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72d98cf259c3a7002dcc8049ff7259cf
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Text
PRESIDENT :
C O U R D E C A S S A T IO N
M
CHAM BRE D E S R E Q U E T ES.
c o n s e ille r r a p p o rte u r
CONSULTATION
M. D E G A U .JAL.
POUR
AVOCAT-GENERAL :
N e g o cia n t à P a ris,
CONTRE
Les Syndics de la Faillite Montgolfier et Cie, de Roanne,
1a
Q
u e s t io n
de
r a ppo r t
des
in t é r ê t s
et
b é n é f ic e s
reçus
P A R UN C O M M A N D IT A I R E .
i *i
_ _ _ _ _ _ _ ________
L’avocat aux Conseils
soussigné;
et à la C our de Cassation,
Connaissance prise d e l'a rrê t ren d u le 2 décem bre -1846,
par la C our de Lyon, e n tre les parties susnom m ées, et des
docum ents se ratta ch a n t à cette affaire,
Est d ’avis que le pourvoi form é co n tre led it a r r ê t,d o it être
rejeté.
I l
va m otiver son o p in io n .
,i.
•
■
1
F A IT S .
Une Société en nom collectif et en com m andite, s’est formée à
�Ilo an n e, par acte passé les 2 0 ju in et 20 ju ille t 4837, devant
M *üerlinot* n o taire à Paris, et sous la ra iso n Itfontgolfier et
C om pagnie, p our l'e x p lo ita tio n , à R oanne, d ’une papeterie
appartenant à M. Achille -Moutgolüar.
Cette société s’est constituée an capital d ’un m illio n , dont
700,000 fr. p our l’usine apportée p ar M. Achille Montgolfier,
et 500,000 fr. de capitaux com m anditaires, form ant le fond de
roulem eaL
M. Tilanchet, défendeur év en tu el, était l’u n de ces com m an
ditaires et p o u r la som m e de 100,000 fr.
L’extrait publié conform ém ent à la lo i, a contenu toutes les
énonciations qu’elle exige dans l ’art. 45 du Code de com m erce
e t notam m ent Jes apports ci-dessus :
L ’article 8 des statuts sociaux est ainsi conçu : « Chaque action
» donne d ro it :
__
» 4* A un in té rê t de 5 p o u r 100, payable de six mois en six
• m ois, le 1" m ai et le I er novem bre de chaque année, chez le
» banquier de la Société, a Paris ;
no ;.
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'*■ •
» 2“ A un dividende prop o rtio n n el qui sera payé après chaque
» inventaire annuel, et dont la quotité sera réglée p ar u ue dé» cision de l’Assemblée g én érale, conform ém ent à ce qui sera
• d rte i-a p re s ;
*
> 5* A une p art proportionnelle de p ro p riété dans toutes
le s valcnrs de la société. »
La société en tra e n c o u rs d ’exploitation. Elle étaildans toute
l’activité de cette exploitation, lorsque en m ai et novem bre \ 858,
les actionnaires reçu ren t sem estriellem ent l'in té rê t de leu r
.com m andite.
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ni.
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M .tB lan ch et reçu t ainsi deux fois 2 ,5 0 0 fr.* .soit ensem ble
5 .000 t fr.j! in té rê t à 5 p o u r JOO l’a n , de ^ c o m m a n d it e de
100.000 fr. Il les reçut sem estriellem ent,. à Paris^ de .ilÀJL pourol
et G irerdji banquiers d e là société M ontgolfieret'Gam pagnie„^af7
v o ir 2 ,500 fr. en m aH '8 5 8 et 2 ,5 0 0 fr. le 20 n o v e m b r e ^ ) jj$
m êm e année. Q uelques actïônnaires > et n o tam m en t M. ,AcJ]il}^
M ontgolfior, gérant, e t M .-Mont gol fier père* ^’étaient,.payés des
intérêts en m ai I 8 3 9 ,i quelques jo u rs avant la d é c la ra tio n ad ç
faillite, m aisM . Blancliet n ’a rien reçu en: 4859;, il,u ’si tpucb&(jiie
les deux sem estres d'intérêts de 1858. Uni inventaire fait à la, fin
de \ 858, ayant présenté des bénéfices,. M. Blanchefcreçut 5^61,0 frp o u r sa pari, dans lesdits. b é n é fic e s;. u¡ " f - .^q
'flíí¡cl>nmnoh
C ependant, le 22 ju in 1859, Iárso<nété'‘M ontgólfiéret Giey fut
déclarée en état d e failli té.*' '
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i.G inq ans environ se passèrent et ce n ’est que le 22 mai
que les syjidicç de cette.faillite, o n t assignq M. B lanchet devant
le tribunal de com m erce deRoanne,¡afin de rap p o rt dés 5,’0Ü()Tr.
dfinftqrjêta et des 5x6 i 0 fr. de bénéficjesj qu’il avaitxeçus en 4 858.
Ici, ét quant à la procédure suivie, il çonvienti de laisser; p a rle r
Vart*ôt attaqué et d ’extraire les faits d u d it a r r ê t . . .
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•
*
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« Une société en com m andite p a r actions à cxisté'à Rtoanfifc,
sous le iióm (le’MohtgóTfíé’r et C'e, cëtte matëoïi a è ië décliarée en
faillite le 22 mai 1854. Par exploit' dè l’hursáiér d e P a ris ;: U?s
syndics ont assïgri^ le s ie ù r B lanchet, lfun dè^ associés, sim ple
bailleur de fóudá, devant le trib u n al d eco m m erce de R oanne, en
payem ent de la som m e de 8, 010' frv q u ’il aurait: reçu e1d u d it
com m erce M ontgoliier et C,e, soit à titre d’in térêts d ’actions,
soit î\ litr e do dividende do -bénéfices, et cela, à, une époque .où,
•selon les syndics ii'ladito ntaison, loin ; de pouvoir en payer à; sep
actionnaires, n'avait pas !m≠Uïi a c tif suffisant .poup payc^sçs
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créanciers l'ta n d is'q ü & 'lésie u r Blarichet n e reconnait:poiiit que,
dès l’origineTMe fo n d s;soèial ait ’é té-entam é et soutient que pen
d a n t Îe temps-ôù dès-intérêts on t été payés p ar la sdctëté Mont^olfier e t'm è in è 'p lu sie u rs m ois"après, cette société é ta it'e n plein
crédit ^ qu’aux veux de tout lé' mrindé“elle' paraissait prospérer,
et^qu’avec ses élém ents de succès, elle aurait réellem ent prospéré
saris la m auvaise direction et Iles fautes du g é ra n t; ajo u tan t q u ’il
y*a (èu clé là p a rt dé lu i, M. BlanchetJ entière "bonne foi, en con
t r a c t a n t ^ soüiété et stipulant ses conditions, en versant exacte*
m en t et intégralem ent les fonds q u ’il lui avait p ro m is; en recevant
ce qu’elfe’lui d o n n a ;!b o n n e foi en tout et toujoursÆ es^ syndics
dem andaient de plus les in té rê ts de cetteisom m e et les dépens.
De le u r côté,:les syndics o n t protesté co n tre ces énonciations; ils
o n t dit notam m ent que la pensée de so u ten ir que la m aison Montgolfier était in bonis dès l’o rig in e et lors des payem ents des in
térêts et dividendes, n ’était venue au sieur B lanchet q u ’en
d e rn ie r état de plaidoirie devant la Cour, et q u ’au contraire, la
situation plus que précaire du com m erce M ontgolfier dès son dé
b u t, était nofoire et spécialem ent à la connaissance de Blanchet ;
q u’enfin, le capital socialavait été constam m ent entam é. M. Blan
chet a persisté dans ses explications ci-dessus. M. Blanchet se
présenta su r cette dem ande, en soutenant q u ’ils n ’avait reçu que
ce q u ’il avait le d ro it de recevoir, et conclut à son renvoi p u re t
sim ple d ’instance avec dépens. »
■
»
« En suite des plaidoiries contradictoires; le trib u n al de com
m erce de R oanne re n d it, le 17 octobre 4845, un jugem ent motiv é fe t conçu en ces te rm e s: »)
Le trib u n a l,
u- . / f ,;r
i
* ’ »‘Considérant'* que l’acte de société du 20 ju in 1857, reçu
M* Bertinot,n notaire à Paris, co n tien t au proGt-'des actionnaire«
la stipulation d ’un in té rê t à 8 p o u r 100 (article 8) ; •iiirfmwbi:
�« C onsidérant que lesKtiers iliirnt put'Ig n o rer cette société,
puisqu^elle a été créée par acte n o tariç.et q u ’e x tra ite n -a été pu•‘i./;.><*! Ht *»
U ‘¡i Olr..’ i-oo; *• .fow.rn
.».< *
bliç conform ém ent à la lo i;
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« C onsidérant q u 'il n ’était pas nécessaire que cet ex trait com -‘
p rit «l’a rt. 8, les dispositions de cet article n ’étan t pas de celles
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dont la loi o rd o n n e la publication ;
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« Que les intérêts reçus p ar B lancliet lu i sont donc acquis léga
le m e n t; ‘ 'ilir - ■'
.-..orn.iguj,-.!*
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« Mais, considérant qu’il ne dort pas e rfè tre de niêm é duipâyem çnt ,du dividende des préten d u s bénéfices; que de l’inspection
d.es, livres il résulte que les bénéfices étaient illuspires,. e t q u e *
m êm e dès le com m encem ent des, o p ératip n s0d e d a société* isofy.
capital;n’étaU ,plus -intact ;
.Qrj{j f. . ^ > , ;. ;;Bi - lu y - ,o '- :o n m ï
, ^.C onsidérant q u e ce qui a été indûm ent, reçu est sujet à restitu-n
tÎQÏ1 «¿,b*n loq.j.. 4i.ü «k.'j n‘n
« b u p /n i) u,i{<iu ic q ^.v iiy u iv rh «r.
J « Ouï M onsieur le juge-com m issaii-é en 'soii rap p o rt, et statu an t
en ¿ p re m ie r i reçsôrt, prononce« que B lanchet est renvoyé de là
dem ande a lui form ée, q u a n t’au chef to u ch an t le rem boursem ent*
des intéfête.d’actions;
. u;
- ;
iii,i?"
-
/Mais* leico n d am n e, m êm e p ar corps, à ra p p o rte r a u i d e
m andeurs la'som m e de trois m ille six .cent dix fran c s, p a r lui
replie à titre, de bénéfice, le condam ne, eu o u tre , a u x -in té rê tsdepuis lo jo u r de la dem ande. » f» lri r ,; ;1
-«»L-:
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' « f a r exploit du 20 novem bre ^ 845, les syndics M ontgolfier'
et C19 ont appelé de ce j ugem ent au chef qui reuvoyaitM ! Blanchet
d ’instance su r la dem ande en rem b o u rsem en t d ’in térêts d’aç-,
tiens. Ils o n t ajouté à leurs conclusions, su r le u r appel prin cip aj,
dés cpnclusions subsidiaires, teu d an tà une preuve de faits déniés
p arM . B lanchet, et qu’il a com battue. » ' ;
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POINT DE DROIT.
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« Le sieur Blanchet d o it-ii être tenu de rem b o u rser à la faillite
la som m e q u ’il a reçue de la m aison Moritgolfier à titre d ’inté
rêts d 'a c tio n s ? ^
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îif lfV*i ii"ijp
j »
« Les syndics doîvent-ils être adm is â la preuve par eux subsidiairem e.it offerte?
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•• , c i ü ‘l/i'f u;j:.
j)»M &A ‘Jïi(y • A-t-il été bien jugé p ar le ju g em en t d o n t est appel?
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« Quel sera le s o rt des dépens?
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l! rf'Lesconcltisiofts des syndics dé la faillite M ontgolfier ten d en t
à ce q u 'il plaise à la C our, au principal, dire q u ’il a été m al jugé
p a r le-ju g em en t dont est appel, bien ap p elé, ém endarït, con-^1
d am n er Je sieur B lanchet à ra p p o rte ra là faillite M ontgolfier le s J
intérêts q u 'iF a reçus cotnm e com m anditaire, to u t aussi t i e n que
les dividendes, par rappo rt auxquels il n ’a pas fait appel in cid en t^ 1
l'in tim é c o n d a m n e ra to u s,les d é p e n s é e première! instance et
d ’appel, leçquel?4 épQD6 inséra* dans, tous le s ta s ,p e r m is ¡aux apr.o
pelants de^tirçïxen frais de:9yndicat, l’am ende reâtltuée.Jxnjm oli
« Subsidiairem ent, et a tte n d u la dénégation' récémbiiénf faite'
P ^ J^ y e u X ; f la n c h e t, admeürey le sy n d icat à prouverai tau.t p ar
titr e s ^ u e par témoins. e|,piir experts, tous les faite p ar eux cotés, u
etspécialei2)e n t,q u e , (Jès^oni.début, la société Montgolfier était i
au-dessous de ses affaires, et q u ’ellp n ’a jam ais jjunproduire un
sancc du.sieuL- M anchet, com m e de tout autrç co m m an d itaire,
d roits et dépens réser.vés en ce cas.
^:cjr»s"‘«! 1 -HlM
tut ,rfiioic.ui‘jito'> e*i«olojüO [c Jh«> \l .u y ,ij
v .4 , Les conclusions du sieu r IMânclmt, in tim é /te n d e n t à ce q u ’ill
plaise à la Cour, sans s’a rrê te r ’à la preiïvb;subsidiaiL’em éul de-q
i
�m andée p ar lès syndics !d e la^fàillite M ontgolBer et Cie, laquelle
sera rejeitéé commis non p é r tin e n te 'in a d m is s i b le , n iettre Tàp^
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pellation au’ n é an t, et o rd o n n ér^q u e ce^ d o n t é é ra p p e l so rtira
s o n ’plein et en tier effet; les appelants c o n d a m n e s a îV tn e n d e ^ i1
aux dépens, sous les réserves expresses de M. Blanclïèt, à raison
de toûs kutréü droits ét aciionàî1* 1 ”/ "
,1 J-inqqc‘*
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•.;;irv*r‘ o*'1“
:? =i f v
>fr v r j
.,inel -ur.îM O T ^S EU DISPQSBT:IF DE L ’ARRET.
« C onsidérant iju ’iî est' d ’un usage constant^ dans toutes les
sociétés-en com m andite par actions, et connu de tout'le' m onde,
d’accorder périodiquem ent Fm tér& t des'som m es A ^ e rs^ p a r'les
com m anditai fës1; que les''tiers qiii orit'confràcté ^ v e c îà société
n ’orit pu^iêtt’ë ttoîftpës p ar le défaut île publication !flë' cëttéjI;
clause de l’acte de société, puisqu’il ri’ex'iste pas (lé Société ’dé
c a.g e n re sans crite clause, poup ainsi direiobligëe.; ’
,
« Considérant qùë.la publication qui a eu liëu p ar ex trait.d e
l’acte de société, tio n fo m iérh eritàil’article ‘^ 5 du Code de' com
m erce, a renferm é toutes les indications prescrites p ar cet article
et spécialem ent la date d é b a tt e ^ri& i$ï;; que si les tiers ne se
trouvaient pas suffisam m ent renseignés, rils pouvaient, avant de
contracter a v ec ia société,‘p re n d re connaissance p ar eux-m em e?
, '‘in u r’.n91or t .
• ’i,
'>n v u . ¡\
-, .K \,
des conventions sociales, ou ils au raien t vu que les in té rê ts d e
vaient être prélevés p a r'lé s'a sio c lë s'c o m m a n d ita ire s; ‘¡»p c>‘
« CorisidéraiU i^ud^si oü'iàduidttàit rig o u reu sem en t le principe
qu’il ïà u t flek
aélf{itè,'ftiçr‘Ia fed ciÉ ë'^ ô u ^V jo V ïeëîàs^ciés com m ahditairespuissentrc'ém ’o iii kaiis éfreHènnsànrajTpo^t, '
l’irit'érêt ^ è iÎétirfcriràW iàn d it^ ii^^ y durait plus (le sdcïët^Îfè cè ’
genre possible, et qui pût se fonder et s’étab lir, puisqu’il arriv e, !l
presque dans tous les caii, q u 'il n’y a pas de bénéfices dans'les
prem iers temps de la fondation d ’uno société;
■ 1 ; j::
�© îlîiÇ ft W ’^ P P ^ t i e n t . a u ^ t r i b ^ n ^ u x ^ ^ , ,
m n ie r,s’U^s’est écoul^.un.^cop lpng tem ps depuis,q«e l^ o c ié té ^
esl ' r - ---- -1 -: 1--------------- :-£--------------i l----------- i i -------- ---•
p o u r résultat de com prom ettre l;in t^ ê t^ d e s tiers j, que^ da^s ce^
cas, ils devraient être déclarés responsables p ar le ra p p o rt des
intérêts perçus',!tàài^èeülem ënt?'dè'ptiis: ré p o q ù e où’le u r faute
et le u r ^égligencej ,a u ra içn t; com m encé à être sans,, je& cus^-quû,
dans, Jacau se, il pe s’est p o in t écoulé un, tem ps trop* long ava^t,..,
la,dissolution de la société, p o u r,.q u e ,1’on, puisse adresser0aux|j
associés' com m andj taire$3lejrep rq ch e Lde négligence ; q u ’i]s,,ont
donc reçu ;Ies in térêts ,,dejbonne .foi, pendant le c o u rt,e sp a c e n
d^;tem ps dp T existence^e hjSociétéf,
0b o b riT oi» o w iib
« Sans qu’ il soit «besoin, d ’après les m otifs ci-désstis, 'd'è sta -’ •
tuer survies conclusions subsidiaires^et) adoptant au surplus les
motifs qui o n t déterm in é les tprem iers juges, m et l’appellation/j
au . n é a n t , . y » - o - h i eaoi*'ftîf> ni :•.•>’
«,u
t t l ir OIJp D I S C U S S I O N ;
’ ioi ôni;»OM h i a .nDiorn
:
^ îItonioInioÔfJ« If»
0*. i il AVI» .Til-IB .¡ifVi/ili,
■■u
Aucune irrég u larité de form e n apparaissant dans 1 arrêt
- i î ; O j ; ' ' f i o ■= 7,
.‘> - i i m ‘ r n | V » i i - t h i -i • y*
- > i w 1.:î »î1 >
attaque, nous n avons a nous occuper que des m oyens du ionci
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J
■•vnoia'w
La question du procès est.celle de savoir.îj . :7ferViq 3"- ïi> luoir.v
/;’« ter/nes généraux, ,si la clau se,,p ar laquelle ojj^convient,
dans un acte dOjsociété en com m andite, quelles com m anditai-,^
ies recevront annuellem ent les in térêts de leurs actions, est va«-^
lable dans, tous les cas, m êm e çeJuijOÙ la société n ’est pas en bé^-j
iiéfjces,, îi,ü Tw>u"f
Un; r'
n i" b . 'idic^O'- *■>'1rtoy»
Vlus spécialement,!si ces intérêts sont sujets à rap p o rt, quajid ils rr;
o n t été touchés;
•M'jiyo« o cu 'b tï'>Hnbnnîjà uh :f fif) >-^iîiisrfq
�— 9 —
O?«}
Plus spécialement encore, si la solution de cette dernière ques
tion ne dépend pas des circonstances, et n o tam m en t de la bonne
foi de l ’associé c o m m a n d it^ ^ |^ ii a touché lesdits in té rê ts ;
Enfin, si le défaut de publication de la clause relative au paye
m ent des intérêts annuels aux com m anditaires p eu t avoir q u el
que influence su r Iasol u tion affirm ative ou négative de la q u estio n .
SUR LES PRINCIPES GÉNÉRAUX.
Une distinction capitale, que nous devons faire dès l’ab o rd
et que M. B lancbet a consciencieusem eut faite, en n ’in te rje ta n t
pas appel incident de la disposition du ju g em en t du trib u n al de
com m erce de Roanne qui le condam nait au rap p o rt des bén é
fices p ar lui touchés, tandis que ce m êm e ju g em en t le dis
pensait de to u t rap p o rt quant aux in térêts reçus, — c’est celle qui
existe e n tre les bénéfices et les in térêts. Cette question de ra p
po rt s’est présentée plusieurs fois, m ôm e en ce qu i concerne les
bénéfices, et nous prouverons que, m êm e p o u r ce cas, la ju ris
prudence, n otam m ent celle de la Cour de cassation, n ’a pas
adm is le rapport.
La question relative aux in térêts est bien au trem en t favorable,
et, à plus forte raison, la ju risp ru d en ce doit-elle, q u au t aux in
térêts, se refuser au rap p o rt.
Qui dit bénéfices, dit pertes, en ce sens que l’un est la c o n tre
partie de l’a u tre , et 011 conçoit que l’idée de bénéfices ne se con
cilie pas to u jo u rs avec celle de pertes constatées (abstraction •
faite des motifs et circonstances, qui, m êm e à cet égard, o n t fait
résister les trib u n au x au rap p o rt dem andé). Mais l’idée' iVinté
rêts n'est pas, com m e l’idée de bénéfices, corrélative à celle de
perles. La payem ent d ’intérêts est indépendant de ces deux chan
ces diverses, aussi tous les statuts sociaux en contienuont-ils la
3
�— do —
stipulation -d'une m anière absolue, et sans condition ni réserve.
’ Le systènie'des dem andeurs en pourvoi, du m oins celui qu’ils
o n H n ro g u ô d evant'là‘ C o u r ® p i » d e Lÿôn, se fondait su r ra ïticle l-84l> du Code«iviHj,f ,f
*
° i::
JCcIharilcIe ex p rim e qu e : « Chaque associé est d ébiteur eu¡' j:
.1 .,ïi)i •- 1 , ; J ' • ;»• •pv *•>; * U,": •*,’ '
'
i* » vers la société de tout ce qu il a prom is d y apporter. » Cet
article tourne .contre', les dem andeurs eux-m êm es.; car, q u ’est-ce
que les com m anditaires de la société M ontgolfier et Ç % p a r
5exem ple,V on¥-i>romi& ^ ’apporte* àcèlte 'so c ié té? 5 0 0 ,0 0 0 Xr. de
n >: riI5V ;Oi: i
-ru0 w
r ',' • ‘
pay
fût)
. r.tî
annuel, soit la som m e dç 5 ,0 0 0 fr.
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l:--0 V— <fcW:VJl
y ; HUJl.l !■
. (ji;.L,£aticîç ;-I84î3 a donçjieçu.son entière ¿Misfactidn-y.'et les vé
r i t a b l e s violateurs, dp cûtiûr,tiç4e seraie n t de;ux q u i v o u d raien t lui
doppeç u^e,
des .exigiftacea-quejson texte n i son es1110.’) fil !ib OÎIv:> iuoiî
■' !T t
l'iMq
L 'article 26 du Code de com m erce, qui n ’est atitre'cliode que
l’^ p l i c a l ^ t j p f jjçipoipeide I’^ tic le ;il8 4 5 , est tout aussi
précis qn Jay e u j|d e ^ j£ ^ m a iK lit^ ie .s):e;t[lnpite la .recherche dont
fa c tio n n a ire peut être l’objet, en d isan t :, «j.que l'associé com « m anditaire n ’est passible des perles que ju sq u ’à concurrence
-r*Mlei feiid s'ijli'il à Wié'Bü dù i/i'e’ttre 'd a n s Va Société. » ( l”.
-no' ¿,; i .
>n:>tk o,‘. ir >i ! »r»; ¡io /
1
f •pJP^c! ? ^ n c ? ^ •?'};, B lapphet, quj,(a}Jaif,.une .mise de fonds de
dans l^soeiété i\Îo n t^ ü lii^ ’ et ,Çi0„, ne peut, si cette
société ü|<ïès:dGttes e ^ f a i t , des p e rie s ,e u être, tenu que ju sq u ’à
.i ,i n
o -
W
. •)
»
-iirL e co n d am n er en ou tro à ¡rapporter 3 ,0 0 0 fr., c’est dépasser
,,pt,vi(»lerdiai,liclft-20>pr6cit6i'! <u;U,i~ v.'A ¿uo) iiru»
i,
;
r.
�Il nous, paraît donc bien évident que l'a rrè t dé> la C p u F ^ p i »
de,Lyon, qui serait en état de violation des articles 1843 e t 20/
s’il eût condam né M. B la n c h e ü y y g p p o rt'd e s 5-000 fri 4 ’intérêts,
a respecté la lo i quand il a s t a î u ^ 6u t le c o n tra ire .’ '»UsO .«ihdU;;
L’argum ent su r lequel pivote toute la thèse des ie m in d e u rs ,
c’est que le payem ent desîintérôts est, quand il n ’y a pas de béné
fices, ¡un re tra it in d irect d ’une p artie dù capitalicom m anditaire.
Nous verrons bien tô t, em d ro it, si cette idée est adm issible et a
été ad m ise; m ais nous ferons u n e observation p rélim in aire, qui
prouvera que m atériellem en t cette idée est inexacte. Le- capital
com m anditaire réalisé ne reste p as'im p ro d u ctif p o u r laVociété.
Si une pdrtie de ce capital, dit fond de ro u lem en t, est employé
au besoin de l’exploitation au fu r et à'm ésiii'ô de ses besoins, lé
reste (et la plus grande.partie de ce capitiil^es^habitueU em enl
déposé chez un .banquier qui en paye l ’in té rê t à |a société, efr
l’en crédite tous les six m ois dans. ljusage-. ,Ainsj,,.et p ar le fait
de cette production d ’in térêts, jj.a g ]a se re u c o n tjie r,d a n sre sp è ç e ,.
quo .les 500,00Q fr. de, com m andite.dans la société M ontgolfier,
et C‘% soient d e v e n u s ^ 1 0^0,00 fr. ,L es tiers se, trouvafent.donc,
avoir une garantie de -10,000 fr. en sus de la com m andite prom ise.
O r, com m e la com m andité est un chiffre fixé et d é te rm in é , il
est évident que c e ;jeu des in té rê ts est en dehors de la com m an
dité, tan t dans le cas où ces intérêts sont u n nouvel actif, que
quand, au co ntraire, il s’agit de les serv ir aux actionnaires. C’estlà le m ouvem ent naturel des capitaux; e t la loi g énérale, in d é
pendam m ent de la loi spéciale que les parties se sont faite; sup
p o sé'q u ’il s’opère dans ce m ouvem ent u n e 1sorte dè balance,
î : ,1. '
fl/; .
■
;l]^pus venons d ’apprécier, sous lo rap p o rt du fcajcul et do l ’é«
qul^é>, l’urgu;ment principal de.!la; dem ande. Nous avons? ajouté-»
cet a rg u m en t pratique à c eu s qui; «juss^nt de3<t«cles légaux* .d«i» (
�— 12 —
autnàS/iO <lu Code civil et 26 du Code de com m erce, l’ouv ne point
trop étendre la présente c o n su ltatio n , nous arriv ero n s im m éd ia
tem ent à une analyse de la ^ ^ s j^ u d e n c e et de l'opinion, dés
a u teu rs. Cette ju risp ru d e n c e, ces o p in io n s, én o n cen t au surplus,
les principales raisons de décider.
Notre travail étant fait p o u r la Cour de Cassation, et spéciale
m en t, p o u r la Cham bre des R equêtes, nous d iro n s d ’abord q u e '
la C our de Cassation a été invariable en faveur de no tre doctrine
et que la Cliam bre des Requêtes, en particulier, l ’a consacrée p ar
un a rrê t to u t ré c en t, en date du 49 m ai 4847; ren d u dans une
espèce identique et qui doit être d ’au tan t m ieux connue de l’a
vocat des dem andeurs en pourvoi, q u ’il plaidait p o u r l ’admission^
du pourvoi qui a été rejeté.
tr
Le p re m ie r a rrê t ém ané de la G o u rd e Cassation su r cette
question, ét applicable au rap p o rt tant des intérêts que des b é n é
fices répartis, est l’arrê t Cardon, en date du M février 1810, et
cassant un a rrê t de la C our « p â t de Rouen, du I î décem bre
1807. (Sirev-Devilleneuve, collection nouvelle, t. 5, l re partie,
p. -loO). Vôici le texte de ce rem arq u ab le aiw'èU
a L a :C our; — S u r le m oyen dirigé contre la co n d am n atio n
à rap p o rter avec in térêts la som m e de 15,000 fr. touchée par
C ardon, pour les intérêts de sa m ise, .pendant les quatre d e r
niers mois de l ’an x, les douze mois de l ’an xi et le.> quatre
prem iers m ois de l’an x i i : — Vu l’a rt. ,8 ,,,litre IV de l’o rd o n
nance de 40 7 3 ; — C onsidérant que les m ots Ipur p a r i, dont se
sert l’ordonnance, signifient leur, mise, ainsi que le dit plus clai
rem ent le nouveau Code de com m erce, a rt. 2 0 ; — Considérant
que le pacte social du 25 b ru m aire an x contenait une stipulation
expresse, que chaque associé prélèverait les fonds de sa n iiâèà
raison do 0 pour \ 00 ; — Que cette clause est usitée, p o u r ne pas
�-=~.
di,V£(pé|iéjL:alpj, qu’il ,en résulte p o u r chaque^,associé jun'e créance
s y ^ , S o ciété,„àjajso n ,d e laquelle il a les m êm es ¿droits que les^
a u fâ e S 'Ç fffiiic ie v s ;,Q u’il geràÿ^effaygnf-efrcontraire au hieiuhi.,,
co,\nn'|ei,'ce,Md e faire.courir à des com m anditaires, le r ^ q y e d e ,
rapporte^, plusieurs années d’intérêts d o n t }%p rélèv em en t.au rait
été stipulé, fait légitim em ent et copsom ipédp, bonne foi,;..-^7, Q ue,
ce serait obliger le com m anditaire au-d^là/le sa mjse.;q u ’il au rait
toujours laissé^ en tière dans la spcjété , pt ,qu’il n e ,(sç f e r a i t
obligé à fo u rn ir,,q u ’avec la condition..fl’en re tire r. rin téi;è,t; — .
Que dans l’espèce, les.,vingt .moi^j d ’intérêt?,,dont' il.s ’agif, on t
ct«3payés, le 19 frim aire an x n , en traites acquittées en pluvjQsç,,
et ventôse suivants, tandis que la société jo u issaU d p la pléni-,
tilde de son créd it ;
-J » ; •)'
''
: .i- '
C» S ur le m oyen dirigé contre la condam nation à ra p p o rte r avec
in té rê t la som m e de 26,0 4 6 fr., p o u r les bénéfices partagés, d ’a
près l ’inventaire ar?§1^fu 50 fructidor an x : —C onsidérant, ainsi
qu’il vient d ’être d it su r lé chef précédent, qu’un com m anditaire
n ’k&t tenu de courir lé risque que de la m ise qu’il s’est obligé
d e ’fo u rn ir; — Q ue, ' d ans l’espèce} il avait été stipftY ë^ar le
pacte social ( a r t f l ^ ^ q u e chaque intéressé au rait le d ro it de
prélever à chaque inventaire sa p art des bénéfices a c q u is ;—Que
Cardon a re tiré les bénéfices d o n t il s’ag it, le \ 9 frim aire aii1xii,
temps auquel la société jouissait de to u t son c ré d it; — Considé
rant d é p lu s que, lors de la discussion au conseil d ’É tat de l’a rt.
26 du Code de com m erce, qui répète la disposition de l’à rt. 8,
titre IV de l’ordonnance de 1C75, il fu t proposé d ’a jo u ter que le
com m anditaire fut tenu de c o n trib u er aux pertes dans la p ro
portion des bénéfices q u ’il aurait p récédem m ent faits; que cette
proposition fut com battue com m e u n e in n o v atio n d an g ereu se,
et qu’elle fut re tiré e ; q u ’en conséquence, lors d e là présentation
dos-prem iers titres de ce Code^au corps législatif?1T o ra te u r d u 1
�— '1 4 * .
^ ^ { jc u v e r n e m e n t dit, que les com m anditaires ne sont jam ais pas
sibles que de la perte des fonds q u ’ils o n t m is ou dû m ettre
dans la société; — Qu’il résulteude, cet esprit bien co nnu du
législateur, q u ’un o m m an d itaire, q u i a reçu de b o nne foi des
bénéfices acquis et qui peut les avoir consom m és, ne doit pas
ê tre soum is à en faire le ra p p o rt; — Qne la seule ressource
des créanciers qui p réten d raien t ce rapport, serait de prouver
qu’il n ’existait p oint de bénéfices à l’époque où on en au rait sup
posés p o u r en faire le p artag e; — Que, dans l’espèce, cette preuve
n ’a point été faite, et qu’ainsi le m oyen proposé p ar Cardon e sta
ju g e r en point de d ro it; — V idant le délibéré prononcé dans son
audience du 7 de ce m ois: » Casse, e tc __
Nous com pléterons l’énoncé de cet a rrê t p ar deux renseigne
m ents.
D’abord nous avouerons que la Cour
de Paris, devant
laquelle la Cour de Cassation, avait renvoyé l’affaire C ardon,, s’est
réunie, par a rrê t eu date du, I l février 4 841,, à l’opinion de* la
Cour
de Romen et à iraiiô t.cassé.^m ais des, m otifs d é fa it,
contenus e n outre dans l’a rrê t de la Cour
de Paris,, o n t
erppjêcbé q u ’il fût, déféré, à son, tour,; à fo censure de la. Cour
suprême..
r>
N otre second renseignem ent consistera, à rep ro d u ire ici,
textuellem ent, le passage de LoccQ>,Bendant .compte de l’incident
qui s’est passé au conseil d ’Etat, et au q u el fait allusion l’a rrê t do
la C our de Cassation précité. (Esprit* du Code de com m erce,
Iran?.Ier, page 82).:
« On dem anda que le com m anditaire fût tenu- de co n trib u er
aux pertes dans la proportion des bénéfices q u ’il avait précédem
m ent faits. Cette proposition était fondée su r la justice due au
g érant qui po u rrait p o r te r tout le poids d 'u n e année m alhou-
�— 15 rsz.
^
re u s e , quoiqu’il n ’eût eu q u ’une faible p art aux bénéfices,
p eut-être considérables des abnées p ré c é d e n te s1/ su r la justice
due aux créanciers°qiii, ignoraht^ïa p à rt qti’à'le' gérant dans la1,
société, ont p u, trom pés par les apparentés] im rb ù v rir u n crédit
supérieur à ses m oyens ; s u r l’in té rê t de favoriser les sociétés en
com m andite auxquelles la disposition p o u rrait faire perdre to u t
crédit. On rép o n d it, quelles: bénéfices passés, so n t rép u tés con
som m és; q u ’adopter la proposition ^' ce serait changer la c o b n
dition du;com m anditaire, laqudlle consiste essentiellem ent à n«
p ouvoir p e rd re plus que les f o n d s q u ’il a m is en société; q u ’oit
dégoûterait) lest Capitalistes des sociétés en com m andite,'parce
q u ’aucun d ’eux n e voudrait s’exposer à rap p o rter, peut-être après
j
:
-i
i
‘ IO- — AT,Uii
,,
dix
ans,
le1,11dividende
qui
a .se rv i a po u rv o ir a -ses dépenses
'fi *, '
i *ii
:
-1f
'*
* •*
jo u rn a liè re s, à ses besoins; que le.systèm e de 1 art. 26 existait
déjà, et que néanm oins les sociétés en com m andite obtenaiént
d u 1crédit. La proposition fu t retirée.
"y? ![,i ' 1^ * it0
. î/;ijî«ir** ’ )?•< <1■*'f£îp 'r' ‘ 1 'itîr ’ 1 !
On a vu ce que pensait et jugeait la Cour de Cassation en 1810,
et sous ÎV m pire de i ’o rd 6nnunce<ïe 1 6 7 5 ; on va voir ce q u ’elle
pensait et jugeait neuf ans plus1tard en J 819. ML Delangle, dans*
son T raité d e s^ fffté s^ ô m l& e re id lé s;, tom e -I"; page 5 2 9 ;fc ite /
en second lieu, unlfflfêFTlé là 'C puripB ifc.de Colm ar,1en date dti
4 février \ 819, qui a résolu la question selon la doctrine de lia
Cour de Cassation, et le-.paurvoi co n tre cet a rrê t a été rejeté.
Enfin, p o u r la troisièm e fois^ën 4847, la Cour de Cassation s’e st
prononcée encore d an s le m êm e sensu p/î-'-'r
f«ob Jiol»
: tu . i , * Ifi l
Voici le texte de cet a rrê t :
()i! ,1, iïmjG
■ i) î '
i „
i.
« La Cour ; —attendu, su r le p re m ie r inoyen, que 1 a rrê t atta
qué constate qu’il résulte Îorm elfem eut et textuellem ent de l’acte
î'tr 1
• , , r £ )fV ■ 1 ij*i f - M i
,v . .
. > ...j
de société, que le sieur Ileu d ro n , associe-com m unditaire, avaicie
; 'l\-i
\
; » f f fiut j ' I U ■
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.iilfj'l. **•
lilt!
d ro it de prélever chaque année, m em é avant 1 inventaire, »es
1
(JOB Jl>
'ili ’ '
j
-i
I
�s/
— 16 —
^*6 r
'!<■ fij o[ili;.l Mil i' . 1I‘) ]r n i'up! Ml . IJ'
intérêts de sa mise su r le pied de G poui^ 4 0.0 • j—( attendu ,que
çette claiise n ’a ^ rie ft d ’es'seutiellem ent co n traire, à. la„(jualUç*
d ’associé-com njanditaire. ,ir i
.
ffr ;I ,-^ j.....
» Sur>le second m oyen : — A ttendu que le sieur H eudroti a
fourni -le' capital*de sa co m m an d ite; que la1société prorogée n’é
tait q u e 'la ; continuation de la p rem ière société;' que c’était aûx
tiers à vérifier la situation de cette société prorogée, et que l’arrêt
attaqué constatant que le sieur H eudron a agi avec une entière
b onne foi, en co n tin u an t à prélever les intérêts de sa mise, il n ’y
a aucune raison p o u r les lu i faire rap p o rter. — R ejette, etc.
f
» Du 49 mat 4 847. — Ch. re q ., — prés. M. L asagni.; — rapp.
M. IIerv éY;-^-concl. conf. M. de Boissieux, av. gén. » (Sirèv-Devillenem 'e, tom e 47, Im partie, page 586.)
'I ■■■■■'
'
.
».- ! '■
Ainsi, en -1840, en 4819, en 1847, toujours, la ju risprudence
de la Cour de Cassation est im m uable.
'’
...
• i, il*
Ici n o tre m ission serait rem plie, et nous hésitons à rien dire
de plugidevant la Cour de Cassation que ce q u ’elle a si bien dit
à toute époque; c’est donc p ar p u re suralMMÉmce que nous y
ajouterons la ju risp ru d e > ^ y je s Cours M f d m , et la d o ctrin e des
auteurs.
_n
On vient de voir que la C o u r ^ p i * d e R ouen avait vù casser
p ar la Cour su p rê m e, son a rrê t du 4 4 décem bre 4807. On ne
do it donc pas s’éto n n er que sa ju risp ru d en ce se soit modifiée;
aussi le 26 janvier 1844, elle ren d ait l’a rrê t suivant :
« A ttendu que la stipulation d ’in té rê ts, habituellem ent insé
rée dans les actes de société en com m andite, ne blesse en au
cune m anière la n atu re et l'essence du c o n tra t; que le comm an d ataire, com m e le gérant, lie court pas m oins la chance de
perdre la totalité ou une partie de son capital.
�0Éf7.
~'n »‘ Que ¡lù1'stip u latio n re s te 'tou jo u rs aléatoire; et ren tre ainsidarié la ;n a tu re dü contrat de société ; que la clause dont il s’agit
n ’ëst's'otiniisë'à aucune des p ro h ib itio n s prévues p ar les disposi
tions générales de la loi s u r les sociétés, n
» ir
r>\
>t< ,u< , .}• n *
!.
’ ,fr ■
-.g^,» A ttendu que si, par 1 effet des prélèvem ents et de l’im p o r
tance des pertes que p o u rrait éprouver la société, le fonds social
devenait insuffisant ¡pour exécuter les1opérations auxquelles il
était d estiné/ 1er gérant devrait alors user de la ressource q u i lui
est accordée p ar la loi et dem an d er la d issolution.de la société,
en se fondant/jsoit sur l’extinction de la c h o se , soit su r l’al
tératio n q u ’elle aurait subie.
..,j:
J ¿ 1/
1 V Q u’il ne s’agit pas dé rech erch er si, en cas de faillite de la
so c ié té , les tiers seraient, ou non, fondés, à forcer le com m an
ditaire à rapporter les prélèvem ents q u ’il a u ra it opérés.
'h n ” 1, i.
o!' !”
u» Q ue, daus l’espèce, la société est en pleine a c tiv ité ; q u ’il
n ’est pas articulé que le fonds social soit absorbé par les pertes.
» Que, dans cette position, les stipulations des associés doivent
recevoir leu r exécution..; qu ’elles n ’o n t d ’autres lim ites que celles
posées par la loi ou fixées <par la n a tu re du contrat. »
:'u'
Dans un arrêt du 50 m ars 484-1, la m êm e Cour a ju g é que les
intérêts non-payés, mais portîis au com pte courant de l’associé
com m anditaire, fo rm aieu t'à son profit une créance qui ne p o u
vait, en cas de faillite, être contestée p ar la masse.
o-*. ik; t
» Attendu que, conform ém ent aux conventions de lar com m an
dites arrêtées entre Varquain père et ses enfants, la m ise Sociale
de celui-ci devait p ro d u ire des intérêts payables tous les six mois;
que cette stipulation, usitée dans le com m erce, ne ren ferm e rien
de contraire à l’essence et à la n a tu re du contrat de société; —
que le com m anditaire ne doit pas être exposé à d é p lu s grands H
�— 48 —
^ ^ r i s q u e s que c e u x q u ’il a ¡voulu c o u rir; — .que le .droit ;par lu i ré
servé de toucher périodiquem ent les intérêts de la com m andita,
constitue une com litionsans laquelle il n ’eû tp as consenti à co u rir
la chance de p erd re son capital; — que celte condition n e porte
pas atteinte au principe en vertu duquel le com m anditaire n ’est
obligé que ju sq u ’à concurrence de sa mise.
t
/
-•> A ttendu que, dans l’espèce, V arquain père, a u lieu de perce
voir les intérêts de sa m ise, en a été crédité suriles.livres dejia
société; — que ces in térêts ne sont pas un supplém ent de m ise;
q u ’ils constituent su r la société, et au profit de V arq u ain , une
créance ordinaire qui n ’était pas soum ise aux m êm es’chancesque
le capital; — que les conventions de l’acte social, dont l’e x tra ita
été p u b lié , sont obligatoires p o u r les tiers com m e p o u r les as
sociés eux-m êm es; — que la mise du com m anditaire étant ab an
donnée, la m esure de la p e rte p o u r celui-ci ne peut être étendue
au-delà. »
Passons à la doctrine des auteurs.
Les com m entateurs de Sirey de V illeneuve, en rap p o rtan t
l’a rrê t de 1810, y ajoutent les notes suivantes. Après avoir çitc
le passage de Locré, relatif au fait qui s’était passé au conseil
d ’Éfat, ils ajouient :
» Il résulte clairem ent delà, q u ’il n ’est ui dans le texte ni dans
l’esprit de la loi q u ’un associé-com m anditaire soit toujours, et
en principe, ainsi que l’ont pensé les Cours de Rouen et de Paris,
tenu au rapport des bénéfices q u ’il a encaissés. En résulte-t-il, au
co ntraire, que l’associé doive toujours être affranch^de ce rap
port? Pas d ’a van taye.
» L’induction ne p o u rrait à aucun titre être tirée de la discus
sion que nous venons rap p o rter, puisque la proposition tco-
�dante à ce qne 1« co m m a n d itairefû tte n u ju sq u ’à concurrence des
bénéfices passés a y a n t été retirée;; le conseil d ’É tat n ’eût pas à
ém ettre un avis> e t ne décidât pas, en conséquence, q u ’il en ten
dait la rejeter.
'i
+ A joutons que cette in d u ctio n tirée d ’une m anière absolue,
d o n n erait lieu, à des abus nom breux. Lorsqu une société fait
sony inventaire, d it Pardessus, Cours du D ro it com m ercial,
n* -1055, et q u ’elle se trouve avoir des bénéfices, tous les associés
san9 (distinction en touchent souvent une p artie su r les deniers
qui sont en caisse, quoique ces bénéfices ne soient q u ’éventuels
et p résum és; parce q u ’ils reposent su r la supposition de la so
lidité et de la fixité des valeurs portées à l’actif dè l’iu v en taire,
qu’une m u ltitu d e d ’événem ents ou d’accidents postérieurs peu
vent. d é tru ire (ou d im in u e r. Il peut aussi a rriv e r q u ’en fo rm an t
l’actif , on y com prenne des créances douteuses, des bénéfices m o
m entanés que l’instant d ’après fera év an o u ir. Des répartitions
fondées sur|de telles bases p o u rraien t faire re n tre r en tre les m ains
du-com m anditaire, au tan t et plus q u ’il n ’a versé p o u r sa m ise, et
lui laisser la chance de gains fu tu rs, sans risque d’aucune perte.
» Concluons donc que la question de savoir si u n associé com
m anditaire p e u t.ê tre tenu- de ra p p o rte r les bénéfices q u ’il a re
tirés de la société, est une de colles que l’on, n e peut soum ettre à
une règle absolue et inflexible, et que c’est par les circonstances
bien plus que par lb;d ro it q u ’elle doit être résolue. Tel est le parti
auquel se range M’. Pardessus, loco citato,; c ’est aussi l’avis de
MM. Malepeyre et Jo urdain . T m ité des Sociétés- coin’m ., page
4 4 7,j et .c!est dans ce,, sens, qjie nous avons^ d it,, dans n o tre
Dict. du,cont.. com m ercial : c’est là une question de fa it plus que
de d ro it, q u ’il appartient aux trib u n au x . de décider d ’après les
circonstances q u i.o n t accom pagné le partage.des bénéfices En
�glé générale,nies bénéfkes.anticipés peuvent ¡gt doivent.m (ê n)£
être rapportés1; m ais'il doit en être au trem en t de$bénéfices,acqufs.,{
et réalisés. Au surplus, dans les sociétés p ar actions* q u i,p eu y en t
souvent changer de propriétaires, ce rapport est fort diXficjtl^^ob-.i,.
ten ir, et répugne m êm e à la n atu re de ce genre de société,
e n 'ç q q u ’ii aurait p o u r effet de iè te t de la défaveur su r les actions.
I I *' ‘
'
1.
*;
«
j
O n /d o it donc entendre, dans ce cas, q u ’il n ’y a lieü à rapport ,l
qu’autant que l’acte de société ên co n tien d rait u n e 1cluuse ex
presse. ». (Voyez société en com m andite^ n° 52..—Néanmoiris, *
M. E ugènePersil, dés Sociétés bom m ., page 105, adopte en p rin —
cipô la solution contraire à l’a rrê t ci-dessus.)
oi*
Des arrêts de la Cour de Cassation, des avis qui précèdent; ..
découle la solution de la troisièm e question que nous nous som,
. 1 Jl •
'M l r
tne.s posée, et la preuve que tout dépend ici des circonstances, et '
n o tam m en t de la bonne foi de l’associé com m anditaire qui a
, , , .
'
touche les in terets.
'
11 nous reste à citer l’o p in io n de deux jurisconsultes ém inents,»
MM. T roplong et D elangle, su r la question de rap p o rt des béné
fices et des in térêts par les actionnaires qui les on t reçus.
i
Voici com m ent s'exprim e M. T roplong, q u an t aux bénéfices
(Droit civil expliqué. — Du co n trat de Société civile et com m er
ciale, t. II, p. 5 2 i e t suivantes, n*846.)
• «î Mais le com m anditaire sera-t-il tenu ju sq u ’à concurrence
seulem ent de sa m ise, ou bien exigera-t-on encore de lui le
rapport des bénéfices q u ’il a perçus sans frdude?
» Straclia faisait là-dessus ce b ref et rigoureux a rg u m en t : le$
bénéfices sont lin accessoire du capital, et il est de principe que
raçsiçssi^ire suit la condition du p rincipal, .QrJ'le capital d ’une
société ne peut être dim inué pendant tout le tem ps d o sa durée,;
�_ 24 .donc les bénéfices doivent rester intacts ju sq u ’à «la dissolution.
Mais,
ij i avant
i ^ Stracha, Bariole avait trouvé cette idée fort problél
m atiquë. E U eJ’est en effet; ou, p o u r m ieux dire,ielle d o itê tr e
^condamnée.0') ..j
j
»
fo ,» \ilW l
-,
h ¡¡ynuri ■•l ;
^ '■
^
i n u iao It
\, ,.v
..
ri' - ,<r
iuLors de la discussion de l’article 26 dû Code de com m erce,
■,
1-J*' .
üii m em bre proposa de consacrèr l'obligation de ra p p o rte r les
bénéfices; cette proposition1^ rejetée. On se fonda su r l’usage
“du com m ercé!1s u r1la nature du d ro it du com m anditaire, qui est
... *v: ; >--'i
.
,
• . J i:j:
ue ne pouvoir perdre, plus que sa m ise; su r la necessite de ne pas
“décourager les bailleurs de fonds p o u r lesquels l’obligation, de
rap p o rter les dividendes, qui on t servi à leurs dépenses jo u rn a
lières et à leurs besoins, serait un sujet d ’effroi.
... .. .¡[0'
” . n. , .
>ü
1 « L’articlè 26, en e ffe t/e s t rédigé de m anière à ne plus laisser
le m oindre douté ; il lim ite la responsabilité du com m anditaire
'¿ux'fonds q u ’il rai mis dans la société. L’article 8 du titre IV de
l’ordonnance de -1G75 avait m oins de p récisio n ; il disait que lé
com m anditaire "serait !obligé ju sq u ’à concurrence de sa part, et
l’on argum entait de ce m ot (part) p o u r p réten d re que la p a rfd u
com m anditaire 'se com pose du fond et des profits, de la mise
' et des bénéfices ; qu’ainsi il doit ra p p o rte r le fond et les bénéfices.
*Â m on avis, c’était o u tre r le sens des m ots et s’éloigner desusàges
’du com m erce. Savary, dans ses form ules, a soin de stip u ler que
chaque six m ois ou chaque année, les com m anditaires auronl
une certaine («somme, su r lés profits; et, com m e le rem arq u e
M. l’réinery, qui a parfaitem ent traité cette question, Savany
•indique bien pari,là que la coutum e com m erciale était de re tire r
. les bénéfices sansicrainte de les rap p o rler, et que, si l’acte social
apportait, q u e lq u e 're stric tio iï,{à'>ce d ro it/ c’était p o u r faciliter
^l’a d m in istra tio n iso cia le /e t non p ar crainte des créanciers de la
«sociot^ ifti’.d') S h îiO'!(,.)((>Î(,- "
r*
:
�• «'Disons, au surplus, q u ’un a rrê t de là C our de Cassation, du
-14 février 1810, a cassé un arrêt de la Cour de R ouen, qui avait
décidé que le cônim anditftiré rap p o rterait les bénéfices passés.
11 est vrai que, sur le renvoi de l’affaire de la Cour royale de
Paris, cette Cour don^ia ,1a préférence à l’opinion de la. Cour de
R o u en ; m ais, quelque spécieux^ que soient ses dogm atiques et
lo n g sm o tifs, ils ne sauraient trio m p h er. Je ner doute pas q u ’ils
eussent été frappés de cassation, çi des déclarations eu fait n 'a
vaient rendu le pourvoi im possible. L e texte dp l ’article 26 d u
Code de com m erce est précis e t topique; il prévient toute am bi
guité. Ce qui doit rester intact dans la c o m m an d ite^ c’est le ca
pital, parce que là qst le gage inaltérable des créanciers. Mais les
bénéfices périodiques sont faits p o u r être distribués et consom
m é?; telle est leu r destination* à ^ m o in s,q u e ra c te nde société
n ’en dispose autrem qnt, et les créanciers n ’o n t pas dû s’atten d re
à les trouver capitalisés,pour a u g m en ter le fonds social,, Qu’ils
se plaignent de fraude dans la ré p a rtitio n ;-q u ’ils accusent les
calculs de m auvaise foi o u .d ’e rre u r; q u ’ils prouvent que ce qui
a été coloré du nom de bénéfices .n’était qu’une soustractjpu du
capital, c’est le u r d ro it; ils,sero n t écoutés.' Mais ils échoueront
toutes les foi? que les liv re ,d é m o n tre ro n t que les distributions
qux époques,,convenues ou usuelles n ’o n t en tam é q_ue les béné
fices, c’est-à-djre; ce qui reste libf-’e quand les.pertes on t été cou
vertes. )>
■
,f
i\ ...
'
i On vient d e v o ir com m ent s’explique M. T ro p lo n g 'à l’égard d u
ra p p o rt des bénéfices. Dans son tom e V , pages f 88 et s u iv a n t^ ,
nos 194 et suivants, iltdit su r laq u estio n de? ra p p o rt dés intérêts:
« Ceci me conduit ù p arler d ’un cas qui se rattache plus parthciilièrem ént à l’in terprétatio n d e 1l’articlff ^8 4 ;» '' mais qui^ vu la
corinexi'té, doit tro u v er sa place ici. Dans lU'plupart dessociélés
formées p our la conslructio n et l’exploitation des chem ins de fer
�— 23 —
et autres de m ôm e n atu re, qui nécessitent des travaux prépara- 1
toires considérables et de graiules. avances de fonds, l ’acte de
société porte toujours que les bailleurs de fonds jo u iro n t des in
térêts de leu r capital à p a rtir des versem ents. O r, tant que les
travaux ne sont pas encore tçrm inçs, tant quç l'exploitation n ’a
pas produit de bénéfices, il est évident que lp s.in térêtsn e peuvent
être pris que sur le capital. C’est une délibation de l’actif p rin c i
pal. P artant de là, des esprits scrupuleux ont été,entraînés à penser
qu’il y avait en cela un d éto u r préjudiciable aux tiers; q u ’il était
dérisoire de tolérer qu’un associé d o n n ât d ’une m ain et rep rît
de l ’a u tre ; que, dans la réalité, cet actionnaire ne versait pas ce
à quoi il s’est engagé. C’est pourquoi le conseil d ’État a longtem ps
lutté pon tre de pareils p a rtis? il les neo n sïd érés com m e contraires
àTar.ticle :l 84o du Code civil, .à l’article 26 du Code de com m erce
et à touies les p otions adm ises e n ’m atière de crédit; 11
’'«^Maisi'jd’un autre côté^fé gouvenieziient,1 préoccupé d e s in té "
r e ts ' gdhérâux plu tô t q ü é ’ Ue certaines, subtilités civiles, s’est
m ohtré^riHi'nVrigoureux dans l’application du principe,-et, m algrë'-les' irôs^dü'VsBriàeil üd!'ÈfaÎ, il a 1fail l e s concessions cornniciüdécs p£ir 1À'fôrdè ' cFès'clioieV. te s.c a p ita u x sont indispensa
bles poW m e ttre W m ouvèm eiit ce's'granlls tfavaux su r lesquels
reposti l’àTènir in d u ë triè rïté n o ire pays. O u i es tro u v er, cepen,
............. .
. 1.4 Ji: . .
r
d a iït;ô n capitaux,' si‘011 ‘ïép o u sse les conibinais(ms qui peuvent
les a ttir e r ? O r, les petits capitaliste^ iie se décideront jam ais à
verser leurs fonds, si_, pendant un certain tem ps, ils peuvent être
condam nés à ne rie n recevoir annùellem Q nt à titr e ,d ’in térêts,
fên vain vous leu r direz que ces in térêts’ p o rte n t un nom tro m
p e u r; q u ’ils 11e sont pas^des fru its; q u ’ils ne sont q u ’un dé
m em brem ent des capitau x , d ô n t la. vraie d estin atio n éconon u que est de re ster intacte. Ce langage est vrai e t raisonnable;
mais il ne convaincra personiié. Les capitalistes préféreront une
•
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1
�(lotion'qui flatte leurs habitudes; routiers, ils d o n n ero n t leur as
sentim ent à une com binaison qui les traite en re n tie rs, espérant
que le1succès de l'en trep rise à laquelle ils d o n n en t leur con
fiance couvrira cet. e m p ru n t m om entané fait sur soi-m êm e, et
rendra au capital social son effectif nom inal. Que si un rigorism e
sloique s’obstine à vouloir q u ’il n ’y ait pas de rép artitio n d ’in té
rêts, eh bien ! ils p o rtero n t ailleurs leurs capitaux, et l’indus
trie sera frappée d 'in ertie , à m oins q u ’elle n ’aille chez les
banquiers faire des em prunts qui coûteront bien plus cher. Dans
eèl êîat, le gouvernem en t, qui voulait la lin , a dû vouloir
les’ m oyens; il a capitulé avec les préjugés.
« Je suis d ’au tan t m oius porté à l ’en blâm er, q u ’aucun p rin
cipe de d ro it ne se trouve blessé p ar sa tolérance. V ainem ent
objecte-t-on que c ’est s’écarter de l’article -1841», qui veut que
chaque associé soit tenu de to u t ce q u ’il a prom is de verser, et que
l’on viole l’article 26 du Code de com m erce, d ’après lequel les
associés bailleurs de fonds sont responsables ju sq u ’à concurrence
dé leur mise. Mais com m ent ne voit-on pas que, dès l’in stan t
que les statuts ont perm is des rép artitio n s d ’in térêt avant que
l’entreprise ne fût productive, c ’est com m e s’il avait été con
venu, clairem en t, invincib lem en t co n v en u , que le capital n o
minal ne serait pas le capital effectif, et que la m ise consisterait,
non dans la som m e versée, m ais dans ce qui en resterait après
fés intérêts payés? Que parle-t-on de la sûreté des créanciers
qui ont traité avec l’association? Est-ce q u ’ils n ’on t pas lu l’acte
de société? Est-ce qu’ils n ’on t pas su que, par unp sorte de circuit
ouvertem ent annoncé, les associés bailleurs de fonds o n t mis
une portion de l’apport en dehors de l’actif social destiné,^ ga
ra n tir les' tiers? Qu’on no dise donc pas que les qré^jiciersseraient
foiUlésà faire le rappel J e ces; som m es indûment; perçues! JNuLhto
�= as =
O * )/
iqgnjti \cjs j^ p c ié ^ jP ii^ ja sç a dfy Iflfip. cirait y ils ont (profité. ,d’ui\
I W M v & V Â f i P W W ^ n ■# W .damnuin dp.tyui jiije
« £ ^ n(T put.(,c$ci , ^ t | t v^ai^pour. lesj.sociétés;anoi*ymesr co,inm^
p o ^ r 1|^ .,^ jç ^ s ,e n .,c q in m a iîjd |t^ ^ tïp j« ^ Je § J9 u rs,; pn voit dan^,
l e ^ o c ^ t ^ e^^Q ^O Ta^ditfi.desconyentipns de ce ge^re^H ,est d ^
dQV^ir,,de^i^|^un^ujt d e jlp s ^ p ç c te r . ,IWVta ».ol 9up ^idmo» ii ,noS
<i<»0!liiël'o'ü!6t?rnpiieri'd;(Jiie Wffeoliitîôïïsètait to u té'd iffèrén tesi 1^ ’
(Hsti,ibuti'prié!dHttféiièté'6Îi:'d(a'dividèildës,i,bux'dé^ens'Üii capitàl
ôtaient faiteâian'è !avoii? 'étéaùtorisëès'‘par léS'sïalutsv C ë'lié serai f
jilusialoi^.qu’iinjdqtpurnerQ çnt, et chaque asso,cié serait déb iteu r,
cuver? }a^sQci;éié,«gt envers lies, tie rs, d u m o n ta n t de ;la distraction ,
d^jit ;iL|ai^i-aiÇfïpjrpiit^. .(C’e st à ce .cas q u e : je. çrqiç q u ’il faut
liraiterj l’o pinion de MW* Malpeyre et Jo u rd ain , n ’ ,3.39 ;e lle se ra ^ ;
fausse s’il p lia it; lui.f}pnner;plus de portée et re te n d re au. cas ow,
les statuts au raien t pp.rlé.fAu reste, ils' au raien t d ù faire distractiq n h |tt/m j :n03 466 e t 622 ),,— A utant le ra p p o rt,s e ra it dans le
c?ls'précédent un acte de violence, a u ta n t/il serait juste, dup«
(:fîlu.i-.ci,|»t»7f)-!
■
iii(J'I '• ‘
" >i
i\
M UD elantfle/qui a tra ité les questions q u i nous occupent avec
quelque sévérité con treiles co m m an d itaires, rèconnait cepen^l
dantr d ’une -¡manière très-explicite' l’efficacité!'de la bonne foi
quant andit ra p p o rt. (Traité des Sociétés commerciales} tom e I " , .
pages.5 2 2 -et suivantes, np* 34îiy 346, 347 et'348).
' r ■
.Vio (Mais si le com m anditaire ne doit rie n au-delà de sa mise,
n’est-il pas ten u , au m oins, de ra p p o rte r dans la caisse de la s o -v
ciélé, les dividendes qu’il à reçus, lo rsq u ’à l’expiration du con
tra t, l^àctif ne suffit point à l’extinction des d e tte s.1 '
{ ■j: i.' «
» Tqut le m onde adm et que, ju sq u ’à la dissolution de la so
ciété, il n ’y a pas, à proprem en t p a rle r de bénéfices; car ils se ■
com posent u n iq u em en t de l’excédant de l ’actif su r le passif et
�I
<?<x6
• ’
— 26 =
cet excédant ne peut 'étfè corinil que lorsque,1! après la cessa
tion des affaires et la liquidation;1! ! ^ a é u balance définitive dés
ressources et de dettes so'èialë^; jüsqué-îà/ donc| il n ’y ’a que dés
allocations provisoires^ déép rélèv eitteh té'iù r des jjàltis pré^tim és;
et*si, à la 1dissolution,1*l 'à c ü f 'h e 'S t f f f i t p o ü Ÿ ’paÿër Ièsr\!et-'
tes, il sem ble que les créanciers0 et Îè'g éran t on t le d ro it, le s1p re
m iers, p our échapper à tous dom m ages ¿,1e second, p q u r éviter, sa
r u in e >rd ’exiger des com m anditaires q u ’ilsjContribjüEinttfux pertes,
dans la p ro p ortion des bénéfices q u ’ils o n t re tiré s de
société.
M aiâjd’ùtt àu trë cô té, im posèr au com m anditaire l’obligation
de rap p o rter (les dividendes1reçus de 'ôonHe foi, em ployés à payer
ses dettes, à bâtii1où à décorer sa maison1,^consommés enfin d ’une
m anière p lu V ô u 'moins iïtifej'n'éat-c& pas uhe'riguëüi^exirêm ie?
Oii règTéVes dépenses su r ses réW nuâ a c tu e ls ,'e t Îe lég islateu r
tient c o n f ié de'\ifetté c ô n iid é rad o n ? A însi^quand le possesseur a'1
été de 'bonfie fo ip 'Ilf fait' lès fh iits-sie n sr o b lig é'd ë' restitu er l e 5
principal ]1 il garde l’àccéssôirerLa lôî nie le& soum et p o in t à des
rép étitio n s qui p o u rraien t en traîn er sa ru in e : ces revenus qu'il
a pu légitim em ent reg ard er com m e sa chose, o n p résu m e'q u ’il ne
lé s a pas conservés. La lôi irbm aine ayaitlp^npsé la.prérogative d.e
la lio n n e foi jusqu-V dispôn& r l'h é ritie r ap p aren t, quand il avait],
vendu des fonds h é ré d ita ire s/to u c h é etçqnsom m cM e prix> d’enj>
restituer l’équivùlèûtJà tihéi jtitr. véritable quiifltvpiX'Sentait, s’il
n ’était pas devenu plus, riche. Il é ta it ten u : qitatenus locupletior
- .
1
iio i.
a n o - i f i . ' . r i i i c r n ' v ; j oi
'.i! ',
faclus erat.
.
,
.
.
» O r, n estrcc pas nue application et plus îuste e t p lusneces. MPM r . .
I
y, f l / I L - V - L - ; ' - ï ; t _ **!• ri'JI /
saire de ce principe, ,<iud, dans le cas ou les.L eneiices ont etc*.
ficcs
r i i V
___________
^ l n Î ^ ï o
'W
c ()h ,n ',inor,l ';',,: In^oqnin-.
�—_27l —_
» Il faut ch çisir fJe n tre ces deux systèm es, d o n t le principe
est égalem ent vrai ; il faut p e se rjl’in té rê t opposétd u co m m an d i
taire, d u gérant et des créan ciers; et, dans la lu tte en tre le
caractère essentiellem ent provisoire des allocations faites au com
m anditaire avant la liquidation de la société, et les prérogatives
de^la bonne foi, rechercher^ce q_ui se, concilie le m ieux avec la
n atu re d u ,ço n trat de com m andite.
,
» 346. Suivant les règles du'Jdroit civil, les bénéfices n ’étant
qu’accessoire d u capital participent de sa n atu re; telle est du
m oins la d octrine enseignée p ar les com m entateurs d u Digeste.
» Slrachâ / qui écrivait au seizièm e siècle, ad o p tan t cette doc'i ‘i l.'
,
<.|
.
¡ ¿ t .1 /•> ,•.) „ • * y o i .
trin e , en in d u it sans hésitation que le com m anditaire est tenu de
, UJI :
, ! » • : ! I l J'I**,. , v»> U V t J » ?
,UÎ>1UIK> an
:
laisser dans la société tous ses benetices,, com m e accessoire de
■'io
¡>>i i r
- •
l i i ‘n
‘i D j i o u i j i r i
¡'il)' f,-i3 ' i i ; ! “ ti‘ f e i c u i i n j a * . * - . - ;
.m
son capital.
k .
.
, •
, -Mi-.
iiiiuhui ’iooi : ¿oiomopuo» io
vi-:aod ou w .
» Le statut de Sienne co n tien t quelque chose de sem blable. On
y lit : « Que ^’^ s o c ié q u i^ q u d ra ^ n ’^tre tenjj,que »jusqu’à concur
rence de, son capitçiLet des fru its acqui^ d o it le déclarer au notaire. »
» 'C’est d ir é ’en térines assez-clairs, que; si des bénéfices ou dés
früits ont é lé 're m is' aü com m anditâiréjScé n ’c st^ à p ro p rem en t
p a rle r, qV Ù n'dépôt dont^ i l ( refete com ptable, ju sq u ’à ce que la
liquidation, en constatant l’excédant de l’actif siir le passif, Con
firm e dans ses m ains la p ro p riété des gommes q u ’il a reçues/» <
"» 347. • Sous'! l ’ordonnance de Î6 7 3 . $avary,f l’un de sesa u •; i l '
:
, >" •
v c p , I jOiOl * i H j 'I'i', ir.ij.'ii)
leurs, exprim ait une opinion différente,
înui
1 .u)i fjili*
.ityrs" ■i up ^obir-Uyih *al
;
,^ 3 4 8 ., On ne: p e u t n ie r que cette opinipn ;q e (spit en].parfaite
harm onie ¡avec l’idée , sous T in flu ^aççjd o f laquelle s’est d é v e -fi
lopp^e,1a com m andite. jC’est e n ;effet, pouri a ttire r dans le com
i
m erce les capitaux, ¡d’une.noblesse f^stueuse ct,p ro d ig u e, que la
com i«andit£(a ,é tp _jn$titjjcçj, On .a vorçlji
sarçs se m êler de ^
�28- —
négoce' !éi sany'dërogéF, ’elfe pû t ^ecïïèillit^Vfes1^Àri^'s* sti^rW uVs
à V'fiififflm peV m iS'd^l’arjfjd/i't. iPfrillâiVxfbnc que''cè^luinlifUib^p
ré;i 1i&fbïès à ’*<ïes ^qiôq u est fa ppftjchéëÿp u'ii**f u r (^à^ïïfcslîfroi tl'èy
(qUîràlii^ g p riu riidi'nsi'(liiie^ V in re n t; èii' luTdbllliyrit'Wh'1éliml'ilt*»
cdri'âtii/'ëtfëôtiî'h^èf« T é s p ritcdëkpédulàti6ii*J Quc*.!V tffàitàV tfàît^
pii avoiV la perspecfive d ’iin gain dont là r e a lis a tib n '^ i^ if ^ iê ^
dans l’avenir, n ’aurait d ’ailleurs-étë défini'fivb ^ii*hpi‘èstiii&
dation lo n g u e ,,, em barrassée;,osou mise ;à J o u te s Jçsjj'^aJjÆéF, «¿u
eOiOimercç.?. •Àidf^ ;Jkorqjnçfe, Rtr^ogers p ^ jg o û .t fit» p a ^ p ^ Ü j/A ty
aux, affaires, poiwïWr^iftlesy/ibfaptitleSiiÇëitMud^h?l<ikujt[
ne soient pas enchaînés aux résultats d ’opérations dont ils n ’ont
-u.v. .U . ; !i!/;l<rc:.o r*^rï >1 - 'H /l''," !•■ t
, rub .|;.", «
pas la d irectio n ; ,et qu exposes a p e rd re le capital d o n t ils on t
:il)(jl,i;trn:f:;.9l OlJ,> . : :-,i iC?;jv >ti - UC2J.. üi'Ul (19 ,'WJ'li
lait 1 avance, ils 11e couren tp as d au tre d a n g e r; il Faut su rto u t
'
- )> çyin—.y
P j . . iiroi :.TMir).y-.
'io^ijîi
qu ils ne puissent jam ais être forces de ra p p o rte r les fruits. f[u ils
ont reçus de bonne foi et consom m és : leu r fortune pourrait^suc- '
coiliber à ces reto u rs im prévus. »
; ■’ o/iurHfî n )nk.' : o.l »
^
' i'j *(
, >' i
’ M. Delangle cite, après, la proposition faitè au conseil d ’Etat,
i't retirée, l'a rrê t de R ouen, cassé par l’a rrê t de cassation d e \ 8 Î 0 / ;
et cçJui.des la Cour de Paris, C our de.FeuA'oi*:il,m e p iio n n o lîà rrè t
de la Cour de Colm ar, en date du ,4riféyriec;,i3 i4 )j,;e.t le rejet it
d u 'p o u rv o i form é contre c e t a r r ê t,|e t il co n tin u e aidsi, page.« :
529 et 550, n 0,'5 5 2 et 555 ,'. \n [>V, ."l JuüIîü ou
t , niir.bijjpil
« 552. Nous n'hésitons pas à d o n n e r u n plein asse n tim e n t1à î
ce dernier système. Nous pensons^ avec Sayary, que, le -p rin -
.
cipe du contrat serait violé si l’on soum ettait le ,co m m an d itaire .
1
• i: ’.
>;ïll ¡¡M li." 7l: .?:.b .<
à rap p o rter les dividendes q u ’il a reçus de bonne foi. Il ne faut
pas, en effet, étendre hors de sa pof'tiie la règle qui rêitiiifà m te
allocation provisoire les dividende^ rem is à rassocié-d/M iinàrïdllairé, avant là fin dé là'société!' CN‘st potn1 Ù^l!assirtciéè‘(ji/’e l l é '*
est instituée, parce qué^ en effet, l'egalité| qüi'jif'èyidc a u x T à p '^
ports des associés e n tre eux , exige qti'aii m om ent ou itl ïiijfii-
�dation s’operej'éliacitn’tiennëfebrtipie'de ce q u ’il a: reçu !à [quelque
épofjùe et*soüs:quelqué dénom ination Ique ce feoit. Il û ’y a , jus
q u ’à la 'liquidationi'définitiv e? q u e r*d é s ‘faits provisoires entre
les Jassociés ; tout*est subordonné au résultat final desîaffaires
com m unes.
<ü °b -|w i Int’ ' r)l ^1<'jj¡ïkio* r-up ■ÎjcJiqün
» Mais à quel titre les tiers'se plaindraient-ils des distributions
de dividendes légalem ent faites? Ils on t le ‘d ro it incôntesta
ble ¿¡exiger le m o n tan t de la com m andite, tel q u ’il a été fixé par
la,,conven(ion ren d u e p u b liq u e; c a r,, c’est la fo rtu n erde la so
ciété qui a déterm iné le u r confiance. Mais^quand il est prouvé
que chaque associé commanditaire^ a versé sa mise de^fpnds, et
que toutes les sommes réu n ies on t été, sans défalcation, con
sacrées au payem ent des dettes sociales; ils n ’on t plus rien à
réclam er.
r.- au.
''¡Îiîiov
>ù
'■}
»,3S5i.JiLà1 seuie question qui puisse s’ag iter, est la question
de donne foi.
Ici1; M. D elangle exam ine a quels caractères se reconnaît lu
bonne foi. L’a rrê t attaqué ayant reconnu la bonne foi de M. B lanchet, en fait, uné plus longue citation deviendrait com plét’e m èht
oiseuse, t
j
,
Ce que nous venons 'de citer de M. Delangle est relatif au ra p
p o rt des bénéfices.
■
On a vu com bien son av is’est absolu p ô u r le cas où ces bénéfices o n t été reçus de bonne foi, et sans su b o rd o n n er sa solution
à l’état dés affaires de la société. On se dem ande co m m en t,'à
propos d u 'ra p p o rt des intérêts d o n t'le ' p ay em en test certes bien
m oins subordonné que celui des bénéfices, à''cet état des'affaires
sociales, l’opinion de ce savant ju risco risu lte1devient plus1 sé
vère p our le com m anditaire et pliis^conditionnelle. Après avoir
exam ine cette^quéstion,’ pages15 5 5 'et suivantes, n#s 501 et su i
�vants, il term ine ainsi : « Le p rin cip e qui dom ine toute la ma» tière des sociétés, c’est que le capital social ne soit p o in t dç» to u rn é dé sa destination ¡c’est quçjipendant la .d u ré e d e .
» société,'les associés n ?a ie n t|d ro it q u ’aux fruits -réalisés, de. qe
» capital ; que lorsqu’ils les o n t reçus de bonne foi^ la sopiété
» prospérant, ils lespnissçnj. g ard er. l>>ute a u tre convention est
» illicite et n u llç .* )fJ( ,-j
L^honorable juriècôyikülte qitéi iious venons de citer, nous pa
rait, n o u s'le ré p é to n s)‘¿voir usé ’ic r / q u an t aux intérêts, d ’une
sévérité peu cbnciliablé av'éë'sori1“indulgence, q u an t a u x ' 6en<ifices. On a v u / plus h a irtf q ü 'il considère les bénéfices coin me*,
acquis à la bonnèTôl du1Commanditaire q u i les a reçus ; ici-, e t
qu an t aux intérêts, \\ he p araît piis se co n ten ter dé la bonne
foi, il y ajoute p our c o n d itio n , que la société prOspèr1dVv I!
nous sem ble que celte indulgence et cette, sévérité auraient dû
s’e x e rc e ra l’inverse, ou m ieux, que la m êm e règle,,.une rè^le
com m une s’appliquait .tout au m oins aussi bien a ir second cas
uu?au p rem ier. savoir ; le d ro it de conserver à la bonne foi d,u
1
1 ,
....
^
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com m anditaire cq que lo coinm aiiditaire a reçu.
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Et quant à la bonne foi de RI. Blancliet, in d é p en d a m m e n t’de
la déclaration souveriiiàb/kjuiijsien tebuve daus l’a rrê t/» tla q u é ,
la Cour suprêm e aura à se rappeler RI. B lanchet,¡habitant) Paris,
-tandis que la ^ q ié tf t^ tj^ iR o a n n e ^ ^ e y a jn l t* P a ris,p a p m êm e
ileila société Mouigolfioi^çi.,Ci9, mais,,dç. ses ba^quiej^M R I. Foy, r ô l i - e t i G i i - e r d y ¿etuesfres.■d'intprêts,. ne pouvant
..certes Be, douter (qu’^ e ^ o ^ i i t é . q u i ^ ç t p t à sa prem ière^ an née
<•d ’^ifitçüjçebjj.YiUTaijt'am.-i^eç,;|.a faillite dès sa(jfepcondc anuéb,
ig n o ra n t, à Pari.Sj ,jes .aifaijçp. d^^cctte société qui .^’ex p lo ite 'à
.„lovcm lw e
c ij^ n s ^ n ^ p Im fa T O ra -
�— 51 —
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Jbles au com m anditaire, tém oignant plus énergiquem ent de son
incontestable b o nne foi !
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11 nous reste à tra ite r en quelques m ots, une d ern ière ques
tion, celle de l’influence que p o u rrait avoir s u r la solution, la
no n publication de l’a rt. 8 des statuts, relatifs au payem ent des
in té rê ts aux actionnaires.
.*•
1C’est à to rt que les dem andeurs en cassation accuseraient l’a r
rê t attaqué d ’avoir violé l’art. 45 d u Code de com m erce, cet a r
ticle n ’exige pas d ’autres publications que celles qui on t été faites.
Le chiffre du capital social a été publié. La loi oblige-t-elle aussi
à la publication de toutes les clauses accessoires, qu i de près
ôu de loin peuvent avoir tra it à la com m andite? N on, sans
doute. La loi a donc été satisfaite, elle n ’a point été violée.
Ou a vu d ’ailleurs ce, que sta tu e n t les divers arrêts de la Cour
de Cassation et autres,, qui o n t établi la.ju risp ru d en ce. Aucun de
ces arrêts n ’assujettit sa doctrine à la, publication, de la clause
relative aux in té rê ts. Jam ais, com m ^Le d it l'a rrê t dénoncé, une
sem blable clause n ’est publiée;; il faut.sans doute, com m e le déclare
M. Troplongj, ainsi qu’on ,l[a yu .¿ci-dessus, que cette clause soit
dans les statuts sociaux; u n yeraem ettt.d’in térêts aux actionnai
res, quand les statuts seraient, muets;à fjçt égard, n ’a u ra it aucun
caractère légal. Mais il(suffit que cette,¡clausç existe dans l'acte
social ; n u l, n i a rrê t, n i a u te u r, n ’a préten d u q u ’elle d û t, en o u tre,
êtro publiée.
. ..
C’est uno clause qui règle les droits dps, associés e n tre eux, les
répartitions qui devront le u r être faites,, le m ode et l’époque de
ces répartitions. Ce n ’est pas su r des¡stipulations dç, cette n atu re,
d ’o rd re social tout in té rie u r, que l a ^ q i a pu faire p o rter ses
exigences de publication. Comme le d it d ’ailleurs fort bien l’a rrê t
attaqué, les tiers peuvent re c o u rir à l’acte de société m êm e, d o n t
la com m unication leu r est due.
�Ainsi sous tous l es rap p o rts, l ’a rrê t attaqué se justifie; il est
en concordance dans ses m otifs, dans son dispositif, avec les arrêts
de la c our s u p r ê m e .L e pourvoi dont on l’a frappe, ne saurait
avoir aucune chance d e succès..:; ,q
; i; j f. .
Malgré n o tre désir de ne tra ite r dans.cette consultation que la
question des intérêts, la seule soum ise à la Cour de Cassation et
de l’isoler de celle des bénéfices n ous avons cité des a r r ê ts ; des
opinions où elles s e tro u v e n t m êlées, à raiso n , soit des espèces
où il s'agissait de l’une et de l’au tre chose à la fois, soit à cause
des argum ents qui sont com m uns aux deux p o in ts; mais la Cour
voudra bien ne pas p erd re de vue la distinction que nous avons
établie entre l’un et l’autre cas, et que, q u an t aux intérêts, il
existe un a fortiori incontestable.
Nous dirons enfin, que M. B lanchet a donné aux syndics Mont
golfier et C‘e, un exem ple de paix et de m o d ératio n ; il s’est sou
m is au ju g em en t du trib u n al de com m erce de R oanne, dans la
disposition qui le condam ne au rap p o rt des bénéfices. Il n ’a pas
suffi, au co ntraire, aux syndics, des frais d ’un a p p el, q u an t au
chef, re la tif aux in té rê ts; ils y o n t jo in t ceux d ’un pourvoi. Ils
ne sau raient invoquer, p o u r expliquer cette persistance, la valeur
n u m érique du litige, n i la nécessité, p o u r eux, d ’étab lir u n
précédent. L’intérêt du litige est m inim e, et les chances de l’appel
et du pourvoi étaient légères.D ’autres actio n n aires, dans une situ a
tion analogue à celle de M. Blanchet ; il n ’y en a pas. C’est donc un
procès isolé, gros de frais, m ince d ’im portance, et p o u r lequel la
Cour suprême se sentira le désir de ferm er la voie à un zèle exagéré.
Nous estim ons donc, q u ’à tous ég ard s, il y a lieu, p ar la Cour
régulatrice, de rejeter le pourvoi des syndics Montgolfier et C,e.
H E N R I NO U GUI ER.
Avocat à la Cour de cassation.
P a r i s — Imprimerie de WATTERSBEIN, 8rue Moulins CLFD
�
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Title
A name given to the resource
Factums Godemel
Relation
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Description
An account of the resource
<a href="/exhibits/show/factums/thesaurus">En savoir plus sur les factums</a>
Text
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Title
A name given to the resource
[Factum. Blanchet. 1848?]
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
H. Nouguier
Subject
The topic of the resource
bénéfices commerciaux
société en commandite par actions
banqueroute
papeteries
doctrine
Description
An account of the resource
Titre complet : Consultation pour monsieur Blanchet, négociant à Paris, contre les syndics de la faillite Mongolfier et Compagnie, de Roanne.
Annotations manuscrites.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Imprimerie de Wittelsheim (Paris)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
Circa 1848
1837-1848
1830-1848 : Monarchie de Juillet
Type
The nature or genre of the resource
text
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
32 p.
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Factums_G3015
Source
A related resource from which the described resource is derived
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Cour d'Appel de Riom, Collection Godemel
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Paris (75056)
Roanne (42187)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/6/53632/BCU_Factums_G3015.jpg
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