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LA MAISON
DU SILENCE
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A.-M. WILLIAMSON
LA MAISON
DU SILENCE
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TRADUIT DE L·ANGLAIS
PAR
EVA PAU L - MARGUERITTE
ÉDITIONS DE L
"MODE N TIONALE"
L. DEMUYLDER, Directeur.
94, Rue d·Alé,i", 94. -
PARIS (Xive)
��LA MAISON DU SILENCE
l
LA ,JEUNE FILLE ET SON MIROIR.
S'étant approcMe de la cheminée, Mary Destinn effaça la
poussière de la glace pour y contempler sa gracieuse silhouette.
- Vous voilà donc, petite lâche 1 murmura-t-elle à son
aviez pour deux sous do courage, vous rruitteimage. Si vou~
riez cette maison sans retard.
Tout en parlant, la jeune fille déplaça nn candùlabre et nI'l
a!Treux vase contenant des fleurs arLificielles, IInn de mieux sc
Meouvl'Ïr dans le miroir.
- Jo voudJ'ais bien savoir si vous l'essemblez à votre mère,
l'onfla-t-ello au reflet.
Dans la vieille glace verdâtre, apparut un visage mystérieux,
commo colui d'une sil'tlnl' clans la I11l'r,
LE's oeux Mary, la véritable cl. l'ion l'ellet, avaienL des cheveux 0'01'. La vériLahle J\tary pos, ériaiL, cn plus, rie grands
yf>UX gris, l'onlCUI' d'ardoise au soleil r:t oc violeLt.e dam;
l'ombre; fia peau, (l'un blanc à peine fal'd,>, avait l'éclat d'un
pélale dl' l'mw. Le fant.ôml' du miroir' avait c)r;, youx presque
noirs CIL un I./lÎnL endav6riqul'. 01', la jellnl' fille nc pouvait
fi'imaginf>l' difU'rcnL,) cio son image, (:al' Lou:; lps miroirs ici,
'omme Lou(1' chose chez grond'rnÙl'e /)'sLinn, t'laient virux,
moisis f>t tl'isLcs,
C'était uujour:d'I1I1Î l'Jniv(I~a
!I" t.lary, Ilix-Rcpt ans!
BI. clIo ne connaissnit ri4'1l du lllondp.
Jamais clIc n'avait pris 10 IJ'ain, dll moins aussi loin quo
r(ll1ontaient ses souvenirs, Bile nc ('olmaiss;!it. ail mondo quo
l'cllo vi('i Ile mai:;on appelée; If TJO Vicux-Couvont n cl. co jardin, perclus rlans 1\n coin rie Califol11ie, pl'è. do Lo
gelèc.
Mary avait parfois d'étranges l' \ os où so môlaient peut-
�6
LA lU.ISON DU SILENC! :
él re des ressouvenirs. Elle voyait alors parail.re une splendide
créatur e, dont elle oubliait les traits au révoil. Cette iemme
avait des yeu.x immenseS ct une carnatio n de lis et de rose.
Mary aimait à penser que cette radieuse appariti on était sa
mère. Mais le rêve s'achev ait toujour s en cauche mar: un
homme 50 penchai t sur son berceau ; des larmes br fIlantes
ruissela ient de ses yeux sur le visage de la petite Mary, qui,
presque aussitô t, entenda it une explosion, des cris. Des
lumière s fulgurai ent. On l'arrach ait de son lit roulée dans une
couvert ure, on l'empor tait dans l'obscur ité du dehors, frisonoante dans sa chemiso de nuit.
Ce rêve - était-ce seuleme nt un rève ? - la hantait souvent. Elle s'en éveillai t, Ilévreusc, en appelan t: «Papa 1
Papa 1 »
Cepend ant, elle ne se souvena it pas de son père. Et, depuis
bien longtem ps, elle avait renoncé à poser à la vieille Hester,
la servant e, ou à grand'm ère Destinn , des questions sur le
passé.
La veillo au SOil', Mary avait résolu de prendre son courage à deux mains, et, soudain , au petit déjeune r, elle avait
(Iemand é;
- GNlnd'mllre, j'ai dix-sep t ans aujourd 'hui; je suis uno
grando personne mainLenatlt ..Je no veux plus êtro séquestée
dans ceUe maison ct ce jardin. ,Je veu; sortir comme )C5
autres jeunes filles do mon âge, appr nch'e la musiqu e ...
_ Taisez- volls! comma nda Mrs Destinn d'une voi aiguë.
Vous n' tes pas commo leK autres jeunes filles. Tonez-voull le
pOltr dit.
_ CeJu ne me suffiL pas, porsista Mary .•To ne pui!! continuer li men el' (',eL!.e ('xisLenco de redusr. OtiS étes vieille, je
/luis jf'lIllO. Bieulût, jo sorni uno (omme ...
- . ous venons alors à a viser. Mais, jusqu'à Yotl'O majol'il.\ VOliS vivroz GommA par le pas8t'>. Vos anniver saires ne
doivent. (lns ('tl'O pOIlI' VOUg <1!''1 jouI'!; dr l'éjouisRlUlcn, mais
plulôt de;; joul'l-\ dl' pùnilpnerl pl dr pl'illre. Maintnnanl., rnpl'!'n 1. ""oh',, lravuil ('omme d'lu\hl1ude. ,i votl'O pelil l!('j(;ullrr
l' l 1 l'mini\, alll'z hala ('1'.
C'r~l
ainsi 'plO la )011110 filin (>pA\I~
elait 10 alon u parloir"
où Jamais rf'rsonne n parIait; (~'éC
il \11\ pillce triste, encoll\-
�,
brée cie vieilleries, auxquelles Mrs Dest.inn tenait sans doute,
~ar
elle avait grand soin de tenir les volets de la pièce clos,
afin que le soleil ne (( mangeât» pas la vieille peluche du mobilier et des tentures .
- Oui, lâche que vous ôtes 1 répéta Mary à son image .
Vous tevriez, au lieu de l'ester ici prisonnière, tâcher de
gagner votre vie au dehors ,
- Si je m'enfuis du Vieux - Couvent, monologuait Mary, où
iraI-je? Je n'ai pas d'argent ei ne connais pas le monde .
A peine avait-elle été une ou deux fois à Los Angelès, escor tée de la vieille Hester, pour d'indispensables achats de souliers ou de robes. La grille du jardin était toujours fermée;
seules Mrs Destinn et Hester en possédaient une clef. Le jardinier lui-même n'en avait pas et devaiL sonner chaque fois ..
Les fournisseurs ne pénétraient jamais dans la maison . Hester
allait elle-même à la porte. Le facteur laissait les rares
lell.t'es d'affaires adressées à Ml's Desiinn dans la bolte.
Depuis le départ de la petitc JaneLtc, HesLer, aidée cie
Mary, assurait. seulo le service. CeLLe contrainte domestique
avait été InOigée à Mary on punilion, parce qu'olle avait lu
en cacheLLe des l'ornans prêtéS par la pctite sel'vante.
Or, Mary avait l'emal'qué au fond du jardin Ull (jboulis
dans le mu)' que le lierre l'ccouvrai L. Oui, avec un peu d'acrobaLie, i.l serDU facile de S'évader pal' cette brôche. Mais Ulle
fois sortie de la triste demeure, quo devenir sans urgent?
S'évader pOlir toujours, il n'y fallail pas songer, Mais pourquoi Mary ne ~ortia-cl\
pus pour quoique!) heures? Ce
~crait
si bOll cl(' flâner srule dan~
111:; l'Iles do la ville, do s'arl'Uler devant les hOliqu~
qui dalaient dr si belles choses,
rie se st:n LiI' jiln'e enfin 1 1,0 cœul' de lu jeune 0110 baLtait Ll'è.
rort cn rxaminanL, :i lrllvcl'S Je Il\,age d'or d'Ull mimosa cl le
voile argon Lé d'un pin, le vioux 1ll 1Il' rlôcrl'pi t.
Pourquoi, Hi cJlo pouvait s'6chappoJ' ([uclqe~
heurn.,
n'irait-clIo pas consulL(lr la clistluso cl ' bonne Cl venture, 1.1
signora Est.ero, l'tIC d'E l 'rava!', dont lui avaiL p:.))'It', .ranetlp,
la pf-tile ~Pl'vante?
Ça oui, <:/J serail inl(~resaL.
I( Elle fjaiL touL, avait diL
,JaneUe : le passé, le présent,
1"lvenil'. "
Si Junell uvaiL possédll trop peu d'al'gent pour nUer con-
�8
LAM ArSON DU sn.FNCE
sulter la voyante, Mary en possédait moins encore, puisqu'elle
n'en avait pas du tout. Mais elle avait peut-être mieux:
c'était une espèce de chapelet, ramassé un jour sur la route,
derrière le dos dlIesl er. Les grains en étaient jaunes et lumiIIeux comme sïls enfermaient une flamme, et espacés pal' deo
nœuds de soie; au milieu pendait un crucifix de vieil argent
dans un pompon de pierres brillantes qui ressemblaient fort à
des diamants. Six mois s'étaient écoulés depuis cette découverte, et :Mary n'ava;t pas vu afftcher de réclamation, comme
il est de coutume pour les objets perdus. Aussi, peu à peu,
avait-elle fini par considérer cet objet comme sien.
La senora Estero consentirait peut-Hre à lui dire la banne
aventure en échange de ce rosaire. Le ~œnr
de la jeune flIle
battit à l'idée de connaUre ennn les secrets du passé que
grand'mère Deslinn ne voulait pas lui révplel', et plus encore
ceux de l'avenir, que la vieille femme ne pouvait pas conmlitre, mai" que la voyante lui dévoilerail cerlainement.
Un grand espoil' la souleva. Après Lout, jamais une porte
de prisonn'avai L pu empêcher le destin de s'accomplir. Un
orgue dans le loinlain O'L entendre les mélodieux aecents cie '
La PalQma el Mary sr. mit fi dansCl'.
Persdtlne Il lui avait appris à clan::;cr ; elle sa v, it d'instinct;
elle tournait, virevoltait, s'élançait comme un papillon.
« En l'honneur de mon annivorsaire ., expli [ua-L-elle à la
jeune fille au miroir.
i\1 ais alors la pC1r'le s'ouvrit a ,'ec vi91('nco el. rauslèl'I' grand'mère Destinn, silltotH'lLe (~onl'Le
l'1. trapue, vêtup. LIB noit',
pm'ul. SUI' le seuil.
II
LA
PORTI' D{TENDllE.
LeI' yrmx dul's, dr.rrièrl' les vel'l'!'s convexec; qui leuI' donna.ienl uu asp 'cl d'ogresse, contemplaient Mary sans bienveiI·
lane['.
Machinalf·menl, b jr lIue fille s'aneta dt' dansel'.
- C'est ainsi quc> vous failes (e ml'nage quand on ne vous
~uJ'vcile
pas? fit Mrs Deblinn d'une voix sùche.
- C'est mon anniversaire, s'r.xf'\Isa Mary, lin PPu l's,'ollfflée.
�LA
~TAIJ':
DU STLE,'CJ:
- Votre anniversaire! répéta la vi ille femme. Vous devriez
passer ce jour-là en prières pour demander à Dieu pardon de
vos péchés, au lieu d'en commettre de nouveaux. Mais j'ai
lort de m'étonner. L'éducation ne peuL rien lorsque, comme
, vous, on a lant de mauvais instincls dans le sang.
La jeune fille afl'ronla la vieille femme ûvcc colère.
- Qu'est-cc que j'ai donc dans le sang?
L'hypocrisie, la ruse et bien d'autrcs vices, pirelt
encorc.
Le cœur de Mary se miL à baLLl'e a\" c violoncf'. .
- Ai-je llérité tout ceci de votrE' fils? dennlnda-l-elle agl'es-'
sive.
Mrs Destinn tressaillit. Jamais sa pr:Lite-fUle ne rayait
défiée ainsi. Des lignes rouges tnarLl'e~
ses joue~
pâles.
de
- Taisez-vous, vous n'avcz aucun droit. Dispar~ez
mcs yeux, ou je serais capable de m'oublIer jusqu'à vous
h'apper, hale·ta Mrs DesLinn.
Ellc s'écarta pOUl' laissel' pass('l' la jUlIne fille, en ayant soin
df> l'amener aulour d'('J\e les plis rigides de sa robe noire,
afin que celle-ci ne frolût point la paria.
La jeune fille hésita un instant, plpine d'humiliation, puis,
UHo haute, (juiLta la pièce. La porle claqua derrière elle,
comme la déLonation d'une arme à feu, ct ce bruit la nt frisSonner des pipds à la tHe . Le bruit lui rappelait le loinLain
souvenir d'une nocturne explosion tragifJur, suivie de cris ('t
de l\lm ières.
Tandis que Mary s'aI'1'6tait, suffoquée, dans le hall, elle vit
surgir la vinille lIestor d'un'l pièce de (!Ml3rrus qui était toujour!> ft'Im(~:
Ù clef. Lr visage de la vieille [[est!'!' étaiL aussJ
l'idée et aussi rJur quI' cclIIi de sa m:1ill'cssc. Mais, en ce
moment, les lignns s(:\,p.re<; de flon visage s'(·taient comme
fondues. Son toint était d'un blanc cruyoux. I~le
passa en
courant près de la jPunc I11lr, )Jl:l,lgr'6 les rhumatismes qui la
faisuie'nl grognp)' d'Iln bout dl' l'ann('o Ù l'aulr . C'cn fuL assez
pOUl' Mary; cll(' cOlIlprit que le l11(\IIlC SOli venir' avait traver's(: J'ospril. dl' la servante. Donc H rH I.e[' sapait le
secrl'l rit' la nuil t(!J'l'iblt', MaJ'y vit 1l'essai Ilir' III vieille m'ain
tragiqu' IIcsl.rr redonridé SUI' le loquet ~ quelle l'(~pjiton
dail-l'Ilo <lO)1! ?Un'mo/'t? Unslliriue? La (lorle s'ouvrit,
�10
LA MArSON DU
6lJ,};NCn
et Hester poussa un cri de soulagement. Puis tout rentra
dans le silence. C'était le cas où jamais pour Mary de saisir
l'occasion.
'
nIrs DesLinn allaiL conter à Hester l'horrible conduite du
« serpent qu'ello avait réchauffe dans son sein» . Pe.ndant ce
temps, Mary était libre d'explorer la pièce de débarras, toujours si soigneusement fermée à clef, qu'elle appelait, en riant,
la chambre du mystère.
Mary fut Lout d'abord déçue. La pièce semblait ne contenir que de vieux meubles hors d'usage et de vieilles caisses
sans utilité, plus un nombre ['espectable de barillets vides .
Il y avaiL aussi des pommes sur un rayon, et leur odeur
lourde se mêlait à celle de la poussière. Mais, tout à coup,
une grando toile encadrée do montants de bois et toul'né~
contre le mur attira son attention. Un instinct secreL l'avertit
que là était le mystère.
lU
LE pOIVrnAIT Ail VISACE TOURNi: CONTRE LE "UR.
11 n'y a vail pas unC' seconde à perdre. HesLer pou vaiL revenir. Les barillets, conLenant la fa/'ine ou l'huile, étaient
Lrop lourds :'t déplacer; Mary les conLourna, aLtira de toutes
ses force" le portrait à elle et regarda.
Son sosio, à peine plus âgu qu'elle, lui souriait. A la IuuUl'
vacillante de la flamml', 10 sourirc somblait s'épanoui!' el
s'e!YacQl', les yeux s'éclairor ou H'éleindro. C'éLaient absolument
los yeux de Mary; 0110 avait J'impression de se GontemplOl'
dam; /l/1 miroir. Les tl'uils aussi rappelaieni éll'angemonl 101i
siens. Mais ll'H dlCVCllX I les cils ot lo!; souni!s étaient plus
noÎl's. La jolir apparit.ion élaiL pos6e do trois quaris eL s'appuyait contro un balcon do roses, SUl' lequel se détachait,
dans lu soleil, 1.1 l'Ohe do mou 'solino blancho . Mary jugea
l'image trùs belle, bien plus b, 'Ilo <In 'elle n'('taï L, (JllOique la
l'I! emblflncll j'liL iroublunil'. M:lI'Y ('hercha Je nom du l'nrListu
el I\lL: Philippe f>l'slrinn.
- L }Jortrait do ma mère pur mOIl pèrc 1 ffilll'mmu Mury.
Il lui lit:mbl . ül \lvoir lomnC: il l'e vers une pall' tin gram!
livre cl.!' la y je•• mais ('lIlJ 11 silvait Cil déchil!l' n:tlrLuins pU1'll-
�LA MAISON DU SILENCE
11
graphes. Ainsi, Pilippe Destinn était un artiste. Il fallait
qu'il aimât passionnément son modèle pour en avoir tracé
une image si radieuse.
Sa mère aussi avait dû aimer l'artiste, pOUl' lui sourire de
ce sourire si tendre. Sûrement, ce n'était pas une méchante
femme, comme l'avail insinué grand'mère Destinn. Elle semblait si jeune, si gaie, si enfa~t!
Était-il possible qu'elle fùt
morte?
Oh! savoir, savoir. Mais comment? La pensée de la diseuse
de bonne aventure traversa son souvenir. Sûrement, celle-ci
pourrait lire dans le passé et révéler à Mary ce q1!'on lui
cachait si soigneusement. Elle verrait la signora Estero. Ille
fallait, à tout prix.
Mary courut à sa chambre, mit son chapeau, son manteau et
prit sous le matelas le rosaire qu'elle y avaiL caché, envelopp6 dans un vieux mouchoir. Elle glissa le bijou daI1s la
poche de son aITreuse robo de bure ct redescendit.
Le hall ôtait toujours désert ct de derrière la porte close
venait toujours le même bruit de voix. Cependant, Mary n'osa
ouvrir la porte d'entrée. Ello traversa rapidement la cuisine
et se trouva dans le jardin. Elle atteignit l'endroit où deI>
pierres éboulées faisaient brèche dans le mur. Un dernier
coup d'œil vers la maison ; personne ne l'observait des
fenêtres. Pas de temps à pi rdre : d'un bond, elle fut sur la
brèche; d'un autre saut, ct pour nf' pas se donner le temps
de la réflexion, elle s'élança. Un jPune homme qui passait par
Ih eut son chapeau enfoncé SUI' les yeux et reçut dans ses bras
l'imprudente. Il posa 60n fardeau à terro eL regarda la jeune
1\110 qu'il prit pour une enfant. La silhouette était menue,
deux tresses <lol'{!es floUaient SUI' la l'ohe sombre: seule une
IilleLLo pouvait s'amuser à es aladot' les mUfS. Cependant,
lorsque Mary sc fut écartée un p li pour rumU';ser le rosaire,
il la jugea pins âgéo qu'il n'avai!. ("'u Lout d'abord.
Les yeux qui l'obscrvaient, "il'Ul'S eL bJ'illanLs, Maient bien
des yeux d'cnfant, mais il n'avait pas affaire li. une enfant.
D'ailloun;, il f{l'ntit plns qu'Une viL tout cela, car la beaut(.
de la jeune flllo l'éhll)uit,. H la jugra si joli!' qu'il rruL d'abord
s'êtro tromp6: clic ne pouvait ]l1~
~trl'
aUf\!;i ('xqnisr. JI aval!.
l'ÎlV(', excité par le beuu soleil matinal, l'imprévu de ]'aven-
�LA MArso, DU 5rtll1'fCI'J
ture. Car c'était une véritable aventu,re, pour un étranger
nouvellement débarqué dans une ville inconnue, de l'ecevoi)'
dans ses bras une ravissante jeune fille. Lombée du ciel.
- J'espère que vous n'êtes pas blessée? demanda-toit poliment.
- Non ... oui ... peut-être un peu, mon genou ... mes mains ...
Rien de sérieux. Je ne vais pas pleurer; vous savez, dit-elle
en riant nerveusement, les larmes aux yeux. J'ai eu un peu
peur, voilà tout. Merci de m'avoir rattrapée au vol.
Il eût voulu répondre;
- Merci M m'avoIr procuré cette' chance.
Mais il n'osa pas et murmura banalement qu'il éLait ravi
de lui a voir rendu service . .Ne pouvait-il rien, d'autre pOUl'
clic? Rien. du tout. A moins qu'il ne voulût hien lui inrliquel'
la rue d'El Tovar, où elle devait se rendre en hâte. C'est. pour
perdre moin.s de temps qu'elle avait saulé du mul', au liou de
faire le grand tour par la grille.
- En efict., vous deviez êtro fort pressée, remal'qua ironi(J.Ucmcnt 1 jeune homme, qni porlail l'uniforme kaki galonnli
des capitaines de l'al'moe anglaise.
Qu'y avait-jl rie vrai dans cette histoire? N'avait-il pas
"Haire à un(J pensionnalrr en ru pLurc cie classe? Il se récusa;
il ne connaissait pas m 'roval' SLrrct, éLant arrivé sGulement.
la vpille au soÎ!' à T,os Angeles.
- Cela nI' fait l'inn, aml'ma la jeune lille, Je Irouvel'ai bien
toute seule. Au revoir, J1Iol1si rllll', el. 1TH'l'ri cnrol'(·.
Elle 10 salua gentiment, sourit ct r,'{)loignil en I.iJ'anL \ln TH'II
la jambr.
" Hi c'olait, une hél'olnc rie roman, Rongca Ir r.apitainc Boyne,
elJI1 se ~cl'ai.
foul6 la t'hevi Ile ail lil'Il de s'ô('orchel' 10 w~nol,
ct il m'aurait fallu la portel' dans TllPS hl'afi!
Mais, {!tanL rlonnr.c la Ritualion, il n'y aVilit l'Î{m :i fniro
qu'r'l la l'(~ardn
s'Noiglli'l'.
.
JI n'cül pa~
M(' un JOIIJte cnlhousHlsl.e dr vi(1gL-six anR s'iJ
n'avait d{'plol'é qw' l'nvrnlure SI' terminât aussi rapidemont.
• Holdat. dl' la Orflndo nUOI']'U, ayant frôl6 1,\ morl do prl'ls, il
avail r'onstal6 la vanit.6 (iP hirm c!{'S prrijl1g.\ , Qui l'elllp{;ch;üt
do sc (lirigcr ver'll m '1'0 al' :-Jll'ceL? La rue tuiL à tout 10
monde,
�LA MAI~O"
DU SILENcE
13
Il suivit donc Mary Destinn, à une distance respectueuse.
Lorsqu'elle s'arrêtait pour s'enquérir de son chemin auprès
(l'un passant, il feignait de s'intôresser à la devanture des
maisons. La ,jeune /lllc l'inLriguaiL de plus en plus. Elle n'avait
pas l'air do tout le 1l10nde. Sa beauté était particulière, sa
conduite inhabituelle, son habillement même le d6concertait.
Tout à coup, le jeune homme vit la silhouette de son inconnue s'engoufIrer sous un porche. Sur une p aque de cuivre, il
lut: « Senora Estero, manucure. »
II dépassa la maison, puis revint sur ses pas. La porte que
MaT'Y avait poussée était une porte vitrée fermée à mi-hau!teur d'un rideau vert opaque. Or, comme le capitaine BoynE'
hésitait devant cette porte, le l'idE'au s'écarta légèrement et
~l distingua le charmant visage de son inconnue.
}Iary Je vi t et s'éloigna aussitôt rougissante. Comment
J'officiel' se trouvait-i 1 là? ÉtaU-ce simple coïncidence, ou
J'avait-il suivie? Son cœur battit à cette idée. Bahl c'était
improbable. Pourquoi un beau jrune homme comme lui s in;téressermt-il à une jeune personne aussi insignifiante qu'èllel
IV
CHUI QUI S'F.N AT.LAIT.
Sur tous le s murs de la villf' Je Los Angeles, s'étalaient de
larges affiches annonçant pour le soir même une conférence
du capitaine Boyne, décoré dr la Croix de Victoria, sur « le
l'ôle de l'Irlande pendant lu guerre •.
Boyne venait de passer quelques anée~
d'aventures au
,Texas et on Al'izona, lorsquo la guerO'o avait éclaté. Il avait
l'ai(~
en hâLe l'Anglcterrl', puis la France, où il s'étaiL dis.tlngllé pm' son Courage. 11 était do cr's jeUlws IJ'iandais, que
,l'AlIlf!rique considèl'fl com In fi fiCS fiLq adopLij'g, et r.'est POUl''fluoi le, 1:1 lats- Unis. la g1lerre Lermin(,o, avaient drmand6 an
'jeune homme, donL 10 nom était /llaintcnant glorieu.·, ùe bien
vO\11oil' vl'nir fnil'c unn !;ol'io dl' eonfér nccs SUI' le rôle de
l'J rlandt!. Il touchait à la fin do sa tOl,a'né' ('L avait décidé
de se réembarquer, il quinze jUU1'S dl' là, pOUl' rAnglotentl
sur' l'Aquitartia, après avoir pds dl:'ux semaines de repos bien
�L
nI AISO;: D cr SILI:, ·Cr.
gagné dans Ge coin paradisiaque de la Cali l'ornie (lui s'appelle:
Grand Canyon .
.Mais depuis qu'il avait entr'uvu i\bl'y Dc~Liln,
son projet,
jusqu'alors si iérme, devenait plus vague. Pourquoi ne passerait-il pas (:P5 tlernier::; quinze jours ù Los Angeles, pOlU'
tâcher de revoir la radieuse apparition?
Vis-à-vis, une imen~
affiche l'l'présentait son visage
démesurément gl'os:,i et banalisé. Il sourit en songeant que
sa jeune inconnue ne ioconnaiLrait sans doute pas dans ce
portra' t d'un <t mOl'vei 110 1.' jeune hornIl~
» les traits \lDergiques eL le teint bronzé de son sauv ·ur. A côté de so'!
« afliche », une autre, non moins vaste, altii'a l'on attention.
El! représentait la c6lèbre actrice Con..,uclo Carr, dont la
réputation de heaulé &LaiL univeI'selle. El!e :, .... aiL JOUé la
semaine précédente à Los Angeles ct le papier de l'affiche
commençait à St' décoller.
Boyne Su souv"nait HvOÏL' vu i':If:trice, dr!; annt:cs aupaI'avant, Ail!' une sl'ène dn Londres. Il avail {'lé, comme toul le
monde, fI'appé de la perfel,tio!l cle St'S tl'ails, O~,
voici qu'cn
cOllsidol'cnL ce pOi'1raiL, un v,'. u ' 1'C'3semhlunc n s'imposait ù
son souvenir, Comment lie l'a v.ti /,- il jJ< s rc'lIlar r ]lliJ p lu, tôt?
Sa jolie inconnue (lLait l'image vi vanLe de Consu'lo Carl', pn
plus jeune ct en plus charmante,
Mais revenons ft notre jeune h{'roinl', qui patientait dans Je
peLi 1 salon tendu do soie cramoisie:
Des mir'oirs disposés auloUl' de la piôcc Dl1lltipliaient son
image. Soudain, dans l'un d'eux, elle vil s'avancer une longue
l'cm me brune, v(>tue dl' blanc, à l'aspoct de statu/'. Mary
lr \trna la tMe ct vil la senora E.tel'o ({lIi devaiL conlempl!'r
la jPlllle fille drpuis 1111 momenL, gJ'âcr h cc jeu de glacE'~.
11
pÎIL (M, biell Rot à Mary Ile H'ima"'incr que son seul aspp('t
Jlonvail d()conC(ll'lC'1' la vOy.1.111C', ct, cependant, clle rut l'impression que ceUo femme (d,ail tl'o\lh16r. Mais ln SOI/ora sn
,'pssaisit instantanémenL rI. H'enqllil., fiourianLt', sans :1lH:lln
:1l'cent (>~pugnol
lI:\i~
bien plul.ôt livet' UIIO fOI'Le prononeirtlion um(H'ic(1ino :
désil'f'z que
- Miss l)l'slinu? nonjoul'I mudemoisolll'. VOl1~
1'011 vous fusllu les ollgIPs?
- Ohl nOll, fil àf;.ll'YI cn rougi Ullt. (glle savait, en efTet,
�LA MAISO;";' TI U SILENCE
15
par Janette; la petite servanle renvoyée, que la senora dissimulait sa véritable profession sous ce faux prétexte.) Non,
l'on m'a dit que vous saviez lire dans le passé et dans l'avenir.
- Qui vous a dit cela? fit la senora en dévisageant la
jeune fillo d'un regard perçant. N'ayez pas peur ... Je suis
manucure, et soulement pour mos amis ot les amis de mes
amis, je oonsens ... pOUl' leur faire plaisir ... à user du don de
double vue qui m'a été donné.
- Une jeune domeslique qui servait chez ma grand'mère
m'a confié que des patrons chez qui elle servait précédemment
vous avaient consultée avec succès ... Jo n'ai malheureusement pas d'autre référence ... ct ne possède que ceci. Voudrezvous l'accepter?
La voyante l'observait d'un regard dur.
- L'argent n'est pas tout, dit-olle enfin, et vous m'inléressez. Montrez ce collier?
La jeune fille lui lendit le rosaire aux grains d'ambre, au
gland de diamant et au crucÎflx d'argent. La senora le soupesa sans parler et en compta les grains. Mary; haletanLe;
attendait son verdict.
- Je l'ai ramassé il y a longLemps; sur la route, dit-elle;
pel'sonne ne l'a réclamé. Je crois que ces pierres brillantes
sont dos diamants ... Jo ne connaissais personne auprès de !lui
me renseign(>r. Je n'ai presquo pas connu mes parents eL vis
seulo avec une vieille grand'mèl'e Ll'ès s()vère, là-bas, an VieuxCouvent. On me défend do prononcer le nom de ma mère, cl
je voudl'ais lant savoil' qui elle Hait et si elle vit encore.
La senol'a, fjui écoutait l('s yt::ux baissés, suns perdre un
moL, l'cleva la tNe.
- VoLre grand'rnère sait-elle que VOtiS êtes ici? demanda-LellP.
- Ohl J10nl confns:;a Mal'y; ollo mo Lient prisonnil::r('. Mais i
aujourd'hui, j'ai dix-sept ans; aussi, ai-je ('prouvé 10 hesoin
d(' sortir un peu ell sauLant pur-dossm; le muI' cL do venil' vous
trouver pour quI' VOliS mo pl'édiHÎlXl. l'avonÎr.
- Inutilo do me dil'e L01lt CPIIl, jo le sais; possMant le don
de se(:ondo vue. J'accepte votro collier cn gage, (IUoiqu'il n'ait
pas grando valeur. Mais ce rosairo vient de l'Orient cL 10 crucifix cst espagnol. Or, J'Espagne est le pays de ma naissance
�16
LA
\t5"~
DU
~IL]!;:'CE
eL l'Egypte la contrée de mon âm(>, Venez, je \ais tàch~r
ri"!
lire dans votre destinée,
La senora Estero précéda la jeuno fille le long d'un couloir
obscur, Elle songeait à certaiM visiteuse reçue deux jours
auparavant et dont la ressemblance avec MlJe Deslinn était
pour le moins étrange.
Elle s'arrêta dans une pièce où r(\gnait une demi-obscurité
de 'cave; mais il y faisait tiède et bon. Un parfum de lis et
de tubéreuse flottait, enlêtant. La mallr(>sse de maison tourna
un commutateUl' et la lumière jaillit, rai~nt
scintiller au plafond, qui simulait la carte du ciel, des étoiles brillanles.
Une table couverte d'un tapis noir eL deux chaises d'ébène
composaient tout le mobilier. Les murs étaient tendus de
velours bleu sombre. La seiiora illumina l'inLérieur de la boule
qui contenait une hranchc ne lubP.rp'lIse, pt qui édaira touto
la table,.
- Asseyez-volis, dit la senOl';1. H.etl'oussez votre manche el
rlonnCiI-lIloÎ volrc main. Je vais lire votre avenir.
v
L ..
Il Il 1 LE DL CIIISTAI,
\,;1'
LI; SAIlI,I: DU Di;S t.llT.
Ial'y L'as"if SUI' Ulll' rit:; .,habt~
L,ll1 dj!; I/u o la ~·elnJ'i
fi'in, tallait. vis-à-vio; d'ellr. La voyailLc prif. dane; 1\:1 granrle mall1
Rêche la pcllte muin nouce qu'on Illi I.rnrlail. Elle avaj" pf!iJ1A
à (:arhcl' wn agitation. Quelll! ('hoso (llt'angl) quo ln jeune filiA
fllf. \'l'nuc :'l 0110 JwÔ('iSolllcllf. ;\lJjouJ'd'hui. :-;lp'~roLiU.,e
1.1
senol'a vil là un avcI'tissl'ml'nL, (;;11', ('11H11, c;'(ol..l'L UllD !Ji Il
curieuse coml'Îd( 11('('0 quo la j"lm!' fillc T'Is~l!b:iL
autanl ,1
Lcrl,lino visiLl'usP l'CÇUl! l'avanf.-v,'illc, Huus pr{!! ':le!lr. pr~
diro l'avlluil':'I CPt/.1l mysl('!'il'lIsll visif.eus , la :;"Îinl'a lui avait
dl' l' ' l ~cÎgrw
nl1t,;
inlôl'(!fo;Hnn!-;
Hon JlilSg('. I~lto
,lv.];L ;' 1 :tin.'j qll" III 1"'Il,, vi .if.l'Il.Jp, dOllf.
111 visagl! lui "laif. ilioll "Ollllll wall IlIlt fllll', \1 tic, (Il' Il'
s'aU 'ndai!. vr"imcnl pn~
:1 voir IHII'aJlI'r. ('l'tl' fil! '. Le h,lsard
rait. rIJ'Îl!Olllf'nL If'~ dIIlE;", 1 LI -"ool'a ('. IInirnil .. \' .,: c\1I'iu, ilu
!\f"ry, su cf '!II'llldilnL 1[11 ,1 pat'i.i tirer d, \" qu\ II' slvoil.
e:ll' la SCilOl',1 Nail UII" ,\\'(>nl'lri·':l'U li g 'IIi . r: nll'l!pl'isu
iloulil'{: asLIlI'.iD\lSl'l11PIIL ([II,lnUlt!
kUI'
�fi
la passlonnait. Q'I C de pnntins elle avait fait mou\'oir à leur
insu dans cette grande ville de Los Angeles',
Deux ans auparavant, elle avait été en Egyple, tant pour
laisser faire momentanément le silence SUI' certaines histoires
ennuyeuses où son nom avait été m6lé, que pour renouvelel'
son prestige . •\ son retour, elle prétr ndit posséder les secrets
d'un mage fameux et quelques parcellcs de sable ensorcelé.
, En fait, son voyage n'avait pas été percl u : elle· était tombée là-bas I>ur la piste d'un secret formidable. MalheUl'cusement, sur le moment, la senora EsLero n'avait pas vu la possibilité d'exploiter, pour son bénéfice, cet le extraordinair9
découverte. Mais, en femme avisée, ello sc nait aux bonnes et
aux. mauvaises cÏl'constances pour trouver des alliés qui la
serviraient à leur insu dans celle formidable aventure .
Or, deux jours auparavant, lorsqu'elle avait reç~u
la viaiLo
do la belle darne, dont le visage, popularisé par les affiche.,
rappelait si étrangement celui de Mary Deslinn, la senol'a
avait senti battre son cœur, lorsqu'an cours de la consulLation
c:ertain nom à consonance égyptienne avait été prononcé.
Elle avait conseillé de son mieux la snpersLiLieuse et charmanLe acLricc, qui ne s'élait guère rloul"e (lue ln 5e1).ora 5>'
préparait les voios pOUl' cUe- même. La flciiora, d'ailleurs, liS
voyait pas encol'o très nol. f.cHlenl 1(1 route il ·uivrl!. La venua
jne~pér
de Mar'y n sLinn préci.:aiL S"s proj(!ts. Il y a"ail 1.1
lIne oce;asioll ;) nu pas laisser perdre pour Jsabella r~steo.
BIle lui lu vivement les lignos de la main, sachant., pal'
t'Xpérirnec, 'Jill' Irs clientes élaicn!. Ilavanl.ago impl'essionnù('s
rJ,' l'!;dat dl' la houlo de cristal 011 Jo mysLèl'n du sablo déserf Iqu.. Bllt' a!Jirma il 2\fal'y que 1(;; lignos cie sa main indiCjll:.ncnl Ir COl1l'ag", la 10yauH" la fidélité, lu persévènnce, I,l
t' , tl , ~lc('
de Cc:nlll', v('rlus elui s'(!laienL dévûlopp"!CS dans sa vic
t'lIlltall'[', mal,; qUI S l'aion!. mispc proC'llaillL'!llpnL à l'l'preuve:.
LIll I:al'I'I' dll veolours noil', ct la boul('
l'ni .; ln seiiol'n ~oul!Va
( ~ l'l'Î stal, Rlll' !>on slippol'l. cl e m,lI'bre noir, l'aj'onna de milill
, ' 11.' ;Oll" la lurniul'u '[rt:ll'iqlll" La soiiol'i\ S" peneh:\ et la
(;onf.empb fixcnvnl, les yl'UX dilalés.
- ,10 vois, ITlUl'llllll'a-t-cllc, IIlle ll'llo jen~
femme. Ello
vous l'c.scmhln comme uno SCUIlI', mais elle ost pIn Igue quo
vuus ut elle a olé mUI'iéc. Jo voi,; son mari aussi, un p oinli'o
�t8
LA MAISON DU srLENCE
de talent. Elle est actrice, ils s'aiment mais ne se comprennent
pas. La jeune femme a du sang latin dans les veines, elle est
iPresqua Italienne; lui est un protestant de la Nouvelle Angleterrel ses ancêtres sont puritains. Elle est libre et spontanée.
Il est austère et jaloux. Ils se querellent souvent. La situation
:s'envenime; la jeune femme décide de partir, elle remontera
SUl' les planches.
La sbiiora reprit haleine. Mary écoutait, haletante. Elle
.croya1t contempler la vision. Elle voyait son pèrl;! ... sa mère ...
- Maintenant, reprit la voyante, je vois une vieille femme
au visage cruel. C'est la mère du peintre. Elle déteste sa
,jeune bru et persuade à son fils que sa femme est partie avec
un autre homme. Il s'assombrit et décide de mourir ...
a Je vois maintenant apparaiLre dans le cristal une petite
.fille. Comme elle ressemble à sa mère 1 Le père l'aime telldre'ment. Cependant cette tendresse ne le retiendra pas en vie.
IUn 8011'1 il se tire dans la tôte une balle de revolver. »
Mary ne put retenir un cri.
- Oh 1 fit-elle sufToquée. C'est l'explosion que j'ai dû
:entendre une nuit ... cette terrible nuit .. ,
La senora Estero tressaillit violemmenL comme si on l'avaiL
éveillée de son rêve.
- Vous avez brisé la vision, dit-ollo.
Et elle recouvrit le crislal de son carré de velours.
Mary était consternée.
- Je suis désolée, balbutia-t-elle. Oh! essayez de voir
encore!
- Ce serait Inutile l répondit la femme; une rois 10 charrue
,rompu, Il n'y a rien à faire, Mais ne vous désolez pas. Nous
allons essayer avec le sable magique, Quelquc chose ll}'avcI'LiL
qua nous allons on savoir davantage.
Elle se leva, débarrassa la tablo du crisLal et du vase de
fleurs, et lJtendit ù la plac , sur le tapis on poil de chamouu,
une poignée do subIe,
- 0, sable du déserl do Libyo, prononça-t-elle , sablo
'magique do la vieille Egyplc, révèle-nous Les secrets 1
Elle 8IIlI'da ensui tc je silence un moment, COlDme si elle
achevait du fond du cœur sa prièro à l'Esprit du 'Désert,
Puis, eUe prit une poignée de sable el le laissa tomber douce-
�LA MA.ISON DU SJL&NCli:
ment sur le Lapis, où il îorma ùe petits dessins et de petits
monticules.
- Ahl s'exclama la seôora Estero, je vois pour vous un
appel de l'Orient. La voix du désert. Vous pouvez réSister,
évidemment, mais si vous écoulez l'appel de l'Egypte, un
merveilleux destin vous aUend, digne de votre nom Destinn,
qui signifie sûremenL Destinée. Celle dont les lig·nes de vie
furent, malgré la séparation, enLremêlées aux vôtres, vous y
mènera; je la vois dans le sable, je vous vois ensemble, mère
ot fille, sur le chemin du grand bonheur 1 Mère et fille!
Mary oublia la leçon de retenue qu'eût dû lui enseigner
l'expérience précédente.
- Ma mère! s'écria-t-elle, Mais elle est morte depuis des
années,
- Qui vous a dit cela? demanda la voyante.
Mary réfléchit un moment;
- Personne ne me l'a dit expressément, lit-elle. Mais sI
clie viL, comment ne se serait-eile pas souciée de moi?
- Sans doute ignorait-elle la lieu de votre retraite. La
crue1.lo vieille femme que je voyais tout à l'heure dans le oristai vous a tenuo éloignée d'elle. Votre mère est vivante. Elle
est jeune eL b elle. L'Egypte vous appelle toutes deux.
- Ohl quel est son nom? Où la trouvor? implora la jeune
nq('.
- Altendez, fit [a voyanLe, je vais essayer de lire dans le
sable.
Elle remua les gl'ains dorés, ferma à demi les yeux. et murmura uoe incantaLion en langue étrangère. Puis; soudain ;
- J'entends son 0001 ; Consuelo, Consuelo Carro Votre,mére
rst une grande acLrice, unIversellement connue. L'Orient l'appelle. Eno renoncera au lhéillre et ira en Egypte. Courez la
l'cll'OUVOI', parte? avec elle; sinon vous Ile la revel'rez jamais!. .•
- ,J'irai, fiL Mary haleLanLe ; mais où est-elle?
- Etrange ... Vous étiez tout près d'elle sans le savoir, fil la
Rl'nOr,). les yOllx mi-clos comme une somnambule. N'avezvous paf; vu dans l,os Angeles de grandes affiches repésontaD~
Je portl'ail de voll'o mOre?
- Non, je n'ai rien Vil, fit vivemont Mary.
- Votre mM ôL9.iL ici ces jours-ci. mais eUe lA quitté ta
�20
LA MAISON DU SILCENE
ville, je ne sais pas encore pour où. Attendez, le sable se des/line ... Je vois un grand golfe entre des montagnes, une vaste
crevasse aux parois colorlÎes comme un arc-en-ciel. .. Le
Gl'and Canyon. C'est là. qu'clic est. Vous çlevez l'y rejoindre
et ne point mentionner mon nom, leIs sont les ordres de
l'Esprit.
- Mais comment irai-je! s'exclama la jeune fille, désolée.
Je n'ai pas d'argent.
La voyante parut s'éveiller. Elle ramassa soigneusemenb
Je sable.
- Je vous prêterai la somme nécessaire au voyage, dit-elle.
Vous me la rendrez un jour, quand vous serez riche. Venez,
nOua QJlons consulter l'indicateur. Il raut que vous alliez sans
retard retrouver votre mère au Grand Canyon. Demain, vous
serez auprès d'elle, bien heureuse. Pour me récompenser, et
afin de me témoigner votre gratitude, je vous demande seulement de ne me laisser jamais ignorer votre adresse.
Ello conduisit la jeune flUe, tout Hourdie de ce qu'elle
venait d'entendre, dans une pièce voisine que Mary n'avait.
pas encore 'Ile. C'était un cabinet de travail aver: un bureau
d'acajou, uno bibliothèque grilJag'Jo et un casier à carton
verts.
Parmi plusieurs livres épars SUI' la LabIe, la Reüora prit un
jndicateur et le feuilleta fébrilement.
Un coup frappé à la porte fit sursauter los deux remmes.
- Un gentleman demando à vous parler, sE'Îlo)'a, dit la
sel'vante : un jeune ollicier anglais en kaki.
A cettr. annonce, Mary ùl'essa l'oreille, intm'essép. :::Jon goslu
n'échappa point à l'œil perspkace do la voyante: La fllielte
connaît cet homme, pensa-t-elle, TI est là pOUl' elle. »
(J fallait éviter la réunion c!r ~lary
De~tin
et du bel officil'r.
JI ne fallait pas qllP ('t'lui-LI vint st' rodtn t'TI travers ùe SI:"
intr'igues.
1(
\ 1
hTIIIUAT1UN.
La t;eiiora Esti'f'o "inlle rejoindro dans If' petit s ·Ioll d' ..l·
t ntf:', Elle se ùemanùa.it ce que J'oflkiel' 1I1 1. ki lui voubit
�T,.
:,IAI50N DU SILENCE:
21
au jU5te, et ce IJu'il pouvait bien savoir sur le eompte de
Mary Destinn.
ici, dit-ellc, notre métier que
- Nous n'exel'çons d'habitu~
pour les dames; mais nous ferons exception pour un héros de
la guerre.
Boyne la dévisagea froidement. II étai t jeune j mais ne
manquait p~s
d'expérience. IJO sourire faux de l'Espagnole ne
lui inspirait aucune confiance. Il joua d'audace;
- Ce n'est pas à la l11anucure non plus que je m'adresse.
Je sais que vous exercez un autre métier.
Isabella Est2ro n'était pas précisément née d'hier. Cependant, olle tomba dans le piège. ~videmnt,
le jeune homme
avait eu connaissance du cris Lai et du sable magique. POUI'quoi ne lui dirait-ello pas la bonne aventure?
- Parfois, il m'arrive d'obliger mes clientes on déchifIrallL
les lignes do leur main, avoua-L-elle. Si cela peut vous intél'esser?
.
- Précisément, l1t Boyne ..T'aimerais connait!'0 mon avenir,
savoir si je me mal'Îerai avol' la jeune fille do mon cœur, etc.
- Je ne puis vous dire des cho.ses aussi précises, je 10 crains,
dit la sonot'a . Mai" vonez dansmonsludio, je ferai do mon mieux.
Elle l'entraîna VOl'" le salon bleu. A peine ontré, Boyne
aperçut 10 rosairo aux grains rJ'ambro qu'il avaiL vu quelque';
heures allparavant entro les Illi\ins rIo sa jolio inçonnue. La
lionora suiviL la dit' ,cLion de son rngul'd pl, se troubla.
- 0.1101 joli objo!. vou~
avez la, fil Hoyno en saisissant h;
rollior. pt commo cr. r.rucifix est clll'icll" !
- Oui ... 11 m'a été donnô en él:hfn~()
rie mos sel'vice<;,
fi VOUa
-
ta RcilOra.,
Il vaut hcaueonp d'ill'gent, fit noync.
- Cl'oyez-volts?
-- lIme rIait, Cil Lout e;)s, fiL Boyne, cl, jo vous proposo do
l'acheLpl·.
La fCrnlIIEl vit
l'l'ITOU!' ql'I~c
avait nommiso cn semblant
indil!('rcntc.
- Jo vou.' cn nlTl'c I:onl. do Il li l's, proposa Boync.
La SOiiOl'll hO::iltu; linalr, ellc :louhuitait fait·o HIll! b01U1tl
affairo; cL, d'autre part, il onLmit dans :;e;; vuos do 50 concilior l'offieier.
�.22
'LA lIrAISON DU SILENCE
- Mettons deux cents dollars, fit-elle, et je lirai, par-dessLl6
h; marché f dans votre n'lain.
- Affaire conclue, répondit Dick Boyne.
Ayant Gonnu la gêne, il s'émerveIllait toujours, comme un
gosse, maintenant qu'il avait, grâce à ses fameuses inventions,
gagn,ê beaucoup d'argent, de pouvoir 10 dépenser à sa guise.
D'ailleurs, là, vraiment, il s'agissait d'une occasion exceptionnelle, car il comptait bien, lorsqu'il en serait possesseur,
restituer le chapelet à la jeune fille. Craignant que la senora
ne se ravisât, il lui tendit ses billets et empocha le rpsaire.
Pùis il tendit sa main brune,
Avec l'officier, la sen oro. ne pouvait user d'intimidation ou
de persullsion comme avec Mary. Cependant, elle essaya de
dlstra~e
les pensées du jeune homme de Mary Destinn, en
lui disant qu'il aimerait, dans son pays, une jeune Anglaise
brune, non encore rencontrée, de grande famille, qu'il épouserait.
- Les brunes ne m'ont jamais plu, remarqua Boyne,
lorsque la sen oro. eut term)né. Je sui::; uo fils du peuplo et ne
me vois pas bien gendre d'un pair d'Angleterre. Non, mon
type de lemme ressemblerait pl utôt ... tenez, à la jeune nlle
qui est entrée chez vous il y a prôs d'une heure et qui doü
s'y trouver encore.
La setiora Estero ne se troubla pas pour si peu.
- Vous vous trompez, fit-elle. Je me souviens de la jeuno
nUe à laquelle vous faites alusio~.
C'est une nouvelle clienLe
venue tout à l'heure. Mais elle est reparUe.
Boyne ne put cacher .. on désappointemont. La jeune inconnue aurait donc quiLté la maison par uno autro sortie? C'éLait
vraiment de la malchance. Mais, aussitÔt, sa subtilité irlandaIse lui fil Oalrer le mensonge.
- Madame, dit-il, vous me cachez la vél'Îlé. La jeune
personne esL ici. Quel intérêt avez-vous à 01(' dissimuler sa
présonce?
- Vous m'insultez, monsieur 1 dit la famme, hors d'ello, on
devenanl tr<ill rouge. Veuillez ([uitlel' imm6diaid\'nenl ma
maison, sinon je téléphona à la poliel'.
&,.no, l'osprit tendu, se demandail M qu'il devait rait'c.
Explorer tle [OI"CO la maison, Il n'y pOllYQil songer. La fomme
�23
LA :IIArSON DU SIL1:~
mettrait sa menace ù exécution. Ce seraiL perdre un temps
précieux qu'il pouvait employer à Sauver la'jeune nlla, car
celle-ci était sûrement en danger; SOn instinct ·Ie lui disait .
. - ,J(' crois, madame, dit-il vivement, que voUS n'avez pas
mtérêt à mêler la police à VOs afTaires, 'Rassurez-vous, d'ailleurs, je ne demeurerai pas davantage SOus votre toit; un
dernier mot: si, par hasard, vous relenez indûment la jeune
nUe dont nOus parlons, prenez garde à vous!
Il saisit son képi et sortit sans tourner la tête .
. El Tovar Street t'tait une rue fort passante; Boyne trouva
sans peine un taxi. Le chaufleur luÎ adressa un sourire amical :
c'était un Améri(; ..lÏn du corps expéditionnaire ayant servi en
FraOl~e.
Boyne répondit à son sourire. On pourrait s'entendre, Il
r:ommença pal' donner dix dollars au chauffeur, en le prlartt
Ile faire le guet devant le nO 13. Si une jolie jeuno fille
aux cheveux blonds eL vêtue d'nne fiimple robe brune venaIt à
.,orth', que le chaucreur voulûl bien la suivre, lui oflrir ses
el venir ensuite rendre compte de sa
serviees, au be~oin,
mission au capi Laine Boyne, hôle! Alexandra.
- ,1 e crains, expliqua-t-il, quo cette jeune mIe ne soit
tombée hez de vilaines gens t je voudrais la savoir saine et
sauve hors de celte maison.
- Oui, il ciroule de drôles d'histoires sur ceLte maison.
dans le quarlier, répondit le chauffeur; capitaine, VOUS pouvez compter sur moi.
~cLte
question rég16e, Boyne, sous le regard Impassi"le des
allichos de Consurlo Carl', toujours pressé, courut Il la plus
Pl'ot:ho ~Lalion,
engagea uu second taxi, lui fiL la même leçon
1'1. 1(' post il la secondo sortie bur la rue de derriè,', avec le
mêmes instl'uclions, Ccci fait: il couruL nu posle de poilee lé
plus voi in.
Il
J..."
l'CTITE
SO::l;n
III,EUE.
La I4f'iiol'Q E",tero n'puL pas besoin de 50 mettre lIa fen~tré
f O\lJ' (;Venh l' le plan de l'officier. Son ln tineL l'uverti lait. Illl'y
a',' Il iJ S un in LllnL à l'crùre $1 el~
voulait luir.. abouUr. l'Il
�24
LA MAISON Dt; SILENCE
ce qui concernait la jeune fille, le plan machiavélique qui
devait lui a~sure
la fortune.
De plus, si Boyne mettai t sa menace à exécution, elle devrait
faire disparaître toutes les traces de son commerce illicito ; la
boule de cristal, 10 sable du désert, les tarots, les biJOUX
Iju'elle avait reçus en gages, les fiches sur les clientes, etc.
La senora se précipita dans le studio où Mary, les yeux
perdus dans le vague, rêvait à la fabuleuse destinée qu'on
venait de lui prédire.
Mentant f'Iron1\~met,
la \"oyante, d'une seule traile,
lU'\']ara:
- Votre gl'and'mère vous pour~it
JUSqU·ICi. On vousgudte
à la sortie. Si vous êtes de nouveau enfrm~,
vous ne pourn.'Z plus jamais vous échapper. Que décidez-vous?
Pâle et tremblante, Mary se dressa en criant:
- Personne ne me fera l'l'tourner chez ~'landmre
Dtdinn.
- Vous êtes minoure, dit. la. femmE', vos pal'ents ont tom;
les droits; votre grancl'mèrA est. votre tutrice lùgale, la loi
est pOUl' l'Ile.
- Oh 1 ai(lez-moi! supplia la jeune fille. Aidez-moi à
l'I'lrouver ma mère,puisr{ue vous dites lIu'clle vit encore.
La serrora sem blaiL plongée dans de profondes réfloxions.
- ,Te VOllS viendrai cn al Jc, dil, la femmo, cal' vous me
plaisez; mais il n'y a pas une minuLe à p 'rdre. OMissez-moi
implicit.ement. Les deux sortie3 sonL surn~ilém;.
On a évidem~
menL votre signalemellt. Ainsi vÎ'tlle, on VOliS reconnaîtra im·
médialemenL el la poliGe VOliS recondnira chez votre gt'and'mùre. Void ee qur nOlis allons J'aire. Il y a, au haut de la ['IlC' ,
11Jl cou\'ent de l'cLil,ns Rœur~
hltJues. On rencontre qllantit6 <Ill
crs peW.es SO.H1I'~
dans le f(nal'li r. où ('lIp>; quC'Lent dans les
maisons pOUl' lcul' œuvre. ,lc pOSSi!lJc un de IcUl's costume,;.
VOliS aUez le l'Pv\'lil'. L'amplI) rolH' h{:mclw sous la cape hleue
Iransformera volre silhouette, Il' voi le eL le bandeau eaeheroll1.
vos chc\·eux. Dès !fue vous sc rel': hahill(,o, une rio messervanll'.'
vont; accomp:l{{/Wl'il jURI(U'Ù ln gare, où pCI'sonnt' nn R'avispr,t
d .. YOUS l'cr.onnaÎlre sou, l'n tI('g\li~empn.
Comme \"ou<; {-les bonno 1 s'exclama Mo l'y.
- Ce n'l'st pas tont, ,Te vous prêterai c nL doll:u's Il/JUI'
yotre voyage jusqu'à
J'llJ)(j Canyon. Là, VOllS L/'ou\"('/'c<I
�LA 1t!AISON DU
SILE~Cl
25
AOtre mère qui s'occupera de vous et auprès de qui vous
serez en sécurité.
Tout en parlant, elle conduisit la jeune fille au premier 1
dans sa chambre, d. ouvrit une armoire contenant divCI'!l
costumcs. On eût dit un uSHorLiment de travestis pour bals
masqué<;, parmi le~qus
la sanora choisit la robe des Petites
Sœurs bleues, que Mary revêtit rapidement par-dessus sa
Pl'tite robe brune. Bientôt, le bandeau de linon blanc l puis le
voile bleu rmprisonnèrent ses cheveux, son front et son men·()l. La serlOra, qui pfmsait à tout, empaqueta le chapeau de
Mary et le glissa dans la grande poche destinée aux aumônes.
Cinq minutes avaient suffi a transformer la jeune fille en
Une nur~e
accorte.
La senora donna quelques QI'dres à voix basse à sa femme de
chambre et les deux femmes sortirent pal'la porte de derrièl'e.
l.e chauffeur posté pur le capitaine Boyne dévisagea les deux
femmes avec curiosité; mais aucune ne réponùait au signalement clonné par l'offi<'Ïer. If out bien un vague soupçon que la
petite Sœur bleue pouvait être, sous un déguisement, la jeune
fille dont lui avait parlé le capitaine, mais l'air de la petite
Sœur était si naturel qu'il ne se crut pas auLorisé à intervenir.
Q~ant
à les <:uivl'e, c'eûL été bien imprudent; celle qu'il gu Liait risquait de s'échappCl' pendant son absence. Il resta.
Pendant co Lemps, Boyne avait couru au pasto de police le
plus voisin. Son nom, déjà cMèbre dans toute la ville, fiL
Imprpssion. On écouta respectueusement. l'histoire bizarre <>L
assez embrouillée qu'ill'uconLa. Lu seiiora Esiero, d'El Tovar
,iront, n'Mait pus inconnull do la polke; il Y avait eu des
exprc('c n'avait amen€!
plaintes contrc elle. Mais la s\Jrveilan(~j
aucun r{Jsultat, On avait affairp. :l forLe par Li . CependanL, la
déposition de l'ol!icirr 6tait formelle. S'étant d('purtie de su
prudence habitul'llfl, la seÏlol'a avait avoué son mélial' clandestin. On allait tûcher dn lu pincer.
Urw demi-heure plus tard, UII ùétf'ctivl, muni d'un mandat
en règle et escol'té du (·upil.aine Boyne, pl'essait le timbre
électrique du nO 13 ù' [~I 'J'ovar Dtreet.
La femme df! charnbrA nt' parut nulleml:'rtl rU'concertée li la
vue des deux homrnrs.
-La sri'iora e,L cJJ('z elle; qui annoncerai· jll?
�26
LA MAISON DU SILENr.E
- L'inspecteur de police Beek, fit le détecfivc, et prévenez
votre maîtresse que nous sommes pressés.
La senora ne les fit pas attendre. Deux minutes à peine
s·écoulèrent avant qu'eUe apparût, souriante, dans le salon
rouge.
Que lui voulait-on, à elle, simple manucure? Un méLier
clandestin? Nullement 1 Il lui arrivait de lire dans la main
de ses amis, pOUI' les obliger. mais seulement en amateur. et jamais pour de l'argent. L'officiel' qui accompagnait
l'inspecteur pouvait. s'il était sincère. en témoigner, lui dont
elle avait examiné la maiD par amusemenL. D'ailleurs, si l'on
souhaitait visiter . . . L'inspecteur ne se fit pas prier; mais il
ne trouva ni le sable magique. ni les jeux de tarots, ni les
fiches, pour la bonne raison que. sitôt Mary expédiée, la
lleflOra avait fait descondre le tout à la cave. Quant à Mary,
olIe s'étail évaporée sans qu'aucun des chaul1'eurs l' ût apol'çue.
La senora gagnait la vic[oire. Il n'y avait rien Ù l'l'prendre
contre elle. L'inspecteur dut présenter ses ex.cuses. Boyne était
consterné . Il supplià 1\1. Beck du s'informer au moins auprès
cl la proprilitaire du Vieux-Couvent, devant lequel Mary lu i
était tombé dans les bras, si la jeune fille (!tait rentl'ée.
L'inspecteUl'. par sympathie pour l'o(ftcier, y consentit.
Un long instant s'écoula avant qu'on rèpondiL, à la grille, ü
leur coup de sonnette. Enfin, un C( judas» s'ou Vl'iI. dans la
porte, dans lequel s'encastra l'uni de la vieille Hester.
L'annonce que cos mo!'sieurs éLaient de la police l'impl'cssionnll.
l aien~
- ils?
Havoir si une jeune fille qui habitait là Dl!
Que vou
~'éta
j t paR enfuie? IJU vieillo sel'vanLo, rpli ignorait oncor"
l'escapade de Mary, qu'olle dôtestnit, parut scandaliséo. Porl'onnene vivait ici que 1:l vioille Mmo f),sLilln et s puLiLo-fill o
Mary. Cm; ùarnes litaient Ull salon. VoaluienL-iIs Plüror?
L'inspecteur Bec l , qu i n'avait OUCtHlI' 1"lison de s'immiscer
'n ceLLo alTuire, decIinu l'orrro, GI. BOylw no n plus n'osn
insister. Après tout, Mary no lu i av aiL pas rlem .. ndé de lu
pl'f'ndl'o SOl1S su protection. ct puisqu'eUu était rcnt"tO:t', saine
ct sauve ...
Cu soir-III. pendant sa dorniÙ1'e ronfoJ'l1n r 'e Ù Lo~;
AngeleR,
Oick eut df' fréqUt'ntes distl'anlions. Parmi ,les lIombl'Puse'l
spectul\'ices qui l'applaudi snÎt:nL Il'lméliqucrnent 1 il Chl'fCh"i t
�LA MAISON DU SILENCr,
en vam des yeux uncharmani visage dontle .. traitsrestaientgravés d'une façon indélébile dans son souvenir. Qu'allait-\l faire?
Rester à Los Angelès ct tâcher de revoir son inconnue? Quel
enfantillage 1 Purtir, comme il l'avait d'abord projeté; se
reposer au Grand Canyon? Il n'en avait plus le désir'.
Comme il regagnait, après sa conférence, l'hôtel, le portier
lui téndit quelques lettres. Un papier vulgaiI'e; couvert <l'une
écriture conLrefaite, attira immédiatement son attention.
« Une lettre anoJyme l>, songea-t-il. Il déchira l'enveloppa. eL
jes quelques lignes tracées au crayon lui firent battre le cœur.
VI
SURl'lUSES.
Escortée do la femme de chambre, Mary, sous son déguisement, se hâtait vers la gare, le cœur débordant de gratitude
envers la t;enOl'a EsLero,
Au guiChet, lu servante prit un billet pour le Grand CanyonArizona et le remit D Mary.
- Vous avez un train dans vingt minutes, dit-elle .
. - Merci mille fois, dit gentiment Mary. Je nc sais cc que
Je serais devenue sans vous. Veuill z garder cinq dollars, cn
outro du prix du billet, S11l' los cents dollars que voici.
- Cinq dollars, fil la servante d'un Lon dilT~ront
Qe celui
qu'elle afTecLaiL quelques insLants auparavant, vous plaisant.ez·
ma belle 1
Mary n'en Cl'uL pa ' SCI) oreilles.
- Que voulez-vous dire? murmul'a-t-cIlr.
- Je dis fJue, HI valls n'ache te" pas mon silonce l je vous
dénonce ft un agont ne police. Vous vous cachcz saLIs un vêtement que VOliS n'avez pus 10 droit d(' pOl'ter.
- Vous t-teR une horrible fCInTH', diL Mur'y indignéo; que
vOloz-VI~
'1
,T'ni (:eolll(: dorrli'l'p la porte p"ndal1L quc la scfiorll vous
habillait pt j'ai <mtolldu loute l'histoire concernant votre
gl'unc1'mùre (Jt votre maman. Vous ,'l S mineuro, ma petit.e,
pr~ncz
gUl'dp. l 'l'onez, JI) serai honf~.
jo vou~
laisse dL dollars
el JO garderai le reste.
�J,A
rAISON DU SfLENCE
Terl'ifiée 1 la jeune fille ne sut que faire. Si la mègère disait
vrai? Si on allait l'arrêter?
Gardez l'argent, dit-elle, et donnez - moi dix dollars.
Cette ",iIaine action ne vous portera pas bonheur .
Au revoir, ma petite Sœur bleue, ricana l'autre, et
honne chance.
Mary qui, tout à l'heure elÎt été désolée que la servante
J'abondonnât avant le départ du train, vit s'éloigner la voleuse
avec soulagement.
L'express entrait en gare, Mary, qui n'avait jamais pris de
train de sa vie, monta dans un compartiment qui se trouvait
devant elIe. Des gens paisibles l'occupaient, qui ne parurent
pas se souciel' (l'elle, ce qui la rassura. A l'heure du repas,
elle n'osa sc rendre au wagon-restaurant par erainte de
manquer d'argent .
Heureusement, des garçons l"irculaient dans le. couloirs,
oO'rant sur dos éventaires des chocolat, des sucres d'orge ct
ries graines de potiron, SUI' lesquels l\fary se l'HbattiL pOUl'
tromper fia faim le long fin ll'ajoLeussent volontiers partagé leurs pl'ovisioll;,; avec
Les voisn~
la jeune sœu!', ql1i semblait Hi douco ct si triote, mais 5<1
réserve les intimidait. Le jOli!' s'écoula, la nuit vint.
La jPune fille l'ie rappela hourel1l;ement qu'clio devait clJ~1gel' de !.ram a Williams. I!}I1COl'Ç quelques heures ct. elle arriverait au C1r.1J\rI Crlnyon ct ell0 '·(lverrait. lia llH\re.
fla morp, cette belle .Î!'UTIC fl'l11OlC dont l'image entrevu!' ",ur
Ifl port.rait /";lcI16 clans 10 ,'(\dllil. du Vieux-Couvenl, )lUIS sur
1Ft; affif,I\fl:' dl' 1,0" AngrJI'S. ne la quiltai t pas 1
Elle allrait ohùl à son insLllwt, qq i lLail, rIo H, jeter (Jan'i 1,,';
hrac; do celle dont clIo ri:vaiL (tcpuis si longtemps, do l'dl!'
flu'elle avait. idÎlalis(: d,ons son esprit, la l'adieuso apparition
dl"' ~on
cnral~.
edl!' qll'I'lIe llvait cru jamais revoir.
~TaIH,
R()1J{fain, \III r!olll.n l':.~!
· ail\"
1.t'I'I'iOn ; sa IIJÙ1'('
,,11(', scraiL-elJ(~
!l1"'\H'!'IIS0 rie l'f)VOil' jUal'Y ?
Ce douLe cruel fuL rie (!OUl·!.O dUI'éo. ComInent une mùrll no
s.. rail-cllo pas Jwul'tenSO d't'lnbl'Ils 'f)I' sa fille? Lr., r-il"l'olls/.,mecs, J.l b:\I'hal"Ïo dl la vi 'ille Mme /)L'sLillfl loi'! avau ni .:eulos
tiépartcs. Quelle joir: dA fiO 1"(' fI·o Il VOl" "pré, une absencu
pareille 1 Hcule f lIunH hag.1ge, dans /:ion costume d'emprunt,
�LA MATSO:"i DU SILENCE
29
fal'y débarqua au Grand Canyon, avec l'estomac vide, le5
embres rompus, mais le cœur plein d'espoir.
~lIe
suivit le flo t des voyageurs qui à Ira vers bois, se diri·
calent vers un vaste hôLel, bâti dans le style mauresque, qui
ominalL J'un des plus magnifiques p3ysages du monde; ceLLe
as le tranchée creusée par la rivière Colorado, cn dix siboIes,
u;, plusieurs milles de profondeur et autant de largeur,
olorée de toutes les gammes du rose, de l'or et de la pourpre,
~L
Un des siles les plus grandioses qui soient au monde. A
lldée qu'elle allait rencontrer là-haut sa mère, dan~
ce décor
nique, le aœur de la jeune fille battait avec force.
Elle pénétra dans l'hôtel comme une somnambule. Dans le
-aste hall, de jolies dames, vêtues de robes élégantes, riaient
t Jacassaient avec de jeunes hommes en complets blancs, en
un murmure assourdissant.
Dans un demi-rêve, Mary s'approcha d'un pupitre derrière
lequel trônait un portier im posant..
- Vous désirez? demandn-t-il poliment à la petite nurse
en bleu.
.
Fort intimidée, la jeune fille balbutia:
C - ,Te voudrais voir une dame qui demeure ici, i\l me Carr,
onsuelo Carro
Consuelo Carr, l'actrice, voulez-vous dire? r.ectifla
1 - M~s
,e portIe . Oui, elle était là ces joul's-ci et avait loué son
appartement pour une quinzaine. Mai' un télégramme J'a
)'appelée en hâte à New-York.
- Elle est... partie? articula Mary, atterrée.
Etait-ce pos~ible?
Qu'allaient-elle deveniJ'?
1 L:hom me parul compatir au d~sepoil'
qui se peignait sur
e Vlsagé de l'arrivante.
- C'est un conlt'p.-temps w'cheux, dit-il. Désirez-vous une
chambre? \ ous nC? pOUVf'7. pa:;, en fout cas, reparti!' ce soir.
Une chambre avec salle de bains?
Mary restait plantéo dlwant lA bureuu, pétrifiée. 11 ne lui
restait TJlllS pn poche qu rinll dollars et New-York était à
plus de trois mille kilomètres du Gr:md Canyon.
�30
LA MAISON DU SILENCE
**
01<
L'enveloppe vulgaire à écriture contrefaite était, comme
l'avait deviné le capitaine Boyni, une letLre anonyme .
(( Monsieur f disait-elle, je l'lais que vous vous intéressez à
une jeune fille du nom de Mary Destinn. On l'a expédiée loin
de Los Angeles, pour une destination que je ne puis vous dire.
8i l'information vous intéresse, payez-la son prix. Voici comment vous procéderez. MeLtez un billet de cent dollars - pas
de chèque - sous une enveloppe, que vous adresserez L. O.
boite 817. MeLtez vous-même la lettre à la poste. Une heure
après que j'aurai reçu l'argent, l'information sera à votre
hôtel. Ne croyez pas que je veuille vous extorquer vos cent
dollars pour l'ion: vous aurez votre l'enseignement. Si vous
ne risquez pas cette somme, renoncez à l'espoir de retrouver
jamais Mary Deslinn. - L. O. »
Pluc;icurs moLs étaient mal orthographiés el l'écriture était
très vulgaire. Mais l'annonce que Mary (( avait olé expédiée
loin de T,os Angeles» concordait trop avec les secreis pressentiments do Dick Boyne pour qu'il n'en flÎl pas frappé.
Le t!::mps Hait loin où il eût hésité à risquer vingt livres
sterling pour salisfaire un caprice. 1l prit un billot de cent.
dollars, Ir glissa dans uno onveloppo ct mil la suscription
indiqué .. Malgr'6 l'ho1l1'O tardive, il descendit jusqu'à la postt1
el s'agsuJ'u qu'ellu serait 10 lendemain à l'aube dans la boîtt'
817.
Il était trois heures du mat.in, mais 10 jeune homme st'
senlail trop agité pOUl' aller dOl'mir. Il elTa dans les rues,
devanl le Vioux-\.ouvent et devant lu
J,lussant cl. l'ep,~sant
maison d la Renora Eslero. Il lui semblait qu'ainsi il (,tuit
phlA pl'es do ;fm'y, nL il comprenait mainLrnanl qu'il était
prt!!. li l'i~HIU(!J
nOll seulemenl fwn arg(mt, mais aus~i
sa vit:
pOlir h\ l'ot.r()\Iv~
A IlPur h()ure~,
lin groom ilL l'donlir Ù lra ,1rs le rand hall
le nOIl\ du capitaino Boyne. I)i ,,- sc lev' vivellwnt el sai~t
l'eIlVl,loppt. (4U'On lui tl'nuait.
C', tait la 1Il1'l1IP 'crillll'C' \ ldg.liro dt, la veille;
« M... ry 1J\:stillll e t p 1Lill hicl' pOUl' le Gr.mù Cunyolll
�31
LA MAISON DU SILENCE
âéguisée eu peUte Sœur bleue j où elle compte retrouver sa
ère, Consuelo Carr l'actrice. Mais celle-ci ignore l'arrivée
âo sa fille qu'elle n'a pas vue depuis des années. Mary
Destinn n'avaiL aucun argent sur elle. - L. O. ))
Ahuri par ces étranges nouvelles - pourquoi douter? ..... le
capitaine Boyne dans son étonnement tomba sur le journal
qu'il était en train de lire lorsque le groom lui avait remis la
lettre. Ces lignes, en gros caractères, lui sautèront littéralement aux yeux:
« Consuelo Carr, qui vient de se fiancer télégraphiquement
aVec un prince égyptien, Hassan Mourradin j quitto soudainement Grand Canyqn pour New-York, où se trouve actuellement le prince. ))
« Pauvre enfant! s'exclama Boyne songeant à Mary. Elle
va arrivor là-bas après 10 départ de sa mère eL se trouver
seule et sans argent dans une ville inconnue. ))
. II courut au bureau ctu portier feuilleta fébrilement l'in~cateul"
Il n'y avai!. plus qu'un train omnibus d'ici 10 soir.
l:Jl seulement il était parti après sa conférence pour 10 Grand
Canyon, comme il en avai!. eu l'intention avant de rencontrer
Mary, alors qu'il ('Lait l'esté à Los .Angeles à eause d'elle.
Ironie des événements 1
j
j
j
j
j
VIl
Marl~
Destinn Ae demanda pourquoi elle n'avait pas avoué
,tout bonnement au directr.ur dn l'hôtel qu'elle était la fllle de
CQn'>uelo Cal'l' '1 Une force myst()rieuse lni avail, clos les
lèvrcR.
p, UI.-dre ôtait-cp. ln t( Jlliss (arr n du ['Ol'lier? Ignorant
qlle la )J!uparl, dCR l1eLrÎf'p!; :>0 f01l1. nppplcl' « rnad!'llloh;cllo"j
f!~l
n'avait pas ost': di!'t' « mis~
Carl' f'l;L 10('1 mùr'c
Cola lui
rllt paru inrJM~;lI
.. I)'autl'fl parI., no l'ÏI'1l dil'u la mettait dans
lino situation ernbal'rn!lsantl'. LrH gf ilS do ('hôlnl l>J'(jtcl'aien!.
Pout-i~re
ft la nllo d'une :lf'trÎc.e I:i:l(;brt' le fJl'ÏX dr. son 11il1et.
POur Now-Yol'k, rnais non à une Ïnconnne. ITIt puis, le d('g.uisement de M<1f'y compliquait les choses.
)1.
�32
LA
~rAlS0N
DU SILENCE
- Je ... suis ... parente de miss Can, murmu ra-t-ell e .. , J
la croyais ici .. , ei n'ai pre que pas d'argen t sur moi, .Te n
lais que faire .. ,
Elle s'attend ait à voit· s'assom brir le visage du gél'ant, mai
personne n'aurait pu demUll'er insensib le à l'incons cient appe
de ces yeux charma nts, Une petite Sœur bleue il la recherchE
d'une étoile de théâtre , le phénotllèno n'était pas banal! Aussi
le gérant se demand a-t-il, un momen t, s'il n'avait pas afTairt
il une aventur ière '1 .1. -on, cc visage innocen t ne pouvait men·
tir. Il résolut ne lui laisser le bénéfice nu doute, nÏlt-il en étr~
de sa poche.
- Je crois, dit-i1,,(jlle )0 pluf; simple sera de lùJégrap hicr 1.
miss Carl' de vous envoyer un peu d'arg,mL I.élégraphiquement,
No croyez- vous pas?
- Oui, en effet, dit ~Ial'y,
dont Je cœur l~tai
lourd eomme
lIue piérre nan la l'oi trin "
,
- Vous pouve:/: I;édigel' vùLr!) dépt'!eho ... miss Can', JO IJ
ferai partir de suite. rUt, 10 gérant. ,J'en porLerai le prix sur
votre note. Sans douLe avet-VOus que miss Cal'r va Ile
marier prochai nemnnt .
La jeune fUIr) t.ressailli!. :
- Elle va 60 llIari"l' '! Non. j Il n'l'Il S,IV;II.; deu.
- C'ost la raison pour laqllo[\,) miss Carl' \ ' parl.ie fil sou '
nainem cnt. Vous conais~p.7
5an~
doute son fi.lI\1;é : le princ.
Hassan MOllrrarlin. Les journ:nrx n'onl p,II'lé q\lo rie hll ('.c"
derniers Illois, depllis qu'il, aiL miSS Caf!' r!ans Sa tournée
trAvers l'. lIé'ir\~.
- On no 1110 penil {hit p.IS .. , cUlIIlllIm ça Tal'Y, r;'psL-il·rfire
je ne lisais PU!! le. JouI'n;lu ,',
- Evidelll iliont, dit le ~{·I'<\l.
d< 115 un r:OUHll t 1 Mait; llii S
Curr aurait Tlil VOliS (·crin.' ... 011 lllP.11l0 voue; voir dnrllir.ro ment, alors 'Ill'ello jnuait ;\ r,os '\lIgcIeS , si VOlIS h;JhiLicZ
dans tello vi Il .
Mory 110 l'l'pondi t pa , A qllPi hOIl? r.OlllllH·nl. Ra mt'll'f', ('n
,.fTel, n'avnil- elll\ pa IlI.Illi!IJS U' ~I pré 'cnl' '1 R,m!! douto iJ:f1orail-olln où .\fury {.I.uit r;llC!a(,C. Qui S'lit Illt III!: ~i la vidll p
,\fm. T)USLiflll dnns S.I haillll j(.,,(WC floUI' ~a
Il)'11 n'a viliL pas fLâ
jusqll':i laisser \'l'oire il l' drÎl:n 'IUt' SJ. !il)!) {·l'iit. lI1or!l'.
- Lo pl'Ïueo IkISS<l1l esL 1111 allli /idèle Il Il g.)uvcrn
umcnL
�LA MAISON DU Sltle,CI!
83
anglais, d~cla'
10 gérant. Il est cousin du khédive et célèbre
son pays par S;:J. br~auté
et sa fortune. On l~ dit né d'une
111ère italiennnlJ. Il a été élevé en AngleLerre et en France.
Tous les illustrés ['eproduisaient sa photographie il y a six
mois. Je me souviens du bruit qu'on a fait lorsqu'il perdit il
Los'Angeies un collier d'ambra âuquel il tenait beaucoup, un
rosaire, comme disent les catholiques, avec un crucifix de
,alour qu'il destinait à miss'Carr. Cc doit être un séducteur.
à en juger sur ses portraits. D0S raisons poliLiques l'avaient
rappelé dans sOP. pays ces derniers temps. Le voici ;\
peine de retour, ct aussitôt fiancé. Au reçu de la dépêche,
miss Carr, qui se reposait ici, est partie comme une flèche
à New-York. Vous alTiverez quand même à temps pour le
mariage, qui doit être précédé d'une gr'aode fôL!.) au RitzCarlton.
Le gérant bavardait avec tant de conviction qu'il ne l'emal'quait même pas le mutisme de la Sœur bleue. Cependant, il
BO tut pour chercher une formule télégraphique qu'il tondit ù
la jeune fillo.
'
Comment rédiger cette dépêche? Mary se sHntait le cervûau
vide. A force de concentror son attention, elle parvint cependant à dir'e : « Ve:Iluo vous retrouver au Grand Canyon.
1mpossiblc rf'gagner Los Angeles. VOliS demando vouloir bir.n
m'envoyer argent n6r:essaire pour aller vous retrouver à NewYO\'k. Mary D"stinn. »
La signaturo, songt:a la jeuno
expliquerait tout. (EU e
1'l1lhlillit. quo sa {;ran(['ruùro s'uppr!ait également Mary DI' 'tinn.) Uno mûro no jai~scrt
pas aiusi sa fille dnns l'ombal'rus.
1,;1 r('pon!'lO no tardr.J'ilit. pas. Elle rejoindl'uit sa )116r'0 ù N 'wYork, plus ri 'Il ne lo~ s('parerait. Pour l'instant, il fa1!J.iL se
lésigncr à l'atLendrc.
Le télégramme fut dümcnL (xpé(lié eL l'on ai:signa la
t'hamhro nO 2&7 ù la jeuno lille qui signa Bill le registre ;
Mary Dcstinn, de Los Angeles.
La pièco (;tuit charmante . .J:unai::; :\tary n'cn avait vu
d'au;;si Ill, ueuse. m ceLtc sallo de bnins parLiculièl'e 1 Mal~ré
1;on sou"l, Mnry·(>t.1it cne!t:l1lL(!o comme lIlle onlanL_ 'l'out crIa
,t,tii ,_ nOllv !au! A la Pl'<JII\Ïoro [l'mlno do rhambro qui
clltrait <IVCC ulle pile de tordIOns, clle dcmand'I timirlrmrnllJi,
dJU1S
fi"",
�LA
;LUSO~
DU SILENCe
moyenn ant cinq dollars 1 on ne pourrai t lui procure r une chemise de nuit, un peigne et un savon.
- Oh r non 1 miss, ma sœur, veux-je dire, cela est impossible, mais la femme du gérant m'a dit qu'elle vous prêterai t
ce dont vous aviez besoin.
En s'entend ant appeler « ma sœur », Mary, qui oubliaiL
son déguis0 ment 1 tressail lit. Cetie marque de surprise ne
passa pas.inap erçue a1lx yeux de la caméris te.
La femme de chamhr e revint avec une chemise de linon
rose et quelque s ohjets de toilette. Inexpér imentée , Mary
cria « Ent.. ez ", sans songer qu'elle avait retiré ses vétemn~
de p etite sœur et n'avait sur lIe que sa vilaine robe marron
dt! pension naire. L'expre ssion horrifié e de la caméris te
fit
compre ndre à Mary son imprude nce. Elle rongiL violemm ent
sous le regard réproba tour .
Bicntôt , tant l'hôtel fut al olll'anL qu'il y avaiL « uno
drôlt> de client.e au 267 " .
Le gérant commen ça à regl'cUe r l'imprud ence qu'il avait
('ommis ('n acceuill ulli cette jeune aYCI1Lurière . Dah 1 demain
il y aura pout-êt re unD rf.pon:;e de mi~3
Carr, sinon on verrait
alors fi prcndre dcs mp.51l1'CS 6nrrgiqucR .
Hélas! 10 lendemuill, (lUCUBe réponse no vinl. Ignoran t la
(~nriostl
qu'clIc stl~ci
cl, la suspicio n qui l'entour ait,
l tary erra sous la véranda h de l'hôtel ('n
sa l'oh de nonn",
Ollblinnt presque son inrluiétl lde dal1li J'ùmcrvcill!'lDenL quc lui
(:ansaiL lu pnysago ,
T,a i;oiréo s'avanç ait. M;11'y s':lppl'H:lif. à drmanrl er qu'on
lui monial. Ron clio!'r, ln]', quo li' clHlsseUl' lni apporta unQ
IdL/'c du gé/'ant qui pr('senLaiL Aes complim ents à nliSf DC:iI,Înl1 cl la pril1il. dn dl'Hecndrl' un mnmnnL.
Mary slliviL ln jcune hOI1lIIl\', un pen inquii.Le. Quo lui
·oulail.- on? l'liait.-iI :ll'J'ivé U/1 t(,\(,gr, mmi' du
l'Wor)- ?
Le vilngt.: souciou x du St'rllllL lui ôta t'ôl, pspoi/'.
- Vous avez 61,(: I./'è~
nimnhlc, ('om ln n~'a
M!l1'Y" , .l'es])ère
flue mi s Curr ...
.. T OUi'! n'avons ri(,ll ,'(' \1 d
miRS Cal'I', inf. rrompiL brul'IlcmcnL 10 munl.lgl'J', rI., splon toute prohnhi litl!, nnns nn rrel"Yl'OnS l'ien. G"llo thUlle ne fW ('on idoro ûddemm
enL Inu; comme
�LA ?fAISaN DU SILJ;NCE
responsable de votre personne. Que décidez-veus, dans ceii
conditions?
- Je ne sais trop .. balbutia Mary, atterrée ... Ne pouniez.
Yous me faire crédit quelque temps encore?
- C'eût été avec plaisir, SI vous étiez ce que vous nous
aviez dit être: une petite Sœur bleue . Mais nous avons tout
lieu de croire que vous avez alJusé de notre bonté sous le fUlL"
prétexte d'un déguisement. Etos-volls une nonne oui ou Iton?
Pâle commo un lis, la joune flllo murmura, les lèvres
tremblantes ;
- J'étais forctlo de me déguiser pOUl' venir ret.'ouver ma ...
miss Carl', comprenez-vous?
- Pas le moins du monde, dit froidement 10 gérant. Nous
no pouvons vous garder dans cet hôtel; vous êtf's jeune, san:,
doute avez-vous été mul conseillée. Mais notre devoir ici es~
d'avertir la police .
- Oh 1 cria la jeune fillo, plutôt que <l'être l'amenée che?
l'na grund'mère, là où je vivais, j,~ me précipiterais tians le
fleuve 1
Comme 10 visago du manager rw semblait pas s'adoucir,
Mary jeta autour d'elle un regard désepérû. Elle vit tin'
l'en6Lre ouvt;;lLe SUl' un hulr.on surmonlant un précipice pt ,\'
courut.
Devinant son .intention, le gérant voulut voler ù son secam.
mais il glissa sur le pUl'r[uet cirC! ct A'oLa!a de tout son long.
clle allaiL
Mary tourna la têto. Son élan fut bris6. C~pendat,
lluanù même ex6cutel' son fatal dessein, lorsque lu potte
s'Ouvrit . La chasseur annonca :
qui d mande miss De~.Lin
- Un g~nt1erv
V!Il
UN
J[O~I
Il: rOH·I·.
'l'onle lremblante encore, 1 jeunl' fil! se tourna vors Dick
Roynl' . Il BuOlL ou jeuno hommo de voit' les truits dl!compfl_
sus, III leint pâlI' tlo 1;\ pauvrù cnfanL pour devinel' qu'i! anivait à un momf'nt tragique, Elle S Illhlait sur 10 point d.
ü()rf.JilJir. Il IlL imIJulsivement quolques pas vel'S ello el 1
�reçut dans ses br3R. A cette minute, il comprit que, quoi
qu'il adVint, son rûle dans la vie était désorma is de protél"" r
cet être charma nt et frôle.
L'officier expliqu<l brièvom ent au manage r que Mary avait
d\l fuir des persécut.ions ct que lui, le capitain e Boyne, av<.'il
él6 envoyé tout. exprès (il ajouta merrLalcment : paL' la Providence ) pOUl' veillel' SIll' elle.
Lorsque 1Iary ouvrit les yeux, cc fut pour les plongel' dans
d'autres yeux bruns, qu'e!le n'avait pas oubliés. On J'avait
étendue dans un p!'Lit salon, sur un divan.
- Grât~e
au cid, voue; voilà remi~
l s'exclam a Dick d'une
voix joyeuse . Ce ne sera rien. Vous souvene z-vous de moi?
-- Oui, murmu ra la jeune fillr. Je mp. souvien s bien de
yous . .J'ai prns(~
souvent :\ vous. Est-ce vr'uiment pour me
rctronv rr que vous êtrs V t'nU iri ?
- Plutôt! fit Diek avec convicti on. Je vous ai suivie il
Los Angeles, ehor. la voyanle , VOliS savez .•T'avais bien l'imlll'ession que vous n'ùLicr. pas en séCIll'ité. FlIle n'a rien voulu
me dire, la senora Eslt)J'o, mais je lui ai acho(.(' 11' colliel'
d'umhl'c que je me sOl\venais avoir vu enlre YOS mains. Bans
nne lettrp anonym e qui m'a mis ~ur
la voie, je ne vons aurais
jlrut-êt re pas retrou véc.
- Qui vous a Ccrit celle IcLLrtl? Sl'rait-c e la vilaine
honD!'! de la SûÎioro. Jiislel'o, qui Ravai!., m'ayan t Loul pl'is, quo
j'ù\.aiR tof.aleml'Ilt dômuni o d'argen t?
- J..'horrihl. femme 1 s'exclam a Dick. COpt nrlanl, sans 1'11(',
je nc sm'ai" pas ici ..Jc lui parclonne clone. M,ds, au fait, VOUq
Ill' connaisst'7. pas mon Hom. Pcr'm~l(7.-oi
do mu présent!'r' :
capitain e !til'hard Boj'f"" LOJ'HjllC VOll, ~erl'7.
mi(.ux, jl' VOliS
entretie ndr'ai de 1ll.1 Jllorlm;tr, pl'r~on"
- .Je vJ,is vous POS'!' 11110 ([Hcstion onl'orl', dit la jl'ulll
lilll'. l'ourqllo i l~t(,s-VO1
'i hon pOUl' moi? Connaiss '7.-vou!':
fluclqu' un dfJ 1IIH l'am illt!?
J,'olnci 'l' Jet,( un coup d'ccii \'er'!! la port entre-bâ illé!'. Per~(J.1ntl
ne semhl.li t écouler ; on le:.; avaiL ! bs~
seul.
--.Jflne saispl! l,fiL-il :\mi-vo ix, :;iju pui' YOU" dil'Ü hi
y'riU', Vons m'en youd!'\'?' peIlL-~tr·
.. '1
- Maili, non, dit )lal'y ('n riant.
- Vons ne sorez pas rlkhvo?
�L.\
.!P~OX
DU sn,EyrE
- Je vous le promets . Vous ayez fait pour moi plus qua
personne n'a jamais fait ,
- Vous êtes un ango 1 s'6cria Dick, impulsi vement . Mais,
avant de r6pondr e à votre questIon , je dois vous en poser
une ; croyez- vous à la possibil ité de l'amour à premièr e
Vue?
Mary ouvrit tout grands ses yeux et rougit un peu:
- Je ne sais rien de l'amour , avoua-t -clle, sauf par ca
que m'en ont appris quelque s romans lus à l'insu de grand'10ère Destinn . Dans ces histoire s, le huros tombe presque
toujour s amoqre ux à premièr e vue , Mais, en ce qui me concerne, personne ne m'a jamais aimée,
- C'est là où vous vous trompez , Il existe un homme qui
Vous aima dès le premier instant et qui vous aimera toujour s.
si vous voulez bien l'y autorise r.
Sa yoix, ses y ux si honnête s, - fenêtres claires ouverte s
l'âme, - troublè rent Mary D 'siinn. Elle posa sur le
~ur
jP.llne homme un regard conDant qui Je bouleve rsa. Il saisit la
petito main qui pendait contre 10 divan ct la couvrit de baiSl'rs, Une ivresse insoupçonnélJ alangui t la jeune fille,
- Tout cela est invraise mblahle , murmu ra-t-eU e d'une voix
tl\lOlblàntl!. Vous m'aime z vraime nt?
- ,fe YOUS ldorc, Et vous, me l'cndr z-vous un peu de 111<)
tOnd l' ssc?
l'csL.'-lis indiflér ente t dit-elle.
- ,Jc serais bÎ'lI1 ingrate si j(~
issflllce, dit-il en riant.
['l'connn
de
~
a
p
Veux
ne
Jt'
Mais
Vous no me dfJvez Huellno gratiLud o, chère 1
\-Iary cuL un ['ire joyeux, Que: lil vio était bolle lltlprO$ de cc
glorieux soldat, à la poitr-ine ehanHlfl'ue do ducorat ions 1 Ello
pencha
Cllt un l'I'gflrd tendl"! pOUl' Diek, gnh;ll'rli, celui-ci 1)0
viv·mr.nl, ;
UII joul'? demand aVOU!! r.onsentirez i.t ôlr ni 1 l'omm
I.·il al'dcmm rnl. Oh 1 IlJ.S touL de :o;nii n'ayl'7, pas pCll!', ch!'.!ous pourrio ns dl'o
l'Îe; 'llwnrl VOliS ml connaiLt'cz mieux.
souleme nt Oancull.
dans le,
la jeuno fillc, ,~om
- Fiancés 1 ~'ûxclam[\
['ornans?
Roynn nuL 1Ill!' 8econ/lo d'cITl'oi en r.oIlslaL,lI1t combien clio
,'iot1sca-t-il.
l:Lait June: « Unc vrui li!~te
�tA MAISON
1) r]
:m..I:!Nc.r:
- Comme dans Jes romans, répéta-t-il doucement.
- Oh! crne c'est amusant, fit-elle en souriant. Ainsi, je uis
vot.re fiancée. A quoi cela m'engag.:-t-il ?
Elle lui J nç<.o., à travers ses longs cils, tm regard tendre. 11
dut sc relrnÏI' fortement pour ne pas la saisir dans ses bras.
Mai:; parce qu'clic était si t'niant, et qu'elle n'avait que lui
nu monde, ii se domina et répondit Il la question de Mary pal'
une autl'<! quostion ;
- Que font les flancé3 dans les romans?
- Oh! cela dépt'nd des romans.
- Puis-je embrasser votrc main, comme tout à l'heure?
- Oui, dit Mary.
- Et votrr joue? Croyez-yous que cel<l soit permis?
- Comm nçons pal' la main, dit Mary, avec une vive l'OU'
gent'.
,JamaIs lu capitaine Boyne n'avait fait de si rudes efforLs
SUI' lui-même. 1,'1 prudence lui conseillait d ne pas eff,lrou('her ('0 joli oÎlJeau. POUl' tl'ompcr son impalienGP, illa fit parIer d'olle, dn sa mèr('.
- Quoiq1H' nous soyons flanc(l6, dit l\Ia1'y, jn dl'lsil'o plus
rl1[1' jaJli~
:\/It'1' la reLl'OUVf'l·. ,Jc suill si {'t(lé~
qu'olle u'aiL
pas cherché il ml' voir, ,Te Grains quo gl'und'mol'O Vostinn lui
ait dit dll Ill't! dl' moi. 8inon, (:OI1\1l1onl. l'Xpliqucr Bon indiITénnco appm'pnLo? L', mÙI'('S aÎlllrnt lOl jours IOllrs enfants,
II 'cet.-cr Paf; ?
~
SÎlI'l'mcllt, dit BOyllC.
'lai, in. /1('/ fJ, il 30ng,'u q1l!; Con'U () CU", h dernière fois
qu'il l'avait \ u 1 l'(·sscmhla.it mo!ns ù une l1lùrr (Ju'à une chal'm'ml!; j'lin Ill'I' OlJnl' do da:-hu!L an~.
- ,1<, YOlJd'ai~
hi 'n ID l'ojoindl'C :lus!;itûl. qUt! possiblù, dit
i\I Il'y n Sl: drtss:lllt SUI' le coud'. parmi l<.:s cou sins, d lui
111'011\'('1' ({Ut' l'j Il IIU doit'nous Sllp,II', 'l' •• re Hais qU'l'III! va :.1'
l' Hw!'i 'J'; l"IÎSOI! ùe plus (lOUI' la YOll' :lll pl~
lul, avant dl' la
11('1'11 l'Il t. Jln\'~m,
pPIIL-toI,l't'. Vil lIl'rIenl 'll</ll aIJ,'ul"Jl' ne dllit
pas nous S(·Pdl·t'I'.
h illt'Illllwnl, dil Hnj'II . B.J 'In ..tlill' dl) fianc(', \ons Ul"
JI l'lIleLLI' z dt: vous aecolOpoglwr a. 1'\\ - YOI'k. J'espère, d'ail1 ur , q\lu 1l0U!l nOllS JII l'ict'ons bil'nf.ôt, cc qui Ille p rmcttra
dQ veil] l'encore mi 'U' sur VOliS, d. rn'cnlrJ"cl'ait l'honihlr
�J.A MAISON DU SILF.NCF .
39
- je ne pui!; appeler ça un pl'cssen timent - angoisse que j'ai
de vous perdre. Trouvez -vou') toujour s que vous ne me connaissez pas assez pour m'upous er, mainten ant?
-- Certain ement 1 fit ilIal'y avec emphas e. Je prélère de
beaucou p être fiancée. D'ailleu rs, je veux le consent oment de
ma mère à notre mal'Îage .. ,
- Oui .. . je compre nds, fit le jeune hommc désappo inW.
Seulem ent, c'est un si grand voyago d'icI Ù New-Y ork, et je
ce
ne pourrai pas ôtN tout lu temp;-j avec vous .•~avez-ous
quo nous allons faire? ,Te vais pder 13 femme dn g<!r:<nt de
nous tl'ouver uhe femme de .:hambl' e de confianc0, qui VOWl
rien me
servira de chapero n, ann <{ne vot!'e mère ne pUilS'~
reproch er.
de p ,in' r s'Hcri
- Oh! que vous tH as bon cIe pr.'ndI'tl t,l!1~
'Iary. Quand serons-n ous à New-Y ork? Je voudrai s que 1'0
fût le plus tôt possible .
- Vons sentez-v ous assez forte [Joar pran'lrl! Il) prochai n
train?
-. Certain ement, (M la jellnJ fille pn 50 ltwant. \ \'C \'OUS,
j'irai n'importl:: où.
p,lI'oles, !!<.l doux reg.uù (,murûn t le jeun homllle . Il
C~S
dut encore sn domin l' pOUl' Ilf) pas la fi !1'rCl' dans Hes bps.
POUl' cachel' son trouble, il partit à la l'cc'herc he d Imll'
sa l'I)quôto 0.11 sujet d'ulle fUnUl'l de
hCtcss pour lui ,'xpo~el
du tout sûr de J'accuei l que mis'
pas
n'litait
chambr e. Boyne
a sa fill . IIcul'UIlSJmcnt quI' Iii Mary
Coufiuelo Carl' 1'(;~clvait,
avait h'soin d'ulle I"'ot !cLriGl', il lourrail. fal'Ïlu/lillui. Ja condo eonfi.ull') : na h llu- IIÔ1'e. Collo-ci qui
nier h unf' pf'I~Onl
1{1I!.(lluit dl' l'; l'gJllt avec seli ÎnvenlIoyno
q\ll'
~
i
l
J
q
d
vivait,
lions, d,!; libéralit és dll jeune 110",111' , .lIlaiL vl'nir 10 retrouquo lJick rH:
Ve)' Ù • c:w- Yod" 1.,I'OI't,".! d'lin' JO'111I\ Ili~cu,
j son pèl'<',
,nnu
Canndil
GLuiL
flllr.
JI"Ir1P
10
f
C'
(:onllili:;saif, pas.
sil' U 'org-ù SpCIH' 'l', vnail, ('11 r,li on d St'" '> l' viel's, d'('LI'e
anobli p Il' lu l'ui, LÀ ol'g-ill:\ SI' 'Il!'!'" avait l'CnOIl') Gonnui' an ce
av '(' h uollu-rnùl'I' du l'apiLldnc C!oyn', Icml du 61l VUllue Ù
dll litr!' cl' ehuv lliul';'\ lion P'.l'l'. ,i
Lonlll'I.!·, pOlll' Ja 1'()lIi~u
fal, il 'Îlt ùevJn" f. cilemlml. qUf'
)}l'II
suit
lJ:ck uvait Gtu tant
]otnflis mi, s SpCIlCf'1' IlO.' [lIt suu ,ha) (\C r 'nou '1' ('olmai!\ am:.
.1 1; Uoyn', hi ~ 'Il .(j
l{V f' IIIlU v \l\'C •.lUS. i cff,le 'l' 'l1l
�40
LA
~IUSO·
DU
S!LU~r.t
n'u'Vait eu un brillant ne,eu décoré de la Croix de \ïctoria et
riche.
Il savait seulement que sa belle-mère, venue en Amérique
,avec lui, séjournait pendant sâ tournée en conférences éhez
des cousines à elle, des Spencer, à Montréal, en attendant
qu'il la rejoignît à New- York, il savait aussi que Mrs Boyne
devait ramener Georgina Spencer, sa nièce en Angleterre, et
quo les cabines des deux femmes, comme la sienne, étaient déjà
retnu~s
sur l'Aquiania. Elles attendaient actuellement le
jeune homme au Plaza Hôtel.
Boyne savait que sa belle-mère accueillerait gentiment sa
fiancée. Si Consuelo Can se révélait, comme HIe t!roymt, un~
méré indifférp.ntle, Dlèk pourl'!l.it sans crair1te c!oi"rduil'e Mary
· mèl':.
aupl'èJ de ~!\ ~lJe
IX
CENDRILLON •
•Tusqu'à Chicogo, :\[nry voyagr\
dan~
Ra vif'illo roho bl'uno
P.t son mis('Nlblo rhape·au, car flUe :lVaiL ahandonnC! son co~
'turne IC do potiLo Sœllr bleue n. Mais à Chicago, lInll avent1lre
ml'l'voil1ùustl lui advint. Le (rain de lux' qui lui avait clonn"
l'impression do la f6,'l'Îc atLoignit la ville avnnl. la re~mctu('
nautiques, eL le ct Lirnitcd " pour . 'cw- YOl'k ne partit'ait
pas avant 10 lendemain nlilin.
- N'airneriez-vou,; pas acll trr quelfl'Ies jolies toildLr.';,
d,'manda Roynf', :lUn qm' vous l:ooy, '/, plus ('J('gnnLo pOUl'
affJ'onl.er votre ml!I'!!?
- CI:la m' pJair.lit. hoauc:oup, rlit :\T.lry l!t:so!l-e, mais,
IIlloiquu nOlis soyons fiancés, je n [lClUX 1.0111. du lIl(.rnp pas
pay!'I' lIles l'ol)l'fl.
VIIiIS li ~ s(,r
- ,J .. rit' pailll'ai rh'n du1.oul., ins~l.a
l)ir:k. JI~
v()u~
pr(,t,,l'ai ri .. 1\l'g~IL,
VlJili\ t.out. foli v ')LI'1) m!"ru ù"Rire )JI(' l'cmhoul')'1'1' \:1'5 pl'til, ',' HornrrW5, lilll"
Ù Illlc. ,inoIl, VOliS a('('optr'r('z
f;CC; peLits caùeallx de votre Ihlll' ".
La lonL"tion Nuil trop fOJ'l' ; .I 1... l'y YSIIOI:OIII]),\. 8pu(cml'nf,
l'lIr) n'ovuiL jflrni.~
ri n acltotü p:lf p(lu-ml'rnc cL n l'lavait
COlI\m, rit s'y prendrc; aussi, pria-t-ello Dick de bie:l1 vouloir
lit:;;
�41
,l'accom pagner, si cela ne l'ennuy ait pas trop. Dick, qui
n'avait pas proposé ses services , craigna nt que Mary ne pré:férât l'escorte de Kate, la jeune femme de chambr e procuré e
pal' l'hôtel du Grand Canyon , fut enchant é. JI fit appeler un
taxi et l'on partit à travers la ville.
Sur le conseil tie son fiancé, Mary dut acheter les plus iolies
,robes que faisaien t valoir d'élégan ts manneq uins, amusés par
la jeunesse ct la timidité de l\hry, qu'on prenait pour une
jeune mariée, fraîchem ent enfuie du couvent ·
Au premier achaL, l\lary s'estima comblée . Mais Dick ne
l'entC'ndait pas ainsi.
- Peut-êt re n'aurez -vous pas l'occasio n de monter votre
dès votre arrivé!.' à. New- York; il faut done que
~arde-l'obI3
Vous ayez tout le néces';llire ponr faire honneur à votle mère:
un ou deux tailleur s, nne ou deux robes de ville, une robe du
les chapeau x. Ensuite , nous
,oir, plus les bas. los chau'lse~,
malle.
la
de
ons
occuprr
nou~
On choisit donc un joli tailleur marine pour le voyage, aY'ec
lin charma nt canoLÎel' assorti, puis unc robe de crt1po de
d'écaille blonde, avec un grand
Chine dernier nri, ~oulr
sement le visage; enfin nnp robe
délicieu
it
rrll:adl'a
qui
chapeau
soir cn Lulle rose-t.hé il. transpa rent ù'argtJnL. Alary n'avait
~u
Jamais rien vu do scmbl<lble; laissant la jlJUnc nUe choi;;ir
S"S d"ssous , apre; avoit' recomrn mdl: à lu tC veneno~mè
dCuFe » do montrer ses plus jolies lingl'I'ieti, .nick partit l'Il
en pl'omoLtanL d'I!tl'Il de l'do ur dans un q uart
mi:;:;ioll S~GI'ùt(,
d'heure. Il s'agii;saiL (l'ach L r la haguo ùes fiançailles .
hien pf'U, s'il n'avait pas
Un qu,ut d'heure , c'eût (~L"
d('collvl'rL du prprnier ('our> (['œil la hague i'léalc. C'éLait lin
beau diaman t bleu, rnLoUl'(j do hl'illant.5 pt monté SlU' platitll>.
IID'
LI pl'ÏX impurta it pUll; il vOlllaiL f;dLfJ bagne ct pas
SOli J'f'gard avisa un rnodestll "uog de p 1·1c:>.
autl'o. PIÜ~,
Comme el' collicr feraiL hien alllollJ' du GOII lonl{ ct flexiblll
cle Mary 1 Et l'.r: petiL sac on 01', avec lin hou Lon dtl !;aphil'l
\ln pasflllol, devan!' nn magasin, il
Il aclllJf. t li' lll1ll" Pli~,
S'ilPPl'o visionna tir> quclc!uCH douzaine!; do puirlll'l de bas dt)
soie. JI faHuit so IrflLer mainLenunL, l'our Dl~ pns faire allenqu'à la devanL1\I'tJ tl'lIn magasin , il
dre .'>Ia/'y. MfJis voil!~
un mantea u d'hermine. Quelle jolie sortie de soil'û"
up~rçoit
�42
1,\
:,r ISO.
DU
~r,:"c
sur la silhouette élégante de Mary . Elle aurait l'ail' de la
fée des neiges, là dedans. Il revint, essoufflé, après vingt êt
une minutes d'absence, ayant dépensé 8 000 dollars. ,Jamais
il n'avait autant goûté la joie d'être riche. Jamais il n'nait
plé si heureux 1
Il fallut, non pas une malle, mais deux pour contenir tous
les achaLs nou\" aux.
Si nous l'cntrions mainten ant dîncr l\lpidement il
J'hôlel, pour allm' ensuiLe à l'Opéra ?
L' jeun fille acquiesça, Loutc joyeuse, ct monta dans r;a
chombl'e revêtir, avec l'aid
de Kate
{~mervilé.!,
sa l'obe
rose-Lh\:. Elle finis ait d> chaus;, 'l' le' petits souliors d'argen t,
plu' jolis que les panf.cuO '8 d Cendrillon, lorsque Boyne
frappa à 1 porte du petit salon qui faisait suite il sa chambr e,
- .Te vous apporte quelque chose (lui vous plaira, j'espèl ~1
d't. il.
- Oh 1 ICfi helles l'oses, nt-elle en étendan t la main.
Oui, des 1'03"13 cL Ullll'e chose. !Jeu.' ou trois p I,i[~
Lijoux.
l'our commencc!', il lui présent a 10 sac cn mailles d'or,
puis lC5 pe!'ll", cl, nlm l:\ bague.
- Puise/li '. diL-il, vou' n voult.!7. pas, chérie, ({li' je 'ou,'
dOllar vo~
l'o})(,s, vo ' nif) p"I'mt'ltrcz au nlOin: li vou:
nlTdr ,·cci. C'est mOIl droit, vous Ra vez, Vous avez dû VOil',
dan lu: l'oman,,; que VOU' '\ vez lus, que les fiancés olTl nt
toujours à loui' fiancél.! unc ha Il ~ dl.! flanÇ'lilles.
- Oui, lIlui iL.; n'ajollt ilL pa; fO"c"menL lin c:ollicl' Jl'
perle ct. un e ('n (Il' •• 1' ':l'ois ({1l0 VOllH dos seul cl· voll' ,
-
l'SpOt; " Dil'k,
11 la " ~:\J'(IL
[lcniv TlI lit. Flll nuit vrai 1\ 'lit éctlLun l dll
j unc~
e, 'Lloui ~nl
Ju hpauU;, lJ.lTlti su "(1)(' de soil'oe. ',1.
ii ,rul bioll lirû !lillI' h' Y Il ri liA jellJlo lillo uno lueu .
nou vell " .1. Il' iL Il' ,lImu~'
Ill'
l'll;lI'cl, Z-VOll"; "UII ail' sI gol' \ "
deln nd,l-l- ""', Monn" , ./' Il' 'OU' pl: i. pojlll. ,linsi
?
li eonlr.lÏl 'e, VlIlI' ûl !; 1.1 plus b ,II, do touL 'H.
gmuo de c ,Lt nd mi1 .. \ lion , • hl'y !I l'nppl'odlll du jeun
hommo !.jui, illlpui iV'(I\ nt, jota 8" hm' .\IIlour rlll 1" 1. li Ile
mine <:t sel' u lu jeuil 1111 'ntr lui.\'< c r 'r (>111'. EH So
��LA !lIAISON DU SILE1'\Cll
dAp.éehe du Grand Canyon, que j'ai parcouru des milliers de
milles pOUl' venir la retrouver.
Cependant, à mesure que le taxi se rapprochait de l'hôtel,
Mary devenait toute tremblante . LOl'SCIU'ils enL['t3rent dans le
hall, Dick remarqua que Je visago de la jeune fille était
d'une pâleur de marbre.
- Tout 50 passera bien, dit-il, mais vous êtes faLiguée.
Voulez-vous que je parle en premier à miss Can?
.
- Non, merci, dit courageusement la jeune fille. Je doute
d'elle, non do moi. .Te désiro la vOÎl' sans retard. Allez demander si elle ('st à l'Mtcl. Je vous aL tend ic·.
Dick S'éloigna à regret. après avoir installé la jeune fille à
l 'écart, dans un coin du hall.
Que (10 lumières, quel oclat, quo do belles toilettes ct do
bijoux 1 Quel bruit 1
Soudain, do la foule des bJlles dam's, une silhouette se
détacha, paroi Ile à un lis au milieu d'nn champ d(' pâquol'cttes. 'fous la cont'mplni 'nt UVec admirat.ion cn chuchotant.
Mary ne pouvaiL entendre les mUl'mur( s, mais son cœu)'
l'avel'tif.. Cütto magnifiqlln cr6aLul'C', vêLue ùe blanc était,
1
Ra mèt'c : miel; Consuelo Carl'. Oui, pa:; de donLo, e't~ai
bien
l'ol'iginal du portl'ait entrovu dans le colli{)[' du VieuxCouv(mt,
P01;r\'1l 11'10 /,rI l'adÎr'uso apparition n'all;iL pas !;'ôvanouil',
pendant flue Okk s'enquerraiL 0'0110, L'angoi. Re dA Mary,
l'.dLo ir!{,c iut 1.l'lIe qu'ello fit un pan cn avant S\~xo:lmat
d'unI) voix f/'lih~
:
- Mèrol
LA
SII:UR ET I.F. PRI.'1t;I:.
L.I jolio rCll1tn
VUe
tourna vÎve·mrnL hl IH l'l I.!' sanilliL;4 la
de la J uno Ill! . fi n'y nvnit. ,lHl!tIllfl joio (i<:ns son r g' rd.
ln i. sonl lllLnl. nne indignation JlI in,
du flurpl'i .'; On la
nLait 1:I1l/' ln dMpll ivl'. :\I:1I'Y ('lit l'impl'n' ion dl) l' ccvoi,'
lin douch d't, u lroidl'.
MnlgrlJ 1" 1'0 s!.'mhl,tnre . VOG 1.) purll ail, III JCUHO lille ,0
oenwnlla, pend ml. qllolfl'lCS secondes;
fi
�T,A
~IAtSO:-/
nu
'Cl:
~TL'r
Carl vraime nt,ette
e me suis-je p:H': trompé e?
être sa mèl'I', Tout
pour
jeunl:'
hien
jolie personne semblai~
au plus paraissait-elle vingt-c inq ans dans sa robe cl salin
hlmw, ses perles et scs diaman ts,
Mary halhut.i:l :
mariante .. , miss C~\rI'?
-1~te:;vou5
- Oui, je snis miss Cal'I', fit cello-ci d'uJl\! voix chanlan te, ou
perçait un ton aigre,
- Alor;;, dit Mary, qui reprena it courage, Je cl'ois bien
n'avùz- vous pa~
CLt'.. ;:olre Illle, 'Mary Dcstinn, Sans dout~
venue tout
~ui"
je
;
Canyon
Grand
du
e
l'''ÇU mon tél "gl'amm
t'X près pOil l' vous voir',
Mis': C l' nt un pos en avant. :
si fort, on
-,. Chut! fit-ellp :'1 voi"!; busse, '\;'1" pal'll"z pa~
c,
enl('nrh'
nous
t
p0urr::lÏ
E lé jeta un eoup d'ru il inquiot autour d'elle, Le prince
lIu sun, avec IJI:i dIe. !l\.'ait ren'dez-vous, n'était pas encore
~
)J
al'rh't'"
Muis les gens ql1i uhOl'daicnt Consudo Carr' nf' mallqlll 'l'aient, pas de s'(o{,onn"r do ,a l'nss wbl, nCt' :\,\'1' la jtmne
inconnul', Il fallait avis 'j' sans l' hml,
M,I ch,')' 1 petit' ':Wll' 1s'cxclunw l'acLrir,(' il hallLr voix,
quolle> :.IlIrpl'is' 1 Vous n'auriez po::; dil quiller le couvcn l.
vilaine fi Il') 1 "[ai'; jl! suis l'<lvil.l dl' vou voir', nalul'el/.-IIll'n t.
l\1ariy fiC rt'pull, nhuJ'Ï\1, • 'agissa it-il d'nne pl<lisanlcric, 011
d'une
bien sa lllt\I'C Cl'oy,til.-ulle vraimen t "'LI'L' tm PI't"~ln:é
ltlll\' ?
(:arr !.II'OOt,1 !III tl'o'lble dl' ln jeune mie,
r.ol~I\t'
- Sui\'l'z-moi Ùtlll' Ina Ch;UII!))'(.', dit-clIo, nons nal1~ero
/\li li "
dll pI'jnne,
111 plnn d<;/ÎlliW av,lO'i~.
Il raIl il ,1I':l~.e
p.L'llli do la jt.mne nu , qll' JI.
rm" ,·Ii 511 son hr s SO\l~
t'nlraîna Vl'rc; l'nI> 0'1,;0111',
• fuis ln j 'nOO Hll ' fi' dégag ,l,
- 11 faut t[1I0 Jl' jll't'!VÎ('I Hi' l)ick .. , 10 capitain e Boyn ,qni
" bien vonlu rn'acnompagnor du Grand Canyon il1!>qn'ici.
H.'\il-il rlllcls sont n03 Iit:n.' ù pal'!!l tu? Ùem:lnda
l'udernt.:nl l' letl'je',
�����50
J.A MAISON DU SnT:;NCE
Courez la chercher 1 mon cher enfant, disait Sophie
Boyne. Quelle surpris" 1... J'cn oublie de vous présenter
Georgina, miss Spencer.
Diel" ne s'attarda pas à regarder miss Spencer eL gagna
prt'cipitamment la porLe.
- Que se passe-t-il? àemanda G orgina très dépitée.
Mrs Boyne, une bonne dame ~se7.
in ignifiantc d'aspect, se
prit à pleurer.
- Voilà tout notre plan démoli, sanglota-t-eUe. Ce misérable Dick e t fiancé. La jeun personM t'st en bas; il a été
la cherrher; 1110i qui aurais ('~6
si heurlluse, chèl'e petite, de
le voir domander votre main.
- Qui est-ce? demanda Georgina, en aIT ctl\nt une indifférenco qu'elle éL iL bien loin de ressentir.
- Hélas 1. .. clio porle un nom dont on n'a que tron
parlé ... paf; 0110, évidemment, mais ln plus proche parente (Je
Mary DesLinn csL Consuelo Garr; j' crois qu'elles sou!.
('onfusion, dit
�LA
MAISO~
::;1
DU SILENCE
'l'tirs Boyn o , qui n'avait pas été insensible i:J la prestance du
vieux beau qu'ét it encore sir Spencer.
enfin
ous auriez un salon à MonLriial, YOtlS ser~z
indépendant dl! yoire benu·fils, vous [tu1'i z uno vic idéale.
S ulement ...
- ~culmnt
? inLerrogra tante 8ophi13 h Jetant '.
- Père e. t trùs rigoriste ; jami~{
il n'nec 'ptcraiL r!'G'P0user
la hellr:-mol'o d'nne sœUl' cïacLrict'. Song z-y, tante. Dans
l'inl('rilt do Lous ( lie n'ajouta pa~
: "dn~
le mien, surtout »), nous doyons empêche!' Dick do comlll 1tre une oHu
en épousant celte pr-tite lntrigantL'.
- Je ferai ce que vous \'oudl~z.
Chut 1 dil 1\1r5 Boyne, le
voilà.
Georgina llourit. ElIù ',trolt assurée d'un complici é
totale.
'ri '1.
nr.usF.S '.\ClIINATIO ':.
,mOIl
uf ntl it Mrll Bo
c.
�52
tA MAIS07i DU STLE;>fCE
Et elle se mit à poser mille questions à Mary qui j fatiguée
et trisLe répondit cependant de son mieux. Georgina tenlait
j
d'accaparer l'attention du bel officiel'.
On monta un souper et Mary dut faire honneur aux plats,
a.lors qu'elle eut bien préféré S9 ret.rouvel' soule dans sa
chambre. Dick la vil si pâle qu'il en euL pitié.
- {ary est fatiguée, diL-il. EUe va aller se reposer.
OMissant à un coup cl'œil imp(JI'ieux de Georgina,
Mrs Boyne se leva aussitôt, devançant Dick.
- Je vai, vous accompagner, dit-clle.
Et Mary, qui eut. tant désiré se rplrouver seule avec son
fiancé. dut souhaitel' à Di .J: un bonsoir banal devant les deu:t
femmes.
Ml's Boyn(' guida la jeune fille le 101i du corridor et OUYl'it
une porle.
très hi n 'c i , dit-ellp. J'avais.relenu cette
- Vous sr~n:z
chambre pour Di!; . Tl Y a rrlL'me des fleurs. Me permettrezvous do revenir ùans un instanl, lorsqu9 vous s('~z
au lit 'r
Je serai .. si lÎoul'eusc do havnrder avoc vous encore un peu
avant que vou' n VOIlS endormie?'?
- Volontiers, dil l\fal'Y, qui n'osa refllser.
Elle était à bouL ùe I1N'CS, el1[> 'ndanL.
pro~,
dlÙJ'C enfant. dit 1 [rs B,)yn')j on s' rnlourdonn l' lin l'ollseil, 1 s hût l~
llant, permottpz-moi do you~
sont ,jo lellc5 polinit"ro' 1(111' vou ll'ri!'? bit'n, d'm!>
Yob'o intl"rH, si Dick fl'app ;1 votre pOJ'f,c, ùo m' pas 10
l'ccevoiJ',
- Dien, macJollll', <.IiI. 1 r Il'y le rrcur grœ.
- Ju dl'iicench un instant, C/lVoYl'?-rnoi vot.l'O ft'rnmp d,
chamll/" pOlll' 1110 prévenil' dès qu vous Berc? couchée.
-.1 VOII. Il) promets, m .dame,
Tant.e ,'ophin rrLrollvn Die!;: dan~
10 petit salon. Il l'Grill
ravi do voir interrompre SOli l'Illl'tllicn :lVl'l1 G ol'gin .. (t St'
1 Vfi allsBllôt.
- ,10 !lui'! faligll", dit-il. 011 mo permcLL!'7. dr. m l'eLirPr
- C 'l'tain 'rrll'nl, Dick, nOlls-mênll' no s 'ron p~'
ruebé
dl' pl' udr fludqu' I·UpOS. Votr flunœo e. t ch rTllflrllu. C'e"L
un cntant. natlll'olll'!n\JJll, muis vous n'ollez po." vou' Il al l'
tout 110" suitc, n'clit-cc p ?
��LA !U.I80K
J)'[T
Slttlfe.
�Ir,; Boyne n'ajoutait pas que :i elly était Iah!e, bHe et
que Dirk ne pouvait la souryri,' et n'avait
jamais voulu répondre au. avances du vieil Hastor, qu:U
détestait.
- Je comprends, mUlmUl'a .1al'y d'une voi. tremblante ..•
Jo ne voudrais pas etl'e üno gêne pOUl' Dick. ..
- Chèro et courageuse enfant! Je no doutais pas Jo votl'O
rlésintérossement 1 ous êtes une véritable petito héroïne.
prNe à sc sacl'iiier [JOUI' lu honheur de 'elui qu'clio a aimé,
::lacl'inet' ll'g"!', d'ailleurs, vous ôles j!'une, jolie, vous vous
mal'ierez hif'Dtôt ct sel'ez très heureuse à votre tour. Ce ne
sera <lue jl1slicp.
1 cnnnecl' à Diel' ? Üait-c possible l 'T'out l'{ tro do :\Iary se
r~volÎ'1it
à edL idée, :Son eœur se brisait , IWe n'a vait plu:
que lui ru monde . Jamais elle ne rctournerait nu Vieux -Cou'. t eL ,~mèrc
1 roniait. Oui, cIl n'.lvuil plus que Dick·...
M.lÏs pouv.\iL-cllc, pal' égoï,;mo, complomellre la carrière uc
celni IIU' Ill' [ùmait, ri~'luc
do gâcher S,t vito. Co sor ait bien
niaI r('l'onn-\lLl'o la IJonL6 qu'il lui av,lit t i 'moig'n6e, D6cidumenl, '!l,) sc dovait ùe s'e!1'uc l', dût-clIo ('n mOllI'il'. Au
ntoins, Dick l'pO\JS l"tiL Nelly HaBLoI'; il serait l'ir:hc, helll'ou .
p ut~Hl'c
aul" i1.-i 1 111' peu do p,.ino su' 1 mom nl '1 Aprt's
• 131'y.
I.out, il 111.: l'- ;lIwiL p ul-uh'c lJiIl tanl qu Ç'l, el~,
dl'> Doynu 10 dis'ut ; Dick a\'i~
ohii llia pitié, ill'avaiL VlIU
ID h 'lU'OUS...
1 li ,,1I0? ,.on Vl'g'u il la souliclJdl'uil, per,Onno IJ( Vl.'rl' iL s' bl'm 's,
Mrs Bcryno n'ol> iL 11r..01'0 (l'oirc au sUClillco LoLal df' la jeune
J
PI:l~tcnieus,
1111 •
�56
LA
DO SILENCE
~rAISOli
En fait, le seul refuge possible lui semblait la mOl't,
Qu'allait-elle devenir?
.
- Je vous laisse, chère enfant, fit Mrs Boyne, qui avait 1
hâte de rendre compto à Georgina du succès dt> sa mission,'
vous devez être fatiguée? Bonsoir, chère petite,
'
- Bonsoir, madame.
La porte se referma, Mary,. le visage enfoui dans l'oreiller,
put enfin sangloter éperdument.
XIII
Au
REVOIR ,
La seriora Estcro cachait sous ses allures nonchalantes une
n~r'gicé
peu commune. Elle ne prenait aucune peille, sauf
lorsque son intérêt le commdI!-dait. Ce n'éLait pas sans raisons
I.jll'elle s'était décidée ;) quitter su maison de Los Ange\ell et
es client. pour ontl', prendl'e co long et coûteux voyage, llIis
qui ne risque l'ien n' den,
Si Ma l'y !lP. partHit pas on F.gyplf' avec~
mèt'c, il pourrait
tIl coûlC'r une COI'luno à ln se[iofn. DUIlC, p:Jll d'hésitation pos-
l'lblcl
•
Lors de son voyage en y,;"yple, la voyant.e Hail tom bép. fUr'
un ITIl'rvf'illoux S cl'eL; f;'ulern nt dln n'avait p'iS VII tout
d':lhflrd la pos. ihilité d'cn tire]' parti pOil!' f;on u. 'Igl! pl:r onnel. II avail. fallu 10 pl'oyidrntjt'l hasar'd dn la venuf' à LOK
J\ngol"s, do Con!.u 10 C l'l' nI. du pl'Ïnco Hilssan, la cOIIlcirl"nG i:tl'angû d" lrt vi ile do :lhry ()o5tinn pour l'oiglJillpl' a
nOUVI'ntl ur uno voie (Ill bout dl' loq11l'1\,. dJe untr'('v0.Yllit tlllll
fohulllu:o rflrt.lI11 . Oui. p~IB
dt: doutp, M'u'y (!I:lit l'in lrutnrnl
'lui lui POI'f1lf)tLrait d'.lgil' 1'1. d'Iltl.r.indl'(' l" but.
L'Hnnon': d,'s nIlD'" iller; dl' COllflUcJO Carl' J'IWail fuit <.1 <.;C 011 _
r'ir;) "'\\"- York.
« Sa flIl! ser.l y('nuo la " joindr'{' )l, songou-l.-flllp.
IJ (JIu, l'II' avnÎt. appri int'ÏdeUltllt'nL, par la sCI'van!.{! lr'ailrf" ,'Iuu Boyn' s'Mait. 1; 111 C(: li la l'cch l'chu de M.lry.
a 1\ l'aime, du, id(JlnenL, uV'lit-oll,' !ll'mologu(:,
1 i: 1:
muring -II 110 " rel'u pas; j'ai d'autres vue' sur ,~Ilo.
Su mèrD
l'ommènera en j~gyple,
�1
1
La voyante avait d~b:lrqué
la veille :m soir à l'hôtel Carlton- Ritz, où logeait Consuelo C:3l'r. Comme il éLJ.it trop tard
pour voir l'actrice, elle attendit le lendemain malin et flt une
toilette soignée. 'Puis elle démanda à téléphoner à l'appartement de miss Carl'. La femme de chambre lui répondit que
Madame dormait encore.
C'était le moment où Mary, après une nuit; blanche passéo
il. pleurer et à gûmil', quittait ïurtivcmenL la Plaza Hôtel. La
jeune fille Hait brisée, mais toujours résolue. Elle ne serait
pas un obstac.le au bonheur de (',elni qu'elle aimait t puisque
Diclc, affirmait l\Irs Boyne, était un ambitieux et qu'elle,
Mary, serait nn empêchement à sa carrière. Aprrs tout, en
sollicitant sa maint Dick avait obéi à une gùnüreuse .pitié plus
qu'à l'amour peut-être. Alary Sl~ devait d'être aussi noble que
lui et rpndrE' nu jE'unc homml' le bitm pour le hien, dût son rœur
saign
~ 'r;)
j' mais de re Jôchil'emont a1.!'Oce. La fuite s'imposait
Le perdre, arré.; les heures bénies qu'elle lui devait, c'étui.
nlIreux. Elin l'aimait tant 1 llIui somblait quo s'arl'acher de
Oick c'êt:li t s'arracJJel' le cœUt'. Heureusoment qn'elle serait
}lf;U]O à ROllfl'l'Îr. Dick l'oublieraiL vitc j absorb6 pal' 1eR soucis
ùo sn rUl'1'ièr'c. fl::;o consolerait. Mais olle .. , Consue!o Carl' ne
voulait, P' s la recucillit' ; d'auÛe partI l'aCLrico utait riche ct
lui viendrait sÎll'Cment volontiers en aide on nl.lcndanL que
tary pilt appr'ondre lin mutier ct gag'ncr sa vie, olli l c'était
la moillrJ1lJ'C solution. IWo ir'a~
trollvel' l'la mère.
A spp!. hllUI'CS, ollo c lova, buign ù. l'eau froillo son visage
dp"~olJsù
eL bouITi pal' le:> larmes, nt s'habilla. Lo plus
pênihlf'!'ll il c!'oc/'i/'o il Dick; qu lui dirait-ello?
" Ch l' /)ick (ellc clit voulu cricl' ; bien-aimé, ('!l(n'i t adoré).
J' i rulluchi s{'!'ÎousPllllmL depuis hin!' l't j'ai ducid6 de von<;
J'I)/Hlt'(l votre p:1I'ol ·,. Jo suis trop jcunu pOlll' mo· mari"I'.
;\(j"lIx v:tlll, ntl.w\t) ri', No song!'7. plus à moi. Jo n'oublicl'oi
J. Ilwjf; voir,) honUl 'l, lm; bollcH IH1UI'UR fine jll VOliS dois. J'ai
lui si: d nR la nwllp )p~
jolies J'obes !fue VOIlS m'uvil'l. dOllflt.ll''j
et VOII/! l"onv 'rel. le.> hijoux daw, lu ea,::wUc ..It: no garde ql"~
lu trAil!pur bl(\\1, pUiRql10 vous aVPl r,OJ1!;l.lrvU la vilaine p 'tite
rOh'l mil rron. VO\l:> olTrircr. lu baglle, 10 collipr ct Je joli :;;)1;
l'fi 01' Il uTIn JI!UIlO hIle qui on snra plu.' dignr; quo moi. Votl'O
él 'rlv:lIolllont ruconnais anle j :\Ial'y. ~
���LA MA.ISON DU SlLl:NCB
de Dick, éprouvait une brus!iue dépression et
commo un engourdissement de tout l'étre.
Quand à Ahmed Dessour pacha, son cœur baHait d'allagresse. Il lui semblait avoir pris 'au piège un merveilleux
oiseau de Paradis.
- Voulez-vous avoir confiance en moi? dit-il. Je suis sûr
qu'il y a un malentendu entre vous et le capitaine 13oyne ...
Mary rougit violemment. Comment avait-il deviné?
_
- Ce n'est pas un J;ll.alentendu, balbutia Mary ... seulement, nous n'1 sommes plus fiancés .•Je lui ai rendu sa
parole .
.L'Egyptien tl'e%aillit et eut p'ine à dissimuler S:l joie. Los
choses s'arrangeaient mieux qu'il n'osait l'espérer.
Les
- Vous avez ou bien raison, fit-il d'un ton I~ger.
Anglais ne savent pas gâter leur femme comme ils le devraient.
Vous autres, Am(:ricaines, devez éLl'P tr{.s malheureuses avec
ces gens-là! Tandis quo nOllS auLrns, Orientaux, nous avons
pour l'Olue de noLre cmur une V'~lit.b
adoration. Nous l'entourons do soins t dl' tendresso. m quund nOll ' avons Hl:
éll;Jvés il l'oul'opOenno, commo IrO::;SOll ('L ... moi, :nous lui lait;fions toulo Ron indépendance. VOUt; vcnez r:ela. Car VOllS allez
\' nit' n ]~gyplc
avec votre SUlUI', pui fIlll! vou' IlU vous mariez
al'rch~mnt
Ptts?
Mal' " 'lui gl'ignoL'lit une lai lino, punit. l'ortir de
peUl' ;
Fa
Lor-
- Ln cupitainc n(lynp. e L If' plus noolC' l'wur ,t n' .L pa, ftSponsahlu th- la ruptul'o rio nos Il •.uu;ailk . Qu' nt Il 11\' sœur,
1'110 no voudra paf; 1I1'l' Il lJrl nnl', j 1 crains, dit-ollc. 1JO
mimu: Sora C'(II() jf' rl:~to
ici, f~1I pl'n, iOIl ...
-Allons dOllc 1 VOU,~
n'lit s plu,> d'~g
li cnlrt'r au eOllv/'nf. 1
,":Oll!'l lot'5 jr'IlTl!:, Il,,1'', i YOUS cl vùz connallrl los joi sdn 1;1
:VIC, l'l'cevoil' dl ~ hOmlll'lg 'S ... VflLl'e so Ill' VOUI:l 'llllOcnel'H,
JO 1· rûpcl', dUflS{'.'" Il'''r rie lOllt mon influen!:
Ill' JfI1!S:l1I .
• Vou, t l li" hun, JO'Ii. J' Ile vell. cU/lll":u'ii'r mu Hffillr
\'n rion.
-
Rassur
1 l i.lI ~I'
Il capitaine
la d c t
l'.
7,-VOU " Inul s'urran' l'n.
pon:6cs do Ilr.y n'6t. i nI. pa. ici. EU ',uivilicnt
Boyn , qui cl v.lil 'VOII'I'PCIl .1 loft!'o cl qui li v,dt
�DIck avnit reçu la Jettre, mais il ne dét€-stnit nulleml?nt
hhm au contrairi', Ri son amour pouvait rroîtrp, h
craint.e dn perdre à nouveau In jrune fille l'Clît sûreme nt
ilGcru,
il :wait C,5,IY', de sc J'cnool'rT1i:.
gveiUi: de honu' h~tlrn,
Tai" ;'l
p:1S avan/' 8 /]l'lIre::;.
PUisque M:Il'Y III' "~IndriljL
it
descend
t
h,lin
son
prit
[CV,l,
sa
tenir,
put
Il'y
il
7 heures
l:tlclamer son peLit déjcune r. L'hoTllllle à qui Mary avait COIlfié sa lettre le vit passer eL l'intl'rpella.
Etonné pt ému, Dick prit l'enveloppe, lu déchira et luL JI
si étourdi au pl'er'lier abo!'!l Clu'ilnc sc rt>ndiL pas tout de
ru~
'
,ulle rompte de son malheu r. i\Iais la r(':l.Ction fut prE'~qu
que Mury eft. CPS<: !;ubilem('nt
ImOlédi ... te. C'était, impo~shl
de l'aimel', il t'nti'ndaiL mcore S.l jl'\Jnp voix: « Did;:, je vou~ray,
adl)r(~
1»
Que s'Hait-i l passt:? L'iùùe ne lui vint pas que sn beIleTOtll'C pOUY.llL être !Jour f{llPlque clins' dans le l'evil'cment Ul'
C'était
Sa fiancée. Mais il en accusa aussitôt Consucl o Carro
ello fiùI'l!mcnL qlli ûtnit cause de tout le mal. Mais cela ne fe
l'as erait pas ainsi.
1 - R,L-co miss Ile:;Linn en personn e fJui '/1)\15 a remis celte
l'Urc? r1cman r la-t-il.
- Oui, 0110 esL liortic :l1Issitî,t .Iprè, .
- .\-t.-clln Pl'js \ln t.axi?
- Non, JIl.li'; elle m'a dmn.lIld6 ùe lui indique r le plus court
cllllmin pOUl' le Hif.z-C. l'Hon.
plus t,u'd, un t:n:i d':'po. nit Di 'k I;oyno uevant
minlc~
~:i/l(1
ntionnfo.
RHs-me
1hotel
Il s' '/lquit !lUpl'\''' c1n porlif'l'.
:- Une jeun" {JIll a dit "'ruanrh 'r, tout à l'heure, à voll'
g t.-I'Il,' I1npl'() d'l'Iii?
101 1; (~al'·.
Le pOI'til'l' l't'IltldJit. • rOll, i111<:IITW jeuno [ll.lrflOnnC Vo:/IU du
d'hors n'nvl,il dom IOda ml S CUIT. La veille nu ,Oil', urw
(.t.
daml' flSp.lgnolt', ,lITiVtll) p..!1' ln dpl'njO!' trai/l (h' rOue~l,
Carro
'g
mi
ù
malin
O
~
r
o
Il l'hôtol, nvaiL léJ6plton
~esOndu('
.lu!s 1 r 'I!IITII! d 'chamh l'\ :lValt l't\pondu quu miss CaTI' dorIn;ul ot Ille evrait plu tard. Celle d mu espagnolo parai.
Sait :1gél'.
esL venue ici ce matin, in 'i tu
- JI! suis sÎlr quo mis DOSti~
�l,
MAISO
DU SILENCE
Dicl". Elle est jeunet blondel et ressemble beaucoup à
Ca.l'.
le portier
- " hl j vois ce que vous voulez dire, s'exclam~
jnL~res6.
La jeune dame dont vous parlez est arrivée ici, en
(l'fet t il y a quelques instants. Nous avions remarqué sa ressemblance avec notre grande artiste. Mais cetle jeune fille n'a
pas demandé à voir miss Car!'. Ello (.l,ait 'ILLencllle pal' ce
monsieur ôgyptien t Dessau!' Pacha, l'ami du princo ;\louradJin. Ils dl>jellnent ens 'mble d,ms le restaurant.
Une main de glace areignit le CroUI' de Did-Boyne. 11 devint
livide.
mis~
CU,L T \GE,
La fe.nll1e de chambro do Consue]u Caf!', une Française l
qlli répondait uu nom d'Adrienne, ne parut pa,; autrement
donnée il l'annonco tlu nom cl 1,\ 'iiora E. Ll'I'o' Ù Los
I.ngeles, lie avait clIo-même cOllsull,{· la voyanle, up;ès avoir
, nl'mrlu vantA!' sa science par COllsUl'lo.
Pour III f;cùora, c110 l'évoillUI ait l'actrice, m.l1gru 1<1 connuit, lIassan ayant
igne, Con. 1010 avait passé un' l1Iavi~o
nu l'indt"1i 'ale Sc do lui purler do 'Iury uvec admiration. ElIl:
dorrnüit d'lIll lourd sOTlln1L'j[ lor qllo J\lI iennll pénétra dan
sa ch Illb' .
s'él'l'iJ, l'acLricl.! indignéo ..Je vuu '
- C 1•• l1nent OSl'-V\~?
i dit )JIu d" {'cul oj~
quI.! ja tenais pal'-<1 s li Luut ù mon
ommcll du T1wtin .
•\dr/pln \ plif)l1l la J'ai UII 'lui l'.\\' , il d clLl, e.
- EL (1110 voul 1'.-'10\19 'lU!' m'importa h SPIIOI'a 1':o[el'o,
s'. 1110 1 :on ul'lo l'Tl rdis:;l1lt milll' du se l'(mdOl'lllll' .
• ;U ü; la 6(ollora n rai L loul C', pl'
10 voy ~'cl
Califor'IIi" Il
w- York I"HI!' p.ll'h l' à lIlari rnoi~dlu.
gJlc a d '~l1\JV;j1 t;on imp,'rlmlofl à lui fui c.
- ',Il U 'n, qu'ellp cnLro 1 III IUl'll'ic " ÎI P' li nLéu.
( i011 minuloH pre", n; Il Ignol' ptn lrait d;·ns l' chamhr'
l'on 1J.
J'u [lI r quo von n .1VI)I: commit.; alH~m[
crI' UI' dUIi
Il ( Icllon" dit ,,) 1 -CI. hl! • ont cOlOm Ih ê Ù '1'6 li 'r.
�LA
M"'ISO~
DU SILE.'CE
53
- Et se rtialiseront tout à fait si vous filiL's ce qu'il faut
pour c,ela. :lIais vous avez failli Lout cOlOpromcttrc par votre
lmprudencc, ct c'est pour vous empêr.hel' de commettre une
irréparable erreur que j suis accourue.
- Laquelle? demanda Consurlo, impressionnée malgrù
Il Ile.
-
En laissant votre Hile épouser le capitaine Boyne, et en
ne l'emmenanL pas en
Consuelo se dressa,
J~gypte.
son lit oITt'ayée .
clone de Mary? dem 1 nda-t-clle, stupé·
faite, et f)ni vous a ronseignée, Je nc crois pas à toutes vos
simagrées, et j me suis bien aperçue, aprll' vous avoir con:;nltôe, que j'aVilis bfl3UCOUp trop parlé.
_
ion cristal s~l1
(t mon sable m'ont rùv61ô la vél'ité. Ja
sais et je vous ordonne do m'obéil'.
- Vous m'ordonn z 1 s' X lama Consuelo, indignée, devenezvous f IIc, Honora T.!htcl'o? De Ilu 1 dl'oi t ?
- Du dt'oit Il la plus forto .•1e Conn' i!: Loul.e votrc vie,
lnadame Dilstinn; si valls ne m'ob "iss 'Z pas, je révl~o
III
v6rit6 au pl'inee lI1'olll'adclin ('1. jo dout fo, t. lJu'il vou~
épouso
-
SIlI'
Qne fmvflZ-VOIlR
ensuit 1
- lisôl'nblu 1 fi'exclama Consur.lo rn p:lli 'ani.
A cc !nom nt on rl'app'\ li ln pori
,'VI
r,'
\ J !.Op!' .. SCEI Li,I; Dl. GACIIE1'S ROUGt';
Con~lIe()
avnit Jm; ncr:s ri ('hTllnll'g (JuP. 1.;0 simplo IwurL ' la
fil)!!, lui fif. [1 IISS0l' un c"i.
o vou.' d6l'ang. il pas, m viv 'Ill nt la il fior,l, j vr\Îs voir
qll'on VOUfl v ut,
la port' d 1" pfllif.. :Inlit:h; IlIbr9, (Il' vit 10 chu!;(; 1\1' dn 1 hôtel lui LI'ndr!' lin hout cl' ptlpi l' porLant le nom de
Mnl'Y J) Linn,
- C tt J Ul1f' d.unr d 'm,moo !;Î mi fi C 11'1' P ut h l'CC vr'Îr.
'l'nul. Ù l'hnlll' f dit-l'lie, Mns 11 sil l', miss Can' la r rD
\I1'(JV nir JOrl>IIll'ello pOUf!'. n onl r.
(:0
lj'I'!'j{.r
�Mary altendait, en cffet, en rompaguie d'Al:mcd Ocssour
Pacha.
- Puisquo ma SCCU1' va me r\!cevoir, (lit-elle, il est inutile
quc vous attendiez da\'ar.tage.
L'Egyptien comprit qu'il no devait p(\~
insis.ter.
- Bien, dit-il. Pendant co tomps,. Je vais aller trouver
Hassan pour lui dire vos nouveaux prOJets ct le prier d'insü,ter auprès de sa fiancée pour qu'cllo vous emmène.
Tout en parlant, ils sortirent du restaurant dans le hall, ct
comme ils poursuivaient leur conversation, ils ne virent pas,
quelques moll'cs, le capit~e
Doyuo auprès du box du porticI'. Mais celui-ci les dé VOl', il des yeux.
Ahmed donnait à Mary quelques conseils subtils sur la moil1 ure façon do parler à. COllsuolo, ct la jeune fille, ses b~ux
lOllX I,~vus
vers lui, écoutait ù'un air intense. Un reNal'd
jaluux comme ecl~
de Dick dc.vaiL tivdc~men
estimol~
qua
les jeunes g.:ms t'llalent les melileurs amiS do la torre. H
6prouva 10 mômo senement de cœur que IOI'squ'i1 les avait
npcrçus tOIlS fleu,' à la taLle du restaurant, coudes à
coudus ct visagl:s rapPl'ochés.
,Jamais, avant cc jour, Dick n'avail soupçonn6 la jalousio,
Q'l 1 aITreux poison t
"fJl'crn~L
)[al'y l'avait aperçu cL rfign: iL ri" III) plIS le voll'.
I,u dédnig.nfll pOlll' f;ct ggytlli!.'n ùo
El.aiL-ii po silJlc ql'e~o
malheur? QIIC' . 1\ "L-II delle, apres LOlll. Ill., connaissait i
a
l'cut
.A co mornenL, Llessolll' l'aGIta :;e pCllcha "crs 1<1 mnin ri
t: ry, qu'il haisa, .
Dick vit rouge, mcal'uhle cio 6 \ ùI/mincr; il S'OVUIlCd vcr~
cn pou.; :lIIL unI! sourdIJ lxclnm!ltlon dl f~{JI·
l'e.
Il 550111' 10 Lui fi d'un air halltuill, (l'.olll'dh; fi' nc6,.
-- M \ry, fiL Vicie, ému d la f;Oudulllu Jllllcul' do ln j .11110
fille, Jt' vi ns VOliS r.hcl'~:·
Ilollr Vuu l'tll\lCIWl' alprô~
dt,) ma
bcllo-lllùrc, j VOII Impphc de m'accolII)!ogner : rwu nvo/lllà
f1UX
('nUE!.'I.
1)' 'sollr treTII litait lit: fur :~r
lunLr nuc cL ~ donlÎ/laiL pour
no Il l' ,111 Lor fi III gorgû dt 1 mLru . Il dNI'sL:IIL les .\nt>1 i8 d
J r.apit.,lÏn Boyl\ l'Ill. I{UO IUllt lllll,' •
n III pré cn.. do l'J;SY/'ti Il, il /JL proh thle (lU I.lry 110
���LA :,IAISON DU SILE"Cr .
Gi
jours de séjour sous le toit du prince Hassan, au Caire,
Ouvrez cctLJ enveloppe, Pas nvont! Si vous m'ohéissez, vou.;
aurez tous les tl'osors de la trrre et j omoUl' derneI de cP!: i
que vous chérissez" . Promet tez-vou ' de m'oMir a eugl m nt?
11a.'y n'h{'sila pas , Devenil' assez rich , aussi riche quo
pOUl' pouvoir ' sans remords épouser Dick: 4 ue
111 .Jjy JIa~tor,
ne fe aiL-rUe pa' pOUl' mél"it ... r un bonheu r pareil?
- JtJ vou le pr'OInllls, dit-elle .
Elle prit. avec un légJl' frisson le talisman qui d vait être.
pour elle le « Sé"am ouvre-t oi» de la porte my::;térieuse
derrière laquelle lui sourirai ent la Fortune et 1'L\mour,
XVIT
Cr.AIR Dr. T.UNE,
'l'antlis quo I,' Carmon a emport ait • [nry fJrdinn vers
l'PJgyptf', j'A gui/aine rarnl'nait H il'llO.rd Bo.Ynn, (l'VI'(' sa ~1lb
;"p('ncf'l', vurs 1·.An~leLJ'Ir
Di('] avait v'Ig"lrrncnl, l'l'dout d'avoir ù fairo pondnn t ln
"
I l'nvorsé' dps « frais li pour la niùc,) do Mril BO,vnr., m'i ,à
'.
ù
,'am:lm
ahl
:lg'r
une
l'(·vôlail
S
orginG
(',
sUl'pri
grande
S'l pr" en('(', loin d' lui C;IIlS r <10 l'ennui, lui était plutôt un
10"1'0 (1f, mi~"
l'('('on 0I·1.
d,!
lt! rôll jou(: pat' Ips
Dirk t'llait hien t'doi;;n,'· ri ~Olpçoncr
avait 1'\1
:t remmes clons sn l'Upt! fn [lvce\f ury. II leur
pUI' d, h' ual s cvnr!olb nc ,
"1'u dl' Il JIn •• lvivI'!' su ~OUrJ'anc
'.n ullprenanl. 1.\ IWlIy'II, ', 0 'or 'in'! n 'uït <Ioill'om nt mut1Il1ll'u :
()h
P"t 1111'
.J hui, Il'\ 'ré' 1"1\11' \'0 l , Dil'l' . ~ra:v
110 no snil, JlH' ," qu'('lll' l'id t. gt. :"\ Illerc (1 '111 Il
fJic )
(' SOn
�G8
J,A
~IATSON
DU SIT,r:Nr.r.
A fluoi pensez-vous, capitaine Diel'? demc.nda-t-cllo
dOUt;cm -nt.
- .Je pense il cd animal d'Allmeù Dé'ssour qui doit I:'t
r.ourti$er 811 C'J moment 1 répondit Dick malgré lui, pen~at
à
voix haute.
Le vi:>ago de Georgina sc l'enfrogna. JI songeait donc
tOlljours à l'autre 1 Comment inL6ressel' I(~ bol otllcier à elle '1
- Jo vous plains tant, Dick, mur~a-tel
suavl2ment
(~on
vis::lge LOllt proche de celui du Joune homme), Je compatis
plus que personn"" l' (Il' j'ni connn volre souffrance.
- Vraiment? lit Dick intp('e3se.
-- Moi :l1lssi, j'. i nim", dit GC'0rginn, dn moins J'ai ..:ru
a,mol' pL j'ai SUl tout cru qu'il m'aimait. ,'OIlS d,'violl!\ nous
marier. Me umis (jlflil'nL pl'Iv>n~.
1 i' il r.>ncontl'.'l Ù
Londr~s
unI) auLI' > jeullt' filles s'cn ~l'ÎL
ut lOmpit nos
fi- nçail1es. Il doit SI' lltaricr Cf-S jour'l;j.
Ceorgina, (l'lÎ avait inventé ceU, hist.oil'(' dl' LouLe' pièce",
~, prit fl SOIl jl'U :lU point d'amPll 'r dCf; IUl'me,q dans sc ypux'
1:1' qui devait J,'s fair" brille!' davantngn.
- Pnuvrr pe.ti 1.01 fil Dic!', aLLrnrll'i pt\!' l" similitude dt!
lellT':; (lo)ur~,
Elle 1 udmira le mille profll hl'un découp(' 3ur Il' {'i, 1 clair.
~
'OUf; vous demanrlf'z ~ns
dOllt,· pour/fuai JP rhoif;~
ee
rtlnrtlcnl. POIl,' (' ·nlrer on ng! '1I'rrl'? hasard t-L-pllc.
- J troU\'0 t'pla t l'Ô hrnvll dc "olr parI.
- .1' l~.Iro
d'lot!,!' ('ol\('aguuse, l'l, (' (1 t Jl1, t In 'nt. pour
l>pl'Ol!\, r 1l10l! ('()\ll'ngo (Ill, JO l'Pyi,n~
il Lontln' . M lis san
'otr'p pl'Ô en!'·, jE nn sais i j'aul'ais la fol'cl' ct ,(fl'l'onll'I'
pllr ,illt' ~pl'tI\"
i !JIll ,'lI1 I.dlai' P"U\' IiI. 'OlIt; dl" ri qn ·1'Iu' /'l'confoll.
J n II ni 1rp. lU.'111'PII •
Rn:ez ùr qil' Il> rn' 'sl. un immell
i )'un, i '('lIP/' 'iqu , t:,. L pput-l'tr.,
"eh rn l'éClln[ul'll' d
Il
1I1al
",
d,
unu
r":l111
le
l'am OUI'-
�69
propre souffre en même temps quo l'amour, Je no til:;n:> plu,
~ cet homme oi c pcndJ.nL il m'elti dé doux de reparaitl'o
a Londres fiancée, ml tout au moins q e les journaux lui
eussent annoncé mes lhnçaille.5,
_ You~
vou~
m Hie '('1.: l)icntôt, eL vous sorez hourouse
Comme vous rn,lrilf;z do l'être, Mais vous n'iri 'Z tout do
mèm pas .Jusqu'à épOHSvl' un indifférent par cl';pit '1
_ Oh! nOIl; jtJ vous 10 rupète, je no tiens lIas à me mari '1'
maintenant, mais l'alU'ai,; aimé qu'il appl'lt Ines liançailles.
Tenez, si j'avais auprès de moi un camar?do intelligent ot
dévou6, jo lui dirais: <t Pel'mettez-moi de fairo publier
l'annonce do nos liançailles, Cela no nOlis engagera ni l'un ni
l'nuL!' ' 1 ous no nous m°ll'ierons jamais, ct après la rupture
do 'cs flançaiHes pOUl' riro, noUS serons oncoro meilleurs amis
qu'avanl. » J lai, ajoIlLa-L-cllc (;l1 sOUl'hmt, je n' i pas d'ami
agSCZ dévoué pOlir satisfaire m.\ [lc"iL yon'" '[iUCO de vaniié.
Et "lpendant, 1; h m'cuL r"it Lant ch hien do pouvoir
<mvoy 'r coLLn ripo te à l'inndde 1
l'Ol't !t.'nrellS 'IllPnL, Diek ne dcmDIHlaiL pl f; le nom de l'ct
inti i;ll', cUl' (' Ol'gin 1 l'ut ut ,bi'~n
n P in') d', J" lui fournil'
bit; ill"pondil:
_. i ''l',liml nt, G~ol'gin,J
,~(!Il
,lev iL vouS l'aire "i gl'auri,
pl,li il' ct 1\'<;1111: gc;\L Iln ri 'n \oLro li \l'Lrnail'c, j,) ~Cl'is
'IIolonti '1 S ~o
i\\l1 (1r,lfi ,,- lb,
L
jnun fille lI' aillii. lm!: n'.lvillt usé c, P l'Cl' \lM
p,lr, iJle vi'.loÏl' 1 !:ii ruei!' .
_ C pil,lilll' nkk, hl- Ho d'llll') voi. d()Ul', \"011" l\~
souge.: pas :1 œ CPI' VO 1. dite,
_ :\1' is û, ma eh l'l' cou ill , j follis li .\1[' \1: do vou::. l'DIHlro
r.n p Lit fi 'l'vier., fii \,',,,11 11\ ilL c Lt r.w oc n,lOne cl" fi nçaill.. doit consnl l' vnln: uf'l{u il.
_ Oh 1 OÎl'k, v HI!'! li "V'~
pOl , qn. 1 l'lai il' vous mc faito '
Yom; m' veng ï. Il. tont "Il 'Ill" J'ai r,0 \1 I)'cr 1, Il V,) d" 'ai-qu.1:0 pacl.n l'nLr!' noUS ntl vnUS (ngag ,m l'II n cl n'aliGn' nulll!tnr>nL yoLr Iih l'Lê, CI' n'" l qu'uno fOl'rnnhf. pour rit'o,
l,lis Cl orgin", cn pI'Ol~
nt l'CS )l \l'oies, waiL hi \1
qu'cil IllOllLuit.
��71
LA M.USON DU SILENCE
- Il serait inconvenant <{Ull la femme et la belle-sœ ur da
princo Hassan Jllouraddin parusse nt dans le pays du princl~
à visage d(! ouvert, fit Hassan d'un ton de voix sensible ment
plus sec.
de cette fermeté .
Consuél o rnt piquée autant quo SUl'Pijs~
ce ton. Ceux qui
sur
parle
avait
lui
ne
.Jamais un hommu
l'avaien t prévenu e contre un mnriago av.?e un Egypll f'
(,U raison?
al'~i(t-h;
en Egypte, lui avait dit une amie, YU IS
-- AttenrIr1. d't~r
s - l'han/{l'r "n un maître redolll'sdavu
votn
~
'
o
l
a
VC!Tf'Z
labl' !
\Ilons rlOlJt:! il,t' un j'aimait , elle l'aimail aussi; il ferait
toutes ses volonl,-:· . D'ailleu rs, 1 prince lui avait juré pal'
p
ln., plus sacréf\ de l'especter son indépen danc pt
les s rment~
ient
d'Or
l's
coutnm
s
affl'C'tlsc
des
d" nn sc confonn"r ;'t aucun'>
Elin fut t 'niA do résistt'r SUI' cctt, qUl'st.ion de voilr"
lI1;1i; l'lin Rr S 'nbil lasse plia dlO"e n'nvi\;t nnr.une impor.
1. nl'I' . . \pr\.; tout. la jalolls: d'lIassa n 6tait plutôt llatLpu
[)opuig
.
gl1àr
souciu:t,
s'cn
IIU
el1l'
l'y,
M
do
n
Qllnnt à l'opinio
(l'l'il 6t Ai L ('oDVenu entre dl, c.:onsuelo d son mari QllL'
IL Ahm!' l, Con U<110 nf' :,'inl{uiotait plus li·
(~pour.!·
~hlry
produh' o 5111'
0111[' pOllV il
l{IIC 5'1 j un ')
l'impcs~o
1[a Jan .
'!lClircllf. Ilu tl'ain, voilé s
Lûs ùarnes r1c~.
Vn' !luto, <;ondl1itu Pli' llll !'hallfTour il la livl'éo du prim: '
n I.Jron1.6, V(ltll dl'
'. Un J~gypti
:\tL 'nrlait fi v'lnt h
,f:ourù t'Cl dou',
JOrlii'l'
h
lIIvl'iL
d'o',
pl
'U
hl
du
,
l'OU,
lin
fiL monll prr:l dll l'h n!Yoll[·. Unn nUl" d'l\lIll'l's s 'rvit
p('C l:J
D '~sour
r,"J"CIlp ~ nL rie. bngng 5, t. ndi" I[U'J\hlll lJd
amis 1, l'\rlliL de son eût.., non
ouhaillli l. I! han oil' :i :f'~
rI' .t"IH1I',lvalll Il l'IlI'cille d M l'y;
t l'Ii
ici Il 0 i 'Ill. S'II ,v il d 'q f'!lOSC: qui \ ou':
011 . sorurn
d'Ill!; HIl, dit 's-Iu-mo i, J sui
d('l'hi scnt d:m; ln en li~on
'otrf' rans .
lonJoul'
i
plaidcl'u
pt
VuLr - ami
.1 no sai' CI' ({U vou:> voulez dir', flL Mary Il 'loi.
lt (utt' .
Ill'
z.
J)
•\n bot 1. d. ( 'ux jOli!' de vi ' ail Cuir!', vou' rompl'c n1
jUill'?
CI tuil II d t
(IX
pa' lu
001':\ li: t •
0
il
��LA
~!AI90-i
DU SILENCE
r.eg sentiers artificiels poussaient des hl)rÙUI'es de YioleUefl
bleues. Des palmiers laissaient retombe r leurs palmes ,ert~
semblables à des fontaines jaillissantes, des oraI1gers en fleurs
l'épandaient une odeur ontêtan te, d'autres portaien t des fruits
d'or, pareils à de petites lanternes.
Consuelo poussa un cl'i d'admir ation il la Ylie du ce domaine
de r~ei.
- C'est le paradis ! fit-clic, f'xtasiéc. Je n'ai jamais rip.n YU
de pareil.
- Vous comprenez pourquoi, ma belle rose. nos rcme~
(>gyptiennes n'ont pas envie de courir stupidr.ment par la
villf> comlne les agitée europf'enhes. . ous lt'ur donnons chez
!:Illes tant dH beauté qu'elles ne pl'lIvent trouver au ùehols
rien de comparable.
- Evirl"mml'nt, nt ConslIo1û d'une voix un peu changt-t' ;
je
lTlai moi je finirais pal' me lasser des plus belles choses, • i
cher,
bien,
crains
le
..
vision
ma
\'3rier
pour
pas
sortais
II
qUfJ vous nc deviez me clac;ser parmi les Européennes agit(,f'~
- :\lais moi, je suis Egypti"n, repru'l it Illlssnn; et il faudr,\
ql1t' nous nous nlendions cependant.
U
• IX
PRE\III',R E .'IUI1' AU 1'.\1 \IS.
L () palai!; 1 Cc mot avait pOUl' M' l'y l!TIf' l'ésonanco myRtél'if'llsf', un pen angoi, 'an lu dtf/uis qu'elle avait lu, jadis III pl'ût.;;
)la mi l 's l'om HUS dV ndus pur gl'and'nlill'O IJost.inn
l' Ù
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Il Cl't.!. de
do sos ft'mtl1Os?
- DI.! ma r 'mme. J'epl'it-il, puLqu si la loi In'Ilulol'Ïsait u
Pl'OncJ/P quatl" f:pouse • Illon ('n'III' t1f' m'cn PI'rmel (lu'L Ile
s 'ul >. T.' ,pput't"III1'nl rl1 l'(>PUU:l ' rN;oil am; j Ioule la f lIIill':
., {'OUSilll'S, celle qui s<mt
t ~ Hlt
l:.t tuér ' dlJ mw'i, 0 ~'tUIS
�74·
L\
~!AISON
DU SrtE:>lCr.
yeuVes OU non encore mariées, car jamais un Musulman ne
permettrait à une de ses parentes pauvres de LI' vailler pOUl'
vivrc. Tant qu'il u IIlL maison, celle maison est le refuge rl.'~
femmes de sa famillo, sans protecteur. Voilà ce que nOUI!
appelons le harem, mais comme je vous l'ai dit, je n'ai
aucune parente en ('e momwlt chez moi, vous régnel'ez donc
seule sur 1 !; servantes.
Il pr{:c0da Con, nelo cL Mnry li' long d'un ef;callor de marbro
vert :
- Voici votrl' appal'L,.)ment, ma belle l'OS'" je ('l'ois fille ln
décQJ'aLion V\,lI ' plaira, elit-il en ouvl'nnt des JOl'/f'5 ,
La première pièn était forL simple: pOlir tr1lll mObilit'l',
de magnifiques t.apis anciens, des djyans ~OlVf'It.
di' heaux
cOl1~sin
brod(J , de som plueuse;; fO\lI'l'uI'O!'l L quplqw', guéridons il}]'; incrustés dl' n:\!:r' . "~u-d
'ssus, nu dl'llxiômp Hag',
ftaient le., chambre~
des sllIvnnl 's , AI! l'oz-d '-r;haus 'éD, la
C'uisinp. du lwrfllll, r.t. un vn~tç
hull. Lrs murs ILaient l'n
vi"illcg mo~aiCJuc
n le: [llufond" rn boi' dr cùdre sculpU' d,
Il oint . L. \ lieul,' HO lu moderne Hm!. r('pl"-;unf.~
par la salir. dl
'bain:; iIl~!{>p
av(],' tOUR les l'ulllrll'rncnls 111()!lerne/'l el ]J"oIOIll{U(J p.l[' II/H' V," le pÏ!-;cinc , COllstwlo avait, t'Il Dutl'n de' 1'1
flalIP dl' bains, Il'ni' pièccs pOUl' cllo scule. L'nppal'!,ofl] nt do
Mary d:dl s IJlh:"~.
- Il Y a d ux :lIlll'CS app:1!'leme nls ~'Ofl]rn)
lc~
vûtn's dit
lias 'a, mais ils !;onl frrmés d'pui 'lu mort de ma I1IÔ"I' ;l Il'
mariagll dl.' ma SUlur .
L'uppal't m nt ~Ie
.on. uelo COIlllt1l1nir[llllit avc f' 'lni
d'lIas an p:,r un pa.sag I/I'i\"!.!. Cl' u' d' d,n'y Huit H('pun' RI'
celui li, .1 CCUI' pu,' un hall nu lIlilill\l dl1«1I0l ',haLl aient
dan~
1111' va fllJ ( TIl l'lH'C, de) IU'\" il/cux poiSSons ruug' H'
:l1In . d hl Il .
"
- Vons de\" 1. 1 tre flLi~u",
11U1 C'l1l"1'1) 1 nffln!., dir. le 1)1 i'l"p
:, w jeun hnllu-IlC\luI', Olel ~olre
fl'l1l!J)c do f'hlllnh.'p palll('uli l'C, ,'l'sk,,, 1)['I11I1I111 '7.-IUI 1.0uL r'I' dont vous li Il' '1. 1,. Din,
Dll· compl' "d l, fr.I!lr;lIis. Bonn' 1111:1, J
LOl'squ"
Il (lOI't "0 J·(,r'l'Ina HII' COllSI! 10 1'1. III1!1H n
lary l;PI'OIlV' \Jill Nrang' S"llSution !l'i oll'rncnL l'ourCfIl0i:
nu lion dt) lui donn 'l' l'app Il'1 'lI1ellL voi in du cclIIi 1.1" .\
j\r.eUl' l'uv il-on l' Ug êo Il l' 'cllrt ? Olli, pOUl'quoi ?
��75
LA
~!AlSO,
DU !SIL!: 'GE
xx
LE PARl'U;l1
DE LA D.um "-,\l\TO lE.
Aus.iLôt !lIal'y oublio. le joli déco:, qui l'l'IlLOll nib JlO~I:
l'CSsentir à Ilouv~a
l'angoisse quo lui inspiJ'ait 10 moL « ku'cm lI.
Bile cout'Ut au panneau, le cœur balL· Ilt, mais elle ne
rcmal'qna rien d'anor~l.
Sans .donte avai.t-ulle étu le jouet
d'un effet d'optique, du à la fatigue . Le Il11CUX était de s'enfermer dans sa ehambl'e et do se mettrc au lit. Mais, nou,'olIe
impression déagl'b~
: aucune porte ne fermait à clé. Pas 10
moindl'o verrOu.
« J'cn l'oclamcrili demain matin », song2a-L-ellc, conlrariée.
Elle ddiL sn valiso cL ses bi().Io~s
europ6ens; sCs robes,
se:.; objols de toilctte moderne!" lUI ltrent un clTilL raSSUl <mt
d'UlS (;c cadre orienl:ti. Puis, clic s'étendit tout habill"(' Sur
un divan, résoluo à résistor au sO?llJ1eil. M:lÎs ('Ile lutla ell
vain. A peine S1 trt.'1 SUl' les cou ·SIll , elle s'endormit profond r' III 011 t.
Mli!;, tOllt à coup, rÎlvait-ollc, s'ùLuit-cllo ôveilléc? 11 lui
sembla qu'tUl dr'S pa,nneaux d~ lil c!tll11bro I;'éc;!rt!lif. du mUl'
puur livret' pli. ag~
a uno main aux ollglcs 1'03 5 do henneh.
puis â \ln" tl'lto au, elu,veux: cnSP"I'é ' dntls 1111 turban sou,
le ({l\(;lluis j'ml Il \IX ffl'and yeux Iloil'" éluJ'gig de koh'.lul
elliln ;, uno [JI nll' , ilhout,t!.c.d ' fcn,lIlHl, u rein plus grand:
'lue c ,11(, d'lIlll! ['c!.!Le hllr, v('lua d Ull ~iJl'g
punt,don cl, s:J.tiu
l'OS V illl. d'un bo!r\('o hl'odé Ycrt TlisLacl , cl d' POUle
h Jouche;; 1'011 'e', Ch030 ()tl'ang'l', .\llry n'ôpronv IiL aucull')
craint,lIll1i seuil ment,uno gl':l!Irl l ' eurin ité. L'IJl'unl'l ~gyr
li nll s'lppJ'ollHl d.\! dlyan Olt J'lyo~
. tll r l'y; Il r(S' l'da
.]'un ail' ;lhs 'ni. l'"I lomb~
(ln ,ll'rel dp\"nt 10 j(1I6riùon 0'1
/llflùlah, ,'111' Il qUl'lfm''y /lvni/. d('po~6
Il' ,'os,ti ,'o aux gol','in '
d'lI.lJlhl'
pl !'cnn!opp l allX .1:aeh.eL l'I)Ug'I'S li III SI 'JiU;'H
1] liro. Un violl'nl. p.lI'fUIII li' J:\IIUIl ch:llottilh /.. ' nill'iuus If,
1 l'Y. glln fil. rrort pUll/' .'I;)r.01WI' sun cngourdisscment. PO\lVIl
(]1wl'inctlIIIIUO n'alL1L p \~ 1:Ii, d{)/'~b(:1
II) pl'6cicu, l.Jli,llIRn;
nOll, 1II1Î 1 in ',lIll1lliJ 0 sUlsII,IVldcll\clIl dll 1'0 .Il,~
r'(l1l1l1l1'
&1 dIe rcLl'lJuv.dt un bien pCI' lu , ello pl'un'JII';,1 avec vulubi-
�T,A
DU !';Ir.r.:iC-c
:,I\l~O[
77
lité des paroles 6tranges, mais aussiLôt le panneau livra pa,;sage à une seconde silhouette de femme, beaucoup plus âgée,
celle-là, qui s'approcha vivement de la jeune Egyptienne,
lui fit lâcher le rosaire et l'ent.ralna dans la pièce voisine.
'foujours engourdie, Mary se sen Lait incapable de faire un
mouvement. Le panneau s'était refermé sans bruit; Mary
parvint à secouer sa torpeur. Avait-cllo rôvô, :1VaiL-ellu
ôLé le jouet d'une hallucination?
SUl' le baLeau, 1\1ary, a vait le don des langues, avai t commenc6 l'ùtllde du turc, les paloL('s qu'a"ait prononcèes Id
Jeun" inc.onnuf> lni l'estaient dans l'orei LIe. Elle se f;uiût de son
l.Iiclionnaire aoglo-turc ct le fcuilli:ta \'1vtlmûnt. La trudu\;li on donnait (
L'> 1 r.ail'!! es't la cl~ du se\;r( t.
D-,ns la pi cc perSizto.it un 'i'iollmt parfum d~ jl13min.
XXI
l'H1SU~.
~.fal'y
qui, apl'!"!> C'1l1r. alol'te, s'N'lit rndol'mie (l'un 101ll'd
flommcil, fut rllveill('c p:ll' la voL' di' Condut:!o, qui l'appolait.
de ln eou\' inlérieure. ;\Iul'y jl'la 1101' {'CIHII'pe lUI' ses 6paulc~
1'1. R'uv:wçn Sil\' le balcon Ifui, snppul'ftl plll' des pilliers do
mal'lm', lor'maii autour de la cour Iln!' r,;llel'iu eau verte.
pa~
qu'il rül si lard, s'('cria Mury.
- Je rw ('ro~ais
Ellu rI(' cl'ndil, prGlo à fair!' :~ Sil 10\'1" II' r{'dt de son
aveniul'l' no 1111'0 '. tais c~lJ(>·i
St'lIlblnit d,' 1I.t!. muuvais('
hllml'ur. D'uill ur,.;, IlU gl'aflÙ JOllI', IL l'y S' prenait a douter
li· h r'l-ahtr· du son 1'~Vt.
11.h<;l1n n'il ,lit-il (1.1'; 'lfIirmé quo
1 !, li 'UlC nppHl't.f'mpnl9 ontrus quI,) ('UIlX tir Consul'Io l't d"
\1 ry N,:i'lIl jor:('I\P~
. [)an~
qllel hllt :JIII'.lit.-il Iw'nti ? • 'on
1
uvniL l' w. A quoi bon lrouhler C::onsuclo UVl'C cet~
Itisl~'eburd
,?
_ Qll ,1 "oin perdu, gr ognu Consu ·10. on St' croirait on bout
du moml .. 1
l l'y "'nvi 1. Ilh'~
ull'IIlf.'ol lin'. li lieu d SC!l \'Plernent,
11l'nMens, COll u 10 port il un I!r.l~ou
t:rnenl oriental, nszÙ7.
~lIb,w'
à cel Il lic 1':II.l!JJriti(,n 110 t\lrno : amples pmlt 101
1';'
�78
I.\ 'a::;ON D') qTF,:-ir.r.
bOllIT:m(s m:lU\·c~.
jaqudL' de ~ Lin yiolpt, tUl'ban parme.
Ainsi vNu!.!, COI1"111'lo avait bien l'air d la femme du princo
Ha san :I[ourad Jin, d'une princesse des Milles et une nuits!
- Il est 11 heures, vous dov z mourir de faim, reprit Consllelo, mais nou:; devons nOlIs adaptL'!' .'lIX heures nouvelles .
On ne déjeunera pUH, jo crois, :JoYant lltl'l heuro. Montez faire
votro 10i!eUc-. J vous acr:ompagn".
Une fois dans la chamhr de ln jeune fille, elle baissa la
pour un
ainsi habillé .• ,
�LA
:IlAISON nu
SILt:NCE
Dessou)'. II avait deviné, lui, le!; vé1'iLables inLenLions d'Hasran.
- Qu'aBo t-vous fairo? demand a Mary timidem ent.
- Je n'ai pas encore cu le temps ue réfléchi r; mais j'ai
peur. Hassan s'est révélé à moi sous un jour nouveau . C'est
la violence même, il est capable de tout.
n
- Vous croyez? demand a Mary inquièt •
la voix) il no m'a
baissa
(elle
...
plus
Di)
sûre,
- J'en suis
pas caché qu'il conspir ait conLre le gouvern ement anglais, ct
compta it, aIdé de Dessour Pacha ct d quelque s autres
notable s, fomente r uno r(;volLe gémirule. « ,Je serai kLéCliv',
m'a-t-i l dlL, et vous serez reine d'Egyp te commo Cléopât re. "
Mary frissonn a. Dans quels événem ents terrible ;; allaient ,Iles êtro entraîné es? m le talisma n de la scilOru E."Lero lui
sr:rnii-i l de quelque s"couJ's ? Ah 1êtrc ù (L'main pOUl' 01:.Vl'il'
ln m;}'!lt6ri cux paqud.
dOliC l'aiL, ma chère? r1em.lnd,l
- Comment. av~z-ous
sos n,lIIçailles.
lui ano~u
Georgie
Irt;. Boyne, lorsque
)JOUI' moi, nt G orgie
Oil,l un" qupstion p"u Ilaiteus
• 'os r1an<'aill :
aVec lInu moue. Mais JO vais touL VOliS diJ'~,
(J);clc n veut nul! m nt fi':
110 'onL pa dl' vl'aie 1l~'3iNI
mal'Îe!' pOUl' l'lOsl.mL), main j' 3l!' l'l'III ')1 les l'cl.dro dtll1niI.ivl's.
- Commo nt vo IS y prl11<II' t-VOIl&;
- Lorsqu/< 1';UlI1o)1ce [lw'a Il Iru dan.; lo Time", 1
dc ... , je fel'ai parvl'lIil' 1 , d('coupul'e, de ('t"l journ:\u x
Pa,~t
din,
il lIIiss ]) ::;tilln (nu' bons soins du IJI'jnco Hassun l\Iourud
tauLe conj., Cui '(', }'pyplc) , vous voyez ([li j vous parle pn
Innce, COlIlJna Ù la !ulll!'t' 1 mille cl mOIl l' "t'c. Vous ne m'
1t'.lhil'l'Z )lil •.
Cnl'II'S /lon 1 nf, 1Tr's Bo.vnr' r v 'C 1 h tl 111', 1rh ('mil" Jl \'
It,s d 'l'lIiùl'cS parole}; dl' Ut'ol'gi "
r-; 'l'ait-j(p o sibl" que Rit Spefl 'LI', lu millionn , ire (·.lOadil'll,
(' 0 {;i , < OllllTl clli- It,lÏt b01\11 ,
liongl·fll ,\ l'I:pOU6P I' '1 'h~I
�- En reC<'\'dnL la nouvelle, M'll'Y Do';linn éprouvera un
tel düplt qu'elle épou:era sans diil1cullé Ahmed D~s50ur
Pacha, souo; la pl'ession de sa senUl' et ctJ son beau-frère. De
son côté, 101'.;que Dick ne pourra plus espérer reconquérir son
idole, il sera tI'op heul'C'J!x 'de trouVCl' Ulle cOl1;olatrice auprès
de lui ct d'appliqlh'l' à l'infidèle la loi du talion elt convolanl
en justes oel'S "WC une frmmc qui larIorf'. Ql1 P ùiles-vou~
de mon plan?
- 11 est hardi, fit 1\11'6 Boyn' d'un ton incertain.
Malgré [{on égoÎ mé:, ello ne pouvait s'cmpêcher dc GonccYOil' une œrLainc pi1.ié pOUl' l'inroJ·tuè~
Mal'y . L' spoir Il f)
lui faisait miroiter Georgie l'ébouis~
jt, au poinL de fnire
momenL'mèmcnl lairl' ses scrupull's. \bis Plie sourirait obsrm·
ré ment UI~
sa (~Ol1:
·icnce.
Diol.: (;prouva ccp ·Illlunt. 1111 l'ltOO en lisant l'.lllnoncc rio St;S
lia~es
u<!ns le Til/l/!$, ]HIÎS dans c1iYt'l~
journaux. 11 ne
<:royail ]las qUl' h dlO.:le sPl'ait aussi pnblifJui'.
D'uutant qll',lf!I'('!> ln SlICCt:S cie Sil mission en .\m{:!'Ïquo il
t:tait devenu un homme célùhrc. Il l'e~ut
:lUS 'itôt dos centii,illo$ dc l'tll'I)f; d, f6lic'iLaLions. Geol'gi!', ivl'll rl,~
joi'), so
laissa inwJ'vi'Jwel' pal' des 1'0]101'1."1'5 Pli ILluI d'informatioJl ('1.
la photographio des H,m,· • p:u'ul !lUILl tous l,,!, magazin" •
Dick, cfTmyé, eOllllll"J!!' 1 il H' l'Cflf[I',' (',ompli> d!,l l'iIllPl'lldence commise. Il n'o ~ ri lm utir ofhriplltrncnL III nouv Il''',
mai' il r.cu· qui lui en p<irloicnt, il hi,a l'lltcndl'IJ dis(:rotn10 'nt que son tlwrÏHW' t l.lil loin d'l'II'
,Ill, ,i l'OI'l III ({U l'II
'VollIait bien !P dil'P.
Dos I{'gcnd"s absuJ'de cuurul'enl. On parla il mol COIlH~15
dl! passion conl'ari~
, d'ob lacl s tI" la pal't df'S potrcnLs. L ~
llalons Il'' IMrhil'lll qu d,) 1;<1. l'as 11I1,! fi 'r!nndu Dick Il'
soupçonna lu duplirité ri· (ko/'gina. 1,,1 jOllnn 1111, f,;ignit dt')
part' gel' l'Imnui d,' I)jc], :111 filljl'!. dl' tom; (' 'S l'Ilcontars, III
l'ùntfJfl:i .. aVPI; l'f~iOI
dl' lui. voir [lI'l'fni d,' SII1lVI'f.{aldll'
"Il dignil6 », f; 1I1111l1 f"I illlJlII' 1'1 hOJlIl' l', IThll'adl!.
Ail milifJlJ d(' ll)ult l'l'I! conI.J',jl'iC:l.é 1 Ilid' JI'oubliait ,
Mlry, llui J ~ILail
Il '/1 6' cOJ}:t,llrt '. Il l'l If il d'l'III lout
1 nuit'.
Il,,v 'nu lin C jlôr!' cl" h '10 d,l/l" on p:ly , div 1. s itualions s ulTril' nla lui. B'il vO'lhil l'ustCI' suld il, li plJuvuli,
�tA
r , !Alo(')~:
DU SILr.:-;CE
81
�82
T,A _1.\150;; DU SILC:'iCE
ne demi-obscurité r0gnait. l\Irs Boynü était étendue sur
lit.
- Oh 1 Dick, s'écl'ia-t-cllc, il m'arrive une chose aITreuse.
- Quoi donc? fit le jeune homme, ilnprc;;sionné.
_ Sil' Spencer nous annonco son mariage avee une demisang-. Georgina S'L'st jouée de moi, elle savait toul. Ei je vous
ai sacrifié, mon pauvre entant, ainsi que votre chère Mary .
.! 'ai trop de remords .. . jamais vous nI' me pardonnerez!
Au milieu de ses sanglots, de ses paroles hachées, Dick eut
loutes los peine!'; du mondu ù r,~tabli
la v(~rité.
Il comprit
ellfin le plan machiavélique do Georgina. gtllit-ce possible 't
JI n'eût pas un mot dr. l'eproche pOUl' sa b311e-môI'C (,l la consola avec du douces paroles.
Le soir même il envoya au minisli:rc '(HI acceptalion.
Dam; deux JOU!'il il pllrtirail }JOUI' l'~gypte,
SOli
gnfin, III f;ccond jour avait lui.
- Aujoul'd'hui, songea M,uy, Jf' puis ouvrir 10 paquet
scellé do la senora 1~Lcro.
~[ais,
à )H'in ' 6VPlll6c, (IIi.) fut 1'1I001'C a clpa'é~
pal' ConSUi'lo d nll sr. II'OU"l1 l'li 1 qu'il. 1 Jill do la j01ll'u6c, au
IlIOIlI 'nt do sc (',ouche!', Alol's elle lil'il l'enveloppo do SOIl COl'sngl! cl un hrisa les ~adl,Ls
Sour. It~ p~lier'
apparut une loilo
l'C ist:.lIIle (Ill' clio tIul fentln' avel; d!'!; ciscaux, Ennn dl'u,'
fouillds appal'ilI' 'ni. L'un Keruhlail UIlO lutt1'l!, Bien 'III"
('pllt'·I:j m! comrn '/\I,Qt. ):11' nueullu COI'IOIIII', .\fnr'y COlnpl'Ît Il'1''
1:'Muil IIIlU Icllr" du la SI'ÏlOI';l J~SI.('
J :HIlll'(' feuillet enfel'Ill':
dalls lu lelll' , étuil un 1'1:111 sOllllllairl', 11':II'û ail t:I'ayull blill :
« ,J'ni COli, JlL6:'1 JlUlI\"fIall Il: 1!I'igllll pl 10 ,Ihlo il vol l'!: inlunlion, di ',rit. II II'LtI'I', ,l'y ai 1 fleure \'U du; "hsbcltls l'l rit ~
dllll!;l'J'S, lI1~Îs
fiU' i 10 tl'iOllljllw lilial d 1',lIlIOUJ' heu/'cux, :1
"(JlHlitioll I(II! 0111 obt!i<5,'~
IId,',ll'f1l1l1l. 't Ill"', Instl'uctiollA.
Il'lIhrll'll, Hgil' ~f1
grlllld SN' l'"1 , 1:'t:.;L J. 1111 )loillL illlporl,Hll,
QIJI) Jlcrl>O/lll' JI' ["lch' l\xiML 'JIl)' d "L 1'1.111; "ll'h"z-Io l'fl1:1' II> III
nt.
�LA MAISON DU SILENCE
« VOUS compre ndcz pourquo i je vous ai pl'lO'3
de n'O\lVi'jl'
ce paquet que le lendema in de votre arrivé", Je connais l'Orient
ct devine que vous devez être déjà (Jùifiée sur fa vie qui vous
attend. Vous regrrtLe z évidem ment votre liborté perdue, Je
vuis vons don~r
le moyen de la recouvr er, à moins que vous
no pré!0rie z dev"nil' ln Îrmme d'Ahme d Dessour Pacha,
(( J,e prince Hassan 1Iou,rad din possède dans la campag nr,
à l'entrée de la « vallée des rois », une villa appelé : La
JUaison du Silence. Bien des vilains bruits ont couru sur c~
repaire ; s'ils viennen t à vos oreilles , ne vous laissez p"7;
impress ionner; car si vous voulez obtenir l'énorm (' foriune
qui vous permet tra d'épous er celui que vous aimez, c'est
là
stJUlemenL que vous la tl'ouver !'?.
'
« L moyen d'enLrer dans cetie ,iIaison d" silence?
11 st
bien simple. Lorsque l'on abol'der a le sujul. oc voLre mariag. '
aver hmed, affirmez que vous ne voulez pas en enLendr·)
parl!'l'. Hé'listez :.wec la dernière ünergir. V, prince entrer \
l'n furour eL VOLIS menacel'U de vous cnvoyrl ' dilns 10 désert,
de vous pnf rmel' dans la ;llaison (lit Silence.
'( CeLto Maison. du SLlmcc se dresse ail bord d'un oasis, fi.
(lusier~
milles du Caire, au sud d'Assou ' n, C"st une vieillI"
drm(J\l'~
hanL6 do fantôme s, t sllr InqucIle courenl , dan~;
lps /l'll'ems , mainLes l(!gondos. L:\ Maison du. Silen~/J
appartirnL à la famille du prince Hassan Mourad din drpuis plusieur s
généraLions. L'on préLend qll'UII Ll'eHO!' inoslilll abin y est.
<mfoui cL q\l(' (~olui
où <~ol
qui le dérouvl 'Îl'u, pOlir lu rôv.oI,'!'
an monde civiIÎl:;(, se verl'U eOUVl'l'L de gloirn, d'honn .tIl'S f'L
!\'al'gNtl. A vous do 10 dél'ollvl 'ir, si vou'; m'où ',issn<l Dvougl '!nrl1l, ous rlovit'mlrcz ain~
dign~
d'opousol' c~l'\i
t{110 ,"ous
aimfl<l,
• .J'ai apI'i~
cO sec:I' 'L p:\r ha~
.. r". , l' PU\JV.1I11. (l'II' rnoilI11'tnP le ITllllLro" prol1l., j'ai !I{)1'~
Il"'' j' POIIVlll' ; mrt.t.l'I'
HI \ ,'onliarH:I' en VLlI~.
Hal'ltanL quI' vuu"! n'r'L 's p,u 1111'
il1~:!'I.,
pL !lam'pIT. l'PI'Olllla ît,,l' l'iu1JI1I'I1:;P srl'vit ' qll" J> VPU;
l'I'lId. f d III" IC'moi rll 'r 1 d'III1' rl\l)1l pnlpablf ', 1.' honhL
Il '
41\' ~'OlS
1110 dl' \'('7..
Il LI' Ir lOI' (xi ,l.' duo.4 LI ,lf,IisOIl ,,: .ù'[
nœ, m.lii'> où ':
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rJ j bd' ," IIIvqlol"> ' ,'il r, v·, j'lcllJUll p~rt
"Ir III
ubjat <l'u t;'e (.ol'a~
<l ml b m IÏson du prince, èt 1; SS Z
�sr.
L\ M,IISO="
nt:
~JI.r:-;c
I.,mal, m'a confi~,
avant de moul'il', la p~rsonc
d<, qui jo!
tiens ce secret, A YOUR de décounil' cette « d~ n. Dos qU'1
vous l'aurez, failes-vous envoyer à la .lIaison du Silence,
Avec du courage eL de la décision, VOUS devez réussir. D'ailll'urs, je vais ossayer de vou rejoindre en Egypl.o el. de
vous aider (Ians la mesure de mCs moyens, puisqu'il me
sera impossible de pénélrer dans la Mai:;o,~
du SilC'ncc ,
• Quelqu'un qui vous veuL du bil'n. »
Le feuillet l'n main, Mmy méditait, où donc avail-elle
déjà entendu prononcer c<'S mots : ~ 1,'\ clé ùu mystère ?, .. »
Elle pl'it m:u:hinalem0nt 10 rosaire, la jeune fille nttdchait
$ la possession do rc hijou m'I fetichisrne pal,ticuli r. EU.> If..
pOl' t.ait cliché sous son corsage. ct, le sc,j 1', en C.'lre~tai
t 1
grains Hues amoureusement. C'Hait le seul souvenir palpo.blo que :\fal'y eO t de Dick,
'Cette fois-ci elle pxamlna chaque grain tlll i:l. un, non plu'!
pOUl' 6voquf:r dcs'souvenil's, mais pour y chel'chp.r une ~ign
(!L:!{Uon nouvelle. Etait-il possible qu'un lleGret rùl gl'av(,
::;\I!' une de ces pi,.rr s lisses?
r:1l1' égrennit. I~ rosaire, commo r.n pl'i'\res. Soudain, 0111'
trt'o" aillit. J).1S I'LlC~,
turqllf's on limbes, dcs caradèrcs
am'iens (lvidcmml'nf, ûl airn:. gl'a vù;, Sil l' cprl.ainsgraÎns. Il f:1laj~
maintennnl a RemlJ!!.'r J,~S molH et. décollvl'ir kUl' l'igniflcation.
La tûch 11e s rnil p IIt- Lrc p:1S l'ornUlodc. Mais uimanté. pur l'espoil' d' rotronVl'r Dirk :Mury Il s alnit capable
dfl SUI'OIonlcr tous les obstucl s.
On fra.ppait li la pOIL", ~lary
G:.lcha I)'~ciplarnme
:wu
<ln OT't'illtJr 11' collier d'amlll'j). I.l h : tl'~
d,. 1,\ : ;Ï101'!i E~t
10
t.'t Il' plM d la JfCIIsnn dll SilC/I~.
- Entrez 1 cria-l-elle, d'tulu ,"oix tn'mbLu-.t '.
xx
R t.\'ll Ln:.
CM \lolo p(nLtra Jan' h P!!':'.!
h 0111(- d 'g 20 rose 1 rué ù'
Je Ile vou .d6rnngc pas' ·OU~
Vt
tllO d'un (>1 gont (j(s-
str.1i.lkz 11'0u11 c.
�85
je no Jn'att:nd' i
- .Mais non, se hâta de répondre 1a~y,
t-U dom:?
pas à votre vü;ite. QU0 se p:l~sede C:1Ujpr av,,(; lIaasan ct,
- nien du tout. Jo ~iens
Cornmo il m;! conthiL CJue son ami .\hm cl j)~SOUl'
était folhll::,nt épris ùe vous eL complait snlict~'
votro main, f.:ti
préfu!'t.l v .,1ir vous averlir' sans r'''Lard. Que dites-vous Ùll
ceUe noavlle?
Mary rougit légèreIlL!ll.
- Je di.; llue voLre ami n'a aucune chance auprès de moi.
Jamais je n'épous'l'ui \hm1'1 n,SSOUl', ni personne autre$
d'ailleurs.
- Vous aim·]z donc toujours le capiLaine Boyne?
Abbas, ITHion n'avait pas ontendu entrer, prononça l
- Le prince Mour', ddin domanùl) si miss Dostinn veut
bion Jo l'c~voir.
- Certaincmèat, fit Consuelo Cl. ver, cmpr3~nt.
Je vous rèjoia~
dan'; le s don, di L :\hry vi vement, 10
tempo! d' 'nfiler un p ·ignoir.
baU,dt lorsqu'clio
ilLu'y était un III Il pille: d SO'l (~COlH'
j1{m61.(';l danfl la piè,:u ou sc touait Con~1Jel
et Hassan. Les
IH1'O!t)!l do la ~'liO(\
E.;t ro tintaient à :;'~.
or('ill's; a Le
'1 Refullloy.;n dr. VOliS L!Î(...) mtvoY':(':J la .llatSoll dl' Sil~wc
s ~ e l~'giju"ct
d'('pousor Ahm,·t{ J).!ssour Pacha. "
L1 jeune lil!' Il' t;'nttJlld liL pa' :\ f~iltr.J
si Lô~,
en lutte.
San: 1: I.:LlrC Il'' II voy' nle, !,:lul-ôtre, misfl r.;1 demeure
r1'!\pollsor l'BgypLion ouL-elle LCOlPO['Îsé, mais 105 injod~
do l'Espagnolo 6l.ail1nL gravées en lotLros do [CI! dans sa
mé!moirc.
Le prince la salua a VOl: uno f'.ourLoi in pro~qlC
exagt'H'o .
- jh remmo vous n dit, jo cl'{)i~,
fit-il san' pr6nmbule, le
iésj(' qU'.IVllit notr\! ami ,\h[fl\!d Dessour de vous 6pousel'.
~eLtl
l'évt'Iation VOliS Il peuL-lilol'c paru un pou brusqua, mais
lei, en OriC'nL, Ills pt'étendanLs no [Jellv(!nL rnir!) à celles qu'ils
dl~tingcL
\lM cou!' suivifl cOlllmu en è:urop·'. D'ailleurs,
notro ami esL do g('unde naissance cL sa demande no peut (TUO
vous flatter. Il cst jeune, bpau, riche ct sédlli:ant. ~Ion
hOllhlJlIl' (il .Hlro sa uu sou J'ire hOUi'eu.· à c.:onsudo) lui fuit
Cllvjr. 'L il a hâlo d'on eonnaif.l'c un Loul semblable.
"r~nl,
il 50 pout (IUO cortain f)!:! dt'constances l'cnLru!llt:nL
�86
LA rUlsoN
DU SILENCE
loin rIe son foye!', ùalls des combats hasal'deux, ct il est assez
naturel qU'Il veuille auparavant tenir son idole entre ses bras,
cru', vous no l'ignorez pas, c'est Ulle vél'iLable passion que
vous avez déchaîné dans le eœur de notre ami?
Maa'y avait écouté 011 oill'nco, les ymJx baiss6s. Quant
Hassan eut. fmi de parler, elle releva la Lt'Le d'un uil" de défi.
douLo forL honol'éu, fiL-olle avec
- Je devrais ètre ~aus
calme; mais je no le suis pa~.
VoLro ami no m'intéresse pas.
D' plus los combats aU:lluuls vous fait0~
al~sion
en ferollt
un Lraître onvers le gouvcj'nem~t
aurlllCl 11 a Juré fidèlité, ct
j'ai horreur dos lraiLl'cs .
Consllelo pâlit, alol'J qu'IIdsslw rlcvenait l'ouge brique.
La colère la fiL 50 dresser, formidable. Mary s'écarta, craignant qu'il no la fJ'arpâ~,
mais il se malLris[l.
- Perdez-vous l'esprit? fit-il d'une voix blanche, pOUl' me
hl'lIvet' ainsi? Vous {pou.l'n:z Allmeu Dessoul', je lui ai donnû
mu parole.
- ,Jo l'cgruf,Lc, dit Mary, mais je no l'ôpou~cJai
pas.
- C'est t;,' quo nou.; vürrons. ,10 lJl'i,-;cl'ai votl'C résisLance,
l'our conllnrllc"r, vous nlIez l'lll'lii salll:; rolarrl poul'la Maison
dll. Silence.
La .lIai.oll du Silence? intcl'l'ogoa Mal'Y, dont le cœur
haLtait.
- Oui, \ln!' c!cmoul'c pel'dur' au rond du d6scl'L. La vous y
l'cfléchirez tout :i. voLl'c aise ût jo m- vous donno pas huit jours
po Ill' con~wli'
il devenir la Îornmo d'.t\l1l113ct,
- Jam is 1 dit ;\Iary aveG indigllalion.
- Si vous Il'av()z [ll.\'i t hangu d'idéé d'ici (jclIluin matin, VOliS
pHI'lirez lil- buS.
Le beau vis go c!'Hassan, eonvnll:!(1 pur la fureUl', était
devenu nlTrcux. Consllclo a vuit peine à 10 reconna lrc.
B1TI'ay60, clio posa ~a main SUI' 10 brus de son mari.
- l.Jllissoz-lui 'IUrdr{lIÛs jOllJ'Il, diL-cll(). Ji: suis SIJl'ü flue
M.II'y COl1lj)f'cnrlra. :.lloJ·t, l'houn Ill' qUl~
lui fail notro ami.
Ial'y g' sou vinL r!ps Of'rlt·, sil, 1,1 Roiiora Eblcro; l'ilo dov.1iL
Pllrtir pour la Mai Olt drl ,~ilc/(:e;
lù :,[ IJlcmenl. l'llo d6couvril'uillCl 1.1' , or qui lui p"l'lTIuLI.I"til d· J',IPP -1er /)jck aup)'(\s d'cllé.
-- lnulil', dit-cUI', jUllluibj n' 'pOUf! l'(li 11111('(1.
Cl'uignant dl' s' lais~û'
elll!' dnel' li un ; "le ri' vioklll''',
�T,A )IATSON DU SILI:NCil
87
le prince ùloul'addin se dirigoa vers la porte; du seuil iJ
lança:
- Vous p:u'LÏJ'ez demain pour le désert.
ConslIclo suivit son mari, non sans jeter un regard de pitiü
v<'rs Mary. Celle-ci tremblail de tout ses membres comme au
r;ol'tir d'une douche glacée.
Enfermée dans sa chambre, elle l'elut à nouveau les.,insLruclions (10 la senora Estero, consulta le plan, essaya de déchiîfl'cr les caractères inscrits sur le c!wpelet d'ambl'ù. Les heUl'~
'oulùient sans qu'elle "en aperçût. Ses yeux, cependant l
finirent pal' sc fel'mer. EIlI' sc glissa vivement dans son lit el
Nr.ignit l'Occtricité. La veillons 1'6pandait un faible lumière.
Bauduin, comme la nuit précédent , un panneau du mm'
s't!rarla et une ttHe s glissa dans l'cnLre-ballll'ment. Mary, les
YP.\lX mi-clos, ne reconnut paR la jolie petite Egyptienne de
doute,
la veille, rn: ie; vit la femmo âgél', une servante, ~uns
qni HaiL venue rechercher la jolie dame !untômr. Elle s'approch'l, ('Ill' aussi l du divan où l't'pusuit Mury ct, commo ln
jr.une inconnuo de la vC'i 11(-', parut fascinée pur ta vue du
j'oHail'o au, grains d'ambl'C' que Mary avait de nouveau pOS(l
SlIr 1 In'tid 'h, auprès d'cliC'. Mais (',OInrne die ('tendait, ponl'
s' fi ü;W;il', ulle patLe brune ct nCI'vouse, Mary Auisit le poi/.:11l'L dt, ln vi1'i\Ie l'omm"', qui pou sn UII ('ri (,Lonfi,·.
!Jeux grands y '11,( nnÎl'fl, dans 10 YiSrlgt! l'iM, consid6rèrcnt
III jeunr fille' av!',: cll'I'oi.
. L;:li,sc1.-rnoi p<n'l.il'! impllll'a la vi oille avoc un fort accent
H 'Iln~
l'.
ClllnmonL 1 VlIlIfl pllrl '1. rl'n1~:tis
l , \;xdam,\ la jeune mIo.
,'lIl'prÎblJ.
UII p~lI.
MOIl :Jlwicnne TlI;dr't-~
pnl'lnÎt fl',lDçais d m'aVait Uppl'iH (','ltel:mg'ul'.
IIi done (:l'li!, votre arll'iennc rnaitl'l'3Se '1
- Ln mt'I'I' do r~fliJn
lIassonfl, roUf) jcune dnIllt' qui ('~t
1 nll'(o:'. 1.\ nuit (\P;'nil!rf1, d:lns votro (:humbl'p. :\{ lis e\'st vr::li,
Vun~
JI, l'avel. pa ..; VIH: 1 .Je ~lIiR
Ha lJourrie!'. 1'0111' l'amour dll
\'il'I, 11f' nOlis LI'ahiss('7. pas aUpl'l!S du nWÎtre. Noue; no VOUH
vOlon~
:tu 'un m,li, au contrait'c.
- ,'oytï; f;n~
(,,'oinL , jl' nlJ VOUS tmhinlÎ pHS. Nous pOli-
vons pCIIL- "ll'o noug aiclcl' IlluLuellomenL.
�88
LA
MAISO~'
DU SILZ;;CE
- Ah l si c'était possible 1 fit la vieille, dont le visaga s'éclaira. Nous courons de tels dangers?
- Qui est donc cette Fatima Hassoun, dont vous me parlez?
- C'est, pour l'instant, une âme à ~ dérive. Ma pauvre chérie
a perdu la raison. Mais avant, c'était ...
- Qui?
- La première femme du pl'ince Hassan.
XXVI
Le Deilli lança son dernier appel de sirène el. démarra lentement. Sur ltl quai de Marseille, des mouchoirs s'agitèrent.
Le capitaine Boyne descendit s'installer dans sa cabioe.
'J'oulm ses p~nsée
ôtaient maintenant lournl'!ps "ers le Caire.
I! revécut par le souvenil' S '8 del'niers mOTnC'nts 'n AngleBoyne, son explication.
F'rre. D'abord, uprès l'aveu de ~Irs
pénible avec Georgina. Se voyant démasqu"~e,
la jeun
avait joué fl'anc jeu. Elle avouait avoir agi dans un moment
d'égul'olnent, olle laissait ~ntcdre
à Dicl' qu'un vive passion
pOlir lui rayait seulo gUidée, qn'elle r(gl'êtt::\Ïf. flU conduite
passéo et suppliait 10 joune homme dl! lui pardonner.
- Oal'dez-moi votre amitié, avait-ello imploré, j'en ai trlnt.
besoin 1
Emu, malgré lout - il n'lJto.it pafl un justicier - Die)'
s'était laiss{J /1échir,
- Puisque vous aimf>/' Mary plus que tout au mondp, ;vttit
dit G~orgina,
je serais h Ul'JUSt) qu'eIJ devif)nlle voLre fpmme
Bt ~i VOUS aY('z besoin d'une aidr, (~Omplz
S111' moi.
Elle avait ajollt(', d'nn ton n(:glil! 'nt:
- Comment VOllfl y prmtùrez-vOUf; pOlll' vou l'(\ppt'och 'r
d'elle, Iii ('/Ir! eq(. enfcrmé dans II! harem de !;a SUlur ?
-- ,Tu enrllluid la femmo d'un ('hap,Jain IIl1g!i(!iln, 1\IJ'8 NceIanù, (plÏ a plusif'urs.relation:; pnl'lni k's ÙtllIH.;f; ,"gyptiennes,
Pal' l'11o, j'u 'pèr' :Irrlvrr LI Mnry,
_ ,J, 'ous ~o\lhnitf!
clc r{;ussiJ', clH'r Dick 1 l;'Hait excla/lll':'
n orgina ...
1 frs Buynn, rnisl' au courant de C· f"l'virorn nL, ,,'Huit
m(.ntrM I1r,ept..il[ue ;
- • Hfioz-vo s, avait-olle dit, Georgina c t cupaule ùe LouL,
mit
�Li\.
~IASO;>l
DU
SI,E~CF.
Au ministère ùe la Guerre, l'acceptation ùu capitaine Boyne'
ayait paru enchanter le dir"deur, qui lui confia;
1
- Des troubles graves se préparent en Egypte, Une rtlyolte.
est possible, Votre aide nous sera précieuse.
On lui avait remis des instruction;; détaillée;; et secrùt.q~
pour une mission périlleuse.
Mais les préoccupations de Dick allaiont ~ileurs.
Comment
reverrait-il Mary? Pourrait-il seulement arriver jus<r~':
fllle? Hassan lui bissait-il mener une existence européenne;
ou bien étai~el
eni'crmée dans le harem?
Comme il montait sm 10 pont, il aperçut une silhouetto de
femme accoudé0 an hastingage et n'en crut p3S ses yeux;
G<lorgina Sp~ncr?
Rôvait-i1 '!
BIle vinl ù Illi, la main tonùuc, le sourire aux lèvres,
- Quelle chance 1 J'ai r6tl~:,i
ma surpris,' 1 nt-eile ù'un ton
joyt.!ux, VOLl'1 no vons doulfp7. pas dl' !Ua pl'~senè
:1 Lord,
n'"ot-ce pue; ?
foi non, fit Dick, dont l, visag' s'a~ombli.,
- ~Ia
Que machinait ,'llcorp mi 'S • pene l' ?
- Vous n'êlrs pas ennuyé, j'c~pèr
,? fit la j'une fllle gaicm nt.
" VOIl!; av'z aCI! pLé mon Dmiti,\ j V 'li," fi' nouveau mùri~
t.el' la vôlre t'n vous ai<hnt dl: tontes mi', forces h l\Jconquérir
c<!lIf' qu • VOIl'l airnc7..
Comme II' j('une homme ne ruponuait pa~,
r:lle ajouta avec
force:
\'Olli> pouvez :lvoir' contlanr" I1n moi.
J)ic;k, IT!algrt', lout, l'estait. mal conwincli cl. l'aventure le
l'onlrJJ'iaif. l'l:'.lngemeni. Clp,>nuanl la jPllno flIlt) :'ll'rnblait,
, inni!'!' ot il l'Îlt. (,l : PPU poli d .. paraîlr'l' uouter de sa pu l'Ole.
JI r"pl)lut dl' r' r,t('r' sllr la rr'b 'l'\'l',
_ Qu'alIl'7.-yoIlS f:lire :111 Caire? cl ·lIwnda-l.-iJ.
_ 'radier' d) VOI!S aid('r, j' l, l'l'pPte, ,Il' suis désormais
lihrc dû n') s [I(;l.c ' Mo) Jlùr,· s' '!\ll'imwl'Îu el Ill' ~L'
sOlll'i
gUi re Il ni Il; i\ll's 13· yn' <1 {'ll: tri" <1111' 1\ mon €:garù, 101''<;
cl,' nall'!' uUl'ni,\r ('xl,li,'otion. gqL-cp d ma faule !Ji plll't' ne
l'n pas ('pousé' ? BI'; ;, j n',li plus JI rsoun au monùe (l,,'est
jl tllll'l{1 lOi , flic1', i" tiensù \'Oll'û ilrniW; pur'-rlf'S<\lIs tout,
LJlrI-:, .IY.{ ri' lire 11\1 f01l11 d \\llll{' ob rUfl'. Si la j un
1111 ujs~it
\'l'ui, "W_IId:..nt, 011 appui poul'rnit . trI: précu:ux.
-
�90
LA 11AISON DU SI LENCE
Là où un homme cst désarmé, une femme peut tout, On
verrait à mettre Georgina ù l'épreuve.
- Où descendez-vous? demanda-t-iI.
_ Chez uno certaine i\1rs r 'ecland, à qui des amis m'onl.
recommàndée ,
_ Mais je ln conn.ais 1 s'exclama Dick, oubliant que lu~
même avait le premier parlé imprudemment, de c'tte damfl
à Georgina, C' 'sL la femme du chapelain anglican ,
_ En l'll'ct, dit Georgina, dont les pauièr,~s
bllttit' 'nt imptlrceptiblcment, C'f1st, parait-il, une bonne personn!',
Un sourire bizat'l'o que Dick ne vit pa~,
heur u"emenl,
do:çna soudain à son visage uno expression d'a'ltuctl extraordinaire .
,,'X Til
T,'msTotRE
DI: FA1'1".\ ,
La r(v(daiioll de 1 vieille nourri/'p nVflit rempli Mary
d'ùlonnelllcnt,
_ {;OIl1 rnplIt, II' pl'ill!! J\loul'uddin a une uuLl'n rem nl(> ? mell\: indigniJu,
-
Fatima II:1ssoun, n'l'st. plus ri ['Il
M \ pauvre m~nl'e:g,
Bile a tant aimé son seigneul' ct 11Ialtl'll, cep ndnnt 1
h' pl'in \! II.\SS'IO a voulu ('pOIISI'\' ta sœur, il u sup~on
C'I t 'ncu ma pUlIvr\! F.üimn, qui Il' voulaiL Tl l';
:\ lui pt l'a (J, il', dans lil Jl"isfm du Silewc , où le,
qll'e I~
li endurés lui ont faiL pcrdl'ù l' 'spriL et ont,
pOlll' lui ,
Lur"qllf'
primu do
nIlonel'I'
f;upli(~',
brisé su volnf~,
- Bllo l'sllulle? dunnndu Mary, imprcssionn{w,
_ Helas 1 oui, Lu prÎl!c l' li!'. iL uppl'im('o !-l'i! It'~vail
cl'ainL l, l'u1"'('u dc son h ntl-frü' , ","Ill 'cl Dl'li301ll' Pilchu,
-
tu
i\hllllli D S olU' P,\l'hn? l'up"Ll ~T<l!'y
Ah l
,/0 voi.
quo ('" nom
Il''
ôl.onn
,
L'est pas inconnll, Lui !1pl'aif>-
flalw(,' '1
- Jnm"Îs 1 nt Mary, j'aime un Anglai' il qui mon CIllUI'
l'este !id è le,
PHUVI" P tH J Si 11 SS,llI li r' olu CJ m l'i
, lu e"
}l'l'du "
-
Je ré islel'ui, dit.1 ry uvec J'n,
�LA
l.U 'ON DU SILENCE
91
- Il saura. bi'üler ta r~,j:lance
il t'env rra à la Maisoll du
Silence.
- L, séjour t'Il .:,l-il si terrible ?
- Oh 1 Oui 1 III la viei Ile fenunc cn frissonn ant. Jete le dis:
c'e~!.
là quc ma pauvre Fatima cst dCY<Jnue foHe, el moi, sa
vieille nourrice, j'y ai pris ncs hm'cux hlanct;,
- Patinu tlsL 1'01'15 douL la darne f: nLôrnc que j'ai apc!'r.uo la nuit dCl'nièJ'?
- Ah 1 tu l'a;; '.tIC ? Oui, c'~t
el~.
Tu no peux imaginel'
r.ommf' elh a élé jolie, mai l~ ch'lgrin l'il vie.llie avant J'âge.
- Pourqu oi s<3mbbit·ell intl"rcsbé" pOl' mon rosaire aux
g-:uins d'ambrl ' ?
- P<.\l'CU quu Lon rosaire ressemble {jt!';mg~enl
à celui que
nous uvion,; d(:couvert, el! ct moi, dans la .liaison du Silcnce.
'ous avion ..; entendu parler d'un trésor caché duns celle mai·
Hon et nous nou ' Won ..; imaginées quo la cil' du mystèro élail
inscrl,~
SUI' los gl'uinci du colli"I'. Mon IfIJilre eut
le même
lioupçon, r.ur il d0pouilla [0': Lima d.o cO rosairo et partiL pOUl'
l' 111 {J"iqllC' , 01'1 se Lrollv' actu ll'llHnt ]\Jarour hml\loh amcd,
1 plu" grand ('l'udit pn CUI\lct6rcs lin 'iellS, afin qm' celui-ci
cl !(;hilYriit r 'nigmu inscril ' sur 1i3 "osai!'o pl III i indiquâl. l'e1111'1,11'1'111 'ut où c"L /'n 'oui le I.I'ôsor.
- llusq 'II duL perd!'!' aloI'· cut obJet avant do pouvoir
Gon ulL l' lu'; v 'ilL, ('U!' j'ai tl'O'IV..: ' .osail't.! Ul' unc ,'ouLe dl'
(, Iiforni '
- Ran" doute, gm'd'-Iu précieusPIll 'nl : C'I ~L I)('ul-~he
toi
qni d'couvr iru lu lt' '.O!'. En toua cas, c'esl un gag. Pout·
l'!r cl VIf:S- tu J'G 'Il' ngotr 1111 jouI' conLre La lilJtJl'té.
lai, vou,; vouliez me 10 jll'endre, cc 1'06ail'0 ?
Olli l,Je l'a 'DUC; non pOUl' moi, mais d, n, l'e poil' d'obLI'II \', "'fi' fi lui, la vil' suuve pou!' mu malf.r~s
'c.
Co lm nt, H"Sllll, vuu!. lair p nir FaLima ?
,1 1 cruill. NOll ontunL du I\mljll'i onncl' dons son
apf'l~1
'ni., dt l', mpr\chcI' dl' RD I.ir dau,' la ('om, il veut
:1 1Il00'l. Abhw:; m',1 lui' u ntllldro qUl' cClluins
"lim nl;
POlll'l nienl hi n l Lro (lIlpUiSolin6s. ,k Il'O!) , plus ri 'Il lui Illlssel'
1 l:lllg r cL cnai,' voir si je Il pouv"is d 'l'ohu!' quelque
,' l'cliofs
li 1 Lon l'I'p .
- ( Il 1 Il livre FalÎm ! Pr nds vitl' ceS or"nr.r s l cc cho-
�CJ2
LA MAISON bU SILENCE
colat .•Te m'arrangerai demain pour lui gardel' quelque chose.
_ Tu es boune ! fiL la vieille nourl'ice en saisissant la main
de Mary, qu'elle baisa. ~1ais
je ne voudrais pas que tu sois
compromise. IIeul'eusement que le terrible Abbas ct le prince
Hassan ignorent J'existence de la porte secrète. Sois prudente,
et l'on nI:; saura rien 1 Tu nous sauve~
.
Mary n'osa lui a vouer que demain, p()llL-t,ll'o,' (JIle p'.I.l·tiraiL
à la Maison du Silcncc cL ne pourrait plus ùtl'C d'aucull secours
aux doux pauvres femmes. La pensûe dl' l:cl rxill'cmplissait
maintenant la jeune HIle d'appréhension cL d'horreur.
XXVIII
A
1RAVr:RS
LE
n{:SCI\T.
Mary fut 6veillée par un tttmulteoffroyabi . Elle Se dressa sur
.6on séant, mais un heurt violent la III retomher. Où était-elle
\lonc? BIle constat,( avec étonnement qu'elle ronlait. en ch~mi!l
je ier. Elle sc d['gngcu de la couvertill'e 'lui cns"rrail ses
lombes, repoussu l'oreiller. Le train s'uI'I'Nait. dan:; une garl.!.
'~le
dislill"uU nn V,lgUC façaùe, do~
Jnrniù:'ûs brill' i"IlL. Mais
d'où v('naiL eO tumulte, [1I'OVOrpl(:, semblaiL-il, pal' des coup,;
!lI) fou, de bri!! do \'1'1'0, ch:<; "cl'olllcm('.lll; do pior,o? I)c;;
;;!'i, {,chtllI'ent, l', is de (louleUl', cl'Îs do commandement
.
'
tonnés 1\ aughw:.
EpOuvUlltéo, Ile s ntii d<,boul ct se pr{!(~it,l
il J'I pOl tière.
t;nn dperç Il unc foule de gl'l1 . Des hommes bl'on~"
on LurIlan, dont G J'Lains l-lui.lIlt GOUVCl'ts dc S~I1l,
pt aussi un petIl
woupa do soldnt tln bki. Aus.itÔL, 1111 bras l'ob IsLe i.l ti~,l
en alTi l", un voile fut j té cl 'yant son visa c.
_ Folle rplP. tu rs, ai 1 un voi' l'tille avl'C 1I1l forL Uer; III.
(.gypLien. V ,tlx-LI1 nolr morL? 0 eornpl'mù, Lu p '; qUe 1 ~
noll'c; Su soulùvl'ui ('.onLr' leur' Iy,'nnq .t HonL rn lrain li
1lI(l, Sl\l!l'CI' los \n"l.)i9. 'ou' SO/11I1ll' ;'( .. r.l1un . Hi l'on voiL
1 face "ale,
c" iL,o fi ' Ion :lITai" . A~!;i"rlHtoi cl. n\;nluv..:
(J"l ce voile.
r ry uhéit, eITr1Y' . On l'avait ùonr; endormie? Slins clo1lto
1111, opOl'ifi(JlII' li ns J 1 La Sil cie" ft, hUIl li\ Ycill" ... Bi ll11'int/lI1dlll, cill') se trouv'lil. cn ploin r~voIHLil1,
irnpui lInl ;" ·1"'ir.
Ello J 'r.l un (;/jUp d'cel! \ CI' Sil gd. dicnnc, UIlO gl'unde cL
'.Il
��LA )IAISON DU SILENCr.
Mais les deux voitures roulaient à une telle allure que son
appel se perdit dan j le bruit des roues . La géante tirait aVilC
force Mary en anièrc.
AJuned, car c'éLait lui, tressailiiL. Hèvail-il? A force de
trop pensel' à celle dont il voulait fait'e sa femme, voilà qu'il
avait crut entendre sa voix . Impossible, cependant, la jeune
fille était bien tl'anquillemont installée au Caire, dans la b~lIo
dem(>ure d'Hassan, tandis que ll' i, on l'envoyait à Assouan ,
présider au massacre des Brilannlques.
Décidément, tout. so meltait en travcr:> de son amour .
Penùant cc temps, Mary, à demi inconsciente, roulait vélrs
la ,liaison du Silence. Le soir, on fit halte dans uno oasis, nu
Abbas s'occupa do réunir une petite caravanl'. Le lendemain,
à l'aul> , Mary ,Iut su hisspl' sur un chameau blanc, d'allure
aristocl'ati'1ue, sellé d'une pspèe de petit mat las. Le seconrl
soir, l'on campa 80US la tenle. Ba !l'autres circonstance') la
de trop lourd;
jeune fille IlC j'nt am usée de ce voyage, mai~
soucis l':J~oraient.
Le troi 'itiruf' Mir seulemcnt un huut mur blanc, que dépa:;soient, quplque!l ;oml)rcs arb"l's, apparut ;\ Icul'I> regard:!.
la bride dl' l.l
- Voit' 1 di!. b sœm' d'Abbas, on ~ilsonL
montur rl' Mar j' : la ,lIa sun du Silance.
X,'X
�LA
~IASON
DU SILr,';CE
- Viens lci, dit Zulma (;0 poussant la jeune fille vers une
pièce obscure qui ouvrait dans le hall par une lourde parLe de
dlêll massit'. J'ai un messag03 de mon maIL.'o à to donner .
L'ol pièco était assez joliment ornée, avec une haute frise de
mati s arabes, cles divans bas ct do beaux tapis .
- Cette piùce, dit i;ulma, est appelée la chambre fatale, ou
la chambre de la derniùl'e dwnce . Bien d'autres avant loi
liant entrées ici qui ont dû faircl 10 choLx que je vais te proposer.
Mary sc p.'il it tl'('mbler. Quelle épreuve lui réservait-on?
- Ccl Iles qui éLuicnt SJgl1:;, reprit. la femme, choisissaient le
p/enti l' pa 'Li eL l'damnaient il. la douceur du jour, à la liberté;
1'5 uuLr 's monLent l'~cai
;' quI' tu as aperçu pt, en haut,
lIen app!'cnuienL. .. cc <lllC sont dcvcnurs les folles qui n'ont
pas vOlllu choisir le s g par'Li.
Tout en parlant ainsi, ];, ga!'dieml<' d6visageu :Mary qui, son
\'oile rejeLO, montrait 1\11 vis,l"e pâle d'angois"e, mais calmc.
- !\Ion mallro, Ir prince Hassan, ne souhaite que Lon hien
l'Il voulant quu Lu d vionnes l'opouse d'l hrned Dessau!' Pacha;
,Ill la vigilancu de mon l'rér , les HCGI'cls du h'11'0m auraient
1 t6 divulgués pal' loi. Mon fi igneur ct maltl'c, pOUl' Le punir,
l' nvoio l'Il ,;xil h 1.\ Mai /JII du Si/Mee. Tu n'cn <.lo''Liras que
lor,'qutl tu Hllr'us prom is <.I\pOllS··[, 1\ 1I1led Des:;oui' Pacha cl
JIlI'O de g rd l' le ~i1
wc /; li' le my!>L l' du hal Cil! que tu as
!Ju s'II'pn'Tlelr .
Janwi. j Il\pou :,li 11I1CI1. Quant. Il la pauvro 'r(:aLl'~
qu'Ha·san cuL suppI'imor, JO fcr,li Lout. cc llu'il r. t en
1110:\ POUVOii' p(1Ul' ln 1" llVél'.
_ Lihre il loi 1
t'ulonnc dOliC plu dc {:o qlli t'al' ivera .
nu lorrc1ll' all'l'OU;co h fiL LNmblcl', Quoi:;
• lury t.r,-~BailL
,uppliecs lui r(s"l'v,üL-ol\Î' lme ,;0 domin \ c(\p~ndaL
1 Lfil
!JOl1lW eonl:!ll Ilel'·
Vi ns, di!. la f, IlHnl' (>n 1>l'on,lI11. la jellll hile pal' h poi0
((111'1. ,
~l
l'y
dut. !.lIIVI • bon g~l',
m~l
gr{', 1 1'(JJ\lr h l.un~
Ainsi
IIi<U:: 'Il tl',IV r t.\ le h 11, Il,onl U '(' rali l'. Ll'l une pOil· Il',
:1 • t,. LI J 1111
Idl \ l' ""pn 1"no!'III" RPI'I'1I!'I', ~lt'noéJ
'Ull
l'ra 1 Il 111\101'lIln l • JJ (ur ( \bh.l ouvril c He lourd"
porLe d dlUlI' nt if L ·fi \~'.lpout
i. l' (lass r 1.\ jeunr:tilln.
�LA. ~!,\tSO'l
DU SILE:'iCE
A peine Mal'y avait-elle fait deux pas que la porte se refermait derrière elle, sans faire aucun bruit. Elle sc trouvait
seulo dans un étroit couloir faiblemcnt éclairé,
Son pl'cmiot' instinct fut de ::;e J'uor fU l' la porle et de l'ébranle!' de ses coups, Mais elle se meurtrit inutilement les mains,
Elle se calma <llors e Lt~nLa
de l'assembler ses espdts. QuellE)
folle elle avait été d'écouter la sefior~.
Esiero ct de !le Iaiss'!r
C'ntl'atnol' flans ceLlI' aV0ntufc, aimantée P;)l' le chimél'Ïquo
espoir dl] conquérir ain~
son cher Dick,
Il lui eLt de si facile de temporiser cn parai 'liant cèder il la
volonté ù'HrSS;1ll.
Tandis ([U", maintJnant, clio était, empl'ir.onn!je dans 1111
eouloir obseul' qui, selon tOlite Vl'alS"IllLliuve, ne reCélai!'
aucun Illy Ull'ieux i;'usor,
Si i\lary n'avait (lI:jà nppl'is à sc dominol', clio fic fut abandonnée à une violenté aise do ner:s, hien motivée,
Pou il pcu ses yeux s'habituaient ;\ la dcmi-obscurÎl(:, Il l"y
avait aucune renêtre rlans co couloir. Uno faiblo lumiüo t.om'hait, du plafond Pli" deux ruil1l1Sculcs petites ouverture:,: sell!blables ù de:> yeu:! de hibou, C'ùtBÎont bien des you, de Wl'!'O,
rn (ltTe!., au milieu d'un alTrou' visage grimuçant sculpté Jun .•
10 pl(lfond, Mary no s'aLlarda pOf; a hl conL(:mpl~I',!;e
avait
d6jil do suffisanLs sujet.s d'eIIroi.
is·à-vi, la pOl'Lo pi~r
où dlo ,'·tjil, ootl'éo, 'C nrassait;j
l'IIut.ro Il; tr6mit.c' du couloir IIne antl'!: pOl't~
~emhlac,
f'au1..il f' t1yH do J'()IVil~
SO:lKtl: 1 1:ll'y, ou \a-f.-i1
m'nnÎwl' pire ~
.mmnt (Il'J l]\~it,
OPPI'f.'ssÏ!ü pal' lo manquf) d'air, Jo planchor, 601l~
lie, pircJ;, se mil. il vibrer U:gl!rcrnnoL, Comme ;'1
l' pp roche d'lin f,l'omblcll\clIl do leno, Qu'est-cc qlle c la
signlli il? L"~
fIIll1'!! pal'lll'(!nL bouger, Rôvait-cl1ci'. on, c
/l'ôtnit pas 110" illusion; jpnt<mll'nf, mais l;ûl'cmcnL, les murS
ft) l'[\l'pro('haimll. 1),\llill)l1l'lc[Uê,' S('conues, IN\ i 'I;Ul,S sl'I':licul
(,h frllt' !:l ri, huy 'f'ralL hrnyüc, Fo!l" tlrJ lfl'l'('lll', 1.\ jl'H1l<'
fille l'le j. L(1 vel' 1. JJOl·te UPIJOS':'f) par où ('\1(' éf.niL clll!',': . f·f lu
COU,I dl' I.ont,
'cs for'üs, .\llait-rllo 1lI01lJ'j\' t ('r,IS' d.ln;.!
.r tll' lll,j Oll, fiuns !fil' f)jt'k fllIt comlJien 'Il!! l',lv.1Î1 Il 111 {,o'?
�LA MAI50N DU SILE.·roE
!)?
XXXI
LA
LUMlhu: : BLEUE.
LOI'5q'.I'ell0 rûvinl à ellç, ~bry
consLdl" qu'elle ÛlCiil étEndue
conti'!) t~rc
sur un plalli:hol' voil6 d'un lirai; tapis.
PendanL quel'Jues secondes elll} sc df'lllal1lh où ello étail:
!lui:; la mrmoil'u lui revint. Elle n'avaiL (lone pas été écra!;ée
cnll'(' los ùeux murs?
Non, ello sc trollvd.it d,LOS \II\"; vast·, piocf' à plafond bas,
faihlcml'J\L éelai'~
d'une lumière "SSollfltic, Ainsi, elle avait pu
ouvrit' la porto ct franchi!' le seuil falal avant do s'évanouil'.
Un'" 1),:"0:1110 ÙO plus oL ollo Hait mOl'ttl'
PHI' la porto cnLl'o-b3.iIlüe elle pouvait ape 'c"voÎl' le:; deux
murailles raflpl'ochéos qui bloCIuail'nt complHemcnL lorouloil', CeLLl) vue h fil fl'i~son,I
hllr sr dressu ct, d'un geslc
1.1I'IISq:Il', rOUGS'l c, LLo purt", 'lui ~(; fpl'mn, coml11f' lu préc6dc:nL(', sans <llll'lln brllit, ~lary
avait )'impl'ession (('i:Ll'o revonuc "ubit IHunt ~olrJ(',
C'était hi en la Mui$on du Silence.
Voyun,.:, lout cda n'était [)[IS ré, 1 ; on voulaiL l'I'fTraycr,
hallS douLr, wnis non la l'ai,'c llIOlll'il', Il slagissniL lit d'un jeu
,~r\l
1Il.lis d'lIll Jf'U Hllulcment. On l'{'piail ('vid( mmpol, Um(',
il fall"it ~(' rtI()IlII"'" hl'H VI.! pL do ne' pas s'aband onncl' au rl":'Chpoi!', Il JI(' s'agi'<;a it 11lIS de devl'nil' foll!', ('.()I\III1C la
pauVl'c ,
fa~e
Fatima 1
El!'
rl'!.j Ird,1 lIt/LIlIII' d',,1I0, L'1
U\l voId, La r,~n":1
lumièl'c lombait d'UllC rl'nl
r.l {:lait (.Ir. v~
!lIdis non
lin :;"alld l'l<1l1 vo!'s l'.d,' pL l'csp:J.c,', Jli1l"y
.. II \'l'i Lhl'lIsl(ucllIellL cPLt,'jl; lId,l'''. Ll'/i voll'ts matcls~é
s'aplatil'l'lIl, SUIlS fail'(' If' Jr.llindr r lH'uiL M.lry frappa
Ipli \l1ur' do SPt;
1
pf)ing~,
Paf; un F.l1!1 Ll" lTlllrt; ,',tnirnL capitonll('s. Ln ~ilt'Ic,
rt"vrlH,il ang,df,. al1l. 1.a f,'nl'l./'p dnnnait. SUI' IInf1 cour ql1adl'n nglll,Ii.I!' l'l, ,'nloll!'('" df' mu,.:: ":I,·v.'..
\1 "fltl!'p, IlIl ifl111lf'IIRI'
l, Imit", <:i halll l'!, si !O,,1l'1I '111'ill'lllpi"'lh,il If' ~t1l'i
dl' p(m tl" 1
d,IOH l" LOlll' l'lIJl.l!{q llail ln hlpll du d'l, M.I!'y gupLLa
on \',\lU
\In chant d'ni cau, Itil'n, h' silollC!l, yanl, ('55aY(;1 sans SI1('eèr.. d'aper UVOil' 10 cie), }hu'y <\hais!-iu lri~,()m['nt
!;O!; l'lgal'd:l
prdtl<[ll("! d.lll"
Îmtr'cos"ihlc, Dalt~
i,
lOl'l'c.
�9a
LA
~!ASON
DU SILn.CE
Saur autour de l'arbre, qu'enLourait un œrcle de terre bl'une,
dont une source invisible entretenaiL l'humidité, la cour éLaiL
dallée, mai qurl éLrange dallage! D s tuiles d'ul1 gris tris Le
SLU' lesquelles tl'anchaiL pal' endJ'oi ts un assemblage de tuiles
d'un pourpre sombre, presque noir, CeL assemblage, un peu
s'Irélevé au-ctrssus dl' la surfacl' grise, atYecLait la forme
exacte d'un cC'reueiL JI yen avait huit, pt ::;\11' chacun était
~clJptée,
d'un" fuçoll très réaliste', une paire de pantoufles.
Mary S" r~(:ula
dîl'ayl:e. Elin avaiL ln, d.ms lin livre traiLanL
d"H couLnrneH ::trahes, (lue r.haquc Lombe masculine s'ol'lluit
d'Ullé piel'l'c sC\lpt0~
l'Il tUI'b<1n, alol's que kli tombes de
fpmn\ps éluirl1l. signolér...; pal' IIne p,dl'f) de pantoufle •.
~r.l'y
comprit la phr.isc cl~
la sœnr !l'Ahbas, la trl'rible
hUllll:\ :
« nil'nlôt III S:llll'as ('G (IIIC
sonl cI'jV 'II\ICS c .Iles qlli t'ont
l':' "('cdt')cs ici. »
;
1,'1 j"unl' nlll' fl'i~son
- Fatima. song"'l-L-l'Ill', aU\';lil 'H:t'Up(I ln IwuviolllC placll
Hi Ilow'Hm n'avait l'U jlP\Il' d' hlllcd nl n'avait l'amené l'infOI'tlln 't'au Cuir', \ol','Ï!jn'('llc l'st dev nll!' (oll('. gsL-r~f'
done JOui
Cfui OCl'upl'l'ai Il, nruvième 1:I'I'Cll!'tl? j,)! dCVI'.lÎ-Jo, pOUl' o('ha\lIl l'au sOI'L IjHi m'n!.l nif, ('PO\l3l'l' l hl1ll'r! Jl 'S;OIlI"? 'on, Dick
hien-ai mi', IIl/lm!' l'OUI' b \, ,',,1' 111:1 VI " J ' l\';ljlp,II'li 'ndl'ai pa:;
,\ lin alll.('I' '111l' VO'IS!
Mar'y ouvril.la lll'I'Iniùl" l"H'.1e 1'1. ,'jtunc ,dit' d, Ir,lin.,,- implo
m,lis COli fil l' LIhlt', aV!'I: l'a !J;lIg,WIl',' III ou,:", 1.1.\11: l,' dall:1 'U
"01111111' lin" va~q\lP,
C.. L( in tall Lion 1'1' lire Illoc!I'I'f!r la
,'1111. lI·s harhUI'.:!s l'l
l'Ôconfol't.l \111 JI.'II, El!' Il'l'lait 11011" pil~
l'ail rI(! vOllbil fi IlL-lfl'l pas sa l!Iort imnl,~d
1. ...
C P"1I1I:1II1 l',q fllllr,'; av, i"nt dll \Î\'I't' d'Ill "'''pii:ccsfL
,Il, 1'l.li,'nl. mCl '11'11, ,rai; l' 'In 1'{,ln~:i.
1< III doul., ,lU tl'rnp~
dll 1'01'1' 011 dll 1-:I':II1II-POl'\ cl 'If. ,ail.
l'llle ~olr.
aI', If rI' pOl't,', ','MLf'nll Illl :1 Il' IIVI'I' Il ,'l'i,, .. ,
111' [{,II'cI, -r'HIIl!' pIt Ill!' rll' loil Ilrli ol'i'lIl. l ". LI' pen,. l'l[;j "1
d'nlHlrd. \1.JI'y /.il';} \'ioloIIlII1CIlt., 1,1 (lllrll' Il'Oll\'l'Ït, o!. a Il it[,l,
COIIIlII' S 1'1·,'tU (III' 1111 lunLllÏlli,:mf scC'r l, 1111 \ lrulIii'l" hlell
s' p nrJil, 1'wl.dl',ll1t 11/1 1 JI (W cl" placal'd 011 droit cnhill •
los vis-il-VII> /;! jJ Il'te' pal' 11ll" Vlll'('. [1 lI'il'l'e 1:' Llo vit, ,
:'ITaI'Y, tout 1'. bord, ne \it l'iell, mai s"IJlpl'urh,\Ill, cUl: rllS-
�l.A :'!AISOX
nu
STI.r.7'lrr .
tingua notteme nt une silhol.!otle immobile, celle d'une femme
morte, évidem ment.
La jeune fille l'tlcula épouvan tée, ses jamùes fléchiront et 1('
moelleux tapis la r,çut à demi év:mouie.
Puis elle reprit sos sens, peu à peu le courage lui revint et
olle regurda . Le r,crcueil, fermé par une vitre, était dress(;
debouL au fond du placard . Unp. ampoul e èlr!ctrirjllt> blmw
reluirai t l'intérie ur cl la boîte. ::Uûl'y comprit soudilin IIlW ce
n'tltail pas là un cercueil modern ', mais un s:lI'coph[l.g" tL (lue
la forme immobile MaiL uno momi (:gyptiennL', une LI'è~
vieille
momi , à Cil juger sur l'appare ncr.
A constaLol' qu't'lie n'avait pas à faire à tint' r6ccnle victime
de la l'ruaulé d'Hassa n, Mary l'esseniiL un allègement. San:,
rloutE' la momie avait-el le Né placôe ici, tians cet éelairnge
l.héâtral, pUUI' oITl'aycr les infortunées que l'on voulail tl'l'l'Oris('!' dans la ,Uaison du SII('1lce.
Dt>puis CIuan 1 J morni \ avil-o,~
été plact'lc là? Peut-lolI'l'
depli~
des annl'es ou des siùc!es, car la maison fomblui t Lrl'.
vil'ille. En loup CU" l'insLallati n do l'{'lcctriciLé 6l:lit plus
rl'cpnle.
La clIl'io.;itû ct lc~
réflexions suscitées pal' ce speelaclc
flu'pnt pOUl' la j.;nnc [Ill!' un bon dl~rivaL
.
Pnssé 10 prernÎll' rnomrn t d'efi'l'oi, :.\Iary éprouvaiL une
cspèct' dl' rul'Îosité amusé '. Ln momIe l'inl(>,'ossml plu: rllù'lll'
lit' l'inquiôtaiL, C'ûlail 1Ill' C~pt
L:l' d!' fascina ion, L'totr il
vi:a"'(' noÎ!' au nc~
droit. el an,' p;l\Ipit'.l'es closutl, avuit lin'
exprl'H~io1
de nohlp~.;,
• L d.' Il. f'U'. Une IIlùchJ de cheveu. ',
parcilll' il. du chilnvj'(', s'l'rh,\ Jpail d' la loile jaunie qui l'n,>l'I'l'ait ln ti'le ('1. le ('Ol'PS, lit' laissant à dnCUlIVUI'L <{ue l, vi:;ug ,
les L"as noil'~
l'L Ir:; mains joint 's.
1,,1 IUlOill'" li Il Ile prt lait 1tri dl'ange llIj'sti·J'I· a1l,' omhr,
;
Il v ln hOll"hp OU\' 'l'te pt rie P,I lpit'ir',' lIIi-clo s,;;\ Iravlll ,
le~qJ'I
~ la momie s 'mbtait l'onlllmplt l' (;vCt' hil'Tlvl'illanc'
1,1 JUHn' fille agl'nouillul'. LI';:; lI'nrs S 'lIlhlllirnt
vOllloil' ('h ('hot. 'r 11 HI' ('LI':tl1W' ('oJlfirlenrl'. ~Ial'Y
('pl'ollvait l'jtnfJl'e 'iull
iJiwl'J'l' fJl\I' (' 'LL' f~'1I,
mUl'l df'puÏ'l des si 'le, lui (,t j.
l.JVornb l' Pl l'id!:!' iiI fI SIlI'lJ1ulI l r l'épl'!:u n. l'oul'quoi 1
mornip (, rYl'ti nnu
no: c 'h ?
ri
lui l'üvr,Jcl'uil· Il· P ; ,.
S'
'r 'L du tr
�100
XXXIT
LA I;OCTIQUE DU JO\lU,fr.n.
felllIll\l cnl.l'rnl, "II lufL". il y ,1
dix (!lIU la f(,lI~
l'lwpu('lul',.I.
Nr>lJland. la
Georgina Spencel' avait l'.Jsolu th: voir ~I's
femme ùu chapelain, avanl Dick Boyne; ell s'urrange:) don".
il l'arrivée au Caire, pour envoyaI' Dick au gl'nél,;.tl Avonleigh,
IJndis qu'elle se renùait citez les 'l"eo!anùs.
La. femmo ùu chapelain, C1'éatltrp douce ei timiùe, avait
Nl! fort surprise et trp~
Oattée df' rrce\'oir le télégramme de
mi:!'; Spencer, qui dem:lnùait ft loge)' ('.he7. l'lie, l'Il <;p r 'commanùant de lIIrs Boyn,' (]lh' ~\r<;
\i"llnnù "v:lil (' ,nntr!' (II
Anglfllel're. Georgina pouvait (.tr'p. quand l'Ile voulnit. char/l1 mlt, 1t l~\e
déjl(t,y::t toute:, 51'S gl'll'''' envJ'~
~1:
i cpland,
- ,1.' suis lianc':l' Ull ('apit.lÎIll! D'YII", lui ;1nJlUJ\('::\ toul dl.'
~·uilc
Geol'gina, mais 110" fhmço.illils Ill! Hunl pas offi(.:ielle', ('nf'ore, r ra lui parlnz don!} de rien. Il ;t 1'1:' {'pl'Î!; autrpfois d'unt.:
nll'l'eu,,· petito ('ol1hlu/'d,) du nom tif' J\ollll'y ()oi:itinn, )pllo-sœll/'
du prince Ilas:·;an IIIrJUI'raclin, une \:!'I\1I.ur'(' inl(>'~séo
et sans
/lOhl(>!'\se enverlj qui il sc croit encort~
lil:, pL il /l'osl'r'" pl'oclamur no~
finnç<Jilles quo lOI':;qu'll la,lUl'<l llIa/'il'f. l)'ai1I1'11J'S,
.. III' ,loit l' Ilrl' d('jà ;tV,~C:
Ahmet! f)\'.,~Jlr
l'arlla. VOltH qui fl'Îlqlll'nll't, ll's hnl't'T/ls, VOliS aVt~z
titi "rlll'1l11J'" pade!' d, la l'hose,
- l'ln l'lY!'!, dit Limid['llH'nL ,\f r:-; l T(·r·J,lnrl, Il' bl'uit de l'l'
, mUl'ÎDM" a ('Olt l'II. ,h pcn,;lis IIlt nI{' 'Ill'i 1 ('1.0 il. rOnSOIil/I\(-,
Il ('est ,'(·rI tillf'llIl'nL, :tllh'lIl" ,:'orgin:\ av{'(' Iflttol'j!.i-.
"ii -Ii' don,) au 1'.Ipit i:1f: jJoynn !l'JIII'lui l'nll'VlJl' S'-,'; Sl'/'II-
rJl)'~tf1
Jll'Ilf ch:lJ1Gr~;
hUlllllVl
d
lIf19
il JHlI'iCl' I;Ul'
l'ul ~,
• 'a!.isfailp do r:,~
t.:ôf'{~-Iù,
Cl,'orgina nr' S'l'slimn pus ;\11 1>01lL d,'
U1o-hr·. 11 (allniL main.tr·n:lfIL fllW Mury llflPl'il avec: <;(11'I.ilml' /{1I'tIl/U Ill! [Iuuvai!. plus l's[Il'rl'r jaIO:lÎr; ('pOllsl'r le (',Ipi1 irw BOyllll pt l'(~
('"lui-l'i ,"lilil Sl1l' j(' Jloinl dl', lO'II'i /', Hl l'
"Ill', ft orginu ~,lf'n(:/.
II "Jl'gina • '1~li.
dl' j',ull" sc' du prirll'o 1Il~snJ,
pl, IWIi '
h it"l', !I l'1'lIdil t'!tOl lui (Hm)' solliciluf' \litt.: P/ltrcVIll!.
"Olt Ill'pl'i'l pal' l', nJlon'u dl' ,'Il nom dt! rt'LUllltl illl'O!lllllt',
1<, {m:\
1" .ll t.: (J IId.lIll Gcul'ginu.
,1
�tA MAI~O
DU SILENCE
11')1
Miss Spencer le mit Lout de s1.lÏte à. l'aise;
- Prince, dit-elle, vous ne me connaissez pas, mais j'ai
beaucoup entendu parler de vous. Voici le but de ma visittl.
Vous avez rarr.!ené, je sais, d'Amériquo, en même temps que
voLre femme, voLre belle-sœur, Mary DesLinn. Si je ne me
trompe, vous désirez faire épouser à Mary votre ami le prince
Ahmed Dessour.
- Mademoiselle, fiL Ahmed fort étonné, en vérité ...
- 'e niez pas, fit Georgina en riant, je devine aussi (n'allez
pas me prendre pOUl' une magicienne), quo MaJ'y refuse de
consenti r à coLLe union. Elle aime un cOI'Lain capitaine Boyne
el. garde l'espoir de l'épouser. Or, j'aime également 10 capitaine
BOylle (li c'est moi qui l'épouserai. :r-;ous sommes fiancés.
Laissez-moi avrl,tir Mm'y Destinn de ce LLo nouvelle ct peuLêLI'O son opposition il un mariage avec votre ami tombera-I,elle aussitôt.
- Mais dans quel hut agissez-vous ainsi? demanda Hassan
avee méfiance.
Je serai franche. Le capitaine Boyne nc m'épousera que
le JOUI' où il sCl'a !lbsolument cerLain d'avoir' pernu Mury définitiv mrnl.
- JI'! comp"'nds, fiL IEgytien. avec un sourirc rlls('. Nou ..;
fOnlllleS dunc alli{:s, madernoiselle. Vous verrez Mary Dosliufl
t vou~
lui annonCCl'rz vos flanc;ailles. Seulf'nH'nl.. clic vieIlt
de partir pour une lointain maison dl) campugnr'. JJe voyaglJ
VOLJ
~ dlraic- L-i[?
l'ilS du loul, nt Georgina ,lvC'uhlée pnr ' il haine pOUl'
~'inorlu(!
J\Lu·y. Jo suis lilwc df' mes mouvements cl pui.,
.
partir sans l'C'Lill'll.
_ Parfait, JO vous fl'l'lU escort.e'r pal' ulle pOI';onne de eon.
fiance qui connuit. le chemin.
Pundunt co trmps, le rapiLainc Boyne s'était rcndu nu quartiel' g('néral pOUl' prend rI' le' instructions dl' sr:!> l:h!'l's. Là on
!Il: lui f1vaiL pas cuch6 qlll'! la silu;ltioll (~l'
it gmvc. ni':
('ôvolLu grn/ll'ult' \Ir!> inrligr\ne!'l mf'naçni 1, c1'(lclo,tcl' d'un rnomr.ntÎ
à l'autl'!'; on HoupçonllaiL le princo Hassan Mourraddin et'
Ahmcd O(';;SOIlI' l'ach!l de trflhir le gouvornement ilnglaiH,
:l\lqucl ils avnÏ<.lll jul'ù lidélilé, cL <l'litre il la têto du lllouve.
menL.
�102
LA
MArso'
D LJ SILr::.·Cj;
Certains l'apports, confia le général i\vonlei"'h au capitaine Boyne, nous po:tcnl à croire que de:; réunions secrètes
se tiennent au club du Crois::unL, rue du Caire, à vous de
d·jcouvri.' les ms du complol.
Dick promit de faire pour le mieux et cournt che;: !'rIl's _'eelanJ, seule femme qu'il connût 2. Caire, esp;irant qu'olle
HUl'aiL p 'ut-être entendu parler dc l'Ia:'y Destinn,
['pence.', CI li l'avaiL SUbjuglléo,
Influencé" pa;' Geo~ri!n
:'\lrs Noclant! déclara (1'1';1 cn croÎ!'e la rUITICUI' publiquc Mary
éLait aUjourd'hui l',:pousc J.'gitimu ù'A'lm d n':.; OUI' Paeha,
Dick l'J'ut lIlollrÎ!' (1 d6sPspoÎl'.
:\Ial'y perdue ddlnitiv, lfipnl pOUl' Ini? 'on, cr.la n'ôtait pal
]1ossibh, il I10 pouvait lu GI'oirc. Il partH commc un auto,
male, 1;)ul il C. iL a('.:ablé. J\f"i, , 'JI '(J!1Jl' protestait; Iary
Il'n' il pu ,:on O P:1lÎI' !lUI1C parpiPn u i 1[11 Il fallait qu'Hassan
(L Con lido 1'1 w;,enl liv!'{J' deOI".e il l'Bgyplien. Dans cllwl
h, l'Am !l"CI'P!. la 1'( t 'naiL-on (1('iSOIlIliùro? Dick 1'l'!ll'it. r~ou
l "g,' : il d 'coll'irir; iL J,l jeune !llJu '1. 1.1 rlulivl'uraiL. l\[alhrul'I'U CI.I 'Ill., il n'd,lit pas lib. u de S"S 1I')\lvum[n.~
Pl so devait
rf' Ibo;'(1 a son IhlyJ,
),! plus prC3sé (:Init li' trouv'I'
Ull gît :lU' ('nvil'OI!!, du
('./1111 dont lui Il vai!. purlé II' R'IHl/mil .A vOlll,dgh, alln ue SlI\'\' ill'" Je'; mouvemcnls du l'onnellli.
L' 'Iub ri 1 CI'Oi s· Il:, IIniCJllUlT\l'lli cluh :1rtisl.iqw 'lL lia'"
r lire, . flIl'1naient Cl'UX rf'li lu fl'l:fJuc/lllicnl, Inait. as isc. d"ll,
11l1l' l'Ill' ,'pl LIvCI1Iollt. lIlOÙ 'l'Ill' du qlJal'Lir l' Illll'OpOcn. Deux:
lIOllli'll! ' 1'C'llcnrll'aient., il cll'oitro un lIll\I'chund rlf' soieries, il
/, uclH' lill j/Jailli"r, • p l'illli:,' (l<tn~
III copi" d'anclt~
bijr)w
'V,ypl.l Il~.
d. t JlU'- " l' lin juif 1I'an,;;ti; (lui lou:tit des l'harnhl'<'l;
in.
a Hlu d'l, ri, !lUI! lIa~.1
\ oilll IIlon;d Il''1', ,011[:"',1 !liel'.
,1 () pli M'inar'h, ", ll,dUi f', (of dt. lIn vii'i liard "oNcel r 1.
; !Tlhlc', awc: l''quel Ilil':' S'l ni \ !llit. r \Ci!l'm'·nl.
!l" dcmi-h Il!'1
du laI d. il f,'iIl'1 Hail.:I1l pl'I'lniel', 1!,fI~
d Il l'halllhr S ('onfol'tnhlr.s. pl ,'011 ,lnl.llil qU'III1/' doison asst:7.
mine' II' ûparniL de ln salle of) " lé"ni~RJ't
los membres dll
(1IIh, Il. nralL Iii d. Il un f' ccli 'nt po',lo (l''lh,.. , l'VaUon. LOI"~
,\u'on hll !'ui IPII/I,'UI/le \' l,os, 1" l'ilpit.ainn BOYlw do C'I1dit, P()~
86 P'\! 1;\ l 1I11l, IHllIl'SC lllcltl'() l'11 (Iui'l.· d'un r 'Sl..llll' nt.
�LA
,IAISON DU :W.. l: CE
103
l\leinach l'arI'Ha au passage.
- Venez donc voir, dit-il, un bijoll curieux. C'est, prétendon, le fr:J.gment d'une boucle d'or ille qui aurait appartenu il.
Cléopâtre. L'Egyptien de grande famille à qui il appartient
me demande de fairo la reconstitution da bijou et d'en exécuter la paire. Il s'agit du prince Hassan l\[ourraddin, peul-être
le nom vous st-il connu? L'on prétend que jadis, dans le
désert, SUl' l'emplacement où s'élève une maison do campagne
à lui, fut enterl'lle unI' bolte en or, contenant plusieurs joyau.
ayant appart nu à Cléopâtre. Bion des fouilles ont Hé opérées,
mais jamais personne avant cr. jour n'a découvert le trésor.
Le prince Hassan n'a d'ailleurs pas f.ent6 de le retrouver.
Tandis que Dick examinait le dessin des fl tures boucles
d'oreille, dans l'espoir qu'il allait pouvoir intel'I'oger Il' vieillard au sujet d' lIassan, Joseph l\Ieinach se tourna vors son
a<;gi~tn,
qui assujettissait des volets de fer à. la devanture:
- Qn3.IHI VOIlS aurez fini, dit-il, vous pourrez introduire la
'
clamp, dès qu'elle arrivpl'u.
TIl'. -pli(lllU au capi Lainp Loynr :
...-- J'ai vendu plusieurs copiPK dr bijoux aneicns, aujou!'(l'hui, à 11n0 Hl'angll,o qui Hrml>ll' rud ment birll s'y ('onn,llt!·p . .Te ne sai~
cOl1lmrnl, "'h' ;1I~, 'i, av::lÎL pnlrndll plll'1er de 'hisLoiro dl'.i bijo 'x dl' Cli'opfILre, ca('h~
duns 1.1
maison Ido cum Jagne du Pl'inco Monr 'adtlin. BI! voulnit mu
f;1 ire di 'f~lS(,:;
COlTIJn ,1IJ,les, 11l,1Î'1 J'd."lis prf'ssé et l'ai prit.!,
Ùl' ri vlnir ce soi l',
I>ie" rut Il' ù~ cOl1lr,i1'i:l. 1\ vOlllait inlprJ'o 'r .'leillucll au
Rlljrl. du pl'in~
lus.~n,
Un 1irr's le g'ioJ1[.it. ,Jusl.('nll'nl, lu
jJl'lit d'HlIl'slilll1u (IraI!' nnnol1ç':1itqlH' la dllml. rn ((Ill'slinn
v,'nait d'al'I'ivp!'. L .. JouilJü!I' s'uvanç,ti t a v('!.! prnpl'l'llSt'mpl11.
à ';a 1'1'1I(;on\.p'. Diel. tourna b t 'LI' pL vit unp grande rernlllfl
IH'llll" ('n costume du vcyngc. Ou don!.! avaiL-il J'(mcontr6
d6Jit ecU ~ ft'm mo?
Houdain, i1l.r()~f,
violl'mlnent inU'r '~q(.
: il uvait l'eCOT/nu
lu . eilOJa Fl Lcl'o, la v0yant d~ Lu
n!~elè
'.
�LA
DU
~!.USON
~l,
'iCI:
XXXIII
Lh TRr:;nR DI: Cd'OPATRC,
T,a sellora B"tero l'cconnnt inst.oIntauUlII'uf 10 Clpll"linc
Boyne. « Il e~L
venu au Caire dans l'espoir de ret rouver
Mary Destin », songea-l-elle.
Et elle se demanda comment elle pouuait tirer parti de Cf'
qu'elle savaiL. Le mieux, pOUl' commencer, Hait (\'ess,lyel' Ut'
se l'aire un allié de J'officier.
- Capitaine Boyne f;'exrlama-t-l'Ile J'un air joyeux.
Quelle renconlre in<lUrnJut!. VOLIS ROll venez-VOU'> d.~ moi d
ùu jouI' où jl' Jus (IHn~;
voLre main. Vous m'avez bien mal
rérompc'ns6e de la sollicitude que j .. témoignai,,; alors à kl
C'harm::mtu jeune Ollt' à laqUl'IIl' VOliS VOliS in(.('l'essie7.. Mai" jB
ne vous pn veux pas, D'autant plus (JIW je l'ilis wnllo tout exp:'",;
d·' la Californie au Caire pOUl' \'l i JIlll' SIU' celte rha rmant.'
IJt'rsonne.
Dick dissimula son ()tonnnrrll'nt . QUtl eac!t'IiL l'altitude
l'xpansive de Jo. srnorn? fi fallait se mflUer.
- Je me sOllvipllS, dil-il, PoL vou~
t'ai~
mm; rXCllscs si je me
"'IIi!! mont!'ù aloI" inju Le ft VOll'!' '\r,tl'd. J ' ne ul'marl<h· qu'à
l'l'connn1Ll'c votr.' bonne foi.
- Il Ill\' s'ra uiM: de VOII,; la ]l1'OIlVOI'. V.. nez ùonc Jnù voir
ru soÎl' cht'z moi, ù l'hüll'l du Nil. .. OUf; causerons tranquil.
It·rnrnt •
• - r':nlcndul nt Dick avl'(' l'mJlr sspmenL.
Si œUi) rPJlUll' connai. aiL h'~
l'aiL. pt gpsLcs Ùl' ~[ury.
(·Jln
pOUl'I'aiL Il' l'cns ·jgw'I'. Il so dpvait de la ménngm',
- VOUII vou. inl.él'Ilssez ails i aux hijoux ùe CI('opâl t' ?
dl'mllnd:l-l-c'llp, ,~()\1
pC;OJlnr'ng p ,
Oh 1 lion 1 in!.rl'vint M, !\[pin:",h. 1\1. Boyne ('~l
mon ppnsionnail'I'; (~omn1t'
il sortait Jl' l'ai arl' 'lt" ail pn. sagl' l'OUI' lui
lIlonll'l'r cr. ~uril'Ix
(l1'nduIIL d'Mcill!',
.\1I'inach fiL rl'I'rner I l'~
porles dl' ln houl iql1l' el o\lvri L f~
t'oJTrl'-fOl'l dun'; 11'(11li'l il pl1f,'rm·lil. <;,~
hijoux ln nuit. f/lln
.IiI' d'im!,ur!. lH'f il l'Il ,lIrtil 1111
[tl'Iile h.li!' d'oIl'''[·nt. IJ \
Hciiuf[\
XUlI1ill'
il le dl' sin.
�LA MAI!lO:-l Dt' STLEXCt:
-
105
-Voici le fragml'nt de la b01Jr.le d'oreille rncienne que
vous pouvez comparer avec le proje!. de reronstrl'ction de la
don il sa femme.
1'1lre dont. le prin!": Hassan veu:. f;lir~
,( Ii est regrclLL\blu !Jue le prince lIl) pUi3S0 QITrir la p<lire
ancie/Jno complète; cob tquivaudJ'lut ~ une dot.
,'ans tral1sJtiol1 il rt.jouta :
- PeuL-être avez-vOU;; enl.eJldu p.u'lol' tic la Maison du
Silence '?
- Non, répondiL le capiLaine Boyne d'lin air indifférent,
't
Qu e.st-c~
~bi
il vil luir!' 11n regard inles~!
dans les prunelles de la
sC;Îiul'a •
• Tiens, songea-t-il, la question l'inbireqse, t.1chons d~
putu·quoi. l'
- - 00 est ceLl" mai 'on et pOUl'quoi ~·<1fIP7l't-r
ain~?
demanda Dick a 'pc lin intérd subit.
- Elle so dl'(',qSll non loin de l'oasi~
C[lH' l'oll nomme roasi~
perdue, La TlHiison s'appellr ainsi parl~1'
qu'nn l'I'rlain princl'
\[ol1raùdin, gl'urHl-père du princ:c Hassan acluE'l, homme dB
triDte nlurnoil't', y enfl'I'ma ,lt)s femmes ({ui disparurent mysV,riellsel1H'IlL, sano.; qu'on ,l'Pn onlendîL pl~
jarnfli~
pad... r. C\",'t
perlrs,
lui qui ouvl'il III colfl'cL rit: Cléopâlrl\ nt y lrllllva dl'~
d 0.; Nnerauc!l'o.; ~)L cl,,:; J'lhi~
fohul"ll, - La mnll!didiull tomha
u 1 itût sm' lui, Une do ses (opOIlS!'S 1., slll·prit. comule il conl 'rnplait ('hl< \1' Il: tl'l'SOI' (~l l" Lua (>1\ lui Pl'I't;',llIL l'orpille avm:
1111 slylet 1'1111", " lIIhlabln à un!' longllo épil\l.'('IL'. Soupçonn{j('
la rf'Jn rrlll l'nL ('olram1t~.
Ù l1IurL, mais l'Ile avait l'II le tcmJl~
de metll'l! l, ll'('''ur C/1 lil'II si sÎtr f(l~,
malgru toutes If'~;
l' t!hl'J'{:hl' , personne, dpp\1is lors, n':} jmnais pn II' rCLrOllyel',
Cependant Pllo n'N,nit pas Forli" dl: la maison eL du pm'I',
111'li" on a 1.0111 hOIl!V('"~
I-n V,II11, SI 1)I('n qUI: Il!s l'ec}lPrches
Ù '1111'111'(,es vuilleR, t:l'rlains onL llni Pin:
dl'pl1is nn sièclt , ôLan~
emir'e qlle Il' II' 'sor n'aVilit jamais f'Xi3t6,
_ CtlI'il'lIX 1 diL li- cUfiitailll' tli' Huynl', P"Il' ir.
L.I j.; iior',l illail, vi. ihll'menl palpitauLf',
ft
':Ill' n'('<;P1H'(' !.Ollt do.: m,;ulI' pa c1érOIlVri(' Il' Il't',qor à l'Ill)
toul 'srlllt', 1Ind"1'''' S"5 don-' do "oyant!' n, son~wa
Di,'\{, fllllU5t'!,
\1I r' l' "-li ' hi~1.
il"', Ijui 1';IV'lii. divf'l'Ii lin mUIT1('l1! le
1UiSilllil Plll'fui.Nnr·nL indilr'·I'r.nt, Il l'rLrullva Son soud' III
~avoir
�10'-
LA
~!.'ISON
DlJ 'lI[. 'ICr.
XXXIII
Lf; TRF:;OIl DE Cd'OPAnU:,
r ,(t senora B"tcl'O l'oconnnL inst,lnlanémcuf. le (' lpll.Jilll:
Boyne, « Il esL vcnu au Cail'c dans l'espoir de rctrouvllr
Mary Destin ))1 songea-i-elle.
Et elle se demanda comment elle pourrait tirer parU de CP
qu'elle savaii. Le mipllX, pOUl' commencer, étaU d'essayer Ut!
se faire un allié de l'o[[lcier,
- Capitaine Boyne! s'exrlama-L-elle d'un air jOyll1X.
Quelle rencontre inliltemhw. VOl~
souvenez-vous de moi et
du JOUi' où jf! lus dun::; voire main. Vous m'avez bif'11 mal
récompensée de la sollicitlldt' que' jp tomoignub nlol'S à la
('harmante jeune nJle à laquelle VOllS VOliS jnt.l'Ies~ifz
Mai'l je
ne vous en veux pas. D'auiant plus que jl' suis Vl!nue tout expr.\;
d b. Californie au Cail'u pour \'lj~
SUI' edLt' ~hal'rnt.
v,'rdonne.
Que cUI;lwil, l'alti Lude
Uick dissimula son fJtOllll ~ml!nL.
l'.pn~ive
do la sPÎiora? fi fallaiL SB m(:nl'I'.
- Je me sOllvif>ns, dit-il, rt VOIIIl rai~
me!; p'Xruseil si je me
f'lliH montré aJor in jus l,' à voir!' I\;,ll'd. J. ne df'mnn<ll' qu'ù
\' 'connaîLre voL!'.] bonne foi.
ai.'é de vou;; la 11I·OIIV!'!'. Venez donc !Où voir
- Il Inl' ~l'ra
ri' soir chpz moi, ù l'hôt.l'l du i'.il. Now, causron~
trunquilfI·ment.
l';nL('ndu 1 fil Dick :1vel~
rl1pcs~(mnt.
Hi ('pLlIl fl'H1lJ1 ' eonnaissaiL lt's faito et gl"\tes ùe .'![ury, (·1I1!
[Iolu'I'ail JI' l'rnsl·jgnt·r. Il SI! devait de la m(!mlgpl'.
- VOII'! vou,; inl.('I'ûSSPi\ aussi aux hijoux do Cléopflf i' ?
d, ·manda-L-('llp, soupçonnpus".
Ohl non 1 inlpl'vinL \of. Mciw\clt. M. Hoynf' l'ilt Illon IIl'ns;onnaÎl'e; Gomml' il f;ortnit. jo l'ni nl'd"~
au pa\'ng.~
pOUl' Jui
lIIonl.1'('r (;1.' Guriell IH·ndullL d'ol'eill .
~{I'inr.h
/il fermor 1", (lorl.,<.\ de ln hl/III iquo et ouvri L li>
,'ofTrIJ·(orL dan!; Il'qul'l il onf"rrn'lit S"~
biJOUX ln nuit. rl'iln
air d'hnpm'l:lIlC'l' if t'Il ~orliL
1111' pe1il(! hllitl! d',II'It(·nl. LII
c
'Îi()Ij
PXUlllillUil le dc~sjl\.
>
�LA MAISO:"! DlT SlLE'fr.:.:
105
- 'Voici le fragment de la honde d'oreille :1n1'ienne que
vous pouvez comparer avec le projet de reconstruction ne la
p:urf' dont. le prinrr1 Hassan veu:, f!lire don à sa fPomme.
I( li est regrclto.ble 'lue le prince lII) puisse q.lTrir la p;.1Ïïe
anclEmno complète; coLt équivaudrait à une dot.
dans transition il aJouta:
- PeuL-êLre avez-vOUS eut.endu [liu'lel' do la Maison du
Silence?
'on, r6pondiL le capitaine Boyne d'lin air indifY6rent,
Qu'est cc'?
)hi~
il "iL luire un l'egard intense dans les pruneUes de la
s~flOra.
f'
la question l'intéresse, L3.('hons ùe
pourquoi, ,1
- Où cJ-;l celi,' mai 'on ct pourquoi s'app",lIe·t-rllp aimi?
demanda Dick n 'pr: lin Înt{:I'0L subit.
- Elle se dl't"ssù non loin de l'oasie; q\lfl l'oIl nomme l'oasi"
pEI'duc. La maisun s'af/pell!' ainsi parr!' f/lI'UU l'I'rlain prin('p
\Io1l1'ad<liIl, gl'o.n<.l-pèrr> du prinr:e Hassan actuel, homme do
1'Î6t~
m6moirc, y cnff'l'lna dl!s f'ml1C~
qui disparurent mysL('l'ilmscnIPJlt, l'ans qu'on n'ml entendit plu" jamais f/at'h~r,
C;l'sL
lui qtù ouvrit Jn corYl'et rll' Cl6opilll'o pL y LI"luva flrs pel'r~,
d s {!1nerauflr's IJl des rubis fabull)l1x, La mal(,did.i'ln tomba
fi .llJ$itÛt ~\l'
lui, Une rio ses ('rHIIISl'S Il' sUI'prit. comlllL' il conl 'll1plaiL ('hl( u' ft, I.résor cl le tua pn lui pel";anll'oreiIlr avec
UII slylt.i ('l1il(', sl!TIIhlablr à unI: longue 6pingle, SoupçOnnél',
la rt'/Ilrnr. fuI. condamllt:t' ;\ morl, mai5 1'110 avait 1'11 le lcmp!'!
d'J H11'1I.1'1! II! II'( ml' l'II 1if'1I si sÎlr qn", malgl'û 10uLes 1.",
l' cherdH'~,
personne, ch'puis loril, n'a jamai: pu )1' l'l'trouver,
CfJ!JOndanl 1'1I11 Il'Nail 1:,IS sOl'~ie
d,e la maison eL du pal'c,
Illnie; on a I.oul hOIl;Vt-'~"
l'n \'.1111, SI Iw'll quP les reclwrehes
1.1
'
,
,
t"'puis lin siôdl', dan. Uf!I~l'(eS,
\'UIl1{~;.
Gl'l'I.arns ont fini P,II'
1','Oil'l' quo Il' 1.I'6s01' n'avait Jamais ()xlsll',
Tiens, son~ca-ti1,
~avoir
CUl'illllX 1 dil II' rapiLainl' dl' Illl'ylll', (ll'Ilsir,
1,:\ S 'iiur.l Mait. \'isillll!HlOIII. ",dpitanL(',
« Elk n'c 'pÙI" t,ollt ri J rnlÎmr pa' dér:Ollvric' le Il','!'lor
_
à l'111'
lout " 1I1t', Il1nl"l't· S"S don-; do voynte~,
songl'a I)ÎI'k, amusé.
\lI rC',t' t'·U ' hl.lloil"', qui 1':IV'lÎL rliv!' 'li lin mompnt jp
1 is aiL pal'fl:'LPlnt'nl illdilf'!rr.nt, Il l'I'lrouva l'on Roud' un
�106
LA
DU SILENCr:
~IAlSON
sujet de Mary. Si la senora Estero connaissait cependant la
retraite de la jeune fille? Il fallait css:Jyel' dë 18, faire parler.
- Je suppo<;e, murmura-t-il d'un ton négligent, que le
prince Hassan séjourne rarement dans sa maison de campagno,
cette Maison du Szlence?
- Jamais !... On prétend, cependant, qu'il y aurait envoyé
e;a première femme cl que celle-ci y Rerait mOI'te.
- Sa première femme? murmura Dick étonné. Il avait
donc été marié Ufill première foie; avant ù'épouscr l'actrice
amél'ir.aine. mis,> Consuelo Carl'.
- :\Jais oui, ne le saviez-vous pas? Il avait épousé la seour
d'Ahmecl D '~sour
Pacha.
-
"\h 1 fil J>kk ~ongci.l'
- Peul- 'Lre, insinua I:l serlOra Egtero, le prince lIas3an
seraiL-il capable d'cnvoyer il la Jtar:soll du Silcn~
les dame.
,jp son enLoul'age qui l'é:isteraiellt ft !les volnt~s
: sa femme
( u ... <;a 1.l'Ie-~œuJ
LI' capit,ninl' [Joynr Lre~nilt
viol(lm ment. Qut' voulait di!'!'
1. voyant ? Blait-il poihlt> ([U' [ll'y ('ùL l't'fus{J d'("poll l'l'
Ahmad Dpssol1l' Par ha pt, qU'l'n puni Lion IIasc;on l'l'fil pnvoy('"
;'1 I,l Jl/aison du Sil,'lIce ? Ka P,IllVI'!' {'h('l'il' 6lail, prllt-eLro
f; 'que (1'1'1', tOl'llll'i!l'. Hun ('u:III' 1'6lou!Ya Il 1'1'11.1' ['l'Il' c. Il \'iL
Illuge.
- Quo saveZ-YOWi ml jn I.l~ '1 deman!lu-t-il pr s'.\1' brutalelIlI'nl 'l la seÎlul'a E. tern.
- ni Il Ùl' !ll'l'C'iH, nL-clle, trù, calrno. A \' li d'Uppl'ofondil'
\'('l'it '.
Il j; nlil
qU'l'ill' nI' nlf'nt.
il
pn<;,
C'psl hion, dil-i1, j'agil'ai.
.\1. :\lcinrH'h ralllplIH III l'Jnvo~a
pl'ali(!up,
-AinRi, IlIadllllw, dit-il, VOlti
"(Jpie d(' ("
- J~videlnL,
1'(,lIda~
d'fI1t'illt, ..
ion
If(.
ur lin lerrain plI"
iril'l.,
\'011' :llIS
i,
11110
III la SI'ÏJOI'I1, IlIHi: jf! n'OIUR hilln qU'Ill
hÎ<m ('levl'.
lIif'!(, qui S'(lpfll'llniL fi [!1'1'1I111'l' (:onf~',
inll'l'vÎn!.:
'(' III [l"1'1lI {tI'I'Z-VOI! JI
d(' VO\1<; UlTru'l'O présent, eu
;l' d ' r l'onl'Hi lliun', dil·jl vivellll'lIt.
",'
n'l'Il ~I)it
Il ,{, il riu
1
do • m(n ': 'l'
{l \0': Lut.
�107
C"'Pf'-d mÎna1.;·'a !'(\t/!' la lO'Tl" :
- Vraiment, je Ile "is "j jJ (ioi,:; ace 111 ~r;
en fi Il , pOUl'
VOU3 faire plaisir, ..
Le marché fut co. clu \l;};dement.
M. Molnach était enchar.tt5. Dick !io.tit I~ r ;-emier, et la
seüora E<te?o so;,tit peu aprè .
ver$ une maison (1:10 nou,; avons déjà
Se.; pas la pUl'tëe~
onLl'evue, celle du pl'lnce Ha'nun MOUl'illldlfi. Une automobile
luxuLu ~ stationna;t devant ln g-r:lIa d'(n~r,le.
La 'mlora s'arrêta, m~ére3s.
P scr ue au~,;tû
doux iCI '!tles étroit ment
yoilces et entrllitou:lées dan.-; do ;(l'und' lJlU:1LelUX sortirent de
J.l maisun pt s'cugoulTl'èrenL danli la yoiLu \',' l gl'os BgyptÎl~n,
qui n' "Ln;t autro CI'\' Abbas, Illont.l p:ll, u (; 'l1Urren!' qui le,;
osrorl.ni l.
- Qui sont ces cl UlWC;? ~ ct' na.ld 1 Il dt,Ü'll',l fort inLél'ess{·c. St'r<lirmL-('(' C0l15UPlO ilL ,[",'y? J Ifi rohahle; l'uno d.'~
I~tnres
est vieille el (',J!lf;{r. L',lUir n'il lH' lù gl'il.el.! rie Dle~
jC'unos Am l'i,'aines. Ilizal'I'e. fi\liVIHl'·l, 51
gllp ht'Irl 111I taxi, flI0nt,1 dl'tlan Pl. pl'Ît LI l'PIllOI'qUI', L'IlUtomohile stoppai!. nou af.l'~
d" : nt 1.\ ({HI' . Lo rh lufTeUl'
pl'('n<lil. pOLI' les dl l' . d,unr, <11'\1', j,ill"ts l'OUI' .\ ,0'1 UI cl Ill:;
ill,bll,lÎl d:,", 111 cornpartimo IL foUt lil'l'.
~ j':llt's 1'1'1) Il t.out. 1',lil' du fI( l'l'lIdl" à ln J/aidf)lI dl SilnLcJ
h b ii ml Estel'O. C"I.l d·\'Ï nt inl.lTc& "ml. .1, le;
ae,'om pùgll", ~
BI! prit, dIe aus:iÎ, un hilll.!t ('L lI1{h~a
tian 1" cOlllpruli_
lI1rn~
(ft, ('ûLü 'lui NaiL ., ide. 1li,' IJ 0 le l:'din l'uL quiUe la
g Il'(\ rlu Cilil'f', ln ., ÎIO!',( jei. p.l' Ja lu' Il'11 (11"\(1 polito
ollverture saliS '.i1.I't:', ('.1 lormf' cil \;ll'lIl') , 1111 'l'g rd SUt' Se~
V(,i in ~,L
dl'I' IOi!l!JI!" H'''''- ionL d \ q 1 : 1 lIo vil lino
Yi,'illl! /'idé l 'fil' li' Il' rr conllut pa l (1 l' ''y.l'lt j muis VU!:)
pOil:' l 'Oll '111.1
1 dfl['''J'il'l' rie l'Llf" III 1 Il j.'p[jmu, o!. IIll
\'1 l;.rr. plll' jl lIl\!', Illii Ü· lit .".'Iui de (,~ol'!rh
"J!CW'OI"
SorWCl
L
l',qUl'
601<1 t
1 lr.lin (!u Cio.
UI'I'Î'I,l
l'n gr" d', rsouan, l'
égypli n '1 111 .l!'1'fltalf'nl. la tou
vi,' le d 'S
\
1
agoll. Quel ne fuL l,as I.IH' (;~Onémct
tl'ain h!'(1!\L 111
de
�108
LA ?fA150N DU 5JLEriCE
découvrir, dans un compariiment de première cla<;se; Je corps
inanimé d'une jeune dame brune, vêlue à l'européenne, la
tête enveloppée de voiles égyptiens, On l'emporta dans la
salle d'attente pour lui prodiguer quelques soins, Mais aussitôt on constata que tout serait inutile, L'inconnue avait élé
assassinée, Une Lache de sang s'élargissait sur son corsage,
à l'endroit du cœur, De la plaie on retira un court poignard
curieusement Gi~cl,
Dans un petit sac qu'elle serraü dans sa
main crispée, on ne trouva qu'un mouchuir sans iniLiales;
un poudrior et une 'arlo do visi tu au nom de Georgina
~pencr,
Depüis combiell de temps l\lary ûlaÎt-cllo prisonni rc !latls
la Maison dIt SilC/1cc? Elle n'aurait su le (lire? Etaienl-ru
des jours, des semaines? Ir,i le Lemps perdait c;a valeur, Ln
HoliLudo ôLait complète, absolue, La jeune fillo n'av, il pas
rovu un visage humain depuis lion enll'éo cnl.J'(J ces fil urs ca pilonnés où loul brui t s'a~ourli:t.
Crpcnrlunl, de LuuLe i'lvidcnr,e, clle n't luit pas~eul
rlan<; ],1
I/Iaison, :-\on hain Mail ('halle! 111 mulin ut doux fois pal' jour,
le mal in cl. \( Mir, un paniel' r(lIU l'on dl'scendait salls QnulfJ
du loit, qui formait f.PI'ra SC, s·uI'J'Î'f.lIiL au niveull do S.l
Ir.nètrc, Cc panil'r c.onlcn:tH inval'iablf'IIH:nl. du pain, del'l (rllil!:,
parfois du Jloul 1. pl une bouLeille d't'illl, l'al' Ir. même chemin
lui an'iv:lif. du lillg') proprl'. LOl'sf{ll'ullo uvait virlfJ le 1'0nt"llu
du panil'l' \lnll Illuiu invisihlo tirai!. la cOJ'cln, C\ lait l'uniquo
('omllluniration rie Mary <IVOI; 1(' Illonrlf' l'Xll' .. Î!'I''',
EII' n'avait, au fond, qll'UIlI Aoule ami., la momill,
e Hu silhouûl.l l'igillc, gnin('l' d'or, pt Hi my t{:rilu~e,
d('rl'iCi't1 {;,l viii " clan,; la Itlll1iilr(' blt·tH', Illi scmhlai!. hi'll f,liIl,IIILt-.
1\ lu'rivait;'1 r l'y dn pn.b 'J' plll icurFl heuJ'm; acrou[li~
e!' (' ~te
h:mllllJ, qui d~vait
1 Il'c morto depuis prù clu
vingl 'iiml '
Or, un oi .. qu'rdl,' ét.lif. :1, iSl' l'I'l du , 11'!;('jduW', 1111
ph l1umèno (trange sc l'l'onu! il tlonièro Il vJLJ' •
nU!,ri'
��1[0
LA
)!AISO~
DU SILr.NCr:
cont6c par le joailli('l'. leinach au capitaine Boyne.ct à la seno!'n.
L3te!'0. Elle nl' soupço:1nuiL pas r.u'ane malédiction pût p~s.:r
SUI' cului ou celle qui ouvri:ait le tubuleux COtTI'ct.
Elle savuit seulement, pal' la lettre de lasenOl'a EsLero, qu'lm
tr~so
inconnu Sil cachait depuis des siècles dans la M:J.ÏSM du
Silence et quo si, olle. Ma.·y, découyraiL ce trésor, l'lit'
s"raiL illlllV'nsémcnl riche ct pourrait épousor, enOn, celui
qu'olll' n'a\'ait (O~'6
d'aimer .
.Aussi son CWtl1' b~lti
aV~I:
force. Quclle DllwVl'illû\lsO
cachette, l'Il eIT t, pOlir un Lrésor. Heule une femme avait pu
avoir l'l'tLo idôl' .
« Voyn~,
,~ongea
\I.uy, bi l/ucl(Ju'un :1 pu faci!nffi nt raire
\'C, un coffret dans Je surcoph:J~,
entrnr, S:llIS qu'on 1,'(/1 apl~'çoi
il doit y :1\'Oil' ~gal'Jrnt
un moyen ùe l'l'n fail'e sorLir, )
Le cercueil deyuit ('tre: phv'{) là ùcpui fort longtemps. En
aùm Ha nt quo 1• eofTl' l rill ité dissirllulé f;OUS les muins rrois s de la momie tin siuclc 011 deux uupnl'avnnt, il ruIlait qll'
1· Si.ll'('opht go 11t. dôjù ~ lors 6lé cn ceL cndroit l'L n'en OÎlt ptiS
hUUgl\ car tout mouvement old. [nit tomher 10 tl'é~O.
D'mll 1 JI l'sonno qui avait choisi l:eLLe cac/lUtte avait !'!1l
.~galneit
d'·pl.lcùr la vitl'C. Mary ['('gnrdail Il'R allées (.1.
venU('S do Iii souris; soud in I~olc-'i
d"sccndit aver: rapidité
1(' long Ut' 1 llIomip l'L s'(wnnouit; nOIl. l'III' l't'pul'aissnil. aux
Viu 18 li' lu momie. ()u :lp rçut sa pditc flU 'Ut' jur.tl.! f'llfllt'P
dus:lrro·
la vill'C'. 'l'iells! l'Ill' dLpOI'i1il dan. 1111 11'011, au b!l~
ph:lg.·.
H 'tCll lit sn r'spil'uLion, la jcun lift. {{uoltu la Ql'lie dl.! h
Il tiole, qui surgit 'ôoudain 811 nive Il du planchel'.
tary gHs. Il mdil som; II' tapis !l0UI' vOdller l'Pliljll,\(pJlu'nt du t l'on pt s' Lfmn \ dl: ,u [01'1 C si p'idaitolllonl l'onul'.
I::!lIr 'lli >lIt ('0 n'l'l'iL p ,1" t rd " JI d'um' ~Il Iris. !';n enfonçunt
\Ill (J Il plu., '110 l' \1")111. a 1111 ' l'l' Îlil. Ile", du{', GOlllllloiL-il, a
Ull IH~'1
on ,,'ncior. S' n~p'
Huil-il It d'ull mt'euHi ,me l'f'r -],?
ElI' l'I'II,S cil' tO\lt· ... ,l rorceq fiL l'ntond;t un ],1'1'>' frgl'
!llil'\ic; III (Ir mi r brl il q\li Il'ln inL l'l. Pl ol'ci!lp Il 'pui
qU'l'IIi> ôtult. ·nr 'rm'
lll. lu MUIlICJIl dit Silcnr.o 1 fi); n~I'fJ
n vihr"I'OIlL duulft Il'' t. 'mn!. huy l'C]CV(I III tlÎlo cl con~.
'UllOl'lIljUO 1 vllrl fJ'(.l",il
rl d\l Il rcopha' d quelc Ul'
pour.C., comm'J UIl\) po t qui ntrc·b;lI. 11l!- gli'i:;11111Ullin
L
�L
~IAON
DU SIL r. ·Cr.
111
dan celte ouverture, s'attendant presque à voir tom bol' la
momie en poussière au contact de l'ail'; mais celle-ci ne
bougea pas. Une étrange odrur d'c!pice,; "halouilla les narines
de la jcunr:l fille. :\Iary écarta l'l,torTu <lui s'eJT .. iLa et, sous les
mains croi,()0~
d la momic, l'Ile ap'rçnL IlTl colT,'et en al',
(j'un merveilleux travail. La j"II'Je nul' vouluL <;'on saisir avec
alurs elle l'I!n1n.l'(jua qu'il était lié aux
précaution pL ~('ulIrnt
doigl~
dl' la momie p:11' d'invisibh; c!'in'i de cheval. Elle
chercha un cO'lL \li d. 'i Y"tX cl. Sv sOllvint lOJ't heureuscml'nL du st.yJrL cie lIlpnace. A l'aidl' de <: l.Ie Jam , aC6rée,
:\1fu'y endit les cl'Îns eL d':ii,ag ';1 sa~
pi~e
le lI' 'SOP, qu'elle
f'mporlH <1<111> l, saloll VOISin, ap!'!':> :lVOll' l'd, l'fi \ la vitre.
'nt ciselé. Le motii du
C'ôlaiL un l'olT' '1, ('li or, mr~l'veiusc
dessin J'cp l' s al tit lin gro,.; lil!'uab 'l', incruslf: de saphirs, Dt!
l'lwquo côté Uil ('norml) diamunt, luisant. comm> l'œil ja iIlC
Il mesuraiL pnvil'on di.' pOUl:CS d ..
d'lin Ligl'c, raisntlJo~".
long, &UI' tl'(j~
ou ,!'tlII.I'C r1'ép li.;,;cul'. En .·'iminant IJ
fl S501l, dll f:ufil' t, ~[JI'Y
('l'l11arlll\;l (ic~
e,uW'lèl'ps hiérogl}_
plliqu s riant Ir' dnssin, e 1 ISO ellt'ieu 'C, lui p,n'ut familier', Où
donl~
l'II nvail,-clln VII rlL' fhJrnblahI ,,';?
Houdain clic se Hou\'inl. ], 'S tIll'lll sC,JI'ar.Ul~
ùtuÎl'nt Lrar:(:s
/tUI' les gl'Hlns d', ,n!)(') dlJ lIIyslll'i 1.
rO,,:tir('.
L' sentll'cavait f,'IIlS doul!.! {,Le fol'I"", Jadi'" r.al' Il' r.OUVf'I'_
r+ fprmait. ml/ cl S'Oll'iraiL san di/Ti 'ultC!. :\[ill'Y le nouJcva,
10 r'a li ' hn LI :J11 L.
.\Iol'~
un pro Ij"i,'ux sp ":Lllp ,;'lllr,.il. :1 SI' l"'gllrds; on eû~
dit un T'l'VP dl'.~
,Ilill", ct 1lI~
11/1 ils. (l'ahot'd unc ma, 'e ri
f!erlcH !l'1I11 ol'ielll lI1'l'Vl'rlll'm,I li "lus politl';'; avaicntla g'l'OS~(,IJ'
n'tl 1 pois 1'1. les plus g,'o. 30: ccII,. d'tlIlI' lIoiset.ll', un tas
rt"'lOerHuc!, s non li ill!' 's, 1111 )'ubi~
gl'os f:OlJ1JJIl' tin mur de
b.am', , hlous, nuirs,
l'j''I>on, 1'1lÎ'i lfllillll.iJ.ü d'Nl';ll1g'l'H 1~i;tr:lS,
1I11Jtltlfl 'IHI, d' rorm(J C.ll'l'l'[,; r'nlm 'I"l'!rpIPi: pil'l'I'l!:-l 1It',,('icUSI'H
d .. moinrll'I' ,',dl ur; lin iabl1h 11.' ll'."·OI', l'II fil'hOI'R de Louto
V h'lI)' histlll'iqllr, Mury rn éL.lÎl IJhlollie, ,Itllllai, l'llu n'l'(l!. 1111
ill1u! iller J'il'Il rll
mbJ'lhle. C'Nuit UI1f' ÛLol1l'disrmnl f~p.t'Ï
•
: 'ù ni tin'; d ns fC floL III Il Ilicolore el s' III II il li l,
"lile ~Jongl':1
l'ni)'u rl·tombe/' en Cd ';lfl(,
J\insi dl!) il ,lit. déco v ft If' lri> 01', S.l Il l' jon lhil lcl'-
minée, :;011 but aH' lnl. r'J!J" allult rtlf!,.l1 I·r DICk .. ,
�11Z
LA 'MAISON' li U SlLE,Cl:
lai aussitôt 50n exaltation lumba brU611U()illEnl. Comment
sortirait-elle de sa prison?
xxxv
LE TRÉson Dr: CLÉOPA:rm;.
La pm'le' 'PUVl'il sans fail'p auull bruit, si Lieu quc, l'clevanl Il Lûlr, la jr.unc tille vit tlc'Hilt ell,' uno romle voill'c.
- Qui Nes-vou ·'t dt:lllan<i;1-l-clle, ellrayéc, il \ oix ha,~'
La vÏ!;it"'use lit: J'épondit, pas, rH~cin('e
(l.!1' le ('olTr t fJue
J\fuly tenait ouvert sur 5 h g"lloux. La j,.Ulh! {ill,' ,it luire un
éclair de lriomphe dans los yeux de la JI'1II11I •
- .\insi, dU l'inconnue, vous ravf'l. tl'ouvü'!
lIYf!oti~6',
la Vi:iitPlIRO He (1~ncha
cL NondiL Il main ,"Cl'S
le 11'6501' de CI('opâl l'l),
- Donnez·lr-moi. ol'donn,'-l-dll', il 11I',lpPul'l.il'lll.
Le premier mouvement cie la jrUlll' flll,' ful du dn Illll'u
wn bien; )fiais inl.i11lid6f' Jlill' ln vojx illl[l('r; Lin de l'ÎlIl'ollnuC',
l'impl'l'lisionrJait, clio lui l',i' S,l PI" ndl'o
dont la forte (~:!rI'ue
san~
J'ésilun,~e
le co{TI'III.
- Bllflll, lTIUI'JlIura la femme voi ft',C', l'II c,II'Cl;S<lIlL les piCI'I'''':;
pr,\ci"lIses amourl'u<t'IlIf:nL. l,cs voilil ,'Il 111,\ po. "l'" ion.
- Qui t'lcs-vou"! ,kmanda Ah!'y, cl l'Ollllllent Î\Le:-,ou"
\cnuc Ju~q'ilÎt
- 'l'l'nez! li 'C'z 1
l/in' ollnu' l,.ndil. UII' "llvdoJl['u il ;\r"I'Y 'lui vil ~on
IIUlll :
,If/ss Destin//.
,,\ JOUII" lillrJ dfll!:Jclw[.l l, Ilvelopu el lul, "Ul' UllO cal'I.e ilil
11011 d'll.lSS.lll:" Ma dlf:"o pl'l,i!.n !H}I\l:-St.OIlI', j'aulol'i,)
lIIi (: 'ol'Hin!, SpClleO,., 1.1 li!llll'.J· du ,'t pilnilli' Boyne, t. vellir
VIJU6 ,mIWII(' r /10/1 marinl;I', dan~
j'c. )loir' qut' ,'pLtll nOllv 'Ile
V'lil. 1 r;l f'li 11l1{"J' d'ill"" II. VOII HI"it,'I';1 Ù "lIllsl'nlir ;" val,',
union av,)\\ 1111111 alJli lj,],rn .. rI j)l"~OI'
)', "],11. ,,\, H"jlllll' dlll'
1.\ ,l/UiSflTl till .\tld//l'I!, dil \ Oll!; "011111'1' a !'l,II ','hi!'. "
tDry r1llvinl p,dl: CIlIll/llI' lIne ll\orl.p.
- Vnu'i ,Hez ûpou, CI' Dick? dtlllllnd I-L-dlr d'uno voL'
l'aufJHI'. Alur ,j, n'IIi l'IIIS ')11';1 JJIOII l'i l',
L'illCQllnUO cuL Urt I~g
'l' rire (l soulevu ~on
voile; Mary
�LA MAISON DU
113
5ILE~C
reconnut a ycc stupeur les traits rigidcs, le teint brun elles
yeux noirs de la s;:fiora Estero.
- Qu'esL-cc que signifie ceLLe abominable plaisanterie,
pourquoi me tOl'turC;\-vous? balbuLia-L-clle éperdue.
- Chut! R '['saisissez-vous; on noul> épie pouL-être. Je suis
venue pOUl' vous sauver. L'EgypLe esL en pleine révolution.
:-;uw; le Sil uf -conduit du prince que j'ai vol6 dans le train à
Gt'orgina
apl'ès a voir chloroformé voLl'o rivale, ct
Sp'~nrc,
l'aide de la vidie femme qui ('~lotai
~ : ;J1lS
iuiss Sponeer,
brave Egyptienne du nom cie NOUI'1l1'\, qui vous semble
lOllte dôvou('f', janHlis jl' Ile serais arrivée jusIIll'i! vous,
EllE! n'ajouLa pus que Nourmu, p01l1' pl!:s de pudence, av"it
pf)ibn
~ I'.[li
la méchante Gcol'gin 1 qui, désoJ'lLlais, ne fer:Jit
Jdu:; rie III d.
i\'UlIl'fllOl l'sL ici? COltHPcnt a-t-cllc pn abandonnel' ~a
I1lUllt'I!<tiC, l'in orLUlll\C Fali!ll:1?
- Si vous {lul'l"z ue la jMU\'i'O folle cnrcI'méo rlnns le harem
r!u prince lIas 'an, au Caire, ne craignez plus rien pOUl' elle;
fla perLe ',laiL l'I'lsnlu': f~n ) esL morLe 11' lendemain do votro
r!upar!., m'a l'(H!onLéc; Ulll/O<I.
Olt 1 la rniIIlwul'J'use LTI aLuc('! fi'l'xdam,1 la jeune fiUe apiUIlO
toyl:l'·
L;J seÎiol'1l !le IF'ni> il nwinl Il:lnL qu'il. ~'e.<juivr
,rc ~1Ii.
f()j'( :éc dt.: J'l'P,ll Lir I;U 011' pOUl' no pas donner
l\,v('il .• his j \'ai :I.v('rLiI' li' çapiLuiutl Boyne, 'lui ,,(, au
CRir "II,I',li Yl;I\',~-hro.
lI,o~L
\t.'n~I(
.'xpl
d'. nglcLCll'l' Or,Olll'
vous rctrouver, 1;,1" JI vou illllll' louJ'~
... Il Ille l'a rli!. ...
- g L-I'c po -ibl ,? In U1'ITlUra ,\1 il'y, "unI, le visag' s'!Ilu-
mi n,l,
Ulli. Jo;I. it vi nilt'II voas d',ljuel', CI)!lÎf~:-1oi
le lJ'6
01',
faux; rnub Mary n''y prit
p:1S
JF' h' mctl.rai I1ll Ji, u t'iur'. Vou:>
'1'l'1. iIIlIlH,Il"dHcnl. r'ichc ... (!f.
/Iloi tllls:i, (':11' JO compLe hi"ll l'JIW VO\Hl 1\0 m'ou~)li(r:7.
pas?
::-la voi,
dCI1W(\'~
I;OnTl;u1.
, Il'111'.
.
\ 1111, , ~ •• VI;Z llutanL droit, <j\Hl mO.i, dif.-plle l'Il olll'innL.
C'est d'(lill Ill' le gOllverJwmcnL angf:us, auquel nom; fC'IIH)l-
Irons
LlanL
nous l~·r.ompcnsea
scIon nos mt:l'itû •
la :-;C'uora sans l'on victioll, t.!11 l'l'Ital'convoitise le!: m01'vt..Îllcu,· jV) aux.
0
Il:1 mOl'Vi
J~I/jd[
aVLC
illes,
I(lli
Il/llleu[ ... hL
�LA 'IAI50:\ Dt!
~ILEXC
Elle était bien resolue à gdrder pour elle seule le fabU!N'x
tl'ésor. Elle s'éLait donné assez de mal pOUl' l'obtenir! Que
Mary ptirit; peu lui importait pourvu qu'elle s'tichappâL.
- Je vous quitte, dit-ello précipitamment, arm de ne pas
donner ci " soupçons.
- Dites à Dick, au capitaine Boyne qu'il vole à mon
seco1lI'~,
que j'endure ici un aITroux suppliLc, (lue je crain!; do
dfvenü' folle ou d'êtro assaI sinée . Qu'il me d<ilivre sans
letard .
•
Oui, oui, comptez fiur moi . D' votre côlé g(lgnez du
temps. }'r.ignez do consentir ;l épousaI' Ahmad Dessour .
La voyallie se dirigea vivement ver::; la port.e, frappa Ull
l',OUP léger ot aussitôt, sans aucun hl'uil, le battant s'ontrebâilla juste assez pour fJlhJ la Heiior;l put se glisser deho,':; .
Dtljù la porLe s'oLalt l'eÏrrmée.
:lIIary pouvait croire flu'olle avai!. l't":vé. lais ses muin<;
vides, ln cnlTrei dispa!'11 lui at.Ll'slail!nl quc touLe la x"one
précéJonie n'6tait pas un lClIl'rO,
Pourvu f[Ue t;oLte fomnw no i'l'lÎt rn trompée un lui aflil'lllill1l. q,te Hi('le ar,courait ;i f,lJn St\COlll'S '1
I;n pensé Mary imagina la seno!';! l'n 1'01ltl.' pou' 10 CaiI'/',
' t~rail-d'
Dick cn chemin ~ 'l'oul,o lia
l'utl,-{·tI'O l'!cont
üm lrcssLJ rf1flun VOl':; l'aimt,.
Mais dIe se trompait en eJ'oyallt !JIll} le ((ll'oec 1[,1'''UI lli;s~ ..lit aussi
acilnmr:nt s'(:/'happ(!l' d'Ill .lIa/soli du Silonce
Gello qlli n \'ni t pl'is ln place de Ocorgin t Spencer.
LI.
C:U,\TIMEN'r.
L'oreille roll{)o :1 la doi on dl' s chambre, Il! ('apitai ne
Hoyn/ t:cout iL n"l'C lin vi inté,'eL l::I convel'filltion qui Hl!
pour uiv; it dan 10. IOnison voisin', ail elu" du Croissant.
Il Il ait hien 'iLe l'I'connu 1 voix dl! "l'Ïnce !I;)~lRan
.\1011!'addin (t 1.. , p, roi ~ 1] 111' p l onOlll'nit I:c lui-t:Ï nr. I nis~uet
au
('!\pihin 1. yn' RI! 1111 dOllll' ~Ul·
1.. t!uplit:il6 do l'Bgypl.l "n .
l', cl 1 d'JIll ... '( l bi Il Il, S"ll1 !f1li /lV.lIt fOIlll'nté la l't':voltc
d'lui olaiL u la l 'Lo du HIIJIlV III nL l'llvolutionn til'o avec
�LA ;,I\ISON DU Snr.NCE
Ahmod Desso\11' Pacha. fI n'y avait pas de trmp'i à pCl'dre.
Le jeune olTicicr grilionna l'upidemE.aL quelque, lignes et descendit cians la boutique du joaillilr où le petit dO\J1E'sLique
sommeillait SUl' une chaise.
- Porte ça au Grand HûLel et demande ù parler au g~n
, ',
l'al Avonleigh . Tu lui remettras crtto lettre cn mains prop Li,
Et cn mêmo temps qne l'rnvelopp0, il lui glis~a
une pinc" .
cou eL détala comme
Le jenno Arabe prit ses jambes à ~OI1
11 n Iiùvrf>.
Une dl'mi-heul'() plu~
tard l le prince Ias~n
et ses complices (Led' nt arrÎ't.és, les papiers du club saisis, la conspira'tion découverte . Le prince s'l:tait défendu comme un Ligre,
11 :lvuit fallu dix hommes pour le maîtl'iser.
gn aLL nùunL l'aulo (lui ùevait l'emmener, on l'enf rma,
les poir.~s
liés, dan,,; une petite pièce on Dick vint le voir.
A la vile du capiLain" Boyne, l' I;]gypliln écuma de fur!,11,'.
- C'(' t vou~
qui nou~
avez dénoncés, cria-L-il hors df! l 'i.
'rais notrl' culpabiliL(; n'est pus P.lJCore pl'ouvûe. Malhl'Ih' à
VOUfi r;i je retrouve ma liberté 1
_. Vos men:teil,l no m'efiraien 1 pas, r6pondit le jeune omder, fort I~alrnc,
,le n'ai faiL qUC! Illon devoi l', cal' vOln ôt ,;;
ll'al(l'(l l'nv!'l'.'> 10 gouvernement uuqu,'1 vons a vipz jur," fid C
!VOllS :Jurez li rendl'c eomplc dl' vos agis:icrnents
lit(" Dû pl~,
t'nv '. ~ )(1 sœu!' d!' voln fcmllll' .
UVOI C1.
. Ah 1 ah 1 vof.l'c Mary [)esiinn . Nom: y yoi\;i. Vou~
donc~
1 \ vt"I'it.nhlu cau e dl' voLre hailll'. I<~hl
!>Î(m, oui, j' l'ai
S,'CfI. str o,' p01l/' a 'oir refusÎ' d\.po\1!i l ' mon ami A111nrd TJossO\lr 1 acha. BL ellc sera morie avant que VO\l'l n'ay z le
t.elflp Il ln délivret'.
Un' III 'III' Il' ml li -trp passa <Ian<.; son rl'g:lrd .
_ A moin,;, rf>pondit.- i1 . (PIl' nous n', fuspi on<; un mnrehr,.
H, nI! z-moi lI1a IIbc:'ié ct j l' vous rmùs volt' . liane,'",
Un ('olllhat (('l'rible so livJ'a dan; Il' ttOlll' du jPlllw offi('it'I',
Iii /.' lIIil'(:l'ablc diHaiL vrni. l'i M:uy {l.dL l'Il péril de mort, ,i
lui, fI C " ('Lail Î1n~ui:!Gat
à lu sam'pt' l'.Ulfi l'uide d'Bassan,
Hi ... L.III'lltation {·tarl, aITI'l'\l"C'.
11 ~ lill P l't;ut j'licsiLaLion du j"lmB hornl\(' :
,}tr~
fi IlC C l' t pnrdue j vou. Il m't· ou 1. P
li .l.ü qu j'ai flx \ '1 oxplrer; oU. mourra /lans de' 5
�116
LA
~IAO:-;
nt:
SIL~:-;r.
atroces, sc croyanL abandonnée da tou~.
D jà Mary ~ait
p:1r
voIse fiancée, Georgina Spencer, qu't.!lle ne doit plus
lIompter ,sur you.; cL (fil vous étiez sur le point cie vous
rnariel' avec Georgina. Cotte charmante miss Spencer vient
d Jaire tout cxpres le voyage à tra" ers le désert pour annon
('er cette heureuse nouvelle à miss Destinn. Je lui ai donn6
toutes les autorisations.
- Miserable 1
- Injuriez-moi tont qu'il vons plaît, mais sachez ce qU(!
vous sael'Wez. 11 est temps ('nl:ol"e, donnez-moi la liberté et
j~
YOUS rends votre fiancé".
Des sentiments corn plrxe: boulaversaienL le jenne homme:
d'~goüt
ùe la nouv,·lle trahison di, Georgina, lorrenr du sort
'jli attf:'ndait ~L)I'y,
fureur conl!' IIttssan. Mais d,)j:1 ùic!:
j,'dait ress[lisi ; dut son <'œur j;O 1l'i~
'/', il ne 1 ahirait jJ
son pays en rpmettant pn libertf'> Cf' rlangrreux srplArat.
Il ' ppùl::t un m! lat qui mo,li ail. la gal'dl' non loin ùe lil :
- L'aulo li dÎt arriver, dit-il, lIu'on pnlmènr l'l't, homme.
Jfas~
11 lui lançl' un l'cg:nrl do huilw <:t suivit ~ s gal'dien!l .
1JOI'8Clll'il clIt di, paru, Dirk l'E'spil'u, sOIlI"g,'" Ses regards
l.ombc"l'ent sm' ln ta])ll} où sC' tronvlIil. lin pistoJAl eurieuscwcnl inCl'l1 'l6 d'argent..
- Qu'est ccci? demando-l-il au ~olda
de faction.
'ous avonfl s.lisi ('e piBlolet. sür le princp Mourad,Jin.
,'j mon capitaine V!llll l" g' l'dt.:J', ('ulll vaudra mit'IIl<.
Dick [III it. l'pfuf,r>r, ruai!l il sOIllSea que ('pl objl't pourJ'uif
TI IIt·êLrc lui sOl'\'il' ,10 s[luf-contluil..
- <:'c51 bon, dil·i1, je !t. garde provi OÎI'1 ment.
, on devoir f'1'alriolifJut' .I,'('olllpli, llil'!, sn trouvait libre d'
l'(mgcr ;) lui, c'esl-à·dir'l' à i\Iul',V. 11 su T'l'ml Il, 'Ill ,'elorc.l à
l'hût.rl du Nil IH)\[{' inlrl'l'otrcl' la S ÎlUra foi l.l'I'O, Lll il ful très
d ·~'u
«'appT'I'ndra ' l l l lu sdiol'a :n'ail dj~P'l\J,
- ~ait-ol
où dit' N;t? dplIlanda-t-iJ, ('nTII1Y("
1., pUI'li P, un grog homme aIT blf', 1(1 l' 'us ·ignll l
- .JII lui ni Vll Jll'l'nUr' a la gal'l' un hilleL pU1l1' As~onD.
hi'I'.
[)kk dul rl' conlonL"J' dt' (' tt· infurm/ll.ÏIJ:J. Qu'ull if don'
l'II" • h voy Ill' li ~ • () lUll? \lI1ù,lin lin" cerl it tld '1 't:\l Il:
lu ::l'ÏiOl'U l!bit \)artio pOlir lu j V~I'dl
tt 1 jl"I'~
clu
���119
:LA MAISON D II SILE 'CE
pourraiL ainsi s't\,Qdcl' avec son aide fi. elle l 1'\ol1l'nw, Mai.; le
terrible Abhas ct la cruelle Zulma lui avaient vite rait perdro
ce~t
illusion en leur monlrant l'ordre écrit du prince l 0 'donnant qu'on reUnt pl'isonnière Georgina Spencer - en l'espèco
la sdiora Est l'O. D,>s instruclions secrètes 6taient jointes à la
lettre,
CI
Dès qu, s'élèvera une tourmente de sable, qu'Abbas
feigne de vouloir reconduira miss Spencer au Cair" ot qu'il
l'uban(lonnc dans les dunes voisin s, où elle périra RÜrpmLnl.
Ainsi elle ne viendra point ré\'él('1' ici les sacrets de la .lIaison
du Silence . ))
::\oul'ma ignorait ces instructions, ct tranlluille sur le SOrt
de la senol'a Bstl'I'O, - on finirait bien par lui rendre sa
libr.rlé - ni' songeait qu'à dMivrer Mal'y,
IlstaJ[(~e
dans la place, Nourma ne désespérait pas d''y pal"
venil', \lll.lheul'ellSI'Jnpnt l'aecès de la pièct' où était l'nferméo
la .Ïl'llne nl! ' lui {'Lait iOI'JnPJ!rml'nl, inLp[·diL.
1\ fOfr!' deréflt"chil',::\ ourma filliLbien pal' ('nvisugefun moyen,
ilL i!:l Cl' Illoypn {·lail si hardi, si ù'lnW'I'IHI, IIu'elle hésitai1 à
y I·L'(·otll'il'. CPIII'Jl(l'tnl. le ll'mpR pl'(~sait.
'0111'1111 sa v: il la ,liaison du Silcflce flll'lilll l'n suppliccfl.
11 r:dbil agil'.
IJl'y, dl'Jl1Iis lu \'i~tc
(j" la srÎiora Estero, pa!' ail pal' Ùtl
d'rr,poil' l't. dl' dùsespuÎI',
Il l'UIU'VU qu'dIe n',dL pas IlH'nl! , )) sung'l:;IiL-elII' ... :\t inte1I[l~
qU'1 Ile' pOf>s"dl' 1" LI'{>t;Ol', l'II,· ni' l',' sUlI('ioru JlI\~
thl mui
pL lTll' lais!! "'(\ p(·f·il· ... ~on,
C" serail Irop (funl, e.: n'l'st pa:;
II/IP ml:ehnnli' fernml'.
comlll n\aicnl li la ùép:,ilO .' d
La IiOllllldo l'l Il' ~ilrne
"<:l'em:i'I1Il'ld.. 1',1
1111' cnrnplll{ lit' (lait h ]lotite fllU'i!; dll
~tI·'ophlg,
IlV 'l' 'i Il ",1, pcll'LugnaiL SO/1 fIIlÎg'I'1' l'Cp:' .
fi. el' I1lllrJlI'nL, ('llll vd. llIll' ulllhr' d v nl la fpl1l'trl'. 'on
di'jeunel', t!{,jiI '( !l d vail 'ire hi.l·n plus lûtqul' d'hnbilud,
(. JI ndnnt. C\ l. II, IWO do s"..; f1~I·l!.;,
qUl' Go' mt\lHjU
dl'
monll'I! 11\1 d·hollr,,··. 10:11" nI' pouvait devin!'r l'h 'l!l'f) dll jOllI'
violt'nl.'" ali'nuv~
qU',III. l'/W~!J(t
d
IUlIlÎÙI'I.
RII s' Ippl'OI'ha \'iv'lI1cuL dt'
du l'Unil!I': un
pL -
JIllilV lllt·
l!lOl'l
un rll' li
'.11 l'
tI/mM
1.1 fl'lI
ln,
,11'1' t vith le l'ont Ill!
U1 'l,on d'" Il, 1l!1(> 1)1' ng.'
qu
hl
S
dt.':
1
p_
�LA MAIS07i DU STLE:'iC:C
tienne::; avec un briquet. Que signifiait cet envoi? Mary
n'avait jamais fumé de sa vie. Il y avait évidemment un
mysl.ère là-dessous. Quoique ayant. grand faim - dlo était. à
peine nourrie - la jeune IUle r:oml11ença par examiner lui
cigarettes. Tout à coup son creur baUit avec violence: il les
él,aienL écrits sur la surfac'" intéric\11'o
semblait que der. mot.~
du papier de riz. BlIc d{!rollia avre Hoin chaq Ile cigarette pl
en assemblant les petits rectangles parvint à lire les phrase a
suiv;ln(!S :
De la part. cIe Nourma, v nue pOUl' vous saUVl'I'. Jamai:>
vous ne sortirez vivanle ùe celle maison. Il faut dont!
Il'Îndre d'litr\' morte. Demain, je metlr:1i ùan; ,"otre flacon de
vin unl' mixture donl j'ai le secret pt dOllt l'alJsol'ption COIIf re pendanl Ùf'UX ou trois jours un somlllPi l cWi a tone,~
les
aprel~s
de la rnOlt. Fiez-You~
[\lo'~
~ moi. "
Cclif) Ipl:l1ll'e fit ehnneeltor 2\1ary. Un J'roid IJlorlpl se glis '1
c1uns sos veines. Q1lf' signifiait ce nOllVl'tw plt:~
? Rlait-I'c
vraiment Nourm3 qui lui écrÏ\ait? D~vail-JI,'
ob('ir à lJ\~
injol1l'lion [\us~i
foliE'; et n'dnit-cQ j)~\S
s~
1lI0/'t quu l'on voulait l'i'l'lh ment?
1(
.' : '\' Il
r
Lf! voy go ch' Diek jllSqU'Ù A souan s'cff cllln aisênH'nL.
MnL 1:\ Il)!! diflicultl\g c;omnlt'O~ùre,.
LI viII, NaiL on plpilltl
{·lfl'rn'.llf'nc '. Lu mort (]' Itm,.(] Uessour PaI'ha, causél' pur
lInu (~nol'J\e
émotion.
lino Lulle anglaise ('gal'ée, procli~at
ne plu', la 1'('prl .. ,,;Ïon se montr'ait COl't S('V"I"',
V, PI'l'lelicI' ~oin
Ill' \li/·j· fllt d'uM 'nil' 'Il\l'Iqu 's r',n~ligc)
llwnts HUI' l' ~ Oasi9 [l' l'duC' n et ln "'ai,~un
dit Silc71~.
QUI' CH
rilt ]laI' i!::'n(ll'anc,) r(:c1k O\l rt'int , ]JiH'SUllllI' Ill' voullit l'ÏPlI lui
dil'c. Ij ~Ul'Iit
hil'II qur'll.luoil HOUl'il'/'Il, 11/11' IIWIII' dans b
l'c'gurd, JlIcti~
son f'IHjllête, hÎ<;n Cjll'il r('jl;lCldit l'I\I'g't.nl . JIlS
1'01111" 'l', " 'sl.ail. infl'udlWIIS '.
NOIl!; nv/)n,.; ('ilL! nelu p:lrlr.J' rie ('()t!.o rnaÎ<;on du pl'ill/'(l
MOIIJ'3ddin, lui dit un ronf'fion!1nil'C' indi ;ÙI1', lIlnic: ulll! dOll
'LI' a 1 7. éloign('l t1111l,i ll' d{ 'l'l, 1 1 nOll9 I,l' ..f"'(I!l pa (lu
JlI lu il. '{lIel 1:lldl'Oil"jJl St' lwuvr.:.
�LA ~AISO:V
-
DU SILF';CE
L'on prétend, dit un autre, qu~
I~
maison est hant~e
121
par
Ir>'; rnnlômps dl' tout,'s les bplles hanoums qui y pArirent.
Un t.l'oisii'mf' ilYOUO :
- Lps Anglai:; ne t'ont guère aimés en ce momenr f en Egypte,
pt, "0113 lrou v"ITZ difficilement quelqu'un pOUl' vous l'ensei-
gn6r.
CeLtp demil'("') ,'(>Jkxiol1 1J.'{a la conduil.o du cilpiLillIle BoyrtrJ.
11 lie prononça plus 10 Hom de la ,lIaison du Silence eL s'enquit seulement de l' « Oasis perdue n. Une fois là il parviendrait bien à se débrouiller .
A prix d'or, il l'{'unii une petite caravane, quelques chameaux avec leurs ronductpurs. 'J'on sans peine. 'l'ous les
indigènes, an débuL, su d'::l'obaicnt. Les uns avaient leur bète
malade ou leur tente en réparation, ou Ipur vleil1e mère à
r,lgoniE', 011 le Ill' fille SUI' le point dt! lTIettt'e un enfant au
monde. Ennn, LouL fut prêt. Et le s\lrlendemain de son arriy," ù Assouan, dès l'aube, Diek, maudis~;nt
le temps pel'du
"n cJ(~marhes,
SI' miL en routf!.
- fl faudra bien trois jours de voyage pOUl' aller à l' « Oasis perdue; ", avait dit le chel de la caravane, un solide gaillur'u ail !.flint hronzé.
- VOIlS aurez chacun dix livres stCl'ling en plus du prix
convenu, si nous pal'v<!oons à gagner un jour, fit le jeune
hOlnmr,
Dès lors, les m,'~hari
ùurent foul'nÏ1' double COurse. L'on
campa tard Ir soir du premior jour el 10 lendemain on sc
1'l'nH'lt:Jil t'n marche dès le lever' du jour. On brûlait les haltes
l'l les ()taprm. La chaleur Hait torl'Ïdc pt le ciel, jusqu'alors,
aVlIiL Hü iOlplneablrmenL bleu. Mais verflle milieu du jour
!Jn nr'riva dans nn d6sert de sahle hl'û(~,
bossel\) de dunes; et
Ip l:i(,I, si pllr' jIlHC{u'alors, sc L inta uo menaçanLs nuages cou1Il\l1' 110 l'uivrl', JI n'y Il vait j Ilsqu'à présont ancune brise et
t'uir dl'n'nait irrPRpiralJle.
- Nous rdlons Il voir un sirlloull, anllonça le chef de la caravanc'. Cf! Rl'J'a l'~s
dangel'C.'ux en t'ct ondroit où les dunes St,
rli'placf'nl aHI: l'lIpidiU', pnsl'velissant gl'I1S pt biHes. loue;
ollon'! ('~saylI
ù'avaneer enl'oro, cal' hil'ntôl il Inudl'a nous
:\r'j'i-ll'r.
A 1: l rnurn 'nt, Jo vcnL du sud s'éleva, formiùabll", rhns un
�J. .... ..!
grondement de tempête, Mais couvrant ce brui t l un cri terrible
se fit entendre.
LI} capitaine Boyne tendit l'oreille, céll' il lui semblait
entendre appeler" au Rccours )) en anglais,
Les hommes, eux, lU'ployaient rapidement les Lentes qu'ils
flxaienL de leur mieux, Je visage, couvert d'une étoffe pour se
préserver du sable qui menaçait d'enLI'er dans leurs yeux, leur
bouche, leurs nurinrs et leurs oreilles,
- hITen<1i, nt 10 chef en s'approchant du capitaine Boyne,
dès que la première tente fut plantuc, entrez vite là-dessous l'ii
vous ne voulez pas "tre enseveli.
- On a appelé, déclara Dick, un être est en danger à
quelques mètres df' nOlis, je Ile puis l'abandonner.
- Vous ne ferf'z que mourir avec lui!
L'omcier Msita lIne seconde ,
Avait-il rêvé ct n'était-co paf: folie de vouloir avaneer"!
::\Iais l'idée que peut-être dary l'avait appel!'> Je galvanisa, 11
fit en courant. fjuolques pas dans ]e sabl!', qni s' Mplaçail ~OlH
ses pieds et. hl'ülail les s meltes, Il li"~OU'nt
ainsi 1111"
vinglainl' Ile mètrcs qui lni parUl'onl. villgl milll's.
- Je ne l'cviendt'ai jamaiH vivanl, SO/lCl,' ':'-l- il.
j'lIais ~oudrlin,
al~si
souriaillOlTllnl qu'il !;'('[.ail élfl\'(:, 1" vent
tomba. La tourmenle s'apair.ait; 1(1 nllng.' dl' r:lliv!'t' Sl' lJ..rhimit lai'isaii voir à nouveau !ln eoin 1 l' "id hll'll.
nI' tl.f'lIduc imm nsc de sabir: J'ou' s'l·tendait il pt'r't,· d,'
Vlli', unie rt li se, çà pl Iil. Ù pOil1ll "o~spI6
de !{'gOI'Pf, ,Jun ,
Lout à CUUIJ d n'
Un I"'u en nvant de lui, TJi('k rli6tjn~1.
main' 11 l'u!! du fOl.
L" r si' du l'ul'Jlq aVllil (01,'. (n v li, Ifl~
1"f1in fil lIlIdn tnlt", surrni nt entru IpllI's doj"l'; lin ohJf't ul'ill ,nt. 1li '1:
s"l!:t'nouilln pt ,. mit ;'1 CI'I'USDI' r"lpirl('IIIl'lIl HlllolI!' du r.OI'JI!'>
pOlll' 11) d{'If;lgt'l', Il lui faIllIt aSHl'Z IllnglpOlp!'; eal' l " bl'rt,
dl's~[Ii
nI. de toulo l"lll' IOn!1'II'lll' lIu-desfiu;,.JO ln IM,p, l~nf
d,'s ('h('vclI. l{!'~
df' j'rm rnp, ]lui" 10 viHagol) tlPPI11'III'pnf..
Ct' n' lrtiL pn" rnry 1 Did- pOUt lin ollpil' d , f;ouhgl'lTl 'ni,
tl'ai~
mninLL'nillll dOf(JI'JTl('s p'll'
Mais 01\ donr; av: il,-il vu df'~;
ln tf'I'l'I'III'? Av('c surprise il rrconlllll Iii f;t ÙOI'<I E ,Lel'ol
CumUl !).l flait-e ll WlIlIC t' 'h01l l' l'Il (' IIpl/" f,]t (l'If. l '!1nitf
pli., UUII'
nlt'o ~ s lU,lÏn ! C' LilI lJJl coITI 'l III 01', li 1111':1
�LA
~IASON
DU SILENCE
123'
prodigie use l'ich~s:!,
avec ;ncrustaLions clp picrfl:s prêeicus es
ènormes ,
En un éclair, Dick sc souvint de l'hisloil 'c contée par 1Il"jp',{ch, le joaillier , et il rl'va l'attiLt'ù " ùe convoiLisf! inlon... 'l d~
la voyante . Etaient -ce (\011(; la tous ["S joyaux de Cléopât re?
A qui le sanli~-e
vol(,s:' M"l'aii.-cl' Ù ?\[ary?
Le jeune homml' d('g;ll4' ';1 k nstt' du "OJ'ps pt miL sa main
SUI' le cœur qui ne l.J:lttait plU'i. 1.,1 "p[llm,· avait eüssé de
vivre.
Il ne rcstait <{n'à l'ahuntirmJlt'l' aux sablü'; du d('srrl., parmi lc;qnels, guidé,' pal' un II ,Lin 111,' "/'Pl'Ïl'lIX , elle ,'tait y"nue de si
loin dwrrhe r la mort.
11 prit le coITr,t pt Il' glif>sa d.ms sa tnni{IUC, qu'il boutonn a
soigleu~j('mn.
Il DL' Iallait pas quI' s~
"ornpag nons sc dout; ssent ùu lrésol' qu'il pos,;,'dait., SillOll 8H vic nl' :;erail plus
CIl
sécuriV '.
Reypn\l~
ue Iou'l'ltl' oi, l " homm , sorL. icnL cle lours Lenles
aidaien t lps tnéhal'is fi 1; ({lobnl'l',' SSPI' du !iahle qui les
cnli: ait.
- En ronle! OrdOl1llil Il' eapitaine 1l0Yll"
Lf' voy \ge s,, pOlll'suivil sans encornure. Le soir même, il
1;\ \lllil lornbanLl', no :ll'l'I\'a ?l. l'u 0.1';is pcrdue
l>. C'(:tnil \1110
potitr' o:!sig lou!.' vprl." pL t'l'niche ('1 l'ombl'C' dc ses palmiel 's
Ql\elquer; l'arcs {'UsI's, dissjmin (ies ra 1'1 Iii, ::;ignlliai nt la pr('S"neo de~
hahihlfl ts, Rl}'l'" pnr ln (',apitnilH! Boyne, 11' c:her d'1
lu LHl',lval lf' obtinl. non san'i difl~ué
les inrlc:ato~
nUf!eHsail'us pour il '., (l1l\']'il' 1,\ ,llaiso/l dll Siümcc. LI' lenrlema
in
db; le: 1 Vl'[' du jour', Ilnlr'(' l'arllV,JJ l' r'rpl1l'l il..
VI'I'S Illirli, d(' haut, 1Il1ll'S blan,'s fillr'gil'l'l It il
l'hOl'izoll.
_ Enlln, 1l1111'1111ll'1l Dick, IlOU':! y oilill
On HL li tlt' dl'Vilflt, la lJ1'lison pl lus dt:lrneau. :-;'I<WmollilJur 'nI' If'!i Illltrl mes IIlirl'lll pi.'" il l· rr't'.
J)id~
('olu'ul il 1;\ pOl·tr, f'Ju'il ('111'<1111'1 de ses ('OIlJlS. l'm'sonn e.
Il' ['{'pondit, ri 'a ho rd ; j1llis 1.1 fSlf'l! pill' d'/\hb,
, s't'nc;\dt'Il
( dn~
If' jlr(J~.
_ ,le viens fi" h parI. ri' Lon maltrl', IInSe'ln J\1Otlr'lr1din;,
l'cr,onnHig-lu Cl ,'i'? Dl rJil'l, en I.il't'nl. de lin poel\!' le pisLol 1.
m ','ullLIl d'nrgrn l qUI Il' it appartpnu ù 1I1ssun, Lnis~o-m
"n(,n'!',
.\ l'olll) vue, l'Bgypti cn dcviut pÎlle. LI f.tl!.ül quo ~on
maUro
�tA. !,l.USO!l' DU IlILtNGl':
12~
fût mort ou prisonnier pour que cet objet, qui ne le quittait
fût en possession do l'ennemi.
Tout tremblant, il ouvrit la porte.
- Où est miss Destinn? demanda vivement le jeune officier.
~ Conduis-m
auprès d'elle.
. L'homme se troubla visiblement. /
, - lIé bien? interrog0a Dick, saisi d'un pressentiment
;sini&t1'e.
, - C'est que, balbutia le misérable, nous l'avons LI'ouvéE!
morle hier soir, dans sa chambre. VOUIOl,-VOUS la voir?
~jamis,
XXIX
~O\JS
LES Î;TOILES DU ntS!;IlT.
Dick crut mourir. Son cœur s'arrêta de battre, ses mains
devinrent de glaco et son visage do marbre. Mais les malheurs
soudain s'accompagnent d'url tel sentiment d'irréalité, que
l'on a peine, sur le moment, à s'en convaincre. Ce fu~
donc
d'uno voix à poine tremblanto rlu'il murmura;
- Gnidez-moi, je voux la voir.
Uo1'rioro Abbas il fl'anehiL 10 hall, Illonta l'cscaliCi' eL longea le couloir fatal où Mary ,wait (TU pérît' 6Cl'al;60, le jouI'
de son ntr('o dans la lI1n.içoll du SLlellce. L'Egyplien ouvrit
le npitainc Boyno.
la porlo et s'€'ITaça pour lili,sl'I' P[\~I'
- Laisscz-moi, dit l'elui-t'i.
Il ne l'i s'11!é\il. (lius ri en mainteAbbas obéit sans dim/·ul~.
nant, !
TJrt piflel' !!lait dans une c1cmi-obs(:uril.;. Los voll'Ls rerm '"
ne laissaient pussvr HUCllnc lumiorc. 1\1/ milieu la bièro ouverL/',
avoc: un grand cierge (ltUI\~
Ù charlue l'xt,'i:mit{>.
Dick tl'aversa 1(1 chambre d'un l'Of; fer'OIo, n voc l'espoir
insmlSt' f[l1'il fniHail un mauvais l'live.
J~lu
nf' pouvait pa') (·Lr.: mor'to, Non aiH/I!(), fla f1anc!"p, sa
('h(;rio ... Mnis!.t la vue du visagp. de ,ral'y, ÎmmohiltJ l'l, blanc,
do Ra forme l'igidu qui tlispu['aissaiL il demi SO\lS I(!s lieurs, 11:
jeune hOIII me POllSS;1 un sourd gémislIcmenl. C'L'lait donli
vrai 1 (nfol'llll1(! Roméo. il l'l'voyait JulirlLo ail Lomheau.
Cependant lu force do sa pas·ioJ1 ëlait ~j inL'JJ1so qu'il lui Sem-,
�bln Impo"osible cie ne pa!! insuffler à nouveau la vie à rette
J.':de statue,
Il se jeLI à genoux contre la forme inanim('o CJn'i! étreignit,
.\10H hltlOltl' 1 suppli" t-il, l'cv'mr;>; ;1 vou,; qlle vonir'zvi vez /llu5, J'ai surmont;
'(lUS 'I"C' .1" dcv Il'lllle si VOll!> n~
L:tIlL rI'ok/.'1 l,', pottl' "rriver jl1"IfIJ'J vou~l
BsL-"c pOUl' \ OUb
[Jerdl'o il JjI)ll veau quo JO VOliS !'ctl'OU vo '! Mary, evoillez-vous,
pal' pitiô !
Mais les longs cils ne palpiLèl'ent pao; aucun souffle ne souhvu la poiLrineimlOohile, U sembla soudain au jeune 110mme
'1111' Mary et lui étaient séparés par un goulTl'o immense,
['e\'.lnt ses yeux 'lu'obscurcissaient des larmes .brûlantes
po.~sl1
vbion d'une Mary JJestinn, touLe enfant et ~i vivante,
/..tll'l qu'elle lui ('laif. apparue quelques mois auparavant, Ln
siiode, sembl(1it-il! Una petite Mary vHue de son tailleur
hlen pt roiIT:'e d'uJJ large canotier SUI' [es cheveux blonds, le
jour où ellu l'avait 4uillu, Fou qui n'avait pas ùevin!:: alors le
~a('rin.e
ùe ln jeune' Olle, infl\ll.'ne6e pOl' sa belle-mère et Gorgina Sprlle!'r, rOll qui l'avait laissé partir .. , Dire qu'un geste
lni aurait wfri alol's pOlll' la ('('Louit" Hien ne seruit arriVé;
l\fal'y serait vivanL!', ils Dcraient houreux, un bel avenir s'ou\'J'irait devallt 'ux, Müis Mary Mai L mode, par sa faute, et
(lvel' elle Loute la joie du monde .
tl'uÎner uno oxi~tcnre
misérable_ Le
•\ quoi bon, d\~sol'mai,
plu': /;imple n'é/ait-il pas d'aller retrouver MUI'y dans l'autre
munde. Olll, plu!; il y pensait, plus cetlo solution lui semblait
1(1 s 'lt~
a('crptabl!'.
_ Mury, balbutia-t-i!, je sens votre esprit errer près de
llIoi, NlI fuyez pas encore, attende;>; quolque!'\ secondes et,
mon ltlTlP. dflv'~r,
nous purli'on~
ensemhle pour la sombre
v.dit',t',
l'o.IJmpnl, il Lil'n de sa poclw un l'evolveI' et appl'ol'h
J\1l'Inc de sa t.amJl!' ,
Un l'ri d'oITl'nl al'J'Na son geste, SUl'pris, il tOUl'na la tête
pL vit 1IIH: [Jl'tilll vieille, eUJ'Îeuqement vllLlIe il. l'ol'ienlult!,
uUlIt lu visage ridÎ) eL les yeux pcr~ants
exprimaient la plus
vive l.ern'1I1' :
- Al'rt~,1
cri.t-L-dl " i\fat'y n'est pas mOI'lul
�126
LA MAISON DU SJI.RNCl>
Un me~3agl'
venait d'apporter à 10. jliaisort du Silence [a
nouvelle de la mort dn princr Mouraddin. Ayant apprL; ['échet:
total <.ltJ la révolU' pt se sachant perdu, lIassan s'était sl1ieidé dans sa prison en absorbant un poison violent qu'il pOI''tait toujours sur lui, dans le chaton d'une ha;;uo.
Penauds, Abbas et sa sœur Zulma, toute leur mor'gue tom16e, atLmdaicnt avec anxi ·,té !p.s dt'cisions de l'oil1cie;' anl:\'lais
'ù leur ('gard.
Le capitaine Boyne tiC montra mag-Il,\;linw ; sa flanc(:e Hait
sauv('c; 1(' rrslc lui importait peu. JI autorisa les f\lisliT'abl s
à rentrer au Caire. 1)c son côté, il fit préparer lu caravane qui
l'avait amenée; i\Tnry pouvait s'évcillcr d'un mOment à
l'aulre. POUl' la dixiùrne fois, il mont,\ auprüs de ~a narci'lJ
Mcnduo sur le divan de sa dHlmbre, dOrIlI'dt
qui, rnail~
toujours d'un sOllllllcil scmbldble à la mort. La vi('ille 'Olll'fII,\
willait auprès dr la jeune Illlc. Cette foili-ci, flle fil ~ign()
1.111
t'api~flno
Boyne qu'il y :1VaiL du nOU'.eau·
Tr\s ('mu, Dick H'approl'ha l'ur la [loin:(' c1es )licd~.
Lu j('ulw
(il! respil'Uit (l'unc façon peu p rtt'pt,;!Jlo d ~r.,
pnllpiûrps borUI CS du long:; dl, l\'f~itaI1
wibl"flI 'n! .
• Elle va :;'(:vcillel'l sou[fla NOlll'lIla.
Mary poussa un long sOllpir. sOIlIl:va un bl'a~
('llc I:ti~
i'1
rctom)wl'. Enfin, r:1I ouvrit le,' y('u (;l parul sortir ( 'un
main li \ h j"um' f1!le
rnunvuis rêve. Ln jeunr hnUlIlill ~ailu
• L ln c:ou .. rit dl' b;lÎ~u's.
TH pl'L:cÎc use l'h61'il', 1lIU1'f1lIlI'a-L-il, j'l'VI'IlPZ Ù vou.
VoL!' flic!' Il5~
aUjlrlls dl' vou., il ne vous qui!'!' '1'<1 (l~
jamlli:;
rt. VOl! uillw dl' (oille son amI'.
Ha nl'~f,
Oill'HW quitta dÎH:l'èt fIlenl hl )li "l' '.
UIJI) IlIc'ur pa'lRH dan!; Il's yrux do Iii jrune nt 1,. , scmhl,\bj'
ail p. CJ\IÎI'I'I'nyolI ct(\ l'aubl' ap I:S 1111{' l.mgue nuit dl' Ll'ni'hl'l. .
1>",1'1 h,dbulin·r1~
l'Il Il! l' conn:d8 ·unl. \'onS ici 1...
C:olllmr 1. (, l·et: pi,ssibll"(
- ,J) VOUt; rneontr 1.1Î (' 'b plus lal'd. LI' piu [1:'[' "'~ 1, t d ..
,) lir ri \ ,·,·tu; d"Ill 1 l" mful'lIl1l,· cL ri' rI !j""s'nr'l' L Cd/", 'III
IIQUS 01''':. :n Jri fi),
,,, r cl d,
• nt III TIl' ri" ('('1.0' l'II 'r'
�LA
DU SrLENCI'!
~!,UO
'eu Angleterre, Vous voudrez hien avoil' cOlfi,~n
en moi,
comme au Grand Canyon, vou souvenez-vous? Car je penso,
chérie, que YOUS n'avez plus d'objecLion maintenant à devclIil'
Il)a femme, .\\icllne Georgina Spcncl'r nl} nous séparera désor-,
m:>is,
- Vous save" donl' pOUl' ({\1t'lle raison je VOliS avais quitté,
le cœul' hl'is('? J\his j' suis pallVl'1) Loujo\ll'S, JJick; la senora
T~sLcro
fIl'U voll' ln t,[,(wo!' quo je voulais VOliS apporter cn dot,
et pOUl' Icqupi j'ai eourll LanL rie ri,;qu,'s,
- La srfio,'u Est,PI'O a pül"i, \"idim' tlr~ s,'s propl'cs machinations, d6r1ar"l /)ÏC'!c, pL le trésol' est sauf. ,1' l'ai en ma possession, ~OUs
[" rcmcLLron..; ù qui dl' cli'oil. l'L la parL qui vous
l'pviondrtl VO'I' as 'UI'Cl'J une fOl'Lullo hicll sliporieui'e à la
rnirnnc, C'rst-:l-dire, ajouta-L-il l'n souriant, que je devrais
hél:iilel', à mon 1.0t.1', à liolliciLcl' la main d'unt.: UIll:ibi riChtl
MriLiôl'c,
- Jlllln fianct' hil'n-airne! ~'cx;[ali
la j~lIn.!
filh' en lui
Lendant Ir" brus,
Dick :;p pt"'IH:htl ct, tentll'cliwnt, applly:l ses lûvl'cS sur 10';
rluUCL'S jJ'lllpit'!' 's, ••
>1'
I)ü{-nll'
**
e 'nI. :>n8, j:l1nais Ma' y Il'IJld>!i l'a cr voyage
:mll ii \Ill',', Un ' L'II, ail ;;" .. ~e
la soulevait
''1tt't lit' 1ill volontiers 1'()\II'U dl's dnng"I', l'nc'ol'I' plus grands
que l,Cil,' '111',110 'l\'ail. Il''lv,n'sl's pOUl' ,'ol\naÎlrc un pal'eil
Î\'I'l'
,Lu ~ le dl! ;pd, :1\','1'
l)(Jnlll'ul" ,
~')I
("11'111' d,"/)ol'Ilail. df! II.'ndl'pss,' pt ri .. joi " fi lfin, l'Ile nllait
:11'1"\; IUlt d' ('l'lIclll'H 111'11/'(,,;1
L, rlel'nii'I'" :inil'(" rlii vOYJI:rt' ri, 1.' "ll',L\ .lll' III pal'lieulii'1"'111 nI Il 'IJ', ,\ i,;i,: sur k ;;,1/11(> tii'rI", SOIiS II" (Jloiln..; qui hl'ill;ti,'I11. com 1111' ri, ,: 1 III fi ',-; d'uJ'WJni. "III' l ' \' 'Iuul's hl l'li , umbrt'
du ,·i .. l. i\f. ~ "l, Il,'1' ",'vi:;t"I'enl. (jq 1'.Iv 'I1ir', I~ 111' pOll\airnt
l ' l'l'SIIII''I'' ~t ',1' st'parl:!' 1'0111' l'Gnl :,:: ':h [('lIn lHlllS 1l'Il l' 1.1'01.',
~l
l'y Il ill 'd('Wlllll! l'adllrabl'' l'lI,ant uv 'c laqlll'Il Il' 1:;)]lÎ.
1 IÎnt' B lyrr' , v,dL "'IY g(' - n'(,I.:) iL-('· p;[~
plu, iCIU'}; ann '(',
,IW l':1\'nnt'!
d'.\l'iwll:t Ù T w-Yul'l', Qu'pIle (tail. bl'Ill',
dans la .'hl'I,', luilcllSO tlB \.1 nuiL d'O i nI.
\ i\'f()
-
NOll, ,lIronB, a LOlldl'l's, un joli col,I~A
il \'cc
un JarJin
�LA
~!.\ISO:;
DU SIU:.·CE
plein de fleurs, disaiL :\Ial'y, nous
égoïstement pOUl' nous.
~orLins
peu et vi.rons
- Jo donnerai ma demis$ion d'uflicic!', fit Dick, pour me
consacrer unio\1cment à ma rem~
ct à Ill!'!; recherches scirllLinGues. Jamâis nous !lC nOlis s{·parerons. J'aurais trop l'l'Ill'
maintenant ùe vous perdre, chéri':!!
Soudain, 501lCif'IIX. il ajouia :
- EL votre mère'? Croyez-vuus qu'clle Ill; ~(lJhaicr'
i' 1$
,"cnil' habiler auprè:; oe nouF?
'on, dit :.'.Iary neiLement. m~ ,) n'J le ~I)lh
lil"ra SÙI'."
ment pas, lU moi non plus. ,1 U Il'.; ~c l'ai
pas dlJnnée (1'1'1 lie
vcuille l'claire du LhMllre.
- En tou~
cas, Iii Vick soulage, cn rianl, je suis hien slir
'lu'eUo ne sc remariera pas avc(~
un princo <,'gyplien, aprcs
toufes 10;; 6pl'ouves qu'clic a sublrs, la pauvl'f!! Nous Lâdlcrons de lui Caire oublier cc cauc!JcmuI'.
- Vous Mes bon, Dick, jo vous aiml' ...
fonte ma vici
- Bi moi, cMl'ir., jr VUllS adorr. \ o'/.' l'I~;
mou univers, eL vous Ill'rt,CS mille foh plus l'réei lise que
Lous les jOj aux Ile CJ(op~lL'c,
•
FIl':-
70:12-28. -
COIUIJ:U.. Imjlllmetio CRtTt.
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Williamson , Alice Muriel (1869-1933)
Title
A name given to the resource
La maison du silence : roman
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Ed. de la "Mode Nationale"
Date
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impr. 1928
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Type
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