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�����VICHY ET SES ENVIRONS.
�OARTE ILU~
"l'BÉE DE VICllY
wr
nE SE~
EKVIHON~'
(HYDROLOGIQUE, PITIDRESQUE ET ROUTIÈRE)
PAl{
0111'
ABEL
fpllillr Jr\sl1S il
MADELEIN
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ll'llIles :
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;l fI' .
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A PAlUS. - LlnH \lHIE Nom·ELLE, Boulevard dl' · Italiells , Hl .
A MOULINS. - G. J)ESHI)SIEIIS, Place de la Bibliothèque.
A VICHY.- ellEZ TOCS LES LIIIBAIHES,
���VICHY
ET SES ENVIRONS
ALBUlVI-LIVRE PI'rTORES01
TE
"
PAR JULE
DESSINS
LITHOGRAPHIES
PAR
DE
MM .
J . SI MON
IMOK
~
ET
HUBERT
CLERGET
A . DAUZATS , E. CICERI, DEROY , HUBERT
TITRE PAR CHAM'PAGNAT
V1CIl) ET CUSSET
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l L.. S ,
1 ~ DIT 1; l ' H.
CLERGET
��PREAMBULE.
César, il y a dix-huit siècles, ait suspendu a course triomphante à lra er les Gaules
pour se reposer quelques jours aux Eaux chaudes; que ce bourg des Eaux chaudes (Aquœ
calidœ) occupe sur les tables théodosiennes de Peutinger l'emplacement où s'étend aujour{' d'hui la charmante petite ville bourbonnaise de Vichy; que ce nom mume de Vichy ait une
origine latine ou celtique; qu'il soit un compo ' de 'Vich-y ou une contraction de Vicus
UE
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ca/idm; nOlIS avouons, tout en reconnaissant la haute importance de ces questions
avantes eL obscure ,
(Pl' elle ne sont à nos yeux que d'un intérN tl'ès-secondaire, et nou laisson de bon cœur à de plus éruùit
le oin de les traiter, de les élucider ct de les résoudre.
D'un autre côté, c'est à des esprits éclairés des lumières de la science, c'est à des hommes pratique ct
spéciaux qu'il appartient d'examiner les questions relatives aux eaux minérales de Vichy, à leur antiquité J
à leur température, à leur composition et surtout à leurs propriétés salutaires. Quant à nous, c'est en arti te
que nous sommes venu à Vichy, c'est en arti 'te que nous l'avons vu, observ6, étudié; et c'est pour le
artistes, - nou' entelldons vour ceux dont l'àme s'ouvre avec bonheur à toutes les impressions du beau
dans la uatur et dans l'aet; - que nou avons voulu tracer les quelques page qui vont suivre.
ous ne sommes pas précisément enthou ia te des phénomènes d'une chimie de laboratoire. Il nous arrive
peu fréquemment de pâlir sur des parchemins poudreux et jaunis. Nous abandonnons volontiers nos petits
traitl's de science et d'histoire humaines pour lire au poème divin de la nature. Heureux surtout quand,
fuyant les hruits d'ici-has, nous pouvons nou' égarer dans la solitude, et là, prêter une oreille attentive à
celle voix éloquente qui chante éternellement la grandeur de Dieu dans la beauté et dans l'harmonie de ses
ŒUyreS, et qui "veille, éternellement aussi, un écho sympathique et vivant au fond du cœur de l'homme.
Suivez-nous donc, vous tous qui venez pendant la verte saison vous reposer à Vichy des fatigues et des
inquiétudes d'une vie de labeur et d'activité; suivez-nous, nous serons yotre guide et votre cicérone; ave,c
l'agrément du docteur, qui assurément vous le permettra, venez respirer l'air pur des cimes, promener vos
regards éblouis et charmés sur les horizons vaporeux et les montagnes lointaines, cotoyer en rêvant les
ngrestes rivarre des ruisseaux tortueux, visiler les ruines féodales, les vieux chàteaux et les anliques égli es,
enGn, écouter en passant la lérrende naïve qui s'exhale par instant de champs ct des bois, comme un
murmure poétique dll passé.
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Vicfrt Hou :Jrel ~1s
Cl '''i (','j[JlAl [ 1 l ')AHC
Iml' ,emml'l" \'11"
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Artistes ct poètes, armez-you de la lyre et ùu pinceau. Les 'uj ts d'étlld ou d'in piralion ne vou
manqueront pas. Le champ que vou allez parcouril' est riche ,t l'~coH.,
il abonde CIl l'mit , comme cn
fi urs. on- eulcment vous y éprouyerez de émotions bien donc s, mai croyez-non, Yons y recueiller 'Z
ellcore une ample moisson de charmants OUY nirs.
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�Jule. Sm'on dei
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V1L'JX VIC'IY 1'.1 PAVIlLON SI',VIGNE
y.
ry Bougarel fIls
�LES PONTi'. DE
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'1. PECT
GÉNI
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PAYSAr.I' . -
LA SOUI\Œ llE J: 1l0PITAL
LES SOURCES DE L,\ GI\ .\NDE-r,/1IL1 .E, DII l'nTS CHOMEl, Il
TIlAUSS. -
LE CHALET UE LA IIUE DU pAIIC -
LA PLACE VEnIlIEIl . -
LAIlDY
LE
LA TOUR DE L'1I01l10GE . -
J.[' YIEU\. Y/CIIY. -
-
LE NOUVEAU \'Ic m . -
PUITS CAnnE, IlU PUITS ilE ME~DIS.
'OUVEL ETAlLS~I\1
·. -
LE COUYENT DE
1.\ FONTAINE llES THOIS COIINETS. -
LE CO[jYENT , LE 110CIlEI1 El' l.A SOUIlCE DES CÜESTINS. -
L'Ela
\ petite ville de Viehy s'étond du Sud au ~ol'd
. I~"
,
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U: 1' .\I\C. -
CAI'UCUiS. -
L·f:TAIlI .ISSF.ME '1' TIIElnl"L.
lES 1I0TElS. -
LA pOIITE DE FIIANCE. -
FONTAINE Dr. r.A Cil 1\ \.:\1].:. -
I.E PHllLON Sf:vIGNE .
LA MAI~ON
l'Oll
arrive à Viclly par
('('8
1,' IIOI'ITAI
LA SOUIICE ET I: ENeLO '
ET LA TOUIIEILE nu IlAII LAGE .
sur la ri\c droite de l'Allier.
Une ppüte 11e, planlée Ùl' <lll 'Iques pl'Ilplicl's ct d'ulle w1'le 0 craie, divi8c la riv(~e
inérraux sur le 'quels deux pont, dont l'ull suspenùu ct l'autre construit Cil hois,
jetés ùans un même alignement.
Si
1: IIAI\ITATION
p0l1t8, le premier aspect lIe la vieille \ille
il
SUl'
cu <.leu bras
piloti ) out été
quelque chose ùe
l'iUlll
�-
G-
) blanches Ol! brunes, reCOllvertes généralement de tuiles en chenal ct d'un
et de piLlol'eSf[Uc. Ses maison!', jalnü~
rouge (;clatan t, s'étalent gracieuscment aIL sole il ct baignent lems joyeu rcUcts dans les eaux de l'Ali icI'.
Par illtervalles, eL à des ditilanees r'ehüivcs asse7. harmonieuses, s'él(\vpn\. au-dessl!s ùl' la ville la vieille toue ue
l' Horlogo, le campanille ue l'Eglü;c, la tourelle carrée de la mai ' 011 dite du llaillage; charmantes irrégularités qui
déchiquètenL lrès-agl'éablemeut l'azur du eiel ct aecentucnt singulirl'ernCllL le caractère de l'ensemble.
Si, du milieu des ponts, on se tourne
mobiles coutours sc dessinent SUl' les flancs
verdoyants de la côte St-Amand; plus loin,
vers le Midi, la vue s'étend sur de eharmantes perspectives: cl droite, des collines
les charmants villages d'Abrest, ct d'l1auteI'ive à demi cachés dans des tou(fes de
cultiv6es parsemées de fermes ct de villas;
en face, la rivière d'Allier, enfon<:ant ses
verdure; enGn, dans un plan plus reculé,
larges replis dans les champs fertiles de la
le cimes du Forez, qui, se voilant et s'abaissant par degl'és,~vont
enfln s'effacer dans
riche Limagne; il. gauche, les constructions
les vapeul's de l'horizon.
du "ieux Vichy, à l'extrémité desquelles
!:i'apcrçoivent encore debout au sommel
En face des ponts et dans leur prolongemenL, s'ouvre la rue ou plutôt l'a\'C'nue du
d'un rocher dont l'ombre abrite une sourcp
Pont-neuf; celte rue e t bordée do jolis
précieuse, les vestiges ruinés de }' anciell
hôtels; elle monte par une pente légère
couvent cles Célestins; au-deltt, des prairies
eL
enlL'e deux rangs de grands platanes jusplanlées de beaux lu·bees ùont les u~les
qu'à la plare HOHalie, où )' une ùes :ùades les plus hienfaisanles de Vichy verse à flots sc caux salutaires. La source
du Gros-Boulet ou de l' Ilripltfll, jaillit au centre de la place Rosalie, dans une large 'asque de lave de ,oh ie ,
surmontée d'ulle élécraule coupole de fol'.
La ville do Vichy se divise en deux parties bien distinctes: le vieux Vichy ou Vichy-la-Ville, et le nouveau Vichy,
qu'on désigne aussi sous le nom (le Yielly-1es-Bains. C'est ùans le nOIlYC':1U Viehy qu'es t situé l'Etab1i!:isement thermal,
l'un cl~
pl1l8 lw:l.u'\ de Frallc('.
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���rWTONIJ \ f'
V'chy Boug."
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SALON DI LETI\'311::iSf,'V1",N
Im{l J.
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AuLl'efnis, il Yil un sièdl' il. peine, les bains do Vi('hy se l'ft.luisai('llt;\ 11I1l' humble cahano qll'on app\'lail pOlllpl'IISI'ment la maison dll Roi. C' fut Beuleml'nt vers 1i8i quo 1\1e danH's Ad{>laïdç el Victoire (le Fi'aner., qlli all\'cliollllail'ilt
\(' s(>jour de Vichy, Rongl\rell Lil. dotcr l<,s ('au, de eottC' ville d'II Il 'la III ÎssI'rnpnl Il ignt' <.k h'lli' l' 'lIotnméc.
A eetto épo([ue cL SlIl' les plans de l'al'chileete Janson, on vil s'(>lo\ol' la galPl'ie du N()\'(l olt jaillissl'lIt tllljot!l'(\'hu i
les sourcet; de la. amI/de Grille, ou Puits Claml('l, du l'lIils Carré pt du Pllils <1(' Mes!/((}I/('s, ne 1I0U\(':Ul \ hl'soiu;;
devaiclIl naÎlre d'une '\ogue toujoU!'s crOit;t;,U1le, BientMla galerie Jallson dnillt iusulllt!allll', cl, Cl! J 8'20, 'ladnIlH' la
dudll'tiSe d'Angoult-rue, continuanll'u U\l'e d(' set; lIoLlcs parentes, Hl éle"er t;lI!' les dessins 110 Rosc-Ikall\ais, J'élahli scment lhermallel flue nous le ,oyons al1joul'd'hui.
L'architecture cles thermes de Vichy n'a rien de Linll remal'quahll'; c\lo manqlH' de eOUlèlll', d, cachct, d" ('al',l('tère. La fa~de
principale, celle qui re~ad
le Midi, sc compO'c d'un péristyle pCl'cé <Ir t 7 at'cades éLl'oitet; ef pe alltt's,
Rurmon tée " il l'élagp sn péeieur, de 17 feu êtres t;ymétl'iquernell t corrospontlan (es, Au milieu de celte ra(~lk
cl SUl' SOIl
courounement, s'élève Ull large caùl'un ùe pierl'e, seul accessoire qui ùonne il l'aspect Je l'édifico quelque chos' d'tilt
peu monumental.
TouL l'étage infél'ieUl' est occupé pal' le matél'iel et le sen i(~c de' bains, L'ét<lrre supél'ienl' contient un salon Ùl'
lecture, une salle de billard, des cabillets ùt' jeu~,
des salons de dan 'c ct de mu ique. Au rcz-dehaW3til~C
l'utile, au
premiee l'ageéable; en has la santé, en haut le plaisil'.
En face de l'Etablissemeut s'ételld un beau parc planté d'épais tilleuls et de platalles élnés, Cc pat'(·, (I"i loul
réccmment s'est enrichi d'un m,issant parterre, ùate de la premièl'c {-poqlle impériale, Il fut a.lILOl'isé en 181:2 pal' tlll
(lécret spécial dalé du fonù de la Hussie, Il y a là (le délicieux oml.ll'agcs peopres aux méditatiolls sulilail'c::l, fa\()l'ablps
al~
intimes causel'ics ct sons lesquels on aime à s'égaecr inec son autelll' favori. Aux. beaux jOlll'S de l'élé OH "il'Ilf
respirer les parfums du feuillarre ct des flcues, et rafl'aîchil' sa tête et sa. poitrille aux douces bril:ies qui soul11olll
pre. que constamment du ncme ou des' allécs,
La l'ne dcs TItI'I'ITIt's, toute peuplée Ù' brau'( t'lspacicLI\ hùlels , longe le côté Ol'jeutal du parc, Ce t dans leti Sal011ti
�:L1'isto l'atiquc des hût 1 Velay, cie Paris, Guillrrmin, ct lontal'ct, quc l'élil dc la () iét~
rn~aisc
ct rlranrrèl'e se
ùonn' chaqu' arlJl 'C lut tacite rrnd z-,ous.
D ' l'autre cûté (lu pal'e, on ·'arrêt devaut une pel ite maison hlaneh et <rai , ùontle scuil cst omLrarré ù \ virrn ' cl
de l'O , s. Dil'e que, penùanttout l'ét., traus habite 'C riant hermitage :t"ec sa harmanlo famille, n'est-ce paR dir"
fi lie J' al'ti lc e, ttolijOUI'S sÎlr d'y ll'ouver le meilleur accucil et la plu cordiale hospi talité?
En suivant la rue du Parc el en remontant ver ' l'établissement th l'mal, on s'arrA'te de\unl un délicieu. châlet
(~on
tJ'uit en 1857 sur le d ins de l'hab ile arehitect \ d l'aclministl'ation de eau, 1. Badger. Quand 1 oleil du
matin illumine sa ITai façade, ce cM.let de ant lequel s'étend un joli parterre, 'nlève en lumière rose t tendre ur
1111 fond omht'e Ù' robust s noyers. JI y a là un sujet dio'ne cI'C?xcl'cer l 's crayons du paysa<Yi 'te.
POlit' répolldre aux hesoins noucl· s'écouler (1857-58), un nouvel
vr(lU x, 11(08 des ré ' ultals san' nométablissem nt qui, pour l'importance
thermale, l' ~lendu,
l'aménarrem 'nt,
1.." (lui pL'O('lament i haut ct démOlltrent si éloquemmcnt J'efficacité
la di 'tl'ihulion, l'aspect e, térieul',
no ]0 cède cn rien cl. rétablis ement
des SOUl'ces de Vichy, Messieurs lcs
'ement, dont le:
'oue 'ssiOlluair \, des thermes ont
primitif. C t ~tahlis
i'ait {'I 'ver comme par enchantement
dessins 'ont ùû àM. Badrrer, 'élèv
pendalltle 'ours de l'lti\cr qui vient
on face de ancien baius des hommes, sur le vasle cmplaecment qu'occupait autrofois le 'Viou couvent ùe ' Capucin dont, il a peu d'anné s, on pou ait
voir encore d'a 'sez important' vestig s.
La nouvelle construction s' ;lèvo cn rez-d -chaussée sur un soel de pierre, et fait face au côté occidental du "rand
appareillée ('Il brIques, pré ent un d ;\eloppement de 75 mètres. Trois pa, ilIons occuIwllt
établi, ment; sa fa~do,
'on cenlre ,t sc c:!xll'>milé'. L'cntré' prin'ipaJ , ùont on doit lou l' l'heureu ' \ di po itioll, 'ouvre au pied du pavillon
('('Illl'al. Us pa\ ilIons ullgulait' ,construits en avant-cmps et fai 'aul ailes, sont perc;s d °Tande' bai s cintré s (lui
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NOJV[~!.
E1Afll.[SSr.MFNT
l'ld:.RMAL
��P A.CF VERRlff<
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répandent l'air et la lumière dan les den, galerieR Intérall's. Uno grille s'étend d'une aile:'t l'au 11'(', L'<,~p\(
compriH
entre cette grille ct la ra~d
est planté de riant ' jardins sur lesqu('\s s'ouHellt les fCllùtl'OS (\PR cahinl~
(k hains. L('~
cabinets de l'intérieUl' pl'enn<,nt rgalellH'nt jour SUI' des jardins qui eklCun pré. lit 'Ilt uno superfteÎo de GOa Jl\l'tl'es.
L'aile postérieure e t oecup Se pat' [:2 cabin<,ts de douches.
JI n'entre pas dans notre plan do donner ici une monogl'aphio Ù Staillre ùes élablisscm Ill' de Vichy; cependant, ct
pour donner une idée de l'accroissement, l'olati, ement immensc, pris pal' les tllel'meS de '\ iehy pendall t ceH dern ières
années, nous a'ons cru devoir donner il. no' 1 c!eUl's les qucl(lues détails qui pl'éeèdelll. Nous ajoutel'on qu'en J8.'):1,
époquo 0(1 les concessionnaires actuel entrèrent CIl possession, l'établissement thermal de 'i('hy nc eonlenait rmil'Oll
que 150 baicrnoires et quelques appareils de douches, ct qu'aujourd'hui, il prut prrsclltel' an sen i('c :10" haignore~
et 35 appareils de douches de diverses natures.
Comme nous l'avons dit, entre l'établissement thermal ct la rivt~e
s'('lc,aient naguère el1COl'e les rnine d'un ancien
couvent de Capucins, Lorsqu'on fit les fuuilles nécessait'es il. la construction du nomel étahlisscment, plus d'une fois
la. pioche du terrassier a heurté des cercueils humains. Des squelettes entiers ont été décoU\ eds. L' tra\aiUeur8
d'aujourd'hui s'agitent sur la cendre des rêveurs d'autrefois. Tout change, tout tombe ct tout se renouvelle. L'antique
asile de la méditation et de la prière senitlongtemps il. l'exploitation et ft l'e 'pédition des caux. Aujourd'hui, il n'cil
resLe plus de traces; des bams, des séchoirs, des blanchis eries, des lahomtoircs, des entrepôts, de machines à ·vapeur
se sont éle, és sur ses débris. Chaque jour, en faisant naître une espérance, e/Tace un sou, eniL'!
Ainsi, la porte de France, don t les lourdes ct sombres tours s'élevaient il l'allgle de la place ]losaI ie, disparut cn
l848 sous le marteau des démolisseurs.
C'est encore sur la place Hosalie que sont itués la chapelle de cc nom ct l'hôpilal civil dont l'origine remonte ~L l'an
de grâce 1747. lIuit de ces anges de la terre, qu'on appelle vulgail'Cment sœurs de Saint-\incent-dc-Paul, sont là
pour servir les soixante-dix pauvres malades que cc bienfaisant établis ement peut contenir; lles dirigent en outre
une école gratuite pour les jeunes filles, fondée en 1785, et, s'il leur reste quelques loisirs, elles les emploient ft
...
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10-
fabl'ifJuCl' cles pasLillcs dites d' Vichy, dont le produit est eneOl'e exclm;Ïvement con a('ré au soulagement d,
l'indigence,
En pUl'coumnt les rues tOl'lueuses du Vieu\.-Vichy, l'amaLeul' du piltoresqu
'arrêtera à la plac Verrier, devant
ù'anciennes constructions à galeries de hois, A côté des luxueuses eL insignifiantes hahitations d Vichy-les-Bain,
ces maisons ont conservé 10 style d'uno époque ùont cc que l'on e t convenu d'appeler le progrès de la ci:vilisation tend
Lle jOllr en jour .\ eIracer l'empreinte,
on loin de la placo Verrier, se dl'esse la tour de l'JIodoge, dernier ,estige de tout un système de tours qui e
J'('liaient autrefois aux 1'ol'tiûcalions dont Vichy était entoul'é. Celle tour, qui n'est percée d'aucune baie, offl'c à l'œil
LIll a8pect désolé; il semble qu'elle suppol'le avec peine le double poids de ans ot dc la solitulle,
cs murs cylindl'ique
'el'\cIll de {faÎnc au bcffl'oi de la "ille, ct sont llanqu ~s au Nord d'un cadran do bois qui seul n rompt la couleur grise
ct la trisle unirol'mité.
(h- cc bassin, un mascaron gl'otesq ue,
A deux pas dc là, une "Leille
fontaine attire l'altentioll du toudont l'exécution imparfaite et naïve
a été retouchée par le pouce intelrisle; c'e t la fOlltaine des trois
Cornets. Une petite pyramide lriauligellt de' sircles,
Sur une place VOL 'ine, que tl'agulaire, portant le millésime de
t 583, verse l'cau par chacune de
\ erse la route de isme, s'élève
une fontaine monumentale appelée
ses fac s dans un ImsHin oclogonal.
On remarque, ~t la partie supéL'ieure
fontaine ùe la Chaume, et quo les
gens du pays baptisent emphatiquement ùu BOl}) do Château-d'Eau. Le plan de cette fontaine, dont les dessins sont de
l'al'chitecte BatilIat, est un hexagone régulier, Dans l'axe et il la partie supérieure évidée en calotte, uno nappe d'cau
tomhe sans interruption d'un \ase élrgant, pour "euir ensuite se déverser dans un bassin latéral. L'al'chiLeclure de cc
peti t monumcn l, don t le obI et l'humidité (,ollspircll t ,ainemen t à dissimuler la jeunesse, n'est pas d'une bien grande
�'ON~t"df
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11-
"aleUt'; néanmoins, la l'on Laine de la Chaume ajou Le Leallcou Il cl 'a "l'émcn t à la jlcl'specti, c de la l'OU L' de ISllle, 'U('
du carrefour de la CI'oix de mission, près de l'allgle du parc,
En suivant cette même route de Nisllle, on arrive biclIlt)t il l'endos Lardy, Où jaillit dans lin heau jardin anglai ' la
source de cc nom. C'est aux limitcs occidentales de l'enclos LUI'dy, que s'{-It'vait aull't'fois ], l'ieh' COll\Pllt deH
Célesti ns. Ce couvent, fondé en 14.10 par Louis "XI de Bourbon, jouit longlemps de la fa, eul' des grand. ; plusie Ul'S
nobles personnages beiguèreot l'honneur d'être inhumés dans son ellceillte. \ l'{-poquo dp la Pl'aguerie, CharlcH ""
passa la nuit, après a,oir fait le siége de Vichy olt s'étaient réfugiés les l'chelles. Plus tard, en 15CiG, Chal'!es lÀ
reposa. Le eouven t subit de rudes épreuves, catholiques ct protestants le pillèrent ù diverses reprises. Les roi de
France et les ducs de Bourbon le relevèrent plus d'une fois de 'cs ruines.
Ce fut il l'UJl de ses privilèges que la communauté des CélestiIl dllt sa chCrte dMiniLive.
Vers 1771, le meUl'lriel' d'un capitaine aux gal'des vint se réfugier aux Cé)estiJls, dans l'esp0Ïl' (1uC', protégé pat' 1('
droit d'inviolabjJité donL jouissait le mona tère, il parviendrait il se souslraÎr'c Ù la. juslice du Hoi. Louis V, qui
d'ailleurs a,ait il se plaindre ùos Pères, ordonna qu'on saisît le criminel, ct fit rasor le couvcut.
L'é, êq ue de Clcrmon LhéJ'üa de la commtlllau t ~ et fit il chacun de ses membres une pension ùe 1,800 1'1'. Le dem it'r
ùes Célestins mourut il Vichy au commencement de ce siècle. La suppression ùes Célestius fut cn quelquo SOl'tC un
hOllbeur pOUl' eux: si en 1774. la colèrc royale Ile . e fût appesantie sur leul' tête, ils eussent "ioleInment disparu
qllcl(lues années après, avant tant d'autres communautés religieuses, dans la gt'ande tourmente révolutionnair'.
Au pied de l'énorme rocher de sédiments calcaires successivement drposés par la SOlll'ce des C{'lestin ,on a con tr'lI it
un élégan t pa, iIlon qu 'un jardi n anglais sélJal'e des berges de l'Allier, et où le goul tcux ct les diabétiques trou\ent un
cabinet de lectul'e et une salle de billard.
De l'île qui s'étend en face, la ,ue des Célestins offre un joli motif au dessinateur: à dl'oiLe, d'heureux accident
de terrain; il gauche, parmi des constructions h:ll'moniellS(\lllent répal'ties, un pigeonnier singulièrement coiffé; au
milieu, SUl' le rocher, les Jllurailles et les pignons chaudelllt'ut color(;s <ll! l'ancien toment; an has, 1" pa, illoll dOlll
�-
12-
nom; ,enons d parlCl', avec ses murs blancs et son toit d'ardoise; enfin, au premie!' plan, les caux de j'Allicr qui
scinlillent au soleil. Tout cela fait Lieu, tout cela s'arrallge Lien; terrains, eaux, verdure et rochers, lout cela compose
un charmant paysage.
Nous visiterons encore dans le Vieux-Vichy l'église Saint-nIai e, qui faisait partie de l'ancien château, mais qui
n'offre rien r!'jntél'essant ni il. l'artiste ni il. l'archéologue, le pavillon qu'habita, dit-on, madame Sévigné pendant
l'été ue J GiG, enfin la maison du builliu<1e, qui dresse sa svelte tourelle sur la rue du Verrier, et où nous remarque:,ons
un fort hel escalier en spirale, ainsi qu'une porte en ogive su!'baissée dont les détails sont parfaitement conservés.
Mailltenant que vous vous êtes promené dans Vichy, maintenant que ,ous connaissez à peu près ee que cette ville
renferme de plus curieux; dites, ne vous tarde-t-il pas de vous élaneer dans la campagne et d'explorer les beau '
sÎtes qui nous emironnent? Allons, armons-nous de crayons et d'albums, laillons-nous dans la haie voi ine un bâton
sans reLal'd nos pillorcsqlles cxcUI'sion .
de voyage, et comel~n
��'{Je .,' .lJ 1~
C
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l, l ,r"Clf
'ans
�PREMIÈRE EXCURSION .
L'ALLEt<: DI;; ~IESOA:;.
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SAINTE-MA ill E. _
DE LA CIlÈVflE . _
. ffi f1RI È fl ES. -
LE MOULIN DE PflESLE. -
LA PLACE D'MUlES . -
~lAfSON
LE GOUflE SAILLANT. _
LE MONTONCELLE. _
W Cil /ILE! ET LA SOUflC!': DE
DU XV· SIÈCLE . -
L'ÉGLISE. -
LE: CUATEAU DU PE\'fIOU . -
m: DAMES. -
cumo, ITÉS
CUSSET. DE CU
LE ROC DE SA INT-VINCENT. -
LE CffATEAU DE BOUltIJON-BU5SET. -
ET. -
L\ PHISON. -
';ÉTABLISSEMENT TllEflMAL DE
LES MALAVAUX. -
LE CASINO. -
LES flUINE5 DI;; MONTGILnEfiT. -
LE MANOII\ DES CffAUS INS. -
AINT-YOI\f1E. -
LE SAUT
LES GORGE' DE
A11JIliST.
d'abord, dirigeons nos pas \'Cl'S ce double ridcau de veL'dure formé par deux rangées de pcupliers
élan cés. Le chemin que bordent ces beaux arbres suit toutes les sinuosités des biefs du Sichon, qui
coulent à pleins bords dans des rives fieul'ies et sont échelonnés de moulins baBillards.
En sui vant cette délicieuse avenue, dont Je nom d'Allée de Mesdames perpétue l'origine , on
'1'
4
�-1 ," apcr<:oit pal' illtenalles, à travel'S l'oseraie, de verts cL riches pâturages, ct, plus loin, le rapide Sichon, qui roule ses
caux limpides au fonu de la vaJlée sur un liL do cuilloux ct d'artme.
Le ciel est pur, 1eR oisrum. chantent, les caux murmurent, les 1>rises soupirent, les lihellules azurées sillonnent l'ait.
fmis ct calme de leur
"\01
Ruccadé ; déjà la nature vous sourlt, elle pal'Ie il votre cœur, vous vous sentez doucement
ému, douccmell t heul'Ol! \., vous perdez la mémoire de touLes los jouissances factices de la vie mondaine, en un mot,
\OUS renaissez en oubliant ....
A mi-chemill de Cusset, on rencontre le
On s'arrête quelque' instants au Châlet de
joli moulin de Preslc, dont les roues couleur
Mesùames, construction élégallte ct légère,
de bronze agitent sans cesse autour d'elles un
elltourée ùe gazons cl. de fleurs, ct élevée il y
léger ,oile de vapeur humide
parsemé
a peu d'années par les soins intelligents des
d'étoiles d'argent. Deux arches jumelles en-
fermiers de l' étaùl isselllen t thermal, sur la
jambent les deux bras du ruisseau ct con-
source Pujot, dont les eaux froides, ferrugi-
<luisent au moulin. Au-dessus, les éclusées
neURes ct légèrement gazeuses, jaillissent
jaillissent en ('cumant et se précipitent dans
ulIjourù'lwi sous le nom de Source des Dames
l'ombre des arcades à travers les longues
ou de 1\1 esdames, à l'un des allgles nord du
grand établissement de Vichy.
herbes et les mousses velouteuses: le moulin
de Presle est sur tous les albums.
Pajot,
011
Après avoir goùté les eaux de la source
sc remet en marcho et ])ieulût on aperçoit, à travers le feuillage, de hautes maisons riehement colorées qui
ont ussez le cachet des fabriques ital iennes : c'esl la papeterie de Cusset. A uprès d'une écluse jaill issante et
profondément encaissée, un heau saule pleureur laisse pendre dans les caux du Sichon ses rameaux éplorés.
Ici on rejoint ]a grande route, on traverse le ruisseau sur un pont de pierre, ct on entre dans Cusset.
On aperçoit il droite, non loin du Sichon, un tl'onçon colossal de tour mi-cylindrique qui, pendant la guerre du
Bien Public, abrita Louis XI, ct qui sert aujourd'hUI de prison.
�S'f: MARl r, DE CUS5El
Vichy RoUSmd J-rk
��-
15-
Voyez, à ,'otl'e gauche, ce pelit édifice, ce coquet pastiche de tou. les style ct de tous ks ôge ' ; e'ei:lt l'étahlissement
thermal de Sainte-l\1al'ie, construit sur les dessins do l'architccte Bailly, et fonde en t Sf>2 pal' M, Bertrand, de
Cusset,
Devant cet éléfTant portique Benaissance flanqué de deux maigl'os tOl1l'elles Moyen-Age, hi('J1 étonnpes, jo 'Vous jUl'e,
du voisinage d'une cheminée ~t vapeUl', s'étend un potit jardi Il anglais olt jaillii:li:loll t les deu x. SOUl'ces mi nérales qu i
alimentent l'établi sement : la sourco Sainte-Eli 'aheth et la source Sainte-Marie,
cntre les deu: L1'11. du Sichon jusqu'à
Comparés aux vasles ètablisscments
la papeterie Darcin. Si 1I01li:l somme bien
thermaux de Vichy, les bains Sain Leinformé, cette île, aujourd'hui couverte
Maric n'onL eL n'auronL jamais qu'unc
de champs et de hois, sera prochainefort médiocre impol'lauce; cependant,
ment transfol'luée ell un parc ombrellx
ils sonL chaque année visités par un plus
eL Jleuri, Dans ce parc doit s'éle,e1' un
grand nombro do baigneUl's, Aussi des
maglliflque hôtel a,ec ses dépendanc(' ,
projets d' agrandissemon t et d' eml'lellisseolt lcs haigncUl's 11'OUlel'OI11 une hospimenL ont-ils été con~us,
Déjà, dit-on,
talité confortaLle et nutoUl' duquel se
l'adminisLraLion des bains Sainte-Marie
grouperont piLLoresqucment d'él(ogants
s'est assul'é la pl'opriété de cette pal'tie
de terrain qui s'étend du côté de Vichy,
pa,illons et de rustiques châlels,
Cusset est l'empli de maisons et de toul'elles ll'ès-pittol'esques et tl'ès-clII'ieuRes, Chacune de ses rues présenll' en ('e
genre au paysagiste d'intéressants sujets J'étuÛl'. Nous nous arrêterons de préférence sur la place d'Armes, dont la
résume tl'ès-hiculc ('araclèl'c ùe la ville.
physionomie, mi-BoUl'bolluaise cL mi~Auvel'gnaL,
L'église, placée sous le vocable de Saint-Salumin, n'oŒre de l'emal'quable que SOli porche (lu ÀL" sii'cle eL son clocher
roman,
L'ancienne eL eélèbl'e abbaye des Uéllediclillcs t'i:lt eu padic démolie; II' 1) cée, la halle et les l'lIl'caux (le la mairic se
out établis dan se dépendances .
�-lG-
En face de l'église s'élèvent deux maisons iL pignons de bois, dont l'origine remonte aux premières année du
À'O siècle. Penùant la guerre dile ùu bieu public, l'une de ces maisons servit ù'abri au Dauphin révolté qui plus lard
ùevait êlre Louis XI. On aSSUl'e que C'CI:,t dans l'une ùe ces salles que fut scellée la réconciliation de Charles VJl
offensé avec son ms rebelle. Le père ct le , fils s'embrassèrellt étroÏlement dit une chronique 10c..'11e; cc baiser de
J.ouis Xl rai t peur; n'était-ce pas le baiser de Judas, le baiser du poison?
Non loiu de la place, ù l'angle de la maison Cavy, on admirait naguère une délicieuse tourelle en encorbelloment
supporlée par une cariaLide frusle, au-dessous de laquelle on lisait ce distique:
Ifuie oneri affixum sors me ]J1'œdum locavi/ ;
lDc mùero et tnmco pœna pel'ennis erit.
Celle tourelle, digne en tous points de fixer l'attention de l'archéologue, a été récemment démolie. Jl en est ùe
même de la remarquable porte sculptée de la maison Jourde, dont l'imposte était ornée d'un beau bas-relief représentant la Vierge et Jésus. C'était un délicieu x morceau de l'art religieux au xVIe siècle que ce bas-rel ief; il produisait le
plu charmant effet, surtout quand les quelques touffes de pariétaires Ùont il était surmonté s'agiLaient au souffie du
'vcut et faisaient flotter sur la Vierge-Mère et sUl'I'Enfant-Dleu leur ombre tt'ansparente. Une nouvelle habitation s'élève
en 'e moment sur l'emplacement de l'aucienne maison Jourde. Il est à 'Vivement désirer que le propriétaire de cette
cOlltitmcliou songe sérieusement, ainsi qu'on nous le fait espérer, à réédifier intégralement la belle porte dont nous
VClJOI1S de paeler, et que l'architecte auquel en a été confiée l'exécution, applique tous ses soins à harmoniser avee elle
les parties CJui l'a 'Voisineront.
Mais tous les souvenirs des vieux âges ne sont pas disparus. Nous pouvons ,isiLer enCOl'e la porte et les fenêtres de
la maison Cassarù, remarquables par la finesse, la pureté, l'élégance de leur ornementation, el la colossale et curieuse
cheminée de la maison LeLoul'g, dont les piliers, sculptés en entrelacs, supportent un manteau orné d'anges nus à
mi-corps ct de maigres mais élégants rinceaux. Tous ces fragments d'architecture et de sculpture d'ornementation sont
poslél'iems à l'époCJue de la B.enaissance; ils appartiennnt assurémellt à la première moitié du XVIe siècle.
�PIACf: DE
Vtçhv
Bou~arel
Fils
CUSSET
�CMINO
DI~S
JU01'ICh::i
JI1II' I,clllerc
P" 5
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17-
Traversons ces belles allées de hauts platanes, d'où l'œil se repose délicieuscment sur des pcntes boisées. Remontons
le cours du Johan, charmant ruisseau qui porte au Sichon le produit de ses eau, , et lais 011S derrière nous Ja ,illc
cachée, -Cusset, du celtique Cussey, clos, couvert,-qui, en effet, se cache dans un repli de la montagne comlllO uu
nid d'oiseau dans un vert silloll.
A un quart d'heure de Cusset, la vallée prend soudain un caractère sauvage et désolé. On entre dans les Malavaux
(vallons maudits). Le Jolan, grossi du Bullion, roule à. travers les quartiers de roches et bondit do cascade en ca cade.
Sur le flanc de la. côte de Justice, ainsi appelée parce qu'autrefois les condamnés il mort y subissaient leur châtiment,
s'ouvre une étroite ot sombre gorge. A l'entrée, sur des rochers couleur de rouille et de sang, s'élève une croix de
granit posée là par la piété, peut-être par l'expiation. Les flancs des monts se décharnent et leurs squelettes (' montrent à l'œIl effrayé. De rares fougères végètent dans les fentes et prêtent leur abri au reptile nuancé. JA'S dmes sc
déchirent bizarrement et dessinent brusquement leur profil anguleux sur un ciel pur. Des pri mes entiers de rochei"
pendent sur les profondeurs; il su ffirail , pour les précipiter, d'un coup de bec de l'oiseau de proie ou d'une graîne de
pariétaire apportée par les vents. Ces pics élancés, ces plans inclinés, ces fissurcs affectant Lous lcs scns, ces contours
heurtés, tout semble indiquer que les Malavaux doivent leur origine ft quelque énorme boulevcrsement. Eruption ou
cataclysme, ft un instant donné des siècles écoulés, il dut se produire une commotion terriblo. Arides et nus après la
catastrophe, los rochers, étonnés de voir le soleil, se revêtirent avec lenteur, ous la main des siècles patients, de ce'
teintes violettes et sombres, végétations invisibles qui rongèrent insensiblement le gt'anit eOt le réduisirent en poussière
féconde. Les vents apportèrent dans cette poussière, des semences de fougère et de mousse, et les ondées du ciel
développèrent les germes confiés. Ainsi, les interstices des rochers se couvrirent d'une verdure réparatrice et barmonisèrent la destruction comme les fleurs d'nn tombeau; d'autres êtres peuplèrent le désert; un nom eau monde jaillit des
débris de l'ancien; le papillon vint se poser sur la fleur d'aubépine, la couleuYl'c se glü;sa dans les fentes humectées , et
l'oiseau des solitudes vint se balancer sul' le rameau lk\ible de l'osier.
�-
18-
Cependant, à. de longs in len alles, SOUs l'ongle du temps ou sous le souffie des orages, d'énormes blocs de pierre
se Ù{otacLent des Iluuleul's, roulent hruyamment dans la vallée, opposant ùe nouveaux. et toujours plus nombreux.
obstacles aux caux bondissantes du .Tolan désolé. Et quand les premiers soleils printanniers viennent briller sur les
l\Ialavaux ct fuire fondre les neiges que l'hiver y a amoncelées, les eaux s'écoulent de toules les fissures ct vont enfler
le toerent don t les forces augmentées entraînent dans leur impulsion les rochers éboulés et les disposent harmoniquement où )0 doigt de Dieu les arrête. Quand vient le soir, quand ses rayons obliques jettent sur la vallée un rideau
d'ombre diaphane, tout prend un caractère profondément mélancolique. Aucun bruit ne s'entend que Je murmure de
l'eau, le glissemcnt du lézard sur la pierre, ct quelquefois la chanson plaintive et monotone du chevrier accroupi à
l'ombre du rocber, à laquelle se mêle le bêlement de ses chèvres posées sur les pointes aiguës, broutant les jeunes
cytisses ou regarùant vaguement dans l'espace, comme l'œil du poète dans l'avenir.
Il est de tradition qu'autrefois il a existé sur les hauteurs des Malavaux une communauté de religieux solùats qu'on
croit avoir été une commanderie de Templiers. On a trouvé et on trouve encore, enfouis dans un certain endroit de la
Montaglle, des croix ct des épées, des rosaires ct des casques, et d'autres ohjets propres à divers usages qui tous
semblent trahir le double caractère des anciens habitants de ces hauteurs. Non loin de là, la pioche heurte des débris
squelettes humains. Tout ossuaire
d'épaisses murailles au pied desquelles on a découvert, il y a peu de temps, plusier~
est un monument de l'histoire; c'est la mort qui atteste la vie 1 Sur la eÎme la plus élevée un gouffre s'enfonce dans le
roc vif; gouffre impie dont l'usage est un problême et n'en épouvante pas moins l'imagination. Le peuple, dans son
langage expressif et coloré, a baptisé ce gouffre du nom de Pulls du Diable. Le "ittre raconte qu'il fut creusé par la
cupidité d'un seigneur du lieu, à l'esprit duquel la baguette divinatoire de quelque sorcier avait fait briller un trésor. De
ces hauteurs, l'aRpect des Malavaux est sombre, et l'ombre qui remplit le vallon en voile pl'esque le fond; les cimes
violettes ('L pourprées des montagnes du Forez dominent les sommets voisins; vers le Midi l'œil plane sur la. fertile
Limagne entrecoupée de champs et de forêts. L'Allier limpide s' enfonce en serpentant jusqu'au fond de l'horjzon) où sc
dressent vaporeux cL graves les volnLlls éteints dc la vieille Auvergllc.
�~Iainte,
lU-
revenons sur nos pas, laissons ft notre gauche la vieille croix rongée de
rnOLlSSPS (Ill i
(-tend
8('8
hra:; dc
pierre sur le seuil des Vallons Maudits, ct gravissons jusqu'au Casino, bel étahlissemont d'origille récente, qui couronne joyeusement les hauteurs des Justices, naguère encore si désertes ct si abandonnées, ct où , pendant toule la
durée de la verte saison, la belle société de Vichy se donne journellement rendez-vous.
Là, tout en admirant les panoramas splendides, immenses, enchantés qui se dérouleront sous nos yeux, nous
prendrons quelques instants d'un repos agréable, et nous apaiserons auprès d'une table abondammellt et rapidc!llcll(,
servie cet appétit exceptionnel, si vif et si sain, que no manque jamais d'exciter une course matinale dan la
montagne.
De vastes jardins, des pelouses velouteuses, des eaux, de verts ombrages, de larges allées sahlées Ot'I s'étalent k s
jeux et les carrousels, des terrasses étagées, fleuries, de fines ct sveltes tourelles aux flancs de brique, aux flèche:;
ardoisées, d'élégants pavillons contenant des salles de jeu, de hillard, de repos et de convel·sation, une plate-fOl'J1le
élevée d'où la vue s'étend sur de ravis~t
horizons, et d'où l'œil, après avoir joui des heautés de l'ensemble, peut , iL
l'aide d'une puissante lunette, en étudier les plus imperceptibles détails; ajoutez à. tout cela une cuisine sucpu lente,
une cave bien garnie, un excellent huffet, un personnel actif, intelligent, empressé, toujours jaloux de satisfaire aux
goûts les plus modestes comme :lUX exigences les plus raffinées; en un mot tout le confortable ùe la ville uni à tous les
charmes de la campagne: tels sont les .::tvantages qui ont fait du Casino l'un des buts do promenade les plus fréquentés
des huveurs ù'eau, et qui assurent à cet établissement un long avenir de succès ct de prospérité.
Si vous redescendez la montagne en quittant les Malavaux, cette indéfinissable inquiétude, co secret sentiment de
tristesse que vous venez d'éprouver en parcourant ces âpres vallons va se dissiper comme par enchantement devant une
nature p] us riante, ct faire place à ùe plus douces impressions.
Engageons-nous dans la fraîche vallée ùu Sichon. Les paysages vont soudain changer de caractère; de somhres cl
tl'isfes qu'ils étaient tout à l'heu!'p , ils vont Lle\enir gais ct lumineux. Les montagnos, là-bas stériles, ,ont se cou\lrir
ù' LIlle lu). uri ail lI' "('J'(I tII'l' .
�-
20 -
Au sortir de Cusset la vallée se resserre ct s'accidente. Le murmure des cascades, le bruissement des , feuillages et
les soupirs des brises composent une musique vague et lointaine qui vous arrive par bouffées sonores et dont le
rbythme indécis dispose l'âme aux tendres rêveries.
La rouLe s'élève et serpente comme un ruban sur le flanc gauche du vallon; de distance en distance d'énormes
roches primitives de porphyre rouge et gris la surplombent et épouvantent le regard; la tradition faiL du plus élevé de
ces rochers le lieu de la scène d'une simple légende.
C'était l'hi cr; une petite chèvre blanche, unique bien, seule compagne d'une pauvre paysanne de la contrée, s'était
égarée sur ces hauteurs: attiré par ses bêlements plaintifs, un loup affamé aCCOUl't plein de rage et veut en faire sa
proie. La pauvre chèvre épouvantée ne peut que fuir devant son redoutable ennemi; elle s'élance au hasard, arrive au
bord de l'abîme, s'y précipite, tombe sans se faire aucun mal au bord du Sichon, et peut regagner sa chaumière; le
loup, sur le point de saisir sa victime, s'élance après elle dans le gouffre et se brise au pied du rocher.
Cc rocher porte encore le nom de Saut de la Chèvre.
On retrouve ici l'éternelle et consolante pensée cachée au fond de presque toutes les légendes bourbonnaises: la
faiblesse, la douceur et l'innocence protégées par une Providence attentive contre les atteintes du crime, de la force ct
de la cruauté.
Au-delà du hameau des Grivats, dont la belle manufacture de cotonnade animo singulièrement le paysage, les
montagnes s'élèvent et sc boisent. Les chênes, très-rares aux environs de Vichy, se rencontrent de plus en plus
fréquemment.
Un peu plus loin, les flancs do la vallée s'éloignent l'un de l'autre, puis se rapprochent après avoir formé un
l1lagllifiq ue amphithéâtre de verdure.
Bientôt la vallée sc resserre ct devient plus profonde. Un pont américain jeté sur le torrent donne passage ft la t'Ou te
qui'va cotltinuel' son cordon sinueux sur la pente opposée du vallon.
La "oix du Sichon torrentueux. monte encore jusqu'à nous, mais il se voile dans la prorondcul' sous un impénétrable
��r'OCRC
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,cil 1!.:
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21 -
J'icleau de verdure. Après un quart-d'heure de maeche dans cette belle .alléo de l'Ardoisière dont chaque détour, chaquc
ondulation o[re à l'œil ravi de nouvelles surprises ct de nou\elles beautés, on ar1'1\e à une jolie et coquette mai 'on
don t le seuil hospitalier s' ouvre sur un jardin anglais planté tout récemment par le fermier actuel, M. Bonnet. Là, pal'
les mains de la gracieuse hôtesse ct de ses charmantes sœurs, le Sichon offre à l'appétit du \"oyageur ses écrevisl:lcs ct
ses truites succulentes. On déjeûne à ciel om ert tout en admirant l'alpestre paysage et tout en 6coutant le mugissement continuel du torrent qui, à peu de distance, se précipite d'une hauteur do plusieurs mètt'es il travers une gorge de
rochers. Du pied du Goure-Saillant, - c'est le nom que, dans celte parLie du Bourbonnais, on donne à toutes les
cascades, - où l'on arrive en traversant un bois 10u(l'u, on jouit d'un coup d'œil enchanteur. D'énormes quartiers
de roches tapissées de mousse et de lianes qui se balancent au vent, pl'Ojettent sur la blanche écume des eaux leut'
ombres transparentes; au-dessus, de grands arbres élèyent majestueusement leurs panaches verts, et les rayons du
soleil se décomposent en iris colorés, dans la poussière humide que le choc des flots fait incessamment jaillir. Quelques
colonnes brisées d'un temple de Diane, le souvenir de Tibulle, de Properce ou d'Ilorace, et l'on pourrait sans trop
d'illusion se croire au bord de l'Anio, devant les célèbres cascatelles de Tibur.
Nous ne quitterons pas ce lieu délicieux sans visiter l'Ardoisière. C'est une immense excavation pratiquée de main
d'homme dans l'intérieur de la montagne. Vers la fin du dernier siècle on creusa cette carrière pour en extraire l'ardoise.
QuoIque temps après, l'exploitation en fut abandonnée parce qu'elle ne fournissait que des produits trop fragiles.
Un large puils d'une grande profondeur a été creusé au fond de ln. ca, el'ne. Co puits, constamment rempli d'une cau
noire et plate, s'ouvre à fleur du sol ct n'est entomé d'aucune marcrelle. On se senl froid à l'idée qu'un visiteur
imprudent pourrait disparaître dans cc gouffre. Quelque peu d'instants qu'on passe dans cetle humide ct sombre
caverne, on éprouve un \if sentiment dc bien-être en revoyant la nalure cL la lumière du ciel.
En quittant l'Ardoisière, on gl'avit à travel'S les bois, par un chemin à peine carrossable, la monlagne qui fail face
aux carrières. On croque en passant le petit manoir du Peyrou~
vieux castel posé sur un mameloll arroudi et crracieusement encadré par les chênes verts de la forêt.
(i
�-
22-
Le chemin esL étroit, rocailleux, escarpé, eL ks racines des arbres voisins l'entrecoupent de gradins irréguliers. On
traverse un bois de sapins et de châtaigniers, et on arrive enfin au point culminant de la montagne.
De ces hauteurs on découvre, à droite, toute la Limagne, fermée à l'horizon par le Puy-de-Dôme et ses acolytes;
à gauche, les ondulations du Forez qui vont s'élevant d'escarpements en escarpements; au loin: le roc de Saint-Vincent,
les ruines de Mon tgilbert qui cachent de sanglantes annales sous leur manteau de lierre, les gorges de Ferrières, du
Mayet et de Châtel-Montagne; au fond, le sombre Montoncelle, le sommet le plus élevé de la montagne Bourbonnaise,
donL les puissantes arêtes servent de limites à trois départements de l'Empire, et d'où descendent les flots orageux du
Sichon, de la Cordogne et de la Besbre. Il est impossible de voir s'étendre autour de soi de plus riches perspectives et
de plus splendides horizons.
Mais voici que nous découvrons à droite, sur l'une des dernières crêtes du Forez, les tours du château de Busset.
La chronique apprend qu'au XIVe siècle, le manoir de Busset appartenait en toute propriété à Guillaume, seigneur de
Vichy et châtelain d'Abrest; que des mains de cc Guillaume il passa dans celles de la maison d'Allègre, puis, plus
tard, dans celles du duc de Bourgogne, dont les Bourbon-Busset actuels sont les descendants dire~ts.
L'origine de cette branche, reconnue légitime en 1618 par lettres-patentes de Louis XIII, remonte au roi Charles lor.
Le château de Bourbon-Busset, auquel on fait en ce moment d'importantes réparations, est admirablement situé.
C'est un véritable manoir féodal: deux grosses tours carrées très-rapprochées l'une de l'autre laissent entre elles une
étroite issue; c'esL l'entrée principale. On pénètre dans une première cour, puis dans une seconde dont la grille est
confiée à la garde de deux énormes molosses retenus par des liens de fer.
Deux tours s'élèvent, l'une à l'angle de la cour d'IJonncur, l'autre en face de l'entrée; la première porte le nom de
tour de l'Horloge, la seconde celui de tour de Riom: toutes deux sont du XlIIo siècle, toutes deux sont d'un beau
caractère.
Une vaste terrasse s'étend sur le côté occidental de la cour et domine toute la allée du Haul-Allier. De cette lerrasse ,
vous apercevez le village et les sources d' Ilautcri ve, le pont ùe Ris, Maulmont, le château ct la forêt de Randan , la
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Vichy Bougarcl 1 Is
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ville de Riom, les montagnes de Thiers, et même, en regardant attentivement, vous pouvez découvrir la Cathédrale de
Clermont, qui se trahit par un petit point blanchâtre SUl' la base colossale dn Puy-de-Dôme.
L'intérieur du château mérite d'être visité. L'une des salles communique ù la chapelle par une tribulle élégante, olt
l'on remarque quelques peintures anciennes et de "ieux missels émargés de miniatures.
Cette chapelle renferme les cendres du vieux comte de Bourbon-Busset, mort ;\ Paris le 14. décembre 1856, noble
patriote dont le sang, comme celui de ses aïeux, a fécondé plus d'un champ de bataille.
A côté de cette tombe illustre, récemment fermée, une autre s'est subitement ct cruellement ouverte. Celle-ci
renferme la dépouille mortelle de la jeune et malheureuse comtesse Gaspm'd de Bourbon, morte si tragiquement au
printemps de sa vie.
Ces deux sépultures bourbonniennes, où sont venues s'éteindre deux destinées 'i diIT6rentes, résument bien à elles
seules tout le passé d'une grande et noble race; l'une diL : Gloire! - et l'autre dit: Vertu!
Dans une salle basse, un atelier de sculpture prouve aux visiteurs que l'un des noblos châtelains de Busset consacre
abritent plus de regl'cts que d'espéses loisirs à la culture des arts. JI se peut que les vieilles tours de Bourbn~set
rances, mais elles abritent bien certainement aussi plus do bienfaisance que de fierté. Les révolutions, en passant sur
elles, n'ont pu troubler la paix du vieux minoir seigneurial. Tout y a con ervé lc cachet du passé. Le glorieux lys
bourbonnien s'y épanouit en plein soleil, et la girouette de la tour de Riom jette encore .1 tous les vents du ciel
qui n'éveille plus d'échos.
llll
cri
Avant de rentrer à. Vichy, nous visiterons encore l'antique manoil' des Chaussins, qui, comme le chtüeau de Bourbon-Busset, dresse ses lourdes constructions féodales sur une des cl'oupes du Forez.
On traverse, un peu au-dessus de Saint-Yorre, Je hameau des Chaussins, dont le nom rappelle une de ces associations familiales si répandues au Moyen-Age dans les populations rurales du Bourbonnais et de l'Auvergne. Ici les motifs
ùe paysage abondent, motifs pleins de fralcheur ct de rusticité. Les pauues habitations des Chaussills ont belles et
pittoresques, maJgré leur aspect misérable ct délabrr . Rien de plus séduisant aux. yeux. de l'ar tiste que ces cabaneR
�-
2·1 -
agl'csles, surtout quand un furtif rayon de soleil dore leur seuil em'ahi pal' la ronce, quand le vent de la montagne agite
gracieusement les flex.ibles gl'aminées qui végètent sur leur pignon de chaume, quand, enfin, quelques enfants déguenillés, mais joyeux et roses, jouent süencieusement dans les hautes herbes, à l'ombre du vieux puits.
Après avoir fait quelques pas, on arrive au château. Construit sur un vaste parallélogl'amme, le ehâteau des Chaussins est flanqué à ses angles de tours massives et de gracieuses tourelles. Ses murailles, couver Les de la rouille des
siècles, baignent leur pied dans un clair étang. De grands noyers projettent leUl' ombre bleuâtre sur les ponts décrépits
qui conduisent aux poternes. On pénètre dans la cour où gloussent los poules, où roucoulent los pigeons ramiers, où
caquettent les oies et les canards. Les tympans des portes, ébréchés par le temps, présentent encore à l'œil de l'obsor,',lieur la trace d'antiques armoiries. Une porte basse, en chêne sculpté, donne issue dans la salle des gardes, dont la
voûte surbaissée et les arceaux en anse de panier appartionnent évidemmeut à une époque fort reculée. La salle dos
gardes est la seule partio de l'intérirUl' de l'édifice qui mérite d'être ,risilée, la seule aussi qui ait conservé ses dispositions et son caractère primitifs.
Le château des Chaussins a autrefois appartenu il M. de Talarut; il est devenu, en se morcelant, la propriété de
plu ieurs familles do bons payans, chez lesquels on est sûr de trouver toujours un accueil simple, franc, cordial, et
qui après vous avoir fait acceptel' des mains d'une jeune et fl'aîche fille des champs un jatte ventrue de lait écumeux et
un peu do pain noir, vous font, ayec empressement nai:f, les honneurs de leur vieux manoir .
.Mais le soleil s'abaisse; bientôt il, a se cacher derrière le ' monts d'Auvergne; il est temps de songer à franchir les
deux lieues qui nous séparent de Vichy . .
Nous descendrons des hauteurs des Chaussins par ces penle!:! stét·iles et rocailleuses qui conduisent à la roule d
Nîmes; nous traverserons Saint-YOl'ro et le joli village d'ALl'est, dont vous apel'ce\ cz l'humble clocher au-dessus des
orts noyers, et bientôt nous )'rntrerons à Vichy, où, tout eu nous promettant de reprendre au premier beau jour le
cours de uos promenades artistiques, nous nous reposerons des douces et charmantes fatiguos d'une journée de bonheur
et de contemplation.
�DEUXIÈME EXCURSION .
PAYSAGES _
CHATELDON. _
SAINT-JEAN _
L'EGLISE . -
LA Toun DU BEPFnOI.
L'gGLISE SAINT-GENEZ. -
LE PONT SAINT-JEAN. -
L'ETABLISSEMENT THEI\M /\L LE PONT DU DIABLE. -
U : CHATEAU
-
TrIIEI\S -
PI\OSPEI\ MAI\ILlIAT. -
LA MONTAr. E. -
L ' ~ :G I1 ~g
LE Cll .\J>EAI' DU PUY- DE-DOME.
petites villcs du Puy-dc-Dôme, Thiers et Chateldon, seront le double but de notre seconde pl'Omenn,de. Thiers , il est vrai, est à dix licues de Vichy, mais qu'importe '? Quand 'ous saurez que lcs
montagnes où celle ,illc si origillale échelonnc ses constructions pittoresques, sont comparablcs en
beauté aux plus beaux sites de la Suis c ct dc l'Halie, vous n'hésitercz pas à nous suivrc; d'ailleur
l'aube naît à peinc , pas un nuage au ciel , et notre calèche est attelée de deux chevaux Vl"OUl' U '\ .
EUX
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2G-
Rien de plus ravissant que la route qui conduit de Vichy à Thiers. EUe se développe sur le côté oriental de la vallée
du lIaut-Allier, au pied de la chaîne du Forez dont elle suit les gracieuses ondulations.
Nous laissons à gauche les vieilles tours de Busset, qui se détachent en silhouette sur la tendre lumière de l'aurore,
et bientôt nOlis arrivons à la Maison-Blanche, olt nous quiLLons le département de l'Allier pour entrer dans celui du
Puy-de-Dôme.
l,a nature s'embellit à chacun de nos pas. Chaque minute qui s'écoule lui donne de nouveaux charmes. Voici que
nous découvrons au loin le double sommet du Puy-Guillaume, que biffent de légères nuées. Les brises du matin
halbutient dans le feuillage; le rossignol, cette mélodie ailée, chante l'hymne de l'aurore; des traînées de fum'ée
hlanchâtre s'exhalent des cimes et des vallées; l('s hauts sommets s'estompent, puis se voilent dans les vapeurs; mais
le soleil paraît, ses rayons d'or boivent à longs traits eet encens maL.inal de la terre, et la montagne se découvre, et le
ciel reprend sa pureté primitive.
A mi-chemin de Thiers, s'ouvre à gauche une délicieuse vallée arrosée par le Vauziron, ruisseau rapide qui dcscend
de la montagne voisine et eourt sc jeter dans les eaux de l'Allier.
C'est au fond de cette vallée qu'est assise la ville auvergnate de Chateldon.
Nous quitterons la route de Nîmes et remonterons le cours du Vauziron.
Le flane des collines est entièrement couvert d'un tapis de riches vignobles; dc rianles prairies s' étenden t sur une
déclivité gracieuse jusqu'au ruisseau qui, par intervalles, sc cache sous des sauJes d'un vert pâle. De toutes part
abritée par les monlagnes, la fraîche vallée du Vauziron paraît être inaccessible aux vents et aux orages. La paix ct
le silence y ont élahli leur demeure. Il y a dans les verts paysages qui nous environnent quelque chose de tranquille,
d'anlique, d'arcadiell : tout y respire Je calme et le bonheur.
La vallée s'infléchit légèrement vers le midi. Au détour, nous découvrons soudain ft travers la sombre verdure ues
TloyefH le lourd clocher de l'église de Chaleldon.
J)csceJlùons de voiture ct visi (ons la "illc.
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27-
L'église est forl ancienne; M. le docteur Barthez, sur la foi d'une tradition vulgaire, fait remonler a construction
au milieu du XVIe siècle; mais il est visible, à l'examen attentif de quelques détails caract6risliques, qu'elle loit avoir
une origine plus reculée. Deux sculptures évidemment antérieures à la Renaissance ornent le porlail et représentent,
l'une un moine en prière, l'autre - singulier contraste! - un satyre écorché.
L'intérieur, composé de trois nefs, n'oITre rien de bien digne d'altention. Cependant le chœur est orné d'assez
bonnes copies des maîtres italiens, et la ohaire, œuvre du XVIIIe siècle, présente â sa base des slaluettes sculptées en
bois dont le style esl passable et l'exécution fort belle. '
La ville de'Chateldon est triste et sombre. Outre beaucoup de caractère, ses maisons y ont celte teinte séculaire, ce
cachet de vétusté qui fait le bonheur des peintres de paysage. Généralemenll'étage supérieur, où l'on arr ive par un
escalier boiteux et disloqué, fait forte saillie sur la rue. Parfois une vigne, ou toute autre plante gl'impante, escalade
une façade dfsjointe et délabrée, laisse courir ses jeunes rameaux sur des débris d\mtiques sculpture, et fait ~t quelque
fenêtre vermoulue un oadre de fraîche verdure.
Non loin de l'église, une tour grise, carrée, percée d'une porte à plein ointre et recouverte d'un toit pyramidal que
surmonte un gracieux campanille de bois, s'élève isolémellt au milieu d'une potite place . C'est la tour du Beffroi, dont
le pied baigne d'un côté dans une eau dormante sillonnée d'oies et de canards. La base de la tour est encore cachée
dans l'ombre projetée des humbles maisons qui l'entourent, mais sa partie supérieure, dorée par les rayon d'un soleil
matinal, sc dessine dans une atmosphère dc lumière sur le flanc vert de la montagne.
Comme specimen et comme souvenir, fixons sur notre album la tour du Beffroi de Chateldon, et passons : d'autres
objets appellent notre aLten tion.
En remontant le Vauziron, qui l'oule ses caux hruyantes lans deux lils parallèles franchis il, chaque instant par de
petils ponts rustiques, on al'rive biontôt ft une élégante maison de construction modeme, c'est l'établissement thermal
de ClJateldon, aUfJuel conduit un pont de hois jeté ur le ruis eau et que dominent clcs pentes rocheuse.
Chateldon possède plusiems sources minérales dont les eaux jouitlsent depuis longtemps d'un c l'taine céPbrü ' .
"
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28-
Les unes, diLes sources de la Montagne, jaillissont à quelque distance dans 10 bois de la Goutte-Salade et appartiennen t
iL M. de la Murette; les autres, appelées sources des Vignes, sourdent dans l'enceinte même de l'établissement, à deux
pas du ruisseau, et sont la propriété du docteur' Desbresl.
Le eaux de Chateldon sont froides, acidules, alcalines et ferrugineuses; elles ont beaucoup d'analogie avec les eaux ,.
de Pyremont, de Seltz ct de Spa.
Avant de quitter la ville, nous visiterons les restes de l'ancien château, - Castellum Domini, - Chateldon, aujourd'hui
la. propriété de M., Tapon, avocat du barreau de Paris. L'origine de ce château remonte à Louis-le-Gros; c'était
au
XIlO
siècle une forteresse menaçante; aujourd'hui, c'est une ferme confortable et l'habitation d'un homme de goût.
On arrive au chû,teau par un chemin tournant et rapide qui longe les sombres murs do l'antique demeure féodale,
murs cyclopéens, hauts de soixante pieds, percés de rares fenêtres et revêtus d'un épais manteau de lierre.
La coUt' a conservé quelques vestiges de son ancien caractère; entre autres, un tronçon de tour recouvrant l'un de
ces horribles gouITres où, dit-on, la tyrannie entassait ses victimes, et dont le nom d'oubliettos donne une si étrange
idée de la conscience des seigneurs en cp.s temps reculés.
'
Le cMteau se compose de deux ailes disposées en équerre et reliées, à. leur point de jonction, par une construction
qui renfermait autrefois la chapelle, comme l'indiquent encore les curiouses fresques, œuvre de quelque Giotto inconnu,
dont certaines parties des murailles sont encore recouvertes à l'intérieur.
Nouveau Dusommerarù, M. Adrien de la MureLLe, auquel le châ.teau de Chateldon a longtemps appartenu, avait su
réunit' dans les vastes salles ct dans les larges corridors de son antique manoir une gt'ande quantité do morceaux
Iw"cieux ct d'objets d'art de la Renaissance et des époques postérieures. On y remarquait des meubles de tous les
tylos, do puis le bahut de ellêno sculpté du
XvO
siècle jusqu'à la console dorée de la fin du
XVIIIe.
Le ehû'Leau de Chateldon domine la ville: de sa torrasse vous jouissez d'un magnifique panorama. Commo à llourbonBusset, le regard n'a do limites que le Puy-de-Dômo, le Mont-d'Or et la chaîne du Cantal.
Prollons maintenant congé de notre hôte, dirigeons-nous vors le Soleil
d'OT,
où nous attend un repas frugal; après
quoi nous remontel'Oll en voiturc ct nous continuerons notre Course vers l'anLique Tlt(qernum ,
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29-
près une heure et demie de marche à travers un pays admirable, entrecoupé ù 'agreste yallons et par m' de
riants villag ,nous apercevons les premières mai ons de Thiers.
La ville de Thiers est irrégulièrement jetée sur l'arNe de la montagne, à la jonction de deux vallées profondes
qu'arrosent la Durolle el ]a Dore. Les rues de la ville sont étag~es
ou montent en rampes rapides. -. Les maison ,
g;néralement e~l bois, sont recouvertes de toits en pirrnons obtu., ellcs ont une couleur bi trée qui leur st propre et
que nou ne retromel'on pas ailleurs. Chaque angle de rue, chaque échappée lais e plonger le regal'ù ur de nouveaux.
ites toujours plus accidentés, toujours plus imprévus, toujOUl'S plus ravi sants. De la place, les montagne s'oIT1'el1t
à l'œil dans toute leur âpre beauté. Au fond coule la DUl'olle aux bruyantes ca cades entre des fabl'iques et de rochers .
On al)el'eoÏt
. , en face , dans des massifs de noyers et de châtaigniers, les misérables et cel endant ·hal'mant ,illa rre
de Dcgoula, de Pont-Haut, de Pont-Bas, d'Oblin et de la Paillette.
Eut1 e les deux ver ants de la montagne s'élève un mamelon au sommet duquel a été construite une petite chapelle
consacrée à Saint-Roch. Au pied de cette éminence, et près d'une cascade écumeu e, on remarque un s ;cboir d
papeterie bâti en entier sur un quartier de rocher.
i Chat ldon est un bourg purement agricole. Thiers est une ville essentiellement industrielle, ses vallée retenti ssent
jnce samment du bruit des martinets, des foulons, des marteaux, des limes et de meule. La coutellerie commune
qu'on y fabrique s'e, pédie par convois sur tous les marchés d l'Europe; c'e t au i de papeterie
sortent le papiers offici Is du timbre de l'Empire.
La ville cl Thiers st fort ancienne, elle fut ravagée au
ùe Thiers que
.
VI" siècle par les soldats de Théodoric. A cette époque reculée,
Tbiers possédait déjà, suivant Grégoire de Tours, une pauvre chapelle construite de planche. C'est ur l'emplacement
u cette antique chapelle que s'élève al1jourd'hui l'église de Moutiers, glise dédiée à aint Symphorien parc qu'origimirement un picu pélel'in déposa sur son autel troi cailloux teints du :lng de ce maty l' .
Nou visiteron l'égli e de Saint-J an pittol'esquement bâtie sur un plateau élevé qui domine le cour de la Durolle .
Du haut de son clocher notre vue plongera dans la gOl'rre du Trou-d'Enfer eljouira de l'ensemble des ca ealelles ùr
'l'hi l's.
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Une autre église, l'église coIléQiale de Saint-Genez appelle l'aLLentiotl de l'archéologue. L'origine de cette églis
remonte à une haute antiquité. En 575, Avitus, évêque de Clermont, la fit reconsLl'ui1'e: et plus tard, en 1016, "Vido ,
seigneur de Thiers, chef féodal d'un grand cat'actèL'e, la releva de ses ruines et lui fit d'importantes dotations.
L'église Saint-Genez présente plusieurs styles . La plupart de SèS fenêtre sont étroites et cintrées, quelques-uns de
ses piliers sont lourds et massifs; c'est l'époque romano-byzantine. L'ogive et les colonnes en faisceau se montrent
dans les parties plus modernes. A l'autel de la Yierg , sUl'l'an gle d'un tableau, un écusson porte cette inscription:
Les Huguenots sont entrés céans le 22 juillet 156.... Le porche d'excommunication est SUl'tout curieux; quoiqu' il
date, en partie, de l'origine primitive de l'édifice, il est encore parfaitement conservé. Alaux en a fait un chal'mant
dessin qui a été publié dans l'Auvergne de Ch. Nodier et Taylor.
On remarque à Thiers deux ponts hardis, le pont Saint-Jean et le pont du Diable. Ce dernier est ainsi nommé, cl it la
l 'gende, parce qu'il y manque toujours une pierre, ct que si on la remplaçait le diable en enlèverait aussitôt Ulle
:mtl'c. Toute fable cache une vérité: ce diable de la légende symbolise assez heureusement à nos yeux la puissance
de trLlctive et infatigable du temps.
ous ne quitterons pas Thiers sans accomplir un pieux pélerinage, sans visiter l'humble pierre élevée, il y a
quelques ann' es, dans le cimetière de la ville, iJ. la mémoire d'un enfant de l'A uverone, d'un grand artiste, de Prosper
MarilhaL.
Marilhat est né à Vertaizon, bourg du Puy-de-Dôme, mai c'est ici, à Thiers, c'est au sein de ceLLe belle nature. que
s'est écoulée son enfance.
Sans doute les paysages de l'Auvergne, et péc ial ement des environs de Thiers, durent produiro un grand effet sur
la jeune âme de Marilhat eL contribuer puissamment ù lui révéler sa vocation. - Hien quo sa riche palette se pIttt il
l'éfléter de préférence les arides horizons du désert et l s chaudes lumières du éiol de l'Ol'ient, l\farilhat s'iuspirait
parfois d'un souveni!' do la vieillo Auvergne; l'artiste alors retraçait avec bonbeur les sites enchanteur::; du pays
nalal .
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31 -
Marilhat e t mort dans toute la force de l'tlg ct du LaI nt, mais n'a t-il pa a
•
z ,'écu pui qu'il lai '0 un nom
immorLel?
Si vous tenez à tenter une excursion dans ce montagnes et dans c s rochers, il vou fauùra pa cr la nuit à 'l'hi l', .
demain ous escaladerez ce abrupte pente, t parvenus SUl' 1 haut ut' vou prom ner z 0 l' 'cr;u'ds ur LI' nt
lieues d'horizon, depuis les vertes collin s du Bourbonnais et de la Mar he.i u qu'au sommet neicreux du Mont-d ' r.
Qllant à nous, le temps nous presse: Vichy nous r' clame, il faut song 'l'au dl-part.
Bien qu'au dire de paysans de 'l'hi l'S, ]e chapeau du Puy-de-Dôme, J ' n'er lIuage qui COUl'onn pal'foi la cim de
eLLe montagne, nou menace de vent et de pluie, nous montons n oiture pl in d'espoir ct d'ouDan ,car l'ail'
e t embaumé, ]e ciel est pur; tout nous promet un heureux retour. Thiers e·t déji\ loin d 'l'rièl' nous, 1 soleil
ou he derrière la montagne d'Am rcrne, qui paraît d'un beau ,'iol t fon é et sc découpe fran'h ment ul'le i 1 bl u
ourlé d'un éblouis ant lisér; de lumière. Mais voi i que la scène s'embellit encore, la pleine lune sc Peur le mont
du l' orez, elle ;claire de e blancs rayons le sol onduleux de la Limagne, qui ressemble à une mer crelée. Bi ntôt BOU
saluons au passacre les tours élancées de Busset; nous tournons la côte aint-Amand, colonn d'lIercule de bi '11 de
buv urs d'cau, cL nous rentrons enfiu dan Vichy, riches de brillantes imaO'es ct d'impre sions profond s.
�GO~'ITHl"S
vichy BOU~ilr(;1
hi~
DES }NVrWJN:: pr I,':r:r:y
'Il U :. lllflrcler,I'an,
�TROISIÈME EXCURSION.
LA BONNE DAME D'AOUT. BILLY. -
VENDAT. -
LE PAIIC -
LA nION1'AGNE VEnTE. -
LE ClI ATEAU DE CllASMEJL. -
c nEUZIEIl- LE-VIEUX. VAISSE. -
LE RENDEZ-VOUS DE CHASSE DE MAUMONT . -
SAlNT-GEIlMAIN-DES-FOSSÉS. -
LA SOURCE lNTEIlMlT'J'ENTE -
LE PONT DE ms -
RA NDAN -
L'ÉGLISE. L'ÉGLISE. -
RILLY. -
LA Il lNE. -
LE CllATEA U. -
nIAISO S DE
LA CllAPELLE _
ADilm •.
fête du 15 août est passée, vous avez pu voir l'image de la Vierge noire promenée en pompe par les
rues de la ille, et les populations environnantes, agenouillées en plein soleil, recevoir, au bruit de
l'artillerie, des cloches et des fanfares, la bénédiction du vénérable pasLeur de Vichy.
A
Cette fête si br.illante, si animée, signalait une décadence; depuis, les arrivées de icnnent ùe phl fi
en plus rares, les déparLs de plus en plus fréquents , les hôLels se "iù nt, les rue s dép uplenL, le
�parc se fait siJencicu. , les bourrées bourbonnaiscs, danses et mu eLLcs, se sont rHugiées sous les cloîtres de l'établissement Vichy s'attriste ct !'e recueille, chaque jour qui s'':;coule enlève une fieur ft sa couronne.
Aunt de songer à reprendre le chemill de nOR villes, il nous reste il visiter encore l'antique ruine de Billy et le royal
(·httleall oc Handan.
Si vous aimez, si vous sen Lez les charmes de l'automne, si ses beautés graves, mélancoliques et sévères vous attirent ,
\ ous touchent et vous séduisent, vous n'hésiterez poiut à nous suivre dans llotl'e del'l1ière promenade.
Nous nous dirigerons vers le Sichon, que nous passerons sur un pont él(>gant, de constmction récente, et, après avoil'
tl':n ersé un pelit hameau gracieusement as is sur le flanc de la vallée, nous gravirons la Montagne-Verte, qu'on aperçoit
de Vichy et dont les pentes fertiles sont couvertes de riche vignoLles .
Sur le sommet de la Montagne-Verte s'élève un légcr kiosque d'Olt l'on embrasse du regard plusde cinquante lieues
(l'horizon, depui les ommets du Canlal ju qu'aux plaines de la Marche, de la Touraine ct du Berey. L'Allier serpente
sous nos yeux 11 tra\el'S de féconcle campagnes, embrassant dans ses nombreux. replis des îles d'ombre et de verdure
qui se mirent dans ses caux limpides. Vichy-les-Bains étale gaîment à nos pieds ses vastes établissements thermaux, ses
hlanches maisons, son beau paec, ses jardins Ilelll'is, ses hôtels, ses tOllrs, se, places et ses fontaines. Vers la gauche,
la ville de Cus el s'encadre dans ]a verdure qui semhle ruisselel' des hauleurs de la côte Saint-Amand et du Puy-de-Ia
G:ll'r]e. Les molles ondulations de la montagne boUt"honnaise et de la chaîne du Forez s'estompent, en s'éloignant, de
\llpeUr et de lumière. Le rcO"ard se perd dans le ,agile des lointains horizons. Quand le ciel est clair, quand l'air est
rur, avec le secours d'une excellente lunelte on distingue , dit-oll, anx limitl's du ciel et de la terre, deux petites taches
hrumeuses el symétriques; ce sont ll's hautes tours de la cuth(>(lrale de Bourges.
En quittallt le helvMère de la ~Iontage-Vrl
nous tr:1\erserons les \ignes génél'cusl's de Creuzier-le-Vieux, hameau
sur lequel la tl'acli lion se tai t, muis qUl, si l'on en juge par certains vestiges, dut uu trefois avoir de l' impor lance,
pcut-Mre lI~me
hriller d'une splendeur relative. Sur le sol de Creuzier-le-Vieux, non loin de l'église, on rencontre,
de
outre de curieux fl'll.gments d'antiques murailles , une vi cille tour éventrée qui doit remonter au moin au t~mps
dessinatel1l's la tour ùe Creuzier-le-Vieux .
Cllal'lcmau;np. ous rcromffialHloTH:, al~
��CHAHA'... Dr B!.lY
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35-
Après avoir admiré les éblouissants paysages dont on jouit des hauteurs de Creuzier, nous dscomll'ons à SailltGermain-des-Fossés, bourg auLrefois fortifié et entouré, aujourd'hui encore, d'une ceinture d'épaisses murailles.
L'église do SainL-Germain remonte au XU O siècle: c'était au temps jadis la chapelle d'un prieuré qui relevait de la riche
abbaye de Moissac, abbaye dont un seigneur de Vichy, Robert, fut prieur vers le milieu du XIVO sièele. L'église de
Saint-Germain n'olire d'intéressant à l'antiquaire que quelques chapilaux romans.
rues
Il y a peu d'années, Saint-Germain était un bourg triste, silencieux, presque désert. L'herbe poussait dans ~es
tortueuses, mais il reprend chaque jour un peu de son animation d'autrefois. SainL-Gel'main va de\enir un des points
importants du réseau du Grand-Central; c'est à Saint-Germain que sc rattacheront au tronc principal de Pari8 Ù
Clermont les embranchements de Lyon et de Viohy.
Le chemin qui conduit de Saint-Germain à Billy serait délicieux s'il était mieux entretenu, On monLe à trayer des
vignes et des vergers, et bientôt, au détour d'une belle vallée, on découvre le village de Billy ct les ruines de son
antique château, dont la masse sombre et austère s'élance du sein des arbres ,erLs comme parfois des plus riantes
espérances, un triste souvenir.
ta châtellenie de Billy était, au rapport de Coiffier, l'une des plus belles du Bourbonnais. Le mt~e
chroniqueur dit
que le château mait l'étendue d'une ville entière. Dix tours, donL plusieurs sont encore debout, proté<reaiellt son
enceinte. Un second chtLteau dominait le premier et portait le nom de Donjon; il était flanqué de cinq tours. Noui:>
vi8iterons l'intérieur du château, nous y retrouverons, comme dans tous les manoirs eu ruines, les eouloil's soutel'l'ains ,
les rampes en spirale, les oubliettes, enfin ces obscurs in ]Jace où la Liberté n'entra jamais qu'm cc la Mort.
A rentrée de la cour sont situées, d'un côté la salle des garùes, de l'autre la cbapelle: deux ruines dans une ruine;
les voûtes ùu Donjon sc sont écroulées; un jardin bien entretenu occupe l'antique enceinte et contraste singulièl'eIllellt
avec ces murailles et ces tours lézardées, rongées de mousse. La tour de l'observatoire s'élève prt'i:> de là; elle a été
trollquée par la foudre. L'escalier de pierre qui conduisait à la plate-forme interrompt brusquement ses spires cl niellace
d'une chute prochaine.
�-
36 -
Quittons l'a.ntique demeure f-éodale et redescendons au village.
Sur une maison qui porte l'empreinte du
XVle
siècle et regal'de le cMteau on lit ces inscriptions significatives:
Malelwre a cevlx fJui delaisse71t Dieu ]JO VI' servir
Que sert a lome amasser bien et perdre lâme.
Die/) es ma !la vIte fovr et fortera se,
a/IX
l'ichesses.
EL, au soubasscment d'une tourelle ct sur un phylactère soutenu par un ange formant cul-de-1ampe :
L' home plus es acablé et chargé de ses péschés que moi de ma tovr.
Ces maximes ne sont-elles pas une sorte de défi porté par la servitude, au nom du Droit chrétien, ft la puissance
brutale des barons féodaux?
Si vous voulez emporter dans votre album un souvenir sensible de la ruine de Rilly, gravissez avec nous ce coteau
vitifère qui s'élève à l'opposé du bourg. Arrivés au sommet, nous aurons à nos pieds un étang bordé de verdure ,
plus loin le village de Billy, au-dessus duquel s'étendra l'antique ruine, belle de sa tristesse et de sa vétusté.
ous retournerons ft Saint-Germain pal' les rives de l'Allier. Nous traverserons la rivière avec la ligne de fer sur le
heau pont-viaduc qu'avait emporté en partie l'inondatioll de 1856, ct qui vient d'être reconstruit; ensuite, après avoir
franchi la station de Saint-Hémy, nous gravirons les collines de Vendat. Puissent tous ceux qui, comme nous, visiteront
Vendat connalll'e le chemin d'une certaine petÏle maison isolément assise à l'angle des bois, où nous avons trouvé un
accueil si amical et une si franche hospitalité 1
Vendat n'a de curieux que son château, bâti à l'extrémité d' une éminence coupée à pic par les talus du chemin de
rel'. En face du château l't sur l'autre "\crsallt de la vallée s'étendent de Lellcs fOl'êLs. Dans des ravins ocreux, de cendent en murmurant des sources d'eau vive qui nagul\re encore faisaient tourner les roues de plusieUl's moulins. L'un de
CCti
moulins , maintenant abandonn(\ pr(>senle un joli motif de cl'of[llis <le paysage.
��f .... ...,
f
CllAll AJ:1
'.. ch) Bousare f •
flANJAN
���•
;3i
Des hauteurs de Vendat la vue s'étend sur des monts vaporeux. cL azmés. Quclqucf'oi , au détoul' d'lin chemin, la
montagne se découvre soudainement. Au premier aspecL, vous croyez 'oir de larges plans de nuage , légèremcll t
zébrés d'outremer et d'm'gent. C'est la chaîne du Forcz voilée d'air ct de lumière.
Nous traversons la forêt par des chemins couverts, de distance en dis\allcc une fumée blanchâtl'e s'élève dans les
futaies et trahit seule l'humble chaumière du rustique habitant de ces bois; on pomraiL sc croire transpOl'lé dans un
frais village de la Normandie.
Au sorLir du bois, on rejoint la rouLe de Saint-Pour<:ain il Vichy, et bientôt on arrive à la grille du cMteau de
Charmeil.
Ce château, auquel conduit une belle aveI).ue de tilleuls, est d'origine assez récente; il en juger par l'ornementation
intérieure, par les trumeaux eL les dessus de porte, peints dans le tyle maniéré de Boucher ct Vanloo, il ne doiL pas
remonter au-delà du règne de Louis XV.
Le beau domaine de Charmeil est aujourd'hui la propl'iété de Madame la marqui 'e de MonLeynard. Madame dl'
Monteynard est la providence terrestre des pauvres du canton, son nom est béni dans bien des chaumièrps.
Maintenant laissons à droite le village de Vaisse, dont on aperçoit l'église au sommet du coLeau. Visitons la SOUl'CP
intermittente qui jaillit à quelque distance de l'Alli 'l', et au lieu de renLrer à Vichy par les ponts, prenons la roule
qui conduit à HaJldall.
Après a,oir traversé le peLit hameau de Bois-Handez, où l'on remarque, au centl'e d'une "aste place, uu orIlle
gigantesque dont les rameaux ombragent depuis des siècles les bourrées villaO't'oi8cs, on entre dans une, URIe 1'01'('1
percée en tous temps de routes vraiment royales, et bientôt on aperçoit le clocher de ]landan,
L'église de Halldan n'a rien de Lien digne de flxCl' l'aLLention. CependanL, sa ra~de
cOllstl'uÏle en 1<1,e de \oh ie, el.
sa tour carrée percée d'uno porLe ogivale et surmOll tée d'ulle élégan te balu 'tl'ade sculptée à jour, font Ull assez L '1 efTet.
Une inscription, gravée en caractères gothiques au-dessus du porLail, rappelle que cette église a été reslaurée Olt
plutl>L l'érdifiée, il ya peu d'années, pUl'lps soins d(' Madame Aùélaïùe d'Orléalls.
Il)
�-:.l8 Dirigeons-nous vers le château, auquel on arrive par une belle avenue dont les allées latérales sont pavées de large s
dalles ct ornées d'arbustes et de fleurs.
Sur l'emplacement qu'occupe le château actuel, existait primitivement un couvent de Bénédictins, qui, selo11
Grégoire de Tours, joui ait depuis le VIC siècle d'une grande réputation de sainteté. Ce ne fut que vers le XII" siècle
que ce monastère fuL tt'ansformé en chttteau féodal.
La terre de Randan appartenait au XV C siècle à Anne de Polignac, noble dame qui, selon la chronique, ne fut pas
insensible aux hommages du preux chevalier Bayard.
En 1518, le domaine passa par alliance dans la maison de La Rochefoucault : érigé en comté en 1.566, il devint
en 1590 la propriété du comte de Randan.
En 1821, Madame la princesse Adélaïde d'Orléans, sœur du roi Louis-Philippe, acquit Randan des mains du comte
de Choiseul-Praslin, ct fit construire par l'architecte Fontaine , ct sur les ruines de l'ancien château, le coquet édifice
qtli s'élève devant nous.
On pénètre dans la cour d'honneur par une belle grille dorée ornée de piédestaux supportant des lions d'une assez
belle facture.
Le château de Randan est construit en briques J'oses ct brunes appareillées en gracieux losanges.
T,CS
tours dont il est
flanqué sont recouvertes de toits coniques pleins d'élégance dont l'ardoise d'un gris de perle reflète joyeusement les
rayons du soleil.
En parcourant les nombreuses salles du château, on s'aperçoit qu'il est veuf de ses hôtes couronnés. Les meubles
de luxe , les œuvres d'art, les ohjets précieux, les tableaux de famille ont presque totalement disparu; quelques
panneaux peints ont été enlevés de leur bordure dorée; comme le portrait de Faliero, dans le palais des doges, ils ont
été remplacés par une s l'ge noire.
Plu sieurs salles sont surtout curieuses: la salle il. mangCl', entièrement revêtue de stuc et ornée d'agréables peintures;
l'oratoir de la princesse, dont 1 s feJlêtres ouvrent sur le parc, enfin la chambre du roi , qui donne sur la terra sc ct
d'où l'on découvre la plus admir'able perspective.
��CHA"'fAU Dl- MI\ULMONI
�A l'extrémit ~ de la terra e e t Îlu ~c
c
:39-
la ehapell ' : les trois v l'tus théolorral
figures .ont d'un hon tyle, elle ont été p int ,dit-on, d'aprè le cl
III
sont repré enlé
de la prince
ur ses mur en stuc;
Marie.
Quand nous aurons parcouru les cui ines de nandan, admirables par leur étenùue ct leur dis.tribution, nous descendrons dan le parc et nous en parcourrons les vertes allées.
En passant, jetons un regard sur la façade postéri ure du château, dont la couleur t ndra contra te h ur llsement
Lt, ec
d
la ,erdure sombre dcs sapins. Admirablem nt entretenu par son propriétaire actuel, 1\1. le du 'd Caliora, le par
llandan n'a ri n perdu de son ancienn beauté. Vous y trouverez de riche omhral'e, de v('rl'
entipl's hordés d
lierre ct de pervenche, d s rrazon fleuris, des groLles verdoyante, de sourco au dou murmure, de ÎIt~R,
ru tique châlets et de réduits mystérieu plein de sil nce t de fraÎch ur.
lais le soir vi nt, le rayons du soleil glis ent sur le cîmcs de
de lacs, de
grands arbres ct dorent le front d('s tour lles d
!land an : il e t temps, i nous voulons nou arrêter un instant il Iaumont, d nous diriger 'ers 10 pont de Hi
r garrner Vichy.
ous laissons il droit les ruinos du vieux manoir d'Effiat, qui bientôt, hélas! ne
de eendon vers l'A1\ier par uno pente légère et nou
l'a plus qu'un
ou'enir. Nou '
apercovon, il travers un rideau de p uplier ,le
niée du château d faumont.
Iaumont, fortere e en miniature, charmant pa liehe l\1oyen-AO'e, fut ~l
commanderie de T ml lier , par ordre de
5
ct de
tour} Iles cré-
,é sur l'emplacem nt d'un
ancienne
fadatne la prince e AdélaXd ~ et oœ rt par elle à s ' nc,cu , , qui cn firent
1 ur rendez-vous de chas e: on mont à Maumont par un rampe cn hélice, bordée de grand' arhr s et d 'l'pai ' tailli .
Comme il Handan, lout est con truit en brique l'OS ,couleur qui fait lm contraste ingllliel'
é"ùre de l'archite 'Lur \.
J~ \s portes et le t nêtres sont orrÎvalcs cl borll ~es
d'a sis s de pierres blancb s altrrnée .
P(>11ét1'on dan ' lïnt ~rj
ur. Le ' salle ont du cara 'l \re, elle sont toute ' hoi ~e
bahut " do c1l'(,s 'oies cl dl' fauteuil gothiqu('s .
n 'hên
él' \C
le lylc lourd et
'llipté, cl mCHhPes d
�-
40-
Montons sur la terrasse, ensuite sur le donjon .
De ce point, nous jouirons pour la dernière fois de la vue de celle belle Limagne, à qui les chauds reflets d'un soir
d'automne prêtent un charmo qu'on ne peut exprimer. Nous adressons nos adieux à ces admirables montagnes de
l'Auvergne et du Forez qui se baignent à l'horizon dans les flots de lumière et s'embellissent encore des derniers regards
du soleil.
Un quart-d'heure après avoir quilté le château de Maumont, nous traversons l'Allier sur le pont de Ris.
Rien n'est élélSant, coquet, élancé, comme l'arcade de briques, flanquée de tours crénelées, qui s'élève sur l'uniquc
pile du pont de Ris. Elle fait un charmant effet quand, venant de Maumont, on l'are~oit
au-dessus des arbres se
dessinant lumineuse et légère sur les flancs vaporeux. du Forez. Le pont de His est dans 10 style de Maumont, mais il
est infiniment plus gl'acicux. C'est l'œuvre d'un architecte de goût, de M. Adolphe Boulland.
Mais la nuit est venue: regagnons la route de Nîmes, et dans quelques instants nous rentrerons à Vichy.
Maintenant recevez nos adieux, vous tous qui, sur la foi d'une simple promesse, avez bien voulu nous suivre dans le
cours de nos explorations. Dès demain nous partons; dans quelques jours nous serons loin d~ Vichy ot de ses ravissantes
campagnes. Nous avons le bonheur d'être attenùu bien loin du Bourbonnais par une famille aimée et de bons amis;
cependant nous ne vous quiltons pas sans regrets.
Peut-être nous retrouverons-nous quelque jour, peut-être serons-nous assez heureux pour renouer des relation s
qui nous ont été si a réables, relations qu le temps peut rompre , mai dont il sera toujour8 impuissant il. efracer le
ti oU\ emr.
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Le Thermalisme
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes
/BCU_Vichy_album_de_photographies_247365.jpg
Description
An account of the resource
<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Vichy
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Simon, Jules (1816-1868)
Clerget, Hubert (1818-1899)
Dauzats, Adrien (1804-1868)
Cicéri, Eugène (1813-1890)
Champagnat, A.
Deroy, Auguste-Victor (1825-1906)
Title
A name given to the resource
Vichy et ses environs : album-livre pittoresque
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Bougarel fils éd.
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
[1858]
Source
A related resource from which the described resource is derived
Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) V 10 944.5 SIM
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Ouvrages illustrés
Vichy (Allier) -- Dans l'art
Cusset (Allier) -- Dans l'art
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
[3] f.-40 p.-[25] f. de pl.
application/pdf
Description
An account of the resource
Datation p. 8. Reliure 19e siècle, chagrin, plaque dorée sur le plat supérieur, papier de garde queue de paon, tranche dorée. Contient aussi une lithographie de Bertrand
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine publique
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Vichy_et_ses_environs_209624
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/22/26606/BCU_Vichy_et_ses_environs_209624.jpg
Cusset (Allier) -- Dans l'art
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Ouvrages illustrés
Vichy (Allier) -- Dans l'art