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https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/22/26549/BCU_Vichy_Index_medical_des_principales_stations_thermales_358494.pdf
68753c617fc4e4fe319e2f2cfe8e7710
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����INDEX
I)
~S
MÉDICAL
['[U N {PA L ES
STATIONS THERMALES
CLIMAT~UES
ET
DE FRANCE
�T.
raL \9'-1
~Çw4.
�DES
PRINCIPALES
~TAm®
1'\OI~mAt
1
ET
CLIMATIQUES DE FRANCE
PUBLIÉ
par Ze !Syndicat gén é7"aZ
des }lédecins des !Stations 03aZn éaires
et !Sanitaires de F7'ance
SOCI P-" •
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lBLlOTHÈQUi
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Cf
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PARIS
GA INC ll E ,
IMI'R IMIW
un
15, rue de Verneu il, 15
Droits dl! lraducliull el de reproùuction
n ; .erv~
lHt
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tJ
lES
��INTRODUCTION
La France posèd~
des ea ux minérales de toutes
les classes, des stations climatiques très variées, et
elle offre pour la cure marine des plages nombreuses,
ensoleillées) dont quelques-unes sont utilisables
pendant la majeure partie de l'année.
Certes, nous apprécions les stations chloruréescarbonatées de l'Allemagne et leurs eaux-mères
justement renommées, les bicarbonatées, sulfatées et
chlorurées d'Autriche-Hongrie, les nombreuses sulfuro-chlorurées d'Espagne, du Portugal et d'Italie,
les ferrugineuses de la Belgiqu~,
les sources diverses
de Suisse, de Roumanie, d' ngleterre, ainsi que les
richesses hydrologiques du Caucase .
Mai s il n'est pas de pays qui présente, à lui seul,
l'ensemble hydrominéral et climatique vraiment merveilleux de la France.
Aussi, après avoir reconnu dans les eaux minérales ·les agents modificateurs par excellence des
états chroniques, Gubler et Max Durand-Fardel ontils pu soutenir qu'il n'existait pas d'indication thérapeutiqu qui ne pClt être heureusement remplie aux
eaux minérales françai ses .
Où trouver, en effet, des groupes comparables à
celui du Plateau Central, à ceux des Vosges, des
Alpes, des Cévennes, des Pyrénées?
�Il
INTRODUCTION
Où rencontrer, avec leurs variétés de température
et de minéralisation, dans un climat plus favorable,
à des altitudes diverses, des bicarbonatées sodiques
telles que Vichy et Vals; -- des bicarbonatées
sodi<1ues ferrugineuses comme le Boulou; - des
bicarbonatées calciques comme Royat, Pougues,
Alet, Saint-Alban; - des bicarbonatées chlorurées
comme Châtel-Guyon? Gardons-nous d'omettre les
eaux alcalines, de plus faible minéralisation, mais si
efficaces, de Plombières, Lamalou, Néris, du MontDore, d'Evian, d'Ussat.
Ne suffit-il pas d" noncer les noms de Contrexeville, Yittel, Martigny, à l'Est; de Bagnoles-del'Orne à l'Ouest; de Bagnères-de-Bigorre et d'Aulus
au Midi, pour attester nos richesses en sulfatées
sodiques, calciques et magnésiennes, de valeur
éprouvée? Citons aussi avec honneur les noms de
Montmirail, sulfatée mixte, et de Saint-Christau,
sulfatée cuivreuse.
Après avoir indiqué une place spéciale pour les
eaux chlorurées, bicarbonatées, arsenicales de la
Bourboule, après avoir rappelé les eaux ferrugineuses de Bussang, de Forges-les-Eaux, de Luxeuil
et d'Orezza, les ùoues végéto-minérales de Dax,
Barbotan, Balaruc et Saint-Amand ont droit encore
à une mention particulière.
Il convient de mettre en relief, pour leurs remarquables effets, les chlorurées sodiques fortes et les
aux-mères de Sali s-de-Béarn, Biarritz-Briscous,
La Mouillère, Salins-du-Jura, Bourbonne-les ·Bains.
Signalons aussi les chlorurées sodiques moyennes
�INTIWDUCTION
III
de Bourbon-l'Archambault, de Préchacq, les chlorurées sulfatées de Brides et de Saint-Gervais, puis
les sources de minéralisation plus faible de Luxeuil,
de Bourbon-Lancy.
On trouve enfin dans les Alpes: Aix et Allevard,
sulfurées calciques; dans les l yrénées: Cambo;
et aux portes de Paris: hnghien et Pi e rrefonds.
Autre point capital à bien connaître. - La France
possède seule les véritables sulfurées. Parmi les
sodiques: Saint-Honor' (Nièvre), Bagnols (Lozère),
Uriage (Isère), et, aux Pyrénées, le magnifique
groupe sulfuré et sulfhydrique thermal et hyperthermal, comprenant, entre autres stations, de l'Est
et de l'Ouest: Amélie, Molitg, La Preste, Ax,
Luchon, ] arèges, Saint-Sauveur, auterets, EauxBonnes, haux-Chaudes.
A citer aussi Challes, parmi les sulfur' es socl iques de forte min é ralisation, mais froides.
Ces qu lques exemples, pris dans la liste longue
d s sources françaises dont les effets sont éprouvés,
montrent combien il est nécessaire que 1 s indications d ces stations soi nt connues cl tous les praticiens français et 'trallgers.
Aussi, le Syndù;at général des Médecl1zs des statùms bal1zéatres et samtazres de France, qui a déjà
si largem nt contribué à améliorer l'hygiène des
stations, à faciliter leur accès, à faire compléter
l'outillage balnéo -thérapique des th rmes, ~l rendre
plus conCortables les voyages des malades, a-t-il
résolu de fournir au Corps m' dical un tableau succinct, mais tout à fait digne de son attention, des
�IV
INTRODUCTION
propri étés et des indicat ions des diverse s station s
françai ses.
Pour la premiè re fois, peut-è tre, depuis la publication un peu ancien ne du « Dictio nnaire des eaux
minéra les », le lecteur trouve ra dans ce livre un
expo~é
généra l cles eaux minéra les et des station s
climat iques de France dégag é de toute arrière pensée industr ielle, comme le prouve l'absen ce de
toute annonc e et cie toute réclam e.
Le bureau du Syndù:at généra l présen te cet
« Incl x » au public médica l avec confian ce et avec
la certitu de d'expr imer l'opini on discuté e de tous
ses membr es.
Tous n'ont eu pour but que d'esqu isser, pour leurs
confrè res françai s et étrang ers, un état réel des
moyen s thérap eutiqu e en leur pouvo ir et des résultats habitu els obtenu s, soit imméd iateme nt, soit à
longue portée .
Inspiré par la bonne foi, dicté par L1ne expéri ence
éclairé e, cet « Index » servira ainsi les intérêt s des
station s en indiqu ant aux médec ins le parti qu'ils en
. peuven t tir r, au grand 1 énéfice de leurs malade s
t du bon renom de l'Hydr ologie françai se.
AL13lm T l'ORIN.
�BUREAU DU SYNDICAT
1
M. Albert
Prészdent :
ROBlN.
V?ce-Prész"dents :
MM.
BOULMlI
~ , FERRAS, JA 'ICOT.
Assesseurs:
MM. BAUDOUIN,
DEPII<:RR[ , FR FWET,
CAZAUX
(Marcellin), DEDET,
PIIILBERT, Slt NAC-LAGRANGE.
M. HOURSmR (Aug.).
M. BINET.
Comml'ssûm de l'bzdex Médzcal:
MM.
BAUDOUIN,
JANICOT, VIDAL.
DEDI<:T, DEPIERRI S ,
FREDET,
�LISTE DES MEMBRES
DU
SYNDrCAT GÉNÉRAL DES STATIONS BALNÉAlIŒS
ET SANlTAIRF,S DE FRANCE
~rM
IIÔmo).
~L\['
.
Albert-WeiÎl, l't Pnris.
Andral, il Pail (Bnss s- Pyrénc s).
Arbois de Jubainville (tl'), il
Sali ns-M outiers (Savoie).
Armaingaud, il AJ'cachon ct ll OI'deau x.
Aube, il La Bourboul e (P.-d e- n .).
AUdubert, il I.uchon (lite-Car .).
Auphan (V.), il Ax·les-Terl11cs
(Ariègc).
Baradat, il Cannes (Alpcs-Mur .) .
Barbaud (Ch.), il Hammam n 'Ihra
(Algéri e).
Barrabé, il Bagnol cs-dc-l'Orll c.
Barrié, il Lu chon (IIulite-COl'onn o).
Bartoli, il Chùtel-Gllyon ( PlI y-dc"Bastian, il Saint-Gervais ( avale).
Baudouin (Geor gcs), il Pari s.
Baup, il Div onn e.
Beaudonnet, il Vichy ( AlHr r).
Belugou (A.), il Lamul ou (1I01'UlIll).
Bénard ( l'uul), il t-Chrislull (IIns.l' yr énées).
Béni-Barde, il Paris.
Benoit, au MUl'tour ,t (nrOme).
Benoit, il Nt'I'is (AJlI l').
Berlioz, 11 Puri s.
Bernard ( 1'(' lI x) , il l'l oml)i ~ I 'OH
(Vosg!'S).
Berthomler (Clallde), 1\ Vichy (M11er).
Binet (Mau r ie '), il ,al nt- li onOl'é
( ièl'ro).
Bétous, il IInn·'ges.
Blanc (1.. ), il AJ.x-Ies-lluln s (Suvoio).
Blondel, il Paris.
Bonnet (Saint-René), il Cj"ürl Guyon (Pu y-dO· llôme'.
Bonnus, il nil' onnc (Ain).
Bordet (G.), il IIvi, n (lloute-f'avo ie).
Bottentuit, il Pl ombi èr es ( Vosges).
Boucher, i. t\X (Ari i·ge).
Bouchinet,il n oyul (Pu y-de- Ilôme).
Bouloumlé ( Pien o), il ViLl el
( V ges).
Boursier (Aug.), Î.l ContI' xel'illo
( Vosg 'S).
Bouyer (AOh.), il Cautel'cts (11. -P.).
Breuillard, il St-liolloré (Ni6v I'C).
Brinon (de) (AChill e), ail MOll LUOI'e ( P.- cI e-il .)
Brulard , Ù Vi ch y.
Cahen (Grorgcs), il ViChy.
Caulet, il Paris.
Cazalis (Josoph), il CUlIllCS.
Cazalis (lI enl'I), il Aix-Ios-Ilains
(Savoio).
Cazaux (, \l n r co lin ~,
aux EUllx130 1111'0 ( B.-l'.)
Cazy (Pierre), ù Evaux-Ies-n ai l1 s
(Cro us(,).
Censier (11.), à Bog noles-c1c-I'01'l1c .
Chabannes (11. ), il Vals (A rl1ècho).
Chabory (I.(·o n), au Mont-IlOI'o
( Pl1
y-c1~
l ômc).
Charles , à (: ()rnnlrncr (VoRgrs).
Chatar, il lu lIollrboule ( P.-dl'- Il.).
Chatin, U Urlllgc (I sè re).
Chauvet, il n oyat (Puy-de- Il .).
Chuquet ( /1.), n Connes.
Cochez, il Ig(·r.
Colin, il ContI' ·xoville.
Compagnon (J.), il Salins (JUl'll).
�LISTE DES MI:!:MBRES
MM.
Cantal, il Contrexeville (Vosges).
Coste, il Boaulieu (A lpes- Marit.).
CoUet, il Evian-les-Bains ( HauteSavoie).
Creyx, à Bagnols-do-Lozè r o.
Cuq, il Balaru c (Hérault).
Dardel, il Aix-Ips-Bains (Savoie).
Darrosse (Air.), il Préchacq-IosBain s (Landos).
Dedet, il Martigny-los- Bains (Vosg.).
Dejeanne , il llngnèr os-dc- lligaiTo
(ll teS- Pyr.).
De la Prade, l1 Thonon et Nice.
Delastre, il Bl"ilios-l os- Buin s ( ~ a
voie).
Deléage (F .), 1t Vichy (A\lier ).
Delfau (G.), il Capvorn-los-Bains
(lite. - l' yr. ) .
Depierris, il cauter ets (iltes- I' yr.) .
Doit-Lambron, il Lu cho n (II. -G.) .
Donadieu, il Lamalou (IICrRul t).
Dayan (A .), il Uriago (Is(>r ,).
Dresch,il Ax-les-Therm es (Ariège).
Druène,il t-Sa uveur ( llteS- l'yr.).
Ducrohet (.1, à St-:'\ ectai re
(l'u y-clo-!lômo).
Dufau, Il Lu chon (Ille- Garonn ,).
Duhoureau, il Cauterets (lites-l'.).
Durand-Fardel (Ray.), il VI('hy
(Alli 'r).
Estradère, il Luch on (uto-Gar .).
Eymery,i1 la l1ourhoulo (l'-de-Il.).
Faure (MuuriCO), h l'uris.
Ferras, 1t Luchon (lI aute-Guronne).
Ferras (Jean), Lu chon (lIaute-Garonne ).
Fiessinger, Il Paris.
Forestier,à Aix-los-Bains (Savoie).
Forgeot (G.), iL St-flaphnill (Vur).
Fredet ( I ~ . ) , il I\oyat (1'.-dO-I).)
Frémont, il Vichy.
Froussard,à Plomb
~ r os
(Vosges).
Fugairon (I.onis), à Ax (Ari gel.
Galland-Gleize, il Vittol (Vosges).
Gallard, il Biarritz (!lusses-I'yr.).
Gandil (l'.), 11 Nice (Alp.- Mal'It.).
Gandy (Paul ), il Bognures- de-Bigorre (11.- 1'. ).
Garrigou (F. ), il Toulou se (l1.-G.).
lM.
Gay, il BOUl·honne · (mc-Marn e).
Giresse, il Vern et·les-Balns (P.-O.) .
Gorsse (de), il Luchon (H.-G .).
Goubeau, il Luchon (II.-G.).
Goudard, il l'nu ( B a~seP l'r élnées) .
Graux, il Contrexeville (v osge ).
Guéridaud, il IrGervais ( avoie).
Guiter, il Cannes (Alpes-Maritimes).
Guyénot,il Ai x-les- Bains (SuIToie).
Hameau (A.), il A1'cachon (Girond e).
Hamaide, il Plomhièr es (Vosges).
Hannequin, il Bugnoirs (Orne).
Hérard de Bessé, il l'ougurs
(Ni vre).
Héraud, il T.uxeuil (llunte-Saône).
J anicot (J.), il l'ouguos (NJ">v r e).
Joal, au nlont-Ooro (PuY-lle·OOme).
Jardet, il Vichy (All ier).
Jourdanet, il Uriage (Isore).
Joyeux, il. Bourbonne (lltc-Mnrno).
Labatut, il Oax: (Landes).
Laffargue, il llagnCr os-dO- Bigon·e
( II tos-Pyrénées).
La Garde (A. de), il Bagn ères-deBigorr e (lIteS-l'yrénées).
Laissus, il. nl·ides-ies- Bains (Sav.).
Lalesque, il. Arcachon (G ÎI·onde).
Lamarque (A. ),à Cuuterets(I!.-P.).
Lamarque (II nry), il Horùonux.
Langenhagen (dO), il Luxeuil (Hleuône).
Langenhagen (Paul de), Il MenlOIl (AIII.-Mur .), el Il Lam olte-IesBains (Isôro).
Larauza (Alhert), il Ilux (Londes).
Laussedat (11.), à noyllt (l'-de- n.).
Lavarenne (do), n Lu chon (II.- G.).
Lavergne (Fel'lIanù), il IlinrriLz
(Bllsses-Pyrén érs) .
LayrÉl, il Luchon (ll aule-Guronnc).
Le Juge de Segrais (E.), il Lnchon (ll aute- Garonn e).
Laredde, il Pm·ls,
Leriche (l.éOIl), aux Eaux- Bonnos
(lIosseS- l'yr.)., el!il )I eung (I.oiret).
Leudet (L.), aux Eaux-Bonnes
(HaS,- I'yr.).
Linossier, à Vlehy (Ailler).
�LISTE DE
~m.
Lobie, il Ul arrit z (Das oS-P yr n6c, ).
Loustaud-Chatenet. il
alins
(Ju ra).
Maeqrez, à Saint-Sa uveur (II.-Pyr. )
Malibran, il ~J e nt o n ( Alp
es -~I a r .)
Massiat (de), il M o li ~ t (Jlyr.-Or.).
Massina,à Vern et-les-Bains (Jura).
Mathon (A.), il Forges-l es- Eaux
(Selne-Infél'.l.
Matton (!lon('),· il Salles-de-Bt'n rn
( BaH.· l'yr.).
Maturié, il ~I r nt o n (Alpes- ll al'it.).
Maurel (J'. ), il Ja BourbouJ o ( l'II \,de-ll ümc) .
Mazeran, iL Ch âtel - Gu yo n (P.-dc-
lI ômo).
Miquel-Dalton,i\ Cautcl' ·tS( IIL' ·1'\ r ' IH 'C~).
Ma"nard, il "i x - lcsB a ln ~ (Sa\' ole).
Moriee (G.), il 61'18 (.\lllel').
Mouly (J an), il Aulu s (Ai'lrge).
Nicolas, il la BourbouI C( l'u y- dc- lL)
Niepce, il AlIovll nl (Jsel'e).
Nivièr', li. Ylchy (.\llIer) .
Odin l ~l l l'iI S),
Ù NJc
c t Snlnt1I0nor(o .
Onimus ,n nu ssang ct MOllte- Cal'J o.
Palas ( Fr.), nux Eaux- nonnes (Dasses- l' y rem'es).
Pauliet, il Arcachon (G ir ondc).
P debidou (Ad .),i1 Cn utel'ilts (fILesl' r!lllrcs).
Pélon, il Lu chon (liaulc- Gal'Onul').
Percepied (K) , au 1l ont- fl or (Pu yde- HOm ').
PeSsez, il Ch ùtcl-Guyon ( l'u y-den(jUl ·).
Petiau ( G.), IL Ch oll os (Slll'oie).
PeUt (C.-A.), il lI oyat (pu y- den Ôme) .
Peyrot, 11 , (' l'Js (.\lIlt' I·).
Philbert ( E. ), il Jlrldcs-I 's-Baiu s
(Sal'oJe).
MEMBRES
M1II.
Piatot ( Il .), à Dourbon-l.ancy
(Saône-el- Loir·C).
Pompéani, il Ajaccio (Corse).
Porge, à St - ~ ec lnr
e (Pu y-de-I)ôml').
Portes.au x Eaux- Donn es (B.-I'y r .).
Ranse (1'. dl'), il Nél'i s (AIJj('r).
Regnault (P. l, il 1101lI'hol\ - I'Ar_
ch nmhoult (Alli!'!').
Riberolles (Em.), il ln BOul'honl o
( l'u y- rlr- il .) .
Robert (COll stUIlI ), il Puu (11 . -1'\1'.).
Robin (Al be l'l), il Paris.
Roland ( l'. ), il flil'o nne ( \in ).
RosenbUth (J .), il 1I0yat (l' u)'- (/ ,'11 131111') .
Sabail, a Snlnl- SllllvC11I' (11. _1' ) l' .).
Sadler (_\u gustl!), il Il\èrcs ( \'n l').
Sarazin (A. ), il ln Bourboule ( l'lI)' de- il ' 1110).
Sardou, il Nice ( .\I )es -~l a l'it
es).
SChlemmer, au ,11 0nt-l)oro ( Pur de- Dômo).
Sénac - Lagrange , i\ CaUlel'ots
( Iltl's- l'yrOllecs) .
Sollaud, il l' IClly (.\lIicr).
Taberlet, il Evl nn (Hautc- 'a l Oi[').
Thibout, il Enghi en ( ci ne-('l- O.).
Thiroux (Hector), à Saint-Am and
(,Ol'd).
Torchut (Y.), Îll\oYll n (Ch ar l'ntl' Inl'erloul' o) .
Torrès (de) , il Luchon (lite-Cm'.).
Vau cher, il Bagnoles- lIc-l'Orn e.
Verdalle, il la Bourboul e etCnnn('s .
Verdenal, IL ElIux- CIIIlUdcs (Illls.l'YI'l' n('cs).
Veyrières ( 1'('li x) , à ln Bourboul e
( l'u y-dl'- llûme).
Vidal, il Pari s.
Vidard ( Ed ouard .. il Ilil 0 1111(\ ( \ 111 ).
Vignaux ( CI ~ m e ut ),
il J.UClrllll
(lTte-Garonn e).
Willemin , il Vichy (A JII[' I·).
�AIX-LES-BAINS
(Savoie)
Sulfurées calciques, thermales
Le lnitement thermal éi'Aix-les-Bains est essentiellement
e.vierne et consiste en douche chaude combinée au mass(age
dite douche-massage, qui est la pratique thermale principale,
et en Etuves de vapeur natûrelle générales (Bouillon) ou
loclales (Berthollet), qui sont les pratiques complémentaires,
auxquelles on ajoute suivant l~s
cas la boisson, le bain, la
putvérisation, etc.
L'établissement thermal, propriété de l'Etat, est régi par
un représentant de l'Etat. Le service y est assuré par un personnel de plus de 200 employés, dont une centaine de mjasseurs et masseuses.
Entièrement restauré en 1898 et doté d'une annexe de luxe,
l'établissement comprend 46 salles de douche-massage générale, 7 de douche-massage locale, 6 bains de vapeur (Berthollet), 12 étuves de vapeur (Bouillon ), 2 salles d'hydloothérapie,
451~aignores,
6 piscines, et des salles de pulvérisation, entéroclyse, etc.
Deux sources thermales fourni ssent l'énorme débit de quatre
millions de litres en 24 heures: l'une, dite source de Sou/rc,
l'autre, dite source d'AlUIl.
Elles émanent du terrain néocomien , ont très vraisemblablement la même origine et ne représentent probablt:ment
que deux branchements d'un canal sou terrain d'abord unique.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - L'cau
thermale est clair, limpide, d'odeur légèrement sulfureuse,
dc réaction alc;ialine, de densité 1,0024 à 1,0025; elle marque
4° au sulfhydromètre de Dupasquier et a une température de
45" il la sour e de S01.lfre, de 46° à cell e d'Alun. Elle 'ontient
n suspension des flocons et des filaments 1?lanchâtres de bal°égine, matière organique grasse et on tueuse qui la rend essenti llement propre au massage.
La composition chimique des deux soun;es thermales est
sensiblement la mC:IDe, ainsi que le prouve l'analyse faite par
�14
AL",{-LES-BAINS
M. Willm en 1878. La source d'Alun ne contient pas trace de
ce corps; la routille seule a laissé prévjaloir cette dénomination défectueuse.
MODES D'EMPLOI. - LfI.· pratique essentielle de la cure
d'Aix, celle qui lui imprime son cachet si spécial, est la douche-massage générale ou locale/ le traitement est complété,
selon les cas, par les étuves de vapeur, les bains en baignoires
ou en piscines, par l'usage de l'eau de Marlioz,par les pratiques de l'insûtut Zander, et enfin par les cures d'air.
Bien que les eaux d'Aix aient été connues et utilisées par
les Romains, la pratique du massage sous l'eau, la dOllclrcmassage, comme on l'appelle couramment, ne date guère de
plus d'un siècle. Le Dr Daquin relate que cette pr;atique du
massage fut rapportée d'Egypte à Aix par des personnes revenant de l'expédition de Bonaparte. (Les eaux thermales d'Aix
en Savoie. Chambéry, 1808).
DOUCHE-MASSAGE G:f:Nk:RALE. - Les appareils de douche
sont au nombre de deux. Le premier, destiné à doucher les
membres, fonctionne avec une pression élevée, mais variable,
suivant l'étage de l'établissement où se trouve la douche; soit
de 14 mètres au soubassement, de 9 mètres au premier ét;tge,
de 6 mètres au deuxième. Le' second, destiné à douch r la partie supérieure de la poitrine et du dos, ne fonctionn , :t qu 1que étage que ce soit, que sous Ulle pression faible (boîte de
mélange ouverte à l'air libre ct située à 1 m. 65 de hauteur).
Les appareils cie massage se composent d'un b:anc et d'une
planche. Le banc est bas, muni d'un si:-"ge de forme très allongée et d'Ull petit accoudoir. La planche est destiuée à improviser une table en plan incliné sur laquelle le baigneur se
place à plat ventre.
L'opération de la douche-massage comprend trois temps:
Premier temps. - Le patient est assis sur le banc de massage. Arrosage et massage sous l'eau, par un ou cieux masseurs, des masses musculaires des membres, du dos, du cou,
cl s épaul s. La durée est de six à huit minutes.
j)clu:iè/llc tCli/lls. - Le malade est ouch ~ sur la table de
massage. La même pratique est exécutée par uu seul mosseur
dorso-lombaires, ùes han.au niv au des masses mu~c1aires
de de ux
ches et de la face postérieure des cuisse,. L\ cl ur ' . e~t
à q \JuU e minule, .
Tr oisièm e Ü' lIIPJ. - Le 5UjCt e~l
debout. L' upélalion est
�AIX-LES-BAINS
terminée par une douche à jet percutant très courte. Cette douche est donnée chaude, froide ou écossaise, suivant les indications.
Le baigneur est alors enveloppé dans le maillot et porté en
chaise à son hôtel dans son lit. Dans certains cas il peut rentrer à pied.
DOUCHE LOCALE. - Les salles de douches locales comportent urue douche en jet vertical, et un écran de bois percé
d'orifices au travers desquds le malade passe le bras ou la
jambe ; il n'a pas besoin de se déshabiller complètemICnt; l'artit:ulalioJll1lalade est soigneu sement isolée, elle masseur la. soumet, sous l'eau, à un massage en friction .
ETUVES DE VAPEUR, - Les étuves de vapeur à Aix-les-Bains
sonl de deux sortes: les unes générales, dites tt Bouillons »,
les autres locales, dites tt Belthollet ».
JJouiUon. - C'est une étuve de vlapeur générale, consistant en une petite ch.ambre: remplie par la vapeur que dégage
11aturellement de l'eau thermale à 45° centigrades en tombant
~o us
forme de pluie. La température de cette vapeur peut atteindre 42° au maximum.
Le Bouillon peut être donné seul, m,ais le plus ordinairement on l'utili se conjointement av c la douche-massage gén
~
l'al ; t, à et ffet, chaque bouillon corre pond directement
avec une douche. Le séjour :w bouillon, variable de trois il.
dix minutes, provoque une n.bondant sudation. Suivant les
indications médicales, ce séjour précède ou suit la douche.
JjertiLOllct. - L'inst!allation des appareils dits tt Berthollet»
est particuli re à Aix-les-Bains; elle n'est du reste possible
que dans une station qui dispose d'une' aussi grande quantité
d'cau thermale: l'en semôJê des douches Berthollet consomme,
en eITet, 1.800.000 Jill' s d'eau thermale par jour.
La vapeur est recueillie clans des caissons où sa température
varie de 40 à 42° centigrades.
Dans l' 'tLlve générale en caisse, on place le orps entier
moins la tête.
LE'.s étuves locales des membres consistent en appareils appruié
~ puur re 'evoir 1 5 partie5 malades. Le ha in local de
':tjJcur ùurc "ingtl\ue
~;
~' lun
les t:a o il e~t
suivi uu nun
d' un massage à sec d'une dizaine dc minutes dc durée.
�AIX-LES-BAINS
BAINS. - Le bain en baignoire ou en piscine constitue aussi
une pratique complémentaire du traitement thermal.
Les piscines, notamment, conviennent fort bien aux exercices d'assouplissement des articulations; elles rendl.nt surtout
de grands services dans les cas d'affections articulaires des
mp,mbres inférreurs.
Il convient d'ajouter, pour en terminer avec la description
ùu traitement thermal, que dans certains cas il y a utilité à
prolonger l'action des opérations subies à l'établissement par
une sudatio.n à domicile. A cet effet, à leur sortie de la douche,
les malades sont enveloppés dans un peignoir de flanelle, un
drap et une couverture: une fois dans ce maillot (c'est le
terme consacré), ils sont emmenés en chaise à porteurs jusqu'à
leur domicile et déposés dans leur lit. Les malades qui n'ont
pas besoin de « maillot» s'habillent et rentrent à pied à leur
domicile pour se reposer une heure environ.
PRATIQUES ACCESSOIRES. Les unes, hydrothérapie, enléroc1yse, n'offrent rien qui soit particulier à la station d'Aix;
les autres: inhalation, pulvérisation, douche nasale relèvent
particuli rement de l'établissement voisin de Marlioz.
BOISSON. Quoique accessoire du traitement, elle a son
import.ance, puisqu'il faut faciliter l'climination par l' émonctoire rénal des d chets organiques que le traitement met en liberté. La boisson, suivant les cas, est chaude, l'eau thermale
elle-même, qui n'est point désagréable au goût et se dig'\re
très bien à dose de 2 à 3 verre (de 150 gr.) ; ou froide, et alors
-'est l'eau de Saint Simon ou l'eau l'I'Iassonnat qui est prescrite.
Ces cleux eaux de composition analogue pennettoent aux goutteux et aux rhumatisants de faire la cure interne.
ACTION PH YSJOlOGJQUE ])U TRAITEMENT
TlIERMAL. __ L'acliolt sur la lIutrilioll, d'après les recherches urologiq ues faites, consiste en :
1° Diminution pendant la p ~ri
de des douches du volume
li s urines et apparition très fréquente d'uu d ~pôt
de nature
lLlalique pouv.ant, par son abonda.nce, réclamer l'interv Illion
d'adjuvants diurétiques (eau thermale en boisson, par
xemple) ;
2° AugmenLation de l'élimination des matériaux solides pris
en totalité et des ré5iclus minéraux cL organiques consid ~rés
chacun ell particulier, m~ds
élé ation progTeôsilrc du cocJli-
~
�AIX-LES-BAINS
17
cient de déminéralisation, c'est-à-dire du rapport du résidu
minéral au résidu total.
3° Suractivité des oxydations azotées ct sulfurées démontrée
par l'élévation des rapports de l'azote de l'urée à l'azote total
d'une pa.I"t ; du soufre acide (sulfates et phénols, sulfates pris
en bloc) au soufre total, d'autre part;
.
4° Diminution très sensible du phosphore organique, l'acide
l hosphorique des phosphates ne variant que dans de faibles
limites;
5° Augmentation considér::Lble de l'élimination de l',acide
urique;
6° Chez les diabétiques et phosphaturiques goutteux ou rhum,atisants, diminution notable du sucre et des phosphates.
En résumé, l'effet de la douche-massage d'AL..: consiste en
une modification profonde de la nutrition.
ACTION SUR LA CIRCULATION. - Cette action est important<!
à connaître, car souvent le médecin se demande s'il peut
envoyer à Aix ses rhumatisants ou goutteux qu,and ils sont
atteints de complications cardiaques. Or l'expérimentation
démontre,que la douche-massage diminue la tension artérielle;
ainsi, les cardiaques rhumatisants et goutteux non seulement améliorent leur état diathésique, mais souvent encore
voient leurs troubles arcliaques très amendés, comme de nombreuses observations l'ont démontré longtemps avant les affirl11ations des médecins allemands et autrichiens.
A "l'ION MÉ 'ANIQUE. - La douche-massage n'a pas seulement une action de cont,act, comme tous les traitements balnéaires, mais elle a encore une action mécanique qui joue un
rôle important dans les maladies articulaires. Cette action mé(unique provoque une absorption interstitielle dans les .tissu5
en accélérant le passrge de la lymphe dans les lymphatiques,
A TION SUR LE SYSTRME NERVEUX. - Tl a été souvent
affirm ~ que le traitement cl' Aix-les-Baius produit des effeu; très
excitants. Cela est vrai pour les malades qui, croyant que le
plus est le mieux, exagèrent les pr:ltiques thermales; mais,
~1 l'éalit '-, on peul, suiv~nt
les méthod.'~
employées, oblell.ir
a volonle des effets eXCitants ou séJatds; c esl au mécleclO
tl' 'li e juge de l'opportunité de telle méthode,
1N)) l A' I J N S. - ElIe~
médical'5 't cbirurgÎC,\les.
se g'l Ull}J.CIlL llatLllellement en
2
�AIX-LES-BAINS
a) INDICATIONS MÉDICALES. - 1° Rlzumalisme chronique
diathésique - qu'il soit héréditaire ou acquis, il est une des
principales indications de la cure d'Aix; sous toutes ses
formes;
Arttculaire : avec épaississement péri-articulaire; raideurs,
synovites tendineuses;
1I1usculaire: épaules, lombes, lombago musculaire;
Névralgique: névralgie intercostale, brachiale, sciatique j
Nodosités d'Heberden qui relèvent du rhumatisme et de la
goulte.
2° Goutte articulail'e chronique. -Après le rhumatisme, c'est
l'une des indications fondamentales de la cure d'Aix.
La goutte atonique avec manifestations articulaires: empâtements, raideurs, est ,me indication très nette de la cure
d'Aix, fondée sur l'observation des nombreux goutteux angl:tis
qui depuis longtemps préfèrent la cure exteme à la cure interne. La boisson des caux St-Simon et !vIassonnat est utilisée
pour la cure internc.
Le diabète arthritique peut bénéficicr aussi de la douchemassage d'Aix, à une certaine période chez les sujets florides.
3° Polyarthrite déjol'mante, ou ostéo-arthrite déformante
(rheumatoïd arthritis des Anglais). Est justiciable de la cure
d'Aix, au début, avant l'apparition des lésions d'ostéo-arthrite.
D:ll1s certains cas, cles cures répétées arrêtent l'évolution cie
la maladie. Mais le succès n'est pas assuré comme dans les
autres rhumatismes.
4° Fllw;-rlmmatismes ou suites des pscuclo-rltul'!rû.;sllleJ
mjccticux: du rhumatisme articulaire aigu, cles angines, de
la blennorrhagie, etc.
Les raideurs Ot! ,ankyloses partielles qui suivent ces affections, sont remarquablement modifiées par les douches-massages. Les lésions valvulaires bien compensées ne contre-indiquent pas la cure d'Aix chez ces malades.
50 Les né7Jralgies, la sciatique sont également une des indications apitales cie la douche-massage d'Aix. Lfl sciatique
névra.lgie, et même daus ses fOl mes graves de névrite, est
un des succès les plus constants de cette cure. Les autres névralgies : intercostales, brachiales sont pareillement améliorée' ou guéries.
6° Les lIévrites PériPhériques, d'origines diverses (alcoolique), avec amyotrophie, trotlbles trophiques cutanés, empâte men t, r ItraclÎoDs fibro tendineuses, sont remarquablement
�AIX -LES-BAINS
améliorées par la cure de douches-massages alternée avec
celle d'électrothérapie à intervalles de 2 à 3 mois.
7° La syphilis trouve à Aix la médication organisée dans les
stations sulfureuses: traitement intensif par les frictions mercurielles (8 à 12 gr. d'onguent par jour), ou injections avec ou
sans iodure. La suractivité de la nutrition, sous l'influence
des douches-massages avec sudations, explique la tolérance
des malades.
8° Synovites tendineuses simPles et atrophie musculaire.
Toutes ces "affections qui compliquent les fractures des membres, les luxations, les opérations, sont notamment modifiées
par les douches-massages aidées des bains de vapeur et de la
mécanothérapie.
9" Le torticolis ct le lombago articulai1'e, le plus souvent
sous la dépendance du rhumatisme ou de la goutte;
10° L'arthrite de la hanche, soit la forme simple, chez
l'adulte, soit la forme grave, ostéo-arthrite, chez le vieillard, sont pareillement améliorées.
b) INDICATIONS CHIRURGICALES. - Ce sont toutes les affections articulaires consécutives aux traumatismes.
1° Art/trîtes chroniques simples.soit sèches, soit hydarthroses.
2° Raideurs articulaires, à tous les degrés, jusqu'à l'ankylose (ostéo-arthrites).
3° Les suites des phlébites des membres: empâtement, raideurs articulaires, troubles trophiques, cutanés, sont encore
une indication de la douche-massage.
CONTRE-INDI ATIONS. - Les poussées aiguës dans
les arthropathies de toutes natures, rhumatisme, goutte, etc.,
ontre-indiquent évidemment la douche-massage.
D'autres affections contre-indiquent également le traitement d'Aix, à savoir: la tuberculose sous toutes ses formes
. (synoviale articulaire, osseuse, viscéraleÎ; les affections du
cœur mal compensées; les maladies du rein avec insuffisance
rénale; les suppurations des voies urmaires et les varices
volumineuses avec coagulation sanguine.
Les affections chroniques simples des voies respiratoires, les
bronchites, l'asthme, l'emphysème nécessitent quelques précautions facil s à prendre.
Devront être également l'objet d'une surveillance particulière: les athéromateux, les malades qui ont de la tendance
, 11 la congestion, 11 l'apoplexie; les sujets atteints de nervosisme
�AIX-LES-BAINS
20
exagéré; les hommes âgés atteints ù'hypertrophie prostatique,
avec rétention incomplète d'urine; les femmes atteintes de
fibromyômes utérins donnant lieu à des métrorragies; enfin
les malades ayant souffert de lithiase biliaire.
ADJUVANTS DE LA CURE j)'AIX
lO MARLIOZ. L'établissement de Marlioz est situé ù
kilomètre d'Aix, sur la route de Chambéry, desservi par
des omnibtÎs et tramways qui font le trajet en sept minutes.
L'eau de Marlioz est sulfureuse alcaline iodurée. Température : 14° C. ; 54° F. Le débit est de 20,000 litres dans les
24 heures.
1
TRAlTEMENT. qétablissement de Marlioz est organisé
spécialement pour le traitement des affections des voies respil'atoires.
La pulvérisation ordinaire est faite au
1 ° Pulvérisation, moyen de 12 pulvérisateurs en métal Bour~ze.
1 0 La pulvérisation à la palette, d'une extrême finesse;
2° La pulvérisation au tamis de platine, qui est plus
grossière;
La 1mlvérisaÛon à la vapeur est faite par l'appareil de
Siegle,
/Joucltes locales, - Elles varient suivant l'usage et l'organe
malade à soigner: oreilles, nez, arrière-gorge, etc.
Pour compléter ces différents services il a été créé des
cabines d'isolement.
3° Inhalation, - Dans les salles d'inhalations le malade
respire le gaz sulfhydrique qui se dégage de l'eau';
4° GargarisllLC. - Les salles de gargarismes se composent
de cuvetllCs, cn marbre blanc, lavées constamment à l'eau
courante.
INDI ATIONS DES EAUX DE MARL102. - 1 0 Les affections de
la gorge ct des voies respiratoires: Lronchite chronique;
catarrhe des bronche~
; ang-ine granu lcu ~e ' hronique, v \~(ta
t iUIl ; atl é luïde
~ du phal) nx nasal, hypertrophie de ~ alll)jj
d.dt" ;
c.lI~L:J
.!" Le
~ anel.io~
ùu nez: ,:tt:lllh cilluniciue d .,]a muqueuse
nasale; ct des oreilles: catanhe hronique simple de la
etc.;
3" La
~cl't)fu
l(',
le l)'mph ali.lI1c,
le
~
ellborgemeJlls glalldu-
�AIX-LE S-BAIN S
21
laires, etc. Les eaux de Marlioz convien nent parfaite ment aux
enfants lympha tiques anémiés par le séjour des villes;
NNAT. -Em2° SOURC ES SAINT -SI ION ET MASSO
ployées surtout comme eaux de table, ces eaux, par leur faible minéral isation, par la présenc e de sels de magnés ie, conViennent parfaite ment aux estomac s délicats et fatigués , aux
dyspept iques, aux 1ithiasiqu es de toute mani' re, aux goutteu x.
Leur action et leurs indicati ons se rapproc hent de celles
des eaux d'Evian .
3° 1 STITU T ZANDE I{. - La mé 'anothérapi Zander
est un complé ment utile, et dan.s certains cas né ce saire, de la
Cure cl'Aix-les-Bains.
A l'Institu t Zander se trouve f1.nnexé un établiss ement de
bains médicam enteux, parmi lesquels les bains efferves cents
dits (( de N auheim » et un service d'élJcctrothérapie comprenant l'électri cité statique , galvani que et faradiqu e, et toutes
leurs applica tions: bain électriq ue, bain de lumière , bains
Dowsin g, courant s sinusoïdauÀ, de haute fréquen ce; un service de radiogra phie, radioscopie, etc.
4° STATI ONS CL1MA TIQUE S. - Au-dessus d'Aix, desservies par le chemin de fer du Revard, s'élèven t deux stations
climatiq ues.
La premièr e, celle de Pugny-C orbières, à 620 mètres d'altitude, est située sur le versant sud-oue ,t du mont Revard, et
domine Aix et le lac du Bourget . Cette station, ùe moyenn e
altitude , fort bien aménag 6e, convien t admirab lement, par
et son calme,
SOn bon air, son expositi on, sa situatio n abritée
aux convale scents, aux débilités , aux anémiqu es, aux baigneurs qui désirent se reposer à la fin de leur cure thermal e.
La deuxièm e, de grande altitude , est située au sommet du
mont Revard (1.5 68 mètres) , d'où l'on jouit d'une vue merveilleus e sur 200 kilomèt res de montag nes - éhaîne du Mont
Blanc, Alpes de la Vanoise , de la Maurien ne et de la Tarentaise, massi fs de la Grande -Chartr euse.
Une troisièm e station climatiq ue existe au col du Chat; elle
est de moyenn e altitude et offre une vue splendid e sur le lac
et les Alpes.
Aix-les-B ains, chef-lieu cie canlon, ville de S.Joo habilanls .
le
A 581 kilomètr es de Paris, sur ln grande ligne d'Italie par
�22
AL'C-LES-BAINS
Mont-Cenis, trains rapides faisant le t rajet Paris-Aix en 8 heures;
train de luxe. Prix de Paris: I re classe, 65 fr., 20 classe, 44 fr.
Téléphone avec Lyon, Paris, etc., et Genève.
Altitude: 258 mètres. Vallée large de 12 à 15 kilomètres, orientée du N. O. au S. E.; la ville au pied du Mont Revard à
l'exposition midi et couchant, au bord du lac du Bourget.
En raison de l'orientation de la vallée et de l'exposition de la
ville, le climat est doux et temperé, sec (jamais de brouillards),
presque méditerranéen, car dès le mois de mars ct jusqu'à la fin
de novembre la température est agréable, ce qui permet 11 Aix
d'avoir une saison de pritltemps, avril-mai, et une saisoll d'autof/lIle,
septembre-octobre, très fréquentées par les Anglais, Américains.
Grâce aux brises des montagnes et du bc, les chaleurs ne sont
jamais excessi.ves; les nuits, les· matinées ct soirées sont toujours
fraîches. A la période de la canicule, la cbo.leur, au milieu du jour,
ne dépo.sse guère 26° à 27 9 •
Drainage parfait par le système du tout à l'égout, service de
désinfect
~ OIi,
service d'isolement. Trois hÔpitaux: un hôpitat
général pour les malades du pays, l'hosPice de la rcine llorteflse
( J 20 li ls)
et l'Asile Evallgélique (40 lits), exclusi vement destinés aux baigneurs indigents; prix par jour, tout compris: 2 fr. 75.
La vallée d'Aix, très large, bordée dc montagnes boisées, de
1.500 à 1.600 mètres, encadrant le lac du Bourget (long de 18 kilomètres sur 4 à 5 de large), largement ouverte au N. O. et au
S. K, ayant vue sur les Alpes de Maurienne et Dauphiné, couronnées de glaciers (altitude 3.000 à 3.500 mètres), constitue l'uu
des plus beaux sites des Alpes.
Le chemin de fer 11 crémaillère du Mont Revard, avec les deux
stations d'altitude qu 'il dessert, hÔtel des Cerbières (650 m.),
hôtel du Mont Revard (1.568 m.), est une ressource précieuse
pour le malade comme pour le touriste. Trajet total : 1 heure.
Vue superbe sur le Mont Blanc et toutes les Alpes de Savoie et
Dauphiné.
Hôtels: toute la série, depuis les plus luxueux jusqu'aux plus
moùestes. Prix de pension: de 6 ou 7 fr. Il. 15 ou 18 fr. Vi ll as.
Maisons particulières.
Bureo.u de renseignements gratuits, place de ln MlLirie, tenu par
le Syndicat d'initio.tive de la Savoie. S'y adresser.
Eglise catholique, église réformée française, ég lise protestante
ang laise.
Grand Cercle d'Aix, fondé en 1848, le plus bel établissement
du genre: depuis le 15 avril jusqu'au 1 er novembre. Opéra, opéracomique, concerts, [/!tes de nuit.
Casino de ln Villa des Fleurs, remarquable par ses jardins, ses
halls merveilleux: concerts, fetes de nuit, music-hall.
Courses de chevaux. Régates sur le lac. Tir aux pigeons.
Excursions: infiniment variées: bateaux 11 vapeur, 11 voile sertices de voitures et tramways conduisant au lac, etc.
'
�AIX-LES-BAINS
Routes excellentes pour la bicyclette, l'automobile.
Le privilège qu'a Aix d'avoir une saison de printemps (15 avril15 juin) et une d'automne (15 septembre à fin octobre), permet
aux familles d'y trouver à ces époques le calme et l'agrément à
la fois.
Les médecins et leur famille, les employés de l'Etat, les officiers en activité ou en retraite et leur famille jouissent de la
gratuit é ou demi-gratuité du traitement thermal.
M édecins .'
MM. Hlanc'*, Caz:tlis*, Chahoud, Coze, Dardel '*, Fiquet, l'olliet,
Forestiel'*, Françon, Gaston, G'odtlard, Guilland, Guyenot'*, Klefstad-Sillonville, Laban, Linn, Macé, Marty, Monard*, Petit, Rendall, Rumpelmayer (Mme), Voisin.
�AJACCIO
(Corse)
LA VILLE, LA FLORE, LE SOL. - Une dentelure
de hautes montagnes entoure Ajaccio comme d'une collerette
merveilleusement ajourée. Le ruis ellement des rayons solaires estompe les pans abrupts et fait mieux ressortir la
grâce des co1lines aux lignes élégantes, toutes tapissées de verdure et se continuant in sensiblement jusqu'à la ville. Aj"ccio
étale à leurs pieds ses blanches maisons et ses rues aérées et
spacieuses. L'immense saphir du gol re s inLille dans l'é rin
des monts violets et t rm ine le paysage en un lointain infini
où se confondent le bleu de la mer et le bleu du ci 1. Une
douce lumière vous enveloppe et dans l'air suavement attiédi
flottent, avec les senteurs sa lines, les aromes pénétrants des
myrtes et des lentisq ues.
Partout des fouillis de végétation tropi ale attestent l' infl uence bienfaisante de cette déli ieu e chaleur hivernale . Le
palmier, l'ananas, le bananier acqu i"lellt vite un dévelop pement consid 'l'able. Toutes les variétés d'orangers et de
citronniers se cultivent en plein champ, sans autre protection
que la clémence de l'air; les pêchers, les aroubiers, les figuiers
produisent abondamment des fruits savoureux.
Une autre qualité non moin s importante de cett station
d'hiver est til ée de la constituti n de son sol. On sait que les
roches compactes du terrain siliceux ne se laissant pénétrer
ni par l'eau ni par les souillures, assurent la salubrité du sol.
E Iles ont, en outre, la propriété de ne prod u ire aucune poussil're, avantage immen se sur les terrains a l aires pour qui
connaît l'action presque meurtrière de la présence de particules dans l'air sur 1 s phti iques.
A Ajaccio, à l'inver e du littoral méditerranéen où il est
crayeux, le 50 1 est exclusivement granitique. Quelque fOI1:
qu' il soit, le vent ne pourra. entach~
la pureté de l'atmosph ère ni produire es fi' ts cie 1,1eige s i fréquemment observ IS
ai !leurs, où tout se re ouvre alors d'un man! 'au blan c de poussi re.
La légrrc inclinaison du sol assure aussi le facile é oule-
�m~nt
AJACCIO
.des eaux. De sorte qu'au granit sur lequel elle repose,
AJaccIO doit de présent er un air indemn e de poussiè res et un
sol exempt de toute stagnati on comme de toute infiltrat ion
plus ou moins délétère .
Les eaux issues de massifs granitiq ues ne peuven t présenter aucune surchar ge de sels c::..lcaires. Fraîche s et limpide s,
rlles ren ferment toutes les qualités de l'eau potable.
Sur ce sol sec, au milieu de palmier s, d'olivie rs et de pins
s'élèven t les hôtels destinés aux hiverna nts. Merveil leuseme nt
disposés ils ont, toutes leurs ehambr es orientée s vers le Midi.
Des véranda s et des kiosque s peuven t offrir un :tbri au malade et lui permett re d'accom plir la cure d'air et la cure de
re(pos d'une façon vraimen t agréabl e devant le lac d':.zur
qui baigne les ciselur s élégant es cie la côte.
TEMPE RATUR E. - La. moyenn e de la tempéra ture hivernale est de 13 0 • La différen ce est sensible avec Nice, Hyères,
0
Cannes et Menton où elle ne dépasse pas 9 • Mais à côté d'un
theimiq ue élevé, Ajaccio présent e une qualité plus
~hifre
Importa nte encore, l'unifor mité de la tempéra ture. Pendan t
plusieur s hivers, nous avons relevé la tempéra ture à 7 heures
et 10 heures du matin, à 1 heure, 4 heures, 7 heures et
à Ajaccio
10 heures du soir et nous avons constaté qu'il existe
\.:ne variatio n thermiq ue diurne.
Cette variatio n est clue à l'ab,.iss ement de la tempéra ture
au momen t du coucher du soleil. Mais tandis que sur toute
la Riviera elle est au moins de 50, qu'elle est à Madère de :~o
et à Alger de 4° 50, à Ajaccio l'écart maximu m ne dépasse pas
2°. Cette diminut ion th rmique commen ce 11 se produir e vers
3 heures pour atteindr e son maximu m à 4 heures, puis la
températuI'C remonte , elle s'ég::..lise et les soirées sont remarquables par leur tiédeur. Les différen es journali ères ne sont
guère sensibles. Quant aux périodes mensue lles, l'écart de la
t mpératu re, est non moins insignif iant. .
PRESS ION BAROM ETRIQ UE. - Située au bord de la
mer, Aja cio présente \Ille pression baromé triq\le oscillan t
autOur de 76mm. L s osci lIalions diurnes sont minime s et tr'·s
r :gulière s ; les courbes journali res sont à peu près identiqu es.
La pressi n, ::..près avoir passé par Ull minimu m vers 6 ou
7 heures du matin, augmen te jusqu'à une heure, baisse vers
4 heures pour remonte r clans la soirée. L'ampli tude des oscillations n dépasse gu ' xc 1 millim. Sous l'influen ce de cette
�AJACCIO
pression élevée et uniforme, l'éréthisme cardiaque s'apaise,
l'~nxiét
respiratoire diminue et comme l'oxygénation est
beaucoup plus active, il est permis de dire que le climat
d'Ajaccio est, de ce chef, tonique et sédatif.
HYGROMETRIE. - La 'moyenne hygrométrique pendant
la saison d'hiver est de 69°,2 et l'on peut dire' que l'uniformité
hygrométrique est aussi remarquable que l'uniformité thermique. Voici quelques moyennes mensuelles: novembl'e, 7.,°,8;
décembre, '70°,8; janvier, 69°; février, 680 ; mars 68°. En un
mot, le climat d'Ajaccio doit être considéré comme modérément humide et par suite légèrement sédatif. Cette humidité
modérée détend le système nel'veuX, apaise la surexcitation
des malades et leur permet le repos. La toux, elle-même, sous
son influence, diminue; l'expectoration sc trouve facilitée,
puisque Les bronches sont lubrifiées. A l'égard de la tuberculose pulmonaire, son action est tout aussi considérable. Merveilleux agent de sédation, elle prévient les poussées congestives ct les hémopty ies.
PL U LES. - Les pluies à Ajaccio sont neres et peu abondantes. Dans les hivers réputés les plus mauvais, nous avons
relevé à peine de 15 à 20 jours de pluie. Un fait digne d'être
noté, c'est, en outre, Je manque de continuité des pluies. Il
est exceptionnel qu'un'e journée entière s'écoule sans que le
soleil n'arrive à briller sur l'horizon.
ANEMOLOGIE. - Une ceinture de montagnes protège la
ville contre les vents du Nord, si redoutables sur la côte
continentale où ils se précipitent du haut des cimes glac :es
des Alpes. Le mistral ou vent du Nord-Ouest, qui balaie si
souvent la vallée du Rhône, n'arrive à Ajaccio que très ~faibl
et après s'être échauffé en mer. Quant aux vents du Sud, en
parvenant à Ajaccio, ils ont perdu toules leurs qualités énervantes, grâce à l'humidité dont il s sc sont chargés en passant
sur une grande quantité d'eau.
FORMULE CLIMATERIQUE. - Une température hivernale oscillant autour de 13°, avec un écart maximum de 2°;
une humidité stable et modérée, des vents rares sous un ciel
toujours serein, un sol granitique ne produisant aucune pou ssière, un air pur et vivifiant, indemne de brouillard, un
cadre merveilleux de poésie ct de pittoresque, c'est là 1:\
�AJACCIO
ca.ractéristique d'Ajaccio, ce qui doit lui valoir une des prenuères places panni les stations hivernales. Son climat est
toniq~e,
cela est hors de doute; il l'est par son air sain, par sa
p.resslOn barométrique élevée qui augmente l'oxygénation des
tiSSUS; il est en même temps légèrement sédatif, puisque l'état
hygrométrique avoisine à quelques dixièmes près le degré
fixé par Jaccoud et Weber de l'humitlité modérée et utile. Son
action sera ainsi double et tandis qu'il préservera le malade
des accidents congestifs, il a.ugmentera par ses qualités tonifiantes les forces de l'organü;me et l'énergie des réa.ctions
phagocytaires. Ces conclusions, la clinique les confirme pleil1Cment. Nombreuses déjà et probantes sont les observations
de tuberculeux qui, arrivés à Ajaccio en pleine période fébrile, n'ont pas tardé à voir la fièvre tomber, les crachements
de sang cesser et le poids augmenter.
A côté de ces qualités intrinsèques que présente Ajaccio, un
aUlre avantage de cette station d' hiver résulte de la topographie même de la Corse. Dans l'intérieur de l'île, à diverses
altitudes, s'élèvent des stations d'été offrant la possibilité au
malade de continuer sa cure pendant la saison chaude pour
ainsi dire sur place.
La Corse combine les avantages de la cure maritime avec
ceux de la cure d'altitude et offre aux tuberculeux qui y fixent
leur home-sanatorium toutes les adjuvances climatériques.
Ajaccio, 20.000 habitants, chef-lieu de la Corse, à 16 heures
de Marseille et à 12 heures de Nice.
Orientation: Sud.
Prix des hôtels: de 7 à 20 francs.
Saison: du 15 novembre au lor mni.
Médecins:
MM. Ceccaldi, Desanti, Giocanti, Gozzi, Marietti, deI Pellegrino, Petit, Pietrini, Pompéani*, Vico, Vincenti.
Officiers de sa11!t:
MM. Guidcrdoni et Melgrani.
�ALET
(Aude)
Biral'lJol1alées calciques, thel'males el {roirles
Situé sur la rive droite de l'Aude, au centre d'un petit vallon
dont les coteaux l'entourent de verdure en été et l'abritent des
vents du Nord en hiver, Alet (Pagus electcnsis) lieu de prédilection, d'après les Romains, encore nommée le « jardin du
département de l'Aude )l, justifie amplement ces flatteuses
appellations, par la beauté du site, 1" douceur de son climat
égal et tempéré.
Altitude 200 mètres, température moyenne d'hiver 12°.
Cinq sources:
Sources Buvette et du Rocher dans l'établissement thermal:
buvette, exportation, bains, douches, hôtel; magnifique parc
en terrasse au bord de la rivière .
Source Communale captée aux « Eaux chaudes )l et amenée
par canalisation dans un très joli parc de création récente. Buvette, exportation, bains, douches.
Source orienta1c utilisée seulement pour la mise en boutei Iles.
Enfin source ferrugineuse fro ide, ni captée ni exploitée
malgré sa richesse en phosphate ferreux.
CARACTERES PHYSIQUES. - Les eaux d'Alet, du
mo ins les deux sour es prin ipales au po int de vue des baigneurs, Buvette et Communale, sont tièdes, respectivement
32° et 25° , claires, limpides, à peine gazeuses, sans odeur,
de goOt agréable, faib lement m.inéralisées, 0,52 et 0,48. Les
prin ipaux éléments sont le bica.rbqnate et le phosphate de
chaux; traces d'a.rsenic et ,.l'acide phosphorique. Les eaux
d'Alet sont donc bicarbonatées calciques faibles, peu gazeuses,
tièdes.
MODES D'EMPLOI. -
'est surtout en boisson qu'elles
�ALET
Sont utilisées' les bains et douches sont d'un précieux autxiliaire.
'
ble~nt
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - Ces eaux sont trop fai.minéralisées pour exercer sur l'organisme sain une
actl~n
bien marquée. Néanmoins, prises à jeun, un verre de
d;r~l1
en demi-heure jusqu'à concurrence de 4 à 5, elles sont
legeres à l'estomac, aiguisent l'appétit et provoquent rapidement une abondante diurèse. A l'état pathologique on est au
contraire surpris de constater les effets merveilleux d'une eau
que l'analyse chimique donnérait volontiers comme insignifianre. Ainsi, dans les gastropathies fonctionnelles et même
lésionales les vomissements sont souvent arrêtés et les douleurs atténuées dès les premiexs verres. Sans doute par une
heureuse combinaison de ses éléments et de sa température
elle constitue pour la muqueuse gastrique comme un topique,
un bain sédatif qui calme l'éréthisme gastrique, le spasme
du pylore, l'irritation de la muqueuse et des glandes; dès
cessent et les douleurs s'apaisent,
lous les vomisent~
et le cycle curateur commence: l'eau ingérée en plus grande
quantité, la muqueuse se nettoie, le pylore s'ouvre, l'intestin
participe à cetoo détente, le foie n'e ~t plus irrité sympathiquement, la diurèse s'établit abondante lavant le sang, drainant
les organes des dé hets toxiques qui résultent chez les dyspeptiques surtout d'une élaboration gastrique vi ieuse, d'une assimilation défectueu se, d'une nutrition cellu laire déviée. Alors
peut C:tre reprise une al imentation appropriée.
INDICATIONS. - Elles se déduisent assez naturellement
des considérations précédentes. Tous les organes de la digestion et leurs annexes en sont heureusement influencés dans
leurs proocss us spasmodiques, douloureux, inflammatoires.
1° ESTOMAC. _ a) la gastralgie pure.
b) La dyspepsie hypersthénique (hyperacidité, hyperchlorhydrie), avec pylorisme, distension, fermentation, crises.
c) L'ulcère simple, complication et même conséquence,
. pourrait on dire, de l'hyp rsthénie . Quand on a alTêté l'bémat ~mèse
et franc!Ji la période de rep os ab~olu,
c'est alors la boi s50 1, idéale.
zO JN'l'ESTlN. - L\:nLéüte aiguë ct chronique simples surtout a ompagnqes d diarrh ée, la gastro-entérite cles enfants
tlUlUomcnt du seVla ge, l'L'lIté/Îte c()l()IIÎale ct dl! ~ pay
~ l:haud~,
l' l1térite mucu membr. neu se .
�ALET
3° Les congestions du foie cq}lsécutives aux affections
gastro-intestinales, les albuminuries et phosphaturies alimentaires.
4° MALADIES GÉNÉRALES. - Les chI oro-anémies, les dysménorrhée:; des jeunes filles, les troubles de la ménopause, les
longues convalescences des maladies infectieuses, le nervosisme sous toutes ses formes, la neurasthénie par hypertension chez les arthritiques, etc., etc.
CONTRE-INDICATIONS à peu près nulles.
L'eau d'Alet se conserve indéfiniment, ne trouble pas le vin,
ne lui communique aucun goût; elle cons,titue une excellente
eau de table et une boisson utilisable dans toutes les
maladies infectieuses aiguës.
Alet: 800 habitants.
A 9 kilomètres de Limoux, sur la ligne de Carcassonne à QuilLan, 8 trains par jour, télégraphe, téléphone.
Altitude: 200 mètres.
Orientation: sud, sud-ouest.
Climat tempéré et égal.
Hôtels, villas, appartements meublés 11 portée de toutes les
bourses.
Curiosités: ruines de l'antique abbaye d'Alet, joyau archéologique, vieux remparts, etc., etc., défiLés et gorges d'Alet, les
magnifiques forêts des Fanges, de Camplong, les gorges de la
Pierre-Lys, de St-Georges, dont le pittoresque, le grandiose ne
le cèdent en rien aux sites les pins courus.
Saison: toute l'année, mais pLus spéciaLement du 1 er juin au
Jer novembre.
Médeci1l :
M. Chaubet.
�ALGER
(Algérie)
Alger, capitale d,e l'Algérie. beau port de mer sur le versant sud de la Méditerranée, présente une situation privilégIée qui en fait non seulement une ville importante au point
de Vue géographique, mais encore une station hivernale remarquable, grâce à son climat tempéré.
TOPOGRAPHIE. Alger et Mustapha sont situées
par 36°,47' de latitude N . et 0°44" de longitude E. sul'
la côte N. de l'Afrique. Protégées par une ceinture de collines
qui forment un véritable hémicycle, ces deux villes s'étendent
SUl' le versant oriental de ces collines, disposées ainsi comme
Cn espalier. La ville d'Alger, qui occupe l'extrémité Nord de
l'hémicycle, regarde directement l'Est, alors que le fond donne
abri aux deme ures de Mustapha qui s'étagent sur le coteau,
au milieu d'une puissante végétation tropiÇQ.le.
Sans doute, la cei.nture de montagnes qui protège Alger et
Mustapha du côté du Nord et de l'Ouest n'a qu'une altitude
médiocre, puisque le plus haut sommet, la Bouzarea, dépasse
;1 peine 400 mètres, mais cette topographie spéciale d'une statIOn baignant d'une part dans la mer, s'élevant d'autre part en
pente douce' jusqu'à 200 mètres environ, permet déjà de comprendre les différences limatériques qu'entraîne cette variété
d'altitude jointe au voisinage plus ou moins marqué de ~a mer.
CLIMAT LOGIE. - Nous aurons surtout en vue l'étude
du climat hivernal d'Alger, puisque c'est pendant la saison
d' hiver que cette station e's t le rendez-vous des touristes et des
malades.
TEMPÉRATURE. - La température d'un lieu dépend surtout
de sa situation géographique et de son altitude. Alger doit
clone à sa situation dans la zone prétropicale et à sa proximité de la mer un tracé thermique' relativement élevé et sans
grandes oscillations. Voici les temp ératures maxima et minima
dc chacun des six mois d'hiver:
�ALGER
T. max.: Nov., 20°,1 ; Déc., 16°,5; Janv., 15°,7; Fév·.,
160,6 ; Mars 19°,9 ; Avril, 20,~.
T. min. : Nov., 12°,7; Déc., 9°,5; Janv., 9°,5; Fév. 9°,4;
Mars, 10°,4; Avril, 12°, 2.
D'amplitude de la variation diurne est donc de 6 à 9 degrés.
Il ne suffit pas de connaître les valeurs moyennes de l'amplitude de la variation diurne; il importe d'en connaîtrc aussi
les valeurs extrêmes, et, dans l'espèce, la valeur la plus
bassc afi}l de' savoir entre quelles limites de température l'organisme malade sera appclé à osciller. Or, le thermomètrc
ne s'est abaissé à zéro ou au-dessous que deux fois en près d'un
demi-siècle.
Pour nous résumer, la température de notre station oscille
l'hiver entre 9°,5 et 20°,3; eHe est non seulement tempérée
mais relativement constante puisque les oscillations nycthémérales varient entre 6° et 9°.
PRESSION ATMOSPHÉ1UQUE. - La courbe barométrique est
loin d'être régulière ct accuse des variations brusque5 d'un
mois à l'autre dans la pression atmosphériquc. En janvier,
elle atteint son maximum absolu 761 mlm 82; elle diminue
ensuite rapidement de janvier à avril, époque de son minimum absolu 756 m/m 51, pour rcmonter promptement pcndant les mois de mai et de juin. Le mois d'avril , oll l'at1110sph "re est le moins humidc, est aussi celui où clle exerce une
plus faible pression. L'amplitude moyenne dcs variations
barométriques cst assez faiblc: 76r,82 - 756,51 = 5 m/m 3 r .
Lcs plus hautes prcssions règncnt visiblcment pendant les
mois d'hivcr, asscltion confirmée du restc par lcs moyennes
des deux moitiés de, l'année :
Moyenne du lcr novembre au 30 avril = 760 m/m 04.
Moyenne du lcr mai au 3l octobre = 758 m/m 98.
RÉGIME DES VENTS. - La dire tion des vcnts dominant
dans une localité étant un des éléments constitutifs de son
climat, nous devons rec11ercher qlle-ls sont les vents les plus
fréquents pendant la période hivernale. Voici, par ordre de
grandeur décroissante, les nombres représentant la fréquen e
des vents pour chacune dcs huit directions pour l'année
ll10)Cl1uc:
N VV = 231,0; N E = 188,4 ; 'YV = 171.,9 ; N = 157,3 ;
S \V = 155,7 ; E = 8<) ; SB = 4z,5 ; S = 35·
L~
\cut domiuant de bcaucoup ~l 1\lger c. l dou c le NutllOle~t;
le moio5 fréquent etit le vent du Sud, lc lamell:- sirocco
�ALGER
33
q~i
ne se fait sentir que trente-cinq fois dans l'an~e,
dont
vlngt-deux de novembre au 30 avril, période où il n'apporte
pas de gêne sensible dans notre organisme.
En hiver, les vents W, N W \:!t S 'vV sont les plus fréquents,
alo: s qu'en été, ils viennent plutôt de l'Ef~.
Les vents W sont
frOlds. et souvent pluvieux, mais il impolte de faire remarquer lei l'excellence de la position d'Alger-Must.apha qui est
protégée des vents du Nord et de l'Ouest par le rideau
de collines sur lesquelles les deux villes sont étagées. Pendant l'été, au contraire, les vénts de l'Est, qui sont les vents
dominants, peuvent ventiler l'agglomération et apporter un
peu de fraîcheur qui tempère a insi les arckurs de la saison
chaude.
HUMIDITÉ. - Pour faire connaître la quantité de vapeur
d'eau de l'atmosphère on indique son état hygrométrique ou
humidité reZati've. Les courbes de l'état hygrométrique montrent d'abord que l'humidité relative de l'air est plus forte le
matin et le soir qu'au milieu du jour.
Avril est le mois où l'atmosphère contient le moins d' humidité, et septembre le mois le plus humide de l'année.
Jj' état hygrométrique oscille en somme autour de 70 m/m,
n'atteignant pas cc chiffre pendant l'hiver, et le dépas ant pendant l'été. A dire vrai, nous nous demandons si l'humidité
d'Alger-Mustapha n'est pas en réalité p1us accusée, l'hémicycle de collines s'opposant aux grands courants d'air et
retenant la vapeur d'eau dans la zone habitée. Aussi la
sensation d'humidité, surtout l'été, est-elle plus marquée
que ne l'indique' le chilTre hygrométrique, ce qui tient vraisemblablement à l'emplacement des obs'e rvatoires météorologiques, moins abrités que la régjon que nous consid 'rons,
] 'ailleurs la notion de cc degré assez proDon é n'est pas
pour nous déplaire, puisque c'est entre 70 et 80 qu'il faut
chercher les limites désirables de l'humidité relative moyenne;
elle est trop faible au-dessous du premier terme, elle est
excessive au delà du second,
PLUIES. - C'est pendant la saison froide que les pluies
Sont surtout marquées à Alger, et le mois de décembre est 1
plus ab ndamment arrosé, Dans une année moyenne, il
tombe plus d'eau à Alger qu'à Paris; en effet, Alger reçoit
une hauteur moyenne de' pluie égale a 682,8 par an, tandis
que Paris n'en a pour sa part que 593,9, r-Tais notre ville
compte en moye'nne' 100 jours de pluie par an, tandis que
3
�3+
ALGE
I~
Paris en pnlsente un nombre sensiblement supérieur, soit 147.
Cette opposition tient à l'allure bien distincte des précipitations aqueuses dans les deux villes. A Alger, en effet, la pluie
s'abat, en général, pM averses plus courtes et plus abondantes
qu'à Paris, et l'abondance des chutes de pluies dans notre
région rappelle les averses subites et diluviennes de la zone
torride beaucoup plus que la pluie fine ct continue des régions
océaniques de la France.
N[mULOSIT[.; - LUMINOSITÉ. ~
Est-il nécessaire cl'ins ister
sur la pureté de notre ciel, si souvent azuré, de rappeler l'intensité de la lumi re dont J'heureuse influence sur l'activité
des êtres vivants est incontestable ?
Alger doit à son voisinage de la Méditerranée et à sa latitude un climat tempéré et constant, tl son orientation et à ses
abris, une humidité moyenne, et une protection efficace contre
les vents froids de l'hiver.
CLIMATOTHERAPIE. ~ On comprend aisément qu'un
teI climat, par ses multiples ~vantges,
permette aux malades,
aux convalescents, aux débiles, de recouvrer la santé et lès
forces. C'est surtout chez nous que la cure d'air est possible,
aidée de la cure de repos j sans compter l'adj uvance de e
beau ciel et des sites pittoresques qui réjouissent les yeux
et contribuent à 1a guérison par leur influence heureuse sur le
moral des mallades. Ici tous les gens, malades et bien portants,
vivent dehors, en plein air j les longues veillées dans des appartements fortement chauffés l'hiver s0nt inconnus. L'air pur
et la lum i re pénètrent partout, au grand avantage de l' hygi ne ct de la santé. Il faut compter avec les jours de pl uie
qui retiennent à la maison les personnes délicates, mais la
plnie tombe plus souvent la mlit, et i l est bien rare que le
soleil boude pendant toute une j urn'e enti re. En p lein hiv r,
la journé médical est ompri se entre neuf heures du matin
et qualr heur s du so ir, rt<'\r, h Alger, comme sur la Riviera,
le moment du coucher du soleil s'ac ompagne d'un refroidissement imputable à l'intensité du rayonnement. e phénomène, bien que moins saisissant sur la côte a fricaine, est
d'autant plus n tt m nt p rçu que le ciel est plus pur.
Les considérations dans lesquelles nou s sommes entrés p lus
haut permettent de omprcndre qu'Alger-Mustap ha pl" 'entera des zones dc qualités différentes, suivant qu'elles seront
situées plus ou moins haut, qu'elles s'éloigneront plus ou
moins de la mer. La zone inPrieure mprunlera ses qualités
�ALGER
35
à l'air marin, la supérieure se ressentira plutôt cie l'altitude,
t?utes cieux détermineront une stimulation légère, une excitahon dans un sens différent. L'uniformité thermique et la
tranquillité atmosphérique sont réalisées à Must:apba d'une
manière tellement satisfaisante que cette statioll ne le cède
qu'à Madère sous ces cieux rapports ... Mustapha est plus excitant que Madère tout en étant un peu moins fortifiant.
Un climat q~1Î
possède ung pareille souplesse et de telles
r SSources ne comporte guère de contre-indications ·absolues.
Tous les convalescents, les anémiques, les débilités pourront
puissamment bénéficier d'un séjour d'hiver à Alger, grâce à
la vie au grand air, à la puissance cI'insolation, allx promenades, rendues faciles par le ciel clément.
Les tuberculeux, mieux ici qu'ailleurs, mettront en œuvre
la trilogie thérapeutique: aération, repos, suralimentation.
L'air pur pénétrera constamment dans la chambre du malade,
aussi bien le jour que la nuit, et l'organisme n'aura pas à subir
les à-coups, les oscillations souvent très préjudiciables de l,a
température, du vent, de l' humidité. Parmi les tuberculeux,
ce Sont les malades à la période initiale surtout, mais aussi
ceux qui présentent cles signes cie ramollissement, qui poUl'ront bénéficier clu climat, à condition que l'éréthisme nervu~
et circulatoire ne soit pas trop marqljé. Les congestifs, les
hémoptoïques s'amélioreront souvent, mais ils éviteront de
prolonger leur séjour au delà d'avril, époque à partir de laqueUe les siroccos, devenus plus intenses ct plus fréquents,
Sont capables d'impressionner fftcheusement les malacles. En
Somme, la plupart cles tuberculeux ont avantage' à faire une
cure à Alger; et ils sont légion les tuberculeux amé liorés ou
gu Iris qui, après 'tre venus comllle malades, sc sont installés
cI~ns
le pays, soit p,ar reconnaissance, soit par l'aUrait du
climat, ct grâce aux fa ilités de l'existence.
Les diverses maladies cles voies respiratoires, Je rhumatisme,
l'a.lbul11inurie, pourront être aus5i amélioré 5. Toll s sont les
pnncipal s indi ations du clim:at; il s'en faut que nous voulions le vanter outre-mesure ct faire clu séjour à Alger une
panacée à toutes les maladies. Il importe au contraire de
savoir qu'ici plus qu'ailleurs une hygi 11-0 rationnelle est
nécessaire. Ainsi une cure s ra incompatible av c l'exercice
d'~ne
profession natigante; elle nécessitera aussi un régime
alJ~entir
en rapport avec le cl imat. L'alcoolisme et la liyphl1JS sont cieux périls qu'il faudra fuir à tout prix.
�ALGER
Distance de Paris à Alger: 1.614 kilomètres. De Marseille
à Alger : 763 kilomètres.
Nombreux paquebots Alger-Marseille. Ceux de la Compagnie
Transatlantique franchissent cette distance eu vingt-cinq ou vingtsix heures, ce qui permet aux voyageurs partis de Paris par le
rapide de 8 heures du soir de débarqu~
à Alger le surlendemain
après déjeuner.
Pendant la saison d'hiver, trains de luxe entre Oran et Tunis
par A lger, Diskra et Constantine.
N ombreu,.l' hôtels à Alger et à Mustapha, maisons de famille;
appartements meublés, villas situées sur la colline de MustaphaSupérieur. Pour les renseignements s'adresser au Comité d'Hivernage qui se tient à la disposition des étrangers.
Cour d'appel, Ecoles de Droit, de Lettres, de Sciences, de Médecine, des Beaux-Arts, de Commerce; Alger est donc un'e ville
de ressources et un grand centre où les valétudinaires trouvent à
occuper leurs loisirs ou Il continuer des études in terrompues par
la maladie. Facilités pour les étudiants en médecine à continuer
leur scolarité Il Alger.
L'hôpital de Mustapha peut contenir 800 malades; il fournit
des ressources cliniques de premier ordre comme on en trouve rarcment dans un hôpital de province. L'étudiant en médecine, pré.
disposé à la tuberculose ou légèrement atteint, trouvera, avec les
matériaux cliniques, les ressources pécuniaires que comportent
différentes places acquises aux concours: préparateur à l'Ecole
externe ou interne à l'hôpita l civil.
'
La saison hivernale s'étend de novembre à ma i.
Médecins:
MM. Aboulker C., Aboulker IL, Azoulay, Dacri, Battarel, Bernard, Barraud, Bordet, Bounhiol, Bourlier, Douzian, Btaul,t.
Drenta, Bressy, Bruch, Deulaygue, Cabanes A.*, Cabanes E ., Cabanes IL, Cange, Casset, Caussidou, Cochez A., Cochez L., Collardot, Crespin, Curtillet, Darricarèrc, Dechenne, Decréquy,
Delara, Denis, Deshayes, Ducrocq, Durrieu, Egrot, Fassinll, Frison, Gagé, Germllix, Gillot, G inard père, Goinard fils, Grosclaude, llanoune, Hugues, Horowitz, Jarron, Julien, Labbé, Labrosse, Lapo.rte, Lavernhe, Leblanc, Liams, Lubac, Machtou,
Marini, Martin A., Martin E., Miche l, Mi ll iot, Moggi, Moreau,
Moutet, Murat, Nissen, Pascal, Raoust, Raynaud, Rey, Rouquet, Sabadini, Saliège, Scherb, Pinell i, Soulié, Stéphann, Stumpf,
Témime, Thiébaut, Thomson, Trolard, Verhaeren, Vérité, Vincent.
�ALLEVARD
(Isère)
Sul(U1'ées calcique , (t'oides
Il n'y a qu'une source à Allevard; elle a été captée en 1840,
puis amenée à l'établissement thermal créé en même temps à
trois cents mètres de là. Elle naît au sein de masses triasiques
qu'elle traverse pour passer dans les calcaires noirs du lias,
rIches en matières bitumineuses, où se fait la réduction de ses
sul fates et se constitue sa minéralisation. Le débit de la source
est d'environ 13°.000 litres par vingt-quatre heures.
CARACTERl::..S PHYSIQUES ET CHIMIQUES. L'eau d'Allevard est froide (16°), gazeuse par la présence de
l'acide sulfhydrique et de l'acide arbonique. Irise à la source,
elle est incolore ou plutôt d'une blancheur opaline due à une
multitude de bulles d'acide carbonique; celles-ci, en s'échappant, rendent à l'eau toute sa transparence, et laissent déposer un précipité de soufre (sou,fre colloïdal) à l'état d'extrême
division. Elle a une odeur d'œufs pourris due à l'acide sulfhydrique, et une saveur piquante duc à l'acide carbonique. Elle
est légèrement acide à la sortie du robinet, et, après l'évaporation des gaz, devi nt bientôt alcaline.
e qui caractérise l'eau d'Allevard, au point de vue de sa
Composition, c'est l'acide sulfhyd1'ique libre à la dose de
2tf. cc 7 par litre. Elle contient en outre de l'acide carbonique,
de l'aeote, du chlorure de sodium (0 gr. 54), du sulfate de
sodium (O.tf.I), du carbonate de calcium, de la silice et des
traces d'arsenic. En ré5umé, J'eau d'Allevard est sulfhydriquée, hlorurée, sodique et alcique, gazeuse et froide.
MODES D'EMPL 1. - La médication d'Allevard est de
deux sortes: interne et externe appliquées conjointement
dans tous les cas; leur importance peut être considérée
COll1me égale.
1 ° Le traitement interne consiste dans la boisson. Celle-ci
est prise, la buvette de la source ou à celle de l'Etablissement,
selon les effets qu'on veut produire. A la source, eae possède
toutes ses qualités' natives, c'est une eau vivante; à l'Etablisse-
�ALLEVARD
ment, elle est moins chargée de gaz par suite de son passage
dans les tuyaux; c'est, pour ainsi dire, un diminutif de la
première. Nous avons ainsi deux moyens gradués de prescrire
la boisson. Celle-ci est prise deux fois par jour, le matin, à
jeun, le soir, vers les quatre heures; les doses varient du qUart
de verre au verre entier.
2° Le traitement externe consiste surtout dans l'inhalation
à laquelle sont soumis tous les malades. C'est de beaucoup
la médication la plus suivie à Allevard, et pour ainsi dire la
spécialisation de sa cure, sans préjudice de tous les autres
moyens hydrologiques usités dans les stations thermales: pulvérisations, douches de gorge, de nez, gargarismes, reniflements, bains généraux, bains de pieds, douches générales,
locales, écossaises, alternatives.
a) InlwÛation. - Médication spéciale à Allevard, inventée
par Niepce père en 1852.
Il y a deux sortes d'inhalations: la froide, à la température
originelle, et la tiède à la température de 27° à 30°. Dans les
salles d'inhalation froide, l'eau jaillit et retombe dans une
série de vasques superposées de façon à multiplier la surface de dégagement des gaz. A sa sortie, elle ne contient plus
qu'un centimètre cube de gaz. Ces salles sont au nombre de
sept, et présentent, en moyenne, une apacité de 200 mètres
cubes chacune; elles sont aérées à intervalles fréquents et
réguliers, et leur hygiène est très surveillée (crachoirs, aération). Les malades n'ont besoin d'aucun appareil ni vêtement
spéciaux pour suivre les séances; mais le séjour y est fractionné par séances de trois à quinze minutes, cinq à six fois
par jour.
Les salles d'inhalation tiède sont au nombre de quatre.
L'atmosphère de chacune d'elles est constituée par l'air atmosphérique mélangé à la vapeur d'eau sulfureuse, et aux gaz
qui s'en dégagent par le même arlifi c qu'aux inhalations
froides. La vapeur d'eau sulfureuse s'exhale d'un plancher
à claires-voies, si bien qu'un brouillard épr,is l'emplit la salle.
Chaque malade dépose ses vêtements dans une cabine el revêt
un peignoir pour entrer dans la salle. La durée clu séjoul'
varie cie vingt à quarante-cinq minutes en une seule séance,
de préférence le matin.
b) Pulvérisation. - 1 oujours chaude, elle sc fait au moyen
d'appareils à vapeur semblables à ceux usités pour l'antisepsie ;
deux grandes salles sont affectées à ce service; les malades y
font une à deux séances de dix à quinze minutes par jour.
�ALLEVARD
39
Il) Douches de gorge et de ?tes. - Deux grandes salles
également sont affectées à ces appareils disposés tout autour
de chacune d'elles. Ceux-ci lancent un jet d'eau horizontal
presque capillaire et tiède que le malade reçoit dans la
gorge, ou qu'il dirige au moyen d'un petit tube de caoutchouc
clans chacune des narines.
d) Gargarismes, reniflements. Ils se font soit à la
buvette de la source, soit à celle de l'Etablissement avec
l'eau sulfureuse tiède, par verrées fréquentes et successives.
7) Douches générales. - M,édication très suivie à Allevard,
SOlt pour combattre certaines manifestations arthritiques,
soit surtout à titre de révulsifs avec ou sans sudation, associées
aux inhalations chaudes de façon à ce que le malade passe
directement de la salle d'inhalation ch~,ude
sous la douche
(37 à 40°) (asthme, catarrhe bron.chique, emphysème, laryng ite, trachéite chronique).
La douche est aussi donnée sous la forme éco saise, alternative, locale, etc. Une salle de douche hydrothérapique est
annexée.
t) Douclle ascC11dallte.
g) Bains. - Ils sont préparés avec l'eau sulfureuse pure ou
mitigée, dans des proportions vari.ables.
h) Bains de Pieds et bains de jambes. - Médication révulive très employée à 48°, 50· et de courte durée (deux à trois
minutes).
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - Il faut l'envisager sous
les deux modes d'emploi de nos eaux: boisson et inhalation.
Prise à l'intérieur, l'eau se digère facilement, augmente l'apPétit, diminue l'acidité ga trique et urinaire, ~ugment
la
diurèse et constipe Jégrement, augmente le coC'fficient d'oxydation organique t relève la nutrition. Elle est donc stimulante. Même par le seul usage interne, elle calme peu à peu
la toux et dim inue l' xpectoration; cette action est bien plus
manifeste quand, à ln boisson, on joint l'inhalation. Cette
a tian est duc tout enti re à l'hydrog'ne sulfuré; celui-ci est,
Comme on le sait, un agent réducteur puissant, très avide
d'oxygène; il dépose son soufre à la surface des muqueuses
respiratoires, en modifie la vitalité; la sécrétion, qu'il accroît
au début} diminue le nombre des colonies microbionnes, moins
par antisepsie que par stimulation des muqueuses, et relève.
Jnent de leur vitalité. Il a, en outre, une action sédative augmentée par son association à l'I'.cide carbonique et à l'azote.
�ALLEVARD
En résumé, stimulation au début, sans qu'il y ait excitation
ni congestion j sédation générale et locale à la fin du traitement j J'eau d'Allevard est doucement stimulante et non congestil'e.
INDICATIONS. -- L'indication dominante, générale, c'est
l'arthritisme dans ses lIlani/ estatiolls resPiratoires et daus Les
sécrétions des muqueuses de cet appareil: susceptibilité bronbique, trachéite chron ique, bronchite li répétition, bronchite
tenace, cat:}rrhe bronchique, emphysème, asthme, suites de
grippe, de rougeole, de coqueluche, asthme des foins, toux
chroniqlte de 1 adénopathie trachéo-bronchique, accidents
pulmonaires de la syphilis, pleurésie mal résolue, suivie ou
non de vomiques, pneumonie ayant laissé de l'induration,
tuberculose pulmonaire, ~\ la période d'imminence, tuberculose confirmée, fermée ou ouverte, l\ la condition d'être
apyrétique, ou presque apyrétique, même s'il y a des crachats
h(moptoïques, de petites excavations, pourvu que l'état géné,
ral soit resté satisfaisant.
Du côté de la gorge et du nez, les pharyngites chroniques,
) hinites, amygdalites lacunaires, hypertrophies amygdaliennes,
hypertrophie de la glande de Lushka, végétations adénoïdes,
laryngites chroniques, troubles fonctionnels du larynx.
Du côté de la peau, l'eczéma séborrhéiqu, l'impetigo,
l'acné, 1 s conjonctivites chroniq\les, les accidents secondaires
de la syphilis.
Au point de vue g~néral,
l'anémie, les convaleso nces, les
suites d'intoxÏ<:ation par le plomb, etc. Une indication toute
particulière tirée de l'a tion doucement stimulante de l'eau,
'est son emploi dans les affections respiratoires des en fants
aux tendances congestiv s, faciles à exciter.
Les nerveux aussi trouveront à Allevard une station aImante qui n' xpose pas à des phénomènes de on gestion ou
d'hémoptysie.
CO l'RE-l DICAT10 S. -a) FormeLLes: Les affe lions
aiguës ou fébriles, ou les périodes aigu"s des maladies chroniques, urtout respiratoires j la tuber ulosc li la période de
{\(-vre, ou de larges excavations, les affections du œur non
ompensé s, ou à la période d'asystoli , les affections des
c;entres nerveux, le can er, la. néphrite, l'artério-sclérose
avan ée.
b) RclatÎ7Jes : La ficvre des tuberculeux si elle est due à une
poussée congestive récente, ou à une résorption toxinique j les
�ALLEVARD
aff?ctions du foie, des reins, la lithiase hépatique ou rénale
qUI peuvent être réveillées par l'usage de la boisson sous
la forme de coliques hépatiques ou néphrétiques, les affections
de l'estomac ou de l'intestin. Cependant la diarrhée et les
troubles gastro-intestinaux de la tuberculose ne sont des
contre-indications que dans la période de cachexie. Il en est
d~ même des hémoptysies lorsqu'elles ne sont ni fréquentes
nI abondantes. L'âge un peu avancé est ici, comme dans
beaucoup de stations, une raison de s'abstenir.
RESSOURCES HYGIENIQUES. - Cure d'air à diverses
altitudes, cure de montagne, hôtel et châlets de la Ferrière
et du Curtillard (1.000 mètres). Etablissement de bains de
.petit-lait. Bains aromatiques.
Service de désinfection des plus complets; étuve à vapeur
fixe pour literie, linge et vêtements. Autoclave au formoch loro1 pour désinfection à domicile.
Allevard, cheI-lieu de canton du département de l'Isère
(2. 500 habitants).
A 615 kilomètres de Paris, ligne de Paris en Italie (embranchement de Chambéry 11. Allevard par Pont-Charra-sur-Bréda, gare
d'Allevard) .
Prix de Paris: 72 Ir.; 49 fr. 50; 31 fI. 20.
Durée minima du trajet (trains rapides) : I I heures.
Durée moycnne (trains directs) : 14 heures.
Deux courriers par jour pour Paris; télégraphe, téléphone avec
Paris, etc.
Altitude: 465 mètres. - Orientation principale: nord-ouest,
sud-est.
Climat tempéré de demi-montagne, pas de vent ni d'humidit6;
température moyenne de l'été: 180 •
Vign , maïs, mfiriers, noyers.
Aspect généra.l du pays: vallée ouverte du sud au nord, parCOurue par le torrent le Bréda, et entourée de montagnes dont
l'altitude varie le 1.200 11. 3.000 mètres. Massif d'Allevard; bonnes
routes.
Distractions de la station: casino, théâtre, orchestre dans le
parc, excursions nombreuses et Iaciles,Ilrame·Farine avec desCente en train eaux, les Sept-Lacs, etc.
Prix des hôtels: 9 11. 12 francs tout compris.
Saison: du lor juin au lor octobre.
Médecills:
MM. Boël, Chntning, Didier, Mnnsord, Niepce*, Revillet.
�AMÉL IE-LE S-BA INS
(Pyréné es-Orie ntales)
SnI/uré es sodique s, thel'1naZes et hypel'/h el'1nale s
Vingt-d eux sources de 20 degrés à 61 degrés, dont les principales sont: le Grand-Escaldadeur, Englada , Amélie-Bains/
Pectorale, Piscine, la Galerie, etc., réunies dans un hôpital
militair e modèle et deux établiss ements civils: Bains Pujacle,
Therme s Romain s ou Pereire, émerge nt elu gneiss recouve rt
de schistes au N orel; plus bas: terrains seconda ires cambrie n
et triasiqu e.
Eaux cl,aires, transpa rentes, à odeur hépatiq ue, devenan t
bleuâtre s au contact de l'air, puis blanche s par dépôt de soufre, très altérabl es par conséqUJCnt; minéral i ées par le su lfure de sodium, entre 0,025 et 0,039, et les sels commu ns aux
eaux sulfureu ses primitiv es, silicate de soude, chlorure de
sodium, lithium, beaucou p dc matière organiq uc.
Débit de 1.272.00 0 litres par vingt-qu.atrc heurcs.
Employ ées en boisson et traileme nt externe : bains, douches ,
bains de vapeur avec massage , piscines grandcs et petites,
inhalati ons, pulvéris ations.
Adjuva nt: eau alcaline ferrugin euse du Boulou.
Action excitant e commu ne ,aux .eaux sulfureu ses et thermalisée s, pouvant se transfor mer en action altérant e, sédative
même, etc.
INDIC ATION S. - Commu nes aux eaux sulfure uses:
rhumati sme subaigu et chroniq ue, dermato ses torpides , syphilis. Spécial es: blessures, scrofu lo-tubcr culosc des os et
�AMÉLIb-LES-BAINS
43
des muqueuses. Tout à fait spéciales de par le climat et les
eaux: traitement de la phtisie pulmonaire.
Cure d'été et d'hiver.
Altitude: 276 mètres.
A 1.002 'kilomètres de Paris. Lignes: Paris-Lyon par Montpell ier ct Narbonne j du Midi, DoracRux, Tou louse, Perpignan.
Médecins:
/
MM. Amal, Lemnrchand, Picard, Pujade.
�AND ABRE
(Aveyro n)
BicaTbonatées sodiques, (l'aides
Deux sources : celle de la buvette ou de la fontaine et celle
des bains.
CARAC TERES PHYSI QUES ET CHIMI QUES. - L'eau
de la buvette est froide, 10°,7· Elle est claire et d'une limpidité parfaite , gazeuse , à goùt acidulé et légèrem ent styptiqu e.
Bicarbo nate de soude 3 gramme s 1,690 par litre j 0 gr. 0.180
de carbona te ferreux et acide carboni que en grande abondance. C'est donc une eau bicarbo natée sodique , ferrugin euse
et gazeuse. Non loin de cette source, il en existe une autre
située derrière ]'établ issement hydro-m inéral, utilisée pour
les bains.
MODE S D'EMP LOI. - Les eaux d'Anc.labre sont employées en boisson, en bains et en douches.
ACTIO N PHYSI OLOGI QUE. - L'cau d'Andab re exerce
une action stimula nte, même excitant e, non seuleme nt sur
l'appare il digestif et sur les organes génitau x urinaire s, mais
encore sur l'organi sme entier. La plupart des foncLi ns, celles
des organes abdomi naux SUl'lout, se font avec un surcroît
d'activit é. Au bout de quelque s jours, l'appéti t devient meilleur, les digestio ns sont plus faciles, la sécrétio n des follicule s
muqueu x de 1 intestin est augmen tée, celle des reins ùe m ~me.
Toutes les muq\,leuses en général devienn ent plus rouges j
tantÔt c'est à la gorge qu'on éprouve une sensatio n cie sécheresSlC et de douleur , tantôt c'est dans le canal de l'urèthr e
qu'on éprouve des picotem ents j quelqu' fois il survien t une
diarrhée qui peut être portée assez loin. Dans d'autres cir onstances, l'effet contrair e se produit, c'est-à-d ire la constipa tion.
INDICA TIONS , - 1° Les dyspepsies atoniqu es el flatulentes, survenu es à la suite des maladie s de longue durée,
les fièvres typhoïd es surtout, l'influen za, etc. j 2° Les dyspepsies avec chloro-a némie j 3° Les dyspeps ies acides, symptomatique s souvent d'un engorge ment du foie.
Dans les affections chroniq ues du foie: engorge ments, coliques et calculs hépatiq ues, ictère, cette cau montre toute sa
�AND ABRE
45
puissance. C'est comme bicarbonatée sodique qu'elle agit, de
même que dans les dyspepsies .acides, dans le pyrosis.
REIN. - Gravelle urique. - Cette eau d'Andabre a le
double avantage d'augmenter la sécrétion urinaire, de faciliter aussi J'expulsion de l'acide urique et sa dissolution et
empêche sa formation.
CATARRHES VÉSICAUX ANCIENS. - Dans les catarrhes vésicaux chroniques, l'eau d'Andabre convient à merveille; dIe
fait cesser la sécrétion exagérée des mucosités, elle augmente
le ressort de l'organe vésical.
•
GourrE. - L'eau d'Andabre détruit ou amende la dyspepsie
et la gravelle qui la compliquent si souvent, et contribue en
partie à éloigner les crises articulaires, à les rendre plus léde la disposition goutteuse.
gères, à diminuer enfin l'intes~
HL ORO SE ET ANÉMIE. - Les états morbides dans lesquels
le s,ang est appauvri, les fon ctions languissantes réclament
aussi l'usage de l'eau d'Andabre si utile comme' moyen reonstituant. Sous son influence, le flux menstruel se rétablit
ou se régularise.
CONTRE-INDICATIONS. - Toutes les affections organiques et les affections aiguës telles que le cancer de l'estomac,
l'hypertrophie du cœur, l'anévrisme des gros vaisseaux intrathoraciques, le catarrhe bronchique avec irritation, la prédisposition aux hémorrhagies actives ayant leur siège dans la
muqueuse' des voies aériennes, la tuberculose, les affections
du larynx, etc. Si la grossesse n'en contre-indique pas d'une
façon absolue l'usage, il faut du moins en user avec sagesse.
RESSOURCES HYGIENIQUES. - Grâce à son altitude
de 437 mètres, Andabre jouit du climat des montagnes, ex ellent pour les vieillards, les infirmes, les convalescents de maladies graves, et les enfants en voie de dentition.
Les sources d'Andabre sont situées à 4 kilomètres de Camarès
(Aveyron); de Saint-Affrique 11 Andabre, 26 kilomètres; gare de
eilhes-lZoqueredonde, 28 kilomètres. Voitures 11 tous les trains.
Paris-Orléans, 1.059 knomètres.
Orientation principale: Ouest-Sud. Climat doux et tempéré.
Pays vallonné, bois, prairies. Belles routes.
Prix de l'hôtel: 7 fr. 50 et 4 ft. 50.
Saison: 15 juin au 1 0r octobre.
Médecifl,'
M. Martin.
�ARCACHON
(Gironde)
Edifiée clans une immense forêt (100.000 he tares) cie pins
toujours verts, Arcachon est située sur la rive Sud d'une vaste
baie de 80 kilomètres de pourtour, communiquant par une
large ouverture avec l'Océan Atlantique, soumise comme lui
au flux et reflux des marées qui lui portent et rapportent
deux fois par jour 350 millions de mètres cubes d'cau de mer.
Divisée par sa situation topogr;;.phique en cieux villes:
a) La ville basse, étendue sur quatre kilomètres le long de
la plage, station de bains de mer;
b) La partie de la ville ex lusivement forestière, ou ville
d'lzi7J cr, vaste parc anglais aux allées sinueuses d'une superficie cie 130 hectares abritant 350 chalets cie toutes dimensions
et de tout style.
SOL. - Le sol est uniquement constitué par le sable, qui
monte dans la forêt à une hauteur variant tle 25 à 60 m tt'es et
que l'on trouve encore à une profondeur de 60 mètres au-dessous du niv au de la mer. C'est un sable quartzeux, hyalin,
d'une grancle ténuité, bla11<', légèrement jaunâtre, contenant
des parcelles de fer, de mica et de faibles débris de coquilJ,es,
dans lequel on ne rencontre que très peu de matil:res organiqulCs. Très rayonnant, mauvais onducteur chI alorique,
très 11l'rméablc. Il s'en suit qu'il n'y a d'eau stagnante ni dans
1 so l ni clans le sous-so1.
CLIMAT. ette situation au mili u d'une forêt cl pins
toujours v rts, le voisina,ge d l'Océan Atlantique, la perméabilité du sol et du sous-sol donnent pour caractéristique du
climat: l'uniformité, la stabilité, et le font ntrer dans la
classe des climats marins.
TEMPERATURE. - Arcachon, par sa température, se
classe parmi les climats tempérés. En effet les moyennes thermométriques sont;
�f\ I~ CACI-ION
47
Annuelle: 13",34.
prÏIlten,ps:
Saisonnières. - Automne: 14°,41; hiver: 6°,~3;
12°,63; été: 20°,44;
:Mensuelles. - Octobre: 13°,94; novembre: 9°,94; décembre:
5°,97; janvier: 5°,31; février: 6°,40; mars: 9°,42; avril: 12°,71;
mai: 15°,74.
Pél-iode diurne (9 heures à 1 5 heures). - Octobre: 15°,72;
novem bre: I l °,30; décembre: 7°,17; janvier: 6°,50; février:
7°,89; mars: 11°,47j avril: 14°,91; mai: 18°,19'
Par l'amplitude moyenne des oscillations ct los oscillations
nycthémérales de la température, Arcachon est un cl imat
régulier à courtes 0 c illations, type climat marin Atlantique.
En effet l'amplitude moyenne de la variation de 24 heures est
la suivante: octobre: 9°,52; novembre: 7°,35; décembre: 6°,71 ;
janvier: 6°,87; février: 7°,58; mars: 10°,77; avril: 10°,76;
mai: 11°,[3.
Minimum d'amplitude: l'automne et l'hiver. - Les appareils enregist.reurs ont en outre démontré, - phénomène
des plus importants pour l'aération continue, - que pendant
la période nocturne, il y avait arrêt de l'abaissement ct
m ~me
r lèvement de la température vers minuit.
PRESSlON ATMOSPHERIQUE. - Pal le fait de sa
situation géographique par 44°,40 de latitude sep tentl ion ale ct
3°,30 de longitude occidentale, Arcachon jouit d'une pIlCssion
barométrique fort élevée: 762 millimètres (troisième zone de
Kaemtz), pouvant varier avec les perturbations atmosp hériques
de 755 à 775 millim tres, mais en général sans brusquerie.
L'oscillation diurn , très lente, est, ell moyenne, de huit
dixièmes d.c millim tre.
Arcachon doit au voisinage de 1'0 éan ct à la prédominan e
cles vents du large un r'gim hygrométrique et pluviométriq le
parti ulier. La plui tombe surtout par averses torr ntielles ct
moins fréqu mment d'une façon lente t continue, de préflr nce la nuit, d'où pas de radiation. Des journées très belles
suc èdent très souvent à d s nuits pluvieuses.
Les quantités d'cau re ueillies au pluviom tre donnent par
saison : automne :3[5millim tres 6; hiver : 224,6jprintemps:
189,3; été: 16g,4.
Malgré ette quantité d'cau r lativemenl élevée, mais grfl e
à la végétation t à l'extr'me p rméabilité du 01, l'état hygrométrique n'cst pas très -levé: automne: 80°, hiver, 87°,3;
l'rintemps, 73°,8; été, 67°,0. Moyenne cie l'année 77°,0. Arcachon
�ARCACHON
rentre donc dans la catégorie des climats d' ltttmidité moyenne
(Weber) ,d' humidité désirable, d' Izumidil é thérapeutique.
VENTS. - Les vents domin~ts
soufflent dans la demi-robe
S. -O. O. N.-O.; venant du large, ils sont tièdes parce que
réchauffés en léchant le Gulf-Stream et la nappe chaude des
landes; hUlJlides, parce qu'emportant les vapeurs océaniennes;
purs parce que vierges de tout contact avec les agglomérations
humaines. Quand par exception ils soufflent dans la demi-rose
N. E. E. S.-E., ils sont encore purs, parce que purifiés par
l'immense forêt de pins qu'ils viennent de traverser. S'ils
soufflent en tempête, cette même forêt et les dunes ékvées
sur lesquelles ils viennent se briser diminuent leur impétuosité. A tel point que les personnes habitant la ville d'hiver ne
se doutent souvent pas des ravages qu'ils produisent sur la
côte.
AIR. - On trouve dans l'air d'Arcachon: ozone, chlorure
de sodium, iode, brome, éléments constitutifs de l'atmosphère marine; en plus: ozone et essence de térébenthine
émanant de l'atmosphère foresti re. La présence de ces deux
corps dans l'air de la forêt, soupçonnée depuis longtemps, a
été démontrée expérimentalement par d'ingénieuses expériences de M. Duphil, élève de l'Institut Pasteur. Cet ::tuteur
a décelé 0 gr. 01 d'essence de térébenthine par litre dans l'air
de la plage et 0 gr. 025 dans celui de la forêt. C'est au printemps et pru' les temps chauds et humides qu'elle s'y trouve
en plus grande proportion.
Aussi s'explique-t-on la présence de l'ozone, produit d'oxydation des émanations résineuses. La production marche parallèlement à celle de l'essence de térébenthine; comme elle,
elle est plus abondante dans l~ forêt, au printemps et par les
temps chauds et humides.
ette grande proportion d'ozone (désinfectant merveilleux)
explique la pauvreté de l'air en sédiments organiques, microorganismes et bactéries, expérimentalement démontrée du
reste.
Arcachon est donc une station à climat tempéré, sédatif,
tonique et aseptique, formule tirée des données physiques,
chimiques et biologiques qui précèdent; elle est à I~ fois sta,tion d'été pour bains de mer et station d'hiver à double gamme
forestière et marine.
�ARCACHON
49
INDICATIONS. - En tant que station marine proprement
dite, Arcachon offre toute les ressources des bains de mer, et
réclame, comme toutes les stations du même genre: le rachitisme, la scrofule, la tuberculose osseuse, ganglionnaire, etc.
Convient tout particulièrement aux enfants débiles nerveux
qui ne peuvent supporter le vent vif de la Manche ou cl
l'Océan, les pLages pLus sèches ou plus excitantes de la Méditerranée, les lames de la pleiné mer. Ils trouvent ici une plage
Constituée par du sable fin, une nappe d'eau calme, sans
vagues, d'une température élevée: 18° 11. 24° pendant le semestre d'été, se prêtant merveilleusement à une cure minérale,
ce qui a fait dire à Durand-Farde! : « Le bain de mer d'Arcachon est une cure minérale, ailleurs il est une cure d'hydrothérapie. »
Par sa double gamme: forêt, plage, la station limatérique
offre de nombreuses indications que l'on peut résumer: la forêt
aux nerveux) la plage aux scrofuleux.
BénéfiCÏ<eront de la cure: tous les débilités à quelque titre
que ce soit: anémiques, chloro-anémiques, neurasth 'niques,
les fatigués, les convalescents de longues et graves maladies,
tous les surmenés par les plaisirs ou les affaires.
L'adénopathie bronchique, les reliquats bronchiques, pulmonaires ou pleuraux (bronchites chroniques, broncho-pneumonies, pleuré ies, avec vomiques ou empy\mes, emphysèmes).
Les on gestions ou indurations post-infectieuses, qu'elles
soient le reliquat de rougeole, fièvre typhoïde ou influenza.
La tuberculose :t rorme hémoptolqu , la tuber ulose fébrile
se trouveront très bi n soit de l'atmosphère foresti re, soit d
1 atmosphèr m::u-ine, soit des deux combinées. L' tat général
e refaisant sous l'influ nce de la cure, les symptl\mes alarmants s'atténuent et essent.
Il en est cl même cie la tuberculose pulmonaire chronique,
dans laquelle il faut surtout tenir compte du terrain.
La phtisie des scroflll'eux est particuli rcment tributaire de
la cure marine sur la plage et sur le bassin pendant les mois
d'hiver.
Ce climat convient merveilleusem nt à tous 1 s candidats
pulmonaires, aux adolesc nts fatigués par !a croissance et le
surmenage intellectuel ou relevant cl maladies in recti use,
aux jeunes enfants délicats, qui ont tout à craindre d'une tare
h ~r ~dital1C,
tous candidats à la tubercu lose.
La coqueluche s'am 'liore vite et guérit radicalement; le
nombre et la viol nce des quintes diminuent dès les premiers
4
�5°
ARCACHON
jours du séjour. Les propriétés sédatives de l'air, son asepticité due en grande partie à l'ozone expliquent ces heureux
résultats.
Il convient à la plupart des asthmatiques, aux neurasthéniques, aux hystériques, à tous les névrosés pour lesque ls une
;,mbiance apaisante est n écessa ire.
CO I TR.E-I DICATIONS. La tuberculose miliaire
aiguë sous toutes ses formes;
La forme pneu monique de la tuberculose en période d'activité seulement; c~r
après la première accalmie, elle rentre
clans les indicat ions;
Tous les torpides. Cependant pour les tuber uleux torpides
qui avaient été tenus élo ign és de la for êt d'Arcachon , cette
contre-indication n 'est plus aussi formelle dep\lis· que se pratique la cure marine.
Lacure hygiénique, cure d'air, cure de repos, cure d'alimentation se pratique régu lièrement. Cette cure libre, en home
sanatorium, qui se pratique id uniquement, se fait très rigoureusement sous la surveillance du médecin, en s'in spirant des
règl es les plus précises de la méthode de ' Dettweiler. Tout
concourt à obtenir ce résultat: les habitations d isséminées
dans le sanatorium (v ille d'hiver), sur les versants des dunes
et dans les files de leurs ondulations, entourées de jardins
bien cultivés ct admirablement entr tenu s (ces vil las ont un
ca het réel d'origin alité); les pavill ons de cure établis au milieu des fleurs, des eucalyptus, des mimosas (dealbata); les
bateaux du pays qui par leur forme se prêtent admirablement
à J'in stallati on d'une chaise longue pour la cure marine S\lr
une mer bleue et calme ; des denré s de premier choix enfin,
et du lait ex cli ent soumis chaque jour à une étroite surveillnnce.
Il Y IE NE. - Outre l'in spection des denrées a limentaires
qui st l'objet d'une surveillance très étroite, toutes les mesures d' hygi"n sont rigoureusement prises. La désinfection
imposée par arrêté municipal est surveillée t contrlllée par
un membre du orps médica l spéc ial ment délég ué (médecin
s"nitaire). E ll e est prescrite par le médecin tra itant, même au
as de simple habit at par un malade à tuberculose ouverte.
Tout dés in r ct ion non survci li ée, non déclarée par le certifi cat du médc in sanitair , n'est pas reconnue valabl par 1 s
mf.d ('in5 rlr la station .
�ARCACHON
Arcachon: commune du département de la Gironde. 9.000 habitants.
A 640 kilomètres de Paris; chemin de fer de Bordeaux à
Dayoune, embranchement de Lamothe à Arcachon.
Voiture directe de Paris à Arcachon (rapide).
Durée minima du trajet (trains rapides) : 8 heures.
Durée moyenne (trains directs) : I I heures.
Six courriers par jour; 4 pour Paris. Télégraphe, téléphone avec
Paris, etc.
/
Climat Atlantique, doux, tempéré.
Constitution géologique du sol : sable des dunes.
Aspect général du pays. - Ville d'été: plat. Ville d'hiver:
accidenté, vallonnement des dunes. Nappe d'eau salée de
16.000 hectares d'un côté, immense forêt de pins de l'autre.
Excellentes routes.
Prix des hôtels ou maisons de famille: à partir de 6 francs
par jour; chalets meublés depuis 100 francs à 2.000 francs par
mois.
Distractions: Casino, théâtre, lawn-tennis, golf.
Promenades à pied ou à cheval. Promenades en batnu très
variées, pêche, chasse, chasse à courre.
Club du tennis, société de photographie, musée, aquarium, gymnastique suédoise.
Bordeaux à une heure en chemin de fer.
Saison: bains cie mer: mai à fin octobre. - Station climatique:
ute l'année.
Médecins:
MM. Bonnal, Donrclier, Cazaban, Déchamp, Dhourclin, Festnl,
Hameau*, Lalesque*, Lefebvre, MOY1.ès, Paillé, Pauliet*.
�AULUS
(Ari ège)
Sttl(alée calcique, (1'oirle
Les sources sont au nombre de cinq: Source Darmagllac,
19° arsenicale; source Sacque, 17° lithinée; Source Nouvelle,
150; Source des Trois-Césars, 13°; Source Calvet, )20, ferru gineuse.
Le débit est d'environ 600.000 litres en 24 heures.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - L'eau
d'Aulus est claire, limpicle, tran sparente, agréable au goût,
sans saveur, mais avec un arrière-goût slyptique.
Densité: 1009.6. Réaction lég rernent acide. Minéralisation
totale, 2.8; chaux et stronti::me, 0.73°; magnésie et soude,
0.12; Jétcide sulfurique des sulfates, 1 gr. 3 j sesquioxyde de
fer, 0,005 ; arsenic, 0,0003 ; traces de chrome, d'iode, de cuivre, de mercure, de lithine, cie zinc, d'antillloin , etc.
MODES D'EMPLOI . - Le traitement d'Aulus est surtout
un trait ment interne; « on boit d l'eau» le matin à j un.
ette ure d'eau se compl te par l'hydrothérapie: bain s,
douches, étuves et massage.
ACTTON PHYSIOL',oGI QUE. - A la dose de 6 à 8 verrées ( 1.500 à 2.000 gr. ), ingér ' es toutes les cinq minutes, Iles
sont purgatives, peu ou 1 as diurétiques; si on e pace les verré 5 cie dix minutes en dix minutes, elles sont laxatives, ]Juissarnm nt c1iur tiques,
J Dl ATI NS. phy i logique.
Les indications décou lent de l'acti n
1° MALADIES C:f:NÉRALES. - Tout le groupe d s maladies
par ralenti sement ou de dév iation de la r.utrition, arthritisme
et ses manifestations, goutte, gravelle, diab).te, obésité, rhu-
�AULUS
53
matisme chronique, l'albuminurie de cause arthritique; quand
ces manifestations ont le caractère asthénique, atoniq~.
b) ~a
neurasthénie, si souvent liée à l'arthritisme et à la
dyspepsie, bénéficie des deux facteurs: cure d'altitude et cure
d'eau intus et extra.
c) La cl:1o!"o-anélmic, les convalescences des maladies
graves ayant lentraîné un état de débilitation excessif.
2° AFFECTIONS CARDIAQUES.' L'artério-sclérose au début,
les cardiopathies d'origine dyspeptique, les cardiopathies
rénales avec dyspnée, la surcbarge graisseuse, le pouls nerveux. Possibilité d'une cure de terrain.
3° ESTOMAC. - Dans les formes suivantes: a) dyspepsie
hyperchlorhydrique.
b) Atonie gastro-intestinale ",-vec constipation.
4° LITHIASE. - Qu'elle soit rénale, hépatique ou intestinale,
la lithiase est sérieusement combattue à Aulus .
SO SPÉCIALISATION. -
a) Dermatoses; b) Syphilis.
CONTRE-INDICATIONS. - Toutes les maladies inflamrr..atoires aiguës ou chroniques de l'appareil respiratoire, les
affections cardiaques non compensées, l'insuffisance urinaire;
l'hypertrolPhie' prostatique, la néphribe aiguë, l'hypochlorhydrie, les affections carcinomatcuscs du tube gastro-intestinaI.
Aulus, 900 habitants, par la ligne de Boussens à Saint-Girons,
Cmbrallchcment de la ligne de Toulouse IL Bayonne.
Deux conrriers par jour; té légraphe cl téléphone.
.
Selvicf' public de voitures cie Saint-Girons IL Aulus. Chemm cie
fer électrique, IL brève échéance, de Saint-Girons IL Aulus.
Altitude: 800 mètres; 1.200 IL 3.000 mètres sur les montagnes
avoisinantes.
Orientation: N.-O.; climat d'été, température diurne de 10 à
200; température nocturne: 7 à lio.
Prix des hôtels: de 5 IL 20 francs; maisons meublées.
Casino-thélltre, parc des Thermes, parc du casino, belles proulenadcs, excursions nombreuses.
Saisou : du lor juill au lor oclobre.
lI1.édecill :
M. Mouly*.
�AX-LES-THERMES
(Ariège)
ttf/'unJes sodiques, thermales et hypel'/hel'lnales
Ax-Ies-Thermes est la première station de France pour
l'abondance et la variété de ses eaux: le nombre de sources
dont on utilise les propriétés thérapeutiques s'él ve à plus de
soixante: leur d ~bit
total atteint plus de deux millions de litres
en vingt-quatre heures.
CARACTERES PIlYSIQ ES ET CIIIMIQUES. - La
température des sour es varie ntre 22° et 77°5.
Le soufre y existe à l' ~ta
cie ombinaisons div l'ses (1110110sulfttre, polysulfure t sI/If hydrate de sulfure de sodium j
sulfite et hyposulfite de sOlide - soltfre tmJciPité.)
<cs eaux diff' rent les unes des autres p;u' le degré de sulfuration, qui varie de 0 à 0,0024, par le degré d'alcalinité, dû au
silicate de soude, qui va de 0,0095 à 0,1225 par litre, et p~r
la
quantité plus ou moins grande d mati"re organique (ban!gine).
tle substance donne à l'tain s sources un caract re
parti ulier d'onctuo ité. Qu Iques' lInes (Viguerie par exeplpIe) laissent dégager de l'azote en abondance.
D'autres subissent au on tact de l'air des modifications de
leur composition himique se traduisant par le phénoml\ne du
blanchiment. Enfin certains métaux ( lIivre, plomb, etc.)
ntrent en quantité très al préciable dans la c mposition d s
aux.
M DES D'EMPLOI. - Quatrc établissements thermaux
( 'Ollloubret, Modèl , Breilh, T ich) sont admira.blem nt 01'ganis ~s
pour les appli :uions th lrapeutiqu s des div '1 'cs
sources. A l'aide de serp ntinag 'S variés on p ut administr r
des bains minéraux purs de tout m qange à toutes les températures balnéables. Quinze sections de bains, dont la composition varie avec la source d'origine, sont réparties dans les
�AX-L1i:S-TI IE~MS
55
quatre établiss,ements qui comprennent ensemble: 140 baignoires, huit salles de grandes douches seize douches Tivoli
1
1:
'
,
(e n~mures
douches locales à pression variée, des étuves à
grachns et en caisse, des bains locaux à eau courante, des
douches a cendantes . Les salles de humage, les douches pharyngiennes et nasales, pulvérisées en coupe et en coupe mobde, les salles de ma sage complètent l'organisation thermale
d'Ax .
. Quatorze buvettes su lful1eus'es ou alcal ine permettent d'utiliser en boisson l'eau de diverses sour ·es. Les plus remarquables sont, parmi les sulfureuses, la Petite suLlureuse, Sai?ltNoch à droite/ l'Eau bleue parmi le alcalines.
ACTl N PHYSIOLOGIQUE. - 1° Les sources sulfureuses fortes déterminent une suractivité cie tout s les fon lions, variable suivant les sujets et aussi suivant la température
des bains employés. - Les centres ner·veux sont exaltés (agitation, insomnie). - La circulation est activée par les pratiques hypert!termales/ si la n:tédication est !tytJo ou mesothermale, il y a au contraire ralentissement des battements du
CŒur. - La l'espimtioll est rendue plus facile et plus profonde, l'appétit devient généralement plus vif, les fonctions
digestives plus régulières. - Des modifications importantes
se produisent dans les urilles . • Iles deviennent plus lourdes,
plus abollda?ltes et ontiennent une plus grande proportion
d'urée et d'acide urique. - L'action des eaux cl' Ax est surtout
sensible sur la peau: les vais eaux cap ilIair s SUI erfic icls se
dilatent, la transpiration est fa ilitée et rendue très ~,bondate.
Bientôt l'excitation di parait, 1 s fonctions se régularisent et
le baignem éprouve un double sentiment de vigueur et de
al me qtlÎ lui procure l111 bien-êtrei ndéfin issable.
La quantité assez considérable de mati " re azotée contenue
dans quelques-tlnes des caux à sulfuration moyenn , en atténuant l'effet excitant de l'ïément sulfureux et en lui donnant tlne plus grande fixité, rend leur action plus modérée,
mai.s plus soutenu.
_0 Les sources suLfureuses fnibles et l,es sulfureuses dégénérées sont sédatives, tell/péral//cs, diurétiques, dé] uratives
ct. résoLuttves. n fait qui explique les effets si r marquables d saux d'Ax c' st l'a tion tlue à leur instabilité: en
'onta t avec l'air elles se dé 111 1 osent plus ou moins rapid 111 'nt, formant a in si des corps nouveaux très actifs, puisqu'ils sont employés ~l'éta
111lÎsSallt.
�56
AX-LES-'l'HERl\ŒS
Il DICATIO S. - Le champ d'application des eaux d'Ax
est très vaste: elles peuvent convenir dans tous les c;,s où les
sulfurées sodiques alcalines sont indiquées, car il est toujours
possible d'y instituer un traitement thermal approprié en
même temps au malade et 1\ la maladie. Le nombre des
sources, la variét.é de leur composition rendent absolument
impossible la spécialisation d'Ax. Yoici, parmi les nombreuses
maladies tributaires de ses eaux, les plus susceptibles de guérison ou de .notable amélioration:
1° Le groupe impol·tant de,; maladies arthritiques.
2° Le rhumatisme, quelles que soient ses formes ou ses
modalit lti (rhumatismes ({rticuZaire, 1l0llellX, dé/ornllutt, gouttl'Ul', lIcrV~uX,
cl/trillé, ~'iscéral,
puerPélal, blellllorrhagique elc.), si toutefois l'acuité des manif0~tols
n'y m t
pas obstacle.
3° Les maladies dll cœllr ct du système vasculaire, pourvu
que l'insuffisance du myocarde ne soit pas absolue: l'artériosclérose, 1 s sel ~rose
veineu 'e ou viscérales, la phlébite, les
a//ectiolls variquellses, les ltémorroldes,
4° La sero/ule, depuis la forme la plus atténuée jusqu'à
la forme ulcéreuse.
5° Le affections c1zrolliques des voies resPiratoires supérieures t inf~reus
: rhinites, phaTyngites, angilles, Catarrhes tubaires, otites, ZarJ"lgites; les brol/chites, l'asthmc,
l'emPhysèllle, certaines formes torpides de tubercl/lose pulmOllaire.
6° Les maladies de la peau, spécialement l'eczéma et ses
di verses variétés.
7° Les accidents syp:/ilitiques secondaires, ou tertiair s, justiciables des sources sul fur uses ou hyposulfitées, admini tl ~es
oncurr mment au tr;jitem 'nt spécifique ou en dehors de ce
traitement.
1:10 Les maladies utérillcs, lcs paralysies, les lésiolls o~'SImes
ou teuriwcl/ses builCS de t/(lltlllatisllles; - enfin quelques
maldic~
Ijéll ~rales
(ch lorobC, chloro anémie, etc.).
'l'REL DICATIO '. - Les contl1C·indications d ~
'aux d'Ax onl tr S I ' tremtes, à ' au~e
du nombre et de la val lété de!> sources, donlleti unes, sédatives et calmantes, peuvent
"tre si utilem 'nt mploy~es
dans les cas où l'on aurait a
redouter J'action trop ~n
rgique des sources fortes. ertains
tats cependant contre indiqu nt la cure thermale d'Ax; 'e
sont:
�AX· LES-THERMES
57
1 ° Toutes les maladies aiguës, quels que soient leur siège et
leur nature.
2° Les cardiopathies avancées.
3° La tuberculose pulmonaire à une période trop avancée ou
avec des lésions trop étendues.
4° Les cirrhoses hépatiques, et les affections du foie.
A:\-Ie.-T hermes, chef-lieu de canton ùu département de l 'Ariè~c,
arrondissement de Foix: 1.800 habitants.
A 2 heures de TOlilouse (par train express) ; ligne de Toulouse
à Ax-les-Thermes : cinq trains montants, cinq descendants. Quatre courriers par jour; télégraphe, téléphone.
Altitude moyenne: 718 mètres; orientation principale: est·
Ouest.
Clim at doux et agréable: la ville est abritée des velts du nord
et de l'ouest par les montagnes avoisinantes, très élevées, couvertes
de bois et de pâturages. - Air pur, très oxygéné, jouissant de
proiét~s
toniques et sédatives. - La ville est située dans une
pittoresque vallée, au conflucnt de trois torrents: l'Ariège,
l'Oriège, la Lauze.
Excursions nombreuses et variées dans les environs. Dans la vallée de l'Ariège: gorges de Mérens, cascades de Saliens, l'IIoxpitalet (1.436 m. ), lac du Comte (1. 7 1 5 m.) , l'Andorre.
.
Dans la vallée de l'Oriège : le parc et les cascndes d'Orlu, les
lncs de N t\guilles (1.854 m.), de Beys (1.950 m.).
Sur les hnuteurs environnant la ville, le Drazet (1.460 m.), le
fort Pigeonlet (1268 m,), le linteau de Ronnsue (1.370 m.), les
pics du Tarbezou (2.366 m.) cl St-Darthélémy (2.349 m.).
Dans la ville même, promenades: le Couloubrct, le pnre du
Teich, le parc commmunal. Concerts lous les jours, sur le Cou·
loubrct, pnr un orchestre symphonique: casino, guignols, etc.
Saison du 1 er juin au 31 oclobre.
li{ édccÎ,/S
.'
MM. Auphan*, DOllnl\!lS, Douchct, lloycr*, Drcsch*, Fugairon*,
Lajuunie.
�BAGNÈRES-DE-BIGORRE
(Hautes-Pyrénées)
Sulfatée. ca lciqu e!; , lhermale.
Trois cat.5go1 ies d'eaux minérales composent la station
thermale de Bagnères-de-Bigorre: 1° Les eaux sulfatées calcif/ues-magnésiennes " 2° ne source sltl/urée sodique (Labassère) ; 3" Des eaux lenugineuses Iroides. Les sulfatées
alciques-magnésiennes arsenicales, au nombre de 37, caractéris nt cette st:\tion, ce qui la sépar rait absolument du
groupe des sulfurées des Pyrénées, si elle ne possédait l'eau
cie Labassère.
Les températures des sources varient de 30 à 51 degrés.
Elles fourni ssent un débit cie près de tlOis millions de
litres d'au par vingt quatre heures.
ARACTERES PHYSIQUES ET CIilMIQUES.
Les eaux ont limpides, incolor s, beaucoup lai ssent déposer
sur les p.,rois des tuyaux de conduite un dépôt floconneux ou
adhérent de coulcur rougeàtre.
La minéralisation totale, qui s'élève de 2 gr. il 2 gr. 6,
est constituée principalement ain si qu' il suit: bi arbonate de
cal ium, de magn ésium, de fer et de mangan"se, 0 gr. 299 ;
sulfate de calcium, de m;tgnésiulU , de sodium et de lithine,
2 gr. 102 j chlorure de sodium, de potassium, 0 gr. 182 ;
arséniate de sodium, cl 0 gr. 00 13 à 0 gr. 0003 ; cuivre, fluor,
matière organique. Les d 'pôts laissés dans les tuyaux de
conduite contiennent pour 100 gr. : sexq uioxyde de fer et
de mangallcs , 73 gr. 72 ; arsén iate de sodium 0 gr. 47.
Quant à la source sulfureuse de Lab;t sère, elle st un
des plu s b aux fleuron s de l, couron!,e thermale de Bagn '. 1' S;
e ll contient 0 gr. 04G de sulfure de sodium ct chlorure de
sodium, 0 gr. 20 ; SOIl point d'émergence est à quelques
kilomètres de la ville.
Le troisi me groupe est représenté par quatre sources
�BAGNÈRES-DE-BIGORRE
59
ferrugineuses froides arsenicales: Angoulême, Grand-Pré,
Métaou et Brauhauban.
MODES D'EMPLOI. - ACTION PHYSIOLOGIQUE. La cure de Bagnères comprend l'usage des eaux de boisson,
bains, douches, pisc.ines n" 3, pulvérisations, humage, vaporarium, inho.lation, massage. Relativement aux réactions
qu'eUes peuvent provoquer au début, on l-es a divisées en
sédatives, stimulantes ou intermédiaires et excitantes. Dans
ce dernier cas la sédation tonique arrive clans la seconde
phase cie leur action.
La source de Salut (quelquefois sulfhydriquée), est cI'un
goût un peu fade·, légèrement salé ou atramentaire ; quelquesUnes sont onctueuses.
Les fonctions digestives sont stimulées, J'excrétion cie J'urine
et les sécrétions intestinales et bronchiques sont activées;
quelq u fois elles constipent, la diurèse seule persiste constamment. La température cie certaines sources peut donner
une stimulation tl-ès nette, mais bientôt cette réaction exagérée
disparaît, la séclation et l'action clécongestionnante apparaissent, il peut y avoir un réveil des douleurs, augmentation de
flux muqueux et sanguin; ces phénomènes d'intolérance, qui
peuvent se montrer vers la fin du séjour, s'éteignent avec le
repos.
Quatre sour es peuvent être mi es en relief pour jalonner les
applications thérapeutiques de la classe arsenicale et thermale. Salies, 51°, Salut 33°, le Foulon 35° et la Peyrie 29°·
Trois de ces sources appartienuent aux thermes Marie-Thérèse,
bâtis sur l'emplacement des anciens thermes romains; là se
trouvent cinq buvettes et un outillage complet d'exploitation
thermale; les trois piscines sont aux néo-t:l1ennes.
L'établi sement de Salut, très important, est situé à un kilomètre de la ville; il comprend 28 cabinets de bain à eau
courante; il est muni de douches variées dans leurs applications; la source de l'int 'rieur, particulièr,cment digestive, alimente la buvette; la Pompe et la Montagne, 31° et 33°, sont
.
utilisées aux baignoires et aux douches.
Lps algies, douleurs nerveuses de l'estomac, de l'intestin,
du cœur, de la peau, de la vessie, de l'utérus, dont nous parlons plus bas, y Ieçoivent un traitement très approprié; on
remarque encore les établissements du Grand-Pré, 35°, Lias,
38°, VeTSailles 35°, Bellevue 45°·
-On boit à Bagnères autant qu'on se baigne; il Y a des sour-
�60
BAGNÈRES-DE-BIG ORRE
ces sédatives, ferrugineuses, sulfureuses et laxatives, ce qui
permet de faire l'application des cures associées.
INDICATIONS. - La formule thérapeutique, l'indication
dominante auxquelles s'appliquent plus particulièrement les
eaux sont les suivantes: N euro-arthritisme et herpétisme ;
maladies accompagnées d'irritabilité congestive et nerveuse;
nervosisme ; algies ; états anémiques.
Dans la période des désordres
1 ° NEURO-ARTHRITISME. dynamiques et dans celle où la lésion est peu avancée malgré
la suractivité nerveuse, l'Cs eaux sont bien supportées; cette
médication convient encore aux névralgies, dyspepsies, phlébites d'ordre neuro-arthritique. Elles sont efficaces dans le
traitement du rhumatisme chronique simple partiel, nodosités
d'lIeberden, rhumati me fibreux et la polyarthrite délformante; les algies des nerfs, des muscles, la gastralgie et
l'entéralgie.
2° MALADIES DU SYSTÈME NERVEUX. ~
Dans les myélites
chroniques d'origine rhumatismale; dans le tabes incÎpiens la
maladie peut être enrayée ou améliorée dans ses principaux
processus; la neurasthénie avec ses symptômes céphalée, ra,
chialgie', gastro-intestinaux, l'hystérie et ses formes protéïques
se traitent avec succès.
3° LA CHLORO-ANÉMIE avec ses manifestations variées,
utérines, dyspeptiques et nerveuses, trouve auprès des sources
de' Bagnères des traitements très appropriés.
4° AFFECTIONS UTÉRINES. - Les malades atteintes de métrites accompagnées d'état névropathique général, de dysménorrhées douloureuses liées au neuro-arthritisme trouvent
aussi un traitement sédatif et tonique, alors qu'elles ne sauraient s'e>.poser sans danger à l'action des eaux moins sédatives.
5° MALADIES DU TUDE DIGESTUr ET ANNEXES. - La dyspepsie avec éréthisme, et hypersthénie chez les rhumatisants,
les névropathes et les neurasthéniques, reçoit à la station un
traitement avantageux et recherché; la stase gastrique ne
contredit pas l'emploi de l'eau prise à dose modérée; elle agit
contre les complications rénales et urinaires, gravelle, calculs
phosphatiques, phosphaturie. La dyspepsie est souvent le phénomène initial de l'entérite chronique ct de l'entéro-colite
muco-membraneuse chez les neurasthéniques; elle accom-
�BAG ÈRES-DE-BIGORRE
61
pagne' les maladies utérines des malades qui viennent réclamer, non sans succès, les eaux de Bagnères .
. 6° MALADIES DE LA PEAU. - Les manifestations de l'herpele prurigo et l'eczéma des nerveux, gastralgIques, prurigineux irritables auxquels les eaux douces sont
indispensables, trouvent encore une médic,ation appropriée.
Les lymphatiques seront adressés à ln. source sulfureuse de
Labassère.
tl~o-arhisme,
7° MALADIES DES VOIE RESPIRATOIRE. - Les malades
atteints de catarrhes bronchiques, d'angines chroniques, sont
traités par les sources de Salies, calciques arsenicales, ct par
l'eau de Labassère, sulfurée sodique, la première convient
aux constitutions neuro-arthritiques disposées aux irritations
congestives ct spaomodiques. La deuxième convient dans les
affections atoniques où manquent les réactions avec éréthismes, à allure congestive et spasmolique.
CONTRE-INDICATIONS. - Les contre-indications s'imposent dans les dégénére cenees viscérales, artél'ielles; les léions récentes du système nerveux; la période fébrile du rhumatism ; les maladies cardiaques mal compensées, hor de
la phase dépressi ve.
Jlagnère~-dio,
station terminus du réseau du chemin de
fer de Tarbes à Bagnères.
Altitude: 550 mètres; température estivale: 17 Q ; atmosphère
claire et pure, climat de montagne tempéré.
Hosp ice civil.
La saison commence le 15 juin j époque de choix: du 1 er juillet
au 30 septembre.
On y trouve les ressources d'une grande station thermale j églises,
temple j hÔtels nombreux, chalets j promenades int rieures, courses
de montagne. Casino: opéras, opérettes, comédies, brds; représentations tous les soirs, concerts au parc tous les jours.
MédeCIns:
MM. Cazalns, 'habert, Collongues, Cougomblcs, Dejeanne*,
GaIHly*, Kruger, Lafforgue*, de Lagarde*, de Lnrbès, Morisot,
Mondon, Rosié, Pédeprade, de Villegente, Chnyé.
�BAGNOLES-DE-L'ORNE
(Orne)
Eau.l· huléll'I'millér's, Ihermale.' el ( I·oides.
JI ya deux sources à llagnoles-de-l'Orne : l'une, la G7Illlde
source thermale ( + 26°), la seule qu'on emploie ùans les affections justiciables de la station; elle sort du rocher granitique
de la vallée en laissant échapper de gro,ses bulles de g:-.z
azote, avec un cl ~bit
de 25.000 litres à l'heur. Vautre, la
source des Fées ou sour e des Dames, e t une cau fernlgineuse froide (+ 12°) utilisée exclusivement en boisson.
CARACTERES PHYSIQUES ET CIll IIQUES. - L'cau
de la Grande Source est limpiùe, transparente, avec une légère teinte nurée, onctueuse au toucher, de saveur indifférente, laissant dans la bou he un arrière-goût 1~gèremnt
styptique. e qui la caract ~rise
sentiellernent, c'est l'extrA'me
faiblesse de sa minéralisation. Les él ~ments
qui ont servi à la
qualifier d'eau silicatée, chlorurée sodique ct ulfatée n'y
sont ontenus qu'en quantité extrêm ment minime: silice
(0,013 par litre), hlorure de sodium (0,016), sulfate de soude
(0,012).
MODES D'EMPLOI. - V au de la Grande Source se
donne en bains, en douch s et n boisson, mais cc sont les
bains qui constituent la partie fondam ntale du traitement. L s
moyens adjuvants d la cure thermale peuvent avoir à
Bagnol s-de·l'Orne une grand importan ; mploy ~s
onurr mment avec les bains, quand ils sont indiqués, ils renplus compi te el plus rapide. C'est, n
d 'nl la gu ~rison
premièr lign , la mobilisation, l'em 'mage et le m. sage, la
mobilisation pour r ndre aux arti ulations l'ur sour I s e,
l'effieurage des léguments ou des v ines quand la malade
vi nt à Bagnoles d'os Je début d ,a conval scenc , moment le
plus favorab le pour comm ncer la cure, le ma~sge
d~,ns
le~
suites éloignées cl phlébite. 'st, n seconde hgne, les arro-
�BAGNOLES-DE-L'ORNE
sages en pluie fine, les grandes irrigations vaginales chaudes
et prolongées dans le traitement tles affections utéI"ines, les
douches anales, périnéales et lombaires dans le traitement
des hémorrhoïdes, et, enfin, l'eau prise en boisson et les différentes pratiques d'hydrothérapie; piscine de natation.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - L"eau de Bagnoles-del'Orne possède deux actions principales: )0 Une action excitJ.nte générale sur toutes les fonctions physiolgqu~,
qui se
traduit par un surcroît d'activité organique, par un sentiment
de réconfort, de force et de mieux-être que presque tous les
malades ressentent au début de la cure; 2° Une action excitante spéciale sur les extrémités sensitives cutanées, qui détermine, par action réflexe sur les nerfs vaso-moteurs, la contraction des fibres musculaires lisses des petits vaisseaux et le resserrement des capillaires; cette seconde action est propre à
l'eau de Bagnoles et lui onrère une véritable spécificité.
Par son action stimulante légère, l'eau de Bagnoles favorise
la résolution des reliquats inflammatoires en réveillant les
r~actions
languissantes des organismes affaiblis; par son actlon vaso-constrictive spéciale sur les fibres mus ulair s lisse
des petits vaisseaux, elle leur rend leur tonicité amoindrie ou
perc~u,
décongestionne les tissus, combat la stase, régularise
la CIrculation capillaire dans les réseaux superficiels et prof.onds, rétablit l'équilibre circulatoire et permet au cœur d'accomplir un travail pl us utile et mieux coordonné. C'est à cette
seconde action que l'eau de Bagnoles doit enfin son efficacité si
remarquable dans les affections des veines.
INDICATIONS. -- L'c s affections veineuses, les affections
utérines .ct les rhumatismes hr'o niques coïncidant avec une
lésion ou un état douloureux des veines sont les états morbides justiciables de Bagnoles-de-l'Orne,
1 ° L s affections des veines constituent l'indication dominante, la spécialisation d la station spécialisation tellement
connue des médecins, qu'aucun d'eux ne peut prononcer le
nom de Bagnoles-de-l'Orne sans y asso ier celui des affections qui en sont le plus tributaires.
a) Les phltibites, ou plutôt les suites de phlébites, qui persistent si longtemps apr"s l'extinction complète du processus
inflammatoire si on aband nne l'organisme à ses propres
for es, t que les bains de Bagnoles modifient d'une façon si
favorable en activant la formation des voies de suppl'ance desliI1P(,~
:\ rptablir la circulation veineuse rt en facilitant la rr-
�BAGNOLES-DE-L'ORNE
(Orne)
Rau.(' inrlét(J/'millée. , thel'male. cl fl'oirles,
Il Y a deux sources à Bagnoles-cle-l'Orne : l'une, la Grallde
source t!terlllale ( + 26°), la seule qu'on emploie dans les affections justiciables de la station; elle sort du rocher granitique
de la vallée en laissant échapper de gro ' ses bulles de gaz
azote, avec un débit de 25.000 litres à J'heure. L'autre, la
source des Fées ou source des Dames, e t une cau ferrugineuse froide (+ 12°) utilisée exclusivement en boisson.
CARACTERES PHYSIQUE ET cm lIQUES. - L'eau
de la Grande Source est limpide, transparente, avec une légèr tinte azurée, onctueuse au toucher, de saveur indifférente, laissant dans la bouche un arri"re-goQt légèrement
styptique. Ce qui la caractérise essentiellement, c'est l'extrême
faiblesse de sa minéralisation. Les éléments qui ont servi à la
qualifier d'eau silicatée, chlorurée sodique et sulfatée n'y
sont contenus qu'en quantité extrêmement minime: si lice
(0,0[3 par litre), chlorure de sodium (0,016), su lfate de soude
(0,012),
MODES D'EMPLOI. - L' au de la Grande Source se
donne en bains, en douches et en boisson, mais ce sont les
bains qui constituent la pal-tie fondamentale du traitement. Les
moyens adjuvants de la cure thermale peuvent avoir à
Bagnol s·de-l'Orne une grande importanc ; mployés conurremment avec les bains, quand ils sont indiqués, ils rend nt la guérison plus compl te et plus rapide. C'est, en
première ligne, la mobilisation l'emeurage et le massage, la
mobilisation pour rendre aux articulations 1 ur souplesse,
l'emeurage des téguments ou des veines quand la malade
vi nt à Bagnoles dès le début de sa convalescence, moment le
plus favorable pour commen er la cure, le ma:sage d~ns
les
suit 5 éloigné s d phlébit. 'st, n s conde lIgne, les arro-
�RAGNOLES-DI~r)
I~
v:\lescents de phlébite, ou dont les veiI1es sont simplement iret non altérées, éréthisme vein~L,(
douloureux, nlJ7J7'alg/c variqzMuse et tout spécialement s,;Îatiquc 7Jal'iqueuse,
dues à une névrite provoquée par l'inflammation des 7'eÎufl
nervorum.
2° Les affections utérines caractérisées pal' le défaut de
régression, l'atonie des fibres musculaires lisses, des paroi
vasculaires et la congestion passive de l'organe.
.
a) Etats dc subinvolution utérine, si fréquents chez les
femmes qui ont eu plusieurs gro sesses, à intervalles trop rapprochés, et que les grandes irrigjations vaginales chaudes et
prolongées, prises dans le bain, modifient d'une façon si f~vo
l'able.
/;) Congesttons ulérilles des llcul'o-arthritiques rendant les
règles si douloureuses et la conception si difficile, congestions
passagères chez la jéune femme, pour laquelle elles sont une
'ause fréquente de stérilité, mais augmentant de fréquence
et de durée avec la maternité et finissant par devenir permanente à l'approche de la ménopause.
c) Métrites chrouiques dans lesquelles prédominent les
lésions parenchymateuses, constitu' es à la fois par l'hypertrophie et l'hyperplasie des fibres musculaires lisses et des éléments conjonctifs de l'organe, donnant naissance à ces gros
utérus congestionnés, mous, douloureux, sujets à des pouss'es fluxionnaires qui provoquent à chaque instant des recrudescences et des rechutes plongeant la malac!e dan le découragement, la tristesse et la neurasthénie.
3° Rhumatismcs chroniques, simples, partiels, d'Il eberdcn,
noueux, coïncidaltl a7)Ce une lésion 7)eineuse en ours d'évolution, un état douloureux des veines, ou une altération des
parois vasculjaires n'exi .tant encore qu'à l'état latent, albération
que souvent le malade ignore, n'en ouffrant pas encore, mais
qu'il est toujours facile au rnéde in de découvrir en exerçant
une légère pression digitale au niveau de saphène. La douleur ainsi provoqu le indiquera que Bagnoles-cl -l'Orne doit
être hoisi.
On voit que dans toutes les affections justiciables de Bagnoles-de-FOrne, la stase sanguine, qu'elle soit primitive ou
secondaire, qu'elle soit provoquée subitement par un 1)arrage
vasculaire, ou 1 ntement par la faiblesse organique d s veines,
p.ar l'altération de leurs parois, ou par des poussées congestives de nature di31 hésique, tient une large place ct joue un
n~:\bles
�B.-\G
()LES-DI';:O~
E
rôlc prédominant, car ellc cst Jc principal agcnt dcs lésions
péri-vasculaircs qui aboutissent à la dégénérescence des tissus. L'action vaso-motrice hautcment décongestionnantc et
doucement résolutivc de l'cau clc Bagnoles-clc-l'Orne nous
fait comprendre, cn partic, son cfficacité si remarquable clans
toutes ccs affections dont cllc prévient l'évolution ultérieure
vers la sclérose en corrigcant ou cn supprimant l'élément
conge tif qui la favori se ou la produit.
C NTRE-INDICATIO -S. - L s phlébites des états cachectiqucs, en général, constitu nt Ics seulcs contrc-indi ::1.tions absolucs d'une cure ;l Bagn les-dc-l'Ome. Mais, qu'il
s'agisse de phlébites, d'affections utérines ou dc rhumati mes
chroniques, il faut, bien entendu , que le pro ces us inflamma.Loire de la dernière pou ssée soit complètcmcnt éteint dcpuis
quelquc tcmps; il faut, notammcnt, quc dans lcs phlébites
le malade soit en conval Tcncc, 'ct· à-clil c au trcntième
jour, au moins, de la périodc apyrétiqllC.
RESSOURCES Il YGIENIQUES. - Bagnol 's-dc-I'Orne
n'est pas seulement unc station thermale, c'est aus i une station de villégiature, un séjour de choix pour les enfantF,
Ics convalescents, les fatigués, les aném iques, les névropatl'cs ct les nClIrasth niqucs.
Dagnolts-de-l'Orne, arrondissement de Domfront.
A 248 kilomètres de Paris. Ligne de Paris-Granville; gare de
Bagnoles.
Prix des places: 27 fr., 18 fr., 12 fr.
Durée du traj et: 5 heures (trains express).
Trois courriers par jour pour Paris; télégraphe, téléphone.
Al~itude
: 235 ;~ètr
es.
"mat : temp ·re.
Constitution géologique: Roches granitiques recouv rtes de grès
strati fIé.
Aspect génr~l
du pays : très accidenté; fO'rêts, paturge~i.
routes superbes.
Prix des hôtels: 7 11 25 fr. par jour. Nombreuses villas.
D', lractions: casino, lhé6.tre, belles promenades, nombreuse..
excursions, courses en aoClt
Saison du lor juin au 1 er octobre.
Médecills :
MM. Bnrabé*, Censier", IIannequin*, Poulain*, Vaucher*.
�BAGNOLS-LES-BAINS
(L ozère)
Sulfurées calciqttes de
3[)0
à/2°
Six sources émergeant de ' la montagne contre laquelle est
bâti l'ét::..blissement fournissent 2.300 hectolitres d'eau par
24 heures. La source dite ancienne ou Grande Source est la
plus importante.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES . - L'eau
fournie par ces différentes sources est claire, limpide, incolore,
d'odeur sulfureuse plus ou moins forte suivant la hauteur
barométrique, de saveur franchement hépatique, facle, onctueuse au toucher, elle dépose dans les conduits une matière
analogue à la gl::..irine et laisse .dégager de grosses bulles de
gaz qui s'échappent en bouillonnant. Sa den ité est égale à
1.0095. On y a trouvé 0, 7932 de minéralisation totale.
MODES D'EMPLOI. - L'eau de Bagnols est utilisée en
boissons, inhalations, b::..ins locaux, bains de baignoire, bains
de piscine, étuves, douches à diverses températures, douchesmassages. L'établissement se subdivise en ancien et nouveau.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - Prises iutus ces eaux ont
une action tonique sur l'estomac, se d igèrent avec grande facilité, favorisent l'expectoration et, suivant la dose ingérée,
provoquent la diarrhée ou la constipation.
L'usage externe surtout à la piscine à 40° ou 41°, provoque
d'abord une sensation de haleu r vive suiVie de rubéfaction
plus ou moins intense de la peau avec accélératio;' momentanée du po uls t d la respiration.
Le malade est a lors enveloppé de flanelle et porté dan s le
lit où la sudation est entreten ue pendant un temps variable. A
partir de ce moment, le pouls est calme, ample; le cœur se
contracte m ieux, sa matité a diminué de volume, sa tension a
augmenté d'un degré environ, les mouve ments respiratoires
Sont faci les, profonds, d'Ott une sensation de bien-être.
Les eau){ de Bagnols parai ssent agir s ur la nutrition générale, sur les centres nerveux, sur la circulation générale
et locale, sur les éléments cellulaires; les échanges sont
�HAG OLS ·LE -HAh S
a tivés grf~e
à des oxydations plus complètes et à des éliminations plus abondantes du côté de la peau, des poumons et
des reins, permettant ainsi à l'organisme de se débarrasser des
produit. mal élaborés, des déchets plus ou moins toxiqtles.
INDICATIONS ..... 1° Les cardiopathies de l'enfance et d
l'adolescence, l'asthé-nie du mrocarpe même pendant la convalescence du rhuma.tisme, 3, 4 ou 5 mois apr"s la cri e aiguë.
2° L'artério-sclérose au début avec retentissement diastolique de l'aorte j la dyspnée d'effort avec troubles modC-ré de
la circulation périphérique.
3° Le affections du cœur en voie de décompensation, les
in uffisances cardiaques foncti0nnelles, la surcharge grai "seu e du cœur.
forme, les rétraction ci4° Le rhumati me sous toutes s(~
catricielle , les reliquats de fractures, entorses, luxations le
1) mphati me, la. scrofule, les engorgements ganli~res.
5° Les maladies des voies respiratoires chez les rhumatisants.
6° Les affection cutanées non suintantes, les érythèmes polymorphes des membres variqueux, les ulcères variqueux.
7° L'aménorrhée, la c\ysménorrhée, les métrites non h ~J1or
rhagiques.
o l'RE-Il DI ATIO S. - Les endo ,udites, les péricardites dans leur phase aiguë j l'asystolie, les o::dèmes {>(endus, les congestions viscérales, la carcjio-sclérose avec dégénérescence du myoc~,rde
la coronarite, les anévrismes le
rhumatisme aigu, la goutte.
Bagnols·les.nains: 860 mètres d'altitude, pr s des sonrces
rllI Lot.
tation du 11 idi.
Trois arrivées ct trois cl{-part, quotidiens de hadenet, voitnf 'S
,\ tOIlS les trains (20 minutes).
Tcmpérature élevée le .iour, plus basse le soir. Se munir dc vête.
mcnts chands: couverture de laine, nécessaire de bain en Jlnnclle.
Saison du 15 juin au 15 sCJlll'l11brc.
l'oste. ·t t··légraphc., voitures il volonté, p~che,
excursions.
Etnblissem 'Ill et ann· ·cs, prix très modérc's.
H,îtel, maisons secondaiTcs.
MUcCÎns:
MM Creyx*, Joly.
�BALA RUC- LES-B AINS
(Héraul t)
ChlO1·ttrées sodiques chaude s
Balaruc possècl.e trois sources, de minéral isation à peu près
sembla ble:
1° La source Ancienn e ou Romain e, la plus utilisée, et dont
le débit est de 700.000 litres par jour.
la tempéra ture
2° La source Bidon, froide, qui sert à abaisser
de la précéde nte pour l'u age externe.
3° Le Puits commun al dont l'eau est peu ou pas employé e.
CARAC TERES PHYSI QUES ET CHIMI QUES. - L'eau
de la source Ancienn e a une tempéra ture de 47,° 8, la source
n'a que 19° et le Puits Commu nal 21°. Ces eaux sont
~idon
hmpicles, inoclores, de saveur salée; elles dégagen t de nombreuses bulles d'azote et d'acide carboni que. La source Ancienne renferm e par litre 7 gr. 045 de chlorur e de sodium,
0,88 de chlorur e de magné5 ium, des chlorur es de lithium et
cie cuivre, des bromure s, des bicarbo nates de chaux et de
magnés ie, etc.; au total 10 gr. 26.
MODE S D'EMP LOI. - ;L'eau est emp loyée en boisson,
bains, pédiluv es, douche s; on l'utilise aussi en applicat ions locales (lotions, injectio ns dans des trajets fistule\lX, gargari mes, etc.).
On prépare des boues médical es d.vec cie la vase extraite de
l'étang de Thau, déposée pendan t plusieur s mois dans le courant de l'eau thermal e. Ce limon contien t ainsi des principe s
minéral isateurs emprun tés à l'eau de l'étang et à celle de la '
SOurce. Ces boues ne sont utilisées qu'en <.pplicalions 10ca1es.
ACTIO N PHYSI OLOGI QUE. - A l'intérie ur, l'eau est
légèrem ent laxative et dérivati ve. L'usage extetne de PeàU
ou des boucs est suivi d'une excitati on locale qui se traduit
�BALARUC-LES-BAIr S
par de la rougeur de la peau ou des muqueu ses ou par une
irritatio n des trajets fistuleux. On se rend compte facilem ent
de la dérivati on utile provoqu ée' par l'eau en bois on et par
les bains cie pieds chauds. L'action physiol ogique du bain est
celle que l'on obtient dans les stations chloruré es sodique s:
stimula tion général e j suractiv ation de la circulat ion, cles fonctions du système nerveux et des échange s bio-chim iques de
l'organ isme.
INDIC ATION S. - L'indi ation primord iale de Balaruc
a toujours résidé dans le traiteme nt cles parnlysi es. On a même
pu clire que le nom de Balaruc et le mot de 1 aralysie devaien t
être insépara bles. Et de fait, on obtient souvent d'excell ents
résultat s, aussi bien clans les paralys ies (l'origin e organiq ue
(hémorr hagie, ramolli ssemen t clu cerveau ou de la moelle)
que clans celles qui sont d'essenc e rhumati smale ou syphilitique, ou dans celles qui sont sous la dépenda nce de la chlorose ou d'une intoxica tion saturnin e. Toutefo is, l'on aura soin
de ne prescrir e, clans les paralysi es organiq ues, le traiteme nt
de Balaruc que longtem ps après le début des acciden ts, lor que tout danger de nouveau x mouvem ents fiexionn aires semble écarté j et même dans es cas, Je médecin devra diriger la
cure avec une extrême prudenc e. Parmi les autres affectio ns
du système nerveux justiciab les de Balaruc , signalon s encore,
av c la réserve énoncée plus haut, certaine s myélites , certains
tab s, les atrophie s muscula ires progres "ives. C'est dans et
ordre de maladie s, paralysi es et affections duystè me nerveux, que les médi ation s combiné es de Balaru c: dérivati on
sur l'intesti n au moyen de l'eau en boi son, dérivati on sur les
m mbres inf'rieu rs au moyen de pédiluv es chauds, timulalion général e de la circulat ion et de la nutritio n, se prêteron t
mutuell eme'lt l'appui le plus précieux .
L'antiqu e réputati on de Balaruc dans le traiteme nt des
paralysi es a fait passer un peu au second plan ses autres indications. Comme aux autres stations hlorurée s sodique s, on
peut y soign repend ant avec avantag e la scrofule , le lymphatism e, les Lubl'rcll loscs loc(lles torpides , les ané1llies el la
chlorose . Pour ce group d'affect ions, il y a lieu de tenir
compte, en mêm temps que des effets de la balnéali on chlorurée sodique , de l'action du climat de Balaruc j cette station,
en effel, située au bord de l' ~tang
de Thau, en commu nication
directe avec la mer, possède certains avantag es du limat maritime, dont on connaît l h ureux effet sur le lympha tisme et la
scrofule .
�HALARUC-IJES-BAINS
Balaruc est aussi indiqué dans le traiteme nt du rhumatisllle
(rhumat isme chroniq ue muscula ire ou articula ire, névralg ies
rhumati smales) . Ce sont les sujets mous, torpides , lympha tiques, ou très anémiés , qui retirero nt le plus de bénéfice s du
traiteme nt.
Les affections utérines (leucorr hée, métrites , sophoro -salpingites ancienn es, fibromes), évoluan t chez des lympha tiques
Ou chez des anémiq ues à échange s diminué s, seront aussi
amélior ées.
Signalo ns encore les Plaies atones, les anciennes tractures,
les engorge ments quelcon ques; c'est toujour s l'atonie , la torpidité qui réglera les indicati ons de la station.
CONTR E-INDI CATIO NS. - Les sujets névropa thes et
excitabLes, les malade congest ifs, ne seront pas envoyés
à Balaruc . Il en scra de même pour ceux qui présent ent des
lésions du myocar de, pour ceux qui ont les artères forteme nt
touchée s par l'athéro me. Comme on l'a vu plus haut, on ne
• doit soigner dans cette station que les paralyti ques dont la
lésion est en voie de régressi on; mais il sera inutile d'y
envoyer les paralysi es datant de plusieu rs années, quand les
contrac tures tardives sont installé es ou que les muscles atrophiés ne réponde nt plus à l'excita tion électriq ue. Les paralysies hystériq ues ne doivent pas être traitées à Balaruc .
Balaruc est un village situé au bord de l'étang de Thau, avec
une vue l'illoresq ue sur elle.
869 kilomètr es de Paris; chemins de fer P.-L.-M . et du Midi.
l l'ix de Paris : 97 fI. 90; 6S fr. 40; 42 fr. 80.
à
Chemin de fer de Celle 11 Balaruc, 6 minutes. Bateaux
minutes.
15
Balaruc,
11
vapeur de Cette
Saison: du 1 0r mai ;UI 31 octobre.
s
Il y a, en juillet et en ao(\t, Lies journées chaudes, tempérée
cependa nt par des brises régulière s souillant de la mer, pendant
le jour, de la terrt! pendant la nllit. Mai, juin, septemb re et octobre
sont les mois les plus favorabl es.
I·s
Hôtels: 6 à 10 francs par jour; chambre s garnit!s dans
prix.
lous
11
village,
du
maisons
Médecit. :
Cuq*.
:M.
�BARBAZAN
(H aute-Garonne)
.'ott/'ces sulfatées magnésienne'
'l'roi sour(Cs. Températurc: 19",5. Débit: 75.000 litres.
Sulfate dc haux, 1. 504 j sulfatc de magnésie, 0,308 j carbonate de chaux, 0,13° j carbonate de magnésie, 0,54 j oxyde de
fer, 0,001 j minéralisation totale, 3,.f59.
Etablissement contenant 12 cabinets de bains, 2 buvettes j
inhalation et pulvérisation, exportation.
l J])ICATIO S. - Goulle, lithiase bilia.ire, grave,llc,
arthritisme, diabhe, album inui ie, ficHc interm ittente.
Altituut!; 450 mètres.
'hemin Ut! fer ue Toulouse
Montr 'jeau IL Luchon)
MM.
j
i:L Ba)'onne (cmùranthcmcnt de
station de Loures-Barbazan.
JlfJ.iccil/s:
ieutat, Fournier, Sent 'os.
�BARB OTAN
(Gers)
, ulFul'IJes sQcliques , therma les
Il existe à Barbota n plusieur s sources sulfurée -sodique s et
une seule ferro -manga nique. Elles sont le résultat de plusie urs forc.ges qui, dans leur ensemb le, fourniss ent dans les
d'eau miné24 heures un débit qui dépasse 1 million de litres
rale réunis dans deux établiss ements ct deux buvettes .
CARAC TEIŒS llIYSIQ UES ET CHIMI QUES. - Tout s les sources des thermes de Barbota n sont chaudes , à
l'except ion ependan t de la source ferro-m anganiq ue (+ 18°);
les sources chaudes varient de + 33° à + 37°. D 'une minéralisatio n assez faible, l'eau sulfurée sodique est limpide
ct claire et donne naissan ce à l'orifice des forages à des
légèrem ent
sulfurai res et de la barégin e; son odeur tr~s
ferrol'cau
goût;
au
able
désagré
pas
tend
sulfutée ne la
mangan ique a un gont légèrem ent &strillgent, expliqu é l)ar
ses dépôts d'oxyde ferrel1x à la buvette et dans les vase dans
lesquels 011 la tient habitue llement . Ce qu i caractér ise la station cle Barbbta n et qui en fait l'origin alité, ce sont ses bOll ,
produit tourbe ux, cloux et onctueu x au tou her, cl' tillé coul1eul'
rouge-b run, dégagea bt au mdmert t lle so n extracti on un e légère odeur sulfhyd rique qui dispara ît assez vite au conta t de
l'air qui colore en noir 1& bouc.
MODE S D'EMP LOI. - Bien que les aux minéral es de
Barbota n s'emplo ient surtout en bains à eau courant e, bains ·
de vapeur en caisse et douches, la boi son est un utile adjuVant clans les cliver es affection s traitées. Les boucs s'emp loient en bains dans cle vastes bas ins, constam n'ient remplis
se chaude
Cl réchauf fés par un ourant contin1.l cl'eall sulfureu
�7.J.
BARBU'l'AN
(+ 36°) où les malades se plongent pendant 3/4 d'heure
heure.
~l
une
ACTIO ~ PHYSIOLOGIQUE. - De temps immémorial,
les sources de Barbotan ont été fréquentées. Si quelquefoi
ces eaux plOcurent, à cause de la susceptibilité de certains
malades, une certaine excitation générale, cette excitat~ion
passagère disparaît bien vite, remplac ~e par un état de
bien-être qui nous permet de dire que les eaux de Barbotan
sont d'abord sédatives et reconstituantes. Leur action primordiale se manifeste sur les fonctions digestives, ramènent l'appétit et par suite les forces; leur action est manife te sur
les rein en augmentant l'émi sion urinaire dont le caract' re
e t souvent le dépôt de sédiments rouges pour arriver plus
l'ard aux urines claires et limpides; enfin elle agissent sur la
peau en provoquant quelquefois des sueurs abondantes mai
bienfaisantes: octte dernière action pourrait s'expliquer par
les boues dont les effets probables électro-dynamiques se font
sentir sur tout l'organisme.
1 DI ATIONS. - Les prin ipal s affections tributaires
du traitement hydro-minéral de Barbotan sont le rhumatisme
et ses diverses manifestations, le rhumatisme goutteux, ontrairement à ce qui a été écrit, le rhumatisme noueux et déformant pris à leur début; les in(1r,mmattons chroniques d s articulations; les névralgies, surtout celles des grands plexus;
les désordre du mouvement résultant des entorses, luxations
et fractures, les catarrhes gastro-intestinal et vésicaJ, ce dernier accompagné ou non de gravelle; les paralysie e entieHes t elles qui ne sont pas sous la dépendance d'une
lé ion r ~cent
des entres nerveux; les plaies at,oniques à icatrisation lente: grflce ~l la source ferro·maJ1ganique la chlor se, l'anémie et la dysménorrhée sont soignées avec suc' s à
Barbotan.
'OTRE lNDICATIOr S.
ou~
ne voyons qu' 1 (tat
aigu des maladies indiquées, surtout accon1pagné d fi'.vre, qui
doive interdire le trait.cment ~l Barbotan. Nous recommandons
aux malades qui viennent de passer par une ri aigu'; rhumati male d'att ndœ un ou deux mois, suivant la susc ptibilité
individuelle, pour suivre un traitement dans.notre station d
crainte de réveil d'une ri e semblable. Les ndo ardites si frérhumatismale ne sont pas une 011quente dans la di~th\se
�BARBO TAN
75
trc-indic ation, à moins que la maladie ne soit trop avancée .
du
Le village de Barbotan , situé au nord-oue st du départem ent
Gers, dans une des plus jolies parties du Bas-Arm agnac, dépend
large
du canton de Cazaubo n. La station présente l'aspect d'une
Cuvette entourée de tous les côtés, sauf au midi, de riants coteaux
vents
complan tés de vignes et abritée par conséque nt des mauvais
qui pourraie nt lui nuire. Climat très temp éré.
A 200 kilomètr es de Bordeau x et de Toulouse. Bureau de poste
et télégraph e, 4 courriers par jour.
la
La gare de Barbotan , qui touche le village, se trouve sur
ligne de Nérac à Mont-de -Marsan ; 4 trains montant s et 4 trains
.
descenda nts.
en
Altitude à la gare: 136 mètres; le village est 26 mètres
contreba s.
Grand hôtel et succursa le re\:oivent les baigneur s à des prix
très abordabl es 5 fr. 25 et 8 fr. 50, suivant la classe, traite·
ment compris.
M édecins :
MM. Druillet et Dupou)'.
�BARÈGES
(Hautes-Pyrénées)
Sulj'urées sodiques, tIle/'J~as
Il existe à Barège deux établi sement thermaux: Les
où sont aménagées quatorze soure s toutes sulfureuses, mais de thermalité, de compositon élémentaire et
dapplications th ~rapeutiqs
diff :rent s, t l'établis ement
Harszm, alimenté par une seule source sulfureuse aussi. Le
débit total de ces fontaines est de 300.000 litres en vingt-quatre
heures.
1'~crms,
'ARACTEIŒS PIll."SIQUES ET <';HIMIQ E '.
L'eau min 'rale des sour es de Barèges est limpide et in 0Ire. La température varie suivant les naissants: elle va de
200 (Troy)) à 45° (Tambour) ; son odeur peu prononc 'e rappelle l'odeur des œufs durs; elle n'est pas désagréable à boire
t l:1i se dans la bouche un arril>re-goût I(~g\remnt
su ré. La
ensation au bain est dou e, onctueue. L'eau laisse dégager,
au contact de l'air, une grande quantité de bulles de gaz
(azote t argon). On y voit flott r des filaments blancs, gris
ou' bruns qui ont constitués par une substance azot~e,
la
lmrégillC.
La ara téristique de es eaux serait le monosulfure d' ' 0dium (Filhol); la sulfuration moyenne st de 0,0408 (\Vilm).
Elles l'enf rm nt en ore des hlorul'es t d s sili ates al alins,
du fer, de l'iod , du bor , du phosphore, de la lithine t d
l'arseni (sulfarséniLe de odium 0,0002 ).
Polysulfurées, eH s ne d 'gag 'nt pas d'hydrog" ne sulfuré,
ne blanchissent ni ne louchi ent. Particularité: la température de la plupart de es sourc s étant voisine cie celle du
corps (36°) on le applique pures.
MODES D'E {PLO!. -
,
L'eau de Barèges est administrée
�BARl'i:GES
77
en boisson, mais elle est surtout employée en bains, douches,
bains de piscine' à eau courante, bains locaux, gargarismes,
pulvérisations et inhalations. L'installation balnéaire ne laisse
rien à désirer.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - Appliquées en bains,
douches et boisson, ces eaux excitent vivement le sy tème
vaso-moteur. La muqueuse pharyngée se congestionne, à la
peau surviennent de la cuisson, des picotements, des démangeaisons; les surfaces ulcérées deviennent rouges et se couVrent de bourgeons charnus: des trajets fistuleux s'écoule un
liquide riche en globu"ies blancs; les corps étrangers, les
séquestres s'ébranlent et sont poussés au dehors. L'urination et
la sudation s'exagèrent. Du côté du système nerveux on note,
au début, de la courbature, de l'insomnie. Bord u avait comparé l'action de es eaux à celle du café. Les douleurs névralgiques sont réveillée : tout l'axe cérébro-spinal est excité, surtout la région lombo-sacrée.
Ces phénomènes d'excitation s'apaisent bientôt et le"mala.de
ressent un grand bien-être avec l·emontement. Par l'usage de
ces ea1.1X l'urée, l'acide urique, les chlorures augmentent dans
les urines; l'acide phosphorique diminue. A . l'action des
eaux s'a socie l'influence du climat d'altitude forte (1.250 m.).
INDICATIONS. - Sont justiciables de ces eaux et du
climat de Barèges:
1 0 TTOis états généraux:
a) Le lympltatisme, dans l'enf<)Jlce surtout, lorsque les manifestations sont ganglionnaires, cutanées et muqueuses. Les
résultats obtenus sont peut-être plus marqués qu'à la mer.
b) l.e rhu1J/atisme, particulièrement chez les lymphatiques
et spécialement quand il s'est fixé sur une articulation. Le rllUmatisme noueux t le~
suitc5 de l'infection gonococcique articulaire y sont avantr,geusement traités.
c) La sypltilii surtout les cas graves. Grflce au traitement
de Barèges il est possible de fair supporter une médication
intensive, arrt'ter ainsi les accidents menaçants ou expulser
de l'organisme les combinaisons hydqrgyriq1.1es en excès .•
2 0 Les affectiolls profolldes des os av c trajet. fistule\.lx et
séquestres, suites de tuberculose et d'ostéomyélite, çle fractllres
comminutives li clè pénétration de corps étrangers. Depuis
trois cents ans, on connaît les propriétés e;'(pulsives de ces
�HARI~Gb:S
eaux. Les arthrites et péri-arthrites rebelles avec raideurs,
ankyloses, rétractions; les tumeurs blanclles;même suppurées,
ont du ressort de Barèges.
3° Les myélites chroniques: surtout la paralysie infantile.
4° Les maladies de la peau: eczéma chronique, scrofulicles,
echthyose et particulièrement le psoriasis (Hardy).
Avec Barzun (eau très azotée, onctueuse et douce), on traite
les états excitabl s et su rtout les maladies cles femmes.
TRE-INDICATIONS.
Ecarter cie Barège
C
l'état aigu; 2° la goutte sous toutes ses formes; 3° les maladies cérébrale, local is (es ou fonctionnelles; 4° les manifestations cancéreuses; 5° les lésions graves du cœur; 6° le nerVG isme exagéré.
10
co
DITIO S ADJUVANTES. - Barèges est placé à
m:\tres au-dessus du niveau de la mer. Les malades qui
y suivent un traitement subissent en même temps l'influence
d'une altitude forte avec climat de montagne dont les effets
s'ajoutent à la cure thermale. On connaît l'action réglobulisante et fortement tonique du séjo ur aux altitudes élevées
(P. Bert, Muntz, Egger, P. Regnard ).
1. 250
Barèges est situé dans les Hau tes·Pyrénées 11 8go kilomètres de
Paris. De Pari Il Pierrefitte, chemins de fer d'Orléans et du
Midi. De Pierrefite 11 Luz, chemin de fer électrique (12 kil.).
Durée totale du trajet: 14 heures. Prix Iro classe : 101 Ir. 10.
De Luz Il Barèges, 6 kilomètres, en voiture 2 francs. On pellt
prendre dans toutes les gares le billet pour Barèges.
Trois courriers par jour; télégraphe, sous peu, téléphone.
Altitude: 1.250 mètres. Eté frais, moyenne de l'été 17°.
onsti tution g('ologique du sol: terrains primitifs sur bande
rie calcaire azoïque. Aspect du pays: pleine montagne.
l'rix des hÔtels: de 7 Il 10 francs par jour, tout ompris.
Distrn tions : casino-thétltre, promenades Iacil·s.
Excursions et ascensions magnifiques (pics du Midi, Neouvielle,
Gavarnie, etc.).
ilôpital militaire, hôpital civil.
Médecin:
M Bétous*.
�BEAULIEU-SUR-MER
(Alpes-Maritimes)
Beaulieu, réunion de villas et d'hôt 15 somptueux entourés
de verdure, blottis au pied de montagnes à pic, au bord de la
mer, e t à moitié chemin entre Nice et :Monte-Carlo.
Configuration du pays. - Au ord et 11 l'Ouest, la protecs est ass urée par une dôuble chaîne de
tion contre les ven~
montagnes.
a) NORD: Ira lign e. - Rochers Saint-Michel (400 m.), s'élevant verticalement et surplombés immédiatement par
2 0 ligne. Le Pacanag lia et le Mont Fourche (600 m. ).
b) OUEST ET SUD-OUEST: Ir" liglle. - Mont Vinaigrier
(369 m .), Mont Soleyal (130 m .), collines de Serres et, s'avançant dans la presqu'île Saint-Jean, à 4 kilom. en mer, les
collines des Moulins (70 m.) et le Cap Ferrat (105 m .).
2D ligne : Mont Gros (372 m.), Mont Saint-Alban ( 21:2 m .)
ct Mont Boron (113 m.).
c) E ST ET NORD-E sT. - Le côté E st est moin s gar;;.nti. Le
cap Roux (376 m.) et les promontoirs jusqu'à Menton atténuent un peu les vent · du -ord-E st.
La cara téristique de ette dispositon est la protection absolue antre les vents du ord, par une chaîne élevée, 11 pic, et
sans br"che ; du ôté ouest et sud-oue ·t une ligne de collines
bri se le vent d'ouest ct de sud-ouest.
Au point de vue de l'orientation, le ver ~ ant
des rocher
Saint-Mi hel (quarti ers de la Barbiera et de la Petite Afrique),
fait face au midi exactement, tandis que les pentes des
coline
~ de S rrcs regardent le sud-est. l' our les biverneur ,
la Barbiera et la Petite Afrique sont préférabl es et réunissent
les avantages d' une ~ ituaon
en espa lier (terrain en pente,
vue, etc.) , d'une illumination solaire maxima et d' un abri Cl ml'let contr les vents du nord, de l'ouest et du sud-ouest, et
même contre ceux de l'est et du nord-est de moyenne inten sité.
�Ho
BEAULIEU-SI fR-MER
CON TITUTIO;.l GJ~OLIQUE
DU .OL. - L e sol de Beauli u
est formé de terrains jurassiques et crétacés, ces derniers à
lignes de stratification généralement presque verticales. A
l'ouest, marnes et sables très permé::.ble ; au centre, éventail
alluvial (vallon de la Murta) ; au nord, au pied des montagne , talus de brèches calcaires.
Le terrdoin est donc très perméable, tantôt grll.ce à sa nature
même, tantôt grâce à sa dispo ition techtonique.
MÉTÉOROLOGIE. - La température hivernale moyenne est
assez élevéc (on a clonné 1 chiffre cie 11°), clu fait de la ligne
des milli/llil plutôt que du fait de celle des maxima. L'écart
entre la température diurne et nocturne y est moindre que
dans 1::. plupart des stations voisines. Le nombre des jours de
pluie serait de cinquante-cinq par an et l'hygromètre oscil
. krait générr.lement entre 60 et 70 (1). L s brouillards y sont
pour ain i dire inconnus, et pr sque jamais on n'y voit Je sol
mouillé par la. condensation de vapeur d'cau, au coucher du
soleil. Ldo neige e t exceptionnelle et jamais elle ne tient. Le
l'cnt dominant e t celui du sud-est; ceux de l'ouest et du sudouest ne s'y font sentir que rarement et toujours con idérablement atténués.
L'illumination solaire est très prolongée, surtout à la Petite
A frique qui r çoit les premiers et prcsqu les demi rs rayon s
du soleil.
La " journée méd ica le" commence une heure et clemie ou
deux hcur s aprl~S
le lcver du solcil et c termine une demi
heure av;tnt son coucller (heures de l'Olrervatoir ).
La végétation est un tCmoin impartit.1 de la valeur d'un
clima!.; or, Beaulieu a toujours ~té
célèbre par scs oliviers
gigante qu s, es Bougainvillée et héliotropes, par ses oranges, ses mandarines et ses citrons exquis; les grenades et les
bananes y mùrissent habituellement. C'e t un centre imporH.nt de culturc de fi urs.
SALUURIT[.;.
Les conditions de sa lubrit~
sont bonnes: agglomération p("u importante; pays neuf; air tr\s pm (situation
'ntre la mer 't des montngnes peu ou ]las habitées) ; peu de
pouss ière, sauf sur la route de i e à l\Ionaco j eau de Vésu-
(1) Jusqu'à présent a ucuns documcnts mt-téorologiqucs séricux
n'ont été publiés sur Beaulieu. Un pos te d'observation tr ~s cornl'let, surveillé pnr l'observatoire de Nice, t\ été installé et nous
renseigncra à ce point ùc vue dans quelques années.
�BEAUL IEU-SU R-MER
Anderso n (1); importa nt réseau
bie, épurée par l'ap~rei
d:égout ; tout à l'égout; nombre ux arrêtés concern ant l'hygIène urbaine .
PROMENADES: La presqu'i le Saint-Je an (Cap Ferrat; pointe
St-Hosp ice) prolong ement de notre station, s'avanç ant à
4 kilomèt res en mer (2) ,constit ue un véritabl e parc boisé de
sapins, :;,vec des routes peu ou pas acciden tées ni poussié pittores ques, moins
reuses, et offre cles promen ades vari ~es,
fatigant es que celles de la montag ne.
C'est là une ressourc e précieus e, car nous avons ainsi les
a\'antag es de l'abri par des montag nes à pic, très rapproc hées
et sans brèches (protect ion plus efficace contre le vent; pas de
COurants d'air), sans en avoir les inconvé nients (pas Je PIOmenade s en terrain plat, sino. dans de gorges) .
EFFET S PHYSI OLOGI QUES. - On observe, après un
séjour à Beaulie u : une élévatio n remarqu able -lu taux de
l'oxyhé moglob ine; une notable augment:;,tion de l'appéti t aveC'
stimula tion du tube digestif ; une accéléra tion inconsta nte cie
la nutritio n (tantôt accroiss ement, tantôt diminut ion de l'activité de réductio n de l'oxyhé moglob ine; de même pour le coefficient d'oxyda tion azotée dans les urines). Le système nerveux
ne réagit pas toujour s identiq uement : les uns n'ont aucun
phénom ène d'excita tion; les autres, au contrair e, en présen
tent et ont parfois, au début, un peu d'insom nie. Il ya là une
question personn elle, mais aussi une question de choix dans la
situation .
Le rivage immédi at de la mer est plus excitan t; la Il Petite
Afrique )), particul i "remcnt , est dans ce cas, ainsi que, surtout, la presqu'î le Saint-J e:;,n et Je cap Ferrat. Le climat de
Beaulie u n'est pas vraimen t excitan t dans son ensemb le; il st
tonique , mais plutôt excitan t que sédatif.
INDICA'l'IONS.
EFFET S THERA PEUTi QUES. ceux qui ont
tous
à
t
convien
u
Beaulie
e,
général
façon
D'une
besoin de l' pos, d'air pur sec et tonique , de lumière , de soleil
du
. (,) Des pourparl ers engagés sur l'initiativ e de la Soc. mtd.
par
hu. ",éd. sont près d'abouti r, pour applique r la stérilisat ion
l'ozone.
la
(2) Une crête longitud inal ' de 70 IL 105 mètres de Rauteur
des
partage en deux versants, est et ouest, abrités par conséque nt
vents opposés. Le cap Ferrat jouit d'une illumina tion solaire
maximum .
6
�HEAULŒU- 'UR·MER
de température douce et constante, que ce soient des enfants
ou des vieillards délicats, des convalescents (maladies graves,
opérations, etc.), ou des épuisés de toute sorte. Parmi les affections où l'indication se précise, se placent en première
ligne, la plupart des états chroniques et ",igus (à la période de
convalescence) de l'appareil respiratoire: tuberculose pu.lmonaire aux deux· premières périodes, dans ses formes torpides
(peu ou pas fébriles, hémoptysiques ou congestives) surtout
chez des sujets lymphatiques ou arthritiques atones.
Prétuberculose chlorotique, anorexique .
•1sthme à prédominance cr..tarrhale, catarrhe bronchique,
emphysèmle, di latation bronchique. TrachéO-Iaryngites eL
rhino-pharyngites chroniques.
Neurasthénie à prédominance dépre sive, par surmenage,
avec hypotension artérielle.
Anémie, chlorose, aménorrhée chlorotique: cardiopathies
à la période de compens~,ti
même avec un léger degré
d'hyposystolie et de congestion passive du côté des poumons,
du foie ou du rein.
N épllrites chroniqu.es parenchymateuses ou interstitielles.
Diabète arthritique, par anhépatie, avec nutrition ralentie,
foie peu ou pas hypertrophié.
Goutte, même à la période de déchéance précédant la cachexie goutteuse.
Arthropath ies goutteuses.
Rhu.matisme chroniqu.e J' névralgies, chez ceux dont le système nerveux n'est pas trop irritable.
Nachitisme J' scrofule J' adénopathies, strumeuse, tuberculeuse, trachéo-bronchiq ue.
Lymphatisme. Arthropathies et ostéites bacillaires (tumeurs
blanches, coxalgie, mal de Pott).
Le climat plus excitant, plus marin, de la presqu'i1e SaintJean, conviendra spécialement à ces dernières affections et
également bien à ceux ne pouvant faire les frais d'une cicatrisation ou d'une consolidation de fracture. Inversement, ort
pourra atténuer l'action tonique du climat en s'éloignr..nt un
peu du bord de la mer dans les quartiers de Sophia ou de la
Barbi ra, sans espérer, toutefois, un effet sédati f.
ONTRg-INDI ATlONS. Les contre-indications de BeauS toniques, et on d vra le
li u sont dues, n parti, à ces q\lai(~
d Iconseill '1' : aux éréthif]ltl's, aux n rveux irritables, à eux
prédisposés aux congestions actives. La contre-indication est
�8E.-\ULISRM~
formelle pour les tuberculeux éréthiques, fébriles, congestifs,
hémoptysiques, arthritiques excitables J• les porteurs de lésions
avancées, d'ulcérations tuberculeuses du larynx, n'ont pas
grand'chose à en attendre. Les neurasthéniques excitables,
avec hypertension, les asthmatiques nerveux purs, les névralgisants s'en trouvent souvent mal. Les névroses cardiaques;
l'angine de poitrine; l'artério-sclérose avancée; les aortites; la
n:aladie de Bz.sedow; le diabète nerveux, maigre, pan créatl,que, par hyperhépatie, ne devront nous être envoyés qu'av c
reserve et à titre d'essai.
RENSEIGNEMENTS DIVERS. - Fien de spécial à dire sur la
manière d'utiliser les avantages de notre climat et d'en éviter ks inconvénients; au sujet du choix de l'habitation, pour
de multiples raisons, il est préférable de ne pas louer sans
prendre l'avis d'un médecin .D'une façon générale, la PctiteAfrique et la Barbiera sont les quz.rtiers les mieux situés.
Décembre et janvier sont peut-être les plus beaux mois de
l'hivernage, qui se prolonge jusqu'en mai: la fin d'avril et
mai sont merveilleux, c'est le printemps de la Riviera avec
Une org ie de fleurs et une luxuriante végétation.
Beaulieu, commune du département des Alpes-Ma~itm,
habitants (pop. fixe), 8.590 (l'hiver).
Gare à. 1.093 kilomètres de Paris et à. 29 kilomètres de Vintimille, desservie par les grands express européens et trains de
luxe, à. 15 minutes ùe Nice, à. 13 minutes de Monaco.
Poste, télégraphe, téléphone.
Altitude: nulle, sauf sur le versant des montagnes-abris. Villas; appartements plus ou moins richement meublés: J .000 fr.,
2.000 et plus.
Hôtels de tous ordres, jusqu'aux plus luxueux: 10, 12, 15,
25 francs ct plus par jour, suivant les h6lels. Pensions de familles:
7 à 10 francs.
Fournisseurs de toutes sortes; marché bien approvisionné. Trois
pharmaciens, voilures de place et de remise, tramways électriques
P?ur Nice et Monaco. Garage, location et réparation d'automobiles ct vélocipèdes.
1.300
MM.
MédecitlS .oste*, lIérard de Bessé*, Jays. Johnston-Lavis.
�BIAR RITZ
(Basses -Pyréné es)
Chlorur ée
,Ç()(liqlW
(()l'le. -
Slalinn rlimaliq ue
Cette station possède trois sortes de ressourc es égalem ent
précieus es au double point de vue hygilmiqttr: et thérapeutiquc.
e sont: le CLIMAT, les BAIN' DE !lŒR, les TlŒRMES SALINS.
Les applicat ions de ces ressourc es peuvent , selon les indications subordo nnées au sujet, être utilisées pendan t toute
l'année, en toute saison.
a)
CLIMA T
1. SES FA TEURS PRINC IPAUX . - 1° TOPOGR APHffi.
- Il est utile et importa nt de distingu er trois zones d'habita tions sur toute l'étendu e de la commun e. Dans la premièr e
zone, la ville égr ne agréabl ement ses superbe s hôtels, ses
villas et chalets sur le flanc dos falaises domina nt l'Océan . La
seconde compre nd toutes les habitati ons situées sur les divers
plateau x, au milieu de jardins ou de parcs, jusqu'à une distance de 500 mètres environ de la mer. Enfin, la troisièm ,
beaucou p plus étendue , est constitu ée par tous les terrain s
limitrop hes de la commu ne d'Angle t ct par cette commu ne
elle-mê me jusqu'à Bayonn e. 'est une véritabl e forêt de pins
maritim es bordant l'Océan , du phare à l'embou chure de
l'Adour , sur une longueu r de cinq kilom tres, puis, le long
ele la riv gau he du fleuve, jusqu'à Bayonn e.
2° TEMl't';RATURE (Observ ations prises p nc.lant le
tl' ize
dernière s années et consign é s elf\ns le Bulletin Intcrna tional
du Bureau Central m téorolog ique de Fran c, ou sur 1 5 r gistr s de J'Observ atoir 10 al). TemPér aturc moyelltz c aumtelle .. 13°,7. 1Jivcr (de c.I~ embre à février) : tempéra tur
moyenn e assez él vé : 80, à cause du voisinag e du
ulfStroam, et cl la fr~qucn
c d vents du sud. Tempéra /1Ire
1I1oyemle dt' la fouY/zée, compt ~r
cl 7 heurrs clu matin a
�BIARHJTZ
85
7 ~leurs
du soir: 9° en décembre, 8° en janvier, 7°,8 en fé- .
vner Moyenne de la journée médicale, de dix beures du
matin à quatre heures: 10°,4. Ecart moyen entre les moyennes
l1~axm
ct minima: 7°,4 en décembre, ï°,9 en janvier, 7°,8 en
fevner. Par conséquent, écarts très faibles. L~
thermomètre
descend 7 à 8 fois par mois en moyenne au-dessous de zéro.
P.as d'écart de température excessif entre le soleil et l'ombre,
nI au moment du coucher du soleil.
Printemps. Température moyenne: 12°,5. Eté. TemPérature moyenne: 20°. Moyenne de la fournée: 20°,5 en juillet,
20°,8 en août, 19°,3 en septembre, avec maxima entre 1 et
2 heures. La brise de mer, des orages assez fréquents tendent
la chaleur très supportable, en gél1éral.
Automne. TemPérature moyenne IS°. En octobre: 15°,5 j en
novembre tl°. On
baigne souvent jusqu'à fin novembre.
sr
M oyemle annuelle des pluies:
1.066 m/m 9. - Humidité relative 7I. - Par an, en moyenné,
133·7 jours de pluie: 62,2 de petite pluie j 71,S de grande pluie.
{jes mois où il pleut le plus souvent sont: avril, octobre,
janvier j ceux où il pleut le Plus abondamment sont: octobre,
novembre, décembre.' - Il est rare qu'il pleuve pend,ant toute
une journée. - Grâce à la qualité du sol sec, sablonneux, à la
déclivité du terrain, la pluie sèche très vite. L'es pluies sont
assez souvent et exclusivement nocturnes.
3° HYGROMÉ1'RIE.
4° PRESSION BAROMÉTRIQUE. - M oymne annuelle ï64, avec
assez nombreuses oscillations. Baisse assez notable en février
et en aont, par suite des tempêtes et des orages qui éclatent
Sur l'Océan. SaUTent des bourrasques passent au large, sans
atteindre Biarritz, la ville étant, dans une certaine mesure,
abritée par l,a pointe de la péninsule Cantabrique.
5° VENTS. - On reproche à Biarritz la fréquence et la violence de ses vents. Le fait est que l'a~mosphère
y est souvent
mouvementée, car si la ville est protégée contre les vents violents du sud par les Pyrénées, contre ceux du nord-est par lés
forêts des Landes, elle est au contraire largement ouverte du
côté de la mer. Or, on compte en moyenne 202 vents de mer
1 Our 141 vents de tern~.
V mts de mer, N-E, N-O, 0, O-S-O j
Vents de terre S-O., S, E, E-N-E. Vents régnant toute l'année
S-O, O. Des vents du sud amènent la pluie. Ce sont des vents
chauds, fréquents en hiver dont ils atténuent la rigueur.
Les vents de sud-ouest, d'oueiit et de nord-ouest sont sou-
�86
BLAIŒ ITZ
vent vioTents. Les vcnts d'est et cie nord-es t sont. froids et
'généra lement suivis de beau temps.
6° AIR l.IARTN. - L'atmos phère marine présente ici ses propriétés caractér istiques habitue\1es (pureté, présenc e de particules salines, richesse n oxygène et en ozoue, avec un chiffre
ozonom étrique moyen de 15 (août et septemb re), et un chiffre
maximu m de 19 (octobre ).
En résumé, le climat de Biarritz , par suite de la prédom in,anee des vents de mer, est un climat essenticllclltent 1I1arin,'
un climat tcmpéré , à llllmiditJ moyenn e.
La cUl'aet ~ristque
de chaque saison serait la suivant e:
Pour l'hiver, douceur et staLilité de la tempéra ture, avec parfois de bru~qes
dépress ions et des vents d'ouest et de sudouest plus ou moins violents . - Pour le printem ps, température modérée , parfois pluies abondan tes, et vents violents ,
...... Pour l'été tempéra ture modéré e, très suppol't able, grflce à
la brise de mer et d assez fréquen ts orages; aIme de l'atmosphère. - Pour l'autollllle, tempéra ture douce, grâce à la
fréquen ce des vents du sud; quelque s intempé ries périéqu inoxiales , au mois d'octobr e notamm ent, mais qui ne sauraien t
infirme r la réputati on bien établie de l'autom ne de Biarritz .
II. FORM ULE PHYSI OLOGI QUE. - Le climat de Biarritz est un climat esselltie llement mari", où s'exerce sans
lestricti on l'influen ce tonique du voisinag e de la mer. Il est
aussi un climat excitan t ou mi ux scmi-ex citant, intermé diaire entre le climat sec, excitant , du littoral méditer ranéen,
t le climat humide , sé.datif.
Mais, par un choix raisonn é de l'Jmbitat, on peut soumett re
les malades au maximu m de la stimula tion, ou J'ur rpargne r,
sinon la totalité du moins une grande partie de clIc-ci.
llI. J DICAT lO S. - Les indicati ons du climat de BI,u:
ritl doivent êtr envisag ~cs au doubl point de vue prot>hylactiqne ct curatif.
S'agit-i l de prophyl axi , on tiendra compte surtout de l'état
diathé 'ique du sujet, de son état gén :ral, de la façon de réagir
de son système nerveux . Biarl'ltz convien t à mel vei\1e aux
jeun s sujets faibles, débile -, à ceux issus de par nts tubercu leux ou suspects de tubercu los , chez lesquels le tempéra ment
lympha tique n'est souvent que la. période latente de la scrofule .
l ' nc résistan ce organiq ue médioc rc; des éc.hanges et des réa tions ayaut besoin d'être stimulé s; une excitabi lité n rveuse
modérée , constitu ent ses vraies indicati ons.
�BIARRITZ
A titre curatif, Biarritz réclame les scrojulo -tubercu leux,
les tubercu loses locales (ganglio nnaires , osseuses, articulaires, cutanée s); certains anémiq ues, et particul ièremen t
ceux dont le nervosis m n'est pas excessif, et dont les échange s
urinaire s sont plutôt diminué s. L'action tonique de son climat se fera favorab lement sentir chçz les sujets fatigués , déprimés par le surmen age physiqu e, intellec tuel ou moral j chez
les convale scents j dans certains cas de neurast hénie à forme
dépressive. Toujou rs on devra tenir grand compte de l'état
général des malades , de leur taux nutritif.
CONTR E-I DICAT IONS. - La tubercu lose pulmon aire
à ses différen ts degrés. Biarritz exerce une stimula tion trop
vive, qui aboutit il la fièvre ou à l'hémop tysie. Tout au plus
pourrait -on autorise r le séjour ele certains scrofule ux atteints
de phtisie essentie llament torpide, et chez lesquels l'indica tion
se dresse formell e de remonte r l'organi sme débilité i les af(ections aortique s j l'asthm e. Les sujets nerveux très excités
ou très excitabl es, les neurasth éniques de cette catégori e, les
arthritiq ues sujets à des poussée s cutanée s, étendue s ou fréquentes , feront bien de s'absten ir de venir à Biarritz .
b) PLAGE S ET BAINS DE MER
Biarritz compte cinq plages, depuis celle d'Angle t, à côté
du phare, jusqu'à celle dite des Basques>, mais les bains les
plus fréquen tés sont eux de la Grande Plage et ceux du PortVieux. ous p nsons que, nulle part, la côte n'offre un aspect
plus séduisa nt, plus captivan t, plus pittores que que celle qui
s'étend du phare aux falaises cie la plage des Basques . C'est
une suite de rochers à anfractu osités plus ou moins profond es,
d'anses et cie plages, où l'on peut, en hiver, se garanti r des
vcnts du Nord ct de l'Est, et en été sc mettre à l'abri des
rayons du soleil au flanc et au-dess us des falaises, de la verel ure et des tamaris.
Toutes les plages ont comme cara t<:res commu ns la nature de la grève avec un sable fin, uni, mouillé , ferme, sans
galets, la compos ition (32 gramme s de sels en\ iron par
~ros
litre), la densité (1.020) et la tempéra ture.
Cette tempéra ture, qui a été prise en pleine mer, au delà du
Port des Pêcheur s, est certaine ment de tm à deu;r degrés plus
sur la Grande Plage et au Port-Vi eux. Elle autorise le·
él~ve
balU de mer en toute saison, du moins à titre hygiéni que.
�88
BIARRITZ
Si nous comparons les deux plages nous y observons les
deux types diamétralement opposés quant à l'état de la
mer, et quant à la nature des bains. A la Grande-Plage, c'est
la vague forte et le bain à la lame, véritable douche plus ou
moins puissante, selon l'état de la mer. Au Port-Vieux. c'est,
le plus souvent, la mer calme, le véritable bail! de 1latatiou,
si agréable pour les femmes et les enfants.
Lia caractéristique de la station est donc bien nettement établie par les deux conditions suivantes dont l'importance et
J'utilité n'échapperont à personne:
1 ° Deux sortes de bains.
2° Possibilité de les prendre en toute saison.
Comme pour le climat, les indications des bains de mer sont
hygiéniques et thérapeutiques. Par la nature de ses plages el
les propriétés de la mer et du climat, Biarritz offre les mellIC'Ures conditions pour une cure mm ine à toutes les éPoques de
l'amd:e.
c) THERMES SALINS.
A 500 mètres environ de la Grande-Plage, dans la dircction
Est, sur la ligne du tramway de Biarritz à BayonBe, s'élève
l'établissement des Thermes Salins. Construit en 1893, il est
parfaitement aménagé, contient des cabines de luxe, plus de
cent cabines de 1 ro ct de 2" classe, un pavillon distinct pour
cabines et salles de douches. Il I3!It alimenté par 1 s eaux minérales naturelles provenant des sources salées du village de
Briscous, situé à 18 kilomètres environ. Plusieurs puits existaient autrefois; llll seul a été comervé, dit Puits dit Centre,
qui fournit par jour 600 mètres cubes d'cau puisée à 25 mètres
au-dessous de la surface, sans qu'e le niveau 'abaisse.
La quantité d'eau débitée puurrait, si l'on voulait, être plus
considérable.
CARACTEIŒS PHYSIQUES ET CHIMIQUES. L'analyse de l'eau a été faite à la source et aux robinets des
baigno ires. Elle a donné les mêmes résultats. C'est dire que
l'eau ne subit aucune modification dans son parcours. Elle
ne pourrait d'ailleurs nsubil'ell raison de sa ba.9Se tempérau~'
t de l'impossibilit ~ d'évaporation sous la pression considérable de dix atmosphères. Depuis dix ans, on n'a jamais constaté le moindre dépôt, pas plus dans les conduites que dans
les réservoirs.
Cette eau a 14° de température: elle est limpide, inodore et
�BIARRITZ
de saveur très salée; elle pèse 24° à l'aéromètre; elle est donc
presque à l'état de saturation. L'analyse chimique donne:
d'après Maret et Delattre : 307 gr. 790 de résidu sec par litre;
chlorure de sodium, 295 gr. 659; de potassium, 2 gr. 608; des
traces de chlorure de lithium et d'iodure de sodium; 0 gr. 167
de bromure de sodium; du sulfate de chaux, 3,375; de magnésie, 4,707; de soude, 0,99°; de la silice fer et alumine,
0,°90, et 0,194 de matières organiques. Elle doit donc être
rangée parmi les eaux froides, cltlorurées sodiques fortes,
bromo-iodurées. La quantité considérable de chlorure de sodium la classe comme l'une des plus minéralisées parmi les
eaux chlorurées sodiques.
La composition d'un bain d'eau minérale salée naturelle
avec 300 litres sc trouve donc être la suivante:
Chlorures alcalirrs, 89 kil. 48o; bromures alcalins, 0.175;
iodures alcalins, 0.015; sulfates alcalins, 2.720; silice, fer, alumine, 0.°3°; matières organiques ct divers, 0.150. Total:
92 kil. 570.
EAUX-MÈRES. - Lorsqu'on soumet au chauffage les eaux
salées naturelles de Briscous, elles s'évaporent, subissent une
métamorphose, et laisstnt précipiter, selon les degrés de température, des quantités diverses de sels, à Commencer par le
chlorure de sodium. C'est ainsi que l'on obtient le sel fin,
demi-fin ct le gros sel. Les eaux qui restent sont âcre:., sirupeuses et ne possèdent nécessairement pas la même composition. Elles pèsent, selon leur degré de concentration, 28°,
30°, 35°. Un litre d'eaux-m Tes pesant 350 donne à l'analyse
257 gr. 176 de chlorure de magnésium, et il n'y a plus que
99 gr. 971 de chlorure de sodium. Il y a des bromures en plus
grande quantité (10 gr.21S) ct 0,0[3 d'iodures divers. II y "aussi une proportion plus grande de sulfates de magnésie, de
soude et de pot.asse. Ces caux sont vendues pour préparer les
bainS salés à domicile; soit sous fonne d'cau-mère, soit sous
forme de sels d'cau-mère, provenant de l'évaporation de
celle-ci.
MODES D'EMPLOI. - Le traitement hydro-minéral est
uniquement e;1:tcrne - on a essayé, sans succès, de prescrire
les caux-mères à l'intérieur.
Les bains sont prescrits le plus souvent mitigés et contiennent par conséquent un mélange varié d'eau ordinaire et d'eaU"
salée. Cette élasticité de compositiou des bains permet d'ob-
�BIARRITZ
tenir des effets différen ts; avec une gamme aussi étendue il
n'y a pour ainsi dire pas de traitem ent qu'il ne soit possible
de réaliser. Les eaux-mè res constitu ent encore une autre ressource. On les ajoute aux bains à la quantité de 5, JO, 20 et
30 litres, selon les indicati ons. On ajoute aussi parfois de
l'amido n ou de la gélatine pour combatt re les manifes tations
du côté de la peau.
Les douches sont général es ou locale3; elles peuvent être
données sous les diverses formes habituel les et ;t diverses pressions, la pression maxima étant de 18 mètres; une douche locale à jet filiforme et avec pression est utileme nt employ ée
dans les adénop athies; il Y a une douche de robinet, sans pression, dans la baignoi re, pour les arthrite s et ostéo-ar thrites.
Les applicat ions locales de compres ses imbibée s d'eauxm l'es sont employ ées pour obtenir des effets résoluti fs, surtout dans les engorge ments ganglio nnaires .
ACTIO PIIYSI Lü 'IQUE. - a) EAUX SALiES. Vocalement, le sel, éminem ment hygrom étrique, absorbe les sécrétions cutanée s, dessèch e l'épid l'me et brunit la peau qui
devient quelque fois le siège d'irritat ions chez les personn es
à peau fine; de plus, il active la circulat ion cutanée , et produit
une stimula tion spéciale de tous les élément s constitu tifs (vaisseaux, nerfs, lympha tiques, glandes ), Celle stimula tion du système nerveux périphé rique étend son a tion par voie réflexe
sur les centres nerveux régulate urs de la nutritio n, et produit
un ertain nombre d'cffrts générau x après quelque s bains:
oxygéna tion plus complè te du sang, activité plus grande des
fonction s digestiv es, urinatio n plus abonda nte; chez la femme,
action emmén agogue et parfois de véritabl es ménorrh agies
Au total, la nutritio n général e est activée. Tous les échange s
n,zotés (uré , ~ote
total, coefficient d'oxyda tion) t lh
chlorllle s sont :1.ccrus, t cela, nOIl seuleme nt pendan t la
cure, mais après. Et cette impulsi on paliicul i re donnée à la
nutritio n par la bain ation chlorur ée sodique survit à l'administratio n des b:1.ins, au moins dans ses traits principa ux.
En résumé la caract lristique de l'action des caux de Biarritz est d'être altérant e, rcsolulh 'c, toniquc , subslilu ti7Jc,
cmmbw goguc t régulari satricc d('s fOllctiOllS mCllslru('llcs,
2° EAux-i\f f.;RES. Elles diminue nt les échange s azotés
et les oxydatio ns. EH s ont donc pour effet d'atténu er l'aclion stimula nte des eaux naturell es. Grâce à ces deux
actions bien définies et opposées, on peUl varier les effets
�BIARRITZ
de la cure et approprier aux diverses et multiples indications les actions qui leur sont favorables. Les eaux-mères augmentent l'action résolutive et sédative probablement en raison de la grande proportion du chlorure de magnésium et
aussi de la présence des bromures dont la quantité n'est pas
moins de 300 grammes dans 30 litres d'eaux-mères.
INDICATIONS. r - 1° La balnéation chlorurée sodique reconnaît comme indication majeure tous les états morbides
dans lesquels il ya hypoazoturie, c'est-à-dire diminution dans
les échanges azotés; - 2° L'amoindrissement des oxydations
~zotées
constitue la deuxième indication j - 3° La troisième
Indication relève de l'action d'épargne exercée par la balnéation chlorurée sodique sur les tissus riches en phosphore et
sur ceux qui sont à la fois riches en a70t et en phosphore.
De plus, les eaux-mères permettent de régulariser, de
r~gle
ces actions diverses.
1° MALADIES GÉNÉRALES. - Dans les maladies communes
à tous les âges et aux deux sexes, mais considérées plus spécialement chez les adultes, nous citerons toutes celles qui ont
besoin du pouvoir oxydant de la balnéation. Ce seront le
lJ/mphatis1l1c, la scrofule, le rhumatisme chronique et la
goutte quand les lésions sont devenues absolument passives,
Ont cessé de s'accroître, et que ces malades ont cessé de réagir j certains arthritismes héréditaires c10nt les sujets ont
besoin de voir augmenter leu.r énergie vitale j certaines
autlJ-intoxications d'origine gastro-intesti1!ftle ou résultat de
surmenage nCr7JeUX ou musculaire J' des obésités avec ralentissement des échanges et des oxydations j certaines anémies,
celles dont les échanges sont diminu IS et dont le coefficent
d'oxydation s'abaisse parfois à 75 pour 100. Pour les atfcctious
nerveuses, cclles-là seules sont, règle générale, justiciables
du traitement qui sont sous la d 'pendance de l'anémie. L1J.
chorée c/trolliquc est cependant trait'e parfois avec succ s.
Parmi les déterminations locales de la tuberculose, nous mentionnerons comme justiciables de la cure la tuberculose testiculaire. D'une façon générale il y a-ura aussi indication
de traitement pour l'affaissement phy ique, moral, intellectuel el sensoriel, produit cie surmenage cérébral.
2° MALADIES DES l<'EMMES. - Les eaux chlorurées sodiques de Bia.rritz sont absolument indiquées chez les utérines lymphatiques, scrofuleuses ou anémiques, et toutes
les fois que, selon une heureuse expression, l'état inflam-
�BIARRITZ
matoire , quel qu'il soit, est complè tement relroidi / toutes
les fois qu'il n'y a pas à craindre un mouvem ent fluxionnaire trop actif du côté des organes génitau x. C'est dans
ce cas qu'il faut agir avec une grande prudenc e, et que
l'emplo i des eaux-mè res sera indiqué , et devra être judicieu sement employé , Citons comme maladie s, l'aménorrhée, la dysménorrhée, les ménorrltagies des jeunes filles, des jeunes
femmes, les leucorrhées, la métrite catarrhale, la métrite cervicale, la métrite parench ymateus e, les engorg emmts utérills,
la pelvipér itonite cltroniqtM ou à exacerb ations éloignée s, les
déviations utérines dues à l'hypert rophie, ou à des adhéren ces,
ou exsudat s péri-mé tritique s récents. Les salpillgites catarrltales
et même les suppuré es avec trajet fislulew: sont parfaite ment
justiciab les de la cure saline, de même que les suppura tions
pelvien nes fistuleuses, toutes les adhéren ces, ou exsudat s ou
reliquat s de paramétritc, à conditio n qu'ils soient récents. Enfin les fibro-myômes. Ce sont les grosses tumeurs sous-pé ritonéales qui subissen t le plus rapidem ent et d'une manière
très fréquen te l'action résoluti ve des bains salés et des eauxmères appliqu ées en compres ses locales. Dans les myômes de
moyen volume faisant corps avec l'utérus , et dans les petites
tumeurs intel"stitielles, l'amélio ration est moins fréquen te.
Dans tous les cas l'état général est toujours manifes tement
amélior é, il se produit un remonte ment génciral évident,
3° MALADI ES DES ENFANTS ET DE AVOLE CENTS. - C'est
bien ici le triomph e de la cure saline. Tous les enfants délicats ,
faibles de constitu tion, à croissan ce rapide, avec atonie générale des tissus, les anbniqu es, les lymPha tiques avec engorge ments ganglio nnaires et suscepti bilité inflamm atoire des muqueuses (angine s, coryzas, etc.), l'adéno pathie trachéo-bronchique et la scrofulo-tuberculose avec toutes ses nombre uses
manifes tations ou détermi nations du côté de tous les système s
el apparei ls de l'économ ie, tOU5. ces états et toutes ces affections
retirent toujours un bénéfice réel de la cure saline à Biarritz
qui présente en outre cette cilconst ance favorab le que le climat marin peut, dans certaine s conditio ns, apporte r une a tion
fficace. Dans le rachitisme les effets sont excellen ts, de même
que dans les tuberculoses osseuses.
OBSERVATIONS. - Il faut se rappele r aussi que la balnéation chloruré e-sodiq ue peut rendre de grands services dans
tous les cas où il y a des indicati ons opérato ires, soit avant,
�BIARRITZ
93
soit après l'intervention chin-1rgicaJe. Elle est SO\lvent d'un
grand secours pour la chirurgie, pour les résultats définitifs et
durables que celle-ci veut obtenir.
Il ne faut pas oublier que, d'une façon générale, c'est au
début de l'affection, avant que ne se soient déclarés des accidents locaux graves, et dans la scrofule par exemple, avant les
déterminations viscérales, qu'il faut agir. C'est dans le jeune
âge, l'enfance, l'adolescence que les ressources cie la médi ation sont le plus souvent actives et surtout vis-à-vis du système
ganglionnaire si développé clans le terrain lymphatique et
strumeux. On peut faire prendre des bains aux plus petits
enfants.
L~
durée de la cure est nécessairement variable. A moins
d'indications particulières, elle sera continuée sans interruplion de vingt à tn~e
jours. Mais il est important de sc rappeler que pour obtenir clics modifi ations profoncles nécessaires
pour assurer des états durables, il faut, dans les diathèses,
clans les états constitutionnels, plusieurs cures consécutives.
CONTRE-INDICATIONS. - Tous les états dans lesquels
les échanges et les oxydations azotées sont augmentés, comme
che'z certains anémiques, chez les obèses par excès d'assimilation. Sont contre-indiqués aussi la tuberculose pulmonaire,
les maladies de cœur, l'artério-sclérose, les néphrites, le tabes,
l'hystérie et les névropathies trop pronuncées, à moins qu'elles
ne soient causées par l'anémie. La médication doit être surveillée avec soin chez les personnes âgées, pendant la grossesse et l'allaitement.
Biarritz, chef-lieu de canton du département des Basses-Pyrénées, 15.000 habilants.
A 800 kilomètres de Paris. Durée minima du trajet (Sud-Express)
10 heures. Les express et directs metlent 12 heures.
16 heures de Madrid, 3 heures de Bordeaux; 1 h. 1/2 de SaintSébaslien.
Grande station sur l'océan entre la mer et la montagne, la
seule jréfjuentée toute l'année pour climat, bains de mer et tllermes salins.
Trois plages, un établissement lhermal. Grands hÔtels, deux
casinos ouverts en tOlites saisons. Villas de tous ordres et de tous
prix.
�BIARRITZ
Falaises pittoresques. Expositions ensoleillées.
Climat modéré en toute saison: hiver, 8°,2; printemps, 12',5;
été, 200; automne, 15',2. Végétation d'été et d'hiver.
Promen<ldes nombreuses et variées dans la campagne et sur
le littoml; excursions faciles dans le pays basque et en Espagne.
Prix des hôtels: de 7 Il 20 et 25 fr., tout compris; varie selon
les saisons.
Médecitls:
MM. Bastide, Claisse, Gallard*, Guttierrez, Laborde, Lavergne"
Legrand, Le Piez, Lobit·, Long-Savigny, Lostalot-Bachoué (cie),
Orgogozo, Sudaka, Toussaint.
lIfédeCÎtl at/glais: L Malpas.
�BOURBON-LANCY
(Saône-et-Loire)
Chlontl'ée sodique, bical'bonalée mixte, iodurée
et arsenicale, lIype1'lherma7e
Cinq sources principales alimentent l'Etablissement therm::.l
de Bourbon-Lancy :' Le Lymbe, la plus importante, a une température de 58° à son émergence et un débit quotidien de
30 0 mètres cubes; les quatre autres fournissent, dans leur
ensemble, 100 , 000 litres par jour et ont une température en
rapport avec leur débit: Dcscures, 54°; la Reine, 49°,3; SaintLéger, 48°,8; VaLois, 46°,3. Toutes ces sour es sont captées
dans des puits de dimension v::.riable et la température qu'on
leur assigne est celle de la surface du puits et non pas de la
SOurce même.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES.
L'eau de Bourbon-Lancy est donc chaude et présente toutes les
nuances entre 46° et 58°; elle est traversée dans son épaisseur
par de gros bouillons qui lui donnent l'aspect de l'eau en ébullition. Examinée en masse, elle a une teinte verte prononcée,
couleur qui lui appa.rtient en propre et que ne lui donnent pas
seulement les conferves d'un beau vert émeraude qui tapissent
le pourtour des puits; dans un verre d'eau ou une carafe, par
antre, elle est claire et parfaitement transparente.
Les vapeurs qui émanent des puits dégagent une légèlc
odeur désignée sous le nom « de bouillon de veau )), très pr0bablement d'origine organique; goûtée chaude, l'eau n'a
qu'une saveur à pein,e sensible, mais elle laisse ensuite da.ns
la bouche un goût de saumure très faible qui n'a rien de désagréable. Elle est onctueuse au toucher et a une réaction aCIde
au papier de tournesol.
!o~tes
les sources ayant sensiblement la. même composili:>H
chnulque, ce qui caractérise l'eau de Bourbon-Lancy, c'est le
�cf)
BOURRON-LA CY
clllorure de sodium (1 gr. 30 par litre), un ensemble de bicarbonates de chaux, de magnésie, de soude et de fer (0 gr. 30
par litre), des sulfates (0 gr. 15 par litre), un ensemble de
substances en minime proportion (iode, arsenic, lithine et manganèse). Le5 gaz sont un mélange d'acide carbonique, d' o.t'ygène et d'agote, ce dernier représentant 89.28 %. Le titre exact
de minéralisation est l gr. 80 par litre et Glénard de Lyon les
a définies; « eaux thermales, chlorurées sodiques, bicarbotlafées mi.t'tes, iodurées et arsenicales )).
MODES D'EMPLOI. - Le traitement externe est la partie
essentielle, lr~ caractéristique de la cure thermale de BourbonLancy j il comprend; le bain, donné dans une baignoire de
500 litres, dans laquelle on descend à l'aide de marches, en
s:aidant d'une rampe en pente j le bahz suivi de douche sousmarine, les douches chaudes à température haute et variée j les
ét1t7'(!S générales ou les caisses 11 45°, étuves spolltmzérs p,.r
du Lymbe. Accessoirement, une 'l'aste piscille, l'hyd ~rivaton
drothérapie, les douches locales, les pul'lIérisations peuvent
rendre des services.
Complément du traitement externe, l'eau de la Reine et
l'cau de la source Descurcs sont utilisées en boisson à la
do e de 600 il 700 grammes par jour.
A 1'10 PHYSIOLOGIQUE. - 1° BOISSON. - L'cau d
la Heine est bien tolérée à la dose de 3 ou 4 velfes par jour;
prise \lTIe demi heure &vant 1 repas, elle stimule l'app'tit j
ing~rée
une heure ou deux aprè , e ll e rend les digestions plus
rapides ct moins pénibles. Elle ne s'adresse qu'aux malades
hypochlorhydriques ou à chimism stomacal normal. Cette eau
produit rapidement de la onstipation qui ne survit pas à la
cure' elle est diaPhorNique, nettement diurétiql/e el éliminatric d'acide urique et d'urates h z les goutteux.
L' ••u JJescures, d'une digestion plus diffi ile, a des fT ts
laxati Cs lég rs à la dose d 800 gr. ]lal' jour.
Le /Jain suivi de dOllclll' sou.r.agit sur la circulation périphérique, par réaction vaso
dllatatnce, augmente l'élasticité et la tonicité des petits vàisseaux ct a une &ction dérivative r.l r{ovulsiv sur la circulation
des organes profonds. Lég rement excitant au début, il pro
duit bientÔt une sédation nerveuse trcs marquée en même
temps qu'une diminution de l'ért'thisme cardiaque, avec
2° TRAIJ'lo:ME:N'l' EXTlo:RNI';.
lI~arine
�ROURBON-LANCY
97
ralentissement du pouls. Il active les fonctions de la peau en
provoquant une sudation abondante et une élimination des produits de déchets de l'org;-.nisme. Il augmente la diurèse, associé à l'eau de boisson, et détermine une avance de 5 à JO jours
Sur les périodes menstruelles. Les analyses d'urillJC montrent
que, sous son influence, la nutrition générale s'améliore i le
taux de l'urée augmente, ce qui s'explique les tissus étant
mieux irrigués par une circulation moins languissante.
Les dOllcltes chaudes et les étuves ont une action résolutive
très nette dans les synovites subaiguës et chroniques et les arthrites rhumatismales anciennes.
En résumé, action sédative sur le système nerveux, action
dérivative et anti-congestivc sur la cin.:ulatiun, action modérément stimulante SUl' l'état général.
INDICATIONS. 1a) GourrE. - A la P l'iode de
cl :c1in de la goutte, Cl m.nel les arthropathies 5' installent en
permanence, quand les tophus se développent et les articulations se déforment, si la période de cachexie 5'annonce,
si les urines sont pâles, pauvres en urée et en acide phosphorique, mais toujours riches en acide urique, la cure de Bourbon est indiquée par sa triple action sur l'enveloppe utanée,
sur le tube digestif et sur le r in.
La cure convient, en dehors des poussées aiguës, MIX goutteux chroniques dont le système nerveux est très déprimé,
C~.r
il leur faut une stimulation douce.
goutteuses, les douleurs de taules
Les sciatiques, les n ~vrites
sortes si tena es constituent une indication principale de la
ln ~dicaton
the! male.
Enfin, les goutteux qui s'achemineront vers les complications artérielles, les présclércux avec hypertension artérielle,
gros cœur éréthique, émonctoires déjà insuffisants, trouveront un traitement s'adressant à leur état diathésique et à l'ens mble de leur système circu latoire.
b) RnUMATISME. - 10 Rhumatismc subaigu, quand la réso!Lllion des arthrites ne S6 fait qu'incompl tement, même lorsque les articulations restent douloureuses, l'état général mauvais, J'anémie prononcée, le système nerveux excitable.
,2" D'autres manifestations rhumati male, les synovites
btè ' hes ou av 'c épanchement, les n ;vralgies sciatiqu '5, l'hydarthlose se trouvetont bien des étuves et des duuches 1\ hautu
teropé! :Ature.
7
�BOURRO -LANCY
30 De même, le rhumatisme déformant, dans le cours duquel
on constate souvent de l'irritation méningo-spinale et le rhumatisme d'lIeberden, surtout chez les malades nerveux ou anémiés qui ne pourraient supporter l'usage d'eaux trop excitantes.
4° Le rhumatisme infantile, chez des sujets anémiés, ayl>nt
perdu le sommeil et l'appétit, surtout s'il est compliqué de
lésion cardiaque.
ARDIOPATHIES. - 1° Chez les enfants ou les adolescents
qui ont une endocardite rhumatismale (cinq à six mois après la
fin du rhumatisme).
2° Chez les cardiopathes valvulaires dont la lésion est bien
compensée et qui sont menacés de crises de rhumatisme.
3° Dans l'insuffisance mitrale a~'ec
ltyposystolie arytll/nique,
d'une cardiopathie jusque-là
(iuand Ile survient l>U cour~
hi ' n ompcnsée, quand elle est réccnte t produite sous l'innucnce d'une attaque dc rhumati,me articulaire aigu.
4° A la période d' hypertellsion des cardiopathies artérielles
(P7l:sclérose).
5° Enfin dans les cardiopathies to1tctiomteZles, surcharge
graisseuse du cœur, palpitations d'orig ine périphérique par
angiospasmc, pseudo-llypertrOPltie cardiaque de croissallce
avec étroitesse thoracique, fausse angine de poitrine, pouls
instable des nerveux, névroses cardiaques (taclzycardie paroxystique, maladie de Basedow).
La cure thermale agit chcz ces malades en améliorant l'état
g-énéml et la nutrition, en augmcntant la diurèse, en faisant
di5par~,te
les troubles fonctionnels ('réthisme cardiaque, palpitations, dyspnée), en tonifiant le myocarde comme les autres
muscles (surtout quand la cardiectasie est due en grande partie 11. l'action parésiante du rhumatisme), enfin en calmant le
système nerveux de ces malades qui tous sont d s llcuro-artltriIl'lIUS.
La cure n'a aucune action sur la lésion cardiaque elle-même
sauf dans les endocardites récentes, exsudatives simples, sans
terldance à l'organisation.
CO TRE-INDICATIONS. - La phase aiguë de l'endocardite rhumatismale, de la péricardite de la myocardite
l'asystolie
cOllfirmée avcc œdèmes considérables , la tltrombos;
·
car d IOqUI', l'hypos)'stolil' dalls lcs Usions cOII/Illexl's, surtuut
~'il
y a à Il> foi~
péri ardite et r Itréci 'sement mitral; la période
�BOURBON -LANCY
99
de mitralisation des lésions aortiques, la cardio-sclérose, la
néphro-sclérose les anévrismes de l'aorte et l'angine ile poitrine cornaie~.
RESSOURCES HYGIENIQUES. - Installation de massage, d'appareils de gymnastique suédoise manuelle, de méca~lotérapie
(Système Max Herg de Vienne). Cure de terrains
~éthodiquemn
réglée, conduisant à la Chaumière, grand
Jardin situé en dehors de la station où les malades vont faire
leur cure d'air.
Bourbon·Lancy, chef-lieu de canton du département de Saônect· Loire, 4.200 habitants.
A 337 kilomètres de Paris; ligne de Paris à Lyon par le Bourbonnais. Gares de Bourbon P.-L.-M. et de Bourbon-ville.
Prix de Paris: 37 fr. 75; 25 fr. 45; 16 fr. 50.
Durée minima du trajet (t:ains rapides) 7 h. 1/2; durée
moyenne (trains directs) 9 heures.
) Q.uatre courriers par jour pour Paris; télégraphe, téléphone avec
l ans, etc.
Altitude: 240 mètres (472 mètres sur les collines avoisinantes).
Orientation principale: sud-ouest. La station est entourée d'une
ceinture de collines sauf IL l'ouest.
Climat modérément chaud, à l'abri du vent, avec tendance IL
la stabilité barométrique, hygrométrique et thermique.
Constitution géologique du sol : terrains anciens du Morvan; les
SOurces sortent entre les rochers de grauwacke dévonielllle et la
Plaine pliocène.
Aspect général du pays : vallonné; agreste et sauvage du côté
prairies de grand paturage et d'élevage sur les
du Mlorva~\;
bords de la Loire; excellentes routes.
Prix des hôtels: 6 Il 15 francs, tout compris.
Distractions de la station: casino, beau parc; la Chaumière;
proID.cnades faciles en plein Morvan ou vers la Loire.
SaIson du 15 mai au lor octobre.
11[ édecitls
:
MM. Dellœuf, Compin, Favre, Goede, Pain, Piatot*.
�BOURBON-UARCHAMBAULT
(Allier)
Chlol'U/'de sodiqtte, bicarbonalée mi,de, ioc1w'ée
el al'senicale
SU H,CES, - La SOUlLe thermale e~t
captee dans une en<:einte romaine recouverte de trois puits, qui sont daus un état
de bouillonnement constant dû aux nombreuses bulles d'acide
c,.rbonique et d'azote qui viennent crever à la surface, Son
débit est de 1.200 mètres cubes, soit 1.200,000 litres par
2-1 heures,
CARACTERES PHYSIQUES ET CIIIMIQUES, - L'cau
thermale (+ 52°) est claire, limpide, elle se couvre poU' le
refroidissement d'une légère pcllicule de carbonate de chaux,
Dans le réservoir cie la source, elle parait verdàtre, circonstance due atlX conferves abondantes qui revêtent les parois
de cc bassin, Chaude, ellc est inodore, refroidie elle acquiert
tille odeur hépatique prononcée, Sa saveur est légèrement
salée et piquante; même à la dose de plusieurs verres elle est
toujour:; bien tolérée par l'estomac,
a) ïtlorurée sodique, bicarbonatée mixte, bTollloiodurée, arsenicale, la source thermal contient par litre 0 gr, 367 d'acide
arbonique libre; 2 gr. 24 de chlorure de sodium; 1 gr. 33 de
bicarbonate de soude, potasse, mangant'se ct fer; de minimes
quantités de silice; 0,39 de bromure et de fluorure de sodium;
d'arsenic, de lithine el de cuivre, donnant ensemble 3 gr. 98 de
matières fixes (/Villm et de C oll7lelllzin).
b) En outU!, Source dl' /Ol/ilS, [roid\t, carbonatée, fenugiIll'use et magné"ienne, cl1lploy{o<' ell boisson.
c) Source dl' ,,>'alltt jJ(/l'dol/x J' aciùulée g, zeuse, sili at1c,
excell nte eau de t.,blc, d'une extrême dige~tblé,
bue sur
place ,t export ~c.
IOI)['_S ])'E!\lI'I _()1.
La soun: ' thermale
c~t
utilis:c en
�BOURBON-L'ARCHAMBAULT
101
boisson à la dose de deux à quatre verres comme complément
du traitement externe qui est de beaucoup le plus important.
Il est administré sous forme de bains en baignoires, ou en piscines à eau courante; de douch es tièdes, chaudes ou très cbaudes, écossaises, générales; locales ou sous-marines; ascendantes, d'irrigations dans le bain, étuves.
Ces divers ervices sont alimentés par l'eau thermale sans
aucun mélange d'eau ordinaire. Le massage est souvent prescrit soit à domicile, soit à la suite des ln,ins.
L'établissement, reconstruit en 188 5 par l'Etat, est un des
plu s beaux et des plus complets qui existent en France. Il
renferme 60 cabinets 1 ourvus chacun d'une pi cine ou d'une
baignoire, des appareils les plus perfectionnés destinés à donner la douche générale ou locale; quatre salles de douches spéciales; deux très vastes piscines. de natation, s~lIe
de bains de
vapeur et de pulvérisation.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - L'action des eaux de
Bourbon-l'Archambault, due à leur thermalité, à leur constitution chimique, à leur état électriqtie, est altérante, résolutive, tonique et excitante de toutes les fonctions de nutrition.
Voici du reste les effets généraux produits par les eaux:
Les b~ins
associés à. la boisson, qui est éminemment diaphorétique, diurétique et tonique, déterminent, dès le début, un
sentiment de bien-être général; la peau rougit, se couvre de
sueurs, l'urine coule en abondance avec expulsion de sables
uriques et d'urates. Après quelques jours, en général du 6" au
10· q\olelqucfois au 12° jour, surviennent des phénomènes généraux d'excitation se manifestant par un sentiment de malaise,
de fatigue pendant le jour, de I~ constipation, de la soif; de
l'insomnie, 'de'l'agitp.tiou pendant la nuit. On constate en même
temps un réveil de certaines· manifestations morbides; les
douleurs augmentent ou reparai3sent : on dit que les eaux
travaillent.
Il va sans dire que le m <decin peut atténuer dans une large
mesure, ou favori ser ces divers symptômes qui constituent la
crise thermale; à laqueIJe on voit succéder un sentiment de
sédation et de bien-etre, une amélioration durable et prolongée.
INDICATIONS, - La médication de Bourbon-1'Archamspécialement sur le échanges organiques,
br..ult agissant tr~s
la nutrition et le système nerveux, est indiquée clans la dia-
�102
BOURHON-L'ARCHAMBAUL'I'
thèse arthritique, la scrofule et la syphilis, les paralysies, les
affections chirurgicales, ocrtaines affections gynécologiques.
1° DIATHt E ARTHRITIQUE. Le rhumati "me chronique
succédant au rhumatisme aigu avec les raideurs, les hydartI/roscs, les pscudo-ankyloses, qui le suivent; les suites du
rhumatisme blennonhagique, les diverses variétés de r1/ltmatisme musculairc, trouvent ici une indication générale et
locale très efficace.
Impuissant contre les indurations vulvaires anciennes et
constituées, le traitement agit très favorablement sur les lésions récentes de l'endocarde et du péricarde d'origine rhumatismale des jeunes sujets, si l'état du myocarde ne ontreindique pas la cure .
. b) Les Ilé'vralgies intercostales, lombaires, l,l sciatÎlj/le en
particulier, même avec atrophie, sont guéries ou modifiées.
c) La médication semble avoir une spécialit; toute particulière contre les troubles trophiques compris sous le nom de
rhumatisme chronique paZy-articulaire progrcssif, noueux, déformant. Les guérisons sont très fréquentes dans les fOl mes à
évolution rapide des jeuncs sujets. Chez les femmes, passé la
ménopause, on trouve encore de tr',s sérieuses améliorations.
d) La gouttc atonique avec déformation des grosses et des
petit s arti ulations, surtout chez les sujets lymphr,tiques et
affaiblis.
e) La cure s'adresse enfin aux dif!bcliqucs arthritiques,
qui manifestent une tendance à l'affaiblissement général, et
dont il faut relever la vitalité de l'organisme et le système
nerveux.
2° LE TRAITEME, T DE LA SCROFULE est traditionnel à Bourbon, qu'elle soit ganglionnaire, périostique, o')seuse, articu
Iain'.
3° PARALYSlES. - Les ea\IX de Bourbon doivent leur an
cienne renommée au trait ment des paralysies. Leur indication
est formelle dans les paralysies rhumatismales, dans elles
qui sont consécutives aux fièvr s graves, aux intoxications, à
la diphtérie. Lem efficr,cité est indéniable dans l'hélJ/ij,Ugie,
suite d'hémorrhagic cérébrale. Elle est d'autant plus grand
que la lésion sera moins prononcée t que le malade sera en
voyé apr s la période inflammatoire sans attendre les atrophies,
les contractures définitives.
�BOURBON-L'AR HA:VIBAULT
Leur action est peut-être encore plus formelle et plus décisive dans les paraPlégies, d'origine rhumatismale, hystérique,
traumatique. On y observe de remarquables améliorations
clans les affections spinales à forme lente et progressive. Le
proce3Sus de l'ataxie locomotrice semble enrayé.
Les symptômes douloureux s'amendent, la marche devient
meilleure.
Dans la Paral)'sic infantile, le traitement général, les douches, le massage constituent un précieux adjuvant du traitement ordinaire.
4° SYPHILIS CÉRÉDRALE ET AFFECTIONS SYPHILITIQUES. Les propriétés ton iq\leS et reconstituantes de Bourbon combattent efficacement l'étr.l chloro-anémique et de d~presion
des
formes graves de l,a s)phili . Elles sont un précieu.- adjuvant
clu tr::titem nt spécifique. Dans la syphilis du cerveau et du
sy tème nen-eux, ces eaux repr nn nt leur spécialisation ct
donnent les plus heureux résultats.
5° AFFECTIONS CHIRURGICALE. - Il semble buperflu de
mention!lcr la réputation incontestée de la médication de
Bourbon d"ns les affections chirurgical s qui peuplent les
salles cie l'hôpital militaire. Il suffira de citer les entorses avec
engorgement, les 1uxations anciennes suivies d'arthrites et
d'atrophie, les hydarthroses, les cals vi ieux ou douloureux,
les ankyloses incomplètes, les rétractions tendineuses ou musculaires, les fistules entretènues par des plaies d'arme à f u
ou des séquestres.
6° AFFECTIONS GYNÉCOLOGIQUES. - L'n.clion excitante et
tonique de la cure donne d'excellents résultats dans l'aménorrhée ct la dysménorrhée ducs à un état général; J'a tion résoJutivle ct Je mode spécial de baIn 'ation avec irrigations, dans
la métrite rhumatismale, dans les fibromyOmes non hémon·agiques, dans le but d'améliorer les phénom nes douloureux,
enfin dan les reliquats de périm ~trie
avec adhér nces.
ONTRE-I DI .ATIO S. - Les affections aiguës ou
fébril s; 1 s 1~sion
cardiaques, si le myo arc1c ft perdu son
énergie, si Jn. omp nsation n'est pas parfait ; - les néopJasm s; - la tuberculose à mar he rapide et hémorragi'lu . L'âge n'est pa une çontre-inc\i alion ct beaucoup de vieillards retirent les plus grands avantages cI'une cure bien dirigée.
�104
BOURBO -L'ARCHAMBAULT
Bourbon-l'Archambault, chef-lieu de canton du département de
l'Allier, 3.500 habitants.
A 339 kilomètres de Paris j ligne de Paris 11 Lyon par le Bourbonnais, avec bifurcation 11 Mo.lins, gare de Bourbon-l'Archambault.
Prix de Paris: 37 fr.; 25 fr.; i6 fr.; Durée minima du
trajat (trains rapides) : 6 h. 30. - Durée moyenne (tTni~
rli.
rects) : 7 h. 30.
Deux courriers par jour pour Paris. Télégraphe.
Altitude : 245 mètres. - Orientation principale: nord-est.
Climat du centre, aux mêmes altitudes, c'est-à-dire doux et tempéré.
Constitution géologique du sol : nOllTbon e t bâti sur le gneiss
granitoïde et le gneiss. Tout autour viennent s'appuyer d'énormes
stratifications de grès :lTkoses dont les strates diversement incli·
nées sont recouvertes par des argiles, des marnes bigarrées et des
couches minces de calcaire argileux et magnésien.
Aspect g 'né rai du pays : accidenté ct pittoresque, végétation
vigoureuse, bell's forêts. Hôtels, villas, appartements meublés.
Vie facile, 7 11. 12 francs par jour tout compris.
Distractions de la station: casino-théâtre dans le parc. Château
historique. Excursions dans les forêts environnantes; Grosbois, Civrais, Bagnolet, allx basiliques de St-Menoux, Souvigny, etc.
Hôpital militaire important; hôpital thermal civil.
Saison du 15 mai au ter octobre. A moins d'année pluvieuse
juin st excellent pour les malades voulant avant tout se soigner:
lIUdecins:
MM. Descl!e, Lejeune, Mallay, P. Regnnult*.
�B OURB ONNE -LES- BAIN S
(Haute- Marne)
Chlnnn 'ée sorIil]1/e, hypel'lhel'1nale
L'eau thermal e de Bourbo nne émane d'lIIne rivière souterraine, qui s'élève par une faille du grès bigarré sous les marnes irrisées, à une profond eur de 40 à 50 mètres,
Le débit des 24 hem'es dépasse 400 m ètres cubes.
CARAC TERES PHYSI QUES ET CHIMI QUES. - Par
sa thcrmal ité élevée (+ 65°) l'eau de Bourbo nne se classe aux
premier s rangs des hyperth ermales ; elle est claire, limpide
et sans odeur; sa densité est de 1.006. Elle a une s"veur légèrement salée et ne laisse pas d'amert ume.
C'est une eau chloruré e moyenn e, contena nt 5 gr. 20 de
chlorur e de sodium par litre, sur une minéral i sation totale de
7 gr. 33 ;les élément s min éraux se trouven t être en solution
isotoniq ue:
Chlorures de potassium et de magnés iwlt, 0 gr. 25 centigr.
par litre; brome et lithine, proport ions élevées ; bromure de
sodium, de 6-+ à 67 milligra mmes, avec de notable s . traces
d'iode; cMorure de litllium 88 milligra mmes; fer, mangan èse
et arsenic, traces.
MODE S D'EMP LOI. - Le traiteme nt de Bourbo nne comprend l'eau en boisson, le bain et la douche. L'eau est prescrit e'
à la dose de 250 gramme s à 1.000 gramme s répartis dans la
journée .
La balnéati on est l'éléme nt essentie l de la cure; les bains
pris dans la matinée sont tièdes ou chatld~.
Deux pression s sont utilisées potlr les douclles, Une de dix
peut varier de
Dl lres et une de vingt mètres. La tempéra ture
15° à 54°.
ACTIO N PHYSI OLOGI QUE. - )0 USAGE INTERN E. L'eau de Bourbo nne est une eau alcaline chaude, qui se boit
fa ilement ; elle stimule les fonction s de l'estoma c et surtout
la sécrétio n de l'acide chlorhy drique, Les substan ces albuminoïdes sont plus complè tement transformées.
�106
BOURBONNE-LI.': -BAINS
L'assimilation générale se trouve activée; l'urée, l'acide
urique, les sécrétions glandulaires sont plus abondantes; his
phosphates diminuent et l'acide urique libre également. Les
alcalins contenus dans l'eau thermale, et en premier lieu la
lithine, agissent sur les composés acides de l'organisme, qui
dans la goutte et le rhumatisme sont les éléments actifs; ils
les combinent, les dissolvent peu à peu et les éliminent.
2° USAGE EXTERNE. Les pratiques externes sont encore
plus importantes: C'est par elles que l'organisme recueille
les nombreuses actions dynamiques que ces eaux vivantes apportent du sein de la terre.
Leur dynamisme se communique à l'organisme par une action excitante. L'excitation porte sur le réseau nerveux périphérique, sur les nel'fs cutanés, qui au contact des eaux développent une plus grande sensibilité, et multiplient leur énergie fonctionnelle. Elle est transmise aux centres nerveux, qui
l'utilisent, la transforment et Id. répercutent par voie réflexe
sur toutes les fonctions.
Les effets portent surtout sur le système vaso-moteur et sur
les fonctions de nutrition. Les réseaux capillaires subissent
une dilat'1.tion, qui se généralise et qui pourrait s'exagérer dans
certaines régions.
Il en résulte des modifications importantes dans la circulation, qui se traduisent par un ralentissement du pouls, par une
désobstruction des organes hyperhémiés, par un relèvement de
l'énergie cardiaque, une augmentation de la capacité respiratoire.
Le ralentissement de la circulation dans les réseaux capil'laires favori se aussi l'arrivée des leucocytes, qui exercent activement leur rôle de défenseurs et d'agents fourriers des cellules.
Les phénomènes d'exosmose et d'endosmose sont facilités;
la circulation lymphatique est activée. L'elTort aboutit à une
stimulation de la vie cellulaire, et à une rénovation des plasmas inter-ce llulaires; l'urée augmente; l'acide urique plus
abondant au début du tTaitement revi nt à son taux normal ,
les phosphat s diminuent, étant largement utilisés dans cette
stimulation nutritiv .
D'autre part, les tissus cellulair s, qui sont le dépôt habituel d s toxines et des acidités d'élimination, où elles provoquent et entretiennent des réactions et des lésions inflammatoires, se libèrent progressivement et reprennent leur activité.
�BOURBONNE·LES·BAINS
La plupart des eaux chlorurées produisent trop vivement ct
trop énergiquement cette stimulation générale pour des orga·
nismes débiles ou qui montrent une excitabilité nerveuse ex·
cessive : tels les arthritiques ·dont on connaît les éréthismes
réactionnels.
Il n'en est pas de même à Bourbonne: Nos eaux produisent
une excitation rapide qu'on ne doit pas prolonger longtemps,
parce qu'elle entraînerait l'épuisement nerveux, la paralysie
des l·éfiexes. Mais l'excitation est modérée j elle est surtout
facile à graduer.
L'eau de Bourbonne renferme des éléments minéraux connus
comme sédatifs, comme agents modérateurs de l'ex itation,
le chlorure de potassium et le bromure de sodium principale.
ment, qu'elle contient à dose relativement élevée.
Les eaux·mères {le Boutbonne, beaucoup plus chargées de
ces principes que les caux originelles, sont aussi une ressource
sédat ive très précieuse.
l DICATIONS. - MALADIES GÉ,NÉRALES. - Les eaux de
Bourbonne, essentiellement reconstituantes, s'aùressent à tous
les mauvais terrains organiques, dont elles réussissent à mocli·
fier le vice bradytrophique.
1° Goutte et rllUlIlatis11lC clll·oniçues. - La goutte et le
rhumatisme chroniques relèvent de la même diathèse acide.
La thérapeutique pathogénique les réunit également et les
eaux de Bourbonne corrigent, sans distiuction, ces altérations
dénutritives de même origine. Les contre·indications résident
sous ertaines formes ou dans des épisodes surajoutés. Les
goutteux pléthoriques, ongestifs, les lithiasiques seront diri·
gés ailleurs. Mais tous ceux dont la goutte se prolonge, dont
1 s articulations sont envahies et déformé s par des dé, ôts
tophacés, dont la nutrition se ralentit ct a fortiori ceux d nt
la constitution s'affaiblit, devient atone, trouveront dans nos
caux la libération de leurs entraves ct le retour de leur éner·
gie nutritive.
Les rhumatisants s'améliorent dans les mêmes conditions
et ks prédispositions constitutionnelles étant atténuées, 1 s
paroxysmes s'éloignent ct diminuent d'importance.
2° Uans lc diabèll' gouttcw; l'indication de Bourbonne est
surtout im! ~rieus
lorsque l'organisme fléchit ou qu'il y a
h ypoazoturie.
3° Anémies. - J)ébilités. - Ce sont tous les cas où il s'~,git
d'accroître la nutrition, de stimuler les é hanges, de recons·
�108
BOURBONNE-LES-BAINS
tituer le système nerveux. Nous citerons: les cltloroanémies,
les anémies plasmatiques, les convalescences, les cachexies
(par auto-intoxication surtout), les PllosPhaturies, etc.
40 Dans la neurasthénie arthritique les propriétés tonisédatives des eaux de Bourbonne sont particulièrement favorables.
5° Paludisme. - L'cau thermale en boisson réussit à faire
res~
des fic-vrcs rest~
rebelles à la quinine ct à l'arsenic.
D'un autre côté, la balnéation se montre très active dans les
Aussi, tous les coloniaux dont le foie
anémies paludé~nes.
n'est pas spéci~.
lem
ent
touché, devraient-ils être hospitalisé
à Bourbonne.
6° Lymphatisme. _ C'est une des indications les plus certaines pour notre station .
. II. INDICATIONS SPECIALES. - Ce sont:
1° Les lésions articulaires et périartÎculaires qui constituent
l'indication dominante cl nos caux. Les dépôts d'urates; les
exsudats synoviaux se ré olvent; les tissus cellulaires hyperplosiés sc modifient, repr nnent leur souplesse et leur laxité.
- Les indications s'affirment:
a) J)a~ls
la goutte, en dehors des accès, lorsqu'elle a envahi
les articulations.
b) Dans le rhumatismc, dont les manifestations sont nombreuses et variées. C'est le rhumati5me diathésique, pui je
rhumatisme chronique simple et l'arthrite sèche qui donnent
les améliorations les plus caractéristiques. Dans la polyarthrite
Mformante et dans les arthrites infectieuses les résultats sont
encore très appréciables.
c) Dans le rhumatislile articulaire aigu, pour hâter la
disparition des rel iquats et reconstituer le m"lade.
d) Dans les traumatismes pour combattre les hydarthroses,
les raideurs et les ankyloses iRcomplètes, qui font suite aux
fractures, aux luxation s.
e) Dalls la tuberculose, au début des coxalgies, des tum urs
.
bl"nches, t eulement lorsque les foyers sont bi n é~eint
2° Les Usiotls osseuses, principal ment le cals vicieux t
do~ltfeux,
1 s p :rio tites, les séquestres, les fistul 5, les
plal par arme à f u.
3° Les ~rtop/lÎes
ml/sculaires, qu'elles soiant consécutives
arthntes, aux accidents traumatiques ou liées aux affectIOns nerveuses.
~ux
�BOURBONNE-LES-BAINS
4° Les névraigies et névrites, surtout la sci ..tique, qui, elle
aussi, est unie spécialité de Bourbonne, la douleur cédant aux
applièations thermales, les troubles trophiques à la reconstitution des tissus nerveux.
5° Les paralysies. - Les affections de~
centres nerveux à
certaines périodes de leur évolution.
a) Les paralysies PériPhériques, les polynévrites, dès que
les douleurs le permettent.
b) Les paraPlégies, quand le foyer hémorragique est organisé.
c) Les paraPlégies, de causes diverses, peu de mois après leur
imtallation, parce que' les améliorations sont alors fréquentes
et plus importantes.
d) Les affections cérébrales et médulliûres de lt'L syphilis,
parce que le traitement spécifique intensif est très favorisé
par 1a cure.
e) Le tabès, dès les premiers symptômes, pour enrayer son
évolution. Les douleun s'apaisent j la marche est plus s(.re.
t) Les paralysies infantiles, dès la première année, pour
..-évoiller l'excitabilité nerveuse, stimuler la croissance du
membre atteint_
6° Les affections gynécologiques, où il s'agit de déterminer
une action congestive, emménagogue, de stimuler la vitalit ~
des organes, d'obtenir la résorption d'exsudats et d'adhérences, causes fréquentes de dévi .. tions utérines.
CONTRE-INDICATIONS. - Une cure à Bourbonne est
contre-indiquée: dans tous les états aigus, dans les phases
actives de l'endocardi1Je, de la péricardite, de la myocardite,
clans la cal'dio-sclérose avancée, clans les anévrismes; dans
les ongestions pulmonaires et hépatiques; dans la tuberculose pulmonaire.
Bourbonne-les-Bains, Haute-Marne, 4.500 !Jabitants, à 6 Meures
ùe Paris, Est, altitude: 255 mètres. Abrité au nord, à l'est et il
l'uu st par les monts Faucilles_
:a5ino, jcux, tltétttre, belles promenades.
Saison: du 1 0r mai (lU 1 0r octobre.
Hôtels: 7 à 12 francs tuut compris.
Télégraphe, t ··Iéphonc. Succursale ùe la Société Généralc.
Médecills .M1I. Bulley, Bouvier, Gay*, Joyeux*, l'rudon, Testevuide.
�BRIDES ET SALINS-MOUTIERS
(Savoie)
BRIDES
Sulfatées, chlorurées sodiques, thermates
Les eaux de Brides, que les Romains utilisaient déjà au
m" siècle, furent décrites au XYIIO siècle dans un mémoire avec
observations à l'appui, et régulièrement employées depuis le
siècle.
ta seule qui soit exploitée se trouve sur la rive gauche du
])oron j son débit est de 400.000 litres pal" vingt-quatre heures.
CARACTERES PHYSIQUES ET CIIIMIQUES. - L'eau
de Brides est cbaude (35°) j densité: 1,3. Sous un petit volume,
elle est claire et limpide, prenant une teinte légèrement ocreuse
quand on l'examine sous un grand volume.
Uacide carbonique qu'elle contient en petite quantité relève
sa saveur fade et masque l'arrière-go nt styptique dn au fer
qui entre dans sa composition. A l'air libre, elle a une réaction franchement alcaline et laisse un dépôt brun abondant.
Les sels de Brides, obtenus par évaporation directe, sont composés de sulfates et chlorures de soude, de sulfates et chlorures
de magnésie, de carbonates et sulfate5 de chaux, de carbonates
de fer.
Les éléments principaux qui la caractérisent sont: du
sulfate de soude (1 gr. 6 par litre), du sulfate de magl/ ésie
(0 gr. 50), du chlorure de sodium (1 gr. 9), des sulfates et
bicarbonates de chaux, des chlorures parmi lesquels on trouve
des trac!s manifestes de chlorure de litlziwlt, enfin du bicarbonate de fer. Eau alcaline, sulfatée, sodique, magnésienne,
chaude.
1 Igèrement gaz~use,
1\1 DES D'EMPLOI. - L'eau de Brides est employée
principalement en boisson, et en bains pris dans des piscines
à eau courallte situées sur les glilTons. Les adjuvants suivants
sont donnés au traitement:
a) Douches chaudes et froides (70); b) entérocly~s
bien
XIX·
�BRIDES ET SALINS-MOUTIERS
1 Il
réglées et surveillées, données dans des salles indépendantes,
spacieuses; c) bains de baignoire; d) massage et gymnastique
suédoise.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - Au XVII" siècle, des
malades prenaient l'eau de Bndes à des doses énormes (de 4
à 50 et 60 verres) sans éprouver aucun ballonnement, ni vertiges, et observaient des effets diurétiques et purgatifs, une
diminution rapide' de leurs états congestifs, l'élimination de
sables urinaires, une augmentation de leur appétit et de leurs
forces.
En petite quantité, et à doses fractionnées, elle provoque
l'appétit en stimulant les échanges nutritifs et augmente la
qualité du suc gastrique.
En quantité plus considérable, 500 à I. 500 gL, elle est franchement laxative; t;lle augmente le volume et la densité de
J'urine; diminue les produits incomplètement élaborés, augmente le taux de l'ul'ée, ramène le rapport azoturique à cles
proportions normales et diminue le rapport phosphatudque.
INDICATIONS. - Les malades atLeints de d'yspepsies
'gastro-intestinales et gastro-hépatiques sont tributaires de
Brides.
1° INTESTIN. a) Constipation, due à la diminution des
sécrétions intestinales et à la dilatation atonique du gros
intestin.
b) Entéro-colite muco-membrancuse à forme constipante, et
lithiase intestinale. Ueau est bue en très petite quantité, à
closes fractionnées; les entéroclyses sont de faible volume, à
très basse pression, prolongées, peu répétées, à une tempéraLure très variable suivant la prédominance du spasme ou cie
J'atonie; les bains sont accompagnés de massages très légers
sous l'eau; un régime approprié est suivi.
sujette à des rechutes éloignées, n'ayant pas
c) Ape~tdic
eu de marcbe aiguë.
d) Entérite chronique des pays chauds, s'accompagnant de
ongestions hépatiques ou spléniques.
2° ESTOMAC. - a) Atonie gastrique.
b) Dyspcpsie hypo-chlorltydrique, par surcharge alimentaire avec fermentations anormales, quand les éléments du
suc gastrique sont diminués.
3° FOIE. - Lithiase biliaire et les congestions héPatiques
dues à J'alcoolisme, à l'impaluclisme (ll1diall LiveT)>, les sels
�112
BRIDES ET SALINS-MOUTIERS
neutres de l'eau de Brides, le sulfate de soude surtout, favorisent l'élimination rapide des calculs, la perméabilité hépatique et modifient le liquide biliaire.
4° REINS. - a) Lithiase urique, chez les dyspeptiques drthritiques et goutteux.
b) Albuminurie des néphrites chroniques qui se rencontrent dans les états gastro-intestinaux.
5° VESSIE. - Catarrhe cltroniqtte dans les cas de trouble des
fonctions digestives.
6° MALADIES GÉNÉRALES. - a) Diabète sucré, chez les malades à tendances congestives et dont la nutrition générale est
mauvabe.
b) Uiabète azotul Îqltc hez les congestif~
et les ob:-'~es
.
• c) Diabète PllOsPhatique dans les cas où s'observent, av 'c
une phosphaturie considérable, \lne faiblesse générale, de
l'épuisement, la sensation de vide cérébral, des troubles dys
peptiques accusés, des vertiges.
d) Obésité chez l'arthritique et le scrofuleux qui sont anémiés et dont les oxydations ont besoin d'être activées; la pléthore abdominale chez les obeses au cceur gras et atteints de
légers symptômes d'artério-sclérose. Pour le traitern<lnt de la
polysarcie des gros mangeurs, il y a des douches-massage, de ~
appareils de sudation et une cure de terr::.in bien réglée.
e) Neurasthénie, dans les cas où l'air de la mer est contreindiqué, ct où la dyspepsie hyposth 'nique t l'entéro-colite
muco Dlrmhrancl1 sc sont les symptômcs prédominants.
SALINS-MOUTIERS
Chtol'urée sodique, thel'male
Les caux de Salins-Moûtiers, en dehors de leurs indic:\tion s
spéciales, sont un adjuvant précieux chez le dyspeptique gagtro intestinal, l'hépatique ou le diabétique tributaire de~
eaux
d' BI id '5, pour donner un coup de fouet à son organisme.
CARA -TERES PHYSIQUES ET IllMIQUES. - Deux
sources chaudes dont la omposition e 't identique: l'une ;\
36°, l'aull e à 29°; à cause de leur débit, qui est d'environ cl//(l
millions de Jiu s en vingt-quatre heures, on a dunné aux caux
�BRIDES ET SALIN S-MOU TIER
II3
qu'elles déverse nt le nom d'Eaux de mer thermal es des Alpes.
. Eau franche ment salée, avec arrière- goût styptiqu e. Aux
Sources il y a un grand dégagem ent de bulles d'acide carbonique J' dans les baignoi res, la surface de l'eau semble pétiller.
L'es bords des canalisa tions ont un dépôt de boue couleur de
rouille. Les eaux-m ères de Sa.lins contien nent 158 gr. de sels,
dont 79 gr. de chlorur e de sodium, des chlorure s de magnésium, de lithium , des sel de fer, des bromur es et des iodures.
Les élément s princip aux sont: le chlorur e de sodium
(12 gr. 50 par litre), l'acide carboni que (400 c. c. par litre), les
sulfates de soude et de magnés ie (1 gr. 4), l'msénia te de fer
(0 gr. 001).
Eau chloruré e sodique forte, très gazl.'usl.', fel'1'ugineu:ie,
ar~enicl,
chaude.,
MODE S D'EMPL IOI. - L'eau de Salins-Moo.tiers est surtout employ ée en bains, en boisson , en irrigatio ns et en applications.
Les bains sont donnés dans deux vastes piscines , quatrc
petitcs piscincs , dcs baignoi rcs munies d'appar eils de douchcs
vaginal es à cau thermal e et à eau douce, à pression s et à
tempéra tures rigoure usemcn t contrôlé es.
ACTIO l PHYSI OLOGI QUE. - Le bain est stimula nt
de la nutritio n général e, augmen te la diurèse et lc cocfficient
d'oxyda tion. ] .cs boues, ajoutées au bain, augmcn tent sa rihcsse en fcl' ct n arsenic ; les caux-mè res le rendent sédatif cn ralentis sant les échangc s.
I~
boisson peut être portée à 3 et 400 gr. par jour (cc qui
est rarc pour les eaux hlofuré es soùique s fortes), sans aucunc fatigue ga tro-intcs tinale, grâce à la tbermal ité et à
l'acide carboltique. Lcs échange s azotés sont diminué s.
Les applicat ions de bottes t d'caux-m èrcs sont r~solutivc.
lKDIC ATI KS. - La curc mixte de S,llins-M oûtiers et
cl Brides est indiqué e d. ns tous 1 états où les caux hlorurées onliae~
produisent une cOllg'e tion trop manifcs te.
1" On;R S E1' AN.I!:~ŒS
a) 1~'lItoNrie
ave adhér necs
du 'S à d 'S \lél itoniles ciro1Ste~,
pl'Od1i
~a nt
de la con ti)1atiun cl l'cntélo -colite muco membra ncusc; - b) SlIp/mralitillS Il{ !7'Ù'1I11CS de dat ancicnn c qui ~cmble
l'ester statiunIlolilcs p 'ndant si Ion r(<'Dl)l S; - c) f)y 'mi:lloJf lti:cs accullljlagnées d'u\'al itc ~, Cllllb/(}f I!I/;I'S, lIu1n olflwgi cs dl-s j 'U llCS filles
et de jcunes fcm'~,
- d) VUl1'o'7 'llgillilc dcs petites filles
avcc écoulem cnt abonda nt; - c) Lc~
{lbl ÔIIII.'S du 01 cl l'uté·
s
�114
BRIDES ET SALINS-MOUTIERS
rus, et les gros fibrômes qui produisent une constipation opiniâtre.
MALADIES GÉNÉRALES. - 1° LymPhatisme et scrofule dans
tous les cas où l'air de la meT est trop excitant et où l'air
calmant de la montagne est recherché. - a) Les adénoïdiens,
pour lesquels l'opération n'a pas été jugée nécessaire, bénéficient des irrigations naso-pharyngiennes bien surveillées. b) Corysa chronique, bléplla1"ite, otite suppurée. - c) Engorgements ganglionnaires.
2° Mal de Pott à la période du corset.
3° Rachitisme chez l'enfant à déformation thoracique, à
gros ventre, à atonie intestinale. La scoliose dans la forme de
rachitisme costal.
4° Chlorose et chloro-brightisme avec ou sans albumine;
'dans le premier cas, plus justiciable du traitement de Brides.
CONTRE-INDICATIONS. - Tous les états aigus, le
dégénérescences et cachexies, les cirrhoses confirmées, les maladies du cœur mal compensées et fartério-sclérose avancée,
la tuberculose pulmonaire à mauvais chimisme respiratoire.
Drides, dans l'arrondissement de Mo!ltiers (Savoie).
GoITe de Mo!ltiers-Sal ins; voiture directe depuis Paris; durée
du trajet: 12 heures; prix: 72 Ir., 52 fr., 35 fr.
Relations directes avec Grenoble, Lyon, Genève, Marseille.
Tramway électrique conduisant en 15 minutes de la gare n Brides.
2 courriers par jour pour Paris; télégra phe, téléphone avec
Paris, etc.
Altitude : Brides, 570 mètres. Salins, 480 mètres. Orientation
du Sud-Est au Nord-Ouest.
limat moyen de montagne; température de 18° 11 200.
N ombreuses promenades; forêts commençant 11 Brides mûmc.
Très belles routes s'élevant jusqu'à 1.500 mètres d'altitude. Cures
d'air. Cascades sup erbes et de facile accès. Le mont Jovel
(2.500 mètre'), d'où on a le plus beau panorama des Alpes, course
très facile. Grandes excursions de glaciers (3.810 mètres).
Prix des hÔtels: 6 n )5 francs, tout compris.
'nsino-théûtre, parc, orchestre deux fois par jour.
Snison du 15 Dlai au 30 septembre.
Médecim :
MM. D'Arbois de Jubainville*, Dcsprcz, Furct, Lai"sus pèrc*,
Laissus fils, l'bilbert*, Renaut, Samwnys.
�BUSSANG
(V osges)
Bical'bonatées mixtes, (erntgineuses , (l'oides
Les sources sont au nombre de trois; la Salillcldc, la source
des Demoiselles et,]a source i11 arie.
Le débit est de 4.194 litres par vingt-quatre heures. L~ur
minéralisation totale est de 1 gr. 54, dont 0 gr. 62 de carbona(e de sodium et 0 gr. 37 de calcium, 0 milligr. 12 d'arséniale
de fer et 1 gr. 78 d'acide carbonique libre. Leur tempéralure
est de Il à 12 degrés.
Bussang possède un établissement hydrothérapique PO\l1'
douches, bains simples ou médicinaux, bains de vapeur ou
térébenthinés. Electricité.
INDICATIONS, - L'eau de Bussang est surtout une eau
rccon tituante. Elle trouve son indication dans la chlorose,
l'anémie et dans toutes les convales 'en es. Dige~(v
et diurétique, elle est bien supportée par les enfants,
g~s,
COr TRE-I DICATIO S. - Elle est contre indiqu
rllz les malades à tendances conge tives.
~e
Hu.san:; est Llnns une des reg IOns les l'lus pillurC"'IUcs dcs Vus'
11 650 mètrcs d'altitude.
On puurrait y faire des cures de Lerrain.
l' romenades nombreuses.
Ligue dc l'Est, par l ~pina1.
Saison du ' 5 juin au 15 septembre.
Médecill :
M. Ouillius·".
�CAMBO
(Basses-Pyrénées)
Eau,;; ul{w'ées et (el'/'ugÎneuses
Deux sources: une source sulfureuse et une source ferrugineuse.
CARA TEIŒS PHYSIQUES ET III lIQUES. - L'eau
1cnugineusc (15 à 16°) est à base de carbonate de fer et de
manganèse, avec traces de phosphates et d'arsenic. L'eau
sulfureuse (22°,8) contient des gaz libres, hydrogène sulfuré
(0 gr. 0023), acide carbonique (0 gr. 10) et azote; puis du
sulfura de calcium (0 gr. 0019), des sulfates de chaux et de
magnésie; des bicarbonates, des chlorures, des silicates, etc.
C'est donc une sulfurée calcique.
IODES D'EMPLOI. - L' au sulfuleuse est utilisée en
boisson, gargarismes, pulvéri ations, inhalations, balnéation
(baignoir', pis ine); il y a aussi un s rvi e d·hydrothérapie.
L 'eau ferrugineuse s' mploie en boisson.
l DICATIONS. - EAU SULFUREUSE. - Affections atarrhales et cutanées des r.rthritiques; maladies des voies respiratoires (pharyngo-laryngite granuleuse, bronchites chroniques,
formes catarrhales ct torpides de la tuberculose pulmonaire) ;
dermatoses (eczéma et surtout eczéma sec, li hen, psoriasis, urtiC':l.ire) ; gastro nt :ritas ; constipation; rhumati sme hronlqu , lithia5e ct goutte.
EA FIŒRUGINEUSE. - Au 'mi , chloros .
CUMAT. ' onvient surtout aux débilités nerveux.
S tison th l'rlll,L1' : du 's avril au 15 nOHlllurc. Cure d'air.
('hl·min de fer du t,di.
N umbrcusl!' c:\,cu rsiuns.
111 èdums :
MM . A. Dot(,l.CI
~.
Dotczac,
Juanchuto.
�CANNES
(Alpes-Maritimes)
Cannes est sans contredit une des plus importantes stations
de la Riviera française; à tous points de vue, mais c'est surtout
le point de vue médical qui doit nous occuper ici.
Un mot sur SOJ1 histoire. Connue dans la monde ancian,
sous le nom d' JEgitna, simple bourgade, alors,que ses voisine
Antibes et Fréjus étaient déjà des vHIes et des ports fr~
quentés, Cannes demeura petit bourg fortifié jusque vers le
milieu du XIX· siècle. C'est autour du château que se groupaient le maisons des pêcheurs au pied de la vieille église
forteresse. La Vieille Ville ou le Suquet existe encore, avec ses
ruelles étroitlCs, grimpant en tire-bouchon jusqu'au sommet du
Mont Clzevalier.
Jusqu'en 1834, Cannes vé ut ainsi sn. vie de petite ville,
presque inconnue, paresseusement couchée sous son beau soleil, perchée sur son promontoire élevé, sorte d'éperon qui
s'avance au milIeu du golfe de la Napoule, inioucieuse et
ignora.nte de es hautes destinées.
A cette époque le choléra envahit l'Angleterre. Beaucoup de
familles anglaises, fuyant le fléau, se dirigeaient vers l'Italie.
Lord Brougham entre' autres, l'illustre orateur, grand chanceliet', le véritable fondateur de la Cannes actuelle. Arrêté à la
fronti re italienne par le cordon sanitaire qu'avaient très
rigou~semnt
établi les Etats du Piémont, Lord Brougham
fut obligé de revenir sur ses pas. Il s'arrèta à Cannes dans une
simple auberge, fut séduit par la beauté du site, acheta
des terrains et fit bâtir une villa où ses desceRdants viennent
depuis hiverner fidèlément tous les ans.
Lord Brougham mourut à Cannes en J 868, après y avoir
séjourné 34 ans. La ville reconnaissante lui a rait éJever un
tombeau et une statue.
Mise ainsi à la mode par cet hôte illustre, Cannes eut rapidement gagné uno clientèle de haute aristocratie étrangère et
�CAN lE'
françai se, des maisons, des villas luxueuses, des hôtels magnifiques s'élevèrent partout comme par enchantement. Une ville
nouvelle s'étala au pied de l'ancienne, et des faubourgs couvrirent les campagnes environnantes, les plages du golfe de
Croisette et du golfe de la Bocca, grimpant le long des pentes
de la Croix des Gardes etde la Californie, s'accrochant aux 01lines couvertes de pins, d'oliviers, d'eucalyptus, de mimosas
et d'orangers, dévalant jusqu'au village du Cannet, devenu
de la vi ll e de Ca nnes.
aujourd'Imi une sorte de d~pcna('e
L'envahi ssement gagna ju -qu'au golfe Juan, SplclHlide
baie, où vient tous les ans évoluer l'escad re de la M':diterran ~e.
Cannes se prolonge ainsi jusque vers Antibes. Golfe Juan,
Vallauris, Juan-les-Pins qui touche la vieille ville grecque,
.font partie médicalemellt du territoire de Cannes.
Le territoire médical de Cannes comprend donc une superficie très considérable: savoir: la commune de Cannes proprement dite, la plus grande partie de la commune du Cannet,
une partie de la commune de Vallauris et d'Antibes à l'Est
et jusqu'aux communes de Théoule et 1andelieu-la- apou le
à l'Ouest.
La géographie de cette vaste région est fort utile à connaître; car c'est elle qui va nous fixer sur les conditions si intéressantes dans 1 ur variété du climat et de la vie médicale à
Cannes.
Ces données sur le climat et la condition de la vi à Cann ,
sont malheureusement très impréc ises dans l'esprit de beaucoup de médecins. On nous pardonnera donc d'y insister.
Un grand nombre de malades nous sont envoyés avec les
r comm::.tndations et les réserves les plus expre ses. « Loin de
la mer» est la formule la plus usitée et la plus impérative. La
( rreur de la m r est pou ssée chez presque tous les médecins à
lin l 1 point qu'ils recommandent à leurs malades de se r(-rug-icr jllsque dans l'intéri ur des terres, Ir. plus loin poss ihle
jusqu';\ Grasse et ml' m plu s loin.
Or l'a (ion excitante de la J\1(~ditelT:n
a (-t~
b :\lICOUp cxa
g-én~e;
el le ne peut ('u'e compar(-e 1~ celle d' 5 mers du Nord t
de l'() c'~a n dont les plage so nt battues par les " 'nts, les embruns, le flux t 1 reOux d 5 maré 5. Le limat de ann s
ne doit 11 la m r que son atmo
~ ph
è re
;puréc, saline et vivi fiante, son air suflha mment saturé de vapeur d'eau, ses bri s s
marines, et, sans prét ndre à l'a tion spécifique de l'air marin,
il est incontestable qu'il est ici un précieux ~,uxilare
de la
�CANNES
119
cure climatérique. 11 n'en est pas moins vrai que l'habitation au
même de la mer est souvent mal supportée par les nerveux
Impressionnables à qui les radiations lumineuses, le bruit des
flots peuvent faire redouter le séjour de la plage: un éloignement de q\lelques cents mètres est alors suffisant. Les fébricitants pourront être éloignés davantage.
D'ailleurs, les malades, comme nous allons le montrer aisément, peuvent séjourner à Cannes sans être au bord de la
mer, sans se douter presque que Cannes est au voisinage immédiat de la meL
Les deux golfes de la Napoule et du Golfe-Juan constituent
en réalité un seul golfe, énorme baie d'une vingtaine de kilomètres de développement s'enfonçant dans les terres sur une
profondeur de six à dix kilomètres. Limité à l'Ouest pal' le cap
Roux, pointe extrême de l'Estérel, qui plonge à pic dans la
mer, ce double golfe se termine à l'Est à la pointe du cap
d'Antibes, longue langue de terre' qui le sépare de la baie des
Anges, où Nice au loin va se mirer.
Un éperon montagneux se profile entre les deux golfes et
vient aboutir à peu près au milieu, desi~ant
ainsi comme une
SOl·te d'accolade renversée. Ce sont les hauteurs de la Californie (300 mètres), couvertes de forêts de pins, s'abaissant
brusquement et s'effilant en forme d'aiguille pour former la
pente de la Croi ettJe, dont les îles cie Lérins ne sont qu'un
prolongement, un fragment disloqué.
Le golfe de la Napoule, où est proprement située la ville
de annes, est fermé à l'Ouest par le mussif de l'Estérel.
Massif d'environ 10 kilom tres d'épaisseur, avec des hauteurs
de 5 et 600 mètres, couvertes de forêts de pins et cie chêneslièg . Cette chaîne de l'Estérel se prolonge au Nord jusqu'aux
d rniers contreforts des Alpes et là une ceinture de hautes montagnes ([.500 et 1.800 mètres) barre absolument l'horizon. De
oette barrière du Nord partent des contreforts qui descendent
perpendiculairement à la mer et viennent aboutir à la pointe
de la Croisette, limite du golfe de la Napoule à l'Est.
Ce vaste triangle dont la ville de Cannes occupe la base
au Midi et Grasse la pointe au N orcl, constitue la grande vallée
de la Siagne, rivière qui prend sa source dans les BassesAlpes et vient se jeter au milieu du golfe ùe la Napo\!le qu'elle
a contribué à creu ser.
Donc, vaste triangle fermé, et fermé surtout aux vents du
Nord et de l'Ouest, c'est-à-dire au mistral par une ceinture de
~ord
�LlO
CANNES
montagnes; abrité contre le vent de l'Est, vent du golfe de
Gênes et de la haute' Italie, par une barrière montueuse et de
larges bandes de forêts; ouvert largement au vent du Sud et
à la brise marine.
De toute cette ceinture montagneuse partent des ch"înons, à
ramifications tourmentées, mais dont l'orientation est cependant assez régulièrement dirigée du Nord au Sud, creusant
entre eux par une série de brisures des vallons plus ou moins
profond. Quelques-uns de ces chaînons sont assez élevés, tel
entr'autres celui qui vient se terminer à la hauteur de la Croix
des Gardes, au-dessus de la partie Ouest de la ville.
De Cannes au Cannet les terrains s'élèvent en terras es, formant entre les hauteurs de la Californie et celles .de la Croix
,les Gardes comme un amphithéâtre "u fond duquel la petite
ville du Cannet développe son éventail de vieilles maison,
de villas et de jardins disposés en étages.
Partout, sur ces terras cs, ces contreforts, dans le creux des
vallons, sur le flanc des coteaux, au sommet des collines, à
l'Est, à l'Ouest, au Midi de la ville, au milieu des arbres et ries
fleurs, abrités ou en plein air, càchés à l'ombre des pins ou
legardant fi:\rement le soleil, partout des villas et des hôtels,
constructions modestes et constructions somptueuses, pour
toutes les bourses, mais aussi pour toutes les santés.
Car - c'est là le point important et qui ressort de cetœ doscription géographique - on trouve sur le territoire de Cannes
toutes les expositions, tous les abris, le voisinage immédiat de
la mer et l'éloignement désiré, le plein air, air vivifiant, cxcitr,nt même, mais aussi l'abri, le calme, la sédatlon.
e qui caractérise la station de C"nnes, c'est justement elte
él..end ue de territoire et cette variét ~ d'orientation, c'est l'éloignement des montagnes froides; c'est la largeur et aussi la
profondeur de ses deux golfes, de celui de la Napoule surtout,
c'est la surface considérable de sa. campagne.
Encaissés et protégés de partout, les golfes forment comme
d'immenocs bassins, où la. mer est presque toujours calme.
D'où promenades faciles, agréables et pas dangereuses; certains malades se trouvent tres bien de la vie sur l'eall. Beaucoup se font conduire aux îles de L 'rins. La traversée par hi.
pointe de la Croisette demande 10 à J 5 mmutes, en pelit bateau.
Les îles de Lérins, ceintures de rochers pittoresques, coup6es
de criques dentelées, couvertes d'une magnifique forêt de pins
�CANNES
121
séculaires, sont un des plus beaux joyaux de Cannes. C'est le
rendez-vous des promeneurs et des pêcheurs. Un service de
bateau à vCi.peur les dessert deux fois par jour. On s'y rend
aussi en petite barque. C'est une des plus jolies promenades
qu'on puisse faire.
D'autre part, la campagne autour de 1.. ville est s1nonnée
de routes nombreuses et bien entretenues. Le pays est magnifique, d'une variété d'aspect étonnante. - LCi. promenade à
pied est facile, pas fatigante; on peut marcher en plaine, autant que l'on veut .
. Quant aux promenades en voitures, elles sont pour ainsi
dire indéfinies, dans toutes les directions, le long de la meT, en
plaine, ou vers les hCi.ubeurs.
Le massif de l'Estérel, admirable de pittoresque, est aussi un
but d'excursion. ' Le chemin de fer vous porte en quelque
minutes aux stations de la Napoule, de Théoule, du Trayas,
d'Agay, toutes assises au bord de la meT, sur des rochers de
porphyre rouge où se brise la vague irisée. Des routes et des
sentiers en partent qui s'en fonçent dans la montagne, couverte
de pins ct de bruyères.
Une grande route de voitures nouvellement tracée suit tout
le long de la Corniche, de Cannes à Saint-Raphaël. Elle sera
inaugurée ce printemps. On peut afiirmer sans exagération
que ce sera l'une des plus belles routes du monde.
Ajoutons que la plupart des hôtels et des villas sont bâtis
au centre de vastes jardins, de véritables parcs, pour quelquesuns; sans sortir dç chez eux, les malades peuvent donc
prendre l'air et faire de I::t promenade à pied.
CLIMATOLOGIE. - La climatologie de Cannes est à
peu pr~s
oolle de tout le littoral de la Riviera. Il y a cependant quelques particularités locales au point de vue du régime
des vents. Elles viennent d'être indiquées en partie au ch ..pitre
précédent: nous les résumons.
Les vents du nord sont pour ainsi dire inconnus. Le vent
de l'est, froid et sec, y souffle très rarement. Le vent du nordouest (mistral) y arrive tr'S affaibli et pour ainsi dire dénaturé
par le contour énorme qu'il est obligé de faire 1 long du massif des Maures et de l'E térel. Ce n'est guère qu'au mois de
mars qu'il souffle par rafales intermittentes et rares. Le vent
domin .. nt est le sud-est, vent de la mer, du golfe de Gênes;
c'est lui qui amène les pluies.
La brise marine se fait sentir d'une façon assez régulière,
�122
CAN ES
en \":1. ct-vient de la mer à la terre et réciproquement. Elle a
une direction sud-nord et nord-sud. Elle est d'autant plus vive
que la différence de température est plus grande entre les
terres et la nappe liquide.
La mer est presque toujours calme dans la baie de la N apoul ,aussi, même sur le bord de la mer, l'air est sec ct aépourvu de particules salines. Aux jours de tempête ou d'agitation on a bien un peu cette sensation d'un air salin sur le bord
même de la mer: mai s seulement sur une zone de quelqu('s
mètl'Cs de profonc]('ur.
La temp érature moyenne en hiver est d 9°. On peut dire
~,
j"mais la gelée ne
que jamais il ne gèle, ou que du moin
dure toute la journée.
Pendant le grand hiver de 1870-71, un seul jour le thermo'mètre s'est maintenu à 0 jusqu'à neuf heures du malin. A midi,
il était remonté à + 7,5.
Une des principales et des plus importantes particularités
du climat de Cannes, c'est qu'on n'y observe jamais de brouillards. Quelques brumes légères sur la mer de temps en temps,
surtout au lever du soleil, quelques brumes et nu"ges sur les
montagnes voisines, mais jamais de brouillards à Cannes
même.
La flore, si fragile, si sensible au froid, qui couvre la campagne et s'y épanouit en toute luxuriante vigueur (orangers,
citronniers, mimosas, eucalyptus, palmiers, oliviers, fleurs de
toutes espèces, etc.) prouve, au reste, avec la plus convaincante é loquence, qu'il n'y a jamais dans la région de annes,
ni gelées fortes, ni même petites gelées persistantes, ni vents
s.
violents, ni brou~lad
Si le c limat de annes peut être rangé parmi les climats
ecs, 1" quantité de vapeur d'ca u en saturation dans l'air reste
c pendant, par suite du voisinage de la mer et de la temp' rature, assez considérable: de là la rosée abondante qui se produit
par rayonn m nt ;t la surface du sol au coucher du so leil; ette
rosée abat 1 pouss i l'cs, mai s doit être évitée ~,vec
so in par
les malad s.
qui aractéri se particulièrement le limat ùe 'an n s
omme ce lui du littoral, c'est l'illumination solaire partout
r ~ pandu
qui agit pui ssamment sur la pur té atmosph ~r iqu
,
su r la nutrition, la calorifi ation et aussi le moral des malades.
Le so l st constitué par un t nain g'l'::\lliliqu, auf dans
la vallée du annet qui est ~ ·g ilo -cal
ir c.
'e sol com posé de
gneiss et de mica est sec, très perméable ct des plus fertile s.
�CANNES
INDICATIONS. - Cannes convient à un grand nombre
de maladies et d'états morbides très divers.
Les indications sont naturellement tout à fait clifférente's
suivant qu'on s'adresse à la zone maritime ou à la zone terrestre.
Dans la zone mantIme' se tl'Ouveront admirablement les
enfants lymphatiques ou scrofuleux, les tuberculoses locales,
certains anémiqul2s ou chlor!otique. , cc):taih1s tuherC'uleux
mf'me à forme torpide, etc.
Cannes ofrre au point de vue du traitement interne balnéothérapique des avantages particulier. C'est le développem nt
considérable de ses plages, chose assez rare le long de la
Riviera. On peut donc y baigner facikment les enfants; même
en plein hiver 1'9au est très supportable. Les succès enregistrés
chaque année à l'asile ]ean-Dollfus sont très remarquables.
Dans la zone terrestre, c'est-à-dire à une distance plus ou
moins éloignée de la mer, Canncs est indiquée pour tous les
débiles, les v1cillards, les convalescents, les anémiés, pour tous
ceux, en un mot, qu'un ciel lumineux, un clair soleil, un air
pur, calme et tiède en plein hi.ver, peut améliorer, remonter,
régénéœr ou conserver, pour tous ceux aussi, arthritiques,
rhumatisants, brightiques, diabétiques, etc., qui sont sensibles .. u froid et à l'humidité et doivent fuir les climats du
nord.
A ce point de vue les pulmonaires devraient y être envoyés
en grand nombre. Ils trouveront à Cannes toutes les meiJ Jeures
onditions possibles pour faire leur cure, et aussi pour se
mettre à l'abri des intempéries qui leur sont si sauvent funestes,
pour vivre à l'air sans fatigue et sans danger.
Une expérience déjà très longue prouve que le séjour hivernal dans la région de annes est un des moyens thérapeutiques
les plus puissants que puisse avoir un tuberculeux pour guérir à fond, ce qui n'cst pas rare, pour s'améJiorer ct vivre en
bon camarade avec son mal, ce qui est l'obs l'val ion couranLe.
Le home sanatorium, l' ~alisé
par les villas de Cannes, baidans les replis de ses colgnées d'air et de soleil, abri[ ~es
lines bois1es, entour es de jardins et de verdure, au sein d'une
v gélation luxuriante, ofrre aux tuberculeux, sous la surveillance rigoureuse d'un médecin traitant et avec le confort de la
vie familiale, des conditions de choix pour la cure d'air et de
l' pas. Les scrofuleux et les torpides devront préférer la zone
�CA
maritime; les hauteurs de Terrefial, Benefiat, du Petit-Juan,
des Hautes-Vallergues, devront être particulièrement recherchées par les congestifs et les fébricitants. Toutefois on ne doit
pas envoyer ~ à Cannes les tuberculoses à marche rapide, à
pou sées broncho-pneumoniques répétées, à infection cOJltinue
et profonde.
Il convient de signaler enfin l'action du climat de Cannes
dans les Reurasthénies à forme dépressive par fatigue et surm nage.
lTYGIENE GE ERALE. - La ville, à proprement parler,
est bâtie le long de la route nationale sur une longueur d'environ trois kilom tres, au bord du golfe de la Croisette. Une
large rue, la rue d'Antibes, est l'artère principale, parallèle
au rivage, avec des rues transversales dirigées du nord au
midi, - à angle droit. - Les ru s sont larges, pour la plupart, bien entretenues, arrosées t baJay ~es.
Un réseau d'égout sillonne la ville et va jeter le résidus
au loin dan la mer: dans la plupart des maisons fon tionne
le tout à l'égout, avec eau suffisante et drain entièrement clos
et bien établi.
L'eau potable est amenée à Cannes par un canal qui dérive
à une vingtaine de kilom '.tres les eaux pur s et saines de la
Siagne. Malheureusement ce anal ircule à i 1 ouvert, e qui
permet la souillure d s eaux sur ce long parcours. Mais un
nouveau canal est en construction, lequel sera couvert sur
tout son trajet et am nera à annes les sources du Loup. L'ancien canal de la Siagne ne servira plus qu'à l'arrosage et au
drainage t le oonal du Loup va donner à la ville une eau
d'alimentation remarquablement pure et à l'abri de toute
ouillure. e canal est en construction et fonctionn ra d'i i
P u.
La vill a organisé d s s rvices de prote tion et de d inf tion qui a 'surent toute sé urité, à onùition d vou loir 1 s
utiliser: inspection des viandes, du lait, d s denrées alimentaires, tuberculinisation des vaches laitières, étuve de JIersher, vapori ations de formol, etc.
Le pavage et l'empierrement des rues et des routes se font de
plus en plus avec le porphyre de l'Estérel, e qui assurera 1
bon état et diminuera de beaucoup la boue et la poussi r . Au
reste, ce n'est gu re qu'au printemps t dans l, ville même que
la poussière est à redouter; les hôtels et les villas tant soit
peu éloignés du centre n'ont pas à cn souffrir.
�CANNES
12 5
Un établissement hydrothérapique complet a été fondé l'année dernière par M. Berthe, ancien che-f du service hydrothérapique de Vichy. Il comprend toutes les ressources balnéothermales et électrothérapiques.
IIOTELS, VILLAS ET APPARTEMENTS. - Cannes
comprend un grand nombre d'hôtels, pensions, villas, appartements et même- chambres meublées, tant au bord de la mer
qu'en ville ou en pleine campagne. C'est une erreur de croire
que les millionnaires seuls peuvent songer à y venir hiverner,
il y a place pour toutes les fortunes, même les plus modestes.
Les mesures de désinfection y sont n5gulièrement prises sous
la survei llance des médecins et du bureau d'hygiène.
Cannes: chef-lieu de canton des Alpes-Maritimes, 35.000 habitants.
1.056 kilomètres de Paris.
Prix de Paris : Iro classe, 118 fr. 25 j 2° classe, 79 fr. 85;
3° classe, 52 fr. 05·
Durée minima du trajet: 14 h. 1/2; Durée moyenne: 15 n
20 heures.
Des trains rapides et des trains de luxe relient Cannes à la
plupart des capitales Je l'Europe: Paris, Londres, La Haye,
Bruxelles, Derlin, Vienne, St-Pétersbourg, Moscou, .Genève, Rome,
Milan, etc.
Cerc les et sociétés de sport. - Cercle nautique, Golf-Club,
Société Nautique, etc., régates internationnles en mars, hippodrome de la Napoule.
flanque de France, Comptoir d'escompte, Société Générale
rédit Lyonnais, banques particulières françaises et étrangères.
Eglises t chape ll es. - Cul te catholique, protestant françaIs,
allemand et anglais, gréco-russe.
Etabl isscments d'enseignement secondaire. - Collège Stanislas,
école de l'Est 'orel.
lJ. i\pital civil, asile évangélique, asile maritime de l'enfance
])OI[IIS. Sanatorium Louise Ruel Jlour les ouvrières sans fortune,
::illltn y lllluk (maison de santé payant·).
Th 'rmes méditeran~!s
: villa 'harlotte (bains, douches, bains
Je vllpeur, d'air chaud, lectrothérapic.
l'r ix des hôtels et pensions: 6 Il. 30 francs par jour.
�CANNES
126
Omnibus, tramways électriques, cars, voilures, chevaux, ânes.
Société de médecine et d'hygiène, bureau d'hygiène.
MédecillS:
MM. Abadie, Baradat, Battersby, Bayle, Bienfait, Bernard,
Blanc, Bonnefoy, Bourcart, Bright, Carr, Caslelbon, Cazalis*, Chuquet*, Cochot, Dieterlen, Duponnois, Escarras, Fournier, Gimbert,
Girard, Guiler*, Grand, Gromier, Guizol, Hugues Amouretti, Hugues (Antoine), Lalou, de Langenhagen, Lhuillier, Marshall
(Mary), Maurin, Macdougall' Pascal, Pouzet, Revillet, Roques,
Roustan, Roux, Sanders, Seytre, Vaudremer, Veraguth, Verdalle*,
Vernet.
�CAPVERN
(Hautes-Pyrénées)
Sulfatée bicarbonatée calcique et magnésienne, tempé/'ée
La station comprend deux sources; la fI ount-Caoude et
le Houridé, connGes et utilisées depuis plusieurs siècles. Le
débit par 24 heures est de 20.736 hectolitres pour la HountCaoude et de 16.4 [6 hectolitres pour le Bouridé, soit pour l'ensemble des (Leux sources; 37.152 hectolitres quotidiens.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - L'eau
de la Hount.Caoude est incolore, limpide, inodore, sans goQt
déterminé. Il en est de même de l'eau du Bouridé qui présente
en outre cette particularité d'être extrêmement onctueuse f.U
toucher. - La température est de 24°,2 pour la Hount-Caoude
et de 2 [°,8 pour le Bouridé.
Au point de vue de la composition chimique, ces eaux sont
caractérisées surtout par la présence, en quantité notable, de
su lfates et de bicarbonates de cf.lcinm et de magnésium; elles
contiennent en outre; des sulfates de potassium et de sodium,
du chlorure de sodium, du fer, de l'arsenic, clu cuivre, de ln.
lithine ...
MODES D'EMPLOI. - L'eau de la IIount-Caoude est utilisée surlout en boisson, mais elle est aussi très employée en
bains et en douches. L'eau du Bouridé fournit surtout des
bains, bains sédalifs très recherchés.
ACTION PH YSlOLOGIQUE. - Dès les premiers verres,
l'appétit renaît ct la digestion se régularise; les exonérations
inlestinales deviennent faciles, fréquentes et abondantes; la
séc rétion biliaire est accrue, et l'on observe de suite parfois de
vr~ies
débâcles de bile; cn même temps les fonctions d '5
relUS et celles de la vessie sont augmentées. Une activilé toule
�CAt>VERN
nouvelle est imprimée à toutes les fonctions de l'économie et
les forces générales se relèvent rapidement. - Quant aux
bains du Bouridé envisagés en particulier, leur action est
éminemment sédative et décongestionnante j on les emploie
pour amender les états nerveux, abstraction faite d'ailleurs
de la cause de ces derniers, et aussi pour résoudre les états locaux d'éréthisme, de congestion, d'irritation, d'inflammation
d'organes tels que l'estomr...c, le foie, les reins et les voies urinaires, la matrice, les vaisseaux hémorrhoïdaux.
l DICATIONS. - Les effets physiologiques ci-dessus font
prévoir les applications médicales j mais nous devons signaler
ici, en la soulignant, une condition toute particulière qui jouo
, un grand rôle dans les résullr...ts obtenus. Comme nous l'avon~
vu, la station de Capvern comprend deux sources très différenl<;S dans leurs effets: la Hou:at-Caoude dispose d'une action puissamment tonique et stimulante et, dans certains cas
même, excitante j le Bouridé au contraire possède des vertus
éminemment sédatives et décongestionnantes. L'emploi judicieusement combiné de leurs propriétés respectives permet au
médecin d'arriver à des résultats que dans bien des cas on ne
s, urait obtenir de l'emploi isolé soit de la Hount-Caoude ou
du Bouridé, soit de toute autre source plus ou moins similaire
de l'une ou de l'autre. Cette utilisation ombinée des deux
sources, si dissemblables, constitue une médication qui fait la
physionomie vraiment originale de la Cl'Te de Cap7Jem.
Un caractère encore de cette eau qu'on ne saurait trop mett.re
en lumière, c'est que ses effets sont obtenus sans dommage
aucun pour la santé générale, non plus que pour l'état local;
au contraire, en même temps que les états locaux sont améliorés, on voit les forces générales se relever promptement:
la cure de :\pvern est essentiellement tonique et reconstitU:\llte.
Les maladies dans lesquelles ces eaux produisent leurs
eff ts thér:\peutiqu sI '5 plus constr,nts etl 's plus satisfais:\nts
sont les suivantes:
Crc17'e{[c biliaire ct coliqlles ItNl(lliqtu's,' lIIaladies du fllic ct
des 7'oics bili,ûrcs/ grc!7Jcllc miliaire ct coliqlles lIéjJ/lrétiqllCS
(grl17'rlle tl/i'llle ct grm'cUe jJ/tosplllltique),' Ille/ladies des
rcil/s cl des 7'"i/'s uril/e/il'('s,'
,I/e/ladit,s dc l't'stollte/c, de l'il/testil/,' flilllùlrltollll's,' CoutiL',
!Jiauèlc, Artlllitislltc,' lI/alfldies 11/'/7'CIISQS)' Né<'mlgil's/ Nliltrastlltll/ic; Maladies des felltl/lt's/ Troubles de l'dge critique,
�CAPVF.:R
Suites de couches/Suites des opérations pratiquées sur le
ventre.
Telles sont ks maladies essentiellement tributaires de la
cure de Capvern.
CO TRE-INDICATIONS. - Affections car inomateuses,
diabète à une période trop avancée, affections aiguës. Dans
les cas de calculs vésicaux, d'engorgements séniles de la prostate, le traitement peut parfois être utile, mais il cloit être
surveillé cie très près.
Capvern est situé dans les Hautes.Pyrénées, à proximité de
Luchon, de Bagnères-de-Bigorre et de Lourdes.
La gare de Capvern, où s'arrlltent tous les trains sans exception,
se trouve sur la grande ligne de chemin de fer de Toulouse à
Bayonne (ré.eau . du· Midi), entre Montréjeau et Tarbes.
Bureau de poste et de télégraphe, quatre courriers par jour.
La station thermale est aux premiers contreforts des Pyrénées,
sur la bordure sud-ouest du plateau de Lannemezan, dans un
vallon entaillé sur le bord du plateau. L'axe du vallon se dirige
de l'e t à l'ouest. C'est sur le versant exposé au midi que se
trouvent les habitations; le versant nord est occupé par un grand
parc.
L'altitude est de 450 mètres.
Le climat est intermédiaire à celui de la montagne et à celui
de la plaine: tonique, sans être excitant.
Capvern est situé 0. la limite du terrain crétacé et du vaste
Cône de déjection Jluvio-glaciaire qui constitue le plateau. de
Lannemezan; on peut voir dans les environs des pointements
ophitiqnes et triasiques.
Le prix des hôtels varie entre 5 francs et 15 francs par jour.
Distractions: casino-théâtre, orchestre à l'établissement, beau
parc, promenades et excursions très belles.
lIfédeci/lS ..
MM. Clw~rie
D Ifnu*, Grancl, Passabosc, Sancery.
9
�CAUTERETS
(H autes-Py rénées)
• 'ulf'lu'(;('s s(J(fique " thel'males et It//l)('/'Ihe/'II/rtll's
Le sour es, au nombre de douze, émergent des terrains
• granitiques et des chi tes qui leur sont accol's à travers des
brisure du sol dite failles. Les tlnes sont au sud: la Raillère,
~Iauhort,
le Pré, le Œuf, le Bois, Saint-Sauveur; les autres sont à l'Est: ésar les Espagnols, Pauze-Vieux Rocher,
Rieumiset; les sources fortes omprcnnent le groupe du sud
en génér"l et les trois premi\res sources du groupe de l'Est;
les sources faibles ou dégénérées comprennent Saint-Sauveur,
du groupe du Sud; le Ro her, Rieumiset, du groupe de l'Est;
leur débit s'élève à environ 1. 500.000 litres par vingt-quatre
heures.
OMPOSITIO
CIIIMIQUE ET TEMPERATURE
ETABLISSANT LE R DU FERE
E. - Les sources
fortes sont minéralisée par le sulfure de sodium, jusqu'à
0°,022 avec une température de 36° à 58°. Les sources faibles
ont dites d Igénérées de la formation de compos 15 oxydés
in Prieurs, sulfites et hypo. ulfites, de 0,001 à 0032 ::.v c une
tcmpératur de 32° à 35°. Les premières sont un produit de
r'cluction de bactéries ana1robi s (hyclrosulfo-bactéries); les
sl'êolldcs sont engendr ~es
par d s ba t ~ri '5 d'oxydation (sul fobact ries).
Toutes sont claires, limpid 's, tri·s on tu uses et ependant
typtiques au goût, de couleur p lus ou moins verte à l'air
( A 2). Agr~ab
l es
au goût de par leur calorique, Iles ont
une faible od 'ur su \fhydriqué en opposition avec l'odeur
des sources qui blanchissent en dC-posant 1 ur soufre.
r. ur on tuosit ~ d ~riv'
t de l'ur matit'r organique t de
l'alcalinit ~ de leur sIs. D c ux·c i (,20 nviron), il n est
d plus spéciaux emprunt ~s aux roches de pa sage, silicat de
�CAUT~RE
soude, chlorure cie lithium. Le gaz azote est dégagé à peu près
partout dan s la. proportion de 21 à 27 cent. cubes par litre;
l'a.rgon et l'helium ont été recueillis aux sources de la Rail1ère et du Bois (Bouchard). Par leurs caractères, les eaux cie
Cau"teret forment la classe des eaux sulfur' es sodiqlJ-P.s
chaudes.
MODES D'EMPLOI ET ACTION PHYSIOLOGIQUE.
- Elles s'emploient en boisson et en traitement externe: balnéation statique ou de baignoire, thermale et hyperthermale
g ~néralC
ou 10 ale, et de piscine ou de mouvement, douches
générales et locales (d. des pieds, cl. ascendante), gargarisme,
pulvérisation, humage ou inhalation (laryngo-bronchique, de
l'oreille moyenne, douche nasale). Le traitement interne convient surtout aux fOnctions digestive et rénale. Le traitement
par le bain et la douche est plus particulièrement réservé au
rhum"tisme fibreux, musculaire, viscéral. Adapté à la sensibilité individuelle., ce double traitement s'unit, se sépare, se
reprend par intervalles, bains seuls ou précédant ou suivant les
clouches, douches chaudes ou à transition avec ou sans massage. Le b"in suivant ses températures est révulsif et calmant
des algies, calmant de la caloricité, partant du syst'\me nerveux. Dans des conditions générales d'asthénie chez les lymphatiques, il est hyposthénisant; congestif des viscères internes, il excite les sécrétions sous cette forme.
La douche chaude est excitante, révulsive et dérivative:
ellC' convient aux organismes sans réaction. La clou<;he à transition est excitante des sécrétions, excitante des réactions, stimulante des fonctions des systt' mes nerveux, digestif, bronchopulmonaire, cif u latoire. La douche pharyngienne, le gru gari sme, la pulvérisation agissent comme substitutifs et résolutirs sur le mode irritatif. L'inhalation est modifi atrice de la
5é rétion et cal mante de la toux. De leur nature, c'est-à-dire par
1 Urs composés et leur thermalité, ces eaux sont excitantes. Une
application méthodique leur permet d'acquérir toutes les variétés d'excitation, de la forte à la modérée, et, suivant le
ten'ain, cette excitation perçue puis transformée est le point
de dépat-t de l'action toniquc générale el locale ou reconstituante,
uei'a lion dérivativc, de l'a tion sédati7Jc, de l'action altérante.
Ces effets excitants se traduisent: a) sur le rein ct les fonctions
par une augmentation d la diurèsc des déchets
de n~trio,
uratl'lucs (uréc, acidc uriquc), plzosphatiques, des chlorurcs,
�13 2
CAUTERETS
l'apparition d'albumine avec diminution de poids de 1 à 3 kilos,
ou bien diminution harmonique des mêmes déchets, glycose
compris, et alors statu quo ou augmelltation de poids,' b) sur
la fonction cardiaque, l'excitation se juge par le retour des
souffles sur les premières tachycardies provoquées, leur disparition ensuite sur les bradycardies acquises; c) sur la fonction digestive, a'est l'augmentation a.cquise et maintenue de
l'appétit; en même temps, pro7Jocfllton aux lourdeurs, aux
crampes, aux spasmes douloureux i~ltes1aux,
régularisatioll
des selles, puis constipation accrue. En conditions vitales opposées, provocation aux selles diarrhéiques " action irritative substitutive sur la peau, l'intestin (entérit ), la muqueuse respiratoire; excitation de la circulation locale (hémorroïdes, hydrorrhée thermale), générale (fièvre therm"le).
l IDI ATIONS. - Elles visent:
Les lésions inflammatoires, parenchymateuses du poumon
non r{solues, les fau ses membranes pleurales, les bronchites
sèches à toux fréquente et spasmodique, avec ou ans emphysème, J'asthme humide ct surtollt les catarrhe torpides à s(C!(!tion muco-purulente abondante ou aqueuse, avec ou sans clilatation;
2 0 La tuberculose pulmonaire dans ses formes lymphoïdes
ou torpides, di position par atonie fonctionnelle, période d'inubation, p {riode germinative ou d'éclosion, évolution dans
ses trois d 'grés, période des cavernes comprise, au début surtout.
L'intervention de l'arthritisme constitutionnel modère l'évolution, 1<1. fix dans un de ses degrés, éloigne les complication,
provoque la néo-formation fibroïde, relève l' {tat fonctionnel.
30 Les maladies naso pharyngo-Iaryngiennes, catarrhe nasal
atrophique (oz\ne), ou muco-purulent, ulcéreux, catarrhe pha
ryngo-na al, angine fol 1icul:1.ir', hypertrophie amygdali nne,
catarrhe de la trompe avec obstruction de l'oreille moyenne,
toute angine avec omplication d'atonie laryngienne, l'aphonielaryngienn pr,r parési' musculair', neurasthéni g~néral('
ou locale.
4° J rhumali me dans ~es
formes div r~es
: névralgies sciatrqu , Jombo-iliaque, tri facial , toute myalgie, lumbago,
pl urodynie, torticolis ... les arthralgies, les engorgements articulaires avec ankylose, semiankylo .
~o L s dysp psies avec atoni c'est-à-dire inappéten e, dilatalion tomacale, disposition diarrhéique, entérite catar10
�CAUTE RETS
133
rhale et dyspeps Ie avec phénom ènes semi-ac tifs, lourdeu rs,
chaleurs , flatulen ces, tenant plus du rhumati sme modéré que
de la goutte, entérite pseudo- membra neuse.
6° Les maladie s de la peau, eczéma sec et humide , plutôt
prurigin eux. Séborrh ée. Toutes les formes d'acné simple ou
compliq uée, pityrias is, psoriasi s, pelade, del'mati te exfolian œ
kératose s, syphilid es.
7° Les maladie s de la nutritio n: chloro-a némies non modimaigre à hyperaz ofiées par le fer d'emblé e, obésité, cliah~te
zoturie, phos:bypera
phtisie
la
de
rition
delanut
lésions
s
turie.Le
phaturie , chloruri e, glycosu rie et albumin urie.
go Les maladie s du système cérébro -spinal: à lésion fonctionnell e, neurasth énie, hystérie , parésie, paralysi e ascenda nte,
paralysi e-de l'enfanc e; à lésion organiq ue, hémorrh agie cérébrale ancienn e, avec atrophie muscula ire des parties paralysées.
9° Le mala..cIies des voies génito- urinaire s: gravelle urique,
cystite rhumati smale, cystite catarrha le, catanhe uréthral , albuminu rie cyclique , traiteme nt par la douche révulsiv e, contreépreuve par la boisson ou le bain.
réaction s trop
10° Lçs maladie s du système circulat oire:
fortes ou trop lenres, absence de réaction , semi-as thénie cardiaque, tachyca rdie, irrégula rités fonction nelles, tendanc e à
la dilatatio n, sthénie cardiaq ue, tension vascula ire fixe ou
défaite par la balnéat ion, servant de pronost ic à l'athéro me
cardio-v asculair e qu'elle' préc de comme lésion fonction nelle.
sation de la
I l ° Les maladie s utéro-o varienu es: régulari
vascula ire
atonie
par
hagie
métrorr
iale,
fon tion catamén
même av,ec corps fibreux, leucorrl lée, métrite catarrlla le, périmétrite avec exsudat , névralg ie ovarien ne.
ostéite, pé12° Les manifes tations de la scrofule , adénite,
riostite, nécrose .
13° La maladie syphilit ique: syphilis papuleu se, papulo- uléreuse après épuisem ent du traiteme nt spé ifique ct pour f&.ire
tolérer ce traiteme nt.
CONTR E-INDI CATIO r S. - Tout état aigu broncho pulmon aire. Les formes fébriles et hémopt oïques de la phtisie
pulmon aire. Le rhumati sme goutteu x et inflamm atoire des
moyenn es et petites articula tions. Les coliques hépatiq ues
et nép hrétiq ues, la gravel le de goutteu x, l'al.buminurÎle par processus cirrhoti que. Les complic ations prurigin euses de la peau.
�134
CAUTERETS
La dyspepsie de goutteux, les constipations fortes. Les hémorrhagies cérébrales récentes et les pous ées congestives, les lésions d'artério-sclérose avec insuffisance ou l'étrécisserncnt des
ouvertures mitrale et aortique. Les états de cachexie ou de
fatigue créant l'immunité morbide.
Cauterets 11 876 kilomètres de Paris, lignes d'Orléans, du Midi,
et de Pierrefitte 11. Cauterets, celle-ci électrique. 1.600 habitants.
Commune de l'arrondissement d'Argelès et une des communes
du syndicat de la vallée de St-Snvin, propriétni re des sources,
11 930 m tres d'altitude, pression barométrique 684-86, dans la
• gmndiose vallée de ce nom, perpendiculai re 11. la gmnde chaine
et terminée pnr le !'ègre d'Espagne (1.450 m.) et le lac de Gaube
(1.730 m, A, 1.400 m. de profondeur), au sud, les lacs d'Estom et
d'Estom-Soublrau. Lac Bleu ou d'Ill éon 11. l'ouest.
Belles forets au sud ct au sud-ouest. Pâturages all nord-est et
nord-ouest. Au sud et sud-ouest, terrain granitique: moraines,
éboulis, terrasses provenant d'anciens lacs comblés.
Granit amphibolirjue et syénétiquc. Schistes plissés et contournés du nord-est et ouest. Au résumé, termin primiti f et de tmnsi tian.
cles arthritiques,
limat calmant de montagne propre 11 l'ér~thisme
plutôt dépressif pour certains lymphatiques atones, malgré les
fraicheurs matinales et vespérales. Cure d'air. entre d'excursions
aux grands sommets, aux vallées de Gavarnie, d'Arrens; chasses
11 l'izard, 11. l'ours, au coq de bruyère, 11 la perdrix blanche.
Grands hôtels, villas, maisons meublées, pensions de famille,
théâtres, casino, fêles de montagne,
Hôpital civil, télégraphe, etc,
Saison du lor juin 11 fin septembre.
Les eaux de 'auterets s'exportent.
lIlédcci'IS :
MM. Horden:tve, Rouyer (Acl;iI1e)*, Dou}'er (André), Daudiruc,
Depierris*,
omer, Duhourcall*, Flurin, Grimaud, Guinier,
IUruqlle*, Mallebay, Meillon, lichel R, Miquel-Ualton*, ROl.i 'r,
1. de Roig, Sénnc-Lngrange*.
L,.-
�CHALLES
(Savoie)
Sul(w'é e sodique froide, iodlll'ée
CARAC TERES PHYSI QUES ET CHIMI QUES. - La
source (10°,5), avec un débit de 4.800 litres en vingt-q uatre
heures, est riche en monosu lfure de sodium (0 gr. 513 par
litl'e) ; elle contien t des quantité s apprcciab1cs de bical'bo nate
de soude (1 gr.), d'iodure , bromur e et chlorur e de sodium.
Elle est limpide , sans odeur marqué e, de saveur un peu am re.
MODE S D'EMP LOI. - Elle est utilisée sous forme de
boisson, de gargaris mes, de bains, de pédi luves, de pulvéris ations, d'inhala tions (deux salles fOllctionnant l'une après l'autre), d'irriga tions nasales.
ACTIO N PHYSI OLOGI QUE. - Elle stimule toutes les
dosée avec pI'écaution
fonction s de l'organ isme ct doit ~tre
chez les sujets à réaction facile, du moins pour l'usage interne.
Elle a des vertus reconsti tuantes et résoluti ves comme la plupart d s eaux de sa classe.
INDlCA TIONS . - L'a plupart des détermi nations du lymphatism e ct de la scrofule (engorg ements ganglio nnaires ,
scrofuli les ( czéma, acné), dermato ses syphilit iques ancienue (ozène), pharyn11 s, rhinite cataITh ale ou même atrophiq
gites et laryngit es catarrha les ou hypertro phiques , catarrhe ,
ad 'ilopath ie bronchi ques.
TRE-IN D! ATIO l S. - L s mal::tdies aiguës tics
formes ou période s aiguës des maladie chroniq ues, l'éréthisrnè nerveux , les cardiop athies.
o
�C11t\LLES
-halles, ommune de la Savoie, 1:t 5 kilomètres de Chambéry
(tramway 1:t vapeur).
A 595 kilomètres de Paris. Prix: 66 fr. 65, 45 fr. et 29 fr. 30.
Durée minima du trajet: 9 heures; moyenne: 10 heures.
Altitude: 280 mètres (sites magnifiques de plaine et de montagne) .
Climat tempéré et tonique. Belles routes.
Prix des hôtels: 7 à 15 francs. Villas et chambres meublées.
Casino avec théâtre. Excursions variées.
Saison du 1 0 r juin au 30 septembre (Elablissement ouvert jus(l'l'au '5 octobre).
lIfMetills:
MM. Dénarié, Péliaux *, Raugé, l{oycr.
�CHATEL-GUYON
(Puy-de-Dôme)
1.'hel·nwles, chlonu'éus sodiques el 1/w[}llésiennes, oi!'al'oolIalées mÎ.llles
Châtel-Guyon l'\f) compte pas moins cie vingt-six sources
qui débitent plus de deux millions de litres cI'eau par ;vingtquatre heures. Quatre sources principales alimentent les buvettes dans le parc: ce sont les sourcçs Yvonne, Deval, Cuoler
(nu 4) ct Marguerite.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - Les
caux cie Châtel-Guyon sont limpides, incolores, sans odeur,
d'une saveur lég),rement acide, styptique et salée, mais nullement désagréable; quand elles ont séjourné quelque temps à
l' air, elles sc recouvrent d'unlC mince pellicule calcaire. Pa.rtout où elles passent, sur le sol, autour des vasques des buvettos, elles laissent des couches d'oxyde rouge de fer. Lour
température varie entne + 24° ct + 38°; leur densité e t, à
15° centigrades, de 1.003 ou 1.0U4, suivant les sources.
La minéralisation des eaux cie Châtol-Guyon est constituée
par le chlorure de sodium: 1 gr. 633 par litre; le chlorurè de
magnésium: 1 gr. 563; le bicarbonate de calcium: 2 gr. 176;
le bicarbonate de sodium: 0 gr. 955; le bicarbonate de potasium : 0 gr. 253; le bicarbonate de lithium: 0 gr. 019; enfin
le bi arbonate de fer: 0 gr. 068. L'acicle carbonique libre
figure pour 1 gr. 112 par litre.
Les eaux de h flte l-Guyon sont donc c1es eaux chaudes, ga·
aeuses, chlorurées sodiquf'S et magnésiennes, bicarb01latées
1/.l ixtrs, litllÎnées et fortement ferrugineuses)' cc qui leur asslgnc un r.ra t'TC propre ct fait leur originalit \ c'est le chlo·
rl/re cie magnésium. Par sa composition, l'cau d Chfltol·
Guyon représente un véritabLe sérum.
MODES ])'E 11' LOI. -
Les caux de Chfttel· Guyon s'cm·
�lIATEL -GUYO N
ploient en boisson et en appli ations externes . L'eau en boiseomLÏtue la partie essentie lle de la médicat ion. Les bai1ls à
Châtel- Guyon sont à eau courant e, avec ou sans douche : les
uns de 32 degrés, les autres de 28 degrés centigra des.
Des salles particul ières d'hydro thérapie pour dames et pour
homme s et compor tant l'outilla ge le plus comple t permett ent
de prendre des douches chaudes , froides ou écossaises.
Des apparei ls existent aussi pour donner, avec l'eau minérale, des lavages de l'estoma c, des irrigatio n' 7.'aginales, des
douches llasa[cs, des bains de siège, de ' pédilmJ es. On trouve
égalem ent à l'établis sement des salles d'électr othérap ie, de
mécano thérapie et de massag e sec ou sous l'eau.
l.nfin, une installa tion toute Spéciale (nombre uses cabines
pour les deux sexes) exi te à Châtel- Guyon pour les grandes
i/Tiga.tio1ls de l'intesti n à l'aide de l'cau minéral e, thérape utique de premièr e importa nce dans les affectio ns de cet organe.
ACTIO N PHYSI OLOGI QUE. - L'acide cal'bollique stimule, pour a part, les fonction s dige~tvs
et du rein, et excite
égalem ent le système nerveux . Les bicarbo nates alcalills ont
aussi une action excitant e ct régulatr i e sur le rein, l'estoma c,
le foie et la irculatio n abdomi nale. Le bicaTbonate de chaux,
Il quantité notable dans les eaux cie
h~îtel-(;uyon,
entreti<:nt la plastici té du sang, x ite la ellulc n rveuse, fixe
l'azote en un mot. Les cl/loTI/Tes: le chlorur e de sodium aiguise l'appéti t, facilite les digestio ns, active la circulatlJI1 et
tonifie les organ ; il accélèl e la d ~saimlton
des albuminoïdes ct augmen te la quantité d'azote éliminé par les urines
Le chlorur e dL' 1I1flgll!:sium, qui ara térise surtout les eaux de
'hâtel -C uyon, excite, en général , toute ' les libres lisses de
l'org"ni sme et particul i"remen t active la contra tilité musculaire de l'intesti n et de l' stomac et la sécr1tion biliaire, en
même temps qu'il joue vis-à vis du sang 1 rÔle d'un oxygl
n:Jte\lr d premier ordle. En outre, le chLorllrl' de /l/agItJsiu/I/,
gl~ce
au magnés ium, favorise l'oxyda tion des d lehets azotés
urinaire s ct augmen te la quantité d'un~;
il prl 'ide t'nfin aux
~chang
's de la cellule nerveu; e. Le bicarbm uzte dc 1er, ' n
proport ion si onsidér able (0 gr. 0.685) dans l'cau de 'hi'ttel;uyon, vient enfin accroîtr e les oxydatio ns, tollÎfier et reconstituer les globule s sanguin s.
L'action physiol ogique de l'l'au pris en /Joiss(JII se traduit
par une respirat ion plus ample et plus large, par une circulation général e plus active, ct, enfin, par une h Imatose plus
SOit
�CHATE L-GUY ON
139
parfaite du liquide sanguin . Le système nerveux est tonifié et
excité; les forces et le bien-êtr e général se trouven t augmen tés.
Du côté cie l'utérus , la menstru ation est souvent avancée et
plus abondan te. Les urines sont augmen tées de volume et les
contract ions vésicale s plus énergiq ues. L'eau de Châtel- Guyon
active la product ion du suc g&.strique, excite égalem ent les
sécrétio ns biliaires et intestin ales, réveille , en un mot, l'appétit et facilite les digestio ns. De plus, elle sollicite en même
temps les contractions de l'estoma c, de l'intesti n ct des canau.":
biliaires.
Sou l'infiuen oc de l'eau de Châtel- Guyon, le chimism e gastrique indique une diminut ion de l'acidité et des ferment ations
anorma les.
station sont clonc motrices du tube digestif
Les e"ux de ce~t
et particul ièremen t de l'intesti n; elles sont élimina trices du
bol fécal et provoqu ent une asepsie relative et prolong ée du
canal in testinal.
L s bains viennen t seconde r le traitem ent interne ; ils régubrisent les fon tions de la peau, tonifien t le système nerveux ,
excitent la circulat ion péri ph ri que, déconge stionnen t les organes profond s, exercen t une action sécl&'live et cicatris ante
sur la peau et les muqueu ses, et faciliten t les métamo rphoses
tlOphiqu es.
Dans les grandes irrigations de l'intcsti n l'eau de ChâtelGuyon stimule les contrac tions muscula ires de cet organe et
'-erce encOl'le une action déterge nte et cical1is ante sur s,.
muqueu e. 11 en est de même clans le' lavage de l'estoma c,
qui, en outre, active les sé l'étions gastriqu es; les irrigatiol1s
7'agiualcs ont la m'me action déconge stionnan te et i atrisr.nte à l'égard des organes spéciau x de la femm .
ct tirées des
Ac1'lO!\ 'UR LA NUTRITlOl . - Voici, ré~ume
analyse s d'urin s, les onclusio ns des expérie nc s faites à
l'égard de l'a tion de L'au de Châtel- Guyon prise en boisso/l "
des reins' 2° Ac1° Activité plus considé rable dans la sécrétio n
tivité plus considé rable clans les échange s azotés; 3° Activité
plus considé rable dans les oxydati ons; 4° Assimi Lation plu
des chlorure s, de la haux et de la magnés ie; 5° A ~rande
sur tous les tissus ri hes en phosph ore; 6° Elie
n
g
r
.
a
p
~
tron d'
et diminut ion c 1) minatio n rapide de l'acide urique pr~fomé
blclérable dans sa. formal1on.
En résumé, les eaux de Châtel- Guyon sont des eaux puis-
�CHATEL-GUYON
Salnlllellt dépuratives, l'ecollstituantes et toniques, essentiellement modificatrices et régénératrices totim substantiœ.
INDICATIONS. - INTESTIN. - La constipation, l'atonie,
la dyspepsie intestinale, les hémonhoïcles, la typhlite ou pérityphlite, l'appendicite chronique, l'entérite glaireuse ou mucomembraneuse, 1::.. lithiase intestinale.
E TmrAC. - L'hypo ou l'ana-chlorhydrie, la gastralgie des
anémiqwes, chlorotiques et arthritiques, la dilatation de l'estomac, la dyspepsie pa,r fermentation, Id. dyspepsie des hépatiquos, les dyspepsies nevro-motrices, l'embarras gast.rique
chronique, la gastrite catarrhale si fréquente chez les alcooliques.
FOIE. - La congestion et l'engorgement du foie, la grr.velle hépatique, la cholécystite et les cirrhoses au début.
Les congestions utérines, les métrites chronila ménorrhagie ou la métrorrhagie, la dysménorrhée et
1 aménorrhée, fréquentes dans les affections intestinales.
UTf:RUS. -
~ues,
REIN, VESSIE. Les albuminuries secondaires (grippe,
sCd.rlaline, diphtérie, etc.), les différentes albuminaturies, la
phosphaturie, gravelle urique, atonie et catarrhe vésical.
MALADIB Gl:;N.ÉRALES. L'obésité (celle provenant d'un
défaut de désassimilation et d'oxydation) ; le diabète gras; la
goutte (à la période où la nutrition est retardante); le rhumatisme dans ses différentes formes et en dehors des aecès ;
l'asthme, la migraine et les névralgies.
Les auto-intoxications hroniques, que celles-ci proviennent
d'origine gastro-intestinale ou du surmenage; la neurastl. ~nie
dans le traitement de laquelle le md.gnésium., renfermé dans
les eaux de Châtel-Guyon, joue un rôle si considérable; les
troubles nerv ux consécutifs aux maladies aigu':s fébriles; les
con val 'scenc s longues et traînantes 11. la suiliC de traumatismes; l'anémie (c'est-à-dire la classe des anémiques r.uxquels convient la médi ation martiale); la hlorose; le lymph alisme ; les fi"vres p. ludéennes et les affections des pays
chauds (anémies essentielles ct anémies secondaires); les
ongestions passives des centres ncrvcux.
Enfin il faut citer tout particulièrement les résult::..ts constants qu'obtient 10. médication hydro-minérale chez les elljallts,
qui fréquentent, cie plus en plus nombreux haque année, la
station de Châtel-Guyon et s'y transforment à vue d'œil.
�CHATEL-GUYON
Les eaux de Châtel-Guyon sont les eaux de choix par excellence pour la reconstitution du terrain et l'amendement du
sol arthritique dont la déchéance minérale porte justement
Sur la soude, la chaux et la magnésie. Châtel-Guyon est, en
résumé, la station des atones du tube digestif et des atones
généraux.
CONTRE-INDICATIONS. - D'une façon générale, les
contre-indications de la cure à Châtel-Guyon sont les suivantes : les états fébriles et aigus, les altén..tions ou dégénérescences des tissus, l'athérome, les maladies tuberculeuses et canaffections du
céreuses, les néphrites parenchymateuses, l~s
CCCur et des gros vaisseaux, les débilitations nerveuses profondes, la constipation d'origine centrale par suite de lésion
cérébrale, l'hyperchlorhydrie, 1.. grossesse, l'âge trop avancé
ou la première enfance (jusqu'à deux ans).
Châtel-Guyon,
commune du
département
du
Puy-de-Dôme.
1.800 habitants.
A 406 kilomètres de l'ruis; ligne de Paris-Lyon par le Bour-
bonnais. - Gare de Riom 0. 5 kilomètres de Châtel-Guyon.
Prix de Paris: 45 fr. 0; 30 fr. 90; 20 fr. 10.
Durée du trajet: rapides, 7 heures; directs, 9 heures.
Deux courriers par jour pOlir Paris; télégraphe, tél -'phone avec
Paris, etc.
Climat doux et t empéré, exempt d'humidité, à l'abri des vents
d'ouest.
Constitution géologique du so l : granitique, surto ut volcanique,
trt:s perméable.
Aspect général du pays: montagneux, vallonné, bois de sapins,
aux confl1ls de la partie occidentale de la riante Limagne, près
des premiers contreforts des montagnes d'Auvergne.
Distractions de la station : Casino-théâtre, belles et faciles promenades, jeux cie tennis et autres, kermesse pou~
les enfants, châteaux historiques à visiter, carrières de VOlVIC, ascensions du
Puy-de-Dôme.
Prix moyen des hôtels: 6 francs à 15 fmnes par jour. - Eau
potable en abondance.
Médecins .,MM. Auzillon, V.-F. Baraduc, Bartoli*, S.-R. Bonnet*, Cohendy,
Conchon, GroHlier, Maeh bœuf, Mnzeran, Pessez*, de Hibier,
Ch. Sillery-Vale.
•
�CHAUDESAIGUES
(Cantal)
Bicarbonatée sodiqttes, hype)·thcl'1nales
Plusieurs sources débitant plus d'un million de litres par
jour.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - Lf!s
eaux sont les plus chaudes de la l' rance (82°). Canalisées, elles
sont utilisées en partie pour le chauffage des habitations. Elles
sont peu minéralisées ct contiennent: 0 gr. 471 de carbonate
de soude, 0 gr. 050 de carbonate de chaux, 0 gr. 063 de chlorure de oclium, etc., en tout 0 gr. 8Il. Elles dégagent de
l'acide carbonique.
MODES D'EMPLOI. - Les eaux sont utilisées en bains,
douches, étuves, inhalations pulvérisations.
ACTlO
PHYSIOLOGIQUE ET INDICATIONS.
L'action physiologique varie suivant le procédé bal néologique
et suivant la température de l'cau utilisée.
Ch::tudesaigues convient spécialement au traitement du r/mmatisme (rhumatisme musculaire, douleurs rhumatismales,
ngorgemellts articulaires et viscéraux, paralysies rhumatismales).
On y soigne également les ankyloses, les affections chinu'gi a les, certaines maladies cutanés, les névroses.
Trains directs de Paris Il Saint-Flour. Trajet en voiture de SaintFlour Il llflud esa igues en trois heures.
Altitude: 650 mètres. Pays pittoresque.
il1iducin "
M. Hrémond.
�CONTREXEVILLE
(Vosges)
Sultalées bical·bonalé.s
alciques, t/'Oirles
Sept sources minérales: Le Pavillon, la Souveraine, le
P,;1/ce, le Quai , dans le parc de l'Etablissement. Les sources
Le 1er, 'j '/tiéry, !If ongeot, dans le village.
C(,ntrcxeville doit sa réputation plus que séculaire à la
Scurce du Pa7.'illon. Décrite pour la première foi en 1760 par
Bagard, eJle- i n'est rée Jlement célèbre que depuis cette
époque, mais elle était employée de temps immémorial, dans
le maux de reins, par les malades de la région. C'est autour
d'elle que s'est constituée la clinique de la station, c'est la
seule que nous décrirons.
Débit en vingt-quatre heures: source du Pavillon, 201.600
litres; source du Prince, 43.200 litres; soutte du Quai,
86.400 litres; source de la Souveraine, 16.000 litres. Le débit
de to utes ces sou rces est invariable ct n'est influencé ni par
les pluies ni par la sécheresse.
ARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - L'cau
du Pavillon est froide (11°,5), limpide, claire, incolor,
d'odeur sui gCl/cris, de saveur f[(.Îehe et agréable; arrière-goût
lég'. rement styptique.
Très peu de gaz (à peine quelques bulles d'air).
Réaction à peu près neutre (verdit un peu le sirop de viottes).
Densité à 15°: 1001,5 (Densité de l'au distillée à 15° :
999, 16).
l'al' le repos il se forme à la surface une pellicule irisé, et
les parois du verre s'incrust nt d'un enduit ocreux tr s tena e
(fluor).
Dans les vasques, dépôt très abondant de sédiment ocracé,
r01lgel1tre, pu lv ~rule D
t.
�CON'IR
I ~XIWLE
L'eau du Pavillon contient par litre 2 gr. 4 de minéralisation
totale; les principaux éléments sont: sulfate de calcium,
1 gr. 56; sulfate de magnésium, 0 gr. 236; bicarbonMe de calcium, 0 gr. 40; bicarbonate de lithium, 0 gr. 004; de fer,
o gr. 007; silice, 0 gr. 015; traces de fluor ct d'arsenic (Deblay, 1864).
En résumé: eau froide, sulfatée et bicarbonatée calciqur,
magnésienne, ferrugineuse, lithinée et silicatéc.
D'une façon générale la composition de toules les autres
sources se rapproche plus ou moins de celle du Pavillon.
Mais la source du Prince est plus ferrugineuse; celle du
Quai est plus magnésienne ct l~, Souvemille mérite une mention spéciale comme très pauvre en fer, moins chargée en
sulfate et carbonate de chaux, plus riche en sels de magnésie
et en chlorures que les aùtres sOUrces du Parc, d'où son action
plus laxative et sa spéciali ation dan les maladies du foie.
MODES D'EMPLOI. - La cure de Contrexeville est essentiellement une cure de boisson. L'eau s'y boit le matin, de
très bonne heure, à jeun, par grands verres, à doses quotidiennement progressives.
Le verre de la station est de 333 grammes. Les abus d'autrefois ont disparu. Aujourd'hui le buveur commence le plus
ouvent, le premier jour, par quelques demi-verres, pour prendre, au milieu de la saison, six grands verres au maximum, à
un quart d'heure d' intervalle, dose qu'il dépasse rarement et
au-dessous de laquelle il reste souvent. C'est là une affaire
de mesune et de cas palticuliers dans lesquels le médecin a
pour se guider l'examen des urines, l'appréciation des habitudes de son malade, de sa irculation et de ses vaisseaux,
enfin de la perméabilité de son foie et de ses reins.
Lp. cure clu matin doit finir deux heure avant le repas .
Le malade marche entre haque verre t sc promène en ore
après le dernier. On boit peu l'après-midi.
TUAITEMF:NT EXTERNE. L'Etabliss ment po sèd des
dou hes et des bains bien installés qui ne sont que des ac cssoires de la cure. Les goutteux doivent s'abst nir de bains ct
de douches.
A T ION PIlYSI LOGIQUE. - Les premiers verres
cl' au, par leur fraîcheur, et grâce au froid du m:ltin, produi~e nt
général ment une lég re sensation de constriction à l'estomac. (C'est pour éviter ce léger malaise, qu'on fait souvent
�CONTREXIWILLE
aujourd 'hui débuter par des demi-ve rres, ou qu'on fait quelquefois mettre un peu d'eau chaude dans le premier .)
Cette premièr e action vaso-co nstrictiv e sur l'estoma c n'est
pas due seuleme nt à la tempéra ture du liquide ingéré, elle
résulte aussi de l'excitat ion spéciale que l'eau du Pavillo n
produit sur les fibres lisses de cet organe, excitati on qui se fait
sentir égalem ent d'ailleu rs sur les vaisseau x, l'intesti n, les
glandes et la vessie.
ESTOMAC. Cette action stimula nte et tonique éxpliqu e
l'amélio ration très rapide observé e par 16s estomac s paresseux et dilatés.
Il est fréquen t de vOlr en peu de jours Je clapote ment
di ~ jJarîte
complèt ement, L.l.ppéti t renaître et les digestio ns
devenir faciles et>' rapides. 11 y a longtem ps que Patissie r a
dit: « l'Eau du Pavillo n est amie de l'estomac. )l
INTESTI N. - Aussitô t parvenu e dans l'intesti n l'eau
agit à'la
fois sur les glandes intestin ales, sur le foie et sur les parois
pour provoqu er des selles abondan tes. Celles-ci sont à la fois
bilieuse s et aqueuse s. Bilieuse s, par une action directe sur la
glande hépatiq ue que l'eau traverse en masse, détermi nant un
flux de bile liquide qui entraîne les boues, les sables et les
petites concrét ions biliaire s; aqueuse s, par la sécrétio n plus
abondan te des glandes de l'intesti n et par un excès d'eau qui
traverse le tube digestif et détermi ne un véritabl e lavage
intestin al.
Cette actioll Za:t:ativt fait esssenti ellemen t parlie de la cure
cle Contrex eville, et ce qu'elle offre de tout particul ier, c'est
Sa limltati on au matin, pendan t la cure, avant le repas.
Elle esse à parlir du déjeune r et ne reparatL plus dans la
journée . Ce lavage de tout l'appare il digestif est bien tille
purgati on avec lous ses avantag es: déconge stion de tous les
apparei ls, débarra s de J'estoma c, réveil de l'appétl t, activilé
de la digestio n; et non une indigest ion, COlllme on l'a prétendu à tort, indigest ion qui, se répétan t chaque matin , s'accordera it mal avec la sematio n de bien être que rcs~eltn
tUli S les malades .
Après quelque s joul'S de traiteme nt, l'effet diuréles \Irines du malin sont absolum ent
cl ;cu lulé s et dcvieun el1t ~i auulIllallles que beaucuu p de
uuveurs roi 'nl l'cnclte plus d 'uline qu'ils n'onl bu d 'eau. Le
. REIN S. tl'flte est con~idérable,
10
�CONTREXEVILLE
véritable but du traitement est ce violent courant d'eati claire
qui, passant en un temps très court à travers tout l'organisme, va laver le sang et les tissus de toutes les ptomaïnes, les
toxines, les dérivés xanthiques et créatiniques qui les encrassent ct les altèrent, va offrir aux sels peu solubles un liquide
IJeu chargé capable de les dissoudre, va enfin entraîner les
dépôts de sables qui encombrent les tubes du rein, les concrétions déposées dans les bassinets (mucus, pus, gravelles,
graviers) et même les petites pierres de la vessie, pour les
expulser par les voies naturelles.
NUTRITION. - L'action de l'eau de ContrexeviUe est profonde. C'est une véritable médication altérante qui modifie les
actes nutritifs et entraîne les résidus de la dénutl'ition et de
, la désassimilation. Ce qui est certain c'est que, pendant les
premiers jours, avant même d'obtenir la purgation q uotidienne, certains malades éprouvent de l'accablement, de h,
courbature, de la las itude dans les jambes, des douleurs musculaires pénibles, troubles qui ne peuvent s'expliquer que par
des modific .. tions profondes dans la vie des tissus. Ces légers
malaises disparaissent d'ailleurs d'eux-mêmes, rapicJement,
au bout de quelques jours, si l'on continue la cure.
INDICATIONS . - La cure de Contrexeville est indiquée
dans lef gravelles urinaires, la goutte, les maladies du foie, le
diabète arthritique et certaills troubles urinaires.
GRAVELLES URINAIRES. - Toutes le:; gravelles conviennent
à Contrexeville. Qui dit Contrexeville dit gravelle (Constantin James).
La Gravelle urique, :l.\'cc ou sans coliques néphrétiques (sédiments, sables, gravelles, graviers, petits caleu Is) bénéficie
toujours de la cure d'cau du Pavillon. Dans tou s ces états,
l'cau agit à la fois d'une façon curative et d'une façon préventive. Par ses propriétés expulsives elle débarrasse l' ~co
nomie ct les voies urinaires des produits uriques accumulés
dalls l'organisme, par ses propriétés modificatrices de la HU trition elle évite le' retour de la gravelle n modifiant la vitalité des tissus et la nature des é hanges azotés.
Dans la gravelle o;mliquc, l'cau agit d'une façon très spécial. Au point de vue local elle débarrasse 1 s tubes urinif r 's
cl s ri::.taux d'oxalate de chaux qui les font saigner, ct modifie la muqueuse des b:tssinets sur laquelle les cristaux vienDent se dépo~
r pour former les graviers. ALI p int de vue gé-
�CON'l'Rl.':XEVlLLS
néral, elle améliore la dyspepsie qui est une des causes principales de cette gravelle.
Quant à la gravelle plzosphatique, qu'elle soit primitive,
c'est-à-dire liée à des troubles de la nutlition et de l'estomac,
ou secondaire, c'est-à-dire qu'elle so it la conséquence d'une
lllfection g én érale (pyohémie, fièvre puerpérale) ou d'une infection locale (pyélite, pyélo-néphrite ascendantes d'origine
gonococcique ou microbüenne) elle est tout particulièrement indiquée pour Contrexeville qui a sur elle une efficacité tout à
f"it spéciale. Car, à l'inverse des eaux alcalines fortes qui sont
dangereuses et interdites, clans cette forme de gravelle, l'eau
du Pavillon rend, en peu de jours, l'acidité aux urines alcalines j or, les dépôts phosphatiques cessent de se form er
aussi longtemps q~l e oette acidité e t maintenue. D'où disparition des douleurs de reins et des phénomènes dou loureux de
cystite en quelques jours.
.
Dans cettc' affection il y a ordinairement un peu d'albumine
due à l'altération d' un compartiment du rc in. Cette albuminurie légère ne contre-indique nu lIel11cnt la cure, car elle
di paraît ou diminue' pendant le traitement.
Dans les n oPkroptoses (r ein mobile) unc cure est utile
pour décongestionner le rein déplacé et le déba.rrasser des
sables retenus dans l'organe par la gêne qu e le (P placement apporte" à l'écoulement de l'urine.
GOUTTE. Tous les goutteux, sans exception, que la
gOutte soit héréditaire ou acquise, récente ou ancienne, aiguë
ou chronique, sont tributaires de Contrexeville. Tous en tu r.n t
un notable bénéfice. L'es accès deviennent moin s fréquents,
moins longs, moins douloureux, qu lquefois mêm disparaissent pendant plusieurs anné s, à la suite d' un e se ul e
saison.
Plus spéc ialement indiquée est la go utte atoniqu , blanche
chronique avec dépôts tophacés, ~tr ,t ca h etique 't Ul"1n
(:~
pftles c t p auvres en tout (ac id e urique, urée, phosphate ).
Pel"vent aussi de la cure du P av illon les compl i ations
goutteuses vis éraIes et spéc ialement l '.iritis et l'iriclochroroïdite à répétition. Les mani festations goutteuses sur
les glandes, la peau, les organes génitaux, 1 s varices douloureuses et les phl éb ites goutteuses sont auss i très améliorées. Enfin le rhumatisme goutteux se trouve bien égal ment
de la ure.
MALAIJIl,' D U FOŒ. - Dès 1760 Bagard parle de l'a tion
�CONTREXEVILLE
favorable « des eaux de Contrexeville dans les cas d'épaississement de la bile et dans les obstructions du foie ».
Depuis longtemps le Pavillon réclame donc les hépatiques,
et cette pratique a toujours donné de bons résultats dans les
engorgements du foie des gros mangeurs, des arthritiques,
des obè es et des goutteux. Plus que jamais Contrexeville,
aujourd'hui qu'il a la Souveraine, convient aux malades souffrant de boues, cle- gravelles, de petits graviers biliaires, surtout lorsqu>un état cachectique doit faire renoncer à l'usage
des eaux alcalines fortes.
DIAnÈTE ARTHRITIQUE. - Le petits diabétiques (au-dessous
de 60 grammes) qui ont ou ont eu de la goutte ou de la gra, yel lc (avec oliques n Iphrétiques) se trouvent très bien des
eaux. L'état généra l se rej"ve, 1 appétit devient meilleur, la
~o if clisp ;uaî t, la digestion se failll1ieux, les for es et le sommeil reviennent. On voit à la fois le sucre diminuer et
J'acide urique augmentel- dans les urines. lis sont, au départ,
moins diabétiques et plu.s graveleux,
MALADIES DES VOIES URI AIRES. - On ne doit envoyer aux
caux que les ystites légères et chroniques, certains prostatiqu es (a vec peu d'hypertroph ie) mais an s rétention vnlÎe. Les
prustatiques ongestifs avec hémonhoïcles sont sou lagés.
Les hématuriques rénaux par gravelles et graviers oxaliques,
pourvu qu'ils viennent clans l'intervalle de leurs crises, tirent
profit de la saison.
Quant aux calculeux vés icaux il ne faut les envoyer
qu'après l'opération, pour Il ttoyer les voies urinaires et débarrasser la vessie des quelques débris qu'elle peut encore contenir.
L'incontinen e no turne essentielle des enfants guérit Cjuelqu foi s à ontrexeville.
('( NTRE-l Dl ' ATl NS.
La cure de ontl' x viii
est cuntre-ind iq u 'e :
1 0 Dan s toutes les 11laladies du cœur non ornpensées
u mal
comp nsées, les uné\' ri smes, l 'S affections cardio-vasc ulaires
niguës, les l ésiolls (({l/l't;rCllses t tu!J cr cul.'lISl'S, les apu] lexies
C'l co ngestion s ér ~b J .lIes.
;:" POl/r les gUlI'cl cux et l cs j>)'i:ütiques, qu.mtl l' Ll! im ~ conti 'nt ordinairement plu s d' un grammc d'a lbuminc par liu e.
Mais lorsqu e ce lle-c i n 'est pa ~ con5taate, ou tombe fa ilement
�CONTI EXEVIL LE
à des doses faibles (au-dess ous de 0 gr. 25) la contre-i ndicatio n
n'est pas absolue .
30 Pour les urÎllaÎI'C S quand il y a déjà eu des rétentio ns
d'urine complèt es, quand il y a stagnati on de plus de
80 gramme s, quand il y a un rétrécis sement serré ou même
moyen, qu"nd il y a une pierre dans la vessie.
40 Pour les goutteu x, par 1 voisinag e d'un acl~s
ck goutte,
surtout s'il a été interrom pu par un spécifique. Ne venir
qu'un mois au moins après la fin de l'accès.
5° Pour les lIlnlfldirs du I()ir, par la cirrhose .
60 P()ur Zrs diflMtifJlles, par la néphrit e et la cirrhose , par
les très gros es dose de sucre et la cachexi e.
Contre;,. eville, village des Vosges de 900 habilants .
A 36(, kilomètr es rIe Paris; ligne ùe l'Est, Gare ùe ontrexev
ille.
Prix de Paris: 41 fr. 10, 27 fr. 75 18 fr. 15.
Durée minima du trajet (train des eaux) : 6 heures, du l cr
juiJol
au 20 septemb re .. Durée moyenne des autreS trains : 8 heures.
Plusieur s courriers par jour pour Paris et la France. Poste,
télégrap he, téléphon e pour Paris dans l'Etablis sement.
Altitude : 350 mètres.
Orientat ion principa le: Nord·Su d.
Iimat tempéré et salubre. Air vif de montagn es amenant des
variation s assez brusques de temp(·ra ture.
Constitu tion géologiq ue du sol: sOlls· étage in férieur du
Musehelkalk supérieu r. Eaux minérale s séparées des eaux superfici
elles
par une couche épaisse d'argile plastique .
Aspect général du pt\ys : plaine coup:e de vallons étroits;
coteaux boisés au sommet et plantés de vignes n mi-haute ur;
prairies; forets de chênes et de hêtres. Jolis environs , nombreu ses
promenades fa iles, trè·s bcIles roules.
Prix des hôtels: 6 à 25 francs. Villas et maisons meublées .
Distracti ons de la station: casino-th (-atre, musique trois
fois
pnr jour, petits chevaux, snlles de jeux, tennis, tirs vnri~5,
brtlltrapp, tir aux pigeons vivnnts.
Trains d'excurs ions pour G :rnrdmer et Dornrém y.
Saison du 20 mai nu 20 septembr e.
l>lédeci71S .fM. Aym", Doichox , Doursier *, Cnltat, Colin", ontal*,
Debout-d'E strées, EUerl n, G. Grnux*.
�COURS-LES-BAINS
(Gironde )
L'cau de Cours (~o ur e (Le I:l Node), e l froide, 13°,8; e lle
contient: Carbonale de ch.aux 0,184 t carbonate de protoxyde
de fer ,03 j au tolal: 0,26:~
de minéralisation.
Elle est employ:ç en boi sson, bain s Cl douches.
Elle est diurétique, tonique et digestive.
Elle est employée dans la h lorose, r aném ie, le troubles
dyspcptiqu ,et dan s les convalescences.
COllrs est sil~
à 60 kilomètres e1e llorcleall, (Iign
slation ri\! Langon.
Climat lcmp{on:. Pays pilloresque.
Il ,Île!. Di ' lrn rt i(1!1' diverses.
Saison du , ~ mai a il 15 ,;clnhrc.
du Mieli),
�DAX
(Landes)
Stû(atées catciques, ferrugineuses, hyperthel'males
BOUES VEGETa-MINERALES NATURELLES. Les Boues végéta-minérales, naturelles, sont la princiPale
caractéristique de la station de Dax. Voici comment elles se
forment: L'Adour est sujet plusieurs fois par an, surtout pen~
dant l'hiver, à des débordements fréquents. A chaque inondation, l'eau du fleuve vient recouvrir les nombreuses sources
thermales qui émergent sur b. l-ive gauche et y dépose un
limon épais, très gras, de couleur jaunâtre, qui va constituer,
avec l'cau thermale qui le trmlerse constamment, l'éei~
lIIinéral de.: la Boue médicinale.
Le deuxième élément, végétal celui-ci, est cC'nstitué par la
{fore cryptogamique qui, sous l'influence de la lumière et de
la chal ur, se développe rapidement dans ce milieu vaseux.
ApI artenant pour la plupart aux familles des anabainées et
des oscillariées, ces algues thermales forme:lt une masse gélatini forme, une glaire amorphe, la Daxine.
CARA TERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - L'a
Boue médicinale est noirâtre, douce au toucher, onctueuse
et répand une odeur d'hydrogène sulfuré peu intense.
Lt:s Boucs de Dax contiennent tous les corps qui entrent
dans !;t composition de l'eau thermale et de plus une assez
forte proportion de sable siliceux, une ertaine quantité d'alu
mine et une pr portion notabl de matières organiques.
Parmi les composants de la Boue médicinale, il faut signaler
le sul/ure de 1er, l'oxyde de ter, les carbonates de clzaux, de
magnésie, 1 s sulfates de chaux, de magnésie, de soude,
l'oxyde de 1Itrmgallèse. Dans les cendres des Boues on trouve
des traces de brome et d'iode.
M DES D'EMPLOI. -
Les Boues de Dax s'administrent
�DAX
en bains entiers, en demi-bains, et en aPPlications locales ou
i/tutations, suivant les cas.
BAINS ENTIERS. - La 'température des bains entiers de
Boues varie entre 36° et 45° c. et leur durée est de dix à
quinze minutes. Des bains de Boues se prennent toujourS' à
jeun.
DEMI-BAINS. - Les demi-bains ùe BOlles sont prèscrits dans
les cas où la maladie est exclusivement localisée aux membres
inférieurs.
ApPLICATIONS LOCALES OU ILLUTATION . - Les illutations
de Boues, véritables cataplasmes de Boues appliqués sur les
. parties malades, sont administrées à une température de 40°
à 45° c. et pendant une durée de vingt minutes à une heure .
. On a recours aux applications locales de Boues toutes les
fois que la constitution du sujet, son état général, le siège
de la région à traiter (région cervicale, scapulo-humérale,
par exemple), ou encore une cardiopathie grave rendent l'immersion cie tout le corps clans la boue dangereuse ou seulement difficile ou délicate.
On y a encore recours toutes les fois que l'action du limon
végéto-minéral doit être prolongée comme, par exemple, ùans
certains engorgements articulaires chroniques nettement local isés, dans certaines coxalgies, dans certains cas de rétractions
tendineuses ou de contractures, de luxations ou de traumatismes anciens, alors qu'il peut être nécessaire d'adjoindre une
extension légère à l'effet de l'agent naturel.
Les bains entiers de Boue, les demi-bains et les applications
locales sont toujours immédiatement suivis soit d'un bain
minéral, soit d'une douche dont la forme, la température et
la durée varient suivant la natur de l'affe tion et l'état gén ,raI du malade.
ACTION PHYSIOLOGIQUE du BAIN DE BOUES et
DES APPLICATIONS LOCALES Dl:. BOUES. n attribue une importanoc assez grande à l'action mécanique, 11 la
pression x rcée par la Boue sur J'enveloppe cutané . La
densité de la Boue, sa grande onsistance, sont, en effet, des
éléments qu'on ne peut n 'gliger dans l'interprétation de ses
effets physiologiques et les éléments minérl".ux qu'elle contient
doivent avoir aussi leur part dans l'action thérapeutique.
�DAX
153
D'un autre côté les actions chimiques et électriques provoquées par la présence des conferves y sont à l'état constant de
formation naissante et ces actions doivent assurément jouer
un rôle prépondérant dans les effets physiologiques et thérapeutiques.
Le bain de Boue dé~ermin
un état Ruxionnaire de la peau
qui réveille la vitalité des .parties, régularise la distribution de
l' influx nerveux, stimule la nutrition générale en augmentant
l'act.ivité des mutations nutritives et en créant, pour les éléments anatomiques, un milieu plus favorable à la rapidité
de leur métamorphose chimique. Par suite de la diaphorèse
profùse qu'il détermine, il se produit \me action spoliatrice,
provoquée par l'élimination d'une grande quantité de matières
acides.
Le bain de Boues est un agent de révulsion, de déri7/ation, de
décongestion et, par le fait même, de résolution en même
temps qu'un stimulant puissant clu système musculaire.
INDICATIONS THERAPEUTIQUES DES BOUES DE
DAX. - L·es Boues de Dax s'adressent tout particulièrement
au rhumatisme et à ses div rses manifestations: c'est là 1 ur
véritable spécialisation thérapeutique.
Le rhumatisme musculaire chronique; -le rhumatisme articulaire chronique simPle J' ---le rhumatisme articulaire c1zro~ûque
progressif (rhumatisme noueux, goutteux, polyarthrite
défor'llante); - le rhumatisme cl/ronique partiel (arthrite
scche de la hanche et des genoux) ; - le rhumatisme chronique fibreux Péri-articulaire (péri-arthrite de l'épaule) ou
abarticulaire (synovites tendineuses, rétraction de l'aponévrose' palmaire, etc.) ; -le rhumatisme blcll1lO/'rhagique (articulaire, péri-articulaire ou abarticulaire); - les nodosités
d'II éberden; _ les névralgies des grands plexus et cles gros
troncs nerveux, même passées à l' ' tat chronique et principalement ies névr.algies sciatiques chro1/iques.
AFFECTIONS HIRURGICALES. - rarmi les aITections chirurgicales justiciables des Boucs de Dax il faut principalcm nt
citer: les hydarthroses chrONiques (simples ou à répétition) ;
les engorgements, les raideurs articulaires consé utifs ~.ux
fractures, aux luxations, aux entorses; les atl1~yose
incomplètes t les atonies musculaires qui en sont la conséquence.
CONTRE-INDICATI NS. -
On doit s'abstenir de les
�J54
DAX
prescrire ;tux malades atteints de rhumatisme articulaire aigu,
d'artério-sclérose confirmée, de chloro-anémie, d'épilepsie,
d'hémiplégiJC, de mal de Brigth, de' diabète accusé, de tumeurs
malignes, de tuberculose, aux malades qui sont prédisposés
aux congestions, cIans la grossesse, dans les fibromes lltérins
hémorrhagiques.
Quant aux cardiopathies, elles ne constituent pas une contreindication absolue à l'usage du bain de Boue, à la condition,
toutefoi , que le myocarde soit en bon état.
EAUX SULFATEES-MIXTES llYPERTHERMALES.
- Les sources thermales de Dax sont très nombreuses (une
douzaine); leur débit total est d'environ 5 millions de litres
par vingt-quatre heure,
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - Les
caux minérales de Dax émergent cie l'alluvion superposée à
des roches dolomitiques; leur température est de 60° c. aux
griffon s cIes sour es.
Limpides, in olores, inodores, elles sont onctueuses au toucher t sans saveur bien définie. Leur réaction est franchement alcaline.
Elles appartiennent à la c1as e des slfatée-~Ji;'(
et cll s
contiennent principalement cIes sulfates de chaux (0 gr. 3223
par litre), de magnésie (0 gr. 1381), de pota se, cIe soude; des
carbonates cIe chaux, cIe magnési ; des protoxycIes d fer et
d manganèse.
Toutes les sources laissent d ~gaer,
sous forme de bulles,
des gaz PI' sque entièrement omposés d'azote (98 %), d'acicIe
carboniqu et d'oxygène.
MODES D'EMPLOI. - Les eaux minérales de Dax sont
utiJisé s : 1 0 En bains et douches; 2° dans des étuves naturelles
C'haufl'ées par leurs vapeurs; 3° en boisson.
JO BAI'\S. Employées en bains simples ou en bains de
piscin de ,33 0 1l 36° c. elles sont sédatives,' excitantes, de 37°
il 40° c. el r 'vulsives au delà.
El] s produisent les mêmes résultats lue
2" l)ounŒS. cIans les autres stations thermales avec cl l'cau à la m'\me temp :rature.
3° ETUVES. - Les étuves naturelles, générales ou partielles,
établi s directement au-dessus des griffons, produisent une
action résolutive tr s manifeste.
�DAX
155
4" BOISSON. - A petites doses et ~l une température de 45° c.
produisent une excitation légère des voies digestives et
strmulent l'appétit. A doses plus élevées et à une température
de 35° à 40° c., elles déterminent une diurèse abondante suivie
d'une' notable excrétion d'acide uricIUe, d'urates, etc.
el~s
J DI CATIONS. - Sédatives en même 1lemps que tOlliqucs
dans la névropathie, les phénomènes hystériformes, le dm1/iatisll/e nerveu."r:, certaines métrites (métrite arthritiqne), les
caux minéral s de D ax sont indiljlules dans tous les cas où la
sédation peut étre utile. Elles sont alors prescrites surtout en
bains s imples et en bains de pi scine de 33° il 36° c. et pendant
20 à 40 minutes. Employées à des températur
plus él vée
ct su rtout en douches Iles produi,ent des <::fIets still/Illants ou
ré7'II{si/s.
Dax, chef-I ieu d'arrondissement du département des Landes;
10.500 habitants, sur la ligne de Bordeaux à Irun. A 733 kilo-
mètres de P aris. Chemin de fer d'Orléans, de Paris à Bordeaux -;
du Midi, de Bordeaux à Dax; trajet direct sans transbordement.
Prix de l'Mis: 82 fr. 20; 55 fr. 55; 36 fr. 25. Billets d'excursion aux btations thermales, pendrlllt toute l'année, valables 25 jours:
123 Ir. 25 rn I TO classe; 88 Ir. 75
n 2° las e; 57 fr. 90 en
3° classe.
Durée minima du trajet, Sud-Express, tous les jours, 9 h. la ;
rapides, la heures; express, 13 h. 15 à 15 h. 30.
Cinq courriers par jour pOlir Paris; l~1 "graphe, téléphone.
Altilude, 12 mètres.
Climat à temp(ralur > lrès égale, ,q 'véc; absence rie grands
rroid s; t 1111'éralure hiv erna le moyenne 7°,87; atmosphère humid e
(>[ b:dsal11iqu'; slation climatique hivernal!:!, aclion sédaliv'.
COllstitution Uéologique du so l : Sol sablonneux ct aruileux.
Pri x des hôlels : rie 5 à 12 francs pnr jOllr, tout ,ol11pris.
Nnmbr ns 'S maisons m'ublées, de famille, villas.
Distrac tion s cie la station: lh l~â tre,
cas ino, coul'ses de ch vallx,
de taureaux, pêche, chasse; promenades agr lables à pied; nombrellses et pittoresques excursions à faire en voilure.
Les étau l issemenls thennttllx de Dax restent Ouverts toute l'anI\ée. Les saisons les plus propices à une cure thermale sont le
printemps et l'automne.
MédecillS :
MM. Bourrelère, Caminde, Delmas,
Lavielle, Morn, Pécastaings, l'icot.
Labalut*,
Larauza*,
�DIVO NNE- LES-B AINS
(Ain)
La grande et ancienn e réputati on de l'établis sement hydrothérapiq ue de Divonn e provien t à la f('lis de l'abond ance de
on eau limpide , extrême ment froide et constan te à 6°,5 cent. ;
ge sa situatio n exceptio nnelle au pied du Jura à 519 mètres
• d'altitud e, ce qui en fait égalem ent une sl(!lill7t climaté rique de
premier ordre; du confort et du luxe de 1 établiss ement, qui
permet, hiver comme été, de suivre un traiteme nt dans les
meilleu res conditio ns.
D'autre s méthod es curativ es: isoleme nt cures de repos,
aérothéraPie, massage , gymnas tique suédoise ou autre, électricité sou toutes ses formes, contribu ent à faire de Divonn e
un vérit"bl e Sanatoriu1Il pour le traiteme nt des maladie s ller7JeUSeS et de la nutritio n. La présenc e constan te au moins de
l'un des médecin s à l'établ is ment, hiver comme été, as ure
au traiteme nt toute la rigueur s ientifique désirabl .
PRINC IPALE S INDI r\TIO~S
TIIERA PE TIQUE S.
- Neurast hénie sous toutes lies formes, nervosis me, faiblesse
irritable , irritatio n spinale, névro e d'angois se. Hystéri e, épilepsie, goitre exophta lmique, chorée, tics. Trouble s cardiaques d'origin e:nerveu se. IIypochoRdrioe, lypé manie, obs s IOns.
Vertige s, migrain es, névralg i s div rses, sc iatique. Maladie s
de la mo lie ép inière.; tab s, sclérose en plaques , myélites .
Ch loro-aném ie, troubles de croissan e. Pertes sém inales,
prostato rrhée, faiblresse g 'nitale, métrites chrol<iques, dysm(>norrhéc, aménor rhée, névralg ies utero-ov arienne s. Dyspepsies nerveus es, entérite s chroniq ues, colite mllco-m embraneuse, onstipat ion. Obésité , diath'.se arthritiq ue, affectio ns
muscula ires d'origin rhumati male. Morphi nomani e, cocaïnomanie, alcoolis me, dipsoma nie. Convale scence des fi~vres
graves, cachexi e paludée nne, cachexi e syphi litique, fi vres int rmittent es.
MODE S DE TRAIT EMEN T. - a) HYDROTTIltRAPm. -
�DIVONNE-LES-BAINS
157
Le traitement hydrothérapique est presq ue une tradition à Divonne où une très large part lui est réservée. Appliqué presque toujours par les médecins eux-mêmes, plus rarement sous
la surveillance médicale par des doucheurs et doucheuses
expérimentés, il a permis d'enregistrer des succès éclatants.
La supériorité de l'hydrothérapie à Divonne est due, nous le
savons, à son eau froide, provenant de 4 sources qui donnent
ensemble 1 énorme débit de 85.000 litres environ à la minute.
Cette eau, sans minéralisation spéciale, d'une grande pureté,
insipide, légèrement diurétique, prise en boisson, filtre très
rapidement à travers les reins, produisant un véritable l:-.vage
de l'organisme; elle est donc un auxiliaire pr,sc ieux pour favoriser, de cette façon, l'élimination rénale chez nos maladcs,
des rai ntis, des intuJ.iqués.
qui sunt su uvent aussi
l
Mais surtout, en appl ication s externes, sa températurc basse
ôt cOllstante (6°,5 au gros de l'été, 6° en hiver), p nnet
(l'ubtenir des <effets autrement énerg iques qu'avec d'autres
eaux, à température plus élevée.
Or, plu s l'eau est froide, plus l'excitation de la surface
Cutanée sera violente, plus les réactions seront intenses et la
nutrition accélérée. Mais en ID ~ me
temps aussi la basse temp~
ratu11e de l'eau permet de réduire avec avantage la durée des
ap plication s hydroth ~ rapique
s; ct à Divonne, les dOllcltes SOllt
loujours très courtes. L ' hydrothérapie chaude est également
fort en honneur à Divonne, soit seule, soit combinée à l'au
froide; nou s pouvons ainsi obtenir unc véritable gamme
hydroth érapique dont l'utilité paraît incontestable, étant
,lonné la sus eptibilité exquise de certains nerveux :L des différences de tempérntu!1C minimes.
Toutes les opérations hydroth ~rapiques
ont lieu (sa uf dans
as où les malades ne doivent pas quitter la chambre et olt
le traitement se fait à domicile; draps mouillés, enveloppem !lts humide, etc.), au pavillon des bains. Ce coquet blitiment récemment em'ore agrandi et amélioré ouvr une ,t n
due de J.oso m\tres em·iroll dont pas un pou·e n' st perelu .
A l'entr~,
un vaste hall gai et aéré élégamment décoré permet
d'y faire la pr Ia tion par les mauvais temps. JI conduit à droitc
dan s la partie r ~sc rv( ~ , aux (bnles, ~L gauche dans celle pour
les lllessi ' urs. Dcs cl 'ux 'ôt's ,me rangée de abilles a~lées
cunfurtables où les malades se déshabillent, sont fri tionnés ou
nIas,::; ; 1j)J è~ la t10ulh . ïnq sa ll 's d · dUliCh 's, vast '5 ,t I)i en
Iclait ;e5, 1L pt u~imté
de ~ c.tbin es, pcr111cllent de ne pas faire
attendIe les pati 'nts.
�DlVO. l}::-LES-BAlNS
La douche est alimentée par plusieurs réservoirs placés
à 15 mètres de hauteur, où l'eau chaude et l'eau froide,
cette deTnière provenant directement de la source, sont constamment renouvelées. Une piscine à eau courante, des salles
de bains, luxueuses, gaies et très aérées; des salles réservées
pour les demi-bains, le bain électrique, les douches périnéale,
rectales et vaginales, le bain et la douche de vapeur; et enfin
des locaux récemment aménagés pour les traitements électriques de toute espèce, pour la mécanothérapie et la gymnastique suédoise, complètent cette inslallation.
Le chauffage centr"l à la vapeur entretient partout une chaleur régulière; car Divonne, ouvert toule l'année, a bien
prouvé par ses succès la valeur, la supériorité même des cures
entreprises pendant l:t saison froide.
Voici une liste succincle des principaux lraitements hydriatriques que l'on pratique à Divonne: douclles gé71érales ou par-
tielles, chaudes ou froides, en iet, en Pluie, en cerceau, douclic de Priessnitz, douclle écossaise. Piscine pour les malades
qui ne supportent pas l'effet percutant de la douelle)· drops
mouillés, maillot humide, enveloppc1I1Ct1t de Priessnitz. Bains
c/tauds, tièdes, froids, alternatifs, demi-bains, oains électriques, médicamenteux. Bains de vapeur généraux 011 partiels,
simples ou médicamenteux, sudations, douches de vapeur.
Baills de siège, froids, chauds, à eau courante, perc1ltants;
douches rectales, vaginales, lavage de l'intestin.
Toutes ces opérations peuvent du l~se
être variée à l'infini
suiv~,nt
la sus eptibilité du malade.
0) URES D'Am, A"f:ROTIIÉRAPIE, UIŒS DE REPOS. Divonne, par sa situation à 519 mètres d'altitude en plein Jura,
est une vérilable station climatérique. L'air du Jma, beaucoup
plu tonique et vif à égale altilude que lui des Alpes par
exemple, remonte rapidement chez les fatigués, 1 s anémiés,
le toux de l' Izélllo glllbi1le et le 11 11111 ore des glooules ; il favoris
l'hématose el lonifie l'ol'ganisme en favorisant les échanges,
augmenlant l'appétit, rélablissant !te sommeil. L'habitude de
l" ure d'air est du reste si bien prise à Divonne que la plupart d s malades passent leurs journ 'es il l'air libre dans le
beau parc de l'établiss ment.
eCtl, Cure rie re/Jos à J'air libre, qui se continue par les
m:wvais jours à l'abri devanl des fen~li·cs
ouvert s, est bien
,par
ac eptée des malades hez Cl ui elle agit à leur insu m ~m
le 1CjlO~
qu'ib ne plCl1draiClll pr,s aulrcm 'Ill.
�DIVONNE-LES-BAINS
c) CURES n'ISOLEàffiNT. - Dans bien des cas nous sommes
obligés de recourir chez' nos malades à l'isolement comPlet
et rigoureux. Aussi sommes-nous outillés pour ce mode de traitement très en faveur actuellement et qui a fait ses preuves.
Chacune des chambres de 1'hôtel est indépendante, à l'abri de
tout bruit et peut parfé.itement servir à l'isolement d'un
malade. Des gardes-malades, hommes ou femmes, ou des sœurs
au Courant de ces genres de traitement, la présence constante
du médecin dans l'établissement, qui non seulement a la responsé.bilité des SOiHS morau.1: et médicaux, mais a la haute
main sur la question de l'alimentation de ses malades, assurent à ce traitement toutes les chances de succès. De plus, réemment, un pavillon isolé clans le parc a été consa ré entièrement aux personne;; chez qui l'isolement est néces ~.ire
d) Rf:Gl~E
ALIMENTAIRE. - Non seulement clan le traitement par l'isolement, mais dans le traitement cl ' tout nerveux
la question du régime est la moitié du succès. Aussi à Divonne
nous avons introduit sur le prin ipe des stations allemandes
des régimes sPéciaux pour nos malades.
e) MASSAGE, MÉCANOTHÉRAPIE, GYM, A 'TIQUE SUÉDOISE.
- Le' massage et la gymnastique font · partie presque intégrante du traitement chez les nerveux, les ralentis de la
nutrition, clans les paralysies, les mal~ies
des muscles, etc.
Toutes les variétés de' mé.ssage se font à Divonne, soit pr'atiquées par les médecins eux-mêmes, soit par des mass"urs expérimentés, De même, une salle spéciale est résef\'ée h la
gymnastique et à la mécanothérapie.
!) EL!': '1'lWTUÉRAl'lE. n nouveau service éle trique
~ ~l Divonne, en lais ant de côté les modes de
vient d'être cr~
traitement encore douteux ou empiriq lies mais en retenant
ux dont on ne s~.urait
nier l'efficacité, 'e t ainsi que nous
utilison s non seulement les courants continus et induits, mais
aussi l'électricité statique sous forme d'étincelles, d'effiuv s,
cl dou Iles, les courants de haute [réqu nec, le bain de lumière
. ç lectriq li , etc.
En
pOlir
ré~um
1'installation de Divonne ne laisse rien à d ;~ ire
le traite/llent des lI/aladicJ' IICr7Jcuses et dtl la lIutriÛ()ll par
�DIVONNE-LES-BAINS
160
les agents Physiques appliqués avec une rigue~
tifique par le corps médical.
toute scien-
Divonne-les-Bains, 1.600 habitants. Village du département de
l'Ain dans le à pays de Gex », à proximité du luc de Genève
(7 kilomètres) et de Genève (r8 kilomètres), situé sur les premiers
contreforts du Jura 11 sr9 mètres d'altitude.
AIr heures de Paris; on change de train à Bellegarde sur I~
ligne Paris 11 Genève et l'on arrive directement 11 Divonne. On
peut venir également en voiture ou en omnibus depuis Genève,
N'on ct Coppet (Sui~se).
Le climut est intermédiaire entre le climat de pluine ct celui
l'air est vif; l'établissement est situé un peu ~ur
de monta~e;
la hauteur, tourné en plein midi, regardant le lac de Genève et
les Alpes, très abrité conLre le venL du nord.
Au point de vue du luxe et du confort l'établissemellt ne laisse
rien à désirer soit comme chambres, soit comme nourriture; les
médecins habitent j'établissement. On trouvera dans le village
également quelques pen liions 11 prix plus modestes.
Nous n'avons 11 Divonne ni casino, ni jeux dont nous redouterions l'effet sur nos malades nervcux. Mais l'existence est très
g'aic il Divonne; de la musiquc plusieurs fois par jour, des bals,
lin petit lhéB.tre Où jôuent soit des tronpes de passage, soit des
;tmateurs pris 11 Divonne me me, une bibliolhèque importante, des
jeux de toule espèce assurent de la distraction.
Slilendide parc avec tennis, croquet, etc. Promenades à· pied,
en voiture dans le Jura, sur les bords du lac de Genève. Pêche,
chasse.
Garages pour automobiles, bicyclettes, chambre Doire pour photographie.
Grande pharmacie. Bureau de poste et télégraphe. Téléphone
avec la Suisse cl la France.
lIr/dNills :
: M~l.
H.tllet, !l:tU,,'" HUI1I1t1S', Roland".
�EAUX- BONNES
(Basses-Pyrénées)
SuZ(w'ées sodiques thermales
C'est sur la Source-Vieille, admirablement aptéc par l'ingénieur J. François, que repose la renommée des EauxBonnes; il faut néanmoins mentionner la source d' Orteig (23°)
à double émergence et la fontaine-froide ([3°). L'ensemble
des griffons fournit un débit journalier de 75.370 litres.
Les considérations qui vont suivre s'appliquent à la SourceVieille.
CA,RACTERES PHYSIQUES ET
CHIMIQUES. -
L'eau est ehaude (33°), incolore, limpide, onctueuse "u toucher; sa saveur, un peu doucefttre, n'est nullement désagréable. Elle renferme un peu d'oxygène et d'argon (recherches
de M. Mo ureu en [902), mais surtout de l'hydrogène sulfuré
qui lui donne' son odeur d'œufs cuits et de l'azote qui se dégage
au griffon en bulles très nombreuses et continues; j'eau emboutei llée n'en contient plus que 16 à J 7 cc par litre, selon
les lois de solubilité à la pression ordinaire.
L'élément de lassificalÏon est le su.l/ure de sodium
(0 gr. 0214 par litre).
L'e~u
des Eaux-Bonnes se distingue de ses congénères du
groupe Pyrénéen: 1° p,u' sa faible alcalinité; 2° par sa richesse relative en chlorure de sodium (0 gr. 26 4); 3° par
une quantité appréciable de sulfure de a1cium et de sels de
chaux qui la rapprochent des sulfurées calciques; 4° par sa matière organique su lfurée, phosphorée et ferrugineuse, ayant
de nombreuses analogies avec les substances albuminoïdes
(1· illlol).
ignalol1s aussi la présence de l'iodure de sodium (iode
o gr. 007), du fluorure de calcium et de quantités pondérables
de nombreux métaux (argent, cuivre, étain , or, platine, plomh,
"
�162
EAUX-BONNES
zinc, etc.), dont les uns ont un effet sur les globules sanguin!
et les autres SUl' la ceHule nerveuse j ce qui permet de comprendre certains faits cliniques dont l'analyse restait auparavant des plus obscures.
En résumé, eau sulfurée sodique et calcique, iodurée, métallique, chaude.
MODES D'EMPLOI. ~ La caractéristique est la cure de
boisson à la Source-Vieille,. mais, dans bon nombre de cas, on
lui aS50cie les divers procédés balnéaires (bains, douches, pédiluves, irrigation s, pulvérisations, gargarismes, etc.).
ACTIO
PHYSIOLOGIQUE. - A la dose de 600 à
cc par jour, l'eau de Bonnes a une action excitante, hyp rsthénis::mte, sur les systèmes nerveux et circulatoire (accélération du pouls), sur la nutrition et les sécrétions, particulièrement sur la sécrétion urinail'e qu'elle augmente.
Elle exercc, en outre, sur la muqueuse pharyngée et laryngo-bronchique, une action localisée, élective, que l'on attribue, du moins en partie, à l'élimination du soufre sous forme
d'hydrogène sulfuré (Cl. Bernard). Il va de soi que l'on peut
modérer, en variant les quantités et les procédés, cette hypersthénie vasculair.e et nerveuse, générale ou locale. Les médecins de la station évitent notamment toute 5timulation chez les
tuberculeux pulmonaires en appropriant strictement les doses
au tempérament et à la forme cliniq\le, certains malades n'ingérant pas plus de 8 à 10 cuillerées par jour et ne retirant pas
un moindre profit de leur cure thermale.
1.400
INDICATIONS. - Pendant deux cents ans les sources de
Bonnes servirent presque exclusivement ~l cicatriser les plaies
de toute sorte, en particulier, les blessures par armes à feu
(eaux des arquebusades) j c'est au commencement du XVllIO
si1\cle que Antoine Bordeu les ordonna en boisson pour diverses maladies internes surtout pour les rhumes, la disposition à la pulmollie et les vieux ulcères au poumon. Théophile
Bord u, poursuivant l'œuvre de son père, fit une élimination
méthodique et spûcialisa pour ainsi dire plusieurs Sources
Pyrénéennes qui lui doivent le meilleur de leur célébrité.
La tradition fut continuée, au XIX· siccle, pour les EauxHonnes par une série d'habiles mûclecins, Andrieu, Darralde,
Guéneau de Mussy, Pidoux et nombre d'autres, en sorte que
(CS caux fur nt de plus en plus réservées au traitement et à 1:1.
prophylaxie des affections chroniques de la poitrine.
�EAUX- BONNE S
Elles sont indiqué es contre :
1° Les inflamm ations catarrhales de la muqueu se des voies
respirat oires (rhinite s, pharyng ites, laryngit es, catarrhe et susceptibil ité catarrh ale des bronche s, avec ou sans dilatatio n).
2° L'emPh ysème pulmon aire, surtout accomp agné d'impre ssionnab ilité de la muqueu se bronchi que, et l'asthme catarrhal.
3° La Pleurésie sèche ou avec épanche ment peu abondan t.
4° La tuberculose pulmon aire dans ses formes chroniq ues
commun es, à peu près apyrétiq ues, cal- c'est la fièvre qui
constitu e la grande contre-i ndicatio n; mais il y a lieu de distinguer la fièvre de tuberculisation de la fièvre rémitten te,
Ilectique ou de résorption. Celle-ci n'est pas un obstacle absolu, il s'en faut de beaucou p; quand elle est sous la dépendance d'une lésion locale importa nte et que sa durée est
limitée, on peut encore essayer le traitem ent hydro-m inéral
avec espoir de suc~.
L'indica tion des Eaux-B onnes sera plus nette si le malade
présent e certaine s conditio ns justeme nt regardé es comme
favorab les: toléranc e pour les 11emèdes officinaux déjà antérieurem ent adminis trés; un certain degré d'embo npoint; un
poumon resté indemn e; des détermi nations arthritiq ues, telles
que hémorrh oïdes, gravelle , eczéma.
En résumé, l'indica tion du traiteme nt thermal ne doit pas
être tirée - nous insiston s sur ce point - du degré anatomo patholo gique de la maladie , mais du mode réaction nel du
malade ; plus cette réaction sera faible et plus les eaux offriront de chances de réussite .
5° La cillorose et les (/némies symptom atiques. Elles sont
modifiées, non seuleme nt par l'air des hauteur s (750 à
1.200 m.), et par les divers modes balnéai res (douche s,
bains, et .), mais encore et surtout par la boisson de la SourceVieille dont la métallis ation - tout à fait spéciale - favorise
l'augme ntation de l'hémog lobine.
C'est ~ans
doute pour cette raison que l'on obtient au,. I ~aux
lionnes des résultat s positifs chez certains neurast hénique s
caractér isés par un grand appauvr issemen t du sang ou de
l'influx nerveux .
60 Les enfants anémiqu es et lympha tiques ou convale scents
de rougeol e, coquelu che, diphtéri e ct grippe, retirent un profit
e;\ceplio nnel de la. cure hydro-m inérale et de l', tmosphè re tonique des montag nes.
CONTR E-INDI CATIO NS. -
Les Eaux-B onnes doivent
�EAUX-BONNES
être déconseillées, cela va de soi, dans les maladies aiguës
et dans les périodes aiguës des affections chroniques. En principe, la fièvre contre-indique l'eau sulfurée, en quelque point
de l'arbre aérien que siège le processus morbide (gorge, bronches, alvéoles, séreuse), mais on doit, comme nous l'avons dit,
faire une distinction pour les tuberculeux pulmonaires. S'ils
ont une température élevée, à rémission faible, provenant de
poussée récenœ ou de pneumonie, pas d'eau minérale; - si
1<. rémission est franche et que le thermomètre monte seulement pendant quelques heures (par suite de résorption toxinique) la contre-indication n'est plus aussi formelle.
On devra s'abstenir dans les formes congestives de la phtis~e,
si les hémoptysies sont faciles et tenaces; mais un crachement ou même un vomissement de sang, qui est assez souvent
un signe de début, n'est p •• s un empêchement définitif à la
cure thermale j il suffit de laisser passer un certain temps entre
la disparition de ces accidents et le commencement de la cure.
Chez les mêmes phtisiques, s'il y a grande inappétence avec
nausées, s'il ya diarrhée opiniâtre (signe d'entérite bacillaine) ,
s'il survient une dyspnée intense et persistante, ne conseillez
pas les Eaux.
Ne les conseillez pas davantage chez les sujets affectés
de troubles cérébraux et d'affections organiques de l'app •• l'cil digestif. Elles ne seront tolérées, dans les lésions cardiaques, que si celles-ci sont bien compensées; mais, dans ce dernier cas, on peut remplir l'indication, lorsqu'elle existe par
ailleurs, sans aggraver l'état ùu cœUI.
Il est à remarquer que les eaux sulfurées, celles des EauxBonnes comme les autres, ne sont pas contre-indiquées dans
le llcrvosismc, car on ne doit pas confondre l'excitabilité des
nerfs proprement dite avec la susceptibilité inflammatoire
des tissus. C'est cetLe dernière, et non la première, qui est
oppos le 11 la CUl1e thermale.
Termindns en disant que, dans la bacillose laryngée reCOllllue, si les eaux sulfurées peuvent encore être bu,es à titre de
reconstituantes, elJes ne conviennent pas en applicc..tions
locales. Celles-ci sont très utiles, au contraire, dans toutes les
laryngites non bacillaires que l'on observe chez les tuberculeux.
OUTILLAGE. - Il corn prenù, soit aux Grands Thcrmcs,
soit aux N éo- T Izcrmcs, des installations tout à fait modernes
�EAUX-BONNE
Il 0 ';lr bains, douches de tout ordre, gargarismes, pulvérisations,
Irngations et pédiluves (dont on fait grand usage) .
Signalons les apparei}s pour l'embouteillage de l'eau dont
l'exportation est considérable.
RESSOURCES HYGIÉNIQUES. Système complet d'égouts;
canalisation d'eau de source sous pression forcée; appareil de
Geneste et Herscher pour la désinfection; réseau étendu de
promenades dont celle dite horizontale, avec vue splendide
sur la vallée, est hectométrée pour le réglage de la marche.
Eaux-Bonnes, commune du département des Basses-Pyrénées,
habitants.
A 857 kilomètres Ide Paris, sur la ligne du Midi, par Bordeaux
et Dax : gare de Laruns-Eaux-Bonnes, située à 39 kilomètres de
l'au et à 5 kilomètres des Eaux-Bonnes (30 à 40 minutes en
vOÎlure) .
Prix de Paris: 96 ir.; 64 ir. 85; 42 Ir. 30.
Durée minima du trajet : trains rapides: 15 heures (14 heures
par le sud-express). Durée moyenne (trains directs) 16 heures.
Billets de famille et d'aller-retour à prix réduits.
Deux courriers paT jour pour Paris; télégraphe.
Altitude: 750 mètres (nombreux sentiers d'ascension).
Orientation principale : ouest, sud-ouest.
Climat frais de montagne, très agréable en été; moyenne des
températures diurnes: 18°,5 en juin, 190 en juillet et ao(\t, 160 en
septembre.
Constitution géologique du sol: les sources j aillissent du granit, au point d'affleurement des ophites et, par conséquent, c!es
CIJUChe3 de sel gemme et de gypse.
Aspect général du pays: vallon du Valentin (amuent du gave
d'Ossau); la ville est abritée par une ceinture de montagnes
hautes de 1.200 à 2.600 mètres; forl:ts de hêtres et de sapins.
Prix des h Ôtels: 6 à 15 francs, tout compris; moindre dans les
maisons mcubl6es.
Distractions de la station: très bon orchestre; casino-théfi.trc.
Excursions très belles et lrès variées (section du
IlIb Alpin);
roules carrossables pOlir Argelès d'un côté el pour l'Espagne dc
l'aulre; chasse à l'isnrcl; p~che
à la truile; faune el flore des
plus remarquables; minémux de toutc espèce.
er
Saison du lor juin au 1 octobre.
812
Médecins:
MM. Cazaux (Marcellin)'; Delocquc-Fourcaud; Leriche*; Leudet*; Meunier (V.); Mével; Portes*.
�EAUX- CHAUDES
(B asses-Pyrén ées)
Sul(Lwées sodiqlteS the/'males
Les 7 sources exploitées sont: Le Clot (36°), l'Esquirette
(35°), le Rey (33°,5), l'Esquirette tel1tpérée (32°), Baudot
(25°), Larrcsscc (24°), ct iIlinvielle (10°,6). Leur Mbit est de
180.000 litres environ par 2-+ heures.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - Ces
eaux sont limpides, incolores; leur odeur est légèrement sulfurée, leur saveur hépatique avec un arrière-goût alcalin;
elles sont douces au toucher. Le sul/ure de sodium, qui les
caractérise, y existe à la dose de 8 à 9 milligr. par litre; il
convient de signaler en outre les sels calciques (6 à 7 centigr.),
l'acide silicique (3 centigr.), les silicates alcalins (3 centigr.),
et une matière azotée vivante, la g lairine ou barégine. Les
Eaux-Chaudes ont donc des sul/urées sodiques calcaires et
silicatécs, :\ f:;.ibk minéralisation et à température peu é levée.
MODES D'EMPLOI. - L'usage est à la fois interne et
externe: boi on, gargarismes, pulvérisations; - bains, douches, irrig:ttions. Depuis quelques années les irrigations vaginales ont pris une grande importance, grâce à un mode d'adm inistration, spécial à la station, qui permet d'utiliser l'eau
minérale arrivant directement de la source et assure ainsi
l'a, ep ie du liquide employé. Les sources Minv ielle, Baudot,
le lot s' xportent.
A TIO PTlYSTOL GIQUJ.::. - L'action générale de la
cur d'Eaux- 'haudes sur la nutrition se traduit par l 'ac ti vit~
impl'imée aux 'changes : accroissement du coëfficient d'oxyde l'acide urique, des urates, hl odation, de 1'~limnato
l'u res et su l fat s; les phosphates au contraire restent stationnaires et mC'mc diminuent de quantité. Cette élimim.tion 1 s
urates e~t
surtout r marquable apr s l'absorption cie l'eau de
Minviell', qui produit un vrai lavage de l'organisme.
La circulation est activée; la tensiçm artérielle s'élève, les
�EAUX-CHAUDES
congestions passives disp::.raissent. Ces résultats s'observent
principalement dans la sphère génitale et du cêté de l'appareil respiratoire. Mais c'est l'action exercée sur l'innervation
qui caractérise la cure d'Eaux-Chaudes par la possibilité "'en
obtenir, outre les effets généraux de la médication ~· ..!lfur{e,
des effets sédatifs (atténuation ou suppression des phénomènes douloureux) d'une grande valeur thérapeutique.
INDICATIONS. - 1° AFFECTIONS GYNÉCOLOGIQUES . Troubles de la menstru::.tion chez les anémiques, les chI 01'0anémiques et les névropathes; - accidents de la ménopause;
- vaginites des arthritiques; - métrites, avec la restriction
suivante: lorsque l'infection est profonde, les lésions localcs
dcvront avoir été modifiécs par une désinfcction préalable, médicale oy chil'urgicalc, conformément aux règles de
la gynécologie générale; la cure thcrmale ne se substitue
pas à celle-ci, mais elle lui vient en aide pour parachever la
guérison; - inHammations circum-utérines avec la même
réserve que pour les métritcs; - congestions pelvienncs;
dysménonhée membraneusc; - subinvolution post-puerpél'ale; - fibromyômcs doulourcux mais non hémorragiques;
- avortements à répétition; - certains cas de stérilité; suites des grandes opérations abdominales.
2° AFFECTIONS RHUMATISMALES ET GOUTTl<:U.:ŒS. - Ressortissent spécialcment à la cure d'Eaux-Chaudes les formes ::.rticulaires réccntes, chez les sujets ex itables (rhumatisme éréthique), les formcs musculaires, les névralgies sciatiques, la
migrainc, la horée et les diverses manifestations de l'uricémie.
3° AFFECTIONS DEl L'APPAREIL RESPIRATOIRE. - Ce sont
principalement Ics congestions et lcs inflammations cJll'Oniques du larynx et du naso-pharynx chez les arthritiqucs et
les strumeux; - les catarrhes bronchiqucs non bacillaires;
- les résidus d'infcction grippale.
4° ETATS DE ntBILITATION GÉNÉRALE. - C'cst pour 'cs
états quc la cure thermale trouve, dans son association à la
cure d'air, un adjuvant de la plus haute valeur. L' xcellence du cli1nat d'été 11. Eaux-Chaudes (température diurne
moyenne: J 8°,7), la pureté de l'air, l'absence de variation
brusques, la modération du refroidissement nocturne font de
cette station une résidence estivale de choix; et à cet égard, on
peut la considérer comme un sanatorium libre p~rfaitemoCl1
approprié à ces cures de régénération.
�EAUX-CHAUDES
,cONTRE-INDICATIONS. - Elles comprennent tOtlt
d'abord les états aigus et les cachexies pour lesquels aucun
médecin ne se risquerait à prescrire un traitement thermal;
de plus la cure d'Eaux-Chaudes doit être déconseillée aux
brightiques, aux pleurétiques avec épanchement, aux artérioscléreux à localisations cérébrales. Quant aux cardiaques à
lésions valvulaires, il convient de distinguer ceux dont le
myocarde affaibli ne peut plus assurer qu'une compensation
imparfaite, et qui doivent s'abstenir; au contraire, si les l'sions sont récentes et le myocarde bon, la cure est indiquée
et donne des résultats excellents.
Sont encore des contre-indications: les m ~tries
actuellement hémorragiques et non modifiées par un traitement
approprié; - les fibromyômes hémorragiques; - les can• cers génitaux au début; - la gros esse.
Eaux-Chaudes (200 habitants) section de la commune de Laruns
(Basses-Pyrénées) .
A 861 kilomètres de Paris; lignes d'Orléans et du Midi. Gare
de Laruns, à 6 kilomètres d'Eaux-Chaudes (1/2 heure en voiture
particulière, 3/4 d'heure en omnibus).
Prix de Paris: 95 fr.; 64 Ir.; 42 fr. - Billets à J3rix réduits
pour les Pyrénées.
Durée minima du trajet: 16 heures; durée moyenne: 20 Il
22 heures.
Deux courriers par jour pour Paris; - télégraphe.
Altitude: 675 mètres.
Orientation principale : nord-sud.
1imnt tonique, sans variations brusques.
Température diurne moyenne: 18°,7 (du 20 juin ail 20 septembre) .
onstitution géologique du sol: terrain calcaire à son point
d'union avec le granit.
Aspect général du pays: vallée étroite, boisée (chênes, hêtres,
sapins), arrosée par le gave d'Ossau; halltes montagnes dans le
voisinage imm ~cliat,
prairies; pas d'usines.
Prix des l,ôtcls : Ire classe, 10 à 12 fmncs; 20 classe, 6 à 8 fr.
Distractions de la station: casino dans l'établissement thermal, promenades faciles, excursions, pêche, chasse, ascensions.
Etablissement ouvert toute J'année; gmnde saison de la mi-juin
à fin septembre.
Médecin:
M. Verdenal.
�EN GHIEN
(Seine-et-Oise)
Sulfll1'ées calciques et sulf7tydriquées
Les eaux minérales d'Enghien ont été découvertes en 1776.
Elles émergent par treize sources qui toutes ont été captées,
mais dont neuf seulement sont employées au traitement des
malades.
Le débit total des sources utilisées atteint 211.680 litres par
24 heures.
CARACTERES PHYSIQUES Er CHIMIQUES. - L'eau
d'Enghien est frorde (10 à 14° C.) ; sa densité varie de 1,0006 à
1,0016. Prise au point d'émergence, elle est parfaitement lim,pide et incolore; s'o'n odeur rappelle franchement celle
de l'hydrogène sulfuré; sa saveur est fraîche, l' gère ment fade
et alcaline, et surtout fortement hépatique.
Au point de vue de sa composition chimique, l'eau d'Enghien est caractérisée par ce fait que le soufre s'y trouve à la
fois à l'état de sulfure et d'hydrogène sulfuré libre : c'est une
eau sulfurée-sulfhydriquée. Elle contient également une notable proportion d'acide cal'bonique di ssous.
Voici la composition moyenne en poids, pour un litre de
liquide:
Azote, 0 gr. 010; acide sulfhydrique libr , 0.018; a ide carbonique libre, 0.248 j sulfure de calcium, 0.016; sulfure de magnésium 0.101; chlorure de sodium, 0.050 j hlorure de magnés ium, 0,0 10 j sulfate de magnésie, 0.105; sulfate d chaux,
o,024~
j sous- arbonate de chaux, 0.2773; sous-carbonate de
magnésie, 0.008! j silicium, 0.040; mati)\re organiqu spéci?.1e
traces.
La richesse sulfhydrométrique, prise avec l'appareil Dupasquier, varie de 30° (source Deyem:) à 56° (source du Lac).
�ENGHIEN
MODES D'EMP.LOI. - Les eaux d'Enghien s'emploient
à l'intérieur en inhalation et en boisson, et à l'extérieur sous
forme de bains et de douches.
INHALATION. - EIIe se pratique de différentes manières:
a) Inhalation avec pulvérisation. - Les malades, placés
dans une atmosphère imprégnée de vapeur d'eau sulfureuse,
sont soumis à des pulvérisations locales faites au moyen d'appareils à tambour ou à tamis.
b) Pulvérisation sèche. - ElIc se fait dans l'air ordinaire;
les malades ne reçoivent qu'une pulvérisation locale au moyen
des appareils à tambour et à tamis.
c) Humage. - Les malades respirent \1TI air chargé de vapeurs d'hydrogène sulfuré dégagées par de l'eau sulfure\1 c
que l'on fait couler lentement en nappe sur de larges plateaux
de verre.
BOISSO . - On consomme l'eau des sources du Roi,
Deyeux et des Roses dans une buvette installée au voisinage
des sources.
L'eau se prend froide, ou tiédie dans un appareil spécialement construit pour éviLer la perte de gaz qui se produirait
par le chauffage à l'air libre.
A la buvette sont annexées deux salles pour les gargarismes.
BAINS.' - a) Bain d'eau sulfureuse pure. - C'est le bain le
plus actif; l'cau sulfureuse est chauffée par de la vapeur circulant dans un serpentin.
b) Bai" mitigé. - L'eau sulfureuse est élevée à la température convenable par un mélange en diverses proportions avec
de l'eau chaude ordinaire.
c) Baius locaux (de bras, de jambe, etc.).
d) Bain de vapeur suljureuse ell caisse.
e) Bain en piscine à cau suljureuse courante (traitement
de Louëche).
DOUCHES. - a) Douche gthtérale (à l'eau sulfureuse pure ou
d'cau ordinaire).
b) Doucltes locales (pharyngi nn , nasal, te.).
c) Douche sulfureuse avec massage, suivant le' procédé
d'Aix-Ies-Bains.
Il existe à l'établissement thermal des salles spécialement
aménagées pour le traitement des maladies syphilitiques.
mitg~e
�ENGHIEN
L'établissement possède également une annexe consacrée à
l'hydrothérapie non-sulfureuse et comprenant deux grandes
piscines, des salles de douches, de massage, de fumigations,
des bains de vapeur, d'air chaud, etc.).
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - Les eaux d'Enghien
agissent sur les divers appareils en provoquant une suractivité
générale des fonctions; ce sont des eau,'!: essentiellement excitantes.
a) VOIES RESPIRATOIRES. - Au début du traitement, la
gorge devient s che, parfois douloureuse; puis il se produit
une expectoration de plu s en plus claire et abondante. Chez
les tuberculeux, en particulier, les crachats deviennent moin s
purulents et même tout à fait muqueux. Chez certains phtisiques, des doses exagérées peuvent provoquer des hémoptysies.
b) SYSTÈME IR ULATOllŒ. - La circulation devient plus
active; j 1 Y a augmentation des pulsations artérielles, avec
chaleur d" la peau.
c) VOIES DIGESTIVBS. - L'eau, à doses modérées, a une action favorable j elle excite l'appétit et favori e la digestion.
Vers la fin de la cure, il se produit quelquefois de la diarrhée
séreuse .
d) Pl ~AU.
- Le traitement sulfureux détermine une tran spiration qui peut exister se ule ou s'accompagner d'une éruption de forme érythémateuse, miliaire ou pustuleuse, constituant la poussée thermaLe, asscz rare et toujours fugace .
Chez lC5 h rpétiques, le traitement provoque souvent la
réapparition d'anciennes affections de la peau ou le retour à
l'état aigu ou subaigu de dermatoses à allure torpide.
e) ORGANE. GÉNITO-UIUNAIRES. -- La diurèse est augmentée; souvent il Y a excitation vénérienne. Chez la femme,
le lraite m 'nt :\ugmente l'hémorrbagie menstruelle ; il p ut
provoqll r so n :\11 parition ou sa réapparition.
INDJ ATIONS. - Les affections justiciables de eaux
d'Enghien Il uvent être groupées sous quatre chefs principaux:
�ENGHIEN
1° MALADIES DES VOIES RESPIRATOIRES. La cure d'Enghien est indiquée dans les cas de :
a) Amygdalites et pharyngites chroniques - Amygdalite
lacunaire - Pharyngite granuleuse - Pharyngite sèche Catarrhe naso-pharyngien.
b) Laryngites chroniques simples. - Laryngite tuberculeuse.
c) Bronchite chronique non tuberculeuse - Catarrhes bronchiques - Bronchectasie.
d) Emphysème pulmonaire - Asthme.
f') Tuberculose pulmonaire (à la première période; dans les
formes lentes, à symptômes fébriles et congestifs peu accusés).
Parmi ces affections, il convient d'insister sur les maladies
catarrhales des voies respiratoires supérieur!!s comme recevant le meilleur effet de la cure d·Enghien. Or, ces affections
l'econnaissent le plus souvent pour cause déterminante le
surmenage de l'organe vocal et inversement elles déterminent
des altérations plus ou moins profondes de la voix; il en résulte que les professi011nels de la parole ou du chant (orateurs,
avocats, chanteurs, prédicateurs, professeurs, etc.) comptent
pour une large part parmi les justiciables des eaux d'Enghien.
Dans la rhinite hypertroPhique, les végétations adimoïdes,
les polypes llasaux ou laryngiens, l'hypertroPhie des amygdales, la cure sulfureuse est indiquée, soit comme traitement
post-opératoire, soit, en l'absence d'intervention chirurgicale,
comme traitement palliatif.
2° MALADIES DE LA lEAU. Les eaux d'Enghien réussissent surtout dans les cas d'anciennes dermatoses où il est nécessaire de réveiller les fon tions de la peau par une stimulation
éne.rgique.
Eczéma chronique (formes sèches) - Acné - Prurigo Lichen - Pityriasis - Psoriasis.
3° MALADIE DE VOIES GÉNITO-URINAIRES. - L'eau d'Enghien exer e une action modificatrice favorable sur les sécrétions de la muqueuse des voies g 'nito-urinaires; 5 011 emploi
est indiqué clans les cas de : cystite catarrhale - Ble1t1lOrrllée
- Leucorrhée - Métrite chronique dH col.
4° M ALADIR. DYSTROl'lJIQUES ET D'YS RASIQUES. - J.es propri 'tés toniqu s de l'eau d'Enghien sont uLilisées dans 1
Nhz{matisme articulaire cln'oniqlle - les engOl'gemellts ou 1'Gideurs articulaires succédallt au rlmmatisme aigu - l'anémie
- la chlorose, ainsi que dans la. convalescence des maladies
ou à la suite des gra.ndes opérations.
�ENGHIEN
173
Dans la syphilis, la cure d'Enghien est indiquée, comme
traitement tonique et aussi comme adjuvant de la cure mercurielle. On arrive en effet, grâce au traitement sulfureux, à faire
absorber aux malades des doses relativement considérables de
mercure sans provoquer de phénomènes d'intoxication.
CONTRE-INDICATIONS. - La cure d'Enghien est
contre-indiquée dans les cas de :
1° Affections aiguës; 2° Etat fébrile; 3° Maladies du cœur et
de l'aorte; artério-sclérose; 4° Goutte franche; 5° Cachexie
profonde et surtout cachexie cancéreuse.
On a vu plus haut les restrictions à apporter au traitement
en ce qui concerne la tuberculose. Les lésions avancées du
poumon (ramolli,.ssement, cavernes), la fièvre hectique, les
hémoptysies fréquentes sont des contre-indications formelles.
Enghien-les-Bains, 4.000 habitants, 11 douze kilomètres nord de
Paris.
Enghien est desservi par les lignes du Nord et de l'Ouest (gare
Saint-Lazare) et far un tramway électrique (Trinité-Lac d'Enghien).
Durée du trajet de Paris-Nord 11 Enghien: douze minutes;
I30 trains par jour.
La ville est b5.tie sur le versant méridional de la colline de
Montmorency, au bord d'un lac de 50 hectares. Orientation principale: Sud-ouest; climat doux et tempéré.
Distractions de la station : casino, cercle, théâtre (opéra, opéracomique, comédie), concerts, bals, fêtes nautiques. Parc de l'Etablissement. Jardin des Roses.
Canotage sur le lac. Pêche. Excursions dans la forêt de Montmorency (IL 3 kilomètres).
lJ1édecills "
MM. lleycund, Buret, Gu)', lIélary, PeHier, Thiboul*, WeillSpire.
�EUGÉ NIE-L ES-B AINS
Saint.-L oubouer (Lande s)
Sul(w'ées et sulfatées catciques tempéré es (l'oides
•
Six sou rces principa les: St-Loub ouer, Alnélic, du Bois,
Nicolas , Mounon , Les BOttlis, émerge ant d'un terrain calcaire argilo-m arneux (ancien n'e tourbe), Sulfuré es sodique s
seconda ires, dérivan t des transfor mations du sulfate de chaux
(O,O ll à 0,029) par réductio n et oxydati on, en sulfuré de calcium (0,004 à 0,002), bydrogè ne sulfuré (0,002) et hyposul fite
de chaux (0,002 à 0,003), Traces sensib les de sulfure de fer
(Le Bois). Saint-L ouboue r et Amèlie devienn ent louches à
certains moment s, c'est-à-d ire commen cent à blanchi r par le
fait d' un léger dépôt de soufre. L'azote atteint 17 c. c. par litre,
Onctueu ses par leur matière organiq ue, limpide s, d'une saveur
hépatiq ue, d'une odeur légèrem ent sulfureu se à la source,
ces eaux s'emplo ient en boissons, douches et bains, artificie llement chauffée s alors.
Tour il tour, et suivant la dose, eupepti ques, diurétiq ues, laxatives, hyposth éniques (contro-stimulantes). Calman tes de la
périphé rie par la balnéati on. Elles convien nent d'abord et
surtout à certaine s dyspepsies, avec hyperes thésie nerveus e
et muscula ire (vomiss ements) , puis à quelque s dmmati smes
1Ilyalgiques et viscérau x (cystalg ies); aux érythèm es de la
pcllagr e/ à certains catarrllcs bronchi ques modéré s qui, grâce
à elles, peuven t se mainten ir sur une ?Ilodalité scmi-aig uë propice à la guériso n; aux catarrhes vésicau x hypcres thésiquc s/
tout cc qui est catarrhe lr/Ucorrhéiqllf!. ct disposit ion catarrhale
y reçoit les modific ations voulues.
Action désohst ruante ct tonique chez de nombre ux palustrc s ,
Nombre use clientèl e des environ s, de femmes parvenu es à
J'âge critique , de jeunes femme s dysmén orrhéiq ues, de jeunes
filles à tendanc e c!tlo/'oliqltc. Action prévent ive contre la
�EUGENIE-LES-BAINS
175
goutte, après début de celle-ci. Albuminurie cyclique chez les
Pléthoriques.
CONTRE-INDICATIONS. -
cœur (asystolie) et des poumons.
Les maladies avancées du
Coquette petite station du département des Landes, dans la jolie
vallée de Bahus (affiuent gauche de l'Adour), où commence la région des pins, à 10 kilomètres de Grenade-sur-l'Adour, à 14 kilomètres d'Aire. 80 mètres d'altitude.
Chemin de fer dé Bordeaux à Tarbes par Grenade.
Grand hôtel au milieu d'un lieau parc à proximité du Grand
Etaoblissement. 6 à 8 francs par jour.
Service d'omnibus entre Grenade et la station.
Hôtels, maisons et appartements meublés.
Excursions dans le pittoresque pays de la Chalosse ancienne
abbaye de Saint-Jean-de-Ia-Castelle, sur la rive gauche de l'Adour;
cloitre de Geaune j château du Lau; château de Saint-Loubouer
(remarquables tapisseries).
Eaux d'exportation. Tarif spécial des chemins de fer pour les
cali x minérales.
Saison : de mai à novembre.
Médecin:
M. Beaumont.
�EUZET-LES-BAINS
(Gard)
S ul(ul'ées calciques l 'roides
Les sources d'Euzet jaillissenl dans un terrain lacuslre bitumeux, au sud des monts Bonquet, dernier contrefort des Cévennes.
Deux sources principales: La Valette, Bécltamp. 3 gr. 130
de minéralisation, dont 1 gr. 660 de sulfate de chaux et
0,0047 d'acide sulfhydrique libre.
Elles contiennent une notable proportion de matière bitumineuse.
La température varie de 13 à 18".
Le débit est de 40. 000 lilres.
ACTION THERAPEUTIQUE. - Elles sont tou jours
favorables dans la gravelle et la lithiase biliaire, dans les
dyspepsies.
Elles sont particulièrement uliles aux ralentis, aux scléreux,
aux neurastlténiques dont elles activent les échanges cellulaires, dans les congestions pulmouaires, dans les accidents
post-grippaux ou résultant d'autres toxines.
Service régulier de voiture Il la gare d'Euzet-Ies-Bains.
Ligne de Tarascon au Martinet, Il 10 minules de l'Etablissement.
Elablisseme'nt, hÔtel cl villa situés dans un parc très ombreux
de 20 heelares.
limal égal el lem péré.
Balnéolhérapie, Dains, Hydrothérapie, Salles d'IuLullllion, de
Pulvérisation, elc.
Prix de l'hÔtel: 5 Il 12 francs par jour.
Saison : du lor juin (lU Io r octobre.
JjUdecil/ :
M. Perrier.
�EV AUX- LES- BAIN S
(Creuse )
Sulfaté es sorliques, aW1'1naZes et hypel·th el·male s
Vingt-c inq à trente sources chaudes jaillisse nt à 500 mètres
au nord d'Evé.ux, dans une étroite vallée bien abritée contre
les vents et fréqu~nte
depuis des siècles par les malades des
contrées voisines , du Limous in surtout.
Toute's ces eaux n'ont pas la même thermal ité : mais leur
compos ition chimiqu e est à peu près identiqu e.
Une seule, découve rte récemm ent, est froide, et semble un
peu plus minéral isée que les autres, et, sauf cette dernière , ce
qui peut être dit de l'une quelcon que des SO.llrces peut, il. bien
p u de cho e près, 'appliqu er il. l'ensem ble. Le débit général
est de plus de six cents mètres cubes par jour.
COMP OSITIO N CHIMI QUE ET CARAC TERES PHYSIQUE S. - Toutes les analyse s donnen t des résultat s identiques:
Prédom inance des sulfates de soude et de poté.sse j chlorur e
de sodium en assez grande quantit é: 0 gr. 02[38 par litre, et
des bicarbon ates. Donc, eaux thermal es sulfatée s sodique s j on
pourrai t ajouter le qualific atif de chloruré es sodique s.
THERM ALITE . - La tempéra ture des différen tes source
varie entre 48° et 60° centigra des. Nulle source froide, autre
que celle découve rte récemm ent et qui n'é. que 11°, ne se
trouve dans le voisinag e.
Les Eaux cl' Evaux sont d'une limpidit é et d'une transparence remarqu ables. On distingu e très netteme nt le fond des
bassins de près de deux mètres de profond eur.
E lles sont lég rement onctueu ses au toucher : elles renferment des bicarbo nates de soude, de chaux, de magnés ie et de
lithine. Conserv ées très longtem ps dans des bouteill es bien
12
�EVAUX·LES·BAINS
bouchées, elles ne laissent aucun dépôt et ne dégagent aucune
odeur.
A la dégustation, on leur trouve un léger goût alcalin.
En séjournant dans les bassins, les eaux donnent naissance
à des conferves d'un très beau vert, à forme d'algues gorgées
de liquide et de gaz, et contenant un peu de brome et d'iode.
L'air et la lumière semblent indispensables à leur formation,
car on n'en trouve pas dans les tuyaux'cle conduite outerrains.
MODES D'EMPLOI. - Pendant fort longtemps, les Eaux
d'Evaux ne furent utilisées qu'en bains, ècouches et bains cie
vapeur. Cependant les gens du pays s'en servaient pour dissoudre les sels purgatifs, prétendant qu'ellcs renforçaient leur
action purgative. D'autres les utilisaient aussi en boissons et
. en gargarismes. Actuellement, une assez grande consommation de ces eaux, surtout de celle du puits de César, est faite
comme diurétiques et décongestives du foie.
Une installation toute récente permet d'employer les eaux
des différentes sources sous les formes les plus usitées: bains,
demi-bains, et douches de toutes façons. Une salle spéciale de
bain de vapeur, chauffée uniquement par un jet d'eau thermale
qui porte la lemp'érature à 45°, rend les plus grands services
aux malades qui supportent sans gêne cette chaleur humide
pendant 15 à 20 minutes.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - Dans la cure d'Evaux,
la réunion des deux éléments, chaleur et minéralisation, est
nécessaire pour arriver aux résultats obtenus. Quoi qu'il en
soit, ces résultats sont indéniables et consacrés par le temps.
Un des eiIets immédiats les plus marquants consiste en une
certaine excitabilité du système nerveux qui peut aller jusqu'à
l'insomnie. Cela dure deux Ou trois jours et se produit d'autant plus vite qu'on use des eaux plus ou moins chaudes.
Une chose vra.iment remarquable, et qui semble en contradiction avec l'enseignement classique, c'est la facilité, je dirais
presque le bien-être avec lequel les cardiaques (et ils abondent
hez les rhumatisants) supportent un traitement parfois tres
énergique. Une autre remarque digne d'intérêt, c'est la disparition rapide de la douleur.
INDICATIONS. - Les rhumatisants de tous les pays environnants ont de temps immémorial fréquenté les Eaux
d·Evaux. Le Limousin, pays fertile en rhumatismes noueux, a
�EV AUX-LES-BAINS
179
fait longtemps et fait encore le fond de la clientèle. Quelle
que soit la forme que prenne le rhumatisme, il est justiciable
des Eaux d'Evaux. Les sciatiques les plus invétérées, avec
atrophie musculaire, guérissent le plus squvent et en deux ou
trois saisons au plus.
Les eczémas, prurigos, et autres manifestations cut:>nées
disparaissent rapidement. En quelques jours, plus de démangeaisons, plus de douleurs. Les neurasthéniques, les épuisés
par surmenage se trouvent bien de l'action stimulante des
eaux. L'aménorrhée, la dysménorrhée, les métrites sont soignées avec succès.
N'oublions pas l'asthme, qui est si souvent rhum"tisant.
CONTRE-INDICATIONS. - Quelques précautions sont
à prendre pour éviter les congestions chez les gens sanguins .
•
Evaux, ancienne petite ville, de 3.000 habitants, est située à
474 mètres d'altitude, sur les confins du Puy-de-DÔme et de l'Allier, entre les deux rivières la Tardes et le Cher.
Les bains sont à 500 mètres au nord de la petite ville, dans
une très étroite vallée et à 420 mètres d'altitude environ. Le pays
est très pittoresque: vallées profondes, les unes boisées, les
autres nues et surmontées de rochers parfois à pic.
Température du centre de la France, très douce. Le pays est
sain. Les routes sont très ·belles. Un beau parc entoure l'établissement.
Station jusqu'à ce jour paisible. Pas de casino.
Dislnnce de Paris: 355 ki lomètres. 6 h . 1/2 de route. 4 ttains
par jour pendant l'été.
De Bordeaux et de Lyon, il y a environ 8 heures de chemin de
Ier.
En dix minutes, on est de la gare à l'Etablissement.
Postes et télégraphe.
La saison dure du 15 mai au le, octobre.
Les hôtels sont à prix modérés. Il y en a pour toutes les
bourses.
.
Médecins:
MM. Bona, Cazy*, Darfeuille, de Quintal.
�EVIAN
(Haute-Savoie)
B icar'bonatées mixtes (l'oides
Evian poss de plusieurs sources minérales, qui se ressemblent beaucoup par leurs propriétés physiques et chimiques.
Parmi ces sources, la source Cac/lat, connue depuis plus d'un
siècle, est la plus importante. Elle doit à l'ancienneté de sa
,découverte, à l'abondance de son débit et à la perfection de son
captage, d'être à peu près seule employée thérapeutiquement
à Evian.
•
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - L'eau
d'Evian est froide (11°,6); sa température et son débit sont
constants, quelle que soit la saison. I~arfitemn
claire et
limpide, elle prend une coloration bleue, quand elle est vue
sous une certaine masse. Elle n'a pas d'odeur et sa saveur
donne une !tensation très agréable de fraîch'eur et de légèreté.
Sans être gazeuse, elle est très aérée comme le prouve l'apparition des bulles cl'air, qu'on voit perler sur les parois du verre
qui la contient.
Par sa composition chimique l'eau. d'Evian peut être rangée
dans le grO\lpe des eaux très légèrement alcalines. Sa min éralisation est très faible, à peine gr. 50 centigr. par litre,
dont plus de la moitié est représentée pal' les carbonates de
haux, de magnésie et de soude.
MODES D':EMPLOI. - L'cau d'Eviau est employée surtout en boisson. 'est l'ingestion de l'eau Cacbat, prise le matin à jeun et à doses variables, mais ordinairement élevé ,
qui form la base de la cure hydro-minérale à Evian.
Mais l'installation très compl~
l e d'un 'tablissement de cr ation récente permet d'ajouter à ce traitement toutes J 5 reSsources qu'offre l'usage externe de l'eau sous forme de balnéation et cl'hydrothérapie.
A TI N PHYSIOLOGIQUE. - L'action physiologique,
que l'eau d'Eviau doit à la faible sse de sa minéralisation et à
l'heureux en semble cle es propriétés physico-c himiqu s, per-
°
�EVIAN
n~et
de la caractériser d'un mot: elle réalise le' type d'unc cau
dmrétique. Elle peut, en effet, être ingérée à des doses assez
considérables pour provoquer une diurèse abondante et rapide
Sans fatiguer les voies d'absorption, de circulation et d'élimination.
La cure d'Evian est donc essentiellement une CU/'c dc diurèsc. Les malades, sauf des contre-indications, dont nous parlerons plus loin, et après un entraînement progressif, supportent facilement de boire le matin, à jefm, des quantités d'eau
pouvant atteindre jusqu'à 3 litres, et, il est facile de s'assurer
qu'ordinairement, 2 heures environ après la dernière prise
d'eau, la quantité ingérée est intégralement éliminée sous
forme d'une urine de densité très f..ible. C'est grâce à la fad1ité de son a.bsorption par les voies digestives et à la rapidité
de son éliminatioB par les voies urinaires, qu'il est possible
d'établir dans l'organisme un courant de lavage aussi intense.
Ii paraît inutile d'ajouter que la cure intensive avec des doses
élevées demande à être surveillée de très près au point de vLle
de la tolérance des voies digestives, au point de vue des modifications de la tension artérielle et au point de vue de l'élimination ul'inairo.
Donc, le passage rapide à travers l'économie d'lm "bondant
courant d'eau faiblement minéralisée: tel est le fait le plus
frappant de J'action de l'eau d'Eviau. On en conçoit toute
l'utilité, si l'on tient compte d'une part de la place que les
intoxications occupent de plus en plus en pathologie générale
et d'autre part du l'Ille que joue la dépuration urinaire dans la
conservation de la santé et l'évolution des maladies. C'est pour
caractériser cette action vivifiante sur les divers appareils de
l'organismo (foio, sang, voies urinaires), qu'on a pu dire:
« L'eau d'Evian agit par ce qu'elle emporte, et non par ce
qu'elle apporte. ))
Mais cet aphorism ct-il complètement vrai? Et s'il est
incontestable que l'eau d'Evian agit « par ce qu'ellc emportc »,
n'agit-elle pas aussi « par cc q~4'cl
apporte ,,1 En d'autres
termes, n'a-t-elle pas aussi un rôle plus complexe et plus délicat en intervenant dans les phénomènes intimes de la nutrition ct en modifiant les conditions physico-chimiques (action
oxydante, tension osmotique) du milieu humoral où se font
les échanges cellulaires?
IND! ATIONS. - Agent de lavage, l'Eau d'Evian trouve,
d'une façon générale, son indication soit pour éliminer les
�EVIAN
poisons ,qui altèrent l'économie, soit pour entraîner au dehors
les produits anormaux qui encombrent les organes que traverse le flot laveur.
INDICATIONS D'ORDRE GENERAL. - Tous les états
morbides causés par une intoxication chronique et rangés
sous ce terme général d'arthritisme sont justiciables de la cure
d'Evian.
1° La GOUTTE, dans toutes ses formes et particulièrement
dans les formes asthéniques.
2° DIABÈTE ARTHRITIQUE. La cure d'Evian est indiquée
dans ces formes de diabète, qui semblent liées à des altérations
hépatiques, attestant un hyperfonctionnement du foie (diabète
par hyperhépatie).
.
3° NEURASTHtNIE. - La cure de diurèse donne de très
• bons résultats dans les formes de la neurasthénie d'origine
toxique et particulihement dans celles qtli sont causées par
une toxi-infection d'origine biliaire et qui constituent une des
manifestations cliniques de la cholémie simp le familiale.
4° MIGRAINE. - C'est également à titre de symptôme nerveux d'un état toxique que la migraine est favorablement
modifiée par la cure d'Evian.
5° ARTtRIO-SCLtROSE. - La cure de diurèse trouve dans
l'art -rio-sclérose et les card iopathies artériel1ës son indication
par la néces it!"! de favoriser l'élimination par le rein - qui
tend à devenir insuffisante - des produits toxiques, dont l'origine est souvent dans une alimentation vicieuse (dyspnée toxialimentaire). Les résultats sont particuli rement bons à la
phase pré-scléreuse, alors que l'hypertension artérielle s mble
-'tre le fait d'un spasme vaso-constricteur plut.êt que de lésions
vasculaires constitu cs.
INDICATIONS D'ORDRE LOCAL:
ApPARE[L DIGESTIF. - Estomac. - L' xpéri nce prouve
que l'cau d'Evian a un heureuse a tion sur la Gastrite IIypcr1JcPliquc, dans le traitement de )~Lquel
on sait qu'il faut
craindre les phénomènes d'excitation produits par les cures fort ment alcalines.
Mais, si on ne vise pas toujours l'estomac dans la cure
d'Evian, il doit toujours être considéré comme J'auxiliaire indispensable de la cure. Or, nous tenons à signaler à cc propos
sa tolér4nce parfaite pour les fortes doses d'cau prises à jeun,
sans qu'il y ait tendance à la distension, comme il est facile
�EVIAN
de s'en assurer par l'exame n méthod ique des malades . Nous
excepto ns, bien entend u, les cas de dilatatio n gastriqu e déjà
constitu ée.
Entérite s chroniq ues et particul ièremen t
INTESTI N. l'en téro-co li t~ m uco-me m braneus e.
e la
FOIE . - On sait le rôle que joue en patholo gie général
toxi-inf ection d'origjn e biliaire et combien sont fréquen ts les
états morbide s, décrits sous le nom de cholémi e simple familiale. Dans ces affections, une nécessit é s'impos e tout d'abord :
le lavage du sang par un traiteme nt dépurat eur, que constituent la cliététique, le régime lacté et les eaux faiblem ent
minéral isées.
Ainsi la cure d'Evian est indiqué e clans:
les mani festa1° Les angio-c hplites simples chroniq ues, dont
tions clinique s sont si variées.
premièr es pé2° Les cirrhose s biliaire s; au moins dans les
riodes.
3° La lithiase biliaire.
Dans tous ces états, la cure cie diurèse active par le rein l'éliminatio n des poisons et rIes pigmen ts biliaires que déverse
dans l'économ ie le foie, atteint d'angio - holite chroniq ue. En
outre, l'eau possède peut-êtr e sur le foie une action élective
qui e traduira it par une sécrétio n biliaire plus abonda nte et
p lus fluide et par une cbasse biliaire plus intense.
l'effiVOIES UR1NAIRES. - Une longue pratique a montré
cacité de l'emplo i des eaux diurétiq ues faiblem ent minéral isées dans les affectio ns des voies urinaire s. Le mécanis me de
l'action produite i i est ai é à compre ndre. Du gloméru le de
Malpigh i au méat uréthral , on réalise un I:wage des canaux et ré ervoirs de l'urine, qui, se faisant de haut en bas, se
présente dans des conditio ns physiol ogiq ues d'autan t meilleu res.
qu'il suit le courant normal tle l'excréti on. Non seuleme nt ce
courant cie .lavage entraîne les produits anorma ux, mais il est
probabl e qu'il en facilite encore l'expu lsion en augmen tant la
ontrncti on des onduits d'élimin ation sous l'influen ce d'une
sécrétio n plus abondan te.
Litlliasc rénale, gravelle urique, oxaliqu e ou phospha tique,
qu'elle soit aseptiqu e ou qu'cHe se compliq ue d'infect ion
légl\re.
Pyélo-n éphrites , pyélites , que l'infecti on se soit faite par
voie sanguin e, ou par voie ascenda nte, ou comme complic ation de gravelle.
�EVIAN
CYSTITES CHRONIQUES. - La cure d'Evian peut être indiquée dans toutes les cystites non tubercu leuses. Mais il faut savoir que le lavage interne de la vessie par l'eau d'Evian suppose comme conditio n que ce réservo ir sc vide bien.
URÉ'I'HRO-CYSTITES CHRONIQUES AVEC OU SANS PROSTATITE. - Le lavage interne par une diurèse abondan te peut
être utile dans ces complic ations fréquen tes ct tenaces de la
blennor rhagie.
ALBUMINURIES. - Il est diflicile de poser des indicati ons
nettes dans un groupe si mal défini, où sont réunis des états
morbide s qui n'ont souvent de' commu n qu'un symptô me: l'albuminu rie, mais qui ressortis sent à des processu s pathogé niques disparat es. Cepend ant, on peut diro, d'une façon générale, qu'un albumin urique peut bénéfici er de la cure d'Eviau ,
dans tous les cas où il y a lieu de stimule r physiol ogiquem ent
la fonction rénale, mais à conditio n que la cure soit très prudente. La cure hydra-m inérale est alors un complé ment de
la cure lactée, complé ment d'autan t plus utile parfois que le
malade support e mal le lait.
CONTR E-INDI CATIO NS. - Rares sont les maladie s où
la cure d'Eviau est formell ement contre-i ndiquée , puisque
dans la plupart des états morbide s il peut y avoir indicati on
de favorise r la dépurat ion urinaire . Mais cette indicati on ne
peut pas toujour s être réalisée et il existe des contre-i ndications relative s à l'état des organes d'absorp tion, de cÎ1"culation
et d'élimin atioll) etc.) dont le fonction nement est mis en œuvre
par le mécanis me même de la diurèse. C'est ainsi que la cure
d']~
vian, absolum ent indiqué e dans une affection donnée, peut
cesser de l'être et devenir cOJ;ltre-indiquée du fait des altérations que le process us morbide a apporté es daus l'état de l'un
ou plusieur s de ces apparei ls.
ABSORPTION. - ESTOMA '. - Dilatati on gastriqu e avec ou
sans obstacle pyloriqu e.
Fon:. - Cirrhos e à une période avancée où Je processu s
scléreux produit de l'hypert ension portale avec œd 'me des
membre s inférieu rs, circulat ion sous-cu tanée abdomi nale, tuméfacti on de la rate, hémorrh oïdes, hémorra gies gastro-i ntestinales et opsiurie marqué e.
IRCULATION. - CŒUR. _ Affections valvula ires non compensées , cardio pathi.es artériell es à la phase hypo-sy stolique .
�EVIAN
18 5
VAISSEAUX. - Altérations artérielles, s'accompagnant d'une
hypertension très élevée avec insuffisance de la perméabilité
rénale, due à un processus scléreux avancé de cet organe.
ELIMll ATION. - REIN. - Calcul trop gros pour être
expulsé par les voies naturelles et justiciable de l'intervention
chirurgicale, après laqwelle la cure redevient indiquée comme
dans la lithiase rénale en général.
VESSIE. - Rétention complète ou incomplète. Là encore la
contre-indication est toute relative et peut disparaîtnc par
l'emploi des moyens assurant l'évacuation de la vessie, si d'autres motifs, d'ordre local ou général, commandent de recourir
à la cure d'Ev.jan. Comme pour le rein, la présence d'un calcul
vésical constitue upe contre-indication temporaire.
RESSOURCES HYGIENIQUES. - Evian est une station
privilégiée par tout ce que la nature y a fait pour rendre
l'hygiène agréable: par SOI1 climat tempéré et par sa situation
admirable au bord du lac Léman, avec promenades variées t::t
nombl'euses sur le lac, en terrains plats et en terraIns accidentés (possibilité de cures de terrains).
En outre, un Etablissement de créat ion ré cnte, placé sous
une direction médicale, l'éunit les modes d'application des
agents physiques à l'hygiène et à la thérapeutique.
Evian, chef- lieu de canton du dép. rtement de la Haute-Savoie.
1.800 babitants.
Altitude: 380 mètres. Orientatiun ' principale: nord.
A 625 kilumètres de Paris, à 215 kilomètres de Lyon, à 40 kilomètres de Genève.
Durée des trajcts: 12 heures de Paris à Evian, 12 heures de
Marseille à Evian; 5 heures de Lyon à Evian.
Plusieurs courriers par jour pour Paris: télégraphe, téléphone.
Distractions: casino-théfltre, promenades faciles, excursions sur
Ic lac.
Saison: du 15 mai au 15 octobre.
Médecins :
MM. Bergouignan, Bordet*, Challan de Bellcval, Chiais, Cottet*, Dufour, Dumur, Fnlibois, Soullier, Trombert, Alber.t Jninguier.
�FORGES-LES-EAUX
(Seine-Inférieure)
Fel'rugineuses, crénalées, (roides
Il existe à Forges trois sources d'origine trcs ancienne,
,émergeant l'une près de l'autre et portant le nom de Reinette,
Royale, Cardinale, en souvenir du séjour d'Anne d'Autriche,
Louis XIII et Richelieu; une quatrième source Sail't-Antoine,
découv,e rte en 1852, non exploitée.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - Les
caux de Forges sont froides à une température à peu près
constante de + 7°. Prises à la source elles sont limpides, transparentes, inodores, et ont une saveur fr",îche, agréable et
piquante.
Leur goût, acidulé avec la Reinette, cievient ferrugineux
avec la Royale et styptique (absolument le goût d/en r ) avec
la Cardinale.
Si on laisse à l'air libre évaporer l'acide carboniqtle, le
protocrénate cle fer, qui est le principe ·actif de ces caux, devient en partie insoluble en se transfonnant en sesquicrénate
de fer qui se dépose en flocons nuageux.
e dépôt rouge, ocracé, globuleux, adh re aux parois du
vase et forme à la surface des réservoirs une p llicule irisée
que l'on appelle la rême de ardim.le.
es eaux contiennent une petite quantité d'acide carbonique
el du prolo r nale de fer qui se chiffre par:
o gr. <X)8 dans la Cardinale
o gr. 067 dans la Royale
o gr. 022 dans la Reinette
En résumé les eaux de Forges sonl athermales, acidulées et
ferrugineuses.
MODES D'EMPLOI. - L'eau est surtout utilisée en boissoD
�FORGES-LES-EAUX
mais la cure trouve un précieux adjuvant dans l'emploi des
bains, des douches et du massage.
La basse température + 70 à laquelle l'eau émerge des
sources permet des douches à très basse température, ce qUI
est un grand avantage au point de vue hydrothérapique.
Deux piscines à eau courante, des douches locales, des bains
de vapeur viennent compléter l'arsenal thérapeutique.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - La composition chimique
des eaux de Forges explique aisément l'action tonique et reconstituante qui les caractérise et à ce point de vue les observations nouvelles ne diffèrent pas des anciennes.
Dans les premiers jours de la cure, le pouls augmente de
force, de fréquence j la peau et les muqueuses se colorent j
on note cie 'la pesRllteur de tête et de la somnolence, un peu
de céphalalgie et de paresse int:ellectuelle, en un mot de la pléthore sanguine. Ces phénomènes s'atténuent rapidement sous
l'influence du grand air et de l'accoutumance médicamenteuse.
L'appétit augmente, la digestion devient plus facile, plus
rapide et souvent, au lieu de produire de la constipation, les
eaux régularisent les selles.
A noter du côté des reins une diurèse' très prononcée qui se
rencontre rarement à ce point dans les eaux ferrugineuses et
une modification très prononcée dans la force du jet : il y a
là ·réveil ou excitation de la force musculaire qui chasse l'urine
de la vessie, ce qui explique en grande partie les expulsions
de graviers ou de calculs et les évacuations catarrhales.
U ne des particularités des eaux de F orges est l'action sédative très marquée exercée sur le système nerveux et cela peu
de temps après le clébut cie la cure.
Cette sédation n'est pas clue seulement à l'action cie l'air
màrin qui nous arrive de 10 lieues dépourvu de toute sa
violence mais surtout à celle du protocrénate de fer contenu
dans les eaux de Forges. Ce sel est considéré comme le véritable type des oxydases, c'est-à-dire des ve leurs d'oxygène.
Il absorbe avec fa ilité, spontanément et r:l.piclement une
grande quantité d'oxygène qu'il cède ensuite aux matières
organiques et augmentJe ainsi les moyens cl' oxydation qui
constituent ks phénomènes de la vie.
INDICATIONS. ~
Tous les états morbides où J'élément
ferrugineux du sang fait défaut; et il est peu de maladies
qui ne puissent présenter à un moment de leur évolution
�FORGES-LES-EAUX
J'indication des ferrugineux: la chlorose, l'anémie, la chloroanémie et leurs conséquences, l'état de débilité résultant de
longues fièvres continues ou intermittentes, les dyspepsies ~to
niques, asthéniques; la diarrhée et la dysenterie chronique,
l'albuminurie, le diabète, les difficultés ou les troubles de la
menstruation observés soit à la puberté soit à la ménopause;
les affections utérines subaiguës suites de fatigues ou de
fausses couches: les métrites chroniques, la ?térilité ou plus
exactement les maladies qui en sont ordinairement h.. cause,
bon nombre de névroses.
Ajoutons que les voies urinaires ont commencé la réputation
des eaux de Forges et que le catarrhe vésical, la gravelle,
les coliques néphrétiques se trouvent bien de leur emploi.
CONTRE-INDICATIONS. - Les maladies aiguës, la
pléthore, la tendance aux congestions et aux ruptures vasculaires, les affections organiques du cœur ou des gros vaisseaux. La tuberculose pulmonaire, éréthique ou avancée'.
RESSOURCES HYGIENIQUES. - Le pays est très sain,
l'air est très pur et les épidémies graves y sont inconnues.
Trois cours d'eau y prennent leur source, l'Epte, l'AndeIJe,
la Bethune; il n'y a donc pas d'eau contaminée.
De plus l'adduction des eaux potables installée depuis 1902
dans toute la ville a comblé la seule lacune qui nuisait à
l'hygiène de' cette station.
Forges-les-Eaux, chef-lieu de canton du département de la Sl1ineInférieure.
A 112 kilomètres de Paris sur la ligne de Paris 11 Dieppe
par Pontoise (gare de Forges-les-Eaux). Sur la ligne d'Amiens
n Rouen (gare de Serqueux).
Prix de Paris: 13 francs j 8 fr. 75 j 5 fr. 70.
Les trains les plus commodes au départ de Paris sont ceux de
9 h. 35 du matin et 4 h. 50 du soir.
Durée minima du trajet: 2 h. 30 j Durée moyenne: 3 h. 15.
Quatre courriers par jour pour l'aris.
Télégraphe, téléphone avec Paris, etc.
Altitude: 160 mètres.
Orientation principale: 11 l'abri des vents du nord, sur le versant méridional d'un monticule dirigé de J'est 11 l'ouest. Climat
très varié, la température moyenne l'été est de 20 IL 250 avec refroi-
�.
FOHGE -LES-EAUX
dissemenls sensibles matin et soir; l'air de mer s'y fait souvent
sentir, mais y arrive dépouillé de toute sa force.
Constitution géologique du sol : on trouve aux environs de
Forges les trois membres de ée qu'on appelle la formalion du
weuld ou néocomienne du nord dans l'ordre suivant de haut en bas:
argiles bigarrées grossières, argiles wealdiennes; sables ferrugineux, sables de Hastings; argiles fines, grises, bleues, Purbeckbeds.
Aspect général du pays: très vallonné, bois, prames.
Distractions de la station : casino-thélltre, excursions nombreuses;
pêche, canotage, lawn-tennis, etc.
Prix des hôtels: 7 à 20 francs par jour tout compris.
Très nombreuses villas et appartements meublés.
Saison du 1 er juin au 1 er octobre.
li! édecins :
MM. Fiquet, M:Ühon*, Nicolas.
�GÉRARDMER
(Vosges)
Gérardmer est une station climatérique d'altitude moyenne
avec un établissement complet d'hydrothérapie.
GERARDMER, STATION CLIMATERIQUE. - Gérardmer est situé à 671 mètres d'altitude, dans un vaste bassin,
orienté de l'est à l'ouest et entouré de montagnes qui dépas. sent l'altituc1e de. 1.000 mètres. Il se trouve près de la rive est
du lac qui porte son nom, magnifique nappe d'cau de 2 kilomètres 500 de longueur sur 800 à 900 mètres de largeur. Les
montagnes environnantes sont couvertes de for êts de sapins
très étendues, car sur les 8.896 hectares composant la superficie de la commuRe, 5.622 sont en forèts. J:,.a température
pendant la saison y est très douce, et dépasse rarement 25 0 C.;
les soirées et les nuits y sont toujours fraîches, et la chaleur
des plus chaudes journées de l'été y est tempérée par la fraîcheur entretenue par les immenses forêts de sapins avoisinantes et par le voisinage du lac. L'air y est d'une pureté
absolue et la transparence de l'atmosphère donne aux paysages des tons plus crus et un aspect plus rapproché qu'ils ne
le sont en réalité.
ET ABLISSEMENT D'HYDROTHERAPIE. - Cet établissement reconstruit totalement en 1892 et ouvert du 25 mai
au lor octobre reçoit une eau abondante provenant de sources
captées dans la montagne ct d'une température de 10 à 12° C.
Hydrothérapie chaude ct froide sous toutes ses formes: bains,
douches, pi scines. Des étuves pour la sudation, des cabines
pour le massage, des bains d'eaux-mères chlorurées, des bains
d bourgeons de sapin compl"tent celte installation.
INDICATIONS. - Le climat de Gérardmer est un climat
sédati f; il ne provoque pas chez les nerveux l'excitation, l'insomnie qu'on rencontre souvent à des altitudes supérieures.
Sous son influence, l'appétit augmente, les fonctions digestives s'améliorent, et l'anémie tend à disparaître. Aussi une
saison à Gérardmer est indiqu ~e dans les aITections jtlsticiables
�GÉRARDMER
d'une cure d'air à une altitude moyenne, cure d'air associée
ou non à un traitement hydrothérapique. En tête de ces affections, il faut placer:
La neurasthénie, sous toutes ses formes, qu'elle s'accompagne ou non de troubles de l'estomac et de l'intestin.
Les anémies de toutes natures : la chlorose de la puberté,
l'anémie de croissance, l'anémie des convalescences, l'anémie
pré-tuberculeuse, l'anémie des nourrissons.
Les états de débi lité produits par la fatigue, la vie sédentaire, le surmenage, le séjour dans les grandes villes.
Les affections justiciables de l'hydrothérapie chaude ou
froide, combinée ou non au massage; nous ne pouvons citer
ici toutes ces maladi'es où les affections nerveuses tiennent la
tête: ce sont du reste les indications de la médication hydrothérapiq ue.
1
Comme cure de repos ou cure complémentaire par l'hydrothérapie après une saison à Plombières, Luxeuil, Contrexeville, Vittel, etc., Gérardmer trouve encore ses indications.
CONTRE-INDICATIONS. - Les cachexies avancées et
la tuberculose, les affections organiques du cœur à une période
:\Vallc -e, les affections organiq ues du cerveau et de la mo li e.
Gérardmer, chef-lieu de canton des Vosges, avec 3.500 habitants pour lc centre. A 7 h. 1/2 dc Paris avec voitures directes
pour Gérardmer. Prix de 1 aris : lro classe: 50 fr. 40; 2° classe:
34 francs.
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1 aysages charmants et variés; sites pittoresques ayant valu à
Gérardmer d'être surnommé « la Perle des Vosges ». Sentiers tracés dans les forets avec nombreux poteaux ind icateurs. Routes
bien entretenues permettant les excursions en voiture, et Il bicyclette. Tramway de la vallée des Lacs et de la Schl~t
. Tra~
way de Rcmiremont. Excursions dans le.s Vos~c
alsaclcnnes. VOItures publiques. nnotnge sur le lac: Casl.no-thd\tre.
ultes catholique, protestant et Israélate.
Prix des hôtels: 7 à 18 francs. Villas et appartements meublés.
Pour tous renseignements, s'adresser au Directeur de l'Etablissement.
Médeci1lS:
MM. Chnr1es*, Greuell et Grosjean.
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GORBIO (Sanatorium de)
(Alpes-Maritimes)
Le sanatorium de Gorbio est le premier sanatorium de la
Riviera françàise qui ait été édifié dans le but spécial de traiter les tuberculeux. Fondé en Iqoo par le Dr Malibran, il est
la maison sanitaire type réalisant tous les progrès de l'hygiène
, et du confort modernes.
SITUATION ET CLIMATOLOGIE. - Le sanatorium de
Gorbio est construit au fond d'un diverticule de la vallée du
même nom, à 250 m. d'altitude et à 3 kil. de la mer. Il est
pour ainsi dire enveloppé par un demi-cercle montagneux
qui le ptotège contre les vents dominants du littoral mentonnais, c'est-à-dire contre les vents de l'est. Le mistral et les
vents de. sud-ouest ne peuvent l'atteindre que lorsqu'ils soufflent avec une violence considérable, en moyenne' trois ou
quatre fois par an et pendant quelques heures chaque fois.
Ainsi encadré, le sanatorium domine les collines boisées environnantes ainsi que la florissante vallée de Gorbio, offrant aux
malades une vue étendue et pittoresque sur la Méditerranée.
Il est de plus baigné d'un air très pur et dénué de toute poussière. Les conditions météorologiques générales de cette station sont celles de la campagne mentonnaisc avec cette différence que, le soleil disparaissant peu 11 peu derrière l'écran
montagneux de l'ouest, les malades n'éprouvent pa le refroidissement atmosphérique dû à la radiation bru sque du d ~clin
du jour. En résumé, éloignement de la m l', absence de vent
et de poussière, grande égaliLé thermique, telles sont les prinipales caractéristiques limatologiques du sanatorium de
Gorbio.
DES RIPTION. - Le sanatorium de Gorbio se compose
d'un vaste bâtiment de 63 mètres de façade d'aspect riant, et
de deux galeries de cure. A J'intérieur, des couloirs et un escalier très clairs et très spacieux contribuent à l'aération inten-
�SANATORIUM DE GORBIO
193
sive de la maison. Ses 58 chambres, dont 8 avec loggias (galeries de cure particulières) sont toutes situées au midi. Elles
ont chacune de 60 à 70 mètres cubes, sont tapissées de toile
lavable dite salubra, et possèdent un mobilier hygiénique, élégant et dépourvu de tentures. L'eau potable est fournie par
une. source amenée de la montagne par une canalisation souterraine. Il existe en, outre trois sources secondaires et plusieurs vastes citernes. Le chauffage est obtenu à l'aide de la
vapeur d'eau à basse pression. L'éclairage électrique et un
ascenseur hydraulique complètent cette installation. Des salles
de bain existent à chaque étage. Enfin, les conditions de vidange et de déversement des eaux et ordures ménagères sont,
grâce à la porosité du sol sablonneux et siliceux, grâ.ce aussi
à un dispositif ingénieux, absolument parfaites au point de
vue de la salubrité/du sol et de la maison.
En fait de distractions, les malades ont à leur disposition,
outre un parc de doulie hectares en partie boisé, des salons de
réunion, un piano, un billard, différents jeux, et une bibliothèque.
INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS. - L'ensemble des conditions climatologiques de la région rend nulles
les contre-indications basées sur la forme de la maladie. Les
nerveux qui redoutent le voi~nage
de la mer, le vent et la
poussière, se trouvent là dans un site abrité et isolé, qui est à
la fois tonique et sédatif. Tous les débilités, les surmenés, 1 lus
ou moins candidats à la tuberculose, les tuberculeux confirmés
curables, tous les malades en un mot à qui la cure d'ai]' permanentJe est nécessaire peuvent tirer profit d'un séjour à Gorbio.
Les tuberculeux trop malades poUl" se plier à la vie disciplinée
du sanatorium trouveront dans les villas de Menton des conditions de cure préférables, car ils pourront y établir un véritable
hOl/le-sanatorium approprié à leur usage particulier.
Trajet en voiture: 40 minutes de la gare de Menton; 20 minutc~
pour la descente; Omnibus spécial.
Prix: 18 à 35 francs plU jour, pension sans la boisson ct soin3
m (dicaux.
Saison: du 1 0r octobre :I.ll 15 juin.
Médecin
Cil
clic!: DI'
Malibrun'~.
-
Admù,islraleuT: M. Burdet.
13
�HAMMAM-R'IRHA
(Près Alger)
• 'laI ion hivel'lwle et thel'lno-mtllémle
LA STATION HIVERNALE
La station de Hammam-R'Irha s'élève sur les ruines de l'antique ville d'Aquœ calidœ qui fiorissait sous Tibère.
Ses ressources thérapeutiqUJes sont:
1° Un climat véritablement de choi.~
En effet, la température moyenne, de novembre à fin avril,
ne descend pour ainsi dire jamais à Hamman-R' Irha au-dessous de + 13°. De plus, l'égalité de cctte température est un
fait universellement reconnu j soit dans la méme journée, soit
d'un jour à l'autre, on ne rencontre pas dans cette région
cl'écarts considérables.
Abrité contre les vents du nord par la crête de la montagne
dont il occupe le flanc- Je djebel Hamman-R'Irha - et
contre ceux de l'ouest par le djebel Zaccar-Chergui
( 1.600 m.), l'établissement n'est jamais tourmenté l'hiver, ces
deux vents, les deux plus redoutables de la région, passant audessus de lui. Dès lors, nul danger à redouter pOUl' les voies
aériennes suspectes, et possibilité pour le sujet délicat et pour
le malade de mener pendant toute la durée du jour la vie au
grand air. Cela d'autant plus que la nature granitique du
sol rend l'atmosph re exempte de toutes poussières et que 1
degré de l'hum idité de l'air st très faible.
La succession de saisons, qui se fait av c régularité et harmonie, et la douceur de l'air ntr nt, pour une large part,
dans la salubrité du territoire de llamman-R'Irha .
• nfin à ces précieux éléments climatériques vient s'ajouter
un ensemble de conditions hygiéniques qu'il doit être, pensonsnuus, bien rare de trouver ainsi réunies dans une même contrét:.
Ces conditions particuli res sont: l'isolement absolu de l'Hôtel
t des Thermes j la d éclivité du plateau sur lequel il s s'é lèvent,
déclivité qui s'oppose nell ment à la stagnation des eaux j la
1/Iise en culture de toutes les terres, et les Plantations innomhmbl s qui ont été fait· s tout autour cl' la station, dan s une
�HAMMAM-R'IRHA
195
étendue considérable. Aussi l'Etablissement et le petit villagc,
qui est distant de 2 kil., jouissent-ils de l'air le plus pur et
le plus vivifiant qu'il soit possible de rencontrer en même
temps qu'ils sont soigneusement tenus à l'abri de toutes ces
affections soit contagieuses, soit endémiques, malheureusement trop fréquentes daus tant de grandes villes.
2° Une de ces luxuriantes forêts de pins, dont l'avantage est
de briser les vcuts pernicieux qui parfois soufflent avec tant
de violence dans les parages méditerranéens, en même temps
que les émanations balsamiques qui se dégagent constamment
de ces arbres exercent SUl' les poumons, en se mélaugeant à
l'air respiré, la plus salutaire influence.
3° La proximité relative de la mer, laquellc est éloignée du
village de 20 kilomètres environ. (( Allons à la mer le plus
souvent, ru' la santé cst là », disait le Dr Burgraeve.
L'aphorisme, qui peut être vrai appliqué à une certaine
catégorie de malades, cesse de l'être s'il s'agit, par exemple,
cie bronchitiques éréthiques à tempérament nerveux primordial ou acquis, et il convient que ces derniers soient envoyés
à une certaine distance de la côte. Or, par une providentielle
coïncidence, Hamman-R'Irha unit aux avantages de l'atmosphère maritime, qui 1ui apporte matin et soir sa fr"îcheur et sa
force et ne lui arrive qu'après avoir perdu, en raison même
de son éloignement, l'excès de son énergie d'action, ceux de
cet air sylvestre doux, pur, balsamique et éminemment sédatif.
4° Une altitude de 520 IIlètres.
5° Les eaux t!lermo-minérales feront l'objet de la deuxième
partie de ette étude. A IIaromam-R'Irha, pendant l'hiver,
séjourneront tous les prédi posés pulmonaires clont les poumons délicats ne peuvent résister aux inquiétantes oscillations
barométriques ct thermométriques des pays froids. Mais ft
côté des oisifs à la recher he d'une agréable installation hiver·
nal , à côté de ces prédisposés pulmonaires et de ces patients
déjà effieur(s par la bacillose tuberculeuse, doit sc joindrc 'la
cohorte plus fournie des anémiques, des neurasthén iq ucs, ùes
rhumatisants, dcs gouttcux, des ::..rthritiqucs.
LA STATION TIIERMO-MINERî\LE
Sous le rapport thermal, la station de Hamman-R'Irha n'est
pas moins bien favoriséc que sous le rapporL climatérique.
�196
llAMMAM-R'IRHA
Les Thermes sont installés dans les sous-sols voûtés de l'etablissement. L'installation actuelle comprend deux vastes piscines de natation à eau courante' et à thermalité différente.
La première est à la température de 39°, tandis que la seconde
est à 42°. A côté des piscines existent les baignoire's, les chambres de sudation, les salles de massage et les appareils spéciaux
donnant toute la gamme des aplicton~
thérapeutiques
d'une eau hyperthermale.
Le médecin possède là un instrument merveilleux auquel
il peut faire rendre les effets qu'il désire: effets sédatifs"effets
toniques, révulsion locale, révulsion générale. Et puis, à côté
de cet instrument dont la base est l'hyperthermalité, car les
sources de IIammam-R'Irha jaillissent du sol à une température oscillant, au griffon, entre 42 et 70°, il Y a toutes l,cs
adjuvances que l'on peut faire ressortir à propos de chacune
des stations thermales: un soleil chaud, une température
hivernale constante éleyée, un air pur, sec et léger, une altitude de premier ordre, une protection complète c. nln: les
vents du désert, la proximité de la mer et le voisinage immédiat d'une profonde et ombreuse forêt de' pins, paradis des
anémiques, des neurasthéniques, et de tous ces égrotants traÎnant dans leur organisme épuisé des séquelles d'infections de
toute nature.
Toutes ces eaux sont d'une limpidité parfaite et leur minéralisation, qui atteint, par litre, 2 gr. 50 C., est riche surtout
en carbonates (chaux, magnésie, manganèse, soude), chlorures
divers, silicate de soude, acide phosphorique, oxyde de manganl>se et peroxyde de fer.
Ces eaux appartiennent au groupe dit sulfaté calcique, dont
la r ichesse de minéralisation ne le cède en rien à celle de la
thermalité.
1 DICATIONS. - Quelles sont maintenant les principales indications thérapcutiques qui découlent de' l'emploi
judicieusement prescrit des eaux de IJammam-R'Irha? Ces
eaux étant essentiellement alcalines, il va de soi qu'clics convi 'nnent à merveille pour combattre les préclomian~es
acides
'aractéristi Lues de certaines affections .
. En résumé, clIcs sont douées d'un pouvoir à la fois résolutif, excitant et tonique, suivant la façon dont elles sont employées. Attirantes au premier chef, leur forte minéralisation,
l'ex ·jtation dont leur usage est suivi, l'augmentation qu'elles
provoquent cles échanges azotés, et l'activité qu'elles impri-
�HAMMAM-R'IRHA
197
ment à l'élimination des déchets organiques en font des eaux
puissamment reconstituantes.
Au premie!" rang des maladies traitées avec succès par les
eaux de IIammam-R'Irha, nous placerons les rhuma.tisants et
les goutteux, les ataxiques, les paralysies partielles, les névralgies et névroses de tout siège, certaines affections cutanées,
la classe innombrable' des maladies articulaires et osseuses,
celles de cette catégorie ayant entraîné des complications
d'ostéite, d'ostéomyélite, de cicatrioes vicieuses, etc ... et tous
les états viscéraux chroniques, conséquence de lïmpaludisme,
de l'alcoolisme ou cie la syphilis.
Dans le voisinage' de ces eaux hyperthermales jaillissent
deux autres sources: l'une froide, gasouse et ferrugineuse,
boisson de table, et indiquée dans la
serva.nt d ' ordina~
plupart des cas de chlorose et d'anémie; l'autre, légèrement
chaude (24°), dénommée source Vichy et appartenant au
groupe des bicarbonatées sodiques.
CONTRE-INDICATIONS. ~
La tuberculose, les maladies du cœur et des gros vaisseaux.
Pour tous n:nseignements, s'adresser: /J. Paris, 4, rue Mogador;
à Marseille et à Alger, au Crédit Foncier et Agricole d Algérie.
Trajet de Paris par Marseille: 47 heures arrêts compris.
Possibilité de réduire la traversée à une durée de 7 heures (Carthagène-Omn) par le train de luxe hebdomadaire l'aris-EspagneOran-Alger.Tunis.
llammam-R'Ir/la. - Gare de Dou-Medfa (ligne Alger-Oran,
Compagnie du p.-L.-M.), à 2 kilomètres de l'Etablissement.
Eglise catholique. Culte protestant dans l'hÔtel même.
HÔpital thermal militaire (le senl de l'Algérie). IIôp.ital civil
(ouvert pendant l'été) pour les trois départements de l'Algérie.
Grand hôtel et établissement thermal.
Forêt de 1.800 hectares, avec chasse réservée. Crocket, Tennis, etc., etc.
Excursions splendides (automobiles, voitures de tOtlt genre,
('hevaux, mulets, ânes).
Orchestre pendant tonte la saison. Fêtes arabes. Fantasias. Danses indigènes. Concerts symphoniques.
lIlédecin :
M . Darbaud*.
�HYÈRES
(V ar)
Hyères, la ville sainte pour les uns, la ville des aires pour
les autres, est de beaucoup la plus ancienne des stations hivernales qui s'échelonnent sur les rives de la Méditerranée.
Son riche territoire fut sucocssivement 9ccupé par les Grecs
et les Romains; il est situé dans le département du Var sur la
pointe du Continent français qui s'avance hardiment à la rencontre des Iles d'Or, et qui sépare le Golfe du Lion de la mer
ligurienne. Sa position exacte se trouve à plus cie quatre kilotion du 4° degré
mètres dans l'intérieur des terres, à l'in~ers
de longitude E du méridien de Paris et du 43° degré de latitude N.
Hyères est donc sans conteste la plus méridionale des stations françaises; elle est aussi une des plus rapprochées de
Pari (le voyage s'effectue actuellement en moins de quinze
heul1Cs), et les hivernants qui s'y rendent pal' les trains rapides
n'ont pas à subir les ennuis d'un transbordement s'ils montent
au départ clans le wagon spécialement affecté à cette destination. Hyères est en communication direcLe avec Toulon par
un embranchement se détachant de la grande ligne MarseilleVintimille à la gare de la Pauline, et est en outre le point de
départ d'un tronçon du chemin de fer Sud-France qui suit le
littoral j\lsqu'à Saint-Rapha"l.
LIMATOL GIE GENERALE. - La configuration du
bCrritoire d'Hyères, la diversité des terrains qu'on y rencontr
et la proximité de la mer, ont permis d'y fond r troIs stations
bien dlstin tes et possédant cha une leur Iimat particu lier.
Nous donn rons plus loin sur chacune d'elles des l'en eignemellts précis, mais comme elles jouissent de conditions climales passer rapidetériques ommun 's, nous allons d"s Je d ~but
ment en revue.
a) Hyères jouit d'un climat tempéré dans toute l'acception
du mot; cela est mis hors de doute par la variété et la vigueur
�HYI~RES
r99
des végétaux exotiques qui embellissent ses jardins; l'air y est
doux en hiver et frais en été; la moyenne annuelle de la tem.
pérature est de 15°,6; la moyenne de la journée médicale du
15 octobre au 15 avril est de 14°,58. Le thermomètre' y descend
rarement au-dessous de 0°. La neige, la grêle et les orages y
sont à l'état d'exception.
b) Grâce à la proximité de la mer, et malgré la sé hreresse
ùu sol, l'état hygrométrique cie l' a ir se maintient pendant
toute la saison hivernale dan s une moyennc favorable aux maladies de poitrine.
c) Les statistiques annuelles qui rés ultent des observations
pluviométriques, s'élèvent de plus en plus; elles étaient il y
a vingt ans de s60 mm en moyenne; elles se rapprochent aujourd'hui de 650=. 1
d) Les grands vents sont fort rares à Hyères mais les brise,
y sont fréquentes; pendant les belles journées d'hiver, elles
s'élèvent sous l'influence de la chaleur solaire; et pendant la
saison chaude, elles arrivent régulièrement de l'Ouest sous
la forme de vents alizés.
e) La hauteur moyenne de la colonne barométrique, observée à quarante mètres au-dessus du niveau de' la mer, et corrigée' pour une température moyenne de 15°6, est de 760 mm 2.
f) Nous ne négligerons pas cctre occasion de protester une
fois de plus contre la légende qui représente Hy"res comme un
foyer d'endémie paludéenne. Cela pouvai t être vrai au commencement du siècle dernier, mais il résulte d'une enquête
faite dans les div,ers services publics que les cas cie fièvre intermittente ont cie nos jours complètement disparu , et même que
les douaniers atteints de la maladie spéciale au delta du Rhône
y guérissent rapidement.
GEOLOGIE. - OROGRAl' HIE. - Au point de vue géologique, le territoire d'Hyères fait partie des monts Maur s
dont il est séparé par le cours du Gapeau.
Il se présente sous la forme d'un vaste cirque parfaitement
abrité contre les vents du Nord, et largement ouvert sur la
mer du fond de laquelle émergent clans lie lointain les graci uses Iles d'Or.
Les eaux d'alimentation provi nncnt directement du massif
alpestre; elles sont abondant s, fraîches, limpides, et faciles [L
digérer; elles cui,ent bien les légum s ct di ssolvent rapi dement le savon; eU s apparti nnent au groupe des bicarbonatées calciques, et toutes les analyses qui en ont été faite s
�200
HY
I ~RES
soit par le service technique des hôpitaux de Lyon, soit dans le
laboratoire de M. le Professeur Arloing prouvent qu'elles sont
d'une irréprochable pureté au point de vue bactériologique.
Elles sont en outre distribuées sous pression à domicile j on
peut donc les consommer en toute sécurité sans se préoccuper
de la légère proportion de calcaire qu'eUes abandonnent par
]'p.bullition ou pendant leur repos à l'air libre.
cr.nvrATOLOGIE PARTIÇUUERE. - ITYl'\"CS, nom
l'avons dit, poss'·de trois climats bien distincts:
1° Le climat franchement stimulant du littoral ct de Gien,
2° Le climat tonique de côteaux des quartiers de Costebelle,
30 Le climat sédatif de la ville· d'Hyères.
Dans le but de faciliter la tâche des · médecins, voici quelques détails sur bac une de ces différentes stations:
1. - LE LITTORAL ET GIENS. - Entre Carqueiranne et le
cap Bénat, on trouve d'abord une source lithinée dont M. Gautrelet a récemment donné l'analyse et qui pourrait être appelée à rendre de grands services. La côte s'abaisse ensuite
pour longer l'étang fortement chloruré des Pesquiers et se
œlève en abordant la presqu'île de Giens sur laquelle s'élèvent les riants pavillons de l'hôpital Renée Sabran qui reçoivent gratuitement cent cinquante enfants pauvres des deux
sexes encore au début de la maladie scrofuleuse. Depuis la
création cie l'hôpital Renée Sabran, la presqu'île cie Giens,
jaclis inabordable du côté de la terre, y a été reliée par une
belle route stratégique j la marine y construit un port, les
hôtels et les villas s'y multiplient et les habitants y reçoivent
sous pression l'eau cie la source d'Hyères. Les médecins pourront d nc envoyer à Giens les tuberculeux pulmonaires à
forme torpide et les lymphatiques menacés de s rofulose.
II. - COSTEBELLE. -- Située sur un promontoire qui
s' 'lève à uné certaine distance de la mer, la station intermécliaiI1C de Costeb Ile mérite le' nom qu'elle porto depuis un
temps immémorial. Les hôtels et villas qu'elle offre à ses
hôtes sont disséminés au milieu d'une vaste forêt cie pins séculaires et parfaitement abrités contre les vents du Norcl et de
J Ouest. nu Sud et de l'Est, ostebelle reçoit les brises venant
de la haute mer, ct jouit ainsi d'un climat résino-marin qui
la fait rechercher par les Européens débilités par le séjour
prolongé des pays chauds, par les conva lescents des maladies
�HYÈRES
201
graves, par les neurasthéniques et enfin par tous ceux qui ont
besoin d'être stimulés mais pour lesquels une excitation trop
violente serait à redouter.
Au moment actuel (janvier 1903 ) s'achèvent en ces parages
les travaux de construction du sanatorium philanthropique du
mont des Oiseaux (150 chambres pour adultes) et du sanatorium d'enfants de San Salvadour (150 lits). Ces deux établissements, dont l'ouve rture aura lieu le 1er octobre prochain,
,ont pxclusivement destinés aux malades cie la clas,c
moyenne.
IrI. - STATIO:-I n'HYÈRES. - Séparée du littoral par une
vaste plaine de quatre kilomètres, et de Costebelle par une
large vallée dans )aquelle serpentent deux lignes de chemin de
fer, la ville d'Hyères met actuellement à la disposition de ses
hôtes d'hiver des installations munies de tou s les raffinements
de l'hygiène moderne. La douceur du climat y permet de nombreuses promenades, et de tous les côtés, des sentiers bien
abrités facilitent l'accès des forêts voisines dans lesquelles on
peut pendant les heures de la journée médicale respirer un air
admirablement pur, et imprégné d'émanations balsamiques.
Grâce à ces exercices quotidiens, les malades les plus nerveux retrouvent bientôt l'appétit et le sommeil qu'ils avaient
perdus.
Les indications d'un séj01:1r à Hyères s'al pliquent donc aux
catégories de malades suivants: tuberculeux pulmonaires à
tous les degrés, catarrheux, emphysémateux, cardiaq u-es, goutteux, arthritiques, tabétiques, névropathes, diabétiques, néphrétiques, hémophiles, à tous ceux en un mot qui ont besoin
d'un air doux, sec et calmant.
C'est à CÔté de cette antique station hivernale, sur une éminence qui domine la vieille route de Toulon, que les sœurs de
Villepinte ont fondé il ya quelques années un sanatorium qui
port le nom d'Aliœ Fagniez.
e sanatorium est un établissement charitable; il reçoit
en effet gratuitement tl'ent -quatre jeunes filles malades qui
ne doivent pas encore être entrées dans la période cavitaire
de la tuberculose pulmonaire. Il est clone venu compl'ter cle o
puis dix ans l'Œuvre de Villepintc et a constitué une étape
bi n marqué contre la tuberculose, puisque d s cette époque
il a été exclusivement réservé à des malades guérissables.
En résumé, les médecins pourront conseiller le séjour du
littoral d'Hyères à leurs clients atteints de lymphatisme, le
�202
HY
l ~RES
climat tonique de Costebelle aux débilités en général, et réserver le séjour de la ville qui est éloignée de la mer aux malades
dont les bronches délicates ont besoin d'un air sédatif.
Les distractions les plus variées abondent à Hyères: on y
trouve un excellent théâtre, deux casinos, un eden-concert, des
bals et des matinées musicales dans les hôtels sans compter
des fêtes publiques, des concours de musique et des batailles
de fleurs organisées par la. Société cl publicitû avec le roncours de la municipa lité.
Tous les genres de port tels que le tir, l'escrime, l'automobile, le Lawn-TenD i y sont représentés. Il existe en outre à
Hyères un excellent Golf-Links, un des premiers du littoral,
et tout dernièrement ont été créés deux grands « courts)) pour
, le crocket.
Enfin il y a deux réunions annuelles de courses hippiques.
N.-B. - Les hivernants qui en font la demande sont
admis dans (ous les cercles.
Etablissement modèle d'hydrothérapie complète.
}Ifédecills :
MM. Balmoussières, Diden, Cas, Cormack, Dubrnndy, Dumas,
l' oEx, Guiol, Laure, Louis, Luys H., Marquez, Perrenot, Raymonenq, Roux-Seigl1oret, Sadler*, TOUSSaint, Vnlmyre, Vidnl, Voronoff.
�LA BOURBOULE
(Puy- de-Dôme)
A1", enira/c, bir-w'!Jrma/ée el cll/Ol'w'c'e
Les sources minérales, froides et chaudes, qui jaillis ent
dans le bassin 'de La Bourboule, sont toutes "rsenicales à
divers degrés; leur arsenic dosé en arséniate de soude va de
4 à 28 milligrammes par litre; pour le moment du moins, on
n'emploie que la sourœ chaude Choussy-Perrière, et, pour la
mitiger ou en abaisser la température dans la balnéation, les
sources Feucs/rc 1 ct II, - La source chaude Croisat, aussi
riche en arsenic (0,025 d'arséniate ,s odique), mais plus chargée
en chlorure de sodium (5,636) n'a pas encore la sanction
clinique; les autr s sources, froides, n'ont que des indications
restreintes; la source Choussy-Perri re est donc la véritable
eau de la Bourboule et nous emploierons indifféremment un
de es deux termes, pour la désigner; c'est elle seule que nous
envisageons dans cet article, en dehors des quelque mots consacrés aux sources Fenestre, dans le paragrap he su ivant.
CARACTERES PHYSIQUES ET ïIIM1QUES. - La
ource Choussy-Perri' re, captée au fond de deux puits, sur
la même veine, dans une faille du granit, débite environ
400 litres d'eau à la minute. - Cette eau a une température de
+ 600 aux griffons et de + 59 0 à sa sortie du puits; SO\IS
un f::..ibl volume, elle est claire, limPide J' sous une épaisseur
plus forte elle prend une teinte 71crt clair pour devenir
légèrement opalinc en masses plus considérabl s. Son ode\1\'
ùans le verre est nulle, mais dans les établissements balnéaires,
on perçoit une odeur spéciale, très faiblement alliacée. - Sa
sa7JCUr est moyennement salée " au-dessous de + 40°
Ile
laisse un arrière-goGt métallique; tr s légèrement gaze use,
el le est toujours bue' sans répugnance, d'autant plus aisé ment
q\l'e ll cst plus chaude. - Elle est Ollctueusc au toucher.
�LA BOURBOULE
2°4
Sa surface, au repos, se recouvre d'une mince pellicule irisée,
et à la longue, elle incruste les vases qui la reçoivent d'un
dépôt ocreux, faible, mais adhérent aux parois. - Sa minéralisation totale' est de 6 gr. 50, dont 0,05 d'acide carbonique
libre; gr. 0282 d'arséniate de soude J' 2 gr. 838 de chlorure de
sodium et 2 gr. 892 de bicarbonate sodique. - C'est donc une
eau arsenicale forte, chlorurée et bicarbonatée sodique
moyenne.
°
SOURCES FENESTRE. - Elles débitent ensemble de 250 à
300 litres, à la minute, d'une eau à la température de + 19°.
- Ces deux sources captées dans le même puits à des hauteurs différentes ont une composition à peu près identique;
,mélangées elles contiennent, entre autres corps: arséni"te
de soude: 0 gr. 004 ; bicarbonate de soude 0 gr. 997 et chlorure' de sodium 0 gr. 32. - Leurs eaux sont claires, limpides,
assez gazeuses (C02 = 0,100); elles laissent déposer dans
les vasques un assez fort résidu ocreux foncé.
MODES D·EMPOI. - L'usage interne de l'cau ChoussyPerrière' et son application locale, soit en bains, soit en
inhalations, sont les bases fondamentales de la cure bourboulienne. - Les bains peuvent être administrés purs ou
mitigés, courts ou prolongés; un des établissements possède
une piscine; de nouvelles vont être construites; le mode
d'inhalation est particulier à la station. A l'aide de fortes
pompes on comprime à 14 kilog. l'eau min~rale
dans des
tubes épais, percés de trous filiformes. L'eau en jaillit en
filets très ténus, qui vont se briser sur des collerettes métalliques entourant les tuyaux, et s'y réduisent en une buée
d'une extrême ténuité. Celle-ci se répand dans une pièce
où les malades viennent l'aspirer pendant un temps variable ;
la buée pénètre' avec l'air dans l'arbre aérien, chargée de
tous les principes min 'raux de l'au d'où elle émane. La
température de ces chambres d'inhalation, clont l'air est
renouvelé par des ventilateurs, varie entre + 30° et + 34°; cles
appareils permettent de maintenir la température clans ces
limites.
On achève de constru'ir des chambres plus vasles, dans lesqu Iles la température pourra être abaissée et maintenue plus
basse. A ces salles sont annexés des appareils à bains de
pied pour décongestionner les parties supérieures pendant
l'inhalation. Les établissements possèdent un outillage com-
�LA BOURBOULE
2°5
plet d]hydrothérapie minérale ou ordinaire] des appareils à
pulvérisations] à humages.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - L'eau arsenicale de la
Bourboule est, en même temps chlorurée et bicarbonatée sodique et] pour prépondérante que soit l'action de son arsenic] ses
autres éléments actifs interviennent dans les résult:;.ts, en les
atténuant] les accentuant, en les modifiant plus ou moins.
D'ailleurs, le problème n'est pas là tO\lt entier; il faut tenir
compte de la complexité du traitement] des quantités d'eau ingérées (et on sait le rôle important des doses dans l]action de
l'arsenic)] des circonstances individuelles de milieu, d]existence, toutes choses que' la clinique seule peut apprécier.
NUTRITION . ..!... Après les premiers jours du traitement, on
constate un accroissement de l'appétit, un l'éveil des forces]
de l'énergie vitale du sujet, il n'y a en général ni troubles digestifs, ni poussée thermale. Jusque vers le milieu de la cure
cet état s'accentue; le sujet engraisse, augmente en poids,
jusqu]à la fin du traitement. Quand on examine les urines,
on constate tantôt une lég"re augmentation en volume et en
densité, tantôt une diminution] suivant que le patient se baigne
ou non; le plus souvent le taux de l'urée et des chlorures
monte, tandis que l'acide et les phosphates diminueM; toujours le ,'apport des phosphates à l'azote de l'urée décroît:
toujours le coefficient d'oxydation, c'est-à-dire le rapport de
l]azote de l'urée à l'azote total tend vers la normale; quelquefois, mais rarement] le chiffre des phosphates et de l'acide urique grandit; quand le sucre existe dans les urines] il tend à
baisser.
DIGESTION. - Les fonctions gastriques sont activées cl"s le
début; on constate vers le milieu de la cure tantôt de la constipation, tantôt de la diarrhée, quelques légers troubles en un
mot, généralement passagers; vers la fin, il y a un peu d'inappétence et de constipation.
RE l'IRATION. - Aisance plus grande des actes respiratoires,
amplitude plus marquée et diminution du nombre des inspiration s, cl.isparition graduelle de l'anhélation primitive, des
bruits anormaux, souilles, râles ou frottements, c1essèchem nL
des muqueuses; voilà ce que l'on observe assez rapidement, et
bien que ces signes s ient expliqués par l'action connue de l'arsenic, la rn.pidité de leur production peut ~ tre,
sans exagération,
�206
LA BOURBOULE
mise sur le compte de l'action. locale de l'eau, favorisée par
l'altitude et la pureté de l'air.
CIRCULATION. - On note cliniquement une suractivité circulatoire, une hypertension artérielle qui veulent être surveillées et qui rendent compte des phénomènes de poussée et de
congestion. Il résulte d'expériences que le nombre des hématies et le taux de l'hémoglobine sont augmentés, ce qui concorde avec l'action de l'arsenic ret permet de croire, par
analogie, à la production d'une leucocytose polynucléaire active. Ainsi se justifient les résultats obten us dans la cure de la
chlorose, des anémies, du lymphatisme, du paludisme, etc.
SYSTÈME NERVEUX. - Nous constatons une action sédative
.de l'eau qui nous paraît devoir être attribuée tant à son application locale (bains, inhalations), qu'à raction générale de
l'arsenic sur la cellule nerveuse.
PEAU. - Le bain de la Bourboule est sédatif, on l'a dit
cataplasmant,' il est cicatrisant; il n'agit p::..s à la façon des
modificateurs et des réducteurs énergiques, mais rend la peau
capable de les supporter. Sous sa seule influence, avant que
l'action générale se produise, on voit souvent se combler les
lésions superficielles et profondes avec une étrange rapidité.
Celle-ci s'accroît ultérieurement quand vient s'ajouter l'action générale à cette action topique si curieuse; en fin de
compte, la peau devient au moins plus souple; les poils et les
cheveux plus brillants poussent plus rapidement, les éphélides,
les taches pigmentaires s'effacent, les muqueuses naturellement réagissent de la même façon. L'éljmination de l'arsenic
par la peau, les muqueuses ct les phanères, son action sur les
cellules fixes du tissu conjonctif qui retournent à J'état
leucocytaire acti f, rendent compte de ces phénom '.nes, mais
l'action du bain reste inexpliquée.
INDICATIONS THERAPEUTIQUES. - Les Dermatoses ont de tout temps été traité s à la Bourboule; ct on peut
dire sans exagération que toutes en ont retiré au m ius quelque
]Jlofit.
D's qu'ulle affection cutanée, ~i aiguë soit-elle, peut supporter un bain, elle supportera un bain d'cau de la Bourboule,
t elle le supportera alors même qu'ellc n' n supporterait
pas un autre. Pour quelqtleS affections, la cure ne sera, à la
vérité, qu'un adjuvant des autres traitements, mais presque
t ujours elle éloignera les récidives ou les préviendra. Voici
�LA BOURBOULE
2°7
par ordre de convenance la liste des affections à envoyer.
1° Affections prurigineuses (même le prurigo d'Hébra) ;
2° lymphatico-scrofuleuses: érythèmes pernio et induré;
acroasphyxie; lichen scrofulosorum; toutes les tuberculides, et
les diverses formes de lupus tuberculeux ou érythémateux. Ici,
le traitement général agit en modifiant le terrain; 3° les eczémas et surtout les eczémas prurigineux, et les eczémas du
type ancien, les séborrhéides pityriasiformes et psoriasiformes
non infectées; 4° Les affections squameuses: Psoriasis, pityriasis rubra-pilaire, icthyose et kératose pilaire; - affections
très rebelles, dans lesquelles la cure est adjuvante, mais c'est
encore la Bourboule qui donne les meilleurs résultats; 5° la
furonculose, l'acné; 6° les affections syPhilitiques. La cure favorise le traiteme'nt spécifique indispensable, en agissant sur
l'état général.
LYMPHATISME. - SCROFULE. - Il s'agit ici moins d'états
morbides que de tempéraments prédisposés à contracter certaines infections, ou à subir certaines modifications, la tuberculose pour les premières, les lésions cutanées ou muqueuses,
les engorgements ganglionnaires pour les secondes. - La médication bourboulienne agit en modifiant le terrain, en faisa.nt
disparaître ces prédispositions.
La Bourboule est la station de choix pour les en!ants nerveux, neuro-arthritiques, qui ont besoin de la médication chlorurée et qui redoutent la mer. Cette indication, déjà très importante aujourd'hui, sera encore plus formelle, dès que la
utilisée, et ce sera bientôt; nous ausource Croizat pourra ~tre
Ions avec elle l'option entre la chlorurée moyenne (ChoussyPerri re) et la chlorurée forte (Çroizat).
TUflERCULOSES LOCALES. - En d hors de la tuberculose
cutanée, dont nous avons Il lus haut donné l'indication, la
Bourboule s'adresse aux tuberculoses ganglionnaires, osscu s,
articuln.ires. Les deux premières surtout sont justiciables du
traitement général.
TummCULOSE PULMONAIRE. - Les prétuberculeux en première ligne, les tuberculeux du premier degré, les tuberule~
dont l'affection est torpide, à évolution lente, même
ceux du 2° degré doivent venir à la Bourboule. Ce que nous
3,vons dit de l'action de l'eau sur la nutrition, de son action
topiqu ; et peut-'·tl'e aussi de son a tian leucocytaire, explique
assez celle indication. Quelqu 'S hémoptysies au début de
�208
LA BOURBOULE
l'affection ne sont pas pour empêcher renvoi à la source;
mais il convient de s'arrêter là.
MALADIES DES VOIES RESPIRATOIRES. - La· bronchiœ chronique chez les non-congestifs, chez les neuro-arthritiques, l'emphysème greffé sur la bronchite chronique, celui des
arthritiques, la pleurésie chronique, les reliquats de pleurésies, de grippes infectieuses doiVlCnt être dirigés sur la
Bourboule. Pour l'asthme, il ü ..udra étudier le terrain sur lequel évolue l'affection et choisir pour notre station l'asthme
se compliquant de lésions pulmonaires, celui des IlICuro-arthritiques, des diabétiques et des cutanés. L'asthme infantile doit
nous être réservé et enfin les adénopathies trachéo-broncltiques.
MALADIES DU NASO-PHARYl GO-LARYNX. - La cure prévient
surtout l'apparition des affections de cette catégorie chez les
prédisposés; elle empêche les récidives, mais elle ne fait pas
di paraître quelques-unes des lésions qui relèvent de la chirurgie. Quant aux laryngites, celles des arthritiques, des anémiés, des chanteurs, peuvent y être traitées avec avantage.
ANÉMIE ET CHLOROSE. - Toutes ces affections sont justiciables de la cure bourboulienne. Nous l'avons expliqué plus
haut.
PALUDISME. - Sile quinquina reste le médicament de hoix
ontre oette affection, il est cependant des cas, dans les formes
chroniques, les cachexies, où il n'agit plus i alor la m~dicaton
arsenicale est un puissant facteur de cure, direct ou adjuvant
du médicament héroïque.
DIABÈTES. Ce que nO~ls
avons dit de l'action de J'eau
dans la nutrition générale, sur le système nerveux, peut nou~
permettre d'affirmer ses effets dans les diabètes, et surtout
dans les diabètes avec azoturie, phosphaturie et ceux chez lesquels la polypbagie ne compense pas les pertes.
RHUMATISMES. - Par sa haute ù1ermalité la source ChoussyP 'rrière convient au rhumatisme chronique>, le rlzumatislllc
1I0UCUX est soulagé à la Bourboule.
MALADln:S DU SYSTtME NERVEUX. - Les neurasthéniques,
les surmenés, 1.:s choréiques, sont à peu près les s.euls qui
puissent venir à la Bourboule avec avantage.
�LA BOURBOULE
CONTRE-INDICATIONS. -a) Afiections aiguës, du foie
surtout. Tuberculoses ouvertes et congestives. - b) Lésions
cardiaques non compensées.
RESSOURCES ACCESSOIRES. - Cure d'air. - Cure
d'altitude. (On peut avec facilité élever les malades sur un
plateau boisé en partie, d'une altitude variable de 1.150 à
1.200 mètres.)
La Bourboule, c;mton de Rocheforl (Puy-de-Dôme), 1.200 habitants.
A 450 kilomètres de Paris. Ligne d'Orléans (Paris-La Bourboule el le Mont-Dore); gare de la Bourboule. Prix: 50 fr.,
34 fr., 22 fr. Durée minimum du trajet: trains rapides, 10 heures;
trains ordinaires, 14 heures.
Deux courriers par jour. Télégraphe, téléphone. Succursale du
Comptoir d'Escompte.
Altitude: 850 mètres; Il à 1.200 sur les plateaux sud, 1.000 à
1.500 dans le nord. Orientation de la vallée: Est-Ouest.
Climat montagnard, tempéré par la direction de la vallée et
les contreforts nord, à variations brusques. (Se munir de vêtements chnuds et légers.)
Terrain granitique, roches et tufs très perméables_
Hautes montagnes escarpées, très boisées au sud, moins raides
ct cultivées au nord. Vallées profondes et fraîches, excellentes
routes.
Prix des hôtels: de 6 à 20 francs par jour. Villas meublées.
Pensions de famille.
asino, funiculaire, voitures pour promenades. Excursions pittoresques. Etablissements balnéaires de trois classes (marne trailement).
Médeci,ls:
MM. Aube*, Boudry, Cany, Chadefaux, Chatard*, Duliège,
Cachon, Gllchrist, Heulz, Lamarlc, Maurel*, Méneau, Nicolas*,
Noir, Olivier, Sarazin*, Sersiron, Turner, Verdalle*, Veyrières*.
�LA MALOU
(Hérault)
BicaTbonatées miœtes thel'1nalisées
La station thermale de La Malou est constituée par trois
groupes de sources, et chacun de ces groupes est représenté
par un établissement balnéaire. Ces établissements sont désignés, d'après l'ordre de leur topographie respective, sous les
noms de La Ilfalou-le-Bas, La Malou·le-Centre, La Malou-leHaut. Leur Ol"igine est loin de remonter à la même époque,
et la Malou-le-Bas qui a fondé la réputation du vallon thermal,
et qui est resté le groupement capital de la station, se dénomme volontiers La Malou l'Ancien.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - La
température des sources de La Malou est diverse. Les plus
chaudes de celles usitées pour la balnéation atteignent 40°. Les
plus tempérées n'ont que 28°. Elles sont toutes employées à
leur chaleur native sans mélange ou refroidissement au bassin.
Vue dans la piscine ou dans le réservoir, l'eau présente un
aspect jaunâtre qui disparaît quand on l'examine sous un
petit volume. L'acide carbonique se dégage spontanément et
vient crever à la surface, sous forme de bulles. Toutes les
sources sont inodores. Leur goût est acidulé et astringent.
L'eau mouille peu la peau t semble glisser sur sa. surface.
Elle provoque des picotements et des démangeaisons, quelquefois vives. Sa densité dépasse sensibl ment celle de l'eau
ordinaire. Elle ne s'a.lt' re pas à l'air, ni à la lumière, et présente une remarquable fixité.
Les eaux de La Malou ont pris diverses places clans les classifications chimiques. Les principes dominants de leur min ~ra
lisation sont les bicarbonates de soude, de magnésie et de f r.
On y constate aussi l'ars 'niate de soude et cle cuivre, la lithine,
le mangan se, le strontium. Leur minérali ation totale arrive
à peine à trois grammes. On pourrait les définir justement:
bicarbonatt>es, sodiques et ternlgitJeuses,
méta~lières,
chaudes.
�LA MALOU
111
Le Haut a une température de 29°; l'acide carbonique s'y
dégage avec plus d'abondance. La moyenne des sels dissous
est de l gr. 50.
MODES D'EMPLOI. ~
La diverst~
des moyens thérapeutiques est grande à La Malou. Elle a pour principal élément la faculté de choisir entre les trois établissements qui forment la station. Elle dépend aussi de l'exceptionnelle multiplicité des procédés balnéothérapiques dont elle a été naturellement pourvue ou artificiellement dotée: piscines, baignoires, buvettes, apparei Is hydrothérapiques divers, bains
et douches d'acide carbonique, bains de pieds à eau courante,
étuves naturelles, massage humide.
Quelle est l'importance du rôle de chacun de ces procédés
dans l'ensemble de la cure? Sans aucun doute, c'est la balnéation qui constitue le principal moyen de traitement, et surtout
la balnéation par les piscines. Les buvettes représentent un
auxiliaire assez généralement mis à profit. Ainsi se trouvent
associées naturellement cleu x m~dicatons
qu'on essaie artificiellement de combiner clans les stations concurrentes de l'Europe centrale.
Les douches n'ont qu'un rôle accessoire dans l'ensemble de
la médication thermale. Les douches en pluie, très divisées,
à température modérée, et les douches chaudes sur les membres inférieurs, sont surtout usitées. Les installations de massage à sec ou sous la douche, les bains de pieds à eau courante, à La. Malou-le-Bas; l'utilisation locale de l'acide
carbonique des eaux, à La Malou-Ie-Haut, méritent d'être mentionnés. Enfin, l'Institut de réédu ation, annexe de la station,
s'adresse spécialement aux troubLes moteurs, et complète, dans
ces cas, l'ensemble des moyens thérapeutiques qui constituent la cure thermale.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - Le p"incipal effet physiologique de La Malou, c'est d'augmenter fortement l'activité
circulatoire et d'activer les combustions. Sous son influence,
le taux de l'urée s'él ve dans d'assez notables proportions.
L'action stimulante s'exerce surtout sur la surface de la peau
et sur les organes du bassin. La Malou provoque une excitation génitale, généralement assez marquée.
En résumé, l'effet primitif est plutôt stimulant; l'effet consécutif, au contraire, est sédatif et tonique à la fois.
L'influence du trait ment balnéaire peut s'accuser au début
par une exaspération des phénom nes sensibles qui justifie le
�2I::!
LA MALOU
nom de période d'excita tion. Cet orage passage r disparaî t le
plus souvent avant la fin de la cure.
Sur la peau, l'action de l'eau est assez irritante pour aviver
les plaies et s'oppos er à leur cicatrisa tion.
INDIC ATION S. - Les affectio ns du système 1lerveux, ct
notamm ent les affectio ns chroniq ues de la moelle éPinière,
constitu ent l'indica tion capitale de La Malou. Mais sa spéciali sation la plus nette et la plus accusée a trait au tabes, à l'ataxie
locomot rice. Quelle que soit l'origin e d.e eLte réputati on traditionnell e, elle s'est progres sivemen t étendue , général isée j et
le nom de La Malou est devenu, dans l'esprit du praticie n, inséparab le de celui du tabes. Les maladie s du système nerveux
tributai res de La Malou, et en particul ier le tabes dorsal, y
sont favorab lement modifiées clans presque tous leurs symptômes, d'ordre sensitif ou d'ordre moteur. Mais il ne faut pas
se borner à cette affirmation empiriq ue. L'obser vation, l'analyse des indicati ons, la recherc he d'une spéciali sation aussi
limitati ve et précise que pos9Ïble, permett ent d'établi r les conclusions suivant es:
Les e.1.UX de La Malou sont particul ièremen t indiqué es dans
les affectio ns médulla ires d'origin e arthritiq ue.
Elles sont aussi très netteme nt indiqué es dans les affections
à la fatigue, au surmen age, et à la suractiv ité des
cons ~cutives
fonction s de l'organi sme, ct notamm ent des fonction s génésiques.
Les tempéra ments anémiq ues et les constitu tions appauvr ies
ressorti ssent beaucou p plus de leur sph1>re d'action , que les
tempéra ments pléthori ques et les constitu tions robustes.
La Malou convien t particul ièremen t aux malad s à hérédité
et à antécéd ents névropa thiques.
Dans les affectio ns méclu lIaires, et dans toutes les affections
nerveus es d'origin e syphIlit ique, la ure de La MOllau constitu e
lin adjuvan t lLtile et \In complé ment de la médicat ion spécipClIvl'nt y être rmploypeR
fique. Les closes les plus intesv~
nients.
inconvé
s
les moindre
~,vrc
L'effica cité des eaux de La Maloll, dans les affectio ns des
centres nerveux , est en raison invorse de l'ancien neté cie la
malac\i et du degré de la lésion. Tl est clonc importa nt dt'
Tt'comiT au plus tÔt à l'action thermal e.
L'expér ience prouve surtout l'I'fficacité cie la cure de La
Malou dans les symptôm es dO\llollTrllx : clo\1rt:!urs fulgura ntes,
crises viscéral es j - dans Irs parésies des sphinct ers; - dans
�LA tvlALOU
la plupart des troubles trophiques j - dans l'affaiblissement
de l'état général. Associée aux exercices de rééducatiun
(Institut de La Malou), elle modifie très utilement l'incoordination motrice.
Les changements symptomatiques, si fréquents dans le tabes,
peuvent déterminer des changements dans l'indication balnéaire. La Malou a cet avantage que ce roulement thermal
peut s'effectuer sur place, grâce à la variété de ses sources
et aux différences de leur température.
La cure de La Malou mérite enfin d'être indiquée, comIl1JC
moyen préventif, ou mieux correctif, chez les descendants des
médullaires, comme chez tous les prédisposés et les prédestinés aux maladies nerveuses graves.
Comme indications de second plan, il faut surtout citer: l.e
rhumatisme, qui a d'abord établi la réputation de la statioll.
Les manifestations rhumatismales, encore actuellement, et
surtout les manifestations douloureuses: sciatique, névralgies, etc. amènent à La Malou un nombre important de
malades. L'éthymologie elle-même: « La 'Malou » douleur
rhumatismale, en languedocien, témoigne de cette réputation.
La chlorose et l'anémie forment aussi une clientèle importante pour ces sources ferrugineuses et arsenicales j ct ce
sont les névralgies de l'anémie et de la chlorose, qui y sont
le mieu~
modifiées, ainsi que les névralgies consécutives à
l'épuisement ou à l'action dépressive d'une fièvre grave ou
d'uno maladie infectieuse.
Les complications douloureuses des affections utéro-ovarien~zs
y sont traitées avec succès.
Enfin, les névroses et les divers états neurastltbziqucs y
sont presque toujoUJ s utilement modifiés, surtout dans leurs
manifestations motrices : paralysies et contractures hystériques.
CONTRE-INDICATIONS. '- Les maladies de la peau
représentent une des contre-indications les plus nettes de La
Malou. Ces eaux doivent être employées avec la plus grande
circonspection dans les affections de nature herpétique.
La tendance aux hémorrhagies, quelle qu'en Soil la localisation, constitue aussi une contre-indication.
Ainsi que le fait pressentir l'action physiologique ùe la
Cure sur les organes génito-urinaires, les tumeurs du bassin
et les affections aiguës des viscères qui y sont contenus contreindiquent également La Malou.
�LA MALOU
214
Il en est de même dans les cas d'éréthisme vénérien, et
pour les mêmes causes, tandis que l'affaiblissement viril
et les défaillances génésiques constituent UI:e indication utile.
L'existence de la période inflammatoire est une contre-indication d'autant plus catégorique, en l'espèce, que l'aggravation des phénomènes aigus peut provoquer les complications
les plus redoutables.
La Malou doit être également interdit aux médullaires dont
la maladie a débuté par des ictus congestifs ou apoplectiformes.
La Malou-Ies-Bains, commune du département de l'Hérault, 11
kilomètres de Paris. La Malou est située sur la ligne du
chemin de fer du Midi: Montpell ier 11. Montauban. De Paris, on
accède à La Malou par le P.-L.-M. (Paris: gare de Lyon; Arvant;
Bédarieux), ou par l'Orléans (Paris: quai d'Orsay; Montauban).
Des deux côtés, des wagons, Spécialisés pour La Malou, évitent
tout transbordement. La gare de La Malou est. en pleine cité thermale.
Trois courriers par jour avec Paris. Télégraphe. Téléphone relié
directement.
Le vallon de La Malou s'ouvre sur la vallée de l'Orb, à l'extrémité N.-O. de l'Hérault, au milieu des contreforts montagneux qui
unissent les Cévennes à la montagne Noire, sous un climat remarquable par la pureté de son air et la douceur de sa température.
L'altitude moyenne est de 200 mètres.
Constitution géologique du sol: schisles siluriens, très ferrugJneux.
Distractions de la station: casino; théatre; eden-concert; concerts symphoniques tous les jours dans les promenades publiques;
parcs, jardins ct squares; Excursions faciles; routes parfaites;
environs pittoresques; curiosités archéologiques; chasse et pêche.
In tallations hygiéniques modernes. Eau potable de source, amentle des montagnes Noires.
Prix moyens des ·hlltels ; l ro cl. : 10 à IS francs; 20 cl. : 8 fr.;
pensions de hmille: 6 11. 7 francs toul compris.
Saison du lor avril au 1 r novembre, comportant habituellement
deux cures annuelle : une curc cie printemps et une cure d'automne, l'intervalle de ces deux traitements balnéaires pouvant être
utilisé par les exercices de rééducation de l'Institut Faure.
800
Médecins:
MM. Delugou*, Boissier, Cauvy, Cros, Descnys, Donnadieu*,
!iaure·*, Ménard, Mi ·haud.
�LA MOTTE-LES-BAINS
(Isère)
Chlontrées sodiques !typel·thermales
Deux sources: le Puits et la Dame, de composition à peu
près identique et donnant 400.000 litres en 24 heures.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - Eaux
très th ermales (60 degrés ), limpides, inodores, d'une savem
très légèrement salée.
Le Puits, qui est seul utilisé actuellement, renferme 7 gr. 500
de principes minéraux par litre dont le chlorure de sodium
(3 gr. 80) est l'élément dominant; il est associé à de nombreux autres sels et notamment le carbonate de lit/tille, les bromures alcalius.
MODES D'EMPLOI. - Surtout externes: grands bains
prolongés de deux heures de durée parfois; inigations vaginales; douches générales données dans des baignoires avec
massages sous l'eau et suivies ou non de bains ; douches et
bains locaux.
U sitées aussi en boisso n comme eaux de lavage .
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET THERAPEUTIQUE.
'- Les Eaux de La Motte sont au point de vue de leurs actions
locales, remarquab! ment décongcsti7J(!f, résoluti7'es et fon dautes , en même temps qu'elles exe/:cent sur l' rganisme une
action générale tonique ct reconstituante en même temps que
sédative.
1 DI ATIONS. - Les indications caPitales sont: les affections gyur.cologiqucs, les affections rhumatismales, les suites de traumatismes osseux et articulaires, la scrofulo-tuberculose osseuse et articulaire.
10
AFFECTIONS GYNf:COLOGIQUES. - Et tout d'abord les "af-
�LA MOTTE-LES-BAINS
fections chroniques et douloureuses des annexes de l'ut érus,'
les périmétrites chroniques d'origines diverses. L'action résolutive et sédative des eaux fait Inerveille dans ces cas.
a) Les métrites chroniques.
b) Les fi,brômes utérins dans lesquels on obtient souvent de
remaqub~s
résultats de cessation des hémorrhagies, arrêt
de développement, sédation des douleurs.
2° AFFECTIONS RHUMATISMALES parmi lesquelles très spécialement :
a) Le rhumatisme polyarticulaire à récidives fréquentes et
tenaces.
b) Le rhumatisme noueux, avant la période des lésions défi• nitives ct graves, est souvent eltrayé pendant de longues années et les douleurs sont manifestement apaisées.
c) Le rhumatisme d'Hebere/en.
d) La sciatique d!umatismale, même ancienne, tenace, récidivante, est toujours améliorée, souvent gué/·ie.
A noter que les complications cardiaques du rhumatisme ne
sont jamais une contre-indication ct même que, si elles sont
d'origine récente et chez des sujets encore jeunes, elles sont
favorablement influencées. Même obsel'vation pour les complications oculaires et notamment les iritis et trido-cJtoroïdites
rJzu~natisle
.
3° Les résultats sont excellents dans les suites de traumatismes osseux et articulaires (fractures, entorses, plaies '/J(1r
armes à feu, etc.).
4° Dans la scrofulo-tuberculose osseuse et articulaire, à
l'action de l'eau minérale s'ajoute celle de l'altitude et du climat. C'ost le bain de mer à la M 01ltaglt·e.
CONTRE-INDICATIONS. - Les états aigus, le cancer,
la tuberculose pulmonaire contre-indiquent les eaux de La
Motte. La vieillesse,' l'arthio-sclérose (sauf clans son stade
tr s avancé) ne sont pas des contre-indications. Comme aussi
les iJaralysies, myélites chroniques, qui souven t même retirent
un bénéfice appréciable du traitement thermal.
.
CLIMATOLOGIE. - La Motte est à une altitude de
650 mètres dans une vallée très abritée des vents du Nord et
du Sud. Aussi la température y est-elle très régtllière et
�LA MOTTE-LES-BAINS
agréable (20 degrés en moyenne pendant la saison d'été). Une
autre condition très favorable est l'absence absolue d' humidité.
Orientation Est-Ouest.
La Motte-les-Bains, gare de chemitl de fer de la ligue de SaintGeorges-de-Commiers à La Mure (embranchement de la grande
ligne P.-L.-M. de Grenoble 11. Gap et Marseille).
652 kilomètres de Paris. Durée du trajet, par le rapide nO 7 du
P.-L.-M., 13 heures avec tin seul changement de wagon 11. SaintGeorges-de-Commiers; 5 heures de Lyon; I l heures de Marseille;
1 h. 40 de Grenoble; 55 minutes de Saint-Georges-de-Commiers.
Poste; télégrap11C; téléPhone avec Paris, Lyon, Marseille, Grenoble, etc.
Pays très pittoresque, montagneux, nombreuses promenades et
excursions. Pas de casino.
PRrc de 20 hectaree entourant l'établissement thermal qui comprend l'établissement proprement dit et l'hôtel du Château réullIs
btitimellt. Prix de pension 11. l'hôtel: 7 fr. 50 a
da/Is le m~e
12 francs par jour tout compris; traitement thermal en sus.
Il existe encore un petit hôtel, Hôtel du Bois, très modeste :
5 à 6 francs par jour et deux villas meublées à louer.
Une masseUse de l'Ecole royale de Stockholm est allachée à
l'Etabli,sement.
Médecills:
MM. P. de Langenhagen*, Gubian.
�LA
MOUILLÈRE
Près Besançon (Doubs)
Chlol'w'ée sodique (ort e, iodo-bl'omul'ée
La so urce saline dont les eaux naturelles et le eaux-mères
sont utilisées à La Mouill re (arrêté du ministre de l'Intérieur,
sur avis d'autorisation de l'Académie de Médecine, en date
du 30 décembre 1892), est captée au moyen -l'un puits de
forage de 200 mètres de profondeur, à Miserey, à 3 kilomètres,
environ, à vol d'oiseau, de la station, et amenée par canalisation spéciale, parfaitement étanche, au réservoir du Chasnot,
puis à l'Etabli ssement thermal.
'
La sour e provient de la pénétration et de la lixiviation, par
les précipitations aqueuses tombées sUr le vaste plateau boisé
d'Amont, du banc de sel gemme qui, de Gouhenans et de Mellecey-Fallon (Haute-Saône), se continue, en passant par Chfltillon, Miserey et Montferrand (Doubs), jusqu'à Arc-et-Senan s, Salins, Poligny et Lons-le-Saunier (Jura),
CARA TERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - L'eau
saline naturelle de Miserey-la-Mouillèrc est froide (+ 11°),
claire et limpide, très fortement salée, d'une densité de I. 201.
L'eau-mère est d'une consistance onctueuse épaisse, d'une
coloration faiMement rouillée; sa d nsité est de 1,224.
L'eau saline, naturelle (am.lyses de MM. E, Baudin ct Boysson, confirmées au laboratoire de T enon par les soin s de l'Académie de médecine), ren fer me, pal' litre, 298 grammes d'éléments salins, dont 291 grammes de chlorure (sur lesquels
283 grammes de chlorure de' sodium) , 0 gr. 108 de bromure de
potassium, et des traces très sensibles d'iodure, C' st donc une
eau chlorurée sodique forte, iodo-bromurée, l'une des plus
puissamment minéralisées qui existe, ct joignant à l'énorm.e
chloruration de Salies-de-Béarn la bl'Ol/lttration si préciewe de
Salins (du Jura),
�LA MOUIL~Œ
L'eau-mère renferme, par litre, 333 grammes d'éléments
salins, dont 308 grammes de chlorure, 2 gr. 250 de bromure de
potassium et des traces très accentuées cl 'iodure.
MODES D'EMPLOI. - Rare'ment à l'intérieur: à très
petites doses fractionnées (cuillerées à café) et très diluées
(bouillon d'herbes ou de veau, de bœuf ou de poulet). Surtout
en bains, de température et de durée variables, à cOllcentration
graduée, avec ou sans addition, - selon indications, - de
1/20 à 1/5 d'eau-mère; en douches générales (chaudes ou écossaises) ou locales; - en gargarismes, en p1'.lvérisations et en
compresses.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - C'est une eau tonique
et modificatrice de la nutrition. Elle stimule le réseau nerveux périphérique, qui reçoit la percussion, et porte le dynamisme vers le' œntre, et, par le choc en retour de la nutrition,
vers la cellule, les tissus, les organes.
Les résultats d'une cure à La Mouillère ne sont pas seulement subjectifs (sensation de réconfort, de stimulation),
mais objectifs, puisque les malades rendent des sables, et que
l'analyse des uriruc.s montre les modifications intimes résultant de l'augmentation ' des oxydations et de la suractivité des
échanges organiques.
Par l'adjonction des eaux-mères en proportion plus ou
moins forte, on obtient une gamme d'effets sédatifs.
Parmi ks chlorurées, La Mouillère possède la note tonique sans excitation; on pourrait la dénommer: tonique sédative.
INDICATIONS. - La sPécialisatioll thérapeutique de La
Mouill re s'applique formellement a,u l'}'mpltatis1Jtc, à la scrofule et à la tuberculose localisée, non vi scé rale à tous leurs
degrés et clans toutes leurs manifestations, si nombreuses et si
variées, directes ou indirectes, IJl'écoces ou tardives, superficielles ou profondes: gourmes, eczémas impétigineux, coryzas et amygdalitlCs chroniques, à répétition, conjonctivites, kératites et blépharites strumeuses, otorrhées, glandes suppurées
ou non suppurées, abcès froids, tumeurs blanches, mal de
Pott, etc. Dans toutes ces affections) La Mouillère fournit le
traitement de choix, « spécifique» en quelque sorte, et qui
'impose.
C'est l'organisme en voie de croissancc qui est surtou t j usti-
�220
LA MUUILLÈRE
ciable de La Mouillère; les enfants qui, sans localisations
morbides netlles, sont en état de déchéance, qui souffrent
dans leur croissance, les enfants qui ont été frappés de rachitisme trouvent à La Mouillère une cure' spéciale et un nouvel
élan qui remonte et transforme leur tempérament affaibli. La
cure des enfants possède là un de ses meilleurs façteurs.
La Mouillère n'est pas moins efficace dans certaines maladies des femmes, dans les tumeurs fibreuses de l'utérus en particulier, et dans les vieux engorgements utérins ou annexiels
(péri et para-métrites, ovaro-salpingites sans collection purulen~),
- ainsi que dans nombre d'affections chirurgicales
anciennes, ganglionnaires, osseuses ou articulai(es. Pout'
toutes ces affections on fait, à La Mouillère, à la fois la cure
diathésique et la cure des impotences fonctionnelles.
La Mouillère rend encore de signalés services dans les debilités congénitales ou acquises, les convalescences, les éPuisements (quelle qu'en soit la cause), - dans les anémies ou
chloro-anémies avec ou sans troubles menstruels ou nerveux
concomitants, - dans la lutte contre la prédisposition (héréditaire ou acquise) à la phtisie, - dans quelques maladies nerveuses chroniques (paralysie infantile', chorée, neurasthénie à
forme dépressive) ; - enfin, dans les maladies par ralentissement de la nutrition: rhumatisme chronique (semi-ankylosés),
gloutte chronique (à la période préoache'ctiqiUe), obésité,
diabète gras, etc.
CONTRE-IND1CATIONS. - Les affections organiques
du cœur, la tuberculose généralisCe ct la tuberculose pulmo1laire évoluante, l'asthme et l'emPhysème, le mal de Bright et
le cancer. Et, d'une manière générale, tous les états aigus.
La Mouillère est un faubourg-campagne de l'ancienne, grande
ct belle ville de Besançon (60.000 hab.), chef-lieu du département
du Doubs.
A 406 kilomètres de Paris; ligne Paris-Dijon-Besançon. Durée minima du trajet: 7 heures; durée moyènne (trains direc(s) :
8 h. 1/2.
Prix: de Paris: 45 Ir. 55, 30 fr. 80 et 20 fr. 10. Billets collectifs d'aller et retour, à prix réduits, pour villes d'eaux, valables
33 jours, délivrés du 15 mai au 15 septembre.
�LA MOUILLÈRE
221
Quatre courriers par jour dans toutes les directions. Télégraphe
et téléphone.
Altitude: 260 mètres; 300, 400 et jusqu'à. 500 mètres sur les
collines environnantes. Climat de localité, variété du climat rhodanien, avec les qualités toniqu!,!s ct stimulantes de l'air de la
montagne.
Constitution géologique du sol : terrain jurassique; calcaires
et marnes alternées.
Aspect général du pays: très accidenté; vallées profondes,
ombre]ses; sommets boisés et couronnés de rochers, avec eall x
vives en abondance. Véritable « préface de la Suisse », selon le
mot connu de Ch. Nodier.
Distractions: grand casino, avec cercle, théâtre, salle des fêtes,
restauration, etc.; orchestre de 25 musiciens; opéra-comique, opérelle, ballet. Mag,nifiques promeRades et excursions (sources de la
Loue, du Lison, du Dessoubre, saut du Doubs, etc.). Visites à. la
ville, à. ses monuments, musées, bibliothèques, facultés, etc.
Prix des hôtels : 6 11 8 ct 10 à. l~ francs par jour.
L'Etablissement thermal est ouvert toute l'année. La « saison »
va du 1 er mai au 1 er octobre, la « grande saison D du 15 juin
au 15 septembre.
Médecins,'
MM. Aron, Baigue, Baudin, Bolot, Bourgeau, Bruchon J. (père),
Druchon II. (fils), Brunschwig, Chapoy, Cornet, Diétrich, Druhen,
Dupond, Gaudron, Gomet, Gounand, Heitz, Lanchamp, Ledoux,
Mandereau, Nargaud, Prétet, Retrouve)', Roland, Saint-Martin, Toubin, Hyenne, Vaissier, Vérette.
�LA PRESTE
(Pyrénées-Orientales)
Sultlt1'ées snrliques, thermales
Quatre sources débitent I. 700.000 litres en vingt-quatre
heures, à une température de 44°; 0,012 de sulfure de sodium
et très chargées de gaz azote.
L'usage interne est le principal; mais un établissement
permet l'usage des bains, douches, pulvérisations et inhalations.
INDICATIONS TRADITIONNELLES. - Catarrhe douloureux de la vessie, gravelle phosphatique et urique', colique
néphrétique.
Leur nature sulfureuse permet d'expliquer aussi leur action
dans les affections des voies respiratoires, le rhumatisme et les
dermatoses sèches et prurigineuses.
Altitude: I. 100 mètres. Situation pittoresque. Climat doux.
Saison toute l'année.
HÔtel-casino dans l'etablissement.
Chemin de fer du Midi par Perpignan et Céret.
Médecin:
M. Berny.
�}
LE BOULOU
(Pyrénées-Orientales)
Bica1'bonalées sodiques
IlISTORIQTJE. - Il Y a quatre SOUf es au Boulou. L'une
d'elles est tr s ancienne puisqu'elle est indiquée dans une
charte de Charles le Chauve (23 février 869)' Les trois autres
ont été captées bien plus récemment. On les connaît sous les
noms de sources du Boulou-Clémentine, Sainl-M artin-de-F enouillal'd et du Milieu. Elles donnent ensemble 8.000 litres
d'eau par jour.
Des eaux de ces sources sont beaucoup plus connues des
savants et des chimistes en particulier que des médecins et
(ks malades, si on en excepte ceux qui vivent dans leur voisinage, c'est-à-dire ceux des Pyrénées-Orientales, des départements méridionaux voisins ainsi que de la Catalogne.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - Tous
les ont class6es parmi les eaux bicarbonatées sodiques, dans le
même groupe que Vichy.
Leur composition est des plus complexes. Sans compter
l'eau qui les dissout, vingt corps simples, combinés entr'eux
de diverses façons, concourent à les constituer. Mais c'est
bien le bicarbonate de soude qui les caractérise.
Chacune des sources du Boulou a une t.empérature qui
lui est propre et qui reste constante en toute saison . Elle est
peu élevée: 16° à 19° environ. Elles sont ainsi d'une fraîcheur
agréable l'été et presque cbaudes l'hiver.
Elles sont parfaitement limpides. D'un goût agréable, légèrement aigrelet, que leur donne l'acide carbonique libre
qu'elles contiennent, et l'une d'elles en grande abondance.
MODES D'EMPLOI. - Les eaux du Boulou sont employées en boissons et en bains, mais c'est surtout en boisson
qu'on en fait usage. Aux sources on en boit en toute saison
�LE BOULOU
car elles sont fréquentées, plus ou moins, toute l'année à raison du climat très doux de la région dans laquelle elles viennent au jour. Elles se transportent du reste facilement en bouteilles et elles se conservent ainsi indéfiniment sans altération.
On ne pourrait pas supporter un bain Fris avec ces eaux
pures de tout mélange. Il faut donc les étendre d'eau ordinaire s'il y a lieu d'en user de cetle façon.
Elles rendent alors la peau particulièrement souple, douce
et onctueuse, agréable au toucher; elles la décapent en quelqu sorte.
En boisson on les prend suivant les indications, le matin
11. jeun, peu avant les repas, et aussi pendant les repas; mais
c'est surtout par l'absorption le matin de très bonne heure
qu'elles ont leur plus grande efficacité. Les doses sapt des
plus variables. En principe des doses assez petites mais continues produisent de très bons effets. Mais il faut savoir les augmenter suivant les besoins. ertains malades arrivent à en absorber des quantités énormes.
La dose moyenne ne doit arriver d'habitude à un litre par
jour qu'en s'y accoutumant peu à peu.
.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - Elles excitent l'appétit,
facilitent la digestion et provoquent une diurèse abondante.
Ces phénomènes généraux ne sauraient pour ainsi dire pas
manquer à la suite de leur emploi. Ce n'est que lorsqu'elles
sont mal prises qu'on les voit causer de légers accidr,nts.
Au Boulou la fièvre thermale est à peu près inconnue,
INDICATIONS. - L'usage empirique de ces eaux, datant
d'une haute ancienneté, avait permis d'établir un bon nombre
d'indications. Elles ont été étendues et complétées lorsqu'on a
connu leur composition chimique et par analogie avec les
autres eaux alcalines qui leur ressemblent.
Parmi les maladies de l'estomac, l'atonie gastrique, les
dyspepsies, surtout la dyspepsie hyperchlorhydrique, et la
gastralgie retirent de leur usage un bénéfice remarquable, parfois surprenant,. autant par la rapidité avec laquelle il se produit que par la durée de l'amélioration ou de la gUél·iscu. Il en
st de même pour l'ulc re simple de l'estomac.
Certaines diarrhées en retirent des bénéfices analogues,
quoique d'une façon habituellement moins rapide. Telles
sont celles que nos marins et nos coloniaux rapportent de leur
séjour en Extrême-Orient ou sous les tropiques, Elles sont
�U: BOULOU
aussi efficaces contre les affections hépatiques qui ont la même
origine que' ces diarrhées ou qui naissen, en Europe. Signalons parmi elles les congestions, l'hypertrophie, l'hépatite
chronique, l'ictère aigu, subaigu ou chronique (lorsqu'ils ne
sont pas dus à des lésions anatomiques) et enfin la lithiase
biliaire.
Leur action physiologique sur les voies urinaires se manifeste heureu ement en pathologie sur les maladies cie ces
organes e~ sur ceux qui' les avoisinent. Telles sont la lithiase
rénale
urique, ou d'une manière plu:> générale, la lith~cse
et les coliques qu'elle caus i la cystite catarrhale chronique, la congestion et l'hypertrophie de la prostate. La conet la dysménorrhée en sont souvent très heugestion uté:in~
reusement mfluencées.
Elles sont surtout efficaces lorsque ces localisations sont
dues à la goutte, au rhumatisme, à la diathèse urique, ou,
d'une manière plus générale, à l'arthritisme, à l'anémie ou au
diabète. Car toutes ces maladies générales éprouvent les meilleurs effets de leur usage judicieux, et souvent avec une rapidité qui ne cesse de surprendre ceux qui sont le plus habitués
à les constater. Nous insistons surtout sur l'efficacité des
eaux du Boulou contre le diabète en général, car nous ne pouvons ici faire des distinctions entre ses diverses espèces.
Il en est de même, et il ya lieu de le noter à part, lorsqu'on
les emploie contre' le paludisme, quelque intense qu'il soit,
quelque variées et gmves qu'en soient les manifestations
(hypertrophie de la. rate, du foie, ascite, cachexie, etc.).
Nous devons noter encore les heureux effets de leur emploi
contre des états un peu vagues ou indéterminés, tels que
ceux dénommés: faiblesse générale, inappétence, c01walescence longue ou difficile.
L'anémie et la chlorose sont justiciables de ces eaux.
Parmi les maladies de la peau, l'eczéma, le prurigo et le
psoriasis sont heureusement modifiés ou guéris par leur usage
intus et extra, surtout si la cause en réside c1an~
un des état"
généraux que nous avons signalés.
CONTRE-INDICATIONS. - Elles &ont nomhreus ,
mais elles peuvent être résumées en peu de mots, au moin s
d'une façon générale. Il ne faut pas les employer contre les
maladies en voie d'évolution aiguë, particulièrement lorsqu'il
y a de la fi vre, ou lorsql1'(' llcs s()nt ducs 1\ l'év()lulion c1'un
néoplasme.
15
�LI~
HOULOU
Le Boulou e~t
une commune du canton de Céret, comptant
1.954 habitants. Elle est située sur un embranchement du chemin
de fer du Midi.
La distance de Perpignan est de 27 kilomètres; celle de Paris,
de 923 kilomètres, est parcourue en 19 heures par les trains
rapides.
Poste, télégraphe et téléphone.
L'altitude est de 80 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Le climat est un des plus doux de la France.
Le sol est constitué par un terraill schisteux de ln période
secondaire.
L'aspect général clu pays est des plus heureux.
L'établissement thermal est situé au pied même des Pyrénées,
mais presque encore en plaine. Aussi est-il des plus variés.
1..1 vallée du Tech, s i pittoresque et si sauvage dans son cours
'up érieur, olIre dans son cours inférie ur une des plus belles plaines
qui se puissen t décrire ct que la mer toujours bleue borne 11 l'Est.
On trouve donc da ns ce coin de terre les trois plus beaux aspects:
la montagne majestueuse, la plaine superbe et la mer immense.
Prix de l'hôtel: 6 11 10 francs par jour.
Distractions: chasse et pêche pendant les saisons. Promenades
faciles. Benu parc. Excursions: au Perthus (France) et Il La
Junquéra (Espagne), 14 kilomètres; Il Amélie-les-Jhins, 16 kilomètres; Il Arles-sur-Tech (restes d'une abbnye célèbre), 20 kilomètres et 11 l'établisse ment thermal de La Prcste, 40 kilomètres;
à Elne (l'un des plus bcaux clollres de France), 15 kilomètres; et
sur le littoral méditerranéen: 11 Argelès-sur-Mer, Collioure, PortVendres, Banyuls-sur-Mer (sanatorium maritime pour enfants,
labora toire Arago, annexe cie la Sorbonne), Cerbère (France) ct
Port-J30u (Espagne). Excursions cie montagne faciles et superbes,
au pic Saint-Christophe, au Puig-Néo ulous, au Canigou.
L'établisseme nt peut étre fréquenté en toute saison.
Par décision ministérielle, l' gtablissemcnt du Boulou a été accepté pour hospitaliser les malades ressortissa nt au ministère des
Colonies.
MédecÏ1ls :
!>IM. Mimpeix Jenn; Pamire Jules; Masso t J ose ph.
�LE MARTOURET
A DIE (Drôme)
Etablissement, thel'mo-résineux
et hydr'o, min é?'aZ
Le Martouret est un établissement qui se camctérise par sa
double médication: la cure thermo-balsamique par les bains
de vapeurs résineuses du Pin Mllgho, et, la cure hydro-minéraIe, par l'eau de la source La Virginale.
INDICATIONS. - rO Les affections goutteuses et rhumatismales sous toutes leurs formes, la poly-arthrite déformante, etc., toutes les affections produites par un excès
d'acide uriqu'e ; 2° les catarrhes, la cystite, les coliques néphrétiques, les pyéliœs, l'albuminurie, la tuberculose rénale,' etc.,
toutes les affections des organes génilo-urinaires. - Les
cardiaques et les congestifs ne se heurtent pas à des contreindications; ils peuvent sans crainte suivre ce traitement,
la température du bain étant modérée, graduée, et ne déPassant jamais 35° à 36° pour la tête.
MODE D'ACTION. - Les bains de vapeurs résineuses accroissent les phénomènes d'oxydation: la térébenthine, les
aux éléments
acides benzoïque et cinnamique, se comb~nat
de glycocolle, entrainent, sous forme J'acide lûppurique, une
partie de la matière première de l'acide urique et, introduisant
dans l'organisme de puissants mobilisateurs de l'acide urique,
les acides de la série aromatique, en font une combinaison
plus soluble.
..
La cure de la source La Virginale ajoute à la médication
balsamique l'action d'une eau puissamment éliminatrice, avec
un pouvoir dissolvant considérable, qui n'apporte rien, mais
qui emporte des déchets, tout en laissant aux éléments balsamiques le soin de modifier la composition des urines .
�LE MARTOURET
Le Martouret (500 mètres d'alt.), en face du mont Glandaz
(2.045 mètres d'alt.), domine la ville de Die et ses vallées, il
est situé au milieu a'un vaste domaine, entouré de bois, de
prairies, de sites pittoresques.
La température d'été est modérée, sans variations brusques, sans
humidité; l'air est invariablement sec.
Promenades et excursions. - Promenades faciles et excursions
nombreuses dans le DiOIS, le Vercors, le Briançonnais et toutes
les Alpes dauphinoises qui attirent chaque année des milliers de
touristes.
Renseignements divers. L'établissement ne prend que des pensionnaires, depuis 12 fr. 50 par jour.
Saison du 15 mai au 15 octobre.
Postes, télégraphe, téléphone.
Ligne du chemin de fer de P.-L.-M. Embranchement de LivronDie-Briançon. Billets de villes d'eaux.
Médecin,'
M. Benoit du Martouret*.
.
�LUCHON
(Haute-Garonne)
Sul/'ltydl'atéelJ, su/titrées, sodiques
1
Au centre des Pyrénées, à 625 mètres d'altitude, sur J'emplacement des The1"mes Romains, Luchon offre toutes les resSOurces que l'on peut demander à la thérapeutique par le
soufre. On y trouve, en effet, quarante-huit sources principales
ayant de 22 à 66° centigrades de température constante. Elles
sont donc toutes thermales ou hyperthermales.
D'autre part, la sulfuration allant de 1 à 7 centigr. par litre,
on voit que Luchon représente une échelle étendue; c'est la
cause ,et la justification des indications nombreuses de cette
station.
Voici les noms des quatorze sources les plus connues, avec
leur température et leur sulfuration:
)0 Bayen, 660 centigr., 0 gr. 07.
2° Pré l, 64° centigr., 0 gr. 07·
3° Grotte supérieure, 58° centigr., 0 gr.
4° Reine, 55° centigr., 0 gr. 05·
5° Richard Sup., 50° centigr., 0 gr. 03·
6° Romains, 49° centigr., 0 gr. 05.
7° Enceinte, 49° centigr., 0 gr. 06.
8° Bordeu, 49° centigr., 0 gr. 04·
9° Etigny, .; ~ centigr., 0 gr. 04·
10° Blanche, 47° centigr., 0 gr. 03·
))0 Bosquet, 43° centigr., 0 gr. 03·
)2° Pré lI, 42° centigr., gr. 03·
13° Senges, 41° centigr., 0 gr. 07·
14° Ferras, 40° centigr., 0 gr. 02.
05·
°
Le captage de toutes les sources a été fait à la roche en
�LUCHON
place, dans le granit, au contact de celui-ci et des schistes
quartzeux.
Le débit total des quarante-huit sources principales, seulement, est estimé au chiffre de 500.000 litres par vingt-quatre
heures.
PROPRIETES PHYSIQUES. - Limpides aux griffons de
captage, onctueuses, donnant au toucher une sensation agréable ces eaux, au contact de l'air, acquièrent une teinte jauneverdâtre plus ou moins prononcée, selon qu'il se forme plus
ou moins de polysulfures.
Quelques-unes des sources (Pré II, Ferras et Blanche) deviennent laiteuses, par précipitation du soufre: c'est là, entre
toutes les sulfurées, et bien spécial à Luchon, le phénomène
du blanchîment.
Il convient cie signaler, à côté des caractères physiques, l'activité électrique de plusieurs sources de Luchon.
Les sources Bayen (660 et 0 gr. 07) et H.eine (55 0 et 0 gr. 05)
mélangées ont été reconnues au galvanomètre comme les
plus électrogènes. Aussi, sont-elles les plus souvent prescrites
dans le traitement des atrophies musculaires.
COMPOSITI N. - Le principe minéralisateur dominant
serait, d'après Filhol, le mono-sulfure de sodium; pour A.
Fontan (opinion défendue par Garrigou et généralement acceptée), le principe sulfuré doit être appelé: Sulfltydrate de
wlfure de sodium.
Cette composition chimique, spéciale à Luchon, dans le
grand groupe des sulfurées a permis de baser scientifiquement
l'installation des salles de humage ou cl'inhalation particulière.
A c'ôté du sel dominant, il faut citer des carbonates, des
silicates de soude, de la sulfuraire, de la barégine, etc.
Récemment H. Moissan a communiqué (académie des
sciences) ses analyses des gaz de la source Bordeu, où il a
trouvé, dans un total de 94,22 % d'azote, le chiffre élevé de
2 gr. 56 % d'Argon.
Fait certain: le soufre revêt dans ces Thermes les formes
successives et définitives de ce métalloïde si voisin d'action de
J'OiXygène. En effet, il se dégage à. l'état d'hydrogène sulfuré
et vapeur de soufre; il se concentre dans les polysulfures; il
�LUCliON
s'isole à l'état de soufre en nature; enfin se combine avec
l'oxygène pour former des hyposulfites.
La rapidité croissante des transformations établit la division des sources en trois groupes:
Relativement plus fixes (sources excitantes).
Blanchissantes (modificatrices cutanées) ;
3° flYPosulfitées (Sources plus sédatives).
1°
2°
Toutes les sources dégagent des vapeurs chaudes sulfhydriquées, mais les plus riches en hydrogène sulfuré sont
seules utilisées au humage.
Les eaux de Luchon sont donc: thermales et ltyperthermales, sulfufées et sul/hydratées.
MODES D'EMPLOI. - Le traitement à Luchon est interne, et externe, mais, malgré son importance, la boisson
n'est que le complément du traitement (:xterne. Au surplus,
le traitement dit exberne est fatalement un peu interne en
même temps.
Les tJ1ermes de Luchon sont pourvus d'une balnéothérapie complète.
On y trouve en effet:
1° Bains de baignoires (130) ;
2° Piscines: petites et de natation:
3° Douches: petites, grandes et écossaises;
4° Douches pulvérisées (nasales, pharyngiennes et laryngiennes) prises dans des salles soit communes, soit particulib'es, quand il s'agit d'affections cutanées ou de la pelade;
5° Douches ascendantes ;
6° Etuve sulfurée, naturel! , dont la température moyenne
est 40 à 42° centigr. et donC les parois sont tapis ées de dépôts
de soufre, Cette étuve constitue un bain de vapeur très actif,
et particulièlement favorable aux rhumatisants;
7° Salles de humage ou inhalation particulière.
La caractéristique de Luchon réside dans ce fait: Dégagement de vapeurs sulfhydriques qui sont inhalées, à l'insu
des malades, en quelque point des ther!1'liCS que les conduise
leur traitement sulfuré. A ussi, tout emp loi des eaux, d'apparence seulement externe, est-il toujours doublé d'un usage
réellement interne.
�2J2
LUCHON
Les bains étant pris dans des salles hautes ou à vonte sur ~
baissée, selon les cas, ct cette inhalation étant fatale, il
s'ensuit que les prescriptions médicales demandent toujours
à être bien surveillées, après avoir écarté avec soin toutes les
contre-indications.
Cette inhalation est manifestement plus active dans les salles
de humage. Là le malade est placé devant un porte-vapeurs
qui lui est personnel, et qui lui a été indiqué par le médecin
connaissant bien exactement la température et le degré de
richesse en vapeurs sulfhydriquées.
Les divers appareils collecteurs sont gradués de 30 à 43°
centigrades, fournissant de 10 à 50 milligrammes d'hydrogène sulfuré par mètre cube de vapeurs. Celles-ci sont émises,
spontanément, avec "lIne richesse supérieure aux autres sulfurées, dit le professeur Garrigou. Elles sont humées dans
les salles bien aérées, dont la température est, à peu près, en
été, celle de l'air ambiant.
Il y a quelques jours, à l'Académie de Médecine,
M. H. Moissan a exposé que, pour lui, le gaz dominant au
humage n'était pas de l'hydrogène sulfuré mais de la vapeur
de· soufre.
En attendant le dernier mot de la chimie, la clinique s'enrichit chaque jour de résultats favorables.
A côté des salles communes de humage, se trouve un salon
réservé pour le traitement des obstructions de la trompe, et
des otites de la caisse, chroniques. Les insufflations de ces
vapeurs chaudes de la source de la Grotte produisent de remarquables effets ; aussi le nombre de malades va-t-i1 croissant,
chaque année;
8° Boisson. - Dans les thermes et au pourtour se trouvent
les buvettes munies de gargarisoirs. Dix sour es de température et de sulfuration différeütes les alimentent. La dose e~t
de 50 à 200 grammes matin et soir;
9° Il onvient de citer comme adjuvants de la médication
habituelle: les bains émollients, le massage fort en honneur
dans la station pourvue d'un personnel habile.
A citer aussi la douche hydrothérapique à 10° centigrade·s
constants, et à une pression, à volonté, de 1 à 4 atmosphères; la
cure de petit-lait ct les sources ferrugineuses et sulfuro-alca-
�LUCHON
233
lines. La source de Ravi, sulfurée dégénérée, rend des services
signalés clans les cas de catarrhe chronique de la vessie.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - L'a tivité du soufre sur
les diver~
appareils: nerveux, de la circulation, cutané, respiratoire, digestif et urinaire est certaine. Elle se manifeste
plus ou moins selon les tempéraments et selon l'intensité de
la cure.
On peut dire en bloc: action tonique excitante, modifiant
l'atonie des tissus par une circulation meilleure, visible à la
peau et sur les muqueuses, dont les sécrétions et excrétions
reviennent à la normale.
La dose importe beaucoup, car, dessiccative, kératinisante
(comme dans l'eczéma humide) à petites doses, l'action du
soufre, à doses plus massives, sera exsudative.
L'action péristaltogène plus ou moins marquée, l'appétit remonté, l'urine plus abondante avec décharge d'urates et de
produits excrémentitiels, le retour habituel des forces et le réveil génésique sont autant de signes de l'activité profonde
imprimée aux divers éléments cellulaires.
Au surplus, rappeler que le soufre fait partie intégrante de
la cellule humaine, qu'on le retrouve assez abondant dans l'hémoglobine, c'est justifier son rôle dans la nutrition.
La réparation plus rapide des plaies, des ulcérations indique
le mouvement phagocytaire accru par l'hydrogène sulfuré
naissant. Celui-ci agit presque seul au humage.
Les vapeurs respirées ne causent a.ucun malaise, calment
vite' la toux, modifient les sécrétions de l'appareil vocal et respiratoire, ct, absorbées, favorisent les oxydations intra-cellulaires, et, par suite, le remontement général.
INDICATIONS. - On ne saurait s'étonner de leur grand
nombre, à cause des groupes divers d'eaux sulfurées et sulfhydriquées thermales, qu'on trouve réunies à Luchon
Les résultats les meilleurs sont obténus :
[0 Dans les AF'lŒCTIONS CUTANtES.
a) Etats séborrhéiques,'
b) Le groupe eczéma, particulièrement les formes humides;
c) L'acné rosée, arthritique et de la ménopause,'
d) L'acné polymorPhe des lymphatiques;
�234
LUCIION
Ces affections sont tributaires des eaux blanchissantes et
hyposulfitées. Elles seraient irritées par les polysulfurées.
e) Du côté du cuir chevelu, la pelade, même ancienne et
étendue aux autres régions pilaires, est traitée avec succès
dans des salles de pulvérisation, où l'isolement des malades
est "assuré. La douche dirigée sur les points atteints est très
vigoureuse, hyperthermale, et une friction énergique est pratiquée sur le cuir chevelu.
2°
Sont largement traitées à Luchon:
Les AFFECTIONS CHRONIQUES HERPÉTO-ARTHRITIQUES de
plusieurs muqueuses, surtout celles de l'appareil respiratoire:
a) Le coryza chronique avec cornets légèrement hypertrophiés;
b) Le coryza des enfants lymphatiques avec adénoïdes étalées, non en tumeur saillante;
c) L'angine chronique (pharyngite granuleuse avec amygdales hypertrophiées;
d) La laryngite chronique, arthritique, soit professionnelle
(professeurs, orateurs, chanteurs), soit par abus de tabac, d'alcool, etc. ;
e) La bronchite cMonique (plutôt la forme humide);
f) L'asthme sans complications cardiaques, la forme humide
de préférence.
Pour ces divers malades des voieü re spiratoires, les bains,
les grandes douches et la boisson visent le terrain, tandis que
le garga,risme, pratique des plus utiles, la douche pulvérisée
et surtout le humage sont dirigés avec su.c cès contre l'état
local.
Les vapeurs sulfhydriques du humage ont un effet très prolongé, qui blinde, en quelque sorte, les muqueuses contre les
retours offensifs hivernaux.
Ces divers mocles d'emploi aux eaux sulfurées peu fixes
sont partiéuli rement à rechercher après une atteinte de grippe
qui, loin d'assurer l'immunité, favorise le retour de nouvelles
manifestations sur un terrain longtemps amoindri, déminéra·
lisé.
3° LEUCORRHÉE ET BLENNORRHÉE. - Le traitement local
en injections durant le' bain composé des sources sulfuro-
�LUCHON
alcaline s, prises aussi en boisson, vient ajouter ses effets rapides au remonte ment procuré par la médicat ion général e.
4° Les eaux moyenn es et fortes de Luchon fourniss ent des
indicati ons formelle s pour la cure de plusieu rs infectio ns;
En tête, nous citerons la SYPHILIS.
seconda ire et tertiaire , la syphilis , en effet,
A la pé~iode
est, depuis plus d'un siècle, largeme nt représe ntée dans la
clinique de cette station. Pendan t la cure sulfurée , les prépaiodurée s et surtou,t hydrarg yriques , ces derniè~s
~ations
sous toutes les formes ; friction s largli manu ou injectio ns,
(le plus souvent de sels solubles ), sont généreu sement distribuées à ces malades dont la toléranc e pour le mercure est accrue par le soufre.
Les e'a ux sulfurée s fortes, dans un climat de montag ne,
sont assurém ent l'adjuva nt le plus précieu x dans la cure de la
syphilis . Le fait était consacr é bien avant la constata tion récente de la notable désulfu ration chez les syphilit iques qui
présent ent, tous, une déminér alisatio n notable , surtout à la
période des poussée s.
5° LE RHUMATISME CHRONIQUK - Le groupe hyposul fité
et si riche en Argon de Bordeu, et celui de Richard , employ és
en bains prolong és, sont le plus souvent plescrit s contre les
diverses manifes tations; articula ire, musculo -articul aire,
nerveus e, comme dans le cas de sciatiqu e rebelle avec atrophie. On peut escomp ter, aussi, un bon résultat dans les
arthrite s suivies de roideurs avec atrophie , dues au gonocoq ue.
Dans le traiteme nt efficace des rhumati sants l'étuve sulfurée mérite une' mention spéciale , bien connue des montagnards du pays ,
6° L'ATROPHIE MUSCULAIRE, de cause diverse, le massage
aidant, soumise à l'action des sources électrog ènes, sera vite
amélior ée, comme le prouver ait, à lui seul, le dynamo mètre.
7° La station de Luchon est merveil leuseme nt adaptée aux
soins nécessit és par les enfants convale scents ou simplem ent
affaibli s; ceux dont les muqueu ses aérienn es fragiles sont
l'objet de poussée s inflamm atoires trop fréquen tes, ou qui présentent des adénoïd es étalées, ne relevan t pas de la curette.
Les diverses piscines et les douches de toute nature sont les
agents actifs de cette puériculture.
�LUCHON
8° Les cas d'hydarthrose traumatique, de roideurs articulaires, suites de fractures ou autres accidents; les trajets fistuleux, suites de lésions scrofulo-tuberculeuses, serOnt également améliorés, à la condition que les malades consentiront
à une cure sérieuse, prolongée au delà de la fâcheuse période
des 21 jours, abusivement dénommée saison thermale.
En résumé, Luchon, par ses sources thermales et hyperthermales, de sulfuration variée, présente les indications communes aux autres sulfurées fortes et moyen~s
contre la plupart des états atoniq ues.
Cette station, par ses ressources de tout ordre, mérite d'être
placée au premier rang pour la cure des syphilitiques.
Lu hon offre, en outre, des indications spéciales qù'elle
doit:
1° Au blanchîment de certaines sources pour le traitement
des affections cutanées, en particulier les états séborrhéiques;
2° Au humage, pour la cure des affections chroniques de
l'appareil vocal et respiratoire de nature non bacillaire.
Groupés autour du soufre, les adjuvants hygiéniques les
meilleurs viennent compléter un ensemble précieux de ressources thérapeutiques, tians une vallée des Pyrénées aussi
renommée par les effets de ses sources sulfurées, que pour la
salubrité de son climat et de la beauté de ses sites.
CONTRE-INDICATIONS. - a) Formelles. - Signalons
les affections du foie, du rein, de la prostate, les affections
chroniques du cœur non très bien compensées, les affections
de l'estomac, à part la dyspepsie atonique bien modifiée par la
source électrogène de Reine. Au même rang des contre-indications formelles il faut ajouter: les affections subaiguës de
["utérus et des annexes, la métrorragie, l'hystérie, l'épilepsie,
l'obésité exagérée.
lJ) Relatives. - Elles sont fournies par des états morbides
qui, à d'autres périodes, ou pour des formes différentes, pourraient bénéficier des eaux de Luchon. Citons comme contreindiquées dans ces cas : la tuberculose pulmonaire hémoptoïque et pyrétique; le tabès manifestement ataxique; la chorée
récente; l'hémiplégie datant de plus de deux ans; la sciatiquenévrite récente, éréthique.
�LUCHON
!.~7
Parmi les affections cutanées qui n'ont pas à bénéficier beaucoup des eaux de cette station, il convient de signaler l'ichtyose
et le psoriasis ancien, intense.
Luchon (Bagnères-de.Luchon), chef-lieu de canton clu dépar·
tement de la Haute-Garonne, 4.000 habitants, pouvant recevoir
10.000 étrangers 11 la fois.
A 850 kilomètres de Paris. Lignes d'Orléans et du Midi; gare
terminus.
Prix cie Paris: 95 fr., 64 fr., 42 fr.
Train le plus confortable au clépart cie Paris: 9 heures clu soir,
gare cI'Orsay.
Train cie luxe spécial : Paris-Luchon. Durée minima du trajet
par train rapide: 13 heures; 15 heures par trains dits directs.
Quatre courriers par jour pour Paris, télégraphe.
Altitucle : 625 mètres. Orientation principale: Nord-Est, SudOuest.
Climat moyen de montagne.
Constitution géologique du sol: Le fond de la vallée occupe
un, lac ,préhisto.rique; sous·sol aréneux; terrains primitifs et
secondaires; la plupart des sources se trouvent au contact des
schistes et du granit.
Aspect général du pays: vallée salubr!', entourée de forets, au
l)ied de la haute chaine des Pyrénées, en face la MaJadetta
(3.404 mètres) ; vallée frontière d'Espagne. A 2 heures de marche
de la Catalogne, à 4 heures de l'Aragon.
Distractions de la station: courses nombreuses dans les vallées secondaires, à pied, à. cheval, en voiture. Chasses à l'izard
sur les glaciers voisins, français ct espagnols. Courses de chevaux.
Courses de taureaux, comme à. Madrid, et 'tourses landaises.
Casino célèbre. Fêtes nombreuses. Retraites aux 1lambeaux par
la corporation des guides. l' antasia.
Hygiène de la station bien surveillée. Eau potable parfaite;
1.500 litres par jour et par habitant.
Saison du 1 er mai au 1er octobre; mais thermes ouverts toute
l'année.
Prix moyen des hôtels: Ire classe, 10 11 15 fr.; 20 clrlsse, 6 Il
8 Ir. Tables de régime, 11 volonté, dans les hÔtels et restaurants.
Nombreuses villas de 20 Il 50, 60, 100 fr. et plus par jour;
se louent au mois, ou pour la saison. l rix IL forfait.
Plus de deux cents maisons particulières offrent des chambres
et appartements garnis. Cuisine au gré de chacun.
�LUCHO)l
Selon le quartier de la ville, on peut vivre avec le budget
le pl us modeste, et satisfaire ICI goftts les plus exigeants.
En juin et septembre, le tarif général des thermes et les prix
des hÔtels sont moindres; mais, même en juillet et aoftt, les
prix aux Thermes sont différents le matin et l'après-midi, pour
répondre à la fortune de chaque malade.
Un hôpital thermal reçoit, moyennant une faible rétribution,
les malades peu aisés durant toute l'année.
Médecins:
MM. AlIdllbert, Azémar, Baqué, Barrié·*, Cargue, Doit-Lambron*, Dulac, Eslradère J. (père p ', Estradère G. (fils), Faivre,
Ferras P. (père)*, Ferras J. (fils)*, Germès, de Gorsse*, de
Lavarenne*, Le Juge de Segrais*, Murgotou, Pelou, Racine, Rück,
de Torrès*, Vignaux*.
�LUXEUIL
(Haute-Saône)
Eaux chloru1'ées et (e"ro-magnésiennes, tlle/'males
Luxeuil est située au pied des derniers contreforts des Vos·
ges et, parmi les stations balnéaires de la région vosgienne,
mérite une plaée importante.
SOURCES. - Dix·huit sources thermales, d'un débit jour.
nalier de 600.000 litres, forment deux groupes distincts: les
Salines émergent du granit; les autres viennent du grès bi·
garré, ce sont les Ferrugineuses. Les premières sont très
chaudes (30° à 52°) et conservent une limpidité remarquable;
les secondes offrent une température de 21 ° à 29°, se troublent
à l'air et laissent sur les parois un dépôt ocracé. Toutes ces
sources, et surtout celle des Dames, renferment une notable
proportion d'azote. Les sources salines renferment 1 gr. de
chlorure de sodium, 3 à 4 milligr. de mapganèse, 2 à 3 milligr.
de fer, 1 centigr. de lithine, ro centigr. de silice, 6 à 7 dixièmes
de milligr. d'arsenic et des traces d'iode. Les som·ces ferru·
gineuses renferment 12 milligr. de fer, 7 centigr. de manga·
nèse. La présence du manganèse, le plus précieux agent d'oxy.
dation des g lobules sanguins l fait de ces sources une espèce
unique en Europe.
MODES D'EMPLOI. - C'est surtout le traitement bal·
néaire externe qui prédomine à Luxeuil (Bains en baignoire
ou en piscine, douches, irrigations vaginales, lavages intesti·
naux, massage). Mais ce sont les irrigations vaginales qui sont
le triomphe de la station.
Grâce à un ingénieux système de canalisation, l'eau est
aptée à sa sorlie du griffon et menée, sans qu'elle voie le
jour, directement dans la baignoire. On a affaire de la sorte
à une eau pourvue de sa force naturelle, à de l'eau vivante
une température constante (48°.50°). L'eau
qui, ; onse~v
du griffon arrive dire ·tement au contact du col de l'utérus
�LUXEUIL
avec la pression réduite au minimum, de façon à constituer
un véritable bain local.
Les douches ascendantes couchées (véritables lavages de
l'intestin) s'emploient beaucoup à Luxeuil depuis quelques
années et rendent de grands services pour toutes les utérines
et aussi pour tous les neuro-arthritiq ues adressés à cette station.
Les cabines sont aménagées avec tout le luxe et le confort
voulus.
L'établissement comporte aussi l'emploi des douches les
plus variées.
Enfin l'eau se prend également en boisson. L'eau saline est
bue au griffon en petite quantité, et quant à l'cau ferrugineuse, qu'on peut boire pure ou mieux coupée d'eau alcaline,
elle est bien tolérée par l'estomaç et rend le fer plus assimilable à l'organisme en raison même de sa thermalité.
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET MODE D'ACTION.Les eaux de Luxeuil sont sédati7Jes, décongestionnautes et
toniques. L'action physiologique du bain sc traduit dans sa
forme moyenne par une série de phénomènes dont J'ensemble
indique un certain degré d'excitation. Cette excitation plus
ou moins forte a pour effet de réveiller ou d'augmenter la
vitalité des tissus, de faire passer les organes de l'inertie à
l'activité et de leur donner ainsi la force de se dégager d'une
maladie devenue indolente par sa chronicité. La stimulation
peut être assez vive pour qu'au bout de quelques jours (cinquième au huitième jour), les malades éprouvent de la fièvre,
de l'inappétence, de l'agitation nocturne, de l'insomnie, de
la tristesse et une grande lassitude physique et morale; il Y a
quelquefois exaspération des douleurs actuelles ou réveil des
douleurs anciennes. En général, ce moment critique dure peu
et n'offre rien de grave: il atteste au contraire l'impressionnabilité de l'organisme.
Cehe première période franchie, la cure se continue paisiblement jusqu'à ce que des phénomènes analogues à ceux du
début de la cure indiquent la saturation. Mais, en général, le
calme renaît et finalement l'action physiologique d'une série
de bains est franchement sédative d'une part et franchement
tonique de l'autre.
Prises en boisson, ces eaux portent une douce "stimulatiort
sur la muqueuse digestive, excitent légèrement la soif et impriment une plus grande activité à l'estomac t à l'intestin
�, LUXEUIL
. dont la sécrétion est augm'entée, C'est un~
eau très appropriée
lorsqu'il s'agit de ranimer les fonctions trop languissantes du
tube digestif: tout en facilitant l'évacuation alvine, elle relève
le ton des organes et provoque l'appétit. Un autre effet est
d'agir puissamment sur la sécrétion urinaire. Cette activité
dans les diverses sécrétions intestinale, biliaire et rénale ne
tarde pas à provoquer un effet résolutif marqué en vertu duque-} tous les engorgements chroniques tendent à diminuer,
à se résorber et à disparaître.
INDICATIONS. - Luxeuil est une station surtout féminine par essence i les utérines, pelviennes, génitales y sont
donc en majorité. Ces eaux ont une action pour ainsi dire
élective, le traitement par l'eau chaude étant devenu classique
dans les affections utéro-annexielles. Aussi y voit-on affluer
toutes les variétés de phlegmasies génitales profondes, cellulites et scléroses utéro-annexielles. Luxeuil aura pour effet de
combattre les congestions, de faire réso,rber les exsudats, de
régulariser la circulation locale, de calmer les douleurs et
spasmes, tout en tonifiant l'état général. Il y a là une action
toni-sédative très nette, Qu'il s'agisse de para et périmétrites
(fixation de l'utérus soit par sclérose du tissu oellulaire des
ligaments, soit par reliquats de pelvi-lJéritonite) ; qu'il s'agisse
de flexions utérines, de prolapsus utéro-vagiual; qu'il s'agisse
de sub ou superinvolution (scléroses infectieuses post-partum
hypertrophiques ou atrophiques) i qu'il s'agisse de dysménorrhée par sténose cervièale ou par difficulté de ponte ovarique
(ovaires déviés, prolabés ou sc1él'o-kystiques) ; qu'il s'agisse
enfin d'endométrite chronique, - autant de cas liés pour la
plupart à un état arthritique, - on rencontrera toujours des
modifications défectueuses de la circulation pelvienne, réalisant la congestion des organes génitaux et provoquant de la
pesanteur et des névralgies pelviennes et lombo-abdominales.
Nous tenons à faire mention de certaines variétés de
fibromes utérins, surtout sous-péritonéaux, dans lesquels
r élément douleur seul est en jeu. Si Luxeuil ne guérit pas
les fibromes utérins, ses eaux décongestionnent l'utérus et
permettent à l'organisme épuisé par les pertes sanguines de
l'ésister à de nouvelles hémorrhagies, Les malades sont alors
dans de meilleures conditions pour supporter une opération
chirurgicale, si elle était nécessaire.
La dysménorrhée, les accidents de la ménopause se trouve10
�LUXEUIL
ront bien de Luxeuil dont les eaux sédatives apaisent l'éré-'
thisme nerveux et régularisent les troubles circulatoires.
Enfin la tradition a fait adopter Luxeuil comme jouissant
d'une influence heureuse contre la stérilité. Si cette stérilité
est due à une hyperexcitabilité nerveuse, on aura recours à
la balnéation sédative; si, au contraire, il y a de l'engorgement
des organes pelviens avec' torpeur et atonie, les bains chauds
et l'emploi des douches sous toutes les formes seront prescrits.
ENTÉRITES. - Entérite 11luco-membmneuse. - Le ralentissement des in.flammations utéro-annexielles sur l'intestin est
presque constant: aussi la constipation, les différentes formes
d'entérite se rencontrcnt-elles chez la plupart des utérines.
C'est dire que les douches ascendantes sont très suivies à
Luxeuil. Aussi la clientèle des dyspeptiques atones, de certains gastralgiques, des entérites y augmente-t-elle chaque
~née.
NEURASTHÉNIE. - Les neurasthéniques tIes deux sexes peuvent être adressés à Luxeuil. Les femmes paient largement
leur tribut à cette maladie pendant la vic scxuelle et surtout' à
l'époq~e
de la ménopause.
ARTHRITISME. -- N./tumatisme à forme névropathiquc. Luxeuil est une station décongcstionnante et anti-arthritique
au premier chef. La classe des malades tributaires de la diathèse arthritiqUJC est très nombreuse. Ils sont en général rhumatisants et quelquefois goutteux, toujours cn proie à une
foule de malaises subits, aigus ou chroDiques, très mobiles,
où les phénomènes nerveux ou bi,cn l'élément fiuxionnaire
jouent le principal rôle. La réputation des sources chaudcs de
Luxeuil dans la curc du rhumatisme chronique cst depuis
longtemps in ontestée, Ces eaux sont très indiquées so us
form() de bains dans le traitement des affections rhumati smales
à forme névl'Qpathique, de la sciatique invétérée, cl s parésies musc ulaires ct paralysies d'origine rhumatismale, des
névralgics rebelles ct des névrit s.
Enfin signalons les remarquables effets produits pa\ lcs
deuches chaudcs dans les dermatoscs prurigineuses, le prurigo
atihritique sine matel'ia. Notons aus i que lcs piscincs de
Luxeuil jouissent d'une vicille réputation dans le traitcment
dcs phlébites, ct cettc réputation est p lcin men t justifiée par
les cures remarq uabks obtcnues chaquc arméo.
�LU~
,
EUIL
ANÉMIQUES. LYMPHATIQUES. - Les sources ferro-manganésiennes méritent une mention spéciale, car leur composition,
presque unique, nous révèle qu'elles sont souveruines contre
la chlorose et l'anémie et dans tous les cas où l'organisme réclame du fer, dans les convalescences, dans les anémies consécutives. aux maladies aiguës, aux hémorrhagies et surtout
chez les jeunes enfants lymphatiques. Ces eaux non seulement contiennent du fer sous forme de carbonates ct phosphates assimilables, mais surtout du manganèse, le plus précieux agent d'oxydation des globules sanguins, de l'arsenic
et de l'iode. Dans le traitement de l'anémie la chaleur des eaux
felTo-manganésiennes de Luxeuil est doublement précieuse:
d'une part, ~le
permet d'administrer des bains généraux d'eau
ferrugineuse presque pure, et, d'autre part, .e lle rend ces eaux
tolérables pour l'estomac qui s'assimile le fer qu'elles contiennent.
CONTRE-INDICATIONS. - Rhumatisme aigù; goulle
floride; affections ard iaques aiguës et subaigu"s; cardiopathies avec asystolie surtout hez le vieillard j maladies de
l'aorte j lésions cérébro-spinales; hysteri';l major, hystéro-épilepsia.
Luxeuil, chef-lieu de canton du département de la H.1'tll'e-Sàô·n<:',
5.000 habitants.
Altitude: 350 mètrcs.
Saison du 15 mai au 1er octobre.
A 406 kilomètres de Paris. Ligne de Paris Il Belfort par l'ortd'Atelier et Aillevillers.
Durée du trajet: 7 h. 1/2. Service direct entre Paris ct Luxeuil?
ct vice versa, par le train des eaux.
Le rapide nIais-Bâle, par lloulogne, Amicns, Laon, Reims,
Nancy, dessert Luxeuil.
Relations directes entre Marseille et Luxeuil, et vice versa,
par Lyon, Dijon, Chalindrey, Porl-d'Atelier ct Aillevillers .
. ervice télcp honique avec Paris.
l rix des hôtels : de 7 Il 15 francs par jour, tout compris.
Distractions: on'certs au parc. Casino. Théâtre. Jeux divers.
Parc magnifique. IJ romcnacles et excursions dans les environs.
Médecins:
~IM.
Hurnèque ullscrcl, Dussuc, Gal1iol, .authier pt' rc, .. ,ll"
thler fils, H ~ rn"d\R
. de L nngenh age n", l'a ri., Pico t.
�MARTIGNY-LES-BAINS
(Vosges )
SLtlj'alée, bica1'bonatée calciqu e et lIlaljné 'i enne, fi'oide
D ans un parc clos de vingt hectares environ, se trouvent les
troi s sources exploitées à ce jour. Leur nom générique est:
SourcèS du Parc,' Jeur qualificatif respectif: source lithinée,
t Cl'mgineuse, savonncuse. Les deux premières se ules sont
prises en boisson, la troisième réservée à l'usage externe.
La premi' re analyse en a été fa ite en 1852 par Ossian
Henry ; plus tard, en 1868, la source lithinée, seconde en
date, ayant été captée, le Professeur Jacqucmin, de Nancy,
fit une analyse nouvelle, qu'il revisa en 1883. Cette so urce est
la source type.
Le débit des deux so urces prises en ingestion est de cen t
mille litres par jouI'.
CARACTERES PH YSI QU I': ET CHIM JQUES. - L:.
température des sources prises à l'émergence a été trouvée
égale à + 10°,2 5. Elle est sen siblement invariable; agrér,blc
a u goût, inodore, tran sparente, sa saveur est douceâtre. e
qui la a ractérise, c'est sa composition, sulfatée, calcaire magnésienne, ses sili ates de so ude et de c haux, s:. lithin dont
la tene ur est variable suivant les analyste, 32 milligr. pour
J acque~1Ïl
en 1869; 0 mill.igr. 24 pour \~ ' il m en J 878; 35 milligrammes pour le professeur Held de an)' en 1899.
MODES U 'EMPL 1. .- La cure se fait 1, jeun . En général
on cl Ibute par des verres de la con
t ~ n a n ce
de deux cents gran,mes. haqu ingest ion est espacée de J 5 à 20 minutes, en
promenant son eau, com me dit le buv ur. Le minimum ingéré
est de 3 à 40 grammes, le maximum: deux litres à deux litres
et demi. Cette absoq)tion est survei llée par le médecin et réglée par lui. La pos olugie varie avec l'indivichtalité; le tact
�MART I NY-L1-':S-BAINS
du praticie n consiste à savoir quand, commen t, pourquo i,
il doit augmen ter, diminue r, mainten ir, suspend re ou cesser le
médicam ent.
L>'e.xpérience, l'observ ation, l'analys e 'u-r'iJlaire sont ses
guides: les réaction s fonction nelles, ses moniteu rs.
L'usage a établi la cure de trois semaine s; elle peut être
moindre , supérieu re ou scindée, suivant l'opinio n médical e.
La caractér istique du traiteme nt est la boisson, mais il trouve
un adjuvan t précieu x dans la cure externe par l'eau de la
Sa7JOnneUse, baptisée le Schlang enbad français , dont elle
a la minéral isation et ne diffère que pal' la tempé~·aur.
C'e t l'eau ",!caline naturell e, si souvent usitée dans les affections arthritiq ues.
Les resspurc es balnéai res se compos ent de vingt-q uatre cabines modèles , comme cubage, aération , éclairag e, confort ;
deux salles de douches , des salles et cabinets de massage ,
l'appare il Berthe de massag e sous l'eau.
ACTIO N PHYSI OLOGI QUE. -- Dès on réveille malade
se rend aux sources et, à jeun, commen ce le traiteme nt, pour
le termine r deux heures environ avant le déjeune r. La température froide de l'eau, pénétra nt dans un estomac vide,
provoqu e une vaso-co nstrictio n légère, traduite par une impression d'abaiss ement de la chaleur cIu corps. Au deuxièm e
ou troisièm e verre, il y a parfois un inseusi ble vertige, une
sensatio n ébauché e d'ébriété. Ces phénom ènes, auxquel s tous
ne sont pas soumis de la même manière , sont de durée courte
et cessent alors que la soupape s'ouvre d'un côté ou de l'autr,e
de l'émonc toire rénal ou intestin al. Une sensatio n de réchauffement, cle' bien-êtr e y sucC('de.
Suivant le tempéra ments, l'ingestioJ1 amène chaque mat in
la débâcle urinaire ou intestin ale, ayant comme caractér istique de cesser avec la cure. Outre ces vertus de lavage, l'eau
a encore une action sur les fibres lisses des tunique s musculaires dont elle l'éveille et sollicite les contract ions. Elle ne
dissout ni cholélit hes, ni calculs urinaire s, mais les désagrè ge,
les fragmen te, les lave' des matière s étrangè res qui les grossissent, et par ce fait les rend plus aptes à traverse r jusqu'a u
dehors les voies qu'ils ont à suivre. La diurèse et la copropo ièse
méthod iques, suivies, répétées , ainsi produite s, entraîne nt les
déchets organiq ues, rénoven t la vitalité des tissus traduite pal'
une élévatio n, dès le début, du coefficient d'oxyda tion. L'eau
de Martign y est donc apéritiv e et diurétiq ue à closes faibles,
�NI RTIGN Y-LES- BAIN,
laxative à doses moyenn es, purgativ e à closes massive s; grâce
à ses silicates elle est antisept ique, a~ec
propriét é spéciale ment
élective sur l'appare il urinaire .
INDIC ATION S. - SPÉCIAL E clans l'uricém ie, la gravelle
{urique , oxaliqu e, phospha tique, etc.), la goutte, les affectio ns
catarrha les des voies urinaire s, l'eau de Martign y est encore
indiqué e dans les états congest ifs du foie, dans la glycosu rie,
l'album inurie goutteu ses, la ptose rénale chez les faus ses
utérines arthritiq ues.
Uricémi e. - Elle décongC 5t i nne le rein, les voies urinair e,
diminue l'acidité , provoqu e l'expuls ion de ables.
Gravelles. - Elle fa c ilite l'expul sion du calcul; arrête les
hématu ries si fréq uentes, r~,mèl
c
par ses propriét és de
lavage et d'antise ptie l'asepsie des cOlldtlits urinaire s dans la
lithiase phospha tique, redonne aux urines leur acidité norl1'.ale. La pyélite, pyélo-n éphrite dérivan t cie ces affectio ns
bénéfici ent de la même spéciali sation de l'cau.
Goutte. - Dans la goutte, en stimula nt la nutritio n, en
faisant.1a chasse urique, en agissan t sur la diath'se, elle' corrige le ralentis sement nutritif, relève l'état général .
SECOND AIREME NT, l'cau, dans les états congest ifs du
foie,
régular ise les fonction s digestives, calme l'irritati on gastroduodéna le, fait cesser les constip ation.
Dan s l'album inurie goutteu se, elle modifie le terrain, pro~uit
le nettoya ge rénal, débarra 'sc le rein des produit s irritants ou toxique5, favori se la nutritio n, stimule les échange s,
fait baisser ou cl isparaît re l'album ine.
Dès la premièr e semaine , le glucose , quand il est d'origin e
franche ment goutteu se, disparaî t à la ondition que la cure
soit menée rapidem ent ct il. doses ma ives,
La ptose rénale sympto matique cie sables, graviers , calculs,
entraîna nt la hute ou le d 'placem ent congest if de l'organe ,
est justiciabl de J'eau.
Les f:\\l sses utérin s, uricémi ques, goutteu ses, atteinte s de
névralg ie vési ale, ystite, pylo-cy stite, symplomaticlues d'tm
ptat rénal, sel' nt désigné es pour la Cl1re.
Dans les dermato s s arthritiq ues, les afl'ections utanées cles
goutteu x, gravele ux, conjoin tement à la cure en ingestio n,
on fera la Cl1re' externe avec l'cau de la Savonneuse. La balnéation terreu se a une action très effica e S\11' le derme; en le
�.' MARTIGNY-LES-BAINS
décapant et l'imprégnant, les eaux ingérées
diathèse.
247
ombattent la
CONTRE-INDICATIONS. - Sont exclus de la cure:
Les cardiopathies à lésions mal ou non compensées, avec
tendance à l'hypertension; l'artério-sclérose généralisée, le
cancer, la tuberculose, les états cérébraux congestifs, les néphrites avec altérations graves du rein, ou à taux d'albumine
élevé; les néoplasies rénales, vésicales; un calcul enclavé ou
tr p volumineux, la pierre, la paralysie vésicale, l'hypertrophie pro tatique, la cholélithiase avec calculs notables du foie
ou de la vésicule. Les suites de b lithotritie ne contre-incHquent pas la cure, mais la commandent.
Martigny-les-Bains, commune des Vosges, 1.200 habitants.
A 366 kilomètres de Paris, sur la ligne de l'Est (Paris, Langres, Martigny).
Prix de Paris: 41 fr., 27 fr., 18 fr.
Trains les plus commodes : 9 h. 10 le matin, 10 h. 20 et 9 h. 25
le soir.
En saison, c'est-b.-dire du 25 mai au 25 septembre, train express
partant à 10 heures du matin de Paris, sans transbordement, arrivant à Martigny à 4 heures du soir (wagon-restaurant et couloir).
Deux courriers rar jour de ou pour Paris; plusieurs pour la province. Télégraphe, téléphone avec Paris, Epinal, Nancy, etc.
Orientation princi raie: Est-Ouest.
Altitude: 377 metres à la gare en face de l'établissement.
Climat doux, se ~ salubre, grâce aux bois de chênes, hêtres, sapins.
Sol calcaire. Nuits toujours fraîches, même dans' les grandes chaleurs.,
Constitution géologiq ue du sol : grès du li as dans Ics forêts,
marnes iri sées dans les coteaux, muschelkalk dans la plaine, trias
jusqu'au versant du bassin de la Saône, où se trouve l'étage des
gmis bigarrés.
Des bois environnent immédiatement la station; le pays offre
les avan tages de ln plaine et de la montagne. Bonnes routes pour
cycles ct automobiles.
Eglise allenant à l'Etablissement.
Distractions de la. station : Casino, théâtre. Parc de vingt hectares clos, lawn-(cnllls, cro cket, pettls-chevaux, appareils de gymnastique, salles de jeux; lac dans le parc pour les pecheurs. Excursions variées, dont quelques-unes oHrent un intérêt hi storique.
�MARTIGNY-LES-BAI S
Prix des hôtels de l'établissement: 6 fr., 7 fr., 8 fr.; à l'InteH
national: à partir de 12 fr. (4 hôtels dans le parc).
Il Y a des hôtels de second ordre dans le village et des maisons
meublées. Voitures pour excursions.
Saison: 25 mai au 25 septembre. Commencement et fin fréquemment froids.
Médecins:
MM. Dedet*, Payen.
•
�MENTON
(Alpes-Maritimes)
Station d'hiver
Menton e t , située à l'angle Sud-Est de la France, sur les
bords de la Méditerranée, entre deux baies, la baie de Garavan
à l'Est, et la baie de la Paix à l'Ouest. Elle est nettement
divisée par le promontoire de la vieille ville en vj~lc
de l'Est,
Menton-Garavan, et en ville de l'Ouest, se prolongeant par
des baics jusqu'au cap Martin.
Une chaîne à peu Prl'S ininterrompue de hauteurs de douze
à quatorze cents mètres forme' autour de ette station un
vaste hémicycle, qui la défend contre les vents du Nord.
Le vallon de Gorbio, le plus éloigné du centre, s'élargit sur
une vallée pittoresque, particulièrement protégée contre le
vents d'Est et d'Ouest, et c'est aux flancs de cette vallée que
s'élève le sanatorium de Gorbio.
Le climat de Menton, de novembre à avril inclusivement,
est un climat mé othermique :
Anormale thermique de 10 à 12° centigrades, avec oscillations nychthémérales de 7 à 8°.
Anormale hygrométrique absolue de 6 à 7 millimètres, avec
oscillations nychthémérales de 1 à 2 millimètres.
Anormale hygrométrique relative de 65 centièmes, avec
oscillations nychth Imérales de 18 à 20 centièmes.
A sérénité habituelle et à pluies saisonnières d'automne
et de printemps de trois à quatre jours de durée;
A vents rares et modérés.
Son sol est calcaire, sec et des plus perméables.
INDICATIONS. - Le climat tonique de Menton convient
à la plupart des malades appelés à bénéficier du climat du littoral. C'est le climat de choix pour les tuberculeux affaiblis, à
lésions profondes et gravement déprimés dans leur vitalité
�MF.:NTON
et len énergie. Il est indiqué dans les bronchites des vieillards,
les convalescences des maladies respiratoires, chez les albuminuriques, les anémiques.
Il est peu favorable clans les tuberculoses à déterminations
aiguës ou subaiguës et à évolution fébrile persistante.
Menton ,ville de 10.000 habitants.
A J. 1'3 kil om tres de Paris. Ligne de l'aris-Lyon-Méditerranée.
Pri x de Paris: 67 fr., 45 fr., 29 Ir. Nombreux trains.
Hôtels, villas, maisons meublées à tous les prix.
Menton est alimentée par les eaux de la Viscebie.
Egouts noU\'e.l Ux. D ésinfection des eaux ménagères et du tropplein des fosses d'a isance. D ésinfec tion des chambres d'hôtels par
étuves 11 vapeur et vapori sa ti ons de form ol.
M édeci1ls:
MM. Campbell, Chiais, Croix, de L angenb agen*, D :dier, Forna ri, Franken, Malibran*, R ey naud, Rend all, Hoffmann, Ostrovski, Stiege, Samway, Gallot, Simon.
�MEUNG~SRLOI
(Loiret)
Sanatorium l)/'ivé ouvert toute l'ann ée
Le sanatorium est bâti dans un pli de terrain qui le met
1tl'abri des vents du Nord, de l'Ouest et du Sud-O uest qui sont
les vents dominants; par un autre pli de terrain il se trouve
isolé de la vallée de la Loire au Sud-Est.
La vallée de 'la Loire est balayée par des co urants Nord-Est
et Sud-Ouest qui chassent les nuages et contribuent 'à ass urer
un ensoleillement et ,me luminosité très sensiblement supérieurs à ceux des régions Jjmitroph "
Le climat est celui du centre tle la France, mais il tire
certains avantages de' la constitution topographique et surtout géologique de la région.
Le sol est incliné du côté opp'osé à la Loire, et les eaux
s'éco ulent dans une petite rivière aux eaux d'une limpidité
parfaite, affluent de ce fleuv e. Le so l est constitué par des
bancs de sables fin s (sables de l 'Orléanais) coupés de bancs
cie calcaire dur.
L'établissement se compose el'tm corps principal de bâtiment à deux étages et flanqu é d'un pavillon à un étage.
Le premier étage du corp s de bâtiment principal et des
deux pavillon latéraux comprend onze chambres de pensionnaires, une salle cie bibliothèque, des water-closets au centre
et aux extrémités, des vestibules, etc.
L es chambres réservées aux dames sone sur un palier co mplètement séparé j elles sont toutes au premier étage.
Au second étage il y a six chambres cie pensionnaire.
Au rez-d - haussée, vaste sall e à man ger éclairée par quatre
fen êtres ou portes-fen êtres, ouvrant sur le parc .
Les cuisines sont en sous-sols.
Sous toute la maison d 'habitation, caves voCitées de quatre
111 '.tr,cs de hauteur, et souterrain s s'étenda.nt sous une partie
du parc.
La façade principale est orientée au Sud-Est. Devant la mai-
�MEUNG-SRLOIl~
son est une vaste esplanade, bordée de pelouses plantées de
cèdres, d'ifs, de laurier d'Espagne.
Le' parc mesuœ environ quatre hectares de superficie.
La vue est illimitée et la campagne s'étend à perte de vue.
Dans le parc quatre galeries aménagées pour la cure d'air,
qui se fait sur des chaises longues garnies de petits matelas.
Les malades y passent la journée et la soirée.
INDICATIONS. - Tuberculose à tous les degrés, pourvu
que l"état général du malade soit satisfaisant et lui permette
de bénéficier de la cure d'air, et de la suralimentation.
CONTRE-INDICATIONS. - La Cachexie tuberculeuse;
La fièvre continue, quand le thermomètre ne descend pas
au-dessous de 38° et qu'elle est 1iée à une pou sée de tuberculose.
La laryngite tuberculeuse avec ulcérations.
Les complications méningées, péritonéales et intestinales.
TRAITEMENT. - Le traitement a pour bases essentielles:
Le repos, la sUl'aération et l'alimentation rationnelle des
malades.
Des traitelnents systématiques sont appliqués stlivant les
indications particulières à chaque malade : médications cacodyliques, arrhéni'ques, etc., surveillance des organes de la
digestion let des fonctions de ras imilation; médications révulsives, reconstituan1Jcs et d'épargne.
En résumé le sanatorium de Meung-sur-Loire s'adresse à
tous les tuberculel.1x susceptibles de guérison, qui veulent
trouver clans une région centrale: une maison quasi familiale,
une dil'ection hygiénique expérimentée, des soins méticuleux,
une bonne table, un air pur et le confort qu'on ne peut trouver ni en ville, Il; dans un hôtel de station climatique.
A, ceux enfin qui ne peuvent, pour des raisons sociales
ou particulières, réaliser chez eux ou en dehors de chez eux
le home-sanatorium.
Meung-sur-Loire est situé au sud du département du Loiret.
Distance de Paris: x39 kilomètres; d'Orléans: x7 kilomètres.
Médecins:
MM. Leriche* et Sarrot.
�MIERS
(Lot)
Sulfatée sodique fl'oide
L'unique source exploitée est située à distance à peu pr<' s
égale des villages de Miers et d'Alvignac. Elle débite t'D,iton
2.400 litres pilI vingt-quatre heures.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. L'eau est incolore, inodore, de saveur un peu amère; sa
température' est de IS°. Son principe dominant est le
lf:J~e
de soude (2 gr. 675) ; elle contient en outre du swlfate de
chaux (0 gr. 945), du chlorure de magnésium (0 gr. 750), etc.
MODES D'EMPLOI. en boisson.
L'eau est utilisée exclusivement
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - Prise à dose peu élevée
(3 ou 400 gr.), elle excite les contractions intestinales, augmente légèrement l'excrétion urinaire, et stimule' l'appétit.
A dose plus forte (un litre à un litre et demi), elle devient
la,xat.i:ve ou plutôt légèrement purgative; et notablement
(iiurétique.
INDICATIONS. - Cetle action laxative et diurétique indique l'emploi de l'eau de Miers dans les dyspepsies, principalement celles qui s'accompagnent de fermentations, dans
les affections intestinales, la onstipation, les congestions
hépatiqu'es" la lithiase biliaire, les néphrites, la lithiase
rénale, les cystites, les engorgements de la rate et du foie
consécutifs au paludisme, la goutte, l'obésité.
CONTRE-INDICATIONS. - L'eau de Miers est contrr, ·
indiquée clans les cas de susceptibilité particulière ou d'irritabilité du tube' digestif.
Chemin de fer d'Orléans. Ligne de Limoges 11 Toulouse; station de Rocamadour.
Les buveurs descendent presque tous au village d'Alvignac, situé
11 3 kilomètres de la station de Rocamadour, et 11 2 kilomètres de
la source.
�MOLITG
(Pyrénées-Orientales)
Sutfu1'ée sodique, thermale
Dix sources, d'une température variable de 21° à 37°,
Débit; 260,000 litres.
Sulfure de sodium, 0.~3
; très chargées en barégine et
azote,
Boues et conferves pom applications 10 ales.
Deux établissements; Lupia et Mamet,
Installations pour bains, douches, p~lvérisaton.
INDICATIONS. - Dermatoses et catarrhe vésical. Action
spécifique sur les muqueuses.
Altitude: 450 mètres. Climnl d ux el ngrénble.
A vingt heures de Pnris. Ligne de Perpignan li Prades.
Médecin:
M. Cnntié de Mnssia.
�MONA CO
La principa uté de Monaco est enclavé e dans le départe ment
des Alpes-M aritimes . Elle a une superficie de 22 kilomèt res
carrés; sa plus grande largeur, du Sud-Ou est au Nord-E st,
est de 3.300 m tres sur une largcur variant entre 1.100 ct
ISO mètres.
CLlMA T. ,- Le climat de Monaco est préférab le à celui dcs
autrcs villes du littoral, grâce à J'abri que lui offrent au Nord
ct à rOucst dcs montag nes très élevées, la Tête de Chien
(573 mètrcs) , le mont Agel (1. [73 mètres) et la Rossign olo
(690 mètrcs) .
Nous ne donnero ns pas de tempéra ture moyenn e, car celleci est fatalem ent erronée ; qu'il nous suffise de dire qu'il est
cxcessiv cment rare que le thcrmom ètre desccnd e à zéro, de
même qu'en été il est rare qu'il s'élève au-dess us de 30°.
Au lieu de' moyenn es, nous citerons deux faits que tout le
monde peut constate r et qui indique nt bien que l'atmos phhe
dc Monaco est tempéré c.
Lorsque le vent amène des nuages de neige, les flol:ons fondent avant dc toucher le sol. Un habitan t de cette contrée nous
a raconté qu'il !;'amusait toujours , lorsque par hasard il neigeait, à voir les flocons sc dissipcr dans l'air grâcc à la radiation de la tcrre.
ùe hicn, et surtout du Mont
Près du sommct de la T~te
Agel, on voit quclque fois un phénom ènc curicux et dont
Tyndall a donné l'cxplic ation. Unc traînée de nuagcs semblc
parfaite mcnt immobi lc, alors qu'un vent violent soufflc, ct l'on
cst tO\lt étonné quc le nuagc' ne soit pas cmporté par le vcnt. Il
est cmport é; son immobi lité n'cst qu'apI ,u·cntc. Une de ses
cxtrémi tés sc dissout sans cessc; l'autrc sc renouve lle constam ment; ces deux changem cnts s'opéran t d'une manière égale, le
nuage semble aussi immobi le que la montag ne à laquclle il
semble attaché.
La Princip auté se divise en trois quartier s bien distinct s:
Monaco -villc, qui comprc nd tout le rocher, largc dc 300 mè-
�MONA ü
tres, et qui est nettement délimité; la Condamine, qui s'étend
du rocher au torrent de Sainte-Dévote, et Monte-Carlo qui termine la Principauté du côté Est.
Au point de vue climatologique, ces divisions n'ont qu'une
faible importance, car dans chacun de ces quartiers on trouve
des points bien ensoleillés et bien protégés, ainsi que d'autres
qui laissent à désirer à cause de leur situation topographique.
Au bas du rocher, du côté de Nice, le climat est excellent,
tandis que du côté Est, il laisse beaucoup à désirer, il est
humide et plus froid. Cela tient à ce que le soleil n'y arrive
que quelques heures le matin, tandis que du côté Ouest il
existe jusqu'au dernier moment. Le jardin potager du Château
est une position presque unique sur le littoral, car cette partÎ(),
qui est au bord de la mer, est adossée à la montagne, protégée
des vents d'Est et ensoleillée toute la journée. Aussi toutes les
plantes y viennent admirablement et mieux qu'en d'autres
points de la Principauté qui, cependant, sont plus éloignés
de la mer.
Nous insistons sur ce point, et nous avons souligné au bord
de la mer, Car c'est une erreur de considérer le séjour près
de la mer comme nuisible.
La division en trois zones: la zone du bord de la mer, la
zone' de la montagne et la zone intermédiaire est ici absolument inutile et même erronée. 11 ne faut tenir compte que
d'une seule chose: de l'exposition au soleil et des couloirs formés par les maisons ou par la disposition des terrains. Ainsi
la Condamine, d'une façon générale, a un climat moins avantageux que Monte-Carlo, mais certains points de la Condamine, situés en dehors de l'ombre portée par le grand rocher
de Monaco-ville, sont, sans contredit, préférables à ceux qui se
trouvent dans le ravin cie la Rousse ou de Saint-Roman.
Comme toutes les régions situées le long de la
r, l'atmosphère est constamment renouveloo par des ourants aériens réguliers. L'a brise de mer souffle pendant le
jour et la brise de terre pendant la nuit.
Cette alternance commence à des heures différent 5 se lon la
saison, car elle dépend de la différence de température entre
la région marine et la région terrestre.
e'sont ces brises qui rendent le séjour en été tolérâblc et
même agréable. En hiver au contraire la brise de terre o IDmence un peu avant le coucher du solei l et avec la radiation
VENT. -
In
�MONACO
elle contribue au refroidissement que notre organisme éprouve
encore plus que les instruments thermométriques.
Aussi les couloirs créés par les collines, les torrents, les
cours d'eau et même toutes les échancrures des hautes montagnes, laissent s'infiltrer l'air froid et contribuent à rendre
dangereux certains points du liltoral.
Monaco étant en amphithéâtre, sans avoir à vrai dire· de
Cours d'eau, offre un climat qui n'est guère influencé par
la brise de terre et par l'air ·froid qui vient de derrière les
montagnes. Aussi est-cc dès le matin que la journée médicale
Commence et non pas seulement à partir de 10 heures du
matin.
Quant aux vents qui viennent des régions éloignées, ils influent évidemment, mais Monac est protégée des vents du
Nord et ce n'est que lorsque le Mistral tourne au Sud, c'està-dire quelquefois après le 2° ou le 3° jour qu'il a souillé en
l>rovence, qu'il aI-rive jusqu'à la Principauté; mais alors c'e~t
la fin de ce vent, terrible ailJcms.
Le vent le plus désagréaule, le seul pour ainsi dire que l'on
ressente à Monaco, est le vent d'Est. S'il souille un peu fort, il
amène de la pluie.
IIUMIDlTB ET VAPEUR n'EAU. - L'hygromèlre marque ell
moyenne 60° à 70°; mais ici encore comme pour les températures, les moyennes n'ont pas grande valeur, et dans la même
journée l' hygromètre peut indiquer 3 0 et aller jusqu'à 95°. Eu
,général, d'après les observations faites pendant les mois
d'hiver, la régularité des variations hygrométriques (en sens
inverse de la température) est un signe de beau Lemps.
Le parallélisme de ces deux lignes Iournies par les appareils
enregistreurs est au contraire une indication que le jour suivant ou le surlendemain, il y aura de la pluie.
ASSAINISSEMENT. - Pour une étendue de terre si reslreinte
que la Principauté de Monaco, et qui est couverte d'habitations
de toutes sortes, avec une population flottante cn hiver proportionnellement plus considérable que dans les autnes points
du littoral, on devait surtout songer aux moyens d'assainis5ement. !jous cc rapport, 011 peut affinn r que dans aucune autre
agglomération, on n'a multiplié avec autant de profusion les
moyens hygi Iniques.
La poussièle, l'eau, les égoGts, la deslill lion des ord\lres,
J7
�MONA 0
ont été nécessairement l'objet de la sollicitude de l'Administration. Elle n'a reculé devant aucune dépense, et ce coin du
littoral, dans son ensemble de travaux pour la salubrité, peut
être donné en exemple aux autres villes.
Le tout à l'égout fonctionne depuis 1894. Ici seulement on
peut affirmer les avantages du tout à l'égout. Ceux-ci en effet,
de forme ovoïde, ont environ 2 mètres de haut et 0,90 de large
et la grande déclivité du sol assure l'écoulement rapide. Chaque .tête d'égout est dotée d'un bassin de chasse; ocs appareils
envoient chacun en 2 fois 40 mètres cubes d'eau.
De plus, et c'est là une condition importante, les eaux pluviales et d'arrosage tombent dans les égouts en traversant des
bouches inodores, système Kruger et Tschirret.
N on seulement les gaz d'égout ne se répandent pas dans
l'atmosphère, mais pour plus de précaution ceux qui s'accumulent dans les parties hautes sont éloignés par des cheminées d'appel.
Les eaux usées sont refoulées très loin dans la mer (100 mètres) et à une profondeur de 7 à 8 mètres.
Pour détruire les détritus de toutes espèces, le meilleur
moyen est de les brûler et c'est dans ce but que l'on a établi,
dans un quartier un peu isolé, une usine d'incinération.
Cette usine comprend quatre cellules placées dos à dos du
système Horsfoll de Leeds. Les ordures ménagères sont
l'eçues dans la partie supérieure de la cellule, et arrivent sur
une grille spéciafe où elles sont brûlées. La combustion est
parfaite, car les températures obtenues dans les cellules dépassent 900 degrés centigrades.
Les gaz n'occasionnent aucun inconvéni nt, car avant de
s'échapper dans l'air, ils traversent la partie du four où la
température est la plus élevée, et suffisamment élevée pour
cl ;truire les poussières ct les fumées elles-mêmes.
Tbus les matins, de 6 heures à 8 heures et demie, les ordures
ménagères sont cueillies par des tombereaux spéciaux, pour
i::tre transportées à l'usine d'incinération. Le produit de la
combustion se vend à l'agriculture.
ROU'rES ET POUSSIÈRE. - Les routes occupent une superficie
de 200.000 mètres environ et elles sont arrosées tous les jours
avant le balayage afin d'abattre la poussière.
50 balayetlfs assurent le service de nettoiement.
Des matériaux de premier choix ont ét ~ employés pour faire
�MONACO
259
les routes, et leur résistance à l'usure donne un minimum de
matières pulvérulentes.
Depuis l'apparition des automobiles, les chaussées les mieux
comprises ne peuvent retenir la poussière, car l'arrosage n'est
qu'un palliatif quelquefois dangereux.
La SocIété des Bains de mer a fait des essais avec les
divers sys1:èmes préconisés dans ces derniers temps, et
elle va coaltariser toutes les allées et avenues de la Principauté.
La chaussée par œtte espèce de manteau protecteur offrira
Une surface lisse qui ne donnera ni poussière ni boue.
Il faudrait peut-être, pour arriver à la perfection des stations
hivernales, quelques promenades de plus, des logements où le
confort hygiénique prime les instàllations de luxe, quelques
ressources littéraires et surtout, de la part des habitants, une
plus grande préoccupation de satisfaire les goûts des hivernants.
Médecins:
MM. Auduli, Bardach, Barnard, Bosio, Cassini, Chini, Coli.
gnon, Corniglion, Coulon, Drugmann, Fagge, Godineau, Grenouillet-Decourt, Guarini Giovanini, Guglielminetti E. ·G., Guil·
loud, Von Hahn, IConried Albert, Lavagna, Leymarie, Lucas,
Marsan, Marty, Maurin\ Onda, Onimus*, Pontremoli, Porro,
P ryce-Mitchell, Rolla-Rouse, Rosenau, Saulmann, Schaap, Sim,
R. W. Schaefer, Taxil, Tourneur, Vivant, Venturini, Waller,
Zilles.
�MONT-DORE
(Puy-de-Dôme)
Thel'1nales, bicarbonatées, (en'ugineuses, al'senicales
el fm'lemenl siliceuses
Di~posée
pour la cure de montag1lc et la cure hydrominérale
associées, la station du Mont-Dore (gare terminus du réseau
d'Orléans) présente, au principal foyer d'éruption du massif
volcanique d'Auvergne, une altitude de 1.050 mètres et se
trouve reliée par un funiculaire électrique avec le Parc du Capucin qui la surplombe d'environ 250 mètres,
Indépendamment de la source Félix-Gabriel, qui émerge
dans un édifice spécial au hameau du Genestoux et se caractérise par sa richesse particulière en chlorure de sodium et
surtout en lithine, DOUZE SOURCES, débitant environ
900,000 litres par jour pour les besoins de la cure et de l'exportation, jaillissent directement des fissures trachytiques à
l'intériem- de l'Etablissement thermal, où elles sont protégé s
contre toute souillure atmosphérique par des cages vitrées et
où on vient les boire immédiatement à leur sortie des griffons,
c'est-à-dire encore chargées de tous leurs principes, minéraux
aussi bien que gazeux,
CARAC1'ERES PHYSIQUES 1.::1' CHIMIQUES, Emergeant à la température de 38°-47°, suivant les griffons,
ces douze sources sourdent en bouillonnant, à cause de leurs
abondants dégagements de gaz (acide carbonique, azote et
oxygène, accompagnés d'argon en quantité parfaiteml",nt dosable), et fournissent 2 à 3 grammes de résiùu fixe, dont 1 milligramme d'arséniale de soude, 3 centigrammes de protoxyde
de fel', 55 centigrammes de bicarbonate de soude, 37 centigrammes de bicarbonate de chaux, 16 centigrammes de silice
et de faibles proportions de lithine, d'albumine, ùe manganèse,
d'iode, de brome, de cœsium et de rubidium,
�MONT-DORE
261
MODES D'EMPLOI ET MODES D'ACTION CORRESPONDANTS. - Bien que le caractère essentiel de la cure
du Mont-Dore consiste dans son action décongestive et sédative, le traitement hydrominéral y est, en réalité, très complexe et l'examen des divers procédés thérapeutiques usités
dans les différents cas est ici indispensable.
a) ACTION ANTI-ARTHRITIQUE RESPIRATOIRE DE L'EAU
EMPLOYtE EN BOISSON. - De saveur un peu saline, l'eau du
Mont-Dore stimule la sécrétion chlorydrique de l'estomac;
quoiqu'elle détermine vers la fin de la première semaine une
décharge uratique très manifeste, elle est peu diurétique. Au
point de vue des échanges nutritifs elle se comporte comme Un
médicament d'éPargne à l'égard des déchets organiques et de
l'azote total.
A ces données physiologiques établies par l'expérimentation
donnécs thérapeutiques qui permettent
il faut ajouter ici le~
de penser que cette eau s'élimine en parti('. par les muqueuses
respiratoires en agissant sur elles à la façon des balsamiques,
parce que, chez les malades qui pour des motifs divers ne font
usage que de l'eau en boisson, elle diminue la sécrétion catarrhale et atténue l'irritabilité des réfieus tussigènes / à cet
égard, d'ailleurs, les résultats notés jadis sur les chevaux atteints de pousse ont presque une valeur expérimentale.
b) EFFET TONIQUE DE L'EAU MINtRALE APPLIQUÉE DIRECTEMENT SUR LES ?lfUQUEUSES. - En gargarismes, cn irrigations rhinopharyngées et en pulvérisations dans le larynx, la
gorge, les narines, les conjonctives, etc., cette eau exerce une
action d'abord légèrement astringente (probablement imputable au fer) et, plus tard, une action tonique, persistante et
parfois aussi cicatrisante' (peut-être attribuable à sa richesse en
silicates) .
c) DtCONGESTION INDIRECTE AU MOYEN DE LA BALNÉATION
HYPERTilERMALE. - Le demi-bain de 5 à 12 minutes, sur les
griffons à 39-44° qui sourdent au fond de chaque cabine, provoque chez le malade, rhabillé dans son costume de flanelle,
puis ramené dans son lit, une courte période d'excitation générale avec rubéfaction des membres inférieurs et accélération
du pouls, suivie d'une sudation modérée e! d'un bien-être marqué qui se caractérise surtout par l'augmentation de l'amplitude respiratoire. - Cette puissante médication dérivative,
�MONT-DORE
lorsqu'elle est répétée, peut rameneT chez certains arthritiques
le retour d'une fluxion articulaire ou le réveil d'un exanthème
cutané. Chez des cardiopathes elle pourrait provoquer des
réactions exagérées j elle ne saurait donc convenir à tous les
malades, mais elle fournit des résultats très nets et très àurables quand elle est judicieusement employée.
d) DÉCONGESTION DIRECTE AU MOYEN DES ll':i-rALATIONS
DE VAPEURS StDATIVES . - Le brouillard médicamenteux des
30 salles d'inhalation, où la présence de l'al' enic, notamment,
peut être facilement décelée et où, suivant les indications, le
Jl}alade séjourne ~ 28°, 30° ou 32°, pendant 20 à 60 minutes,
exerce sur l'appareil respiratoire une action franchement résolutive (comparable à celle d'un topique émollient) qui se manifeste par la fluidification des expectorations et le retour de
la perméabil.ité dans les régions congestionnées.
Ces vapeurs exercent en outre, à l'égard du système nerveux, une action nettement sédative, qui chez les asthmatiques
amène en quelques minutes la cessfltion de l'accès ct qui chez
la plupart d'entre eux se manifeste d'une façon durable par
une diminution dans l'intensité et la fréquence des accès entre
deux saisons ou par une guérison définitive.
e) Quant aux J'v!ÉDICATIONS ACCESSOIRES (douches de vapeur, bains tempérés, hydrothérapie chaude ou froide, etc.,
.etc.), qui éventuellement constituent un adjuvant utile à la
cure, leurs modes d'action ne' présentent aucune particularité
spéciale au traitement montdorien.
Enfin l'altitude, indépendamment de ses effets physiologiques bien connus, présente, au point de vue de la thérapeutique mont-dorienne, un intérêt sp ~cial
parce qu'elle détermine
une sorte de brassage des zÔnes pulmonaires accidentellement
ou habituellement paresseuses dans l'atmosphère médicamenteuse des chambres d'inhalation.
INDICATIONS GENERALES DE LA CURE. - En
dehors des indications accessoires concernant le rhumatisme
articulaire et diverses manifestations rhumatismales abarticulaires, le rhumatisme noueux, etc., le Mont-Dore convient
aux AFFECTIONS DE L'APPAREIL RESPIRATOIRE à allures congestives ou spasmodiques, chez lr.s sujets de constitution neuroarthritique (les goutteux, les rhumatisants, les herpétiques à
manifestations alternatives), et chez certains diabétiques peu
�MONT -DORE
débilités, dont il combat efficacement les poussée s congest ives
propice s à l'invasi on bacillai re, tout en diminua nt la glycosurie.
L'âge n'offre aucune contre- indicati on: chez les mtants, à
partir de 3 ans, le Mont-D ore fournit presque toujour s des
résultat s très prompt s et très durable s ; chez les sujets d'un
âge avancé (à moins d'artériosclér-ose t'TOP marqué e), il
amène assez souvent , avec la suppres sion des pou:ssées bronchitique s, la régulari sation - des fonction s cardiaq ues et la
disparit ion d'un œdème malléol aire.
INDIC ATION S CONCE RNAN T LES DIVER SES AFFEcTI ONs LOCAL ES DE L'APPA REIL RESPIR ATOIRE . - ,La cure mont-do rienne réussit général ement dans
les RHINOP HARYNG ITES à formes congest ives, accomp agnées
ou non de poussée s d'Eusta chite ; eEe est souvent efficace
aussi, à conditio n d'être répétée, dans les formes vaso-motrices, comme le rhume des foins et la rlzinobroncJûte spasmodiqu e.
Elle réussit général ement dans les LARYNGITES chroniq ues
ou récidiva ntes, à formes congest ives, et rend de réels services dans les cas de surmen age laryngie n, chez les chanteu rs
et les orateurs . - Dans les cas de laryngit e tubercu leuse, elle
amène une déconge stion notable et parfois persista nte, lorsqu'il n'existe pas de lésions déjà trop avancée s. - Enfin, elle
donne assez souvent des succès dans divers cas d'aPhon ie
nerveus e, de toux spasmo dique et de vertige laryngie n.
L'efficacité est tout à fait habitue lle dans les cas de DRONrécidiCHITES à répétitio n, - de bronchi tes chroniq ues ou
yd'emph
et
ives
congest
5
poussée
de
vantes, accomp agnées
sème ou même de troubles éirculat oircs netteme nt seconda ires
et assez récents, - de FOYERS BRONCHO-PNEUMONIQUES persistants ou récidiva nts, - de congest ions pulmon aires erratiques ou récidiva ntes, - d'indura tions pulmon aires, - de
PZczerésics chroniq ues avec ou sans épanche ment (en dehors
de tout inciden t pyrétiqu e).
Presque toujours , aussi, elle enraye ou guérit définitiv ement
que les
l'ASTHM E nerveux dans ses diverses formes, ainsi
accès de dyspnée s'accom pagnan t de pousséc s cottgest ives ct
(ruhéose rattacha nt à des in/cctio ns adénopa thiques ai~lcrse
etc.).
,
grippale
lique, coquelu cheuse,
n· n h tub rot/osi pl/III/II lire, h cn re mon 0 i t Tl(
�fONT-D ORE
suffisam ment prolong ée, dOllBe souvent ,
soit à titre préventif chez les hérédita ires, soit à diverses période s de l'affection s'il s'agit de lésions assez localisé es, - des résultat s
satisfais ants et dUlrables, sous les réserves qui vont être
exposée s dans les contre-i ndicatio ns. Le traiteme nt sédatif du
Mont-D ore convien t d'ordina ire aux hémopto ïqttes, et peut
être entrepri s dans divers cas d'affecti ons spasmo diques ou
congest ives qui risquera ient de ne pas tol érer l'effet généralement sti mulant c1es stations forteme nt minrral i sées.
CONTR E-INDI CATIO NS. - Tubercu lose pulmon aire
avec fièvre d'infiltr ation ou fièvre de résol1)tion, avec lésions
caverne uses trop étendue s, avec hémopt ysies imputab les à des
caverne s à vaisseau x anévris matique , avec déchéan ce organique trop prononc ée, avec altératio ns laryngie nnes trop accusées, avec localisa tions sur d'autres viscères.
Affections de l'appare il respirat oire imputab les soit à l'existence d'une tumeur, soit aux conséqu ences d'une artérios clérose' trop avancée ou d'une cardiop athie qui n'est pas 5.ürlisamment susoepti ble de compen sation.
Affections aiguës ou chroniq ues du foie 0\\ du rein et r,laladies graves du système nerveux .
HYGIE NE. - Dans tout l'Etabli ssement , réédifié en 1893,
les parois sont lavables et le sol, partout cimenté ou mosaïqu é,
est canalisé de telle sorte qu'aprè s chaque service des chasses
d'eau entraîne nt, avant toute dessicca tion possible , les expectoration s qui auraien t pu tomber en dehors des crachoir s, disposés d'ailleu rs à hauteur convena ble.
Une étuve, des pompes et des équipes de désinf ction sont
mise
~, moyenn ant un tarif modéré , à la disposit ion de
la municipalité et des hôtel s ou maisons meublée s, dont un grand nombre viennen t d'être créés ou réinstal l és conform ément aux
exigenc es de l'hygièn e- modern o.
Climat montagn eux exigeant vêtemen ts légers et vêtemen
ts
chauds.
'ommllne de 2.000 habitnnt s nu pied du Sancy (1.886 m.),
so urce de la Dordogn e.
Relié à Paris, soit pnr le réseau d' Orl éans (2 express par jour,
�MONT-DORE
dans chaque sens, franchissant ces 455 kilomètres en 9 ou 10 heures,
prix de SI fI., 35 fr., 23 fr.); soit par le réseau P.-L.-M.
(express de Paris à Clermont et corr,espondances avec les trains
de Clermont au Mont-Dore, prix S6 fr., 38 fr., 25 fr.).
Hospice thermal départemental. Poste, télégraphe, téléphone.
Eglise catholique, temple protestant, service angli can à l'établissement.
Casino, théâtre; parc du Mont-Dore; parc du Capucin, tir aux
pigeons, ctc.
Promenades et excursions intéressantes pour les touristes ct les
géo logues.
Prix des hôtels et villas : 7 à 20 francs par jour. Saison du
lor juin au 1 6r octobre.
Médecins:
MM. André, Béai, de Brinon'" Chabory*, Emond, Guérin de
Sossiondo, Jcannel, ) oal*, A. Mascarel, Madeuf, Moncorgé, J. Nicolas", Percepied*, 6ahlemmer*, Serre, Tardieu, Tardif.
�MONTMIRAIL
(Vaucluse)
1. l 'u/(atée magnésienne et sodique,' 2. Sulfurée calcique;
3 . FeiTllgineuse, (roirle
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. Eau sulfatée magnésienne et sodique, dite Eau verte parce
qu'elle présente à la source une teinte verdâtre; inodore,
saveur amère. Contient par litre: 9 gr. 31 de sulfate de magnésie; 5 gr. 06 de sulfate de soude; 1 gr. de sulfate de chaux;
o gr. 83 de chlorure de magnésium, etc. Température: 16°.
- 2° Eau sulfurée calcique. Froide (16°) . Acide sulfhydrique
libre: 0 gr. 07; sulfure de calcium: 0 gr. 04; sulfate de chaux:
1 gr. 67, etc.; en tout: 3 gr. 23. 3° Eau ferrugineuse,
froide; 0 gr. 0078 d'oxyde de' fer.
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET INDICATIONS. L'eau sulfatée magnésienne, eau purgative française, ne le
cède en rien aux eaux étrangères du même type. Elle trouve
ses indications dans les affe<.:tions du tube digestif) la constipation, les maladies du foie, la goutte, l'obésité, etc.
L'eau sulfurée calcique est utilisée dans les affections des
voies respiratoires, les dermatoses, la syphilis. On peut, dans
certains cas, combiner utilement son emploi avec celui de
l'eau verte. L'eau ferrugineuse constitue aussi un utile complément de la cure et peut être prescrite contre' certaines anémies, la chlorose, la stérilité.
1°
Hôtel dans l'établissement. Logements 11 prix réduits au village de Vacqueyras, tout proche. Service de voiture faisant communiquer la station avec la gare de Sarrian-Montmirail, P.-L.-M.
Médecins:
MM. Cavaillon, Desplans.
�NÉRIS
(Allier)
Eaux ùuléleJ'1ninées,
h/pel·t(J'1na.~
Les sources de Néris sont très anciennement connues. L'histoire archéologique du Bourbonnais montre que N él"Îs, fondé
probablement dans le cours du premier siècle, se développa
rapidement comme cité thermale, atteigni.t sa plus grande
splendeur sous les Antonins, fut dévasté au IVO siècle par les
Goths, plus tard par les Normands, et entra dans l'oubli depuis cette époque jusqu'au commencement du siècle dernier.
A cc moment, sous l'impulsion de Boirot-Desserviers, médecin et administrateur cles plus remarquables, la station thern,ale reprend son essor, et sa prospcrité va sans cesse en croissant.
Lies sources sont captées dans six puits, rapprochés les uns
des autres et recouverts pa.r les constructions du petit établissement. Elles proviennent évidemment d'une même nappe
profonde, car leur composition chimique est à peu près la
même et leur température varie peu de l'une 11 l'autre. Ue
grand puits, ou puits César, qui a un débit de plus de 1. 500 mètres cubes par vingt-quatre heures, alimente les divers services des deux établissements. Un autre, le puits de la Croix,
sert plus particulièrement à l'usage de l'eau minérale en boisson.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - L'eau
minérale de N cris est claire et limpide. En petite quantité
elle est incolorc; en masse ellc parait verdâtre. Elle est inodore et d'une saveur un peu fade; ('lie est on tueuse au toucher. Sa température est de 52°,5 ,au grand puits, de Slo,S au
puits de la Croix. A la surface de es puits viennent crevel'
de nombreuses bulles gazeuses formées d'acide carbonique et
surtout d'azote. L'eau minérale contient, en pr?portion con-
�NÉ RIS
sidérable, une matière organique qui se précipite, par un
brusque refroidissement, en flocons glaireux ou gélatineux,
et aux dépens de laquelle se développent des conferves, comme
celles que les baigneurs admirent dans le bassin d'eau chaude
qui précède1'entrée du grand établissement. Ueau de N éris,
comme toutes les eaux minérales, doit en partie ses propriétés
à un état électrique, qui a donné lieu à de nombreuses expériences, et sur l'origine duquel la théorie récente des ions a
jeté un nouveau jour.
Au point de vlle de' la compo ition chimique, les anciennes
analyses ont montré que l'eau de N éris renferme, par litre,
1 gr. 2657 d'un résidu salin dont les bicarbon\ltes de soude et
de chaux, le sulfate de soude, le chlorure de sodium et la
silice forment les éléments principaux. Comme résultat de
recherches plus récentes, M. Caries a trouvé, outre les éléments qui précèdent, des carbonates de baryte, de plomb, de
cuivre, des silicates et fluosilicates de soude, des borates et
fluoborate's de soucie. Peut-on attribuer à l'action des sels
hypothétiques formés par ces divers -agents minéraux (sodium,
potassium, magnésium, calcium, silicium, baryum, fer, manganèse, cuivre', plomb, lithium, fluor, soufre, iode, azote, etc.)
les propriétés physiologiques et thérapeutiques de l'eau de
N éris, ou doit-on plutôt les expliquer par la dissociation cie
ces corps et l'action éleotrique de leurs éléments dissociés ou
ions? Celte dernière explication semble mieux satisfaire l'esprit. Quoi qu'il ert soit, en raison de sa faible minéralisation et
de sa haute températme, l'eau minérale de N éris peut être
classée parmi les caux indéterminées hyperthermales.
MODES D'EMPLOI. - Veau de Néris s'emploie en boisen bains, douches, irrigations, vapeur. Les cunferves
sont parfois utilisées en applications topiques.
I(es bains constituent la partie essentielle du traitement. Ils
se prennent dans des baignoires ou dans des piscines; leur
température varie de 30° à 40° centigrades, leur durée de
quelques minutes à une et plusieurs heures. Des cabines spéciales sont destinées aux bains prolongés.
Les douches s'administrent dans la cabine même, après le
bain (douches Tivoli), ou dans des cabines spéciales (douches
isolées).
Des appareils spéciaux permettent d'fldministrer, dans des
ronditions variables de température, de pression et de durée,
des irrigations vaginales, rectales, nasales, pharyngiennes.
SOIt,
�NÉRIS
La vapeur de l'eau minéral e sert à donner des bains d'étuve,
des bains d'encais sement générau x ou partiels , des douches
de vapeur.
Comme moyens adjuvan ts, on peut mettre en œuvre l'hydrothéra pie, le massage sous toutes ses formes, les exercice s
physiqu es.
ACTIO N PHYSI OLOGI QUE. - Les bains constitu ant la
base essentie lle du traitem ent de N éris, voici sommai rement
les phénom ènes que l'observ ation clinique permet, dans le
plus grand nombre' des cas, de constate r chez un malade prenant une série de bains tempéré s (de 33° à 35°) et d'une durée
progres sive de 10 à 15, 20, 30, 40, 50, 60 minutes .
Après 11::5 deux ou trois premier s bains, sensatio n de calme,
de bien-êtr e, apaisem ent marqué des symptôm es habituel s.
A partir du qumrièm e ou du cinquiè me, un peu plus tôt
ou un peu plus tard, suivant les malades , symptôm es de COUfbat LlI-e, agitatio n et insomni e pendan t la nuit, signes d'emba rras gastriqu e avec céphala lgie, sensibil ité et ballonn ement du
ventre, altern.atives de constipa tion et de diarrhée , parfois de
la fièvre; urines peu abondan tes, troubles , laissant au fond
du vase un dépôt briqueté , signe d'une véritabl e décharg e
d'acide urique; dans certains cas appariti on, à la surf'ace de
la peau, d'érupti ons érythém ateuses ou papuleu ses, avec sensation de cuisson et de démang eaisons .
Concur remmen t avec ces phénom ènes, qui constitu ent la
pOtlssée ou la crise thermal e, réveil ou exacerb ation des symptômes habitue llement ressenti s par le malad , de quelque nature d'ailleu rs que soient ces symptôm es, qu'il!) soient d'ordre
physiqu e ou psychiq ue, qu'ils intéress ent la sensibil ité ou la
motilité .
Du dixi' me au douzièm e ou quatorz ième bain, atténua tion ct
c1i sparitio n de ces phénom ènes d'excita tion qui font place à
une sédation de plus en plus marqué e de tous les symptôm es,
générau x ou spéciaux .
Dans les premièr es semaine s qui suivent la cure, manifes tation d'une nouvell e crise (crise post-the rmale), plus rare ct
a entuée flue la premièr e, après quoi la sédation fe·
mojn~
p:uaÎt el reprend sa m:u-che progres sive.
Celle sédatÎoll est la caractéristique de l'action des CilltX dl!
Nb'is.
Mais chacun sait qu'on peul obtenir des effets c1ifl'érents
et
d'une même eau minüal e, suivant le mode d'al1in~tru
�27°
NÉRIS
les moyens adjuvan ts qu'on emploie . C'est ainsi que, en
s'adress ant à la thermal ité des eaux de N éris (bains, douehcs
à une tempéra ture élevée, l:iains et douches de vapeur) , et
cn faisant interven ir ici le massage sous ses différen tes formes,
là l'hydrot hérapie avec ses pratique s multiple s, on obtient à
son gré des effets excitant s, résoluti fs, toniques , rcconsti tuants.
INDIC ATION S. - Il résulte de ce qui précède que les
eaux de Néris réponde nt à de nombre uses indicati ons. Mais,
loin de les étendre , nous chercho ns à les restrein dre afin
de les mieux préciser . Nous les résumer ons en quelque s groupes ou classes de maladie s.
1 0 MALADIES DU SYSTÈ:ME NERVEUX .. - De toutes
ces indications, la princip ale est celle qui a pour base ou pour objectif l'action sédative signalée plus haut; elle trouve ses plus
fréquen tes applicat ions dans les maladie s du système nerveux. C'est là, à vrai dire, la gra1lde spéciali sation des eaux
de N éris. L'espac e dont nous disposo ns ne nous permet qu'une
simple énumér ation de celles de ces maladie s dans lesquell es
les résultat s de la cure thermal e sont le plus favorab les.
a) Centres nerveux . - Douleur s, contrac tures, bémich orée
symptom atiques de la sclérose descend ante de la moelle ép inière consécu tive à une lésion cérébra le (hémor rhagie, ramollisseme nt); affectio ns spinales ou cérébro-spina1e:s systéma tisées (ataxie locomot rice dans les cas où les symptôm es éréthiques et doulour eux prédom inent, paralys ie général e à ses
débuts, paraplé gie spasmo dique, sclérose en plaques , atrophie
muscula ire progrcs sive dès ses premièr es manifes tations) ;
myélite s diffuses a frigore ou d'origin e traumat ique, etc.
0) Système PériPhérique. - Polynév rites périphé riques, le
plus souvent d·origin e toxique (pseudo -tabes); névrites de
ause traumat ique, compliq uées ou non d'atroph ie et d'impotence fonction nelle du membre animé par le nerf malade ;
névrites consécu tives au zona; paralysi es périphé riques clans
lesquell es la névrite joue souvent un rôle importa nt; névralgies, quel que soit leur siège (périphé riques ou viscéral es);
troubles fonction nels d'un ou plusieu rs muscles, spasmeJ cloniques ou tonique s, contrac tures (torticol is, tics convuls ifs,
paramy oclonus multip le); dyskiné sies professi onnelle s
(crampe des écrivain s, des pianiste s, des forgeron s, etc.).
c) Névrose s et névropa thies. - Hystérie SOliS tOlites ses
�NI:tRIS
27 1
formes et à tous les degrés, névrose traumatique; chorée; neurasthénie avec ses nombreux symptômes et ses différentes modalités (irritation spinale, pseudo-angine de poitrine, névrose
émotive, etc.); maladie de Basedow à ses débuts et dans ses
formes frustes; maladie de Parkinson dans la première phase;
migraine; névropathies diverses symptomatiques d'une maladie ou d'un état constitutionnel.
Les enfants prédisposés héréditairement à l'une des maladie;; qui précèdent sont appelés à bénéficier grandement d'une
ou plusieurs cures préventives de N éris; ce point mérite de
fixer l'attention des parents et des médecins .
2° MALADIES DES FEMMES. a) Névroses pnmltlVes de
l' appareil 1 génital (névralgies, hyperesthésie, prurit, vulvovaginisme, etc.).
b) Phlegmasies pelviennes relativement récentes, réclamant
un traitement hydrominéral précoce dont l'action sédative assure avant tout l'innocuité.
c) Affections génitales dans lesquelles les phénomènes névropathiques ou doulm~
constituent la prédominance
symptomatologique.
d) Traitement préparatoire à une intervention chirurgicale reconnue nécessaire et, dans d'autres cas, complémentaire
de cette intervention.
3° AFFECTIONS RHUMATISMALES. - Par leur haute thermalité d'un côté et, de l'autre, leur a..:tion sédative, les eaux de
N éris conviennent à l.a plupart des formes du rhumatisme.
Comme pour les phlegmasies pelviennes, elles permettent
d'instituer, dans la convalescence du rhumatisme articulaire
aigu, mênœ avec complications cardiaques, lm traitement
hydrominéral précoce. En ce qui concerne le rhumatisme
chronique, les cas qui réclament plus spécialement N éris
sont ceux où' les douleurs rhumatismales mobiJ.cs, erratiques,
coïncident ou alternent avec des manifestations névropathiques. Les neuro-arthritiqucs fournissent un très fort contingent à la clientèle de N éris.
4° DERMATOSES. - Un assez grand nombre de derm'otoses tiennent à la fois des deux états constitutionnels dont
nous venons de parler: nèrvosisme et arthritisme. A ce
point cIe vue, les eaux de N éris leur conviennent. Mais, en
outre, il ne faut pas oublier que ces eaux, dont l'action si
�NÉRIS
remarquablement cicatrisante dans les grandes brûlures a été
démontrée depuis longtemps par de Laurès, exercent une
action topique analogue sur certaines de ces dermatose's.
CONTRE-INDICATIONS , - Les lésions l'édentes des
centres nerveux '; la période aiguë des phlegmasies pelviennes,
les collections purulentes dans les annexes 011 dans le petit
bassin, le cancer de l'utérus; la période fébrile du rhumatisme articulaire aigu, l'apparition récente de l'endo-péricardite, l'angine de poitrine vraie (par oppositon aux pseudoangines).
Néris (Allier), petite ville de
2.800
habitants, à 333 kilomètres
(6 heures) de Paris, ligne de Paris à Moulins pa: Orléans, Bour-
ges et Montluçon; à 7 kilomètres de Montluçon, sur la route
nationale de Tours à Clermont. Gare à Chamblet-N éris (4 kiL),
où passent et s'arrêtent tous les trains rapides de Paris, Nantes,
Bordeaux, Marseille, Lyon, etc.
Omnibus confortables iL la gare à l'arrivée de tous les trains.
Bureau spécial de délivrance de billets et d'enregistrement des
bagages pour toutes destinations.
Colis postaux et messageries à domicile.
Poste, télégraphe, téléphone.
Altitude: 374 mètres. Ville bâ-tie sur le versant d' une colline
exposée au sud-ouest.
Sol grtlnitique et très perméable. Climat tempéré et très salubre.
Hôtels bien tenus, réputés pour l'excellence de leur table d'hÔte.
Maisons meublées et villas_ Prix: de 8 à 15 francs par jeur
dans les hôtels, de 5 à 8 francs dans les maisons meublées. '
Distractions: concerts dans le parc (deux ou 'trois fois par
jour), représentations le soir au Casino, salon de lecture, salle
des fêtes; promenades, excursions intéressantes. Pays accidenté,
'nlrecoupé de ravins ct sillonné de belles routes, de jolis sentiers; bords pittcresques du Cher_
N éris possède deux établissements ct Ull hôp ital thermal.
Sl1i.OIl: du 15 mai au 1°< oclobre.
Médecim:
MM. Aubel, Bel1Oit*, Delarmt, Descloux, Morice~
oe Ranst!*.
',
rcyrol*j
�NICE
(Alpes-Maritimes)
SITUATION. - Nice, ancienne colonie grecque et romaine, préfecture des Alpes-Maritimes, capitale du littoral
Méditerr<lJ1foen français, ville de 100.000 h~Lbitans,
pouvant
loger à la fois environ 15.000 étrangers, occupe sur le rivage
le centre de la plus importante vallée de la région, ouverte
au midi et entourée d'une ceinture en amphithéâtre de collines graduellement de plus en plus hautes et formant abri.
Le torrent du Paillon y aboutit par un couloir montagneux
plusieurs fois coudé et barré par des hauteurs considérables.
La ville est bâtie en partie sur les collines qui s'étagent le
long de la mer, en partie sur les alluvions qui ont comblé
l'entrée des nombreux vallons aboutissant à la mer le long de
ce rivage. Ces alluvions sont constituées par une couche puissante de galets dont la partie superficielle est recouveTte de
sables, de' marnes, et quelquefois d'argile. Dès qu'on a dépassé
cette couche on tombe dans un sous-sol très perméable, condition éminemment favorable pour la salubrité générale du
pays.
Le célèbre plateau de Cimiez, terminé par les pentes de
Carabaccl, s'avance comme une arête séparant le Paillon de
la plaine voisine. La ville de Nice ne cesse pas de perfectionner son installation sanitaire.
EGOUTS. Le réseau d'égouts est en voie de transformation; un million y a été dépensé dans ces trois dernières
années et cinq millions restent encore à dépenser. La canal isation nouvelle, complètement étanche et d'une pente suffisante, <conduit directement toutes les eaux vannes au grand
collecteur qui, après avoir passé le Paillon en siphon, longe
toute la promenade des Anglais et aboutit au Magnan où
l'égout est porté à ISO mètres en mer. Il sera bientôt continué
jusqu'au Var, où les eaux vannes seront entraînées à une plus
grande distanoe encore par le courant du fieuve.
18
�274
NICE
Les 344.000 mètres cubes d'eau fournis par la Vésubie permettent une chasse active dans les water-closets et dans les
égouts. L'aération de ces canalisations est assurée, et des bouches à siphons empêchent tout dégagement de mauvaises
odeurs. L'achèvement du plan général d'assainissement est
poursuivi activement.
EAUX. Nice est alimentée en eau pot::tble par les sources
de Sainœ-Thècle, de 21.000 mètres cubes, devenus actuellement insuffisants; aussi la municipalité vient-elle, après bien
des recherches, de décider l'achat et l'adduction des 3°.000 mètres cubes d'eau des nouvelles sources de Véga)', dont la qualité irréprochable pour l'alimentation a été constatée par de
nombreuses analyses au laboratoire du comité consultatif d'hygiène de France. En attendant, les eaux actuelles seront stérilisées par l'ozone.
Depuis 1886 un bureau municipal d'hygiène a centralisé
tous les services concernant la santé publique. Toutes les
maisons y ont un casier sanitaire mentionnant l'état de la
construction, l'entretien, les décès, les cas de maladies contagieuses déclarées, etc. Une équipe d'agents spéciaux surveille
l'hygiène urbaine et fait exécuter les arrêtés municipaux concernant la propreté de la rue et des maisons. Une autre équipc
est chargée des désinfections à domicile au moyen de pulvérisations au sublimé de vapeur de formol. Une étuve à vapeur
désinfecte gratuitement tous les objets suspects apportés par
une voiture spéciale. Un service de jour et de nuit assure la
distribution des sérums de l'Institut Pasteur avec les instruments nécessaires.
Les vacheries et laiteries sont activement surveillées. Aussi
la mortalité, malgré la lourde surcharge due aux décès d'une
population de malades assez importante, a-t-elle été, en 190[,
de !8,87 et, en [902, de 20,48 pour 1.000, quand en France la
moyenne est de 22,5.
TEMI'tRATURE. - Les tcmpératures maxima et minima ont
été en moyenne, ces dix dernières années: en novembre, de
17°,1-6°,9; en décembre, 14°-3°,5; en janvier, 12°,5-2°,8; en
février, 13°,9-3°,1; en mars, 15°,7-5°,1; en avril, 18°,6-7°,7.
Le maximum se produit entre midi et une heure et demie et
le minimum entre onze heures du soir et quatre heures du
matin. II gèle très rarement à Nice, mais le rAyonnement nocturne produit quelquefois de la gelée blanche dans les lieux
�NICE
découverts, ce qui oblige à couvrir la nuit les plantes délicates.
De novembre à avril, l'état du ciel a été en moyenne, en
dix ans, sur !S! jours, de 88 jours de soleil, 60 jours beaux
une partie de la journée, 33 jours couverts toute la journée,
et en tout 36 jours pendant lesquels il a plu.
Grâce à l'abri des montagnes contre les vents froids du
Nord, la température au soleil est généralement très élevée;
il en résulte une différence tl'I!S sensible entre la température
au soleil et celle à l'ombre (4°) et la baisse subite de la chaleur
ambiante au moment du coucher du soleil.
VENTS . . L - Il vente relativement peu à Nice, malgré ce
quOon en dit quelquefois. En décembre, janvier, février et
mars, très peu de vent; davantage en mai et en juin. Les vents
désagréables et violents sont ceux de l'Est, du Sud et du SudE ~ t, précédant généralement la pluie ou l'accompagnant.
De novembre à avril, le régime général est une faible brise
venant du Nord-Est, plus rarement du Nord-Ouest ou cie
l'O uest.
PLUIE. La pluie est géuéralement violente et de très
courte durée, amenée par les vents d'Est, répartie surtout en
automne et au printemps, beaucoup moins en hiver. La courbe
hygrométrique suit d'assez près celle de la température, mais
elle est beaucoup plus variable, obéissant à des causes nombreuses.
CLINIQUE. L'aération et l'ensoleillement sont les deux
facteurs principaux du climat. La pureté de l'air est entretenue
par les brises régulières matinales et vespérales qui oscillent
entre les deux réservoirs inépuisables d'air pur, la mer et la
montagne, brassant et entraînant ce que l'agglomération
humaine peut laisser flotter de déchets dans l'atmosphère.
Une ville ainsi placée ne peut avoir pOUl' ceux qui l'habitent
l'inconvénient et le danger qui existeraient avec une pareille
aération dans un milieu humide et froid, et cette aération ne
saurait être comparée, quoi qu'on en ait dit, à celle qui se fait
dans un milieu ensoleillé et chaud.
L'action de la lumière solaire est souveraine et s'exerce à
l'infini sur tous les détails du milien ambiant. Elle purifie
l'eau, l'air, la poussière; en tuant les microbes qui y pullulent,
elle est le procédé permanent de désinfection, le plus simple
et le plus puissant. Directe ou diffuse, mesurée suivant les
�NICE
besoins, elle entretie nt et excite toutes les fonction s de la
vie, apporte la gaîté et l'espoir.
Notre mer, pour calme qu'elle soit, entre pour une grande
part dans la qualité de l'air; son influenc e prépond érante sur
la bande de terre qui la borde va en s'atténu ant à mesure qu'on
s'en éloigne , pour devenir presque nulle à une distance suffisante. C'est alors l'air cle' la montag ne qui domine avec ses
qualités relative ment sédative s, tout en restant tonique et
variant d'ailleu rs suivant les lieux.
Enferm ée clans une courte formule son action se traduit en
cei termes: Smactiv ité des échanges nutritifs. Mais en clinique cette formule varie ses effets à l'infini, suivant les modalités particul ières du climat lui-mêm e et surtout des organismes placés sous son influenc e. Le coeffici ent de sensibil ité
de chacun d'eux est particul ier et varie encore suivant l'état
de santé ou de maladie , suivant la période de la maladie , l'intégrité des viscères , la réaction de l'organi sme et la façon plus
ou moins heureus e clont on met l'un en présenc e de l'autre.
Juger les effets du climat est donc chose délicate , car dans
les états complex es si fréquen ts le nombre des facteurs en présence enlève au résultat brut d'un séjour à Nice la valeur
d'une conclus ion nette. On ne doit lui attribue r avec sécurité
que les faits souvent constaté s, et constaté s dans des conditio ns
cie simplic ité expérim entale suffisan te. Cette influenc e du climat se traduit souvent par un ensemb le cie modific ations
très sensible s pendan t les premièr es semaine s clu séjour (période d'acclim atement qui peut être avec raison compar ée au
phénom ène de la poussée thermal e).
Crnéral ement, sur les organis mes jeunes et normau x, aux
viscères intacts, le syndrom e consiste dans une augmen tation
de l'appéti t, une rapidité plus grande de la digestio n, une faciJité accrue des fonction s intestin ales, une alacrité particul ière,
le tout aboutiss ant à une sensatio n de bien-êtr e très agréabl e.
Sur des organis mes moins jeunes et moins élastiqu es, et dont
le fonction nement est déjà dévié du type normal, le syndrom e
des modific ations dont le détermi nisme logique tantôt
s'l~bit
apparaî t et tantôt échappe . Quelque fois la suractiv ité devient
moins agréabl e, elle touche à l'agitat ion; le sommei l s'en ressent, l'hyperf onction nement gastriqu e arrive à l'hypcrc h lorhydrie, des douleur s va.gues, ancienn es ou nouvell es apparai ssent,
'est que la. suractiv ité des é hanges a remis en circulat ion
des déchets dont le passage imprcssionn\! clou loureus cment
�NICE
les tissus et les organes. Au médecin de savoir utiliser le mouvement et de l'amener, si possible, jusqu'à sa conclusion bienfaisante : l'élimination de ces matières usées, cause de multiples troubles actuels ou futurs.
Dans certains cas l'organisme n'est impressionné qu'au bout
(fun temps assez long, plutôt au printemps; il en résulte \'ne
excitation tantôt passagère, qui peut être combattue avec succès, tantôt persistante, rebelle, et qui commande l'éloignement et le retour vers le Nord. La constatation de ces .t>hénomènes, qui se traduisent g·é néralement par un graphique urologique d'acidité et d'élimination augmentées, donne la clef
des modifications générales imprimées à l'organisme huu1r.in,
malgré la variété des modalités cliniques.
Chez les enfants bien portants cette influence, marchant
dans le rfIême sens que l'accroissement physiologit1ue, e~t
presque toujours très salutaire et frappante; elle Jeur donn"
une augmentation de taille et de poids plus rapide, fait grandir
encore, à la maniere d'une maladie aiguë, ceux dont la croissance semblait arrêtée. Quand ils sont ralentis dans leur évolution, le climat les ramène à l'allure normale, et parvient
aussi à effacer des tares commençantes et même anciennes.
Dans la plupart des maladies aiguës l'effort naturel vers
la guérison par la suractivité des tissus en général, et en
particulier des émonctoires, est favorisé par le milieu ambiant.
La possibilité d'une aération permanente de jour et de nuit,
la pénétration large des rayons solaires dans la chambre et
jusque sur le corps du malade; plus tard, la gymnastique respiratoire précoce, en pleine atmosphère pure, permettent d'obtenir une évolution plus rapide vers la guérison.
Pour ceux dont l"épisode aigu s'est déroulé dans le Nord et
qui ont pâti du renfermement, de l'air confiné, du froid humide ct de l'obscurité, leur arrjvée 1. l'air et à la lumière,
malgré la fatigue du voyage, est suivie d'une transformation
rapide et souvent complète; l'appétit et le sommeil reviennent.
Ainsi sont souvent évitée·s des tares functionnelles pers.istantes ou de réelles lésions ultél·ieures dont l'irrésistible courant d'activité normale provoqué ici emporte l'ébauche commencée au sein des tissus par la stagnation inévitable clans
l'hiver du nord.
Ici la défense de l'organisme est exaltée dans tous ses
mocles et plus facilement victorieuse des états aigus ou de
leurs conséquences immédiates; elle est plus efficace :Lu~si
contre' presque tous les états chroniques.
�NICE
Tout mahde chronique bénéficie ùe quelque manière de ne
pas être enfermé,exposé au froid, à l'humidité; il bénéficie des
conditions contraires: aération et ensoleillement, vie au grand
air exercice.
les lésions constituées sont capables d'une évolution moins
rapide et les complications ont chance d'être évitées.
Les tares héréditaires ou acquises peuvent être ainsi maintenues à l'état de menaces non ou peu réalisées; le littoral se
peuple de plus en plus de ces déprimés et de ces débiles auxquels, seul, un séjour prolongé dans le Midi permet de vivre.
Ces considérations générales s'appliquent (contre-indicanutritives,
tions à part) à toutes les modalités des d~viatons
à tous les états chroniques; ainsi les ralentis, les infectés, les
auto ou hétéro-intoxiqués, les arthritiques, les rhumatisants
divers, les goutteux, les dyspeptiques, les rénaux, les vésicaux,
le~
nerveux, les neurasthéniques, les cérébraux, les psychopathes, les cardiaques, les scléreux diyers, les pulmonaires,
les bronchitiques, les emphysémateux, les asthmatiques, les
tL'berculeux pulmonaires, viscéraux ou périphériqu s, les coloniaux (pal udiques, hépatiques), les enfants chét ifs, les vieillards
usés, etc. La place manque poUl' détailler comme il conviendrait le mécanisme varié de l'amélioration dans ces cas divers
et la combinaison nécessaire des agents thérapeutiques généraux avec l'action du milieu ambiant (tonique, sédative ou
excitante). Les affections hirurgicales bénéficient de la modification de l'état général, régulateur de tou,; les processus particuliers. Un opéré qui vit la fenC:tre ouverte le jour même ou
le lendemain de l'opération, et qui peut être placé dehors
quelques jours après, guérit plus vite qu'un autr:;!. Comme
il y a des avantages multiples au bain de soleil, il y a aussi
une héliothérapie locale. Les pln.ies récentes ou anciennes et
atones, la tuberculose locale, etc., bourgeonnent et se cicatrisent plus a tivement par l'exposition directe au sole il. De
même pOUl' tous les états de la peau torpides ou tenaces, Un
grand tact est nécessaire au succès de ces pratiques quelquefois
trop actives.
LIGNE DE CONDUITE. - Etre venu dans le Midi et y vivre
un certain temps paraît à beaucoup l 'a te suffisant pour amener
l'amélioration.
fI n' n va )las ainsi et 1 malade doit se plier aux conditions
du milieu d'autant plus exactem nt qu'il e t plus susceptible;
chaque cas particulier doit être l'objet d'une étude précise de
�NICE
279
la part du médecin, avec la collaboration intelligente et attentive du malade.
.
A ce prix seulement on obtiendra le maximum de résultats
possible.
L'habitation doit être choisie avec soin, bien ensoleillée,
près de la mer ou en s'avançant successivement jusqu'aux
hauteurs les plus éloignées, suivant l'état du malade; de préférence dans les quartiers éloignés, aux maisons construites
dans les grands espaces peuplés de villas, et même sur les collines voisines qu'un réseau toujours plus étendu de tramways
électriques relie au centre.
En raison de l'étendue et de la variété de son territoire,
Nice offre toute la gamme des situations qui se trouvent réalisées aille)Jrs en plus petit sur le reste du littoral.
Sur les 7.192 hectares de la surface totale de la commune
de Nice, 500 seulement sont bâtis en agglomération.
On peut ainsi bénéficier à la fois des avantages de la campagne et des ressources de toutes sortes, en approvisionnements, personnel et matériel, qu'une grande ville peut seule
posséder et dont le besoin immédiat se fait souvent sentir pour
un malade. Grâce à cela, chacun peut se créer à moins de
frais un sanatorium fait à sa mesure, réalisant ses clésiderata
personnels.
JOURNÉE MÉDICALE. - La journée médicale commence à
l'heure, variable suivant la saison, où le soleil a suffisamment
réchauffé l'atmosphère, habituellement entre neuf et dix heures
du matin. Le malade doit rester dehors, quand il lui est possible, jusqu'à l'heure du déjeuner, coupant sa promenade par
des repos en plcin a.ir ou dans des abris. Ladirection de ces promenades doit être réglée comme l'habitation et d'après les
mêmes données. Suivant les changements opérés dans l'état
du malade, des modifications doivent être apportées à l'un et
à l'autre.
Le séjour dehors doit recommencer après le déjeuner avec
ou sans repos préalable.
Les malades susceptibles doivent êU'e prévenus de la différence de température qui existe naturellement entre le soleil
et l'ombre; il faut J'éviter ou la pallier au moyen d'un vêtement supplémentaire. Faire de même lorsque le vent vient
mettre en jûu des vaso-moteurs trop excitables.
Tous ceux qui ne peuvent ou ne doivent pas marcher trouveront facilement à installer, dans un jardin ou une prome-
�280
NICE
nacle, une chaise longue pour leur cure d'air et de soleil. A
côté des routes où le soleil permanent sur un sol calcaire
rend la poussière inévitable (le goudronnage déjà commencé
en aura raison), le territoire étendu et accidenté de Nice
offre des petites routes ou de simples chemins très nombreux
et variés où le promeneur trouve le charme de la nature et des
pentes de toutes sorte's pour la cure de terrain,
Le coucher du soleil amène l'heure dangereuse pour le
malade susceptible; il doit éviter d'être dehors à partir du
moment où les rayons sont obliques ou colorés, c'est-à-dire
une demi-heure ou une heure avant le coucher réel, suivant
sa sensibilité. Cette fraîcheur ne dure que quelques heures,
après lesquelles beaucoup de personnes peuvent encore sortir
et faire une promenade pour préparer un meilleur sommeil.
La douceur habituelle de la température pendant la nuit rend
facile la pratique de la fenêtre ouverte, dont la technique
doit varier suivant les cas .
L'état moral n'est pas facteur négligeable; la belle lumière,
la nature merveilleuse, du mouvement, de la gaîté, les malades
nbyés dans la masse des promeneurs bien portants, quelques
fêtes en plein air, les plaisirs variés sur mer et sur teHe, toute
l'activité d'une grande ville, Nice offre tout cela; à chacun
d'en prendre cc qu'il peut, suivant ses forces. Les . déraisonnables trouvent a illeurs les mêmes sensations, mais plus directes, ct sont moins défendus par la distraction permanente
de la vie extérieurC'; en revanche la banlieue offre plus de
aime qu'aucune autre sur le littoral, étant plus étendue.
CONTRE-INDICATIONS. - Les contre-indications résultent de la personnalité du malade, non de l'entité morbide
dont il porte l'étiquette générale. L'état de sa nutrition, la
prépondérance de tels éléments de sa maladie, le fonctionnement satisfaisant ou défectueux de tels de ses viscères, son état
moral, son entourage sont autant de facteurs qui détermineront cette résultante ultime: guérison, amélioration, état stationnaire, aggravation; elle évolue elle-même avec ccs facteurs.
Ce qui en gros contre-indique Nice, c'est l'hyperexcitabilité
habituelle ou facile, surajoutée à un état pathologique quelconque. Elle s'y exalte facilement et devient une cause d'aggravation.
Si cette hyperexcitabilité est au contraire récente et consécutive à un état somatique que le climat peut améliorer; si
�NICE
28r
elle résulte seulement du choc d'un état aigu, de l'action lente
d'un état chronique, du renfermement, de l'immobilité, d'une
maladie ou d'une convalescence emmurées, l'excitation fait
place au calme, dès que les conditions opposées peuvent agir.
Ce fait ,c apital : la transformation de toutes les conditions
hygiéniques, l'effet réconfortant de l'air ct de la lumière font
de ces surpri ses heureuses et changent en médication formelle
la contre-i!1dication théorique. Un état de consomption, de dénutrition rapide, permanente, tel que le relèvement de toutes les
fonctions paraisse difficile ou impossible, contre-indique Nice .
Ainsi les tuberculeux avancés, fébriles, fortement congestifs,
à infections secondaires actives, sont clans cc cas. Ainsi tous
les congestifs à réactions trop faciles, quel que soit le système
organique en jeu (en première ligne les muqu'euses des premIères votes, pharynx, larynx, trompes, et surtOtlt J'aboulissant cie toutes les excitations extérieures, le système nerveux).
Il y a cependant des exceptions, ct certains malades qu'ou
croyait venus à tort ont trouvé clans la puissante sédation du
grand air une action d'arrêt pour leur dénutrition ou leur réaction e.xcessives.
Cette action d'arrêt, complète ou partielle, courte ou prolongée, s'observe dans toutes les catégories de faits que la
formule générale du climat semble devoir éloigner. Tel:;clél'eux, tel cardiaque excitable dont les crises sont entretenues
par l'auto-intoxication de l'immobilité et du renfermement,
les voit s'atténuer par l'hygiène contraire rendue possible.
Telle grande nerveuse portée à une exacerbation par un état
aigu de surmenage, etc., grâce à la sédation de la vic au
grand air, dort et se trouve apaisée.
Tel hémiplégique récent, vcnu contre le gré de son médccin
craignant l'effet excitant dc la mer, acquiert en quelques
semaines passées au dehors une amélioration générale surprenante', sauvegarde contre un ictus nouveau, meilleure que les
conditions opposées subies dans son pays. Tel albuminurique
que le froid humide aggrave trouve ici, malgré sa nervosité,
un fonctionnement digestif plus c()rrect et, par la diminution
cles toxines, améliore son rein, et son système nerveux par
surcroît.
Tel cardiaque valvulaire jeune et nerveux a pu sur le littoral, par le retour et l'entretien d'un bon état général après
l'infection causale, n'avoir jamais pendant de longues années
aucun phénomène fonctionnel, malgré des souffles caractéristiques intenses et permanents.
�NICE
Tel diabétique à crises intermittentes de dénutrition en a
moins à Nice que chez lui quand il y reste l'hiver, et retrouve
avec le froid et l'humidité les excès de travail et autres passetemps de la vie confinée.
Si ces malades hyperexcitables ne craignent ni le froid, ni
l'humidité, s'ils peuvent sortir malgré l'hiver sans dommage j
si toutes leurs fonctions sont déjà bonnes, qu'ils ne viennent
pas à Nice: lem excitabilité a chance de n'y être qu'aggravée, leurs crises augmentées, leur dénutrition précipitée,
leur fièvre accrue, certains malades à système vaso-moteur particuli rement émotif subis ant quelquefois des vaso-constrictions traduites par des malaises divers, de la sécheresse de la
gorge, de la constipation, etc.
Les coloniaux qui cherchent avant tout une température
élevée plus rapprochée de celle qu'ils quittent seront mieux
dans les stations en e5palier contre la mer à température
moyenne un peu plus haute.
.
Les états très graves, lqs cachexies accentuées, ne sauraient
remonter le courant d'une é\'olution trop ~,vancée.
ces
malades le séjour de Nice ne peut donner qu'un espoir de
guérison mensonger j mais ensoleiller ct adoucir leurs derniers
jours est encore un bienfait qu'ils ne trouvent que sur le
littoral; de telles morts ne devraient pas lui être reprochées.
Ne doivent pas non plus lui être imputés les morts ou les
insucc"s dans les cas suivants: Malades venus malgré une
contre-indication nette j malades ayant subi une complication
qui les aurait atteints partout ailleurs et que souvent on ne peut
plus déplacer; malades mal dirigés, n'ayant pas pu ou pas su
se servir du climat.
ADJUVANTS. - Bains de mer sur fond de galets à pente rapide sur la 1 romenade des Anglais et le quai du Midi j plage
de sable à pente douce à Carras et au lazaret. Bains de mer
chauds, bains de sable chaud, bains de soleil. Etablissement où
l'on trouve tous les agents physiques employés couramment j
bain de lumière électrique et de chaleur j Hammam, l'un des
plus anciens de l'Europe j établissement Zander j gymnastique
ordinaire et suédoise; tous les modes d'électrothérapie, de massages j établissement cl 'hydrothérapie, établissement d'in halation dans l'air comprimé ou raréfié avec vape~lrs
médicamenteuses. Hôpital d'isolement à St-Pons.
Différents sports; club de tennis, club de Golf; club nautique; laboratoires de bactériologie, d'urologie, de stérilisa-
�NiCE
tion; préparation du lait stér;lisé, maternisé, pasteurisé, de
képhir .
. Cures de fruits (figues, raisin); cure de terrain (altitudes
dlVerses), surtout au printemps, dans la montagne voisine où
sont plusieurs stations bien installées; bière légère fabriquée
à Nice, n'ayant pas l'inconvénient des bières transportées et
alcoolisées.
Excellente eau de table de la Villa Bornala, d'une minéralisation très faible, conservant malgré cela une saveur remarquable, ayant toutes les qualités des eaux de lavage avec
une asepsie garantie par les analyses.
Nice est le sièg,e d'une société de médecine et de climatologie.
Le mouvement des voyageurs dans la gare de Nice, en rgC12,
a été de 2.054.68r; en x8çg, il avait été de 1.554.420.
Les trains express mettent pour venir à Nice, d'Amsterdam,
30 heures; de Bruxelles, 26 heures; de Vienne, 30 heures; de
Saint-Pétersbourg, 72 heures; de Paris, 15 heures; de Lyon,
8 heures.
On peut trouver des pensions à partir de 6 francs par jour.
Le prix moyen est de 12 à 15 fr. En dehors des grands hôtels
du centre de la ville et du bord de la mer, les collines des environs sont peuplées rie grands hôtels en pleine campagne, à des
hauteurs diverses. En outre, les étrangers peuvent trouver de nombreux appartements meublés à partir de 400 ou 500 francs pour
la saison, jusqu'o. 4.000 ou 5.000 fmncs et au-dessus, et des villas
de toutes sortes ct de tout prix.
De nombreux agents de location mettent les étrangers à même
de trouver en peu de temps ce qu'ils désirent.
Vn réseau téléphonique relie Nice à Menton et à Cannes ainsi
qu'à presque toutes les localités des environs. Le cable téléphonique
va bientôt être rejoint à celui de Toulon et sera relié par là à Paris.
La saison hivernale de Nice avec son mouvement, ses ressources
ct ses hôtels dure jusqu'au milieu de juin, en commençant à s'atténuer vers la fin d'avril, un ou deux mois plus tard que les autres
stations du littoral.
�OREZZA
(Corse)
Fel'I'ugilleuses, ga::euses, (l'Oides
Il Y a à Orezza et les environs plusieurs sources ferrugineuses émergeant des schisles calcaires. Deux seulement sont
utilisées, la Sorgenta sopl'ana et la Sorgenta sottana. C'est
surtout cette dernière qui sert à l'exportation.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - L'eau
est limpide, inodore, très gazeuse, de saveur agréable, quoique
légèrement styplique·. Elle contient par litre: 0 gr. 128 de carbonate de protoxyde de fer; 0 gr. 602 de carbonate de chaux;
o gr. 604 de carbonate de magnésie; 1.248 centimètres cubes
d'acide carbonique, libre ou proVenant de bicarbonates. TempéTacure; 1 [0,.
MODE D'EMPLOI. - L'cau d'Orezza est employée exclu·
sivement en boisson. La station n'est guère fréquentée que
par les habitants d'Ajaccio, Corte, Calvi, Bastia. Mais l'eau
s'exporte' en assez grande quantité. Le sel de fier n'est pas très
slable, et se dépose assez vite sur les parois des bouteilles;
néanmoins, la richesse en fer est telle que la quantité restant
en dissolution suffit encore pour constituer une médication ferrugineuse.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - L'eau augmente liap pétit, favorise les digestions, est manifestement diurétique,
relève les forces.
I NDICATIONS. - L'cau d'Orezza est indiquée spécialemeI)t dans la chlorose, les anémies, les dyspepsies chez les
hlorotiques, la cachexie paludéenne.
CONTRE-INDICATIONS. - Elle est oontre-indiquée
chez les phtisiques, les ardiaques, les pléthoriques, les athéromateux, les congestifs.
A 32 kilomètres de Ponte alla Leccia, slation de la ligne de
Bastia Il Ajaccio.
Médecill :
M. Cristofari.
�PAU
(Basses -Pyrén ées)
Pau est une station climaté rique hiverna le .:aractér isée surtout par la douceur de la tempéra ture et par le calme de l'atmosphè re. Elle est située sur un plateau élevé de 207 mètres
au-dess us du niveau de la mer, plateau qui domine de 30 à
35 mètres la vallée du gave qui coule à ses pieds. Cette ville
est située à '10° 17' de latitude nord et à 2° 43' de longitud e occideRtale.,
Au point de vue géologi que, la ville de Pau est assi e sur un
sol remarqu ableme nt absorba nt formé d'alluvi ons ancienn es;
ce sol si perméa ble est en outre drainé merveil leuseme nt par
la topogra phie m ême de la ville.
Parmi les influenc es extérieu res qui agissen t sur le climat de
cette station, il faut citer en premier lieu la ceinture de collines qui l'entour ent et la met complè tement à l'abri des forts
courant s aériens, le voisinag e des Pyrénée s qui contribu e
encore à la protége r contre les vents ct enfin la proximi té de
l' Atlantiq ue et du Gulf-St ream qui empêch e le refroidi ssement
de l'atmosp hère.
hère.
CARACT tRES DU CLIMAT DE PAU. - Calme de l'atmosp
s,
environ
ses
de
phique
topogra
- Grâce à la conform ation
cette ville est complè tement abritée contre les grands déplace ments atmosph ériques. Le vent y est si rare, de si courte
durée et si peu accentu é qu'il est souvent difficile d'indiqu er
le point d'où il souffle; seuls les vents de tempête venant de
l'ouest ont quelque fois un peu d'allure . C'est à cette absence
de vents que le climat de Pau doit d'être essentie llement sédatif.
Pluies. - Le nombre des jours de pluie s'élève en moyenn e
à 140 par an ou à Il, 66 par mois; la hauteur moyenn e de la
pluie en millimè tres cst de I.lï9,16 . La pluie n'est presque
jamais froide et le sol redevie nt sec dès qu'elle a cessé, à
cause de la nature très absorta nte du sol. Pour la même raià Pau et l'atmosson, les brouilla rds sont extrême ment rae~
phère ne contien t jamais cl'humidité libre; jamais les maisons
non habitées , les rampes d'escali ers ct les tapisser ies ne deviennent humide s. Pourtan t les pluies assez fréquen tes entretie nnent dans l'atmosp hère un état hygrom étrique moyen qui convient admirab lement aux malades .
�286
PAU
Luminosité. - Bien qu'il y ait des séries de très belles journées et même des mois entiers pendant lesquels le temps reste
radieux, les jours couverts sont nombreux et même en majorité.
L'a<:tion bienfaisante du climat sur les malades n'est du
reste pas du tout proportionnée à la luminosité; il semble
même plutôt que les temps couverts leur soient plus favorables.
La pression barométrique est assez élevée à P~Uj
l'air y est
extrêmement pu!" et contient une notable quantité d'ozone.
TEMPÉRATURE. - La température moyenne pendant l'hiver
oscille entre 8 et 9 degrés centigrades pendant la journée
médicale, de novembre à février, c'est-à-dire pendant les
quatre mois les plus froids de l'année. II gèle cependant quelquefois, mais presque exclusivement pendant la nuit. D'ailleurs le froid quand il existe à Pau, est toujours facile à endurer, il n'est ni cru, ni mordant, et l'absence de vent le rend
moins rude' qu'une plus haute température en d'autres endroits. On a fait observer avec raison que le même degré du
thermomètre n'est pas toujours accompagné, bien s'en faut, du
même sentiment de chaleur ou de froid . Dans une même journée, dans un même lieu, par une même température, on peut
avoir alternativement froid et chaud suivant qu'il y a
du vent ou qu'il n'yen a pas. Il est de constatati0n fréquente que le corps humain ne se comporte pas COillme un
thermomètre; il faut tenir compte avec lui de l'évaporation
par la surface de la peau et de la déperdition de chaleur animale. Or, il est constant qu'à Pau, grâce à l'absence de vents,
l'évaporation à la surface de la peau est moindre que dans
d'autres endroits où la tempé'rature peut être plus élevée. En
moyenne la température des journées d'hiver dans cette station est toujours modérée; elle permet aux malades même les
plus timorés de faire en tout temps la cure d'air permanente
c:1c jour et de nuit.
L'absence d'humidité libre dans l'air s'allie au calme de
l'atmosphère pour contribuer à amoindrir les écarts de température. Les variations thermiques sont en effet très peu considérables à Pau, surtout pendant la journée médicale. Cependant, si la température reste à peu près constantJe dans une
même journée on ne peut nier qu'il y ait parfois d'un jour à
l'autre quelques variations. La vapeur d'eau contenue dans
l'air, bien qu'invisible, fait à la terre un manteau protecteur
�PAU
la mettant à l'abri des grandes oscillations thermiques. En
somme l'hiver à Pau, toujours très court, est toujours relativement doux.
Le printemps est, en général, moins dangereux à Pau qu'ailleurs, bien que les pluies y soient assez fréquentes. La température moyenne pendant cette saison est de 15 degrés centigrades. - Pendant l'été, il y a des séries de jours extrêmement <llccablants, mais les soirées sont fraîches et agréables ; la
température estivale est de 23 degrés. -- L'automne est une
belle saison pour Pau; la température m<?yenne est de 14 degrés; elle reste encore extrêmement douce alors que de tous
côtés on annonce l'hiver et le froid.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. -- Le climat de Pau est
essentiellement sédatif,' il produit une impression de calme
qui, au début du séjour, s'accompagne souvent d'une légère
torpeur, aussi a-t-on pu dire que l'air de Pau chloroformise.
Le système nerveux est calm', aussi a-t-on pu comparer
l'action du climat à celle du bromure. Le pouls se ralentit et
devient plus égal, ct cela d'une manière permanente; la respiration est plus profonde et plus facile, en même temps qu'un
peu moins fréquente; il est probable que dans ces conditions
la température du corps s'abaisse légèrement. La toux subit
une détente salutaire; il se produit, surtout par les temps pluvieux, une sorte de séclation dont beaucoup de malades paraissent étonnés; le caLanhe tencl à diminuer. Bien que les premiers jours l'app étit soit plutôt ralenti, il augmente au bout de
quelque temps. La quantité et la qualité des urines se ressentent de la lenoour des échanges nutritifs et des modifications
de la pression sanguine. La diaphorèse n'est pas exagérée.
Le climat possède en outre une action tonique indirecte mais
certaine; c'est un véritable agent régulateur qui devient tonique en ramenant l'organisme à l'état physiologique.
INDICATIONS. - D'une manière générale, on enverr:t à
Pau tous les nerveux, les érétJziques, les excitables.
Parmi les affections du s)'stème nerveux, ce' sont S\lrt<. ut
les névroses qui bénéficient du climat bromuré de r',J.u; les
hystériques, les choréiques, les épileptiques avec crises convulsives s'en trouvent très bien. Quant aux névralgies, les unes
sont très atténuées ou disparaissent, cl' autres sont améliorées,
quelques-unes sont exaspérées. Les neurasthéniques, les surmenés, qu'il s'agisse de surmenage intellectuel ou de surmenage physique, se trouvent en général merveilleusement bien
�PAU
d'un séjour à Pau; parfois incommodés au début, ils ne tardent pas à voir survenir une amélioration considérable et repartent guéris au bout de quelque temps. Lorsque des lésions
anatomiques existent, le climat de Pau ne peut guère avoir
d'action; cependant son influence sédative se fait sentir puissamment pour calmer les crises douloureuses du tabes.
A côté des nerveux, et au même titre qu'eux, ce sont Les tuùerc1tlcux qui retirent le plus de bénéfice du climat de Pau.
Outre que ce climat entre dans la catégorie de ceux qui doivent
modérer les échanges respiratoires, sa température moyenne
exempte de grandes variations, son état hygrométrique également éloigné de l'humidité et de la sécheresse, son atmosph re calme, son influence sédative, la rendent particulièrement utile aux phtisiques. A part les modalités vraiment
torpides dans lesquelles l'activité fonctionnelle a besoin d'être
constamment stimulée, toutes les variétés de tuberculose du
poumon se trouvent bien du climat de Pau. En première ligne
il faut citer la tuberculose à forme éréthiquc J • plus que tous
les autres malades tirent profit du climat de Pau les tuberculeux nerveux à pouls tendu, émotif, fébrile, ceux qui font aisément des poussées de température. On ne tarde pas à voir, sous
l'influence du climat, leur pouls se ralentir, perdre de sa dureté, se régulariser et leur courbe thermique se rapprocher de
la normale.
L'égalité de la température et l'absence de vent seront surtout précieuses pour les cOllgcsti( s ayant souvent des poussées
avec hémoptysies, les malades dont la plèvre irritable semble
appeler les nouvelles 10 alisatioos du bacille de Koch. Non
seulement ces malades seront à l'abri des influences cosmiques
qui pourraient favori ser l'éclosion de nouveaux accidents,
mais leur inspiration deviendra plus profonde et plus facile,
au. bout de quelque temps la tendance congestive s'affaiblira,
les hémoptysies, si elles existent, deviendront plus rares et
plus aisées .
Le climat sédatif et égal de Pau a une action puissante sur
la nutri tion en général.
Il ralentit très notablement les échanges, les régularise, et
par suite permet l'utilisation des matériaux fournis à l'organisme pour sa reconstitution. D ès lors le malade chez lequel!a
suractivité des combustions empêchait 1'accumulation et par
suite l'utilisation des éléments fournis par l'épargne d'origine intrinsèque ou extrinsèque verra enfin se réaliser l'idéal
qu'li cherche à atteindre: augmenter ses recettes et diminuer
�PAU
ses pertes. En fin, sous l'influence ton i que du climat, les
forces augmentent et l'appétit, cette ressource si précieuse
chez les tuberculeux, se relève, ajoutant ainsi à leur plu~
('omplète utilisation l'augmentation de la quantité des aliments ingérés.
Dans les autres affections de l'appar p il respiratoire, l'influence du climat de Pau s'exerce heureusement sur les bro1lchites aiguës ou chroniques, sur les reliquats de pleurésie ou
de pneumonie. Si l'asthme vrai y subit plutôt une influence
défavorable, il n'en est pas de même de l'asthme nerveu."I: qui
s'y trouve bien.
Les indications sont assez restreintes clans les affections de
l'appareil , cardiO-7/asculaire.
Le climat de Pau parait avoir une heureuse influence sur
l'angine de poitrille et peut-êtI1C sur l'insuffisallce aortique.
Parmi les affections du tube digestif, les dyspepsies à forme
gastralgique et irritative, les affectiollS catarrhales de l'intestin, trouvent un léger bénéfice à Pau.
Enfin, l'enfance et la vieillesse se trouvent bien du climat
de Pau j il en est de même des cOllvalescents en général.
CONTRE-INDICATIONS. - Tous les dépl'imÎls devront
ôtre en général éloignés de Pau. Les formes torPides de la
tuberculoSfJ ainsi que les é/ats trop avances de cette maladie
constituent des contre-indi atiolls rigoureuses.
Les asystoliques et' les malades dont le myocarde est sérieusement touché ne doivent pas être envoyés à Pau.
La diathèse rhumatismale, la goutte et en g~néral
toutes les
affections attribuables aux mlclltisselllents de la nutrition sQnt
fâcheusement influencées par le climat de Pau. Le rhumatisme
articulaire aigu n'est pourtant pas une contre-ind ication.
Les enfants mous ou trop lY1llpl,atiques, les vieillards dont
les réactions sont vraiment insulftsantes doivent tre élo ignés
de Pau.
A
IIYGIENE. - Bureau municiPal d'hygièllc dirigé par
un médecin, parfaitement outillé au point de vue des désinfections et de la surveillance san itaire. Laboratoirc de bactériologie annexé à l'Hôpital. Réseau d'égoiits irréprochable.
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villes de France et l'on y meurt plus vieux. Aùssi est-ce l'une
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CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - La
source sulfureuse (12°) contient 0 gr. 156 de sulfhydrate de
chaux; la source ferrugineuse (9°), moins importante, renferme du,crénate et du bicarbonate de fer (0 gr, 139)'
MODES D'EMPLOI. - La boisson joue le principal rôle,
mais l'outillage très convenable de l'établissement permet
d'y administrer des bains et des douches de toute catégorie, et
surtout des pulvérisations de la gorge, dont les premiers appareils furent inventés par le docteur Sales-Girons en 1856.
ACTION PHYSIOLOGIQUE, - La stimulation que ces
eaux peuvent provoquer à doses un peu élevées ne serait à redouter que chelz les phtisiques.
INDICATIONS, - Elles sont appliquées avec profit à
certaines maladies de la peau et des muqueuses; elles modifient favorablement les catarrhes récents ou peu profonds du
pharynx, du larynx, et des bronches chez les sujets arthritiques
ou de bonne constitution.
LES CONTRE-INDICATIONS sont celles formulées en
général sur les eaux minérales qui sont presque toutes plus ou
moins excitantes.
Pierrefonds, village de 1.800 habitants, sur la lisière de la
forêt de Compiègne.
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Altitude: 84 mètres, Climat un peu humide.
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let-le-Duc.
Saison du 1 er juin au 1 er octobre.
Médecin:
M. Duriez.
�PLO MBIÈRES- LES- BAINS
(Vosges)
Alca7ines, silicalées sodiques, arsenicales, hl/pel·the)'males
Les sources, au nombre tl'une trentaine, débitent l'énorme
quantité de 75°.000 litres d'eau par vingt-quatre he·ures.
Elles al~ment
sept établissements, trois de premièœ classe:
les N ouveaux-Thermes, le Bain Stanislas et le Bain Romain;
deux de seconde classe: le Bain des Dames et le Bain National; deux de troisième classe: le Bain Tempéré et le Bain
des Capucins.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - l.a
température des sources varie de 13 11 74 degrés; on peut les
diviser en deux grandes lasses: 1 ° les sources chaudes \ ..0° à
74°) ; 2° les sources tempérées ou savonneuses (13° à 40°). Cette
grande variété dans la température des sources ne COllstitue
pas Ulle des moindres richesses de la station.. Les eaux sont
limpides, très onctueuses, inodores, sans saveur. Leur minéralisation est des plus faibles, et sensiblement la même pour
les différentes sources. Ce sont des eaux alcalines, sulfatees,
silicathts sodiques et a1·senicales. Elles contiennent, à l'état
de dissolution et à l'état libre, divers gaz (azote, oxygl~ne,
acide carbonique).
MODES D' EMP LOI. - Les eaux sont utilisées en Lains,
douches, boisson, douches intestinales, douches vaginales,
étuves, inhalations.
Les baills sont donnés il des températures variables ct leur
durée varie également suivant les indications. L'on peut dire
cependant que ce sont les bains tièdes (33° à 36°) qui constituent la. médication-type de Plombi'·res. La cure de boisson,
qui se fait aux buvett s des sources des Dames, du rucifix, et
Savonneuse, ne constitue qu'un accessoire du traitement.
,rflce à l'abondance de l'eatl et à la variété de température
�PLOMBIJ;:RES-LES-BAINS
des diverses sources, toutes les sortes de douches peuvent être
prescrites. Donnons une mention particulière à une douche
d'un usage courant à Plombières, et que les employés des établissements désignent sous le nom de douche sous-marine. Le
jet est dirigé à travers l'eau du bain sur telle ou telle partie du
corps. On combine ainsi les effets d'un massage très doux avec
ceux de la thermalité de l'eau projetée.
Les étuves, maintenues à une haute température par la
vapeur qui s'échappe des sources chaudes, sont de ,deux sortes' ; générales ou partielles. Un des procédés thérapeutiques
les plus employés est la douche intestinale. Les nouveaux appareils, installés dans une soi.,antaine de cabines spéciales,
sont des plus perfectionnés, et permettent de graduer la température, la pression et le volume de l'eau introduite dans
l'intestin; l'cau minérale est conduite directement, par un
ingénieux système de canalisation, de la source aux appareils.
Si le facteur principal et caractéristique de la cure reste toujours le bain tiède ou tempéré, cette médication n'en constitue
pas moins un adjuvant de grande valeur dans le traitement de
ertaines affections intesLÏnales; et ceci, justement parce que
l'installation permet d'éviter tout procédé brutal et violent;
l'on pourrait du reste employer, plutôt que' le mot douches,
celui de lmJages intestinaux.
ACTION PHYSIO~GQUE.
- On peut instituer à
Plombières des médications bien différentes. On peut obtenir
des effets excitants au moyen de bains chauds et courts et de
certains procédés hydrothérapiques. Mais la caractéristique de
la cme consiste dans l'emploi des procédés sédatifs, et ce que
l'on doit mettre au premier plan, lorsqu'on étudie l'action
des eaux de Plombières, c'est la sédatioll qu'elles procurent à
tout l'organisme; elles calment les phénomènes douloureux et
éréthiqucs ct modèrent la désassimilation du système nerveux.
Ces propriétés lénitives et calmantes sont surtout remarquables lorsqu'elles s'exercent sur les affections du tube digestif,
intestin et estomac. En agissant plus ou moins directement sur
l'innervation de ces organes, les bains modifient leurs sécrétions, combattent les phénomènes inflammatoires dont ils sont
le siège, et régularisent leurs fonctions. Grâce à leur haute
thermalité, les eaux de Plombières jouissent aussi de' propriétés antirhumatismales; à rapprocher de cette action sur le
rhumatisme la diminution d'acide urique constatée dans les
urines au cours du traitement.
�PLOMBIÈRES-LES-BAIN S
De ces trois sortes de faits, sédation du système nerveux,
amélioration des fonctions digestives, action antirhumatismale, 'découlent les indications de Plombières.
INDICATIONS. - Nous pouvons diviser ces indications
en trois groupes principaux: indications spéciales, principales
et secondaires.
a) IND~CATOS
SPÉCIALES. - Elles comprennent les affections intestinales et les dyspepsies.
Affections intestinales. - Nous classons au premier rang de
la série des indications de Plombières les affections de l'intestin, car les eaux semblent avoir une action véritablement
élective sur cet organe. Donnons tout d'abord une mention
particulière à l' entéro-colite muco-membraneuse . On sait quelle
est la ténacité de cette affection, et comment elle résiste aux
traitements les plus énergiques . Or, il n'est pas rare de voir
des malades, qui ont subi sans succès les médications les plus
diverses, être améliorés après une cure et complètement guéris après deux ou trois saisons. Le traitement de Plombières
a pour effet de calmer l'éréthisme nerveux, d'atténuer les douleurs, de procurer aux malades un calme bienfaisant, de modérer, par une sédation s'exerçant su'r les nerfs de l'intestin,
l'excitation sécrétoire et nervo-motrice dont cet organe est le
siège. D'autre part, comme les malades atteints de cette affection sont souvent des arthritiqup.s, les eaux, dont on connaît
l'action anti-rhumatismale, auront en outre sur la diathèse
une influence curatrice. Quelles sont les formes d'entérite
muco-membraneuse que l'on doit adresser à Plombières? Disons tout d'abord que toutes les formes avec diarrhée sont justiciables du traitement. En cas de constipation ou d'alternative
de constipation ou de diarrhée, il faudra tenir compte surtout
de l'intensité des phénomènes nerveux. Les formes douloureuses, celles qui évoluent chez des névropathes, celles qui s'accompagnent de spasme intestinal sont presque toujours améliorées. L'effet est peut-être moins certain chez les sujets très
anémiés, torpides, chez les lymphatiques; dans ce as, des
eaux plus toniques conviennent mieux. La lithiase intestinale
étant toujours fonction d'entérite, sera justiciable de la cure.
Dans les autres affections de l'intestin, les résultats ne sont
pas moins favorables. Grâce à i'action sédative spéciale exercée par les bains sur l'innervation de l'intestin, grâce' aussi
à l'action topique locale exercée par les irrigations intesti-
�PLOMBIÈRES-LES-BAINS
nales, l'on observe d'heureuses modifications des troubles
nervo-moteurs (dyspepsie nerva-motrice, gnstro-illtestiuale,
C01lstipation spasmodique, cOllstipatioll chez les llévropathes,
les arthritiques) des troubles sensitifs (colir!lIes, douleltl's
abdominales diverses, entéralgie) J. des troubles séCl"étoircs
(diarrhées dcs dyspcptiques, diarrhées de cause nervcuse ou
mthritique)/ des troubles d'origine infectieuse ou toxique
(mtérites chroniques, dysmterie, diarrhée de Coc!tülchine,
diarrhée palustre). Parmi les appendicites, celles qui sont
consécutives à l'entéro-colite muco-membraneuse seront améliorées et même souvent guéries par le traitement. Les autres
formes d'appendicite, même lorsque l'intervention s'imposera, pO\JllTont retirer aussi certains bénéfices des eaux, soit
que la cure remédie aux symptômes pénibles de dyspepsie
ct d'entérite concomitants et prépare ainsi le malade à
l'intervention, soit que, l'opération une fois effectuée, les
bains aient pour effet de faire disparaître les reliquats gastriques ct inLestinaux si fréquents, ou d'assouplir les adhérences souvent constatées chez les opérés.
Dyspepsies. - Depuis longtemps l'observation clinique
prouvait l'efficacité de Plombières dans les dyspepsies. Les
analyses de suc gastrique montrent que les bains diminuent
l'acidité totale, l'acide chlorhydrique libre ct l'acide chlorhydrique combiné du suc gastrique. Aussi, ces eaux serontelles indiquées dans les dyspepsies à type ltyperstllénique
elles conviennent aussi
(hyperchlorhydrie, Ityperpepsie)
à toutes les dyspc:psies accompagnées de symptômes nerve.ux
accusés ou de troubles intestinaux.
J.
J.
b) INDICATIONS l'RlNCU'ALES. - Affectiolls rhumatismales.
- La haute thermalité des sources de Plombières, dont quelques-unes ont une température de plus de 70° ; les différentes
pratiques utilisées 1"1 la station: bains, étuves générales ou
partielles, douches avec massage, douches diverses, rendent
les eaux éminemment propr·es au traitement du rhumatisme.
Les rhumatismes peu éloignés de leur période d'acuité, les
rhumatismes vagues, erratiques, ceux qui ont une tendance
à se porter sur les visc re5, ceux qui s'accompagnent de
manifestations douloureuses, ceux qui s'observent chez les
malades nerveux et excitables, seront traités à Plombi . . res
avec le plus grand succès.
Maladies des fell/illes. erlaÏnes affections gY1lécologiques (dysménorrhée, névralgies pelviennes, métrites chro-
�I-'LOMBl8:R~SE3A
S
niq ue, oophoro-salpingitcs) relèvent du traitement de Plombières. Chez beaucoup de ces malades, la douleur est le
symptôme prédominant; les autres symptômes sont pcu
accusés; parfois même l'examen physique ne décèlc que dcs
lésion absolument insignifiantes: ces malades sont généralcment des 11 ~vrophates.
Dans tous ces eas où l'on observe un
ma.... .i:Ïmum de douleurs avec un minimum de lésions, dans
d'autres, où l'affection génitale s'accompagne de troubles
intestinaux, Plombières est particulièrement indiq lié.
Comme autre indication importante de Plombières, citons
les maladies du système ne/'vcu.O:. L'action sédative de la cure
thermale explique son efficacité dans ce genre d';d'fectio11s,
particulièrement lorsque ces maladies présentent quelque
caractère éréthique. Les paralysies, surtout lps paralysies
qui sont d'essence rhumatismale, les névralg,t, clivenses
(névralgies sciatiques, névralgies intercostales, etc.), les
névroses (hystérie, chorée, etc.), rentrent. clans le cadre de
ses incli ations. li en est de même pOtl r ta neurasthénie, principalement lorsque les symptômes d'excitation l'emportent
sur les ymptômes de dépression.
c) ] N11ICATIONS SECONDAIRES. - Les derJJlatoses, ~rès
irritables, les dermatoses prurigineuses, ou celles qui sont
sous la dépcnc1an r c du mauvais fonctionnement du tube
digestif, trouveront? Plombières une médication précieuse.
La présence de l' .u·'cnic dans l'eau des sources, les heureuscs modifications imprimées par la cure aux fonctions
digestives, expliquent les su cès enregistrés dans certains
cas dc' (lèvres intermittentes chro1liques.
D.cpuis quelques années, P Jombières possède des salles
d'inhnlation qui peuvent r nclre quelques services à une catéS'orie de malades atteints d'affections des voies respiratoires
(bronchit(> ~èche,
asthme, cmphysème). Cette médi ation, un
peu accessoire, est utilisée surtout chez les sujets, bronchitiques ou asthmatiques, venus à Plombières pour y soigner une
autre affection (entérite, rhumatisme, etc.).
CONTRE-I DI ATIONS.
Enumérons d'abord les
contrc-indi ations communes à toutes lcs stations thermales:
maladies aiguës, cachexies de toute sorte, canccr, tubcrculose avancé', maladies de œtlr à la période d'asystolie. Une
contre-indication bien spéciale à Plombières est cc Ile qui
résulte dc l'a tion s{ùative du traitement. La station sera con-
�PLO MmSlŒS -LES-B ArNS
2lJ7
tre-indi quée toutes les fois que les sujets auront besoin d'être
puissam ment tonifiés, et que l'on craindr a de dépasse r les
limites d'une sédation raisonn able, ou de provoqu er une
dépres ion nuisible .
Saison: du lC" juin au 1 er ·octobre.
etit
Voies d'accès: Plombiè res est la station terminus d 'un 1
nt
embranc hement partant d'Aillevi llers (12 kil.), où converge
Paristoutes les direction s. On y accède: de Paris, par la ligne
du
Belfort, directem ent et sans transbor dement, en 7 heures;
Midi, par 1,( grande ligne du l'.-L.-M ., jusqu'à Dijon, et depuis
Dijon par Is-sur-T ille, Chalindr ey, Port·d'A telier, Ailevr~
par
(trajet de Dijon li Plombiè res en 5 h. 1/2); de la Suisse
du
l'express Ca lais-Bâle , ou par Delle, Belfort, AilJevtll ers;
gne,
l'Allema
de
Dâle;
li
Calais
de
trains
les
par
France,
la
de
Nord
l'ar Strasbou rg, Avricour t, Nancy, Epinal, Aillevill ers.
Plombiè res est situé dans la vallée de l'Eaugro nne, Il 450 mètres
d'altitud e. La vallée, très resserrée , est orientée de l'est à l'ouest.
touteLe climat est sain et tempéré, et particuli èrement sédatif;
, les
fois, en raison de la situation topograp hique et de l'altitude
début
lllatinées et les soirées sont parfois fraîches, surtout au
ct li la fin de la saison, ce qui oblige les baigneur s IL prendre
1
certaines précautio ns.
La station est abondam ment pourvue d'hôtels, de maisons meublées, de villas.
le
Le casino avec ses salons de lecture, de billard, de jeux;
s;
théfltre( quatre représen tations par semaine ); les audition s musicale
vastes
les promena des dans le parc, un des plus beaux et des plus
s
qui puissent sc voir clans une ville d'eaux, fournisse nt aux baigneur
et
les distractio ns nécessair es. Les promena des sont nombreu ses
routes
variées; la plupart, en raison des pentes différent es des
s de
qui abou tissent au fond de la vallée, permette nt aux baigneur
Jaire des cures de terrain.
Médecim :
MM. Bernard (Félix) *, Doltentu it*, Drocchi, Fayscler , FrousPelsard*, Gillot, Ifal11rlide*, JaC(luot, de Langenh agen, Liétard,
thier.
�POUGUES
(Nièvre)
"lLcalines, bicarbonatées .c alciques,
[}a:eu~s
et li'oiLles
Il Y :;. cinq sources à Pougues, une très ancienne, d'origine
naturelle, la source Saint-Léger, et quatre autres mises à
jour par des forages récents. L'une d'elles (Saint-Léon), se distingue par une teneur en soude anormale pour la région. De
ce fait, cette source peut rendre des services spéciaux, mais
enfin tout ce qui va suivre. s'appliquera exclusivement à la
source Saint-Léger, fréquentée depuis le XVIO siècle, et qui a
donné naissance aux premiers travaux de médecine hydrologique sur les eaux minérales froides.
Son débit est de 15.000 litres en vingt-qu:;.tre heures.
CARACTERES PHYSIQUES ET CIIIMIQUES.
L'eau de Saint-Léger est froide (+ 12°); densité 1003,4. Elle
est claire et limp~de
quand on l'examine sous un petit
volume, légèrement opalescente sous un grand volume.
Elle est agréable au goüt, ayant une saveur aigrelette et
piquante, due à l'acide carbonique qu'elle contient en abondance. Elle :;. aussi un arrière-goût très légèrement styptique et aSlringent (dû au fer). Si on laisse évaporer iL l'air
libre l'acide carbonique, l'eau devient neutre et finit même
par avoir une réaction alcaline. Par évaporation directe, on
obtient un résidu formé de cristaux de c::.rbonate t de sulfate de chaux, de carbonates de fer et de magnésie, de sulfates et de chlorures solubles.
Ce qui caractérise essentiellement l'eau de Saint-Lég r,
au point de vue cie la composition, c'est le bicarbollate de
cltau;'( (2 gr. par litre), l'acide carbonique (3 gr. 39) et une
qu::.ntité assez notable de bicarbonates de / cr, de soude el cie
magnésie. Bref, eau alcaline, bicarbonatée calcique et magnésienne (mais surtout calcique), gazeuse ( 02), légèrement
ferrugineuse, froide.
�POUGU ES
MODE S D'EMP LOI. -- L'ed.u de Saint-L éger est utilisée
presque uniquem ent en boisson. C'est donc l'usage interne de
cette eau qui caractér ise une cure à Pougue s j cela ne veut
point dire que nous ne trouvion s des adjuvan ts précieu x:
a) Dans l'hydrot hérapie ; b) dans une excellen te installation de' bains de siège et de lavages intestin aux aseptiqu es
à l'cau minéral e chauffé e; c) dans la balnéati on général e,
bien que son importa nce soit très relative ; d) dans le massage ,
la gymnas tique suédoise et une cure de terrains méthod iquement réglée (Pougu es-Belle vue).
Ajouton s que l'eau de la source Saint-L éger est l'objet d'un
importa nt çommer ce d'expor tation et que les précaut ions les
plus minutie uses sont prises pour assurer sa conserv ation en
bouteill es.
ACTIO N PHYSI OLOGI QUE. - Même dans les observations médical es les plus ancienn es, celles du XVI" siècle,
on trouve consign é à peu près tout ce qui constitu e l'action
physiol ogique de l'eau de Pougu.es prise à jeun et aux doses
de 800 à 1.000 cc pro die, savoir:
Une stimula tion général e des fonction s, marqué e surtout
du côté des fonctions digestives " une augmen tation de la
diurèse, avec, souvent , élimina tion de sables urinaire s; une
certaine d.ccélér ation des batteme nts du cœur; un peu de
lourdeu r de tête, de tendanc e au sommei l, dans les premier s
jours de la cure; parfois mC:me un léger vertige (chez les
congest ionnabl es); habitue llement , de la constipd.tion, mais
qui ne survit pas à la cure; enfin, tm relèvem ent !rès caractéristique des forces.
Telles sont les données brutes de l'expéri ence.
En ce qui concern e spéciale ment les fonction s digestiv es
et le processu s nutritif intime, ces données sont-ell es expliquables rigoureu sement, scientif iquemen t, par la chimie
biologiq ue? Peut-êtr e - comme pour toutes Iles eàux minérales, du reste - ne le sont-ell es pas plus complè tement que
ne l'est l'action thérape utique d'une eau minéral e quelcon que
d'après sa compos ition chimiqu e seule. Quoi qu'il en soit,
si on s'en rapport e aux renseign ements fournis par le chimisme gastriqu e" on trouve qUJC sous l'influen ce de l'eau de
Saint-L éger prise à jeun, par fraction s de 50 à 100 cc, jusqu'à 800 ou 1.000 cc: a) presque tous les élément s du suc
�POUGUES
gastriqu e sont d.ugmentés (seul le chlore fixe ne semble pas
l'être); b) le rapport du chlore total au chlore fixe s'élève,
ce qui indique un travail digestif plus rapide; c) il y a tendance à la diminut ion des ferment ations anorma les.
Pour. ce qui est des renseig nement s essentie ls fournis par
l'analys e des urines, ils accusen t surtout une augmen tation
des élément s normd.UX et des coefficients urinaire s.
INDIC ATION S. - Presque tous les organes sous-diaphragm atiques peuven t être tributai res de Pougue s.
1 0 ·ESTOMAC. Ce sont les gastrop athies qui fourniss ent
les indicati ons les plus nombreu~s
et les plus sûres. Encore
fd.ut-il distingu er et spéciali ser.
Les indicati ons fondam entales sont:
L'atonie gastrique ou myasth énie;
La dyspeps ie neuro-m otrice, nerveus c, 17curastltfmiquc,'
La dyspeps ie ltypope ptiquc (hypoac idité, hypochl orhydri e,
hyposth énie).
.
Ces trois var.iétés de gastrop athies embrass ent, au surplus,
la majorit é des dyspeps ies. On sait, du reste, que, pour beaucoup d'auteur s, l'atonie gastriqu e serait l'origin e de l'hyperchlorhy drie et de la gastro-s uccorrh ée. D'autre part, l'atonie
gastriqu e est en rapport s si étroits avec la faussc dilatation
d'cstom ac que la réalité de l'indicd.tion pour la premièr e
entraîne l'indica tion pour la seconde .
2° INTESTI N. Atonie, ou parésie intestin ale simPle;
Entérite chtoniq ue simPle, ou catarrhe chroniq ue simple,
si souvent manifes tation d'arthri tisme;
Entérite cltronique des pays chauds, d'autan t qu'elle
s'accompd.gne souvent d'une anémie ct d'un état de débilitation qui sont très heureus ement modifiés à Pougue s.
3° FOIE. - Lithiase biliaire, quand elle apparaî t comme
1J)(lnifestemel1t liée à Wt fonction nement gastriqu e défcctueux (atonie, stase, etc.), ou encore lorsqu'c He coïncide avec
un état général mauvais , une grande dépress ion des forces,
pouvan t rendre momen tanéme nt délicate une cure par les
eaux bicarbo natées sodique s chaudes .
40 REINS. - Lithiase urique, surtout quand on vise - ce
qui est l'essenti el, au fond - à s'attaqu er à sa cause (d.rthri-
�r;>OUGUES
tisme, digestio ns défectue uses, etc.) beaucou p plus qu'à laver
les reins à grande eau.
Lithiase Phosrphaturique J. on s'expliqu,e, en 'effet, qu'à
raison de sa teneur très riche en acide carboni que libre, l'e~\u
de Saint-L éger ait sur ces dépôts une action dissolva nte.
Lithiase oxalurique, parce que les troubles digestif s sont
telleme nt fréquen ts en pareil ca , que cette forme de lithiase
semble devoir être considé rée moins comme une affection
autonom e que comme un symptôm e dyspept ique.
Dans un certain sens, la néPhrite interstitielle (ou ;urtout
interstiü elle), non pas en tant que néphrite , attendu que le
process us artério- scléreux paraît au-dessu s des ressourc es de
n'impor te q)lelle eau minéral e, mais;
causes les plus pro1° Parce que la dyspeps ie est une des
bables des néphrite s chroniq ues dites primiti ves;
ine est
2° Parce que l'album inurie à petit chiffre d'album
tiques;
fréquen te chez les dyspep
3° Parce que les traiteme nts qui réussiss ent le mieux dans
le mal de Bright donnen t aussi de très bons résultat s dans
les dyspepsies, et que la réciproq ue est ordinair ement vraie.
Encore déduira is-je sur5° VES lE. - Catarrhe cltro~iqu.
malades , le plus souces
chez
que,
tout l'indica tion de ce
Vent âgés et affaiblis, il y a des troubles dyspept iques conconütants , - bien qu'indé pendant s, au point de vue de la
cause, du catarrhe vésical lui-mêm e. C'est marque r que je ne
confond s pas ce dont il s'agit ici avec « la dyspeps ie des urinaires » pour laquelle on pourrai t dire que l'estomac est dans
la vessie.
La goutte, dans la forme
les sujets débilités.
chez
surtout
et
asthéniq ue, atoniqu e,
Le diabète arthritique, princip alemen t quand il s'agit de
sujets dont l'appéti t faiblit, dont les digestio ns devienn ent
difficiles, dont les forces commen cent à baisser, qui s'acheminent vers la période cachect ique, sans avoir cependa nt
complic ations pulmon aires ou cérébral es. Tant
encore d
l'estoma c de ces malades , tant vaut, pourrait effet,
en
vaut,
on dire, leur diabète. Or, chez ces diabétiq ues déclinan ts, une
cllre à Pougue s, en plus de l'action anti-gly co urique - trrs
sc ondaire - amélior e général ement le fonction nement gastrique et permet, par suite, une certaine prolong ation de résistance .
60 MALADI ES Gl1:Nl1:RALES. -
�3°2
POUGUES
La chlorose, d'autant qu'elle s'accompagne très souvent,
comme on sait, d'anorexie, d'hypopepsiie, de dyspepsie
atonique ou neuro-motrice et de troubles psychiques divers, A
ce complexus symptomatique s'a.daptent parfaitement la composition chimique de l'eau de Saint-Léger, l'hydrothérapie
(en app lications tièdes presque toujours), le séjour en pleine
campagne, enfin le repos horizontal prolongé sur les pentes
du parc de Pougues-Bellevue (voir plus bas),
Les anémies, celles, notamment, qui sont liées au paludisme et au séjour dans les pays chauds,
Les convalescences, et, d'une façon générale, les états de
débilitation. Le relèvement des forces, même pendant la cure,
est un résultat extrêmement fréquent, sur lequel nous ne craignons pas d'insister.
Les états neurasthéniques, si souvent associés, du reste,
à la dyspepsie neuro-motrice (neurasthénie à forme gastrointestinale) .
CONTRE-INDICATIONS. - Une cure à Pougues est
contre-indiquée:
1° Dans toutes les maladies des organes sus-diaphragmatiques ;
2° Dans tous les cas de dégénérescence carcinomateusr.;
3° Dans tous les états aigus;
4° Et enfin, dans le cas d'éréthisme vasculaire vrai. Je
dirais volontiers, pour bien faire saisir ma pensée, « qu'on
n'est jamais trop anémique pour une cure à Pougues et qu'on
est toujours trop congesti f. »
L'âge un peu avancé n'est p::.s, in se, uni(! contre-indication;
loin de là, puisque la vieillesse s'~compagne
le plus souvent de paresse digestive et vésicale, de dépression des force s,
et que ces états rentrent tout à fait dans les indications de
nos eaux; mais on s'abstiendra, d'après ce que j'ai dit plus
haut, s'il s'agit do vieiIla.rc1s manifestement artério-scléreux
et, par suite, plus particulièrement disposés aux congestions
ou aux effractions vasculaires.
RESSOURCES HYGIENIQUES. - Comme annexe de
la station, à 1.200 mètres d'eIIe, POUGUEs-BELLEVUE, sur les
flancs du Mont-Givre. Emplacement de 25.000 mètres de
superficie, légèrement déclive) - ce qui évite toute humidité,
- aménagé en parc, à 300 mètres d'altitude, faisant face à
la Loire et aux grands bois du Berry, et jot1i~san
d'une vue
�POUGUES
On y passe,d ans d'excell entes conditio ns d'oxygé nai~lmtée.
tion, d'insola tion et de distract ions hyg iénique s, les heures
laissées libres par le traiteme nt. Tèrrass e de 200 mètres de
long. Galerie couverte . Excelle nt restaura nt. Salles de lecture.
Jeux de plein air. Vacheri e niverna ise.
Pougue s-Bellev ue est l'abouti ssant naturel, et le point culminant, de divers itinérair es de marche méthod iquemen t réglés
pour la cure dite (( de terrairis » ou mieux (( cIe pentes ». C'est
à Pougue s, cIu reste, que la cure de terrains a été, pour la
premièr e fois, bien organis ée en France, avec la création de
j'ougues -JJellev ue.
Pougues , 1.500 habitant s, à I I kil. Je Nevers.
A 2II l,il. de Paris; ligne de Paris à Lyon par le Bourbon nais.
Gare de Pougues . Tous les trains rapides s'y arrêtent.
Durée minima du trajet (trains rapides) 4 heures. Durée moyenne
(trains directs) 5 heures. Prix: 27 fr., 18 fr., 12 fr.
Quatre courriers par jour; télégrap he j téléphon e avec Paris,
Vichy, etc., etc.
Altitude : 190 mètres (290 à 300 sur les coteaux avoisina nts).
Orientat ion principa le: Ouest.
Climat du centre de la France, aux altitudes correspo ndantes,
c'est-à-d ire rloux et tempéré.
Constitu tion géologiq ue du sol: terrain jurassiqu e.
de
Aspect gélléral du pays: vallonné , grands bois, pr~ies
tes
grands pâturage s et d'élevag e (race bovine nivernai se). Excellen
routes. Voisinag e ùu Morvan, une des contrées les plus pittoresques de la France.
Prix des hôtels: de 7 à 15 fr.; tout compris. Nourritu re très
s.
surveillée, les hôteliers étant bien dans la main des médecin
Villas de tous prix.
Distracti ons de la station: casino-th éâtre; promena des faciles;
e.
beau parc; Poug1ies-Bellevue; la Loire; forêt de la Bertrang
du 1" juin au 1" octobre.
Sai~on
li!édecim .rie Cl éjr,lI!x, Faucher , Bérard de Bessé*, Janicot* .
Bramel
.
MM
�PRÉCHACQ-LES-BAINS
(Landes)
Stdfatées calciques, mixtes, hypertltel'males
Les sources thermale de Préchacq-Ies-Bains sont nombreuses; la plus importante fournit un débit de plus d'un million
de litres par jour.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - Similaires à celles de Dax, les eaux thermales de' Préchacq-lesBains sont des eaux sulfatées calciques mixtes qui marquent
60° à leur point d'émergence.
Elles sont limpides, transparentes, dépourfvues d'odeur
et de saveur; e lles dégagent de l'azote, de l'acide arbonique
et de l'oxygène en quantité appréciable .
Leurs réservoirs naturels sont remplis de conferves verdâtres qui ont un rôle important.
MODES D'EMPLOI. - Les eaux sulfatées alciques de
Préchacq-Ies-Bains sont utilisées: 1° à l'intérieur, en boisson;
2° à l'extérieur, en bains généraux, en douches, en bains de
vapeur.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - Prises à l'intérieur à la
dose de trois à quatre verres par jour, elles évei lIent l'appétit et sont légèrement laxatives; elles agissent ainsi sur les
voies urinaires et augmentent la sécrétion rénale.
Utilisées à l'extérieur, en bains, en douches, à l'état de
vapeur, elles produ isent des effets qui varient d'après leur
température et leur durée d'application.
INDICATI NS. - Elles sont indiquées clans le rhumatisme subaigu, la névralgie s iatique, les névrites, la neurasthénie et certains cas de gravelle et de catarrhe vés i al.
CONTRE-INDICATIONS. - Tous les états aigus.
BOUES VEGETO-MINERALES. -
L1WRS CARACTl!:RES.
- C'est surtout à ses boues végéto-minérales que Préchacq
doit sa réputation. Ces boues sont noirâtres, douces au toucher,
�PRÉCHACQ-LES-BAINS
onctueuses. Elles sont formées par les alluvions de l'Adour
qui s'imprègnent des sels des eaux thermales qui les traversent et par le résidu de la décomposition des conferves si
abondantes dans les sources.
MODES D'EMPLOI. - Les boues sont employées en bains
entiers et demi-bains dans des piscines à eau courante, et en
applications locales ou illutations.
ACTION PHYSIOLOG<IQUE. - Elles produisent une
action t:ésolutive et reconstituante, due à leur thermalité, à
leur composition et à la pression tonique qu'elles exercent
sur la surface cutanée des malades.
Dans Les applications soit générales, soit locales, elles élèvent la terripérature du corps humain, produisent de' la sudation suivie d'une excitation dont les effets se font bien vite
sentir soit par le bon fonctionnement de la peau, soit par la
résorption des dépôts morbides qui se développent autour et
dans les articulations, soit enfin par la vitalité qu'obtiennent
les tissus et les muscles affaiblis ou atrophiés.
INDICATIONS. - Le rhumatisme chronique sous toutes
ses formes, les arthrites, les névralgies, le rhumatisme goutteux, défolmant, certains engorgements chroniques de l'utérus.
CONTRE-INDICATIONS. Rhumatisme, goutte à
l'état aigu, hypérémie générak, affections cardiaques, grossesse.
EAU SULFUREUSE. - CARACTÈRES, TIONS. - Préchacq possède une source
EMPLOI. -
INDICA-
sulfureuse froide 18°,
sulfurée ca1ciq ue sulfhydriquée, limpide, incolore.
Elle est utilisée en boisson, bain, pulvérisation et humage.
Elle est indiquée dans les maladies des voies respiratoires et
de la peau et dans certaines dyspepsies.
Magnifique parc sur les bords de l'Adour. Climat doux et
é ré.
Petite chapelle.
Hôtels confortables. Prix; 6 à 10 franc s par jour. Logement,
nourriture, traitement balnéaire compris. T éléphone.
Distractions; oncerts, bals, chasse, pêche, excursions.
Station ouverte du lor mai nu lor nOvembre.
Desservie par la gare cie Laluque (ligne Bordeaux 11 Bayol1m: ).
SCI vice de voitures dç la gare à l'établissement.
Médecin:
M. JJarrozë.
t~mp
20
�ROYAT
(puy-de-Dôme)
'Thermales, alcalines, gazeuses, chlorUt-ées sodiques,
ferro-arsenicales et lithinées
Royat compte quatre souroes principales qui sont les sources
Eugénie, Saint-Mart, César et Saint-Victor.
Leur débit varie de 20 litres (source St-Mart) à 1.000 litres
à la minure (source Eugénie). Elles débitent donc, chaque
jour, l'énorme quantité de l million 522,000 litres d'eau.
CARACTERES PHYSIQUES. - Le'S eaux de Royat sont
claires et transparentes, inodores, gazeuses .
.Leur température varie de + 20° C. (source Saint-Victor)
il + 35°,5 C. (Source Eugénie).
COMPOSITION CHIMIQUE. - 1 Le total de leurs matières fixes s'élève de 2 gr. 85 (César), à 5 gr. 62 (Eugénie).
Leur minéralisation est constituée par des bicarbonates alcalins (soucie, potasse, chaux et magnésie: 3 gr. 46 l, chiffre
maxima), du chlorure de sodium: 1 gr. 72; du chlorure de lithium (0,035), des sels de fer et manganèse (0 gr. 025 à
o gr. 056), enfin de l'arséniate de soude: 0 gr. 00-15 par litre
(source Saint-Victor).
L'acide carbonique libre figure pour 1 gr. 709 par litre clans
- M~ut,
dite
la souroe qui en est le plus chargée (Source Saint
fontaine des goutteux).
D 'où l'on peut conclure que les eaux cie Royat sont des
eaux thermales, alcalines, gazeuses, chlorurées sodiques,
ferro-arsenicales et lithinées.
MODES D'EMPLOI. - Les eaux de Royat sont à usage
interne et externe. Les malades sont généralement soumis à
ces deux modes de traitement, saDS CJue l'on puisse dire leqtlCl
�ROYAT
iml?Ortant. C'est habitue llement par leur
est le ~lus
des d.eu~
aSSOCIatIOn que 1 on obtient les résultat s thérape utiques cherchés.
En dehors de la boisson, dont la dose varie suivant la
source, l'âge, l'individ u et la maladie , l'arsena l thérape utique
de Royat est constitu é par des pulvéris ations et irrigatio ns
gargaris mes, inhalati ons, douches thermal es avec masg~
sous l'eau, hydroth érapie; bains et douches de gaz carbonique, bains hydro-é lectriqu es, et enfin, ce qui constitu e une
des original ités de Royat, par des bains à eau courante.
J'appell erai surtout l'attenti on sur les bains à eau courante,
les bains. lJydro-électriques et les inhalations.
a) Les bains à eau courante et à température constatlte constituent une des spéciali tés de Royat.
Ils sont de deux genres. L'un et l'autre' sont à tempéra ture
native; l'cau. thermal e, venant des profond eurs du sol, cst
versée directem ent dans la baignoi re, où le malade sc trouvc
plongé dans une eau chargée de gaz carbonique et dont la
tempéra ture reste invariable.
L'un est à + 34° c., l'autre à + 27° c.
C'est le premier , dont l'cau est fournie par la source Eugénie, que l'on prescrit aux malades affectés de douleur s rhumatisma les ou névralg iques, de dermato ses, de reliquat s phlébitiques ; ils y éprouve nt un sentime nt de bien-êtr e tel qu'ils
s'y endorm ent volontie rs.
L'autre, c'est le bain de César. Ce bain frais et gazeux,
sorte de bain de vin de cham pagne, très ancienn ement connu
et utilisé, est d'une durée très courte: cinq à quinze minutes .
Quand les malades s'y plongen t, ils éprouve nt d'abord une
sensatio n de fraîcheu r bientôt remplac ée, s'ils sc tiennen t
immobi les, par un sentime nt cie chaleur , cie picotem ent sur
toute la surfa e de la peau, à laquelle s';:.ttachent, comme autant de perles, de nombre uses bulles de gaz carboni que.
C'est un bain qui convien t aux malades jeunes, spéciale ment aux femmes anémiqu es, nerveus es, neurasth éniques ,
chez lesquell es la circulat ion capillai re est défectue use, qui sc
réchauf fent mal ct sc plaigne nt cie névralg ies erratiqu es ou de
vaginism e. Le gaz carboni que, dont l'eau du bain est saturée,
a une action inconte stable sur l'hypere sthésie de la peau ct
des organes génitau x. C'est à cette action sédative qu'il faut
attribue r le soulage ment cles douleur s pré-atax iques chez les
ta bétiq lies.
�ROYAT
b) Les bains hydro-électriques ont été installés depuis quelques années seulement, à la suite des expériences faites sur le
passage du chlorure de lithium à travers les tissus sous l'influence du courant électrique. On les emploie sous forme de
bains locaux (pieds et main ) ou de bains généraux.
Ce genre de traitement nous rend de réels services dans les
empâtements et déformations péri-articulaires des pieds et des
mains chez les goutteux.
.
c) Les inhalations se font dans des salles à gradins, de manière à obtenir dans la même salle des températures différe1ltes. La caractéristique de ces inhalations est l'absor ption
par les voies respiratoires de vapeurs minérales auxquelles est
associé du gaz acide carbonique, dont l'action sédative sur
la gêne et le spasme des organes respiratoires est si I;emarquabJe.
ACTION PIlYSIOL'OGIQUE. - a) ApPAREIL DIGESTIF.
- L'eau des différentes sources de Royat est d'une digestion
facile. Elle occas ionne parfois, surtout che'l les anémiques,
une sorte de vertige ou cl' ivresse. Cet~
stimulation, due au
gaz carbonique, est essentiellement passagère. Elle excit.c
l'appétit; enfin l'ingestion de cette eau augmente J' acide
hlorhydrique combiné et fait apparaitre clans le suc gastrique l'acide chlorhydriqtle libre, s' il manquait atlparavant.
b) ApPA1ŒIL URI NAIRE ET CUTANÉ . - L'cau de Royat a
une action diurétique et diaphorétique' très marquée, et c'est
dans les premiers jours du traitement que l'on
gén ~ralemnt
observe l'élimination d s sables uriques,
c) Al'l'AR]':lL C1RCULATOIRE. - Elle stimule la c ir ulation
gén ~rale'i
les r ègles devancent l'époque présumée et babituelle cie leur apparition. 11 faut, je rois, aLlribuer cNte perturbation physiologique autant au traitement interne qu'à la
bn.ln éat ion. La. pea.u rougit dans le bain, avec sen sa.t ion de
,haleur dllrabl pendant la journée qui suit l'imlTI l'sion.
d) S\'lk~IE
lŒ RYEUX. - Rien cie variabl' comme 1 s cfT ·ts
du traitement thermal sur le système nerveux. Il ne se produit pas e que l'on a appelé à tort cl la fièvre thermale,
mais tll1 phél1om1'nc a~ez
étrange que j'appellerai plutôl de
I:t ollJ'b::1.lure th J'male, sorte de lassitud mu sc ulaire que
l'on observe mGme hez des personnes n 'ayant pris qu'un
�ROYAT
seul bain. Quelle en est la cause? Ne pourrait-on pas l'attribuer à une sensibilité spéciale à l'~,ction
du bain d'eau courante (eau native, émergeant directement du sol) que l'on
peut considérer comme une source d'électricité?
Cette courbature' est d'ailleurs passagère. D'une manière
générale, le traitement est plutôt sédatif..
INDICATIONS. - La c~mpositn
chimique des sources
de Royat et l'expérience clinique de chaque jour nous font
dire et affirmer qu'elles sont éminemment favorables contre
la diathèse arthritique des sujets affaiblis, des anémi 's, des
nerveux.
Voilà Id spécialisation cie Royat que l'on peut formuler en
trois mots: arthritisme, au émies, ncrvosis1Jle.
Il faut hien, cependant, sous peine d'être trop concis, préiser les affections qui en sont justiciables et les énumérer.
C'est ce que nous faisons dans les alinéas uivants:
a) RHUMATISME ET GOUTTE. - Rhumatisme chronique,
goutte torpide, goutte et rhumatisme dans leurs localisations
viscérales, chez les sujets débilités.
b) VOIES DIGESTIVES. - Les dyspepsies gastriques ou gastro-intestinales d'origine mécanique (atonie) chimique (hypochlorhydrie) ou diathésique (rhumatisme et goutte).
c) VOIES RE PIRATOIRE . - Angine granuleuse, pharyngolaryngite, asthme, catarrhe sec cie 1 aënnec, susceptibilité
bronchique des rhumatisants et des goutteux.
d) PEAU. - Eczéma, acné, pityriasis, urticaire des arthritiques (arthritides), eczémas vulvaires et génitaux (diabétides).
e) DIABÈTE, ALDUMINURIE. - Par sa composition minérale,
réali ant la médi ation dite de Martin au, Royat convient aux
diabétiques et albuminuriques affaiblis, laissant aux eaux bicarbonatées sodiques fortes les diabétiques franchement sanguins et congestifs.
/) LITHIASE BILIAIRE ET RtNALE. - D'une alcalinité
moyenne, les eaux de Royat ont une action élective sur le
foie et les leins et agissent favorablement cIans les engorgements du foie, dans les coliques hépatiques, dans la lithiase
urique cie moyenne intensité des sujets affaiblis.
�.'l' ()
ROYX l'
g) AFFECTIONS UTÉ:RI ES. - Métrite s ou endomé trites chroniques, avec dysmén orrhée ou aménor rhée, liées à un état rltU1Ilatislllal ou goutteu x ou sous la dépenda nce de la chloro-allémie,' certains cas de stérilité (chez les hyperac ides). Le diabétides gélllto-v ulvaires , les névrose s génitale s, le vaginism e,
sont très efficace ment combatt us par les bains minérau x et
les bains de gaz acide carboni que.
Le traiteme nt de ces affectio ns nous donne chaque année
les mei lieurs résultat s.
ANÉMIES, NÉVROSES. - Par la nature de ses caux, essentie llement liémopl asliqltc s (deux litres représe ntant chimiqu ement un litre de sérum sanguin ), par son a ir pur et vivifian t,
Royat onyient aux malades atteints d'un appa1l'l:rissClIlcllt
globula ire du sang, d'anémi e par auto-int oxicatio n provenant d'un mauvai s fonction nement du tube digestif et de ses
annexes , d'aném ic des pays chauds, d'anémi e impalud ique
accomp agnée d'intum escence du foie et de la rate; aux débilités, aux convale scents de maladie s graves ou in fectieuses,
enfin à certaine s névropa thies qui sont sous la dépenda n e
d'une anémie cérébro ·m 'c\ullair e (neuras thénie), aux migraineux et aux surmené s.
CONTR E-INDI CATIO S. - On peut les formule r ainsi:
Il ne faut envoyer à Royat, ni les scrofule ux, ni les tuberculeux, ni les pléthori ques francs, pas plus que les malades
atteints de néoplas mes ou d'affect ions organiq ues du cœur ct
des centres nerv<:,ux. - On peut en excepte r toutefoi s les porlelll'S d' ndocarit(~s
relative ment récentes , d'origin e rhumatismale, et les sujets atteints des doul urs prf at:l(iqu~s
.lu
talles.
CO 'LUSIO NS. - Royat est donc la station indiqué
pour les arthritiq ues, arthritiq ues d 'bilités, les anémiés et les
neurasù lénique "
Royat, commun e du puy.tle-D ôme (11 1 kilomètr e de III station),
1.500 habitllnts .
A 420 kilomètr es de Paris, 195 de Lyon, 426 de Mllrseill
e
(résel\t1 de P .·L,-M.) . Gare de Clermon t 11 3 kilomètr es de
Royat
(1/2 heure en voiture, tramway s électriqu es).
�ROYAT
A 396 kilomètr es de Bordeau x (réseau d'Orléan s); il Y a une
gare à Royat même.
Trois courriers par jour pour Paris; télégrap he, téléphon e avec
Paris, etc.
Altitude : 450 mètres.
Orientat ion 'principa le: levant.
au
Climat tempéré permella nt de faire une sn.ison du 25 mai
août pour les rhumaI.er octobre. Choisir de préfé.ren ce juillet et
tI sants, les affection s de la peau et des voies respirato ires; juin,
les
juillet et septemb re pour les affection s des voies digestive s,
anémies.
Constitu tion géo logique du sol: granitiqu e et surtout volcaniq ue,
très perméab le.
Aspect général du pays: montagn eux, vallonné , sur les confi,1S
des plaines fertiles de la Limagne d'Auverg ne.
Distracti ons de la sta tion: casino, théâ.tre (très beau théâtre),
VOIbelles, f ac iles et nombreuses promena des dans les environs ;
sinage de Clermon t. Ascension du Puy-de· Dôme.
Eaux potables fraîches, limpides et pures.
0
Prix des hôtels: Iro cl., 10 à 15 fr.; 2 cl., 6 à 8 fr.
Médecin s:
MM. DOllchinet*, Brandt père, Brandt fils, Challvet*, Freder*,
Grasset, Lallssed at*, Le Marchan t de Trigon, Petit (père) *, Petit
(fils). Rocher.
�SAINT-ALBAN
(Loire)
Bicarbonatées sodiques, ga::euses
Quatre sources débitent environ
quatre heures.
160.000
litres par vingt-
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - L'eau
est limpide, inodore, gazeuse, de saveur agréable. D'après
l'analyse de Lefort, elle contient, entre autres éléments:
1 gr. 949 d'acide carbonique libre; 0 gr. 856 de bicarbonate
de soude; 0 gr. 457 de bicarbonate de magnésie; 0 gr. 023 de
bicarbonate de protoxyde de fer. Température: 17°,2.
MODES D'EMPLOI. - Bien que les ea\lx soient surtout
utilisées comme eaux de table, Saint-Alban possède un établissement avec cabines de bains, douches, piscines, et une installation pour le traitement par le gaz carbonique.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - Celle des eaux de cette
classe, stimulante des fonctions digestives.
INDICATIONS. - L'eau de Saint-Alban est indiquée dans
le traitement des dyspepsies, principalement celles du type
hypo~téniq
ue, dans l'anémie, les néphrites, les cystites, les
dermatoses liées à l'état dyspeptique. Le traitement par le
gaz carbonique est utilisé dans les maladies des fosses nasales,
des yeux, du larynx, de l'appareil respiratoire, de l'utérus.
Saint-Alban est desservi pur la station de Roanne (chemin de
fer du Bourbonnais); correspondance par Saint-Martin.
Médecill .M. IIuguell.
�SAINT- AMAND-LES-EAUX
(Nord)
Boues minérales s~tlrue.
-
Eaux indéterminées
tièdes (26°)
La caractéristique de la station de Saint-Amand est de posséder, à côté de sources nombreuses à eaux froide et tiède (26°)
à débit considérable total (plus d'un mil! ion de litres par
24 heures), des Boucs médicinales célèbre~
et employées de
temps immémorial dans la cure de multiples affections du
système nerveux et de la fonction de locomotion où domine
l'élément douleur, névrites, rhumatisll/es, goutte, ata,1:ie, phlébites, etc.
BOUES MEDICINALES
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - Les
Boues végéto-minérales sulfureuses et ferrugineuses de SaintAmand, sulfatées calciques et magnésiennes, sont constituées
géologiquement par trois couches superposées. La première,
superficielle, est formée d'une terre noire, végéto-minérale
ferrugineuse, la seconde de marne argileuse et la troisième
d'un sable mouvant riche en sulfure de fer. C'est au travers
de ce sabl que viennent sourdre dans un espace de plusieurs
mille pieds carrés une infinité de petites sources sulftlreuses
qui détrempant les deux couches superficiel les les transforment
en une masse compacte encore, quoique molle, onctueuse,
noirâtre, riche en une algue sulfuraire, appelée Barégine.
C'est la Boue thermale (Mineralmoore), dont la densité est
àe beaucoup supérieure à celle du corps humain (de 1,15 à
l,53 selon le degré de concentration).
MODE D'EMPLOI. - Les Boues de Saint-Amand sont administrées en demi-bains, bains complets, tièdes, chauds et
très chauds, et en applications partielles ou générales (Lutations), généralement très chaudes (45 à 55°).
�SAINT-AMAND-LES-EAUX
Les malades prennent les bains de boue dans des cases,
sorte de baignoires ou petites piscines verticales, isolées, sans
fond limité, contiguës, mais distinctes, abritées et construites
sur pilotis.
Du fond des cases jaillissent directement les mille petits
filets d'eau, représentant les griffons de la grande source de
Fontaine-Bouillon, qui traversent continuellement la nappe
boueuse. Les bains de boue à Saint-Amand peuvent donc être
considérés comme pris dans la source sulfureuse elle-même et
devoir posséder au maximum les propriétés essentielles, électriques ou autres, des caux minérales à l'état naissant.
La durée des bains de bouc varie d'une demi-heure à
cinq heures (moyenne, deux à trois).
La température peut varier rie 30 à 45°. Le malade, subissant
une diaphorèse abondante, boit, par petite quantité à la fois,
de deux à douze verres et plus d'eau minérale des sources Vauban et Evêque d'Arras, dont l'absorption facilite l'élimination
de matériaux solides (acide urique et urates).
La température des boucs, prises en applications (Ltltations), peut atteindre 45 à 55°.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - L'action physiologique
des bains de boue peut se résumer de la façon suivante:
ACTION GÉNÉRALE. - Respiration. - Accélération du nombre et diminution d'amplitude des mouvements respiratoires.
Circulation. - Elévation de la tension artérielle. Augmentation du nombre des pulsations du pouls.
Système nerveux. - Stimulation du système nerveux central
et des terminaisons nerveuses périphériques.
Système musculaite. - Accroissement de l'excitabilité musculaire.
Système osseux. - Resserrement des surfaces articulaires.
Sensation de compression, Stimulation de la nutrition de 1'05.
Sensibilité électro-cutanéc.
Augmentation.
Température. - Elévation de la température centrale et
périphérique.
Sudation. - Exagérée.
Nutrition. - Accroissement des combustions. Elimination
plus grande des déchets organiques.
ACTION LOCALE. - Emolliente, grâce au contenu végétal:
tourbe, algues diverses, conferves, barégine.
Compressive. - Décongestionnante ct régulièrement progressive, augmentant avec l'immersion,
�S TNT-AMAND-LES-EAUX
Action massante. - Stimulation de la circulation cutanée et
de la circulation intra-musculaire. Résolutive.
Thermiqu e. - Toute spéciale par le degré de grande élévation possible de la température du bain, et par sa durée, qui
peut être prolongée sans inconvénient pour le malade.
Statique. - Véritable suspension flotrante avec limitation
des mouvements latéraux. Action sédative uar excellence.
Médicamenteuse. - Stim:ulation de la n'utrition générale,
excitante des terminaisons nerveus.es. Subsinapisante pour la
peau. Son indice est la poussée thermale (faux eczéma des
boues).
INDICATIONS DES BOUES THERMALES. - Par
Leurs propriétés stimulantes ct l'évulsives, toniques et astringentes, fondantes ct résolutives s'expliquant par leur double
action physiologique, générale ct locale, les boues représentent la médication thermale par excellence de la stimulation
générale de l'organisme ct des résolutions locales J' elles peuvent, à ce double titre, être rangJes au pl'emier l'ang des 1II âdications hydrominérales altérantes modi{lcatrices.
Les affections chroniques à forme particulièrement torpide
relèveront, pal" conséquent, en premier lieu, de cette médication. Grâce à l'augmentation de la vitesse circulatoire et à
cette sorte d'état fébrile artificiel provoqué par l'action périodique des Boues chaudes (p roduisaut une suractivité d'oxydation des éléments organiques), les dépôts pathologiques, exsu. dats, infiltrations, extravasations clans les articulations ou
clans d'autres parties du corps, subissent c1es dégénérescences
variées, repénètrent dan la circu lation, et sont rejetés de
l'organisme clans les excretas.
En conséquence, on peut revendiquer pour la Al édicatioll
hydrOlllinérale « bouc» le traitement: de la goutte atolle ct
du rhumatisme chronique mltS~
' ulaire
Olt articulaire (polyarthrite d ' Cormante progressive), des suites de tl'acture et d'entorse, des phléboscléroses esscntielles Ott acquises, résiduelles
et autres, contre lesquelles les médications thermales plus
anodines sont complètement impuissantes, quand chez ces
vieux phlébiteux ou variqueux lïnfiltration ct la dégénérescence scléreuse des tissus tend à passer à l'état chronique.
L'action heureuse des boucs sur certaines affections chroniq ues des organes génito-urinair s (Périmétrite et métrite
cllronique chez les femmes; 110yaux aucicns d'éPidymite et
d'orchite chez l'homme) peut s'expliquer de la même manière,
�SAINT-AMAND-LES-EAUX
Tels aussi les résultats obtenus dans les résolutions d'empâtements consécutifs à certains cas de tyPhlite et d'appendicite
chronïque.
On cloit signaler aussi les résultats très encourageants obtenus par les bains de boue dans le traitement cie fata;1:ie locomotrice progressive dont les douleurs fulgurantes s'amendent
clans un grand nombre de cas. Les maladies à tremblement
du systèmc' nervcux sont aussi heureusement modifiées (sclérose en plaque, chorée).
Enfin, certaines maladies de la peau, surtout celles provenant d'un trouble de nutrition locale (comme l'eczéma, la pig_
mentation variqueuse avec tendance à l'ulcère) sont justiciables des 'b ains de boue, ainsi que ccrtains eczémas et affections cutanécs sèches (impetigo, acné, Pityriasis et psoriasis).
CONTRE-INDICATIONS DES BOUES THERMALES.
- Goutte aiguë et rhumatisme articulaire aigu; mais la contrcindication principale est subordonnéc à l'état du système
vasculairc ct du cœur (athérome un peu avancé).
Les bains de boue élevant généralemcnt la températurc du
corps, sont naturellement contre-indiqués dans le cas de
troubles profonds des organ cs re piratoircs accompagnés de
congestion pulmonaire avec tendance aux hémoptysies.
Enfin, le brightisme, la pédisposition aux congestions, la
grossesse, une irritabilité nerveuse excessive, d'Ol'jgine médullaire ou autre, sont également des contre-indications.
SOUR ES
CARACTERES PHYSIQUES ET ClIIMIQUES DES
EAUX. - Trois sources principales: La Fontaine Bouillon
et la Fontaine d'Arras utilisées pour le service des bains et d
la buvette; la source Vauban, d'un clébit considérable (plus
de ISO millions de litres par an) pour l'embouteillage des
eaux destinées à l'exportation.
Eaux ti\des : 26° à l'émergence, d'une limpidité parfaite;
leur minérali alion totale cst de 1 gr. 35 par litre (analyse de
Willm). Lég"rement bi- arbonatéescalciqueset magnésiennes,
les principes dominants sont: le sulfate de chaux (0 gr. 612),
Ie sulfate de magnésie (0 gr. 324), puis les sulfates de potassium et cie sodium et les chlorures correspondants avec trace
de fer et d'iode.
�SAINT-AMAND-LES-EAUX
,~n
résumé, ~au:.
indéterminées, plutô~
sulfatées calciques
legeres, très dlUretlques, les eaux de Samt-Amand sont employées sur place à l'intérieur comme médication adjuvante
des bains de boues; facilement supportées par l'estomac on
les donne à la dose de deux à douze verres suivant les indications. Elles facilitent l'action éliminatrice et résolutive des
bains de boue par une diaphorèse et une diurèse très m"rquées.
Sédatives par le sulfate' de chaux, et en raison aussi de
leur température, elles con viennent dans l'hyperchlorhydrie,
aux neurasthéniques excités, et, en général, aux gastropathes
à diathèse acide (uricémiques). Elles sont inversement contreindiq uées C}lCZ les hypoch lorhydriques et les apeptiques .
RESSOURCES ACCESSOIRES. - En dehors des bains
de bouc ct de l'usage interne de l'cau, on utilise, à SaintAmand, à titre' complémentaire, les bains et les douches, les
premiers à eau courante tiède, à titre de sédation, chez les
neurasthéniques ct névropathes; les secondes (chaudes ou
très chaudes, douches-massage), comme complément de la
médication Boues.
En outre, hydrothérapie froide parfaitement aménagée.
Saint-Amand-les-Eaux (14.000 habitants), dans le département
du Nord, 1t 240 kilomètres de Paris (ligne de Douai).
L'étaùlissement thermal est 11. 4 j,ilomètres de la ville et il
500 mètres de la grue de l'Qntaine-Boui ll on .
Poste, tél('graphe, téléphone.
Trois express par jour de Paris.
Dur "e du trajet: 4 heures.
Altitude: 17 mètres.
limat: s{:datif.
Aspect général du pays: plaine; vastes forNs (6.000 hect ares),
Distractions de la station: casino-théâtre (en juillet et aollt) ,
promenades en forêt, visites aux grands établ issements industriels
régionallx ct aux usincs, chasses très giboyeuses, pêche.
l'rix moyen des hÔtels: de 6 1t 15 fr. par jour.
Epoqucs les plus favorables pour le traitement: mai et juin
pour les neurasthéniques excités et les gastropathes acides; juillet
ct aoC\t pour les malades justiciables de la médication boucs.
Saboll du J 5 Inai aU lOt" oelobre.
lIfédecills :
MM. Bretoll, Corel, Gardil1ol1, TLiroux'x"
�SAINT-CHRISTAU
(Basses-Pyrénées)
Bica/'bonatées, (el'/'ugineuses, s~tlraée
thermales
cui!:/'c!tses,
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES, - Les
sources de St-Christau sont au nombre de cinq:
1° La source des Arceaux, d'une extrême abondance, est le
type deg eaux de la station. Froide (13°), d'une saveur légèrement styptique et douée d'une onctuosité très appréciable, elle
est caractérisée au point de vue chimique par la présence d'une
quantité de cuivre très faible si l'on ne considère que le chiffre
qui la représente (0,0003, évaluée en sulfate de cuivre), mais
relativement importante si l'on a égard aux faibles proportions
des autres éléments qui lui sont associés (chaux, soude, magnésie, potasse, fer, chlorures, acide carbonique, silicique,
sulfurique et azotique) ;
2° La source du Prieuré, tiède (26°), d'une odeur parfois sulfureuse, Cst plus minéralisée que l'eau des Arceaux, plus riche
en cuivr{), sensiblement chlorurée et alumineuse, mais son
captage encore insufiisant n'en permet qu'un usage restreint.
3° et 4° Les deu,"( sources Bazill et Tillot, analogues à celle
des Arceaux, sont en ce moment inutilisées;
5° La source du Pêcheur, sUHUre\lSe froide (14°), se sépare
nettement du groupe précédent,
MODES D'EMPL L - La cure de St-Christau est mixte.
Mais bien que la boisson y ait une part importante, c'est au
traitement externe que doit être attribué le rôle prépondérant,
En boisson l'cau des Arceaux ct celle du Prieuré sont prises
à la dose de deux à dix verres par jour, y compris J'eau des
repas. Celle du Pêcheur à la dose d'un demi-verre à u-ois
venes,
Les applications externes, effectuées presque exclusivement
avec J'cau des Arceaux, consistent en bains générr,ux et locaux,
�SAINT-CHRISTAU
fo~entais,
irrigations, douches et pulvérisations. Les pulvénsatlOns surtout présentent à St-Christau une importance
considérable et contribuent à donner à la thérapeutique de
la station un caractère particulier. Leur administration méthodique y est soumise à la surveillance quotidienne du médecin
qui en prescrit l'emploi. Une instrumentation variée, créée
spécialement en vue des besoins de la station, permet de graduer avec une précision rigoureuse leur force de projection,
leur abondance, leur finesse ainsi que leur température, et
d'adapter ce mode d'application de l'eau à des opportunités
très diverses et à des localisations multiples.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - L'ingestion de l'eau des
Arceaux est généralement suivie d'une abondante diurèse
avec élimination de sable urique chez les sujets arthritiques.
Elle provoque parfois momentanément un peu de constipation.
Le traitement externe combiné avec la boisson produit une
stimulation légère des sécrétions cutanées, et des modifications de la fonction épidermique qui se traduisent au début
par une sensation d'assouplissement de la peau, plus tard, si
le contact est très prolongé, par de la sécheresse et de l'amincissement de l'épiderme. Une très légère poussée thermale
est parfois la conséquence du traitement.
L'action hydrothérapique de la pulvérisation prête un conCours efficace à l'action intrinsèque de l'eau minérale, soit en
favorisant son activité propre, soit en agissant synergiquement
à elle.
INDICATIONS. - D'une façon générale, la cure de SaintChristau exerce une action résolutive et modificatrice particuli l'ement manifeste dans les processus inflammatoires cluoniques à forme congestive, variqueuse, exsudative, ulcéreuse,
prolifé'rante ct 11ypersécrétante. Elle paraît agir d'une façon
très évidente sur les éléments vasculaires et sur les tissus
épithéliaux en voie d'hypel'génèse et de paralcératose.
Les eaux de Saint-Christau, d'après les plus anciennes tntditions, ont été toujours employées principalement dans les
affections de la peau. Depuis un certain nombre d'années, cette
indication tend à s'étendre et à se particulariser d'une manière encore plus spéciale, en s'adressant aux affections des
muqueuses qui, par leur contiguité, leur structure anatomique
ou leur solidarité fonctionnelle, ont d'intimes rapports avec
la peau, la muqueuse bucco-linguale en particlilier.
�SAINT-CHRISTAU
Les leucoplasies ou leucokératoses bucco-linguales, si redoutables par la malignité de leur évolution, et les glossites tertiaires, qui se combinent si souvent avec ces affections, peuvent être considérées aujourd'hui comme l'indication la plus
spéciale de St-Christau. Leurs complications érosives ou fissuraires bénéficient particulièrement du traitement qui d'ailleurs s'adresse peut-être plus efficacement encore au processus
sclérogène qu'à la plaque leucop lasique elle-même. Les autres
localisations leucoplasiques, la localisation vulvaire en particulier, sont également traitées avec avantage.
Les affections eczémateuses ont toujours occupé et occupent encore une place des plus importantes parmi les indications de la station, dont le climat très sédatif est un utile
auxiliaire du traitement thermal. Les eczémas impétiginisés,
les formes dites séborrhéiques, les séborrhéides, bénéficient
particulièrement du traitement ainsi que l'eczéma variqueux
compliqué ou non d'ulcération ou à tendance hyperplasique.
Il en est de même des .lichénifications secondaires et
aussi du lichen plan dont certaines formes rebelles, le
lichen corné en particulier, trouvent dans les douches tamisées
de St-Christau une médication réellement efficace.
A côté de ces indications majeures, le traitement de SaintChristau s'adresse encore avec avantage aux rhinites et rhinopharyngites chroniques à forme atrophique ou catarrhale,
aux blépharites et blépharo-conjonctivites catarrhales, que
l'on traite par des pulvérisations fines et chaudes 11 l'œillère, 11
certaines glossites superficielles desquamatives, aux glossodynies et papillites linguales, aux métrites catarrhales du col et
aux leucorrhées, à l'acné et au psoriasis.
Chez les sujets dont les voies digestives sont inta.ctes, l'arthritisme et la gravelle urique sont souvent améliorés par le
traitement interne. Le traitement général, grandement aidé
par l'action sédative du climat, convient tout particulièrement
à la neurasthénie consécutive atl surmenage.
CONTRE-IN DICAT IONS. - Rarement absolues eu égard
;l la douceur d'action du traitement. Dans l'eczéma l'état aigu
ou subaigu est une contre-indication formelle dans certaines
formes très irritables et chez les sujets neuro-arthritiques extorpides et chez les sljet~
'itables, mais non dans les f()rme~
lymphatiques. Dans les leucoplasies, les complication s épithéliomateuses ne sont pas aggravées et peuvent mC:me être
momentanément améliorées par le traitement, mais le' retard
�SAINT -CI mrS'!'.A l '
qui en résulte peut compro mettre le succès d'une interven tion
chirurg icale opportu ne. L'ensem ble du traiteme nt et surtout
le climat sont peu favorab les aux sujets affectés de congest ions
passives et de pléthore abdomi nale.
Saint·Ch rish\U: propriété particuli ère, commune cie Lurbe, ar·
rondisse ment d'Oloron (Basses- Pyrénées ).
à
Ligne du Midi. Embranc hement de Pau IL Oloron. D'Oloro n
voiSaint-Ch rista)l: 8 kilomètr es. Service de correspo ndance par
tures en attendan t l'achèvem ent prochain jusqu'à la station SaintChristau -Lurbe, du chemin de fer d'Oloron 11. Bédous.
Deux courriers par jour, télégraph e.
Situation topogra phique: IL l'entrée de
Altitude : 320 mèt~es.
de la
la vallée d'Aspe, au pied des première s grandes montagn es
voichaine pyrénéen ne. Terrain boisé, prairies. Bonnes routes de
LureS. C limat doux et tempéré.
Constitu tion géologiq ue du sol : marnes et calcaires cristallis és.
Prix des hôtels: de 6 à X2 fr. par jour (chambr e et repas).
ns
Distracti ons : très beau parc, voitures de promena de, excursio
de
,
d'Osseau
d'Aspe,
vallées
ues
pittoresq
les
dans
nombreu ses
Barétous , etc. Jeux sportifs, chasse, pêche, casino, théâtre.
er
Saison officielle : du x r juin :lU x octobre. L'établis sement reste
ouvert longtem ps avant et après ces dates.
1I1édcrÏllS :
MM. Bénnrd* , Foix.
21
�SAINT-GERV AIS
(Haute-Savoie)
Chlorurées , sulfal ées, lég èrement
slf
l' e l .~e8
Samt-Gervais est à la foi s station thermo-minérale a YCC
ses trois sourccs principales: GOlllard, de At ey et du Torr ellt ,
émergeant des roches primitives du massif du Mont-Blanc,
et station climatérique de montagne.
L'altitude varie cie 600 à 850 mètres, des bains du Fayet au
village de St-Gervais, et l'influence indirecte des glaciers
donne encore à certaines parties de la station les propriétés
d'une altitude supérieure. L'air pur et frais, remarquablement sec, que ne peuvent agiter les vents clu N.-E. , ajoute ses
qualités toniques et sédatives aux cff ts généra.ux des caux.
Le débit des sources est de 375.000 litres en 24 heures, dont
332.000 pour les sources Gontard et de Mey confondues dans
l'usage, et 43.000 litres pour celle du Torrent.
CARACTERES PHYSIQUES ET CIIIMIQUES DES
EAUX. - a) Sources Gontard et de Mey. - Eau ch" ude à
38°, densité 1005, claire, limpide, incolore sous \m petit volume, bleuâtre, opalescente en grande masse, douce et onctu euse au toucher; odeur inappréciable; saveur sa line non désagréable, ne laissant aucun arrière-gollt ; réaction acide à
peine sensible au tournesol; min éralisation totale 4 gr. 684,
dont les principaux éléments sont:
Sulfate de soude: 1,492; sulfate de chaux: 0,846; sulfate
de potasse; sulfate de lithine: 0, 102; sulfate de magnésie;
chlorure de sodium: 1,611; silicates; bicarbonates de ; haux :
0,253; acide carbonique libre; bromure de sod ium: 0,034.
Aux griffons s'échappent de grosses bulles de gaz qui renferment près de 90 % d'azote.
b) Source du Torrent. - M~me
origine, même thel'malité et
même composition que les précécle ntl's, il très peu de chose
�SAINT -GERV AIS
près; mais avec cette caractér istique qu'outr e les élément s
déjà cités, l'eau renferm e de l'hydrog ène sulfuré
~inéraux
hbre (0 gr. 005 d'après Wilm). Aussi cette eau est franche ment odorant e, rougit le tourneso l, et laisse déposer un peu
de glairine .
Les eaux de Saint-G ervais sont donc des sulfatée s mixtes
chloruré es sodiques, bromur ées et forteme nt lithinée s. C~
sont les plus lithinée s connues avec celles de Santena y.
Elles ont une grande analogi e avec les eaux de Carlsba d.
MODE S D'EMP LOI. - L'eau de l'une et de l'autre source
est utilisée en boisson, bains et tout autre usage externe. Il y
a donc des buvettes et des bains d'eau dite saline, une buvette
et des bains d'eau sulfureu se; ces derniers installés à la source
même, en raison de l'instabi lité de l'Ho S. Les deux variétés
d'eau fourniss ent égaleme nt aux pratique s suivant es: inhalations d'eau pulvéris ée, bains partiels , pulvéris ations locales
et général es, douches diverses (nasales , pharyng iennes, ascendantes), gargaris mes. Il existe en outre dans la station des
moyens adjuvan ts de cure: 1° Installa tion complèt e d'hydro thérapie chaude, tiède ou froide avec une eau à tempéra ture
constan te de + 8°; 2° Pratiqu e des. massage s (massag es èl'Aix) ;
3° Exercic es variés et surtout cure de terrain naturell e.
ses qualités ,
Exporté e, l'eau de la source Gontard cons~rve
d'une
effets
les
er
prolong
et
ir
et est utile pour entreten
recueill is pour faire des bains à domicile.
cure. Des sçls S~Jl1t
ACTIO N PHYSI OLOGi QUE. - BAINS. - Les bains de
la source Gontard , pris en général à 32°, 33° et 35°, ne produisent ni rougeur à la peau, ni dilatatio n vaso-mo trice'; ils
sont plutôt lénitifs, déconge stionnan ts, comme s'ils avaient
une action élective sur les élément s glandul aires de la peau,
en même temps qu'une action sédative des extrémi tés nerveuses cutanée s, se traduisa nt par une diminut ion du prurit.
Les bains agissen t comme un topique doux, onctueu x, décongestion nant, ne provoqu ent pas de poussée et sont support és
par des malades qui ne pouvaie nt tolérer même un bain
d'amido n.
Ces propriét és si remarqu ables dépende nt évidem ment de
la minéral isation de l'eau, de son état électriq ue et d'autres
facteurs peu connus ; mais surtout, peut-êtr e, de sa thermalité qui se rapproc he de celle du corps humain .
Les bains de la source du Torrent , sans produir e une exci-
�SAINT-GERVAIS
tation ~préciable
à la peau, pris aux mêmes températures,
détermment cependant à la longue un effet substitutif, dû à la
légère sulfuration de l'eau, et utilisé avec grand profit sur
des dermatoses peu irritables, ou qui ont besoin d'un coup de
fouet.
Les pulvérisations sont aussi sédatives et décongestionnantes; elles peuvent être graduées, comme les bains, selon
les cas, au moyen des sources Gontard et du Torrent. Leur
action est remarquable sur un eczéma subaigu, et sur les affections des muqueuses vaso-pharyngiennes.
b) BOISSON. - I. Source GOlltard. - Facilement absorbée,
bien supportée à jcun surtout, l'eau de cettc' source ne détermine, au moment de la prise, aucun phénomène appréciable :
ni lourdeur, ni spasme gastrique; elle ne gêne pas les fonctions digestives, même à fortes doses, au moins dans la grande
majorité des cas. Les doses habituelles varient entre 200 et
1.500 centim' lres cubes par jour, pris lentement, ct avec des
intervalles réglés. Bientôt l'action de l'eau se manifeste par
un effet laxatif plus ou moins prompt, plus ou moins accentué, survenant tantôt après un ou deux jours, tantôt plus
tard, caractérisé parfois par une simple facilité à aller à la
selle, d'autres fois par une vraie purgation se maintenant
quelques jours, GU persistant tout le temps de la cure, et même
au delà. Aucune cause ne rend compte de ces variations; la
dose semble presque indifférente tandis que la répétition fréquente de faibles doses paraît plus active.
En même temps survient, dès le début, une augmentation
de J'appétit: l'eau est eupeptique et aPéritive. Comm.e toutes
les eaux chlorurées sulfatées, l'cau de Saint-Gervais stimule
les sécrétions gastriques chez les hypopeptiques, aidant la
nature à rétablir des s6 rétions normales, diminuant les fermehtations anormales, agissant sur la muqueuse stomacale
plutôt comme' un sérum naturel que comme eau hlorurée.
D'autre part, activant les sécrétions intestinales et diminuant les fermentations, l'eau cl la source Gontard combat les
congestions des organes abdominaux, du foie en particulier, et
surtout l'hypertension portale.
Cependant, après l'effet laxatif, ct à moins qu'il ne soit
trop accusé, survient de la diul'èSl', qui peut aller de 2 à 4 litres
d'urine par jour. Si l'effet laxatif tarde quelquefois et peut
même manquer, il n'en est pas de même de l'effet diurétique
qui se produit toujours: les urines abondantes, claires
�SAINT-GERVAIS
d'abord, se' chargen t de sables si les reins en sont embarra ssés
et rapidem ent accusen t une notable augmen tation de l'acidité
totale. Puis les sables disparai ssent et la diurèse s'accent ue,
alors même souvent que la quantité d'eau ingérée a diminué .
C'est que les analyse s pratiqué es à cette période révèlen t une
constan te augmen tation d'urée, une diminut ion notable àu
taux de l'acide urique, urates; puis peu à peu le retour graduel
de l'acidité totale aux environ s du taux normal, tout en lui
restant longtem ps supérieu r.
II, Source du Torrent . - L'eau de cette source, prise en
boisson aux fuêmes doses journali ères que la précéde nte. produit égalem ent une action laxative un peu plus accentu ée
peut-êtr e, mais elle' détermi ne une légère excitati on des
muqueu ses et des sécrétio ns gastro-i ntestina les; elle active
\ln peu la circulat ion, les échange s respirat oires, comme toutes
les eaux sulfureu ses, mais d'une manière si discrète que les
sans' fièvre ni
excitabl es ct névropa thes peuven t la ~uporte
si bien
diurèse,
la
aussi
produit
Elle
ive.
congest
Poussée
qu'elle remplac e l'cau Gontard , ou alterne avec elle, surtout
chez les enfants qui ont besoin d'être remonté s et tonifiés.
INDIC ATION S. - a) DERMATOSES. - Par sa qualité
' e nerveus e
de topique anLiphlogistique, par son action sédati~
le
locale, l'eau de la source Gontard est des plus utiles d~ns
traiteme nt de toutes les dermato ses irritable s, prurigin euses,
de l'eczém a en particul ier, du psoriasis irrité, des lichens
des prurigo s, des
séborrh éides qui s'eczém atisent facile~nt,
dermati tes. Par son action sur les fonction s gastro-i ntestina les,
par l'élimin ation des toxines et la diminut ion des ferment ati0ns, par la suractiv ité donnée aux échange s nutritifs , elle
modifie en même temps le terrain qui a été un des facteurs de
la product ion de ces dermato ses, ct cette diathèse hérédita ire
ou acquise qu'OI\.a appelée l'arthrit isme.
Par sa faible sulfurat ion la source du Torrent est utilisée
dans les dermato ses qui ont une tendanc e à la chronic ité, et
surtout celles qui, j usti.c iables des eaux sulfureu ses, ont à craindre une trop vive excitatio n par sulfurat ion élevée. On l'utilise encore dans le traiteme nt des acnés, des séborrh ées, du
pityriasis.
b) NÉVROPATHIES. - Les névrosé s, les surmen és neuroarthritiq ues, les neurast hénique s sont traités à Saint-G ervais,
�SAINT-GERVAIS
tirant grand profit de la double action calmante et sédative
des bains et du climat, aidée par une hydrothérapie appropriée, le massage, le régime, les exercices raisonnés.
c) MALADIES VISCÉRALES . - Les dyspeptiques hyperchlorhydriques avec fermentations acides, pyrosis, gastrosucorrhée, trouvent dans l'eau de la source Gontard un élément
tempérant, et les hyposthéniques trouvent d"ns l'eau faiblement chlorurée et sulfurée du Torrent un élément d'excitation
des sécrétions gastriques. Le soulagement s'accentue surtout
dans les dyspepsies douloureuses, spasmodiques, neurasthéniques, par effet sédatif.
Les dyspepsies intestinales, constipation , entérites douloureuiSes, diarrhées dysentériformes des pars chauds sont justiciables des eaux 'de Saint-Gervais, dont l'action élective sur la
pléthore abdominale étend ses indications aux congestions et
engorgeII\ents hépatiques, lithiases, hémorrhoïdes ; aux dysménorrhées hystériques, neurasthéniques en terrain goutteux, aux
aménorrhées nerveuses, aux catarrhes et congestions utérines
des jeunes filles, de la ménopause; enfin à toutes les manifestations de l'arthritisme, qu'elles se traduisent du côté (ks voies
respiratoires (na opharynx, larynx, bronches) par des poussées congestives, des accès d'asthme, ou du côté des organes
génita\lx ou du côté des org::.nes de la circulation.
d) MALADIES GÉN:ÉRALES. - Goutte. - Ce sont surtout les
goutteux dyspeptiques et gros mangeurs qui s'en trouvent le
mieux. h.vzpaludisme surtout lié à l'anémie tropicale. Ici le
climat de montagne produit de rapides effets de guérison
compl'·te.
Enfin les cures de Saint-Gervais forment un ensemble éminemment favorable pour faire une station de puériculture,
s'adressant aux enfants d (générés et débilités qu'une hérédité
chargée voue aux déviations fon tionnelles vi scérales et nerveuses.
ONTRE-INDI ATIONS. -- La Cure de Saint-Gervai s ne
convi nt qu'aux mala:des qui ont besoin de sédation d'une
part et de reconstituants d'autre part; aux congestifs. Eviter
d'y envoyer les dermatoses atones, qui ont besoin d'excitation;
les bacillaires avancés, les cardiaques asystoliques, les affaiblis qui ont besoin dl! stimulation. Les nerveux déprimés de-
,
�SAINT-GERVAIS
vront éviter la cure thermal e. L'âge avancé n'est une contrcindicati on, que si la vieilless e s'accom pagne de dépress ion des
foroes, d'adyna mie.
Saint-Ge rvais, chef-lieu ùe canton du départem ent de la HauleSavoie, r.goo habitants .
A 591 kilo l)1ètres de Paris. Ligne Paris-Ly on par Bourg, Culoz.
Prix de Paris: 77 ff. 60; 52 fr. 35; 34 fr. la.
Durée du trajet (train express) : 12 heures.
Trois courriers par jour pour l aris, Lyon et le Midi. Télétéléphon e au village et au Fayet.
gr~phe,
Climat de montagn e, mais abrité des vents excitants du nord.
Tempéra ture tempérée le jour, fraiche la nuit.
t
Aspect général du pays: Montagn eux, grandes forêts, alternan
avec pâturage s et cultures.
par jour.
I l hôtels. Prix variant de 7 à 16 francs
Distract ions: Casino, promena des variées, parc magnifiq ue, Chamonix et chemin de fer électriqu e, Mont-Bl anc, glaciers, courses
de montagn es nombreuses, guides, mulets, voitures.
Saison du lor juin au 30 septembre.
Médecins:
x
MM. Bastian* , Guériùa ud " Roux.
�SAIN T- HONO R É
(Nièvre )
Sut/un ie' suGliques, arsenic ales, therma les
Saint-H onoré possède quatre sources qui, par leur thermal ité
et leur compos ition, peuvent se réunir en deux groupes . Le
premier est formé de la Crevasse et de l'Acacia le deuxièm e
compre nd la Marquise et les Romain s. La Crevasse est la
source la plus abondan te et la plus souvent employé e. Ces
de\.\x groupes forment deux degrés d'une minéral isation identique' qui sont fort utiles pour nuance r le traiteme nt.
Le débit total de ces sources est d'enviro n 900.000 litres par
24 heures. Cette abondan ce permet d'emplo yer exclusiv ement
l'eau au sortir des griffons , sans en faire des réserves .
Une' cinquiè me somce, la Grotte, est froide j elle est beaucoup moins minéral isée que les autres. On l'emplo ie peu.
J'
CARAC TERES PHYSI QUES ET CHIMI QUES. - L'eau
de Saint-H onoré est tiède (+ 27° pour l'Acacia et la Crevasse,
-j. 31° pour la Marquis e et les Romain s).
Ainsi, l'eau la plus
faib le est la pl us chaude. Elle est incolore et limpide dans le
verre et lég rement bleufltre quand ellc est vue en masse. El le
dégage, aussitôt puisée, de l'azote, de l'acide carboni que et
de l'hydrog ène sulfuré en faib! s proport ions. e dernier gaz
donne à l'eau un goCtt et une odeur caractér istiques mais peu
pronon cés: de telle sorte qu'elle n'est pas désagré able à boire.
Les enfants m'me l'accept ent fa ilement .
Sa compos ition est très comp lexe. l::lle compre nd des carbonates , chlorure s, bromur es, iodures, sulfates , arséniat es,
borates, phospha tes et azotates de sodium, calcium , potassiu m,
lithium, magnés ium, fer et mangan èse, mais ce qui domine
et caractér ise ces caux c'est la présenc e simulta née des composés sulfureu x et arsenica ux t ùes chlorures.
�SAINT-IIONORS
Le résidu total est de 0 gr. 50 par litre pour le premier
groupe et a gr. 39 pour 'le second.
MODES D'EMPl.(OI. - On utilise ces eaux: 1° en boisson, à la dose de 100 à 600 et même 800 grammes, divisée en
plusieurs prises dans la journée; 2° en inhrilation des gaz,
d'eau naturelle ou artificielle,
sans mélange d'excès de vap~ur
dans des salles dont la température ne dépasse guère 25 degrés; 3° en pulvérisations, douches nasales, gargarismes "
4° en bains tièdes, cbauds ou de vapeur, en bains de piscine à
la température moyenne des sources (28°); 5° en douches
générales ou, locales. Parmi ces dernières nous signalerons les
douches de pieds graduées et très chaudes (jusqu'à 50°) qui
sent d'un grand usage et rendent des services appréciés.
L'établissement comporte égdolement un service hydrothérapique.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - L'eau de Saint-Honoré,
au début cl u traitement ou si l'on emploie des doses trop fortes,
est un peu excitante. On peut et, suivant nous, on doit éviter
cette excitation inutile et non sans inconvénients qui, sous le
nom de poussée tbermale, était autrefois recb~é.
Elle
porte sur les muqueuses principalement des voies respiratoires
et y détermine de la congestion et de l'hypersécrétion, sur le
système nerveux ct cause de l'insomnie, de l'agitation, sur les
fonctions digestives en stimulant l'app étit et la digestion.
Après quelques jours ou si, cc qui est préférable, on a agi
avec prudence, au lieu de la pou sée, on observe une sédation
pl'ofonc1e, nerveuse ct circulatoire, qui va en s'accentuant.
Une seule fonction, la digestion, ne participe pas à ce calme,
mais il est probable' que le changement d'existence, la vic au
grand air, l'exercice plus accentué sont pour quelque chose
dans l'appétit et la facilité de digestion qui se manifestent
alor5. Cette stimulation de l'estomac dépasse même quelq1.1efois la mesure, ct, quand elle réveille une hypersthénie latente, elle devient intolérable, causant des troubles dyspeptiques. Elle est donc à surveiller; quoi qu'il en soit l'organisme est mis au repos d'une part et réduit à son minimum
de dépenses pendant que sa ration augmente d'autre part.
]:.n outre de ces e'ffets, Saint-Honoré produit encore les
résultats suivants: la tension artérielle diminue 82 fois sur
100 dans la première moitié du traitement surtout, et tombe
tr s bas chez certains sujets qui sont alors très déprimés. Les
�33°
SAINT -llONO RÉ
échange s generau x se réduise nt: le résidu fixe de l'urine
baisse, l'urée diminue dans 70 cas' sur 100, et le chlorure de
sodium dans 63 cas sur 100. L'action d'éparg ne est donc bien
manifes te dans la majorit é des cas. Elle se traduit d'ailleu rs
par l'augme ntation de l'oxyhé moglob ine du sang et par le
ralentis sement de son activité de réductio n. Elle est sérieuse ment aidée, par, le surcroît d'appor t nutritif dû à la stimula tion des fonction s digestiv es, dans son œuvre de rénovat ion
organiq ue.
Ainsi ces eaux sont essentie llement sédative s, antidép erditrices, stimula ntes de la digestio n et par suite reconsti tuantes.
Leur action élective sur les muqueu ses et la peau s'exerce
sur les élément s cellulai res, les glandes et la circulat ion, décongest ionnant et décapan t ces tégumen ts.
Ajouton s que la petite excitati on nerveus e du début est
prompt ement remplac ée par une sédation profond e rendant
tout travail intellec tuel ou physiqu e pénible. Ce repos complet imposé par les eaux à tant de surmen és est un de ses plus
grands bienfait s.
Toutes ces actions diverses , mais concour ant au même but,
sont facilem ent explicab les par la compos ition de l'eau. L'arsenic, partie constitu tive de la cellule vivante , est un agent
d'éparg ne, son interven tion heureus e sur la peau et les muqueuses est bien connue, enfin il est déconge stionnan t. Le
soufre serait un excitant s'il était à. dose massive , mais à
Saint-H onoré il agit surtout comme modific ateur. Enfin on
sait l'action des chlorur es sur la Dlllrition et sur le système
lympha tique.
INDI ATION S. - Ce sont les maladie s des voies respiratoires qui fourniss ent la prmcipa le clientèl e de Saint10nol"~.
epenela nt ces eaux convien nent à d'autres affections
qu nous énumér erons brièvem ent. Mais avant de les indiqu r,
'omme ces maladie s sont suscepti bles d'être traitées par d'autres eaux sulfureu ses ou arsenica l s, nous désireri ons faire
bien saisir la note spé iale de S,t\int-Ifonoré d façon à préciser
ses indicati ons.
Comme nous l'avons vu, ce qui distingu e es aux c'est
que, tout en réunissa nt d'une façon peut-êtr e unique des éléments constitu tifs importa nts, elles ont, grâce à leur minéralisatio n modéré e, une action douce, parfaite ment tolérée,
tout en étant profond e, et que, par suite, elles convien nent
�SAINT-HONORÉ
éminem ment aux malades déprimé s, aux organes délicats , aux
dans les diverses indiaffectio ns facilem ent irritable s. Aus~i,
cations que nous allons faire connaît re, on choisira d'autres
stations pour les cas rebelles et torpides , et on réserver a,
pour Sairu:-H onoré, les cas qui demand ent une thérape utique
prudent e. Il existe d'aiJ1eurs toute une catégor ie de malades
pour lesquels Saint-H onoré semble avoir été créé. Ce sont
les enfants. Nous nous en occuper ons spéciale ment.
adultes tri1° Voici les maladie s des 'Voies resPiratoires des
onoré:
butaires de Saint-H
a) Le corjlza chroniq ue __
b) Les pharyng ites chroniq ues granule uses des fumeurs ,
des orateurs , des arthritiq ues; l'hypert roPhie des amygda les,'
c) La laryngit e catarrhale, la susceptibilité laryngé e __
d) La trachéite, la trachéo-bronchite chroniq ue, affections
souvent tenaces, mais qUI finissen t par céder au traiteme nt
thermal .
e) La bronchite cl/toniq ue, la susceptibilité broncltique
éteinte pendan t l'été, mais qui se réveille à l'autom ne pour
durer pendan t tout l'hiver et le printem ps suivant .
f) L'asthm e lié à du catarrhe bronchi tique, mais non l'asthme
sec. Ce dernier donne des résultat s incertai ns, tandis que le
précéde nt est presque toujours heureus ement influenc é par
Saint-H onoré.
g) La c0117Jalcsce1lce des bronchites, pneumo nies et Pleurésies.
h) Nous nous arrêtero ns un instant sur la tuberculose pulmonaire , car Saint-H onoré est particul i.èremen t indiqué
pour son traiteme nt. Il modifie la bronchi te et les congest ions
péri-tub erculeus es, et tend à amélior er le terrain. D'autre part
il n'occas ionne pas d'états congest ifs, d'hémop tysies, ne
provoqu e pas de poussées. Loin de là, les petites hémopty sies
d'origin e congest ive ne sont pas un obstacle à son emploi,
car elles cèdent en quelque s jours et ne se renouve llent plus.
Une légère élévatio n thermiq ue vespéra le n'est pas une contre-indic ation.
Pour profiter des eaux le tubercu leux doit porter en lui des
élément s de résistan cc à la maladie . Si son organis me n'offre
pas de ressourc es, si l'invasi on bacillai re progres se sans peine
ct que l'organi sme se laisse pénétre r de ses toxines, la lutte
est impossi ble. Si, au contrair e, les lésions se localise nt,
ne s'étenda nt que lenteme nt et quand des imprude nces ou
�SAINT-HORl~
des fautes thérape utiques les y autorise nt, si l'infecti on est
arrêtée dans ses tentativ es d'empoi sonnem ent général , le
cas est excellen t et l'espoir de la guériso n est permis. Les
eaux y aident beaucou p, quelle que soit la période de la maladie. Cepend ant les cas de début sont toujour s préférab les
parce que les lésions sont moins larges et la, destruct ion moins
profond e. Les arthritiq ues, les gens sobres, ceux qui ne
sont pas astreint s à un travail excessif, qui ont une bonne
aliment ation, qui ne subissen t pas de fréquen ts refroidi ssements et peuven t vivre en plein air, ceux, en un mot, pour
lesquels la tubercu lose est un acciden t et qui peuven t se
défendr e contre elle, tels sont les tubercu leux qu'il faut
envoyer aux eaux. Mais le médecin a souvent la main forcée,
les eaux sont le suprêm e espoir de phtisiqu es qui ont laissé
la maladie évoluer jusqu'à des limites avancée s ou d'autres
qui sont dénués de toutf élémen t de défense . Chez eux
encore, Saint-H onoré, très prudem ment donné, pourra rendre
des services. Cepend ant il faut en détourn er les cas fébriles
et à hémopty sies par érosion.
Mais le meilleu r moyen de ne pas mourir de tubercu lose
c'est, avant d'en être atteint, de traiter la prédisp osition que
l'on a pu acquéri r par l'hérédi té, les maladie s, les privatio ns,
l'alcool isme, le surmen age, etc., et que l'on reconna ît facilement par l"exaIDlen des échange s respirat oires dont l'exagér ation
la caractér ise avec la déminé ralisatio n orgauiq ue. Est-il besoin
d'insist er sur l'avanta ge qu'il y a de' s'attaqu er à des troubles
fonction nels général ement curable s plutôt qu'à des lésions
acquises , à un bacille qui a pris possessi on d'un territoir e?
Les eaux minéral es, dont l'action pénètre plus intimem ent,
plus profond ément que les autres agents thérape utiques, ont
là un rôlo tout tracé et Saint-H onoré, qui r"gle si bien les
fonction s de nutritio n, est tout désigné pour modifie r le terrain tuberculisab1e.
2° A côté de ces indicati ons principa les de
Saint-H onoré,
citons encore en premièr e ligne l'eczéma et l'imPéti go,' le ca- '
tarrlze utérin, et les phlébites.
3° Saint-H onoré convien t admirab lement aux enfants, qui
peuven t y venir dès la deuxièm e enfance . L'eau bien administrée ne détermi nera aucun trouble chez eux. Passons rapidement en revue les maladie s infantil es pour lesquell es cette
station est désigné e:
�SAINT-HONORÉ
333
A toutes les a,ffecti.ons des voies resp.iratoires et autres que
nous avons cItees cl-dessus Il faut ajouter les végétations
adénoïdes, l'adén'Opathie trachéo-bronchique, la convalitJs~enc.
des complications bronclt-~u1Zaies
des fièvres
eruptwes, de la coqueluche, etc., et 1 asthme toujours humide
chez les enfants. Dans toutes ces maladies Saint-Honoré donne
d'excellents résultats. Est-il besoin d'ajouter que c'est, avant
tout, chez les enfants qu'il faut surveiller la menace de la
tuberculose et la traiter.
CONTRE-INDICATIONS. - Saint-Honoré est contreindiqué par les maladies du foie, des reins, de la vessie et du
cœur. Pour ées dernières cependant il y a lieu de distinguer:
une affection bien compensée n'est pas un obstacle absolu à
une cure thermale, elle oblige seulement à des précautions.
L'artério-sclérose modérée n'est pas non plus une' contre-indication formelle.
L'hypersthénie gastrique permanente accompagnée cie phénomènes douloureux et obligeant à un régime strict ne permet pas cI'administrer la boisson qui ne serait pas tolérée et
exaspéœrait l'estomac. La diarrhée est aussi augmentée par
les eaux à l'intérieur. Ces accidents permettent le reste du
traitement.
Nous avons déjà indiqué les formes de la tuberculose qu'il
ne faut pas envoyer à Saint-Honoré, ajoutons-y les hémoptysies cles cavitaires.
RESSOURCES HYGIENIQUES. - Saint-Honoré est situé au milieu d'une magnifique campagne couverte de forêts,
par conséquent peu peuplée. En dehors de l'agglomération
du village, les habitations sont isolées. La cuœ d'air peut donc
s'y fair dans d'excellentes conditions.
Saint. Honoré (N ièvre), 1.800 habitants, est à 302 kilomètres
de Paris, par Laroche et Auxerre et. 11. 3 J 7 par Nevers. Deux
stations: Vandenesse-St-Honoré et Remilly.
Prix de Paris: 35 fr.; 24 fr.; J5 fr.
Durée minima du trajet: I ro classe, par Nevers, 6 h. 41; 2 0 et
30 classes, par Laroche, 7 h. SI.
Deux courriers par jour pour Paris, télégraphe, téléphone.
Altitude; 275 et 300 mètres.
Orientation principale : Ouest.
�334
SAINT.H()O
Rj-<
~
Climat de plaine modifié par le voisinage des montagnes et
les forêts; refroidissement nocturne marqué par des changements
brusques de température.
Constitution géologique du sol: la plaine est formée de cal ·
caires jurassiques, la montagne de roches éruptives: porphyre,
granite, granolite.
Aspect général du pays: superbe paysage très accidenté (Le
Morvan), petites montagnes, ne dépassant [uère 900 mètres, couvertes d'immenses forêts, magnifiques pâ.turages dans les vall ées.
Prix des hôtels; 5 à 15 francs; tout compris.
Distractions: Casino-théâtre, manège, tir, promenades faciles
dans les montagnes, routes excellentes.
Saison: du 1 er juin au xer octobre.
Médecins:
MM. Maurice Binet*, Breuill ard*, Comoy, Comte, Odin*.
�SA INT -NE CT AIR E-L E-B AS
(Puy -de- Dôm e)
Eau x tllel"males et ga::euses
italées mite/es
Clllol'twées .ocliques el lJira1'OO
1
ET CHI CAR ACT ERE S PHY SIQ UES
SOU RCE S.
poss ède les
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t
n
i
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S
X.
MIQ UES DES EAU
Boette (4z0), qui alim ente nt
sour ces de : Saint-Césaire (40°),
à cau cour ante , pisc ines , hyle Grand Etab lisse men t (bai ns
la sour ce du Gros-Bouillon
;
drot héra pie, douc hes loca les)
ains : l'aci de carb on ique
(35°) qui alim ente les Bain s Rom sé en douc hes et bains
utili
est
e
danc
qu'e lle dég age en abon
t tota l d'en viro n zoo.ooo ligaze ux. Ces trois sour ces d'un débi
Coquille, Dames, Saintedes:
froi
ces
tres et les quat re sour
son.
Marie, And ré, sont pris es en bois
ques bicarbonatées mixtes,
Ces caux sont des chlorurées sodi
ique poss ède un noy au eschim
gaseuses (CO z). Leu r form ule
um (z gr. 50), de bica rsodi
de
rure
chlo
de
sent iel com posé
el vien nent sc ratta auqu
gr.)
3
à
50
bon ates â1ca lins (z gr.
es) don t la préd oniat
arsé
ne,
cher cert ains sels (de fer, de lithi ue pou r chaq ue source.
istiq
ctér
cara
une
titue
min ance cons
, à Sain t-Ne ctair e-le -Bas ,
MO DES D'E MP LOI . - Le bain
cour ante , de 34° à 40°. Out re
sc pren d de cour te duré e, à eau
s com plèt es, il conv ient de
ique
érap
les inst alla tion s hyd roth
carbo-gaseuses, à tem péra s
men tion ner les douches vaginale
ture nati ve.
, par doses fact ionn ées,
L'ea u se boit en quan tité 1110dërée
dans l'int erva lle des repa s.
- Cett e « l)'InPhe min éACT ION PHY SIO LOG IQU E.
ière d'un séru m rem onrale )) agit tout d'ab ord à la man re qui, si on outr epas se
légè
n
tatio
tant : elle prod uit une exci
itati on, avec inap péte llce,
la dose utile , peu t deve nir de l'ag
stim ulat ion géné rale ,
cette
de
ce
luen
inso mni e, elr. Sou s l'inf
�S, INT- I~Cl'ArR-<:LE\S
la contractilité musculaire se réveille, le travail des glandes
s'accélère, le pouls se relève, les exsudats pathologiques se
résorbent.
Chimiquement, l'analyse des urines indique un accroissement
dcs 1Il~{ta.i0S
nutritives,' une transformation plus complète,
une éhmmatlOn plus abondante des produits azotés, une augmentation des réserves minérales. Les rapports d'échanges
déviés tendent vers la normale.
l DICATJO -S. - On pourrait dire, d' une façon très générale, que certaines indications découlent des propriétés physiques de l'cau, et d'autres, de ses qualités salines: Les premi' res s'adressant à un état local, les secondes à un processus
nutritif. Les deux influences peuvent se combiner pour agir
sur les éléments nerveux et la circulation périphérique.
Par sa thermalité accrue de l'action du gaz carbonique,
l'eau agit effi accment : a) clans les formes musculaire, articulaire, névralgique (sciatique) du rhumatisme; b) dans les
arthropathics traumatiques, les épanclzemellts synoviaux ct
Péri-articulaires,' c) dans les inflammalions torPides utérincs
et péri-utérilles, avec œdème et mollesse du col; d) dans les
dyspepsies à type hypotJcptiquc, accompagnées d'asthénie
musculaire sans gastrectasie notable, et de fermentation
secondaires. Dans tous ces états, l'eau excite directement la
vitalité cl s tissus au contact desquels on l'amène.
Par sa formule qui la rapproche de celle du sérum sanguin
l'eau de Saint- ectaire-Ie-Bas est très indiquée toutes
les fois où l'on veut so lliciter sans brusquerie mais ..vec ontinuité les fonctions amoindries, stimuler les réactions cie
cléfense ou de réparation. Nous revendiquons le traitement cl
tous 1 s hypotendus, de tous les astlléniqucs :
a) Des en/mzls débiles, porteurs cie tares d'avant-garde du
lymphatisme (éruptions d'ordre vaso-moteur, chapelets .ganglionnaires, sécrétions catarrhales des muqueuses senSOrielle,
:térienne, digestive), alors surtout qu l'intestin fmgile ontrc-indiqu telle ure arsenicale trop a c ti~c;
"
b) Des anémies cie tou s ordres: sco.lalrc, avec deprcsslOn
n J'veu se, céphal ~e;
to,nqurs,' secolldazrcs/
c) Des clzlol'o-mlémiques/
d) Des lymplllldélliqul's/
/') Des albulltÎ1ll1riques : que l'albuminurie vien~
du rein
primitivement touché; qu' 'Ile résulte .d'll ~on
tlOnnement
imparfait d'un glande ou d'un organe dlgesl1fs, ou plus lar-
�SAIN'I'-NECTAIRE-LE-BAS
337
gement d'une cause dyscrasique, l'albuminurie relève du
de Saint-N ectaire-Ie-Bas, sous condition des réserves formulées d'autre part.
Dans ce groupe, je citerai d'abord les albuminuries de croissance (pré-gouttteuse, Clyclique, orthostatique), s'accompagnant d'hypotension, de phénomènes nerveux, de troubles
va&culaires surtout localisés au niveau du système porte; les
albuminuries digestives liées à une ~labortin
incomplète ou
vicieuse dies albumines alimentaires, à des funnentations
provoquant la résorption de produits toxiques; les albuminuries résidttales d'origine taxi-infectieuse ou encore les albuminuries liées' à un processus dégénératif actuel. Dans les
deux cas, les échanges nutritifs plus complets et le regain
de vitalité des éléments nobles permettent à ceux-ci de se
réparer, en subissant au minimum le passage nocif de produits de désassimilation mieux éraborés.
CONTRE-INDICATIONS. - Celles-ci résultent de la
ccnnaissance des actions physiologiques. Saint-N ectaire-leBas ne peut convenir aux névroPathes irritables, aux stlzéniqu'{!s, aux pléthoriques artériels, aux hypertendus (au-dessus
de 22 Potain) aux tébricitants qui ne feraient pas les frais de
combustions ~lus
actives, aux néoplasiques chez qui il n'y a
pas lieu d'activer les formations cellulaires.
Parmi les albuminuries, nous devrons exclure l'albuminurie
suite d'infection t1"Op récente, alors que l'on peut craindre un
retour offensif de l'in flammation rénale. L'albuminurie chez
les brighliques dont le cœur' ou le foie sont manifestement
insuffi.sants. L'albuminurie chez les bacillaires.
traiem~n
Saint-Nectaire-Ie-Bas, arrondissement d'Issoire (Puy-de-Dôme).
A 450 kilomètres de Paris, Iign~
Paris-~Ime,
arrêt des express
Il Coudes (22 kilomètres) et IssolIe (24 lulomètres).
3 courriers par jour.
Télégraphe et téléphone avec Paris.
Altitude; 700 mèlres.
J30nnes roules perméables.
Bois de sapins; .aore marine curieuse.
Prix des hôtels; de 5 Il 15 francs tout compris.
Distractions; Casino-théâtre, promenades faciles, pêche de lacs et
de rivière (truites, écrevisses).
Saison; du Io r juin au I ar octobre.
Médecins:
MM. Ducrohi!t*, Geneix, Porge*.
22
�SAINT-NECT AIRE-LE-HAUT
(P uy-de-Dôme)
C7llo1'tl1'ées , bica1'bonatée' mixtes, lhel'lnales
Dix sources minérales et thermales naturelles alimentent
la station de Saint-N ectaire-le-Haut ou Mont-Cornadore.
1° La source du Mont-Cornadore, débit 80.000 litres eu
24 heures, thermalité 41° c. - 2° La source du Rocher, 151 .000
c. - 3° La source Intermittente, ou source des Garlitres, 4.~0
çons, rivale de la célèbre Bubeuquelle d'Ems, 33° C., et 1gr. 400
d'acide carbonique, utilisée comme douche naturelle ascendante vaginale.
Le service balnéaire se fait sans aucune pompe ni mécanique ou chauffage artifici.el : les eaux arrivent directement et
naturellement des griffons dans les baignoires.
BUVETTES. - 1° La petite source Rouge, 18° c., ferrugineuse;
2° la source Romaine, 10° C., acide carbonique libre (I,36s6)et
arsenic (0,0053) ; 3° la source du Parc, spéciale des maladies
des voies urinaires et surtout de l'albuminurie; 4° la Grande
source Rouge, 18° c., traitement de la chloro-anémie' ; 5° et
6° les sources de la Vallée et Baudoux ; 7Q la source Morange,
concourant au traiœment des affections gastl-iques.
CARACTERES PHYSIQUES ET CIIIMIQUES. - L~s
eaux de Saint-Nectaire-le-ILaut sont chlorurées-sodiques, iodurées, b.-carbonatées, ferrugineuses, ars.enica:les, mercuri Iles, lithinées (0 gr. 260), très gazeuses: 1 gr. 760. Leur température varie de 8 à 43 degrés, ce q\1Î permet de les uti liser
à l'état naissant.
Limpides et transparentes à l.e ur point d'émergence, elles
prennent à l'air une couleur légl.rement louche. On tueuses
au toucher elles forment une espèce de savon au contact de la
1 eau. Leur analyse révèle les prin i pes minéraux les plus
riches et 1 spI us variés.
�AINT-NECTAIRE-Lë-HAUT
330
EAUX DE SAINT-NECTAIRE MONT-CORNADORE. - Bicarbonate de soude, bicarbonate de cbaux et bicarbonate de magnésie : 2 gr. 01; chlorure de sodium : 2 gr. 06; sulfate de
soucie: 0 gr. 16; potasse carbonatée: 1 gr. 06; phosphate cie
soude: gr: 25 ; phospbate de cbaux : gr. 66; fer carbonaté:
1 gr. 015. Total: 7 gr. 215.
°
°
SÉRUM SANGUIN. - Bicarbonate de soude, lactate de soude,
bicarbonate de cbaux, bicarbonate de magnésie : 5 gr. ; chlorure de sodium, chlorure de potassium, chlorure d'ammonium:
5 gr. 50; sulfat~
de ,soude, sulfate de potasse: 1 gr.; phosphate
cie soucie, phosphate de magnésie, bicarbonate de soucie:
gr. 50. - Total: 12 gr.
°
MODES D'EMPLOI. -Ces eaux froides ou chaudes sont
utilisées en bains, douches, douches écossaises ou boisson,
suivant leur température et leur minéralisation. Grâce à leur
nombre ~t à leur variété les médecins traitants ont ù leur disposition ce qu'on a si justement appelé: « la Gamme hydrologique ». L'abonclan e des sources permet d.e clonner des
bains à eau courante; le massage est pratiqué comme traitement adjuvant de la cure thermale.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - Les eaux de Saint-Nectaire-le-Haut, véritable lymPAe minérale, sont les plus rationnelles clans les cachexies, les anémies, les mauvais états généraux qui supportent difficilement les traitements médicinaux
ordinaires, puisqu'elles infusent di.rectement dans les veines,
par leur absorption immédiate, les principes minéraux qui font
défaut à l'organisme débilité: c'est le la.va.ge uatl/rel du saug.
IND I CATIONS. - Les ea\IX de Saint-Nectaire-ie-llaut
sont un des plus puissants médicaments ontre les engorgements de la matrice, les leuchorrées atoniques, l'état lymphatique des aclulbcs, et parti uli"rement des enfants. Leur fficacité est reconnue contre les différentes formes de la scrofule,
l'atonie cles voies digestives, la goutte, les rhumatismes, et
surtout la sciatique.
ESTOMAC. - Des expériences faites à la station en 1893 il
résulte que: Les eaux du Mont-Comadore, à la dose dr.
280 cc.,prises aVant le repas, diminuent l'acidité gastrique fL'w.
L'actiun de l'cau e~t
d'aut~lI
plus active que ~ a pri se a été
�340
SAINT -NECT AIRE-L E-llAU T
plus rapproc hée du repas d'épreuv e. L'action est d'autan t
plus marqué e que la quantité absorbé e est plus considé rable.
REIN ' . L eau du Parc est remarqu able pour la guérison des albumin uries phospha turiques puisqu'e lle abaisse
le chiffre de l'ac,ide phospho rique excrété et diminue sensible ment son rapport à l'azote total de l'urine. Elle occupe le premi'e r rang dans le traiteme nt des albumin uries qui dépende nt
d'une viciatio n nutritiv e ou d'un surmen age du système nerveux. ette cure est indiqué e aussi dans les albumin uries de
croissan ce et dans 'clics qui suivent la scarlatin e, la fièvre
typltoïd e ou la diphtéri e. Ces eaux seront aussi conseill ées aux
albumin uriques dont les fonction s hépatiq ues sont languissantes, et à ceux qui ont des ferment ations intestin ales anormales ou ex.lgérées.
CfILOR0 -ANÉMlE . - Ue:lll de la Grallde source Rouge
agira
efficacement dans les anémies par déperdi tion d'origin e
anoxem lque, dyspeps ique, ou par épuisem ent nerveux ,
dans les anémies diathési ques ou toxiques, dans celles des
convale scent ·, et dan ' la chlorose (Jeunes filles et enfants ).
MÉTRIT ES. Les eaux de Saint- ectaire- le-Haut employées en bains avec le spéculu m grillagé , ou mieux au
moyen de la célèbre douche aSCelldallte naturell e ou Source
Intermi ttente, guérisse nt 1 s flueurs blanche s, les engorge ments péri-uté rins, suites de couches , mélrites chroniq ues,
ulcérati ons chroniq ues.
RlIUMA TI MI!: . On les utilie avec succès en bain s et en
douches dans 1 s rhumati smes aigus et chroniq ues bt surtout
dans la névralg ie sciatiqu e.
ONTRE -l Dl ATION S. ~
Dans les ardiopa thies, les
affections pulmon aires, - le états congest ifs divers hez
l..:s névropa thes ~ dan les affections r~nales
étendue s - dans
l'art ~rio
sclérose.
SllÎnt-Ncctnirc-lc-llaut, commune clu Puy-cle-Dômc, 540 llauitunts.
440 kilomèrc~
de Paris, ligne clu lJourbOllnab, ~lIrc
de 'ùucles
1\ ~l kilomètres cie la station. Durée minima clu trajet i 9 heures.
�SAINT -NECT AIRE-L E HAUT
Postes, télégrap he, téléphon e.
ue
Altitude : 784 mètres, climat tempéré, sec, terrain volcaniq
(orgues basaltiqu es).
Admirab le pays de sites et d'excursi ons.
couHôtel du Mont-Co rnadore, très vaste et très étendu, avec
région;
la
dans
unique
on
dispositi
sement,
l'Etablis
11
nt
loir conduisa
nombreu ses villas.
,
Eglise romane XI" siècle, château de Murols, dolmen, cascades
lacs. Voitures et omnibus de la gare de Condes à la ·station.
(Ecrire ou télégrap hier.)
Saison du lor juin au 1 er octobre.
Médecin s:
1\1 M. Dncrohe l*, Porge*, A. Verse,,") '.
�SAIN T-SAU VEUR
(Hautes -Pyréné es)
,1/1fl/rh ',
snrliqlle s, Il!,'/'ma/ r's
II Y a deux source ;\ Saint-S auveur, toutes deux d'émergence naturell e, L'une, la Source d,es /James, très ancienn e,
affectée exclusiv ement pour ainsi dire au service des malade s'
l'autre, la S01/rce de la //ol1tala de, accesso irement utilisée,
surtout en boisson.
Le débit de la ource des Dames est de 12.000 litres en
24 heures.
CARA TERES PllYSl Q ES ET CHl lIQUES , - L'eau
de la source des Dames est tempéré e (+ 34°), laire, limpide ,
transpa r nte, Ile tient en suspens ion, sous forme de flocon s
multiplc s, une notable proport ion de barégin c. Sa sav ul' st
hépatiq ue, on od ur lég"r ment sulfhyd rique. Elle doit à sa
forte min ~ rali
'ation alcaline , à la grande quantill- de mati\re s
organiq ues 'ct d'azote pur qu'ell renferm e, de produir e un
sensatio n particu lihe c1'ollctuosiN. On dit qu'elle est dOllce au
toucher. Au point d vue himique c'e tune sulll/l'fe sodiquc
forte (22 mil!. de sulfure d sodium par litre).
MODE S D'EMl' I. 1. - La baIn lation et l'hyurot hérapi
forment la base de la cure hydro minéral e. On tire toutefoi s
un excel lent parti d' une importa nte in ta ll ation de douches
rectales ct vagina l s, d l'au en boisson t du ma 'sage.
ACTIO PIIYSI OLOGI Q E. - Les caux de Saint-S auveur, éminem ment sédative s t recotlsli t!lalltes ont en plu s
une ac/ioll Nec/ive sur l'appare il utéro-ov arien.
L'action shlali7/c ne peut s'expliq uer par la composItion
chimiqu e des caux. Cell -c i ejt analogu e à c 11 des autre~
so urces sul fUlc\., ses, qui toutes sont excitant es. Et c 'pendan t
�, AINT-SAUVEUR
343
les effets des bains se traduisent par une lassitude agréable, le
bien-être, le' calme, Le climat lui-même est sédatif.
L'"ction reconstituante S'l! manifeste:
1° Localement par une tonicité plus grande des organes
génitaux urinaires; 2° par une modification sensible de l'état
général qu'on r.econnaît au bon aspect des malacles et au
retour intégral de leurs fonctions physiques ; 3° par une rcmarqua.ble modification cie la richessc du sang, Sous l'influence d'une seule cure la teneur en hémoglobine et la: valeur
globulaire peuvent s'accroître' d'un tiers.
est l'action élective sur l'appareil
N on moins iltéres~a
utéro-ovarien. Une femmc bicn portante n'a pas d'habitude
plus conscicnce de son utérus que de son foie ou clc son cœur.
Quelqucs bains suffiront pour qu'elle éprouve des épreintes,
des sensations vagues, qu'en un mot elle sente sa matrice.
Plus prolongée la balnéation pourra produire l' llydrorrltée
tharmale, d'observation fréquente à Saint-Sauvcur et qui
témoigne cl' un excès de tension dans les capillaires cie la
muqueuse utérine. Inutile de multiplier les exemples. Ces
faits attestent d'unc façon suffisante l'action spéciale que les
eaux exercent sur les centres génitaux.
INDICATIOr S. - De ce qui précède, on peut inférer que
Saint-Sauveur est le type des eaux thermales sédatives. Là est
le caractère clinique de la station. Depuis longtemps, l'expérience ct la trad ilion ont consacré l'importance de son rôle
thérapcutique dans la pathologie nervcuse et utérine.
Ces eaux trouvent leur indication et leur spécialis"tion dans:
1 ° LES FAU SES MÉTRITE. Pru' faus es métrites il faut
entendre l'aménorrllée, la dysménorrh ée, la lcucorrhée, les
catarrhes simpZes, l'engorgement, la congestion, l' hypertrophie cllronique, l' hy per Plasie, 1a subim'olutioll, les déviations
et les prolapsus. Toutes ces affection s dérivent d'une nutrition défectueuse créée et entretenue par des m"laclies constitutionnelles.
2° LE MtTRITE
HRONIQUES VRAIE .
3° LES PHLEGMASIES PÉIU-UT[.;RINES OU DU DASSIN.
Ce
groupe comprend les salpingites, les ovarites, la celbllite, les
pclvi-péritonites.
4° L' o'1,aralgie et l' Ilystéralgie. -
Ces hypéresthésies diffu-
�344
SAINT-SAUVEUR
sées sur tout le système génital sont rarement le fait d'un trouble fonctionnel isolé .de l'ovaire ou de l'utérus. Ellcs ont très
souvent pour point de départ des lésions très diverses: de la
muqueuse utérine (cicatrices, déchirures); du paramétrium
(nodules cicatriciels, fausses membranes); du péritoine
(adhérences); dlCs ovaires (adhérences, prolapsus, kystes,
sclérose, etc.); des ligaments (œdème, inflammation chronique) ; des muscles du vagin, etc. Toutes ces lésions jOtlcnt
Ic rôle d'épines au sein des tissus. La médication à la fois
résolutive et sédative leur convient à merveille.
5~ LA STÉRILITÉ. - Dans tous les cas, qu'elle relève d'une
diathèse, d'un trouble fonctionnel ou d'unc lésion inflammatoire, la stérilité disparaît sous l'action spéciale, pathogénétique, qui, au siècle dernicr, a fait qualifier les eaux dc SaintSauveur d'engrosseuses.
6° LE ACCIDENTS DE LA PUDERTÉ ET DE LA MÉNOPAUSE. Ces accidents sont le plus souvcnt sous la dépcndance de diathèses (herpétismc, arthritisme) qui ressortissent particulièrement à la cure de Saint-Sauveur.
7° LES FAUSSES COUCHES. - L'uniquc cause des fausscs
couchcs à répétition résidc parfois dans une névropathie exagérée.
go LES AFFECTIONS NERVEUSES EN GÉNttRAL. - A signaler
dans le nombre celles où la cure se montre très efficace : la
1ICurasthJnie dans ses formes cérébro-spinale, c::..rdialgique
et gastro-inte tinale; l'hystérie dans ses formes spasmodiquc,
vaporeuse, hyperesthésique; les névralgies (intercostales,
tic douloureux de la face) ; ces états particulicrs désignés
sous le nom d'irritabilité, impressionnabilité, nervosisme ,. lc
rhumatisme dit nerveux; la névropathie urinaire chcz
l'homme.
CONTRE-INDICATI NS. - Une ure à Saint-Sauvc'Jr
est contre-indiquée dans: les affections pelviennes aiguës ou
néoPlasiques __ les lésions nervemes, les fibromes interstitiels
ou sous-muqueux,· les affections rénales et cardiaques avancées,
lc rhumatisme articulaire.
HONTALADE. - Cette source sulfurée sodique faible, bitumineuse, légèrement arsenicale, très analogue à la source
�SAINT-SAUVEUR
345
vieille de Bonnes, est surtout employée en boisson dans les
affections des bronches, les dyspepsies nervo-motrices et l'entérite chronique des pays chauds.
Saint-Sauveur, station dépendant de la commune de Luz.
A 878 kilomètres de Paris, ligne par Bordeaux, Pau, Lourdes,
Pier~ft
: de là chemin de fer électrique jusqu'à Luz (10 kil.) ;
trajet par l'express : 1.5" h. 24; trajet par train de luxe (2 fois
par semaine), 14 h. 32. Prix de Paris: 98 fr. 35 lro classe.
Toutes les gares délivrent des billets avec arrêt facultatif à
Lourdes.
Pour Paris, 2 courriers par jour. Télégraplle. Téléphone.
Altitude: 750 mètres. Climat tempéré.
Aspect général du pays : grande montagne, bois, prairies, excel.
lentes routes.
Prix des hôtels : 7 à 20 francs; tout compris.
Distractions de la station: Casino, promenades faciles. Excursions : cirques de Gavarnie et de Troumousse, brèche de Rolilnd,
Gèdre, Héas, pics de Bergous, Viscos, Midi, Mont-Perdu, etc.,
lac d'Ardiden, etc.
POlir tous renseignements de tourisme s'adresser au Comité
d'initiative des Hautes-Pyrénées (siège à Tarbes) .
Saison du l or juin au 1 er octobre.
M édecins:
MM. Druène*, Macrez*, Sabail*.
�SALIES-DE-BÉARN
(Basses-Pyrénées)
CltorU1'ée,~
bl'Omo-iodlll'ées (m'lcs, sodiques, (l'oides
Quatre sources salées: le Bayaa, le Griffon et les deux puits
d'Oraas, Ceux-ci émergent à 5 kilomètres de la ville et l'eau
qu'ils fournissent est surtout emp loyée pour l'extraction du
sel, tandis que le Bayaa et le Griffon, situés à Salies même,
sont presque exclusivement utilisés à J'établissement thermal.
Le Bayaa, qui est la source médicinale de Saliesparexcellence, débite 50 mètres cubes par vingt-quatre heures,
L'eau-mère, ou résidu de la fabrication du sel aux Saline,
trouve également à Salies un large emploi thérapeutique,
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES, - L'cau
du Bayaa est limpide, d'une saveur fortement salée, avec
arrière-goût amer. Vue sous une certaine épaisseur, elle présente une belle couleur ambrée, dorée, rougeâtre, Sa densité
varie de 22° à 24° à l'aréo mètre de Beaumé, Sa température
est de 15°, Elle ,est neutre au papier de tournesol. Son poid s
spécifique élevé tient à l'énorme proportion de sels dissou s,
258 gr. par litre, dont 250 gr, de chlorure de sodium,
Il s'ensuit que le malade tend à surnag r dans le bain,
d'où la nécessité de J'y maintenir à l'aide de courroics, Lorsqu'il sort du bain ou de la douche, sa peau reste couverte de
fins cristaux de sel. De même tous lés objels mis au ontact
de l'eau minérale s'altèrent et se corrodent rapidement et profondément, Depuis longlemps on a adopté les baignoires de
bois comme seules inaltérables et propres à conserver le micux
à l'eau du Bayaa ses qualité physiqu s, son électricité t sa
composition chimique intégrale,
L'eau du Bayaa est surtout riche en chlorures de sod ium, de
calcium, de magnésium, en sulfates de soude et de magnésie,
et beaucoup moins en bromures et en iodures, C'est une eau
�SALŒS -DI'.-Rl tA RN
3+7
chlorurée sodique torte, brolllo-iodurée, qui contien t aussi une
matière organiq ue apprécia ble,
Ce dernier élément fait défaut dans l'eau d'Oraas qui présente par suite plus de rudesse au toucher et qui ne donne
pas les mêmes effets thérape utiques, quoique sa compos ition
semblen t les mêmes.
chimiqu e et notamm ent sa richesse en s~l
Si on chauffe l'eau de Salies elle se concent re par évaporation, et le chlorur e de sodium se dépose en grande partie;
on le recueill e et il reste un résidu d'eau encore forteme nt
salée, que l'on peut amener par le chauffa ge jusqu'à 26, 28,
5 degrés de concentrat;.ion. On obtient ainsi les diverses sortes
d'eaux- m"res utilisées médicin alement , Ce sont, ainsi que les
secs qu'on en retire, des produit s transpo rtables, utili~els
sables loin des sources, et qui font l'objet d'un importa nt
commer ce d' xportati on.
L s eaux-m ères contien nent clu chlorur e de soclium, une
plus forte proport ion cie chlorure s de potassiu m, m"gnés ium,
lithium, calcium , et surtout une pt:oportion plus forte encore
de bromure , iodure de magnés ium et cie sulfate de magnés ie,
Ce sont de eaux bromo-iodurées.
MODE S D'EMP LOI. - En combin ant ces deux variétés
d'eaux, on a donc à sa disposit ion un médicam ent très puissant et qui offre cette particul arité d'amene r, suivant les cas
et la façon dont on l'admin istre, une sédation parfaite ou une
ex itation notable,
L'eau du Bayaa eslpresq uo exclusiv ement employ ée en bains.
eux-ci sont plus ou moins coupés d'eau douce et addition n ~s
d'eaux- mères, La proport ion d'eau douce ct d'eau-m "re ajoutée à J'eau minéral e naturell e de Salies varie absolum ent au
gré du médecin qui dirige la cure, ct les effets obtenus diffèrent selon J'âge, le tempéra ment, la constitu tion, la nature,
la forme et la phase de l'affecti on dont le malade est atteint.
L'eau d'Oraas est égalem ent utilisée en bains.
En seconde ligne vient l'emplo i de l'eau de Salies en douches g 'nérales , en douches locales données ou non en baignoire, en irrigatio ns vaginal es, nasales, mitigée s, rectales j
de pll}s, l'applic ation locale de compres ses imbibées d' aumère joue dans la cure de Salies tm rôle importa nt,
ACTIO N PHYSI OL GIQUE . - Toutes choc;es ég-ales,
1 intensit é des effets du bain n 'est nullerr. ent proport ionnelle
à son degré de concent ration, La nature même de ces effets
�SALIES-DE-BÉARN
varie sensible ment selon la teneur en sel et la compos ition.
Le bain dit au quart, - contena nt 6 % de sels, - par
exemple , augmen te l'activit é de réductio n de l'oxyhém oglobine dans les tissus, tandis que le bain dit entier ou d'eau
salée pure - 24 % de sels - la diminue .
D'une façon général e, voici ce qu'on observe : les échange s
générau x, les échange s azotés, l'oxydat ion des produit s de la
désassim ilation des matière s albumin oïdes sont activés; le
. taux de la désassim ilation des tissus riches en phospho re ou
riches à la fois en azote et en phospho re diminu e; les chlorure s
sont augmen tés et cette augmen tation est durable . Ces résultats ont confirm é ceux qu'avai ent obtenus antérieu rement Voit.
Les recherc hes de cet auteur ont en effet démont ré que le
chlorur e de sodium active les échange s nutritifs puisqu'i l
donne lieu à une augmen tation de la quantité d'urée excrétée.
Ces heureux effets sur la nutritio n élément aire se traduise nt
organiq uement de la façon suivant e: augmen tation de la tonicité des fibres muscula ire .Iisses sous-cu tanées; modific ation de
la tonicité des muscles de Reissess en et des phénom nes mé aniques de la respirat ion j augmen tation de la contrac tilité des
fibres muscula ires lisses de l'estoma c, de l'intesti n et surtout de
l'utérus et de ses annexes . Du côté des reins, excr 'lion tlrinaire
augmen tée de 200 gr. à 500 gr. en vingt-q uatre heures, après
quelque s jours de balnéati on, sans diminut ion sensible de la
r:cnsité des urines. Les fonction s de la peau sont a tivées. La
surchar ge graisseu se des organes s'atténu e et disparaî t. La
force muscula ire augmen te. La richesse du sang en oxyhém oglobine augmen te dans des proport ions variable s mais toujours sensibles. L'activi té de réductio n de l'oxyhé moglob ine
dans les tis us est égal m nt augmen té .
En résumé, les eaux salées naturell es de Salies-d e-Béarn
sont toniqul!s, reconstituantes, xcitante s du syst me nerveux .
Les eaux-m ères bromo-ioclur s, tonique s encore, sont particulièrem ent calmant es, sédatives clu système nerveux , résolutives pour les inflamm ations chroniq ues avec exsudat s plastiques. Mais c'est là déjà une ~,ction
thérape utique.
[l va sans dire que l'action physiol ogique varie beaucou
p en
intensit é, suivant les individu s, suivant les âges, - les enfants
support ent relative ment mieux que les adultes la balnéati on
intensiv e, - et que les données précéde ntes sont toutes géné
raies.
INDIC ATION S THERA PEUTI QUES. -
L'a tion et,
�SALIES-DE-BÉARN
349
partant, les actious thérapeutiques de ces eaux dérivent de leur
action physiologique. Un médicament qui active les mutations
nutritives doit être indiqué partout où la nutrition est ralentie et a besoin d'un coup de fouet. Et, de fait, les caux de Salies font merveille dans le lymphatisme, la scrofule ou scro_
(ulo-tuberculose et leurs aboutissants les tuberculoses externes,
suppurées ou non, comme dans maintes manifestations de
l'arthritisme.
La nomenclature des affections créées par ces deux diathèses
bradytl"Ophiques est longue; bornons-nous, pour préciser, aux
indications suivantes:
Tube7'culoses cutanées, lupus/ adéuites tuberculeuses du
cou, des bronches et autres; syltovites tendineuses/ ostéo-arthrites tuberculeuses (coxalgie, ,.tal de PoU),' tuberculose de
l' appareil gé~!Ïtal
et urinaire,' rachitisme,' et parmi les manifestations arthritiques: l'obésité, les fibromyomes utérins sur
lesquels nous allons revenir et que nous n'hésitons pas à
ranger dans le cadre de l'arthritisme.
La cure saline, avons-nous dit, amène en deuxième analyse
l'augmentation de la richesse du sang, la résorption des exsudats inflammatoires plus ou moins anciens, la rénovation du
système musculaire lisse et strié, et la toni-sédation du système nerveux.
11 s'ensuit que les allémies, la chlorose, les péril1létrites,
salpingo-ovarites, pal'amétrites, les hémorrlzagies (plus ou
moins liées à une affection utérine), certaines ptoses viscérales
et déviatiolls d'orgaucs, certains états paralytiques (Paralysie
ilta~e),
ataxiq ues (ataxie, chorée), névralgiques, sont pleil1ement justiciables de Salies.
Enfin l'cau chlorurée sodique forle bromo-iodurée de Salies
exerçant une action tonique locale, à la fois caust ique ct antiseptique, favorise la cicatrisation rapide des foyers de suppuration plus ou moins profonds avec lesquels on la met en contact et am),ne la guérison des ulcères strumeux et des catarrhes de même nature (nasal, utérin, etc.).
La fibromatose utérine, préparée p,u des causes morales
agissant sur un tempérament neuro-arthritique et dévclopp 'e
plus ou moins rapidement SO\IS leur influence, accompagnée
ou non de troubles variés - phénomènes de compression, douleurs, hémorrhagies, - est remarquablement améliorée et
parfois guérie par la cure saline bien conduite et suffisamment
prolongée'.
�35°
SALIES-DE-BÉAHN
Chez les malades d'une çertaine condition sociale, l'indéniable e·fficacité de cette cure toute hygiénique et médicale des
fibromes utérins justifie pleinement son adoption dans la plupart des cas, à l'exclusion de toute intervention chirurgicale
non formellement motivée.
Le résultat heureux de la cure se fait généralement sentir
avant la fin de celle-ci: remonte ment nerveux notable, allégement abdominal, atténuation ou disparition des douleurs,
des hémorrhagies, des phénomènes de compression . Certains
fibromes disparaissent même complètement; les cures doivent
êtte réitérées et quelquefois très prolongées. Le résultat ne
devient problématique que dans les cas de très gros fibrojlles
plus ou moins anciens, occupant tout l'abdomen.
La durée et le détail du traitement thermal, clont la balnéation forme la base, varient avec chaque cas particulier.
CONTRE-INDICATIONS. - La cure balnéaire de Salies
est contre-indiquée chez les malades aux prises avec des affections ou des poussées aiguës, fébriles ou non, des lésions organiques du cœur mal compensées. Elle est encore contre-indiquée chez les hépatiques, chez les paludéens en puissance ou
en instance d'accès, chez les albuminuriques avec anasarque,
chez les tuberculeux pulmonaires avérés, chez les herpétiques' porteurs de manifestations étendues, chez les cancéreux, chez les malades atteints d'entérite ou qui y sont sujets,
exception faite pour l'entéro-colite membraneuse.
Salies-de-Béarn, chef-lieu de canton du département des BassesPyrénées (arrondissement d'Orthez), 6.000 habitants.
A 770 kilomètres de Paris, sur les lignes d'Orléans et du MidI
prlr 130nleaux, Dax, Puyoo; gare de Salies-de-Béarn. .Prix de
Paris: 90 Ir., 60 Ir., 40 fr.
Durée minima du trajet: 9 h. l/~
de Paris 0. Puyoo et vice
versa, sans changement de voiture, par le Sud-Express quotidien
Paris-Pau; 45 minutes de Puyoo à Salies (7 kil.) en voiture particulière. Durée du trajet 1 aris-Salies et vice versa par le train
rapide de nuit: 13 heures. Par autres trains de jour et de nuit,
durée moyenne : 16 heu.es.
Deux courriers par jour pour Paris; télégraphe, léléphone avec
Paris, Borùeaux, Toulouse, etc.
Altilude: 60 m \ tres, variant, dans un rayo n d' qu 'l'lues J,ilomèlres autour ùe Salies, entre 45 et :100 mèlres.
�SALIE-DB~RN
35 1
Orientation vers l'Ouest. Disposition au fond d'un cirque de
collines boisées et couvertes de vignobles, ouvert du côté de l'océan.
Climat doux, tempéré, sédatif; àbsence de vent; température
moyenne hivernale: 8°. Printemps souvent pluvieux; été parfois
très chaud, mais nuits toujours fraîches: automne - saison de
choix - très prolongé et presque toujours très beau; hiver doux
et ensoleillé.
.
Constitution géologique du sol: pointements de roches éruptives
(ophites), trias et autres étages du terrain secondaire; couches
d'alluvions et de sable.
Aspect général du pays: région accidentée, vallonnée, montueuse, très pittoresque. D\I haut des coteaux peu élevés qui entourent Salies, on découvre de gracieux paysages dont les Pyrénées,
visibles sur une étendue qui représente le tiers occidental de la
chaîne (du pic du Midi de Bigorre à l'océan) forment le fond.
Prix des hôtels : 5 à 14 fT.; nombreuses villas et installations
meublées de tous prix.
Distractions de la station: casino-théâtre, olchestre, chasse au
sanglier, tennis, promenades et excursions nombreuses et faciles;
cinq routes excellentes, voitures caoutchoutées. Proximité de Pau,
Lourdes, Fontarabie, Saint-Sébastien.
Saison: L'établissement thermal, chauffé l'hiver, est ouvert toute
l'année ainsi que les hôtels; mais la station est surtout fréquentée
du 1 er mars aU 30 novembre.
Médecins .MM. Dufourcq, Lafont (Pierre), Lafont (Félix), Lissonde,
Marcadé, René Mallon*, de Musgravc-Clay, Petit, Raynaud,
Vigneau.
�SALINS-DU-JURA
Chlururée
!iudiques ô/'umul'ée', (roides
Ir existe à Salins une grande quantité de sources dont les
eaux contiennent des quantités très variables de chlorure de
sodium; quelques-unes en sont même saturées, et sont employées par l'industrie pour la fabrication du sel de cuisine.
La seule jusqu'à ce jour utilisée pour l'usage thérapeutique
est la source dite du puits à Muire. Elle est située dans l'établissement thermal même, immédiat'Cment au-dessous des
baignoires, à une profondeur de seize mètres j son débit est
de 140.000 litres par 24 heures, Sd. température de l2 à 13 degrés.
Mais l'Etablissement n'utilise pas seulement les eaux de
la source. Il emploie, pour renforcer la teneur saline du bain,
ou en modifier la composition, les eaux-mèms de la sd.line.
Il faut donc étudier séparément l'eau de la source. Les eauxmères de la saline et enfin les sels d'eaux-mères.
CARACTERES PHYSIQUES ET CIIIMIQUES. - L'eau
de la source est froide, 12 à 13°, Claire et limpide; en masse
elle a la couleur vert bleu des eaux de la mer; sa saveur est
fran he ment salée, avec un arri re-goOt amer; sa densité à
8° est de 1.207. Elle a une odeur légèrement sulfureuse.
A l'analyse elle présente la composition suivante pour
1.000 grammes.
'
hlorure de sodium: 23.75712; chlorure de magnésium:
0,87013 : chlorure de potassium: 0,25652; bromure de potassium : 0,03065; sulfate de chaux: 1,41667 u des traces
d'iodure de sodium, de carbonate de chaux et de magnésie.
Donc, eau chlorurée sodique bromurée.
Les eaux-mères de la saline sont le résidu de la fabrication du sel de cuisine. Evaporée à feu nu dans d s bassins,
l'er,u des sources abandonne d'abord le sel qui, cristallisé, est
enlevé, laissant un liquide jaunâtre, onctueux, sans odeur,
d'une saveur amère el désagréable,
�SALlNS-DU-]URA
353
1.000 grammes contiennent;
Chlorure de sodium; 168,0-100; chlorure de magnésium;
60,0084 j bromure de potassium: 2,8420 : sulfate cie potasse;
65,5856 ; sulfate de soude: 22,0600 et des traces d'iodure de so-
clium et cie peroxyde cie fer.
Les sels cI 'eaux-mères sont produits en évaporant à siccité
l'eau-mère en vase clos, ils représentent le tiers environ cie
l'eau employée. Leur compo ition est analogue à celle de
eaux-mères. Etant très hygrométriques, ils doivent être tenus
en vases clos.
Leur usage est d'ailleurs limité au traitement à domicile
pour les malades dans l'impossibilité de se déplacer pour la
cure à 1:;. source.
MODES D'EMPLOI. - L'eau de la source était utilisée
autrefois en boisson, à petite dose. L'expérience a démontré
que, d'une ingestion difficile et d'un effet discutable, l'eau
était mal supportée, C'est donc à l'extérieur seulement qu'clle
est employée, en bains, douches de tout genre, générale ou
locales j avec tous les perfectionnements de l'hydrothérapie
moderne, et l'adjonction de massages à sec, ou sous la douche.
Les bains ont J ris soit dans la baignoire, soit dr,ns la piscine.
La piscine, une des plus vastes qui existent, contient 86.000 litres d'eau de la source entretenue à une température de 28 à
30°. Sa profondeur est as ez grande pour qu'on y puisse nager; de larges degrés de marbr en permettent l'a ès m0me
aux plus jeunes enfants. Les bains, d'une durée de 20 à 50 minutes, sont donnés avec l'eau cie la source additionnée ou
non d'e.'l.ux-m >Ores dans une proportion qui varie de I l à 12 0;.,.
Les eaux-meres sont util isécs Sjeules en compresses quand il
s'ag it d'exercer une action prolongée, sur un point détenniné
de l'organisme.
A 'l'ION PHYSlOLOGIQUE. - Ltcs eaux de Salins se
montrent très nellement comme reconstituantes. E1l1p loyéc~
xclusivement pour l'usage externe, elles stimulent énergiquement le système nerveux périphérique, et par SOIl intermédiaire
ks échanges nutritifs. Elles accélèrent la circulation, la. 1Îmulent, augmentenll'appétil. Employées en compresses elles
exer ent une action 10 ale très énergiquc, produisant cie la
rubéfaction lorsque l'application est suffisamment prolongée.
es effets sont a centu ~s
lorsqu'clics sont additionnées
~:l
�~5+
SALINS-DU-] URA
d' eaux-mères. Certains tissus comm'ç le tissu cellulaire hype rtrophié, le tissu utérin, le réseau capillaire superficiel subissent, au cont:ict de l'eau de la source de Salins, une sorte de
constriction, pouvant provoquer parfois de l'hypertension artérielle.
INDICATIONS. - Les maladies traitées à Salins sont
toutes celles qui reconnaissent pour origine un trouble dans
la nutrition. Les engorgements ganglionnaires, les adénites
cervicales et viscérales, hyperu'ophie des ganglions mésentériques (Care~u),
les scrofulides de la peau. Les engorgements des muqueu ses du nez,' des oreilles, les amygdales volumineu
s~
, la surdité par suite du catarrhe de la trompe
d'Eustache, ou une inflammation de la muqueuse de l'oreille
moyenne. Les manifestati ons plus prononcées de la scrofule;
les tuberclo~s
osse u 'es, tumeurs blancbes, périostites, caries
osseuses. Le rac hitisme. Le lymphati 'me, les paralysies infa ntiles atrophiqu s, les tume urs adénoïdes, les rhinites, (!tc. Les
anémies, hloro-anémies avec retard dans l'établissement cie
la men trua tion , les dysménorrhées. Sont justiciables aussi
du traitement salin: les hérédo-tuberculeux, les hérédo- yphiEtiques, qui tl'o uvent là un adjuvant dans la défense de
j'organisme.
MALADIES DES FEM~li
:;.
En raison de l'action décongestionnant et constrictive que nous leur avons reconnue,
les eaux cie Salins ont une action considérabl e ~ ur les engorg.ements clu ti ssu cellulaire, les hypertrophies du tis u utérin,
les fibrome s utérins, que ces fibromes soient extra-utérins,
interstitiels, intra-utérin, ~ l évolution lente ou à évolution
rapide; les métrites, les endo-métr.ites anciennes, atarrhales
ou pseudo-membraneu ses, so us h domination d' un e diathèse
:lrthritique ou goutteuse j 1 s lés ions des annexes, non aiguës,
les exsudats plastiques des muq ue uses ; les métrit;cs.
La forte bromuration des caux la fait indiquer surtout
lorsque les lés ions sont accompagnées de phénomènes de
neTvosisme, d'exagération de Ir, s nsibilité, d' hy téralgie.
Il n est de même pour les engorgements chroniques de
)'ut~r
s)
les salpingites, les métrites atarrhal s, pr,renchymateu ses, 1 5 lymphangites, te.
Les maladies gén ~ ral
" comme le diabète, l'o bésité.
'ON TRE 1 ])[ ·i\TH H\S.
La
CUI'
)):11'
les e:lllX de
�SALINS-DU-JURA
355
Salins est contre'- indiquée pour les tuberculeux à lésions
pulmonaires confirmées, avec des cavernes, et qui sont sujets
aUX hémoptysies.
Dans tous les cas où l'afibse~nt
est trop prononcé et
où il y a de' la fièvre.
Dans tous les cas de tumeurs malignes, cancers, sarcomes.
Toutes les fois qu'il y a tendance aux hémorrhagies:
métrites hémorrhagiques ; fibromyomes à tissu lâche, avec
pertes abondantes ; fongosités du col, etc.
Il faut en éloigner les cardiaques, les vieillards artérioscléreux, les albuminuriques, les arthritiques avec poussées
aiguës, les herpétiques aves: manifestations cutanées.
L',A CURE D'AIR. - La situation même de la station dans
un pays de montagnes, à une altitude élevée, permet de
compter beaucoup sur le résultat d'un séjour, dans une atmosphère pure, et où des exercices progressivement augmentés sont un adjuvant précieux au tqitement thermal, surtout
pour des enfdnts lymphatiques, anémiques, avec atonie
générale des tissus et de la paresse digestive.
Sai ins·du-J ura est un cltcI-lieu tic canton de l'arrondissement de
Poligny (Jura), de 6.000 habitants.
A 354 mètres d'altitude, dans une vallée dominée immédiatement par le mont Poupet, altitude 853 mètres, les monts SaintAndré et Delin, altitude 600 mètres.
Le climat çst tempéré; 1 eadant les mois de la saison, moyenne:
200,7. L'été est sec, les chaleurs extrêmes rares.
Pays magnifique, p:1.ysages alpestres, grandes forêts de sapins.
La ville cllc-mûme, très ancienne, pn:sentc de nombreux monuments: les sai ines, l'église St-Anatole (Xllo si\cle).
Aux environs, les ~ourcs
du Lizon, la grotte Sarrazine le creux
Billard, le pont du Diable, le gour de Conches sont' des buts
d'excursions faciles. L'ascension du Poupet (S53 mètres) fait
partie de ces excur,ions, ainsi que la visite au plateau d'Alaise.
Salins est à 400 kilomètres de Paris, ligne Paris-Lyon-Méditerranée; trajet en 7 heures, trains express; 10 heures, trains
cl irects.
Postes, télégraphe, téléphone relié au réDeau généml.
Prix du voyage au départ <.le l'aris : 45 Ir., 35 Ir., 20 fr.
�3:>-6
SALINS-DU-]Ul<A
Prix des hôtels: de 6 à 20 francs par jour. Nombreuses maisons
meublées et chambres garnies.
Saison: du 1 0• juin au 1 0 • octobre.
Casino-théâtre, théâtre municipal, parc et jardins publics des
Cordeliers et de la Barbarme.
Mldecins:
MM. Boumy, Compalrnon*, Loustaud-Chatenct*, Germain.
�SANTENAY
(Côte-d'Or)
Chlorurées et stû(atées sodiques
Il existe trois sources à Santenay; la plus ancienne, la F onlaine Salée, se fait issue naturellement à la surface du sol.
Les deux autres, la Source Lithium I::t la Source Carnot, ont
été mises à jour par des forages artésiens.
La Fontaiue Salée possède une buvette, 1::.. Source Lithium
quelques baignoires et une buvette; seule la Source Carnot
est dotée d'un véritable établissement thermal. C'est donc
de cette dernière source qu'il sera principalement question.
Le débit de la Fontaine Salée est de 2.000 litres, ce'lui de
la Source Lithium cie 65.000 litres, celui cie la Source Carnot
de 84.000 litres.
CARACTERES PHYSIQUES ET CIIIMIQUES. L'eau de Santen::..y est froide (+ 10°,5 Fontaine Salée, + 18°
pour les autl1es sources). La différence cie température entre
les sources vient de ce que la première se refroidit au contact
du sol, tandis que les autres sont
des couches superfic~l
amenées directement à la surface. La densité est cie 1010.
Sa saveur est salée et un peu amère; elle se rapproche de
ell,:! de l'eau d'huîtres. Elle n'est donc pa agréable au goût
au début, mais on s'y habitue vite. Au grifl'on, elle a une
odeur légèrement sulfhydrique. Elle est limpide, mais, après
quelque temps de puisement, elle laisse un dépôt ferrugineux.
CettC' e::..u est composée de bicarbonates, de sulfates e't de
chlorures formant un résidu fixe de 9 gr. Ig par litre. Ce qui
la caractérise, c'est la présence du chlorure de sodit
~ m (5 gr. 5),
du chlorure de lithIum (0 gr. og), du sulfate de chaux
(0 gr. 86) et du sulfate de sOud:e (2 gr. 15). Elle n'est pas
�SANTENAY
gazeuse, bien qu'elle émette un peu d'acide carbonique et
d' hydrogène sulfuré.
Toutes les sources ont la même composition.
MODES D'EMPLOI. - Le princjpal usage de l'er.u de
Santellay est la boisson. Cependant les bains et les douches
y sont beaucoup employés, concurremment avec le massage.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. -- L'eau de Santenay
n'était autrefois employée que comme purgatif, mais actuellement on lui a reconnu d'autres propriétés.
A torte dose (4 à 6 verres eulement) elle a des effets purgatifs, mais à dose modérée (un ou deux verres par jour), elle
est laxative, aPéritive et digestive. Ce triple effet e t dû à
1.. présence des chlorures et des sulfates. Cette action stimulante de l'estomac et de l'intestÎlt s'exerce également sur le
toie et sur l.es reins en provoquant une abondante tliur', e.
La circulation générale et le sy tème nerveux sont aussi
suractivés ainsi que les phénomènes de nutrition. L s combustions intimes s'élèvent, une oxydation plus intense et plus
parfaite des matériaux azotés et ternaires se l roduit.
L'usage modéré de l'eau de Santenay peut être longtemps
continué. Nombre de personnes en font usage comme eau de
table depuis plusieurs années. Bien que celle pratique ne
puisse être approuvée, ell donne la preuve de la parfaite
tolérance de ces eaux.
Les bains de Santenay, malgré qu la minérali ation n'atteigne pas l pour roo, ontune action légèrement révulsive produi ant une petite .s inapisation de la peau. JI agissent omme
c1écongestionnants des viscères et résolutifs locaux, en même
temps qu'ils augmentent concurremment avec la boisson les
é bangès azotés, diminuent la formation d'acide urique et
accroissent la désassimilation des organes riches en phosphore (systèm osseux et nerveux), activent l'élimination
des matériaux organiques, parli ulièremenl des chiorures.
Cette action bien que modérément éréthisanlc doit ~lre
surveilléc, car, dans un certain nombrc de cas, par xemple,
la
chez les déprimés et les goutteux, elle pourrait cl ~paser
mesure.
INDICATIONS. - 1° Les MALADIES DE L'API'AREIL DILes maladies des VOiC3 digestives caractéris' es par
GESTIF. -
�SANTENAY
359
l'atonie sont tributaires des eaux de Santenay. Nous citerons les suivantes:
a) L'atonie intestinale, la constipation, qui sous l'action
stimulatrice de l'estomac, du foie et de l'intestin déterminée
par cette eau, sont rapidement modifiées. D'ailleurs la possibilité d'en prolonger l'usage sans fatigue en fait un médicament de choix pour une affection aussi tenace. Il en est
de même dans les dyspepsies dues à l'insuffisance intestinale.
b) L'insuffisance gastrique. - Grâce à l'action légèrement.
irritante de l'eau de Santenay, qui se manifeste sur les
tuniques musculaires de l'estomac et détermine un meilleur
bra sage des aliments en même temps qu'une plus grande
abondanc d'acide chlorhydrique se forme, la digestion est
plus rapide, il y a moins de stase et par suite moins de fermentations anormales.
On ré ervera pour Santenay l'llypostlll}llic gastrique clue au
fonctionnement insuffisant du foie, celle des chlorotique,
des anémiques, des déprimés par épuisement nerveux, celle
des cardiaques par dMaut d'irrigation (affections aortiques,
ou congestion de la muqueuse gastrique (affections mitrales),
celle due à l'entéroptose. Dans ces deux dernières affections
le massage et la gymnastique suédoise sont des adjuvants
de premier ordre. Dan le cas de gastrite chronique Santenay
convient également très ~ien.
c) L'état saburral des voies digest ives, l'embarras gastrique, le pyrosis, la pituite, tous c s phénomèn-!s corollaire des fel'ment"lions anormales sont parmi les meilleures indications de Santenay.
20 AFFECTIONS DU FOIE. a) Les engorgements du foie.
_ D'une façon générale Santenay convient à toutes les
congestions hépatiques. Cependant cell station est plus
spécialement désignée pour les congestions d'origine gastrointestinale en rapport avec l'insuffisance gastrique; pOt1r
cell s des goutteux, des paludéens, des diabétioues et des
card iaq ues.
b) La cirrhose. - Dans la péri.ode préascitique, surtout
chez les arthritiques et les dy peptiques.
Les qualités lithontripaux de Santenay sont depui longtemps appré-
30 AUECTIONS LITIIIASIQüES. --
tiques des
�SANTENAY
ciées ; on les rattache à sa teneur exceptionnelle en lithine.
a) La lithiase biliaire. - A titre de préventif des coliques
hépatiques et pendant les crises. L'expulsion des calculs est
favorisée par l'hypercholie que provoquent ces eaux qui
relèvent les forres du malade ct lui conservent l'9.ppétit.
b) La lithiase rénale. - Santenay s'oppose à la formation
des calculs, tend à les désagréger et favorise leur expulsion.
On peut la recommander dans la lithiase oxal ique ou urique.
4° Les ALBUMINURIES. - Nous citerons parmi les albuminuries sans lésion rénale, les seules qui conviennent ~\
Santenay: a) Les albuminuries d'origü,c dî'spcptique dues à
l'atonie gastro-intestinale avec constipation et engorgement
du foie.
0) Les albrmûnuries urieémiqrus des obèses, des goutteux,
des arthritiques.
5° La GOUTTE. - Traitement préventif et curatif de la
goutte chronique surtout pour les malades uricémiques, déptimés et obèses en état d'insuffisance gastrique.
6° L'OJJÉslTÉ. tion.
Dans le- cas de ralentissement cie la nutri-
7° Le DIABÈTE. -
Quand les échanges nutritifs, au lieu
comme 'est le cas le plus habituel, sont
ralentis et que le syst me nerveux est déprimé.
d'~tre
exag~l'és
8° INDICATIONS SECO DA1RES. -- Le lymphatisme,
la sero/ule, le rhumatisme chronique, l'anémie, les métrites,
les fibromes utérins.
CONTR '..-INDICATIONS. - On é arlera de Santenay:
1° Les névroses, la ne~rasth
nie par exaltation nerveuse;
2° La dyspepsie hypersthéniqu , les états aigus de l'appareil
digestif, la di<i.rrhée, etc ..
3° Les affections des voies respiratoires.
4° Les néphrites, etc.
RESS UR ES HYGIE 1QUJ.:S . ~
La gymna tique
suédoise, la cure de terrains, la Cllre de rai in .
�SANTENAY
SanteMy (Côte-d'Or), J .600 habitants, situé dans la zone des
grands vins de Bourgogne.
A 371 kilomètres de Paris, ligne de Chagny à Nevers, gare
de Santenay.
Prix de Paris: 41 fr.; 28 fr.; 18 fr.
Durée minima on trajet: 6 h. 54 (toutes classes) . La station de
Santenay est desservie par une automobile qui prend les voyageurs
en gare de Chagny (4 kilomètres), chaque fois qu'il y a un antH
prolongé dans celle ville.
Deux courriers par jour pour Paris; télégraphe.
Altitude: 218 mètres.
Orientation principale: Sud-Est .
Clim at de la Bourgogne. La cbale ur est tempérée par le VOISInage de la rivière et du canal. La station est abritée des vents
du nord par des montagnes de plus de 500 mètres d'altitude.
Constitution géologique du sol : Les sources sortent d'un terTain pliocène (sables de Chagny), elles tirent leur origine des gisemen ts triasiques.
Aspect général du pays: Pays vignoble, par suite, dépourvu
d'arbres, sauf clans la val lée et sur les hauteurs, très vert, malgré
cela, pendant l'été. Les collines sont surmonlées de plateaux roca illeux ou boisés. Très grande ricbesse du sous-sol, en sables vitriHables, houille, minerai de fer, gypse, etc.
Prix des hôtels: 8 il. 15 francs, tout co rn pris.
Distractions de la station: Casino-théâtre.
P romenades faciles et excursions aux villes de Beaune, Chalon,
Dijon, Autun, Le Creusot, à tous les centres industriels Oll miniers
et aux grands crus de Bourgogne.
Saison: du 15 mai au 1 er octobre.
Médeci1ls:
:tvlM. Debize, Lhuillicr, Th enoz.
�THONON-LES-BAINS
(Haute-Savoie)
Bica?'bonalées mixtes, fl'oirle
Les eaux minérales de Thonon proviennent de deux sourocs : source St-Fral/çois, source des Romains. La première est
la plus importante et ce qui suit se rapporte à elle.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - L'eau
de Thonon, source Saint-François, est froide (1 [0). Son débit
est de 1 [5.000 litres p"r 24 heures. Minéralisation par litre:
0,529. C'est une cau claire, limpide et avec une légère odeur
bal arno-résineuse. Cc qui caractérise es enticHement l'cau de
Thonon au point de vue de sa composition, c'est la présence
de bicarbonates de chaux, de magnésie, de soude et de potasse, e l d'une quantité appréciable de matière balsamo-résineuse. En résum ~ : cau bicarbonatée calcique, alcal ine et benzoïque.
MODES D 'EMPLOI. - C'est à la fois une eau de tablc
grâoc à sa pureté, à sa conservation, à sa faible minéralisation
ct une eau douée de propriétés thérapeutiques grâce à l'heureuse proportion de ses éléments constituants.
On l'utilise donc surtout en boisson; l' hyCiroth ;rapie est un
adjuvant pré ieux du traitement interne; son alcalinité en
fait une cau particulièrement indiquée en bains pour Jes organismes débilités.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - L'eau de Thonon est
d'abord une eau digestive: elle favorise les processus chi miqu 5 de la digestion et agit mécaniquement pour entraîner
les résidus alimentaires.
C'est une cau diurétique; elle po èc1e une action très manifeste sur la cliur"se et la fonction rénale.
�'1'110 10 I-LES-BAINS
Enfin la pré ence de principes résineux lui donne une action en quelque sorte élective sur .les muqueuses des voies
urinaires et des voies biliaires ct sur le revêtement cutané.
INDICATIONS. - Des propriétés physiologiques nous
déduirons donc trois sortes d'indications.
1" Dyspepsies acides, fermentation, dilatation modérée d'estomac, atonie digestive.
2° Gravelle urique, goutte, diathè e arthritique. LJeau de
Thonon provoque un véritable lavage du sang et de tout l'organisme qui entraîne toutes les toxines des arthritiques.
3° Catarrhe des voies urinaires et biliaires; l'action sur la
muqueuse urinaire est très remarquable et a été observée par
tous les médecins qui ont étudié les effets de l'cau de Thonon.
Du ôté de la peau les tendances aux manifestations érythémateuses sont traitées avec avantag>e par les bains.
CONTRE-INDICATIONS. - Dilatation considérable de
l' estomac et ulcère; hypertension artérielle.
Thonon est une petite ville ancienne de 6. 00 habitants b!l.tie
au bord d'un plateau qui domine à pic le lac de Genève.
Les propriétés curatives de ses eaux sont connues depuis lei
Romains.
Altitude: 436 mètres. Climat doux et tempéré, non humide,
participant à ln fois du climat de montagne et de e lui de plaine.
Centre de promenades magnifiques dans la Savoie française (massif du Mont-Blanc, vallée de Chamonix) cl dans ln uisse (haute
vallée du Rhline).
Thonon est à 32 kilomètres de Genève, et IL 650 kilomètre de
Paris; 12 h~ures
en chemin de ler, trains directs pendant toute
la saison. Prix: 7S Ir.; 50 fr.; 32 fr.
Etablissement thermal, casino.
Hôtels: de 7 à 15 francs par jour. Vie calme.
Saison: du lor juin au 1 0r octobre.
Médecim :
MM. Blanchard, Boccard,
Prade*, Vauthier.
Dcnarit:, Genou l, Lochon, cl.:
�THORENC
(Alpes-Maritimes)
Station climatél'iQue d'été,
pl'ès Nice, Pl'ès Gannes, pl'ès Grasse
A 1.200 mètres d'altitude, à 4 heures de Cannes et ~l 3 h, 1/2
de Grasse, la station estivale de Thorenc présente tin ensemble
de conditions climatériques exceptionnellement favorables à
la cure d'altitude,
La vallée de Thorenc s' ~tend
de l'Est à l'Ouest, sur tu1e
longueur de 8 kilomètr,:s; le ver 'ant habit ~ est e;... posé en
plein midi, et l'insolation est de clurée particulièrement pro
longée,
Il n'y a jamai de brouillard; 1<. séch resse de l'air est constante (68 à l'lIygrom tre pendant la saison d'été). Les osci l1ation s th rmique présentent une régularité exceptionnell , ct
l'é art entr le temp ér:\tt1 rc maxima ct minima ne cl ~pas'
pas 11° à 12° entigracles,
La température moyenne de l'été atteint 16° env)ron, moins
Uev'e par conséquent que Leysin (1.450 mètres), que Davo~
(1.545 mètres), voisine de St-Moritz (1.800 mètres),
Le m., sir de Bleyne (1.650 mètres) au Nord, le Baurous à
l'Ouest, 1 h iron à l'Est barrent au v nt l'acc"s direct cie la
vall 'e, ct l'absence cie gla iers rlans le voisinage la protl'g
contre tout refroidissem nl brusque cie l'atmosphère.
Bien que la Riviera ne oit di~tan
que d 18 kiloml>l1' à
vol cI'oiseau, la vallée de Thor ne ne souffre point cie mois
du littoral; elle
happe::ttl si aux
de sécheresse ~nervat
interminable périodes cie mauvais temps obs l'vées chaque
'l \ dans les Alpes entrai s. La plui' sc prés 'nte
fi
ourt
orages d quclqu s heure, à la suite clesquels la s\cheres
hygrom ·trique de l'air se rétablit pl' que au itôt,
INDICATI NS, -
Menaces de phtisie, Mbuts de tubercu-
�THORENC
lose, reliquats pleurétiques, bronchites chroniques, surmenage physique et intellectuel, neurasthénie, dyspepsie, entérite chronique, anémies symptomatiques, etc.
CONTRE-INDICATIONS. - Albuminurie, tuberculose
;wancée ou à forme hyperpyrétique, artério-sclérose et ~fec
tions cardiaques avec asystolie.
Thorenc (Alpes· Maritimes) . A 35 kilomètres de Grasse (3 h. 1/2
de voiture). A 4 heures de Crumes.
Voiture particulière de Grasse Il Thorenc: 25 francs. Deux cour·
riers par jour. 5 francs par personne.
Poste. - Deux courriers par jour pour Paris. Télégraphe, téléphone.
Terrain jumssique. Couches alternées de calcaires et de marnes
bleues. Prairies arrosées par la Lane. Grand bois de pins, de
sapins et de hêtres. Grands paturages. Exc-:lIcntcs routes dont ulfe
route plate de 4 kilomètres. Dix lieues de sentiers à pentes divers~
permettant au promeneur de graduer ses efforts. Sun-boxes, kiosques-abri.
Prix des hôtels: 7 à 15 fr. Pension de famille. Villas et
chalets. Appartements meublés.
Distmti.Q..ns: Promenades duns le pa.rc de l'Hôtel C'limatéTique. Excursions à pied ou en voiture au col de Bleyne, au Castellaras, aux gorges de Saint-Aublui, à Castellane. Sports, chasse,
pêche.
Services religieux.
Saison: du 14 mai au 1 0r novembre.
lIlédecùu :
MM. Muleur, Rumpelmayer.
�URIAGE
(Isère)
Chloru/'ées sodiqttes sulfureuses, tempénje:>
Les sources d'Uriage sont au nombre de deux: la source
chlorurée sodique sulfureuse et la source ferrugincusc.
1. SOURCE CHLORUREE SODIQUE SULFUREUSE.
- CARACTÈ:RES PHYSIQUES ET CUD[[QUES. - Au moment où
elle jaillit des fissures rocheuses,cette eau est toujours parfaitement limpide et incolore; elle se trouble au cont,.ct
un peu prolongé de l'air et dépose du soufl'e à l'état de
division extrême entièrement soluble dans le s ulfure de carbone et incristallisable. L'eau a, au toucher, une réelle onctuosité due à la présence de conferves. Son odeur est franchement
su lfureuse; sa saveur est dite hépatique, puis très manifestement salée ct un peu am re. La température au griffon de la
source est de 27°,2; à la buvette de 23°,4; den ité 1,084. Son
débit est de 3.000 hectolitres en 24 heures.
Les éléments chimiq\le prédominants sont les suivants:
chlorure de sodium (6 gr. par litre); sulfate de sodium
(1 gr. 5); sulfate de calcium (1 gr. 05); sulfate de magnésium (0 gr. 48): arsenic, à l'état d'arséniate (0 gr. 0001).
L'hydrogène sulfuré y est équivalent à environ 7 volumes
pour mille. La sulfuration de l'cau d'Uriage serait duc à
de l'hydrogène sulfuré libre, peut-être avec 1.111 peu de su lfure de sodium. Le principe sulfuré }Jarait très stable. En
résumé, eau hlorurée sodique ~ulfres.
M DES D'EMPLOI. - L'eau d'Uriage est utilisée en boi~
son, bains, pulvérisations, g"rgarismes, irrigations naso-pharyngiennes, irrigations vaginales et douches de toutes sortes.
L'établissement thermal possède tous les éléments d'une balnéoth ~r:lpie
omplète. 11 }' a notamment de1.1X grandes salles
�URIAG E
pour les pulvéris ations contena nt chacune 25 apparei ls et
plusieur s cabines pour pulvéris ations spéciale s; l'install ation
a été faite de manière à pouvoir graduer la tempéra ture de
l'cau pulvéris ée suivant l'indica tion du médecin . Toutes les
salles de bains ou de douches sont revêtue s de plaques de
faïence.
On associe presque toujour s le massag e avec les douches .
A Uriage, le malade est placé sur une table inclinée pendan t
la douche donnée par un seul masseu r; dans cetle position ,
les muscles ét:int à l'état de rclâchem ent, le massage est plus
facile et plus complet .
La douche massag e a été installé e à Uriage en 1838 par
V. Gerdy; douche massag e Gerd" ou douelte massag e
d'Uriag e.
ACTIO N PHYSI OLOGI QUE. - Prise à la do e d'un ou
deux verres (100 à 200 gr.), l'eau d'Uriag e est apéritiv e; elle
exerce une légère stimula tion sur la muqueu se digestiv e ct,
par suite, imprim e une activité plus grande aux fonction s
gastro-i ntestina ks ; elle favorise ct régulari se les mutatio ns
organiq ues. A dose plus élevée, de trois à six venes, par
exemple , elle purge et détermi ne des évacuat ions, en général copieus es, .mais sans coliques . Sous ['influen ce de l'eau
prise en boisson et des bains, il se produit une diurèse' assez
abondan te, avec, fréquem ment, élimina tion de sables uri•
naires.
L'eau d'Uriag e a tive, en outre, les fonction s de la peau,
provoqu e des sueurs souvent abondan tes et favorise ainsi
de l'organi sme. Les bains et les
l'expuls ion des d ~chets
tuante prononc ée qui se trareconsti
douches ont une action
duit par un relèvem ent général de l'organi sme affaibli ou
déprimé .
Les sujets nerveux , facilem ent excitabl es, support ent d'orinterne de 1 cau en boisson.
dinaire assez mal l'u~age
INDI ATION S. - Les aux d'Uriag e convien n nt au
traiteme nt d'états patholo giques netteme nt spécifiés.
La clinique a, depuis longtem ps,
d'Uriag e dans le traitcme nt des
l'cau
de
acité
démont ré l'cffi
mal:..dies de la peau, en particul ier de l'eczém a, sm·tout dans
ses formes humid s, t principa lement che? lcs lympha tiques,
les scrofulo tuber ulcux, lc ' arthritiq ucs, lcs sujets affaibli
MALAD IE
DE LA l'EAU. -
�URIAGE
ou anémiés ; chez les premiers elle agit comme antidiathésique, chez les autres comme reconstituante; elle a, en outre,
une action topique sur les lésions cutanées. L'eau d'Uriage
aura encore une influence salutaire chez les eczémateux à
alternances morbides, emphysémateux, bronchitiques, etc.
Les acnés - acné vulgaire, acné rosée - sont à plusieurs
titres justiciables du traitement d'Uriage. LocalJement, il
régularise le mode circulatoire des surfaces envahies, en
éloignant les poussées congestives et indirectement en action~
la circulation générale et en exerçant une dérivation
sur l'acné télangiectode si fréquente à la ménopause. Ou
encore par une action à longue portée, mais certaine, il
modifie aussi favorablement le lymphatisme et l'anémie,
rétablit les fonctions intestinales. Enfin la cure d'Uriage
s'applique encore d'une mani re très précise aux séborrhéides,
à la furonculose, à l'urticaire chronique, à l'herp '·s r' cidivant des parties génitales, à la scrofulo-tuberculose de la
peau et à plusieurs dermato~s
pas écs à l' 'tat chronique, invétérées, telles que les prurigos ct le psoriasis.
Dans le lymphatisme et la sCl'ofulose, tout particulièrement
chez les enfants. les eaux d'Uriage constituent de véritables
baills de mer sulfureux en montagne. Les enfants lymphatiques trouvent ici toute une gamme d'agents 'curateurs destinés à les stimuler, à les remonter, à reconstituer leur
organisme débilité. Parmi le manifestations du lymphatisme
et de la scrofulose, celles qui sont a'Vant tout justiciables des
eaux d'Uriage sont les suivantes: l'état morbide l)l'i)duit par
le ralentissement de la nutrition, état qui est souvent le point
de départ de maladies chroniques très différentes. Les eaux
d'Uriage sont encore indiqué s ch z tous les enfants dont le
lymphatisme se rev 'le par tille face pâle, b,ouffie, parfois 0lorée pal' des plaques l'ouges dissém iné 's, des r'vrcs volumile nez est gros, tuméfi \ les
neuses, épaiss s, fendill ~es,
fosses nasales ro(lteu es, le naso pharynx atteint par cl s
v Igétations qui gênent la respiration, des chairs flasques, les
exu'lmités arti u la.ires saillantes.
C's enfants lymphatiqueti, anémies, délicats, ont, ll"'s frl quemment, une disposition marquée aux bronchites. La caus
en est dans un fonctionnement défe tu 'ux de ln peau j ces
enfants transpirent fn iJem nt et sont par sUite trl~S
elLposés
aux refroidi ·sements. Uriage réus it d:1ns ces cas en régularisant les fonctions de ht peau et en relevant les forces de
�URIAGE
l'organisme. La plupart des enfants qui sont envoyés à cette
station sont des enfants des grandes villes, surmenés par leurs
études, exposés à des excitations nerveuses d'ordres divers, etc.
et chez lesquels la thérapeutique hydrominérale interviendra
utilement pour remonter ces organismes débilités, entachés de
lymphatisme ou de diathèses héréditaires. C'est à ce titre de
médication spécialement adaptée au lymphatisme qu'Uriage
est une station d'enfants.
AFFECTIONS CHRONIQUES DES VOIES RESPIRATOIRES. - Les
affections chroniques de plusie\lrs muqueuses, principalement celles de l'appareil respiratoire; le coryza des enfants
lymph atiques, la pharyngite granuleuse avec amygdales hypertrophiées, les végétations adénoïdes non justiciables d'une
intervention opératoire, la blépharite ciliaire, la conjonctivite
phlycténulaire, la vulvite des petites filles dans ses formes
torpides et chroniques. Toutes affections si fréquentes chez
lès enfants lymphatiques et chez lesquels l' état général est
à modifier.
LES AFFECTIONS RlIUMATISM,\LES: Rhumatismes muscula ires, névralgies rhumatismales, articulaires, sciatique c1U'onique, arthrites, raideurs articulaires sont aussi justiciables du
traitement thermal d'Uriage.
CERTAINES AFFECTIONS UT{';RINES: Métrites ou endométrites chroniques, écou lements leucorrhéiques, érosions, aménorrhée, dysménorrhée quand ces lésions sont sous la dépendance du lymphatisme.
NtVROSES. - Le traitement externe d'Uriage convient aux
névropathes affaiblis ou anémiés ainsi qu'aux convalescents
de maladies aiguës et aux malades débilités par toutes les
variétés de surmenage.
SYPllILIS. Les eaux d'Uriage constituent un auxiliaire
énergique du traitement spécifique de la syphilis. La médication chlorurée sodique sulfureuse d'Uriage permet, dans les
formes graves de la syphilis, d'élever notablement le taux de
la mercurialisation, de soumettre les malades à un traitement
intensif qui seul peut alors avoir raison de lésions rebelles à
un traitement ordinaire. Le tabès, dans la période préataxique,
la syphilis cérébrale, toutes les variétés de myélites syphiliti-
24
�37°
URIAGE
ques sont justiciables du traitement mixte hydrominéral et spécifique, tel qu'il est pratiqué à Uriage.
La syphilis héréditaire, sous toutes ses formes, est aussi
justiciable des eaux d'Uriage; chez les enfants lymphatiques,
débilités, le traitement associé peut donner les meilleurs résultats.
Sous l'influence des frictions ou des injections combinées
avec l~ cure thermale d'Uriage, la nutrition s'améliore, l'anémie disparaît, les syphilitiques en état de cachexie reprennent des forces, il y a augmentation de poids et la disparition
des accidents spécifiques coïncide avec le retour à la santé.
Quant au tr"itement dit d'épreuve, alors même que les résu ltats en seraient négatifs, ce qui est de beaucoup le cas le plu s
usuel, il n'a qu'une valeur relative et ne saurait offrir de sérieuses garanties.
CONTRE-INDICATIONS. - Le traitement d'Uriage ne
convient ni "ux malades atteints d'affections aiguës ni à ceux
atteints de dégénérescences organiques.
Il est contre-indiqué dans les maladies du foie, des reins,
de la vessie et de la prostate;
Dans les affections cbroniques du cccur (mal compensées) et
des gros vaisseaux; cependant les endocardites, de nature
rhum"tismale, sont favorablement modifiées par ce traitement,
surtout chez les enfants.
Dans les affections cie l'estomac, à part la dyspepsie "tonique avec constipation habituelle ; dans les affections subaiguës
de l'utérus et des annexes, la ménopause compliquée r1'hémorIhagie, les fibromes utérins avec tendance hémorrhagique;
Dans la tuberculose pulmonaire;
Dans l'hystérie, la chorée récente.
Enfin les sujets à tempérament sanguin, pléthorique, prédisposés aux accidents dus à l' xagération même de leur constitution, tels qu'une tendance aux congestions, aux inflammations aigu"s, aux fluxions "ctives, ne sont pas tributaires
des caux d'Uriage.
II. SOURCE FERRUGINEUSE. - Les princip:l1lx (1(0ments minéralisateurs sont: le bicarbonate de chaux
(0 gr. 10), le bicarbonate de fer (0 gr. 024), le sulfate de chaux
(0 gr. 0<»), le sulfate de magnésie (0 gr. 058). Celle eau emprunte ses principes minéralisateurs aux couches les plus superficielles du sol; elle est employée uniquement en hoisson.
�URTAGh
37 1
RESSOURCES HYGIENIQUES.
L'établissement
d'Uriage ne fait point partie d'un village j c'est une agglomér ..tion de bâtiments, tous construits en vue de l'utilisation des
eaux ainsi que des besoins des baigneurs. Tous ces bâtiments
sont situés au milieu d'un parc. La v::..llée alpine d'Uriage
avec son climat salubre, le voisinage d'immenses forêts de
châtaigniers et de sapins, des promenades d'altitudes variées,
un air pur, représente une des plus remarquables stations oxygénantes permettant de faire en même temps la cure hydrominérale et la cure d'air nécessaires toutes les deux aux malades
affaiblis ou anémiés, aux convalescents d'affections aiguës et
aux débilités par toutes les variétés de surmenage.
Notons encore que les eaux potables sont des eaux de source
captées dans la montagne et amenées à l'établissement dans
des conduites fermées. Un réseau d'égoûts très complet.
Enfin la station d'Uriage possède depuis longtemps les appareils nécessaires (Geneste et Herrscher) pour permettre, le
cas échéant, la désinfection complète des locaux et des objets qui auraient été contaminés.
Uriage, commune du département de l'Isère, 2.000 babitants.
A 634 kilomètres de Paris; réseau P.-L.-M., ligne du Dauphiné
jusqu'à Grenoble, de là tramway électrique (12 kilomètres); une
gare spéciale, Uriage-les-Bains, dessert la station.
Prix de Paris à Uriage: 71 fr. 90; 48 Ir. 85; 31 Ir. 80.
Durée minima du trajet jusqu'à Grenoble (trains rapides) :
la h. 37; durée moyenne (trains directs) :.12 h. 57·
Durée du trajet de Grenoble à Unage (trains directs):
35 minutes.
.
A 357 kilomètres de Marseille, par Valence.
Prix de Marseille à Uriage: 39 fr. 85; 26 fr. 55; 17 fr. 25.
Durée min.ima du trajet jusqu'à Grenoble (trains rap~des),
6 h. 14; du·rée moyenne (trains directs), 8 b. 52.
Quatre courriers par jour: deux pOlir Paris, de~lx
pour la province et le midi. Télégraphe, téléphone avec Pans, etc.
Altitude: 414 mètres.
Orientation principale: Sud-Ouest.
Climat tempéré. Vallée très ensoleillée, abritée des vents du nord,
nuits Imlches pendant les mois les plus chauds.
�37 2
UHIAGE
Constitution géologique du sol : la vallée d'Uriage est constituée par des schistes argilo-calcaires du lias recouverts de terre
végétale; le lias forme un sol frais et fertile; terrains quaternaires ou diluviens avec blocs erratiques. Les ca lcaires du lias
sont en couches inclinées.
Aspect général du pays: montagneux, boisé, vallée entourée de
montagnes et de bois.
Prix des hôtels: 8 à 15 fr.; tout compris.
Distractions de la station : Casino-théfitre, promenarlcs et ascensions nombreuses et faciles.
Uriag~
est un centre d'excursions pour tout le massif de Belledone, celui de la Grande-Chartreuse et la vallée du Graisivaudan.
Saison: du 25 mai au 15 octobre.
Médecins .MM. Chatin, A. DO)'OlY", Jourdanet*, Maritoux, E. TeillonValio, F. Teulon-Valio.
�USSAT
(Ariège)
Bical'bonatees et sulf'atee!; calciqtLe!;, lhel'males
Il Y a deux,groupes de sources situées sur les deux rives de
l'Ariège. Celles de la rive gauche sont plus minéralisées et
moins chaudes que ceHes de la rive droite. Le débit total est
d'environ 800.000 litres par 24 heures.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - La
température varie, suivant les sources, de 32°,50 à 40°,20.
Elles renferment par litre; 0 gr. 699 de carbonate de chaux,
o gr, 192 de sulfate de chaux, 0 gr. 179 de sulfate de magnésie, etc. j au total ; l gr. 276,
MODES D'EMPLOI. piscines,
Bains à eau courante, douches,
ACTION PHYSIOLOGIQUE, tive,
Elle est nettement séda-
INDICATIONS. - Ussat est spécialement indiqué dans
les affections gynécologiques, chez les utérines névropathes,
dans les aménorrhées de causes nerveuses, les dysménorrhées
de l'hystérie ou de la neurasthénie, les métrites dO\lloureuses
chroniques, les métrites avec ténesme vésical, prurit vulvaire.
Parmi les autres indications signalon$ les dyspepsies douloureuses, les hyperesthésies cutanées, les névroses (chorée,
paralysies par action réflexe), le rhumatisme chronique,
CONTRE-INDICATIONS. - Ussat sera contre-indiqué
chez les sujets qu'il y aura lieu de tonifier et lorsque les inconvénients d'une sédation trop accentuée seront à redouter,
Saison du 1 cr juin au 15 septembre,
Station de la ligne de Toulouse à Ax (chemin de fer du Midi),
Médecin:
M. Cénac,
�VALS
(Ardèche)
Bicat'bonalées sodiques, froides
Les eaux de Vals sont des eaux alcalines qui, selon les
sources, renferment une quantité plus ou moins considérable
de bicarbonate de soude. Sources très nombreuses, plus ou
moins riches en principes minéraux, Aussi en résulte-t-il un
avantage immense: le malade qui a besoin de faire usage
d'unc eau alcaline est assuré de trouver à Vals celle qui lui
convient, quelle que soit sa susceptibilité stomacale. Il n'y a
pas, comme on l'a dit avec raison, d'estomac rebelle aux
eaux de Vals.
Ces eaux sont alcalines, acidulées gazeuses; elles contiennent de l'acide carbonique qui les rend pétillantes et agréables à boire. Leur température, en sortant des sources, varie
de 13 à 16°; elles se conservent très bien et sont susceptibles
d'être transportées dans tous les pays.
A côté des sources qui fournissent des eaux essentiellement
caractérisées par le bicarbonate de soude et l'acide carbonique
qu'elles renferment, il en est d'autres qui contiennent en outre
du fer ou de l'arsenic, ou bien de la magnésie. Ces principes
surajoutés modifient évidemment les propriétés des eaux dont
il s'agit. 11 est donc nécessaire de donner quelques détails
sur chacune des principales sources en particulier.
La source Saint-jean fournit une eau gazeuse qui ne con
tient par litre que 1 gr. 430 de bicarbonate de soude. C'est
l'au par excellence dcs dyspeptiques qui ont seulement l'estomac fatigué. Eau de table des plus agréables, elle facilite
la dig stion et convient particulièrement pour dissiper les
malaises qui surviennent à la suite d'excès de table.
Les sources Précieuse, /11 agdeleine et Désirée sont les plus
riches de Vals en principes alcalins. Elles renferment de la
magnésie qui vient joindrc son effet à celui du bicarbonate de
soude.
�VALS
375
La source Rigolette est plus chaJ:g~e
en bicarbonate de soude
(5 gr. 800 par litre).
La source Dominique contient par litre 0 gr. 003 d'arsénite
de soude.
Les eaux minérales administrées en boisson ne sont pas la
seule ressource thérapeutique de Vals.
Un établissement de bains et douches y est ouvert aux malad es; bien tenu, servi par des employés habiles, il répond
aux besoins et à toutes les exigences.
On y trouve bains alcalins, bains arsénico-ferrugineux,
bains de siège à eau courante, bains médicamenteux, etc.,
salles d'inhalation de gaz acide carbonique, douches locales
de ce gaz, etc.
Grâce à des salles de douches, il est possible d'associer l'hydrotl1érapie sous toutes les formes au traitement par les eaux
minérales, et d'arriver ainsi à des résultats thérapeutiques
excellents.
Enfin, une source d'eau vive d'un débit considérable est
élevée à une centaine de mètres au-dessus du Grand Etablissement de Bains et du Grand Hôtel des Bains; le service des
bains, des douches et de l'hôtel présente donc des conditions
parfaites de salubrité et de confort.
Le Grand Etablissement thermal est ouvert du 15 mai au
1 0r octobre.
Il se compose de trois corps de bâtiments, dont deux sont
consacrés à la balnéation et l'autre à l'hydrothérapie.
L'établissement balnéaire se compose de 57 cabinets, dont
cinq sont spécialement affectés aux bains ferro-arsenicaux
de la source Saint-Louis.
Les baignoires sont alimentées par les eaux de la source
Alexandre, source bicarbonatée sodique forte, qui jaillit dans
la cour même des Bains.
Dans ahaque cabine se trouvent trois robinets: un d'eau
minérale, deux autres d'eau douce froide et chaude, permettant
d'obtenir ain si pour le bain un mélange dans les proportions
les plus variées et les plus précises.
La grande quantité de gaz acide carbonique que dégage
naturellement cette belle source a permis d'organiser une salle
d'inhalation de ce gaz pour les affections des voies respiratoires. Des douches vaginales de ce gaz sont installées dans
un des vestiaires de l'institut hydrothérapique.
INSTITUT HYDROTHÉRAPIQUE. L'Etablissement thermal
�VALS
balnéaire de Vals, fondé en 1845, a été complété, en 1885, par
l'annexion d'un institut hydrothérapique installé d'après les
plus récents perfectionnements de cette branche importante
de la thérapeutique.
Il ne le cède sous aucun rapport aux établissements les
plus renommés.
Nous devons signaler les salles de sudation à coupoles
byzantines, de 36 mètres de surface et 8 mètres d'élévation,
richement décorées à l'orientale.
Ces salles, d'un véritable luxe architectural , contiennent
tous les appareils hydrothérapiques désirables: douches écossaises en jet, en lame, en cercle, en pluie, en poussière, en
colonne, etc., et enfin des bains de vapeur.
Nous l'avons dit, l'eau employée est l'eau de cette source
abondante qui dcsc nd d'une hauteur de plusie urs atmosphères.
Il existe enfin un service de massage, confié à des mains
compétentes, et que le médecin peut, du reste, lui-même surveiller et diriger, s'il le juge utile.
ACTION PHYSIOLOGIQUE. - L'eau de Vals a une
action excitante sur la sécrétion et la motilité gastriques, elle
provoque la sécrétion de la bile, décongestionne le foie, augmente la diurèse. Par son acide carbonique, elle a une action
anesthésiante et apéritive.
Elle excite les combustions organiques et, par la présence
de l'oxyde de fer, a une action tonique.
INDICATIONS. - Affections de l'ESTOMAC: dyspepsie
r. rvo-motrice avec atonie; forme intermittente de l'hyperchlorhydrie; gastrite et catarrhe muqueux, gastralgie.
Affections du FOIE: Lithiase biliaire (après la crise hépatique); congestions hépatiques.
Affections du
REl
:
Lithiase rénale, colique néphrétique.
DlA~TE,
Le diabète gras, arthritique, ressent de bons
effets cie la médication alcaline et ferro arsenicale ; il en est de
même des anémies, consécutives à l'impaludisme, de la chloroanémie.
La goutte, le rhumatisme chronique, l'obc:!sité se trouvent
bien de la cure de Vals.
CONTRE-INDICATIONS. -
Ulcère et cancer de l'e5-
�VALS
377
tomac; diarrhée chronique d'origine tuberculeuse; sclérose
rénale, tendances apoplectiformes; tuberculose pulmonaire.
CLIMAT. - TOPOGRAPHIE. - La station de Vals est située à
ce point précis où deux natures se heurtent au seuil des montagnes, à l'orée des vallées resserrées de l'Ardèche et de la
Volane. Dès l'extrémité de la bourgade, sur le tournant d'une
route, l'ardente chanson du Midi éclate dans le fourré luisant des chênes verts, dans les oliviers et les cyprès, moines
gris, moines noirs, penchés sur les treilles joyeuses. A l'autre
extrémité, les maisons s'étagent sous les châtaigniers qui tapissent les coteaux; il ne faut guère s·élever pour atteindre des
fermes encloses entre un verger de pommiers et une prairie
où paissent des chèvres suspendues sur ~es
ravines des torrents. 11 y a quelques centaines de pas entre cette Italie et
cette Savoie. Selon que le vent souffle, il apporte de là-bas
le baume des lavandes et tous ces encens brûlants que la garigue distille au soleil, de là-haut le frais parfum des bruyères,
des fougères . La petite ville est charmante, au fond de la
gorge qui s'évase sur le confluent des deux rivières, avec ses
toits rouges noyés dans ces verdures sombres ou tendres, toute
ruisselante d'eaux qui se précipitent, suintent aux parois des
roches, jaillissent des vasques en fontaines interm~.
La plupart de ces sources arrivent minéralisées du sous-sol
volcanique; les gens du pays en avaient reconnu l'efficacité
depuis des siècles; l'observation médicale y a découvert une
gamme extrêmement étendue, adaptée au traitement de nombreuses affections.
Le climat de Vals. - La position de Vals-les-Bains, à
mètres d'altitùde, retranchée à la base des hautes montagnes du Mézenc, du Gerbier des Joncs ct de la chaîne du Coiron, au cœur d'un groupe de montagnes pittoresques et verdoyantes arrosées par de nombreux petits torrents, en fait une
station privilégiée.
Le soleil comme la pluie ou les amas d'eau souterrains,
comme le sol et les vents et toutes les causes, en un mot, qui
concourent simultanément à la constitution climatérique d'une
contrée, offrent à Vals les conditions les plus favorables à
la salubrité.
Le sol y est sain, comme la roche feldspathique sur laquelle
il repose, et, presque partout déclive, il ne permet pas à
l'eau de s'y amasser sous forme de lac, d'étangs ou de marais;
243
�VALS
qu'elle vienne des SOUIceS ou des ruisseaux, dIe s'écoule rapidement pour se jeter dans la Volane, elle aussi sans flaques
ni méandres.
Largement pourvue d'arbres de haute futaie, la vallée de
Vals assure une agréable fraîcheur pendant les mois les plus
chauds, juillet et août, tandis que, grâce au clImat doux de
l'Ardèche, les mois de mai, juin, septembre ct octobre continuent à en faire" un séjour exceptionnellement favorable au
touriste. t au malade. Ce dernier trouve à sa disposition, jusque fin octobre, les bains, les douches et l'eau minérale en boisson.
Vals, importa'ùte
4.025 habitants.
commune
du
département de l'Ardèche,
Quatre courriers par jour pour Paris j télégraphe, téléphone avec
Paris, etc.
Prix des hÔtels: 7 à 15 francs, tout compris.
Distractions de la station : casino-théfltre, magnifiques excursions. Très beau parc.
Médecins:
MM. Chabannes*, Charvet, Gaucherand, Lagarde, Ollier.
�VERNET-LES-BAINS
(Pyrénées-Orientales)
Sullurées sodiques , thermales et hype/'thermales
Les douze sources sulfurées sodiques que l'on trouve à Vernet se divisent en deux groupes : l'un, sur la rive gauche
de la rivière Cady, Thermes du Tl ernet, l'autre sur la rive
droite, Thermes 111/ ercader, composés sensiblement des mêmes
élfments à l'analyse, et néanmoins d'acti)n physiologique et
thérapeutique différente.
L~s
eaux de la rive gauche de thermalité plus élevée (400
;t 60°) ont des propriétés plutôt excitantes j celles de la rive
droite moins chaudes (35° à 40°) contiennent une quantité
plus grande de glairine et sont remarquablement sédatives.
IJcur débit total est d'environ 200.0CO litres par jour.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - A
part la source Comtesse (14°) les eaux de Vernet varient
comme thermalité de 35 0 à 66°; claires 'et limpides même sous
un grand volume, et indépendamment des accidents météorologiques j leur odeur est celle de l'acide hydro-sulfurique disséminé dans l'air j leur saveur rappelle celle des œufs durcis
et lai sse un arrière-gollt douceâtre et salin, non désagréable j
sur la peau, ces eaux donnent une impression d'onctuosité
comme savonneuse.
Elles dégagent en quantités appréciables de l'acide hydrosulfurique et de l'azote j les analyses les plus récentes donnent: alcalinité 0,0715, sulfure de sodium 0,0188, hyposulfite
de sodium 0,0056, silicate de sodium 0,°3°1, bicarbonate de
sodium 0,0616, bicarbonate de fer, traces, sulfate de sodium
0,0319, matière organique (glairine) 0,0120.
MODES D'EMPLOI. - Les eaux de Vernet s'emploient
surtout pour l'usage externe (bains, douches, sudations) j à
l'intérieur elles sc prennent en inhalations ou pulvérisations j
�VERNE'l'-LES-BAINS
les sources Elisa et Buvette de Santé sont seules employées en
boisson_
INDICATIONS. - Les e ... ux du Vernet s'adressent principalement aux différentes manifestations des diathèses rhumatismale et herpétique; rhumatisme chronique et convalescence de rhumatisme articulaire aigu, angines, laryngites et
bronchites chroniques, maladies de la peau. A côté de ccs indications fondamentales, citons: la dyspepsie gastro-intestinale et hépatique (source Comtesse) ; les inflammations périutérines'chroniques (sourcc du Parc), etc.
CONTRE-INDICATIONS. - Les périodes pyrétiques
des maladies, l'éréthisme, la tendance aux congestions.
VERNET STATION CLIMATÉRIQUE, SANATOIUUM DU CANIGOU. - Le Vernet jouit, en outre, d'une réputation déjà très
ancienne de station climatérique.
Le calme de l'atmosphère, la pureté du ciel, la limpidité de
l'air, la beauté du site, la protection admirable contre les vents
clue au massif du Canigou à l'Est, aux monts de Cerdagne au
Nord, le climat exceptionnel, y ont fait créer, il y a une douzaine d'années, un sanatori um important, connu sous le nom
de « Sanatorium du Canigou », étab!issement essentiellement
médical, destiné à la cure rationnelle de la tuberculose pulmonaire; le sanatorium cst placé sous la surveillance constante et l'autorité absolue du médecin-directeur.
INDICATIONS. - Tuberculose pulmonaire chronique,
surtout 1 0r et 2" degrés.
CONTRE-INDICATIONS. - Formes aiguës, localisations viscérales extra-pulmonaires.
cie IJradcs.
Vernet-les-Dains, 1.500 habitants, arondi~semt
Gare: Villefranchc-cle-Conflent (cbemin de fer du Midi) à 5 kilomètres. Voitures à tous les trains. Dureau de poste et télégraphe,
téléphone.
Altitude: 700 mètres. Climat de montagne.
Hôtels confortables, villas, etc., le tout à cles prix modérés.
Saison thermale : juin-octobre. Climatérique : toute l'année.
Casino, magnifique parc, belles promenades.
MédccÎ'ls:
MM. Giresse* et Massina*.
�VICHY
(Allier)
Rir:a1'brl1lalées snrliques (()l'lr's, Ihermales el (mides
LES SOURCES DE VICHY sont au nombre de onze; trois sont
chaudes: le puits Chomel, 44° ; la Grande-Grille, 42° ; l' li ôPital, 34°; une est tiède: Lucas, 28°,4; les autres sont froides:
Lardy, 24°,2; Prunelle, Mesdames 16°,5; le Parc, Larbaud,
Dubois et les diverses sources des Célestins, 13° à 15°.
Les sources chaudes et tièdes et les Célestins sont naturelles
et l'époque de leur apparition est inconnue; les autres ont
j il. i 11 i après un forage. Le débit total de ces sources dépasse
350 mètres cubes par 24 heures.
CARACTERES PHYSIQUES ET CHIMIQUES. - L'eau
de Vichy est le type le' plus parfait des eaux alcalines fortes;
elle a un goût différent suivant qu'elle provient d'une source
haude', tiède ou froide.; mais sa composition chimique est à
peu près identique: elle est gazeuse et contient 4 gr. 50 à
5 gr. 25 de bicarbonate de soude, 0 gr. 50 de chlorure de sodium, 0 gr. 40 de bicarbonate de chaux, 0 gr. 30 de sulfate de
soude, des traces d'arséniate de soude et de lithine et de
o gr. 75 à 2 gr. d'acide carbonique libre.
L'eau des sources Lucas, Prunelle et du Parc esl légèrement
sulfureuse, celle de Lardy et de Mesdames est ferrugineuse.
Par sa composition, l'eau de Vichy est à peu près « isotonique» avec le sérum sanguin dont elle se rapproche par la composition.
Il existe en oulre plus de 80 puits arlésiens appelés sources
du « bassin de Vichy». Ils sont situés sur les communes de
usset, Abrest, Saint-Yorre, Saint-Priest, Bramefant, Hauterive et Vesse. Les eaux de la plupart d'entre eux sont froides;
cependant des forages récents à une grande profondeur donnent
de J'eau à 61° et 42°. Les sources de Cusset, à trois kilomètres
�VICHY
de Vichy, sont les seules qui alimentent un établissement
thermal; les autres sont jusqu'ici uniquement employées ponr
le traitement à domicile.
MODES D'EMPLOI. - L'cau minérale en boisson est
celle dont l'usage est le plus général ct le plus important. Les
malades de Vichy sont des « buveurs d'cau)) plutôt que des
baigneurs. L'eau coule directement du griffon des sources
dans les verres et est absorbée sans être refroidie ni évaporée.
Les établissements thermaux, avec première, deuxième, troisième classes et service de luxe, sont au nombre de sep t, et,
po.rmi eux, les plus importants, inaugurés en 1903, renferment les aménagements les plus modernes. Ils utilisent l'cau
de Vichy sous toutes ses formes: bains généraux ou locaux,
en baignoires ou en piscines, collectives ou individuelles, douches de toute nature, douches ascendantes (douches intestinales pouvant se prendre assis ou couché), douches vaginales,
nasales, auriculaires, douches en baignoires, etc., gargarismes, pulvérisations, lavages d'estomac, bains, douches ct
humages d'acide carbonique, etc., etc.
Ces établissements thermaux, auxquels s'ajoutent les in stallations d'instituts hydrothérapiques, dont plusieurs sont
dirigés par des médecins, mettent en œuvre toutes les ressources thérapeutiques tirées de l'emploi de l'eau simple, de la
vapeur, de la chaleur, de la lumière, de l'électricité, de la
gymnastique suédoise et de la mécanothérapie. Ils possèdent
plus de 500 baignoires, 50 salles de douches, 30 douches massages, 60 douches ascendantes. L'on peut prendre à Vichy
des irrigo.tions, des douches ou des bains simples ou médicamenteux, des bains de vapeur, d'air chaud ou thermo-r Isineux, des bains hydro-électriques, des bains de lumi re, des
dOuches de vapeur, des bains russes, turco-romains, des humages de toutes les eaux minérales ou médicamenteuses.
Enfin l'on peut employer l'électricité sous toutes ses forme s.
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET THERAPEUTIQUE.
- L'eau de Vichy est gazeuse et alcaline; son ingestion à la
source produit dans l'estomac une sensation de dégagement
de gaz, qui remontent dans l'œsophage et s'é happ nt par le
nez en causant un léger picotement. Son acide carbonique
anesthésie légèrem nt la muqueuse stomacale, diminue ou
arrête les fermentations intestinales. Ses sels alcalins saponifient les graisses et les rendent solubles. L'eau dilue le con-
�VICHY
tenu intestinal et facilite son absorption. Ainsi l'eau mtnerale ranime l'appétit et les forces digestives de l'estomac, favorise l'assimilation, et son action sur la dernière portion de
l'intestin se traduit plus souvent au début par une constipation légère que par la diarrhée; au cours de la cure les selles
augmentent plus ou moins suivant les quantités ct la nature
de l'eau absorbée.
L'acide carbonique se dégE,ge partiellement par la respiration et donne quelquefois au début du traitement une légère
sensation de vertige ou d'ébriété analogue à celle que cause
le champagne.
L'eau alcaline fait subir aux éléments anatomiques une véritable lixiviation, elle débarrasse les cell ules de leurs granulations graisseuses ou pigmentaires et précipite dans la circulation les produits excrémentitiels accumulés dans les tissus, en produisant une suractivité de la circulation: par suite
le pouls devient large, plein, les mouvements respiratoires
plus amples, la bile plus fluide et plus abondante. Les sécrétions salivaires, gastriques et intestinales sont régularisées
dans leur composition et leur volume, les urines accusent également un accroissement de volume et de tc:us leurs éléments
normaux, tandis que la peau, presque toujours moite, fonctionne activement.
Le bai~1
de Vichy, la douche et surtout la douche dite « douche de Vichy)) (douche en jets fins et nombreux reçue dans
une baignoire spéciale pendant le massage) sont les procédés
habituels de l'emploi de l'cau minérale à l'extérieur. Le gargarisme, la douche intestinale et vaginale, le laVage d'estomac sont les moyens ordinaires de porter l'cau au contact de
muqueuses. Dans toutes ces opérations, l'eau de Vichy appliquée sur la peau ou les muqueuses saponifie l'enduit grE.isseux
superficiel, dissocie les lamelles épidermiques, décape la
pclau et dissout les mucosités plus complètement que ne le fait
l'eau simple; l'acide carbonique a un effet sédatif et légèrement anesthésique.
En résumé, l'eau minérale a pour effet d'accroître la nutrition dans ses deux termes: assimilation et désassimilation, ct
elle supplée à l'insuffisance des sécrétions alcalines.
L'eau de Vichy n'est pas une simple solution de bicarbonate de soude; elle n'en a ni le goût ni les effets. Ses divers
éléments interviennent à la fois pour coopérer à son action
et les conditions physiques auxquelles ils sont sO\lmis créent
un état moléculaire spécial, impossible à reproduire, qui fait
�VICHY
de l'eau de Vichy un véritabl e médicam ent vivant. Au moment de l'émerg ence, à l'état naissan t, ce médicam ent possède son maximu m d'énerg ie.
La cure thermale a pour effet d'augm enter l'appéti t, d';;,ccroître l'activit é et de procure r une sensatio n de bien-êtr e qui
persiste souvent jusqu'au départ.
A la fin de la premièr e semaine survien t parfois un peu de
malaise , de pesante ur général e, de fatigue et d'insom nie. L.e s
urines diminue nt, la constipa tion apparaî t, des douleur s anciennes sont réveillé es: cct état de (( poussée ou fièvre thermale '» dispara ît après quelque s jours pour ne plus revenir.
Les urines conserv ent un volume supérie ur à la normale , à
moins de diarrhée ou de sueur abonda nte; leur réaction acide
disparaî t et devient neutre ou même alcaline après les repas.
INDIC ATION S. - Les principa les affections traitées actuellem ent à Vichy sont, par ordre de fréquen ce, les dyspepsies, les calculs du foie et des reins, le diabète, la goutte,
l'obésité , les troubles gastro-h épatiqu es consécu tifs aux infections et aux intoxica tions, la neurast hénie et certaine s maladies de la peau et des organes génitau x. Mais à voir le nombre
et la variété considé rable des malades , ainsi que la façon
dont ils se soignen t sans conseil médical , le public pourrai t
croire que presque tous les symptôm es des maladie s sont
tributair es des eaux: au puits homel ils vont so~gner
leurs
voies respirat oires, à la Grande Grille leur foie, à l'Hôpit;;,1
leur estomac , aux Célestin s leurs reins, à Lucas, leur peau, à
Mesdam es ou Lardy, leur anémie.
Dans l'esprit de ces buveurs , chaque source a sa spéciali sation et ses indicati ons absolues.
En dépit de ces tradition s, les indicati ons des eaux de
Vichy sont netteme nt détermi nées, le médecin fixe le choix
des sources non d'après l'affecti on elle-mê me ou de min imes
différen ces dans la compos ition et la tempéra ture de ces
sources, mais d'après les symptôm es présenté s au début de la
Cure. C'est le malade et non la maladie qui fait décider du
traiteme nt.
Les états morbide s générau x qui l'entien t le mieux dans la
sphère des eaux de Vichy sont les infectio ns, les intoxica tions
et surtout les mal ad ies dites arthritiq ues ou par ralentis sement de la nutritio n. Les maladie s in fectieuses telles que la
griPpe, l'impalu disme, la dysmter ie épidémique, la diarrhée
de Cochinchine laissent après elles un état de faiblesse et de
�VICHY
malaise qui s'amélio re rapidem ent à Vichy, et des examen s
répétés ont montré que dans le' paludis me et l'anémi e des
pays chauds le nombre des globule s rouges du sang augmen tait rapidem ent. Aussi une saison thermal e est-elle un complémen t habitue l d'un séjour 'un peu prolong é dans les régions
tropical es; elle doit être modéré e et les sujets éviteron t avec
grand soin le surmen age et les refroidi ssement s, qui provoquent parfois le retour cI'accldents anciens .
L'alcoo lisme et le morPhinisme sont les deux intoxica tions
où le traiteme nt thermal clonne les résultat s les plus rapides
par uite du retour cle' l'appéti t et de j'activit é cles fonction s
digestiv es, qui permett ent au malade cie se soustrai re à la
cause morbide . Les états constitu tionnels arthritiq ues justici;;.bles cie Vichy sont le rhumati sme chroniq ue, la goutte, le diabète gras, l'obésité et les affectio ns ca1cu1e-uses.
Le rhumati sme chronique, qui fourniss ait autrefoi s à Vichy
une clientèl e très imporllallte, est favorab lement influenc é
dans ses manifes tations articula ires ou viscéral es par les
effets générau x de l'eau minéral e auxquel s viennen t s'ajoute r
les puissan tes actions du traiteme nt externe.
La goutte se soigne à toutes ses période s et sous toutes ses
form : qu'il s'agisse cI'une imp1c pr~clisotn,
cI'un accident préco('e, d'une fluxion cutanée , muqueu se, articula ire ou
viscéral e. J ,e goutteu x a d'autan t plus de chance de préveni r
son mal et de s'eu défaire qu'il se traite plus tôt. Il voit parfois reparait re pendan t le séjour aux eaux des acciden ts aigus,
ùe peu de durée, qui TC ontHti5sellt presque toujour s pour
cause une imprude nce ou un ~cart
de régime.
14e diabète gras s'amélio re dès les premier s jours du trai
tement. Sous l'influen ce cie l'cau, des bains ou des douches , la
soif la sécheres se de la bouche, la faligll1e des jambes, l'irritabi'lilé nerveus e et l'insomn ie disparai s ent tandis que la
glycosu rie tend à décroîtr e et que l'azoturi~
' touj~rs,
exa.gérée
se rappro he du taux normal. ],'c sucre dlsparal t d orc\mrure
dans les ;l'; récents et s'il persiste , ou même par exceptio n
~'il
vient à augmen ter dans les .as an iells, le l:jcn-~tre
et I.es
forces n'en reparais sent pas mOlllS pour sc mamtel1ll' ensulle
pendan t longtem ps si l'hygièn e est ~onveabl.
.
Le diab"te phospha tique second~lr
aux mAanlln:\tlOns ~a
tarrhale s de l'intesti n ou 11 des aCCidents nerveux est favOlablemcnt modifié par l'eau minéral e et l'bydrot hérapeu tique
thermal e.
25
�VICHY
robésité diminue toujours à Vichy; mais l'importance du
résultat dépend beaucoup du sujet lui-même et celui-ci consent rarement à continuer régime et traitement pendant un
temps suffisant quand il se sent plus vif, plus alerte et moins
lourd de quelques kilogrammes.
Les sources de Vichy ont dans les affections c<i.lculeuses
une réputation incontestée et leurs effets bienfaisants s'expliquent aujourd'bui par une action directe sur l'économie et la
vitalité du foie et des reins beaucoup plus encore que par leur
puis anq:! dissolvante ou expulsive sur les concrétions de' ces
organes.
Dans les formes simples de la lithiase biliaire ,wec douleurs gastralgiques passagères, dans les crises hépatiqu s frustes avec subictère des conjonctives et taches jaunes du visage
elles sont à la fois préventives et curatives: comme les résultats sont d'autant plus heureux que la. maladie est moins
ancienne il convient de les prendre dès les moindres crises
de gastralgie, prodrome habituel de la maladie calculeuse.
Quand les coliques hépatiques sont caractérisées et répétées
le traitement doit être mis en œuvre d s que le sujet est transportable: les eaux de Vichy, loin de provoquer des crises
comme on le croit généralement, arrêtent souvent les accès
à répétition et si les malades sont dociles et obéissants ils
souffrent rarement d'accidents aigus pendant la cure.
S'il survient des complications telles qu'arrêt du calcul,
angiocholite ou cholécystite, la cure thermale doit encore Gtre
conseillée, elle peut faire cesser les accidents, elle constitue
en tous cas une ressource qu'on ne doit pas négliger avant
l'intervention chirurgicale. Elle met d'ailleurs les 1 atients
dans les meilleures conditions pour supporter l'opération.
Enfin che'Z les opérés elle est un complément des plus utiles
en prévenant la production de nouveaux calculs et en favorisant l'expulsion de ceux qui sont restés dans les ramifications
des conduits biliaires.
La gravelle urique se réclame, elle ausi, de la cure alcaline
d Vichy qui prévient la formation de l'acide urique dans les
tissus et son dépôt sous forme cie poussières clans les œins et
les met1\res. Lps eaux tout en favorisant l'émission des calculs aIment les douleurs et éloignent les crises de coliques néphrétiq ues.
Les troubles fonctionnels a compagnés de congestion et
catarrhe chronique de l'appareil digestif ,t d' ses annexes, de
l'appareil génito-urinaire, et CJu lques maladies cutan ~ s sont
�VICHY
tributai res des sources de Vichy au même titre que les états
infectie ux, toxique s ou constitu tionnels dont les réaction s répétées leur ont donné naissl'lnce. Telles sont par exempl e les
pharyng ites et les rhinites diabétiq ues ou arthritiq ues qui
s'amélio rent rapidem ent aux eaux.
Les dyspeps ies doulour euses ou hyperst hénique s simples ou
ccmpliq uées d'hyper chlorhy drie, de gastro-s uccorrh ée et
d'ulcère stomaca l, les dyspeps ies flatulen tes atoniqu es ou hyposthén iques avec ou sans dilatatio n d'estom ac et vomisse ment sont général ement guéries ou modifiées heureus ement
par une cure, qui agit d'autan t mieux que les symptôm es sont
plus récents et plus aigus.
La dyspeps ie gastro-i ntestina le avec alternat ive de constipation ct de diarrhée , les embarra s gastriqu es à répétitio n, les
entérite s simples ou muco-m embran euses, les congest ions et
catarrhe s de l'intesti n avec typhlite subaigu ë sont toutes du
ressort de la cure de Vichy dont les actions locales associées
aux effets générau x stimule nt les fonction s digestiv es et les
contract ions intestin ales.
Les c01lgestiolls paludée nne, arthritiq ues ou alcooliq ues
du foie subissen t toujour s aux eaux une notable régression et bien des menace s d'abcès hépatiq ue paludée n se
sont dissipée s au cours du traiteme nt. Il n'est pas jusqu'a ux
cirrhose s dont l'éléme nt congest if diminue ou disparaî t qui
n'éprou vent une amélior ation; de telle sorte que si la sclérose
ne guérit pas, le malade n'en ressent pas moins un soulage ment et un bien-êtr e qui équival ent à la guériso n, s'il continu e
à suivre un régime convena ble.
Les catarrhes biliaires récents ou anciens avec ou sans jaunisse comme dans l'ictère catarrha l ou l'ictère familial se
trouven t particul ièremen t bien de l'emplo i des caux.
Les congest ions rénales, les catarrhe s de la vessie, les affections des org:>nes génitau x de la femme se modifie nt heureusement ou sc guérisse nt par la cure alcaline .
Les a/tectiolls utérilles, avec ou sans dysmén orrhée, étaient
autrefoi s très nombre uses à Vichy; elles se sont faites plu
rares, mais commen cent à revenir depuis quelque s années.
Ces maladie s éprouve nt d'ordina ire une exacerb ation légère
après laquelle tous les symptôm es doulour eux diminue nt et
dispd.raissent, tandis que les sécrétio ns morbide s se tarissen t
définitiv ement par suite de la modific ation des humeur s et du
retour à leur compos ition normale .
�VICHY
Un certain nombre d'affections cutané4S telles que: le
prurigo, l'urticaire, l'acné, la couperose et certaines formes
d'eczéma subissent fréquemment à Vichy des modifications
favorables; elles guérissent même parfois, si, comme dans le
diabète ou l'ictère, elles sont sous la dépendance d'un état général sur lequel les eaux de Vichy font puissamment sentir
leurs effets thérapeutiques.
La URE lYDRO-~nNÉALE
ne dure jamais moins de trois
semaines, elle doit souveut être prolollgéc Wl telilPs beaucoup
Plus long . Dans les congestions hépatiques, elle ne doit être
cessée qu'après la disparition complète des phénomènes morbdes.
Les dilatations d'estomac, J'entérite muco-membr"neuse et
l'obésité sont les maladies qui retiennent le plus longtemps
les malades à Vichy.
Les affections des reins se trouveront particulièrement bien
d'une cure avant ou après les chaleurs; c'est-1l-dire au début
ou à la fin de la saison officielle.
Les paludéens et les habitants des pays chauds qui s nt si
sensibles aux refroidissements devront, au contraire, venir
en juillet et aont. Enfin le début de la saison est indispensable
à ceux qui doivent faire deux traitements la même année. Une
seule cure ne suffit pas à bien des malades et beaucoup doivent revenir plusieurs années. Tl n'y a rien de fixe à cet égard,
l'évolution de la maladie peut seule servir de guide.
CONTRE-l IDICATIO S. - Le cancer et la tubercucontre-indiquent form Ilement Vichy; cependant le cliab~tiquc
gras atteint de phtisie à forme atonique ou scléreuse
se trouve bien cie la cure, mais il cloit s'abstenir s'il a tendance
aux hémorrhagies ct aux congestion' vives.
Les anévri mes aortiques, l'artério-sclérose avancée, les
phlébites récentes et l'asystolie fourni sent un autre ordre de
c0111n'-indicalions.
Les fièvres continu Iles, les h ~morbagies
fréquentes et
abondantes, l'apoplexie, la péritonite, les crises \Irémiques ~Ioi
vent f;tire ajourner le traitement au même titre que les cnses
'pileptiques ou hystéro-épilcptiques, 11 moins que celles-ci ne
soient d'origine toxi-alimentaire.
Le rachitisme, la s rofule et la syphilis ne s soignent pas à
Vichy mais n' mpêchent pas 1 trait 'ment; il en est de même
d'un grand nombre d'autres affections telles que les varices
ou les hernies.
10
�VICHY
La très grande majorité des malades sont des adultes mais
il y a aussi des enfants et surtout des vieillards.
Les règles, la grossesse, l'allaitement et la ménopause ne
contre-indiquent pas les eaux; elles sont même souvent une
cause apparente ou occasionnelle de maladies traitées à Vichy:
telles sont par exemple les congestions hépatiques et le catarrhe biliaire qui provoquent les taches hépatiques du visage
pendant la grossesse, ou les congestions du bas-ventre et du
petit bassin observées à la ménopause .
Vichy, chef·lieu de canton du département de l'Allier, 14.000 habitants, reçoit chaque année 7°.000 baigneurs au moins depuis 1895.
Poste, télégraphe, téléphone, gare du chemin de fer de P a ris
11 Lyon par le Bourbonnais, 11 365 kilomètres de Paris et 170 kilo·
mètres de Lyon. Nombreux express avec Paris et Lyon, correspondance dire te avec Paris, Lyon, Marseille, Genève, Bordeaux,
Tours, Nantes, Dijon, Toulouse, etc. Rapide sur Paris: 6 heures.
La ville a une altitude de 260 mètres, est située sur la rive
droite de l'Allier au conlluent du Sichon, elle est orientée du
nord au sud comme le cours de la rivière et est protégée 11 l'est et
11 l'ouest par les derniers con treforts des monts de la Madeleine
et de la chaîne, des Puys.
Le climat est doux, tempéré, sédati f plutôt qu'excitant; le sol,
formé d'a il uvions, est sablonneux avec sous-sol formé de calcaire
bleu perméable et la pluie est rapidement absorbée par la terre.
L'eau potable abondante et excellenCe provient soit des sources de
la Fout-Fjolant, qui sont calcaires, soit des drains filtrants aménagés avec le plus grand soin dans les sables de l'Allier en amont
de Vichy. Les eaux usées so nt emmenées, par le système du tout
il l'égout, 11 des champs d'épandage , quatre kilomètres au nord
des limites de la ville.
Le pays vallonné et accidenté est riche de cultures variées, et
fournit d'abondants approvisionnements de légumes, fruits et fleurs.
Les routes magnifiques sont planes le long de l'Allier ct accidentées dans la direction est-ouest.
Prix des hôtels: de 5 à 25 francs par jour. Nombreux hôtels,
villas, maisons et appartements meublés, logeant l'étranger et,
dans plusieurs, tables spéciales aites de régime.
Hôpital thermal civil pour les indigents de la France entière.
Hôpital thermal militaire.
Deux églises et plusieurs chapelles catholiques, temple protestant, synagogue israélite.
Distractions : casino, 2 théâtres, concerts nombreux, parcs étendus, jeux de tennis et autres jeux de plein air, promenades sur
�VICHY
39°
les deux rives de l'Allier, canotage et rivières poissonneuses recherchées des pêcheurs.
Concours hippique, courses internationales de chevaux et de
vélocipèdes, régates internationales, tir aux pigeons, jeux et concouu de boules.
Saison: du 15 mai au 1 er octobre, mais sources et établissement
ouverts toute l'année.
Trois sociétés médical<;s: Société des sciences médicales de
Vichy: 45 membres j Société des médecins dc l'Hôpital civil thermal: 10 membres; Société des médecins de l'IlôpHal ci,"il :
9 membres.
Bibliothèque médicale de la Société des Sciences Médicales de
Vichy, sise dans l'étabisem~n
tnermal de première classe, ouverte
aux médecins et étudiants en médecine cie passage IL Vichy (entrée
boulevard National).
Médecins:
MM. Alban, Audhoui, Beaudonnet*, Bernard, J3erthomier, Bienfait, Biernawski, Bignon, Bouet l Mlle), Brassac, Brulard*, Caillet, Cahen*, CarIes, Chabrol, Champagnat, Charnaux, Chopart,
Clerc, Cohadon, Combalat, Combet, Cormack, Cornil, Cornillon,
Cotar, Dauge, de Lalaubie, Deléage*, Desmaroux, Du fourt, Durand-Fardel*, Escorne, Fau, l'aucher, Fournier, Fournier fils,
Frémont*, Gannat, Glénard, Grellety, Guinard, Haller, Jacquemart, Jardet*, Jouannet, Kauffmann, Lagrange, Lejeune, Linossier*, Maire, Margnat, Martin, Massier, Millet-Lacombe, Nicolas,
icolau-Darraqué, Nivièrc*, Pariset, Puistienne, Rambert, Raymond, Salignat, Santelli, Scmen, Sollaud*, 'l'herre, Thorain,
Treille, Vauthey, Veillon, Versepuy, Willemin*.
Plus 6 médecins militaires allachés à l'Hôpital militaire thermlll.
J
�,
VITTEL
(Vo sges)
'ull'alées, bicar'bonalées calciques el magnésiennes, li'oides
SOURCES. - Elles sont nombreu cs. Quatl'e seulement sont
utilisées pour les usages médicaux. 1 0 La Grande Source
(Source spéciale des reins) ; 2° La Source Salée (Source du
foie), assez improprement nommée ainsi, Sja saveur n'étant nullement salée, au sens propre du mot; 3° La source Marie
(source de la vessie) ; 4° La source des Demoiselles (ferrugine\ISe tonique). Ces deux dernières sources répondent à des
indications thérapeutiques plus re treintes.
DÉDIT. - Invariable, quels que oient la température et le
degré de sécheresse ou d'humidité de l'atmosphère ambi~nte
:
129.000 litres en moyenne pa: 24 heures pour la Grande
Source, 100.000 pour la source Salée, 72.000 pour la source
Marie, 17.200 pour la source des Demoiselles.
CARACTERES PHYSIQUES. -- Eau froide (+ I I à
12°), incolore transparente, limpide, inodore, de saveur
fraîche, de réaction neutre.
+
COMPOSITION CHlMIQUE. - Sulfatée, bicarbonatées
ces caux ne diffèrent entre elles que
calciques ct m~gnésie,
par les proportions des éléments minéralisr.'eurs et la somme
totale de minéralisation. La Grande Source présente 1 gr. 739
de minéralisation to~le,
avec 0 gr. 440 de sulfate de chaux,
o gr. 440 de sulfate de magnésie, des bicarbonates des mêmes
bases, du fer, de la lithine. La source Salée offre 2 gr. 9226 de
minéralisation totale, avec 1 gr. 4215 de su 1rate de haux,
gr. 8216 de sulfate de magnésie, des bicarbonates des
des traces de lithine, absen e de fer. La source
mêmes b~se,
Marie est plus magnésienne, la source des Demoiselles est
plus ferrugineuse.
°
MODES D'EMPLOI. -
L'cau est mployée: 1° En b is-
�VITTEL
son j 2° En bains et douches générales et locales. Il y a
une installation balnéothérapique très complète. Disons
cependant que la cure est essentiellement une cure de boi ·son.
Bain s et douches sont contre-indiqués dans la goutte.
DOSES. - Variables suiv4nt les cas et les effets recherc hés.
La dose moyenne est de l. 200 à 2.000 grammes, par fraction s
de verres ou verres entiers de quart d'heure en quart d'h ure,
dans le cours de la matinée à jeun. Les malades ont une tendance nl\ture lle à exagérer les doses prescrites par le médecin,
e qui n' ·t pas sans pr ~ enter des inconvénients nombreux,
voire des dangers, C'e t ainsi qu'ils risquent d'4ugmenter sin.
gulièrement la ten ion artérielle, fort élevée déjà chez un
tr',s grand nombre des malade qui fréquentent la station ,
des candidats à l'artério-sclérose, in on chlore des artérioscléreux confirmés et avancés, Disons toutefoi qu si la
cliur', e s'établit franchement à mesure que l'eau est :.bsorbée, s'i l y a concurremment des évacuations intestina le s
abondte
~,
le danger di spar. Îi j la ten sion au contraire
s'abaisse. On sait aussi que l'excès d'r.cide urique et des
corps diver ' de la série xantho-uriq ue clans le sang est une
des causes le ' plus puissantes de l'hypertension.
Or, l'cau de Vittel, puissamment diurétique, am" ne une
élimination abondante de ces corps et abaisse la tension.
ACT! • PIlYSIOLOGIQ E , 1. EUJ'EL'TIQLE. L'eau semb le exer er véritablement sur la tunique mus('u
laire de l'e tomac une action toniquc, né71rostltélliquc, qUI,
loin de favori cr la dilatation stomacale, la diminuerait plutât.
L'cau ne séjourne d'ailleurs que fort peu de temps dans l'es·
tomac, On a constaté aussi expérimentalement l'augmentation de l'II L j tout ceci xplique l'activit: accrue de l'appétit
et de la Jigestion,
II, DI RtTIQUE, Vari'able nécessairement avec les
doses t le mode d'administration de l'eau, variable aussi dans
J'état de maladie, suivant le d 'gré de perméabilité plus ou
moins facil des reins, la diur"se se produit en général d s que
les doses dépassent 600 à 700 gr., espacées de quart d'heure
en quart d'heure,
L'urin' émie pendant ct immédiatement après l'absorption dl;' l'eau est limpide, pre que IDcolor j sa densité
tombe a 1002 à 1001' l'urée à 3, à 2 gr 0/00, La densit\ le
chifIrc dc l'ur(-e remontcnt en uite, ct cl vi nnent supérieurs
�\'l' l'TEL
393
à la normale. L'acide uriq ue, après une COUl·te période d'exagération de fabrication et d'excrétion, et quelques oscillations à de's moments variables de la. cure, diminue de façon
durable. Il y a dépuration urique, véritable saignée urique,
comme on l'a écrit, en d'autres termes action stimulante de
l'eau sur la nutrition en général.
III. LAXATIVE. - Cette action est produite principalement par la source Salée, qui stimule à la foi les sécrétions
intestinales et biliaires, d'où des selles nettement bilieuses en
nombre variable. Quelques malades se montrent cependant
réfractaires à cette action. En outre l'eau ft.uidifie la bile et
précipite son C01.HS.
Pour être complet, signalons l'acti~n
d'abord excitante pui
sédative ll.e l'eau SUl: la vessie, dont la p1.1Ïssance contracti le
augmente simultanément, rappelons l'hypertension artérielle
plus ou moins accusée des début de la cure, qui explique en
partie les vertiges présentés alors par les malades, et qui
s'atténue puis dispariaît avec la diurèse et les évacuations
alvines.
INDICATIONS. - D'une manière générale, toutes les
maladies, tous les symptômes morbides liés à l'arthritisme, sont
justiciables de la cure de Vittel.
1. GOUTTE. - L'indication ressort de cc que nous avons dit
de l'action stimulante de l'eau sur les sécrétions rhlaZr, intestinale, hép(ltique, et de son rôle comme agent de la dépuratioH
uriqtte et xantlto-urique. Elle convient à toutes les périodes
(le cas cles accès aigus excepté) et à toutes les manifestations
de la mala.die. Dans les phases prémonitoires, elle retarde
l'éclosion des accidents de la maladie confirmée. A la période
des accès articulaires, elle éloigne le retour de ceux-ci, et en
diminue l'intensité et la durée. Enfin, eUe ralentit la marche
du mal, et retarde l'apparition des complications et des lésions
irr :médiables (engorgements goutteux, tophus, raid~us
articulaires, ct .).
SPéci(llis(ltion. - Sans être expressément contre-indiquée
dans aucun cas, la cure de Vittel est netm~
spécialisée dans les cas de goutte chronique, à la périC?de des ac idents viscéraux, dans les formes torpides où les eaux al alines forte sont dangereuses, dan les formes fioric\es chez les
sujets qui n'ont d'un tempér~,ln
sanguin que les appa-
�V[TTEL
rences, chez les congestifs, c01lstipés, gra'vcletlx ou diabétiques
intermittents.
II. LITHIASE URINAIRE. - En activant la diurèse', en
décongestionnant les voies urinaires, en lavant pour ainsi dire
les canaux dont elle fait cesser le spasme irritjatif, l'eau mobi lise, balaye et chasse devant elle les dépôts cie toute nature,
sédiments, sables, graviers et calculs, cause habituelle cles accès de col ique néphrétique. Si ceux-ci éclatent en cours de
cure, ou quelque temps après, ils sont généralement atténués
dans le1dr intensité. En améliorant d'une façon intime et durable l'état des voies de l'urine et celui de la nutrition générale,
la cure diminue définitivement les chances de retour des crises
néphrétiques, en atténue la violence et la durée quand eLIes
~e
reproduisent, et enfin retarcle ou empêche le complications (néphrites, pyélo-néphrites, cystites chroniques, pierre
vésicale). Toutes les variétés de gravelles, les diat/lésiqucs,
primitives (u rique, oxalique, plus raI', ment phosphatique
niée par certains auteurs), les catarrhales, secondaires (phosphatique, alcaline) sont traitées avec succès à Vittel. D'une
manière générale, ce sont surtout les gr't<lvelles irritables (irritabilité rénale ou vésicale) auxquelles Vittel convient surtout,
et c'est là sa spécialisation la plus remarquable, clans la lithiase urinaire.
III. Pyf;LlTES, PYÉLO-CYSTITES et CYSTITES subaiguës t
chroniques. - L'indication découle ici d J'a tion cliurétiquede
l'eau, et de ses effets à la fois modificateurs et sédatifs sur la
muqueuse des voies urinaires, que ces affections soient ou non
d'origine calculeuse. De là aussi l'utilité de la cure de Vittel
de la pierre.
après l'op ~ration
IV. ~ITmASE
DILJAIRE. - Signalée dès les débuts de la
station, cette action cie l'eau cie' Vittel, de la source
Salée spécial'ment, ur la lithiase biliaire, est connue
aujourd'hui par tous les m :clecins. Ici n ore l'action thérapeutique s'explique par l'action physiologique. 1° En stimulant les sécrétions intestinales et biliaires, en fluidifiant la bile, en activant son cours, eD améliorant le catarrhe des voies biliaires, cn fai sant cesser le spasme cles
cjanaux, dont la lumi re se trouve ainsi élargie, en sollicitant m~e
la contractilité de leurs fibr s, l'eau de la
source Salée lutte déjà contre quelques-un s d s causes les
plus habituelles cl la lithiase hépatique, ct elle favori se l'ex·
�VITTEL
395
pulsion des concrétions produites. Les sables, les graviers,
de petits c:.lculs même peuvent être ainsi éliminés sans douleurs vives. Les calculs plus volumineux, rendus en cours de
curè ou quelque temps après, s'accompagnent ordinairement
des phénomènes propres à la colique hépatiCJue, mais souvent
alors les crises sont moins violentes et plus courtes. 2° En
améliorant d'une façon durable l'état local des voies biliaires
et la nutrition, en modifiant le fond diathésique, la source
Salée/a encore pour effet de diminuer les chances de reproduction des calculs, et des crises hépatiques qui en sont la conséquence.
Spécialisation. Les conslil és, à pl éthore sanguine
abdominale, les goutteux et les gravelel1x, c'est-à-dire tous
les uricémiques, tels sont, parmi les lithiasiq\les, Ce\lX q\1i
sont tributaires de la cure de Viltel.
V. GLYCOSURIES et DIABÈTE ARTHRITIQUE - Dans le
diabète en général, quand il y a contre-indication des eaux alcalines fortes (azoturie peu marquée, azoturie des périodes
avancées, hypo-azoturie avec amaigrissement et anémie', etc.)
et surtout d:.ns les différentes variétés de diabète goutteux
avec constipation, la cure de Vittel est particulièrement indiquée.
VI. ALBUMINURIES . Les albumimuies goutteuses,
celles liées à l'irritation des voies urinaires par élimination
abondante et répétée' d'acide urique, quelques albuminuries
inf ctieuses même, sans néphrite profonde, seront traitées
avantageusement à Vittel.
CONTRE-INDICATIONS. - Tous les processus aigus,
les cancers en général, l'artério-sclérose avancée, surtout
avec cardio-sclérose, les cardiopathies non compensées, l'hyperazoturie absolue, les ectasies gastriques considérables avec
estomac forcé ou sténose pylorique, la dyspepsie des liquides,
l'hyperchlorhydrie, les cirrhoses hépatiques et les n éphrites
confirmées, l'irritabilité vésicale excessive, quelle que soit sa
cause, l'hypertrophie' prostatique considérable, avec rétention
vésicale dépassant 100 à 150 gr., la pierre vésicale, les rétrécissements très étroits de l'urèthre, autant d'affections ou
d'états morbides contre-indiquant la cure de Vittel. Nous
n'avons, à dessein, pas nommé l'hypertension artérielle, attendu qu'elle est souvent fonction d'uricémie, et comme telle
modifiable par la ure .
�ViTTE L
Vittel, chef-lieu de. canton du départem ent des Vosges, arrondissemen t de Mirecou rt. 340 mètres d'altitude _ Climat sain, tempéré,
plutôt froid, nuits fraîches. Pays vallonné .
On arrive 11 Vittel par lJaris-Be lfort et Paris-Av ricourt (chemin
de fer de l'Est) et l'embran chement Nancy-C halindre y. Celui-ci
relie Vittel 11 la Delgique et Il l'Allema gne au nord, à Marseill
e,
Lyon et Dijon au sud. Train spécial, dit « des eaux », de
juin
à septemb re (W. R.). Trajet direct de Paris (380 kilom.)
en
6 heures. De Londres Il Vittel en 18 heures par le Calais-D
llle.
Gare de Vittel Il 300 mètres de l'établiss ement.
Station: Dans une situation véritable ment privilégi ée, à 1 kilomètre environ du village, en pleine campagn e, au milieu
d'un
grand parc de 14 hectares, qu'aucun e limite apparent e ne sépare
des
prairies environn antes, placée ainsi dans des condition s d'hygièn
e
et de salubrité presque exceptio nnelles. Dans l'enceint e même
du
parc, on trouve: les pavillon s des sources, les salles de bains
et
douche, de vastes galeries- promeno irs, dont une entièrem ent
fermée pouvant être chauffée en cas de mauvais temps.
Elégants magasins , église catholiqu e.
Poste, télégrap he, téléphon e (avec Paris).
asino et dépenda nces, œuvre de l'éminen t Ch. Garnier.
Vélodrom e, plusieurs pistes de lawn-ten nis et crocket, jeux
de
toutes espèces.
Hôtels luxueux et villas.
Musique deux fois par jour Jans le parc.
Théâtre tous les soirs (comédie s, opéras-c omiques ) _ Cercle.
En dehors du parc, mais dans le périmètr e de l'établiss ement,
nombreu x hÔtels et villas, presrjUC tous neufs, entolr~s
de j ardins,
maisons meublt:es, temple protestan t en construc tion.
Prix des hôtels: 7 à 20 francs par jour, tout compris. Dans
le vi liage, hôtels plus moclestes, mais bons ct bien tenus.
Jolis environs , promena des variées, belles et bonnes routes.
Trains spéciaux pour Gérardm er, Domrém y, clc.
Saison du 25 mni nu 25 septemb re.
JI[ édecills:
MM. Bontcms , Bouloum i';*, Burais, Claudel, Constan t, Gallnnd- leize'*, Marc père et fils, Putézon.
�TABLE DES MATIÈRES
INTROD CTION ..•..•••
Bureau du Syndicat générai des Stations ba lnéaires et sanitaires
de France ........ ..
Liste des membres du
Syndicat. . . . . . . . . . . .
Aix-les-Bains. . . . . . . ..
Ajaccio ... , ... , . . . . . . .
Alet.. . .. . ........ ....
Alger.. ..... . . . ......
All evard.. . . . . . . . . . . . .
Amélie-les ·Rtin3 ......
Anclabre .. . . . . . . . . . . . .
Arcachon . . . . . . . . . . . . .
Aulus. .... . ..... . .....
Ax-les-Thermes """
Bagnères-de-Bigorre. .
Bagno les.de-l'Orne . . . .
Bagnols-les-Bains. . . . . .
Balaruc-Ies-Hai ns . . , . . .
Barbazan... ...... . ...
HarboLan . . . . . . . . . . . . .
Barèges........ .....
Beaulieu-sur· Mer . . . . . .
Biarritz. . . . . . . . . . . . . . .
Bourbon-Lancy.. .. . . . .
Bou rbon-l'Archambault.
9
10
13
24
28
31
37
42
444(j
52
54-
58
62
67
69
72
73
76
79
8+
95
HX)
Bourbonne-les-Hain '.. . !O5
Brides et Salins-MoùLiers.. . . . . . . . . . . . . .. 110
Bussang . . . . . . . . . . . . .. 1 [5
Cambo. ... . ... .. ... ... 11 6
Cannes . . . . . . . . . .. .. . . 117
Capvern ... .. . . .. ... , . 127
Cauterets . ..... ... .... 130
Challes. . . . . .. . . . . . . . . 135
Chfltel-Guyoll. .... . . .. '37
Chaudesa ig ues. . . . . . . . q2
Contrexeville.. . . . . . . . . 143
Cours-les-Bains. . . . . . . . J 50
])ax.................. 151
Divonne-les-Bains . . . .. J 56
L ~a ux-Hones.
. . . .. . . . . 161
I ~a ux-Chad
es . . . .. . . .
,66
I ~ nghie
. . . . . . . . . . . . .. 16<)
Eugénie-les-I'h ins . . . . . 174Euzet-les-Bains.. . . . . . . 176
Evaux-les-Bains. . . . . . . 177
Ev ian .. . ........ ... .. 180
Forges-les-Eaux. . . . . . . J 86
Gérardmer.. . . . . . . . . . . J 90
Gorbio . . . . . . . . . . . . . . . [ C)2
Ilammam-R'Irba.. . . . . . 19+
1lyères . . . . . . . . . . . . . .. 1915
La HOl1rboule.. . . . . . .. .03
�TABLE DES MATIÈ RES
La Malou ....... ..... .
La Mot.te-Ies -Bains .... .
La Mouillère .. ...... . .
La Preste ....... ..... .
Le Boulou ....... .... .
Le Martou ret ....... . .
Luchon ....... ....... .
Luxeuil ...... . .. . .... .
Martigo y;les-Hains .... .
Menton ....... ....... .
Meung· sur-Loi re ..... .
Miers ....... ....... .. .
Molitg ....... ....... . .
Monaco ....... ....... .
Mont-D ore ....... .. . .
Montmi rail. ....... ... .
l' .
CriS • • • . . • • . . . . . . • . •
Nice ... ...... .... .. .. .
Orezza ....... ....... .
Pau ....... ....... ... .
Pierref onds. .. . .. . .. .
Plombih es-Ies-B ains .. .
Pougue s. . . . . . . . . . . . ..
Préchac
q-Ies-B ains .. '.
5
218
Royat ........ .... ....
Saint-A lban ..... .. ....
aint-Am and-Ies -Eaux.
Saint·C hri tau . ....... .
Saint-G ervais .... ' '"
Saint-H onoré . . . . . . . ..
Saint-N ectaire le-Bas.
Saint·N ectaire- le-lIaut .
Saint-S auveur. . . . . . . ..
Salies-d e-Béarn .. . . . . ..
Salins-du Jura .. . . .. ..
Santena y .... " ......
Thonon ·les-Bai ns. . . . ..
Thoren c. . . . . . . . . . . . ..
Uriage ... .. ....... ..
Ussat. . . . . . .. . .......
Vals... ....... ... .....
Vernet· les·Bain s.. .. '.
Vi -hy. . . ....... .... ..
Vitlel ........ ........ .
210
21
298
3°4306
3[2
:\13
318
32328
335
338
3+2
346
35357
362
36+
366
373
374379
381
391
�AC HE" J ~
Il' 1 ~l
P R 1 MER
LE 23 AYRIL 1903
PAR JEAN GAINCJlE
15,
RUE DE VERNEUIL, PARIS
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��PRINCIPALES STATIONS THERMALES ET CLIMATIQUES DE FRANCE .
.\l'\GLETEHHE
o l)il1'l
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ET CL1MATERIQUES
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3584940044
����
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The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Le Thermalisme
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/BCU_Vichy_album_de_photographies_247365.jpg
Description
An account of the resource
<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Vichy
Title
A name given to the resource
Index médical des principales stations thermales et climatiques de France
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Jean Gainche imprimeur-éditeur
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1903
Source
A related resource from which the described resource is derived
Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) TH 615.853 FRA
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Stations climatiques, thermales, etc. -- France
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
398 p.
application/pdf
Description
An account of the resource
Contient également une carte des stations thermales, balnéaires et climatériques situées en France, Italie, Allemagne, Suisse, Belgique et Grande-Bretagne
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Vichy_Index_medical_des_principales_stations_thermales_358494
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/22/26549/BCU_Vichy_Index_medical_des_principales_stations_thermales_358494.jpg
Stations climatiques, thermales, etc. -- France
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/22/26602/BCU_La_cure_thermale_de_Bourbon_Lancy_358485.pdf
1601c89126dd06c19e72771c93457311
PDF Text
Text
La
Cure Thermale
de Bourbon-Lancy
l'A Il
LE DOCTlWll
ANCIEN
INTEIINE
A. PIA TOT
Oh:S UÔPITAUX DE P ,\I1l5
ME'IBRE DE J, A SOCIÉTÉ D'nYDROLOGIE
MEMIlHE COR RES PO DANT DE LA SOCIÉTÉ Dh: TI
~lIDECN
CO:"iSULTANT
~ I\APBUTQE
A BO"RUON -I.ANCY
I~PHnEl
M,\CON
PROT.\T FnÈRES
����LA CURE TIIER1\1ALE
DE
BOURBON-LANCY
�DU MÊ lE AUTE UH
Ouvert ure d 'abcès rétro-p haryng ien suivi de mort subite
.
Jouffw l de clinÎlJue et de t h er.1 p euliq ll e ù t fantile (jui llet 1895).
Tuberc ulose du larynx . Jour ll al de c liniqu e el de t h érape u tiq
ue
in fil1tlile,
(p. R17).
1H9~
Stoma tite gangré neuse localis èe à la genciv e supérie ure
.
Jou1'1lal
de clinique et de thérapeu tique in fan tile, 1895 (p. 852 ).
Observ ations d 'érythè mes scarlat iniform es et de spasme
conséc utifs au tubage dans le c roup . Journal de clinÏ![ue el des
{héri/peu fif/ ue infa n tile, 1~95
(p. HH5 et 9~2 ) . En co ll aborution a"ec
L E\-Hl"
.
SyndrO me de Brown-Séqua rt avec diss ociatio n syringo
myéliq ue d 'origine syphili tique. JI nn.1 les de dermato logie et desyp h ilif/I'ilfl ll ie, 11,97. En co ll ahol'ulio n avec CERT"" .
Résult ats d 'exame ns bactéri ologiq ues fails cn collaborution
avec L E\"HE'
,
l'onsiH'nés in thèse SAI'lJ
~ H ,
Pa l'ils, UWO.
Tuberc ulose e t carcino me mamm aire . Bu lleti n Soc. arwl., I
R!>7.
En collahol' alion
avec
1'1l. 1.IL I.
Hygro ma à grains riziform es de la bourse séreuse sousdeltoïd ienne . [ n thèsc H J(:lL\I\I>, l' ari~,
ré \l'ici' 1H!JX.
Cancer de la tête du pancré as . B ull. Soc. anal., avri l lX9R.
En
coll abora li ol1 uvec I h :" 1 \ .
Traitem ent des maladi es du cœur par l'hygiè n e et
agents physiq ues . Th i"c cie doclOl'uL. l'al'is, Slei nhci l (mai 1H9les
).
Les cardia ques aux Eaux miné rales , en particu lier
à
Bourb~
Lancy . Cnr!f'I'cs ,rI' lfyrl/'o!o []ie rie Liè!te
1,~!)H
). G.on .
!très rie mrdecm e rie l'itrtS (ooul 1900) . ]',11 co ll abora i iOI1(ocL.
UV(' l oussu1I1 t .
Station hydrom inér a le d e Bourbo n-Lanc y. [m » . Sch lo.!
bl' I·,
1S!)Q. En collaborutioll aVI'C TI)u~'ail1.
Hygién e thérap eutiqu e des Cardia ques . .IOI/f'Tlal des PI'illicie
n .5,
a\l'ill !lO l.
)tACON, l',ROTAT l'nERI·S, IMl'lUMEU RS
�SOCIÉTÉ
Of~
SCIENCES MÉDICALES
DE VICHY
La
Cure Thermale
de Bourbon-Lancy
PAil
LE Dor.n:uR A. P IATOT
ANCII ': r-.
INTEn'lE
UES
IlÔPITAllX
DE
PAlUS
ME'IlllŒ nE 1..\ SO CIÉTÉ J) ' IIYllnOLOGIE
MEMUlIE CO IIl\J<:SI'O'lUA'IT OE LA SOCltTI~
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BOUIIIIO'l- LANCY
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1 TIQUE
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�PRltAMBULE
Appuyé sur des obsel'vaLions déjü nomhreuses, recueillies pendanL cinq :ll1lH;eS de pratique médicale à Boul'hon-Lancy, je me cl'ois auLorisé à publier ce lravail.
Mon désil' est de mellre en relief les élémenls de IH cure
thermale de Bombon, leurs modes d'emploi, leurs propriéLés essenlipllf's qui peuvpnl se résumer en deu.
mots : s/da/ion, slilllu[atln!t dOLlCC, Puis, aprl's ay()ir
monlré commenL jp eompr('nds la spécialisatin/! de la
sla Lion, spécial isalion large, basée 1\ la fois SUl' l'influence
du Ll'HiLement lhel'mal, des adjuyanls, de la di ;LéLiqup,
du climaL, de l'allitude, de la situa tion géographique,
j'aborderai l'cr/lUle clinirfuc {ks maladil's susccptibh's
d 'C'lrc tl'ai Léps ct préciserai aussi neLLcment que possible les indien Lions : Formes douloureuses cl Ll rh ulllatisrne chez des malades ncrvpux ou excitahles, l'humaIis me /ln 11 eIl.r, f/o 1/11 e fi 1'1 ie uta il'('. l'II 11 nwl iS/I/!1s canl ÏllfJ lies,
cardiafJues llllluulail'es al! début dc lu (/i:comj)cllsalin!l,
CUl'd illq lICS nll (' / lfJlIlll'lS l J)résc h: l'C ll.1'.
r
�11
l'HÉA'"I ULE
Ainsi qu'on s'en l' ndra compte ü la lecture de l'Histo rique, je ne sel'ai pas toujoul's d'acco rd avec les nombreux médec ins qui m'ont précéd é ü la station ou qui
ont ~crit
SUl' elle, Certes , je ne mets pas en doute leur
s<1gacilé cliniqu e ni leurs Lalents d'obser va leurs, je me
place à un poinl de vue différe nt; voilà [out. Je désire
d'ailleu rs expliq uer de suiLe ceLLe div€'rgence de vues,
Bourbo n-Lanc y est une slalion chlorlll'é(' sodiqu e
moyen ne, placée par l'analy se chimiq ue entre les chlorurées fortes : Bourhol1ne-l('s-Bains, Balf/l'lIc , et les
chlol'l.lI'ées faihles : Lu,reuil, iVéris, Plombières, Bains,
omSl que p('rme t de s'en rendre compte le tableau
suivan l :
ST.\.'l'IO:\S
Hallll'UC
n 0 ('-1 C~
Bains sOllrce de
la Place .'
Houl'lltln -1 ,(lm')
Lux('uil
B0
PHl'ClI'J·: S
l'Ait
'l'1':l'I1I'ÙIt: \-
l, ITltl-.
l' IIlt I
ChlCl1'lll'C de sodiulll c;~.
li l' ho
~t"I'i
Hains
1'1,,111 hii'l'L'S '1('s])UIllt'S).
7 gT.
1 1-\'"
1 l"" 16
J 1-\". 26
01-\"" t.tl
o gr.
27
R02 de 10" à ~o·
Cldfll'UI'C dl' sodiull1 5 g. 77
Chlol'ul'l ' dcsndiul 1l 1 g. 2!J
Chlol'UI'l ' cie sodiulll 01(.77
Bil'Hl'ho llUlrclrs nude Og. Il
ChlorLlI'c cie sodiulIl 01(.16
5~G
S~
~ilcne
~
de soucie .... Of;'. OH
f,X' 75
:,:). X
li '
;,2'
3x'
f, l' X
cons{'quen(, disaien t mcs devanc iers, « cl iC' p[,l-sC'n[l' <ks indical ions d'aulan t plus l10mhr 'uses <lu'dlc
poss('d e dt's pl'opri{'((>s des cl 'tlX groupp s donl cIk
('sl le LI':lit d'union ". Aus:,i, [,plcvol1s-nous plu'mi 1 'S
indica tions: la se/'o(l/[ (, PL Il' 1,ljlllplw lisl/I(" les /,0/'1I1(,S
r/lil/!nl/ I'ells(,s dl/ /'/wlIlft lis/IIe citées pal' Lous les :ml
urs
sans ('xccp( ion, les mali/dies des (('In !1l('S, les nw ll/.mes
POl'
�Pl\U;A3JllllLE
III
nC1'1'rUSCs, lcs paralysirs, etc., en un mol, presque toules
indica lions des eaux chlol'Ul'ées soùiques. Deux ['<lisons peuyenl, jusqu'il un cerlain poinl, explitluer le fait:
Bourbon élait alor surloul une slalion régionale, elles
mpdecins consultanls pouvaient, pHI' dilférenls modes
d'emploi de la même eau minérale, soigner des maladies
lrès dissemblables, el lorsqu'ils donnaienl des résultals
d'après ces fails, ils énonçaient des indicalions exactes,
mais relatives. D'aulre part, ils considél'aienl l'eau
lhe['male chlorurée sodique en elle-même, sans fail'c la
p,u't qui revient il son mode d'emploi principal, il l'influence du climat, de l'altilude, elc . , et posaient encore,
de ce fait, des indications relatives.
Ainsi, personne ne pensl'I'ail acluC'llelllent tl demandeI' des lymphatiques ou des sCl'Ofuleu. il BOlll'bonLUllcy; L'eau est ll'op faiblell1C'nl minéralisée, le elimat
est lrop calmant, l'altitude trop basse, le traitemenl
trop sédatif et pas assez loni<lue pOUl' ces malades.
En ce qui concel'ne les maladies de femmes, les maladi 's de l'intestin cl 1 s maladies nerveuses, il <'sl évident que toutes ces indicalions rcposenl sur des rails
esl-il un ;tahlisindiscuLahles ct bien obs 'l'vés. ~lais
semen t lb l'mal au monde <lui possède 1 s inslallations
adaptéps au lrail menl de Loul s les maladies? Certainement non. Donc, il côté de l'cau min 'nll " il Y a, je
le répèt" le mocle d'emploi, l'installaLion huJn~aire.
C'psl ]HHll'<Juoi : biell <[U pouvanl p;uofaitpIllenl sc trailei' ü Bourholl-Lallcy, les nCl'veu. purs reviennenl il
él'is, les en lérlLes il l Jomhières, les maladies dps
r'llll1les 11 Luxeuil. Je cile CCli slalions parce (lu'ellcs se
If'S
�1\'
rapprochC'nt beaucoup de Bourbon-Lancy el que l'exemple
choisi pet'mel de mieux faire compl'e1l(lJ'e ma pensée.
Quanl aux paralysies, indication lrès précise de Bourbon el il juste tilre, j'estime t'>galem<.>n t, cl pOUl' la même
l'aison, qu'une auLl'c station, Balaruc, peul mieux que
nous les revendiquer, dans l'immense majorité drs cas
·au mOllls.
Par conséquenl, je fais dériver les indicalions essentielles de Bourhon de la caraclél'istillue du Lraitel1lC'nl
halnéairt> calmant ct doucement stimulant, de l'action
sédalive du climal et de l'altitude. Je voudrais qu'il la
lin de la lectmc de ce tl'avail, il reslât celle iMe bien
neUe : BOUt'hon-Lancy esl une stalion calmanle qui COllvient aux rhumalisanls (lui souJl'rent, aux malades 'xcitahles, aux enfanls l1('Ul'o-,ll'lbriticlues Ü qui l'excilation
de la Iller esl préjudiciable, aux cardiaques fonclionnels
eL aux cHl'(linqurs 10sionnels donl le cœur esl en
imminence de décompensalion.
�CllAPlTltE
pn~ITH
IlISTOlUQUE
« Sur les extl'èmes contins du Duché de Bourgogne,
pl'Oche cl 'une lieu '; fl'anç'aise de la rivil're de Loyre,
(mo,Ytoian le en LI'c le BOUl'bonnois el le Duché de Bourg-ogne), en un pays relcvé de fertiles monlaignes de Lous
cos lez, hors celui qui regal'de le Bourbonnois, vel's la
dicLe rivière, voisine de foresLs cL de hois taillis el dont
le punchant du coslé du midi cL seplenLt'ion est couvert
de vignes, sur une croupe dt' monlaigne cst assise une
peliLe ville', bol tie par le dedans il la III ode l'l1e , enceinte
de lIlueailles antiques (le diiTicile accès par l'cminencc
de son assielll', nomnu;e Boul'bon-Lancy. » ,\ insi s'exprimail, en 1GOt, dans un ouvrage SUl' les (nux: de
Bourbon-Lancy, All llEHV 1, p!'emicr médccin ' du duc de
1'ontpe'llsicl', beau-père dc Monsiem, l'l'ère de Louis XIII,
Huleu!' du premier document médical SUI' c 'Lle slalion,
dont le nom cependant est sih'nulé nnl ;ricUI'cmenL (;):3:"
dalls /(a/JelaÎs (clwp. XXXIII, li V l't' II ), AuIPJ',)' yanle l'emploi dc ces ('nux da ns [pg ,.hu mn! Îsmcs, les névrlJs('s, ll's
nt:vI'al(fÎcs, les scirttùjU('s, dans les arf('ctiollS [follllrllse,<;
el UI'l!vcll'lIs('s, el dans la p/rl/ho/'{' 'lhdomin:tl(·.
1. A"IIlEII\
P(I'i~
,
Pl~J'Iie,
J('arll.
J(jO~,
'-es IUlins
de lIOl/I'hOIt- '-<IILI'Y ri 1''\ l'ch il III IJlI Il Il.
in-S.
1
�2
110 ["RIlON-LA;-(C'l
Rn IHO:i, B\:\ l, pl'Ofesseur ilIa Faculté de Paris, en
avait constalé les h urrux ell'els dans l'aphonie hyslériqut', dans le rhu mal isme (' hl'Oniqlle rl les sciaI irjues.
La fonLaine' de la Reine élait d&jit, il celle époque, la plus
employre en boisson.
En 1 (;j.(j, DLLoRm:, Pl'cmier médecin de IJel1l'i IV rl
de Louis XIII, "anle les « m.ériles eL (acull(rs )l de ces eaux.
Isaac G\TTlElt 2, en ! ti:iO, les apprécie dans les aJl'ections
r/llIl/1illism.alrs occasionnées par les refl'oidissenH'nll'l, cl
signale les abus qu'on en fail'lail pour « guérir loules
sorles (le maladiel'l n . :\loCTEAU 3 (165:-i) relalr de nombreux cas de guérison de rhumulism.es, de ltévl'oses atonÎr/ufs, név/'[!lgl(,s, sci:!liques, diarrhée chronique. En
1671, l'Académie des sciences de Paris" CI·l.Ü reconnaîlre,
sur un l'layant rapporL (lui lui r]1 fut fail, « que ces eaux
éLaipnl meillcun's eL plus uLiles pour la sanLé qu'aucunr
des a ulres caux minrrales de Fmnce ».
En ! fiS!, ComEHs :' écrivaiL que « si ces eaux étaienl
considémbles pal' l'abondance cl, leurs sources, elles ne
l'élaienl pas moins pal' leurs verlus admirables qu'elles
1. Il,\,, (Jl'nn ), La mémoire l'enouvelée, p. 721 cl suile; Les lulmù'nblcs
des eOIIJ' min(lri/les de l'Ol/fll/es, /JouI'bort et nU/l'es, l'ariA,
l 'e rlu,~
100:>, in
~.
De 1,1 /lillure des J),1ins de l!ol/r/)on el des abu,.
(l'JI .,e COtlllllel/e/lt dllllS la boisson de leI/l',' en/l,r. Pal'is , 10:>0, in -X.
Lelln1 s, lIi ~l:),
in L
3. i\JonBAI, l,es miracle" de la. /lillure ('ft loule.ç sodes rie Hwl.1dù,s
I,nl' ['I/.'IIYC des ell/IJ' lItinerltlc.ç de Ilour/)oll- J-llltcy. Aulun, 16'>0; Ch1\
2. C,\'ll/I'lI ( ISItIlC,
Ions , lfiliO,
, An lhel'lHw lJorh(mie
. ~es-,lIçHi'
mina
L Lhll\T cL Pnl.o~
l'pm nO,l',IIn ill/i'I',lIlt l'Jiotœ qUI/lit JI l'l'hilll/)Illdicœ et l'ichiense.ç l Pul'is,
Il;77 . !J(' h.1 11l1'is lIlillPl'llitl>tJS .1IlselmiclIsillm, IGM1.
:l. emllll\S, Mercl/I'e (jillanl.
�3
IIŒ10RIQUE
tirrnt
Ù('
kur composition, nolamment dans les ]Ia/'aly-
sics, ll"'s scùttiqucs, lC's r!tullwlismcs, les hydJ'o]lisics » .
En 1ü87, Mme de SIt\ï(;~8
vint à BOUl'bon d'olt elle li
daté plusieUl's Je ses lettres: « IL :r a llC'UX joUl's que je
Ill'ends les eau.'; elles sont douces et gr'aeieuses et fondanles, elles Ile pèsent poinl; j'en fus élonnée ct gonflée
le prcmit'I' jOUl'; mais aujourd'hui, je suis gaillarde; Oll
les rend (tp tous eôlés; point d 'assoupissement, de yareur
(2:) seplembre) ..... nous sommes logés commodément;
mais on peut dire en gros de ce lieu qu'il n 'eut jamais
du ciel un regard d'amoureux (22 seplembre). Quant au
pays, je ne eomparel'ai jamais le pLus beau cl le plus
chfll'mant du monde ayec le plus vilain et Je plus
éloulré ..... » (7 oclobre).
En 172:l, le doeleur IIlt Ql' ET, médecin du roi, professeUl' il la Faculté de médecine d Pari, vint chercher ü
Bourbon un remède efficace conl]' les plus cuisanLes
douleurs d'un dlUmatisme dont il était atteint: « Leul'
succès, dit-il, porte ü croil'e que c'est une médecine crééC',
un mélange qui est l'ouvrage de ]a souveraine main,
lll<u'quéc au sceau de la diviniLé, »
En 17:)2, PI:\'OT 1 écrit des caux de Bourbon-Lancy
« qu'elles guériss nt les doulC'urs rhu matisllwlcs rI! /'0ni'lI1f'S les plus cuisanles et les plus variées, les mirrl'<tin!'s
l'Il'l'oyahl s et qu'elles éliminent les petites sécrti{)I1,~
sf!hlonneuses »,
En 17ü(),
cal!',
~cl'it:
dans le Précis de matière médiCes eaux l' 'nelcnl le ventr làchc Pl
LIIWTAUD,
«
1. PINOT ( Jcn1
- ~lo
.. ic), '-eUres
TAtrtCY, 1743-1752-1772,
Sil "
le , ~
Cilll,c
lherllwles de
/JollI'bo'l-
�nOLR()~-ACY
augmentent la s6cl'élion des urines; elle conviennent
dans la cachexie œdém,ateuse, le rhumatisme el les
paralysies, »
Dans une thèse passée à l\fontpelliel' en 1S()!), VEllr.IIÈIŒ étudie les eaux de BOUl'bon-Lancy ou Hellevueles-Bains.
En 1823, DrForR écrit une nole sur les eaux de Bourhon-Lancy (Co mples rendus des IraNw,r de la 80 'iété
des sciences de Mâcon ).
En 1 );21" M. JAC(liE)O~T
fait l'analyse de ces eaux, ('t
en 182:', M, PliVIi-;, ing-6nieur des mines, en pad(\ d[1l1S
le compte-rendu de la ociélé d'[1gricullure de Mâcon.
En t82U, ALlnEHr l , premiel' médecin du Hoi, pl'Oft'sseur Ü l'ltcole de méd('cin de Paris, éCl'il : « Il ('sl
des eaux donl l'ouhli ne peut se concevoil'; il I.e
manque rien il ceU's de Bombon-Lancy; ces eaux
peuvenl l'i,alisel' 0.\' c les plus renommées de l'El1I'o[><, ;
la chaleur qu'on trouve dans de pareilles sources pal'aÎL
spécialemcn l adn pléC' II la g'ut'l'isoll UCS r III lin:/, {iSl/u's
opiniiill'cs. Ellt's sont slimulantes t'L sous ce poiIlt, :'P('riliyl's. l)
En 1H29, dans le dictionnai l'C' de ~ft; : 1 \T et J>(, J,E:\S ",
Sl' ll'OU\ e un nrlicle ll'l'S do('unwnl ~ SUI' Hom'bon-Lallcy
au point de vue I>ibliog'l'aphiqu() pl nous :;:1\ ons la'{,~
'nU'lll puisé.
En Hn7, P ATISSlhll ( ViI/wei (/rs ('iW,r miw'''iI[l's el
1,
,\J.ll1I lIT,
en médecine,
l',.éci
,~
hisL()l'ir/uc
SUI'
les
(',/lI,I'
millel'all'S Les }Jllls usitées
2. \''':IUT (,L de LI '\S, nidionllilù'c de lIIilLitl rc lH~dt('i,
18~!J
,
Cil 7 vol.,
�IlISTOI1IQUE
tra.itement rie la scrofule) l'ecommande les eaux de
Bourbon tians le fOl'mes subaiguës el érélhiques de la
scrofule.
En 181-1-, TELLIER 1 dit: (c Les névralgies gagnenl
heaucoup par l'nclion des eaux de Bourbon-Lancy, el
enlre aulres, les névl'ézlgies fnciales el les sciati'fues.
Mais, il esl un groupe de maladies dans lesquelles
l'action tonique el excilante des eaux de Bourbon. 'est
monll'ée toute puissan le el n1(' semble bien au-dessus, de
h >aucoup, des moyens vanlés jusllu'it ce jour, je yeux
parlel' (ks para.lysies. ))
En 18-1.n, IHloLE~
fail un lr'avail, en vérilé le plus
imporlanl qui ail été publi> SUL' Bourbon-Lancy jusq\le
lü : « A peu d'exceplions près, dil-il, Lous les malnlles
boiven l de l' cau min >ralc, ü ln dose cl deux ou qua Ire
verrées le malin il jeun, il la source 111l1me. L'cau de la
Brille sert le plu!> hahituellement il cet usagp : elle favorise l'appétil, stimule la sècrétion des sucs gaslriques cl
rcnd la digeslion plus prompte el plus J'acile. Par l'élude
alll'uli"e de nos eaux dans ]l'S diverses maladies, on
~\rJ'i
hien "ite ü ll'ul' reconnnUl'e tl'ois molle principaux
d'action. Dans lJuelques all'l'elions, ,Iles :l"iSSeIll d'une
manil'J'e pour ainsi di], spécifique, comme dam; h' r/wfIlafismc cl 1 s néuf'(}s('s dl' la même manière que le
<!uinn clans Il's fièvrcs inll'l'lIIillpnles. AilI urs, on ne
lrotlYl' qu'une aclioJl sudorifique ou une action lonique
(,t slimulanle.
1.
]il~,
'l'",
11111,
/Je Ci/clion dl's
1':1/13" ther".1l'~
de BOllr1!o/l-I,llIlry. :-'1011
IxH.
~.
H,'III)1"E, NIl/it,!, .~I/r
1 S 1H, LOli~
PhltHI .
I(·.~
l'il Il·"
millérilles !lI' !Jlll/rhon· Uml'!J. 1..)'1111,
�BornnO:\-LAXCY
Diyisanl le rltumMÎs1Hr articulai,.e en dcu.r classes, il
dit: « Dans la première, la période d'acuité est pnssée;
les articulations ne sont plus douloureuses qu'au mouvement et au loucher; elles sont tuméfiées; leur yolume
présente un contraste frappant avec la diminution et
l'émaciation du système lIlusculaire; la faiblesse ('st le
caraclère dominanl; le membre présente quelquefois
les symplômes d'une légère' paralysie du mOllYemenl.
Celle forme' est fréquenle ü Bourbon; la haute température de nos eaux obtient constamment (h's succès aussi
prompts que durahles; quelquefois pourlant, la cause
rhumatique ne disparaît qu'après avoir revêtu pendant
quc1quf's jours un caJ'U~re
d'aeuilé; le malade doit êtl'e
préyenu de ce faiL. Les exemph's de guérison sont si
fréquents pl si connus que j'ai hésité si jp citprais
quelques-uns dt's faits nombreux dont j'ai él; témoin.
Déjit tl'l'S anciennemenl, on accomait il Bourhon pOUl:"
celle forme <10 rhumatisme.
Dans la seconde clflsçe, le rhumatisme n presqul' COI1seJ'vé la vivacité des pl'emièl'cs douleurs, les fondions
s'ex('culenl mal, le somllwil esl C01U'l cl mauyais, le
pouls lIll peu fJ'{'quenl, la peau SOUYCIÜ chamk et sèche,
Cpl élat nel'V('lIX p:ll'uîl kniJ' tantôt il la Ilalure du tissu
plus sp(;('iulenH'JIl a fl'l' clé , l:llllt.L ü la dispositioll indiyidupllt, ..JïJlsistl' sur ccliI' division pal'cc cIlù,lIe fOUl'llil
ulle indication capilale daJls J'adminislration du lJ'ait ,ment qui doit êtrc moins actif.
J'ui l'Illploy{> ('n oul!" l 'S CntlX minérah's aYc'c un
grand SlICCt'S dalls qUl']qups ('ns où il {'lait impossible cie
Ilt' pas admPllJ" une afl'eclioJl !'él'llellH'lll f!0/l/{('llSe; Sl'U-
�IIISTOIlIfJI.E
7
lemenL les accès n'avaienl pas présenLé un clnactère
d'acuiLé bien mal'qué.
C'esL surlouL dans les fl/reclions rhllmatiques ou
névI'alfliques des voies dig'esLives que les eaux de Bourbon sc monlrent dans toute leur énergie; de même, dans
les né"I'oses cl les nùralgies. »
Conslanlin J DIES l, dans son traité, dit « que
En 1 H:);~,
les eaux de Bourbon-Lancy conviennenl surloul dans
les affections nel'veuses cl cerlaines j'ormes dr rlwnw.Ûsf/tr , dans lesquels les eaux plus riches en principes
salins seraienL tl'Op e. cilanLes n.
Pour Max-Durand F \IOE.~,
pt'ochenl de celles cie lé ris.
1 H;)7, ces eaux sc rap-
elon HO'ITIIEAU 3, 1 ('Hl, « l'indicalion principale des
caux de Boul'bon-Lancy esL assurément da.ns le l'/WII/ftt ÎSII!e. QUl'l1e que soil sa manifesta lion e'(Lerne ou inlerne.
c'psL dans les ,dft>clions dnullalismaLcs chroniques sous
louLes leurs formes, 1'a1'al,\ sies cl, la sensibililé Pl surLouL du mouvemenL, névralgies raciales, sciHliques, quP
la vl'rlu de c s Llwl'll1es mérite surtoul cl'êtr' J'emarquée.
L'action <1(, ces eaux reconsliLuanl('s <'l toniques J s l'ail
'ollspill('I' aux l'humalisanls donl )p lcmpérallH'nl esL
nel'Yeux el sUl'loul Iymphalique.
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'S
,
eaux sonL bOllll('S dalls dil1'(;l'ellls accidl'nls ncl'même dans J'hystérie Pl dans loulcs Il's foJ'l1H's
1. Cnl1stanlill trA'IFS, nllir/(, PI'"li(/Uf' i"'.1' eilllJ' IIlÏllel'illes . 2- {Otlilinll,
1xr,:!.
2. :-'111\ ·j)IIl"un<l 1'.\1\1"0., '/'I"i/i/(J des ('(II/J' lIie"/
.~
1~ :)7.
:\, 1101' , III \1 , Iles /"'Ïltri/li/lI' .• (',llIr III iItPI"" les (/ ' 'l'III'O/H'. 1'1I1'i", 1 X:,O.
�8
1l01'lIllO;\-LAiI'CY
proLéi(lues que revêt celle aberration du système nerveux )),
En 1860, Jsidore Bot:l\])o:\ 1 di t que les eaux de Bourhon o:1l réussi dans la gl'Uvelle et les calculs, et c'esl en
reconnaissance des hons effets qu'il en avail éprouvés
pour de pareils maux, que l'opulent marquis d'Aligre a
mémol'ablemenl dolé la ville de ses somptueuses libéralilés,
En 1H60, oans leur Dictionnai,.e génrral des Eau,r
minéra.lfs, Durand 1, \RDEr. et LI'; BnET confil'l11ent les
indicalions précédentes: « Les eaux de BOUl'bon-Lancy
son t e{fectivemen L lrrs spéciales da ns le lrailelllen t du
rhumalisme; elles s'appliquent surtoul parfaitement au
rlwlIwlisnU' {/c/uellclllenl r!ou[oureu,l', et, sous C l'apport, se dislinguenl dcs caux d'Aix en Savoie dontl'emploi esl plus difficile en pU"l'il cas; ces form('s nervcuses
du rhumalislllc ou cnco!'(' le rlllllllatism al'liculaiJ'c de
da te récente, l'(~cament
cc gl'oupe d'eaux miné!'a les auquel
nous aYOllS l'ta(h~
Bourbon-Lancy (groupe de N'él'is,
Lux ui!, Bains, Plombiè'res), )) Elles st·raient {'galement
appl'opl'i{'cs tians « Ir,s gal/Iles /l(:l'I'o}if!/hifjll('8 (l'ès l':rcÎ'ilb/e,~
Il ,
Dans son articlp <lu IJ;ctiollllllil'e .Tflc('oud, 1HG!), noll'e
l'('gr('lL(; maîlt·(· })I ;S \OS ! , li Ilci(,ll médcci Il de la Chari l(',
s'c'\]ll'iI11P aillsi : (' Leur spécialisation s'ndJ'psse plus
pa l'lieu! ii'J'e!TIclll :1lI l'l'III/iii / iSI/II' al'/ifu/"i rI' ;/1'/11 l'lll'li/ell f
I!OIl[OIll'fll'/' ou dans lC<]Ul·l I('s :I('('idpllls aigus rcpal, Isid", '(' Il,,, """' , l',.,lrls " '''yc/rf/lt)uit, médit' a/r , P tll'is, Ilailli,'.,'c
1 X/HI.
'1
lhs " ", J)id (/t' mt1dt't' ilt!' 1'1 ('''iI'III'Ui!' /" 'illiqll(" L \ ' , IH(jO ,
�1I1ST0l11QUE
9
raissent volontiers sous l'iniluence du lraitement lhermal. L'élal nerveux qui Hccompagne celte forme de
rhumalisme en rend le lrailement difficile tl instituer.
Il arrive souvent que (ks eaux très actives, eomme
<:elles d'Aix en Savoi!', ne sont pas supporlées. Les
~.'aux
de Bourhon-Lancy sont beaucoup mieux lolérées
<lans les cas de eelle nalure et peuvent rendre des servie s considérahles 11 la lhémpeulique. Elles réussiss nt
égalemenl conll'e le rhumalisme primitivement chronique, avec défoJ'malion des jointures, ou rhumatisme,
JWlIl'lI.r, Slll'lOll t s 'il s'offre sou une forme il'ritable,
conll'e les n l;vralgil's cru l'ales et surlout les névralgil's
sciaI igues. » En résumé, cc ces caux l(>gl'remen l cliun'liques,
diaphorétiques, p :n leur haule lhl'J'malilé, répondenl
il toutes les formes tIc rhumatisme , el par leur fnible
minéralisalion, prineipah'menl aux fOl'mes douloul"uses
('[ irrilahles. »
~igJlaés
En 1877, Gil'anl de CAILLErX 1, J'nppelant des l'ails
il la tribulH' de L\cadémie de médecinl' sur
lïnLel'v IlLion des pau x chlorurées salines inlus el exll'a
contre la tuberculose pulmonail'e, d'al)l'0s les obsel'Yntions de Dl' 'IOULI:'I, h Salins (Jul'a), el Dm,LnC'l IIA'II'S, il
Iamn)[\
· ~feskoutjn
(Constantine ), rapporle à son
tOUI' des tas a nalogues il BOUl'boll- L:lJIey.
Ell 1H7!), dnns UIH' l'Plllal'quahl!' {,tude non puhli0t"
P. Ixc,\s-CII DII'IO -'11:: 1\1-: diL qUl' )ps l'aux de Henu'hon
pl'uycnt s l'yil' de LJ'Hllsition enLre 1('5 eaux chlol'ul'l'PS
l , (;II'IlI'(! d" r,,"r.f.I '''"\ , / :' /III!r ,ç SUI' les pal/J' mil/él'aIe,. Ifrc'l'lIIirl<,S de'
l/oul'lIoll LIIIl('.'/, IX72
�10
1l0CIIIlOi\-LANCY
mo,' ennes el les eaux faibles, Elles empruntent à leur
propre con litulion el 11 leurs modes d'application des
qualités absolument ou relalivement s(/dn/ives, d'autant
plus précieuses qu'elles cons l'vent généI'alemenL quelques-unes des pl'opriétés reconstituantes des eaux plus
min él'alisées et ne d eyiennellt débililrwtcs que si l'on
pou 'se il l'e_'cès les modes d'adminislt'atiOll, C'est auprès
des eaux de ce genre que l'on trouv à traite.' les fI/reCtions dOl/lol/reuses, il modifier les constitutions névl'up;tthi'fucs. »
En 1881, FranLz GLÉ~\RU
l, dans une illtéressanle
monographie lrès documenlé , tl laquelle nous avons
elllpl'UnLé mainls renseignl'Il1cllts, dit qu'avec le nombre
croissanl des faiLs ohs nés el des observa leurs, on voit
g'el'Illcl' p u il peu pl ('nrln se dégager les {>Iémenls d'une
spécialisation hipll délini el d\u1l' adaplalion rationn 1lemcnt moti" \e de ' eaux de Bourbon-Lancy. Les afl'eclions les plus hcul'euscmenl modifi{>es sont eelles qui
l'('lè'enl de la dinlhèse arthrilique, n parliculier la
{orme flol'ide
l'!w1JwliSII!i' nOl/NI," cl, la m('llopausp,
chez d 's sujl'ls cie constilulion faibl' ou anémique, lol'squ'il.\ a pl'édominal1ce du tNII1Jl!l'allli'nlll(,I'l'(·U,l' .
Le' do<:leul' CI1Jo:UI';'! dit que J'ellicHeil{> t!ps eaux cll'
Bourbon dans h' l'hull1alislll a d 'a bord allil'(' l'aLLc1Itioll
Pl lui a "alu unl' répula lioll méri ll'C :
"II
1n Dans 1(' r/llll1wlÎsme 1!(!I'I'IIJlillhÎ'flll',
l , Fl'un ll
(:"I;'''".,1I'ItIIJ· tllerlllall's dl'
H()III 'hOlt
IHII'
I·s bains
J,;/lII'I/ ' Imp , 1'".,\111 ,
Ik~,
2, (; "1(1>1, C;U'ill',1IlC "l/tlI'O[()f/"I/I(' I C.,nf"'l'cn " '" (;, Cal'l"'"
l'III'is, I HH)I.
�II1STORHJl'E
11
chauds ll'PS COUl'ls de 38° il 10°, les douches chaudes,
1eR bains de vnpeLll' avec enu en boisson.
2° Dans le
rhumatisme ch1"OnÏfjue, deux clt'gl'és
('sI encol'(' péria rtiCl/laire, la déformalion
desjoinLures n'csl qu'exléri ul'e,Ips lissus blancs enlouranl l'nrticulalion sont plus ou moins nllérés,l('s musclcR
onl subi un commencemenl cl'alrophie, l'augmenlation
du volume de l'arlicle l'st plus appnrenle que réelle;
les mouvemenLs soul gên 'S, douloUl'('ux, affaiblis. Ln cure
s 'ohliendra ü l'aide de douches lrès chaudes (10 üi3° )
Ù'UlW durée de ri Ü l minules en lame, lame brisée, jet
de lance, pluie, selon l'élal de J'al'liellialion, l'esp1." dt'
joinlUl'e el aussi ct'lui du sujeL et la manil'I'e donL il
réagi.t.
6) I,e nul! ('s/ plas ])1"O(on<l, l'nl'Lhrile sèche dtHol'!l1nnlp esl conslitué ; dans UlH' délérioralion si grave,
nous oblenons encore une améliora lion avl'(' des doucheR
employées nvpc pl'udencl' cl modéralion.
:{CI Dans lt> ,./wmatislI1e nOl/rI/x. C'esl le plus Pl'oche
pan'llL d(' la goullt'. l('i, ('elle rOI'JlU' s\unéliol'(' lOlljOUI'S;
si I{'s maladps ne nous quill('lll pas gm;ris (ce qu'on
n'os('l'nil l'ê, l'l' ), ils parlent soulagés el salisfails.
,~"
Dans J(' ,.hllllwtisO/(' i/'lIe!J('/,i/('!l, l'orme rcbelle,
on panienl Ü op(;rcl' un l'('IllOllll'I1WIÜ de 1'élal général,
il amendl'l' les douleurs pt il comballn' l'al,'ophic museulail'('.
:;" Dans ]ps sein/ir/lies l'humalismales, pUI' !ps douchcs
ll'i.'s chaudes , de {'ourle durt"l'.
:,( ) L'é!lLération
l'OUI'
Ll~r;oHCI8
( Truilt>/I/(,111 de III [jfJu!lr. Paris, IH!H ),
�12
1101'11 BOil-LAl'iCY
les eau. de Bourbon-Lancy, sLimulanlC's et reeonstituan les, agis en l avec ('ffieaeité con Lee les complicaLions de
la gouLle chroniqup,les engorgenH'nls arLiculaires tenaces,
les ra ide Ul'S, les nodosiLés l jes déformations, contre la
gouUe musculaire vagu . On les presceit aussi utilenwnL
chez les sujeLs aUeinls de paeaplégie, d'hémiplégie ou
de pat'alysies dou!oUl'euses pneLielles.
En 1 89, parnÎL l'aelicl<:' de Hon:uE.\U dans le DiclionIWlN'
})('chambre.
En HHl2, 18!)/~
L 1R!):i,
DE
BOSIA 1
publie plusieurs
oUYl'agcs sur Bourbon-Lancy el a le mérÏle de bien
mellre en relief l('s propriélés physiologiques des eaux,
leur nclion diul'èLique eL éliminaLrice d'acide U1'ique,
leurs propriéL;s sédaliyes et. calmantes, leur indiealion
dans Lous l('s phénomi.·nes congestifs. Le premier, il
!wéeonise la cUl'e Lhermale d(' Bourbon-Lancy (( ('onlrC'
les l{-sions du (l'ur, d'origine rhumaLismale> », en prescriyanL l'C'au de la Heine' ~l
hauL
dose, comme diul'é-
liqu puissunL: ({
ous conslalons, dit-il, UlW Iclle
puissance de l'l'SOl'plioll dans les lt;sions pl'OduilC's par
l, rhumalisme qu'il n'psL pas possible d'aclmcLll'l' qu'on
n puisse rie'n pOUl' la rt'gl'cssiOll des lésions Ol'ilicielles
du ('I('ur ou des gt'OSS('S nd!'r s, lorsqu nous voyons
sc l' \<;orher cl' t'paisses couches li hrNISl'S de 1I0U "l'Ile
forma Lion sur l('s sYJ101'inlps al'licubires 'L !orsqtH' nous
,o.)ons disp:u'aill'l' dl' yolumineus's fOllgosil(;s pt'I'i1. III 1I~
\ , 'J'niitelllent dl' Iii !I/)lllle. If" ,.h 11111:1 lislllc cl tI(',~
lItillil
tlirs tlu (',,'ur :/11.1' (':/11 .1' tI(, flol/l'hOrt- I .:IIU',II ' ;\1;/1'011. l'I'Oltll , IH!12, /)e 1'IIl'Ihl'illsmr:\ /llIl/l'hon 1 1111/',11 )1 1\\'0 11 , l'''olal, IH!!\.
TritiLelll('nt
d(' .~ nl:/(fdiI.~
rltl'ol1ù/tles d" ('u',,,' ('/ des l'uis.W.'ittl.r }JiI" l:t JJillll(::tlLO Il
tlte/'/ltu/(' ('/tlill'II/,(l(" llnillil'I'I',I'III'I', IS!H).
�lIlSTonllJI E
'13
articulaires sous l'influence du lraile!1wnt lh l'mal. J>
Mais où sn sagacité clinique est lout à fait en défaut,
c'est quand il déclare « sa el'oyance d:1I1s la résorpLion
complète tics exsudals de ]'cndocal'dite récenle, dans le
relom de la souplesse ct de L' 'laslicité des vahules el
des oriGces, dans la disparilion des bruils de souilles
orgal1lques caractél'istiques des lésions miLrales eL
aorLiques, dans la reconstilution des flbres musculaires
du m)"oc;\1'd<" dans le ll'avait de régression des arlèl'es el
des \' ines malad('s! » Dans un Lravail anlérieur, je me
suis élevé conLre ces préLenlions inacceplabl('s et faites
pOUl' perdre la meilleure des causes, Je m'élève également conlre les slatistiques de De Bosia qui admet la
guél'ison des ('ll(local'dites mitrales dans :,0 "/" cl s cas,
D('puis plus de clix OIlS qu'il nvoie des cal'di;H[ues ;l
Bourbon-Lancy, mon excellent maître ~l.
III t:lI \ LlO 1 a
précisè ncLLemelll, clans pillsieul's communicalions, l('s
pl'opl'iplés de c s l'au'.:: et J'urs indications: « Toutes les
conditiolls réc!amét's pOUl' la CUI" hydromilléJ'al des
maladi s du CŒU!', dit-il, se (J'ouy('nt réuni 'S dans ulle
slatioll thrrmal du centl'e de la France , Boul'bonLancy, située SUl'
YCl'sant occidplllal de la il tilt'
'a n : minéralis;!lion cOl1\cnable Pl faible
chaille du ~Ion
1. 11('( 1( \1\1' , 'l'rai/I'IIIeIl! cles /Hi/Llldies ('''ronil/urs ({II r(Plll' ./lIlI' /;,
H,'I"llilS/Ù/I!' ('/ {es C,Il(,/' IIIl1lél'ale,ç (.Iol/I'ltal (/(>s Pl'lllirir/l ,'. 1'" ROIH
IH!II ,
~,\lI"
\ , fA'S (,;/l't/lill/lles ,III r call,r ",iner',,{es (Jollrll.1l des
/'l',,li(,;I'IIS, dCC'l'lllhl'c 1X!Ii\.·
n(/I/JOrl SUI' {l'S III.'/oc;crdi/('.s eJc,'(}
/liI/II('s <lU C :OIl!"(~'s
dl' /.rlll' . I~!J,
p.
'/"'iHIt: clllliql/!' '/l'.S III a 1:1di!'s t/u ('1/'111' el ({l' lillll'!e,:\ i'dilion, IX!J!J. l. l, p, ~:\";
l.III, p, ilL
I,('s (';II't/wl/lles 11//,/' ('1///.1' lItillér,I{I's I lloul'hnn - L"nc,Y ) (Jollrnill des
/)l';Ù
'ir I('~,
~x
juin I!Hl2 ,
COlI,sulUllillIl,s IIIPt/i"ilLes • .1' edltl"", I!JU:I,
1:,",
l'n,'is. Hllilli,"I'l', p , 2j1, p, 216, p, 512,
�BOCRB():"\-L,\:\CY
L gl', 30 de chlol'lll'c de sodium}, alti/ude
(240 mèli'('s), 1!tel'llwli lé haule et varitse (,~Ho
modérée
ü
;j8°),
action diurétique ct r/(:col![Jes/ive de la source de la Heine
qu'on peut prendre en boisson, climat tempéré cL iL
l'abri du yenl dans une vallée largel1H'nL ouyerlf' au
midi, jJerméahilité du sol, }I!'(),rimité de la slation pOUl'
nos compaLl'iotes eL les étJ'ang'<')'s, slahili/cf thermique,
déhil suffisanL des eaux (100,()()() liLres en 2'1. heures), ))
Sur le conseil de ~I. Il(~1
IHD je choisis 1, comme sujet
de ma Lhès(' inau,rurale, « le Traitement des ma/fulies
du ('(l'l/r })ar l' It,ljf!i~ne
el les auenls jJhysifJues H, travail
cl'ili<lue aus"i compleL (Ille possihle sur la quesLion. Puis,
en collahoraLion avec mon COllfl'('re el ami T()l'S,\:~
je fais une communieaLion au Congl'ès d'hydr'ologie de
Lii.·ge eL au XII Il' Congrès in LernaLional de médecine ü
Paris,
TOLSS\I:\T 1 e"pose nettemenL cc qu'on doiL entendre
pal' sLation hydl'OIllinérale poul'les cardiaqu 's,
Lors du l,oyftf/e rI'éludes 1I11:dica/es aux caux minél'ales en 1H99, le pro[esseUL' Li\NOOCZ\ liL SUI' BombonLancy un<, eonfél'cnce : « La boisson associéc li la baIn ;alion produiL <1 'S ('(l'ds sédalifs, diminue J'e"ciLahilité
des nc\'v{'ux cL dps cal'diaqucs (lui onl plus cl, Ll'ouhles
1. A, l'I\TIIT, Truilelllent rle,ç m:dlldles dll
"!lrnls l,hysi'I!tI'.Ç, SI/·ùtheil. [liu·is, mai IX!lK.
el les
l;liY!Jt(11l1! /ltlllilJiel/tique
t/es ",1/'11 Ï<tques JOli t'''111 des 1',."li(/n~
1'101).
2. 1', \TIIT el Tot·,s"!:',r, Les (',H't/I,tlllteS :tl/X 1':/(1,1' minllt';t/,'s et en flllrlirlliiet' ,1 lIo"t'boll IAI/ICII (Coll!/t'ès Ile l.iI\yc, oclohre lX!18, C()n!Jrè.~
de
l'i/t'is, lloÎll 1!l00. - Slillioll Ihet'lIIo- Itytlro Illinet'lIlc rie lIourbon-l..lIlCY,
!Jllp. Schlnehcl', IX!l!l,
3. TI
' S~.\IT,
CI' qu'on doit cll/ellrlt'(· /1111' ,~I"lj()n
hyr/ro-minét'"le
/10111'
le.~
1,<1t'di/l/{IIC,Ç
cœtll' JlIl/' rliyyù1/tC
' Jrwrltill des l'r;lliciens, juin
l!lOS ,
�IIlSTOnIQUE
fonclionnels que de désordres organiques, et produit
une diaphorèsc et une diurèse remarquables. On doit
chercher la particularité du traitement dc BourbonLancy dans la divcl'sité des moyens employés; on y fait
plus l'hygiène que le traitement cles caJ'diopalhes. Tulle
station n'est mipux préparée pOUl' apprendre l'hygiène
du cardiaque et prévenir la maladie au lendemain de la
lésion du cœur. »
Tel est le dossier scien lifique complet de BourhonLancy de 1604 ü nos jours.
�CII.\PITH 1'; Il
GI~OnAPlJE
ET GIWLOGIE DE LA l:U~GION
A l'exlrémilé occidenlale du dt'parlemenl (le SétlÎneel-Loire, sur les confins de la lVièvrc et de l'Allier, au
point où la route nationale de J.l Ioulins à Bâle s' 'ntrecroise avec celle Je Nevers II Grenohle, sc trouve la
villc dc Bourhon-L'wcy, célèbl'c depuis <les si \cles palses sources lhcrmales, Dcsscl'vie pur une gare du l'éseau
du P.-L.-M., sur ['emhnllChcIl1cnt de Cercy-La-Tour 11
Gilly, Bourbon-Lnncy est, de plus, tête de ligne d'un
chcmin de fel' départcmental allnnl à Aulun, ayec une
deuxième garc il Bourbon-ville, à (luelques eenlaines demètl'('s des Thermes.
Bourbon-Lancy, chcf-licu dt' canton de l'arrondisscment dc Chal'Ollcs, a un' populalion de 4.200 habitants,
sup ~I'icur
à celle du chef-lieu c!'aITondiss menL. Elle
st JnUie sur le penchant d'unc collinc granitique 'levé,
lll'cmier 'chelon de la chaîne des montagnes du MOI'van
qui s'nbaisse gl'aduellemenl jusqU'il la Loire. La parli
culminante de la ville est ;l "·72 mèlres d'altitude.
La pUl'tie basse de Bomhon, le faubourg Saint-Léger,
qui est la ville des baigneurs, où sc tt'ouvent les SOUl'ces.
l'étnblissement lhcrmal ct les ll<itcls, est à 240 mètres
au-dessus du nivcnu de la mCI'. Merveilleusement située
�1'1. 1 (p.
J ,)
��GI~On
. \PIE
ET GI~OLm
17
DE LA nÉlOlo
au milieu d'un nid de verdure, au fond d'un vallon limilé
par une ceinlure de collines el ahrité de loutes parLs,
saur à l'ouest, la slation thermale est encndl'ée : au midi,
pal' le parc de l'élablissemenl, vaste, accidenté et
ombrngé d'arbres séculai l' s; au nOI'd, pal' un pal'c I11C1'yeilleux dépenoan l d'unc propriéLé privée, et au levanl,
pal' la colline au pied de 1< quelle jaillissenlles sources,
La vég'lHaLion esl lu. 'urianle cL, de mai à oclobl'e, pendanl la durôe de la saison, la campagne eslll'ès belle.
Il y a conlrasLe enlre la na LUl'e un peu sauvag'e des premiers conll'efods des monls du Mo l'van eL la plaine couvel'Le de pl'ail'ies ver<loyan les des bonIs de la Loi r'e.
Bourhon-Lancy, en effel, esL ü la limiLc du MOl'van eL
du Boul'i)(lunais, du pays nccidenll; el ùu pays plal.
,\u l'und du vallon, que Lrav l'Sl' un lOI'l'enl, LP Borne,
vallon al)t'ilé con lre les ven ls el ouverl seulemenl à ('l'UX
dl' l'ou 'sl, jouissanl pal' cUllséqul'lll d'une exposilion
qui « sl.'mble avoir él', choisie P,\I' la na lUl'e pOUL' un
nhl'i conLl't' rail' [l'Oi<1, pluvieux el venleux, rnnl'mi d('s
l>Hins ), ( Al ' I@\Y ) , jaillissent les soul'ces LhCl'malcs, au
milieu d'une imnH'nse (,Olll' en (,olll['I.'-bas dans la<juell'
on descend pal' un monumenLal pel'l'Oll.
CelLe posiLion géographique explique la douceur du
<.'limaL, eL l'absence de varia Lions suhites dans la Lempéralure. Les mnLin(>es eL lps soil'ô(,s Ill' sonL jamais
froides pendanL la snison Lhermale, eL pourLanL ln chaleu)' du milieu du jour, l'Ul'ellH'nl excessive, esl assez
considérable. (non II "Al. )
« L'ail' qu'on y l'espire esL PUI' c l salubrt" les maladies épid('l11iq ues y SOI1 L i ncon Ilues, la phLisie exln\l11e2
�18
BOL' RBOî\-L ,\NCY
menl rare, les vieillal'(\s ll't'il nombreux H ( Bl ~ HOLE
),
En fin, parliculaI'i ll; très inléressanle pour les rhuma lisanls, le sol est d'une perméabilité Lelle que l'humidité
ne se conserve pas cL qu'on y a toujours le pi cl au sec,
même après des pluies lorrenlielles ou Ll'ès prolongées,
HI ~I\OL
LE
a fait de' Bour'hon un lahleau si enchanLem
(t en même Lemps si vrni, que je désil'e le reproduil'c
ici: « Il serail difficile, diL-il, (\13 lrouYer un plus magnifique speclacle que celui qu'on découvI'e du plaleau de
Bourbon, au midi ct au couclwnL : une plainc pal'ée des
couleurs de la Yl;gélntion la plus riche et la plus varil;c,
s'abai.sse graduellemenl jusqu'aux riv s de la Loire, donl
les flots argentés, lanLôl se cachen L, tanLôL l'Lincellenl
au milieu des aulnes pt des peupliers qui dessinl'lll el
limil('lll ses innol1lbl'ahles eonLoul's; au del'l1ie'r plan,
les plaines immenses du HOUl'honnais, sans autl'e limile
qlll' celle de l'hol'izon el quelques el'~(s
él ,6('s des
mon 1agncs d 'Auvel'g'IlP , qui parais enl pèrducs au milieu
des nuages,
Au nord l'l au I('v:tnt, toul st changé : ce sont
d'autres sites, c'cst UlU' autre naLUl'c, \Tn aspccL ag-rpsLe
el sauvng' a l'cmplacè 1(' paysage si ca1nH' eL Ri régulier
des l'ives d(' la Loil'c : de pdiLes collines escarpées, (ks
g<lI'ges l'lI'oites Pl pl'ofoudes, groupé"s d l't'unil's Rans
ordre, sans aucune S) Illt'lt'ie apparenLe; 1(' chêne ct lc
ch:lLniglliel' .11 couvrent les flancs, Landis qu'une pelouse'
verdoyante tapisse lc fOl1d des vallons, QUt'lqtlC'S fermes
isolées, quelques petits ruisseau. eoulnnt doucement
cIlIns le lit qu'ils se sont Cl'cusés, aninH'nt le silcllcP et
adoucissent la rudesse de cc paysage, On compI'elld
�nf;OU1\A l'litE ET (; ~OL();JE
DE J.A nl~(;IO:'
19
qucl1e variété de sites et de promenades promet un pays
:mssi aecidenLé et où la nalure a réuni les conLrasLes les
plus piLLoresques. ))
La formalion géologique de la reglOn de BourbonLane.,· a é(é décriLe pal' ~1.
MA:\ÈS 1, ingl'nieur des mines,
en Isn. Les sources naissent du sein de monLagn s
ru,.itiques. La bandc <h> graull,;tcke des environs de
Bourbon consLiLue de pdites montagnes eL dt's collines
aplaties donL l't;lévaLion au-dessus du niveau dt' la meL'
varie de 2;';() ü 1.72 mètres. EUe se compose de conu lomé,."ts, de grès, de schislrs ct tiC' cf/lcaires, en couches
alternatives qui sont coupées ct tl'élvel'sées par des po/"phU l'es, des eL/rites el des f rflpps. La dil'eclion générale
de l'es couchcs est du nord-est au sud-ouest, aveu des
indinaisons variables de 2;'; il :~;)
degl'és, Lanl<Ît ~I l'est
cL tant<Ît il l'ouesL. Les g,.ès grisfüres, formés d'un
lllélnnge dt' grains de quart=. Pl d> (eldspath terreux
juxLaposés ct Lraversés de qual'lz cristallin, s'obscl'vcnt
sur la roule de HOUl'hon il Digoin. Les schis{rs sont
gélH'mlelllenl Ll'ndl'cs, de couletll' gris centh'é l'I micacés. Les roches plutoniques d'('ul'i/es ct de Irapjls qui
LrHVPl'selll le Lerrain de !//"Iwll'ilcke dl' HOUl'hon-Lallcy
sont disposé s en masses cOlliqups, en \cin .s ou filons.
Lps r/l,.i/r8 ,dl'cc(enl diY('l"ses fOl'mes : Lan(ôL, c'cst une
roche hOlllog'l'lIe, fOl'lnt'(' <le /l'ld8/J<!{h Climpuct, ,.osé;
lantùL, (" sL une roche qui pnssp au ]l{)J'ph.",'c cl qui esL
fOl'nHle de (eldsprtlh ('(}lll/litcl, Uris,;trl', avec parlies <li'1. i\IA:\b. Statistique lILilieri/[o.rlilfuC • .'1éo[o!filfllC el IIlPllltlU/'UÎI[UC
dll dépal"lcllleni de Sannc-el toit·p. 1\1(1t'on, 1Xii.
�20
BOt;HIION-LANCY
séminées de r('1d.~lJth
[;uHellaire, blanchâtre ou jauniUre, S:lns mélange ou avec Inmelles d 'amphibole. La
gl':lnde masse transversale d'eurites qui . 'ohsl"l've aux
bains dC' BOlll'bon et de laquelle naissent les soUt'ces
lhermales, offre c s ditfél'enl s val'iétés. Les !l'apps sont
des l'oches com pactes, gl'istl LI' s ou noil'àll'cs, Loujoul's
cxccssi veIllen t dures et il'I'égul ièrC'ml:'lll fissmées. En[in,
il faut sig:nalcl' les nombreux filons qUiu'Lzifl'l'('s (lui Lra''('l'senL les roclles de schistes, (l'euriLes el de lrapps
des environs dl:' Bourbon. On distingue pal'Illi ceux-ci:
1° les peliLs filons de qu,t,./:, l'/wux jluatée cl baryte
sul/filéc qui Lraversenl en lous scns l't'UI'ile rougeâtre
el qui pal'aiss nl se lier inlimemenL ü celte roche; 2" le
filon puissan l de (!IU/I'!::' /àl'ug incl/.r qui traverse Je
ll'app; :3° les filons de qual'!: l'ougeâtl'e, j,'/spoïr/cs e!
l'ei nés qui coupent les schisL('s; !~I) enfin les filons de
qlllll'!::' m'('l' /el' hydraté sl'ol'i/ol'me el oxyde de Inal/!Fl/(\~e
mamelonné des calcaires.
La naluI'e cl la disposition du Lerrain de grauwachc
pI'ouvenL que cc lCITain s'esl forlllé pal' voie m Scanique,
qu'il a ~ lé' Roumis il (les péJ'iodes allcl'l1n li ves cl, calme el
d'agilation, enfin qu'il a été disloqm\, redressé elmodif;('
pUI' des roches pluloniques dont l' ;panchclUenl s'csl l'ail
à diverses époques, les um'H pantissanL ('onlemporaines,
cl !l's Hlltl'es poslérj 'ures. C' 'Hl il l'aelion plutoniclUC
cxel'eée ayanl la solidificalion complète des couches
~'\lcs
duc la stl'Uclurc demi-crislalline qui distingue
des J'oches sccondail'cs quelques-unes des l'oches composant ces couches. Les J'oches dc la formation de grau-
..
�GÉOGRAPITŒ ET GÉOL(j(;m DE LA RÉGION
21
wacke de Bourbon-Lancy donnent un sol siliceux ou
a l'gileux ,
D'autl'e pnrt, ;\lichl'l LÉvy, chargé de la Carle géologique de Saône-et-Loire, a communiqué ü 1\1. Franlz
GLI~N\nO,
n 1R81, les noles suivnnlcs :
« Les sources de Boul'hon- Lancy jaiU issen t dans la
faillc qui lermine, ü l'ouesl, les lerrains cristallins cl
anciens du MOJ'Yan, el les fait hutC'r conlre IC's tcrrains
/riasir/llcs, jurassiqucs ct tertiaircs du pays plat. On
lrouve à Bourbon, au voisilHlge imméùial dl's sources,
dps indices d'un fai~cu
dl' {tlons concrdtionnés conlelHmt
du quart:., <k la hary/illc el de la fluorinc, <k l'ftge des
ar/roscs triasiqucs,
La faille, beaucoup plus anci<,nne, a réouvC'rl ces fracLm'es anciennes C'l il esl prohalJle que 1 s coux LI'l>1>
chauclps de Boul'bon-Loncy doivent en parlil' leu!' minérnlisol ion aux mi.néraux contenus cn profondeur pOl' ces
filons anciens don l elles H'ehenlle l'pm plissage,
L'(OLnblissement nu\me est siLlI(;> il l'C'xlrpllle limite
o\1(>sl dt's Ur;1lI /(l<1ck,~
ou ([lm rf:.i lcs foncés de la région,
Le filon d'enu, il son jaillissemenl, so1'l ellll'e les
rochers de Ur;llIll'.1cf,oe, prohahkmenl (/i:vollicIIIlC el ln
plaine> !J[iOCèIlC, Le plioc(\lIc 11 Bourbon-Lan y, jalonne
ll'(>s l'-gi~emn
la faillc, Y n-l-il lit un pht'110J1ll'l1e
de falaise ancj( on contl'c laquelle sl'rail vcnup s'arrêter
la mel' Plio('ènc ou plutôt une dCl'nipre n'OUYCI'lUl'C de la
dl's caux, <[ui
l'nille, expliqllnnl la gl'Hnde lhe'm:di~
lèmoigne de cnnnux lal'gC'!l1ent ouverts .iusq'~1
de gl'alH.h's
pl'OfondC'Ul's? J'incline pOUl' cPllp <I('I'l1i('I'{' lIypolhl'se, »
�Cn\PITl
~
1II
SOL'n CES, COMP OSITI ON CIIIM IQUE DES EAUX
Lorsqu 'on s rend de Bourbo n-Lanc y au faubou rg SainlL{>ger en suivan l le chemin l'apide el lorlueu x qui suil
l'escar pemen l du vieux châlea u, on a une vue d'ensem ble
de la slnlion : en avanl, quclqu s vieilles maison s ayanl
encore le cachel du Lemps avec leurs loilul'p s très inclim;t's eL!pul's loul's: au milicu , )'~labiscm1he,;
à LUTièr e-plnll, le Grnnd- IJùlcl, nu milieu d"t1\l "asle pnrc
donl les g'l'ands al'hres masqu enl en pn1'lie la m'che du
nom'el hospice de Bourho n,
,\rrivé sur la plac:p Sainl-L égcl', en haul du penon
qui domine un large escaLipI: à doublc l'ampc, on voil
(1 ln eoUl' des )wins, réguliè l'E'mel
ll quadri lalèrc, eireonsCl'ilE' il droile cl nu fond pal' les deux ailes dt' l'l?/alJlissell/{'nL IheT'lIw l, gl'nndi ose constru clion de lrois éLag'('s
, il
laquell e ks voù('s du rez-dc- chauss éc, I('s g'alpries fl
colonn ades des dt'uX (-lages donncn l un aspecl vl'aime nl
saisiss anl, Icn~l
il la fois du c:loÎll'C' cl clu palais; il
gauc:lle, une clHlîne (1C' l'oc1lC'l'S (k gmnil SUl' une longuPlll' d(' (iO môlres pl d'une hnult'u r dt' Ui mNI'cs , laillée;
il pic ]lnl' les HOl\1ains, lr\s pillorc sque par la couron ne
d'églan li0I's, dc ch(\ncs el d'orme aux qui ornenl leur
somme l, pal' Ips louffcs de lierre, les ronces , les mousse s,
�Pl. Il (p. 12)
��SOUIICES.
-
C(HII'OSITlO;\ CIIDIIQl'E DES RAUX
23
les éll;galllt's gl'aminées, les peLiLes p1anles grasses crut
s'échappenl de leurs fissUl'cS cl <l'Ii mêlenl leur tige
gmcieuse, leUl's feuilles verles, lems blanches corolles
aux pelites lieurs rouges des géraniums sauvages ».
(Fr'nn lz GL~N
\no. )
Au pied de ces rochers, un aqueduc d'unc consll'uction récente, ü arcades réS'ulières ct gracieuses, conduit
l 'cau minérale aux nouv<,aux Thermes de l'IIospiee. 'ut'
une ligne parallèle, dislanle de deux mètres de cet
aqueduc, on voit émerg<,r du sol finement sahlé II la
vaste cour, et ü lwuLeur de sil'ge, cinq puils de forme
variée, il margelle en pierre de taille, surmontée d'une
éléganle grille proLectrice, mesurant de 2 ü l') mèll'es de
diamètre. Les vapeul's qui S'Cil éclwppenl, la nnppc
d'cau chaude qui sc mainlienl incessnmmcnt dnns ces
pUlts Ü pOl'tée de la main, les algues de couleur émeraude qui floUent il la smface d qui lapissent les pat'ois
aussi profondément qu l'œil peut pénétl'el' la masse
liq nid (', les bulles gazeuses qui la fon t bouillonner pl'Oduis{,11 tUile i III pl·pssion p'\I'licul ièl'l' de saisissement don t
on ne peut sc <léfelldl' . (Fl'antz GLI ~ ;\ID.
)
.\. l)ESCHfPT[(~
DES SOunCE
Les cinq SOUl'ces, auxquels cOl'reSpondellt les puils <{ut'
nous \,0,Y0ns dnns la grande COUl' des bains, P<lI'll'.nl les
noms suivants, dans l'ol'dl'e où on les trouve en quittant
le perron :
1" Le l_ymbe, la plus chaude cL la plus ahondanLe. La
�2'~
BOL RIIO\-L,\NCY
tempél'ature :tU point d' \mergence est de !'i8° ct son
ùéhit par ~H
heures ùe 300 mi.>tr s cubs. t\f. François,
ingénieur cles mines, assure qu'il serait très facile de
porlel' ce rendemenl au-dessus de 400 mètres cubes, en
améliorant le caplage (Dt'; BOSIA). Son puils, de conslruclion romaine, esl formé de gros bloc de mal'hre hlanc
juxta posés. De fOl'me circuhil'e, sa profondeur est de
{i'" ()2, SOIl diamètl'e pris en dedans de la margelle de
1,'" 12. ~Iais
cc diam\lre n'esl pas le mt'me dans loule
la hauleuI' du puiLs; on peul le représentf'l' comme formé
d(' pl usietll's sec lions de cy IincLl'es pos(\es les unes SUI'
les aull'es cl donl le diamètre diminue it mesure qu'el\(~
s'PilfollCl'nt davanlage dans la terre, de lellC' sorlC' qu'il
l'inl(>l'ieUl' il paraÎl dispos(> en gntdins. S('s p<\I'ois sonl
lraversées ü divel's('s hauleurs p<ll' des luyaux (lui fonl
saillie il l'inlél'il'Ul' et pal' lesquels, gr{'tcc aux vanI1('s
donl Jeur orilice est mUlIi, on peut }t volonlé dil'igPI'
l'cuu d:lns l('s étuves, l's hains ou ks hassins l'lQ'rigél'anls. LOI'sclue loules ks vannes sont alwissées, J(.
puils sC' l'l'll1plil (,olllplèlC'11l nl, J'e:m vient Cil aflll'lll'('l'
Jps hords ct s'écoule 1>:11' un lrop pll'in. D('s vapeuI'"
plus ou moins épaisses, sui"anl l't'Inl de l\dlllosp!Ji'I'C',
s'éli'vent cunslamment au-d('ssus du LymbC' el se
répandent loul aulour; auprès de lui, il semblp <tu l'ail'
soil plus chaucl. (A. Gr,f.:.\J\l\n t .)
La su l'fa ce de ce puits ('st conslamnwnl en <:'hullilioll,
sans çcsse ogitée pal' d'énormes hulles de g'OZ; « il foi-
1. ,\.
{ir.b
\l11l,
I~l!de
Lancy. Bnilliè"l', Pal'is,
chimiqlle Sil" les e;III .1' minérales !le JJO",'!JOIIJX~1.
�HOLIICES, -
CmlPORITlON CIIIMlQCE DES K\UX
2;)
sonne en un si gTand nombee de fameux bouillons que
c'esL quelque chose d\;pouvanLable de pt'ime abord il
ceux qui Il' veulent eOl1sidél'el' attentivemenL », Cc phénomène est <lù il c1C's ~a.z
qui pénèLren L dans l puiLs en
mêm L mps que l'cau ct qui, sous forme de bulles plus
ou moins grosses, s'élèvent dans la colonne h<!lliùe ct
vi 'nneltL Cl'ever tl la surface, Cc dégagement gazeux
augmenle quand la pI'C'ssion almosphél'ique diminue,
Les con r'l'\'es sont b't>s peu abondanles sur lC's
parois laLél'ales du bassin du Lymbe, et ü la sUI'face de
l'eau, il se forme un <h~pùt
jaun:Hl'c, imitant les nel'vurcs
dps feuilles, qui illCl'Uslp Ics mal'ches, I;eau du Lymbe
est fade elrou~i
forlel1ll'nt le i)apiel' cl Lournesol.
2° J a, SOl/l'a S:/illf-Lé!JI'r a un bassin oclogonallapissô
Ü Iïntél'ieul' d C( nl'('I'v{'S, L'eau a une savcur peu salée
Pl l'oug'it fOI'LcJ11PllL \P pnpit'r de Loul'11csol.
:l" [_fi SOli l'ce l Ti/lois, ou JIru'fjllCI'i {r, a c!{'s confer\' s
moins vel'les d qui, exposl;es quelque temps il l'air,
devit'nncnL d'un j:lUne hlnnchùll'c, Plus savonneuses eL
pllls onctueuses au louchl'r quu cdks des aull' s SOUI'CCS,
ses raux cl'ipnl davantage lorsqu'on les écrase l'nLl'c les
doigts, pt n'onL aucune saveur. hiles sont ll'lIyel'sées pal'
de petiles bulles g'(lZl'USrS peu nom breuses. (HoT! IlEA l',)
i" 1 a SOl/l'CC Iii N(,in!' esl une « tl'('S belle ct gl'anclc
fonlaine 1l0mlll('p ainsi de la lih l~ra]e
l'Pparation l'aile en
icplle pal' Louise de LOI'I'ainl" H()~
ne dl' 1"1'(\ l1<.:e , »
(Al 111': 11\, ) SUl'!1lonlép d'unc l'll'ganLe toiLure, c ll e a un
hassin circu laire (le gTaniL de 2'" :iO de di:ull('II'p, de
;3'" OH dl' profondeur, qui (;merge il 0'" f)r) au-dessus du
niveau de la cour. La COllCItl' de COnfl'ryeS donL ses
�26
HOCII 1l0\-LA;\CY
paroIs sonl l<.lpissées esl 6Jlaisse el d'un beau yert.
L'eau esl limpide, ll'ansp<.ll'ente, clail'C,
JO La SOll/'C(' J)escul'es esL une fontaine octogonale il ciel
ou\el'L, de 1'" 12 de diami'lt'e, 2 111 62 (!P profondeur,
el qui émerge du sol de 0111 5:;' Deux canaux d'éeoulemenl, placés à :) eenlimèlt'es au-dessous de la
sUI,race de l'cau, la conduiscnl <.lllX bassins de refroidisSt'ment. Un robincl fou t'lli l, t'Il oull'e, l'cau ch <.lu<.le
nécessail'e <.lUX besoins domesliques, L'inlérieur du
bassin est ln pissé de eonrt't'vcs verles qui forment <le
lwtits mu melons élevés dc :2 ou 3 centimètres, distants
l'un de l'aulre de !~ ou ;) cenlimèlres el parlanl Lous
d'une eouch commune de t cenlimi'lre cl 'épnisscut'
en"il'oll. Celle substance, douce au loucher, semble
hoursoufllée d'espace l'Il espace pUt' des hulles gazeusl'S,
qui, peLilcs d'abord el (;n gt'and llol1lhre, gl'ossissl'nl
pl'Ogl'l'ssivemcnL cL finissent pnr se t't'unir; hl/'sque ces
pédoncules digités, sufnsaIII Illl'n1 ch<.ll'gés par ce gaz,
sonl rendus plus lég<'I's que l'cau, ils sc d(;lachenl pOlir
1110nll'I' il sa surface où ils viennent s'('Udel', Ils ('hangenl
dl~
couku)' au cOIll<.lct dc l'ail', l'l dl' yeds qu'ils (>tnil'nl,
ils ne lal'(lrnt pas il jaunir loul il f<.lil.
L'enu de ln SOUl'ce Desl'urps l'sl rumante, claire,
lt'anspnrenle, limpide, quoiqu't'lie Lache l(;s verres, el il
semble <(u'un l'oeps huileux ou plulôl que des pellicull's,
assez semhlablcs 11 celles <[ui s'obsel'\'cnl au-dessus d'
l'cau d'un bain que l'on vienL de quillel', sUl'llagent cl
floUenl ü sa surface, ( H01TIlJo:.\l, )
Enfin, tlllP S()lI'~e
innommée cL non ulilisée exisLe il
la hasl' du Hocher en lt'c les SOUl'ces la Heine eL ])eseul' s;
�1'1. III (p. 2b)
tJ)
Cl)
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��sounr.E:->. -
C(n!POSlTIO;\ CIII\III)UI, DES EAI X
27
l'eau de ccLl' source s'épanche parunjel cie la grosseur
du pelit doigl dtllls U!l(' rigole olt elle se perd complèLement. Sa lempéralUl'e ü la tissure du rocher pal'
laquelle ('1I(' émerg(' l'si de ~(}"
ct des confel'ves Lrès
verL('s l'ecouvl'enl les pit'l'l'es sur lesquelles passe' l'enu
de cette source.
Lps sources de Bourhon-Lancy pl'oviennenL d'um'
grandl' profondeur pl péni'LI'l'nl par la padie inférieure
des l'uiLs. On pÜlÜ ô"aluel' celle profondeur ill.SOn mi'Lres
enyil'on, puisqu'on cOllslate llll(, augmenlalion s: slémalique de :lo pal' chn<[u(' cenlnine dt' l1l('lrC's, il mesur('
qu'on pén(olre plus pl'ofolldl;nwnl dans l'épaisseur de la
Cl'ollLe lerresLI'e. Voici, cl'aprl's DELFAl", commenl il faut
cOl11prendt'l' l'ol'iginp dl's caux minémks. Par suÏlP de
cC'rLain s dplliw\lalions ou l'nilles qui l'ésullC'nl d'alfaisspmC'nLs ou d'ell'oncll'l'n1l'llls pOI'LanL SUI' Ulll' 'Lcndue de
ll'!'t'ain plus ou moins eOllsicll'rable, une dl' ces lissures
communique (lVC'C un l'Psel'voil' soulernlin pl spI'! dC'
cheminée aSl'l'nSiOl1lwllc il l'P(lU minéral' qu'il contient;
cC'll eau min(>rah' l'sl d'aulanL plus chaude que le réservoir C'st si tUt' plus [ll'ofondénH'nt cl lJue [e Il'ajPl asccnsionllp[ sl plus direct. {IH' aulrp flssUl'c alimentC' le
rl'sl'rYoil'; dans celle d('rnil~c
s'insinucllt ks l'aux
almosphl>l'iquC's l'l qUl'lqoC'fois s'engouffrenl dl's l'ivit'res
pnlil'I'es. L'C'llsl'mhle du l'éSPl'voir cl dl's dpux fissures
consli Lill' li Il siphon r('l1yel's(>. Aprl's s'être J1\ i néra lisées
au COurs dl' leur lrajel c!escPlldtll1t, après s'Hre ('clwuffées au cours (10 ce lrajel, el dans IC' réservoir, 1('8 eaux
r monlenl il la 811rfac par la seconde branclll' du siphon,
leur trajet nscclIsionnd élant favorisé pal' diverses
�28
llOURflON-LA 'eY
con<.litions, telles que la <.liminution de leur pesanleur
spécifique, <.lue à leur thel'malité, la dilfél'ence d'alliludc
enll'e les orifices d'entrée ct de sortie, la pl'ession
exercée par les vapeurs ct les gaz. La minéralisation esL
formée pat' les couches que ces eaux traversent; les
l'oches sont aLtaquées et il se pro luiL un grand nombre
d'actions chimi<.l ues variées, d'où résultent de nouveaux
corps divers enlraînés en solution dans la veine liquide.
Ln lemptsl'atul'c s'élève à meSU I'e que ces eaux arrivent
dnl1s des l'~gions
plus profondes el sans clou le aussi en
l'aison des oxyda lions <[ui s'elfectuent SUI' leur passage.
Dans les divers puils de BOUl'bon, l'cau atteint un
niveau qui, suivnnt lH délcl'mination faiLe en 187i pat'
M. J UTlEn, ing'énieul' en cbef des mines, est sensiblemenl
le même pOUl' eh(l(Iue puils ct doit Ure fixé il la cole de
2i l m ;)0. La quantité d'eau fournie par ces sources
est consiclémble, in 'gHIt'IllCllt l' \pu l,tie entr' les divel'sC's
fontnilH's. Le tahleau suivant en donnera une idée:
L,\fl1be ..
S '· -U'f;'CI·.
, ralois .. .
LlIllcilH'.
l'It{)FO'DFlH
des puits
'lm 12
1'" (jn
H'" H2
2 111 71
1 III
;) ~ )
2,11\;10
2m .7
J'" OX
2"' (j2
1'" 12
[)cs(,lI'e~
B. -
HL\'I,'n' I\!':
sup' des puits
PHOn~T)S
ol·:IJI,. E:\' L'Tnm.;,
pHI'
31~
2.1H'ul'·S
. :lK7
K. 22H
" . :)~2
:11.999
\2.200
TE"" 1'; U \
'ITUI';
57"
;'Ho
50 °
Hl" 3
5lo
pIlYSIQnES DES EATL
DE BO IWO
Nous ne onn,lissol1s pas la tcmpél'a.turc de la source
même, ma.is seulement celle des puits où elle est l1éc\~s-
�HOI'HŒS, -
2!)
Cmll'OSlTlON Clll\llQUE Olèf! EAL',(
sait'cmenl xpos "e à des causes de refl'oidiss ment,
variables suiyanlla saison, Malgré la d iversilé des chilTl' S
cilés pal' les dilfél'cnls aulcurs, comme le l'ail voir le
lableau suivant, on peul admeLLre avec A, GLf;:-- \110 que
la Lempél'alure d<'s sources csl cOl1slan l eL plus éleyée
que edle d s puiLs,
1---- - - - - - - - - ·11
Al',gUItS
Alibcl'l, , "
'l'cUiel'" ., ,
HO[III·CflU . ,
.JuLicl' . , .. '
(;I,·'nul·d,. ,
" 'i lllll. , .,.
1X2H
1X l ~
IX ;,!)
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~)!l'
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50·
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~X!l
lH"
~)
Examinée en masse, l'cau a un' Leinle v 'l'le pt'onoucét>
qu'ell possède en propr
L q l i ' ne lui don n' pas
s('ulel11cnL 1(' refleL des conferves qui lapissenlles parois
(lu puils, L'odl'UI' qu'e lle d6gagl', lors<lll'on respir' les
vapeurs <[ui élllatH'lll des puiLs, esL celle <lu'on a désig'lJt>e
sous le nom de bouillon de veau; g'oL,lée clwu(k, clic
laisse dans la bouche un goùl cl, saumur Ll'ès faiblc
<lui n 'a rien de désagl' lable, Celle cau esl extt'ênll'Illent
(lII<"lUl'use au loucher, Particularité inlél"ssan lp, les
pal'Ois des puits sont enLoun1es de confl'I'YCs ù'un beau
vt'rL émel'uudc foncé: « A vcc leurs il1l1ombr:.1bles hulles
<l'cau qui brillent au soleil, cUes y formelJt comme un
LHpis qu'on auraiL semé de perl '5; (le la sUl'face plane
(les gradins ùe ces puits, PlIes s'élèvent quelquefois il
un \ hauteur de H, ü 20 een lim" lres eL )'C5Selllblelll alors
ù (le vérilables pelites planLes pourvu s tIc tigps cl de
�JO
BOUII 1l0:'\-LAi'lCY
rameau. : cc ne sont cependant que de petites masses
d'nne matièl'e glaireuse, adhél'('lltes pal' quelques poinls
il ln pierre el qui sont distendues dans divers sens par
dt's gaz qu'elles ont el111)l'isonné et qui tendent Il
s·l>clwpper. Ces petites masses, lorsque 1(' gaz s'~ ' t'sl
acculllulé en qu.lntilé sul'fisanlp, cèdent ü ses efrorts, se
<l(>lachent de la piel'l'c el g'agnent avec lui la sUl-face de
l't'HU où elles s'allèrent peu il peu. » (A. GLÉi'lAI1D. ) Ces
eonfel'ves pOUl' vivre, sc développer, cl conslilucr Cl'llc
active v('g'élatioll que l'on l'l'm<t"que, ont besoin (l'ammoniaque, et cn effet, les eaux cle Bourbon en renferm 'nl,
<l1I1S1 que nous l' appl'cndl'ullH lyse.
c. -
CIIIMIOUES DES EAl X Dg
BOUHBOl'\
pH.Onl~Tts
PlusipUI's analyses ont éLt\ faites de l'cau dl' Boul'bonLallcy; la plus ,lIlCiellne esl celle de J \C{)l
~ ~IONT
(lS;H),
pu is ('l.JJc cie BEITl
~ 1I (18:.W ), de T8LL11<:1\ el LAPOl\TI';
(18:i(j) ; enfin plus r 'cemment, celles du professeur CLl ~
;\AIIIl, dl' Lyou ('1881 J cl du pl'ofesseur WILUI (18B 1J. De
l'cxall1PJ1 de ces div('l'scs aly~es,
il résulle lluC LouLl$
les sources de Bourbon-Lalley onl, il de t'al'CS dilfér nccs.
pl'ès, la mème crlmposiLion chimique.
A;\/ALYSI'; I)g JAC(J[JK\!ONT (1!!21 ).
;\cid,' (' HI'lJoni(Jlll' lih,·c ..... .. .............. . .......... .
(hyg-i, llc .. . ......
. ................ . . . ..... . . . ..... .
A/oll' . . . . . . . . . . . . . . .. . .. . ....... . ..... . ......... . . .
Chlol'lI"(' de Hodilllll . ..... . . , ............... .. ... . . . .. .
SlIlfHlc d l' sonde . . . . ......................... . ..
Sulfulc de chaux .................... . ............. ..
elu'hol1n[r dl' chanx ..........•....••.•....... .. .......
~i'
' ~I'.
f,:,:-.-........ ' ...::..................................... :: :::: ::::::::
Acid" CUI'honiqllc uni ù l'oxyde dc f(,I ' ct pc"le .... . .... .
o lilre
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HlI:J
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�tiOUHCEti.
-
CO" l'OtilTIO
r.UDIIQl'Jo: DES
:H
8A 1 X .
. ....•....•......
o lill'c I:n
Cal'lJOnall' de chaux ... , ." .. " ,,' ", .. ,.,.".".,.",
o 1;"',
210
CUI'bonal e
Oxyde dc
SuIfai e de
Sulfale cil'
o Ii'"
o li'"
li",
1:11,
07;,
1 iO
150
020
;;
sourn'
Acide eapbonique libre. . .. ..
dc ml\fll1usÏL', ., ,., ,.. '.'.' •. , •• ' . " " " ..
1'1.',.""., . " " " . , . , . " ,
soude" .. , ..•
chau, ., ..... ,.
Chlnl"lll'c de sodium"",,'"
Chlol'lll'C d· polassiulll,." ,
Acid' silicil[II!'"" , , , , , . , .. '
A'\ .\LYSE DE
:\1I'\1:' HAt'\.
o !i".
o !il',
ET LAPOHTE ( IX;;t;,
TI~LEH
t '"
SOIlIe!'
2'
!O lll'ce
j e 'Olll're
conll-nlls cndissolution 1,1; I.YltIlE ST, Lt:GEIl IH:SCUIIES
Chlol'ure de sodium" , ,
de calciul11 , ,
de IIll1gnésium
Indu,'c de sodiulll" ",
Sulfate dl.' soude, , , ...
dl: chaux".
Cnl'i)oll(llC cl 'l'ltuux ",
de mDl;'lIL,sic
-
-
- 1 2j
0 02
Il 01
"
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Ch,Yd', cil' l'Cl'". ,.,. ,
j\t':-;I.'UIf..' ... . . . . . . . . . . • .
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Tl'aces 'l'I'uers
"
- - - - - - - - - - -" -1 7:l
J\:-\ALYSE 1>1 ' l'HOFESSEUH (;Ll~:-\AH1)
1
( IHHI ).
Les sources, succcssivemenl examinées dr la m0nw
manil'I'e, nul donné les mêmes r('sulLnls; elles sonl dOllc
idcnlit{lL('s au poinl de vU(' dt' leur composilioll qualil<l live l conliellllclll
ChIOI'('.
Acid' cnrh()n iqlll',
Acide sulful'iqu(',
Acidc Rilil'ique,
Acide phosl'hol·iquc.
10(1(',
.. \ .'spni('.
SOlide
P"lllssc,
Chall'\.
l\ugnè~ie
Lilhinc .
,
()xycJr de
r "',
O,j'dc dl' IIlIlIlKnnL's(',
J\
1l11l1Cllliaqtl(\,
l\talihcs
OI'IiIlIlÏ<[II('S ,
�BOL ItBO:'\-LAXC\
De plus, elles contiennent dcs gaz. Ainsi, le gaz du
LYI/zhc est un mélangc fOI'mé uniquement d'nzotp, d'o'Cygènc ct d'acide carbonique. L'eau tient t'gaiement une
raihl' quantité de g'az en dissolution. Les confcrves contiennent aussi des gaz.
Poids des principes constituanls roumis pal' un litre
de chatiue sorte:
SI
lIo~·q'HS
H~T.\"CES
L"lllh
t-\T·1. i,;r. EH
"ALOIS
Gl'iUl1J1I('S (jl"HUlJlll'S (~I';l1H
H{'sidu Ji \(' srl"IH', li 150"
'T ill'C l'yd''()(,llli,nt-l .. iq.
Chlo .. e.
Acide slIJl'lIl'i,jI,t' ...•.
I, ~c .ide
ca'·\)CJllillllC ....
SII,ce .. ..............
fOUdl' ..... . ........ ,
potusse .............
••••••••••
0'
CIIIIII\ ...............
1:'I[u\-int"hi,' ............
Oxydc de l'l'" ('tlllan
..........
.. , .......
Al))UHllliaqu{\ • ......
l'lIll('·se ...
A",,'nie
.,,,
1. 71:;
0.:\23
O. iH ·II
O.06U
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0.0732
0.7111
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0.0001
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HHI1\E
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n.Ot)70
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O. i!JliO
() .OO!J;)
0.1!1I0
O.Oti70
0.721 x
().O~:!
O.ï~20
~
Cl''' anulyses font connaître l'Il (lun liLl; el ('Il quantité
les (>lémcn Ls dont sc COlll POSt> l'cau de Hou l'hon-Lancy;
mms celn ne saul'(\it HOUS sullire; il faul encol'C savoir
sous quelle formc, sous quelle combinaison ils s'y
tl'ouvenl; CHe, si on veut conlJ)l'cndr ln manil>"(' d\~tJ'
chi,ùi(lU d" celle cau, son mode d'action lhé,'npeuliquc,
("psl à connaîtr > ces composés (IU'il impOl'l<.' surtoul dl'
s'appli(lucr; pt ecs composl-s sonl du chlOl'UJ'e d(' sodium,
du sulfalc de polass' rL de souùe, d 's hicarbonales, clc.
�SOURCES. -
3~
CO'l['OSITION CllŒIQUE DES EALX
ANALYSE DU PLlOFESSEUn WILLM (JROI ).
Un litrc d'cau contient:
Lymb e
Acidc cfll'hnnil(ue dcs hicarbonulcs ....... . 0.106l
Acide cal'lloniquc lib,·c ................... . 0.0\2:>
calciu.n ................. . 0.2018
l'nag(·~,;iu
.............. . 0.0060
CUI'bonaLes de fel'uJ11 ................... , . 0.0026
Illangancsc .............. .
tl'UCCS
sodium .................. . 0.0112
ChlOl'ul'c dc sodium ...................... . 1. 2H '01
B"OlllUI'C dc sodiulll ........... , .......... , . o 00i7
Sulfate de sodium ........................ . . 0.:>~6
Sulfate dl' (lotas~ium
... " .................• 0.0001
Sulfale de lithium ......................... . 0.003j
(Odlll'CS, chlorales, bOJ'al es... .. .. . . ... . ...•
lI'accs
A,'s(\nialcde sodi~l1
.......... ............. 0.0005
Silice ..................................... 0.0700
Maticl'cs oJ'ganiqucs....................... 0.010·1
Poids du résid u à 150· .............. " . .... J. 7391
BicUJ'bonaLcs (l"imitivcmcnt dis~ou
:
alcil1lll ................ . 0.290:>
B'
b
t 1
ma!\"néHiulll ........... .. . 0.010:>
Ica,' ona (' (C
sodium ............. , ... . 0.0036
fe"uIII .................. . 0.0177
TCllIpéralu l·c .................. , .......... .
56 0 "
1
Hl'ine Dcscul'cS
0.193H 0.1900
0.0302 0.0223
0.2070 0.2007
0.0072 0.0002
0.0016 0.0017
traces
t,·uccs
D.OOOH 0.0133
1 . 2H3!l1
0.0067\ 1.279G
0.05HD 0.Oj3K
O.OXX7 0.OH15
0.003:> O.03~
tl'aces l,'accs
0.000" o. O~,
0.06R6 0.671
0.0031 o.oono
1 .7290 1.7202
0.20S1
0.0140
0.0022
0.0013
52·~
0.2H!l0
0.0110
v.0021
0.021ij
;,7·7
Ces deux analyses récenLes sonL légèremenL dilPr ' ilLes
de celles de TELW>I\ L LAPOl\TI
~ eL de BERTlimll. Les éléments minémlisaL urs, signalés en 1826, ont éLé l'elrouvés en 188 1 ct 1BU 1. i les anciens n'onl pas indi({ué la
présence de l'iode, de la lilhine et. cl l'arsenic, c'esl que
la déeouverle (le ces COl'Jls élail LouL l'écenle el qu'ils ne
posséuaienl pas les procédés qui permetlenL aux
ch imisLes aeluels d'en déccl '[' rapidemenl el I.'ûl'em 'Ill
des quunlil0s inlinitésimales.
Il rl'SSO['L encore de la compal'aison des ancienn's eL
récenles analyses que l'l'au de Bourhon s'esL mailllenue
exucl 'me nl au môm(' dC'gl'é de mint>ralisalion; il en
3
�34
lIounBO N-LAi\C Y
résulte que ces eaux jouisse nt toujou rs de ces proprié lés
thérap euliqu es 'lue leur allribu aienl :lI1ciennemenl les
médec ins et auxque lles elles ùevaie nl leur célébl'i lé.
En résumé , on peut dire avec GLi!:NAH O que la minél'a1isation peul Re repl'és nler pal' ÙU chloru re ùe soùium
qui est de beauco up le princip e domin ant au point de
vue quanti tatif, par un ensem ble de bicarb onates el par
un cel'lain nombr e de subsla nces (iode, arsenic ), en lrès
minim e pl'opor tion. Ce sonl donc des caux fi la fois chlorurées sodiqu es, hicarhonRlécs mixtes , ioduré es el arsenicales.
�CIIAPlTlIE
ÉL]~MENTS
IV
DE LA CUBE TllEHMALh
En ù hors des élémcnts fournis par la situation dc la
slalion, son abl'i des vents, son altitude moclé'~e
(240 mèlres ), la perméabilité du sol, la pUl'elé de l'air,
le calme de l'atmosphèrc, BOUl'hon-L:lI1cy offl'c aux
maladcs des ressources dc deux ol'tll'eS, cl'ol'dl'c hydrominéral pU!' et d'ordl'e hygiénique ~énl'a
( Il1Gs(\~e,
gymnastique, mécanolhérapie, cUl'e de terrain, sUI'vcillance étroite du régime alimcnlail'e ).
1. -
HESSOUHCE
IIYDHOMINltltALES
L'établi 'semcnt thermal est alim nt!', par un vél'ilable
tOl'l'cnl d'eau minél'al (1.00.000 lilrcs par JOUI'), d'une
tempénllurc moyenne supél'i urc à :;00, provcnant des
divel'ses sources quc j'ai déjà étudiées. Celle cau minérale est cmployéc au natU!'el, soit en boisson soit cn
applications extcl'I1es, sans al/Cline ltdulléralioll, sans
fwcune ltdjonctioll de srls d'e~wx
mères, de :;a:., ou d'Cflll
simple.
Le pavillon des '!:{uves se lrouve à droite cl il gauelH'
cn descendant du pcnon, clans lc voisinage du !'.IJ/IIhl'.
Ces élu V('S sont alimcn lées pal' l'cau di['eelemcn L dél'i-
�36
nOUHBON-LANCY
vée de celte ource. La lempél'atul', en mOllls de
20 minules, y alteint Il./.{o, sans intervention de chaleU!'
ul'tificielle, el le malade se trouve dans une almosphère
imprégnée des vapeUl's de la source; au plafond de
chacune de ces étuves, est pIncé un appareil de douche
en pluie circulaire, en couronne poU!' l'eau froide, IL
exisle deux gnlndes étuves générales, raL'elnenl ulilisées,
et deux cabin ts pour les haills de Vr~p('u
en caisse el,
deux pour les hains de vapeur local/,v, Ceux-ci, pal' conlre,
sont ll'ès fr'équentés, et leurs pl'Opriélés, nous le velTons
plus loin, sonl loul il fail remarquables, Ces étuves
consliluent, en dehors de la boisson, le seulll10yen d'applicalion directe de J'eau lhermale de Bourbon.
POUl' l s bain el les douches en effet, on ne peul
employer l'eau hyperlhermale (;;6-;58°) sans la mélanger
av c de l'eau minéralc l'efl'oidie, Il cxisle à cel effet l'OUI'
les bains, dans la COUI', au voisinage des sources, cleux
vastl'S bassins entoul'és de grilles, mesuranl l'un el
l'autre 11&. mèlr s de diHll1èll'l', où pal' des canaux soulerrains on fait arrivCl' l'eau cles sources qui doit y
séjourner 21. h 'ures avanl d'èll'e renouvelée POtu' s'y
refroidir t assurer ainsi h l\;lahliss 'ment un service
conslant d'enu minéral' fl'oid(', Ces hassins scn' ent
chaquc jour alLernalivpmcllt; des d(~hris
de confe!'v s
lapissenl leu['s parois, mais L'cau y st d'trnc p:u'fail
limpidité,
l Jne double canalisation, l'une chaude parlanl dil'ecteml'l1l des SOUl'CCS, l'aulre froiùe parlan.t des hassins ùe
r fr'oidisscll1cnL, vienl sc rcndl'e ü chacune des salles dc
bains situées au l'e:.-dr-clwllssér de l'J~ahisewt
IIwl'mal.:
�1'1
Salle do bains avec douche sous-marine
l"
~
(1' _ II)
��I ~ LI ~ m:
TS DE LA CURE TIIERMALE
37
8 stzlles de hains, (liles de luxe, de construclion récenle,
onl une canalisalion el une robinellerie Lrès perfeclionnée qui peI'l11ellent de rempli!' cl de vider inslanlanément les bnigol
'e~
.
22 salles de bains, dils h,âns romains, siluées dans la
parlie la plus ancienne de l']tLahlis. cm nL, onl un peu
moin~
agl'énbl s à l'œil, mais oU'l'enL le même conforlable elles mêmes avanlages. Deux haignnll'es ont une
canolisalion dil'('cte venant du L:'Tmbe.
Ces bains son t de vél'ilables petiles piscines Cl' usées
dans le l'OC, el on y descend par cinc[ marches il l'aide
d'une rampe en pen le: ces baignoires conliennent ;) à
600 litres d'cau.
Chacun des
sall fi de bains
a:u
r e z - d t' chaussée esl
pourvue el1
outre d'un'
inslallation de
cl 0 Il (' 11 es (' Il
lal7teSC{ULCOnStilucl1t UIlt'
des bases du
Irai 1C'Ill('1l l l'Xt('I'lle cl Boul'S,die de hains I\v('e installation de douelles
sous· mnl'incs.
1!OIl. Pour les
alim 'Ill 1', Ulll' double canalisalion est nécessaire; l'cau
chmldc est fournie pal' le Lymhe, gl'i\ e ü un machin(' é16valoire adiOllné pal' un moteur à p6Lrole ;
�38
JJOCI\1l0i'(-LANCY
l'eau minérale refroidie provient de deux ba1>1>ins
conslruiLs dans le parc et pouvant donner de 7 i l n 111.
de pression. Celle même machine conduit J'cau chaude
dans ces bassins, ainsi que dans un vasLe bassin de
600 mètres cube1>, situé dans le hauL du parc, et donnanL
de 1G à 18 m. de pression. La double cana lis;üion des
douches en lames, par un sysLème de robineLs, pCI'meL le
mélange des enux froide eL chaude, et son application sc
fait par un long tuyau mobile terminé par un njulage
en lame que le doucheur p ut promener sous l'eau
du bain, sur toutes 1 s parties du corps, il une dislance' plus ou moins g l·and e.
Au premier étage de Cl;;t,û)lissement thermal, 1r-) sa ll es
de hltins ordinaires, une sai l de douche ascrndfllllr, une
1>alle de bain de siè{fr 11 enu conlinue el hydrollll>lang 'ur,
cl une grande sali d'inhal;tlion, avec f li (lppar ils de
puh l> 1'isn lion d
J'cau pour douches phnryngiennps,
nasales, ol'ultlil'es el auriculaires.
J)é/ItS la cou!' des !Jains, pl'ès de's éLuves, se trouve un
pavillon d'hyrlrnlhc;r:ljJie, nv('c salle dl' douclH's pour
]('5 dam 5 et sa li
pour Ips hOIlll11e'S. On Il ut y donner
Ioules les variéL(>s de douches et 11 Loule' L mpél'alUl'e,
de 1~ à 1,;)".
1>e trouvp la piscinr de Bombon-Laney,
IlHlg'llifique piÈ'et' d' 'au lhermo-min{'ra1c, vérilablt' éco le
d(' nalation, de 17 "';';0 de long cl Ur" ;10 d' large, conte/) .1118
nanl
Ir
IhV'C,
100 mètres cubes d'eau. Celle piscine, alimenlée
pal' le Lt'op plein des SOUl'(leS, est couvel'lp C'l prése'nt
latrralclllt'nt des galeries. Onze vesliaircs sont inillallés,
11 la disposition des baignt'ul·1<.
�PI \' (p. ,X)
��3n
L'eau min 'l'ale qui a sel'vi aux hnins, douches et il la
piscine, se déverse dans un aqueduc souterrain d 'un kilomètre de longueur, éclail'é sur tout son parcours pal' des
puits d 'aération, Les pl'airies qu'elle alTose en reçoivent
un fertilité remarquable.
II. -
DESSOUHCES FO IUllE
ADJUVANT
PAH LE '
(MAS AGE ET MÉeA TOTIIlmAPIE)
L'installation comprend: une salle de mécanot /11;""pie
dite, un gymnase suédois et tl'Ois salles d('
pl'on~met
massil[Je,
La salle de mécanothérapie contient
système Max IIEllz, de Vicnne, dont
IlOU .
13 appareils du
croyons intél'es-
san t de donner quelques délails, Le s,)'sLrm
Ih:JlZ esL
plus l' 'cent eL mieu ' cOllll)J'is que l systèmc Z\N DEll,
u poinL de vue purement prnLi<Jl1' d'ahord , il l'éalisr,
~J'ftce
1\ des combinaisons ingl'nieLlses, l'a vnnlng' LI'l's
a pPl'écia hl de pel'me Lll" plusiclll'S mou vemen ts il l'aide
cl' un seul a ppal'ei l, cc CI ui Il 'l'sl génl-ralemeut pas le t'HS
av'c les appar ils ZJ\;\DJo:II. Les nppar ils IlcI'z sont
rég16s d'une 'a~()nf
Ll'ès précisl' 'L physiologiqut', nu poinl
de VlIe dc~
variations de J'ésistance dans les mOll\'PIllcnts acLifli, CclLc l'ésisL,'Ilt'c val'ie, en pif t, dnns les
difféJ'entes phns s d\lJl mouvemenL, selon des
COU l'!>
s
la f(}J'ce l'dalivc dt>s gl'OUpl'S lll11sellh,ires
J'epl(~snta
11lis eu acLion dans ces divel'scs phases, Ces cOL1l'bes ont
élé él;,blics cxpél'imcnlall'nwnl pOlll' chaqu p mouv('mcnt simple dalls touL 'S les gl'fllldl's aJ'Liculaliolls, Les
avanlagc's cl
('eLlt> 'disposiLioll sonL évidenLl's ; dIe il ' 1'-
�4.0
BOURBON-LANCY
met en effet une ex.écution absolument régulièl'e de chaque
mouvement actif, sans ~1-COUpS,
par conséquent sans
variations brusques dans l'.inllux. nerveux nécessaire à
leur exécution.
Quand on considère, en plus, que les appareils IIerz
permettent de régler la dose totale de l'elTort d'une
façon précise, à quelques grammètres près, il devi nt
manifeste que les conditions ainsi r 'nlisées sont les
meilleures possibles pour la pl' scriplion d'exercices
:tc/ifs il des cardiaques et ü des malades rhumalisanls,
avrc alrophi musculaire localisl1e à cel'lains groupes
de muscles.
Les mouveml'nts passifs sont exécutés ~I l'aide d s
mêmes appUI' ,ils que pour les mouvpments actifs, réglés
pOUl' ct lisage ou à l'aide d'appareils spécitlUx. Ces
appareils, actifs ou passirs il volonté, sont aclionnés par
un petil mol ur ~I pétroJe. On peul, de celle l'(\\on,
impl'Ïmel' aux memhr'es ct au ll'One dps 1Il01l1'CI//f>I/[S tif>
circumduction, de rotation, de Ih',rion l'l d'e.I'{(·llsioll, Cil
r(>glallL l'amplilude d s excursiolls il volonl). Purmi ces
"prat'ei ls, il en esl
l'f>lIlC'Il/S
lrl'S ingénieux qui sert [lUX 01011rcsjliratoirrs, qui dilalp activement ou passiUII
vement J(' lbol'ax, suivanl ses Lrois diamt-lr'es: anLt-ro-postél'ieur', Jall;l'al et verLical; l qui (\ enfin 1 g','and avalltage dl'
S('
r(>glel', au poinl (le vlle cie ln f'l't-quence, sur
1(' lype respiratoire du malllcle; un aull'e permct d
raire dcs viiJratio/1s sur le tL'Oll e el
SUI'
les
m(,l1lhl'CS,
Les mou" menLs :wf()lIwfiqucs, (lui li('nnenL le mili('u
f'nll'e les 1ll0uvenH'nls rU'/ifs pL l('s mouvements Jlasi(~,
!,'exécutenl 11 l'aide' d'app:II'('iJs sp'c'iaux, munis d'un
halanciC'1' qui
('Il
rl'gJe l, l'ylhnH'.
�PI. \ï ( p.
~o)
��ÉLÉ\lE:'ITS DB L\ crnE TIIEBMALE
La salle de gyntnastiqlle suédoise comprend les appareils usil0s dans le pays d'origine dc celle mélhodc. Ils
servenl principalement dans le lrailemenl des dévia lions
de la colonne verlébrale el de l'élroilesse lhoracique des
adolescenls.
�CIIAPlTIlE V
ACTION TIIEBAPEUTIQUE
DES
DE LA CUBE TnEHMALE
]~LltMEN1'S
Il [nut envisag l' successivementl'aclion du traitement
the/'mal pl'opl'emenl dil cl celui cles adjuvants,
1. -
ACTIO
1)
TBAITEME JT TIIEHMAL
Les eaux minrrales, dit ARNOZAN l, ont quelque
chose d'organique, de vivant, qui échnppc en or à nos
• investigations dl' lahoJ'ti~;
les plus faiblcment minél'alispl's onl pUl'foi!-. des actions plus puissantes qUf'
cl'autres l'iches Cil sels vtll'iés. L'expél'i nec clinique
est la seule qui P("'IlH'tLc, il l'heul'c actuelle, de s jll'On01H'(,I' sur leur actioJ\ thér:qwuli<JlIe. »
Lc ll'ait m nt lh l'Owl, il Bourbon-Lancy, comprend
deux faclcul's d'inl~gue
imporlnn e : ln fJoisson l'l le
(1
c.rtcrlll'; cc demi
po 11 cl é l't1l1 t.
L/'fliINIlf'nl
1)J'(~
l'
a de b aucour 1 rùlp
D, lous 1(,lllpS, la source la neilll' pl la
SOUI'l'l' f)escli/'es ont fourni l'enu dl' boisson, que J'on
BOISSON. -
1. AI""I\'!, Traité !le lhér,1/Jrlllill"C de I10!Jill, t.
r, 189~,
p. ln .
�ACTION TIIÉRAPlmTIIJUE DI,S ÉLlbŒ;>iTS DE LA Cl ' RE
4:1
pl'esCl'iL Ü la dose de 3 à 4. venes, 600 ü 800 grammes
par Jour,
L'eau de la. Reine est cla.il'e, limpide, sans gOllL désagréable; on l'ingUl'gite facilement, malgré sa haute thermalilé, q,!lo 3. Elle ne provoque aucune sensation de
brùlm(', ni dans lu gOl'g , ni dans l'estomac; mais
quelques instanls après son ing slion, le malade il jeun
éprouve, au creux épigastrique, une agréable sensation
de ehaleUl' qui se l'épand hientôl à la peau; le fl'ont sc
COUVl'e d'une douce moiteur, surtout si l'exercice vient
légèreIlH'l1l accélérer la cireubtion ; mai, on ne ressent
aucune lourdeur de Lète, aucun vertigl~,
A jeun, la tolél'ance de la part dt' l'estomac sL complète; c'est ~\ peine
s'il sUl'vient quelques légères éructations, causées pal'
l'action de J'cau thcl'mall' SUl' les libres lisses de l'esLomac;
et'tl(' Lolérance est si r marquabJc que HÉIHlI,LE [louvaiL
pOl'Ler « grnduel1ell1.enL la dose jusqu'à vingt vl'I'r 'cs
dans l('s vingt-quat,'e heul't's n, eL que DE BOSIA l'n
pl'ese,'ivuit (( six à huit VPI'I'CS pal' jour n.
Ingél'l.!e une demi-heurt' avant Je repas, l'eau dl' la
Heine stimule l'apr
t ~ti;
l)J'ise une heUl'c ct demil' ou
<kux heures nprl's
rqns, elle rend les digestions plus
rapides et moins pl~nihes,
Dans l'estomac, ü 1'('taL cl,
r{>pl{>tiol1, la sensation d, chaleul' épigastl'ique 'st moins
marquél'; il se fait une sl;l'i d\~rL1ctalions
Ir{'s 1'[I('il(,s
faisant disparaître tout senliment de pesanteul' ou de
plénitude; il en résulte pOUL' Je malade que ks houfPes
dl' ('hall'ul', fréquemment pr(~sentél',
ducs ü une aclion
1'c'!1PXl' d'origine gastl'Îqu , s'aLLénul'nl et quclquefoi"
ll1êm' disparaissent ('omplôt~enL.
�nOUl\1l0X-LANCY
1\1ais, je dois ajouter que tous les malades nc pouv nt
tolércr l'eau dc la Reine; ccux-là seuls la supporlent
qui ont un chimisme stomacal normal ou dC' l'hyposthénie gastl'ique avec hypochlorhydrie. Il résultc en
cffet d'exp61'ienccs failes pal' J)f, Bosi \, ct que j'ni contl'ôlt'cS par les fails clin iques, que lc suc gastriquC', après
ingestion d'C'au ùe la Heine, contienl beaucoup d'acide
'hlol'hydrique lihrc. Cela pel'l11et de comprendre l'a lion
de l'eau de la Heine sur les pslOlllacs paresseux et llatulents, cl l'aelion SUI' l'appétit qui augmente très nolableml'Ill Ics huil prpmiers joul's dc la cure'. Pal' contre,
nOlis COD1pl'enOlls pourquoi ]C's hypt'I'sthéniques avec
hypPl'chlol'hydrie nc pC'uv nl absolumenl pas loI 'l'cr
l'eau cn boisson.
L'cau cl la source' f)('scures, il CJU 'lqucs nuances près,
a les 1ll011lPS pl'Opri('lés slomacales ; llvanmoins, ('lie ('sl
plus lourde pour l't'slomac el, moins agrvnhlt, au goûl.
Mais, landis 'fliC l'cau dc la Hein' a un ·Il'et constipant
des plus nels dans 90 "/0 dl's cns,I't'au dt' Des 'lIl'C'S a
une pl'Opriélô 1('gl'rcll1ent laxatiVt', lri's lenle ct illc('I'lainc. La promit'n' s'adn'ss(' aVl'C dl'S SllCcl'S conslants
aux dial'rh(·('s chroniques des rlrulllatisanls; ln spconde,
aux Illalo(ks constip('s, mais :lV('(" (ks chanc('s bC'aucoup
moins positiv(·s. P~lI'
(,olls('<]ul'nl, il faul surveill('I' avC'c
soin les fondions inll'slillales des malades soumis au
ll'aill'mcnt de la hoisson l'l 1l'til' adlninistl'C'l' (!P ll'mps ;l
HlIll'c le malin un laxatif. Il n'l'sl pas ('xceptiolllH'l, vers
Il' dixième jour dl' la CUl'e, apl't's la pP l'iode de l'l'cl'Udes(,l'nCl' dc l'aPP('lil donL j'.li pal'lp, (l'obscl'vl'l' un pcu
d'inappcLcl1ct', Ulle' lang'lIe hlullCh', (!C l'l'mhm'I'as gas-
�ACTIO", 'l'II(mAI'ELTIQUE DES ÉL~mNT
DE LA CUllE
Mi
trique thel'llUd, comme je dis, el pour lequel je profile
d'un jour cl repos au milieu du lraitcm nl pour administrcl' un purgatif. .Je donne le même conseil dès la
renll'ée du malade chez lui.
L'action la plus remarquable de J'eau de la Heine esl
cellc qu'elle excrce sur l'excrélion urinail'e et, pinlanl,
SUI' la null'ilion générale d
l'organisme, gràce à sa
digestion rapide el facile, je yeux parler de son pouvoir
d'élimination (/(' l'acide urù/lIl' ('1 des lIrc'lles, et de ses
prop,.iétés dillnl{Ù/lleS chcz les c:lI'diaques. L'éliminalion
de l'eau lhcrmale se fail pur la perspiration pul monail'e,
pal' la peau, eL surlouL par les l'eins, 10n seulemen t,
il Y a diurèse, mais une dillt'(\se sélective il l'égal'd des
urates el de l'acide urique; elle a son maximum d'erret
lOl'squ'à l'action de l'eau on joint un traitement externe.
Chez les cardiaques 1\ cong 'stion passive visc(>ra.lc, on
voit diminuer ces œdt'm 's intel'Iles en mlÎme temps que
la diurèse s'installe. Chez les gouLLeux, dès le qualrième
ou cinquième jour el j lIsqu 'au vingtième, on remal'que
d'abondants dépôls d'urates et d'acide ul'ique dans le
vas le maLin . .J'ai d'ailleul's olls rv0 huit cas de crises
d col iqup néphrétique pend'ultla CUl'C chez des malades
jusquc-lü indemncs d> cel accident. Mais, dans l'imIIwnsc majorité des cas, l'éliminaLion sc fait d'une façon
r0gulièl' el conLinue.
DJ~
BOSIA, cn collabol'lllion avec L I\'()CAT, préplll'utt'UI'
cl chimic 1\ la FaculL ~ de Lyoll, esL <ll'rivé au ' conclusions suiva IlLes pal' les analyses d'm,ine :
« TouL dllllualisunl ou goutteux, en d hors de Loule
localisation cl ecU diaLht~s
, cn élat dc santé ordinaire,
�4.6
BounIlO~-LANC\'
élimine , pnr l'inges tion de quatre verres d'cau de la
Reinl', prise à j('un, une quanti té d'acide urique , libre
ou en combin aisons, repl'és entée par dix, quinze , maxide sn moyen ne
mum dix-hu it centigr ammes au-des~
physio logiqu e.
Tout rhuma tisant, ('n pl'ésen ce d'une ou cie plusieu rs
localis ations. lous les goutte ux, en conval escenc e d'un
accès aiO'u qui a laissé des lraces de on passag e, élià 80 centigr ammes d'acide
minen t en moyen Ile de
urique par jour au-des sus de la moyen ne physio logiqu e. »
De mon côté, en examin ant les anal.)'s s d'l\I'ine s que
mes mHlades me présen taient au début de la cure, avec
ccli es que j'ai faiL faire pHI' M. LAUHEN T, pharma ('ien de
l'Hosp ice d'Aligr e, j'ai remarq ué tl'ès souven t une élimitemps
nation tri.'s notabl e d'acide uri<lue et en ln ~me
sions
conclu
les
l's
eLüll('U
augme nlnlion de l'mée. Voici
no
de M. LAIlI\E ' '1' :
« Les nombr euses analys es cru j'ai faites en COUt's du
lmilcD wnt therma l tl Bomho n-Lanc y pt pcnt!nn l une
périodC' d(' huit années m'onl donné une qunuti lé ahsoluC' d 'acide urique ll'l'S t-Ievée. Quanl HU rappor t de
l'acide' UI'ielue :1 l'urée, il aLleinl et dépass e le plus
SOUVl'nt la nOI'lnalp de 2.;;0 0 / 0 ,
failes avant
Poul'le s malade s dont les anal)s es ont ét~
et apr's le traÎlpm nl, et qui présen taienl en premi l'
lieu un rappor t de l'acide urique il J'urér tl' s faihle, c
rappor t s'est l'elcvé très sensib lement , ct il a atleint el
très souveJl t dépass é la normal e. »
L'N/ll rie lfl Reille a donc une action lI'(>s l1lanifeste
sur'la nulritio ll gént-ru le; -II p 'l'met J'oxyd alion plus
�ACTION TnÉIlAPEL:QU~
DI!:S ÉLÉ;\JE:\TS DE LA CUllE
47
complète des albuminoïdes, puisque le taux de l'mée
augmente, el parallèlement, elle favorise une meilleure
éliminalion des déchels, de l'acide urique en particulier.
TUALTK\Œ ' 1' EXTn~.
11 consiste ssentiellement en
ha.ins suivis ou non de douches sous-marines, en dOl/ches
cha.udes génél'fdes ou locales, en élu ves g(lnérales ou
locales. AccessoiL'emen t, on peut utiliser les j)ull'él'isrttions, 1 s douches ascendantes, l'hyd/'othérapie et les
hains de piscine.
BAIN ET DOUCIIE SOUS-MARINE
Le bain suivi cl douche sous-ma/'ine est la caractéristique du traitement de Bourbon-Lancy.
Le malade se l'end au bain il pit'd ou est porlé Il
chaise à portem; il descend dans sa haignoire qui contient ;>00 à 600 lill' s d'eau, il l'aide de marches cl en
s'aidant d'une rampe cn pentc, disposition infinim nt
pl' ;cieuse pour lcs malades qui ont des raideurs douloul'cuses daus les articulations des l1lembl' s infél'ieurs et
pour les cUl'diaques qui ont à fail'e ainsi un minimum
d'e/l'ort. L'eau est douce l onclueuse, qualilés qu'clle
doit :mx conferves cl aux mousses du pourtour des
puits; elle contiC'nt des gaz, un peu d'acide carbonique,
mais surtout d l'azote, 89 % d'apl'los Glénard, c qui
explique la sédation JlCI'\'C'use apportée par le traitement.
La tempél'ulure ('st Y:II,iable suivant chaqu mulaelf', el
oscille cn tr :~2°
et 37° chez les (,(II'cl iaques, de :Hjo à 10°
chez le5 rhumalisants purs, Cerlains l1luludps ont plus
chaud dans un bain à 32° que d'alllr 'l dans un bain à
�48
JlOüI\BO N-LA:'\r. Y
37°; i.l faut donc, uu début, prescI'il'c une tempér ature
modéré e,
Lorsqu 'on entre dans une baigno ire dont la temo
pératu re de l'cau est de ;{ti à 36°, on n'éprou ve
d'abol' d aucune sensati on, Après cinq minute s, il survient un peu de malais e généra l, un besoin réel de sc
mouvo il'; le pouls devien t plus fré(!uenL. Au bout de
10 minule s, on a une sensa lion de viel dans la tête, de
tension il l'épiga stre, cl le front comme nce à se couvri r
de perles de sueur, Aprt's un quart d'heUl'e, lu sueur
fronlal e augme nle, la tension épigas lrique se calme el
on éprouv e un soulagell1 '11 l, un hien-ê lre (1'.!Î vu parfois
jusqu'i l la somno lence, en même Lemps que le pouls
diminu e de fréquen ce Pl devien t plus ample, La respiration prend (-galcment plus d'ampl eur, Ja poitrin e se
dilate à chaqu ' inspira tion nouv ,lie, La durée du bain
est dc 1;) à 2:; minute s en moyen n ,
u bain, faiL suil' lc plus souven t la cloucltc SOllSmarill( ,; c'esl un' douche eh'lUde supérie ure de 10 ~I la
t mp('ra tur' de l'cau du bnin. 11 dispos ilif très simple
pernw t, dans chaque cabin , de donn l' la douche sousmal'ine. Un ajulage ('n l/llll(, esl :}(lapté il l'exlré mil ~
d'ull tuyau mohile , en l'appor t d'aulr pal'l avec un
'L cl' au chaude , ayant une
m(\lang cu,' d 'c'au froid
pressio n de 7 il 10 JllèLl'('s. L'eau du hain ull10rtiLle choc
pal'
cl la violellcc de la douche , Lla lame esl 1}\'()lent~c
Nrcs
1 dou hpU!' au voisinn gc tlu coq>s, ü ri ou 1 fi ccnlim
cn mû,' ('I1tl('. On comme nce P;II' J('S llIelllbl't,s inft;rieur's,
en insisla nt beauco up au pOlll'tour' des :ll'liculaLions (lui
parfois sonL douloul'cUS s; on contin u' pal' l'abdom en
�ACTION TIIÉHAPEl1T1Q\II<; DES I~LÉMENTS
D1~
LA CUHE
!/;!)
en accentuant sur la région du foie souvcn t congestionné;
quelquefois, mais rarement, pal' la région précordiale et
pur les IHcinbrcs supériclIl's; puis le main de se retourne
doucement dons sa baignoire, s'accoudant sans fatigue
sur les pr'emières marches, les pi ds reposant au fond
du bain. La douch se ter'min du côté <le l'extension,
SUI'lout SUl' la région cl('s reins, ct sur le thorax, au
Iliv au des bases pulmonaircs.
Celle douche convient particulièr'emcnt aux rhumatisants dont les articulatiolls sont encorc douloul'euses el
aux l'a I,d iaques dont la lésion cst légè,'emcn l décompcns 'c.
C'esl, cOlllme-l'a dit DE HOSIA, « lin vérilahlr rnnssaye ,~Ol1S
re/III ». Penclnlllla douche sous-marine, si on veul oblenil'
un 'l1'et cl "['ivalif inlcns" on mainlienl Je bain à la tCIllpl;rulul'e dl' III douche; au conll'Hire, on peut, en ouvl'anl
lc l'Obi'll 'l d'eau fl'oidc, mainlcuil' l, bain à la temp(rnlUl"e primitive. De loutes fa~'ons,
on a, pendant cinq
minutes, (ln JJftin rt II/Ir douche;l ('<Ill c'JI/I'allle. Aprrs
le bain Pl la douche sOlis-maJ'ine, le malade st enveloppL" d'un peignoir de ll1olll'lon chaud, <'mmaillolé jus<[u'il la ceinlur'l' dans un dm!> chaud, recouverl d'une
couverlure dp laine; les pieds l Jc SOlHlllel cl, la têle
sont t'Ill'oltlés dans d S sCl'vielll's en lissu ('pongc.
ule,
la [ate l'l1\('rge dl' cet enVl'loppemenL Une chaise il pOl'leu\' vn dépo;w\' dans le lil le malade qui r'esle envc!opp<!
dans h's COUV('I·tun~s
10, 1 :i, 20, :lO, 60 minules, suivanl
les cas tIcs df 'ls il oblellir.
L'inslallation de la douche sous-marine pCl'lncl, chcz
les rhumalisanls que des :u'Llu'iles du gl nou CIlP(~
hent
de se Illouvoil' facilement, d'mlministl'cl' 1t ces malades,
�riO
lIornIlON-LANCY
apI" s le hain, la baignoire vidée, ullr douche ordinaire
résollitivr il une haule lempénltl1re.
Après celle énumération un peu fastidieuse, mais
nécessairc à la compréhension du sujet, j'an'ive aux
e/Tels IhérapeulifJlIrs du haill el cie la dow'he SOllSmari Ile,
On Obscl've f,'équemment, les cint[ ou six pl'cmie,'s
jOUl's, une recI'uc!('scenc(' des doulell 1'8 chez les l'Immatisants; certains mC'me> en accusent dans des endroils
où ils n'avaient jamais SOU/I'CI·t auparavant; mais ces
doul'ms éclalent surlout pendant le jOUl", IWl'(lcnl le
car'acU're intcl'Illitlcnl de leul' manifcsLltion el sonl
suivips d'un sommril calme. fJ'{lpprtit est {tuf/lIlI'nft;; Il,
(',l'ci/able ct moins inC[uiPl; l'I/I'il//'
malI/dl' e,çl mnil/,~
d('s
lft COlIstljlitfÏlJ/!
lc's !J/:rioc/es o/('lls/rlle{{c.'I
fi el 10 jours pclloJ"ois. l'l
f/raveleu,l' eL d('s f/ou{feux 8(' tl'OlllJ/r' J'
('st
rl'(;quC/l{('; chez les femmes,
.~on{
l1o{ahle!ne!l{ aVtlnd('8, :;,
leu!' durée Pl !pur ahundanc'(' sont augmenl(·('s.
A côlé de ces pfl'Pls incomllanls d variahles suivant
chaque malncle, il ('n exisle d'aulres, plus fixes pl lri's
caI'Hel(>rÎsli'lllt'S : action Sil!' {n ci/"culntùifl !}/:rip!t(:rir[ul'
(·t sUI'la nU/I'i/io/l.
Lc "ain eL la douche sous-mHl'int, agissC'lIl
culation p(·,'ipht.,'iql1e
pHI"
SUI'
la cir-
r(.adion vaso-clilalatl'Ît'l'; ils
augnw1J(PlIl la lonieil{' cl 1'61asLÎcill; des petils vais-
"(:/"inil/ive' ,,/ cI/pf/itiN' SUI' la
circulation des ol"ganes pl'Ofol1ds. edl(' aeli<,>11 S'Opl'I'U
seaux, cl onl
par J'inlcméda~
lJlll'
fic/ion
c!rs Ilpl'fs vaso-nlOleurs; cal' on peul,
suivant la lempé,'alUt' des bains) modifirl' ln fl'l'<jupncp
des conlractions du Cll'U1' el la pression du sang. ],'ell'l'I,
�ACTION TIl~\APEUQ
DES f;"É~IENTS
DE LA C[,IH~
;) 1
ü la lin de la CUl'e cl à distance, est ûne diminution du
pouls et lIne augmenta/ion d'énergie des COnLl'/lctions
cardiaques; les circulations locale sont l'Pgularisées ct
la pél'iph \l'ie esl mieux irriguée. Ces résultats sont constalés par l'examen du pouls plus ample, moins f,'équenl; pal' l'élude de la tension altél'ielle avec le sphygmomanomètre de POTAI ' ou c lui rit> RIVA-RocCl qui
m'a donné d s résultals plus conslanls. Cet appareil,
tl'ès simple, se compos> d'une sode de bande d'Esmark
creusC', qu'on peut insutUer avec une forle poi,'e de
caoutchouc, et qui est, d'auLI'c pal'l, en relation pal' un
tube avec un manomètr à m rCUl'e ou avec le manomètre de l'appaI'C'il PUTAIN, On fixe, à l'aide d'un clan
adaplé à l'appareil, celLe hande creuse à la partie
moyenne du bras, on insullle L 1 bras s'engourdit et
d vient un peu scnsihl ; le doigt appuyé sur l'U!'t('re
rndiale permel de constater le mom nl exact où l'humél'Hle coml)l'imée empêche la pulsalion d'êlre perçue, Le
manomètre indique à cc momenl l'éta.l de la lension
ul'LérielIe.
Le bain el la douch sous-marine accélèrent lrs (onl;Lions de la peau en pl'ovoquant un' sudation abondanLe
t ainsi une élimina lion des déchets de l'organisme.
Ils activent éyalemenL les ('changes organiques en
faisanl dispal'aÎll' les sLases viscém.l s et en augmentant l'énel'gie des cil'culalions locales, Il en l'{>sulle un
accroissemenL dl' l'~tCLiI
ité nutritive des tissus. Les éliminalions sonl plus faciles, les o.'ydalions plus compl 'les, ainsi qut' le démonLI'('lll les anal,)'s 'S d'mi,H's.
En résulll l, le huin eL la douch(> SOlis-lIw,.ille ont
SOCIÉTÉ
Di.
SCIENCES MÉDICALES
o
VICHY
�52
BOClIBON-LANCY
UIW fIction srdative SUI' Ir sys ème nert'ell,r, puisqu'ils
inciLent au sommeil, une action stimulante sur la nutri-
lion r/(inérale, el une action déplélive, dérivative et
anl icongesli1:r Sil l' la circulaLion. La slimulnlion esl,
un eff'L, parallèle de la sédation el même dér'ive de eeUe
dl'rni(>r ; quand le syslème nerveux e'l apnisé, l('s
mnladl's reprennenl de l'appélil, r trouvent d s nuits
tranquilles rt l'étal général s'améliore; car souvent,
l'élal nerveux esl le résullal direct de l'all'aiblissel1lt>oL
de l'organisme. D'aillpUl's, il esl fréquent, en LlH~"apu
, de voir la sédation el la stimulalion
li<[Ul> ol'din~r
march('r depair; ln digitale, pUI" l'xpmple, n'esl- Ile pas
il la fois un séda li r el un lonique du cœur?
DO CllES GltNltnALES
Les douches générales, d()n{'~s
avec J'eau h)'perlht'I'-
male, s'adressenl SUI'tOUt aux l'humalisants; on pr'escI'it
flluir, rll )(>1 brisr, en jel dirrct de ri il
10 minules, P11 augnH'nlnnl progI"Pssi\cllH'nL la lelllpl'ratm'(' de l'('au millél'ale cie :~r)
il Hl", ou 1·2°. Le douC!Jl'UI' insistp soit sur I(·s arliculatioJls m::dade's, soil SUI'
ho tl'ajl'l (\('s IH'l'rS clouloul'pux, dans les s('ialiqu('s l'huclt's d()u'r,~
('ft
nwli"IlHtl 's pal' e'Àcll1pl<'. Pl'Ildalll celle' douche, la salle
('st i llOJ1c!(>(' de va pcu!'s cha udes,
La douche chaud!' psl un des l11o,\'('ns lhl'I'a ]l(11I t i<[tH'S
les plus ]>uissnnts : son usage ('sl fJ'(\qlH'ul il BOIIl'boJ1
La Il t','
;
l'Ill'
HUg'IlH'lll('
la vitalité de la ]lill'li(' SUI' IH<{lIpll(·
l'Ill' fl'apl)\'; la peau l'oug-il, d<'vil'uL sl'Ilsibl('. Celll' excitatioJl
puissante St· cllllll1luniqup ]>l'ofoJ1d('llll'nl
[lUX
�ACTION TIl~1A
P(WTlQU" DES I ~ LÉ~J
EXTS DE LA CUllE
;;3
organes inLel'nes, GE'st le moyen le plus énergique
de lraiter les hydart hroses, les arthrites anky losantes
et le lom,bago. La fore " le volume, le deg,'é de Lempérature de la douche doivent varier suivanL l'élal de 1'01'gane malade cL la eonsLLLuLion du baigneur. La douche
géné,'ale esL un sudori(tque très aclif; elle peut d'venir
révulsive si on l'adminislI'e à une hauLe Lempérature eL
loin de la parLie souffrante; elle augmente la fréquence
respiratoir et acc '1ère le cœur. ne médication si
active peuL produire des accidenLs gl'aves et doit êLre
surveillée av'c beaucoup de soin, (HBHOLLE. ) EU est
conL,'e-indiquée chez les malades dont le CŒUI' et les
artères n 'ont pas leur inLégl'.iLé physiologique absolue,
P,uofois, la douche chau(le esL lerminée pal' un jeL
froid ['apid ; celte douche est plus sLimulante,
Apl'ès la douche , les malades font une pl'Omenade
d'une dt' mi-IIC'Ul'e.
'ardiaques, Lrès excitables, <[ui loli'l'ent
Chez c~l'Lains
diffici lement le bain, je pl'escris des douches 1ièdes tl
.1:')", en pluie; cil s sonl très sédalives, adminislrées particulièrement SUL' les membres inl'él'ieurs et sur les l'eins,
]~TUVE
'
Les étuves de Bombon-Lancy sont à vllpellr s/loll1ac'est-à-dire qu'elles rec;oivenL les vapelll's lelles
qu'elles se dégagenl de l'eau du LYlllbc, On utilise principalellH'nt les é/uv('s en c:t;,ÇSI' Pl les /;{lIu('s locales ü
-1·0 ou Ij.:i o ; ln uUI'ée de ces ('Luv 's 'sL de tri ü 2:5 minutes,
It/Je,
�54
1l0ü n nÙ:'i- LANCY
IL est urgent de surveiller les malades pendant leur
bain de caisse et de c sser la séance ü la moindre indisposition, Pour prévenil' le mal de tête ou l'obnubilation,
on place une compresse d'eau froide SUl' la têle La
sudalion esl très abolldante, le pouls bat de '112 à Il Go
à la minule; il est plus large, plus ample; Je choc de III
pointe e, l énergique, Quand la sudatioll s'iJlslalle, il y
a détente du pouls; 1 visage inondé de Sllr.ur est moins
coloré et le malade ~l un mieux êlre LI la lîn du lrailement. L'aclion lrès remarquable des éluves d Bourbon
est Irur aclion résolu live, dans le cas d 'art hl'ifes fihreuses,
de synovi!rs sèches et avec épanehel1H.'nl, et sul'lout
dans l'hydarthrosr,
Au sOl,tir de l'étuve, le malade r.st cnv<,loppé, comllle
je l'ai déjil <lit pOUl' le bain, de cOll\'('rlurcs chaudes,
porlé au lit olt il l'ail une sudation abondante, La sueU l'
e! s rhumatisanls, soumis il J'éluv , li 1111<' OtlCUl' nig"'e,
lri's c<ll'aelèl'istique, A PI'l'S une demi-heure de ma illol
s('e, Il' Illllinde SOl't dou ment de ses COuv('I'lures, les
quillant les unes après les aulr<,s pOUl' étahli" ])l'og'l\'Ssiv 'ment un c'quilihre (h- temp"I'atul" cnlt'(' le lllilieu
ambiant cl son col']>s. Puis on lui l'nit un(' fl'iction slilllul<lnt g-ènérale, soit au gant dt· crin, soit il la (I(uH'lle
illlbil)(\(' d'l'nu de Cologll . C<,s J'rietions stimul('nL les
et produisellt
nerfs ptlri!~'qes
géIH\rnle,
('Il
Ull'
aclion Ionique
même temps ({u'elles lal'iss01ll la sécrétioll
sucloralL' el ('ll1pt'cl!('lll ainsi le malntlc de s't'xpos [' au
(IC' sa elHllllh,'p, J'y nLLacllt',
r ,rmidiss('IlH'nl, au sortir
pel'SOllndIP!O('Jll,
llll('
g-rnnde il11jJoL'lane',
�ACTION THÉRAPEUTlQCE DES tLÉMENTS DE LA CeRE
II. - ACTIO
T
5;)
TIIÉllAPE TIQ E DES ADJUVA JTS
Sous le nom d'« adjuvants )), je comprends le massage, la gymnastique /J!tl./lul'llc eL la méca.nothér'l]Jic
d'une parL, la diététique et la climatothérapie d'auLre
part; leur influence s'exerce dans le même sen;; que
celle du lraiLemenllhermal, en le renrorçant. Je l('s passerai rapidemenl en revue, sans aborder l' hislOl'i<[ue
très imporlanl de la cjuesLion dans les all'eclions C~lL'
diaques; lous c ux qu'elle inLpl'('sscra pounont lrouvel'
ces délails, au grand complC'l, clans l'enseignemenl de
M, Jlr.n~D,
ainsi CJue dans m:1 lh<'se inaugurale SUI' le
« Tl'nilf'l11enl des maladies du CCCUl' P(\I' l'hygiènp el les
agents physiques )) .
A. -
MASSAGE, GY~lASTIQUE
MI~CA
TOTIlEHAPlE
Le mass,lgc, la g~ ' l1n(siquc
lllHnucllc el ln ml'C;\UOth{','npi peuvcnL c011\'(,l1i,' :mx d,umatisanb clonl ks
llIuscles a lropl. il'S on t. besoin d\ ~ l,'c
slimulés; mais, c \'sl
SUI'loul dans les nll'ccLions (lu elCUl' pL des \'aissC'tlux
qu'ils 1'('IlCo,IlI'('nl lcurs indicaLions el produis(,IlL Icur
maximum d'cll'cls.
Cvllc m{>Lhode thl'rapl'ulique s'nppui sur les (10nn0('s
ph,) siologiquci' sui\'anll'f: : Toul muscle qui
nll'(' ('n
('onll'aeliol1 csL lravcJ's6 pal' un cou\'nnl sanguin cinq
fois plus considérable el plus ""pic!· <[u'iI l'élal de
repos ( CIJALV
~ AU
e ' I< \ 0' '''\1 \l\'N ) : (1 La conLraclion I11US-
�1l00::lIBO;\'-LAL\C\
culail'c opère donc, sur le sang arlériel, un véritable drainagc, comparable ü l'cn'et cl'une ventouse, il cetle diffél'encp près que la ventouse immohilise 1(' sang dans la
région où elle est appliquée, tanllis que le muscle l't'jette
dans les veines le sang qu'il nppelle, au fUI' el il mesure
de son al'l'ivée dans les arlèl'es. ,) (L,\(;I\.\:-if;E 1.)
D'autl'c parl, l'vI \IIEl' a monlré CJue la circula lion est
réglée par deux forces antagonistcs : l'impulsion du (,'œur
qui pousse lc sang, et la résistance' dcs petits vaisseaux qui
le l'Client; ct CL .HJDE 'lh:R :\ \110 a étudié, sous le nom de
cœUl'j)(:l'iphél'Îf[uc, la contractililé des ul'lél'iolcs (lui, par
l'intermédiaire des nerfs vaso-moteurs, !l('l'me'l il c('s del'nièl'es divisions artérielles de régIe!' la quantité de sang
qui les travers('. Physiologiquement , si le ('(l'l1l' pél'iphél'iq ue ne st' con tl'acle (lue Localement, il n 'a pas cl'cffet appl'éciahle SUI' la circulation g(;nél':lle ; si les Iwtits
vaisseaux st' cOllll'actenl dans J'!'nsemhle, il cn résulte un
obstacle au COlll'S cl u sang, une lUl'gesccncl> des gros
lrl)llCS artériels , UIll' augmenlalion dc la ll'l1sion sanguine; vient-il au contl'aire il st' pl'Ocluil'(' l111(' ,usodilalalion, la l>l'essioll diminue , h· pouls est faillit' el il gl'alld(,
amplitudl'.
Enfin, la l't'spi .. alion exerce ll('s pl'l'ssions posiliH's
ou 1l(;g-aLÏY<'s qui Jllodilil'lll Il' calihre ou la 1)(,1'111(>al>iIil<; dps yaiss(';mx C 'S notiolls, indisp 'nsallll's il la
compl'lqlensioll du sujl'l Plant !l0s(>ps, j'Pllll'(! dl' suik
dans l'<''posl'.
L<'
1 •• J.
1'lJ
~.
IIIt1SSilf//'
1. 1<,11 n.oI ,
1X!I!1.
psl
I .I·~
f// :/I/I,.U!
ou [ocul;
IIJn/lI'f' lIlrllls Ilftw"i(/~
[jll/l/lrill,
il
cOlHpl'l'nd
('{ {II mt!c.1 111111"/I'IIJ!il· ,
�ACTlO:\ TIIÉRAl'ECTlQUE DES ÉLJ
~ ~I'
; ~n;
DE LA CUBE
57
lui- même l' e/TlrurafF' c t le p élrissf/ge des muscles; le
massage ahdominétl et les vibrations lhoraciques constituenl le massage loca l,
Les mouvemen ts de gy mnas tique sonl actifs ou passifs. man uels ou nulcn noth érapiqu es, J'éludieL'ai leur
acLion , en suivant la méthode de mon ami, le Dr KHIKOWI'Z',
direclcur de l'Institut de massage de Bourbon-Lancy,
qui a mis beaucoup d'ordre el de neUeté dans l'interprétation des résulLals obtenus, et j'envisagerai suecessivemenL : les cardiopathies valvulaires qui nous intéressent
surlout, puis les cardiopathies artérielles,
ct) Dans les ca rd iopal hies valvu Zaires,
L'e/Tleurar/e est praliqUl1 clll'z les byposystoliques
avec œdi'me des jambes; il consisle 0n un mouvemenl
superficiel pt lent SUI' la partie malade, mouvement
allant de la p{'I'iphrJ'ie au ct'ntl'P, c'est-il-dire dans le sens
du courant des y"isscaux IYlllphati([1l0S et vl'illeux, Il a
un l'fTel ol(;cHnique su!' ]p cou!'s du sallg veiupux, et un
l'freL 1,(III('"p ('!lCOJ'l' Jl1al conuu, C'est dl' lui <[lH' Constantin P \l L (lisait: « Il foul'I1it uoc' sOI'te de CU!Ul' veineux
acee sso 1J'e , »
[-l'S lJi/;ralions thorflciquc,ç consistent en un !lâchement
l'x('('ul(1 (l\'{'(' le bout des doigl~,
ou avec le rebord cubilai du pdil doigt, ou aVl'C la face dOI'salc des tJ'ois del'nicl's doigts, ou cnfin ;,vec le bord cubital dl' loull' la
1.
K,",,,,,, "',
!I,l/u1ra/,'s 110'1/' /e Irai/I,IItI'/ll if;/l(!s;,{"e t/ps ('11/'./01/1'11.',1 I/(',~
l'I.,lit'ir'IIS, IX "dolll'" 1!lIl2 "
1,:1
";IIIS Ir' In//(I',III'lIl t/",~
/)1Itld;e,~
lill ('(l'(I/' ({rJl"yill,' ilrI{
/1"1'1((' de Lill(lsit·, :10 1111'1 11H12 "
r/tOPIl/iI;('s "I/'hir(,~
li;n:'~I"r(,
rie/le
J1:'!I/(,~
�58
llüUIIIIO:'\-LA:'\CY
m[l1l1. Appliqués sur la nlgion précordiale, ces lapotemcnts, ù'après les cxpérienccs ùe "\DA~JS
cl de
eilé>s par M. MEI\L
'; ~,
cl 'opl'ès cellcs dc ~[l'HI\
IIEITL811
\Y,
de
Slockholm, cilé pal' Fnl~TLN
l, délerminenl, par action
réflcxe, une diminution du volume du cœm cl de l't!réthisme cunliaquc. Pour l\l\lhOHTZ, les lapolemcnls
élèvenl la tension ct slimul 'nl le cœur el le coup doil
de pl'éfél'cnce frapper au l'ommcneemcnl dc la S) slolc
qui Sl' trouve alors n'nforcl;e.
Les mouvements jJassifs (letivl'nl )p l'Plou l' du snng'
vel's le CU'UI' cl roi t, IW l' les chnngelllcnls sllceessi rs du
volume des v(>ines dnIls ll's di f1'él'el1lps phases du LllOUVeIlll'nl.
(( Mais, dil lüikorlz, l' >xplicalioll du mode d'aclion
des mouvcnH'nls passifs - l'l il s'"g-il, dans l'l'spi' c,
surtoul de mou\'clllt'nls dl' circumduclion - [lNIl-ell
~lre
accept(;c SllllS rt'serv('s? Ils diminuenl le lt'nvnil du
cn'ur, dil - on, parcr qu'ils adi, rnl k rdOlll' du sung Vl'rS
lui, (>l qu'ils :lc('oIl1plisspnl ainsi unl' partit' dl' la hcsognl'
qui lui incollllH'. Cl'la [>put SPlllhl('I' ll'i's logique, nu
l'l'l'miel' abord . M"is on peld se demander si 1:1 stase
Veil1('llS(' p(iriph(;riquc n'L'st pas un moycn dt' dlQ'l'l1Se du
CU'llI' al1':,ihli, 1I11 llIoyrn d(' dilllil1Ul'J' la I1laSS(' du sallgqui [p ll'a\'(,I's(' dnns UI1 1('llIps (\0111)(;. Le l'(;spnu "('illl'lIX
l'si ll'lll'11I111 l'i(h~
l1Ioins ('I}lllpll' !p
Ill'
l'l soupl!' (IU(' sa l'(;p10liol1 plus ou
Ill'ul gui,/'(' ('Il 11':1 V('I' h' vPI1II'i('ule
gauche qui n'l'si du l'(>sll' IHls
1. F, .... r" . S"" Il "r/II IIC8
1902 (1I!'1' de Cinésil' .
(';18
l'Il
CJll('lo;(ioJl dalls Ips Ill:"a-
tI(, lii/ul s/lllt:""/I);!'
,.,.,,.,/èô///II(·, ~o
nll\l'Illl"'l'
�dies où l'on observe de la sLnse veineuse, c'est-ü-dir
dans les m::tladies de la yalvul
miLrale. On comprend,
au onlraÎre Lrès facilemenL, que la propulsion t1l"Li/icielle
du sang YCI'S le cœur droiL pouna lui imposer un
SUl'-
crolt c1(' LI'avail, non n6g1ig able. Et, ce sonL précis Iment
les ca vilés dl'oites <J ui Sou/l'l'en t ('t qu'il s'agi t de ménaW'I'! On produit donc l' '/l'eL conLrail'e de celui qu'on
désir
obLenir. En
freL, si vous faiLes fair'e 11 un mahde
atteinL d(' n1lré("issrment miLral gmve, avec hyperlension pulmonaire pt dilalalion des cavilès droiles, des
mouvenwnts passifs (l<:' cil'cllmduclion des hras el de'
.iumIH's, vous velTez hienlôL lcs battemenls du cœuI'
S':ICCIIJél'('I', signl' d\'xcitatioll el 0(' fatigue. Les (( g-ymIl:lsl('s » le sHv('nl bi('l1, puisqu'ils r('c()mmand('lll loujouI's cl
commencer pal' <[ul'lqUl's nlouvpmenls dps pipds
el dl'S maiJls; recommandation inutile, si l\,rr('l (:lailtoujours
lll\(,
diminulion du ll'avail, un soulagemenL pour
lc C(l'ur.
Faul-il en conclur qlle l"s mOllveJ1H'nls passifs dl' cil'cllll1dudion sonL Loujours Iluisibles? :'\ uIIPJlH'Ill. Ils s01l1
sOll\,('IlL ulilps, non porc(' qu'il" LH'odui!-H'lIllll1P dimillulioJl du [J'avnil du ("n'UI', mais
1111('
p:lI'CC
aelioll sédative Pl rulm:1nl(' sur
qu'ils dl1 lel'1l1inrnl
SOli
:!J >pnl'l'il 1lt'J"\'('l1X,
l'l CI'ci, 1 ni' la l"èg"ulal'iltl 11lCJll(' du rylhnll' avec laqurlle
ils sonl l''\écull;S. Tl t'sl f"eil(' dl' S'('11 convail1('1'('. Si
vous f"il('" fail"l' 11 un lllnlnd(', SUI' h'qupl h's 1Il0U\('IlH'llls
pnssifs ]>\'oduispnl h:dJilut'11('Jl1l'111
Uli
pll'Pl sl'd,lIif, lps
IllI;nH'S 1ll0UYrnH'l1ls, I1wis d'ullc /"nl,'on irr6guli(\I'l', S;le('a-
111(', YOl1S
'('1'1'('1.
loul il l"ail cl
i I1H11l'd in lpmPlIl
qUl'
l"adion elwl1g
turneU'I'('. LI' c(I'ur s't'xcilc. Vous prollui-
�60
BOURBON-LA Ney
sez pourtant le mêmes effels mécaniques ùe pl'Opulsion
du sang veineux vers le cœur.
Les eITels utiles dépendenL donc de la régulariLé
rylhmique du mouvement, de l'imprcssion agréahle qu 'en
éprouvc le malade. La conclusion pratique de ccci est
qu celui qui pl'tllique ln méLhode doit êLre habile, ct
qu'elle doit AIre xécutée seulC'mcnL dans les nH'illeUl'es
condiLions possibles de commodiLé pour le malade. Avcc
des chaises eL ùrs liLs p u commodes, il n'y a rien à
fail'c. Les résultats obL nus dans cl, Lell conditions n
compLenL pas. Ils sonL forcénH'nL mauvais. »
Les mouvrmmls actifs agissent en parlie de la même
façon qu les pl'; éd nts; de plus, ils onL la propriéLé
d'aLtil'el' le sang vcrs la pé!'iphél'ic pal' la vaso-dilaUllion
qui se produiL duns clwqtl(\ mus ,1 qui ll'avnille; enfin,
ils augmenlenL la fOl'ce conLl'(lcLile du cœur 'l, cc pOUl'
al'l'i vel' il cC' but, le principe g(;nél'al est de pJ'ovoquc!'
les conlractions du muscle volonlaire par des mouvcmenls aclifs, J'<,laliv nH'nt faihlps t h'lll m nL l'e nforCt's. » ( BA[\I
~.)
Les IIIOU1 1rm(>/Ils ;u'li/s, dit l IlII\OHTZ, pl'ocluirnipnL
leul' ell'd ulih' pal' UIH' aclion analogue fi c('llt, des mouv('mt'Ills passifs de eircumdu 'Iion, mais sul'!out pal'
1'(1»1)('] cl \ sallg qui se fail V('I'S Loul JlIuscle qui lnlv'liJlc. Il Cil rl-sulLprail ulle d('J'i"ttion <lu sang ' "e l'S la
p('I'iph('rit' el une dilllillution du tr<lv:til pour 1· ('«:UI' ,
Lp fait esL c\.a 't, bien ('nlcndu, mais il 11(' suJJiL pas
pOlll' <"<plique!' lps ph('J1()l11èlH's qu'oll observe du cÎ>l'
du ('n'm, il la suite des 'onlm 'lions ll1usculnÏt'es volonLaires. Leur iJl/lllellCl' SUI' l'adion c,mliaqUl' ('sl Cil réa-
�ACTIO~
TlI(mAP IWTIQl E ilES ÉLf~m;l\"rS
DE LA CeRE
,61
lilé beauco up plus comple xe, Nous nous 1 ornero ns à
faire rcmarq uer que l'action premiè re SUl' le camI' de
tout mouve ment aeLif est une excitat ion, une augme nlation de la pressio n arlérie lle, malgré la vaso-d ilalatio n
périphé 'l'ique, Quant il la fréquen ce des baLlem ents, elle
est diJfél'e mment inlluen c' suivan t le gen!'e des mouve ments ex 'culés, et j'ai surlou t n vue ici l ur plus ou
moins grnncle ll'ntem ',
Il y a lrois fac;ol1s d'augm enter la dose, quand il
s'ngiL de l't>gler les exercic es aeLifs des malade s
10 Augme nler la clwl'ge ;
2° Augm ent r le nombr e des mouve m nLs ;
:io Dimin uer la rapidit é dC' la conLra etion muscul ail'e,
Quand on dC'lnand au malad d'C'xécutel' des mouv' ments Il'l'S lenls, cl s mouv(' menLs dïnhih ilioll, comm
on pOUlTait les nppele r, avec ré'gula l'ité, on lui impos '
un ell'OI'L dc volonll ' 'n l'appol 't clil' ct av ,In lenteu r,
mnis cn l'appol' l indircc t aVl'C la charge , al' il csl plus
facilt' cll' fai!',' des mou\'C'mclüs tl'l'!!; lents conlre unc
l'l'sisL:\IlCe ll1o ll("'l'(' <[ue s IIlS auculle l'l'sista nce, CetLe
l'Ilsion dl' la volollt( , ,'plpnli l SUI' le cœur, La P"l'ssioll
:IJ'l~ridt,
s't'lève , mais la fl'('qu IlCP dimilluC', si rOll III
dl'pass ' pns certain s limit(·s , et surlou l si l'on ne
J'l'Pl'll' pas 1 s IlIl'mC's mouyc ments plusieu rs fois Ùl'
suitc 'l si on lps C'spnt'l' sullisaIllIlH'I1l, Les C''\l'I'ciel's
cl'inhih ition l'OIlVi(,IlIlI'JlI acll11il'ahkll1l'nl au'\ cllI'cliaqul's
\ahuln il'l's dllllS Il's pl'l'mi('l'l's phasl's cl, l'h~
P()S~
sLolie,
JlIuis il l'aut savoir h-s manier , L 'S n{>Yl'opaLlll's Ips supjlorlen l <[u ,Iqul'f'ois Illa!.
\.JlJ'('S la [)l'I'mil'I'c phasl' cl\;J('\'l llioll de la
pl'l'ssio n
�G2,
llOUHBON-LA
'CY
artérie lle, et S1 l'on pousse les cxercic es un peu loin,
soit comme durée, soit comme inlensi té, SUl'tout comme
durée, il sUl'vie nt une second e phase de tachyc ardie el
d'abais semen t de la pressio n, Ce change ment s'elfecLue
quelqu efois brusqu ement et coïncid e alors avec le commence ment de la tt'ansp iration culané e, ce <lui prouve
qu'il s'agit, là encore , d'un phénom ène nerveu x, d'une
réactio n de défens e nalur Ile contl'e le sUl'llIemlge du
cœur. Il va sans dire que cellp phnse ne doit êtœ
atteint e, quand il s'agit de soigne, ' des cardiaq ues, que
très except ionnel lement . Les auteur s classiq ues posent
comme r gle absolu e, que la fréque nce du pouls doit
toujou rs diminu er après une séance de gymna stiqu ,
J'udm ls des except ions, Le meille ur Cl'iléri um qu'on
n'a pas dépass é la mesur , ('st que le pouls n'est pas
plus fréque nt 1 lendem ain el qu' il diminu ' progre ssivemen t p ndant le traitem ent, malgré une accélér ation
passag \re apI'ès chaque séance .
En somme , il st fOl,t douleu x que les mouve ments
volont aires puisse nt jamais sprvi,' ü diminu el' le lt'avail
du cœur. Leur rôle vél'itab le esl cl S rvir, gl'âcp aux
pro ,t'dés de dosag-e qui]> 'l'melte nt dl" dui n' l'efforl il
un minim um et de l'augm ent l' insl'Jls iblemc lll, comme
mOy<'11 d'en teaÎn 'ml'II t, dans lcs prPlIli \ros période s de
des ma ludies va 1vulairp s. 0 n peul, en
dt~compeJl'ian
11'('l, dans bon nomhr e de cas, ohlenil ' dt's l't-sulla ts
très fuvorah lt's dans ce sens, chez des sujels encol'e
rclaliv mont jeunes . Si le mol 'Jlll'aîn emeJll ('/1'I'"i les
timide s, 011 pourra lui l'JI suhstil ucl' un ault' , ( la. ('(;éducation des lllOUlJe lnellls du cœur )), par' x 'mpLe. Cela
�ACTIO~
TIIÉIIAP EUTIQU E DER (èL(è:lŒNTS DI, LA Cl'I\E
63
ne change ' !'ien 1\ la chose. Dans les cas plus gl'aves el
surLouL dans l'asysl olie avérée , il faul avoir recour s aux
procl\d 0s qui diminu enl n;ellell 1l'lll le ll'llvail du C(l'UI'
cL qui d(>con geslion l1cnt les viscèl'e s, c'esl-à- dil'c au massag' sous fOl'me de pélriss age des muscle s el du vcnll'e,
el aux vibrali ons.
L"s mOllllC lIlellts respira toires acliven l la cil'eltla lion
veÏtH'lISl', mais ]'HII' aspil'ul ion, une pressio n négaliv e s
produi sanl clans le lhorax il eha<[up inspira lioll, (l ceci,
d'aulan l plus que l'illspin llioll est plus pl'Ofonde ou
« fOI'('l\e n.
1(
Il esl possihl p d'augm enter l'ampl itude <!PS respiralions , soil du <,ôLé de l'inspir aLloll, soit du ('ôlé de
l'l' . piraliol 1. La g,' mnasli que sUt'doi sp Il 'ulilise , dans Il'
ll'aill'll lplIl dps Illnl"di cs du C<l'ur, <tut' ks inspira lions
forcées . \,pUI' bul psl une ox)g(;n alion plus complè l!'
du sang, CP qui pouna it bien ~1'e
une illusio n; ils
Lpndplll aussi « Ü Ht'li, l'l' 1" coun; du sallg ('11 l'aspil' anl
\'t'I'S Il' ('(l'UI' pllJl'in eipnlpm cnl dans la peLit\'
circula lion,
t'n faciliulI1l l, passagL ' du sant-\' il 11'.1\ {'l'S le pouillo n II
(\\'idl' : T/'ni!l: dl' !/yll/II. mM. Sw1d. Tl'Hdu cliol\ dl'
Bourcnl'l, G(,l1èn~
) . EllPs sont onsic1!"I '{'<'s comme fOI'llIalll UIll' pal'li<, ll'I'H ('ssPlIl iclle du LraiL(,lllenl kin('SH (tlt' : " 11 CI'L illlpOI'l;\JIL d(' faire (''(t'rulL
'I' (lUX mal:t(!Ps
lIulalll de 1ll0lLV( 'IllCllls dl' l' spirillio l1 (lue posHih l' ))
(\\ïde : h. c.).
allons dOIl(' l>tndicr ('omme nL agisst'n l rl>l'lIell1Pul les lllOUVellll'lIls l'l'spil'aLoil,t'R SUI' la circula tion du
sang, C'l IlOUS VL'I'I'OII S si IpH illspir: üions fOI'céL's sonl
('upablps dl' dillliuupl' ]p li'a, ail du (l'lU'. 1.\1 <Juc~lion
NOliS
�61
1l0URIlO:-'-LA:'iC\'
est plus compliquée que ne le veulent admeltre les
esprils simplistes.
Plusieurs facleurs sont il considérer. Pendant l'inspiration, les causes suivantes agissent pOUl' augmente(' la
pression artérielle ( TWEIISTEDT) :
1 0 L'aspiration du sang vers lI' cœur droi t augmcn le;
2 0 La diaslole du cœur est facilitée;
:3° Les vai s au. du poumon sc dilalent (,t le cours
du sang vers le cœur gauch
,~o
Bt favorisé;
La pl'eBsion int('a-abdominale augmenle ü cause d,
l'abaisscnwnt du diaplll'agnll', ce qui accroît la masse
dc sallg qui se dirige vcrs lc cœur droit.
Les racleu('s sui va Il ls agisscll t en sens invl'rsl' d
lendent il abaisser la Jlression lll'lériclll' :
1° La systole est ('endue plus dillicile il crwse Il 'l'augllll'ntalion (h' la pression nég:'livp clans h· thorax.;
2" .\u COl1ll1wn '(,Illeut dl~
l'inspil'alioll, les vaisseaux
du poumon Sl' llilal('nt Pl I,l'tie!\nent UIll' cel'Laine <[u:1ntil\~
dl' sang. Cp!le qui HI'l'ive dnns l'()\'eilll'lle gauehl>
s'cn IrouY(' dilllillU('(' d'aulant.
Ou Il 'a <[U'tl l'('n\'(,I'SCI' Cl'S fud('UI'B pOUl' II'OU\('I' ('om
11I('nl agit l'(·xpil'alioll. En plus dc tc!> causcs d(' natu('('
IlIl'canique, il faut égah'lll l'Il 1 1(' lli,' t'OlIlJ>Lc d'tllH' adion
l'1:l1pxp parti\' dcs /ll'l'!'s sPIlBili!'s dl' In muqueuse des
b"OIl('hcs , d'lui lplId il augmcnlt,(, la l)I'{'sbion at'l{>ri('lIl'
pendanL l'inspil'ation.
LI' l'l:sllItat Jin:.! dc' loulps ces aeliol\s c1iYel'S('S l'st
cplui.('i: ln pI'\'ssio/l al'(~Ii
s't·ll''!' \l'l','; la fin dl' l'ins·
pil'atioll pt s':.]lniss(' VCI'S la fill dl' l'P 'l.pÎl'lllioll. l\1ais si
c 'la ('sl vl'Hi pOUl' une l'cspinllion isol(·c, il {'sl logi(lUC
�AcnON TI~A
l'EUTlQlJl, DES l~d;)ENT!:i
DI~
6;)
L.\ CURE
de penser qu'une' série' d'inspinltions pl'Ofondes doivenl
augmenler la pression d'une fuc;'on plus durable, el
qu'inYersemenl, une' sl;ri!:' d'expil'alions forcl'cs doive'nl
l'abaisser. C'esl, en elfe 1, ce qui an'iv .
cxpl-rienees qut' j'ai enlrepl'ise's il cc sujd dans le
service de M. II(1clI \111) le' démonlrenl pleil1Pll1elll. La /'i'l'<[uencc du pouls suil une' ('otll'be p:mdlèk. Elle augmellle
dans les inspil'alions el diminue dans les expiralions.
1ais alors, commenl peul-on soulenil' lluïl faul fain' :1UX
c:uclinl(ues « auLanl de mouvemenls d'illspirations <[lH'
possihlP »? Ils Hugnll'nLenl le lravail, non s('ule'ment du
venll'icule gauche, puisqu'ils élèvenl lu prl'ssion p(;r'ipllèriqlll' el aussi celui du C(l'ur droil, puisqu'ils aspil'Plll ct
poussent Il' sang vcrs Ini. Le cours du sung se lrouvp
acli,é Pal' les inspiralions profondes, e'esl e,ael, mais
pal'ce qu'elles imposenl un SUI'CI'OÎl de LI'avail au cœul' l'l
non parce qu\'U('s le soulagenl. Ell s peuv nL Nl't, uLill's,
mais seul menL dans les cas olt le (l'Ul' psl HSSt'Z l'ésislanl. \)ans Lous les cns llolammenl, où il e,isle dl' la
('ongesLion pnssiv' des poumons, je eonsid \1" qu'il t'st
L~s
inlinill1l'nl plus logiqlll' de fail" des e,rJûrations pal' CII/IIpl'rssio/l tI(> l~t
/):IS(> du thol'a ,r 11 la fin de l'expirnlilln
Il:llll1'clll'. Ce »1'0 Cl: t!{>, au lieu d dilall'l' les vaisseHux
inlr'n-pulmonaires, d{>ja lrop dilalés, lend plulôl à ]('S
videl'.
Au poinl ch· yup de la sensalion subjl'clive de hipnêll'e <[U' l)J'oduiscnl I<,s l'('spil'alions profondes ch /, ks
dys(lnéiques, ]('s t'xpil'ulioI)s profondl's la l'éalis nl aussi
biell cl quelquefois mi ux 'lu!' les inspirn lions pl'Ofol1dl:'s.
:,
�hG
BOl] 1\1I0i\-LANCY
Le renouvellemenl d'ail' dans les poumons s'opère aussi
bien avec celles-ci qu'avec celles-là,
Les exercices respiratoircs jouenl encore un autre
l'ôle de pl'emièl'e impOl'lance, celui de développe l' ln
cnge lhol'ncique, qunnd elle esl éll'oile, chez les jeunes
gells. CeLLe ét,.oÎI,'sse tho,.a.cù/Lle est une cause fréquenlp
de ll'oubles fonctionnels du cœUl'. M. IlUCIlARD .Y insistt'
sou ven l. Les 'x(>I'cices d '5 muscles ex lenseurs du
Ll'onc et de la tête , du trop "ze, dcs rhomboïdaux, des
gl'rlllds et petits pc 'tol'aux, ct du grand dentelé, quand
le point fjxe est lcul' insel,tion scapulo-humél'ale, conviennent particulj~m('n
dans ces cas. La gymnastique
SUt'dois a formul ~ les rl'gl s qui doivent dominer ces
exel'cic s, d 'UlH' façon Ü'ès heureuse, on pourrait presque
dire g('niale. C'est là son plus gl'and mérite, » (KHIIWItTZ. )
~)
Dalls les ca,.diopathies
Il,./éÎ('e~
Le llé/,.iss/1Ve (/es lIluscles est un des bons moye/lS de
d('I'ivalioll de la pression ul'lél'il'l1c,
'lais ("('st le /tIf/ssuf!e ahdol/iùwl qui est l'agent hypolenseur le plus cflicnct', Illassnge profond, quoique doux ,
S:lllS mouvemenls saccadés, Le malade est
n position
<!t'll1i-couth{>e, h's genoux relevés, les l't'jns ·t le siègt'
appuyés SUI' lu pal'liC' horizon laie du plinL il massag'(', la
Lêt(, el l·s bms hien fi ,és, de mani\re que les musclef,
'esl ~I
a bclom inaux soient cOll1plèlem nt relâchés.
CAI 'T1W el 11 M, JJIJCIIAI\O 1 qu'on doit lu connaissance
1. IIIJCIIAnn cl r.A1'TIl\;, Ac/ion diurétique du 111/1,ÇSlIflC nl)(Jorninnl
d(tn,~
les IIIlll.1c1ies clu cœur, Acudémie dc
III
"dccinc, 12 juillcL 18!1K .
�AGnO ' TIlf;RAPEUTlQ E DES f~L;mNTS
OE LA CURE
67
exacte du massage abdominal: « Il régularise la circulation sanguine, amène la décongestion veineuse de tous
les ol'ganes du ventre et pal' conséquent du rein dans
J quel la circulation sera plus facile et mécaniquement
augmentée; il détermine, en outre, une excilation des
centl'es nel'veux inLI'a-ahdominaux ct par conséquent du
plexus rénal; enlin, il se produirait encore un l'éflexe
cutané local, lorsqu'on fait un massage excitant au
niveau de la région rénale et un réflexe c nlI'al par J('
massage excilant de la peuu de l'abdomen, l'éllexe qui
amène au niveau du rein des phénomènes de vaso-constriction et cl vaso-dilalalion ahoutissant il la diurès(',
phénODlt'lll'S annlogues à ceux que produit l'nction
'x('itante du froid, pnr exemple sur la surface cutallée. ))
L'abaissem ,ul de la tension artl'ri Ile, npl'ès le péll'issage des muscles on le lIlaSsllg'<' a hdolllina l, esl en
moy('nnc de 2 cen tim \tl'('S de ml'!' 'ure; ell li UIH'
(!tu'po de d'ux heures IlViI'OIl. Mais, IWU il P'u, l'actioll
hypotcnsivc sc prolonge et devi<'lll dUl'ablp,
Les vibrations prrlcorclinlr>s, l'aile pal' ln ll'émulatioJl
d(' la paumc d<' la main appliquée sUJ' le lhorax, ont UIH'
aeLion sédalive du cœur et par suite hypolf'nsivl'
( I\OlIl\IJJY, I\HlhOIITZ.) ; de plus, clles dimimH'nt la l'I'!Isihilill' dl' la pal'oi,
Les lapoLeml'nls du dos et cIes n(lllt'S, aplwll's
langage Ll'chniCjue (ric/ions des 11('1'(.-: in/('rcos/,1UT,
agissent commc un ,'(>vulsif ént'J'gi<Jlw, par aclion l'èf!(''\('
paI' ('ollsécluenL ('l se sont 1ll0J1tl'(;S d'une ('iii acitl' l't' !I('
pOUl' comhattl'e les congcslions Jlulmol1ail'('s, IlOIl f(;I)J'ill's,
chez les arlhl'itiques Pl les ul'i(,t~IcUCS
1(
('Il
�68
DOUHUON-LA!\CY
L{' massage local du foie doiL être un massage lège,',
pal' petites oscilla lions rapides de la main; c{'rlains mouvcments de la gymnastique médicale , (lui consisfrnL cn
rolaLion ou circumduction du tronc ct en expi,'ations
fOI'cées, par compr ssioll d la base du thol'ux pendanL
la lin de l'expiration, agissent mécanique l1l<'lll sur la circulalioll hépaLique,
Ll's mouvements mélhodiquf's peuvenl ègalemenl
sel'vil' 11 abaiss{'l' la l(,/lsion al'lél'ielle, Les ('Jl'ds de la
('onlI'aclion mus ulairc, au point de VUl' dl' la cireul;,tion
sanguine, sont compl xeii, Il y a surtout drux faclpul's
il considér('I' : la conlradion musculai/'e l'Ile
1l1(>1ll('
d
1\·!1'orl de' volonlé n0ccssail'c pour la provoquP/'. Clw<jul'
conlractioll mus 'ldain' CI pOUl' e!l'el illlllll'dial dt' PI'Oc1uir' une dilalation <!ps petits vaisseaux intra Illuseulai"es et lpnd, par consloqut'nf, 1t diminue'!' I(,s résisL<llIccs
JI('['iph · riqucs cL la pl'ession al'lériellP. Mais l'impulsion
1H'I'Vl'lISe, J'acle de volonL0 qui Il' provoqu
('!l'Pl opposé.
Il
pl'Oduil un
( 1\.1\ 1KonTz. )
Quoi (IU'il en soit de
'('S
explications,
011
voil
<jll(' I(!
aw'nllhél'apeuliqllc ~ Ilasgc.
g,' III Il<Isliq lit' ) Iwut ,
Io>lIivanl sa dose , son ;tdll1inisll'aliol1, Jll'oduir'r des ('t1'{'[s
difl'('/'('Ills: ici, dt' la sédalioll, dn l'hypol('/Isiol1 :11'I(,/,i('II(,;
IIH1/llr
lil, li Il , li tioll loniqu' avec It)Pprl~o>i(n;
c1imèsp. Il n'y a I,i('n Iii qui doi
En pfTel,
un
pas
('Il
nous élonlH'l'
m(!di('umenl
l
/1I';ori.
cl 'S
l'Jl'l'ls
jOUl'S; 1I1l
(':tl'dio-
produin'
insi ln cl igitale esl un s(;da ti r d II
il dose faible ctl)J'olong'éc quelques
loni<tu
1/
lh(' r:l)H'utique f{éné"Hle, l\(' voy Olls-nous
m 1me
t l'ès dissC'lllhlahles?
cœUl'
ailIPlIl's, d(' la
C
11 dos' mas!oliv'; un diurélique, si on l'aÙ1i~e
�ACTlO:-l TUl..:lL\l'EUTIQlJE DES Jl:LÉ)IENTS DE LA CUl\I
69
~
chcz des cal'diaques avec œdèmes; enfin, on peut la prcscril'c, commc M. IIUr.IIAIW, à une « dose d'enlrctien
II
du
cœur. De mêmc, la mOl'phine, à petile dose, esl un excilant du s'y)3lt'mc nerveux; 11 haule dO)3e, un Slupl·fiant;
l'ipcca, il pl'lite dose, c1écongeslionn ; ü hautes doses, il
C)3t expectorant; le calomel, à hauLe dose, est
gatif; il dose moyenne,
un l'(~guatr
UII PUI'-
des l'onctions
in lesLillales et un diUl'(> tique ; il Ll'l'S petiLe dose, il a un
adion alL(~I'te
le foie. Je pou"I'ais multiplie,' les
SUl'
"d'mpll's et passer c'n revuc lout!' La phul'macop(>(>. C'est
cc qui l'aisail dirc il PJ~CIl()Lm
dans un m(>dicamenl,
<jUl',
il y a plusieul's médicuIU nls.
;-.J on s'ull'ment cellc nctioll cl u massag
sUl'prendre
il
l'I'iol'i; mais encol'("
IH' d()i t pas
d, nomb" 'UX fail)3
"iennC'nL la démonll'pl' Pl"'C'lllploil' 'llH'nl. Ceux qlW j'ai
pu observe)' depuis cinq uns me pCl'llldt nt dc conlil'lnel'
pleiu(,Illl',ll les )'ésu!lats que j'ai donnl's COl1lnH' 'onclusion de ma thl's'
1898.
('Il
Ces l)J'atiqlH's, disais-je, agissenl :
1" En a ug'JlH'lllan t la diuL'l~se;
2° En favol'isant l'ad ion plu!-i compl(>l(' d !-i l))'oduits
ùe désassimilation;
pal'
'on '(\<[lIl'IÜ, en stimulant la
nutrition gènl'ral(>;
:1° En a<'lLvant la capacité J'espimtoil'e;
1,0 En )'('g'ulal'i!-i<lnt lt~!-i l'onctions dig 'stives el intestinales;
rjo En facilitant
1(1
tion ùes stases vein
)'t\sorption des œdl'mes, la disp'IJ'i-
'US('S ;
(i" En ag'issun t dLrccLellH'n t
SU)'
la cil' 'ula lion (lllodifi-
catioll!-i de la tension (lrLé)'iclle, disparition
dl'
la lncby-
•
�70
1I0URBON-LANcr
clll'die ou de l 'arylhmie, diminution du nombre des battements cardiaques) ;
7° En faisant disparaître les troubles fonctionnels,
douleur précordiale, barre épigastrique, dy pnée d'effort, elc,
B. -
HltG[ME ALIMENTAI HE
« On n peut rien, dit le prof seUl' PilOUS'!'
1,
con Ire les
élals diath \siqu('<;, sans le régim , sans la régh'rnenlalion mélhodique (1
S
l'eceLl{'s PL des dépenses , de l'ali-
mentation et de l'o. el'cice. El plus loin, il ajoule :
pOUl'
lutter par le J'l'gilll contee une maladie chronique, il
faul une grande fOl'Cl' de volonté, une grnnde P('I'st'vél'nnce, il faut aussi une gl'ancle conviclion. "
GouU('UX , l'humalistlnts (,t eal'diaques Iwuv('nl heaucoup bt'n('fi 'ip l' dl' l' inllut'ne(' du rt'ginH' , pendant leur
s«.'jour 11 la slation therlllaie ('L augmenlel' ainsi les rt'sulLats de la 'lU'('. Le mC'me l'égimc convienl {'gaiement
ces trois ('al('gol'i l' d(' malades; h·s clmliaqu.H
("(']l('IHlanl, H,' (\Ill 1(' l'égime 1(' plus SÔVèl'P, j'aurai [ll'incipU]Pll) nl l'Il vU(' C(' ch'l'llil'I'. ,J'ai ohlenu, ü ct 'garrl, dPH
lIMeliel'H, donl la 'olllplaisanc(' dh· bon vOllloirsonL StillS
il
1>0rn('H , dt' loujoul's [(' nil' cOlllplp du l'('gilllc f()l'mu~
l'orclonnancl· .
Pl'(lli<[ll('1l1 'nt,
clans chaqlH'
SUI'
III
'nu, h'H
malades p('uvrlll tl'OllV('I' Il' laitage, les "iancks hlanch s
l 'S légumes, 1 s /l'ufH, 1('1' fmils, !ln'scl'ils d'(mlinnil'(·.
Si, tlclu 'Il('menl, on nc' pens
plnH, comme S(.;
1. PnnflWI', Il,llf/it:,,!, el t"é,.njll·rrlf,/rr(' '''P/'I/l.II/!', IlIlm!lu('(ion . MI~
son,
Pl'I
~,
1 X%,
AI :,
�ACTION TIlÉnAPEUTIQl:E
ilES ÉLlhIE:'i TS
m;
L \ CLI
~
71
MOllGAGNI, VALSALVA, COllvlSAnT et d'autre s, que la
diète doit être un des élémen ts princip aux de la thérapeutiqu e des cardiaq ues, si l'on pense justem en t que
« jamais la diète n'a eu d'inUu enee favorab le dans la
marche d'une lésion cardiaq ue ou aorLique )) (DuJ \IIDI:-\BEAum;TZ), on n'en aLll'ibue pas moins une import ance
capital e au régime alimen taire, sans lequel la plupar t
Il s traitem ents, mis en usage chez ces malade s, n'aurai('lll pas leUI' plein et salutai re e(fet, sans lequl:'l les
c;mliaq ues resLeraient sous le coup d'accid ents nombr eux
et gl'uves.
Le régime alimen tair a une influence préven tive COI1sidérab le dans le traiLement des cardiopaLhies ilrtl;l'irlles, auxc[u Iles mènen t souven t lrs rxcès el suI"lout
les erreurs d'alim enlatio n, notam ment J s ahus dl'
l'alime ntalion CUl'Ilél'. (III'CIl\"D. )
II a SUI'lout un l'ôl \ capiLal dans 1· tmitüm cnl ('ma tif
d(ls afl'ections cardiaq ues, eL DCJA(lJ )I:I-13EA I "gTZ a monlré qtH· ce régime doit être loniqup el l'l;pal'al('UI' ; mais
aussi, il esl n('ccssaire quc les alimenLs soienL dig'{;l'és
l'apidC'lllclll l'L qu'ils Ile dl;tpl'minenl pas dans l'estom ac
ns du co'ur
UI1P disLension qui gêne cL ll'ouble les foncLio
d celks dcs poumo ns,
Il faut, dt' plus, évite!' a "L' C soin toul ce qui pOlll'mil
nuirc ü l'inlégl'iLC> du l'oie cl du l'('in, l'C'ChCl'clH'I' au {'Oll
ll'ai!'c loul alimenL suscpp tibll' de stilllul er l'aelion physio]ogiqlH' de ces deux ol'galles, Il faut, l'Il/in, 1'C'jl'll'l'
Loul CP qui p('uL accél,;rCI' ou lroublel' Jc fOllclionllPllll'lll
d(' lu fibre cardia que: le Labat, poison vaso-c onsll'ic lplll';
l'alcool cl 1(, vin Cil ('"cl's , poison s pan;sianLs du III \ () c:\r<1I'.
�72
IlOlï\OO,,-IAl\CY
Le laitel:il un alimen l complel, tlui se digère facilebPHUCOUP de lt'avai! de la part de
menl, sans I1l'ccssilel'
l'estomac dCJui l'éalise l'aseplic du lube dig stif, comme
l'onl bien monl!", CII.HEln el DmIL\ICI. Dc plus, il
ménage Il' j'oie, cn suppl'imanl ou en (liminu3nl les
toxines inleslinales; la laclose qu'il conlient viendrait
exciler la fonction g'lycogéniqul' du l'oit:>, inlinH'1ll nl
ü sa fonclion d'<!rrt't des poisons, Enfin, il pl'ovoqu
li"
unc diul'ôse très uhon(lanlc d'UI'inps clait,cs donl le pou\oi,' UI'ot()i~lue
esl diminu', (CIIAIIJ\I:\.)
Dans Il's p01'iodes lroubh:es des cUl'diopathips al'l L
l'il'Iles, Il' lail constilue loulc l'alimenlalion, il la dose
a
d
lill'l'S 1/ 2 pal' jOli", par lasses, loules I('s d ux. ou
ll'ois ht'UI'('S,
Dalls I('s IH,,'iodes d, 1'0gime mixl(' el ch('z les car-
diaqu 's \'ali~s
('Jl ('0 l' '
il l'sion
lllai 'olll[H'nséc, on donn 'ru
un liln' au moins <le lait pal'
JOUI',
aux
J'
'pas ou
('n dl'ho['s, sudoul 1(, sni .. , où poLag't's au lail. l'iz, ou
POIllIlH'S
Les (J'I/;:~
au laiL,
CI't'II1('S,
consli Luenl un
fromages fl'ais sonl indiqu"s.
bOI1
alimenl, facile il dig "l'cr,
utill' pour \:lI'i('I' LdinH'nlalion,
Les
jJOÎSSflll1i
J'mis ne
sonl pas Iluisihks, si louLl'l'ois l'on l'vile )ps poissons
l'UlIIl'S pl les U'ufs dl' poissoIl, k cavi:lI', les poissons
de III 'l' I1lHl'iIH;S, l's saumur!'s, les mollus<{ul's l'l les
crus lacés ; il faul l'g'al ment se méfi
l'haÎl' gI'<ISSl'
COmlll{'
l'
des poissons à
l'ang-uille, lr"s 1l0U1Tissanls, muis
sou l'Ill llIal d ig('r0s; d' plus, lous "s poi<;sOJls
('11"
f:1cih'nH'nl
la
p 'U vent
cause d'illlo Îealions alimenlair
:111H'uantla dyspnée.
En n'vanchl', les l(:!lulILf'S ct les (ruits pCUVl'lIt être
�ACTION TIII!;I\ \PIm'nQUI'; DI,S I~Lf;m
... l's DE L \
CUIll':
7:3
recommandés: fat'i neu." bien cuiLs cl t'éduils Cil pUI' 'e
(aull'emenL leuI' dig slion exigerail une grande Cfuantité
de liquides), pOllunes de lene cuiles à J'cau ou sous les
cendres, pois, harieols, lentilles, riz, fèves, légunws
herbacés favorisanL la régulat'il(' dcs sell '5, Jl()1nH~S,
raisins, t'le, ; il fauL loutefois évit l' h's I('gumcs con'lCt'Vl-S Pl les nlinH'nls comnH' l'oscille, la tomal
les
asperges, les groseilles, il cause de leur acidilé. Les
alimenls sPl'ont prépat, "'S avec une petile quanlilé de
beurl'c de bonne qualilé; ils sel'onl peu poi,,!';s, plulôl
un peu salés,
Lc beurre, les huile!;, les yraÎssl's m' doivcnt èll'{' pris
qu'en petite (luantilé; il faut SlJl'loul cl'aindl'e J'usage cn
excès des houillons el [J'lft/Ues uritS; les pùlcs, les potages
mairrl'es sont au conlrail'p [wl'mis. Si I('s /mllwyes l'l'ais
peuvent Hn' ulilisés, il faul redoutel' aVl'C soin l'usage
de fromag<'s rails.
Le !Jain süra mangé hicn ('uil et l'assis, mais le malndc
Ile doil pas dépasscl' la dos(' dl' 2riO li :H)O gr., la diminUl'I' mA'lllc, s'il est obi'se,
(JuanL il ll/ viande, 1)J'oscl'ile JlI'CSqUl' loul Ic l 'mps
dans h's cunliopathi 'S arlél'iellps, 1111 p 'uL poul'lant la
lolél'cl' pendallL ll'Oi:; ü <[ual'~
jours li' ant Il> comnll'ncemcnL de clHlqu' Pl'I'ioti, lacl"l' ou l'hpz les 'li l'lI iopallIes valvulaires. C 'lle viande sPl'a donIH'l~
dans la jourH('e, au l'l.pas de midi cl jamai' u 'l'lui du soil', puisque
c' 'st la nuit qu' l'inloxication ('sl ln plus complèLe.
(IlL .IIAIUl. )
La viande doit
(Ill"
prist' l'Il IH'LiLP <[uanLilp el hi n
cuiL', de ]ll'l'f('I"llc' l'ùli(" g'I'iU"c ou braisl'c; il faul
�7'1
nOl ' RIlO:"/-L ANCY
pl'éfél'e r le maIgre d> jambo n, les viande s blanch es,
l'ejelel' les viande s d'anim aux malade s ou surmen é
comme le gibiel', toujOUl'S très toxique s, même fraîche s.
Nous somme s loin, on Je voil, d l'opini on de ceux qui
préten denl que les cardiaq ues, ;1 e ' tomac un peu fatigué, se tI'ouve ront bien de l'usnge du gibicl' fn isandé
qui fn v()('ise l'ai l le lm "ail de la digesti on slomac ale,
POUl' la mème l'aisoll, la chal'cu teri , les salaiso ns,
les conser ves ch· viande , h;g'ulll(,s ou poisson s son t ;t
l'('jeter ; le foie' g'l'tls,l es mels (;pieés sont inlel'{li ls.
En dehors dn lail, les hois8ons peuven t consisl el' ('Il
vin l'ouge ou hlant:, éLendu d'eau simple ou d'eau dif.{cs-
live faihlC'llll'nt minpnt lisée : Lr J'.1Jmbr, JAt neine- Bour• Iii" , Vals, Les malnde s clevl'on l s'abslP nir
!Jl)n, 1~'l)i!,
ch, lIil'l'e, d0 chn11\pngIH', d(' vin mouss eux, dt' vin pUI',
d(' eafé, dl' tlili sul'lou l, qui pl'ovoq ue souvl'n L cil' vio[('Ill!'s palpila tiolls Pl même des sl'nsali ons angille uses.
I,('s boissol ls doiv('ll l n't'L,'c p:1S ll'('os alwncln nt('s cbpi'. le'
(':Il'din qu('ohi 'sl',
doi V('1l L " 11'(' ]>l'oSCI'i I\'s el
l't'pas, qu'il
1)('1'11\ isl's a l,'i's pl'li tl' dose :qm\s I('s
n \~l'(
lill'l' <1 'l'>a:p plioll , (hwnL allx liqueur s sLimul anLps, soÎsonL l'igotll'C'lIS('IIIPIIL inLp['diLl'S,
disanl :lj){'l'il i\l's, ('1~,s
Ll'S hl}is81/,~
1/ {Cllllli'/l Il·.Ç
'l'oules Cl'S l'('gl\'s monlre 'nl qu'il ('st néanm oins ass('z
facile, pOUI']P ('al'di:'q u(', c! ';t\oi[, url(' alimen Lation v:lI'i{~·
êll'C' [{'gC'1' pOlir
il SPS dt'u'\ l'cpas , ('('lui du soir c!t'vnnL
p,'\'v('n il' l'insol1 lnip ou les Hect'S de clYS]lIl{>l' Jloctur ne.
Un dpl'l1icl' poinl , cOIllpl (;nwnt d 'ullP hOlln' hygii'oC'
:dillll'n lail'l', l'st (le' vpillPl' Ü la )'ég ulnl'ilé d('s fOllelio ns
illl('stil la1Ps l'l d(' \,ol1ll>a[[r(' la cOllsti pation, Il suflil de
�ACTlO:- TllJi;Ui\l'ErTLQUI:.: [)ES l~LI"E'TS
CllHE
DE LA
7:;
recourir aux laxatifs doux, magnésie, éyonymine, Il ur
de soufre, rhubarbe, ou tout simplement de prendre
après chaque l'l'pas une infusion cl'écorc
de BoUt'gène,
trl'S <lgréable il prcndre ct très cffieacc.
C. -
CLlMAT
Lc climat dl' Hourholl-I_rtnc,lj est 111Odén' ; l(>s matinées et les soirées n' sonl jamais froides pendant la
saison thel'l1wlc ct pourtant, ln ehalpur
dUjOUl'
ral'emonl
l'xCeSsivl'. l'si assl'z considpmhle du H) juillet au 1 rr scptembr'.
La situatilln géogl'aphiqu
de la slation, mise il l'nhl'i
d s Vl'llLs du nOI'<1 et d(' l'est pal' les mamclons f"iwlnl
suilp il la t1wîne du Morvan, l'xpliqul' la dOllceUl' du
climal ct l'nhscnc(' dl' variations hl'USqUl'S dalls la tl'l1I-
Pl' r'a t Ul'{·.
L'allitudl' fnihll', 2iO IIIt-lrt's, l'n raisoll dl' ln s{>dation
qu'pl II' ap[>ortl', ('onvicnt
(lU\:
11('vl'opnlhl's,
fonctiolllJpls <[ui s'y trOuyent mieu,",
(lU\:
llH1 11\(!
cardiaques
"lins faire' (l!-
lr'n itl·IOI'llt. L:I gl'Il ndC' [ll"l'ssion hn 1'0111 ('lrique con 11'('halallcl' dl' plus t'hyp('r!pnsioll dps al'll'rip]s: " :i l'on
veul obt{'nil' Il' ma 'il11ulll cre/rds, <lit
1,11;(;1<:0 18.
il l'aut,
t(lUS nutn's av:tlllngcs danl l·gal.l\. cl'aiIIl'U1's, ('m'o,' PI'
les lIlal:l<ll's :tlll'inls d':drpdiolls ())'ganiqlll's du Cll.'UI'
prcndl'P I('s l':IUX dans h·s stntions OÜ la J)I'('ssioJl
:llnlOsphériqul' pst {'It',l·l', (.'est-a di)'(' d:IIlS c('\Jcs qui
sont silul'('S 1(· moins haul possibl(' au-dl'ssus du nivl':'u
dl' la III '1'.
H
pl (\p M, 111
C'psl ég-alPlIH'nt l'avis cie r:(),~nA"ITN
Cil \IIIJ.
P\I J.
�76
nUlïlHOi\-LAt\C)
Si j'ajoul' llUl' le sol esL Lrès perméable, que l' humine se conserve pas, même apr'>s des pluies Lonenlielles, j'aurai dil pal' là mêm que la sLation convicnL
aux rhumalisanLs carclinques: « Il est d('ux qualités, dit
dil~
GLll/Il \1 L, sur lesq uellcs l'accord enll'> tous les médecins
est unanime: ce sont la chaleut' el la b6cheresse. Il
fauL en un mot placer Je malade dans les conditions pr;cisém ni opposées il celles au milil'u Jesquell s s'esL
produit 1(' l'Imma tisme. »
Les f>aisons l[ ui lionnen t l
''1
meilleurs résulta ls sont
celles qui 'le font rCllwr<luer par une température modérée el 'gale. La saison la plus favorahle t la plus
agréable t'sL cell' de juin, en raison d la grandc chaleur li, fin juill 'l cl d'aollL
Je n' tcrmillcl'ai pas ceUp long-ue énlll111;['ulioll du
modc cI action des ag'l'Ills dl' la CUI' Ihl'('lllale sans par'IcI' dl'S distractions. , olr'l' sLalion, Cl'r't s, n'l'st 1'(1'1, il ('('
poinL de vue, unl' d 'S plus p('ivilég-iél's ; c'est ulle Iwlle
l'ampagnl', loujours ver'le <Iu('a nl la saison, avec des
jl('omenadt's ngTl'ah l s, mais ('ien de plus. . \ u risque
d\
~ I('
cl
VlmNI
accus(' dl' plaidl'I' pro domo, je parlag' l'avis
~ I\E
qui disait: c, LI's distl'actioJls (lU Iju -Il·s
on 'le livre au
caux min('(',lIcs sonl moins un d('lassp-
mellt qu 'ulle raligu '. Les
a l'pint'.
POUl'
['('pos son l
l
'S
g'!'IIS
hit'Il [>ol'l,lIll,'l'y sulIisent
y:rilab'es malHdl's, 1('
toujours [llus pl'o(ilabl
'S
'alml' l't le
q ut' l'agi lation ;
qui s'aballdolln 'Ill ll'op facih'IIll'llt aux plaisir's
fatignnls Ile lard nl pas ft cl \p lol'e(' l'ul' funesle cIl LraÎ-
(.'NIX
n
ni
nl. Le dpraul d' l'éginw, la dissipation, la faligllt'
'>ont l('s grHnds (>
'U
,ils dl' nos ll'aill·menls. Les malades
;
�AGno;>. TlJ t:HAPEl"nQl'E ilES I~J1
~ ~m"'TS
HE L.\ Cid\!;;
Il
qUI gu('rissent le mieux aux aux minérales sont ceux
qui s'y rendent avec le parti bien pris d'pxéculer poncluellenH'n t leur ll'Uilemcn l el de ne négliger en rien
aucune des pl'écaulions hygiéniques qui peuvenl cn
assur '1' le succès. li
�CH \l'ITHE VI
1~J)ICATON'
TlIÉH APE TIQUES
,\.vanL (l'abol' deJ' les indicat ions de la <.'lU" Lh J'male
il esL essenti el d ' nvisagc l' quelqu e:;
de BOl'bon~Lacy,
poinls de pathog énie des diven; (ILals morbid cs que
j' \'ais rapidt'I llent pass 'l' 'Il revu' , cal' ("est la palhoqui S('1'l d e base à l'hygiènC' Lhl-I'upeutique des
gt~nie
s lh J'males en gén ~I'al.
Sous 1 nom d'arthr itisme (B \ZIN , 'l'Hors 'E H , PlI)o\ x ),
d ' herl)(ILis1ne ( LAil CE IlEA ,) 1, ou mieux encon' cl IW1II'O urthritisllle (LM'1l0LJZY), on dJsign p 'lCllll'll l'1ll ' nI lIn('
CUl'
!lI'\;disp osilioll eong'l;n ilnlP ou a 'quise qui , !l:lr \'oie
d'in!'l' ' Lion ou d 'inloxit <lLion, condui t il dp:; llH1ladit>s
)ollgt 'mps ('onfon dues, mais acLuellt'I1l('nl bi e n dilrépt l'all:llo mie
'it~
"Pllciées pal' la l'Iiniqu e, l'éiog
l'atholo giqut, , « Ce sonl, dit L.\N Ct-: HI';'\l x, tirs lI\ala
('SS('11
(,ollsliluliol1l1ellt,s il longue s Il '~ ,'io(k:;
lil'llelll 'nI h(;,'é(!illlil' s, lion onlagicllsC'S , 'al:tc~isé
pn l' c1 s c!{>S(lI'(!I'CS dyna miques d 'S l,'ois grande s fonc tions 1\ l'V{'US(' S 'l c1('s lé:;ions ll'()phiqu s des l{'gullI cnts ,
dies
des s,, :;li'tn:; Jocomo l 'ur ct sangui n, ,\. cc group! '
l
:tppHl'li('Jl11('lll lr rlw1na.lislI!(" la f!oullr, l'nhbi/ l , le
l,
J •. \ . Chll l•. \l',
'{'l'II/lé tir /'I/('/'péli sme, P Ul'i~,
I X~:I,
�INOICATIOl\S TIIÉIIApErTIQUES
7~1
diaht'ic [Iras, la vravclle llniqllc, elc, C'est le syslème
nerveux qui sert dc lien entre ces dill'érentes manifestations et en fait l'uni lé, »
Comment donc, une fois la prédisposition créée é\'oltl\'
le lleUl'o-arthritisme'? Pl'enons l'enfnnt dès sa naissancl',
comme l'ont faiL BOL' Il \110 1 el LA:\CEHE .\t:X, suivons-h'
dans le cours de son exisLC'llce Pl voyons les phénom ènes morbides qu'il pcut [)J'ése nlt'I', suivant son sex('
el aux dilfél'enles pl>l'iodps dc sa "ie.
Avant la puberté el d 's J jeune tÎg'P, ['(,llfanl UC'lIL'Oarlhriti(lue est sensibh' nu refl'o idissclllt'll L; la 'ause la
plus l(>gère sl pOUl' lui 1)J',~Lexlt
il fair'c du SpaSllH',
accès de faux CI'OUp, l'onvttlsions passagèn's. Souvcnt,
il uura des bl'onciliLcs ct du C(lI'yw, ])L'onchiles l'èpl' lé!'s,
s'accompagnant de sympLômes aslhlllaliqu s comp;\rahles à c ux de la fii'vl'e cl!'s foins; son sommeil SPI',I
agilé, entrecoupé d l'~ves;
eL il [>rt'selllel'a longt('llIpS
de l'incontinence no LUI'ne dcs \Jl'ines, , ('anmoins, cd
<'nran t aura belle n pparcncc t son d t\v doppc men t SCI'<I
nOI'mal, sinon excesif; son appélit sel'a lrôs hon, el si lp
r{~giJ1\e
alimenlair n 'es t pas sUl'veillé avec soin, 011
Vl'1'I'n apparnît re ,
tion, d
'S
n même lt'mps que de la conslipa
émptions eczémal 'uses ou illlprtigineusps, (lll
d l'mlicni l'C.
A la puberté, h, jculI(, flarr;on a d,s P l'les 8émin:II('s
liCOl'
fn'!<]uenles; son syst \mc n rvpux vaso-moleul' e!ll d'U11l'
s(,llsibilitl' extrênH'; la moindl'll (ll1)olion suJIilpotll'C'ntnli-
1. BOUCIIAIW ,
IKKO .
Mul(I;'
.~
plll' " lllenlissl'lIIelit rie Iii ,1II/,.itioll ,
l'HI'j-,
�80
BOUHIlOi\-LAi'\C'
ner d(' la pâlcUl' ou au contraire de la congestion de ln
face; il cst sujet aux saignempnls de nez eL il ne I)PuL
se heurter, en jouant, salls qu'il1lll1 'diuLemcnlh~1ora
git' appal'aisse, EntrC' douze eL CJuinze' ans, survient frrql1emmen L une crise de dHll1la[ iSllle poly,u'Licu lnire
aigu ou bien des accidcnts nl'vI'Hlg-iqul's (mig-t'aine, dyspepo.;ir avec gastmlgie, précnl'dialgi ,elc, ), Que ll' l'humatisnH' laisse ou non il sa suiLe de lésion cnnlinque, le
surlout aux émoC(l'ur esL d'wH' c}.ciLabiliL{' l'Xr~nw,
Liolls,
L'ndoll'scellL pai" souY('nL son tribut il la hlennorrha
gi!', qui, C01l1f11P Il' ,liL BOL CIIAI\J)) s':.[[a{'])(' il lui avec une
d(;sl'spél'anl' (l]in~Lr'{>,
s',lCCnll1pag-nl' d 'hel'Pl's préjlulial pL ];tissc il sa sui le, pendant longlemps, 1lI1l' 111('nnOI'l'I1(;(' qui f'liL 1(· dl's\'sp{)il' du m:dad(' Pl du Il1l'd(·('in,
En III \IIH' Lelllps, il presenl" dl' l'eczl'll1a Hvee pl'lu'iL,
('uisson ou doul('lIJ'; du pilYl'iasis du cuir cl1l'vl'lu, ôlVCC
all'Ophie d('s bulbes pileux, l'llll'uÎllnnL la calvitie pl'l'eOCl',
1'1 SUl'loul lo('nlisél' a la pal'Li HnLl'l'i ure ct supérieure
dl' la [(\l(',
ers l'.îg(' dl' ll'l'Ille ans, apIHII'aissl'lll dps ~lcidpns
d.'s]l<'pliqucs, dig-esliolls lelll('s, pcsanL('ul' rl I1nlulell('r
npl'('s les 1'(']lOlS; puis, unr sOI'Le « d'aslh~ni(
du tissu
l
conjonctif» (11 El r.z ) Cal'H ,té,'iSl-l' pal' la pl'Psenc(' silllultan{;(' des )H'l'nics , d('s v:lI'ices, d('s hémol'l'ltoïdl's, du
"II'icocl'k l'l (l<- l'pllIphYS<'Ill' pullllonail'l" L(,s fluxiolls
h.:lllol'I'oïdalrs rl'lI1plnc nt )ps {>pislaxis, A Cl' ll1o!lwlll, le
nw'adp st'I'a un ,.hl/ml/tisant s'il sc surmène ou vil dans
1. Il,
l'l ,l,
Thi's!',
l'ai~,
lHRl.
�81
INOIt.:.\TIOi\S TIJ~RAPEl:QU
des cndl'oiLs fl'oids el humidcs ; il deviendra au conlrain'
f/oultclI,r, di:l/J':lù/(1(', ou obèse, s'il abusc de son sj'slènll'
nCl'veux ou l'ail lrop hOlllle chèl'e, J'y reviendrai dans
Uil
inslanL.
Hhulllltlis,llll, il l'es Le maigl'e, exceplé ~I un tige :lvanet-,
par dl~fau
lll'\'il'nnent nlo!'s cles 1~si()n
d't·x(·reiee.
ill'li-
culail'l's, il 1lI;II'che l('nlp ('l du'oJliquc avpc POllSSl',PS
aigui.;s clalls l'intel'vallt'; h, malade cnlre, comm' le dil
1~
\:'\<:1'111-: \\ '\,
«
dans la pl~!'io(j
des l~si()n
malé!'ielles.
Chez Il' fnLm goultcu'\, la d,IS1H'psi· s'accusl', l'Il
g<ll'danl ses 1ll0mcs cal'acLèl'cs, mais l'Ile psl plus pcrm<t!lcnLl' ; l'''ppl"til ('sI ('OIHi('I'Vl\ SOLl\'('lll exag'('['é h, malin,
il est Illoindl'c
HU
l'l'pas du soir; il Y a fréqll\'ll1n1l'nl
dl' l'all1nl UIII(' de [a bouchc; la langu(' l'st s:tle, conslu III nll'n L sal>l1I'l'Ule, largl' cl ('paisse, La ppau IH·rd sa
1l'il IlSjltl!'l'IH'I', l'Ile 1)J'PIHllllll' Leinl\' 1l'l'I'l'USe ou jaullftll'l',
Il ,\ a souvent dl' la [)l'SaUl('lu' dans l'h,) !l0CllClIHII'I'
foip, La
g'(1l1L!1' est ]ll'oche; le cltl'a('[i'!'t' (ln nwlad(' SI' lIIodilil':
il devil'ul ('Ill'Ol'l' il'l'iLnhl(', ill1paLÎl'nl, :lgl'('ssil'; SOli inll'I -
dl'tlil, sans aulrcs siglll's dl' congeslioll du
lig'('IH't' ('sL obluse; \" l'aelllL(' d'''ILl'nLioll l'si dil1lillll(;(':
la
III l'moi l'!,
illlPOssihl(',
Clt(·z
amoindric; iP ll,;tyai! dcvi(,lll prnihh' l'1\(
, (B(lI
ln j('(1 f1(>
1 Il
li
~ 1lH'
"III),)
11(>,
il la PUbl'l'l(', l 'insl:! II:" ion d('s
rl'g-Il's l'sl sOll'\I'nl dil1i('iIP ; pendanl deu\ ou ll'ois <lIlS,
l,Iles 140111 il'l'rg'lIlii'I'('S ('1
S'H('COlIi paglH'1I 1
\,lll's sont dOU!OUI'I'US('S, l'l
L\II 11)11
1.1/;1\ \\ E
d\~pislax;
dl'sig'u('
('PS
d,) sml'lIolThl"l'S sous Il' nom d(' III;UI'ol;I/('S uf{:";I/(·s. En
mônw I('mps, SU 1'\ il'IlIH'lll c1ps cl~p:'(S,
('llL:\l1ées, hl'rp<'s,
('1',)
des l'I'upliollS
lhi'llIes, v,ll'j('osil{'s, l'lc,
li
�82
nOUIB~-LANCY
Hien de bien spécial jusqu'au moment
nu
mariage et
d'un accoue hem nt. Sous l'inlluence de la g'l'ossessc, les
manifestations n 'lira-arthritiques sont mises en l'eli<:,[';
très souvent, la colique hr.patique, la lithiase biliaire,
l'obésité enll'cnt en scl~n.
En même temps, la maladc'
accuse des phénomi'nes d 'e nt ' l'ite muco-memhl'nnellse,
des coliques néphrétiqu s, elc.
n est fréquent d'observc'l', chez ces malades, une l'étrac-
tion du lendon Héehisseul'.du peLit doigt qui (ll'ésenk
un aspecl incul'vé. C'esL la CitlnjllOdaclylie
f LAl\IlOlZ\
l.
A la ménopause, souvpnt pénible et labol'ipusc, CIH'7
les l\l'uro-arthriliques, St' Illonlr'ü une affection il grandt~
prédolllinance féminine, le r1mmatiSlll(' cll;fol'llwnl, ou
rhulIIatism c noueux .
T ·ls sonL, l)l'il'vclllcnL exposés, les grand ... camcU'l'ps
du n 'U!'o-al'lhl'iLisIllC, avcc la sél'ic des manifesLations
qu'il peul pl'ése nlc'I'. Ces manifestations sont Il' plus
souvent isoll'('s , mais pal'fois aussi associl's chel le
Illl'lIIl'
s('s
CI
Illaladl' , loul dépPIHlant de son gl'III'C dt' i(~v
Pl cil'
op[lol'luniL;s ll\ol'hid('s
Dans une ~ 1l( nl('
J:lI11d 1("
)1.
on I('s voit SI' suppll'p,',
Sp
suc '(,dei', sc [lI'(;Sl' ntcl'
CO III Il H'
Ill' vl'I'ilahles l'quivnknls pathologiqucs.
Ct'lIe digl'('ssioll npP;\I'cnl(' s('ll1blel'" moins Cil
d('
1Il01l
:-.ujpl qualld j'aul'ai dil,
qU';1 111011 S('IIS,
c!C'I!O['S
la ll!t'I'a-
1)('uliqu0 IhPl'lIlalp dl'vl'ai l s'adl' 'SSPI'" la PI'l'di s posilioll,
hipll plus qu'a la Ilwl"c1il'
cOllfil'Ill('<'
1)I'('\1s(' des ('ompl ieatious:
«
:\1:1 is ,
a\'p('. la 1i('I'i(,
COll11llP
le Ill(,c!('('i n l'sI l'al'(' I1\('nl appc
IlJo;\l
,
mal ,
cal'
il n'pst
malhl'lll'CtlSl'llwllt
l
{-
11(1111 -
le d il LAi\t:I':-
au déhut du
pas c1:11ls les Iwhi
ludes du jouI' ([P lui dPIl1HlH101' cI(' s'occupeJ' dt's pd'
�disposilions morhides dcs cnfanls el dl' chcrcher il les
modifiet' di.'s lc plus jeune <Ige, ,Je crois, ajollle-l-il, ([n'il
y a licn de sonmelln' lcs enfanls
ü une hygiène s(~vi.'le,
de cherchel' il moclércl' lrUl' syslèmr nen'eux. L'hygiénisle doillendl'r il produire
Ull<'
gt'Ill'e dt' cclui tlu'emploient
([ui veulenl uI'l'i\'el' il cr~
Cil
sOl'le d'enll'<lînemenl du
agl'Ollomie Irs él \Pllr,;
'l' des l'aces 11OllVl'Il\'S, »
Eh bien, les slalions lhermalcs n
avec leurs
génl~I'a,
gummes si nuancl'cs, sOlll des ('cnll'es mCl'vpilll'Llscnwnl
;\(1:1 plés
pOt11' modifier l'élu l consli luliollllrl du jeullc
neul'o-<ll'lhl'Îliqu ,
Bourbon-Lancy cn pa1'liculicl', sLaLion calmllnle pal' ses
caux el
IHII'
son climal, Jeul' convicnlloul sp~eialn1(',
pI, cie fail, j'ni obsel'vé el suivi beau"oup d'enl'anb, venus
simplcmelll
pOUl'
(lecompngn(,I' leul's pal'PllLs, cl qui,
pl'esqul' sans fair\' dt' Ll'ailt'menl, pal' 1(' ftlll unique
cil' Ip\ll' séjouI" dormait'nl mil'u'\., mangt'ail'lll av c plus
d';lJlpéliL, Leul's pnrl'nls 1I1t' disaienl qu'nu eonlrail'p, les
:tln('!~
pl'(~e;dIS,
il
la monlagnc ou il la mrl', (,ps
pnf'<t IIls l;Ln ienl exci 1a bks, dornw it'IÜ mal, d'un somllle i1
agil(; t'l, c!tOS(' Cil appal'CIH'P paradoxalC', IWI'(lail'nl L'appl"1 i 1.
,/1' IH'
Ill!'
l'ais pas lH'aucoup d'illusion
SUl'
Il' sucd's
qll'auI':' l'id('1' <[lit' j(' vi('lIs ([\'squissl'I'; on ne manquera
pas dl' Ill'ohjt'dt'I' <l'II' b 'aucouj> de ces maladl's, impl't'ssÎolllltlbJc.s il l'<''\ci's, il qui Oll alll'a l'l.y(q(> ll'OJl vil!' la
possihilill" d':\ccidpnls qui p<,ul-(\ln' IH' Il'H Jl)l'lH1c('l'olll
j:lllWis, v('('sl'l'onL dans j'hypochondl'il' ou ln 1ll'U1'aslh(>nie,
,)p l'l''polldl'ai si III pl l'Il11' Il 1 qu't'II dt'pit (it'
liollllt' Is, J'imllll'Ilst'
111 ajori
ll;
St'
('PS
ens excl'J>-
ll'ou vern hi l'Il d'loln'
�84
1I0LIIHO;\-LAl'ICY
aV('I'LiC' tl 1('IUpS , cL que l'idéal ùes cures thprmales doil
lendl'(' il ]lr(>vC'nil' les infccLions évoluanL SUl' le lerrain
neuro-arlhrilique, en pal'liclllier le rhumaLisme tlrLiculairC' aigu avec ses conséqurnces; eL les inLoxicalions au
débuL, C'n assul'alll UlH' meilleul'p ppumlion hépalique eL
rénaIP, pL surlouL Cil donnanl aux malades l'1wbiLudc dl'
s'ohsel'ver,
.J'arrive I1winlC'nanl aux lJ'ois indicalions majl'ures
de la cme LhNmal(' dcBombon-Lanc.v : la [foull!' urticulai,.e C!U'OIlÙ/lll', les (or/lles douloureuses du rhunwtÎSIIIC cl lt~s
carel iOfJat" ies l'ululllai,.es el (ol/cl iOIl ne Ilr's ,
dans les condilions qUl' je \ ais m'ef1'ol'c('r de 11I'(>cis('I',
Sans vouloir l'Illl'l'l' dans lé délail des lhpori s pal!tog'('Uiqllf.·!-) dl' la (;ol/lIr', lhl'oril's lIombreuses, insullisHnlcs
chtw\11\(" mais conL('n:tnl Lou Les UllP par'l de v('I'il<;, il
('si IH;('(!ssnil'l' qut' j\'l\visag'(' le rôle qll<' JOU(' l'II l'idll1 il'
()U llliplIX lïnLo,icnlion p:ll' les d(~;ItPls
ol'g'nniqu('s nol'Ol,t!\'llIpnl (:Iillliu0S pal' l'HI,inc,
1,(, rt)]l' dl' l'"cidi' I/,.if/I/(· dans ln g'ollllp ('sl induhi-
I"hl(', PUI' Sl'S 11l('lllor'ahles [l'n\ au . , (; \1I110\) mil hi('11 Il'
[;li l ('Il (;vid('lIl'(' ; l'ncidp llI'iqul' SP ]ll'('cipilalll dnlls I(,s
1issus, sous la fOI'I1l(' dl' (;l'isla Il '\ d 'lll'Hlp dl' S(lurlt>,
délt'I'llliIH', ]laI' sa P"0S('IlCl', 1'(. losiol1 clilli<]ul' (1<- la
g-oul L(', L':l('id(, tll'i<]uc l'l Ips ul'ales C0l1slilul'1I1 tlil des
pl'odui[s (lzol('s dl' d(·..,,,ssilllil:dioJl I·s plus illl]lol'Iants
d atl~'L,
SUlIS l'in{lul'Jl(,C du l'ég'ime l',U'IIl-, I,';reide
�urique, très pcu soluble, a été longtclll p~ consitlèl'é com me
un pl'oduil dl' désassimilation inslllTisn III men 1 oxydé,
puisque, en l'oxydant avcc de l'acid nzoLiqul', 011 le
lnms('ornwit Pli ul'ée (\ViiIlLEI\ ), Des travaux l'éel'nLs,
énull1 ;l'és dans le Lrl'S inl(>ressanl ouvl'agt' de CIII1':l.11 \:\" l,
mOlül't'nL quP l'idée <lu'oll doil s'l'n faire csL loill d'èLl'e
aussi simple, C'est un pl'OduiL fixe, dliriyé de 1'tu'0l',
IH'éspnlnnt une pat't'nLé étmil ' avpc la ,ranlhine, la flllitnint', l'hy/)o,ralllhi/1e et naissant de la Ir'ans('ol'Illalioll
des IllIr!t;i fl('S, Lcs nucléi nrs son 1 des combi naisons
ol'g'aniques phosphol't'l's qui s , trouvent dans lous les
Lissus d'ol'igill' animale ou vl;gélule. de [>1'éféJ'\'nce dans
)ps noyaux c<,llulaires, d'où leUI' nom, L'acide ul'iCJlIP el
I('s l><IsPs Illlcl\"i<[llt's ont WH' sLl'UcLIU'P id 'nliqul', Ces
COJllposés possèdent, en 1'11'1'1, un noynu commun, l'allo,r:III1', pl UII noyau ul'ique, CP Il'l'sl donc plus sl'Ult'mpnL l'acide Itl'iqlH' qui l'xisll' t'n ('Xc('S dans Il' sang du
g'oulll'lIx, lllais aussi la LoLalilé dl's l'Ol'pS alloxul'iqul's,
d('ri Vl'S dc's lIutléi nes, Les nucll'i nes l'l ks nucléo-a 1!'umilles augnH'n Lell L Cil ('Il'd 1\'xcl'\'1 ion d(' l'Hcidl' 1II'i<[IH' ;
l'ali ll1entalioll en 1'11<'\, k fa YOl'is<" lP l'l'gillH' ,\~';I
<II'i"1l
le l'édllil.
Un l'ail tt'l'S l'enwr'quoble dl' l'CS l',(;hIcH~
rl'Cl'Illes
m;l le suivant: La clPsll'uction dl'S glohul s hl:uH's ml'l
l'Il lil)('I'lt- UIl' cel'taill(' qualllill' de nuclèiIl(' qui d('II'I'
• mine dalls l'ol'ganisIlH', sous l'influellt'' dl' CJucl<JlIPs COIlditions conlillgl'nles, Ulll' slII'pl'oduclion urique des plus
l, C."'STI" ''', fo-'s.,ui tic pn Ut()f,é" i\' '"ol'pho/0!lir/IH! rie III yrlllitr (CI1I1
!'\'/lul!', 1HOU,
�HG
HO lïlllO;\-LANCY
inl';l'essant<.'s ( lIOHBACZEWSlO ) , Il exisle un pal'ullélisffi<.'
l' ~el
enlre la l'icllesse h'ueoeytique du snng, ln destruction des leucocytes et l\'xcl'étioll de l'acide Ul'ique,
L 'a' imentation n'ng'i l que par son in(\uenee SUI' le
nombre d es ll'ucocyll's el ceux-ci J'eslent lm; seuls fabricants l'lI'ectil's d 'ac idp urique , Cpla explique pOUl'quoi
L,cille uri qUI.' dimillue I>l'aucoup dans l\u'inc des gens
l'Il yoie d ' inanilion; il I\"lal de j('lÎlle, Ir lomb'~
des
globh~s
blancs dalls Il' c.;;mg l'lil illfillle, pOUl' auglllenlel'
l'api lellH'llt el presque immédialelllenl apl'l".; l'ing-('slioll
dc substHnteS idlllll'lllail'l's ; (h- son côté, l'ncid' 1I1'i qlW
alleinl h' SUIlllllum dl' lia fOl'malion, i l CP mOllll'nt physio
logique', La product ion d 'aeidt, ul'i'lllP ('sI lil\(, il dl's plll;
nOIlll!neS d'oxydalioll ou de (h;doul>lt'mellt qui sonl la \ il'
mêmc el ne pl'uvent pHI' COIlSl-'111l'1l1 I\LI'(' l'a panage l',\(,IIIc.;il' de Lei ou ll,l
S,\
Sll'lI1t' ol'g'llliqn', COIllIIH' lOlls IPs
mal \l'iallx 1Il'icog'l'lll'S, (,l'S pltl\1l0m l' Ill'S sc l'I'IH'O llll'I'nt
dans LOllS les tissus dl' 1\, 'ollolllie, Il t'st pal' ('onsc"qul'Ilt
l'la 'ls il>ll' d'"dml'l l l'l' qll'illl('UI1 ()l'g'alll' Ill' pl'l\sidt, a la
fol' lIillioll (, ... dllSivl' dl' 1':I(' idl' ul'ique d'Iut' cl'Iui-l'i Il:tîl
padoul ou il,' a de la malii' I'(' vi"nnll', Toul ~t'( «U'CHI
po IJ'/'ail dil',', c'pst I(lH' II' li(,\1 dl' /'ol'Illalioll d( ~ l'acid\'
url l'"' l'st Jp sallg- lui lIIèll1<' 011 Il's
d{'II'lis(>llt 1('s globlll\'s blanec.; (:1111/,\1\;\ ),
P ,lI'Lnnt ri
01 g'IIl('S I(lll
la nol iOIl d 'uri(,(\lIIie, l'Ollslallll' rlHns lïlll -
I1l PIlS(' Illajol'il(\ dl's
('ilS
cll' gout L\', 11'c.; ilull'lIl'S onl l''lliis
dps l',rpotlti'sps di\\'J'ses pOUL' nJlliqul'l' lil I-;'oullp; l'al'
plultill(lIP la
l'tIJ'icI\lllip, dil IlE'IIIl\I,j'. lI l, Ill' sPlllbk l~I'(
l , C~ ,;I'J
lk!JB
1"111\ ,
Th"""j!C'lIlilflll' 1111 ,.hlmi~/1I'
,., tll' /;1
yOIlIlI',
)'III'jq,
�H7
''''DICATIONS l'JI f;I\APEUTlQI"ES
résultante d'une manièl'e d'êtl'c pathologique dc l'OI'ganismc, un symptôme l'évélaLcUl' de cc Lrouhlc général
dc la nutrition, sans ('n êtl'c la eause réelle.
Ou bicn l'aeidc U1'ilp.le cst retenu tians le . ~l1g
('Jl raison d'un lrouble rénal ou d'une lésioll l'énale ( TIl(:orie
li, G ... llllOl) hl'illammPIlL soull'nue
~l
nouveau pal' Cnl'I'z-
\N ); ou birll l'miel'mie l'ésulLp d'un l'alplllissPllll' lll <le
llllt' insullisall<:C du pro '('ssu'
d'ox) datioJl dans ks tissus pl p:'" suite UIlP diminulion
d(' l'alealt'sc('I1('e (ks hUllH'l1!'S ( TI/(:o /'Îl' de BOUClI\IIIl),
G \l " rlH;LET s'esl hicn allaché il pl'\"ci~(,
quc Il' raknLissellH'nl de la nul ri Lioll Ill' SI' ('"raclél'ise pas Sl'U lenH'nt
1"\1' Ull relard de la d('sassimilalioll, Illais encore pal' une
ad ivil(> e\.ugén',(, dps fondions ü ';tssi lllilalion: CI L'équi\1
la nutritioJl, enlraÎnanl
lilll'e Ilull'itif Il 'psl iM;tlenwnl parfail que si l'alimenlalion foumil
il
l'o rganisme
lll\('
quanlit!· d(' matl~'iux
sullisallll' ù aSSUI'('I' SOli ('ntl'di('n l'l )'(o ]>arel' ks 1)(','L('s
qu ' i1 subi 1 durai 1 d(' son fOlld iOI1lH' llll'IÜ physiologi(IUI'
illl'('ssanl, ü'psl Iii l'assilllilafil/II; l\lais, dans Loute la
S\l('('('ssioll dps a('ll's ülti1l1iqul's pl hiolog'iqu 'S qui ahoulissf'1l1
Ü
lïIlCOI'!H)('alioll des suhstallü('s alimcnlain's par
1I0S PI'OPI'(,S lissus, des cl {'c!Jl'ls se produisenL <[ui doi, enl
êlrc "('jetés HU dphors pal' nos (;llloncloil'('S, pal' 1l0S
aplliIl'cils d'c:\('I'(Otion, sous pl'in(' dl' produil'l', pal' 1('ul'
1'('I('IILio\l dans 1't;('()1l01ll((" dps He('idellls pathologiques
grav('s; (.' 'sI Iii la (1I I,':t8Silllil,tfifill, (( ( )I
LI'; COl\lllh
1,
~ (}I\ \ \/)~I
\lSON,)
s':\Ppu,)ulll SUI' plus d(' cinq c('nls obs('r-
v:llions pel'soIlJll'Ill's, IH'IlS(' au conL,'ai,'c qu ' il."
1. Lh ;/) /!nlÎ , 'l'ruilcl cil' lit flolllle', 1'1l1'iH, IXxl.
:1
chez
�HO I\BOX-LAXCY
les goutlcux, non pas ralentissement, mèns suracliviLi'
de la null'itioll cellulaire, excès d'assimilation el de
d ésassimilaLion llps tissus. En (''(amÎnnnt les urines, on
l'I'HUll'qUC HlH' nugmen la lion cOllstan Le de l'aeicle urique,
de l'ul'él', l'l dl' l'acidl' phosphoriqlH" eamclèrl's asscz
typiqw's pOUl' [lcl'meLtt'e Ile pl'ess ('II lit' ct de pl'édil'c,
dans llll avenir plus ou moins PI'O<.:l1(', l'<lppal'ilion d('
c[uelqul' loc'Ilisaliotl articulaire ou "istét'nle d(' la g·ouLll'.
J)YCE-])I (;1{ \\,I)I\'I'tl, en fi n, eOllsicli't' la gouLLe com nu'
Ultl' tll;\'!'ose primitive, 'ltlraÎnallt chez cles sujets pt'(odispos(os la lo'<.l'mi(' UI'ique. Cl'Ltl' palhogt;nie ncrveuse
d(~
la goulle l'st celle \[ui a l'tl' soutenu' pal' LI'iI.EHE\I \,
el n'[ll'Isl' p:Il' PIII)\SI' ('[ :\1111111':\ : (( En somnH', l'c ('ÔS
d'clcidp ul'iqlw dans l, sang, cOllsidl'I'(' cOlllnw 1" condition l':tlh()gl'niqu(' dl' la goulte, n'est jamais qu'un cm'l,
llll ]llll' nomi'ne secondait'p, rOI' "'l1ll'nt li(; il llli lrou!>l!'
lIutrilif d('pcndanL d'ulle Ilwlndil' plus gl'nl','ah'.
ous
avons d(' gT:l\ldes JlI'l"SOIll pLiolls :'1 CI'(li l'l' qUI' l'uricl'll1 il',
aitlbi qUl la g'lycosurip du diabi'll' gras, S(' LI'OUV(' su!>ordonnl'p il un dl'sOt'dl'!' pl'imilif cI(' l'inllPI'vaLioll llulriLiv('.
La g'oull(' l'st 1'('11'1'1 cl'Ulll' nl'v!'osl', la manil't~sLo
d'uil
("lal nl'vl'opalhic[lIP, loul il ln rois vnsolllOlcw' el lro
phiqlll'. Ll's accicll'nls «ui la t'aracll'l'isl'Ill sOIlL : I(>s UliS,
('OllltlH,!'UI'ic(olllil' l'lia gl,\ cosuril', Il' l'l'SU li al d'lll1 tl'OubJt.
d" la lIull'ilion g{'II('I';"I', d'tull' (,()l1lhuslion insullis:tnll';
11'14 aull'('s, t'OIllI1H' I(,s al'lill'ilps l't Il's C\ilrl""('lIt('s ll-siOIlS
localcs, 1\·lrd d'ull ll'ouhl(· \:ISO 1l10l('lll' t'l trophique.
1)
( LA'\I'EHI'; \l \. )
Quoi CJu'il t'Il soit d(' ('cs cOllsid('I'ali(lIlS l'alhog('nilJllI'S,
la goul!(" au poilll cJt. VUl' PUI'I'IIIl'IlI 'Iiniqul',
(~v)lIe
SUl'
�I~DC
. \TIO:-'S
TIlÉL\P
': I ' TIQl~S
un lel'J'ain neul'o-al'lhI'LlLqlle, eL sc monll'e plus fl'élluemmonl chez l'homm e, vers Llgedp Lrenle il lrenlp- cinq ans,
sous l'in (luence d'l'carl s de l'éginH' L d'Cl'I'eUI'S alimen laircs (l'l'gillle camé trop p'{clusil'). Ln ~ .role
l'st Ul1l'
maladi e essenti e llem enl chl'onic [llC; il C'Sl[K\l' conséq uent
inexac l, au sens ahsolu , de lItiCl'il'C une g'ouLL(' aigui;.
Dans la pl'Cmi(~e
période , qu'on appelle « ynu{fr :liYlli'
ou flol/lll' 8{héniq lll', 1 s a('c('s survie nnenl, l:lissal ll dans
l'inlel' valk, le ma["de dans un {>lal de sanlé pal'fail ; il
.Y a, d'''Pl'l'S 1 .I~Cl\rJo:,
l'limillaliol1 f''{cessivp de ['t1l'('e, de
l'acidc' ul'iqul' cl dl' l'acide' pbosphOl'iqul', C'l diminu lioll dl'
l'acide urique scull'llH 'nl pel\CIHlIlles cl'isl's. A Ct' JllOllH'nl
I('s l'aux alealill l's, Vals, Vichy, fJ()(lfll/ rs, '(·Ie., Ics
l'aux sull'nl('('s calciquC's, (;r)llfl'" ,f'('villl' , f ~(Jù!1l,
:l1i!I'lif lll.'l,
Viff,.{, de" sonl seull's indiqul'C's.
Plus l;\I'(1 nu con 1ra ' l'l', quand la g'Ol1 Ut' (Iovien 1 l'h l'/)Il ir/II(' , cc ,tsflu:n i'l 11(' ", C[tH' Il' malade s'an{>m
ip, qlll' \Ps
jOilllul'l'S sc d{>I'Ol'IlH'lll pal' d(>pùLs lophae(>s, c[uanel l'Ul'illl'
t'sl pMe, al/lleUS(' , pauvre en \lI'l'!' pl en acide phosph o
l'iclu<,, mais 1'l'l:llivCIlll'lll l'icll(> t'Il :\Cid(, uriclue , \t>s au\.
LlI<"'l1lnl('s chlo l'ul'('es sodiqu ps doi Vl'ul avoil' ln Pl'l'[(;
l'plle(',
En Cl' qui cOl1ecr n(' plus sl)(;cia!t·t11enl Bomho n-Lalle ,\,
je passl'I'a i en l' 'vu(' I('s qualre lypl's cliniqu es <lui ('Oll
sliLlH'nl l('s indical ions do la slnlion : la f!oulll' ,trficlJ lail'r t/il'OIlÙ /III'; ),1 f!0u{{e 1II118( 'ul;lÎn'; la sCi:!tÙ/ I/('
pl
les IU:I'I'III f/i('s f/(J/I!l('/ Ises, cl enfin la !fOl/ill', en tant quc
{uclel// ' !le scléros e arfl:I'il' !le,
�!)ü
UOUHlIOl'l-L \l'IC\
A. -
GOt:TTE AIITICLL.\JJŒ CIIHO;\IQl'E
La gouLle :ll'liculnil'e esL chronique cl'pmbJ('e ou suc('èd " comme II' cas l'sL le plus fréqurllL, il une ou plusil'urs crises aig-ui.;s cl localisalion l\I'Ull'OIHtlhique de la
g-oultc. Tnnclis CJue les :lect's du dl'but sont couds cL
\ iO\('llts, ct monoal'licuJail'l's, les suivants olfl'Clll ]>1'0gn'ssi\'cmcllt moins d'ncuÎl(" jus<ru 'tt cc <pIC sc soit
inslall ~c dt ~ {il,(1rI
la goulle IOl'pidr ('hl'onique, qUI
('Il va hi 1 plusieul's ad icu la liolls el s 'accom pagnc d'œdi'lllcs
persislanls. La g-oulc~
l'sl 'hl'OlliqlH' cl' mbJl'e éhe/': ]rs
v ici liards Pl l('s gOlL~U"\
[d'J'l'd ilail'('s, di 1 H gl'l Dl : t'he/':
les 1Il'{'mi('I's, l'Il ['aison (IPs l'l'actio lls moins ,i,cs de 1'01'g-a Il iSllll' ; e!H'1. IPs s{'collds, parce «Ul' Il!S I1Hlnif'pslal iOllS
dl' la dinll!i'sl' ()l'iginelk s'alll'nu('lll il Il'a\,('I'S Il's W'lll'l'al ions, l'cul Ô11'(' il C:IUSC dl' la dl'hi[ilalion pl'ogl'cssiv('
(h' la l'aCl' : « C'esl donc moins la nallll'!' de la maladie
qUl' le II'J'I'ain Slll' [l'qul'l ldle sc d(~\'lop)
<tu~
('l'l'P SI'S
I
fOI'lIl!'s dilliqups, Il (HE;\IlI· .)
Cl' qui eal'Hc[l'I'is(' ('SSPI1 lid Ipillelll la g01l1 le adieu lail'e
('I!1'011 iquc, c'l'sl l':t1Ll'l'alion de la sHnll' gl'nél'Ule, J'ai ·
hll'ss', malH!lIl' d':q)pl'Id , :llllaigl'isseI1H'1l1, d'ull(' ))<11" ;
]'inlpol 'net' fOllctionJH,lk d('s IIH'llllll' 'S, (.'olls('culiv(' <Ill
modilÎ<'atiolls nllalo/lliqul's :t1'lÎ('ulail'es 1'1 !,1'l'i:ll'licu)aiJ'('s,
d'null'c pad,
1III
mU];Il!I', dl' 'I:i
pl'Og'J'essiveIlH'nl;
S:I
,1 :i!i
:\IIS, ,oil s('s fOl'( 'l'S diminueJ'
sun Il" g<"lll'J'alco, jus«(lw-l1\ ex (.'!' 1
1. 111-\1>11, /);1'1 . ('It"!II'1f1/1 d,'s
.~,f('lr
,' ,~
1I1f1tli"iI/r'S ,
Art.
(;""ttl',
1' .7;1,
�•
lenle dans les inl l'\'alles cl ses criscs de g'ouLLe, esl
moins bonne; son sysl 'me nerveux, rcssort pu issanl
qui l'aidait il SUl'lllOnlel' rapidement ses ll'Oubll's, faiblil el semble l'Hbandonnl'l'; il n'a pins d'éllPl'gie pt esl
facilenlC'nL prompl au d{'l'OurageIlH'nl.
L'eslomac esL falig-u(', l'apPl'lil médiocre, les digesLions lentes l'l dilliciles, la conslipalion habituelle,
) ,ps Hull'l's "ÎSd'I'l'S, l'pins, foie, cœur, sysU'rn' Hl'lél'i('1
louL enlip!' sonl plus ou moins loueh(,s pal' Il' vic(' g-{'lllL
l'HI dc la nulrilion, pl'll d'ol'dinail'p il l'sl \ rai dans ('elle
fol'lll<' clinique; 1(' tl'int esl p<'ll(', houlli, lel'I'eux, les
chai l'S l11olll's; ma is el' lIu i dOIl1 i np, e '('sl 1\'la l cl ï n fi l'mité ou dïlllpolpllc(' fOllclionnell(' dans l<.'<J1I!'1 sr tl'OU\'!'
Jp malade, pal' sllill' (ks al'LllI'opathips g'outleus('s,
La
l'sl dil1ieik, si nOIl i 111 possible, pt ('pUe
imlllobilité 1'000('('c l'sl lout il rail pl'('jlHlieiahl(' il la sant(>
!;én(>mlt·, ('h('I, tin SUld ü null'itioJl dl'jil l'all'Illit',
111:\1'('''('
\)'ol'dinail'e, plusil'lll's aI'l icult,liolls sont enyahil's;
d'alml'd, cplll's qui sont 1(' Hii'g'l' dl' pl'édilpelioL! de la
g-Ollii (' : /('101 :t l'ti('1I1a lionH 1IIl', taca l']lo-phalangien I1('S d'un
ou des dplI\. (ll'kils, ks ;\1'lielllatiol1s dvs doigts, l'ft/in,
pllls 1':1 1'(' 111(' n 1, Ivs grossl's :l1'liclilaliolls, ('U parliclIlip!'
lps g'('noux t'l Il'5 poil.PIPls, l)pu dl' 1'{'aeLion rOllcliollllPllp
g'l;Il('mlp; pas dl' lii'vI'l' apprl'l:inbll': UIH' <loul('UI'
SOUt'dl' l'l V <1 g'1lC' , pluLùl U!H' H01'l(' d'rlldolol'isspIlH'llf, d('
fwsanlpuI'; un gOllfh'IlH'lll lISSPZ ('ll'Ildll, salls l'OIlg'('lll',
s:lIlschol('ul', laissallt l'aeilelll('IlL SOliS J'illl])!'pssioll du doigt
Ull goclt'l U'c!émat(,ll'c Cdk n'di'me blanc J'('mollll' parfois jusqu'ail milil'lI dll lIlollpl, bi('1l (PH' SCull'5 les adi
011
�BOl ,\1101\- L \:\'f.\
culalions des pieds soienL envahic!-'. LI' gonllemenL esl
moins accus(' d<llls les ul'lhL'iles dcs maills.
En pxuminanL les al'li ulali.olls pl'isps, on détcrmin'
une h;gè l'C doull'U!' cl on prr<;oil , cn lJl 'oVO(llW III des
mouv('ll1cIlLs , de petils cl'aqu ' Illcn ls sccs. ;'II Oll sellkJlwnt l'a rliculation est nwladl', mais l'IlCOn' le procsslls
mOl hide a gagnp Ics gaines Lt' IHI inPlIsl'!-' d LI
\
oisi liage Pl
il el\lraîné sc('ondail'elllcnl des aLl'Ophies ll111sc\llail'l's plus
ou moins pronol\cpes ,
'!';lnlùl 1',lI'licuialion l'sI l'lllpâtl; , I"s li ga menLs olll
une la"il6 <lllorll1alp, Ull lèg-l'I' 1;lwllc!Jt'lIH'lll se tl'ouve' il
l 'intél'ieul' dl' l'a1'liell' , cc qui inüi'lll(, lin étal encor('
; lalllùt , au conlrair,', il s' 'sl déposé claus la join1'{~c(nL
lur' d!'s ch;pôts d ' UI'a l(' de
SIlUlk,
sOl'Le clp ('iIlH'lll qui
limiLe !PS IIlOU\I'nlcnls al'licubil'cs l't produiL l('s (ldils
cl'aquempnls donl j'ai dl'Ji' (ladl;. Cl' ll'avail d ' illcl'tlSln lioll lu'atiqlH' Il'Ill el <:olltil1ll nh(llitil ;1 la !t'ilnsfol'lnaLioll
'l':!yeuse dl's ('n rlilngt's dinrlhl'odiau\.,
d,'s ligaments
intra cl l"\ll'n arliculail'I's 1'1 des fl'ange s s,, Ilovialt's.
( IlI'N DI . )
Il
l'II
l'('sulll' qu\' Il's adieulaLiolls envilllil's
ll)ouv\'llwnls lih
~s
dps
0111
C'l d('s altiludps vieicus('<;; c'pst la
Ill' iOIl qui p/'{'d 0 III iIll' , ilYIl' dps c1,;\ ial iOlls angulair'('s
\'rtlr'ptl'll lI"S
1'(
a lIglllenl{'l's pa l' l'action COll li nul' d,'s
rnusd,'s (C OllllllP Cil
\1\' :0 1
l'a si bil'II l11011(r6 li pl'O-
pos cl II l'Illllllat iSlll(' eh 1'011 il( UP , av('c des slIhlll";! Liolls,
sllI'lout au niveau drs pl'lil('<; al,ti('tdalÎolls des mains.
1 ~ lri,
npp:lI'aisspnL dl'S tl'Oubles
Ll'Ophiqul's,
prau
(;paissiC', lissl', li 'appill'(,IH'1' s('I(;I'(,\lSI', ('ol11nH' dans la
sclpl'odaC'l,\ lil'. llIais Il 'U :1(\11\,1' 'nI' au" paI'l il'S pl'o[olldes .
�L\D1CATIONS TI~n
. \PE(
j TI()uES
Les lendons sont réll'uclés el [ll'('senlenl de place
Cil
pla cc dcs dépôLs lophacl-s, inégaux el mamelonnés; les
muscles sonl dUl'S, aII'ophiés, sclérosés en parlie.
Ct
Lcs
concn1lions tophacécs n'onl pas dl' fOl'me, ni dc siège
définis: dIes sonl lanlôL élalé s il ln surface de l'os ou
de son exll'émill' nrLiculain" lanlôL s'implanLenL SUl' ulle
base éLI'oile cl sonL
COl1lme
p('diculée5, Elles sii'genL, de
préférencc, au voisinage des prpIllii'res phalanges eL dl's
arLiculalions mélacarpo ('lll1l-laLm'so-phalangiennes, donl
t'Iles sont indép('ndanles dans
Ulle
el'I'laine mesurc, P,nr-
fois, elles occupenl manifl'sLcnH'I1L !Ps g'aillcs lendineusl's
cL sc moulellt SUI' I('s lC:ldous <[ui JeUl' cOl11llluniqu(,IlI
mobilité OhSCUI'C', D'aull'('s fois, elJl's dislendent
1IIIC
I(~s
bourses IllLHjUl'USl'S péri:u'licul"irt's pl fOI'llH'Ilt dl's
.'Xcl'OiSSaIH'('s 0\ oïdl'S, vag'ucmenl I1ncluanl s ell'elllplil'S
dl' houilli(' pIMI't'uSP, Aussi, les doigls ne prl'seIlll'nl-ils
jamais n's d('('ol'llwliol1s S;t llIétriqlll's qui SOllt ln cal'a('[("rist iC(LI(, d li l' iltunal isnl(' 11OUl'llX : ils s01l1 i l'I'('gul ii'I'I'III('nl
1'('I1I1('s, dt"jl'I('s, ank"los(;s, d(' IIHlUi('I'I' il 1'('ss(' IllIJIl'I',
dil S, Il 1'::\ Il
\\1,
il
Ulll'
ho(ll' dl' pHIHlis,
)1
( lh:\IH ,
D,IIIS ed(' 1'0 l'Il 1(' clilliqul' dl' ln goul LI'
T,.:tÎfl·/IU'/II, -
:tl'liculail'e chl'OlIiquc,
bi('1l elltl'ndu, il,'
il
l'II
(h'hol's dl' toul ('lnt d'm'Hill;
Il'ois iudil'o\[lolls il l'l'IIlplil': slilllll-
11'1' dOll('l'lIll'ut Il' llI ;da.!\', (';dll1l'I' SPS doul('ul's ('1
lui
dOIlIl('I' Il' h(' lIéfi('\' (k !'(''('l'('il'\' qu'il Il(' Ill'Id fnil'l', quoi
qll 'i l
l'Il
ail I-jl'nlld I)t'soill, LI'"
('HU'
ehlol'lll'l-l'S sodi<JlI('s
tl'('s lIIilll"I'a lis('\'s sl'l'aieut (',cilant!'s dans l'l'S l'as l'l
d('passl'I'ail'Ill II' hul. Ll'S
(',\ll\:
il lIlillél';disalioll l'albl(,
('l 1II\'I'II\ah's IH'u\'Plll au ('ollll'ail'l' rl'ndre dl'S S('I', i ' ('S,
HOllI'holl LUlle ,
('Il
pnl'liclIlil'l', l'OIl\'il'lll1\ l'I'S 1IH1lndcs :
�91,
BOL IIBOi\-[•. \i\C\
un bain l1lodél'('mcnl chaud, ;{j)" :no, de 20 (12;) minutl's,
pris ({Lwtidiennement, pourl'<1 slimulCl' [('s mala(les, salls
les exciler, fail'(' fonctiol1JlPl' la peau el n~motcr
l'~a
général, en mème t{'mps qu'il calmel'u les cloul urs, si
la cl'is subaigLll' est Cl1eOI',' l'éecnLc, Ces eus sonl jusli ciahlC's de mHssagcs dou x, cl da ns les conditiolls su i vanles :
cn aucun cas, il IH' SPI'H fait d(' mnssagp SUI' les :lI,ticLl];tliolls lIlaladl's, PIH:OI'P J1loins de mou\'e Illenls Pl'U\ 0<Iués, Le massag(' sel'a un massage g't'nt'I'al, donnanl les
h(>n{'licps habiluels dl' l'I\ci~,
porLanl SUI' k ll'On('
d I('s 111l'1I1hl'('S,
dl'hOl's dt's :II'Liculaliolls nlll'illlC's, pl
su/'LouL un massage /lIUS('ltl,li/'(' (IPslilll' Il J'l've iller ll's
fO/l('lio/ls du 11l1lst'l(' qui, soumis ,Ill l'l'pOS rO/'Cl> , d{'.iit el1
\'ui(' d'al['ophi(' d dt' d('gt>l1t"/'l'S '('IlCI' lihl'p us(' dO))/H' au
1lIalnd('s dl's s('llsaliolls d'i/lCfuil'ludc olt dl' conll'Hclioll
cl 0 IIlou n'u Sl' s,
l'Il
(( r,<1
goulll' 1H1lsculail'I' psl au pl'(,lllip/' (')I{'I' U/II'
1l1:tl.ldi(' 1)111'(,1111'111 rOJl('liol1l1l'll(" caral'll-I'is(>l' pal' UIl('
vicialioJ) (ll'Ofollcl(' dps (>chang('s 1l1l11'iLirs, 1.(' li:lllg adulIt'I'(' dll g'oullpli foul'llil au /I1l1scl(', pOlll' \a cOllll'ac
('\(:1I1I'llls hydl'o('al'holl(:s insufTisalllllwlll pl't"
lioll, dc~
paJ'I's, dalls Il'sl(lJ(,ls Il's g'I,.. is,;cs dCllllill('1l1 d'UIH' fa\,()l1
appl'I'('iahl,', g-l'ailiSl's iIH'Il111pl i' ll'llll'lll oxydt"l's qlli
]11'0 -
dUISI'lll cil' l'acidl' lacliqul' lluisiblP il la ('Ollll':tction IllUS('ulail'p, D';IIIII'(, !lad . Il' sl>dl'/lI:tl'isllH' \o(olllnil'(' du goulI('ux rail qll'ell Ill' cOlIll'ac:lalll pas sllllilialllllll'ill SI'S
1I1IISl'i('S, 1:1 ('il'('III:d ion illll'a rnus('ubil'p l'sl d,"l'pl'I Ut'USI',
\ ,a l':tllll'ili('alioll dll III1IS('I(' ('sl ('11[1';l\t'(', sn /lllll ilioll
�1:\ DIC,\T\ONS 11181\ \l'ECTIQ l' ES
est ralenti e, sa circula lion esl diminu ée; la cOIlll'Hclioll,
désorm ais alTaiblip, devicnL impuis san Le ù corrige !' les
Ll'Oubles circubl oil'es. POUJ' peu que cpL élaL se pl'OIong"p
un cerLain tpmps, la conll'tl clion perman ente, si l'unpsll'
il ln circula tion du muscle , dpviellclra CliJlf,.a cfllrc; Il's
vmssr( \u. s'atrop hieronL , ]>l'OduisanL ries iUllyof, .fJjlh;es
quelqu l'fois lrès pl'onon ct'ps qui finil'OnL pal' crt;c!' <k
vrriLab les iwk,ljlo ses llwscul ;â,.cs 1. Il
C'esL ainsi que DI'; Glt \\1)\[ \ISON cllvisHge ln palhog l;nie
dt' ln gouLt Illuscu laire. D'aillcu J's Z \LESh y a monL~
que
si 1(' lissu dcs muscle s Ile n~fel'm
pas de dépMs tophncés, l'analy se chillli( [u J'évèle lOlljoUJ's dans J't" Ll'ait
ffillselllail'e une nsspz l'orLe pl'opor l ion d \ml Lp dt' soude,
ct pOUl' LI ~CO I\C
;,
l'px isLenct' d(' la g-outlp muscul ail'l'
IHIJ'aîl indiscu Lable.
[)'ahOl'd ('liez les g-oultl'UX, les ll111sch's lomhai l'l's
sont pl1(lolol'is, ct el' lllllllmU II esl prpsqu t' LoujouJ's t'Oll
s('cutif il UIll' <lJ'Lhl'ÎLe c!ps \ l'I,tl'brt's lombai rcs ou pl\ls
sOU\l'III, dl's ;\I·tintl alions sa(To-ili<lqlws.
Lps m,' algies !lroprrl 1lrllt dill''l Sl' prt'sl' nLenl sous
1'01'll1(' dl' ('l'nmpl'H, l'n (1l,lIors <II' toute
manif('Htalion
al'licul aim; un IHOll\'\ 'IlH'lll lin Pl'U hl'lIHC!lIl' sullil jlll\ll'
pl'O\'oqllt'I' cI('s cl'am[ll'H dans Il''' llluseh's dpI' jall1)H's l'l
dl'S {'\llHSI''l ('1 elllraÎ1H'r llll dUI't'iHSl'Jl}PllL doulolll'l'\lX dpI'
1lI1iselt's Pl dl's contl'a dions lil>rillairl's.
Lps lIIy!/I!{; IW f/()(/If(·(/s(·s, diL 1.1 :1.0 111 :111'" sonL <Ill 1l\oillS
allssi l'01llll1\1l1l'S qut' les ll1yalg-ies rllunIH lIsJlw] ('s; l'Iles
sont locali ,'H;('s ('1 li'\ps, (JU g-\"Ill'I'alisl'l'S d (',','aliqut's. 1.('
t,' rH' (les myalg-il's li l'S l'Ht 1(' IU1l\hagn l'l 1(' Lodi 'olis ;
l,
»I!
(;",nl' l "~I,
IIr'I' III' li""
litillill/H' "
li" /il
1I11!l'ilill ll,
1",I'i,'I' l'lIla,
�!)(j
IIOlïHlO:\-LA CY
lcs myalgics PJ'faLiques siègent dans les muscles, les
inserLions tendi(~usc,
les aponévl'oses, eL s'accompagnent d'élanecmenb superficiels, de plaques d'hyperesthésie.
La sciaJ ir/Ile goulleusc ]>1' ~scnLe
une douleut' peu
avec dc temps il
inLense, mais d'un e d6plol'able l~na('iL;,
auLre quclquC's exacerba Lions. G \l\lWIJ el GllAYEt\ rsLimenl
qu'ellc dépend d'un e imprégnalion du névrilème du Ill'l'f
pal' l'acide urique . Quclquefois, elle s'accompagne de!
parésin cl d'ull'Ophic du IIIPlllbre; c'('sl alors une Yl'rilabk
It,:v,.iü' . .J'('Il ai obspr\'(' plusieurs cas, qui onL ('Il; beaucoup pl us lC'llaces que les sein liqUl'f? l'humaI iSll1a les:
chez WH' malade d(' li:; ans, diabétique, pl"scnlanL du
n(" ' J';) Igies c()lllil1l(('s ('( c!ps
la gl'a v('lI() ul'i(llle, dl'~
al'cidl'nls hroilchiliqlll's ,'épéL(>s; clJ('z \Ill hOllllll (' de
:;:\ '1IlS, qUt' j'ai sui, i deux ann "l'S, obi';w, ]lI' 'sel\
tanl lLlIl' sciatique (lt'I,ilt', un lumhago l'ÜI~\nH
Ipllac(', de la jll't!c;u'dia Ig'il' , sa ilS a UCUlIl' al 1(' l'a 1ion
l'l'nale' ou c,lI'diaqlll'; unl' IIwlaclt- ohl'se, lilhiasiqu'
hiliain', li I('ndallc'l's eOllgesli\\·s, pl'l"sp nlalll tllll' 1"lalgie·
II'('s péllibl<' p01l1' laqupllp die ('sI VC'Il11P f"ire ft BOlll'bol1L '\lu'Y c1l'llX saisolJs qui J'olil he'au('(HIP sOlllag'l'c,
Traite/lll'nt .
I>alls ]ps I11)'Hlg·it·s ('1 le's n(" l'algi!'s
goulle'llSl'S, le' ll'aile·ll1l'nt. li \1'1'1 Il n1 qui llI 'a dOIJIIl' lvs
IIlC'ilJc.ul's ('(:"ullals sonl IPs dOlle!Jps C'!Jmld(·s d'Ill\('
kl1lJ)(;J',dIlJ'(' JlI'ot.;'J'(·ssivl'lJl(·nl ('('oissanle, de :1:;" il "0" Oll
1:!", 1'111(1111(' hl·js{>c> Oll "ve(' la pOl1IIl1e' d 'a l'I'osoil' , slIi",llIL
l'e' ,eil"hilill' du slIjl'1. »('s nl<lssagl's, dt·s 1I1011V\'I\1PIIIs
ll1l"lhodiqllC'S de 111 ;eHllOlh(;I'Hllit' sont l·g·akllll·nl 1'''\0-
�INOCAT[,~
l'ables. Mais, j
97
l';:;
TIl~\A'EUQ
le répèle, le succès est mOlfiS durable
que pour 1('8 névralgies rhumali males.
C. -
COl'1TE FACTEI'/\ DE SCL('"Of!F.
« L'influencr
RTÉRŒLLE.
cl la diathès goutt use
SUI'
le dév lop-
pement dl' l';ll'll;"lo-sclél"Ose ct de l'alhérome aI'léricl
est si bien élablie qu'lI peul sembl r inulil' d'insiste!'.
LEt [foutte l'sI r/ll.f' artèrrs
cr (lue Zr rhumatisme es! au
cœur, eL c'est peul-être la raison pour laquelle la dtsgén ;l'escence al-Lél'Ïellc se monlre
familles d'hél'édilé ~()ul
L'au~m
pOUl'
use.
précoce dans cel'lainC'R
» ( rIt:CIIA/lIl. )
nlalion de la l ORion ul'lél'ielle esl un slade
ainsi dire pl'émonilolr'e de lu sclérose vasculairp
qu'Ile pmduil Il' plus souvent, au lieu d'Hl'
produile
pal' ,Ile. L ' hyp l'lension persisle longlemps ('\Won',
alors que ln maladie sC'It-I'l'use ('sI 'onli\'lIll'('. 'esl donc
l, spasm vas('ulnil'l', l' hYl'cl'll'nsion ul'lél'irlll', ainsi quI'
l'ensciglll' :\\ Ut CIl \/\1), qui esL le g,'and facleur des
h;sions arl(>r'i ,Iles. (h, l'hyp{,)'tensioll est souvenl h'
l'üsultaL de l'l'lllpoiSOnneml'nl de l'o)'ganisme par les
1'1'0-
duils dl' d(>cJ1l'ls non élilllin s, par l'acide uriqul' cn pal'liculip\' qui d(>lpl'min{' , suivanl 11
\1f1,
dt' ln rnlig'UC' ~('H;\alp,
(l'lllpS
l'Il
même
d
la céphnla1gie,
qu'on conslnle
C[Ul' la )ln'SSIO!l sanguinl' l'sL allgmcnll'l'.
C'l'sl au déhul des c:mliopa lhies al'Ll;\·j Il es, qua 11<1 la
nwlu(lil' n't'sl CJu'aux ('onfins du Systl'llH' cil'l"ulnloi\'{', qut'
la lh("":I)H'uliqw> a 1(' plus dl' Jll'isp SUl' l'II ' .. \
l'II {'fl'l'I, il l'st l'l'l'mis d 'P IlI":I.tl'\' un
d "Yl'loPIWI', landis que plus lUl'd,
Ct'
pl'O '('SSUS
011
Il'
lIlonH'lll,
qui va s'
[leul qm'
pL'l'-
7
�HOI ' nnOi\-LAriCY
mclLI'c au malade de Lolél'el' plus ou moins longLcmps
des lésions défini li \'CS, i rl'émédiables,
Dans l'élude si l'Cilla ['quabl ' qu'il a faile dc l'arLériosclùose, :\1. IhCil \[\0 divisc l'évolulion clinique cl analomo-p,llhologiq ue en ll'ois pél'iodes successi vcs : arLérielle, ca,rdio-itrLéI'Îrlle, mit ro-a,rü:rÎelle.
La pél'iode a,rtérir{[e seule nous illl>l'esse, « lorsque la
maladi l'sl seulem nl cal'tlCLt-l'iséc pal' un plal d'hypertcnsion vasculail'(' el de vaso-consll'iclÎoll, cn l'ahsC'J1cc
d loule lésion, ce qui constiLu Je stade pl'>moniLoir(', la
pl'l' i'lcl{'rosc; ou quand la lésioll n'a cnvahi quc lcs "aisseaux, salls pénétl'er CIlCOl'e dans J'intimilé cl s organes. »
COIllIIll'nL reconnaître l'n clinique la !Jl'ésclùosr'? Des
maladt's, d 'S hommes ('n parliculi '1" Il un ùge Lrt's
val'iahlc, dl' ;j:; il :Hi ans, goutleux h('I' ditail'l's pOUl' la
pl li pa l'l,
gl'os
ma IIgeul's, gl'a IHls
fUIll('llI'S,
Slll'mCIlt-S
ph) i'liqul'Il11'11 l <'l su l'lou l inlellect Unlkl1WlIl,
jllsqu('-Iü d'ul\(' sanll' [létl-l'aill' PL
<1) alll joui
111(\111(' envu'(', CO!ll-
melH: I' nl Il Sl' faliguel', J.l'UI' l inl ltahiluelll'nlcnl clail'
('[ plulM ('olort', d('vi 'nl ll'l'I'l'lIX, péih', un p ~u
jaunùll'l';
ll'UI's
scl{'l'oli({lIl's
pfdl'Ill' l'st pass{'l'
JlOUI'
sonl suhiclériqucs.
eu\. il1ap(,I'~U
; llwis Ic'ul' ('"lou
ragl' 1'" biell l'l'l1lal'qul'(', Ils Il'onl,
t'hOSI',
l)I"'S
~ IJ(
Cpl!('
l'U
,
("('st qlll' doués jusque-Iii, salls
obs('I'\(; qU'UIH'
fatiguC',
cl'U1H'
'oJlsid{'I'a bJl' de ll'aVd il, J('UI'S fOl'('('s di Illi-
' ('
nUl'II1 d ' ulH' 111anil'I'(' l'videnll' pl dl'puis 11'('s pC'u dl'
ll'Illp"'. Ils éI('('uS('1l1
lIlI
))('U
d'inqlli('ludt' la nuil, d('
cl'pltalt 'l' Il' soir; ils dOl'menl moins hipll; h'lll'
SOI11
1l11't1
t's I l110ins l'ppal'élt('UI' , Ils olll sans (' 'ss(' fl'Oid aux
pil'd~
,
('1 I : "~'I(
.1\1:\
'
gl'1l0UX, sonl oblig(' s cie s' couvl'ir dnv:lIllagc
('
'In , n'épl'OUV('lll pas Ull !Ji 'Jlêll'C absolu.
�L\ Dlr.ATIO:'iS Tflf;11APEUTlQUE
Sans avoir d'OPpl'(>ssion à la. marche, il s senLenL un
peu g<?nés s'ils accélèrent le pas; mais sUl'touL, ils pel'(,'oivenL neLLemenL les baLLcmcnLs de leu\' cœur, eL même,
la lIuit, le choc car'diaque se propage jusque dans les
vaissuux du cou et de la LHe. Ils s plaignent enfin
d'mine\' plus souvenL eL dav. ntage, cL quelqudois, le
matin, de moucher un peu de sang. Mais, ils ont conservé
l('ur appéliL qui, vous discnL-ils, esL cxcellcnL; lems
fonclions inlesLinales sont régulièr s,
Si vous examinez ces malad s, vous "Les de suiLe l'enseigné pa r l'éLal cl u pouls qui cst sCl'\'é, conccnLr' "
tOl'd; ; mais l'arl('l'e esL lr~S
(l(>pressibl
L sa pUl'Oi lIl'
par'aH, en aucune façon, aclulLér'(.c. Ll' pouls est slahle
(lit r.nAIID) ; c'esL-ü-clil'e que si on en l'ail la numéraLion,
IL- malade élant couché, assis, ou levé, on tl'OUV' sellsiblelllC'nt 1 mêllH.' lIomhJ'(~
dp pulsations, ce qui n'(''{ÎsL
pas il l'état normal; le sph,' gmomanoml-ll'e (le PUTAIN ou
dl' BIYA-Bocci YOUS démo)}tre qlH' la lPllSioll ad"l'ielle
('sl (>1<'v(;e, al'ri\'c Ü 20, 22, 2:) ccnlill1t>Ll'cs dl' mCI'ClIl't', ct
1(' sphygl1lomanornHr'l' dt' MAln;v YOUS dO)}IH' une 1ig'lle
d'ascpnsion
lenle l'l ohliqut',
avec sommet un
Pl'U
d i, cl cl idu'olisllH' peu n pparcnt.
La palpalion pt'I'1l1l'l dl' l'l'('onrH\Îll'e un c 'Ul' impulsil',
aVl'C ('hoc PI'(>co['(lial SUI' Ull(' large sUl'face; IWS dp sur'-
<1 1'\'0 Il
lqévation des sous-cla vit,l'l's, pas d,
111 a li lé
aOl'Lique n ug-
menlée. A l'ausculta Lion, on per\'oil, siglll' enradél'isli«u , 1/11 l'I'lrlll;sscIIlCII{ dillsIIJlifJ(I(' il la hase du t'reur
d il dl'Oill' du sll'r'num, qui irHliqup :I\,('t' qUl'lle force se
J'l'I'm('llL ll's va 1vuks sigmoïdes dl' l'norl e. Il n' l'_ isle
aucun aul'~
hnlil anol'nwl. Ll'S hatLc'lIll'rlls sont h' phu;
�100
llOl'RBON-LAl'iCY
souvent réguliers, parfois arythmiques; mats pas de
bruit de galop.
Rien aux poumons, ni au foie; au rein, seulemcnt
quelques troubles fonctionnels, un peu dl' polYUl'ie dépendant de l'hypertension art'rielJe; 1 surines sonl pâles,
moins denses et plus pauvres en urée qu'ü l'élat nor'mal.
P<lS d'~bUlin(.
Pal' cons(~qLlP.
la présclrros esl c:uacl eisée pal' des
troubles f nclionnds d'hypcl'l nsion arLél'iell ; mais à
la longue, 1" trouble d" la fonction pcuL faiee la maladie
de l'organe (Cl. BEIIl\AIID) ; c' sL pourquoi il fauL tl'ailel'
lu présclél'osC'. POUl' monLrcl' il qup] poinL le spasme
as 'ulain' IH'uL êtr(' inLcnse dans cCI'Lains cas, j(' d ;sil"
ciLpr le l'aiL suivanL ql! . j'ni obscn{' Jl 'Ilclant la saison
1!J02. 'n malacll' de :j:; :lIlS, n 'ul'o-arLhl'iliqlH', fut pris,
il y a quelqu('s :Ulllt-<'S, d'a 'ci(\tonLs du 'ôLl' de la jUlll1w
('\ du picd gauche: ['efl'oidis!wm III inLpllsP, diminuLioll
1)I'psqu(' 'olllpli'L(' de la pulsatioll de la p{>dieusp, pouvant
fain' cl'oir'l' il un d('hut d'asplr,\ i(' locale par oblil(;ratioll
ur(pripllp av(' SPS cons('qul'I1Cl'S, Ill'lIl'pl1sel1l('nL, il n'eJl
Hait ri Il; ('[ :lU onl1'ail'(" quandj" vis 1(, Illalad(·, il )11'('sl'nLait um' p:lI'alysic vaso-dilaLatricl' \t>l'itabIP PI',' LlII'OIIHQalgit', [IVe" cyallos' pt t('in Le \ iolat'(:(' (lu nl('J1I),n';
en réalilé, il s'agissait <l'ang-ionpvrosl', :l,' anL ('U mu' PI'C'mit'I'(' phns( (,ollsLl'il'Li, (' l'l unl' Sl' 'ond(' phns(' dilala
ll'ie(', Pui'4qm· 1(' spasllle aI'Lél'i(·1 I)t'ul ('xisl('I' il UI1 d('g"n"
aussi inlt'IIS(',OIl eOIlc,'oit, IOI'squ' ill'sl g(:IH:I'nlis{', 1(' SUI'III 'l1:lg(' qu'il illl[los(, all t'1J'Ul', LI's vaissP<lu\. qui, a 1'(:taL
nOl'mal, sOIlL I('s tlu\.iliail'(·s du CO'lU', ('11 d('vi('llIll'nt les
plus gl'nnds('llll('lIlis:I l\·tat )Iatho1og-iqu(', (Ill (" \1\1), )
�I~DCATlO:"iS
TIIf:I\APEUTlQlJES
101
Traitement de la présclérose. -
Les indications à
remplir sont les suivant s : viser la cause de la tension
artérielle qui cst l'éliminntion insuflisantc des produits
excrémentitiels; comhaLlre l'hypertension artérielle ellemême, et les accident pél'iphél;i(lues d'angiospasme,
refroidissemenl, fourmillements, clc. La cure thermale
d Bourhon-Lancy permet tic le r mplir loutes, et voici
en quoi cOllsiste le traitemenl chez ces malades. Cn bain
quotidil'l1 il :I()" ou J7° (inlel'J'ompu lous les huit joUl's
pal' un jour de repos), suivi d douche sou -l1)(II'ine,
d'enveloppemenl, de sudalion cl de friction, produiL une
vaso-dilaLalion périphérique 'l unc diminulion de la
tension arlpl'ielle, La l 'mp('I',1l111'c un p 'U élevé' de la
douche l'ail tomber, pOUl' <jud<Ju 'S heures, le spa<;lllll
artél'iel. La sud,llion elÜl'aÎne l' "Iimination des déchels
1);11' la penu, sans arriver ~l at1'aiblil' le sujet. L'au de la
lh'inp, (lIa dosc de 7 a l'lOO grammes pal' JOUI', délel'lnine
un la vag' dl'<; J'eins l'l l'l'xpulsioll d· subie l'ouge ou
d'uraLes de soude, comllle je l'ai dl}l dit, surlout elH'z
les gouLLeux. Bains el cau en boisson concourent donc
:1 UIH' m ·'lIeure (~li\nao,
ha outl' , ces malad s l'Oll L,
ehnqu(' jOlll', une s0anc' dr massng'l', massag abdominal, I)(:tl'issng!' des l11usell's 'L mou cnwnls l'espiraloin's,
traill'1l1 'Ill 0g'nl!'lllcnl hypolellseur.
Ll's llolllhl'l'tL' malndes aLleinls d!' prl'sclél'osl' que
j'ni (',<aminés l'l suivis pendnnt plusieurs nnrH;es m'onL
d(:nlOnLI'0 CJlH', dans c('s cus, la cure thermale de BoUt"
hon-Lancy donne de bons l'('sullals, Cc s('rait s()['lir d '1'1
limiles d'Illon sujet ({tH' cil' puhlie!' ici loutes c 'S ohser\alions, pOUl' ninsi dir' C:t1qll('PS l 'S Ulll'S SUI' 1 's aulres;
�102
BOLïHlOl\-LAXCY
je ne vais faire allusion qu'à celles que j'ai sui\"ies depuis
quall'c ou cinq ans,
Un malade nClIl'O -a l'lhl'iliquc, gros mangeul', gmnd fUI11ClII', fuL
pri!', jlC'nc1anll'année IS07, dC' lac hyc3l'dil' ~vec
arylhmiC'l'1 0Pln'l'ssion nssC'z vive, Son I11I\cI('cin conslale, sans lésion!' ol'ifkicIIcs,
unc hyperlC'nsion, 23 ccnt. de ml'l'CUI'C, hicn pr'o[)I'e à fail'e cl'aindl'C
la c:\I'dio-s('Jl-l'ose, suivanl ~es
PI'O PI'('S paroles, Ce malaùe fil une
première CUI'C en IHOR; en 1 00. il revinl avec une Icllrc ainsi
conçue: (1 LC' maladC' va hien, l'amt' Iiomlion qlli s'élait Pl'oduile
J'an dcmier' n'a pas cessé d(' s'a('c('nlucl', Il 'o ll\l'Ile curt' en 1000,
inlcl'l'ompue cn 1001 cl rcprise cn 1002 , A cc mOITI nL, la sanl("
étai l ('xccllcnlc; aucun ll'ouhl(' fonctiOllnel ; la lension élait
1110cll\I'éc, 17, I R; aucun relenlissel1H'lll visc(··ral. Quanl il la lachyar}lhmie, JI(' 'sl illlllllovihh' d('puis cil"! ailS, hi en qne Il' eœut'
soil IJ<'uucolipmoins implIl-.if,
1 ne danw dC' 4 t ans, filll' de goullC'lIx, ('lIl'-mf'me obèse, variqlll'lIRl', Jlrésenlail, ouln' d(' la liTavell' 1II'il!lI(', lin ongiospasnw
ll'ès mnnif('Rlp, nvC(' s('nsnlion p('rpélup)]e d fl'oi d allx pi('ùs, lin
('fI'lIl' ll'('s (',cilable cl d(' l'hYPI'I'Il'llsion !lrll-l'i('JI(', Ull(' pl'(,lllit'I'I'
SllisOIl ('11 H100 fil dispul'nÎlI'I' lOUH h's ll'OlIhlps fon 'lionl1(' ls : ('III'
e. plilsa p(·mlulI\ SOIl Sl-jOlll', sal1s colil[ll(' Ilt\pltl'(\liqll(" ulle gl'nl1d('
quanlil(\ d 'uci de \lI'i qu('. EIII' ['('\inl '11 1001 , nllunl hi('lI, filulI!'
nOIl\"('II(' saisoll, ('1 d!'[luis, Il'/1 ('('SHI' d(' s(' hi('n pOl'lel',
lf Il l1la)lIde dl'!i 1 HilS, g-oull(,I", oIH\s(', ayllili ('II Ih\jl\ d('s ('oliqlll'S
n('plrrNiqlll's, fit \1111' ('III'(' ('11 1000 , H\C'I" d('s [rOllhles c(ll'dlo (l1't(\
l'i('ls, cOlisislanl ('fI hyp('r[ (,l1sioll :!\, allol'yllrlllil', ~rald('
e\.l'ila
(ioll ('Hrdinqll(, pl dyspl1(\(, d 'dTorl. CI' IIlnlnd(', Iri's Sil 1'111('11(' PS)
chiqlll'IlH'I1I, Re ll'(JII\/lul 11 ln I{'II' d(' gl'und!'s l'Ir(pis~,
R'allll\
nOl'a Il Ll·1 poinl qll'il pllt 1'('I)I'('llIln' s('s o('('upnliolls saliS 1111('11110
fllligill'; il l'('\inL l'II I!lOt, (\Iilllina ('II('on' 1111(' g1'and(' qllllillitt', dl'
sahll' roug(' !'l In(>l1\(' elil 1111(' 'ris(' rie l'olif(ll!' n('phr(:liqu(' IWII
danl son s('j on l'
1\ vanl dl' ((,"1l1inC'r (' Ut' éll ullH'; I'alioll, j<' désire pal'll'l'
dl' (l'ois mal"des, trl's améli()rés, hi en qu'un )ll'U plus
fi Hncés dans l 'lIl' (:volulio!l : L ' ull ('sIun art(:l'io-scl :,'eux
pal' SUI'I11CIH\g-l' de lI'uvail, qu I' j'ni suivi troiR lIllS COll
�sécutivement; il présenlait des hruits oOl'tiquc'i durs,
des nt>vralgies cill'diaqut's et pél'iaol'tiques, et de petits
accès de stéllocal'die, L'outJ' conceme une dal1l > alTi\ é'
II la méllopause, av('c des défol'mations de l'humatisl1l >
chl'Onique, obèse, el oyanl eu sept gl'ossesses, Elle pl'ésenloil de la dyspnée d'clfol't, un cloubl' souille aOl'lique,
Je l'ai observée chaque année depui, 18!Hl; elle ,'est oussi
bi n améliorée ou point de vu de son l'IlUl1latisme chromque qu de ses tl'Oubles c(inlio-ol'lé]'iels, Enfin, un
malade, déjtl soigné par Illon prédécesseuJ', le D" de Bosl \,
et que j'ai vu il Bombon-Lancy depuis cinq ans, a t11H'
pl'Oh;sioJl qui xi(~ce
beaucoup d'cll'orts physiqu s, C'est
lin homme de
:;ü ans, qui pl'l>senl<lil un )lt'u d'aol'tile sclé-
\' 'us, <Ive' doubl
oum, sysloliqlH' ct diaslolique de la
base, un CI 'UI' impulsif, une tension 1I1'lél'iclle il 20 en
moy nne; av 'et'la, un )leu de d,' SplH;(, d' Il'od, tks gastralgies, des digt'slions pl>nibl ~s,
dl' l'mi '<'mil', Chaqul'
cure, Ille dil-il, III pl'Ocure un hien-t'ln' dUI'"ble d> plus
cl, six Illois, <'l eh,,<[ut' nnné" l'l>tal f'ollcliolllwl est meillem'; quanl 11 l't'lat O]'g'IJliqul',jl' le tJ'ouve slntionllail'c,
.J 1ll',IJ'I'êlp i i : ces qUl'lqlll's obsel'vaLions sullispnt
pOUl' Illüntl'l'I' qlll" duns c('l'tnil)(>s conditions, la CUI'C
lhcl'lnale d, HOlll'boll-Lancy « ]>put ell!"l)' 'l'il Lemps une
maladie désagr'éahlt" l'usure l), ainsi <[ll('
spirituellement un ùe 11H'1> mnlndps,
Ill>
l' ;cl'ivait
Muis, qu lIes sont lrs lilIIi/{'s des indicntiolls de la
CU]'C
thc'l'l1\ale '! (lw'llps ('n sont les cOIII/'('-incliclllio//s'? TI/Ill
qu(' la T/wltl/Ii(· ('si tt/'té/';('ll(', IfllIl flue Il, l'l'in (1IIIr/ioll/l('
l1o/'lftUlellU'lIl, J/{)ll/'holl-I.WII'Y ('si inrl;rfllé, mêml' s'il
<'xisl ,11 l'(~at
isolé, Cl'S t('oublt's de la('h.r-~
Lhmi' <Iut'
�10'~
UOlïlllO -LA 'CY
M. II llCI1ARD a pu obs rver dix ou quinze ans, d:ms le
cours des cardiopalhies al'térielles arythmiqu s, avant
l 'a pparilion des accidenLs rénaux.
Mais, si le urines deviennenl plus fl';qu nLes el plus
abondanles, si leur d nsiLé diminue, si l'urèe est excl'ét'e en lrès faible proportion; à plus fode l'aison, s'il
exisle une albuminUl'ie inlermittenle ou permanpnle, ou
des cylindl' s Ul'inaires, la conl1"-indicalion esL formelle.
Lü OlL le Lrailrmcnl lhermal échour, l (nûl('menl rénal
des cardiopal hies urlùielles, bien expos ~ dans une lhi'se
[l'('s rC'mal'qunble , par mon ollègue 'L ami Jh:nt;OlIG l AN,
Ce lnlÏlcmenL consisl à
donn e les meilleurs l'~sua.
reslr indIC la LoxiciLl' cl
l 'o l'ganisme cL à favorise!' la
ditll''>se, en diminuanlla besogne éliminaLrice d'uu organe
Mjü menacé dans son inLégl'iLc) analomiqup,
Pl. en l'C Il-
dan l plus efTIcacc Il' foncliOllnl'IlICn l l'éduÎL de 'el OI'ga ne.
En
ave' l'tf. IIlCII\lllI,j(' Jluis dir<': « Ll's prése Ll'OuvpnL hipl1 d'Ul1<' cun' associ{>e, exlcl'Jl(' eL
l'PSUIl1(',
Sdl'('('UX
cl , hoi<;soll : E 1 \;\ (,olllplèl(' ll'ès hl'ul'eusl'llIcnl, dans ces
eus, 1(, (I,,,ilelllelll de /JouI'hnn-J.:tl1c,Ij . :'11 ais, dès CJue ('(le
pl;l'io!lt' dl' d{'buL ('st (wss<"(', qUl' r:HJr\<' 'si
l{'c,
1I1l (l(,ll
dila
l'l'lcnlisM'nH'1I1 diasloli«lI(' devipnl 'lallgol'cux,
sous ('(a il'l'rs sonl SUf,t'(('\él'S, quand la lachy-
«(l(' ('
qUI' ('S
e:!('(lil' ou 1:, lachy-al', 1I1l11i(' apparaiHs(,lll, quund
Oll jll'I'-
Ull (lI'lIiL d(' gidop, IUl'llll' 'n l'ahsPllc(' tl':dl>Ulllinul'ic,
~'ojl
h· ll'ai L('IIH'111 l'l'nal s('tll com il'nl, pL la haln('ulion doit
('11'(' S{'Y('I'I'IlH'nl jlJ'osCl'ill' ou lrl'S !lI'ucl(,lllIlH'nl adJllinis
ll'é('. La oil 1· 11'"i ll'IIH'lll dl' BCllll'\)on- LilllC,Y
11('
{'c!rOU('
ou
doulH' quI' cil' lllt-dioCI'l'S l'ésllilals, Il' l'égilllC alilll('ll-
Lail'p , la Iltpo(,roll1iJ1l' , la
CUI'('
lais loul a rail l'l'l1Iol'quahll's.
cl' Evian c\olln 'nl
)l
d(~s
rpsul-
�105
En cflrl, j'ai obscl'vé un assez gTand nombre dc ctlrdio-artériels avc~
dyspnre [(J.ri-alimentaire, et,si les effcls
immédia t s sem blaiC'D t satisfaisants, lC';, e/l'els ullèl'ieurs
étaiC'nt nuls ou déccvanls. Des malades, égalC'mcnl d'une
impl'essionnabilité tl'ès grande, sont ~C'lX
qui ont cu
déjà des cl'isps d'œdènU' <zif/II du pOll//wn ou qui en sont
menacés. Chcz. eux, la contI' -in(lication est également
fOl'llwlle. J'ai observé pendant trois ans, une dame de
1.8 ans, alll'in(p dt' sclél'os' cardio-I'énal' (,I1COI'P peu
avancél'. Pl'ndant deux ans, elle avait eu une amrlioralion f'onctionlH'lle assez consid('ralJle; pn 1~102,
allant
bipn, il lui prit la f'anll\isir de dirigl'r clle-mêml' SOIl
lraitl'ment (>t dl' l'augnH'ntel' mt~nl('.
Or, une nuit, je fus
l'év('illé à 2 Iwul'es du maLin; ('l'Il<' danH', à la suile
d'UlH' vive cOl1tr:triél(' d(' la vl'iUp, pt d'un coup d'ail'
pris
lIU
bain, prl'srnlaiL une crisc d'œdème aigu du pou-
mon, helll'l'usl'J\wnL PPu
h' )pndpmain, cn
nH~IlC
qui avait pl'l'sl(m' dispal'll
tpmps <)up l 'S époques Illens-
gl'UY ,
tl'tH'llPs apparaissaient, al1H'llnllt tout naLul'cllenH'IIL la
rl'solulion de la l'Ise.
D'aull'es accidenls, dps ictus, p<,uvPl11 6galenH'llt SUI'venil' 'hl'Z ('es malades si sensi hies nu l'l'fl'Oidisst'I\lpnl,
Pl qui l'onl si f'acilcllH'nl des 'ollgc'sLioIlH. Or, qUl'lqtH'
pl'{'caution qu'oll pl'elllw, qllPlqu slIl'vpillall(,(, <[lI'c'Xl'ITe
Il' 1111'dc'('in, qutdqtl(' sullisalltpH qut' soienL It's inslallaLiolls hallll'ail'('s, 011 Il'PS! jamais sÎlr d't'vilel' Lmljoul's
C('S accidPlIls qut' c!OIl IlPIl 1 d'ailleurs sotlv<,nl d('s c'aUSC'H
hanaIPs, dl'S l'moliOJlS ,ivl's ('[ des {'carls dl' rl'gillH' pal'
('"\,'mple, Pl <jUl' les malades Il(' nl:ulCIlIl'nt jamais, Iwlul'cllemelll, cie rattacht'I' li Iptll' ll'aileJ1H'nt !l,dn('ail'e. C'esl
donc adl11l'lll'e la conlre-indication ahsolue dl' ces cas.
�106
ilOt ' HBO[,\-LA:\CY
Enfin, les 0mphysélllall'ux avec fréquents accès
d'aslhme, asthme \'l'ai, névrose et non pas pseudo-asthme
toxique des eal'(lio-I'énaux ou des cardiaqu s ne viendl'ont pas il HOlu'bon-La.n y: l'altitude hasse IH' leul' convient pas; de mt'Ill ,la silualion de la slation, dans une
sorle d0 cuvelle (lui l'ent! l'ail' calme, doux, c'loufTé.
II, -
HllUMATI ME
Sous 1(' nom de ,./llIl1wfisme, on a longtemps confondu
des Illanifeslntiolls llloJ'hid s tl.'(~S
div J'ses, n'aynnt pntl'c
e1l0s, comm0 appal'oncp cLiniqut', que 1 s localisations
aJ'liculaires. Dt'puis les I!'avaux de 1Ii\I\COT cl le l' mal'ct un hie :1I'licl(' dl' 13I-:s:\ 1EH dans 10 /)i('1 ionnai/'(' enc,ljclopc;dirJlIr (/rs scirll(,cs (mIr/ici/les, le rhumalisme a ét ~
déllH'l1\bJ'é cl l'am né pJ'og'l'essiv men l a ses j listes
limil 's. D'aboJ'd, Cil \IICOT l'st pJ'ofond ' m III con aillclI
que )('s moLs dl' f/oufle d cie rhumalismr l'épondpnL il
d'ux lYJl<'s morbides psspnticlkl11cnL distinds ct ne
doiv(,lll pas i\II'(' confondus; de plus, il S(lp:U" du 1'l1UmalisllH' I<-s flrh'()[tI"i,~
(W,.vc/lsrs Sl' dévl'Ioppalll dans
le COU!'S (\ps maladies (\(' la Illoelle épinit'I'o hiell sysllllIlalis "cs, dans l, l :dH's
Puis,
HW' 1'('1'('
('Il
p:lI'LiclllicJ',
pnslol'iPlllll' clips d ~couv<'IL(s
lwclé-
l'io\ogiqlH's, sous le 110111 de fJseudo-rhufIlftlisf//f if/!f('
lit-II,I', on Sl;)(U'C' du l'IllIlllalisIIH' vl'ai, Ips Hl'lhl'iles cl, la
hfl'flfw,.,.!lIIf/ir, dl' la ,~(Il ,./ltif('
dt' l'é"ysipèlc', dps oreilI(}fl,~
dC' la dijihll:,.il', dl' 1:1 VI/,.ioll', Plc, ..
l)('J'llii'I"lIIl'lll, eufin, M. POI'\CM, de Lyon, en sépal'uit
�107
I:\DICATlO1'itl TIB\APEUlQ'~S
une nouvplle forme: le rhumatisme lllberculell,r , Dans
tous cps cas, cc sonl les micl'obps ou leur's loxines qui
louchcnl les synoviales ,1l'liclllaÏI'('s el déLerminenl des
<.ll'lhl'ilps aiguës,
Ainsi limiLé, nous pnvisagpons' sous 1(' nom dp rhulllalismc des a ffcdions à nwnifcsLalions adiculaires prédominanLcs,
1'C'connaissnnl
comme
causc étiologiquc
généwle 1(' l'I'oid humidc C't é\'oluanl SUI' un lelTain
ncu['o-arlhl'ilique
qu'on
peul
pl'édisposp, C'est il cc rhumalismc
appliquC'I'
l'ingénieuse
comparaison
de
F, "VIDAL: « L'arlhl'itiSlIIf f,~{
au l'lwm:!lislllc cc fJur lft
SCI'o!lllf est il la lubel'cu!osf, »
Il ('Jl C'xisll' cinq formes <lnnlomo-cliniqlH's pl'incipnles
quc je passel':li successivement C'n revue: lp rhumatisme al'ticll{airf fligll; ]p rllllmalisnlr chroni'fur; le l'hufn/llismr a!Jarliculail'r ( scin{ifJur, lléuI'alyics
le rhulllfl{i me
(/'11(.:111-:11))1';:\
dil 'c rses );
pl 1 l'lwII/alisme noucuJ', ou
Jlolyal't hrile r//:!ol'"wllle pr0rJ l'fssÎvr,
A, Les
HlIl\I\'I'I SMI, Al\TICl1L .\IIII'; ,\H;["
l'PCIt t'chesIHld('l'iologi<[ul's de
'es dt'mil'I' s
annéC's n'ont pa s C'I1COI'C' résolu el démonll'" d ' unc /'(l'fon
d('linilivp ln nalul'e inl'ecli('usc du l'llUll1alismc articulait'l'
aig'u; loin d 'avoir pPI'mis, juS<!U'il ce JOUI', d'isolet' Ull
g('I'I11C id entique dall s IPs divPl's cns, l'élude hacL('l'i'llogique du dlUI1Hltisl\H' n 'a conduit qu'il lu décOUYPrll',
iucol1slanl(" d'<1ilkul's, dt' gt'rnws dispnl'aLps, oussi biell
dan~
la maladie simple qu'<1U COUI'S de sps complica-
�10H
1I00' RBON-LAl\C\'
tions. Aucun de ces g 'l'mes ne s'e 't montré spécifique.
(TIIlBOULET ('t CorON 1.)
Mais ceLLe nature inf clieuse, 11 l'heure actuelle, est
universellement admis(', et, en effet, le rhumatisme articulaire aigu, qu'on apPl'lle encore fièvre rhumlltislTwlr
pol,lja1'ticulni1'r, est une pyre oie, mais évoluant sur un
lerrain prédisllosé : (C on microbe a besoin pour se
développe[' d'un let'I'ain pl'éparé par la nulrition l'e~\I
danle. Quand on inl l'l'oge, en effet, les anl \cédenls pel'sonn('1s et familiaux des sujels qu' frappe le l'humulislll
aigu, on y l'elrouve, avec une fréquencl' ex(·pplionnell e,
les Hull' s maladies ['épulées fll'thl'Ïliques. » (13()[ H('Y
~ . )
li . isle deux l'orm 'S 'liniqu s : le rhullutlislltr :tif/u
cl 1 rhu//wlistr/C' subaigu. Ln premièl'e S' monte, 1·
plus souvenl, l'nlrc I(,s mois dl' mars l'l de juillt'l, dlCz
des mnlndcs Slll'll1(,Jl{'s, ('XPOS \s au froid dans (ks hahi talions humid('s , ou soull1is :tu f'('fl'oicliss IlWlIl, )ol'squ'i)s
onl ]{' c0"l)S 'ouv l'l d.. SUl'UI'. En ell'l'l, (,ps ll1alades ]>1'\\disposés ont l'Il gt-nl-I'n l la trallspil'alioll ll'i's fa('ile et
son! tr'('s t\('c{'ssihlcs au refl'oidissemcnt.
A 1':ÎW' lIdull(', sous l'inllul'IH'(' dl' ces ('<I\lS('S, le
malncll' l'st pl'is asspz bl'tls«lH'1l1l'1l1 de lii'VI'l', de 11H11 de
gOl'gP, d'l'llIhal'l'ns gas!t'iqul' ('[ dl' mL1nifpslal iOIlf. aI'l icu ]ail'l's qui Sl' lo(';dis('nl k phls SOUV('lll SU I' I(·s gl'OSS('s
arti('u lati ons : gl'1l0\1\, ('ous d pil'd , (~pal's,
poignl'ls,
coud(·s, ('( " C· n' pst {Ill ' dans ks fOI'II\('S gf'(lVl'S qUl'
son t prises h's ad icula liolls dl'S IllHiIlS , dc la m:lel!oil'l'
lA' rhlll/llt/c'.wIP III'/il' Illail'p. a;!! Il, 11100.
2. Il III lin , 'j'nI/ir' (/(' IliI /holrl!I'(' [IIIIIC;","", IX!';I, l. 1 " p. j 1:\
l , TIIII'ot ,I,l'.f ('l Cm(J~,
�1i'iIJICATIOi'iS TJlI~\APEUQ
' ES
109
et de la colonn e verléb mle. n des caractè res de celte
afl'ectiotl, c'est la mobili té des trouble s arlicul aires el le
peu de durée de 1 ur évoluli on.
L'état généra l est très vivem ent impres sionné dès le
débul; le malade s'aném ie rapide ment; le nombr e de ses
globul es l'ouges diminu e, tandis que les globul es blancs
augme ntent; il Y a même souven t h'ucoc ylose abondante, mais seuLem nt relaliv e, puisqu e les hémali es sont
Cil moins grand nom1)1'('; II' sujet
t eonsLa mmen t
baigné d'une sueur aigre el profus e qui fait naîtr des
éruptio ns miliair es.
Chl'z l'enfan t, le rhuma tisme arlicul ail'e aigu, très fréquenl dans la
conde <,nran ,est bien dill'él'cnt de
celui lIe radultl ' : les arlicul ations sont prises en moins
gl'nnd nOlllbn ', les douleu rs sont moins vives el la tum;f"elion moins accusé . Peu d'épan cheml' nl ct su!'lou t
localis é dans Il S gaines lt'ndine usl·s. Le rhuma tisme
aLLI'int dc pl" fl'l'L'nee le cou de pü'd el 1· genou; de
IlI0nH'. llll' rt'gio!l pl'l'squ ' loujou rs l'cspec léc chez
l'ndulll ', les articul ations des verU·IJl'es cervica h·s.
(MAIII"A \. ) L'l'Ilfa nt a un torlico lis et il
ti nt sa tHt'
immob ile Pl son cou rigide.
Parfois Il' rhuma tisme infallli h' esl si léger qu'il passe
cOlllpl èll'mel ll inapl'!' çu, PI ·p[>l'n dantles petits ll1al:.dcs
l)J'ésen ll'lll UIIl' anl~ie
et une pùleur Pl'lI en l'appor t
Uv\' . )1'8 accid(' nls l\l·lit'ulail'cs. <> qui fait la gravilé du
dllllHa lisl11l'. il cpt i\gl', c "t'sl la llH'nat'e dl's récidi \ ('S,
c!ps compli cnlions c:trdiaf jll\'s, d d(' la chorée : « Chez
l'adull\ ' l'h lLlIW tisan L, dit \l(·n ri HfJ(;lm, 10l"sq lit' la fj('VI'C
est 1o III I>(>p, lOl'squ I('s doull'Ul's pt h' gonflPIIH'l1l <I('S
�110
1l0lï\JlO,,-LANCY
jointures ont disparu, la pl'Ognose devient presque
C '1'-
lainement favorable; la r 'cidive ou 1 s complications
cardinques sont de moins en moins à craindre; la convalescence et la guérison
nH~me
50
touchent. Il n'en est pas de
chez les jeunes sujets, cal' la chonle se manifeste
le plus sou yen l dans la convalescence ou peu de Lemps
apl'ès la guérison, Dans l'l'nfance, le rhumatisme al,ticuJaire, au lieu de repa,'uîL!' aux jointures <Ju'il avait ab,lIl<lonn ;es, récidiyc sous forme de chorée, qu 'Iquefois il
six mois ou un an de distallce; celle S(> 'OIUle manifeslatiOll r1111l Il a tisllI(l le cngendrll'H pcul-H I", com Illp la PI'pmi "1'1.', dcs cOlllplicalions c(ll'(liaqups. »
.Jl' passe l'apidellH'nL SUl' cc lableau clinique, cal' il
est Cil dehors de mon suj l, puisque la phase lIigui; du
l'Il umatislllc :tl'licu Iain' cst unc 'olIlI'p-i nd i('a tioll de ln
('un' lhermale; pHI' ('onll'(', les suiles illlll1l'dinll's ('1 la
('011\ a I('sc(' 11(.'(' nous iIlIPI'('ss('lll.
Pal'llli I('s rhumatisants , 1('5 tllIS SP 1'('meLLCIlL l'Hpid('lll('nl de I{'u!'s lI'ouhll's arLl'I'OJlalhiqtl(·s pl l'ul's f()l'ces
paraissC'lIt l'('\'('nil', llIais jls gal'd('llL l'Ill'orc UJl(' p(\I('lll'
('1 ulle am'llliC' CHI\I{'[(·risliCJtJ(· l't ulle gl':lndp faihll'ssl'
Illuscul"il'l'; 1<'s :lUln's ('OIlS('I'V('lll longt(,lllps d('s al'!ieuI:iliolls lUIll(·li\'l's, (\oulolll'('u'l('s, pl'vsenl<'nl (,1}eOI'(' d(·s
(:panl'h 'Ill 'Ills; les 1ll1lSCl<>s sOl1tll'l'S Htl'Ophi(:s; '\'sl ('('
ql(,~1.
BI·;sl\ (J<;J\ pl'oI'0s('d'ajljl('k,' h· r1l\lIl1alisll\(' prolongé.
DI' toul(' llIanii'I'(', le J'hullIalisllll' al'licul:lil'(' aigu n'a
cl 'i m jlol'l<lIH'l' qut' P,lI' S('S CO III pl i(',11 ions.
L· r/llllllilfiSllti' SI/iii/if/II. c!'('lllhl(>l' ou l'ons(:('tllif:< la
fol'llH' nigui:, St· <lI'a('[(:I'is(' pal' SOli ('yolulion plus )('nl(',
ln jll'l'domÎnall('(' d('s s,\l11plùlI\('s al'ticulai!'('s, tilt
1'('1('11 -
�JN/}r:ATlO'i~
T"J~RAPE(;1QUS
111
lissemen l moindrc SUI' l'êta l gênéJ'al, une héma loJ ogie
différcnte, une anémie moins accusée et l'ahsence hahit ucllc de corn plicu lions cal'diaq ues. « Déll1S le rllU malisme arf;clIlnire 8ubnÎyu, la symélric <ks arthropathies
est b élUCOUp moins prolloncéc que dans Je rhumalisme
articulaire aigu; la pn.'>c1il(>clioJ) de ln maladie pOUJ'
les grosscs jointures, beaucoup moindre. Si les arliculaliollH p\1vahieH sonl 1l0mhl'cllHCH. c'cst que ICH pcliles Hont
alleintcs, et Hi I('s grandes SPll}('S sonl frappécs, clIps lc
Honl cn flclil nOIll bl'l'. Bicll que ICH f)/t(!nol~cs
art ;ClILaires, l'épanch mcnl, lCH h;siollS 5,' Ilovialcs cl choll<!l'0J>(\J,josliqu c; soipnt plus IlHlI'quécs, les dOll/{'TII'S sont
1ll0inH aigui;s, plus Hupp0l'lahles, nwis plus jlro[ollf/ées,
pluH J'cbclles.
Ll's lésions ph'Î:u'/i('ul:ri"rs, ICH nllt;I'utionH ùes paJ'tips
fihJ'(~use
Pl Hj>Olll'Vl'OliqIlC-;, dt' ins('J'liolls l('udineus(>s d
p('J'ioHliC(u(>s, /(os IOl':llis:ltions SUI' Ips !>OUI'St'H S(\I'('IIS('H, h·s
I1CJ'rS des 11l('III hl'PS, I('s 1lI11-;cles, sont plus l1lulLipliét'8,
plus fl'l'qul'llleH Pl douJwnl il la maladic un C':tl'acU'['('
d' r,l'/!:rÎoril/! plus pJ'()Il,{~
(>11 IHt'm(' 1em pl' <[li '\11 Il' il Ilul'p
sp(;cialc. Il cil l't;SU Ile , dalls ln marche deH localisaliolls
pllcs-ITl(\nll's, une 1('!1tPlIJ' paJ'liculii'J'(, qui trallche avpe'
la bJ'ih('l(> individu ,Ill' dl' clwqut' nl'!hl'opalhi(' du dlUIllnti81lH' :u'liculail't' aigu, CJui pst pour ainsi dJJ'c HallS
('('S8(' l'n {'volutiOIl :Ici ive (( c1'augl1H'lIl, de dl·('IJIl, de
1'{~l\iHs()
ou d'eXn('('I'b"lioll, » ( BJs\JJ.Il.)
CPll(' dl'scl'iplioll si IIdl<' dl' l, BES\JJ,1l J'èSUIlH', ('Il
<]lIl'ICflJI'S ligJl!'s, Il's (':tJ'adi'J'I'S essl'llIil'ls du J'lllJJIIOdisIllP
sulla g'u, dOllt la /'( !so//lfill/l ('si It'II/i', 1('8 Illsio/lS (O/l,WfC/IliT(),~
illl!l0J'I:lIl[('<'; ('1 J'\-sislanleH, Ivs altpJ'aliolls f/Jll<'lion-
�112
\;XCY
nOI;1\l0~-L
nelles, les eraquemen ts articulaires, la sclérose périartieulaire, les pspudo-ankyloses, très fréquentes.
THAl'n; \II>NT. -
Si la fi èv re rhumatismale polyarticu-
laire aiguë a dnns le salicylate de soude une médication
spécifique, 011 peut dire qu e le rhumatisme articulaire
subaigu, dans lequel ecU médication sulicylée ;c houe
presque cOIlslalll men l ,
Cl
un spécifique dans les cUI'es
L1H'rmales. 'l'oul es les 'ilalions d'eaux chaudes, chloruré s
sodiques ou sulfureusrs rrvcndiquenl, ü juste lilre, le
rhumatisme subaigu. L 'rxpé,'i nec 1ll0nll'e que lo,'sque
le dJUllllllisanl esl ndressé ü la slation qui lui ('ollvi nt,
les l'ésullats sont tout il fait rc mal'CJuahles
t tiennent
du prodige; qu'en <!urlqups semailles vingl ou quaranll'
OIl ,"oie (/('s Ilwlu(k'i j>;lss'r ins('nsihl melll de r( ~ lat
cl ' j Il (irrn ilé ]n pl liS :tCC('lItU(;(' cl 'xisl:tIl t depuis (/r llClm-
JOUI'S,
1J1'l'u'X mois. il un ('Lal ['olltlionnpl satisfaisanl el il un ('lal
dl' san l"
pl'OSp \ 1'(',
n'es l-cc pas en ell'('l quelqlll' chose
d'inpxplicahh', dl' IIH'I'veil/eux'? Tous ]('s 1lI(>c!eeins
d'l'aux, dans loules ks slations thrrmal s, onl O!>SPI'V(>
d('s cas Sl'm bla hh's,
111<\ is
1\ unI'
on<l ilion cepencIan t ,
jr 1(' r(>p(>lp , ("est qU(' k ll1alnclr s lil hic)) 'llvoy(' h la
station qui lui 'ollvil'l1!. '!wqu!' 111:11,,<1(, a UIH' I"(~aclio
)HII' liculii' I'(' "is-it-vis dl' la elll'l' th l'llIalr,
('omlll('
"is-ü-
vis c!p l(Hlle I11rdi('aLiol1; d(' c1rux mahldes pl'('sl'n lanL
('fi
app:lI'('nc!' la Il](~H'
/'01'111('
clinique Pl S\liv:lnt le
Jl1(
~ l1e
Lraill'IlH'lIt . l'tin s':lI1H;Jio!"l' c X l r (lordillail'('I1I1'nl, l'aulre
r('sll' s Lationllail'(' .
CI' mode de l'l-nctioJl individu!'llp l'st ('l' qui ('ollstitue
la cliflieulll: la pl\l s gTalld(' dl' la praLiqu(' I>:.lnéain·. S'il
('sL bi!'ll Yrai qu 'i l Ile fauljamais sOIg-n('I'
(h· maladie,
�INlllCATJ ()i'iH TJI~l\APECe1:S
lnais des malade s, nulle part ceUe vérilé lU' trouve plus
ù'alJpli cation qu'en méùrci ne lhet:ma lt'. C'est donc en
interro geant avec soin toutes les manife station s que pré-
sente le rhumaL isanl, en dehors de son rhullHl lisme,
<{u 'on univem à poser d'une fn,on suffisa m ment pl'éeisr
l'indica tion de ces cures. Je reconn ais comhie n ce pl'Oblème csL comple xe et diflicil e; néanm oins, 'Il rllyisagC'an t le syslèm e nel'veu x, il Sel'(I facile de l'('COI1naîll'c les maladc s excilab les ou ceux <lui sont tor-
piùes; en examin anl l'appar eil cil'cuhl loire, ceux qui
sont congC's tifs ou anémiq ues, c'ux qui présen tent ou
11011 uUC' :ldt(~'aion
eardio- at,tél'ie llc ; l'Il examin ant les
dill'(;I't'l\ts visci're s, on pourra savoir <lU 'tlllt' Lare infeclieuse atü(;rir ure a laissé un' faihlt's se du cùll> (ks reins;
que l'esloll1 :lc, le foie doivPll t Nl'e 8lu'vei llés avec g/'lIlld
soin; qlle !t's UliS sonl constip (;s et 1 8 aull'es présen tent
dps ditll'l'h écs pl'ofuf>cs. 'l'ouLps cps noliol\ s, en appal'e nce
I-;('con<lai l'Cf! , onL C(']lf'IHlan[ Hue gmnd ' illlpol'l ance pOUl'
('ntl'ilin('{' le '''oix d'WH' ~t"lio1
hydr'om int'l'ale .
En C(' qui COIlCl l'tH' Hour!J olI-Lnn c,\, j'ai cOIlf!lalè,
C O I1IIllC tOUf! nH's d('vane il'I'f!, dc rt'IlHlI' qunbl('s
p~!'lI
s
d'illlil'l1H'S, condnm lH;s :Il\ l't'Jlos depuis dps Illois pal'
1111e crise de l'humat isJn<' subaig u cl qui s'pu allaien t
COlllpl\'lvl1wnl p;ul>ris. Cdk :,tlioll s]l(;eili que c"pz t'l'S
malade 's, dont j '('l'sa iVI':\ i ri ï Ild iq ucr la nuancl ' pl us
[nl'(l, .i(' la l'cporl<' c\clusi \('IIH'l lt au~
l'pau ll1inl'!'alv, ('('S l'!nllllalil-;lInts l'ai~t
propl'Î( ;[és dt'
1111 tnlilPI)H'IIl.
thPl'IlHII PIII', ,JI' IH' n:lills pas non plus qu'on vieillI('
HI'{-\U(,I' dl!'1 1I0US, ('OJl1I1\( ' 011 I(l l':lil il
11I0JJ 1'('1114 lrop
SfllI\en l, qUl' 1(, 1>(;II,qj( '(, dt' III t'Ul'I' tht'\,Ill"lc' ('sL dtl ('n
Il
�JH
BOU HRO:'i-LANCY
grande partie au changement de vie, de milieu, au séjour
à la campagne, au. distl'aclions, cIe. En eO'et, parmi l 's
plus beaux cas que j'ai ohserv's. el'tains eouremenl
des I1laladcs de la campngn', cbez qui même le séjoul'
dans une slalion esl un cause d'ennuis, de per le de
t mps el de gène matérielle; l pour eux, la question
de confort pendanl le LJ'a item nl esl aussi peu appréciable que possible,
Le ll'a ilemenl, dans ('cs cas, esl un lrailcnH'nl thel'mal
pur', Ull ll'ailemenl exLpl'ne ex clu s if. i le lllaladp lI'n
pas de laI'
car'diaque, il esl soumis, 1 . malin, li l'éluve
g 'nt'I'ale en caiss , donl les vapeul's, dil't'cl /Il nl dél'iv'es du Lymbe, sonl il ".;;0 ou 1(8° pendanl une durée
val'iahl d 1 ri, 20 , 2;) minules, une demi hure. 11 est
pOl'lé en chaise il porteur à l',,1Iel' l au l'clOUI', et fail
ensuilt', envelopp; dans J(·s ('ouv('rlul'('s, UIll' sudalion
ahondanll' de ;{O il !~O
minul s.
Le soir, OJI lui dOI1J1l' UIll' doucll(' c1IOludl' (]p ;; il
1() millulC's d e 3(jo il 42", 'Il 1:1111(', en jel I,,'isé, ou avec
la pomnH' d'HI'I'Osoil', IHliva nL sa sUS(' plibililt' .
'i
en e1rnise il )lOI'LeUt' esl lI'l's pénihlC' , n
l'aisoLl d('s doukul's , pl si Il' lllnhde l'sI YigoU!'PlIx, il
I)J'('IHI HlICC('ssivenwlll élll\ ('l douc!H' . Si le maladl' ('Hl
plus flig(~,
on ne <10H11 deH ('lUVCH «ue Lous IpH (/pu
d(>)lI~H'Pt
JOUI'S , nll'I'naliv( 111('lllavec tks bains . Mais Il' ll'ailt'l11cnl
de ])('l\u('oup 1(' plus a('\il' d qui dOlllW le III 'illl'ul' l'l'HU] lal, Il {'as d 'inl('g'l'i ll' ahsolue du H,\slùllH' Cil'cululoil'l',
c' sl 1'('luvl' il vap
'lll'
spolllanée.
Sans sot'l il' de mon sujel,
eXI'11I pit·;;
:
.il' eill'I'ai Sl'lr! P 111 l'Il 1 «uplqul's
�I;-'OlCATlOi'\'; '1'11(.;1\ \ l'EITHJl E';
1 1;).
l1Jll' jeunc Dlll' de 18 an ('ul dons l'hiH'I' 1 98 une ('l'isc dl~
rhul1lalismc arliculnire aiK'u qui r(\cidi\'n l'n mal's IHOO, avcc
moins d'appal'cil f('bril<', mais plu" de J11nnifeslrllionc; :II,ticulnires,
A l'arrivée, les genoux {-laienl A'0nfl{-s, cloulonreu'(, l'p;H:~
cl
contenaicnl Ull IWU d'('ptlllchelll(,IlL : les poignets, Il'5 coudes,
l;litil'Ill l'K'alcl11cnl 1)I'is el ln maladl' JlI'('sl'lIlnil, ('n olllre, des
n('\I'nlgies inlPI'coslal<'s ll'l's 1('llrlCI';;, I ~ln
g'(\n{-l'nl m('cliOCI'c;
an "mil' l'~
accl'nLuéc; règles irr('guli<'" s l'l Pl'II ahondnnle,; :
c'!lomnc pill'eSSCIIX, digl'slioIl;; p\nibles, Hien ail '0"111', Au bou~
dc 2:; jOllrs, sans inll'l'I'lIplioll dl' lrailCIlH'nl, clic qllilln la slati Il
b't·s améliorél'; son teinl élail ml'illeur; l'Ile mnngl'nit micux,
dig('l'flil cl dOl'mnil bi('Il; ses genoux Mail'nl ll'l's diminués ('[
ne prl\s nlai('lll plus d\'pan<'ilClUenl. Ils IHlI'aissnil'lIl l'IltOt'(' volumineux; c'(-Iail IIne nppal'ence, dlle 1\ l'all'ophie d 'S IlHISSl'S I1lIlSclllair!';; du \oisinagc, Lcs aull'cs nr'licllialiolls allail'Ill hie Il cllH'
IwésPlIlni('nl plus dl' t!ollll'un;.
,II' la l'l'vis 1'[llIlIée slIivanle; l'II!' Il'Hvail pas ('U dc nisl' p( 11 dllllll'hive(' ; sa sal1t(· g-<"m\I';lil' {-Iail (''\cell(,111c; l'Ih' n\ail 1'('pI' i;;
d(' rClllbonpoillL Ell c fil \Illl' S('('OIlr!C cur(' dnns (le bOllllCS conditious pOlll' ('ollso li<ll'I' Jes bOlls ('Irds de la pl'l'mit'r(',
Il l1lalmlp llI'ul'o-arlhl'itiqu(' dt' :IH ailS, :lv('C antécédellls l'lIu llIatisnHIII\, ('ut HU j1!'Ïlltl'lllpS 1!l01 des Illrlllif"'stntiolls .,uhai~\l;s
loc;dis\>!'s IlUX gl'nol1\, tihio-lanies, ('pnull's pt l'01H11' !jll\lchp.
\)ollll'UI', gonfll'Il\('IIL, ll\g'ci' {'panclH'llIenl dalls Ics g'('IlCllI\, 1111'0phil' IlIU"'CU] ;IÎI'I' g«"I1(\ralis{'c, SUI'toul a('('putU(;I' il ln l'I\giull (\1'1
lO'ldil'IIUC ('1 au Ilulldl'in'Jls r{-l\IoI·nl. Amaig-I'issPIllt'lll cousidp"ab\(>; Ipiul plot(" plolllb!"; l'sso\lfll 'Illl'Ill racile, SIlIlS I1U('UI\('
I{-sion 'f\I'dillqll('; ill ... onlIl i(' ; iI1IlPIH\II'Il('(', dig-I'stiollS ll'ules pl
PI'·lllllle,;. LI' mal"r!p IH' pOllvail ab ... olullH'lIl pn,., SI' dt\plnCl'r. Au
pl il Y ('ul 1'('('1'\1
d{'hul dll traill'ment, la f'nligul' fut l'\r~n
d('S('(,Il('e <1(''; doul('~;
Illilis \('1 '0., II' IO n jour, l'ull\(\liornlÎoll st'
<I('ssinllil, du côl~
des g'('no\l'( et <lt's ('olls-dl'-pi('d; ('0 III Il Il'
l(' l'IIi 1 c'II hllhitupl, l'{'llll dl'S nrliculati Ins c1(';; ,\pnull's l'PSt 1
sltion'(~;
l'Il (,m,t, l('s nl'lhrill''i dl' 1\\ j1l1ul(' SOllt d 'IIIl(' 1'\Il :lI'i tl\
d"·f,I'Spt'·I'I\IlII' . LI' lllltlll<lP l't''ila 'dl JOIl!'s li Ilollt'boll, SlIsp('lldnnl
son lmil('lllcol lOlls I('s huit JOIlI'S, l'l partil lrh ltll\(\liol'll, HU
poilll dl' VIII' de SOI1 ('lnl g(\nél'nl 1'1 dt' S("; Illilllli'p",lnliolls l'hull\;)
lislll.d(·s; h· ... !II't·niel'., jOllrs dl' SOli SI\jCllIl" il PUlIllHI'chl' l' \lll pt'II
�1 t()
nOCIIBOX-LANCY
son lf>l11p
sans aidC', "lors qu'il a\ail passl' les Irois qual'ts dC'
nl.
lrailemp
HU
aller
pOlir
quC'
(hlllS sa chambr e d'oll il Jl(' sortait
ou
7
depuis
bien;
lr('s
allait
il
1(102;
en
cu\'e
Il lit une sl'('onde
poids,
d
llé
uugnH'l
[Ivail
ions,
occupat
s('s
l'ppl'is
avail
il
8 mois,
A son
90ll 10 kilos; mal'cha il sans difficull é ('tlH' souffrai t plus,
locadroil,
talon
du
doulpur
qU'UIl('
al'ri,'ée, il nC' pl'éscnl ail plus
Sl'cond
IC'
11lH';
lcané
l'étro-en
sér'eus('
bourbc
la
de
ni,pau
lis(;e au
('t'lle
trailC'n1 l'nt l'amélio ra, sans faire disparui ll'c complèL el1wnl
,
disparu
douleur ; mais loul gonflem ent avail
s muln jeune hommC' dl' 28 lins' inl 'n [(JOU avc' des arthrile
généétat
un
av('('
coudes,
tiples, gt'uoux, cous-dc -pil'd, poigllC'l s,
l'uSC,
douloul'
('ml'nt
('xll'('ll1
gau('h'
l'cril
dl'
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�TIIÉIlAP EUTlQU ES
1;oIHCATlO~S
117
mIrent pas de venir faire une saison en 1902. Il allait bien
d'ailleu rs.
J'arrêt e ici les citatio ns, toutes les observ ations étant
calqué es les unes sur les HuLI'es; chez ces malade s , je
prescri s un tnlitem ent therma l pUl', et rareme nt de massage, car j'ai observ é trois cas de rhuma tisants cardiaque s chez lesque ls un massag e, même très habilem ent
fait, enll'aîn a une légère poussé e d'arthr ite que calmèr ent
rapide ment les bains et les douche s.
Parmi les malade s atteint s de rhuma tisme articul aire
aigu ou subaig u, Bourbo n-Lanc y peut recevo ir:
1° l.cs crmval csccnls du rhuma lisnw arliclIt rûrc ai!Ju
qui conser vent l'ncon' des articul ations tuméfi ées , douIOll('('uses, dl' l'atroph i(' muscu laire et de l'aném ie; ces
malad('s, en effet, ne pourm ient suppor ter un tmilem ent
excitan l d ' l'aux tmp min
~ralisée;
2" Ll"s l'hunw ti,y,lfL{s 'fui onl fit il du rhuma tisme
ou des
Itl'ticl/l ltirl" sllhai!/ I/, s'ils sonl d(, ,~ fH;"roJi,~thcs
,~ c,rcillth ll"8 t't si leUl's c1ouleUl's sont vivl's.
,~ Irè
malt/(
Si, au contrai re, les malade s n 'o nt «ue des l'l'actio ns
faihles , si ce sonl des lymph atiques , les eaux ehlol'u rées
sodillllcS pltli; fOl'les Pl h·s l'aux sulfure uses lem convil'IHlr onl pad'ail ellll'nt.
Cl' qui ft'ra pl'l1('hcl' l'n laveur {k HOUl'boll - Lancy,
t ,~ de [(:siolt CiU'lti,Yn
,.l/fI
c'est 1'(',l'i,Yf rllcl' ('!trz I",~
diw/llr ; j'ai obsen'l l un g'I'(llld lIombe c dl' jClIIH'S ,'huma
lisallts cardiaq ues, chez I('squel s l('s lllanif( 'slatiol1 s l'huIllatisl llaks s'amen daient ('11 même tt'mps (llll' l'{\lal du
(' de l'Illllna C<l'Ill', ('liCOl'\, infl\l('IH,(1 pal' la l'é('l' ntp »OtlSSll
lisllle, .J'CII eilel'ai plus loill dps t'xclllp lcs,
�118
1I0CIIIIO:\-LA:\CY
B. -
HIIVMATlSME CllHOi IQ h
Le rhumalisme chronique se distinguC' cliniquem nt
-<lu rhumalisme aigu ou subaigu, en ce «m> l'all'eclion
réside essenliellemenl dans Ip lissu articulail'e el pél'ial'liculaire, que SOli évolulion C'st lcnle cL longue, qu'il y a
peu d l'elpnLissel1wnL sur l 'éLal général el qu'il apparaît
insidicuselllC'l\l chez dps neuro-al'Lhriliqul's sous l'inHu nce du fl'oid humid c, lc plus souvenl enll'c .i() Pl
60 ans. L'un S0 cOlllpliqu p dl' lésions va.lu{/ir('~
du C'<l'll l';
l'aulre s'accompagne fl'(~qc>mn
d'f/Orlil(' chmll;fju('.
Au jloinl de YlIl' anaLomo-pnLho logiqul', l:tndis qtH'
dans le l'humalislll suhaigu l 'S lésions sont supPI'fi('ielles, n'aU ignenl que' l(>gl'I'l'IllClll la synovi:ile el les
gn i IlPS Lcndi neUSI'S pt'I'ia l'll('ulail'es, et peu v{'n l [laI' ('Olls{>qllPIlL T'P\ l'nil'il lïn L(>g'l'i lI; ahsolue, dans 1(' l'iulIll:ltislllC
('IIJ'oJliqul' :tu conll'nin', Ips 1{>siol\s de la synovin l!', (IPs
('a l'li lages, des 1issus Pl'I'ia l'li cul ni n's son l Il'l'S jl('(){'oJldl's
(·t cOllsLiluC'llt Lous I(·s (1)1\l1lellls dt' 1':/1'111,.;/(' shlll'. Pui s,
som; lïl\fllll'I1('1' dl's r'{o[l'adiol\s 1ll1lSClIlail'('s, il SI' fClI'llll'
dc's d('pl:lccllll'rds, dl's sllblu :diolls, dl's dl·{'Ol'l11aliolls.
,\u point dl' vue dilliqlH', 011 peul dislingul'I' ll'Ois
(1 )('s: le lyp' II/"()/Ihi'/II/', le l,\ pc ill/kyloSlll/1 el Il'
l,) pC' il /:jlilllclt/'I/J('/11 /'!il'Oll;'/II/',
1" 1'.'/11/'
Il csl cltl'olliqu(' d'l'llIhlé',
Il'nl dalls sa 1It:tl'dH' ('1 ('II\'ahil plusil'ltl's arliC'ul:tliolls,
Jc.s g l'OSS('S d (' PI'~f(,
SIII'l nul ks gl'IlOII
l'l 1('s
('paull·s. !.ps HI'lI('IIl;t\ÎOIlS par'aissc'tll \'olullIiIH'us('S, l'II
II/mjlli (fll(', -
�INDICAT IONS .TIIKUA PEl'TlQU ES
\1 !I
raison de l'atrop hie consid él'able des muscle s pél'ial't iculail'e s, elles sont légi're ment doulou reuses ; au genou,
on révèle il la palpati on des points doulou reux précis il
la partie interne de l'al'licl e, sur le lrajel des tendon s cl
la palle d'oie. En provoq uanl cle, mouve ments, on conslale des fl'oLLemenls, des froisst' lllcnls, des CI'(\«Ul 'ments eonsid 'rables percep lihles il la main. Pas de
déform a tions osseus es.
Le lrailem enl consisl e n bains, éluvcs el douche s,
d haut l('mpén llu,'p, l en massag es muscul ail;cs,
de
Parmi les cas qll j 'oi slIivis, je cil('nli ceux d'un 111ala(\r
siCOli
all'ophi
avec
genoux,
dr!;
:1:'; fins alleinl(' d'arlhri lr s{'c1l('
('11 ! !lOO,
d('l'ahle ('l scinliqll ü droil(', La maladc fil lI'ois cllI'es,
31lS, ,-inl
l!JO! cl !!l02, el ful lI'l's 1I1n('liol'l'('; un malnùe de It7
hallclH's , d('s gcnoux,
('11 i UD 1 <'l1 !l02 POUl' de l'nl'lhril Hl'che (ks
mnlode de !iO ans,
unr
dl'oill';
p
d(·s poi{.;n(·ls el lIlle sciatiqu
10 dysp psi(' ('\ dl'
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mil-(I'ain
nIes
viol
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arlill'ili( [lI(',
dll genou
ln ('()[Jslip alioll, H(' plaigna il d'lIl1(' Ill'thl'ile c1ollloul'(,lIs!'
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('[ des ('Olld!',;, Ilvee allHli1111(' l1t'thl'ill' dl'''' gPIIOIl ,dl'S ('pilules
', villt ('II !!lOO 1'( IVOI.
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Tous ('('S ('ns S';JIlI\'lio!'i'I'l'nl; ]ps a!,ticul aliolls, il la fill
dt· la ('ure, pr'psl'lIlai('nl 11IOillS d(' l'r:lqU('rIl 'Ills; Ips
IlllIsel('s lI\\lirll l "('p,'is de la ('ol'cr, pal' suill' d(' 1\IIIH\liol'alio ll alti 'ulail'(' l'l (1ussi sous lïl1f1lH'llcp (ks rnasslIg('s.
L, plus SOUVl'llt, ('cll(' forme dt' l'I!ullw lisllll' s'ohs('I 've
aux ('Ilvil'OIIS dl' ('i1lqu.llIl(' ans; j':li slIivi, IH'/ulnlll ll'ois
ans, un pnfHlll de 1\ Hils Pl' 'SPlllal ll Ull rhullIal isllH'
dlJ'onicIUl' all'oJlhiqu<" lypi(Il[ ('; des faits ('Il olll (Ilp
�120
Boe Il nOi'l'-IAi'iCY
publiés anlérieu,rmelll [ln!' lI rl1l'i
110(;l<:lI,
'l'liEZ, CIIAI\COT, LEGE:"\DIIE, V ,\lllflT,
LA BOJ\f)E, J3AII-
clc.
jeune g-nl'~o
de il :1ns ful alleinl 11 l ';irie de l ou :i ans,
l'illflllCIIC(, d ' un' causI' n'slée in("onnu(', d'une enr'diopnlhi(',
illSufflsl1nCl' l'l réll·t'ci,;scnwnl mill'n l, a('[urll('rn('nl hi!'11 eomIWlIsée . •\ l'aulollllW IRU8, il soufTr-il !1"g'l'l'c lU('nl d,Ill" S('S
Il
SOIiS
ndiculaUons, snn'l JlI'l'scnll'l' cie m'I l'('. Puis, pl'Ogl'cssi vl'menl,
toules les al'liclilalions pn\s('llll'l'enl cl 'S cl':lqlll'nH'nls, en rn(~e
ll'IIIPS que sUl'linl de l'a lrophie lllusculair'e, peu en l'apport
;1\1" ln l'l'aclion articulai!'!' l donnanl l'i IllPI'I'ssion de lUllléfaetion osseu,;l'. En mÎ'llle ll'mps, 011 l10lnit ulle 1:1\ill\ nl'li("lI lnil'e
consid<'mhll'.
Il m'l'si ndr'pssé l, Hou,' bon-Lan·y le :10 juill<'l 1 (lO. C'esl un
enfalll ll'l's g-mnd, maigl'l', piill', ll'I\S alrophil\ dalls loul sorr sy"tl'Illl' lI1us('(rlail'c ; il lhol'ax l'sl {'Iroil l'l allong-l\.
C(('(II'
(:l'("' lhique, \)ondis<;anl, dessinanl il ehnqul' pulsaUon
unI' ';0 l'l (' d 'o l1dulalion SUI' la l'(\g ion pré('ordial '. FI'élllisSl'Jllpnl
('nlnil'l' PI'(\sys loliq(1(' 11'(''1 11('1; souflle syslo)iqu' il ln poinll', 'H'
)H'o pagl'anl dans l'aisselll' ('t Il' dos. Poul ... : no Il:.! 1·l1viroll. !lCHIIlC
t'oIll IH'Il"illioll ('ardinIIIH"
Co III Jll l' ll'a itellH'nl, l'C l1l'anl prit (III },nill l1lill<'ral II :!:''', d('
20 lI1illlll('o;, suivi dl' dOIl('hl' SOlls-l1lal'illt' n :Ui", dl' :i l1Iillllll's.
Pori l'III' :lU l'Plollr. SlIdlllion :.!O l1Iil1l1ll's l'l t'lIslIil(' 1'1'1I' lioll il l'nI
('oo!. TO\1 s 11''1 JOIlI'S, 1101' S(\,"l('l' dl' lll :lssng" l'l dt' j,r)lllllll"liqlll'
III IIIHldi'[\I('.
I.I'S III ll1lifl'sl:lliolls rhlll1l:llisIJlIII('s .,'al1H'IIII('lIl; 1't'III';llIl Ill'
soolfl'l' plus ail d('ll:II 'I; "(''i IIlIIS ·Ie ... s01l1 d("'jir lIn l'l'II npp:II'I'1I1"
1'1 il (·Ai .. tl' 1II0ill ... dl' IHxit(\ al'li('ulnil'(' 1'1 !I(, dl ·fl)rI11HllolI. 1.1' t'II'(II'
l'st 1'1\1" (':rllIlI'; Il' l'0llis a HO·H:, ; 1'(' lnt r;{'IH"'I'id ('sl l11('illl'III· .
•\pn·· .. il\oil' l'a ..... (\ 1111 hOIl hi\,'I', Il, Illallldl' 1'('li('lIl l'II aOlIL I(lO()
rlall'o \111 (\tat 1ri'" ","ti ... f"isalli. Il sllit 1(,
Il Il' Il Il'
lraitl'Illl'ill 1'11'1' 1111('
tri's IIIlu"'lior,' ill'l'I·· ... 011(' (,111'1' dl' :.!:i .1""1''' , EII I\lOI, je' n'vois Il'
jl'1I111' maLldl' '[III \ 1('lIt filin' 11111' IrOI .. ,(·IlU· ('111'1'; .. Cil 1 ("lori g-{'lIl'l'iri
Pl l'lo lili dl' SOli ('/l'III' .,0111 .. i s,rli"rai .. nnt ... qO(' j'III Il I)('illl' hl· ... oill
d,le s(lI·n'ill(·I·.
2/1 T,IJIJI' tllI/,y/II.WIII. -
Ln 1:sioll dominante, dil lks-
�lNDICAT lOi'iS lJ~IUPEL'TQS
121
esl une phlegm asie chl'Onique de lissus lamine ux
périarl iculail' cs, de laquell e peuyen l l'l'sulle r des défOr'mali ons des membr cs, des l'éll'acl ions, des ankylo ses
appal" ntes, des déplac ement arlicul ail'cs. Les al·ti ululions ont leurs mouve ments lrès limités , ct, dans l'étendue d 'S mouve ments possibl es, pCl'llleLLent de eonsla ter
des craque ments s cs et durs. Les exlrém ilés osseus es
ne sonl ni tumélil;es, ni défol'm ées; Lous les muscle s
périar, ticulair es sont lendus , rigid('s, parfois déjà rétraclés. Cl'Llo fol'llH' s'accom pagne ou du moins cOl'xislp
a vee la sclél'Odcrm ie el la sclérod aelyli
l\IER,
LI 11(' maladr dl' ;iÎ HilS,
ohsl'l'\t ' l'II 1:HlO, LnOl C'l I()O~
ul' :lllkyOl>l'Sl', impol('II LI', Prl'sC'lll alll du rlllIl11al islIlC chl'oniq
Illllscles
des
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1I0CRIIO;\-LA 'C\'
locales pour les genoux; à la fin du séjour, la malade pouvail
mal'cher en s'aidant d'ul1e ('(ll1ne, clIcs mouvcmcnts élaient
presque normaux comme l\lendll('; par contl'l', il l'(~;it
de la
doulcul', phénomènc un peu anol'lllul, CUI' c'cst lui qu'on voil le
plus souvcnt disparaill'(' 1(' pl'cmiel'. En 1902, la mala(1P va heaucoup lIlieux <.'t mal'chc hiell, sans appui; clic suill(' même traill'lcrn('nl. AméliOl'alioll lIotable des al'liculalions, de l'élal général;
disparition Pl'l'Sqll(, complNe de la doul<.'ul',
Uli hOlllmc de 62 ans, ohi'se, rJ'("senlc cn fU02 des arlhrites
ankylosanles des genoux l'l d('s hnnch<.'s, qui sc sont inslall('('s l'l'ogressivPlllcnt d'puis Il'ois ans, Doul urs modért-ps,
illlpotclice absolue, mOU\'cmcnb très li~s
danb les go 'notlx,
impossihl('s dans Ics adi('ululions coxo-fél1lol'ales, Il Iraill'nlenl
consistanl ('Il bains, douches!'lnHlssages n'amena pas d'arnélio!'nlion sCllsihle,
J'ai obs('I'v{> dpux Hrlhl'ill's nnkylosunl'S dl' l'ép:wlt', J'unc chel
1111(' d:IJ1U' d(' 47 UIlS qlli fil d('lIx ('ures thermales en j 9U l'liOOO,
('t qUI fut ('omplNl'/Ilcnt 1\"11(\1'11'; l'Hutl'e, c1lt'z un hOlllllle dl'
:iH 1111., qui ohlint {'gal<'IlI('IlI li Il l' gll('I'ÎSOII déllnili\l' Cil deu}, saisons, 1HOn cl 1901.
En/in un,' jl'UIH' nlll' d(' 2i! Il ilS, pd'selllalll dl'JJllis d('lIX ailS,
si'dH'S, Illull i plL's da ilS Ip'I ('paul!'", les !l'I'IlOllX, I('~
articulations de ln ('oIOIllH' \'l'I'l {'b 1'/1 Il', dcs sSllo\ill'S si'chl'" de'
guillPs d('s Il(,('hiSS('III'S dl'S dOlgls, IIVl" gi"lll' dnllS I('s Il)(HI\P
Illcnts dll poignl'I el lin dl'gn', assl'/' 1lllll'quII dl' sciL"I'odllt'l) IiI', lil
lin' t'lll'l' 1IINI\l:dl' ('Il HWI, <;11I1S l'l'',,ulllll Ilppr('('inhl(',
t1l'!i fi l'lit l'i ll'S
LI' plus heau t'H~
,u
S'ô\llll'}.OI'('1' tI
d(' l'hUIIWlis1l1(' ank."lo~
<jll('
j'ail'
Boul'JJOIl-Lallcy ('si Je ~lIi\'a:
t,n hOI1l11lP dl' Il!'! IIIlS, ln"" Illllaigri, u lrol'h 1(" dllllS son S,\~
It'IlI(' Illusculain', JIl'(l 'l'illall, dl'Illlis 'illq ailS, dl's /ll'llll'III'" dl's
W'llou:>", Ifui s'('lail'1l1 illsUdll',l's JlI'()~sinH,
SoilIS /{l1lndc
,{'udioll g(11It"rllll', Il \ inl il 1I1111dWil (')1 t !lOf); \'\\llIil \III inlil'Ill('
qu'oll «llIil ohligt', dl' portl'I', ('Ill' il n(' 11/111\1111 Ill,ll'dll'I' 11\'('(' dl'''
h('(JlIille'." SPS 1\"('11011\ 1"111111 illllllOhili.,I\S ('II aIl'lIlÏ-IIl'''OIl, 1.11111111('
d U\llIl Il Ill' illlq\"rill\ ahsolul' dl' SOli ('(J'lIl' ('1 d(' sl's \'ai",sl'llll\,.il'
lui lis Uil 11'.1i1 '1IIl'Il1 illll'Ilsif: IIltl'lllllll\ l'Ill('IlI, l'haq(11' .iOIlI', h.llll
�1 Dl CATIONS TUf:RAP El'T1QU ES
123
,
à 38°, de 2!i minutes , suivi de douche général e li 40°, de ti minlltes
c
l
a
r
é
n
~
g
douche
de
!>llivie
,
milllltcs
25
de
cl UIlC luve cn caisse
Sudatio n tr(\5 prolong rc, trois {Jullds
'ommc pr~cdmenl.
1'(:suld'h UI'C environ . Il nt cc LJ'uiterncnl pendan t2ti jours, ct Ic
cl
faligllé,
lI'l';;
lui
chez
l'enlra
tat imlllédiaL ful nul. Le malade
tiolls
artiellia
Sf'::i
';
lel'l'ihl(
l
réactiol
IIlle
eut
mois
pcndan t trois
lf'llt
jusque- là indolclll('H dcvienll pnt doulour uses, ellout J11ou\eJ1
illait
délel'l11
<[u'il
était impo%i lJle, en raison des sourrl'an cf's
A parlil' dc cc lllOIl1{'nt, la scrne challgf'a subitell H'nl; Ips douIcuI's tessh('n t, Ics al'licula tions drvinrf' nl pills SOUllps ; chnqlll'
jOllr, les mouvem ents deV<'lIaielll pllls élendu!> ; au'( craquel,
ments sees du d(>bul fni:JÏl'1l1 suil<" l'OIllIlW Ic fail e::il conslnn
('1l1enl
l'('pallch
dOIlJ\p
qu<,
tell\
d s froissf'lll nls l'ompal 'nhks 1\
pl)e
sallguin d.. l'héma[' \hl'os('; J'apP('li l pl le sommei l 1'('viJ\rent,
UII
tion,
IIll'dit'H
nU('UJlr
sons
's,
srmaill(
s
([u('lquc
('Il
cul
ntnlac!e
)ocale ('[ g(>J1('J'nl(' SlIl'pl'l'nullles,
tI'H~forJ1ai()l
if'
Il l' 'villL ('II 1(JOI, ('llorsq u'il St' présellt a <JUIlS mon cubind.
en
\
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('ou
,
omaigl'i
homme
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lJ'c;
ne pliS Il' l' C'Olllllll
LI'('s
<Ic\lx, illlil'nw (l'Il' je connnis sais, j' l'f'll'o\lvllis UI1 !tOJ1\JlI('
I.('inl
un
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hilos,
Hi
I))en ))()J'lllnl, U)l1nl pris UII ('mhonp oinl de
florisslln l \'l sul'loul UIle' nplilllde hln marehe JI(lrfnile,
En ('xIIllIinanL s('s g('fHlII\, je Il'ou\:1i d('s 11I'ticu)nliol1s ('nCOI'r
l'L qlli ("[lIi('nt Il' sil\gl' dl' CI'IHIlIf'llH'nLs fins; mais ln d('JlIigr()s'~,
('IIIIIL
Hllkylosl' ('Jl 11('\iol1 Il\uil dis(lul'lI. ('1 I('s Hl Il Sl'l('S, qlloi(pl('
filllJH'
Il
,
Lioll
a
l'(\g(\nél'
d('
voic
honll('
cn
('liCOl'(' aIJ'Ophi('s, clluirllL
!Jill'
s('cOJldl' CUI'\, qlli 1'1l1ll(,liorn, el 1't'vinL l'Il 1002 f'1l si hon (-tIIL
.il' II\' Il' vis (]II'11 l'al'I'ivclc cL au d{'pI))'!.
C'est une l'orin!'
dc "'llllllll lislll!' qui s'ac('om pag-n :\ la fois dt' craquc nWllls S('('S dHIlS ('cl'lailH 's joinLur t's el d'lin ('pandH 'lllcnt
tr'cs ll'Ilace dans d'auLrp s, souven t dt's <I('\lX dnn"l la
t au niq>au dps
llH\IlH' arlicul ation, 011 l'ohs('I '\P SUI'lOu
:1"
Tl//Il' à l:/I{l1Ic! l('mCIII c/ironi qlle. -
l'l s'accoll1pag-I\P, ('OIllIlIC Ics ]>l'écéd t'nls, d'ull('
;'ll'Oplrip Illusc\l lail'(' ll'('S nolal>l( ' .
{{PIIOUX
En 1HO!!, .il' \iH 11111' muluell' d<,'I:; IIIlS, 1H'lIl'o-al'lhl'ltiqlll',
Ill:paH)'l1l1l Jll'cli-H'IIIc1 Hull'I'fois dl's migl'/lIJll'S PI cll's ('oliqlll' s
�121,
BOUH;,\-L~CY
tiques, atteinlr dcpuis plus d'un an d'arllll'ilc du gcnou c!J'oit,
trl's doulourcuse, a\'cc légcr gonOcmenL cL conLractu l'c réflexe
pét'Ït\t'liculair , quelques craqul'tncnts cl'ol'lbl'ite 5&c11 clans plu5iplII'S aulres joinLures, Améliol'alion pcu sensible,
En 1000, une malade dt, :10 ans présenlait du rhumatismc
chronique avt'c ('pancltemenl du coude droit, d('s synovilrs dcs
gain('s tendineuses de fléchisseul's des doig-ls L de l'arthrite
si'chl' des genoux cl des nl'licula Lions vcrlébrales ayant évolu \
]('t1lemenL depui-; sept mois !;(\tIS J'éaelioo fébl'ile, Sous l'inOtH'nec d'un lt'nilt·tll nL prolongé, louLes ces maoifeslntions
s'(\IlH'ndè'renl el l'é tnt général devint hit'n m'illcur, En I!lOt,
à la sui le d'U!l(' g('osscssc, il y cuL un recrudescence de cc
dlUlIlolismc chronique. La malade rel'i nt 11 Bourhon Cil 190~,
Jlr{'!;('nlutlt un' adlll'ile du genou g-auche, avcc 1![K,neItctIlent; d'
l't1pllnc:ltcJlwnt t\gnll'tUc'nL dans les gaincs l 'ndin'u cs clrs flé('hiss('\lr,> el UIH' arlhrite ankylosant!' du coude dt'Oit. l ' ne CUI't· lh !l'Illult, [ll'olong{'r fil disparHÎll'e l'('pnllclwmenl du g-I'IIIlU, ('c'sla sun ..
elT!'1 SUl' les s)nolill'" c'I améliol'a cOLlsid('I'uh l('nH'lll 1(' t'ollde,
(lvre l'aide do Illl\>;sagl's doux,
Ull malade clt' ;;:! Hns, !l,\alll t'II pltlsil'UI'S C!'Îscs dc colique
lu"phl'l\liCJu pt dl' lHCbjc'lIrdlc', (,t ayalll soufTl'l'1 lt difTc\I'('lllc's
c1t's cous-d<'-pi'c1 (,t des g-I'1l0t":,
1'('pl'is\'>; cl ';11'1 hl'itt'" subflig-I~
l'inl 1\ BOUI'!>OIl t'II IUOO, n'Cl' UIlI' gl'o .. st' HI'llll'itl' chrolliqlll' clu
gC'llou droil , HVl'l' l\pllnl'hc'tllt'1I1, dtll'allL dt'puis IH Illois. ,\tl'O
phic musculairc' du qllall,jc('p" fl\moral du melllC cMII, Sous
J'illnU!'Ill" dt's huillS, dt' la sudation Pl dt's (o[U\(';; localt-s, l'('pan
dll'Jtll'ltl disparut ('oUlpl(.t('melll . .J(. rt'vis il' tlllllllr!1' l'JI IUOI, le'
liqllidl' /l 'u vail pa., l'I' IHII'U : (1\('(' ln s('t'olld, ('111'(', 011 1 Il.,'am('llo
1'('1' l'!\int oq;-U/liqIIC' dl' l'arliculalio/l el 1'('vI'/lil' ('Il j!l'lllldl' pnl'lll'
Il'S /lIllS!'!(", nll'ophil"S,
l/ll 111011 :11 11' d(' Hl IIIIS, dalls [1' COll!''> d'lin rlllllllalisnll' ('III'OlliqlH',
n'lIlontanl :1 l'Ill il'o/l di\ HilS, H\nil dl'PIII'i pill" d ' II Il il Il dl's ('pUll
('!II'/lH'lIl" si ahondallis dt's 1.;1'11 lit 1\ , qll' il dull'llI"H,tll'S rob H(' SOIIIJldll'l' aw'( pOlldiollS ilspjl'l lIl'il,t's pOlll' IIlII'I'lt"., \Yllovlah's. AII'Cl
phil' /lIIlSC'lIlail '!' ('ollsid('ruhll'. LI' 1lIlIlad,' fil Ull !;l'jotl!' dl' ('illC[
tH'ltInillcs, du 1:; jllill ail :W juill('1 HIO:!, el l'l'il dl's bnins l'l dt,S
('Iu\('s localt'." \11 d(\IHI1, Il's ~I't1l\
t"lal('11I l'II dl'llIi.fl('\io/l; h·
�Ii'IJICATIO;>iS TJI~\APEl'QS
cul-tIe-sac tricipital de In grande cavilé syno\iale r('montail jusqu'au liel's inférielll' de la cuisse; la synoviale étail du!'(', épaissie, LJlindél' cOlllme dans cel'lains cas de lumeul' blalll'he; aV!'e
cela, douleurs tl'l'S vives ft la mal'clH' cl <louleul's ~[lonaées
la
lIuil, SOllS l'illfluence des contl'aelions muscuJail'l's involontaire!;,
Élat générrtl médiocl'l', glycosuril' intermittente, alllaigrissl'II11'nt
considél'ahl(',
Inlégritr absolul' tic l'a)lIH\I'('il ('ireulatoil'l, .Ie [ls, en m('m('
temps que le ll'aill'Illellllhermal, d(·<; injeetions ch, S \rUIll al'!ifi<'id
pOli l' perlllettre de fnil'e lolén'.' an mala<!(' II' trailell1l'nt inlem,if
q\le j'avais institul'" t'l 1(' stimllll'I',
1.(' :~O juill('l t(1O~,
di, jOllrs apl'l'<; le d pad dl' Bourhon, J'(~ln
génrl'nl ('lnit meillrlll'; Il's <"panch('menls (>[aicntl'éduils ( pl'eS«(lte
l'ien, .lÎnsi (Pll' IllC l'él'l'i,ail le malad(' , mnÎ'; les do\tl\'uJ's étai('nl
loujolll's vh l'S,
/1. la fin (l<' ja!1\ i l' 1003, j'l'liS des nouvelles ('[ j'nppl'is 'Ille Ics
(\pan 'hCIll('nl!; avai 'nt IOllL Il fail dispaJ'lI; mais Jes donleurs cl
J'alrophie IWJ'sislni nl.
C. Les
Hl! MATI 'ME ABAIlTICULAlHE
abal'li 'ulail'l's du
de la 'u!'e dl' Boul'h)n-La(~
J'Ol'llleS
jusliciahh's
tÙ/IIIOS l'llImwtis/J/f/{('s,
rlnlllw
Lisnw, Ci III sont
',
sOlll {es sciit-
ct lcs /l(1"l'itlyil's di/ 'e l'ses "
1" Scia/ir/Iles,
t 11(' lIluladl' dc' :i:\ nllS, pn'sl'lIlllnl d<'(Hlis
10llg'll'lllpS dl'o., ('I\pltnll\('s inll'IHH'S, dl' l.l SOIllIlOll'IICC', d('s l'tOUI"
disSl'III('lIls, dl' la dilll'l'II("(' t'llolliIJUl', ,illl li Bourholi-Lullcy
('Il IHm~,
l'OUI' 11111' sciilliqll(' ~':IH!l1
pl dll 1IlJn
~fl,
khi OSI' 11('>; jllllllH's, (t,dt'Ilw l'hlllllillislIl:d i1S,,('1 1'1'0110111'(0, IiI;
1;.,-IIII'IIH'nl il IdH' Il HI li \ Il i'il' ci l'('ulal 1011 \ ('III('\lS(',
SI'lali'l\l(, ('I.lssiIJlI(', IISS1'/, dOlllol1l'l'II"I', 1I\'('l' "1'" l'0illh JlI'I"ci"
l'évl'i ll(',s Il la pl'l'ssion, l'0inl npoplt SlIil'l', l'0illl 11'Ol'ltall Il''1'11'11 ,
poilll f"Il1I>I'III, poilll 1'("1'0111('1' 1'1 l'0illl IIHllll"olllil'l' ('\1(,1'11(', l'II"
d'II 1l', '1'101(' IlIlIS('ltI:llre HI'I'I'("I'III hll',
1 IIIIIIHI 1> 1"g-lIh'J1I('lIl l'l'lIlhll', .\rthl'ill' ... "t'Ii(' ",'~
gl'1I01l\, lIi"1l
�126
BOl'1I1l0:-'-LANCY
au CroUI'; digesLions pénibles cL lenles, flalulenees; crises dp
diarrhé<',
Le lraiLement consi le en bains el doucilPS sous-marinps, cl en
nJ as .ag (\~;.
A ln fin du SéjOlll" ln douleul' u,' le lrnj 1 du nerf avait pre que
dispal'll; les jnlllbes élaiplIl moins du,'es, moinli (J'ùémaliées cl la
malaùe J)lnl' ,hail Ln\s facil<'menl.
.Te pus la ~ui\
re qlllllre nl1S de suil(': 1800,1000, 1001 cl 1!J02;
la mnla le /iL lIll(' cUl'e thNmal(' ehaqllo année, oll'amélionltio!l
primitiV(' 1'('sLa acquise, snns l' LOllrs ofl'cllsifs.
11(' 111 a 1:)(1<, de :i() ans villl il BOlldJOn-l.anc) pOUl' une
seintiqu<, gauch(' ('Il 1001. C'élailul1e npuro-nl'lhriLiqu(', ll'l's nel'VCUS(', qui depuis IOllglcmps souffroiL dc nl'I'l'algips val'i('(',;, qui
l'avaient ('prollvl' au point qu'oyant ('II hesoin dc r ,colll,il' 1t la
mOl'phine pOUl' sc calmcl', pllp éLail devclIuc morphinomane,
(':Illilloins, (,11(' plIL, dans lino période d'nec"lmil', se déshahituel'
d( la ll1orphilH'.
QlIl'lqlll'<; ll1oi-; [lIllnL de l'('nil' f BOUl"lJOll, ('Ill' avait l'U lInc
cl'ise ail-iu(: de l'hulllatisnw qui l'1I\ail immoIJlliSI'(' nu lit fll'ndllnt
d(,\1 mois, SOli LI'uitCIIWll t ('ollsisln en hains ('l douchcs /-;(>II('I'UI(',\
i\ IWllte Il·mp{'I'oltlll'.
TOIIl nlla hil'Il au d('h\ll; l'nll1t',lioratioll fil 1 ill1llH"dillLI' ; Ilui~
"011" l'intlill'IH'(, d'IIII 1','fmidiss,'II1I'nl I.l'lll'Ill('n1 I)('~U
nll ("Olll'S
d'UlIl' 1'1'01111'11:1(11', 1,1 l1lullldl' ('Ill 1111(' nisl' 1\11-\"(: dl' sciali(\llc . .1('
cal 11111 i I{'s dOIlI('III'-; ('Il 1""SUllt IO{'IIII'IlII'IlL li!'" illj('diolls int{'l'sti
til,II"., d'PIIII .,1t"I'ili.,,'!' 1'1 li., ('Olllill(H'I' Il' Ir,lill'lll!'lll tlll'I'IHII I, Illnl~I'
l"., "l'III'I',III,".,IOIS dl' Illll m:tI'Hl<' qui Ill!' d,'{'lnrllit '1"1', ('1I[l'lIl(,
f()ls, III l'l'isl' ili/flli' duml! ('1111'1' six SPlI\lIill('S !'l dl'II' Illois,
Cillq JOIlI'''' <'1,,';'s Il' (""hlll dl' III ",'('11111(', 1(''\ <lolIl"urs spolllo1I1'('S II\Hil'llt d'''parll, Il' SOllllllPil Mail 'l'\l'Illl, Ln ('(11'(' 1111'1'111:111'
"'!I(,III'\ Il "Il~
ill!'id(,IlI, ('1 ln 1iI,i1"dl' IjUtltll la !ilodioll nu !JolIl rI'llll
Illois ('ollII'INI'IHI'IlI l't'Ilds(', lIIf1I'CbIlIlL hil'I\ 1'1 Ill' SOli n"'HIl t plus,
EIIP n'vinl ('II I\)():!, "."lInt P"SS(', 1111 p\('!'I1('lIl ltivl'r, ('l rit 11111'
Sl'l'Olld,' ('111'1' salis lIleid('llt 1'1 (Inns de bOllnes cOllditions,
!Jill' lIIalllll(, de \0 UII'\, 1)"1111'110 lll'litriliqlle, jll'\'s('lItnlll de's
tl'ouhl"., dig!'stifs, dl' III e'oilstipatwil 1 dl' ln dyo.,l\\('llol'l'hl'(', \ ielll
1\ Iloll dlOll-1.11 Ill' . pOli\' IIIlI' sl'iuliqu(' droil!' ('L Ill' l'urllll'il(' sl'('II\,
dl's 1{!'1l01l\ ('1 (1\'., (·pilllll's.
�I:\DIC.\T 10:\S TJI(.;I\ \['El'TIQ UES
127
{>Lait 11'(\;; douloUI'('lISI', SUI'louL aux poinls aJlophy Sa ~ci(lLqu'
la
sall'(' cl LJ'()chanlél'iell el (,1I1l'ainait ulle g(\nl' nolahlc pOUl'
.
mal'ch
Le tmiLe1l1cnl thcl'mal l'aml-lio!'n DC'aucoup, rendiL la lIlarchc
fail'c
pO ' sihlC' cl fil c('ssel' ln <loul('ul·. Elle n'\ioL cn HJOO l'L !002
.
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de nouvcll es CUI'CS,
Ln main de d(' :i:; nns, n(,ul'o-arLhl'iLil(ue, U1'icémique, fit une
e
cure lhel'mal e 11 Bou l'hon-La ncy n t !JO , pour une scialiqu
S
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11
nL
gau 'he cL un IUlllhag-o lrl's doulour eux l'emonta
mois.
pen
Amélior ation 1l't' 5cnsihll '. Je r('vois \u malade en 1001 cL
l'arcs
Ll'l'S
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f"cinle cl>LI'('I1lI'I111'nl intcnsc t ayal1LI'l-sislé Ù
pO III' llllt' Il!;v'a~i(
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illll'I·(·oslnl(· ... l'l d('s doull'III'O; rhlllllnli smaJ('s lrl's ,i\l's, inIO){'Jt's
l'(lhll'!', 1111"111(" clllpl-ChallL Il' sOIlII11('il \'l ilyal1t l'l;sislt' il lOIlII'"
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Cdl(' IIlnllldt·, Il '1",1 ))('IIU('OIlP, SOllY('1I1 l'I JOlIgll'IllJlS SOlllTt'l'l
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(1 SOIl sysl(\ lIw III'I'V('U," lq)l'nllll
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lIl'!; act'idl'Il ls pSl'udo' lIl1gllll'II'(, d(·., ('risl's ch' Inch) ('111'.1;(', I
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11'III'S
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1I1'I'Vl'IIX
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lil'olhyl
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l'nllCllI IIIY'IICIII·c!ICI'I('. 'lullll1" rnl'l.':lIél', 111111111.{1'I\', Il) alll dl' l'iIHlJlJlI
l('llc'(' ,,1 d.·!', ll'OlIlIll'''' gll!',lriqll(''1.
�12R
B()l'nO~-L\:CY
LocalPmcnl, c1oul('lIl' alrore du oras clroit, c,aspél're au moindre
mouyelll('lIl, ull'ophic du dclloïdp, d('s muscles du hras surlout el
un peu de l'H\anl-b l'as, l Il tl'ailemelll 1Ill'1'I11a1 mod('r
~ ct prolon g(1, en raison cie J'étal gr nél'a l d(' la malade, Il 'cul aucun s uccl'S, ni cQnll'e l'i''lémenl douleul', ni contre l'a trophie IIlIlS('lIlnil'("
J'en cus l'("plieatioJl quelqups Illois apd's; il s'agissail tri's
probahlcment d'unI' n;, rite l'al' COI11[lr'('ssiOI1, CHI' un n ;oplasnH'
11 alllll'c c"lrèmeJllenl rapide fit 011 apparition, a\('c ses cOl1séqut'nc('s hahitudles,
Pal' 'onlr(', clH'z deLlx Jllnlades plus jeunes, ayanl ('li l'UI1(' une
crisc suraigu!; dl' névmlf.(ie du pl(''(us bl'ac hinl lIY('C nhril<' du
lIerfcil'con{l('xe évoluantchel. L1ue n(,ul'oarLhr'iliqll(', sans atrophic
mus cu lairc, l'autrc lIne névrit> rhumatismalt. (lu pl('xus 1)I'lIc hial
aH'(' all'O[lhil' 1I1l1<; ulail'(" ('1 l'Il 111 l' l11 (' [pm»s ulle m('ll'Ïle suhaiguë pt d • la Icu col'l'I\(;(', la f.(ut·'r ison fui complHp,
En résumé, j> pensl' que [oul('s h's 1\(;vl'algÎ('s
l'loC IIles, (' lIcort' oOllloul'('uses, peu\'l'lll ètl'I' favol'ahh·llH'nl Înflu('nc('es il Bourhon- Lallcy, p:lI' un ll'ailclll 'Ill
cOllsislan l surloul ('11 douclH's dt' !lHutt' Ilwl'lIlid Î 1<\.
Ces eas sont inlininH'nl plus :lnH'lldahl(,s 'lue epux
qu'oll ohsel'vl' cll('z h's g'oul!l'ux. L s nl-vl'algil's qui
SUI'\ Îl'IIIH'lIl tIalls la cOllvale!';ccncc d(,s Illaladi('s Înfl'clicusl's ou q\lÎ :>olll tlues a Ullt' 'a ust' lo . iqtH' l'ps tcnL
sans IllOdifieat iOIl. 1)(' 1l(~I',
Il's I](,vl'Îl('s [l(; I'Îpbt."I'Î<JII(·s
pl les Ill'\ l'H lgips pal' OIll!H'l'SSlOll,
1) .
IUIl ' l\1ATISl\1E 1)' 11IŒEHDEI ~
l"s Vill'It\l(\s d(' 1'1111 III al ÎSIlH' (\lutlit\('s jusqu'j<'i Il 'ou t all<;J'(' qlll' la S,\IICl\Îall' ,,1 ]ps ti1,slIS pt'l'ii1I'LiToul('s
C' ulitÎn'1,: ('(·II"s qll(' ,ïl' Il\ iSHg(' iI('(\IcIII'IIH'llt, 1" /l/l/lIlIit t; ,~ 1/
' d'/h/iI'l'dl'lI (' 1 lP /(///1111111;811/1' 1111/11'(/.1', IOIlt;'tpl11pS
�I;';OrCATlO:\8 TlI~rL\
pm'TIQL;ES
129
<confondues avec la goutte, présenl nt des altérations
plus profondes, un peu analogues ü celles des arthropathies nerveuses, du tabes, par exemple, Ce sont des rhunwtisllles osseux,
Dans le rhumaLisme d'IIt'herden,
«
on ne renconlre
que des nodosités des phalangell 's, PI'('sque loujours
indolenles, sans aulre complicalion, (Juelquefois cepen-
dant, plusieurs aulres joinlul'('s, dont quelques-unes sont
au nombr' cLes plus imporlanles, sc lrouvenl all'eclées
('II
mrme lemps; enfin, la lésion <\l'tieulaire peul coexis-
t 'l' nvcc des doul ' Ul'8 musculaires el des névl'ulgips, (lui
()(' 'upcnl lanlùL le sciatiqu', l;\nlùt le lrifacinl, Lanlt)l
d'aulr
'l;
lrollCs ner
qui sc l'nllachclll
Ü
l'UX,
Parmi les nl1'eeliolls visc0r,dps
cl'tlc v(1l'iél{> SP l'angenl lout SPl; 'ia-
,C"
i('m 'Ill J'aslhme Pl ln migl'niIH" "
IIICIIT, )
.\.nalollliqUl'IlH'nL, Cl' sont de pl'lilps :\l'lhriLcs s0ch!'s
<lvs al'l iculaLions des plwlallg'l's, SUl'loul c1!'s al'liculaLions
phalallg,t' Llo phalanginiclIllcs, [lu'e l:]aJ'g'issclllcnl dcs SUI'l'acl's OSSl'USCS et fOl'llltlLioll c1'llsl(\ophyl 's,
Cliniqu 'IIH'IÜ, l'Il
'S
sonl 11\\I'("di[;\il'('S, cOl'xisll'lll ou
"lLl'J'llClll avec d'aull'!'s mHllif('sLaliolls l'hulllalismaks, dl'
sol'll', dit C"
\lIf()I',
qu!' dans hl
onl Il' l'lllllllaLisJlI' d'II ,1)('1'<1
c/mHli<JU(' g'("lléralisé,
'11,
d'aull'l's
par' li 'l, 11I'l'un: llouvl'll ! tl
III
'JIll' famille, Il's UIlS
d'ault'cs Il' l'humalisl11l'
('nrin
11'
l'llUmaLisl1w
la pal'('lll{> qui réunit ces
1l'OIS fOI'IIl('S d\lIl ' scull' l'l mt'llI!' afl't'clioll,
C 'cs l
lllll'
lllaiadil' il grandI' ]ll'l\domin:\ll('l' f(\minine el
qui "ppal'aîl gt"ll \l'llICllll'nt il I\'poqul' dl' la ménopausc .
.\insi
cil
''1.
lJUI'
l 'n diL CIIAllr:or , on Ill'lIl aussi la l'l'llCOl1l1'CI'
dl' jl'Lllll'S sujel.s; pOUl' ma ]I:ll'l, jl' l'ai ohs('I" é: chc:t.
n
�130
nouIlO~-LACY
une jeune fille de l'i ans,
Il
mo-art hriLi<[ue hérédiLai l'l',
présenlanL en même Lempii de l'ul'lhL'ite sèche d s genoux
el chez. deux maIn des enCOl'p jeunes, de :30 pL
:1:J ans.
Le type cliniclue le plus habiluel est le suivant. Une
femme, de :jQ ~\ ;i:i ans, présenLe une luméfaclion de
têLes osseuses des phalanges, lume'l'acLioll qui s'esl iniilalI('e pl'ogTessivemenl et sans doull'Ul'. La cl ~formatin
cL
k g"on!1elllenL sonl d\mLant plus appar nlii que les
sl'gml'lILs inlermédiail'es sont plus aLrophiés, (lue la main
l'sL plus osseuse. En faisant IllOU voir les articulations,
on pl'OY()(jtll' dt' pdilii cl'nqupmellts el on conslale' un
IWU
dl' jaxitl' Hl'Li('ulair ' .• \Vl'C ll'5 arLiculaLions des p!Jn-
langes,
lrès iiOU\ l'Ill l'al'liculalion m('lacil'ï)o- phnl:m-
giClllll' <lu POtl('P l'sL prisl' Pl présenl!' ulle mobilité «IlO/,mak l'l c!ps CI"Hjlll'llH'nLs. Ces h~si()n
sonL c1 'o r(linail"
s,, méll'i<Jlll'S cl s'accolllp"gIH'IlL de s,}noviLes sèches dt's
g·ail1('s des ll'Ildolls 11lochissClll'S des doigls, eL d ':l l'tIll'iles
st'c.;IlPS (ll's
L'dal
gt'JlOll. .
l'sL hon, cal' c' 'sL la fOl'lllP la plus
g('Il~·a
h('llignl' <lu l'hul1l ,dislllp ossell . . . \:aIl 1l10i1lS, il Il '('st pas
/'(\1'(' d'()hslIV~
un d(-lml d 'ar'L(-riu-sclél"Ose, Il jll'l\clOlllillalH'(! '\Ol'liqUl', c:tI"a('I{'l'isé par ll' l' 'LcnlissPIIlC'lIl dinsLo liqu(' ('Il
('OUP
de 1Il11l·LI'au , ou
1>:11'
\Ill t!ouhk soullll' Il'i's
cloux .
.1'" i O],S('I'\"lo \111 aSSl'/. gralld llombrl' dl' (·es 'liS, ll"l'S
fl" ·'C(ll(,llls dans Loul(' la l'l'gioll Iyollllais(' eL pour ll'sqtH'ls
.il' l"ot1sl'ill
lps l:luVl'S locales 'l g'(:n('r:tl
'S, suivanL
I('s
1(J( :tlisa 1iOlls.
Ll' I/'H ill'Illen 1 1I1l'I'Ill,,1 nssoupl il les arLiculal i()IIS, l'(')HI
1 ~s nJouvelll('uls d, Jll'l,t'isioll l1<- lu llwiu plus parfaiLs
�l:'/lJlCATW:'\H 'l1~R
J:11
\l'EI TIQI ES
cl, sudoul, ellI'aye révolution de celle maladie ü len-
dance progressive.
E. L· rhumulislIl'
lUI
~1.\TISE
1
llOl!t·UX
TOl EUX
ou polya"lhril' eh,'oniqu'
pl'O
grpssive e'll la forme la plus grave, la plue; reb Ile il
E, la
hon [ , du m0decin el le (k;sespoi,' cl u malade. 11 esl, en
loules I<·s m0dicnliol1s; cellc qui l'ail disail LA"I~G
c/I'et, di IIici Il' h· plus souvenl d'Pllruyel' la marchp de
<'dl(' a/rection el de
l'I'1)(\I'('r'
lcs d{'sol'dres
<ju'elle
a
)ll'O<luit'i.
Il'r'\"l'illl'usPlllenL
éllldil;C pal'
CIIAIlCOT,
celle maladie
a {'Ll' cll'cl'ile l'al' lui clp main dl' lIIaîll'e. Son (h\]lUl ('sl
ass!'1. brusque; cil \ s'unl1oncp pur des douleurs \ iy(''l
dans le seglllent du !llelllhl'l' pr'il11ili\('l11cIll pris dévolue
progl'l'ssivl'l11cnl dl' Lcllp sode
Ill:dadl'
SOU\
qU'I'1l
quclques mois,
('nl ('sl dpvellll uu in/irIlle.
« ,\ la pr'l'mii'l'l' pl'r'lolil', ou constal(';
[lIl'I'S al1\'dl;I'S, ln
Iii ('hal
'Ill'
)1'
dOUIt'III',
dans 1('s join-
la roug('ur, la lum0/'adiol1 cl
qui cal'UCll;l'iscnl k l'llulllaLisllll' aigu; sl'ule-
nll'nl, jl'S ;Il:l'ldenls 0/1'1" 'nt Hill' moins grandI' inlensil{'
Pl s01l1 infilliIllent mOLliS IllObih·s.
Il ','
Tol ons d'nillcUl's qu'il
a poinl d'O'III'lIll', ni dl' dl'sqU:lnwliol1,
la goutl\'. Llis, 11 cpt cnsl'mllie
CO!HIllI'
dans
mptoll\ali<jlll',
se joindr'l', nH~Il)('
Ull 1l011-
l 'originl', nous \ oulol\S pH 1'11'1' dl' la r'dr'aetioJl
SpHSlllO-
Yl'all
p/II"JlOllll'n'
yiellt
S,\
SOU\ l'ut
di's
di(llll' dl's lllllscks, qui pl'Oduil une ntliludl' singulit'·I'l·
I:t <jlll'Iljlll'f'ois pl'l'lllanl'nll' dl'S /I11'IlII>I'('S :dl'pclps.
, , \ la SI'(~olde
pl'I'iodt', lll's d<"SOl'dl'cS [H'I'IlHlIH'rlls
SI'
�Ilm IlBO:'l'-L.\i\CY
sont développés. La tuméf'aC'lion s'cst emparé dc parties molles, pour [)('oùuire lantôt des hydarlhroses, lantôl des épaississemenls de la synovialc el du lissu
SOllS-
s{>reux; elle s'esl ('mparée nus!:ii des p:u'lies dul'cs, ('l
c'csl alors qu'on \oil!:ic Pl'oduirc dcs osl~()ïdc
ou corps
élnlllgers, J'an's dans edain s joinlul' 'S, plus commulls
daJls d'aull'cs; des bnul'l'('lels os.;cux (lui dé('OI'lllPllt lt's
ü'les dcs os; l'nlin, les sublu. alions des l'x.ln;mil{>s :.1rliculaircs,
(1
Il
La douleur, soiL sponlanél', soit [ll'ovoqUt'(' iNlahlit
ll!'l'1lHUlcn 'P :
Illêm'
elle 1H'ul
o('cuIH'I'
J'arliclIl:tlioll ('1It'-
il> COl'pS (h-s os ou 1t's l1Iuscles voisins, sous
forme cl, CI'itIllP<'S dou1oUl'('uses. C'est alol's qu'on COIlStHll' Jl'S C1'H<jul'nll'1l1s dus il )'l'!Hll'l1nlioll d('s slll'f:\l'l'S
OSSI'lISt'S,
si ral'liclrlalioll
'OI1S('I'\,(' t'liCOl'(' lllle
ct'I'Lain'
1llohiIr l{> ; IlHlis som l'ul Hussi, 1:1 J'igidil; </lli 1'(;s lIIL(' d('
l'Hllk,\ los' l:elluleus(', d(, la l'éll'HCI ion des Lissus /illl'cu\.,
SI' l'Hi 1 sl'IILil' l'l) ('1' lIl 'Huenl. En/in , :Ippnmiss('nt 1('5
<!p('ol'nwliolls OSS('USl'S, slIi\'anll'l'rtHilll'S lois, ,, Cil IHUIT, )
Celtl' malndil' :t UII(' prl'dill'dioll 1ll<ll'<jllPp pOlll' les
]lelil<'s arLiculalions; (.Jlp ('Il\ alrit PI'of,P'pssiv('l1\('uL Il's
Hull'l'S, 'Il l'('slwt'lalll ('('pI'IHlalll ks t.'pauh's pL la Ilalldlp,
Ll'S hl':ts sonl alLPÎIlLs ,l \llll 1 Ips jallllH's; les J('SiOHS sont
Loul il l'ail s,, I11t'II'iqlll'S, 1,1 SI' t!(;\'I' I0!lp(',ll d, );1 P ;l'iph;
l'il'
:t li ('l'nll'p.
cl 'l'volu t ion di n'PI'1'1l Ls: ra pitlp el il w\nl'l'alis:tlioll d\'I11h1(-(' ('he~,
ks jl'U111'S Slljl'ls, pal' 'OI1S('Dell
111Od('s
qw'nl 1H'au('o lljl pills l'pl)('1I' au Il',111 'Ill 'nl; Ip1111' et
pl'ogl'l'ssi\ (' l'Ii 'l, lt's lIad'~
l'lus tlgl'S,
'
L·s d "l'ol'lIlHliOllS d
'S
III
'11II>I'pS
hi
'Il
(-ludié\'s p:l!'
�Ii\DIC.'\.T IO:\S TI~!l
CI! \ HCOT,
SOli
\PEl"TIQUES
t la conséqul'l1cc ùes réll'a 'lions muscu-
laircs; elll's reconnaissent des lois r0gulières,
L'a lrophi des os ct d(>s muscles, l'amaigrissl'!llonL
des parlies molles surVlenn nt; lanllÎl il y a une induration (\" la pea u, sorte de sclél'ocl('I'mie : l'enyelopJw
culanée ('sl froide, plite, liss e l polie, el nc s laiss'
plus l'ider, tantôl c'esl unc Înflllmlioll Cl'démal('usl',
acompgl~(,
d(, s,)"l1lplilllles inflnm1l1aloil'cs, (C II\Il COT.)
J 'a i OhSl'I'\l> 12 rl~
d' "'"I111nlisllH' p()l~
al'li ulairc d,;rorm:lIll,
(>l'og l'('ssil': dpl1\ homnH's dl' Î>O (ln:; ans, dl"j/\ tlyancl>sdfllls l'rvoIlIlio!l dl' 11'111' mailldip, qui IJI'("sCIlI:licIlL dp!; ankyloscs il d'Il iJlpxioll dps !4"1'noux el t!ps dl',rOl'llIHliollS mulli(>ll's nu IIiv('nll d('s
mllins pn 1'1 i(,111 ii'I'('!TIrnl , furrlll sOllmis Idlrl'nalÎ\'('mC'nl dHH[lW
jouI' II dr'i rlllYC's ('Il <,nissr ('l il dl'S bnills: Ilucun ré 'ullnl appn"
ciaiJlI', (><'IIdnlll d('I1,\ !;(;jollrs ('OIlSI'('U li f's,
L Il maladc de 'i:i HIIS, In\s g1'alld, pitll', al1lnig'l'i, PI'(:sl'l1le d\l
1'l1l1l1lIlli s[Jl(' dl'I'ol'mant, 1'('IIlOlIlanl 1\ d('u 1111';, ';lll'loui localis(;
<lUX I1H'1I1hI'NI SIIIH"I'ictll'S, l'I l'II ou ll'\' 1111(' Il''sioll ('ardinqu(' hil'Il
('omp('I1St;(' d'insllf!isllIH'(' mill'all',
Au,- IlHlin'i, indillnison ('n Il1(1SS(' (\('s plwlnn!\" h; \'('l'S le honl
('uhilal dl' Iii JlHlill , 11\'('(' dl"\inlion ('li S('II., 111\1'1"(' dIs plwlnll~il('s
SUI' I,'s l'holllng'l's; I1p\ioll dl' la phnlnllgplIl' SU I' la phall\ll~il(,;
Il VII Il 1 hl'ils l'Il pl'ol1l1linl1; g'Ol1flPllll'IIL dl'S roudl's pI dl'>;
poi glll' Is , \ll'Ophil' IlIIlS('lIlitÎl'(' ('ollsid('l'ahlC',
DI' li SlIi"ol1s: t()OO t!lOI ; hail1'i pl (qU\I'S 10clllrs (l0UI' l('s
1111lins : l'ilS d'IIIll,:lioI'!IIIOII physlqu(', Uil IH'II d(' s,:dalioll d!'s
do u l('III'S,
lIli 1l1:dud(' dl' :i '• I\IlS, nllpillL dl' rhll1lllllÏslI\( pol ,' 1\ l'liclliaire
pl'ogl'(,.,sif pl d 'pc'/,hnl\ il1lpt"'llgilll'll plll>; ou IllOil1'i
g,;IIt''I'lIlisl;, Ohl'."'(', \'iPI1I dl'Illlis IHOH fnir<' 11IIl' cun' nllllul'llt, pl ('II
1"I""HI\l' UII hit'II l'II'I' gl"IlI'I'lI J pI'lHlnl1lquel,!u,'s Illois, ..,nlls /l1I('IIIll'
11J()dlficiI\I0I1 IO!'I.!",
d(,roI'1l1il1l1,
1 Ill' <1I1I1H' dl' I,;! IIIlS, 11('111'0 nrlhriliqlll', ('111 ('11 jllll\i(,I' tH!!!)
Il Il l' clis(' dl' rhlllllalisIIJ(' ('II III'P;\I'I'II(:(' uigll(:; l',,fl"t'dioll Il'IIIIIn
�1:~
'~
dcux mois pL pl'il l'n 111:11'S une allul'c l'apidc 11 lendance déformanl(', Eslomnc d{'plorahle, 11(' pOlI\'anl lo((ll'cl' aucune lIoUl'l'ilul'C,
b plus forle l'aison des IlIl'dicamclIls, 1 ~la
g(\n{'ral mauvais, ('\cilahilill- ll'('s 1;I':\l1(le, anémie PI'OLlOIH'ép, Cdlc maladp Il\'ait cu
si .. gTOSSI'SS('s t'l jusQUl'-111 un \;lal dc s;1I1I{' lt';·s salisfaisaill.
ElI" ,icill ,\ Bourholl-Lallcy ('L1 juin 11l!I!I, Elle csl c1alls UllC
impoLpllc(' fOIll'liollllclle absolue; s('s SPIIOUX eL srs l'ous-de-pied
sonl [ll'is, sul'loul h' gauchl', qui ('sl ll,l·s dou loul'eux, PI'{'clomiIlllll('C dcsll-siolls du cMl; l[(oS IIll'mbrcs SII[)(II'i!'III'S; maills d{'vi(>es,
flH'I' doigls ('II demi fl('\ioll el !'xlensioll dl la d('Ili~
phalnngc;
poiglH'1s Pl ('oudl''i l'ris, I nll\gl'ill" ahsolue du sysLt'-Iu(' cil'culaLoil'e,
J.a lIlalad!' fil 1 )lol'lc\(' au lr:lÎlpllIl'lll :1 l'all('1' l'l au 1'('[0111 (·t III
UII ll'lIilt'lIl1'ul inll'Ilsif: hain l'l dou('hr sOlls-nwl'illl' le malill (.[
dOllche chllude 1(· soir. 1\111'1'11(\'" t'ha'llI(' jouI' ilV('C élll\'!' ('Il caiss!' ('[
douche CbIlUC/P, .\ n'(' l'('[II, c/lldqu!'s l1lass:IW's l('g(,1'8 Lous les
dt'lIx jOli l'S,
Tl'ois mois apn'.s III l'U!'(', il y PIILUI1I' S('·cllllioll lJ't's g'I'IIIIlI('; I('s
nrlicllinliolls dpo.; 111(,lllhrps illf("ril'III'S s·nllll'·1 i()l'(\ 1'(, Il 1 ail poinl dl'
l1el'IlI('[lr(' '1 1,1 malad!' cil' fail'p ' IUI'I'(\I('s pas SHIlS ll1dl',
' ('Il 1(100, l'l l'l'll(' S('c'ol\d(' CUI'(' :1111(\·
Ellp l'l'vinlll IIl1l1rl)()n L rtnc~
liol'a !'11('() 1'(' SOIl (\1:\1 IIl'1ic'ulail'(, ('1 sa Sil Il 1(" g-t"11 t'. ra 1(' ; ('111' l'ilL
1l11'-IIll' fnin' .1(' Iwlil!'., pl'OlIl(·"1((1(·.., 1\ pied,
l ' n 1"'111111(' cI(· iK ans flll [Iris l'Il IIm'(,J111)J'(' I!JOO dl' clOIII('III'S
nriiC'lilnil'('s 1-\,lllt\I'"li.,(\l's, (ln"cloillillanl!'s !lll\ p<,llIl's :Il'li('lIlaliolls
l'i l'Hpidellll'nl ;'111'\ illl du 1-\01111(,1111'111 d('s IIl'li('1I11l1ions d"uloul'I'IIS('S, IIn'(' Illl'Ophil' IlIIlSC'lIlail'(' l'apid(' 1'1 illll'Ilsl', PI d(\flll'lJ1:dillns,
Il \ inl ;'1 1IIIIIrlHJII-I.:III(·Y t'Il jllilll'l 1~Il,
.1:111" 1111 ,qlll 10111 jll 1('
Sil Ilis:l1I 1 1'0111' rail'(' 1(' \()~a"',
1III (Ill It'I!l',. 1'1IIH'lirllllll·II(· lIh"o!tI(';
(oIul ~('·It\!lnai.
(,lI1hllll(loinl ('\('('ssil', ÎllilPI,,"I('IJ('l' l'l illSOIll
ni(', ()olll"u('s illll'IISI''',
,\11 1III'IIIhl'('s inft'-l'i!'IIL's, 1('.., C'OIiS dc·.pil·" ('l !l'S g('noll\ ..,onl
pris. l'l, ,1.111'; l'hll'lill' 1;<'1I0U. il (',isll' 1111 (\plIll<'ll<'lIl1'lll IIS.,(,/ .dllJlldall!. I nldll'/Ilioll (f·d(\lIl/Ilt-lIsl' jll<:C[u ' i, IlIi.jUlllhl' PI clI'IIIηI1(·xioll
la ('lIiss".
,Il' la jall1hl' ~1I'
\u,< 111t'11I),J'('S s1I1H1ri1'1I1'S, (' 1('I1'i1011 cil' ln plwlollJ.{l'lIr. SIII' la
phlllnllg-illt',
ion dl'o.; (I111l1:rnJ.{II1I· ... AllI' Ic'<; (1""(;1111-\1'>;, 1'\I~i()
tl'~
pllldllllgl'S Sil" )('S li·It·., d(·., Illt">lal'arpl('"S, t!('\ialioll cll''' phn
Jallg S \11' Il' honl ('lIhil;r[ dl' ln I1Il1i Il , 1'I"mi("I'(' [1hllllll1/.((, du
nI'
�L\D1C.\TIO:'lS l'HÉli \PEt:TIQt:ES
poucc mainlenue en flexion. Gonflernc'nl des poignets cl ÙC!;
coud('s, Alrophi musculaire cOl1sidt'l'able, Le rn~l1dc
l'esle au lit
ou dans lIll fauleuil!H'ndant son séjoul',
'J'l'il ili' IIICII 1 inLpllsifi allernali,cn1('nl chaquc JOUI', bain pl
doucht, i éluvp pl douche. Trailement prolongé, Pas dC' rnas~ge,
il {'ausC' clc;; douleurs,
Cinl[ 1I10is aprl'~
la cure, )es <loulcul's cessC'nl, l'élol gt'ot'ral
<I('\'i,'nl meilleur, le sommcil etl'apP('lil r pal'nisscnl. Les ol'liculutions sonl pills mobiles ct jll'l'I1lClll'nl d('s mou\'cIllenls plus
('l('nrlus, sUl'loulll's ~cnoux
<lolllll's ('panelJ('ll1cnls sonl l'(·sodJl\s.
LC' llIalndc' l'l" i('nl t'II 1002. Il a III\(' ;1l1H1!iorulion Ilol,;blc'; il
ppul !;C leoir dphoul, faire qlll'lqUI'S pas ri mang'l'r s01l1. Il
l'ail uuc SI'COIl!l(' curt' dans dl' bonlll's condilions, sans HIIlnnl
<1(' fal i~IP
qlll' l'annt'C p,'ICl1dl'nll" fait dl'S prol11clH\lh's quoli(]jl'nnc's l'l) J)('I il(' voillll'(' C'L quill!' la slalion ll'l's nrn('liol'(l.
1 III' ll1:dadl' !l(' :17 ails ('ul, Cil lH08, dps coliqucs hl1paliqlH's
!lOUIOIlI'('II!;I'S, En S\'plplllhn', 011 Illi li! la ('holpc 'slolollli{' ('[ 011
l'('lira dl' ln ""si('\dl' d'u!Jondllnls (':II('ul.., hilinil'l's, On
un d,'ni
IJ~('
cL la ci('alrio.;nlion Ill' sUI'vinl qll'nll !Joui <1\11\ :m, C)Ul'IqUI'
11"l1pS Il\alll Il'S III'cicle'nts lilhiasicl'II''';, clll' n,'ail PpI'OU\l" !Ips
dOlill'lII's av('c gOIlO('Il1PIlI dalls Il's al'li('ul:ilioIIS pll'llnngionlll's.
Ap"i's Inp('I'alioll, !l'S doull'\II'S III'Li('lIlnil'('s SI' ~l·1'iIs(.
Ln
lIIalllll(' ml' fui acll'l'sSlll' ('11 I\IO:.!. I::lnl ~('rla
ll1édio('I'I', p,ill'III'
p('nihlt's; rÏ('n 1111
<'IIIIII"mil' prolloll(,(\(,s; illappé[PllI'P, di~pslon
{'fl·lIl'. CiI'OSS('s al'lhl'ilps dc'-fol'llianlPs !Ips gl'110\lX a\,pe ('l'IHI'H'lIlcnls
(.[ li 11'0 pli il' mllsl'ul:1 il'P.
AliX mains, dtlfol'lllillions l'I d(" illtions dps phnlnnf.(·s; 1;'011111-111l'1l1 dl'S poi~Il('s
1'1 dll (,Olldl' i ép"nclll'l11cnl dans Il'''; gnilll'" dl''';
Il CIl' Il iSSI'III'S dl's doig 1s; artll l'iI (' !I!'s clpaull's el i 111 polpl1('(' fonel ionIIP1I" ahsolll(',
ni
\1 :111-(1'(1 1111 InlilC'1I1 'ni nussi ('I~ilU
«Ill' 1(· pl'l'lIIil l\"lnl dl' ln
Inallltll', '1 IIi :"lIit souvent cll's lipolh\'ll1il's cl cI!'s IIlnlaisl's, Il'
1't"slIllltl illl11Il"dial fui 1I(\(illif,
'
:\Iai<;, il Iii lill dl' jillnil'I' dl'I'lIi('I', SOli 1I11"d('('ill 1Il't'CI'i"nil «III'
i 1't"lal dl's !.\'l'nflll" ('llIil sliitillllllail'l', il ;. ,,,nil 11111' f.(I'andl'
f11i1t"lilll'lllioll dll I.',',l(' dl'''; I1will'i, III nutlild(' 1)()IIII\111 fair' d(".;
I!'IIVIIUX dl' ('olilul'C',
1.(" l'illl( Il'~,
!'I dl's \""ri:IIJtl'S 11I''-'s, pl· ..·s(,lIlnielll 1(' n1('II1C
lalill'ail mOl'hide 'l nc fuI' 'Ill 'I"e IIll'diocl'I'IlH'lll soulagés,
�13fi
BOURIlON-LA:\CY
De l'élude de ces ohsel'valions, nous pouvons conclure
qur les résulLals obl nus sont yariables suivanl 1e&
cas, leur <Ial d'appal'ition, el qu'ils sonl en général
médiocl't's,
:\ l;anmoins, au débul d(' celle
fOl'nlC
gl'a ve du rhuma-
tisme, SUI'loul chr7. des sujets déjit figés, !IO Ü riO ans, on
peul, par un trailemenl intensif, ohlcnir une résolution
des <ll'lhritl's, a" 'c le minimum de dMol'l1H1liol1, d'alrophil' cl d 'ank..' lose, Le l'Illllnalisme des jeun '8 sujets, qui
a UlU' é"oluLion tl'ès l'apid(', ('sl parlicu~I'emü
l't,beU
:lU\. cun's Ult'l'lna ks, COIllIllC il Lou!l's les aull'('s 1111;<li'(1
lions,
l'ne rois l, (',' ,le rln,unalismal accompli, qualld leses séquelles: dd'ol'midiollS, all'Ophil's, réll'actioll, UIIl' CUI" thel'male peul dr'l' ulill' Pit
aml'liol'<lnl l\~a
g{'l\ é 1'<11 d ('n donnanl au\. malad('s.
pal' Il'S douclles pt I('s rnassagl's (,Ollibilll-S, Il' b{'n{ofic(' d(>
m:dadl'
l'l'Stl'
:l, l'C
l'r\.('I'cic(' (lont ils sont p,'i,,{os Pl
joilltlll'l'S,
l'Il
pl'I'tlleUanL
il
l('ul's,
par' UI1(' :ldioll <lin'dl' SUl' Il's mlls 'Il's, cl<'
l'l'COllVl'l'r' ]p
()\Ioi qll'il
maximum d· lllohilill;,
l'Il
soit, cl'll(' for'llll'
!lI'
dOllll1' jamais, IHlI'
ks ('\1I"S 11\l'l'males, I('s 1'{'sullaLs ~i apPI'(!ciahll's qu'on
OhSl'I" l' (hlls I(,s :lltlr'I'S fOl'mes dUl'hUlllallslIll' chl'ol1iqlH'.
II Ill' faut pas ]'ouhlil'I' dans 1(' pl'Ollosti' du l .. ail{,I1H'Ill.
III.
011
J('s
li
CAHDJOI'.\TIIIES
V{'CU )ollgL('l11pS, ell lllt-dC' 'il1t',
'lU' ',S
Lhl'I'illaks t;lai(,lll loujolll's
dans lt>s :dl't'ctiolls
0I'g:1l1Î({U
'S du
('(l'UI' ;
SUI'
l'idtl, qU('
'(Juln' indiqu ~es
puis d('s aul(,ul's
�l:'\DIr.AT lO;\S TII(.;I\.\P EUTIQ ES
137
sont venus qui onl déclaré possihl e, sous l'influe nce d'un
trailem ent hydrom iné,'al, la guél'is on de ces mêmes
maladi es. Ces deux opinio ns, aussi formel lement énoncées, me paraiss en L. inacce ptables , parce qu'elle s sont
excess iv'8 dans l'imme nse majori lé des cas au moins,
Le dm1"er des cures therma les chez les cardiaq ues,
admis encore jUS(lU';l ces demit' res années , peut avoir
des com;éq u 'nces quelqu ,fois fùcheu ses pOUl' les malade s .
•Je n'en veux: pour preuve que l'exem ple suivan l. Penune dame IllP condui sit sa
dant la s'lison del'ni.~r,
mIr, ll'ès l'huma lisanle , alleinLP (l'illsullisancC' mill'ale
bien compe nsée, el me fil le l'écil suivan t : Deu'ans aupara vant, ,11, d "ait accom pagner à Bourbo n sa
jeune' l1lalade qui m'l'lai l adress ée par un confrèr e, ;vIais.
bain, dans h's
'0111111(' clip avail enlcnd u dire quc lout
maladi ps du C<CU!', pouvai l amene r la mOl't suhitl', l'Ile
li sui"re 'C' cOlHwiL Dans l'inlen alll',
s'était hil'll g:lI'd{~
la maladt , {'ul UIll' cl'ise ch l'hllnwLislllc :lI'licul ail'c aigu,
avpc ll'Ouhll's roncliolUH'ls ':ll'diaq ues, cL le I1ll'd('cin qui
la vil l'n ce mOIlH'ul, S:IllS (,()IlIJaÎll'l' l'opinio ll du IH'('-
mi!'I', l'adl'ps sa il nOlll'b on-Lall (.',' :lVCC un mol pOlll' moi.
'l'd's (;bl'alll(;{) pal' ('C 110\1"l'1 nvis cOllforl11P au PI'Clllicl',
l'Ill' SP dl'cida il \ cnil', ('[ Ilon S:lns ('lIIolion me l'acon la
cOl11biplI gl'and( 's élaiplll S('S ill(lUit:tucl('s; IlHlis, ajouta .
l-(,Ih', vous Il' dOlll\('I'PZ pas dc b:till il ma fille, ('al' je
snis «u'aya nl une lésioll ('al'dia qw', clll' poul'l'n il StlCCOI1 1llliCll , lui fis
],('1' sllhitel lH'lll. ,k la l'Hc;slll'ai dl' l110n
COll1pl'pllcll'1' qU'l'ill' Nail Yl'nul' ici, sur[ou t dans }p {'as
jltll'liclIli('I', pOUl' Pl'l'lHII'(' des bains, cl lui promis , hipll
qut' Il 'a,' anl au '\IIH' inCjuil'lndl', dl' IllC l('llil' il [ll'O\im ilé
�1:18
BOl'1l flOX-LA 'GY
pendant ks pl'cmie,'s bain:;. Le bain, comme d'ordinail'l',
fut pris sans incident; lcs suivants, très bien tolérés; au
bout de quatl'c ou in,!, ils dl'venHient agl'éahlcs el la
jeune fil Il, fit un(' CUI'e compll>le, sans le moindre
malaise et dans de bonnes condilions.
))\111 uull'c cMé, la }1f(!tention de guérit' aux cau
mill('I'a] 'S des h'sions cHnliHC[ues conslilU/:cs esl UIH'
hérpsip anatomiquc, une l'ITeUl' cliniqlH'. C( Il l'sl nécessaire (1(' melll'e Il's c1l0';('.s au poinl ,t d> dénoncer l'el'['CUI' d(' (,l ux <[ui, il la poursuit!' d(' la disparition ou de
l'alll'iluation d'un souille valvulnil'l" onl l't'cher 'h' la
!L a (lil'lu('
pll'rrl' philosophall' dl' ln cal'dioh~p
imprudl'Illlllent t!ps (( gnéri<,;olls
(le lllaladil's dn cu'ur
l'Il <[uPlC[tWS sl'll1aim's ou ('Il lJlIl'lqtl\'s Illois. P"dpl' ainsi,
1'"isOIlIWJ' dl' la sol'!e, :dlil'llH'1' I(tIl' l'ingl'slioll d'un' l'au
I[UP)çOllqlll', llIilH'l'nk Olt non, dissotlt Ill,' HI!;I'ieuSl'lI1pIll
dl's l''\sudals \ al\'ulnil'es el des sC'!(!ros('s al'l('I'il'lll'S, ("est
1'1'0 III d 11'(' plus qu'oll Ill' (ll'ut. l 'nil', c't'st :lIIIIOlll'('I' k
plus SOtl\'('lll 1I1l1' ('hm;l' ill1possible, ("psl COl1lp('oll1plln'
la I\Il'i Il l'li ('(' des eausps, ('"<'st s(' 1'l'IH[rl' coupahll' d'Hile
g'l'andl' l'J'J'l'Ul' lh('J':IJll'utiqut', cl <'l'Ile-ci lIaîl, ('Ollllll('
PI'(·sCJuP toujours, d\,,1I' 011 dl' plusi('U1's l'('l'mll'S dl' diag'noslie. " ( 1II' t:If\IIIl. )
Cps n;Sl'I'WS f:lill-s, lïdt'·(' l':ltiolllH'llp qu'on doil H\O'"
l'l qui psL g'l'I1l-I'HI('lIl('lIt, 11 l'h('III'l' acllH'lll', :l('(,l'pLt',l' pal'
Ips Illl,d('('ins ('sl qtl(', d:lI\s l'el'laill('s ('()(HlilÎOIlS, UlH' CUJ'l'
Il,' d('olllillll(';d(' pl'ul J'('llll\'(' lie signal(\s sl'niees ('hl'/'. les
('anliaques, HVl'C Il;sioll ol'galliqul' ('Cliistitut',(',
,rI' p;lssl'l':ti l'li l'('\'lll' slIcct'ssi\PllH'lIl, p:11'Illi ]l'S ;lIIliralions d(' HOl\l'!loll-Lallc,' : l'1'lIdol'!/l'dil,. ('/:('('111(', les
)1
�L\DIC.\ 1'10\l'i 'l'HÉli \l'EI'TII)1 El'i
card iOjJal Il i e,~
1 ~9
l'alvlIla i l'(,S hit'/I rOfll!)(' 1181:es, 1cs cf/rd iojla-
Ihics N!lI'1I1ail'l'S
{lU
dl:/JlI! dé II! d(:(,()/J/}I(,/lsation nu ('II
h.'lpo8,IJstolit· cL
h'l'i
('af'(IÎfJ/lflflti('s (o!l('fionJ/('IlI's, d
je
sigoalel'<li, chemin faisant, les con/re-indicatil)/ls,
A, Ll'S
E~
('1)<10<:H l,di t po.,
nOCAH DITE HI~CEl'T
sonl lOUjOlll'S cl 'ol'igi Ilt' infeeLil'uM' ou
lO\.iquc, </ut' l'cndol'(1I'([e soit pl'imiliYClTIcnt aLL 'inl IHU'
l'ag 'nl micl'Obi('n ou sn to,int', ou qu'il le soiL Sl' ondail'l'llll' Il 1, il til1'~
de complication, CliniqtH'nH'lll, il (l,isle
d('u, vnl'idl;S d'(,Il<!oc:\r'dill' : ['(,/ldoct/rdifl' În(f'I'fÎf'lIse
cl 1'('/11Ir)('/Irdi{f' ÎII/i·ctic·IW·, ÎII(('c!;U!lf' , IIlI/fÎ!/IIl',
,~ifl'
CI'S d(,\I' fol'llH's, ('\.l1I~JHm·
dill\;!'l'Illes pal' klll'S
,dhu'l'S diniqul's, l(,lIl' jll'onostic pL IClII's II;sioJls anatol1Jiqu('s, PI'IJ\'('11l (~l'
pl'Oc/uil('s 1 al' )('0., 1I1{'n1('s III iC'l'Cllws ,
dalls dl's conditiolls dilJ'I;I'plllC's, slti\anl 1(' Illo<!(' 1'1;:\('tioJlJlI'l dl' ('h:lqlll' Ill:t!ac!(', Pal' ('llllsl;qu('lIl, si ]'(;Iiolog'i·
pl'l'Ull'l pns loUjOlll's dl' 11'0., difJ'PI'( l1<'i('l', la nalul'(' des
1('sioJls, a II {'onll':1 i 1'(', 1(' IH'I'J1H't Loujoll l'S, L('s (,lldOC:II'-
Il('
dih's sil/lldl's sont dps l'IHlo(,:lI'dill'S Ili,~/01's
".'ant unI'
tI'IHI:lIlC(' a ]'oqj<1Jlisatiol1 1'1 il /a fOl'lllalion dl' 1issu s('/pl'PU ; Jc.s :tUII'('S, :III {,ollll'aiJ'(', SOJ1l (,ollslilul-PS pal' d('s
Inasses fl'ial>ks, lIlollc's, dl' rilll'iu(' d(;sintl;g-J'(;l', l)T'oduisanl d('s u/(,(;l':\liolls pl dl's Y('gd:tlions salis C('S!';(' PIlII'aîI}(;('S p:II' Il' ('oul'alll s:lJIg'llill et (Joilll cil' d("parl (L'l'lIllloli(·s lIIi('l'ohiplll1\'S, Suivanl 1:1 ('(lIll)HII'aisoll pittol'l'squc
d!' F, \\'11> \1., l'UIH' ('·diril' SUI' Il' l'OC, l':lutl'I' SlIl' Je. Sil 1>1 ';
l'UI1\' ('st hl"lIiglll' pt Il(' l"issl' li sa suil!' qU'tlill' illfir-
�1" ()
milé, une lésion cn!'diaquc indé16bil ; l'auLre esL malignl'.
inl' ctanle, rapidement et tOlljOUl'S mortelle.
Seule, l'endocardite simple nous intéress , On la r ncontre comme complicalion de quatre maladies principales: le rh Il IIwLisme a.rt i('u["i,.e aigll, la c/wr(:(', ln .çcw'üllilw, la fièvre typllOi'(/e; l·s aUll'l'S élals inf cli ux. :
él'ysipi.·l , blclll101'rhagil', l'CJug'cole, seplic(;rni('s, le.,
donnanllieu le plus souvenl il des (>nclocardill's maligll(,s.
1" /)f/IIS lI' ,.IUlllutlÎsllle articulaire air/II, on sail,
depuis I('s mémol'ahks ll'avau Il, BOUILL,\VIl, <[li dansla fol'llH' "igui.;, violplüt', g('nl-l'ulisl-p, la coïncidence cI'un~
périe<ll'(lil(' ou d'lIlH' l'ndo('(\I'(lilp esl la ('('gl, la loi pL
la UOl1 -coï neidt'llcl' psl 1'('\.cC'[)lioll; <[Ul' dans la fOI'llH'
subaiguI;, 1{'g'('I'l', [Hll'lil'lk, il]>: (,l'liqlH', la llol1-coïn('i dl'ne' ('st la 1'('14'11', el la 'oïllcim'll ' J'('x('pplion. L(·
sil'W' dl' (' 'IlP ('ndoc(lnlitc psl cI'()l'(lillain' au C<l'1I1' gaU(·lw
pt il la \':d\'ulP mil l'ale.
,'i la loi d(' Bill ILL Il ' !) SI' '1;l'ifip 1(' plus sou\,('lll el\(·1.
h's adllili s, il JI 'l' ll ('sI pas dl' fl\(~nH'
pOUl' ]'1'lI 1':1l\1 , ('hpl'.
[l''Iud Il's 'o l1lpli('aliolls l':ll'diaqul's du ..J\lIlllalislIH' Il('
nll-I'ill'1I1 pas sPll!l'IlH'lIl d':dlÎn'r l'allPlIlioll pal' la .fl'':: <[\lPIICI', llIalS aussi l'l !, ul'louL [1:11' la gl'a ilt·. (:'('sL qUI'
Il- rlrulll:tlisllll' ild'ilillill' :1 Il!'s c:ll'a('!i'I'l's (·[inÎqu!'s sp{'III ('11 \JID insis'Îau ,SUl' [l'squpls ('1I1'Ol'(' "('('('1111lH'1I1 ~I.
lait: il Il ':llkilll <JIll' l>l'lI dl' joinlul'I'S, a lllH' dUl'(:e
':plrl"III('I'\', UII npl'Hl'l'il 1';1)1'111' li I)('ill(' s(·lIsihh·, UIH' l'aihll'
n::tclioll illllallllllaloin', lllll' 1'0 u g!'tl l' jll:l'ÎHl'li('ulaÎl'l'
IH'I'sCjll' illnppl'; ·iallll', dl's <loUll'lIl'S l'lIgnc('s 'llll'U vivl's.
Il :t 1Il\(' Il' 1)\;rl(,:II'<I\', b('Hm'oup plus sotnl'1I1 l·t plus
Sl'IWUS('lII
'Ill InUl'hl'
«tH'
dalls lin ùg<' plus [lYHllel-. Il
�l:'1lnC.\1'IO:'l5 TlIÉnAPEl TIQUES
lU
détcrmine enü n eeUt' !Jttllcttrd il(>, où péJ'ical'(le, endocarde
cl myocarde sonl ü la fois.:tlteinls.
Pm-fois, l'hél"dil(> J'huillalismair peul se manifr5lel'
<:hcz l'rllfanl pal' llllP. endocal'llil" en l'absenc' cle tout,
man ifestalion arliculail'c, ainsi que CIII·;.\DLECl :M. II [CIl \ lU)
de
n onl ol>sel'\'(> des cas; c qui faisait dil'c à \'~ : IL,
Lyo11 , « que les pal'C'Jüs l'Inllnalisanls onl flliL ll'ur ' llclo<:lIl'diLe dalls le C!..t'Ut' de' lem enfanl, mais ap"l>s la naissan 'P ».
L· plus souvent, c'esL (lans la pl'{>mièn' CI'ISI' l'humatismale, du 1:;- au 20"jou,' !le la maladie, qu'a pparaissenl
]('S Lroubles n'vélall'ul's de l'cndocardite.
Enfin, si les pl' 'lllii>l'l's cl'ises n'ont am n{; aUCUJl\'
(;olllplieaLioll, « les jl'UlH'S rhumalisants n't>Il sonl pas
lIloins SallS 'csse 1l1l'lIacés, el s'ils ," l;dwppPJll dans la
}lI' mii'l'e ou la SI'('OIl(k altaque rhumatismale , ils sl'l'Onl
JlJ'ohabIPIlll'lll, sillon l'C'daiIH'1Il ni allpinls dalls une n'cidin' ulléJ'iplIl'l'. » Il. HOlol .ll. ) I. 'e \IH ~ ril'I1{
mOlllJ'l' en
(>'rd lju' jusqu'ü l'i\g-l' dl' :10 Il :H; nlls, It' l'hUIllHlisi1nl
('sl tIlt'na('l; Il' all'l'diolls \a 1ndairl's d \1 l'II'UI'.
~I)
/)11118 lit ('/'o!'(:(', Il'S ('omplicatiolls l'Ildoc:lJ'c1iqLH'S
"out ('tlI~1nH
fd'quel1ll's , ('al' ('Ile l'sl ordill:lil'I'Il11'Jll
pn·'('(·d(.(' d'ulIl' Ill:lladil' illrl'clil'uSI', !'l parmi Cl'S inr(,clions, la plus clloJ'pig-(, Jl(, ('sI 1(' rlnllllalisJI1P. C ~1 \111' \\. )
l)'"illl'III's, \\'1 ILL 1 dl'('!aJ'1' que la choJ'(;(' 11(' frapp!' le
C<t'lll' CJu'a la (',"('U)' dl' SOli o)'ig-iJlI' rhllmalisl1l:dp.
:1" /)aos III 81',,!'lillilll', l'l'Il<!ocardilp ('st n'lat i, ('lIlent
l'al'!.:: LullM Oll la ,oil apP;\I':IÎIJ'I' <'11('1 dps 1'llUlllalis:lIlls
1 \\
1.111.,
'/'r;ulé dt' [lill/lII/o!Jie
1 f/ril
II/il,', 1sn",
�BI tl'IIBOJl i-L,\l\C\
142
l'occas ion d'une scarlat ine la fi0Vl'C rruptiv c
jouanl vis-il-v is du rhuma lisme lc rtllp de CHUSt' excitante (PErim ); lanL(il au conlrai t,p, l'cndoc :u'ditc csl duc
il un infecti on hanalc , sll'cpLo cocciqu p le plus souven l,
\'l'tuS, il
au cours de la scal'lal inc, cl clIc peul êll'c plasliq ue ou
ulcél'O-Y ég-<' ta Il le,
1" /)f/IIS la fièl'/," typhoï de, l'endoc nnlile simple esl
(lue fl'éqllc111nH'nl aLL to ines lIliCl'o hiennl's , cl (, l'Ilc
une allure subnig ul: ou chroni que Pl donnc lil'u
COllSI: culi\('lll 'Ill ü (les lt,"sions d'orifiC l's ( insufTI sanc'
mitrale , l'éll'éci ssl'llH' nl ('l. insu(li sance aorliqu l'). C 'S
fails sonl plus l'al'L'S qu'on J'a imngin é, l'l 1'<1\ ('nir cardiaque dps dothil'l ll'nlél'i qUl's a l:ll: l'nusSl'JlH'lll assomb ri
jll'('11l1
pal' qudqtu 's Hutl'lll'S. " ( Ill Cil \11Il. ) Cl' qui d0111in • dans
c<'ll\' llltd:ldi l', c't'sl sul'lou t l'aLLl'inll' podé' il la 1lI11sell1;1 lu l'l'
c'lI'<lia qup .
silllpl' , d'ol'ig- in' l'hu lIIali ... l1lé111' ou d'origi m: lllicroh iL'nnl', nettl'Ill l'Ill (':ll'at'l{!l'is("I' d il \'il'Ir!l'I1CI: raibl!', l'sl UIIl' ('II()o(' al'dill' j/l/islil{ lu';
1
:1\ l'e l 'll(,III' ('.sl 1·.rS/ltli /fil '(' silll/Ji(' nu j)f'()Ii/( :/'ati/ (',
• tl/llfO/H Îr{IU·//l l·"I, l 'l
dall('('
il l'oq.~
nd()eal'i~
· alison.
gr.w t!:tfi / 1(', ('Ill' ('sI ('ollsl II UI'(' pal'
llIH'
l'Olig-I'tU' cl('
l '''Ildoc ardc Il 'abord, pllis pal' dl's gl'anul n 1ions fOl'llll'CS
par \llll' prolif("l'al ion du lissu \ al vlllai l'l' , avl'c d(;pfÎl d('
fibrilll' ; il c('111' Jll-rlod e, la g-ll<;,'isOll (:ol1lpl '.ll' esl (JOSSI"!"
assl'1. fréqul'l Il!' ehl'!. ['l'lIran l d'aprl's Cad,'l dl'
pl lIH~1'
L('s produi ls inflalll lllatoil' l's subiss( 'nl la
dl;gt"IH;I'('S(;I'11C" g'l':lllu! o-g'l'ais sl'\lse Pl (tispal 'nisscn ls:tns
i nl1 U('lle,' lIlt (;ri('ur'(' Slll' ho j('U des val vulvs.
A h (Jlacl' /Jl'IJli// :/'i/li/ll', au cOllll',lil'p, « les "mnlll aG .\SSIUlI ' III',
�)l'imCAT lO'\S TlI(mAP EUTIQU ES
Lions sont consLi luées par du lissu embry onnair e (lui
infiltre il lelU's bascs la couche des cellule s plate de
l'endoc al'de sur une 'lendu\ ' el une prl)fon deur val'Ïab les,
C'est dans ceUl' couche <{ue s' irecLm~
la prolifé raLion cellulail' dOlll on consla le l 'accen Lualion progl'l' ssi n', cn
allant des pal'Lies sailles \l'l'S les foyers inflamm aLoires ,
Ln délimi lalion du pl'OCPS SUS ne sc l'ail pas nellem ent
il la p ~l'iphé(
cL, sam; doule, les g'lolml 'S hlanc" issus
des capilla it'es pal' diapéd èse concou rent pour UIH' pal't
il la néofor malion cellula ire. Dans celle fol'llll', les c('llull'" cmbry onnair cs l~voucI
vers la ll'Hllsl' ormalÎo ll
conjonc live d, dl'S IOI's, un lissu nouvca u St· ll'ouvC' ('011sli!ué, qui lt'nd 11 deycni l' fibreux . C'esl llll ! issu de eic(llriee ,
dl;SOl'J lla is
illdélt'b ilt·, Ll'S V(;g(' LaI ions dUI'('s.
opaque s, sltupla nl('llL SUl' un tissu indu!"· Ili-n\(~'
; ]Ps
cordag es lendin eux, (>paissis, l'igitles , subiss ent d('s
1l1Oclificaliolls pal'al\( ·lcs, >1 (,\nd,'" 1>)>;1'1'1' l,)
UIH' fois (,ol1slil ul'(', J'altéra tion d'ol'ific e suiL pl'l'sqUl'
!oujoul's falall'll It'lll un\! lIIal'c'" Jll'og,'c ssivl'. LI' l'pIOUI'
il l'inllgl 'ilù du .il·U des valvule s ('sl (' cppLio nllcl; la
lésion vnlvuln il'c ('st indt'-léhil(> : Il 1ll111adt' ('st conclnl lllll'
il cl '\(> Ili!' un ('(\l'dia<JUl·. Lcs \'alv('<; indul't'-cs, souüt'-e s
('nl!'\! ell(·s, st' r('(I'(WIClll, (l'où déf'ol'Il lalioll pCl'mal H'n(t'
dl' l'orifice aUpin! . Cdlt' ('ndoc,l I'(litt' sel ; 1'l·t\Sl' , sucn;d anl
sOll\('n L il un jlI'OCl'S SUS aig-u, dans qudqll t's l'as ('l'pendant chl'Oniqu(' <l 'e llll>ll;l', l'St JlI' 'fiqU(' loujou n; la caus('
d(·s Il:sions "al ntlail" s du Ctl'UI'.
Annoll (' \, pH [' des phl:nOI1\('lleS d .(:l'él his/IIc clin! ÙU/ (1(' 1
�Jill,
1l0GlUJOX-L \1'ICY
ne s'accompagnant de clouleu/' que s'il coexisle de la
pél'ical'dile, de dyspnée <[ue si le myocarde ('st louché,
r endoc[l l'di le
se révèle d'ordinaire par des pa.lpital ions
el de la tac/iycal'llie. Peu de l'enseigne-
~1r,IJthflies
menls à lirer de l'éLude du pouls, de la palpa lion el
cl la percussion, sauf cependanl rl1 cas de dilaLalion aigu(; du C<l'UI·. (IJJo:\scuJ::1\. ) :\1ais, comnl(' 1 fail
l'cmarque!' M. IIl 'Cl1 \11Il, ct'll dilaLaLioll aig'ui.; dn CICUI'
peuL sUI'venil' dans 1(' (,01U'S du rhumatisme el d('s lllula<lie:, infedipuses, en l'absence de loule l'lllloc;l1'Clilc ou
m(~Jlc
myocarùiLe,
A 1'ausculla lion, on [ll'rç'oi l un nssoul'diss('I1H.'1l L des
modificalion dl' lI'lU' lilllbl'C, b/'uit
(i{('inl, /)/'uil (f{('inl et dl/l', IJI'u;/ rlu/', ( POT\!\ l, ) Plus
bl'uils du CU'lll',
lllH'
1:,,'(\ S('tJ!l'llH' Il l, si la l\\sioll s'organisp, on découvrira
l'l'xisll'l1('(, <1(' hl'\Iits dl' souille orgnni<[tH' ,
COJllIIH' il ('sl ('ss('nliei dl' su, oil' illkl'pn." Lel' la "dpul'
des hl'Ui ls P('I'\,llS au (,Oll!'S dl' 1'Pllc!ocard i l(' aiglli;, HYCC
11, 111 '111 \1\1), .il' dil':li: (( Il., a <I('s ('IIr!ocal'(liles qui ne
tra<llli'il'Ilt [l('IJ(lalll Il'111' ('"olulioll <IIH' pal' I(,s Illodi
lil'Iltiolls <1(' lill\!JI'I', pnl' l'assourdlssPIIH'l\l dpI' bruits
\'al\'ul:lil'I's, Pl ('1' sonl Cl'lll's qui onl le pills <II' 1l'Il c1alll' '
il s(' t('l'Ill i)H'I' p:II' la g'uI\I'iSOJl ( l'l'still/llf) Ill! illll'!Jl'lIlil J.
Lorsqll'uu soufT1(' val \ ul"il'p nppH)'aÎI au COlll's d\lI(~
maladip, COIl\Il\!' 1(, l'h 1I111alisllH', ou kl-i ('om plic:d ions
!'il'
l'lldo(':mIÎcl'll'S sonl IOUjolll's il c/'aÎnd)'(' l'l il 1'('('h(')'('b!'I',
Il' ('liJlÎ('icll doil avoil' ('ollslaJlllll(,1l1
pr(~scIlL'
11's tj'ois ('ir('ollslall('('s sui, :Inlps:
l. 1',,1
\1\ ,
HlLr/or;u',lil,' ,.h"/li~I'
lIiYllii , IMI:\,
il l'l'spril,
�lift.
nOl' IIBO:\-L \:\CY
ne s'accom pagnan t de dOl/leur que s'il coexist e de la
pél'ica nlite, de dyspné e que si 1(' myoca rde est louché ,
)'cndocrll'<lite se révèle d 'ol'dinai!'C' pa l' des }JaIlli tafiol1.'l
nC'<1!'ylhl llù'nl1(' s el d· la l{/('!zyc a,n/Îe, Peu (1C' l'enseig
menLs à tin'l' dl' l'élude du pouls, dt' la palpati on el
cas cie dilalnIllPIllC de la pel'cus sion, sauf cepend ant en
lion aigut' du cœur, (111.:\5CII":\. ) :\lais, comme le fait
dilaLal ion aigut· dn ('!t'lU'
l'emal'q uel' M. IIrCII.\I\Il, cell
peul surven ir ùans le ('ours du rhuma lisme pl d('s mala<lies illf'('clicuses, en l'absen ce Il· loule l'IHlo 'ardil' ou
Ill'yoca l'cl i Le,
.\ l'auscu llalioll , on p(,,\'oit un <lssolll'dissl'IlIenl cl('s
hl'uits (lu CU'Ul', Ull(' modifi ca[ioll cil' h'ul' [imbre , h,.uÎt
Plus
(:feÎI1I, hl'uÎf (:I('Înl ('1 (/111', hl'uif du,., (l'ol' \!:\ l, )
lal'd Sl'lr!(,I11('l1l, si la jf"siol1 s'ol'gan is(', 011 déc/Hl \rira
J'n:is[I'Il(,(, dl' /)l'l1ils df' souflk ()rg.llli Jll<'.
la v;d(·ul'
COIllIlH ' i/ l'st ('sS('I1[I('1 de savoir illtl'q)l,(;t(·),
dl's hl'uils IH'I\'U5 :tu l'ours d(' l'('IHlo(':lI'dil(' aigu!', avec
Il.'' a ((('s (,lIdocHl'diles qui IlP
M. 111 ' (11\110, je dir<li:
pal' Il's modi
SI' Il'aduis ('nl /)('IHlalll ll'tlr ('yoluli oll <Jw'
Ji('aliolls dl' tillllll'f', pal' l'assoll rdissPI ll('lll d('s hruils
plus dl' [l'lldnll ,.
\'<11\ lI/ail'l's, p( ('f' sonl c(·llPs CJlIi 0111 Il'
(1
1('I'milll'l' 1"'" la "1I("risoJl l'('slillll i(J luI il/fl'Url / III ) ,
Lorsqu 'ul\ souf1lt' valnrla il'l' llpp:II'aÎL au ('OUI'S d'ull('
(,Ol1lplil':tliolls
111<11,,11[(', C()11 1Ill(' /1' l'lrulllnlisJlH', oil /('5
l'lIdoC':lrdJ(Jll('S sonl loujolll 's tl t'J'ailldl '(' ('1 il 1'(,l'!t('1' ('!t('1',
J(' ('lilli('i('11 doit n\'()ir ('Olls[anlllH'ul pl'(;s(!IlIl's il 1't'spriL,
ri
l'l'
Il's
tl'Ois l'il'l'OIlSlal1('('s sui\':In lps:
�I~D[C
i \T!ONS
1"h>.-
l'nÉRA PELTIQ1 ' "S
1 0 Le souflle a succédé aux mocli/icalions de timhre
dcs bI'Uils du Cl.eur, il esl r xpressioll d'une ph as plus
avancée dc l'endocardile>. A cc dpgl'è, l'endocal'llilc peul
'ncore gllé/'il', quoique moins fl'éclucmnwnl, cl l'on cite
surloul chez les en fan ls des sourtks \ alyulail'C's de
nalm'e o/'gallique ayant persisll' un mois, un an ou d ux
ans apl'\s l'altac[ul' rhumatismale, pl ay:ull disp:ll'U soil
spontanément, soiL par l'intel'vention thél'apeuliqu('.
2 0 Le soulïle valvulair(', ml~n1('
pr6cocc, peut êlre dû
~l
L'endoctmlite pal'il;lale, il celle
des valvules; Il traùuit un (~ta
muscles tensPUI'S
d'insuffisance vah ulail'c
dl'S
f'onctiol1lwllp qui a ulle tendance il disparaîlre.
:1° Dans le cours du rhumalisme ou de toull' nulI'c
maladie infccli US', un bnlil de souff! , plus p/'écoc'
qu' tal'dif, non pl'éc('dé pal' les modilicalil)[lS d{' limbl'c
d('s bl'uils cl u C(l'Ul', a v' dps ('a/':tcU'/'l'S ptlf'licul icl's,
Il' tl'uduit ('n aucune f:\(;on l'exislpllcc (l'une Cil (!oc(lJ'(lit '
pa/'i 'tal cl \alvulai1'l', pt il apptlrlienl 11 1:1 cla'l'lc dl's
hruits ano/g:lfli(lU 's, ' ll'nC:l/'diaqucs ou cal'dio-pullllonail'cs
CCl> noli1~
t.'liolofriC[ues, analomiques pt cliniques
(>l;ml [los '('s, j'abo['(l(' la qu slion du ll'aill'lllplll hydl'Ominl'r,d de l\'ndocanlile l'l(ceIlL(', Pl loul spt.'einh'llH'lll
d(' l'plldocardiL(' 1'lllllllalislllélk. ,'i c1alls h' COUI'S du
1).
1'l1l1fllalisme, sUl'toul ciiez l'enfalll, l'emploi llll'lho<liqUl' du snliü,) lall' de SOllcll' , médicnflH'lll prophylacliCJtH, 111('1'\ ('i lieu', Il 'n pas ('Ill pê ,hé 1\(c)osioll de )\'ndo
ca!'dill', ('O/llflH' la gU('('isoll nbsolul' l'st Cl1l'Orl' jlossiblP,
IIH;nll' spofltall('llH'fll, il l'nuL illl111(;dillt('nl('fll HP/'l'S SOIlfllt'lll'c
l, malnde nu l'('pos,
'l il [laf'!i1' du ll'oisii'llH'
111
�BOl'RIlON- L.\ "CY
ou du ixiëme mOlS après la crise aigué de rhumalisme,
l'ecourir il la cure lhermale.
J'ai déjà ohservé un assez grand nombl'e de jeunes
malades alleints d'endocardite réeenle, et bien que le
ha!:iard de la cliniqup ne m'ail pas permis encore de conslaler de gou 'risons complèles, j'ai oblenu d s résullals
lr&s elleoul'ngeanls >lll'è!:i salisfaisanls. La guérison J'ailleurs n'est possihle que si la lésion analomique n'a pas
dépassé la phase cxsudative, sans al'l'iyer (1 la phase
PI·olif'l'ttlive; mes ohs l'valions coneel'Jlenl des malad s
séricuseIll nt alleinls, l'omm on peut s' n rendre
comple:
L Il ('Ilr,'lll de Hi nlls ('lIl l'Il IHHO, Il l':ÎW' dl' 10 ailS, un!.' t'iIOI'{'<'
('Ollrs dt' 1a'lul'lk 011 cOllslala 1111 sourn, Illill'al salis doull' ('xll'al'ardillqll(', 1':11 IH\Jï, d'('idi\\' dl' chor(\I·. EII IH\)(), ('l'isl' dl' 1'11l111l1llisllH' ,1I1i(,1II,IÏI'(' SlIl>a'l,.(1I qlli dlll'a jllsqll 'l'll mlli.
'\11 d('IHII dl' ('l'Ill' IIlluqIH', on ('II[t'ndnil :', 1/\ n\ginn SIlS (1 J><'\ i('l1 Ill' 1111 SOllrn(, sysloliqu(' [l'llelll('1I1 Ic)('nlis(o qll'on pOlnail
hl'sill'I' p('IHlanl <[ut'lqul's jVlII'S l'nll'l' 1(' diaglt()sli(' dl' souflk
1'\ll'Ilc'nrdinqll(' 1'[ ('(·Iui dl' SOIlJ11(, Illill'id. 'lnis, [n"'s !l1'1I dl' ll'mps
apl ,j,s, on l'nl('IHlail III pl'Opngalioll (·lns!'Iiqllt· ('[, lin Il \l'il 1'1 'Il
mui, il n\ail 1111 l'oull'1111'1I1 diaslollC!,'" dl' 1'(,In·isl~L
milnd,
./allillis dl' sig-llC's d ' illsllf!isall{'C ('Hl'dillqU(" s"lIf dl' III la{'hyelw
dip a Ill. l'n'mi('l's It'I'I'I'S, lach ·(·nl'di(· qlli a fll('il('lIlc'lll ('I\d(' il dl'u,
fois \ in~1
gnlllll's dl' digilalillc.
LI' IlIltl:1I11' ''l'I'ivc il I\OIlI'lWJl Lalley 1(' Il jllill IR()!J. Enflllll
p:d(', ln's 111111l1V1i, 1c's ('pII\II(,s IOI\1!>nll[l's, Il' d"s vnÎI1('., Il's r10igls
pl Il''' jloig-I1l'ls ('Jl('OJ'(' lIlIllNi('s, douloUI'('IIX, 1t''''''' I'('I1H'lIl (!t'·fol'·
IIII"S. 11'01'1111' dl' [olllll' s)'sli'IIlI' IIlIlSClllllil'('; m/liIlS n\)soluIIIC'nl
1\11
O~Stl1('
•
Ilyspm' I' d'(·ffol'l: lu('hY('/II'r1ic' ln"s jlI'OllOlIl'I'·(· :"lnnl jusqll'il ':l()
011 1:10 plllsalÎol1s, !<I~
Îlll(·l'Jllilll'lIl·l's. Oll l'OIlSlllll' Il's .,i\.:IWs
d ' lIllC' d01l1>11' 1('sÎoII Illill";dl': soulI1(· s 's[oll<l\I!' i, 1" pOlllt!· il 1'1'0"
1'1Ig-lIlioll dorsall' , l'lJult'uH'nl t'l f\'C ~ lIis'(1
jll'ésysloliCfIlI·. PliS
d ' h~
(lOS) l'lolil'. 1 1'1111''< 1l011lWh's, S(IIIS nll>lIl1lill!·.
�L\D ICATlO:-.'S TI~f.\'El·QU,:S
Il s'agi~3L
dOllc (l'une /Hulac/ie mit/'"l!', iwec cyphos!' do/'sa!r·
IIIf/I'/,e l't /'humatislHe JloIYilrlicuiai/',. wbairjll ries doigts, ;1 [end.l/l(·e I!f.(o/'/llitnle.
TrailclIll'/lt. - Baills à :1:;0 dl' Ui millull'S, sui\·j dC' douchc
sous-marine à :lli o dC' ~l milllllrs; :J VCITes d'cau dl' la Hl'Îne.
\Inssng(' ([llOlidiell, suivi d,<'xcI'l'icrs de gYlllnnslifllH' n'spil'aLoirC' mc'tl!odi([\le, mou \C'llwIlL spécinu \. d('s hl'fls ct du thOI'<1:",
\' j'in nI 1t com ha lll'(' l'atrophic dcs ll1uscll'S ('[ "n lli lud(' voù lél' dl'
l'l'nfanl, r("sullal de l'alrophie des 111us('\es p 'riscapulail'ps,
lIppos ('om p l!'l lous les cinq jOli ni.
Ll' Il'nill'mcnl l'st hil'Il supporté; ks JlHlllifpslntiolls l'lHllnalis11I:d('s s':IIJl('IHlpIlL lin 1)('11; l'I'nranl Sl' ticnt plus droil !'l l\;lal
g'l'uc"l'Id 1'..,1 111 'illcul', Illois ]C' CU'ur l'l'stl' stationnait,c; la [:\('hyl'ill'dil' lH'rsistl' a\l'(, des hnllclIl('nts faiIJIl's pL 11111' hypolcllsioJ\
Inanifpsll', il la fin dl' ln ('111'(',
EJl 1!100, 1(' mnlad!' rl'\'il'nl le n jllilll'l, apl'ès avoir passé 1111 hon
hi\,pr, salls aUCUII(' cril>(' l' hllillalil>lll:dl', Son ('(l'III' s ' l'~
lllodifit',
c1n
trl'H l'a\orahlplll('1l1; I('s bOllflll· ... sont pilis ul'ls; la fl'~1"(IC
pon ls l'st moindn' d la 1"lIsioll arlc'I'id l(, pilis (qCH'·l', ,JI' ll'OI1\'t'
l'II ('(kL Il' Ill'til m:dad a\'cc (Ill Iton ("lnl g'c"IIl-nti, l'L unI' nllituc!('
"will '111'('; il il l1loin'l dt' dysPIll"(' d' 'Ifor[ l'l dl' tuchY('ill'dil' (HO il
!Ci plilslIlllllIS il 1" 1I1illllt(· ), .1(' Illi I"'('S('I'IS Il' mi'IllI' [l'ai t('II1(' Il 1 1'1
j' il1 sislp .,1Ir10Ilt SIII ' 1'('\('I'l'i('I' 1lIl"L1lOdiqlll' (.[ 1" HUII'('hl' (11'0!>1'1'ssi"I',
Il('I"lis I,'ois IIIlS, j'Cil ni dl' f"';qll('nl<'s 110\l\I'lll's pal' 0.,011 1I1l;d('
l'in; Il' III:d i\lI(' Il':1 pas l'U dl' 'l'is('s; son ('(t'III' s(' IlIilinliplll l'II hOIl
l' lal <'l Illi lH'l'llwL d\''\('I'('C'I' III1P (Il'Ofessioll [lSSCI 1 )(~lIihc,
SOli
l'lal ('<;1 ... i !tOIl '1"(' rI('I"Ii., I(IOIl, le IIllllad(' Il'n fnil a\l('III1(' ..,;Jisoll
1I1('I'llIill(' ,'1 n'II (II1S ('Il IIl'soili rh' soins,
1 11 l'II l'a Il [ dp 1:1 ails 11 ('11 d(,11
('l'isl':> dl' dl\l Jllllt i:> 11\ (' IIrticlIlairl' aigll, 111111' dalls l' hhl'I' IU()O, 1 illIll'l' ail llwi'l dt' IIHli I(lO I ;
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�148
nocIlO~-L'\"C
somlLC .
ér{'lhiq uc, excilahl p: pouls 11 80 il 90 pal' minute. En
inslIflisa Tlce lIlil,.;lle iJÏI'1! ('()f/lfJellsh'.
Bain pt douclle sous-ma rin ; ('AU d la H i1lC"
TraÎle!ll l'lIl. . Au hout de :j 11 Ü jours, Ic malade l'nit u~
massage
;
('U boisson
dans Ip coude ct Ic poignel droit; on
]lolls!>ép dl' rhulai~nH'
cessc l' 1lI3SS:lfiC (0[ on 'onlillllC Il' Irailplll cntUwr mal.
o
Yl'rs Il' <li"ii'nH' jour, 1(,0., ndiclda lions nc sont plus g'onfl('eS
:1J)I'l's,
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l'l'pris;
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d6flnili les doul('lI1's l'eparais sl'nl, on l'bt ohligé dl' II' suspelld l'l'
H'Jll(,Ut .
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.\ la lin du lrailcnll 'Ill : ('lal g{'Il\-ral lIH'ill('ul', moins cil' dyspnél
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Hll'Il ,IlIX l'0UI110I lS Ili /Ill
�l:'\Dlr..\TlO:'\S Tllf:n.\PF.CTIQt:ES
t49
T/';lill'lHf'1l1. B:lin min(-I'~,
suivi dp douche sous-marinp; pou
<'II hoissoll; mas~('
l'l gymnaslilfu('; marche progressi"e;
"('ginw doux, laclo-v'g('[(\1'iell. Suppo1'le hi('1l SOIl lraitemelll,
lllaigl'il'l1l1 1)('11; mal'ch(' plus facilpffient, sans c1yspl1('e, ni acc('l(-r:1lion cardiaque, \L'('lIfalll ju qtH.'-lil élail roul(' dalls une pPlile
voitur('. ) Hon (-lat gén(-I'al :111 d{'part.
1 Il an npl'('s, son mt"(\pcill 111 't'Il donne de hon n 'S l1ou"l'lIps, ct
1111' dit qu'il a IWSS(\ un bOIl hivl'l' sans rhumalisllH', LI' C<l'UI' sc
('om]lorle hien. J'ni nppl'Îs depuis quc l'élat g('nél'tli ct local
..,'Naienl mailllC'lllls excelll'Ill-,
1-1It' jP11IH' fille dl' Il ans m'pst ndl'Css('c pOlit' ulle elldoctll'(lil'
SlIrve!lUI' 1\ la suile d'ulll' cl'is~
aigui; d .. rhull1atisme,
ViclIl il BOU1'bon-Lall(') II':J ( j;IILI'iI'/' l ,fi 0 l , Enfl1ut gTlllldl',
hi('n dl" l'ioppl'I', ,igOIlI' 'U"I', lIn'(' 1('lldallcC' Il J'embonpoint.
Au {'(l'III', SOUrn(, sysloli![lIL' Il 1:1 poinl(', il propagation donal!' :
-.allS ll'ouhl('s fOl1ctiollllds ni sJIl1ptt)ll1('S dt' dl'('Olllpl'lIsntioll,
1'/'<1111'11/1'111,
Ilain el douch(' SOIlS-IIH1I'il\('; l':lU d(' ln l\(oillt',
Pass(' tll1 hOIl hi\{'r, salll> rhul\Jatisnll'; s't'sl hiell d(" dOPPl'C el
li UII ('x('l'Ilt'lll ('Inl 1-\('II("ml.
Hl'vi(,l1l:'1 BOIII'lJOII Il, I N' ,'Iotit ( Mit. !l('fail III IlIt'lll(' CUI'C' 111('1'IIlalt' salls ill('i(kllls, el quill(' ln slalioll l'II pal'l'ail (-t<ll il tous
(\;-:I1'(Is,
III l'lIfllllt d,' t:l HIIS n l'II Il'Ois :dl('inll's d(' rlllllllHliSIll(' adi(,lIlall'I' :1Îh'lI, J.'(,IIII()(,HI'1I1' parail ,,'a"oil' 1'10 tou('ht', qll'il la ll'oi
Si"'IIH', '1"i fi ("1,; moi liS l1ig-IIi:, m:lis pills tl'l1:II'(' ,
'J'J'illil'III/'"I.
lIain ('1 dOIl('hl' SOIlS-IIII1I'in('; (':Ill ('II hoisson;
IllllSSllgl',
) "11'- pl'lill's 1'0IlS"t"I'S d(' 1'11\1 Ilia 1i'illl1' illlt"I't'ss:\Il1 la h:\Iw!t("
Il' g-('1I011 l'I JI' ('(11111(, d1'l111, 1I("('('HSil('IIL, 11 d('I1\ 1'('llI'is('s, l'illIal1t1oll
(III 111/ISSl1g('. 1.(' ('0'111' s Hl1Jl'I!OI'(' ainsi quI' l'('' lal gt"11 (''l'H 1, t'l, au
<1t"p'II'I, IOllt" l1Ianif,'slalion dOlllolll'l'I1'iI' il displ1l'lI.
(' III' lia 111(' d(' :n ItlIS, IWlll'O arlhrili'lIJ(', ayanl ('li Il'ois gros('st prisp, .111 ('Ollr., d" l11alIIlS('S ('\lsll1nl d("ja dep"i.., lroi.,
1111)1.." d'III11' (,l'i.,(, d(' l'hllll1/1llSI11(' artindain' :lIg11 t'ompliqllt',(·
<l'l'lIdo('ardil(' /111 d,"hlll de /I1al'S 1(lO(), CtlIlll'llt'/iliol1 d(' pl('lId'sil'
1'\ dt' gasll ilp r1I1II1HlllslIlItll', Il1tol(\I'III1('(' JlolIl' It' ..,nl1(')I/1IC'. S('
1"\"1'11' 10:\\ dl ('1 r..;ard(' d(' SOli ('!HIO('ill'llil(' ,"l dOIlIlI<' sOllrn\' il III
Il/h(' ('11111 dO\lltlt, "0\1 fil (' lI1ill'lIl , Ill) (}('III'dl' allllihli,
s,'~p
�150
BOliIlIlO:\-LA:'iCI'
.\tl'ophic musclilail'c dcs mains ct des épaules, Après un séjour
II la l'ampagnt' qui lui fait Ilt'aucoup de hiell, clle, icnl il BourbonLHIll' ,Y :1 ln I1n dc juillet 1\)00,
Cu l't' lu'olong('l' ('[ mod(ln"c; gmnd' améliOl'alion des r\lanifestillions 1'11\IIl1alismaies cl dt' J'('tal dn ccrUl',
,l'conde ut'(' l'II J[lOI, ('galPIIIPnl tl'l'S ravorah)p, lkpuis, )a
maladt' a t'U une gl'o!'s(,ssc qui s'est efTeclUl-l' dans )l'S lI1eilleul'es
conditions t'l snlls J'asln'indl'l' il 1111 repos considél'ahll',
.Je poul'l'llis multiplier crs rxel1lples; (le
tous les fa i ls qtH' j'ui obsen lIS, il r0sulle qu
rl~1d
de
r endocar-
les en/fln/s, coujI/'(:cises du Irailel/wltl
dile rcfCf.'/I{e ,.lllllllflli,w lIlle, sur/ou/ cltr:,
une
~litw
des illdil'fllio/ls
[l'S1''IIS
hydrominéral des (';u,t!i!lfj/les, nlol's qut' les mnladcs sonl
HIl(>miqu
'S,
olll h'urs 1lI11scks l'Il pa l'lit' aln'phi{'s, onl
de' l' 'ssoufflcJlwnt facill', ct qu' h·
d'ulll' illslabilit0 ('xtl~n1,
C(l'Ul'
cl Je ]louIs sonl
aVl'C Iwlll'menl" fl'l\qUl'llls ('l
mal fl'''ppé".
()n p('ul adl'('SSl'l' h's llIalnd 's di's 1(, ll'oisii'll\c Illois
apl'i's IH (in <1\' la ni SI' Hig-ui; d'('ndo('a l'dile, mêlll ' si les
al'liculillillils ,'('s lelll l'nCO!'I' douloU!'l'llSPS.
()n
HulOl'is(' a conseille!' ln
Sl'pll'Jllhn', l'i
CUl'('
Iht'J'lllah'
('Jl
l'sI nH
~ l('
ln ('l'isl' dl' rhUlllillil'llle ('dalp pal' c:ü'lllpi ' ('II juilkt pt
aOlll; ('Hl' "oUVl'lll, l'Ill> Il '('s l pas isol{'(' pt l'Îl'<jUP d(' COIlI
Jll'Olllelll'('
il 1l0UVI'HlI,
pal' son "l'!oUI'
('Il
lriVt'l', 1'{' lal du
'(l'Ill' ,
Dans l'p ndo(,lll'(lil' l'{'(,l'nll': Il' Imill'ml'Ill Ir,\ d 1'0111 ill('
l'al sl'ul l'sl indiqlll'" salls aUCUIH'
udjU\'1II1l'1'
lIl('I'IIj1('U
tique, Jp 1l11l1'Sagl' pouvanl l'l'vl·iIIPI' d 'S doulpul's {\l'licn
lnin's .
Lp bul du tt'nit nwnl ('sI d(, PI'0 1tlllllil' Il's (·nl'nnts
nnll" 111)(' allnqup l'0ssihl' dl' l'IlIlIlIaLisllll' Hl'licul:tiJ'I',
�1;) 1
I:->DICATlO:'iR TIlJ!;IIAPEUTIQUEfl
cause d'une aggrava lion de la lésion cardiaque. En réalité, il donne plus: il remonle l'élat génél'al, permet le
retour Ü l'inlégrité cl f) muscles atrophiés, tonifie le m)'ocardl' comme les aulres muscl s, diminue le lachycardie,
rend le pouls moins inslable et peul, dans erlains cas,
g ut1rir des ndocurdiles exsudali vcs sim pks.
L 'S cas les moins favombles sont ceux dans lesquels
il y a coexislence (l'une Ilsion de l'cndoelll'dc el du p(lricarde. Il y a conll'e-indication fOI'me1l' il la phase aiguë,
de rendo adile, de la prl'ica]'(lill, dl' la myocardile.
B. -
C.\.HDIOP TIIIES YALVl LAlHES BIEN
CO~IP
EI\'SEES
c,tl'Cliopathi('
{no
valvulail'c l'sI
hien
comp nséc ,
Suiyanl 1\>xpl'essioll cOllsacrél', quand
1](, 11 ' délel'Jl1ine
aUCun lrouble fonctionnel nppl'l"('iahl(' cl quI' les sigll s
ph., siqul's sc l'rsumenl il la constatatioll d 'un bnlil dl'
souf'lll', soil d ' insullisal1(,c mil1':dl' , soil dl' I,(,tl'll(' isseIII III mill':d, soit d'illsu!lisHIH'1' aorliqup, iscli(,s ou asso-
ciés, JII1'y a dOIlC, ft
il
Il'y
('l'
1l10llle llt , « <lu ' lllll' I,:s io/l r/'o/'i/iCC';
a pas il PI'O[lI'('JlH' Il 1 parll')' dl' /lut/w!i/' rie cœuI' n.
(lit c 11\1\1), ) L 'hygii'Il(' nlimenlnil'l' l't l'h,)gil'Il(' lhél"l[wuli(llH' onl pOUl' but dl' fain' lolél'l'l' la 1('Rio!1 Pl dl' l'l'Ct!l('t'
illlS'li loin que pos~ibh'
LI dal!' d':I[)p:tI'i lioll deR tlcej(lenls
<[lli t'onslilUl'lll l'ill'luflisancc carcli:tqu('. liell\. que les
11 Il: d i('allll'Jl ls, illuliles ü (' 'l lc plot'jocll', h's 11I'n tiqut,s IIalllt-ail'cs, la 1-(',\ 1l11lHsliqUl' méthodiqul' , il- J'('gillll', sonl
l'apahlcs d'l'!1lt'denil' la hOIllll' Itnl'llWnil' l'Il t l'l' les di, ('1':-;
organ
'S,
dl' tOllilil'r l' "lat gtlll(;rul,
t1'HSS\l1' 'l'
l'illll\!,ï'itt;
�BOUlIlü;>i-LA:\CY
p<ll{aile du l'l>lll, du foie, de la peau, d'enlraîner par là
même une llulrilion meilleure. De plus, la surveillance
à laqu lle sonl soumis les malades de (' Ue calégorie
dans les slations lhermales leur donne J'habilude de se
slll'veiller eL de
S0
i on n'y lraile pas une
soignel'.
lésion pour laquelle on ne peut rien
L qui n'en lraÎne
encore aucun Lrouble, on y soigne le malad
en s' lfor-
(;anl d'éloigner de lui 1'S accidenls ultérieurs qui résulteronl de sa lésion.
« Les lésions valvulail'cs, ulle foi' form les eL parve-
nues
un étal cicalriciel, SUI' lequel rien
LI
sauraiL
11e
pl us a voi l' prise, la lhl'I'a p(>utiquc V(li.nclle, ne pouvant
plus ri<'Il, doit passel' la Illain
l'hygil'Il '. Cc
il
quoi
l'Il
l'hygil'Ilt' l'<.'lllpol'le SUl' les moyens lhérapcutiques, c'cst
('n cela SHI'lout <fuc son (lc'lion, convPllal>h'!IlNll l'l'gléc,
dl'vienl plus l'!licHC'l' ;'t IlH'SUI'l' qu'cil' se pm]ong(' ; lal1dis qUl' ll'0p SOU\l'lll ('Pux-ci ('ptlisent trop l'apid('JUellt la
ou cc qui est plus gl'ave, aceullIul 'Ill kUI's ('!l't'ls
lt~"
lluisihlps, (,t il la longlH' Sl' ll':lnsfol'Ill 'IÜ 'Il d, vél'itabb; poisons.
Il
( POIAI"
La lolPI'Hn 'e dl' la Il~sion
1. )
cô\nliaqlH', el J'illtégl'it; (]('8
<lin'I'sl's fondions Pl des din'I's Ol'g;lIH'S ne s'obtient pas
ln l'l'sislalL('e du 1ll,Y0('al'{[p, pal']P bon fOllC~cul'IW
lioJ1ll('IlH'lll dl' la cilTula1 iOIl p\'li~J<ue,
pal'
Ull
[11 '( Il \1\11 Ollt allin: J'allPlltio(\, «
Illlioll
l,
l '!HI ,
llwis
('11 co l't'
phl:J}OIlH'IH' t l'i's l't'IIlHI'Cjuahll', SUI' [('<[uel Pm
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l,>
Idl(:/IO 11/('11 ('
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r:adaptalion psl ell (,(1\'l de la plus Iwull'
I'. J/lI!1"\/II' "r~
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cIe r ",,,, \
(I(JII('I
(\III"
011,
Pl'i~
) ,
�THÉRAP EUTIQU ES
L\D[CATIO~S
impol'l ance, dans les cardio pathies infanti les smtou t;
dIe p rmet aux organe s de s'harm onisel' avec un fonctionne ment d 'termin é du eœur et de ne pas lui cleman<1er plus qu'il ne pcut donner , Ce mode l'(;acliolllH'l,
physio logiqu e, entreti ent l'c.'CJuilibl'e biolo~minet
gique qui conslit ue la santé, Cet c.'quilibl'e persist e tanl
<ju'un ' iof ction ou uoe intoxic ntion ne vient pas l'e troubler, soit en n;.çissant SUI' le foie, soit en agissa nt SUl'
les reins, Encore ici, l s curéS lherma les ont l'avant age
<le stimul er la Hull'ilion gén('rn le el de mellre les
maladl 's dans les meilleu l'cs 'onditi on pOUl' réngil'
('onlrl' Il's infecti ons el les inloxic ations,
Yoici 1· l'('sumé dl' qupl<llll's obsel'v aliolls d, mnlade s
<lue j'ai suivis il Bourb on-Lan cy:
Ull
"Il llIalad(' d(' :n Il ilS, ll't\ s nl'lhrili que, III'1C 'mlque, ayllnl
de
suill'
la
il
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dysput",(
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IXUI
l'II
Jll'is
ful
x,
'1('l'e gOllll('u
ll,
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Ili
,
: IIi 1lIIIIIII'ia
SIIl'!l1C'IWg(' physiqu t', ,\IICIIIl Hnl(~';dI
Labac,
dt·
(lhus
'lIl,
S('III('1Il
IIi l'bUlllal islIll', ni spt"cifil' ill',
IIl'll(';
' dial'
"icIIl il lIollrhon -Lall('.' l'Il 1XHX, "OIISSIII '(' pl'(~o
J'norll',
d('
ll
dilnl:ilio
sans
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grllllUlt
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clt's sou.., d:n ii'I'('s, l'I't'ssiol l normalt '; pOlils
ni sln"t~io
L
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B:lln pl dout:!w sous " marill(', e:1U d(' la Hl'illC',
10('1\1 slaliol\lI l\il'l',
au dt"pal'l, I~la
t"lal ~I"l1'a
r
Mcdll'u
l',
IIll\Ssag
Ollll'Il('S eu!'('s t'Il IX!'!' t'l ('1\ 1(101, Bon {'Ial il lou,> ('g,\I'lls,
'j'l'ilil/'IIt I'III,
1 11(' I\lfIladt, dl' :!H ,IIlS ayanl Cil plusi('III 'S IIllaqu(' s dl' rhumall'Oublt' s
tisllll' :tl'liC'uln ll'(' nigll, 1111 lorlicol is l'lIU III1l11sl1Ia 1 l'l d('s
('OIIlIH'I1S ;1',
Il lt"l'i liS, pl'('Sl'Jll llil lllll' III..,u!1isall('(' IJlilralt' hi('JI
11\ '(' pnlpilal ioll.
'dlnl]ll(,
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l'I'('·lhi.,II
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ll'ouhll'
d('s
IIlnlgl'l;
slallOlIs
Fil dl'lI\. saISOIlS, 1\101 ('1 1\JO:!, l'l amt"liu!' a S('S Illi1l1ir('
I(',
cllI'dlal]I
lil(;
C'\('ilaili
SOli
dllllll/ili sllJ/ll('s Cil 1I1l'II1l' 1l'IlI]1s qlll'
La lJlle Illltlad' dt, :11 IIIIS, 1It"\To]l alhl', al'lhrillq u(' III'('C Illllllif('s
rhu
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suite
la
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cul,
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llIélril('
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dy!l]lcp
liolls lis '('l'lIll's,
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1l0lJRIlON-LAl'ICY
malism(' articulaire, UDe ('ndocndile ayanl laissé un ,./>lrécisse/I/I'1I1 .nec un peu <l'insr(.~c
aol'iiquC'. Cdl(' lésion lui occasionnn dl'S Cl'i~es
paroxysliqu('s LI ly[l<' allgineux, ('l, une fois, un
I)('u d'cl'di'me aigu du poul11on.
Vi('nl en UsOU 1\ Bourbon-Lnnc)'; fail unl' cure Iwolongt'!'. A cc
1110111('111, sn lésion canliaque ('51 hien c0I11]1('n5ée. Al11t'lioralion
de l'(-lnl f.{én(;ral !'l SlirLoul des phénomènes Ilel'V<'UX .
• ouvcll('s l'ur!';; l'II f !)OO l'l 1002.
lllll' mnlnc1 d' ;ri 1111'; ('ul du rh UllllI li Sllll' ahal'LiculnÎl'l' ,ague,
d 'S né\Talgies facillll's trt's tena' s, cl du dl\ll11nlbme al'licultlil'c
,;uhtligu (deux cl'ises nnl('l'il'ill'es). SOIlITr!' l'ncol'(, cles gelloux el
des pieds, Au co'ur, SOUrn!, syslolicjul' il la poinLe, n pl'OjlagaLion
dorsale, Bonn(' ('ornpl'nsalioll.
l' CUI'e' t !t/'I'III:1 [1' , du 2;; mai IIU IHjuin ]!H)O; grande al1ll'liOI'alion cks 1I1l1l1if('slaliolls r1l1ll11alisIlWI('s ('tlH'I'\l'u,.,es,
2' /'111'" II/I'I'TI/,ïll', du ~; juill au 2H juin JOOI, La malade Il pas!;l'
UII hon hivl'l', snllS <loult'urs tl'Op 'Iiguh; grande a('('Hllllip des
11(" l'iligies fncialt's, C"'III' l'Il hall (-lai
l 'Il m:dadl' dl' 1:1 ails vil'1I1!, BOIIl'hllll-Lallc,v il' :1 noOt 1\101 .
•\ ('II pllisiplIl''' l'l'isps dl' l'hUIlWlisIlW, qui olll d('tl'l'lIlilll" llllC
l'IIdlH'HI'dill', Enralll ll'l's gl'llnd, a Ihol'II\ ('ll'oil 1'111110111"1\ l',H(,;
1/'1'''' n 'nell\, 1I'l's iJ11I11'cssiollnnhle, AUC'IIIH' aplitlldc pOlll'h' 11'11 '
,ad illl('III,('LtI('J; clt\pn'ssion 11\'1'1'1''''''(' jll'OfOlld!',
.\11 CIt'III', "oufll(' s,,'sloliqllt' ('Il jd dl' '''IH'III, i, propagalioll
clol' nit'; /111('1111 1I'0llhll' ,isd'ml; dysl"II"I' d'l'fTo,.L l'l pnJpil/lliolls, aullllli 1"'O"O'pH'·"S 1'''1' l'I;lIIolio/l '111(' (1111' l'I'llol'1. CO'III' ('X,'I
lahll' ; 1'0IlJ ... no 1 O:j Soufl'n' ('II('O\'(' cl" S('S Illflnirl'sllllÎOIlt; ,.hll
IlW 11",111 a !t's ; g1'1I01l\ l'0llfll's l'l clouloill'I'II\,
'J'l'ait,'/I/"llt, Il,1Ï1I ri :1:;", d(' ;?() lIlillul".." lIivi dl' dOIl( hl' SOIlS'
IIlHI'ill(' 1, :lIi", cil' :', IIlillllLl's, Entl ('II l!Oi'i'''HI, I1I1ISSII",1' pl K\I1I1H1S
ti'llll' n'~li"
l.'t'lIl'lIol sUI'I'0I'I<' hil'II 1'0011 tl'il i 11'111('11 1 ; il a
'1111'1'1111' n~,
l'il cI(,.., 1I01I1I'''I'i'1 /III d,:hul ; .il' cOllseill,' 1\ la flllllilIl' cil'
l'(' lt'I' l'OUI' 11' sun l'tlll'l' l'l h' .. oigll("', Ali dl',p" 1'1 , lIIt'illl'ul' ,"Inl
1:\1\III"lill; (''''UI' IIlOillS l', ('ilal)II'; SOlllllll'il ('\('('111'111.
Fait l'l'nd.l/l1 l'hi, l'l' tl/II' l'I'IS(' dl' 1IIIIIIlHli"JIII' qlli n'Il IlUC'lIlll'
illlliH'Il('P l'ilchl'lIs(' "III' J't"lnl clu C'If'Ul', Cl'Illi-ci l'(s~
cnlllll';
t-ouflll' /II'I l'l l,i"11 IIC('('IIII1{': HIIC'II11 tl'ollhl" 1'I\lIill, h ll'illiqu(' ou
l'UllllollaÎn',
�Ret'ien/ll' 13jllilil'l 1902. Plus de manifcslaliolls cloulourcusps;
élal gl'né,'al I.'l rIal local tri's bons. L'cnfanl Il grandi pl ~;'csl
bicn
dl·\'eloppé. lkslc bClll 1\ Bourboll ; son ('lal dc déjll'cs:sioll Ill'ncUSC
a llispflru. F:lil un lraill'l11cnL dHIlS dc honnes conditions, snns
nucun illcidenl, pl quill!' la slalion n\l'C beaucoup plus d'aptilude à la 111archl' cl an tl'ô\yail inll'lll'cluci.
l ' Il malndc de 30 ans, l\ la suile d'mit' IOllgu' cl s('l'iC'usc olln!]uc
dl' l'humnlisllH' lll'ticulnil'l' aigu, dalanl dt' :1 ans, l'ul UIlI' doubl('
lésion d'insulTisance mill'nll' l'l (]'insuffisllI1l'C' norliqur, hipll ('0111l'l'llS IC's. ]] lil t!C'ux Cll"l'S à Bourbon-tanc;), l'Il 1 tlO 1 l'l H102.
Améliol'atioll llolalJle cie l'l'Ial l4én 1,~.
t 1lC' malade dl' 11 ans n NlI Jll'isC', Il' 10 mui 1!Hl!l, d'ulle cl'isp
,iol('nl(' dl' l'hul1latibllll' artit'ulail'c, accompaglllle cie nh'l'(' t'l cie
mm!:\ cI(' li'l . Au bout dl' d('l" jou,'s, les Ilwllifl'stnliol\s ill'ticuIni,'(·s Ollt COIl1I1lI'IlCr; p"is hl' sont drl'oul('l'S pJ'ogl'rssi\ l'mCIlL
tOlllps Il" l'oll1plieatiolls visecl,'al('s, trouh]"s g'lslri<fucs, C'llclocl\l'dill', pél'lcal'dlt(·, pl\,\I1'(·<.;i(· 11 ('pl\nC'llL'nH'nl, rhorl'(' rhumalismal'
qui a dur(' ulle dillline dl' jOllrs , Cpt l·tot s'pst pl'olongl; phlS'l'IIl'S
mois, apl"'.s quoi la moladl' a l'('pris SOli ll'in! alll(ll'irlll', SOli d{'\'('l'l'ndalll l'hive", l'Ill' 1\ l'U d('u\
10PI)('I1I('nt lIIuSrUhlil'(' l'dip(I~
p('[il,'<; l'I'i'o('s, d0111 Il' P"I'II1j('rl' Il {olt'· la pllls illt(·ns('.
Vi('nl il HOI')f1-Latl~
Il' t1 II(J/il I!}()O, EIlI'!lllt Jl('lill', !t'l's
fOd(', an'(' IIl'alll'ouI' dl' ""l'eh,"'g-1' gnll""I'IIS('; kinl plÎl(', 1111 peu
VI'I'd'lll'l'; visage' Il l'II ('\(1'11'. tla~'
IH'<lu('OIlP l'l \ ilt',
\ 1'!lUSClIllultoll du ('(l'UI', SOUf111' ail Sl'('(lIHI tl'lIl]>s \'l i, ].1 has!';
('(f'lIl' ('''l'ila!!I!', RO 11 HO plllsnliolls il III lI1illlllp; all('UIl 1rUII I,le- dl'
d("('OIllIH'l1sa 1iOIl.
1'1',,;11'1/11'111.
Hniu cI(' :lO IlIillllll's, ;, :I:i", slIi\'i dl' doudll' sous·
1II/1I'ill(' i, :lli", d(·:j millull's; ('all d(' la Hpilll', l'II ],oissoll; 1Ii";lg(~
pl gylllllasli'lll(·. ,l'il1 ... istl' SIII' 1111 1'c1gilll(' alin1l'lIlair(' approprir,
diflic'iit, il l'lIi, 'l' ad 111 l'lI l'l' LI' 1l'iii lt'lll('1l 1 l'si hi'll Sil ppol'l t'. , 1'1 ail
dllpill'I dl' Iii ... 1,lIiol1. 1(· (''''1\1' ('"llIIoins (·\{'ilaitl(·.
:! ('111'1', dll 8 "(jfi! 11/1 l'" '~/I"lh
1.'101.1,11 mnlad\' a pass(" 1111
11011 hi\'('I' <,11 ilS 1'IIIIIIIItiISIIII'; "'1(' 'l~t
d!\\ 1'I0pp("1' l'l a g"lIl1(h ; llIais
l'II\' l'si tOlljollrs Il't· ... "dlpl'IISI'. \1I'lIll' triltll'Ill('nl.
:1" ('111'1', dll 1'" 1/11 i.ï JIIIII,.1 1,IlOt, PliS dl' l'hllll1alislIll' l'ltin'l';
1\''0 ('POqUl'S IIIl·II<,II'\II·lIl's SI' S01l1 (··laitlit· ... SIII\ dif!ieull(' ('( sail ..
Illal;,i ... (·., Ln'II\' ('11 ('Ial sllli .. rllblllll. LtI~iol
hit'il 10]('1'(11'. Foi(' lIlI
SOCIÉT~
DIS
SCieNCES MÉDICALES
o
VICHY
�pru srllsihll ' rl déborda nt h's fausses cô l es, La ma l adc
continu p
ü avoir beaucou p d'appél iL cL II mal1g-er pl us cru d' raison,
ElIc a
pluL()t un foie ~asl'o-inLe
qu'un foic cardiaq ue,
n
l'ne filJplLc de
fins a pu plusieu l's crÎsps dc rhuma l isme al'li('ulain' compli( jll("rs d 'cJldocf lrdilr, \ ' ient à Bourho
n-Lancy k
/ 0 aodt / !JO I , EnfanL pftl l' , anHiÎgTi c, pn\senL ant UIlC
c~plo
scoliose lri's accu<.,ée ; d(' l'rssouf J!plllt'n l Pl des palpitaL
ions, Bien
l'(~I-rp,
Au c(I ' ur: ..,OUml' syslolll[ u!' à la poinLI', He propage ant
dans 1
<los, cl souffi(' dinsloliq up il la hase; pas dt· LI'oulJt~
dc d "compl' lIsalÏol!,
Trait/'IIl I'nt, - Bail! t't douclle sous-ma l'ine, pau de
la Heinc ;
mnssaw ' cl l'ylllIHIS li<ju\' l'('spil'al oll'(', ,l'illsisle aussi
SUI III
IH\c(· ... silt\ (Il' St' I('nil' hipn dmile ('l d'e/Tact 'r h's rpaul('s
, La
IllHladl' <Juill!' BOIII'IlOl1 11'\'0., aml'Iion'·(" moins p.ilr,
ayanl plus
d'app(\l i l, llIoins dl' dysplIl'( ' !'l <Ir pal pi!:1 lioll,
A ('U I)('ndall l l'hi,' t'I' UIIl' pOUSSI\(, d' l'II uJI1l1liSlI1l' urLicllla
ir('
(Illi l'a tl'lIll(' nll IiI ... ix st'main( '''' pl l 'a hl'llIl('()I IP anl·mil'
·!' l'l fali
glll\!' C('J)('IH lolll, pOIS dl' l'I'lI'lIlisS I'IJlI'lIl lIo1ahl(' slir
Il' ('11'111',
Hl'yil'Ill a Bourbol l Il' I () jllill / ,r)()i, SlIil 1(' IllÎ'IIH' l,'"ill'l'1I
'1I!,
J> .. I· ... '·II!1' d(· ... cl'n<jIl('I 1l('llls :lI'Liclila in's dnlls Il'0., (;pnlll(· ... , la IIIICIIII',
J(·s 1{('1l01l\; plIS dl' dOlllell .. s nI cil' l-('IJdh·l I!l·nl. L'allilllC
l(' ('si
JIlI·tllt·U !'I', II';; ,"pallll's sOlll J1loills I0ll1ll1111LI'S,
SII!,pol' ll' hil'II ... on 11'I1I11·1Il1'1Il. Ali dl\p"l'I, L(·intl'! JI1(l(l'll'II
S('S
plll'" t'olon-.., ; l'III" d'''plill lrl' il hl IIIII1TI1\', C"'1I1' dnlls
1111 l'lill
SlrlisfHl .. alll
\ ' 111' jl'IIIII' fillt' dl' 10,1110." ll'i's IIrlhl'illC JlII', SOIlIl'I'I' ('II
1Il0yl'I1IH'
.11'11 foi<; pli l' IIIoi ... dl' IJli,,':'I'ilIIlI'S 11'1" 0., pt"niIJII' s, il('t'OI11
IH1g'II"l'S dl'
\fllllissf' III1'llls,
('11 l'JII''II'III 'S l'l'i''I''' cil' l'hUIII.rI I.,IlIl'
u .. IIt'lIlnil'l '
'illi onl lfllldll' 1't'IIIIOI·" .. dl·,
\ il'lll Il IloIIl'bol l ,LIIIII'\ II' J;! jllill UJ(I!. Il,' g"i,"d(' l,dIJ",
\l'i· ...
1111111"', l'I'rll' ('1 ilJ~I'(,
la lIl,rI"d!'
1111 liron", II';'" ('ll'oil,
;dlollj.:l· \ l'I'I It'td('III1'IIL l'l d'ln"('i <1 '111'11 III ('11 1II'I'ir"I'I' d
<IUIIS II' .. 1·IlS
1;"<"I·al. A l'HII.,ClI lIllllOlI dll ('(l'III' : sOIlf11l' "yslollC [ll('
li la J1oinlt-,
;1 l'ropllgn lloll clor ... ;rll', 1'\ SOli Ill" diasloli 'llll' n
ln IlIl'iI', (.'''111' P\ '1Juill!', !HI n lOCI 1'"1slIlif lll'i i' la 1111111111', d.\,/;PII(·I· d','II'"rt ;
l'liS d ..
t 1'0111,1" rll' dl\(,oll'lI ('lIslll iOJl , \ Il'' \111(' lita 1I1J'1· ... lnlloll 1'1111111111
iSlllull'
;,,'1111'11(' ,
i'
�157
T,.;I;!pl/lelll, - Bain C'l douclH' sous-marinc; pau cn b iSSOIl,
ll1a<.;,>ugl' el mécHnolhénljlie, L(' lrailemcnl est Ilien supporlé, Ile
d 'lC1'l11ine aUCtIIH' jlouss('c rhun1:llisJIlak, cnlmc l' CU'UI' pl
l'l'monle l'l'lal g'l;nl'ral. l ' n(' ou d('ux cl'i 'cs migTnilll'l1scs ll'l's \·jo"'nl's pcnd,1I1l h' s(\jour il Bourbon-Lancy,
Pas dc dllllllalislI1(' l'Ili\(',; Ics Il1igl'ail1('" sonl moins fl'(\Ijul'nlcs Pl moins douloUI'('IISes; 'lI('s ont Illl'l1ll' rcssé pcndanl
l[(H'lqu('s mois d'hi,'er pOUL' l'epn'lHll" au Jlrinlemps.
2 " r\1l'l', du 21 juilll'i illl 22 iwlil /90i. , l ~lu
géll \l'al meilleur;
la malade a l'lus d'emhonpoinl; son lhol'ax l'st plus déveloJlpé.
CII'III' plus ('almt" i:i il HO pulsa lions :1 la minule, L('s SOUrnl'S ouI
le mt'Ille r(\"(\cl\'I'(" Ip 1I1('.II1C limhl'l' que l'un d l'Ilipl'. Il'Ille lmitClllent, l'gakmcnl hi('1l 5upp0l'll'. L'Ile sculc crise Illigl'ainc\l!w
jlt'lHlanllc Sl'jOUl"
] ltBl T DE LA 1 l~COMPESATI
C. -
I
IIYPOSYSTOLIE
Chaqu(' malade, selon le ut'gl'l\ l'ullilé ou la C011lpl(",il(' dl' sa tt'sioll vnhulail", J'inlég'l'ilé du myocarde d
du il "l'i(,<1I'(Il', la
ou l'absence Ul' nwladi
pl't~s(IH"
'S
illlel'-
CUIT 'nlt's, cn pal'lit,tdit" , du l'!ltllllalismc d dl' la g-l'ipp(',
cl ses habitudes hyg-i('Iliqw's, sUI'menag" ou ('xci's di\('l~,
\ oiL venir plus ou
nlOills l'apidl'l1H'IlL ln pt-riodc ll'Oubll'(', ('('lle par laqu('11 ~
il ('Il lI' , 1'(' ·IIeIlH·nl dans (1 la malndip dl' '( 'UI' II ('oufir,
l',' lat de
llH;t'. ((
SOIl
El!
sysll'lll'
1'('sulL('
llcrveux
dl' l'('\(lcualio!l Îl11pal'l'aill' des c:n il{'s.
cardiaques pl de letll' dilalalion prog'l'('ssiw, pnr suilt' d'
la "l;lenlioll d'UIH' (,l'I'l:\inc quanlill: ch- sang-
('II
nlllonL d('
l'ohslacl('. L '(',(,(·s dl' disll'llSioll finiL pnl' dimilluer C'!
lH~\('
unnihill'I' la ('onll'adilil(' du Ill,\o<: tlld', ainsi qu'il
:tITivl' POllI' Lous les rt-sel'\ oirs llluscukux soumis il tl~
dilalalion [ll'o lollg'(;l' ('L l'xccssiw : le ll'o p plein (l·yi ' Ill
�1;)8
ainSl
BOl
JlU()~-LA
'1CY
la cause directe de son nfl'niblissemenl : l'obstacle
est la cause occasionnelle, l'infériorit(> fnnclionn lie du
myocarde
(~fElKLt:N
('11
favorise les fùclH'us('s com ~<Ju('ncls.
»
1. )
Au d ;jml, le mnlade s'aper<;oil qu'il est un peu plus
essoufllé lorsqu'il press' le pas ou IOl'squ'il va conlre le
venl; puis, il senl son cœul' sul'loul apl'(:'s l('s l'l'paS,
sous fol'llH' de gène pr'col"{liale, de palpilalions. Le
pouls s'accélère, les u\'ines di III i1l1leJ!l dl' quanli Llo. L
soir, sc monlre un p u J'œdème prl'libial, <lui, sous l'influenc du ['<'p08 de la nuit, dispal':lîl comp]t'l('mcnl le
lendcma in III a li n. L foi' rapidenH'uL dl'yi n L sensible el
augll1l'nt(' dl' volume. l)'ordinuil'(', c\'sl Il'ntement el
prog"rcssiv'lllent <[ut' s'inslall('nt ('('S tt'OlI!'J 's qui s'necenluent si on n',) pOl'le rt'lIll,dl'.
,\ cdlc plras<, (h> la IIHtladi(', ks curl'S lIH'l'llIalps sonL
capables cncor ~ dl' /'l'[HII'l' des Sl'l'\ icl's; ('al' ('Ilt'S p<,uvl'nl
1"llIpl'H'('\' ks Illl'dicunH'nls IOJli(';(nliaqul's pL 1(' plus
1lH'I'\ l'illl'u\ dl' Lous, ln digil.dl', dont h'" l'Irl'ls, pOUl'
('ln' constulIls, doi, ('Ill 0lrl' pl'lld '1IlIIH'nt Il\(:n:tgés, \)one,
au d(:lmL dl' la dl'COIllIIl'IlS(ltioll, on plllll'l':' 1'1l('On', :-.i 011
Vl'Ill l'l'('lrl 'l'le l1\ol1ll'nl dt' l'"dlllinisll'alioll dl' la dig-ilalc,
1'('('oul'il' il l'hygil'Jll' Iht:I':'1)('uliqIH' S('COIII'IH' Pill'l'hygi('Jll'
III i nH' nln i 1'(',
I,('s dl'll. sorll's d'nfr'dions ,al'lIbin's cOII1)lliq\u:('s
d'hyposyslolil'
<flll'
j'ni
/'(:Idc;ssr.m(·nl I/Iil/'/il d
O!lSl'l'\ (' 'S il
Bourbo!l l,an ',', J(,
lïll,wlfis'/IU'(' lIIilmle sont loin
de dOIlIll'J' dl'S l'('sullnls HUSSÎ salisl'ilis,\I1ls. En ('lrd, la
�Ii'\DLCATlO;\i) 'l'HÉLI \PI>CTlQt:ES
sLénose mitrale, compliquée d'arythmie palpitante eL
d'hyposy Lolie, LoujoUl" à prédominance hépatique, esl
une forme rebelle. Voiel deux cas que j'ai observés:
Ill' Jllalade de 38 UliS, rhuJllatisante (cle ux el'is('s d' rhumotis1l1(' Ullléril'uI·). Dien réglée (a cu d 'u'( gl'OSSI'SSC5 normales s:Ins
incident). Vil'nl il Boud)()11 le 10 juillet IHOO. Dyspnée intcllsl',
palpi tntiolls.
Ccc'ur ilTégulicl', excil:d>le ct pulsaliolls fréc(UClllCS, H:i 11 I(JO :
soufl1(' [ll'ésysloliqlll' cl drcloubl. lIu2° hruil; l'et l'II lis '(, IlH'nl diastolic[ll(' au Iliv au dl' 1':1l'tl\I'C' pulmolluil'I' . Foie !l'l'OH ,t douloureux:
pas <l'Ϟl'llIl' dcs jam b 's.
Ir. CU,.{" dn 10 juill l IHOO au :, noCr! IUOO.
111 Iliol'alioll fOllC'liolllll'lll' ll'l's s('I1sil>ll',
:1,0 {'U{'!!, du l:,juillel au H lIo(H 1(/lH,
BOil ('l(ll génél'al, <'(CUI' loujoul's arylhmil(ue d foie gros,
:1" {'/I{,!!, dn 1er {\li 2\- lIoflt IHO:? .
\Il'nH's slI1[>liimrs plrYSi«(lH'S. Bon ('lal roncliolllll'l d glll1('l'tll.
1 lit' malade tle :1:1 allS, Ilelll'O artlll'iliqlJ!', slIl'lolll 1II'I'H'US!', a
plusi<'III'S ('l'i'll's cl<' l'hu11lolislIl(' ar'liculairl' aigu. 1)"11' gl'OSSI'.,.,<,S 1l0rlll :r!!'s l'l slins illcicll'nl.\ b suil\' cle III gl'ippl' cOlllril\'
V·(' ('Il <I1'(,l'lI1hl'(' I!lOI, 1'11(' il L-l(~
prisl' d 'a\'l' id('llls c:lI'dia'l'I('s
'sliolls l'I,l'"011Hin's o'dt'Ill" dps jalllhl's, 'o ng·ps lioll
"'l'av,";, (,Ol~
hl1puliqul' inl('l\sr, oligul'il', d pl'Iil" ('mllOlie syhi"l1n(' ('lllrUlIltl Il 1
III1P l'"n"sil' <le 10111 l" ('(lIt" dl·oil. Sort dl' ('dl,' ('li~
l'('nihle par
Il' "('ginH' Im'l(', le l'('PO:; d ln digilill<'. Vieilli, llollrhol1 l, 1er juil-
f!11
1<'1 1!lO:!,
\1111:\(11' Il1i~',
Irt"s l'ssoullh',(,, IH)llI111l'lt('S 1'1 Il'\ l'CS l'ynllosrl's
ue('IISIlIlI de~
palpitaliolls.
(:0'111' dilnl(\ 1I11g'lIl1'lllt" dnns SOli diulllt'ln' l 'a l~\'(J
,.a
l; SOllm(,
)I1',:sj ... lllli'lIlI' 1 Inch) ,uJ''ylhlllie pIOlloIH'I'e. l'(JIIII> l'dil, in"'j.\11
li!'I', 1'1 110, Il!;. FOI(' ('l1ol'n\(', dt"l'ilssnnl dl' tl '()i~
lJ'il\I'I'S dl' doigt
ll''i fUllss('.; ('Îlll''o.
l'1':ufl·{/II·II/.
1I1'g'WH' 111('\,\ (11IiL d ',Î II!'SSI'); k Illil dl' l'III'IH'
l'sI ilia 1 101,',1'(', 1\(01'0" IIhsolll. \lnsslIg(' j.\('J\(\ l'II 1 l'lIlIJdOlllilllll. Elin
d(' ln Iki lit' "JI hOJsson : :1 \l'J·n's. l'liS d" hui Il'',
\ .,. J.... 1(' 10 judll'I, 1'('1:11 gt\nl\ral eslnll'ill('uJ'.
�160
BOUHBO;\-LAXCY
Douche s lil'dl's, 34", ('Il pluie, dl' 3 millulps , a,'ec un jour de reposLous Ics i- JOIl!'S, Départ Ic 2i juillet.
bon
Pas d'nmélio l'alioll s('llsible au poinL de lue Cfl'UI', :'lIais
s,
diminué
ll'ès
;laL f{én{'ml elll'ouil les foncLio nnels
Dans l'insu/f isé/nce mitral e avec hyposy slolie, les.
résulta ls sonl plus favorab les, Le ll'lIilem cnt consisl e C'1l
bains suivis de douchc s sous-m al'incs , L, malade pretHl
nl, pal' JOUI', n lrois fois, (iOU ü 700 crramlll(H,.
égah~m
d't'au tl la Heine cl a une séancc dc massag e g'nél'td ,
lllassag (' 11 htlollli na l, mOUV('lUen ts respira loires, vihra'ol'din1 es, ou UU(' s ;ance cl, gymna sli<[u"
tions pJ'{~
manu( 'll', mouve mcnts passifs ou a 'lifs,
Il fnil d('s prome nades d clUl'{'C pl'()grc ssivcm cnl 'l'OISsanle, La limilt' esl pré 'iséc par l'e-xcil alion cardia qu"
(,t l 'pssou!1 1l'Illl'1l t.
SOli l'l'g-iIllC psl compo sé de [ailag( ', lé'gulll 's, fmils,
"inndl' s hlanch l's, 'l'ous 1<-8 :i, (i, ou 7 jours, suivnull('f07
'as, il
y
a jouI'
d('
('('[los,
l'I'!Hla nl la CUI'!' th 'l'male aUCl/1I lIu:dic{ Wl('nl cnrdio I;r
1(J"iI/II (' n '/'sl ('/II/do/ /,: l'l, j)(,lll!tl nl del/,f' Illois {liU'(lS
nu:di
ru/'l', 01/ (ilil ,:[/n[NII ('/t1 SlISj)('/ If/r(' 101/1 lrailel/1 {,/ll
(';1/1 /('nl "1/ l' ,
L'illSll llisiluc (' mill'ul" avec il:. pos,) sloli(' al' 1I11niqu('r
gl'Os ('U'UI' dilal(:, foi' volumi nell"- Pl doulou l'l'u , ln ('('
ou sans 11'(1\'11)(' pl'(:Libial, oligllr i' pl ('()JIg 'slioll pulll1o nain·, Ill'" foul'ni OUZ.(' cas il ' aminer :
'uli[ a la ChOI'{>I', l'auln
dl' cause ind{>l<'I'lI1ill\O(' vt 'olllpli qlll' dl' p :l'i '(lnlil' , n'01l1
c!OJllll: (1U('un l'ésulta l.
Ln cas, tmitl' [l 'ndanl un' diz.ain ' dl' jO\ll's 'l int('I'-
Ikll." ';IS S(:I'i('u ", 1\1Il
COUSl'
�1:'1 DICATlO",
TIIÉIl \ l'El TICJU:S
Hi!
rompu par Utl(' brollchile nigul;, ne donne égalen1l'nt
aucun résullal.
Deux cas, l'un d'origine grippale, l':lU[I'C d'ol'iginc
chol'l'i«lI cl rhuma 1ismalc, dOllllt'lll un l'ésulla 1 qui a
élé l1lolllcnlanénH'nl satisfaisanl.
Dps six dl'l'niel's, cinq onl l:ll' SUIYIS IH'ntlanl deux,
ll'ois Pl qualn' saisons lhl'l'Illalps; [OUS (ps si, sonl fayol'ables, L(·s '(1jei 1'{>SUI1l(;S :
\'n malade dl' 1 \ ans Il l'U, il y Il si,/' ill/S, "1/ /,Ii,'),J, UI1I' nllaqlll'
dl' l'IHllllalisnH' arlicul:lil'l' aigu aY('c "1'1 nlissl'l1H'lll II\gl'r SUI' li,
('(1>111' : I1l'uils du ("['111' sourds, SUl'loul :ru JlITllli 'l' ll'UIJIS d 11 ln
[lolnll'. En t, I I'l'iI'l' IflOl, Il 11f.\ill(' j, ('a 1'11('1 ('1'1' inf('Clit'ln, Pllis dOI1/t'urs illll'1'('osl"ll's lri's \ 101('nl"s ('[ ('IHlo('nnlill', Fin 111,'/1".' I.'J() l,
doul('III'S ,'i, es dnm, J('S mu.,(,I(,s illl('I'('o"lnu'\; 1~IHlr('
douloul'('uSl',
g('llon 1IIJlll"fi(', !'l s('usihll', (;(1'UI' hOl1disSIIIII; inl('I'I11illl'lI('('s 110111
1)1 ('II"('S, soum" pl'\s~.,oiqu(
Pl s~ slflliqul" 1 Il IH'U d" 1'1,1 COSUJ'I('
ll';lllsdoil'('; p:rs d'alhnlllllllll'il'; pn" d '("di'lI1l'
'l',.ilil,'I//I·"I. \ 1-(1' , dl' sal(,~
lal(' dl' soud,,; sai il',l IntI' dl
IId'lhyll' ('1\ friction; digil:rll' ('1\ pOllOli.
l'rn ,"'l'Li I!)OI. 1'. lnlllll·ilh·ul·, l'lu<; d illlpl'lIliU('IH'I'S, tl'i's 11'1-("1'
"oul11l' 1111 l'''I'IIIÏ('I' It'l11ps, lIlais donl 'UI'S inl(·I('osl"k .. loujolll's
IISS('l,iICS .
1.(' IIlI\d('C'in, d" qUI Jl' til'ils ('l'S 1 ' (,lIs'i~"1n
('oll"l'ill('
11011111011-1.:\11('\ 1'1 111(' dl'lIl1l1l(l,·, Ip ;l', juill 1(l\ll, mOIl IIIÏ-; "UI
J oppllllulIllp d'lIl1 tl'llÎt('IllI'lll lhl'llll,d 11I1I11,"dl,1! ou l'('mis au Illois
d(' /;('pt(·IIIIII'(·. L('s dl'U'\ 1I(~dl·eis
11'1Ir111111s dt, l' Pllfllnt, JlI'II IHII tiS;!II'i, ('Il Ih,'osl' g'\llf\l'nll', dps l'III"" 111('1'1111111''0 dllilS ('PS (,"", ('011 sl'illt'Ilt ('1\ l·!ft't d',dtl'lIdl'(' ln dispal'illOli rI"SdOIlI('\II's JlOIII' l' IIdlc."
Sl'I';, BOUIIiIIII 1.:111(',\ ; ils Ill' l'0I1SlIli'11'1I1 d'aill"lIl's, dllilH III ('Ul('
dl' 110111 hOll, '1"1' II' hl"IIMi,'p du t'hlllll'('lIlf'lIl d 'lIil' cl d" ('"lllle dl'
III ('111111':1 '11(', 111111 .. l'('S (,Cllldiliol1s, j(' d'ponds II',tllcl1dl'l' 1(, Illois
dl' ;;('1'11'111111'1' :
L(, p!'!ll IlInllld,' III'Ihl' il IloUl'holl- I,III1(',v Il' S "'/Ii"II/Ii!',' I.'JO 1
Pid~,
Il'i's III1Wil-(1 i, ('ssouf1l(; uu 1I1Oilldl'(, 1'i101'l, 1'('lIfalil SOli 11'1'"
:dl'l'('lI "111('111, tHIIIt.! dllil ' 1.1 l'"i 11 1Ilt' , lUIIU,1 d:lI1s Il' do:, pt Il' '
tl
�162
{-paules; le moindre mou\empnl, l'aclion de louc;ser, d'Nel'nuer,
d'aller il la gal'dp-robe l'h' 'ille les douleurs. Depuis deux mois,
on fail chaque jenll' ulle pi(JÎII'(' de morphine, el la nuil, on donne
une cuillerée 11 café de Bromidia.
La nuil, l'enfanl esl ngncé, (\nC'l'\'{-, 11(' dOl'l pas. On doillui
fail'p d('s friclions IIU salieylale de Ill{-lhyle.
Le C(l'lIl' l'sl il'l'<"glllil'I', fl'\([IH'lIl (8;; il \JO pulsations IlIa mil1ule) ;
h l'nuscullalioll 1111 bluil rIe sourac au ]ll'emier lemps ('l
011 [le'~oi
1\ la (lointr ; rl J'inspeclion [l1'I' II1('l de l'('connaitl'(' un l'('lt'ail sysloliqut' dl' ta paroi, 1{'l11oin d ' Ilne ndlt{-I'cnce p{-rical'dir[u('.
Foil' groc; ('1 doulolll'cu\ h ta 1)('I'cussion; un peu ([ '(l'd<''me;
l'i('n nll\ poulllons ; pas d 'alhulllin('; maib ll'inle suhicl('l'iqul' des
conjondiH's ('l ('onslipnLioll opini:î tl'e.
JI' (ln' seris: tllI hain l11il1{-l'al il : l'~ o , de 1:j milllilps , suivi de (lou('he
SOl1s-Il1(1l'ilH' :1 :1:;°, dl' :i mil1l1[ps, donll('1' SlIl' tOl~
J('H poilllS dou10111'1'11'\; de\l'\ '\'eITI'S d 'l'HU dl' ln H('II1C en hoisson pl 1111 masslIge
qllolidi('l1. 1,'1'11 fa 11 1 ('sI pol'l<" :IU [l'ail('111<'111 l'II cltni.,e 11 pOrl('llI' Il
l ':dll'I' 1'1 ail rl'lour. Fl'if'liol1 g("Il("rall' slil11l1lnnlp apl'i's II' baill.
].('''' 1"'('1111<'1';; haills sOl1l p(\ l1illl('1111'111 SIIPPOI'I<"<;, L'l'l1fl111l, ll'bH
111'1\('1" , 1'<;1 ohlig<" dl' SI' 1('lIil' dPl)(llll dans III h:tÎgIIOil'l' pOlir 11('
pil~
t'II 'I' ('ssrlllflh:, \ IHlIlil' du {'i Il '1 li i 1" 111<' haill, Il's r/OUI('III'S SOli 1
('all1l\'I's;( 1'1' poillt '1U 'OII IWIII sUPpl'il1ll'l' Il's pifjl'II'I'S dl' 1l101,!Jhinl';
Il's ulliis SOllt I1willl'III'I'S, III pill'oi pl'!"('ol'rli :tll' psllnoins SI'J1fliltl('.
'\.lI di,il'I1}(' IIaill, [l'S il1l('I'milll'lI('('s dispHI'Il iss!'11 1, Ips hruils du
"0111 ll1i('IIX fl'ilpIH:S, II' souf1!f' d'il1sullisilIlC(, ll1ill'lIlt' ('si pluA
pl plus f01'1. 1.'1'111'11111 (,OIl1I1H'llf'(' Il SOl'I il' '1 l, fllil'!' qlll'lf[uCS
1)I'tlllH'T1:HII'f; ;\ pil'd SrtllS 11'01' d'I'SSOII fI1P1T1 Pli 1 ; il 1I111-\1111'1I11' gmdlll,II('llll'lIl la IOllgll('III' 1'1 ln dlll'<"1' dcs [11'0111('11:1(11'<; ,
('tl ' III'
nP(
EII l'ô,jsrJl1 dl' III Il'lllp('I'ultll'(', l 'I'lIfllll1 11(' 1'1'('11(1 quI' ZO huill" ('[
quillp Boul'hon Il' ;.l!l S('pl('IIt1JI'I', Il't's am{-Iton" HU poinl rlf' ,lIr
dl' 0.;011 ("1.11 g("III·'I'III . dl' SI'S rlOUll'llI'S pl rI(' 1'('lnl dl' SOli ('(J'Uf' qui
I l (,1(: IOllifi(' d;tl~
SCJII II1j'o('ôll'dl', Cl' '1l1i :t {'ltl l'I'lIlnrqllllhll', c'!'si
III disl'"rilioll l'ôlpidl' dl' LI sI'lIsihililt', pr(:l'ol'tlilllp dalillli dl' qllnll'c
1'1
{-('!tOU('"
11I0I
l'OUI ' lilll'll'llc' 10111
1mi Il'111('11 1
111 {-d i(,11 1111'11 1('11\
Il,nil
[ledl'Ill il BrJlll'hOlI 1(' 2 ,i ./11111,,/ 1!102; il Il p:ISSI" 1111 Iton hi\!'I',
s:ws nj,,(' d(' J'lllllllllli"llIl'; " 'II pliS fil il UHIII-(!' dl' ln lI1ol'(lhir1C'
dl'I)\I;S "(III ll'(lil('II1<'1I1 dl'l'lIi('l'; H'l'sl hi('1l d{'\('lopp(' 1'1 Il 1I11"IlH'
l'l 'pd ([(' l ' I'lIlhollpolJl1 (H 1\ !l Idlllg,).
�li' DIe \TIOl'iS TIlÉRAP8UTlQT.iES
163
Son cœul' t'sl calmr, ü li ou 70 pulsations, salis inlermitl 'l1ces;
le Boume bien nel; aucune lruep de décomprnsalion, mais toujours lin gros foie douloureux et une constipa lion opiniâlre.
Pt'udanl :j jours, je lui [lrescl'is le même lrailemrnl que l'an
del'niel'; mais comme de nouveau, sans rxcilalion cal'diaclue, le
hnin délermine un essour!lemenl nssel pronol1C<', j' 1(' remplace
par unc douche 'haude Cil pluie, ù :3:;°, c10nnéc ~nl'ouL
sur les
mrmbl'l's infél'ielll's cl SUI' les reins. Ce trailement esl nclmil'ablelU 'Ilt loléré ('lie malnl1r quille Bourhon-Lulley 1
22 aOlll f902,
npn'.s 1111 trnil(,l1lPllt efTpdif dp 2:; jours cl di\'is(- pal' un cerlain
nom hl'l' de jOllrs de l'('POS.
L 'état g-l-rl(\ral esl bOIl; somnH'il cl appt'lil ('x('pllenls; aplitude
à la marchc hipll llH'il1('lIrl'; HUC'II110 ùoulpur n'a (-lé d'veill('e pcnd,nIlle IrHilel1l('nl. Le C(l'ur est dans Ull ('tal ll'ès snlisfaisunt, au
poinl llP Hl(' fonctionnel; il exislp loujours les vesliges de l'endoeal'dilp tll1Ci('I1II(' : 1111 sOllllle d'il1snrnsnnce mitl'ale cL <lrs aùl.tôl'onecs p{'l'icardi<[u 's.
[ Il l'nfnnt d( 1 f ans a ('II dnns l' PSIH\CP d(' ;j nos d'ux allllql1 .,
dl' rhumatismc' arli('lIlllil'(' aigll, limill\(,H r\\l poinl dl' vue arliCII
lairr aux nH'l11hl'l's inf,"I'il'lIrs.
Al'l'in' il BOII!'ilon Lancy Il' 21 Jllill I.CJOO. Enfnl11 d'appnrl'Ilec
l'Ohll!;lp, [('il1l colon'" avpC 1111 ('t'rillin dp!-\I "" d'oh(\silé; I{I'OH man
1{1'1I1'. 1.(' ('(t'III' {'sL III 111 Il IL Il l'II X ; l'nllsclIlIaLion d(-c(\lp 1111 soufl1('
sysloliqlll', r\.n('[t'I1l('nllocalis(\:1 la [>oIllL(, pl S(' pl'oJlng nuL (Ians
l'aissell(' el Ip dm,. Souf!lP I1('L, ('II jpl dl' \np('III'. Pouls d(' fi!;
Il !l0. Pas dl' dysplI('p d ' pfl'orl; :111(' 1111 si~nl'
dl' déeoll1jH·nsatioll.
Trait/'mrl/I. - IIHin l'l dnllclH' Hou"'-lIlal'iJH'; fl 'i 1ions il l'l'n\l de
Col ognl'. E'"l t'n hnis<.;on. lIIassagt' pl gymllastique l'('spirnloil'('.
I.'t'nfnnl slIil lrl's hil'n son IrnilpllH'nl l'l quill(' Bourhon IIVpC
1111 pOIIls moins fr'\'lm'nl, î:; l'II Il\oyennp, pl plus slahle.
LI' U Jllil/ I.IJO l, npn\s avoir IHISSl' lin hOIl hl\('\' sal1s rl1\ltunIlslnt', Il' n\llllllll' rl'vil'1l1 il 1l011l'hol1 Lancy (J1't Il SlIiL Il' même
Ilï\ÏIC'lIll'lll. \méliol'nlion s("ri(,\Jsl'.
l'ass('II'ols 1'\(','lJl'nls InOIS "l'l't'S sn ('ur<,; llilis II' maladp l'l'fln'IHI
Hps ('Iud('<;, SI' Sllrl11,"nl' 1111 11('11 '1 a ln gl'il'pt' lIU illOIS dl' dp("'l1lhn'.
1I11111,\dlllll'III('n[, l'l'Il'llli-;S"ll1pl1l sur Il' CII'II1' 'JlIl dl'\il'IIL tUlI1ul Jll'l'cordiak,
tUl'IIX, iITl\PI!il'I'; dilallilioll l'ardiaqlll' i\H'e VOl~Sr'
dyspul\(, d'en'orl. l'liS d'II 'posysloli ' I1\l\rcJII('c.
�164
B01:HflO '-L \:\CY
; Il
JuslIu'a u mois d'avril, l'élal esl r('!ali\( 'menl sali 'faisant
ùme,
cmphys
a\·ec
;
'
u
~
i
a
le
brollchi
une
celle ('poque, Il' maladl' fail
nOllVC:lU son CfPUI', s'essouf lll' faci!I'IlH 'ul.
dil:llc
on Ill('
rH's le !l{-bul de juin, on nH' mel au COlll'anl [le l'élûl cl
n'
l'l'l1H'll
ou
Bourhon
LI
1
Il
fa
J'l'n
dellWl1r !p s'il faul ('1I\oyCI ' de suilp
maladc
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idlc,
il11l11l'd
CUI'I'
La
c
cOllsl'ill
Jc
La curc à la fin (\'aoul.
ul'ri\c 11 Bourbon lc /9 juin /90z,
s
[làll', au ll'inl pLomh( \ Il'!> l'UX l',(';I\'I's cl le., {lupill('
1~lIfa
oint
Emhonp
effort.
moindrc
au
ll'l's diLal!"I'''', Il,\s(Jné l' inll'nsc
('Il 'ol'e pills ace 'lIlul',
)Jointt' du
.\ l't'\all1(' l1, \OIlSSlIr (' pd·('ord inle ll'(\s :lI'Clli'>('('; la
, pouts
ialll1011
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CU'\I1' hal dans Il' 7° (,sp:lC(' inlpr('o slal;
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rillcs l'arl'S, 11011 :llhumiI H'us('s, !;l'OS foi(' doulour ('lIx, qUl'lqu('!
'[iO!)
Il'(,
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I,;d['s dl' hrollchi ll's disshni nés il droÏl<"
('mph,\s ('llIall'II "(' aq'c tOIl:dil(' ('\1\1,11('l'lIl('; 1'(,"pil'H lioll h\l1(~I',
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1'1'1l<1:1 Il 1 H jours, l'\dllsin 'lIl('nl dll 11ltlSSUl-(c, d('
l. J\(,!;·illl('
l'l'au cI(' la 1l1'11I1' ('Il boissoll Pl h' l't'P''S 1(' pilis cOlllpl('
t'lIt,
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1111111
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LI' ('(l'Ill' dl'I i('111 l'Ill'" l'UItIl(', Il' maldl" 1':ll'dillq lll' dilllinlll
1111'111('
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SI'
l'/Îlt's d(' hrOlll'hi ll' disl'llI,:ti!'J"('111 pI Il' fOI('
11'1111''' 'III(' I('s \trinl's :111,,'111('1111'111.
Ilwl1l1;oI
. \ pari il' du hliitii'lll l' jOli!', 011 C()I1II1H'IIC(' II' Il':lil('IIH'1I1
llll' :lIJI('.s
('OIlIl'll 'l: haill ('1 dOIl('}I(' !'.!JII"· 11111 rilll' l'l l'l'idioll slilllllill
h' haill.
1Il0illS
L(, ll'lIil"II\('1I1 ('sI hil'II slIl'l'ol'l l\; Il' pOllls l'si pilis l'orl,
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(.'(\1:11 gl"'I1""d l'si 1II1'i1I!'III' 1'1 III d ·SPII(\('
lu\p:oli'l ul' a di~l'a,
d'\,ll'ol'l IIl1JillS illll'IISI'
ll'olS
C('III' Oh:I'I'VllllOlI ('si illll"I'I'S"'"III(', il t11'11\ IÏll'I's, 1>I'Illlls
Pilll,
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�L\ Dlf: \ no:\s TI~RAPF.t:Q
E.
165
mal; son
('(J'll!' a un peu diminué de volumc; il v'a relaLi\emenl
hi Il en cc momcnt.
Un malade de ;1,8 ans vienL ;\ Bourhon-Lancy le 1:3 juilleL 1898,
dl' pal'l'nls rhumalisant", il cul 11 ï el :1 12 UIlS ulle cI'is' de
"'llImalisl11e arLiculail'e subaig-u, cl'lle demii'l'l' compliquée (\'enIloCUl'clil , ,1usqn';) 1'5gl' d(':W ailS, il n',"prouva aucun phénomt'Il('
<lu côl(; du cœur; mais ayanL soulTerl de douleurs rhumatismales
1H'IHLanl L'hiv('I' IH(Hi, il [ll'l'senla à la suile tlll jll'lI d 'excilaLioll car(li;HllI(' cL d'essournl'mcnl.
, \rlI'(S
, ~(1
l'Il 18,9i;1 !JOIII'!JOI! Lam'y; (,.,l l>oign(; par le 11' Ill::
BOSIA, cl SI' ll'ou\"!' hi('1l dl' l>;\ CUI'(' all poinl dl' vuc dUl'hnmnlism'
('[ dl' l'{'lnl gCIl("I'nl. Il rpyipnL me trouH'r ('/1 1898, allanL hipll
"t Il1ùH'lllunl 1111(' illsnllislIllCP miLral hipn comp('ns{'p,
Traitemplll pIII'('nwllt lhpl'llI;d.
Ilnill 1(' malin, riOO W', d'cau
('n hoissoll ; Il' soir, dO\1chl' chandt' ('Il .id hris!'.
H('st!' Il Bourhon dn 1:1 juilkl au ;1, noul11l!)H,
o!//wll(' (' UI'(, tllI'I'T/W/!' ('/1 /8!J.9. L(' II1lllndl' fi pnss,; un !JOIl
hi\(.)' , Sllns rhunwtisnH', Ln (,Olll(lt'nsniion dl' sa h"sion ('al'diaquc
('sI hOlllH', Pas dl' Ll'ouhlt·s ron(·llolllH'lo.;. "PIIl\! ll'ail('menl 11'11'
l'IIl1nt'l' pl'{"d'd('nll', du 2:; juill('1 (Ill III aor" IHOn.
TI"\s SIII'I1H'nt" [ll'lIdnnL l'ann(',' dl' l' ExposiLion d(' lnOO, 1('
1I1alnd(' Il' \i1'1I1 1"'" il Boul'hon. Ill'sL pl'IS, 1111 pl'inLl'nlps HIOt,
.1 ' ull(' ni..,l· ,ioll'nll' d,' 1'11I11II:tlisnH' al'iiclllain' "ubnig'1I qui Il'
ti('nl 11\1 Irl ,1\('(' d(' la fii'Hl' 11Il(' pal'Iil' (Il' l'l'\l'i('I' l'l d' lIlill'S .
"011\'1,11(, jlousst"1' du 1'"Ll; dl' 1"l'llIlo(';II'dl' l'l lI11aqu(' d 'asy.,lolie
(dvsp"(',(, inl,'ns(', Ul'illl'S 1'(Il'('H, Il'di'nll' des jumlll's, doult'lIl' il
l" 'pig'nstn' \ ll'aill"l', 111 ' 11 t-rl dil, pal' 1(' l'l'IHIS, Il' l'('' gillll' Inl'lé ('1 la
digilalt'.
Vi('lll. il 1l001"'HlI1 II' l ' r ;1/' l'il /.fJO /; 1ll:l!lIdl' l' illt-, :llllaigl'i,
~'SOlrnt,
au lI1oindl'l' dforl, Ilwis Ill' soulTl'!IlIl plus dt' Sl'S jOIIltlll'\!S, "u C"'III', la pOlnl(' l'sL 1111 1'('11 nhniss('(' l'L SIII'louL dr"jl'lt',l'
rllI dillllll'Il'l' l''ans\l'I'snl dl' la l\1alitl..,
l'II d '!tOI'S, aU~'I1li(n
11111111' "y.,to1J<Jlll' ,1 1')'0I'IIf.(.tl iOIl dOI',,;r!t', rOll' !;l'IlS l'L doulolll'('Il\,
l'ns d 'lI'di'Ill(' d('s jlllltl, 's, ]>11" dl' l'îr!l'S d(' ('f)n~slio
pulmo nair('. Cl' "IIi r!OIllIlIl', ("('<,1 l ' inslllhilitl'· du ponls HU llloind,'(' IIlOUVl'Illl'Ill, Il'S IIllt'l'InillI'IIC('S 1'1 III dj"pnl~',
1/'il//('/IIrll(
Ilain Jli~"
1· Illi1tin, il :1:;", dl' ':.'0 minnll's,
SlIj, i dl' douelll' "'"1"-lIli1l'illl' , l'OI'l('Ul' il l'nlll'l' l'l IIU l'l'lour, FI'il''1(;
�166
1I0LRIIOX-L.\XC\
lion gclnérflle au sol'lil' Ùl'S COuvl'rturcs. ôOO gr. d'au dl' Ja Heine
en trois fois. \[nss3g(' gPllél'OII ct "urloul ahdominal; mOln ements
l'cspil'aloir('s. 1 jouI' de rqw!; Op!'l'S ;; jours dl' lI·aitCIlH'nl.
LI' tl'ailclIl(,llt aini>i insltU~
t'st hien loll'I'(;; HU d{'port, 26 août,
l'ètal gèlll'I'al ('sl Illeillt'ur, la dyspnée a dispa,'u, l('s ul'illCS sonl
plus abondunles, It, pouls l'sI moills fl'éqUl'IlI, mais il l'('sle loujoul's irrégulier; h' ('(l'Ut' tH' s'csl pas modi[j{, cl k foic l'~
J'esté
gros el rIouloul'l'u \.
LI' malade (\ plus d'apliludp (, la mal'l'h" Pl l' l'pilori.
IYmll'l·lIl· l'UI'e 1/1('I'I/!.1/I' t'Il i!11l:!, LI' ilia lad!' a !'ass{' un bon
hi"'l' salis l'hulUalisllH' ('l salis Cl'iSI' c,u'dia([Il!' ; il a l'U d('., illlcrllliltl'IICt"i !'l UI1 peu dl' dy.,pnél' d'"lfol'l. A l'c~fnHI1,
l'1T'Ur loujoul's ,mg'IlH'III\; d!' \UIUIl1l', rOI(' g"I'OS Pl dOlllolll'CII\; pa., d'(l'di'llH'
d 'S j,Hllill'S, 1I1'ilH'S llorlnOlI(,s, l'i('1l all\ l'ouillon.,. \Il'Ille ll'aill'I1H'IlL
<Jill' 1':11111('(' pl'cll'("d('lIle; 1(' llIalad!' S(' l'I'pOSl' l'l va fonl'liollll!'Il<'ll1cllL hicll llU dl\pal'l ( 1:; juin (lU 10 juilld),
Un m.dn!!" dl' 'd ails l'III la gl'il'P(' l'II 18H()-IH\lO cl s('nlil .,011
C(PIII' 1(111'1'1111' lI'IIIP" al'n"s. En 1f\~2,
1111 !lodelll' 1111 ('on"l'illa de
l'l'noncel:' l'Isa~
dl' la Im'\'t'Idlc, En I!HII, t!iag-Iloslic nl'llclIlt'1I1
(lOS(\ (/'lIsi,~
1II1//'iI//',
1:11 IIU \l'Ill hl'l'
I(H)O, II' IIlt'd('cill d!' qui .II' lil'ns
"('S IC~('i
llwllis IrOII\!' !'Il !'ITt'1 lIll!' ÎnsllllislIlIt·(, IlIilr:dl', 1111 ('0'111' :1\11:)1111'11["
d, YOlllllll', 1111 r()l1~
pl'Iil 1'1 i.I't~"ld
l'II ilvl'il I!lOI, il ln suil!'
t!'Il\l(' \'ioh'III(' l"lIlolion, h' CU'III' t'sI ln"., ag-ilt',; h' foi(' l'sI SI'Ilsil,I(' il III pl'l'ssioll; ('A/Il'I!'11 Il's Ill'ill(';; Ilt""tlif. 1.(' 1:1 jllill IUOI,
h' 1lIlIlndl' SI' plainl d't,tn' h,dlonllt" apl"'" II' n'pas, d'Ppl'Oll\'l'l'
dl'
!'l'OUS!;I''' lin'!! dl' III Il'lIsjoll ail l'n'Il
("pig-"sll'i([I\(, Il III
I\llln'IH', dl' la d)'splI",(\ d','l101'1 !'Il lI\olllalll ; <ll'JlIIis 1111 JIlOiA, il
'lui l't,dl'
JlIlli 'l'il l'l "l'S Il"ils s'allen'Ill. \lhUlIlilllll'i,' h~'1n
IIl'oillpl"nll'1I1 au 1'l·~It
l''t'II'.
\ ';"111 li IIrw,.})/)1I L/I//,!/ "~. :!.() il/Hil !fil) 1.
"I:tlndl', p:tI!', "1l:I~'i,
1./,., illlI'I'I'S"IOllllallll' : Il'a jillll"is ('Il dl'
Ihulllrtlisllll', ni d'Hill 1'1' 11111'<'lioll '1111' Iii f\I'ÎI'I"'; 1I1ai
UI'JIIl'IH', illlclll'('\IIl'lIl'IIH'nl. .\11 !'ff'IIl, III poilll!' h,,1
n· ('
(;'\'sl Ull
dnlls Il'
Il/Il'!' illlcl'l'osl/l1 t'II dl,llOl's du lIlal1ll'loll: 11111' olldlll"lioll Iri,
nf'ltl' IIl'pul'aÎI 11 ('1111'1111' n~\Oli()1
l'II l'ri iaqlll' ; III' t'11l!'ut! IIll
I\IIU 111 l'
fnll,
y loli'llll' a la ]>Oillll', :1 prolHlljaliulI dOl'sah'; qlll'Iqlll's
tlu l'II ur 1011" il' li 011
l'"I ,lioll ~ ('11'111' "\l'il"hll'.
IHIS
�IN DICATlOI\S '1 lIÉI\APEt.:TIQI' ES
167
Pouls pctit, irl'l'gulicr, à 900u 100, suin\lllla position, s'acct;ll'I'anl
par le mOlndl'(' elfQI-l, ou UIlC' (-motioll, Foil' 'H'lIsiblc Pl d(>bOl'dnnt le rebord dl'" fausscs coles dc deux ll'aH'I'S dc doigls, douloureux al! Cl'l'U\. épigastri'lllc, Pas d'œclèml' Ul'S jambcs; qul'l(IUCS
l'fllcs sous-crépitants il la busc dt'oile; llt'incs pcu ahon<lanlC's, non
alhumincuscs, Commc lt'ouhll'S fonctionnels, palpilations et
dyspnl'c ll'l'S accuséc,
T,.;lilellH'fll, - LI' malin, un bain 11 :n" de 1:; minulc', suivi de
douche SOlls-mflrinc 1\ :J~io,
d\' ri minutes, Porteur au l'clout', Hepos
au 1il un ' d\'!ll i-hcul'(' cl friel ion généralc, (iOn grammes d't'Ilu de
la Bcine l'n :1 V('t'I'l'S, !\las ... agl' génél'al; mouVl'llIcnls méthodiques
de gYlllnllsliqu(', Il(;gim' Sl'\l'I'(', laclo-Yl'g{'lal'Î\'n, Prol1lcn:HII's
Pl'ogt'('s"i \ eIllen 1 l'1'ois511n ll'S,
Au houl d'une diUlinc de JOUI'S, l'Mnl gl;nl-ml s'anll',IJol"; Ic
Illalade fnil dl' grandl's (lroll\l'lIudcs sal\s faligue, Son (""III' est
plu' calnH'; pouls il'r('glllil'r, lllllis l1IoillS J't'l'(luent. 1 rill('s (lius
nhondanll's, LI' foil' l'e,,l(' gt'OS l'l doulolll'('U ,
Le l11alad(' qlliltl' llo\)t'hon II' Ili S('(ll('lllht'l' Son méd('('in
m'l'crit '1lw1qUI'S i->l'nlilitlcs ''1u'(\s (JI)(' SOli 1III1II1d\', 'si l'cnlt'é
av'c \Ill él:ll g(>I\l;l'al ll1!'il1,'ul' el Uil ('(j'UI' pills 1'(\g-llli(,t, Il,
Un' 1l1f11Ildl' dl' \0 ailS, 1I('III'o-al'lhriliqlll', ('oJ1~lsiv,
:lU ll'inl
('Id pl\lsil'Ilrs Ct'I'i"'i HIll\"ril'lI)'('s dl' rhlllllHlislIH' al'lic1\
laire slhi~1I
uylllll illl("n's.,1' l'I'ndnl'nrd(', lIH'lI l'(;g-Il-(', l'as U'
gril 'St!SSI' [l'II{'rt('lI),(', En (h"l'l'Illhn' 1\100, Il t"ltl pt'is(' d'llIll' \ io ·
lelltl' t'I'isl' dl' l'hullwlislIlI' nrti('ldllil'(' lIigll g-.Int"ralisé, n\('(' ('0111plil'allOll ('ill'diil'l"(' Iri's gl'i1\'(', '11yo-('lIdo ';II'dill', dilalallOlI nigllld" ('ft'Ill': plll"tlOJlll'II1'S n"ysloli'l!ll''i, (('(h'.llH's, cnllf{l'slioIlS pllllllO
Ilflin's; lrouhll's )'(;11<111\ l'l IU"pflliqlll's,
\'lI1(~,
1',."ill'/11I'I//, -
Saigll(I(', 11t"glllll' Illd(;, Ilig-ilal(',
h' I:j '/fl/if I!}()I, \Ialndl' 11'l-s l"l'ilahl(', souffrant l'IIC'OI't' dl' dOllll'lll'S rhlllllalisllIitll''i, TI'('S 111111(\111111(', fil' plailll
d(, do ll ll'lIl'S IU'("('ol'dlClll''i 1'1 dl' pillpilnlHlltS d(' ('(('Ul'; soul11!' s,\'s
1011<1111' il Iii l'Oillll', il pt'oJlugillinll dOl'sal(', l'ollis il )'(lglIl)('I', Ion
Ihllli., l'l'OlIOIIl''''',
1 III, l'oilll., d(ljl'l\!(' ('II has l'I t'li t!('hOI'S, . \l'~
l·'oi .. gro~
1'1 dOlllour!'I1". (.1I1I'I'JlI('s nil('" 1111 hus"s p"IIIII'I1I1II'I''',
l'ns d'((,d.'otile dl'O; jamlH's; III'in!'s ('II qll:tlllll(\ 1101 lllidl' , 11011
nlhllll1ill('usPS,
l"'iCI (/'1//('1/(, _
l'l'lldilnl !i jOllrs, rcpos nh .. olu 1'1 li 1)(' ~("i1Il'
tic
l'il'll/;i !JIll/l'lm Il
�I G8
BOL RUO:\-LAilCY
mas~e
g(\I1{-I'nl cL nbdominnl. MO gl', d' nu de la Heine ('n boisson, Au houl du fi " JOUI' , j(' presC'l'is 1(' ll'aiLernent thel'mal que
j(' SUI'YC'ill' de tl'l'S PI'('S, n lill-me' t 'mps quc lc mnsa~l',
POl'leur
all('1' Pl reLoul', Bnin 1\ :Ho, dl' 1:\ minul(',,; doucI.(' sous-ma,'ine à
Ti", de:i lllillUlt'S , \'('l'S Il' J:;n JOUI', la l11a1ad(' \'n b 'au('oup mieux,
(;0'\11' moins (''.ciLahle, plus l'égulicl'; lII' illes abondant l'f;; foie
moi"s dOliloul'('ux, La 111:11:1(1(' COnlIl1ClI C(' li marcher eL aU~l
'nle
chaque jouI' SPS ]lI'0J111' IHHIt's , Quitle 13011l'!Jon 1(' 10 scptembre,
tl'allSfol'rnée au poinl de \ Ul' foncliollnel Pl géll('l'al.
Z' ('ur" (II"I'mal", du 1er au :W juilll'l IH()~,
\ IHlSSl" \111 hon lliY\'I', sans rhl1l11Hlisllll' cl ('Il mcnanl sa \'1('
Iwhilul'lIe , Ln I(\sioll ('sl lIi(,11 compensél',
CUl'(' Ilol'mak, salls illlt\l'l'l ~ I\ l'0illt d(' VU(' des incid nls,
l ' JI(' malad(' d(' :11 (lIlS \'i('nl 1, lIoul'hon Lancy Il' 2:; juill 18\J(I,
.\ ('U dl'II'. ('l'is('s :1111,"I'i"IIl'es dl' l'llulllnlisllll' :1I'llc\l1nil'(, ai(.('lI, ft
Î :1IlS l't il 1:; ans, Ili"1l n "g'I{-('; cul d,'u\ gl'()SSCSS,'s llol'l1lilh's ('1
salls {\('('id('lIls,
\ la suitl' dl' 1;, gl'il'Ill', l)(,lId:1111 1 hi\ 1'1' t'iOi, ''' l'I'OIn,' d('s p,dpi(allolls, cl(' l'oppn'ssiol1 :1 la 111:1 1'(' 1li' , .\ SOIl 111'I'i\'(\I', pn l sC'lll(' \11\
('Ill 110 Il !'o;III ,>lIffisallt : :1 1(' l''illl \ 1I1l1lC'11\, ll's IU)illl1\('II('s l'Ollg,,s
lIH'(' \' l'inosll,:s, Lt,\ rI''' 1111 1)('11 (',ynnosl'l's ; SI' plailll dl' palpita .
liolls ('/ dl' d) SPIl('C"
.\ 1'1'111)('11 dll "" '111', "olll!1" sJ s loliqll1' li 1:1 POlIIII', 11 l'("()pngatioll cl'"'sal,'; ('0' 111' 1111(.('1111'111'" d(' \ollllllt, (Illatil," 1l'It ""\"l' I'.,,, I" "
l'ClIII .. "l'lil, ;rn\glllit'r, dl' '10 1\ lOt) il III millllt' F()i" gros '"
dOlllmll" '11 d,;bol'dulIl I('s LIIIS.,,·S 1'01('''' cl(' 1roi., 11'11\'" .. ,., dl' clOI(.('ls,
"II P('ll du 'di'lIl1' 1I11111('ol"il'l' '" pr{'lilli"I , , ' rilll's mn's, 11011
"III\lIl1il\('IIs,'", fOlll't I(,,\ ,'II 1'01111'\11', dll'l'g" ,l's d 'ul'lIL('s , CllIl'lql"'S
.. rd,'s sOlls.('n"pitallts ail'. Il,,s,'s l'" 11I11l1l;1 Ï1'('s ,
T,.,,;I"II/{'//I, - 1.1' 1I1:11ill, Iwill i. :1:; ", d" 1:; 1I1illllll'>;, I-illivi dl'
doucit" "OIl,,-l1l1l1';I1l' i\ :11;", d" !; IIlillllll's , Enll d,' 1" H('ill(' ('Il hois
"011 1.1' s oi l', IIH1 S:1 (.: 1' J.:t\IIl"l'al '" IIIIdollllllll1. Cl Il il II' !{ourllol1 Il'
.!f) jllill!'f, In"s il 1111',1 i(II',:(', CO'III' pills ('1111111', pills n"glll"'I ' , foi,'
Illoin -1'0., l'llIlo;lIs s('lI s ihlt" 1I1';IH·... aholldanle .. , l'h,,, d"'1 ,lilucll'
"1,, 111111'1'111' \' t :11" f'lIli g lll'
i' ,'/11'/' III,'/',//a{, ' "~I
l ,I)()() ,
1." 1I1i1111l1C' .\)'11 s,', \III hOIl hi\('I', slinS dlm
: il~I\("
L'lItai "'{'Ill"
�l:'iOlC.\TlOi'iS TIIÉH ,\PElTIQL l,;::;
169
'al s:csl mainlenu hon, ainsi (llll' l'élal l'onclionnel; elle n cu
lH',nnmoins il cCI'La;ns momenls des inlCl'millpnces,
Suil 1(' mpmc lrnilpmenL que l'nnl1l'c [>l'l'c('dellle, du 10 juin au
!i juill l. Aucunc modificalion dan' J'élnl clu eo'ur ([ui esl t'xcilable
Illilis l'L-gulicr; Il' Coic l'l'sIc IOUjOlll'S un pru gl'os ('l douloul'l'U",
3° ('uI'e IherIlUl/" l'n /90/, clu t'J. nOlÎl ail J() scplclIlhl' ,
La malarl(' H\ hi('n ; sa Il'sion esl hien lolél'Î'C, SOI1 C(I'lIl' el son
foie l'csknl un [lcu gl'OS, sans <[li!' ]'é[n l foncliol1n('1 soil en rirll
{l'ouhl!',
La cure Ihcl'lnul , dans ces CliS, il produit une anuqjol'atioll scn~ible
de l'éLat gén{'I'al, de la null'ition des
malaùes, (,t UlU' augm 'BLaLion notable de la diul'''se; clle
:\ fui t di~parîte
les tl'Oublcs fondionncls : 0l'él hisl1H' CHrdiaque, palpitaLions et dyspn0P; die a lonilié l, 111) ocard
COlllm ' les autres lllus('lcs ,t r;d nit la cl\nlicelasit' (souven t
(luI' ('11 gl'nndc l'al'lip 11 l'aeLion parésianLp du rhumatisllIc,
(Iutlnd l'h,\ posyslolic ('sL l't'eenlt' cl d'ol'igilll' rhumatismnk ),
L'insulTistlncp mitl,:t!p :1\ cc h,\ pos~
slo!ip HI'ythmicluc
('ollslilut' l'inclicnLion lill/if(' dl' la CUI't' IhpI'male de
Bourbon Lnllcy :
/;Îndil,:tfio// p\is[(>, quand J'h,\ POS,\ slolie al'ylhmique
,'sI d(' dnl(' 1'(O(,l'nL(' ; quand ('111' SUI'\ i 'nt au COUI'S d'tllll'
(';\l'(liop:dhic jusqul'-lit hi 'Il cOmpl'nSl'p (so it d 'e mhlée,
~oil
il la suile d'IIIH' nisc d'as,\slolie ); qU:1l1d ('Ik St'
lll'oduil sous l'influl'Il('(' d'tllH' atlaqu(' dl' l'humalisme
'\l'li(,ttlnil'(' aigu; cnfin. qu:md l'Ill' t',Î::;tL' ('Iwz un cnfant
Il\l'n:lcé cl, llou\plll's lI1anifl'slntiol1s rllUll1atisll1nl('s,
Il .Y n l'II//tl'!' Îllrlil'itfÎrlll, si lïnsullis:tIH'(' mitrall' avec
hYJlo\) stolie :trylllllliqlH ('sL (,()ll1pliqu(:(' d(' rl-tl'(ocisseIllt'Ill t1Iill';d ou d'mllH' I'('!l(,('S ]>l'I'lc:ll'diqups, SI l'h) pos,ys-
�170
lOCH~-L.\Y
lolie se déclare 1.l la suile d'une grippe ou d'une aull'e
infeclion et si l' ndocardite qui a donné naissance ü
l'insllfTIsancc mitrale a eu comme éliolog'ie une malndie
infectieuse autre que le rhumatisme.
A plus forte raison, il y a contre-indication formelle
à la période d'asystolie confirmée, avec œdèmes considérables, cong 'slions hépalique, pulmonail'e et l' ~ nale
avanc 'cs; s'il exisle de la thrombnse cétrdill.que avec
marhnlres cyanotiques pél'il'OLuliennes; une dérJl{nél'esance du IIL,I/lJc;t/'{le; ('nHI1, chez l 's enfanls, ·'il exi le
une !IéI,ncf/l'llitl', c'/'st-tl-dil'/' si l' ndoe(\nle, le myocarde
clIp 'l'ic:ll'de onl (>l{~
I{>sés.
D, -
.\HDlOPATllIE' FO l TCTl<h TNELLES
i les malades atJ'pclés (\(' h:sioJ1s ol'ganiques du C(l'lU'
olll dl'S ll'ouhl . fonclioIllH'ls pl'lHbnt l\ ; ~()lio
(1<> lelll'
cardiopalhie, ces ll'Oubh's [lI'Plllwnt Ull aspect hil'll autl"III 'nl lapagl'Ul', plus alal'lllHol que f4'I'Hye il ('si VI'Ul,
chl'I c('l'!ains Il 'l'\, .u" 0\1 lH'lIl'O ·(ll'thl'ili(lues qui Il 'ollL
cl'peudant aUClllll' Il'sio n c:tl'\liaqul'. Il peul 1I( ~ lIe
',is
tl'I', che/, )(' lI( ~ n1('
Illaladl" llll(' cHl'diopalhi(' ol'glllliqu('
cl UIlI' cal'(liopldhi(, fOllctiollJlelle, cl, ('II PI'("SI'IH'(' d(' Cl'S
CflS, Il' d('voÎI' du
tl'lluhll'S S(:l'i('ll.
l'II
Il\(; dl'( 'i n
l'st
npp:ll'l'Il(,(,
En dl,hol's de 1'(:dthi.wlI'
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l'lIlI1{'II('[' <les
1ll('Slll'e.
p:djlitl//i(}/Is
H" '(' :tngoiss " an iélé PI'('(,ol 'diale, Pl vagul' s('lIsaliol1
dl' <1,)'<;[>IH'I', dw 's 1" plus SOU\ l'III, ('hl'1. ([l'S I-oujds 1)1'(>c1isposl:s, " J'usilgc du lh0, dll ,:t f(>, du lahac; ou hil'II
r.n ('('laIÎoll etH'1 h·s gOltlleu\. llI'icl'miqu('s avec \1IH'
�lXDlC.\TIO:'\ '
171
TIIBH \l'ElTIQCES
vaso-constriction périphérique , j'ai eu l'occasion d' ObSCl'vel' quatre variétés de tl'Oubles fonctionnels cardiaques:
la psclII/o-hy/)('rt"ophie célrdùtqu p cIe croiss[l1u'('; des
crises de lachycard ic paro,r!Jsfique; le [joUre e,1.:opht //[/.l-
miqup; L'an[jine rie poitrine név/'osique et l'anrrinc vasomotrice,
1° Pseudo-h,lJperlrophie cardiaque (/r croissance, u moment de la cl'Oissancp, des enfanls de grande
laiLle ont une conformntion partieuLi \re du tho!'ax (lui a
subi un arrêl de dév Lop]lPl1H'lIl dans le diamètn' tmllset antél'o-postél'ipul' el UlI'
v 'l'saI
augmentatioll
du
diamNl'c vertical. Cl'S maladt's ont un cœul' nOl'llwl <tans
un lbora. ll'op élroit; ils présentent souvent des palpilalions
IlH~n1('
l un peu dl' d)'''pnée, surtout s'ils sont en
lpm ps Slll'mel1l;S pal' ll'llrs {·tudes, C 's malades
ont lous
ciqUl'S'
WH'
,J'l'li
al rophie notable des muscles ppri 1hOl'aai observé gix 'as, que j'ai soumis il ln
gYlllnasliqup méthodique manuelle (·t il ta llH'caJlolhérapie ('Il m 'a ppuyant SUI' e p,'incip': « 1>( ~yt'
lop'z
1('
lhol':\X , 1(' cœur Sl' c1évplo[lpl'!'H moins " (III
LIlAIW, ;
j 'n i
tit'des a Vl'C la Jlomme
eOllsei 11(; en oull'(' des
dOlll'!Jl'S
d'nI'J'Osoil', J)(HU'
l\' ,\l'ilahilil(> ('al'diaqul' l't sLinm-
Call1H'I'
IcI' J\;laL g{'Il('l'al. Tous onl
(;1<;
Il'i's l'avor'lI!>lPs,
2" TlLchyc!l/'(lir /1fI l'IJ,f',l/slù/"(', lachYl'OII'dit' pal'o'(,\sl1qU(',
j'l'Il
SUl'
dix-sl'pl. l'as dl'
:\i Ohsl'I'vé deux au ('ours
dl' 1ïllsu!lisan " aol'liqul' cll('z dl' j<,un('s sujl' Is ; ll'ois
coill 'i dunl
('Hl'dio-s
i\\'PC
des tl'Ouhles gasll'iqm's; deux cIJ('Z d
'!(;l'l'UX;
sl'pl
Chl'l.
I(('h,' ('(lI'Ilil' pal'ox,\sliqu(' (,ssl'nli(,IIl',
ont ('oïm'id\' un"
'f,
Ilt's ]ll'''s ,1 ','pll ; Il'Ois eus dl'
Ll's cinq ('(\S qui
1<-s ll'Ouhlps g'asll'iqlL<'S ct la
al'dio-
�tï2
nOCI\H;-L~'
sd(>rose n'ont
don{
~
aucun résl1llat. Voici le résumé des
aulI'l's:
{'11 mnlnde dc J:i ails Cil l plusi urs ;j llaques de l'hlln1r\ Osme
nl'liclilaire aigu el UIIC ~('nrlaic
L'uIlI' d('!> cris('~
u(' l'lllllllalibm
:1 d(\lcl'Illilll' Ull(' cn,locnrdile donl le l'diqual l'sI UIH' Ù1NU(fis;lIlce
,1{)rfhj'/(>'
Cl' qui, ('II ce momcnl, ralig-u(' 1(' plus 1(' mal:1(1(', ('C sonl d('s
<Tis('s de la('hyc;mlie pPllIlnnl )Cfillucllcs 1(' pouls !ln 1 :1\('(' UIlC
vil!.',;se illo\1Ï ' el SOli \ ('Ill salls cnus(' (oliolog-i(lllC D)JJ>I'('('iab) "
Vi('lIl il BOlll'hol1-l.:ll1cy Ip 2:; j\1illet 1\100,
.)('UII<, homm!.' \ igOUI'l'llX, bicn dh(')opp(\' pr('s(,llll' )n dansr des
al'l("I'('s ,lu {'0I1. En J'!'xnminnnl (]l' pl\1s pri's, 011 lI'ollv<, \111 ('(1'\11'
ass('{ \'()I llllli Il ('\1 X , hondis'illnl, ('l 011 P('I'(,'oil un souille doux an
lIiH';lll d\1 ',." CSIHII'(' inl('I'('()slal dl'oil, loul PJ'('s du si ('1'11\1 111 , Pns
d'h) pos~l(»)i',
1'0\1)-; fn"qlJ('nl ('11 drhol's d('o.; nis!',; dc' la('h~
'cn
1'.Ii!', !l0 il 100.
FI':lI f"IIlC'//f, Hnin 111 111(\ ra 1 it :1:\", d!' :lO lI1il1ul 'S, l'l Ill:' s>;a!-::(· ...
SOIIS 1 [1I1111('I1C(' d!'s )lI'('II1I1'I'S hnills, h·s l'ris('s d(' lu('h,,,'nl'di('
('l'l'fll'aiss"nl; 1'('111'/1111 r<;l pail', :1 IL\ Il'U\ ; 1(' pOIlI ... (' ... 1 l'l'lit 1'1
ilH'olllplahlt·, d'\p""s:'1I1 pillr"is HW a 200; l" l's r("~lIi',
011 ('011Iillll" II' IJ'"i11'11I1'1I1 1'11 nl~I1';\
lu dun'·(· d,'s hnills, jllsqll':'!
11111' hl'lIn', ll ( l('ul(' dlillS 1(' ""ill, s,'u'ildioll dl' hi('11 ·l'lr(· 1'1 l'''UP'
pHJ'ilion dl' la ('1'1"(' d('I1\ 011 11'01', h('III'('S opr"'s, ,\11 h01l1 d'III1('
.plÎlIlllinl' dl' jOllr", I"s ' 'l'IS(',", ;;'('S)HII"'III, dl'vl('lIl1('1I1 Illoins
)ongllf's 1'1 IlloillS dOldolll'('II"('S, A\1 tI(\pal'l, J'(' I Il 1 ~('I\/l
du
lIIu)atJl' l'sI Il'('''' 1I11"I ion', ;
('fl'III' ('~lI\"
1'/lIIIH',
Il
"'"1
l 'II rna!:I(I(· d,· 1 \ IIIIS, pn', 1'1111111\ (1I1l'/IISII/!;"/lII'I' :wJ'fil{/1f' (,011"('·
("tlÎlI' il 1111(' ,,('al'lulÎJ1\' l'l d(·!; ('risl's dc' lac ' h)!'III'di,' pHro "lil(lI(',
dilll'i 11''''IIII'II<'s 1(' l'0~
1I1OIIIail Il lIiO, tHO \ i"1\1 il )lom"OIl 1.11111',' II' ,i lIotti IBO:!, II JII'IJ'I'OI'I(' dl'''' 1l'II l' l'" splt.,glllOg-I'npltiq\l('<;
1('('11 S:! Il 1 1111(' h,\ )lOII'IlSioll 1'1'111,11''1 Il:! "l,',
l'/'N;fl'/II''lIf, -
Il,,ill 1'1
dom' Ill' "011" mllrilll',
('1 II1USSII I;I',
Ilt- s Il' :1" JOIlI', 1(,,, l'ris!'s d" lill'h,,'('nl'dil' s'I'RIHI('''1I1 l'l, il IHll'lil'
dll )0 jOli!',
(1111 III1,i ),
1'1'111'1111111','11 ('111 )llll'i,
cl Il 1'1111 t h' n·sl,·
dl' "Oll
,,('joli l'
�l:>iDICATLO '8 TIf~l;\'EU
ln
l'IQUES
Dans c 's dcux cas, le ll'uitt'lUcnl, sans proùuirc UUCUlll'
\Cur, a rait dispnnlÎlre les
sumjoulés ü la lésion,
modificalion de l'élal du
ph{>nolll '>nes de achy:l'di~
S'pl
C'lS
obscrv{>s ch
'Z
des pl'éselél'l'ux onl élé ll'l's
: l'un COllCl'I'ne un lIlulaù' de 1.0 ans, neul'OaméliO'~S
;ll'L111'iliqut', a,Hml dcs cl'ises dUl'anl ùeux ou ll'Ois hl'Ul'PS;
l'aull'l', Ull hOIlllllc d(' ;iO
hotlllll 'S tl(~
1·1, 1:' el
de '18 ans, pl'ésenlanl
<lIlS,
ul'icémique; les aull'l's, li!'s
ans, pl deux. dames de !~()
/~I;
l'UlH'
pl
un peu de sclél'ost' aortiqul>
avc' {>n;lhisme C'tll'dia<[ul'; l'auLI'c unc tachycarùie, coïncidanl avec la [j"\'l'e dcs foins,
Ll'S trois cas dl' lach,\'cal'(lic paJ'()xj sli<lu' essl'Illil'lll'
COlll'l'l'1lClÜ ll'ois daml's <lm' j'ai suivics dpu,,- ans; ils m'oul
<lonné un bon résultaL: l;joign 'IlIcnt dps criscs, pouls
l'{>gulil'I' pl d(' vill'ssl' norIllalt'; amélioration de 1't"laL
gl;nl;I',t1, appétit Pl sOIllIllcil c"-l'l'lkIltS,
:1"
(loÎtl'I' 1'.('fljJlttltallltÙjlll',
SUI' six lIbSel',alioIls
a,) anl tl'ail il CilHI dallH's d 11 un hOIllIlll', (ku
l'as
frm;ll's onl dl; gtll;ris foneliuIlIlt'lIl'lIH'nl; ùeu aulres,
d'inlcnsill'
gl'aH~s
JllO,)'l'IlI1l',
onl éll' l'(~1:i
l'l iIlV{>l 'IÙ'S sOlll l'Pst\~1:i
aml'liorés; deu\. rOl'lIIPS
saIlS l' ;sullat :
1 III' tllilllldl' dl' :1:; ailS, il la sllile dl' gl'illlds t'hagl'ills,:1 p"l'dll
l'I'ppI'lit 1'1 sc., fOl'l'l'S, " hl'''lIl'llllP Illai '1'i, a .,t'uli dl'S palpilaliolls
dt' ('(('\II', dl"" haill'Illl'nh dll ('0\1, pt'lI il PI'lI, ("'S \YIIlpllllll('S onl
"lIg'llll'lIl," ('II 1I~'
dl' la "ailli" d"~I'X,
Il'1I1)!S Ipl'''I'P:II'IIiSSilll'lil
du 1I'I'lIIhl"II1('1I1 l'I
CcliI' 1IH11:,dl' dt' Iii (,:lIl1p.lgIII' 11('111 111('
II'Oll\ 1'1' .. potllallt'IIlI'lIl ('II
1\JOO; .il' fillS Il'
dil~I(Js'
l'l'lIsll' t'I l'I'IIg'lIgl' 11 slIinl' 1111 11':1111'1111'111 qu'die
l'i1('IIII'nl, Sil 1'1'1'fI('IH'(' ("IHl1l ll""s 1I1i1(' t'h!'1 ('lit',
d(' lIasl,dlJlI
(I('('l'Ide
tlilli ·
.1<' Illi pl'I'SI'!"I'" 1111 hllill pl'olollg{' III'dl'," :!:1.", t'l 111'1 Il l' 11111 1Ill, ('1
1111(' dO\Il'ilC ('l'()!'>sal.,(, ", soil', l'II\' sUIII'l' 1l'Hi ll'IlIl'1Il
;!:, JOUI'''
cl a
�174
nOGI\BO;,>-LA:'iCY
('e momenl, la malade clorl hien, reprend de l'nppMil; son élal génpl'al s'rsl amélior(- cl lous les lroublrs fonctionnels onl disparu,
J'ai revu celle malad(' chaque année, saJ1S qu'ell(' ait fait de
IlOUV ail ll'ailell1 'nI; ('li(' n'" jUlI1ais rien éprouvé depuis, sauf de
lemps 1\ nulrr, sou", l'inf1l1eIlC(, d'émotions, un pru de lachycardie,
, ('s YI'IIX sont l'esl('s saillnnls,
l'lIl' luala!1(' de :;:1 ans, pflh', ]JI'(-st'nlc depuis deux ans, sans
('nus(' appl'écinhlt', les Iroubles ([ui 1':lIl1t'nelll h BOIII'IJOll-Laney,
En IlIOI, mnlnt\<, nmaigl'il', pl'és('nlanl dl's y ux saillanls, (-lonn \ ,
Ilxes, av c dilnlnlion pupillai,'C" GrandI' inslnhililp du pouls, oscilInnl enlt'(' H!) el 110, 'HtÎI"lnl Il's diverses positions cl les diven;
momenls, Elit' Il de I"iolenls batl('menls dl's nl'lt'l'('5 du COli, ('[ un
('('nlr<' de bnllt'I11('lIls :'11 nil"('''" du (,Ol'pS Ihyro'jell',ll'rilablc ('(1'111'
C<,,'I i(,111. Son ll'emhll'J1H'nl l'sl rnpidt' !'l 1\ pelil('s oSI'illulions;
l'lIt' " l'IlHn lIt's !Jou!Tl-l'S de clliIl('ul', dl" scn'ialions de mouvemcnt
f('hl'ile d de la dilll'1'll "1',
Trllill'/IIl'nl, B.. in l'l dOllc!tr sOlls1I1"l'il1(', 1'1 l11assagrs,
Gl'lIlld(' amélionllioll dl'S ll'ollhlps fOIll'liOllllcls l't dl' l "[:11
go(. Il ~ r'n 1.
La 11101101<1(· ,'('viPlll l'Il I !l(}:.! flPI'(· ... aloil' pa",sl\ 1111 hon hin'I', ('1
f"illllW IWIII"I'IlI' ClIl'l' dans d'l' CI'III'nl.·s condilions 1'1 a~'(
grllnd
pm(j l.
q0 .II/flinl' rIl' poÎt,.i/l{' n//1rrlS;'jll{', - S<, 11l0tllr'(' SUI'lout ('IH'I l('s into"iqm;s par le tahac l't Ips IU'lIl'o-artlu'Îtiqw's ,
\1allifpslalioll abu·manLt'. sans gravit(; t'qwndant, cara '!t")'is('l! pal' d('s Heet'S spontanl's, h(':Im'oup inl1ul'llc{>s pal'
1·(;lllOlioll. sujl'Is ü r{'p{oLition pt Pl'riodiques, Hccolllpa
g'III'S d'\lI](, dnulpur LI'I's \iv(', mais qui n'esl IIltll<'IIH'IlL
]Il'OV(II!W"(' p.II' l'cll'ol'l pL qui sun il'nL sans caus(' app.'(;
t'inblp, souy'nl la tluit. 'elle IllHtlifl'sLutiotl peul el+int'id('.' an'e dl's dl;sordrcs ol'ganilllll'S cil' C!l'U!', COllllIl(' h'
1lI(IIILl'(' 1(· fait suivant:
�175
1NDTe\ TI ONf'\ Tlllm,\ PEUTIQl'ES
Cn malade dc fi 1 ans a r\1, il y a 18 mois, une doulrul' dans
Irs bl':ts, puis une barrc pl'écordialc ll'i's pl'nible ayant pl'I'sislé
un «lwl'l d'hcure; a conlinué à chasscl' apl'('s crs cl'ises cn pays
accidc'Illé; a ru li il fi cI'ÏSl'S con511 'ulhcmcnL
A bpaucoup rum(> cn 1H!l7, En déccmhl'r tSO?, il 10 hl'\ll'c, du
soir, crisr qui a durl- loulr la nuil, Drpuis janvier, Ic mOIlH'lllclll
l'rslc sans l'I1'pl SUl' la (\ollleul'; il ,\ :1, à cNlain,; momcnts, IIJJ
1(>~cl'
(l'dènw pl-riphél'if!t1c. Hien au:\ r ins, Puis, les cl'isl's onl
('hangl~
<Ir c:tl'aclère el de siègc, s(' 1Il0nll';IJlt au CI'('UX de l'cslomac ou dans Il's bras cIoull'III';; bl'aehinlcs doublps, immobilisanl
!ps Imls).
'i gO\llle, ni lilhiasrs; qlll'lqups manifl'slalions l'hlllllalisJnalcs
il) 1\ 1:1 ans, \il'nl 1(' '1 j\lill('l IROH. Au ('(PUJ', l:tehy-a"ylhmie,
hYJ)('rlpJlsiol1 f[1'll\l'iclle; {lrl'col'dinlgi(' 11('llc, mais ('l'ises ne pouvanl {o[l'l' tlptlell1Ptll!)J'ol'of!lIé s 1>:\1' l'dTOI-[ : cIonc, nnginp simplp
ch z un (,(\l'(IIO-,\cll11'('U:\ au d{'bul.
TI'ait('IIII'1I1. - IlniJl ('\ douch(' SOIIS ·mnl'im'; massag's; eau de la
lkiJlP l'JI hoisson apri'" Il' l'cpas,
Qllilll' llourh()JJ Il' !i noÎll ll'i am('lior(" !.ps l11otTvellH'nls dn
hrns gauche' sonl pins l\il'ndus l'l Jl\oins Jl(\nihl('s; Il's doull'urs
hl'nchinll's onl hl'f[u('oUP climill\u\.
Dl'll\ Illois npl'('s, la Il 1I1I'l' 11(' ('sI [Jossihll" ml'J1l(' en ll'lTain
1;'1"11(11'01 bon,
111onlnJlll'l Hpl'l'." Il''; l'l'pas I ~ la
I.l' llIallld(' 1'(" il'nl ('11 HHHl ('\ IHon, ('l n'a plus pd'scnll' de
Nisl's doulOlll'pnSl'S PJ'l'('ordl:t!ps. ~ws
Il'Ollh ll'S ('H[linquc~
l:tcllS1I1'ylhlllH/IIl'S 0111 1)('"\1('OIlP dimin\l(' (d esl vJ'ni (/Ill' le mullldl' suil
1111 1'\~ilH
('( \IIH' hyg ii'J\(' parfails).
lll'\'il'nl l'II t!lll:! fnin' \Ill(! 'fe C(lI'(' lh('I'lllnh-, ('1 il ,'li si hicn 1(\1('
.il' IH' k vois qu ';, l'arl'Înl (' Pl nu c1('pa!'\.
H
;
,J'ai ohsrl'v{', ('n oult,C', six cas d 'tt llflilll's spt!smn Iillm-
-h
suivil'" <!t'ux ans pl ll'!'s aIléi()'~,s;
!1/(I,~
<101111('1',
1.
dl's
lr'ois cal' d'ul/f/illl's 1II:"l'liSiqlll>,V {'ga1pI1H'JlI 11'('1'
!llodifiprs p"l' 1(' Irailpll\clll, pl
1'l'\\1 'S
plusi urs
lIl1IH"'CS
d(' suile.
Enfin,
l'Jl
j'n i
('U
C{lIP!Cjt1CH
cns d'I/llf/ines l'l/sn-molricl's;
pal'li UIÎl'!', j'ni :-;uivi d'puis
-il1Cj
nns UIlC
dame de
�fiG
ln
nOl·R~-L
. \;r.Y
nns, arthritique et uricémiqu qui prés nlc à Ull
haut degl'é des crises précordiales angin uses pal' spasme
sans lésion <ll'l{>l'ieILl' el chez laquelle, tt'ès l'apidenlC'llt,
la cure thl'l'male de Bourhon, associée au massag<'.
détermine une séc1nlion pal'faile, ave' la disparition dC's.
ac idenls pendant quel([uC's mois.
Si toutes c<,s forllles cie précordialgies sont du clomninc
dc' la lh 'rnpeuliqu' hydwrninl'l'al<" il n'cil ('st pas cl·
même de L'allf/ille de poitrine coronarienne (lui est un
('on lt'c·-indicalion absolue.
�Bourboll Lallc)" csl Ulle slalion h,\(IJ'olllilléJ'ale du c('lllre
(lc la FJ'illlce. :\lLilude ~fO
môll'CH, \hri ('olllre le leul du
IHml. Perméabilité du sol. Tel11pér'alul" COIl!'ilallle,
~es
cali\. chl()l'l/l'éc' sodiqucs (ilIhles (1 g-I', 70 de I11lllél'alisatiol) lolale ) soul l!tcl'l/liI/es (1.> ù ;'11°),
l ' lili"l'es l'Il !JO/SWII Ktu dl' la Heine cl 1)cscur 's) ('[ Cil
bains, dou('lIcs S()Il-i'/e,~
dllllchcs fl('lIémle'\", élL'e,~
f/('né-
l'ill!'s cl Iucillcs, elc,
L '(' /l'cl esscllli{'1 cil! ll'aill'lllellL de Bourhon esl la sétli/tion
(.,( la sfil/lll!;,t/lIll dOl/ce,
J:eau de
Iii
/(e/lle {'si d/iljlho/'('lllil/e, tllUl'éfiql/l', élilllÙlit-
Iricc (l'acùlc uriql/c ef d'o/'ides.
Le bi//II a
d(:/'il'//ft/1e
I.cs (:l/"',~
III Il'
SIII'
l/l'flllll .,('di/f,cc
SUI'
la 'il'('I1Ii1lioll, f(1II11J1IC
('{ les dIJl/c'hes olll
1111'
le système
Slll'
1101'\
cu\.,
1\\(:11 g'{'nt"ral.
actio1\ l'r!,\'oll/fil'e
SIII'
les
('\sudals l'hulll.dislllaU\.
1rli 1/1'//11 ts : IIWS,W!lt', flylI/ll.1slltll/C sl/rdoiw
1/1/1 Il I/el le,
11/(:(' il Il 01 hé/'<1 pie,
• 1;\ Die \TIO TS
(lilI/fI<' ilrlicl/I//I/'e c!tI'OllltIIH',
GUI/tle IIIl/s(,l/ll1i/'e l'i/f/uc.
\ l:I'/'''/yic',\' !l0l/tI('IISeS,
(:IIIII'ilh's/'CII('('
dll l'hllll/,Iti,,,"e ''l'tlelllilire ili!lu. /(hUlllil-
.~il1(,
l'slIIc SI/hi/Ifl". "h 1111/11 tisll/(' ehrrlll/rll/(', il(/'flphiril/e, <1111.'.'110//l'CC (:p<lllchelllclIl chrollique (SYIIOI ',[CS, hydarthl'osc).
12
�178
DOlJI\BO;>;-LA:\CY
Scintiques et nél'Nt/yies rhul1wtisTlwles. lI/llIl1HLlisme (/'l1éberelell et rhlmi
.~ lIe
/1()(/('l1X. Chez des malades e:\.citables,
nervell'-, ;', manifestations doulo111'CUSCS, s'il n'y a pas Întégl'i lé parfai le cl Il système c;ml io-al'lériel.,
Endocardite récellle de:3 i, () mois <l[Jl'è;.; la fin cie la cri!"/!
aigui! . Cardiopé/tllies l'itu!re
,~ bien compellsées, C:u'diop,tlllies l'a lvlI!;lires au début de la décompensation ,t cn
hyposystolie ,
Préscl()
.~('
,11'lél'ielle, SlIrclli/rye yl'ilissellse du cœur,
Cardiopathies (ollc(iollllelles {HI'éthisme el palpité/tions ,
pselldo-h!/perlroplue ci/relii/i/lle de crois$,lllce; lach.l/citrelie
piU·II'l'.lpliqlle' illlyilles de poitrilll' lIen'el/ses; yo/lre ('xophtill.
Tlllque ,
CO,THE 1'\1 l]C .\TI() , S
Ilh U III il tisilll (s i/l'('(' pOll ssée (/C'tllef{e Il'eczélllit.
"'1I1/IIIY81://Ii/(ell,1' ;//'('(' c,./ses d'ils lhl//e' essentiel,
f'hNs e "/!lIIi} dc J'el/l!oc!tnlile, cil' la pùi(,i/nlite, dl' la /11,110
cu rrlt'tc.
lsy
. ~/(jli'
l'ollfirll/(:e, Thl'ollllJIIse c;/I'r1iaqlle, /J( :yé/l{I'e,~
('('11('(' dll /11.1/'11'11/'(11', Piil/('iu·tlite .
l'('/'I'o lle dl' lIIi/,.;t!,Si/tiol/ des lésù/Ils flor/iqul's; (,i/l'diu
sc/';I'I/.\(' .
,'il'It:/'IJSI' Cilrt!iO··/,/:/I;t!I' ,U'I'I' dysJlII/ :(' to,r/-ll lill1en/aire l'I
/IICllil('l' Ir(l't!(\/I/(' ii/yI/ dl/ pOl/lili/II ,
Illy/III' dl' 1}()1(I'IlIc' ('lIrOnitrit'II/II',
, I/I(:/'r/s /lle dl' rill/rfl' et ries .'/r(/s Iro/lcs ,lrtériels,
�RE0i,'EIGl'\EMENTS GI~l'\L
X
BOllrbo/1-L7/tcy csl ~i!lIé
SIII' la lig'llc du chemin de l'Cl' de
Paris il Lyon cf it IfI Jfc]diferrallée, SUI' l'cmlwanchemcnl dc
Cercy-lfI-Tonr il <Jilli!- La fpre P.-L-.l/. cbl il :~ kilol11l'Il'c ';
1I1lC fj'ill'C l'l'Cl'nlc, lJolll'h()II-l'ille, se !l'Oll\'l'il CIlI('lqucs cenlaincs de 111('II'I'S de la s!nlioll, SUI' ln lig'llc de l3ol/l'/)()/1 - f,iIllCY
;t 1'0 li 10 il-Sil r-. tr/'l)//,l'.
UOlIl'ho/1 -f,flncy cs! it :!:n kiloml'!I'('s de Pi/ris; on s'y l'cml
avec Iii IIylle dll JJol/l'ho/lI/i/is, pal' .\el'ers ef CeI'C,lj-lil-1'oll1',
PUI' Jlol/lins cl Gilly; avec lit liglle
J,ill'oche, CI/llI/ec,I1 cl Cc/'cy {a-Toll/'.
ou
de
lit /Jol/rY0rllle, par
.\rl'I'I'S, (;(',.".'/ Iii TOl/,., /lO//r/WH
l'I".~,
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Bocuno:\- L.\\CY
Dép. Lynn
7 h. 7 mal. l h. 15 soil·. Dép. Boul'bon '0 h. mal. 1 h. 2\~_
Gilly
1011. \6
!lit. 51
Gilly
5h.
5 h. 2~
Boud>nn'
10 h.:lO
Lyon
9 h. 31
li h. 15
De .1farseille, pal' {.yon, Lo::nllne el Gilly.
De ROIlI'yes, pOl' ,\('!'(,l'S cL Cercy-I,1-'/'Olll'.
De Dijon, pal' Ch,1!(1I!J, .II/lun,
ne .11r,('on, pal' Gilly.
Vc\anles, pal' J'OIIl'S, 1 iCI':;oll, nOI/I'yes, \e!'l~,
Cercy.
De Limoyes, pal ' MO/ltlllÇO/l, 1Jl)u'!e.~,
.'\l'!'ers, Cercy.
1>" .lfolllpellier, pal' l'!l0/l, LO:;lulI!c el Gilly.
Dc Toulollsc, pal'l.i/llOflt's, !louI'yes, ,\el'ers, Cel'cy.
EI1 pl'évenanl les IHl('~,
011 peul !oiC rairc prcndl'e
lul'c il la harc BnUl'iloll-P.-L.-:\l. nu il Gill).
Cil VO!-
(l(l'rELS
])c 1l0m/ll'CURCS 1!l'ioOL~
olll ('lé l'ailes POUl' HSSUI'C'I' I(}
hicn-clre cl le confortahl(· e1c~
haigllpul's p 'l\e1anl leul' s{'jolll'.
I,e (;/'it/lrlllrilel, "1 adrnil'ahlcl1wlIl situè au milil'u du parc, a
ét ', rcnlls il neul', COII\ cnal>lcmCl\1 J11cuhl(! d pourvu cl ' un :lscell ,~I!1/'.
:-;,dol\;; Ll'i'" l'C'JI1ô1l'qu;dlll's; Taille d'holr !'l Hc'sl<llll'llnl.
1 n 110uyci h,',le! ll'i's impnl'lanl, [,lIrilel Si/1I11 I,c:ye/', il ("l "
inatq.;III'(' Jll'Ildanlla sais(!I1 1!JO:.!. Spl'\ icc C' clUsl\'Plllelll l'ail
l .. hl!'s.
pal' pli'~
IJ alls ces lIolels, Ips IlHlI"d('s tl'Oll\l'I"ottl des /'t:yill/(,s S/)( :'
1'/;111,1', ('Olll'Ol'Illl'S ,/1/,1' [I/'l'sl'/'Ijllirll/s médic(l/es.
1);,I/'(~
lui/t·ls, l'illiiS !'l IlIiliw/l S de (;/1/11111', s01l1 ('I)('OI'l'
;1 la r!tsposillOIi dC's 111<11,/(11'1-1. 1'1"1\ IlllI' .10111" : (i, l:l Oll \ ;) l'l'.
L'l'ail potahle qlli "lilll('lIll' la slati oll C'l Iii \'dlc' dc' BOllr
hon-I.allc') C' .. t ri t'pOli 1'\' 11(' dl' f;C'I'IlI(,!- p<llhnl;'('lIl'S, aillsi qlle
l'onl dl\l1lollln', rlc'" allal,pc's .l' l'i(I~S.
EIIC' pl'o\'il'Ill clc' la
llIolilnf;lIl' dl' \llIlIl ' i kilo11lt,tl'C's), ,,'1111(' 'fHII'CC' 1~lIif.t'(
d('
lOllll' hahitatlOlI hl/Blailll' !'l hil'Il capll'C'. J\I/ 'si, la lii'vl'('
typho'/(Ie l'sl-l'II(' ill('( IIlI1\I(' dall" Il' P"."".
1 IH' ~ot'i{,L(lHrIc
[lJlI'i's l'lit IIll' H\'t'(' l'aclilliltisll'atioll
de l' il ospi '(' tL\liflTl' cl an'(' alo'i~
dl' la l'I'(\fl'C' lul'l' cl,
• ' (>"
,le 1"'""'" l' .; ('
IlIil'('IU"' IIIII '( ' ,'Il \ .. ill/J'<';'I
(;illy.)
�RE1I"SElf;:\K\IENTS
1;~:\tn.U
j X
Saône-el-Loil'e, s'organise pour édifier un Ca~ino
splendide
à (>1'O:\.imité du pal'c.
l'II ol'{:hesll'e d'élile se raiL enLendre deux l'ois le jouI' :
l'après-midi, dans un jal'din anglais admil'able111cIIL silué, lit
Chéllllnih'e, où les malades vonl raire lellr Cllre d'fu'r el de
lerraill; le SOli" dans 1.1. cour du Gral1d Il(jlel.
PHo~m
11 J a,
,\I>E
ET
E\.Clï~IO'S
pOUl' l'agrémenl dcs l\LI':lngcrs, de joli 'S promenades
le voisin'Ige ill1ml'dial de Boul'bol\ : la ~ol'ge
creusée pal'
le tOl'l'cnl, Le Bur"e, el jadiS dominée pal' les hauls remparts
de la "il le; la 1'01' 'L de (JerllliflIlY, siluée à 1 kilomètl'C' la
roule de lit Clwu/IIihc, ll'l'S omhragée, Cil penle douce; les
l'uilles du chiÏl('an d' , lrcy, au nord dt' BOUl'boll, elc ...
J hns UII l'a ,\ on un pell pl us élendu, le I)()"l du FOUrl1eéW,
slir la Loil'c, 11 1 kilol1H'll'('H; le chfll('all cl· Serre, alicicil fier
de I<t maisol\ de Chaloll; l,cS II/l', Slll' la Loire, qui pfls:;l'd' l,
lomlH',1II dl' ,feHII de l'Iltlpilal; le pelit yilla!-;l' de l'i/r.v-surLuire; 1(' chillt'uu dl' lJalt/I're, qui appadicnl ù l'i'l'nqllc dl' la
Hcnaissallce, pl 1(' dHÎl!'<I11 dc la /Je,111/lw, yérjlabl' hljou du
slyl(' Louis \.111 el Spll'IHlidpllIclll .1111('lIal{('.
\11 delil dt' la "Oll'l', ft 1110011S dc ll'Oil'i li 'IICS de Bourhon el
<1 ('gale dlslallt" de IJioll pl clc })I}II/f!(("'f'e , sc Lmll\ l' J abhaye
dl' SC/Il FO/l ,\, le ('bd-Ilt'II dl' J'ordre dl'H Cisl 'l'CiCII'',
SUI' ln l'ivo dl'oilc de la Loire, le \illage de Sili"t \lIhill,
<1\('(' 1111 ('\1iI11'<l1l 1'('lllal'«lIlIl>l(' cl 11111' l'oulc ('"II'('ll1l'111('lIt pit
rllI Nui .
lOl'c"qll(', 1';11' .1If/ri"fl(·s ('( l'/~ti!
. \ Î kilolll('ll'e'i lIli l'illt! ('sl dc HOIII'holl, Sl' tl'OUVC 1(, \lIlag<'
cl CII;,(I1/IIII,l', d "III' le ICl'l'iloil'l' dl' ('!'Ile ('OIl1IlHIIl(', les min 'S
dl' (:lIi:('lIil ,"'('C la \";llll'(' d, Chi/('uil, dnllllllt'C pal' LIli 1'111('<111
dl' IlHwlaglll';; gl'allililjll(,s.
Il(· (;lIi~,
IIll S'IILH'I' ('S('<I1,\ t('. (,olldult poil' 1(' (;r;ulIllJusl
'l I('s (;rf/"!le,~
au Ylililge d(' (;rllr,1J Olt 011 d,cou, 1'(' Il' · l'uin 'S
<Ill \1('11" m<lIlOIl' de FUI/flll; r1I'~
[OUI'", 1111 IlWI' d'c lI('!'illtl' cl
1111 pavilloll il IllOdÎl\ dl'll'lIl! L l''gli,,(' 1'('111'('1"1111' la (111'11'(' IOI1lI"dl' dl' ,h'all dl' !lOUI'!>OIl. ,\ 1~l() ml'll'es dl' Iii, nu h<lllieilll ries
lii('I/fIrrls, 011 a(1{,J'~oil
l's \('sligC's d'ull l'illl1jll'OIlWill el dl'IIX
!lIll1uli hi('11 ('OIIl'it'I'H'S, l'lu .. ail lIol'd, SI' dl"s,,(' 1l1<1,1I'slu('u"('-
dal~
�182
BOl'IIBO:\-LA1\Cl
mcnt Ir eh,Îlcnu de .l!rll/fpel'rrJll,r, jndis fOl'tel'csse impOl'tanLe
de~
sires de BOIII'bon,
On pcut l'evcnil' dc ['e\cul'ion pal' la vallée ~i pilO'r~que
dc la SOll/me cL l'cllLl'rl' il Bourbon pal' Cress,lJ cl JIE/lfi/l, villag'r,; que lrnvc'~e
l'all('lelllH' 'oic romaine c!'.\uLull. .. \ l'l'st
cl ;\ ,) kilomèll'es, sc ll'ollYe ln prlilp commune de .lIo//f, d'où
viennenl les caux qui alimenlent la ,illc de lloul'hon-Lnn(')',
(ln a inslalli' lin bel n,diTe SUI' Il' poinl culminant dll plaleau,
du halll duquel on a une YlIe !'plendidc SUl' le paysage avoisinant Ilonagc~
du \101'\ an el de l' \uycl'gnc;.
Pcndan! ICIII' ~é.iOUI',
les malades poul'l'onl allel' ,'isilel' la
g-rand· USIllC m{'lallul'gilful' dll Creusof, la ('oqncllc \'illr dl'
Pnrfly- (e-,lfollii/( qui oll'l'c all\. visitellrs ~a
Illag-ndiqlle église
du \11" ~i{'cle,
la mail'j(· qlli dale de la Hcnaissan('(', Il' CO\lycnl de la \'isIlalllln, ('(c,; la ('("li'hl'c \ ille de (;(1///.1/ aype SOli
"hlla.'· rll'{'glise '\oll'c-I),lIl1e, d'un st 1· golhiqll(' ll'ès (llll';
enfin .. ~/lf1,
qlll a conservé de si nOll1brclI\. l1lonllJll('nls de
l'i'p0«\I(' l'omaln(': I(,s l'IIin('s du Lempl(' de ,Ial1l1s cl dll
lh(',ntl'l' l'omain; la pOI'L!' d'AI'I'OII\ l'! la pod!' Silinl \l1dn;,
d'ol'dre IOI1JrIIlC; la I(JIII' Cal'I'('(', la loul' d'\]>ollon; la ('alh(;dralc, ache"ee l'II II il'{ Ifui ol\'J'\: IOlls les ('n l'a cl i'l'l's d(· l'i'p0<JII!,
dt' Il'ansilioll, cl dc n()Jnl,.'clIs('S ~ 'Idpllll'es de , Iyll' hYZ<llIlin;
lc l'alai" ("pist'op:d, :\IIt'il'11 palais des dllcs d(' lIolll'goglle; Il'
mils '" lapidail" el le Ili1lSél' ]tollil1, ele,
(TL'I~
(;/,,'/1('((('
/;y(rsl' j)ilrn,~s('.
dl'
f'lIuSI)/l'('
C .\'J'1I0J.J(J{ 11·;
d', lfiy,.('
(;'1 ~(H,I
dll
(;,1
IJllll·I ).
lJlli/fn' rlis(,.illllf/r",s pal' .illlll' : Î h, 1/'2 dll lIlalin, midI,
h. 1'1 i'! h, clll SOli',
'/'/:(/:Yl'il/lhe
'j'I:(r!jlho//(' a\,('(' Pari cl le~
gl'illI11('.; \'ill'" C,,],ilH' dall';
\'I:.LII ],li l'II1i'II1 (pa\'illflJl dl' ln Ilil'pdinll
�183
S.\I()~
))lI
1;)
.\U l'" OCTOBHE
~L\I
J/{:dccills.
Dodcu1'8 : III
r.1I~d
l',
Cml!'I",
FAII\E,
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PI \TOI (l'éll; ).
P /W /'III acie Il S.
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L.\l Il!.Y\',
il l'Ilospice d'Aligl't!.
:\ III Il \lI ,
PI TITJ" \ ..
E.\l
()I~
BU IWO\'-L \ \'C) EXPUHT(~S
SIlI' llll l'apporl dl' \1. ,IlIll's 1,1\'1)1\ l';tU nOI11 dc la COIl1Illis"ioll dcs cali\. \lllllr'l'alcs, l' \(',/(/1'11111' de /1/(:(/('('11/(' a altlori"é,
le li lIo\cll1ll1'c 1HHO, l't'xi'ioitulioll lI1édil'alc des MHlI'('CS : Iii
1/('11/1', le / '.'1111/)(', Sil III 1 /,éYI'/', .lIa/'.'!"I·rile el J)(,slI/'e.~
dl'
l'I,;tabllssl'l11l'lIl thCI'lIlid d(' HOlIl'holl I.ann. Lc 7 dél'cmbl'C
il 1,1 Soci{'lé
dl' la JIIênH' 011"11",,, UII lIl'l'dé J1I!1list,;ri ,1 'O~lr-ait
1'1'1'111\('1'(' Il' dl'Illl d e\.ploill'I· ('l'S SIlIII·l'l'S.
EII ('fI't,t, la ll'illl"pal'clI('C cl" Cl'S (',III\., 1('111' illall "l'abilitl\
l'ahsCIII'(' lotalc d(' f\l'I'ill 'S pall!ogl'''('s 011 i"rl'dil'II\' dl'\,[lIcnl
Il'llt, aSSnl"'I' 1111 H1CCl'S !lICOIIIl'sll' 1'0111111' eilll dc lahle, (),
l'ail, d('(lIIIS pluslcurs 1I1IIIé('s, I.t ~oci,q{
l'Ci(I~
c\.plOlle ICH
SOllITCS. \lilIS, l' 'celllllll'lIl, ulle illslallallllil pills cflllfol'lablc
pOIlI' la slériliSitlioll des \·l·ITI· ... d houdlOllS ('[ (JOIlI' l'l'J1Il!olltpillage cst vellUI' l'IIl'Ore al1'I'I'J1lil' 1· SIICCl:S Iègllll1le dl' 1 cau
de BOIII'holl.
1.'(';\11 cil' Iii fleil/(, /Ju/lr/mll l'sl IHII'O ,'Otlltlle l ' l'i~,t1;
cil •
e~l
d\lIl(' dig('~t)n
Il'('<; facile; (,Ile IH' tt'ouhle pas le lill, cl
, OH lisage il tabk ('sl t'C(·oJ11I11and{· il IOlls l('~
Hl'lhl'iliqlll'S, au'\
~flt'I",
all\ l'IllllllnlISanls, all\ lIJ'Il't>l1liqucs, ,IIIX l'111'diucpICS,
" lous I·CII\., l'Il lIl1 mol, dOllt Ics étl1flJll'loil'C;" foie cl l'l,in,
�18i
BOl:RIl():\-LA:\CY
onl hCRoin d'êlre ménagé;;, C'esl une eau mÎllél'ale 1lalurelle
qui ~e COI1"CI'\'C incléfinimenl cl se prcnd ;;<lit II tablc il la lCI11pér'alure ordinail'c, saille malin, légèrell1enlliédrc, au bain lIIul'ic.
.
L'eau du 1.ym/;e, légl'l'cl11cnt.'l<1zéi(iée, esl SUI'Loul l'CC01lll11<1ndable coml11e cau de table,
L'rail cie la Heil/e-/Jourholl pl du L,ljlllhe ~()lI
e'\pt"c1iéc;;
rl'gulièl'cll1cnl dan;; lous les dcpol;; (f'Ealn minél'alc:-, l'hcz
lous les phal'nlilci('ns el dl'oguisles, 1>e 110111 1li' 'U'\ dépnsilail'('s
'xi:-lenl dalls I('s pl'incipal('s \"illes dc pl'c)\'incl', Le dé]lol ;'1
Pal'is sc Il"OU\'(' ('hp/, Laurcnl Ihuu ,\I 'IT, J'I1(' dc Lyol1,
Elle esL c'\p("dié(', 'Il OUll'C, ;'\ loulcs les P~'Ionle"
qui
,"eul('nl la l'l'c('\'oil' din'el 1I1 'lit; Ir;; C'\IH;dilloIlS sOllL failcs
cn pel i le yi Lesse,
.
~ 'ac l'ts",e
alors au Dil'l'l'leul' de l'Elabllsst'Illt'lIllhcl'l1lal de
Bou l'hon-Lam', . (~;J
.IIC-(, t -1,oi l't' J.
�TABLE DES i\L\T IÈHE S
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3584850044
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Le Thermalisme
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes
/BCU_Vichy_album_de_photographies_247365.jpg
Description
An account of the resource
<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
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Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Piatot, Adrien
Title
A name given to the resource
La cure thermale de Bourbon-Lancy
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Protat
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1903
Source
A related resource from which the described resource is derived
Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) TH 615.853 BOU
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Cures thermales -- France -- Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire)
Crénothérapie -- France -- Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire)
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
IV - 187 p.
application/pdf
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine publique
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_La_cure_thermale_de_Bourbon_Lancy_358485
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/22/26602/BCU_La_cure_thermale_de_Bourbon_Lancy_358485.jpg
Crénothérapie -- France -- Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire)
Cures thermales -- France -- Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire)
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/54379/Ranunculus_aquatilis_MTBRIS0060.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
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Title
A name given to the resource
Ranunculus aquatilis (Ranunculaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
18 5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Ranunculus_aquatilis_MTBRIS0060
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Boën, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/54379/Ranunculus_aquatilis_MTBRIS0060.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/54399/Ranunculus_parviflorus_MTBRIS0080.jpg
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
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Title
A name given to the resource
Ranunculus parviflorus (Ranunculaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Bertrand
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Bertrand
Bertrand
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
12 5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Ranunculus_parviflorus_MTBRIS0080
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Roquebrune-sur-Argens, Var, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/54399/Ranunculus_parviflorus_MTBRIS0080.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/54414/Barbarea_vulgaris_MTBRIS0095.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Barbarea vulgaris (Brassicaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
18 5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Barbarea_vulgaris_MTBRIS0095
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Boën, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/54414/Barbarea_vulgaris_MTBRIS0095.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/54438/Brassica_napus_MTBRIS0119.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Brassica napus (Brassicaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
18 5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Brassica_napus_MTBRIS0119
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Boën, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/54438/Brassica_napus_MTBRIS0119.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/54453/Raphanus_raphanistrum_MTBRIS0134.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Raphanus raphanistrum (Brassicaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
18 5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Raphanus_raphanistrum_MTBRIS0134
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Boën, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/54453/Raphanus_raphanistrum_MTBRIS0134.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/54505/Lepidium_graminifolium_MTBRIS0185.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Lepidium graminifolium (Brassicaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
8 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Lepidium_graminifolium_MTBRIS0185
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Saint-Étienne, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/54505/Lepidium_graminifolium_MTBRIS0185.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/54626/Dianthus_prolifer_MTBRIS0306.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Dianthus prolifer (Caryophyllaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
10 10 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Dianthus_prolifer_MTBRIS0306
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Andrézieux-Bouthéon, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/54626/Dianthus_prolifer_MTBRIS0306.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/54823/Epilobium_lanceolatum_MTBRIS0501.jpg
c7502cd9d09f04d31bbdd03ed7ad86c3
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Epilobium lanceolatum (Onagraceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
10 7 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Epilobium_lanceolatum_MTBRIS0501
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Saint-Genest-Malifaux, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/54823/Epilobium_lanceolatum_MTBRIS0501.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/54826/Epilobium_montanum_MTBRIS0504.jpg
e402300be102b548f62fa3a4797abf2c
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Epilobium montanum (Onagraceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
6 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Epilobium_montanum_MTBRIS0504
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Saint-Étienne, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/54826/Epilobium_montanum_MTBRIS0504.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/54936/Galega_officinalis_MTBRIS0613.jpg
e8babf5d2402ff7ff24d88184c992dad
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Galega officinalis (Fabaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
30 8 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Galega_officinalis_MTBRIS0613
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Andrézieux-Bouthéon, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/54936/Galega_officinalis_MTBRIS0613.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/54991/Geum_rivale_MTBRIS0668.jpg
c5add3c6c308e84ced74ab2089d943c9
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Geum rivale (Rosaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
18 5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Geum_rivale_MTBRIS0668
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Boën, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/54991/Geum_rivale_MTBRIS0668.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/54996/Fragaria_elatior_MTBRIS0673.jpg
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Fragaria elatior (Rosaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
6 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Fragaria_elatior_MTBRIS0673
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Saint-Genest-Malifaux, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/54996/Fragaria_elatior_MTBRIS0673.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55064/Rubus_hirtus_MTBRIS0741.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Rubus hirtus (Rosaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
7 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Rubus_hirtus_MTBRIS0741
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Planfoy, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55064/Rubus_hirtus_MTBRIS0741.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55066/Rubus_hirtus_MTBRIS0743.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Rubus hirtus (Rosaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
7 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Rubus_hirtus_MTBRIS0743
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Planfoy, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55066/Rubus_hirtus_MTBRIS0743.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55103/Cornus_sanguinea_MTBRIS0780.jpg
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Cornus sanguinea (Cornaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
23 6 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Cornus_sanguinea_MTBRIS0780
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
L' Étrat, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55103/Cornus_sanguinea_MTBRIS0780.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55144/Chaerophyllum_cicutaria_MTBRIS0821.jpg
f1a761e5ee2b02875dcd3519e0c26816
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Chaerophyllum cicutaria (Apiaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
6 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Chaerophyllum_cicutaria_MTBRIS0821
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Saint-Genest-Malifaux, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55144/Chaerophyllum_cicutaria_MTBRIS0821.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55165/Eryngium_campestre_MTBRIS0842.jpg
169996c044d3855e256fa1191effb7e1
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Eryngium campestre (Apiaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
30 8 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Eryngium_campestre_MTBRIS0842
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Andrézieux-Bouthéon, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55165/Eryngium_campestre_MTBRIS0842.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55225/Valerianella_coronata_MTBRIS0902.jpg
df158a38265c9ff9c90b84dded793530
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Valerianella coronata (Valerianaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb F. Brachet
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Brachet
Brachet
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
5 7 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Valerianella_coronata_MTBRIS0902
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Remollon, Hautes-Alpes, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55225/Valerianella_coronata_MTBRIS0902.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55345/Leontopodium_alpinum_MTBRIS1022.jpg
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Leontopodium alpinum (Asteraceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Maurice
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
8 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Leontopodium_alpinum_MTBRIS1022
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Lanslebourg-Mont-Cenis, Savoie, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55345/Leontopodium_alpinum_MTBRIS1022.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55414/Bidens_tripartita_MTBRIS1090.jpg
e6f290f5df2048ec614fb2aff79aad98
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Bidens tripartita (Asteraceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
8 9 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Bidens_tripartita_MTBRIS1090
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Saint-Étienne, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55414/Bidens_tripartita_MTBRIS1090.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55564/Tragopogon_pratensis_MTBRIS1240.jpg
3b53baa42985f7325e4ee7f9e3b7a0ac
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Tragopogon pratensis (Asteraceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
18 5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Tragopogon_pratensis_MTBRIS1240
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Boën, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55564/Tragopogon_pratensis_MTBRIS1240.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55665/Vincetoxicum_officinale_MTBRIS1342.jpg
17caf88f511335464fabc1a7d71735e3
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Vincetoxicum officinale (Asclepiadaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
30 8 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Vincetoxicum_officinale_MTBRIS1342
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Andrézieux-Bouthéon, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55665/Vincetoxicum_officinale_MTBRIS1342.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55731/Hyoscyamus_niger_MTBRIS1408.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Hyoscyamus niger (Solanaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
28 6 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Hyoscyamus_niger_MTBRIS1408
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Montverdun, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55731/Hyoscyamus_niger_MTBRIS1408.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55739/Lycium_barbarum_MTBRIS1416.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Lycium barbarum (Solanaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
18 5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Lycium_barbarum_MTBRIS1416
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Boën, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55739/Lycium_barbarum_MTBRIS1416.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55744/Solanum_dulcamara_MTBRIS1421.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Solanum dulcamara (Solanaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
28 8 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Solanum_dulcamara_MTBRIS1421
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Saint-Bonnet-les-Oules, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55744/Solanum_dulcamara_MTBRIS1421.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55763/Galeopsis_tetrahit_MTBRIS1440.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Galeopsis tetrahit (Lamiaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
10 7 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Galeopsis_tetrahit_MTBRIS1440
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Saint-Genest-Malifaux, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55763/Galeopsis_tetrahit_MTBRIS1440.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55771/Mentha_sylvestris_MTBRIS1448.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Mentha sylvestris (Lamiaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
6 10 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Mentha_sylvestris_MTBRIS1448
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Aurec-sur-Loire, Haute-Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55771/Mentha_sylvestris_MTBRIS1448.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55773/Mentha_aquatica_MTBRIS1450.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Mentha aquatica (Lamiaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
30 8 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Mentha_aquatica_MTBRIS1450
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Andrézieux-Bouthéon, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55773/Mentha_aquatica_MTBRIS1450.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55917/Leonurus_cardiaca_MTBRIS1594.jpg
be6fda503fc5aa9ef6770828e42ff6e5
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Leonurus cardiaca (Lamiaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
28 6 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Leonurus_cardiaca_MTBRIS1594
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Montverdun, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55917/Leonurus_cardiaca_MTBRIS1594.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55950/Amaranthus_retroflexus_MTBRIS1627.jpg
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Amaranthus retroflexus (Amaranthaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
30 8 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Amaranthus_retroflexus_MTBRIS1627
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Andrézieux-Bouthéon, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55950/Amaranthus_retroflexus_MTBRIS1627.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55966/Rumex_acetosa_MTBRIS1643.jpg
33a68dcd6325501c0faabdceecba8730
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Rumex acetosa (Polygonaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
6 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Rumex_acetosa_MTBRIS1643
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Saint-Genest-Malifaux, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55966/Rumex_acetosa_MTBRIS1643.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/55993/Polygonum_fagopyrum_MTBRIS1670.jpg
11993fc870df187aea3a9e775daa90c9
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Polygonum fagopyrum (Polygonaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
10 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Polygonum_fagopyrum_MTBRIS1670
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Villars, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/55993/Polygonum_fagopyrum_MTBRIS1670.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56043/Populus_fastigiata_MTBRIS1720.jpg
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Populus fastigiata (Salicaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
13 4 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Populus_fastigiata_MTBRIS1720
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Saint-Chamond, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56043/Populus_fastigiata_MTBRIS1720.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56045/Populus_tremula_MTBRIS1722.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Populus tremula (Salicaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
8 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Populus_tremula_MTBRIS1722
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Andrézieux-Bouthéon, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56045/Populus_tremula_MTBRIS1722.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56050/Salix_fragilis_MTBRIS1727.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Salix fragilis (Salicaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
9 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Salix_fragilis_MTBRIS1727
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Roanne, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56050/Salix_fragilis_MTBRIS1727.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56057/Salix_triandra_MTBRIS1734.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Salix triandra (Salicaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
18 5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Salix_triandra_MTBRIS1734
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Boën, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56057/Salix_triandra_MTBRIS1734.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56060/Salix_purpurea_MTBRIS1737.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Salix purpurea (Salicaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
18 5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Salix_purpurea_MTBRIS1737
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Boën, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56060/Salix_purpurea_MTBRIS1737.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56072/Salix_babylonica_MTBRIS1749.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Salix babylonica (Salicaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
23 8 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Salix_babylonica_MTBRIS1749
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Évian-les-Bains, Haute-Savoie, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56072/Salix_babylonica_MTBRIS1749.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56086/Quercus_suber_MTBRIS1763.jpg
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Quercus suber (Fagaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
S.D.
S.R.
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1913
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Quercus_suber_MTBRIS1763
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Lyon, Rhône, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56086/Quercus_suber_MTBRIS1763.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56112/Ficus_carica_MTBRIS1789.jpg
4105295b0680c2e201c840389fcc2f7d
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Ficus carica (Moraceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Bertrand
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Bertrand
Bertrand
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
9 1913
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Ficus_carica_MTBRIS1789
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Cuers, Var, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56112/Ficus_carica_MTBRIS1789.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56179/Pinus_pinea_MTBRIS1856.jpg
8f43a5f86447b987de842daca3aa4478
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Pinus pinea (Pinaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Bertrand
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Bertrand
Bertrand
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Pinus_pinea_MTBRIS1856
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Roquebrune-sur-Argens, Var, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56179/Pinus_pinea_MTBRIS1856.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56213/Crocus_vernus_MTBRIS1890.jpg
bc9f7ad823bea182ea56512c83b24a55
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Crocus vernus (Iridaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
17 4 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Crocus_vernus_MTBRIS1890
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Saint-Genest-Malifaux, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56213/Crocus_vernus_MTBRIS1890.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56261/Muscari_comosum_MTBRIS1938.jpg
9b9b41d73daacf8804eb201c72f1b350
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Muscari comosum (Hyacinthaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
18 5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Muscari_comosum_MTBRIS1938
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Boën, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56261/Muscari_comosum_MTBRIS1938.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56305/Carex_pallescens_MTBRIS1982.jpg
4b591bb98b893c07ef4c814c4416cfcc
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Carex pallescens (Cyperaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb F. Brachet
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Brachet
Brachet
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
23 8 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Carex_pallescens_MTBRIS1982
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Guillestre, Hautes-Alpes, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56305/Carex_pallescens_MTBRIS1982.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56315/Carex_capillaris_MTBRIS1992.jpg
67b6a99d2652eb749ed81cdd414f5abb
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Carex capillaris (Cyperaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
10 7 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Carex_capillaris_MTBRIS1992
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Saint-Genest-Malifaux, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56315/Carex_capillaris_MTBRIS1992.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56348/Orchis_conopsea_MTBRIS2025.jpg
cbf3dad8a42a84b6034816ab2e94e4b6
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Orchis conopsea (Orchidaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
16 6 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Orchis_conopsea_MTBRIS2025
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Saint-Genest-Malifaux, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56348/Orchis_conopsea_MTBRIS2025.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56352/Orchis_maculata_MTBRIS2029.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Orchis maculata (Orchidaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
16 6 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Orchis_maculata_MTBRIS2029
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Saint-Genest-Malifaux, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56352/Orchis_maculata_MTBRIS2029.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56355/Orchis_latifolia_MTBRIS2032.jpg
0ef1e7c35286452400f191f936020474
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Orchis latifolia (Orchidaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
18 5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Orchis_latifolia_MTBRIS2032
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Boën, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56355/Orchis_latifolia_MTBRIS2032.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56475/Phragmites_communis_MTBRIS2152.jpg
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Phragmites communis (Poaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
30 8 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Phragmites_communis_MTBRIS2152
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Andrézieux-Bouthéon, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56475/Phragmites_communis_MTBRIS2152.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56512/Festuca_arundinacea_MTBRIS2189.jpg
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Festuca arundinacea (Poaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
30 8 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Festuca_arundinacea_MTBRIS2189
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Andrézieux-Bouthéon, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56512/Festuca_arundinacea_MTBRIS2189.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56543/Secale_cereale_MTBRIS2220.jpg
13b269113c960de6827b42dc47f6d707
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Secale cereale (Poaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
18 5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Secale_cereale_MTBRIS2220
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Boën, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56543/Secale_cereale_MTBRIS2220.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56611/Anthriscus_sylvestris_MTBRIS2288.jpg
3ebc768586bc2e3fecefebfb2ccb260c
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Anthriscus sylvestris (Apiaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
6 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Anthriscus_sylvestris_MTBRIS2288
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Andrézieux-Bouthéon, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56611/Anthriscus_sylvestris_MTBRIS2288.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56627/Cactus_opuntia_MTBRIS2304.jpg
3f880d99c1b1bbd0b4ef7ca56922011f
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Cactus opuntia (Cactaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Bertrand
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Bertrand
Bertrand
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
15 7 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Cactus_opuntia_MTBRIS2304
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Roquebrune-sur-Argens, Var, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56627/Cactus_opuntia_MTBRIS2304.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/23/56685/Polypodium_vulgare_MTBRIS2362.jpg
5406d3bb6cfd8774e195749e2f83061e
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Herbier Camille Méhier
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes/Ammi_majus_MTBRIS0830.jpg
Description
An account of the resource
Cette collection a été constituée entre 1880 et 1905 . Elle comporte des des spécimens de la Loire, des Alpes et de la région méditerranéenne. <br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/herbiersuniversitaires/herbiercamillem--hier">En savoir plus sur la collection Camille Méhier</a>
Still Image
A static visual representation. Examples include paintings, drawings, graphic designs, plans and maps. Recommended best practice is to assign the type Text to images of textual materials.
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Polypodium vulgare (Polypodiaceae)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Hb C. Méhier
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Méhier
Méhier
Source
A related resource from which the described resource is derived
Herbiers universitaires de Clermont-Ferrand
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
18 5 1903
1903
Type
The nature or genre of the resource
still image
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
image/jpeg
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
Polypodium_vulgare_MTBRIS2362
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Boën, Loire, France
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/23/56685/Polypodium_vulgare_MTBRIS2362.jpg
-
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/40/73210/BUCA_Bastaire_Bibliotheque_du_petit_Francais_C90675.pdf
dd087a5f72263658b4333762f8f00771
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GÉRALD-MONTMÉRIL
Les mathLlrins
du « Bapard
ILLUSTRATIONS
PAR
HENRIQUEZ
PARIS
Librairie Annand Colin
G, rue de M éziùr s, G
1 9 03
T OUIiI drQits r6IcrvÛ ••
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CIOIt·Il ).
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Londres.
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Hlstorlcttes pour Pierre et
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Le Hoehet d'or.
L'Idée fixe du Savant Cosinus.
Jaoques la Chanoe et Jean la
Guigne.
Jamais contents 1
Journ6es de deux petits Parisiens; Jacques et Juliette,
J ours d'èpreuves.
H" oo; ( ,·,."co,
6111'
clemrmde, du
Kerblnlou le très madré.
L es Lunettes bleues.
Mémoires d 'un Éléphant blanc,
L es Mémoires de Primevère,
Mon Ami Rive-Gauche.
Le Moulln Fllquette.
Le Mystère de Courvaillan.
Le Pari d 'un Lycéen.
Le petit Grand et le grand PeUt ,
Les Petits Cinq.
Les Petits Patriotes.
Pierrot et CIO.
Le Portefeuille rouge.
Princesse Sarah.
LesPrl sonnlers de Bou-Amâma.
La Providence de François.
Le Pupille de mon AmI.
Les Robin sons de la NouvellGRus sie,
Robert le Dlahle et C'·.
Le Roi de l'Ivoire.
Le Sapeur Camember.
Six nouvellos.
La Toppe aux Merles.
Le ThM
. ~re
ohez Grand'Mère.
Un Parisien aux Philippines.
Une Histoire do Sauvage,
Los Vaoances de Prosper.
Voyage du mateiot Jean· Paul
en Australie.
Voyage du novioe Joan-Paul à
travers la Franco d'Am6·
rlquo.
Yvos Kerh61o.
ellert/Of/ IIC
DiblioLhôque ùu PeUt rro.ooo.ll.
Brui t" Ile trudu('II f1 n ct fi c rcprodut't! on 1f1I HV t'. IJO ur loti" Ir! pU )' 1
y rOlllprl 1J III lI oll nlltl o, IQ
101 ·03. - Coulommiers. Irnp.
S u~
d c
PAUL
c t lu Nor\'Op;c.
I3ll0DAilO. - 2· 03.
�GÉRALD-MONTMÉRIL
Les mathLlrins
du « Bapard
ILLUSTRATIONS
PAR
HENRIQUEZ
PARIS
Librairie Annand Colin
G, rue de M éziùr s, G
1 9 03
T OUIiI drQits r6IcrvÛ ••
»
��,/
LES
MATHURINS DU
«
BAYARD »
------- ---------
,-
1
Les mathurins s'ennuient,
Il 6tnit qu in ze petits
JIl"i
l 'r~
.. ,
P etits, non : c'é taient des (jtlirtlss{·s . .Mni s il s
étaient quinze tout de m \111e. JI y ell <I\'ait de
francjais, il y en avait d'anglai s; il yen avait de
russes, il y en avait d'allemand H, - pr ut-êtro
bi on qu 'nu fond il s n'étaient pn s pell surpri s de
Htationnol' Iii de co nse rve et de bOlin e Hmiti é; il Y en avait enOn de toutes los nation H qui so nt
Aou s lo ciol, ou il. pou pres . En un moL, la f1 0Lle
"oprésentaiL ce lJu' on es t co nve nu d'Hpp r lcr le
( ~ on('
c rt ellrop re n.
Celle f1 0tLe prlllachée stati onn ait dcvOIlltl' il o de
Crète : la. Crùto dn ~Iin
o l a ur e, VOUAsaveûlh-bas,
Lt:A MATJlUl\lNIi
nu
(1
HAYAHI)
'».
1
�2
LE S
~IAT
U
HT:'\S
DU « BA YAnD »
au bas de lu ül'Le ... Dans le co in de droile. Il y
a, dans ceUe Crète, des chréti en de rncr et de
r li gio n grecq ue et cles Turcs, l11nllre s du pn ys .
Or, depui s ües années ct dcs si "clos, 1('15 Turcs
Illn ssac rent lcs Crétois et les rétois sc r('vo llent
co ntre 1 s Turcs . El en 18f)G , nota l11m r nt , 1l1il Ssa{"l'('s el révoltes avnielll élé SI ' fTl'Oyn lll es
quI' toul(' ]'E urop , la yieill da Ille Europe
r il e- mêllle, s'('n "lail émur. l' lai s la "irille dam e
cn f1u 'slion aime bea u oup h d' glrr 1 15 all'nir!'s de!-.
a utrrs, s urlout qUilnd C 15 aulres IliIbitplIl dan s 1·
coin droil dr la carte, au lin s; elle Il'a dill el pa s lrop
(lllt' ('1'15 ge ns-lit ai ent ull e opiniol! h ('11:-' , rI CP
n' sl pa s Jl ou r eux qu'o lt il pri s la Ilasl ill e. C'est
co qui faiL qu'on s'éla il l"îLé dp In ellrr SO Ii S jll'('Ssion cl t! 'Plivoyrr Ih-has loule un e floU !' ('uirnssl't'
il pavill ons vilril·s.
CdLt' fl oUp stalionnait c!rvanlla Cali!'!' - qu'on
a\ï lil O(·(' Ullt'·p, dll l'PSU' - pOlir !'lll p,'.c1 It' I' 'J'UITS ri
Cr,"lois dp IHlll gr r, Grres do Ips nidl'r , Pl qtlit'tllll]u e
es An glplt'r rp, rpinp
de ri!'11 l'air!' il\' ilill <Lue ~ 1 ('s dal1
dps Illrl !'S, 1I t" publiqu e, rcin e dt' 1'1'1(1)(' (' , IIl1 ssi",
dilll\(' du ]1 t, lr , L I" s illlLr '15, cuss!' 111 rIt',t' id!" d" l't'
clu ' il l'O I1\'cnait cl !' rain' c1u pays.
,
Aussi It's lIlallturins s'r llllllyaic'III. li s 15 t'n -
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Ln fl oue
~wlion
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-
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-
,IcI :tnl ln ("an,',·.
nu )'ni nt , 1 s Ilwlhurin s, il s
s'e nnuyai ent rerl1l (·. Ccpendant, l'ôlrcl c·nt so lpil dl' Cri·te,
c ' lui « UOlltl'arc es t (l'argr llt »,
br ûl ait l'il e l la !Il er de ses
rn yo ns; 1 d' phir qui ôl\'ail
co uru S UI' l s lauri ers- rosrs
t les orangcrs en a pporlait
les efflu y s.
~ I ai s l 'S llHÜhli rill s s'eHuya i ' nt tout de IIl ÔnH'.
« Bo nn ,'a inl '- Ann c !
di ~;n il
le qu arti er-maît re du
H ll !lrml , Il ot'! l( er 1lu oiso n, qu' 's l-cc 'l UI' ("'('st
11\1 (' CP 11ll· ti cr d
ga rd c-("l'I ll's qu e' nous raisons
Il
�LES ~ IATlït
NS
OU ({ II AYAII D
»
1;\ '? ... El Il ne mer qui n'u pas se ulement de marées !
Pas hesoin de Brelons pOUl' navilru l' là-dess us!
- Di s don!'! fit Seipi on Lohomard , son inséparabl e quoique do 1\1(11'8eillo, n'in sulle pas la
1\lédilol'rlln "e : que 'st lu plu s joli e des mers,
I:omllle 1\Ial'sr ill e es t la plll f:l bell d s villes.
- La l'lu s hell e, c'est Pa ri s, intorro mpit CadeL
Troulinnrcl , pL parti cll li ur(' lO pnl Bell ev ill e, ma
pall'.ir. S i .J.\' ('lnif:l, j c nc 111 ' nllui cl'ai s pas h ccnt
so us dp l'Ii l' Ill' ('O lllill iei. EII! Fil-ue-Fer! h!
mon Il P\'Cll! qu 'esl-co Ilu O lu \'ois ci e fl OUr su r la
vorhu '?»
Le lIIoussaillon , qUI (;laiL 'v id.cmlllcnt en
Imltrul l ', pl IllIi s'amu sait à « roharcl er pn ssor Ic
ll\olHlp » sli r les aulres bal'aux, lrcssn ula <'1 la
qu es lioll du Pari siell.
« J)I' npur, mon onclp'? Pa s hra nü'c!IOS(·... II y
il hranl e-hOi s du dilllanc!t(' , Ih- has, ('he~
les Hu sscs
ct cltp~
1(" Anglais: j c ('l'Ois qu ' il y il pCl'llli ss ioll
de d{'hordC'l' , parco qu o j o vois dos Illalclols prêts
il dosco lldl'o Ù terrc, su ns orticiol's.
- Eh! hon IlC Mul'(,! (; i1 \' lt bien; on Vil uos{,(,/ldl'C e/lsPllIbl , l so rinc or 10 hp c l\\' PC Tom pl
Ivall ...
-
Ell es !lali ns, Il tiol , il s no bougonl pas?
�I.a plus !J1'1I0 ùes vil les c'est Pari a.
1.
�6
LES MATlIUIHN.
D
« DAYAnD »
- Non, maUre; je pense qu'ils font la sies te.
Les autres as tiquent leurs bateaux à tour de bras.
- Eh han! on va aller ensembl e chercher un
bouchon.
- Et une tonnelle », so upira CadeL.
En erTet, on aurait pu voir, une heure après,
nO H matelols bras dess us, bras des 'ous, fraternisant avec dcs Husses et d s Anglai s, sc co mprenanl diffi cil ement, mai s s'entendant lrès bi en
lout d même, ct herchant dans la campag ne
rotoi e déva slée le ba u hOIl t la lonnell rôvéR.
C' é lai~
peu facile; ependant ils ne cl Illandai nl
qu'h se désa llol'er Sil ns di Rlin lion de liquid
vi n,k \'11S, ale, cela leur élai l . ga 1.
Qu ' illl!1o l'lr 1(, fl acon? ...
Et de mt' me qu' importait le mfnlÎ hi sselllenl ,
pourvu (lU'il se [lrésenlàt bi enlôt?
« Satané so l il!
qu' il vous tap SU I' la ro loquinl'! fit lI oi; !.
- C, JI ' st ri n du tout, mail bail! On voit
bien que tu s un marin d brouillonl ; Hi tu
avnis sl' Ilti (" lui d f\ lurseille, don'! .
- Et l , l'clui cl l'Odessa! ajouta Jvan , qui
avait une t intur cl la Jall gu fran 'ais.
�L ES 1I1AT Il UHINS S'ENi'iüŒi'i T
-
7
Du brouillard? grogn a T om , qui es t-ce qui
pnrl e de hrouillard? Ce n 'es t qu e ch ez nou, qu'il
y en a , du brouilla rd! .. .
- Ah! o ui , pOUl' s ûr! Ah! oui , p our SÙI'! confil'Ill n H oël, m êm e que c' es t
là-deda ns que j'a i p erdu m a
}ll'emi \ l' fi a ncée .»
cipi o n L eh omard p oufra
omme tl une b onn e plai sanleri e, bi en co nnu e , m a is bi en
urùle, landi s que les aulr ,
OUv rai e nl de
yeux éno rm es .
« Oh! 1 s fi a nc ' es de I( er-
qu oiso n ! Co nle-n ous ça, lIoë l,
depui s le le mp s que tu no us
balances av
l s m a l'i nges !
- Co ntez, dil g ra ve menLI van ,
pendant qu
la P a nagia n o us
eo nduil'il \'crs l'ombr
-
eL le l'n[raÎ hi sse m nl.
Very weil! dit T om.
fju 'es l-ce qu e c'es L qu o la P nna gin, qu' il
n ous sP l'LLO llL1
Lemps? so urfl a lloH à Scipi oll .
- Vi eux crah e ! c'es Lln. bonne 1è re!
- Ti pl1 s! qu' ill aco nn aîl auss i L . El S uinle-Ann
d'Aura y, lu cro is qu' il la 'onnaÎl s mhl a bl em nt ?
�8
LE,' MATII
nl.\
DU
« IlAYAnn »
- ,J'en suis ri en : la Sninle-Ann , ce n'est
qu'une Bretonne , pendanl que la bon ne l\1 èl'e,
ell e, con nuît lou le lu 1\1 éd iler('nllée. A !lons,
raconle-nous l'hisloir d ta li ancée du brou ill nrd.
- Eh bi en! \'oiltl : c'était un e pelile J ersiaise
qui l'lait genlill e co mm e lout. Je n'a i pas de
parents, e1\e n'en avait pas non plu s, le' accordaill es ont élé hi nlôL f"iLes. Mui ', trois jours
ava nt la noc , \'oil il qu 'il lui pr nd l'iùl"c d'ail 'r
il Londres; hi sLoire d s payc r un \'oyngc c1 'il grém nt. ,l 'a\'ais enCO l'e t1ix jours de pcrm ission :
je n CO IInous voilil partis pOUl' Londr s. ~ I ais
Jlai i:!sa is pn s cc chi en d pays-lb ... »
T o m pou sa un 1Trogn mcnt.
« FniLes pas nLLrlllioll, Tom ... ELj n'ava is pa s
pCIl i:!é d'ach l'r un p"qu Ld ' (' hnndellcs.
- P OLIr'? ..
- POUl' voir clair, dUII !... Voil il CJu'OJl ulTiv' :
un hrouillard , III cs enfants! UJl hl'Ouillard !...
.Ialllais OJl n' n a vu d pnl'cil ; il r laiL midi , il
fai sail noir, ou plullîL jaunr sale, Lou s Ics b ('s do
ga:'. nllum ;s, rl lIlul'T('é c;a, <l rs l'CllfOlH'clll cnls
qu 'o n l'cce \'a il d partoul, pa('('(' qu'oll 11 0 voyail
pli S les g il S qui t"Liti ilL ù ('M \ cl so i..1 di s h
.\l aric-Ann : « Nt' Ill e l i\(' It('~ . pas l , !'l'as, au
�LES MATlIUHINS , 'ENNUiENT
« mo i os ! -
Oui , qu'elle me répond, soyez tran« quille, » Et nous es ayons de marcher, en suivunl Irs murs, co mm e ùe pauvres aveugles qui
n'y "oienl gou Ue .. , Pri sli! qu'il fail cha ud! Bonne
Sainle-Anne, un bouchon , s' il vous plaH!
- El pui '?...
- El [lui s, loul d' un co up , nous lomboll s dan s
Un bafl'a rre: on se flanquail des co ups dans Je
noir. ,l 'en ai I1allqué quelqu es- un s uu ssi : faul
pas toujours recevo ir sa ns ri en rendre. Pui s on a
l'e('O IllIlI 'Ilcé il lroUer dan s eU sale ville; seulemenl , ([uand un peu plu s lard j 'ni voulu pari l'à
Mnri c-A nne , ']1 hi en, "" Iail plus ell e qu e j'avais
Ù 11\ Oll h ra s,
·nl? ...
- COll1mrnl? ..
- Plu s rlle'? ...
- B{, ! 1I0ll : cil s'a\'uil lromp é, fluai! j'ayais
ln dnnH' d' un aulr , l C'{'lail l'aull' qU'ilYa il
Marip-Ann . Voilit Illon premi er maria ge : j e l'ai
d1elï'hée huil jours dall s Je brouillard, je 'l1e l'ai
pa s r<'trou\' "0, ol il a rallu rrnlr l' parce .que III
, JJrJl'is nppareillait. »)
l Il {'clnl li l'il' formidabl o il CC U illilla onclusio!l : ~ci[>ol
Leholllard, rou dc joi o, bourrait de
-
COIIIJ1l
�10
LES MAT II R1XS DU « BA rAHD »
coupS de poing les côles d'n oël, Cadet se tord ait,
Tom et h an riai ent d'avoir compris, et les autres
de [cs voir rire.
Au üen u milicu de la jubil ation gé nérale, IIoël
les arrêta net d'un geste :
« I ~co ut e z! ... on se oglle là-bn s! »
Il s s ' luI' nt t enlendir nl di stin clemellt 1 cl'épitempnt de la fu sillad e. Ce lallgngc-lil sc 'o mpl' nd eh z tOllles Ics nation s. Tou s sc lIlil'cllt <'L
co urir, d' ull Ill " m ' Inn , du côl', d'où venait
bruit.
La grand pIa rre désP l't t IIrùl' c qll ' il s ,'cnai nt
de tra" ers l' Il n"c/alliant v(lillClll ' Ill lIll bouchon
il ]PllI'S sa ints pl'(, r{' I'('s "tait hOI'IH;C pal' de hautes
monta gncs, CO llllll e partout CIl CI' '.le d'aill cul's, ,t
1 s prcmi èl'es a 'sis s d r()c hf' l's s'(' lagea ient,
hlilnc1IP s et aridcs, aHS z [lr(os d'P li X, J) s go rges
IlI PIHl(:illltrs s'o ll\'l'll i(llll, {'(I(' hant dans l(' lIrs pl'OfOl1dPllrs, dan s 1 IIrs !?roll rs sil uvagrs, IN, '(lm[le ll1 (' lllS dps i Il SUrgrs ('rI' Lois.
S U\' [ps plaLeH II X, aux fl a ncs dt"l1udt',s t! ps
roc hers, des "ill agPH, plu s blancs so us 1(' soleil ,
Pild orllli s, s'a('('I'oc hai cl1l. I:lIdorlllis'? ... qui sait'? ..
lII orts 11 'u t-('trp ... C' 'sl d' ull tI (, (,f' lI x-lit qUl' 111011 Lnit la fU11I \ d· la Iwluillf' Pl df' l'in ('P lldi f', qu e
�L ES ~ I A TI
U n I Ng
S'E;>\NUIENT
ii
ve l)ait le brui t des co up de feu, il la fois amorti
par la di stnl)ce et répercuté par les l'ochers.
« P Ol1rllU oi co urons-nOll S co mme ç,a? fit il la
fil) Cadet en reprenant haleine. Pui sque nous
sommes Iii pOUl' entretenir la paix, il fnut les
lai sser se massa l'el' , purce que, quund il n'yen
au ra plu s, ils se Li endront lranquilles .
- .Justement, rr pli qun n oël; nous all ons rosse r
ce ux qui baLLent les autres: ça les ·uimera. C'es t
notre lIli s. ion. Co mm e qu i dirait que nous sC'ri ons
de l'ca li cl guimauve .
- .\oli(' mi s~ i o n po ur des malelots de i\Jl1 rse il J ! )) gromm ela Leltomal'd .
�Tl
Les mathurins ne s'ennuient plus.
I ~!. ('C' fulllfi Irl'I'ihl p plfp!. ùnll s III 11Iltn illl',
Qu!' l'IIl'l'iv('n Ili i l'ru dl' ('.Cs flpf'S 1'('g ili ll'lltS.
Oh! oui, 011 0 fut spl endid e, J'cnlr6e en scè lle do
nOfl amis. Les Turcs qui nvai ent nll[Hfu,\ Ir peLit
village, el qui s'arnu sni enl, san s rainl e d'è lre
d('l'nn g('s, il hrû.l er les m;li so ns cli s oliv'r~,
Ù
I1H1 SSiH'I' l' fell1l1les el vi 'illard s, it j loI' Jes enfanLs
en l'nir pOUl' les recevo ir slIr les pointes de leurs
sabres, les Turcs crurent avoir toule ln floUe il
lours trou sses. Les " fs so v irenl en conl1il nvre
ln co ncerl eu l'Op \en, les so ld als so virent aux.
pri ses avec plu s forls f[u 'n ux : car Lehonlnrd
('ognail à droile, Kerquoi so n t'i ga uch e, ll's ilutres
1111 peu parlout, et TroufinaL'd hurlail la Jrm':"" I-
j
�13
LES ) IAlïl t: HlXS NE S 'El'ÎN l ' lE ;,\'[' l' LUS
taise : on aurait dil qu' il s l'laicnl di x mill
Bref,
il ne fallut pa s long lemps pour qu r le co mb at
Ilnîl, faute de co mb ullants, el hi r lltôl le ùel'l1i r r
fez di s parai ssnil il l'h oriz on , ay ec la s mcll e ti r la
oernière bulle (s' il s avaienl dcs bOlU's, ce qu c
j 'ig nore), r l, ùans Je silence qui l'(;gnait dc n ouveau S UI' le co in dt"\'us lé, la l'ullI ée dt's ma s ures
hrtil ées s\qp\, til légè re vc rs le l' ici d' un bl eu ('l' U.
Cependanl. les nlinqucurs, sa ti sfa its de ]eur
Œuv r' , l' mircnt h la ce inture Irs re\'olyers
d'o rd onnanl'I'; l' l, 1 S main s dans ](' lIrs poc hes,
sifflola nl un pPlit air ou renouyc lallt IcUl' chiqu e,
ils sc miroll l (' Il d(\\'o ir d'ex pl orer 10 lIu;iUre d('
leur vidoirl'.
« Toul d,· Illt\ IlI P, fit I(erqll oiso ll , on n(' dira
pas qu nous n'avo ns I)(IS rail dl' la pac ifl calion !
O n n' ' nll' nd plu s l'i l' n dl' ri en.
- Il s so nt tous morls, pardi! r "pliqu il T ro ufinard .
- .lu slcl11 pnl, il s sc ti ennpnl lrilnquill s : 1"l'sl
mi ss ion .
- Oh t'·! 11'8 l1ulr s ! criil dl' loin Se i pion : \'(' IJ('Z
voir llli alllOlir de [l(' lil chal s1\u\'agl' ! »
On s pr{·cipil n \'crs lil ru (' lI p olt L(' hollI a rd sc
lenail l'n poinl d'a dmiration, le ' jalllhrs ('ea rl{>l's,
11 0 11'('
:!
�14
L ES
~ I ATlJnrN
D
« IlAY,\HD »
le, poin gs S UI' les hnn ch s, de\'anL le peLiL chat
au \'a gr en qu e ti on,
C'é lniL un enfa nt de quartol'ze il quinz.e nns,
aux yeux bl eus, aux '!J oveux bl ond s, d' un e l'al'
bea uL(· eL d'un pl'of1l anlique ndmil'nblC' , mnis
sUl'rxc iL{· jusqu 'n u plll'oxysm de la colèl'e l d
IIlUI' il demila l'il gC', l\ rcol{' dans l'angle d ' ~1
;cT'oul ", le, ye ux en feu, un fu sil fumanl il la
maill , il drfentlail 'IH'OI' Irs l'lIin rs de ce qui
fut sa Illai son, Près de lui , louL sn nglnnl, rr isa ill e
rndnlï"C' d'un e f III Ille, sa 111 ('1'(', sans douL , 11
IH' l'so lillifitiil si hi en, dans sa filihlesso vaiIl il Ille,
les l'p\'PIH li calion s de 'ello race ('l' Ill fois {'cras!'(',
co nl foi s l'pl('\'' , qu o les llIal elols fUl'('lIl mal g l"
eux. sa isis d, flu elqu 'hosc dl' lri·s dou x ([ui se
nuaIH;nil!l cOll1passion!'l d 1'1''' 1H'f'l ,
J)u l'l'sle, la compassion d ' \'ait yilo l'C' 111 jlol'l ' l',
L'rnfaJll {'lail, lui aussi, rouv rl dr sang, l Ull O
pill eul' lIl ol'lell e s'{' lendilloul il ('oup SUl' so n brilu
visllg , EII l'oyant l'atlnqu lini , 10 ùan g-P I'
pa ss{', un' (lél nl sc fai sail dilllS loul so n \l l'o
d '·Ii('al rl fl'a gil': avant qu' il Ill'IL parlel' , l, fu sil
érllilpl'ail il sa main MfaillallLp , Pl il roulail salis
conllaissance aux pi ds d s mal 'loIs,
,( Oh! paun il liL moussaillon! s'l'c ria J[ oül.
�Le pOlit ('hat suu\':lgo.
�1ü
LE
MAT
U
U HI
~S
DU « llA YARD »
Et si j oli a\'ec ça !... Qui sl-ce qui a de l'eau-devie'? »
])i x ""o urd s pour une se lendirent ve rs lui;
el, av c des so in el des déli cil lesscs tL la fois
drôles el louchilnles chez ce grand di able de
hareng saur , il réuss il lLl'llllim er l'enfanl.
C lui-ci ouvrilu s yeux un peu l·gar '·s d'ah ord;
pui s il so uril n regardanl les bOlln s fi gures lann ; s qui s p nehaienl s ur lui . El loul de suile,
dans 1111 l' \v il de toute so n \n 'l' cric, il \'o ulul se
dl' 'sse r ; LIll ni de doul eur lui éc happa, lI es
Ill ill"ins s'ap 'l'<: urenl (lU so n lira s <rauche pendail
i Il l'le à HO Il c(,l'·.
« L pau \'1" , ! il il 1 bras dt" nlOli , Iii Lehomard
a v C' co mpa ss ion. C' sl un bm \' , ail 'z! rpgard ez1 , il ne pl cure pas, il se rre 1 s denls. Qu' esl-c
qu e nous all oll s ell f(lire '1... CO l11ln nl III l'apIl Iles, p lil '? »
L'e nfanl le regarda de ses g rnnd s ye ux hl us
t"lOlllll'S rl so uffranls, Pl r "polldil qu elqll es mols
ell lan g u cr"lois(" il quoi les a ulres ne C() lIlpl'i r ' Ill l'n s g rand 'c hos . JI fes rCIl IC' l'ciail, '('sl
{'v id clll ; il Il 'y a \'ail 1ll \ 111 ' qu e cela d'{, \,idr ill.
« (ju 'cs l-re (lU I' nous all ons l'Il fai n'"? rt" pdail
�LES MATJl UHINS NE S'ENNUIENT PLU S
17
Ho ël très emb a rrassé . C'es t. qu'il est blessé, avec
cela: il n'a pas que so n ab a ti s d'abl mé . .. ))
IJ ~ porta iollt 10 jl'll11 0 ,g:l1·<;o n. ,
C;'esl alo rs qll e T om I3l'o ker émil un a vi s forl
sngo : il co nnaissail , dans les faub ourgs exléri ours
~ .
�LES JlIAT Il UH Il'iS DU « DAYAHIJ »
18
de la Canée, un « révérend 1) ang lll; ' ( om ment
ill'élail, c'esl ce que nous verrons plu s lard) qui
eL
évnng" ji sa il indill"'r mmenl Turcs eL (~r ecs,
eln co rp s Lâme; il "ta iL Cil effel, C0 I11111e 1 Lrop
'é jèbre Pl'il('lHlrd, mi ss ionn aire cL plH1I'111acien ; il
)' joicrnniL 111 \ l11e ne 1'e un aull' peliL l'ommerce
(sa ns co mpler ce ux qu ' il n'av ouaiL [la . ), ' sl-àd!l'e cju'il lwniL la bonlé d' rarrnÎC'hir les go 'ie!'s
altén"s ilUXCIU 'Is la fonlain de v('ril" nI' suff1 silil
pas, S i on all aiL Ic trou\' l"?
« l Il l1l <lsLro qul'L , pnlill ! diL l , ~ I ars('i
lai
s.
Va
hi
nIIons-y. Il
11 Y avail enco r un as 'cz jong cllcll1ill il raire,
Pl l ' s() lpil ("Lait toujours auss i hrid an l. ."ai s nos
bons lll illelo ls n'ava iplll plu s so if : " {'(' hilufl'ouré'
de loul <'t l'hc'ure f 'S <l\'uil rarrakhis.
D'a ill urs, lllUl au fond d J'h orizon d· Icur
bOnlH' aC'lion, fps houlpi l/ ps tic lIi~pr
Il awk ins
11:
11 e dressaienl-C' ll es l' aH j·ul'S bala il/oll s llIulli 010rps '?
lb partirrnl don c ;'t la l'pcll l'ch , dt, l' Eldorado
qui dPVil il I('u r o ll'ril' s t:OU I'S Pl boissons \'nri{' s.
JI s [l orlaipnll(' j eullc' ga r(:o ll qui avail \'ou lll r {~s i s
l'l', l\l ais fju la fi i'vr' abaltail d{'jit, Pl qui avait
IIni pnl' SP lai ssp!, fair'. JI sC' lILa it d'ai l/ purs loulo
�LES MAT II HJ:'\S NE S'E:-;",crENT l'Le '
19
la honn volonté de ses sauv eurs, el comprenait
. qu e la méfian e ne se rail ici que de l' in gratitud e.
Et, lout en déamb ul ant à lravcr la plaine
ht'ûlante, les malelots pestaient, mais il s ne s'ennuya ienl plus.
De lon gtemps, du resle, il s ne devaienl plu s
s'e nnu yer.
�III
Mister John Hawkin s .
•D 'j ù ù l'horizon paraissait l'étoil e ve rs laquelle
Jes entril În uit Jeur des tin ée : c'étaient los res tes
des vitres cassées demeurées aux ren\ tres do ln
l1111 ison Hawkins, et sur lesquell es le soleil fil éli eux sc li vrait u mille j eux clulI'll1 nnts.
Elle n'é tnit pas bell e, la mniso n Ha", kins.
Sitll !" !' dans les raub ourgs touL à l'ait exlérieurs,
c'es t-à-dir pres qu e dans la campag ne, ell e n'é tait
qu'une mi llé rabl e bi coflu bl anchi e h la chaux, au
mili eu li j ardins négli gés, h () L{' du cimeLi i.' ro
LurC' . Dps tessons de lJ ouLpill es, li 'S hoîtes de
co nse rves vides, des détritus de touLes Ilo d es,
�illlST E H JO HN IlAWI\I NS
21
formai enL conLre l'un des murs un monreau respecLable cL afTreux : vériLable doch de chiITonni ers, où l' éclat des boîtes vides mellait une
note brillanLe qui frapp ait par so n imporLance .
Derri ère, une peLiLe cour close de murR, av ec une
porLe donnanL sur une éLroiLe ru !le formée par
des murs de jardins ; devanL, une fa (:iule qui avait
l'ail' d'avoir subi un homb:udemenL, lanl il res lait
peu (Le vitres aux deux renêlres . C' {· taill r r{'sultat
des di scussions reli gieuses et auLres des di nts du
révérend.
Les fenêtres élai ent ÜU resle so lid elll nL grill ées
el armées d'é nol'ln R barreaux . Derri ère ces
Mfenses, s' "tageai ent , dans le plu s pillol'esqu e
tLéso l'llre, tl es li vres pi ux aux reliures noires ,
verLes, rouges, - des fla cons nlTl'i olanls L des
boÎles (enco re !) - olt dominaienl les lilelR de
harengs saurs eLles pi 'kl es les plu s ra vigo lants ;
ennn , touLe \Hl e "'umme de boîtes il mus iflu e. Or
ell es {'I aient, cs boîtes, de touLes les so rl 's possibl es : il y Cil av aiL pour Lous les goCtls, pour
tous les brso ins, cl pui s la tabati ère r t la ('a rare
j ouant la }l'ill" ric .1/ ""' , \ nf/ ol ou la Mareil!' /,Il nèln'c
tic CllO'pin , jusqu't't.. . )S r(JIl s- nous le dire'? .. .
JU S(lU' il ces relHill'fluabl cs t patri otiqll es elysos
�22
LES !llATlJ URI NS DU « BAYAH l) »
qUI enchan tent les chamb res de ~ a l a d es
par le
refrain pompeux du God save the Queen .
S UI' le seuil , et regard ant de loin l' invasio
n
inqui étante qui se diri geait vers son taudi s, l'hôte
lui-mê me se tenait debout , les yeux abrités so us
sa main , moi,ns charm é qu'il ne vO IIJ aitl e parédtre,
mais il co up sûr pas charm ant du tout.
Un vieux cJl ilpeau de paill e noirc, un e longue
.. üin go tc cr[lsse usc, un pantal on cl so us-pi eds,
d'o il so rt[l ient des supp orts imm enses ulIn8 des
paIltoufl es délabr ùes, pell ou mômc' point de linge
visibl e, et de larges lunettes bleues (lui cnchaient
l' 'xprC'ss ion de so n regard , vo il il lc cos tume; un
visage n'l,lIne, onctll eux, tl'l'S peu hl'i UI JI ni que en
réalit \. un nez 1('gè rcmCIi t bll sq l1 é, dcs ch vc ux
1I oirs, longs t p omlll a<l \s, des ye ux ]) ol'(l(;s de
rouge, ,t des lè\'1' s tr 'mb lollanL es ('0111111 0 si e11 s
ne sa vaiellt j amais au ju sLo s' il (~ L a it plu s avanLage ux (lc dirc la v(' rit(, ou dc menlÎr : voil il le pel'sO llll ag .
Il n'est peul-ê trc pns inutil c de di!'e tout de
suile ([lI r' ('C vil ain monsi Ur était un abomin abl e
hy po('J'iLe, qui j ouait tous les rôles, raisait Lous
les cO lllmcrces, ot no ell cl'chait qu 'il gagnel' de
l' a!'t;'clll. 11 \lvuitu ll pi cd assez lIl alpropl'e dans la
�i'ur 10 souil, l' hOto so te nu'l de bo ut .
poli e de la Can "e l dans
celle du co n u] al anglai.',
qui l' empl oyaienl loul en
J mépri sant ; cl 1 s v{~ ri
lahl es pasleurs cl mi ssionn aires pl'o leslants le reni aienl haulem n t pour
un des leurs.
en l'es pèee, cc n' élail ni h ses verlus, ni
il ses princip es , - d'ailleurs parfailemenl inco nnus
d'eux - CJu e n os ma l lols av ai nl reco urs: ("élail
h s s lal nls el à son om 'ine d'ap olhi caire cl de
euh al'eli el',
~ I ai s,
�24
I" I~
) IATilUIlINS DU " BA YAIIO »
La Lroupe, assez peu ra ul'anle , à la yériLé,
s'al'I'êla done deyant la porLe; les malel o Ls
salu èrcnt Jl olim nt, et Tom entl'rpl'it d'exprim l'
le he 'o ins cl Jes dés irs de tous. Sa h arangue ne
ful pas LI'i ~s lono'ue, mais ell e fuL c1nil'e sa ns doutc,
car mi sLcr lI awki ns so uril ngd'u hl eillent , auss i
agn"a ill rlllc nL que po s 'ibl c, Lout ilU I!lOiIl S, - cL, •
s'e tTêl(;anl, illllif{Ua h s 'S IIIILes 1(' (' hc min d , l'orticine-l'cs tillll'aLion-sail e d \ ('on f't'o l'(' IH'CS,
Au h 0 1l1 dl' [l U cl Illinutcs tOlit 1\ mond o (;ta il
sa ti sfait. l IH' grand c fill e 1'0 Il SSC aux ye ux etl'l'oIlL(;s, '
([ui r Cl'sa it lin ilp L' l'itif' ronl ,U rc h l' uniqu c cli ' nL ,
.l os ,r Ip l,ill'bi (, I' , 1':t \'aiL luiss{' pOtlf' l 'B SO I'\' il', Ell e
aliaiL d(' 1'11 11 il 1'<tuLl'p, Ll'aÎnilnL S('S haboucll('s
1t1i1lpl'0l'I't's pl "pporLant les hoissons lrs plu s
indigcs tl's pt Ips plu s int'ondiail'cs, It cul'P\l sc tll cnt
l(' lIlp{'n',ps l'ill' la b Il 'a il rlail'!' dont Ini sLrl'
lIa wkins les <t\'aiL sag'P fIl onL ilt'l'OSt',cs.
Pcndallt IIu \ Ics plu s a lLt"d's sc ral'ritîclti sSllipfll ,
1 n"rt"f'( ' f1t! Illi -II1('1110 d{' s llllilillaii l'PIll'alll Cju ' I/ oiiJ
LpnaiL s tfl' sps ~ ' (' f1()U
" ot qui [l ill'ilissait bea uco up
sO lltl'ril' .
JI l'(lrilil fjIlP s liol1l1(', cL'aill pl lI's bl'ih' ' IIH' nt _
il silrit il a u IlI'soin alll't' ail pilis pl'esst" d Il l'
poilll pPf'tll'!' d, [larnlps inllLil ps. J., '(,llfant s'app _ .
CIlI'
�MISTER JO II N II A\\' I; T:\S
la il Andras; Lous les siens avaient élé égo rgés
dans l'allaqu e du village; il remerciail ceux (lUI
l'avaient rec ll eilli cl
demandail ard emmenl
h vivre pour sc Yrngel.'.
« Bril "e peliot! faisa il Ho ël: cc s 'ru mon
fils; au moin s j'en aurai
un sans pcn1l" m on
lcm ps il épouse r un e
femlll C. »
Lo' hl oss llres ù'i\ndra s, qlJoiqu c l1ssez
nombrell scs, (':I I' il s'élail j lé au dcn1lll ùc
sn mèrc quanù on l'a"ail ('I0
Y()I'''6e
n' éta lent
0'
'lu peu (Ir rll 05r; so n
- _ . '5"
bra s n'c'lail p:l S cassé,
.:.
Illtl is d<"lIlis. Ho uleillen t
Elin ulluit trnilll\llt
il aVilillwrdu bea uco up
:-.es hahou('l!es.
de sa ng 'l se lrouvait
si faibl e, qu e dtln s Itl r "dudi on uoulou!' use du
membre froiss(;, il s'évanou il pour la srcond '
fois dans lcs hras d'HoUI co nsl 'l'n(',.
- ----
3
�LE ' MATIlUHINS DU « BAYARD
26
il
« Mai s, bonne sainte Anne ! qu'es l-ce que je
vais devenir avec mou p auvre p eti ot? .. Dites
dOIlC, ré vér end, est-ce que j e p eux l' emp o rler
SUI'
]e H(I,!Jct1'd, tel qu e le voilà? ... On me permeLLra
p eul- êlre de le garder sur le balea.u : en tous cas,
il Iautque j e l e place quelqu e p a rt.
- L'e mp orler ne se rait pe ut-ê lre p as Lrcs pl'Udent, op ina l e r évérend. Mai s le da nge r dépend d.e
bien des cho ses ... On dit que vo us n' êtes g uè ro
pay{'s, vo us autres Français ... E st-ce quo vo us avez
de l'argenl, sa n s
\ ' OUS
offenser? Cela influerait
b eau co up SUI' les 'irconslan es ...
- Comment! s i 011 n de l'argenl'? ... s"'c ria Ho ël
pOLll'jll'e de colère. POUl' sû r ILu'o n en il , t qu e
Jes cmnarndes m 'c n pl'ê lel'onl, s i j e n' cIL ai pas
aHHCZ. GII(\I'O pa yés ! ... Jes Fnll1(:a is ! ... ah (;h!
vi
lIX
propre-à-l'i en de mal' hand de serin gues,
es l-co que lu n ois qu e c'es l pOllr de l' a rgent qu o
nOll H nou s hatlon s '1 ... »
~li
s t e 1"
H awkins s'é lait pl'udenwlCnl recul', ; il
"tait co ul eur de so n ab sinthe.
( Excusez-moi , reprit-il do sa voix paleline, je
n voulais pas vous f,Le ll el' ... Mai s il y
Il
cl
S
g 'JlS
si (' upid ' ... T en ez, pOUl' vous montr '1' m on hon
\'ouloil', laisscz-moi vo lre pelit hlessé; 1\le l'yo ll1,
•
�MISTEH JOIIN lIAWI\l:'i
27
ma sel'\ï.U1Le, aura pour lui les so ins d'une mère :
elle sai Lfaire LanL J e choses, M ryem1. ...1e vous
le rendrai Jans quelques jours bi n porlanL et
sachnnl qurlques mots de fran ais. Nous nous
enLendrons après pour le prix.
- A la bonne heure! gronda Ho ·;l. Gard z-le;
vous ne YOUS en repenlirez pas, ni la drmoi selle
Pno hruro après , AndruC) (Iorrllait.
non plus, cL oignez-le hi en; auLrem nL, pal' la
Quiqu engrogne de Saint-~Ilo,
j e vous promets
que yolre cambuse dan sera un fichu ([tHtdrille.
-.1 sui s hi n lranquill e, » répondiL le révérend a\'('(', le lIl i\ me so urire doux Lrl'oid.
ne fuL raiL ainsi. l ne heur apri's, Andras
épuisé dOl'llIiliL sur « un bon mnLclas bi en mince »
pose· pnr Lerre dnns l'alTii're- bouLiqu , eL le s
matelots, hra s dessus, bras d !:Isa tis, quiLLai nL
l'auhrrg!'-pharma ci en hurlant h Lu e-LHo chacun
leur chanL naLional.
�28
L ES MA TJlUHI NS D U « BA l' A llO »
A l'excoption de IIoël toutofois, qui s'en allait
tout so ul , le front pli ssé, l'ail' méfi an t, ot chant o n ~ it entl'O sos donts la co mpl ainto quo lui.
ava it appri so son pèro, vi eux marin do Dumont
cl'Urv ille,
QUil IJd cc gL'cdin de l'r itr hal'd
II r ll (,o ll trc J) upclit- Th ou:m;,
Il dit: 0 TnïLi ,
Di L- il , q ue j e t' haïs-t' y'
'Et lorsqu c, 10 so ir, los lIl atlllll'in s regil g nèl' 'nt
lcurs lt a lll :I< 'S rrs pcctifs, il s tl'Oll vè l'r nl dnll s leul's
)l oc hes cos lll opolit s do j oli es pelites billi cs ill- 'J 8,
impl'illl li('S dilJ1 s toutes los IIlJl g ll('S, et IlI èlllC dall s
d'iluLres, Les Fl'all çai s les IIlil'cnt l'es pec tu eus 'Ill ont dans li Il (' oin, Tom Bl'of< ' l' , cnefl:llr1 é, ouvl'it
Jil sienlw , cl y fit un c potito Jo 'ture pi euse [( vaHL
de s'c lld ol'lnir,
d "vo ti on ful l' " 'O lllp CJ1/oIt"C; il tOIIlIl" SUI' un
Jll agnifiqu c c11"velopp oJlI Olll dl" h l;, plUlll O de
mi sLcr J/ :lWkin s, dilTi S lequ ol il t'· tait dit qu e .J 6s Ll sChri st, 11 (\ C il AlIg lctel'l'c do pal' SO li fi 1'0 fi 1'(' choix,
<L \'ait {oUi ll1 éclWll1lll CllL mi s il mort JlIlI' Irs ,lu ifs ct
les Fl'ltn çn is, l 'Ul'S alli {'s,
, il
Le patri otisl11 e ct la foi dc Tom (' n l'Pç lll'enL un
"dl/Ii l'abl e /'t" co nforl.
�IV
Ce qu'on fera d 'Andras ,
Le lem ps passai l, j ou r nprès jour. L Lemp s es t
un grand mnîLre, comm e di sail l'aulr : il arrive,
Ra ns violence, à remeLLre les jamhes cnsRées, les
bras démi s, l il cicalri se!' tout s les hless ures.
Allùras cn {'prouvail la pui ssan ce: il sc remeltail
vile, so n sn ng ri che ct j eune aidail rorlemenl anx
so ins ci e so n m '·decin l ù so n inGrmi \ l'e rou sse,
ell e j eunc chal srtuva.fJ c co mm ençail il aiguiser ses
griffes cl il monll'el' ses denls.
Il rormail IlHtinlenanl la gmnd e prl'occupnLion
de nos amis l ' malelols, cl Il [ll\!'li culi cr dll bon
Hoïl qui s'é lail conslilu'· so n pèr' , cl même sa
3.
�30
LE:; MATli CHI JliS
)J t;
« BA YARf) »
mère. « jJ,Jctmctn J\e7'qu oiso n » , di sait Troufinard
en raill anl les in:; lincts de nourri ce du qua rli ermaître.
On délibél'ail la-dess us ell onseil sut' le pont
du B a!/ard , le soir ù la lu eul' des \loil s, el quelqu efoi s un o/'fj cieI' ne dédaignail pas J e j eter un
m ol en pas anl. Le failn' a vail 1)[\S ('lt', cac hé, l
on s' inl \ressail un peu au p lil pl'olégé drs Ill a telols. Le co mm a nd ant du B a!JCl?'d lui -ll1 êlll a vait
f'oli r itt'· I(CI'IjUOiSO Il , l l'avail a uLori s '. il ilJlH' lI el'
so n pupill e SUl' l , haleau qu and il s' l'nit r{. tabli.
Lp mousse Fil-d -Fr l' JI di sil it III UL, Ill ais sc
l'l'jouissnit fOI'L h l'id '. • de J'al'I'i v!" d'Alldl'iis .
Mais qu e l'croit-o n d .Iui , décid {' lIl enL '? C't'. tail
Ih J . suj (' t d(·s rlisl'lI ss ions du cO ll se il ti f' fil illili ,
cc so il·- Iù. Il H\. IÏL bi en UII voca ti oll ill'l't\I("(', c('ll ,
de Ye ngf' 1' s('s pilr!'lIts (' II Lapililt f(' I'II\(' Slll' les
Tul'cs; Ill ais <,'('· tailul1 !' \'ocati oll plulM diffi cil e h
C/H'o ul'ah'(' I' ; l' 'sl'II (/l'e Il 'é lail-r ll(· pas t' 11\'oy{'!' sp{'cinl clll clIl Cil Cl'i· te pOUl' ast>! /I' ' 1' la paix '?
«( j) 'I1/'ol'd , j ' Pit fai s mOIt lil s, el d' llll c ! di sail
I((' /'Cjuoi soll . C'('s t <l{'j h qu ell[ll(' rlI OS('.
- Eh hi pll ! cL II1 0i? liL ~c ip () l . Il 111( ' s(' II1/,1
C/u (' J(' pf' UX /'i (' n \ll'(, a u moills S O li hen ll -pho,
pl' ul·(\LI'( · ?
�CE
QU'ON FEHA D'Af'iDRA'
3:1
- Fautlo CO UpOI' on doux , CO ll1mo disait le feu
roi alomon , qui n' était pa' 'uno bêto », in sinuait
Cadot.
Et 'OlTIlllO los doux amis protostniont ,l\' CC indignation:
« Si on pouvait so ul omcntl'oml1l cncr i\ Pari s,
r [1l'onaitlc Bell ev il1oi s, j'ai un b au-fl'i'l'c qui le
pilot 'l'ait bi cn ; YOU sav cz, le père ù Fil-d e-Fcl'?
]1 mag néti se Ics chcva ux Ile tramwa ys pour Ics
Juirc Illarchcr: ("cstun méti e r pa: CO llllllun , r. t où
il n'y a pliS de co ncurrcnco, au moins,
- Ma gnéti se ur d ' chovilux de tnll1l\\'ays '? hurla
KcrCjuoi so n furi oux ; qu' cst-co (IUO tu nOli s co ntos
là, ga bi er dc Iitalll cur'? pourquoi pa s de r lt c\'aux
do boi s?
- .J e YOUX hi en, moi, dit Trouflnl1rd il \ ' '(' l1t:-tach ell1ollt: de ch ova llx de boi s si co la lui Vil Illi eux ,
- ])u rcs te, ('0 n'esl pa s de lui tI'Oll\'('1' UllO
profess ion qlli IIOU t> gê ne, co ntinua lI oi; 1 qui suivait son id{-p , POUl' c:a, j'ai lrouv é, gl':ire Ù sainl
Yvcs, qu' 'st le palroll des avocats, IlIlIi s qu'est
aussi un saint de Illalelols parce qu' iL t'-Iail du pays,
Nolre J\ndra s l'st agil e comllle un sil1 t;C, raide
rO ll1111 e lUI hillon flllilnd il os l dc IllilU\',lI S
hUllleur; YOUS sa \'('z, loul go ntil gal' ~o n qu'iL esl,
�LE
MATlI UR L'i S DU « BA YARD »
j o crois qu' il ne l l'ait pas hon 10 onlrnl'i l' , Et
intelli "'enl! .. , ct de hons yeux !.. , 0 11 Il fera un
offici er ue m arin , quoi! »
l'l'ourinanl nt raill eusement le fla lut réglemenlaire :
« Exc usez uu peu! 10 ' mmand ant J\ndl'ns J e
je 11 Rni s qui , du c do J( ' rqu oisoll , lII arqui s du
Jl omard! ç'c.' t a qui f ra bi cll SUI' le li ,,!, ùo
hol'(1. i\lni s, en aU IIdant qu 'il cO llllllalld ,c joli
goë land , il .faudra (IU' il obéisse ru<l ' Ill nl lOll gtemps; ('r ia lui il'a- l-il? »
, cipi on ct so n a mi é,' ili.·1' nl de l' ;pondre il ce ll
<Lucs li on diredc: n (T ' l, la di sc iplin nr pOlrai ssait pols l' nll'er (l ans les aplilud rs de leur pl'o l{'g"' ,
Heur usr mr nt pour eux, Ir CO ll1l1lalldalll pa ssait :
il s sr Il'd· l' III l' sprrlur use lll Ill, cl il s'nl'l'Na ' Il
so uri alll : il a vail C' lIlendu la lin de ln di sc uss ion.
« C'ps l un offî r i l' li , marin e flu "oti S ,'oui z
faire <I I' "( l!'e fil s adoplif, Kel'qu oisoJl '? dil-il.
- Oui , ('O IIlIlI Il IHl anl, r{' polldi l /l oi:1 tnuL Il alurr ll emenl , pui ~i( lI () ("('s L(' 0 ([u ' il .\' a dl' plu s hCilU!
Ça lui ira ('O l1llll e S UI' cO llll1l a nd l': s i YO US l ,
yoyiez, 11101\ joli peliol!
- i\l ais (,o lllplt'1.-" oUS d O li C "ous charg(' r dc lui
cnli i'l'clII 'Ill '?
�CE QU'ON FEIU J)'Al'iOIUS
33
- POUl' li l' , commandant, pui sq ue c'est mon
fil s. ,J' en prl' le bi en une tranche il Lehomard ,
pa rcc que 'es llui qui l'a déni ché, mai s c' sl toul:
Leltolllard a huil enfants à lui, il n'a pliS beso in
de cc l li i-Ul.
- ~lIi
s vous, Kerquoi so l\ , dit un je un e asp lranl a\'cl' ll1 idi ce, si vous vous mari cz UII jOllr'?
- :\1 , III il ri l' , li eulenanl!. .. QuC' Ha inle Anne
Ill' Il prése rve! Ca rateruil encor , cl (;" sera il la
. eptii'llI e fois!
-
La sC' pli èlll e !... »
I ~ elat
de rir(' gl'né ral , qui '~abn
ju scl'l 'au CO I1lmandant. lIo i:] , enhardi , ro nlinu il:
'
« Oui, rO mllli.lntllllll : la prcilli i' r' fois, j'ai
perdu mil lian c', dans le brouillnrd ; la seco nde,
'esl ell e (lui n'a plu s youlu dc' moi , parce que
., .
.1 it\'ll lH tl'ilil " so n pbr de yi ux pOllloll, cl (lue
j'avai s dil 'III!' j e 111 rhal'gC'a is de Je co ul cr ùr ond ...
- Vou s, I(crCjuoi so n '? fill e CO llllll ill11lanl iner ',ùU]!'. Ce la nl'{'lonne de vou s .. ,
- J\ loi ilUHS i, (,Olll l11 iIlHlilnl ; (;a Ill t'to nn erait
f[llP j e l'illlr"iH dit. Mai s voi lit: J\l ill'ie-Y\'onne, ma
~ d pere
seco nde flnne "0, il \'ail ull yicux b(}n]lOI\{
qu 'o it nppC'lail Ir ,J!'i.lll-L ui s; l ,11, Y tellail, i\ cc
php; C;II sC' (,Olll[lI'l'IHI. ~ I oi, j'a\'llis UII \'il ' uX sa bol
�LES MATIIUHlNS DU « BA YAIID »
de harque qui ne vo ulait plus marcher, et qui
s'appelait aussi le Jean-Louis. J e me promellais
d'en acheter un autre, nprès la noce; j e voulais
mêll1e l'appe ler la Ma1'ie-Yvonne. Voilà qu'au
d.îner des acco ruaill es, j'étai s enlre l\ lari vonik 1 et
sa tanle, ln SŒu r de son père, ([uejc ne con naissa is
pas encore. Nous bavard.iOllS Lous I ,s trois, quand,
tout il cou p, sans cri er gare, vD il iL qo la LanLe
IllC ' dit: « Eh bi en! Il oë l, qu'ot!t-cc que vous
pensel: du .J ean-Lou is? est-cc fJu c la irn hi Il
iH'oe lui ? . . » l\1:t foi! cO /lIll1l1Julallt, je lui ai
rrpon dll Sil l1 t; tortiller: « C vieux sabol-liI '1 ("e
vieux propre-il-ri n do ponlon '1 i\ lais il n'osL plu s
bon qu 'ù si/bord or do fO/lcl elt combl e, ct silôL ln
1I 0f'n, je Ille chargo de lui faire son affair e: on
Il
roli roril Loujours qu olrlu l' el/ oHe! »
«( Lü-dessus, eO IlIlIl ,1I1d aIlL, si VOl/H av/pI: \' U 1
trnlala! ... ."Olt dou x .J(;sus! ma b0111l sa inle
A nll l'! dos f (' /Illll s Ilui jpLaiellL tiN! cris do putoi s,
l\Iilrivollik qui Ill C LapaiL d<'ss us ('f)IlJlll si on
ilvnit d('jh ('Lé mari és, Loul le 11\ 0 11(1 0 qui, ou laiL
lIl 'i/SSO nllll c r .. . . l'ai hi Il rOll/pris S UI' [(' la 1'(1 co
qu 'il s 1t\'il iCIIL cr u, J/l îl isj'(' lais d('jh do l'aulre ctJ lù
1. àl n!'i \'(1Il ici"
r01'1111'
hl'
1011111' [lfllli'
jllld!' Yvolllle.
�CE QU'Oi'( FERA D'AiXlJRA
35
de la lande quand il a fait cla ir dans m a cCI'velle,
et ça n' a jama is pu se r acco mmod 1'. »
S i l' Oll l'il, inulile de le dire; ICcrqu oi on
gardail son sé ri eux,
eul
« Eh bi en! ùil le commandanl, pui sq ue vou s
J
Et " iLO t la
j o me' c hargo
ci o lui fairo 80 11 air,,, rI'.
110(' 0,
avez ren oncé il j am a i ' m e pr('sen ler ~I me
quoison, vo u s il'Cz dem ain ch erch c!' vo ll'
auoplif ell'amènel'cz ~' il
Kel'fil s
sl rHahli. »
,., Elle lend emain , n frol, on p ouv a it vo ir n os
Illatelots dég ringo lant l' éch ell e du bo rd , s ui vis de
Fil -de- F r , qui g-ig-o llllil co mm
un jeune sin g-c,
(Ians son ravisscmenl d'all e r voir so n nouyea u
('m lltuade,
�v
Où le chat sauvag!) montre ses griffes.
Alle/ras "/l ,,it rni ell x, Al1dril H all;rit bi(,1l : H, lIrf
le hr,lH(' Il (' dlilrp c qui J ornand a it dcs /ln"cauti OIl S
ct illterdi sait trop d v ivac ité da/l s l('s Illnll Yern elllH, il so trou yait lr('S '''p il hlf' de rjltitlf' r
l'orli cill P de l!li ster II il,,"kills . Ccllli-I' i s'd nil
lIl onlrr'· rt' lIl1lrquahlcrnont (' ol1Sc icnr icli x : 1101\
se ul plIlcllt l' cnfa nt élait h p 'U pd's g tr (· ri , mai s,
g d c(' illl\ so ill s du réV!"rend, aid!) en t'c l" par
l'illl(' /li ;.)f'lI t'fl hors lig n ' dll j Ull e Crf;tois, l\lIr1ril H
sava it assl'Z ri
Il 10 ts
frill1r;il is pour pOll\'oir
exprilll l r ll's ·lJ oscs cssc llti l' llf' H. Il cs l \Til i qll ' il
l eH proll o/lr;il it c'L l'ang lai H" c qui , douhl e' du joli
�OU LE CUAT
AU VAGE MO:-i TI1 E
37
ES GRIFFE
zézaiement g rec, les défi g urait un p eu; m ais, en
n' allant pas trop v ite e t en fa isant a Uention , on
p ouvait se co mprend re, c'é ta it l e princip al. On
p ouvait être a 's uré qu' un e fois SUI ' le ba teau , et
surtout cla ns la co mp agni e de Fil-de- F er , la
lang ue d'Alld ras s'e dé nouerait co mplètement. ·
Auss i on peu l. malai sé ment se fi g urer le r av isse ment du qu arti er- maître quanti il v it « so n
onfa nt » debout cl vant l a po rte, un p u p ùle,
ma is so uri a nt, ot q u' il l'entendit lui dire, avec
un pe u d'li ;sita ti oll c l de p eine, ma is très n llem ent:
« BOllj o ur , p ère.
- Oh! s'écri a ]e bo n I( erqu oiso n a U ndri ju squ'aux la rmos, vo us l'entend oz, vo us a utres, il
dit papa co mme vo us ct m oi!...
mour de
peti o t, va ! .. . Et di re que j' a ura is ét', ass z b ~ t o
pour m 'o mpl i\lre l' d' un
la cha ne d'
Il
fommo,
i j'ava is pa ' cu
rat l' six ! , . . »
' ur (IU OL Hoë l el Sei pi on ontrèront dan s la
camuuse po ur réglor 1 urs co mptos avec 1
1" '\'é-
rond , ponua nt qu' ndms ot Fil-de-Fel' fa isa ient
o nnaissanc e t (lue Cadot Troufin a rd l'our ssait
la pro noncia ti o n v i ieu se du p otit Cr ; tois on y
aj outa nt l' accent de Belleville.
I~ ES
MATII111U NS DU " UAVAn"
• •
'.
�38
LES MAT II UHl NS Ill] « BAYAnn ))
JO' ne sais i.t tlucl prix le révél'enu laxa
cs
servi ces; ni lloël ni Scipion ne me l' ont dil; le
fail est que ju ' {u 'à la paye prochlline les bon s
ga rço ns J'lO descenùirent pas il terre: peul-ê lre y
avail- il trop i.t fairo sUl'l e baleau '?
Cependanl on se sépara d'a ssez bonn e g r;lce;
rnislol' lfnwkins offrit même un e orangeade aux
visiteurs, qui la trouv erenl fauasse, ol leur di slribua d.e polils lraités SUI' « le s "j our dan s Jo
mar"calro du r é hé », ils les mir nl dan s Jeurs
po h es; j e Tl sais pas dava nla ge (' qu 'il s en
firenl par la s uite, Anur::\s prit co ngé ue SO li
rfu sion , l'omer 'ia Mer)' III un peu
11) '·decin sa ns
plu s aimahlem nt, et 1'0 11 partit.
Ils n'ava i nl pas fail dix pas qu e l'cnf;lItl di sa il
il KcrfJuoi so n, nu bras duquel il s't"la il sll spclltlu
avec affedion :
« L'h o mme ... duu x y ux .. , den ts de loup, ..
h ~t
1I1 aHni sa nL .. ,
- Til as lI'OIlY" t,la, Ill on pelil'? d'p ondil
1( rqu oiso ll avec: plu s d'aumirll ti OJl ([lIO jamais.
C' 'sl (JlI!, ("ostjolim nl v rai! , .. .i l'ai se nli , mai s
j' ne l'aurais pas dil si hi o/l . »
L'al'l'i\'ée SUI' le Jj((!lIt/'rl flll llU lrio ll1pll(' : Fild'-For , dfojh forl avanl dam; l 's b OJl JW S !?, rù ces
�\'on"
J" 'lll(\nd07..., 1'[
,li L P"P"
rO lll lllo
Vf)I~
"",
ct moi!
�40
LE
MATJlUIlINS
J)
« liA YAIIO »
de ]' nfnnt, exhibait son nouyel ami presq ue aussi
fi èrement qu e Kerquoi so n lui-même, et 'cipion
L hOlllard ne e ]nssait pas de l'tl onler lu :cènc
du Yillllge en feu: on a calcul; qu ' il Ile fit pa s e
l'{' cit moins dc deux cc nt qUlllr -\'inrrl- ept fois ce
so i l'-lit.
« El as-lu vu Illon bon?" , il il l hra
n
!;c harpr, t cc n' st qu'ull nfant dr tel'ri r ll; ch
hi Il , il a mont" ,'é(" 11 Il e du bOl'd COIllIIl C Fil-dcFe r III i- /I) (; 11 10 ! Et l' gal'd e-I malTllC' r sur l ' pont!
011 dirait qu 'il n'a fait qu e a lout
sa vir! pa s
pili s cl , P ' ur qu c dc mnl dc Ill rr! Cc fi ' l'il un fin
IIl ,llt' lot, 1111 je tr di s! »
On a urait pu répOII!lrc nu Jml\' "" arsl' ill ais 1J1I
Crccs pl Cd'lois onl rlé, so nl neO r un IH'Upl'
c! P 11I il rin s, rl qu 'il n'y aVilil il ll X teillps allcirl1s
pa s UI1 r nfalll d'Alh èl1 rs Olt d!' Cnossp 1 qui n i
fùl d!\jù UI1 fin Ill illplol, CO IlIIII ' il di sa il ; c Llo
aplillld '- Ill sl ClI cor dalls If' Ra l '~, r hp1. Jeurs
dcsc(, lldnllls, el l'f' lIl"lIl1l al/x y 'IIX hl r ll s l'O nllli la
~1t'·dilTI
"lait , ('Ollllll!) lou s s s frl!l'C ', Ull
n fUll 1 dp Ja III ('1",
)u oi qu ' il r ll so it , Ane/rli S fllt
I(!
hi en aer' upi"i
1. Iln
~ l'nnliqllill:, ln <"ill' pl'irll'Iprllt· dl' IrL CI'\ l l' ,
pill s rtlijotlrtl 'ltllÏ '1111" tic s l'irirlt's,
'utfn'
�OU LE (; IIA1'
'A "AGE MONTI1E SES GHI!'!' E
41
à bord, et so n charme un peu hautain en môme
temps que très doux agit sur tous, même S UI' le
commandant , (lui promit il I\ erqu oiso n d'ayoir
l'œil sur J' e l1f ,~ nl et de l'aider plus tarù, s' il tenait
ce qu'il semhlait promeLLre, pOUl' suivre la carrière
qu'il voudrait.
P end.ant les j ours qui suivirent il n'y eut point
ù'événements remarqu abl es. Andras il cheyait de
se rélablir et \'agabonùait dans les vergues avec
Fil-de- Fer, si lestelll ent qu e c lui-c i l'n aurait ét',
jaloux, s' il n'ava it pas tant aùmi ré so n eanHtl'ade.
Il parl ait Illaint nant , il ea usait mêlll e, t Hoël
voyait avec joie so n ail' tri ste di spamitre, ses
joues l'o sir et s' alToIH.lir, ses ye ux brill er, penùant
qu'un l'ire très l'l'ai s ct très jeun co urail déjà par
instants sur ses 1\ \'l'e .
(l Pauvre petiot! ùi sait maman Kcrquoi so n,
heureusement · qu e c'cstj cune, il a di gé r " lcs hor('Curs qu ' il a vucs .. 1 ne l'aurai ' pourtant pa s
cru . »
Il cut hi entôt la prcuv c du co ntrait'e. Un beau
so ir, Andril s s'approcha de lui com nl il fumait
sa pip e, il ssis S Ul' un paquet do co rdn gos ct co ntemplant les ' loil s ,
« P èr , dil-i! ù hrùle-pourp oinl, Andras
th
�42
I_ES MATlI t: HI .... S
nu «
BA r AnD »
ignoraitl'al't ùes circonlocutions, - P ère, quand
don c descendrons-nou s il terre pOUl' tuer les.
l'ur fi? ...
- Hein ?... qu'es t-cc qu e tu cli s ? ... fit la
maman-nourri ce en sautnnt Cn l'ail'.
- ,1 vous demllnde quand nous irons tuer les
Turcs?
- Mai s nous n'irons pas, petit ; , st mÔlIl e
assez elllb \tnnt , lu sais .
- COI1IJ11 ent! s'éc ria l' nrnnt dont ln voix tralJi ssiiit \In anJ r ([(\sa pp ointoll1rlll. Nous n'iron s
pas? J\lni s Lou s ces beaux l1i1vircs- lh , qu e So nt-ils
venus fair e, alors? Qu e rOllt-il s 1<'1 dan s la rade '1
Ou ront (' S éll ornl S rallons dont I(, s f1' 1I ules
d'r nrl' r IIl cnn celltla vill e '? Olle raitps-nJU s, vousI11 A' IIH' , pl'I'D '1 ... ct oncle Scipion '? <'tIrs autres '?...
Dil es, pèrc, YOUS vou lcz vous l11oquf'r dr Illoi? cc
n'cst IHIS v rai , qu 'o ll Il e sc hiltli'il p.1S '?»
Il )' a va it des larlll es, l.ulIlPs de l'iIg'(' illlpui Hsanlo, dl' d{':-H's poir ruri eux, dalt s la voix do 1'0 11fanl. ]f oi;1 Lout é J11U l'attira il lui , le fil asseoir
tout fn'· 111 issl1 Il t, toul r(' ,'olté, sllr le IHtrJlJ('L de
ro rda gps .
« f:alllll'-Ioi, IllOlt pf' tiot, ril llll c-loi ; tu Ill n fai s
du rha;;rin. Tu n vOlrrJrilis IH1S m '(' 11 faire, di s '?
�OU LE CIIAT SACVAGE MONTHE
ES GIlIFFES
43
- Non, murmura Andras, non; je vous aim e
bi en , père ... Mais j e YOUS en pri e ...
- Tu n'a pas beso in de m'en pri er; cela ne sert a
ri en du Lout. ,1 voud.-ai s bi en le tenir , Les Turcs,
qu oiqu' ils ne m'aient ri en faiL , parce qu e ce sont de
,v ilnin s perso nnages, des égo rrre urs, des assassins.
filai s Lu sa is bi n qu e j'obéi ' au cO IlHIHlnd ant.
- Eh bi en! le co nllnandanL ? 11 a l'ail' d'un
bmve, eL c'es L le chef : pourquoi n'o l'u onnc-L-il
pas de mnrch l''?
- P arce qu 'il obéit, co mm e loi-z-ct moi , au
go uv cl'Il cll1 cnt, <Lui lui li dit: ( A li ez, cl Il bougcz
pa s. »
- All ez... ct Il C bougez pa ·... répi' ia IClltcl11 nt
J\lldrn s la tète dan s s s deux mnill s. ,l e ne comprcnd s pas enco re très bi cn votre lan gue, pl' r' ;
voudl'icz-\'ous Ill' xp liqll l' cela?»
C'est (LU « C la » n' "ta it pas tri's fa cil e ,l xpli quel' h UllC' !,C'l iLe C n 'cli c lr "s dr oile, trh; buLée
dans so n id('e li xe, et parfait '1l1C'lll i" norante d 's
beautés de la diplomali . J'l nlll nn J( crqu oiso n usa
toule so n {' Ioqucnce sans qu'Andra s Oll1prlt ri en,
Sill on Iju 'o n n se baLlait pa s, Une ''' pl osion de
lal'lll C's ct de co lère foll' fut 1 l'(lsullat de l'cxpl i',llioll,
�44
LE ' MATIIUHlNS Ill' ( Il.\ YAllI) ')
« Lai ssez-mo i m' n ail l'! laissez-mo i! sanglotait l'rnfant. POUl'qu m'avez-vo u amené ici?
.J o Yrux partir, j yeux gnrrn l' la monta g ne ...
Oui , je sili s hi n , j o se rai s mort Sll ns vou : mai s
qu' sl-cc (lu e vous voulez qu j o rasse de la vi c, si
co n'es t pas p01l1' IllO Yongol'?
- 11 Y a flu elqu 'hose d vrai là-d edans,
g' I'OllIIll Clil J( l'fjuoiso n. Voilà LIll pauvre m outard
il qui 011 il Illn SS\lcr; toul ' n nI nt!(' , el 011 vi IIdm
lui di!'p : « Ti ens-loi ll'illlCJuili , (: 01. S fait tous les
jours ... » ,\lai s \'oyons, Andrll s, mon pelil, rniSOIlIl('-loi; qu ' st-cc qu tu ppu x rail' tout sc ul '1 ...
QUllnd tu se ras "l'and ...
- Ou and j s l'ai grand , 011 Ill(' cont l'a d'autl' s billi\'l'l'lIr!-l !.. . El Cil allrlldalll. mOIl Pl're ot
ma llIi'l'(' SO llt liL- has, sall s 1I11\lI1 e avoir d s "pulturr , IlIilll gPS ri s chi ns et rlps \'ilulollni! l':l /Il es
petitps su' urs, qu'esl-c qu'o n t' n :t fail , de III !-l
prtiles S(l' urs '1 ... C' s t pOlir Ips ,'clldro, qu 'o n Irs
a OIllIlH'nl\ns; "ou s Il savrz pii S (;iI, VOliS!.,.
Lai ssez-Illoi pal'Li!'! j e "(lU X Ill 'r ll a 111'1' !
() il ims-lu '?.. h () n Il e Sil iIl 1(' A1\ ne! j (' n'il i
jamais YU ri ' IIfllnl pHrpil! si j 'l' Il aVilis cu six
comll\(' IlIi , jt' spra is Il '\'enu elll'il;..;(.... Où iras- lu ,
Anr!l'll !-l '1 ,/1' ,'rux 'lu lu
11\('
r('pO/lr! ps !
�OU LE CJlAT SAUYAGE MOi'iTHE SES GHIFFES
45
- J' irai duns lu montagne, avec les autres, dit
Andras, d'ulle vo ix éloufTée ; HL, si j e sui s Lué, au
moin s j e le s rai en hr!!.v , eL quand jc rc\'crral
Illon [1('.l'e, j e pourrai ln regarde!' n fn e ,
qu 'c 'L-ce qu e j e pourrais hi n lui dir ,
- ~ I nis
lllill \ t Ollll er !' s? grOl1 llll elaiL 1<Cl'qll oiso n la ll\t!'
�4G
LES MATH RIN
DU «
Jl.~YAn
»
dans cs mains. Il u"ait raiso n , le vi eux Homm'd;
c'es l un \Tai pelit cll ul iia uvn go ... ] ~co ul e-mo
i,
Andras: nous no pouvons pour 8tlI' pas res ler
co mlll o cc l;), empa illés tout le t mps: res te ~ t
prend s pati ence enco re flu elqll es S ll1ilin es: j e te
prolll('[s, foi de Kerquoi so n , fJlI si HOUS n'avo ns
pa s la pprl1lission de la per s ur les 'l'lIlTs de mal" ellr, .if' lr laisse rai aller il la mOlltagll e COll1llle lu
10 \'(,lIX. (..llloilJIIO (,., In 111(' f(' ra rlldl'lll ClIl de (' 11;(gr in dl' lI' pr rdre .. . mais OH II I' ]l III pas ga rd er 1 s
g il S IIl algn" (, ux .. . »
Il ('sslI )'i lil Sl's.r 'ux!lu l' OVNI' (1 0 sa Il lil in , 10 b Oll
H oiq , lillldi s qu 'l\Jldra s sc j!'lail di1/lS S('S bra s rl
Ir J'( 'III CITi,lil follelllrnlo
« Ailoll s ! !jll oi ! IlHlrlllllrnit 1 pau\'l'(' !juar li CI'-
ll1 ilÎ ln', ':iI fait COII IlIlP qui dirait
Illill'in!;'f> rat!' ! .. »
111011
SP pti l' /n O
�VI
Où Andras éprouve une surprise indignée.
ta'
« Ga gner la Illollla gne ! oh! gagncr ln 111 0 11~ n c ! et II1 C bnttrc ! me bnttre ! »
Cela dc\'cnail unc id',c fi xe c h c ~ l'enfanl. Cc
clu' il voyail tous 1 s jours n'étail pas pour la Jui
fairc pn sse r, car l'escadre, Join cl sc 'o\J\'ir Jes
in surgé', s'opp osnil dc lout s i s faço n ' h J' in surrcc ti on. Heur LI S 'menl Andrn s "lail vellu sur le
J/rt!/(mllr o p lard pour nssisl r au bOllllmrd ' lIl elll
oc Ilethymo, qu and les alli "s avai cnl C l1p ~ e1u : ~ par
la forcc Jcs insur .... "s· ['·'lois d'avanccr ; il n'y
ilurnil plu s ri en ('o mpri s, 1 pauvrc garc;on. JI élail
Mj<'t hi il ass ~ suIToqu " pur cc fail d' ulle !loUc
imm ohil c, dr Il1nrin s inactifs, l d so ld ats l'arm o
�LE '
~ I A TI
Il
~
DU « liA rAIlO "
au pi ed ; l j ne sais pn s si tout au fond de sa
pelile â me il n'y avail co mm un (YI,lin de mépri s
p O Ul' les ge ll , d'O cicl r nl.
l\ussi n" lail-il plu ' relenu qu e pnl' son aIT 'c li on
pour 1\ rquoiso n l la promes r qu'il lui a\'a il
fa ile. Il co mpla il les j ours l lenaiL h Fil- dr- Fel'
cl ps di s('o ul's in c' Ildiail' 's, qui le sL up{' fi aienl. Lr
moussr, hahi lu ' à la di sc iplin e du bo rd , litais n
pCl'p rL uell r admil'ali oll d 'va nl SO Il ;lll1i , S' ," II1 C' I'\'l' ill ail dt, sa (,l'Il nr l'i r, Loul rn s' inqui {' lanL dt' s("
di Hpos ilioll s hl' iliqu ous s, JI so lil'a il d'n ll'ail'P (' 11 sc
cliHll nl: « C'esl la mot! d '~ l'
0 111111 (:a dans so n
pays; mniH (;'l's l un l'UU P poli l lapin , r l j e \ ' O Uurnis IJi pll 1(' \'oi l' cllwlld il sern dOI1 S la monlag'n ,
à lu el' ('CS bl'i l:)and s de Turcs. S(, l'a-l- il cO IlLplIl ! »
C'ps l Ih- drss uH clu'J\ndl':ts III lII H' 1I 0u\'(' II (\
(' l11 oli oll , Pl qu e Irs It' ra nc: ni s l' dn'inl' rn l pOlir lui
des (' lIi l:)llI l'S, lalll lui pnra issaipnl ('o lllpliq ués Ics
Il1 0hil cs il uxl[\I r ls il s oh{' issail' Il l.
L s am iraux ava i nl PU It\'is qu c dpux ou ll'ois
(,(, Illa ill cs dl' Turcs, y i illol'd s, f 111 Jl1 CH, (' lIfnlll s,
dl's ~lr's
inofT nsifs Cil un mol, élail' nl hl ot(u {'s
Slll' Ull poinl dc' la côt' loul \'o isiu pal' Ips iIl HIII'I:){'S
('l'l'lo iH. Pri s enlro la 111 (, 1' , I:)(\ I'M' pa l' I('s csca dl't,s,
el leurs nrl\' 'l'sa ires, il H courai nl l'i squ p ou do
�OU A1 ~OH
AS
É PH OU n : U;-/E
' UIlPIII ' E l :\OIGNÉE
!~
m ourir de faim , ou d' èll'e égo roés. Ca r , dans celle
lerribl e lulle , c'es t d' un cùLé co mm e d l' autre que
l' on s'assas in ait, qu' o n incendi a it les m aiso ns,
qu' o n coupai t J s olivi l'S ,
T out Turcs qu' il ' fu s 'ent, ces p auvr es g ' ns sc
ll'o uyai ent donc da ns une alroce situ a ti o n, c t les
amira ux s'e n préocc up èrent. La piti é des pui ssanc s es t so uvent pl a toniqu , t o n n'a pas le
temp de perdl' un 111 's ur dUll s le o ncc rt U1' Opée n ,
Cepcnd anLles Fran ',ai s , qui n' av ai III pas lir', sur
les insurg és dans le b omb ardem enl de n "lhym o,
el qui a vai enl après CO llp seco uru les hh's '{' s, les
Fl'ançnis lro ll "èrenl CJ u' i Is p o u va ien l sc pCl'l1\ C' llre
un e paus dall s 1 ur m ol" au d musiqu e,
Il\'oyè renl un l'ois ur p ur déli v rer s p au vres
ge ns .
lI oël cl Lehom al'll fur nl dés igné pour l' lrc de
l'exp' dili o n, m ais leur e nfant l' ' fu 'n ue l 'S s ui v re ,
n vo ulnnt pas seco urir les Turcs « co mlll e drs
França is (illi ne savcnt pM cc ([II ' il s v'\il en t »,
~ :v id mm cnt , l'e. lim e qu' Andr as ava it pour « scs
pères » diminu a it tous 1 . j o urs, te' ùerni C' \' fai l
a \'ait e lllpOl'lé une notabl e pa l'li , 1\ Il e " allcndait guèr au ad (lU (lu e l s m a l lo ll> a ll aient lui
Il
.,
�50
tES MATIlUlmi. n u " BA YAHD
1)
Ileo r moin ' tL l'influ nro que co
rapporter,
cad au aurait sur touto sa vir.
Il res la don sur le l3a!/(tnl avec Fil-cl -F r
pOlldant les troi s jours qu dura Idur absenc . Lo
troi sièm' jour, au so ir , 1 croise ur ayant ropri s
SOIl ran g dons l' sradr', Andl'n s hnllit d s mains
on l' connaissilnt ses ph'cs dan , le canot (lui l s
,'(lm nait il bord. 11 avait trouv' Ir t IIlp S longsans eux , car il les oimait IU'jit tf'ndrrlllenl; t,
p liché S UI' 10 bn stio gngo, ill cur fai sait des sign s
joycux , allxqll ,Is ils r"polldai nt gaÎmCIIl.
~ I ais
([url drôl o cl ' paqurt d'étoffe HOl'l ;mtÏl-il
dooc HUI' Irs ge ll oux'? .. on dirait un pnfanl. ..
all ons dOliC'? .. l" ai s oui, mai s oui !. .. ,'cst lIll
IIfant, UIl!' prtill' fille , (illi dOit COIllIIl(' clan s so n
lit, bl'l'c{'(' par 1(' 1I1011\'CIl1Cnt du C'allol, ('n\'('lopP('(1 ('OtnIllC Ull /)pall prLil ,II' S II S dall s HOIl
fl,l't'dg' /,I('u ot blallC'. lnp pptitp fi Il ' ! ... ~Iais
('lÜ-ce quI' ('(' s(' rait UII petit TUl'fl'l(' par haso rd'?
Il bondil sllr plocr : r sCI'nitlrop fort! Ph'(' ('Lait
hi n lil m' dl' rc(' urillir qui il youlail, hicn slÎr,
mai s ('cla ;dlail jolilll nt Mgag-r r la parole d'Aodrn s : 00 Jl(' pouvait pas pd'L('JHln' qu' il \'('('ùt
I\V(' (' \Ill!' TtHllll C, UIII' païr'lIop! si SO li pi 1'(' ln
l'HIIIPllait, r',"lait pour II' r IIlplacl'r; il parlil'llit
�OU ANimAS 1 ~ l'n
OUVE
1\E SURP
I S 1 ~ li'U1G"I
~ E
51
demain au point du jour , et vive la poudr !
P endant ce monologue, le canot avait abordé,
et tout le mond e était monté S Ul' le ponl' K l'quoi 'o n, so n paquel 'ur les brn s, ce qui lui donnait un e drôle de tOllrnur , élait allé, av c
L~
canot lcs ram cnait à boril.
Leholll nl'd , se pl" senl l'au omma ndanl,
so lli cilaiL Limid menL quclque 'h os ; on voyait
so n rnbana s, HO ll dé il', so n l' sp cL, sc 111,', lanl; l'
S Ul' sa bonn
li gur , L L,hom ard , ilY(,(' l
grn.IHls "esL s 'l Ho n a 'cenl l l'ribl e, s' Ilnir it la.
pril' l'C (le SO Il rillll:lra d . n
HO Il ('Oill, \ndl'as
suivait loule cc lL SCè IH> avcc d s )'(' U\. ,',tint' 'Ianls, t Ha ll S ('nl nd!" lIll mot n ' n pPl'dilit pas
Un nuancc.
�J.ES
1I IATl U
I\l
~S
nu « BA YAHD »
Le comm andant n' élait pas conlen t; cela sc
voyait . Cepend ant il finit pal' sc déride r : le
paquel du matelo t s'était réveill é, et avait gli ssé
il l rrc en lui souria nt si jolime nt,
douce menl! . .. Il pouvai l av oir onze ans, le paqu et
bl eu, cl c' ~til
un am our de petite rill e; l'admi ration de Kerqu oiso n pour le b au devait av oir
ull e influ ence dé 'i sive sur sa des tin re .
« C'es ltr('s j oli , fill e cornm andn!ll , mai vous
(" Olllpr{' n '1. , J( rqu oi!:lO l1 , flu e les bat ea ux d l' scadre 110 pellYClil sc transro rm r Cil orph elina ls.
,J'ai cOllsp nti tout ,'L rnit xC' pli ollll ell Ill cnt h
recevo ir (" 0 j ' un e ga rço !l il hord , mais j e 1\ r \' ux
pas (I r pelit lill r.
,lu squ 'iL Il 'Illil in , m OIt 'oll1Jl1ilnd nnt, s'il
VOli S plaît'? .J e p II X pas ln jot l' il ]' au , vrai
d'
vl'"i. ,III Sqll ' i'! {IOlllain seul IlH nl '? 1)('llliliu n ous
los moUrons tou s (] (, \I ;o\ ('Il pensIo n ; on Il 1'0n('o n Il',; li,-!Jas Ull Iroupi r qui 'sl il la Canée ct
qui 1I0U S trouv pril ('c ln.
.JlI S(!U 'Ù d 'IlULin , so il , mai s pn s ünvil nl ngp. »
El le ('o mmand a lll a ll a il Lourn,\\' 1('5 lalons
quand il s ' illit qu 'u n lui prenai t la main , 11\'(' (',
deH doig ls si rin s, cl qu 'o n ln lui hli ~Hl il av ('(' dPH
J"\'('PH si dOllC'PS, !jtH o ('(' n 't' lail (' crLes pll H \Ill de
�ses O'a bi el's. Il regarda, et v it 1 Il li t paq uet hl eu
dont les ye ux noirs alan gui s et veloull', le regardaient avec reco nnaissance , Il sourit, pen a ù ses
pelites fill es h lui , qui élaient si loin , Hi loin! et,
enl ev nnt la fill elle dans ses bl'n s, l'embrll S a Sur
les deux .i oues,
Un Il ourra joyeux de lout l'équipa " n;pondit
ul quilté la
place , ce rul ;'1 rlui vo udrll il " oir la 1,llr Ue t lui
faire fêle ; Troulinard l'n conla que c' "lail un
« l'cs lant » de sauv la '" ; qu ' quand Lous les
réfugiés nva i nt ('l ; parli s, on l'i1vnil lrouv;o
toule s ule, oubli ée, dormanl pal' lel'I'c, a u pi d
d'un olivi er, cl « lranquill o Ollll11 e Bapti slo ».
J) rail, Il e n'uvait Pli ' J'ail' (' llIU du lout. Ell e
l'élconla dans 'onl ano-ug ll1i xt el lISS '/, pana h ",
qu e (l'aill urs ll OS math ul'in s ('o ll1m clwa ient h
CO l11pl'pnrll' , qu ' ll r n'ava it plu s ni phr, ni 11I />rC,
depui ' bi en longtomps; qu' li e "tait a"e(' sa nourl'ieo cll (''/, so n on 1 ; L qu e on '10, tanl pL lI ourl'I l' l'il vai ilL ouhli (,o on s' n all ant , la llt il s
"Laient co nl nl" d'\ tl'o délivr ',s : « El Il's hons
malelols l'ltva ir nL l' 'u illi e, l lll aill lrn:1 nt e' 11
(;lait ll' \s co nlcnle' qu 'o n l'eû l ouhli "p, » La ('o nclu 'irm ru l ll'ou\'(' sublime,
il l' excell cnl hommc, et quand il
" .
�54-
LES MATII UHl N
Dl ' (( IJA Y;\RD
»
« Eh! Kel'quoi sdn , c'es t-il dom mage qu'eUe
so it si petile!. .. Tu aUl'ais pu l'é pouse r! ...
- C' s t bon , grom mela le fluartier-lI1aÎlre;
c'est pas tout ça, il raut que j e lui ra sse faire
connai ssanr avoc l'autre; 'ola ne ya pas être
cO lllm odo! »
COlllmode, non. Andrn , nppcl6 d' un signe pnr
Il (; 1, s'a pproc ha lenlemenL, d'un air qui nI' promeltait pn s h ln 1I0U" '110 ve nu des rapp orts bi en
tendres.
( P etit , dit Kerqu oiso n - c' ' laiL hi n lui le
pili s illLilllid', des Irois - j e l'ai l'am eno un e
p tiL sa III'.
- (:a'? » dil Andrn s cn 1Il0nlt'alll la fil l Lle.
( (:a » lressaula d' indi gnali on lanl 1 lon élail
m6pri sll nl.
« .J e m'ap pell ' Lnï lah , s'rcria- t-e ll c, cl qUllnd
j'dai s chrz Illon o lld e, III n'aurai s pas OS(\ pnrl cl'
de lI10i ains i, clt ien dl' cltr{,tirn!
- La (lni x! la paix! ... » nia I(rrqu oisll n dl' Sil
plus grnfific voix, espéranl {'lou/fm' l'injurr.
Alais poilll : Andras <l\'Ilil (l nLr ndu. Pùl ' de
('ol.'l'r , il sl' lTaill s poings.
( .' i 1Il Il ' \> la iS Il nIl Il ne pPl i lr 1111 r , ri il- i1 fi 1If:
fOlju(' , j e LI· rerai;; jol.illlrnl rnnlrc' I' les pü['ol s
�Ol' A;\OHA ' Épn o \' E UNE . HI' II I E J:'iIJ IG:'<ÉE
55
dans la gorge ! P ère, vous n'exiO'e rez p as que j e
vi" av e elle, je me j tlerai s plulôt par-de ssu
bord qu de b oire et m an O'e r av ce lle paï nn !."
vous m lai 'el' z partir dem ain,
- .lamai s ùe la v ic ! s'écri a ma m an K erqu oison , .
au ssi malh eureux nlr sc deux enfanl s qu 1
ful jamai s Œdip entre Etéo d el P ly ni c '
-
.1
ve ux pa s qu'il .. 'e n a ill il caus d
moi, dilla pelil flll a\' c di n· nil ". D em a in lu III
ram '.n era . so us l'o livi er olt lu m' as lr ou\" , : li a it
e l g rand. c l m a d . linée es l 'cl'it .
11('
IL ! lIlai s, pas de cel a! s'l'cri a Andrn , .1
ne v ux pa s qu'o n l' ahando nll il call se d m oi,
j'aime Il\i eu: n CD I' la s upp ort ' 1' qu elqu l mp s .
-
Eh hi ' n , oui !
IL hi n , o ui! faisait 1( 1'_
quo ison h "ni s 'cul'; un peu cl p ali C' l1c, bo nn l'
sainl ' Ann e ! l s upp orl 'l- V us un p ' lil m o ment. »
C'esl nimli qu s passa lil pl' mi l'r
nlrev llc,
el qu'And rn s ' l L ïl a lt l'O mm nc"r nll a viC' CO Ill mun .
�VII
Frère et sœur,
« Toul de III \llI e, dillou l lt coup Se ipioJl Leho mard , se tllblublpll) 'nl, S UI' les d lIX , on pf'ul bi en
lIl'en ndjui:)er 1111. ••
Voyrz-vo ll s le h'0ul'Ill<lIHI! dl'c1ara Cadel
Troufinnn[ ilvec un g l'and gCi-ll , il en il l"lil il lui
el (;n n lui surrtl pas! ...
-
Lcs huit , ils Ho nl il J" arsl' ill r, hn gai-lso! ct (~l
n'cH I, pas ilia filule si l , ({uélrlil'r-tnaîLre a rnlé Hix
IlInring rs : ;\ huit enfanl s pnr foi;;, ri oll Ile l'a urail
('1I1pû('lté d'c il avoir qUilrllltle-llUi ,L h l'hl'lIn ' qu ' il
cst. Pas \'l'ai, 11IOll hOIl '? ...
- Alors, il il Illil'lI' fail cl nI' pas se IlHlri ol',
�FHÈHE ET smUIt
conclul
vrai!! !
adet Troufinard so ngeu r, al' Yrai de
La bell e affa ire ! dit TloH mépri 'ant , j'ai
failli avoil' pOUl' b au-père un roi n "gr qui en
avail ('ilHI cenl douze .. . cl de loule l 'S oul eul's
encol'c .
- Oh!
- Oui , c'élail un rrrand fl'i sl' qui chiqu ait
comme yous el moi ... il avail Ill ' Ill un e culotlr
dc f(·n(. l'a 1 rt un faux-c ol, pnl'ce qu '('lail un
rniss iol1nail'l' anglais qui l'ayai t ("duqu ", mai s il
ne P0l'lait pas cl ch mi s p:m'r qu cc n'Hail pas
1:\ 11\0d" dan s so n pays .. . .J I' JI 'ai jnmais pu lui
fair'C CO III )ll'r Ild l' • qu e les civili sés luai nl Ics b'p ns
san s 1 s l11an bel', s ul ellH'nl pour 1 Ul' ap prendre
il vi\'f'c, qu c c'élail mêl11 r ce (]IIi Irs di stingll ail
des !HlU\'a!)rs qui les rnan g nl UIIC fois lut"s pour
que r'ipl1 nI' so il Il relu ...
- Pour l'imllant, c'csl dl' nos mi ches qu' il
S'agil : ('OIl1I11('lll allolls-nous Ips parta ge r '1 ...
-
!,rs parla!) 1"1 r{'péla Hot:], pas difJI cil r, Ill on
.il' gardo toul.
vipux :
-
(:a,
n' st pa s justl', intpl'villl Cn([d
('(lIlci li an t ; VOliS 11 \ i1\' !,/'. pas plu s d!'
dr'o ils 1' 1111 'IU I' l'aulre. "l'a
~I'/.-V()S
lin pru ,
'l'
O
l' tllin n l'd
('1'
�Les MATlI lI lHNS n e « IIAYA IlI) »
:';8
qu e l'un soit le papa et l'aulre la mnm an, pal'
exempl e, ou l,i en tirez-les au so rl.
- Au so rl? répéla 110''1; tirer m es enfanls au
so rt '?les sé parer , eux qui so nt i ge ntil s ense mbl e '?
J amais de la "i e !
- Oui , fit Leholl1ard, ge nlil s comm e clti en el
chaL. Il s s'ac ord III s i hi 0 qll e, s i lu Il e v lI X
[J ns p ' nlr'Andri1 s, lu oe ri stlu s ri ent! m 'adju ge r
lesleill enl L ï l"lt.
- P erdr e And"" , mainl nan l ! lu le 1I O ~U CS
de moi, dil 1I ot:1 co nsl l'II ". E sl-c qll e Lu (' roi s
qu ' il son, ~c r a il h s' Il all cr'? ... f O O , Il O Il , Je les
v ux Lous le' d "ux !
- j\lI oll s ! nll oll s ! rr pril end ' l, il 11 0 fnul pas
fair e la l1Iau va is l' le. 'l'en z! \' o il;'L d \I X bouls
t!' filin : l , g rand se ra 10 " il l' '0 11 , le Jl otill a fill o :
Lir ' 1 proilli r , I/ oi'l , h cnll se ci o LOIl g rnd(
~ . »
El , so us l 'S )' II X dos m al loLs do qu a rt qu 'amu sail ), r i1I1 CO Up I II di spuL , Irs dell x Il fll Il ls
fur nt g ra\' III Cll l lir(-s ;'t III ro urle- paill . L , sa rL
IIdju
f
f
il
Andl'êl s
liU
(lUllrLi cr-JllilÎlrC' el Leï Jah II
Scipi o ll.
« (;"s l {'b:rI , reprit I/ oi: ' flui tenail ;\ so n n\ \' o:
il s s'i! ('('orc!(' nl hi r ll , f[l, oi qu VO li S (' n di siez, l'l
il III' fHlll JlIl S l ' S sl\pHr r.
�,J'ui failli IL\'nir pour bouu-pi'ro un roi 1II'!1"(\,
�60
LE ' MATH H1 NS UU « BA YAHD »
-
.Jo y ux bi n, m oi, dil ' ipi on. La Jiffl ult ",
c' sl do 1 ur ll'ouvo r cO lTIm qui di ra il UII C ponsion , pui 'qu o 10 cO lllma ndanl, qui n a C plait
hion un , n' n \' ul plu s du lout cl pui s (IU' il y cn
il cl ux.
- 11 a j olill1 nl l'aiso ll , répli q ua C:adr l, CH I' ,
a \' r vos ill slinrls Ill a l 1'11 ,]s, vo us l' ' lIll'lil'i '1. 10
n !l!Jfl1'd d· l1li o(' hrs du ron d d la rn l au dess us
dc la lll iUU I' . Yous (' I,ange ri '1. \'o lonU ' rs les (' uirassl's en sn ll es d'asil ', cl I s r;n hi crs r ll h 0 1l11 s
d'CJlranls.
j\l ail l'c, ill sinllil Fil-cl - F('r, ('l'o)'t'z-vo us
qu' il n ' ril lldrail pas idlt· r ll'OU\'(' I' 1· ll'O \I(l it' r de
la Ca n ', .? Il a d{'(,() lI \'cl' l Cil 'Z 1 l' ",,(· rend aux
hOÎl 's h JIlll siq u<, lin v('t' l11 ouLlI q\l ' il ne (!uiLl'
plu s, On 1(' ll'o\l \'{' l'il Ih fi OU l' sù r,
- Tu as l'aiso ll , prl inl, II O II S a ll ons \ ' 0 11' 'a, »
l'l' pondi l Cndpl.
,\l ais H lli;1 s ' ll1 hlail Il 'avo il' fl lIS (' nle lldll , Le n(''1.
pend it', Vl' rs la l(' I'I'(', il s IlIhl nil abso rh l" pa l' dcs
id él's plullÎl lu gll hrc's,
« Qu'('sl-C't' q\l l' lu as, vi u:.. '? dit L(· holll ard
1" 111 11. Esl-cp q\l P lu n' 'S l' as (,o lll(' nl d('
la l'url '?
- .'l Ia parl'? .. , o ui, Jl it r! OIl S-(' Il , dl' ilia part!
.\ \'Hnl hui t j olll'!'t I() )l plil l'arU m pour III Ill o n 1il 1-) Il "
�"OliM changerioz vololltiers los cuirass('s ('Il sulles .l'n,ill',
�62
LG S
.\IATIIUI1!:\'S
0
cc UAYAHD »
bi en sûr! Et moi j e n'aurai plu ' rien du tout, fil
fill e ni ga rço n.
- Console-toi, mon pauvre HoUl, dit Leho1Il(lI'Ù , décidémont tou h', S i le petit chat sa uva ge
ti ent h s'e n aller, j e le prêterai la moilié de ma
pctile : nous se rons pnpa chncun un e se maine. »
P ndanl (IUf' s'é lniJ orai
qu e
/r'.Ç IJh'cs se pnrtngea ir nt lcul' butin, Ânul'a s et
Leï lilh rontil)IJilienl il ,'Ivre nsell1blc f't il. s
tourner le dos'?
Se Lourn l' 1 dos.
Oui , S ill1 S doule. J" ili s ...
lb 11 0 ]louvai 'Ill sc i'iO urrril' , il s ne pouvai enl
se ,nir, il s sr rlé-trsla ient c()nlinl menl : e' 'lailulle
dlosf' ('OIlV!'IlU!', 'l qui il/IIU Ha iL forl Fil-d -F 'l',
gil r(:O /1 lol(\J'(lI1l, aux idéetllal'g il, (lui n'avilil pn s
df'lllaIHI (; h lIr1ra s de qu oll faço n il fai sait 1
HiglH' dl) la noi x avnnl !l'e n fi/il' Ho n i/lIli. 11 ne
comprl'Iwil dO/l1' (Iu ';\ dPllli l'horreur reli giouHe
III (' 'S
proj eLs, cL
1
Il ' II X ('Ilfollls nntientl'ull Il ['au.tro. lais
il ln (,oIlHtatait, ('olle' horreur.
Car, di:s qu e l' un dpi! deux H'a jlcrc vait que
l'a utrf' 10 ['('gardait, il lui fai Hn it un alTI' use
rrilllil('r, 1111 g'PH to m "pl'i sn lll , el HO d "loumait
'lUI' II' H
�03
FRÈHE ET SœUH
uvcc dégoût. Depui s le matin , Andras n'était
descendu des hunes qu e pour aller cherchcr un
morceau de pain qu' il était reto urné manger sur
so n perchoir , refusa nt ohs tinément de prcnd re
part il un repa s où LeïlalL étaiL ass ise, Quallt il
Leïlnh, subitement cl' goùl"e d.es litui co ts de troi:
ans ùont l'admini strati on de la Illurine ré!:)'ale srs
r ' Il s iollnaires,
n e s'ô lnit 1('\'(:,
de ln bl
salis
acJ1 eve r, di sant qu la seu le vlIe d'}\lldras lui
aVait ôto l'appétit. - P eut-t' trc l'il!? deH hari cots
y était-i l p Olll' qU Clf!U C chosc'? - Leïlah ll1armotlait d . : « Chicn de hrétic ll ! fil fl de ~aln
le
lapid"! » chaq ue foi s llu'c ll e pa ssa it dans l , ,'o isillagc de « so n fI' '1' », 1\11dl'\1s rrarllnit avec horl'('Ut' quand il la rrgurdait, brossait sn manche
f]llllnd (·11 cfn r urail Je férp djt'· , t, très enfant
eHCor ) rSfluisl:wit du haut drfl vcr ' ucs toules
so rtcs de g 'stm! !Jamins eL narq uoi s h l'adrcssc de
la petite fill c,
~Iai
s" ,
l\lni s on Ha it fJll(' la cu ri os ité perdit llO S premi rs pnrcnls... , rallail-il pH il, ,'oyons, sin'oi r
un [J P ll (Jucll!' fi guro ,t\'ilit {'p tt IHù!' nll r qui il\'ail
si hi en !' njol é « pèl" » '? El (' 1' roumi, f]u '(lnlit-i l
dOlle {JOUI' plairo ainsi lt Lou s'? L ïlah r('lrll nlnit
�64
LE
1IIATII \.:nIN·
nu
C(
UA YAHI) »
Andra , II la dérob ée,
t le lrouva il SI genlil! SI
arrilc! si pl ein de l ndresse ave le quul'li el'lIlaÎlI' ! si l'i cul'
l si allli 'al av cc Fi l-d ·Fcl'!
COJl) Il H' r,e s 'l'" it un aimab le c mpa<rn on, si c
n'l' Luil Ull n"pl'ou\" du ll'oi s ième 'n[cr! quel ùomman!' " El 'lu 1 domm age auss i (lU'il flH si d 'sagd'ah l , s i diffi cil C' ;'1 \' i\' J' !.. , Et lo uj o urs SO UI'Jloi sl'Jl)l' nl Ll'ï lnlt l'ega rdilil so n 1111 mi .. ,
I ~l il 1" d('l'olll;1' Andrns r bardai l Leï lnlt, Qu'elle
élail Illi I-)110111l C'! qu cll C' g' l'ù rc düll S SO li joli 1ll 0UVC lll III dl' pPlilC' [ nUll C pOUl' s' Ilvelopp ' l'
d(' so n
\'oill' ! 1 ~ 1I' 11 (' rcss(, lllbl ail pas i\ S 'S Il LiL 's sœ urs,
lli ais I]u 'p lll' "lait chal'manL(', C'l <Iuell c M,Ii 'i lise
('011'11111-)111' d l' jeu ("
sC l'ail! )u 1 oOllln wl-)f' (lue
c(' rùl 1111(' p"ï(,IlIl C, UII(' flll e d(' l' 1111 ' Illi hr r{'di
Inin', d(' 1" l'il c'('odi cus qui lui aViliL louL Jlri s!
[ ~l qu ci dOlllll1i 1 g(' aussi qu '(' 11 (! l'il un s i IIHlIlvai
s
cal'adi' l'C', f'l quC' la Vil' 11\' ('(' (' Il e, )11(\ 111(' pOUl'
lIll ou dell \ jlllll'S, ftll Loul h faiL illlposs
ihi ! .. ,
EL IOUj/llll's sO lll'lloi sC lll('lll i\ndra s l'cgal'dnil
L('i lah ...
[ri, Il1PS C' nfnnls! (,l'iail Jl oii]; \'C'IIf'Z \' iLe,
1l0U'\ pnrloll s. ,\Ildrils, dOllll P la )llain i\ la p<'li(~
SII'(II' pour dps('(' 11I11'(, l'pc l1 (' I1". )
,\lld l'1ls 1f'lldait ln mai ll , <:1, 11\'('(' d(' s l'f '~a l'd s
(1
�G5
loryes l de' précaulion inrini e ', Ja.ifmitd scendre
la fil1 ell .
« Païenn e maudil , lui di sai l-il lout has, flue
1 démon L Lorde le CO ll ! ... Ne ,,(1 pa mnnqu r
l'échelon: la mel' es l p ro fond!" Appui -loi sur
moi , j e sui s fort.
- Pui ss s-Lu rôtir loul l'{'le rnit ', ll\' • Salnn
1 lap id' , roumi qu e lu s! répolldniL L ïlah S UI'
10 m A'n) Lon. N n, je ne "eux pas l fnLi t;uer:
lu prend s lrop Ho in de moi, Iller i. »
Ain si s' I1ll>al'C]u \ 1' nl-il s pOlir ln Cnll é , r(' hn.ng ilnlLoul' h Lour d s injures (' 1 d' douc s paro les,
el cl R so li ri l'CS.
([(' 8 l' t;H 1'( 1S f{~l'O(,s
�VIll
Nouveaux personnages .
Birnlôl 011 vil poindl' la mai Ho lI blanche aux
rarrrtlux CIlSH{'S, cl la band y p6n il m Il l'éclarn;lJ1l il gra nd s cri s dr s l'a rl'l1Îelli HHo lllrnls.
La HÎ lulllion do l'om eÎIl , unn H la plain e, loin do
loul, "l:til lrl' H ravol'abl e illl (,OIl1I1LOl' 0, eal' on y
arl'Î\'(IiL lOlijoul'H 1 gOH icl' sre' , C:cla 11 0 milllf[Ua
pal' coLlp roi s OIlWI' C, ol 10 ,,'.,,(, 1' nel 'L .!\1rry III
8' m!ll'ossi' l'pl1l lt l'r ll"i d dt' Ha IL('!' l' leurH 'licnls,
loul l'II ICH ilc('ahlanL d' Il'u siolH!; L ïlalt rlll COIllpri so dnn H ICH l{'ndl' HS 'S de la 1111· rOU HHP, sam!
Havoi r d'où vonaillanl ci o rallliliaritt;, l T n pru fTn rour !tt" c, 011 0
A
l'Mugin pri' s d'i\ndl'as, qui, lI' 'S
�~OUVEAX
P ERSO~AG
Q7
fier de sa co nfiance, oubl .ia toul d'un co up qu'il la
déles tail lI a fit a seo ir toul il cô té de lui. Il s ne
sc l'appelèrent CJue plus lnrd qu'il Ile pouvai ent
pas He so uffrir.
C p ntlnnl le troupier donl ""ait parl é Fil-d ePel' n' ;lnil pas LL Cc ful un dés npp ointelllent , cl
nos bon s matelols, en ge ns qui n'onlri en il cac her,
sc mirent h raconter leur emharras ou révérend,
avec for ce g rands ges tes et force d ;taib.
J IHn' "laienl cependanl pn s se ul Htian s l'orfi cine:
le l'éY{' rrlld avail Ult visil ur , ct c lui-c i, loin de
prend l" ('ong(', s' jnstalla co nfortahlelll enL , lrill'tun ,
causa, el finit pal' être au co urant des alrair 's de
nos malelols aussi bi en, sinon Illi eux qu' uxrnêmes.
Mi sler .10· ; Smilhson élaitull p ·til ItOlltlll e vif,
aux allur('s d singe, fOl'l {M'gant dan HHo n com pl pt
il ('ilrreaux so rti des meill eurs ate li l'S <le Londres ...
Ou (l'a ill eun;. n es yeux lI10bil 's, fureto urs, un nez
pel'p{'tu r ll 'menl en IIl ouvclll onl, (luel(iu cho He du
rellllrd el d l'éc ureuil , moin s la grùr o innée
l[U'ont IrH hôles lilu e l'hOlll1l1 n'aUrapll jnillilis :
il ill spil'ail IIInl gT' c la cl la 'o nfiall(' nux grns
peu pers pi('nces (cl Di u Hn il si c'(; lail 1· ("ns de
Hoi:l t do Seipion! cc n'est pas ('e P ari sien cl
�(j
LES MATIIUIHX,
Dl ' « BAYAlln »
Troufinard qui s'y flH lai ssé prend)' ). C'esl qu'il
uyail au b so in un ail' bon enfanl qui Il ourageait
les onfidences, et une faço n , si ailllable de se
111 llre au se n 'ic
d s g Il ' ! Comlll nl Il ésiter à
onricr ses mbal'ras ft un monsieur si bien '1
Aussi les lIIi1rso uill s ne s fil' Ill-ils pas prier
pour 1 l11('llre au romanl de 1 ur pnl milé illlprovis('(' cl d s difl1rull('s qu ' 'lle 1 ur ('r('ail. 0 so n
{'(îlt'" il s'e lI1Jlr ssa dr 1(':'\ {'ons ill er sn"e lll nt,
CO II1I1I il rai fm il toule c1IOs
Pal' hn snrd, il se lroUV;l CJu so n cO ll sei l ('lail
hOIl. ," ai s sO)'('z slhs <[u e C Il 'éla il pas sa raule.
JI ('ollllaissllil un' fellllll \ ' ('uY!' , ('llrélienllc,
unc f{,IIIIn dc poi ds, oh! oui, ('CS lIlessi urs le
\'crra i nl biell, EL il pen sail qu o damp YaslI1ina
co nsP lIlinlil \'olonliprs ;'t prcndre les deu x jolis
pnfilnls l'II ppnsion, Elin dOllleul'ilil loul pri's do
Ih il n~
do la vi Il , (' 011lIlH' III isler JI Il \\'k ili S ; l'ai l'
(!lail (''(j'pllc'nl, pl lIulip parll es Plll'allls HP s rai 'ni
mi('u\ qu!' rh'z <>11('. J) 'il ill cu rs il n'y avaiL \'rHiIIl cnl plu s ri!,11 tl ('J'(\indro pOlir PliX ni pour pe1'SO IlIl (" griÎ('p ;'1 l'ordrp parrail qui n'allait piiS 1Il1l1lqun dp 1't\g-II!'r.
El, ('Onllll(' Jloi'l pl ,'ripioll sP ll1hllliplI1 dPlllllIl(lcr
('0111111 ~nl
('d ordrp pal'fail SI' produiraiL, on Ipur
�NOU VE AUX PEH ONNAGES
GO
apprit, à leur grand étonnement, que le go uv ernemenl de la ville avait été co nfié il un cOll1 ll1i ssaire anglais, pOUl' le plus grand bi en des naLions
alliées, des Grecs, des Crélois, des TUf C', eL même
klhi Ln ni S de la lun
s' il
y) en a. l' I nis ce qu .) oi'
l'lrniLhson no diL pas, cc (lU'il s gal'lln hi n dt'
dirp , 0' sL (IU'il étai l, lui , aLla c.hé' ;\ la pol ie s 'Cl'l!Lo du 1l01l VraU gO ll vr L'Il ur , cLqll o c' "La il pOUl'
r(' ~ nvoir
les rapp or'ls de liu n s uhordonn(' JIit\\'kills
qu'il ('laiL cr jour-Iù. h la l n\'n rn , Les poches du
('()ll1pl('1 il ('a lT ('U IL ' r lai(' lll pl ' ill cs .l e ficlH' s portanl !!ps Ilolps, auxquelles allaienl S'l' Il IIjollLer
�ïO
LE '
MA
T lIïH
~S
D
« IlAYA l1ll
Il
d'autl' ~ Sur Lous les pel'so nnafl'e ' alors présents,
L n os pauvres m arsouins éLaienL LOll1b t·s en de
j oli es mains,
« Certain menL , C rtainemenL , di sait-il , ils
S 'l'ont on n
Il ut mi eux , Dam Y ilH ll1ina es L la
!> ont{· m "me; li e ador les nfanls; (·11 1' ft "'lé, pal'
tro ùL, lI ourri ('· s' Il de j n sais {'o nlbi r Il de
h{· h,'· s, t lIIaint nanL cil él èvc drs d ,aLs, d s
(' hir ll s, d s oiseaux : e'csl la IIlai so ll dll bOIl Di eu .
.11' va is VO Il S cO llduire dl p ~ . Il , »
I l \' 0 Iii III Il:t YcI'l s (' () Il S0 111111 il 1i() Il S d (' Ln Ille 1Il
s(){' i{·L,'., pL I('s ('ondui sil , 1'0 111111 1' il Ic di sait.
La IlI il iHO Il dl' dnll\(' Ya sillin a Il 't'' lail pa s loin ,
cl, Il eJt clIlin a nt r nLrr le. j ardin s, ' I II ,r flll Il HS('Z
\' il p, Cela ne l'cssP lllhlaiL pas <'1 ln Iltn S lll'C d
mi slpr J1 awkin H; ,'{· tniL UIl C ('orlu l' lI l' Illai son
hlan c" p, propre cL Ho ign{'(" La I)(' Lill' 1' 1)"1' (lil se
lpnnit ln dUIll P, eLoit j ouai l' Ilt lihl'c llI l' lÜ SI'S hiHcs
fanl rill's, "'Ulil oll1hl'(\ l;('e pll r dl's lI1 yr tes cL de
gra nds Inlll'i pl's-l'oscs ployunt SOIi S Ils I1 l' ul's; Uill
so rl!' dl' porlillll c 1'('l; nniL dl' Lf'Oi s ('t,U·s, ollvmnL
SIlI' les l'halllhl'cs fl' aÎ<' hps; pL Ip qu all'i''' I1\( lIIur,
qlli hord aiL 1111 jardin , (>tll il \,o il (· pur UIl t' ll' nlul'
d,· rmws: "'(' Iaillill l'o il1 r hnl'lII olll 'I" !! {'(' Ill' jolie
('0 11 f',
�Quant il la maî tressc
du li eu, ("était bicJl la
meilleurc nén tul' c que
l'oll pût lrou"\' r, Ma i l> le
cha g rin qu'clle avait
éprouv\J de la mo rt (le
son mari l'av ait t Il m nt
ongrllisst;o (il y a des f mm s cho? qui la doul llf'
produ i l cot orrel-lit ) q LI
oi
J'011 ('ompronait pou rqu
mis l l' ,' nrilh so ll l'a pl' lail U11e f mille d, poid s,
Pou r S I.... , Ile p sail bien
tro il> conls,
(1 'S 'll'l lO" crs:
Elle il,('( 'IIt'i llil a\'e joie la l' lIu \tc
�72
LE
MA TI! III NS DU « UAY AllO »
los deu x onfants, pllr lour grtLce
et loul' chal'm o,
pln.idlliont la au 0 eux-m êmes ; les
dou x yo ux J o
L ïlah la séduisi r nt tou t de
suit o; (luant il
And ras, 0 110 10 prit ma tern ollell1 nt
pal' los ore ille
ct l' mbr nssa on l'app lan t son
fil ·. ])c quo i le
bon HoH , qui "' tait peut-êtro un
pcu rarraîchi
ch z lI aw kin , 1'0ç ut une co mm oti
on au cœ ur ct
raillit vo rs l' un pl ur d'aU ndri sse
lli ont.
« Ça me ra pp oll
In CS Ji nn ,aill es, ro nfia-t- il il
S ipi oll.
- L squ e!! s '1 »
Le ~l a r se il n i H n l' 'ut pour rép ons
qU '11ll l'enrOIl ('e lll r nt (' II Cl' iqu . TI "lait "v id
ent q u' Jl oi'l était
\' IIIU , l'lu s " IllU Ilu 11 0 l , cO lllp orta
i nt les l'arraÎehi sse lll nts du ré\' \l'(' nd ct J li d'
chi !' ' III 'lits de la
sr par ll ti oll.
C'd ait \' l'ai : dOllle Yas illin a ava
it rait SUI' Je
s ' II Hibl 'IUHl'li l'-malt n' un de
(' s illl(lr 'Hs iollS
qui ne s'cfTucP ll t qll 'a\'ce III y i ',
't 'lui aur ll ir nt
rou rlli j adi s <'t P OIli'HJ Il du T n ail
Iii III nti h' Il
<]u ul'a lll - hui t vo lu ll1ps au lIlo in H,
.J alll ais, li on , ja mais, dall s Sl'S
1I 0 111IJl 'tl Ui:H'S
(,Ollll lil, rIH'S, il n'av ait (' u d(' li all (,('
(,O IlIJ lIl l'Il hl (' h
l'o pul ent CI" 'loise : erl'tr's, lou l 's
r lls 1I1hJ (' ' USS( ' lll
IlCH(' hi oll pou dall s 1111 hala u('(' Il
l' 'gard de dam '
tr
1
�NOU VEA'X PE R 'O NNAGES
ÎJ
Yasmina, 'on tour de laille, a tl ' marche, ses
yeux pacifiqu es, tout cu elle rapp r lait le bœuf
g ra s: tant de charm es "laient hi r n rails pour
t' blouir 1111 hllreng saur omme Ir. qU i1 rli r-1l1 all re,
Foi de J( ' rfill oison , c'é lait le r-o up cl, roudre, d,
san s la cra. inle cl 's ra.ill el'i es de so n ('amarilrl r, il
elll rait Sl1 demande SUl' J'h eure,
( Et dire qu e, sans pense l' il ri Il , cli c (l'"ail
app elé J\ndrns so n fil s, la brave, l' xce ll cnl e cJ'('nlure ! »
Sc ipi ol1 L homard , ayn nt vu hCiluroup d'{, léph nnls dans sn v ic, avail "lé hi en 1l1 0ill R impressiolln (" JI fit un pelit Hpeac h bi r Jl co mpri s, p OI\(' LtI ('
de gps leH xpresH irH, pou r rpco l1l11l ,IIHl r l' ( sa lill r l)
h dam ' Ya Hmina, Cell e-c i aC1 ltli es(;a il doure JlH'lll
ti c lil l" le, Il sui\'anl cl 'S y ux Irs nfnnls Ilui
jouaient d{'jit nve l 'H chals,
l' hnqu e 1lI01l\'rll\ ent, s s Jllultipl es Jl1 0ntons so l' pli aient Ics un s
Slll' ]ps 1I 11lrcs CO l1l11l 0 lrs p "lnlp8 d' un e' ros(' (' pannui !', ln/ldi s ql! S H bOll s J'P li X na ïrs Pl d Oll x
s(' lllhl ll icnl dir :
« " (lllOi hon lil nl d , rC('Ol1\II HlIlIl ali ol1s '? jp Ips
nilllf' dt'j iL, ('cs pelil s !
- Brn\' c fClllme ! r"jl l' lnit Ir: qllit l' ticr-lII nl lrc;
b" l\.vO rOmiIl O! »
1, ' ,8 MI\'IIIUIIINR UV
If
,
HAYAlW n.
7
�i'l-
LES , 1ATIlUHISS
nu
« BA YARD »
Le soi r ('lail Yenu. Les malelols avaient rcgag né
le hord: .J ol; • mithson bU\<lLt son thé il petits
CO UP i;, nprès avo ir noté SUI' un l'egistrr cadenassé
tout cr flui se rapporlail h nos héros, y compris la
pelil!' fili n. Et dante Ya smina , ravi e de ses pupill es .
qui li I(' ur eût' l'aimn iont d 'j ù, orga ni sait ]rù r
in slall nli oll . Andras eu t Il ne genlill p ('ellule audessus du pori iqun, ,t L ' iJ ah par lllgrfl la chambre
d(' la bonnl' Créloise.
({ Sr llll' II1 f' lIl , Illil poul ette, lui dit-f' llr , n l'cmhril ssil lit l,· so ir, il 110 le r:lIldrii pn s avoir il ur SI
.i(' t'ollfll' : il pa rall qu I' je fai s h 'ilUC'O Up do bruit
('Il dorlllnnL. »
l\ lll is 1.1 c(Hlf' ll ell' était IJ onn o, Lrïln lt {-LaiL
jl'UI1f', Pl Il's ronflcllH'llls SO Jl orcs de la hr ll n Cr('lois!' 11 (' Lro llbl è renL pn s so n sO llll1lcil. Andril s sf' ld
rh '" qu'il ('lail dans la lIIonlag ne rl qu 'i l ent 11duit rll g'ir les li ons.
�IX
Où Andras fait le catéchisme.
« ComlH ent doit-o n :tint r
proc hain '?)} di su it
AndrilS lrès s<" ri cllx, 1 call'chi slll c <'t la main.
I ~ t Leï lall , il cc roupi e sur unc II \l LLe, j ouanL d' ull
doi g t llY('C 10 polil r hal:
SO li
« C O llllll O soi-Ill t' me.
- Trl's hi en. Tu n savais
du diahl f' '1
.
pa s
(;11, di s, paï 'un ('
- ~i , idol Îl Llï' qu e Lu rI'. C'rsl d,," s 1(' Coran , ct
si ('fi lI '(; l"il pas p 0 1l1" lI' l',, irfl pl ais ir , ;'1 loi, chi pn
dl' dm"li pll , pl il mes p i' l'Ni dl' Fralll'p, .i l' 11 (' Ill e
(tonncrai s pas lu l'1'ili d'npprpndl" Cl' qll l' jl' sa is
d('j lt .
�70
LES )IATIlUHINS DU « BA YAH]) »
- -'la is il )' autrc 'hosc, après, qui n'cs l plus
pare il,
- Ah! voyons ? .. « I ~ l (lUL sl lc pl'ocklin'? »
« Toull c mond e. »... Eh bi cn! ç,a, vois-lu,
cc n'cs l pas dan ' lc Coran,
- El ('C n'psl pas vl'ai, du l'es le, dil Allüras
l-n('l'giI[Ll Jtl <' lll. Cc caléchi sm -lit nc sail pa ' cc
qu 'i l dit. Tu ('o mIH' nd s hi r n qu c les 'l'ur s de lon
tS[l('rc, (' n'psl pn, mon Pl'O ha in .
- ,III Slo Ill Plll
si lu cro is (llle des l'oumi s
eO llllllfl loi , qu e Silliln le Inpidfl clllp ort l'a un
joUI' , so nL dl's gr il s qu o j e doi ve Olim l', lu te
tl'Olllllf'S jolillll' nL.
- CC' la n'c llljJl'f'i w pas qUI je t'aime pourliull
de [oul 111\)11 1;t 1' 1I1' », Illl ll'lllUI'll Alldras av" une
tlOII( 'O UI' ill :1('('()ulullll'C rt Ull 11I 1' l'Ml ôc hi qui le
IlJltl'i ssilil si l ~ lIi ' l' c l1 (, lt.
Ll'ïla h lui l'l'il la Illtlil1 'l ln ]10SI1 SUI' sa j oli c
LNI' ill('lillt',<, ,I\' PC lu gr;Î,ce dlillo d' ull [l elil cllal
cnl'C'SSilllL.
« Moi ilU HS i j e' l'aimc hirn , tlit-e llc t1ou ro lll ' lit.
e' 'sI Jl <, ul-t' ll'I' LOll li\'I'(' (l ui Il l'ni ~;o n '?
- ~ I i ti s 1I01l! d'clara Alldl'lls Cil S Il '('O Ullltl
itvrl' '-' III'I';;-ir . .I I' l'ailllc, 11111'('(' ([lIn Lu eH ln plu H
f)'t'IILi ll ll fillt' qu' j'nin VU(', avrl' 1Il('S peLites SŒUI'S,
�Tj
ut" ANDRAS FAlT tE CATf:ClIlSME
cl lu m'aimes ... ju stemenl parc que lu es ge nlill e. Mais eela fait deux exceptions, yoiliL lout.
Les Turcs ne so nl pas mon prochnin.
- El Irs ehrMirlls ne sonl pli S 10 mirll. f-iellIOIl\('lIl, nous, IlOIi S 10 SOnllllrs lous los dpliX : ("('sl
('ola, lu li S jolilllrnl d'rspril, J\ndms! ... »
Il rallnil birIl qu'il n'rl1 mHn<)lI,H pn s, rll ('Ird,
POlll' illtrrpl'l'lcr d'lin rll1;O Il aussi (''(lraol'diniliro
\In tc'([c· aussi pré 'is, rll'inslrllclioll !,pli;.:-i(,lIs(, de
i.
�78
LI.:" ~ I AT
la fillPll
l
t;H
I;\,
S
Ill'
« IlAYAHD »
ro ul'lIil ri squ o d'ê tro biza n menl rom-
pri se ,
Ell e so
l a i s~w
il
ins ll'uil' , cctll\c hi so r, cO l1vrl'lir ,
d t!rùl s (['0 1>sc r\ïlli ons f'l df' l'csll'il'li o ns d l mJls en l ' 111pS,
Andl'Hs lui lIPJll'rllaillc raL"c hi sll1r elljur1([lIcfoi s II' lui l'xpliqllail, lIlai s, d'o l'dinnirl' , dalll c
Yasl11 ina assislail allX: Ip('o ns, ('al' ('c la sc lpl.'Illillail
lOlljollrs [>nI' 1111 1' di spule ('[loll\ïlnIHhll' olt Irs
Itrll:\ ('lIfallls t"(' hilll Q"l'n irlll lOlltl's Ils l1Ial('di('lioll s f'l 11''-; injlll'I' s tll' 11'111' rt"' pl'I'loire, Ct' qui 110
l 'S elllpl\l' !tail pilS, ('Olllille OJl "i('nl dr. It' voir, dl'
s'a illll'I' 11'1I111'1'1I11'1It.
I,'a illilil" dHit \'1'11111' touL dl' suilp l'lItl'e pu x (' l
lull llit dilllS 11'1I1' (' ll' lIl' :t\'pl' l'a llLipallli r dr 1'111'1' pl
dC' l'i ~it) Il , LI'iia ll l" lilil s i dOlll'p, s i rill'l'SSa Il LI' , s i
pl!'illl' ri" gnlt'I' 1'1 dl' r!t;u'lIH' SO llilli s! ('OIllIIl('IIL
1" hOllillall1 ,\ndl'il s Il 'I, tH- il pas ,"L{' ronquis lO1l1
dl' suit!" ?.. , I ~ I l'(J 1111 Il !' II 1 l' idl''f' qu ' il 11I'o!r"gl'llil
('PUI' pdit t' 11 1'111' Ill' l'I't'il-1' 1I 1' pas sl" duit '1 .. , lü
,\ndrll'-; t"lnil si 11I'il\'I', si :tl'dt' lIl , s i \'o loillilil'I'!
rOIllIlIl'lll t'l'Ill' V;J i Il il 111'1', (' 'UI' {'Ill' l'I-)'il' , ('l' li
droitlll'!' , Jl'I't'iI-1'1I1' pa!-l dnlllilll" ln pl' till' lill!''?
COllllIlI' llt Jl 'I ~ I ' I -I' I I' pll!-l {'L(' l'n\' ie dl' s'a PPll )'1'I'
s llr ('l' g'1'l lld rl,'f~
JlOII\'I'IIC'lI\I'JlI tI'Oll\'I"'? .. , Il s
10 plu s Q"r nlil1l rn l du ll10nd ,
il\'
C
�OU ANJ)HAS FAIT LI': CA
Tl;
C I.
' ~ 1 1':
70
s'aimni ent, en vérité, de tout leur cœur , en
croyant pnrl'oi s se cLéte 'tef, et, co mme le prem ier
jour, il s mêlaient les so urires et les colères, les
parole' cl, t mIre se et 1 s di sputes n ·harn(·es.
Anclrüs ne parlnit plu s de s'en aller eL s 'lllblu it
même avo ir ou bli é la montagne. P ouvait-il lais:er
l3il sœ ur tout se ule, yoyo ns'? ...
Un bruit do vo ix et de pa s dan ' la mai so n fit
sauter Leïlah SUl' ses pi eds, tandi ' (ju 'A ndras
oU I'nit h ln porte. Il s étai 'nt dans la cou r intéri eure d ln muiso n, l30 ll s les arcades hlllll cl1 s, et
ti're nadi crs ellaUl'iers-roses ('cposaient leuri:i ye ll x,
tandis qu ' il s j()ui l3saiellt de J'ombre fraî che ~Iu
porti (Pl('.
l\lai s le bl'llit 1 s l'l· veilla, tandi s qu e le petit
cha t cr rilllpait tout h('ri ssC! dan s lu tt·te touffue
(l' un grcllilcli r r en f1ellr s. COllllllr ell X, il avait
l'eCO IIIIII les \'oix !-l() lI or('s d s 1101lVenUX arrivants,
et, ('o nll11 C Cadd Trollfinanl i1\'11it pri s l' habitud e
plulM fildlcusc de 1 bnl:tn r l' pal' ln 1[1If'u(, l do
lui faire flliro l' xC l'cice h ll'to en ba s, il so III tlait sage' ll1plll Il st'Il" l<'-,
Il ('lait IplIl ps. Lrs IlI nlclols (]{·houchaient SO II S
les 111'(,ilt!(·S, n(' 'ol11pagllés d , dUII1C Y aK lIlin ll lOlltp
HO lll'i anl e.
�80
LE ' MATIIL'HL\
nu «
llilYAnO "
« Eh bi en! le enranl s, ça va?
»)
Cr ux- ci élnienl M.ih pcndu s ml co u de chaque
l' "rr ill1provÎ 'é, cl ces cl mi c\' " co mm e lo ujoul'!;,
l'(' slnirnl Il adillirnlion dcvilnL l 'urs cnrnnLs,
Le' Pari sien, lui, 'hcrc haiL 10 CllilL.
Qu'csl-c' (lue vous fai sic /\ , III 'S pC'lils'? Vous
\' OII S halli c/\, pil S "rai'? clrnwllda lIoi-1 l ndl'C«
III 'nL.
l'I'\'r, pas nujolll'd'lllI i, 1'I"[lolldil l\lldril S
lri's llillllr('lIrIllC'lll, ('O lllll\(' s i S billlrp dlH l'('Iltrer
drill s 1(\ l'rog rilllllllP 11(' lOlls I(,s cllfanls hi (, 11 l;]Pd' s,
- 011 l"Lôlilllll"lIlC tri' s g('l\lil s, 'I)fllilliln Leïl;lh;
-
:\'011 ,
011 a ;1I'I'1I11g-(' 1111 lllllllvni s ('alt-ritisllio qlli Ilr sllvail
l'a s ('C' qu'il di snil.
- CIlIlIIlH'lll'? illi orvilll YêlI-!Illinn ; tjU 'P fl sa is-lu'?
- (:'ps l Alldras (lui l'ô l dil », dl"l'Inra 1;1 fill Ill',
,\ ('('la il n'y iI"nit ril'Il ;'t n"pliqlll' r, ,\Ilclra s 1(,
ll1ôllldil , If' rllllllli , le llilï('Il , l' idoltHr,' , 1'1('" clr'"
Alldra s iI\'ôlil pari,', : lO1l1 ("lnit dit plllll' L.'ilnlt,
�x
Beau couple de coquins.
LI' co rnl11i ssaiJ' i1nglais, b"0 uv rncuJ' do la ani' e,
•
Uonll a ordre qu 'o n inlro(Lui s71 dnl1 s so n cllbinrl
le \'isileuJ' (lui lui avail f ~ li cl mL1lldrJ' /ludi 'IH'O
la \'(·ille. Co yisileur élnil un vieux Turc, d'as]1r cl v('IlI'rablo, {'oin'ô dn tur1Jull vert qui disling-Llo
la ramillp du Propltèl . Tout dans SO li t:oslull1o l
sos allures ineli(luait J'ul1('i 'Il OSlI1anli allilcit '. aux
vieill!'s ('OUlUlIlCS, l n vtHilanl pas suivro les
idi·c s Ilou\'elles qu' un " "ni n '· fns l llISpll'e aux
sultans ri e Lemps 'Il l·lIJjls.
« EX'ell'Il('c, dil-il sallH pr 'n mhul e, je 111('
nOIlUIl
Ali-h ' n-Onwr , d ,'lal11boul; j ' SUi H
�82
LE S MATI ILïn NS DU « UAYAHO »
C[u elfluo peu parent ue a H autesse, cl j'ai une
rcqu \ le i\ \·ous pl' '·senler.
- P erm tl ez, dit l'Ex ce ll ence: ayanl de YOUS
écoul r, j'aurai s quelques orù res ~t donn r. ))
Le L('lt'pllon é'la il déjit in s lallé dans le palais du
go uvcrn lIr , si l'on)' Jllil11qUilit encore de chni scs .
• on ExcelJ nce se mill e Il rz dllW:lla petito mac hin e,
qlli ('O IT s[lOlld"il jus L' 11lClll au burCilU où se
l nait mis L r .Ioi' Smith so ll , C'l s ul hi 'nLôt f]u
"Ii-h ' 1l-0nl[\r t"lait forL rich " l'(H't pui ssanl auprès
du s ullnll , dlri· s parli sa n Il l' illflul'll('(' all g-Iai fle,
co (lui l'Il fai i'Hl il h Lou s Ics poi llts do yue un
IIOn1ll1C il sillisfnirc , quoi (IU'il vou llH .
« El lI1ainlt'nillll, dil Ic go u\,('rtlPllr ('Il l' ovl'lIanl
;'t so n IIÔl!' , pui s-je slI \'oi r ('Il quoi ,il' pourrili s YOU f!
HI'(' II r rt"i1 hl p'? JI Il'p s l riPII qlll ' je 11 (' so is di spos!',
il fair!' pour un II OIIIIIH' L 1 quI' VOliS, Ex('(,lIellc(',
- Oui, l1'osl-('o pa l'i'? liL 10 'l'li re il\' ('(' lil1ossc; on
\' OUS a (/01111(; de bOl1 s r{'lIsl' ig llt'l1lpnls s llr Ill oi'? ))
EL , sa li s S'il l'l'(\ li'r au f;ps lc dl~
HO II illl('rlc)I'ul('lIr , il ('() lIlilil la :
pl'olc slillinn dl'
« Yoiei cc donl il s'agi t. ," nll lil s IIl1iqlle , Y('II11
Cil Cri' l!' il y Il (11)(' dou zainp d'il Il 1It"I'S l'llvi rOIl, s'y
l'HI 1"Lil hli !'l lix!" d ,III H 1111 Ln\s ;; rillld dOlllHilH a nx
l'1I\·irflII H d(' la Cil 11('(' .
�IlE,\l" COI' PLE DE ëOQUlt"S
83
Lorsqu c lcs Lroubl csnnL co mm cnc é, j'ai désiré
qu'il rev inL auprès dc mo i, il ConsLanlinopl c. Tl
m 'a ('('riL pOUl' m'annoncc r qu'il allaiL cn cffeL
s'emba rqu er, avcc scs deux j cun es fcmmes cL
SOn uniqu c cnfanL , Ulle p LiLe fill c de onzc ans
environ , qu e j e n'a i d'ailleu rs jamais vue, pas
plu s qu o Illes belles- fill es .
« Or , jr 1I 'e n ai plu s eu de nouv oll s . .J su is
la pl'opri 'lt· sL SaeC<1gl'e, la maiso n
VOIIU;
Il '·truiL·, nl on fîl · l sa famill c di spul'Lls . .J e \'ions
clon e pri cr l'J\n glctcrr e, il qui j 'ai r ndu de gTand s
«
scrvic cs, do mc rondI' les miell s. l)
II llemandnil c la lrès siJ1lpl pllleIlL, le yirux
' l'UIT, COI11I1lC s' il so flH ng i d' UllC pi ècc do ('illqUilllLe' CCJllim rs Jl l'du o. Le go uv r l'lI clll' s ' oya
de lui filin' {'ompl'cndrc qu'il r .· ig nit b 'l\ ll CO Up .
lll 'ndlllit h la fin rL RC dé ida il dil'e :
« Eh hi cn! rClld cz-ll\oi ma petit -fill c, eL .il'
licndl'tli ,'Anlrlolrl'rc (JuiLL du l'est. S '1I Icl11 'lit
j 'y tirns ahso lumen t : OIIZ I1n s, brulI!' Pl jo li !
C'('s L Lout (', qu e j o poux vous dirll. l" PS nfl'ail'I's
ln e Il l'llI ell ent d'attcndl" un Illoi s, llIai s pas
daVan III "C' . »
Le IOlldelllaill, rnis lC' r .l ot! .' lIlilltso n, Il'lsis ('011de so n
fO I'lahl'll l c nl dans 111l(' pi "('C' rrairh c l ba i ,
�84
LE
MATJlUIITN .
nu «
BAYARD »
appartement dc garçon , savourait un mélange
on 'Lueux cL parfum é qu'il trouvait évid emmc nt
dirrne des dieux.
En mème Lemps, il consulLaiL son grunù regisLr "
eL Il1lll'mOLLa iL :
({ Onz ails... heva ux n oirs ... y lI X noirs ...
tl' \' j oli e ... c'esL LouL h ra iL cela . Eilc fera l'afruil'
a u mi ux. Eh! oh!
mitltso ll , /fIOIl am i, ("es L
afl'nil' c il VOliS ...
- Peul-o n l' nLI' r? diL la VO LX doue l'eusc <le
mi sLel' Ha",kins . .Je' Il d '·range pel'so nn ?
- CerLrs 11011 , pui squc j o vo us ai fait tI. 1IH1IHl 'l'.
Prenez donc un I' pnill c. »
:nns fil OJl, lI aw kin s s'allahl a n f:I('(' Il SOIl
(' bd, rl (',e ful pendanL 1111 in slan t un spectacle
lOllchant qu cel le fl'iltrl'Il il {' dev nlltl'a bsillLll c.
« COllllnissPz-\'OllS Ali-bpn- )nl(\l''I dit loul il
COllp SmilllsfJl1. Un hOJ11l1ll' h ITl 6nngc l' , vo us
savez'?
- .J ' sais, r('pondil J1 a", kill s . l" nis UII lt ollllll C
qui pni bi oll. Esl-ce qu 'il y allrait flu ellJlI!, chusc
h lui fournir'?.! VO li S s(,l'ais hi n l' connaissHnt
(J'avoir pens!'· il 1II 0 i.
- Oui , j 'il i ppns{' il VOllS. JI y Ilura une' honl1
clJ lIlIni ss io[l pour IrH intcl'rll '· diaÎrcs. 11 'Ili fa ut
�8 ··
HEAl' COU PLE HE COQUi'\S
"
avant Lrois semn ines une petiLe fill e dont il pui sse
sc croi re le g ranù-pèro, hrune, jolie, dix <'t
onz ans.
- Leïlah! murmura Ila\yk ills.
- .Ie voi s qu e vous y ayez pensé comme 11101.
C' !:> t donc une ehose convenue?
- COllYellll c ... jo no demand era i ' pa s mi ux.
Mai s les maLelots, mi slel" , les maLeloLs'? Il !:> so nl
J'ull e brutalité !
- J,cs IllilLcloLs no Il uv enl pa s l' fusc r üe
rendro une peliL -fi ll o ù so n grand-pi·ro. Fi!
rlnoérend , fil! 1 CliS f"aites- \'oliS donc des se ntimenls d f"llIill!"?
- Oll! de falll.ill e ! glo1lssa II n",kins . .Mais si
Loï lah rdu sc !le r ~c() naîl'(1
so n grt111d -p \ 1' ?
- Il Il e s'all clld pa s ;'t en êLre rrco nnu , Jllli s(ln'il s n e sc sont jUllIai s vus. lü d'aill eurs, qll('
sigllili 'Ill ("('s obs rvalioll s, lIli sL l' lLawkills'?
Sac Irez (fil ri III érêt do J'A Il g ldC' rt'C' osl f[lI' on d OIlIl('
salisfael ion h ('e \'iC'illof'(l, el (11lC' . dlH-on les fnbri Il" r dr loul s pii' c S, 011 lui rondn) s('s pnfanls. »
L [l rli t " om m ' s'6Lail dross(' sllr sos l'rgot!:> en
parl ant nillsi, Pl nnilll III Jp 1'('''('rol1d, la l \L
h: l SSC' so us la 1l1 r rcurinl c, loi Illblail bi en peu dC'
dlO se 1'1 tôL(' d(' Illi .
l
H
�80
lbS MATIiClII.'i:; DU
«
IlAYAHD
)l
j e n'y mols pas d'opposilion , sir .!oU, pas
du lout, fai sa il-il. .Je se rai lout Il ureux , oui,
«~
L ais
vraiment lrès heuroux, do 'onlribu t" r il rondre
elle enfanl h sa f<llllill . Indiqu ez-m o i so ul ement
'0 qu e j'aul"a i Ù fair e: .i.0 s ui s tout di s posé ...
- P eu do choso sallS doule, dil .l ot- l'ildoll Ci,
IJeut-êlrf' ri r ll cl li lout. ,Je VOliS ga rd r pOUl" rI'sen'e
e
si tes ('\1 0808 nr \ ' OI1l pas. ,J'irai 1iO-rn(~lI
cl !liane! '1' l' nranl ; si l'o n refu se, vous irC7, h
volre lour COI1lIIi pOlir fair e une visil , cl, griÎce
;'t volro {')O(jllrnc' 1H'l'SUll s iv " j e 11 0 doule pli S
qu o vous He \"("ussissirz il faitc CO IllI"'(, lldrr' ù (,ps
g ro ss icrs Illalolols el il (' ' lle rCIlIIll C s illlp ic qurl
~l.
('sl 1 ur \'t"rilahlc iIlV'r(
- ~lai
s ... dall s II' l'as 011, Ir s clloses alllllll hi ' n,
j Il 'il lirai H l'ion i\ filirp, ('sl-c' ([U O j Il(' louch crili s
pa s la moindrc pl'Iill' cO IliJni ss ioll '?
- •' i, si, révére lld , dil.Joi; ('Il riant. C'PH I gl":Î('(J
i'i VO li S qu e je l'ai lroll\' {'e, \' OUS louf'll orpz, soy '1.
lrnnquilll' . ).: [ IlllIill[Pl1illll, nclt VOliS lIolr!' nhHinllt r. »
(; donl il H :-; ' o(,f'lIpl'f" III n\'c(' lIlle applicalion
rllln so ill :lll-t!I'SHllH dc lout {'log.
1, 0 )ond main dOli C, Korquoi stJ IL f'l SO li (llIli
{'Iillll \' (, IlU S, ('Ollllll' d'habilurle, ndll1irpl" 1 urs
��LES MATlLL' RINS DU « IlA YAIW »
88
enfants et féli citer dame Y a 'mina de ses bons
so ins, on frappa à la porte, et on vit se gli sser
dans J'entl'cbùillement l'aimable lêle ri, mister
SllIith so ll , llgr0l11enLt"e d.c so n plus ch,lI'Inant so u-
rire,
Le souril'
0\'o lua un peu il gauch lors qu'il eut
onstaté la pl' "sellee des matelots, Illai s hall!
A vai ll ent
~ iI" S
p(' l'i l 011 ll'ioll1pll(' ~!l
IlS
gloil'r,
J\li sll' I' ,l oi' S'aY;lll(:a, la m;tin l'IHluC' , IL UI' ux
de 1'!'lI'OIlV('1' SPS hOlls amis Irs FI'IIIl(;ais, ct cl qitalll dcs phl'il sl's r1lil l'II Hl n[rs, pll'illt' s d'nspl'it et
de W'UI', Il ('.lait si hnul'eu x! di sil it-il; il \'cilait
,tIlI10111'
'1' Illle hllllil e nouvell o aux Ill al h '\lI' 'ux
() l'pill'i i Il s,
« L 'illsfl l('nl! » g l'UlI1l1lClôl S('ipioll.
Oui , depui s ([u ' ill es ('onllaissail, il l' '1IIuait ciel
et lrl'l'e
«
l'Il
Irul' fa YO ur,,,
P as llé('('SSlIi l'f'! » 1'01If'lIOllila l' oi;I",
El sef! (,/l'ol'Is aVll ir ll1 fl ldill t',V' ('OUI'OIl Il t',S do
su('d's, Il lIyail l'rll'Ouv(, la rll illill (' dll Ll''i lall , et
SO li aïe'u l ill('o llso lahl(! qlli la l'h('I'!'hail depui s
do lOll gs jouJ's",
« 1) (' quoI s,' 11\(\ II'-I-i l , ('(' lui -Ill'? illll'l'I'olllpit
:('il'ioll l'n ('oll'n', Oui l'" "'li l pl'i ,', di' rh 'l'r h
'1'
�89
BEAU COU PLE n E cOQu r.'\ ·
Un g rand
- p( ~ l' e à ma fill e? .. . Est-ce flu e j e ne sui s
pas lit ? ...
- Les liens du sang ! dit Smithson doucereux .
de mu sc adin!
- Les li ens du san g ! .. . I ~s p èce
il mo se m bI c qu 'à la fa 'on dont j 'ai tL'OUV', ma
petito, il s sa lit pOUl' moi!
- All ons! nii ons ! di sait KOl'f[uoiso ll d' Ull ton
bonasse, ('alIlHl- toi , ga bi oL' ; s' il n'a plus qu' Il e,
il doit r lenil' , co IHlUVl'O vieux .. . faut pas t,tl'O
6h'oïstc .. "
- ~I ('s [lnpi (' l's so nt Il l'I-/fl ', nj outll ,l oi; toujOUI'i'i ill sinuall t, et v o ye
~- \'o l s, monsioul' ~c ip o l ,
il 11 0 faut pris S(' rtl.cll r co nll'(] l'é \'id (, I1('(l, ('C R(, l'nit
gttt(' l' vO [l'e Il(' lI e ('oncluilo.. . COllllll O l\1i -benOmal' \'OIl R hl"nil'a ! Comm la p , tito Leïl nll sera
heul'cusP ! (:r la vnllt bi en un gÙlI"I'CUX sa nili co.
- " Ss(' ~ ! dil Leholllll l'd , 101'\ Fl'll lH:nis n'o nt pas
l'hahillld p de ga rd el' co qui n'l'st pas <'t eux. Où
's t-il , \,0 [1'1' IlllIl'i r lllld '?.. .
- Ali -hpn-Olllltl' il le l int Il U 'si (' 1[lil' qu e 10
vtltl'(', dll'I' Ill onsicul'! dit .I oi; :1 \'('(' Uil ailllilhi o
sOlll'iI'P .l\llI is il n'es l pas ici et le ('o ll sllint cl'Allg lctl'I'I'O s'cs [ r hlll'gé de lui faim pnl'Yc llil' ('(' flill l'l'SlOl'ait d(J sa ril lllill l', .. »
Au II d' lIlf' ill stanl un joli e pr.l ite lôl!' passa il
H.
�!JO
LE ' )IATHUHlN ' Dr « nA YAn\) "
lrayers la porlière de perl es lllulli co lol't's, LeholI1urd dil d'un e " lix qui lI' mblail :
« En lr(', ilia peli le fi Il e .. , »
Leïlah enlra; pal' exl ril ord inair , .\ IlIlra s
pa s ave(' elle,
Il'
\lail
« !,(''j lalt, dil le IllnleloL , (' 1ll0n SI lIr a reLrouvo
Lon g l'nnd-pèrr .. ,
,\1 011 g ralld-p èrl''? dil Lc' ilah ollvranl d,
t;Talld s Y'ux, Illni s j e Il ' 'Il ni pa s: .il' III' l'ai jamais
connu, il esllllol'L rl epui s IOll gte lllps .. ,
- \)u IOllt, 111 ,1 pelil!' dCllloi sl' lll' , dit 1n'os poliIIH'nL ~lIitSO1,
il ('sl yivnnl Pl , ' UliS n',(, lanJ(',
ro n' es t
- CI' n'ps l pii S \'l'ai , Illon sil'lIl' ~I'ipol!
pm; \'l'ai! je Il(' , ' 1' 11'\ pa s Ill'PII all('l' , nia !,<,'j lah
[oul ('Il lill'llll's l'Il SI' Cl'il lllpOllllHlIl h Ll'holllal'd,
- UI! qll'I'sl-I'I' qU(' jl' YOliS di sa is'! liL h SO li
[our L('ltollllll'd l'adic' II\, III pl'lilP 1(' sa il hil'Il , Ll\ !.. ,
qu'I'II(' ,, 'a 1'<1'; dl' g I'Hlld-phC' s us(,l' l'[ihl e do la
r('dalller, »
.l oi; rmnl;a II' so url'il.
« Voll'(' gl'lllld-pl"l'l' ,\Ii -I)('n-OIlHu' "(>Il S n"c1alll !);
il a rait S/I rll"('lal'alio/l ail gO II\'(,1'111'1I1' dt' la , ' il( ~,
('[ (' P IH! SO ltl pa s rl l'S (,ilpl'i('Ps d'l' lIfnnl qlli 1Il'<:Ilpt"(,/1l' l'on 1 dl' rail'(' Il 10 Il rll','oil',
-
.\I ais, IH'l1(,[~!
dil 1 t'l'qul)isoll : s' il y
Il
�U~
AU
COU PLE DE COQU INS
91
erreur ? Cela m'est arriv é p OUl' un de ID es muri ages ... l'l ais j e vo us dirai cela une autre fois.
- Il n'y il ri en :'t permettre, dit Sr ipi on Leho-
mard , 11'i'H di gnC'; si J grand- p/ore sc pr{'Henlc
'lu!' Leï lah 1(' r/'co l1nai i'iHc, j c Illi rcndrai sn Hil e, il
(' d Il onHIl P, Illni s il lui sr ul ' llI cnl , pl si Ilia l' ' lile
dil oui. C'ps l Ill o n demi r 111 01, pnlend ez-v ou s,
�02
LES MATIIUHll\S DU « IlAYAHO
»
monsicul' l'An glais? Mainlenant, débarrasscz la
m aiso n ... il. moins quc vOus ne pr \f\ri ez que j e
d ; hla yc le terrain un pcu yi"cll1 cnt. ...Je n'o imc
pas qu 'o ll sc mêle de mes affaires, qu e j VOLIS
prl·vi ells ... »
.fo·; S mithso n hnussn les épnul 'S ct s'éloignn
sn ni; ri, pondre ... Le!tolllanl ferma h ru t,il ment 1,1
pa rtI' dc\'anl JOfp LCII e J( crqu oisoll alln s'assro ir.
i\lais .101' (·tail furi cux de SO Il ',(" lI r(' inallpndu,
(' l , sa li s pill s s'O(,(" U[lN de SPS (,oll\'c nLiolls av('('
Jl awkins, il réso lut d'cmpl oj'I' I' I,t fOI' ('e pOlir
I"
la pi' rsnilsio n lI 'y fll isll it
'11[ (,\'(' 1' l' nfilllt, pli ~H
ri II. Il s'(' lIfoll (;a don(' 1\ gl'l) III1Il l' I<inL d(l ll s les
(lual'liprs I"s plu s IIlal fal1l Ps ti c la CHld'c, pOlir
l'C!'I'III t' r \111 (' escorlc SIL ns H!'I' Uplll rs.
�Xl
"
La fuite .
« AlldrH S! écoulc, Anurn s ! éc ulo ,'ile!. .. {'riait
!.l''jlah cn l''I'III OS .
_ Quoi'? qu' cs t- cc qu 'o n l'a r.til'?. . r{' pondit-il
n desl'e ndallt ([('s rhalllbros hautes
('0111111(' Utl
lli'r!H'. 'l'II pleures '?.. di s· moi (lUI sl-cc qui l'a
rail JlI
_
· ul'
~· I'?
." '(' llllTlrll
l'!
01\
vcut
111'('1111\1('11('1' ,
g '·mil-
(·lle. Loin d(' toi! loin (I( 1I0 S Pl'I'('S ! ... .J(' I1B yeux
pii S "1 '(' 11 all!'r! Andrll s, déf IId i'H lloi! ... »
Eli n s'{. t"it j .. I('·,c (billS ses hra H d slI lI glolait, la
tl\l HlIl' SO li {'Pilllic. ~lJ{·rni,
bouln'(· l'st·, il Il
si1\'ail plus que lui dir(', ('l , t01l1 ('11 la s(' l'I'illll d' ull
�94
LES MATI1Un TNS DU
«
J3AYAHO
»
bras contre lui , de l'autre il montra it le poin g à
un enn emi invi sible.
« T'e mmene r? où cela? ... Te défend re? co ntre
qui? Mais co ntre qui , di s, Leïlah ? ..
~
L '}\ nglai s ! ... le v ila in Anglai ' !...
- Mai s qu'il y vienne , seulemenL! cri a Andra s
{ou de colèl'e. T'emm ener! Mais pourqu oi faire,
dis'?
- P our m e rendre à mon grand- p ère. Mai s j e
n'ai pa s de grand-père ! j e n 'en v ux pas! j e n e
veux pas m'en aller! »
. Les sa nglots la sufroquai ent , et la cri se allait
probnbl ement e dénou er en attaqu e de nerfs, ce
qui aurait achevé le pauvre Andra s, quanù Filde-Fel' arriva.
Ccln fit un e h eureuse ùivers ion. Le mouss e
venait J' être mi s au co urant des h oses pal' les
mnrin s, qui étai enl forcés de retourn er il bord, et
qui trembl
ai ent qu'on n 'enl evàt l'enfan t en leur
,
absenc e. Ils voulai ent bi en la rendre li, sa famille,
cal' el&n c' étai t ce qui pou vai t lui a rrive r de plus
h euJ'eux , si c'était rort tri te pour eux. Mai s il y
avait un j e ne sais quoi ùe louche dan' les paroles
de t'An glais qui 1 s mettai t en méfi ance, d'autan t
plus qu' il y a toujouJ's une antipat hie instinc tive
�LA FUITE
entre le chi en et le chat, le Français et l'An glai s.
Enfin Leï1ah affirma it avec tant d'énergie n'avo ir
point de famille , que nos amis étaient résolu à ne
rendre l'enfant qu'à bon escient.
Aussi, avant de retourn er sur le BaYa1'd, où le
service les appelait , il s avaient fait la leçoll à
dam e Y asm i na.
« Qu e c'es t ma mi e, di sait Scip ion, et que je ne
veux pas la repasser à sa vieille ganache de grandpère sa ns savo ir s'il es t hien lui.-même. "\ ous
co mprenez 'a, n'est-ce pas, belle odalisque?
- Et que si vous nous la gardez proprement,
Conlinuait Kerquoi on la larme à.l'œil , j e vou fera i
ca deau (l'un bracelet de co rail que j'avai s achelé
à Triroli pOUT ma quatri ème fian cée qu i était un e
sup erb e juive de ' a lonique . Ça n e s'es t pas fait
pa rce que j'ai oubli é ~o n nom et qu' en revenant j e
n'ai pas pu la r"clnmel' ... Ça vous fera une hague,
oh! un e b ague pour vos jolis doi g ts ronds, dame
Yasm ina ... el. .. el. .. J e vous en dirai s hien plus
long, mai s j e sui s trop en te1'l'i-boUl'l'i auj oul',l'hui. Gardez-la bi en tout de même, notre petiole,
je vous dirai le res te une autre fois.
- Oh! là! HL! murmurai t Scipi on. Elle so nt
l'éuss ies, les déclarations de J\erquoison! ))
�06
L ES MAT.IlURI NS DU « BA YAIlO
»
La ve ul'e avait sans doute co mpri s les réticences du quartier-maUre, car ell e avait rougi,
so uri , versé un pl eur en pensant à la petite,
r egfl l'dé « ses j 011 s doi gts ronds » qu i ressemblai ent il des boudins blancs , el ne pouvaient en
effet avo
i~ pOUl' bagues moins qu e les bracelets
des autres femmes . Et elle avaiL juré, sur tout cc'
qu'avait voulu Kerquoi son , qu'on n'cnl èvernit
\
Leïl ah que pal' la force des baïonnettes.
C'est I ~ I-d es u s qu e Fil-de-Fer, qui ne deva iL
revenir ail B ayard qu';'t l'appel du so ir , s'était
gli ssé dans la cçlllr aux lauriers-roses , 0 11 les cri s,
les pl eurs ct les tt'épi gnements de Leïlalt Jail:ii.üenl
un pend anl si tragique ;\ ]0. l'oll e colère d'Anclrfl s
gue les six chats de la maison s'étaient enfui s ct
perchés dans les my rtes, d'où. ils regllrclni ent les
enfants avec terreur.
Le mousse les calma Lous, en Yel'sanL Ù noLs
l'éloqu ence, fille des di eux. Tl ex plirIua tout il
Andras « co III me Ù un homme », déclara ù Leïlah
qu'ell e était tt'op grande pour « chottifJner comme
ça », l'appela les chats avec douceur ct JermeLé,
promit il la petiLe et il son ami, fui de Fil-de-Fel' ,
qu'on feraiL la nique ù l'En gli che ct au gmnd-père
qui n'en était pas un, el on'rit aux ami s il quatre
�Gardoz-la bien, notre petioto
�!l8
J.E·
~ l ATlun
l NS
DU cc BAYAHn »
pattes quelques morceaux de mou qu 'il s'é lait fait
donner ~ l leur inlenlion ' ch ez un boucli er des
so ukhs de la Canée. Si. bien qu'n u bout d'un
quart d'heure, Andl'as était ass is tranquillemenl à
côté du mousse, Leïl ah toujours pelotonll ée contre
lui , el Fil-de-Fer le fai sait rire tou s deux en faisant exéculer aux six chals une sér ie d'exercices
des plus compliqués.
C'esl que, malgré so n humbl e apparence, il y
ayail dans Fil-de-Fel' l'étoffe d' un grand général.
Il s'é lnit déce rn é le commandement des opérations
en l'absence de ses sup érieurs, et se co nsidérail
un !Jeu co mme responsable des petils. Or il
savait qu'on n e peut ri en faire de bon avec des
tl'Oup es démoralisées et que le sang-froid cl
l'enlrain sont les premi ers éléments de,' ucc 's
mili laires . :Les troup es, c'étail Anùra s : Leïlah
représentailla position à défendre. Il fall ait cLonc
ca lmer Andras, el faire en sod e que Leïlah rût
a U' moins défendab le: don pas de ri se nerveuse,.
pas de bruit, mais des id ées neltes, el savo ir
ce qu'on voulait; et si elle se refu sail il reconnaître son grand-p èr e, que 'e refus n'e ûl pas l'ail'
d' un capri ce . L'évén emenl monlm qu'il ava il cu
raiso n de prendre ses mesures.
�LA l' !T E
Il Y avait bi en un e hem e que les m atelots
étai e nts pa rti s ; Fil-de-Fer di ait déjà: « S'il doit
y avo ir quelque ch ose auj ourd'hui , faudrait vo ir
qu' il s e dépêcheraient, parce qu' il fa ut que j e
r entre pOlir l'appel » , quand on e ntendit du bruit
Ù lap orte de la maison. D ame Y a min a, qui avait
rejo int les enra nts, e leva pre teme nt malgré sa
m asse, et courut en leur di ant :
« S urto ut , ne vo u m o ntr e ~ p as !...
- .Je te crois, qu'o n ne se m ontrera pas !
glou ssa Fi I- de-Fer. A Hez, ouste, les chats : dispersez- vo Lls dans les bosquets, o n n 'a plus besoin
de vo us .. ;. Es-tu prêt, A ndras ? ..
- A tout! répondit le Grec les yeux étin celants .
- A tout, murmura Leïlah; j e ne yeux pas de
ce grand-p ère-Jà, j e n 'en a i pas, j'aime n os pères,
et j e t 'a ime a uss i, toi, m a udit d'Allah! j e ne ve ux
pas te quiller .
- Chut! vo u: vous
douce urs plus ta rd ... . »
dir
~ z
des injures et des
L e m ousse éco utait , ct, l.l vo ix bas e, rendait
compte au x enfants de ce qu' il entend ait.
« Dam e Y asminu parlemente . . . Le sale A nglni s
insiste ....
fiJ (
.\~
�i OO
J.ES i\I A TII UHI NS D U
« BA YA I10 })
- Le seiglleur Ali es t-il avec lui '? .. demanda
Leïlalt.
- Non , mais il n'es t pas lout se ul lout de
même; jls sont au moins cinq ou six. Sape rl olle !
nous ne somm es pas en nombre . .. Daille Yas mina
n'e t pas bê le ... C'es t ulile, lout de môme, une
femme de ce lle taill e-li't : ell e s'es l pl nnl ;e devanl
la porte, el .l a bouche loul ellli ère : pa s fa cil e il
débouquer, la fr égate ! »
EL Fil-de-Fel' de l'ire. Mai s les aulres ne ri aient
pas .
« E l pui s'? . . et pui s? ..
- Et pui s ... (Fil-d e-Fer n e ri ail plu s non plus)
ça. ne va pas . Voili't que nos ge ns se fMltent. La
palronne a eu la bê ti se de dire que les gahi ers
élaienl parli s: ils ne crai gnni enl plu s ri en .. . Ah!
fi chus, mes enfnnl , fi chu s ! il s se mellenl il six
pour l'enl ever, il faudra bi en qu'il s en vienn enl à
bout. .. Enlendez-l es secou er ln cloiso n!
- Hés islons ! s'éc ri a Andl'as .
- Hés i 'ler '? tu pcs('s lourd , mon pauvre gas ,
pour des ge ns (pli so ul èvenl dam e Ya smina ! Il
faut lil clter de ni l' , plulôl, et Suns limi er. »
Leïl alt avail co uru a.u fond de la 'our :
« P ar ici! pnr ici! » cri ait-ell e.
�LA FUITE
101
Sur le mul' du fonù, nous l'avons dil, s'étalait,
sp leT\dide, une vé ritable tenture de 1'0 cs; les
Dalllo Yas illina s','st planté!' ,l ovant la porto.
ro siers gr imp aient jusqu'à la crête de la muraille,
ct laissa ient
l'
lomb er des deux cô lés des bran ches
!J.
�1 02
LES MATJI H1NS OU cc HA YA II D »
alourdi e: par les fl eurs ; des co lomb es y rouco ulaient lem s élern ell es tendresses, snn s so uci des
chals qu e narguaient leurs ailes blanches.
Lit, so us Jo lreilli s de l'OR s, sc cll cl! nit une
petito porle, nu x gond s wuilléR, il la serrure
bran.l anle, oubli ée depui s . .. depui s qUllnd ? ])nme
Yasmin a elle-Ill ême on ig nora il l' 'xistence;
quand so n d -, runl 1I1ari a vnit achelé ln maiso n
blancJ1C, Ics r oseR co uyrni nt dl'j à le Illur dé la
co ur, qu'o mbra geaiont déjit au ss i Ics g ranù s lauri ers aux lourdes fl eurs. Or, dam Ya sillina, par
te lJlpérnmen l, n'a im ait pas les lllO U" CIl1(' nls inutiles ; ell e n'ln'ail don c j nil lais son;;l' il C'x pl orer de
lrès près sa maison.
Mai s Alldras n'i lvait pus les mêmcs rai so ns que
son Ill'lless pOlir craindre les esc alad cs ell es lrava ux péniblt,s. ]) ans un de ces j our: uù , " pres uno
l'orte di spille avec Leïlah , il dl' durail ,'oul oir
parlir pour la monlag ne, il n"ail d(;c ou\' erl la
pelile porle. S ubil ' menl réco ncili é (l Yec so n ami e,
il l'n va il app 1-'e, el leurs eirorls réuni s ava ient
réuss i il l'e nlr'ouvrir snn s déchirer le voil e do
roses .
C' slli\ qu Leïlalt app elait ses ami s; c'es t la
qu' il s co ururcnl. Le 1 mps pressa il : dame
�LA FUITE
J03
Yasmina p erdait pi ed; elle se cramp onn ait des
deux mains à la porte, et la m aison tremblait
sous les secou sses .
Mni s six contre une, celte nue pc ',H-elle trois
cents, fini sse nt toujours par avoir rai so n. Enfin
la p etite mai son était isolée au mili eu des jardins :
app eler était bien inutile .
AmlrilS faisait déjà passer L eïlah so us les l'oses,
avec mille so ins p OUl" lui épar rr nel' les épines,
quand Fil-de-Fer, un peu sé ri eux, l'a ... ·\ la.
({ C'es t très joli , tout cola ,mon p lit , dit-il , mai s
cepend a nt, il faut être h onnête. Leïlah , ma fill e, si
c'était vraiment ta fa mill e ! C'est grav o, ce que
n ous faisons là: cs-tu bion décidée '?
- Déc idée ? » s'éc ria-t-elle.
Et ses youx noirs Ilambai ent.
({ .J o n' ai p oint do fa1l1ill e, j e te lo juro !.. . Qunnt
;\ être décid ée ... eh bi on ! j'aime mi eux r ôlir pendant l'é ternité dans le troisième enfer a \'ec vous
tou s qu
de vivre san
vo us dans le paradis
d'Allah! ... Vi ens, Andra s !
- H ourra! s'écria-t-il. Loué soi t Di e u! lu se ras
chrétienn e , ct nous n e nous quiUrrons plu ' ! ».
Et tous lrois, la main dans la m ain , s'élan cèrent dan s la ca mpa gne.
�XII
Une maison bien hospitalière .
Et les vo iHt courant droit devant eux, sans autre
hut que d'échapper à l'ennem i, Fil-d e-Fel' it dl'oite,
AndJ'as il gauehe, Leïlah au mili eu, comme un
papillon dont ils sel'llient les deux "iles, it tl'llvers
les l'uelles bi scornu es, les herbes étiques, les terrains vagues bossués ... Toutà co up Leïlah s'arrêta
avec un lége r cri.
« Qu'a s-tu, petite sœ ur? qu'ns-tu? nt Andras
inqui eL.
- Pas de ça, les petiots, dil Fil-d e-Fer ; il faut
que je rentre avant l'a rpel. Allons! une, deux ... »
Pour toute réponse, Leïlah montra so n pi ed tout
�\Ji'iE MA1 SON DlEN 1I 0sp
c n ~u
r
A L1I
J 03
~ H E
sa babouch c déchirée, ct un ta s de
l, Y l anté,
poteri es cas 'ées
l de fond s de bout ill es à Jaire
r ève r un archéologue.
« P out' de la chan cc, cc n' st pa de chan ce,
déclara Fil-de-Fel'. Mai s avcc un m ou choir dc
poch e, il n'y parallra plu s. )}
On e nv cloppa le pied hl essé dans le moucllO irs
d'And ras et de Leïlah r é un.is ; mai s ce ge llre de
c hau
s~
ure
s
n' était pa s famili er à l'enfant; a u bout
de qu elqu cs pas ce n' étnit plus (lu'un e 10flu e.
« , auv és ! » cria l\nd ras so udain.
lli c n n e s mhlait ju ·tificr ce cri de tri olllplle;
auss i continua-t-il en montrant un e Ill as ure p eu
éloi g néc :
« Li'l, lil! ce tte ruelle, ce tas de débri s, ce
1I1 0 n-
cenu de holtes il conse rves ! C'est l'cll\'c rs de la
mai so n du r('vércnd. Il m'a bien so ig né; il '''uérira
le pi d de Lcïlalt, pour vu qu'on le p aie, .Nos pères
n'i r garderont pa s, ct ce n ' ·t l)a~
lil qu'o n
viendra nou s ch er h er.
-
Tu as du lIair , toi, tout de même, re marqua
Pil -li '-Fer. Le paroissien ne
IIl C
plait cr uère, mai s
il nc faut pas êtl'e tlif'fl ·ilc. Et dépêcholl s ; le jour
s'avance, t j e n'ai qu e jusqu' au co ucll er Ju
solei l. »
�10 0
LE
MATli Hl !
D
« I.lAYAB D »
... Le révérend Hawkins élnit il son comploir,
un gobelel (d'eau sucrée sans doute) ~ l sa portée
le fr onl dans la main, la plume SUl' l'oreill e, un
vqlume ùe ses œuvres évan géliques devant lui ,
tandi s qu e dans la salle yide de co nso mmaleu rs et
de pénilenls un crachoir aulomaliqu e cl éclecliqu e
fai sait entendL'e altel'l1ativemenll'h ymn e améri cain
el l'hymne es pagnol.
Il leva la lêle à l'enlrée des nrants : ses ye ux
brillèrent en les yoyant: qu ell e aubaine ! ~Iai
s
l'apparili on du mousse se mbla moins le sa ti sfaire.
Qu'illlp orle ! on s'arran'Terail. ..
Fil-Je-Fer, qui avait suivi avec un cerlain inlérôt
ces. jeux de physionomi e, alla droil il lui , les
mnins clnns ses poch s, s dandinnnt ('omm e mi
\Tai marsouin, et lui co nla l'nfTail'e, tandi s qu'Anùrus in slall ait commod élll elll Leïll1h sur un banc.
Lo mousso dt'ploya une éloquence Jigne de saint
Yves lui-même, insistant sur la tendresse des
malelols pour leur fill e, l sur le profil cerlain
qu'il y aurail il les aider. Hawkin s, radi eux,
cachail sa joie sous des airs de co mmi sé rali on ct
d'attendri ssement, J es exclama li ons ému es il émouvoir des cro codiles. Jljura , sans Il és iter, de se rvir
de père, d.e mère, d'a 'ile, de loul enfin aux jeunes
�l?il-da- Fer , Jes mains dans ses pochas , lui conla J'affa ira.
�108
LES
~ IATJ
unrN
lU « BA rAIID »
fugitifs, cL passa, cc qui valait mi eux, de parol es
BUX ncLes.
« 1\Leryo l11 ! appcla-t-il ; ~Jerym,
mon enfant! »
La muritol"lle rousse apparut , ct tendit , elle
auss i, des bras émus. Puis, sur l' or(he de so n
maître, ell e apporta il Leïlalt des habou 'hes neuves
fJu 'el1 s'était ncllC Lées la vei ll e, et qui fur ent inscriLes SUI.' ln petite note il la valeur du servi ce
rendu. Lour larg ur n'était pa s douteuse, lI1ili s ell es
avai ent l'avantnrr de Ile pas fati g uer les pi eds
blessés . P endant cc temps, le révérend, sem blabl e
au bon ,' amaritain , pan sait la brebi s fu giti\' , cl
ln ftll elte sc ent!l bi enlôt soulagée.
Pour 111 ' llre le 'o mbl e il celte touchanle scè ne
d'h ospilaJil " antique, 1\1 eryelll co uvrait ul ~e table
de verres, de bouteill e' l de gA leaux .
« Oh ! mince de rafraîchissements! » s'excla ma
,Fil-de-Fel' 'hlou i,
Mai s Andras, avec un moue 'loquenle, lui
murmura il l'oreill e :
« Si lu voyais la fabrica lion! .J e l'ai. vue, moi,
de pr \s !... ~lais
tant pis ! j'ai si so if qu e j e boirai s
de [' au de mer. El j'ai faim a.ussi: il fa.ul J'LOUS
l'estaurel' un peu, on ne sait pas cc qui peut
an·iver. »
�UNG ~IAl'OX
109
UIEN 1I 0S PITALlÈIŒ
Fil-de-Fer fil un signe afnrmal if; Andr:1 s avait
parl é comme reu Minerve. J)'ailleurs L eïlah ava it
déjà lrempé son joli n ez dan s un sirop de limon s,
si trouble qu'on a urait pu sc dem ander
i l' éli-
quette n'aurait pa s ciel porter plulôt limon. Andrll s
l'imita, san avoir l'air en erre t de ll'Ouv el' la ti sll ne
fort bonne. Mai s Fil-de-Fer fi t un e très cl rùl e de
g rimace : après la premi \ ro go rgée, il s'arrêla,
rogarda Jo r évé rend, r ega rda la se rv nnte, voulut
so pen ch er vers Andras pour lui parler , l e tro uva
lI'op loin de lui, ct définiti vement sc re mit à boire
avec enthousiasmo en déclarant le sirop exqui s.
Les gâ tell Ux. dal:1i ont suns do ute du siège de
Plaléo, cal' ils étai e nt h éroïques dan s leu l' f(;sislance e l dur ' comme des murs d'acropol . On les
g rignolait cep endant c t les denls b lanches des
pelits venaienl enco re ;\ hout de ces domino
inquanle ans . ~Iai
s
de
ça altérail Jorl; Fil-J e-F er
s urlqul avail bien sû r avalô une ';po nrre : 1:1
b OIl-
teill e de sirop el la car a fe d'ca u sauln,\ll'e y
pil S-
sèrenl, pondant que .Meryem el so n Ill[Iilre vcrsaient ense mb) des larm es d 'a llendris selll nl.
« Comme Agar ... di sail 1 révérend.
Dans le désert. .. psalmodiail 1\ lerye ll1.
- Avait so iL ..
-
LhS
~lAT
lI
U
I UNS
nu
il
OA ,'ARD » .
10
�1j 0
-
LES MATIIUI\ Il\S OU « BAYAHl) »
lhail chaud ...
Et so n fil s auss i...
- L Se ig neut' l 's désaltéra, co mm e nous désalt6J'on ces tendres agneaux, J'epr lIai enl-il s en
chœur .
- El 'Inaintenanl, pout' achever, va. l ' Ill' ellCrch l'urs su rb ets, :\I erye m, conlinual c di gne
JI Oll1l11 e. Après quoi 1t0U S laisscrons e s chéri s
fairc un pelit hout de sics t tranquill eme nt. S' il
vient des cl ienls ou quelque ûme pi use n quêle
de conso lation , tu fera s enlrel' par derrii'r e, dans
Le laboratoire. »
Lcs so rb ts furent app ol't" s: so rbels au kirsch,
comm le Grand Scig neur lui -m \)11(' n'cil buvait
pas - ol l ! ccrles non! - so rb ets su périeurs,
sp{'cinli té dc la mai son , où il enlrait plus de
poivre qu c ([ cp ri scs, mai s nlcooliqu es en d.iabl e,
en relour ... La 'hnlrur, hl co ursr, ln fali guc,
l'f'lIlotioll , la bl ess ure de Leïlah, toul ce la avait
sans d.oul fati gué 1 s enfants, cal' la p tite eut il
pcine pris c méd icament... non , ('e l'a frai ' Ili sseIII lit, qu ses y ux sc l' rmai enl, qu e sa lèle
brun e lombait SUI' son "paule, t {lU' Il e g' 'nclorlIlait omme un e bi enh eureuse appu yée S UI'
Anclras.
�L'~E
~ IA
'Ol\: BIEN lI O plTAuf:nE
111
Celui-ci avait somm eil aus i, mais luLLait poliment p OUl' ne pas s'endormir au nez ùe so n h ôte.
Ce ùerni er, d'ailleurs, venait de s'asseo ir au comptoir et di ait 11 ses jeun es invités :
S' il ~ Il 'a\' ai''ll t pas si hi('1l do rmi,
il s aurai ent , ' U 10 l' ' \' OI'('II U Ill er
Ù. ra
~1g-
l a i o.;
( ~ I es amis, p l'metLez-moi d vous lire une
pn b'c éloqu ente (lUO j ' "Lui s on Lrain d' "criro 10 1' que
vous t- Le ' cnLr '·s. El le s' adaptc si 111 'l'vcill ousomont
11 votrc situ ation que j ne dout pas (lU \ ce Il
so it 1(' Seig'n ur qui m l' a in spirée, ell même
temp s qu o so n nllb' ' d'lin doig t dine lant , YOUS
monlraiL ma lI1ai son,
�11 2
LES MATJI UHINS DU « BA YA IlO »
C'é tait pas un an ge, gr011lI11ela Yil-de-Fer,
c'é tai ent des fonds de bouteillés. »)
Et ~I e l' ye m avait remont é d'une mai!'\. légère
une pendulette de nuit, au cadran phos phorescent,
et la petite machine chantait dou ement, dans la
tave rn e aux volets clos où les mouch s mêmes
sombl aient dormir:
JJ oLl o, l'cn fan t do,
L 'enfant dor mira lantcÎt.
Le nas ill ement du mnÎll'e de /;1 maiso n li sant sa
pros ronronnait il l'uni ·son. Le ma réCüge du
péclié , l'lime fai sand ée, le wlLi sky de la grâ ce, la
br bi s perdue h la bi cyc1 etLe rnu ssé , le poteilu télégrnphiqu· du salut... so mêlaient ct bourdonnai Ilt. ..
Et Andras dormait il poill gs form és ' ct Fil-deF l' l'onfl ait, comme il le dit plu s tard, nu moin s
comm e un qu arti er-maître.
Et s' il s n'avaient pus si hi en dormi , il s aurai ent
vu l'alm ée rousse III CI' d' ull cû t '. 1\[1I'". s qu elqu es
m ols illl glnis du rév ' rend , ct celui-ci fil el' de l'autre
'n'alemcnt il l' anglaise, cu llHu ssant les épaul es
av 'c déUain.
�XIII
De l'utilité de la littérature .
Mai s si mast'er Hawkins ayait cu vraiment la
sagesse n pn l'La ge il sc sc l'Il i LreLoul'll é, cLil nu l'ni L
bien faiL , plli squ' il y avaiL un peLiL Français parmi
ses vidimes .
A peille il\'liL-il LOUl'né les Lalom;, en eO'el, qu e
Fil-de-F l' sc dressail sur son banc llui envoyait
de la main un adieu aussi irrespeclueux que /'a eilemenl ll'ildui 'ibl e,
« Connu, mon vi eux, co nnu , Lon Lruc ! » di sn iLil en m ' l11 e temps, On a vu cela il la Gaîté, av c
enclet Trounllarù , cL on ne prend pas Fil-tIc-Fer
eomme Ull si/llpl e CréLois !.. , FauL que j e les
l'éveill e mainLenanL; ç,a. ne va pas êLre facil e .. ,
A
10.
�11!t
LES )IATJlUHl NS D
« DAYAnlJ »
Comme on l'a compri s, Fil-de-Fer s'élait m6fi é
des pl'é 'enls d'Artaxe rxès, 'lu'il ne connaissait
pa s, d'aill eurs. Le sirop de limons avait un goût
de laudanulll qui l'avait frapP ? Fil-d e-Fer avait
une respectable maman, sœur de Cildet Troufinard,
laquell e posait cles sangs ues i.t ses l o il e n~ s perdus,
lllilnipulait avec g rilce et dou ellrl es in struments
le, plu s utiles et les plus mod esles, enseveli ssait
le mol'~
s, et les veillait même lorsqu ' il y avait un
arrosag suffi sant pour la vcilL ; . Dall s ce mili eu
humanitaire, le mous 'e s' "Lait l'alll ilinri 6 avec
beau 'our d choses . C'est ain si qu e Ic o'oùt du laudanum , qui ,waiL fait fai re se ul emellL la grimace i.t
Andl'iJ s, lui vait ouve rt des horizull s influ iéto.nts.
N pouvant empêcher s sailli s ti r boir , il avait
feint d'abso rb er pour son cO l1lpL Jr plu s poss ible
du li1luid e dan ge reux; il le vel'saiL dan s so n co l de
'homi se, et son tri co t en était illlpl'ég'n{' p OUl' 101lf)t mp s.
« .Je n'avai s pas un fil de soc SUI ' 1I1 0i, disait-il
plu s Lnl'd n raconLanL ('e bel xpl,)il. Mai s on
co nnai ssa iL ses auLeur', pas vra i ?,., ,l 'ayais vu ça
dans le P i l.~ du Diaule. Ili en de L·I qu o la liLL ''l'atUl' pOlir ra 1'111 0 1' la j euness , »
En aLlendant, Lco III Ill e il J di sa it lili-mêm , il
l
�DE L'U TI LITÉ DE LA UTJ
~ nAT
UHE
11 !:î
fall ait l'éveiller ses compagnons. Il se cloutait bi en
de. ce qui les attendait: l'A,nglai du cabaret et
l'An glai s de Leïlah étaient faits pour s'entenùre,
et le révé rend était allé ohercher J oiS ' mithson.
« Faudrait s'en all er avant qu'il s revi ennent ...
O ll portera la petite ... Et l'appel qu'il me feront
manquer, es animaux-là !. .. Et houp! Andras !. ..
Eh! ... j\ndras !. .. Andras !. .. Quell e bûche !. .. »
Il seco uait son ami « comme un pruni er )}, mais
Andras res lait in sensibl e. Al ors il rc'''arcla autour
de lui , vit enlr'o uye rle un e tl'nppe: c'é tait celle de
la cave .
« La cilerne doil êLre sous la m ~ m e clef flu e les
vins, pensa-t-il judicieusement , ca r [' uni on Jail. ..
l'abondance . )}
Il dégrin rro Ja , trouva en erret une tonn e défoncée
rempli e J 'cau, et en rapporta une plein ta rare
qll ' il ye rsa moiti é dans le ('o u d'Andras, moiti é
SUl' la Lèle de L ïlah.
« Là !... les yo ilà au si mouill és que moi !. ..
Eh hi en! il s ne hougenl pas plus que a? .. »
De fait, l\ndras axait Jait Je g sle d'écarter qu elqu o chose ùe t;'ènanl, mais s'en \lail tOIlU Ih.
Qu ant à la petite, ell e n'avait paru s'apercevo ir cl
ri en.
�11 (j
LE S MATILUR[j';
J)
(
BA YAHD
»
« Seigneu r du bon Di.eu! c'es l-il poss ible de
"
dormirconm eça !... Andras !»
P eine pordue.
« El lllon '1Ppcl, nom ~'un
petil honhomme!
mon appel! C'es l qu'il y il encore une lroUe, d'i ci
ù. la cù le ... l\ndras! esl-ce que lu Vil S l'éveiller,
fainén n l '? »
Hien.
Alors il nllrnpa les houleill es les unes après les
aulres, fridinnnanli es endormis I1vüc les produils
les plu Id'l(oroclites: sirop de "o mIne, teinture
d'iod e, alcool il 90°, cau de fi eur d'o rilll sor, rl1lnfla,
toul y pa ssa. Enfin , pnr chance plus qu e par c1lOix,
il lomba S UI' l'ammoniaque.
IL fOUlTl1 le flacon so us Je n z d'J\ndra s en
di sa nt:
« Sens-l\1oi ç,n, et di s-m'cil des nouv ell es,
ivros n' ! »
L'effel fui in slanlané: l'e nfanl saula sur place,
cl ouvril des yeux effaré s.
« Ouf! (,l' n'esl pas dOInma se ! A l'autre llliUIltenanl! »
Le sucd's ful le m "l11 e, el, deux minules apr".s,
]e mousse l',' posailla silualion.
« Parlon s vil , dil AndriJs. Pourvu qu e nolre
�11 mit Jo flaco n sous 10 nez
( l'Adra
~.
�(f P,
LE ' MATJl UnI NS OU « IlAYAIlO »
so mllleil n'ail pa s été trop long ! Vi eris, petite
sœ ur , on le portera .. . »
JI (-las ! il s avaient complé sans le r\v6rend , qui
avait, sc ion le précepte évang '-li lu e, agi avec la
prudence du serp ent, s' il ava it totalement oublié
la simpli cité de ln colombe. Bi n qu'il rût ·onvain cu dll so mmeil des enrants, il a\'uil verrouillé
toutes les portes de la sall e, ct n enlr'o uyrantla
renêlre avec jlrécaution Fil-de-Fer pul a percevo ir
la rutilanle leryem lfui ga rdait l'entrée en compa gni e de deux ; n o rm e~ chi ns.
- Pinrés! déclara Fil -d -Fer. C'est qu'il Il'y il
pa s li bnrg llin 1' , nous all oll s être c orné s. Eh bi ell !
0 11 so uti endra ]e siège; non se ul ement on il des
hoisSO Jl s J'rnÎch , mai s on ne manque ni d'arm es,
ni de muniti ons.
- () ('s rll sil s? des ball es ? des ...
- l"i ux , bi en llli eux, Illon petit, tu vas voir.
Fi c- toi au fil s chéri de maman Grelu chard , ga l'demalad e d!' [lr Illi ôr(' cla sse.
- El vile, ct yil , lou s 1 s deux aid ez-moi!
co mmand ait Je gé néral Fil- de-Fer.
- 'J"aid l'.? il fJu oi '1
- ~I onte
sur le omptoir, Andra s, l tends il
�DE L'UnLlT~
J)E LA LITTÉH /ITl' RE
11 0
L cïlah les ustens il es qui se trouvent S UI' la pl anche
qui es t au-dess us. »
Et il na silla : « Comme Agar ... dan s le dt'se rt. .. »
nous allons les raJraîchir à notre façon, nous.
« .I e ne co mprends pas ...
- Ce n'es t [la s la pein e. D'aill eurs. nou s
n'avon s pa s de temp s à perdre. »
Et, joignant l'ac te il la parole , Fil-de -Fer transvasait un ga lloll de ",hi l,y dans le grand irrigateur doré de la deva nture ct monta it l'appar eil ,
so us les yeux étonné s de Leïl ah qui He posa it
force points fl'illteLTo""ution.
Aprè' ce premi er in strument de défense, c'en
fut un second qu'on remplit d'eétll ph éniqu "e; un
troi si\ me reçut de la bièr fabriquée par le ]"' vérend lui-mê me. Les sirops, les vins divers, les
al'ools h hoir t à brûler, ju qU'il la lim onad e,
tout }' passa , Pui s les instrum ents, tels des so ldats
en bataill e, furent ran gés derri ère les barr 'a ux des
Jenôtres .
(Juant il troi s grosses serin gueH de vétérinaire,
trOUV' es del'l'i ère 1 s tonnea ux de gin , on les
chal'g ajusqu 'illl bord d'une eau où avait détrem p'
toute la provi sion d sinapis mes du rév "rend, afin,
di sait Fil-de- Fer, de « piqu r le nez aux Ewrli-
�'120
LE
)I ATIl UnI NS OU ( HA r AnD )
ches ». E ll e étaient destinées à remplacer les
anons de siège .
« Mainlenant, dit ]e mousse, pa sons aux remparts. Il "agit de barricader ce lle porte auss i bi en
en dedans qu'en ùehot,s. Aid ez-moi h pous 'el' le
co mploir . »
Ce ful fait. Mais, le omp loir leur parai s nnl
in urn ~ nl , ils le renve rsèrenl, t l'ull a premi ère
ass ise d' une barri cade où passè rent banc', chaises
et labl es; les lonn eaux vides rlLrent mpiJ 's el les
inlervalles calfalés ave les lrail "s pharm aceuli'lu es el bibliques ùu p ropri élaire. 1) vieill s loiles
d' mballnge, lendu es devanl les fCl\ôlres, ava ienl
rormé des rideaux improv isés qui mpêchaienl do
vo ir du d hors ce qui s passail il l'inl ' .. ir ur.
Enfin O ll bari'icada de m ~ 1
la pelil porle donnanl S Ul' la l'u ell e, par laquell e il s élaienl enlr(;s .
C'é tail fini ; mais il "lail lomp s. En calanl ]e
cl mi el' lonneau avec la cal oll du r ",'(' rend , le
JllOUHSe pul ent ndre Iles pas; pui s la vo ix de .I oé
Smilh so n cL colle de Jl aw kin s,
« Co so nl de Lendres co lombes f]ui se so nt r ',ru gié s so us mon ail e, di saiL 1 révé rend ; j 'espèro
flU 'O Il n ] li!' fera pa' de mal.
- Au cun , di sait .1 0(', ne Y OU S inqui "l z pas;
�r---....
.
,
,
....
""
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" ".
_--... .
",
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\
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\
\
-~
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"
.....
",
...... · r
\'"''
_--
Andras ot 10 mousso orgunisent la défcnbc.
11
�122
LE
MATI! RI N
D
« BAYAHD
»
une liti \re es llà pour emm ener la petite fill e dans
sa rnmille ' quant aux deux garçons, on le: dépos l'a le lono· d'un mUI' , et qu and il s se réveilleronl,
ils croironL avoir rêvé. Vous ni erez loul, e sera
plus sill1pl e.
- Tr \s bi en », r ' pliqua l'rllllre.
En même temps, il citer hait il ouvrir la porle,
la poussaiL, el s'arrêlail, élonné de la résislance.
« Ti ns ! diL-il , j'aurni mi s le ve rrou sn ns y
penser. Mais il s d01'1I1 nt, sil' .I oé, il s dormenl ;
passo ns pal' la boutiqu e.
- Oui , c'es l cela, vi ux cl'ocouil c, passe pal' la
bouLi(lu , Ill armotla le mouss . Si Lu crois qu'o n
t'nLlenu co mme des sardines ell hoîte, Lu le
lrompes . Leïl nlt, 'descend ' il la cave, cl cherche
une sO I'li e, ma fill e, a se rail ulil e. Toi, J\ndrns,
prend s cc ru sil , mels-en le canon dans 10 Lrou de
la serrure, el vise droil av \ douce ur el ferm elé ;
e'es ll prin 'ip !le ma ch\re maman.
- ln fu siI Y... Ah ! j 'y sui s! di l le Crélois en '
rianllll algr ' lui .
- Pus dom ma'Te ! moi qui le croyai s inlc1lig nl! ... Enj oue: mai s ne lire pas ... Que vo is-lu ,
Leïlah '1
- La cav a une aulre iss ue, dil la pelil au
�DE L'UTILIT É nE LA LlTTÉHA T UHE
:1.23
borù ùes march es ; elle donne dan s lu petite
COU1·.
- Comment est-elle, celle cour?
- EntouL'éq do murs, ct derri ère, la campa gne ,
je Cl'ois.
- Quelle chance !... Artilleurs, il vos pi èces !
Y s-tu , Anura s? f1ell ! »
Andras fit feu. La lef que Hawkin s introduisait dan s la serrure fut repou ssée par un e forc
inyineibl e qui Gt p Il ser au révé rend , qui avait été
m 'diull1 dan s sn j eunesse, qu les esprits s vengeaient. En mème t mps, un jet d'au sinapi sée,
Inn {. ave' la for ce d' un e pompe il incendi e, jaillissait d la se lTur , fai sa nt recul l' les nssaillants.
Un seco nd jet succéda au premi er, un troi sièm e
au seco nd ...
P endant (' temp s le mou sso penché S Ul' la ave
écoutait Leïlah , qui revenait pOUl' la seconde
foi s :
« Dans la our il y a un hann'ar , sous le hanga r
Un "('helle ,
- l)ress l' "chelle co ntre 10 mur qui re<'<1('(10 la
campa gno ! »
En COUl'Unt il l'{·taln go, d'un tour do main Fil-deli' l' toul'Jla les robine t' do tou s les in strum nts ot
�1 24
LES MATIlUHI:\'S DU
C(
nA rAnD n
s'engo uffru ùuns la. cliv e avec Anùrn s, non snns
referm er la. trappe sur eux. n e tous les récipi ents
R'éc happèrent il la fois des fl ots de liquid es et
d'hnrllloni e, et, cl ans leur fuite, les enfnnts enlen<.laient Ha\ykins jeter des cri de déses poir, Smithso n jur r et ordonn r tl'e nfoncer ln porte, leu rs
acolyt s se jeter go ulftrn ent sur taules les honn s
choses qu ' il s recueillaient dan s 1 urs fcz et leurs
bab ouches . Et, SUI' c'c Lle seimc de d Iso rdre, sc
déroulai cnt le Gorl snve the Queen, 0 INGh(ml, (j
mon 1'oi! P (wlant 7JOU?' la • 'y?'ie, {a Gal'de S1/1' le
Rhin, cl les Gloches rie Gomeville frntl' rni saient
av cc la Dm'Jtièl'e 7Jensée de IVeuel'.
�XIV
Comment Andras commença à réaliser ses rêves.
« i\lninte nant, les nmi s, dit tout bas Fil -de-For ,
lai sso ns-l 's s cl "brouill r av les bn n'ale ll es de la
porLe.. . d'ici il e qu 'il s aient louL hu ct lout
démoli , nOll nxons 1 t mps !. .. »
EL Lou s les lrois, il la Di e illdi enn r, so rtiren t
dan s la petile cour.
J) e la CH,\'e, dont il s r rerm \ 1' Ilt sui g lH'u srment
la porlC' , les ru)'nl"tl s s diri gè rent "crs 1'('cl1 ell o
dressée co nLr un d fi murs ... J \ndr
~,
qui m O!ltaiL 10 pr ' mi r, rec ula a\'oc lino sup r rsliLi lI 'e
IlolTour.
II. Q U .es l - e').. ..
II.
�i 2G
-
LE S MATIILIH'"
J)
« IJAYAHD »
Le cilll eti\re turc !...
Eh hi en, dit Fil -de- FOI', c'est de la clulnee!
il st Clos dll cô té des mai so ns, les En,"'lirhes
se ront obligés h un gra nd. détour. All ons, vit !...
ne perd ons pas de temps l. .. Et mon appel? es t-cc
que vo us n'y so ng ï. plu s? .. »
'l'OII S troi s pn 'sè rrnt; J' 'chelle se n 'il il drsre ndre
comm e ell e avait se rvi ~t mont l' , cl Fil-de- r el' la
co ucha propremenl il lelTO pour qll'on no pût les
suivre p<lr le 111 " 111 0 chomin.
« i'l lailllrnanl, ]('s all1i s, j Oll ons la ~lI e de
l'air! ... »
C'élait ee rles un bon conseil , mni s diffi cil e il
suivI' pOlir Leïl ah dont les babou ches lrop longues ru ya ient ü cha<Ju' pa s; (' pendanl ('Ile su i\'ait
do so n mi eux, sc gli ssn nt entr les ifs tI cs
t6ré\!linlh rs, rrôl ant les cônes <1 (' pi err(' so us lesquels dormai ent les marabouts, il la stupdacl ion
d s chi ens il domi sauva ges, v'nus li'i fairn leur
siesle . lIi en n'n pparni ssn il ll eMr Ù ln crèll' du
mur ; si on avait li "couverl lem ruilr nl rorc l:- la
porl{', dn moills les chcrehnil-oll enco re dall s la
mai 50 Il .
Arri\'(',s Loul h l'rxlr''mil{· du cimoti èrr , on s'a rrêta. La potite avait Il nlu rn routo un e c1 !'s pan-
�An,l!'a~
ct L oUait s' nruyait'llL iL travers I('~
l omhes.
�J 28
LE' ~IAT1Ul
S DU
«
nA rAHI) »
tounes de la maritorne et sautait h do he-pi ed ...
On était en rase campagne, l s montagnes se
dressa i nt uevant eux, toutes noires, ct lit-bas,
émaill ée d'azur, de pourpre ct d'or parle soleil
co u /tant, la mcl' balanç,ait les navires qui parai ssaient, dans . Lle lumi ere, de fantastiqu es monstres 111 arins.
« Allon s! vite! dit Fil-cl -F r en prenant Je
chemin qui co noui sait au rivage.
- 11 pas.' er IJrès cl la vill e'? proles ta l\ndras,
jamais! ...
- I ~ t mon appel donc'? .. mon appel'? »
L('ïlnh ]1(!sita.
« Tu as raison, rrt're dc France, il t l'aut partir ,
mai ' Andl'(H; t moi jrons dans III montagnc.
,J e se rai s rcpri sc tout d suitc, vois-tu, Iii- bas.
- ,J e ne p ux [las \ ' OUS 'ai s5r r li'l, poul'lant,
prot 'sta hevlI l rcsrlu cll1cnt )c IlHJU SSC.
'l'II sa is hi Il (lu'on nc v ' ut pil 5 dC' 1I10i sur
)c hatrau, \ 'a-t'r H av . An<lra5, pui squ e vous
11'èlC's III cna c "s ni l'un Hi l'autl' , et lai ssrz- moi
toule srulc, co 111 111 on m'a tr ouvée.
- V ' ux-tu bien Ilr pas dire unc c/tosr pal' ill c'?
s'{'ni" Andrlls C il sr l'rant 1'5 poin gs . L" s mi ells
so nt dans la 111 0 11 lnrr lH' , j'ai mes JWI'Pllls h \. ng r:
�A~nIl,'
CO~
I)EN
CE
A 11I::ALISER SE ' nl
~ n:s
120
eh bien! je t'e mmènerai dans la mOllln"'ne el je
vengerai II1r s pnrents. Que Fil-de-Frr obéisse ù
la di sc iplin e et qu'il pnde; il dira i\ 110S pères qu e
je les aill1ni s bi Il , mai s qu e j'ai fait mon devoir »).
PeJldant ce beau di sco urs , le soleil vellait de
di sparailre bru squem enl, cl l'ri ère co llo 1I10nlagne
donl on parlait tant ct d 'puis si lon gte mps , En
mêmc telllp s, un co up do canOH l'ct nti ssai t au
loin,
« Bon sil ng de bon sil ng! s'éc ria le mou sso
tCl'rifié , c'cst l'app el! ... ~l e \'oili\ dan s de jo li s
draps , 1:)'1',\(, 1' h vos criaill eri cs! »
Les illl' rrs baLea ux ré'pondili ollL Lo"r h loul.' il
l'adieu d" Ha!Ja1'rl , rl 1 pau\ï'c Fil-d('-Fer , si
l'irur d' hahilud e, avait df's larJ11 es dan ' les ye llx.
Andra s fut ù la hauleur des ci rco nstnll c s :
« Lrs li Ils m'o nt S!' CO III ' lI , ami. dit-il , les
nli ell s L'acrll f' ill l'ont (' Ollll11!' Illon fl'l,l'c. Vi ens
avee BOll S i'i la llluntn gIH',
- J\ll ons h la monLa gne , dit Fil-(le-Fel' n\'ec
1'('si6J1iltioll, Cc chemin- Iii III(' rallll'J1era poul-ê trc
au JJa!l(l1'd. C'esl é<ra l, j ('l'O IS IjU ('C jour-lil
mon Ollr!(' IlH' s('J'v il'a UIH' fllllH' USI' vol{'(', »
La ponL(' rOnll!len<:aiL : {'(' n' élait el1(,OI'O qu'ull
pli d(' lorrain, lllai s ia monL(· cn était rude ;
�L30
LE
MA Tll UHI
's DU «
BA)'AIID ))
l' uni que babouche qui res tait à Leïl all la gênant
plu s qu' Il e ne l'aidait, la pelile l'ôla; l, pour
ùépi sler 1 s ch rcheurs, Andras la lanç,n. de toule
sn. force dall s un rl 6dale de
senti ers el de j arùin/? aud ss us dcsqu els l s fu g itifs
pas 'aient C il re momenl.
El \' oye~
les ironi es du
hasa rd cLd la dcs lin{' : Ile
vinl lomb r r SUI,' .1, chaprn.u
d'un prOlllCll cllr so lilaire flui
l' nlrail en hùle il la v ill e
ell nlil alll ror(',e jurons,
cO lnm lin JlO l11l1) r fonci ' 1' menl mC·co llt ·lIl. Il s'arrêla,
A n,Iras 1lU ": "
slupc· raild 'r ll illjur illalla bnbollcli(',
lendue:
« P.1\' Lous les di a bl es ! s'éc l'ia- t-il n n. nglais,
va- l-o ll longlcmps se moqu er des suj els hrilanniqu es'? »
Il l'ama ssa l'o bj rl, le oflsitl('ra loul c n gromJl1 (' lanl, \'oldul s mouch l', fil lOl1lb r r so n mouchoir, l, rtl lIW SStl .. , l lill alomont , dans un e di stl'a cli OIl caus('r par sa 1l11l1l\'ai se hUlll our , mil la
Jwbout hr dnll s sa poch , j eta son mouellO ir loin
�ANDRAS CO)IM E:\'CE A nÉALI SE J\
de lui, cl
' ES Il I ~ V E
131
onlinua sa roule en juranl de plu
belle.
proJl1 ell ur altardé et peu gra cieux ,
c'é tail .l oi; Smilhson, rev enanl bredouill e ùe la
Or, c
chasse aux enfn nL '.
Comme Leïlah
mnrchail assez mal nupieds, les deux gala nls
h va li ers lui form '.renl
un sièg de leurs mains
uni es, cl sC mirenl en
devo ir de la porler ft {a
~( l adière.
Cc n'(;lail ni
co ml1lod ni rapid : j e
n VOliS l'e('ommn IId e pas 1, 110 v int tomu(' I' Rur 1(. ChllJlCllll
d ' ul1 pr Om 0l1 0 lll'.
(' moye n de lrnnsport.
La Jluillombaillout à fail. Ccp ndanl, ù lravers
l'o l>s 'urilù naissante, on pouva il di slin gu r neor
'illl elj"re lurc, au-cl sso us des fugilifs qui co nlinllai enl h montrr. Là , de hizarres jl rsonnag s,
aux allur s (le clowll s, allaienl, venai nl , fur lai enl, dr ('i, de lit , il lmv rs l s lombes, asse1.
selllbl abi rs /'1 ùe vilains rats noirs. A un momC'nl,
ont dut tl'Ollver la pl'emi\r bnb ouch, car lous
l " di ablotins S' réu nironl 01111110 p OUl' sc on-
�J;) 2
LES " I A Tlï~
n u « UA rAil\) »
c rl 1'. i'l inis Fil-dr~
c l' elles siens nllcignnie nl 1c
so mm el de Ja collin c el CO llll11en 'ui nl i't d 5ccndl'c
l',,ull' penl': toul di spar ul il J urs ye ux, cl euxs, nc co uranl plu s Je r isque d'l'll' "jlc\,(;us,
'arn\lèl'e nl pOil\' l'es pi rer. Les deux ga\'(:0 115 en
avai nt beso ill .
« CI· lilIH' pr ul pa s nllel' ainsi, dil .\nd l'ils, IlOII S
n'ava n(:olls [la ' asscz vil ..J'ai SOl\.\·rn l mal'ché
pic'ds 11I1 S : si Ll'ïlilh \' uL bi cn III 'Urr mes sn ndal .s, je pense qu '(' 11 's lui 'i ronl loujou rs IIll pou
IIli l' UX flu(, 1'S hnbollc h 5 üe 1('1')'1'111.
- C'psL ulle f""lru sc' id '. , di'clara Fil-de- F('r;
dOllll11agr '111(' Lu Il e l'il i s pas . u plu s Lt,L. »
Il fnul avouer que le IIlOII SS' CO IIIII\('!H :aiL h
lrouve r (' Lle fil(:OIl d , \'oyngcr omba rl'ii ssil lIl\' 'l
p LI l'olllniode; l11ais, (' II Fran(;ilis rra lnlll , il 11 0 se
serail pa s P 'l' Illi s de le dire. Lc'ilil ll ;\('('(' pla,
essaya 1 s el lilll SS Ul'('S, 'l dé'c1ara (lliC cl' la irait
h i1u('oup llli ux ainsi. La lIlar(' hr l'('l'I'il diln s de
llH'iJI('url's co ndition s, mais la faligu(' C(IIHII1I' IH;,ail
;\ sc fail" sc ntil'. Ll'S ('lIlOlions, la IlI a l'c·I\(· [11'01011"" 0, la nuiL lomha nle, LouL sr n"ullissaiL pOUl'
il('('i1h l('r I('s ll'oi s l·lIfanls.
C(' IH'ndanL la Il lU Il la " 11 • hospilali ère qlle' pl'Omellai l IIdras sP lliblail fuir ;'t 111 SUl' qUI' 1I 0S
\11 '111
��134
LE
MAT ll lj HINS DU
« BA YAHD »
ami s lenlai ent de se rappro cher d'elle. La nuit
étail d venu e noire, rralche d'ab ord, froide h prése nl ; l s denls de Leïlalt claquai nt, ell e greloltait
sous la l'obe légère qu'ell e pOI' lail aux heures
chaudes du jour. Les deux garçons ne di sai ent
plus ri n ; il s pensail li. parl ux qu'il faudl"Ui l
sans doul dormir il la bell éloile, cl se demandai enl avec- inqui étud comm nl 1 ur pelile ompa gne s'e n lrouye l"Uil.
Toul Ù ("oup , un omhr se dressa devanl ux,
plus noire r nco re CJue la nui l, l un vo ix rauqu e
lança en langue g r c1lue un : Qui-vi" ! r tenli ssanl.
« Enflll! » dit Andras.
El radicu x, il s'avnn 'a , en parl emenlaire aulanl
CJu' n illlrrprèlr . La ('onversali on s'engagea;
d'aulres omhres sc rnpl)I'och "renl, sorlanl , on ne
sail (, ollll1l C' nl , des bui sso ns, des pli s de lerl'ltill ,
!Ir cl nil'. rc Uil rOUi' il chau x (lui sc lrou\'ltil lil.
AIHlms s'(~x
pliq
a il ; on qu es li onllait ; il g sli culuil : ah ! jr vo us nHS lIr qu ' il t",nil la lang ue
bi en d é IlOll (\(" 'C soir- lit. Enfin il fil sign au x
:tulr s d'il l'pruch l' ; Fil -de- Fer s'in'an il , Je n 'h
au ve nt, lrii lnnnlnpl'rs lui Leïlah tri· s fTlIl'our hé .
El J\ndras, en ·hant '., Ipui' expliqu a qu' il s
�Ai'iOHAS COM~
I E;NC
A H1 ~ALI
EH SES
nÊ\'f:s
131j
étaient tombé , non dans un campemenl d'insurgés, mais dan ' un peLil corps délaché des
troupes grecques que le prince Georgc avait
amenées dep ui l$ peu, et que J conce rl f'uropéen
l'éd u isait à l' impuissance . Il aj outa ({n'il fai sait
passer Leïlah pOUl' sa sœur , qu'on les accueillait
il bru s ouverls, t qu'il allail enfin bi IIUil mani c!'
d'aulres arm s qu e la pa ifiqu e arlillerie du révérend apolhi aire.
« Amen ! » dit Fil-de-F r sceplique.
�xv
La croüte de pain de l'infortune .
C'élail un pr rsprc live qui a urail fail pn s. pr
Andras pilr 1 lroll d' un aiguillr. "'lai s Fil -dc- Fr r
l Leïlal! nr parla g êlielll pa s so n r lllli ousia sill e.
J) 'ahord 011 re gn rdail un peu de lrnvcrs la
prlilc' Sfl' llr allx ye ux noirs, au leillt a nd)f'(", qui
l' ssc lllhlail si ]l r U h SO li fd're cl qui Il r parlail pas
grrr . Allelra s, r fTr oltL(· ('Oll1l11r dc"fulllll yssc, SO it
ane t' Ir!' , aYilil hi en dil (lu'nllc il\'Hil cu unr nourrir r ltlrqur; lIlais (;a prr llnil diffiril r lli r nl, cl lui II1 P III ' iI"ail d{'j,'l c u deux ou lrois fois la lenlaLion
d'r n\'o'yC'I" prollWJl c r drs Chri slopoulo cl d('s
Dilllilri illdi srrr Ls qui cf '1l1ilndai f' nL lrop dl' d{'lail s.
�{3'i
LA CHO TE DE PAIN DE L'l:'iFOHTUNE
Bref, la filJ elle, de plus en plu s intimid é, finit
pal' lai sser ndl'as bavard er aupr s d'un Jeu de
hi "ouac et par se meUre ~l la rec herch de Fil-d eFor, qui avait di 'puru depuis leur aniv;e , après
avoir g romm lé entre ses d nts j e ne sa is quoi de
peu respe tu ux pou l' les descendants cl L "onida ,
Ell e Gnit pnr le découv rir pr('s du four il chaux
où s'étal" it un spe ta le au s i ;tonna nt p O Ul' ses
yeux d Turqu qu'il a\'ait pu l'ê tre p OUl' les yeux
pari siens de Fil -de- F r, Lh, un hom me vigoureux, IlU jusqu' à la (' intur , llélri s 'ail il grand
ahan un pàte hlan hâtl' qui r'S mblait il s'y
méprendre it do la pâte de pllin, J) eux palikar es,
n fu slanell e jadis blan che , .. ahr 'S t pi stol ets illa
ceinture, supcrb es co mme ti rs Gr (' s d'op "racomique, 1 surveillai ent de près ,
« Qu fllit-il lil'( doman Ja Lr.ïlah il so n ami le
mousse, qui rr ga rdait l'homm d' un nir pl'odi" i('u se lllent étonn' ,
foi! répondit Fil-d -Fcr tout !JrllÜ, j n'rl1
- ~Iil
c qu e
sais riell, (:11 S l'ail au faubourg ~lonJa'r
j e le dirai s qu'il j'ait d1l pain , mais .. ,
- ,'ahre dc hoi s ! » s'(;cria 1(' mitron dans Jo
plu s pu!' bell c\'illoi s, des Pari sien s! .. ,
.' tup'·fails, il s r 'c ul "r nt, ouvran l dr s y ux
1:2.
�13 8
LES ~IAT(1nl
'S DU « BA YAnD "
imm r nses, cl yirenL avec ahuri s 'e menL le milron
1tte lwr sa p.Ur, bo uscu ler sc' ga l'di ns, L e précipiL ' 1' vrrs eux , Il s so so nLil'onL en III èl11 0 lemps
env 10ppés dnn s ti cs bras velus cL mpâl{'s, cl
embl'assùs Stl llS choi x ni pl' -,j'{'l'once,
L. 'jlah, qui n'daiL pa s lIabilu "0 il. la nL de ramiliarilé, n'euL pa ' Je Lemps ù cri el' cL l' lomba S UI'
ses pi ri s sufl'oqupr, en!lml ss '. ,e llfarin ée
'0
Il '''lil il pa s prltll' ('lIe ln moindl' dos (l\' '11lul' s de
cc JOUI' ,
« EIlI' I,l.'rs l pa s dl' Pari s, (· 11 " dil Fil-d r- Fol'
qlland il l'('('oun(l la parol e , 1\ n'y il qu e Ill oi,
AllaLol(! (;['(' Iul'hnl'd , diL Fil-d -1<'1'1', EL vo us,
m's irLI Ir Illill'Oll '? sa ns indi sc l'("Lioll , ('Ollllllrlll l'sl('C !jlll' vous fniLes \'o LI'I' paill si loin dl' Bpll viII ''?
EL crs drll x hra ux- gC' ndal'lll C's-lh - qUI' j 'e n ai
d{'j iL \ ' 11 dl' pnl'c il s j'l la CnÎlt" - qu' esl-ct' (lU'ils
rOIlU , .. Esl-r'l' qu e vous êles d{'('() I'(\ cl qu 'on \' OtlS
il ('o llo!ju{' 11111' ~u
l'd e d' holln eul"? ..
-
,\II!
Il e
Ill'f' n parl ez pil S, dil le hOlllnll r;l'r
01\ Ill 'y l'al-
Il' ul\ ail' pl'ofond("lll enl dlJt;I)I'!lI'" fo\ i
lrap e, ù dr'· li\'l'1'1' les peupll's !'Hdaves! .. ,
- COlllIIH'lIl co la '? » fil Fil-dr- Fcl' ln" s inlri g ut"
Lr Illill'on allaill'épondl'r qualld les dl'u x Nir!Japoulo inl('I'\'illl'enl : il JI s'a"issaiL pal' d f1 àn ' l'
��tltO
LES MATIlt;IHNS DU « I3AYAHD »
el de bavard er, mai de fair e le pain , ou gare !."
V xhibilion de grands pislolel datanl d'llndgi, lav l'o, comp]{' la e di scours, Le boulanger
Il aussa le::l épaule', soupiril , 'J'rommela enlre ses
denls quelque chose qui exprim ail plutôt Je
méco ntenl ment, cl s remil à sa pâle n di sant il
Fil-de-Fer : « A plus tard! »
Ul-dess us 1 mou:'!se S'C il .dla à ll'ilV r::l le ra mpelnenl, p O lir lâcher de lrouver h L ïlalt lUI abri
pour la nuil, l, ::l' il sc pouv ait, qu elf!u e 'hos il
m all g r,
II r n 'onlril bi nlôl Anùl'lls, porlanl une
yieill cOllver Llll'e d , rh val , lln mIn IOll gu,
IOI1f.)u ! .. ,
« Ti ni!! dit le j ' lln e Cr'Lois, voici c qu e les
JI Il 'nes, mes rd'rcs, y nu s pOlir (\{·Ii\'l' l' ma
paLri e dn joug de::l Turrs, nOll S ri nn enl pour g'Îl
cl pOUl' lit h tous 1 s trois, .le dOl'lllirai pal' lerre,
SO ll S le ci ' l, ct pr uL-t: lr ('O II S 'nlir!l s- lu il rn raire
aulant'?., Mai s si Olt pouvilil alJl'ilrr L ïlah? ."ai
peu r qu ' li e n'nil fr oid , n pl ein air, I11t' 1Il0 a"ee
('p ll!' gucnill ' pOli r s· Ilvrl0]lpcr,
- ,J(' l;Îcllcrai de 1rOll \'('I' ('n ia, dill e IIl Oll ssr, el
hi!'nttîl, ('al' Il e sl bi en lasse, ,\Iai s l'II, il faim ,
aussi: n'as- lu rirn h nlan!;'(' r'? Il s SO l1L loin , It·s
�LA cnOUTE nE l'A It'( ilE L' [:\FOBTCl'IE
'141
caill oux du 1'('vé1' 'nd : la pl'omcnadc le il fuil desce ndre,
- i\law'cl'"? .. lu demand es bea uco up. 1'I1oi
aussi j 'ai rai III , el j e ponse Cjl1 lon e lomae n'esl
pas Ill oin s (' l'eux qu e le Illi cn ...
- ])i1l11 e ! ditlllod es l lll ent Fil-ù e- Fel'.
- ~ I <lis
on m'a ex pliqu é qu o les yiyI' s so nl
l'lireS, cl qu 'o n no pout g u \ 1'0 nourrir do bouches
inulil es. No us aurons du paill dema in , si nous le
gaglloll s ...
-
OIJ!! !
- El s' il y 'Il a. Il pal'nîl qll o 1 s houlilngol'S
manqucnl pl'esqu o aut alll que' ln ral'in e ... »
Fi l-II!'-I" '1' allail pli l'1 er, mais ne pit l'Ia pli S,
« El (lU'ils l1l anqu c nl ('UX-lll"Ill('S ti r bonne
yolollU'. Au ssi on Il il Ull rxeell clll, rnai s il n'esl
pa s (;l'r(', la callse do I ~l lih l't"r
r! ri'i IH' ''111 s lui cst
i nd i rr{,I'(, Il te, plo n es l obi i'~I" dt' 10 rit i1'0 gn l'<l rl' pOIll"
l'olnp rc lr rl' de se sa Ll\' l'OU de l1l all gl'l' Sil foul"I1 ée .
- ,JI' l'ai Y U , dit Fil-do- Fel' ; il esl d Bpl\(O"ill o,
cl il a deux 1)I,itux Haill o ll apoui o pour 1(' gal'd C'I',
VicII" ilV('G Illili , c' sl IH'ul-t" ll'c ell rol'() de ('C' ('IÎl;·
li\ (fu r nOli s ll'OU\'C'I'OIIS lc IlIi l' ux JlOll' arrail'e .
.i\ndl'ilS le suivil sans rt'Jlondn'. Lili peu humili é
cl voir (IU 'P II Cl' Cil lllJl gl'c('. c' t"lait ' nco l'(' le pelil
�L ES :lI ATJ I UIII 'S DU « DAYAH)) »
J/t2
qui trouvait le plus vile d ' resso urces .
Leïlah , harassée de fati "'ue, de sommeil L de
raim , se suspendait il 1 urs hl'as, el les sandales
d'}\ ndl'as, trop grandes pOUl' ell e, 'liquelaienl à
chacu n de cs pa s in ;"'a ux.
LI l'our /',
Ilau
~, le beau sp cln 1 l la bonne
od 'u l'l s 1'6\'oillèr nl : 10 lIIill'on, plu s quo j amai s
sun'oill '., dMour!1niL ses mi cl! s, qui , Ll peine
r uiles pcndanL, s mblni nL hi n nppéli ssnnLes .
Lui pnrl el' "laiL illlp oss ibi : 1 s Ca ni chopoulo
, jrli' l'cnL des regard s [''l'orcs aux nl'anls cl Icul'
ilililllt'-!, ilL l'ol'dl'c de se lellir il di stancc.
- Jl CUI'CUS Ill ent qU 'Ol! il d la liLlérntul'e,
mUl'mura Fil-u -11' l' , L que c' sL pli S ('es d ux
zU'<)u lls- liL qui \'onl ln gê n r. Cou che-loi,
Lrï lah, ici, co nlrc le l'our , ("est li\d cl tu n'auras
pa s cl" wnl. En\' loppe-loi do la oUY('rtu I'C: Il e
vipnL d ' lIll honn ête ch VI1 I, c' sL plu s pl'o}>1' que
bi{'11 cl s e1u'é ti ons. Lit, Il OUS allon s l ]}rl'c l'.
Lc'i lalt ob6 issait. L s deux bôl l'C:O li S s'ass it' nL pal'
tCl'l'r , it cM', d' Il e, el Fil- dr- F l' IILollll il S Ul' l'ail'
1Il1·lal1coliquc dc : {ft 7'01l1' , lJ1'enrls (/((1'(le :
Fl'
a n~ai
s
" l ' Oli S avo ns raim ,
Et 1'0 11 veut point
~()us
donllc!' i\ lII a ll gc !'!. .. »
�J.A CHOU TE DI': PAI N DE L' INF OHT UN E
:1.43
Andras riait dans l'ombre; il avait compri s, et
reprit il son tour:
« li
paraît qu e
L'o n manqu e de pain
EL (IU'il faut le gagne r 1. .. »
Et Fil-de-Fer :
« i\liLl'on, mon fr ère,
Si l'cs de Bell vill e,
Octroie- nous un rOlLlol1 1. .. »
Le boulan$"er avait compri s aussi, on' )o voyuit
rire au x "enels de SO Il four improvi sé . Tout n
retirant les 1Tal eLtes, il '1lantonua :
C'est pas co mm ode:
V' là des ge nd arm es
Qui ont co mp tl~ mes pa in s.
J'ai faim auss i,
J'sui s pas nouni,
Je vo uùmi s hi en m' n ail l'.
«
1 mio'" ùe la noche-uux-Mouollcs,
murmura Fil-de-F 1'. »
1.0 mitron s di sputait avee ses gard e.' t cri ait
h tuc-tôLe :
« Qual'tll1le- mq, j te cli s, 'T l'and clte\' al do
batnill '!
- Quarante-qualr ! l'rponditl'aulre, incapahl
« COI11I11
�1 '~
4
LES
MATIl
U
Il[~
S
DU « BA YAHI) »
d'en dire plu ' lon g dnll s la langue de COl'lleil le,
lI1üi s av c un enlêlemenl ù g nelarme.
- QuurunL -cinq, co mm e le l'om an du grand
Al exa ndre !, ..
Alexandl' ? .. Qual'ante-qualre !...
Quul'nnle-r illfj !... Ti ens, qual"1I1le-six, <]uarant -s pL, quaranL '-huil, qllara/Ll -lleuf, ('inquanL '!. .. »
Elles pains défil e/'I'nl si viLe qu I' les cl ux T I/ ',JIli slori es so Il l'dil' ilL dan s Jo ('(lleul, flnircnl pal'
s'u\,o u('1' \'ain u , cL, nu bouL d, la fourn é , mm el i~ r e l
SUI' un e petile cIJal'l'cLL h hl'as 2!.)!) pain s
au li eu de ll'oi s l'cnls.
L , miLl'on l 'S sui\'il des ye ux Il l'iillll LOI/jours,
lll/i s, IOI'S(lU' il s lIl'cnl di sparu dan s l'omhl'e tiu
SO /I' , il Lira du fOLlI' la tl'oi s-cc nLit"/ll ' I/Iich o.
JI \'inl alors s'assf'o il' pri's d 's pllfanl s, ('n
appal'enc' pll!LoJ'Jnis, el ['on Jlill'la w'a fl'i1Lel'n cllc-mcnl la ('J'olHe dp pain dr l'inforLun c,
�XVI
Histoire d'un mitron épris d'idéal.
C'es t penùant cc repas, maigre, mais co rdial ,
qll e le boulanger, déso rm ais hi storiflue, raco nta
seH ave ntures .
COillme il vit enco re, ct qu e sa modes ti e po url'ait s' fTal'o ucher , malgré la secr'. le douce ur que
tout homme doit éprouver (\ sc vo ir imprimé Lout
vif, je le ménage rai , le di ss imu] emi so us ]e pseudonyrne do .J ean-B apli ste P otenclton , né nat if de
Bell ev ill e (Se ine).
( Va ici, elit-il. .J e li s les j oUl'lla U X l' "gul ièl'ement, t je fais parti e ~ e cinq soci(' l "R p"Ll'iotiqu s : naturellement on s'y occup e beauco up de
LE K Mo\TIIUli l NS DU .. n ,\YAIII! ".
13
�HG
LES i\lATllUB INS DU cc IJAYAnD
»
]a liherL" des peuples, et le but que nous pours ui\'ons est la fr atern ité universelle. »
Audms l'ognrdnit avec admira li on co t h ommo
gé u ',1' ux qui los n\'ail nouni s, ol qui parlail si
sinlpl omenl, ot dan s un si polit "quip age, d délivrer ]rs nali ons oppr im "es, ot do fair o rot'nel' ln
fralrrnilô sur 10 m Ollel .
Fil -dp- F l' H mllail moins mu; il ut un pcLil
Il itllSSPlllcnl d't'paule s c l murlllura il\' C Ull {'loqu ellCf' sparlialc :
« C O IlIIII l', h haLtll ço irc!
- l\lI ss i, co ntinua P ol'nclroll, j'ai Hp VIY"' C' IlL illLt"rcss(', cc printomp s, 1'"1' I(·s a rticl os co ,, ("rl'llnlll les .tfl'aires cl CrHr, 1 Il pOli ph' qlli SC'
so ul e\ ail ('o l1l['(' ses l)'rn ns, (''t'·lail '1fImil'alJ le; (·t
nOlis {'lious, aux sor i ' t<\s, louc1d's jusqll'all x 1a l'Ill NI
par II' . . di sco urs do nos OIïÜ('I Il'S, ~I () i , vOy' Z-\'() II S,
.i' tl'OU\' (' (IU C bi r' ll parlPl' , r'('st SlIl )('l'hC'; (' 1, a\'ec
lUI 1)('(I1! di sro llrs, Oll Ille rf'rilil a ll er olt O ll voudrait. .J r' "\C' stli s dl'lllilI\M·, \'oyalll t(JIIl ('c lit, si
j'avili s hi ('11 If' rlt'o il df' ruhriqu er ll'llllqllill"I1I'IlL
dr' s (Toissanls cl df'H pptils pain s vienu ois, IH' Udanl (1111' cI !'s (If'lIplcs, III(' S [ri'rt's, so rili sil ienl
f' g(j l'I)I' l' Il Il Il () III Il e 1il 1i be 1'[(' , ,1 (. 111 ' S l! is d, pOJ1d Il :
i\'OII , l' OIPIH' II OIl; s i III ilS dpi! [lrillcipI's, il fallt
�.)('an-llnptiNto l'utoll('lIoll r:u'oIlLo
8C~
nV('\uro~.
�1'. 8
LE ' MATJlUIHSS DU
IC
IJAYAHD ))
agir en cons "quence; l s principe, cc n'e 'l pas
faiL s ' ul menL pOUl' l'am J11 nL. Je n'ai ni femm e
ni enfanls; ri n n m l'el'nait; il n'y avaiL plu s
qu'à pal'Lil', C' s l alol's qu j'up)lri' qu la Grè c
inlcl'I'ennil dan s l'all'ail'e pOUl' seco urir .1 ' insur"'és,
L s " l'inch ux di saienL qu e ";laiL pur amhilion,
que les Cl' ('S youlaienl s'ann x l' la Cr\le, ~Ia
foi! III di sais-je, 's t pos 'ibl : Illai s si C' la
(,ol1\'i 'Ill au .' CI' ;Lois'? Cc sonL les plu s inléress;s
dan s la fillesli Il, au bouL du cOll1pl ,.1 sais hi n
'lU!' ('1' n' SO llt pas toujours I ·s illl'·r "s'·s (lU'
l'on ('ollsulL ,
- Tr" s \' l'ai, dil Fil-dc-F!'I', Demandez pluLflL
il Ll'ïlah, si on 1'(1 C'onsull{'p pOUl' lui fournil' llll C
falllill!' inl·ditp, »
Leïlah donnail, pL Il ' so urfla lI1oL.
« Enfin , .il' pensa i que .i(' pOlll'l'ai s 1'('lull'l' plus
df' s!, J'\'ircs, Pl mieux Lt';t\'aillp\' il la lilJ('J'l!" des
pf'upll:s en 1ll '!' ngngpll llt dnJls l'aI'IlH"c gl'P('qll'
!JU'I ' JI allanl l'f'joindl'r Ips inslll'g('s (,l'('lois, qui
11(' IlI 'aul'aiplll peul-i\ tl'o pli S C'Olll pl'i s , Du J'( 's l', Irs
(;l'('('S dl' Pari s fai saienl tin!' propaga nd c s lll[lt'·(janll·. l'l dps di sco tll's, ait! mai s, de s di s(,o \ll's h
:-,(' 1I1Ptll'f' h Ir!' IHlll'\ c/l'\' III1l.
- .I !' 1111: sui s 'ili ssé dil'p , n"pliqua Ir 1ll01l SS!'
�JlISTOInE D' UN ~ LITn
o"
ü ms
D' lO
~ AL
149
J 'un air cupable, qu e les Grecs d'autrefoi s uvai ont
J éjà la lang ue ras mal dorée . EL Lenez, ce peLiL-là
(il m ontrail Andras), il faillout ce qu'il veul des
gens.
- C' es l cc la . Enfin , j e sui s peu·li ... Ah! mes
enfanl ', qu elle épreuves ! ))
Le brn ve ga rço n s'a rrèln. un mo ment, suIToqu é
pal' l' amerLulll e de ses so uve nirs. C'ù Lait dur lout
de même, d'ô Ll'e pa rLi co uril ge use m ' lll il la pow'suile d'un id l'nl Lrl's lI ohl c, lou L prêt il se raire
rass l' ln l!"Le pour des ge ns qu 'il lÙlya iL ja mai s
v us, eLjl ollr drs idpes qui son L Je rè\'c l' l l'Ile! ri o
l'll1ll11aniLé, - el de finir par renonce r il Lous ('CS
I)(' ilu x IlIil ïlgrs : g loire, liberLé, fralc r 11i lr, pour
rr to11l1H' r <I :1 11 S till e J'é'a liLé si IJ nsRc, si pl at!', SI
illulil e 111(\ II1 I'!
Il repriL sou r{'(' iL. Il Jeul' co nLa ec' voyngt' n \' (' ('
d'n uLI'('s vol olllairrR (' 0 11111 1(' lui , gri sés CO 111 Ille lui
d' lllI [l eu r! p ce glori r ll x id !'a l, qui l 'S ell angea iLd
[r ur banal e vic qu oLidi oll1l '; - cl Ir ur nITin"e il
ALlLùn es , d'Oll il H cO lllplai ollL t-Lr ' LouL de suiL
OIWOyl'S (' II. CrU' , r L (J i! on les aViliL Jaissl's cl H
j ours, des sO lll aines, des Ill ois, Sil llS les Illplo)'r l' ,
Han s Jrs Oll\'oy l'null e parL, el sn l1 s 1 ur porm ' Uro
do s' ' Il a1l 1',
13,
�MATJI H1 NS DU cc I3AYAHD »
LE
1~O
« L es Turc' avançaient touj ours, p endant ce
l emp s- ILL ; il n' était plu
g u èr e ques Lion d'all er
seco urir l es CréLois, puisque la fr onLi 'o re gr ecqu e
{>LaiL menacée. Mai s j e cro is qu' on aLt ndaiL qu'il
y
etH cc q Il ' i 18 app ell ellL « UI1 co m m enc Dl nt
d'exécuti on»
I1voyel' des troulJe ' séri eul'it's
p OU l'
en Th ssn! i , P Ildan L ('0 L nlp s-lit , l es pui ssa ll ces
ellvoya i en L cl s
H('a drrs bl(Hlllor' la CI'Ho; r lles
itvll'irnL dé/' ndu aux Grecs dC' bouge r ; ("('HL ml' me,
jl' ('1'ois, ce (lui 1 sa cl ùc id és h pHrLir . i\ ALllèn 'l'i,
il Y n\'ait l1ussi des S()('j{,L{,s paLrioLiqu cl'i : si le mi
'liait tirs airs b Iliqll
pl'
porta i L
Il
' II X,
on l',,c 'Ialllail,
OH
le
triolllplt '; si l a force ci e ] 'lIrl1l{'n Lllrqu o
('[ l'nl liLud(' (\f'S pui ssa nccs le raisairnL 1'("I1"'l'llir
pt il )' aVilit dr qu oi -
-
il (:Lait CO J1 ApU (: dr Iii
1H'lI r l'i1(:O Il . EL nous, pH S Il lIl'I'is, pa s {'Illploy{'s,
nyn III
Il lU Il
r;c'
pOli
r' v i \'1'(' LOIl L notre sai nt-frll s(l ui Il ,
nou s 1"Lio ns J'rga rdés df' trav c rs
laliol1, 1\11! olli, j' cil (Ii asscz.,
pal'
tOlllo la
pOpll -
de la rr"Lf' rnitô d(' s
p cuplps!
-
,If' COI1lIIl'p/l(ls
i\ nrlrns
Il
diL ri
('II,
H,
» dit Fil -dp-F('r,
111i1i s lin [lJ'oùi g iou x LJ'avail
dan A sa L' LI' : q1loi! c',\Lail.
{'('Iii, 1'(, r1'orL l(,IILô pllr lIf\ pcupl 1'1' '1'{ pOUl' I cs
d ', lin l'? C'(" Lait " la , Lout s '('s b ,Ill" ChOS('H
semhlait s'acco mplir
�III STOInE D'UN mTHON É I'IH S D'IDÉAL
1;; l
rtu' il rêvait?", Bon ! c' st que cèux-lLl étaient des
Grocs J'Europe; cux, les Crétois, sava icnt ce
(lU' il s \'Otd ,l i nl , ct si lcs' GrCCR n'allaicnl pas il.
Pus
1l 01l l'riM
1
pas f'mployes,
n'g-
r d6~
do L1'UVl' rs l'li l' ' Iluto l n. pl1 l'u la l lO n.
l' nll('llli, il s't',rllllpperail el
« 1 ~lI
fin
l'('j o indrail Irs ill snrg{os,
, on H'(,Hl d(;cid t', il li dt"c idr'l' , co nlillua
POl(,ll('h()II , Le pl'in 'C GC'o l'g H, qui ('Ht \' l'niIlH'lll
10 plus 0 11 lrllin do lus, s'('sl raitlllrlll'o ;\ la 10t
d'ull (,Ol'pH d'al'ln r , olt 011 il rOlll'rl' , Sil llH I('s
"qllipC'1' Ilnlurcll r!l1 'nt, !ps \'(,[onlnil'cs drang l'!:!,
el
\ ' O;,{lIC
la gal" 1' ! l" nl "I'" l 'R p"i ssl\lI(' s, nous
�J.ES i\lATilURlN S D U « BAYARD»
"oi
en Crète, et nous espérions cogner un peu
sur l es Turcs .
Je crois qu'on aurait bi en cog nf.
sur, l es auL res, cal' iL voir de près les p eupl s,
nos 1'r \ l'es, on n e se rapp el ait plu.' hi en l es quels
n us intéressaienL, cL on éta i L s,i m éco flLenLs (lU'OIl
vuul aiL surLouL Lap er sur quelqu'un pour pn sse r
noire II1ltu\' [lise humeur,
-
.J e co mprends (' l1 co r e ça, diL 10
-
EL
-
I~ h
Uil
lI1 0 i
aussi, fiL J\ndril s
[1\'('('.
11101l SSP.
(lnilll,lli"Jl,
iJi(,ll , yoiei cc qui nous nLLelldnil.
Ctlllll1l!'
n'av"iL pa s ilSS!'/'. d'al'lIl{" s ['OUl' UOU H, on nou s
iL Lou s mi s dan s « les se r v il'<'H iluxilinir s »,
O l!
pluLtJL (·'<'sL nou s LouL s ' 1I1 s qni I(' s cO ll sliLuOIlS,
in-V·-g ra -lp- nlPlll. L e g rand P {'eu ciloL, Illon \'o isiu,
qlli "st !ln·mi
l'
pi slo lt dall S Ilia Koc i(·L{) Illll Kirirl (' pl
('ord"nni(')' pour dalll cs, CH l chargé de rC' l apcr
lOlilps 1 "K savaLes de L'il l'lll('(' : "OUK pell Ke/'. ('e (IU'il
r
('11 i l.
-
S'il Y ("n avnil un o paire do trop pOlir l\lldra K,
b' ,'o'l1me l;r Fil - dc-Fer , cc sera iL d0jù (lUp[I
-
Lp g ro s L Cnrlllld', Illon cO li Kin , qui ('sl
s('f'I't'olair
d,·
~ ('hOK".
Sf)1l
de ma soc id{' de prôvoy aill"
d Laill eur
{'laL, \' oil lou s I(· s rOlldK de cliloLLf' K Illi
[lil SS(' r par leK main s. VOyOIl S, c' KL- il pOlir (;a
r
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fjU ,Oll S' (,S l ('Ilro' 1e,
1101ll
(lInc l romp 'lLe,"
�ilISTOlnc D'UN Ml1'nON l ~PRl
n'mÉAL
103
- Ccrtaincmcnt non, affll'ma Fil-dc-Fcl'.
- Cc serait pour son lWYs , qu'on lc Jorllit
cncore, mais, diJl s une guc l'rc d'a grément, il
faut qu'on sc baltc ou il n'y a plus d'll gl'émcnl.
Elt bi clI, le plus malheurcux de la baude, c'cs L
CI1 I'O I'O moL.
- Comm nt, vous'? Vous avez pourtant du
pa i Il sur la planche!
- S ur la planch , OUI, dill c mitron uvec
mélnncoli c, mai s pas S UI' la tablo. POUl' l'1l111angOl',
il faut qu c j' n volc. Co (lUC vous avcz vu ('C so ir
sc l'cnouvcll tous lcs jours .. Ie Rui s gard!': it vur,
de 1)('111' (lu o j o Il O Jl1 'c llrui e; ct pClldant qu o j o fai s
lu llilill , donlla Iélrin Ill' s L mosu l'(\ c, dOllt ll'A
miches sont comptécs, on Ill C slll'YC'ili c (lo pOUl'
qu c j'on délourn c. li n'y a pa s do filou qui llil
dl', pl 0)'1" dans loul sa v il' pl us d.c tal!' Il ls 111 ili h011nNes quo j c n'Clt ai montrés d.cpui s 1.111 Illoi s pOLlI'
:l l'ri \'('1' Ù IllC nOIIITil' . ,Ir n' Il Hi [lél A trop dc sc ruplllcs, l'a l' ils m doi" cllt au lI10in s du pllill. ~Iils
ellfill, ('0 n'cs l pas pOUl' (:11 qll e IIIOi , .lran-BnpLisle
pO[('II (' II (' n, honlan gc r plll'i si(' 1l eL III 'llIhl'o de
cinq soc iéLés pnLl'ioLi(lU CS, j me sui s Cllrt,I', dan '
l 'n l'IIII',I' b'l'e cque! »
�XVII
Touchante reconnaissance de deux
babouches jumelles,
.' i IlOU S rclourniolls it la la\' t'llO du 1'1"\'("1' nd
Jl awkills'? l\'OllS y avions lai sH '· 1 s dioril l'H ,l('f) lylcti
dps dcux illl1is rll lnlin dc sC dl' sa llt"rcr aux fonlaillps dl' déli ces, si inopin(' mcnl OU\'crLcs pal' Fi/.r! ('- Fcr. L' ull al'rl'H l'aulro le s airs \'Hrirs s'('le ig nai<' lll, Oll m lJ lIl C lCIII[lS qur ('oulai ' Ill !Ps 11('1'nÏf"rrs g'oldlcs d· s irop el dc ",liisl,)', landi s f[llC,
1',01111110
Ir chœur ilnlÎflue, lcs IlIal{'di elioll s do ,Ioë
Slilillisnil aller/lai ont av r l 'S ('ris dc Msnspoir
d' Ha",kins,
Lp H hl'a,\'CH aco lylos d, .' milhHo n so d,"(' id '. r 'nl
�'(OUCIIAN TE HECO 'NAT SANCE DE nEUX JU)IELLE
15:j
alors il l nler l'a 'uut de lu maison, C Cul diffiîle; 1 s barricades ù. Fil-dr- I" r lenai nl hon,
Ccla llr cl "solait pas oulrc mCSllrc mislcl' .Toi; ni
Hawkins ; l'un sc h er ail dc l' spoi!' d prcndr
1 s oiseaux au n id , l dc l' ndrc .. , non , de ,'c ndrc
Ll'ïlnll un bon prix; l'aulrc complail S III' un
bOlln l'l'mi s' dan s J'op ùl'alion , l sc pl'Oposn il n
oulrl' df' rail' enr l'Ill er Irs ga l'(;ons pOUl' d ",'aslalion d'lin lIlai so n habil{'e : le Illonlanl dps d{' b,\ls,
suppul() SUI' ses doi gls, s'e nflait de lIlinllll' rll
minule, el dev enail rOl'lllidabl : Ir pol au Inil de
}lN l'!' 1tr n'!'>tn il ri en h ('ôU\ dl' s profils ft li l' de";l i L
lui pl'()['urf'1' ('('Ur pxcrllrnlr aIrain"
CnprndanL un lonlH'H li ('t"dn, p"i s UIl C ellili sf',
plli s 1(· ('omptoil' IlIi-lll êlll C g{·rn il so us la pou ss{'(';
1(' n'slP du Illohilif'l' , pri s dr paniqu c sil ns dOlltl' ,
('Ollllllf'IH;a ;'t sr d{·bandrl', Ce rlllin d{'l'ollt : Irs
Illill'lllitf's l'Ouli'rrnl SUI' 1(' 1' ('s('llhenux, I('s Illuids
{'nllsi'r('nl Ir H ho('aux de rrllits il l'/,;III -d('-\'i(' ,
talldi s qll ' un bOllc drrssrl tOIlL debouL s'{'('J'lllrlnil
;t\'('(' rral'llS dan s 1111(' 1l1l\llllr tIl' bOllleillps vidl's
pill s hl'lI yn nll's (1111' pl ein s,
« Il li l' ra Ir ! )) ('ri('.rrnl I('s yainqu('urs,
Oll p{'n{·tra dnn s la pll\(,(, arllll"s ju squ'mlx
c/l'llt s (Pl pl'lIl-t·ll'r. flloin s), JIn,,""ill s jl'Ia 1111
�1:';6
tE S
JIATILUHI:'iS
DU « IJAYAHD »
rega rd palern l à ses inslrum enl ' donl] dernie r
s usurra it en ore mélnn oliqu ement :
Allez-vou '-en, gens d la noc ,
Allrz-vous-cn 'hacun chez vous.
s'ass ura qu'un bon n lloyagc suffi rail il lrs
l'cm Ure rl1 ("laL Pui s il 'her ,ha des yr llx les
nranls : poinl ü'r nfanls ! ,Jo{' t s s homnl('s
avaipnl d('j;'t rCbil rd(\ loul alilOlll' de la sa lk , so us
!ps d{' bri s de la barri('ade, dan s 1 s anfra,r lllosilr s
dl' ('plle-('i, el s'i nfLlIi \lai nl lin peu de Il ri en
"oi l'. On fuL dall s 1 p lil lahora loir' (!! !) : rien
lion pili s. Lil sall e dll foncl'? rien. L grl'nir r olt
l'on a('('("dail pal' un lrnppc'? ripl1. La r;,,'p,? ril·n .
Cl'l ll dp\'pflail f.)lït \'(· : le 1H'7. des '1lrlThpurs
s';dloll gPlli l cl!' plus 'n pill S, lIawki ll s, forlt'l1w/l1
illqui!'l pour sa p litr illd 'Illllilé, parla dl' la so rLi
d" la ra\'p, On y courul : ('11(' ('lail f('l'IIl !"\' dll
dpl!ors : mall\'ili s sigl1P! Ln l'dile rouI' ('I"'ahi<, ,
pa l' no s f.)I' I1 S fut Lrollv(' e vi(le. Fallait- il , dl'I'idt'· JlH'IlI , ('f'oir(' quI' I('s oisrallx {>Laielll elwol{·
s'? l'l'la
l'Il )lrPllil illoul i't fail III lourfllll'('.
C'psl alors qlJ(' l'œ il allpnli f du )lroprit"lllirr
s'I'IH'I'(;ul qu 'il lui manqu ait qllrlCJu o ri lO S Il :
l'I',r1I1, II .. /l '{'lai L plu " li sa plac D! COIllJl\ (' (' II'
�0" jll'''('I ''U "UliS
ln plnco.
n'iQ ail pa s \l ill clll's non
piIl S, ,l oi; t' mil, loul OH
jUl'anl comm o lll1 pandOIll' , l' opillion ([u'oll o
n'nv\lil pu so sa UY cr
lOll! rsclIl p, qu r lcs«('[l [111 \1 nls» du n;"l' t' ll(l
n'nYlI icnt pas produit
erre
l, c t Cl Il 0
1e Ill'
~
l' l'c hell e avail suivi
~:=rOll
pl'é('.(ldo lcs
rU j'ill'd s da ns leur iJlrlt"li('<tlo di sparitioll . On mit
dl}f\(
~ IIn e tnhl r. pl'i's du 111111' , lin csr n\) cil lI sur la
lahl p, tlil " n- llu -pi eds stlr l'csc(lI )(,itu, ,t on pxp! ora
les ell\'iron s. C'é lait trop Yl'ni : l'éi' l1 l'1I 0 gisa it
H
�i 58
LES
~ I A TIl
U RI
NS
DU « BAYAR D
l)
dans le cimeti \ 1'0, pc\lo t mu tte, conllno une éc holle
bi on nl'e, 'ompli ce malgré' oll e d' un hardi aUr nLal.
El par-cl ss us la muraill e, dans le fl amboiemenl
du co udwnl , passèrent l' un nprès J'aulre, lriqu
en main , poignard au x denls (c qu i devait les
gê ner), les aroly L s de mi ster .10(', leur ch r gé nél'CUX, r l 10 doux Hawkins, qui l'clc\'aiL préc icLls mCllt l'échr lle, de 1)(' 111' qu'p ll o no rtll cl ' léri oréc
pal' l'humidi V' de la lIuiL.
TO U S Sllvo ns déjit qu ' il s 11 0
dovai nt trOll\'r l'
perso llno dan s I , cim eli i' ro; l' h()I'oÏtIII 1" 's islall cCl
de la hnrri en do ilvait pcrilli s aux fu gilirs de
(lrplldrc un r ava ncc asse z ('O ll sid érahl e, La nuit
(;tail pl'esqu e \' P I1U I', qllnlld ,l oi' S lllilh so n, illlpali i' lll!') l'l ruri (' ux, cluitl a la pl al" l' II 11I il ugr(>a nL :
l' II l' ul'<' <I r so n dil1 r [' (· lil il .fl rl'i\'('(·, cl riPII Il 'n urail
]lu le d(· toU I' II CI' de '0 dr \'o il' SHe rl', Les <1ulrrs
l'csl/' I'(' lll , Ce so nl t'II X qu I' nos IIfauLs ;l\'ui!' nL
"p('l' C; llS dall s la "uit, rUl'ctHut C'OIlIlIl O des (',ha('H ls
Hut0 1l1' dps IOllll> pS, ('sc'o r( 's du l'é\' \l'cud , ([IIi
voya it [out SO li pot a ll lail s 1'(' I1 VO I'); ['r t't III l'Slll'f'
qu I' l'hr llre passa il. LI avait hrn li (' xpl ol'r l' l'It ol'i w lI
il Il l' voyait, ;'1 l'iu stal' dl' S (I'lIl ' AIlIl I', !J1I la C'H IIl p HgJl I' (loud l'O )'il Il te, ln Ill olll ag ll P IlI'lli sSlI lltl', p l III
III P I' olld oya nt!' :!nc sa HoU ' illlll1 ol>il t',
�TOUC II AN TE I1 ECONNMSSANCE DE DE ' X JUMELLES
159
(( Vi ctoire ! » cri a tout il coup une vo ix t ri omph ante, tandi s qu'un des hom111es llr"itait quelcfue
chos de sin guli er, (lui n'avait gu 'un e lointaine
parenté HyeC la pantoufl e de Cendrill on.
On se rallia il ce nouvea u panache blanc : c'd ait
la haIJ ouche de l\ lerye m, perdu en route, ou s'on
so uvient, par LeïJnh.
C ln , c'était un indi e in·Mllta bl e. On \lait i; ur
la lrar' . Il s n.\'ai cnt pa ss(\ par lit, pour sûr.
par i ci
Il il. pasl~
I.e fur cL dll bo is, IIl cgdam 's ...
J'l ais, d pui s qu e 10 furet avait (lassé, la nuit
{,t;lit \' onu c ; il fni sait maintenllllt lout ù fai t 1I 0ir :
illlp rlHs ibJ d rO lltinu er Irs rcrll crch s.
« Il n'y (1 qll'une chose il fair , dit 1 r ',\"'relld ,
qui n\'ait pri s ln direction dl' ln chasse. Il rU1i1 all er
troll \' CI' M. SlIliLl H'\O II , qlli n Oli S a r lt nrg6s dl' CC
Lran lil , Jlli port r ('d t hnhou 'h ', ct pl'elldre ses
ordr!'s pOlir l'r troll\'c' I' l'a utre : l' Ile Il Oli S IIl r llra
sl'lrPln enl sur la pi sto, ['lIi sr[ll o c·,' 's t nu x pi eds de
L('ilah quI' les dC' ll X Ollt quiltt', ma lllili so n. »
Pf> IIc! rt lll r Lemps, l!li stel' .101;, donl la <li "pslioll ("lnit p{·nihlc'IIH'1I1 trouhl l' par S l' S so ucis C'l
�160
LES MATI1URINS DU
« lJAYAI10
Il
un abus de fi gues fratches, s'était mi s au lil. Il
yenait de trouver un peu de sO lllmeil , el reposa it
comme un jus le qui a de mauva is rô\'es, qu " ncl ,
vo rs le mili eu cl ' lu nuit, le révérond cl Sil troup e,
- qui avaient pri s le lemps de, sc réconforlf'r , arri\'èr nl cl vanl sa mai so n. J\u ssi n'enl(' IHlil-il
pas les oup s frapp és ù, Sil porle, ni 1 s appels do
son di g no subord onné, ni les ,dJOi cll1 enLs des
'Iliens du vo isinagc, ré \'cillés pHI' ('0 lapél b'f' no(;lul'Jl c. II r"va sc ul ' Ill nl qu o 1 s Auglais s' ' llljHll'ni III de la Cr"l' cl J'al1ll C'xH i 'Ill il l'('lIlpir' hrilnnIlI(JlI ' .
Enfill Jl awk in s avi~;(I,
ù lravers la " rill ,' qui
(' Illourail 1(\ P ' lil jardin , UIl C 'o rdo nholilissnnl
jlrohabl plIl(' lll h LIli
11l('hl'. Uu 11 (' {'Ioell("? peu
iIl1IHJl'Lail , pourvu flll ('(,Iii III du hrllit. - Et, 'Il
eIT" I, ceLLe r io ·110 uVilil t'lLô dt' Htill(' ü h SOIIIl!'r ln
dllH'r , i, 1'{' PO (lllC (Jll 1111(' fHlllill e ass('z IllJlllbl'('II Se
k,hilail la 111\Ii HO II. ,l oi; S lllilh sO Il , vic'ux b'il l'(;O Il
un I)(' U IIl ll lliaqll ', sc Hc rvHlll ;'t [l eu l'ri's s 'tri , la
Ini Hs[l il dorlllÎr (' Il paix.
Ell e ne lui rO/ldil pas la pal'pill e. La cortl(' l'Ill
allirée a u d ,l, ol's pal' la rctnll ' 1\ hpl' Il, ('orbill dl'
Jlawkins, cL lu CIOtlll', mi s!' ('II brnnlp h 10111('
vol \c, fit hondir do HO Il lil le 1I11Ilheur(' lI x .J() i;. 1)('
�'l'OUCIIANTE HECONNAISSANCE ' DE DEUX JU"IELLE
,1 G1
Lou les parls de:> l'enèlres s' ouvl'i l'ent, de toules
parls apparut' nt des heaulés « dans le simple
a pp are il » que l' on devine. J oë, derrière ses j alou~ i es,
un pi s tolet de chaque main, cri ait des : Quivi vc! rctcn li ssa nts.
« C'rsl nous, Excellencc ! gJap isslli tl c ré\'érelld ;
di gnrs ;uli~!
c'csl moi, Haw kin s, av c 10~
- El quc "rnez-vous fai rc iei il uno heure
par(·i ll· ? cria .J oli qui Ile sc SOllV nail plus de
1'1(' Il.
- 'c~slC
pour notrc a n'uirr.' vous Sil\'rZ bien) sil'
.Ioi;, lI olro a fl'ui 1'0 ? Lc pl'C'sligo <lnglais ost CIL jC'lI,
sil' .1 oi', 0 uvroz-no UI:I !
- Ah ! oui, dill 'aulr , cnfill révci ll é. Eh bion!
\'ous avez l'onj<'l '?
i'{O Il , si r .lOi',
mail:1os~u.
pisle.
I ~ h!
qll c diable !
dormir! dit ~l1ithson
sa fcn \l rc.
'fll('
Il
SU 1\'
z-Ia
l laissez-moi
fai tHUltlllin d rcformer
D() gn\c', Excell'Ilc , oU\'I'cz-nous ! il fau t
j o VOliS pnrle ! » cria do plu s bell o llaw J(ins
d(· scs pél't·.
Son I ~x
oblcillpér
li en , d ' ' II r l'1'O lassc, da igna enfin
l'. Elle do:> 'cndit ·11 -lI~mo,
ouvl'il la
1ft.
�1 62
LES MATIlURINS DU
« BAYAH]) »
porle n on m oin s cHe-même, app arut, aux yeux /
l'ltyi s ue la troup e, en pyj a ma de so i l' ORe, pt les
fiL enl!' l' lous dans le ves tibul e du rez-de- chélu ssée, où , S UI' ull e labl e de bamhou , étai ent j etés
négli g mm ent son chap eau , Sil cann e, ReS ~'i ln s et
C[u r lqu es a ulrcs obj els.
« Eh bi pll! qu'y .il-l-il? »
On le mil a u CO Ul'allL. JI {'co ulail , un P"ll nar([u ois; cl flu él nd le r ;\, l'rclld pnrl a do l 'ur ll'OU\'a ill c:
« Oit ('s l ('r lle jJil'(' . ;'t co lI \' id ioll ?
- VoiL't , diL l'h Ollllll C (l'Ii n\'ilit fniL ln d" 'l' o\l \ ' l'I'I f'; ('(' !I ('-ci vielll du ('illl <'l ih'c LIII' (, , (, !lll'r ln
lOIJl IH' d () ~I () hilIJ
r d
hr n J\zn,[ç pL ('(, II f' dp la
(,lt dill o FnLil1l a .
- Celn, la (' lr nusS III'(\ Il ',"l(' l' l)l'nll L de di x il ns '?
Ill'(\l(;e pa r chal'il{', dil Haw kin s, il I' Ir PIt'· ('
pOlir 11l il S(, l'\'i llllr : l' IIil' de TlIlli s, hl'lld{· d'il l'g'('nl
d do pil ill f' lll's, a rli cle dl' S('('O I1([ choi x, Ill il is ili oll
w lidili ollllt' ·t ' IlLi "rc rn r IlL Il 'ul'.
- Iü , .. vo us (' lr prelt ·z l'allll '(' , sali s doul, ' '1 (' Ol l Lillll a S IIIilll so ll , de pill s (' Il "Ili s 11 Iflflll l' Il l',
- ,' lai s il sHllrl'I1 H' lll , sil' .J oi:; l' II II (III S l'p ra
rcll'oll \'(' r l'l' lIra nt.
- ,1' (' II li oule ... »
�TO UC
ilA
~ T E
II ECONNAISSANCE De )J EUX J UMELLES
103
Etmi steL' J oë, prenant quelque chose sur la tabl c
de IMmb ou , mit J'obj et so us le nez du révérend :
« Tenez, la vo ilil! )}
Ln. lun ' seraiL tomb' e aux pi eds de nos braves
l' ohjpt
l':L 1IlottunL
1111 H( ~\"l'r(m
l :
\1
hOUS
'f ello/'1
1<\
Uf'/.
la \ oUa t II
Hll ll H les éLo nJl er
dav anlng< : le r(" r(' I' Olld IlliU'1l1 0 Ll a
qU <, lq\l N; plllll SPS ininll' lIi gihl C's, ta ndi s (Ill e S mith -
l'i (,:1Jl HiL :
\' o us ,'oy<'z, m on c1l ('l' <lIlli , qu e j 'ai , moi
a ussi, ma Il lit poli e' pil l'li culi èr ' Qu anl h VO tl S
HOIl
«
�164
LES MATIlURINS
DU « IJA'iAIW »
dire d'olt me vient ce lle chau sure, c'e!' Ll)urfnitement inu tile, et n e er virai t en rien vos recherh es . ' ur ce, lai ssez-moi dormir , et soyez plus
adroits un e autre foi s. »
Il s n 'avt1 ient plus g uèl'o f[Ll'à se retirer. C'est
1'0 qll 'il s firen t, tandi s que ,loi:, ([Iii <I\'ait en eux
1111 cO llfinll (,p fOl'llilll.ilée, Ip H reco ndui Hn il jusqu'h
la 1'It( ~. C'CHt alors que mislcr Hawkimi sc rclo ul'lla
tout il ('(J Up :
« Sil' .l oi:, si \'OIIS éti('z <l ssez bon pour fil('
l'PIIIPlll'(' l'auL,,' lJab ollCh(' '? EI/ps s0 1l1 Loutps
II(' U\' OS, (,t "<llent quatre par(l s: .i(' Il
perdrni s pas
Unit »
�XVJII
Fiançailles et note d'apothicaire.
JI n'y Il\'liit pa s que les l\lI gl"i s c't Il l'fh er nos
ollf'ants, CO llllllC hi cn on ponH . Le IClld l' lll ain dc
leul' fuit , Ics matelots, des qu 'il s pUI'Qnt qlliLLer 1
boni, Il rr lldil' nt Il toul' h:ll chez. ua III ' Yasmina. L'abse ncc de Fil-u '-Fel' h l'appel UU Ro ir It's
avait e IlJ)( ~c h és cl dormir, t Tl'OuIi Il il l'd "lail pili s
inquid de SO ll neve u tpl'il Jl O "ou lnit 10 pal'aîLl'l'.
« P ou rvu <jll'illl e lui so il l'i oll ar ri vé! gl'0l1ll11 la.i t-i l.
- Est-l'o qu'ils nou s la laisseront, Ilotl' pelile '?
di sa il Hoiq dont r' ;lllit 10 plll s grand so uci. Cl'
Il'es t pourlant (lU' rl\l\. d ' mi -fi lle, m.ais, voi s- lu ,
�1GG
LES MAT Il URI NS DU « BAYAHD »
m on vieux Homard, le cœ ur me hat comme il ma
cinqui \ lI1e no c, qu and m a fuLul' e a 'té obli gée
d'é pouse r mon co us in IJu l'ce qu'on s'était lromp é
daps le.' publications ...
- Ça ne m'étonne pas dc toi.. J e me demand e ce
(lue tu vas hiqn Ln vellte!" pOUl' rator ton mal'i a rr e
avec dame Ya smina.
- nl on mari age 1 s'éc ri a Jl oü\louL ému. Comm e
lu y vas 1 j e n'ai pas r neo t" osé lui in suffler lanl
s ul emenl un oin de 1I1 es se/ltiments . Ell e m ' jJllimid e, f-ic ipi,on 1•• •
- J e 1 ro mpt" nds, IIlais lout cela m'es l inùifrl"l'ent: (" 'es t n otre fill e qui rn 'occup o...
- Et rll on neve u, dit Cad eL: ça m' inqui ète. »
Il s ontrai r llt dans la maii:!o n hlllll r he tout en
parl ant. l ' Jl vas te sil neo y 1' l g nilit, tl'ouhl '. so ul 'mOllt pilr [rs c\tals i/lqui ets qui vinront s rl'oUer'
(' Il rlli alll (lIlt a 1l x jamhes dl's IllllLolols.
Jl s appr lt'l'ont les enrallts : C()llll11 on le penso,
ri Il 11 0 "'·· pondit. Jl s p"'n ' tl'l-ront alors dans la
petit CO IlI' , nlourés [llll' los 'lt ats '· plod·s. Lü , il s
lI'Oll Vt! I'C' llt ln bOllno Yas l1linil ass iso pal' Lorre,
C' frolldl'l"C' plutM, C'l qui pl C' lll'niL CO IllIn
Ulle
."a<l (' I(' il1('. La m "lIl o pons{'o l ,ur " int :
« Il s l' onL 1l1l11 ené '1 .. .
l
1
�fIANÇAILLES ET ~OTE
n'APOTlllCATHE
Non! l'érondil la dam
16;
à lravers s s san-
glols. To n, ' -l moi ...
_ Comment? .. 11 YOUS ont 111111enée'? ..
NOIl ... non ... enl \' ('c .. . il s 111'onl enl evée.
_
_ I ~ nl evé
! s'(.cl'ia IIoël fm'i ux . Ou sonl-ils,
je les ratll'i.lp ! »
Pui s, rl'fl échi ssa nl :
« ~Iai
s, au fail , pui squ vo u ' ' l s lit, dam
YaHlllina, 'l qu 1 s P lils /l'y so nl pas , VOllS
voul('z dire qu'il s les onl ni v's'? ..
_ NOIl! nOJl! moi! il s m'onl nlevéc! ... »
Cc'la do\' nail diff! il e ü ompr Jlur . Trollfjnurd
([U
inl rvinl
« Bpll dam, dni gn z ralllH'l' vos se ilS ; arrord ez
il UJI mal lol frltl1c;ai H la favpur d' tille r"jloJl se .. .
Ou so nl les lH'lils'? »
La galanl 'rie du Pari siell fil lJon n ' l ; ln. dame
sH uya un œil l n"pondil :
« Parli s, loul ~;(' ul s, par liL. »
Ell e JlI()Jllrnilln lrnlure d(' l'O H s.
« PaH ('\air , g romlllcia 'froulinard, mai s enfin ...
El pourquoi so nL-il s parli s'? . . Fil-de-Fc' l' ('Lait
<lY('C;
eux?
- Parcc qu'il s m'o nt ('1I1('\,(·('! ...
_ ]Is (>laienl donc hi Il fOl'lH? fT r01ll1ll la Caclcl,
�'1 68
san s
LES MAT HUHUiS OU « BAYAHD »
50
do ulo!' qu' il moLlait 10 doigt sur la
pl aio.
- Ou i, oui ! il s étaient six ! j'ai eu beau fail'e,
il s m'o nt soul evée de len e, lll oi! moi! ... .To suis
Ilh lt onoré ! j'ai perdu piod; je no m'on co nsolerai j nrn ais! ... »
T ro ufin ard po ussa Hoi!! du ('(HI "
« 1rnb {·(' il , ("osl 1 1ll0 111 l' 11l do
pr{>sr lllr l' :
eJl c Il e p(\se plu s
i\larc /te done! ... »
li nO
one, lu le vo is bi
El il ajo ul a pO lir a"a nr' l' I('s cllos s:
« Damc Ynsllli na, rO llso lez.-\'() \I S : il y
il
Il !
'd' hon-
II t' !es gr ns qll l Il ' vo us en vo ud ro nt pns : LOll ez.,
/ül'qll oisO Il , jl n !' r)((· IIIpl t'.
- ~ 1. J(, l'fJ ll oiso n ? fi l la Cd'lo is r ll mO ll tra ll l
li n (I· il ;\ tlïl\'(' rs SI'S main i4 j oi nlf·i4. Vrn i'?
\' rni d!' \'l'ai, di l 1(' !J "ill'li f'r- Ill all l'o r ll Pl'(,lI anl son ('o ura;:;!' il (/ P li X Il lôl ill S, (' l jf' suis 111(\ 111 0
-
hi (, 11 ('o lll (' ll l dt' (;n
jl ;II'('O qUI!
\'Oll S m ' illlilll id icz.,
IIva "l. ll allH' Yas ll1in a, si lIll (·{· Iiha lnirn s i" fo ii4
\' l' Ur li n vo us ('rl'rilp il pas, l'sl-('( (llI C VOli S VO II "ri !'z. pn' Ild rl' If' 1I[1l1 d·ro s(' pl '? .J(' !il dl l' rais dl' IW
fo is. »
EII I' d{'('o uvri l I(·s r/ pux )'1' 11 \, pui s sa yas le
Jigllr(' lo ul Pli! ii·I'(·, l'l loul l' sO llrin nlp :
p i\'i llI il IHIU ('1' 1'!'rn h a l'qu (' IIl PlI l, ('p(Lp
�'169
FIANÇAILLES E T NO TE O' APOT lII CAIR E
« CommonL donc, monsieur Kerquoison ? mais
j o no dornando pa mioux !", »
EL on so congratul aiL , oL l'on 5' lI1brassaiL, oL
' Ini", 1ll 0 ll siO UI' KorquoÎ"\ulI , jo 110 dl' Ill lU ti n pU'i nllt'ux!
r n ollhli niL Ir. hllt do !Pm
v isil l', qU (( lld un [l itS l'f'LO IlLiL l'l ilI' 10 [l itvù cn
L f' hOlllil l'd Illi -Ill r lll o
Ill osn ïqu p do ln sn ll o \'OiSIIl C,
C'{'Lu il, l11i sLcl' H awkill s, j illlll f' rO llllll ('
1111
co ill g ,
H!'S pr li ls yO ll x dour'(, l'eux r t l'aux fll ya nl so us sos
so urcil s nhst' l1ls, 'Illi S'il\'n ll r;ili L If' dos ('o urh é', ln.
pal! (' L' n Il li C,
1:;
�1 70
LES MATn UnIi\'S DU cc BA r AnD »
A la y ue de ce touch anl spectacle, il s'arrêla
com me po ur Je bénir .. . n es ge ns qui paraissai nt
aU!:ls i Il ureux pourraieJi t- il s hésiler à paye r une
Ilole'? ... CUl' c'é lait bien d'un e nole ù paye r qu ' il
!:l'agissa it.
( .1 sui s enchanl '· ... vl'ailn nl nchnnl6... mes
bOll s anli s, de vo us voir ain!:l i en li esse .. . Toul
ya do nc pour 10 mi lI X, pll r ici !.. . Tl Il 'ya
qu 'heur rl mallt ur en C lIl ond e, el s' il n'ava il
Lel1ll qu 'il Ill oi , j'a ura is laissl' les onfanls hi oll
lilJrps ...
Nos IIfnnls'? VO li S sa" z où so nt nos
onfants'? .. . interrompil J( ' rqu oiso n. En yo il à
un e dl ance ! .. .
- .1 0 sais, du m oin s, où il s {- [aienl lli l'; leurs
lrélcrs so nt \'i sibl s, r t j J)(' n80 qu vo us aurez
égard ...
- Üu'rs l-('e quo bal'ago uill !' ('C terri cn-Ut'? grol1lIl1 rla Se i pi on enlro s 'S denl s; )lui s il aj outa loul '
haut:
- Oü so nl- il s aW'f{ hi cr, pHI' delà 1'H J'os icl'li de
dalll e Yns min n'?
- Ch ez Ill oi, cxce ll ent FI'HII '(l is, rli '1. ll1oi ;
J\ ndl'tls S'l's t SO II\'eI1U d(' mes so in s palel'll(' ls ...
l' t, ('0 11\11) • j \ 'O US II' di sais il Il 'y a qu ' ull in slullt ,
�fIANÇAILLES ET NO TE n'APOTl lICAInE
171
s'il n'avait tenu qU'il moi ... Mai s il le s a hi n mal
reco nnus, ces so ins! ...
- Mal reconn us? .. s'excla ma Kerqu oison ,
est-cc qu'on ne t'a pas payé les mois de nourri ce qu'étai.ent des sellla.in e·, ct l'udem 'J1L chef
encore ? ..
Laissez-moi pari t' , r prit dou menL le
rùy(' r('nrl <1\' (' un Oll Lueux signe de la main: la
Pill'ol e éclaire la pensée omm e J'a ' \Lyli·n e naml, oio dHn s un J't'cipi nl ni .((cl. ',; mai s il faut
co mm e lu Hamm si l'o n veut
lIl flS UI' 0 1' la paroI
en tirpr profit ...
- P OUl' quelqu o chose cl , bea.u, ·'es t qu elque
chos' de bea u, dit L 'homar d en so gl'illtan t
1'01' ,i l! .; lIlai s j 'airn erai s mi ux moins de liLLl' l'aLul'c f'l [llu fI cl rapidit{·.
- Vii. LOl'squ(' ln poli e anglaise, ail nom
dp la l'es p dahl' falllili d Leï lnh, ('sl yenu'
r('C'lillll or l' nfanl, Andra s l volre petit se rp ellt
tif' mousse n'olll l'i Il trouvé de mi 'IIX que d
l'IIII1 {' II PI' dlrz moi, III IIlellan t Oll réb lIioll l'ontro
l'aulol'it(· légilill)(' el palcl'I1 el! r, lIIoi, dont 1" mi ssioll psLloutc <Ir ('o !1 ciliatioll t do hon ('X('111 pi e ...
Cf'[wnllant j 'ai feint d'(\ ll' Iru l' l'oll'plic!'; j' leur
ai dOll116 asi l , 1('111' offrant lll es sirops, lIH' S
�LES MATU UHI NS DU « IlAYABD »
:17 2
gâtcaux les meilleurs, uonnant il la petite fill e des
babouch es de qU<lliLé sup "['ieure pOUl' remplacer
celles qu 'e ll e a vait perdu s en route ... Lout cela
sans r<'lr ihuli on auculle ... je n'ai ri en l'eç,u cL ne
réclame ri en ...
- All ons ! il vauL clé id "m nl mi eux qu e sa
lêle ! grommela TrouGnilru : il faudra lui dOlll1 l'
qu elqu IlOse .
- Seul III nl, co ntinuil Jl awk in s, ma co nsience, par ill e il un lOl1n l'l" lointain , grondait
tout bas III It fnibl essc ... 1Iloi! lIIoi !... Moi qui
deva is (\lre l'édiGantlllodèlr de ces Lendres rsp l'its,
l'ex 'Jllpl e "i"<lllt d crs jt' LlIlP S âm es blanch es,
sousLl'ail'e un enfant il son l'cs pe labl a'ionl! ...
Lenil' 8('nlldal 'tl se l/I ilL lêle ;'1 la juslice! ... roul cr
aux pird s 1 LI ll les dl'oil s t lou s les dc\'oil's; 1
pouynis-j ,'1 ... diles'! .. . le jlouva is-jr'? ... NOII, j
n le pou\'ais pH S! ...
- l ~ nfil1
, <JII('ll c illf,111li e as- tu l'ail'?. . inll'rl'olllpil ililpolilllcnt Lellol11ill'd.
f'nfllllis dorl1lIlil'lll, lrès la s, 'l p o uL-~lr e
lH êll1 r ... ('omlll nl le (lil'r'? ... un peu ... un p Oli ...
dllll S ]'{'Lnl prosc rit pur ~liJOI1
l lui-m(\mr ...
- Osrs-Lu dire, fil e cl }l:IJli l' m tl('ltô , flU' 1lI[l
d cmi-fill f' {'Lail g ri s '1 ... s'{> ('1'ia Hot;\' 'l'Il l'orilis
-
1d' S
�i,3
FIANÇA ILLE S ET NOTE D' APOTlllCAlRE
aussi bi en alors de t'en aller Lout de suite! ...
_ Je n'affirme rien, honorable matelot, se ulemenl ils dormai ent... Alors la conscience l'a
emporté ... je suis allé pr'venir .. . c'é tait mon
devoir. ..
_ Canaille do canaill e!. .. interrompit JToël
furi eux , tu a livré noS petits au g rand-p ere qui
n e l' sl pn s? .. Oü les a-l- il mlll enés? lui a-t-il
fallu les troi s m aint lIanL? .. les J eux ga roll s
pour inl!' r'· ts de la Jill , peul-û Lre'? Olt! mais, ça
11(' 50 passe ra pa' co mm e cela! jo d· ·lulIIorai!
_ EL l'al\1irl1l ulI sss i, interrompit Trourinard.
J\ lolI novO u dùponü do lui ; ln Fran 0 no lni ss pas
olliever 0111111 'oln HOS enfallts ! ... »
Lellomard ne pou\'nit parl er, mai s il monlrait
1\ poing au mi sé rable, qui co mm en 'ait iL avoir
p OUl'.
« 0 YOUS omporl z pn s ainsi, ('slimables maLelols ... la co!',,' e 'l co mm e la 1ll01l SS de la bi èro
<lui rpmp lit 1 vorre t s'évanouit sali s désn ll'·rer ...
Les enfnnLs, canLonnés ch z moi, onl so ulenu lIll
v(~I'iLabl
. silyr .
- Ihl onl hi n fuil.
_ Ah! VOLIS lrouv'z'? Et grl\ e h ux me voi
tlétoll sidéré, pillé, ruiné!
III S
prole leurs croient
Hi.
�174
LES MATlLUnTN
DU « BAYAIIO »
ft ma compli cité !...
Me bibles , mes liqu eurs, mes
instrum enls ct mes me ubl es leur ont se rvi cl sonl
hors d' usage !.. . ma devant ure es t saccll gée, mon
crédit perdu! .. .
- i\[lli s eux ? .. eux? ..
- Us nlll fui par le cim oLi erc Lure. Co damn('
A/ldl'ilS l 'S aura ntraÎ II ('s dan s la. monl nN ne ou
ailll'ur s ... o n il relroll\'l" les bnhou clH's de la
pelito, c'ps L-h- dirc Jes IIli enn es, dan s del1 ,' direcLi ons dilr<'re lllps ... nu ss i j c Il d lIlitlld prai ri on
pour cp L a rLid c .. .
- COI11IIH'IIl'? .. qll el nrLir! I''? .. qll(, \' CIH' Z- I'ÙU S
don r nOli s d(' 11I1II1<1 pr, pour al'oir l' Il!111 cl pr rclll
nOA peli ls'? .. mnr(' hnnd dl' ('Jlnir 111I1llnin (' IJU \
VO li S ,\ lt's ! .. . hurla Lphoill ani .
- C'es L ain si qu I' I OUS rC(' OIlIHU SS('Z la pl' Ille
qu e j 'ai pri sl' ci o rrc ucillir l OS r nf/tIlLs r l cl l'IllI S
l'II app or[ l' r I]I'S 1I 0 U 1·1·11(,s'? .. la rllloya
lI' r{.\,(;r nd d'uil Ion cl reprorlll' ... Ift·lnA ! il fauL ('011 l' r llir qu e l'in g raLitud c hllmaill c ('s t litt puiLs sun s
fond !.. .
- El nll\11I 1' lIll [Iuils oil sc !lpnl Plll lf's l'l'aux,
es pl'cc cl di'puté l' II bl1 lla<l (' !' " l\OWi n'avon s JIlI S
hesoin ci e lps di sco urs, I·II- L'l'II !.. .
- ~Iai
s
IIloi j' n ai heso in , continuil SUll A
1
�Jo \'ous npportu is ma poti to noto.
colèl' le drogui ste homlll
de bi en . . Ie co nj ecturai s
mi eux de vos Excellenc s,
el je YOUS nppol'lilis la
pelit note.
- Jl cill'? fir enl- il s CIlse m hi e.
- i\ lai s oui! glnpil Ha\\'kim! r n haussant le Lon ,
la I1 otl' c1 es d{\gù ts 'ollll11i s
pal' vos Jll'OL('g{'s . .. Qui
russe les \' l'l'es le.
~.,
.
,
.l '!v P,lI O, Pl vous l'lPK
trop liOn nûles tou s
lOH ll'oi s pOlir II C pas rompalil' li l' infol'luJ\(' d' ult
]Htll\'l'r r01l111l l'(\alll LOIII],(\' Jl al' la faul !Ir VOK
Ilr:II1Ls, dall s ln. peill o cl JI' di s('J'(·dil. .. .l'ai loul
slim(· au l'lu s ju sle prix , jC' \'O US fai H ulle r 'du('lion s{o l'i('u sc HUI' C U:\. d s ill stl'umenLs (lui sO lll
�1ï
6
LES MATIIUIH;'iS DU
« 13AYAIlD »
enco re vendables au rabai s, ct je vous compte les
liquides au tarif du gallon et no n de la houleille :
vous voyez qu'on no poul ê tro plu s accommodanl? .. »
Tout on parlant, Jo r é \' ;rond apothicaire so rtait
de :a r o he un roul ea u de papi er ct déro ulait,
d.éro ulait. ..
« Ain 'i, dil }foi'! stu péfa it, VOllS CO lllptOZ (lue
nous allons vous pn ye l' toul rela ? ... '~ Iai s H O US
n'avo ns ri en CO llllllillld/ · ct ri en gas pill \ nous? "
J) 'a ill rurs, plli sf[lI'o n nOli s cO lllrs lc /lO S pnfanls,
qu o Ir llr so i-di sa nt falll ill ", le faux grand-pl' I'e Il
lUe, r{·pond. cl' la rasse ...
- El si III ne ve ux pa s ajollter la li /ln e S UI' la
nol!' , co nlinua Lell ol11ard , lu VilS tould es uile aJ1er
reco ller La va isselle cl (;pongcr la li 1110 Ilttd c ...
Entend s-l u '1 ...
- Tu pourra s la nwend['e "pd's, ajouta Trounnard nnrquoi s ' Ill ' ol, .1Ip n' Il se ra fill e Illeill eure,
- C'cfl t-tl-dil'o, dill e peLil homm glahrc CIL sc
drcssanl, (IU C j e vais pr"ycnil' un hui s('i icr, Cl llOU S
"'ITonS bi en ... »
n ILO/IIt"l'iqu' (('lal do rirc n' u 'i ll il l'olle
mrnac ,
« El saisir 10 Ba!Jard , n' cs l-c pas '? pOUl' pay'r
�FIANÇAILLES ET NOTE n'APOTIUCAlHE
17 7
les dégâts d'une petite fille turque eL d'un gamin
grec? .. C'est leur lamill e que a regarde, vilain
singe ... cherche-la ... Ne la cher he pas, plutôt,
pui squ e tu di s l'avoir trouvée, adresse-to i au vieux
qui ti ent tant à être le grémd-père de Lellah . .".
Allons, houste ! ... »
Et 1rawkin . , courüant, le dos, sc mit à rouler
so n document, sc rése rvant, in petto, selon le
cOllse il ùe cipion, de le laire solder par Ali-benOmar.
D'aill urs, il ne s'attl.lrda plus longtemp cit ez
YasmLna, car il sentait qu la politesse qui retenait encore les mains lourdes et les pi eds plus
lége r!:! des IllnLelol!:! pourl'uit bi en sc lasse r vile.
�XIX
Laide grimace de mister Hawkins .
En SOI'Lil lIt d · dH'Z 1<1 fian cée d' /l otil, le d'v;l'('n<l rMlrcllit lin instant. Le s IH'('i's do sa d{' rnarc !t
n'("La it pHS PlI CO Ul'ilb'CHlIl. l\l ais il t nail rOl'l il
l'enlrer dans ses fl'ni s, av e intùrèls, si poss ihl e.
I) {. 1> 0 Il 11'. dtl ('(,lé rl'aIH;ilis, il n~sol
d so l'eLo urn er
du c<J lu ang-Iais, ('C qui 11 0 l'o lllpik hcrail pas, il
l'rspél'il it hi pll , cie' so fair ' encore illd ('lI1 l1i srl' par
1\ 1i- ho 11 - () III il l' .
En ('O I1 S{" IIH' " Cp, il ('lI lil a un o {'ll'oilr vrnrl l ,
qlli , pal' dps d{'lo lll's rallliliNS, Il' III Pllit hi onl()l il
ln llIaison d son dig-II!' clrpl', lIli slr l' ,J oi;.
Cpilli-('i ('lail de Illoiml 1> 0 1111 0 hUlllour 'lll( ln
�LAID E GH lMACE DE ,\ITSTEH II AWK INS
179
nuit. Il essaya it de di gé rer ses afIr on ts, afIr onts
mulLiplcs, comm e nous allons le voir , et il les
di g{! I'01it il l'an glaise, en les arl'o 'ant d vins de
France , r ~o di cton dit, ou l'lutôt chante :
Le vi n de Iloll rgag ne,
Mel la bo nn e hu meu r au
CO' lIl' .
Ce n' stpas touj ours VI'/l i, Lev in de Boul'gognc,
YCI'S '. dans ce rtains es lomncs étran gc rs, s'y LI'1l11 'n1'0 1'111 0 in co ntin ent cn vin aig r d'Orl éans, t r ll g'c
dr la pill s noir rnMnll co li c. F; xpliqu o qui pourra
r,o ph{' noll1 ene dlillliq uo Pl géog raphiqu e, .i ne
m ' Il d,arg pas, qu oiqu e' du [l /l)'fL
Tant il y a qu e mi sll' r ,l oi; ouhi HHnit e' n ('1'
m omenL ('e ph é/l omèno, cLqll o Ir pauvro Ha wkin s
tl rl'i vail fOJ't tria 1.
Lf' poli (' ir l' Jo l'('(; ut d'a bord ('0 III III il cs t do
J'l .. rl e f!U 'O Il rC'r.\ oi v· Awl' HII Illili eu drH qllill es ,
~l n i H cc l'Ill bi Il "utl'C (' Il ose ([ll and Hawkill s lui
eut (,X pO Sl' Hf'H doll"i1ll('('H Pl. l'(' IIL Jll'j{. dl' raid (' !' il
l1
J' C 'OU " I'(' I' Hn pdill' noL!' , /\lOI'H /lli Hlr r S lllilll so
"dala:
« Votl'C peLil c !l O \.(· ! ... VOII H1l \' f' 1: ' I1 CO I' (, j 'il uda'
d , l'r elill1l el' fJu .1'111 0 l' lt osc '?
�180
LE S MATJlURINS DU « llAYAIlD »
- Comment, encore ? .. C'est la premi ère foi s ,
sir Jo ë, ct mon officine es t au pi ll age .
- Que ne l'est-elle Lout il fait! qu e yolre mai son
n'esl- 11 e démoli e, cl yotrc icliole personne ense"clie sous Jes décomhres !
« \l ai s ... mais ... lIlai s ... balbutiail Hawkins
Loul eITar',.
- Mai s ... mai s ... 1>',1'1 irolli(luemenl ,' lllillt sOIl ,
savez- vou s cc qui l' "sulle de la so lli se qu' H)ll S
avcz fuile Cil ne vou s êlp el'Cevllnt pii S qu e leur
sO lHmeil élail feinl '? 11 l' ~s ulL e
qll j e sui s ul'saYou
t' ~ pnr lll es cltefs, cllass(\ dl' mon ell1ploi, (' :11'
c'es l "tre IIn ss!" qll e de recevoir 10 poste illlÎlll C
qu e l'on m'nltrihue; cl qlle, qllant ;\ YOll S, si "ou s
failes un mouv III III do lro!" vo us sc ('('z lil'l'6 i l
l'autoril(' fl'llll \, lIi sc, - cal' "ULI S n'\ l ' S pa s ::\ lIj ' l
Hn glili s, vous, n I·oubli er. pn s - ('OlllIH (' aya nl
cssnyé d' l' mlloi sollJ1l'r Pl do st" qu!'s ll'cl' troi s
ellfants, dOllt UII , failf' s- y nUellti oll , dOllllll1 II/ Oll sse
snI' un bât i menl de L'li'{al: ·'es t g rave, ce la!
- Oh!. .. Oll! ... »
.'urrol[lf(", Ù dell1i (" ':tlloui df' lerreur , Ir. rh'pJ'f'lld s'pc rasa S UI' une r!wi s '. ,' lI1ilh son cn c ul
pitill, ('l lui \'('l'sa Ull \' CI'I'(' <1.(' ponlilrd qui dlll
subir l'outra g( jusqu'au fond.)1 S' l' Il \' ngeaapl'l'.s .
�JI lui v('rsa LIli v('rro !lo pOlllurd.
LE" MA111UIIIN8 I)U
'1
flAYAltU. "
�LES )IATIlUIU;>iS DU « BAYAnn »
182
« ~\rais
enGn .. . enfin ... pourquoi? puL enfin
bégayer l'apoLhicaire.
la quesLion es L bonne,
Pourquoi? ... l \h! ah!
-
dit SllliL llso n avec un ri canem enL amer. Parce
qu
IIO/IS
n'avons pas ?ùtiisi. \ 'o us
Il 'alc~
ri 'n à
r{'porulre il cela, je I)('nsq'? »
l'\on, il n'avaiL rien il \'(··pondre. ]1 s:lraiL (Juo
dans les mi ss iolls d
.• grnro, on n;('oll e, on cns
do surd' s, so uvenL dll l'lll'gC' nL , jnmai s d'I1IJIlIICIII',
cL,
l'II
rils d'(;cltec, la di sgr;lc o. Ill,· sll \'ail, Pl (·'psL
a\'oc (1n:nblprllrlll,
sans
litai S
r{' pliqupr, (IU'il
,"('o uLa .Ioi; lui ra('ollLI'I' ('OlnlllcnL il avait "'L{' rt " ~ . I
pal' sps rlt!'l's, ('oIl111lP/lL
/lOI! l'n i{
111(\1ll0
011
i{O I! {·dl('(',
lui tlviliL re' proché ,
llIai s ln so tLi sc dr
l'I"cl1er : jOlltJ pnl'
Lroi s (,Ilrnnls!, .. '!u('110 gl'1l-
vilù la jln"l'H'llrO du
1I10ll SS0
donnaiL ;\ J'incidpnL;
C()IIIIIIl'IIL finall'lIlr:nL il avaiL {'Il- a\'('rLi de sa di sgr;\c(', Pl pn"\,p rw
,!UP, S lll'
ln Illoindl'C' iflloi isLa ll('t·
rI(' l'illllirnl fraru;nii{, 011 rl'rail droit allx ('xigl'lI('('s
do la jllli ssnll(,() ilmip, qllpllc s qll'[·/Jps rU Jo;Hc nL.
« roil il , dil-il ('11 Il'I'lllinalll. 7Ilnillt('IIIIIIL , Hi
YOUS 1('l!pZ il [1rl- s(' lIl('r \ ntr(' pf'lile lIole au gOll\,('rIiPlIr'?
-
:\'011, diL Jla\\'l,ill s ('I! rri Hso llnnld, j" l'ilis
jHlSSt'1'
LIIUS I(·s d,"grÎ ts l'"\' Ill'oGl s pl pr'rLp s : r'l'
S!'l'tl
�LA I DE GHIMACE DE ~ l STE
H
I AW
I\[
~S
'183
enco re pins antn lage ux, Le Seigneur enver ra hi en
quclflu cS co mp ensations à so n GdCLo sc rviLeur. »
11 s6 l'cLira pour all er, ro mm di sait Trouflnard ,
épongr r sa limonaùe , Mais si . milhso n a \'il it pu
prcnd m lin in sta nLan é i:i UI' 1 rond dc so n cœ ur , il
y aUl'il il vu, outre bca uco up dc choscs p CII proprcs,
un c j'["so luti on (l rrêL{'c de re pr ndl'c l' afrail'c iL sa il
('om plr : d'n bord pOU l' se Yc ng r urs mal loLs
cl drs (' nranLi:i, ens uilc p OUl' rcnlrer dans sos
([{' boul's{'s,
Pend anl Ics j ou rs {lui s ui vil' 'Ill , O lt Il ' ns" hi cII
([U O nos hl'il vos 111 il lit li l'i
nc l' cH U'l'enl pHS
ill ilC li rs, Les cnfnnLH {~ lai c nl prr dL1 s : cc ln, c'{' la iL
ll'op {'\'id r nt , Il fall ait 1 S 1'( lrOll\'c r, ('n lHe (ju '
('o ùLC', Allendrc qu ' il s l'cv inssC' llt d'e ux- Ill l- Ill CS ù
la pelit c Ill niHO Il hl a n('ll r, c'étaiL hi C' 1l iIlIlLil C', ('n I'
il s dp\'a i ' nl ('('oil'e qu 'o ll l'cc lt cl'ch niL to uj ours
Lrï lalt , r t 11 0 pOl1 vn ienl sc douL!'l' (Pi C' l'l\ll glnis
pOli l'''oy!' Il l' (['!' nl'i1 I1Ls n'iwil iL pltS l'{' [)jlrll , Don c,
pend alll qu e l'amiral frllll (;ai s H' () ('(' Il [l nil do la di sPill'ili ll ll dll Jll OllSSI', r l fju 'O It ln ('( '(' hcr!' lt nil admi ni slt'a li\'(, lI1 r lll (0 11 sa il ('(' qu ('c ln vr ul di re), 1 S
lroi s illlli H ohlinl'r nl sa nH tl'Op d l'(' ill o LIll O IWI'l11i sH ioll qui ICH di s pcll SilL ri e l"tOlll'll rr ChiHlli
m,
�'18'.
DU {( B.\lAnD »
LE S ~lATJUn'
Jnu r
au 13a!Jrti'd, Ils pri l'ont gîtc dans un Ul'avan-
s('rail \'o isin do la mai on do damo Yasmina, qui
scrvait
de quarlicr-général. Lù, on élahoraiL dos
plan s
de
i1.ll1pagno,
01}
Jldail
J'
oml'L
dos
rcclll'rcllcs, h61a '! Loujours \',lilles; lh <lu ss i, les
dl'ux liill1f'{' S pOUI'SUÎVilÎ nL 1 urs jll'Oj l s d'n,\'onir ,
il Sail\-~I()
ilV(,(' Il'ul's
!'nfants, CPllx-ci {'lai nl, il faul l'a\'ou 1', 1 plu s
quand il s ~'(libJ1on
clair dl' leurs appo1'ls, pl rrH'Ul'r' ('cl ilpporl-1i'1
d('\'( 'Jlilil hien proilll"IIl1\li(lUI' ,
CI'Jlf'lldanl, Ir sc plii!lI1c
jOli l' <l1'1'('S
l'l'lils, COllllll(' Il' s troi s illllis, Ii\ s~'u,
la fllilo r!ps
d'il\"(Jir fouill!"
lou s Il's fallboul'Hs, lous J('s CII\ il'()ll s,
lmll\I'I',
sP Jllai 'Ill
SI'
l'<l go rlll'lll ,
1111
Sf' pl'r"l"ol'rllii
JI ll
(,o Jlllai ssa il'lll pits
dal111' Yil sl11illn ,
C' /"lni[ ,ll'illl -Bill'lÎ sl \ POl'IICIl/11i
{'cltnpjll"
(Ill (,illlIp
('II
11\
poinl
d '(\11'1'
('Il
P 'l'SOli Ill',
b r!'(', h jll'll pd's ''l'lll l'Ill' 1('s
so ills du ('ol1slIl dl' Fl'nr\('(', l'l,
S III' II'
l'il'II
Jlvilltir pal' un \'l'ai dl"I'Oll-
It/JllIII\C qll'il s
cllI'Z
SirliS
<'t
Sil g l'ilrlrll' joi(',
l'ilpilLl'il", All ssi [(Jl Sf'S idl'nil'l's
ol'rlr'p, il il\'nil pPll S{
il
SI'S
jl'llIlI'S
all1is, Illl ' il
ail rll' rol'lp s rilisolls de ('mir!' Ill'Il salisfails rll'
1('11('
so rt,
Pl
il s('luil ('IHluis dl' dlllllf' Yil Slllillil l'l
d(,s ll1i1tl'lols du J/(/!/(/l'fl, L'all'air!' fai sn il assl'z d"
hruil
linlls L .l lId(,\,lIl'l1ll p01l1'
q\ll'
[Olll.
II' mOllll('
�LAIDE CHLII ACE DE
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S TEn
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:1 8;'
( I ~S
pût lui donner les indi calions dont il a vail hesoin .
Il fralerni sa tout de suil al'e Cadet Troufinard , co mme il avait fraterni sé ave ' Fil-d e-Fer,
ct sc ht\la. de raco nler cc (]u' il savait: co mm ent
les pupill es d R matelots sc lrouyai ent au Il lil
campement du four ;'t t ltaux, cl co mm enl lui ,
P Olenc!J oII , pell sa it qu 'il s quitterai nt letlr asil e
sans lrop de dirn cuJL{· s si Lcï lall n'avait Jllu s ri cn
il ITllindrc.
( Des (lif
c lt
(~s"?
di t Troufinard . ,I l' l' o ur/ rais
bi cn "lI ir Ill o n II lO ussn ill on sc pel'lll l' lI re d'C il
fain' . Sil La1u'· glt1 11i11! 111 'n- t-il fail fair ' du IllilU vai s 1I(llI g ! »
A l'cr flu elh' join on ava il .wcur illi , [(\l\", J'I"ga lô
1(' hon P Ol ' 11 chon, illu lil (' dc l , dire.
1,.1 « ('l'o lHe de [loi n de J'info1'lullc » lui ful
renduo :tu ce tllup] l', el lih{'ral(, l11 clIl " t'rosi"r. Pui s
(JlI il lid (I ll p ul hu p ll Sf'l1I hl n il la Fra Jl ('I', jll1'\
(' l1fil Il1 1l
ri e P ari s, i\ ~la
rs('
il
(·,
ù la Brdil "
11 (' ,
ail "
pd il s l'' ga rés, (III Imll lw ur d(' f(('lï[l1 0isO ll , OJl S'l' Il
"lIil, bras d pSS II S, hrils d CSSO II S, Cil ('hilUl alll la
.I/((/'sl·lf laisc, (' I1 I' ITIH' [' I(·s Il 'lil s IlIt ('(l IIIJI d('s
(; r('('s.
IIi.
�xx
Où Andras n'est pas content de son idéal.
Lil
[IlUt
~!
/l'p s i qu ' holll' ('1 1111dllPllI' ('II
la "if' PosL
IllOIIlI (, :
hoi"('111 I('s ""ll1aill s
Ili('o
11(li ~I'
~,
1111
('II
S('illl
('('
cI 'il llll'rllllIH', (Jil
flli sa lll la f.) l'illlll('(', L(' H
('J'oyaielll IPH pili s III'UI'I'II\ ph'ps
dl' ln ('J't"illioll, ;d lajPlIl
('Il
fajn' la pl;lIiltll' ('''pt''-
ri l' 11(' (', 1'1 ~'a
PI'I'I '(' "(Ji l' q li' i Is 1"Ia iplll ln i Il cl '(\1 1'(' il Il
b01l1 dl ' I'\lr
~
l'I'illf' '',
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1II'I'I1I(,lldI'1.
hil'Il, la ,'pjlll' dl' la ,' iHill' dn IlIilroll, rojri Iii r()l11'f'l'''illiOIl
(·llilll\: :
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ql1'OIl
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1(' l'a pa s hil'Il. Fais
1'(' qlll'
III ilS.
Allcll'IIH,
\111t'
111011
ri sl' l!!' li
�OC A:'>DHAS N'EST PAS CO:'lTE:'lT DE SO" IDÉAL
J 87
- Oui , gazouilla Leïlah , lu as l'ail' loul lri sle.
Dis , Anclras, qu'est-cc qu'on l'a fa il'?
- On ne m'a ricn fail, gro gna le jeun rra rçon ,
'lon II C III fait rien fairc. Cc n'csL pas pour cc la
([U C j e suis venu 1 L.
- Quo "eux-Lu , 111011 ga rc;on! nco l'C 1111 idl'ill
(i('hu! dil philoso phiquClllcnL Fil-d e- Fel'. El moi?
'si-cc que lu l'l'ois (Ill' c' s l pOlir c; a qu c ln mi, l' '
(;l'chl('hal'rl il lni ss(' clllbarclu l' so n l'rjp(oll cld'I'i'!
'''(\ Ill(]
([U'OIl doillll 'i\\'oir pOl'lô
('OIllIllP
dl"sPI' lrlll' ,
('1 qlll' 1111' ,'oilh t!('Sltflllori" I11l1i, /<,il -d('-I<'('I". C'ps l
hien pi s '1"(' loi , j(' pell se? .. Snl1s eOlllp(pl l'Clllhê(pI/Hm! qllf' (;a doit pro '111"01' h illOn on('1P Cadet ,
ell('()1'1' ! »
""rll'ii S nr lrollY1l l'i(,11 il r{'pnlldn" 11I Ili s
tiulln li filil'e
lille
('1111-
Ji g lll'!' <I\lIl1' illIlH', Pl i'i gro lll-
llll'I " I' IOlll!'s I(, s injul'I's dl'
SO it
J'("pf' l'loil'l' l'rI''lois •
li l'adn' ssl' dr l'al'lll!'!' g- I' C ( ~ qlc.
\'l'ni qut' pour 11/1 pilll\'l'f' gi"'C'() 1l qui Ill!
dl'lIlillldllil qlll' « dl' ln pOlldn' cl tlI 'S bnll<'s » la "il'
1I\'IIit " '" hllmilwlll"s rll"si lili siolt s, pL 'JII!, l't,ltrllllt
huvait il IfI/l"S tl'ail s rl a lt s Il' :;1'11 11 d'illlll'rI U1111' donl
j'IIi pa "'l', plu s Iwul. Xi (loudl't" ni halles, /li l'it'Il
qui)' l'(, ssf' lIlhliÎI ; Il/lli s 1111( ' g ill'Ilille rI'I"'!'sl' lllilllt
Il l'~
'"I tnldit,l', d'Iluln's b llt' nilll's gmi ss lllI ses 1't'[II't" st' 11-
�f 88
LES
~IATlUH\S
nu «
liA YABD »
Lant ses moyens d'action, eL un tas d'arm es mal
soign ~es
à meUre ell bon élal: 'élait la miss ion
de confiance qu'avait reç ue le bouillant Andras,
( Si encore elles servaienl, ces (urnes! o'é ll1issuil-il.lIIais la lroupe ne bou rr pas d'une semelle;
jls so nl joli s, 1 s lib "raleul's !
- Il n'y a pa s nt "c lte, mon ga rçon; ils sonL
fi ce lt', · S UI' plnco l'al' ordro des pui ssalH'os , Il raul
Ill,.'p ll s so ielll rud emC'nl paralysa nlc s, les pl1isSillll'P S, pOUl' (LlIO J(1 H0!JaNt llli-I1I('III!' 11 0 pui sso
pa s dt"lIl(\rrcr , Ti ens ! rp gïlre! -Jlloi 'cs hoLl ps: so nL(,II(, s jo li ps '? Ellp i:! so nl iHI 11I0ill S au [lrill(:p Gl'o'r-
"os! »
C('s mols !'xpli![lIf'IIL d' OUX-lllêlll!'S dl' ljuf'II!'s
fondion s ('lail rllarg" Fil -de- Fer , el. COIlIlllClIl nos
lroi s PUrilll!S, L('ïtall ('0111 [lri tH', ("lai!'Il!, l'UX aussi,
(!lllr(s dall s « Il's sP I'\'ires al l'\ili airf's», La lùrllO
do Lf'ïlnh Il't''lilil pa s min('c: (, lI r dl'\'ail r;\['('OIllIllodl'r loul CI' ql,i il\'ail III'so in df' l't'll'(,,
La lliUI\' I'C ga llline n'[wlli! pu s ('l(- llllhilu(\ c dans
SO li ill sowia I1L(' ('lira 11 ('(' il IlHllli çl' hpllu('()\Ijl l'(lig uilll' : ]1' kln'Ill dll so n ollc!r r('ss(' lllhlail h 10lls
I(,s Hu!rrs, Pl Ics l\ilrlillrs Il!' f"isai('lll l'i('II, YiISllIilla 11(' l'iI\'aiL pn s dil\'alllagc aslreinlf' ail Im"lIil:
la ('hi'l'(' lilldl e Il e sa vaiL dOli C piiS ('oudre, nt
�Un tu" d'nrllH''f. Tllal oÎltn,"N\ iL Il\Nlrn t'Il (tut,
Il,110 Otnl~
la lTli"jUll ,J'Andru,.
�190
LES MATllCHTKS DU 'l BA YAHI) »
poussai Lso upirs s ur so upirs en es:myant de 1'('1H1 rel'
plu s mal que bi en les uniformes dôlériol'és .
Ainsi, l'un fourbi ssn nL, l'auLre cirant, la Lroisi\me rousnnt, lou s Lroi s' hou go nnant, nos cllfanLs
trouyai ent que l'armée lib ératric e n e réali sa it pas
enco re ]rur r"\'e.
Lo mitron hnrilahl , de" /lU pOUl' f'IIX lin
rnnlilrndc, avnit di spnl'u drpuis ürux jOllrs cL,
drso l'lnni s, les !lrLiLs sc Ll'ouvairnL birn s(' lli s .
« Il fi1l1 L U),I' Il c r ri C no U s ('.11 nll rr d' i(. i, <l it i\ 1a li n
Anrll'i1 s (I\'f'c, f'xilspération. ,'; 'cux qui \'irllllrnt
pOUl' IlO li S d ', 1i\' l'!' l' no fout J'if' Il , j \'f' Il X nllcr
1'('jO illdl'(' IlH' S fl'h 'f's I('s in sl ll'g(',S dall s ln IIlonla gn(': 'l i Illili gl'f's qu o so irnL leun, l'rSSO IlI'('PS,
il s alirollL hi c' Il alllilllL dr pnin i\ nous dOllllrr fille
cClix-ri, d illl lIloin s nOli s pOlll'l'On S nOli s haLLl'e.
- "ril foi , je \,('IIX hil'II! diL Fi l- r! r-/I'f' l', ('il l',
\' 11 \'(''l'i!l', j'ni hf'soill , ('OJ1l lllf' di saitl o bOIl P oll'u('hon, dl' ('f)bl1<'r S III' q\l('lqll'UIl p01l1' )ln ss('l' ma
Iitnll\ïli s hUlIl elll'. AI't'an g(,0l Is- 1I011S pour lill'I' ('0
so II' .
- "Iili s, dit Lf'i lah i1Y(,I' ln Silgf'SSO qlli , dil-nll,
s'('xjll'illl(' pal' la houc'hf' df!s f'lIfallts, si, nu lieu
d'all(' l' d nus la mOllI "bile, 110 li S li \li ons l'I'j ni nt! 1'0
1'('s(',ICII'(' el nos pl'l'eS '1 ...
�OC ANDIlAS N'EST PAS CONTE:'/T DE SON JDÜL
i 9i
El ma honnc, mon exccl lcnte punili on du
B Cl!JCl?'d'1 n'csl-ce pas, Lcï lah ? ___ PUllition ou nOlt ,
j c ne dClllandcrais pas mieux, ct un mois dc fcrs
ne II1C déplairait pas pOUl' être Sû r quc j c sui s
-
I ~ '0 g l ~sè
r o l L (' 1111'1) ÙI ' tI~
r"lIX
,1" gar,lc .
l'l' Il Ln"
dans Jp clL('Ut ill dr j ' IIOI1IH'lI l' ... f'l drs BaLi g lloll ('s .•'I ais tu oublips, L ;ilalt de Ill o n ('(J' U!' , ([111'
nOli s <in' olls (\tl'C sib' ll td{'s pnl'tolll, 'l qu e' nous
apPJ'()('IiN d!' l'l'sradl' l', ("('sl nOli S l'ilppJ'()\' lt e r de
lOl1 \'il'ux. b()nze de ralJ
~ !-)'l'llnd - pi'J'(J- Voi s (,l' 'lI! ~
lu d" 'l'i dl' s '?
- '1'11 aurllis ilioll II'
('(l'Ill'
de nous
ab:tnclonllpl',
[10I1l-t' l rf' 'l, .. s't"n ia J\ndm s.
-- Non,
11011,
dil-l' ll e
<l'UII
joli il liL Lon d(·'c id,·'.
�fU:?
LES MA'lïIUnr~S
DU « BAYARD ))
Pui squ'il n'y a pas moyen de faire autrement,
purlons ce so ir pOUl' la montagne , »
Le so ir "int. P ns lino 'to il e t pas plu ' de lune :
Je pot au noir, disait le mousse en pen ',u tt i't s s
fon clion s ordinaires,
L 'S enfanls n'avai nl pas :'lUX yeux des Gl'ecs
l'imp orlance du mit ro JL l Ull no l H gil l'dait pas
dr trl's pl'ès, L s pre' mi ers j ours sr ulC'lIl enl, on
s'(ln il Ill éfi é (['o ux Ù (',lUSe cl L,'ï lidl , cl on les
a"ilil s lll'\'eill (',s . •'Iais PPu il pOli on Il e s'r n t~Lail.
plu s ()(,(,ul)(\.
En ('ellp nuit sO lnbl' dunc, nul IH' s'o(,(, lIj1i1il
d'('ux . 115 ("laienl all,\s SI' coudIOl' ilupd's dll rouI'
t'L chaux ('O1ll 111 0 d'ordinaire'. QlIalld louL fut
(' lIdrll'llli , il s se " Ii ss/' rellt, ('() llIllle d( 's Il'';I,(l I'<l s, il
plal "(Int re, ('lIll'e dpux fcux dp ga l'de dont l 'S
sp nlill plles {'lniplll i't (1(' lui assoupies, l'l, lIlI qllilrt
d' Iu' un' apri'5, HI' IrIJlI\'lIif'IIL dl' 1l0ll "f' i111 dllll S III
(,lllllpngl1", libres, Illni s se lii s eL SI1 I1S rCSSfl lIlT rs.
LflI'S(llI(' , Il' 1e'lIdf'lllain, Ips IIl1tlclols Se' P1ï"SI' 11ti'l'l'lll au ('all1p pOUl' Ips r{'dall1(' l' , fin r!('\,iIlP la
!'("pOIUW flui leur rlll fllil(' , Pl les IlHllllIll'in H, V('lIl1S
si jO.\'('lI,\, S'C il r('[otll'l1èrl'l1L llhallllS ('1 Il:ln{'s
COIIiIlU' 1(, Ilil ;';1' dl' l\ l"'c de il lalhorollf.;: Lout él" it
h 1'('('O IIlIlICII('(' I',
�XXi
Comment Alldras introduisit ses amis chez
les Crétois ses frères.
J)nll s lIll C rn.yrl'nO !le ln llIonlag ne le s in slIl'grs
n('loi H\'('il lai 'Ill, ilrJn(\s ju sq u'u ux dc'nls. Femmes ,
ellfllnls, (',hi ens hargne ux , jeullrs ge ns cl. "ieillal'ds
rlU'IIlH'he H, nynnl un gl'anrl ail' dl' f:llll ille an!' les
fîdt"lp H rl'lIarigi-Slnyl'os, yiynicnL pf./('-mi'lf' dan s
llnf' tlp l'OH g roUr s profond c!'! qu e l'rd,lrnl les
lllonla gl1P s de Cr{>Le. (:' ôlaiL il la foi s 1111 campel11enl !I (' !Johl"miPlls, l)( ~ fou l'l11ilii'l'o hUlllaine , 1111
l'prll h'(1 Pl lin g ucl-n pf'n s ...
~ I nihel'
aux TurfS {'gnr('s (lnns la ITloIILng nr !, '.
~1ni
s, in slrllits pal' 1'('x pl\ri pll cc, il s 11(' s',\' l'I H([II01il'lll b'Ul-rc.
17
�1 04
LE' ,\I ATII !lI N '
1) '
« UAYAII O »
C'é lail 1 point ùu j ou!'; la sentin 11 ax a il j elé
le cri ù'alarm e, les m ' l'Cs de fami ll e tlyai nl fail
taire lcul' [>l'og\ nilure; les g uc1'ri rs ava ienl hargé
1 urs fu sil s, ell l ,w ait r V ~ le sil ene qu' un e araig l1(;e oplimi ste avail 'ollllll ellcé ~ l fil l' sa lo il e S UI'
l'c lllr(' ci e la . . . rollc . ..
(,'C lln (' llli ! ... ·'Ha il ['cn n ' mi ? ... Ou clu Ill oin s
<tvi llll-ga rde?.. P cul- lre so ul emenl des
('spi ons ? ... El S UI' lIlt pi (' d, l'o l'(' ill () lpndu e, 1
fu sil loul jll'(' l, la se nlin ,II h ln fu stan cll e d('gueUIl ('
nill ée J'('gal'd ail un ''l'O UIl(' SlI SpC' l s'a \'anee l' da ns
Il' l'l\' in.
CP g roup e RusJ1('c l se ('o lll(lo sail do deux hOllllll CS
cl d' un e f(, IllIl H' ... 0 11 ri !' dl' II X ga mill s Pl d' ull
l' d it!' fill (' ; (' Il l1l olll ng ll(', 0 11 l'va lu (' III al I('s hautl' II1'S l'l I<,s di slan('('s.
JI
y n\'ail Ili (' n III lin Cd, tois d'a llure m arlial e,
IIl1li s auss i \Ill élra ng<, r, 1111 dl' ('es dalllll l's Illal'ins
t! ps pui ssH Il ('rs all1i l's qlli Ill olllai!' nl III ga l'd <, Slll'
It·s rô les, .. (lui s IIll paqll d bl illlrlllil rp Ilui (l \'ail
l'ail' d' Ull e f(' I1III1 0 lurlllJ(' .
« I)!'s d(' 1ll 0Il S, peu l-t" l l'!', ]lr(, lI anl forll1 (, huma in e pOUl' allu sr l' ('s ,n"l()i s inso umi s ! »...
C<,s "(, Il s-Ih 1I \' llit'lll \' 11 , sans dOlll r, 1'11("l'oïIJu ('
se nlill cll <" l'al' jls S(' la Il!OIIlrai nl du doi g l IlV C '
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I NT HOD ' IT
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CUEZ LE
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ues ges tes exp l'es ifs ... Alai~
ùes geslcs xprcssifs, 11 auss i, l, loul ü coup,
(lcs fourrés voisins, les spion ' suppos "s yil' nl
surgir dcs l-Lrcs de mau\'aisc minc (lui .'c jclè renl
SUI' cux, [PH /l cclèrcnl cli s rédui sircnl au silf'JH'c
n moin s dl' lf' lllps qu ' il n' n faul pou r l' '·('rire.
El Cf' ful bâill onn é, lcs llIains alladH;rs (lcrri \ 1"
d() ~,
IIlr' scs c!nlx compagnons aussi m ûllrailt'·s (IUf' lui , (;ncrgiqurJ11cnl [Jouss(' iL co ups de
pi d cl dl' gP J10U , (Jll'Andrtls inlrodui sil srs (llni s
ail (';Ulll' drs Crélois, ses f[' '' rcs, aux(lu 'ls il s
y' lIai clIl npporlpl' 1 scco urs (lc lcurs hms.
I.:l
glui l'!'
Il
il
dl' crs coups, la
('olls('i l cl
gll('rr('
gucrrc marlial
fi
de
C('S 1'1'Î1llCS.
Illa lproprp ful
illlSsil(',l orga lli s{'; un palikarc s mil h fO\lJ'bir
so n fusil, rll I:) ui gnanll cs pri so nni ers dll coin d
1'(J'il , lal1di s quc feJlIllleS, (,l1fanls, r hi ens, sn ns
('o lllpL(' " Ips ]l1l('CS qui \' i\'ui clIl aux (!t"p('n s dl' ('p.s
Lroglod ' 11's, s'appl'\lai cl1l li sui\'rü los d(· hats.
Lf' dl(·f {' Inil un g ral1d vi 'il lnl'd h/l sa n6 , ;'l la
lI\ou sLn f'ltt· blal1 ·!te rPlolllhanl sur sn [Joilrin r, el
qui n\'nil un lri·s hel air dl' bri gand d'o jlt;rôl . Derrière lui , ('p qui achr\'nil ln rrSSl' llIhlnnc'(' , so
�i 90
LES lIIATllUlHNS DU
« IJAYAHO
1)
lenail une mystérieuse Dume Blanche, au visage
très peu visible clans l'ombre de la caverne,
J ~ laice Rtl. fill e ? on hon ange? Elle n 'i1yuil
ri en cl céles le, ma is tous lui l' moi gnaient. un
res pect m èlô lie l'mniliarilé nssez sin guli er, Fil-d eF I.,.qui avail un bâillon, mai s pas de handea u SUI'
les ye ux, crul L'elrouv l' 11\, mai s sa ns pouvoir
pre'c iser, ull e fi gur de connaissance, et re la lui
l'enclil un peu de sang- fr oid,
La clnlli e hl anche lilpeul-\ ll'e la m êm l'''fl exion ,
car, d' un il1lperc plibl c signe de pa upi ère, ell e Iil
('ollljll'('n,dro au mou sse qu e l'i on Il'élail d{>sesl'érù ;
Fil-de- For la vil se pendl cr il l'on,ill e du \' ieux
pOUl' lui chu '!toler quelqu ' chose de ll'ès illll' rcssa lit . tandi s qu e l 's iJls urgl"s dl,lib "raient avec
hrllil.
Enfin Oll s décidn, à cul ev l'I ,s h;1illol1s, rI. ,
Andl'as exas péré sc l Oll l'l1 t1. ('Oll1llle un j eune co ri
vers les chefs, xpli flUt1l1l a\'('e \'(,ld'IlIC!H'e qu'il
(;lllil CI'(;tois, qu 'il voulHi!. lu '1' les 'l'ur 'S pOlir
vong'l'r srs parents, qu ' il v('lIilit pOlir ccln d
s'{'to nnait , avec raisoll, (/1' l'IIf'c ucil. déco ura gea nt
dc Sl'S l'l'ères !" ,
Le' \'i(' ux chef, qui s'a ppelait ~tdan,
so co ntenta
dl' 1I~()lr
l' 11' 8 autrcs du doi"l :
�ANnn AS JNTHODü [T SE S M il S CUEZ LES CHÉTO IS
197
( EL ce ux-lit ? dcm anda-t-il.
-
Voici m a sœur, et vo ici m on ami . ..
-
T a sœ ur? rép éta le grand
h er incrédule,
t alluis qu e ln dam e hlanche f[l isait des signes
F il-,!('· Fer ln lit SP pondl!' " :\ J"nrl'illo du ,i ru\.
d' ilil/1J'()h il Li on .. . Ell e n'a pas 1 Sil il g el't"lois, l a
sœ ur?
- Sa nOlll'l'i c(' étaiL LIII'(I" C', :-; pliqllil AIHlras
il \'(' (' itl'I olllh. Quant il mon il illi , il ('s l Fral1 (:n is;
il m 'a HillLyé ln "i e plu Hi(' urH foi s, (' 1. C(' n'es l pas
Unr hOll che inutil e qu (' je " ous 1I111(\ II C. »
Lil dll lll ( hl ,lIleh 1Ipprou v!l de l a tt\ I('. Alol's 1
l Î.
�108
LES ) IA'I'Jl UHI XS DU « Ili\ YAI10
1)
chef se leva, fil faire sil ence , cracha par lerre, et
regardanl Andras en Jilce :
{( l\lI ons, tu n' as pas peur ... Tu n' n di s pns
101l g, !\lai ' j e omplélerai: lu t'npp ell es Andras,
lu as \Lé blessé cOJUlIl e un hrave, on t'a so ign é à
ln Can ée ... J es ma lelols Jrallr;ai iJ ont pny6 p OUl'
rela 1'11 0 1IlIlle Cl u' iIs ap poll enl 10 1'(', ,, 6l' ' IHL " il\\"kim; ...
- Ell e es l rorle, 'cli c-là ! ... » dil h I1li -" oix Fil<I e-F('r il IJ ils OUl'di,
J\ndril s ()lIvrait (l rs yr' ux pl r in H d' ull e sup cl'sLi li(' lI s!' tcrreul'; LeïlniI , (lui II C (,O lllpl'Cllai l pas Lri's
bi l' Il , IIvaiL (' pcn<l rllll 1' 1l1 01I<lU les 1l01l1 S d' Alldl'lI H
(·t d' Il a wkill s <'l He dCllI a ndail si ('11 (' Il'aliaiL pil S
r plO lld H' r ail :" main s d pi; ilul Ol'il ',s <I11 b' I<l ises,
« 1.('1' l\lI glais - eL 1(· vieux ('l'ilch a pnr lerl'e
i1\'eC' d(\;ut'Il - oll l voulu la pl'lil o 14 (1'111' pOlll'
()t ng-('; lu l'y PS o p[los{', pt, S UI' les ('o nsp ils dl' Lon
il/IIi 1(' FI'<I llr:ais, '" ou s iI \ (';1, sO lll pllli Lill sil·w' dil ll H
la l11 i1 iso /l dc mi sLol' HiIWi<ill s; pd's d'ê tro l'ri s,
\'(ju s \' OU S (' les ('nfui s pal' le (' illl l' W' rc LIlI'('; ta ...
!lI'tit<· S(I'lIl' il pcrdu Hel' slIlI<l 1I 1l'S ('Il \'(Jutl' , cl,
Ill nlgn" ('l'In, " OUI' êLl's pil rli H lous ll'oi s pOUl' III
Illolllng lll' .. , EsL-cc hi en ('p la '1...
- Abso lulllcnl! dil Alldl'1IS (le plu s (' Il plu s
�AN OHA S INTnOO CIT SES AMIS CUEZ T.E S Cn ÉTOIS
100
stup éfai t. Mais comment sais-tu ?... comm ent
peux-tu savo ir?
- Un chef ne peut ri en Ignorc r, et Di eu
m'env oie ses lln ges pour m' éclaire r. »
Les insurgés sc lourn èrent v rs la dame
blan che qUI s'eIfn çait dans lu pénolllbre do Ja
grollc.
« " a les 'ho\' eux rOll " H, l'auge, l'omm'clua
Fil-d e-Fer i\ l' art so i ; 'es l-il une ro ul eur r(',les t ',? , .,
Dès cc j our , ('o nlinu a le cher, lc 'n rnp m nt
nos
YO II S adopl '; le Françai s nid (' ra il rondI'
ball e's, 1I 0S fellllli es sc char'Tc l'OllL /l'iJl slruirc la
sn'lll' ct d'{otoufrpl' le \'e llin ma udit clu 'e ll c a pu
rcc(' \,o il' de la neJlll'l'i r' lurqu e ; enfill , toi, mon
fil s, pl'cnd s CI' ru sil ct \' a IlI Ollll'r Ja prochain e
g-artlp ... Et SO ll\'('Il PZ-\,O Il S tous lrois CJu c'es t
--r-
pour J pays !.. , »
Ant/ra s radi cux j pla lIll hourra d'c nlh ousiasm e ;
Fil-de- Fc' !' s fri sa la IllOlI sl!lC II C' ([u ' il n'a \' ait jI as,
Illai s LI''iI;t/I , qui trc"pi g'lH1ilt Ollt ha s 0 11 Plll pllclal1t
tl'l1 ilt'1' Il's 'I\II,(,s ;1\' ('(' 1Il(' pl'i s, HO parul pa s silli sf<lil c dll d,l e qui lui ill comba it.
fui n'y prit ga rd e, pl un!' yi eille rC1l1l1l ' la
pou ssa \'('l'S lIlt plllli l' l' d' her:b 'S el d' oi g nons ou
dpu x Olt tmis fill llcs d(' SO li ;Ige, pl ul'a nl tout '8
�200
LE
MATIl UJU NS
nu «
UA YARD ))
1 s lal'Ines de leurs yeux, élaienl occup{'es Ü
prépar er le repas du 'oir d'une cenlain e de 1110nla grw rd s,
p nc1anl ce t mps on installail Anclra s sur 10
roc her arid , en pl ein soleil, un lourd fu sil entre
]ps ma ins, "vec mi ssion do sigllale l' tou s les
ellllCllIis qui pnra1Ll'ni e nl.
Cela alla h Ill e l'\, ill ' pendan t la pl' rnit' rc
d!' mi-II ure; le pil)'sagr' ('lait lri's bcnll , cl il
Pl1l('IHlnil, au-d(·ssous dp lui , (lans les roell ors, 10
;.;azo tlillpIIl cnt d'lllH' ]l ptil(' so u\'ce; lIlai s il n'r H
jOllissnit ]las, La so litud e élait ('ol1lpU'le, Dan s la
K rl)
{~,
il enl !' nd ail Ip s Cr{'lllis iJ iw ardr\' en paix
so us Sil go rdl' , (' (lui le l' 'II1Jllissuil d'o r" lIpil.
l \U hOllt d'ulH' lu' ut"(' il élail (]{'jù Illas{'; il
la
Sl'l'o l1dl' h(,11 1'(' , g rill (·, fondu, il il \'ail lilrgt' m nl
;ISSI'Z dl ' sa radioll , Lr Pillikarr ilrrivii 1(' l'l'la)'!'\'
pnllr lui pr rlllPllrr d'a ll er dwr("h rr SO li repa s, el
il Il l' sc fil pn s l'l'in p01l1' Cjlliltf'1' la l'lare ({ll'il
Il"nil si anl 'IIInl('lIl d('s il'l'p,
Dall s la t5 roltp , Pl pri's d(' la jarrc illllll('Il SI' oil
Ip 5 oig llolls lllijola i !' lll daml l'huil!'
<!'oli\"l' ,
.\ndl'a s l'clrou \'a Fil -Il e- Fel' , Fil-dr- Frr d('jh il rrliIII a I!'. li la mni so n pl la ('(J(Jl1clll che de
lOllles l 's
rl ' mlilCS de la trihu, JI a\'nil II' hout dll li ez bl ou,
�ANDHAS I NTRo"l.JUlT SES AMIS CII EZ LE
CnÉTOIS
20 1
une énorme halafre rouge S Ul' la joue, un e éloile
verte SUI' lu temp o, des doi gts ct un torchon
"
Fil-d(' Fl'r /i/'llll( 1."
~1('
se n 'HIII. cl
lablier
l',rui~
t'('S dUIlIP ....
do loutCR l 'S ('oll.loul's du
Il ri HIII(' .
SlIr le
111111'
Il
ln gro llr, p iIlL au rO lllrnn C'l
au doi gt, ](' portrait rc('o nnai sHil hlr cl(' l n dam
�202
LES i\I ATlI Um X
DU (( UA YARD »
hlan che, celui ùe Leïl ah ct de deux ou lrois
aulres, land is que, pnr terl' , un réc ha ud ardent
so ulC' nnit un r ouse l de pl o mb fondu et C[U d ux
ou lrois m oul es ù hall s fl'alerni sa ienl avec un e
r ai Lle d'a rli s le large menl ro uv rle ... TI j' a\'a it
assez de oul eurs pour ]l ourlraitl1rr r lout le (" [1111pr lllcnl. .. A ("rît; CI l'c la un am as de hOÎles h
l'0 I1 SC rYC5, plu s 0 11 moin s ;(Tilsécs, qu'o ll 111 Unil
fondr SUI' un l'r u bi r n n o urri .. ,
Et C (1 n s(' I1I Hill'I1S h OIl .
« l'\O I1 S SO Jll"1 s irs !'o nd urs de hnll es, Ill o n
fn" rr Alld ras, cx pli ((u a Fil- d '- F ' 1' ; 1 S palri o lrs
a rlis [('s, les fr l' l'ps, o lll !l olln {' pOUl' I II d{, l'ell se du
pays Ipurs tub es ri e ('O lliPurs. ' ot IS P li l1\'o ns fondu
Il: pl omb avcc' ('e lui drs rt" cipi enls di ve rs cl qUt'I ('O IHIU CS 1, llll nss "5 sur Ips r lH' l1lill H.. . \ 1' fell Jlllrifi
[n ul. El , ('0 11111) 1' ICH arli s l('s dl' Bc, II I' \' ill l' Il 'n illl cnt
p:rs h vo ir perdre I('s ('o u1 I' urs, j o (c lÎlï' ») 1ps 1' 0 1'lrai ls dl' (' s ,la Il H's. »)
Td full p prell1Î " r j our HU Cl1 ll1p c1 l's În Slll'f.)('S.
�-'xu
Aptitudes commerciales de Merycm.
Ln seco nd jour ressc ll1bla s(' ll sibl ' Ill enl
premi or. L, lroisii'll1 ' fui parei l, Pl les aulrt~s
aussi ... Qu 'Iqu l's ([( CO li \' rLes inL("r('sS(lnL('s
1l1llrlJlIl-rC' I1L ('p pr lld :llll. La prin ci pnl r ful ('(' II'
l' idplllilt'l (l , la dam' 1I1 [\ IH' II', Pl cc ful C ItCO!'
au
l
'S
de
1
1I\OU SS(' qlli {olll('ida C' poilll-lit.
C'esl lo l 'Ildellwin de 1 ur arrivé qu 'il fil (' ' LL<'
eonslalalion . .Ândr:ul, (lui <l\'ail \'pill<" ln Jlloili<', c!p
la nnil cL dormi d' ull SO lllll1 (' il :Igilt' ppndillll le
rcs l(' , venail d pl' ndrc ('Il lIHllI g l'("U I1L la fadion
dan s 1(, fond du ra\'in. J me dpmnnd' , - cl il s'
t! Clllund"iLauss i, - C ' qu 'il pou\'ailhi cn surv eill r
�LE ' MATIlVIU.\"S OU « BA YAR D ))
:.O'~
(lans CC trou, sps pi ds nu s tians l' au du petit
torl'ent. Cc Ilui le co nsolait un pcu, c'ps l que
Lr'jl ah rta il près d lui , 11111i s non pour flàn l' ou
p O lll'
le di strai!'<, . EII
{·tail cltal'If(;e, avcc scs
jPuncs ro mpa g- ncs, cil' la" cl' lrs fu s lan r ll cs . 01'
qui co nque sa il il IJurlir cx tl'(;JlliU'· se lavr la fus laur ll <, d'un palik al'e s l'<'PI'I'S ntcra Irs l'cin cs cl s
prlilrs hlllll('hi ssclIsrs . L' habilllrl r lll ,uHlll ail !l'ai l1I' II1's ù Ll'i la h, rl 1(· savo n aussi. LI' sayo n ,
l'!Jal'lll1 sail (' il, fuL il1\I'IlV, pitl' I(,s (:iluloi s; 1(\
hl'I'\'t'L d' il1\'!'lltiol1 S. : . J), (; . ('ollsti llin 1t ~ lr
1('
pili s ('Inil' d(· la dot dl' (; ,rptis, rill !' d(' .\'alll1, cl
("('st 1JIll Il' n:ploilpl' JI' PI'(J('{·d(. du ht' ;III-pi'l'o que
Pl'oti s, dit EU:\''.I1I', fOlldn h ,\l lI l'sl' ili p la 1'1'()l1l i('.I'(
:-.a \'olllH'l'il'. ~Iai
s Il 0 1l'!) L(''j lall, qUOiqll(, o't dl' mi
.\lnl'se ill aisl' pal' adoptioll , il"ll it 1I I'g-li g", !l'rn
l'11lpOrl1'1' cI all s :-'iI \ali~',
Pl la IHUI\' I'(, nlll'ltp fl'i('tiollllait, fl'idionllail II' ;; fllsllllll'lIl's d il l ~ l'('it lt du
t"1'1'1' 1l1 , sa ns al'I'in'I' il Ips hlalll'llil' II' J\loins du
Jllo l1d n.
EII/in Ih-ha llt , II' III"lI SS(' s ifflolnit dr \'/I11l
1'1' 1111'(;(' dl' la (';1\'1'1'111', ('II alll'Ildii Il 1 qll C' so n
l't"('IIalld fl't[ IIil'l\ id11l1l16.
Ln dall\(' hlilll('!t , \' illt il P i l ~S('l
!ll'('.;; dl ~ lui ; ('IIC'
'luit tait II' ('illl1(lI'IIIt'Ilt. EII \ oyalll II' j('ullf: gal'çoll,
�APTITUDES CO.nIERCIALE.
DE MER YEM
205
ell e s'arrêta nvec un so urire, ct dégageant son
Yisnge de so n capuchon;
( Tu ne lue reconnai s
cl i t-r Ile.
IHtS,
pelit Fran<:il.i ? lui
- .I e croi s bi en (lue j e vous ai déjh yue,
répondit le mouslie ave [l'an clli se. Mai s j e ne
sn ili [lli li si c'eli t au th éâtre de Bell ev ill e ou cil Z
url\' vir ill e chiffonni ère cru e maman soig nait , et
qlli avait troi s fill es charmantes, rousses co mil ~
dt's
('('(\ p
,s .
Ch pl'ch e moin s loill dails tes lio ll vr nirs. Qlli
I[(JIII' il prt,t6 ses ba boucll es il 'dl o Cju'Andrils
app(·ll e lill liœ ur'?
s't"cr iil 10 IHousse
- j\1 oryolll! la mnritorn
tOlll illufl1in (' .
-
- La rnal'ilol'nf' , olli , d'pondil ~rl' yr l1 , fJui prit
II' mot [lOlll' lin f'omp li rn nl. A pn'sr nl , j e ('rloum
dl pz Il' 1'\)\,(' l'ond , il doit a\'oil' heso in dr' 11l0i.
- Vou s n'i1 ll l'z pii S Illi dire fJu r flOli S Hom mes
il'i'? s' I"f'I'in 10 mousse. Cc j1(' soraiL pli S propro rl
"olr(J part.
- Non, sn)'r z ll'llnqllill f! . 1,0 n"\'{'I'f'lld esl
il illl ilh io ('Olll rIl O un bui sso n d'{' pin ps; j e Il \ lit'Il s
Pli S h Illi rni r(\ plai sir . EL d'ailll'lIl'l'l, jr ('l'ois Ilu'il n
l' II ilSSpZ dr d{'sngl'(" lII enl s il\,{'r Yotl'r hi sloi rr pou r
tH
�200
LE
MATIIURli'i
nu
« BAYAnD »
n'avo ir plus cnvi o do sc mêlor do vos afTairc· . , on
, l'vico n' st pa él gréa bl, l j l'nurni s d('jà
quiLLé si j n'y trouvai , m cs p lils profits. »
La curiosité p 'lillait dan ' Jo: y ux du moussc ,
« San s \'O U S coml1landpl', bell dam, dit-il,
qu 'rR l-(' quo \'O ll S failp s ici, l IH)llJ'(l'lOi r par!pzvous '? _' i j no sui s qu ' ull indi s l' -t, nyoyrz-ll1oi
]ll'olll r nC' 1' : jr n'il'ai pn s C' t pOlll' caus ; IIlni s \'OIIS
pourl'ez y all"l', YOUS, sans l'i n m'nppl'PllIlrr, »
l'IlC'ryP I1\ f, !' mil il l'il'!' :
« CI' 1]11(' j!' f[li s '? l'lIai s Ir s CO llllni ss ion s du l't''v{'l'pnd,
(;oll1l1\(' nl'? 1l tl'ipote av (' Ics in slll'grs,
Illitilllrnant '?
- JI tripol e :WP(' [out Ip IIIOIHlp, Il vP1l(1 lri's
dcs provi sion s ;\ ('PS pall\'I'NI g<' Il S, qui 1<,
PI'(l
~ nl
pOlll'
Yl'ai patriote, Il Iplll' \'('nll dl'
plll S, aussi ('lIpr fJIIP si {'lIps {'l"i"lll pl cillps, Ips
hoÎlp s dl' ('onSl'I'\'I'S \'idps 1]111' VOLIS fai[p s fOlldl'<',
Il 1(,tJl' l'I' IHI hipll 1111 1)(' 11 se l'vic(' , au fOlld, Illai s il
1'11('1'
'"l
les vo ll' L!'II!'lllcnl qu'il s Il 'ont IliI S :\ Lui
('Il
IIroil'
dl' l'{'('o llllai ,,sanr , C'psl ll10i qui S(' I'S d'inll'l'lIl1"!liail'P, pa('('(' qtl ,lC' fall, II' l'1IC'f (le CP yilltw('-('i,
est Illon ollclp,
- Yill" gp·? .. , Ca un villn g '? dit Ir 11I0USS "hul'i,
�APTIT UDES COillM ERC IALES DE iIlE RVEM
2 07
Oui; c'est toule la populali on d'un village
des vall ées, qui , attaquée par le. Turcs, a abandonné ses maisons brûlées pOUl' ve nir s'étLLblir ici.
Il s 50 m "fi nl un peu de YO US trois; c'es t naturel,
col'l pa sse ra ; ils s'habitueront i.l vo us, c l vo us il
eux .
_
\Tous croyez ? m urmu l' il le m ousse peu cr6-
dul p.
_ Crr laill ement. Adi eu. Vous \' oyez que si j e
vo us ti (' II S, vo us me len z aussi ; ayez donc co nnance (' Il 1l 1O i. )}
Ell e d 'see ndit les ùpres se llli{' rs de chèv res,
Lalldi s (lu e Fil-cl '-Ji' l' reto urn ail il ses fourn eaux .
Il HO Illi lh relllU el' la mixturo Loul on grommelanl:
« C '(~Ü
[J O UI' . la qu' il y a\'ail lanL do boîtes do
sardin es pres do la maiso n du l'év{' r ncl .. .. Ioli , le
l" v{'l'elld , loul de ml' m ' ! .. . Non , charmante
Mel'y!' lIl , j e ne JII ' habi tuerai pas . .l 'n il11 e la libcrL' ,
llUli Htrop li ca mpa gno, 'estlroJ> .. J'aim erais bi en
mi eux Il' JJrt!J(tl'll l"l 111 :\ puniti on. Et Ill on oncl e
Cadd , qu 'es l-ce (IU'il tloil p nse l' d son Il 've u '1.. .
Mai s quoi! 0 11 11 peul pas pl ani er lil 81'S ami s
dans 1'(,lIlb arras ; j e 'rO IS bi Il qu'Andras n'es l
pas plu s ('o nt 'Ill qu moi , qu oiqu'il n'ose pas le
lIil·e. El ' 11 ('0 1" , il Ile sail pas fiu LoïLalt J" 'o it
�20
LE
MATl[;HI~'
DU cc BAYARD»
d s calo Ues (luand 10 foul'bi ssil"o tie se' cassel'o]
lni s 'C il dt"s ircl'. »
S
e, les coudes S III' la
Assis C il facc l' un de J'~utr
lnhl c a\' I(~ lIlle parfailp \galité, M l'ycm eL 1
1"'\"' l'cn<1 fai sa ie1lt Icul's CO lllpLcs,
« 'l'li n'as pa s YPIH.lU assp1. ('her les ho1Lt's d
foie "'l'il S, Ell,s éla i!'ul d 'fabl'iqu fl'ilu çaise, Pl lu
sa is hi!'11 (IUC t'es l un arlicle S lip 'rieur,
- .Ir Il'ai ]lil S pli l'ur fnil'!' ro mpf' ndl" ('('la,
mai s j e /II sui s ill'I'illlg('(' pOlir Icul' livrl'l' des doul.aincs d" OIl1.P holll's,
- Ah! ln"''' hic'II , ELIn poudl''' '1 ('lll'') moult,s h
ball!' s '? Irs as-lu fail l'il)' '1' ce CJUI' jl' voulais '?
El 1111\111 ' da\'il lIla!)C' : dix pin str S lurqups de
il s Il 'y
plu s (1l1(, S III' voll'c fa cture, POlir Ils aI'Jl1e~,
l'egal'dellt /, iIS.
-
Bi!'lI , ma lil/c'. \ ' nili,
l'OUI'
loi.
- Ilt 'lI, pill s ll'f's'? rOll s \ OIiS JlHH!1I '1. '/ C'C'sl
jusl!' pOlir J" 1I1i1l1\'ai s dll1('1' quI' j 'ai dl'I fain': dl's
oignons il l'huilc , pouah! je I"s se ns eIH'OI'('! Jl
1111' fUlil la /lloili \ du hl"IIMi('c qlln je VOli S ai faiL
fail'(' S UI' les dOIl1.ain cs in co /llplH('s, l'l ('irlCJ l'in sl l'C's
surir l'l's ll', 1)
LI' ré\ {' l'('llel lal1H'/lu c;a du doi g t d'ull ail' pnlcf' IlI'1:
�APTITUDES CO)LMEHClALES DE MEHYEM
200
« Mer yem, m a fill e, lu m e prends
pour u n so t. J e m e doule bie n flu e
t es do uza ines élaient de dix, e l
l'
r~/
,1('
1/
qu o Ri jo \'011"1 tiel\'i, v()us mo
nu", i ! nJ"I. tlOIir. ('on
lia l~o
t'Il moi.
VIHl b VO}<-'1.
l 'Ilet
qu o lu as fll il quinze o u \' in g l pi as Lr s d plu s q ue
lu
Il l' J11
[e di s: n'e n demande pas dilYil nl n'y .
i l! .
Il
�210
LE
Ell e se mit
MATI/CIU;',
IJU (( BAYARD »
a rire :
« Vous exagérez ... l\Jl ons, inq piastres pour
le loul ? .. YOU S ayez que si j vous plantais 1;'1 ,
adi u le comlller e ! Et je connais d'nulr s maisons
qui Ille paieraienl auss i bi Il quo vous . »
Il soupira , ct a\'ec eIrort:
« Tif'll s, \'oilü le' ri 'HI piaslr 's. Mai s Il e Ille
dOlllnlld" pills ril'J1. »
I ~ JlI'
l'lIfouit l'aq; III dan s Ull p(lI"he profollde
CO I1lIII C Ull pllils,
l repril:
« C' 'sl ('(' (lui vous lrol1lpe . .J 'a i qllPlrptc ('I!os
ft \'ous \ plldrp.
- QlJoi '? .Je n'ai pas d'ilrgl' Ilt: Il so is pas t!'op
xige;lIllp.
- Non . .J(' 11(' dellialldc 'tUf' d'ux 'c nls pi:l slrcs,
(lClY{'ps d'avan ' '. »
II n"kins sauta s u!' sa rltnisl'.
do~,('l!p
« !'P S Ilfllllpil'rs! J( ,S /HJ/l1pi(' l's ! \'ilo
! .. . /)pux ('l' lll s pia slJï's !
UIl(!
- Pa)'(;('s d'n\'all('(', rt'·p('·ta-l-p Jl o lralHIlIiJleJllPlll.
- ," nis qU'('sl-cl' ([U O ("cs t '? bOllt{, di\'ill ! qu 'l'slr' quI' (,'pst'!
Lps (,Ilfnllls qui \'(ju s olll {,t' hapl"
JOllr.
1. ('5 ... ('Il-l'II ...
fnllLs '? .. »
l'nul!'('
�APTITUDES
COM~lER
IALE
S
DE
MERï~1
211
Il en b égayalt d'émotion , le di gne homme.
« Les enfants ! tu es sûre?
-
J e leur ai parl ô.
II ILWkill'\ Lirn.la
- Oit ccLa '/
SOIlIIHO
convoliuO cL l'ÔLalu. sur la tn};1".
cela '/ »
i\JeryPlll ll' Ilflilla main.
« COlllhi Il di s-lu? eiJlILuulllc pi asL res '?
_
OÙ
Deux l'culs.
Lllllloili" d'ava nce '1 ...
L LOllL d'avance .
i\J ili s lu ve ux donc 111 0 ruin('r '?
f on ; loul l'ola m'es L illlLifl'ér ' IlL. .J e ne li ns
pas plu s
il \' OUS
ruiner Ilu'il
\' OLIS
li vrer ces pelils .
�21 2
LES ~ [ AT
Jl
t;H
l l'iS
n u « Il AYAn n »
J 'ai une m archandi se il ve udre ; j e
C'es l il prendre ou il lai sser.
- Ce nt cinquante, Merye m?
YOUS
l' oUre.
- .Je vnis all er me co ucher ; j e suis faliguée . »
Ell e sc ]enlil en bl\ill allt. Le mi s "rabl , la relint:
« .J' acC' 'ple, di t- il. Oü so nL-ils '1
[) o lln '1. d'a bo rd. »
I l fallul s' xéc ulr r. lfa\\" kill ' alla cil r(' her lIne
sa l'o(' lt e' !I r cui r, l' Il lira, lo uL Cil "r ignanl cLsO llpiran l, la SO lllll \(' CO Il \'(' llll (' rl ['(; Lala slir I i i Lil hl p,
J\I,' rY" lll
\'érif ia r huqll pi /'I'r, (' Il refusa
tlPll', qui l' lai Pll l rtl USSeS, pui s:
« I ls so nL, dil-pll r, dall s III (', I\' L'I' ll l' dl! l:'t-bas,
:L \'(,(' Ill o n onde SLef an r L ses a mi s , »
l' rO lllpl il,
�XXIII
Suite des aptitudes comm erciales de Meryem ,
Andl'lu; Ill o llla il la tr;u'do (lo ll joul's! (' II lI' ' d 'ux fou l'l1li 1i t'. l'CS ; I ·s fOlll'llli s lui
montai ' Ill aux j alllb 's, tl'OU\'ll llt sa peilu 1Jlull f' ll o
/lloin s (' oria '0 (IU O ('c il des Ilahilu {'s du li ' li , Il
t se de mantrOll vait la chose aSSC7- dl'sl1gr{'I1IJI
dait d{'j i'L qu and il S l'élit rclC\e' dl' la ranlioll qll'il
v 'nait d(' pl' IIdl'o, qu and ln damc hlan che, qu 'il
l'C ('O nllut II\' CC stup eur , vint i't lui , suivi ' (/ ' UII I· tro
!, p ]p lld ' maill ,
qui 1(· lit lrcssalll ' l',
« Me['Y/' m ct !T;m kins ! » s't'· rri n- l-il.
1/ a"Hit dt"j t"l ln main SIlI' SO Il fu sil. J'l ais 1('I'j' P I1l
s'ap(lI'!H'II II. un doi gt SIlI' lins II'v l'es , I11U1'1llll1'1l 1(1
Illot cil' [l1lssr pl Iljoula :
t'é Lolll1 de ri (' n, !'l surLou t 110 p al'Hi s
le N
�2H
LE S MATllUHlN S 1)
(
DAYAnO
»
rrconnnÎLre personne, Ai e con fian ce Cil vos pères:
on yci ll e sur vous, »
Harra ill arui par ces paroles mystérieuse ', Andras
laissa passe l' sans prolesler mi slcr lIawkins qui
n'ut pus l'air de le voir,
L . d ux vi sil urs pônélrèrenl dans la rav me,
el :dU'!' nl droit il J'anJraduosité qui sr rvail d'apparlrll1 nl il • Leran, ]1 {>Lait lit , onlouré drs vieillard s dll vil lll b' ' lous III OlISLu hus , lous f"rou ches
('Olll1l1C Itri , Tou s {'I,;1I011IClIl prire nt l'a il' ravi U
"oyant la dnlll c hlandl o, lou s firollt la 111(\111(' g riman' PU voyanl son l' ilaill ('Olllpa;.)IlOll. Il s avaienl
l',,ir d' ullo bolle d'ill i'i ul'g{'s d ploll1b , LOli s ('Ou i '·s
dall i'i Ir mt'flIr Illolllr',
« .k Sili s, diL ~JprY(
' 1l en 1l1:l11ii'l'r (1'(')o,CIIS(', 'lue
('('lle plaro ('sL interdit(· illiX {otrang('rs, l'lai s ("('si
1111 allli que je' VOUH llllli'np, un r!p s sn uli(,Il H de
l'indr"jlrndalH'C', 1(' SH I'anL !Iodeul' lI il\d,ins, (' lui
(pli I1IlU H fOllf'lliL Hi gr lu"r('u sP II1PIlL dl' vil' I'(' H el do
1ll'"li lioll s,
- .It' "ou s Hpporle cl s parol('H d'('s périlIH'p, diL
1(' 1'/'\'(" 1'1' 11([ ('II H' illrliuillli. N snvpz-\'ollS pas quc
jl' Ipilll' cI(· loin SUI' \'(1I1S, depui s quI' ('l'III' qui ci'il
all ge bardiPII "l'llL "irll I,t" sirlp!, dall s mon
1I\I11lbie 1l1IIi s OIl'/ 1)
'011'('
�SUITE DE S APTITUD E
COMMEIICIALES DE MERYEM
2 15
Et il so mit il leur fourni r maints rense ignemenls plus ou moins exac ts, sur le ' événem enls
ùe la guorre el de lu poliliq ue, chose Jonl ils
élaienl forl sev rés, \' U que ce ux qui vivenl l' Ili ,'loire Ile la co nnai ssent pas, ,t que los joul'ni1ux
n'arriv aiont pas so uvent h la g rolle, L"'loq uf'llcO
de Hawl,i n s J' es plendi sstl it d beaux se nlilllenLs;
on la cO llllaiL du J'esL : on aurail dil un candidaL
il la d(opuLalion chorch anl :'l ... Il l'suador ses
rJcC'lcurs,
,\ ces di 'sc rLaLion s élllllCH, il joig'na il un e t('11
ex ploHio n dt' hain cO IILre les 'l'UIT S el d.'cH poil' r n
la bi('II\'r illanL \ illLerr ellli on dc 1' ,\ I1 gl Lcrrr, qu c
le LaIJil L: lllr(- des ciga roLLes l'Il Lrclllhiail dlln s so n
papi er Illill('P, L que les ' l'ill gl s <lllglais('s qui
lïtll:l('ltaipllllps ([('('l'O('H d 's rusl:lIu-II!'!') ('Il tressaillir ilL d'ol'gu('il, ('e (lui lil ('l'oire il LIli 1Il\'llHIOIl
de pIlCl'S (~ s pn g nol eH,
« El "011 Ill'a diL, ci vllilla/lLs paLrioL es, ('() Ildut -il il\' !,!, l'illdi g natio ll d( J) L' lIloslhi-!1e, qU 'lino
nrilllL lUl'qu', rrc lterr ld'c [lill' ['nllLol'ilé :lnglaii'H',
un o lilll' d'nHSIISHiJI s, ulle dlllllll (-r, aViliL Lroll\"; lin
J'cru g' dilll H vulre (,llIl1p!
Co 111 III ' Ill? i('i '? H'énii' J'I'IIL plu 'i ' UI'H,
- Ici, vous apporLlIlll la 1I11t1("(li dioll , c'l JlI'uL.
�2 lG
LE:;
DU « IJAYAnn»
~lATIV1N
"lre la mort. Vous ayez. 'l; ll'omp' s indi or ncm nl ,
amis: il s' 'l lrouv' un fil s cl la Cri'le, f[ui u
pousse· l'auduc jusqu'à la faire passP I' pOUl' sa
sœ ur, Et drfl h61'OS rO lllme YOUS sc so nl laiss!'
joupl' par un nfanl! ,'l es amis, mcs c11('rs amis,
Ilu'an'Z-YOllS fnil '?
- On aurail dù la fu sill cl' loul dl' sliite, dit'
Stefan d( '\'e nll SO IlJlll'l', .l 'y 'I\'ilis pens!", mai s II'
pdil m'ava il vrai III l' Il t s(\ duil. Cl'lll' n(\g-ligcnrp
p ' Ill SP l'{'[lal'I' I', li y il il li ssi 1111 ault'o g'il l't;O n",
L(· C'il'i n'es t. [l as 1(, 111"I11 P, SP It ùtn dl' dil'I'
Il a\\ kil1s, qui nI' SI' sOIlC'iail p liS d'avoit';'t n"pol1dn'
t1 (·s 11l(" SIlVl' ll lIlI'I'S dl' Fil -de- F(' I', LI' pl'oll 'l'Il'uI' dl'
I,eïlalt est Ull CI'{'lois Sil Il \,,'. pnl' les Fl'nnl;ais; jl ~
1(' ('l'ois loya l, (!llOiqu p (' II SII 1'(' [, Il', [1/11' la mlludill',
L'a llll'(' ('sl un pf'lill111ltl'lot dl' Franl'p, f01'1 adroil,
1'1 qlli IlIJl II' J'il \ ous
IHI'i1' Il 11(' , \011'0 H11Ii('
posel' , »
lIlill', El1lin , qual11 1'1 la
qu (' ll(ul' l'ltOS(' il \'ous pl'II-
t"II'('
il
[ll'il lI1I1' pO SI' dl' py l11l>lIi ..,sl' :
« 0 C:n"loi s, IIII'S fn"I'I's, Il's An f.: lai s olll IIlI S il
.\1 1'1',)
1'111
pri\ III 1,\11' dl' ('l'Ill' (, l1fanl; ils so nl
(l1' t"h ;\
donn l' I',
pllr J'inll'l'1ll{'diail'l' dl' Hawkins, ,illgl-,'illil fll si ls,
"01111'1' SO Il illlllill' ('1 dUllf.\I' t'l'lI SI' IlI·I'SO IlIlI' ...
CI' Il '/'st p ns ilS l'i'.! dil si mpl'11l l' nl II' ('hd
�SCTTE DES APTITCDE
comlEI1CTALf ' DE ~lEnYM
217
ôLanL la cigarette de sa bouéhe, il y Il la nourri-
1':1 \ illVt l'in
"01l't, achl'\".·L~1
tu!'f' dt' ('Ptt o rltipllllo
tr~
1'0""
hn ..
10111.
TlIl'qlll' pl'lldanllps
([1'
jOllr!;
pa ss"·s illl (·l1ll1p.
- .J t'donnl'J'li un('('oJl sldlnlinn
ill!'\
mnladps, jloul'
IiI 1101l1'I'i III 1'(' , propo sa ohlig('nlllJl1 ·nl lI n\\'l{ins. »
1.1.
\L\I II UHt!"f"
uu
11.\ '(A 1\11
•
l()
�2i8
LES MATHURIN
DU «BA YAHD »
Un yieillard semblabl e au sage NesLor, prit la
paroi . .'on di co urs fut lon g- . Il énum éra les
avantages, pOUl' ]e campement , l possé der une
olnge lUJ'qu ,la fa cilité de l'epJ'rsaill set d' é han ge
qu o cela J' ur dOlllluit, 'l lel'mina en oITronl de
livl' l' hla pla e de Leïlah Je pelil Fran ça is, pour
/0 mêmo pri x.
« Non, dil M l'j'C il 1 , /e pclit Fr;II1f:ais doil rcsle\'
id. 11 \ ' OUS sc ra uli/ e, lilndi s r[u'ilull'rIllCnl, pal'
SO I1 inl Ili gc' nec, il sP l'nil dall gr l'ell:\ . VOlI S nou s
t!OIlIl('l' ('Z ln pclit n TUl'qur <'l VOUH l'C('('\T('Z JI
{,(' !Jangp \'i ll gl-!' iIHj rllHils an,rlniH ri pl'c'Illirr rhoix
1'0\11' al'll1('1' vos je' lIlI 'H g('II H, I1l1 e ('o ll sllllnlioll
pour !t-s IlInl ll drs, el ... \' (' lI ez ici, Illon Ollrlf'. »
L(' \'i('u\. S'O PPI'()('ltil.
« El vingt piastr 's p01l1' \ DUS », H('!J('\'Il-[-c·1I1
lOllt hil S.
li a" / ills fit la " l'1ll1l1l'e, IlI nii. Sldilll so uril
IIgrt'l1 hlf'IlH' nl :
« Fili n rI( ' Illon rl'ioI", on Il(' pelll l'f'':-;ililrl' li la
g rll('('. 11 (: 11 sr t'll ainsi, jfl Ill(' !'llilrg(' dt' d(,(' id('1'
II: c:o nsc i 1.
- Les rondilionli, illors'? ...
- Lls pi asll'!'s LOIII df' :-> uilp , l'l la consliitation.
Cc' soi r, n{ll'l'.s 1 l'OU .!J (.I' dll so lpil , I('s dpu, 11 11 1'-
�SU ITE DES APTITUDES ComlEHCIALES DE MEil YEM
219
ço ns seront ensemble de garde du côlé du nord:
apportez 1 s armes pal' les chomin s du sud cl on
vous romellra l'enfanl.
- N lui faites pas de mal, au moins, recommanJn Hawkins; Sa hoz di ss imuler ,
- Oui, oui, L piastres? .. , »)
Haw kin s j lu un coup d'œIl d r proelto iL
l\1eryr Ill , fi ui uvai l pri s su r 11 l'id ', do ce vers menl do fonùs, ot tira su boul' ,L vi ux tonuait d('jiL la maiIl , Mery m s' inl "posa:
« ,l , doi s v \l'ifiol' 1 co mpt moi-mêm ») , ditIl .
1 ~ lI o l' ( ul l 'S viII ,t piastr 5, les co mpla, 1 5
vI"rifia ... (llii s n lonJil dix il l fa Il , cl founanl
proslr l1lrnll r' aull' s dans sn po ,11 ' :
« C'es t mit co mmission , mon onel , dil- II ,
,J'ai P li aulanl ri peill quo vous n e Lle afraire, »
Ha",1 in s so mil il riro, n hnnl ' :
« Bi eu jOllll, ùil-il. M l'y Ill , mon enfanl , lu as
cl bi(,11 r lIlarqulllJl disposilions pOlll' 10 comIII "(" , ,1 f('licil l' "poux (lui lo 'ollCluira, sago l
prut! ' Illü, dlllH; sn mai lW l1, »
M l'y 111 so uril SH Il S rt\pondr, I I Cr'lois,
d'Ilhol'f! dc" pilÔ, finit pal' l'in aussi,
\( L 'S f('UIIIl CS Ho nl louj ours plu ' fin s qu
l
�22 0
LES NAT Jl t,; HIN
DU (( BA YAH))
»
nous, compère, fit-il n ab andonn ant ses raço ns
h éroïqu e. \Tencz y oir n o ' malad s, h pl' ;scnL.
- .l e ln di sp nse d , la vi site, dit la dame
bl anch . il f(l ul (lu e j J'cd scend e ü l'o ffi (' in e (lui
Il b so in d
l!l it présence . ,Jo p II.S
(Ill' Ini ' t e l'
Hawkin s /' trouvera bi n so n Itelllin lout s 'Id ? .. . ))
Et Il d "grin go la 1 s ro 'he sa ns allendr do
réponse.
�XXJV
Meryem continue à faire du commerce .
COlllm on fra ppait h sa porl , dall1 Ya Hl11ina,
(lui faisa it sn siC's l , l' ~ v a iL qU ' HU mOIlH'nl où 110
all ait (' pollser JI nG I, un ro np dc venl r ' lllp0l'lait ,
I{'gh l' COllin\(' un plnlllO, s ur Jo dtJlI\ C' de. In valid es dOI\L Cad l Troufin nrrl lui avail pori ' la
veillr ...
Eli t' s' (','pill a bru squemont,
\111 I1l 0 U \'(' 1lI nl
pOUl' s'l' Illp î' ·!t el' d choir , l H'n pr l'f; lll ([ll 'cll
('lilit IOlllllnilllPllL da ns Ha polilr lIl niHO I\ hl il nche.
oli fl' a p pa (Ir nouyea u. 1 ~ lI t s d l'('ssn SUl' Ho n
lit dt' "'ï )(Js, gaw llill il LIll lIl élntli lI'-: « On )' va! »
1'1 , sr IlIlIHIl(;a lll ('0 111 II\!' Ull r ('o n 'd U: Ù l'anel' ',
S' l' II flll Plltr'o u\' I' ÎI' l,· jud as.
nt
l U.
�222
LES JlIATIJl;HlNS DU
« IJAYARD »
.,. l1ien de bien effrayant: une tignasse rousse,
un nez qui remuait, des yeux hangeanl ', un ail'
it la fois dé ent el peu honnêle,
« Que demandez-volis, madame ,?" ,
Les mul loLs [mJJçais", do la part ues
nrallts. )}
Cc l11oll11fl 5 iqll fil ouvrir la porl toul grand'
el dam' Yasminll s' tl'ouYa Oll fae ur JI ' l'yoll!.
( Ll s pPlils ! .. , VOliS SilY!'Z olt sont] s pelil ''1 .. ,
.Ip
11('
P
ux pnl'I('I' qu'aux
III al
'Iols ; oü S[)llt
I('s lIlalt' lol s? .. ,
UI , lnut i't
-
jl (,ll
('t'I(,'"
III:ldnlllC", I1lndlllllr
illlpol'lC' : ail,,}', I('s dll' I' ,11er. »
Cpllll iludac'p sL upMia Yn slllil1i1 .. ,
('l1P1'
'?, ..
! .. , il ('f'lln il
houL clu pi('tl
llll
' li 1'1'
du
j0111'
! ... Ell '
' llfant qui dO/'lllaiL h ~a
Ellp,
I11HI'-
SP(,OIlIt
du
pol'lc , d,
Illi dOllllillll qllC'[cPI('s pill'il S, l' Il\'oya au ('ill'il\'HlISl'I',li[ oÎl "'Ini 'Ill[es ll'oi s IIIi1h'[ols,
I.ps
('11
fil Il ls ! ...
dP h !lo\l\'l,IIN! dl!/! ('Ilfilllls
!... ils
fil 1'('111 "i\(' IiI, Il's IIwlIl(' (l1'('[1' Illnlhlll'ill S, l'!lc'ore'
.\ 1"''Y{,111
]('s nltl'l1duil, ('J'l}(j Il il ilL sa li s SI' f"il'j' ['l'il'I' cil'''
IOllllll,ll'l'i s do [{,lIl' (·dll·!' /Ill ('([111(1 g l'I'e .
l'l'lits gÙ!t'illIX (\l'I'OH{'S dl' lilll()lludc, If' loul meil11'111' qlll' rit!'!. :-,nll
lIi"lIl' l'utml\.
Jloj,l "l'ri, ft li' jll'emi 'l', su ivi IIi '11li',l 11·1'0 .llItl'l'S:
�CONTU'iUE A F,UII E DU COMMEHCE
~lEnYM
223
« l\l.nmzell e .Meryem !", Et vo us sayez où son l
nos cnfan ls '? .. , Bonlé divine! voiUt une hance ! .. ,
- Oui, je le sais, dit la servanle d'un air
~ plo"
° .r e ri que même, non seul elll ent ma place,
pn'\'rna nt ,
pll\l \' I'(, lillp (llIll jp Hui s! L cs P " ll V\,('S I](' tit s! j ]p s
ili lout dl' Hllit (· jl\'i H ('11 pili {" ""li s il fnul "inc,
llIai H IlI iI Hr'·(, lll'iV·
III Il VIC, Cil
\'OUH
Il'psl-I°f' pmi 'l". El l-l i on sa il qll P ("ps! Ill ni
Il'illli , ai ll .'i Ips Illi l' Il s, il Il l('
111\11'" .
Est-c'I'
fnlldra ruir;'1 mOI!
qu I' jp 11I'u'.. rsp{'l'cr
<! OIlIl ('J'PZ qLH' l rJlI 'H
qui
l'CHHOUI'(opH, Hi
qUl'
\' CHIH Ille
P"\I cIll C P 'li,
�22!t
LE ' 1I1ATU Ill l\'
DU « UAYAI\D »
pour fuir jusqu'au pays de ma nourri ce, une
vieille Crétoi se qui ne me y ndra pas ?
- Mademoiselle Merye m, fit Lehol11al'd allendri, si le olnmundunl Je permettait, nous vous
cmmèn l'ion à bord; vos br dins n'irai ent pn s
vous ch l' her lit.
- El qu diraienl J s mi ens? filM ryem Il sc
l'edr s ',ml. 011, je n m neli rai pas l'H sil cl
1' (>tl(lll
r. ~lai
s j'a c plrrai ( c qu'il ni d01l11 'ra
pOlir échapp '1' il. la colbr dc ecux qu j ' lrahi s.
Quand co Il serail qu o di x pi as lrrs, cn nlll'ndanl
qu' j e ll'()uvr dll Inlvltil'? Esl-cr lrop , (litos '1 ... »
Toul ('l'In ('Lail dil d',", ai,' si II\H"bl o, si [Plldre,
si tri slo, qu o Cad!'l lui -lIl t' IIl c /1 • s'él jlerçllllju ' plu s
lard f{ll'il s'a"issaitloul simpl ment d' un IllHI'('h(,.
« POlir stlr , nOll , (' Il' st ]lus trup, dil 1I 0i; 1 cn
sc IIiOU ·llanl. El Olt sflllt- ils , IIUS elll"ris '1 .'(lIll-ils
[ou s les troi s, au /I1oill s '(
- Olli , ils so nt enst' mble. lts so nt illl C(l llIpOIIIPllt Il 'S in s ur ~{:s,
dall s la gro llo EI - I\t'oml' .
Faitf'iH'(JII S l'('(,oIlIHlllr' il Vil Il l, ('nI' il s iH' bar{lrnl
soig ll r usr lll nl. (; 'ps l liL fllIP so nt les ll1i PII S; ("t'sl
1(\ ']ll r ('01111111111<1(' "11111 0111'1(' .''''full 1111111 SI'l'o llll
pi'l'p ... .Ir Il 'y l'pl o lll'l1('rai piIl S, !t(' lns! ... »
EII{, IIIissu l' hnp!H'I' Ult sil ll giot trl's hi pt\ rt' Il ss i,
fr
�MEHYlm CO~TlNUE
A FAIRE DU CO~lMEH
225
et le JJon Lehomul'd, tout démonté d'attendris '0 ment, essaya de la réconfortel' ;
« Yoyomi, ' st-ce qu' il n'y aurait pns moyen
d'arr::m '" l' leli '!ta 'es '? i mes huit onfnnts étai ent
L't, j e vous marierais ave' l'aîné ... Il n' e t pas
'I1Corc J'âg , llloi s d'ici il co que III gu 1'1'0 so it
fi ni e '?
- Non, nOIl ... Un se ours s ulom nt pOUl'
dO Jl ller Ü lour co lèro le l mps do s'apni s r", Oh!
moi! ... moi! ... t neIr ln. 1l1 11in! ... Illoi qui cl s('ond s cl s an 'i 'ILS roi s du puys !.. .
- 11 Il'y IL pas cl hO I l ,mtlll moi s 110, dit Ho'; l
lin Il li confus ... Voici di x pia stros, 0 n'es t g uère,
Illai s I1lC'S ('[unal'nd s s oti s l'onl ... c' sl un p u
l ' urs C'nfants aussi, d'a ill urs .. ,
- Olt! III CS Iml\' il fl'l'rcs de Frun' !,., g'ilzo uillnit ~ 1 t'ly(,1I
merci! .. , III (,,"i !... Les potits dai nl
l'II bOllllll Sll llt!" (' malin (u'o re, .J'Hi pnrl é il Andrlls.
- ,\ J\ lIdra s! bon saw" cl , hon sang! Et (lU t'
fai sH i loi l ,?, ..
- 11 mOlllait la "'ard u d m' a lai ssé [lil ssr r: j e
lui ni dil ([111' j'allnis pd's dl' VOliS, .. Lrs pauv!' s
nflmls ont ilS" ''1. d, grill cl' nu so lei l pt dc s
Ilourrir d'oi g noll s; on "oil hi n ([\l'ils n '(' 1l onllHIK
l'itahillid '.
�226
LES MATllUlUNS DU
«
DAYAnn »
- Non, dit Lehomard, le maître-coq du Bavard
fait même un a sez bon rata ... Merci enco re,
maùem iselle, et pl' nez cela de ma part. »
Chaque mat lot anl it yi dé ses po h s, lundi '
(lU
ùam Yasm ina ntil ssa i t dans un panier de
j on tout s 'ortes de co nfltul' s, de fruils l de
gal aux pour la Cu iLi\' , puis leur donnait loutes
les indi aLio ns Il j sl·mir S pOUl' nlloillliro la grotto
par 1 S S IIli rs du nord.
J'ui s !Je s' nfuil , un so urire ntlondri aux
li·\'I'(·s, un' Inl'lll o "mu ' dan s 1 s y ux . .Mai s, dos
Ilu\'II' culloul'lil' 1 l'oin d la ru , 11, saula cl
joir n frnpp nnl Sill' sa poch, t l"p ' la n riant
IIIL\.
larllles:
« Ol! ! 1 s jobnnls! l s j obards! ... En
'01'{'
un e
alfain {'OIJ11O c ' tI C- ill cl j'{'pouso 1 barhi '1' .Io,' cf,
qlli a fail faillit, lrois fois ,t doil avoir mi s 'lu ,[1[11(' (·!toRe d ('t'llt"! ... »
�xxv
Là-haut .. , là-bas .. ,
Ln lIuit tomhait. L e~ in Hlll'g'(;S 1'1' nll i(' l1t Icl1l'
l'Ppa s du so ir: des oli\'cs, du rl'Ollwgl', du pain ,
J'l' pas fl'llhlll q1li Il dl'\'liil pns lIuil'e il ln pai\ de
1('111' sO llllll r il. J\ ndl'il s rl Fil-d ('- Frr {'lai nl d{·sit,nt'·:-;
pOlir la gill'dp ti r nuil , (/f'ITièn' III Tl'O lt , au-dC'ssutl
df' s l'I \' in s psrnl'p{'s f]1l 'O Il ilPpplailles (' !reJllins du
no!'d , Pl O\r II J'so nne 11 0 pnssa il jnillilis !JII(' les
('lIh' I'I' H slluI'ngps, Ils S' l'r'-,joui Hsil ielll dl' voillp!,
(·I1 S(· Jnbl(· , pl i\llrll'll S 'l\','lit olllc'Ilu III J! l' !,llli ss ion dl
lil'!'\' 1111(' OU r!PIl'X ('!r",'I'I'S, s'i l l'II H uail nu \llalil1 ,
POli!' 1'f'1I01I\'l'/('I' ln pl'ovi s ioll ti PI l'nilisOll,
1.f' sf'I'\'i(,(' (,Init filil p'll' ('s fl'l1llll('S, 'l ,\nrll'lls,
assis a\(" Il'S g ucl'l'i l' l's, ilvllit P U plus d' Iln e roi s
�228
LE
~I.\T
Rl;'i
DU «( BA YARD»
cl S mouy menls de colèl'e en Yoynnt Leïlalt servir
humbl cm nt de Yjeux in urgé, qui la lraitaient en
se l'\'anlc, L'un d'e ux , u nj eun e h omme, illlp nLi enlé
de ne pn s 'll'c ompr is d'l'Hl', Jui all onrrca un violent so urn l. La pelite j ela un eri , cl d S la rllI es
rlf' dou] III' el d'indi gnalioll jaillirent de srs y ux,
landi s fju' i\n ([ras sllllln il SUI' srs pif'd s ,
« ,1 (' lI' c/('f nd s de louch('1' JTI(1 sœu r!
- Ta sn' ur '? dil ['au ll'r illso l(,I11Il1(,l1l. Et depui s
f]lInnd un CrHoi s (' hJ'("lil'lI rst-i[ 1(' frh'r d' unl'
païf'lIl1 f' '1 Ellp dC\'l'uiL JlOU S l,,'oir ilSSPZ df' 1'('('011,wisSiIlH'1' !J,,'on Ill' ['"il l'il S jf'I('c dan s Jf' ravin il \'r(',
Ips ('ill'('il SS('S d('s ri Il'' ''l'{'S ,
HI'II(, rrrollnili HSfl IH'f' qU 'l' li e \'(!lI S doil!" ,
111011 allli Pl Illoi !lOU S f/li so ll s nssf''l. pour votls
pa)'(' r 1(· pa in qu 'p il e' 111(111"P , ,I r Ill' \'t'ID, pa s qu'on
la IrHlr'h e du bout du <loi g l, t'lIlrnc!f''l.-\'OUS '? .. ,
'l'II Ilf' "(,ux pn s '1 .. , \ ïf'lIs dOliC Ull peu 1111'
IlIonlrl'l' ('P quo III \ ' PUX pl ('1' '1110 III IlU" lIX pn s,
l:)l'ilillf' !If' sP I'J1f'nl! »
1. '111111'1' ("Init cl ,IHlUlllll Illilipu IIp la g roUp , SOli
('oulPilll Ù ln mnin; \lIdra s lil'Il If' si('J1 lill ll li Id'si11'1', pl S'iI\'Il IH'il sllr SO li ild"('l'snil'(', I('s ,\,PI1\, tllIlI s
Sf'S ,\'('11:>', 11' 1l1f'llIonl, [ll't,t h IlfIliclil', SH II S St' sfIlH' il'1'
si ln IlIlI r: Il'I·tail pa s ('gnlf',
.
�22 9
LA-IIAUT", LA-UA S",
Un il nce subit s'était fait, où on n'entendait
que L 'ilah qui sUlI b'lolail il fendre l'ùme, Le mousse
ne disail rien, mai ' il "lail S ' l'ieux: comment eln
loul'O rail-il?
L t~\Irl'
('luit Il,,holll un
JlIilil'u
dl' ln
rultf\, UII
('oUlt'UII
il hl main.
Cn rut lIur srrolldp d'lIlI goi lisr tf'rriblp, el ltu ss i
d
('UI ' if'lI SP
l""IIIl SS ",
S lIl'
HlLelit/'
pOtl\'
Illi - lld'III1'
I/' s
CIIII\'i\'t' s ,
('OIlIIIiP
lIli j('lln('
udl'i1 S
Li g- n' ,
!;'apprr"lail Ù ),ollllil' Sil\' SOIl H!ln' \'I';lIil't" flllilnü 1
dld S(' jf'lll Clltl'!' ' ux dl'll':
« ' \ SS f'z! flit-il. A Il fi l'it S, III
{'S Ull bl'Il \,(, ;
~ ()
j e n't'n
�2:10
LE
i\lATll (j ilL\" ,
n
« UA rA Il 1>
Il
doulais pas mai s j'en sui s sCt!', TI meltez "O S oul 'aux. llans \'0 , ceintures, mes enranLs, nmilri, lu
as en Lorl de frapp l' la pelile nll' ; 11 sl nolre
Itôle; Andras, j e le pl'om r ls qu e la silualion do La
SŒ Ut' ,'n changrr
L qll e personne ici Il e la loucitera plu s , »
Pourquoi qu elrJlI c 'hos(' C()111111(] un SO LI 1'1 t'
('ll ul'lll-il SIII' ]ps \'isagl's l'al'Ol1!'h es des all('ieliS tlu
,' illng(' '? .. , AJldr:,s Il '1' 11 ril l'i"II , l Fil-de- Ft'I' ,
lO1l1 ;\ ]'{' lIlOlioll de la s!'i' III' , Il 't' 1l COllclllL pas
da \ '; 1111 agI',
LI' s !lt'u'- jl'lIlll'S g't' II S 1'I'IIIir ' It! It'Ilrs ('O Ul l'il llX
('Il pl a!'(', parlil gi' I'(' III , l'Il rni slI lIL 10 sig ll e dn ln
('l'oi :\, 1111 1lI01'I'I'ill l li!' l' aill fJUI' L,,'jlah 1t'llrappol'lll ,
l'l Il' l't' pas S'I1C 111"': ' S;III S 1I0ll \,,,] i II citll'lIl.
'J'olll dl' sllil,' "pl'i's, •' ldall 1'I'II1plit 1,,1' j.)o lll'dl·S
d, 's ,('illl'llrS, pl I('s el1\ oya l~ ù li\"'(,1I
l'rel1dl'('
Il'111'
1011 l'
tll' ~; l\'(
(',
Lit-haut. .. Ut-has",
(JU I' ~('
passa-l-il l'Il ('!'lll' lIuil lIoil'P , 1i't... llll ul '?
()1I 1' SI' jlilssa- I-il, lit-ba s '?
U, -ha s r'," lait Jn gro ll l', oit Lt'jlall dOl'll1ail SUl' III
foi dl'>; Sf'I' IIH'lI ts, HII IlIili['1I d,,,.; l'ill'ilills el d, '~
j C lllI PS lill!'s, 1'I)\lr"~
Slll' la pi P IT I' dul'I' , l'l 11 0
�LA-IIAt;T", LA-liA S" ,
23 1
s'on soucianl guèr .. , A l' nlrée, 'élait lefan
qui [n'ait pri la y iJl e, C'esl dans l'oh sc ul'il' qu'il
v il I.n onler ] nlem nt, lcnlem nt, deux ombres:
~l e l'y e m
ct so n mailr , qui n'ayai enl \' \JIu l artn g r UY" perso nne ]e see l' l Il la vilenie (lU'ils
allaienl oll1 l11 ellre, Il s porlni nl un lourd rardeau:
U ' OIJ l'on met chez nous
un gmnd sac COIIlI11
les (lolllln es cl lel'I'e, cl il s su ni nt d'allan pOUl' le
monlcr: ("('lai nll s ru si ls CJui ('lnieril lI'I - d dan s.
Tout h l'ltour ,(' s'ra il nulr chas,
,'a ns bruit, Slrran d'vrilla le s Hn r. i ns, qni Il{'
dOl'lllaienl qu d'un (J'i l. On Il llul1l a Ull lanlcrn',
au ss i sOllJ'd e (Ill e poss ihl , h la lu ur (le laCTu elle
ils ('o mpU'I'(,l1l I('s fu sil s, ol s d('clal'èr 'Ill sn li ,,rnils, Hr.s tnil Ù llccomplir la elnu sc cRspnlicllc du
III itl'e IJ{· ,
« H('I;Lez lit
dil . 'lrfnn,
11 sn dil'i gra vrl's 1 s fl'llllll CS, pm'la has ü la
siel\lJ d il drll ' nuLrrs qlli sr Ipvel'l'lIl n silpll(,(" ..
III 111'11 dl' bruit , trl's pcu dp !11()\lVPI11('1I1 , UI1 ni
d'oi s('lI u "itl' {'LouIT!", .. oh! si peu df' (' hose qu e
pn s \111 dP H p('lits 'nranLs III' H't'·v(· illll .. , El . 'Leran
ap(lllrlll dall s lit hl(' ul' dl' III lalllPrll , plldnl1L un
paq\l l' l (j('r lt'· Pl h:iillollll{' qui rPIlHwil \III pcu,
Illai s lin pou\'lIilllH'l1le [HI S g{'lllil', ..'I (,I')'c l11 ouvril
)l,
�232
LE .
IU NS
~lATI
n
« BAYARD »
flac, le paquet y glissa ans difflcullé ; ct, bien
f l'mé , bien ficel '>, 1 dit sac r prit sa pla e sur la
J' busle épaule cl la fiancée do Josef 1 barbier .
... Et Hawkins t sn. se rvante dévalaiont dans
la nuit les il ntie\'s rocailleux, 8 'o uant 1 pauvre
pnqu l il ChllrrUe r,ltIX pas. Et . leran ct J s siens,
l' ntr" 8 dnu s EI- I\'hil', dormuient COlnlll
cl H
jllsles 80llS la ~n rd
d'Andras.
Lil-ha s ... liI-haut. ..
Our sr passu-t-il l'II ('rUr nuil nOir!', Ul-ba s'?
Ou sc pl1 s8a-t-il, là-haul '?
Llt-Itlllll, (" "lail le ci 1 étincelanl d'("loil '!:I;
{"('laiel1t Il's 'yrnnds l'o ·h 'l'S, 1 s d~r
s cL 1 s
cll,'nrs YC'l'l'l, le
au
l'
'gllrd d Ui ou, el l '\IX cnfllllls
('(l'Ll\' 10)'111.
« Di s
('1'
(l'II' lu as sur le ('(t'ur, Illon
paune
A 1111 l'il S, di sa il Fil-d('- I,'I'I' iLVI'C\ plu s cl doort'ul'
('(lIIlJllllissnllll' ({u'il Il'rl\'n il l'habilud!' d' Il !Il01ltl'rr. ,/(' 1\ 1' 1Ill' Il1(Hltlt'l'Ili pa s cl
toi, lu lH'lIX
parlrr : (;a l't"lo uiT!' , j!' 1" vois bi('11.
- ./ " n'ai .. irll h dirr , IllurlllUI'll 10 pau\'l'o
f..;'a rl'o ll, Illni s j'ni du chagrin.
- ,It' II' ('olllprt'nds, ril! Tu sa iS, JI' rai s III
lllalill, ['IllTt' 111I'il rHut 1'11('01'1' llIiru\. rim (lllt:
�23 3
LA-lJ Alj T. • . L A-BAS ...
plcurcr, m [lI S jc ne trouy c pa ' notr po~ il o n
hi cn gaie. Moi, jo UI dé ertcul' : ü é~c !'t ur
mal oTé moi, al' j e ne me rais pas du tout ù l'idéc
dc finir Ill C.s jours clans ton pays . Or , j e n c sa i ~
[l ~s
trop CO lllll1ent j e pourrai l' gag ncr lc mi II.
Notl'e pauv!' L 'lI ait a déj tl avalé 'n noti·c co mp ag ni e plu s d, ('o ul cu\T S (lu e li dou ' C UI'S; cl
quoi qU ' il di sc le " j c ux, -
h f[lIi j'ai Lro u,, {o l'a il'
jolitn Pllt (']I t\ fouin ('f' so ir - j e Il l' vo is pas tmp
1I 0 /l plu s Cr' (l'l e l'av!'n ir lui f'("se n ' C'. Qu ant ù toi,
IHl u\'I'c !1 f' li ol, lu PS peut-è tr ' (, II CO I' O II' plu s
il philldl' de 110U S lroi s, p a lT(, qu e tll perd s .. .
- ,f e Jl Pl'd s Lout ('e qui ,"lait ln lII cill ptll' dl'
Ili a "il', fi t l\lIdl'ilS ,1'111 1t' \'o i, oit sp ' sl' tll ni(' 1I1 d ps
lil l'III I'S . D ep" is le j our lIil Ips li l' ll S Ill 'o I1LI'('(' ueili i
hl psst', j'Hi [lf' f'(11i LOIlt' il lour to ul ps 1I11 ' ('l' oya lH'('s
h ('1' qui ,"tnit lI ohl p l'l Cil'o lld . .l 'a i YU II IllSSill'l'C I'
II\('S pal'ellts, P llllll 111' 1' 111('S HU' UI'S Cil 's(' lan1ti",
(,t il lit(' sl' ll1bl nit ((llf' 1I1 0 1l dpv oir {'Uli t de Ips
IIl OJl
il fall a it (Ilto\ldl ·" . •" PH ll'o is pPli L 's
si j oli ps, si dl)\I(' ('s! Il falld l'II l' ourl a nt hi (, 11
les l'I' tl'o U\'e IJlI j o ul' ! S III' 1(\ f JfI!lm'rf, j' ni
\'( 'Il"I' I' ... l\"o ll
SCl 'UI' S,
'Iu ('
.i l'
\ Il t' l' II '\. fl'I i \' l' ll a iI' II I 1l 0 11 S j1 m [,"S I' 1' III Il di n'
Hli ss i :
( 11 raltt
~ . Pu is
a lt l' Ildl'C'
1I0ll S avo ll s
>l,
(' t .,('('o u r i..
1I 0S
," lt': halloll,"s tI ' jllrHllIi o
(, 1I
' 1\
1' 1l\i
Î nfHIIII ',
. .!n.
Pl
�234
LE S MATIIUHINS DU « IlA YARD »
quand j'ai cru, au amp des Grecs, pouvoir enfin
me ba Ure comme un Jlomm , on il fail de moi
un dOllle ,tiqu '" Moi! moi!." Si mon p "re avait
yu cela!... n derni "r illu sion me r es lait : les
ml il S, du moins, so ul ey ~s conlr Jes Turc ', l s
mi ens m'ae 'u ill rai nl , cl je pourrai s v 11 30 1'
1Il01l pel'
ma 111 ' 1'0 .. , Tu vois (' qu ' il Il psl.
L'enfanl ([U j 'ai mo OIllIlIO un ' Sll'ur, loi (fui
lit' s plu s qu'ult frh e, \'ous \l 'fi lrail('s e n pl'lsO llni(' l's , "la p ' lile Lrï lnh! quand j p li se qu'on
l'Il rra Il JI l' ! .. , loi , .i c s ui fi Jl l'i \' i 1('H '" i(i : .i ' ni u n
fu sil, ,\lais li CJuoi hOIl '? on Ill ' 'nyoip slIl'\'e ill l' d 'S
1'(I\' iIl S, ,f<' Il 'y ['('gard
11l;\/lIP plu s, c l j'ui é l(;
hl'ul'(' lI-x qu'o n 11\ (' pl' l'Inll dl' lupl' du g ihi 'l' .. , Tu
1(' sais II Ht iulPIHlIII , ( '1' CJui lll'é loulTail : il ne 1110
1'1':-11' plu s ri C'n dan s l, ('!l'UI', riell, qll e mOIl
alrection 'l nw l'p('o llnui ssn rtr'(' pOlir IIO S jl("rr s .. ,
- 1';II! Il;! CJUI' l'as raisoll, ba gass!' d htl'rnssc,
pl'lil! s't"nia LeIJOIl'" rd ,
~ilnteI \JlIH'!
Ill on pall\'J'1' l'iH'1' peliol! pleurail J{pl'qll o iso ll,
- \ïl'Ils ici ([IH' je' lI' nf(I
~ d!' s n t!oLLf' s,
di'scrl!'III' ci l' lllllussailloll! n tOllllait ']'rnlilillilrd
Po il f'1lI11rilSSlllll so n 1ll'\' Cll qlli lui sa uLait au t'oU,
C!' ll' ful p 'li danl Ull 1Il01l1f! lll qU'lIllP vU"il f ;
�LA- HAUT . .. L A-BA S • . .
23 !1
embr assade, ct j e n'ose rai s pa
affirmer que
cba un n'y alla pas de sa pelile larme, aussi bien
le sc pliquo Fil-de-Fer et 10 bouillilllt Anùras
.rUI un l'ullil, IlHl1!i il quoI bun!
quI' Ir Ir lldr o 1 rl'q()i
1('
~ f)l.
(;','s l C/I '[ 'l qui 1'(' pl'it
"spril s :
(1 ~ l l's
('o lllplimr lits, j P IIJl f'S sr lllill r ilps, S lll' la
fU( ' ol! 1I () 1l1 VOli S !-)n rd l' z " OH l'slÎlI1IIblPs frh'ps : il s
Olll hi pll lorl dl' SI' fi !' !' il voIre " i" il llll er. »
11I' Pllli l' l' St' H
�236
LE.
MATil JUN S DU (( BA YABD »
La nuit cacha la rouge ur de' lieux garçon , qUI
bais 'èrentla têto sans r "ponù (' .
« .J olis soldats que vous fait s ! ontinua impitoynbl mont Je Pari sien. Ce n'es t pas s ~ l'i e ux ,
tout· 'la : l'ev nez au nid palorno l, ga mins, vou s
<1\' '/, lISS '/, joué aux Jwnul1 os.
- .Ie (' l'oi s qu oui , tout de JIl ~ 1l 0, <l\'o ua
Fil-d '- F l', tj SO Ullil' après ma punitioll.
-
Tu J'auras, Ho i ' ll'ilIIC{uilir.
- f ~ l loi , Ill on p<'li t And ra s, lu Il O v ux pas
rr\'(' llir ""('(' nOli s'? d ' lI111lld a 1\(' l'qll oiso n , inquid
dll si lel\('(1 du j cun ' gO I'f;oll.
S i, r('polldil- il. L(''jfnl, l'sl lllallH'ur lI S(', ('(.
JI'
\ois "i (,1l IJII !"
1111\ 111 0 l'Il l'('stltllt ici, JC Il('
\'l' ll gerni pas IIU 'S parent s . .J p l'{'\' ipll s avcc \' OtlS,
youle'/, lJi en ('Ilcoro do
11101 , l'l, Il
flllln'il lll les \ 11"1' 1' , j tùclll'l'Ili dl'
Il ,tl/' Hl"
ogrt"lIlJlc Po li 11('\,l' ll lllll di g ll o cl' ' ux d
dt' \ Otis. Vl'll e'/, il lit brolll' pour dl 'l'clip\'
pi'I'(', pui sq\lf'
\'!Ju s
Lol llIll. »
CI' di Sf'Dl/rs "ll'il1
le p\'l'll)i er dl' ('l'
1)1' /11'1' qu'o n l' t'Il f'IlLC'lldtl so\'til' III' III houd1l'
d' Allt/I'i/ S, ('tlIut c!1'\'ec l!ef Il's IIl al f' lnls, ol I\ erdl
SOgl'SS!',
fj1l0i SOll sc m Ol/dl1l Ill'II
le
1I1011II p
c1t" gri/1"1I1 1l
'1l 1II1I1I' lll. • ' III'
YI'I'S
la l'av l'Ile,
fll/oi IOl/l
li
hi\ la/1l
�LA-HA UT ... LA - BA S...
237
ùans l'llub e nai sante, cl sc réj oui ssant de la su1'pri e ùe 1 ïlah.
Ln s ! ell e n Iul pas pour Leïlah , la surpri
L'ollfallt n' "lait plu s lit. S lefan cl] san i ns jurèl' nt J urs grand s di ux qu ' Il était parli' volontairClIl ent ayrc un yi ux Tur qui "lait venu la
chen:h ' r. Mai s Il rso nn ne vo ulut les 'roir . L s
millelols sc fùcl l '. renl , A nd rus u L un /lcees de
('oll'ro cL do d' s sp ir qui filillil s l l'min r par
li Il
allH lJu o d nrrfs, rl Fil-d - F r cassa Loule la
viliss Il , - (lui n' "lail ni h Il, IIi nOlllbreuse .
j\Jui s touL (' la n s n 'it il ri Il , cl il fallut toul d
111 ' Ill C .. 'e n aller sans Loïlah.
El I(' s lII al C' l ots <l{'\' alt'.rCIIL il leur lour 1 .. 11liprs rO('(Ijlleux, p nÜil nl fJ U' j\ ndms sanglotait
c'ollnd ll i\'cf1I('lIt Sil ns IjU' OIl pùtl ' co nso ler, cl (lUC
L ' hoJllard rage ur r"p élait :
(( A\' '(' loul (;n, VOli S ayt'z chacun Jo Ylilr : il
n'y Il (lU' lIl oi Ijui s ui s \'o lt'II l\1aiH palic Jl (, ! (;rÎ. no
SI' pn ss 'l'a pus co mm e c;a ! »
�XXVI
Le déjeuner de mister Smithson,
, , ' C'é lnit 10 lII alin .. ,
El l '
YCIl t ~ (1u
Et
Mi sl ' !' .1 1) "
l i t dflll S li ~H
fl
1; 1l
se nlait
Sll1ilh sOIl
o mn gl' l'H ,
h Oll,
\'t' Jl nit dc HC 1 \'01' (' Il
galant Ilégli g" du ma lin ; srs lJl ousln 'Il es, roU SS!' H
CO /lllll
Ips
r h l'\'(' ll x'
d(' ~l e r Y('
Il
,
{' lll i nl 'oqu oll r-
l'CIO'''\C8 so us un Il lil app areil d loi lo
gO IllIll (\C deslin{' t'L ) ' 111' doull l' un bon pli , l' l, il \ ('('
ln t-jl'll \'ilé illh(" I'l' lll' il srs fond iolls, il p!'épll l'nil
1ui- Ilu\ m e 1{' lh { '0 Lilu l/li l' l',
lIl ' Ill
l
IlO uill oll J , ' ui\'re r hll ll ln il ; 1li - Il ~ Jl lt'
l nail la Cjl/ t' U(' Il la pf'l ile ('1Ii'i i'i (' !'ol 'O nl -II H/lt
l U'
�LE nÉJEUtŒH DE ~lSTEH
239
SMITJI SON
]e lait h uillant , landi s que les « loasles » gl'ilInienl ct que la th 'ière mirail au soleil ses flanc s
arrondis,
Un chal blanc cl jaune su rveillait nvec intérêt
l'cS pl'épnralifH aITrio lll.nls, et des guê pe, , attirées
pal' 10 mi l odoranl, bourdonllaienl aulour de la
Lahle,
I ~ l voir i qu'au mOlli nL J plu s rriliqllc, où le
lail rOll1 ll1 ell(:ait il l1IonLer, olt 10 r hillil de ln houilloire indiquait (Lur l'('n u éLaiL prêle il \'t'l'srI' sllr lo
1111'" illI 1l101lH'IIL oil la honnI ' odeur drs rtllirs
~ l'i(c
s i\ Jloint aLti raiL 1 Il l1l0llrl!c du voisinage,
lin rorll1idablr: (,O ll p dt, c!c)('1t "inl rapl)(·lor ;\ Ho n
EX(,f'llrn('p :
fInit loul illlll1nlf'l' ,'l SO li dl'voir sa n '{',
Jo'rlll1ill,', lM, prllL'if', '"l'Iil/l' rtlilll'rlt".
QIl'OI1
Cdlp vill'innlr de deux ,'crs ('('!t',brrs l' nll pnrrailf'11l1'1l1 l'Hnl <1'1\111(' dl' cc fll llt'liOIlJ1air nrraché
;'1
so n dOl~
1'11g,' Il Hf'II\{' nI
p USSC-If'1I1pS.
la
fjlll'llf '
Pourlanl il fluitta
CO II-
dl' la Cilssf'l'o ll', dl"lollrna
I(,s ,\'1'11' dl' l 'f'ngagl'lI nl lltf·ih'!' d
S'l' Il
rut 11(·roï-
Illll'll1f'lIlouvrir .
CI'lait II I\\\'kins, trainllllt
pOl'
ln l1If1ill Loïla h
�240
LE S MATII UHI NS DU « BAYAHD ')
éplorée, les yeux rou ""es, le' cheve ux (' bourifTés .
«'Encor e vo us? g rommela mi slcr J oë,
- Oui , Ex cHenee, t vo us ail z m'en f"li 'itcr.
Vous pouvez fair e appe ler Ali hon Omal'; j'ai
réu ss i oll YOU S aviez échoué j'mlll'c jour.,.
- Nous n'é houon s jOlllai s, rI' tin a ['a"f'nl avec
ha\1lf' ur : nou s "hnnd onn il S pl'ov iso il' nt nL un
pi slr inrf'l'laill , yoi lh toul; SO ll V'IICZ-vous-cn il
l'rn ' 'lIil'.
- .l'ai r u torl , sil' .f oi;, j'ni (' u torl. ~ I [ li s j 'ai
r('uss i lout ti f' lll t' lIlr, ,J 'n i l'('I['(}tl\' {', ('O lllll1 C vou s
II' \ o)'Pz, la pr lil(' fill,' r{'f'lH111 l'f' ; jl' l'n i J1( ~ I{ '
m('!Jclf',1' f01'1 ciJ('I', ('oillplil lil qu 'o ll 11[(' 1'l'l lIhours
mil
IIII' S
ilYlll1 'l'S
Pl
qu'oH
II\ r
p :l)' e l'oil
III ('S
]l pin 'S: dOllll a nl, dfJIUIIIIll.
- A ('Olllbi('11 "OII S r('vi (' lll l'Pllfnlll '? » r('prit
l'E'\('cll !'Il(,(, l' II tiranl 1111 r:!i('pi ll de su pol'iI C cl
Ull(' firlll' d(' SO li cn ll'pill,
If n",l,ills (,o lllp la S il l' S('S doigls:
(e Pl'I' III i'''I'f' 1Il l'Ill la 11011' dpti dC' '';Hs fuils (l n 1Il011
offi,·illf'. ri: huit ('l'Il l.., pin s lrl' s.
- lI uit (,l'nls pi as lrf' ti dl' siro p '? ..
- El df' 1Il,"dif'HlI1r lll s, 1':,\('(, 111'11('(' .. , II' 10111 Illi
l'ri'\ ('oMHnt, rllr.il' nI'
dOlil l' lll' d'ull ph'(',
YI'U\ p liS
sp,;(' ul el'
S Ul'
III
�LE Df;.JEGNCIl DE MTSTE R S MTI.
2!t l
· O~
- C' l bon. Ensuite ? .. '
- InLl mn ilé il la perso nne qui a révél ~ la
r"lruill' dl' l' Pllfanl, h
SI'S
ri squp s 1'1 pt'·rils,
troi s j'l'lIls pia slr!' s.
-
C'I'" I 1'111'1".
:l I
('J:
�2 l2
DU cc BA rABD »
~!ATIl'nrNS
U::5
- ./ 0 n'ai pu rien avoir ü moins .. J co ntinuo:
fr(li s dr d(;pl ac mont, cl ux \'oyages il la monL(l g nc
(lU milif'll clr dan g 'rs d LouLes sorles : ],0 piasHac llal ([e J' enf,lllL aux düLr. nLcurs Tl'fu sils ('11(,Ol'r ('x('('llellls cL inu sabl s,
tres ...
Loi :-l: tL'rnl
(Ju'
.if'
\ ' IIUS
rs tirn o au L'ahai s il RO piasLl'r s chacun,
ri: ~,1!0.
Plu s l a rornl11issioJl dl' l ' illlcrml'-
diilin', f' i : /jO pin sl l'p s ... EL je'
111'
('olllpll1 p il~
[p f!
('ol1slIltllti()l1:-l l'Xit)'I'PS, ln IIfHlI'l'iluI'C dl' la l't'Iil o
lilll' , 1'1'.,('orlP qui L'il rillllrll('(', loujours it Illrs
rrals. la IOl'itlio ll d(' la lili i' r(' , Il's
toil PlIr.
l'ill'!'S iltl\
dOI1 C' l'I'd(,\ able',
dl' ln Ill(HII',,11'
1'f'JJ!'t;sl'l1lf' pn
d(,I)I)III' ''(''''
111( ' Illi S
objPls dn
t'I1Lll1l:-l, l'lI' .. ('Ir. \ ' OIIS lI1'I'. I('s
IlV('(' 1'('('OU!''l sur l \li IH'I1 (Jlllnl' ,
SOIl IlIIt '
I I' Il'lit!'l
dl' " ,OO() pill SII'('s Ipli
dl' la \'1111'111' 1'1,('111' d(' I1I('S
l'l d(" ll1arcll(' s; IIllIi s \ OIIS SIl \('Z
su i., 10111 dl"\'OIIt'
la g l1l' , 1'1 .. ,
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Sf'\'\
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jl'
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L'agf'1I 1 Sl'l' rl'l l'iI1Lf'l'rolllpiL :
I(
\"IIII S
rnk ull'Ï, 111111 , IlIi sl(' r 1I 11\\I,iIlS,.il' Ile
Iroll\ l', Illoi . (Illl' :1,:i10 pill Sl l'l'S,
-
(:", 1 )loss i"I(" dit 1I1I11Ibll'III I' I1l l'a pllll,i-
(·a ir!' : .. : UI1I' "1'1'1'111' ps i lIil'll )llIl'Ilul1l1l1l1l (', ([ 'a ulaJlI
l'III " Ijlll' (" l'sI l'il'il'u! dl' J.("lIal1 Iflli jlllil'I'II ,
\ ous.
l'llln/i
�LE IlÉm UO\'ER Dr:: ~ISTE\
SmTl I
90\'
2 'J.:t
- .J e n'ai plus de g rand-père! pl'olt'sla Leïlah
en san·rlolanl. Mon grand-père esL lIIorL dcpui
]on gl mp ! Je yrux reto ul'I1 r Jlr\s d' ,\nelrtls! près
dc dam YasllIina! You 'êt s Je vol u!'s d'enfanl '
Lous les deux!."
- Pl'cn Z Iranle, peLit serp enL, vous in sullez
l'aulorité; c' sl "Volre !:j'I'and-père malcl'11 1 (lui sl
mort; vous av z Ull n'ieul, que vous IIC connaissez
pas, j 'r ll o\l\'iens, mai s qui l' ru e d YOLIS abandOJ1n l'. \'o us av z perdu \'olr falllill , l'nuloriL('
<l1l"lili sl' \'ous a r cu illi pOlir vous l' IIdrl' h qui
de dI'() il.»
Et l1li slt' l' .loi;, toul frNillnnL d'ai sr, ôI"nil appro(',hé Sil l11ou slar h' loujours pri sonnière li, la
plaqu(' du 11·li·phono.
« Allo! ". 1\110 !".
1I0!
- Qu'on 1I1'(1\-jl' n11 Ali brn Omal' 1J1l • je s l'ai ,
11('lIrNI' s' il voulailil/,ssrr ch z 1110i .
- J)'nIHlrd Cl' lit' so nL pas I"s chit'ns d' .\n h'lai s
qui m'olll 1'('(,lIl'illil', di sa il Le'iluh ('lIlrp !'it'S dents,
IlIHi s 11' 14 hOlls llIarin s fl'illlr;lIis Illl(ln'.s r!('Slllll'ls jl'
"Olllll'nis hien rl'lolll'JlCI'" .. In ne \'1' 11' pns de ('l'
grUllrI-pi·rl·-li'I: C'P Il 'psl pmi le l11irll !". ,)
�2!.4
lE ' )IATII UHI1'iS DU « IJA YAnD »
Ali h n Omal' fai sai t so n enLI';e dans la pièce
où l'aU nuai nl les cl ux complices el la pauvre
L ïlah, cl il sc senlait, j 'n sais pOU l'quoi, pri s ~L
la go J'go pal' une oel ur de pain beurré Il lrain de
de\' nir clwrbon, t cl JaiL bdl]",
fi lais illl\' dai <T na pa y rail' all nlinn, il IILra,
Loujours dl'lliL cLdi " ll c, s l'l" dans so n caftan \' rl
IIrocl'{', les y llX lé gi~ r o l1 nL lHOqU ' UI' S dcrrièr s s
11111
' Il '8 d'ol',
L'nge' lll 8t'C I' 'l so pl' \ ipilll nu-cl ',,[ull de lui,
sailla ll"l\s bas, cl lui pl' IllLnl l 'S lIIoin s dan s un
!litaI< '-hond l'n 'l'girJll :
« nl;jolli sSI'Z- \'OU s, fil s du Pl'op!Jl'L' : g ril '0 aux
1'l'('OrllllHllldiltiollS du go u\'!'rll ur arl!,lnis l il no ,
dél1l[ll'('!JC' s llluILipli{' 'S, jl' P ux aujourd'hui YOliS
l' 'nul'(' \'1)11'1' 'lIfanL. Nous n'aYOII S {'pi,l l' 'né pour
(' ,la ni llr;':-I'IIL IIi p inns, L j I)( ~ I S(' qu , pour llli
s Illhl nhll' n"sullal, \'ous n l'c ''lll'dC'J'('z pn s h cir1l1
millc pi"slrps '1 ...
Ali 1)('11 olI1 al' jeta LIli l't'ga nl patcl'ul'l sur L 'ilah
qui lu i lirait la lan g u(', l dit Il\ ' f'(~
1 III IlIC
nt! Ill t' :
(( La jluiilsaru' hl'illlllllirlu(' 'st bif'n "OJlUI' cl l
s'o('ruj1PI' aillant li III(' S arrnil'cs l'l j e l'on 1'0111 J'l'il!; Illni s jl' Il' ('OlllllliH pltS (' Uf' l'lIroul. .J 'ni
�LE DÉJ EUSE H DE MI TEH
MI TU OS
245
relrouvé mon fil s en bonn e sanlé ctlllLl pelite-fill e
se porte bi en, »
1'; 1, IlI ilj Ps lll l' lI He' lll p nl , SII Il S l()llrJl! 'l" ln V' l e, .\Ii
1)(>11 0111 111' sOI'lit du bllrl'illl .. ,
Il y 1' 111 nl ors 1111 gra nrt sil I'IH' f' : J,!'ïl nll l'I' l enait
HIlIl HoUrtll ' Pl SI' dl' IIIIII\(l nil ce qu ' il nl1 1l il :,,1\ l'nir
d'l'II I'; l'ugl' lIl srn l' I , J·s hrn s ('J'oi st"s. SI' 10 Il 1'Il ,\
V ' l'H II n\\ kill H t ' !'l'iti (, , Pui s (PH hrus SI : dt" llIl ui' rl' nl
:l I .
�246
u:S MATH IUNS DU « BA YAnD
»)
dans un mouvement aulomatique, ct lui montrant
la pOl'le en 'o re ouverte:
tl
'ortez! mi érabl e \'oleur rl' enfanls !", vous
qui YOU S ' t s moqu6 san vergog ne de l'administration anglaise!" , Et so rtez vile si vous no vou lez
pa ' Cl uc j \'O U fa ssc ar~t
l' Il lILlrndanl mi ux,,,
- C0n11111'nt 7.. , COllllll Cll t '1 . .. balbutiailJe r '''('r nd , llll cs frai s 7.. . Et ma pelil Ilot ? ... ,J e v us
us ' U!'!' , E;..('!'II Ile '1. . .
- .J 'iL i li il! , .. r ' p \ la III is l r ,' Ill iIII SO Il, (' l j' aj a u lo
fJu ' si VOLIS III [IOU SS'Z h bOlll, j 'alT i rai ! ... Il \'O US
n 'ui ra , d \'OS Illnlad!' sses, j' Il l't'·pond s!., .
j'j lais SlIl'tt'Z dOll e !... »
JI ,,\\ kil\s d," lil" MII ItS IlLOt dil,(', c lllndllanl Leïlait h la rois effraye" , ct mdil'uS(', .\li sl,· r .l oi;, tl'('s
('IIlU, 1'('ltlra dans ~;a
cuisill e C'l lev(l /lU l'iel dl's
bras d("sl'spt',I'I"s: la houiJl oilï' ("tait l' I\\' ('I'S "P, l,
lait ilvail ('[t'inl 10 f ,Il , les Il [oasles » ('[nipfll ell
r1,a rI)() Il , (' t le r!tal jaune, sr' rrotlllul ('o lllre Iii
tlt('i,'on', ]' it\ïlil j elr'·{' SII I' 1(' so l olt (' II I' " isait ' JI
\'( '111 Ill Ol'('l'fI U \"
�XXVII
Dernière opération commerciale de Meryem.
Dall s f{lI ·1 rtat dr ra gr If' l' "vt" rClld r gag na sa
lalli \ 1'1', jf' If' lai ssc' il prnsc·r . Il lI O so ngeai t pili s
g U(>rr ;" t-lrc' dOllC e1'(' lIx IIi i" (' itcl' ln Bibl r . Il
ll'aÎlIlIil L( ïlah df' l'l'i i'I'1' lui aY!'c' un c lt' ll e brulalil(· , qll e la IHlllVI'C' fillPll e butait il ('ltaqu ' jn{' ''a lil''
du so l Pl:- (,ol!J'()lIllnil dllulollrclisc lI1 ' JÜ COIll Ill C
"jc'ux ('h ·" al. Apl'hi a,'oir (·t' cl'ab()l'(l l'u"ie
dll ri c'· Il 0 t'I 111('11 l d r (l"oir cnll'('\' u ('O lllill e une
'a 'Ilf' PSpt"IïlIH''', ('II, l'OI1IIIll'I1C;nit h pl' ' lIcln' pnll'
dl' Il 011 "f'(1 li , lalll Jc1s pro(,l' r1 "s d l ps mal l'dict ion
d· so n 1!l'nll"(' ulc 'lI!' !'tlliPIlI illquiMnllts.
« .l,. JIll' Y·" gf'w i! ... jf' l'elltr rai ùans mon
lIll
�248
LE
,I1ATI1 l: Rl1i S D
« BA l'AnD »
argent." L ' malelots! ait! la b Il li enlèle, ma
foi! pOUl' cc qu'ils doi\' nl avoir l1 po che! Non,
ntm , je y ux mieux! fautai mi ux! »
Pui , loul il oup, un muli sm omplel avait
su cétll', nu lorI' nl , l Leïlalt uvail cu . e ncor
plu s pelll', C' sl pl' s(lu e av c sali i;fn clion qu' H·
<ljJcl'nll cl loin la h:ll'aqu <.' "vanfl'élico-alc()olir[ll :
''{,l')'P IIl , si ocli us (lU' ,Ile l'l'Il, lui fai sail enco l'e
1'('[1'(' 1 d ' lIlll' !ll'olpdiol1, .Ju st lI1enl t'II!' (,tuil
d (' I,1 111 ln jlorlf', ,' ' l' I' T(' III , et ca usait 11\ P(' UII
hOllllll p qll c Lc"il alt ;l\ni t <I ('j h npPITli 11\ Pf' plln
le Illillill dall s Iii pl'lil(' ('0111' pl qui , toul'na I('s
I n lllll s (' Il Il's II) ", lIIl "l'lIir,
« OU f' fai!!(1it Iii .IoS(,r II' IIHl'hi('l"?
d PI11I1 IHI"
1(,
1'("\""I'f'lld <1'1111 1011 !'n gïll',
-
11 ,"l'l'ail
hi('n! YIIIIS 1'Il(e~
SI'S
sc n i('l's, r('pOlldit Iii
lu pl'Iitl"?
QlI 'il
1'()\lS"II',
dit
II'
Eh
t;1'\l nd-
pi'f'(' '?
,-
LI' " J'a IHl- pi' I'(,'?", »
Et li a" kim. Plltl'a <1 ('1'1'(' 11 (' [ tIall s 11111' l'olh('
1''1'OIlI"llll t nltll' P li J'llf'OIlIIlIlL d' u,,,' fill;O !l illl'IJIII'['('I!lf' la tl'nihl(' 1(
'~"\
\ (,!It Il J'l' (Jlli 1 ('Iwit dl' lui
III" l' II il', .' I ais Sil 1'1Ig(' 1'('t!llllhla qll a lld il l'il la
Sf'1'1 alltl', 1111 li(' lI dl' :,'HSSIJl'i(' 1' :1 SO li d('s"p(l()illlcIII ' ni , so IIlf'tln' ;'1 l'0ull'!'\' dl' l'il' '.
ElI"
HP t" llait
�DEII NIÈ IlE Ol' ÈIIAT ION r.o~
I MEnC
I A L E
DE ,I EHYEM
2'1-9
les cûLes eL de g l' O ses larllles joye uses co ulaient
]e Ion" de ses joues , EL plus le révérend se fàchaiL,
plus elle riait. A la fin , de plu s n plus furi eux,
il Lourn a sa co l\ re co nLre cil cl voulullui donner
un so ufflct. Ell e rcc ula prcs l 111 nt et c 'sanl cl
l'ire:
( ,\ ba Ics paLLes ! diL-I' II C' , J n 1Ie 111 0 laisS rni l' ilS ballr
: j e sui s plu " forl qu VO li S, cL
je n VO lt S IIgugo pa' il IlIll ·r. ,J 1) ux bi cn l'ire,
Jr Il 11 51' ,
- Hire de Lon mallrr, lIli st" rabl s n 'unl ?
- ~ I ()n
flllllLr '? pa ' pour IOll gt mps, ,J vo us
allr ndai s jU tll menL Jl our , '0 11 5 dOllll er ro ngé ,
.J 't"pOIl S!' ti ans IfuiL j ours ,J os r J, barbi el' , l j . Il
vt' u "\. plu s ('('sll' \, ici, JlUi sqll C' YOUS ' l 'S si h"L
e
Pl qu' il n'y il plus ri en tt gng n r, Du J'es t , j 'ui
Illlt doL rII il inloll ll lll: j'ai n~('
Z Lm ,'aill é pour l' a\'oir.
- 'l'li fll O tluiLLes? s'('l' ri ll-l-il , loi, .\1 'l'F m , Lu
111 1' t[uitl l'S'? .. , 1\1l! {,'l'sl l , dpmi ' 1' ('o up! El mon
t'O I1lIll Cr('(I Il VP( : Il's CI'I' loi s ills11 q;és, qui fll' nid ra
i\
1
fain" ?
ir!'z \' OlHH I1 (\ Ill l', .1 05 f n ],cso ill dl' moi
pOUl' [t' lIil' Sil hl) uli (JlI P 11 U\' O Pl p O lU' vendre Il ·s
porfllill s !lll X di nls (Ill il l'ilSl' l'(l. .J e yj li S cl , fnir '
lIl0l1 Jl illllll!l, Pl j' vais m'(' 1\ all er,
-
\' O UH
�250
LE ,' ) I AT UURli\S
nu «
DAYARD »
P as lo ul de suit! s'écri a Haw kins loul
sufToq u ;, " 10 1')'0111 , m a p tite Mery 111, donne-moi
au moins 1 t mps cl Le /' rnpl a l'!
- Ah ! oui ch ! .. , c:a dur ra it trop 10ngLernp o :
on n rompJ a 'c pll o l\Tcryc m 0 111111 0 'c l,l, Pl' noz
III peli L' p Olir S ITLUlL : (:(' In. 'o mpl '. tora so n "'dura li on, l vo us IH' Il rd/'oz pas tout. »
l 'n ('d ll il' JJl'ill (l dall s le ' yeux du l' "v() r(' nü :
« C'('s l UIl O id "e, dit-il , et lu s, 0 111111 touJours If bon co nse il. ~ I a i s j ' t' n P[' I(', r 's le
ju sfj u'iL ri ' Ill ain soir pour instruit' L 'i lall ri co
(lu '(' I] , doit fair i ci .
- ,I c' \'C' ux bi cn , fi l-l' Il e av C cO lld s('(' l1d ll ll ('C' .
/) el1l ain n'es l p HS si lo in . »
LI' 1"IHl c' main , dll ns l' aflr ès-ll1illi , 10 rC's ll('c Lnhle
.J ollll Jl II \\ 1 il1 s so rLit , tHI1e1i s fi Il , ~ I ryr ll1 , av 'e
1111 (' ('olls(' i,' lI f!' l' ' I11 nrrp w bl <"
il1iti ail L,,'ila h au x
JII )'s li' rcs d(' l 'o f/i ci Ill'. 1 ~ lI c ('O Il1IlH' llf:n po/' lui
fairC' lan' /' la \'nisscll ' d J't',c u/' /' l 'S cassero lf's, el
Lcï lnlt la surprit pnr ~H'S
taleuLs ' II ce !-l'PIl !'(' !l 'o pi'ra ti ons: tall l il <,st \'l'Hi (llI B Irs voyagc's fo r l1 l(' rll
ln jl' lIn ('ssI', rt (lU I' It's lll ioc hf's UII pou IOlll'd us
dc's 1I1fitrol1 CS (' r{,toisps stJll l 'lu t' I'[Ll ,foi s plu s r:fli('il('t'S IIU!' III douer fuihl f'ss(' dt' dnme Y IISlllill ll.
Ch ol'lld'(' d" l' OH (,11>\'(', ~1 " l' yo l1 l', !lllll l' lI a il la
�DEH'I" l f: IlE O P ÉRATION COmlERCIALE DE ~IEnY
1
2:> 1
eav l' OU I' u ne Jon n- ue, lonrr u séancc. Il fallaiL
app l'cnfll'!' il la pcLitc IIllc l'art dc fnbriqu r r du quinquina av c ùc l'éeo l' 'C de hêlte l'O uge, du sirop
d'O l'grnL ,t\'cc dc l'am i<lon, ùes v in ' fin s cL ri es
vin s IlI'r1i ll il il'PS nvrc d!'s (" 1ifJ ut' ll ('s, drs c!tos!'s
("((plÎ""" 11 \ ' 1'(' J, !'il l lf'Oll Jl d '(,I1 I1 , pL 11Iill (' tl ll ll'rs
S('(, I'I'I-; pl'o f('ss iolll1 l' ls. :'l Iais ('1' 11 (' fois 1'1\11-\ r n'sla
illd ill'pl'l'n ll', III ('an' n'il\'ail plus d(' l' lt arl11C'.' l'Dil i'
111 1', ( Ii i ra pp!' llIlIl [l'O p \ i\'(' lI l1! 11 1 (p jolll' 111 (' 11 101' (\ 1,( (' dl' ln fll itp lt [mi.., ... Oil {' Init-i l, ('(' jour- Ill '?
�252
LES
!ATJlUHlNS nu
« DAYARD »
Ou élait Andras, so n fr èrc chéri , e fr \ rc qui , la
vcill c encorc li!'ait SO li co ulea u pOUl' la d(;fc!lrlrc?
Où èlail) jo)' lIX Fil-de-Fer, l'ami des mauvai s
JOL1rs, aux ill "Plli sa hl es !'csso llrc s'? Lps lal'l1l s dp
L 'iJah recommen ça i !Il il co ul !'; clic Il ' /llcnd oil
pa s J11(\mc J') 'rj'I'III faire srs MIl10IlSl!'illioIlS, elia
marilorn e, pri sc cl'u1l(' Cfi l)'cC do pili{' , Iili sfi nil
pl cu!'(' !' l'c /lfanl sa /l s tl'Op la rudoyrl', Ellc l·l.(il
si pITI'0Y{'(', la paunc [lptitt' flunnd la IH 'll s{" lui
J'( ' \'f' llilil ql'(1
l~ allait ('('sln l' ulll sf' I'\':lnln dp
,' i1ollllll l! qui lui rili l'ili t s i pl' lIr!
( QlI' ps l-('(' fllIl' .il' \ ail' dl'\'(' llir'? sa ng lotai t-l' Ile ,
Lc l>i(' 11 d'/\lldral' Il'aura dOl!! ' Pli " l'iti{' dl'
1I11>i?
( 011 11l',l\'(lit pOllrl a lll dil q\ll' Il's jlf'tit('s lilll' ''
('Ollll'tilipllt il SPS yf' lI\ ('01111111' II' I{ gll !'['IJ II S! »
'" La IIlIit 1"Iai t III'psl iul' \'l'IIUI', el I,'l' df'\1\:
fl' /lIII1 (,-" ("lail' Ill Pl '() rl ~ dlill s II! l'/lV('. (:'ps t ;\ CI'
IIIOlllf' Il1 fju(, (,l't t( ~ ('''illl\'I·-:·I()llris d' Jl iI\\ kills ("("Iail d{·t'id{·lllr.llt 11/1 1IIllll111(' d(' /llIit - npl'Hl'ltI
dllll l'\ 1" t' 11('mill flSS()lll"!'i, 1\t't'llilIllngn{' d'IIII I)('!'SlI lIlI llgl' dt, IlHI\I\'ai..,(' 11Iill t', pt Sllivi (111!' q\l 1l 1!'l'
,i"oll!'I'\I\ f('lIi 11 11 !'c1l' (lllrtl'li l'l' d' ulH' litit'·f'(: pf
d'{'llOrl1l1 'I{ bi\tllJ\I'\ 110111 '11 \.
(1
EII dllll (,l'lIl', di silit Illislt'I' .10"11; l'Il dOllt'('u!',
�DEI1 .' iIÈIH: OPI~nA
Tl O:l'
CO~L
" EI\CIALE ilE MEil YE~1
253
n' store pas, mon r pectnblo (lIui? .l'ai horreur
(10 la "iol cn e, horreur. ..
, 'oyez lranquill , répondit l'autre; moi j 'ai
clu bl'uil , h Ol'l'c llr. Apl)(,1pz-les
Il 'P'l t rn \'111' ;'t rPl11' di slllll"('. »
Ilfll'l'I'\II'
SO lllll '
Oll ('la iL
illcli s lillrl ,
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/1 (l\' pr:
""\' (' 1'1' /111 , ~ 1 (')Il!
,""1' ' IHII! .. ,
1I11H\nl'
IIlIli fJll l' l'Iu' lllI 'II/'plle S l'Il
hi plI 1'01l1/'llle cil' \""1' .. , Et loi
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la po rl!', dnns 1(' ('('('pu ' ru l
« '1 ('l'j'1'1Il ! crin Il'
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L'npl1I'lI 11 1'('llss il. Dun s 1(' rOlld clII ,'" lIin, L 'jlah
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;!n)i,' SO Urn\;, e n
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LE ' ;\IATIIUR1:'iS DU
Il
IlAYAHn ))
f'rnmc s éconolllcs, la clHllld Il qui lcs éclaira it;
mais YO"iwl la Itùl cl Lcï1n.h, Mcry m, pour la
suivl'c plus l,il laissa ouvert la lrllppc qui oc 'upaill miliru ùe la houliq u ...
El Slll' Ir rh min M s rl l sombr c, Iii sd' llC d
la nuit l'rC0Il111H'I1f;H, en parti douhlr rcLlr fois:
sa isirs :'t J'illlproyi s l )lilr Ips quatl'r pOl'trul's , les
~
drux ICI1111l\'S fUI'PIlL so lirlrrnc nl li golV'l's, btril
IOlln{'ps Pl jf'lc-ps l'tlllr s ur J'aulrc dnns 1/1 litièrc'
ln
<' 1111' 01'11"(' Hli gn lop... J) pux IlIilllllrs iIPn"S,
('n
l
{o[HiPll
pla(' (·tnil \'idp, L('dall t'l ~lr)'fJI
roulr pllUI' ln lllni Ho ll du lllarrll1ll1d d'rsr la\'l·s.
uril('
'" :111' JI' s{' uil , II il\\ 1 ill S, sr ul dnll s l'o hsr
rroissll lltl', SI' fmllail Il's Illnill s ilV(',' 1111 l'im
nd·('llanl, l'Il fnisillit Sil IIU'r 1('/01 piastr('s dl' ln 1 ('Ill .
Toul il l'Ollp, il SI' rnl'iSil l'l so pl'i'/' ipila dilll S 111
Illlll so n rl'sl('(' snns 11I11lil"I't,
.j'I'II hl"l'ill'! .J(! rCIlII'('
« LI' llli1gflt dl' ~1'r.\I!
IInlls 1l '~ frais! ... .\llrl1[1(', .I nsl'f Il' ... »
Il (11'111'1 Il dalt s IJlI(' l'J1"I'O.\ nhlc 11l1I1{'r1irlioll, ..
p"is il y ('111 1111 ni all"rr'llx, 1111 hl'Ilit III Il 1 1'1 so urd
IJlli
1111 ;.çlol l-glllu ],orri],I(' , f'OIlIIlH ' d'ull l'II"illl'l
lirll' ... ('l' flll tout.
, .. 1.1' 11'1Ir1l'llinill, 011 Il'1)\111\ Il' r{'yi'f"('IHI IIn",1 ills
1
l110rl rlall Sil ('111'(' lil 1<"Ii, brisl'p 1'1111' l 'S 1I11lJ'(' !t('S
SI'
�IJ L It 'i l ~ nL
OPÉ RATlO,," CO~
DI
En
lALE DE )lEH y r,;M
2;);:;
ùe l'escalier . TouL so n sa ng a \'ait co ul é par
l'alrreuse bl ess ure, faisanL ca 'cade S Ul' 1 s deg rés,
l form anl au fond une marc sini stre où trempai ' II L Ics bouteill es .
La jU l-i li co de Dj eu a va it pass ', p al' 11'1 : LC'ïl iti l
a vait rili so ll. [1 sait ClJ l11.plcl' L p s ' r les larllll'I:>
d Ull pPlit lill il l't"gal dcs choses l 'il plll s Im',cious 's.
�XXY JIJ
Comment il est quelquefois bon de bavarder
au marché.
AJldl'HS ,'lnil (·ollf'I,,'· s lIr 111)(' Ilall' , ;'1 l'o llllm'
de s g rnlld s laul'ins-J'os('s, Pl touLps Il's plni ",1I1lcri, ~s
dl' Fil -de-Fel' III' pan ('Ililicnl l'a H ù If, fail'('
Sfl lll'lJ'(·.
.i lUI'
olt les dPll X gU I'C;O Il S :t\ ail'Ilt dù
l'rlllrl'!' Sil ll S Le'rlalt dall s la pC'lilC' lIlai so ll 1,11111('111',
\11\ fW'P!' f'llilgril\ s'(" lail ('11\11111"
d , 1'1'11 fil III. JI
anlit su bi trop d'{'pl'clI\,(,s 11\0 nt! 's, trop dl' Illi sh'PH
physiqup.s, pOlir '1111' sn lllllul'r filll' ·t lJ('1'\ rllsr
Il' P Il ftH l'II S l' 1'0 foud (\ 1I\l ' 1I1 {·Illon n 1('(', (' 1 {'(' cl ('l'ni!'!' ('oup !'II\'l\ il Hr!Jp\· ..•. l'II fil'no 1(' lrI(' C'l ('011lilllll' Il' Illilluil , Pl h dlH'IlIl' in s llllll il {·r1nlni! ('JI
J>rpui s 1('
�2:j7
IL E T UON DE BAVARDER AU MAI1Cl~
es d larmes flue rien ne pouyuit calmer.
Dam e .Yasmina en mai rt ri ssaiL : les maLelots se
déses pérai ent de yoir ainsi se co nsumer leul'
enfant , cL Cadet TrouGnard , de so n nul riL',
priv6r, [wait d Icid{l do lai ssel' Fil-d e- Fel' aupr\s
d'Andrll s, nu li li de 1 l'tllnenrr LouL de suiLe au
/JaVII?'rI, ~a
puni Li on rn sorait un peu plus forl e,
pui
~.;r Il 'c l c dern iL S [ll'opol'lÎ onn l'au 110mbl'(' deI>
jourl> t! 'n !Js(' l1 c , lllai H c'é LHit PPU d l'ilOHO il
('on sid."!'('r d(l1\1> l, ns pr" nL , L 10 IlLOllHSP lui111(\1111' ,,,'aiL {' ha ud ell1 cnt . l' ll1 (,l'c ir son onde ri
('('LLo faVf'lll'.
TI y Ilvnit !Juil jollL's dc ln morL d' IIi1\\,kin H. LCH
IlIult,lols, (jlli avni ilL l'rpri H Ir ul' HC l'vicc, vOllaicnl
Hl'UI('llIc'nl fL'arl'iv l' , el /l oi;1 conlnil au j r une
Illlllnr!(' InH IIl('nU Hill Cid /Ill> d , la vio dll bord pOUl'
1,\cIlN tif' If' di Hlrnil'(' , J)allH' Yll slIlina {lail lIlI
IlliltT IH',.
C l'l
01\ (' lll. 'JJ(lil s'o lJ\'I'ir la pOl'lr tI(' la mni sfl t!.
« Ln ,nid, dit 10 lllOlI SS . Elin aVilit promi s de
lp l'lIppo!'l!'r d" hell ns fi g ue s, Ânrlt'lls.
- CI' Il'('s l pn s .'IIP , dit l'pnfllnl. On 1It:ltTlte
\' i 1l', \' i 1l'. ..
11
Jill! foi! e'f"lnit l'Ile, ('nlll'/lItt pn' HfJtJ , pl
1'0 U !:)l' , l't slJ ufOnnl, rI I> lIanl...
lIa fi glJ\' rnyon~i
,
:!~.
�258
LE. JIlATIlt:lUr\
DU
(C
fiAYAl1n »
nunL 5 1 rayonnante, flu 'i l!:j !:je se nlir nl tou s le
cœur ra gaillardi l'i Il qu' n la voyanl so urire.
,'e ul em nt, dam e ! eHe s"laiL lont ellnnl dépêh ' , qu'rIle ne pouyoil plu s parler. Kil, !:jorlil,
loul e ll so ufflanl d plu ti helle, d s fi g ues supI'l'b '5
de tion ouflin, ,t IN; {' Lalo S UI' ln nalle tiO US les
doi g-ls d'J\ndrns, qui la J't'111 er ' ia rc nlÎlllf'lIl , en
haisanl sa g ro sse lIlaill .
« Our! ilL-t'II" lu l'S trop gellLil, 111011 pf'lil. ..
Iloi
rr !Jui peul le fuin' pli
~i r; je'
Di s-lIloi ... di ~If' jll'Ollll'l s, foi dl' )'" s lllilla , dl' t f' le d01l11l'1'. )}
/ü l'lie Mllll'illiL, rll(' s01ll'iail, qu' ("l'lait , dit
plu s lard Il,,i",, ('Olll il le II' sol ,il l' ut' iii lillld(:
d' ~ \ur
n'y
qlllllldi cs g'(, IH ~ l s ~ ()l
' II flellr,
J\ndril s Il e s() uriail pli S, lui, Dell'\. larnll's l'(jllli'l'l'Ill dlill S SI'S )'Pu'\. IIlpll s; il hallil d, 's l'ils pour
Ips r('!l'lIir , pl 1Il1l1'IIlUl'll d' lIll Il
' ('l'Ill
d{'so l,', :
Hi ('Il, dallll' Yaslllinll;.i1' II I' di's in' ri,' n, )}
1': 11 1' Ill' purlll pas plll s ('lIlUI', pl J'l'prit, tOl1jOlll'S
(1
ra)'ollllfllltf' :
\'l'ai'? .. P m;
Su\'oit' quoi '? ~'t,(·
« Jlit'II,
-
1I1l\1llf'
il-
-i
dt' savoir ...
l (' Il ~I'
dn'ssil lll il
dl' lIIi .
IIlOI.
~Iai'
»
011
('si " (·dah,
Illon
pt'lil. ,Il' l,
S IlIS,
�11. EST DON DE BAVAHDE H A U ~ I AHr.
I ~
2:';0
Du co up , Andl'él' b ondi t sur ses pi ds: il lùt \'ait
plus la [j"\'r , je vou l'a ss ul'e. Il û\'uit saulé a u
cou d dame Ya slIlinél et l'é louffait de haisers,
tandis qu l s aulres dansai enl ùe j oi , t flu Filcl '-Fer t; rimp ait au x '' l'bres .
« Tu llI'é loulTcs, mon petit , di sait la honn e
f mille enchanLé , lu m't'·loutres ... tai ss - moi
li 11 \' l' ; tu Il 'éco ules ri ell .. . )1
]1 fjuil par la lùc h r , les <lulr s s'arn' l('r nl ,
da1ll c Yaslllill ll s'ass it a\'cc' Ull so upir Il so ula "(·III nl : (' Il . l'II vni t bi ' Il rrl1 I?ll l' , d (' 0 111 III n(;a:
« .1 , l' ni s u au lllillTh é, de la se l'\' llIl (\';\11 0 11 CII SSC /Il , 1(' hroclIlll ' l1r . .l e vOIJi uis tI(' h ' aux rruils,
« [' o ur I/I o n peLiL Audl'1ls qui t's LIllal ndp », di sa is-j'
h ilia "i pill (' HI/Ii I' la 1lIlll'r h;\lltI l' cl· pas ti·CJut' s. Ti (' lI s! III ~ raill a s ' /'\'lI l1l ' d'J\b ou-Cn s s l' llI , Alldras!
(" es ll (' uom du rrt'· \,c cl !lolr(' pl'lile df' l'IIi t">rl' . EIl (,
JI('
fuit qll l' pl l' lIrl' r Pl II' n"C lillIH' l' . EII!' parl l' auss i
([ ' lin ('al/l il l'1\(] (' lJui
il 1111
lri's drôle dc
/lOtit. l)
pli ssa fi t' J'(' lIl el1t la lIl aill III1I1 S les
rlll' vl' lI:" , III /li s I/ r soul1la JlIol , dt' l'l'ur (l'inl' 'r1'1IJ1lpl'fl 1" rl'·r il. 1):1111 (' Ya s lllill lt cO l/tillll ll it :
« ()ut'll l' 1)I' Iit e d(, l'lli,', I'("? di s-j e tout ('Il l',,i .. en
l](,I
~ nl
il Jloll" ('hl· ri ('. 1<:11(' hai /lsil III y oi , pl Ill l'
dit : « rOU S Ile ~ a, ('Z dOli C pli S qu ' \h ull-Cuss ' III
Fil -d(·-Fer
Il'
�260
LE
OU (( IlA YARD
~[ATIUHlS
)1
« fournil n s cr t les bmmrs aux c clav es de
« myrne et üe Dama s? »
- Aux S I,l\' s? nia L clloll1(1nl. Ma fill e au
hazar dcs esc!axcs! Bo nnr ,' Ii'['('! YOUS l'Illcndez f;a!
- Ch ut! chul! fil 1\ nel l'as , 1\ l)['('H '? Jn(\I'C , apI' \s '? »
El! s'arrêta pOUl' l'cI11IIJ'lIHS l' : la hOlln Yallmina il\,til 10 {'(l'lIl' tout l'CIIIU(' quan(l Je Il 'lil
l'app(' lai[
Sil I1\ l'!' ,
« 'l'II ('II sais Illuilllrlllllli.
IIlOi,
IIHHl
h l'ru
J.l'ï lah rl sa sf' n 'anl" ~ 'I.\(,1l
('01111111'
l'OII SSI',
\'1I11Iil pas rll('!' , li
1101111('
II( '
Il
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Jill(' 'lui n('
Il'l'il J1111'1I11 , 111iri s qui ,"Util
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SO li 1II'1'ivI'(',
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1If1lm L"jlllh , f'IH'OI'!' pili s IOlltr
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.l'ni
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dl' Ji g ll 'S, 1'0111' '111',,11(' lui r:I(' III\ll' SI' IIII'II\('1I1
1111'1'11/' arait !'l'IlI'fllllr{, Yn slllillll,Mlli s jc 11(' su is
pn s ~ i (,Ile 1111 HUI'il fail 111/1 ('Olllll\i ss ioll, »
,1" ,, 'ai pli S IH'Ho i" di' dir(' si Oll j'r lil'ÏlIl t!(' 11011 "(' lllt
lu fialll'l"t' d('
1\l'I'Ij\lOÎ llfl ll ,
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�2G 1
lL EST BON DE llA VAnDEH AU MJ\J\ CJlÉ
pa s seulement de congratulations qu'il ,'u"issa iL.
'l'II l'II
«
~Ili
FUlIl lI' Il i l'
moilltOl1llllt 1. P"II pr,'"
(' () Il S f' i
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l'ri s Fil-cl/'- "'('1' (Jui avail !>rll\lCOllp Illon l,', dnlls
!,ps lilllf' df' Sl'S SllJll·/'il'lI/'S clf'puis Ics d('l'nil'I's
�2î,w
LE:S MATH fiI :'iS OU
'f
UAY,\HO
>1
(' ''l' ncm nls, en dé'pit de sa clP.'crli on invo lonlairc.
EL lout n suçant l s fl n· u s, Ch,l un opina il so n
lour pour 1 s choses les plus XlrOl\" vra nles . Enfln ,
"pri's un lOll fT u drlib!' l'ali on, un a\'i s l' Illi s par 1
P ilri sif' lll ' lllp orla, au x j y ux écla ls trC l'il' d'An dras l'C'ss us(' il ;.
(
�XXIX
Comment Andras fut vendu
cInquante piastres.
,
C'(\lnil l, IIll\1l1r jour, \','r:..; II' so ir. Cr s dt"\'ols
muslIllllOll S snr lnil'IIL ,lps 111flSfl'd'l' S, ('al' ("'(;lniL
ypndrt'di,
pt 1111
\,l'IHlrpdi
dl'
ft'lp. Il s s'n rrt"lail'Ill
yo lorlli"rs dl' ci, dl' Ih , s" loll Irs c!1osrs 'l'ri
"ni",,1 Ils 1""USpl'
jlOll-
rlwlllill . .lll s l 111('11 t, lin l'
trou(1P dl' dllllSPU Sl's turqllt' s, prolilalll d(' Iii fùln
du
l'Il
dOlllliliL dan s Il's I"lIf'S li"s "1)('('\ IH' ll's en
pll'in \ 1'111, 1'1 allirnit (IIH' IIfl1l1l'IH'(' {'llorrl1l'.
j01lr ,
Ellps l'Il \ nlnil'ill 1/1 p"illr , du r(' sll' : il y ;1lait
d'ahord Iroi s rohu"ll's nlllll"I'S, \'oil(\ps c1ps pil'dH
li ln 11\ 1r.. qui dnll saip nl dl's pa H ill('nl1llUH ;1\
PI'
dl'H
IIMII'IlI ·hl'lllP.1l1!-l for 1 '';'l'I'S, C'l !lu' Il's spr.dalplll's
�2(l!t
LE S MATJlUHl.'\
DU (( IlAYAHn »
cl "tli cnt tlpprécicl' h tlU oup, cal' il s donnai nt
forc e pit· II S, pl' lI\' ultra-convaincanle cl, leur
sali sraction, I ~ n ulre , il y a\'ail deux petites danSC II S s, vêlu s de gaz pai!lct(· c, (lui t'll\' issai lit
!ps hnlloulllH cl l'l'ih leurs Illollelllll'ahi(·s, el \1'8
yi(' IIX 'J'UITS, Pl Ics lIobles ,\n g illi s rI 10lls !"S
!;él lllill S dl' ln CalH;r, La l,n'mii·l'p n'(;toil p" s joli" :
<'l lf'vilil s i SO Ill'llp a\'aillill IH'U l',, il' (l'lin s in l~f',
n'lit 1(· pi('d il ln hnulplIr du III'Z df' s gl' Il S, qu'il s
('OllllilisSllilWI pill s viII' la ('(jul('ur dc' ses bnhouC"I'S IJIlI' (,('110 dl' SI'S ,)'C' u, , L'auII'P, d ' 1I11 0 l'al'I'
IWHIII{' 11\' ('(' SPS yeux hlplI S, !'l Sl'S rllf'\'l'uX hlond s,
s('lllhlail, ilV('(' sil bJ'IÎ ('" di g- nc pl 1111 ppu .iltii-r(·,
Sil dllIl S(' ('hnsl(', dI' S('(l lIdlJ(' dl' III l'ri s!' du Pa 1't1d· Il Oll, L'l'lIsl' llI"l p aVllil Ull S11(,(, I\S fOll,
Elll's alllliplll aillsi dp rlll'l'dll lll' ('Il ('11 l'l'do Il l' , rh,
llHII Sll l1
IlIII1 S Ill, l'Ill'
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'1111'1'1', 11'8 n"galollt dl' ('on/ilill'I'S dl' l'OSI'S Pl d,
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hlondr', El Ilill 'i (·!lI' K IIl'l'i\,(''1'('11I, S il l' 1" SlIil' ,
d!'\',t lll ln Illai so n d' ,\h oll-Cnss(,111 If' hr()('Hlllplll' .
Lh, 1'III's s'itl'd' lt'l'l'l tl , l't ln 1H'lill' /ill l' (Jlli l'I ~
sl'lllhL,il ;'t
Il
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si ll "!' pl'illa pnl'llll' :
Iwhilnuts d( ~ III Cllur'p rl HIIII'f'S liplI\: ,
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�ANonA ' EST
VE~DU
CINQUA~TE
PIASTRES
265
di t-ell c, nous so mmcs touch ;es de vot rc aill lll hi e
u cu il , t c1 r vos l'ul'raic hi em 'fll s rr(;néralement
qu elco nques. fO US il ii oll s maint IlHll t donnel' un
représrn t(1 li on gratuit (Ians la prellli er l11 il 18011
qui se trOll VNn cl yaul nOLI s: cc S l'a lIli O filçon
li paye l' H O lI' hi 11\'r I1U e dall s la " illr. Ti en ',
vo il h, juslr lll .lIt , 1111 0 baJ'ilcttle qui n l';,ir Iri s t
'O lnll1 e un hnllncl de nllit : c'est n o [I'(' HfJ'i1 ir ,
EII ·s vi ' 1111 'lit d'1\I I' p, so uffl a Jo lll il l'chil l1d
<l 'co u h la mal'chnnd e dl' pllles frites , .Ie
h l ' III' II I(1 11i ol'(' do
rC('O lllllli s li J Ill' lH'('c nl
pl\ rl (' l' . »
Les r1 l1 l1 Sr ll Srs t' Ill mir lli dall s la Il lH iso l\ rl ' l \ h O I ~
C ahSP Ill , 1]11 1' I ·s sC I'\'lI n l!'s rav ies Ir ur oU \'I'lIi ' Ilt ,
C' ll ',tllll!"P qlli 1(' lI l1 it ];1 hOl!I'sP donll ait de l' nl'g(,lIt
l llll P (,o lllmi ss ioli [ri's JlJ'pss('p h l' ull t' d' ' ll es, ca r
la fill .. purtil l' Il ('o ul'nnl dall s la dil'('(' li on dl!
ra hal'p[ \'o is in , LI' hJ'()(',lII[ elir n\lruit lISSP/\ ,,0 10 11 liNs r!'s islI"' li cc llp ill \'nsi(J l1 , Ill/li s il HP l' osa l'as,
Pl HI' bor na li fHin' f('I' I1 H' 1' la pori!' a il \. ga min s
qu i Y0 1l1 ni1' 11l r nln· 1' 11\"1'(' 1(,1' d il ll HP lI S 's,
(! A 11 (' lll io ll ! so uffl a T I'O (Jfill a l'd :'t Fil-dp- F(' I' ,
- El 1..., dallll's dl' III 1I111i so 1l J c1 (' lIl Il IHIIl ni lll ahl 'IIIP ll l Il' j P lIlH' sill gp. lX!' j Olli ron l-e ll es p ilS tl s
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�266
LES )IATlllîHN' D U (( IlAYAIlO
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ill('l'ssn nt f's d" Lrïlah ('0111 lI1f'llf:n ien1 il nllrislrr,
Or 111l f' f's('la\'r Iri s t,· esl dl' \'f'nlf' lI10in s ra(' il e
qU ' IIIH' ('!H'laY!' de' honne hUJ1l(' ur, La pl'li l,' filI fl
f'lIo-nll\llH' SI' lai ssl' l'nit p 'til-t'In' n'·('I'f\"!,, Enfin ,
('ollsid"II'alioll imporl a nlp , (·(· liI 111' ['oùlail l'iPIi.
BI'f·r, 011 inll'Odlli sil II''' a Ir11l\"" dnlls la ('0111' inl'\!' il'lI),I' , S"' Pill'l"" l'II rlf'lI'\ parlif's pal' lln o g' l'illf' ('11
IJlJi s sl'll lpl,\, 1)1' l'H IIII'f' rfJ!(· d" cl'lll' ('IMlll''' Ù
JOIll', ci nq
rlllllHnl (JII
1111
!->ix. !'l' lllll1l'S {'lilif'lIl l'ilSSl' lllhl,'·f's,
dOI'I1II1I1l.
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Dan s llll ('(Jill nh"cllr, Ll'ï lnh
(' 111'- 1111\ 1111"
lIl ai ns, pllf'lli ssa nt nI' ril'Il roir,
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dl' ('0 1111 " h Andl'(l"
II' jl'lIl1l' g'ill'f:OIl "i\vilit
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.JI' \ ail' cllil llll'l' pl' 11II illrl 'I"!' tll dOlIlSI'J'ilS, dit-i l
touL has. 1)
El 10 "oi, d' i\l1rlJ'lI " s',', II'\ Il, "ihl'llllio 1'1
11111'1' ,
('hillliant U11l' l'llaJlloIllIi g'1't'('I llll' qu ' il In 'lIit nppl'i ""
i't L( ·lIa lt . La pl' tit l' s lIJ'sn uta , ",. tln'l'l'il tOIt! d,.ho lll ,
�l, ('0 1111\1 ébl oui e, lendit lcs bras, niais Fil-del' l', loul cn unnfHm l, mil un d o i '~ l 'ur scs lèYI'cs ,
cl ln lillr lle rclomba S UI' pl ace, le so leil dan ' le
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leurs do [1l1rqu ts, 11 "lait bi cn rogrollablo pOUl'
l'amira l qu'il n lui rùt pas donn', d'admi rer sos
marsoUinS.
Pui s 1rs s l'vanlr s d'l\bou -Cl1 ss(' 111 apporU'r nt,
,
SUT' l'ordro clr leur Illaîlr' , I('s ill{'vilahl 'S sorhels
ar.compagn(\s do l'ill(''yilahl c confiturc do rosrs,
lanrli s qllC ('plIr fJur Lo!tomard itvn it (,1\\' IlY"
('II (,Olllilli ss iolt c!('posa it dall s lin coin lIlI lourd
lll'/L
pallil'r (l'oi. so rlail un cliqu('l is d(' !JolIl('i
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AbOLI Cn sso ll1 offril IP H Slll'hC'ls ; Anc/ra s, qui
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gf's to ri o rdll s hahiLu l'l , lI1fti s Troufi llllrd illlt:l'-
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Hf'slll'f' lahln fil s du Proph i'll', dil-il au hroC'unlplIr, flOU S nr 1I01l H r/lÎ SO Il H pn s \'(' bld('1' ('hrz Ips
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Proph\Le 111e pardonn era .j je désobéi s il l'une tic
ses loi s pour sn ti sfair il J'iluLrc .
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coup connu, L fJui a rail uue ass('z yi Iain Jin
1" ·cc llllncnL. Buyon s h la pl'o spériLé ùe LOlls L"
Il LiL ' 0111111 r'(' s.»
Lps houL il! s fureuL r!',!Jollclll'·PS. l\h ou-Cass III
go iiLa, plli s J'("'cH'iLn, pui s l'CCO IllIII('IH;:I, pOUl'
r ('0111111 'IICpl' cncon' . Les al Ill!"' li huvai 'ilL als~i,
Loul Il pf'l's is Lalll il Il l'li S 1(,\,1'1' 1 UI'S \'oil('s, ('('
([ui I('s qt' nniL Ull 11('11 , l11ai s njolilniL heilu('o uP il
INII' (ll'l'slitre. Ln j tin g llt'1l01l S d( :~s ilLt"ru
("01111111' l 'S Il li ll'(,s, pL dlillSail 14 11L' scs Illaiu
s Il Il pa s
('Olllpl(\l(,111 ilL in 'OIlUll; d ie l'a\ issail louL(' l'a ssislaIH'(', y cOlllplis L('ïlnll , doul Il' l'il' Ilr" 'IlLin
{'r1ulail Illninl('nnnl ('n fu s!'('s h la "I"IIIH[C joic
d'A hou-( :nssPIlI.
C(' lu i-I'i (' 0111 i li li ni l li go IHi' l' (' l ('('go l'Ile l' les
lirJlH'lII'H; l'adi!'l]x , l'lI'il t'llIl'I"iIIOIlUt\ 1(' II('Z couleur dc: [Olll lilp , il lrnilnil !t'il illlIlI" 'S PIl yicillps
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t'l l'olduit n),so!llllll'ul 1('1\1" adll'tl'[,
,\nd ras, IJlli, (It-houl pn'·s clu grillug i, sou riaiL ile
plai sir ('II ' nl('lIdlllll rir(' L('ïlah.
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DU '( BA YARD
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ro nrlu ai nll'a rraire. Andra s étail vcndu CilHlll:tnte
pias tres el n'(' n paraissa it Jlll S \lutl' mcnl fùe ld' . 1.,0
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1ll((I'(' IJ é tel'lnild' , lrs r il1flll il l1te pias tl'es \·('rs[.f's
alla , slir l' orelr de SO li nOllvr ilU lll aÎlr(' C'l :I V
un o do(' ilit ; ('xc l1lpl ait'C', rl'joilldr 1 S f'a pti\'cs
dons l':tulrl' parti r' dl la (,f/ ur. ~ 1 ( \ I (" il 'lida ohlil)f'il I11 11l f' lll ,\ bou-CaSS(' IIl , qui tilubai l lin l'l' II , h
oll \'l' ir la Jl od l' dlt g rill abc. El j e II I' ha IS ('0 111 rl'sla
llW lll sC' fil'{'lll I(!s 1'1 1OS('S, ma is la ('] 1' 1' lui
dall s la Ill ain.
P lli s, la ndi s (Ill'Alld l'as Pl Le'il nh ['{' lllli s da ll s IIlt
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lahl!', di g- ll o l'( ' \'UIlr'l1 1' !l NI (ll'(l(,("d,',s .1 '1Ill '" 1 in s,
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11 1'7. Ii !'. rll pli\·I's. !. PH SI' I'\' II 11LI',' qui \' Olll ll ipllL
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pi éce Lles que les danseuses avaient gagnées ce
j our-là, ell l'e. l cl s bouLeill es .
... EL, ln nu il étant to ul à fai l lo mh ' e, p l'so nne
Il
s'n p l'(;ul qu' il so rtail cl cir ez l , hl'() illlleur
six allll('f'1{ au li eu d ' illf[.
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JE
'l'ro i. S 'I1Hlill('S tlpri~s,
il y ll\'llil i\ la CatH',f' ulle
noC'(' s lp c l'bc ~ , rl'lOiljH t' hi~l'(
~, où Ic IIlill'i {, ('lail
ii lli\'i Il , JlI'('S dc' ('illq C 'Ills ga l'I; om; Ü'llOllli ll UI'
dess us, bra!' d 'sso us, Il 'II, h cl '\lX, faul dc·
d(' lIloi sC' llc's h escol'l('1' : CJll!'lrJlI(' ('hoso C'OllllllC IP
Cid l'l'llC'O nlrilnl pnl' hn iinrd , cinq (' 'Ill., dl' Sl'S
illllis, •'ü ulc' ll lC'lIL ('C U\ d 11 01,1 "la ienl dl' lan" u(!s,
d'uiliforilles d dl' IlnLiflnlllilt',s \'(t l'i "s,
"\'li S
C't" lail si 11('01 11 , qll 'O lt Il 'a\'llit jarlillis ril'Il \ u dl'
pili s hf':I I1, On n' sH"ail 11'((lwl adll1ircr If' plus,
du IIl nl'i {" plu s SI'I' f'l pili s 1I111ig l'fl qu o j 'lIl1Hi s
dUlls so n IIl1ifol'll1Cl /I('lIf, IHI dl' III plallllll'I' USI'
1ll1\I'Î"'P , 'l'J(' 1.('110111111'([, qui lui t-Il'rvnil dt' pht"
dllt lai ...,sl' l' l'llll'l'l' sC' uiP , le' 1'(11'1'11 " cll' la pl'lit('
"'Klist, lui l'i uflisa nt li peinl'.
On 10.1 Illolllrait a uss i Ips
HIll l't' '! h('rns
cl , lIolrt'
�ÉPll.OGUE
2ï3
hi stoire. TrourLnard co nduisait son neveu qui prenait !les airs de demoiselle ré 'ervée, pui sque son
on 1 lui s n 'ait d cavalier. La punition du
La
lI(}ef'.
Ilvllil f'll" 1('gf" l'l', l'l je C/"OIS qll le rornlllHllrlilllt avail li nu fond plus d'envi d , le [,·lirill'r (l'If' t/€' Ir. fair' m ollI' IIU .' f ni.
Mni s f'( li" (l',i , l'II v"'rilt", {'lni 'llt1ps \'l'llis Id'ms
dl' ln fl\ll', (,'t"luil JI' couplfl rllllrJlIlllll qtli pré'Cf" llail
Il'''! 'pflll\, Ip hel J\ ndrl1 s Hi OP!", III joli' Ll'ïl"h
11\1\ dO\l"'\ J'PU'.. Bnpli Ht"(1 de la \'t'ill', filleul,
"' !l lIi·1 1'1 dt, YIl Slllillll , ('11(· 1"Util hi en ,', fllIX, Illaill(t'lIlIl1t , ('a .. Lpholllllrd ln Iptll' avait c!OIlIl \ '. Pou\nit-II/1 III SI\ pllJ"{'r d' j\lIdrns?
IlOt
S~r
�274
LG
~IATUHL'i
'
DU " BAYARD »
Et nod lradui sit bien, j e crO t', la pensée de
Lou ', lOI'SflUC, sorlanl d l'ég li s avec ' U r rumc au
bras, il s'écria:
« Enfin! voilà mOn S pli"l1l IIH1.L'iagc r "uss i! .. ,
El j'olt \'ois un (lans l'uv 'nir, qui, pOUl' sù r, lle
ral l'a pU H davi\nla o ! »
�TABLE
DE S lAT llt HE -,
•
1. Il .
\ï .
LI' s \l u llllll'iII S s" ' nnllipilL "" . . .... .. . .. . , . . ,
IlIflllilll'Ïn s /1( ' ~' I'nli
l' ni pltl'; , , . .. , ..
Mi ~ I('
Joilli 11 /1\\ Idn ~ , .
. ... . .... "".,.
r.1 ! fllI'OIl rl'/'a d'Alu
~ ................... ..
OÎllc l'IloL sr l\'n
~ l' 11101111'1' 81'S g l'iIT,' s .. . . , .. .
Oil AII"l'iiS l\pl'llllVI' lInl ' hIII'PI'i" l' indi g nt" ' .. . .
"" ,
1,'1'("'1' 1'1 SI/ ' lIr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
III. IV,
V,
V/Ii. -
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X\',
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\Ollll'IIIIX pI'/''' Ollll l l g '' S .. ... . . . . . . . . . . . . . . .
Ail" ms fiIi 1. l" (' nl/I,ir/IÏ 1111 '. . . . . . . . . . . .
BI'ali nU l pll ' d l' ('nlfllill s , .
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hil' l1 hn ~ p i l i J/il ' Iï' ,."
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xxv. - Là-huut. .. là-has................ .. ....... . . . . . :127
XXVI. - L déj elln er de mi st ' r SlIIithson......... . . . . 2:18
XXYII. - Derni "r opération r0 1111l1 -re inle de ~[ cry
111.
~'>1
XXVIII. - Comm nt il c·t qllclqucfois bon d b llYiU"lI '('
nu ma rch·................. .. ....... .. . . .. 2:;(;
Er!LOGI:E • . . . .. . . . . •. .
Ihl Ill. -
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The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Bibliothèque du petit Français
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A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
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Title
A name given to the resource
Les mathurins du "Bayard"
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Mabel , Gérald
Mairel d'Eslon, Mme
Publisher
An entity responsible for making the resource available
A. Colin
(Paris)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1903
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
276 p.
18 cm
application/pdf
Description
An account of the resource
illustrations par Henriquez
Bibliothèque du petit français
Type
The nature or genre of the resource
text
Source
A related resource from which the described resource is derived
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Centre de documentation de la Maison des Sciences de l’Homme (Clermont-Ferrand) C90675
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Pas d'utilisation commerciale
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BUCA_Bastaire_Bibliotheque_du_petit_Francais_C90675
Relation
A related resource
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-
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25d6d2c149d7ae87ec074f153db96a33
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Text
6
ROGER DOMBRE
Le petit
Grand
et le grand
1L LU S T n A T 1Ù N SPA n ~L\
(
n CEL
Petit
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Librairie Arlnand Colin
5, rue de M 6zi "reB,
19 03
l'OU I droit8 r6survés.
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Le petit
Grand
et le grand
Petit
�BIBLIOTHÈQUE DU PETIT FRANÇAIS
Volumos in- lB jésus, orochés : 2 ft.; reliés toilo, tranchos doréos : 3 fr.
Richomont illustrés .
L'Ami Benoit.
L'Apprentie du Capitaine.
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Journées de doux potlts Parisiens; Jacques et Juliette.
Jours d'épreuves.
H,IVOI
("ILl/CO, lUI'
Kerbiniou le très madré.
Les Lunettes bleues.
Mémoires d 'un Éléphant blanc.
L es Mémoires de Primevère.
Mon Ami Rlve-Gauehe.
Le Moulin Fliquet~.
Le Mystèrc de Courva illan.
Le Pari d'un Lycéen.
Le petit Grand et le grand Petit.
Les Petits Cinq,
L es Petits Patriotes.
Pierrot et C'·.
Le Portefeuille rouge.
Princesse Sarah.
L es Prisonniers de Bou-Amâma.
La Providence de François.
Le Pupille de mon AmI.
Les Robinsons de la NouvelloRusslo.
Robert le Di able et C'·.
L o Roi do l'Ivoire.
Le Sapeur Camember.
Six nouvelles.
La Teppe aux Merles.
L e Théâtre ehez Grand'More.
Un Parisien aux Philippines.
. Une Histoire de Sauvage.
L es Vacances de Prosper.
Voyage du matelot Jean-Paul
en Australie.
Voyage du novlco Jean-Paul à
travers la Franoe d'Amérique.
Yves Kerhélo.
dell/lllltie, ri" Clltlliollue Blbllothéclue du Petit Françnls .
J) l'ullli do lruduf'tluli (Il dl' rrllrUtlu rt!oll 1'~K(
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IH)ur 101I!I h~1I
y ("IIIIJlrIA lit 11 011 1111111', ln SuèLle ct ln Norvl'go.
103'20'2. -
Coulommlcr •. 100Jl. PAU l. IJ llOIl,\ llIl .
(luyl4
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ROGER DOMBRE
Le petit
Grand
et le grand
1L LU S T n A T 1Ù N SPA n ~L\
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Petit
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PA'RrS
Librairie Arlnand Colin
5, rue de M 6zi "reB,
19 03
l'OU I droit8 r6survés.
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��LE PE1-'IT GRAND
ET
LE GRAND PETIT
l
Les deux extrêmes,
D'lIne "o ix in sa isissn bl l', un I' voix dc rh' , Ull
RO l1ffl c, la m"II1(1 1' pl'onoll r:a :
« Mi g- non , appl'ochc-toi lin jlell , j youdrais l('
p,11'I el' , 1I10n eh6ri, »
A ('cl I1jlpd plrin (1(. II' )Hll'l'ss(', ctl1plqu c ('!Jnsl'
rCl1lua dan s le roin assomhri, p"i s le j o uI' s'ohs('u1'('il soudain: ("{·tail 1(' IIl s dl' J\I'n,' P f' lil qlli SP
dl'('ssn il louL simpl p)ll pnl. ('nll'(, la feJl ùtl'(, Pl 1(' IiI.
L'{'piLhi'lp dr « mi gnoll » ('l de « ('h ' ri» fpl'ait
s Up[lO SPI' qll e 1l0U S nOli s tJ'tIIl\'OnS cn pr6sr llf'l'
d' un l'lIfnlll Olt d' lin adol(,
~f' lt fl'l\11' d b'rilril e.
Poinl du louL; (''''lait Ull 11IIJllm c aux pl'0JlorL ..; 1'[nT onANU .. r
•
1,1. ''''A N Il l' t'Ill .
1
�2
LE PET IT G fl.Al'iD ET LE G !lAND PETLT
Li on s giga nLes ques, un col osse, un géant, pour
LouL dirr,
.f\ l ais,
p OUl"
,a m ore, il r es laiL loujours en eOd
« l e ch "ri eL Je mi gnon »,
C'{'liliL d'a ill eurs une ùll1e innniment l endre
log'"
dons ce co rp s d' oLhl ète ; Ull e ilme d'en fnnL
qUI , h \'il1 " t- s pL ani;, <l\'a iL gard é une
orte de
dou ce n"ï,'('[(;,
EL, pnr Illl r hizarL"r ri e du so rL , ('c n'('anL se nOIll lI1 aiL; ,\nlollill PrLiL.
( ' Il r l11 0Llstnc he peu fourllir rsLo lllp ail
nux CO lltOllrs
Il
lin
U
111 0 1l S;
Sil
les lrHils du
1" \Tr
ol.o ssc
{'Iaic ilt 1'!'g'ulif'l's, Illai s sa pll ys iollo illi c rcs pil'aiL
JI III s f' Il (' () I"{' 1a h () Il Lé eL li Il ('
(' ('(' 1il i Il C ('l': 1i Il
Le Cl li '
ln fol'(,c IllOl'al c,
11 ("lu s! A Il l0 llill PcliL , le gl"illl l , ("laiL lilllid(·
COIiIIII(' UIl C j cun e fill ; Illi
t'Il "'pl'Illl\,(; i"t la foi s
de la s)' lllp :,lh ie ' L d III pilj{· pOlir rI'
~
l-\' "I"{: I) 1l
de
11I1"11'(, s (i ('c Jllilllt'oll'es dr halll , qlli (' laiL rapn hl l'
ri ' il S S () 111111 f' l'
1111
rOll g'issil iL di's
Il œ LI [
1111 ' 011
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1('. ,' ill1l 1f'
l'Il i Il g
ildil'llIit,', el il
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le rC' gal'dai!.
Cil l' il ('oll sid {' rail sa t"ill(· d{'lllpslll',;e
1111 ('
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ill1ll1f'Il S(,S hl'il S pour se ,'oil' l''''dIl it
('0 1111111'
JI/if' l' ull de s('s
illI'-
dilllen sioll s
d' lIl1 gl'ill gOl I!'! ,
,
�L ES D EU X EX
T n l ~ ~Œ
S
3
Connu il Lyo n forcément , et surtout dan le
faub ourn' de la Croix-H ou se olt il .cxe rçait le
méti cr do tailleur comme feu son pi: r ', il co up ait
et co usait tout Je j our , n'allnnt prondr l'ail' qu 'il
la nuit , hl ' heuro olt l'on st moin s J'oJl1nrfJu é .
.l amais il n'o tH osé étaler sa haut Ut' étonn anle
en pl oin sol il ; il on était au 'si !t ont ux flu d'un e
monstruos i té.
« Qll d{'s irrs- tu , maman'? » dema nd a Anlollin
P ctit (' n p(' nchnnt so n "'l'and co rps snns fin S UI' le
lil dc Ja 1l1 0rib ond e.
Et il pronon(;ait cc mot de « lI1aman » l1\'rC IInc
Ùour,cur si t 'lUire, qu o l'on d ' vin ait lou.t do suite
olllbi cll il ,!t éri ssait co lle qui nll"i t lui dir adi r u
pUllr touj ours , - « Mi gnon, c'cs t " tt infcrnal o
ll1usiqu d(' go ns d'il clÎ l(' (lui mc tu c. Est-f'c f[U C
tu nr pourrai s pas les pri cr .. . »
JI se r('(lrcssa, cachant un grs te d'indi cihl t, contrl\ri(·· t(·, t il r!' pliqua Yi\'O lll Cllt :
« Tout do s uilo, mam an , j p \"<li s Ips faire laire
ct tu pourras dO\'lllir un pcu. »
Sati sfait " ~I I I ' Petit rcrel'lna ]ps yc ux. En crr<'l,
ùe la pllH' (' \'o isill c olt so lenait la foire 11 I1I1U OIlI'
,t surt out de Ja haraqu e la plu s PI'O(' !t (', s'{, I('nlit
un ha('chnnal {'p oll\' anlllbi ; ("{·t ail un e 1I111 si'lu ('
�1.
LE PETIT GI1 A1\D ET L E Gn AN D PETIT
d' org ue de Barbari JIl êlée au lam-lam, 'uuv nge,
ai " uë, d ~c hir u nl e pO Ul' le lylilpan elles n rrs ,
La malad e Ile pouvail llll'me pn ngoni Cl' en
paix; aus i l\nlonin vennil-il de pl' ndre J'h('roïqu
rl,so luli on d'all er lmuy l' le l'orain el de les upplier
ri Illettrr un so urdine il so n ta pai" di abolique.
Mais, pOUl' (' fnir (', le g(·onl dO\"llillra \'C'I", l' la
ru , sr mont!' 'l' on pl in so leil de midi cl dl' juin
au JlIili pu cl ln foul C' al1l ilss('(' ici par la eUrl us il"
pl l'a illour du pl aisir hru ya ll t.
Lui qui aytl il 'i lwur d't'ol rp Iii ri s('r dll publi c,
a urait- il Je (,O llra w' ri ' l'a frr onl l' '? - EII ! Ill on
Di eu oui , pOlir 111 l' auno r0 1l11ll qu ' il ~ il1 a it
'1 dont re bruil itfl"rcux II Ii1rlclail 10 ('(' n 'C,H1
' nfi ('\"I"(' ,
lIou ge' ro mmo un e pi\'oin ' II dépit de la r" li " u
dr plu si ur!'! lIuits pass('('s a u clt evp l tl la mal ade,
il ounill a portr d(' Iii IIl aisll fl , sc co urb a ('(J 11l1ll
touj ours ]lour la fr a ncltir , ln l' 'fel'lIli1 d rri \ r lui
(' l, 1'I"s() lulll 'Ill , IlI al'(' lta dan s la l'li ([II(' 1(' ~ ()I e il
pl la pOll ss ii' r(' fai sa iell t [out 1I1"n(' II (', H\' CUh' lillll(' ,
li rssiI)'nit d, Sf' rnp oti ss r el l' bard"il ill\' il ri a"1 (, 1IlC' lItl r houl dt' srs so uli prs l' (J ullr ' ux,
J\ul ollr d(' lui 0 11 II( ' ri ait pas n 'o re cc
�" 1l gag l101'ait dix f ois plu s t, se 111011(1'('1'
(l
Il, foil''',
1.
�G
L E l' ETll' GHA ' 0 ET LE GnANO l'En I'
n'étai nt qu'exclamati ons d surpri se nullement
di ssimulée ; on le prenuit pour un géant faisant
JHlrti de la foire ct regarrnant sa hal'aque.
Ill' cu ilIait les ré fl exions sui vantes qui au rrmenlai Ilt enco re so n l11al aise ct sa rou ge ur ,
qu oiqu'o n les pl'onon ût sans aucun e l11al"eilJan e :
« C' 't 1 forain ue la baraque du houl evard ,
j e 1 l' co nnais, di sait un e J 111111 , Le lI1aillotlui
,' i.l mi ' ux qu e 1 \ \' e: lon ct ' jlendûnt il me paruîl
enco l' t' plu s gra nd mainlenant.
rO ll , r "plilJll ait un
autl' , {' n' t pas
un forain , c'es t llll siIII pi c parti 'Illi cl' , j vou s di s ,
- C'est 1 laill eul' P etit , Anlollin P elit, un
bon gill'(;On, l'cpr nail une CO IllIll \ 1' du qual'ti l',
C'es t lui qui Il ahill r mon hOl11l11 e, se ul elll 'nl SO Il
Pl'I'(' faisait mi eux que lui,
- f,:a, un l'adi uli r l' !.. , s", riait un ouv rier ,
Oll \'l'a nt 1 fpu des quolib els; il 11 jolilll Ilt tort d,
gard er ('C méli r l' do taill eur : il " ag lu'rait di x fois
plu s h SI' Ill onlrer pour di x (' ' 1Ililll S.
- ~ i on l'app 'I ail ?
- Pourqu oi faire?
- Ti ell s, pOUl' lui so uffl er (' II id{' ' . Il nous
ri \'l'a sa fortune, ('( "n I' 'on-ILL,
�LE
DEU X E XTLU
~ M ES
7
- Moi qui l'oya is que les géa nls, c" lail de la
blague, ùe l'inv enli oll , qu e ' tt n'exi lait pas : il
voilà pourlanl un en hair el en 0 ' »
D' ull pas plu s a célér l, honle ux co mm e un
malfaileur , la sueur aux lemp es, Antonin gag na
l'esll'lHle du bal l ur qui faisail si g ralld bruit.
Le bois mince Cl'(HI ua, so us so n YlIs l(' pi ed
d' une mani ère inqui élanl , 'e qui Dt pou " l' 1
hauts (' ri s tl un e énorm e mlllron as, ise au co mploir,
On eûl dil un éléphant ltr.bill é de co ul urs
voyanle ' cL pr'·pos'· il la ni sse .
« gh! dil s donc, clnma-l-ell e d' un Lon
vinai gré il l'arrivanl, vou .' ail '/, ùémolir lHon t"labli s 'CIll ent. »
Mai s h la VlI C d'Anlonin , apr \s Ull premi er
mOl1lenl cl slupeur ('li e chan gea de nHuti i' r s cl
se fil so udain S lIri ant cl aimabl e :
« Vou s \' n '/, slins doul - pour YUll S loupr ? En
cll'el, \' O US ('les b ',lIl gil['(;on cl si \ ' OS ('olHlili ons
Honl rai so nn ll hl s .. , NOII , (' n'es l pas ce ln '? Qu l
tlollllllôl ge ! on Hurail pu s'(' nLPndre cl ga"
IH ~ J' li s
SOll1mcs .. , Quoi! \' olrl' Illt\ r es L malad '? hi en
IIltlladl" ? Qu \'oul e'/,-voll s (Ill j'y fnss(' , moi'? .Jl'
vous l'lain A, mai s j Ile sui s pa méd \(' in, l\ll! il
�8
LE PETIT GRAND ET LE GHAND PETIT
y alrop ùe bl'uil ici? da me ! c'est le méti cr qui le
veut. ])emnndez il mon II1 Ll ri s' il on enl il faire
Laire la gros' caLS 'e, quoique j e ne croie pas
qu ' il enlenùe de cU ore ill e-lit; YOUS 'a\'ez, y
n'es l pa s COJlul1oue tou les jours, mon homme, »
A prlsenl qu'Anlonin a\'ail fran chi 1 lIuhi con ,
("esl-il-dire la place nc ombrée de IIri eux , la
hardi sse lui v nait ; il pouvail hi n fair un pas
cl plus,
Il so ul eva don c ln IOflll r de lapi ss ri, bl'o ss ièl'e
qui Sl'lHll'Hil l'eslrad e du lh '·,Ure el il p '1I('lm dan s
101 co uli ssc olt IIHlÎlI'C Espnl'bon, le fourl il la
maiJl , ('lait ell lraill <I r 0 0 11 11er ull e ler;o n de
l1LlIsifI li h Lill jeun p g'II I'ÇO I1 nOIIlI1l {' Crain-rleCaf(·,
Cr j ru ne gill'(;o n {'Inil leinl n oulrur choco lal
cl cUlllulail eh z les Espal'gon 1 s fondions d ,
dOlll rH liqul', (lc mùla[l'l' nl d'o l'chrs lrl',
C()llIlI1C sa J('I11Ill C Ù Iii \'11 d' J\nlonill , JI' fOl'ain
d '1 II cura slupidc, ICH ye ux {'carqui ll és, la hou ch(!
béanl!' ,
« Ala fortUll e slfailr », pr nsa-l-il , !'l'oynIl 1 lui
aussi qu e l, b{' illIl \'cllilil lui c!r l11allrlC'1' üt' sc
joindr h sa lroup e,
~ I ais
"IIHlld il ollllul l'ohj l Il sa visilp, ljui1Il!1
�LES DEUX E XT
9
n~MES
il sul cruc 10 colosse, qui semblait créé ct mlS au
ll10nù c pour sc montrcr au public, n'était qu'un
Il
Eh! dit es dOll C VOli S ail e!. d(' moli l' Illon t ~ tLbl
isc
n l'
n L.
)1
vul gn il'o lili llour viv alll av ' c sa ml' l'e dalls un
Ill odes le IObis J c la Cl'oix-H ousse, sa olèl'c lI C
garda pili s dc horn es.
�10
L E P ET IT G lUN \) ET L E G fl AN \) P ETIT
« Hein!
quoi! cri a-t-i l, me g\ner p ur ce t
olibriu s '? Ferm el' Ina houtiqu pa rce qu ' une dame
st so un'rn\1te dans l' nlouran'e?ce emit pl aisant,
en vérit6. A-t-o ll jamais vu pat'oill s prét nti ons?
No n, mais oll allons-nous, g rand ni ou! si los
j eun es" ns se mellent il avo ir des ex igr \1 (, s qu e
nous, ll omm s mùr , no us n'oso ns pa .... »
J(' i, 1 b'l\'ard s'arrêta il bout d'!talr in e et p utt' Ir a uss i d"'Joqu n' ; il (' royait avo it' ainRi produiL beiw co up d'p ITot.
« ~I a i s,
Il1 0nsi ur, suppli a 1 g{'a nt dev nu
hUlllbl ('0 111111 1' un cnrilnt , ma mero n'es t paR
s ul r mon t SO li ITl'il Il Le, ('o mm e ,'ous dil s, l' Il l' se
Ill ru J't ; yo ul pz-voll s donc flu sa d 'l'I1i el'c lLui t so it
tl'O lIbl {'r par drs hl'uits de Pte (lui II C 'adJ'cllt pns
il\'C'(, l'n/;o lli e'? »
Le mt" c1ll1nt Espnr/;o ll Jl il ussniL les l'l' [l ul rs,
rnisil ll t IlIill l' cl l' l' prelldrc II' ('o l1 e 'r L plu s vi ol mnl l' ilt CJlI r jalll ais.
« ",, ! III 0 nsi li l' , d i1 ni() n; 1\ n tn ni n fi LI i .w il it 1 S
.\'l' II X pl l' ill s dl' Inl'l1ll's, si VO li S nc Ill e ('\'oyrz pas,
inLprl'OoC'z 1I 0S vo isin s. Cf' SO llt de "r.I\'('s g'Pll s :
il s ,'OII S diront (l'I i\1"'" P!'li t a lOllj ours l'' lt'' hOlln f'
ct dOll f'f' ;'t so n prof' ll aill pl qu ' il estjll slr qu P... »
Il Il 'i! (' IH' ,'a pas: 1I11 dOllltl p {' ri al dp l'ir!' slri -
�L ES DEUX EX
Tnl
~ ~I ES
il
denl, réro e, auquel se j oignit l'hilarité non moins
expl' ss i\'e de )l '"c Espargon , lui co up a la parole,
Ni.tné, déco ntenancé, il s lut , ne comprenanl
pa s (lu'on pùl êlro si méchant.
Eh! quoi! il implorait un p u dc 'ilen 'c pour
la ,n Ol'ibond c, ct l'on l'cdouhlaitlo lapa!:)' ! il pl urail l l'o n riait!
On riait! -
les sa ns-cœu r!
« P clit! il "app Il e P ,til! sca nd ait la gros
"oi\: d' Espi.trg·on qui se roulait.
- N'y a (lu'illa Cro ix-Bou sso qu 'o n l'el1('onll'O
des dlo s('s pal' ill es ! ajoutait Gl'nill-d ,-Cnrl'" ails
dOlil e pOlir ('olllplnirc il so n maître,
- \ ' rai! s' app el ' 1' ilin si qUilnd on esl le plu s
g'l't1IHI 110111111 0, non, J'holl1mc Jl' plu s grnnd (lui
sllit tif' HiI)'onn c il i)unk cl'(lu e ct de 1I lul"eillc il
Lill e! » ajoutait la g rosso relllllle.
Intcl'dit , froid , lr\s di " l1 , l\n lonin allait sc
l' til'!'l' , bn.i ss nlll ses {'paul .s illldl"liqu es pou r
pii Sse l' SO II S Iii porte YOl'll1oldu , lorsl lu ' ull o \ 'O l~
tonitruaille se fH entcndrc du ('t)tl" 0pp os(',
« Pourqu oi, dinhl ! r l'u sp- l-o /1 h ('C pau\'I' :,.:'ilrs
('C'
qu 'il demand e'? »
In stindiv clH(' nl, 10 g{'n lll sc l' 'lo llrnn , (' 11('J'(' ll ant
d'oll [lOlll'lit so rtit, 'C liml)l'o pui ssa nl, SO llore,
�12
LE PETIT GHAND ET LE GIIAND PETIT
terrible; mai s les pllro1cs que prollon çait ce t
accent "tai nt bi env cillantes .
« Oh! fit involontairem nt Antonin.
Bah!. .. s'exclama la yoix de tell tOI" .
Et ces cl ux phénomèn ' d m LLrèl'ell t un
minute il s' nU'e-1' fya rd l' , ébahi s, m{'!lu s,',s,
C' t flue l'!tomme il l'a ccellt terribl e élnil Ull
nalll li la hauteur d'un nrant de sept il Il ur nllS,
lin nain rort bi n confOl'mé et proportiolln{' dnl1 S
so n p tit co rp s g l'lI sso uill 't.
S ul o la tôle {'tollllait. '
CI' "<lrc:on d vingt-quatl'e ans avait 1111[' filC
bal'bue , il la roi s St',v(,I'(, t ('orniCfu(' , d(' s ." P li X
Inalin s et noil's so us 1 s so ul'(' il s ('Il bl'ou ssailles,
ulle IIlou sl<l (' ll(, fOl'lllidahl e, lIli O rt"pliqu toujoul's
('n t"\,p il el un aplolilb du diabl c' .
« i\ - I-il (le la rhnrH'p d' \ LI" si '''l'<lnd (!lit' c:a!
mUl'lllurait II' nain on ronsid{'l'ant lc f.{t"il nl <I\'C (,
adrllil'ntion,
P ' Lit
('(' lui -r i, Oll doit loujoul's
pass(' 1' ill npcl' ' II , so upil'ait Il' ('olosse ('n (' IHlll'llI ,,"Ilion dt ' \ï lnlIÎlolllll1' IIli (, l'os('o piqul',
- (': r'lIul? dOli C, l'Ppl'il l, ra('{O[il'lI x ESpHI'f.{O Il (' II
s'ndl'('ss;1II1 au nain so n I1 C\'(, II , 011 Il' s'a ppelle
[11IS « Petit », CJu<tnd O!l Il ('elle lllillp ,
('0111111('
�LES DE UX EXTnÊMES
i 3
- Eh bi en, moi , es t-ce que j e ne me nomme
pas « Grand », Ulrich Grand? » rip os ta l'aulre en
fronçant es lerribles so u!' ·il s.
Anlonin commença il re 'pir l'; décid émenl, e
nain lui élait symp aLhiqu .
« Vou s demandiez?» repartit cel ui-ci qui dut
l v l' beauco up la lêle pOUl' regard l' so n inlerl oculeur de ha s en haut.
Le g{'an L r "iLéra sa prière, xposa nL n Lerm s
LouchanlH l'éta L de sa mère LI es ('l'ainLes qu'il
avaiL pOUl' la nuiL prochaine.
]) "jil , le rud e Espargo n cL 'o n sLill1abl e moi Lié
rc 'o mnl uçaicnL il l'ire, tl sc moq uer eL à jurer
leurs g ranùs di eux qu' on n 'avaiL pas le dr oiL
d' emp "clt l' les lt onn \tcs g ns de "arrn l' leu r vir,
«]uillHI l'accenL de tonnerre d' · lri 'h vibra de
nOll veau :
«
il enc ! diL-il. VOWl, ma LanL , roLou rn z il
volr' ol1lploir. Vous, mon ollc1 ,soy z plu s poli
av
1'1. P LiL qui sc monLr
IlU \ 1' III nl CO UI'Loi s; quanl à loi , Graill-c1 -Cafl;, Illon {il s, l'engain e ;\ la foi s La Ian O'ue L Lon L(lIl\b our, el va
voir S UI' le boul val'lt si j'y sui s. Yous, monsieur ,
ajoula-L-il n sn luanL f~ nLim ent Anlonin, l' nll'rz
Chl'Z YOliS l \' ' ill z n paix au eh '\'rt de yoLre
1
�14
LE PETIT GHAl'iD ET LE GHAND PET IT
mnl ade; SC oreilles ne se ront plus affecl ;es pnr
nolre tapnge ... un peu dur, j e le reco nnai s.
- Oh! m l'ci! ») s'é ' ria Anton in qui l1Yoya le
relrard reco nnai 'sant de ses bons yeux il so n tout
p tit protec l ur .
Pui s, il so rtit (le la haraf]u e, si préocc up é d cc
r!u'il y nait de voir, qu 'il ne songea plu s il s' intimiel l" (les co up s d' œil surpri s j ell's 1 Jon'" de la
roule.
II r nlré dans 1 logi ' dont sn Laille hercul ;{' Iln
rai sait paraîtr' 1 s dil11 Ilsions plu s restr inles
qu'rll ·s n l'c' tai III rée ll eme llt, il trou \'a la l11alad e
sO llll1ol nlc et il s'nss il salis bruit s ur un sil-ge
rar:onllll h sa 'o llllll odi L{-, ra I' s s Jongll c's j alllh s
Il e s'n rran grai, nt pas de tOlll s les clwis s l de
lou s l 'S l'nul uils.
En atlr lld nllt qu' cli c s'{o\'e iILît, il so n:;·ca.
Il d I11rul'ait é lit rv eillt'- ail SO U\' ' Ilir du nalll
l ' Iri clt Cralld , dont l' impel'lllrh ahi nplolllh l'e ll1pli ssa it tl'ai s .
'1. ,l 'a i dû lui s' Illbl l' 1111 Ill oll slre, pell sait-il;
IIwi s il est bon , ('a l' il Il' n il ri en 111OIIlrl', ct il il
pri s Ill a défrns av (' ; 11 rgi(' co ntI' srs lll{-c hanl s
plll'(·llls. »
Dans so n oreill vibmil ' Ilc orp la VO I X \ ' 10-
�LES DEUX
E X Tn
~ M
ES
l ti
lente, sauvage , qui so rtait de cette poitrin e
d'en[anL. '
« Est-on heureux d'ê tre si petit et si hardi! »
" V Oli S,
ma tanto, r ~ t o ul'
l(' Z à \:otrt'
('ompt OÎl',
II
soupirail-il , landi s qu e la pouss ièrc brltlanle s
soulcvnit au clehors so us les pi eds des amaleurs
dc rôt!'s ct quo los {'chos de lI1u siqu e, nlfaihli s pal'
la di stl1 11CO, ce llo [ois, arri vaient pal' la fenêtre,
note sin guli ère au mili eu du sil Clu 'c pesant dans
la chall1bre.
Il se
l'
mémorait lentement Son enfance, éco ulée
�lG
LE PETIT GHANU ET LE GHAND P ETIT
d'abord à la campag ne où il fai sait l'élonnement
de sa nourri ce ct des ge ns du pays.
On lui donnait toujours plusieurs annùes de
plu s qu'il n'a \'aiL ré llem nL, cLc'é LaienL alors des
exclamaLions sans fin quand on di saiL on ùg .
« Quoi! cinq UIlS? pas davanLage? Nous l'auri ons ru l)lus ilgé. Quel grand garço n! Jl doit
you!'; user une quanLiLé folle de chauss ure' L ùe
v~L
menLs. A lui s L11 , il vaut deux IJetit , bon shomm S CO lllllle les mi ens, cLc., eLc. »
Antonin n SO l' ndaiL pOI S cO lllpLe qu ' il n' ', taiL
pa s Olllll1e les autres cL il {'LaiL d('jh blas ', sur
j'Hollll elll ' IlL (lU'i l prlldui saiL S UI' (' 'ux qui apprenai enL so n l'lor; ([uaIlL aux ilutres, qui 1(' ('l'oya i nL
de inq ou s ix ail s plu s ùg", il s ne pilrai ssaienL ]las
surpri s, J'enfanL n"' tanL ra s ' Il 01" « un b('anL ».
SOIl ('0 1'J1S n pouvait, d'aill eurs, qu sc d "velopp l' dilll S la sain r vi c dcs ('hamps; il ('o urait
Lout le jOllr, " rilllpaiL aux arbrcs, njalllhaiL les
fo ssés Lman gcait co mm e un onT.
Aussi, il {'prouva plutôt du <I{'plai sir lorsqll'il
duL allcr JlahiL ' 1' la ville <t\' 'C ses pan' llls; ('(' fuL
hirn [li s flUfllHl 011 1 IlliL o'i l' rco l ' rL quC' I('s quolilwts plllrellL S UI' lui t't foiso fl .
Cla ss \ parmi l os enfllllLs <le SO Il i~g
, il parais-
�1,
LES DEUX EXTRÊMES
sait de heaucoup leur aîné, les dépassant lous de
la tête au moin s, et on le prenait pour un retardataire et un paresseux .
.Jusqu'alors, il n'était qu'un peu timide, mais LL
ll1esure qll e, entrant dan s l'adole 'cence, il commença ayec inqui 6tud il voir cro1tre immodérément a lnill e, il se s ntit honleux, onfus,
comme s' il eût été afflif'l'é d' un défaut physiqu e.
El, en v('riL", ces proporti ons uém sU1'ées devenai ent hi n plus une défecluo 'ilé qu'un e qu alité,
qu'un e beaulé, cal' l'excès en lout sl laid .
« Votro II ls sora un hea u ga rço n, i\lme P otit »,
di sait-o n, ù sa mèr , qualld il aLLeignit '1 m. 7:; ,
n'ayanl pa s Ollco re dix-Iluit ans.
« J e ('l'ois qu e oui», l'!' pondaitla r Illmo du lailJeur Il cO ll sid 'l',ml SO Il l'<'jolo ll avoc orrru il.
Mai s ' n ell e-même lI e aj uUtit :
« Pourvu (IU'il s'arrêle fi "randil'! Il fnul vraiment trop do drap pour l'Ilabill r t lrop do pain
pour l nounil'. »
A part l'ela, Ant onin ne coûtait pas plu s f]U'UIl
autre h ses par /lts, n'aya nt jamais '·té malade li Il
jouI' et ignorallt il comhi en l' vi ' llIlent 1 S /loles
ùe III "u 'cilt <'l u pltarlllll cien.
A partI' 'xlrême timd
~ qui le rendait un peu
i.
�J8
L E P ETIT GR AN D ET L E GR A ' D P ETIT
gau he ct sil nlieux, il sali rai ' ait ses maîtres ct
n-al'Clailunrang moye nd an a 'lass ,
Mai s lui éLail un suppli , à chaqu e renlrée
de vaeane s, de : ubir le réfl ex ion des anciens
qui le relrouvai nt Louj ours p lu ' grnnd , cl les
raill ri es (L s nouveaux, alnu és pal' a Laille
eo lossn l l pal' son !lorn peu en rapp orl avec celle
Laill e,
y naiL-il un in sp cLcm , unpl'ofe'sc ur illc nnu?
li s s'n rr "Laicnl, allUri s, cl l'n nL e Lirnrn en ' n'a rço n
a pp Il' P eLiL l qui l'ou"'issail CO ll1lll ull e j une
fill e iL l ' lll'S (111 'slioll s.
Heur ' us ' III ilL , Je lailleur eL: " r 1IlIII C Il ' \'oulnir nL pH S faire d Ir ur fil s lin bac l!"li c' r ni un
sn l'nnl ; si le j eull 1I 0111lllC elH Il1 onlr(' c/ ps apli [l our J('s l ' Ur!'s oul es
lud cs exc(' pli ollll cii
SC i(' ll (,(,S, il s eussc lIl culli v; ('cs dons cl l'p us. (' nl
POll SS!' dall s un o vo i plu s c" lc\'(;e; Inais, oulr '
lju 'Anlollili (' lait pour l' u d' ull(' inll' lli gP Il('
ll1 oye nn e, il n'nuriliL j nnl il is ost" afl'ronl pr Irs
éprcuI' s d'ull XHIl1 (' n ; 1'{'L onn III III c! f'S prof RSC urs il son nS[l cl, Cf' qui IH' poul'ait Ill all'l" l'
d'a l'oir li eu, (' l'Il pnrul ysl" sa lall gll (' l (' l1lp \c h "
sa l'oix II · so rtir <1 (' so n oosi r.
« ~I o n fi ls S' Ill un laill !' lIr ('o lllm lIl oi, avaiL
�L ES DE ' X EXTll b lES
i 9
dé hué M. P elit en lui mellant l'aiguille tl la
main; el il fera hi en d'ahallre beaucoup d'o uYt'age , al' il co ûle un peu plus qu' un aulre il
noul'I'ir.
- Mi eux vaut paye l' le boulange r qu e l' apolhi caire, r'ipliqu ail sent n ieuse ll1 ent la mèl'e; l
ce n'es l pas une raison pal'ce qu e le pauvre chéri
esl plus grand que les aulres qu' il doit lravaill l'
double.
-
, l,
ca l' a vigueur e L n jll'oporli on de sa
laille.
s alors il a b so in d plu s d' xel'cice cl
- ~Iai
ùe réc l'éali on. »
TolIl rois, Anlollin , nous 1 l' 'Ip 'I lon , avai l un o
nalu!' pai sihl e qui n'ex i"en il ni les pl tti 'ir y iolenls !li 1 fi (' hos g xll'au l'dinnir s.
Heul'eux nlre so n père el sa lIl 'I re, 'u nlenl cl ,
peu, aim anl I , lrava il l l'oc up ali on, il ne
demand ail qu ' ul1 lWU de Vilril nc('s il la ca mp ag nr
'haqu e ;l 'I, le r pos du dilll nnchr, el qU il nd il l'aisail henu , 1· so ir, un prolll It ade n plein nil' pour
d ;go urùil' ses lrop long ues j amh es.
�JI
Un ami et un secours inattendus ,
La muluel dormit longteillps, mais so n l' "veil
fut Il ',nibl , le In al ayant progr 'ssé lentement,
sa ns bruit , n qu l(!u s li ures ,
1., méde ' in l'avait dit: ,Il e était!) l'due; au ss i
11(' l' Y nait- il pas, p u so ucieux d'arrl'ontel' les
suppli cation s désesp "l'(;es d'Antonill , dont l'émoti on le troubl ait.
L 'Ù II1 (' Cil paix, il1 struit d
e qui al lait al'l'i ve r,
Mil" P tit "tait rés ig n(" h son so rt.
Ell e Il ' so urrrait pa s h au eoup ph ys iquement,
Sil faibl ssc (· tait g ran!l ; mais ln gl1llgl'l' " ' (' t 'I\uait S lll ' sa pea u d "j iL li vid sa sini stre tuc he noiro
�UN Ai\lI ET UN SECOUR S I~ATENDUS
21
et le ourne s'embarras ait de plu en plus dan ' a
lloi lri ne.
Elle voyail venir la mort en face, san lrembl er,
ell femme honnête ct vaillanle qui a toujours
serv i Dieu cLaidé son prochain mallteurem dan s
la m Sur tI
s moyen .
Un
ule chose la p inait: l'idée qu'II lai ssail derrière cU ce . . . rand rrarçon d'Anlonin , i. olé
d' 'o rmai s dans la vic cl l' ndu 'i limid pal' un
croissant en dehors cl s born s habilu ell 's.
ll{'ln s! ,'0 11 isolem nl, on abandon, il 1 s nlail
déj il, le pauvre doux g 'anl , l il fixail sUl'la mouranle c l' ,ral'd infinim nl l ndr cl époll\'anL;
donl On nv lopp 1 s "lrcs ch rs qu'on \'a quiller
pOur jrunais.
JI sc demalldail m"m av . un rrroi croissanL
t'Ol1l1n nl il passerail (' II nuil (lui eoml1l nçn il,
seul itllprl'S de ln moribond , aux pri . s Hyee le
ll'épus qui all ail la lui ril\·ir.
JI
pouvrLil co mpl(' r SUl' p ' rSO llll e : les yoisines avai nl (l es enfanls i'I 'oilrn l', 1 s yoisins
('Ou raienl l 's bal'aqu e. de la foir e; c Ue roir(' qui
envoyail jUS([U - là s s ('('hos de f(\l , ~pr
ironie
du Sorl rl1 ('CS IIf' lIrcs 1I1orll'II' s.
La placo L Ir boul eva rd , d'ordillairc pai sibl s,
110
�22
LE PETIT GHANO ET LE GHANO PETIT
n'é tai en L plu s reconnai ssables : jadi " dans les
bea ux urhl' s épandanL leur omhr bi nfaisanLe SUl'
1('s Lra vaill urs lassés qui yenaienL s'y a seo ir, parfois un rossignol égaré la hanLait il la Lombée du
jour; Il1ninLenant Lout oiseau avait rui épel'ùu
devanL cc l'iI)'onn menL cl fête t cc bl'uiL oe cy mhal es ,
Lc so uffl e cl juin, venu de la '(tl1lpag ne proch ,
cn\'elo(lpniL Loul le faubourg; mais, en pa ssa nL pardpSS llS le.' haraques el les po les il l'l'il' , cc so ufll
pur pel'd Hil sa dou('c ul' pL so n pa l'fll Ill ,
C"'L;tiL -!losp lamenLabl c h voir qll e te g;anL
pd' s d'ull liL de doul ur, ('OU 1'''('. pill s PII GO I'C pal'
1(' sP IILilllCIIL de sa Illi s" I'C Jlloral e (lue pal' J. Jloio s
(\f' son bu st iJ11l11 il S '
CeUe ,\lllP L ndl'C sO llfl'l'ail dan s (' ,t iso l menL
poi g llanl qui CO llllll PIIf;a il pour cil !': cp U' âme
d(\jiL so liLilil'e rl poudilnl s i avid' d'id1'edion, qui
j!'laiL v ' l'S J ciel lin Hupl'ôm Jll'i i· re, lla\'l'anLc,
d("SO 1(. '.
La 'urge IHain du j Ull' Ilolllllle pressa il d
1(,lllps il null" c Ile tl' la nl ollJ',wLc, cl l, CU'UI'
{'(,l'aSt' dnll s ('pLlo illlgoiss' d'ago lli p, k Illalilcul'(,u x
illLl'lulnilla fill .. ,
. 'a ns le ln[w gl' qui s fai sa iL au cl ,hors, on 'l'il
�UN A Il ET UN SECOUn
I~AT
El'iDUS
2:3
entenuu de la pl ace même la respiration prnibl de
la pauvre femme que ri en ne pouvait plu ' sauvc r.
Cé tait
cho~
InlllcntaiJl ,· il
\UIr.
« Oll!
lH'rso nn e ne v iC' lIdra dOl1 c ;\ noire
flecO lIl's'? » I1llll'mu l'U1 0 g{';llIl h lI1i-vo ix.
A pein e aVilil-il fOI'II11Il é cr t a pp el quo
S'ouvril sous l' impul sion d' lin ('oup dc
dall s l, l' ,nrl du ('o uchnnl , qui l'r mplil
cil 11.nll) 1'0, AlllQnin apcl'c;uL le Ll" s peLit
la pOl'lc
pi cd ct,
[oute la
hOlllm \
�24
L E P ETIT G HAND ET L E G R AN D P ETI T
renco nlré lout il. l'heure dans la baraque vo isine.
« Lui '? s'écri a-l-il , lui ?»
Mais déjà l'aulre, pl'es qu ti m iùe, di sail, de son
llC(' nt chanlant d Méridi onal, reve nu il. un di apa 'o n plu s doux :
« Oui , " s t moi, lL'i 'h Grand ... Ça n'es l pas
p O Ul' vo us gè ner qu e je viens, vu,' sav , ; ; VO li S
III mettre,,; il la porte si j e sui s cl
trop .. . mais j 'ni
p nsé (Ill vo u s ri ez LI ul-NI' hi n ais' d'avo ir
(luelqu ' un pou r vo us nid l' , C Llc lIuit, si vo us "les
(Ia ns l'e lnb a l' ras. »
Anlonin drcssa sa crra nde laill e, PL' S( lll gl'Os(fll e h rt,lé de (' Il \ dll nain , t il répondi t avec
ell'Il sion :
« OIL ! oui , v ne,,;, \'cn ,,; ! ,J ' "tais si malll ul'eux,
lit, luul se ul ! »
D O II (' 'mc nl,
lri ch l' fl' L'nlll la porte l, S UI' la
poinle de il 'S P li t , pi ' ds, s'a pp ro ,ha du li l cl XitlIli na la mourante,
« Cr ia fini ra ap l'\s minui t, dil- il , l cli c ne
so uffl'c pas IJ rn u('o up . »
•'a ns pnl'I (' r, Anlonin rega rda ('·t N rC' hi";i1 l'l'r
(lui illlllO lH;aitl es (' hoses ilvre une le l,le aSS llI'1I 1l ('r ,
ain si qu'u ll fl rillic icn xp{' ril1l ·nlé.
�U:\' AMI ET UN SECOUn S I NATT EN D s
25
Lenl menl, la malade oUYI'ill e yeux, onsidé l'a
le nain l cul un so urire de sali sra ti on,
« U n nmi , n'cs t-cc pas ? » fil-elle de sa paunc
voix tl' oubl {'c ,
Les pl'uncll cs noires ù'Ull'i ch s levè renl avec
un c Illu ctte interrogati on Ye l'S A ntoni n :
« Voul r z-\'ous? di sa ient- Il e ' ,
- Oui , m '. l' , lIll a rni , l'éponditl l'réa nt, p nché
M OI" Pctit ct SUI' 1 nain toul il la roi "
- Et un Yl'ai, aj oula cc demi l',
- Mr l'ci », fit la VCll V , (lui l' r l'ma 1 s paupi èl'cs, (' jllli s\;e,
S UI'
I~ I
s'asso upil ùe nou\' aIL
Ulri ch, auss i
sagn'c qu ' un c sœ UI' de 'hal'it '" alla unir une
fcn \ tl'r donn ant uu eû t ; 0Pp os " à la foire, pal'
la(lu ,ll r cnll'<1 l'ail' d ln nuit sil ns le tnparl' d la
fl\tr ,
C ' la filit, il vinl s',lssco il' pl' '':; d'Antonin , SUI'
la Lahl e, nfil1 (1 sc
'\ ss e l' pOUl' fae 'll't
1 \' 1'(' 1lLI' _
' lt"u
ti n à {o ix bn sse,
« COll1l1l cnt
Z-\'O us e Il la ehal'i ta bl
vcnil' Ill r [l'ouv l"? li 'Illandai g-I'n lll.
id !'·
il\'
li
- Ynil à: Ilu il nd j 'a i \' U qll r, les 1.11'111 s a ux y lI X,
vuus Sllpplii t'z <Ju' on crssù Ll a llIusiqu r it z n Oli s
cL Ilu' il s s meltai nL il rire, oui , il ril" , cO lllme
:j
�2G
LE PETIT G Il.Al\D ET LE G Il.AXD P ETIT
de' fou s ct des ru els qu ' ils ont, la moutarde
m'a monté au n cz. Tout petit que vous me "oyez,
je ne sui s pa s till1id e ...
- Vou,' avez de la chan ce, so upira l , fréanl.
- Et il Il e faul pas qu'o n m'a sli co te lOll nt cmps ;
j 'a i la lrlngu bi on pcndu e pour l'ép olldl'c. Fi gul' z\ ' O U S flu
d 'os ([U vous avez ('lé pal'li , l'o ll cle
I ~s [ln'
o l a you l.u J' pl' ndl'e l ' ba{'r1 I11ll al. l" a fui!
.I e n'{' lais JH1S le maîlr , mai s j e m'y sui s () P()
S I ~ do
loul s nl f'S forces .
- i\ 1('1'(' i. 0 Il! 111 e l'Ci .
- J\ll Ild z,je n'ai pa s filli. \ ro.ya nt qUf' l'o nt! ,
lil tnllt (' ('\, Craill-de-Ca fé alll'ai('nt le dess us, j'ai
iJl'
s{~
Il's df' uX ill slrulll cnts qui fai Ra il'llt si " l'and
laJlll ge .
- 7Il on Di eu! O/l vous il l>aLLu sa ll s dout e'? »
S'C'\l' lillll il le ('(Jloss .
llril'Il rcdressa sa l()ute jlf'lilc laill !' 'l (,il l'cssa
d' u/l ail' ri (' r sa long ue hal'b e.
« On Il 'ose l'ililm louC'IIf'I' , fil- il. () Oll(', l 's d\·ux
Illa!'flilH'S {·tant (' Il Illill e pi io<'('s, [la s dl' mu siqu e
illl Ill oin s p O Ul' C so ir. C'6 tait tOlljours ce la de
S:l ll \' (1.
-
," ais 0 11 ne vous a dOlI C pa s cllùlit'·'!
Oui (' t li on ; \'OUS allez \'oir : jp patro/l , Ilui
�u.'\
A ~l[
ET UN SECOU RS I NATT E ' DUS
27
est mon oncle, ayant tenté de me décocher une
taloche, j e lui ai tiré ma rr \'é rence,
P OUl' auj ourd'lmi ?
JI "Înt S'U % O: l' Sur la ta1,l ,
-
P OUl'
toUj ours,
- J' lai s vous perd ez vo lre pl ac ! murmura
Antonil1 ("I)] en 'eill é de t.tllt d'H url aI' ,
-
QlI ' illlp() l'le, si j e 5[\" (1
un (1I11i ! ." a i hi en
�28
LE PETIT CHAND ET LE GHA TI) PETIT
pcnsé que vous n c me ferm ri cz pa s volrc porle,
ca marad . J'avai v u où vous vo us dil'i gi z en
quillanl notrc baraquc, j uc"inais qu YOUS <" li cz
seul ct malh Ul'Cux. Enlin, n VO ll S np l'('c\'ant,
j'avai s cnli nalll'c cn moi un c yrai c H)' Ill]Hllhi c
p our vo us, cl au:si cl l'adll1ira li on. \TOli S \l s si
granu!
- Héla s ! so upira le g'a nl. C' sllitl e lourm nl
d lOlile ma vi . Toul] monu IlW re"nru c
qUilnd jr SO I'S, l j nc so rs qu la nuil, pourla Ill.
- .J 'aill lCl'ili s h ('.ll'e il \'o lrr placc. J e JI (' s ui s pa s
pxlrt'.mrlllcill m(']I" de III voir rll dr hol's des proporlion s Ilnbilu 'lI('s de l'JI li Il III Il il ", IIlni s, si j 'nva is
'u ;'1 rli oisi l' , j' il Il l'il is pl'( ~ r{, t'tl C'lre tilt g'n nl fJ n' u Il
noin.
- 1 n g('a nl ('s l hi en (' lIIbarrll SS(; d sa J! ('rsO llll r,
all ez. Oll! c qll o j(' dOllllNai s pOUl' a"oil' un lll'.lr('
dr moin s ('11 haul ' ur!
on, ne r('f)'l'('ll z ri Il , fil 1' 1l'i !' ll a\'('I' IIlhousi j'a\'ais ('1 t" VOLIS, j'aurni s l''I{! 1'011Ssin slil c. ~Joi,
la lll\ll(' lIl deh ors IHIlll' rnil'(' ndllJir('r Illil laiIl l', ,J('
rcgn rd('rai H l, lIlond (' dn haul, lion pa l' IIrgliPil ,
mai H pour l1l'nlllll HP r ; j'nidNa is Irs Pilll\'l'('S \l rc's
lrop faihl ('s dans l' 'III bil l'l'ilS ; jc hara ngliPrais l 's
�N A~IJ
ET UN
SECOl ll S
I~ATE:'\O
U
20
rnullitud cs sa n ' ilvoir beso in de monter sur des
tréteaux t l' on m'enlendl'ait de loin,
- Tel Ci ue vous ôte', yous POUY
parlout.
7,
yOU faufiler
- Oui, mai s on ne me l' marque pas assez . Ah!
si j"tai s vou, ten z... fi lais ne parlons pas de
cela. y ous "tes donc l'en ti er?
- Non, pourquoi?
- Darn e! pour avo ir la liberté de so rtir quand
il vous pl aît. Il st vrai cru lIl oi aussi je ne co ul'ai s [las les rues; je ne prodiguais pas ma présence ulîn de me réserver pour les t' uri II X, et je
ne sui s pn s I·enli el'.
- ,J e sui s laill eur de Illon mt'-ti l', omme l'étnit
mOn ph't', qui est mort il y a f]lI atl't' ans.
- 1'I loi, je' suis forain. On me co nlemp le dans
le' f ~lcs
puhliqu es pOur la mot/if/u f' sOlll m de
quinz rcnlilll s; il st \'l'ai qu 'on m'peout' 1\
rnêm Lemps.
- On vous éco ute?
- Oui, vous drvez vous "percevoir qUf' j e sui s
très baYa rd , ,J'aim e il parl er, c't haran 1:)url' les
l11ullitud es; ma vo ix s'y pr \tl' , ct je dois a\' OllC I'
sa ns fall SSf' mot! sti qu e l' "loq u nce est ch z
moi un don naturrl.
�30
LE PETIT GnA;>iD ET LE GHAND PETIT
Ébahi, le géant co n 'id'rait le petit bonhomm ,
pl ein de j a Lan e peut- ~ tr e, mai s aussi d'e prit ct
de bonté.
« Tel que vous me voyez, continua J nain avec
son O UI'! r bon enfan t da ns a face hru'bue, j e
suis a luell m nl san: feu ni li u, pui sque j'ai
rompu (ty l'on le Esparrron.
Vous r slerez avec moi , dil \'iv 111 nl
Anlonin.
- J'y ompt, [lnrdi u! hi en . TO US so mm s
cr ;"H pour vivre I1 HC l\1bl. Oh! j'aurai ma parl
clans lc' Mp nses du III "Iwg , j ne sui s pns "enu
1 s pocl' PH vid s, ajoula Ulri ch Il frapp ant S UI'
sa poitrine qui r IIdit un Ho n III '· tnIJiqu '. J
gagnai s ma vic; vous Il nH '!. bi en qu 'h vinglCjualr ans, j e Il e travaillai s pas pour !ps bea ux
)' ux cl l'o nc!. To n ; qu and j'ai li \'in gt ans l
que j'ai vu le suc 'èH qll c j'avais Il mr Ilwnlranl ,
j'ai 'x igr tant pour c 'nl S UI' les hén{·f] c('s. Olt! j
sais hi ' n <[u · je vais 1 ur lll illHlu er <'l 'I" l ,
III '· li l' n' ira plu H Hi bi en ft J)I'(;8 nl qu e le nain
Iri ch n'all{·{' hrra plu H Ips populatioll s ...
- El . Ht ft cause dp moi qu ...
To n, non ; volre alrair Il'a "L" fju la go uLLe
d'cau Cjui fail d6bord ' r If' "as : il )' a Jon" l I1lpS
�N AM I ET UN
ECOUR '
U,ATTENDUS
31
que j'all ndais l'occa ion de me sépa r l' ùes
Espargon; ce so nt cl . ge n rapace et san
mUI' , qui, jadis, ne m'auraient jamai s admi dan s
leur troupe si j e n'avai ' pas été i)QUl' ux une
Ource de fo1'lun c. l\ lc "o ilit débarrass{', ouf! J
suis bi cn onlent.
- Mai ·... quc f l'CZ-vo u. ? d manda Anlonin
incIUi cL.
- Vous m'nppl'cndr z votl' m"li r. »
L frra nl ne r'pondil pas l j ela un l' ( ~a rd
',loquent all x Il tils hras CO Ul'ls du naill.
« .lnl11ais il n saura tendre t taill er une piè
<1' Mo fTe ! » pensa-t-il.
« Vou s "
z, je me l'(' nurai loujours utile
d'une fn(:o n qu elco nque, l' prit l Iri 'h qui cl ,,,ina
sa [ll'éo(,(, lIpalion. C' stmoi clu i vo us [tm \ n rai l s
cli enls, j 111' Il chal'rr('. »
1'1'
Pui s ils St' tlll' nl l, aux I<"VIW\ d'l\nl onill <Jui
l' Illuai ent sans hrllil, 1 nain dov ina C[" ' il JlriaiL.
L\li - I1 ~ 1
so roula t'n houl uans un oi n,
comme Ull (' hnl, essnyn <1 (' d'riler le P ({te?' cl s'asso upil lnuHlnill elllcnL.
La "C lI" e P Lit 1w h Ya il cl
spas nH'S, sa ns contraction s .
II
<Ichors, la
fèL
IIlOUrll' , mais sans
s'a pai sait un pr. u ; 1 s
�32
L E PETIT GRA i\" D ET L E G HA ' D P ETI T
ma mans r nlrai nlles mi oche pour les co ucher ;
J s ménarrères allumaient la lampe, elles hommes,
apr '.s ..wo ir in gurgilé au caharel d' alTI' uses boisso ns de toul s les co ul eurs, l' venai ent a u logis
h 1 UT' lour , al ourdi s ct fali g ués, pOUl' dOl'lllil',
U ne 111 0uche arra "e l i'l lll'loul agaçante heurlail cl r ail e onlre la v ilr ; un chauve-so uri '
ilp UI" 'C, efTnl'é par les bruili'l ina cco ulumés du
cl hors, cnl ra loul il our; on nlcndi l le vo l
"r loulé cl la pauv1' bêle; Il ef'/1 ura m ~m
de
so n ail 50)' u '0 10 fr onl du géant qui lressaillil,
pui s ,lI c l' tl'ou va le dl min do l' spa
ol,
joy use, fila RO US 10 Gicl bl cu, Il (jll ûl d Sil noul'l'illlr!' fjll olÎtli cnn c.
l r ll sO llrfl r c1l all<l w nilil du (' ici Pl l 'S "loil rs
sr llllJl air nl illlm bil cs, ll'illHluill s, sr l'cin es dans
l'illllll cnsiV· bleu (lUI pal'nisRail [ll'csqu noir h
('Pllr h Ul'(,.
El )('s dr ux homm es pri '' l'onl ]l Olll' lOUR ('C UX
qui :t1l nicnl mouril' r n c Ur nuil d juill .
En lui- m 1 111 , j\nl onin s l' nd ail la jusli cr
qu 'il uva illouj oul's él(' un bon fil s pOlir S:I Illl' rr,
'l ('r U' id ('c lui élail dout' on c' Ur !I pur doul oul'r Il SI' •
EII l' fTrt, il lui ,wail ' vÎle, dans l , co urs cl 1
Uf'
�UN Al\J[ ET UN SECO Il
INATTEND
s
33
vie commune, toute la peine possible , l'aidant tl
meUre de l'ordre dans leur petit lorris, fai sa nt
com mi ssions surtout quand la nuittomb ; le di ' 'il11ulait mi uxaux l' gards cl pll ssants, tlui lémoig nanttout la tendresse qu'il l' ssentait pOlll' Il .
En e mom nt , il lit sac rifi é san ' IL' sitcr sa
hell e sanlé pour reco nqu ', .. il' la si nn c qui lui
élait plu s hère qu loul; il c Llc heur oll il
nllaitla perdrc tl jamai s, il s ]'C'mélllorailloul c \
qu'il avail rud e bon de c tl f mm e droit l
v rtu cusc flui lui avait in culqué ses princip s dC'
fran lti sC', d loya u\(", t qui ayait Louj ours
cll el'ch' il lui alt.6nu l'
hallT in qu lui causa it
sa laill de pit "lIom \ n .
La mouranLe s'agiLa lin in . lanl SU I' sa ouc ltc:
so n GI F; fuL près (l 'c il n lin clin d'œ il.
« Cllôri, dil- Il e d'un \ voix lrès lu cidC' , mai s d('
plus Cn plu s faibl , il faut 1l 0 U S dire adi ' U ... ~ois
rourarr('ux. ~Ioi
, j vais me l' pos l' , (' sera l)I) n.
T u vas l'(' sL('r hi en s 1I1 , Ill on paune lr{' 'or; Il1ai s
au rail,
tu allI'1U! un bon co mpa gnon , un
1'1' '.1'
Cil 'C nain qui Hait 1ft loul ft l'il eurl' , ,l'a i
Il 'v in ', n lui UII C(l'ur d'o r, IIn e ;' I11 C' sn in c eL hi cn
LI' l11p' qui ne le f l'a jnillni s Mfaul 'l le donn l'il
de bo llS Cons il ' . »
11011 ;
�LE PETIT GRAND ET LE GRAND PETIT
3'~
El, dan s un élan de naïl'e lé qui ûL élé ri sible
louLe autre cil'co nslance, Ile ajoula iL ;
« ,J' 'p \ 1' qu e lu ne g rundiras plus ... Alors on
le connaîL mainL nnnL, on esl IHlhiLu é il la lai ll e,
III y ~ a co ulum; aussi l... nfin lu él S un ami
déso rmai s; lin peLl p lil, il eôt(· cl lo i SUl'l oul,
lIlai s qu'imp 0l'le ! Vous fOl'mpz l 's deux xll"'l!1rs
enl ndrez loupl, ju s lelll III pOUl' r la, vous r()u~
jOlll'S bi Il.
« Qu Di u le ga rde, mOIl rnranl, ('o nciuL-r ll
la rir lI'a pas qll e d s hcurrs l'OSpS, sOllr iplls- loi
Il
ri t' ('('la; ma is J e 1i'L-hillll, moi j e l'p ill erai SUI' loi r l
.iP llll'llpl'ôli Cill e lu soi s hp lll'(,UX,
« ,/ (' roulni s le dirc IIli e chose ' IH'orc , peLiol :
je sa is ('clIllhicli il 1(' 1'6JllI g lIC' de lc \ IIlflllll' l' nu
rIphors Cil pl 'i Il jOlll'; ne riplIs dOliC Ù Illon cnlrl'l'P IlIC'lll qur si les l'oisin S il Opr uI'C'lll csco rlCI' 1l101l
('cITIIl'il, s i lu 111' lc se ns pa s Jo ('ou l'n I:)' ...
- Olt! 111('1' !» pl'ol s ln ,\nlonill rll co unanl de
hai sr l's Ip s llIain s fl'oid. s ri la llHllll'lInlc,
Dl1ns l'omhl'e , au ('oill oil 'oUtil (.'C)lI{,It{· le l111ill ,
flu Iqu ' un sc Illou('ha hl' ll )'lIllllllclll ('0111111 si l'oll
plC'lIl'ail.
Pui s, Mil'" P rLÎl S(' lul , C'l1lbl'ilSSa SO Il gn rs
rlH'OI'C' tlll r foi s rl xpil'il dotl ('c l1l Ill, piru sr lll cnl ,
�UN Ai\lI ET UN SECOUn S INATT E ' 1) ' S
35
avanl que minuil sonnâl, ainsi que l' ayail annoncé
DI ri h,
n P u plu larù , un nouy au l'eOell'os lein'nil
Je ciel bl eu pâl e, ma is celle foi c'é laill'aub e qui
veuai l.
A croupi s SUI' l sol , 1 nain
l Je g\lI1t co nfondai cnll lIl'S lannc ' cll urs pri "l' s,
Le s url cn!! ' main aU Ill<llin , la rcu\' ful (' nl 1'1"
au cilllcli"l' dc la Cro ix- n ouss ,où l'cposailu l;j it
so n ;pou.' ,
Anlonin suivil J 'c rcucil av C flu Jqu S \'01sins; Ulri ch n' rinl pa, : sa pclil(' laiJl c cell f(lil
lin conll'asle b'l'ol sflu e il ('l)l(' dc ('c li c dll g('tlnl,
l il s'i1bslinl li rcndl'c un demi l' 11 0lllnH1'7(' h la
mèl'c d, SO n nmi, afin d Il ' poinl s usc il(' r l'hilal'ilé c h e ~ les in<lifl'; ['(' llls ' n (' l1lonH'nl SU pl'l"1l1 "
1\ so n l'cloul' , 1 co los8, il boul de fol'c 'S
~ l c toul'nO' , lOlllba SUl' un siège cl pl cura ('O llllll'
Un cnfalll.
hi clt le lai ssa d'abord se détcnd?'!', pui s, qu and
il ju O'('a le Inolllenl propi(' , il vint h lui , l' r lllrl'linl
de pro'; ls d'av ' nir 'l, pOllr sero ucl' so n IlI ol'nl
ac 'ah ll'" lui fil mcUrc la lIlai So lln r tll' l'II ordre l
l'aida diln s cr Ll Li\ ,li ,Nc l'allail-il pm; (I('so l'lIIai s
OI'''<lniscl' lellr p liLc vic h deux l SUI'Lou l II' ll'a-
�30
L E P ETIT G nA N D ET LE GH AN D P ETIT
va il dont ils no pouvaiont so passol' ni l'un ni
l'n utr ?
]) pui s hi n des j our , 10 poLit m ' na rro ava it éL'·
ft t' 'é m nt n ;rrli gé; il fall ait n on soul olll ont LouL
remeLtro h sa plac , mais nco ro épOufiso tor, lav l'
th alay l' !taqu o pi\ce.
01' , nos a mi s ne pou vai ent s pa)' l' l lu x
d' un e S t'vant ; il · durent fi meLLI' i\ la b 'o"'no
Cll x- m "rn s. C fuL d'n hot'(l avc un
'crL ainc
nlO l! ess qu'AnLonin fi'a LL la il. sa LÛ'hc, mais il
fu L b i(' n Lô t n tmÎ Il '' pal' l'ex m pl li ' Iri ch fi u i, ù
Illi sr ul , yn lait dcux fr oLL urs t Lrois fomm fi dc
(' halnhl' activ cs.
JI j ouait du hal ai, du plum oa u t dc la brosse
avec 1111 (' tr I! anl ur , qu s S P tits hl'as ava nçaient plu s \'iL ' au Lravail qu 1 fi longs III II1hrcs
d\1 gén n t.
CqH' lld ant, ('r lui-c i s'cx ' usaiL aupl'es dl' so n a illi
dl' lui illl[> os(, 1' un l Il e fli li gu .
« Bail ! l'r plifJu a gilÎ nH' nl 1 p tit h Olllm , lI'
fi " lIl't's-Lu pnr hasard qu e dl Z l'o n ,1 l ~s [> i1 l' g[) 1
j'il va is lIll "ale'L d rl HlIli hl' ' pou l' 111 fi' l'\'i\, '1 ~ (lII S
fais ioll s le 1I t!· nag \, Grain- de-Ca rt· et moi; " cu rel\',
l' IH'ore' lorsqu e' ma la nLc no nous III 'lLa Ît pas sa
[> l'O p l' \ besog ll ' S Ul' 1 \ dos . Oh ! il s doivenL 111( '
�N AMI ET
N
ECOUR
l NATTEND
37
regreLLer, va! Je sens qu' il fl me l'egl'ellenl, ajouta
le nain après un seconde de sil ence t d'un pelit
air orgueill eux el narquoi s.
- El loi, ne les regre ltes-lu jélm ai '? demanda
Anlonin.
Ulr ich tJ. lui sou l valait trois fomm es ,10 rho.mlorl',
- Oh! ami, peux-lu dirc !
d'un lon d repl'oche.
I~ l
»
s'exclama
il s s S l'J' \ r nl la main sn ll
parot . ;\Iais rcl x r 'icc rOI" ', r
lE PETIT OHAND E'r Le OHANIl
r~"lT.
'
ajoul
Il'i ch
un
mOUV'111 nl,
l'
�3
LE PETIT GRAND ET LE GUANO PETIT
c II occupaLion flOU\' 11 0 pOUl' lui , ava.i onl rail du
b i n au rréan t.
L so ir, il ma.ng a av c npp'lil t ' mlormil
lourd J1l nl aux côL"s du nain, oublianl pOUl' un o
nuil OIL 'Ita grin onco r si \·if.
Ccrlain In nl, sali s so n nouv el nmi, il s rail
" sl{' dall s so n indol en '0 doulourcuse a\' c 1
, Iéses poir au CŒ ur, le d 'courng m III il l'i\ 111 'l lc
<1 \so rdrc uulour cl lui ,
�111
les r egret s du petit Grand ,
« Oui , .i r sui s sa\'iw l, quoiqu pas arndi·m ici 'n
(li 'ail le nilin assis sur un D lable' l faisa nl ma rch )' sa lan guc b 'au 'O llp plu s q)) so n nigllil1 , Et
crla, g'l'il('C' h mon a mOllI' pOUl' la sr i 'nce, car CI'
n' sl [las mes parenls 1]1Ii onl pri s so in de 111 faire
in slrui)'r , ,J e sui s l' enfan l dr!; " ra nd s chemin s,
mOn P('. )'(' el ma mèrc m'nyn nl laiss{' \'n"ahonr! {'r
r n mon hils ilg d , ôV· cl d'n ulr(', Co III III yo l ur ,
j'ni raill1l rs r llld rs chC'z 1 s Boh(· mi n .'oo,
- Il !'in! » fil nlonin qlli ro usa ilun r pail' do
piU1lnlons cn gros drap ' l qui l' 1 va ln l(\ l ;\ r s
paroi s,
�40
L E PETIT GnAND ET LE GnAND PET IT
Le nain eut un sourire dan sa bal'he de
pllLl'iarcll e.
« Mai , njouta-t-il lranquill ment , n'ayant
jamnis pu m ordr au méti er, je me sui s faitforain.
J'ai vu de brave "'e ns parmi les altill1banques, et
j'ai prolil" de mn p tite taill pout' gag n l' ma vi e .
Travaillant d'abord au b Inéfi c d'un on 1 l'npacc,
je n'a\'ai s pour tous gtl ges qu J VIVI' t l , couv rt. Al oI' , pour mes ré' cr'ations j m'o fl'rai s la
tur de tout ('e qui III tombait so us la main ,
journaux u livres; de plu s, pouvant 11I C raulll l'
partout rll(' il elll cnt, gl',îce h l'cx igu'il '. dc lI1a pel'SO li 11(>, j 't"routai s ln conve rsation deR Irollllll es ill sImils, je retenai s, j e 1" ·11 \e lli ssais, cL aillsi j'ai
nppl'i s bi('1l li 'S clr os s.
« Quand mon 011 le a ons Illi h mc donn er unc'
part dans Ics b{'nrfir s cl la ll'oupe, j 'a i b'ng né un
JI u d'al'g nt ' l j o III SUi R nc lr el" des bouquill s
([ue j c d "vorais l, so ir , tandi s fJu les autrcs <101'-
mai clll.
« Tu sais le l'es t : lIlI jour, 1'0nr1' ESjlal'oron
III (' l'in: « Va nu diabl '! » .Jr profilai dc la p l'mi ss ion et ripostai :
« .' oil, je -rni s au tLiabl , mai s auparavant
fai so ll s 110 . ro rnpt 's. »
�4:1
LES REGRETS DU PETIT GRAND
« C'éLait une couple de cent fran cs qu'il me
devait, le vieil Harpagon, eL qu'il me donna , non
sans ré criminati.on, cro i. s-le hien .
.....,.-
" ,Jo sui s l',' nl'ant ues g ranu
~ chemin s, •
« Enfin , j e sui s venu ü Loi , mou en marade, cl
tu sa is Ir rr ste, enco re un o rui s.
P lit
« D'abord ahuri devanL Loi '0111111
llC
Po
t devunL l'ogre, j'ai cOlupritl que so us ton
inl1llens ('IlV loppe Lu cne lles un cœ ur ex qui s cl
1110des Le .
. - EL moi , ll'i ch , réparLil le Ijt-a nt av
un
1111per 'e pLible LremblemellL ü' 'moLion dans sa voix
""
�42
LE PETIT GHAND ET L E GHAl'iD PETIT
de ténor , j'ai tout de suile éprouvé de la satisfaction ft te sen tir près de moi. J e cra irr uais d'abord
un peu, je t l"avo u , d t'entendr rir ct railler
quand je me sen lai s 1 c ur si so mbre; mais non ,
tu as du tact, mon ga r on, parc que tu sais
aimer.
- Et maint nant?
- Et maintenant, je ompr nds qu si tu t'en
allais ap rès la semain qu nous vOllon .' de passer
ensem bl , j lrouv rais loul vid autour d 1I1 0 i .
- N'aie pas pur , j n'ai pas env ie d m' n
aller, fit le nain, ému. ,'cul ment. ..
- Se ul ement ?
- 11 faul que j e l'avou mn pens"e toul enli \ re:
ntre amis on n doil ri Il sc aclt r. »
Inqui l, ] rrôn nt ûbaissa sur , on amarad s s
honn êl il y ux clairs qui , pa s plus (lU s S lèv r 5,
n'élai nl apables de III nlir.
« J 'aim e mi eux fJu lu mo di s s loul, 'onlinuat-il. U r sl , j (i vin : 'eslle m 'lier de lnill eur
c{ui ne l 'va pa s.
- J u 'l J1l Ill , lt ',la ' ! (' n' sl IHlS Illon r rl
j sens (lU j no comm ls qu e li s balou rdi se ' n
y uianll'aid r.
oit, mais lu allires ot reli ens ln clienlNe n
�LE
R EG R ETS D U PETIT GRAN D
/~3
l' amusant par ton ve rbi age quand on vi ent me
commander un vê tement ou se faire prendre
mesure.
- Oui , so upira 10 nain , mais j'aimerai mi eux
travaille\' ur uno plus grande ~c h e ] .
- Je ne romprend s pas, dit Antonin qui repr nait cou l'a'" usement son aiguille.
ur un plus grande é 'hell e st un mani ère
u parl er, répliqu a Ulri ch, car si je vo ulai ' m'exhausser , j n'a urais qu'a grimp er SUI' ton dos . Je
veux dire qu' il faudrnitiL mes cap acités un plu
vaste s èno, un publi ' plus di gne.
- Tu regr tt s les pl anch s, n un mot, Illon
pauvro UIr'i h, fi tle olosse av c bonté . .101 0 11ois.... pour loi qui a. touj ours v "cu Ht-ù dan ,
mais moi je Il t'y suivrai pas. »
FUl '., matois, le nain oul a un l' garu n dessous il SO n co mpn gn Il.
(( Tu y viendras pourlanl , mon p lil, pellsa- t-il.
.l e l fOl'Jll erai , je l <l onl1 rai l'aplomb qui l '
l ,'l nous deux nous f l' ns de m l'\'eill s.
Jll ûn qu
- Eh hi Il , il (lu oi rêves-lu ? domand a nlonill
élonn {. de SO li muli smo.
- Voilit , jo 111 di s qu si nous ve non ' ri cll es
un jour , nous iron vi\'f a la ampagno, d nolro
�4'J,
LE PETIT G nA ' D ET LE GllAND PETIT
peLil hi n; nous aurons des vaches el des poul es
de Loules les co uleurs, d s Il urs et des fruils.
- Des ya h s el des poul s ! li s nem s el d s
fruils ! » répéta J\nlonin Pelil, qui lù cha so n
ouvra ge pour joindre les mnins dans un lransporl
d'ex ln e, la vi cllampêlre ayant élé son l'ô \,
ét m el.
~I a i s il r Lomha bi enLôL du Itaut d sa ("him~re.
« J)i u sait qUHnd (" la alTiv ra, poursuivit-il
av r am rlull1 e, ("a r nous n prenon' pas du tout
le cllOJl1in li la forLun e.
- C'esL \'l'ai; onl CL'oirniL qu j e L porL la
g ui g'lle.
,J( ~ n'ai pas dil ('e la rt moi j e n'y pense III \ 111
pa s, fil le ot'·a nt qui hau ssa les "[Jau 1 s. Seul III nl, le ('o mm r"
n va plu' cl j Il al pas
l'hnhil Lé cl m OIl p' r pour taill er Irs habits.
Quand Il s vieux cli nLs Ile seronl plus, c' ne
s 'L'O llt pas j s j un es qui viendrolll il moi.
- Il faudrail ('hnng-cL' Ü' "Lal», murlllura llri 'h .
.'on :lIlIi fiL la so urd e oreille.
« Ilan g r d'r Lilt, l' pril le g"H IIL , la voi x III a 1
aSSlII't" ; 'e Il ' sL !la s L Il menl diffl'il e fIu ('('la,
- I ~ t J <ju ,1 pl' ndrions-Ilou ,'/ III l nain d' lin
Lon gorr uollaL'd. C lui de ptl li ssi l"?
�LES HEGn ETS DU P ETIT GnAND
- J e ... je ne VOU S ,"ois pas très bi en ...
- Fai sant des brioches, n'est-cc pa 7 Moi non
plus. J 'aime mi eux les man ger. Et pui s si je fais
" ,/ u m dis quo s i nou
~
dovonons ric hes
Uil
jour .. .
li
nvec plai sir ln. popoto pOUl' Loi oL moi, iln 111
si61'nil gllho do la raire p OUl' le commun dos
rnol'lr ls.
-
-
Il Y il auss i le méLi r ...
ne co nl onni 1' 7 AuLnnt al oI"
ontinu r ft
�40
LE PETIT CnAND ET LE CnAND PETIT
coud re des habils que raccommou r de vi illes
boll s,
- ,J e n'ai pas pari', ùe oruo nni er; il Y a lant
d' aulre choses il faire !
- Tu aim erai s iL êlr OIll llti s d ma gasin? A
auncr d la so ie ou uu velours ,chez un granu
marchand'? Tu 'ais, on (', l peu pay'"
- El e serail Ill' xllil)('\' au ' regarù s 'url cux
de Lou s 1 s li nls l li pnles , Non, m l'ci, Vn ,
1I0US (l\'ons encore le lelnp s do p n 'cl' it (' la »,
so upir11 Anlonin qui ,, 'aimail pas :'t prendre Ull
pnrli promplement.
Ln nnin sc tut, il sil\,,,it qu' l, mom ent n' j"Util
pil S \'('JlU ('Jlcorn d IHlrlrr.
Lp deuil d'Alltonin "lait lrop l't"CC'llt; le lravail
lui élnillrop salulilir(' comllle loujours quitnü on
n ' proll\'é un 'l'l'and !)('('o usso moral e; sa lri s[pssp s' j"mou ssa il peLl il !l('u; parfoi s IIH'llIe IIIl
so urirC' j un cl bOIl nfant', 'Iairait s s ll'nils
aux sil illi cs de so n (,élJlwradc, cl ollrtn l'npai s('J1l (' l1t se fai sait de jOllr ('Il jour dans ('dl tu Il 0
ailllélnle qui avait so ulf'rt. /1 Il'aul'aitpu supporlpl'
la so lilll(lc ahsolu , Il 'ayant ([U do sOll1hres PPIl sl'Cs il l' ssassc r, mai s l Irich ('tait lil, hOIl, Iid"I ·
C't [11(, in ti r lad n 1Il "J1lC' lC'lllpS.
�LES llEGllETS DU P ETIT GRA:-iD
Seulement, les deux ami s n'avaient pas les
mèmes aptitudes . .
Timide et de go ûls sauvages , d' une ex lrême
délicate"se de cons ience, ga uche il. n e pas oscr se
faire se rvir quand pal' ha sard il all a.it au ca fé boire
un Loc1<, AnLoni n se d '-fiait trop de Ju i-même, ne
se croyant bon il rien.
Mon Dieu! qu'aurail-il fait sans Ulri ch ces
jou!" passés, nl ors qu , raibl e et impui ssant
comme un enrant , n'aynnl plu s co nscie!l c' de
l' Il \.Ire qui coul ait, il pen 'ait h cell e qu'o ll \' nail
ù'elnp orLer au cimcli èrc'?
Lo nain ('prouvail un e g randc pili ' il vo ir cc l
Il.1lli si grand cl s i éc rasé il la rois, PraLi flu c
'o rnme un homme d'u fl'aircs, il so ngeail ilU X
choses usucll cs, il fnir c la. cui sin e, i'L 'oul'ir uu x
provi sion s,
. Sans lui , Antonin n'aurüil pn s l1HUlgé d lrois
jours ; mai s depui s ce ll nuit où éLail Illode
.l\1 me P ' Lit, un 1i en indi sso lubl e s'étaiL forlll l' enLl'c
les deux ho mm 's.
Dc sa pauvl' voi.' atlri s Lre, J géanl nVilil l>i ' Il
dil au nain: « Ma vic es l Lrop lourd e cl Lrop
SOlllbl'c pour qu e j e lc p 1'111 Lle li , la partagc r »,
~Iai
s ccs pa/'oles rnê lll 5, il l S j1l'onoll c;aiL il\' ' (' la
�!~
8
LE PETIT GRAN D ET L E GRAN D P ETIT
rainte qu'ell es n'influençassent son nouvel ami
l ne le fi ssent change r d' idée ,
lais non! Ulrich Grand avait élé remué ju qu'en l'ûme par la YU de eUe douleur et de ce l
abandon, « J res lerai », dit-i l.
D'humeur indépendante ct gaie, phil oso phe el
louj ours conlenl de son so rt, av icl cl'é pan 'h 111. nt
ct d'ex pansion, ]e nain (wait lrouvé l'ami qu'il
ch '· ri sail lout n le dominan t. Il élait bon cL
au i in apable qu'Anlonin de pl' mi re jamais un
joie aux dép ns d'aulrui ; mais, d' sprit a\' nlul' u:\.
t l' man qu e, cc p lit être mi TOS (' pi(lU
eù l ai rné ~l ha lai" {' et il jouer au Don Qu i('lll) U ,
itulanLqu l'auLre L naitiL pa ssel' inap ru ,
Sans avoir jamai s ' L\ à l'é'ole, le nain savail
IiI' , \nir , e(deul cl'; il n'ignorait pa s grand' (' hosc
(1 l'hi sloire, di a g "ogL'aphi eLde la lill" ralure,
il yanl fur Lé dans loul s les lJibli othèqu " paL'(' oUl'lllous 1 S yi ux li vres ,
J ~cs
mal' 'hünds 1 onnaissai nl , (' e rôdeur haul
CO IlIIl1
un hoUe, 1 sle comme un sill g, l ([ui
YO li S a\'ait de c . r \f1 ex ion s d' un
profond e philosoplti f', il <l \co Jl(' erl l' pilrfois un \'éritnbl
savant.
C Olllm il clirerli ssailloul le mond e l clu' Il l '
.
l
�49
LES HEGUET S DU PETIT GHAND
savaiL d'une probité scrupuleuse, on lui permeLLait
de feuill eLer les houquins poudreux., cc qui était sa
joie suprême ,
L es IIl'l.rchund 'i 10 ('ol
I\ I Li s~
n in
l1t.
« Je sui s ('''pab lo de co mp osc r des vr l's Ù la
Vi ctor Hu go, di i-laiL-il il J\nLonill abasourd i, an'(',
la dill'érrl1('e se ul 1l1(' Il L qlu' les mi II.' sero nL
mOLli S bri1 l1 x cl qu 'o ll pOlll'l'll y rCll('ùnLl'(,l' dt's
faule s ü' orLi I o "'l'il phr, »
:i
�!i O
LE PETIT GnA NO ET LE GnANO l'ETIT
s fois, il donna il ùes c n cils à ceux qui
l'ai 'ui nl ll'Uyaillel' Antonin , s il pour leur santé,
:oit pour la dire ,ti on d leur ménage, so it pour
['éduca li on de lours nrallts,
Mai s, co mme il Ji aillui- môme, so n âm va gabond avait la nos talgie d s grand es s{' \n s, cl s
baraqu e' t de ' foul e',
« Taill eur , moi! p nsnit-iL av e ind ignati on ;
moi, l TIL'icil Grand , fail p OUL' mo montr l' , pour
être (1 oult'· l a pp laudi! - All olls lI one ! J' n
perdrai s l' spJ'it il la long u , .1 n di s pas qu la
[l l't sorait regrottabl ; non , ll1ais j 'aimo aulanl
(' on51' l'\'cr la polil doso cl b OIl se ns qu o le i ,1
m 'a d t'. pil l'li " »
. 'o ull' l1l nl, S ' S plaillles s'arl't·t aicllll à; 10 nain
ar ait so n id{, ; un id é gé llial sc ion lui l qui
de\'ait , pr \tond ait-il , les moncl' touldr oit , lui t so n
ami , il Ia forlun e.
la fOJ'lull ! poul-t'll' "lait- e ull e asse rti on un
p u ri squé', nI' il n' st pas au ss i fa ilo d
d \' lIir lrl's vilo J'i eIL qu Jo 'l'oyail nolre 11 'l'O S
Ir nain l lri ch Grand .
l. Iri cIL {oLn il <lu ~ I id
,t il avait l' imagin ati on
yi vc ct brillant d so n pays. Lit oll Ics null'C'
yoi nl des hilL ls d . ;lt rrallcs, il Il yoyail do
~l
a inl
�TXS HEG HETS DU l' ETT'!' GIIA ND
ti l
mill e. Lit où le aulres voienl des année , il voyai l
des mois. Il se fi gur ail que ] s pièc s d'arge nl
pl euvraienldu ci 1 ideur seul aspect , oubli ant que
si l'on gagne, il faul vivr Lqu o, ans "galer celui
de son camara de, . on appéLiL n' "lait pa de plu s
moue le, .
Il ne dédai gnail pas ]e m' Li er de so n ami parce
qu'il éLaiL Lrop inflm e, mai s parc clu 'il n'y (w ail
lui-m êm l\UC'un go ûl el qu ' il voya il Anlon in
s'esc rilll r sur so n ouvra tje pour n (\lre forl mill
récomp ell é.
S' il leur avail fallu diri ge r un va sle nlr pri s',
mencr ue nOIlIl)\' r ux ouvri ' rs eLouv ri i' r s, CO III lIIand er, ag ir , se l' II1U l' , lenir ti rs di sco ur ', oui ,
le nain td ace l'lé cela ; mais cl mcur l' loul le
j our accroupi devanl nn more au dr drap ou de
v lours el n re VOil' qu e de l'al' s l' li nls un peu
nùorllJi s, (' la ne pOll vail cadrer av c sa lIaLure
remun nl ' 'l d "(' idt" e.
« Ce brave ~I.
P lil 11 'o r (donl Di en aiL l' âme!)
"lail un hi ndi gn homm e, pensail-il , mais il aya il
(' hoisi un bi en pi \ lr ('n l'ri i' re eL n'a pas su incul(lu l' il so n fil s lin peu tI 'nlllhilioll .. Ic· Il e sai s r I'
qu j f rai jamai s de c (' h('\' gn r(:o n, mai ' , Sl1 l1 S
parl er de sa laill e, il sL lourd ;\ r mu r. Vi\'
�:i2
U; PETIT Gn Al'\O ET LE GnA NO P ETIT
Di eu! h sa place, m oi, j'aurai s déjà là hé l'airruille,
les isea ux, t j elé par la fenêLr toul s me fournilur . C' 'LI e lIl éLi er ri e SO li p \ l'e L il Y Li ent ,
qu oi ! le pauvre ami , il n'y a ri n il dire, c'es t
naLul' 1, L "es L(l ' un bon fil s même. Mais quand
il co mpl' ndr(] mi eux qu e ce méti er n va plus du
lout t qu nous l'i r'Hlu ons d tirpr la lan rr ue devanL
1 nUeli l' vid , il se d 'r idera à 'hanrre r so n fu sil
d'épaul , ou plulôL... il me lai ss r fair . »
�IV
Le Lion et le Moucheron.
« Le' fonds s cr l
hni '3senl tt vu d' il » ,
di sail ]e nain , d'un a cenl mélan coliqu e.
C qu' il appela it « fonus
l' ls»,
mm dans
le gouve rn menl, "lail un vieille lir IiI' où no '
héros m ' llai nl leurs économi
L où ils prenai nll' (ll'''enl des p li l s dépens s 11 cl Il l'S cl u
ménage .
l' , uepui s qu 'Iqll
l mp s, 1 s pi \ccs blan 'h '5
n so rlai nL bi n, mais il n'c il l' nll'ail plu s. L
lravail n'all ail pas . N' aya nl plu ' d'avances
p O Ul' aclt l 1
' 1 urap LIa loil , nLonin 11 faisa il
d'habil s que lorsclu' o11 lui n ('o mI1HllHl ail , cl on
11 lui en omm[llldail plus guèr .
,.,1.
�:il
LE PETIT GHAND ET LE CHA ' D PETIT
P our le peuple des faubourgs qui ne veut pa '
dép en el' bea uco up, so nt faits les vasles lIlagas ins
de la B elle Jardinière, du Grand iJa::;a1' et de la
Ville de Lyon.
011 all aiL aux nouvea ux raise ul", donL les vêlemenl ' se pai nl p u l s' us nl vile.
« Il nous fauura 1))' nure Ull auLre élal, lri h,»
dil un j our Anlonin ü s n am i.
L s y ux du pelil hOll1me brillèr nt d. j oie.
« .li y a longL mps qu e j 10 rép ' Le, l' 'pliqu al-il.
- J\h ! oui,j sai e qu e lu veux; louj urs
lon id ('f) drs plnn '1lrs.
- Les plal1('11 s onl du hon : 1111 ux vaul êlr '
dess us qu c!OUl'· dedan s. On gagn Ho n pain Ott
l'on peul. »
El, j 'lanL un l' 'gard cl , nvoili s au géanl,
Iri ch njoula :
« J)l i\lin! lu [l ux fair adillir l' lon lOI" , loi!
L 'iel l'a Illi s nll' 1 H main s un moye n J o
fOl'lun ; co mmo à moi , du l' sl . Ah! si lu voulai s! »
Mais d 'j il moin s limid ol Hall " cl, l'admiral ion
ifl ossa llle du nain , Anlonin P ' lil s'ne olilulliail
P u j'l P u il l'id "0 d , s monll' ' 1'. l lriclt lui so uf-
�LE LIO N ET LE
~[O
UC
UEn
ON
fiait l'ümbi li on en lui assurant qu' ils remporterai enl un suc ès compl el. Bref, le 010 se était
ébl'unl '.
Ull an el cl mi avail pa' é sur on cl uil
l'amilié d s deux hommos s'é lail ross rrée on oro.
l\lainlcnanl l'hivor frapp ail ü la porl lI Y c cs
lourbill ns li f uilles morlr ' qu 10 \. III pou 'ail
jusque dan s la chamhr ,a"c sa n ig el su bou ,
so n fr oid bla 'ial l so n ltulllit!il " Illub uin .
1'n so ir qu'l lri ch haufTait d Yant un maigr
r u cl co k s s pelit moll ls d' nfant, Anlonin ,
qui s'é lirail dan ' un lar n • bù.ill olll nl, s't'c ria loul
il
CO lip :
« C0I11I11 r c' sl llnu y llX, l' hi" r !
- Il Il e ll enl CJu',\ nous d'all er 1 puss r dans le
l\ lidi », in sinu a J nalll .
El, " oya nl qu e so n ami s ouail 10 ' "paul s
(l'un air indul .. nl :
« Mais je n pl aisn nl pas du loul, aj oula- l-il.
C qu o j r lr propos es l forl ruiso nnalJl e ; parlolls
pOur l\ larse ill , nous II O US y nl ontr rons l, qu and
nous a urons aill a s; un petil pt"c ul " 1I 0US Ill \'ltr ons Je t'il ]> sur Pari s.
l' lri \' r Il PrOH I1<'I', le printemp s
unns lu ('ilpila l ! Co 111 III lu y vas !
-
Bi
'~ r e!
l
�;i6
LE PETIT GflAND ET LE GHAND PETIT
- L'été aux bain s de mer, oui, mon ieur, fit
Ulrich très 5 ;rieux.
- Tout cela avec l'argent que nous ga,-r neron s
comment?
- Pa n fabriquant ùe la fuu s 0 monnai e, hi n
sû r, g rog na la voix 1'0 ai ll euse ct comm brûlé
du nain.
-En nous xhibant nu publi ? Je le voi' ve nir.
- Naturellem nt.
- Alor,', tu veux qu , 'omme d ux niai s, sans
pari ' l' ni r mu l' , n us nou s .Iais ion , conternpl l'
ct palper pal' 1 uri ux !
- Tu as l,n e bi n pi \ tre idéo d 111011 gé ni
T \ fi(' s-tu , oui on Il n, iL mon illt lli gr n ' ?
- Oui, l"'polldit Alltonin , qui, [las ull e roi s
onco r , n'nvait Jlri s so n ami n [au te.
- AloI" laisse-moi ag ir .
- ,'o it. »
l n irnp rc plibl rou g Ut' d joi monta (l in
JOU
ba sanée du nain. Enfin, il ll'i ol11plHlit.
UJI instant npr\s, il so leva, vint (l so n ami Ct
se mit il l'agac l' Ù mille façons, passant jusqu \
par-d SSliS sa t ',t, 1 tiraillant, 1 pin ça llt ; il la fin,
Antonin dai'Tna [air lIlI fTort pOUl' S ù "barrass r
1
Il ] li i.
�LE LION ET LE i\IO CIlERON
51
rianl, moitié fù ché, il fit u age de a
force, mais il renconlm de la résisLance
r marqua live un inùi ibl e élonnement qu'il
~loi;
n ' "Utit pn s si racil
l lri('lJ.
de lu ttcr avcc un IInin CO l1l11H'
( Li'!! dit
lui - i, tandi s (lU'ils ['('pl' nai('nl
ll aleinr . Cr j('.u n Olis il non scul(,1Il nl rrchaun(;s,
mai s il Il1r donll e la l11CS lI r xaclp cl e qu lu
pounil S montrrr au puhlic.
-
Quoi! lu y
SSOU ff1(•.
lIX?
co mni nr,a Ir n'ranl touL
�58
LE PETIT GHANU ET LE GllA:>ID PETIT
-
Que nous donni ons à no' clienl ·.. . futùl's l
sp clade d'une bataille? Pardi eu! on pai era tr \s
ch l' pour vo ir cela; li s pari s s'ouvri ront t nou s
meUrons ur n otre nseigne pOUl' allécll er les
badauds :
nl!' les
« L Li on t 1 Mou h l'on , lull
J) ux Exll"'m s. »
- Allon s, foli s CO IIlI1' tu voud l'o », so upira l
"ont, l' \si""'né il tout.
L, nain , qui, lui , n'avait pas un go utte cl
su UI' sous SO li "paiss' chevelul' apl''.s l',x ['('i 0
\' iol 'nl qu'il v nait li pl'endl' , sc Illit alors il
van leI' I(·s ben ut'·s d 'S pays 1lr{'l'idi o ll tl ux av"
un dinh-ur rl lIn c CO llvi ctioll t ,li s qll' il fit
passe l' SO li cnth oll sin slIl e dtin s l'ù me de so n
CT
a1l1 i _
Cell nuit-lit, mal "T6 l'ilpr v ' Ill qui so url1 nil nu
cl hors, il s ur lit prrs qu ' challd dan s I(' urs lil s
mal OU\' rls, j't l'id{- du so leil t du (' if'1 1>1 li
{.\, qu és pal' l Iri ch Grand.
Le l nd main , A ntoi n osa s 1ll Onll'CI' dan s la
viII p OUl' achrl l' di\' rs ohjels n('('cssail'es au
\'oyag('
j" la fulul' in stallation du « Li on
du l'I lou Ir l'on ».
n cs t \'l'ai qu 'il {-Init cillq Ir ures du so ir
�LE LION ET L E MO UC II El10
59
qu'en nov embre à ces h eures- i la nuil est ~l peu
près y nu .
Jadi ', au temps de sa pl'OSp 'rité, Anton in P etit
s'oUrait loutes 1 s ernain s un inno cent plaisir :
une r pré entatio n cl
Irqu, le 011', bi en
enlend v.
Il louail deux. places au premi r ran g, afin de
pouvo ir y 103 r ses deux imm ns s jarnb s; ainsi
pla é n Lravors, pl' squ 'ou h é, il no "' \ nail
porso nn
L était moins r rnarqu é d s specla leur ' .
Alors, il ildmiril it la hardi ss de' (t)'lis l es qui
affronLai nl le pul)li ' t tmvaillai nl pou r la
gal ri e.
Et voilà qll'tt pr" 'enl ·" laillui (lui j ou l'ail le
rôle d'ac' l ur t xhib rail so n imm ns il rsonn
ilUX yeux cl lu s ... pour un p u d'at'" nl!
Mai s nfin il s'a c utuma il i\ c II P 1\ 'l'C qui ,
dix-hu il moi , plus lM, l' ül fail b ndir d' horreur.
Ul l'ich s uivail d' un œil avili 1 s progl' \ cl
Il
61'·v .
« Toul d
mêm, murmu rail-il av . un lén'ilimc orlr ll cil , ,'csl m L qui l'ai fail
qu' il ost;
pa s nro r hardi , " sl vrai, m ais enfin pr \5 ntaul .»
�GO
L E P ETIT G lI AN O ET L E G I1 AND P ETIT
Tout rois, quand il fa.llut qui tte r le peti t logis
ue la Cl'oix-Itousse où il avait vécu tant cL'mm é s
av c sa mère, où d ux li ns aup aravant un e vo ix
bi Il 11 ère lui a vait dit lIdi u, so n OUL'il"e
défaillit ; ,\ ntonin se ntit Uil sO llrn de dé,' esl)o il'
uuns so n âm meurtri il no uvea u,
C rt s, le t 111[15 r nl i'v lI U 'hll"rin de so n
:)c uit ;, nutl' m nt II OU' n pourri ons vi\'[' , nous
is co ul' bl's so us la dou1' 1I 11\'I'CS hum ains ta nt d
/(>Ul' ; m ais, dans les 'CC UI'S ailll anls, un ri Il la
1'(', v 'i Il e,
i\ laint li a nt, p in es
j oi 'S, tout ('llliL LI' li
Il LI'
1 g'{'illlt t Ir naill pour que"
Il ' mi!' Il ' se sc nlll pas :lII ss i alll'i sLt' l' Il ab a ndOll nilllt lit maiso n pl ein ' de sO \l Ye llil's p Oll l' son
('0 111111 li Il
,LI ll 1 ,
Cc rut r ll co r lui qui so utin t so n ('Olll'ilg' !juand
on fi t la cl rni t, 1' Yisit au (' ill\ (' ti'. !'(' (J i! Antunin
pl r ll J'll bea u('o up,
Il s all ai ' ILL entrcr dans 1I11 C vil' lI ouve ll e qni ,
l'L ain III ' nt, n manqu ' l'ait pas ue dl' boires, d ,
dél'l' pti oIl S,
« ." ai ' disait pl aisu nllli ' li t le nnill pll iloso ph ,
l 'S illusions, " sLCo mll \(' I('s ch 'veux: Il 't' n [l rU ' Ill (lU c ' ux qlll Il ont. Et auss i ('0111 111 ' l' al'-
�61
LE LlO:'l ET L E )( OUC HEII ON
genl: ceux qui n'en possed nl )l l ~ ne ri squent pa
d l'égal' l' oUllc se vo ir Yol 's . »)
C' sl ainsi qu e no ueuxhl' ro quiLLèrcnl Lyo n :
arm és de co ura ge cl dc résignali on ontre ln mauv<li sc forlun e el suivi s par le.' rrg<lrd s "bûlli drs
IHol11 eneul's 1\ 0 lul'l1cs, l'ur . il ureu. el11cul p::1 1'
eell soit'(; v Illcuse el pluyi cusc d fin novcl11br .
(j
�v
Une demi-place, S, V, p,
A ln
Icurs
". 11'(1
de P eLTa '!te, Olt il s aVili nt cl "pOS',
/) :If)': IIrClS, CO IlIlIl C
Ulrich n'n Ll ' i"'lHtit pn s il la
JlilllLclll' dll g ui chet, cc fuL AIlLoilill qui !l cill anda
s hi I/ pLs :
« Un' plil (,c enli ère t lin ' cl mic », dit- il Cil
pr{'s nlant c/f'U X pi èccs cl vin g t fraucs il 1'0 111plo)'{',
Fa cé Li UX, 'elui-ci répliqu a n avnll 'Illlt Jes UC' II X
li ckels Slll' 1n Lablclt :
« C'psl
Ja deilli-pla ce? »
Anlon ill l'oll gil COlll ll1 UII C jeullc fil/ C' ,
p Ol '"
VOliS,
« C'esL IHlu !, moi », liL louL h co up l ' 11'i IL cn
�NE DEm - PL ACE,
• V. r.
03
dres ant . a petite perso nn e fi èrem n t drapée dans
un aban qu 'e ût pu m ettre ulle p oup ée de belle
t aille.
" C'('s t
(l OUI' 1110i, • lit t OUl
il
1'0 111'
l'Iridl.
« 1\ h! ma is cela change les choses, proles La
l'c lI1pl oy{', t Yo us railcs hi {' 1l ([ , llI 'a \·f' I'li r. Bnr\)u ,
moustac hu ct duy t~ ('o mm VO li S l' N 's, \'O US Il
l HJl I \'f~
\ '(Hl S rairf' pass l' pou r un f' l1ra nt.
�oj,
L E P ETIT G n A '0 ET I,E Gn A ' 0 P ETIT
- J e ne l ch cl' ,he pa' n on plu s, rip o, la le
nain. ,'c ul eJll Ill, occ up un t peu d pla , j'ai cl 1'0 i l
o't un li mi-bill et.
- C' sl c qui 'l' O U ' lromp : la d mi-pl a('
s'acco rd c d'a [ll' '>s l'ù or e du voya;;c lll' ' ln on d'apr "s
la Laill c. Vous a \' z plus dc s pl nlls, j' ill1wr in e?
- El m \ 1I1 bi cnlôl 1 quadl'upl n, répliqu a
l ' Iri ch lr \s fl cl' dc SO li imp 0l'lnnco .
Ccpclld anl la di sc uss ion S pl'O lol1 n 'cilillrojl
" ni cheUcr co n(' lu l cn l'i a nl :
« Ali l'cslc, ('c la nc 111 0 l'cgal'd (' pns :.I C dOIiIl '
I(' s bi Il cls fi Il 'o n Ill C d Jll il nd , YO US vo u S 111'1'itll ;,;'crez ;I\"C Ic (, ()lIll'ti IPIlI' . »
Lc Il lil lin peliL 11 0 111111 H'a l' ra ngca si hi cn, c n
l' Ir ' l, qu e 1 s Hulr('s (, Illpl oy('s Il 'y virr llt qll l' du
rcu : il s'c nlo rLilla dl' lcll • sO l'le da ns SO li ('a ba n cl
dall s SO li (' hil le dl' ,'o,ragc, il [1a l' nl si asso upi dnns
l'a n" le du wago ll dl' ll'o isii' lIl<' (' lasse qu 'il 0 'c upail , qu e loull e Ill ond e le pl'il Jl OUI' lin (' Ill'alll.
JI fall l dire'
ami s \'oYilnea ipll l de nuit
!'l ([11 '0\ la difru sp IU llli i' l'o d 's \' oilul'('S, O ll di sling' lI aillll ul "<,ns pl c!J oscs.
Il s ul'ent la (' ha n('e de l' Rlel' l' Il II\ lc-o\- lèlr
j usfPI'à ~I il r s(' il (', Il's VO)'ilb'<' llrs aya nt <" l ', Cfl'r ilY<"S
il l'a , pl' (' l d' UII b"" il ul fi U i d vil il 11(' 1'\1 1\' 0 i l' 0 li
qu P Il OS
�UNE DEm - PLAC E, S . V. P.
mellre s s bra el ses j ambe el don t le ronfl ement r eB emblait sans doute au roui cm nt du
lonnerre.
A la hauleur ü'Avio-non , ]e nain s' "\' ill a el
poussa le coude d'Anlonin.
yois
(( Ilegal'de-moi çn, dil-il ,
1\lidi qUI
commence. ))
La lêle lo ut mbrouillée du so mn1l' inlerrompu ,
l g "ant sc dressa, oubli anl qu' il élail n wag01l ,
el sc heurla 1 fr onl au plafond ; In a l il Il
avail YU hi n ù.'aulr s d pui H Cju'il a vnil fini de
'L'oître.
L Lemps s'élail 'uhil menl radouci pal' loute la
Fmnce , n un de (' , bru qu !'Ill ulcs d y nl
du s il un so udain capric de la nalll\' .
Les pays méridi onaux, qui ve nair nl d suhir
une v iolenl ph ase d mi slrûl , s lllbi air nl (lone
lrav 'l'Se l' lIl1 (Jl1 ,U'li r l' li se pl mbrr ou d'oc lobre.
Le 'i ci, d'un hIPu pl' squ noir , pnraisfw il
co mme p U\, (' Cl cl ous d'o r l, nu ra.Yll nn m nl
fi s ôloil s l cl ' c Ur nuillumin US(', lps vill ngrs
<[u J'on \' nco nlmil "Lili nL blnn cs (' IHm d
ciL{'s .le Ill arlJr .
Un li III 'ur monlaiL d la l 1'1' , lIll sOllffl frai H
ve nail (1 'S cieux av (' cl s s nlr urs Cmhalll11l" 's.
li.
�(;6
LE PETIT GI1AND ET LE GHAND l' ETIT
« Mon Di cu! si c' t ela, lc 1\1 idi , jc t b6ni ,
l !Iri ch, d m'y i\\'oir am né, »
Tcmp éramcnt oc sol il ct de fcu, Je nain qui
au rait son pa ys, jubil ait de voir l'enllt ousiasm
du créant, si calm e d'o rdillaire, si Il u facilc Ll
l' lII ouv oir,
Le j our pa rul , pùl d'ab rd , pui s l' lin C' lanl,
('· clairalltl f uill nge des olivi l' d' ull y rl gri s t
Il's co llill s ardues t J'Ot p 'es d s bord ' du Hlt ôn ,
« Voi 'i la nI er », oit nfln 1 l1ain , nuss i fi el' de
l'ri-se llier (' II Jll (' I'\' ill c ü so n (Ulli (lU s' il Il ût
t'· lt'· 1e ('J't"a lell r,
Anloni\l n\'ilil l'il l'lIirati on plu s sil ell ieus l,
I" issillll le nni" s't'· !Jroll errolllll1c unjt'ul1 poulain ,
il co nlemplail , ra\' i lui i\ll ssi, ·t ému,
~Iar
s eil('
"fin ! :rrnnd tapn ge il la "arc oit 1
lrain ilrri,'"il Ù l'Il cur juste: six It eures ,t li mi ,
Le llI alin (' lail ri anl, 1 s vi sil ores au ss i, I.s
ill'(' 'nls \'igo lll'(' us I1wnl al'
nlut·s il 'O nSO ll11 s
rlld es; \l IHl so li rd i, co III me gri s;' A nloni n 'hallc la
S UI' ses \'ns l('s hasps,
Dant(·! r'{' lilil so n pl' mi ' 1' ,'oyat; ,
« j\llli , lui sO lll'fln le ru s'· nain , pui squ r' 'st ici
I[lI e nous d(' \'ons dt' \'e]opper nos b 'lI . fan!lU' s
cl r{'c ueillir l' or h pl in s main s, il '" faut pas
�NE DEMI- PLA CE,
. V. P.
67
nous proùi gu r il Lou 1 s)' ux. Toi , malh eureusemenl, lu 11 peux le cu her, pus même te j'npeti sser ; mais nou so mme surlou t r mnrquabl es
par le co nlra sle qu nou rormon ; "v itons-Ie
ùon . Porl -moi; lout emm ilouflé que je suis, on
1\1
cro ira Lon nranL l nou gagnerons ainsi un
Jia cre au plu s vile. »
AnlOllin ohéil.
LTn' voilure r rmée élait un \TUI upplic pour
le pall\ï'O Polit qui d vail 0 l'oc roqu viller afin
d'y enlr r; il Lyon , il n'li niljalll ais do yé hi '111
ses jnmbes lui surll s,li nl pOUl"
prom Il r.
A l\lanieille, il rallail pourla nl!Ji n
raire onduire il lin hôt 1 qu lco nr[l'
l s urlout "v il r d
s'o fTrir illI X regard ' des uri ' ux.
Nos ami s urent la challce ü lrouv r un Dupé
d; ouvc rt ; l
It r fil la grima quand il dul
trilnsp ort r (' sin rr llii \' ·Ii nl.
« ~Iol
s i ' ur ajout ra ([u lqu cho s au pri x ri ln
('oursc, dil-il nimab lcm lit , ur C
a plu ' {jU ('
sa hnrlrp.
- Soil! ' l pour rnire ('onl!' -poids , n ûl ra
('illCJuulllc cenlim c ' tl ladit, SO \ll\l1 en rai so n du
peu (1"' j p"s,» fil lin \'Oix lonilru anl qUI
sorlil du 1)i\(111 l P l'l" par \nlonin.
�fi
LE PETIT GRA:'<D ET LE GHAND PETIT
L'automédon eut . j peur qu'il on ntit il tout.
On d vine qu e, du quai de la gare il la salle d s
ba O"ages l il l'esplanade qui conduil ensuile ù la
ville pal' divers s d cenles, Anlonin P lil ava.i l
été le point d mir ù s voya ge urs, d s emp loy('s
l d portefaix; da.ns leur élonn m nl, c s ùerni rs avai nl m ~me
laiss; 'hoir plu si 'urs oli s.
Mai s ri n n" gala l'ahuri ssemenl du 'oc h r qui
condu isil nos h "ros dans un modeste hôtel du cours
B lzuncr, qunncl Iri 'It lui monlra sa t"l mof[u us orné d'un e barhe sup rb .
Il n,\'nit SO li id (" cn s li 'voilanl aill si, le malir iou.· l)a r(;o n :
« C honholllll1c ,' It nou s Juir dl' Iii r"('lam
dit-il êlU ('o losse. Il ,'a ra onl r parloul ([u'il vi nt
dr d{'harf!U r dans so n sa pin drux. plrl"nomèn s
(Jll'on va voir pour quinz \
ntill1 s dans los
si'ane s du Pnlai s d Crislal.»
El lnndi s qu 1 s passants sc r!'tOUl"IIili nl pOUl"
rc "ardrr Jil er c tl yoillll" ('onlcnnnl lin Jrollllllc
imm Il sr; landi ' qur c s xdamalions sc ('('oisaienl
dans l , plus pur a C' nl du cru: « T',! un r'{'n nl ,
lin vrai! un g "nnl pour do bon! V n z donc voir,
I1Hldalll' Es 'y r. Trop lard , la voilllrr a pa s ',! »
Iri ch xp liqu ail il l'autom ',don rxlasi', (Ju'il
�NE
DE~I
-
I'
-. \ CE,
S. V. P.
69
était un anc icn ministrc ùu lsa r ' qu ,ùi "Tacié , il
vcnait Ili\'c1'llcl' dans 1 1I lid.i av c son pl' mi cl'
chambcll an, Antonin Irr, L (lU' il s 111 0nL raienL
cnsc mble un théâtre où ils narr raient aux spe taLcul's lcurs inforLun s Lieur lIi slo ire.
" ~l ,"
il' lIl' uju ulcrn '1t l(' I'l
Il~
l'I ,ns" a u pri x d,· la (·our,,' .•
QUi1l\ll on arl'iva d\wa nt l' hôte l, 1 roc hcr ('la it
t Il 111 el\[ nlh Oll sin s11l{' qu 'il n (' vo uluL rec voir
([U ' llI\ P I{· hi· l'(' so mm pOUl' la (,OUI'SC, assez co url
du l'cs le, qu e so n r h \'al \'enail Ü fournil'.
« You s 111 dOI\I\('I' Z lIll hilld de fa\' ur pour
lil prl' lni i' r s,"anr , pa s \'l'ni , l11 'si u le mini slre?»
drl1lilllda-t-il ltulllbl el11t'llL
l Il'i,,1t s monlra bOll prill(" tl lui promil.
�70
LE PETIT GRA 0 ET LE GRA~D
P ETIT
« Nous avons d 'jtl un 'li cnt, diL-il il so n ami;
un hm\' h omm c qui n ous en amèncl'll d'autres .
...:.- Oui, nous ay IL S l ' sp ctalc urs t pa s 1
loca l, fit piL us IlI cnt l'nLhl\Lc, t j c 11 sa is com-
m nL nous cl éco u\'l'iroll s c d mi cl' , pui squ e Il us
n voulons s l'Lir d jour ni l' un ni l'n utrc.
- Sois Ll'nnqnill e : l'anci n mini RLr ' [lu lsar y
pOLlr vo irll », répliqua J nain.
D'abord épou\ranL' d'avo ir h rournir 1111 lit;'t ('c
g\l nL, l' hùLcli l' ilYl1iL fini pa r sc sc nlir flaLV' de 1
Jo " 'l',
J) i's Ir jll'l'lni (' I' jour, qu e nos Id'ros passl\ r ilL
surlout i\ dormir pOlir raltrapcr Icur nuiL dc
VO)'il rr (', tlil ril ss 1Ilillelllcnl sc rOl'lllil sous Ics
I! \ Ircs d, l'hôlel : Ol! YOlllaiL voil' If' gl"anL.
?lIai s il nr s l110ntra pa i-l, IL ' urellsc l11 f' nL, el loul
l' nlra dalli-l J'Ol'dr .
!Olli-l IIP sa vons ollll11cnl 1 charJl1ant 1 Il'il'h
s'y pril, mais di·s lp lpnd ' main il aVllitlnut" un l'dit
1ll l'ùL I' f1i1l1qlll" de cl PlIX ('art"i-l ' ur les allé 'S fi
~I ·illlllll, rpwrli 'l'on np peut plu s ra\'oraille il SPS
projl'ls H('hnLé pOUl' lui cL J\lIlonill dpu\. l'oStUlllCS
plu s II\\,P I'S qu e Ipurs ('()SLIIIl1 CS ordillllil'l':-', 1'1 rait
rédi ;.; l' d [lolllfH'U i-l(,S ilnllOIl 'l'S dUll s Ips [lrill cipau jourllilux ci e la villp.
�UNE DEMI-PLA CE, S . V. P.
if
De plu s, un peintre d'ense ill'nes avait in scrit en
lettres al'li.'Liques sur un mol' eau d'étoffe hlanche
une nlL('cllante réclam e.
Tout ce la sans bruit, ans pre que sc montrer,
Sllt'Lout nu moye n d'{'ll1i ssair
tÔl(~
S
(fU'il
n\'Il.\'ni t cl
Pl d'a lllrr .
En n'. ",1 anc ln malrl , Iri clt !l\' ait pourlant li
un so i .. un' pPliL n1 rarad ,1\"CC un nI-) nL de poli' .
�72
LE PETIT Gl\At'\O ET LE GnAriO PETIT
« C'es Lpas permi ' de circul el' c mil! ça, qu and
on c' L si "rand ct si peLit , d isa iL c braye homm
(' n Loi sanL nos dcux (Ulli s.
-
Va don c fa il'r Lon l'apport au bon l>i r u qni
1l0U S a fnbriqu ". aill si, l't'pli(lUiLle nl1ill cn y ajoulnllt un c' I'im u('c (' Ioqll nLr.
- ~Ionl'
z-moi vos papi l' S, ciLoyc n », l'(' [ll'il
l'a'" ilL, (TO" U na rd.
Bi n "il, l Tll'i (' 1t px lliba so n 11 l'Illi s.
« Quoi! 1· 11 lil s'app r ll Crnnd d it' Q'l'ôlnd s'n[1l' l' II P <'liL! ... s' xcln llllL l' ' mploy6 du "O ll\'r rll 111I' lll , qui failliL (,da leI' dan s sa LUlliqu e.
- Pour \'ous se rvir , 11l 0 1l hl'i b'adi cl' , lit le nain
l'II 1'C'1I b'i1inillll SPS papil'l's. El je l'OUS pd'v iells
qu ' il Il e f/liL pa s bon 1I0U S (' lllOlI Slilll'l' , 1111)11 (,1IlI1al'ad el lI1 oi, ajoula-L-il, fart'L ieux, (' II s'I" loi gllanL,
('I II' 1I0U S SO Il1I1I CS so us la fll'oll'dioll du P l'('s id l' II t
dl' la 1t (' p"lJlil[uP. »
Lp sPq,P llt de villt' ("c ill'qllill1l I('s )'l' II X (,t rinal ('III (' Ill se III i Lh ri l'e' .
« '1'1'01111 de' l'air! s'('(, l'ia-I-il , s i ('(, llIi - l'i, il n'a
pas 1111 s ucces fou dall s ili a hOI1I1 t' l'illC' dl' ," ill'spi ll!' , ("t'sl (IU C 1 s fl oisso ll s 11 (' Pl'lIf1I l' IIL plu s la
Il]( ' 1' . B,, " ass ! il a Ull e' forlull p dall s sa IOllll' pf'lilp
IWI'SOl1llf' , dan s sa lall ' uo SUl'lout. »
�ï3
U:-IE DEMI- l'LAC E , S . Y . P.
Le gn rdi en de la paix n ful pas le seul à ouvrir
de gmnds ye ux et il taquin l' n os amis, on 1
dev in .
Iri ch (I l Anlonin eurenl la fanlais ie de fair un
malin une promenade il mel' ; or, le balelie r ne
savail :;' ~L devait embar qu r un promeneur d la
dimens ion du ' ond .
P OUl' le co up , ]e nain ',· Iala.
« Que cc::; ge ns-It't so nl don simples ! s' "cl'i a-l-il ,
ih; n ' compr ennenl pa!) qu e c'e ' l co mm s' il ::;
avai enl deux clienl ' de laille ordin aire en n pl' nanl un lrop grand l un \.lulr lrop pelit ; n us
nous 6quilibl'ons l' un pnr l' aulr . »
El, comm on s'am usait beau oup d'en lendre
un grosse vo ix mûl so rlir d
orps d' nfan l,
1 balcli r onscnli t il cmb ,l\'(lU \' l ' d u:\. ami s
dans son canol 1 plu s soJid .
« ~ I a i s si 1 hal nu hav ir , j Il \' ux pn' n
èlrc )' sponsa bl , di sail- il a. S 7. juslem Ill.
- 11 Il
hav ir ra pa s, r6pliIJu ail "'l'av •m nl
llri 'h ; d'a b l'd, 111 0 11 ami , qui n a rr c mm un '
bal in e, fail des hl'ilSSl' s d' une aun , l \TI i j '
surnag ('o mm UIl sa rdi n ' . »
u ch,\l au d'H, oit poul'lil nll 'S habita nl ' n
nl III surpri s
1
�74
L E P ETIT GH AN U ET L E GHA N U PETIT
même am n \ r III i/ly olonlail' m nl
déso l'dl'
parmi la petile lroup e d 01d als qui résid e dans
J' îl ; ces hraye, g ns ' pres aienl el se poussaient, oubli u,' de loul cl \'o ir , p OUl' Illi cli X 1 s
xa min er ; Ulri 'h n profi la pour les lw l'afl b'uel' ,
lrès fi [' de l' eO' l qu ' il [lrod ui sn ienllous 1,1' cl ux ,
Le bal li er qui 1 s l' a m nn GU porl cl ?l Ia I" iJi e
n s s nlilri.1ss uréq ur lorsfllf ) pi ,cl gi"'i1 fllpSflll
d'Anl nin ul qui ll" sa hnrqu c; II1l1i s ce Llr pelil
xp "dili ofl n'avail [l ns l' l " illrru C'l ur us p OUl' n os
il mi s; Ir f1 nin ,w ail ('o nfî ' s proj ls au l11arin L
hi nlûl, parmi Je' bra \'rs Ill alr lols d S porl s, Je
bruit co uruL qu 'o n allail pou\'oil' acllllir('r L
enl ndr cl ' ux ph("ll om/' n s all x i\ II('rs de i\1 t' ilh a n ;
lous s pl'omirr llL d' "CO Il Ollli s r!lu l(lll cs so us afin
de s'o ffrir r Ll di sLrac Li oll ; " sL aillsi qll 'l Iri ch,
l' hollll1l e praLif[u , rl'co lLaiL d'uyan ' \Ill e f'li ' nlèl ',
�\ TI
La langue bien pendue,
Deboul SIII' l' sLracl v,louL('c, dan s Ic p lil
lh ',âll'c do,' où ccp ndillll arrivai nl sn ns '55 cl
nou\'r'lUX sprclaLCl UI'S, l nain , Il abil lé dr J'ou g rL
cOflurllrlll nl p i'~n é, Jliu'itllguail SO Il publi
n
c('s Lcrlll 5:
« J\lpssiclIl's cL II1 csdalllrs, \'OUS voycz cl valll
vous Ull ILOlTIm d, poid s .. , III oral 111
hi cn PIlLcntlu, car, ('n rc'nlilé , jl' n
pili s dl' \'ill gl kilo s; oui, dl' poids Pl
('al' j'ai pal'coul'u lOliles Ips capital s
l,llilin au x plu s grand s IH' rso lllwor('S
ElaL.
nl parlnnt,
P"Sf' S'lIl'rl'
cl ' \'al'ur,
eL s l'I'P la
ti c clwqllo
( A\'r(' Bi slllark, pal' c \l'lIll'lp , ma l'0i gllé \ Il
�ïG
LE PETIT GUANO ET LE GUANO PETIT
main a élé un peu fraî che; vous cl vin '1. pourquoi , j n'ai donc pas be oin d' in ister.
« Qui j e sui s? llrich Grand ; ln falalilé il
voulu que le nom cl m s p \1'e ct m ' l' 111 cl vÎnl
un espè e ti c so brique t.
« Mai s qu'imp orte, quand cc n m e. t sa ns lache!
la famill e l' monle llaut : j cl sc nd s d' ,\ tlall1 el
d'Ùve par un lon gu ~ Hli e cl parenls, dont
quelqu es-un ' onl pu aller aux roisa dr s' j n
l'affirm erai poinl, al' j n'y {'lais pa s.
« Le deslin av uO'I oublia d m fair nnÎlre
ri ch , yoi' i pourquoi J SU I S oblig\ d vous
r', ~ Iam
l' quinze enlilll S pour vous IlIonlr l' mon
frère.
({ Eh! oui, j'ni " 1111 frh nÎn' qui r~l
el1 co rr
plus Il ' lil (lU 11101
qui vous {'lonnl'ra davantage; il n'Il peul-ô lr pll fl la Jan "' ll aussI bi n
affilée CJu la mienn c, mai s, "Lant li )leu pri's
mu t, il nc ri sq u pn s d dir des sotli srs.
« Entrez, 1I1rss i urs l 111 sdnm s; ici, pn s dt'
plac s de fav ur COI1I01 dans v()· g rand s lhi'ùtr s,
olt tel qui Il payé huit ou di x frulI('s SO li faulr uil
Jl ul roudo)' l' so n roncirr !; qui n'a ura ri Il pny('
du toul, lIlili s auquel n 'tti offerl llll hillrl passi,
de main rll IIHlÎn.
�.,; \11'\ "It'lIrS 1 vous n\"()Z dl'vallt
\ ·OU"i llU
ho1tlnw lit, )loid '......
7.
�78
LE PETIT GHA ' 0 ET LE GRAND PETIT
« Je me résum
: vous allez don c voil' la chose
la plu merv il! use, la plu ' '·tonnanle, la plu s
abra auabra nt , la plu s rellV l' anLe, olllm uirüit
Mme d . '"ifl'n'·. J( in? on onni1Îl s s auL urs;
j'aurni de la musi(Ju h vous on'ril' dall s qu lqucs
jour ; pa du 'Va rr n l' , nOIl , mai s un \'ioloni sl d·
mes amis m'a prom is SO li 'on' ur ' .
« A propo s d "ngn r, je v us a\'ourr ai fIu ,
sans "ll' nnli"'i1 ,rn 'rien, j n'aill1 guère 1 s
illco mpr'it nsibl il L vnpor us il 111 "Iulli' il la
mod e.
En r{·aIM , .i \ sui s un écl'Cli' lue en toul, .' sLh-dir <tu j (' hoi si ' cc qui III plaH tlilll H Lous 1 s
«
sys li'f1l s Pl dan s lou s 1 . b'c nrcs ; j!' guù l
jolis cou pl Ls d'Aull
sitions de (;ri('g,
l',
omm
1s
rlaill!' s compo -
« ,1
serai s déso l '. si mcs audiLeu rs ('J'oyaicnL
qu j \' ux p S I' pour 1hOlllm npn!JIt' , in slruit ,
uni\'('1' 1.
on, J s ui s tout simJlI lIlenl un VOll
:;i!l qui YOllS d nnem , m s' i U1" H, drs {'(lnsulLalion. crra luil s pour lIlainl nil' y tn' slI nt(· Il
bon ('Lat, t il vous, m Hdam s, Il s l'e eU H de
CUI S III •
« Je vous dirai qu· cl \ Il''l 11,(" «PH l1 t' ul'H do
p l'V n 'h quand Il so ufTI' Il
dPlils st \1/1
�LA LANGU E I3
E~
PEN D UE
7()
remèd so uv erain; qu m al' h l' la longue ur d' un
kilomè lre en porla nt un chaudr on de uivr so us
Son bras apai se 1 s uoul eurs d' eslo1lla c; qu
d rmir l'.le en bas el l a bou he enlr' ouv l'le calm
les nerfs; qu e les n évral gies inlercostal s se ,,·u "riss nl pal' une appli alion de 'ardin e v ivanLe SUl'
lapnrli e malad e.
« J vo us répél rai , III sdame , flu e la \' l' la
fl anell il. l' au froid soufrée la rend so upl e
blan ' he ; gu ln "i co l' 'e cl la lailu ' bi n assa iso nn', s au lail m ainli clIl1 nl vos mari s l' Il honll '
hum Ut'; j'aj ouL rai ([u re LLc r c LLe-l i' l, " sl un
voleur qui III l' a tl onné : j lui av ais re ndu s l'vi c sans si\\'oir ce qu' il "Lail, l vou ' \' oyez (IU' il
s'e ll l's L lI10lltré r co nnaissa nL. Héla ' ! ln l' co nnaissa nce es t hos SI l'al' S UI' l lT ! L' in gl'a LiLut! , qui sl, dil-o n, l' indép mlall c du cœ ur , 's l
rh osc si eO ll1m od !
« .J III C }'cl'éswne .
« Bref, pour II1cssi urs 1 s sava nl ', j' aurai dcs
audi mes, ca l' j 'ai llïlyaill ', SO II S Lous les r il' ux, jf'
1 l'6p'. l , l j
onnni s plu si ' urs lan " u s,
« .\ <' sa urai l ' ur prouv cr (IU' il n'y a ri
Il d '
nou v au so us le sol il , pas 111 \m l' nn slh "s i '
qu' empl oienl n os hirur,y iens p OUl' lpr r r un
�80
LE PETIT GnAND ET LE GnAND PETIT
malad e : l'Ecrit ure ne nous appren d-elle pas que
Jéhova h endormit Adam pour lui lirer une cô te
et en form er I ~ ve?
« .J e leur dirai que le premie r explor ateur du
monde n'es l pas Chrislo phe Colomh, mais bi en
Noé qui , dans son arche, fit plus de chemin qu'on
ne croit.
« I~ e pl' miel' voyage sous-m arin remon te il la
plu' haule anliqu ilé, puisqu 'il es l l'<1 conlé dans
l'An .ien Tes lamenl que .I ona · fut nglouli plll'
lin bal ine, nayi gult dan S s nlrniJi s pendmll
lroi s j ours, et r vil ensuile la Jumi èr du solcil.
« lai s IlOU S rev iendl' ns un peu plus lard S Ul'
C • suj cls proron d s; j e vous ai proilli
s de vous
mOlllrc r mOIl pcLil Ir\rc; qu reux qui dé ircnll
voir s'o lrr nl ce plai sir pOUl' la lllodiqu sO lllm e
qu e j e vous ai dilc,
« ,J e vous répète ([II'il es l mon alné ... Quanl tl
moi , j'ai la (',orlu LLel'i d iH'!tor ln Il il,,' ; qu' il
111 0 suro s' cl vow; <1p)1r nlll" qu j'tii enlro vinn'l('inq el 'inqullnlo li ns.
« El mainl nillll, en avant! le s \'('rilables
llrLisl s Il so fonl jall1ai s priel' : lUlU S allol1 s vous
oxhibor n S Il lils Lal cnls d'a g rémcllt. »
j)' un ges Lc d' Illpcr ur, 1 lIain mOlllril l' ' nll'é
�LA LANGUE DIEN PEND E
81
du sancluail'e tl la foul e qui se pre ail déjà,
chacun lendanl la monnai e el voulant 'lI' au
premi er rang .
La seule vue d' lri ch ayail d'a hon! arr"lé le
passanls; il avail parlé, l j eun s el vieux,
hOlllmes cl f mJl1es, genll men ou arli am;, Lous
l' écOulai enl Cil ri an l, am usés pal' (" Llo Yen'
endiabl ée, pur cello spirilu ell e fL\eonde.
Et VOiUl lJu e ee lillipuli n 1 ur pl' mellail un
sp clatl ,lI11usanL l inl"r ssanl il 10 foi s; il JI' n
fall ail pas day
a nLl (~
pour all"ch l' c s bons
M "ridionallx I1vidos cl plai sir cl de S Il 'alioJl s
joy uses.
Les spedal urs l' Il1Jlli ssai nl il peu pl'i's la
sall e fJ.unnd le l'id au s Iva.
n ('olosse lnn g nillqu
yèlu d'un maillol
rouge, '0 l11111e le ll11in , "lail non 'lIalarnll1cnl
ouellé ' lII" un lapi s. .. ci Turqui, \. llalll n
droil li gnr d' Ull bnzll r il bon marfil ".
l 11 Illurmuro d'{>loul1eJlI nl parco urull s rangs
des ('uri ' ux quaJld ('(' ("olosse sr 1 va, cl"plo)'illll
sa laill!' ill1111 Illle 'l s drp ssn nL il rtJlé dll
Py ~ l l ' , conll'asle \'J"ilill1 ilL ll' \s original.
l Il « ( ft! » d su rp 1"1 s frappa l'or ill
(1 U .· (llni s qlli Il so urcill"r nl pas.
�2
L E PETIT a R A
1)
1)
"(' id "1lI nl , Anlonin
ET L E o nANO P ET IT
P lil
CO Il1Il1
ncail à sc
rO L'l1l l'.
On , l'u a il v l'S le' pl' mi èl'e pl a' , on sc
poussn il, l 8 gl'oss S S III Il S 'ct'a üi ent les fin e'
boUille ; un
cl am qui pOl'la il un clHtp a u
abl'llrll dabl'éllll , lout ('o uve rt de fi ur.;, s' ' nia:
« 11 y a un ll'U lil-d :so us : il est imp os 'ible
d' ' LI' si grand qu e (:a. »
L g'a nl so uril douc 111 nl ; mais 1 nain ,
\" xt", s'a\'ançll v rs la l'amp
« Qui a osé ' Ill Llr l'id,', d' ull lillhL l'ru " ?
di l-il. Ait ! (" sl vo us, matlam , qUI il\' '1. un
j ardin S Ul' 1 ('l'tl ne, Eh ! Ill ais, il e L racil e de
\'(III S aSS lIl' l' si 1l 0 1l S ll'Olllp OIl H lI olr publi c.
\ ' (HIS vO lll e'l. bi n ncc pl l'Ill On liras,
j vous
[)!'o ll verai qu e VO li S l' les dêl llS l' l'l'r ul' . »
I ~ L , êl\'r(' 1 S Illêlnih ' 'S ('O IHIlI ;l'anl S d' un du e
de lI i(' 1t li ' li 0 11 d' un Hollan , l ' Iri (' h Gra nel
nrrondil so n pelil l\.\'n nL- brnH, l sc diri or Il v' rs
III dam a u chnl' au f1 puri . ~I a i s cIl , l'oug-iRsn llL
cL t" p l'du', l' ;(' usa reL hOJlIl u r li lIl onL l' S UI'
l'rs tl'acL , 1'0 11 llI al'i He dl"c id a il y 0111 (, 1' h sa pl uc ,
t il pll l cO Il slaL n ie vi'u qu ' le hl'av e' AlIlonin (' lail
bi "11 un g-{'a nl n chail' r l ' Il os, qui n'ava il pas
111(\ 111 ' LW j eu d , ra rLes dam! 10 lidon d
so n bas,
�L A L ANGUE BlEN PEN DUE
83
Heï n? vo us no vo u dou li 'l rruère Cl uo vous
Y CI'ri z. un l'l i b l h 0 111111 ,n'
t- -pas? t' pritl
verb ux l Th'i h n reco uvra nL so n air ga min ,
drôleL. Le hon Di eu n'e n fail pas so uv enl co mille
ça, cal' ce la lui donnerail trop de peine, el lui
Pl' nùrûiL lrop de l mps,
fl p "(' im en- lit,
« Au si, vo us pouv z admil' l'
pas ue lrop près, ('a l' mon pûu\' r ('amarûtl
mnnqu cl ha.rdi esse, l p rd l ules ses fac ullés
si on l'inlimid , Ah! la v ic d r" gim nl lui a
manqu é, ('cla l' aurait 11I.. ·o urdi , ,'s l rc rlnin,
~Iai
s d'abord , il "Lail fil d v uv , r t pnl' eo ns ', qu enl ex nlpt é du servie lllilit airc ; ensuite, on
n'aurait jalllûi s pu lui fournil' u n uniforl1l e nss 7.
gl'nnd , ni un e mlÎ on assez forl ; lû t' il a un
appHil res [l r elabl e, mOIl co pain P elil, j r vo us
pri ' de 1 n oire. Eufill , nll' nous, lous les
lamb ours-m aj ors ûurni nl élt' jal oux ue lui , cl l s
of/i ci l'S fi' semi nl scnli ' rnpoli ssés il ('ôté d'un
lei so ldat.
«
« Ou 1 point d 111lrc, m s cnfnnls, pOlir les
ra nons, n l mp s d g u 1'1' ! Aulanl la Toul'
Eill' l,
« El mainl nnnl, je vo us a l promi s lIll 8(1 r('lild e : (' lui d'un e lull' ' nlr ' 10 Li on l J" i\l ou-
�84
LE PETIT GnA ' 0 ET LE GHAND PETIT
ch l' n. Yous avez Lou lu La Fonlai ne, je n'ai
uon c pas beso in de vous faire l'appli 'alion de la
fabl e. )}
On ûl dil Je P lit Pou ce l d vanl 1'0rrl'.
L'a LLenlio n du publi c élail plu qu e jamai s l nue
en "\' il , et la balaill comme nça .
n'é lait pa s moll ment qu'Ant onin luLLait ;
non , son amOlll'-pl'Opl' élait n j u, t il ' lait
\'isihl (l'le (' ('oloss si virr-oul'oux fai sa it so n
poss i!J1 1101ir "a"nr l' la peuti e.
filai ' il s' sso urrluit el s fali rr uail , elu [lIld
l Tlri ch n il rdélil aucun cl s s ~ 1\'anl
ge
'. On
d 'vin;lit (lU ce nain musd é l so li el pos ' "dail
cl s Il ' rfs d'a('i l'.
Pal' inslanl s loul 'foi s, on croyait qu o 1 pl'mi l'allait yaill (' I'I:' , el (lU Je S conu ' l'ail ;('l'a sé
~o u s sa main d f l'; mai s non! pl' sl , agil '
co mm un sin ge, lI'jrlt s I'l va il, saulail SUI'
l, dos du ('01 ssc, 10 hal'c lail, l'rI' inlail , J'agacail , cl finah'l1l nlll'io mp"ai l.
<;" 1:'70
0 p upl
mal' ' illni s ami fi
j eux d ,
"asa rd , de pari s n pouvai nt moin s fnil' f[1I'
li' s'o uvrir ; mai s 1 s d ux t11ampioll s jug ai nl
CJU I:' ll'urs sp dnl'ul 's Il avaien l ass '70 vu pOUl'
leur ,\1'" nt, l il s aba is 'aiellli l'id nu.
�L A L AN GUE lH EN PE :\D UE
Une nouv ell e fourné de curi eux empli ssa it
alors la sall e, les so rlanls ne dissimulanl pas lem
adrnil'tlli on et leur hilarilé n regagnant la rue,
('olllhaL du lion N dll 1ll0' lc l!('rOTI.
« Il érid (\ menl , se di sni cill 1('8 badaud s, il faul
(;l'o il'o qu 'o n S' ,unu He !JPilIi CO UP lil -d d.a.ns, (' Ul'
perS0I111 0 l1 ' a l'air (\('(; U aprt's .la. l' pr('8 nlali on ;
loin dp 11'1, »
L
so ir ve nu , 1('8 deux anu s se s nlai ' Ill
8
�6
LE P ETIT GRA :'i)) ET L E
GRAè'iD PETI T
('l'e inLés, ma is j oye ux, apr ès
c LL pl' miè re
j our n(' d suc 'è ,
({ Tu 'e n(,o l'e un p li nov ie ,
m n n,ll'ço n,
mais tu [l 1'J'iv l'a s, dit llri ch il Ant
oni n d' un ail'
Il pntc l'll li e indul '" n . .r te par
i e 'lue d main
LouL la vill e parI l'a d nous,
L qu' il nou s
faudl' a J' fu se l' du mo nd e.
- Tan t mi eux ! r '·pliqll a. \nL nlll
(lUI bi\illait
pui ssrunm nt; mai s 1(' m(·ti l' st
faLi "·anl.
- Alfair d' habitud ; dan s hui t
j III'S la t
s rnhl l'a t ut simpl ,c t, 1 so il'
\'cnu , lu n'aul'n'
pa ' pl us qu mo i l , os l' mpll s.
EsL- cl faim
ou li so mm il qu Lit hi\ ill es'? Il
IlInnd a 1 nain .
- j}es dr u.' , j cro is . .1 lIlan grai s v lonti crs
(l'ab ol'd ; ' Il suiL je dOl'mi1'ili s.
- Bon , ct la l'cr. U h f om pte r
'? A dt"fa ut d
loui s, Hli t-:' lI ons 1 S 'l' OS s us. Bi
gl'c ! il Y n n
un e Cjuil ntit t'· r('sp dah lP, qlli rorl
ll r Ull Lota l d
(' inq uan te-c inq fran ('s . Ti ns ! Ull
so u (· tranl r l'?
.l 'y \. il! l'ai d III ai n, LI' ru ' l'ai
impi loyahl III nt
tout 1I1 011l1 ai n'nyant pa s fo urs .
- Enlin n va pOll\'o ir IH a n g l' il
SO Il app 'l tit! »
IIlU l'lnu ra Anl onin qui l' 'Illp
ln 'ail so igll ·us 11) nl
so n ma ill ot l sa 'ul II li \ v 1 urs
pal' s s hahil '
ordin air .
�LA LA!\G E BIEN
PE
~ -mUE
8i
te nain leva ln. Pte, inqui eL.
(( Esl-c que par hasard lu l)ûli ssai s, ces lemp ci, ca marade? demanda-l-il.
- Dame! un peu. »
Allri slé, Irieh s'énia
( Ah! pauvre ch r garço n, .' st vrai qu e ln
nourriture "lait insurJi sanl ... pour loi du moins.
On avail si peu d'argenl! Olt! mai s, mainl nanl,
je vais le soign r, va! Ti ilS! j n v ux pa s
lai sser dél('riorer mon fr ère. Bon Di eu! fjll 'esl-r
qu je f rai s san s toi'?
- El moi sa ns loi! lil Antonin en so urianL.
- C' sl, ma foi! vrai. UI , nou s \'oil il rlt ahilL'·s,
f ' rmon s bouliqu e l allons H OU ' pay r UH p 'lil
dln r i:lo ign' ch 'z Lulli.
-
C'esl qu , dit limid 'm nl 1 co lo 's, Je
l'
s-
laurnnl nous l' 'vi nl loujours lr \s cher ; on sl
elTrayé de ma laill r l de 1IIon nppélil <lui vo nt
de pair , (' lia nol est cl ollbl(·c .
Soit! mai s . so ir p u imp orl . Une foi s
n' sl pas ('Olilum . El pui s, njolila fill C' 1\1 nl 1·
nain , j ' pd'vo is, moi, qu e <lésorlllnis nOli s 1I1l1l1 !:)(,
l'Ons forl bi cn, n }layant pluU,l moin s (' h 'r.
- Oh! pourqu oi la'7 En voilil un ' id \('.
- I)' i<.: i p u nolr répulalion s ra (>lablie; on
�LE PETlT GnA ' 0 ET LE G IlA NO PETIT
flOU ' 'ui\'l'a dan la l'UC, l quand lH)U' nou
aLlnlJI l'on , 011 vo uùra l l' garder mafl rrc r,
- Cc l'tt lrès agr'ab l pour moi,
- Tu L'y l'cra s, m n fils. Or, cla élLlircrL\ cl
'Ii cnls il floll' r slaura l ur, cl .. , lu ('olllpr nds
r sl
- Qu Di U L' III nd c! » fil Ic gi'anl n riant.
Di u nl IIdil sa ns doul noll' Il ' l'O S, (',H' la
[II' ;dictiol l d' Iri r h , ll'Ou\'a l' "ali sée [litr la
s uil ,
C 1'1'(' llIi l' so ir , 1(' l' 'slaurill ur , Sll ll S « rail" la
"TIIIHU'(' », COlllln di sa il l Il'i('lI , envoya un "ar(;011 Il Ill and ' 1' ailllêlbi 11H'lIl aux flOU\' ilU X di
' nl ' :
« C'es l-i l quadrl lpl e porlion (lU' il raul s(' rvir il
ccs III('ss i'urs'?
- XOII, doubl(' s ' ul elll('lIl; 1(' so ir , flOIi S man"'ons pu» , r"polld il l , nain,
~Iai
s ('(' qu ' il s fl ololllir plll, J\nloni fl s llrloul ,
fil l'amira lion du j lino ~laL's
illai s, l' ' Il'roi du
reslaur aleur l la joi d('s di ' nls (l'Ii dillai ' Ill III
i'L (' 'lt< Il (' III'
C'ux-r i l'a onU'r ' nl la cllOS ;'l I('urs amis 1('
Ipl1Il plllaill , el lorsq ue 1(' g('il lll el 1 nain r('parur(, lll I}(JIII' « 1(' l'''op r 1"'IJi\ S du so ir », il s lroud'l'l'Ill la sali, ('olllbi , sa uf la lahl où il s prir(' nl
pla ('(' ,
�SQ
LA LANG Ur. BIEN PE:-I DU 1':
J e te l'avai s hien dit, souffl a Ulrich il son
camarad e: l' espèce 'hum ain e est cl1l'i euse, et l' on
vient nou s voir man ger, P our un -pcu, je ferais
«
C' os t-il quadrupl o portion '1uï l fa ut ~r
r\ ' i r
'l
res ~I cs
i rus
,
payer quinze cenlimes ü Lous ceFi bad.aud s, co mm
au LhéttlL' . ))
Elanl propr Fi l so ignés de Jeur personn e, cl,
de plu s, l nanL i\ conFicrv l' UIIC gl'a.nd e sou pl essc
de mClllhres pOUL'I Clll'S é,'o luli ons qu oLidi cnncs,.
le géa. nl l le nain chcrcltèr III dan s loul h ville
un "Lahlis 'omcnL dc bains qui pÎll ofl'l'il' Ull baignoire asscz gl'nnd c pour Anlonin.
8.
�00
LE PETIT GflA N O ET LE GUANO l' ETIT
Ordilla ir menL, d \ qu'il n fai aiL plu froid , le
I~ra
n t se bai g naiL don s Je Hhône ou dan ' la aô n ;
mais on élaiL en hiv l' L le mi 'Ll'ul, qui fou llait
1 s \,(1 U H, no p l'Ill LLaiL pas un
bai gnad
n
III 1' ; il falluL d.OllC 'C cO llL nL l ' d' un R
ililpl L'6 'ipicnL dc mal'br olt 1 p'.uvr AnLonill nLl'a
omm il puL, L d'o ù il failliL so rLir a nk ylosl';
mais li ', 'ormais lour li nL" ] , élaiL fort l'C'h l' h6c :
les marchands 1 s suppli aiC' IlL pl' 'qu d sc S l'vil'
chcz ux, 'al' les badaud s Il co Cil S lcs
ae h LCllrs - sr pl'h ipiLai r nL h 1 lIl' 'uil ,
Au l' sLaul'ilnL , pl'ill cipill III nL, il s linil' nL pal'
"lI' nourri s fort bi ' Il , ct jll'CRfJll pOUl' ri en, tant
l, l'cH Laul'aLc ul' (;La iL h(' ur lI X dc voir S(' S Lahles
loul 'S (}cc ujl \ S illltOUl' dcs deux pit ;llulIl èn s, (lU
J' O Il l' 'ga l'daiL In ange r L boil' ,c
qui inlimid ait
bi en un peu AnLonin , tilndi s fju ' llricll n' Il p l'LI ait pas un oup d, denl.
IT
�VII
L'idole du public,
Si, quin7. j Ollrs [1.J)t'ès IClIl' npp n,l'ili on il :M a\'scill , lc mail' Cü pari " d' xpul s l' 1 <rél1 nt r lit
, tl nain Gl'anu, il y aurail u pl'obnl>l ment u n
émeut ,
Nos ami étaienl u 'v ,nu s 1 s iuol s uc la fouI ,
cl li on sc ul m nL uu p upl , mai li la boul'g oisie; li on s ul mcnL cl s nranls, ll\ai neo l'
dcs p l'so nnes sl!l'i lI SCS,
Ch assr r 1 s D u :( ExLr \ m s'? Ait! bi 'Il oui ; il
auraiL {' L'. bi en reç u, c lui (lui l'aurail propo:' ,
On les ailtl aiL li on s ul cl11 cnl pal,(,( qu l s
regard ('\' pl aisail au: (' uri IlX, mais l'inlal'i ssubl
rai el '., Ips r '· n xions pillol' sCLu S UU nain rai-
�92
LE PETIT GRAND ET LE GRAND }'ET IT
saient l'ire le publi c aux é 'lnts, et mnusnient mêll1
les homm es n'I'ay
Tous le ' j our il variait son honim nt, t l'on
r venait pOUl' l'entendre,
D' "lill eul's, n'oyant pas b au our d'oc 'up ation s
ntl'e les éan cs données il la fou le, Iri cl! li sa it
beauco up, di sn nt que la vic n' ,t pas su IIi ante
pOlir in struil'C un " omlll c cl loul s chos s,
" pouv ai 'nt mailll llallt Iou l' ou <tcll ,t 'l' des
1i vl' s, nr 1 s h', n ',nc s fi C 11 0 S il J11 i S III 0 Il ti! i Il t il
vu d'(ril ct l'o n avait d 'jà J "pos " d l'a l'''c llt il la
Cai ssc cl' (, jlarO'Il '.
D'a bord , 1 pri x drl:! pla eK "lait l)lu s (·Ir\", du
IllOill s p O Ul' 1 S pC'l' SO llll CS riell S Cjui pouvai r nt
s'o frrir dcs faut uil ' rés l'V "5; 'n suilc, J, !101Ilhl'C '
d 'S clien ts, CO ll"') di sait l Iri e" , croissa it tOllJours.
TOS (uni ' avai ' Ill iL pl'Psc nt UIl C gare! -ro ll(' hic'Il
foul'Ili e, t In nnrreni nt i't Irul' apP('lil. .. qui (' l'o iKsait aussi, il faut l'a\'ou el' , 1 s x l'CI('('S all xfjllrls
il s Sr livrai nt plu si urs foi s pal' jour (' 1'(' lI sant
J' cs lo l1l;t e .
01' , ('r lui d'Anlo nin SUl'lout po ss{' <lnit <If' vasles
('apa ill's.
.
L lIalll l naît ses IlSS ises, pou l' S , 'x pl'lIl1
CI'
�93
L' mOLE DU l' BLI C
onune lui , non plus dehors, :tinsi qu'au début,
mais t\ l'inléri eur; pM co n ' quent, ceux qui
cl 'siraienl l'enlendre devaienl forcémenl payer i.t
l'enl rée .
C'élail bon vour le co mmencemenl, aun d'a t-
1':110 s'app elaIt ~ l al'c1io
lorsllu' il s'ag-i,~
nil
ùo r pnssll r 10 lin ge,
li rer l , monel , qu sc prodi 1ruel' auX badaud s
<'o ml11 c (Jl'itL' lit' rl 'o mmr ph él1 oJl1 "n<.'; mainlellôll1llJl1 'o ll lr l1 aill s uc('ès, il fall ail stl\'oir s' fail'r
all<.' ndrc.
P lil
era nu il\'ai III d\ "~;o rl1
a i tl
h llm
Ü
�9 /•
L E P ETIT G Il AND ET L E G RAN D P ET IT
hambre ct cui sini re : c'es L- h-dire qu' un e 'cul e
bonnc, y ieill e l honn ête l'lé 'ieun e, èumul aiL
ch '/, eux to uL] sel,,"i e, moy nn an L u n gag rai'onnahlr,
Ce 'i ;Lail un id 'e d' lri ch : e LLe bl'av f mm
s nomm aiL G l'Lrud e IU tllu l 11 l' II1pli ssa it 1 s
JoncLi ons de cui sini '. r , cl ~ l a J' c line lorsqu 'il
s'a"is 'aiLde l' pri s J' t cl l' pas r l lin ge Il cs
Jl1 cssi urs,
« H ·ill ? di , aiLle na in il S Il camarade 'n s rroLLant l ' main s (\ ,' C' saLisra 'Li oll , LII Il LI' douLais
" ui' I" , il Y il trois Ill Ois, qu'aujo urd ' hui nous
S l'i ons s l' vis ('o ml11 J ·s pl'inc s?
- Oh ! ('0 III III ' d S [ll'ill (,ps! fit Anlo llill Cil
so ul'i anL.
- Ou ('O ll1 l1le d 'S bOUI'g'po is, io; i Lu "(' ux, »
EL, so n li rd 'Ill im agina ti on d ' ." t" l'idi onnl
(' nLl'ilÎ nanL au pays d('s c' llilll '.r s, il pOlll'su i,'n iL
t\\'
ru :
« Dans lin an J'i ci nOli s nous rons hùt il' lIlI
pr Li l t11 ('ù tl'C' cxpri's pOlir nous ,
- l n L1 d'ù ll'(' tl'anspor lil hl e '1
- Tl'il llspol'l abl f' '1 P ourquoi '?
D a lll ! J1 0 US Il ' d '"o ns pas s('jo ll l' ncr "l' I'Il ·JI (' Jl1 C' ll l h "" ilI'seill p, qu e jr snell '?
�L'IDOLE 0
95
P UBLIC
N'y est-on pus bi en?
Ass urémenl; m ais n' élait-il pu co nv enu que
-
nou s iri ons exe rce r no
-
lnl nls de vi ll e en v ille?
Eh! oui ; mai s vo is notre su cès ici.
L'enlhou siasme du public finin par s
rel"roidir Ulrich; l'admiralion par s
bl aser , la
cur iosi lé p n r s'éteindre .
- Tu parI s d'or, mon g rand am i P lil.
- Alors, que conclu s-lu, mon pelil ami Grand?
- Que lu as rai so n l que, l u saiso n ach vé il
Murseill , ;\ Cannes l ü N ic où n us no us r nurons il ];l fin du Ill Ois, pr" cédés cl nolre m agn ifiqu e répulalion , nou s gagnero ns P nri
Ht·us 'irons-nous il P ari
géa nl
-
Co mIn
ici ? fil 1
n h ochanl la lûl .
Pourquoi pas? Tu n'auras pas rap eli ssé, III
moi g ranùi.
-
Auron ' -fi us louj our la fa ili l" d'aller c l d
ven ir ains i, sa ns ;\ lr inqui "l(; ' ?
-
Poul'qu i nOIl, a co re un e foi s ? La l rr csl
il loul 1 mond, j e supp os,
Ol11l11e 1 ci ,1 au .'
ois aux, cll'ond aux poi 'so ns, l j e cl '·fi hi nI
gou v
l'Il III
nl. ..
- <2 uand lu l m els
jours p ur fil! ... ))
il
parI
' 1'
po l i tif) U , j'ai tou-
�9G
L E P ETI T G HA~
D
ET L E G n AND P ET IT
JA' nain r dl' ssa a p lil tailleo l rri sa ag ros e
moustache in(risaule, d' un air ontcnt.
« .1 sai bi en qu e j e p ui s qu lqu rois mb', t r
"'o uvc rn em nl pal' ccrlain s id "cs 'ubversives
que j n 'ac lte pns .
-A h! lu vois bi n.
- ~ lni s on n'o 'c rail 111 fair cl l' Ill1ui <'t ause
cl cc ln: j ' su is trop popul nir ll1n int Il ôI n t. Ti Il !),
il Y n d s j ours oü j so ng il posc r ili a cn ndid atur(' .
- P our '? ..
- P OUl' ln cI (\ pulnli on. )}
Lc ge'alll sc Illil ;\ rir ' .
« El qu o r('rais- lu ?
- i\l oi'? de g rand s (' hos('s. 0 11 n Ir di rail peut\trc pas, mais j Il(' sui s [l ns h(\tr, \' il. Oh ! j r parrais, j ' pari ra is, il 111 llre lin sti'nogr<l l'ltc SUI'
s dr n ts.
- .J (' n'(' n doutr pas, fit
j ours.
II to /lill , ri anl lou-
- .1 d mand erais la suppress iol1 des illlpÎILs;
tu yr l'l'ais, j'H urais la 11I nj ori L{· cl ps \'oix, cl l'O IlIl1 C
(J ort 'l'ail (' Il lri omph .
- C qui
Lai ll e.
Il
sp rail pas difficil p,
\' 11
ta p LiL '
�L'IDOLE DU 1't;IJLlC
07
- Qui snil? onc\.ul ll'i ch d' un aIl' imp ortant,
jc se rai pcul-\l re Inini stl' , un bea u jour.
- P ou rquoi pas pré id nl de la Hépuh lique,
ch r de l ' I ~ la?
- ?l Ion Di eu! oui , ·pourq uoi pa ?
- Eh bi en! moi, dil] lranfJuill Anlon in, j
n'a im e pn s la poliliqu e, el lu me caus 'l'U S un
s n 'ibl e pl aisil' Cil n m'( ~ n r balLant pas 1 s
or ill es .
- Cependanl, 1 pall'ioli sme ...
- N'f'sl pm; dan s 1 s Il mhl"{' u.' di fl ours .•l'eslim qu e l'on aim e el se l'L SD n pays aussi bi en,
m(\l11 e heau co up mi ux, en év ilallL 1 s di spul s,
di spules (Lui n'onl d"lUlr but f1u d so ulenil'
mOl'diC'ufl un e opini on oppos6e il
Il e du
voi sin.
,'o il, l110n pelil, . n 'r ~ ü jamni s nou s qUI
nou s !' halllni ll el'ol1 s, dill nain a\' ' bonlé; il)' a
enlre nOU Hun Lrop grande {,()llllIlUnnul é d '-olLls
l ü' idt"rs, lllninle' ll illll surLoul . pour qu nous Il '
\'i\' ioll s pn s rn pnix. P ar lons plutôL de noLr!' flllur e'
cxisl n(" de Illilli ollllair s.
- Ait! lu ('omples d v nit' million nair ? fil Il'
g'anl ('lon,,!'.
- CPI'lain menL, lloi uv 'c moi.
�!lS
L 8 P8T1T GnAN O 8T LE GI1 AN D PETIT
- C on L de ch àLeaux en E paO'ne.
Qui n e f nt de m al il. p l'sonne, cL dan s l es-
qu 1
nous
l'ons hi en <li s
de nous installer ,
un e ll eul'e v nu e.
-
A m oins qu'il s n o s'é l'oul enL S UI' n os tôtes
c L ne n ous Cil S v li s' nl so u ' Icul' déeomhl' s.
- On s'lIss ur l'a ontl'e 1 .' ae ·id nLs.
-
En qu oi faisanl'?
jl r s ',y ~ l'an ('0
LrH\'aiU anL <lV
I~ n
CO Illm
nous 1. fai so ll s Li pui s un m ois. T oul lnbeui'
III
'· ril un e l'('('omp
il S
, n' 5L-
dt'Ft la n <Îlrr pui squl
nobl es
L
l' as
fl'o d s.
ong
un j our : Lit
Il l'so nn o, rait
a lll'(lS
S UI'
pa s? Jo u ' Lenons
' uccès 'O Ul'onn e nos
donc au lu x
un lit as '
Z
qu
" l'illHI P ur La
IIH'SlIl'!'S, olt Les pird s
sr l'ont pas oUI tl'HV rH d H IJUl'l'ra ux, fnuL
yo il' se 10g(' I' . ~ I o i j'aurai
UIH'
noir i'I fil ets d ' nI' boul'J'("
lu b0 Ct -
hibli oLh "(lli r
pa s-
J1
de [l ouIl
b
IS
de li YI' 5 an icns ' L
III od r 1'11 cs.
-
"'o tl'!' Labi e 5e l'(I sain r Pl ahol1d ll llL , dil
AnLollin (!IIi IH' lI saiL au praLiqu e.
1I11 e
Tu m i1 I1 f.Ç<' l'aS il ton apP (' liL ,
L lII oi j 'a urai
Hl'I llO il'1' h glace' . »
Cal' n ous !l n'o ns a\' ouf' 1' all Je'cl eul' qu ' un e
lH'lIl oil'(' li b l'If'(' 'LaiL l ,
l' 'Y \
d' Vll'i (' lt .
�L ' IDOLE DU PUDLlC
99
Il aimait il se regarder au miroir; lorsqu'il sortait dans les ru es de la ville, il s'arrêta it complaisamment devant les vitres et les glaces des maga-
....................
~./
...... .
Il s'arr6tait cO ll1l'lai sammollt ,10\,[,"1 I,'s I;lar<'s d<',> m aga sins.
sins, sa.ns souci des passant::; qui ri air nl d so n
petit manège ,
Depui s fJll e l'arg nt amua.it dan s IClIr rHcHrcelle,
les deux amis s pl'omenai ent davllillugr, loul foi H
Hans « pl'odi f:) ll er1 01l1' pr'\Hr n(' en u vulgll.il'r puhli c»,
comnl di Hll.ill e nain.
e lui-ci, (IU O la mal' h n rilli gllail pas . mai s
�100
LE PETI T GIU "ID ET J"E GRA
1\D PETi T
qui , néa nm oin , ne pou vait f
urnil' une au
lon gu our se qu'A nl nin , YU la
dim nsio n de, e
jam b ' ,mo nla it ay son cam ara
ù en yo illll' el
n'en d 'C nda it qu 'e n rase am
pa" n, landis que
rr{'a nl al'p nla it Lous 1 s che mill
s av ' allégr
Il .. 'u ill aie nl d s fi ur ', S
l' ulai cnl dan
1 h rh ou (lU so l-il, 8r lon la
lell1p '- ralu r du
jou r ,
l' nlrai nl l ul 'Y l'i s's d lumi \
re, d
parfulll s vivifianls, (l'air sali n
l parfoi s dl' mi .'lral , s se nla nl plu s forl pou
r r('pr ' lidr 1
lrn Vil i 1.
Il s s't'- lai ' nl adj oin l Ill ainl nan l
deux a(' oly l s
qui ('lail'nl [10111' ('U:I.. t!ps allli s :
lin {'lIorll\(' (' hi n
d s P p'{'11 \('s (·(· lui d' l ' Iri ch), all
ssi <lOIiX (lu ' un
Illolllon , l UII millu sc lli e lou lou
il li glai s (c lui
tI 'J\n loni n), hardi ('O l11ll1 e lin IHI "
, l'llt"Illt'-rair
rspi èglo rOllllllr un co ll {"'irll.
Cr nou \' au (')n
~ lra
s l
s'aj oul anl il (' lui qu
fOl'ln a irnl I· ~ IJ('II,r H.1'l1'(·'mc·,
:l..cilail enco r la
C'lIriosil{- cl l'illlt\rl\ 1 dr s sp cla l-ur
s.
Dan s Ips lullps 'IU t' sr li vrai 'Ill
Il's dpux Il \lrs
Jlrl lda nll ' urs rI'n "'al ion s, ('al' ('II
s ('lair lll (' 11 ('01'
j unl' s 'l jou pu scs, c'l-la il pl' 'squ r
tou jou rs Ir p ·lil
chi en qui ;t,'a il le dP SS ll S, nOU\'cll
p n'-pl'- Lilion d
�101
L ' ID OLE DU P UBLIC
la fable « Le l ~ i o n ot le Moucheron » : 1 petit agaait le gl'o et fini s ai t pal' la' CI' a pati nec à forcc
ue le hfl l'cell' , de l' aiguill onner ; fati gu ", h ul tant,
le chi n li s Pyrén ',cs abandonnait la parti e ans
v l'gogne.
~)
,
�VIn
Encore l'oncle Espargon.
« \ 'o iliL : il H O US f'alldl'lIit UII OU l's! 'llUl'murail
Irieh , pensif, n lortillant sa loug'ue l110u sla Il
hl'unr.
-
Un oUl's,hOIl Di eu!
l po urqu oi fairo'?
s' xe lilllla, la bou(' lt pl oill o, J\ n[Ollin P lit (lui
IIHlI1 g ait av('(' d{' li ccs un <]uarti ,. d
pain bi Il
I,l nnc 1lt)'1'(' 1l1 nté d'uilc p til o trnl1cl, d petit-salé
bi en l'ou t)' .
- Dame! p O Ul' la montre; rt il nou s faudrait
aussi u" Ilrt)' t·(·.
- Tu
-
Il Il\ï li s 1111
(' h o ~
lOIl
ol1(.le.
O/J! fit d{' dai'TIl lI scm lit
J
na'll , '0 n'était
�EKcon~
L'O;\
ESPARGO:-l
C L~
103
qu'un faux nègre, un n 'gre mauvais teint. Ce
pauvre Grain-de-Caf', n'l'lait bon qU '~ L médire de
lous ce ux flui onlla pe[t u blanche ou tL peu près .
- El pourquoi te f[tul-il ab olumenl un noir?
- Pour donner du reli er à nolre élabli ssemenl;
il nou s servirait de chass ur, de cui sini er el d'orcheslre.
- Nous suffisons bi en il la lâch avec la mère
Gerlmde qui nous sl si d'v ouée. »
Les bras crois('s, l'ail' Cil colère, le n 'l levé
so us le quartier de p:-tin l de p lil-salé, le nain
vinl sc planlor d vanl so n nlH i :
« Tu cs salls ambition , loi , dil-il ; lu n'iras pa s
loi Il.
- .l 'aim aulanl ne pas nll l' Lrop loin , rip osLa
gnÎ m nll e géa nt. Mes dés irs so nL borné : on Hl
bi ell ici, j'y voudrai s de m ur r toujoun; dans un
pelile bastirie au bord . do la. III l' et [tup rh.; d'un
peliL bois tl pins.
-
Avec Lon }Jctit ·hi
-
Auss i ne l' n veux-j
moi pour co mpagnoll s, Il'rslpn s? dil 1 sa rcas Li(lli ,\\'o rLon.
Ti ns, le bail Di eu s'csl ll'Olll[> , Il nous cr ;a nl :
lu vois loul Il P lil, l moi loul n g rand.
- Cc n' c, l pa s ma faule.
n
nullem nt pour' la,
�104
LE PETIT CI1AXD ET LE CHA ' 0 PETIT
répliqua le nnin l'adou(·i . .T'aimerai s se ul em nl
fJl1 lu so uh aitn s se ntI' prendre de h Il es choses,
gng- n run e fOL'tun , i"usll' l' ton nOI11.
- Et cil L' h l' , 'omm loi , ï'L d v nir Illini tl' ,
Mr uté ou rl'é 'iu nt de la Il "p ubliqu e, Il 'in'? »
Ulrich fi l' ngo l' r. a .
« Tu t moqurs li moi, mai ' qu sait- n? ...
Tout Ill'ri" , en cc ha ' IIl ond .
- A ' 'ez, d erl'âc, nssrz! » suppli a j\nl onin
qui (l(' ll r\'nit so n p ·tit l'cpa s .
{' Irieh lui lallça un j'(1f'ill'd d pitit'·:
« " Oll)ll)' rnat"l'iel quI' tu s, dit-il, Lu Il' 11 l'IHl s l'il'l1 aux b <LuLt's dr J'JJi Htoil' . Tu ('xc " rs
SCUll'lll ' Ill il Il \ \' 0 l'r l' Lü Il jallJ!)()11 avr(' un
nll'ilin ...
- FOI'L xp li 'abl· ('L fOl'l x usahlp [lui sqll je
lll ourais li faim. Ellfin, s' il le plaît tl l'r); l" l' h
p{'I'OI'(' 1' d '\'ant moi!
- Il Jll P, plaît, Il P1l'cl.
- Tjpll s ! tu 'S bi!'11 a illu sillll.
- Il Y j1nl'ait, Plli squr jr di\' l'li s 1 s Illullitud s,
parfoi s 1111'111
Il I('s in strui sanl. Ail! Illon pays
Il ul Hrc fi cl' de moi.
- /) la laill , ou de ton rspl'it?
1),. l' un rt (10 j'nuLr('. Tu y l'ras qu ' ull Il au
�'JO \)
ENCO B E L 'ONCL E E l'AnG ON
j our un de' rues de
d' lri clt Grand.
laI' ille po rlera le nom
- El l'un d s rues lyo nn. ises c lui d'An to nin
P elil ? fi l le géa nl , go ua illeul' .
- .J e le le so uhaite rlrn [ ment.
- Esl-'e (Ill la vu ùe m n bel npp "lil n 'a pa
l';\, il (~ 1· li n '?
- ~J l roi! si ; l j e vai s m 'a, S UI' ' 1' si lu m'as
laiss '. (Ill Iques 1'0 "iÜOI1 S, »
L' in!l o l nl Anlo nin , so n r pas co nsO I11111 \
s'élendi l SUl' un lapi s O l't il sc lro uvaiL plu s il l'aisC'
ft" SUI' les sièg S louj oul'S tr op 'x ig us p O Ul'
lui.
Au hout de fIn lqu es minu l s, il enlendit grand
la [l n
du 'ûl' de l' appa rlem cnl où l lJ ri r h ava il
1l 1~ l o uli
sa pélul anl p rSO ll1l .
lT
('
« QU'l's l-ce ?
dC' m i,
»
lllUL'lllura- l- il
Il
s
l'
dn'ssiull i\
L , naill lui- m A' lIIo sc chargra de l , rassu r(' r
passa nl sa lêle bilrbu '
il lui j ela (' s mo ls :
p OU l'
l'o ll \'rrlur ' Ù la porl ,
« T ' inqui \ lo pa', mo n giU'(;O Il : cc Il 'C'st ([U
l' on('\ ' Es pa rgo ll , qui n\ r III C' nac' dt' Ill e lucr. »
Anlo llin h ondiL de so n la pi s, L, d' ulI ' nj ,lIn\) ('p, SI' lro uva dans la pi i'" vo is in C',
�106
LE PETIT GnAl'i1) ET LE GnAl'iO PETIT
Il \' i l,
malt~J.i
c fT t,III. K pal'go l1 , qui char"'" aiL de
Il
c Lion
s
on ÎI'I' \ \'ér eri cieux n eveu.
C' "lait Loujour Ir
IOt'In
homme g r os, l'ou g
aux main ' 'ourL s, g ras CS, agl'\m nLées de ba ru s
n Lo .
,
« l\iJl si, Lu ns l' pn s Je JlléLi l' à ma biUh
ft Ul'CUX corluin! cL Lu r éussis !
('(J' Ul' d
L Lu as
qui Ll'I' rll Ill e di sanl ([u
III
C il
le
Lu avais
ti rs plallrh <,s! . c1a1l1aiL-i! en m CIl i1f;an 1 ùu
as('~
poill " so n infoI'Lul\(\ IHm·nl.
-
Eh! oui, l'''plifluil ('l'lui-ci
('oup t'l av('(' itpl o l11h; {'Il l'
011
Il
c, qUi\'ilill le
nc le pl'cllail jailln is
san s \·CI'l. .J 'ai LiU{, df' 1'{'litL ci e r enLi l' , el la s itLé(~
m'e st \'f'IlUC, ,J'ni (.L,', Lai lJ rul' pelldanl 1]1IrlqlJ('s
Illoi s, Pl je'
11 <'
l'ai siti s qu ' bl'ill('11 's . Alors, se lllal\L
1l1Qn gé ni '
III a1 ;'t
l'ais' diln s
('0
Jllili eu Ll'op
11'1'1' '-
h-Lrl'I'I', j'ai pI'OpO S!' i\ 1ll0Jl ('o Jl)j)ag non d itllli ...
-
~ l1i
s
Illoi nussi jr lui avais propo s', de 1
prcndl'e dal\ S mil Lrou]l t' 'L cl lui fair gag'IH'1' ulle
fOl'lun r,
-
Pal'don! COllllllcnl h'ir~-v()uR
f()rlulu' aux aull'rs, \·ous qui n'e n gil
gagnrl'
l C~
li 1\('
I!il S JlOlll'
\'OUS-lllt'.IIl(' '1 »
, ' ans l'l'lr\'('I' l'cU' jusle J"'/1 x iol\, Espal'troll
poul'sui\'it \l\'C' II'OIlII' :
�107
ENCOHE L ' ON CLE ESPAI1GON
« L'ingrat n'a pas voulu.
- Ah! s'il n'avait pas refu sé, 'eût élé un drôle
de si I"e : il vo us avait adressé une dema ncle fort
légiLime, que vous ayez repoussée avec brulali lé;
L'ollde ESJlarg on cha rgea it ,1" nt nll'dkt io ll s ~O
l
1l 0 1' r u ,
ct Yous vo uli ez qu'il so j ollU dans -vos bras lIprès
ola ?
- Tu SO l'S do la fJl! sli on , Illon gal"ço n,
répondil le forain év idelllln ut gê né plll" C lto
éyoralioll du p\l ssé.
loi? null emenl : j'y sui s Il pl ein. flll erl'ogrz-l pllllôl, c 'h ol' mni : il -vous dil"a r' flu'il
p Ilse d, votr ,lInén il ".
�108
LE P ETIT GIlAND ET L E GnANO P ET IT
Ce n'es Lpus néccssa ir cl reye nil' S Ul' C s
yi eill es hi sLoires . Bref, 'omm j sui s un oncle
r mpli d'indulrrenc ...
- La cl' '. m des onel " cjuoi!
- EL que j e Le veux du bi Il ...
- Oui, mainl nunL qu VOLI S m voyez SUI.' le
1H'llIill d la f l'Lun , pli S vl'ai'?
- .1 vi li S Le proposer I1 ro l' un
li l' avrC moi.
~l('s
fois do l'al-
," ai s II OUS SO Il1I1lf' S LOlll nlli "s, pui squ e vo us
illOn oncle .. . ;'t ln IIl od cl Ihr lag ll t', il rs L
\Till .
T
plai sn nl pns, p Lil ; lu as lOl lj oul's r u
lroJl I['rspl'i L.
-
C' sLpOUl' eO lllprll Se l' (' ux qlli r l1 milll fl" ellL
la fnillili . Ah! II1 rs adilliralrurs 11 0 s· n
)l1(i
~ I1( ? nl
pas, r ux, fil II' lI ain , qui l' dl'C'ssa sa
l1loll Slacl1t' da ll s lin gl's lc dl' I1l1ï\' (' fallli U'.
- Tu dois fair e d 'S jal oux'?
II I1I1S
-
Oui , pal' cxr ll1pl o Ill on oncl c Es pnl'go l1.
011 t s us 'ill' l'll cl s I1l1l1i s pal' Ill l'c! lilll-
Le la uri l' qui ('c iliL la l \le dr's hl!l'()s fail
toujours so u/Tl'il', r ' pliflu H lI oh l ' lI1 enl J nain.
'psl-tc pasvrai, Anlollill '? njoula-l-il en eli bl1 11 1ll
�i 09
ENCOllE L ' ONCLE ESPAllOON
malicieusement de l'œil il on cama rade qui riait
de bon œu r.
- Oui, ou i, r"pondit c lui- i.
- Tu s un ambilienx ct un fi "rot, mon ne\' u,
reprit Espargo n aO"a é.
i nou s fai sons un b n mploi cl nos
LaLenl ', de n s brillanl fa ult 'S, Anlonin cl
moi , il n'y a pa s ct mal il cl "sir l' fair forlun e.
- L lu x li e conf rlnhl lu nl] laI nt.
- Oh! oh ! \'ous pari z d' r, mon si ur mon
oncl. lais nou s sommos n or si loin du
luxe !
- ElJ1
~ m e du lalenl », murmura 1 g"n nl P lit
en souriant.
n "l'ouL .., abasourdi pal' ) 'S di co urs de so n
par nl, Espargo n l' priL :
Enfin, lu refu s s d' nl!' !' dan s ma lI' up ?
- 1 rei. ous nous suffi 'ons, l\nlonin lmoi.
- Tu ü' LorL do fair 1 dim il : j' pourrai s l'
servir.
I(
- .J ne vois pa. lrop n qu oi.
- ,J o li ndrai s un mpl oi 1t z loi.
11 Il parlnil cl 6jit plus d pl' ndr
lui , ln ,dS
... · (L' n Lrel' a' son se rvl.c
dire,
»
l;lri ch av '
pour ai nsi
10
�11 0
L E P ET IT G n AN D ET LE GR A ' 0
P ET IT
A h! oui , fil l'im p l'lin nl ll uin ; on pou rrait
nllll oncel' au publi qu e, moyo nn anl deux so us, il
y l'I'ail un h Ol11 l11e sa ll s lêle.
- Hein ? grogll a le forain ofr n ;
- ~ l o l1 Di ou ! oui , 1\10n on 'I
'l'o ns ~ l fi fort
ouhli eux; l' npp 1 z-vo us q ue ma lanle, vo ll'
di rrn 'p use, ... ous J'epl'o 'ho sa n c ss vos
élolll'd ri es .
- Cc Il ' sl pa ' un raiso n p O Ul' lr ]1el'l11 llro,
toi ...
]) 0 111 ! 111 0 1] () Il e! ',j
(' Il ol'ch j'l q LI a i vo uS
p ourri 'Z nOli s t'l I' bon.
- Mai s il di vr l'st's (· hoses .
,S ('I' Z-YO LI S cxig nnl
- C Il 'es l pns st'l r. 1 ~ lI s tli
so us le l'app orl drs (· lII oIUl1l r llls'?... pour parl cr
('O llll11 e da ns l , g rand In ond e.
«
- .l e su p[l osr, clil l11pin , qll c lu par tab'(')'a is 1 s
IJ r n{di r s a\'('c Lo n oll cl '? »
Le na ill la ir-lSn lO lllb r l scs prl ils bras co urls r ll
Rig n du plu s jlroronü éba lti ssf' 11i nl.
« P a l'lilgr r Irs b(" nHir s ... '? VO li S me slIfroqu oz,
Ill o n ollcl r. \ ' Otl S pl nisll ll lc'z, sa li s c! oll lr.
- N IIl1 clI WlI l.
- ~I a i s jp Il's [lilr tnge d("jh IIvrC' Il IO Il co pain
.. \ nlo Il i Il II' (; {. il nl.
�ENCORe L' Oè'iCLE ESPAR GON
111
Ils se contentera d'un e part moindre, voilà
Lou t.
- Non , car je suis jus Le ct équitable : Antonin
esl il lui se ul la plus great att1'action de nos
«
A lo r s qu o
01 0 d o n
r r ai~- \u
'1 "
suan c s (lU oLidi ellll es; el1'i uiL , il a beso in de plu s
d'arge nL qu e nous auLres, ayallll,]u s de J épells s
iL l'ail'e; fJu<lnü cc ne se l'niL qu e pal' les c lip ac iL ~s
de so n CS LOllI llC cLp Ul' les di 111 nHiolls de ses v'. lemcnLs. Demandez à s s fou mi ss urs c qu'il pai e.
- Alol's ([li rn dOJlI1 l'lIi tl- lu '?
- .1· n' sais pa s encore (l'lO i, pui squ j ' ignore
�t 12
L E l'ETH GnAND ET LE GRAND ]JETIT
quel emp loi YOUS li mir z i ' i. En loul as, vou
vous 'lÎm rcz heur u:\. si j YOUS r Illel un
Liers de ma parl il moi; ce el'a it fr' n \roux, vu l
[leu de be ofrn que vou' feri '1. Il compa rai s n
ue nou ' . »
L'o n ,) dul sc 'oum Ure; lr \s jaloux d so n
ncveu t d'A nlonin , il brûlait li ' nlrcr d"lls i'as150 iatioll ; n'lIyanl ri Il J
uri ux;\ x hib l' dans
,'a bnraqu d 'pui s 1 d part d'l Iri h , il voyait
(L'- ,lin r " S "ITair ' il mcsur qu prosp' mi nt
AITiv', :l ~Iar
' ill o à. 1'0 CI 'lon Ù
la foil'
aint-Mi 11 ,l, il a ourai t ù
suppli l' d' 1'nllll1 lLr dan s sa tr up , (lU i<Ju' il sc
i:H' nlil fort hUllIili', d'inl'r e' d l' aupr\s uo «
gamin », ('f)1l1111 il appelait Iri ell Gralld,
Colui - 'i, qui avait hon '((' ur , cO ll1prit ([U il n '
pouvai t laisser [ [lauvr homll1' v('g(\lo r dan s
l' )\'JI i\r' 'l il parla cl lui au ,."alll.
Anlonin sc pli ssa U1\ ' 1'IIlUlC 'xp rcss iv
On "Util si IIi ' n ('ns Illbl , Jall ' . 'U b Iln vi II
d< Mars in , olt la fOl'Lon v nuil dou ' m nL il
k
ux!
L'o ll cle Espnr,yon aynit tl'\S llHluvai s ara l"J"
,t n' 11' S 'l'ail pas lino sin \ ur' <J1I d ' l'avoir
�ENCORE L'ONCLE E PARGON
on Lamment là, ainsi qu e so n in irr nifinnle co mpagne,
Plu s d ellères prolll nad s au bord de la mer
ou nux environ de la ville! Plu s cl c s joy ux
reln s OLI, a 'sis l'un en face de l'autro, le nain eL
le f;\a nL mnng ai nL d bon app"LiL n d visant
gni m nL!
Enfin, la brave
rl; ienn , G l'Ll'uc! -n IaI' line,
qui l·s se l'vaiL, co ns nlil'ail- li h doubl l' sa
b sogll pOUl' l bea ux y ux d' un ILOmme irascibl eL d' un f mm xigeant '?
diL qu e nul nt' }leul S ' l'vi l' deux
« L ' ( ~ v ,a l g il
mail}'f'S, fil se nL l1 (' ieus III uL le nain, Toi cL moi
Il e rai so ll s qu ' un, AnLonin; mai s 1'0 11 '1
la
tanLe !.. , ,'i l'o n savail qu'il s ru ss nl di.·cl' ls
rai Ho nnabl H? .. , nIai s "oil,l, c'esL qu'on n 1('
Ha iL pa s! »
Touldoi s, COIlIl1\ 1I0 S ll éros Il e r(-sisLai nL
ui
b -I'D <'1 un [1ri 'l'C, L qu ' il s ro mpr nai cnl la
li "carlen • dll ln 'IHl Il' Espal'bon, il s ,"adlllil'(' nl , ,l
LiLre d'('ssa i, dans ICIlI' assoriaLion,
QuanL il Gmin-de-('a{é, qu' tTlri -h n'aililaiL pas,
pl [lollr cause, il {'lait l'lllr(', chez UII halr.!pur olt
il cumulait ]f'S fO/lclion s LI· l'oreh -;lr il lui loul
s ul: il 11f' (' e\'~ til pa sser ft J\lnrsf' ill p (lU le mps
10,
�i 14,
LE P ETIT GUANO ET LE GnAND PETIT
Je la foir . aint-~f
hel, e' st-à-dire du 1cr au.
i:) sept mllr
« Tu YUS "\' 0 i l' gu notre aison s ra gtl hé ri en
"<lu par
qu 1 s Espar""on
nt av c nou,
gro gna Je nain n onfid ne li, so n ami, pendant
que so n aimab! famille s' insLallait dam un p tit
appal'l rn III \'oisin du leur.
- Au ss i, pourquoi as- lu a pl \ lem s offres?
- C' slloi llui m'y as ngo<r',.
- 1 fnil est (Ju j'ai Il' un 11 u h"l , al l's.
- Olt! oui.
- Et loi aussi, par la !Il 'm
ra n.
- J l'a\' oL1t'. On n rira plu. du lout , i'L pl' ,sont (IU'OIl "lira so us 1 S Y'ux 8 fi ... ul' s paLihulair '8 ,
- Qu ' yeux-lu'? pUÎl-lqU 1· ' 111 sl tir'·,
bu vo ns-I .
- ,'oil, Illai s il st 11m ' l', »
C' st Gin~
'lu' li "bula l' slilllabi III ~ na g('
Es par"', 11 1'111'7. 1· nain Grand t 'h z
!-llanl
P·Lit.
On n'avait pas d 'lIland' 1 ur <wis au grand
c1li cn d' Il'ic'h <'l all JI tit ('parrll ' ul J 'Anlonin;
l1Iai s ("s bran's I)'l 'S 1\ S llI o nLr \ r ' llt vas du
Loul sa Li srai t 'S de l'immixlion ltU 'o upl Espal'go n
�ENOOIlE L ' O~CLE
ESPAHGON
1 i ;)
ùan Ja. fami ll e : elles Je flairèrent tlye m >fi an
pui s g rorrnèrent sourùement de concert, comn1e
pour dire, eJl es aussi:
( A lIon ', bon! n ous ' li n h eureux lou les
qualre n emble, cl voil à gue ces ù ux olibrius
vo nL gâLer noLre ùoue gui ;luùe, Ces gens-là ne
nou s aus r nt qu e ue l' nnui . C mm ent donc
1I 0S m aîtres, AnLonin P til
L Ulri h Granù , ne
le d yinenl-il pa? C mm 1 fi h ommes nL peu
u'ins LincL! Nou s avo ns hi n plu s de n '1. , n o us
autres hi il S!
u' l- e qu n u pourri on bi n faire faire
au ,II ' 1' on le ? so upirait J n alO n l' rrard anl
So n ami d' un a ir d r ;sirrna ti on
miqu ; il n' s t
pas a pahl u gngn rh a u our u'a r" nt , aH nuu
qu , si co la "lait, il Il
rail pas v HU nou s ofTrir
un e assoc ia Li on n,v c lui.
- Oui , II qu i pourrait-o n hi n l' mpl oy l"?
l' ' péla Je g "ant gui s cr usniL Il vain Ja t \l ,
P our ;H me Esparn'o ll , pns 0 n or : 'Jl e rae 'o ml1l oùC'ra nos nipp s, J s mi nn s s urtouL, qui , YU
Jurs <lim cnsions, cl \lIl and nl plu s d \ ll'1lyuil. ..
- EL si Il "LaiL plu s lI im nhl e oLqu 't- Il y\ uill e
jou or IIll l'(' u moin s h la g rand ' dalll , 11(' 1I10ltrailla l1\ ain ï't la p.U LouL ('0 111111 nul)' fois, <lu anu
�116
LE PETIT G RAND ET LE G BAND l'ETH
cil était hez Ile entre son mari, moi ct celle
huÎlr , de Grain-cie-Café, aj utait Ulrich , de mauvai ,'e hum ur, Enfin, pui qu'on 1 s il acceptés,
il fauL les subir, le' suppor ter, quoi!
- lU. Espar rro n pourra \ Lre Lon cO l11pLabl ,
ln 'Inua nLonin. Il doiL snvo ir al ul l'.
- QunnL iL 'a, oui ; mni s 1I1 e fi rai-je il lui?
-O h! Iri ,II! prot sta 1 bon g"a nl.
- J)am !.r l'n i \ ' U il l'œ uvr nn rrn "1' . Enfin ,
Lu as raison, (" sL UIIC id ér iL CI' li se r, il pourrI\.
tcnir nos co mpt " lui ou so n stilllnbl "po us ;
toul foi s, 'Ollllll rs (,olllpLes s rOIlL vil ' fails , 'l
<Ill (' lt o('cupnlioll Il Illi pl' ndrn. pa s plu s d'un
lu'urc pal' jour, il faudra lui ('Il dé'co uvrir un(' aul re.
- •' i s 'ulcl1lrnt il "luit grand 'OI11)11C moi, 0 11
l' rt it ('Ollim loi!)} diL Antollin .
•' on ami haussa les {'pail les.
« Ion 'h l', s i IlOU S (,tions plu sirurs IHuns ou
gé'a nls, il n 'y aurait plu s mOy OIl do gng'1I '1' notrc
vi'; Il OLI S Il e se rions plu s cl s pht'IlOIII(\ II PS, t J
publi c sc blas 'raittro p vil!' sur l' x traordillair '. »
Lr. l/"(Lltrl homme r or\l nl a le lillipuli!'1l il\' P'
adll1iraliol1 :
« Tu ilS l' "PO Il sr. 1'1 loul, fil-il; CJII d'espri l il y
il dall S la l \lr d' nfanl!
�E~con
L'ONCLE ESPAnGON
117
- Ettoi, que de bonté dans ton immense cœur! »
Les deux amis se sourirent avec aITeclion.
« Voux- lu faire une fu gue? demanda le nain.
Filon s du cô lô ùo l a me r !
P OLI l' ('e so ir, Ini sso ns 1 s' poux Espurgon en têLe
il lèt , el Jilolls du côlt', de la mer où 1I0U S ferons
un \ petile d '· bauch dc coquillages cl de ImmJaù e; j e Il e pourrai s pa s 1I"u] r un bou hé de
paill , j se ll s cela, (' so ir , Cil fll ce cl l' oJlel e cL de
la lanle.
�1J
LE PETIT anA ' 0 ET u : anANO PETIT
Yolonli cl's, l'l'pondit Anloni n ; mai s st-cc
bicn ,poli , d noll' pnrl , dc lcs abandonner Lou s
.J cs dcux c premi l' jour'?
- Bah! lu as louj ours dcs s rupulcs, loi! L ,
Espurgon scronl lr \s hcureux dc se vo ir d ' barrassés d nu ' ; il pourront fair c lcurs pclits
co mpl s l 1 urs p lits proj ls tranquill clllcnL, L
il s ht"niront mon itl ', , \ï cll ' !
l ous 'IIlJnrnons Ics (' hi il S'?
- C,cLL qu rs Li on! ,ï Il QU ' lcs lai ss ion s 1('1 ,
la lnlllc no l ' lU' ofl'ri ruicnllll "11l pas
l'o nc1
Ull(' 11l1l1Jl <d so up e, cl il s leur allong r"irlll d('s
(,OllpS de pi cd pal"
qu ' il s hurl (' l'ni ilL npr('s lloLr '
d(' parl. »
Tandi s qu ' il s ('Xl' ulai r llL l 'ur d 'ss('ill el sC' diri "en iC' Il Lv(' rH1111 pc li l,', la b1iHSO lllü n l ln od cs lc, mai s
proprr l, 011 l'on dinail bi c n, 1 géa nL Itlllrlltlll'ail
nl!' s il dellls, t!V(,(, 1111(' ('erlnillc i/HIUit"llld e, so n
el 1i (' Il S UI' 1 s la] 0 Il S :
un p u
( .l 'es pèr qu ' c' bravo Irich x n, ~h('
Cil parlallL d( s il parenLs IN; ESpllf't;'() n, illllt'(' lll ('nl
flOU S Il O US s(' rion s Ini s lin ' fanH'u s' {'pin!' duits 1
pi ('cl. »
�1./
L'homme sans tête .
J)ic' II! oui , c' 'lail lit 1 rùl e qu' lri'h
avail illipo sé il SO li onel , c lui-ci n'é lnnl cnpn bl c
d'c n relliplir aucun aulre.
« ,l e \' IIU S pl' 'llds sous Illn ha ule prol clion ,
;L\'aiL dil Ir lIaill nu ror;lin dl"l' hu ; lIlais il rnudra
l1l 'o ht'o ir . »
~Ion
En rec-lli g nulIL , Es pal'go n avail dù sC so uInelll'('.
J) 'ilillrllrS, SO Il lravail n'{' lail pa s rali g;1I1L : il
C'ollsislail, pOlir le pau\' rr hh<" il il !lI Olllr r, ou
plulùl ù sr lai sse r rr g'u rr!('r par J 'S cu n 'ux
allé('II ('s (lnr la rl'c1all1 e, el il so urirr 1 moins
niai s(' lll cllL !l0ss ilJl '.
�120
LE PETIT GRAND ET LE GRAND PETIT
Quand la pantom im du Lion et du Mou heron
était termin ée, et cru les spectateurs s'appr êtai ent à quitler 1 th "[Ure Petit-G rand, le nain
'avanç ait S UI' la sc' n, l, li \s iornant un drap rie
r l mbant devant un pi 'oc \'o i ' in , il l S invitait à n pas s' "Ioi rr nrr sa ns voir (( l'homnH"' san
tôt », qui parlai t t ma!lg ai t c mm tou t le
mond , mai s n pensait guèr ; cela, moy nnant
un lég l' suppl "ll1ent d dix
ntimc ' pOUl' lrs
ndulLcs t de inq cc ntim s p ur 1 s nfanls ct] s
lllililairrs.
Jntri gu \ le publie donnai t ln S0 Jl1111 suppl ,m nlnir , allait vi -il [' e n uv au phénolllion ,
el {' oulail gai 'menl 1 nain , J nt '1 honim enl
J'r Jouhln il de \' 1'\'<' , affirmant qu , si Espargo n
nxait un l"le au prop1'e, il n manqu ait lolal ln nl au fi gur;,
L lour jou' , on s l' lirail n rianl, so ns
Jivulg ucr l ' s J' t au x di nl fai "tlnl qu u'
d \'<\Ol le th ',a,ll' pour nll lI<1re l(·ul' lour.
Aillsi nos Il ' l'OS Il \'oyai ent pa - dilllinur[' leur
ga in n 'coulu ll d" cl E pal'go n pouvai t sc fail' pal'
jour un ht'nt'Ofi' n 'l d, ('in(l j't si.' fl'ttllc s ; l
neo l' il "lailllo urri l Il ob l""",
.' III IIIcnt , le public d vnil s lasse r de
�12 1
L'nOMM E SANS Tf:TE
di\'erli s ' ment touj our 1 m èm el exiger un jcu
plus 11 'uf, en dépit dc la fa ondc du nain qu i
va riail so u\'cnt ses di scours.
Un so ir , Anlonin el lIri ch s'ap r urent d' une
I.u fui n' offrait au x Marsr HlaiM t O l te~
sortrs ,l'llmuS(' mcll t .
diminulion nolnbl dan s lcur l' c II , CP qUi
1 s ('tonn a Il u : d'ab ord prol ngé j l 'qu'au
1"' orto lln', ("o mm e ccla arrivc pro 'fJu cllflqu '
anlll'o , la foir " qui l' "unil lnnl ü'allrn clion s HOUv Il s, nrl'rnit au x Mars illnill l aux cû mpn gnllrd s
v nus <lcs environ s loulps so rlP A (l'nmus 111 nts
lI·t's di"rrs .
L puhlic /1 r Il portait plu s touj ours S UI' un se ul
point ; (lour la dur' cl la VO(~lI
, nos amis
\'1
�122
LE PETIT GRAND ET LE GRAND PETIT
avaient abandonné leUi' installation de AIl ;es
de ;'I eilh an pOUl' se loger il la Plaine, au bout du
houl vard Chave.
Il s y avaient pour voisinage la. cél \ bre ména''''eri e Corsonn , donll es fauves ru gissaienl loule
la nuil , nn-a ant ain ' i les donlleur ' d'alenlour.
]) ('jù , quelqu s forain regardaient nos h éros
(l 'u n nHlu\'uis œil , trouvant qu'ils 'lai ent depui s
lI' r lonn-l mps les idoles du publi ma rsei llai ::l .
La jalousie omm nçait h siffl l', m na aul
nul ur d' ux, x ilé en desso us par ]e mauvais
Espargoll plu s p l'Dde qu'un se rp ent.
L' pnvi ne \'cna.it donc pns seu] nI nl des CO Jl(' \lIT nls; r ond
Espargo n, quo lassait l humiliail so n rôl un p II ridi cul d'lt oJl11l1 sa ns l ~ t ,
yoyail aussi diminu l' 1 nombr d ses \'isilr urs,
l pnr co ns6qll nl sa re II cl , chaqu j ou r ; Ir
publi sc fali guail cl la farce.
Lr forn in LÜ mi ·ux fail d'all cr sirnpl cm nl
lrou\' l' so n n veu l de lui dire:
« P Lil , , m '·li r n' st pas di g ne li mon ,\g(',
ni n J'apporl aYCC m S goûls : j vais ssay l' d'in\'enL l' aull' chas .»
' ul doule qu'n I rs l Iri eh n' ûl omhin ', av
lui un aITan ~ m nl m ill ur.
�J:1I0MME SA TS TÊTE
123
Mai Espal;gon n'aimait ni à sc livrer au travai l,
ni i.l fair mai gre chère; d'un ail' de convoitise, il
regardait les économies de nos héros, ct il mit
tout en œuvre pour que a femme fût pl'éposée il
la caisse.
Nou s savons que la di g ne matrone avait déjh
l' lllp li . S fon lion s cl 'licules.
'o n mari l'aidail dan s s comptes, tanl l si
bi on qu'il s'adju gea la part du lion, ct qu'Anlonin
cl Iri rh n'y compr nai nl plus ri en.
A la fin , cependant , il s ouvrir nt l'œil, onlrô!'>t'e nlIe -o mples, y vil' nt du lou h ,ct njoignironl polim enl à la bonn dame d'avoil' ù "so rmai s il s'o cuper uniquem nl du ména rre, 'cs
facull \s ilrithmétical S d meuranl insuffisant '8
pOUl' t ni" ln co mptabilil ".
1. s "poux E 1H1I'''on sc se nlir nl plon gés dan
un océan d d 'so lation l d'llUmilialion.
PluH d , petites so mln s so ustrail s il la 'aisse
(,OlnlllUf1P, parlant plu ' de polits b(-n('fi cs illir \yoll'-, Ull jour 10 forain dé lam h
cil s ! I ~ nl
so n 1l(' \'PIl ([u'i[ Il avait ass z d son rôlo t!'homlll
sa ll S l(\l ' .
« Purhl cu! moi j o trou\' qu la plai sanlori a
suffi sn llllll 'nt dlr(~;
1I0U S 1\\' OIIS plulôl P ('(lu ri,
�124
U : PETIT CHA,,!) ET U : CHAND PETIT
l'a rge nt depui s qu e nous YOuS 11\' ns admi dan s
notre association, Anlonin et moi , répliqua le
nain av (' fr oideur; j n' in sisle pa: SUI' la nalure
de c -lle Il l'le, vous d vez me co mpl' ndre. Je
vous invil se ulemenl, mon cher on'I , à fair lUI
(forl d'imngination pour lrouver un aulre mpl 1.
- Ch z loi'?
- Plulôl nilleur:. 11 n'y a pa ' plll(, l ') pour
lanl d 1Il0nd e, j' n ni raill' xp 'ri n e. »
Hadouei lO\lldoi s, 1 lIain ajoula, dall s la hOlll(cl so n â me :
« Crprndnnl, j n vous ln -ls pa s cl hors; vo us
pourrez <Ill ndrc ici d'avo ir un pla ce, l,t(' ll ez se ul IIlrlll flu e cc so iL Ir plu s lôl possibl . »
Jlollli'lI x ll'n g tir , Espnrgo n halbulia qu elqu{'s
paroles illilll('lIi gibl es -l "lia s(' 'Ol1('Nl l' n\'('c so n
épouse .
l\ lnis ]<1 lllaj cs lu ti se l'll''''' Espargo n n'avail rll"rp
plu s cI 'imil lrillalion (LllC 1 forain ; dl'ji'l, par ' s s
ex igc n('{'s sans 1I0Illhl'(" {'II avail fail fuir Iii C' uisini èr{'-frJl1m li ('hillllhl'c, Crrlrud c-i'l lilJ'('('linr,
el J'hol1l1èlr AI'](\s i ' 1111 (' ilvail r e(~ilg
n',
sps (li ' \I X
lar{'s {'II juranl (lue d ux IIOllllll CS hon s, rOI1II1]('
Al1loJlin ('l ITIi'i(' h, ôl" i ' Ill plu s ra il cs il 1)(' 1'\' )1'
(lU un se ul f C111111 CO llllll e J\I "I' Espnrgo n.
�L ' llOMM E SA S TÊTE
P endanl quelques jours, les deux époux cherchèrent ü présenler 1 pl us ingénieuses combinaisons
pOUl' l' gagner l'eslime du nain ct pour renlrer
dan sc.' bonnes g rtlC s.
Pal' x mple, il s'agissait de suspendre Antonin
(oui , A nlonin qui pesail ce nt v in gt-cin q kilo' !)
à un clou, solid e heureu em nt, fi ché dan le
plafond ; dans c II ngréa bl posili on, il sc monlI' rail a u publi c; bi Il enl ndu , il ne co urrail
au 'un dan" r, S s pi eds l' poserai ent SUl' un so le
l' ndu invisibJ
pal' un j ' u le glace savammenl
·ombin',.
Qu li e 'l LLraclion pour le publi ! cenl villgl- inq
kil os sc balan anl dans l'espace ! \u beso in ,
pour rendre la ho e plu ' piqu anle, E pargo n
li ndrail 1 g" ant par l denls, remplaçanl ain si
l , 'lou.
lai s L'Id h haus ' U J 'S "paul s il c 'lle proposili on r l Anlonin Il ' SC so u ia pas de tir vo ir
p nclu a ux denls du forain , m III illu tio ircIII 'Ill .
« T ' n '/, dOli C volr
f mme pal' "olt' so lid
11l1k hoirc, mon O Ilc! P, rip os la l , !'t'lI ' nain ; il Il ' ti l
pal; dans les gO lils d'Anlonin de remplir C rôl ;
ù' ail! urs, il sail s'employe r aull' menl, lanùi s que
II.
�i 26
L E P ETIT GHA ' 0 ET L E GHA N D P ETIT
Mme Espargo n, qui n ou
st inutile, pourra it sc
Ji\'rcr tl C . exercices-l à. »
Et , uv c un so urir matoi dans sa barb e,
Jri ch aj outa :
« L'ullrac ti on s ra iLp u près la mêlll
Il
11
pè e pas autanl qu ' nt onin , ell e va bi en il
qualr -v in rr l- ui x kil os. »
~I a i s J'l m,' Espal'g n s l' fu sa il j ou l' ('
rôle
peu [1 \rill ux loul fois, l, cl ' nouv' au,
H Ulll
in vila 1 s deux 'poux il lrOIl\' 'l'un Irngn - paIn
plus in gl' ni u,' .
La (,0 11, 1' l l'il\' l'SIon d s I ~s par go l l'ie Lou/'ni' /' nl nl o/'i'i loutes co nt/' 1 pau vr Anlonin , inn o('r nl pou/'la nl CO Il1II1 l'n"nc'llI qui vicnt dl' ni/il/' ;
il s Ir r('IHlirpnl rcs jl onsabl c (h' Lous I ·s nnui l'i (Jui
leur arrivai nl l dci'i refu s d' l flri cll.
Jl s lui r n \'oulai nt plu s n(' ol' d , la pa rl (IU'il
in 'ail (el mérita it, dll l'CS te) dans J il h {~ n {of l 'S
quolidi cns.
p ClIl-Nrc ('('s dr ll x cO(lllin s, I,i cll es CO lTInH'
Lou s Ics scéJ('rals, UliS Ill- il s (, l':tinll c r("n nl s' il
e ûl él " /'lui , <'l :luloril air ' lI/ on [1ali c' nl cl (L{, h o /l 11:111' •
Car, rnll'I' /l OS dn /" héros, .' ' lail toujou rs
nlonin P 'lit qui sc III nlrait dOl/X; lui qui h '
�L' UO)DIE SA '
TÊTE
127
mait les port s sans tnpn ges, parlait II v I X ouver Le. Land is que le nnin poussaiL bruyamment
porL s L meubl s, avait le yerbe ll aut , cL, ri en
qu'en éL l'mwnL, faisaiL fuir les chaL ' au dehors
cL le so uri s épouvanL' e ' dans leurs Lrous.
L m 'J1[l '" E 'pargo ll raignaiL 1 ne lri h cL
null ment Illonin ; il n' ût, pOUl' un mpir ,
os '. tou 'her il un ' 11C\' li d ]a L\L du pl'
mi el', Landi s qu 'il attendait 1'0 ' 'asion d nUire ..lU
seco nd.
J\ntonin Il us le savo n , Il manqu ait IW' d' inlelli gefl t ; mai s, 'ollllllcic' \ Lre ' fqrLs L bons, il
n'usait pas de ,'a v igu ur sup "ri ur ' ~l cil du
C0 l111l1Un d s morlels; Ilfin so n ;laLd « ph ;noln ' n » lui laissa iL nco r une l'Laine limiclil" ,
quoiqu 'il IH gag né cl la Ilardi 'sc au onta' l
d' Id h,
11 s'ap rc vaiL bi n cl l'anim o il" d s Espar ro n
il So n '''''' l'd , !Hais il n' n rprouvait ([U du cl "clain
r L Il riaiL sans s' n illfjui "L l' ; 11' "Lait- il pa s, il lui
s ul , plu s fort que 1 H dClI x "poux réulli s?
P al' cxc llIpl , Iri ch ' c l' IldiliL rompL cl e r
lI1auvai s vou loir de s s par nls pour 1 <réa nl, l
il s'e n lourlll nlail lout 1>"8, sur v ill unl d' un œil
jilloux 1 s fail s t g sl ' d s cl \l X ca mp "rcs .
�12 8
LE PETIT GnAND I!:T LI!: GnAND PETIT
Toutefoi s, nous verrons que sa vigilance pouvait
être déjouée.
Deux foi s déjà Espargon avait insinu é à
Antonin de sc faire dompteur; la ménag ri e Corsonne céderait hi en cerlainement un e de . cs panth \ re aux D ux ExLr\mes, ct sa ns dan g l', v u sa
l'oree, le géa nt dresse rait l'animal t jou erait avec
lui ('omm avec un peLit hi n.
Mai s Antonin P elit n sc se nLail au un aUrail
pour l' "lat de dompLeur ou d bes liilire ,
Espurgon en ful pour S 5 frai d' éloqu Il e
d ' inHl" inilti on.
D'un Lon moqu ur , so n neve u lui prop osn
Il ~ m
de i fair eentr ' rhlam"lln g ri Corsollll,
'l qu and il aurait r IIUU la b ~ l e fauv e suaye
('0 111111
un hl' bi s, aloI" il se rait autori " il la
prés nter au g'·anl.
L'av is n ful pa s goû t'· pal' Je forain; se ulement,
il (wail un id \(' .
J) plus cn plu s s'a ncrait n lui J d \s ir d sc
d{'bnrrn ss l'd 'Antonin. ])evenu inulil , 1 ph "110IlI l· ne cl "rail rompt" le pacl av ' l ' Iri clt t s
relir l' ; pour ce la , il fnllnit qu'il devÎ lIl slropi (·
ou t'nfin hors d'I·tat Il · tra\,l ill ' 1' .
Espar"oll n'o ubli ait qu 'un e chos dans sa
�L ' HOMM E SA~
Ti~n;
129
haine. : c'e t qu'Ulri ch n'avait pas un cœ ur vénal
el élroit, et que, du j our où il verrait so n am i
da n la pei ne, il f-l'a it dou ble besog ne pou r
O'ng n r le pain d deux xislences ,
POUl' E pnl'gon , Antonin é arté de sa roule,
"'lait la l"'union de l'oncle t de so n n v u, la
forlun , l'avenir os ur ;,
Iriclt trou\'c rait touj ours que lque ma li c dans
so n snc t l'on saurail bi en nco re trom p r sa
bonn e foi t profit l' de sa gé néro 'it; r ouI'
arrondir ull e pctite SO lllm c t vivrc a ' réa h! 111 nt .. , h s
d"p il S ,
Lc so ir , ayant d' sc li vr r a ux dou urs du
So nllll il da ns leur cha mbrc m cl sl , 1 s "pou:..
Es parlron b' igllai nt cl, co n<:c rt t sc co mmuni quai nt 1 urs « bonn s id ',
», au s uj et d'Antonin ,
« l' i j'avai s s u qu c nous m 'o n rions ch 'Z n otrr
nev u un o ('xi ·t ncc si pr 'lcn irc, j e Il C S rui s pa s
"rnu lui orrrir un associatioll! g ro" llilit l'un.
- Et qu 'aurai s- tu in\' cllt" p OUl' n ous tir r d'embalTas, hein ! l110nsir ur Es parg'o n ? riposta l'autrr,
b'f)b'" (' lIard e,
- .J'aurais tl'OlIV" qll <' lq u clt os, c' st st'r r , j r
Il(' sui s pas si d{·po1ll'vu (l'id ; 'S 'lu ' coin, Et , dl'
�130
L E P ETIT GIl AN D ET LE GR AND PETIT
fait, en principes, mon plan élait bon : mes
tal enl ' joinls tl ceux d'Ulri ch nous auraient fait
pro pérer.
- AloI' ?
- Tu Ile compr nds pas quo sans ce grand
di aule d'Anlonin qui mange la honn part du
bén ;fi ce l w"loulit un e nouniture effrayante,
nou f ri ons déjà f l'lune?
- iUais il est hon ù monlr J'.
- Plri ch au si, l, ùe plu s, il a la langue bi en
fi l' nfanl.
pendu ,
- J n 1 ni pas , lIl ais la Y U du nain seul
Il urait 1IIoin s (l'allrnils; tandi s qu e es ùeux
xlrômes form nl co nl ras le, l. ..
- P ardi u! j le sa is bi en, grond a bru lai ln nl
J'anr ir n flJ rain . ' mpêche que . phénomùn de
r1 t' ll X metf' 'S el d mi (1 )(' pOf'le olllb ragr . »
l n l'ire sinc"' f' sc oua la mass iv p l'so nne de
"u me Espargo n.
« ' la s '0 11 'o il ; au moral ou au ph ys ique'?
dil s donc pns ri b '· ti s s, nHld all1
Es parg-o ll , fil nohl 111 nl le mari rail! ' ilV lant
d'illlplld eJl c . .1· sa is (' 1J1I ' J di s: si Jl O U S
,·j"i ons loul 'impl clll nt Il falllili " a\'rc e' ch l'
( If'i ch, qu ' n saurai t pl' nùf' par 1 s bons s nti-
�L ' 1I0~DlE
SA~
131
TÊTE
ments, on serait lout à fait heureu x. En so mme,
c'e. t un usurpa teur que ce t Anton in P etit, que
vient-i l faire chez nous? NoLre ne" eu esl plus à
• Et qu·aurai s·tu inve nt é pOlir nOliS li,' r ù' c mharras ,
h r in~
•
nou qu 'li lui l il aUI'ail mi ux fail cl Nard r so n
éLal cl Laill ur il Ly n.
l fait ('sl fail, ('l flu !'
qui
- ?liai s comme
n o u ~ n pouvo ns ri Il chan "" r aux chof' s prés nL s, il faul s r"sign r, ondul l a honn I' clam p
qui (;lpignil la b lIgi ,s lourna du rô L; du mut'
l co mm e" 'n in co nlin enl h ronfl er.
- Qui sn il'? » Il1l1rmura Esrnrgo ll ave' un sourire diabolilJu
El, nu li cu cl s\' nd orl1lir el Il r nfl r, Illi
pur, il
aus -i, avee J almo d'un ro nsc i(' l1
�132
LE PETIT GlIAi\D ET LE GflAl'ID P ET IT
lendil J'oreiH , el /'én é hil <tin i lon glemp Jans
, lt pos ili n plus ou moin omm ode.
Le hût s de la ménage ri e yoi ine s'en donnai ent il cœ ul'-j oi , il hu/'I e/' t ù mug i/' dans 1 u/'
pri so n de f /', /'êvant san ' cl ute aux nuits ' toil ;rfol
d 1 U/' pays p ndant lesf[u ell
il s allaient ft la
'/tas et se go /'g :tient ù. la hai/' palpitant cl
g-az "rs.
« •' i on 1 U/' j lait t idi t d'Antonin n pât u/' ,
s di sai t ERIHll'fl'OIl, tout g' /'nnd l fo rt qu 'il es t,
('CS « bOlln S » hêt S n' ' Il fr /'ai Ilt ql/'un bouch "(',
ent/'e
hi en!
"S t ut
»
',
t ma foi! moi, J
/'irai s
�r
Patte-de-Satin .
Aubag ne esL un joli p LiL vill e siLué à dixso pL kilolll\Lr s d J\lllrse ille, sur la roule de
Tou lon; J"IL' , 1 s famiJJ es y vonL 'h rcher la fraÎ'!tour cL parfois môme u s aux salulairos ~L la
liillllé,
Or , l'él \ uan l:! 1 Midi , e prolon ge
ju sflu'au mili u d novell1bl'
SO Uy
nl
L li J) ux ExLr
~ m el:! ava i nL donc louL
hanc
d'y 1'(' Irv r J ' Ul" fin anc . 'n lU'sarroi Cil IdlanL s'y
in sllllll'r p OUl' un quinzain d ' jours cL y '· blouir
J s iJ O Il S \'illn 1:) oi l:!,
La pl'oposili on plilL h Lous, rL Il'i ch . lJui s 111 hlail lOlljOlll'S Lr ' Ie IIlnj ordolll e de la maiso nn é ,
t2
�t 34
LE PETIT CnAl'iD ET LE CRAND PETIT
parlit un beau malin pour y découvrir un e in slallalion pas lrop chère.
Nos amis avaient épui sé l'inlérêl du publi c li
Mar eille.
e jour-L't, allri lé par l'abse n e de so n Pylade,
Anlonin alla fair une grande prom nad dan la
campagne d Sa inl-Barlh '·1 my , lit y dl'j euna
cl <tina , '"ilanl ain 'i la ù 'sagr'nbl so(' i '· l'· tl s
Espar'gon qui n'ava i III pas Il or lrou,, '· d' ffiploi,
C' ' l ce LLe journ 'e-ltl que hoisill forain pOUl'
!i d('harra ss r (l ' UIl rival d "l sl"'.
En lI' IlIblanl, 'ar il n'é lail pas hmv , il alla
pri /' maiLr Corsolln , qu'il
nnui ssait qu lque
p u, do lui lou l' la pnnlhèro Palle- de- atin (da1ls
sa ag, hi n nl nuu) pour ln so irée; il ,'oulail,
di . nil-il, s 'uy l' du méli r cl doml'l ur .
« ""ais répliqua 1 ch f do m 'na ge ri , j e vous
cl\' l'lis qu Palle-de-. 'alin a un ca rne ll'r d'l stabl , sl so urnoi s Il diable; s' il arrinliL qu elqu e
'H' id nl. ..
- Oh! Iil EspargOIl Cil so uriant , nous seron s la
pruù('n c 11l(1 1ll ; ct [lui s vo us ' Ilnai ssez la for '
cl 1'1. Prlit, l'ami cl mon n v u. Palle-de-. alin
c~l
pour Illi mm un grand llÎ cn.
�PATTE-DE-S ATIN
-
13 5
J e serais curieux ùe les voir ensemble, dit
M. Corsonne.
- Oh! pas aujo urd'hui. D emain se ulement nous
Un hostiairo fut charA'o ,10 roule r la cago ùo P atto-do-. ·atin.
vous invilrrons ù la fè le ; cc so ir, 1\1. P e lit veut.
simple ment nc outurner la panthère h lui. »
l n bes liaire ful chargé de rouler la cage J e
[->atto-c!o-. 'atin cher. les voisi il S Jes D eux- Exlrê me s ;
Espargo ll avait ru soin d' eJlvoye r sn femme couch r aux Ail "cs de ~ I ilhan avec 1 s deux chiens
(lui eusse nl fail g rand lapn ge ; pui s il fit me ltre la
cnge enfe l'Illnnl le fauv e dan s l' npparlcment
�J 30
LE PETIT cnA N D ET LE cnAND PETIT
d'Antonin, di s imulée dan s l'an rrle et dans
l'ombre; la porte de la cage, dcs 'oll ée pal' lui ,
devait s'o uvrir il la moindre prcssion.
La chambre ou co uchait AnLonin n\'ait de
grandcs dimcn sions, le cr "aIlL n pouvn n l astl'eilHlrc ses m ml)J'cs tl sc pli l' ni sa LôL il sc
CO UL'h L' pOUL' "v iLcl' Ics plafond s bas,
Il n'y avail pas cl liL dans la pi
: Antonin
U nit, la nuit, rl'un hnOln c, l so n nmi s roulnit
en boul SUI' un oussin pour dormir, l'in sLaliaLion
d ln Pl ain n'é LanL qu provi so ir,
l Iri ('h itvaiL anno nf" so n l' 'loul' pOlir 1 1 IId lI1ain se ul IlI cnL, Il' . Jl {~ l'nt
pas Ll'ouv('1' Lout dc
suil'
qu'il ch '1'('ltaiL il Aubil fl' n ,
Ln 'ham!>l" d s deux am is Hnil silu{' c Ù lIlI jll'(,ml cl' éLagc ]l cu (·l c\'6 all-d ss us du so l; auss i,
IOl'srin'A nLon in l'CV IInilull r li lnnI1l.\'aiL-il coutum c fi pil ssc r pit l' la f Il ~L I'
g{' 11 \ml III nt
nLr'oll\' l'L
UII
cnjalllb'·c lui suffl sa iL pOlir
'cln ,
aill si il II C l'év(' illaiL [lCI'RO IlIl c1 111ls la
mai so ll.
Bi ('11 nL Ildu , Espal'go ll Il s· "litit pit S :lllIlIS{' h
admi l'CI' I('s hcitllL('s cL Ù ('onstatcr 1 s lai 'nts nai ssa nLs dc Mil " PaU -d -Sali Il ; d'aiJl Il l'S, iIHli(1'{,)' nlc
indol cnlC', la (lillllhèr s'l' lail laisa \e
�PATTE- D E-SATIN
voilur er sans reg imber, et mainte nant ell e dorma it
o u feig lla il de dormir , le mufle allong é sur es
palles armé s de g riffes puissa ntes .
Prude mment , E s pargo n avait fermé il clef la
porle de la ch amhre , mai s, l'oreille au g uet ct
l'œ il à la erl'Ure, il a Ltenda it.
Enlre o nze heure et minuit , le géan l rev int,
h a rassé cl f a li (~ u e, mai s rassasié de g rand air, t
il ava it SO Il1Il1 il.
,'o n p as tl andina nl h eurla l sol du boulev ard
Chavo ; purs, hop! il poussa les ballan ls cl hl
fenêlre, nj am ba le l' bord, t fut ch z lui . Il so
eo uchail sa n lumièr e, aulanl par éco nomi e quo
parc ftu la nuil 'l a iro g li ' a il un e lueur suffi sanle
pa r les vitI' s sans volels .
Il hUllla l' a ir t lro uva ull e sin g uli èro odour li
Ha chamb ro.
« Les 'hi ' il S S l'o nt v nu s j o u l' ici, pon sa-l-il ,
cela s n l le Ja u \'0, l a b ûl ! »
'1'1-',s las, il sc j 'la dan ' so n h a mac qui s'a bai ssa
fai ,'1 un m iJlre du so l 'ous le poid s Il sanl qui le
sail Il "cllir; il n'avai t ri en vu ' neo re; clio hruit
(IU' il fa isa il e n s' dés habilla nt l'e mp ô h a il d' ill nell' g rin (' l'un pelilo po rto I ~ l'i ', n on loin d
lui.
12.
�1 38
LE PETI T Cn A 0 ET L E cn A ' 0 P ETIT
Le êlre ll'ès forts n'ont pas le so uci, l'in lincl
du danger , el le g "unt ne pensait jmllai JlI aux
voleur s ni aux b "les malfai, ante .
II ur use de s enlir libre t ùe hum r la ch air
fl'niche , la panlhè re ne J' nâclait pas; 11e marhai t sur ' gl'ilT , l' co Ul·b \ save une l{'gèrel \
de ll al, él nné de s vo ir 11 un li eu nouvea u el
cl \' unl un êlr hum ain qui se mblait li ez lui
n'avn it pa' put'.
Anlonin , qui co mm ençait h s'as 'oupil' dall s
l'om br l au fond de so n ham ac, sentil loul h
co up un so urn !taud SUI' sa nuqu : il se l'l e\'()
brll squ In nl, vit brill ' 1' deux ye ll x dc f Ll t s' i:lqui ss l' IIll C forrll SO Iil br
11 'o mpritl oul d suil qu' il ava il a/raire ;'t un
fau\' , mais il l'Ill qu l' nnilll ai s' "lail ' c1lapp \ Ù
la mélia'" ri e vo isin e ct l'Hugi ' dans sa cll nlllbr .
D'un h011l1, il fu l SUI' le sol , fi xa nt s s prUIi Il es
!JI ues S UI' les prull Il es sangla nte cl la ht\ le ft'· l'OC .
PatLc-de- 'rtlin dev in a (1II 'r ll (' lait en p('('sr l1 ('('
.t'un ml\' ' l' ail' hardi , CO Ul'tlf) ' UX, l r ll poussn
lin ru gissc m nl rnllqu e 'lui lil gli sse r UII fri sso n
S UI' l'épid l'Ille ([u gt'·anl.
Mais (,P 11 ful qu',", IInpr s ion fu gili" e l il
r co nquit son sa ng-fro id ,
�PATTE- DE-SA TI N
13 !J
Ce n'étai t qu'un e panthère, après tout, une panthère affaibli e par une nourriture insuffisante et
pal' une long ue l'éclu ion.
Ne connaissait-il pas sa propre vi gueur , vi gueur
incontes table dont il ne faisa it pa u age habituellement '? Ne savait-il Eas ce que valait celle
for e 0 as d dange r?
Il altr oditl e hoc d ri cl r rm , l'animal s'étant
ramassé s ur lui-mêm pour bondir sur Lenn mi
de si haut · taill e, muis qui n'{· tail qu'un homm e en
lIn d ·omple.
Le ho ' eutli ell ; Antonin para le cour de 'on
bra s gi"ant sque.
SlIrpri se ct Ilurnili é , la j1 il nlh 'I re all a roul er ù
lrois pa s; mai s pu ur sc rel v l' auss ilil Ls di spo l'
t't rebondir,
fut 1 g{' ant qui nll a il Il e, et, la
C ll ' fois,
Yoya nt S ('o ut h r c't s s pi ds, ril inti v' Ollll11 e
lin chi Il pri s eo faut , il l' rnp oig na par la peau
du co u ot lui /it réinLég r r dOllli cil e.
EII s' Iwbilllant p II t't Il Il il la demi -o bs 'uriLé
d l'ilpparl ln lit, il avaiL ap rç,u la cage.
La bête ne 5' "lail don ' pas échnpp"· de la IlI énag 1'1 0 .
« Ti ens ! li 'ns ! Li n ~ ! ll1urmul'Il- l-il , serait-ce
�140
LE PETIT GRAND ET LE GRAND PETIT
l'oncle Espargon qui tenterait de m'expédier clans
l'autre monde? Il a complé sans mes bi ceps
alors. »
'il eûl ;lé méchant, il eûl ouvert la porle de sn
chambre ü la bête fauv e l crié à Espargo n :
« Tenez, voici volre p nsionnaire, occupez-vous
d' li e. »
Hai ' il sc conlenta de dire d'une voix püisibl , apr' s avoit' ré mpl'i sonn' la panlh \ re :
« 1\Lonsi ur Espn rgo n , j e li ns il. dormir lranquill , veuillez "111'0. r citez vous l'animal que
vous av z loué pour vos fanlai sies de domple lIr. »
L m -, hant homJlle J'entendit, pou ssa une
ex 'Jamali Il do stup eur , prit s s jamb s h so n
COLL cl courul h la m -'nn ge ri
Corsonlle pri rI
b sUaire de venir r 'prendr la age t P alle-dealilt, l'une portanl l'autre,
(lU 1 dom es lique
des rau ves ne IH qu e moy nnant UIl' fort
étrclIll , n'aimanl pa ' Ü ~ tr
d -'rangé 0. SO I1
so I\llll ei1.
L co up avait l'al ;.
Dan s la lullo av
la pnntlt \ re, louleroi s,
Anlollin avail r çu lIne -'raflur ; Palll'-dr'-, 'a/in,
nomm'" ainsi par ironi , posséda it cl 'S g rilf' s
�PATT E- DE- SATI N
donl Ja lrace était durabl e, qu' Il e
H i
e posassenl
ut' Je h ois, l'élo lTe o u la ch air,
El vo iHt que landi s gu é s' opémil le lransbol'demenl de l'anim al et que le béant pansa it tanl
i
.--_ .... ..._.
\
~_
11 1' ('m
Jl l}i~I\
l' \r la l' a u .l u
J)i OIl qu r mal sa hl
(' IlU
RS UI' C,
t lui fit r , \ il ~('g
r c r .lomÎ<'ilo ,
1 Il'i r lt l'rpot'Ill, frais cl
g uill (' l'cl.
Il nva it J"'u ss i plu s v il qu 'il ne l' sp(' rail dan s
srs l' '('h en 'h s cl u\'ilil pu t'1.' (lrclIul' J lrain de
OI1Z
hr lll'rs, onlre s s pl' ',y iHions; un peu après
minuil , il l' nlraiL a u Jo"is 'o nfl'lIlcrn l. {; ra nd e
�H2
LE PETIT GUANO ET LE GUANO P ETIT
fut sa tupéfaction, quanù il vit cc que nou s
sa yons.
« Est- e que par ha 'ard , demanda-l-il à A nlonin
qui ntourait d'un linge bl anc so n poignet endomma g l, sans me onsuller, lu aurais l nl' d'apprivoi'er colte hêle? »
El, co mme l géant so uri ait , il ajoula en sc
frapp ant le front:
« ,fe co mpr ' nu s : C II hrule ù'Espargo n avait
UIl O id 1 de cc genre il y a quelques jours.
JI l'a mise ï't xéculion, so n idé , fîl Jo
('o ins, ' louj ours gaiement. Sans m' n a\' rlir il a
ra.il placo r la ago IIlr' uvel'le ùans Ilolr
(' halllbro; j 'y sui s alTi,,6 sa li s défian c , mai s j'ai
t"lù 1 plu s forl.
- La panthère l'a allaqu("?
El viv III Ill , j l'nsH ur
mai s 011 a\'ail
:lIrair h l'orle parli e cl j e l'ui r l(luil <'t L' oh '· issa l\(' '.
- El j n"'lais pas HL pOUl' vo ir a! s'ex lalll a
Je li a iIl ('0 Illiq UOIll ' nl li a vr{•.
- C"sl vrai, j dovais ~ l' o lIlugnifiqu ; lu as
manqu " un b au spe 'lacl '. ,J'ni cu la c!wl1ce do
n'y gag Il l' qu' un o polil "gralignul' .
- Oui, mai s n l'y fj pa s: 1 8 6grali gnllr s d
�PA TT E-DE-S ATIN
'1 43
fauves sont malsaines ; demain malin, lu ira voir
le pharm acien d'h cô té; en attend ant, tu sais qu'il
n'y a pas de l'eau ph 'niquée dans nos provis ions
de route. Quant à l'auteur de ce tte vil aine plai 'llflteri e, siffl a le nain , pâle de colère, il sera puni
plu s tôt qu' il ne le p n e, il ne p rdra ri en pour
attend re que l jour l'epara i . »
Anlonin , la bonté m"m , s. aya d'ex U ' l' son
ennemi.
« Tu sa is, dit-il , M. Espargo n co nn all ma force:
il a pr" su111 é que je 111 e tir rai s d'a fTair , il sail
bi en qu e je ne sui ' pas une poul e mouill ', .
- En e cas, il n'avait qu'à t préven ir quand
tu s l'entré.
- .] 'ui passé rnr ln. f nêtr .
- JI n'j <r f1 o r pas t s habitudes; ct pui s, la
porte de la nge "tant ntr'ouvcrl , pui squ e
l'allimal n'n. cu qU 'il la pousse r , il y ava it don
jJr ' médita ti on. ,] le 1 rép \ t , leco up abl e r cevra
so n just hâtim nt. »
A l'aub , Cil clTet, le nain all a ré" il! l' so n
onrl , dont la onsci n tro uhl', agitait 1 l' p08,
ct il le s oua omm un pruni er.
Au x Tis que pous ' n. l'ancien forain , Antonin
il courut il cl mi vê tu.
�1 '.'t
L E l>ETlT G n AN D ET
U : GR AN D P ETIT
« l Tll'i Ch , suppli a-t-il , aio pili é do co l h or)un o,
n'o ubli o pas qu'il st ton onclo.
- l\l on onclo? all ons donc ! grin ça] o nain , loul
a u plu s mon ro u 'in au qu nlri èmo tlc g r ~ ; j lui
cl nnais 10 lilro d'o n 1 pal' déféronco, ù causo cl
la différ nco do nos ùg ', mnis j 'élais trop hon,.,
ou tr p bêlo, A pr ~so n t, jo pui s agir sans SCI'Upul ,
« ~I o n i Ul' , aj outa-t- il on soco uant ùo nouvoau
10 malll uroll x Espargon, vo u ' all ez fair un
[)(ulu et de vo ' Iw.ruos ct quiLL l' tout do suit ma
m:LÎ 'on avec vo Lt'O fomm , »
1\ sa vo ix, qui l'a pp I" il les Lromp II s do
.1 ' l'i cl lo, 1 s deux {' poux l'épondir nl on ll'embl :mt ;
il s dev inai nL qu e Loules pri ùr s cl emour l'air nl
inuLil es.
Cc Il ' liL h011l1lle, h peine g rand co mm e un enfant
de s pL ans, leur in spil'aiL un sainto fl'il y 'ur ; so n
visatj(" si j oyeux ([' ol'tlin:l il'o, dont les ll'iliLs
s' "La i nl ro mm durcis, raidi s dans le III (opl'is, srs
y IIX 'l ui lançai nt des écI ili l's ful g urants, a U f~
IlH'nta i(' nt ell ('O I'Oleur ll'oubl e.
Tou les los co ul 'urs de l'al'c- n-ci 1 so su ' rdil ipnL SUI' la fac chafo uin d' Espul'go n el S Ul'
(' ,Il e ri ' sa vorlll oli s \pOll S ,
�PATTE-DE-SATI N
« Ain si tu no u chasses, nous, tes parent, le'
hi enf. .. essaya de dire ce lle dernière .
- No n s uJ ement j vo us cha e, di t-iJ , ma is
en ore il rnut que vo us cl "guerpiss i z au plu v ile,
ou j n répond s pas cl ce qui arrive ra.
-
" Jon Di eu! qu'all ons-nous devenir? "'lapit
~ , mc
ESl)a l'gon qui IIt ln in o ùo ,';va1I0uil' .
Ce qu ' il pl aira au di able, vo tre palroll ,
rép nùil- il avec fl egm . N vo u '· "anoui ssez 11<IS
Lous 1 s deux (l in fois, au moins, j n'ai qu' un e
ral'afe il vo us y l'S l' 'ur la t'. le t surtout j e
n'a im e pas 1 s "'rima' ·S. »
~ l o l'1 es,
nav ré. , sa ns vo ix, Je oupabl ' fil' nt
leurs paqu els t · pl't- pal' \ r nt à nband nn l' uli r
viII · olt il s 'n'ai nt passé (lU l(lU '8 b nn 8 j Olll'n ', s, pui s \prouvé de r l'u eis d '· boil'es .
En homllll's hi n &Iev '·s t qu oiqu'il s n' \pl'O U"a sr lll aur une I-t)' mp alhi pOU l' 1 s EsparlTo n,
P lri ch t Antonin J ' ll'ailaient a\' . \gal'd , d'habiludr .
] ('.Jas! 'en \lail rail pour le mil ri t la f mme
(lPs lOlw \l rs h ur s d'o isiv l \ pas. \e , po ur l'un
h rU1l1 ". aveC' b "n tilud d 's pipe uloLlées, pour
l'<tutl' il bùiJl l' (l U X ('0 1'/1 ·il lrs; , n était fait deK
r ÙnOrlTIC
U ; 1't;TIT OUAN)) t.T I. L OIlANO 1'.;1'IT .
1:1
�146
LE: PETIT GRAN D ET L E G Il A ' 0 P ETIT
g rasses matin ées, des sies t .. prolongées il l'ombre,
<.l es so irres d'é lé silencieuses et chaudes !
I~ n
\'érité, l'II. Espargo n ayait u un bi en
malenco nlrr us idée de voul oir ra ire Jaire iL la
panthère Palle-de-Satin la co nnl1. issa n 0 d Ll g "a nt
P etit.
« Oü all ons-Ilous \·jn '? Co mlll nl nii ons-n ous
déso rJn nis 15ng n r notr pain qu otidi en ? pl eul"lli hait Es pitr150ll n rassemhlal1t ses err -ts el cc ux
do sa rcmmr. Tu n' s pa s 1l \(\ 1I1 - capa"l' dl'
m'nid l' cn qll oi qn e
so iL. ..
- II Ill C se mbl o qu ' e'('s i phlltÎl toi qUI Il 'CS
IllIhil e r n ri r n, rip os ta " "1(' EsparIJo ll Il SS '1. légitim ell1 ent de' Il1all vai so 111111]('111' , a vo uons-Ir. Tu
d ' yrai s a ll Il lO ill S rail' vivre la 1'(' lllll1 e eL. ..
La pai x! n ia Efl pnrgo n a15il (,p. La qu cs li on n'cst
pas liL Oit alloll s-Ilous diri IJ(· r nOR pns, lI1 aint nant ?
- Eh! 1(' sais-j e'?
-
.1 (' tl'ou \'(' ra i p uL-t· tre lin ' Illpl oi dans la
foi re.
- .J e Il C l'rs pèr paR: tO lit 1" Ill Olld · \' il (' ()Il naîLr l , 1J(·:t ll ('o up dont Lu " ir ns d co urOTln (' r
les fo nct ioll s r lt ez Iloll'(' 11() \ ' C U , d Jl ('l'so l1ll e ne
nlUdra d nOli s.»
�PATTE- DE-SATiN
H7
L'an ien forain secoua les épaules .
Deux
« On n'aim e pas tant que cela
Exlrôm s par i 'i, fil-il. On les j alouse; quand j e
pense qu 'esl enco re à cet imb "c il e (l'An lonin
qu e nous deyo ns celle nouv ell e hi sloire.
f ~r(}
Ll o
donc, monsirul" Espar!:)o ll , ri'pliqutl
la gro s' f{'lIllH ' av
hum 'ur il so n lour, il mo
K Illhl(' flu O ln lui as jou" UII ' assez vilaine far 'o.
Sans c 'lle Klupi<le iù{' (lU' lu as C \I(' do pla cr r
J)atle-dc-. 'n t-il! dan s Ka chambre, nOli S S riolls
enco re ici el auri ons au moin s Ip vivre' pL II' co uv('rl
ilssur('s [JOUl" aujourd'hui, landi s qll (' ...
_ J\ ss z lit-d rs us! ,1 sui s le Illilltn
l n'aime
�1 48
L E PETIT G Il AN O E T LE G UA
' 0 P ET IT
pas flu' on discute mes ac les ! » cl ama l'aulorilaire
époux,
a lremblante moili é sc lul." pal' prud nce,
mai ell e lrouva lrès dur d'avo ir il fuire sc paquet
d' un e mani ère si pr "cipilée t de s'e n ail J' ensuile
uan l' inconnu ct il l'av I\lur , Olllln e un e se ryanl infiu \ 1 chnssée pal' s s maÎlres; loulefois,
Il e I\'o ' a plu s .'e pl aindre il haulc vo ix, ni fair
sr!! r'.(] ' xions, cal' cil onnai 'sa il] ara l'. r ha r" II ux de so n é p Oll X,
« Tu n' p ul -~ lr
u lorl de lanl nlalll1 cl\ l' Lon
d" parl du
onclr, di su il Anlonin il Ulri ch, npr '.s
ménélg Esp,u"'o n,
- Torl '? ma roi! non, il s n'o nl U (III cc ([u' ils
Illl"ril" ienl. El I1co r !
- Hais s' il s s "clI g nl '? S' ils l fOlll du IIl nl '1
- . ' ui s-j r d c ux (lU l'o n assélss ill ? d(' lI1 anda
fi i' r(' 11l ' nl] !' nain Il sc rr Ur('ssa nL. Va, II O U S sc rons
louj ours 1 s plu s forls, parce que nous i.wo ns l
hon dr oil pour nous,
- Cc n'rs l pas un e rniso ll », murll1u ra le ""i1ul ,
pill s profond pltil oso ph (' [leul-è lrr,
El , lr lld a nl la Ill ain au pcli l hOlllm e, il poursui,'il a\,(' , éll1 oti on :
« Tu d '· f nu s bi ell les ami s, loi, cilll1 lll'ad ' ,
�PATTE-DE-SATIN
149
_ P arblcu! s'écri a 'hi 'h, P n:cs-lu quc je le
l' fJ'a rdcrais de sa nrr-fl'oid "co relLel' vif omIDe un
pou let, nns cri cl' hoUt! ou accouri l' il lon aide?
N' s-lu pa mon frèr , mon m eill eur nmi , mon
null' moi-mê me nfin ? »
�XI
En tête-A -tête.
Co ful un e se ns,üion d'nll ég-o lfl onl, de délivrance,
li ' hi en-ê lre, qui saisi l II OS h "ros qu and il s sc
virenl dl-b urruss6s iL jamais de lours dan go r ux
pan\si les .
Enfin , il s se relrouvai nt en lèle-il- lèLe, so ul ù.
se ul , heureux, href.
Quand il s r ' tourneraient il Marse ill , il s l III l'Ili r nl cl retrouve r ll'ecouvrel' leur servanle mi se
rll Juil pur les exigences l les sc\ l1 s quolidi enn es dcs Espargol1 ; p O Ul' 10 1ll 0 1ll nl , on so ngf'rail h l'écon orni e cl rOll ferail la lIi !:! ill e: Ù la
g u rTC 'o mme tL la guelTo,
�EN TÈTE-A -TÊTE
15 1
L'in lallalion eut li eu à Aubn gne, ainsi qu'il
avait élé co nvenu, cl, les famill es bourgeo ises
n'ayant pn s enco re abando nné la vill e, les Deux
Extrêm s y firent qu elques jolis bénéfices . Apr 's
quoi, il ' suivire nt] o lillora l ensoleillé cl e 111 nlrèr nl à Toulon , il Hy"r s, il Tarnari " à Dru rruignan , il Fréju s, à Cannes, à Nic cl mêm plu s
loin, iL mes ure que se peuplai enl de ri hes oisifs
les villes d' hi ver.
Parl ul ils l' n onlrûie nt hon accu il, t réco llai nl des [I1'ces hlan 'hes qui 'e chang ai nl n
loui s d'or.
Au prinl mps, il s clevai nl l' pl' ndre la l'oule
d ~Iil " eill , de Lyon l cl P ari s, Car c'é tail dan s
la arilale surlou l qu s' x rceraie nt leurs xpl oil '
l CJue la forlun leul' so urirail ... d'apr'.s l'imag iIri h.
On invenl rail qu Ique nouv au clolt, quelquo
nouve ll allra 'lion pour all éc lt l' 10 publi c et
l' nlpê 'Il l' cl sc blas l' lrop vil.
L'aulomn ('lail sUJl 'rb ; tin' se nleur dou ce
1llOIllilil d la l 1'1' ' nor ('huud d s cn ress s
eslivn lcs; l 's ntlits ',lai nt toujou rs pur s, les
IIIclon s savo ureux, raisin
fruils pullulai 'Ilt
mu sen t aux gra pp 5 lourdes, aux grains oval 5,
natif
�:1. 52
LE P ETI T GIIA NO ET L E Gfl AN O P ETiT
cl ail'eLLe sucl'ée cl dol' 'e, fi n'ues il III hail' sanglanlc,
poil' s jul uses, nos ami s j oui ssaient de loul celn,'
d 'c lara nlh o pilali \ rc Lle lerr d Proy ncc où
la yi se ll1h1 e plus lég 're.
« L' hi" r l' , on aura des oran g s, di sail le nain ,
lr \s ~ e r de sa palri e; lu \. ITas qu el pays de
cocagll ' qu mon pnys; la Terre prolili sc cl s
JI \hreu: no 1 yn lnil pas . »
Depui s J d 'pnrl d s Espnrgo ll , Ulri ch avail
reco u\'!' ; sa h01l11 IIUIll lIr , sa ga ir t ' spirilu ell r
l Ro ul IIU , qlli, en dépil d' une poinl de
moqu ri e, J l' nd ait dl' si ag I' "a bl e soc i "l '"
Il Il ra iJl nil , d'nill urs, qu 1 so ls, les \'anl l II X on Irs mC'c hanls; <l ulr menl, on 1 lrouya il
louj ou rs se rvinhl , elllprrss{' l cha rilllbl
L s j ours J',H'co ur 'issll i nl Re ll Sibl clI1 enl, 1 s
so ir \es dp\' 'nll ir nl plu s rraÎc hrs; Je nain les passa il, ulle rois la l' pr('sent ali on l l'min "r, il IiI'
so us sa ]nll1pe, les Ill ain s cnron ' \rs da ns sa
li g nasse brun , s' in slrui sn nl ay id ni ' Ill l raisant
SO Il profit de lout.
P PIHl ruit cc l Illp S, Anl onin , dont Irs illlm ens s
j runh rs a \'air nl b so in d' l'X l'cie., co urait la c/t l11 pa glH' n fUlll anl sa pip e, par] ' (' allll û ou par le
mi slral, ('pouvn ntnnl hj p ll so u\' nt pnr so n aspec t
�EN Tl~E-AÈ
153
gigantesq ue, et sans le vouloir, les onrants ou 1
hraves villageois qu'il croisa it sur la route.
Brer, on vivait heureux.
( Ce vi ux hibou d'Espnrgo n a manqué de flair
n nou s jouant un vilain tour , di sait parfois
Antonin; il co ul rait des jours dorés av c nous.
- Oui , il n'a pas été dipl omate. D'a près un dc
nos b(ln s nul urs, la diplollltili stl'arL d'o hl nir
sêl ns violon r Uile cho sc co nlraire HU d "sil' tic c 'lui
(lui Iii donn . Mai s c' sl aus 'i l'art d s Illainlcnir
dans les honn es g l'ù ecs d'autrui .• ' i 1. Espargo ll
n'l'lail LIll sot, il nOUR flrt l' Rl" d "voué rl S l'ail
Il ('
IIl Olll ' lit ;\ l'oui l' drs cibHl'cttC'l là fU11I '1'
�15 /t
LE PETIT GRAND ET LE GIIAND l'ETIT
au Il Z de la lun e pendant que sa femm e l'onf! rail
il crl'I'aycr P alte-rlf'- atin ell e-même , ,J 'ai ;lé lrop
g" fl ''l'CUX u\'ec eux ; mni s yoi là, aussi : nou s
so mm
l us co mille ça, Il us aul!' s al'li tes,
l'on Il OUS pl'cnü pour dup es , »
l 'li'i 'h cL Anlonill so ul'iai nl qu Iqu cfoi s au
so u" cnil' drs jours tl pilU\'l'Ct(· , olt, il Lyofl, il s f i" ll1li clll de rnnnqllrl' d'appéLit pour sc lai sse r l'un
il l'allll' ull e pnl'l plu s ('TOSS ; IIwinll'll:tnL quïls
man
~c li
III ;\ l ur fnilll , pOl'lai nL de bOfl s IlnbiLs
l n'{'lni cnL plu s forcés d' Lil' l' l'airrui ll r, il s n'nppl'("ciaipI11 qllP rnipll'\. IPlII' fplici0 aeLupl1 .'
J" il iS \' () iIi't ,
i1 no Il S fa u d l'a i L Il n Il (' r; l' 0 • L li Il
011 l'S, conLilluaiL il dir
l ' 1l'i ch qui L llaiL déc idt'·Illl'lIl illl dt;('or , :'t la Illonll'f',
- Pounfl,oi pa s un (· ll·p hanL'? ripo sLait '\Illo nin
Il riant.
«
-
Pal'c o qu e c 'Ia {'o l'rln(1il plu s cllel' ' L sl' l'aiL
pili s difficil e h sc ["'O('lll'P I'; mai s ce l OIllilllal flOU S
se lTirail de dOI1l slique l'll'clllpln cc rail ll\'alllngeuSl' llH'n[, la 111 ('1'(' Cerll'lIdc,
-
Il sp rail se lll Clllt'll1 pili s dirli('ill' h IIUllI'ril',
- l" ai s, en compl'lIsaLiol1, flOli S 11(' lui pnil'I'ioll s
pn s df' :;a:;l's, l'ipos tail Je Ilaill, pjll'<'flds, mon
('lrpr l\nlonin, quI' ('rl animal 'sl l' inl plli gC' l1(,c
�EN T~E
-AT
I ~TE:
personnifll'e ct e dressc il tout c qu c l' on vcut.
- J c nc co nnai s enco rc pCl' 'onl1 qtli ait un
pacll ydcrm c com mc sC I'v itcuJ', répliqu a ga iemcnt
Anton in,
- Eh! lll on Di cu ! non , d'abor d parce qu e lu
n co nnai s pas grand'cho. , mOI1 ami, so it diL
sans L'ofrcns l'",
- Tu I1C m'o frr l1scs pa s, j Il e me fai s pas d'illusions SU I' Ill on ig noran cc.
- ElisuiL , purcc qu o Lu n vis pas dnl1 s 1. pnys
tic cs bt" L's-L't,
- HClirClI sc m nL
- COIl1Ill nL , h ur us IlI cnL ? Sa is-Lu qu J'
donn crai s hcaucoup, moi, p O Ul' ail r fairc un Loul'
du cMé d , l'In(lC'.
- EL pOlir n l'appor t l' un '·1 "phllIlL ou d('ux,
n' sL-('c pa s'?
- I)alll(' ! pourqu oi non, si j' "tais ilsSCZ rich o
pOUl' lcs lIourrir'? Appr nd s don qu o dans 10
royaulll de, ' iam, c s animau x so nt h ]' 'Lat de
s(' rvitllt! r,
- Quoi! lcs lHtrti culi cl's 1 s lo'y nt dan s leurs
d IIl cur s'? s"'nia J\ntonin s urpri s.
on, pilS tOlit h fait , j e m'cx pli'l" ' 1I1 nl : 1 s
"Il'phants yivcllt de hors, cn troullcllll, C il fill11ill c,
�1 56
L E PETIT GI1 A 0 ET LE GHAND P ETIT
à qu lqu e di lan e de habitali ons. Quand un
omm rçant ou un pr pri éla ire a h so in de l' un
d' ux, il sonlle de la lromp e ou la fail so nner par
le sen 'ileur prépo '. il cet offi ce ; lanl ti c oups
pour )"un , lanl pour l'aulr ,afin que
11
soi nt
pa ' louj ours 1 s m ~m
s (lui lrava ill nt.
El c s bûl s ob \isse nl ?
- .'a ns e lromp r j amai ; l"'léph anl appelé
acco url de lui-rn êl11 , s'n"'C' ll ouill e pOUl" 1" VO It'
les raix ou 1 s prorn nellrs, a co mplil sa mi 'sion,
cL, au relour , va r pr l1<1r sa pl ace pnl'llli f!ef!
rd' res, loul simpl III nl, pas plu s fl cr ((U
' il
n 'a\ël il pas lra vail lé hi n cl fi It CUl" S so us Ic so l il.
- ," ais c' sl harlll a nl, c la , pou r ux qui 1 s
clllpl oi Ill'
- [\1' sl-cc pns'? S ul III nl, il n rnul ni mallrail (' r crs \It"ph nnls, Ili l ' ur pt' ndrc Ir ur lih rl ";
ils ob{' iss nl cl lrit \'aill nl par qu ' ils l , yc ul nL
bi r n ; mais j n sai s rc qui illTi vr rilil si l'o n lenlail rl C' 1 s pnrf]u cf' ou ue les nI' rl11 cr. dulle,
l' anilll ai li ul li v nit' cliln g' rcux s' il sl nrrr lll é;
aUlr(' I1H' lIl, lu n'as j amais Illf' IHlu dir qu ' un
pac hyderJlle, par pur r(\ ro(' ilé, ail lu '· 0 11 hJpss '.
UII ~L r
humain qui n lui aurail pns fail dl' Ill al?
r
.
.
on, J UIIIlII ' .
�E~
107
TlhE-A-TÎ,'TE
-
11 Y a des parenl qui con flenl leurs bébés
<'te s inl lIi genls animaux, cl j l prie de cro ire
'lue les mi gnons sont mieux ga rùé' par eux qu
par ln bonne la plus sly l ;e; I.'é l 'p ll anl ne peut
pa H Irs l1loll ch l' , il es l Yl'lIi, Illlii s <l\'r(' qur ll " fore
Pl (llI ell o illlplli gr ll ce il Irs HO ll slrail illl dan g l'!
- Oil dOll c apprC IHIH- lu lout ('l'In'? dClll anda
Alllollill l'Il ad mirali on deva lll SO li sava nl ilmi.
- Tu sais bi cn (lue faillie h IiI' , répondil
Iri (' '' , l aussi j' "('oul avid nl cnl eux (Lui
J't.
�15 8
LE PETIT GUANO ET LE GTIANO PETIT
revi nn nt des 'lointains pûys et qui en dé riv ent
les mœul's et les h ab itud es . fa i ' cela me donne
toujours l' nvie de visiter les co ntrées que l'on m
dépeint. Ti ens, ajouta-t-il enthous iasmé, lorsqu e
nous s l'ons riclt es, nous nou s mbûrqueron s il
Mûrseilles ur un de c sgrancl s paqu bots qu e nou s
avons v i 'ité' un jour, t n Ll. ' irons dan s l'Inde,
- Et penùant loul la travers "e, fit pit u, cm nt le rIa nt , j e s rai oh li g '· d ou 'h l' S UI' J
pont, il la h , Il e "lo il !
- Pourquoi? cl IIHl nd a Iri rlt '·tonn(·.
- Croi s- tu don qui s Il tites CO ll '!tell s cl s
abin s tl hord so nt fait s pOlit' moi? »
L nain s Illil il l'ire.
« .r /l 'y sO llgr ai s pas, dit-il , lIlai s avec de l'arg nt, on S procul'r bi r n des dOll ' urs, t on
l'Or
(~il ni s ra l ujours un lit qll cJco nqu
- D'aill urs, 1I0U ' 11' 'Il 'o mm s pn s nr or 1:\ ;
ûYilnt qu Jl 0US pui ss ions nou ' p 1'111 ' Ur Ult
lllil ' nifl(!1JC voyage .. .
- On fi sait pas, flt l ' Iri eh qui voyait tout au
VCI'I'O gro ssissanl li
SO li il1ln gi/lnli on; il arriv
tant d \ choses n
ba s 1110n<l ! NO LI S pourri ons
lr{ ~s bi n pass l' un an dan s 1rs Int!rs; 1I0U S y JOli 'rion s un challiram ...
�EN TÊTE-A- TÎ::TE
:l59
-:- Qu'esL-ce que cela? Encore un anim al?
ùeman da le géant élonn é.
- Non, c'es t une mai on de campa gne dans
ces pays; oh! mai s pas un maison ùe campa gne
co mm e les villas du Prado ou les bast1'des du bord
ti c la 111 r ; un vrai palais en hanL '., toul en marbre
ou n gra nil, avec des co l lI11 aù s, d s vasqu s,
d s bass ins, des j cls d'cau, ti cs fl eur ' radi eus s,
.'
des ja rdin s mbaum é ....
- On dirail qu lu as vu loul la, ü cn parI r
ainsi avec exallali on, fil obse rve r Anlon in qui :o ul'i ni l.
ou dos
- .J e n'ai l'i on v u, JI ', las! qu dc itn n'~es
tl cseripLi ons, mai s les un se Llcs auLr s s fl x nl
si hi n dallS ma l"le ...
- Qu e lu cro is y Alro.
- El (lU j' vo is Loul ela crlain Il) nL mm o
c la<loil êlr l co mm ej'aim rai ' J voir n r "u lil', .
- .'Iai s nein vo ilh d s Ill ois qu nou yoyasl-c
n us nIIons do yill Cil v iII
t) OtiS, qu
flu e ('('In I1 C to sali . fail pa s'? »
Le llain 'In'Iua dédai" ll us lllollL tl e la lan gue.
« Pr ult! lil- il , (pl'esl-cc qu c s P lils Lrnj ols
dc ripll du loul '? l ' no llli s'. l'c, lin o prolllc llilu C. l\h!
1
si lu "lais
CO IllI1l
1I1 0i, plu s nl!' 'pl' nalll!
�160
LE P ET IT GHA rD ET LE GHAND PETIT
Eh bi en ! qu e ferion s-nou s ?
Nous iri ons exhiber no p \'. onnes en
riqu'
il
L cc seraiL une plui
cl
Am ',-
dollars (lui n ous
cu ill (' l'aiL.
Tu ou bli es que l'Am "ri(lu
esL 1 ]lay ' d s
ph "nom ùn s, cL qu nou s Il'y so ul"'" J'ion s san
douLe '~u \r d' "Lonn m nL », fiL ob.' l'V l' le sage
AnLonin.
Le n11 i Il , Il u en 1\ \ ' a i Il U , Il ' f(; il 1i IJ Il li Il 11 S .
« Va, on sL hi en ir' i , pour suivit S Oit Ol llii dans
1111
so urire; LanL qu e nOLIs a\'o ns Je so lei l , l 'ail'
libre ' l pell cl
so u
sLilll OIHHIO US II('ul'l' UX cL
'IS ,
d."s iroll s pa s l'exl r no l'dinilirl' .
Il
J\la f!Ji! o lli , on sL bi en ici , diL enfill 1Tlri ch ,
II1 nis
illOn
il1l n;;inaLÎoll
ôl
purroi s heso ill dl' \'n"l1-
bond 'l', cL . lam e fniL du hi ' Il li
' Il
esprit. »
'ol/rir iluloill .. ,
�XII
Un noir et une blanche .
Jaui !:l si modes te dans ses gOllts, si économe et
!:l i rangé, Ulri ch devenait fas tu eux, aim ait les
bij oux, le cl inquil nt, les beaux habits, les cos méliqu es et 1eR parfums, landis qu e so n amilrade
li Jn curnit le doux et naïf Antonin si facil e il. co nlenter.
A ec train- là , les dépense!' do ubl aiont; mais le
n ain !:le fi ait o't l'avenir , fcmdl1. nt touj ours J e magni fiqu es espénlUces S Ul' 1 s exllibiti ons que l'on ferait
à P ari i:i .
No. ami s so ngeaient ~ l s'y re ndre bi entôl ; mais
ils ' taient si bi en au bonI de la mer bl eue, à
Menton, qu'il s s'y allun] aient jusqu' 1\ av ril.
'il•.
�1 G2
L E P ETIT O n AN )) ET LI
~
G H AN D P ETI T
Ce j our-l it, il s élaienL Lous J s deux élendu s
dans un b ois de pin s odo ra nt et omhrage ux,
dev:mt la nt l' toul bleue que le soleil paille tait
d'o r.
« Comm e c'es t b on, les a rbres, (lt observer
U lri ch; ça e l'Mitl a cilli e a u soleil , m ais ça oHre
de l'o mbre il ses pi eds . »
Il avait ainsi un e réfl exion i.L faire sur t outes
ch oses, et un réfl ex ion fo rt ju. te surtout.
]) e Lemp s h l1utre, un papi ll on passa it, frôlant
l' IlCrb e, po ursui vant un cam arade ou buy unt au
cœur d' un e fl eur ; l' a ir é tait à la fois un e car esse
cL un parfum; des brui ts d'ail es sc faisaient
entendre dans les branch es; le printemp s se devin ait.
Nos ami s préfé raient de beauco up ù une prom enade dans les ru es de la v ille, où leur aspect
so ulevait trop d' étonnement, un e excurs ion dan s
la camp agne, surtout dans le h ois peu fr équ enté
où l' on tl'Ouv ait l' ombre douce et la senteur des
pins.
Etendu s
SUI'
l'herb e un peu rouss ie déj à par le
so le il, le géant et le nl1in fum aient av ec b éa titude,
l'un une simple cig areLLe, l' autre une én orme p ipe.
Soudain , U lri ch b ondit et laissa t omb er sa
�1'\0 111 ET Ul'iE BLANC HE
pip
163
: une pla inle rl'êIe, plainle d' enranl, v nail
d lravel' cr [' sp ac ,
Quelqu' un so uffrait ùo nc n on loin d' ux ?
1.0 géant e t le na in fumaient avec bôa titudc,
Anlonin imita
on co mpa gnon, cl il s s' enfon-
èè renl ou ' h ois ,
« Diahle ! fit le nain , pourvu qu'on ne 'assassine pas p al' ici! Dans ce pay il m oilié ilalien , on
�1 0 \,
L E P ETIT G UAN O ET L E G I1 AN O PETIT
n 'es t j amais sûr ùe son vo isin. Alerle ! j ouons des
janlbes. »
Ils avaient déj à oubli é leur agréabl e rêverie,
leur sies te et leur tabac ; Ulri ch co urait avec une
légè reté d'o iseau , landis qu'Antonin dévorait l' espace à grandes enj amb ées .
D e n ouvelles pl ainles les guidèrent au lieu de
l'accident ... ou du crim e, ca r ils ne savaient encore
il q uoi atlrUme r ces appels enfantins .
E nfin , ils ne purent retenir un e exclama ti on ùe
surprise en renco ntrant, au détour d' un senti er ,
un nègre étendu la face co ntre terre, et auprès de
lui une p etite fill e blonde et blanche qui pleurait
ass ise sur le sol , en répétant dans un sanglo t:
« Ato r!Ator! »
He tourn er le n èg re ct le co uch er sur le dos, la
face ve rs le eiel , fut l' affaire d' un e m inute; n os
ami s l'examinèrent en suite : son corp s ne portait
pas trace de violences; l'enfant, quip ouvait avo ir
deux ans el demi , était fort j olie et semblait j ouir
d' une bonne santé. Son co mpa gnon , A l o?' , co mm e
elle le désignait en son naïf langage , devait avo ir
été frappé de co nges ti on en trave rsant le bois.
« Ce ne peut être un e insolati on qui l'a i t mis en
si piteux état, m urmu ra it le judi cieux VI I'ich , CUl'
�J Is no puront re lenir uno exclamation do s urp ri so.
�166
L E l' ETIT GR AND ET LE GR AN D PETIT
son pays ùoit possé ùer un soleil autre que celui
d'ici, et le bonhomme n e doit g uère user d'o mbrelles . »
Empl oyant les rem èdes ~ l sa por tée, il fri ctionna
vigo ureusement le noir avec l'aide d'Antonin , et
celui-ci all a pui se r de l'eau il un petit rui sseau
co ulant n on loin , pour en asperger la face de
l'étranger.
To utefois, comm e on ne p ouva it lui prodi g uer
séance lenanle des so in s énergiq ues, et q ue les
secours manqu aient dans ce lieu éca rlé, nos am is
prirent le parli le plus simple en celte circonstance : Anlonin ch a.rgea le nègre sur son dos,
comm e il eût fait d' un enfant , el l Iri ch s'emp ara
de la flll etle qui le con 'idérait curi euse ment.
Ils arrivèrent ainsi, n on pas iL la ville m ôme,
m ais ~ l la m aisonnette qu'ils h abilaient prov iso irem ent il l'entrée du b ourg.
On élendit le m alade s ur le lit d'A ntonin , et
l'o n eut enfin le pl aisir de lui vo ir rouvrir les
ye ux; J e bons ye ux blancs et doux qu i t out de
suite exprim èrent l'inqui élude en se prom en ant
auto ur de la ch ambre.
« C'es t la mi g nonn e qu'il ch erch e », murmura
le géant.
�UN N Om ET UNE DLA l'i CHE
Hi
E t il sc h âta de la lui montrer , afin de calmer
son ango isse .
« Cela prouve qu'il possède sn. raiso n , di t Ul ri ch ;
vo is, so n v isage s'es t écl a iré ri en qu'en la voyant;
il comprend donc. )}
Seulement, le pauvre n oir ne pouvait prononce r
que des paroles inintellig ibles, et dans une langue
inco nnue à nos h éros .
Ceux-ci le so ig nèrent avec un inaltérabl e
ùévo uement pendant plu i urs nuits. L e m édecin , a pp elé dès le premi er so ir, orùonna
quelques remèdes fort simpl es, et conseilla de
laisse r ag ir le temp s ct la bonne cons tituti on du
m alade.
S 'il ne pouva it s'ex primer par des phrases bi en
se nti es en bon fran çais, ce lui- i manifes tait sa
reco nn aissance d' une autre m ani ère ; iL prenait les
mains d'Antonin ct cell es d'Ulri ch et les bai sait
av ec rerveur ; ses bon s gro s ye ux bl an cs roul aient
dan s leur orbite av ec éloquence, et, en un large
so urire pl ein de g ratitude, il montrait souve nt le
clav ier étin celant de ses dents d'émail.
Nos ami s étaient bi en récompen sés de leurs
pein s, ils n'avaient pa a lTaire à un in grat , ni il
une hrute ; de plus, la petite fill e qu' ils avaient
�:16 8
LE PETIT G flAND ET LE G HANO PETIT
recueil lie avec Je nègre élait un vrai. hijou de
b eauté, de g râce e t de gentill esse .
Mi g nonn e h ravir, ell e montra it déjà des
mani ères éléga nles, des mine ctllines , et, si on n e
la co mpren ail pas, du moins sa pantom ime expres sive t sa voix douee i mpr cssionn aienl no s h éro s .
« J e n'ai jamai s rien vu de plu g raci eux ni de
plus joli e n fail de pelites fill es, murmu rait parfoi s Ulrich cn r ega rdant sa protég ée . Il faul
H\'OUer aussi que j e n 'ai. pas beauco up y é u
nlouré de marmo ls j usq u'à prése nl; m a is j e sens,
j e deyine qu e la 1l6tf'e n'a pas so n pendan t SUL'
lerre. S i se ul ement OH sayait so n nom ct où g ile
sa famille , ça me r e ndrail bi en se rvi ce; non qu' lle
me gê ne, ]e pauv re chéruh in du hon Dieu, mai s
voilà, on aime à s'in s lruire.
La fill elte avait hon ca raclère cL ne pl e ul'iliL
presqu e jamai s; un ri en suffi sait pOUl' l'amuse r,
ct elle n'était pas plu s exigea nle pour ses r epa s
que pour ses récréal ion s.
A elle se ule, elle ch a rmait les loisirs du malade
et de s Deux Ex trê mes; d'abor d ahuri e pal' les
tailles, l'une exorbitanLe, l'autre lillipuLienn e, de
ses noU\'e aux amis, ell e avaiL JJni pal' "y accoutumer ; mainle nant, elle jouaiL avec eux , man gea it
�1(j()
UN NOIR ET UNE DLAN ClJE
sa so up e S Ul' leurs genoux, s'endormait dans leu l's
bra s cl devenait peu il peu leur idole et laur lyran
toul ense mbl e.
Même, la préférence qu' elle m al'quail pour le
colo sse donnait quelque ombrage au nain; il était
jaloux des so uri l' CS et des caresses du bé bé ct boudait so n camarade quand celui-ci accaparail trop
long lemps la mi gnonne.
Anlonin, qui conse rvai l touj ours 'on â me d'enfant dans son co rp s d'athlèle, avait des t endresses
presque maternelles, des so ins pre que fém inin s
pour la pelile Viviane.
On avait enfin son n0111; le nègre avail pu le
prononcer, quoique avec eO'ort, el enfin on pouvait
l'a ppliquer il la fillelle.
Mai s avec le mot: « P a ri s », c'était lout ce que
l'on a\'ûit pu tirer du pauvre diable.
Nos héros en concluaient que le fiùèle se rviteur
avait mission de ramener la pelite nU e uans la
capitale où sa m ère l'altendait ct ùeva it se mourir
d'inquiétude en ne la voyant point v enir.
Ils savaient que Viviane n'était pas orpheline,
en ce q Lle souv enl elle répétai t le mo t :
« l\famll1a, mamma.
- Elle a une mère qui la pleure en cc moment
1:;
�f 70
L E P ETIT Gn AN D ET L E GH AND P ETI T
san s doule, ct ne sc fi gul'e guère q u'elle 11 été
recueilli e par deux bons zigs qui l'aiment et la
ch oien t j olim en t, di sait Ulri ch.
- Cc qui r evient à dire, répli quait Anlonin ,
que n ous devrions publier dans les j oum aux la
trou vaille que n ous avons faite, ou bi en en avertir
la poli ce qui sc charge ra de rech ercher la famille
de notre pupille.
- Oui , ct alors on nous enlève ra la c l( ~ ri e , on
la mettra so us séques lre en a ltendan t, comme un
pau vre peLi t chi en sa ns m aUre, fil le n ain avec
ch ag rin . Les au tres se ronl auss i longs q ue nous
il sc remuer, sinon plus ... Et pendant cc temps,
Viv iane pâtira, car perso nne ne l'amusera c t ne
l'aimer a aulant que n ous.
E t l'on fourrera à l'hôpital cc m alheureux Azor ...
n on, At or ; ct s'il y m eurt d'ennui et de chag rin ,
ça lui fera un e belle j amb e cl à n ous aussi.
- Alors, gardons-les, dit Ulrich résolument ,
ct ne racontons p as n os petites aIraires à la p olice .
- Tu as raison; on n'aurait qu' à n ous prendre
l'enfant. ..
- A présent qu' elle es t tout h abituée à no us ct
qu e son bonne, le nègre, n ous est dévo ué jusqu'à
la m ort.
�UN
'om
ET UNE BLAI\C ll E
17 1
- E t puisque n otre proj et es t de n ous rendre
à P a ri s po ur exercer n os talents, n ous y em mèner ons A tor et V ivia ne . Ce sera un s urcr oît de
dépense, mais bah! une fois dans la cap itale de
l'univ ers, n ous y gag ner ons tant d'arge nt! »
Ce n'était ce rtainement pas un e idée très ingéIlieu e qu'avaient là nos a mi s ; ils eussent mi eux
fai t de meLLre la m ai ri e ou le consul at le plus
p l'Oche au co urant de ce LLe a ITaire, et , en dépit
ùe qu elques long ueurs, l'e nfant et le nègre eussent été .plus vite r apatri és .
Ma is il s co nser vaien t enco re un fond de n aïve té,
ces deux phénomènes si bons et si. génér eux, l'un
so us un e ru de appa rence, l'autre so us un air de
timidilé un peu sauvnge .
A II dedans d'e ux-mêmes, ils étnient rav is de
~a l'ù e r plus long temps avec eux la petite Vi viane,
leur idole ch éri e, ct il s n e vo ul nient pas se l'avo uer
mutuellem ent.
T outefois, co mm e ils éta ient co nsciencieux , èt
qu'ils conna issaient leur devo ir , ils interrogè rent,
ou plulôt es ayè rent d' interroge r le nèg re.
H élas ! ~ L le urs ques ti ons, Ator r épo ndait dans
un m a uvais itali en ct la bouche tordu e p a r l'effort:
�f ï2
L E P ETIT GnA ND ET I.E GR AN D l'ETI1'
« N on parlo fran cam enLe, sign ori . »
Mêm e avec le peu qu'l Iri ch connaissa iL de cc l
idiom e, il n e p ouva it le fa ire causer.
P a r ges tes cep enda nt, au moyen d'u ne mirnique
é tonnanLe, il pa rv inl à fair e co mprendre au malade.
qu' on all ait sc diri ge r ver s Pari s.
A la j oie qui brill a SUl' ce visage n oir cL g rimaça nt, les deux ami s co mp rirent qu'il s a vaient
l ouch é jusLe, el que l'enfa nL reLrouveraill à-bas sa
famill e.
Quant à son nom, so n nom qu'AloI' deva it
pourlant bi en sav oir , il n e pul le pron on cer , n on
plus qu e la DUe LLe, qui n e s'en connaissail d'auLre,
d'ailleurs, que celui de Viv ian e.
Ce rLes, Viv ian e n 'es t un n om ni co mmull ni
rép andu; m ais il n e suffit p as p OUl' reLrouver les
pat'enLs d'un e petite fill e de deux ans cl demi .
L'accès de pa ralysie qui li ait il m oiLi é la lan gue
du n ègre lui e nlevait mom enLa ném enl la m ém oire,
JUSqU'il quand dev aiL durer ce lle ab se nce de so uvenir ?
Ne le gtmc pa p Oli/' n ous 1':1('o n Le l' les p eti Les
alTniras, mon garçon », lui avail dill e ]Juin , dès
«
qu' il avait YU le p a uv r noir enlrer ùans la vo ie
de l'am 6Ji o l':1li o n .
�UN NOIR ET UNE
DL
A~C
1;3
H E
Ma is n ous sa vo ns qu'il avait perdu ses pein es
à vo ul o ir confess e l' cc demi-m uet qui compr ena it
sa p ropre délres e cl en so uf]'ra it.
Au ss i deva i l-o n user de s uble rfuge p OUl' le
calm er , l'ap aiser, aulrem ent Alo I' se rait r etomb é
uan s de no uvell es cri ses il force d'ango isse .
« No u s vo ilil t out de m ême bien avan cés,
g romme la it Ulrich a l' oreille d'Anto nin en regardanl (l'un Œil j a loux la pe tile \ ' iviüne , qui g rimpait sur les épa ules du géant a yec des rires argenlins . Ne p a sa vo ir i.l q ui éc rire, n e p ouyo il'
dép ose l' null e p art ces ùeux pa u vres êtres ! ...
- Bah! le ciel n ous mellra s ur la vo ie uncIoi s q ue
nous se ro ns à P a ri s, r épli q uait Anlo nin a \'ec son
h on so urire p a isibl e c t co nfiant ; n e fa iso n s-n ous
p a un e b o nn e act ion en n ou s ch argean t de ces
élran ge rs?
- Oui , g ro nùa encor e le na in , car, p our drôle,
cc n 'est p as drôle, assuré m ent.
Qu'es t-cc qui n 'es t pas draIe? deman da
Anlon in s urpri s .
- D e no us allaclte r il co J)ij o u tl 'onfant dont
l'n hsrn co fora un vido éno rm e dnll s n o tl"O v ic un e
fois qu'on nous l'aura repri se; n 'cs-tu pas do mon
av is?
i 5.
�{Î'.
-
U ; P ETIT GRA ND ET LE GRA N D P ETIT
Hélas ! so upira le colosse .
J e sa is bi en qu e n ous pourron
en adopter
un e aulre 10l'sq ue . ..
- Ça, jama is; un e aulre ne vaudra pas n otre
pelile Vi vian e.
- .le sui s de Lon av is, va. Et pui s, les adoptions, ça ne loul'J1e pas louj ours si bi en q u'on
vo udrait. Enfin , o n peul sc m a ri er.
- Qui ça, on? demauda Anlo nin s urpri s.
- Eh! n ous, donc, fit Je pelit h omlli e en Iris aul son énorm e mous tache J'un air co nquérant.
.J e n' ai pas re noncé à vaincre les cœ urs, m oi ; j e
n e sui s pas encor e décrépit, que j e sache, j e sui s
touj ours à la. Deur de l'âge . EL loi?
- Moi, si j e sui s il la Deur de ... ? comm ença le
géant effa ré.
- Non , j e le demande s i lu penses qu elquefo is
il Le marier.
- J e t'avo ue que non.
- Tu manques d'ambili on en lout.
- Totalement; m ais, sommes-nous m a riabl es,
no us, des pll énomènes ? » hasarda timidem enL
Anlonin.
Le n ain b ondit.
« Co mment, si nou s le sommes ?
M
~ ti s
ce rLaine-
�UN NOm ET UNE B L ANCH E
t7 ii
m ent ; lu prendras un e ép ouse un p eu g ra nde,
voilà tout , ct m oi j 'en prendrai un e .. . un peu
petite. »
L e g rand h omm e so mi t.
« Cc n e ser a pas fa cile à lrouve r, so upi ra-t-iJ.
- Tant mi eux; m oi, la difficulLé m e pique au
j ou , m 'amu se .
- E t pui s, pour le m om ent nous voil à pères
de fa mill e, il fa ut pense r a vant t out il gagner
n otre pain ct celui de notre Vivi ane,
- C'est, ma foi! v rai, Oh! j e ne suis pas
p ressé, va, et n ous repa rl erons de m ari age
quanu n ous Cil aurons le temps. Mais c'es t tout
de m ême ennu.ye ux de n e p ouvo ir apprendre
d 'où n ous t omb enL le mo ri ca ud e t la m ignonne;
eelle- i v ient du ciel, il n'y a pas tl le ni er , ma is
so n fameux ALot' a rri ve en droiLe li gne du. pays
cl u ci rage. A li m oi ns, il es t bon teint, celui-ci, ct
non co mme l'illus Lre Gr ain-de-Café que j e ne po uv ai s so uffrir. Se ul ement, Grain-de-Café avait la
lang ue plutôt trop bi en pendue ...
-
Dans ton genre, fit le colosse en so uri a nt.
D an .' mon genre, oui , répliqua le nain san s
sc Lich er ; avec la di fl'érence qu m oi j e pa rle
p our dire quelque ch ose, la ndi s qu'il n e faisait
-
�17 0
LE PETIT GnAND ET U ; GnAND PETIT
ent endre que des so tti ses . Si au moin s j e pouvai s
pas. el' un peu de mon éloquence au moricaud,
n ous sauri ons d'où il vient et où il allait; mni s
ri en, ri en , J'i en; on n e tire pas un éclaircisse ment
de lui , et n ous devons m arch er dan s les ténèbres .
Pas com mode, va! »
Et, pour se con soler de ]a mésaventure, il
enleva la p etite fill e h Antonin cons terné, et se
mit il l'amuser il son tour en lui chantnnt des
chansons tl'ès original es .
Viviane était un ravissant bébé il la peau d'une
bl anch eur de camélia, aux granùs yeux bleus
ri eurs so us des cils châ tnins, il la bouch e rose et
mignonne, aux m embres so upl es et potelés, il la
ch evelure de ce blond particulier, légèrement
cuivré, npp elé blond vénitien.
Elle avait tout de suite été avec confiance vers
les D eux Extrêmes, m ême vers ce géant à la
tnill e phénoménale, mais il la voix ùouce; même
vers ce nain trop ch evelu, tl'Op barbu et aux
traits trop mobiles; se ul ement, elle se portait
avec plus de sa ti sfaction vers le premi er, dont
les grands bras lui formaient comme un hamac
où ell e se se ntait solid e, en s ûreté.
Elle oU'rait un s ing uli er contraste par sa blan-
�UN Nom
ET UNE DLANCfi E
Oi
cheur de neige, avec son ùonne, comme di sait
Ulri ch en parlant du nèg re.
« Dieu ! qu' Ile es t donc j olie et qu' il es t clon e
laid! » di sait-il en les co nsidérant l' un apro!;
l'aulre, el en n 'exprimant si n ettem enl sn pensée
que par ce q ue A t01' ne p ouva it ]e co mprendre.
V ivia ne app elait le géa nt: A lin ; le n ain: Alic,
et , pour elle, le n oir res lait Ato1'.
« Il doiL se no mmer Az or, H ector ou Vi cLor,
affirm ait Ulrich, et la Illi g nonne n e peut pron once r ces n oms tro p durs . »
E n quoi il se lromp aiL : le nègre, ori g in aire cles
AnLill es, s'appelnnt véritablement Sal vato r, n om
que nous lui do nnerons dé!;o rrnais .
Quel(lues j o ur!; s'éco ul èrent don c relali vemenL
p nisibl es dan s la maiso n plus ru ti que que co nfortable qu e n os a mi s occupai ent aux a bords de
Me nton.
En co nséquence des r "ce nls événem ents ct
m ême du proch ain dépa rt pOUl' P ari s, les D eux
Ex lrêmes a va ient t ermin é leurs r eprésenta ti ons;
on n e faisait g uore allenli on il eu.· ; le prinlemps
h âlif a vait mi s en fuile les m alades el les a mat eurs de sla li o ns hi vernales; les ge ns du pay!;
pensa ienl ù la pèche ; les h ôleliers se préparaient
�178
L E P ETIT GU AN O ET L E G UAN O P ETIT
il. transporter leur personnel dans les villes baln éaires; n os héros étaient donc l.ibres comme l'air.
Le ma tin , de honn e heure, on quittait le logis
un peu sombre ct d'as pec t mys téri eux q u'on
loua it à bon co mpte à de bra ves gen s de Menton;
le nèg re était in s tallé au soleil , la fill ette près de
lui , et Antonin ct Ull'ich fa isaient le m énage .
C'était m ême le premi er qui sc ch argeait de
rep l'iser ct de ' raccommodel' les vê tem ents de
Viv.iane qui y prat iquait de fréquents accrocs,
dans sa pétulance et ses jeux in cessants ; ct, quoiqu' il eût exercé j adi s le m éti el' de taill eur , il suait
pad ois sa ng et cau il. refa ire la m aille de ses
mi g nonnes chausse lles ct l'é toffe de sa robe.
Ma is il éta it si heureux de travaill er pour sa
p etite protégée, tIc lui être utile, ct, comme
l'emerclment, de recevo ir un hon baise r ou de sc
vo i r ti rel' la mous tach e par ses men oltes blanches !
�XIII
Chou-à-Ia-Crème se rend utile.
C'était un so ir de mai ti ède et parfum é, p resque
trop chaud déjà ; la mer reflétait la lueur tranquille des étoiles ; la bri se n'agitait pas mème le
feuillage un peu lourd des magnolias; sur le ciel
bleu pâle se découpait en noir l'énorme silh ouette
du géant qui éco utait attentivement son ami .
« M'es t avis, disait celui-ci, que, pui sque l'ami
Alor es t en bonne santé mainten ant, notre dev oir
es t de fil er dès demain sur P aris où la mère de
cet ange pleure peut-ètre son enrant la croyant
perdue, morte ou volée . Ah! si ce m ori cu uu pouvait parl er ou écrire ! Espérons qu' en route la
�:1.80
LE P ETIT GRAND ET LE GRA ND P ET IT
mémoire lui reviendra et qu'il pourra n ous
app rendre le nom de famille de Viviane.
l( P ar moments, on croirait qu'il nous com[1l"end , Ci u'il va. prononce l" quelqu es mots : ses
yeux étincellent, ses dents hrillent ùans sa fi gure
noire; mais haste! pas un e parole ne sort de ses
gwsses lèvres et la pal"alysie con tinue il. lier sa
langue.
- .Eh! bien, OUi , soupira Antollin; mais si
n ous la renùons i.t sa mère . .. nous sewns pl'ivés
d'ell e.
- Mou poulet, fit gravelll nt le nain , il ne
fa ut pas être égoïs te dan s ce tte vallée de larmes .
P arbleu! 1Il0n cœur aussi se bl"i e il l'idée de
nous sé parer de ce cher oiseau du bon Di eu ;
ll1 ais, h onn êtement, nous ne pouvon s pas la
ga l"der puisq u' elle n'est pas il. nous, la mi gnonne .
D 'aill eurs, dans n otre trajet de Menton à Mal"seill e, pui il Paris , elle ll eut ê tre reco nnue.
- N'aurions-nous pas bi en fait cIe la reco mmander tt la police? .J'y pense enCO l'e . »
U lri ch haussa les épaules .
« Ça, non , dit-i l, les sergo ts ont hi n d'autres
chats il fouette r que de rechercher la maman
d'une innocente comme no tre ch érie.
�CIJ OU-A- LA-C RblE SE n E~
O
18 1
UTIL E
- e n m édecin h abile aurait p eut-être r essuscité la m émoire du n èg re .
- Ou bi en la lui aurait fait perdre à j am a is,
rip os ta le nain qui n 'avait pn s co nfian ce en la
Faculté. Se ule ment , ajouta-t-il après un insta nt
de silence, n otre argent di.minue à vu e d' œ il et le
v oyage se ra di spendieux .
L e m édi caments d'}\to r co ûtai ent ch er au si,
murmura le g "a nt pe ns if. Non qu e j e le r eg re tte,
ce rtes, mais les pharmac iens du pays n o donn ent
pa s leur m a rch andi se .
- Et pui s, tu gtü es ta nt Vi v ian e ! r eprit Ull'i eh,
so it ùit sans reproch e, mon tenùr ami. »
Antonin sc rebiffa.
« Pal' exempl e ! sc réc ria-t-il , qui de n ous deux
ln gù,te plus?
-
T oi.
Non, c'es t toi.
-
La preuve, c'es t q u' e ll e te préfèro il m oi.
-
Tu lui ach ètes des gil tea ux tous le. j ours .
-
Et toi des joujoux .
»
Antonin so urit.
« Ne n ous di sputons pas, co nclut-il; nou s la
b'ùtons tous les deux da ns un e m ême m es ur e, e t
ell e t'aim e a uta nt qu e m oi. L a qu es ti on n'es t pas
u : Pt::TIT onA f'i O ET LE ORAND 1' 1-:1'11'.
1G
�182
LE PETIT GTIAND ET 1.E GflAND l'ETLI'
là ct nous avons ra iso n; c'es t un enfant de princesse que ce tLe peUle Viv iane, et elle n e doit
po int ptLlir ch ez n o us . Seulement, voilà, on n' est
pas rich es el P a ri s es t l oin.
-Nous truvaill ero ns c l ALoI" nous aide ra , il fera
sa purlie dans le lri o; il n 'est pas plus bê te qu'un
autre, l e clampin, el n ous l'emploi e rons à quelque
cho se ; il n'aura pas he 'o in de parler. A insi il
gagnera le pain qu'il man ge . Ti en s ! moi qui
dés irais lanl avo ir un n èg re à mon se rvi ce : en
voilà un tout lronv é pour J"ele,'c r notre é la bli sse'm ent. No us ledébapli .'eron s: ALo e, ça n editr ien ;
nou s l'ilppell erons: Chou-èt-la-C1"ème .
Ya pour CllOu-à-la-Crème », répo ndit
An ton in en riant.
A insi fut faiL. Le n oir se prê ta de bonne gdce à
cc p etit cha nge ment, et no s am is r eprirent la
l;oute du No rd , ù petiLes journées, ta nt pOtlr n e
pas fa ti g uer la fIll eLLe que pour donner de ' r eprésen ta ti on s en chem in.
Nos lec teurs vo ienl qu'Ul ri ch et Antonin n'esco mpta ie nt null ement la r eco nna issan ce que ne
manquerait pa de leur vouer la m ère de V i,'ian o;
d'aulres, [lIeu r pla ce, y eusse nt so ngé, sc r éj oui ssant tl'avance de vo ir leur h onne action récom-
�CJlOU-ALcn~ME
E l1EN D UTILE
183
pefiSL·e ... en espèces so nnantes . Mais no s h éro s
avai ent l'ùme lI"Op droite et trop élevée pour faire
de ces calculs inlé ressés; ils pensaient plutôt
avec ch agrin au mom ent de la séparation qUI
vienùrait toujours trop vite à loU[" g ré .
Qu e ferai ent-ils plus tard, mon Di eu! sans ce
petit être exqui s aulour d' eux , qui leur lendail ses
bms car essanls au retour d' une ab 'ence et qui
remplissait la pauvre mai so nnée de doux ga zouillis
d'oi 'leau?
Comme le di saient les D eux Exlrêmes, leur
bourse était légè re üprésent; ils avaient cependant
gagné pas mal d'argent dans leur métier', mais ils
l'avaient üuss i dép ensé un peu trop gé nére usem ent; pu is, nou s savo ns que, il Marse ille, maître
Espargo n aVüit fail danser l'anse du pani er; enfin,
depui s l'arrivée de Viviane el de « so n bonne»
ch ez les forüin s, les frai s ava ient quadruplé.
On gâ lait bea uco up la p etile fill e : c'é tai ent
chaque jour des jouets nouv eaux , des bonbons
va riés, des prom enad es en vo iture.
Il avait Jallu r emonler sa petite garù e-rob e, et,
de plus, la maladie du nè g re avnit n écess ité des
dép enses excess ives .
La préférence de Viviane pour Antonin,
qUL
�184
LE PETIT GHAJ'\D ET LE GnAJ'\D l'ETIT
inspirait un e ce rtain e jalousie il, Ulrich, éLait le
se ul nua ge qui ternit le ciel bleu de leur amiti é; le
nain en vo ulait un peu a u g 'ant d'être le plus
recherché par l'enfant pOUl' ses j e ux; et cependant
Viviane n e se passai t pas volontiers d'Ul ri ch , qu i
savait la faire rire et l'endormait aussi bien que
. son camarade en lui co ntant de belles his toires.
L e moment des r eprésenta tion s étant revenu,
et les troi s h omm es étant occupés à la foi, la
peti te lllle r estait forcé ment se ule et co nfiée, dan s
la co uli sse de la baraque, il la garde des deux
fidèles chi ens.
, Ator, autrement dit « Chou-iL-la-Crème ", n e
jouait qu'un rôle muet dans la séance quotidienne
et servait surtout il donner du reli ef il la petite
trou!, e; ce noir aux manières poli es « faisait trè s
bi en» à. la porte du petit th éùtre.
Toutefoi s, les rece LLes de no s amis fur ent moins
rondes que dumnt leu l' premier voyngo; on les
avait déjà vus, le spec tacle perda it de sa nouyeauté, donc de son aUrait; et puis il fai sa it chaud
et le publi c préférait ch erch er l'air au deh ors que
s'enfermer dan s une pièce close pOUl' vo ir luLle r
« le Lion et le .Moucheron » ,
On avait de quoi "iue et de quoi pn ye r le
�· C l OU-
A - J .A-C
l1i
' ~J
E
SE n El'\ D UTIL E
185
ch emin de fer , m a is on n e p ouvait plus cribler
Vivi an e de gâ tories ; ell e n e s'e n fo rm ali sait p as,
CUl'
on redo ublait de tendresse à so n égard; elle
continuait
à rire des g rim aces d'Ulri ch et à
1,,, lH' Li LO li ll e r estaiL cOIlO éo à b g-lml o des deux tî dôles chions.
rech e rcher de préfé rence les ge no ux d'Antonin
lui seul ava it le p ouv o ir de lui fa ire mall ge r ~a
so up e qua nù elle s'atta rd a it devant
pleine .
on ass iette
Et puis, il n' éta it pas de sac rifice que n e fi ssent
no s héros r o ~r
olIrir ü leur favo rite un j ouet ou
un e fri anùi se.
« Tu n e fum es pa ? » dem and a it lllrich II
16.
�186
J"E P ETIT GRA ND ET LE GRA l'i D PETIT
Antonin , le voyant dem eurer, les doig ts in ac tifs
après le rep as, contre so n h abitude.
L e géant r oug it , co mme pri s en faute.
Antonin lui faisait. manger la so upe.
« Moi? non ... j e ... p as a uj ourd'hui; j e n'en a i
pas env ie.
- Tu ne prends pas Lon cher café, ce matin?
demanu ait iL so n tour ce derni er au na in qui restait SUl' sa chaise, un peu asso upi après dln er.
« Moi ? non , c'es t-à-dire que ... j e l'ai p ri s déj à ...
ou plutôt j e ne le prendrai p as, il ne faut pas s'y
accoutumer . »
�CllOU-A-LA-cnÈME SE I1E:>10 UTILE
18 7
El ce n' était pas tant le neclül' plus ou moins
parfumé que regrettai t Iri ch que la causette il
laquell e il se livrait au bal' en conso mmant su
tasse, reli gieusement éco ulé dan s ses di sco urs
pal' les na'il's en exta se devant le tout pelit
homme.
Mais que n'eût-on pas sac rifi é il Vivi an e, l'enfant
chéri e?
�XIV
Grain-de-Café reparaît.
Comme les finan ces étaient basses au momenL
de gagner Pari s, les D eux ExLrêmes donnèrent
un e représenLaLion il Melun, le ul" derni ère étap e.
D éj à leur cœ ur b aLLait fortement à l'idée qu'ils
Lo uch aienL au hut de leu r voyage cl il la séparaLi o n; cal· ils comptai enL s ur la Pro vid ence p o ur
reLrouv er la m ère de \ ' ivial1e, même p our la
r eLro uver lrès vile.
Mai s que leur vic ùevait être chan gée e ns uite,
cl quel yjde autour d' eux ! ... ll ss'a ttachai enlto uj ours de plus en plus tl leur mignonne protégée
ct il s murmurai ent p arfo is en la co n sidéra nt;
�GnAI:"l- DE-CAFÉ n EPAn AiT
189
« l\lieux aut'ail valu peut-être n e point la co nnaître, cal' nous so u/frirons lrop de la rendre il sa
famille. »
A Melun do ne, nos ami s éprouvèrent un e s urpri se ... plulôt désng rénbl e.
Apres la séance, donl le bénéfi ce avait été sa ti sfaisant, Anlonin vin t, t out pâle, à son cam arade :
« Devin e qui j 'ai Y U dan s la m asse de pectateurs, lui dit-il.
- Mafoi! j e ne sais, mai quelque ch ose de pas
beau, loujours, ea r tu as un vi sage lout chav iré.
- C' est que j e n' aim e pas tl ren co ntrer SUI' nos
p as ces gens-lh .
- Quell es ge ns ?
- T on oncle.
- Espargo n?
- .Je ne t'en co nnais pas d'aulre.
E l il es t s i peu m on on cle ! Bah! lu l'as
v u?
En ch ail' cl en os.
Et, garçon sup erstili eux que tu cs, tu le
fi g ures qu e c'es t un oi eau de m alh eur?
- Dame! jusqu'à présent il ne n ous a gU"J'e
porté bonheur, j e crois.
- Ça ne ve ut ri en dire. Ti ens, j e vai s m e pro-
�190
U: P ETIT GRAND ET LE GHAND P ETIT
mener un peu p ur la ville, j e tâch erai de le rencontre r et j e lui de mandera i ce qu'il .fait ici, »
Ulrich ache\'ait à peine ces paroles, qu'un e tête
C'6 tuit cn of('ot l'an c ion 'ol1lmis 110 ~Iui
t l' O
E spargon.
so urlloise et hi e n co nnue apPill'aissait dan:; l'ouverture de la porte, s ui\' ie d' un lo ng corp s dégingandé,
« Ti e ns ! Grain-de- Café! » dit le géant avec
quelque ennui ,
�GfiAI ' - DE-CAFÉ IlEPAnAÎT
191
C'était, en erTet, l'ancien commi s de maître
Espargon , dont la mi se plu ' qu e modeste n'annonçait pa s la prospérilé.
« Oui , c'es l bi en moi, répondit le j eun e homme
av ec une feinte nssurnnce ; je vous ni reconnu ,
m'sieu Grand , et volre nmi auss i, et j e n'ai pu
résisler au désir de venir prendre de vos nouvell es .
- Bi en aim a bl e, fit le nain d' un Lon pointu el
sans paraîlre voir la main , d'une proprelé équivoque, qu e lui Lend ait le mal enconlreux vj ileur.
- N'ayez-vo us pas un oncle dont YOUS . eri ez
bi en ai se d'avoir les compliments ? » reprit ce
dernier.
Ulri ch se mbln rec ueillir ses ouyenil's :
« U n oncle? Yoyons, non , pluLôt un co usin ;
mais j e croi s me rapp eler qu'il es lm ort.
- Vous JaiLes erreur.
- Al ors LanL pi s ! Es l-ce que vous êtes renLré il
Son se rvice? »
Grai n-de-Ca fé se l'edJ'esRa :
« C'es L-à-dire qu e nous sommes associés .
- Tous mes complim enLs, dil ironiquemenl Je
nain en s' inclin ant. El vous exercez... ?
-- Le méti er de forain cO llllll e autrefois. Seu-
�19 2
LE PETIT GH Aè'lO ET L E GHA N O PETIT
]emenl auj oUl'd'hui , n ous m onlrons des p oul es
sava nles . Ah! c'es t un rude trav ail , all ez! Ce
qu' elles ont la têle dure, ces vilain es bêtes ! Il
('a ulles m ener ü la ba g uette et les faire hû ch er s ix.
h eures par j our.
- Ell es doivent êlre sur les denls , v os poules,
le so ir venu. »
I.e j eun e homme se mit il rire.
« Ah! m' sicu U lri ch , que vous av ez d'es pril,
touj ours le m o l p our pl a i ·a nler.
- A propos, vo us n e jou ez plus les P eaux.Bouges déleinls ? dem and a le nain dédai g neusem ent.
- Non , vo us le v oyez, j'ai r epri s ma co uleur
nalurell e, répliqu a Grain-de-Café vexé ; m ais
pui sque n ous parlons ... nu a nces, diles-moi dOJl c
o ù vo us avez déni ché ce b ea u nègre qui fait de la
mu sique en m ontranll es ùenls à vo tre p orle.
_.- Il gagne sa 'v ie avec n ous .
- .l e l'ai pensé ; vous devez r ecueillir l'arge Jll
il la p elle, m'sieu U lri ch; v olro honne llIine e n
fail foi.
- Ce n 'es t p <).s co mm e toi, alors : lu n' as qu e
la peau sur les o ', et l' oncle Espargo n n o doit p a.s
le n ourrir de beefslea ks el de cû lelellcs.
�103
GHAIN- DE-CAF É HEI'AnA l'r
H éla ! non, so upira le monlre ur de pou les
savanl es. El où allez-v ous, mainte nant, san ' vous
comm ande r , m'si eu U lri ch?
-
A Paris, curi eux.
- A Paris? H eureux êtes-vo u s !
- P as mal; cl vous?
- \ rous devez roul er SUl' 1'0 1'.
- Nous aurons hi enlôl un h ôt l i" n ous, un
claveci n cl plusieu rs domes liques, répo ndille nain
tIUt sc campa fi ère ment , le poin g SUl' la h an ch e.
- El YOUS vous marier ez, l'i call a Grain- de-Caf é,
-
ct YO US au rez beauco up d'enfan ls.
- No u. so mm es déj à pères de famille , avan <:.a
imprud emmen l Ulri h .
- Comm ent ç,a? Ah! au fail, c'es l \Ta i ; o n
arnrme que vo us élevez ct lrnÎ nez a \'ec YOUS une
petile fille d'une beaulé mervei lleuse, dans le bul
d' en fair e une danseu se de co r ...
- Imb éc ile! l'u g il le nain en fra ppanl du pi ed
avec colère ; c'es l un e fIl le lle de bo nne ramill e
donl n ou s. r echer h Olls la mère pou r lui rendre
.'O n eurant. Ce ux. qui l'on l con lù ces billeve sées
so nl des huîtr s, corn ill e toi, d'ilille urs; des oie,
des â nes hâlé .. , des mulo ls, des cnncre las, des
chiens de mer, et j e n sais p lus quoi enco re .
i7
�1 94
L E PEU).' GIlA N D ET LE GIlA N D PETIT
- Ça suffit, r épliqua fl eg ma tiquem ent Grainde-Caf'· ; on n 'é tait p as obli gé de co nn aître v os
petites afl'aires, p as vrai? Ainsi, c'es t une fill elle
que ... Diable ! il ce train-lù , j e ne m 'é tonn e plu s
qu e vous soyez sur le ch emin de la fortune.
- Que veux- tu dire ?
-
Dam e ! la m am an de la gamine se ra si h eu-
r e use de r etrouve l' so n enfant , qu'ell e vo us
réco mp ense ra la rge ment; c'es t logique, ça.
- No us n 'y song ion m ê me p as, fit U lri ch en
haussant les ép a ules ; n ous 1I O US so mm es altal:hés
h la mi g nonn e et ce nou s se ra un g rand cr ève-cœ ur
qu e de la rendre aux siens.
- C'es t p ourqu oi vo us n e vo us dépêc lLCz pa s
de la res tituer ù. ses pnrents. »
Et co mme le n ain le regardait d'un air inte rrogateur , le j eune gredin poursuiv it:
({ P a rbleu!
Y O US
v ous rend ez il P a ri s à petites
j ournées, quand il faudr ait aUe l' v ite; la da me
doit être pressée, elle, si vous n e l'êtes pas . .
D'abord, r épliqua Ulrich , n ous n e so mm es
pOI S des r enti ers c t n ous dev ons gng ner n otre y ie
e t l'a l'ge nt de n otre voy age . En suite .. .
-
- Ensuite? dell.lalHJa le j eune h omm e qu e celle
hi stoire inté ressait yi" e ment.
�G n AI N-DE-C AFÉ HEP AI1 AIT
En uite, nous ig nol'on s le nom de la bamhine; ell e e t tl'Op pe tite pOU l' n ous l'app rendl'e
elle-m ême, et son se rviteul' , le nègre, qu e nou
avo ns recueilli ~ l demi m or t, a perdu la mé moil'e. '"
- C'est bi en bizarre, cela, murmu ra Grain- de-
Café. Quel r oman!
- Non , c'es t fort n aturel, au contra ire : le
pauv re h omm e a été si malade ! »
Pui s, brusqu ement toul'1la nt le dos il son interlocuteu r , Ulri ch aj outa :
« l\fais tu m e fais perdre mon temps à cause r
avec toi et j e sui s trop b on de t e parler de m e,'
:dTaires qui ne te regard ent pas . Tu es un curi eux
et un indisc ret. Va-t'e n.
- A yotre aise, r{'pli llua l' aim able Grain-deCafé qui se retira .
- Imbéc ile el wlOite ux ! aj outa- t-il qu and i
fut h ors de la pOltée de t ous. J e vai s répéter ce
qu e tu m 'as dit à ton oncle et lu a uras beau j eu
....
ensui le . »
« Ti ens ! li ens ! ti e u,' !... ils ont recueilli un e
pelite fill e et un nègre? murmu ra le m ontreu r de
p oules sava ntes qua nd 'so n associé lui racont a ce
qu e nous savo ns. E t il s ignore nt le n om de l'enfan t perdu e? et ... Mais, m a par ole ! j'ai lu il y
�106
L E P ETIT G HA N D ET L E GIl AN D P ETIT
a un mois dans les joul'llaux quelque ch ose
qui ...
- P amphilia? » appela-l-il d' une , ·O IX tonnante.
Mme Espargo n apparu l aussitô t.
« Cherch e-moi le Petit PCl1'isien depuis la fin
d'av ril, et fais dili gence.
- Oh! répliqua lu gro se femme qui n'aim ait
pas il s'agile r, les vieux papi ers sont presqu e tous
brûl és ; ù peine res te-L-i1 quelqu es feuill es intac Les .
- N' imp orLe, apporte-l es . »
San s se press r, MiliOEspargon obéiL; son mari
j ouaiL d bonheur sans do ute, ca r il IIlit la main
presqu e auss ilôt sur l'arLici e cherch é : il s' agissait
J e la disparition d'une peLite nll e de deux ans et
demi , d 'ponua nt au nOIll de Vi viane, sco rLée
d'un nègre appelé Sah·a tor et tL'ulle bonne
nonlln é.c .Juli a. La mère, .M me la marqui se dell a
Fabric ciano, la réclamaiL ard emm en t.
LongLemp s, le forain lut, reluL et étudi a l'enLrefil et, Lout so nge ur , Lout pensif.
Il se souven ait, en effet, avo ir rcmnrqué ce t
arLiei quelqu es semain es auparava nL ; lIlais pourquoi n'avait- il pa s été répéLù les j ours sui vants
et reprodui t dans tous les j ournaux? I ~ Lait -ce
�-197
GIlAIN-DE-CAFÉ R EPARAiT
donc que la mèr e ava it r etrouv é son enfant
presque nu ss ilôt? En ce cas, la fill ette recueilli e
JI mit la main 1"'cS(IU O au ss i tô t sur l"arlic1 o ch cr chu.
par les Deux Exlrêmes n'é tait point la petite
Fabricciano.
Bref, il fallait s'en assurer et co ur.ir il Pari ' ;
la marqui e y dem e urait , so n adresse suivait
l'en trefiI e t.
« Cet Ulrich qui se cro it si intelli gent es t un
fam eux ni gaud ... à moin s que, so us ses airs honnêtes, il ne cache un fi eHé co quin. Amateur de
17.
�19 8
LE PETIT G !lAND ET LE G HAXO l'ETIT
bouquins e l de lec ture, il doit lire le j ournal
quo tidi ennem ent; on n e me fera pas cro ire que
justem ent le mardi dont il es t qu es ti on il a il
n égli gé son pa sse-temp s favol'i. Et pui s,
qui
l'empêchait de s'info rme l' de la fainille de l' enfant
perdu , de s'adresse l' aux con sulats, il. la police,
au m o nde e ntiel' , fJu e sais-j e? )}
Esp a rgon pa rlai t avec jus tesse, ma is il ig norait,
ce que nous avons dit plu s haut, que la maladi e
du nèg re avait arrêlé nos ami s dans leurs proj ets
de dérnarch es ; Menton es t, de plu s, fo rt loin de
Pari s; e L enfin , pût' une é Lourd er ie assez ex.c usable, le n ain , d' esprit s i s ubtil llabituell ement,
avait négli gé la voi e des journaux pout' avertir
les parents de \ ' ivinne.
No us n 'avo ns pa s b eso in de ùire que St no s
h ér os eussent co nnu so n nom , to ute diffi cult6 e ût
été aplan ie ct l'Oll aurait télég raphi é j'L la marqui se de ve llir prendre sa fill e.
Il n'y ava it pa s qu ' Ulri ch Grand
ch âteaux.
Il
p OUl'
bùtir des
Espagne : so n on le le fora i 1\ s'y
entencl a it fo rt bi en aussi, eL dl"jh il édw f'auùa it sa
fo rtun e future sur la tète lI1i g nonne de la petite
Vi\' iane.
A ce t e ffe t, il co nfia l",no Espul'go n , le poules
�GnAIN-DE-CAFÉ IlE PAnAll'
i 99
savantes et la baraque i.t Grain-de- Ca fé, et partit
pOUl' P ari s où il arriva une heure après .
l':spargon f ut in t r odu i t auprèS do l a marquiso,
Il se rcndit tt l'hôtel Mcuri cc oü, selon l'indicati on du j ournal, ùc\'ait se truuvc r la, marqui sc
<.I cll a Fabl'icciuno ; mais il j ouait <.l e malheur:
�200
LE PETIT GHAN)) ET L E GHAN )) P ETI T
t omb ée gravem enL mal ade dès la di spariLi on de
son enfant , la pa uv re femm e avait éLé tran porl ée,
l' ordre du m édecin , dans un e v ill a de Ma rl y
que le direc teur de l'hùlel indi qua il E spa rgon.
Muni de cc r ense ig nemen t, celui-ci y co uruL san s
tarder ct fut inc1roduiL auprès de la j eun e femme .
Elle r ele vait à peine de sa maladi e c t demeu rait
d' ulle faibles se ex Lr \me ; un e sœ ur du Bon
Secour la so ig nnit , et deux dom es Liques étrange rs la se rvaien t ; m ais on n e sava it pns grand
ch ose d'e lle, ca r la m alh eureus e parl ait m al Je
frança is.
SUl'
On sava it seulem ent qu'elle était ri che, ,'c uve
et sans appui da ns le monde.
Ell e était ve nu e de la icile à Par'i s, app elée
dans ce tle v ill e pa l' des inté rêts impéri eux ;
quoiqu e d'ori g ine ct de n om italiens, le ma rquis
dell a Fa bri ccian o était né il P a ris, d' une m ère
fran çaise, cc qui am ena it qu elques co mpli cati ons
dans les a fTaires de uce ss ion .
L a j eun e veuve, orph eline depui s long te mps,
devait sc débrouill e r toute se ul e a u m ili eu des
difficul tés m atéri elles, n 'ayant aucun seco urs à
a tlendre de la famille de so n m ari qui la j alousa it
et la détes tai t.
�GRAIN-DE- C,\ FÉ IlEl'AI1AiT
20 1
Auss i, obl igée de partir pou r la France sans sa
p etile Viviane atte inte d'une érupti on bénig ne,
<wa il-ell e p référé la con ll el' au n èg re Salvator e t
à la bo nne Julia , p lutô t qu'à ses cous ins Fnbl'icciano, dont elle r edoutait le mauvais vo ul o ir,
En cec i ell e ag issait bi en , mai s elle com p,t ait
sans les évén em enls malenco ntreux .
Au moment de qu itter la S i ile po ur s'em ba rquer s ur le B cato, Juli a, qui ava it lélég raplli é à
sa nWÎll'e 'se que l' on , e metta il en l'oule, fut
atte inle elle-même de l' éruptio n c t ne put partir.
Ceci n'arrêtait p a.' Salviltor qu i, inte lli ge nt ct
uév o ué, sc chargeait de l' e nrantju sq u'à Paris; il
ne s'agissait qlle de débarque r il Gênes, de
prellure le ch emin d fer ju s'Iu 'it i\ larseille, pu is
jusqu'à Pari s .
Malheureusem ent , \ ï \' iane s upportait mal la
lo co motion; le n èg re crut devoir co up er ]e voyage
On
Lrois ou quatro parti es, afin de m o ins la faLi-
g ue r ; c'es t ainsi qu'il tomba frapp é de congesLion,
en la prom enant dan s les bo is de Me nton avant
de l'l' prendre le train du so ir.
Et, p our co mbl e ue malheur, il a \'ait égaré so n
porte-monnaie dans la pro menade ou sc l' était
laiss; yoler ù la ga re ; il ne lui res Lait qu'une
�202
LE P ETIT GHAND ET LE GllAND P ETIT
so mm e in signifiante ct insuffi sante p our sc r endre
m ême à N ice . Certes, le hrave n oir n 'avait qu'il
télég raphi er sa décofi\'enu e Ù la m arqui se qui lui
eût immédi a tement env oyé de l'a rgent pour
ach eve r le voyage; c'es t m ême cc qu' il co mpLait
faire en r etournant à la v ill e, mai s celle m ésayenturc n e contribu ait pas peu à lui lro ubler les sens
elle ce n 'ea u; la fati g ue du traj et en p ays in co nnu
s'y j oig nant, et peul-être aussi un e prédi spositi on
à la pelite m aladi e qui av ait atteint Vi v iane ct
Julia t our à tour , le pauvre ILomme é ta iL tomb é
t out à coup , h eureux enco re de rencontrer dans
sa détresse de braves cœ urs comme AntolLin
P etit c t Ulri ch Grand.
Et mainte nant, à deux pa s du but, il n'avait
plus qu' il vo ir sc r éveiller sa m émoire, il déclürer
le vo il e r eco uvrant le n om e L l'aul'esse de sa
m aîtresse do nt l'inqui étud e devait êlre aITreuse .
« J e sais bi en que j e m' appelle Sal valo l' , m oi,
pensait-il avec ango isse dans
son pa uv re ce r-
v eau b oule versé . El la mi g nonn e es t Vivi ane,
Vi v ia, comme n ous la nommons . ~I a i s ensuite?
Viv ian ... Viviane... P el' nacco ! j e n 'ai uon '
plus de l ~ l e . Et sa manHl , donc, la s ign ora ... Ia
sig nont ... Voyons , j e sai s bi en que nous h abi-
�203
GHAIN- nE-CAF É HEPAHA ÎT
tion ' un j oli palais en hiv er à ... où donc, déj à?
:t e le ,"oi s co mm e si j'y ' étai s encor e : il y a des
fleurs, oh! tant de fl eurs ! presqu e autant qu e
dans mon pays; et des oisea ux, et le petit chi en
Lutto ... et le hama c. où j e b erçais la bambin a .
Mais so n nom , enfin , son nom? - Il Y avait aussi
la Julia qui a pincé la maladi e au mom ent de
partir ... pas la mêm e maladi e qu e moi, pas si
gTaye . Car m oi, j'ai bi en failli aller broule r les
herb es par la racine. Et sa n' ces braves gens qui
m' ont l'amas é, so igné et dorloté co mm e si j'étai s
de leur co uleur , l'un imJll ense et l'autre tout
petit, que se rions-n ous devenu s, bon Di e u, ltt
1'a!JClz:.ia et son pauvre se rviteur Salvat or? »
Nous savo ns que, de so n cô té, comm e tous
les hébés, Vivian e était incapa hle d'appe ler sa
mère autrem ent qu e « mama n»; les dom es tiques
disaien t en parlan t d' ell e : « madam e » (la
s ignor::t), mai s le nom de Fahri cciano ne lui eût
pas rapp elé g rand· ch ose .
C l'tes, si, au lieu d' être recueill is pa l' les D eux
Extrômes, le noir et l'enfan t l'eusse nt été par
d'autres, hi ell des angois ses auraie nt pu être épnrgnées il la pau \'re mère.
Pré"e nu es, les autorit és
a~rient
fait
des
�2 04
LE P ETIT GRA ND ET LE GRAND PETIT
recher ches ou aUl'ai ent pu répondl'e aux d"marches de la marqui se, et les voyage urs en détresse
se se rai ent vu s diri gés 'ur P ari s, en admellant
toutefo is qu'o n ail reconn u l'identilé de la
fil 1elle,
Tandi s que tout se compli quait pal' suile de la
naïve inso uciance de nos héros ,
P OUl' eux, qui voynge ai ent presqu e à la
mani ère des Boh{'mi ens, qu 'imp ortaien t quelqu es
j ours de plus app ortés dans le relour de Vi vinne
au foye r matern el ?
Une f mm e eùt mi eux co mpri s les cho.'cs ; ils
;taient bons l dévoués au possibl e, ils ad oraien t
J ur genlill e prolégée, mni s il s n'étaie nt point
mères et Il e dev inaient po s les horribl s nnxiétés
qu e devaie nt éprou\ 'e r l s parent s de Vi viane,
Tandi s qu e la marqui se ll'Quva it les m inutes
long ues co mm e des heures et les heures comme
des sièc les dans l'allente J e son enfnnt , eux
voyai nt le L mps olll er très vite t tournaienL le cnp SUl' .l e No rd sans beauco up se
presse r,
Faison s obse rv er loulefo is qu e le muu\'a is état
de leurs fin ances y était pOUl' une grosse part ;
quand on n'a d'autre arge nt pour voyager (lue
�205
GRA IN-DE-C AFÉ RE PAI1AIT
celui qu e l'on gagne au fur et i.t mes ure, on es t
ùans l'impo ssibilit é abso lu e de sc presse r.
Nul donte que si la bourse de nos amis eù t été
bi en gnrni e, ils eussen t pris un train express et
, gagné Pllri s an plus v ite.
Qunnt il fair e des démar ehe. auprè ' d'un consulat, de la mairie ou de la police, même pO Ul'
obteni r un passllge gratuit ou h tarif réduit S Ul' 1
chemin d.e fer, il s n'y avaient pa s mêlll e pensé .
Et pendan t c temp s, la mère éplorée so uffrait
dllns son co rp s el dan s son ùmr, se répétan t vingt
foi s le jour:
« Où peut êtl' mon enfallt ?
« Qu e u vi ennent donc. Salvnto r et Julia qui
deyenai t Ille la l'amen er ?
« Leur aurait- on tendu qu lqu e pit'ge?
« A-t-on volé ma Vivian e pOUl' s'ell fair e un e
al'l\1e contre moi?
« Pourq uoi les journa ux ne reparlent-il s plus
de celle di sparition? Et qu e fait donc la police de
Fmn ce ct (l'Itali e qui ne voit aucune r echerche
aboutir'? »
cill qui la so ignait, He
Quand Il l'l'i vait le m~d
le suppli ait de trouv er ullr mède violen t et efficn. e
qui lui rendit ses for ces au moins (L uclCju s jours,
:l 8
�206
LE PETIT GnAND ET LE GnAND PETIT
afi n qu'elle pût ell e-mêJl1e chercher so n enfant ou
tout au mo ins stimuler Je zè le des agen ts; mai s
les l\1eilleurs médicamments n'agissent pas ain si
et le tourmellt que sefaisait la pauYl'el'emme l'empêchait de reco uvrer sa vigueur.
�xv
Où Espargon coupe l'herbe sous le pied
de son neveu .
lors, IIlLHlil rne la marqui se, di sa it le
lorain , ob. équi eux et aim abl e en tournil nt son
chapea u poussiéreux entre ses doigt , noirs, j e sais
où so nt la petite demoiselle et so n nègre et je
peux vo us les rendre dans les vin gt-qu atre
heures . »
S uspendu e aux lèyres clu vilain homm e, la
femm e hu vnit ses paroles, faisant tous ses eITorts
pour co mpren dre ce fran çais plus ou moin s
clair.
« Il s so nt d ' tenu s par des bateleurs de ma co nnaissan ce qui les traitent bi en, il es t vrai, mais
«
P OUl"
�208
LE P ETIT _GHAN D ET U : ,GHAi'iD P ETIT
qui se se rv ent d'eux p OUl' s'a llirer des cli e nts
ct v ont de v ill o en ville p our exerce r leur hizan'e
m étier.
- A Paris ? à P a ri s ? pron onça avidem ent la
m arquise .
- A P ari s, n on , pa s en cc m oment ; m a is
domain il s pe uvent être à L ondres. »
Mme F abricci ano essaya de so lover de sa ch a ise-
long ue, comm o si clio vo ulût pa rtir olle-m êmo
p our r oprend ro sa nUe; mai s cs fo rces la trahire nt '
c t cli o retomb a , désesp érée, SUl' son siège .
D 'un ges te, Esparg'o n la r ass ura.
« D ema in , après- dema in a u plus ta rd , cal' il
faut compte r SUI' les difficul tés de l'ontre pri so, j e
vo us am ène l'ai la. si '~ n o l'in a Vi viane, dit- il. Vo us
n' a vez pas boso in do vo us en mêlor, j'a g irai
se ul. »
La. j eune femm e retr ouva. qu elqu e v igueur p OLlI'
prop oser ses se r viteur.' , des age nts de poli ce , de
l'aide enfin.
ESIJtl.rg o n so urit ayec ass uran ce .
« Oh! <lit-il, il 11 0 me fa ut perso nn e, a u CO II traire, j'a. im e mi eux ne m o se rv ir que do m es
propres armes; le ta pa ge ot 10 n ombre ri slluel'aient do compr om ellro le s uccès de l'arfa ire. ,l e
�ES PAfiG ON DEV ANCE SON NEVEU
209
me charge d'enlever la mi gnonne et de me faire
s uiv re du nèg re sa ns p rovoquer aucun scandale. »
C'était la con duite de Sul vator en tout ceci qu e
._-~
D'un ges te Espargon la ras"ura,
la ma rqui se ne pouvait co ncevo ir ; lui si fidèle,
SI
dévo ué, si intelli gent, com ment s'é tait-il laissé
prendre a u pi "ge?
« Il es t devenu un peu fou, répliqua Espargon
à ce tte ju ste obj ecti on, et ce n'es t pa s sa. faute .
Mais une fois l'entré da ns sa v ie ha bitu elle, il
r ecouvr era so n bon sens. »
Bref, crédul et inexpérimentée, la j eune étrant 8.
�2 10
L E P ET IT GR AND ET L E G R AN D P ETI T
gè l'e aj ou ta foi ;\ ce que lui dit le fOl'a in , lui ma nifes ta une r eco nn a issance excessive el lui prom il
un e belle so mll1 e d'argent.
L'intenli on d'E spa rgo n , d' a ill eurs, n'é tait p as
de détenir la p etite Vi viane ; qu' en e ût-il ra it? Il
a ima it bi en mi e ux la r endre à sa m ère, moyennanl une réco mp ense gé néreuse e t bien sonnante.
A uss i s'élo ig na-t-il de P a ri s le cœ ur j oye ux, en
b ûti s.:;anl il son lour de m ugnifi q ues c!t ùleaux en
Espug ne qu' il co mpla il bi en n e pus vo ir demeurer
à l'éla t de r êves.
« Ah! ah! murmurail-il en se rrollant les m a ins,
m on n e veu s'es t m oqu é de m oi un j our ; j vais le
roul er enfin , m oi a ussi, el dan s les g l'nnd s pri x .
Ah! a h! lu as cru m 'éclipse r avec les airs déda ig neu.· , les succès el tes b ell es r elles ? Moi, d' un
se ul co up de fil e t, j e vais a ttra per plus d'o r que lu
n' en gag neras dans lo ute ta "i e. E l c
se ra m on
lo ur de le rega rder du h a ul de m a g randeur,
chose qu e tu n e p eux le p el'lll eltl'o, toi, ma uvais
suj el! El si lu le fi g ul' s que j e fel'ui de loi m o n
hérili er, lu le lroHlp es bi en. ,J 'aim era is mi oux
ins lilu er m on légalaire uni ver sel co l idi o l de
Grain-de-Café qui n 'esl h on qu 'à élever des
p oul es . »
�ES I'An CON OE VA l'\CE 5 0:\' NE VEU
2 '1 1
Il rentra chez lui si j oye ux que l\[ lII e Espargo n en
fut ébahi e ; ct d' autn nt plus qu e ce t incoll1 pnmble
époux, qui la battait quelquefois, lui rapportait,
ce j our-l à, une robe de so ie il g rands ramages ,
La pauv re femme ne reco nnaissa it plus son
mari ; quant ü lui, il pas 'a une nuit délirante: il
(1min
do C'lfé 1I1uI'I1luraiL
CIlLI'O
sos dents,
se voyn it déjà faisant parti e de c s ll eul'eux qUI
n'o nt qu'à se lai sse r vi\'l'e, sa ns so uci du lendeIllnin .
Gl'ai n-de-Café, (Ill i noYa it vu ses patrons s' orrri l'
un succulent dln er , ll1Ul'll1urait entre ses dents,
tout en se co uchant élupr \s de ses po ul es :
« Les pin gres ! il s aurai ent bi en pu m'in viter,
,J 'a i id é qu'Espnrgo ll mij ote un b OI1 co up , ct
peut-ê tre gl ïÎce à 1II0i, S' il ne fait pn s pnrt à deux,
j e me ve ll ge rai, »
�2 f '2
LE PETIT GI1ANO ET LE GI1ANO P ETIT
P endant qu e l'on pensai t ainsi ch ez le m ontreu r
de bipède s emplu més, la j oie enlrait da ns la
baraqu e des Deux Extrêm es.
A rin de n e pas a ni ver à P I1 ri s sans l'esso u l'ces
c t surtou t [trin de pouvo ir rech er ch er la m è re de
Vivian e sa ns lés iner SUI' l' arge nt qu'il faudra it
sûrem enl dépens er , n os am is donnai ent au publi c
de Melun un e derni è re r eprése ntalion .
Jusle ment, il s j ou aient de ch an ce : le Lemp s
co uve rt et un peu aigre n'in vitait g uère ù la prom e nade; ce ux qui n o vo ulai ent pas demeu rer
oisifs el sa ns di st ra cli o ns a u logis enlrai ent
ch oz les D eux Extrêm es p our y passe r un b on
m om enl.
Ulrich élail en ve l'\'e ce so ir-là.
Mon frè re es l gra nd, n' es t-ce p as ? disail-i l à
ses clienls amusés, mai . il n'y en a pas deux
comm e lui pour la so briété, mal g ré son bel
l(
<l ppélil. nu res le, les h omm es g rands ... n on, les
,grands h ommes, élaienl Lous 'obres, a u dire J e
l'hi stoire: Cyrus, roi J es P erses, sc nourri ssait de
p ain et de cresson ; Na poléo n I"r dédaig' nail les
so up ers fin s; Chrislo ph Colom b fai sn it fi do la
bonne ch èr e ... , elc., elc .. /0 vo us en cilerais ainsi
à l'infini ; mai s pui squ e nou parlon s de cr sso n , j e
�ESPAnGON
DEVA~C
SON NEVEU
213
vous apprendl'ài qu'en mixturant ce ttepla nte avec
des l'l'ai ses on obtient un excellent r emMe con tre
le rhumati sme .
« Vou s me demandez un e r ece tte p OUl' avoir de
l'esprit? faites cuire il la roclue e t SUl' un r échaud
à alcool un œ uf J e dinde e t un œ uf d'oie que vous
mangez successive ment sa ns b o ire. J'ai cO llnu un
sén a teur qui s'es t bi en trouvé de cc rég im e; j e le
con se ill era i à ... :t\Iai s j'ai promi s denepoint parler
politique.
« Vous désirez? j\ll! bi en, mon opinion ell
ce tte matière? Mon Di e u! j e n e vois pa s p ourqu o i
j e vous la cacherais, cha cun est libre .
« J e s ui s n é so us le régime imp ériali s te ... perm e ttez-m o i de vous en ta ire l n. date, o n a sa
coqu ette ri e tout comm e un nutre; mais, a/in de
vous cO lltenter , j'a i vingt-cinq am; po ur le ' dam es
'et vingt-huit p our le cO ll1mun des mortels. Calcul ez d'après ·e la . A l' ép oqu e de ln. g uerre,
j'étai s légitimi s te ... quoiqu e un p eu j eun e pOUl'
co mpre ndre ce que cela sig niDait; en J88;i, j'étai s
boulan g iste; en 1887 , répubJi 'ain centre dro it.
Aujourd'hui ... mai s mn lang ue rou git d'avoir il
vous l'avouer , et vous Il'e ll sa urez ri en, ca l' vous
n e m o co mprendri ez p eut-être pa s .
�21/t
LE PETIT GRAND ET LE GHAtiD PETIT
« No n, point d'insistance, je vous en pri e, pn s-
sons a un autre suj et.
« L'homme es t-il réellement le plus raison nable
des animaux? A mon av is, non . Le chi en lui e t
sup éri eur sous maints rapports : qui donc es t
plus dévoué, plus fidèle, plus aim ant, plus
oubli eux des injures, plus reco nnai ssant du bi enfait! ,'ans parler de l'intelli gence .
« Voil a un animal que nous appelons bête, ct
qui sait revenir se ul au logis par des chemin s qu'il
n'a jamni s vus, au li eu qu ~ nou s, hommes, nous
sommes oh li gés de demand er notre route aux
passants.
« No us écraso ns d'un co up de talon l'arai g née
labori euse qui pourtant désinfecte l'ail' et (Lui fil e
sa toil e ... mi eux qu e vo us, mesdames, sa ns co mmérel' avec ses bonnes nm ies SUl' le seuil de sa
porte ou . ur la pl ace du villn ge .
« Et le cll at , si pati ent, si pensif , qu oiqu e
uu p u "ersa til e et pedide... comm.. . qu'y
a-t-i l de plu s ca pri 'ieux que la femm e ... après
l'h oJ1lllle?
« Et ]';\ ne, co ura ge ux ct pllilosoph e, ([Ul sc
cont nte de si peu p OUl' vivre, co mm e 10 stoïcien
Di ogè ne, avec la difl'ér nec que celui -c i n'a illl ait
�ESPARGON DEVANCE
SO~
~EVU
2 15
pa s le travail , landi s que maUre Alibor on se plie il.
tou s les lab eurs .
« L a philoso phie, après tout, ne fait peut- êlre
pas ab olume nt le bonheu r, mai s ell e enlreli ent
l'h o mm e ... ct l'anim al dan s un e douce rés ig natio n .
« Et d'abor d, le honhe ur ex is Le·t-il? P eut-ê lre,
mai s alors il es llellem e nl demand.é qu'on le :aisit
difflcil ement; ct quand on le tient , on n e sail, en
gé né ral, pas en pro fi ler ... »
A c m oment, un t)'l'l\nd tumult e sc fit dans
J'espac e réservé à l' entrée du publi c ct o ù Je ncgre
faisa it de la musiqu e pour nUire!' l'alten lion des
passa nls.
C'é la il Chou-i l-Ia-Cr cme lui-mê me qui, r enve rsanl ch a ises, table et banque ttes, se précip ilail a u
co u du nain en crianl :
« P el' Di os ! es Le Fal)l'icciano ! Fabricciano ! la
sig nonl Fubric ciano! »
T oul i.l co up , SU IL S raison, pa l' un eHet du s impl e
hasa rd , sa mémoi re ve na it de se r ouvrir el le n01l1
de sa maître sse y fl a lllboya iL com me en leUres
de reu. « Fabric ciano! h ûL 1 Meu ri ce, Pari s . »
T e ls éLaien t les mol' qui lui yena ia nl ;\ la lcv I'e
el qu 'il l'l'pétai t Jans un délire de j oie in exprimab l e.
�2 1G
LE PETIT anAND ET LE GnAND P ETIT
Nom et adresse élai ent hi en inscril s S UI' un
carnet r nferma nt au ssi des bill els de han que
mai s nou' nous rappel ons que e carn et avait élé
déroh 6 iL alvalol' le jour même de sa rencon lre
avec les Deux Exlrêm es.
l'lIai s qu 'impor tail ce LLe perle mainlenanl'? Le
voile reco uvranl sa. mémoi re s'é lnil déc hiré; le
nom aimé, le mol sn uveur, "enail il sa houche ;
lo u l étai t bien.
A la yue du ni'o re, les spectal eurs Cl'urent que
cel énergulI1\ne élait pri s d'un n.cr\s de foli e l il s
s'enfuirenl sa il demand er 1 lIl' res le. Cela fai sn it
lrès bien l'alTuir e de 110 S 1l "ros (lui se réunire nt
]1 0 lll' féli citer cl sa rr\l él'i son co mp]('le Sa lvalor,
dil Cll ou-à-la ·Crème, el pour dresse r leurs p lans .
Il ful CO IWel1Ll qu o Je lend elllain malin , on se
remelt rait en l'oule pourPi lri s ; en aLtend:lIIt, afin
de rn ssurer (Ill plu s lôtla pauvre mère, on co urut
au lélt" gl'a pli e j ler ces mo ls :
({ 1\ Iill'fJuise d,lin Fabl'ie ciano , Itôlel l'II 1Il'iro,
Pari s. ,o rai dr rnain mulin près de VOl i S avec
enfnllt.
({
SALVAT OIl.
»
« Ell e doit compl' 'ndre a 'sez Jr fran ça is pOlIf
�ES1't\nCON DEVANCE SO:-l NEVEU
2 17
lire ceLLe dépêche, dit Ulri ch , ct ou besoin ell e
pouJ'ra sc la faire traduire. »
Ceci arrangé, le. deux amis sen tiren t tout à
coup pC'ser SUI' eux une lou rd e lri stesse .
Eux qui attendaient, cc ma tin enco re, avec tant
d'imp atience, l'heu re où il s sa lll'ai ent eoGn le nom
de famill e de Viviane, il s n'éprouvaient plus de
j oie il yoÏL' Jeur espo ir réa li sé. C'est que, e but
atteint, la séparati on allait sonnel' pour eux et )e
yide se fair e après le départ de l'enfant chéri e.
Cerles, il s sc d'j oui ssa ient pOUl' elle fl e la vo ir
rentrcr so us le toit ma tel'llC' 1, de la savo ir il l'abri
dcs dangers ct des privati ons, J)1'ef, reyenue dans
So n élément naturel, dan s SO Il milieu; mais,
aussitôt de retour au logis, Antonin et Ulri ch se
penchèrent sur] e p tit lit où li e dormait, j oli e il
ravir , ct il s baisè rent les bou ,1 s d'ol' de ses cheve ux, (Loucement de peul' de l'éveiller.
« Dire qu'o n aurait été si heu reux de la ga rder
toujours ! so upirait le béant.
- Oui, mais elle n'est pas il nous, répliquait le
nain, non moins navré .
- Et nous ne pourrions pas lui donner le luxe
et 1 bien-être que, par son ran g, cll est en droit
d'a vo ir.
LI': "El'l1' QIIAND ET LI': OIlANO IlEIIT.
10
�218
LE PETIT GI1AND ET LE GI1Al-m PETIT
On n'aura plu s d' entrain pour gagncr ùe
l'tU''''enl, déso rm ais, reprit Anlonin.
- Moi d'ab ord , j e ne me sens plus de plaisir il
ri en.
- Nous avions un enfant, et adorable SUd 'lut :
nous n'en avons plus; c'est tri ste .
. - Que reron s-nous, il l'avenir?
- Est-ce que Je goût des plall ches ne CO mmC!lce pas ü te passe r?
- Oh! oui , fit Ulri ch av 'C élan.
- Et il !ll oi, donc !
- Tu airnes mi cux le méti cr de bonne d'enrant?
- ~Ia
foi! oui; ou de pèr de fallliB e.
- Moi aussi.
Enfin , nous chercheron s aulre chose <'L
Jaire », co nclut 10 géa nt.
Et, Silns so regard er, do peul' de se trouy cr
Illutu ell ment les yc ux humid os, les deux amis
allèrent ornrn ence r leurs préparatirs lie départ.
Il s s' int rrollIpaienl h chaqu e in stant pour allrl'
considérer l'enfant endol"lllie, ell caehetto l'un do
l'autre, so us un prétex te qu elcolHlu e.
Antonin la rotournait doucelllent dan s so n petit
lil, sn ns l'év ill er; l Iri ch rebordait so i"l1eusement la Co uyerturo un peu dérnn gée .
�ESI'AnCOrl DEVA ' CI!: SON NEVEU
2 1 ()
On r emeltait les boucles d'o r en place,o n ess uyai l
d'un e main légère le joli fl'onl un peu moite.
« Dire que demain ell e co uchent Jans un lil de
:oic ct de duyet ct quc nous ne l'aul'ou ' plus ! »
soupirait U.ll'ich lpli aimnit I.t parl er comme dans
les roma ns ou lcs conlcs dc fécs .
« l>irc qu'on ll'a Ul'n plus de goû t à vivre! » sc
l'épé lnit AnloJlin donl un so upir énorme gonflait
les vasle' pournolls.
Et, aLtenul'is, en exlase, les yeux mouillés
devn nt lcs pctils souli ers déposés SUl' Ic lnpi , il s
sc demandai cnt lout bél s cc qu'ils allaienl bi en
fnil' C uéso l'mais de lcur ex islencc inulil e.
El aucun d'cux ne so ng'ca il nu hl'avc n'. gl'e qui,
en ce mom enl, ex ultait, l'oulail dans sa pauvl'c
co uverlurc uséc et se disant avec ivresse:
« Dcmain, la halllhinil rclrouvcm Sil mamil et
la signont nc pl curera plus; cl ellc 11 C pourra pa s
g'l'onu er povcro • ahalol', ca l' cc Il 'esl pns ma
faulc si j'ai été malndc. On ne peut pas m'cn
vouloir pour ça; si on m'avait consullé, j'aurais
refu s ~ J e subir lc maL qui m'a lel'I'él ssé. Enfill,
nous louchons élU boul dc nos éprcuv es, cl la
rél gnzz ia ne se ra plu ' promenéc dc foire ell foire
comme une pelite hoh émi cllne. »
�22 0
I.E PETIT GRAND ET LE GRAND PETIT
Lui aussi se sentait lri s le ~l
l'idée de quiller
bienlôt ses deux amis Antonin el Ulri ch ; mais il
connai s ait la gé nér os ité de sa maîtresse et es pérait qu' elle les réco mp ense rait apsez p our qu'il s
fu ssenl déso rmai s il l'abr i du beso in.
�XVI
1
Échec et mat.
En arL'i va nt ~ l P ari s, nos héros n'avaient plus
que trente-sept sous pO Ul' toute forlun e.
C'est qu'il avait fallu payer la locali on de la
bm'a llu e à Melun , aC)lClel' cl s vêlell1 nls co nvenables à l'héri li ère de Fabricciano el prendre les
lrois billels de chemin de fer de Melun à P ari s.
Et puis, l'app étit d'Anlonin se so ulenait loujours; enOn , Viviane Ma it capri cieuse el, plutôt
(lue de ne pas lui se rvit' un mets dlolicat et du
ucssc rt , 1 s trois h Olllmes se fuss ut privés de
pain.
Mai s à quoi bon s' inqui éter désormais? Ne
iD.
�222
L E PETIT GRA N D ET L E GU AND PETIT
touchait- on. pas au term e du voyage, a u hu
~ ùcs
rech erch es? La mi gn o nn e cr éatUl:e n' all a il-elle
pas r en trer dans sa v ic de hi en-êlre c t de luxe ?
Comm e n os qua tre omi s éta ient à la gare de
Lyon , dan s
cc g rand Pari s qu' il s dés iraient
n aguère e nco re ta nt a lleindre, le n èg re ravi de
revo ir proch a inem ent la signoret, le bébé co ntent
de voyager de n ouvea u , les D eux Exin\m es plu s
g raves ct plu s lri s les, Alllonin ct Sal vn lo l' sc
r endirenl à l' a rrivée des hn g uges, to uj o urs lardive, a fin d r éclam er lellrs mallcs .
Ulri ch , lui , dem eura a vec la p elile fill e devant
la gare, un e fo is les bill eU,; r emi s h l' empl oyé
préposé
p OUl'
les rece vo ir , cl ch ercha lll des yo ux
un e vo ilure qui pût les co nlenir to us .
So uùa in , un g rand j eun e h omme vè tu d'un e
blo use d'o uvri er , la cnsCju ellc sur 1.'or ejJJ e cl l'air
go u aill ur , h eUl'la le na in 'omme pDr m éga rde ;
sans s' xc use r avec la polilesse h ahilu ell e nu
P ari sien , il sc mil à rire en le regnrd anl , c t ù rire
de m anière déso rdonn ée .
No us Sa \'OllS qu e nolre lillipuli en h éros n 'é la it
p as endu ran t : il in\'cc lÏ vi\ cc j eun e h omme si
gai qui ré11 0 ndit pDr de n o uyelles rnill ri es; des
r a illeri es,
Oll
v in t aux injures, des illj\lres a ux
�ÉCOEC ET MAT
22 3
menaces, des menaces, enfin, on allait venir aux
coup s, lorsqu' un age nt de poli ce auiva pour
tenter de réLablir l'ordl'e.
L O ll ai n n''' l ait pas enùurant,
C'é tait, n' esL-ce pas, pOUl' l'ami Ulri ch, une
j cili e enLr \e dans la capi LaIe?
A la vue de l'a gent, le j eun e voyo u s'était
enfui , cL, sans sc déconcertcr, le lIain rnconLaiL
au gardi en ùe la paix CO ll1llle quoi un individu
l'ayanL ab ordé cLdéni gré, lui , 1 Il'i ch Grand, bien
�22!t
LE PETIT GnAND ET LE G I1Al\D PETIT
connu de Pari s ü Menton, il lui aya it riposté,
ainsi que c'était son droit.
L'a gent s'éloigna en so uri ant, après avoir toisé
uvec un certain ahuri ssement le pelit homme tl
la, langue si hien pendue,
lUai s auss itôt un cri de détresse retendit; la
qu erell e terminée, l Iri eIL venait de se so uvenir
qu'il a";'ait la garde de \ï"iane ; 0 1' , ell e n'é tait
plu lit,
Dans le feu de lu Ji spute ct afin de répondre
plu s vcrtement ;\ SO Il adversa ire, il avait lâehé
la menotte de l'enl'ant.
Qu 'é tait-cli c deve nue?
En'rayée pal' les éclats de vo ix des deux
h : ffill1 " s'é tait-ell e enfui e, cachée qu elqu e part?
C'éta it Hl lu supposition la plu s vra ise nlblabJ e;
mais alors les vo itures, si nombreuscs de cc côté
de la gu re, aJiai entl'écra sc r, si cc Il'était déjà fail ,
lcs chevaux la pi étin er, la foule l'étourdir ct
l'épouvanter.
Il t;'éJançait, quand il sc rctint à propos, se
di sant gue s'il sc 111 Uait à fouill cr les abords ti c
la gal' , il ri squ ait de lui toul'1l cr Je dos pendant
qu'e ll e rev icndrait.
Ell e dcvait être à pleurcr dnns qucl tJue coin, la
�ltc rmc
ET ~I A T
225
pauvre mi g nonne, perdu e déjà ct sc senlan t si
petite au mili eu de tout cc monde .
De so n regard ù'aib'le, Ulri ch expl ora les a1en- '
tours, mais il n'aper çut même pas la robe bleuI}
de la fillette .
Al ors, recommand ant au cocher de fair e le
guet, il courut i.l la alle des bagages, y trouva
facilement AnLonin et] e nèb're qui étaient le point
de mire de lous les voyage urs assemblés là, ct il
Jeur conla sa déco nv enue.
Anlonin dev int bl ême, le nègre dev int de co uleur gri sâtre.
P erdu e, volée, peut-ê Lre, la j oli e \ ' ivi ane ! Et
ce]a au momen t Où l' on toucha it au but, où l'on
allait la rendre à sa mère ! ...
« .Tc sui s un mi sé rable, san-do tait le nain ;
est-cc que j'aurai s dû faire aLlenLi on à cet imbécil e qui sc moqu ait de moi? Esl-ce qu e j'aurai s
dû lâcher une seco nde se ul ement notre t réso r?
.Tc sui s un anilll al. )}
Au li eu de lui faire des r proches, Anlonin ct
Chou-ü-1 a-C rème cherchèrent il Je calm r, qu oique
1 ur nngo iss Ull i1l1men e au ssi.
Ce penùant, il ne rall ai t pns perdre de temps;
nos trois héros fouill èrent toule la gare ct sos
�220
LE PETIT GI1A1'\D ET LE GUA 0 j'E'nT
abords ) les salles d'aLtente et de ba gages, les
quais, lout enfin, mais en pure perle.
Un agent ùe police et deux empl oyés les
a idai ent , louchés par leu\' rnuelle douleur; mais
en apprenant que l'enfant ne leuL' élait ri en,
qu'une pl'olégée pOUl' les un s ct ul{e j eun e maîlresse pOUl' le noir; il s senlaient diminu er leur
intérêl; cl puis, ce trio hizarre leur in spirait de
la défiance : on n'es t pa s si sin guli er que cela,
voyo ns : un homme si grand , un autre si peliL eL
Je lroisi \ me si noir, ce n'es Lpas naLurel.
Les recherches demeuranL infrucLueuses, nos
amis quiLlèrent la ga re, navrés, cL SalvaLor , qui
les guidait dans la gra nde ville inco nnu e il Ulrich
cL il AnLonin, n'osait sc rendre il l'hôLel feuri ce,
ne se se nlanL pa s Je co ura ge d'a pprendre une
l ]J e nouvelle il la pau vre mère.
Qui don c avait intérêt -'t enl eve r l'enfant?
C l'L es, on n'ignore pas que les malfaiLeurs abondent tL Pari s com me ailleurs, mais le Lemps esl
passé où les Bohémi ens s ubtili sa ienL les pauvres
bébés pour les lorLurer ou leur ense ig nel' de slupides méLiers.
\ raguement, Iri cll so ngea iL il son on 'le Espal'go n eLiL la visile que lui avait l'aiLe Grain-de-Café.
�ÉCllEC ET MAT
22 7
L e j eune homm e était ques li o nn eur e l indi sc re l, el .le p auv re n a in ava il eu la lang ue un peu
lon g ue, en ce qui con cern a it Sah a lo r et Vivi an e.
Bref, n os ami s convinrent de se pa rlage r la
lù,ch e donl jl s n e reco nnai ssaient p as j'imposs ibililé,
YU
les dimensio ns de la vill e et leur ign o-
l'a nce de lie ux .
« S i n ous n 'avo ns rec ueilli cc so ir a ucun
indi ce, dit Anlonin , al o rs n o us n ous adresse rons
il la p oli ce . »
Ils a urai ent d û co mm encel' pa r là; m ais n o us
sa vo ns qu e les h onnes ge ns du peupl e pr{'fèrenl
so uv enl sc pa sser de celle a id e p our arri ve r il
leurs lin s légilim es.
« No tLS so mm es dans de m nuvaises condili o ns
po ur opé rer n os rech e rch es san s n o u s ~ fair
e rem a rqu er, fit ob se rve r le nain ; m oi il\'eC ma pe lile
ta ill e exagr rée, Anlo nin av ec la s ienn e, g igantcs qu e, c l Chou- o't-Ia-Crèm e av c son vi sage n oir,
n ous ne p ouvo ns pa sse r inap erf; us .
- Ba h! fil le géant , j e m e co urb e)'lli le plu s
poss ibl e po ur m c ra peli sse r. T oi, l Iri cll , tu se ras
pri s pour un cnrlllll ; quanl à Ch ou-tt-J a- Crcm e, il
n'es l pa s se ul de so n es pcce il Pari s, et la nuit Lo us
les nègres sonl gri s . »
�228
L E PF.TlT GRA N D E T LE G llA.-ïD PETIT
P auvres ge ns ! ils essayaient
de sc cach e!'
mutu ellem ent leur a ngo isse, m a is, s' il s tenta ient
nco re de sourire, il s so sentai ent dé. olés au fond.
« C'es t m oi qui a i co mmi s la gaU'c de m e lai sse !'
enlev er la mi gnonn e, r eprenait Ulri ch , une j oli e
p etito gafTe, m a foi! c'es t m oi qui dois la retrouver.
- Et s i nous avo ns des ennemi s c t qu' on ve uill e
n o us a sassiner? so upira Antonin .
- Il faudr a n' êtr pas as as ' in é, vo il à tout.
r éponùit sévè rem ent le n ain. THa is p ourqu oi p ensel'
cela? Nou s avo ns bi en asse;" do n os vé ritables
,'o ueis sans all o1' n ou s en forgor d' autres pal' l'imagi na.tion.Ah! pnuYre ltumanit '. que nou s somm os ! »
' ur cc, ] s trois h omm es so sé pa rèrent en deux
g roup e ' : Ulri ch ct alv a to r s' diri gè rent ve rs le
f<lub o ul'g Saint-Ge!'main , Antonin prit sa courso
v rs la. gare Saint-Lazur , le h o ul evard Malesh erb es
ct l'av enu de Yilli er ' ; il allait il s i g ra nd es enjam bées, qu 'il fai sait b eau co up d ch emin en p eu do
tomps ; mai s, l) as plus qu o ses camarades, il. ne
on ervail h eau co up d' es po ir au cœ ur.
No s 11 "ros s'étai ent s "parôs, l'es to mac v id e, le
gou sse t viùe, sans so nger que sans a rge nt o n n e
p eut faire de b onn e b esogne.
�XYII
Le rapt.
Le lec leur a déjiL cl vin', qu e, pendant que l'ouvrier gog urnard, payé pal' Espargon, sc di sputait
avec le naill l'ancien l'orain sc saisissait ue la.
nI/ eLLe cl lui j elait un cll àle S UI' la tèle pour l'elllpê(' her de ren imb er.
En fl'et, s urpri se ct suffoquée, la p lile Viviane
ne ('J'in pas d'abord , t l'orce lui fut de sc laisse r
emporter pal' le méc hant homm e qu 'ell e ne voyail
pas cl (lui la pl' s5ail lr"'s forl sur SO Il bra s.
11 ne fut pa s dim il e il Espargo n de sc frayer un
pa ssllge h lr[J,· 1'5 la rou le des voyageurs, les un s
parlant, les aulres arrivanl, ct il n'élait pas Je
20
�230
L E l' ETIT G Il AN D E T LE G HAN O P ETIT
se ul homme qui porlât un héLé soigneusemenl
envelopp é de châles sur ses bras .
S i \ ' i,'iane eût élé nl e,'ée le j our d'aup aravanl
dan ' la hnrarru e de ses prolecleurs, cll ez elle pour
ainsi dire, nul doute qu'eHe n'eCtt rés islé furieuse menl el j oué de ses pelils poin gs l <.l e ses peLils
[li eds co ntro le rav isse ur.
Mais ell e <1rrivail en pays inco nnu , loule ahuri e
par le chilll gcll1 cnt ct le bruil de la gare ; ell e ne
voyn il plu s qu le nain nuprès d' cli c, Alilonin l
Salvalor s'élanl éloignés on lui reco mmand anl de
ne pas ([Ilillor l'Iri ch ; loule ce lle suile d'é vénell1 ents élourd.i ssanls la renù aienl mu eLle cl
elrarée .
Quand ell e finit pllr co mprendre que quelqu'un
l'emp orlail dnn s ses bras, qu'ell e sc se nlil roul er
en ,'o ilure, louj ours sur les ge noux d'un individu
qu'c lic Ile 'onnai ssail pas, cli c sc débaLlit ,'iolemment cl Lenla de sc débarra sser du vêlement de
laine qui l'éloufrail l l' ave uglait.
Le coup' l'oulail \' e1'S l'oues l de la yill o, il n'y
avait plu s de dange r pour 10 l'<1vi s CUl' d'ê lre pour' ui vi; il enl ,'a lui-m "mc Je chi/l'on qui reco uvrail
la lêlo blolld e de la p lile fill e cl essaya ùo l'apprivoise r.
�23:1
L E IlAI'T
« All ons, bébé, failes un e l'i selle ; nous all ons
voil' maman! »
S i Vi v iane co mpl'enait à prés nt II peu prè le
li no fut pas diffic ile iL Es pargoll do sc
f'1·:l.y~r
11 11 l'as,ag o.
fr ançai s, nOuS savons qu'ell e le pal'la.il rOl' t inco l'rec lenl enl ; en lout cas, ]'n spec l du vi snge C1Ji'1 fouin qui voulail sc meUre au ni\' nu du sien lui
in spil'a ull e in sul'm onlahl e rrnyclil' cl ell e sc mit
à pOli SSe l' des ni s perc: nnls.
�232
L E PETIT G RAN D ET LE G I1 A:'I O PETIT
Espargon ne s'en émut guè['e cl le cocher non
plu s.
Il y a tant de petils enrants qui pl eurent ct
cri ent pour rien du tout ! el pui s, le bruil des
r oues co uranl, rap id s, S UI' le pavé so nore, f1 LLénu ait de hea uco up les g{'mi ssements de la pauyrelle.
« Ator! Ator ! sangloLlit-elle éperdument.
- BOil , pensa l' nncien forain , voil à qu'ell e
nppell e so n clti ell. AloI', CIL ne peul vo uloir dire
qu'Azo r, ct Azol' es l un nom d'anim al.
- Ati c ! Ati c ! J"'péta nco re Vi viane.
- AU c, qu 'est-cc qu e cela ! ell e il toute une
m "nage ri e, la mi gnonne, l e11 il ppell e ses bût s
tour il Lour .
- Atill ! Atin! » da ma le h ',hé ([IIi uni ssn iltous
ses ami s dan s sa pell sée.
Espargo n sc mit iL rire.
« C'est !Ji n e que j di sais, tout un e m{' nage ri e; rna bourgeo i 'C' Vil s'amuse r un tantinet avec
elle drôle de petite bonn e l'ell1lT1 , il co nditi on,
toulerois, Cju'elle ne nous fasse pas trop de
musiqu e.
- .!\Tailla! gé lllit Vi viane qui , épui sée d{'jiL, ll e
criait plu s.
�233
LE RAPT
- Bon , co ntinua le gredin , elle pense à sa
maman aussi, et c'es t heureux, ell e ne fait que son
devo ir après louL. »
EL, !j'adressant ù elle, il aj oula :
« Allon s, petite fill e, ne pl nrez plus ; pui sq ll e
je vou , di s qu e nous all ons la trouy er, yotre
mamnn, »
AccouLum ée i'L sc yoir hi n traitée ct igno rant
(lU'On ptLl mentir , Vi,' ial1 o séchah demi scs ]arJ11cs,
ct répondit, dans SO IL langnge enfnntill:
( Mailla, olli , mili s Ator, ct J\ti c., ct l\tin ?
- Eu x auss i, so is tranquill e, »
Vivian e sc tillt tranquill e, cn erret, JIIai s au fond
d' eJl e- nl ème, p OLIt' la prem ière foi s de sa vic si
' co urte enco re, ell e sc se nLait inqui ète ct perpl ex(',
Quel rla it ce t h01l11ll e qui l'e mm enaiL ?
P ourqu oi la s ;paraiL-on de s S tLlnis, le nain , l ,
gf'a nt ct J, noir?
Où J'emportait-o n ct POUI'(luoi tout était-il SI
sO lllbre au dehors cLdan s la ,'oiture?
Ell e n'ailliait pa s l'o hsc urité, J'instinct, cOl11me
Lous les enfant s, ct ('Il e)' yoy;lÏt ju sL nssez pOIll'
sc rendre co mpt gu e l'h olllllle qui élait là SC IIIhlait fort laid ,t qu' cli c no l'aimai t pas du tout.
Aussi essnya it- 11 (' do sc tenir le plu s loin [lo s:20.
�23 ft
L E PETIT G It A:\1) ET L E G It AN D P ETI T
sible de sa fi gure fausse qui g rimaçait en lui .
parlant.
Ce rtes, Ulrich et Salvato r n'avaien t pas de gracieux et agréables v isnge , mais leurs voix sc faisaient tendres pour ell e, ct leurs tra iLs res pi raient
la honté ct la franchi se .
Ap rès un e co urse l{ui lui parut très long ue ct
qui la fatig ua, tant SO IL pauv re pelit ce rveau était
tendu so us r elTort de la pensée, la fill ette vit que
la vo iture s'a rrêtait ùeva nt une so rte de maiso nneUe qui ne lui parut point ave nante, et qui
était isolée sur le chemin .
« l\'faman es t donc Ih '? » sc de III llnd a- t-elle.
Un instant après, elle sc trouva toute étourdie
par ce nouvea u Cll <l ll ge ili li t, dall s ulle pièce
rr oiùe et mal me ubl "e, rort en déso rdre surtout,
où un sentiment d'indéfini ssabl e malaise la sa isit
aussitùt.
« Ator! Atin! Ati e'?» s' 'cri a-t-e ll e, la VO IX
'·tl1l nglée r aI' l'ango issr.
Ce ne fut ni sa mère, IIi 1 nOir , ni 10 nain , ni
le géa nt qui sc dressa deva nt Il e aux r fi , ts vucillallts d'une lampe fum us' t nauséa bonde, mais
bie n ulle "norm e fellll11 e sin guli "l'emont mise, aux
cheveux lui sn nts de pOIllIHiule, au visag'e épais t
�L E HAPT
235
b ourso ufl é, qui la co nsidérait av ec plus de curiosité qu e de bienveill an ce .
« tlJam a ! r epril l'enrant ..n'ec un eITroi co nce nlré. Alo!'! m am a !
.. , ... . " .. ,
-.
.
• l'as do " élis ! " fi H' llo de' sa S' rosse \'oix cria nie,
_ El le
111
pl'end pour Ra mè re », fili a ml'gè re
ùa ns un g ros rire.
Vivi ane ln. rega rda, sc'; ye ux bl us démes uré m onl ou vc rls, Il e co mprena nl pas qu e ce lle h orribl e re mm pût sc co mp arer tl sa m '. re si bell e, si
nobl e, si bonn e.
« Vi via ne ve ul s'en all er », dil-olLe so uùain avcc
"11
' rg ie
Il
m Olllranl la porle .
�236
LE P ETIT G II AND ET LE Gl1AriD PETIT
Mmc Espargon la prit pal' la main.
« P as de M Uses, mon bij ou, Dt-ell e de sa grosse
vo ix cri arde. Si r. Espargo n vous a amené ici,
c'es t sans ùoul dans l'intenti on de vo us garder .
- Tu l'as dit , remm e, rrplicilla l'ancien forain.
qui se débarrassa it t1 ~ so n vêtement de ru e pOUL'
se mellre il l'aise. La ga mine va pH SS l' la nuit
I CI.
- E lle va ]lUrl er comme une possédée, grogli ll
r aimahl e malrone.
- Ça, tant pi s ! nous en serons quiltes pOUl'
passe l' une nuitlJlall cl1 e; la bclle arrail'c !
- Ça ne va pas nous causcr d'ennui, au moins,
cellc petite? reprit Mmc Es pargo n avec défi ance. Où
l'a s-tu prise?
- Oü j e ù vais la prelldre, rip osla l' nfTnbl e
époux CIL haussa nl les épaul es . Fais-moi le pl aisir
de l'oc up er de la mi oche sans plù s m'intcrroger ,
fem m . Tu n'enlend s ri en aux all'aires el lu as la
langue longue; laisse-moi donc ngir seul.
- .I e n'augure ri cn de ce ll e- ci? » grond a l it
még'ère qui avail elHi e de savo ir.
L' hollll11 e cul lin nouv ail ges te d' impali ence.
« P aix, fem/ll e; pui squ e j e te di s qu e celle
pelite va ut pour nous son pesant fl'or. C' 's t tout
�LE RAPT
237
si mpl emenl une enfant peruue que sa mère
réclame h grands cri s: j e la lui l'amèn erai demain ...
conlre bonne réco mp nse, ajou la-l-il dans un,
mau \"lis sou l'ire.
- COll1me pour les pelils chi ens.
- Comme pOUl' les petits chi ens, lu l'as dit, sauf
Cl ue la réco mpense se ra centupl ée . »
Mme Esparg on pa ssa avidem enl sa langue SUl'
ses g rosses lèv res, co mm e un chat iL qui l'on
montre un bol de crème.
« Pui sses- tu dire \Tai! s'écria-t-elle_ Ti ens, en
so upanl, tu vas Ille raconte l' ce lte hi sloire en
détai 1.
- Plu s so uvenl! pensa le forain , les felllm es,
c'es t lrop bavard et j 'aime mi eux ga rder pOUl' moi
s ull e secrel de lIl es opérati ons. »
La pelite Vivian e les '. 'o utait allenli vemen l,
cherch anl il compr endre et n'y pal'\'en ant pa s.
n ·'s ig née. enfln , pal' e qu'e lle es pérait toujOUI'
qu' on all ait lui am eJl el' sa JIlaman ct lui renùre
Alor , Alin et Ali', cll e se lai ssa asseo ir S Ul' une
cllai se devant une tlss iellée de polage l,lus ou
moin s app{·tissant qu' cli c rega l'ùa d'un œil dédaigneux etl'cfu sa tl e IIl Ull gP I'.
EII avait le cœ ur lrop gros pour l' s 'e nlil' la
�238
LE PETIT GUA ' D ET J"E GUA~D
PETIT
faim; elle eût ùÎné de bon appétit i.Lcô té d' Cll'i ch
ct Antonin; mais là , ch ez ces gens inco nnu s
qu'ell e n'aimait pas, el.le ne pouvait sc déciù er h
go ûter il qu oi que cc fût.
Et , d<l nouveau , la monotone peUle chanson
reprit, pl ainti ve ct supplinnle :
ALor! ALi c ! ALin!
« ~la1!
- Ah ! ell e cs tra ::;ant.e, Jltla femme Espargo n
qui tenail à mange r en pai x. Si on la co u ·l!.Lil ?
- Comme lu voudra s, répondil n "gli ge ll1ll1 III
le forain . .le le défends se ul em(' nl de la frapper,
l'tu oi qu'ell e fasse, cal' je n \' ux pas la prése nter
ndomm ag(·e il sa nl ère. Tu m'entend s'?
- C'es l hon , on il compri s. »
Sali s la d "s habill er, 1" "' 0 Espnrgo n ôtendil
\' iviall e sllr un e co uchelle improv isée ; l'ellfant ne
sc lai ssa pa ' faire, on le co nço it, san s rt's islC' r cl
rC' lIlldir Ic logis dc cri s airrlls, mai s les forccs plIYSiqllCS cl Ill oral cs d'un pelit êlrc Mli ca l ont dcs
ho l'J1C's , cl, la fati guc ll 't"lIl oti on aidant, l'h ériti erc cles Fabri ccian o nc tarda p l.lS trop il s'asso upir, pui s h s'cnd ormir lout 11. fait dUll s ses
1il 1'1)) S.
�XVllI
La trappe.
Dans l'avenue !le Villi ers qu' il enj ambail si lal' _
gemenl, el co mllle la nuit lOl1lbail, Anlonin 'e
Lrouva Loul h co up nez ,'l nez avec Crain-de-Carl',
('o mm si la Provid ence, répondanl rnfln ù ses
pri t' rcs, lui fournît le moye n de s'o ri enlcr.
A ln vue du géa nt, lc jeun gal'(: n perdil conLenan ce l vo ulul pa ss l' ouLre; mni s la formidabl e
poi gn d'AnLonin s' abatLit su)' son épaul e et le
rOl'ç;a il de/ll cur l' sur placc.
Alors, lc mauvai s garn ement essaya de paycl'
d'auda ce el de fair e contre forlun e hon cu·ur.
« Ti ens, li ens, ti ens ! murmura-t-il, m' sicll P etit
�240
L E P ETIT Gil Ari O ET L E Gil Ari O PETIT
qui vient faire le Parisien! Et d [lui s co mhi en de
temp s êles-vo us de nôtres, m'sieu Antonin , sans
vous command er?
- Tu le sa is bi en , pui squ e tu cs yenu nous
espi onner IlÎel'it l\l elun , mi 'é rabl egl'edin , répliqua
le géanl, emp olté malgré lui pl1 l' le heso in de
seco ucr le malolru. Et loi, lu n'cs donc pas
occ upé mainlenanl à bass in cl' le lit de tes
poules?
- Oh! pas cc so ir , nOLI s li e donn cron. l' pré 'entali on qu e d maill i\ la roil'e de Ne uilly .
- Ah! ct où es t-cc, N uill y?
- Devant vo us, touj our.' tout droit », ri cana
G rain-de-Caf;.
Une id ée pa ssa d.ans la c l' ve ll e d'Antonill ; il
prêcha le fau x pOUl' savo ir l "l'ai.
« Di s-lIl oi <lonc olr. tOIl g'l'etlin de I11nÎlrc n cacll é
la. petile fill e ? » dell1 nnda-t-il.
P nr bOllh eur , il cc 1l1 0111 cntl a lUlle se d(;gag- a
ùes nuages, cl un l'lI yo n lomba (l':1.pl ol1ll1 S UI' 1\
petit g roupe barranl Je trottoir , éc lairanll a fa ce de
brule m "chanle ÙU j cull e gil['(;on ; il av ait pil li et
so n l'egn l'd cx prim ait l'anxi{' L{·.
« .l 'ai louch(', juste, pel1 sa le g{·n nl. .1 sais re
qu e j e vo uilli s sa voir, Di cu so il IOll é !
�LA l'n APP E
_ Parleras tu? ajoulu-t-il en seco uant Grain-deCafé co mm e un e salad e.
_ .I e ... j e ne sais ce que vou voul
L o g-6all l
scrouaiL nra ill- Ili' 'afl~
'l
('01l1J11(' UIlC'
dire, mur-
~alft'.
mura le j eun homm' lenifi é, pnrc qu'il sentait
pese r S UI' lui la formidable poi gnr du b'('anl , et
flll'il r n avail peul'.
_ Pn foi s en ore, indi(lll -moi l' endroit. ou je
~I
�24·2
L E P ETIT Gn AN D ET LE GnA ND P ET IT
t'éc rase com me un e vipère que tu e , avant que tu
prenn le lernps d'appeler au seco urs. »
Grain-de-Café sc dil q\Le J'homllle giga nlesq ue
le fernil co mm e il l'ann onçail, ct que, d'a ill eurs,
il n'a urail aucun inlérêl h app ele r il l'aide: les
ag nls de poli ce acco urrai nl, on l'inlerroge rait,
cl. .. le j eune gredin n'avait pas de trop j oli es
choses ü raco nter SUl' le comple de ses maîtres el
SUI' son propre co mple.
II e 'saya, lo utefois, de gag ner du temp s.
« Bah ! fil- il , si vo us m"'cra sirz eo mm vo us le
dil s, m's ieu P etit, il vo us en cuirait trop.
- En \"( ~ rit ù? Commenl ce la?
- On VO li S nrrêlerail lôl ou lartl , on vo us
empri so nnerait, el, al ors, tIilrs- llloi, qu el lem ps
vo us l'es t ' l'ail-il pour cher 'IIC r cc q" vo us
(' h l'ch z'? »
L g('a nt fri sso nna.
La pri so n ! lui , qui aV ilil lanl beso in d'air cl
d'ex rcic ct qui lenail il 'a r"pulali oll!
« Sans co mpter, co nlinu a GL'ain-tI c-Ca fé, enco ura gé vll g lleHl ent ]l aI' so n sil ence, sa li S CO llll) le r
qu 'oll pourrail bi cn vo u ' co up l' le CO LI.
Il1 C co up ' l' .. .
- P arfailell1 enl. Ça sc vo il, s choses-là, cl,
�LA TnAPP E
pOUl' peu que VOUS me pres iez un peu trop forl,
j'appell erais au seco urs, je cri erais il l' nssassin .
- Eh hi en, cri ez il vo lre ai se, rip os la Anlonin
qui reco uvrait so n ass urance ; co mme il ne passe
pel'sonne pal' ici. , .
- C:'es t cc qui vous lrompe, m 's ieu P elit ; on
vo it bi n qu e vo us ne conn aissez pn P ari s.
- En eO'cl, j e ...
- P ari ' es l pl in J e lraquennrJi:l pOUl' 1 i:l malfaileur,', co ntinua le j eune scélr l'al qui availl'inyenli on fac il e; des ag nls ue poli ce so nl di ss imL/I (·s ,'L lous les co ill s de fu es, r l vo us se l'i '1. pri s
co mlll dans ull e so ul'i cière. »
Le co losse dell1eurait pensir ; cc que voya nt, Je
monlr lIr de poul s cru l Je momenl y nu de s'esqui" er, cl il fil un bonJ de cô lé.
U ai ' les longues j nmbes d'Anlonin n'curent
qu'h raire un pas, l so n long hra s il s'é lr n(lre, p OUl'
qu ' 1 g r <lin so s nUL de nouveau pri s au coJl el
cl d ;III S l'imp oss ibililé de se dégage r.
« P eu ililp orle, dil P etil qui ava it pri s une
l'('soluli on énl'I'gique, 0 11 r ra de m oi cc qu e l'on
vo udra, mais il ne se ra pas dil qne je n'aul'ai
poinl \'ell gé lI olre mi gnonn e eh ' l'i r quand j e le
pouvni s, .1 Ja venge rai SUl' to i d'abo rd , mOIl
�214
LE PE riT G nA~D
ET LE G [\A~J)
PETIT
ga rçon , el1.' uite S Ul' le mi sé rable Espurgon. »
Cc di sil nt, le géant secouait Grain-de-Ca fé
co mme un pl'uni er.
- Gràce! piti é! gémit ce lui-ci.
- Let' he, va, nt Antonin (l'un ton mépri sanl.
- L 'tc he, moi? C.e vous s t facil il dire il vous,
m'sieu P r Ut, qui avez la force d'un taureau, mais
j sui s il votre merci, moi.
- Tu n'as qu'h appeler au SeCO Ill'S, pui squ e la
ru e es t pay"e u'agents de polic e selon toi. »
Gl'ai n-de-Café sc taisant, A ntonin pensa:
« Bon, il m 'a m nti lin foi rIe pill s; il n'y a
guère ue se rge nts, de ga rdi ens ùe la pai x ici;
·'es t CO lllll1e il Lyon et il i' iarseille : quand on a
beso in u'eux, on n'e n trouve jamais. fi "pondrastu? ajouLa-t-il n "treignant vigo ureusement le
bril s de Grain-ue-Café, qui se mil au 's itôt ù
ge indre.
- Oui, J r \ponumi , m'sieu P elit, du moins
si j e sa is r qu c vo u me u mand 'l, al' il Il e faut
pa s croire qu je so is dans tou s les secrets ue mon
paLron.
- Qu'importe, il st a. sc'l bêle t toi Ill auré
pour qu Lu 1 s ai 's pénétrés, crs S ('l'ols, sans
qu 'o n t'c n ail ri cn dit. »
�24:5
LA THAPPE
Le m ontreu r de poules fit le modes te.
« Vous êtes bien aimabl e d.'avoi t si bonne opini on de mon intelli gence , répliqu a-t-il.
- Trêve de co mplim ents ct de sima grées ; tu
va m'appr endre cc que je dés ire savoir : c'es t
ton maître, n'es t-cc pli ? cet animal cl' Espul'g on ,
que Dieu co nfonde , qui nous a volé la petite
Vivian pendan t que mon Ir \ re Ull'i ch sc di sputait, il la ga re, ayec un individu oudoyé sans
dout par cc mi sérabl e. Et n'essa ie pas de lll entir,
ca l' lu t' n r p ntirlli s.
- \ -o ilh , voilil, dil enfin le j eune 11 mill e ;
mai s c'es t hi en mal il moi de trahir me' palron s.
Eh! bi en oui , M. E 'JHlrgo n a subtili sé lu pelite
drmoisell e, l)) nis pas dnns Je but de lui faire du
mn!.
- Al ors dan s qu elle intenti on'?
- Cell e de onclur e un e bonne an'aire n la
l. sa mamnn qui delll eure dans
l' ndantl ui-m êrn
un e vill a il Marl y .
- COll1m ent, ~l1 c Fabri cc iano n'es t plu s i'L
l'hôtel .\I Cllri c ? s'cxcl ama le géant.
- Ti ens ! vou s Il e Je sa vi e". pas? ,l 'ai eu la
langu trop longue, "lors.
- P eu imp orte ! lu pens s bi en qu e nous l'au2 1.
�2 /.6
L E PETIT GHA D ET LE GHAND PETIT
l'ions louj UI' déco uverle . Mai s olt demeu re
Esparg on? c'est e que j e veux savo ir.
- VOli S n'ètes plus ll'è' loin de chez lui , vu la
lon gueur de vos jambe s; vou ' n'ayez qU'~l
aller
jusqu 'ü Courbevoie, loujoul's lout droit; pas beau,
le quarli el' , mai s pour si peu de lemps on ne
pouvai l IOLlel' un pnlai s; M. Espal'goll llabile le
chal t Quibus qu e lui a pl' 'lé un forain de sc'
amis. Oh! quand j e di s un cllnl l, c'es l un e
ma sure qu je d \'l'ai s dire, en r ....
- S urfil, j e ll'ou"e l'ni; lu p ux l'Cil aller, mainlrll anl , l ne l l' ll'OUY plu s SUI' Illon chemin
pOUl' nllil'e il moi ou ü mes camnl'ades,
al' il
poulTn ill'e n cuire, j e l'en a" l'li s. )}
Le géa nl ln ha le j un e homm e qui mnl'lllolln.
enll' . cs denls n le re"a l'danl s'é loi gn l' il
imm enses njamb ées .
« P es l ! il a pl'i ' d l'aplomb d pui s qu' il élail
simpl laill 'ur h ln. Croix-Housse de Lyo n! Je
se ns neo l' so n oup de poin g, aj oula-l-il avec
admiraI ion ; c'es t loul cl même cc malin Ulrich
qui l'a dé"o urdi nin si. Etmoi j'aurni s bi en nli eux
fail d Ill e m lll' du côlé des ]) ux Exlrtm es,
plulôl qu de sui\'l'e la mnuvai se forlun e de cc
pin g!' d'Es pilq,O Il.)}
�LA rH API' E
24i
ces r "fl exions mélancoliques, Grain-deCafé prit sa co urse dans le sens op posé h celui
que suivait Antonin.
Le g 'ant avait montré de l'é nergie en ce tte
circo ll stan ce ; il esl vrai. qu e Je nain « l' avait
dégo urdi », co mme di sait Grain-de-Café, mais
auss i l'a mour qu'il portait ù. la p e li~ e Vi viane el
le dés ir de la relroU\'er, venai nl de décupl er sa
hardi esse .
Tout il l'h eure, Grain-d e- Café l'ava it menac'·
de la poli ce et de la pri so n ; mais Antonin , si
limid nag uère, le premi er mom nt de crainle
pa ssé, sc di sait qu'il subirail lIl ôme cela, s' il le
fallail , pour épargner du chagrin ou du mnl ù.
Vi vian.
Un cœ ur de père s' "vo ill ail dans co t hom me
imm nse ct irrésolu , qui , JU SqU'il présont , n'osa it
touch ri s p tits onfanls qU' il lI' mbl anl, do peur
de los casse l' ou de los déléri oror, Ol11mo un j ouol
trop fragile.
Mailltenant il no s'agissait plus que de retrouVer Vi"i ane l do l' urru cl! l' il so n ravisso ur dont
il ava il l'ndresse; il savail très bi en qu e les
choses ne sc pas eraienl pas en douco ur , qu'il )'
limail du « grabu ge » de « la casse », co mm e eû l
S UI'
�248
LE l' ETIT GHA ' 0 ET L E GHAl'iD P ETIT
dit lri ch ; mais qu'imporlait si le phénomène en
sorlait un peu endommagé, pourvu qu'il fût vainqu eur!
Il eût <1 011né un de ces grands bras pour é\'ilel'
une 1<1l'l11e it la mi gnon Ile et il se donlait hi en
qu 'ell e devait so uO't'ir et pleurer entre les mains
<le 'e voleur d'Espargo n,
« Tout de mème, murmurait-il en hùlant enco re
10 pa s, e' s t 10 ciol qui a envoyé et olibriu s aude\'ant de Ill oi : par lui j 'ai appri s olt es t le ra\'i sse ur de notr Vi vinne; je sa is flue i)l mo Fabri ccian o st i't ~ lir )' -l e- n oy
et non plus il l'Ilôlel
Meuri e ; href, j e n'ni pii S perdu ma j ourn ée; les
c[ullarad s se ront co nlents (luund II OUS nous
rej oint! l'ons, au rend ez-I'ous convenu, »
La co u l'se n' était qu' un j u pour Antonin et il
atteign it promptement Courbevo ie, inl l'I'ogra au
suj<'l du chal et Quihu s UII passa nt (lui le rega rda
' balli , Illai s lui répondit al'ec la politrsso parli cu1i ùre aux Pari siens; pui s il entra r{'solum ent ch z
Espargo n, qui achel'ait de so uper n INe,ù-tête
avec sa fomm e,
Lii di /flle matrOll C avait couché la pelitc
Vi vian e qui dorm ait dans la pi èce voisin e; la
pau vrotte avait tant pl uré n app lant , nh'ator,
�LA 'J'HAPPE
Ulrich et Antonin, qu'elle avait fini par reposer,
co nflnnte en la promesse qu'on lui fai sait de la
ramener le lendemain il sa mère et il ses amis.
Elle co mprenait mieux le frança is ùepui s qu'el!
vivait avec les n eux Extrêmes, et même, d' intelli ge nce viye et de mémoire prompte, ell e avait
appris un peu à parlel' ln lnn gue de ses protecteurs.
A l'aspec t du géant, i\1. et M"'· Espargo n changèrent ùe co ul eul' et se se nlirenl fort trouhl és;
mai s le premi cr n'élait pa s hOlllm e il manquel'
d'audace au bon momcnt, et il c fit aimable et
sO Ul'iant pour ofl'rir ulle place h sa tnbl c nu
nouvel êHrivant, tout ell l'envoyant mental ement
h tous Ics diables .
« Comment a-l-il pu décou vrir ilia retraite?
pensn il-il , furi eux cu lui-m ême ; il moins que e
scé léral de Grain-de-Café Ile m'ait trnlti. Oh!
mai s j e ne vais pas me lai sser 'ouper l'h erb e so us
le pi ed pal' ce grnnd pol au-lb! J e liens la petite,
je ne la lù.cll pas, al' c' st ma fortuno qu o ce lt
enfanl-Iil. Unit! cot Alltollin es t si b"le qu 'il no 50
mNi cra pas do moi, mêmo nprès j'hi stoirc de
Pall'-d -S atin dont il devrait gllrd ol' le so uvenir.
Ileurouse ll1ont que l'ami Quibus m'a prêt ; un
�25 0
LE PETIT GI1AND ET LE GnAND PETIT
logis mys léri eux merveilleusement nména gé pOUl'
se débarrasser dcs gê neurs, el a sez loin do loule
aulre habilalion pour qu'on n'enlende pn s les cri s
de délrc::;se . »
Pui s reprenanl sa vo ix mi ellouso et ses
manières nfTab~cs
:.
« Vous von z din r avec nou s, j' sr èl'e, monsi ur Anlunin ;Ia Cil \ 1' es l un peu mai gre, mai s
vous VOliS co nlenlerez de la forlun e du pol, n'es lce pn s? Pall1pltilia, un e se rvi olle pour M. P etil cl
une srco nd e bouteill e. »
La grosse dame obéit, lout en sc di sn nl avec
nII go isse :
« P ourvu qu e la polile ne s'év ill o pas 'l ne se
molle pas il crier!
- Serail-il indi screl de ,·o us tl olllnnd or, poursuivil Espargo ll , co qu e vous vonez faire h Pari s?
- Cc qu e vous y vencz fair vou '- m ~ m ,
répliqua J\nlonin , non moin s so uriant.
Ah! » fîll'aulr e, déconce rLt'.
PlIis, n'couvranl so n sn ng-froid :
« VOli S ven 'Z pOlir ln roire de Neuilly, :dors'?
- na1l1 c! no sui s-je pa s bon h voir'? .l e vais
me monlrcr ici rOnlllle je Ill(' sui s xltib', nillOlirs.
- Ayec Ulrich?
�LA TnAPPE
2iH
- Avec Ulrich. Lui aussi esl bon à 'l'oir.
- Cer tainement, dille forain qui sc f{- li cilail
in 7Jetto ù'avo ir afIaire au géan t plutôt qu'nu nain
qu'il crai gnait affreusement.
« Cc g ra nd e cogri n'e, on le roule faci lement,
pensait-il, tandis que mon neveu, il r ous perce
il j our en un ri en de temps. »
Antonin, toutefois, sc tenait S UI' la dd nsive;
mais il n'é tait pa s Jùehé de sc meLLre qu elqu e
chose so us la delll, lui qui n'avait plu s d'argent,
donc plu s de moye ns de sa li s fair e so n rob usle
appétit.
11 JlulIlgeait sans dénance parce qu'il sc sr L' va it
a u même plat ct il la même bouleill e quc les
Espargo l1 , sClr alors cl n'être pas e'llp oiso nn é.
Au desserl, lW"c Espargon e ] CV(I, prélextnnt
unc grandc fati gue, ct se rctira dans ln pi i'ce voisillc pour sc co uch ' l', nprès a \'oir écllnngé au
pr('nlabl e un cou p d'œ il a,'cc son mari: lIlai s cc
signc d'intelli ge nce ful s urpri s (lU p(l sage r t soig ncusemc nl noté pal' A nloll iIl.
« C'csl .I c m OIn nt d'ouvrir l'œil , cl d'(\ trc pruùcnt, r,a l' il \,1 sc pa ssc l' (pIClque chosc, sc dit-il.
A Illoi ùc pari l' Illaintenallt. '1>
11 ouvrait ln bouche pour réclam er ('nfin ln.
�LE P ETIT GnAl"D ET LE GflAi'\D PETIT
petite Vivian e et essaye r de prendr e d'abol'd le
gred in par la douce ur, quand Esparg on se leva il
son tour en di sant:
« P el'm eltez-m oi d'all er chcrch cr, pour vous
1'0 (l'ri l', un ciga re de choix , m'si eu P tit. Mon
ami Qui bu s m 'en a lnissé qu Iques-un ', et j e
se l'ai heureu x de les pal'ta gc r avec vous.
- Bon! pensa cnco l'e Anton in, jc vois ce que
c' st : on va m'endormil' prorond éme nt au
moye n d' un taha c soporifiqu e, t me dépose r délicatell1 ent dan s un petit co in où je 1'0llrJ cI'ai enco rc
quand les l'usés co mp "res quiLlel'ont la lI1ai son
emm enant la migno nne. ~Iils
on n mc tl'olllp e
pas ainsi; nous allons bien voil'. »
Comme Espal'go n tend<lit lUt iga rc blol\d et
parrait ement sec au géallt co nfolldu de l'eco nnaissanc , ell en ga l'dant Il Il nutl' pour Jui , IC ph énom "Ile cut so in de lui dire ell jll't' lant l'o l'eill e avec
.Jllcnli on :
« .J e crois que l\[ mo Espul'go n VOliS a appelé;
allez vite, mon cher Eflpal'gon, ell e es t peut-Nre
SO LI rl'I'ante . »
Le forain s' imaginn lu e la ~l e l e, J'{'veill ée,
fai 'ait d s siennes el voulail se Jeve l' ; oubliant
toute prudence, il lai ssa son cign l' SUI' la tabl e
�25 3
LA TnAPP E
et co urut dan s la ch ambre v oisine do nt il r eferm a
so in'nell se ment la po rle derri ère lui; m a is, trouvan t t o ut en ordre chez Vivi an e, il fu l' au ss itôt
l'a. s uré ct rep arut auprès du géant qui fum a it
co nsciencieusem ent.
Il n e se douta it pas, l'infortuné, que sa oo urle
a bsen ce ava it suffi à Antonin po ur éch an ge r les
deux
cig'a rcs,
et qu'il all a it s'e lld o rmir , lui,
Es pargo n, aux li eu e t p lace de son e llllellli ,
Le pl, éno mène av ait de l' a ,'a n ce S UI' lui : au
bout d' un e di zaine de bo urrées, il feig nit de resselltir un e s in guli ère so mn olence e t s'e n pl aig llit
ü son a mphitryon .
« Ce n'es t ri en , répliqua celui-ci ; c'es t un ell'et
de l'ail' de Pari s qu e vo us n e co nn a is. z p as
enco re. Au beso in Y OUS rep ose rez ioi : j'a i un
li ivan pas tro p pcti L. »
la is deux miuutes plu s tard , le géa nt do rma it
profo ndément sur son sil' ge, ou du mo in s il semhla it do rmir.
Hav i du s ucc\s de sa l'u se et quo iqu' il se sentît
lui-mt\ m e la l(\ te hiza l'l'ement lo urd e, Espa rgon
enl eva la tab) , so ul eva Je tapi s et lo ucha un
bouton s ur le pl an ch er ; après quo i il s'e nfuit
pres tem ent tl a ns le foud d la ch a mbre.
L}; l' ETIT OIlAN!>
ET LE GI\ANJ) l' WfJT.
'l2
�2:.i{t
L E P ETIT GRAND ET LE GRA:'iD PETIT
Anlonin , qu i feignait de ronf1 er, se nlit tout à
co up le sol oscill er so us lui cl, ouvrant les ye ux,
il you lu t sc relenir il la labl e; mai s la table avait
disparu cl, toujours ass is sur sa chaise, en poussanl un cri d' ango isse, il descendit dans des profondeurs obscures .
Cela, il n'avait pu le prévo ir , lout « sublil »
qu' il fût devenu dep ui s peu.
n i1\"n it devin é, avec assez d' inlelli gence,
avouons-le, le sublerru ge des cigares, mai s il ne
pouvait fl airer un second pi ège, sentir une trappe
so us ses pi eds, dans cc logis si modes te.
P ut-ôlre Ulri ch aurail-il cu plu s de perspi cacit', h sa pIn ce, cal' il élait, nous 10 savo ns, d' une
fin esse cx.lrême; mai s nul doule qu'il. fût demeur'
impui ssa llt, une rois j el" dans les t'n èbres cl dans
Je so ul rl'nin , ca r l'es prit ne peut suppl "er toujours il la rorce phys ique ct il I::t taill e.
Toulcl"ois, Je géant n se sentit null ement h
l'ai se cn voyant la lerre Ill alHlll er so us ses pi eus
cl en se deln andanl juS(!U'Ü tlu ell e prorondeul' il
allait nin si des('o lldre sans pouvoir requ érir de
s co urs alllollr de lui.
Qualld il louc ha 1 fond du so ulerrain humid e
ct sO lllbre, la lrapp e l' monla d' ' Il e-même cl sc
�JI dis parut
Cil
1 oa ssant
\11\
('d d'ang oisse,
�2[;6
L E P ETI T GH AN D J ~ T
L E G Il A:'iD P ETIT
referma : il était éparé du pl ancher ùe la maison
pal' une di stance de neuf à douze pi eds.
« ~ I o l Di eu! sa nglota Je pa uv re ll omm e, lou t
esl perdu! et ma pe lite Vi viane qui es t à la fois
si prè. el si loin de moi! »
Pui s, il se mit à réfl échir et le co urage et la
confi ance lili rev inrent avec le sa ng-fr oid.
(( r oil àl lIl ul1Iu ra- l-il , l' Espargo n a vo ulu m'endormir, m ais il n'a pas ré uss i, son intenti on n'es t
pas de lI1 e luer, mais de me rendre incapabl e
d'agir ju sq u'au matin ; d"s l'aube il mmènera la
mi gnoJlll e il Marl y, pui s il rev iendra me déli vrer.
So it! mais c'est lui qui va dOJ'llLir mainlenallt , el
jlrofond émen l, s' il a pu ac heve r son ciga re qu'il
m'avait des liné. Il doit y avo ir Ull moye n pour
moi de so rlir de ce LLe pri so n ; a près loul, j e ne
sui s pas un homme co mili e les au tres, JJ1 oi, C'f'st
le mOlli ' li t d'use r de ma vigueur excepti onn ,Il e. »
Il avait raiso n ; en fouill ant alltour de lui , ses
larges l11i1in s renco ntrèrent d'ahord la chaise SUL'
laqu ' lI e il s'asseyait tout il l' II ur ', pui s des
pièces de bois et a utrf'S dl' bri s j etés là pour s'e n
d "IJaI'I':Iss()1' pal' ]e p rop l'i "la il' ' du cl III let ; il eut
vil J'nil d,'e n form ol' un monti 'ule en los assembl ant, t d ' monter dess us.
�L A TI1 Al'PE
l<..spargo n ava it bi en précipité so n h ûle dnns un
lrou p rorond , mai s il avait complé sans la taille
énorm e el )n force muscul aire du géant. . .
P eul-êtr e aussi sans so n esprit dont il doutait
en ore.
En se Jaisant le plus lége r pos ible, Anton in
grimp a sur les débri s amoncelés qui lui firenl
co mm e un pi édes lal, mais qu' il ne fnll ait pns faire
efrondr er ; et, d'un seul co up <l e ses robu stes
épaul es, il so ul eva la lrappe.
La violence du ch oc l' ouvrit assez pour que,
dan s l'espn ce, le g(\tnt passtLl ses Ill nin s, pui s ses
bras, pui s so n to rps tout enti er ; ll én nmoin s, te
Ile fut pas sans un prodi gieux fl'orl qu' il put
s'exha usse r ainsi.
Enfin il se retrouv a dnn ' la sall e ~l mnnge r, rallum a la bougie éteinle et np er(' ut Espnrgon qui
dormait à poill gs ferlllés S UI' un div an aux co ussins ('ve nlrés.
« BOil! pensa-l-il, n ri anl lout se u l, le slralagè m a réussi : Je pnuvre homm e a tourné co nlre
lui-m ême ses propre tLr1l1 s; il prése nt ce n'es t
pas i\l me Espargo n qu j e crains. »
II pénétr a dans la chnmb re vo isill e t, nu premi er co up d' œil , déco uvrit ln petile Vi viane qui
22.
�258
LE l' ETIT GHAN D ET L E GHAN D P ET IT
somm eillai t tau t habill ée S Ul' une co ucheLle
fOl'mée J de ux fauteuil s réunis; un e veill euse,
qui brûlait SUl' le co in de la table de nui t, éclairait
heureuse ment ses pas ; i) lmc Es pargon dormait
presque aussi profondément que son mari .
Enl ever la fill ette sans l'éveiller et guitter la
chambre, pui s l'appartement sans bruit, en ayant
so in d'ln,iler la trapp e, fut l' afl'aire de (luelques
minut '.
Quand Antonin P etit rev it la 1umi6re des cieux,
ou plulôt ce ll e d.e· bec.' de gaz, il ne put retenir
un cri d'aIl {.. ,'!' sse .
Vi viall e l'ouvrit les ye ux et il entendit d nouven u ceLLe pelite vo ix ailll!'e qui fit lJO ndir so n
cœ ur ; la fill eLLe se p1 ait;' nait doucement qu'on
la ré"eill ùt, et FI s success ives allées t ve llu es
fini ssa ient par ln fati guer ct l'ciTaI' l'.
Mai s (lu :uHL ell e reCOJ1nut so n g rand :11111
Antonin et se vit emportée J ans ses bras solides,
ell e so uri t et re rel'lll H s s j oli s ye ux pour
reprendrc, co nfi anle et apaisé " son r epos intcrrompu.
t e co lm;s se se ntait le CŒ ur si j oyeux et SO IL
ge ntil fard eau lui pesn it si peu, qu'il allait :'L
cllj ambées plu s vastes enco re qu'c n v nallt il
�LA THAPPE
259
Courbevoie, et il ne mit relalivement pas lon gLemp s ù alteindre la gare Saint-J..Jazare, où le nègre
el Ulrich ]'allendaient dans Ulle anxiélé foll e.
1\ apcr r, nL E sp argo n (lui dormail à poings rorm6s .
En effel, au mil.ieu J e la nuil et de la vi lle
imm ense, sans melllor ni ami, le géant ne s'élailil pas perdu? Ne lui "lail-il pas arriré quelqu e
accid enl?
Aussi on ju ge Ile la joi e do nos h(' ros quand il s
virent s urg it' Anlonin P eLit, ltal ctnnt , (,() lI\'orl dB
sueur rl porlant un dôli ci llX pelil paqu el dan s
ICllu el il s cl vinèrenl ICllr Yivianc.
�200
LE l'ETlT cnA )) ET LE CnA,,)) P ETIT
Il s se préc ipilèrent yerS lui , fous de j oie.
« Tu as réussi! Quoi! il loi toul seul!
- Oui, il moi tout se ul, parce que j'ai eu la
chance de l' nconlrer cel animnl de Grnin-dc-Café
qui m'a mi s dan s la bOllne \,oi .
Lui? fil llricJt avec élonn ement.
- Oh! pas de so n pl ein t)" ré, va! ln peul' l'a fait
parl er.
- 011 "tailla lIli O" ll onn '? demandèrent les
deux homm es qui l'axaionl d \barrass'· de 50 11 préci ux fnrd en u el qui llibrassai nt en pl eurullt
d'é moti OIl les petites main s do l'enfant ravie, ell e
êlilssi, do r etrouver ses ami s.
- 01'1'1 ma foi! je ne sa urai s trop vous 1 dire,
11 0 connaissant poinl Pllri s, II1ni s c,'étnit fort loill,
louj ours; près des fortiri cU lioll s, j e crois, ou
lout au moin s n dehors de la v iII. C rles, je
n'aurais pu tomb l' si jusle par hasa rd , sans
cc g redin d monlreur de poul es qui s'cs t
trouvé S UI' Hlon chemin pal' un ('oïn cidence
provid 'nli 11 0; il m'" illuiflu6 la lliai soll où
l' Espargo n lo"'c [lrovi so irclI lC lll el j'y s uis allé
loul droit. »
tTlri e" écurquillaillos yeux, d'admirati on.
« C, qll c j ' n'aurai s jamais 'rU, dit-il , c'est
�LA TH APP E
26 1
qu o mon onclo to pormît do lui onlover tranquille_
lI1 ent sa proie sans la défendre.
'j tu crois qu ça s'es t passé co mme co la,
Il douceur , tu to tromp es, ami. J 'ai d'abord fait
le naïf, 10 bon enfant, ct mo sui s trouvé chez lui
co mm e pal' hasa rd ; j'ai acceplé le so uper qu'il
m 'o ITrait, j e m'y sui s même in vilé.
- Malileureli x !il nurail pu ...
- Oui , j e sais bi cn, il aurtlil pu , mais il n'a pu ,
rép1i clu a le géant en ri ant, pan'c quc j'ai ouvc rt
l' fi il. '
- El tu ns osé Illango r tl sa lablo?
- Dtll11o! ." avais faim d'ab ord , l pui s j e n'ai pns
vo ulu éve iller sa JII éfi ance pal' ma propre méfi ance;
j e J1l s l'vai s au mê lll e pl at cl ~ l la même bouteillo,
j e n(' ri squais ùonc ri en.
- Et ['onfant mangeait n,'oc ," ous?
- J amais do la vi c ! P as si ot, le vi eux
ESPilrgo n! Quand v int Je mOlll ent li la pipe, il
1I1 'o rrl'it lin cibaro ct so lIlit cn devo ir d 'C il fU/1l C' r
UI! Hu ssi. Sa femlllo avait qllitlé la Labi e, san s
doule pour all er ber('c r la mi gll onn o ann CJue j e
H O J'enlendi sso pas pleur l' si clI o ,. nait tl
fi' l~ "C' i 1Je l'.
- .Il1 squ' à pr "sent, J O n VU I S pas Lrop .. .
�2G2
LE PETIT GnAl'iO ET L E G nA ' 0
PETIT
co mmen 'a Ulri ch en tordanL sa grosse mousLac he,
- A LLends ; le dram e va co mm encer. ] ~ igureLoi que mon cigare r LaiL fait de Labac sopol'inqu e
cL devail m'e ndormir profondémenL ct me livrer
pi eds cLpoin gs li és il lon oncle. 1l ' ll'il'h cuL un inLradui sibl e ges Le de sO llyerain
drgo CIt.
« i'\ 'app Il e pa s m on oncle cc L homme, diL-il ,
j e Le le demand e CIL g l'llce; je 1 reni e j'I jUIIHli s .
COIlLinuc : Ln n'as pas pu le doulel' (Ju Lon ci;.;'are
;lail sopo l'if1(lu e'?
Si, ju sl fII ellt.
- EL lu ne l'us pas fUlll é?
- .J' ell ai rUin é 1I1! pa s lrop mauvai s cL c'es L
lï ~s p(l'
go
l qui" cu Je mi en.
- COIIlI11 nl us-lu pu ...
- Je les ai ("(' !t an"üs dall s lin mOlll enL où 1l0ll'('
11 01llJll e s' 'sl absenlt'; ("('s l lui qui ne s'es l dout é
de ri en cL qui s'cs L I~d o l'i
CO Il1Ill C un e marlllolLe
hi n,', le\'(" e. »
Ollhli"nl sa fati g ue cl dan s SO IL a ll ég rcss(', le Jlain
('s qui ssa plu sieurs ('nll'cc llllls rorlr(:uss is, IlIii roi!
« L'as- Lu bi ell roul é ! cl'iaiL-i l, rianL [lUX lal'l1I 0s;
nOIl , Illni s l'ns- tu hi en l'oul ü !
�LA THA PP E
203
- Oui , assez bi en , répondit modes lement le
génnl.
- Et ensuile? en uiLe? demanda Salv alor
anxieux, qui faisail lou ses elforls pour CO I11 prendre.
- Ait! pour le res le je n'ai pas élé auss i fin .
Avant que le soporifiqu e ai t produit so n efret . ur
lon onc1... pardon, sur Lon nncien parent, il me
fai sa it tomb er doucellernent dall s une ll'npp e qui
s rerrrma sur 1Il 0i lorsqu e mes pi eds eurellt
.louché le fond du souterrain.
- Tu ne t'es ri en cassé, nu moin s? dit l Ilnin
11\' ('(' un e so lli 'ilud e inqui èle.
- No n, ri n ; on es t solid e, tu sais.
- El co mm ent es-lu so rli de la pri so n? ca r,
enlln , lu en s so rli pui sque le vo ilà.
- A la force de cc i, r(' ponùil Anlonin qui
lll Olllra ~es
poignels. Ça n'a pa s élé absolumenl
co mmode, lu co nço is; mais le ciel lolail pour moi,
pui
~;r l o j'ai pu so ul eve r la lrappe el m'e lli ev r
JlI oi-II1 (\ lI1 e ju squ 'all pl anchor de la sall o il m a n g ( ~ r
olt 1 di gne ~1.
I ~s r a r go
n
ronfl ait co mlll e un
orgue.
- El olt il doil ronfl er li CO l' , s'é ri a lri eh
qui ne se pas étl ail pas d j oie. j\ll! qu Il e chance
�264,
LE PETIT GHAND ET LE GHAND PETIT
tu as d'être si grand! Songe donc que si j'avais
été à la place, j e se rai s so us la trappe à l'heure
qu'il si, me ron gea nt les poin gs et maudi ssa nt ma
petite taill e.
« .Je devine Je resle : lIn e foi s revenu il la surface de la terre, tu a' bondi dan' les chambre s
voisin s d la sall e tllllanger, aOn de trouv er notre
Viviane; lu as réuss i t lu l'a s ell1p orl<" e sans
dellland l' ton resle '?
- En en'ct, lrop li eur ux d'en être quille il si
hon co mple.
- Delliain malin , en sl'veillant , le palron de
Grain-de-Café fera une falll Il se têl ; j e donn erai s
volontiers f[lI elqll chos pour la voir.
- ])'aulant plu s qu ' il youlait nou s dalll er 1
pion en amenilnt Vivia.ne il sa milll1nn des
demain malin , pour oblenir une bonne réCO IIIp li se
- Le gr ,di Il! mu l'Ill u ra le na 1n exas pt' I"l'; \1 n
jour Olt l',lUtre, il me pai era la fra ye ur qu'il nous
a causée .
- .J'y ai ga r ' Il t" autre chose ('lIcore, ditl "'{'lUll
qui tombait de fuLi gue : c'es t l'adrrsse de
~I ", r Fabri ciano qu savail Graill-d e-CaU'.
13011 , ('('la nou s se rvira d mnill malin.
�J.A TIIA PP E
205
-
A présent, il. ton tour de m e co nter vos
démarch es, à toi ct à Salv ator.
- Bah! répliqua Ulri cll , cela n 'es t pas nécessaire, pui squ e n ou avons tra vaillé en pure perte,
ct qu e la mi gnonn e es t reconqui se g ràce à toi.
Nous somm es éreintés : il fa ut dormir. »)
Nos am is louè ren t un e vaste ch a mbre à l'hôtel
de Home, qui cs t p roche de la gn re . aint-Lazare,
t il s s'{' t ndirent avec béa titude sur leurs lits,
apr\ s avo ir so ig lle use nl cnt o uch é sur un divan
la p ctite Viv iane rend ormi e dep ui s longte mp s .
Et cc soir-lit , pour la prem ière fois de sa vic
peut- '·tre, Antollin P etit r eme rcia le ciel de l'avoit'
n éé si g ra nd,
�XIX
A trompeur, trompeur et demi.
Qu and le di gne Espargo)1 el sa n on moin s ùi " lle
moiLi é s'év ill èrcnl a ux nvirons de huil heurc '
du ll1 alin , il s poussèrenluil ni de stlU\'age fur eul'
en lrotl vanll e nid v id e.
Vi viall e pa rli e, c' "tail l'e fTolldremenl de Jcurs
rêv s Il forlun e, c'é lait la ruin e cl la ll1i sè r
I1 ro re.
Le rorain CO Ul'ul h la lrapp e, la J'ouvl'iL, sc
penelHl pour Il so nd er 1'0 1111)re elle mys lère de
ses ye ux iln fJ"o issés, cl ('olllpril loul en n'y voyanl
IHls so n pri soJini er.
Le g("anl a va il fr anchi l'o bslaele el repri s ['e n-
�A THOMP Eu n , TI1 0 MPEU H ET DEMI
267
fanL ; sans douLe <'L présent il avait rej oint ses
co mpa gnons.
Mai s, après r éfl exion, ]e méchanL homme se dit
1,0
forai" courut il la trappo .
quc 'U X- CI ignorai enL l' adr ssc de Mme Fabric' iallo; il avaiL donc dc l'avancc SUI' Cll X.
'roulcf'ois, il s l' sscnLirûnL 1 h so in d'cx halcr
Icul' ('o lèrc L de sc so ul agc r en s co mbl unL
IlIuLu Il elllcnL d' "piLh "tes aill1nbl s.
« .I e Il ' co n ~o i s pa s flu C Lu n'ai es pn s nLcnclu le
b·t'Hnl qu alld il a nIcv '· l'e nranL, di sa it l'un ; il faiL
pourLanL Ull peu plu s <le bruiL qu ' un e mou che;
mai s Lu n'as pas plu s d'éncrgie qu ' un se rin ,
�263
LE PETIT GI1AND ET LE GI1AND PETIT
madame Espargon . Ne pouvai s-tu demeurer
"veillée, sachant quelle chose précieuse lu avais il
ga rder?
- Ille sied bi en, de teplaindre, en vérité! 'écri a
la grosse femme qui élail violette de co urroux cl
d' humiLi ali on .• i lu ava is daigné me JI1 ellre Ull
peu plu au ouranl de l s arl"aires, j'aurai s pri s
c ,lie-ci plus a u sé ri eux.
- El quand même, on ne dort p iU; (',omme Ull
blaireau il Lon 8g·e.
- El loi qui n'as pas m \ llI e v u ni enl ndu le
phénomène pourla nl hi en yisible, lu J dis loimême; n' 'sl-ce pa s plu s forl , l faul-il (lU lu aies
le som meil dur'?
loi, c'esl indifl"érenl; el olibrius m'avail
' lldormi ...
- 1\ ve' SO li propre ciga re. Faul-il que lu so is
peu fin pour l'avo ir lai 'sé fair e sa ns l'e n a percevoir! Ti ns, moi qui ne sui s qu' une r '1I111H'oo.
- Tu n' l'ulll es pa s, loi, cl 'csl bon il dire,
parbl eu! ri en na l fornin. Mainlell<llll ln paix ,
madalll c Espllrgo n! l'ni s Lon h c si lu Ile v 'ux pli S
fair co nn aissa nce av c mon poing. Lai sse-Ill oi
r{· f1(·chir au moye n de répar ' l' la so lli sc .
- Ell a li ' llne pal' la 11I Ûlll C o(,(,11sioll, monsieur
�A THOMl'Eun, TnO~lPE
UH
269
ET DEm
Espargo n, riposla la malron e. Quan l il lon poin g,
j e Ile le co nseill e pa' d'en parl er, car je me Dgure
que le mien le vaul. »
El, cc disanl, Mme E pargon exhiba ùeux a \'anlhras pui ssanls aux ye ux de son époux qui sc
se nlil pris de respecl ;\ celle y·ue pl in e de promesses .
l) ' UIl ges le nobl e
t doux, il l' ;ca rla , ct sc
plon gea, "insi qu ' il l'11nllo11 'ail , dan s de so mbres
rMl ex ions, loul n mnud issa nll e sorl qui lui avail
fail manquer un bon cou p.
La l11 édillilion , en fumanl une pip e de lab ac, nOIl
so porifiqu e ce lle foi , amena une iÜl" dans sa erve ll e d'égoï l \ cl de cllpid .
Celle id "0 de\'ail êlre loul ensembl e SO Il moyen
de salul cl sa "engeance.
Apr\s ,l\'oir avalé il la IHUe une lasse de café cl
sans dai gner fournir d'expli 'alions ù îlpnr Espargon,
il pril till e voilur i\ l'heuro, pl'olll ilun hon pourboire au cocher, nl sc nl co nduire il Marl y .
Il demanda i\ voir la marqui se sa ns larder ct
full olll de suile inlroduil, Mme Fabri cc ian o s'allelldalll , dep ui s cl llxjours, Ù yoirapparaîlre Je fora in
avec la pelile Viviane.
Quoique loujours lrès faibl e, elle accourul au
23 .
�2ïO
LE PETIT GRAND ET LE GRAN D PETIT
deva nt de lui , mais sa déce ption fut si vive en le
voyant seul, qu'elle pi\lit et chancela.
Avec quelque peine, il lui fit entendre que, la
veille enco re, il possédait Viviane, mais que la
pauvrelle lui ava it ',té ravi e pal' dell x êtrefi
bizarres, l'un géant, J'autre nain, sallimbanques
il moiti é hohèmes dOllll'inlenti on était bi en ùe la
rendre il sa mère, mai s n éc hange d' une forle
so mm e.
La signora répo ndit, comme Ile put, cL il la
vivc j oie d' Efi pargo n, qu co Lte for'le sO lnm e se rait
bi en d'bours ', , mai ' n faveur de celui rlui avait
reco nqui s l'o nfant lc premier; de plu s les deux 11l1l1raiteurs fi l'ai ent cltù.ti 'S co mili e ils 1 mérilaient.
, ur quoi Espa rgo n se retira plein d'es poir ,
in vit é il reve nir le lend 'main mnLin il la villa dc
larl)', {' tl a j un e mèr qui ['crouvrail tOlile SO Il
{'nergio à III fi urc qu e sa sa llté S ritITel'mi ssn iL,
n\' oya <luérir un commissair de polir'e, afin dc
co nfére r av (' lui.
II rés ulLa de ('ec i qu c lorsque nos llé'ro' pélll'lI' ' 1' nt chcz la signol'it Fabri cc iall o un pell a\'ant
lIIidi , Il {' urcux t triomphants, il s se virenl npprt'·Il elld és au ('0 11 ·t, conduits au burea u de poli ce
avant qu'il s pu ssent prononccr UII C paroI.
�A TflO [pEUn , TflOMPEun ET DElItI
271
P endant ce temps, la petite Vivinne tombait
dans les bra s de sa mère qui l'empot'tait comme
une proie au fond de ses appa rtemen ts; ce que se
diren t alors ces deux chè res créaturcs en confondant leurs bnisers, Di eu seul le sait, lui qui envoie
la joi e de la réunion apt'ès l'nngo isse déch irante
J e la sé paration.
« Et ALor? Et Atin? Et Atic?)} demanda enfin
la fill eUe en J'cgn rdan t nutour d'ell avec inqui étud ,CO lllm e si elle cherchait tlucltlll·un.
Ator, ~ I " 'C Fabri cc inno sava it (lui eUe dés ignait
so us cc nom; Sal valol', le fidèle nègre qu'ellcmêl11 C s'é tonnait de ne pn s voir reparaître aussi;
mai ' les autres lui demeuraie nt in co nnu s, ct,
quoiqu'ell e comprît, avec SO li CŒur plutôt qu'ayee
so n ouïe, 10 j argo n du béb \ olle ne put )'
d'·m êlet' cc flu'étaient Atin et Alic.
J) 'a ill elll'. , l' "lIlotion de celte scèno l'avait briséo
de nOll\'ea u, et, tandis que Viviane déjeunnit so us
ses ye ux, dans sa ellUlllbre, cn l' li e ne voulait
plu s sc sé parer de sa fill e uJle minute, ell e s'é tendait S Ul' sa chai se-longue t l' sp il'nit des sels.
Si le nègre n'ava it pas jurré il propos do suiYl'e
sa petite llIaîtresse t s s amis 1 g "ant et le nain,
c'est (lue, crnignant les l' pro cl1 es de la -ignora , il
�2ï2
J_E P ETIT C nA NO ET L E C HAN D P ETIT
préférait ne se présenter devant elle qu 'après le
doux moment du reyoir; \ï\'iull dan s le bras de
l:ia llI ère d'fendrait so n fidèle serviteur et empêc1l eruit ([u'o n ne le g rondâ t, d'a bord de s'ê tre lai ssé
voler il ?ll enlon, pui s d'av oir si longlellips perdu
la IHt' moire, qu oiqu e C il ' ft'lt pli S sa fa ute.
l! 'lltenullit donc, trop loin de la mll iso n Fabri cciano pour vo ir mm ener [lU burea u ue poli ce ses
li ux ami pour Jel:iqu els !-iO Il int 'l'V nLi on eût éLé
uLil e.
TouL fois, re ux-ci deyai nL se défe ndre cl ' pi ed
f 1"111 , Ulri eh surlout.
« Eh! (luoi! di sail-il ilU 1I1l1 gistrut (lui l'intcrrog 'ail pendallL qu 'AnLonill éLaillellu ;'l l'é(" nt dun s
lIllO pi è(' voisin e, parce qu e 1I 0US a vons l'ail ull e
!J onn acti oll , Oll nous arrêl!' '?/ sa is hi on (IU' il
ilrri ve SOU\' nl que des inn o(' 'Ills pair lll pour des
co up abl o ', mais '0 n'es l pas di vo J'li ssél nl pour ce uxlù , ('l'oyez-moi. P ourquoi BOUS ' Il vouL on, tl
Ill On Hmél rn ùo et ü moi'? parco qu o nous so rt ons
des r/'gl 's CO IIIIIIUIl('S, l SO ll1l11 rS, lui lrop grand ,
moi Lrop pr LÎl '? mais sL-ee lI oLro fauLf'? PrellezYo us-c n au Créa l ur qui a (' II siln s douLe un o di stract ioll en n O U 8 fni sn nt l' uil r ll 'aulre.
- \ ous so d ez ue la flu cs Li on, uit fr oid emen t
�A TnOMPEu n , Tl1mlP ElJ ll ET DEi\1I
2ï 3
l'h ommc de loi quc n'émou vai t guèrc cc llc légiti mc
colèrc.
- J'y rcntrc, so i t; j'y rcntl" .
- \Tolrc ùgc ?
- J c marchc sur IIlCS Yingt·s ix. ans. »
Lc mu gistrat nc put réprim cr un mouv cment d
surpri cil ccLtc réponsc so rti c dc la. houchc d' ull
homlllc si pcti L.
« Mail Di cu! oui , vin gt-s ix ans ; cc n'cs t pas
une rai so n, parcc quc ma taill c c l rcs téc cc llc
d' un cnrant, pour qu Ics années n'aicnt pns
co ul é pour moi om mc pour lcs autr s.
- Où êt s-vo U' né'?
- D'a borù, j c nc sui s pas né .. . ou, du moin s,
j'ai (' lé rcc u illi sur li! routc par des sa ltimbanqu cs, Ill ais j nc mordai s pa s nu méti cr.
- .I c vo us in vitc il nc p liS pl aisa Jlter nvcc la
,ju sti cc ct il n"p ondrc orl'cctcl\1cnl il mcs quesli ons, fit lc mag istrat U\'CC quclqu c sévé rité . .Jc
n'a i pas cl e t Illp S il pcnh h ' co ut r vos pl aisn ntcri es.
- .I c JI 'ai dit qu c la \'()rilé, g' rog'na Iri cll ; moi
1I0J111Iu s, j r n'a i pns d tcmps il pcrdrc ici, t si je
sai s pourqu oi j'y sui s! ... San s doute, celui qui
m'a ('o fl'ré ou rnit co ll'rcr n intérêt ü c qu e nous
�274,
LE PETIT GHAND ET LE GHAND PETIT
di sparai ssions, mon ami cL moi, pendant quelques heures ou (luelques j ours. Ou hien , c'es L
quelqu'un qui veut monLrer du zèle.
- .1 vous répèLe qu o j e n'ai quo faire de vos
di 'co urs.
- Bon, j e me Luil'Ui , rLa lors on Ille condamnera
slins m'entendro; r,a serll joli , mai s ça ne m'éLonnora pas Lrop, au fond. Qu' os L-ce que vous vou lez '1
la LêLo d'U lri ch Grand'? Mon Di eu! je vous la cèdo
si 'a pouL vous rail' IJlai sir ; (:a n'es L peut-êtl'C pa s
qu elqu o cho so do falll eux, Illni s toll o qu' JI es t,
110 "lUt la vôtro oL vous priv eri oz l' hum anité
d' unr fui e do bon s conse ils. »
1., 0 Illa gistral interrompil le di sco urs du nain
qui n'avail pas perdu , on 10 vo it , l'amour des
Iwran gues.
« Vous étiez avant-hier il Melun , n'es t-c pas'?
- Oui , llIonsiOIlr. MÔllle qu e c'es t dan s co LLo
vi ll e (Ju j'ai man gé la plu s mauvai so salnd e de
ma vic. On dcv rniL bi en rorc(' r les .. ,
- .1 no vous deJnfllld c pa s cc la. Qu'y fai siez"OlU, '?
- .l 'y xcn:a is 111011 III '· ti er, ma prof 'ssion,
quoi!
- Qui es L'?
�A TIlOMPE Un ,
TIl
O ~JP
EU H
ET DE)1l
P as cell e de tambolll'-m nj or,
bi en. J e me monU·ais.
- Avec vo tre ami le géanl?
Jo
VOtl S
Î,,\ ÎIO
,,"e l'as
VO li S
2ï"
pensez
pla Îsant,' r a v(',' la jl: s tit'o .
- Avec moll pelil alili J\ntoniJl, oui,monsieur,
El VO li S VO Il S co nce rti ez pour voler les
enfanls? »
Ulri (' h l'clc\'u la Lête cl fr onça les so urcil s; pui s,
réfl exion rai le, il sc mil il rire.
�2 70
!.-E PETIT GHA;>;!) ET LE CitA:"!) l'ETIT
« Ah! c'esl donc de ça qu' on nous accuse ? ùilil; il fallait l'annonce r lout de suile. Ah! bi en ,
Il e sl bonne, cell e- ci. Nous, vol eurs? l\I ais, mon
cher m onsieur, nous auri on seulement vo ulu
essll ye l' de ùevenil' des cOfluin s pendanl un j o ~l',
qu nous ne l'auri ons pn s pu. Nous, \'oler la
petite Viviane? et dans quoI but '?
- f) nns le hut de la rendre il sa lJ1ère en YO US
fa isan l l'emellre en échûn fl'o une gl'o se somm e
d'arg nl.
- Du chanlal:) , quoi? Eh! hi 11 non, <:a
n ' nll'e pa s dans nos ol'd es ; nous vouli ons !Ji n
l'app ort l' la mig nonn e (\ sa malllan , rnai s nOli s
ne pensions mênl e pa ' il un e ré ompense . Voi ei
cOll1menl nou s nvons recueilli la pelite et 1 mori caud .
- Le lI1 ori ca ud ? l'''péln , 'lonn{' , 1 ma gistral
<lui , plu si urs fois, avait failli illtel'l'oJllp ro le naill
pOUl' le mm n r h des fnr;o ns plu s res pectu euses
onve rs la loi, mai s (lui le laissait all er, clans
l'es poir ri e le vo ir se trahir lui-même pal' SO ll
vel'!Jin g in ensé .
- J)alll e ! oui , le HO 111 III \ Sa)"ator, (lu e nou s
avons rebapti sé Chou -à·fa-C1'ènu·, t qui nOLI S a Un
peu se rvi s pendant nos del'l1i èl'es l'eprése nl:lli ons.
�A Tn
O ~[P
EU
R ,
Tn OMP EU H ET DEMI
277
C'é lail forl juste, pa v rai? nous l'avi ons sauvé,
g uéri , nourri , el nou s manqui ons d'arge nt. Vous
pensez bi en qu' il ne nous ncco mpagn ail pns dans
le simpl e bill de fum er de igarell es au nez du
soleil el de la lune pendant lU nou lrimio ns,
II O ll
,
- Haco ntez-m oi l' épi so de de vo tre renco ntre
avec ce n \gre t a r ec l'enfan t », uit Je magisl ra l.
Ulri ch obéit el narra ùe fil en ai guille e que
nous sa\'o ns; so n inlerl o0uleur l'éco utait avc
rec ueill ement penuan t qu'un grern el' écri vail Je
pro ès-verbal.
Quanù il ut termin é, le mngisLrat, Lrès perpl 'x , étail tt dCll1i onva in u d so n inno 'c ne;
tout fois, il s di sait que lc nain avait la langue
bi en pendu e, t qu e so uye nt les plus grands co upabl es savcnt feilldrc une franchi se hanli e qui
trompe l' illo plu s vi gil anl.
Il donn a on1r qu 'o n mmen àtl hi 'h Grand cn
aU nd ant J'i ss ue ùe I.'arraire , et qu'o n fit entrer le
g ·' <.Lnl.
Co mme l'n genl qui reco ndui sait le nai, Je
regn rd ait d' un air amu sé, ce lui- -i, qui n'a imait
ni qu'o n 10 co ntral'i LU, ni qu'o n 50 moqu iÎ l de lui ,
s'é ri a d' un Lon ironiqu e :
�2ï 8
LE l'ETIT CHAND ET LE GnAND PET IT
« C'es t-il ln yue de mu personn e qui YOUS meL
en gaiet ;? En c cas, pl acez-y un e so urdine, il
yo tre j oyeuse humeur , al' je ne so ufTre pas
qu' on ri e il mcs dépens . »
Cependant , les demi el's so up ç,ons <lu ju gc J 'in structi on s'en all èrcnt h tire-d'ail c il l'il Sp ct
d'AnLo nin.
Qunnd il "it cc grand co rps au x gcs Lcs timid cs,
ces bons yC lix honn êtrs ct indul gc nLs ; qunnu il
nlendit le d'c il du j eulI <' hOllllll e, ré it cn lout
co nfol'l11 e h celui du n nin , il se dClllnncl (l si 1" 'e1l cment il nc \'nlait pns mi eux l'clil ch l' tout de suite
scs cl lI X 1 ~ l'i so li (' r s ; pui s il sc dit ny e(~ ril iso n
qu e, si so n jU g<' II1 PI1l était l'ond é, ,\1 "'6 Fabl'i u ian o
(' II C-11I (" 111 J'cco nn '1Îtl'ait l'rl'1'(, ul' ct retir l'ait Sil
plninle.
Il <'ill'd cl'ait dOllc Anlonill ,t l ' Iri cll en alt
11 -
dnnL.
Ses 1'I"'visions l-t"i (' nt l'ond écs : le 1 nd main ,
la llHll'qui se Il -lll êlll C pnrul au "TefTc, r('clamant
la mi s(' (' 11 lihel'té du gt'·anl ('t du nain , nu xCJu elfi,
affil'mait- ·11(' , cli c avait les pili s grand es obli galion s.
Ell e étail il(·colllpn gnt"· (' dll nl·rr rc
la pPlile \'iviilllf'.
~(l\'ito
l de
�A THOi\lPEun, TnO~I'E
U Il
ET DEMI
279
On se httla de la sati sfail' e.
Le lecte ur dev in e qu e nlvalor avait Jini par
vaincre ses crninl s ct pal' a ll er trouver sa mui-
La
l1ar<Î
~o
dlt',mèrn Cl VÎll t ail g rrlfo,
ll'r ssr , it laflu Il e il l'ilCO llta lout rt d'ull e autre
fa ço n <Ju e If' méchalll Espnl'go l1,
Lp ma gisll'al cnl ndil clu'o['r une fois J\nloniu
' l l Il'i (' h, cOl'l'ohora leurs dires avec c IIX <lu lli'gl'e
cl ri '·Ii\'l'lt aux pl'i so nlli el's Uil ordre ILe Illi se ell
lihel'lé.
Quand Irs deux nlllis sc l'ctl'O li n \ l' I' II l, il s lOIllbi'l'onl dan s lcs Imu; L'UII dc l'n ull't', hr lll'OLI X dc
Re yoil' r ;uni s cl Sii lI S pCII Sf'I' "li l'csl dll monde.
�28 0
LE PETIT GHAND ET LE GBA N O PETIT
La petite voi x de Viviane qui prononçait j oyeusement : « Atin! .f\Li c ! » les rapp ela il Ia réalilé.
« Toul de même, murmurait le nain qui
emb .. nssnit les menottes hlanches de la mi gnonn e,
nous en a-l-elle causé des embar .. as, la chéri e !
l\Iai s ([u ne supp orlerail-on pas pou .. l'amou ..
d' cHe? »
La marqui se était ,"eHu e en vo ilu .. e : ell e vo ulut
absolum enl Il1mener nos héros il la vill a J e Ma .. ly
il s ne se fir enl [HI S r"p éle.. J'in vilaav cell e
li oll .
A .... ivés il ln. maiso n, il s y lrouvèrenll es ùellx
clti ens <Lu e Sal valor n 'avail pas abandonnés, cl
qui vin .. enl i'l eux avec mill e d "lllOnslrali ons
j oye uses .
Les braves bèles tl.lnèrenl av (' 1 ur maît .. es
qui fi .. nl ('gal menl honneu .. au .. epns se rvi pou ..
' LI, ' h l'orll ce, pui s il s se promenèrenl av ec la
petile Vi viall dillls les bois de In .. I)'.
« Ifein! dill e nain li son 'amilrad' en ore éme ..veill é de l'excell enle journée q\l 'il passail citez
J" ,nc Fabri rcinll o, qui <1urail (' .. u , il )' a Iluitj ou .. s,
quand II O II S ti .. iol1 s le di abl e [Ill" III qu eue l SC'l".. ions nol ..
inlure cl'uH ('l'nll pou .. lle pas so up .. ,
'Jlli au .. ait cm qu' nllj ol1rd ' hui nous dîneri ons
�A TnO~IPE
l!n,
TI\O~l'EU
28 1
ET DEM[
co mme ues princes, ct nous promè nerion s co mme
de JJons bourgeo is, les mains dans les poches?
- Oui, répondit le géant. II y a tant d' imprévu
dans la vic!
- EL tant ue bonnes cho.'es, aussi, murmu ra
le nain tout songe ur. Quand nous avons commene', notre associatioll, A ntoni n, te so uvienstu? nous étions, Loi ct moi , seuls au monue, sans
un ami. Or, d.epui s cc temps, nous avo ns
acquis ... u'abord un peu d'arge nL. .. qlle nou s
avons vite u/;pensé, il es t vrai, mais j e Il e le
regrcLL e p:lS; ct ell suite, cc qui ".lUt mieux, ;\
mon avis, l',,rre rtion de cc bnwe ni'g rr , cell e de
la déli 'ieuse peLiLe Vivinn e, ct mêlli e cell e de la
signor ll Fabri cciano (comme uit Salviltor), (lui ne
s'é L'indra jamai s, ca r il s'y mêle, pour ell e, dr la
reco llnai ssa nce . Après touL, nou s lui avons r ndll
son 'IlranL.
- Et cli o !lOltS a bi en remo rci/; s, aussi.
Di eu! oui, sou pira 10 naill , mais la fil! LLo
Jl)n
-~
ell c,
IlOUS oubli l'il , va, si nUlI s nou s éloi g non s u'
ca.r eUo es t si j oun ! EL il J faudra bi ell , hélas !
- Hélas! oui », rt':péLa le géallL.
El , aLLri sLé s pal' co LLo pensée, il s onLilluèrent ·
lellr proillonad SU Il S plus y Lrouv r r d'a UraiL et
2't.
�282
LE PETIT GHANO ET L E GIlAND PETIT
en dépit de Vivi ane qui riait et jasait il cùtéd' eux,
ne parvenant pa ü dérider leur front.
Depui s le malin , le méchant Espargon, (Lui
s'é tait présenté il la villa pour y recevo ir le prix
de sa trahison, était gardé ù vue par les serviteurs
de la marquise dans une cave obscure, juste l' lour
de e qu'il ava it fail il Antonin peu aup aruva nl.
Le nègre Salvalor vinltrouv l' ses amis etl cur
offrit de leur livrer le forain pOUl' qu ' ils xe rçassent SUI' lui d légitim es représa ill es,
~lai
' nous n'i gnorons pas qu'Antonin et Ulricll
avaient un " rand ccc ur,
« Qu'il aill e s fair e pendre ailleurs! répondiJ' nt-il s, No us, nous ne dai g nerons même pas lui
l'eproch l' S 's fautes; il e 't assez puni en sc
voyant vaincu, »
Le béant etl nain , pal' exemple, fUl'entl' \eo lllp llsés de leur b" néro -it '"
D'abord , la marqui s voulut il toute forcC' I(,s
ga rder h J'l ar ly tilnt qu' ell y demeurerait (' lI em Ille, et il s y m nèr nt un e vic Ilal'mante 1'r l1uant un Ill ois,
Enrin, un b nu j ur , 11 les fit appeler et leur
tint c Jan gng qui , pour n'ê tr [las n pur fran çais, ne 1 s toueha pa s moins:
�A TIlOMP EU n , TnOMP El; l\ ET DEMI
« Tenez-vous essenliell ement
~l
283
reprendre vo ll'e
an 'ien méti er de forain?
- Oh! non! "écri a spontanément Anlonin.
- Voici ce que j e vo us propose, conlinua la
j eun e veuv e : mos afl'ttires élan l réglées ici, j e n'ai
pa s l'inlenlion de m'y inslaller définili ve menl ;
voici l'élé qui s'achève, nous irons comIl1encer
l'aulomn , si vous le vo ulez bi en , dans le ~Iid.
- Nous ? nous aussi? DL Ulrich 'perdu de j oie.
- C l'les ! pensez-vo us quo j e ,"euiJi e déso rmai s sépar l' ma Viviall e des ami s dévo u "s qui Ille
l'onl rendu e'? J 'ai chargé un homme d' arraires de
m'ach eler une vill a vas te el conforlable à Cannes,
où j e cO lnple pa sel' d "so l'l11ui s les deux li rs de
l'année . Or , l'ü hal es L 'o nclu ; ~l ce l e villa , donl le
pl an m'a élé envoyé ce mulin , aLLi enl une j oli e maiso nn eLLe qui se rl de oncierge ri e ; ell o sera tl vo us.
Ass z gl'tlnd pourqu vousyv ivi ez, lI eesLfraÎ he
el co mm ode ; eIl mon abse nce, al' je roLoul'Jlerai en
!lali e chaque pl'inlenlp s un m ois ou deux, je vo us
conri l'ai 1 s cl fs d ' la vill a, eLvous se rez cll arg'\s
de slIr voill l' les dom sliqu es ol les j ardini ers.
« Vous se l'oz donc, aussi longlemps qu'il vo us
pl ail'(l, 1101l1'l'i s, lo"és ' l défra yés de loul par moi,
qui vo us l'es le r e d cv ahl e ju s qu '~ d a fin de m es j o ~r s .
�284
LE PETIT GIlMiD ET L E GIIANO PETIT
« COllllne YOUS aurez des loisil's du matin au
so ir, ri en ne " ous empêchera de "ous livrer il Ull
travail qu elconque, autant pour l'OUS occ up er qu e
pour vous 11111<1SSCr un petil Il "cul r ,
« El JI1ainlenant répondez-Jiloi CIL toute Iran(' Iii 'e : Ina prop os iti on vo us co n vienl-.cll e'?
- P ouv z-vous nous le d.cma nder, madame '1
s't'oc ri a 1\ nlollill plongé dan s le ravi sseme nt. ~I<tis
r' st Je paradi s qu e VOLIS nous urrrrz lit.
'es t un c vic de coq-e n-p,1l », ajollta le nain ,
IlOIl moin s joyeux
La. ma rqui s so urit.
« Vuu s no regretle rez jaillui s votre existence
errranlc des Ill ois pass "s?
- Air! cc rles non , ril" nlonin a,'cc élilll,
- TO US sc riollS triplelll cnl idi ols l' Il cc cas, dil
Ulrich, Et pui s .. , J lIl eill 'U I' dc loul ccl<1, c'es!.
qu e .. , c' sl qul', ..
- C'es t qu e '/ dClIla nda la ''c u vc,
- Nuus Il C se rons pas S( l'ill" 'S de la Sig'llf)!,"
Viviane », ach 'V il Alltollin , qui pilrlageaitl 'o [linioll
dl' SO li anri,
Quand les Dell x Exll'ôlll cS sc "olroul'i'rCll t seu ls
cn l ',te il lûll', le nain csqui ssa une piroucttc d'a il "grcssc ct dit ,'1 so n ca illarlld . :
�A TR OMPE u n , TIlO)[P Eu n ET DEMI
285
« Que te prédisais-je un j our, copain? Que nous
nous trouve ri ons un beau matin cMüelain s etmilli onnai l'es .
- !\lais j e ne vo is pas trop ... conunença le géant.
q\l('
l"
1'1"'" li , a :s·jo 1111 j oul"?
- Tu ne vois pn 5, lu ne vo is pas ... C'est pou\'t'tnl bi en siIII pi e ; nous yo ilà co rum qui dirait
cllù.Lel\lin s ou propri élaires, [lui "qu e nous avo ns
Il Ile joli e mai so n pOUl' nou s seul s el nu soleil , nll
hord de la Ill er Lieue, dans le ~Iitl
; qu oi! lout
nolre rê\' ! Ensuile, nous SO IlIIlH'S qua si-milli onnilires, pui squ e nous n'a vo ns plus déso rmai s h
II O U S inrlui "l l' du vivre
l de l'hahill ment . Tu
�2 ()
LE PETIT G HAN)) ET J,E G I1ANO l'ETLT
me di l'a s, après cela, que mes ch,lleaux en Espagne
s'e ffond renl!
'on, répliilua g'aiernent AntonilJ; pour une
foi , il s s so nltenu s ueboul ; mais n'oublion s pas
qu e c'es l il la chère pelil \ ' iviane que nous devoJl s
nolre bonne forlun .
- Pardi eu! nOll, j e 1\ l'oubli e pa s; auss i lui
se rai-j e "lel'l1ell elll nt dévoué , co rps el ùlIle,
a insi qu'il sa mère. Mai s (t\' OUO (lu e Jl OUS n'avons
pas ag'i lous 1eR ueux co mllle des illd)écil rs, Pl quo
la vi n e nou s a pa s élé lrop dure depuis qu e
nou s Hvon s eu la bonne idé cl fl OUS unir.
- C'esl-h-d ire qu e se ul il \ ' c loule ma forte , jo
n'aurai s éll;honhri en, r(opli(lua Je géant <1.Yecélllolion ; qUi' sr rai s-j e d ve llll sans loi , grand Di eu '?
- El Illoi, je n'aurai s peul- 1lre p a~ toujour:-l
marché dan s Il' droit 'helll in , sij e n'avais eu :-lO Il S
les y ' us. pondant plus d'un o allll" o l'ex 1I)[1l e de la
loyaul ", de ta bonlé , de Lon ...
- l\ SSC:I., assez, lil Anlonin ('Il riant. Cela
prou\" silllpl elll ont qu o nou s nOlis SO IllIIl OS COI 11pl él," s l'Ull pal' 1'<lIIlrl', ' l qu e (''t'sl le id (IU f'
n ous d vons bénir di' 1I 0 U S avoir r"uni s. »)
�TABLE DES MA
1.
II.
III.
IV.
V.
YI.
Y II.
V III.
1:'\.
TI
~ R ES
.-
Les dellx cx lrèlll es ............... . ......... .
Un (lini et UII se ours jllutle ndu s.. . .. . ......
:!(J
U' , r (,~ 1 " 1 5 du petit Cra ll!!.. ....... .........
:lV
L' Li on ('[ le !\l o llch c ron.. ..... ... .. .. .... ..
H3
fi:!
Cn e d CIIl i-pln r.c, S . V. l' ............ . . .. . '.'
I.a lanl/llll hi cn pendUl' . •....... ... .... . ...
7:;
L'id o le dll publ ic.... .. . .. ............. .. ....
\J I
En co r e l 'lliletc E s p:lrgo ll .. ... ......... . ... . ... J02
L' ho l1lIll e sn ll S tll te.. .. .............. .......... Ji n
X.
Patte-d e-Sn lin ..... .. ... . ............. . .. .. .... 131
X I. - EII t l~ t '-à-tr·ll'............ .... .. .. . .. .. .. . .... 1:;0
XII. - Cn no ir cl IIll e IIlftn che........ .. ..... ...... Jli l
X III. - Chou-il-lil-CrÏ'mc se l'end u ti le .. ..... . . ....... . 17\1
XIV .
r;l'ilin-([(o-Ca rtl re pamîl ....................
188
XV. - Oil 1':' J'lil l'go n co upe l' hc l'il c so us le pi ed de SO li
nel'eu ...... ... ....... , .................. . 207
X\'1. - I ~t' h ef' c t mal. ............... .... ....... . :!2t
XV II.
220
Le r apl... ...... . .................... .
XV III. - La trapp e ... ... ............................ . 2~9
X IX.
A 11'011lp OUI', tromp e u r ct rleJ1li ............... . 2jfj
I03·l-(r1. -
Coulommiers. Jill!'.
l'A UL
IlHODAHD. !~-M.
������
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Bibliothèque du petit Français
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A name given to the resource
Le petit Grand et le grand Petit
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Dombre , Roger (1859-1914 ; romancière)
Lecoultre, Marcel
Publisher
An entity responsible for making the resource available
A. Colin
(Paris)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1903
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
287 p.
18 cm
application/pdf
Description
An account of the resource
illustrations par Marcel Lecoultre
Bibliothèque du petit français
Type
The nature or genre of the resource
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Source
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Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Centre de documentation de la Maison des Sciences de l’Homme (Clermont-Ferrand) C90696
Language
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fre
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Pas d'utilisation commerciale
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An unambiguous reference to the resource within a given context
BUCA_Bastaire_Bibliotheque_du_petit_Francais_C90696
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ROGER LIQUIER
L'exil d'I-lenriette
Le piano des Benoitel
La rose bleue
ILLUSTRATIONS PAR PAUL STF.CK
DEUXIGME tOlTlON
. "'.,~
PARIS·''>
~ :J
LIBRAIRIE ARMAND COLIN
5,
RUE
DE Mf:zlÈRES,
1903
Tous droits réservés.
5
�����L'exil d'I-lenI"iette
�BIBLIOTHtQUE DU PETIT FRANÇAIS
3 fr.
Volum es in- lB jésus, brochés: 2 fr .; reliés toile, tranches dorées:
Hichemen \ illustrés.
L 'Ami BenoIt.
L'Appre ntie du Capitain e.
Les Aventur es de R émy.
Au Clair de la Lune.
Corsaire s et Flibustie rs (Chevalie/'s erranls).
Le Capitain e Henriot (C heva,
lic/'s e/'1·allls).
Chez Mademo iselle Hortense .
Chryséis au Désert.
Les Colèresd uBouilla ntAchlll e.
Le Droit Chemin .
L'Émera ude des Incas.
En haut du Beffroi.
L 'Exil d 'Henri.tt ll.
La Famille Fenouill ard.
RUa (Les Filles da Clown) .
Tante Dorothé e (l. es Filles dit
Clown).
Les Fredaine s de Mitaize.
Fréres de lait.
Histoire de deux Enfants de
Londres .
Histoire d'un Honnête Garçon .
Histoire d'un Vaurien .
Historie ttes pour Pierre et
Paul.
Le Hochet d'or.
L 'Idée fixe du Savant Cosinus.
Jacques la Chanoe et Jean la
Guigne.
Jamais oontents l
Journée s de deux petits Parisiens; Jacques et Juliette.
Jours d'épreuv es.
Kerbinio u le très madré.
Les Lunette s bleues.
L es Mathuri ns du " Bayard ».
Mémoire s d 'un Éléphan t bla nc.
Les Mémoire s de Primevè re.
Mon Ami Rive-Ga uche.
Le Moulin Fliquette.
Le Mystère de CourvaiU an.
Le Pari d 'un Lycéen.
Le petit Grand et le grand Petit.
Les Petits Cinq.
Les Petits Patriote s.
Pierrot et CIO .
Le Portefeu ille rouge.
Princess e Sarah.
Les Prisonni ers de Bou-Am âma,
La Providen ce de François .
Le Pupille de mon Ami.
Les Robinso ns de la Nouvelle Russie.
Robert le Diable et C".
Le Roi de l'Ivoire.
Le Sapeur Camemb er.
Six nouvelle s.
La Teppe aux Merles.
Le Théâtr e chez Grand'M ère.
Un Parisien aux Philippi nes,
Une Histoire de Sauvage .
Les Vacance s de Prosper.
Voyage du matelot Jean-Pa ul
en Australi e.
Voyage du novice Jean-Pa ul à
travers la France d'Amérique.
Yves Kerh61o.
Envoi (mnco, 8ur demande, du Catalogue BibUothèque du PeUt Franoa1S,
pllyS,
Droit. do traduction e t de re production ré strvé8 pour tous ICI
J comllrls ln Jlollande, la Suède e l la Norvège.
�ROGER LIQUIER
L'exil d'I-lenriette
Le piano des Benoitel
La rose bleue
ILLUSTRATIONS PAR PAUL STF.CK
DEUXIGME tOlTlON
. "'.,~
PARIS·''>
~ :J
LIBRAIRIE ARMAND COLIN
5,
RUE
DE Mf:zlÈRES,
1903
Tous droits réservés.
5
��L'EXIL D'HENRIETTE
CHAPITRE PREMIER
EN
GARE DE SAIN'f-AUNEL
La jolie vallée dauphinoise de Saint-Aunel
était toule grise de l'approche du crépuscule.
Malgré quelques ])l'umes de novembre, on
distinguait encore, espacés dans le paysage, les
points notables du site: ]e bourg de SainlAunel, chef-lieu de canton, que les gens du pays
appellent « la ville », - la grande maison à
pigeonnier, qu'ils nomment le ((château» d'Aumérac, - et enfin, ù. distance de la ville et surtout du ch:1teau, la gal'e, que les plus arriérés
intitulent « l'embarcadère ».
L'EXIl. D'lIENIH!..:TTE .
1
�L 'EX IL )) ' II EN n lETTE
Au x abol'd s de ce lle gare m odes te arri vait en
ce m ome nt un a Llelage assez pilloresque, C'é ta it
un anliqu e cabriolet j adis peint e n j aune, h aut
p erch é s ur ses g rosses r oues, pan su el dégingand é . Il éla it lra ln é pal' un cbeval Llan c, vieux
serviteur esso ufl1é qui lirail la lan g ue. Celui
qui condui sait, seul SUl' le siège, é taÎlun h omme
d'ùge, co iITé d' un feulre n oir e t co uvert d'un
parù ess us de même co ul eur . Un e p réoccup ati on se mhlait le di stt'Uire de so n offi ce de eo ndu cle ur, e l le qu adr up ède, lrou vanl o uver te la
ba rri èr e de la voie, alla it s'engage r lo ut droil
c1 eval1llui , sur le passage il. nivea u , de so n pas
lenl et rés ig né.
- IIalle ! cria l'h omme .
Le ch eva l stoppa lout doucemen t.
L e m aUre e ul Li enlôl n oué l' ex lrém ité ùes
r ênes à un e ferrure du cahriole t. Il ùescendit
d' un m ouve menl assez p res te, qu i d ul secouel'
ses ff,onge ri es. Pui s, s'adressanl il so u cheva l,
q u' il g ra tifiait d' un e lape amicale s ur le mu~ea
u cl d' un e cro ûte J e pain:
- '1'11 t'en allais donc ù Lyon , mon vieux SalI t-ll'C'? On n e peut plus le rcLe nir, maintenant!
�L'E XIL J) 'll EN nIETT E
3
L'équi page se trouva it à deux: pas de la ga re,
c t n'a ul'ai.t eu (IU'à obliqu er un pC' u tl ga udlC
po ur se r emise r SUL' le len e-plein llui s'é teuoait de vant la fa çade à brique s rou ges . De
l' autl'e côté, s ur la droite du g rand chemin ,
s'olTrait plu s près en co re , l'inévita ble Ilôlel des
Vo yageurs , simple aub erge avec bu ve lle. Cc
fut vers cc log is qu e se loul'l1 a le m ons ie ur au
ch eval blan c.
- Oh é! de l'auber ge ! cl·ia-t-il. Ohé ! la mèl'e
Trinq nie r!
Plusie urs roil:! il répéta so n app el , san s que
l'inton a ti on , d'aill e ul's, en devint bmlale ou
vulgai re. Tout en app ela nt, il allum a it la lantem e de so n cabriol et , dont la lumi ère m a inten ant se mêla it sur son vi sage à la lu eur g ri se
du j our tombé.
Un e femme parut enfin s ur le se uil ci e l'auberge, fil (lu elqu es pas vel'S ce lui qui avait pron onc é son n om, et tout à coup , le r eco nn aissan t:
- lIé ! mais, s'écria- l- elle, c'es t monsie ur le
ma rquis !
E ll e déb ita to ut un chapel et de polites ses;
en uite elle enfila les ques tions : pal' quel ha-
�L'EXIL D'IIENnlETTE
sarù voyait-on M. ]e marqui s ù'Aumérac? Il
venait peut-être allendre quelqu ' uo 11 la gare?
M. le marquis parai ssait en deuil. Qui pouvaitil avoir perdu?
Elle interrogeait loujOUl'S, avec une gloutonnerie de curiosité, espérant que, dans le
nombre de ses questions, quelqu'une aurait ]a
chance d'obtenir une réponse. Un gesLe l'al'rêla:
- Écoulez, madame Trinquier, laissez-moi
vous dire une vérité, cl'aborù : vous êLes bien,
autant que je puis vous connaître, la personne
]a plus curieuse et]a plus baval'de du canLon de
Sainl-Aunel! A pr'ésent, comme je n'ai l'ien 11
cacher, surlouL à une brave femme, et comme
le moindre mystère vous empêcherait de dormir, je veux bien vous apprendre ceci: oui, je
viens de pel'dl'e quelqu'un : mon frère cadeL.
- M. Gaspard d'Aum6rac, parti du pays
depuis si longtemps?
- Lui-même . Il est mort dernièrement à Paris,
laissant une fille orpheline . Celle enfant se retire chez moi, au chàteau d'Aum6rac. Je viens
l'allendre au train de cinq heures vingt, et me
�5
L'EXIL D'lIENnlETTE
trouve en avance. Là-dessus, Lrêve de questions, je vou s prie, et faiLes-moi le plaisir de
vou s êles la plu8 bavarclo do loul le panlon .
veiller sur Salpêtre, qu 'o ll Il e le vO.le ou qu 'il
ne s'en aill e.
- Oh! mon sieur le marquis ... , tout à voLre
service! balbuLia l'aubel'g isle ah uri e.
L
�6
L' EXIL n'II EN RlETT E
Rapid ement le marquis tl'aversa la gare où
s'allum aient de s lampes, et où pi étinait un
g roup e de pa ysans épiant l'ou verture du g'uichet.
Arriv é sur le qu ai de débarqu ement:
- L e train de P aris-Grenobl e es t bien à
cinq heures vin gt ? de manda- t-il [l un employé .
- Très précises, m on iem. lVlais il a tous les
jours un r etard de dix à quin ze minutes ; et,
comm e il est très r ég uli el', nous l'auron s pOUl'
sùr à la demie ou i.t trente-cinq.
M. d'Aum érac n' était pas ve nu avec des di sposition s à la j oie. La pel'speclive d' un e demih eu('e d'allenle acheva d'aigl'ir so n hum eut'.
C'é tait bien la peine d'in venter les chemins de
fer, pour qu'ils fu sse nt en r etard qu and Salpêtre était en avance, el mi ssent à l'épreuve
la palience des honnêtes ge ns !
Et, tout en mau g réant il pa1'llui, le marquis
al'pentait dans sa long ueur le troUoir qui bo1'daill a voi e. Il s'é tonnait de co mpter ses pas , de
compter les minutes . Ne serait-il pas toujours
assez tôt pour entrer dans l'in co nnu ell'inquiétant? Il n'y avait pas tl dire, encore qu elques
�L' EX IL D'H EN RI ETTE
7
minute s, e l, qu a nd sa ni èce déba rqu erait là,
un e è re n ou vell e co mmenc erait. A h! qu eUe
a[ aire que celte a rri vée el que ce lle fu tur e vie
à de ux! A so n âge, ~l près de so ixanle a n s , on
,lVall bien beso in de ces co u ps de lhéâlre !
L e tin-lin précip ilé e t inle l'lnitlen t d' une
so nnerie élecl['i que annon ça l'a l'l'i vée immin e nte
du lntin. Bientô t une rumeul' ha letante et un
co up de siffl et se m êlè renl à Cju elqu e di s ta n ce
enco re. De ux lumièr es lro uèrent la nuit c t
g rossire nt r apide menl; leurs re a els SUl' les
rails allu maienl des r ub ans de fe u qui s'allon geai ent devanl l a m asse n oire de la loco m oti ve
e t s'appro ch aient avec elle , tandis qu e le bruit
g randiss ait. En Ull clin d'œil la m ~c hin e fut là ,
én orme e t g rond ante : le tra in u[Tivai l en gare .
L e marq uis intel'l'o geait d' un r egard anx ie ux
les p ortièr es qui s'o uvraie nt. Il n e tarda pas
à aper cevo ir, parmi les l'ures voyage urs qui
desce ndaien l tl la sla ti on de Saint-A un el, un e
silhou ette de jeun e fille qu e de long's vê tem enls
noirs désign aienl à son a Ll ention .
Ma de moiselle IIel1l'ie tle ù'A um érac , j e
crois, dil-il en s'appro chant.
�8
L'EX IL I)' IIEN HIETTE
- Mon oncl e !
- Mon enfanL!
Ils s'e mbrassèrent. L 'éla n qui venait de les
pousser l'un vers l'a utre di ssipait tout emb arl'as,
au moins pOUl' qu elques secondes .
Mais après ce premiel' mouvem enl, il s en
eurent un autre, au ssi instin ctif et néanmoin s
tout d ilférent : ils se reculèl'ent un peu par
l'eŒet d'un e mème pensée, J ' un mê me dés ir de
s'examiner.
Le marqui s se trouvait en pleine lumière.
C'était un vieillard resté sain et robu ste, a ux
tl'ails sé vères , un peu déform és par la vi e l' UStique , avec (les broussaill es de cheveux sur un
front parcheminé.
Quant à Mlle Henriette d'Aum érac, cc n' était
plus tout à fail un e fiU elle. Elle venail d'atteindre sa quinzième année. Elle était brune ou
à peu près, plulôt g l'ande , et d'allures g racieuses, mais décidées. Sa phys ionomie ouverte
et fine, où per çait un e poinle de gaminel'ie que
annon çait un
l'fige n'avait poinl encore ~ e fa cée,
caractère primesauti er et une intelligence probablement buissonnièl'e el indépendanle .
�' .a joune fille se jota dans los b,'as cio son onclo ,
�10
L'EXIL D'IIENHIETTE
- Heureux de vous voir, ma chère enfant, ct
de constaler que vous arrivez à bon port. Votl'e
voyage s'est eITeclué sans incidenl'? Vous avez
su vous [irer d'aITaire loule seule?
- On étail venu m'accompag ner jusqu'à la
gare, cl puis, vous savez, je suis déurouilta1'de!
- Vous diles '?
- Je di s : j e suis débrouillarde!
- Ah! fil simplement le marquis, un peu
surpris cL choqué,
Quand on eut rranchi la parle de sortie:
- Il s'agit mainlenanl, dil-il, de retirel' v'os
bagages, Vous n'avez pas perdu voLl'e bullelin?
- Ah! sapristi, non!
Le marquis la regarda. Ifcmielle ne s'en
aperçut pas ct poursuivit:
- C'est ça qui ne serait pas à faire!
Celle fois le mal'quis fit tout de bon la gl'imace. Ce langage l'ofTu sq uait décidément, lui
qui ne parlait, en provincial bien élevé qu'il
était, qu'un fran çais COl'l'ect ct simple, le fmnçais des livres, ct considérait comme conlmil'e
au respect de soi-même l'emploi de certaines
�L 'EXIL D'H EN HI ETTE
11
express ions, pa rticuli èr em ent déplacées oans la
bou ch e d'un e jeun e fill e.
n se
tut Jl éanm oin s, r eme ttant à plu s lard les
oh servation s qu'il se proposait oe faire s ur ce
point à sa ni èce .
L es bagages fur ent donc r elÎl'és san s autre
in cid ent et ch argés tan t bien que mal sur le
cabriolet. L e m arquis donn a un pourboire à la
m èr e Trinqui er, pui s inslalla IIenri eLle sur le
siège, à cô té de lui , e t avant que l a patronn e
de l'lIôlel des Vo yageurs eùt pu examin er à
loisir la P arisienn e :
-
En route, Salp êlre ! dit-il.
��CHAPITRE II
L'ÉDUCATIOI
D'liE ' mETTE
Les frères d'Aumérac, Raymond et Gaspal'd,
éLaient les derniers rejetons d'une ancienne
famille du Dauphiné.
Le castel plus que modeste auquel éLait
aLtaché le tilre de mal'quis, porté par l'aîné,
élait à peu près le seul hériLage qui leur fCIl resté
d'une fortune dissipée en partie à la cour de
Louis XV par un aïeul fastueux, et emportée
pour le surplus, pal' le venL de la Hévolulion.
Exempt de visées ambitieuses, Raymond était
volontiers resté ce que la naissance l'avait fail :
2
�L'EXI L D' IIENHIE'f'J'E
un vrai genlilhomme campag nard, un peu
allardé peul-êlre; il s'en rendait bien comple et
s'en vantaiL volontiers, glorieux qu'on du de
lui: cc C'esL un homme d'autrefois ». Excellent
homme au fond, de mœurs el de goûts simples,
en harmonie avec la médiocrilé de son patrimoine, il gardail dans ses rapports avec lous
et avec chacun une dignilé aITable cl bienveillante, à peine alLérée par quelques aspérilés
d'humeur.
Toul autre avait élé Gaspard. Têle folle et
ingouvernable, il parlait sans cesse de courir 10
monde.
A la suite d'un voyage à Lyon, il s'engoua
de pein turc cl, malgré les inslances de son
aîné, il voulut partir pour Paris où il se déclarait appelé par ce qu'il nommait sa cc vocation
d'arliste
emporlant, ù la suite d'un parlage
avec son frère, le monlanl de cc qui lui revenail des débris de leur forlune.
Après quelques années d'une exislence assez
décousue, le nouveau Parisien s'élait marié.
Sans préjugés aristocratiques, et avec un désintéressement conforme ù son caraclère, il avait
1),
�L'EX IL l)' II EN nl ETTE
15
épo usé un e sim ple ho urgeoise qui, à défaut
d'arge nt, lui apportait en dot les plus séri C'uses
qu alités de Lête et de cœ ur , Elle exe rça sur lui
l'inOuence la plus heureuse . L a n aissan ce d'un e
IilI e se mblait devo ir a chever ce tte m é lam orphose inespér ée ; la m orl en décid a autrement.
Un m a lin , IIenr iette n 'e ul plu s de m èl'e e l GaspUt'd plus d'épouse . .
Co fut un g rand malheur pOUl' tou s , L e
peintre n e tard a pas il ê lre r essai si par ses
h abitudes de paresse, enco re imparfa itement
cO l'l'i gées . A trave r s l es lig n es des rares mi ss ives
qu'il écriva it à son fr èr e, celui-ci devin a qn e le
malh eill'eux de ce nd a iL un e pente au bout de
laque ll e la misèr e é tait peul-ôlI'e le m oindre
dange r pour un d' Aum émc. Et pourta nt il élait
père, il avait ch arge d'âme, à prése nt! 116so lu
il Lentel' un suprême et derni er eITort, R aymond,
dont les r emonLranc s élaient vain es, partit
pour P ari s, da ns l' es poir de r amener son égar é
en lui ofTnwt de reve nir avec sa fill e dan s ce
bon petit chllLeall d'Aum érac o lt il s pOUl' raient
tous vivre en famill e, r es pec tés et tranquill es .
Il n 'aboutit qu'à un éch ec . Devant les r ésis-
�i6
L'EXIL D'[[ENRIETTE
tances qu'il renconlra, Raymond s'6lail emporté
con lre les arlisles on $'énéraL ct avaÎl émis des
doutes injurieux SU I' le talenl de Gaspard,
qu'à vrai dire il ne pouvait juger, Celui-ci le
traita à son toUt' de « fossi.le »; l'entretien
dégénéra en altercation ; bref les deux frères
se quillèrent lout ft fait brouillés.
Cependanl Henriette grandissail dans l'étroit
logis paternel. Elle était laissée, pendant l'inlet'vall e des heures d'école, aux soins d'une
viei lle bonne, enll'ée dans la maison depuis la
maladie de Mme d'Aumérac, qu'elle avait soignée avec un dévouement admirable. Quanl à
son père, c'é tait plutôl pour elle comme un
grand ami lrop indulgent, un fl'ère aîné reslé
trop jeune, rianl le pl'emier des excentricilés
de camc Lère ou de langage dont il lui donnait
l'exemple, el ne lui faisant que dcs recommandations dans ce goû l :
- Soyons « nature », petite, soyons « nature »!
Fort intelligente, du resLe, ct point ennemie
du ll'avail, IIenrielle 6lait la meilleure élève
de la pelile école qu'clic fréquentait dans le
�mNFIETTE'-
Mlle Henriette d'A um6rac.
2.
�18
L'EXTL O'llE NnT ETTE
qu arti or , élonn ant sa maltrosso ct ses compag nes par la justesse ct la vivacité de ses réparti es.
Mais oll e ne pouvait, dan s ce trop modes te
é tabli ssement, pousse r' bien loin ses études .
Et un jour vint Olt la maîtresse ell e- même sc
crut obligée, v u l'âge ct la force relative où
son é lève était parve nu e, de pri er so n père de
voul oit, bi en la retirer.
La qu es ti on d'arge nt ne pc l'mit pas ù Gaspard
cl'Aum émc de la meUre en pension. P our lui
donn er un gagne-p ain , il s'occ upa donc de lui
enseigner son art. HeOl'i cLle y apportait des
aptitud es remarqu ables ct nt, en peu de mois,
malg ré la médi oc rité de son professe ur, ùes
progrès étonn a nts.
En même temps, elle fut prise en affec tion
par un e dame Berlh oli er , qui habitait avec son
mal'Ï , s ul' le même palier qu e les d'A um érac.
M. Berth oli er étai t aUaché 1:t un g l'and j ourn al
co mm e s impl e correcteur cl'épreuves . Sa femme
donn ait en viÏl e, au cachet, des leçoll s de toutes
so rtes de choses . Ell e avait d'ailleurs un e in struclion aussi solide qu e variée . Henriette se
�L'EXTL U'lIENRlETTE
19
plaisait beaucoup ü sa conversation, et s'y instmi ail. Elle pl'iait aussi souvent Mmo Berlltolier de sc meUre au piano ct l 'écoutait avec
ravissement. Comme olle poss6daiL les p remiers
rudiments de solfège, I.a filieLle eut bientôt fait,
sous la. dil'ectioll de son ob li geante vo isin e,
d'apprencll'e à jouer ct même il. déchiffrer quelques morcenux faciles. Mais le se ntim ent musica l devançant chez ell e l'agilité des doigts, ses
la po lages ne pouvaien t la satisfai l'e. E ll e avai t
d'ailleurs l'horreur do la hanalité ct des mélodies vulgaires. Au. si, pr6f('l'ail-e lle écouter les
morceaux d'un gO l\l plus PU[' el d'une exéc uli on
plus difficile, que le tal ent de Mm. Bel'tholiel'lui
permellai t cl 'aborder.
Malheureusement, celle·ci élait absen te la plus
gran de partie de la j ournée, ct son influ ence ne
pouvait con lrehalancer, sous le rapport des
manières et du langage, l'exemple paternel.
Un soir que les quatre personnages composant les deux familles prenaient ensemble le
thé, en vo isins:
- Vous savez, monsieur ù'Aumérac, dit tout
à coup Mmo Bert holi er avec une franchise auto-
�20
L'EXIL D'llENRlETTE
risée par l'intimité, que votre petite est fort mal
élevée?
- C'est une erreur, chère madame, elle n'est
pas élevée du tout, répondit en riant Gaspard,
avec une insouciante philosophie.
En présence de l'indi(férence du père, Mm. Bertholier laissa désormais aller les choses, vaincue
d'ailleurs par un mot câlin d'Henriette:
- Méchante! qu'est-ce que ça fail, si vous
m'aimez quand même lelle que je suis?
Quelques mois après ce petit incident, Gaspard d'Aumér-ac mourait subiLement dans son
aLelier, frappé d'une attaque d'apoplexie.
La douleur d'Henrielte sc traduisit d'abol'u
pal' une sombre et morne stupeur. Ce ne fut pas
trop cIe toute l'affecLion que lui Lémoigna le
ménage Berlholiet' pour la sauver d'un ébranlement qui menaçaiL sa raison.
Mais après les demi crs devoirs, une question
sc posait: qu'allait devenir la jeune orpheline '?
On n'avait écrit à l'oncle Raymond - vu la
rupLure avec son frère - qu'une lettre laconique pour l'informer du nouveau malheur qui
�L'EXIL n'HENRIETTE
2t
frappait sa nièce. Il n'y avait; pensait-?~,
rien
à allendre de lui. Et llenriette, (lui s~ rappelait
vaguement l'avoir enlrevu autrefois, dans les
circonstances orageuses que l'on connaît,' n'aurÇlÎl voulu, pour rien au monde, avoir l'-air d'implorer quoi que ce soit d'un homme que ses
souvenirs lui dépeignaient si fort irrité' contre
son pauvre père, et qui, sans cloute, les haïssait
lous les cleux.
.
Mais, a la nouvelle de la morl de Gaspard, le
marquis avait senti s'évanouir tout son ressentiment. Prévenu trop Lard pour assislel' aux
obsèques, il répondit à la sèche communicaLion
qui lui était faite, par une leLtr'e très sim.plè ct
ll'ès louchante. Sans prétendre exercer aucune
pression sur les désirs Je sa nièce; il lui oITrait,
comme autrefois, et en termes où perçait une
Lendresse contenue, mais sincère ct digne, de
]0. recevoir dans sa maison comme sa propre
fille.
Celle missive causa à Henriette aulant de
iurprise que de trouble. Il n'y avait pourtant
pas à hésiLer. Il fallait accepLer bien vile l'offre
providentielle de l'oncle Raymond, qui méri-
�22
L'EXIL n'HENRIETTE
tait, d'ailleurs, qu'on rendit hommage il. ses
dispositions s·énéreuses. C'est ce qu e les BerthoLier n 'e urent pas de peine à faire comprendre à la jeune orpheline, malgré ses répugnances.
Mal heureusement, ces mêmes Bertholier,
qui , nés sur le pavé de Paris ct ne connaissant
g uère la provi nec que par quelques romans ou
par les joul'Oaux à caricatures, nourrissaient
contl'e elle des préjugés injustes et surannés,
mêlaient à leurs exhortations des reS'rets au
moins déplacés.
IJenrielle, ayant grandi dans le même milieu,
sc trouvait d'instinct en pleine communion de
sentiments avec eux, et fondit en larmes il la
pen sée de cc qu'ils appelaient ensemble « son
exil ».
On dut s'empresser d'ajouter, pour adoucir
so n désespoil', qu'il n'y a pos d'exil ' éternel.
Plu s tarù on verrait à lui trouver, dans ce Paris,
hors duquel iL semblait qu'il n'y elll pas de
séjour possible, une situation qui lui pel'lnîl de
l'eyenir s'y fixer défJnitivemenl.
Celle promesse, qui devint pour la fillette
�L'EXIL D'llENlllETTE
23
une idée fixe, lui fit brusquement accepter sa
situation avec plus de sérénité .
Après loul, la leUre el l'olTl'e de son oncle
étaient d'un excellent homm e et cl' un parent
dévou é, et prouvait, comm e l'insinu aien t ses
amis Berlholier , qu'elle avait eu tort de le
juger cl'après les impressions flui lui en élai ent
restées .
Puis, une autre considération qui, sans qu'elle
en eù t rien clit, a vai t frappé so n cerveau cl' enfant , conlribu ait encore à la consoler . E lle serait
« cluUelaine » d'Auméruc. Et ce titre apparaissait à so n imagin ation avec tout l'éclat qu 'elle
lui trouv ait dans l'histoire et dans la légende.
Peu s'e n fallait , en dépit de ce qu'elle avait
pu apprendre sur la véri lable situation de son
oncle, qu'elle ne rêvât de hallebal'diers, de
pages, de demoiselles cl'honn eur, et qu'elle ne
se vil pompeusement traînée dans un carrosse
armorié, so ulevant la poussière des grandes
roules, parmi les populalions inclin ées au passage, ou chevauchant libremenl sur une beUe
haquené e blanche.
AUSSJ,
quel désenchanlement quand, pour
�24
L'EXIL n'lIE filETTE
commencer, elle i]e renconlra à la gare, avec
son oncle venu seul, sans suite el sans pestige,
qu',:!n fantastique cabriolet jaune traîné par une.
haridelle poussive.
�CHAPITRE III
ARRIVÉE AU CHATEAU D'AUl\lÉRAC
Il faisait très noir, et l'équip age trottait cahinculla ùans un brouill ard qui sembla it Oger les
p:lfoles au bord des lèvres.
L'entre tien aurait pu, à ceLLe heure, en l'absence de tous témoins, deveni r intime , mais
voilà qu'au contra ire il menaç ait de deveni r
lan guissa n l.
llenrie lle restait peloto nnée dans les plis d'un
vieux châle 6pais, se conlen tant de répond re
briève ment à quelqu es questio ns banale s de son
3
�'26
L'EXI L n'IIENRIETTE
oncle: « N'avez-vous pas froid? .. Il doit vous
larder d'arriver? »
Ou bien c'élaient de l'ares observations, d'un
inlérêt médiocre: « Voilà la rivière de Buize .. .
Nous lraversons Sainl-Aunel. .. Voilà la mairie .. .
Nous serons chez nous dalls cinq minutes ... »
En peu d'inslants, en elTel, on arriva. Salpêlre, senlanll'écurie, avait donné un coup de
colli cr et pressé le pas.
Au hruit du véhicule dans la cour, deux personnes s'élaient montrées. C'étaient d'abord
Tislou, le fermier, (Jui, sOl'li d'un logis voisin,
salua: « Monsieur le marquis et ta compagnie»,
ct, sans autres paroles, sc mil à déleler le cheva l. Ensuile, SUI' le seuil du principallJàliment,
parul une vieille femme qui, une bougie à la
main, vinl éclail'er les voyag'eurs.
- Monsieur le marquis a fail houne roule?
Mademoiselle a fait Lon voyage '?
- Oui, Reine, dil le marquis, Failes porler
ceLLe valise dans la chambre de ma nièce. Moi,
je vais inlt'oduit'e jWlo d'Aumérac.
Il meLLait dans ces demiers mols une sorte
de gravité inconsciente qui ne fut pas sans
�L'EXIL I)'IIENH IETTE
27
frapper IIenrie lle. C'était un homme lrès simple, mais, en faisant acle de prolec teur el de
second père, l'espril patriar cal, l'espril de famille
solenn isaienl pOUl' lui et malgré lui l'entré e
de la fille de Gaspard dans la maison hérédi taire.
Elle n'avail pourta nt rien de bien lriomp hal,
celte entrée -là: un vieillard de mise fort ordinaire, une toute jeune fille emmit ounée dans
un fouillis de lainage s plus chauds qu'élég ants,
el, ferman t la march e, une servan te portan t un
flambeau qui projeta it une lueur douleuse, gravissaie nt les quelques marches d'un perron
branla nl.
Ce perron donnai t accès dans une sorle de
grand vestibule nu comme la main, el donlle s
murs blanchis à la chaux ct le pavé fail de simples brique s n'élaie nl pas pour donner ridée
cl'un grand luxe. Une petite porte, percée dans
un mur fort épais, s'ouvra it sur un petit salon
aux parois recouv ertes d'un ancien papier il
ramage s. La pièce était éclairée, dans le jour,
par une très haute fenêlre aux boiseries vermoulu es, cachées par de longs et épais rideau x
�28
L'EXIL D'llENnJETTE
de serge rouge. Malgré 10 feu qui Gambait dans
une cheminée dont le marbre sculpté conlraslait avec une garniture indigente, l'aspect
général de cet intérieur, si éloigné du conforl
moderne, glaça la pauvre Henriette. Elle en
éprouva un confus sorremen t do cœur, augmenté par le sentiment plus accrû que jamais
de son isolement, et dut faire appol ù. touLe son
énergie d'enfant pour ne pas éclat r en sanglots.
Reine la conduisit dans la chambro préparéo
pour elle, arin qu'olle donnât quelques instanLs
aux soins de toiletle quo nécessitaienL les traces
poudrouses du voyage. Elle reparu t biontôt
après dans la salle à manger où son onclo l'attendait.
Le repas fuL sommaire et assez silencieux.
La même gêne régnait entre ces deux personnes
appelées à vivre sous le mtlme toit, dans la plus
étroÏle inlimité familiale, qui se connaissaienL
oncore si peu, et étaienL, d'ailleurs, d'âge eL de
goûts si différents 1
Le marquis cependant, ayant remarqué l'impression qui paralysait Henrielte, lui dit:
- Vous vous senLez peul-être bien dépaysée
�3.
�30
L'EXIL D'HENRIETTE
ici, mon enfant. J e ne puis vous promettre que
vous y trouverez un milieu qui ressemble, même
de loin, à. celui que vous quittez. J'espère néanmoins que vous ne vous y déplairez pas trop.
Je ne connais moi-même que fort peu de personnes avec qui vous puissiez vous lier, car je
ne veux pas vous condamner ù mon isolement,
mais je vous présenlerai dès demain à. MITIOBonnissel, à qui j'ai déjà padé de vous ... C'es t une
excellenle personne qui habite ici près avec son
fil s, le meilleur notaire de Saint-Aunel, - des
amis très dévoués. Elle se charg'era elle-même
de vous Cl'éer des relations. Je ne saurais vous
remettre pour un pareil soin en de meilleures
mains. Enfin, je ferai, soyez-en assurée, tout ce
que m'inspirera l'affection quo je porte à la fille
de mon pauvre frère ...
La voix du marquis s'était quelque peu allérée
à ces derniers mots. Ilenrielle, de son côté,
sentit un flot de larmes lui venir aux yeux et
les cacha dnns ses mains, tandis quo le marquis
conlinuail :
- J'espère que vous saurez vous montrer
docile ct bonne.
�L'EXIL D'nENR lETTE
3t
Puis, senlan l que l'entre lien devena il lrop
atlendl 'issunt, il se tut un momen t ct, détour nantIe propos :
- Il faudra aussi vous intéres ser aux
soins du m énage. Voyon s, que savez-v ous
faÏt'e?
- Peindr e un peu, dessine r, pianolCl', repriser les gan ls, prépare l' le thé ...
Reine, il la dérobé e, joigna it les mains.
- JJum! gromm ela le marqui s ... vO,i là des
lal ents utiles ... Enfin, Reine vous initiera ...
Reine, vous aurez toule la déféren ce possibl e
pour Mlle cl' Aumér ac. Vous, mon enfant, vous
aurez des égal'ds pour Reine. Wle es l née
dans la maison ct ses parents servai ent les
mi ens - les nôLt'es, pourra is-je dil'e. Ces phénom ènes- là 11\' se vo ient guère plus, même dans
nos m0l1tagn9s. Il esl bon de vous préven ir
qu'elle est hahilué e à go uv erner un peu. De
plus, elle a mauva is caractè re .. ,
- Oh! monsie ur le marqu is! protest a la
vieille femme .
- Vous avez mauva is caractè re, ma bonne,
c'est incontesLoble.
�32
L'EXIL n'UENR lETTE
- Eh! Diasl1'e! s'écria Reine, monsie ur le
marqu is aussi!
- D'acco rd, et moi aUSSI, Je ne le nierai
point. Enfin, pour couper court, veuillez con~
duire ma nièce à sa chamb re: elle tombe de
somme il. Et demain , tous les lrois, nous aviserons à nous débrouillarde,.... non, à nous
débrou iller ensem ble.
Il Lendait les deux mains à IIenrie lle. Elle
fuL lent6e de l'embr asse l' pOUl' la seconde fois
et de meUre dans cel embra ssemen t un remerciemen t cordia l, une effusion de reconn aissance. Mais elle ne se sentit pas encolH'ag6e, eL
le serrem ont de main fuL l'uniqu e adieu du
soil'.
Le marqu is, resté seul, se mit il. arpenl er la
salle, comme un homm e hanl6 de pl'oblèmes.
Quand Reine redesc endit de la chamb re
d'IIeOl'ielte :
- Eh bien! demanda-L-eIJe avec sa familiarÏl6 sans impert inence , que pense monsi eur le
marqu is de nolre demoiselle?
- Et vous-m ême, Reine, qu'en pensez vous?
�33
L'EXIL D'HENnlETTE
- Pas grand'chose encore ... . Seulement j'ai
commo une idée qu'elle va loul brouiller ici .
Mais le marquis, d'un Lon qui ne souffrait
pas de réplique :
- Ma nièce est charmanle, Reine, elle est
charmanle, tenez-vous-le pour dil!
f
��CHAPITRE IV
CHEZ LES BONNISSET
Le père d'Ilenrietle n'avait laissé pour tout
héritage que des dettes, à peine représentées
par la valeur de son mobilier . .
En oulre, la jeune orpheline n'ayant d'aulre
parenl que son oncle, qui l'avait recueilli
comme sa propre fille, la question de la lutelle
se trouva, pour cette double raison, résolue de
fait Sans qu'il eût paru ulile de recourir aux
formalités légales. Le marquis avait d'ailleurs
élé heureux d'éviter des complications cOûleuses ct notamment de faire lui-même un
�36
L'EXIL D'HENRIETTE
voyage dispendieux et pénible sous bien des
rapports.
Le notaire Bonnisset avaiL, sur sa prière,
chargé un de ses amis de Paris de s'assurer, à
litre puremenl personnel el amical, de l'élaL
de la succession. Celui-ci s'étaÎl donc rendu
au domicile du dMunL ct, s'élanl abouché avec
les Berlholier, chez qui llenrielle s'élait provisoiremenl relirée après le décès cIe son père,
il ful promptemenL cL clait'emenl convaincu de
la vérilé de la siluation.
On convinl d'un commun accord qu'après
un choix de quelques bihelots ou menus objets
qu'Ilenrietle désirail garder comme souvenir,
le resLe du mobilier serail porlé il l'Ilôlel des
Ven les; que la somme qu'on en relirerait servirail à payer les fournisseurs, et que le reliqual,
s'il yen avail un, serait envoyé il Sainl-Aunel.
En aLlendant, l'orpheline irait rejoindre son
oncle.
Deux jours après l'arrivée de sa nièce, le
marquis, ainsi qu'il]e lui avaiL annoncé, l'avail
conduite chez les Bonnisscl.
Mme veuve BonnisseL cl son fils SaLurnin
�L ' EXIL D' II EN I1I ETTE
37
haoita ient il l' extr émi té du fa
uo ou\' o', cc qm
m ella ll leU!' dem eur e tl <! r ux min
utes du ch ùLeau d'A um ét'ac ,
C'é tait une maiso ll pro pre LLe ct
cré pi e il neuf,
avec deu x pan onceau x fl amh ant
s a u· des s us de
la por te ,
~L
d'A um érac ava it l'h ahit ud e tl'a
ll el', deu x
ou lI'ois foi s par se mai n e, y pass
e r la soir ée,
C'était un e trad iti on an cien n e,
C~ l ' ell e data it
de fe u M. Bon niss e t le pèr e,
décédé dep uis
qu e lqu es a nn ' es cL il qui Satul'll
in ava it s uccédé .
La pré sen la ti on ,"é tait faiL e Ll'ès
sim plem ent.
Mme Bon ni sse L ava iL acc ueilli lI elll'ieLl
e ave c
un e affa bili té touL e con li ale. L
a situ atio n de
ce lle or phe line la Lo uch ait, c t
l'in térê t qu'elle
lui porL a iL par ava n ce sc li sait
S UI' so n visa ge
cL per çait da'n s le son de sa voi
x.
Ces sy mp aLhies anti ci pée s son t
l'a rcs à P aris .
Dan s le deu il qui l' avait r éce
mm enL frappée
Ilen ri elle n'av ait poi nt r eç u à parL les Rer tholi \r - de m a rqu es d'affecti on
qui pa ru sse nt
a ussi pro fon des ct auss i sincères
. EL e ll co \'c
l'acc ueil de Mill 0 Bon niss e L ava
it-il (lue llIue
L'EXu .. IJ"HEN nIETT E.
�38
L'EXIL D' HEN RlETTE
chose de plus caressa nt, do plu s malern el.
IIenri eLte en fut toule pénélr ée.
Malheu reu semen l, los préocc upati ons de la
bon ne dame ne comp taien t pas parmi cell es
qui sonlle plus en h onneur dans les intérie urs
d'ar tis tes. Après les premi ères politesses :
- Ah ! ten ez, m onsieu r d'A um érac, dit-ell e,
pend ant que j' y pense ... .J'ai rédi gé pat' écrit la
r ece lle de ce tte fameuse co nfitu re de ch âla ig nes ..: , vo us savez... , qu e vous avez trouvée
si bonn e. Vo us la donner ez à Ueine.
Il enriell e !il un e m oue imperceplible . Cela
lui parut sing uli èr ement « provin ce » .
D'o rdin aire, après quelqu es instant s de co nve rsalion , le mar q ui s cl alUl'ni Il , al'1'ach é,
pour la circo nstance à la Revue des Deux
Wondes , entam aient une parti e d'échecs, pendant qu e Mmo llonnis se t tl'Uvalll aÏl à d'in ler min ablqs ouvrages au croche t. Cc soir-Ht, pour
occup er et intéresse r llemie lle, on co nvint de
fa ire un domin o ù. quatl'e .
Henrie lle connai ssail tout au plus les dés .
M. Honnisse t, qui l'avait pOUl' parten aire, fut
chargé de l'initi er aux fin esses de la par tie :
�La jeune fille fut accueillie avec affabilité.
�40
L 'EX) L )) ' 11 EN n) ETTE
- Jouez dans ma pose .. . V Oli S avez le derni er quatre : réservez-le pour ferm er ou fair e
, domin o .. . N'ouvrez pas les as, vo u voyez bi en
fJll e mu mère y boud e !
lI enri eLLe, déconcerlée par un e aval anche
d'obse rvations auxquell es les deux autres
ioueUl's pœ naient part, ne savait où donn er
de la tête ct j ouait il rehours du hon sens.
Le notaire, de son cô té, élail quelqu e peu
dépilé de vo ir ses ex plicati ons si mal c9mpri ses
ct les èo ups les plus impe1'dables ain si co mpromis. Qu elque soin qu'il mil il le di ssimul er,
llenri etl.e, plu s aLlentive aux déla il s de cc
genre qu 'aux ,'ègles du j eu, trouva qu'il cc faisait un e têle » cl .l e ne sais quel lulin raill eur
vinl agilel'l e IJo ul de so n nez. '
Salul'l1in s'en aperçut-il! Fut-il plu s confu s
qu'irrite - ou plus irrité qne confus de se
sentir la ri sée d'une impertin ente gamin e?
Touj ours es t-il qu 'à. partir de ce moment ses
co nse il s dovimont plu s raros ol aussi plu s
obscul'!; cl plus incohérents. E l HOnl'ieUe do
so diro :
- II (( bafouill o», décid ément, il « bafoll il le »...
�L'EXI L J)'IIENTUETTE
"3
HenrieLle se lut, un peu confuse, mais non
amendée par celle brusque sortie. Elle pensa,
sans oser celle fois le dire:
-Eh bien! c'est un Cujas empolé, voilà loult
Elle avait soin toulefois, pendant ses visites
aux Bonnisset, de sUl'veiller d'aussi près que
possible ses excenlricités de langage et d'allures, garchml malgré tout une aisance aimable
de l'excellente
qui avait achevé la conqu~le
Mmo Bonnisset.
��L'EX IL f) ' l fE:-I HI ETTE
IlcUl'cuscmcnt ni M. d'Aum érac ni MIllO B OIl nÎsse l ne sO upçonnèren t ri en de cet incid cnt.
Mai s, après cel essai malh eurcux, lc domin o ù
qualre ful aband onn é dans les ve illé('s qu i suivirent.
li s onlnmaienl unr l'nrtie d'écbeos.
De faiL, hi en qu ';îgé (l'u ne trentaine d'an née s
el pOurvu d'une instnlCtion peu CO l11l11l1ne,
M. Saturnin Bonn isse l élait res té, en dell ol's
des afTaires de so n éllld e, d'u no timi dité qn i
le r endait gallcll e. A 10 voir passer ponrl uellement , aux mt'mes hcul'es , dans les mêmes
rues bOll eusrs de Saint-Aunet, le parapluie so us
le bras cl le panlal0n soigneusemen tl'clroussé
4.
�L'EXIL ]) ' IIENlllETTE
autour de la ch eville, saluant d'un air' emprunté
les perso nnes qu'il r encontmi t, quiconque juge
les gens d'ap rès les cô t6 s plus ou moin s brillants de leur exlérieur l' e ût pl'is volonliers
pour le plus insi gnifiant des labellions. de provmce.
Quant à )J enri e tle, de lelles allures et le
prénom do Salurnin avec lequ el, sans qu'ell e
eût pu dire pourquoi, elles lui paraissaient si
hien cadrer, n e pouvaient manfluer d'exciter sa
verve moqueuse.
Un jour, devant son oncle, elle laissa il. son
sujet échapper le mot « d' empoté » .
Cc néolog isme il'l'e:>peclueux fit honùlr le
marquis :
~
« Empot6? » Qu'entendez-vo us par là,
mad emoise lle! Renoncez, j e vous prie , une fois
pOUL' loules, il des expressions pal'ticulièrement
déplacées daJl s la bouche d'une jeune fille. EL
quant il M, llollnisse t, sachez qu'il n'es t pas de
ceux qui peuvent donner prise ù. la raillerie ...
C'esl un espl'll di slin g ué so us tous ]es rapports, el, commejurlsconsulle, c'esl un Cujas Il
1. Célèbl'cjul'isconsultc français né i.L T oul ousc (1522- 1G\lO).
�cnAPITfiE v
LE S
DEUX
AllUES
La « sociélé )) Sainl-Aunello1 se , peu nomhreuse , d'aill curs, Il e complait pas beaucoup
de jeunes lill es (Jui, par la conformité de l'Age
el du milieu social, pussent se lier avec Henri elte. En Oulrc, plus d'une mère de famill e
avait cl ef; préj ugés con tre ce LLe « Pari sienn e )),
fill e d'nrti sle, ù qui l'on trouvait des o.11's trop
délurés, et, POUl' tout dire aussi (ce qu'on se
glll'duit bien d'avo ller), une élégance native qui
Conlr'aslai t fAcheusel1len t avec les ai l' S 1111 peu
B'uinùés de quelques-unes de ces demoisell es.
�46
L'EX TL D' lI EN RlETTE
Une de celles-ci pomtant sc trouvait atlirée ,
malgré les diITérences profondes de leur éducation respecli ve, vers la nouvelle venu e.
M1 lc Laure Albussy, d'un an moins âgée
qu 'IIcnrieUe, avait, sans s'en rendre comple,
dev in é e\1 sa récenle ami e des aplilud es el des
qu alités d'espril peu co mmun es il Saint-Aun el,
cl ell e en avait confusémenl éprouvé le charm e.
Héunics un j Olli' chez Mmo llonni ssel, elles
elll'enll'id ée d'ouvrir le vieux pi ano de famill e,
end ormi sous sa ll ousse verle.
- .J ouez-m oi quelque chose, vo ulez-vou s?
demand a Il l\['i eLl .
- No n: vo us d'abol'd.
- Moi, je ne sais ri en par cœ ur. All ons,
vou s me forez lant de plai sir!
hl Mil o Albussy, sans plu s se faire pri r,
entam a le derni er morceau flu 'ello avail appri s,
celui (lu e, pour le momenl, ell e faisail nlenure
invari ablemenl aux personnes qui , ell vi sile
chez sa mère, la pri aienl de se meUre au
pi ano, ca l' o ,~ disail (( qu'ell e avail beauco up
de di spos iti ons )) .
Tous les deux mois nvirol1 , sa mailr sse lui
�Jo;!I08 ouront l'id60 d'ouvrir 10 vioux piano.
�48
L'EX) L D'II E~
lUET
donnait ù étudiel' 1111 morccau nouveau qu'elle
lui faisait piocl,cr i.l l'exclusion de t,out autre,
jusflu 'ü cc qu'elle le possédât pal'faitemenl.
Une fois u, cl d,"'ant deux mois, led it morceau devenait ct demeura il Cil quoique so de
co nsacré, Laur' no l'appelait plus que \( mon
morceau » , Sa mère el les fami li rs do la maiso n
di sai ' lit « LOI1 morceall », « votre morceau » ,
El il sem bl ait que c'ellt Mé IIIl C lI surpalion
ind él icate si fluelqll'lllI il Sainl-Au nel CI'tL, pendant la ml'me p6ri ode, fait 1'l'lf'lllil' so n piano
dc la m '·lodi· donl :'11 11 " Alhu ssy scmblait [10 8séd('1' lemporairemcnt la monopole, Ali slll'plu s,
cc dangC' r n'é tait pas à craindre, l'uniflue
maLlrf'ssc de piano cl la pclile vi lle ayanl so in
de Il e pas ('réel' elltl'e ses (l i ves 1111 parcil 'ùnn il.
Lourd oll1 cllL , ù l'écolih'e, mais '01'1'CCI ' ment
en so mll1e, Laure exéeula JOIIC, pOUl' Id. CC I1Lihn e roi s peu l-t'oll'C' , C il s'app lifluant de so n
mi eux, {('S Clo(' IlCs ti n JJOltflsl!)rG,
(~ :
Qlltllld Ile ('ut l (' l'mi
COllllllelll lrouvez-volls IUCS Cloches '!
,l clll:tnda- l-e ll c,
- Pus mal, pus mal, répondit Ir 'l1I'jelle
�49
L'EXlL D'II E 1 BlETTE
éva~irmenl.
.. VOU S ne savez pas autre chose?
~ .. si... , seul eme nt je
- Non ... , c'esl-àdi
ne m'en so uviendrai plu s assez ..Mais j'ai app ris
aussi le COT des Alpes,. vou connai ssez? so l (a
mi, si d.o mi la, sol ... et Un pl'e17âel' .tImott1' :
si do Té, l'e l'e do rio .. .
, - Une muzul'ka , je ceois, fit Henri Lle
d6c1ai
g neu
~e m nl. Vous suvez, enlre nou s,
c' 'st un peu loc .
- Vou s LIiL s? fl r manda Laure, c1 éconl nanc6e ellégèl' men t allUl'ie ...
- Oh! je vous de~lan
e pardon, mademoisell e. C' st encore un ~our
qu e m,e joue ma
mauvaise éducalion. El pui s ... je pois que je
vous ai fait de la p in e, é' st hi en su ns Je voulOir, je VOliS jure, l vo us m'en voyez désolée .
C s franch es xpli calion s rassérénèreJllLaur
Comp'lèlel11 r llt :
'
- Mai s vous-rnA'me, dil-e ll e, si vous av iez
l'ohligeance de me jouer qu Iqu e clto e aussi?
- Oh! l11oi , je vo us l'ai dil, je 11 sais l'ion
PUI' cœur, mais, si vous youl z, j 'a i à la maison
tIn pr ll dr I11l1 siqu qu m'a donn ée Mme Berlh oli )', Ull e de nos a.mi s de !>uris, el. ..
5
�50
L'EXIL D' IlE:-I RIETTE
- C'es t cela, vou s me prêterez un morceau;
je dirai il. ma mailresse de me Je faire apprendro.
- Mais non: no us le parco Ul'l'ons ense mble :
c'es t bi en plu s amu sant!
- Vou s savez donc déchiffrer, vous?
- J 'ai moin s de doigt é qu e vous, mais j'ai
peul-ê tre un peu plu s d'hahilud de la lecture
mu . i 'ale. Vous vous y f e r e~ bi en vile, et vous
v 1'1' 1. qu Lattrail vo us y l 'o u ver~
! D'ailleurs,
j n'ai fJu des mol' ca ux facil e, vo us pensez
bi en, mais MmoBertholi l' dil que cc sonl qu and
môme ùes ch efs-d'œ uvre. Ah! celle-là, il faul
l'enlende 1 mazell ! .. .
Ell e n prit pas gal'd e elt fois à cc l autre
mol malheureux qu' 11 pronoll ça n fai. anl
claquer ses doigts, el polll'sui vit avec enth ousiasme :
- Ten z, l'Ol1vedure de R ovin des B ois, vou s
n connaiss ~ pas'? .. non? .. Ça co mm enc
ll·'·s lenl ment et, cl s les premiers acco rd s, on
éprouve je n sais pourquoi (peul-ê lre à cause
du Litre?) l'impression (Ju 'o n esl dans un o
gl'and for l, lu nuil. On nt nd li s cors qui
s répond nl au loin. e )1 ' st que Le piano CI ui
�L'EXIL D'lfENn lETTE
joue, mai s on comp l'end bien que cc sont des
cOt'S. El l'ail' - l!'\S simpl - a qu elqu e chose
de fantastiqu e qui donne la chail' de poule.
Ensuit e, c' sl comm e un mugiss menl qui
ressemb le tt un ap pel, et après, ùan s un mouveln enl vertigincux, c'esl une menle qui s'élance
cn aboyalll, dall s une chasse infern ale. Tenez ...
avez-vous lu la légende du bea?t P écopin, do
ViClol' lIugo? .. 11 y a Ut un e cha 'sc ... Eit
la.. . n
hicn, c' sl quelqu e chose comme
mu . iqu e. Mille clame ul's con fu s s, mêlées an
hl'uit d'u ll vent qui gémit dans l s rameaux
pt'essés <l'arbres sécul air s - sans qu'au mili eu
de celle so d e de toul'billon sono re on ccsse un
seul inslanl de s nlil' un e harm oni e atlmi'''tbl .
Pui s touL s'apais , ct 1111 mélod ie sel' 'in e cl
léghc sc d \gûg' lonl à CO llp .. , Oh! je ne peux
pas vous dire : mais 'esl beau, c' st beau!
Et lIenri elt , dan s un lransporl juv \nil ,
fai sait Il ""rand s bras, ouvrait dcs ye ux ardenls,
fredonnait, sans so uci de paraÎlre rirli cule, les
passlt"'es qui lui l'CY nai nl, ssayanL de supplé l ' par I(' s ges les, pal' la physionomie, par
tout . (lui "lait 0 11 cil " Ù l'iusnfflsanco dos
�L' EXlL D'HENH IETTE
pal'ole., afin de rail' partagel' il son amie
SO li enLhou 'iasme p OUl' l'œuvl'e mag isLrale ùe
W cLet'. Lauee éco u LaiL, lU terloquée cL sa isie.
Elle n'avait jamai ' entendu pader d'lut
all1SI.
- Nous jouerons cela?
- Oh! non, 's t trop difficile, je vous l'ai
diL. ~lais
j 'ai du JlozarL. .. , d ravissanLes mélodies de la Fl ûta enchantée, \" Marche ttwque,
cLdes sym phoni s d'Haydn, et puis aussi quelques pag's, parmi les plu s sill1ples, d s compositeurs mou rnes .
Un auLro jour, c'éLaient des dessin s, li 'S
aqllarelles, essais inllDbiles mai5 pleins de
Jlromess s qu ' Henri etLe montrait a son ami. '
Et . lle- 'Î de s' 'xclutllel'. Oh! omm 'o la
l' 5sc m blai t peu aux dcss i 11 5 maladl'oi L
emont
fir;nolé8 qu'ell e avait vus SUI' \es albums des
nTandes jellll s nu s de 5U 'ollnaissance!
Traits ou OUI'llt'S 5 mhlaient j tés ù la
diabl e sur Je papi l', el donllai nL pourtant, en
d \l'iL des li ', rauLs de l'exéculion, un impt·ossion do v ;l'iL" LouL il fait s "duisallte.
J!Pmi Llc Il 'élai L poin L vaniteuso. Et quoiquù
�53
L 'EX IL D' H ENl1lETTE
fl allée de l'admiralion n aïve qu e lu i témoignait LaUl'e ;
Un nul l'o jour, c'6lail los dessi ll s, 106 (lquarollos,
-
nOn! dil-oll e en ri ant de loul cœ ur, co ue
So nt lit que do méchallls croqu is!
fi,
�54
L 'EXIL D' IIEN RI ETTE
-
vos
(lU
-
« Méchanls croqui s »? Co mm ent so nt donc
modèles?
Mes modèles? .Te n'e n ai pas, c'esl-à-dire
j e dess ine ou pein s d'après nalul'e.
Oh! vraim enl! Vous m'appr IIdrez, dites !
.J n demand e pas mi ux. Mais 'il faut
p OUL' cela du 1 mps l hi n tI s ssais pl'éparaloir s, el pui s, vous am z en moi un pièh' pror ss Ut'.
- .Je n'c n crois rien, l d'a ill ur, ce se ra si
UJ11l1 sanU
Jl rul donc co nv nu qu 'au pt'emier jOllr, rTn ri ' Lle, qui n'avail pas do pian o à sa di spos iti on
dan la maison do s n oncle, appol'Iemit eh z
Laur un peu de mu si(lue, avec l'aLlirail né '('ssail' pour dess in er.
Les Albll ssy, (Juoi(lll joui ssanl (l'un assez
bil e rorlun e, m ' naienl un e vic forl simpl (',
labOl'i euse cl lrès hOllrg oisr . Le pèro surveill ait
lri's a 'li ve mcnl ses (1l'opl'i(' 1IS; d(' ux ga r ~:o n s,
l'un plu s ,lgô, l'tllllr pili s jelill e f(U P l(' ul' sn' ur ,
raisa ielll Ir urs c1 assps aIL Iy(;(',p d Grcll ol'( p, .
Enfin Laur , ('!evôo dans un p pPlil(' pcnsion de
'ainl-A uli 1, J' cc\'a it (' II ll1 èmo l ' lIlp S, <l sa
�L'EXIL D'IIENHIETTE
55
mère, un e édu calion lrès praliqu e, el avail élé
inili ée de lrès bonn e hl ~ ur ea u x so ins du ménage .
Mn.. Albussy cL
Sil
fillo raoJ:;caiollL,
, on amie l s trouva donc l'une et l'aulre au
mili li d' un ~ nol'm
e las do lin ge.
- Ah! c'<,sL VOliS, madcmoi s Il e JI Ill'iell ,
dil Milio Alhll ssy en l'ap l'cevanL. Nous :dOliS
l'ail hi er' la 1 ss ive, cl vous n OliS voyez occupée!> tl l'(\ 1l''''C l' lOlll ,la dans nos armoire .
II micLL p nsa :
�L'EXI L D'lIE lUETTE
Poul'qu oi ne laissent-elles pas celte
besogne il leue bonne?
Pui s, ouvrant de grands ye ux devant les
montagnes de draps de lits, les collines de
nappes, les éminences (l e servi tles et les monli culC's de Jinge de co rps:
- 'Tai s c'est ù vous tout ce lin ge-là?
Et clle pensait a ux dçux ou Il'ois lil'oirs de
coml11od qni enf l'm aient , Ù Pari s, tout leur
prov isioll, - si indigente qu ' les l'elards de la
hlan chi sse use les Ill ettai ent pUl'fois dans l'imposs ilJilité de sor Ur, cl (JLle, (ILl ant! par hasard,
ct tl lill'e de récipro ité, les BcL'lltolicl' dîn ai nt
'h z ux, il s apportaiellt 1 urs sel'viell es, sans
plu s de 'érémollie.
- Cerles! répondit ){,UO Alb1lssy non sa ns
'") , 1\,'ÙI'C pointe do fWl,t ". Et cncol'C', vous Ile
voyez pas loul. NOlls a\'ons d "'Fl mi s d cô té
10llte lIll . corbeille d'e ffets tl rac 'ommodel'. Ces
Juro uses n'ont au 'un soin.
- Voilà tI"u tl.·avail pOUl' la Iiugèl'e, dit HC' I)l'iette, pen sallt clol'o] pl'OpOS.
- La lingère? dit LUllI' à .80n tOUt' Mais
c'es t nou s, la Jingè l'
�L'EXI L D'II ENlllE'I'TE
57
- Comment? c'est vous fJ.ui ...
- Je crois bi en! Et c'est moi, en particulier,
qui repa se Lout le lin o'e pl at.
Pendant ce coJJoqu , le lin rre s'emp ihit doucemen t dans la gmnd e ~ r'm oi J' e de noye r. Laure
avait une dex Lérité S UI' [)!' nante à ranger rapidement chaqu o so d e d'objets Il pil es r ;guli \ res . El la mère ct la j un e fille meUa i nt à
cc lI'avail, qui paraissait à Il 11l'ielle aussi
fa stidieux qu vu lgail" , j e ne sais quelle minuLi amoureuse.'
C'6tait hi en (( province » ell cfTc t, mais cela
avait l'a ir COSS II tout de mt'me, cl propre ct
}'éjouissanl, c s rayo ns lout hl all cs, pl'6s nlanl
l'aspe'l sym "l!'iqu e d'un e hiblioLhè(lll e cl d'où
s'exha lait lin fmi s eL ,[tin parfum li' lavande.
VOliS excuse rez Laure, mademoise ll e
Hellri ell , dit {"'OAlbussy, si jl' la r li ens quelques illstanls. Mais nous allolls uvo ir fini.
Pui s louL ü co up:
- Ah! m OIl Di eu, qu ell e 0<1 'Ul' Il e brtll é
JU slin e sera so rti , eL \'oil il sa hlanquetle qui
Va se lllir la fum ée ...
Et Laure, loul aussitCll :
�58
L 'EX IL D'II ENHIETTE
-
J'y vais, maman, Venez-yous, Henrielte?
Ell es descendiL'enL les lemenl à la cuisine, Un
res le de gigo t, accomm odé en hlnnquelle el
tl'O p longlemps aband onn é, ' rissolait en eIT t,
répand ant un e odeul' m(l naça nl pour le succès
ue la cui sso n.
Laure cul bienlôL fail de prendl' une aull'
casserole cl d'y mellre la bl anqu Lle.
h n uil cil pui sa da ns la marmile, où milollnail 1 pOL-au-f u, IIne cuil! réo d houill on
qu'oll e ve rsa pl'ompLom nl SUI' lu viand e ]éjo't
rouss I .
- Là, diL- Il e, je crois fJue vo ilà 10 mal
réparé.
IJ enri elle élail, il so n Lour , ébahi e de vo it'
lin o j eun fill moin s:'lg 10 qu'ell c, presqu o lin o
enfanL, !ùlc quiller av c ce lle sôt' lé cl so ill s
domes liqu s donl lle-mêm étail profond ém III in capahl e. Il lui s mbl ail flll 'à êlr fuil s
d'aussi bonn grâco par des main s bl anches el
délicales, c s so rl s cl ho 'O'rnos p ' l'dai 'Ill un
pell d l'odi ouse vul garilé qu'o ll o leur lrouvait.
El , ' Il Y réfl échi ssanl , ell ' fu L bi n obli géo,
�L'EX[L D'HENRIETTE
59
en dépit de ses préjugés de fille d'artiste et de
Parisienne, de se reconnaître - au moins en
un point - inférieure ft celle petite fille il la
fois bourgeoise et provinciale.
��CH APITRE VI
U E EXCUnSIO
La belle saison éLait venu e. Les bois qui
dominaient, en le surpl ombanL presqll e, Je casleI tl'Aum 6ruc, noye rs, chênes el châtaigniet,s ,
avaient rev'· tu Jeurs fr ond aiso ns, cL1 s prairies
flui s'élend aient JUSqU'il la rivière s'émaillai ent
de pâqu e!' Lles el de boutons d'or.
Le l mps était propi c aux xc ursions. Un
jour que Laure était v nue pass r l'après- midi
ch z lI enri ' Lle, les deux j un es fill es, l nlées
par le clai r cLgai soleil , s'uye ntul'èl' nl qll elquo
peu a.ux environ s de la ma.ison. Pui s, pal'
6
�62
L'EXIL n'HE NlUETTE
ardeur juvénilc cl presquc sans y penscr, ellcs
escaladèrent lu colline, respiranl avec délices
l'ail' pur de ces fraîches régions, ce jour-là.
délicieusc mcnt alti' di cl imprégné dc scnteurs.
Et c'étaicnt il chaque inslant dc pclits cris de
joi e, à mesurc qu o le panorama sc dévcloppait,
q lIand un buis on accrochait leurs j 11 pes ou
((lland un oiselct effaré s' Ilfuyait hrusqucment
av c un hruiss m nl d'ailes. C' ' lait mieux
qu'ull e pt'om nad " c' ' tail un véritable explorali 0 11. A chaqll . pas, flOU v 11e surpl'Ïse, exclamali on nouvclle. Tout Ics cnchantait : la purelé
d" ciel , l'horizon où les Alpes d.lI Dauphiné
déco upai enll urs silhou eUcs enCO re neigc uses,
'l, prcsqu e il leurs pi ds, la l'Lvi rc de lluiz
scintillanl dall s 1 tcndrc fcuillagc d s sa lll s,
cl Saint-Auncl, donl les loils de luile l'ouge
jelai nl dan s ce hleu, ce vcrl l 'c hlanc UIIO
not vibmnle l gaie.
Toul à co up, dans 1 calme el la sérénil '. dll
déco r, ull e cloebe tinla, so nol' et leule :
- L Il clo ,It Il du mOllllsl\ l'o! s'écria malici usement Henri 'lle, dont Je caractère un peu
gouaill ur reprcnail le dessu!:i,
�L' EX IL O'lIE:\iHIETTE
•
Laure rou git. l)ui , avec
ll'ainte :
Ull
63
peu de con-
- Vou s en voulez beaucoup il mes pauvres
cloches. Je vous acco J'd e que c'es t un e producli on médiocre : j m'en rends parfaitemenl
Compte mainlenant, el gl'Clce il vous. Mais ne
trouvez-vou s pa s qu ces rosonances soudaines,
gl'tlYes el dou cs, ajo ulent à la sé rénité du spectac le qui nou s rnloure? Ce so nt comm e des
ae enls inarli ctMs qui l)\'oqu enl je Il e sais
fluell, s idées sa illLes cl héllirs ... Il me se mbl e
qu'un composiLeul' pOllyail bi r n, sans ridicul e,
cssa.yel' de s' n in spircl' . S' il y a. mal r éuss i,
es l-cc un' raison dc raill l' d'aussi loucllanles
irnpross ions? Cc sc l'ail montrcr qu'on nies
Compl' nù pas cl h ire prcuv pal' co nséqucnl
d'unc séchcrcssc dc cœ ur dOlll vous Nos bi en
éloignéc, - ou bi ell qU'OB cs l méchanl , ce
qui cst n '01' moin s vo tre cas.
La l ç n 6lait fail c d' un vo ix un p CIl LI'cmhlanlc, Otnme si Laul'e eùt éLé cll c-tn5tn c
>!frayéc d sa ha.J'di rssc, mais d' ull Lon n('l
pourtant, où s'af(1l'mail av C fOl'meté lu fl'aicheut' de s nlimenls qu' un ' éducalion hi ' Il
�L'EXIL n ' II EN RIETT E
dilTérente de celle d'Henri ette avait développée
dans son ùme.
Si nouveau qu 'il fl:.t p OUl' ell e, (' l poul-être
même à cau e de sa nou vea ulé, e langage
fr appa la P al' isienn e, qui, loin de s déco ncerler, lI' s primesauli ère et tri'5 bonn c, au
fond:
- Vo us val z mi eux quo mOl, ma chère
Laure, dil- 110 Cil l' mbrassant. E nco re lin o
fois, .i ' vous d mand e pard on, je ne vo ulai s
pa vo us laquin cI·. N'e n parl ons plu s 'l onlinu ons Il olr promenade.
L'in cide nL avai l néanm oin s j lé un fl'o id.
L'enlr li en languissait, el pui s, l'on s'était dé.i à
io s nsibloment écal'té du chft Leau plu s qu do
raison : la pro mcnadc l c l a~ iL li lourn cl' à
l' scapad . Lauro s'on apcrçul la [lI' mièl'e
parl a de 1'ovoni r. Une nouve ll e ex 'l all1 uli onlui
r épondil :
- Oh ! UIl Ll chèvre, un o ch "vre loule hl al1 ch '!
Venez dOll' vo ir, Laure : 1111 0 chèv re, deux
chèv l'cs, un troupea u de '1I \\'I'C5!
CC sp cluc!' "luilloulll ouvea u p Oli l' la Parisienn e.
�L'EX IL D' li E ' [U ETTE
Laure s'approcha, moins pOUL' sc repaître de
celle vue qu e pour réitérer ses in slances .
A u même moment, une frimou s e éveillée
sO I'lil du tailli s. C'é lait le chevrier, un pelit
garçon ébouriffé, avec des y ux diaboliqu es ct
un œil farouche des plu s amusa nts.
- Oh ! ce pelit sauvage, s'écri a Uell1'i etle,
qu ell e têle à croqu ot'!
- El ~ L débarbouiller, fil Laure en ri ant.
- A débarbouill r sur to ut. Dis- moi, peLil,
Veux-tu que je l cl 'b al'hou ill e '?
L'enfaol ouvl'itdegl'Undsy uxsa ns l'\po ndr .
- Di s, ve ux- lu '? poursui vit Uelll'i elt , je le
donn orai un so u.
Le jeune pillr allall pl' ndre la fuite, qu and
le l11 0l de sou l'arrêta. Pres tement, Uelll'i cl le se
relrou ssa 1 s ma.nches, trompa so n mouchoir
tlall s l'cau lI' 'S clail" qui bondi ssait il deux pas
d là, ct tandi s qu'c il, pl'océdait il l'opémlion
mal r' l'é les 'Tima 'C ' du gamin :
- Il '1Il'i clL " Henri ette, qu o failes- vo us?
rép ' tait Laur ' slup \faite el quelque p ' u scanclaU s"0; si l'o n n Oll voyait !
Au même lIl om nt Il effet, g ràc il un petile
li.
�66
L'EX IL ])' II EN n IETTE
pnl' où l'on ap rcevail un hOlll de senti er desservalll qu elques habitati ons éparses
dan la montagne, ùn vil apparaître, abritée
d'un e ombrelle jaun e el vê lue d'une robe violette de co upe sévère et simpl e, un e femme qui
s'a rrêla il la vu e du groupe qu'el! avait so us
1 s ye ux. C'é lait M il o 'tèche, une vieill fill e de
Sainl-Aun l, longue l maigre, marcheuse infaliS'ahle, qui parco um il vo lonti rs 1 s nvirons
de la pelile vill e les joues de beau l mps cl qu e
les habitants du pays, habilu és il la l'enconlrer,
sai uaienl avec respec t.
- C'est donc vo us, Lanr ! s'écria- l-ell e n
r co nn aissant Mil o Albu ssy . Qu ' sl-ce qu e vo us
failes là?
- J e ... je sui s av c lIenri elle d'Aum érnc,
ré pondit Laur cmbaI'l'asséc.
- Ah ! mac! moise lle e t lu ni "'e du mUl'qui s d'Aumorac? dit la vi iJlc fill d'un ail'
qui parut il JIenri ollc un p Oli pin cé. El il
n'y a p rsonn alllre av'c vo us? onlinual- Il e.
- Oh ! nOli s n ri sfJll ons pas de nOli S perdro,
dil tl so n lou!' JJ cnri r ll d'un 10 11 qui , sans ôll'e
~c l n il' c i e
��6d
LouL il fail in co nve nanL, avait pourtanL l'ail' de
slo'nifl er : « de qu oi sc mêle-L-ellc? »
- Mais, s'emprcssa d'ajouter Laure, nous
allons descendre [l l'in sLant.
- Et cc pctiL berger ? .. interrogea encore
Mil O. tèc he.
- No us l'avons débarbouillé, répondiL fi èrement IIemi eLle.
- Mais il n 'es t pas co nvenabl e de .. .
Puis, press nlant qu elqu e auLre rip os te qui
au l'lLi Lpu ell ve llimer le (li alogue :
- Je crois qu e vo us f l'ez bi ell li desce ndrc
au plu s viLe, vo us du ~o in s, Lauro, ra r je ne
co nn ais pas madomoi cli o, diL-o ll e d'lin ail' plus
pin '6 (Ill e la premi ère fois: vo Ll'e mèr poul'l'ait
êLI" en pein e ci e VO ll S, rl ell e n'aul'ail ce l'tainemOlll r as l'id ée de \'Ollit' VO LI S ch ' l'ch0 1' ici.
La vieille fill e poursui vit SO Il clH'lllin , lUlldi s
qu e Laurc t J1elll'iolle, lu tôle un peLi Lasse ,
l'l' dcscend uicliL pres lom nll a. co llin.
- Je vais N I' " l'ond ée, pour S lU ', diL La uro
tri 'lolll ent, omm e sc pad anl il Ile- mê\ mo ot
sali s ]e moindre ac 'elll de l' (It'oche à l'adl'esso
d' II '/ll'i II .
�L 'EX IL D' lI EN HIETTE
fiO
- Grondée, pourqu oi?
- Ma man no sera pas co nlonlo de colle
avenluro.
- Il n'y a pourlanl pas de quoi êLre ffte hée ,
el d'ailleurs, cluello JJ écess iLé de lui raconLer ? ..
- , i olle m' illlerrog , il faudra l)ion qu o je
lui r épond. Du res le, ?l111. Slèc he, qui voit
SOuve nt ma man, ne manqu era pas de lui I.l
fai l'C pa rt.
C'os t ela ... E l r n amplifiant sans
doul e ?
-.To no Hais pas, dit La ure naïvomenl.
- Si, si, clilii enri elle avee impélu os ilé, n
amplilianl. Et j'aurai aussi mon paqll el, moi.
Oh ! les vieilles fill os, loules havard o::; el
mécllilnles lall g uos ! Tell ez, un e se mbl abl e 'h oso
H OU H mil arri vée il Paris, (Ill e perso llll n sc
se rail avi s' d'y fourrer so n 11 0 7., el de polinor,
L cl ja boLol', l do papoler Ih-doss us co mm o
s'il s'ag issait d'ulle affaire cl 'lhal.
0" a rrivail au chft Lea u (l'Aum érac . La bonn e
de Lllure étail ve nue la 'hordl ' l' et, déjit
inqui \ L , oll e parCO U1'I:tll uv le R lin les alen-
�70
L'EXIL J)'IIENn IETTE
tours de l'habitalion iL la recherche des deux
jeun s fiUes.
Laure mit promplement son chapeau el prit
iL la Ml congé de son amie.
�CHAPITRE VII
Cc qu 'cil redoulait ne manqua pas d'arr iver,
Mll e Sl\che fil d' s le lcnd main i.t Mm
o Albussy
lin l'écil comp laisanl de la scèn dont e1l avail
élé lémoin, n l'accompagnanl d réJlexlOn
peu obligeantes, quoiqu sincères, il. l'adl'csse
de lu <1. Pari sien ne! 1> • S S yc ux, pour êlre
l'l'anche, JIlIOAlIJUs y a V'.l.ll cu le lorl d laisser
sn. fill e sc li l ' aussi ~ tr o iL e m nl avec un e
nouvell e v nu , ul'l'i v'e on ne savail lrop d'o ll
cl él vée ù la di able, i Mm o Bonnis 'c l, pal'
égard sans doute p OUl' 1 marquis d'Aumérac,
�L'EX IL n ' li E ' nI E'["j' E
un an cie n a mi de feu son mar i,
ava it pris elle
peli te SO I1 S son pat ron age et en
par aiss ait vér itabl eme nt coif fée, co n 'é tait pas
un e r aiso n
pou r qu e les mèr es avis ées n'ag
isse n t pas avec
plu s de r éser vo .
1\1'"0 Albussy n o lais sa pas de fair
e la par t
des exa gér ati ons pr ob able s con
tenu es dan s )e
réci t do Mil o S tèc lt o, ré dui t d'ai lleu
rs par Lam o
à de plus jus tes pro por tion ' . E
ll o pre ssen tait
sur tou t so us l'em pire de qu ols pré
jug és é troits
et inj ustiflés la vioill e dem oiselle
lais sait ainsi
pel' Ce l' SO li anti p athi e pou r une
j eun e fille
ch ez qui l'ex t6ri eUl' , les allu res
, les pon sée s,
les sen tim ents, tou t c qu'elle
a vait vu ou
appris d'elle, éta ient si con lt'ail'es
à ses prop res
instin cts e t fa iLs pO UL' Les cho
que r. E lle fut
n éanm oin s influ encée par touL es
ces co nsid éra ti ons.
Du r os te, l'a ven ture colp ortée dan
,; Lou" les
« salo ns» de Sai nt·A un el,
dev int le bl'llit du
j our . Henri ette pas sa po ur un
e éce r velée ,
cap abl e de lou t s les exc e ntri cité
s , et qu 'on n e
po uva it, san s i mpr ude nce, don
ner po Ill' com pag ne à un e enfa nt de so n ~g-e
.
�73
L'EXl L D'Il E TIl ETTE
P eut-ê tre y avait-il a u fond de tous ces cancans il propos d'un e fort min ce aventure,
g rossie à plaisir, un peu de j alousie e t co mme
un e revan ch e m éch ante à l'endroit de ce lle
« P ari sienn e sans le sou », donl la gr tlce et
l' esprit naturels avaient c~ u sé plus d'un dépit
sec ret dans la co terie féminin e de la r tile vill e.
Quoi qu 'il en soit, Mme Albu ssy cru t devoir,
malg ré ses sentim enls pe l'so nn els , emprein ls
de plu s d'indulgence, céder à l' opinion . A par tir
de ce m omenl donc, L a ure, so us des prétex tes
divers s uggér és par sa m èr e, s'ab stint d'all er
chez Uenri elle. Cell e-ci, touj ours bien accueillie
- quoique avec plu s de réserve chez
){n,o Alhu ssy, ne tarda pas ù deviner la pe tite
co nspira tion ourdie conlre elle. njour qu 'elle
élait dem eurée se ul e un in stant avec L aure,
el le laissa écl a.ler devant son ami e, el en term es
mal m es urés, lout ce qu'elle avail sur le cœur.
Ces déclaralions, faiLes d'ull lon légèrement
exa lté, e urent pour rés ulta t de pro voqu er chez
Lame un e crise de la rm es . Mme Albussy
aCCO ul'ue, e L tout en émoi tl 10. v ue de sa lilI e
en pleurs, murmura le mot d' « exlravaga nte » .
L'l:XIL D'liEN illET" t; .
7
�L 'EX IL D'HENR IETTE
C'en élaillrop: Henrielle, frém issan le, re lourn a
a ussilôl ch ez So n oncle, se promeltant bien de
vivre désormais il l'écarl de lo ul ce monde de
Sainl-Aun el, au ssi méch anl, pensait-ell e, qu'il
était bêle el so t.
Sans voir ce qu'il y avail d'excessif e t d'injuste dans son accès de mép risan le colèl'e, elle
se confina ,donc dan s sa retm ite e t dans son
isolement.
Le m al'quis, mis au CO ul'n.n l dos circonslances, se borna il faire, po ur la vin g tième fois,
des r emontrances à UCl1l'ie lle S Ul' son excentricité, mai s en prése nce de l'atlilu de prise à
l'égard de sa nièce , il fut le premi er , pa r le
sentim ent très vif qu 'il avait de tout ce qui
toucllili l à sa di g nité prop re ou à celle des siens,
à l'enco urage r dans sa r ésolution de ro mpre
loules r elali ons avec la sociélé Sainl-Aunelloise .
Il l'engagea donc plus qu e j amais à s'occ uper,
pour empl oye r son temp s, des so in s du m énage ,
et même, dans une certaine m sure , des travaux de la ferm e.
Henriette s'eŒorça d'y pl'enure gOLLt. Mais
Rein e était une lJièLr e initia tri ce, pe u claire
�L'EXTL D' HENRIETTE
75
dans ses explicalions, qu'elle donnait d'ailleurs d'un ton bourru, ennuy6e qu'on ne lui
".
11
ci' d
Ello commença nno longuo leUre.
la iss:\l pas faire tranCJll ill ement sa besogne
loule se ul e, co mm e à l'ordinaire.
Alors 110 lourna les youx vers P a ri s ol com-
�7(;
L'EXIL n ' HEN RIETTE
m en ça un e long u letLre, da n laquell e ell o
fai sait pad il Mm" Be rlh oli l' de so n a mel'tum e
e t de ses e nlluis, la p l'essan t de ll'Ouve l' un
moye n - qu 'elle n'enlre voyait pas elle- m tl me
- de l a l'a ppeler là-bas . P uis clio r éOéchi t
qu 'ell e dépend ait de son oncle; qu e d'aill e urs
ell e n e pouvail, S;lIJ S in gra lilud e, so nge l' Ù. le
quilte t' ain si, lui q ui l' avait l' cue illi e, e t qui,
m a lg ré les as périlés de so n caractè re , se mo ntrait au fon d tl'ès Lon pOUl' ell e. Il aurait fallu
co mm encer par fail'e au mar q ui s l'a veu pénible
d' un désil' il pe u p l'ès inéalis able, a u moins
pO Ul' le momen t. Tout cela était il la fois cruel
et pu ét'il. Elle r ésolut clonc d'a LLen dre on co re.
De fait , M. (l'Aum érac, hi en qu'il s'appli qu â t,
da ns l' a uslè re ri gidité de ses ma nièr es, il n e
pas le la isser tl'Op voir, s'était pris peu ù. peu
pour sa ni èce d' une a ffecLion lendre et pate rn elle.
Il ch l'cha donc il adou cil' la lrisless e de sa
so litud e m Ol'ale .
- llenri cLle, lui dit-il nn j om, j' ai Cl'U
m'ape l'ce voir qu e vo us liriez vo lonti ers, si VOll .;
av iez C]u elqu e chose il lire. Moi .le n'ai que des
�77
L'EXIL n ' lm RIETTE
livres qui ne conviennent ni ù votl'e âge, ni ù
votre tournure d'esprit. Mais je .pourrai faire,
M· BonniSS8L.
pour vous quelques empl"UnLs à la bibliolhèquo
de mon am i Bonnisso L. ..
« L'empolé! » pensa II enriette, est-ce
qu'il va m'offri t' à déchiffrer sos grimoires?
1.
�78
L'EX lL D'IlE NIHETT E
Mais Bon nis cl, co mm e le disa
it so n onc le,
étai t au fond un esp l'ill rès cult ivé
. A la dem and e
du mar qui s, il se nl un plai sir, par
mi le nom bre
r elativem enl co nsid érab le de volu
m es qu'i l possédail, d' n meU re un cerlain. nom
bre à la dispos itio n d'U emi elte .
Il en fit Ull choix aus si jud i cieu
x qu e var ié,
cl qui dén olai l en lui un lacl lrès
fin , un' goù t
Irès sllr. J] enr iell e lrou va à cc.
lecl ure s un
dla rm e infi ni cl sc demandrt, dan
s sa naïv elé
e ncOI'e enf anti n e, com m enl un hom
m e lc l que
Mo llon ni ss l, av c so n par aplu ie so
us le bras,
son pan lalo n r elro uss é, el don
l la pro fess ion
con sisl ail il. libe lle(' un tas de c!tr>
ses pou r les
« fulu r s co njoi nls », pou vail
pos séd er, lire e l
""O lltel' lui- mêm e des ouv rag es
si déli cate men l
pen sés, si agr éab lem enl écri ls. C'é
lait pou r ell c
un phé nom ène inexp licable.
L e n olai re j oig nil e ncore à ces prê
ls - tou jou rs fail s par lïnlerm éùiail'e
du mar qui s que lqu es ouv rag es de vulg aris atio
n scie nlifiqlle
qu'H enr i ette ne lu t pas ave c un inlé
rôl moi ndr e.
Son esp rit mù riss ail , déc idém
enl. Elle s'in iliai l ù mil l e ques tion s don l ell e
n 'avait jam ais
�L' EXlL D' HEN RI ETTE
79
entendu parlC' l' da ns le mili eu étroit e t spécia l
olt e1l avail été élevée, ou qu 'elle s'é tait habitu ée à con sid érer avec dédain.
On voiL pal' là que s i e lle avait à pell près
cessé tOllt r apport avec L a Ul'e Albu ssy et les
autres de moiselles de Saint-A un el, ses relation s avec la m a i. on Bonni sse t n'e n \ta ient qu e
plu s r esse n ées , i\'l'uo Bonni sse t tennit d'a ill eurs
à protes ter co n lre l'o stracisme dont on a va i t
fl'app é sa protégée .
Quant a u notaire, il se tenait tL l'écart rl'[l enrielle , de qui il s'é tait senLi secrèlement morJll é ,
11 ne lui en v o ulait pas, néanmo in s, n e se ll'oavant null ement a tteint par l'ironie mu r llr t
so ig neusem ent co ntenue qu'il presse nla it c hez
ce tle gamin e san s méchance Lé, m a is en qui la
go uaillerie é tail lin o seconde na ture . S urLolIl ,
il se ga rd ait bi en de laisse !' pa raiLre q1l'il e ùt
rien devin é, de peUl' qu e sa m èr e, bi n éloignée , d 'aill e urs , J ' un pareil soupço n, n' en
conçût un re sc nLim nt que lui-mê me n 'épl'oUvait pas .
Il savOllrait môme, pour le m oment, comm e
un e r cvulI c.he gé né re use, le plaisir de voir, par
�80
L 'EX1L D' HENRIETTE
l'accueil fait .à ses
teuse avait pris
co ns tater, d'apr ès
clu el point elle les
livres, l'inlérêl que l' emprunà leur lec tul'e, heureux de
les déclara tion s de l'on cle, à
goCtluil.
To ut efo.is il n e se so ucia it pas, depuis la
pa di e de domin o il qua tre qui avait m arqu é le
déout de leurs r ~ l a t! o Il S, cie donn e r un n ouvel
a liment à ce t in slin ct de « bl ague» à outl'an ce
qui é tait un des cô iés l ~la Ü lC ' u~ : e U ;{ du ca ~acL
è re
de la j eun
e
ml
o,
e
t
il
év.iLa
il
de
la
r
encontrer
.
.
. .. .
.
. .
�CHAPITHE VJ n
PAPOTAGES
Bien quc recevant beauco up de monde, [L
rai son de sa silua tion de forlun e ct du nombre
de ses relalions, MlIlo llonni ssel n'avait pas de
jour. Quico nque allait la voir éla il aussilôt
reçu, à moins qu'clIc ne fùt absente. Comme
elle était d'allleurs très accueillante ct fort peu
cél'émonieuse, on allait sans façon chez elle,
n 'imporLe il quel mom ent de la journée. Si
les visiLeurs la sUl'prenaient dans sa Lenu e dc
m énagère ou si le saloll n' élait pas fait, elle
s'en excusail gaiemenl cLfaisait entrel' les gens
�8'2
L'EX IL D'llE NnlE TTE
dan s la sall e tl ma nge r , t OUj OUl'
S bal ayé e cl
épo uss e tée dès la pre miè re lI eu\'
.
C'é lait un e tou le petite pièce très
clai re cl
très gai e , écla irée par un e gra nd
e fen êlre qui
don nait sur 1 j arù in c t par où
a rri vaie nl au
lH"inlemp s des erauv es par fum
és. Mmo Bonni ssel , du r ste, aim ail bea uco
up les neu rs.
SUl' la che mill "e, out re les de ux
gra nds vas es
qui , avec deu x flamb eau x de
bro nz e, enca- .
dl'aient la pen dul e, vin gt petiles
pot eri es g racie uses où s'ép anoui ssaient de
m inu scules
bou que ts, ren ouvelés avec soin
, oITr aien t la
biga rru re emb aum ée d'un par terr
e artiflci 1.
L e mobili er sim ple ct co nforLab
le nnn onçait
le IJien -ê tre.
Au x mu rs , pas de tabl ea ux il l'hu
i le, mai s,
fral chem ent encadr ées ,. deu x. cau
x-fo rtes d' un e
véri labl e vale ur . Par con ll'e,
en face de la
fenê lre, au- dessus ù' une con sole
, c'es l-il- dire ù
la plac e d'ho nne ur , s'étal ait un
aITr eux pas t 1
au x t ons r ances et dur s. C'é tait
le pOl' tmi t en
hu ste ùe feu M. Bon nisse t pèr e, œ
UVl' e anc ienn e
d'un arli ste de pas sag e . Il é ta
it sa ng lé da ns
une r eùin go te don t le coll et
r emo ntai t ju '-
�L'EXiL D' Il ENUIETTE
83
qu'aux or eilles ct laissait voir, par devan t, le
nœ ud d' un e imm ense cravate à plusieurs tour s
llont les bouts r etombaient sur un g ilet jaune.
L'air austère et solennel, illenait à la main, un
peu plus haut qu e son gousse l, un livre au dos
duquel l'arti ste avait écrit en leUres voyantes:
Code.
On devin è qu e ce portrait n'avait pas échappé
aux remarqu es moqueuses d'lIenrieLLe . L e personnage lui paraissait, dans sa raid eur auslère
et gauche, a ussi bien que dans le port prétenli eux de ce volume de lois qu'il se mblait
presse r sur son cœur, incarner la race des
Dounisse t, ge ns grave et réservés , voués de
père en fils au tab ellionage . Elle allait jusqu'à
y retrouver cc L'Lains traits de aturnin, à qui,
pOur co mpléter la r esse mblance, elle prêtait
en imagination la m ême pose prudhommesque.
Pui s, par un r etour d'esprit: « Fallait-il,
pen sait-ell e , qu 'ils e usse nt peu de go ùl, ces
Bonnisset, pour meUre en aussi bonne place,
dans la pièce la plus habitée, ceLLe grotesque
enluminure! Mm. Donnisse t, passe encore! mais
�84
L'EX I L D 'u EN n IETT1!.
Son fils 1. .. DécieJémelJl il n'avait, ll ors de son
élud e, aUCun e nolion des choses ... .. »
Les deux eaux-forles, récemment achetées
par Salu rnin, déme lli aient ce jugemenl; mais
quoi? c'était encore là une de ces contrad icti ons qu 'Il enr iell e renonçait ù s'expli quer, préférant s'en lenit, ft l'opinion fJui r épond ait ]e
mi eux à ses tendances malicieuses.
Elle n'avait pas deviné, ' enfant qu'elle était,
que l'h on neui' fait il ce lle grossière im age, en
dépit de ce qu 'elle po uvait avo ir d'imparfait et
m( ~ m e d'un peu ridi cule, élait un homm ago
pieux rendu par la mère ct ]e ms à l'ancien
chef de la famille.
Sur lu console, s'é tageaienl , à cô té leJ 'un
Ouvrage d'aiguille, tOUI' à Lour qllillé el repris,
fJlI elrrues li vres, el surlout un monceau de j ournau x el de rev ues lémoignanl que Sa l~rni
passait Ù la mai son, en Lôle à Lôte avec sa more
fJu'il allorait, ses heures de loisit' et de di stracti on intellectuelle. C'es l dans ce ll e pe tile pièce
(lue Mil o StècLe venait d'entrer, r ej ointe quelques inslants après pa l' Mm on onnisse l qui, préve nu e, se rendit auprès de sa visiteuse.
�85
L 'EX IL D'HEN nJ ETTE
- Mille pal'dons, Mademoiselle, j e vo us a r
fait allendl'e .. .
- P as du loul. J e m 'amusais à fUl' eter , en
indiscrè te que j e sui s .... Vous a vez co mm encé
lù un hi en joli ouvrage au crochet.
- Vo us lrouvez ?
- J 'ai aussi ouvert un de ces volumes : le
R oman d'un brave homme. C'es t vo us qui lisez
ça ?
- Non.
- A h! c'es t M. Saturnin ? J e le croyais plus
sé rieux .
- Oh 1 Saturnin doit l'avoir lu depui s lon g Lemps. l)our Je moment , c'es t un prêt qu 'il
<Wail fail indirec tement ù. HeOl'ietle d'Aum él'ac
ct qu 'elle m'a rendu hi e r.
Des romans? une j eun e fill e? .. fit
Mll e S tèche scandali sée .
- Oh ! celui-là !. .. l'a vez-vous lu ?
- Certes non. Des r oma ns 1 on ne m 'amait
pas pe r mis ça.
- Autrefois, mais auj ourd 'hui .. .
- Auj Olll'd'hui c'es t moi qui m'e n interdis
la leclme il. m oi-mê me ... par principe. Des
8
�86
r omaus ! Ah! ell e n 'il pas bes oin
Mil o
de ça,
d'Aum orae , pOUl' avoir la lête i.t l'eu vers !
- Vous en voulez lJea uco up à ce tte pauvr e
JJ enri eUe ! QU 'es t-ce qu 'elle vo us a donc fai t?
-
A moi , ri en ... qu oiq u'a u fond ...
- Elle a pOur·tant bon cœ u!", j e vou s ass ure.
Tenez, bien que m on témoig nage pui sse
paraÎlre intér essé , j e veux vo us m ontrer ce
qu 'elle m 'a donn é p OUl' mil fê te.
Et Mmo Bonni 'se l all a cller cllOI' ùans un e
pièce voisin e un olJj et min co et long, so ig n eusement env eloppé, qu 'elle tenùit il Mil o S lèc he.
-:- Un éventail! s'écri a ccll e-ci en le déployant.
-
C'es t ell e-mêmo qui J'a point , aj outa
Mmo Bonnisse t. Co qu o cola a llù lui co ûl er de
travail!
Sur un o band e do salin , Henri ette avait
l'oproduit ù fa go uac he un e v ue do Saint-Aune!.
La rivi èr c, le pont , le cloc her , l a di sposition
do.s maiSons ot dos collines vo isines y
étaient assez oxac tem ent r cprésen tés et da ns
un e j olie teinte. Au-des OIl S, un e g uirl a nd e do
broussailles fl euri es, ct, V01'S le ha ut , un e cein.
gén é r~l e
�111'" S tèch o lld6 p]i a ]'6vrn ta il,
�.,
88
L'EXIL D'llENI1IETTE
ture lIe nuages dans un ciel changeant entouraient le paysage d'une Co uronne g l'acieusc .
A ga uche, tout en bas et di stiucts du suj et principal, ll'ois petiLs amours, rLeUI'S el boum s, se
bousculaient en cabriolant autour d'un t6lescope pal' olt il s étaient censés arel'CeVOil' le
panorama de la petite ville.
L'exam en du cadeau fait il Mmo llonnisset
fut interrompu pal' l'an'ivée J e Satumin. Après
avoir -le temps étant hrumeux _ so igneusement déposé son pararapluie dan s l'antichambre et rab allu Son pan Lalon su l' ses
IJollines seco uées, il entl'a dans le potit salon.
Il salua Mil oStècho do ce l air gauche que lui
fai sait toujours prondro la présence d'une perSon ne 6ll'angè rc.
- Vous arrivez bien, mon sieur Saturnin,
lui dit la vieille fill e. Votre mill'e me demanue
comment je trouve l'6ventail fIll e lui a donné
M1Io d'Aum6rac. Le salin est j oli et la monture
est fin e ; mai s quant ù la peinlul'e, co mme j e
n'y connais rien, j'aLLenus, p Olit' savoir ce qu'il
faut en penser, que vous m'o n ayez dit votre
. sentiment.
�L 'EXIL D' HENRIETTE
89
- Eh b ien , mais, dit Sa turnin emb arrassé,
il m e se mble qu e c'est assez gentim ent fait.
- Et ces trois amo urs?
- Ces trois am ours . .. ils sont d' un e j olie
colorati on et d'un dessin agréable.
- Mais trouvez-vo us qu'il s so ient bi en il
leur l,l ace?
- Co mm ent, :\ leut' place? On n e pouvait
pourta nt pas les m eUre au milieu de SaintAun el ?
- Ce n 'es t pas ce que j e veux dire. Ne
pensez-vo us pas qu'on a urait pu avantage usement l es supprim er ?
- L es supprim er ... à la rig ue ur. Mai s al or s
on aum it plus qu'une vue bana le de pe tite viIl e,
a u lieu que ce petil gr oup e re lève la save ur du
suj e t , lui donne qu e lqu e chose de piqu ant,
d' ol'ig inal.
-
« Orig in al », c'es t ce la? Cc n'es t pas moi
qui vous le fuis dire - e t j e 11e vous dé mentira i pas 1 Orig inal! a h! vmiment oui! e t cela
n 'es t pas pour me sUl'jJ t'e ndl'e . Mais franchem ent , es t-ce co n venable pour un travail de
jeun e fille '?
8.
�90
L'E XI L D'H EN RIE TT
E
- Vo yo ns , Mademoise
lle, int err om pit à so n
tou r MID OBonni sse t, on
voit pa rto ut des gr ou p
es
an alo gu es , ct ju sq u'a
u fron tispice de voLt'o
jou rn al de mod es ...
- Je ne r eço is pa s de
jou rn al de mo des.
- Mals tou les ces
demoiselles de Sa int
Au nel en reçoiv en t 1
- En tou t cas, ell es ne
s'a mu sen l pas il (1essin er elles-mêmes de
pareilles choses .
- Elles on l pe ut- êtr e,
mu rm ur a Sa tur nin ,
cl' excel len tes rai sons po
ur cela.
- Pa rce qu 'ell es ne
saven t pas dessi ner?
Mais croyez-vo us qu 'il
so it nécessaire de savoir
de ssi ner po ur faire de
joli s ou vr ag es , cl to ul
aussi art ist iqu es? Te ne
z, on nie mo nt ra ill 'au
tre
jou r une tap isserie, un
ùess us de fau teuil, ou
plulôl de ux, ca ril y av ail
le pe nd an t. L' un rep résen lai t Fm nçois lor arm
é ch evali er pal' Baya rd,
l'a ulr e J ea nn e d'Arc au
siège de De auva is.
- Je an ne IIach etL e, vo
ulez-vous diro?
- Vous croyez? C'e st
possible. Le modèle
avait été publié dans
le Mo nit eu1' des lm va
ux
d' aiouille. Et cela vau
l bie n , excu sez ma fra
nchise , un e pe int ure aussi
salissante.
�L'EX IL D'H EN RTET TE
91
- Ma is enfin , se r écri a Saturn in , il n e
s'agil pour les travau x dont vous parlez, e t si
au co urant, que de rempli r ser vije sui s hie~
lement les interstices d' un caneva s avec des
fil s de laine d' uno nu ance indiqu ée, suivan t des
donn ées rigour eusem ent précises. C'est là un e
))esogn e un .pe u mach inale, je crois , et sans
compa rnison avec ...
- Qu 'impor le, s i l'eŒet obtenu es t impo sant
el gracie ux ! Au s Ul'plu s, l 'obj et en questio n a
été oll"ed pOUl' notre loterie annuel le de bienfai sance. J e so uhaite qu e vous le gagniez .
- Vous êles bien aimabl e; j e n'osera i s
jamais m 'asseoi r dess us.
- Comm ent cela?
e fCtt-ce qu e par respec t pour les fasles
de notre his toir e nationa l e .
- Oh! mais décid ément., madam e Bonnisse t,
j e n e r eco nnai s plus M. Salurn in; es t-ce qu e Je
Vent d'ironi e qui so ume dep uis qu elque temps
clu chfl teau d'Aum 6rac auwil pénétr é dan s
votre maiso n ?
- Encore celle pauvre Henrie lle 1 s'exclama
l'excel lente clame ; c'est donc un e pcr sécutiem?
�92
L'EX IL D'HE NRI ETT E
Nul lem ent. Mais vou s ne m'e mpô
che rez
l)<1S de trou ver ·t nou s so mm es d'as ez
viei lles ami es, n'es l-ce pas , pou
r que je pui sse
vou s dil'e ma pen sée en lou te
fran chi se, san s
crai ndr e que vou s m'a ccusiez
de méc han celé
ou de des. eins cach és - vou
s ne m'e mpô che rez pas de lrou ve l' que cell
e P aris ie nn e
éva por ée a un Lon déle labl e, et
que c'es L HlI
fort mau vai s mod èle pou r no s jeun
es fille s de
Sai nt-A une l,
- Un modèle ! Mais ellc ne s'im
pos e ù person ne!
- C'e st fort heu reux, en e{1'e l.
- El pou r Loul dire , tt mon Lom
, tand is que
parlouL j'enLends parl er d'elle e
n Lerm es désoblig ean ls, je doi s lui ren dre cel
hom mag e que
dev anl moi, du moins , eHe n'a
jam ais rien dit
de hain eux ou d'ag ress if co nlre qui
que ce soit.
- Oh! elle n' en pen se pas mo in
s , la sai nlenito uch e ! On dilq u' elle a rempli
tou l un albu m
de cari calu res don t les orig inau
x ne so nt
aulr es qu e des ge ns de sa con
nais san ce, et
qu' ell e l'a inti lulé : P anthéon Sai
nt-A une llois.
- L'a vez-vo us vu, cel albu m?
�L'EX IL n ' IIE NIUETTE
93
- Non, ce r'tes; co mm ent pourrais-je l'avoir
Vu? Son existence n' en es t pas moins très aulhentiqu e_ Vous riez, monsieUl' SatUt'nin?._
Allez, allez,
VOliS
devez y ê tre , vous tout le
premi er, e t en bonlle place encor e!
-
Pal' exemple! s'écria Mmo llonnisse t.
- Eh Il ien , ma foi, dit gaiment Saturnin, la
chose fùt- ell e aussi vraie que j e la crois fau sse ,
j'avou e que j e n'aurais pas le courage d' en
vouloir bea uco up tl l' arti s Le, cal', après Lout,
ain si qu 'e Ue le dirait peut-être elle-même, ce
n'est pas le lapin qui a commencé_ Au ssi, Lrouvemis-je volontiers sa petile vengeance a ssez
légitim c. Et co mme ell e es t fort anodin e, en
somme, ;je sel'ai s tout di sposé à lui pardonner
pOur ma pari , en fu ssé-j e victime, si dans la
gucl'/'e qu'on lui a décla rée, qu elques-uns de
ses LmÎls s'éLai ent ég::u'és s ur d'autres personnes
que l es helli gémnts_
- Vous êles gé nél'eux.
Comm e Lo us les gen s timid es, Saturnin , une
fois la g lace rompue, s'animait et devenait au
conLmire verbeux et eXlIuémnl.
- Enfin> qu' lui veut-on? Voilà un o e nfant,
�94
L'EXIL U'lIE NHl ETT E
une orp heli ne, une « san s-le-sou
» - c'es t, je
croi s, l'exp ression éléga nte et
poli e don t sc
serv ent co ura mm ent il son égarei
les per son nes
qu e cho que son lan gag e lrop peu
châ li é - la
voi là don c qui arri ve ici, rec ueil
lie pal' so n
oncle, un vieu x gen tilh omm e viv
ant forl r etir é
ct jou issa nt, je cro is, de l'es tim
e gé nér ale. Il
sem bl e qu e sa silu atio n étai l
di gne de lou l
inlé rêt el qll e le se ul sentim ent
qu'e lle pÎll
insp irer dev ait êlre la sym path
i e. Or, so us
l'empire de j e ne sais que ls pré
jug és, 011. se
mêl ent peut-êl re cert ains se ntim
enL s mes quin s
el peu lou ables, on faiL le vide aut
our d'elle, et
peu s'en faut qu'o n ne la mo nlre
au doig t. C'est
ça qui n'es t pas gé nér eux !
- Ta, ta, ta .... On n'e ûL pas dem
and é mie ux
que de l'accue illir. La vér ité, c'es
t qu' il était
imp ossible de lai ssel' fray er un e jeu
ne fill e bi en
élevée avec une gamin e san s éd uca
tion eL san"
lenu e .... Mai s, tenez, je l'ap el'ço
is au fon ei du
jard in. Elle vien t vou s voi r chè
re mad ame ;
moi , .l e mç sauve. San s ran cun
e, mon sieu r
Sat urn in. Ne me croyez pas trop
méc han te.
- Moi'? je vou s ti ens au co ntra
ire de tou s
�L'EXIL D'1I ENRIETTE
95
points pour un e excell ente pe rsonn e. Seulelllenl. ..
- Seulement quoi ?...
- Seulement vo us ê tes un peu trop ... de
Saint-Aunel.
- Allons l'injul'e n'es t pas Lrès g rave. Au
l'evo ir, mes bons amis.
MiloSlèchc, reco nduit e pal' Mme Bonnisse t, se
croisa SUl' la porte avec IlemietLe. Ell es écha ngèrenL un bref el froid salut, et la j eune fille fit
assez impétu eusement, à so n ordinaire, irrupLi on dans le pelit salon. L a v ue de Saturnin
l'arrêLa net comm e une écolière en fauLe.
De son côté , le notaire qu e sa timidité avait
ressaisi , cherchant un prétex te pour s'échapper,
avait p ri s le R oman d'un brave homme, posé
SUr la console, et se di sposait à le rapp orter,
en homme soigne ux qu'il était, dans sa biblioth èqu e.
En réponse a u salut de la nouvelle venue,
il murmura un indistinct: « Donj our, maùern oiselle », et se r etira avec so n livre, q u'il
tenait gauchement à la main , le bras r eplié
Co ntre sa poitrine.
�96
L 'EX IL )) ' II EN n LET'l'E
Henriette, après l'avo ir l'ega rd é so rtir , leva
les ye ux vers le pas te l où un a utre Saturnin _
quoique vi eilli et d6IJgm é - se mbl ait fi gé dans
le m ême ges te , el pensa, touj ours prompte il
saisir les rapports piqu a nts ùes choses :
- Oh! c'est tout il fail, tout à fait ça !
�CHAPITRE IX
ART ET BIENFAISANCE
Henrie tte était venue, ce jour-là, annonc er à.
Mnlo Bonnisset une grand e nouvelle. Son oncle
venait de lui achetel' un piano , ct g râce à une
entente avec un march and de Grenob le, il
l'avait abonnée il la musiqu e.
Par aITection pour sa nièce el pour qu'elle
eûl de quoi se dislrai re sans sor tir ùe chez elle,
le marqui s s'était peu il peu engagé dans une
série de dépenses dispro portion nées avec son
état ùe fortune .
Il avait, en outre, sans qu'elle le lui
9
�98
L'EX IL n ' HEN Rl ETT E
deman d ât, r emplacé le papi er fané de sa chambre par un papi er neuf , de nuances claires et
fraîches . Ense mLl e, ils fir ent un choix parmi ses
dessin s et ses aqu arell es, et l'on encadr a les plus
i oli s, qui égayèr ent un peu partou t les so mbres
parois du vieux cas lel. L e marqu is cOll sidél'a
même co mm e un devoir pieux (ce dont IIenri cHe fut profon démen t touchée), de faire ù un e
toile de so n fr ère, rappor tée de P ari s, les honneurs d'un cad re splendid e ot do l'accrocher en
bonne place au mili eu de quelqu es vieux portraits J 'ancê tres, poudre ux et rancis, dans la
salle a ustère et froide qui portait touj ours le
nom de salon bien qu 'o n n'y reçClt plus perso nne.
Do transfo rmatio n en transform ation, l'antiqu e bâtisse avait été peu à peu rafraîchi e et
rajeuni e. Ses vénérables et tris les murail les
n'en revena ient pas de se voir en proie a ux
peintres et aux ta piss iers. A l'extéri eur, la
basse-co ur avait ét6 d ' placée et, devant la
porte, s'é talait maintenant un coq uot pal'lerr e
avec des allées sablées. Il ne res tait plus qu 'à
échang er Salpêt re el le vieux cabriol et jaune
�L'EXIL D'lI ENRlET TE
99
co ntre un attelag e plus élégan t e t plu s m oderne. C'es t à qu oi M. d'Aum éeac se r éserva it
de songe r.
De l ongs m ois s'étaicm t éco ul és. IIenrie tle
n 'é tait plu s m aintena nt .l'enfan t espiègl e dont
le langag e et les m ani èl'Os, empre inLs d'une
gamin erie ù pein e tolé rable à quin ze ans, eussen t paru lout à fait choqua nls ch ez un e
g t'and e j oun e fill e e t donn é r aiso n a ux bonn es
â mes qui s'en étaielll dès l'abord eITar ouchée s .
Ell e avait ce pendan t gardé ses inslin cts et
ses gOClts, Bien qu'e ll e se le r eproc hâ t à ell em ême, ell e n' avail pu mo rllt'e enco re aux so in s
du ménag e . SO Il oncle, qui la Im ilait déc id ém enl en enfa nt gâtée, n 'a vait pas vo ulu lrop
la CO lll l'ilindre, en sO l' le qu e c'é tait louj ours
Hein e, qui , co nform ément à so n n om , r ég nait
So uveraill e toule-p uissan te S Ul' la cui sin e ct
la hasse -co ur , r eco nn a issante, a u fond , à la
nièce du marqu is de ne pas lui avoir ravi ce lle
a uloriLé dont ell e é lait si j alouse .
lIenrie Lle n'étail pas r éconciliée davant age
avec la provin ce . A paet so n oncle et MmoBon:, 1\1
Cil
~
. . .,
...",
ûJ J( r ) j~1
"Ô • ~ ..
1
�100
L'EX ] L D'lI EN n lETTE
nisse l, don t ell e avait a pprécié les quali tés
de cœur, elle avait pris plus qu e j amais en
aversion tous ces gens de Saint-A un el, que,
dan s l'isole ment où elle vivait, elle ne co nnaissait pour tant g uère davant age qu e les premiers
jours.
E ll e se suffisai t d'ailleu rs à elle-m ême . Outre
la led ure ct la musiqu e, ell e avait encore ses
crayon s cl ses pin ceaux . Avec l'indépendan ce
d'allur es qu e Saint-A un el n'avait pu lui pardonner , mais qu e 'son onclo avait fini par accepte r,
ell e allai t volonti ers lou te se ul e , ses carton s sous
10 bras, sa ns trop s'écart er pourla ntdu domain e
d'Aum érac, en qu ête do sites à dessin er .
Un in ce ndie ayant r éce mm ent co nsum é un e
mas ure des environs où hahitai ent de pauvres
gO Il S, IIenri elle eut un j our l'idée de se diri ge
r
ve l'S ces ruin es, qui devaient présen ter un
aspect vérita bl ement p;Ll oresqu e.
Anivée sllr les lieux , elle apel'Qu t, sc profilant s ur un r ocher hérissé de hrouss ailles , un e
masure de pauvres gens, lézar dée et branl ante,
dontl a moiLié avait élé dévo rée par les fl a mm es .
Bi n vile, IIenri eLLe sortit un album , et, à
�1<:11 0 so mit à. c rayonno r la masuro .
!)
�102
~ inquat
e
pas (le di stance, abritée par un petit
mur, la voil à en lruin de crayo nnel' ces débri s
enco l'e à moiti é fum aIlts. Comme l"ébauche
avançait:
- Domm age , pensa-t-ell e, qu'il n'y ait pas
autoUt' quelques personnages pO Ul" compléter
le tableau!
A ce moment même, une femm e, des enfants
en haillons, sortirent de la partie de la cahute
reS lée enCO l'e debout.
- Voil à mon alfaire, se dit Ilenl'iette .
h t ell e se mit en devo ir de croquer ce
groupe de loqueteux.
Mais, en levant enco re lIne fois la tête, ell e
aperçut a u milieu de ces pauvres gens une perSonne déce mm ent vê tue qui sc disposait à les
quilter.
En même temps des vo ix s'élevaient:
-- Mille bénédi cti ons, mademoise lle ! Sans
vo us qu'es t-ce que nous deviend rions?
La personn e bien vê tue n'était autre qu e
Milo Stèche elle-même, Milo Stèche en tournée
rie bienfaisancl) - car c'étail là le but des fréqu entes promenades que la vieille flU e avait
�L'EX IL D' HENRIETTE
103
Co utum e de faire, les j ours de beau temps, aux
en virons de Sai nt-A unel.
Sans aper cevoir Henri eLle, elle reprit doucolllent le sentier ravin é qui la ramenai l à la ville.
Alors la paysagisle se dil :
- J e faisais poser la mi sère landi s qu e
d'autres vo nt la so ul ager. L e speclacle de ce lle
lamenlable pauvre té , où j e ne voya is qu' un suj el
de cr oqui s, insp ire à cles cœ urs qu e j e croyais
moins bons que le mien un acle de charilé.
Aussitôt, pli ant so n lége r a Uirail, ell e franchit rap idement l'espace qui la séparait de la
cabane cl faisanl i1'l'uplion au milieu de ses
pa uvres habitants allUl'i s, ell e leur om' il avec
instances le peu d'arge nt qu 'elle avait sur elle.
C' es t ' ain si qu 'II enri elle apprenait tl deven]e
moins sup erfi ciell e, à voir auprès des lrave rs
cl des pe lilesses qu 'e ll e avait pu remarqu er
autour d'ell e, des qu alités qui compe nsaienl
défaulS ou ridi èules, el qui n'é laient pas si
co mmun es qu e cela, pui squ ' il fallait qu 'o n
les 1ui apprît à elle, la « Pari sienn e» t
��CHAPITRE X
RÉvf: LATJO
DOULO UIŒUSE
Bien qu'i l fùt déjà lard qu and JI enriell e
r enlra il la ma iso n, elle n'y lrouva pas son
on cle. P arti le malin pour ]a foiro de SainlMa l'ce llin, le marqu is n 'é lait pas enco r r evenu.
Cc re tard commençait à deveni r alarm ant, bien
qu e R ein e l'expliqu â t pa r la lenleu!' ordinaire
du pa uvre Salp ê lre.
Le fel'mi r 'l'i slou, qui avail fait ]e même
voyage S Ul' sa mule, é la il déjLL de l'e lour.
- Ne vo us inqui élez pas , madem oi sell e,
�10fi
L "EX IL D' IJ EN HlETT
E
dil-il , M" le ma rqu i s
n' est pas loi n: je l'a
i
cro isé en ch em in.
Co mm e le cl'6pu scule
tom ba it tou t à fait,
He nr i Ue all a sc po ste
r su r le eu il de la co
ur .
po ur éco ule r si ell e n'e
nt enda it pa s de loin le
br uit de l'é quipa ge .
Cc posle d' obser va tio
n
élait II po rtée (lu log
is de T ~'! t o u.
P ar un e
fenêtr e ouv ert e arr iva it
la voix nu fe rmi er , qu
i,
san s sc do ute r qu 'o n
l'e nte nd ait, di sa it à
sa
fem me :
- Bi en sû r qu ' il n'e st
pas loi n, le ma rqu i s.
Se ule me nt il fau t lui
do nn el' le temps . Il s'e
n
revi en t tl pied co mm e
il s'e n es t all é.
- Mais il es l pa rti en
vo ilu re ...
- Au pre mi er toul'I1 an
t de la rou te il desce nd
loujoUl's , pour ne pa
s fat ig ue l' P-alpè lrc .
Ce
m ati n, ur ma mu le,
j e r ai oh ser vé de loi n
...
Et le fermi er raco nla
it qu e le mal'qui s a va
it
fai t ses hu it kil omètr
es an s re mo nte r un
e
se ule fois en cabl' iol el.
Mê me , de loin en loi n,
qu an d Salpê tre av ait
l'ait' de so uffl er tro p for
l,
on s'a rrê tai t po ur re pre
nd re ha lein e en sembl e.
A l' t'n lré e de Sa inl-M
arcellin , il av ait ce pe
nda nt re pri s sa place
su r le siège . Vo ilà co
m-
�~
"
""
'C
l;
�1.08
L 'EXIL D' UEN HlETTE
m ent M. d'Aum érac se donn a it l'ail' de voyage r
en voiture .
Mais , répond it la femm , ce nouve au
cheval qu 'il devail achete r ?
-
Ah! bi en , ouiche ! On dit qu'iL a ach e vé
de se ruin er en niaise I'i es de toules sodes . Le
p e int ~e et le tapi ss iCl' lui ont fait faire deux fois
plu s de fr ais qu 'iL n' a vait prévu. Mais ri en n'es t
trop cher pour sa nièce ... C'es t Hein e qui m'il
dégois é tout f,;a.
- Comm e'n t, tu crois qu e 1 IIHl.l'Llui::>'l ...
- L e marqu i s, qui n 'a j ama is é té ri che , a
pour le quart d'heur e les plus sél'Ïeux embarr as
d'argen t. ... L e Crédit foncier , uuqu el il a vail
empru nlé, le Lalonn e, si IJien qu'il en es t,
co mm e on dit , aux ex pédien ts.
Ces propos firent s ur Henri elte l' e/Tet d' un
coup de foudre . Ainsi, c'éta it ell e qui é tait la
cause de la ruine ou tout au moin s de ]a gê ne
de SO li oncle 1 Elle lui avait bien entend u souvent dire vaguem ent que la t ~r r e n e rappor lait
ri en , que les fermag es r entraie nt mal, mais le
m arquis n e )ui a vait j amais fait 11 ce suj e t
aucun e co nfIdence pl'écise , et clle s'acc usall ùe
�109
L'EXIL j)' Il Er-i RI ETTE
n'avoir pas elle- même, avec son incuralJle
légè reté d'espri t, deviné la r éalilé des ch oses ,
qu e SO I1 oncle, par délical esse, s'effor çait de lui
laisser ignore r', Elle en éprou va un p1'ofon d
serrem ent de cœ Ul', mêlé d'un profond a tlendrisse ment. Et qu and a rriva enlin le mar quis,
lIenrie Lle, sans ri en ose r lui dire, lui sa ula au
cou e l l' embras sa, les jo ues humid es, a vec un e
c (fusion inusité e .
- All ons, bon! s 'écria- t-il , q ueHe es t ce lle
lubie de m 'é loulTel' il propos de hoLLes? Toujours orjgill ale! Touj oul's !
E lle n e s'ex pliqua point, n e trouva nt rien à
lui diTe. Mais elle a vait une en vie de lui crier
qu ' il était bon e t qu 'e lle éta it malh eureuse ...
lIemie Lle ne ùormit pas, ce LLe nuit-là . E lle
senlait qu 'elle avait un e de lle à paye r ; ell e
était cn ttge, mainten ant, ùe so nge l' à s'acquitter .. .. Oui , mais comm ent ? Que po u vait
faire lIn e j eune fille de dix- huit ans , san s resSO urces et sans pos ition, pour ve nir en aide
il un propri étaire obéré?
E lI.e son gea lt dOllner des leço ns de dessin .
Mais qui donc' ù Saint-A un el se so uciait de
L":.\\l1..
1)·I.
~ NIlt"'-
;.
10
�110
L 'EX IL D'IJENHIETTE
cultivel' ('et arl? Et puis Son oncle, loujours SI
fi er malgré sa pauVI'elé, pel'metlmÏL-il qu'une
d'Aum érac COurùt ain si le cachet dans la
peliLe ville? Si encore ell e ponvail cesser d' être
une charge pOUl' lui .... Mais alors il faudrail
quiLLer Saint-Aullel, retourn er à Pari s",.
!IOUl' la seco nd e fois, Henriette eut l'idée
d' écrire il. Mme BerLh oli er. Mais elle se nlit que
plu s que jamais la reconnaissance lui faisait
un de voit' ùe ne pas quiller le vieillard qui
élait devenu So n seco nd père el s'é lait pris
poUt' elle d'un atlachement profond.
La situation paraissail don c sans issue, et
pllls elle y réfléchissait, moins elle enLr'eVoyait une solution.
Dans ces in cerLitudes, elle r 'solut d'aller
demander conseil à Mmo Bonni sse t, qui avait ,
Comme on dit, « un gl'and hon sens »; on senlait en elle une amie, eL quelquefois le cœur,
ùans les cns désespérés, trouve des moyens
que l'esprit se ul n'eùl pas imaginés.
�CHAPITRE XI
LA MAMAN
S'étant levée de honne h eure, ell e atlendit
don c avec impalience le m omenl OlL e ll e pourr ail
décemm enl se prése nte r ch ez Mmo Bonni ssel.
Qu and elle so nn a ch ez ce LLe derni ère, la
honn lui répondil qu e M ilI O Bonnisse t venait
de so rlir , m ais qu' elle n e la rd er ail sans doule
pas ù r en trer.
11 en l'ieLLe l' alLendit don c dans le pelit salon,
n proi e all x senliments qui l'agitaient si fort
de plIi s la veille. Celle pièce n 'était sépar ée de
l'é luù e que par une élroite anli ch ambre. Des
�1 12
L'EX IL D' II EN Ul ETT E
voix confu ses s'entend aien t: l' « emp
oté » étai t
en a ITaires .
Bie n que les par oles n'ar rivassen
t qu e lrès
ind isLinctemen t ju squ'h elle, il
lui sembla
r eco nn aîtl' , répond ant an notaire
, la voix de
son oncle. Dans ce t ent reti ell sc cl
'·battait p e ~)t
être la questi on qui la préocc upa
it lant. Une
indi scré li on invo lontair e t fort uile
J'avait déjà
mise cn possess ion (l'uo s cr et qui
lui créait
des devo irs. A d ux pas cl ' He,
mai nte na nl ,
s'éc h::mg ai nt d s paroles, qui,
en lui révélant d'un e mani ère plu s compl Le
la situ ati on
du marqni s, pouvaient all ssi, dll
mèm
up,
r éso udr e 1 doulout' ux prohlème
qu' 110 so
posait , n l'éclair ant Sil l' la condui
t qu lui
di ctaient la r onn aissn nc ct J'h onn
eur. P uvai t- li e y d mourer étra nrr re? Il
Y all ait, 11
C moment, do Ir'op gra
v s inté rêts pOlir qu 'cli c
s'art' tùt à d vaill s scruplll es do
di scré ti on.
Ell e ouv rit dOll c la pod e sall s bru
it ot s rrli ssa
fu rtive ment dans l'anti ·hamhre .
- Non , mOJl Il l' atu l'I1il l , di sait
M. d'A umé rac, c'es t un a/Ta il'e (Ju je vr
ux con luI' ,
ce n'es t pas un ser vico qu e j . vo
us cl l1I and o.
�113
L 'EXIL, D'H EN RIETTE
- Mais, mon cher mon sieur d'Aumérac, c'est
bien un e affaire que j e vous propose.
- Allon s donc! un e alTaire désas lreuse pour
Ello
nlondail
<t OK
voix confuses.
vo us ; cela crèv 1 s ye ux, l les vô tres tout les
pl'emi ers. Noufl vo us avo ns <lSS z à'obligation s
de lout fl sO l'les; j vo us J'ai touj ollrs dit: pas
de se l'vie s d'ul'g nl cnlt'c nous. D'aill eurs, jo
iD.
�11 4
L'EX IL n' rlE:-<nm TTE
ne Y' l1 X plu s empl'lIn te r : j e n'ai qu e trop
empru nté. Tro u\' z-moi seulem ent un acquéreul' j)o ur 1 pré qu j e possède li ' ITière le
Mo ulin-V ieux: j ' m'en dMcra i sali s trop d
regre t, cal' il ne faiL pas partie du domain o
d'A llmérac. ' " Voi là toul.
- Eh bi n, l'acqué r ur 'st lout lroll v'.
- Vo u ' ll cor, n'es l-' pas'! Laiss z- moi
dOli C tranq uill e! Esl-ce (lU vo us cn av z b so in
cl
pl'é? P al'ions qu e vo us all z m'o lTril' de
le paye r un pri x xO l'bitunl. Tn z, mo n cher
atumln , qu allllj 'e li l nds dire qu e vo us incal'll oz
Ir typ dll pUl'fait nolail' ...
- Ali ! on di t? .. . arLi ul a Satul'I1in piqll é.
- Dame! il faut bi ell cO ll ve ni r n orret qu '
pal' c l'laiLI S c(Ms ....
,omm ' nt, « 'onv nir »'! Co nve nir Il quoi'!
lais, s'em pr lisa d'inl l'rom pro l , marqui s, om bi en, pO lir (illi \'OUS 'ollll aÎ L mi ux,
VO li S dém Il lez SO l ~ (['a ll ll' s rnppo rLs plus
imp0l' la nts les Ll'Uils ssr nli{' ls qui di s Lin g u (~ 1 L
I('s ln 'mh res de la COI' [lontl ioll !
in si, s' "cri a ~a lur
i l tlVre vivac:il(S, YO li S
all ss i VO li S (' Il N 'S (' nCOl'e :w typ' du « parfait
�L 'EX IL D'I-TEN nlETTE
11 5
notaire» ! P ourqu oi dOli c mos coll èD'll CS t moi
aurioll s-nous élé jetés dans LIli moule uniform e? Voyons, mon cher mon si ur cL'A umérac,
es t· cque je vo us fai ' un méril , moi , de ne
pas r ssembler au ma rqui s de Carabas?
- Eh, Hl! allez-vo us vou s emport l' pour si
Il LI ?
- No n mais c' sl exaspé l'anl tl la rin !
- Exas péranl '! hi , j e ne VO li S ai jamais
ri ' JI dil qui .. .
E t ttllll'l1in co ntinu ail, ave Ull e anim ati on
à lnqu 11 le marqui s ne omprenait ri en:
n notai r ,c doil êll'e né 'C'ssu il'oment,
n'ps l-il pas vra i, un homm e ridi 'ul r mcnt p OIl Ctu el (co mm moi, en off t, pal' r qu ' j e slIi s
m'n a"'" l' de mon t mps l (III ' j crois poli dl'
ne pas pOli S l' il l'imputi lI ('e les g'ell s qui
m'allencl cnl), - m ' li 'lil r us menl soi"'n ux (j'ai
la faibl css cl 11 ' pouvo ir me so uffrir av ' ti rs
IT ls 'l'o U 's), - h dOlill ant 1 à moiti ~ chauve
(c(' Il ' st pus n('ol'(' m OIl as, mais' la po urra
v nil' , 1 (' SO lit li "fauls qu 'o n ohse rve chrz
nomill'O d'llO nn (' lcs LI '). Ali moral : ompl bt ment indill"/"lIt 0 11 'Imn" l' il lout (' qUI
0 '
�11 6
L'EXIL O' HEN nTETTE
n'es l pas vente, conlrut, pad age ou testam ent;
ft me vulgai re ct mesqu in e, ans fl amme, sans
idéal, sa ns verlus ni lalenls , et qui r épand
autour d'ell e co mme une odeur rance dé papier
timbré ! Et s'il arri ve qu'à un moment ùonn é
on croie lui trouve l', au susdit labelli on, un peu ·
de mu]' ou d'inlellige nce. il se mble qu'il ment
a ux punonc aux pl acés au-dessus de !la pod ,
ct qu'il doit y avoir elT ur!
- Mais, d mand a le marquis allllri , .\ propos
dc qu oi ce lle affreuse calomni e? cl ft (lui 11
a vez-vo us '?
alurnin élait décid{lment lan é. Il poursllivit :
- Vous, du moin s, vou s Il vous piqu ez pas
d(' modernisme . Mais qu de gens d' sprit ct de
CW IIJ' , iL la co nsid érati on de qui 1'011 ti endl'ui
t
(el 'a lul'Ilill appu ya S Ul' ces de1'l1icrs 11I0ls), qui
nous regard ent, vo us ct moi, co mm e cl s pl'Ovin cinll x u ri é l '~s,
en so i 'nt enco re eux- mOm s
à juge l' les gens d'après cl s lypes sIIrann 6s
d'an ciens va ud evill s, voil à c qlli m' "lonn e ct
ct c qui 111 pein e.
- VOll s fuilcs sans doute allu sion (Lm a ni èc .
�L 'EX IL n' II EN fi IETTE
H7
Ne lui en veuill ez pas. E ll e vous es lime beaucoup, au fond. Mais elle 11 des idées si exlraorcl ifi ail'es ...
El saisissanl celle occasion de détourn er une
conversati on qui le meUait mal à l'aise :
- Ahl voil à, mon cher Satu min, conlinual-it en haissant la vo ix, voilà surlout cc qui me
préoccupe pOUl" l'ave nil', plu s encore que la
question d'argent dont je vo us entretenais lout
à l'h ure ! Qu e faire de ce lte enfant-là? P as de
dol, el si ori gin ale ! Charm anLe, malgré tout,
intelI igen Le ct bo nn e .. .
- J e le sais parbl eu hi en 1 murmura le notaire comm e à lui -même.
- ... Mais ol'igin ale ! Olt trouve r qu elqu'un
d'ussez exce ntriqu e cl d'assez désintéressé ...
- Dés illtéressé... pcul-ê tl'e , balbutia Salu l'ni n.
- Oui , mais excentrique'?
- Exce ntriqu e ... ah! voil à!. ..
Jl ellri eLLe n'avait pas alt ndu la fin J e l'entreti en. D i!s les premi ers mots do l'allusion
dOIl Lell e élait l'obj el, elle avait quitté la place,
trouulé' cL1Il 0dili ', une fois ùe plus.
�11 8
L'EX1T. D'lI EN l1 lETTE
EII renlra ch z r ll e sans all endl'c le relour
de Mlllo Bonni sse l, s' nf rm a dans sa chambre cl
sc li vra à un sé vèr examen de ronscience.
Ell e sc lrouvaiL in ju s le, m "chant e t so Lle, cl
sc senLait h la fois a Ll nrlri c ct co nfu se.
Outr la qu es li on (Jui la tourmenLail ri pui s
la v iii , 11 s demand i'l it quell e cont nance
ell e aUl'ail mainlenallt 1\ l'(ln'al'cl de son on le,
cal' ell ne savait u"re di ss imnlel', t il lui Il
'oùtail de laissel' so up <.:o nn cl' so n indi s 'l'élion.
Mais Je marqlli s r nll'a plu HPl' ~oce
np é CJu' 11 ,
t, comm c so us l'rmpil'c d'lin étonn emenL dont
il no pouva il rovenil', il marm ollait dcs mols
sans !mite :
- n onnisse t n'y p ns pai'l .... Av c sa fOI'Lun e .. .. ll ex lravag ue, lui ausi'l i, pos iti vc m nL.. ..
Cc s mit lrop beau .. . ct d'a ill eurs, jamais II n ·
ri Ll av c SPS id ées toulrs fail s SUI ' les eltoses
cL les gens .. . ,0 Ll afTail'c, Mcidém ùnl! Mais
aussi, ql\i di anLrc so sc mit altondu !... .Je lui
parl o - simple pl'OpOS en l'ail', Di cu n, ' Il st
lémoin ! - de (JI 1 lqu 'un d'cXCC lIll'iqu ', aUl'aisj e jamais pu p n8e r qu e lui , llonni s!H' l, si 1'1''''1'.,
si rang{· .... Et su Ill ' re, tll'l'iv'" là-dos 'uH, qui
��1~O
L'EX IL D'HENR IETTE
s'est mise à la rescousse! ... Tout cela pour
aboutir il un refus cerlain, flui hrisera peul-être
ou refl'oidim lout au moins nos l'apports jusqu'ici si cordiaux! ... ,'o lle, soLle afTaire!
El le marqui s poursuivait SO li monolo gue
in oh6renl, Il bralllanl ] 0. r'le, vi ibl meut
aLll'islé t d "c lIra g~.
fai s quand, ap r"s hi n des h ', ilalioll s cl des
d6toul' s, M. c! 'Aum él'a' sc hasarda il faire il sa
ni 'cc les ollve rlurrs 'lu 'il s' ~ l a il
ho.rg6 de
tran Sl11 eLlr , il fut rlleot' hi Il plu s su l'pri s du
l' vil' 'lI1ent qui s'(' lait op ' r ~ cn cil , - Il nl'i eLle, dan s la fran chi s ,t lu sponlun 'it6 do
sr ' sr lltil11 nls, les a 'c ueillil ave' allendriss Il) nl cL l'
ollll uissull ce ,
EL il fallul toule l' 'Ioqll n 0 d Bonniss L,
UnT"" dMinili\'cJ11r nL , de maÎlr
aLurn in llol)ni ss 1, Imnsfigur'· pL pas (1 mpolô Il du Lou l,
('Oll1l11e il lui avait palï l l'''tr si lonrrt mps,
pOlir lui p ['suad l' fil!' e' ~L "il à lui il la l' 111 )'(' i cI' t il lu h 'ni)',
- Allons, diL le marqui s rayon nallt, Il fi
fl'oLlullll 's main ,' , la provin a 'o nqui s Pari s !
- Put' is, eliles-vous, l' ~ (l o ndit
JI mi ' tl l la
�121
L'EX IL D'J-I EN nmTTE
main dans celle de so n fian cé. Oui , j e m e fig ur a is être de P ari s. J e comme nce à croire qu e j e
n 'Mais que des Bati g noll es!
- Et pui s, dit Mmo Bonnisset en l'a ttirant sur
so n CŒ ur, vo us a urez m ainten ant, po ur deveni r
tout ù. fail parfaite. ce CJui vo us a m anqué jusqu'i ci.
- Qu'es t-ce donc? ùeman da la jeun e fill e.
E tl 'exrell ente femm e, l'e mbrass a nt a u fr ont
avec un e larm e :
- L a maman!
fi
��LE PIANO DES BENOITEL
��CHAPITRE PREMIER
LA MAISON DU DOCTE UR
- Los n onoilol onl un pi ano!
Ce lle nouv 11 0 fil la ll'aîn éo do poudl' dans
la potilo vil! où so passe cell hi stoiro l qu
nous nomm ero ns Suinl-Gabin pOUl' ne pas pOl'meUre aux indis T ,ts de la r tl'OUV l' SUl' la
ca rle.
L'.in slrum nl en quos ti on arrivait à peine, el
les ~ ! 1)00 habilants d ce lto aimabl e so us-préfecture d'ull de nos départements ÙU 'onll'e
élui III mis n rum eur' déjà pal' l'importalion
J onl les Benoitel v nui ' Ill do s'o lTl'Ïr 1 luxe .
11.
�126
LE PIANO DES BE 'O ITEL
Et pourtant les pianos li e so nt pas l'arcs dans
la localilé. L'appariti on de celui- ci pouvait
s'ex pliqu er, d'aill eurs, pal' le retour réccnt J e
!\IIIC Céc il e llenoit el, qui sodait d'un pensionnat
du chef-li eu, impati ente sans doute de mauifes ter ses talents d'agrément.
Son père n'ell était pas moin s un mod sl
employé de laso us-préf CtUI' . Or, il Sailll- abia
t peut-ê tre uilleurs, le piano st l'affirm ation
visibl d'une prétention social inlerdite aux
g ns besogneux. Par J ur acquisilion cOI'll use,
les parenls de Ill o Cécil s mblai nt don' 0
poser en gens arrivés qui so mêlent d'uvoit' UII
salon. VoiUL pourquoi l s 3 :;00 :1me8 cl "'ainlGabin)' 'p6laient ce I1IULiu-Ià :
- Les B >noilel ont un piano!
Ce fut nalur Il ement parmi les pl'och 8 voisin s de Lle famill e, déso rmai s n ved II , que
la nouvelle cawm le plu s d'émotion.
La mai so n dont les Benoitei 0 cupai enl un e
porlion éLait des plus simpl es mai s li s plus avel1antes ll -lup·li levill . urJ a monoL oll jlrsp clive du Cours des l)tatanes, il l'angl- cl la ?'ue
du Mm'che, s \gayai tl a blan heut' ù sa façad .
�LE PI ANO DES BENO IT EL
1'2 7
Elle était précédée d'un assez grand espace
il ciel ouvert, d'où émergeaient, par-dessus le
mur de clôture et la grill e emb roussaillée de
vigne vierge qui l'i solaient de la voie publique,
deux acacias symétôqu emcnt plantés. A l'ombre
de ces arbres verdissaient de ux jardinets séparés pal' un e haie d'aubépine. L'un était celui
ùes Benoite], qui habiLai ent le pr mier étage
de la maison, l'autre dépend ait de la parti e du
rez-de-cbaussée qu'habitait ]e propriétaire de
l'imm eubl e, l docleur l)l anad .
C'é tait un homm nerveux, ma is d goùts
tranquille , ve uf Il epui s assez longtemps, à peu
près re Liré de ] 0. méde in , qu oique ù pein e
sexagénaire et ne nourrissant plu s maintenanL,
après s'être tenu toute sa vie à l'écarL d s compétitions locales, qu e l'ambiti on secr' le de dev nir à un Litre qu elconque un homme public,
sc ule préo 'cupati ofJ qui troubl ât parfois la qui étud e d so n xistell ce eLt' mpêchùt de savo\ll"er
cllimix 1 's p Lits plats doux que lui cuisinait sa
vé nérabJ e go uv rn allte, M.I IO Iymp , un co rdon
J,I u émérite.
P our compl ét r Je dénombrement des hôtes
�128
LE PIA NO DES HE D/TEL
de cc modes te mais poinl dépl aisant logis, il
nou s res le ù mentionner la famille Rabasloul.
Cc nom, qui sentait son origin e méridion al,
s'élalait en jaun sur un bouti que conlig uë
par derrièr e aux app arlemenls du docleur mais
donll' enlrée donnait dans la rue ùu March é el
sur 10 fr onlon de laquell e on lisail :
RABASTOUL
VENTE ET AC I/ AT DI, l\ŒUIlLE
CAllli'\ET DE LECT
n ' o CCAS ION
nE.
C'es t là, qu 'au mili eu le qu elqu es vi eill es
crédenc R l d'un anci 11 f nds cl bibliolh qu e
donl ill ouait los volum e. ~ l lu se main e, lrônait
du maÜn au soir M. clave Ilabas loul, ancien
ga .. on coifTeur dôbal'qu ~ jadi s de Toulou s ,
pui s élabli ft ainl-Gahin.
lll'ocanl ur pal' go ùt, il avait fini pur abandonn l' le peigne p O lll' fai re dônniliv m nt so n
méli l' d' e qui "lait hez lui un ' vo ali oll
il'résis lilJl .
El ù. vrai dir , il n'avail pas eu lieu de s' 11
l'ep nli... 'cs peliles afl'ai.. s n'allai III point
�LE PIA NO DE
BE OlTE L
129
m al , el grâce à sa faconde el à ses airs bon
enfant, il élait devenu une m anièl'e de person-
C'ost III '1\1 0 trÔnAit M. Orl.llvo T\ahastoul.
nage el l ' ull des m omhl' s i s plu s écoulés du
conse il muni cip al.
�130
LE PI ANO DE
BE OITE L
a boutiqu e étai t le rend ez-vo us de
bien des
désœ uvrés qui ven aient en fuman
t lem pip e y
disc ute r la solidité de l'équilibre
européen ou
cell e des bah uts désarti cul és qu'i
l mellaiL Cil
vente.
En revanch , sa femme, ma l init
i ée ù son
comm erc , n'y parai sait n'ubr et
il n avait
absolum ent inte rdit l'en trée à s troi
s nfanls :
Gu lave, Cés at'in e et T LOI', depui
s le joUI' où,
eux-ci aya ut vo ulu co nsid érer une
raï nce d
Lrop près , il en élait rés ulté un mal
h ur dont
GusLave acc usa it C"sa l'ine, qui ell
l'ej tait la
responsu]Jilité sur Totol', lequ el s'ét
ait borné,
v u so n Clge , tl prot stOl' en vag isse
ments indisti nels.
Ces qu atro m mbres de ]a famille
Rabas toul
s trouvaient dOli C, pour l'ordin ail'o
, relégués
au doux ièm cL dem i t' élage d
la maison ,
occ upé pat· les aut res dépend an' s
de 1 ur L s'em nl. Ma i Gus tave eLCés Ul'illo ~ l a
i e nt
so uve nt
fourr és c h e ~ le doc teu r où Mi lO Oly
mpe los co mblai t de cha tteries.
�CHAPITRE II
ENTRE VOISINS
Toul ce monde, au surplus, vivait en parfaite
intelligence .
Nullemeut misanll1l'ope malgr6 l'i solem nt
où l'availlaissé la morl de sa femme, se lrouvanl sans en fants ct même sans pro ches parents
à l'ex ceplion d'un « coquin de neveu » qui achevait ses 6tuùcs de m 'cl cine à Monlpellier, le
doctour Planacl voisilJai t volon ti ers 11 vec ses
10 'ulair s.
Durant les long ues heures que M. Denoilcl
ptlSsail ù la sous-préfecture, occup6 à notifier
�1 32
L E P IANO DES llEN0 1TE L
au x maires de l'arrondi ssement la date de l'ouverlur de ]a cha se, ou tl vé rifi er les bud ge ts
des communes, Mme Benollel s'in stallait sous
so n acacia et passait des après-midi enlières
dan s celle solituùe emhaum ée, à co nfecti onn r,
en pensanL au jour' prochain de son relour , un e
fou] e d'ouvra.ges à l'aiguille pOIll' sa fill e ch ' ri e,
qu e 1 s nécess ités d son éducaLion l'avaient
forcée d'exiler loill d' II .
Qu and, ~ l es momenLs, le docLeur Planade
venait prendr l'ail' parmi les arbusl s qui
égayai nl le devant de son logis, on s'interp ellail pae-dess us la huio avoc Ulle familiarité r sr cLu euse :
- Touj ours il J'ouvrage , mad n.m BenoiL I?
- Ah 1 c'es t vo us, docLeur ... Vous voyez : je
Lravaill e pour Cécil e. Ell e va hientôl nous aITi ver, t pour de hon ce lle fois. Il faut hien fJu e
je m pr "o cupe de la v" lir auLrem nt qu'en
pensionnair . El vo us, st-cc qu les malaùes
vous lai ss nt tranquill e?
- Oh 1 vo ilà longleillps qu e jo n co urs plus
apl' 's la cliClIL"le. Je ne me d \runS'e plu s, vous
le savez, que pour qu lques familles amies qui
�.
M.' flonoitol installéo
BOUS
Bon acacia.
12
�134
LE PIANO DES BENOITEL
veulent encoro à l'occas ion réclamer mes soins.
A mon âge, j'ai bion gagné mes Invalides ot le
droit, après mon diner, de digél'er on paix tout
en lisant mon journal.
- Cc n'es Lclone pas vrai, c quo dit Olympe,
que la 1 cLuro ùo vOLre journa l trouble votre
digesti on '?
- Olympe est une mauvaise langue lJ.ui
devrait avoir, dopui s qu'Ile me connaît, renoncé, il y a belle lureUe, il me régont or. Diou
morci , 1 s feuilles publiqu es ne m'ont pas donné
de gastrit o... Il faul ùire aussi, ajoula-l-il en
baissant un peu la voix, quo j'ai un bon
esLomac.
- Lit! vo us voy z, dit en riant Mmo Denoitel,
vous n'en pouvez s ulement pas parler sans
amertume.
- Oh! sans am rtume ... d'aille urs los amees
sonL fav ol'abl s à. la diges Lion. Mais aussi ...
non , Lon z, jo voux VOliS fail' jugo!
Et sail'l issant dan s lu vaste poch do. a redingoL J domi l' num éro clu P1'opagateu1' aint.Gabinois, le tl o l ur, pal' li Ile ollvol'LlU' m ' nagée
toul xprès ct qui lémoi<rlluit do leurs rapports
�LE PlANO DES DENO ITEL
135
de bon voisinage, pénétrait claus le jardin et deR
Benoitel. Puis, s'étanl assis en face ti c son interlocutri ce :
- Connaissez-vous la derni ère ineptie de
nolt'e conseil muni cipal ? Vous savez qu'il étai t
qu es ti on d'in staller aux frais de l'État ct du
département, SUl' les hauteurs qui avoi sinent
• aint-Gabill , un sanat01·ium .
- Un sana? ...
- ... 'l'orium. C'es t un établissement où l'on
aUl'ail envoyé les enfanls malingres ou anémiques de la région pour leur redonnel' du sang
ct des fOI'ces en leur faisanl respil'er l'air pur cl
vivifiant Je nos montagnes . C'était pour le pays
une exce ll ento aubain e. La pm péL'ilé de la ville
éLail intér ssée à celle créali on. Eh hi ' Il, la commun e vient de s'y opposer. El savez-vous S Ul'
le l'apport de qui ? SUl' Je rapport de Malbridet,
le vé lérinaire ! Voil à. quelles ge ns on charge
d'étudier les qu estions de cc l ol'dre 1
- Qu o vouleZ-voll s, docteur, s'il n'y n a pas
de plus co mpét nls au conse il municipal.
- NOIl cCl'le., et c'es t un honte ! Tenez,
autre choso. Mon vi eil ami, le professe ul' HOl11 a-
�136
LE Pl ANO DES BE ' OITEL
gnol, a donn é, il y a deux ans, il la ville, son
riche cabine t de numi smati que ...
- De numis? ..
- ... Malique. C'est lout au plus si on l'a
remercié. Et sc b li es co ll ections de médaill es
allende nt encore un m uble et un e salle pour
s'étale !' aux regards des érudits el des chercheUl's. - Enfin , voil à plu s de six mois qu 'on
lanLern e aulou!' de la ques ti on, sa ns qu'on ait
ncore in slall é à la porle de la mairie un baromètre anéroïd. .
- Vous dites : ané? ..
... R o'idc .. . Pour savoir le l mps qu'il
fail. .. qu'iL fera, v ux-je dire.
C'es l dans de lels enLreti ens qu e le docleur
Planade, pl ein de l'ambition la!'dive qui l'avait
saisi l qu 'il n' ùt point avo uée , xhalail sa bile
de n'ê lre pas « quelqu e chose », aLors que tant
de non-va leurs présidaienl aux destinées de
aint-Gabin 1
Mais il oublia it aisémenl ces rancœ urs qu and,
à 1 Ut· reloUl' de l'école, il nlenda it 1 s d ux
a1nés dcs nfants Habas loul faire bru yn.mm nt
irruption dans la maison. Plu s am r oncoro quo
�tartin o.
Césarino et Oust avo munis d'uno
12,
�138
LE PIANO DES BE ' OITE!.
sa nostal g'ie des affaires puLliques était pour
l'excellent homm e le regret que feu Mme Planade fût morle sans lui laisse r de poslérité. Il
s'en consolait donc de son mienx avec les enfanls
des autres.
Césarine et Gu stave Rabastoul, avant de
grimper leurs deux étages, eott'aient chez le
docleur comme chez eux, le plus souvent
muni s d'un e tal,tine qui témoig nait tl'une preml'J'e escale faite à. la cuisine de Mil o Olymp e.
Cent foi s et vain('ment M'"o Rabastoul avait
di t il ce li e dem ière :
- Vous g~ l ez ces enfants. Vous leur donnez
tle trop bonn es choses, ils ne veulent plus rien
mange r chez nous.
Rien n'avait raison des gâteries obslinées de
la vieille fille , g~ l e rie s encouragées d'ailleurs
par l'exemple du docteur lui-môme. Il avait
toujours d s histoires à. l'acon leI' à. ses jeunes
amis, des journaux à gl'avures à. leur monlrer,
des xp lication s intéressan tes à leur donner.
Un jour, ù propos d' un rat pris à la so uricière ,
il leur avait so ulenu que ce pelit animal aux
yeux Hoirs, au poil ras, ù lu queue longue élait
�1. 39
L E PI ANO DES BENQITE L
de la m êm e fa mille q ue les gros lap ins a ux yeux
roses, a ux poil s longs, à la queu e courle qui se
Lo doclcur d Oll llllil dcs ro n.cil •.
gavai enl de la itu e e n capli vité dall s
lIll CO LI)
du
j.tl'din. E l landi s qu e Césl1l'in , pal' lin r épuSlI anc in slin live, po ussait des cl'is t' ffal'o u bés,
il a vait brav
III
Ill, a ux ye ux cl e Gu stavo moius
�140
LE PTANO DES DENO TTEL
elTrayé, contraint successivemenl et d'une main
exercée ces divel's rongeurs à monlrer leur syslème denlaire, idenlique chez l'une el l'aulre
espèce, ct unifol'ln émenl caractérisé par l'absence cl canines el par la solution de conlin uilé qui sépat'e les incisives, lrès développé s, des molaires dissimulées au fond de leur
mâchoire.
M. Rabasloul père appréciail forl ces instructi ves leçons de choses que 10 docleut' donnait
ainsi il ses enfants. 1110 lenait pOUl' un érudil,
ce qui, dans la bouche d'un bl'ocanleur qui so
donnait pl'esqu des ail's d'Ul'chéologue, n'élait
pas un min 0 élogo.
De son côté, le docleur ne dédaignait pas
non plus d'e ntrer n passant dan s le capharnaüm où s'enlassait l'ébénisleri sUl'ann 6e dont
son lo calaire fai sait commerce.
- Ti ens, vous avez là un nouveau bahut.
C'est du Louis XIII?
- 11e01'i 11 , mon sieUt' Planade, du pur
lIemi III
- Ah 1 vous savoz, moi je ne m'y connais
guèr ...
�LE PI ANO DES BENO l'f E L
141
- Que voulez-vous? chacun sa parti e, disait
d'un ton co nciliant ct avec la modestie des
gens capables, l'ancien coiffeur toulousain.
Ainsi s'écoulait doucement la vic dans l'immeuble Planade, entre les braves gens qui
l'habitaient. L 'arrivée de MilOCécile, qui quit lait définitivement son pensionn at pour habiter
désorm ais avec ses parents était encor e venu e
égayer ct embellir ce lle paisible ùemeure.
a présence a u logis ava it cu pour pre mier
effel un raj eunissement complet du j ardin et
Benoite), où un coqu et parterre soigneusement
en tre ten u n e tarda pas il. r em place r le carré
de lég um es moin s réjouissant à l'œil. Mmo Ben oitel avait conse nti sans résistance il ce tte
lransformation et imp osé silence devant 10 désil'
d sa flll e il ses préoccupati ons utilitaires . Et le
docteul' s'y était directement intéressé, éclaira nt la j un o flll e, dans sos ossais horticoles,
des co nseils de sa science pratiqu e. C'é tait sans
cesse ntre eux, d part t d'autre, un obligeant échange d'idée t ù hons procédés, il. la
fave ul' du qu 1 s'é tab lissait p u il pe u ntre le
vieux médecin ct la, gamine d'hier , auj ourd'hui
�142
LE PIA NO DES BE OITEL
dan s tout l'éclat de ses di x-sept an s, une afTeclion dou ce et quasi familiale ...
Si bien qu'au sein de ceLLe sereine qui étud e,
le docteu r, qui philoso phait à ses heures , se prit
un j our à songer à part lui, en s'a sseyan t à
table, qu e c'était foli e après tout et ing ratitud e
envers la Pro vid ence qu o de sc meLlre m artel
en tète pOUl' des bill evesée s ambiti euses ,
quand il était si simpl e à lui de s'ahan donn l'
à la féli cité intimo de sa calme e~ i s l o n ce ,
exemp le d'infirm it ' e t de tourm ents.
C fut jusl à ce mom nt, qu' en déposa nt sur
la n appe un e so upière d'où s'exha lait l'arom o
d' un e julienn e exqui e, Ol ympe laissa tomb er
c s mols qui, p u d' heUl'es apI' s, avaien l faiL
le lour cl la viII ct qui pour l'inslan t firen t sursauler le dod our etiui coup èrenl lout appéti t:
- Les Benoit el ont un piano!
�CHAPITRE III
TOUT A LA JOIE
- Vous dites, Olympe?
- J e di s : L es Benoitel ont un piano !
- .ravais bien enlendu 1 murmu l'a le docleur
d'un ail' so mbro.
- Monsiour a l'ail' lout ch ose.
- J 'ai J'air qu o je dois avoir , Olympe, ré pliqu n.- l-il d' un Lon sec.
La go uve rn anle, inlerl oqu ' e, s relira sans
mo l dire.
Elle revinl quelques inslanls apr ès, apporlanl
la plus app6li ssanle des galanlines.
�fil 4
LE PlANO DES BENOITEL
- Monsiem n'achève pas son potage?
- Morci, je n'ai pas faim.
Puis 10 docteur, toujours à son idée:
- Et depuis quand?
- S'il vous plaH, monsieur?
- Depuis quand les Benoit 1ont-ils un piano?
- Depuis ce matin. 'es t un surprise qu'ils
vionn nt de faire il leur dcmoi elle .
n piano 1 répéta-t-il. machinalement.
- En polissand1'e, poursuivit Iympe. Oh 1 le
socret avait été bien gardé 1 Ni Mil o Cécil IIi
personn ne s'on doutait. Quund, ce matin,
p ndant que vous étiez sOI'li, une grande caiss
st arrivé du chemin de for .. ,
Et ]0 docteur, pri s d'une rémini scence classiqu qu'év illai ont ces cl l'Oiers mol ' t la cli sgrâ' imprévue qui 1 fl'appait, marmo nna enLre
ses denls :
Grandi s epi lola venil
A Capreis 1
l , " Une gra nd lettre arriva do Capr >e li , citation du
po le latin Ju v'na l (42-12:1) rclalive il éjan, favol'j dc
'rilJ (' I'C (1\·31). n forlulI' Ilail au combl " quand
une l 'LLre
VCII U de Pile de Ca(1rée, où s'élnil r ' liré 10 vieil
mp r ur,
lui 8ignina tout Il coup inopinCIl1 'nl sa di sg rtlc . - L'hi s·
tori en lalin Tacile (5 ; ·13~)
n écrit l'Jlisloire de ce lte (1ériod e.
�Los Benoi tol out un piano! ...
L'EXIL. DITlIlNIURT'l'1'l
13
�146
LE PIA NO DES BE1'\OITEL
Un eaprice? peut-être bien, balbutia
Olympe" ,
Ce coq-à-l'âne ful accueilli par un hau ssement d'épaules accompagné de bredouill emonts
indistincts où se mêlaient les noms de Juvénal
el de TaciLe,
La vieille mIe ahurie, regarda ce LLe foi s so n
maître avec inqui étud ct pensn :
- Tacile? .. , s mit-celà e qui Je r nel si la iturn e?" Comment diantre a-t-il co ntt'uclé ce lle
maladie-là '1
D'ol'! venait en elTetau docleur Planad e l' ' moi
profond 01'1 Je plongeait l'innocente nOll v 11 0
don l sa go u ve mante YC ll ait de 1ui rair' pari '1
L' xcellenl homm avaiL hOl'l'eur d , la ITIU sie[u Il ""\nél'al et du piano en pilrticuliel', Pal'
temp ' 1'[(111 Ilt il élait .. éfl'aclairf' aux tapolat;'f's,
qui l'ohsé daient, 1 tt'oublaielll, l'agne,aienl ,
l'irritaient.
Cos di sposition s 11 \vl'Opatltifpl savaient ét',
eHcor exaspéré '8 pClIlhnl ull e IInion IIll peu
tal'di ve, qui ne fuL pas sans illi at;' s pt ail '/) Ul'S
<le h\.flu Il f li MUIO Planad o l'avail so umi s il
cl s pianotages in onsidéf'()s, tJ ollllc fond , PPII
�LE PIA:'<O DES BENOITE!..
1'17
varié , élait principalomont conslitué par 10
Bean Danube Meu, ]0 Quadrille cl'Orphée ot la
M(l1'che indienne, qui jouissont, on 10 sait, d'uno
uni vorsello voguo panni los pianisLos un pou
atlardés dos poLiLs coin s do province,
Commo los épo ux Planado n'avaiont pas
d'enfanls ct (lu e les soins d'un ménage do deux
}l l'sonnOs éLaiellt loin ùe l'abso rbol', l'aim ablo
dame avaiL le loisir de S'OII donn er i'L cœ ur joie
du malin au so il'. Le docleur {'chap pait d'onlinail'O pal' la fuile il crs lO/'l'culs d'harmolli ,
mais so n ox i 'lcnco s'on ll'ollvait loulo dél'anO'éo ,
lIomme d'inl6l'i III' , II n'aimait guèrû ùbalLro l
pavé de . aillt-GaLin, pell redil e d'ailleurs n
distracLi ons. Le l'c]e mèm ,l'unique corcle de
la pelile viii, ne l'aLLil'ait pas; il n'avait pu 50
l'és igner, apr'·s quelques ssais, à poursuivl'e
durant dos apr'.s-müli nti '.l'OS d'inLerminabl es
parlies do bésigue avec 1· consorvaleur des
hypoLh'. fJu es ou 10 capitaine do g ndul'm ol'i',
" rand s amal('ul's do ce jou paisiblo mais pou
captivan t. En SOl'te qu o, partout aillours qu'au
chevo t ci o sos malades, il 50 senlait dépaysé cl
pl' squo malh eur ux ..
�H8
LE PlANO DES BENOITEL
Allait-il donc maintenant après plu sieurs
années d'un tranquille veuvage, - qu'il avait
inauguré en res titu ant à la famill e de sa défunte
Uoctour, vonùz UOIIC voir noLro pia1lo.
femme Je piano compris oan s l'appol·t doLaI, _
voir renaitre son supplice? Ses lectures, ses
rOveries au coin dll foyer allaienL-elles se
Lrouver Lroubl ées pal' Jos douhl es croch es que
Milo DenoHel forail pl ' uvoil' S UI' lui à travers
�149
LE PIA NO DES Il EI OITE L
l'épaisseur ùu plancher? Il épl'o uvait , rien qu'à
y songer, uno ap pl'éhr n. ion qui était presqu e
de la terreur.
Il ne s'ouvrit point il Mlle Ol ympe des pensées
qui l'agilai nl. D'abo rd parce que la délicatesse
el le sontim ent de sa dignité lui inlerdi saient
d'initie r ~a go uve rnanle aux ennuis qu'il avait
dans sa vie conjugale, ensuite parce
l' ' n co ntr é~
qu'il r edouta it de la part d la vieill e fille des
cancan s qui aum ient pu refr oidir s s relations
avec les llenoi leI.
Ah 1 si du moins il avail pl'évu le cas , bien
sûr il n'aurait pas r nouvelé leu!' bail! mais
aucune claus n'interdisait à. ses locataires d'introduir e lIll piano ch z ux ni même de s' n
servil' ..... On ne pense pas ù tout!
Il en était là de sos réflexions quand un frémi ssemenl sonOl'e vill t lui co nfi rmel' la navranle
r "u lilé. Mlle C; ·il sc dérouill ait J s doigts sur
l'inslrum nt il peine déball é. Ce fut d'abord le
B eau Danube bleu, pui s la .Marche indienne, puis
l e d'Orp hée .. . juste le réperto ire de
1 Q~tad?'i
Mme Planad !
Lo docte ur, nerve ux, s'étail lev \ a rp nlalll
13.
�150
LE PI AN O DES BENO ITEL
la petite salle il mange r en quête cl' un parli violenl , qu and la porte s'o uvril avec impélu osité.
- Docleur , docteur, vous ne vell ez pas voir
nolre pi ano? ... Nou s avons un pi ano !
C'é tait Milio BenoiL el qui éprouy ait le heso in ,
dans un mouve ment de sali facli on va niteusc ,
de faire parl ù Lout le voisin age de la 1' ; 'enle
acqui . ili on.
- Cécil e le désil'ail Lanl - !jans oser le dire !
son plH' et moi nous avolls co ns nti il ce !jacrifice - un gros sacrifice pOUl' nOli S, doc Leul', lIll
ll'ès gros sacrifice ! - mais elle es l si co ntellle ,
Sl onl ote, c Lle chère enfanLl Cal', fi gul'ezVO liS.. . nous lui av ioll s luiss \ ignol' J' la chose
ju sqll 'il l' ul'ri v \e même du meubl e. Au ss i qll ell n
surpri se ! qu Il e j oy use slIl'pri s ! No us u- t- Il e
assp z cmbm ss "S son père c t moi! A Il! lell cz,
ajouta (' xcell cnle f ·mm e n ess uya nt IlIl e
lurm p, dans c 's mome nls- lil, on 0. J) uu uvo ir
faiL lIll e foli e, n Ile p ut pas Ja l' C'F I' ' lll' l'!
Dcvant ccs (ru sion s cl cc t aU ' l1dl'i ssemenl,
Je docleur LI 'mellru cl '·sul'm é.
- Eh hi Il ! do luI' , on dirait (Jue ce la 11 0
vo us fail pas pl uisir '!
�Co Ho (lpTonait 110 vni;uos nrpôgos.
�152
LE PIA NO DE
BENO ITEL
- Moi! comment donc! au conlrait'e, balbulia-t-iL.
- Allons, venez voir nolœ piano.
Et bon gré mal gré, le docteur dut monter
ch ez les Benoilel.
n lrouva rassemblées dan s le salon un e demidouzain de voisines on train de s' xtasiel' sur
la beau lé du bois, sur la blan cheur des touches,
SUl' la so norité de L'instrument. Au milieu,
Milo Cécile, rayonnant, égrenait de vagues
arpoges pour se donner un e contenance.
- Cécile, cria eu entranl M'''o llonoiLel, voici
monsieur Pl anaùe 1
On fit au docLeul' qui s'avançait assez pilous mont un enlréo ll'i ompllal e. Chacun s'écal'la
pOUL' lui pr rm Ur d'admiror le piano.
- Eh bi en! qu' n dites-vo us?
- Très bau, lrès beau, murmurait-i l, n faisant comiquemclIL violence i.L so n dépit.
-(ja m uLl e hi l1,u'cs L- 'epas?Huito'lav sI
El une sonoril'·!. ... Vou s n'avez pas entendll ?
- Je vous demande pardoll , madame, s'eme l' vivem nt avec Ull g sle
pressa-l- il ti c l' ~ pliqu
éuergique.
�LE PI ANO DES DENOITEL
153
- Cécile, continua MmoBonoiL el sans l'écoulor, jouo donc qu Iqu o chose au doctour .
- Mais j'ai ente ndu, je vo us ass ure, j'ai
enlend u, appuya- t-il supplia nt.
Des voix se croisèr ont, chacun e cles personn es
présontos réclamanl so n morceau préféré .
- Lo lJeau Danuùe bleu, uno si jolie valso 1
- Lo Quadrille d'Orp hée , c'os t si dansant!
- No n, la J}/a?'che indienne.
- Mo n Diou, fit le doc tour du lon ù'un condamné qui sollicil un e co mmuta tion ùe poin e,
Milo Cécil o vient do jouor ces morceaux-là . Ello
pour rait peut-ê tre nous jouer mai nlonant quoIqu e nulr chose .
- C'est cela, dit quelqu 'un , la Marc he funèbre
de Chopill.
- li eu 1 c'es t hi n trist .
- Ou 10. Marc he tlwque .
- Enco r un marche?
- A. h ! je no poux pas 10. jouer soul o, obj ecta
Mlle C6 'ilo.
ui , conl1 rma sa mère, e11 no sait oxécul l' co lt mal' he qu 'à qu alre mains.
En fin do compt , Milo Bonoil ol, qui n'é tait
�154
LE PJANO DES BENO IT EI"
ponr le mom ent en étal de jouer que les lrois
Un lJél5 ig'tlo, voulez-l'OIi K'!
morceuux cl 'jà el/t enou s, les J'eprit l'u n après
J'uulre dall s l'ord re invc/'se.
L9 docleu l', trouvanl san s doule que ce n'6lail
pus une f u~on
Suffi sal1le de les varior, s'csquiva
�LE PI Al 0 DES BEN OlTEL
155
le plus tôt qu'il put, poursuivi par ce tte mu sique
endiabl ée qui le faisait tourn er en bounique.
Il ne s'arrêla pas chez lui et so rtit dans la
rll e sans trop savoir où il irait, co mm e qu elqu'un qui fuirait un cauchemar.
Cin q minutes ap rès et presque sans y songer
il élait enlré au cercl e, où il ne me ttait, autant
vaul dire, jamai les pi eds.
L capitaine de gend arm eri e s'y lrouvait s ul
devant so n absinthe habiluell e, a tLend anl pOUl'
leUl' par tie quolidienn e le conserva teur des hypoth èques, qui menaçait ce jour-là de ne pas
venir.
- Eh ! c' st donc vo us ! s' xclama-l-il en apercevant le doc t u ... Il y a des ann \ s qu 'on ne
vous avaiL vu ici! P a .. qu el hasa r'cl ? ..
- MOIl Di eu....J passais, j 'avais 1 temps ...
je sui s entré.
- Un b 's igue, vo ul z-vo us?
Au souve nir évoqu é pal' ces mots l docL ur
eut lIll rega rd de morne s tu pe ~r. Pui s avec un
so upi r:
- To ut de même! fil-il en s'asseya nt sombre
eL résigné.
��Cll APlTRE IV
DI sc n ÂCE IMMeRI TÉE
La pt'emi ère audition musica le improv isée
comm n J'a Y U, clt e7. 1es llenoil 'I, eul d bl'il]auls lend main s.
l m. Benoil el, lOllle glol'i use du LaIent de sa
fil! ,en qui Il e voyait ull virtuose co nso mm ée,
ne ri emand aiLqu'ü la prodllir . Bi nlM,o n orgalIi sa Il pe tiles l' luni ons olt Ics jeun s 1111 s lapotaiollt ou hanlai 'nl, Landi s que les mamans ausaiellt nlre ell es, sc l' \ ri ant S Ul' la cherlé du
b ul'I'e ou 1 s x.i rre n cs des dom 's liqu s, cl
s'inter rompaient par inlerva ll 's pOUl' ap pl audir
H
�158
LE PIANO DES BENOITEL
de
ou pou sser des « pat'faiL, parfail! » avec p~us
complaisance que de conviction. Peu s'en fallul
que Mmo Benoitel eûl ses (i ve o'cloclc.
Si l'on en par'la dans aint-Gabin!
Les uns rendaient hommage ù l'amabilité de
l'excellenle dame et à la bonne grâce de sa
charman Le fille ; les au Lres lrouvaient qu'il.n'appal'lenait pas il la IamiJl d'un modes te gl'allepapi er de faire tanl d'embarras. Celle censure
ll'o uva sa formul e citez la femme du receve Ul'
des finances qui déclum péremploirem nl:
- Ces g ns-Ià ne sav nl pas se lenir à leur
place!
Les Benoitol ne recueillai nl d, ces cancans
que les \c IJ os qui fl aLLaien l leur amo ul'-pro pre,
in conscients des inimilié ' so urdes el stupid es
qll 'ils so ul evaient innoce mm nt aulour d'eux.
Un jour, ' Il 50 rel1lIanl il so n bureau, M. B 'noitcl renconlra MiliO ailll-Frusquurd la so us-·
préfèle, dans l'escali er. Ilia salua avec déférence
cl. se rangoa pour la lai sser pusser. Ell ' J'arrôla :
- Ah 1monsieur Bonoit l! Mes co mplimenls,
monsieur Beno it l, vous êtes 10 héros do SainlGabin.
�LE PIA 10 D ES ]JE 10 lTEL
159
- Moi , madame?. .
- Ou plutÔL, si vous aimez mieux , l\1'no el
Milo Benoilel. Il n'es Lbruil que des réunions qui
se donnent chez VOll S.
- Oh! mad ame, c'esl ma fill e et qu elques-un es
de ses amies ... cela n'a aucun e imporlan ce ...
- Ce n'esl pas ce qu e l'on dit. Il paraît qu e
Mil. Cécil e a un vérilabl e lalenl de piani sle eLqu e
vos invitaLi ons sonlll'ès r cherchées , Tou. mes
complim enls, monsieur, Lous mes complim enls.
Elle le quilla sur ces mols prononcés d'un Lon
pincé qui laissa le pauvre employé abaso urdi ,
Henlré chez lui , il s'empressa, loul lroubl é
ncore, de fair parl il sa femme de ce l enLrelien.
- En somm e, conclul-il , il m'a paru qu'ell e
élaiL fClchéc (l e n'avoir paA olé invitée.
- Mais je ne po uvaifol pas invil l' la f mm
ùu promi er magislraLde l'arrondi ssemenL, qll
je vois il peine une ou d ux fois dans l' année, il.
cl s l'é unions d'un cat'Ucl 'I'e aussi inlime !
- TouL ce que lu vomIras; je le di s qu 'ello
es t fù'ché .
- Alors il faudrail in viter plu s ù mond
donn er un e vé ritable soirée.
�160
LE PIA NO n ES ll ENO ITEL
- Di able ! ça va nOLI s co Cttel' bon.
- Qui veut la fin , ve ut les moyens.
Au fond , il s éprouvaient, dans leur naï ve té,
une salisfac tion vani teuse il la pensée que la
sous-préfèle avait \ln leI désir d'entendre leur
fill o qu'e ll e leur faisait des avances pour sc faire
inviter chez eux. Et leur r ésolution était il pein e
pri se de donn er, en elTet, un e gmnde soiré que
Mm" Uell oitel all ai t répétant parlou tl e vo isin age :
- C'es t MOI" la sous-préfète qui vo ut entenùre
Cécil e !
Mais qu anù, ayant revôtu sa plus bell e toileUe, oll e alla la pri ol' de vo uloir hiOll hli faire
l'honn eur .. , c'es t à pein e si ell e put acllOv r sa
plu'ase, tant fuL glacial l'accueil fail il ce lle
ou ve rture. Mm. SainL-Fl'u squard se mit <'t peill e
en frai s d'un prétexle pour co lorer so n refu s
décl aigneux.
Cependant, d'autres in vitati oll s avaiellt été
lan cées en même temp s ù. l'élile de la sociélé
Sainl-Gabin oise . Les g l' O~ fonctionn aires furent
assez surpris de recevoit' semLl abl e polilesse
d'ull bureaucra te subaltern e. Toulefois, comm e
Olt savait (lu e J sous-prMel et la sous-préfèle
�161
LE PIANO DES BENO lTEL
avaien t dû ê Lre égale ment priés à la fameu se
soirée , on acce pLa génér alemen t. Puis, quand
on apprit le r efu s ess uyé de cc côté-là par les
Ben oitel , les plus polis . s'empr essèren t de sc
dégage r , ct les aulres s'abs Linrent tout bonnement, san s excuse s ni explica ti ons.
Cc fut donc un e débâ.cle . Le salon de Mme Ben o iLeI ne reçu t qu e le men u fre tin de ses invi lés,
il pein e qu 'qlles person n es de plus qu 'il n'e n
ve nait d'ordin aire a ux ré unions ü1lim es où les
ûmi es de MU. Cécile avaien ll'habiLude de chanlonn el', tapo ler cl sautill cI' ense mhle .
P urm i ces bo nn es el sim pI cs ge ns se trou vo it,
qui " am ait cru ? le docle ur Plan ade lui-mê me.
Celui-c i, par avance cl (l ès le pre mi er j our ,
s'é tait exc usé au près des Benoit el, po ur un moLif
lrès ing6 ni useme nl im agin é, de oe pou vo ir « il
son très g rand regret », di a il-il , assis Ler iL leuI'
intéres sant co ncerl sui vi de sa uleri e .. . Ma is
qnund il e ut appri s J'humi li a nte défle l'lion qui
m enaçai l ses :lIni fl, il ava it, en mani èr e dû
pt' l sla tioll cL par ull e voIle-face gé nére use,
l)rave me nl a ITronL6 mu siqu o et pia no po ur le ur
upporl er l'appoi nt de sa présen ce .
14.
�16'2
L E PI AN O DES BENOTT EL
Ceux-ci comprirent qu 'il s avaient co mmis une
grosse maladr esse, « un formiclabl e impair » ,
comm e disaien t les malicie ux en r ianl de leur
déco nvenu e. Depuis ce lle malen conlreu se soirée, M. n elloÏtel lJ e savait trop quelle altitud e
gard er auprès du sous-préfet, qui ne lui parlait do ri en , mais se mlJlail all'eclel' il. so n égard
un e froid eur Dal'qu oise. Ce qui ac beva de gâ ter
les aITair s, c'es l qu 1 S bonn es lang ues se prirenl il dire - et le P 1'opagalew' l'imprima (lue c'élait un e jusle leçon dOllnée pal' un
mod es lo empl oy6 au plu s haul représenlanl du
pouvoi r c nlra l dans l'arr ondi ssemenl , lequ el
n « receva it » jamais, au grand pl'éjllcli c dll
co mm erce Sainl-Gabinoi s. Le rep rocll e était
. fondé : il porta, l chang a li no malvoillan co
(lui n:e l'tl élé sali s doule qu e passagè re on lino
impl acabl e l'anClIlI e.
l'cu de jOll n; après, so us pl'étcx l d'un documcnl égal' ;' cl qlli ne l[(nl a pas (]'aillrl ln; ;\ so
rclrouve r , M. Bonoil rl élait rO ll gédi() de la sou spr6feclllre el perd ait so u empl oi.
�CHAPITRE V
UN I-; r. O'\'S llI .TA TIO '
Co fut un co up de foudre.
Les Benoil el n'étaient pas sans pos!'lédcr un
p tit avo ir personnel, mai!'l ]o traitement du chef
de la famil le JI 'e n d meuJ'ait pas moin !'l indisponsahl e à l'éc'l uiliIJl'e de JOUI' mod sle IJilIl ge l.
Co qui était plu s sensibl e onco re peut- '· tl'e au
pèJ' ci e Cécil e que les co Il!'léfju once!'l p6Clllli llil'oS
de su di sgl'Ctce, c'é tait de se vo it· rO ll voy \ brlltalement, il la manièl'e (l'un domes tif[u e illfidèle
et com me si un e fauLe co ntl'e la délicale8se ou
l'll onll eur , so ud ain emont déco uvorte, l'elü frappé
d'un e irrémi ssibl e indignité.
�164
LE PIA NO DES DENO ITEL
Heureusement, personne ne s'y trompa. E t
les marques nombreuses de condoléaneo ct do
sympathie qu 'ils reçurent à ce tte occasion ne
fur ent pas pour ces braves gens , chez qui
l'am ollr-propl'e clio sentiment de l'honorabilité étaient si vifs, un mince adoucissement ~l
leur in rorlun e.
Il s faisai nt tl'aill elll's bonl1 co ntenane , parbnl sans tl'o uble appar III d l'injustice subi
commo d'lin sorle d'acc id ent qui serail bi n
vite J' "pal' : on pouvail Di eu m l'ci! ll'o uv l'
mi ' ux qU'lin l'ond de cuir il lu sO li s-prOfcctul".
Se ul e, Milo C ', 'il e laissail pal'a1ll'e SUl' so n
visag l'asso mbrissomont d'ull VU"' U souci.
Car Les jOlll's s passai nl , etl s semain es, el.
M. BenoileL n pal'v nail pns à ll'o uver un
nouv 1 mpLoi p OUl' rempl acer 'elui qu'iL avail
p l'tlu . ,' ainl-GaLin prése ntait p II d l'essour cs sou s cc rapport. .. Qu elle oc 'upati on
pouvail y ôtr olTel'l il un hommo qui n co n!l uissait pa s d'autro Ital qu o c lui (l ' ICl'i vassol'
dan s Lill O admillistruti on publi (Ju '? L 's p tilrs
éco nomi es Il la famill \ eommen 'aienl don c iL
s'ée 1'11 0 1· .. . li a situ ati on, loin de s \ M'nou 'l',
�LE PI AN O DES BENOIT EL
165
allait s'embarrassant de jour en jour davantage .
Mais, les Benoil l, aITermis dans leur fierté,
s'eITor çaionl de n ri en lui sel' pamUr e de leul's
graves préocc up aLi ons.
urLout Cécile, di sait Mmo BenolLel, ne
nrgli "'e pas Lon piano : on croirait qu nou s
So mm es Ll'i sles!
Et 10 docteur Planad lout n compa tis ant à
1 ur maIll eul' , san s n ou pçonn el' pourLa /l t
louLe l'él ndu , pe l it de plu s b Il ontre co
malh oul' ux pi ano, caus do Loutl mal , cL qni
continu ait ü l'agaco r Curi Il so menL.
01', un jour qu 'aRs is à l'ombl' o ùe so n acacia
il li sait, à son ordill ail'o, le P 1'OpCt(J al eu1' aintGabillois , cal' ssant son rôve favo ri cl se demalld ant un rois d plu s par qu Ile porle il
pourl'U.it nfin nlt' [' dans la vie publique, il
s' ntendit doucem nl app 1er cl l'autr cô L
cl la hai :
- Monsi ur Planad e, vo nez voir m s ja inth
c~d
C'é Lait ~ 1" 0 Benoil 1 qu 'iln v yait presqu o
plu s cl 'pui s qu e son pi ano lui raisait d ~ l a i se r
�166
LE PIA NO DES llENOITEL
les soins qu'elle sa vai t si gentiment donner à
son jardin et. EU revenait donc à ses Ilem s?
Le docteur s'empressa d'approcher el pénétra
dans le domaine BenoiLel.
Mais les j acintlJ s n'étaient qu'un prétexte.
Après quelques cil' uits autour des co dJeilles t
quelque" t:ircuits auss i dans la co nve rsation,
la j un fil 1 s'asseyait SUl' un han' )'usliqu e
près de son ami C il chev ux hlancs; puis, omme
Ulle persollne qui prend hravemenl so n plU'li :
- Doct ur, lui dit- Il e, j'ai il vo us raire UIlO
gross confidencc'.
- Oh! oh ! !';'écria-I-i l, un l'oman?
11 roma n! Oll! la mauvaise langue!
Vous saure z, doelt'ur, C[IH Ils jeun 's rill!' !'; sans
dot n'ont pas do romall. NOIl, nOIl, il s'agit
d'alltro chose. 11 s'ag'il de mOIl piano.
- Ah! s'écria 1 cOllfident, ll'ès frappé.
- Voyons, padez-moi fran 'h melll. hsl-ce
<J1I mon piano n v us onn ui e pas?
- Pl aît·i l? Vous me cl mnlHll'z si vol l'e' piano
111 ' 'n llui c'?
11 rlll slIl' 1 point de pousser 1111 ri du ('rIJUI',
do r~pnld'c
(lans lino exclamalio n élocJu nl'
�167
LE PIA 0 DES BENOITEL
lous ses énervements comprimés jusqu'à cc
jour. Mais sa sympalhie, sa faibless e loules
~pl'
UClloilcl l'inlerpella pnr-ù
ijSUS
ln Imio.
palernell S pOUl' L' ' JI fan l gttt \0 le l' LinI' nl uno
foi s enco ro :
- JI 'u! II u! murmura-t-il ...
- Eh bi n! moi , il 111 'é ll l'V , illterrompit
C "ci l ' 11 l'OU rriSStllll Ù son Ill ell songr .
�168
LE PI AI 0 DES lJENO ITEL
- Bah! mais alors, ne put s'empêcher d'obsery r le docteur, dont la physionomi e s'éclaira
pourquoi en jouez-vous?
- C'est mamau qui y tient, ct je ne v ux
pas la chagrin er, mais en somme il me donne
des mi graines ct des envi es de pleurer qu'on
traile de luhies si j'ai la faibl e de m'en
plaindr .
-IL ne faul pas, diantre 1 il ne faut pas ! Je
prévi endmi vos par nls.
- Oh ! merci , mon hon monsieur lll anad . Voil à justement
que j'es pérais de
vous.
- Je vais de cc pas leur parl er n médecin,
car vo us êtes ma malade il. présont. Il faut
qu'on f l'm e le pian o un fois pOUl' toutes .
C cil e hésita un jnstant; pui s très vivement:
- Mi eux que cela ; il faul qu 'on le vend e.
- Hein? le ve ndr ? Eh Li en, vend ons-le.
Au fait co mme cela j S l'ai plu s sÎu'. ,. vo us
sel' z plus sôre, ve ux-j dil' , qu'o u n le l'OUvrira pas .
Ju geant sa « malade » d'upl' \g lui-m' me,
�169
LE PIA 0 DES BENOITEL
le confiùenl trouvail le cas extrêmement
simple cl n'y entendait pas autremeut malice.
Malgré cet avi s radical, excessif, <le meUre
en venle l'inslrumenl incriminé, il ne •deviua
pas que Cécile afin ù'all6nuel' la gêne présente
ou prochaine de ses parenls avait eu recours
iL celle feinl pour les d \lerminer iL se dMair
d' un ohj t cl valeur l réaliser ainsi quelque
al'gent. La jeune fille avait compris qu'e lle
n'aunlÎt pu les y amener pal' les voi s ordinail'cs, qu e leur intl'aitable amour-propre ct
l'afT'ect ion qu'ils pol'laienl à. lelll' fille, dont
il n'auraient pas voulu accepter Je ùévouefil nl, les eût ()mpêchés de consentir ù cellc
aliénation, pourlant opporlull , sinon encore
lonl iL fuiL nécessail'e. De lit son slralagème
pieux cl su généreuse ul'rièl'e-pens .
Empl'essé cl lirel' parti de ces conjonctures
ct dominé pal' SOli id, fixe , le doclelll' élait
déjà -chez lml Benoite1.
- .fe vi 'liS ùe voir voLr cb -re nfanl. Je
viens vous parler d'elle. VOli S le diruis-j ? Il.
sanlé m'inquiéle un peu.
Le lerraiu se trouvait pl'opal'6 mi ux que
1fi
�170
LE PI ANO DES n ENO lTEL
le -docteur ne s'y altendait. Les parents convinrent spon lanémenl que Cécile semblait
maigrir , devenail encline aux larmes et perdait même l' appétil.
- Inappétence ... hum euL's noires ... symptômes névropathiquos. Une pnfant si impressionn able, qui ant'aiL hesoin du gt'and air et
qui s'é ti ole devant un pi ano!
- C'cs tta faule, Il crmance , dit M. BenoiteI,
tu as voulu ce pi ano.
- C' st la lielln e, Th éo dulo. Esl-ce flu e lu
n'é lais pas maLLre dc l'édu calion do Cécil e?
- Ah! votre éducati oll moderne ! intel't'ompille doctellr avec un e IJf'u squerio qu'excusait
la, co nviction : sédentarilé, anémie, SL1rIu enage ... su rm ûnage jJltellecluel ct surm cuage
des nerfs, sous prélexle d'arts d'agréments.
Enfin savez-vous jusqu 'o ù les lrilles et les
arpèges peuvent conduire volre chère enfanl'!
- Docteul', suppLi èrent dellx vo ix, diles (lu e
vous exagé rez 1
- A la névrose ! fil-il impiloyalJl
- Une névrosée 1
- Voil à.
�LE PIANO DES DENOTTE L
171
Un si.lence se fil. Le docteur sentit que ses
airs de sauve ur brutal lui réussissaient. Il
conclut du mê me ton énergique. Le piano,
c'élait l'ennemi. Il n'ex igeait pas qu'on jetàt
celui-ci au feu ; mais il fall ait s'en ù6fail'e au
plu s lôt pour que la malade ne fû t pas tentée
d'y rove nir.
- Vendre le piano, s'écri a Mm o BenolLel ~
qu e dirait-on dans Saint-Gabin ?
- Qu e c'es t par raiso n de santé !
Ce t argument frappa les Bonoitol. L'amourpropre serait sauf!
La bataille était gagnée. Le docteur pour no
pas compromettre son triompll e prit congé par
un e hl'ève formule. Il reotra chez IlJi en se
fr oltant les main s, tout ù la joic de sa déli vrance
prochaine.
A tabl e, il retrouva so n appétit des beaux
jours, el, la Huit, plein de l'eni vremeul de sa
vicloire, il eut un rêve daus lequel il crut vo ir
un a.t'change Saint-M ichel qui lui r ssombl ait,
en train de tor['assol' le démOli, dégui sé transfol'ln ali on LizcllTe ! - so us J'apparell ce
(l'un pi ano - d'un piano à queue.
�in
LE PIA NO DE
BE ' OJTEL
Appelé
lend emain dès l'auhe au chevet
d'un malade, à la campagn , il partit en carriole tout O'uill l'cl, aspil'ant av c délices l'air
baiO'né de vapeurs roses co mme ses pensées,
cl salué au passage pal' le con ert des oisraux.
Cc qu'il s hantai III cc n ' 'lail, Di ou merci!
!li le Quadl'ifle d'Orphée, ni le B eent DCtntllJe Uteu ,
ni la Mrl1'che indienne; c'élailla belle mu sique
du bon Dieu, hi n di{l"'r nle de l'aulr ! Alissi 10
do L ur, si Il II mélomane qu 'il fût, éco ulait-il
'ello sYlllphoni criarde , incoh éronle, 'pordue,
mai s sublime av c lin pal'liculi ' (' ravi ssoment.
�CTl
A PJTm
~
VI
DE CIl AnYB DE EN SCYLLA
Qll a nd il r ev int, n' ayant pas encore Ji gél'é
son
_
bonh eur, Ol ympe lui dil :
l\'l onKienr Rait (lu e les Benoilel veul ent
've ndl" leur pi ano?
_ Olli , je sais, je Kn is, fill e (locLellt' so uri anl
ù q Je ll O, nI ai s avec UII O feinle indilTérence .. .
_ \1 Il'es lm iJ me plu s chez eux.
un e ex pl o_ Vl'ltim ell l'i déjà ! s'6el'ia-l- il ü.ve(~
sion (l e j oie invo lonla ire.
_ U n'osl plus chez eux, lIl uis il Il 'a pus
quillé la maiso n. Il esl chez M. n a lllls iold.
1;, .
�174
LE PIA 0 DE
BE NO ITEL
- Le marchand cl e vieill es armoires?
- Oui , mon sieur.
- Comm ent, Rabasloul a fait achat d'uo
meuble de celle valeur?
- I l ne l'a pas ach lé. Les n noitel, ne connaissa nt personne ù qui le céder, le lui ont
laissé en quelque sorle en dépôt. EL M. HabasLoul, donlla boutique reçoit beaucoup de visites ,
s' sL chargé de 1 v Ildre pOlir 1rur compte. Il
r \pu""'nait t1'aill eurs à nos vois in s du premi er
de ch rch r ux-m -'mes uo acquér eur ct d' Iltrer n mpporL dir cts pOUl' un Re mblable
aITair avec 1 un s t les autres ... à ause do
leur amour-propre ...
- En so rle, interrompit 1 doctellr, que j'ai
n ore là tout pl' S cl moi, dan s Ilne pi èce co nti guë> il mon cabin teLle foi R cc malh eur IlX
instrum ent! Mais c'est dOli C un l~ano
do
Nessus t!
- Ah! je no sais pas, mon si ur.
1. Allu s ion mylholo giquc. II prculc ayanlrC l'ûlu, dit-o n,
la
robe du cI'n l/ltt 1'(' 'e~ws
qu'il ava it lUI' d'lInc Il èc lt (' 'l1lpoiso nné', st' nLit le v('ni n p('n(,lr 'r dans S('S l'cines, nt(\i
~ il s ne
]lut St' !I1' barl'{lssc r du falal vêlemcn l, li so rll1ai s 'o ll é il
HOII corps, et mourut ains i.
�LE PI ANO DES nENOITEL
175
Et sans relever ce LLe r éponse qui aLLestait
l'insufn sance des connaissances mytholog iques
de sa gouvernante :
- Espérons du moins, pensa le docteur, qu'il
ne restera pl us longtemps sou s mon toit, et que
qu Lqu e amaleur ne tard era pas ~ L m'en débar)'usse r' ,
Au surplu s, même en L'état des choses , la
situ ation demeurait touj oUl's très favo rahl ement modifi ée, Rabas touL . ce n'était pLus
comme MilOCécil e; il n savait pas jouer du
piano, lU l; par con seq uent l'in strum enl, desc 'nJu maintenant dans sa boutique, allait
dl' meurel' mu ,t, ce qui étail, en somm e, le
point 'sse nli l.
A tout prelldre don!", ri en n'é lait co mpromis,
la vi ctoire de la cill e res lait touj ours gagné ,
pui sql1 e Je piano, en SOlllme, devait se ll'OUV r
réduit au sil eIl c ,
Ces rél1 rxi ns rass urantes fur nt tout à coup
et brwHlll ement interrompues par une résonance hi Il co nnu e, tl'Op co nnu e l
- Hein ! fit le doct ur avec un so ubresaut,
10 brocanteur eH pince auss i!
�176
LE PI ANO DES RENO ITEL
Cello foi s ce n'était pas 10 Quadrilte d'Orphée
ni le Beau Danttbe 1Jlett ni la Mcwc he indienne
ùonl vibrait ]0 piano, C'é lail bi en pis .. , Un
doig t in exercé so promenait on lâlonn ant sur
les louches, guid é par une vo ix slriden to qui
cllantait:
o Ma.thilde!
ido le de mon âme !
Lo doc teur ignora it , lui qui savait tant de
choses, qu'un vrai toul ousain do race, no
cOllllùt-il pas une note do musiqu e, est mélomane par' in slinct el téno1'ise plu s ou moins,
llauas toul avait d'ailLours été dans 10 lomps
aLlac hé co mm o garçon coiITeur au lh éâtt'e du
Capilole, à Toul ouse, auss i se pi/lu ait-il do co nlI aÎlI'Oso n répel'loi l'e !
El le docteur suUil tout' il Loul', il la fois marlelés SUl' 10 clavier ol poussés pur la voix aig ll ü
de Ilauaslolll , le gl':lll tl morc au de la Favori te :
(( Léo nor, mon amour bravo .. , », la roman co ùe
JVJi!J1ton: (( Elle 11 0 croyait pas .... » 10 récitat if
do F aust: (( Salut , ô mou d l'nier malin ! »
D Oll 'cs anlil ènes, morc a ux d , force, lous les
ge ures étaient h 0 1l 8 il c pitoyahl e lénot' - lénor
�LE PIANO DES BENOITEL
177
~ d'org ue
impitoyable. Il multipliuiL les poinl
pour mi eux,s'éco uter chanter, et, incapable de
\
\
",
'\
.
'\,i
( 1
-
.
• C'ost trop longtomps sou n'l'il' !
n
jouer un molif suivi, les soulenuiL pur ùes
trémolos puissants.
Le do cteur élait dans un étut voisin de
l' exas p6mtion.
HuLasloul venait maintenant d'aborder le
�178
LE PIANO DES llENO ITEL
g rand air de la Juive : « C'es t moi qui le livre
au bourreau. »
- Oh! certes , pesta le do cteur, le bourreau
c' sl loi- même !
Puis fai. ant ex plosion :
- No n, cela ne peul durer ain si. Il n'es l pas
ad mi ssible qu' un Iionnè le hommo pui s 'e êtro
impun 6menl pers6c ul6 de la so d e ! J deman derai pl' L cticrn aux lois de mon pays 'ontre
cl s 10ca lair s qui m'a sassin ent. Je plaid rai
a u beso in!
Co fut dans cos di spositi ons que, d6cid 6 à
frappe r un granù co up, il 'lllra hm v menl chez
Habaslo ul au momellt ot't ce lui-ci nlamail
l'air de bl'avo ure cl es Iht(Juellols : « En mou
hO Il droit .ï';li co nnan - UIl - an - an - c ! ».
- .J e n VO li S savais pas 'hanl lIr, ditl do l UI' dès l' nlt' 'e 't sans aull' pl' \ambul o.
- 13onj oul', doct lIr , fil l'n.nti qullir
n se
] vaul .. . C' st qu e jo n'avais pas d· pi ano... l
vo us savez, aj outa- l-il <LVO faluit " j e n'aim o
pas ù chanL r SU Il S ac ·o lllpagll emenl.
- Tandi s CJu 'à P" 'se/ll ...
pl' \s nl j'ai lin pi ano, le piano d s
�LE Pl ANO DES DEN OITEL
179
BenoUeI... Seulement, je ne le garderai pas
long lemps, cal' je cherche acquéreur, alol's,
vou s comprenez, j'en profile.
- El, inlerrogea le docleur avec une lu eur
d'espoir, pensez-vous lrou ver bienlôL à le
v ndre?
- A vo us dire le vrai, j' n do ute ... J n'ai
p l'sonn e en vue. C' st cop nd allt un bon in slru ment, cL sonore !... Au ssi, au Lan L pOlll' me
dislraire Cju pour aUirer les cli enls, tout la
journée , j'abaLs des noles .. .
- Ah! vo u abaLlez des noix .. .. . li s noLes,
veux-je dire ...
- Oui, cL j e Lape ferrn pOUl' qu'o ll m' 11ntl .
- l\1ais VO LI S ne craignez pas d'ablm er .. .
- Commenl donc! au cOlllmirc, inL rl'ompil
Buhas loul. L pi ano sL neuf, c'es L-à-dire un
pou dur; il a !wsoin d'êlre jou6.
- Vous croyez qu'il en a tanL beso in que
celu?
- Cel'lain menl. Il vo il bi n que vo us no
vo us y CO lln aissez g nèr . Enfin , Il ' sl-" pas
ùocteur, ha ' UII sa parti e. Ah ! c' ~ qu 'ici, à
�180
L E PJ ANO DES BENOl1'E L
ainl-Gabin , il n'y a pas beauco up d'arlisles.
Tenez, figurez-vo us que l'aulre jour au conseil
municipal. ..
A cc mo t, le doc leur dressa l' oreille subit ment inléressé, ct oublia pour un moment sa
colbre cl ses rancun es.
- .,. Au co nseil municipal j'ai failune moli on. J'ai proposé la création d'un conserva toire
tl e musique.
- A Saint-Gabin ?
- A Saint-Gabin. Eh bien ! croiri ez-vo ns qu e
lll U propositi on n'a pas lI'o llvé d'écho? C'est
ll' ist , lriste p OUL' notrc pays 1
- Mais je ne vo is pas qu e le beso in s'en [asse
bi en vive meut selltir ...
- Vous ne voyez pas, vo us ne voyez pas ...
l'arec qu' lIll e créati on nc paru1L pas répondre à
des hcso iu s maté riels cl irnm (;di als VO li S la jugez
inulil .! On doit, Cil admini slratioll , voir les
choses dc plu s klll L. Il faul dans les aO'aires
Jluhliqu es ... Enfin que vO lll ez-YO ll S, chaeu n sa
partie., .
- P erm ettez; cll uc un sa parlie ... pro letl ta 10
docleur, vcxé d'NI' laxé tl'in col1l pé lcnco on
�'181
LE P IANO DES BENOITE L
admini strati ve malÏ.èl' e et mi s en quelqu e sorte
au r ancart.
- Eh, oui! les affaires publiqu es demand ent
des aplllud es , .. spécial es el aussi de la pratiqu e.
C'es t domm age que vo us ne vou s y soyez point
adonné , vo us, mqnsie ur Planacl e, qui êtes un
homm e in struit et intelli gent. Vous y auriez
réussi, j'en suis sùr.
Cet éloge flalla d61icic usementl'amour-propre
du docteur,
- Mais, poursui vil Rabas toul , vobs vo us
tenez [l l'écart ; vo us Il e pouvez pas être au
couran t tl es choses .. , Ah ! si vous vo uliez, en
vo us laissan t pousse r tl/1 peu, un homm e de
votre va leur arriver ait hi en vite et nou s rendrai t
bi en des services.
Le bon doc leur huva it du lait. Ainsi, tout
illfalllé (Ju' il fôt de lui-même, le hrocanteur
pensait que lui , le docteu)' Planade, pourrait
avanlage use ment jouer uu rôle dans la vie
publiqu e. TI lui oITl'ait même indirec lemelll de
lui n facilitor l'accès .. .
Sans éprouve r la moindre humili ati on il la
pensée de He mcUrc ù la )'emorqu c (l e l'ancien
1 ~ 'I ,:1(
I , J)'II 1';N lliL/1 TF:.
16
�182
LE PI AN O DES DENO ITEL
coiITeul' , le cl ocl "ur , sUl'monlant enfin la fausse
hont e qui lui f l'm aill a bouche, allait lui faire
fr anchem nl l'aveu de s s aspirations s crèles.
Mais l'aulre, loul \ a premi ère id e, pour uiviL:
- On obj ecle qu 'il n'y uuruil il ainL-Gabin
ni professeurs ni élèv s. Comm e si c'élailull e
raison 1
- 11 me s mble poudant. ..
- Laissez uon , uocLeut': hncun sa pa1'li,
VO li S di s-j ; l'imporlanL sL ci e cré r IIn e co mmi ss ion d'iniliuli v ave ' un so us-commi ssion,
L, il la lt'l de l' nlrepris , lin prés icl nl, ::un at ur co nvain cu ,t capabl e .. . D'aill eurs, je sui s
lenace ... nou s verron s !Ji n ,
La conversali on avait trop compl' lem nl
dév ié pour qu le dort ur plll mninl nanl la
l'a m ner il J'obj t qui l'ava it co nùuil hrz 1
hrocanleur. Il u surplu s, dans so n lro uhl e t son
énervem ilL, il ne s'étail :L1'J' i\ L'· en 'or il aucull
moyc u pl'atique' de s d "bal'J'nss r dll paill o
p l'séC llleul'. 11 haLlit dOli C (' nCor' IIn e fois Il
r eLmiLe ' l l'cnlra 'h z lili plu s morn e ·t plu s
ùéconfit que jamais.
�CHAPTTHE VII
OU LII DOCTr.UR PREND ON PAin! D(.:CTSIF
Lu si Lllati on devi n t bi enlôt intonabl e, RubuslOti 1 avait arGché 1:1. la porte de sn. bouti fllle un
écrit au flambo ya nt:
A vend1'e
UN TilÈS BEAU PIANO D 'OCCASION
Éta t do neuf,
Low; 10:0; fl ù,ll eul'S du qllarli er entraient en
!liU;Sil ll l pour admirer ln meuble, Rubasloul faisai tl 'ul'li cle :
(( Iluit oclaves, En palissandre. El sono re! »
I ~t
�184
LE PL\ NO DES BENO ITE L
Puis il l'ouvrait, plaqu aiL quelqu es acco rds,
esquissait quelqu es trémolos, et pour peu qu 'on
l'y poussât, entamait une revue générale du
« ré pertoire ».
Et les bonn es gens qui l'éco utaient de se
dire :
- Ce Uabas Loul , louL de même, quell e vo ix 1
S'il passait dans la pe tite ville un commis
voyage ur qui se piquiH Lant so it peu - ct le cas
n'rs t pas rare - de culLi ve r l'art Iyr'ique, on
l' amenait Je soir chez Habus toul. C'é taient alors,
nu milieu des bocks eL des pipes, des jOLtles
mu siealcs où la vo ix et l'instnlffient luttaient ù
se co uvrir réciproquement.
Le brocanteur, qui enl nd ait la r '· lame, sc
disait qu e ce la ne pouvait que faire <lu hi en à
son commerce , et h~i amener un jour Où l' autre
un acheteur p OUl' le fameux pi ano, cal' il n'é tait
bruit dans toutes les Lables d'hôte de l'arrondi ssement qu e des auditions musicales de chez
TI a,bas toui.
Dans la joul'I1 6e, las de cll anLot' Lout seul ,
Habas-Lo u l, leva nt la vieill( co nsifrll e qui leu ['
illl t'di sait le se uil du sa nctu aire, avait admi s
�i 85
LE PIA NO DES BENO IT EL
ses doux aînés , Guslave el Césarine, à y entrer,
l\ub(U~)I
ll.vnÎl llrndlO un
1~{,t'lOf
flamhoyunt.
cL leu L' faisaiL répéler lui-môme leuJ's chants
,l'éco le, en les acco mpagnanl ù su. faço n.
16.
�186
LE PIA NO DES BE~orTL
Les enfants, hériti ers des instincts patern els,
prenaient beauco up de plaisir à ces répétitions,
ct les préféraient même aux livres d'images et
aux histoires du bon docteur.
Celui-ci, clone, sc réfugiait pour J'ordinaire
dan s son jardinet olt il sc trouvait du moin s à.
peu près à l'abri cles résonances importunes CJu i
troubl aient sa vic.
Mais i l n'y apercovait plus Milo Cécile pardessll s la haie, ni même MUI. Denoitel en train
de co udl'e sous l'acacia. L s neul's qu'on avail
plantées ense mble "taient délaissées ct lri stes
comme lui, les mauvai ses herbes pOlissaient
partout, sans que p l'sonn e s'en inquiétât ct prlt
so in de los alTac)lûr.
C'est qu'ils avaient vraiment d'n utres préoccupalions, les Benoîtel ! Leurs embal'l'Us levonai en t pressanLs; M. lJcll ollcl demeurait toujours sans mploi. 11 avait cepenullnt fini par
trouvor un pou de besogne chez les noLnires en
sc fai sant donn er fJ uelqu es ac tes qu'il co pi ait
sec rètement chez lui, tuudis que Cécile 'cL sa
mère s' usai nL les doigts ct los ye ux il eo nfcctionne!' - toujours 0 11 cachotte, il cause do leur
�LE PIA NO DE
BE O)TEL
187
amour -propr e ! - de!> ouvrages de broder ie
p ur un magas in de lingel'ie de la petite ville.
i aigres et in suffisa ntes ressources qui ne pouvaient guère retarder Je jour où 1' 0 11 commencerait ù s'encle Uer .. . Or ces braves gens, par
prud ence l par scrupule, élaienl dé 'id és il subir
tOlit s les privaLion s a vant de s'engager dans
'eLLe voi : pal' prlldence , car ils redont aient
1 s dange rs de (' ot eng'l' nage fun es te aux ge ll s
besogneux; pal' scrupul e auss i, parc quo, dans
lotir probité, il s n'aura ient pu s ré. otlrlrc Ù
cO lltracte r un m[ll'unl sans savo ir comm ent l
qualld il s pourrai nt sc libérer.
L docleur ne so up Of1nuit pa s cos mi sèrf's,
jalou 'em nl di ·simld ées. Lili -môme étail d'a il!eufs poss' cl é Il so n id ée fix : fair d6guC'l'pir
r. pi ano qui l'hébétait.
Un jOlll' (lli O Hahastoul , plll s en VO I X fi Il ,
1' e :
jamais, beuglai ti c l ~h s e l' e l' e tlu 'l1 '~uvè
'es t lrop IOll gl IlIpS,
C'es lll'O p longlemps so uffril',
- II a raison , hondil 1 do teur , c'est lrop
longlemps souffrir!
�188
LE PIA ' 0 DE
llENOIT EL
El av cds airs de révolLe, il sc précipita
chez le brocanleur.
- Eh hien! monsieur RabasLoul, pas encore
vendu, e piano '? ..
- Non docleur, pas encore ... On n fail pas
ce qu'on veul Ll'on faiL ce qu'on ne chel'Cbail
pas ù fair. Tandis que je ne puis lrouv'l '
acquêl'e ul' pOlll' ce maudil insLmmenl, fig ul'ezvous que je vi ns de v Illll' , presqlle tl mon
'orrs déf nuant, allLr 'hos qui n' 'LaiL pas il
vendl'e! lais cela 111 'a pal'll si drôle! ...
Et ln curiosilé l'empol'lanl un momenl sur
le dépiL :
- Vraimenl, qu'esl-ce don '? d mnnùa le
Jocl UI'.
- Vou s connaiss z bien le haron du Gom<lin, 0 hoboreuu du voisinage (lui, purco qu'il
a, dil-il, a sisL " tl Il UX Olt lroi s chass s imp \J'ialcs so us l ::;crollu mpirr, s pronel pOUl'
un (1 s plus iLlllsLl' s (' préscnlanL du pat'li
d('c1Il1 ...
- Oui. Qu' sL-cc (IU'il VOlIS a donc achf'1 \'1
- Vou s IlP li 'vineriez jamai s ... Hi r, ' Il
pan'ouranl de' 1'( ·ill S l'ayon s de mon cabinet
�LE PI ANO DES BENO ITE L
189
de lecture, il avise les Châtiments , de Victor
lIugo : « - Vo us mettez ra en leclure? me
dcmand e-l-il (l'un ail' il la rois il'l'ilô cl d6daigneux. - Mais ce rlainement. - El ça so lil?
- Deall co up. - C'es l abomin able. - Commenll Ce sont de lrès beaux ve rs. - Fi! donc,
un hain eux pamphl el cOJlll'e le l'l\gime impé-
�HJO
LE PIA~O
DES BENOITEL
rial. Voilà comme on empo isonne l'espril
public. - Oh! monsie ur le bal'on, di s-je n me
moquant un peu d lui , vou êles sévè re. - Fi
donc ! vous dis-je; on cl 'vl"ait Mfendre co lle
pl'oparralion mon 'lrueuse. Mais, ail fail , conlinu a-l-il , pri s d'un e id \e slIbile, il appart ient
aux bons citoye ns de cO /'l'igc r 1 s l'l'ours
in co nsciontes ou vo ulu s cl s pOll vo il'S publics ...
J , vo us l'a h \t . - Vous, monsieur le baron ?Cel'tainom nt! - Mais il n'ost pas il v nell' .
- Eh bi en! je VOLIS Je 10 ll : j suis un cli onl
omm o UII autre, jo su ppose'? Sou lem nt, ne
s y z pas pl'oss6 d me 10 ré 'lanwl', jo VO li S on
préviens, - Au pri x ordinaire de la loca tion
v us pourr z le garder tant qu'il vo us plaira .. . »
- Co mm nl! M. du Gourdin ve ut liro les
CMtim cnts?
- Mai s pas du lout! Ll v ut au co nlt'air'o l s
jet l'ail fou ou les nrouil' dans le co in 1 plu s
obs ' \Il' ri sa bibliolh èqll , .10 ne 1 s lui réclam I"ui pas, mais il doux so us d 10 'ati oll par
s 'main cola fait inq fmn 's vin O'l con lilJ1es au
hout do l'année, aulant quo le prix do l' Ollvrag ! C' st un pla ornent il ('l' lit pour cen l.
�LE P IANO DES BENO ITE L
1!)1
Qu 'es L-ce que YO US diLes de mo n opéraLi on?
A so n tour le docteur venait d'ê tre frappé d'un
trait de lumi ère. C'é tait Lrès simple en effel. ..
coûLeux sans doule, mais très simp le cLsurlout
radical. CommenL n'y avait-il pas pensé plus tôt?
- Eh bi en ! M. Rabas toul , dit-il tout à co up , si
nous faisions auss i un e alfaÎt'e ensemble ... un e
.S'l'osse a n'uiro, appu ya- t-il on ll ésllunt un pe u.
- Très volonti ers, ùocteur, cLvo us me Lrouve ri ez moin s in tru ila bl ... Es t-cc que vo us en
vo ul oz aussi à mes li vres?
- No n pas : j'ai assez ùes miens cLn'enlenel s
pas gC· ner dans leur choix les abonnés de vo lre
cabin t de lecture. :\'Iais cc pi ano .. .
- Ah t cc pi ano es l Lien à vendre cl non Ù
louer ..
- Eh hien 1 si je VO li S l'achelais?
- Vous, doclell d ... Et pOUl' qu oi faire? ..
- Ah! monsieur Habas toul , ccci fri se lïndiscl'étion ...
- C'cst jusle, monsieur Plall(,ule, cl je VO LI S
fuis I1l s excus s.
- .J'ai mon id ée .. . qu'il vo us suffi se de
savoir qu e j'ui mon id ' <:.
�192
LE PIANO DES IlENOITEL
HalHl.stoul , curieux malgré LouL, lui lan ça un
regard pénétra.nL
- Vous savez, c'esL un huit-oc Laves, en palissa.ndre eL so nore!
Il avait déj à ouvert l'instrument et ulla.it
poser les doigts S Ul' le cla.viel'.
- C'esLinutile, diL le docteul' en reLenanL son
bras d'un geste énergiqlle.
EL il a.borùa a.llssiLôll.a (Ju es tion d'al'genL, qui
fuL bi enLôt réglée, le bl'oca.nLelll' n'ayallt vou lu ,
en cetle affaire ù laq uell e n'é taienl intéressés
que des voisins et des ami s cLoù il ne sorvait
que ù'intermédi aire, prélever aucun hénéfice.
Le docLeur paya 1·ecla eL alln onça qll'il désirait fair e tnlII SpOl'ter allssitôt 10 piano chez lui.
Haha.sLoul n 'ell revenait pas:
- C'os t égal, mon fl iour })[un uf1e, ne pul-il
s'emp êcher de (lire, je ne VO li S savais pu s amn.leul" ...
- C'est comme moi (Jlli lJù VOliS savais pas
ehanleut" On a.pprend Lou s les jours il se CO IllIuÎtre!
�CHAPITRE VIII
BIENFAITEUH SANS LE SAVOll\
La boutique de Rabastoul était de plain-p ic,l
ayec l'appartement du docteur, auquel, <1.\'onsnou s dit, e]] e était en outre COJlti g'lI ü. Sans
communiquer ense mble dil'ectc mcllt, l'un ct
l'a utre prenaienl accès pal' dcrri èrc uaus un
v stibul c com mun. Il n'y avai t ù Oll e Ijll 'à
fairc l'oulor le meubl e en Je pOlitisant l'espacc
de quelqu es mètres . Ol ympe et Hahas touL
se chargèrent eux- mêmes do ce lle facile
besogn e.
En un install llo huiL-oc taves fut
Oll
placc.
17
�194.
LE PI ASO DE
ilENO lTEL
Le docteur demeuré seul le contempla longuement. Cetle fois il en avait cu raison! Il
, e lairait enfin , l'in strum n Lmaudit, ct pOUt' d
bon 1 Plu s de B eau Danube bleu, plu s d
Mise1'el'e du T1'ouvèl'e ! }lll1S de lap olages sur
sa tête, plus de lrémolos accompau nés de
b uglements ù trave rs la cloiso n ! On all ait
enfin r ell'Oll V l' la quiéluù S l'elll dcs heureux jours ! • on home, qu 'il ch ' ri ssail, ' allail
enfin l' devenir habilabl ! 11 avait pa)" ass z
cher, il st vrai, sa lranquillil ; l' 'cOIHlui se, mais
après toul, Il'ayant pas (1' ' nfallls, qu el m ill ut'
empl oi pouva it-il faire de so n avo ir (Ill 0
d' "carl l' do sO n xisL nc lout · 'auso de
de tourm ents ! C'é lait aulant d,e
troubl e
J'o on ; SUI' rh '\ l'ilagc CJui ['rv i lI<ll'ail Ull jour
il so n ct coquin do nov u », muis cr Uo ll1 oin svalue n dcmoul'ail- Il e pas l'<'pl'ésollt le pal'
Jo m ubl o aC'l r l '~ Et, lui morl, on pourrait 10
rouvrir Jl suile lanl qu 'o n vo udmiL.
POUt' 1 momelll, il dOI'J1l ait d'un somm eil
qu'oll n'interromprait plu s, dOlln ant d'aill urs
un ail' plu s 'oss u II cel illlél'i ' ur , dôjù co nforlahl e, olt il faisail un h UJ'(' ux Il Ild ant il la
�Olympo ot Rabastollilo Ilronll'o\llor.
�t96
LE PI ANO DE
UENOITEL
bibli olll èque viLréc, plein e d'ouvrages de médecine ou d'histo ire nalurelle : l'art Cil face de
la science!
TouL ompte fait donc,le docteur ne l'egl'eHait
pas le sacl'ifice d'argent auqu 1 il avaiL clù sc
résoudl' . Il jouissait déjà de sa sécurité désormais assul'6l' t savoumit sa vi cto ire n adversail'e 8"(; n6r ' UX, sans co lcl'c pout' so n enn emi
déBtl rlll é, c' st-il-dire r ;duit au sil nc . Même,
pl ein de solli ciLud e pour son enveloppe de palissandl'e :
- Olymp , avait-il diL, vous l'épousseterez
régulièl'em nt ave soin.,. sans l'ouvrir,
Ccp lIe1ant Rabasto ul s'était ht\t6 de monLel'
cil z 1 S n eno ileI.
- Monsieur, Madame, (liL-il à peine entré, le
piano est v ndu!
CP rut ull e tripl e ex 'lnmation de slIl'prise et
dr joi e' secrète:
- 11 rst v ndu!
- El pny6. Que di s-je, payé : il st déjà
tl'illl spOl'lé 'h z l'a 'q UOI't' UI',
- Et qU'1 esl cl acquéreul"? dpmao(la
MIOe Benoit J.
�197
LE P1 ANO DES UENO TTEL
- .Je po urrais vo us intr ig uel' long temps si je
vo ul ais vous le laisse!' devin er . Mais n ous
avon s mi eux à fai!'e qu'à nous amu ser. Voici
l'argent.
É t Rabas toul ali gna sur la laùl e J' or et les
bill els qu'il venait de re cevoir .
- Vous oubliez, lui fil-on obso l'ver , de prélever vo lre comm iss ion .
- Ma comm ission? Vo us me failes injure .
D'a bord j e l' ai louchée d'uno cer lnin o mani ère.
Voil tt lrois mois quo j 'en j oui s de vo lre piall o .
En suite , j e ne saurais, da nf:l une se mblabl e
uflaire prélever nne co mmiss ion ni sur vo us,
ni sui' le doc te ur .
- Com menl, le (locteur? Quel docteur ?
- L e docleur Pl all ade do nc! nob'e prop ri éLaire. Ah 1 j e ne vo us ai pas di l .. . C'es t lui,
l'acqu é re ur.
L es Ben oilel se r egal'dèrenl. Qu'es t-ce qu e
cela voulait dire? Le docle ul' n'avait nul besoin
ni proba bl ement null e e nvie du piano. Qu et
élait son dessein en l'ac hrlanl ? A vaiL-i L pélléLI'6 ]e soCt'el de leur délresse et usail-il d'un
m oye n détourn é d(' vr ll il' ainsi il leur seco urs !
17.
�HJS
L E PIANO DE
n E~O
l1'
E r.
Lellt' ind omptabl e amour-pl'O pl'e co mmençait
à s'alarmer et ils se demand aient déjà s'ils
devaient accepter celte aumône dégïlisée .. ,
- Mais, interrogea Mmu Benoitel, sans rien
laisser paraître des pensées qui l'agitaient, elle
et so n mari , savez-vo ns ce qu'il ve ut en faire
de ce pi ano, M. Pl anade? .. .
Pas précisé ment ... l'éponditle brocanleur, Pl' sqn e honteux d'avo ir à faire J'ave u
de SO li ignorance.
- Cal' enfin , il ne s'occupe pas ùe mu siqu e,
el il es t surprenanl ...
- Surpl'enanl, slll' prenant, répéla Habusloul
Il hochant la tt'L ... pas talll qu e cela ! Voul ezvo us mon avis? Je ri cLeul' n'es t pas Ult homm e
onlinail'r .. . .lI rs l de ces gell s qu'on croit co nnaître .. . et qll 'Oll Il e conn ait jamais il fond .
Jl méditr heauco up , il pari pell , je Je crois
tr1 ~s fort ... III1 'y a il s'ô lonllC!' de ri (' n avec lui .. .
Voil tl mon opini on.
Et sati sfaitd 'ayoir émi s, (['un ail' ent nrlll , ces
c ()l s idl ~ rati
o n s(Jui n'expliquaienL l'ir n dul ouL
- Ilahas LolIl Il l'oLim accabl é de remerclillellts
pOUl' so n 'ntremi se oLligeulll
'l désinLéressée.
�LE PIA
1)
DES BENOITEL
i99
Quand il fut parti, M. et MnlC llenoi tel se consu 1tèrent SUL' l'attitud e qu'ils prendnlÎent il J'égard
du docteur. Devaient-il s le remercier? Non, car
c'eùt été impLicitemen t avouer les dirficultés de
leur situati on ct paraîtr e accepter un bi enfait
bllmili ant. Le plu simple était donc de pal'allre
cOll sidér r la choso com m un marché ordid'au tre chacun n'avait
naire 0''1 de part
Co nsulté que sa co nv nance personn elle. Qui
su it , d'aill eurs, si, co mm e le JaÏossait entendre
Ilabastoul , il n'avait pas obéi. en effet ù quelque
p nsée intéressée. n bl'Uve homrn e tout de
mf'm n! Mais combi en ils aurair nt mioux aimé
Cjll J'argent reçu leur vlnt d'un so urce moins
sll spcctr ft 1 Ut' amour-propre!
Tam1 i Cjue c s scrupul es Jaissaien t perplexes
so n pèl'e el sa mère, Ct! ·il n'éco ulant qu e so n
bon cm ul' et cOllvainclle, quant il elle, ct de
prim e ahord , que l'achat du docteu r n'avait eu
d'autl'e mohil e que su délicale et discr te gé néros ité, descc ndit1 es t menl au rez-de-chaussée.
Elle pénétl'a éto urdimont chez so n vieil ami,
pou ssé pal' le d "sir irrésis tibl e de le voir el
ùe Je remerc ier, sans fausse houte.
�'lOO
LE PIA NO DES DENOTT EL
Interd ite néanm oins ù. sa vue et ne sachan t
trop qu e lui dire :
- C'es t donc vrai, do cteur , que vou s avez
acheté n otre piano ?
Elle docleu r, non moins embar rassé :
- Oui, en effet, j e ... je l'ai achelé .
Puis la j eun e fill e, a vec un e mali ce affectu euse :
- Vou s vo us ôtes doue réveill é pianis te un
J e ces derni ers matins ?
- Moi! oh! ce n' es t pas cela .... . Vous
savez.. , ce piano ... j e l'avais e ntendu . .. cl
a lors ...
Le docleu r, pris au dépour vu br Iloui liai l,
ne sachan t qu elle mi so n pla us ibl il pour'I'a il
donn er de son achat. EL, so us l'œ il de C6 'il e
qui l'obs l'vail, il poursuivit , patau gea nl de
plu s en plu s :
- Oui , j e l'avais Ille ndu, el comme il r~8 l
ll'ès so nore ... , j'ai pensé qu 'il f rail pendan l à.
ma bibli otltùc!u e ... Il meuble bien, n' es t-cc
pas?
Cécil e, incréd ule, bl'anla il 1 nt m nt la tt" 1 1
pui s avec un e explo sion d'all ' lIdl'isse m nl :
�LE PIANO DES BE
~O
T E L
201
Oh! vou s êtes hon, m onsieur Planade,
_
vous Nes bon!
Oh!
vou s
NI'~
hou ,
IllUlI :1 iul ll'
Planndc .
El clan s un mouvemenl il'\'6sislible, elle
sc jeta au cou du docleul' on fondant en brmes.
, ~ lpMai,
sou s colle éll'cinle, 10 doctour se
d6lmllail, p nsant:
�?OZ
LE PIAN O DES BEN OITEL
- Sapristi 1 voiHl la névrose qui se déclare !
Pui s, avec les inlonations tl la fois fermes et
douces qu'il avait pOUl' ses malad es :
Vo yons, calmez-vous , mademoiselle ,
calmez-vo us ! ce n'es t r ien: ..
Mais Cécile ayant après un instant apaisé
ses sanglots et repri s son sang-froid:
- Ce n'es t ri en, di.tes-vo us, gé néreux ami!
Ce n'es t ri en qne d'avo i,', avec la cl airvoyance
de vo tl'e bon cœ ur, devill ô nos mi sèl'es, si
jalouse ment cachées , ct de nOlls ve nir si largement en aiue 'e t d' une faço n si discrètement
dôLourn ée !
Le doc teur LombaiL de so n hauL. C'é taiL
p OUl' lui ull e révélalion tout ù rait in attendu e.
E h, qu oi! les l3enoitcl étaienL cl ans un e pal'eill e
détresfle? Co mment ne l'avait-il pas so up çonné!
Et VO i11l maintenant que pal' une singuli ère
méprise on le remerciait d'un acLe puremenl
égoi:s te co mme d'till e go nérofl ité délicate eLtouchanLe 1 IL ne pouvait pas , sans usurpaLi oll ,
acce pter ces témoignages de reco nnaissance
Mais il ne vo ulait pas nou plus révé ler Je vériLabie mobile de sa co nduite et donner ainsi ù
�LE PIANO DES BENO lTEL
203
ces braves g-e ns le regret d'avoir un in slant
troublé sa vie ct d'avoir élé eux-mêmes la première cause de ce sacrifice fo rcé dont il s lui
rendaient grô'ce main tenanl comm e d'un bi enfait.
Il se borna donc à se défendre en termes de
plu s en plus embarrassés .
- Mais non, vo us vo us trompez, je vous asSure, je n'ai pas l'intention que vo us croyez, ...
j 'ignorai s d'ailleurs .. . cc que vo us venez de
m'apprendre.
- Oh ! monsieur PJ anade, ne niez pas, je
VOUS en pri e. Vous êtes hon, vo us dis-je, vo us
ôles bon!
- Oh! oui , monsieUl' es l bon , répéta une
autre voix nou moins altérée pal' l'émoti oll.
C'é lail Olympe qui venait d'entrer et qui,
ayant été, de la cui sin e, et sans y prendre pal't,
témoin ùe la scène qui venait de sc pas::;er ,
n'avait pu s'empêcher de faire écho à Mlle Be11 oile1.
- VOLlS aussi, Ol yml 01 s'écri a sévèroment
le tlOClPlIl', impatienté ce lle fois. Depuis quand
VO us ln -lez-vo us cl'omelll'e des approciatiol1 H
ùe ce caractère ... sur mon carac tère?
�204
LE PlANO DES ' I3ENOlTEL
Vou s direz cc que vous voudrez, mon·
sieur, vous ne m'empêcherez pas tl e dire cc
qu e disent tous ceux qui entend enLdire ce que
mademoiselle vient de dire et que tout le
monde diL!
Et s'essuyant les yeux du revers de son
tablier, elle sorti t accompagnée ùe Cécil e.
BienfaiteUl' sans le vouloir, mais ench anté
d'avoir renclu servi ce à ses amis, le docteur
dul se résigner ft passer aux ye ux d'Olymp e
ol de Cécile pour la Prov id ence des fi noitcl,
eL ressentiL, lout co mpt fait, ft ln. pensée
cl'avoir obligé si 0ppol'tunémenl de bl'Uves
gens dans l'embarra s, une satisfacLion presque
aussi vive que ce ll e Cju'il ép rou vait de s'ôLre
afTranchi lui-lllôme d ' II11 0 [l orsécllLioll odieuse,
TanL il est vrai qu'une honn e ac ti on porto
loujours en so i sa réco mp ense , même quand
elle est involonLaire.
�CHAPITltE IX
L' EN ' EM! DANS LA PLACE
ui vanl le consoil de Scapin , le sage en rentrant chez lui ùoit se faire d'avance à l'idée quïl
va trou vel' so n argent dérobé, sa maison hrùlée ,
sn. f mm ' ct ses enfants assassinés . C'es t ainsi
(ju'au lieu ù s'exposer à quelque désagréabl e
surprise il se ménage J'occasion - probabl de ·onstll.t 'r qu e Lou s ces malheurs Il e lui sont
pas surv nus ù la fois t, qu'il en éprouve
al ors un joye ux soul age ment.
,' i 1 docteur Planade eCLl pl'uti quu eLLe philosophie chagrine mais pl'é"oyante, il n'eCLL pas
18
�20B
LE PI ANO DE
I3ENO ITE L
r essenti , quelqu es j ou!'s apl' \s les 6v6n mcnl s
précéd cuts, le violen!. d 'pit qui r étreig nit lout
à co up ct le s uŒoqua au point qu 'il eùt pu , chcz
un homm e pl'édi posé à l' apoplexie, délermin cr
pre qu e un co up de sang .
Il r egagna it tranqu illemen t son domi cile, cc
bon doc teur, san s so nger à rien e t ne so up çonnant pas , à la v ue de so n immeubl e qu 'il ap ercevait de loin sur la per spective du Cours des
Platan es , baigné des rayon s rlu sol eil co uchant ,
la catastr oph e qui l'y allenùa it.
Mai s à qu elques pas de so n se uil, il s' arrêta
et dressa l'oreill e, déjà hal etant. Ce brui l, ce t
aITreux bruit ... En core un pi ano ! Ma is que l
pian o? Il n'y avait pas dans le voisinage d'aulre
p iano que le pi ano des Ben oil el - son piano
mainte nant. Qui donc se perme ttait d'en j ouer?
. Ah! bien, il n 'allait pas prendr e des mitain es
pour faire cesser le concer t et congédier les
import uns!
Il entra.
Un en emble que tout aull'e qu e lui eût trouyé
aimabl e, frappa sa Yu e:
Cécile, radieu se d'avoir r e ll'ouvé un clayi er
�JI drossa l'orei llo ... Encore un piano!
�208
J_E PIANO DES BENOlTEL
ses main s agil es, se mblait effeuill er la
Va lse des R oses , A ses côtés , ti c droite et de
gauche, les en fanls Habas loull'éco ulaienl ravis
ct bouche bée, tandi s qu e fOt'mant le fond du
tableau , Olympe elle-même, les deux mains
SUl' les h anches , ouvrail les yeux et les
oreilles, pleine d' un e admi n tli on naïve et profond e,
~
Ol ympe ! gronda le docteur , n 'osant pas
inLerpeller de ce Lon bourr u le charm ant pelit
monde qui avait envahi son logis ,
Toutes les têtes se retourn èrent.
- Oh! docteur, ne gr ond ez pas Olymp e, dit
en sc "levant Cécile avant qu e ]a go uve rnante
eû t trouv é un mot. C'est mo i seule qui suis
co upable d'avoir ain si pris possession de vo lre
appartement.
La j eun e fill e n' ayant j amais so up çonné
l'aversion du docteur pour ses innoce nts pianotages ne songeai.L à s'excuser que de la liberté
qu'elle avait prise en s'insLallan t comme chez
elle dans le logis de son vieil a mi, penda nt son
ab sence , avec les enfants Rabas toul , - liberté
qu e la co rdi alité ct ]0. fréqu ence de leurs rapSOU S
�209
LE PIANO DES BENOITEL
porls ûntoris a ient presqu e cl clevai nl en lout
cas fair excuse r .
- Ne vous filc lt ez pas tl'Op forl , docleu r, co ntinu a-t-ell e avec IIn e confll sion charm an te.
J 'étais descen duo pour rendre à Olymp e un
objet de cu isine. J'ai ape l'çu Césarin e ct Guslave devant le piano ...
- Comm ent, Olymp e! inlelTo mpit le docteu r
courro ucé, vous avez permis il ces en fants .. .
- Que vous c1imi- je? poursu ivit Céci le, cela
rn'a lentée . Je m'y su is mise aussi. Il y avait
si lon gtemps que je n'avais posé les doigts su r
los lOuches! Ah! cela m'a fail plaisir l ... gmnd
plaisir! ... Gronde z-moi donc mainte nant!
L e hon doctc Ul' n'y était plus.
- Mais . .. vos migrai nes?
- Oh! docten r 1 fit Cécil e en haissan t les yeux.
- VOlre mère va s'alarm er.
Non: j e lui ai tout avoué.
« Tout avoué » ... avoué ... quoi? L es mlgraines ... la co nsu lta tion ... C'était donc un e
frime! Il avait donc été j oué, lui, le docteu r
Planad e, par une pe tite Il e!
Mais au momen t où il allait dire vertem ent
-
n
18.
�'HO
LE PIA :-lO DES n ENO ITEL
son faiL ù la gamin e don t l'o
ITl'o nleri o ava it
dù le fair e pas s l' pou r un m éde
cin iO"n ora nt ct
10 tein ter (l e ridi cul e, une lum i èr e
sub ite se fil
dan s son esp rit. Il co mpr i t ce
qu e les r emer cim onL s de Cécile apl' è l'ac
ha L du pi ano
n 'avai ent pas suffi ù lui r évé ler;
il dev in a Lout
à cou p la pie use fein le de la j
eun e fill e. So n
dép it fit alor s place à un a lten dris
sem ent qui le
dés arm a, el cha n gea nt de Lon:
- Eh bien ! non , j e ne vo us g
rond erai pas.
Cl'o yez-vo us, aj ouL a-t-il e n don n
anL à son m enson go un Lon d'as sur an ce im pel'
turb abl e, que
j e n' e usse pas dès 1 s pl'e mie r s m
ots pén é Lré le
secr e t de vo tre fau sse confide nce
?
- n é ! quoi doc Leur !. ..
- Ah! vo us pen siez qu 'o n peu t
co mm e cela
don n er le cha nge au doc te ur Pla nad
c ! Vou s êtes
con vain cue d'av oil' devin é le m otif
qui m'a faiL
ach eLer vot re pian o, et vo us vou
s fig ure z quo,
moi n s clai r voy a nt, j e n 'avais pas
pé nétr é, m oi,
le m otif qui vou s en avait fait
so uha ilor la
ven te ... Eh bien! vo us sau rez que
co mm e per spica cité nou s n e som mes pas en
r es te l'un avec
l'au tre.
�LE PI A ' 0 DE.
BF.i'lOl'l'EL
21i
- A insi VO li S éliez mo n co mpli ?
- En av iez-vo us cloulé, chèr t gé néreuse'
enfanU
- El vo us ne m'e n uisiez rien!
-- A so urn oise, so urnois ct demi .
El le docteur, sc senlant douce ment gagner
p Ul' le. tannes, sc moucha longuel1l ent.
'- Oh! bon docteur , bon doclc nt'! dil Cécilc
en ballant des main. Alol's vo us me pcrmetlrez Li e ve nir jouer chez vo us? .. . so uyent ?
- Hein? fit-iL e[ al'é en r culan t a' un pas .
ous aussi, nous aussi ! crièl' nt en chœur
les enfants Rab as Loul.
- Comm ent? VO li S aussi ?
- Oui, suppli a le plus j eun e Cil le tirant par
la manche, lu ve ux hi en, dis, monsieur Pl anade?
Ain i, après avoir fait si longt emps la chasse
à cc pi ano, après s'èlre ré olu il l'acheter luiIllèlne pour êtr enfin sùr Li e ne plu s l'entendre,
voilà il qu oi il avait final emenl abouti! IL
n'avait fait qu'inLroduire l'ennemi da.ns la place
ct sc meltre lui-mème directement il la mercI
de ses alleinlC's ! Ccci passail la 111 sur.
�21 2
L E PI A. 0 DES BENO ITEL
- N ous verro ns, no us verrons, fl l -l'l évasivem ent.
A voir son fronl r edevo nu so ucieux, Cécile
comprit qu'ell e devait se r elil'e r.
D'instin cl, les enfants la suivil'enl. E tl e docteur, de meul'é se ul , pl'il sa lête dans ses mains
e t pensa que puisq ue so n mll.rlyl'ologe devait
se prolonger, ce ne serail du moins pas p OUf
long lemps .
El s6ance tenanle, il éCl'i vit a ux divers j ourn aux de la r égion, pour y faire insér er l'ann once s uivante :
A vendl'e
TRÈS BEAU PIANO D'OCCASION
ÉTAT DE
EUF
Conditions exceptionnelles
S'ar/ I'esse)' au,v bU!'caux du Journal.
(Nota très important: Sil hâter.)
�CHAPITRE X
TOUT
S'ATIRANGE
- Monsieur Planade n'a rien reçu '!
C'étaille lroisième jour que, chaque malin,
Rabasloul sc faufilait myslériense ment choz le
docleur pour posel' il Olympe cette indiscrète
queslion.
Le docleur n'avait rien reçu. Il n'atlendai.t
rien d'ailleurs _ qu'une 011'1'0 crachat relative
à Son piano, qu'il était plus que jamais décidé
à vendro il n'importe quel prix.
Car n'ayant pas ou, en fin do co mpte la force
de s'opposer au déSir que lui avaient si. càlinc-
�214
L E PIA NO DE
BENO ITEL
m ent ex pl'im ~ Cécile ct les pe ti ts R abas toul , il
fl'é taiL v u a ussllôL débord é pa l' cc trio de "ir.
tuo ses, dont deux e n IICI'he. C'élait pIS
qll ' ,nU
heau te mp s de fe u 1\1'''0 Pl anade.
Celle foi s même, le docteu r n 'avait pas essayé
d'e ndig uer le torrent d'h armon ie qui le su hmer geaiL. Après tout, ce n 'était qu e l'aITair e de
quelqu es j ours, pendan t lesquels le plu s sage
éLait de patient er, en aLlend ant qu ' il eût réali sù
son peti t co u p d'é La t, ecrète men t prépae 6.
Il avait don c ju squ e -là rongé so n ft' ein rageusement , so utenu pal' la pensée qu'il a urait bientôt la joi o ve nge r sse de s'écl'ie r : « Dispar u , le
pian o 1 padi , le piano! adi u le pi a no! plus de
piano! »
Cepend ant les amatcu l's ne sc pressaient
g uère au g ré de so n irnp atience . Celle expectative allait-e lle se prolon ge r long te mps? des
semain es , des moi s r euOt-ê tre? ... No n, n on. Il
fallait en finir. Et puisqu 'aucun acqnél 'eur n e se
présen tait, il allait directe men t écrire au m a rchand qui avait vendu ]e piano, e n lui olTl'anl
de le lui r étro céde r aux conditi ons qu'il dicLerail lui-mê me.
�LE PIA NO DES BEN OIT E L
215
Sur celle r ésolulion, le docleur s'emp ara
QussilÔl d'une helle feuille de papier ù letlres et
se mil en devoir de rédi ger sa missive.
- Drelin t drelin!
On sonnait à la porte d' entrée .
- M. le do cleur Planade, s'il vous plait?
- C'es l ici, monsieur, r épon lil Ol ymp e,
Veuillez vo us donner la pein e ...
- Oht c'es t inutile. C'élail seulement pour
lui l'emettl'e ce pli de la pa rt d.c M. le maire .
A. ce mol per çu de loin, le docleur leva la
lête. Le maiœ ? Qu'es l-ce qu'il lui voulait ce t
inlriganl_Ià?
Olympe r evint, rapportanl le pli annoncé,
un e enveloppe large e t solennelle. Il l'ouvrit
avcc componclion et lul :
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
(( Monsieur el. ch er concitoyen,
Il Le conseil municipal de Sainl-Gabin a, dans
SQ dernière séance, décidé en pri~l
c ip e
la création d'un conservatoire de musique dan s nolre
�'liB
LE P lANO DES BENOITEL
ville. La munici paliLé, chargée -de faire c h o j~,
pOUl' conslituer et préside r le comité d'inili ative,
d' un homme capable de mener à Li en celle délicate entreprise , a l'honn eur de vous prier de
vo uloir bien accepler ce LLe mission.
« E lle ne saurai l, en effet, tro uve r nulle part
un amate ur a ussi convaincu, étanl donn é les
témoig nages éclalanls que vo us avez ùonnés de
vo lre ar ùent am our pour l'art mu sical en achetant un piano sans savoir vo us en ser vir el en
in slituant chez vous pal' anticipa tion un conserva toire au petit pied.
« J 'ose ùonc espérer , monsieur et cher concitoye n , qu e vo us voudrez bien répondre à l'appel
qui es ( fail ù. vo lre ùévo uemenl pour les intérèts
de n olre chère cité, et vous en ex prim e, par
avance , mes plu s chaleureux r emerc1ments.
« Recevez, etc... »
Le docteur lut et relut celle leUre il plusieurs
reprises sans pouvoir eu croire ses yeux . Ainsi
on avait pensé à lui, qui n 'était rien encore aU
conseil muni cipal , ni .ailleurs, pour l'inve tir
d' un mandat public, officiel! Oui mais n 'était-ce
.
�LE P IANO DES BENOITEL
2f7
pas une mys tification ? Une miss ion par eille! Se
serail-on moqué ue l ui?
];lI e rovinL uvoc Jo pli unnoncé.
- Eh bien, doc teul', vous acceptez?
C'était Habas toul qui ve nait d'entrer sans plus
de fa on, le visage triomphant.
19
�218
L E PIANO DES DENO ITE L
-Ah! vous savez déj à? .. dille doc te ur sO
demandan t enCO I'e quel ail' il devait prendre.
- J e crois bien ! Qu an d j e vo us disais qu'il s
y viendraienl, à. celte cl'éalion 1 Ah! j'ai eu du
mal à les y amener! « Qui vo ulez-vo us, m'obj cctaiL-on , que nous melti ons à la lête de cette
enlreprise? No us n'avons personn e. » E l le fait
es t qu e j e ne voyais pas moi-même ... L orsq ue
l'acha t du piano et les co nce rts qui se donnent chez vo us et donl mes enfa nls m 'appo rtent les échos, m 'ont ouverL les ye~ l x. « L e
doc teur Pl anade, ai-j e dil, vo ilà n otre homm e.
C'es l un ferve nt, c'es t un apôlre ! » L a cause a élé
a ussilôl g agnée. Votre nom, j e dois le dire, a
été acc ueilli avec une sympa thi e un anime. Ah!
si vo us vo uli ez, comme vo us deviend riez aisémenl populaire !
- Vous croyez'? monsieur Rabas toul , fit le
docteur dont les youx s'illumin èr enl.
- N'e n doutez pas . Seulement, il ne faut pas
t ouj our s se lenit· il l'écart. Ain si, po ur commencer, il faut toul de suile répondre a u maire pal'
un e leUre d'accepta tion que nous ferons insél'ol'
dans le P ropa!}atew' .
�I_E PI ANO DES BENO ITE L
'! 19
es t néc essaire? ... obser va
r pUO'll ait.
le doc teUl' à qui cc cha rla tani sme
vite .
- C rlain em nt. Écri vez, éCI' i\'ez
hés il r .
Et co mm e le doc teur par aissai t
- Ten ez, je vais vou s di cl r.
r nég ocie r
El sur le papi er déj à pré par é pou
ent re la mula ven le de son pian o, ct opé rer
rc , le doc teur
siqu e e t lui un irré vo cabl e divo
:
trouhlé, vain cu, écri vit (Je qui suit
V OUS cl'o yez qu'i l
-
«
Mon sieu r le Mai re,
la pl'OpOJ e sui s pl'Ofonclé men t tou ch é de
vo ulu
bien
vez
~ it o n . i spo nta n ée don t vo us a
so nt en effe t
m'h ono l'el'. N ul , plus qu e moi , ne
la créa tion prol'in térê t sup é rieu r qu e prése nte
prés id ent qu e
j etée . S'il vou s suffit don c qu e le
e un e con vicvou s ch er ch ez app orte à son œ uvr
r lou t ce qui
lion éga le à son dévo uem ent pou
dér obe rai s pas
lou che à not re chè re cilé ,j e ne me
me cha rge r,
au mand a t don t vou s vo ulez hien
ons qn'i l m 'im pl ein eme nl co nsc ient des ohli ga ti
pOse c t qll je sau rai r emp lir.
« Ve uill ez ag réer , etc. »
«
�2 20
LE P I ANO DES BENO ITEL
En relisant ces lignes d u style de Rabas toul ,
le docleur , avant de les signer, éleva quelques
obj clion s .1I leuI' tl'o uvailun tour un peu déclamatoire et ama it voulu a tténuer ce qu'il di sait
de sa co nviction Louc ha nt l'utilité d'u n co nserva toire à Sai nt-Gahi n .
- Du tout , du lout, docleur, se r éc ri a R abasLoul. C'es t la n oLe, je YO US ass ure. Vous verrez
quand vous serez lout ù fait devenu un h omme
public .. .
Celle es péran ce fit laire ses scrupul es : il
sig na bravement. Il é tait deve nu qu elqu e cho se!
Or~
à l)eine en co ntac t avec l es autorités
locales, M. Planade eut la plu s heureuse occasion d'exercer son in flu ence naissante. Un mOllvement administra tif ve na it d'appelel' le sou spréfet Saint-Frusqu ard à un e aulre r ésidence .
Son s uccesse ur , sur les démarches pressanLes
que le bon docte ur fit ou fit faire auprès de lui ,
s'e mpressa de r éinlégrer M. Benoitel dans so n
emploi.
L es ma uvais jours élaient fi nis, elle bonh e ul'
r e vint au premier étage de la j oli e maiso n cl LI
Cours des Plata nes !
�2'21
LE PIA NO DE!:; RENOT'fEL
Au premie r étage.. . et au rez-de- chauss ée
aussi, cal' le docteu r, comb lé de rernerc îments
el de bénédi clions, savo urait le plaisir d'avoir
tiré d'aITaire ses bons amis, et intenti onnelle Ihent celle foi s, en provoq uant un e mesure de
juslice et de répal'a tion, - de r éhabili tation ,
di sait M. Benoit el.
Il y avait bien encore le piano, cc le pi ano de
Nessus », comm e r épé tait Olympe . ans comprendr e, qui était toujou rs là ... mais la reconnaissance inlerdi sait mainte nant au docleu r cle
lui en vouloi r. Et d'aill ours, il élail déjà abso rbé
pal' les lnttes élector ales, en vue de la campagne qui se prépar ait.
La fonclation projeté e d'un co nserva toire
n'avait pas a bouti. Mai s au fond, person ne ne
le r egretta it sé rieusem en t. En essaya nt d'y
travail ler, le docteu r avait toujou rs gagné de
se mellre qu elque peu en vedeLLe el de faire
appréc ier son se ns pratiqu e et s ûr , l'affabi lité
de ses manièr es et surtou t la droitur e et la
bonlé qui formai ent le fond de son caractè re et
constit uent le meill eur de ce qui fait la valeur
d'un homm e.
' I ~.
�222
L E PIA NO DES n EN0 1TE L
Aussi, au renouve ll ement du conse il muni cipal, arriva-t-il des premiers S Ul' la liste. Babast oul était élu en tête. On lui oITrit la Mairi e. Il
la refu sa el l l'oposa qu'on donntLt l' écharpe au
docteur. Celui-ci n 'accepta qu'à la co ndition qu e
R abas toul serait son premier adj oint.
Depuis ce t événemenl mémorable, le doc teur,
absorbé par la vie publique, a aba ndonné co mpl ètemenlla médecine. Mais il a cédé sa cl ientèle ù son « coquin de n eve u » , un j ovial et
brave garço n, qu'il a appe lé a uprès de lui, aussitôt ses derniers examens s ubis. Puis il s'es t
occupé de le marier , et l'on devine qu'il n'es t
pas allé chercher bien loin la comp ag ne qu'il
s'agissait de lui donn er.
Ayant mis la main du j eune homme dans
cell e de notre ami e Cécile, il a lui-même in stall é
le j eune ménage , avec le fameux piano po ur
cadeaux de noces, dans un e maison louée tont
exprès par lui - à l'autre ex trémité de la vill e.
�LA ROSE BLEUE
��CHAPITRE PREMIER
ANDUZE-SRGO~
Au pied mt'me des Cévenn es méridi onales ,
au fond d'une vallée r6tréci e brusqu ement vers
le nord, et l'CSS l'r6e entre deux hauteu rs qui
semble nt vouloi r l'étoulTel" se ùresse l'an cienn e
-( ~ arct pittore sque peti te cité d'Anuzea-sl
don.
Quoiqu e déchue de son ancien ne activité,
elle a cepend ant conser vé un air <1. ville », ct
pal' le nombr e de ses magas ins, dont le comInerce sc soutien t encore grâce il ses march6 s
hebdom adaires toujou rs suivis, ct aus i par
certain s traiLs des mœurs de ses habitan ts.
�226
LA n OSE DL EUE
Ceux-ci , sans ôtre plus in s tl'Uits qu 'on ne
l'est d'o rdinaire dan des bom gades d'importance 6gale, ont gardé d' in s tin ct U11 altachCll1en L
aux préoccupati ons inLellec tu elles qui Lient ü
de vagues traditions dont ils s ubi ssent in co nscie mm ent l'inITuence .
L e « salon » du principal perr ufJ.ui er de
u~
l'endroit, la boutiqu e du libraire où les d ésro
n és sc r éuni sse nt pour déchiITrer les mots
ca rrés des j ournaux illu strés, le hangar de la
hall e aux g r a ins qui leur sert de promenoir
six jOUl'S de la se malO e, entendent de fi ères di scussi ons ! Ag ronomie, cy négé tique, politiqu e,
h is toire , liLLéra ture, géographie, phil ologie,
tou s les suj e ts y so nt tour à tour ab ord és ayec
un e égale assurance ct un parfait éclecti sme.
Car personn e ne paraît avoir en a ucune mati ère
une compétence plu s spéc iale , e t le i, qui , la
veille , avait traité ex p1'o(esso la ques tion des
cé pages am él'i cains, demain, à propos d'un
nouvel opéra r écemm ent elltendu à Mar seille,
dira carrément son fait à la mu sique modern e,
en atLendant que l' occasion l 'amène fi. d iscourir
sur no s expéditions coloni ales, en homme pour
�LA HO E BLE UE
227
n'au rait pas de
qui la topo gra phi e du Dah om ey
seCrels!
mar que que
C'e l mêm e un fait dig ne de l'
cho ses étra nchacun par le plu s voJ onti er des
me le cas est
gères il. sa pro fess ion. Et si, com
é pat' goù t,
fréquent ù And uze au, il s' ,t vou
études ou des
piqué de que lqu e tare ntu le, ù de
t être stlr que
rech rch es par ticu lièr es, on peu
t auc un rap Ces élud es ou ces rech erch es n'on
and ent une
port avec l'él at qu'i l exe rce et dem
ner ni la pra COl1lpétence que n'on t pu lui don
n r égu lièr e
tique de Son mét ier, ni l'in stru ctio
qu'il a reçu e.
pha rma cien ,
C'est ains i que M. Mollient, le
live au, l'en cult ivai t le viol onc elle ; que M, Bal
ù rim er des
trep ren eur de bâti sses , s'oc cup ait
paix se piq uait
POésies pato ises ; que le jug'e de
cap itai ne en
d'ar ché olo gie, que M. Boul'ga cha rd,
inté ress an l.
retr aite , ava it con stit ué un her bier
s ou moi ns
Mais de lous ce bra ves gens plu
inte llect uelle}
possédés de que lqu e mar oUe
pré occ upa tion s
auc un n'en fais ait l'ob jet de
M. Pey rem al,
aus si Conslantes et aus si vives que
.
Un des not able s bou rgeo is du lieu
�228
LA nOSE BLEUE
Pas plus que ses conciLoyens - ct moins
encore peul-êLre - sa profession ne J' eùt dis~
posé, s'il n'y avait cu une propension naturelle,
à devenir songe-creux. Bien qu'il eû t faiL, Jans
le temps, des études classiques, il n'avait paS
embrassé de carrière libérale, sa mère, qui était
veuve cL dont il était l'unique enfan t, n'ayant
pas voulu sc séparer de lui pour le laisser con~
tinuer ses études ou lui pel'lneLlre de se créer
une position daus un centre plus important.
Elle lui avait achelé, au décès ùu titulaire, un
important portefeuille d'agenL général d'asu~
rances. Et c'esL ainsi que M. Peyremal était
ùevenu à Anduzeau le représen Lan t de la coJ1l~
p agnie la Zone t01'?'ide.
Mais on devine que les travaux de cores~
pondance et de comptabiliLé qui, avec quelqueS
tournées, formaient le fond de sa hesog'n e ,
n'é taient pas pour le passionner. Aussi avait-il
pl'is comme employé un adolescent du n0 111
cl'AnLonin, qui n'était occupé que quelques
lleures par jour à la parLie fastidieuse eL l1achi~
nale de ses travaux de cabinet: copies, cIase~
ment de pièce5-, relevés divers, eLc., et était,
�LA ROSE I3 LEUE
229
quand au surplu s, à pe u près' devenu po ur
mille peli les lttches en rapporl avec son ttge ct
ses forces, le fac tolum de la mniso n.
Lo phar muc ien c ulLivaiL 10 violoncell e.
Bien qu'assez peu laborieux, les quelques
écrilures dont il s'acquittait tant bien que mal
créaient des loisirs à M. P eyremal , et lui permeUaienl de passer la plus grande parli e de
Son lemp s en de solilaires m éditatiens, à la
poursuite ùe qu elque chimère.
Ces rêvasseries fai saienl le désespoir de
20
�230
LA n OSE BLEUE
Mmo P eyrema l, qui se pl aignait , n on sanS
r aison, de l'ail' touj ours absorb é de son
man.
ouvent , pendan t le déjeun er , celui-ci, en
proie à quelqu e obséda nte pensée , gard ait un
mutism e obstin é, ayant l'air de suivre de l'œil,
par- dess us la camfe, la soluti on, prêle à
s'échapper, de qu elque ques tion d' un, intérê t
primor dial, mange ant ct buvant machin alement, le r egard fix e, l'altilu de indiIré rente .
Son excellente femm e, qui , après vin g l-cinq
ans de mariag e n'avait pas encore pu se faire
à ces manièr es de vivre,' l'interp ellait alors avec
sévérit é :
- Mon sieur P eYl'e mal, à qu oi penses-Lu?
. - Mais il. ri en, ma chère ami e , r éponda it-il,
aimant mieux s'en tirer par un menso nge que
d'enLre r dans d'inuti les ex plica ti ons.
- A lors, di s· moi qu elqu e chose .. .
- Que veux-Lu que j e te di se ?
- Mais je ne sais pas , moi ... quelqu e chose .
On a touj ours quelqu e ch ose à raco nLer . Cela
ne s'es t j a mais vu, de mange r san s rien dire
comme nons fai sons 1
�LA ROS E BLE UE
231
- Eh bien, parle toi-m ême, si lu veux. E stee que j e m 'y oppose ?
- Non, mais lu ne m' écoules pas . Ou du
moin s, tu n e r épond s ri en .
- C'es t sans doule qu 'il n 'y a ri en il r épondre à ce que tu dis - et cela prou ve beauco up
en faveur de ta conver sali on.
- C'es t bon, m oqu e- loi de m oi il présen t!
Si pourLant l'un de nou s deux prêle à rire ...
- Oh! lout beau, j e vou s prie , madam e P eyr emal. J e connai s votre anti enn e .. .
- Mais sérieusement , mon ami, e l parlon sen un e fois san s nous fâcher . N'es t-il pas ridiCule el lam entabl e de te voir perdre le m eill eur
de Lon Lemp s il des bill evesée s?
- L à ! Nou s Y voici!, .
- Eh bien , j e r elire le mot, p~ i s qu ' il le
bl esse . Mais, po ur Di eu, éco ule-mo i , j e t'e n
supplie . Convie ns qu e lu as toujou rs l' es prit ple in
d'Uull'e chose qu e de ce qui devrai ll' occup er?
- Ta, ta , la . . . ma chère femm e, laisse- m oi
fair·e. Es l-ce qu e je vais me Ure le n ez, moi, dan s
le ch audron où lu me fabriqu es les exqui ses
confilures ?.
�232
LA nO SE BLEUE
- Mais en fabrIquant mes confitures, que tu
qualifi es d'exquises pOUl' m'adoucir, j e remplis
mon r ôle de maîtresse de maison, de ménagè re, au lieu que loi, tu négliges tes aITa ires,
tu lai sses tes concurren ts te co up er l'herb e so us
le pied, et c'est ce dont j e me plains. Car en fin
lu as un méti er.
- Oui, h6 l.as! j'en ai un. Dieu m'est lémoin
qu e les circon , lances seu les m'ont voué à
ce lui-là. EL si l'on pouvait fair cc qu'on ve ut .. .
- Il est heureux que la force des cho cs
le contrain'ne ~ l une besogne qui nous permet
du moin s de nouer les deux bouts et d'élever'
notre fil s ... Est-cc que l' aven ir de cc cher eufant
ne le préoccupe pas?
M. Peyremal eut un é loquen t regard de protes Lation alTeclueu e. Il allait répondre; sa
femme ne lui e n laissa pas le Lemps.
- Oh! j e sais que c'esl un poinL SUl' lequel
tu n 'as pas besoin de te juslifier. Àussi, n'esLcc pas, au fond, une question que je t'ai posée
- j e ne t'aurais pas faiL celle injure - mais
simplemen t une id ée, un sen timent que j'ai
voulu évoquer.
�233
L A n OSE BLE UE
is iL n ous
A la bo nn e heu re . E h bien, ma
Iot. 11 a pris ses
fait h onn eUl' , n otre bra ve Cha l'
rse de lice nce
deu x bac hots t co nqui s un e bou
de Mon tp elli er.
près la Fac ulté des sciences
e ur, et pro D'ici peu d'an n ées il ser a pro fess
s a u bul .
fesse ur disLin g ué. No us Louc hon
mar iage , il
- P as enco re . E t jusq u 'à so n
nou s .
faut com ple r qu 'il aur a be oin de
sé quelqu e
- Soit. Lui ai-j e jam ais r efu
cho se?
es n 'es t pas
- L e m ome n t des g r os sacrific
co mm e pOUt'
en co re .ve nu ... E nfin , pou r lui
ge nt co mm e
n o us- mêm es, pou r des r aiso ns d'ar
a iso ns de SO Ilpou r d'a utres r aiso ns - des r
te vo ir moin s
lim ent, si tu veu x - j'ai m era is
ftLCh ée, pein ée
préo ccu pé de chim èr es . J e sui s
pas plu s com padois, q ue Lu n e te co n acr es
a ffaires, à ta
pl ète men t, plu s a ctiv eme nt à les
qui n e dev rait
fa mill e, c L qu e tu fass es de cc
L'obj e t de Les
être qu'u n sim ple pas se-t emp s,
plu s con stan tes pen sée .
P eyr em al ,
Ces dolé ances éLaien t fond ées . Mmo
bien Lout efoi s
en fem me de bon se ns, se gar dait
rim oni eux ou
de lout, don n el' un acce nL ac
20.
�LA ROSE BLEUE
méprisa nt qlli au rait pu , en blessan t so n man ,
avoir pour co nséqu ence de Je r endt' e enco re
plu s con ce ntré.
Ma is le ton a ITec tue ux dont ell es étaient
présen lées ne ser vait qu'à les faire docilem ent
éco uler , sans amene r a ucun change ment ch ez
l'in corri gible r êveur à qui elles s'adt'es saienl.
�CHAPlTIŒ Il
ElI1AL
LES JWE NTIO 'S DE M. PEYR
A quo i rêvaiL don c M. Pey rem ul?
con cep tion s
A lu fois ou Lour il tou r, mille
ent en Ll'avait.
han taie nt son cerv eau con sLa mm
le plu s sou Pro jets qu'u n rien fais ait éclo re,
ois aus si qui
VenL éva nou is aus sitô t, mai s parf
moi s dur ant ,
le pos séd aien t ell'o bsé daie nL des
ne eùt défijusq U'à cc qu'u ne nou vell e turl utai
. Peu per séniti vem ent cha ssé la pré céd ente
itat ion s ou seg
vér ant en som me dan s ses méd
rech erch es.
EL cela pou r deu x rais ons .
�236
LA
no
E BLEUE
C'es t qu'il avaiL l'espl'lL ex tl'èm emenl mobile,
incapa ble do s'a LLacher long lemps à un môme
obj et. C'es t a ussi que, n'ayan l, à part les connaissa nces spécial es rela tives à so n é ta l, qu'un e
ins truction généra le sup erfi cielle, il ma nqu ait,
la plupar t du temps, des dounées scienlifi ques
qu' eussen l co mp ortées les ques li ons qu'il prétendait r éso udre.
Et, circon slanco plu s gra ve, il ne sou pÇonnait pas à quel point ce LLo culture premi ère,
ces n olions techniq ues, lui faisai ent défaut.
Trop confi anl da ns l'ingé ni osité in co nteslable
e t les r esso urces n aturell es de so n espri t, il
cl'oyait qu 'un e i nlellige nco primes auli ère n' avait
qu e faire de palienles élud el? long lemps poursuivies . S urtout il dédaig n ait de s'en quérir des
c!Iorts tenlés avant lui dans la voie où il s'engageai t. C'é tait même de préfére nce les CJueslion s r épulée s insolub les ou n on r ésolu es
encore par la Rcionce a uxCJu elles il s'adon nait
le plus volonti et's .
P armi colles- ci, on sait qu ' un e dos plus
célèbres ct des plus obstiné men l cherch ées es t
10 m ouveme nt pe?'pétttel, problè me co nsislan t
�LA ROSE BL EU E
237
ne ma ch ine capable de
dn ns la co ns tru cti on d'u
ce ay an t
e la force mo tri
rég én ére r en ell e-m êm
u, en so rl qu e so n mo
sCI'vi II la mcltl'c en jeu
rp étu er ind éfi nim en t.
VCment po ur rai t sc pe
it jam ais étu dié la
M. Pe yr em al, qu i u'a va
i
oi il au rai t su po urq uo
ll1écunique - sa ns qu
cpri nc ipe s ce lle co ns tru
ct en ve rtu de qu els
l
tiJ
ma
s'é ve ill a un l)eau
tion est irr éa lis ab le eu x
en po sse ssi on du fam
avcc l'id ée qu 'il éta it
up
éta it ve nu e tou t à co
SCcret. La ch os e lui
i,
qu
ati on s so ud ain es,
dans un e de ces ins pir
ir,
nc ell es, le ma tin , le so
COmme de su bit es éti
as
ass is, pe nd an t ses rep
qu 'il marchftt, qu 'il fùt
e
ist
ov
ve na ien t à l'im pr
Ou mê me son so mm eil ,
es.
vr ai feu d'artifice à idé
em br as er so n esp rit ,
le ch arr on et chez
Il co ur ut au ssi tôt chez
mforce ex pli ca tio ns acco
le se rru rie r et fit, avec
cssi ns il l'a pp ui, confe
pa gn ée s d'i nfo rm es de
an t:
tio nn er l'a pp are il su iv
la lI'anche ex tér ieu re
Une ro ue lég ère . Su r
is
à dis tan ce s ég ale s, tro
de la cir co nfé ren ce et
,
etto éta it fixée à la ro ue
ch arn ièr es do nt un o ail
he
it ad ap té pal' so n ma nc
tan dis qu 'à l'a utr o éta
on
. La rou o éta it mi se
un e so rte ùe ma rto au
�LA nO SE BLEUE
mouve menl suivan t un pl a n ve l'li cal L'un drs
marlea ux é tan l al'ri vé au poinl culmi nan l de
l' appare il , devail, au momen t de décline r, subir
brusCJllem nl, pal' le .i cn des chal'ni i' l'es cl el1
décriva nt un arc de cC I'cle, un e so rle de chuLe
accom pagnée de choc, ce qui, vu le poids du
marLea1l e lH renouv elé l'impul . ion premiè re
assez puissam men l pour l'ame ner à son Lour
audit point cu lminan l le second marlea u.
Celui-c i, pal' un phénom ène sembl ahle, eM
pUl'mis l' asce ns ion comp lèle du trois ième mal"
Lea u cl ainsi de slliLe, la roue receva nl LOUf à
LoUl' de ch acu n de ces lrois martea ux ct à des
illLervall es voulus , le renouv elleme nl de force
n écessa il'e pour perpél uer sa rolalio n. N'était ce pas admil'a ble '!
Aussi, avec quels battem ents de cœur
M. Pey remal, ayant placé sa roue suivan l un
Dxe parfait ement rig ide et horizon tal , avait
comme ncé à la m ellt'e en branle. Mais après
<]ll elques t ours, le mouve ment, d'abord r ég uli er, ne s'é ta il so utenu que par de pénible s
so ubresa uls cL s'é Lait bienlôt complè Lemen t
al'rèlé. L'expé r ience, plusièu rs fois renouv e lée,
�LA HOSE nL EUE
23'J
avail touj ours donn é cc même r ésulta l n égaLif.
M. P eyr emal fuL donc co nlrainL d'y re noncer
11 cou ru t au ssitôt ch.z 10 charron.
~ an s avoir jamais co mpri [l qu oi lenait son
ll1 succès, cl pourquoi celle r oue s'obstinait il.
�240
LA
no E
BL EUE
ralentir pui s i't cessel' son m ouvement, comm e
so us l'empire d'un e falale lassitude.
Mais il n 'é tait pas h omm e il s'aba nd onn e!'
lon g temps au désa u oi intellectu el où l' avait
un mom ent j eté ce dém enti brutal qu e la stupid e et inexplicable r éalité infligeait à la logiqu e
de ses co nceptions . Et il n e tard a pas il enfourch e!', comm e on dit, un n ouvea u dada .
Cette fois, il ne s'agissait de ricu moin s qu e
de la dit'ec ti on des ballons. Aux fl ancs de
l'aéw sta t e t il distances égales, il avait im agin é
d'attach er qu a tre ap pareils de so uffleri e qu e
l'aér onaute m an œ uvr erait ù son g r6 el à so n
ch oix du fond de la nacelle . Ces appar eils
mis en mouvem ent projetter aient de l'extérieur
ver s l'ac !'os tat de pui ssanls co uran ls d'ai r. Il
n'y aurait dès lors pour orienter le ballon, qu 'à
faire man œ uvrer le soumet opp osé il la direction qu'o n voudrait suivr e. C'6 tait génial , tout
sim plemen t.
Malheure usem ent, l'expéri ence n 'é tait pas
fa cile à r éalise l' . Vu les diffi cultés ell es frais
qll'eùt entraîn és la cons ll'Uction de so n n ouvel
aéro sta t diri geab le muni de ses so uffleri es,
�24t
L A nOSE B LEUE
on ce r a u m oin s pr oM. P ey rem al av ait dù r en
idé e . On
do nn er CO l'pS à so n
visoir em en t à
ve n ait plu s La l'd ...
cc up ait pas se ule me nt
Au s urp lu s, il n e s'o
ces
mé ca niq ue . L es sci en
de p hys iqu e o u de
tre
nt a us si. Il av ait en
mo ral es le so lli cilaie
evue
t iflSé J'er da ns la R
temp s , r édigé et fai
lé :
es un m ém oire int itu
p hilomathique de Nîm
de
tes SU? ' le personnage
R echerc hes biogmphiqt
ce
e qu i a donné naissan
l'histoire ou de la légend
mme
iale : « Tm nq uille co
à l'exzn'ession p1'ovel'b
tem e iL ce s uj et cin qu an
B ap tis te » . Il reç ut mê
ns, au xqu ell es, co ns cie
six leUres r ectifi ca ti ve
it.
cie us em e nt , il ré po nd
es
e tem ps , ses rec hm'ch
u
elq
Mais de puis qu
le
a utr e cô té, et de tou s
éta ien t lou rn ée s d'u n
spa
it
us, au cu n ne l'ava
rêv es qu 'il avait conç
dr e
ier qu i ve na it de pr en
sio nn é co mm e le de rn
rit .
Po sse ssi on de so n esp
2t
��CH APITRE III
VOCATION NOUVE LLE
A trois kilom ètres d'A nd uzeau , sc trouvait un
domaine appelé La P ru deri e, dont le propriélaire, u n amateUl' ri che ct éclairé , avai t fait un
champ d'expéri ences hol'licoles . Il y avait là des
par terres e t des ser res qui faisaien t l'ad miralion des visiLeurs ct qu e les con naisse urs
mêmes venaient voir de très loin . L 'e nlrée de
cc vas le ct splendid e j ardin éLail ouver le a ux
promeneUl's, ct c'é lait pou r les habi tants d'Anduzeau un but habiluel d'excursion .
Il y avait surtou t une co ll ec ti on mer veilleuse
�244
LA n OSE BL EUE
de r osiers de toutes so d es . Ces arbu stes étaient
di sposés a vec art, de m anière tl prése nter dans
la bell e saison un ensemble somptue ux: où les
diITérentes espèces s'ha rmoni saient en des fl ots
mulLicolores qui ravissaient la vu e ct faisaient
r êver a ux paradis emb aumés des légendes
ori enlal es .
M. P eyr e mal, qui allait so uvent promener
ses m éd ita tions à trave rs les a.ll ées de ce t éden
fl euri, s'intéressait au x essais tentés , aux transformations pél'iodiques qll e le j a rdinier en chef
lui faisait subir suivant les sai sons.
Celui-ci, en l'a bseoce du propr iétaire qui
habitailla grande ville et ne v nait faire à La
Praderie qu e de co urtes apparition s , é tait
chargé de gérer le domaine et de s'abou cher
avec les am ateurs.
- Vous avez-l à, ne put s'empêcher de lui dire
un jour i\I. P eyremal, une bi en belle coll ec ti on
de r os iers. Vou s possédez sa ns do ute toutes les
varié tés co nn ues?
- Oh! non, monsie ur , il s'en fa ut hi en ; tl
peine un tiers . Du moin s, nous avons les
ly pes les plus camcléri stiques, la nt CD cc qui
�245
L A ROSE BLEUE
Con cern e le n ombre et ]1.1. dispos ilion des pélales qu'en ce qui conce rn e la ri chesse el la
-?oc:::;::
- -"
CommOl1t
~
n ' l ~ t -o n pas \ l é(~ OlV
C I ' t lu
ra MO
bl eue ?
diversité dos nuances . E t, co mm e vou s voyez,
ce La présente à l' œ iL un e aSsez j olie paleLLe . Il
2i.
�24.6
L A nOSE I3 L EUE
y en a de r ose pâle, r ose saum oné, rose vif, jusqu'au rouge ponceau. Il y en a d'un blanc neigeux ou carné, ou jaunâ lre, et d'un jaune éclatant. Nou s en avon s d'un beau vi olet évêqu e et
même de vertes . Ch acune a son nom - des
noms souvent bizan es ct difficiles à retenir.
Et notez qu e cc n 'est pas fini; chaqu e ann ée,
les amateurs obti enn ent des vari"étés noUvelles ...
- Comm ent se fait-iL donc, demanda à ce
propos M. P eyremal, qu'on ne soit pas encore
arriv é il obtenü' la ro se bleue?
Ah! cela, dit le jardini er, satisfait de
montrer à son interl ocuteur, qui passait pour
savant, sa petite érudition, cela , c'es t la pierre
philosophale de l'horticulture !
- Mais on la cherche toujours?
- Assurément. Il y a toujours des g'ens
qu'aiguill onne la pensée d'un e déco uverte ct
qui s'acharn ent d'autant plu s à la poursuite
d'un e idée qu 'ell e paraît impossible à réaliser.
Il a vait dit cela sans intention malicieuse et
san s voul oü' fair e au cune allusion au cas de
M. P eyremal.
�LA ROSE IJLEUE
Celui-ci, qui venait de sc sentir piqué d'une
tarenlule nouvelle:
_ El au fai t, pourquoi ne réussiraient-ils pas?
Courage , nous
C h el'c
h on~
10.
ro~O
bleue !
_ Ah! je n 'en sais rien. Je sais que jusqu'ici
on n'a pas r éussi, voilà touL.
Et M. P ey remal s'en alla song e1ll·, avec un e
lubie de plus en tHe .
n poss6daiL aux portes d'Anduz eau , en un lieu
�218
LA ROSE BLEUE
a ppelé la Mo ntade, lIlt pe tit clos où M",e P eyl'emal venait fr équ e mm ent passe l' l' ap rès- midi,
Il y avait qu elques carrés de légum es a uxqu els
Antoni n é tait censé donner de vag ues soin s, ct
quelqu es fl',uiti ers sur lesqu els il ne m anquait
pas de préleve r secr ètem ent la dlm e. En outre,
autolll' du pavillo n, s'é talaien t de modes les co rbeilles de fl eurs avec qua tre ou cinq r osier s de
médio cre venu e.
C'es t sur ces humb les arbu stes, qui ne s'en
doutaie nt guère , qu e M. P eyrema l avait fond é
déso rm ais l'espér ance de sa futur e gloire.
Puisqu e les procéd és ordin aires n 'avaien t pas
r éussi aux horticu lteurs qui les avaien t essayés , il
n e s'agiss ail plus de r econrÎl' aux moye ns conn uS
employés pOUl' l'JJybrid ation . D'aill eurs ces procédés demandaient trop de temp s et le tempér a me~t
de M. P eyrema l n e s'accom modait pas
vo lontier s de délais qui eussen t mis so n impatience e t sa ver satiLité naturelles ù un e trop
rude épreuv e .
Il avait entend u dire qu e le sulfa te de fer
versé en di ssoluti on dans un vase d' horten sias
b leuissa it les neurs ro ses de ce LLe p lante. En
�LA n OSE BLEU E
249
arrosant les pieds de ses rosiers avec un e llissoluli on se mbl able ou analoguc, qui sail si les
pélales des r ose n e subiraient pas un e métamorphose pareille?
El c'élaient des arrosagcs sans fin, impos6s
au j eune Antonin, qui lui faisaienl r egrellel' les
heures de flânerie du bureau.
_ Courage , di sail M. p eyremal , pour souLeuir l'a rde ur m ollissanle de son collaborateur,
cOUl'age , nou S cherchons la r ose bl eue ! Si nous
l'obtenons c'est la gloire pour moi, cl pOUl' loi
une belle montre en or que j e L'achèterai!
��CHAPITRE IV
ROSA COERULEA PEYREMALI
Cette promesse fit briller les yeux du bureaucrale jardinier. Éclair de joie aussitôt éteint par
une gt'Ïmace significative, car il ne partageait
pas les illusions de son patron. IL n'avait jamais
cu, d'instinct, qu'une confiance très limitée clans
les essais scienlifiques de lous genres lenlés par
lui cl auxquels il s'était h'ouvé plus ou moins
associé. Leurs avortements successifs l'avaient
aITermi dans l'opinion qu'aucune de ses expériences ne pouvait r~usi.
La montre en or était donc un leurre; mai.s
�25'2
LA ROSE OLEU E
cc qUi ne l'élait pas, c'é tait ces sempiternels
et fati ga nts arrosages qui le meUaient en sueur
ct auxCJuels jl sc voyait co ndamné ind éfinim ent , ou lout au moins jusq u'à ce que
M. P eyrcmal eût renoncé ft poursui vre sa
découverte. Voilà qui n'élait pas drôle ! Décidément, il lui fallait so rtir de ce mauvais pas et
trouver , lui aussi , quelqu e chose, d' abord pour
échapper à un e cO I'vée qui coûtait tant à sa
paresse . ct ensuite pour décrocher la montre en
or par-dess us le marché, si c'é tait possible.
Et notre Antonin de médiler ft son tour jusque
devant ses paperasses. Si bi en qu e dans le
bureau d' assuran ces, l'un et l'autre, le co mmis
ct l'agent général passaient maintenant des
heures entières à rêvasser de compagn ie.
De temps en temps celui-ci, à qui les casiers
qui s'élevaient sur sa table de travail cachaient
la vu e d'Antonin, l'interpellait comme en sursaut:
- Antonin, tu ne fai.s rien!
- Si monsieur, répondait l'autre effrontément, un mom ent seco ué ..
- J e ne l'entend s pas. Tu lis des romans?
�253
LA R OSE llLEUE
_
Non mon sieur , j e co pie ln. police d'assu-
ran ce de M. de Camp eyri go us.
Ce n 'é lall pas pour rien qu e ]e j eun e g raLLepapi er vivait en contac t qu otidien avec un
homm e au ssi pl'odi g ieuse ment inventif que
'M. P eyremal. Voilà que l'id ée ch er chée lui vint
toul à co up en l'esprit - au ssi simple qu'infaillible.
Deux jours après, un boulon fraî chement
éclos sur un des l'osier s qui ornaient ]e pavillon
de ]a Montade montrait, à travers son calice,
des r eOets azurés. Celle co nsta la tion ca usa à
M. P eyremal de véritables lransports de joie
el d'org ueil. Il avail don c, dès cc premier essai,
trouvé la ro se b leue ! Il n 'osait y croire encore.
Surtout il n e fallait pa ébruiter la cho se
avant que la découve rte rùt bien é Lablie et mise
hors de toule espèce de doute. Il conta le fait
iL sa femme (le l'air mys lérieux et grave dont
un avare e ùl r évélé en confiden ce en quel lieu
sec ret éLait caché un Lrésor.
Mme Pey,'emal fut d'ab ord très surprise, cal'
ell e non plu s n 'avait jamais donné dans les chimères de so n mari . E lle savait, d'aill eurs, en
!..' F.XII ... l) ' IIE N AIF.TTt;,
22
�25'\
LA HOSE BLEUE
ptll'liculier , pOUl' l 'avoü' enlendu dire, fJue la
rose bleue élait un e variélé réputée impo ssiLle
il. oblenir.
Cependanl, il fallait bien se l'endre à l'évidence . L e boulon étail sur le point de devenÎl'
fleur, et les pétales en étaient d'un bleu éclatant. D'autres boutons avaient paru , qui tous se
nuancaient de la même teinLe cé les te. Il n'y
avait pas à en douler, le fait élaiL acq uis, la
science avail fait un pas do plus, la rose bleue
éLaiL Lrouvée! Il ne s'agissait plus qu e de lui
donner' un nom: M. P eyrem alla bapLisa : 1'osa
cœrula P eyl·emati .
Jalousement on se ga rdait de touch er à ces
fl eur s encore uniques en leur espèce , Il fallait
allendre leur épan ouissemen t co mpl et pour le s
r épandre et en faire un bouquet qu'on enve rrait
il. quelque société savanLe.
Toul a u plus osait-on les {lairer délicaLement.
Mille P ey remal leu r avail même trouvé une
odeur bizal're , La senLeur naLurelle de la rose
s'y percevait cependant, mais elle était m êlée à
une auLre odeur plus pénétranLe et S Ul ' tOIl~
moin s agréable .
�LA ROSE BLEUE
255
_ Tant mieux 1 s'était écrié M. Peyremal, ce
délail n'en atteste que davantage sa rareté . .Je
l'losa cœrula Peyrem a1i .
voudrais qu' ell e
mt
fétide: 1'osa fœtida . Cela
lui assurerait une vog uel ...
Cependanl le j eune Antonin étail impatien t de
recevoÎl' sa monlre en or. pour achever de la
m ériler, il se montra parliculi èremen llabo ri eux
�256
LA ROSE BLEUE
a u bureau , cl cul en quelqu es ll eures mi s au
co uranl des écritur es en r elanl qui lraînai ent
sur sa lable depui s un e quin za in e.
Ce t accès do zèle sc l ro duisiL juste à point.
M. P eyr emal r eçut précisé ment sur ces enlrefalles la visite d' un 111!' pecleu r de la co mp ag ni e. Toul élail en règle, mais l'in spec teur
remarq ua un peu partou t , dans les ma l'ges, sur
les do cumen ls qu'Ant onin venait d'écrir e, des
mac ulalure s bl eues .
- D'o lt vienn ent ces [ach es? uemand a- l-il. ..
- J e l'i gn ore, balbuli a M. P ey rcmal; j e ne
vois pas ...
- Comm enl , vous ne voyez pas?
- J e ve ux dire : j e n'y co mpren ds rl Cl). J e
Il'y vois que du bl eu.
- Précisé menl, moi aussi. E h bien , pourl'i ezvou s m'e xpliqu er pourqu oi cc dossier' semble
passé au bl eu? Cela ne vou s sUl'p rend pa ?
- C'es l- à-dire que moi-m ême j'en suis bl e u,.
A moins quo cc ne soi.t mon co mmis .. . J e va is
lui demand er ... Anloni n!..
Mais Anton in, dès les pr emi ers mols de
l'observa tion faite par l'inspecteur , s'était loul
�25;
LA HOSE BLEUE
ù CO Up apc rçu qu'il n'avait pas de plumes cl
était subrcp ti ce01c n t SOI'LÎ... pour a ll er cn
acbc Lel·.
Quand iL revint - deu x h eures après
M. P ey rém aL s'app rêLait à le rabrouer d'impOl'la nce.
Antonin cr ut que le plus s tlr 6lail d'entrer
dans la voie des ave ux:.
_ Monsieur, cc son t vos {leurs .. .
_ Quelles {le urs?"
_ Vos roses bleues .. J 'avais pris de l' cau de
Leinlure .. . qui m' es t l'es tée auX mains ... Voyez.
Et il tend a iL ses main s, to utes bl eues en effet.
~I. P eY l'e mal élait s i co mpl èlement possédé
de so n idée première (IU'il sc rn 6pl'i t SUl' la révél aLion qui Lui é Lait. faite.
_ A h bah! Lu arro sais m es rosiers avec de
l' cau de leinture!
_ Commenl, « a rroser »? pensa Antonin
ahuri.
_ Ail! so urnois! tu L' é Lais aper çu que le sulfaLe de fer ne réussissait pas c l tu as vo ulu
essayer loi auss i, sans rien dire, lon pelit syslè me . Eh bien , mais, iL es t excellenl lon sys2'2.
�25S
LA ROSE BLEUE
(ème ! Antoni n, aj oula-t-iL avec solenn ilé, te
yoilà de moi li é dans ma d éco
u ve~'t
. Tu n'aUl'US
pas aITaire à un in grat. Mais, dcmancl a- t-iL en
baissan t m ys lél'ieuse men L la voix, qu ell e es t
don c ce lle lein lure?
- C'est de la teintur e .. . de chez le teintur i er.
- Nous lui e n deman d eron s la formul e. Ou
plulôt n on! Nous tâch erons de la découv rir
n ous-m êmes , a fin de ga rd er pour nous se nl s
l'honn eur de l'entrep ri se . S tupid e teintur ier!
pensa- t-il in petto, qui baig ne se~
é toITes, sans se
douter de rien, da ns un co mposé chimiq u e dont
l'appli ca tion Ù l'an'os age des r os iers donn e des
r és ulLats qui vont boulev erser l' horlicu lture.
M. P eyrem al s'obsLinant à prendr e Je ch ange,
Antoni n, r evenu de so n premie r ahuri sseme nl,
r ésolut in co nlin ent de profile r du quipro quo et
même de l' entrele nir au besoin , - au moin s
ju squ'à l'achat de la montre en or.
�CH APITRE V
PHYSIOLOG IE
VÉ GÉTALE
L e lend em ain m a lin, dès la premi è re h e ure ,
M. P eyr em a l all a r e nd re viRite à ses ('os iers .
Un orage ava il éclaté pen dant la nuil , acco mp agn é
d'un e
plui e
abon dante.
L es fl e urs
n 'avaie nt heure use me n t pas é té e ITeuill ées, m ais
en s'approcha nt, M. P eyrem al crut r eco,nnaîlre
que Je ut' teinte avait sen sib lom ent pâli , cha ngé
m ê me . E ll es n 'é taient plu s bloues, ellos tournai on t a u ro se, p osi li vem en t. É tt'un ge e t déso lant
ph énom èn e ! Eh qu oi ! un orage aurait pOUl' e ffe t
de dé lruire les m erveill eux r ésulta ts ob te nu s et
�2GO
L A n OSE DLEUE
de Lransform er la 1'OSCt cœ1'~t
l ea
Peyrerncdi en
rose vul gaire ! Insond ables mys tères de la ph y ~
siologi e végé tale 1
Mais peut-ê tre après tout, n'6lait-ce là qu 'u no
altéraLi on passagè re. On fabriqu e bi en des r oses
artificielles, a ppelées roses bCt1'omé triques et fol'mées d'UB mOl'cea u de tull e trempé dans un o
soluLi on de chloru re de co balL , qui, bleues avec
le beau Lemps, ros issent avec la pluie. Les roses
de la !\Ion tade seraient-ell es sensibl es aux mêmes
in{]u ences?
Celte teinLufC bl eue, se disait notre homm e,
dont AnLonin arro e le pied de mes arbustes,
ce n'es t pas as u[' é mCl ~ t du chloru re de colbalL,
qni est rougeil tre; muis il y entre peut-ê lro
du bl eu de cobalt , eLdu chloru re peot se form el'
- q oi sai l? - par de mys térieuses co mbin aisoJl s
avec les sucs de la terre ou pal' suiLe de l ' as i~
milalion du liquid e avec les Li ssus de la plan Le ...
Ainsi r aiso nnait M. P eyreln al, en chimi ste
am ateur, dont l'imagin ation et la pro J..l ension
au merveilleux dépassaiL de beaucoup la science
ct les con naissances positives .
A vrai dire, l'hypoLhèse lui parai ssait bi en
�261
LA nOSE BLEUE
un peu invraisemblable. Une rose baromé-
triqu e natur elle! Cela sel1~
l ail un peu forL. Il
était pourtant ind éniable que, la veille, avec un
)
1\ l'épnndiL une conche do peinLul'e,
heau tem ps, les fleul'S é taient bleues et que
c1 ep ui s l'orage de la nuit ell es étaient deve nue s
r oses . On verrait avec le retoUl' du soleiL ..
A peine M. P eyr emal avait-il quiLLé le clos,
qu'Antonin s'y rendait
pOUl"
Y remplir sa tâche
accoutumée.
Comme 0'11 l' a bien deviné, cc n'esl pas à un
�262
LA naSE nLEUE
stéril e arrosage qu'il employait sa teinLure. Il
procédait d'un e m~ni
ère
beauco up plus simpl e
c L plus sÎtre en Leignant direclementles fl eurs
els-mè~.
Par malh e ur, la mixture donL i l
sc se rvait n' élai t pas lrès bon teint el c'est
pourquoi la pluie en la délayant avail r endu
aux r0 5e'5 leur couleUl' vériLable. Il s'e mpressa
donc de réparer le dégùt e n l'épand ant s ur les
pétal es une nouvelle co uche de teinture hleue.
Aussi, quand peu d'h eures a près, eL so uS un
ciel r edeve nu ser ein , M. P eyr emal fil un e no uvelle excursion à so n clos, il retr ouva l'azur' de
ses roses plus pur eL plu s éclatanL que j a mais .
Cependant - ro se hl eue ou ro se harom étl'Ïqu e, - la déco uverLe de M. Peyl'emal s'é tait
r épandue , et lui-m ême n 'en fai saiL plu s mystère.
En traversant la halle aux grains, il fut arrêLé
et interpellé par le gro up e de petils bourgeois
qui avaient l'habitud e d'y promener leur flân eri e.
- Qu'es t-cc qu'on dit, mon sieur Peyremal,
que vous avez déco uvert un e varié Lé de roses
in co nnu e ju squ'ici, des r oses ble ues?
�E
J,A nO SE BL EU
263
ir m ode. te
po nd it- il av ec l'a
- En elI'et, ré
ch an s ro ses bl eu es ...
de
s,
nt
va
sa
s
'ai
de s vl
èr e ...
l'éLat de l'a tm osph
ec
av
e
êm
m
s
te
ge an
e ex cl am aar m acie n, eu t UD
M. MoUie nt , le ph
e sc ep tiq ue s.
tio n et un so ur ir
. B ou rlu i fit ob se rv er M
s?
pa
oi
qu
ur
po
t
- E
ni st e po us sé
ut or ité d' un bo ta
l'a
ec
av
d
ar
ch
ga
N ou s avol1s
an ci en miliLaire.
so us l'é co rc e d' un
chuLe du
qu i aLLendenLIa
it
nu
de
s
lle
be
s
bi en le
qui ac co m et le to um es ol
r,
ri
uv
s'o
ur
po
jo ur
ur fa ire to ut le
en t g ira to ir e po
pl it un m ou ve m
s fle ur s de
leil. Po ur qu oi le
so
au
lle
se
ri
te m ps
s pa s au ss i
m on tr er aient-e lle
se
ne
al
m
'e
yl
Pe
M.
og ra ph iq ue s
an ge m en ts co sm
se ns ib le s au x ch
es ?
ou m ét éo l'o lo gi qu
co nc lu re
s'e m pr es sa de
s,
lu
rp
su
u
A
à la di sc us si on ,
ur co up er co ur t
M. Pc yr em al po
èn e. Je
en co re le ph én om
e
di
tu
j'é
e
êm
m oi -m
re .. . Car vous
bj et d' un m ém oi
l'o
ire
fa
en
ux
ve
da in su pe rb e,
ta -t -i l avec un dé
co m pr en ez , aj ou
ta te r st um e ho m er à co ns
s
pa
ux
pe
ne
qu e je
re ch er ch er les
it, je ve ux en
fa
un
t
en
m
de
pi
cl si la ch os e
nd aI lt toutefois,
ca us es . En al le
ferai un
ag ré ab le , je m e
u
pe
it
so
nl
ta
t
vo us es
�LA ROSE BLEUE
véritable plaisil' de vous montret· les pt;emiers
spécimens que j'ai obtenus.
- Tout le plaisir sem pour nous, s'empressa
d'affirm er M. Mollient, afin de répat'er, auprès
d'un cli en t, le fâcheux effe t de l'altitude dubilative qu'il avait prise tout à l'heure. Et si
même je ne cmig nais d'être indiscret, je vous
demanderais la pet'mission d'amener mafemme,
qu cell visi le intéressera beaucoup.
- Comment donc! Je pl' 'viendrai MilIOPeyr emal qui sera enchantée de la recevoir.
Et tout le mond e sc donna rendez-vous pOUl'
l'après-midi il la Monlade.
�CHAPITRE VI
AU CLOS DE LA MO TADE
Celle visIle s'anno nçait comme une vraie
première, et M. Peyrem al Mait à la fois radieu x
et nerveu x comme un jeune auleur dont la
pièce de début affronte le feu de la rampe .
Mmo Peyrem al n'avait pas cru devoir moins
faü'e que d'oITrir à. ses hôtes quelqu es biscuit s
qu'on arrose rait d'un excelle nt vin blanc du
crû, le tout déposé sur la lable de pierre de la
tonn elle.
A l'heure dite, les visiteUl's attend us firent
leu r entrée . MIOO Mollient fut particu lièrem ent
23
�266
LA ROSE BL EUE
r 'çue avec un empresse ment des plu s aimables .
Ch acu n s'ex las ia sur les roses, mainlenan t épanoui es, donll' éclat cérul éen élait tout à la fois
un e surpl·jse e t un enchanlemen t pour les ye ux .
Après qu 'on les eut qu elques in stants admirées :
- I l ne suffiL pas de les rega rd er, dil M. P eyr em al. Nous nou s sommes j usq u'ici scrupul eumenl a bsl 'nus, madame P eyremal cl moi, d' on
cueillit' aucun , vo ul ant laiss r à la fl oraison
le Lemps de sc l)J'od uire auss i compl èlem ent
qu e po, sibl e. Auj ourd 'hui , 10 fa it es t co nslant,
j'ai pu vous faire j ouir les premi ers d' un speclac lo uniqu e au m ond e et que la lI almo se charge ra déso rm ais de r el1 ouvelor. J e ve ux donc
qu vo us emp ortiez un lémoig nage de vo tre
visilo ici, ct de la co nqu êle dont l'h orti culture cl la science vonl sc lro uver déso rmais
dotées .
J oig nanl 1 ges te à la paroI , il saisit la
li ge d'ull o r ose, la rompit , ct offranl la fl eur à
Mm o Molli onl avec un e exqui se galantorie :
- IIoun our a ux dames! dil-il.
Chacun sc munit avec di scr 'tion d'uno fl eur
�LA HO SE BLEUE
267
et l'on se diri gea vers la tonn elle où attendaient
les l'afraîcherne nts.
-
Elles ont un e sing ulière odem, vos ro ses?
lI onn ollr nux dames ~
ne put s'empêc her de faire ohservel' le capilain e Bourgachard qui nairait la sienne avec
porA i. lance.
�268
L A n OSE BLEUE
.Je le sais, répo ndit M. P eyromal, c'est
un e parlicularité de plu s, non moin s cur ieuse
qu e sa couleur. Je regrotte même qu'e ll o no
so; l, pas fl'anchement fétide : 1'osa cœ1'ulea
(crtida !
- Pi 1 l'horrour, protes ta Milio Mollient.
EL chacun de se fourrer sa fl our dans les
nal'inos pour en analyse r l'ode ur, pendant qu e
MiliO P eyremal, empressée, faisa it circuler los
bi scuits et quo son mari décoiffait les bouteill es
de vin hlanc moussoux dont 1 s bo uchons bondi ssaient avec des détonatio ns joye uses qui
sombl aiont des salves ti réos on so n honneur.
On toas ta gaîmont ot M. P oyremal connut
la gloire !
Mais en s'essuyant los mouslaches, M. Bourgachard co nstata qu o son mouchoir s'é tait teinté
de bl eu. Il interrogea du regard son voisin qui
do so n côté consid érait avoc une égale stupéfac tion ses mains ogalement bl eui es. L'un ct
l'autre, en levant les ye ux, ,'e murquèr lit qu e
le sO llrire de Mmo Molli ent , on train de fail'o des
gl':\ces s'épanoui ssait so ns un e tac he indi go qui
marqu ait juste l'ex trémit é du nr z, tandi s qu e
�23.
�'270
LA nO SE ULEUE
son mari, les lèvres largement azurées, rappelait pal' son air le légendaire si1'e de Barbe-Bleue.
On sc regarda les lins les auLI'es avec des
airs drôles".
M. Peyremal, interdit, murmura naïvement
un « qu'est-cc que c'est? » Puis voyant chacun
l'l'essuye r obstinément la fl g'ure, c qui avait
pOil l'
ffet de répantll'o la co ul eut' S UI' tout le
visage, le souvenir des éCl'itmes d'Antonin
macul ées de bleu, traversa son es prit. Il prcssa
fl évr usement un e rose entre ses doig ts, qui
gard èrent l'ompreinte cl la teinture, ct pt\lit
affrellsement.
Le capitain e nomgacharcl , (ur'i cux d'avoir été
mystifié, allait, dans un e apostrophe d'une
vi .... u ur louL mililaire, dir so n fait au mauvai s
plaisant. Mais il la vue de la min e navrée de
l'inrorLulI ~ Peyremal, il comprit que lui-mf'me
avait été jou é.
- Vos roses, se contenta-l-il de mUI'murer,
ne sonl pas bon Leint.
Et P yremal, livide, bégayait:
- C' st vrai. " je Ile m'expliqu e pas !. . Ce
doit Nre Antonin!
�LA ROS E BLEU E
271
Tou s les invités avaient une enVIe folle
d' éelatel' de rire . Mais l'embanas cruel de leur
hôte , le martyre qu 'il subissait visiblement et
qu e parLageaiL MmoP eyremal , rou g e de dépit e t
de honte, les larm es aux yeux, leur fit compassion. Il s prirent brièvement et polim ent con gé ,
en évitant des ex pli ca tions pénibles que M. P eyr emal, stdToqn é, n 'e ut ni le co urage, ni la for ce
de Jeur donu e!'.
��CII APlTRE VII
LE Pl\ RE ET LE FILS
rs r aill erie s
Mai s au ssit ôt hOI's du clos, leu
des r oses
sc don n ère nt carr i èl' . L ' histoire
P ey t'em al sc
bleu es c l de la d6co uve l'lo do M.
pon dre dan s
1'6p and it com m e un e lraÎn6e de
l'o n on fit des
la pelite vill e ct l'o n pen se si
me il cc suj et
go rge s cha ud es ! Il co ur ut mê
à la ve r ve de
un e chanso nn elle palo ise du e
1 co uvr ait
M. Balli vea u , l'en lrepren eur , qui
n'os ait plu s sc
de ridi cul e. L pau vre homm e
m onl rer.
eux, s'a])5Sa fem me, pl ein e d'un lil ct aIT ctu
�274
LA RO SE BLEUE
Lint d'accroîll'e par des récrimination s inuLil es
l'amerlume de Sil morlifi calion , s'attac IHl.nL
pluLôt pal' de tendres pré venances ct un feint
enj ouemenL à la lui faire oublier,
Qu ant à Anlonin , il Ile réclama pas sa
monlre en or , cLJugea même opportun de ne
plu s parallr e au bureau d'assur ances ni dans
la mai son de son paLron,
Une joie réel le cl solid e vinL heul'euse menl ,
SUl' ces enlr faite" secouer l'aIJaLL emenL de
celui-c i cl co mpenser sa déLresse momie, ou
GI s, 1'e ' U li c ncié ès sciences , ve naiL passe l' ses
vacall ces auprès d lui .
Ce ful à ses cO lés, comm o s'il eelt u besoin
de cc pall adium conLre la malignilé publiqu e,
qu e M, P eyr mal osa pOUL' la pl'emi èt'e fois,
depuis quin ze gr'and s j ours, s'aven lur r dans
les l'u es d'A ndu zeuu, TouL s les main s sc tendaienL pour féli ciLer le jeun e ct h,' ill anl étudi anl. Comm enL auraiL-o n Pli , du mêm coup ,
avo ir l'ail' ùe nargue r !.ion il ' l' q1li l' acco mpagnai L'? EL, à clr ac un e de ces ' ll'einL s cordi ales au xquell es il ~s i s l a il altendl'i , le brav'
homm e sc sen lait co mm e ré lr abililé!
�LA n OSE J3LE UE
275
Mmo P eyremal avait, en confidence , raconlé
ù so n cher enfanlla mys lificalion cru elle dont
les lurlutaines de son père avaient fini par le
rendre victime. Le j eun e h omme feignit auprès
de celui-ci de n 'en rien savoir . Un jour pourtant dans la conversali on, une allusion lui
éc happa ... M. P eyr emal ne pu t s'empêcher de
r ougi!' cl de baisse!' les ye ux avec confusion.
L e fil s compl'il aussÏlôlle mal qu 'illui avait fait
sans le vo uloir, el dans un mouvemenl sponlané de lendre effu sion, co mme au temps des
enfa ntines caresses, il sc j eta à son cou po ur
sc faire pardonner.
L a s L11e barrière qui gênât la liberté de
leurs enlretiens, élait mainlQnant lomb ée.
On cuusa sciences . M. P eyl'em al fil parl à
SO li fil s de ses conceplions e t de ses r ch 1'ches . Le j eun e licencié r é pon~
a il g6néralem nl avec Ull e modeslie sincèr e :
- Ce lle qu es li on es l intéressante, en eIrel,
Jl OLl S l'a vons à peine v ue. Mai s il exisle de
profonds lmvau x sur la ma lière ...
E l il cilail de savanls ou vrages de lel professe ur d'Allemagne ou d'Ilalie olt toules les
�276
LA llO SE BLEUE
solutions propo sées du problème, jusqu'aux
plus r écenles, élaient examülées el criliquées.
Il résultait de ces échanges de vues que, sur
toutes les découvertes poursuivies pal' M. Peyl' mal, son fils qui prélendait toujours « n'avoir
pas étudi é lu question », possédait cependanl
des lumières suffisantes pour d.émontrer la
pu érililé des tenlatives pateI'I1elles. Et il propos
de « rose bielle », il projelait juslement d'écrire
sa lh ès de docloral sur un suj el de physiologie végétale ... Il avait apporté, pour n jeter
d'ores ct déjà les premières bases, qu elques
ouvrages spéciaux ù cons ullel', - une pleine
malle de bouquin s, - mais il lui ra ll ait un
laboratoire et un chal1Jp d'ox péri ences qu'il ne
IrouveraiL qu'à Puri s, Oll il d yait conqu "l'il',
après avoir subi les \preuv's de l'agréga tion ,
cc demi r ct suprême grad '. Il indiqua il
geands traits dans qu Ile voie t co mment il
entendait diri ger ses ll'tlvaux, salls pl' It ndre,
di sait-i l, api' 'S 1 s avoir menés ù bonn e fin,
dol r l'humttu.ité t la s ·ieJl· d'a ucune de c '8
conquêt s qui assurent le l'eHOm d'un homme .
La seule ambition qui lui ml permise, du moin s
�LA ROSE BL EUE
277
pour le mom ent , c'é tait celle de deveni r un
professe ur es timabl e ...
Ces déclara tions et ces confide nces firent une
profon de impression sur M. P eyrem al. Les
écailles lui tombai ent des yeux. Il se r endait
compte mainte nant ù qu el point les conditi ons
intellectuelles aussi bi en que ma téri el les où il
sc trouva it, lui interdi aienL la réso luti on des
gr and s problè mes scientifiques qu 'il avait ave uglémen t abord és .
Cc lui fut d'abord un chagri n e t 'un e am ertum e de plu s. Mais n'avait-il pas son fil s en qui
il se voyait r evivre? C'es t lui , qui, malgré son
admil'a lJle modes ti e, re ndrait un j our célèlJre
cc nom de PeYl'emal qu 'il s po rtaient l'un e t
l'a ulr . Et, sembl able à un so uve l'ain qui abdifjU O en cé cl antl e trône il son h éritier na turel,
ce lle ponsée le fil sc résig ner sa ns trop de
r eg rels.
D'aille urs, l'hi stoire de la ro se bl eue l'avait
dégo ùlé. Déso rma is, il ne s'occup a plu s que
de ses assura n ces . P ourtan t, comme on ne se
refait pas co mpl lem nl, SUl'lou t à l'âge où il
' lait parv enu, il s'occup ait encore , en dehors
24
�278
LA ROSE llLEUE
de sa besogne ordinaire , de certains travaux
plus ou moins en rapport avec sa profession.
Il conçut même l'idée d'un extincteur automatique appelé il rendre les plus grands services
ùans les incendi es . Mais deven u plus avisé, il
découvrit, en creusant un peu la question, que
sa théorie se heurtait fl un principe d'hydraulique qui la réduisait à. Iléant.
Renonçant donc définitivement à ces incursions inconsid érées dans le domaine scien tifiqu e, il se cantonna dans les choses de so n
métier, qu 'il connaissait bien. Et du j our où il
y apporta lout l'efI'ort de ses faculLés, la Zone
I01'ride s'aperçu t qu'eHe n'av ait pas en lui un
représe nlant vul gai re. Il imagina des procédés
simplifiés de comp tabilité que la direclion . fit
aùopter dans tout s ses agences, cl de nouvell R co mbinai sons poUl' le pai ement des
primes, qui, 'gaIement approuvées par le Conseil d'adminislration, donnèl'ellt les moilleurs
rés ultats.
Enfin, dans le même numéro d'un e revue
sava nle, pawrenl ù la oif ~ d llX o'l'ticl s
LiblioO'l'Uphiqu es des plus \log ieux consacl'és
�LA n OSE BLEUE
279
l'un à la th èse brillamm ent so utenu e en Sorbonn e par M. Charles P eyremal, docleur ès
sciences , et l'autre à un mémoire, « d'une
sin gulièl'e et féco nd e ori ginalité de vues » ,
écrit par M. Peyremal père, sur les Contmts
d'assttrances à lm ve1'S les âges.
C'es t ain si qu e notre héros r econquit so n
pres tige auprès de ses concitoyens. M. Dalliven.u lui-m ême r egrottait ses rimes n arqu oises ,
ayant été chargé d'importanls travaux po nr le
p l'co rn ent d'un o nouvelle a rtère, à laqu ell e,
par un hommage indi stin ctement r ondu au
père ot au fil s, on pad ai t déjà do donn er plu s
tan) le nom de n ue P eY1'emal.
��TABLE DES MATIÈRES
L'EX IL D'ilE! RJETTE .
CIIAPITIIE PIIEMlEn. -
II .
III .
IV.
V.
VJ.
VI/.
VII/.
IX.
X.
-
En ga rc de Saint·Aun c\...... ...
L'édu ca ti o n d'Henri ettc . . . ... . ..
Arriv ',c au chdt a u d'AIl J11 6ruc. .•
Ch cz Ir.s Bonni ssc t.. .... ....... ..
Les deux ami es ...... .. ..... . ...
Un e cxc ursio n..... . ........ . ...
L'i so lement. ....... .. .. .. .. . ....
Papotag es ....... .. .. .. ".. .. ..
Art e t bi enfaisa nce ...... . .. . . . ..
Hèvélnti on do ul o ureuse. ........
i
13
25
35
"5
61
11
St
97
iO G
LE P IANO DES llE OITEL
CIIAP ITIIE l'IIF.Mllm . -
II.
III.
1V.
V.
VI.
-
La ma iso n du doc tcur ........ ...
11ntr'C vo isin s .... ........ .. .. ....
Tout iL la j oic .... .. ........ ......
Disg rùce i rn rn 6l'i t 'c.. . . .. . .. .. .. .
ne co nsultati on... . .. ... . ......
Ue Cha rybd e en Scyll a .. ........ .
125
131
fil 3
1:j1
103
173
�TABLE DES ~ l AT
2R2
CIIAP ITIIE
VII. -
I ÈRES
Où le docteur prend un parti
décisif....... . .. . .. .. . . .. ... ...
Bienfaiteur sans le savoir.......
L'ennem i dan s la place ..........
Toul s'arrange .. ... ......... .. .. .
VTTT. IX. X. -
i83
193
205
213
LA ROSE BLEUE
CIIAPITIIE PI\R~lEn.
Anduzeau-sur-Gardon...... .. ...
Les in ventions de M. Peyremal...
111. - Vocation nouvelle........... . ...
IV. - " Rosa cœ rul ea P yrema:i. ""
V. - Phys iologie végé ta le .... ,., , ., , ..
VI. - Au clos de la Montade .. ,.", ....
VII. - Le père et le fil s ........... .....
-
II. -
PariS, -
F,.
KA"", I mpri~u,
83, ru() du Bao.
225
235
243
251
250
265
213
�������
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Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
L'exil d'Henriette
Le piano des Benoîtel
La rose bleue
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Liquier , Roger
Steck, Paul (1866-1924)
Publisher
An entity responsible for making the resource available
A. Colin
(Paris)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1903
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
286 p.
18 cm
application/pdf
Description
An account of the resource
illustrations par Paul Steck
Bibliothèque du petit français
2e édition
Type
The nature or genre of the resource
text
Source
A related resource from which the described resource is derived
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Centre de documentation de la Maison des Sciences de l’Homme (Clermont-Ferrand) C90697
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Pas d'utilisation commerciale
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BUCA_Bastaire_Bibliotheque_du_petit_Francais_C90697
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/40/73227/BUCA_Bastaire_Bibliotheque_du_petit_Francais_C90697.jpg