC'r 'IlIn, cl'ëlpl'es Inl'S reehcreheR, l'ailes il
Hic'''' l'P. en pnb'lIcc de 111011 i\\llIIt confl't'I'e, le
(InI'lPIII' IlPlilsiilHYP, il 111'1\ M{: jlp()s~ihe
ll'y
�-
299-
trouver, sur plus de trente malades examinés, des
traces de sucre dans les urines, dans ces trois
groupes de maladies mentales, ce qui met au
néant pour moi les assertions pullliées à ce sujet..
La quanti té de sucre, dans toutes ces formes de
diabète, ne dépasse famais 25 grammes par litre;
l'urine n'est pas augmentée, l'appétit ni la
soif n'existent pas Don plus.
On a trouvé également du sucre chez les vieillards et les phtbisiques, ainsi que chez les asphyxiés, ce qui fi foit supposer avec raison que le
diabète pouvait dépendre d'une oxydation incomplète du sucre, dans le poumon.
On a dit aussi que le séjour dans un climat froid
cl humiùe, qu'un ùéfaut de transpiration étaient
de nalure à provoquer le diabète, car les chevaux
ct les brebis des pays ]lUrnidcs y sout fort sujets.
D'autres ont écrit que ]a dyspepsie, l'intempérance dans 10 vin, les liqueurs alcooliques, la bière
ou le cidre, pouvaient égalemenl produire la maladie sucrée.
De tOlites ces opinions, il ressort évidemment
<Jue la cnllse qui donne lieu à la pré~enc
du sucre
cl ans les urines n'est pus encore bien démontrée;
mais si nOlis sommes peu avancés sons cr l'apport,
1I 0U POtlYOIIS Jirc, avec ln mèl110 sincérité, (lU"
llOH connuissons pnrfllilcrnenl aujourd'hui lo ~
sub1!lollc 'S (Jui, illtroduill' dan.' l'csl01\lUC, con-
�-
300-
tribuent à la manifestation du sucre dans les
urines; car tout le monde sait que les matières
alimentaires qui renferment de la fécule sont de
nature à se transformer en sucre par l'acte de la
digestion, ce qui n'a pas lieu avec les matières
animales, bien que M. Colin admette qu'il s'en
forme aussi avec elles, et qu'une partie de ce sucre soit absorbée par les vaisseaux chylifères.
Il résulte, d'après toutes les opinions que nous
venons de passer en revue, que les organes et Jes
fonctions qui paraissent le plus affectés dans cette
maladie sont le foie et les reins, car on les trouve
toujours congestionnés et augmentés de volume;
de plus, la digestion et l'as imilation sont dérangées dans leur fonctionnoment naturel, le sang
et les Ouides Don-seulem nt sont ullérés pur la
pré ence anormale du sucre, mais encore changés
dans leur composition chimique, puisque l'alcalinité y est moindre ct que lu sali ve, qui est naturellement alcaline, devient acide dans 1 diabète.
On appelle les nliments végétaux aliment de
respiration, par e que leur r61e dans le lois vitales est d'entr tenir la respiration ct la calorificntion n sc combinant uvec J'oxyg ne d, l'air
dans l'acte re piratoire, qui 1 détruit on brêlant
lour principe ucré, pour donner nai 'ance à do
l'acid' arbonique ct à cl l'ou; mai si le sucrr-,
Illim nt végétal provenant de la dige lion, échappe
�-
501-
à la respiration, soit à cause de sa trop grande
quantité, soit par un défaut de combustion pulmonaire, le résultat est que ce produit passe en
nature dans le sang et les urines. Ce sang, ainsi
chargé de sucre, devant servir à la reconstruction
matérielle du corps, ne peut fournir évidemment
que de mauvais matériaux de réparation, ce qui
explique l'affaiblissement considérable et progressif qui a lieu dans les organes et les fonctions des
diabétiques, et amène les diverses maladies consécutives dont nous avons parlé plus haut.
D'après cet exposé, il est inutile, je pense, d'entrer ici dans aucune explication pour démontrer
l'efficacité des caux de Vichy dans les maladies
organiques ou les altérations humorales dues à
l'alfection diabétique; il est inutile aussi de faire
ressortir les bons effets obtenus journellement
par les malades atteints de glycosurie, pour nous
rendre compte des résultat favorables qu'elles
doivent produire dans cette maladie. Il en serait
de même si nous envisagions le diabète comme
provenant d'un d6faut d'alcalinité du sang, attendu qu'il est incontestable que les alcalis favorisent la d composition de la matière sucrée, et que
la combu lion de ce principe por l'oxygène dans
l'acle de la rcsp irotion es~ d'autant plu complète,
quo le sucr se trouve en présence ll'un alcali libre ou d'un carbonate alcalin.
�-
302 .
Traitement. - Les diverses indications à remplir dans le traitement du diabète consistent premièrement dans le choix d' alimen ts particuliers;
ensuite dans l'emploi des moyens de nature à
emp6cher et à corriger les humeurs viciées par
la présence du sucre, en introduisant dans l'économie tout le principe alcalin qui lui fait
défaut.
En ce qui concerno la première de ces indca~
tions, tout le monde sai t aujourd'hui qu'il faut
supprimer généralement tous les nlimonls de
nnture végétale, nmylucés ou sucrés, et fnire
usnge d'une nourriture animnle, composée d'aliments nzotés, très-succulents; romplncer le
pain ordinaire par du pain de gluten, ot boire,
au repns, du yin de Donlcoux plus ou moins
étendu d'oau. Toutefois, comme l'alimentation
conslitue une dos parties importante du trnitoment, je crois qu'il est utile d'o, poser on détail cL de faire connaltre en particulier les aliments dont les diabétique doivent fuire u:an-c.
Cl'S alim nts sont: los bouillons, srlls ou maigre',
trnnsrorm(''1 cn potnges por l'llddition dl' légumes
'onvenllblcs, du fromugo ou du gluten; les
viandes de toule espèee, do m6mc que toules h~8
parties de' l'animal, JonL on l'uit hahituellement
ll' Ilgl' SUI' nos tllblps; le foie 'cul doit
tre l'ri '
avel' mOtl ''l'ntioll, pnl' le,' motif' dont 1I0U a,(l~
�-
303-
parlé plus hout. Le gibier, la charcuterie, le
beurre, la graisse, l'huile, le poisson de mer
ou d'eau douce, les huftres, le homard, les moules, etc., offrent une ressource variée ct très-précieuse aux diabétiques. Les roufs sont permis encore, bien qu'ils renferment quelques traces de
Sucre.
Parmi les légumes dont ces malades peuvent sc
nourrir, on trouve générulemc!lt tous les légumes
herbacés, tels que les choux-fleurs ou les choux de
Bruxelles, les épillards, la chicorée, la laitue. les
cardons, les haricots verts, les champignons, les
truffes, ainsi que les diverses espèccs de salades,
duns lesquelles on fera entrer une grande quanlité d'huile ct très-peu de vinaigre.
Pour les desserts, les fromages de toute espèce' j les noix, les noisettes et les olives; le lhé
el le café, salis sucre. son t permis; on peut y
ajouler une pelite quantité d'eou-de-vie, de
rhum ou de kirsch.
Le \În de Bonloaux, de nourgogne, ou le vin
blanc SOllt \lic~
aux repns; il ne faudmit pas Cil
nhus('req)('ndnnl, comme le fonl cel'tni liS malades j
une houleilltl, dnns II' journée, me paraît ulle
quantilô suffisante.
Le pain de gluten doit remplacer le pain ordinai/'(: j cependant il faut ell fairc llS/lgC avec mo!\{'rillinll , al! 'nclll (1\I'i1 esi impos ihlc de le M'har-
�- 504rasser oomplétement d'une certaine quantité de
farille.
Au nombre des aliments nuisibles dans cette
maladie, nous devons signaler, parmi les végétaux, les pommes de terre, les navets, les carottes, la betterave, les oignons, les fécules de
toule espèce, l'arrow·root, le tapiokél. le sagou,
le sucre, l'amidon, la farine, le vermicelle, la
semoule, le riz et le macaroni, ainsi que les légumes secs, tels que les haricots blancs, les pois,
les lentilles; ct la plupart des fruits, comme les
raisins, les pommes, les poires, les châtaignes, les
glands, les conutures ou autres aliments sucrés.
Le sel ordinaire, favorisant la sécrétion du
sucre, doit être employé avcc modération; il faudra évitcr la farinc dans toutes les sauces; 011
peut la l'cm placer par des jaunes d'œufs ou dc ln
crème. Le lait est nui ible, de même que la bière,
Ic cidre, ain i que les boissons acides.
A e régime il faudra ajouter, pour étancher
la soif dans le courant de la journée, de infllsions
amères, tou iq ues et ferrugi nell e , non sucrées.
L'abu' des boissons alcooliques, dit Harvey, pcut
produil' le diabète chcz le individus prédi. poés, de mêmc quc lous 1 s alimcnts digérés av .
p in . Toutefois, avant d'ullcl' plus loin, ajoutons
ici qu'ulle olim nlalioll xclu iv m nt animale nC
peut êtrc continuée trop IOO'Tlcmps an av il'
�-
305-
aussi ses inconvénients; il faudra donc la mitiger
avec des aliments de nature végétale, suivant la
marche de la maladie et la constitution du maJade. Le régime, ou mieux la sobriété, est uue
chose utile, car il est d'observation que le sucre diminue par l'effet de l'abstinence, et qu'il
disparatt même par l'inanition. On a remarqué, comme phénomènes de guérison spontanée,
qu'une perturbation quelconque, un accès de fièvre, de goutte, de rhumatisme, de même qu'une
émotion morale vive pouvaient faire disparaître
le sucre momentanément des urines, pour reparaître ensuite dès que la perturbation s'était
dissipée.
Pour remplir la secollde indication, ceIle qui a
rapport au traitement proprement dit, il faudra
administrer les alcalis; car ce sont eux qui, jusqu'à présent, ont donné dans le diabète les résultats pratiques les plus satisfaisants; or, comme
l'eau de Vichy est un médicament alcalin naturel,
le plus chargé de tous ceux que nous connaissons,
un modificateur particulier en outre de l'organi me et du foie, seul organe qui présente des
signes d'altération duns cette maladie, il est donc
évident qu'jl sera préférablo de J'employer, d'autant que de nombreux exemples de guéri on en
ont démontré déjà toute l'efficacité. Ces eaux ont
un double avantage, celui de favoriser l'oxydation
�-
30n -
du sucre ou sa combustion dans la respiration, et
de permettre, en même temps, aux ma lades, de
larier l'alimentation en fJisant usage de quelques végétaux, renfermant des traces d'amidon ou
de sucre; c'est pourqlloi M. Bouchardat les recommande comme un moyen qu'on ne doit pas négliger, soit pour faciliter el régulariser les ùigestions, soit pour permettre l'introduction d'une
plus grande qUilOtité d'aliments féculents. Le
principe alcalin a, par sa nature, l'avantage en
effet d'empêcher, ùans l'estomac, la tran, formation de la matière féculente en sucre, en s'emparant des acides en excès, lesquels favorisent celle
tran formation, ct de diminuer, en m~e
temps,
la sécrét ion exagérée cl u sucre hépalifl ue.
M. Bernard Il également 116montré que Donseu 1 ment ln cl igl'stion inOue sur la prod lIetion Ùu
sucre dans l'organisme, mais encore que le sang
des tlllÎmoux, soumi' ù J'action du bicarbonate d
soude recueilli longt mps après les repas, fournit
ben LICOU p moi Il de ma tière sucrée.
M. Minhle cite quelques e\ernpl s de guéri ons
l'l'l1\nrqllohlrs de diuhèle, opérées cn très-peu de
jours ou l'influence d'une forte aicalislllion, à
l'oide tlu hi nrbonnl rie soude, <le ln mllgné 'ie
culcillée l ùe l' 'au de Vichy. e'c t ù'npl'ès ('cs
dOIlt'~(s
que h(\lIuCOUP do mnllllles nujoul'c1'hni
110 rcudont Il Vichy pour
rair Il Il r tic ' r.Oll •
�-
507 -
L'efficacité du traitement doit être attribuée ici
premièrement ù l'influence des caux SUI" la digestion, l'estomac ct le foie; secondement il leur action sur la nature chimique ùu sang et Sur l'acte
respiratoire, car on a remarqué que le sucre nOI"ma 1paraît da ns les urines, aussi tôt que J' alcnlini té
du sang ùiminue ou que la respiration est incomplète.
11 résulte en outre des expériences faites par
M. Frémy, qu'cn faisant varier les aliments acides
ou alcalills, on peut déterminer à volonté la préS nce ou l'absence du sucre dLlOS les sécrétions,
cc qui viellt corroborer les opinions émises sur
l'utilité des o/calis dans le diobète. Quant aux
moyens externes, il faudra agir sur la peau pour
rétablir la trllrlspiration, faire usage de bains uvee
le bicarbonate de souùe, pratiquer des [rictions
toniques ct stimulnntrs, porter de la f1nnelle,
faire usarTe de sudorifiques, respirer un air vif et
(lUI', faire journellement de J'exercic
par la
marche ct la gymnastique, afin d'activer la circulnLion, la respiration ct la sueur, ct surveiller
°lll'tout les mnluises du côté du foie, qui trèssouyent signalent)e début du diabète.
Dès que le sucre commence à diminuer, les
nllllllde 110 tardent pas Il s'apercevoir de cc chnn.
grmrllt pOl' 10 l'rtour gén(ll'al ùes forces phy iqu(': i 1 ur altération "oplli , 10 urine sont
�-
r
308-
moins abondantes; l'urée, l'acide urique et l'oxalate de chaux reparaissent, ce qui est un des
signes positifs d'une guérison prochaine; puis
la moiteur ou la transpiration de la peau ne
tarde pas à revenir. Il ne faudra pas perdre de
vue cependant que cette affection est du genre de
celles qui reparaissent facilement; c'est pourquoi
le traitement alcalin et le régime devront être
continués longtcmp~,
voire même après que tous
les signes de la maladie auront disparu. Il faudra, par conséquent, que les malades reviennent
plusieurs années de suite à Vichy, attendu que
les eaux, par la nature et la richesse de leur
composition, sont encore aujourd'hui le meilleur
de tous les traitements que l'on connaisse dans
celte cruelle affection, plus facile à guérir dès le
début que plus tard.
Le ré ultat du traitement des malades atteiuts
de diabète me permet de conclure que ceux qui
c présentent à Vichy n'ayant qu'une quantité
modérée de ucre, une trentaine de gramme par
exemple par litre d'urine, voieut ver le milieu,
ou à la fin de la cure, cc liquide débarras é compIétement de la matière sucré . Mai si cette proportion est plus forte, cl lu maladie ancienne, la
di parition du glycose d vienl d lor beaucoup
plu diffi ile li obtenir. Le épreuves analytiques
deslÎnécsù faire connaHre la itualion des malade
�-
309
~
pendant la cure ont été faites, non pas avec la
potasse ou avec l'eau de chaux, qui ne font qu'indiquer approximativement la présence du sucre,
mais bien à l'~ide
de la liqueur titrée de Fehling,
qui permet de déterminer, aussi bien qu'avec le
polarimètre, le poids exact de matière sucrée
contenue dans l'urine.
Nos observations à cet égard constatent que
sur un chilTre, par exemple, de 100 malades traités par les eaux de Vichy, 50 voient leur sucre
disparaître compléLement, 16 en obtiennent une
diminution plus ou moins notable, et 34 restent. comme avant la cure, ayant reçu cependant
une amélioration sensible dans J'ensemble des
fonctions digestives et une force plus grande dans
le système musculaire.
AlbuJIlhnll'lc.
On appelle albuminurie ln présence de l'albumine au in d l'urine, provenant d'une écl'élion anormnle des reins, qui laisse passer ln
partie albumineuse du sang, cc qui n'a pas lieu
dans l'état normal.
i l'origine de cette maladie, qui parait dép ndre de divers phénomène physiologiques de
�-310
l'économie, est encore le sujet de nombreuses
recherches, il n'en est pos de même de son
diagnostic, dont les signes caractéristiques se
traduisent par l'appauvrissement de l'albumine
du sang ct la présence d'une certaine quantité
de celte substance dans les urines. avec ou sans
globules sanguins. Lorsque ces derniers signes
existent, elle porte plus particulièrement alors le
nom de mlliadie ùe Bright, ou de néphrite albumineuse. Dans tous les cus, celle u(fectioll est
générnlemen t suivie d' hyd ropigic des extrém ités
inférieures, et plus tard d'h)dropisic générnle.
Le sang, dans cette maladie, ne renferme pas
d'urée.
Causes. - Plusieurs cu uses ont été signulée
comme étant ùe lluture ù produire celle alTectioll,
(lui peut tenir à un élat maladif permanent ou
seulement passager. Les UliS onL pensé qu'clic
pouvait dépendre d'uil obstacle au cours du sang,
d'uil nnéYJ'isme ùu croUI' ct des gros vais caux,
de mauvaises digestion ' ou d'une mulndie ùe la
morlle; on l'a siullttlée comlne pou\'ant ôlre
consécutivo ù la diarrhée, il l'hépalite pt HU dinIINt'. Les aulres ont cru pouvoir l'ullrillllcr Ù un
(Iélnut d'oxygénlllion pulmonaire, t', une respiralioo gt'née cl incomplell', comme ùuns le ('ulnrrlIC
pulllwrwire, l'uslhmc ou les usphpics lelllrs,
dans ln pllthisil' clic croUPi 0\1 Lieu à l'c 'position
�-
511 -
au froid et ù l'humidité, à la suppression subite
ou permanente de la transpiration. On a cru aussi
qu'ello était consécutive aux maladies de nature à
entraver les ronctions de la peau, à quelques mola<lies fébriles qui, par un mode inconnu, reu\ent
déterminer des congestions rénales, telles que la
fièvre typhoïuo, les fièvres intermittentes, la
eystite canLhariùienne, la scarlatine, la rougeole
cL le choléra, malaùies dans lesquelles divors
auteurs ont constaté la présence de l'albumino
dans les uri nes, uinsi que chez les en.1jmts lymphatiques ou débilités par suito do maladies diverses.
MM. Douchut et Eml'is l'ont observée dans les
deux ticrs des malades atteints de maludies
couenneuses, le croup et la diphthérito. Ce phénomèno coïncide avec la gravité de ln maladie;
sa diminution, au contraire, annonce une guériSon prochaille.
On a dit aus i quo l'JHlbitude des liqueurs
rorte , un mauvais régime, l'abus des suigllées,
la cirrho e du foie, ln eh 101'0se ct la grosses 'e
pouvaient déterminer l'albuminurie. D'autres illtel'pl"·tuLions physiologique ont été données, pal'
M. Mialde en pallieulicr, pour ex pliquer cc détoul'Orment ùe l'albumine du ung. Cc chimiste
n pensé CJue l'nibullline des aliment cessait de se
tran ronD r en fibrine dans le foie, ct privait lu
nutrition du mnlad ' de cet élément plastique.
�-
512-
Toutes ces causes passagères ou permanentes
prédisposent à la néphrite albumineuse, maladie
que 1\1. Rayer a particulièrement étudiée avec le
plus grand soin en France, et qu'il attribue à
l'inflammation directe, aiguë ou chronique, et
souvent à la désorganisation du tissu des reins, à
une congestion simple de cet organe, sans maladie de Bright. L'irritation produite par les cantharides peut également la déterminer. Le docteur
Osborne fait remarquer, à ce sujet, que ce ne sont
pas seulement les rei ns qui produisent une sécrétion albumineuse, mais aussi toutes les autres
surfaces ou tissus organiques, lorsqu' ils sont enflammés.
De toutes ces opinions, il résulte qu'on reconnaît aujourd'hui pour cause à cette maladie,
omme fait matériel, la présence de l'albumine
dans les urines, avec diminution de la matière
Gbl'ineuse ou plastique du sang, ce qui donne lieu
aux h)'dropisies ou cachex ies séreuses, ù la diminution des forces et au trouble général des fonctiolls organique dont es malades sont allei()ts.
Traitement. - Le théories diver cs sur la
'au e de l'olbuminurie exp liquent aujourd'hui la
difl'él'cn de uccès obt nu par les divers moyens
Jo guéri 011 qui ont été adoptés. Quoi qu'il ell
soit, le traitement dans cclle afl'ection doit avoir
pour but Je l'établir dons l'économie l'albumine
�-
515-
désorganisée, en dirigeant la médication suivant
les causes déterminantes, indiquées plus haut.
C'est ainsi qu'on a préconisé. comme méthode
générale de traitement, les aliments azotés, gras
et fortifiants, les médicaments diurétiques, les
saignées générales ou locales, les bains de vapeur
et les alcalis. Les médecins qui ont conseillé ce
dernier traitement ont pensé que si la soude venait à manquer, il en résulterait bientôt une
coagulation albumineuse dans les vaisseaux capillaires, avec obstacle à la circulation; ils ont
voulu aussi favoriser la dissolution et J'écoulement
de l'albumine dont les reins sont particulièrement
pénétrés dans celte maladie. En recommandant
particulièrement les eaux de Vichy, on 11 eu pour
but églliementde rendre la digestion plus parfaite,
et de donner au foie plus de l'acilité dans la
transformation de l'ulbumine alimentaire en fibrine.
Il faudra en outre stimuler la peau pnr les
bains alcalins ct la membrane muqueuse digestiv
par l'eau de Vichy en boi son, et seconder leur
acti n par J'usage de quelques tonique, tels que
vins géllél' ux, al imen ts forti (jan ts, préparations
amères et ferrugineuses, de mnnière ù relever les
l'oree digestives eL à ramener les humeurs de J'économie Il l'état /lormn!. ous cc double l'apport,
le /lUX de Vichy conviennent parfaitemellt. "
1R
�-
314-
faudra en même temps que les malades aienl soin
de se couvrir le corps de flanelle, afin d'entretenir
la circulation et de fortifier la transpiration cutanée. Nos observations d'albuminurie sont trop
peu nombreuses pour nous permettre d'en tirer
des conclusions exactes.
MOlle ll'administration des eaux.
Les caux minérales de Vichy sont administrées
sous uiverses form es: en boisson, bains, douches
etlavemenls, pures ou mélangées, selon l'indication du médecin lraitallt.
L'efficacité des enux, indôpenuamment des
mnlériaux actifs qu'elles renferJn 'lit, dérenel en
grunde partie de leur mode d','pplication ct de!1
formes pins ou moins variées sous lesquell cs on
les présente aux malades; le tempérament, Je
genre de maladies, l'étut du malade, ou l'orgu ne
nO'cclé, 'onl autant de circonstnTlccs qui font vatemps
riel' 1 sr', ultats ct démontrent en m~e
qu'il fondra pr6fér r, chez certaines personnes,
l' ou 'Il bois on, t ,liez d'autres les bains ou les
ùouches.
L's doses d'cau à udmini trcr ù choque molaue
ont dc la plu gronde importunc ; 'lIe exigcJlt
�-
315 -
une attention toute spéciale de la part du médecin traitant, soit au commellcement, soit pen ...
dant la cure . Les quantités doivent varier comme
elfes varient il l'égard des autres médicaments;
c'est pourquoi il faudra examiner avec soin l'état
de J'estomac et de l'appareil digestif; car il arrive souvent que ces organes ne peuvent supporter la plus petite quantité d'cau sans la vomir, ou sans déterminer des coliques ct de I:.l
diarrhée. On conçoit alors que les bains seront
très-uliles, ct permettront au malade d'attcndre
un moment plus fayorable pour compléter la cure.
D'autres, au contraire, ne doivent prendre les
caux qu'en boisson. Dans cette classe se trouvent
ceux qui sont disposés aux congestions pulmonaires 011 cérébrales, ainsi qu'aux mnladies du
crour, ceux également qui sont atteints d'hydropisie du ventre ou des jambes, les femmes enceintes, une certaine classe de goutteux, ceux,
par exemple, qui présentent il leur arrivée une
sellsibilité trop grande des articulations, avec
mellilce d'inflammation; il fHUl, dans ces CliS,
redouter l'eU'et de bnills, il cause de leur action
sur la peau, car ils pourraient augmenter ou
réveiller la fluxion goutteuse.
Toute crs inùications sommaires démontrellt
suflis/ll1lrnclIl cOOlbiell est utilr ct cl \Iicatc la
cOlllluissu/lcC l'l'utique du mode d'administrer los
�-
516-
eaux de Vichy, ainsi que nous allons le voir d'ailleurs en commençant par les bains.
BAINS.
Les malades ne pouvaient anciennement prendre
des bui ns à l'établissement thermal que sur la
prescription spéciale des médecins inspecteurs:
ce privi!ége a été aboli depuis 1843, par un
arrêté ministériel, qui concède ce droit à tous les
médecins résidant à Vichy ou à Cusset. A cette
époque reculée dont nous venons de parler, on ne
commençait les bains qu'après avoir pris, pendant
plusieurs jours de suite, l'eau minérale en boisson. Aujourd'hui, les malades sont trop pressés de
faire marcher ces deux moyens ensemble. Quoi
qu'il Cil soit, je dirai que J'eau de Vichy, sous
forme de bain , possède de très-grands avanlages: 10 c lui d' xciter la peau, de déterminer
une sueur abondante suivie de chaleur avec picot m nts, ct d'augmenter J'é ou!ement des urines;
quelquefois, rarem nt, il est vrai, il survient ulle
éruption de petit bouton de nature exanthémateuse, dé ignés sous le n m de psydracia lhormalis; 2° celui d'introduir dllns J'économie, avec
aulant de rapidité que par J'e Lomac, le principe alins, cule parties fi l'cau qui parais ent
�-
317 .-
être absorbées par la peau. Ces principes salins
doivent être considérés comme passant au travers
d'un filtre laissant, dans les mailles du corps, les
traces de leur présence, pour être expulsés ensuite par les diverses voies d'excrétion, après
avoir purifié les parties touchées.
Ces bains peuvent aussi déterminer de l'insomnie, de J'agitation ou de la céphalalgie, et
quelquefois un mouvement fébrile, ou réveiller
d'anciennes inflammations cutanées. Ils sont sur·
tout favorables aux personnes dont l'appllreil
digestif est trop irrité ou irritable; dans les
maladies des voies urinaires, des organes du
ventre, dans les névroses hyposlhéniques, les
douleurs musculaires ou articulaires, ainsi que
dans toutes les irritation ou inflammations viscérales, où l'eau, prise à l'intérieur, ne pourrait
qu'augmenter le mal au lieu de le détruire.
e'e t au médecin à apprécier l'opportunité de
toutes ces indications: il devra déterminer la
durée t la température du bain; ceci est un point
importunt à cOllsid "rer, purce qu'un bain pris
trop froid ou trop chaud fait varier singulièrement l'effet qu'il Joit produire. Sans entrer ici
dan toutes les considérations qui e rattachent il
la température des bains, ce qui m'entrainerait
trop loin, je ùir/li culcment, comme un fait d'ob.
ervation, s'applitluantà toU') l' bai/J (' Tl g(' nél'nl,
18.
�-
318 -
que le bain tiède, dont le degré de cha leur est dc
32 à 35 degrés centigrades, agit plus ava ntageusementque ceux qui sont plus chauds ou plus froids.
attendu qu'à cette température il est toujours sui,i
d'un sentiment de bien-être avec chaleur ngrcabIe, qu'il relâche et déprime doucemeul les lissus, en favorisant l'absorption et les sécrétions. Le
bain, en général, de vapeur ou autre, trop chaud,
c'est-à-dire qui dépasse la température ordinaire
de l'intérieur du corps, qui est de 36 à 37 degrés
centigrades, produit une excitation pléthoriquo
vers la pcau, diminue l'nbsorplion et peut déterminer une congestion pulmonaire ou cérébrale,
accompagnée d'accélération de la circulation, de
sueurs abondantes ct de lassitude générale.
Les bains froids de 20 il 25 degrés centigrades
sont toniques, il condition qu'on y reste peu de
temps, de quinze il vingt minutes, sans quoi ils
sont débilitants, cl refoulent v rs les poumons et
le cerveau le sung porté il la périphérie du torr ;
il ont les mêmes inconvônients que les bains trop
hauds, mai c'esl Cil agi ' nlll Il /l'un :en: conlr/lire. Les haill ' altel'llalivcmellt froids('l ch/lUu',
'ommc le ,jondlcs écos. oise', OIlt ulle action p 1'lUl'hatri('c.
IH'glc g(~nérile,
le hains doivent tH\'!' chauds
rom h·s ''('l'SOIIllP!! fn ihlcH, el lem pétA pOUl' Ir.~
ujl'l rOl'~;
(111111\ l il Iii d un'·t'. elle doi t Nrl! n'" 16 •
�-
319-
d'après le tempérament du malade et son état de
faiblesse. Elle varie aussi selon les habitudes et
l'expérience des localités; à Vichy, elle est de une
heure pour les bains de baignoire, et de deux ou
trois heures pour les bains de piscine, Ceux-ci, par
leur durée, paraissent très-favorables aux malade s
atteints d'engorgements des viscères abdominaux,
Après ce laps de temps, on a remarqué que ln
lJeau cessait d'absorber, et qu'il n'y avait aucull
avantage, sous ce rapport, à les prolonger au
delà.
Le médecin doit également déterminer la quantité d'eau minérale à mettre dalls les bains; elle
doit varier suivant la constitution, la force du sujet, la lIaturr. de ln maladie, et celle de la pellu du
malade, Ceci cst il considérer pOUl' les femmes, à
cau 'c de l'excitation plus fucile cl plus sensible
chcr. elle , pal' suite <.10 la délicatesse du système
cutané; c'e t pourquoi la transpimtion ch z elles
est plu facile, et ln sécrétion urinaire moins
ahon<.lante qllo chez les hommes,
Ces bains sont très-ntiles aussi, comme 1I0US
l 'en'ons pilis loin, dans certaines alJ'ectioll, de
ln pf'au, at'compngnécs de prurit ou de démang(~nisol
salis inllamrnntion cutanée, C'l'sl cn dissolvant, par SOli nleali, l'épidcrme ou membl'l\IlC
milice, l:cai l el~f',
espèce <.le vCl'llis qui rpl'ou\'I'l'
III peuu, (jlH! FOIt absorption ost plus faeil(!, still
�-
320-
quoi l'eau passerait difficilement dans l'intérieur
du corps, et, en rendant la transpiration plus facile, elle favorise la résolution des maladies. Il
convient de suspendre les bains pendant l'écoulement périodique. Cette fonction a trop d'influence sur la santé et son dérangement est trop
facile pourqu'oll doive s'y exposer légèrement.
Il est utile que le malade, en sortant du bain,
soit essuyé promptement avec du linge chaud,
pour que la peau ne reste pas ex posée à J'action
réfrigérante de la vaporisation qui s'écbappe du
corps; ce soin est plus particulièrement recommalldé aux personnes affectées de la goulle ou de
douleurs rhumatismales.
D'aulres recommandations hygiéniques, concernant les bains en général, devraiellt être indiquées ici. Nous le ferous brièvement, pour satisfaire au désir manifesté pur quelques malades,
sun cependant dépasser les bornes de cet ouvrage. Ain i il faudra Mre ù jeun ou avoir soin
de ne se meUre dans un bain l mpéré qu'aprcs un
temp uffisilnt pour que la digestion soit entièrement t rminée.
i le buin, au contraire, est froid, il ne faudra
pas sc trouver lout à fuil à j un, afin d' lre en
"lat de réo ir contre l'impr ion d' une bas e
l('mpérutur ; apr\s un court séjour dan un hain,
il n'y u aucun iuconvénient à Jll'Clidro quelques
�-
321 -
aliments légers, un bouillon, un potage ou une
tasse de chocolat. Cette alimentation est même
utile dans les bains de piscine, quand ils doivent
être prolongés, afin d'éviter la débilité qui est le
résultat ordinaire de ces sortes de bains.
On peut également, sans aucun danger, manger immédiatement après un bain, à moins qu'il
y ait utilité pour le malade à provoquer une transpiration douce et abondante, ce à quoi on parvient facilement en prenant une heure de repos
dans un lit convenablement chauffé.
Les bains de vapeur comportent, comme les
bains froids, une alimentation légère, un quart
d'heure ou une demi-heure avant de les prendre,
afin de réagir également contre leur aclion éminemment débilitante qui, parfois, va jusqu'à la
syncope.
L'augmentation du poids du corps d'une per'onne, qui a fait un séjour plus ou moins prolongé
dans un bain, a élé l'objet des recherches d'un
grand n mbre de médecins. Ces recherches n'onL
fourni, jusqu'à présent, aucun ré ultut positif;
car clles ont loutes différentes, ct cela devait
être, si nous e aminons les difficultés qu'on renContre dans cetle appréciation, lesquelles d pendent d'une foule de couses, qui varient suivant
les individus, et empêchent la réalisation de celte
question: telIcs que l'état des capillaires de la
�-
322 -
penu, la nature de l'épiderme, l'état maladif de
la personne, la plénitude ou la vacuité de l'estomac ou des vaisseaux sanguins, ainsi que les
pertes éprouvées par l'exhalation pulmonaire et
cutanée, durant les diverses heures de lajournée,
sous l'influence d'une atmosphère qui varie dans
sa nature cL par sa densité. De là, on le conçoit,
des difficultés sans nombre, que l'on rencontre
dans l'appréciation exacte de cette question. II est
démontré, toutefois, que notre corps perd, dan
l'air libre, de 24 à 30 grammes de son poids par
heure; ct mes expériences à ce sujet me permeltent d'énoncer, en tenant compte de celte
diminution naturelle du poids du corps, que quelque individus augmentent de 30 à 60 grammes,
après UII bain d'une ou de deux heures, et que
d'autres l'estent dans les mOrnes conditions;
c'est-à-dire qu'il pcrdcnt, par l'exlJIIlalion pulmonaire, co tlU'il gagnent pOl' l'absorption culanée. Quelq ues médcci ns, cepcndant, on t prélend u
que 1 poit!' du corps diminuait, cc qui ne m'n
pas été démolliré.
L s en uses <lui fuvorisent J'absorption de Iii
penu, t'lui Pcuv()utaugmcnlel' 10 poid du eorps
après UII boin, !iont : une nourriture peu abondanto, J'e 'Lomue vide ou peu charoé d'aliments,
les Jlurgation., 108 saignée., les l'J'jetions e\ '1'('r~
Sur ln pf~lI
Pl Il' mu 'agn, jlClldflllL /'lIn-
�3~5-
mersion dans le bain, pris il une douce température.
Quant aux autres indications que nous aurions
encore Il donner, les malades les trouveront dans
chaque localité balnéaire, d'après la nature des
eaux et le genre de maladie qu'on a l'habitude d'y
traiter.
,
DAI S DE VAPEUII.
D'après le récit de Chomel, il existait anciennement des bains de vapeur ou étuves humides à
Vichy. Voici, à ce qu'il paraît, comment ces bains
étaient disposés: on metlait les personnes malades duns un vaisseau de pierre taillé en forme
de cuve, clans le fond cluquell'eau minérale coulaiL entre deux p/ouches; la première était à
jour, pour lais cr pas cr la vapeur, cn sorte que
les personne n'étaient mouillées CJue par les
gouttes de sueur qui tombaientnbondnmment de
leur corps. On mellait ensuite sur la cuve un ùrap
ou une couverLure, la ttHe seule du malade paraisSant ou dehors, cl, de telllps Cil temp , Oll lui
C~
uyait le visilge.
La transpirotion provoquée pOl' les bains est un
puissant moyen de secours clans qllelquc maladies; les sueurs ngis 'ent en outre comme le
IIrincR: Ile nou' enl\vcllt 1 s produits les plus
�-
324-
animalisés de notre corps et diminuent par conséquent l'embonpoint.
Le bain de vapeur, à la température ordinaire
des sources, ou chauffé dans une chaudière, ne
pourrait avoir qu'une action stimulante sur la
peau, suffisante dans quelques cas, mois souvent
incomplète, attendu que, d'après mes expériences,
les vapeurs d'eau minérale dans cette condition
ne renrerment que de l'acide carbollique et de la
vapeur d'eau; ce qui a lieu également pour toutes
les sources minérales, dont les principes le plus
importants ne sont pas volatils. Ainsi obtenue,
l'eau de Vichy ne peut avoir évidemment la valeur d'une médication alcaline, telle qu'on doit
l'exiger dans cette localité thermale; cor je ne suis
pnrvenu Il obtenir les sels fixes des eaux qu'en la
projetant en pluie sur une plaque de fonte fortement chauffée; c'est olors seulement que j'ai pu
COllstater la pré en cc de la soude dans la vapeur et
l'uir environnant.
C'est d'ar~s
un système ù'évaporation s mblllble ou d pulv"ri ation, tel que le doct ur
alles-Girons 1'11 rail élnblir aux sourc s de Pi rrefonds, qu'on d vl'Ilil in tallel' Ù Vichy des bnins
d vnp'ur ou hi n des alles d'inlwlotion. Ce
nouveau moùe eJ'odministrcr 1 aux croit trèsutil t trouv l'ait do nombreux GaS d'oppliclltion
('h '1. 1eR goutteux, 1 S rhumntignnl , 1 s diab6-
�-
325-
tiques et les albuminuriques. Il serait, par conséquent, à désirer, dans l'intérêt de tous les malades, qu'un moyen aussi puissant de guérison mt
établi à Vichy. Nous soumettons cet avis à l'activité intelligente et éclairée de 1\11\1. les membres
de la Compagnie concessionnaire.
DouenES.
Les douches, que l\l me de Sévigné, étant à Vi.
chy en 1676, appelait « une répétition du purgatoire, » consistent à diriger sur une partie du
corps, avec plus ou moins de violence, le jet
d'une colonne d'cau minérale, d'un volume déterminé. La direction qu'on donne à ce jet lui a fait
prendre les noms de douche ascendante, laldrale
ou descendante. La forme du jet varie suivant
l'indication de la maladie; il en est de même Je
sa durée et de sa hauteur. Quant à sn force, on la
l'''gle suivant l'ouverture du robinet. Lu durée
d'une douche est orJinnirement de Jix ù vingt
ru i n utes.
n peut les diviser érralement en douches
ré ttlsives, quand on les applique sur les parties
éloirrnées du mnl, t ddn'vatt"ves, 101' qu'on les
Ilil'igc sur l'orgune malade. On emploi' Ics prcrni"l'cs toutcs les fois que la partie aITcctéc cst
trop irrité, trop cnsiblc ou enflammée, dans le
JO
�-
326-
but de faire cesser l'état maladif, en développant
ailleurs une irritation en quelque sorte supplémentaire sur un organe qui n'est nullement
affecté, ou qui a cessé subitement de l'être à
J'in tant où la maladie qu'on veut guérir s'est
développée dans un organe plus ou mojns éloigné.
On emploie également les douches dérivatives
pour allaquer des organes dont les parties sont
froides, empâtées ct sans douleur, aGn d'y rappeler la chaleur, de réveiller le fonctions ùe la
peau, de dégorger ou de rétablir le jeu des iscères qui fonctionnent mal.
Indépendamment de J'action locale, stimulante, nerveuse, analogue au ma sarre, ce moyen,
je dois le dire, n'est efficace qu'autant qu'on emploie concurremment les haills el l'eau en boisson. Ce motle de trailement trouve son utilité
dan les engorgement du foie et de la r. te; dans
les maladies de articulation, par uite de douleur "ouLleu es, rhumalismale , mn culaires ou
ciatillue. r, comme toute douche ébranle l,
sY't me nerv UX, on aura oin, pOUl' colmer l'effet général ct local d Iii partie douchée, do sc
pIncer immédinlement apr dun un bain mitigé,
pendnllt unI' d mi-heure au moins.
Les douches, pOUl' Nl'e utile, doivent ôtrr
appliquée. il\eC la plu grande précaution. n
évil ra pllr con.éqllcnt fille 1 j t du liquid ri'
�-
527
~
frappe avec trop de violence les organes en souffrance, pour ne pas augmenter l'inflammation, ou
réveiller d'anciennes douleurs, en commençant
par la circonférence du point affecté. Il suffira
que la percussion fasse rougir vivement la peau,
pOUl' que J'effet désiré soit produit, sans aller
toutefois jusqu'à la vésication, cc qui pourrait
orriver par la seule force du calorique de l'eau.
S'il est utile que le liquide pénètre dans le corps,
on administrera nlors les douches tièdes nvcc
douceur et sous forme d'arrosoir. Les douches
peuvent être appliquées uno ou deux fois par jour,
pendant dix ou quinze jours de suite; on peut
les cosser et les reprendre avec le même avnntoge, après plusieurs jours de repos.
Ce mode de traitement convient également
('onLre les engorgements et le relâchement des
ligaments de la matrice, sous la forme d'irrigations ù jet continu ou intermittent. Les malades
prennent ces irrigations pendant qu'elles sont
couchées dans le bain. Ce moyen sera très- favorable au si dans les cas de suppression des règles
ou de téril i lé.
Quant ù la douche ascendante, elle n'est utile
qu lorsqu'il y a constipation, pnressc ou atonie
d 'B int. tins ans irritation locale; il en sern de
même toules les fois qu'on '.'oudra l'établir le flux
hémolThoïd al.
�-
328-
LAVEMENTS.
L'eau minérale prise en lavements et consenée
dans le corps constitue un véritable bain interne;
elle est aux intestins ce que l'eau en boisson est
à l'estomac, ayant non-seulement alors une action
locale, mais une action générale, par suite de son
absorption, laquelle est très-active en ce point, à
cause de la présence d'un grand nombre de vaisseaux absorba nts.
Celte manière inusitée d'administrer l'enu de
Vichy m'a procuré des résultats remarquables de
guérison; elle m'a permis, en outre, de pouvoir
diminuer et m~e
de remplacer celle qui aurait
dû êLre prise par J'e 'tomuc, toutes les fois que
l'irritabilité de cet organe meltait le malade don
l'impossibilité de profit r du bénéfice de la sa ison.
La température naturelle de sources renù d'ailleurs cc mode d'administration très-facile, puisqu'oll p ut l'employer suns avoir besoin de soumeLlre l'au ù l'action préalable de III chaleur
llrtiri ·ielle.
Les ircon ·tnnces dan lesquelles Ics eaux ainsi
cmplo ées ont élé le plu utiles sont: les constipaLions opin ililres avoc pnl' s'e des in te Li n" 1'8
IIg rgem nl llu ~ i , de ovai .. !l cl tic ln motrice.
�-
329 -
Je rapporterai ici une guérison remarquable de
ce genre obtenue chez une dame anglaise qui,
après plusieurs couches laborieuses, avait vu se
développer lentement un engorgement considérable de l'ovaire du côté droit. Cette dame, après
avoir fait usage pendant un mois des eaux en
bains et en boisson, ne voyant aucune amélioration dans son état, allait quitter Vichy, lorsqu'clle
vint me consulter. Je lui conseillai de faire usage
de trois lavements par jour d'eau de la GralldeGrille, en lui recommandant de les garder le plus
longtemps possible. Après un mois de traitement,
et à la grande satisfaction de la malade, le volume
de la tumeur avait considérablement diminué;
elle pouvait, à cette époque, se baisser sans dimcullé et faire de longues courses, ce qui auparavant lui était impossible. Il faut dire aussi que
celle pel' onlle n'avait pas cessé totalement l'usage
des bllins; elle y mettait seulement un intervalle
de trois ou quatre jours, par suite de la faiblesse
musculaire qu'elle disait ressentir toutes les fois
qu'elle en prenait. L'eau en boisson avait été
abandonnée à la fin du premier lraitcmcut, son
estomac ne pouvant plus la supporter. Celle dame
quitta Vichy, heureuse enfin du succès qu'ellc
avait obtenu.
Un autre malade de l'hôpital a été guéri de la
mÔme münière d'une tumeur qui s'était dévelop-
�-
330-
pée dans l'épaisseur du c610n ascendant; plusieur
autres, atteints de coliques chroniques, ont obtenu, par ce moyen, des résultats tout aussi atisfaisanls. Il en a été de même à l'égard de
engorgements du foie, organe qui se prêle parfaitement à ce mode d'administration, attendu
que la veiI1e porte prend naissance dans les intestins, pour se rendre spécialement ~u foie, où
elle dépose les produits qu'elle a puisés par es
racine sur toute l'étendue du tube digestif.
lJOISSONS.
Après avoir passé en revue les divers moyens
d'administrer le' eaux, 1I0US Jevons parlet' de celui qui con i 'le à les faire pt'ehdte cn bois on.
J'in isterai longuement ur ce poiut, parce que
c'e t Cil partie la manièrc lu plus avuntageuse
d'Cil fuire u oge. 1\1oi auparavant disohs un mol
Ur la difficulté que l'on rencontrc à trouver la
ource ljui 'ullvienL à l'a tomac du malade, ce
qui exig' parfoi ljueJqu s UHonlicm 'Ills. Bien
qu' l'Illllllyse chimiquc n'lndiquc entre Il auCUne dilfcr 'nco d compo 'ilion, pour nill i diro,
jln'clI t pa moin vrai fju Jeur mUlli ' re ù'êtr
Il' t PO!! ('gnl pour tout
1 per onll H, cc <lUI
prouv qu 1·· iJiv r 'our' doiv lit NI' C n-
�-
331 -
sidérées comme très-analogues, mais non comme
identiques. C'est ainsi, par exemple, que de deux
individus placés dans les mêmes conditions maladives, J'un se trouvera bien d'une source, tandis
que J'autre ne pourra pas lu supporter. Ce résultat, qui se rencontre Dssez fréquemment, n'a
pu jusqu'à présent trouver une explication satisfaisante. Voici, à cet égard, "'opinion du baron
Lucas: « Les sept sources de yichy, dit ce méI( decin, présentent dans leur emploi médical des
« différences bien plus importDntes qu'on ne
« pourrait le croire d'après l'analyse chimique;
« et bien qu'il soit difficile d'Dpprécier à priori
« la raison de cette diLl'érence, des observations
« lIombreuses, renouvelées dépuis vingt-tl'ois ans,
« ne me laissent aucun doule à cet égard. Dans
c( cet étDt d'incertitude, il fDut interroger la sus« ceptibillté des orgDncs, III mobilité nerveuse
« des mnlade ; il faut tAtonner pendant tout Je
« cour du traitement. Cette mOrne circonspection
« e t néces aire surtout, suivant les challgements
« de J'atmosphère : lu température, le degré
(( d'humidité, l'état électrique de J'air, sont uu« tant do causes influentes qu'il n'est jamais
« JI rmis de négliger. »
Le second point il considérer, après avoir reConnu la ource qui convient au\ disposition de
\' tomllc de mulade, c'esL de lrou\'er les quan-
�-
332-
tités nécessaires à la cure individuelle. Cette importante question, qui n'avait nullement éveillé
jusqu'à présent l'attention des médecins de Vichy,
consiste à placer les malades dans des conditions
régulières d'alcalinité. La seule indication que
recevaient les buveurs, avant mon arrivée, était
de se rendre ù telle ou telle source, et d' Y puiser
trois ou quatre verres d'eau, soir et matin, et
souvent plus; car les malades sont toujours disposés à dépasser la dose prescrite par le médecin,
tant ils sont désireux, ct on le conçoit, de sc
débarrasser au plus vi te de Jeurs infirmités et
d'abréger le plus possible la durée du séjour; de
telle sorte que s'ils arrivaient à la dose d'eau
convenable, ils le devaient bien plus à un heureux
hasard qu'à une direction raisonn6e de leur part.
Cette marche peu régul ière avait deux inconvénients également funestes, qui étaient de prendre
trop ou trop peu; ce qui ne saurait orriv l'après
l'examen chimique que j'ui le premier mi en
usage d'une manière méthodique, avec le plus
grand avantage et sans aucun de inconvénient
attachés à la m6thod habituelle dite à. discrétion,
ou hi n uivant la tolérance de l'e tomae des
malades.
Celle méthode, que j'emploie jouro /lement,
consi te il ollstat r tou les matins dous les humeur acid à l'état normal, dOllS l'urine en par-
�l'
-
333-
ticulier, à l'aide des papiers réactifs de curcuma
ou de tournesol, ce dernier rougi par Un acide
faible, la quantité d'eau minérale nécessaire à
chaque individu pour modifier son état humoral
et l'élever au degré d'alcalinité convenable, afin
de pouvoir, par ce moyen bien simple, diminuer
ou augmenter la quantité d'eau minérale, suivant
l'importance de la maladie ou l'état du malade.
L'alcalinité n'est ici qu'un moyen précieux que la
chimie nous oIJre pour mesurer, si je puis m'exprimer ainsi, la quantité d'eau minérale qui conviont à chaque constitution; un thermomètre
desti né à faire connaître l'état de nos humeurs
pendant la cure; une boussole, enOn, qui doit
servir de guide aux malades ainsi qu'aux médecins, ct non point seulement pour constater la
pré 'ence d'un agent thérapeutique sur lequel doit
repo cr toute la puissance des sources de Vichy;
ar, nous devons le reconnaître, les autres é16m nts de l'eau sont, sans aucun doute, tout aussi
util e ù lu guérison que le bicarbonate de soude,
dOllt on ne peut incontcstablom nt les séparer
sa n détruire à J'instant la solidarité d'action du
médicurn nt, dont l'ensemble constitue le traitement par l 's caux de Vichy.
Je dilïli ù 'eux qui, à 'et égard, e font un
métier cl critiquer à Vichy le idées de autres,
s'imuginant par ù [aire UI s ùoule élalag d'un
10.
�-
554-
grand avoir, qu'en toute chose, il ne faut ni aller
au delà, ni rester en deçà du but; inconvénients
graves, dont le procédé que j'ai indiqué peut, à
lui seul, metlre à l'abri les personnes qui désirent
faire une cure sérieuse et convenable.
Celte mahière régulière de doser les eaux de
Vichy, comme il est d'usage de doser tout médicament, suivant la nature de la maladie, a été
appliquée, Don-seulement aux malaùes de l'hôpital militaire, mai encore aux personnes étrangères il cet établissement. J'ai été conduit, par ce
procédé, à m'assurer que les anciens méùecins
approchaient bien plus de la vérité que ceux
d'aujourd'hui, relativement aux proportions d'eau
nécessaires /lU traitement de chaque malado. Les
anciens intendants ou méùecins des eaux étaient,
avec rui on, très-réservés dans les doses qu'il
faisaient prendre en bois on; car Fouet recommande très-expressément de ne les boire qu'à
petites dosc ct de n'augm nler que par huit
onces. D'autre part, il nous dit que si on veut lc
prendre avec fruit, il ne faut Cil boire que trois
ou quatrc vcrros plll' jour, pendunt trcnle ou
(Iuurnnle jours, afin d· donner au sel le tcmps
d'ngi(' sur les hum urs, qui lui r(~ iSl('nt longtemps, et sur le'lJuell es , quand 011 le ' presse, ditil, ('I!~
III' fOllt ()lIC Sli scr el n'cmportcll t riell .
uU ' '0 Orl . , cn clIc l, lou ' les j O l' ~, (} lI C les petite'
�-
335-
doses d'un médicament pénètrent plus doucement
dans le sang, et qu'elles ne provoquent point,
ainsi administrées. d'action purgative, ni aucun
trouble du côté de l'estomac.
Comment, en effet, ne pas s'exposer à de pa"
reils mécomptes et ne pas occasionner de violentes
inflammations gastro-intestinales en buvant journellement des dix, quinze et vingt verres d'eau
minérale pure, et quelquefois plus, alors que la
peau, organe beaucoup moins impressionnable
que l'estomac, ne peut supporter longtemps le
contoctde celte m6me eau pure sans 'enflammer?
Ne sait-on pas, en outre, ainsi que l'a démontré
M. Eû. Robin, qu'une trop grande quantité de
sels dans le song amoindrit sa combinaison avec
l'oxygène de l'air, qu'elle diminue pal'conséqucnt
la combu lion pulmonaire avec la chaleur animale, el qu'elle ralentit la circulation de manièro
à produire des effets hyposthénisants, calmants •.
ou stupéfiants? de même que les transpirations
abondon les ct souten ues qui, par le rapprochemeut des sels qu'elles amènent dnns le sang,
produisent également les mÔmes phénomcnes.
A j'aiùe du procédé dont j'ni parlé, basé sur lu
nature chimique des humeurs, je suis parvenu
il r connaître de dillërences individuelles Lien
gl'llndc '. C'est ain. i que j'ai Vil des mnlaùcs être
roml'16tem III alcalisé' avee doux verr . d'euli
�- 336minérale pendant vingt-quatre heures, chaque
verre ayant une contenance de 250 grammes;
tandis que d'autres ne parvenaient à manifester
des traces d'alcalinité qu'après en avoir avalé
quinze ou vingt verres. Il est facile de concevoir
par là combien, avec une eau aussi énergique, il
eût été dangereux et compromettant d'en boire,
dans le premier cas, huit ou dix verres seulement,
ainsi que cela se pratique journellement parmi les
malades, et, à plus forte raison, si celte dose eût
été poussée plus loin, comme on le voit très-rréquemment. Il faut cependant qu'elle 'oit as. ez
élevée, sans quoi les acide de l'estomac pourraient 'emparer de tout l'alcali; Jans ce cas,
le ang et par suite tous les organes s'en trouveraient privés, et Je traitement, dès Jor , serait
incomplet, toutes les fois du moins que l'état COIlstitutionnel aurait besoin d'être modifié pour opérer une guérison profonde, diathé 'ique.
J'ai vu également, à J'aide de ce moy li d'appréciation, que le constitulions délicates, que 1
malade Jes plus affuiblis pur de graves oulollgnes
'ouffrance , "luient ceux qui ~e trouvaiont. aturés
avec d ' doses minimes ou hom opathique, un
ou deu verres pllr jour; lundi que le ' pel' onne
) s plus forles élaient ccII s qui se trouvaient le
IJlus réfractuil S Ù l'alculisutioCl .
•eU ohse 'vation e t ici de lu plu haute im ..
�-
337-
portance pratique, car ce sont précisément les
plus faibles ct les plus malades qui, par ces motifs,
se croient dans la nécessité d'en prendre des
quantités plus fortes: ce qui explique les nombreux accidents qui arrivent si souvent aux malades, alors qu'ils ne prennent pour guide que
leurs propres sensations, et pour règle de conduite
que les dérangements apportés par le traitemellt
dans l'ordre des Conctions.
Il peut se faire qu'en prenant les eaux à discrétion, comme les prescrivent encore, malgré
les inconvénients que nous avons signalés, la
plupart des médecins de Vichy, quelques malades
supportent des doses considérable d'eau avec un
amendement rapide dalls les symptômes de leur
maladie; en agissant ainsi, il arrivc souvent que
ces pel' onnes se trouvent tout à coup incommodées et forcées de cesser la cure pour la reprendre plus tard i mais ce retour n'est pas toujours
possible, soit par dégoût, soit pal' intolérance de
la part de l'estomac, qui se trouve ordinairement fatigué par ce doses outre mesure administrées dès le début. Il est cependant quelques
constitutions rebelles, rares ù la vérité, qui IlC
sont nullement intluencées par l'action des eaux,
ct h z lesquc/le ' la mallifestation alcaline ne
so produit que très-difficilement. Dans cc cas, il
ne Caudrait pas iusister pour l'obtenir, dllus lu
�- 338crainte d'irriter les voies digestives. Ces rares
•
exceptions prouvent seulement qu'il existe des
constitutions dont les humeurs sont fortement
acides et difficiles à être modifiées pàr les eaux.
L'alcalinité disparaît souvent quand les malades veulent dépasser certaines limites. Il sùrvient, dans ce cas, une espèce de fièvre générale
ou locale, qui rait que les urines, qui étaient
IIlcalilles, peuvent, si le trouhle général causé par
l'eau ou par Lout autre motif est assez prononcé,
devenir acides bientôt après, et rester dans cet éta t,
tant que la fièvre ou le malaise n'auront pas cessé.
Je dois blâmer également J'u age, généralement l'épa ndu, de prendre les caux alcalines
coupées avec du vin, comme moyen de traitement,
ainsi que nous allons le démon trer plus loi n ; c'est
un procédé auquel certainement ceux qui le
con ci ll ent n'ont point réfléchi, mais dont ou
comprendra l'inoonvénient, quand on saura que le
yio, à cou e de son acidité naturelle, détruit cornpIétement et change la composition ch imique do
l'au, en lui faisunt perdro son alcalinité, (Ju'il
importe tant do lui con erver, ct qui constitue,
pOUl' ainsi dire, la partie active ct eRsentielle de
l' 'au minérule de Vichy. Celle action décomposnule ct neutralisante tout ù la foiR est tellemenL
pui 'sanle, qu'un yerre de vin rongn onlilluire de
lourgolTllc, qui Il'est pu trcs-aciùe, Il "Iruit l'al-
�-
359-
calinité des trois verres de la même dimension
d'eau d~s Célestins, la plus alcaline db toutes les
sources. Si ce mélange d'eau minérole dvec le vin
a lieu, le traitement dès lors ne pourra avoir
d'autre effet que de favoriSer les digestions;
dans ce but, les malades peuvent en faire usage
comme d'une chose très-utile, mais il ne faudra
pas le considérer comme pouvant fournir les élémellts d'une cure sérieuse générale, ayant pénétré profondémen t dans J' orga nisme, ct susceptible
par conséquent de fournir des résultats positifs
de guérison; rJuisque J'eau employée Je celle manière n'es! plus dan son état nalurel, mais bien une
eau décomposée, qui peut surGre ainsi pour guérir
diver es affections de l'estomac, mois non pour
combattre et détruire Ull étal général diathésique.
II e t ici une remarque à faire, c'e t que les
mulades prennent sans répugnance des quantités
d'cnu minérale qu'ils ne pourraient jamais avaler
i c'était de l'eou ordinaire.
Dlircc du tl'aitcment.
La durée de la saison de eaux e'l une question
difficile il dét l'miner; clfe est subordonnée il une
foule do cil' 'onstanccs que personne ne peut npprécirr d'avance, vu (I"e pour certaines a/J'eetions
jil " ll"l'i sO Il pourrn s'clrcc;lu ' 1' Ull bout Je (tucltlllC,
�-
340-
jours, tandis que pour d'autres il faudra plusieurs
mois, et même des années. Cela dépend évidemment du plus ou moins de gravité des maladies et
de la tolérance des malades pour ce médicament.
Tardy pensait, relativement à la durée du traitement, que, pour désobstruer les humeurs, il
fallait huit jours seulement, en ne prenant jamais
plus de quatre verres par jour; et encor~,
dit cet
auteur, celte dose est- elle trop considérable.
Pour guérir une intirmité ordinaire, il faut quinze
jours; et pour détruire les obstructions rebelles,
les paralysies, les engorgements du foie, de la
rate, etc., deux ou trois mois, en ayant soin de
prend re, après chaque huitaine, quelques jours
de repos. Il recommandait également il ceux qui
partaient de fuire usage des caux pendant llUiL
ou dix jours par mois, dans le courant de l'année.
« On s'abu e étrangement, dit Tardy, si 1'011
« pense qu'en pr nant chaque malin si ou huit
« livre d'cau, ou trois ou quatre pint s r udant
« vingt jour ' consécutif, on doive n attendro
« les même' suc·\ que ccux qu'on il lieu J'esc( p reL' IOl'squ'on emploie deux mois pour en
« C:OlIsomm rIa m6me quantité.
« Ccl obu ,eontinue le m6me auteur, l beauc( oup moins ù rainure pour 1 JI l'sonn . qui
« Il'olil Ciu' II· pelil' malaui 'S Ù ('omlHUro (lU
( r ur Iles fIui en ont Je "rave )1
\
�-
341 -
Il arrive parfois aussi qu'en continuant les
eaux pendant un temps trop long, on voit J'amélioration, qui s'était manifestée dans les premiers
jours, cesser tout à coup et la maladie se réveiller,
c'est-à-dire qu'après un effet calmant, il survient
une action trop excitante, sous l'influence de laquelle l'état maladif tend à reparaître.
Dans tous les cas, voici, sous ce rapport, ce
que l'expérience nous a permis de recueillir dans
le service de l'hôpital militaire de Vichy: tous les
malades qui étaient atteints d'engorgement du
foie ou de la rate OIlt été mesurés tous les quinze
jours, ainsi que l'organe malade; cette opération
a été faite avec le plus grand soin, pendant Ulle
période de deux mois; au bout de ce temps, il
est résulté de nos diverses épreuves que ceux qui,
apr s un mois ou quarante jours, n'avaient pas
encore éprouvé do diminution dans le volume de
l'engorgement, n'ont rien gagné par la suite, car
leur état est resté stationnairo jusqu'à leur sortie
de l'hôpital, malgré la continuation du traitement, qui a duré soixante jours pour les plus
grave. Il faut ajouter aussi que, dans los derniers
jours, la faiblosse musculaire ct l'espèce de dégoût que les malades éprouvaient à boire, nous
ont mis dans la nécessité de ralentir l'usage des
eau , et mêmo de suspendre chez quelques-uns le
traitement; co qui tondrait il prouver qu'après
�-
342-
quarante jours de séjoul' bien employés, les malades peu ven l, en gén6ral, sc c0l1sid6rel' comme
ayant satisfait aUx exigences d'uhe saison compiète; de telle sorte que si, il celle époque, ils rie
'ont pas guéri, il vaut mieux les rcuvoycl' il une
autre année quo de les obliger à continuel' péniblement un ttaitement qu'ils Onissent toujours
pur prcndre avec dégoût, et, par conséquent, sans
bénéfice allcun pour leur santé.
Il est cl' observation que les saisons à Vichy,
sous le rappol't de leur durée, peuvent être divisées n trois catégories; elles seront dc vingt il
vingt-cinq jours pour les alI'ections légères, dc
trenle au moill pour les moyenne, cl de quarante pour Jc plu gravcs, les plus cnracinées.
C'c t un mOJcn ùont il he faul pas abuser, car on
voit auvent qu'uhe foi l'impulsion donnée, l'aclion vitale des organe malnJes, mi e cn jeu par
les eau, suflit en uite pour achever la guérison.
L'errct 'onsécutif de la cure n'est pu toujours
sen 'ible au mom nt du départ de malade; ce
Il'e lordinair menl qu'uu moi ct mOme plusieu!'
moi Il près uvoi r c '6 le '/lUX, CI UC lu p l'son Ile
pourra jugel' du ré 'ultat définitif du traitement.
C' trllvllil modificatcur de coux et lcllem Ilt
COll tunt, que Je méde ,in doit rI uv'rlil' l ' malut!, ,orin de les détollrncr d· )' mploi, pendunl
ce m m 1 p de t th l'. ,d • tout Il litre lIlédicutiolJ
�-
543-
active, qui ne serait ~as
réclamée par Une absolue nécessité.
Le retard que la nature apporte à manifester
le bienfait des eaux peut s'expliquer de la manière suivante: le sang étant l'incitateùr de toutes
nos fonctions, et le réparateur matériel de tous
nos organes, dont la vitalité est devenue inerte
pOl' J'effet des souffrances; ces oj'gânes, 1'econstitués pendant la cure à l'aide du sang modifié
pOl' les eaux, et réveillés de leur engourdissement, ne peuvent être en état de fonctionner
qu'a près avoir acquis évidemmen t une certaine
force de cohésion, laquelle, comme chez les enfants qui viennent au monde, ne s'oblient qu'après
une durée de quelques mois.
Preelid ilons observ ées ancien nemen t.
Apl' s avoir étudié tous les écrits qui ont été
publiés ur les caux de Vichy, 011 ne doit plus être
l:IUI'prÎ aujourd'hui de cures remarquables qu'oll
v yoit outreroi , ct qui se t'éuliscraient ttès-faci1 nlellt de nos jours, si 1'011 vouluit se soumettre
/lUX privnliolls ct aux précautions tninutieu es des
t mp pa sés. Pour mi ux fair re sortir à cet
é ard la différ n qui lxi té ntre ce ,qui e fni-
�-
344-
sait autrefois et ce qui se fait actuellement, et
comparer la différence des résultats obtenus aux
ùeux époques, nous rappellerons que les anciens
médecins recommandaient à leurs malades, plus
dociles qu'aujourd'hui aux prescriptions du docteur, de vivre très-régulièrement quinze ou vingt
jours avant de se rendre aux eaux; de n'y arriver
qu'à petites journées, de manière ù ne pas perdre
le sommeil pendant tout le voyage; de se reposer,
en arrivant, deux ou trois jours ùe suite; de sc
passer de domestique, et d'éloigner tous les soins
et inquiétudes, de quelque nature qu'ils fussent.
Quelque malades se faisaient saigner plusieurs
fois, d'autres se purgeaient; le tout pour se disposer à l'usage des caux. D'autres fois, on leur
faisait boire trois verre d'eau minérale, pendant
trois ou quatre jours, avant de prendre le purgatif, afin de détremper les humeurs et de faciliter
l'action purgative des médicament·. On conseillait aux malades de manger seuls, pour ne pas
s'expo el' il manger pOl' complaisance; de ne pa
dormir aprè les repa ; de prendre 1 s caux par
petite quantités, de 16 il 20 Ollces, et d'aller
en uite en augmentant de 6 en 6 onces, jusqu'à
e qu' 1\ fût arrivé à ln do e qu'on ne devait pa
cl 'pa cr. L'cau en boi on devait Otre prise le
mUlin, 'Il s'nrran rr 'nnt de manière à uvoir fini le
dernier vorre ù huit h ures pendant J chaleurs,
�-
345-
et à neuf dans les temps frais. On disposait les
personnes en leur faisant prendre préalablement
du bouillon de poulet ou de veau, dans lequel on
ajoutait de la chicorée sauvage, de la laitue et de
la poirée; on avait remarqué que, par suite de
ces précautions, les effets salutaires des eaux
étaient beaucoup plus prompts, plus soutenus et
plus sensibles. Lorsque la maladie n'était pas
grave, on faisait prendre au malade, dans le
premier verre d'eau minérale, deux onces de
manne; d'autres fois, les sujets ne se purgeaient
qu'après avoir pris les eaux pendant quatre ou
cinq jours.
Il faut, digait Tardy, que le malade s'adresse au
médecin, non-seulement pour savoir si les caux
lui sont convenables, mais encore pour qu'il le
dirige sur la source qui p!;raît convenir davantage
à il po ilion ct ù son tempérament; pour qu'il
détermine la quantité et le temps pendant lequel
on doit en faire usage, la composition du bain, sa
durée, sa température, ct qu'il juge si le malade
il besoin d'~trc
saigné ou purgé, cc qui est lrèsimportant pour les femmes ù cause de règles, et
pour les hommes à cause des hémorrhoides.
Nous n'en dirons pas dovantuge au sujet des
précautions que l'on prenait anciennement, pel'suaùé que ccIII suffira pour éveiller l'attention des
malade t leur faire comprendre que si on n'ob-
�- 546tient pa 1l4joprd'hJli des guériS.Qns au si mIraculeuses qu'q utrefois, il ne faut pas s'en prendre
à la verlu des eaux, qui est toujours la même,
mai bien à l'absence de régime et de précautions
hygiéniques. Je e suis pas d'avis que les mulades
insi tent, pendant les repas, sur l'usoge exclusif
des eaux alcalines; il faut en tout une juste proportion, car il serait à craindre que toule l'acidité
du suc gastrique, dont upe partie est nécessaire à
une honne digestion lomaca/e, ne fût détruite
complételIlent, ce qu'il faut éviter, d'autant que
l'eau prise convenablement, lIlotin et soir, surfit
et con tiLue lu véritable cure.
Lor que la anlé c t ompromi e, on ne sourait
e 'aminer de trop près le condition hygiéniques
ù" ns 1 sq uelle ' on doi L sc pla Cl' pour rend l' à
l'orgnnism les élément de vie qu'il a penlu!!,
nillsi qlle les soins Ù prendre pour tlecondcl' les
propriétés des médicnrnenls dont on doit faire
usugc.
L s ndjuvlllll diététiqucs et Il giéniqucs sont,
dnns 0 cn~,
J ' ulle importnnce réelle; il ne fnuL
pas le. /lé liger Vi 'hy,
nu. cl la nature
�-
547-
toute particulière <Jes eaux. Il faut d'obord choisir, lorsqu'il y 0 possibilité de le fqire, une loculité
thermale où règne un air pur, un climat doux,
un site d'un aspect agréable; il est rare qu'on
n'obtienne pas déjà, avec ces conditions premières, d'jnnQmbrqb/r.s avantDges pour le rétablissement de la santé. Sous cc rapPQrt, Vichy et
ses environs n'ont rien à envier aux pays les plus
favori és. Mais, pour répondre à toutes ces indications, et ne rien omeUre de ce qui peut seconder
l'eflet alutaire du traitement, j'ai vu, par les
que tions qui m'ont été adressées, qu'il m'était
indi penSDble de fDire connaître en délail les
règles hygiéniques à observer pendant et après le
traitement.
IIARITATION.
Les divers Mtels ou logements particuliers
de Vichy réuni sent en général toutes les conditions hygi611iques que réclame la position des perSonne, qui viennent y chercher la santé. Toutes
les habitations n'offrent pas, il est vrai. une
expo ilion parfaite, mais clles sont bien distrihuées, ct leur construction en pierres granitiques scellées à la chaux les rend très-propres à
consrrv r la échcrc sc des appartements. Les
rue, duns le nouveau Vichy, sont large, J'air
�- 548s'y renouvelle et y circule facilement; les jardins
sont spacieux et les promenades nombreuses. Le
parc, par sa position centrale, ses belles allées, ses
gazons et ses beaux arbres, rend de grands services aux malades, en leur procurant la facilité
de se livrer à l'exercice de la promenade, dans les
courts instants de liberté que leur laissent les diver es parties du traitement.
vJlTE~INS.
La nature des vêtements pendant la cure n'est
pas au si indilTérente qu'on pourrait le penser
pour seconder et rendre plus efficace encore l'effet des eaux. II convient de choisir ceux qui
son t urloutfavorables Il l'absorption de la sueur.
Sou ce rapport, les tissus de laine occupent le
premier rang: mais après ceux-ci, con idérés
comme mati ère absorbante, viennent le tissus
Il 'oton, qui sont peut-6lre préférllbl " parce
qu'ils n'ont pa, autant que los premier, la
fu ulLé d conserver les miasmes t le od urs,
ni l'inconvénient de produire SUI' lu p au de quel'I"
personn sune in i lu tion quolquefois i nSUrpol'tnhl . n'après ces onsidération , les maInti· anl' nt so in d'nppliqu '1' sur le 'oJ'ps, oiL
nvunllcbain soitapJ'cs,des h mi 'soup'ignoirs
de . ton. comme le mo 1\ l ' plu 'l'fi nec de
�-
349-
réunir tous les avantages à la fois. Les tissus de
lin et de chanvre sont moins favorables que ceux
dont je viens de parler, parce qu'ils se mouillent
et sc sèchent trop rapidement, et qu'ils produisent par là un abaissement de température trèsdésagréable au corps. Il est utile, en général, que
les malades s'habillent chaudement. Cette précaution est d'autant plus nécessaire que la peau,
excitée par la chaleur de l'air, par les bains ou les
douches, devient très-impressionnable aux Influences atmosphériques.
AWIENTS DONT ON l'EUT FAIRE USAGE.
L pain, ce principal aliment de l'homme, doit
ôtre préparé avec la farine de froment, être blanc,
léger ct bien levé; celui qui se trouve SUI' les
ta bIc. de Vichy réunit toute ces conditions; il
t, par con équent, trc -nourris ant ct de facile
dige lion. Cependant, comme il arrive q1lelquefois
qu'il Inisse ù dé ire)' sous le rapport de la blanh ur, jc dois prévenir les malades que cc défaut
TIC le rcnd pa nui ible, ct qu'il ne lient pas non
plu ' Il la nnlure séléniteu e ou alcaline des caux
des puit ,comm C)uelqu s personnes l'ont supposé, mai ' bi 'n nux diverscs natures de tcnaills
des cnviron' de Vichy d'où provient le blé.
20
�-
350-
Au nombre des aliments de nature végétale
dont les malades peuvent faire usage, sans contrarier l'effet des eaux, nous signalerons d'abord
tous ceux qui ont pour base la fécule; cette classe
d'aliments passe avec facilité, et répare trèspromptement les forces des gens faibles. Viennent
ensuite les épinards, la laitue, la chicorée, les carottes, les a perges, les cardons, le!) salsifis, les ré·
ceptacles d'artichauts, les choux-Oeufs ou les choux
de Bruxelles, les pommes de terre, les pois et haricots verts. La nalure de tou ces légumes se concilie parfaitement avec les propriétés chimiques
d seaux; ils ont, en outre, J'avantage d'être
légers, adoucis ant et d'une digestion facile.
Les aliments tirés du règne végétal sont préférables toutes les fois que Irs fonctions vitales
éprouvent une excitation quelconque, et le régim
animal convient, au contraire, quand l'excitation
C l amoindrie, ou que le malaele 1\ éprouvé de
grandes déperditions de sang.
'foutes 1 substance alimentaire tirées du
l' gne animal peuvent Nre employées indistinct ment, ans détruire la nature des caux, IIi comprom Ure le résultat de la cure; toutefois, il 5e1'/1
néces ai e de faire un choix, li cause de leur di"eslibiliLé. Ain:i, nOlis placrr liS en première
Ii(.;ne, 'omme favorable de 1 ur nature: le lait,
les mur, la viande d hœuf, de mouton, de venu,
�-
551 -
le poulet, l'agneau, le pigeoll, le dindon, le canard domestique et le IDpin privé, attendu que
tous ces aliments conviennellt purticulièrernent
aux estomacs des personnes uffaiblies. Quant au
gibier, sa chair est nuisible aux estomacs délicats.
En générul, les viandes conviennent mieux rôties
quo bouillies, parce que le rÔti bien fait conserve
à la viande son prillcipe alibile ou nourrissunt, et
lui uonne celte belle coulcur brun caramel qui
rend sa digestion plus facile; ce moue de cuisson
est très-avantageux en outre pour faire perùre
aux viandes blanches leur saveur fade et leur
donner le stimulant nécessaire pour réveiller les
forces de J'estomac. Le poisson est aus i un aliment léger qui convient aux malades j le saumon
est ln seule espèce dont on doit faire usage avec
moùération, parce qu'il est tl'ès·nour~aL
et
d'une digestion moins facile que les autres.
L beurre, le chocolat, les pt'uneaux cuits eL
le fromages ordinaires peuvent sans iucoHvénienL
servir à III nourriture des personnes qui boivent
10 ' eaUI, oxcepté toutefois le fromage Il la crème,
comme nOlis 10 verron plus loin. La salade Ile
,'ait l'a lIuisiblc, 'i l'on pouvait se pus el' u'introrluir dUII son i) 'saisonnernent du vinaigre et
du p ivre. Les fruits ROCS, los amandos prulinées,
toute ' ft· , ~lIcr('ie
' efllill qui l'orm lit en gronde
partie Jes u" erts ues toble ' de Vichy ne ont
�-
352
~
point contraires, si ce n'est que la digestion en
est très-difficile.
Les fruits, comme nous allons le voir bientôt,
doivent être bannis tle l'alimentation; cependant,
comme toutes les personnes qui viennent prendre
les eaux ne sont pas gravement malades, celles
qui n'ont que des affections légères pourront suivre
aveC moins de rigueur, sous ce rapport, les règle '
d'un truitement sérieux; elles pourrout, par conséquent, en faire usage avec modération, ainsi
que des confitures ou compotes préparées avec
ce mêmes fruits.
Il est arrivé som'ent que les malades m'on t demandé ce que je pensais de l'usage des glaces el
des sorbels. J'ai toujours répondu que ces rafraîchissants n'avaient rien de IIuisible à l'action des
caux, mais qu'il fallait éviter seulement de les
prendre au moment où le corps se trouve sous l'inIlnence d'uno abondante tran piration, pour ne
pa ompromeltre, par un dérangement quelcOllqu , le temps destiné Il la cure.
Quant au café, il doit Mre interdit /lUX per'onnes nerveu cs, à couse de la stimulation cérébrale qu'il développe. Pour les autres, si elle en
pronnent ordinairem nt, cil pourront 1 continuer. 'il n'agit pas, 1 thé peut NI" également
autori é, sans croint de nuire ù )' ru 'acité du
traitoment.
�-
353-
ALIJIENTS DONT ON DOIT SE PRIVER.
Après avoir désigné d'une manière générale,
comme je viens de le faire, les aliments dont 011
peut faire usage, je vais indiquer, dans le même
ordre, ceux qui peuvent produire sur la santé des
malades quelque influence fâcheuse, à cause de la
difficulté de leur digestion, mais plus particulièrement encore sous le rapport des phénomènes
chimiques, dont le résultat serait de paralyser
J'action d'un des éléments essentiels de l'eau, du
bicarbonate de soude, et de nuire par là à 1'efficaci lé du traitement.
Au nombre des aliments dont la digestion est
difficile, nous trouvons, parmi ceux qui appartiennent au règne animal; le cochon, l'oie, le canard sauvage, le lièvre, et généralement toutes
1· viandes noires; elles ne conviennent guère
qu'aux personnes qui sc livrent à la fatigue, eL
lIullement il l'estomac des personnes souffrantes :
elles ont, co outre, l'inconvénient grave d'augmenter J'élémenL acide dans nos humeurs, et do
diminuer la quantité des urines, tandis que les
aliment de nature végétale donnent des résultats
nti J' mcnt oppo ·6s. Les viaudes salées ct fumées,
Ics pÔlis crics, les fritures où le beurre ct la graisse
~omjneJ!t,
sont des alim nls LI' . Iollrd , très..
20.
�-
354-
indigestes; c'est pourquoi les malades feront bien
de s'en abstenir.
Tous les légumes secs doivent être rejetés, à
cause de leur enveloppe, qui est toujours d'unc
digestion difficile; il en sera de même des champignons, Le sel et le poivre ne doivent pas dominer dans les assaisonnements.
Parmi les aliments de la seconde catégorie,
c'est-à-dire ceux qui sont nuisibles par leur naturc, nous trouvons n première ligne les fruits;
mai, avant d'aller plus loin, je crois qu'il est néces aire, pour mieux convaincre les mulaues de ce
danrrer, ùe donner un aperçu uccinct de la campo 'ilion chimique de fruits, afin que ceux qui
voudront s'éclairer ct ne plus marcher dans une
vieille et pern icieu. e rouli ne puissent 8 ppl'écier
scienliliquemcnt l'importance de celle recommaDdation, et juger pOl' eux-mêmes ue la valeur Je
conseils de quelques médecins urriéré!!, qui Ile
craignellt pa ' de prescrire cc orle d'aliment ·,
mnlgré l'évidence de ' faits; mois il faut dire
aussi CI u' 011 Ile convertit pas 1(" sells qui, de parti
pris, ne veillent pliS Otre conv l'li ' ,
r. . fruits font portie de celle elu'se d'olimelltque l'oll IIppelle gommclI.);, 1IWqILCH ..v 'l SI/cnts;
mai', à ôté de ces principes fOIlSlilu/lllt:, il -'('Il
!l'O\l\O .l'nutres COIIIIIUl sous 1(' nom d'acide. , 'Iui
0111 : 1'. aoide:; O)uliquc, n -étique, citrique, lHl'-
�-
355-
trique, oxalique et gallique, prihclpes qU'OD doit
reconnaître, tout d'abord, pour être des plus
nuisibles à l'action et au résu ltat salutaire des
eaux, parce qu'ils détruisent complétement leurs
propriétés alcalines, pour lesquelles les malad es
viennent tout exprès, et souvent de fort loin, aux
sources de Vichy. Dans cet état de choses, il faut
le dire, puisque c'est la vérité, les personnes qui
font usage de ces fruits, au lieu d'avoir introduit
dans le sang du hicarboflllte de soude, comme
c'étailleur intention, n 'y ont infiltré, i.IU contraire,
que des tartrates, des citrates ou des acétates de
soude, sa lis propriétés alcalines, et dont les effets,
ain i que nous le voyons journellement lorsque
nous em ployons ces préparations dans les diverse'
maladies, ne sont nullement annlogues à l'actioll
du bica rbonate alca lin, mais au contraire tout à
fait différents. Ces combinai ons nouvelles, en dénaturant complétement 1 s sels des eaux, détrui sent par conséquent aussi le propriétés particulière et spéciales du méd ica ment, et annulent les
eJi~ls
sa lutaires qui doivellt en être le résu ltat. A u
nomb re de ces fruits malfaisants, il faut citer l'oran ge, le citron, les cerises, les frai es, les groseilles, aill 'i quo les compote ou confiture'
préparéeb uvce cc mt!mes frui ts.
L'u!'lioll de~ fraises, que quelques m{orlccillS re('O/ll maIlJellt, ('( rlue d'autrc InisscnL volti(~"
�-
556-
manger aux malades pendant le trai temen t, comme
une chose indifférente, est cependant si peu en
harmonie avec la nature des eaux, et si peu conforme au traitement alcalin, que je dois ici, pour
démontrer toute l'inconséquence et la légèreté
de semblables conseils, citer J'observation qui m'a
été communiquée par le professeur Lallemand,
membre de l'Institut, qui m'a autori é à dire
que, pendant son séjour à la Faculté de Montpellier, plusieur malades étant venus, à diverses
époque, le consulter pour des irritations légères
de l'apparèil digestif, il leur cOllseilla, à titre de
médication rafraîchissante et tempérante, de faire
usage des fraises; mais qu'il fut forL étonné d'entendre dire, quelques jours après, à la plupart de
ces malades, qu'ils rendaient par les urines les
fraises qu'ils avaient mangées. Quoique la chose
rùt évidemment impossible, le célèbre prore seur
voulut néanmoins vérifier le rait, ct il vit que les
prétendu pepins n'étaient autre chose que J'acide
urique qui, ou forme de sable, se déposait au
fond du vase. Il va san' dir que ce phénom ne
di parai ail aussitôt que les malades c s aient de
manger d s fraise. Cc qu'il y a do certain dans
toutes ces réactions, c'e t que là où les acides
orriv nt, le ang perd son alcalinité ct prend pa sogcrrm nl UII étut ocid .
Lo fromilge Ù lu crerne, dont 1\ tubl de icI!
�- 557 sont si largement pourvues, étant très-acide,
doit êlre également rejeté. II n'est pas douteux,
d'après ce qui précède, que les personnes qui,
pendant leur traitement, auront ainsi enfreint les
règles d'une hygiène aussi rationnelle n'aient
plus tard de grands reproches à se faire, quand
elles verront que leurs infirmités n'ont rien perdu
de leur intensité. Celles qui connaissaient le danger regretteront alors, mais un peu tard, ainsi
que beaucoup m'en ont fait l'nveu, d'uvoir cédé
trop légèrement à une funeste intempérance ou Il
des conseils peu logiques, ou plutôt donnés par un
système bien arrêté d'opposition professionnelle.
Aujourd'hui les malades, mieux avertis de l'écueil
qu'ils doivent éviter, obtiendront, sans aucun
doute, Il la sui le de leur trai tement, un soulagement plus grand et des guérisons plus certaines.
Il raudra aussi qu'ils modèrent l'appétit que
donuent d'abord les eaux, sans quoi il pourrait
arriver un trouble dans la digestion ct un malaise
général, qui contrarieraient dès le début les bon'
résultats de la cure.
BOISSONS AWIENTAIRES.
L'eau pur est certainement la plus saine
comme la plus salutaire dc toule' les boissons;
c'c t le mcilleur clio plus Gclif de lous les dissol-
�-
35S -
vants conrtus; aucune boisson ne facilite autaut
les digestions, ne donne au chyme et au chyle
la consistance, la douceur et la légèreté qui conviennent à leur absorption dans les vaisseaiJ
chylifères. Elle remplace, en outre, avec le plus
grand avalllage, la partie séreuse du sang qui
s'échappe continuellement pur les nombreux pores
de la peau, surtout pendant l'été. L'homme, d'ailleurs, qui ne boit que de l'cau, a toujours le teint
frais, l'haleine douce, l'esprit plus libre, le caractère plus [acile, plus égal, et la santé mieux
affermie. On voit par là qu'aucuhe bois on oe
peut remplacer l'eau, et venir aussi bien qu'elle
au secours de IIOS organe et ùe no [onctions.
L' ea u doucc, que l'on trouve Jans les puits
de Vichy possède, outro les e1s ordinaires des
eau potables, de' propriété alcalines plu; ou
moins prononcées, que le pluies augment nl pal'
10 le ivage des terr s environnante. Celte propri ~té n'e 't nullement mnlral ante, olle souli nt
ou contruire l'action plu éd u e de' OUI' '0
minéral '. L'CUll qui alim 'Ille 1 s fontaine publiqu s vi nl, par d cOllduits oul rruin , des
rnontilgno vOIsIn du V rrlay; bi le réunit toutes
los 'oudilion ' d'uTI' 'ou d tlce d bOllllC qualité:
: Il fi cl· l'Alli '1' t du Si horl sont IIcor plus
pure, uill i qu je rn' 'fi ui Il uré l'nt di\' 'r
annl
�5~
-
L'eau de la source des Célestins convient t1'èsbien nux malades qui désirent faire usage d'eau
minérale à leurs repas; il faut seulemen t qu 'elle
soit prise pure ou coupée avec l'eau douce, si l'on
Il l' intention de continuer ainsi le traitement curatif général, mais jamais avec le vin; car, dflns
ce cas, J'eau minérale ne pourra agir qu'en favorisant uniquement les digestions, Ilinsi qu'on l'a
vu plus haut. Une simple énumération des éléments que le vin renferme fera mieux ressortir,
je pense, la justesse de celte observation.
Le vin se compose d'alcool, de sucre, de ta1'trnte acide de potasse et de chaux, de sulfate et
d'hydrochlorate de potasse et de soude, d'une
matière coloranLe, et enfin d'acide acétique ou
vinaigre.
On voit évidemment, d'après l'énumération de
tous ces principes conslituanls du vin, qUll cc
mélange ne peut qu'être nuisible à l'oclion médicinale de sources, avec prédominance alcaline,
cl pOl' conséquent au bienrait de la cure. Toutes
les boisson fermentées en général, mélangées
vDnt ou pentlnuL qu'elles sont dans l'estomac et
qu'elles cheminent Il tfovers la circulillion veinen e, pour aller jusqu'nu foie, Sc combinent,
décomposent L neutralisent le principe alcalin
des ('IlUX, cL formellt avec lui cl· sels neutres,
d'où découl >nt des propriété élmnrrèrcs, l enfin
�-
360-
des résultats nuls ou différents de ceux qu'on espérait obtenir. Quelques chimistes ont écrit que
tous les acides organiques étaient détruits ou
brûlés par J'ox1'génation pulmonaire et transformés en carbonates,'ce qui a fait dire à quelques
médecins qu'on pouvait, par conséquent, et sans
inconvénient, prendre des acides en huvant les
eaux alcalines. Sans vouloir contester ici cette
combustion, on ne peut cependant se refuser à
admeLLre, ainsi que nous l'avons vu en parlant
des maladies du foie, que cette décomposition
neutralisante, par Je mélange hétérogène des
acides avec les alcalis, détruit l' efficaci té spéciale
de l'eau de Vichy, à l'égard d'une grande partie
de nos organes, durant le long trajet qu'elle a ù
parcourir, à l'abri de toute décomposition étrangère à l'organisme, avant d'arriver jusqu'aux
poumons: r6gion en fi Il où ces acide' combinés
avec la soude des eaux doivent, dit-on, pa ser de
nouveau à l'élat de carbonat s alcalin ; mais alors
pourquoi délrnire volon laircmell t ccux CI ui se
lrouv nl lout natur Ilemenl el lI' s- utilement
pla 'é (Inn Ic ' coux?
C phénom ncs de d6 omposilion sont d'ail1 urs i rapid s t : i évident' pOUl' tout 1 monde,
qll les ,malaù
les voi nt tou 1 5 jours s'op "r r
sous 1 urs l' UX, tout 1 foi qu' ili1 mélnngent
1 nu d ieh ' tlver, 1· ,in 011 d'nulrc. bois8ons
�-
361 -
acides, car partout les carbonates de soude se
laissent décomposer par des acides très-faibles',
et ce qui prouve que ces acides ne sont pas dénaturés dans l'économie et qu'ils peuvent retenir
fâcheusement dans cet état les sels de Vichy, jusqu'à ce qu'ils soient éliminés du corps, comme
le sont toutes les substances non assimilables,
le bicarbonate lui-même, c'est que les chimistes
Reil et Woehler, Chevreul et lUorichini, dans leurs
expériences sur les urines, ont parfaitement retrouvé les acides oxalique, citrique, gallique,
tartrique et autres acides végétaux, les plus combustibles de tous les acides organiques, sans altération aucune dans les urines, et sous la même forme
qu'avant leur entrée dans l'économie. D'après les
expériences récentes, faites pal' M. le professeur
Burhheim de Dorpat, insérées dans l'Union médicale du 14 octobre 1858, ce chimiste nous dit
<Jue. I;/A -seulement on retrouve tous ces acides
dans 'brine lorsqu'ils ont été introduits dans
l' Lomac à l'étaL de liberté, mais encore lorsqu'ils
souL combinés ù la soude ou ù Ja potasse.
Or, vouloir admettre,· malgré la preuve matérielle de raiL, qu'ull semblable mélange ne puisse
~Lre
nuisible à la nature péciale des eaux, il faut
HlliolenL loule la mauvaise volonlé d'une opposilion y l/mutique pour ne pa accepler ces Ji tincliolls; c'e L vouloir, en nn mot, e tromper
21
�- 3û2soi-même et nier l'évidence. fais il ya des gens,
il faut le dire, qui éprouvent un plaisir tout particulier à nier et à combaUre par obstination ce
que le sens commun admet, et dont l'aveu est
pour eux chose impossible.
-"
Le vin, dans tous les cas, n'est pas d'une nécessi té ind i pensable; c'est plutôt le résultat d'une
mauvaise habitude de notre civilisation; car les
Arabes, le Turc et bien d'autres p upie encore
n'en font point usage, ce qui ne le empêche pas
de jouir d'une santé tout aussi robuste que ln
nôtre, soit ou le rapport physique, soit ou le
rnpport moral. Quel inconvénient d'ailleur yaurait-il ù e priver de vin pendDJlt un moi, par
exemple, temps que dure une saison ù Vichy?
Si les malades, soit pOl' habitude, soit pnr rflison de santé, 'ont dan l'usaNe d hoir du vin
aux repas, c tl boi 'on sera continuée pellùanl
ln euro, afin d ne ri n tlérangrr aux convenances
h/lhiluelle d leurs di~
slioJls. Les vins de Boul'~
gO"11 , t 'lIltout d nord aux, doivent NI' prérér',s, comm ·tant plus 1'-gers ct moins ncideg
qlle 1 s vin ordinaires du pa ,J recommand
'II parlicllii '1' 1 vin de Horele'aux, cornm' lrè:;ulile aux malnd' nll ilJts d'aIl' clions gnslriqul's
011 intl'stinall"
1 le plus convenable, Cil outre,
!HlIll'Ccolldnr l'action cie. ol'gurles d igesli l's.
l'I'I'S 1\ vni l' pns. é eu l'C\ U(', ni n. i Il Ile nou' vc-
�- 362soi-même et nier l'évidence. fais il ya des gen ,
il faut le dire, qui éprouvent un plaisir tout particulier à nier et à combattre par obstination ce
que Je sens commun admet, et dont l'aveu est
pour eux chose impossible.
......
Le vin, dans tous les cas, n'est pas d~une
nécessi té indispensable; c'est plutÔt le résultat d'une
mauvaise habitude de notre civilisation; car les
Arabes, les Turcs et bien d'aulres peuples encore
n'en font point usage, ce qui ne les empêche pas
de jouir d'une santé tout aussi robuste que la
nôtre, soit sous le rapport physique, soit sous le
rapport moral. Quel inconvénient d'ailleurs y aurait-il à se priver de vin pendant un mois, par
exemple, temps que dure une saison ù Vichy?
Si les malades, soit pnr habitude, soit par raison de santé, sont ùans l'usage de boire du vin
aux repas, cette boisson sera continuée pendant
la cure, afjn de ne rien déranger aux convenances
habituelles de leurs digestions. Les vins de Bourgogne, t surtoul de Bordeaux, doivent être préférés, comme étant plus légers et moins aciù s
(llIC les vins ordinaires du pa)'s. Je rccommande
en pnrticulier le vin ùe Bordeaux, comme lrèoutilc aux malndes utteiIJts d'ufl'cctiolls gastriques
ou intestinales cL le plus convenabl', n outr ,
pour sccollder J'action des organes dig' tifs.
Apres avoir passé en l' vue, ainsi que nous ve-
�-
563-
nons de le raire, les qualités utiles ou nuisibles
des aliments et des boissons, i[ est e~cor
une
autre recommandation relative à [a connaissance
des substances qui, indépendamment de leur nature, conviennent plus particulièrement il chaque
individu. L'expérience, sous ce rapport, peut
mieux faire connaître aux personnes la règle
d'après laquelle elles doivellt sc guider; touterois,
je vais indiquer ici d'une mani re générale quels
sont les principes d'hygiène qu'il convient de
mettre rfl pratique.
Disons d'abord qu'il est aujourd'hui reconnu
que, pour qu'un homme se porte bien, i[ fllut
qu'il fasse usage d'aliments de nature végétale ct
an imnle, de manière à atténuer par celte combinaison les propriétés trop exclusives de chaque
nature d'aliments en particulier. L'alimentation
la plus convellable, tlu reste, est celle qui se compose d'une partie de principes azoté : viandes, ct
de quatr de substances non azotées, ou végétales.
II faut aussi, comme règle générale d'hygiène,
prendre pour nourriture l'aliment qui sc digère
le pins vite et [e plus complétement, sans s'inqui "ter de sa nature. Les aliments viandes sont
ceux qui dorment ln force, ct les végétaux ceux qui
donll ,ntla chnleur. Ln sobriété, toutes choses égales
d'oilleurs. est la condition indispensable pOllr
rcndre Ics caux cfflcaces j mnis comm la qunn-
�-
364-
lité d'ali'!lents est relative à chaque personne, il
est impossible de poser d'avance des règles précises à cet égard; cc qu'il y a de certain, c'est
qn'en général les malades mangent beaucoup
trop, et qu'ils ébranlent chaque fois, par leurs
excès, les ressorts de leur constitution et détruisent immédiatement les effets des eaux, ce qui
fait qu'un grand nombre retombent, ou restent
constamment malades, ou bien ne relirent qu'un
faible avantage du traitement. Il n'en serait pas
a!nsi, j'en suis certain, si chaque malade savait
s'arrnter lorsque l'appé tit Ile sc fuit plus sentir.
Deux repas suffisent, ct encore fnut-il qu'ils soient
légers ct que les mets soient simples, attendu
qu'une alimentation trop considérable ou trop
stimulante est incompatihle avec le bon emploi de
lous les traitements sans exception. L'estomac,
d'ailleurs, ne peut Nre livré à l'action de deux
causes de nature à le faliguer; cel organe ayant
besoin de toutes ses forces pour soulenir l'effet
des eaux ct permettre leur passage dans le sang.
Il est il remarquer également que lorsqu' une personne, clans l'élat de santé, prend une quantité
d'aliments plus forte que celle qui lui est lIécessaire pout' vivre, l'excéllant de cette nourriture sc
ùépo 'e d'une manicrc nuisible ùans tOlites les
parties du corp , sous forme ùe chail' ct de grais. e.
Il ne faut, dnn . aucun cas, user ,l'une trop
�-
365 -
grande varié~
de mets à chaque repas; on ne
doit faire usage que des plus simples: soutenir
doucement l'organisme sans le surexciter, et réparer seulement les parties évacuées par les excrétions; c'est là d'ailleurs une des conditions les
plus favorables à la santé.
« Lorsque je "ois, disait Adisson, ces tables
c( modernes couvertes de loutes les richesses des
« quatre parties du monde, je m'imagine voir la
c( goutte, l'hydropisie, la fièvre, la léthargie et la
« plupart des autres maladies cachées en embusc( cade sous chaque plat. »
Le déjeuner devrait se composer, ce qui n'a
pas lieu, d'un potage, avec des œufs ou une côtelette, ou bien d'une tasse de café, de thé ou de
chocolat, u"ec du pain, précédé d'un aliment
léger; le dîner, d'un potoge gras ou maigre, de
deux plat de viande, d'un autre de légumes, d'un
plat sucré et du dessert: c'est là l'ensemble du
régime que les malades devraient suivre en prenant les eaux.
En résumé, nous devons prévenir les personnes
que toule maladie exige un régime particulier,
fondé sur la nature du mal eL le degré de l'afl'ection, soiL aiguë, soit chronique; à plus forte
raison, quand on doit appliquer à l'organisme
l'action d'un remède aussi puissant cl aussi énergique que l'eau minérale de Vichy. Ce régime, il
�-
366-
faut le dire, est ici plus utile que parlout ailleurs,
à cause de la nature particulière du remède, qui
ne permet pas de faire usage ùe toute sorte d'aliments. 11 ne suffit pas de boire de l'eau pendant
un certain temps, il faut y joindre encore la plus
grande sévérité dans la nature des aliments et
des boissons, car le bienfait des eaux sera d'aulant plus grand que les malades auront cu l'attention de se borner à une noulTiture convenable
et modérée.
Toutes ces recommandations, qui ont pour but
de conserver précieusement l'alcalinité naturelle
des eaux, laquelle doit être tl'llnsmise, sans allération, au sang el à nos humeurs, sont plus importalJles qu'oll ne peuse généralement; elles
seraient, sans aucun doute, mieux obscl'vées i
l'on connaissait toute l'influence qui lui est réservée dans }' ilccom plissemcll t des fonctions orgalliques, ainsi que nous l'avon ùémontré ailleurs, cn parlant des propriétés particul ières du
bicarbonate de soude.
DU SOMlIE1L.
Le sommeil, étant le silence des sells et des
mouvements volontaires, doit être modéré, de
six il huit heures, par exemple. Un sommeil porté
�-
367-
à l'excès est toujours con traire à la santé; il
rend le corps faible, lâche et pesant; le sang s'épaissit, son cours se ralentit et produit un embonpoint excessif; tandis qu'un sommeil modéré
rétablit les forces du corps, le rend plus ,agile,
plus dispos, ct l'esprit devient plus libre. Il faudra, par conséquent, que les malades se couchent
et se lèvent de bonne heure.
Dormir dans la journée est une mouvaise habitude; cette disposition, quand elle existe, est
toujours due à la mollesse ou à une alimentation
trop abondante. Le sommeil peut cependant être
nécessaire aux persollnes qui sont obJigées de sc
lever de très-grand matin pour prendre les bains;
daos cc cos, il sera d'une heure au plus dans la
journée.
PIIÉCAUTIONS.
JI faudra éviter le froid et l'humidité, faire en
sorte de ne pas se meUre au bain quand le corps
est ell sueur, et de se couvrir plus que d'habitude
en sortant.
Chaque personne, en arrivnn t à Vichy, aura
soin de sc munir de l'historique de sa maladie, int1iquant aux médecins des caux les moyens mis
en usage, les effets qu'ils oot produits, l'invasion
�-
308-
et la marche de la maladie. Le malade devra étu·
dier en outre, pendant la cure, l'action des eaux,
l'impression qu'elles produisent sur le cerveau,
l'estomac et les intestins, sur la digestion et les
urines; il observera si elles provoquent des envies de dormir, des coliques ou de la diarrhée,
pour en rendre un compte exact à son médecin;
afin que celui-ci puisse juger s'il ne serait pas
convenable de changer la source, de modifier J'eau
qu'il boit ou celle des bains qu'il prend.
DISTRACTIONS.
Je suis d'avis aussi que les malades recherchent la distraction. A ce sujet, je ne saurais trop
recommander les bals et les concerts établis et
dirigés par ni. Strauss, chef d'orchestre des bals
de la cour; on trouve dans ces réunions, qui
ont lieu dans les salons de J'établissement, outre
une musique douce, harmonieuse et légère, parfaitement exécutée, composée, en partie, par
cc gracieux compositeur, un parfum de boune
compagnie qu'on l'encontre rarement ailleurs au
même degré. Cc délassement de l'esprit, en éloignant les chagrins, produit une diversion salutaire, qui vient s'ajouter à l'efficacité des eaux.
Je dirai plus, son concours me puraH indispen-
�-
369-
sable aux personnes affectées d'hypocondrie, maladie caractérisée par des idées sombres, par une
tristesse insurmontable, sans réaction physique ni
morale, fuyant leurs amis les plus affectionnés, et
ne prodiguant plus leurs caresses ni à leur femme,
ni à leur enfants. Disons ici que les souffrances
de l'âme produisent plus de la moitié des maux
qui affligent l'espèce humaine; car l'inquiétude,
le chagrin, l'amour-propre humilié, la cessation
brusque de toute occupation, Ja perte de Jeur
position, pour quelques hommes d'État, sont autant de causes qui oppressent le cœur, dépriment
et arrêtent la circulation, la respiration et les digestions. Ces divers états nerveux altèrent le sang,
tout aussi bien que les souITrances organiques;
ils provoquent principalement aussi les maladies
du foie, ainsi que la détérioration de la constitution; tandis que les émotions gaies, vives et
agréables facilitent, au contraire, le jeu des organes et conservent à l'homme une santé brillante.
U est utile que les malades recherchent également les causeries gaies et familières, les livres
récréatifs, les amusements agréables, les promenades à pied ou à cheval, les courses en voiture,
et qu'ils éloignent surtout les préoccupations
d'esprit, l'nmerlume des passions elle souci des
afI'ail'es. Cc soufJ'rances, il faut le dire, rendront
21.
�-
372-
restait après le mois d'octobre, époque où le froid
resserre les pores de la peau, il serait, dans ces
deux cas, ou trop tôt ou trop tard.
D'après toutes ces considérations, cc n'est qu'à
partir du 1cr mai qu'on peut se rendre utilement
aux eaux de Vichy, et y rester, avec le même
avantage, jusqu'à la fin d'octobre, attendu quo
10 printemps y commence de bonno heure, et que
pendant le mois d'octobre on aperçoit encore des
fleurs ct des fruits au milieu des champs couverts
de verdure.
Une température modérée est toujours pl us
favorable au traitement des maladies en général,
et surtout aux affections nerveuses et gastriques
ou hépatiques; tandis que pour les1' humatismes,
les maladies de la peau ou les scrofulos, cc sont
les chaleurs du mois de juillet el d'août qu'il
faudra choisir.
Nul doule que si, pendant les mois de juillet
ct d'août, époque à laquelle il faut pr ndre les
eaux avec la plus grande précaution, on se laisse
aller au dé ir pressant do boire, nul doute, di >·je,
que les eaux, qui doivent être prises avec tant do
modération, ne puissent, au milieu des grandes
chaleurs, produire des accidents fâcheu . , déterminer ùes douleurs de tôte, des ballonnements du
ventro, ct enfin tous les accidents dont nous nvon
parlé. Ces troubles fonctionnels sont tellement
�-
370-
les caux, de même que tous les remèdes. impuissanles, tant que le malade n'aura pas affranchi
son âme de leur tyrannie. La vie J'hôtel, sous ce
rapport, est très-utile, à cause de la société qu'on
y rencontre et Ju désir commun ùe sc procurer
quelques distractions. Toutes ces recommllndations physiques ou moralcs, mises en pratique,
contribueront à Icur tour au rétablissement plus
prompt dc la snnlô; mais il arrivo trop souvellt
(Ille des malades quittent Vichy uvcc les m~('s
irdirmités qu'ils avaient cn ill'l'i\anl, ct qu'ils en
pnrlent, accusant les caux d'avoir été Silns cfflcaci té à leur égard. Ces personncs devraien t c:\uminer ù'ubord quelle a été leur conduite pClldant
Ja saison, ct clics troU\'cront, la plupart ùu temps,
que c'cst à leur illtempérance ou à J'ollhli des
préceptes d'une h)rriène cOllVcnable qu'clics doivent attribuer cc f:\cheu, résultat.
U
la
III 011.
C'{:Lnil JI -nuant le moi~
d'avril, mai l't juin,
Sl'P' 'llIhr' cl octobre, (Ill'On prenait anciclIIICmellt Cil hoi on l, cau. de Vieh). c( CCpCllllllllt,
« IIit Jh hl' t, pnr \Ill alm~
nu si dllllgcrclI
(1 <tu'inr.OIl~c,h
II!' lllnJudc 110 Crendent au
U (''Hl. (Ille \cr 1- lill (lu moi d, jUjll, l'réci '-
�-
«
87
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t dan le tem.ps Où ilS dev.raient
di!JCOn• tioui l'IlI8ge t il suffit, ~oér
88 eon,.infte de
« cette vérité, .'8laminer les prineipes qui mi....
• né liseot ce. aux, et 00 voit par là qll'il
e sera t peut.jtre moins ~eru
da les prene dre penda lea ,grands froids qoe pendant les
(1
rde rs de la eanicule. Aussi, qu'arrive-t-il '1
Cl c'est que les malades qui les boivent pendant
" tes Jqoi cie juillet et d'aoAt éprouvent souvent
doaleur. de tète, des tiraiUemetlts et des
«eontractures dans le. muscles, des chaleur
« dans les eotrailles, des insomaie f des consti« p.\ion fi 9PlniAtres, ~o'ils
sont foreét de re«DOQqr CIe eaède, .. oi, dant un temps mieu
« choisi, Jeur aurait fait aulant de bien qu'ils en
« éprouv nt de mal. »
,J
'-n ...i ,uaI8ré.l'~inoD
de Desbrest, qu'il est préférable d'attend•• la beUe
y' n, car il n'est pas douteux que la douceur de
la température et la sérénité de l'air ne contribuent pour beaucoup à les rendre plus erfic8ces,
en aitlant l'action de la core thermale. Nous fero remarquer, en outre, qu'à cette époque de
l'aonée la tran pi ration s'établit franchement, et
le besoin de boire et de se baigner se fait le
lenlir, de telle sorte que, si ,'on arrivait il
jçhy avant le m:ois d'avril, époCJue où la chaleur
Il'a pas encore commencé, de même que IIi 1'0n,y
�373 -
constants, que le baron Lucas a dit Ilu'ssi que,
dans les grandes chaleurs, il fallait surveiller
l'emploi des eaux de Vichy. pour ne pas augmenter les maladies du foie, ce qui est vrai; car les
chaleurs fortes et prolongées rendent le traitement des maladies de cet organe plus difficile.
Quoi qu'il en soit, il n'est pas nécessaire, aiusi
que le conspillaient les anciens inspecteurs des
eaux, de suspendre le traitement; il faudra seulement ne pas oublier qu'en tout il faut de la
modération, ct que cet axiome doit être encore
bien plus observé au moment des grandes chaleurs et des orages que pendant les mois tempérés
de la saison, laquelle commence, à Vichy, le 15
mai, et finit ordinairement dans le courant
d'octobre.
Eaux Ile Vichy tranSl)Ol'técs.
Les caux de Vichy sont, de toutes les caux
minérales, celles dont on expédie le plus, tant en
France qU'il l'étranger. Cette consommation s'explique par les importants services qu'elles peuvent rendre loin des lieux qui les produisent.
Doit-on conclure de cette grande exportation
que le traitement sem le même qu'à la Source?
Assurément non, car le malade consommant l'cau
�-
374
hors des localités thermales ne se trouve plus
Jans les mêmes conditions que celui qui, venant
aux sources mêmes, modifie ainsi ses conditions
hygiéniques sous le rapport de l'air, des lieux
et des occupations. Outre ces considérations, il
existe auprès des fontaines des substanées salines qui flottent dans l'atmosphère, et dont la
présence contribue encore à l'efficucité des eaux.
Sous ce rapport, voici ce que nous dit Tardy :
« On remarque, auprès des sources de Vichy,
cc un sel volatil qui frappe l'odorat des buveurs,
« et qui s'élance hors de la source, charrié par
« les eaux, lequel ne doit pas 'Y être inutilement.
« C'est une matière éthérée qui, par son efficc cacité avec les esprits animaux, pénètre sans
CI obstacle dans tous les réduits des viscères ct va
cC leur donner un nouveau mouvement et une
« nouvelle vie; mais qu'on ne s'y trompe pas, on
« ne trouve cet esprit qu'à leur source; c'est là
cc seulement qu:û se plaît à mant/ester sa présence
c( et ses bons elfets. »
L'nIt6ralion la plus notable observée dans les
('aux transportées consiste dans la perle d'urie
l ""ère partie du gaz acide carbonique, ainsi quo
dan un uhnissemen t de tem péraluro, à J'é"al'd
ÙI' celles qui son l chauùes; pOHr ces dorniercs,
OH peul, il est "rai, rUtablir colle chuleur, f!1I
pluçautlu bouteille dans des Vabes d'ci~u
chaude.
�-
375-
Cependant, et malgré l'absence de toutes ces con..,.
ditions de nature à rendre la cure moins favorable, l'cau minérale transportée n'en reste pa
moins Ull médicament précieux pour les malades
qui, par des motifs ou des ci rconsta nees diverses.
sc trouvent malheureusement privés de pouvoir
sc rendre à Vichy. Ceci concerne particulièrement les habitants des colonies ou des régions
intertropicales, lesquels, par suite d'une action
climatérique mauvaise et incessante, sc trouvent
atteints de ces diathèses bilieuses avec engorgement du foie ou de la rate, compliquées le plus
souvent de diarrhées, de dyscutéries ou de fièvres
d'accès. Tous ces malades, privés par leur éloignement du bienfait de la cure sur place, tl'ouveront, dans J'emploi suivi des eaux transportées,
un médicament précieux, non-seulement pour
détruire les diverses causes morbides qui nuisent
à leur santé , mais encore pour combattre les influences pernicieuses du climat qui les menacent
d'une lTIunière incessante.
Les observations que je suis à mÔme de recuei 1IiI' chaque année, sous cc rapport, à J'hÔpital
militaire de Vichy, dont je dil'ige le service depuis sa création, m'autorisent à recommanùer
aUJourd'hui l'usage de ces euux, aux personne '
malades qui ont faiL ou qui sont destillées à faire
U11 JOI~
séjour ÙUIIS nos l'0s:,essiolls J' Al'l'iq ue,
�-
376
_.
ainsi que dans les régions coloniales, où règnent
d'une manière endémique toutes ces maladies
diathésiques à fond bilieux, do ut nous avons
parlé plus haut.
Quant au mode de conservation des caux transportées, celui qui se pratique aujourd'hui par les
soins de la Compagnie fermière, sous la sUl'veillance d'un commissaire spécial nommé par l'État,
ct qui consiste à renfermer l'cau puisée au sein
de la source dans des bouteilles immédiatement
bouchées et capsulées, me paraît convenable.
Chaque capsule, en outre, indique le millésime
el le nom de la source. On doit avoir soin de
tenir ensuite les bouteilles dans des endroits frais,
ù l'abri de la gelée et de la chaleur. Dans cet état,
l'expérience il prouvé qu'on pouvait leur faire
traverser les mers ct les conserver plusieurs années de suite sans alt6ration, soit en France, soit
dans les colonies.
Néanmoins, et malgré le soin apporté à tous
ces moyens de conservation, nous conseillons aux
personnes qui veulent obtenir un résultat COffiplétemen t effic:lce de faire en sorte de se renùre
aux sources. C'est là seulement qu'elles pourront
trouver, avec toutes les conùitions hygiéniques,
tou les éléments constitutifs auxquels les eaux
de Vichy doivent leurs propriN" méùicales.
La Compag;lie fermière, pour diminuer, autant
�-
377-
que possible, les altérations qui proviennent d'un
séjour trop prolongé dans des magasins, où les
soins de conservation ne sont pas toujours bien
observés, a cré6 à cet effet des succursales à Paris,
boulevard Montmartre, 22; à Londres, Margaret
Street, Cavendish square; à Bruxelles, à Riga,
à Saint- Pétersbourg) à Moscou, à Varsovie, à
Constantinople, à Madrid, à Alger, et dans les
colonies, tant anglaises que françaises.
Eaux al't1Jlcicllcs et Scl& miuél'aux uat11l'cls.
Allez aux sources naturelles, dit M. Bourdon,
le chemin de la nature vaut mieux que le chemin
du laboratoire.
Je ne saurais trop blô.mer ici l'emploi de l'eau
de Vichy artificielle, qui ne peut, en aucun cas,
remplacer celle qui provient des sources naturelies; qualifier d'eau minérale de Vichy le produit d'une simple dissolution de bicarbonate de
soude, c'est commettre un abus de langage aussi
choquant que de donner le nom de vin à un mélange d'alcool, de crème de tartre et de sels terreux que cc liquide fournit à l'analyse.
Les éléments des eaux naturelles sont réurLis
dans un état de combinaison toute particulière,
•
�•
- 578que la main des hommes ne peut réaliser; ils
sont minéralisés dans le premier cas, et seulement
mélangés dans le laboratoire du chimiste j il est
d'ailleurs bien démontré aujourd'hui que cette
dissolution <le bicarbonate de soude est prise
bientôt avec répugnal1ce, que J'estomac s'irrite
et ne peut le supporter comme celui qui est
contenu dans l'eau naturelle. Les formules pout
préparer les eaux artificielles peuvent être exact s j
mais nous devons exprimer nos doutes, par la
raison toute simple que la chimie' découvre sans
cesse <le nouveau. éléments plus ou moins importants dans les eaux naturelles, qu'on ne soupçonnait pas auparavant.
Ce q ùi prouve, d'ailleurs, que toutes ces considérations ont leur valeur, ct ne sont pas illusoires, c'est le nombre toujours croissant des
personnes qui, tous les ans, Se rendent à Vichy
pour prendre les eaux à la source. C'est ainsi que
nous voyons sur la li~te
officielle, publiée il Vichy,
qu'en 18:39, 1,94.0 malades ou visiteurs sont
venus dans cette localité thermale; en 184.9, dix
ails plus tard, 5,840; et qu'en 1858. cette progl'c sion s'est élevée au chifl're do 12,000.
Cependant celte proscription absolue, quant à
l'cau arlifici lie employée en boisson, ne <loit
pus être étenclue aux sels pour buillS, d'un usage
toujours précieux, soit pour les personnes que
�-
570-
leurs occupations, Jeurs infirmités ou la distance
tiennent éloignées de Vichy, soit pOUl' celles qui,
la saison finie, veulent continuer chez elles un
traitement prescrit par le médecin. Ces bains
ne sont pas, à proprement parler, des bains artificiels, alors qu'ils sont préparés avec des sels
naturels extraits des sources.
Pendant longtemps, on s'est contenté de vendre,
sous Je nom de sels de Vichy, le bicarbonate de
soude, saturé par les gaz qui s'échappent des
sources, ou même celui du commerce, souvent
mélangé de sels étrangers plus ou moins nuisibles.
Pour répondre aux réclamations incessantes des
médecins et des malades, la Compagnie concessionnaire de l'Etat a établi, près des sources, avec
le concours, sous la surveillance spéciale et la
direction de M. llru, pharmacien, de vastes laboratoires, où l'on extrait, au moyen d'appareils
spéciaux. d'évaporation, les sels contenus en dissolution dans les eaux minérales. Ces appareils
évaporont, par heure, 1,400 litres d'eau, donnant
chacun 7 grammes de sels par litre, qui se distinguent par leur blancheur mate, leur te turc
spongieu e et uue forme cristalline qui leur est
propre. 1\1. Jules Lefort, qui en a fait J'analyse, Il
trouve qu'ils étllient composés de bicarbonut s de
soude ct de magnésie, de sulfates de soude ct de
chaux, de chlorure de sodium, de silicule de soude
�- 380et d'oxyde de fer, etc,; en résumé,des principaux
sels qui minéralisent les eaux de Vichy,
L'État, afin de régulariser cette exploitation
commerciale, et voulant donner aux produits de
ses sources le cachet de la vérité, a décidé, par un
arrNé ministériel, en date du 27 mars, qu'un
agent spécial nommé par le gouvernement présiderait à l'extraction des sels, et scellerait chaque
boîte ou {lacon, de manière à éviter toute fraude
et à donner aux malades toute sécurité.
Résumé eoneel'nant les maladies
qui peuvent être traitécs avallta"enScJlleut
pal' les caux lIe Vichy.
1 0 Organes de la digestion.
Ces eaux sont salutaires dans toutes les maladies de l'appareil digestif caractérisées par un
trouble dans les fonctions digestives, telles que
défaut d'appétit, lenteur, pesanteur, chaleur ou
ballonnement avant, penùant ou après les repas,
avec inertie ou faiblesse des intestins, borborygmes et alternatives de constipation ou de diarrh6e :
maladie que l'on désigne sous les noms de gastralgie, de dyspep ie, d'anorexie, d'entéralgie, de
pyrosis ou de fer chaud.
�-
381 -
Elles sont également convenables dans les embarras gastriques, dans les hypersécrétions des
sucs acides ou aigreurs d'estomac, dans la gastrorrhée, les nausées, les vomissements alimentaires glaireux ou bilieux, dans les gastrites, les
entérites et colites chroniques, par suite de diarrhée ou de dysentérie.
Ces eaux sont salutaires, cn outre, dans toutes
les maladies qui tiennent à un état général de
faiblesse organique abdominale, par suite d'altération des fonctions digestives, d'alimentation
insuffisante ou de mauvaise nature, de fièvres
d'accès rebelles, de diète trop prolongée ou de
pertes abondantes de sang, alors même qu'elles
s'accompagnent de signes scorbutiques et cl' œdème
des extrémités. Sous leur influence, les forces
assimilatrices se réveillent, l'appétit reparaît, les
digestions s'améliorent, la reconstitution ou le
remolltement organique s'opère, les fonctions générales se régularisent, et les épanchements souSe
cutanés sanguins ou séreux sc dissipent..
Les caux de Vichy conviellnent particulièrement aussi dans les maladies du foie, telles que
rhépatite aiguë ou chronique, 1 s engorgemellts,
emplltements ou obstructions de cet organe; dans
les calculs, les coliques hépatiques ou hépatalgie,
dans lajaunisse ct les affections ictériques de toute
e. pèce; d811 1 engol'gem nts de la ra(e, du
�- 382 pancréas ct des glandes mésentériques ou du
ventre, alors que les engorgements sont particulièrement la suite des fièvres intermitlentes invé~
térées, accompagnées ou non des signes dont
l'ensemble caractérise la cachexie paludéenne.
2° Organes de l'appareil ttrinaire et génital.
Les eaux de Vichy sont, en oUlre, favorables
dans les maladies des reins, avec ou sans sécrétions anormoles, dans les coliques néphrétiques,
lu gravelle d'aciùe urique, d'urate d'ammoniaque
ct d'oxyde cystique, ainsi que dans les calculs
vésicaux Je mt!me nature; dans le catorrlle vésical, l'incontinence d'urine, la paralysie de la
yessie et les pertes séminales;
Dans le diabMe et l'albuminurie, dans les engOl'gemenls ùe la matrice cL des oyaires, avec
aménorrhée ou dél'aut d'{'coulement des règles.
;lo Apparez"l de La locomotion.
Les eaux alcalines sont indiquées, pal' leur nu·
tnre spéciale, dans la gouU , le rhumatisme
goulleux articulaire, musculaire ou sciatique,
ainsi que dans les ankyloses récenles.
IWes sont également utiles dans beaucoup de
maladi('s de la peau quo l'on tl'llile lIujourd'llui,
aveC' le plus grand succès, tant t\ l'ext('riruI' <Jn'ù
l' inl (~I'icur,
par des ,olu tions dc bicarbonate de
l'o\l(le, ou pal' d'autr s préparations alrnlinrs ou
sulfro-ncai~,
t Iles CJue les nll'ccliolls pilpU-
�-
385-
leuses, le prurigo, les dartres furfuracées, l'eczéma simplex ou chronique du cuir chevelu, la
teigne furfuracée, l'eczéma des parties génitales
ou des cuisses chez l'homme et la femme, avec
démangeaison, enfin la gale, que l'on prend souvent pour l'eczéma simplex. A toutes ces affections, M. Devergie ajoute certaines formes squarnmeuses de psoriasis, et principalement les diverses
variétés de lichen, affection liée, dit cet auteur
ùans son excellent ouvrage sur les maladies de la
penu, à des gastrnlgies avec production aciùe. Le
bicarbonate de soude est encol'e de nos jours le
moyen le plus puissant de guérison dan ces sOl'tes
d'affections.
Suivant les observations de M. Giraudeau de
Saint-Gervais, les eaux de Vichy doivent s'appliquer el s'appliquent en effet, suivant mes observalions, aux nf1cclions sy phil itiques consti lu tionno Il es , ou consécutives aux divers traitements
mercuriels, l'iode et le copahu, dont l'emploi prolongé détermine souvent des maladies très-graves
de l'appareil digestif, lesquelles trouvent dans les
caux de Vichy un puissant moyen de guérison par
suite d'un c/l'et dépul'utif etl'épul'atelll'.
En résumé, toutes les maladies dont nous velions de parler forment le fond général de la c1i.
n iql1<' de Vichy, à l'égard desqu Iles ces cuux produiscutles plus salutaircs cffets.
�-
384-
Ici se termine la tâche que je m'étuis imposée;
j'ai voulu offrir un résumé, aussi complet que le
comporte le cadre que je m' éta·is tracé, des conseils à adresser non-seulement aux malades qui
viennent prendre les eaux aux sources mêmes,
mais encore à ceux qui, ne pouvant se déplacer,
sont forcés de les hoire loin de Vichy. Je serai
heureux et suffisamment récompensé si les avis
que j'ai consignés dans cet ouvrage leur procurent
un relour complet à la santé, ou tout au moins
un soulagement; car, rendre service à ceux qui
souffrent a toujours été à mes yeux la plus helle
application que l'on puisse faire de l'étude de la
médecine.
FIN.
�TABLE DES MATIÈRES.
AVANT-PROPOS • • • • • • • • • • • • •
1
Origine dc Vi<:hy ou Vichy d'autrefois ..•
llistoirc ùe l'établissement thermal. •
Yichy d'à pl·éscnt.. . • . . .
Gl'nnd c':tablis,enl nt Ihermal. ••.
Nouvel ('Iablissenlent Ihermal. •.
l:tablisscm 'nI balnéairc de l'hôpital civil.
Tarif ùes eanx nlilll'rales .•
Tarif dcs bains . . • . . •
Uùpiwl thermal militaire ..
U\Jspire civil. . . . . . .
Elablis,emcnt hydrothérapique ..
l:XCIi rions. . . . .
La montagne Verte.
Allée de Mesdames.
Cllsset • . . . . • .
J)Arùoisilwe •. . .
Mal~ux
et le Casino.
La cOle Saint-A Illand.
ChMcau de Randàn .•
1
12
15
19
22
2425
26
28
al
lit :lIl1n 0 nt.. . .
33
33
33
3'
36
38
'.2
43
l'
47
Ch~lt'au
d'EfTi;\l,
Ch:ltcldoll.. • •
4!1
~!/
I.)~
�386
Château de Busset. .
Château de Charmeil.
Géologie. . . • , . •
Du climat cl de la végétation de Vichy,
Du règne animal. . .
Du règne minéral, . . • .
Origine ùes sources,. . .
Température dl's sources. ,
Produit des sources. . . .
Propl'iétl\s physiques el chimiques des eaux.
Anal yse des sources.. • . . . . . . , , •
Tableau général d'analyses. . . . . . . .
Des propriétés particulières il chaque source..
Source dll grand puits Carré
Source du puits Chomel. . .
Source de la Grande-Grille..
Source de Mesdames..
Source Lucas.. . . .
Source du 1'I10pital. .
Source des Ct1lestins.
Nouvelle source des Célestins..
Source du puits artésien Lardy.'.
Source du Parc.. . • . . . . .
Source de Hautcrive-Iès-Vichy..
Source du Saint-Iore.. . . • . .
De l'action physiOlogique ries caux de Vichy. .
De leu!' actiCln sur la circulation d LI sang.
De leur action physiologique en boi son. . •
De lour action physiologiquo Cil bains.. . .
Action chimÎllue sur divors tissus animaux.
Propl'iétê~
médicales des élém nts des cau~
do Vichy
en particulier . . . . , • . . . . . • . . . . • "
De l'inOuence des maladies cbronitlucs et diath('sifJlleS
i;ur la santé en général. . . • • . . . . . . . . ,
Du mode rI'al,tion des eallx ct des considb'ations Ilénl,raies q Il i s'y l'alla hOIlt. . • . • • • • . . • • •.
Opinion des anciens médl'cins ~l\'
les propriétés OI('dicales aUrihuées aux sourc ·S. • • • • • • • • •
Indications dans J'administration des caux.. . . .
Cllllll't'-IIHlicaLiolls dal~
l'a(hni~to
des ca ux.
52
Si
55
57
58
59
6t
65
1)1)
67
68
6!)
72
7475
76
78
80
81
83
86
87
88
89
90
91
92
94
ml
100
10:.1
108
11 :;
liit
H,n
IO~
�-
387-
AIl'ections des organes de la digestion..
Gastrite. •
Pyrosis.. •
Gastralgie.
Dyspepsie..
Maladies du roie..
De la jaunisse.. .
Des coliques hépatiques.
De l'hépatite avee engorgement du roie. •
Engorgement ~im(le
du foie. . • • . . •
EngOl'gement du roie avec coliques hépatiques..
Calculs hépatiques ou biliaires. . • . . • • • .
Maladies de la rate. . . . • . • . . . . . • .
De l'engorgement cie la rate, suite de lièvres intel'mitten tes. . . . . . . . . . . . . . . • . . • . "
De l'engorgemcnt cie la rate avec dinthèse ou cachexie
paludécnne.. . . . . . .
En~orgemt
de la matrice..
Eugorgement ùes ovaires.. .
Du la goutte. . . . . . . .
Considérations spéciales sur le morle d'action des eaux
de Vichy dans le traitement de la goulle.
Hygiène des goutteux.
Rhumatisme. . .
Gravelle urique..
Calculs urinaires..
Catarrhe vésical..
Mode d'action des eaux dans celte malaùie
Cat31'1'be vésical avec paralysie de la vessie, suite d'injoctions il'ritantcs.. . . . . . • • . • •
Catarrhe v 'sical pal' suitc du calculs. . . .
Catarl'llc vésical avec incontinence d'ul'Înc.
TrailCllIcnt hygiéniquc. • . .
DiahMc sucré ou glycosurie. . .
A Ihuminurie. . . . . . • . . .
Modo d'administration des caux.
Bains . . . . . .
Bains de vapeul·. .
Douches, .
!,avcll1cnts. . . •
110
170
175
117
182
190
19:1
198
20~
206
208
210
215
21!l
220
226
220
230
2W
240
257
258
272
277
283
286
2117
288
200
291
309
314-
3((;
a2:1
3~
!i
:l:lll
�-
.
388
.
Boissons. • . • • , •
.
Durée du traitement ..
Précautions observées anciennement.
Règles hygiéniques à suivre pendant la cure ••
De l'habitation . . • • . • • . . • • •
Des vêtements. . . • • • . • . • . .
Des aliments dont on peut faire usage •.
Des aliments dont on doit se priver .•
Des boissolls alimentaires. . . . .
Du sommeil..
Précautions •.
Distractions.
De la saison .•
Eaux tl'unspol'tées ••
Eaux a l'tili ci elles. - Sels minéraux transportés ..
Rèsumé concel'nanlles maladies qui peuvent être traitées avantageusement par les eaux de Vichy ..•••
~
~
330
339
3t3.
346
3.1.1
348
340
353
357
366
361
368
370
373
311
380
FIl'( DIl LÀ TÀDLE.
'Hl'OC IIAI'IlIE IIENNU"lm, nu!': llU IJOUI.LVAl\IJ,
lloulolard oXlbrlOllr
~o
1'0 ri••
7. DATIGNOLLES.
��BM DE VICHY
111111111111111111\11111111 1111111111 11111 11111 11111 11111111
116148 0044
���
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Le Thermalisme
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<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
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A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
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The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Vichy
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Barthez, François (1801-1868)
Title
A name given to the resource
Guide pratique des malades aux eaux de Vichy...
Publisher
An entity responsible for making the resource available
J.-B. Baillière
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1861
Source
A related resource from which the described resource is derived
Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) S.H. V 10 615.85 BAR
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Guides
Cures thermales -- France -- Vichy (Allier) -- 19e siècle
Cures thermales -- France -- Vichy (Allier) – Guides
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Cures thermales -- France -- Vichy (Allier) -- 19e siècle
Cures thermales -- France -- Vichy (Allier) – Guides
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Guides