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100
1
-
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0f533c3421550546789444a132254140
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1 3 005
MOREAU DE NÉRIS
CAPITALE DES GAULES
LES
EAux
DE BEAUTÉ
PARIS
ERNEST LEROUX
ÉDITEUR
:28, rue Bonaparle, 28
1902
T ous droits rése rvés
�����NÉRJS
CAPITALE
DES
GAULES
LES EAUX DE BEAUTÉ
�Ernest LEROUX, Editeur, rue Bonaparte, 28, PAlUS
A . BERTRAND, de l'In stitut.
NOS
ORIGINES
ARCHÉOLOGIE CELTIQUE & GAULOI SE. In -8, fi g., pla nches et
ca rtes e n ~ coul eur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 »
l . A GAULE AVANT I ~ ES
GAULOIS , d'apr ès les monum ents el les tex tes .
In -8, illu stré. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 »
LES CEl/l'ES DANS LES VALLÉES DU PO ET DU DANUBE.
In -8, illu stré. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ,
7 50
LA RELIGON
~ DES
GAUJ... OIS. In -8, nonlbr . fi g. el 31 pl a nches. 10 »
A . D ANICO URT
UNE RÉVOJ... TE A PÉRONN E sous le gouvcrn cment du Mar éch al d'A ncr e
(1616). In -8, por traits
... . . .... . . . ... . . . .
5
))
Cn . D ESMA ZE
LES MÉTiERS DE PAlUS , d'ap rès lcs ord onnan ccs clu Chfltclcl. In -8,
fi g. cl a ns Ic tcx tc . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . .
5
»
L'ABBAYE DE SAI~T
QUENTIN EN L'ISLE. In ·8 .
1 50
LA PICARDIE . Sa inl Qu cntin en Verm and ois, so n hi s toire, scs ru cs, ses
3
»
maiso ns nu XVIIe siècle, ses ense ignes, ct· . In-HL . . . . . . . ,
Cn. LE MIRE
.JEANNE D 'ARC el le sc ntim enl nati o nal. 2e éditi on. In -18, fi g. cl
pl anch es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . "
3
»
E. P ARMENTIER
ETRETAT, so n ori gin e, ses lcgc ncl es, scs villa s . 1n - ] 2, illu stré .
3 50
.l. - S. PR AT
L'INSTRUCTION SOUS LA CONVENTION. In -12.
L'ASSISTANCE SO US LA CONVENTION. In-18 .
C. DE RErGNI1
~,
1 »
0 GO
se na tcur
L'IMPOT AVANT 1789. In-18 . . . . . .
1
»
C. TAlÉE
L'ABBAYE DE SAINT JEAN DE LAON , ses transform ations, sa décadence(G40-1789) . 1n-8 . . . . . . . . . . . . . , . . . . . "
3 »
A . WADDINGTON
L'ACQUISITION DE LA COURONNE ROYALE DE PRUSSE
pnr les Hohenzoll ern . In·S. . . . . . . . . . . . . . . . . • . .
8 50
��LE BLASON DE NÉRIS
-
.. f
Création de l'Allteu,,
~
ARM01R1ES :
De pourpre à la source j aillissanfe d'argenf surmonfée d'ul/ porfique d'or,
ORNEMENTS, E NTOURAGE :
E C ll
Sommé d'Aréll cs fourelées d'or;
Accolé d'uue braI/che de chéll e et d',me branche de laurier de sinople passées en sallfoir ef liées dll
champ par leurs figes.
DEV1S E:
DONA VNDlS PVLCHERRIMA
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Voir page 65.
��1 3 005
MOREAU DE NÉRIS
CAPITALE DES GAULES
LES
EAux
DE BEAUTÉ
PARIS
ERNEST LEROUX
ÉDITEUR
:28, rue Bonaparle, 28
1902
T ous droits rése rvés
��Je veux rendre l'expression d'un sentim enl gén éral en consacranl
ce livre) quelque mod esle que soit l'œuvre) à la rénovation d'un passé
plein de grandellr.
Vo ir revivre les lemps m émorables de Néris) l'époq ue de prépondérance de la cé lèbre cilé des Gaules, lelle ({ élé ma pensée unie à un e
espérance supreme: sa lu er dans l'avenir sa [or/un e renaissanle.
Je rappellel'Qi les haLlls jails accomplis SUI' celle lerre sacrée par
l'fmnwrLalilé) pa!]s d'origine el de prédileclion) sol cl1er el aime)
donl j'ambilionne le grand honn eur de por/er le nom.
Je dois lég ilime hommage cl la Fée gracieuse qui donne pOllvoir
au:r amis des Muses, ci l'exemple des f)J'eux cheva liers d'a ulre/ois )
de {niLLer des quq/'Liers de noblesse dans les ég ides porlanL leur olympienne couronne, de choisir un Lilre de guerre parmi les noms gra vés
sur les Tablelles anliques.
lé ri s, 17 Ocl ohr e 1902.
MOHE \
DE TI~-US
�,
�Lu Fol'lune .
R educ li o n de la S lnlne du Vu li an .
Les restes de monuments, statues, médailles, objets divers,
Tand nombre,
rcproduils dans cel ouvrao'c
b , onl été , I)our le . I)lus °b
découverls ou recucillis à Néris; leur aulhenliciLé esl certaine.
Il n'y a d'exception que pour la Fortune, Diane et Pallas, les
bronzes représentanL ces déesses ayant disparu de l'anlique cilé el
pris une direction inconnue. Il a élé fail choix, pour les remplacer,
de chefs-d'œuvre avec lesquels elles onl la plus parfaite ressemblance.
��OIUGfNES DE NÉBIS
La conlrée donl je vais parler e. l l'une des plus anciennes de
nolre planèle; Ile esl, avec la Brelagne, le no 'au qui a formé la
aule, la Franc acluelle, el, i la Brelagne esl reslée comme le
bras lendu cie la palrie française, du pays de la libcrl(\ vers
l'immensilé des mers, phare élincelanl, qui projelle es feux sur
le globe, la lerre du Plaleau Cenlral, des âges primordiaux, a
formé le cœur de la Gaule: ce noble cœur a battu avec vaillanc
aux grandes époques de la vie nalionale.
La lerre cenll ale 1 flUe aînée du beau pay de France, lle a joui
de la lumière du soleil, alors que lant de ci lés, où s concenlre de
nos jours la vi des peuples, élaienl encore ou les abimes. Qui
pourrail dire combien de fois le grand aslre qui nous éclaire, esl
venu réchaufrer de ses rayons celle conlrée bénie 1 Ans 'i l 01 esl
d'une salubrilé remarquable, l'almosphère exlrêmemenl pure, el,
bien qu'en Lous lieux la demeure de l'homme oit conforlable,
luxueuse, vient-on, de loule parls, y chercher, comme à la source
première, les éléments de l'exislence : l'air pur, les caux bienfaisanles. Ne semble-t-il pas que ce soil encore le séjour de
prédileclion pour prolonger la vie 1
Si la lelTe cenlrale a élé le théàlre, aux Lemps primilifs, des
fureur litaniques de volcans sans nombre, elle a joui du bonh ur
légendaire de l'époque paradisiaque. Sol prédesliné enlre Lous, qui
semble avoir gardé un l'es le de cette féli ité inouïe, objet de regrels
univers Is, d'Olt esl né le culte de la terre nourricière, de Cybèle,
de la bonne mère, el qui possède comme une couronne de siles de
délices: Vichy, le Monl-Dore, La Bourboule, Chàtel-Guyon, SainlNectaire, Châleauneuf, Boyal, Evaux, Bourbon et Néris, qui esl
cerlainement un des plus beaux joyaux de ce riche diadème de
1
�ORIGtNES DE
]~RTS
France, unique, cl donl le charme allire les élrangers des cmq
parlies du monde.
« Néris, lon joli nom est vraimenl doux à dire ,
Rien qu'à le prononcer il plaît comme un sourire»
1.
« Un climal loul parliculièremenl salubre el lem péré, des siles
admirables, une campagne qui n'a pas a pareille, avec ses mer de
moissons, avec e.') vignobles, ses vergers, es gras pâlurages, es
forêls ombreuses, qui sonl aulanl de réserve de gibier, ses fermes
modèles, ses eaux vives el ses verdoyanles colline loule chargé s
d pampres verls, LeI esl dans son ensemble l'aspecl de ce pays qui
réunit dans un charmanl Lableau toul élincelanl de coloris l de
lumière, toul ce qui fail aimer l'exisLence, louL ce qui conLribue à
donner plu de relief aux charmes de la vie à la campagne, aux
manifeslations de la vie si)orlive eL éléganLe. El ccl Eden enchanLeur
où les malades recouvrenlla san lé) où les p r onnes qui ne le sonl
pas joui senl de la vie dans toule la plénilude de leurs moyens et
de leurs facultés physiques, c'esL Néris, l'une des slalÏons lherma les
du PlaLeau Cenlral qui l'ail remonler es origines au :lemps où la
pui sance de la domina lion romaine élait à 'on apogée» 2.
Néris brillait déjà parmi les cilés des Gaulois; eux-ci en avai nl
Guerriers gaulois; médaillons trouvês à Néri s.
fail une ville superhe : le édifices cHiques, remarquables par la
rich se de ]'orncm nlalion cl l'éclal d
décors, précédèrenl les
'omplueux palai de Cé 'al'. n lribul d'admiralion a élé rendu
aux œuvres gauloises comme à l'arl de Romains. Que n'onl-ils pas
fail pour son embellis menl, c ux donllanl cl ouvenirs préci ux,
indeslruclihl s, rappellenlle pa age r
De Doslquénard.
, Etudes Sil/' lcs stations thermales dll Bourbonnais . 1890.
1
�OHIGINES DE N]
~ RTS
« Néris fut, sous les Romains, une des plus grandes villes des
Gaules; son élendue était telle qu'un homme à pied ne pouvait, en
qualre heures, en parcourir la circonférence» 1.
Nous verrons quel développement extraordinaire avait la
capitale impériale et royale des Aquitaines.
Néris, après avoir connu les splendeurs gauloises, les grandeurs
romaines, disparut pendant mine ans de la scène du monde, nuit
profonde durant laquelle fermentait le sang harbare, pour arriver
à l'éclosion de l'organisme nouveau, celui des Lemps modernes.
Grégoire de Tours, en parlant de la morl de Saint Patrocle,
qualifie d'Archiprêlre le représentant du clergé de Néris, Archipresbyler Nereensis Vici.
Le pape Adrien IV écriL à Gaufre, prieur de Sl-Pierre et de
Sl-Paul d'Evaux, au milieu du XIIe siècle, pour confirmer ce monastère dans la possession de ses biens, compris dan l'évêché de
Limoges, l'archevêché de Bourges el l'évêché d'Auvergne. Du 24 mai
1158: « Ecclesiam Sancli Georgii », de Néris, qui élait de 1ancien
archiprel.ré de Montluçon 2.
En 1203, Innocent III s'adresse aux dignitaires de l'archevêché
de Bourges cl les engage à pourvoir sans délai à ]a collation de ]a .
prébende du chapilre de Clermonl. Cette invilation st menlionnée
dans la letlre d'Innocenl III à l'abbé de La pérée cl aux prieurs
d'Issoudun ct de Néris 3.
Le pape, en l'année 1204, tecommande au 'prieur de Néris de
déclarer l'évêque cL le chapiLre suspens jusqu'à ce qu'il vienne en
personne lui donner salisfaclion 4.
Jutier, dans son catalogue des ouvrages concernant les eaux
minérales du Bourbonnais, cile l'ouvrage de Malteï Buvat de la
Sablière: « ILer Gergobinum Biturigibus. 1576. »
La ville est à peine nommée par les chroniqueurs du bon vieux
Lemps, qui disent dans leur langage énigmatique: « Monlluçon a
verle». D'où il
treize moulins d'eau chaude et une forêt ~oujrs
Barailon. Recherches sur Néris, p. 115.
D'après l'abbé Chaix. - Bullaire d'Auvergne.
a D'après Baluze.
4 Tiré de la correspondance diplomatique des papes avec l'Au vergne, XlIIc s.
1
2
�bRtGiNE~
Dt NERis
appert que, vraisemblablement, les thermes de Néris doivent être
« les sources d'eaux chaudes les plus abondanles de France ».
Il faut croire que l'eau des aqueducs, qui prend aujourd'hui
différentes directions, allait encore grossir le ruisseau des Chaudes,
lesquelles n'ont pas diminué.
Jusqu'en 1789, il Y a eu à Montluçon un archiprêtre et un
archidiacre Narzenne, écho loinlain et corrompu de Néreen i )
souvenir de l'anlique suprématie nérisienne.
La forêt de buis n'exisle plus que dans les ravins du ChMeau de
l'Ours 1, dans les gorges pittoresques et solitaires du Cher, où le
buis est l'essence dominante.
A Néris, cet arbrisseau forme d'agréables clôtures de parcs ct de
jardins; aux jours sacrés il remplace le gui antique; n'est-il pas, lui
aussi, l'image del'immorlel renouveau? la branchedebuis,imprégnée
d'eau lustrale, protège le' foyer, porte bonheur. Le buis de Néris est
connu depuis une époque très reculée; au Lemps où il existait une
forêt de ces arbustes, certains atleignaient des dimensions exlraordinaires.
« Sur le chemin tendant à Montluçon entre vallées et collines,
dit Nicolay, est la belle et grande garenne de gros arbres de buis,
aucuns desquels arbres sont de la grosseur d'un petit corps humain
et serait difficile d'en pouvoir trouver telle quanlité de plus grands,
ni de plus b-eaux. »
Le buis dessine encore de nos jours, tout autour de la petite cité,
les rues anciennes de la capitale d'aulrefois. Il pousse facilement
sur les ruines, et ses rameaux verls, que nul vent n'effeuille, ni
ne trouble, sont l'emblème de la verdeur des siècles, de l'éternité
des Lemps, de la majesté souveraine qui règne sur la nature. Leur
aspect éveille en nous la tristesse du trépas, le recueillement sainl
de la mort, le culte pieux des ancêtres, et la religieuse croyance de
la résurrection générale.
Son feuillage, d venu sacré, esl le seul que l'on porte dans les
lemples pour bénir le peuple, les maisons, les champ, orner les
croix aux tournanls des chemins, marquer la fin de la vie de
j Le châLeau de l'eall, le forL de la rivière, du celLique our, o~lrce,
prononciation
gallo-hourbonnaise. De même la vallée de l'cau , Orcival, Ourcltival en Auvergne, cL
Urçay, bourg égalemenL siLué sur le Cher, non loin de SL-Amand.
�ORIGINES DE NÉHIS
5
l'homme et répandre sur sa dépouille l'cau luslrale, ouvrir les porles
de l'élernité.
Bois de core l, d'épine blanche, bois vénéré ; boi de bui ',
bois saint.
On sail qu'au mom nl de la lulte
suprème, avanl de e réfugier dans le
Iassif Cenlral, Ver ingélorix donna
l'or ire d'incendier loules le ville
du pays d s Biluriges el des Boïen .
nnaie en bron ze , trouvce à Neri s : au droit,
Plus d vingl cilés 110rissanlcs furenl foCtCsal'
t\1ax [imu s] j au l' vers, deux victoires
ail ées tendant des couronnes au-dessus d'un
délruiles.Néri se lrouva-l-il du nomautel.
bre? Aucun resle révéla leur n'avail
pu êlre re ueilli qui pl' uvàt irréfulablem nl que la cilé Nérisienne
eûl élé sacrifiée au salul public et subi le sort de villes voi ine , qui
devinrenlla proie cl s flamme . c'e l, du moin , l'opinion jusqu'i 'i
adoplée par les savanl , notammenl par Barailon, qui fait aulorilé
pour ]e cenlre le la France.
On me permellra une observa lion particulière, basée sur cles
l'ail " el qui fournil une démonslralion conlraire.
Des rouille' récenles praliquées dans les vignes au levanl de'
Arènes, au cenlre du magnifique plateau sur 1 quel s'élendait le
Néris ancien, onl mis à découverl plusieur objels précieux el un
certain nombre de monnaies gaulois s. Les débris anliques gi enl
généralement sous un amoncellement de cendr s, cc qui prouve
in él'ulablemenl que Néri a élé incendié.
De l'examen des débri el des couches superpo ées de cnclre el
de malériaux de onslru lion, il ré ulle que la ville aurail eu à
subir d ux u lrois fois les ravage du feu. On pourra soulenir que
ces divers embrasem nls s produi irenl à l'époque des invasion
barbares; ce qu'il y a de certain, c'esl que l'on a lrouvé dans 1
même Lerrain, au fond d'un puils, dan la va e el au milieu d'un
amas de pi 1're , une colleclion d'objets gaulois.
Celle pelile lrouvaill rappelle l'àge du cuivre el du bronze.
1 Lc noi ' clicr consacré ù la Vierge, Y.O p 1) ; Coré ou Cora, sUl'nom de Proserpine,
femme de Dis ou Hadès . Haùès et Proserpine, dils le père el la mère ùes Gaulois. '
Ce nom esl également allribué :\ Diane,
�QRIGINES DE NÉRIS
6
J'ai été particulièrement heureux de l'acquérir, par la rUlson
qu'elle a appartenu à nos ancêtres. J'en donne plus loin une
description délaillée.
Si l'on ajoute à ces objets les hachettes ell silex et en bronze, les
torques du Musée nérisien, de même que les monnaies gauloises, .
les statues et les poteries trouvées dans la localité, on reconnaîlra
l'existence de la cilé aux temps celliques, et il est permis de supposer
que sa destruclion probable a eu lieu au moment des guerres de
l'indépendance.
Les Romains, sages et savants organisa leurs, avaient su apprécier
l'importance de Néris, due à ses belles eaux e t aussi à sa posi,tion
géographique; Néris fut pour eux un lieu de délices, une brillanle
cité, un point stratégique de défense el d'avant-garde, sur la
frontière des Arvernes el des Aquitains.
1
--=-=====4
\
;
1
'"
......
-
.,.'
.1
Chapileau el archilrave des Porli(]ues romain s .
_ En élevant à la déesse de Néris des portiques qui rnppelaicnl
ceux de la capilale du monde, en éLablissanl un camp reLranché, en
consLruisant des arènes el en creusanl ces inLermin,!bles acqueducs,
�ORIGINES DE NÉRIS
7
ils n'onl pas moins de soixanle-dix kilomèlres de longueur, et nous ne mentionnons que les coi'ps principaux, san énumérer, ce
qui serail cependant rationnel, les innombrables branches qui s'y
rallachent, et tout additionné forment une œuvre gigantesque de
\ ....L ... ___ ._ ..... _. _ ..... _._ , __ ,"'.
�8
ORIGINES DE NÉRIS
cenl kilomèlres, déver ant encore, par uile de ruplure, en mille
endroils, une eau l'une pureté, d'une saveur incomparabl , lelle
l' \qua virgo de Bonie, ouvrages de haul conceplion que nolre
époque admire, ans pouvoir les imiler, ou même seulemenl les
uliliser, - en élablissanl ces œuvres remarquables, les Rçnllains
avaienl placé Néris au rang des plus puissanles, des plus magnifiques
cilés gallo-romaines. Toul avail élé fail pour son embellissem nl:
temples, pal ai " Lberme, relranchemenLs miliLaires, aqueducs,
amphiLhéâLres, monumenls donl on heurLe à chaque pa les resle
précieux el qui allesl nl son an ienne splendeur.
Dans le couran l du XIXcsiècle, la ci lé que les Gaulois cL les Romains
s'élaienl plu à embell ir, à jusle li lre, a loul l'abord paru renailre de
sc cendres, mais elle a éLé délaissée, de nos jours, par un oubli
fâcheux, sinon irréparable.
L'étranger, en con Lemplantl'ancienne capiLale, aulrefois de plus
célèbres, aujourd 'hui presque abandonnée, s'élonnera d ,oir six
grande ligne de chemins de fer rayonner autour de 10nLluçon,
sans qu'une suIe slaLion s'élève dans l'cne inle de Néris et porle
son nom; cl c' l l'Elal, propriélaire de Néri -lhermal, qui les a
Lracées. Des locali Lés ignorées on l pris sa place sur la cart des voies
ferrées. Quelle honl pour nolr temps 1 Les Lilres de Néri sonl
cependant imprescriplible ,la naLure elle-même s'est chargée dIes
élablir; en les créanL, elle a voulu a corder à l'homme un bienfait
de plus.
On dirail qu'une sorle de faLalilé pé e sur l'avenir de c beau
pays. Trois chemin de fer onl élé succe sivement consLruiLs qui
formenl un lriangle aulour de la pelile ville, laquelle en occupe le
cenlre, al r qu' Il devrail êlre le poinl de jonction de ces lrois
embranchemenls. L un a élé spécialemenl dirigé ô ironie
suprême - selon un lra é de liné à reli r les ville d'caux du
Cenlre, de l'Auvergn : Jwaux, la Bourboule, le Monl-Dor , Royal,
d Paris par M nlluçon; J second, à v ie élroile, parl de Comm nlry à deslinalion de Mar illat d' ]lier; le lroi ' ième, bif'urqu à la
f is sur Moulins, 1 J'monl cl Vichy, la rein des slalion lhermales.
Des magi 'lral puis 'anls dan l'Elal, e serail l ur gloire,
ur él mel h nneur, - pourrai nl r lifter
lle d rnière ligne,
enlre Jonlluçon cl ommenlr T, la fair pa 'sel' par Néri ; en mèm
l mps, il convi ndrail d c nslruire, n parlanl de ce poinl, un
�ORIGINES DE NÉRIS
nouvelle voie ferrée, qui rejoindrait, sur le connn duPuy-de-Dome,
la ligne de Clennonl à Saint-Eloy-les-Min s, sur laquelle 'élève le
magnifique viaduc de Fades, le plus haut du mond . Une œuvre
d'art, dumêmegenre, se dressant à l'arrivée eleNéri ,sur le v reloyant
vallon qui sépare le camp de César de collines monlluçonnai es,
serail du plus bel efIet el rehaus erait la beaulé du paysage.
Châleauneuf el N éris, don l les eaux renommées' son l si bienfaisan le , se trouveraienl ainsi sur le même pal'cour ,
Les voies romain s du pays des Nériomage , dans la direclion
d'Evaux el de l'Arvernie, uniformémenl élablies selon des pen les
douces, faciles, présenlent un champ d'expérience qui réunit les
condilions voulues pour la marche rapide de la vapeur, el sonl une
indicalion maîtresse pour le jalon des ingélli ur, reslé trop
longtemps indécis, immobile.
A l'œuvre, édile, procon uls du Bourbonnai ,vou aurez bien
mérilé de la patrie.
Des v ux ont élé formul s pour oblenir en faveur de Néris un
ch min de fer à voie élroile; des projets onl élé élaborés clan le
) ul de doler la slation d'un lramway cl clrique, devanl élablir d
faciles communicalions avec Montluçon cl Commenlry. II crail
appelé à avoir une grande importanc en raison cie la proximilé de
ces \'illes, de l'aisance, de la prospérilé qui règne dans leur sein, cl
la nombreu e cl très gracieuse jeunesse qui de ces brillants foyers
d'industrie aurait ainsi la facullé lanl souhailée d'essaimer chaque
jour vers les ondes nérisicnnes.
Mais ce qui esl indispensable pour développer la grandeur de
nos Thermes, allirer l'élranger auprès de leurs Olll'ces hi n[aisal1tes,
c'est l'une de ces voies internalionales, arlères vivifianles de la
civilisa lion, que sillonnenl les express, qui porlenl avec clics la
l'une des bourgades les plus inflm
richesse, la fortune. Chambl~,
de l'Allier, ne figure-l-il pas omme stalion de Néris, par la plus
amère des dérision ; n'a-t-il pas osé même, par suite de celle
circonslance seule que la gare se lrouve conslruile sur le bord d'un
ravin lui apparlenant, aux confins de la commune de Neris, placer
son nom, comme un voile pédantesque, devanl celui de la noble
maloTé
délaissée. Hélas! i Néri . n'esllJoinl dolé d'une boTande lierne
b'
b
les efforls les plus généreux, les pl us louables, son avenir esl
compromIs.
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Montluçon. Principales usines; à droite, le château. Les importants quartiers d'Outre-Cher, des Iles, de St-Jean, du Diénat et des Cordeliers, ne figurent pas
dans le cadre de ce panorama.
En juin 1902, plus de vingt généraux se trouvaient r éunis à Montluçon; le grand Etat-Major de France s'y était transporté pour des études stratégiques;
il a assisté, dans le même moment, à des essais de canons perfectionnés, d'invention récente.
�ORIGINES DE NÉRIS
11
Celle insouciance, ceU négligence coupable ne se comprend
pas dans une viUe d'eau qui, dans les commencemenls du dernier
siècle, voyail affluer à ses hains les célébrilés ct la haule arislocralie
de France.
.
Le génie créa leur des Lemps moderne a en parlie renouvelé le
Bourbonnais; regardez aulour de vous, visilez spécialemenl
l'arrondissemenl de Monl1uçon qui nous occupe; vous constaterez
que dans les plus petiles communes ont surgi des édifices neufs,
chef '-d'œuvre d'élégance: églises, écoles, hôtels-d -ville; la transformalion des chefs-lieux campagnards e l complèle. Ces bourgs
donl l'origine remontait aux premiers âges de la chrélienté, se
sont modernisés, mis à l'ordre du jour et l lacés à l'avanl-garde du
progrès par leurs embellissemenl . Montluçon devienl grande ville,
mai " malgré son e,x lraordinaire développement, duranlla seconde
moi lié du XIXc siècle, la cilé central du lIaut-Bourbonnais, n'a ni.
lhéùlre, ni cathédrale; la préfecture, l'hôlel municipal, sont d'anciens
couv nls, construclions vieilloUes, qui jurenl, en face de éléganles
résidences édifiées par les commerçants enrichis de la viUe.
Les forges vulcaniennes, qui produisenlles colonnes de fonle et les
loilures de fer des palais édifiés par l'art moderne pour les Exposilions
universelles, les lours de Babel, qui arment loules les puissances de
canons formidable, qui fabriquent les cuirasses d'acier, sous la
proleclion desquelles, les navires ont à l'abri de la foudre humaine,
n'on l poinl encore dressé les halles nécessaires au marché public; les
productions mon lluçonnaises, remarquables, entre Lous les produits
de France, par leur saveur el leur délicales e, sont cependant dignes
de lemples mercuriens. Le développement de la ville marche avec
la vilesse de la va peur; on peut prévoir le jour prochain où s'élèveronl des monuments qui conviennenl à celle reine, du sein de
laquelle surgissent, I1wntent dans les airs, des colonne de feu, jels
fulguran ts; des gerbes d'étincelles voie laclée d'acier en incandescence; d'où s'échappenl et s'envolent, longs panaches, des nuages de
va peur blanche; couronnemen t grandiose, d'une étrange et éblouissanle beaulé, durant la nuil; scintillant météore, que répèlent, dans
leur miroir, aux refleLs fidèles et chaloyanls, les caux de la rivière
aimée, le Cher; son onde lranquille sépare la ruche ouvrière,
l'arden le fournaise i nduslrielle, la cilé des arts, de l'ancienne
enceinle féodale des princes du Bourbonnais, sœurs jumelles,
�12
ORIGINES DE NÉRIS
riches, embellies, pleines du feu sacré de la jeunesse, présage d'un
grand avenir.
Et Néris, naguère on disait de même: ni église, ni casino; mais
voici que les salles de plaisir onl surgi du sol par enchantemenl; il
nous est enfin donné d'admirer la nouvelle parure de la charmante
déesse.
Chevaliers du progrès et des grandes œuvres, parlez pleins de
zèle, pro Aris el Numinibus, ouvrez la grande souscription et
rapportez des cenlaines de mille francs pour le Dieu de la ville .
.Jetez vos branlantes murailles à terre; la vélusté, la laideur leur
ôte taule valeur sacrée, même monétaire. Elevez des édifices dignes
des temps nouveaux; les populations aiment les fêtes religieuses, de
même que les plaisirs du théâtre; vous leur devez ces hommages,
ainsi qu'aux étrangers qui, durant la belle saison, viennent honorer
nos stations thermales de léur présence.
Le Casino et la promenade de l'Etablissement.
De même qu'il n esl donné qu'à une bouche d'or d'électriser,
d'enilammer]a foule,je voudrais avoir une plume d'or, pour décrire
les charmes de la féc des ondes nérisienncs.
Hélas 1 elle esl moins parée, moins brillanle aujourd'hui que ]es
nymphes, ses compagnes; eUe ress mble aux naïades des forêls,
dont la simplicilé champêlre rend aussi leurs grâces plus nalurelles,
�RIGINES nE Nl~RIS
13
plus touchantes. Néris est une divinilé tombée; jadis elle siégeail
sur un lrône de diamanls ; ses pieds enveloppés de salin ne se
posaienl que sur les mosaïques, les marbres rares; ses vêlements
ne pouvaient être surpassés en riche se par les déesses mêmes de
Rome; ses bracelels et ses colliers, d'un prix inestimable, valaient
des provinces; pour elle, la rè e, l'Halie, l'Orient avail fourni le
tribut le plus magnifique; les pierres précieuses, les bijoux élai nt
venus des extrémités du monde romain; la bene boïenne reposail
dans des palais somptueux, où s'étalait le luxe des Césars, captivés
par l'aUrait divin de la gauloise, épris d'un amour passionné
pour sa beauté vierge, heureux d'oublier la conquête du monde,
le gouvernemenl de l'univers, auprès de la charmeresse; les
faisceaux s'inclinaienl devanl ses yeux d'azur; un baiser pris
sur ses lèvres aimantes, donnait le doux frisson du plaisir; sa
coupe enchantée inondait l'être de suaves délices.
Quand les Césars, es adorateurs, perdirent leur puissance, elle
perdi t aussi s s chal mes; elle descendit dan le tomb au avec les
Empereurs du Monde. Quinze siècles elle esl reslée voilée, pleurant,
comme Babylone, son anlique splendeur. Notre époque l'a enfin vue
renaître, toujour belle, rianle, comme la jeune fiancée, heureuse
d'êlre parée pour l'aulel, où elle doil prêter le serment d'amour et
lier sa destinée fulure. Cel époux digne de Cé ar serail-il venu?
Elle crul un jour à l'élernel bonheur; mais le lemp , donlla Irame
historique esl un perpétuel recommencemen,l, a ramené des nuages
sombres sur le bleu pur du ciel. L'heure désirée, quand viendraI-elle, 6 Néris, de briller dans le monde de l'éclat éblouissanl de
tes ancien jours?
Les thermes modernes de Néris furent fondés sous Charles X,
en 1826. La duchesse d'Angoulême, la fille de Louis XVI, vint poser
la première pierre de l'édifice qui devait signaler à l'Univer , la
vertu des caux bourbonnaises. La main de celle princesse, consacrée
par le malheur et des infortunes inouïes, semblait porter bonheur à
Néris, qui devint, sous la baguette enchanlée de la fée, la première
slation thermale de l'Europe; son élablissemenl fut cité comme un
modèle du genre. Dans ses anliques arênes, de jeunes arbres, disposés
avec art, devaienl former plus lard un magnifique parc.
Vichy, alors, enviait la forlune de sa voisine: la mode élait
�14
ÔRIGINES DE N]
~ RIS
."
d'aller aux bains de Néris; les grands donnaient l'exemple. Il a fallu
un nouveau César, pour rendre à Vichy l'éclal et le charme des
cités embellies par les Empereurs romains; et Néris perdil alors sa
belle couronne. Quelle puissance lui rendra ses joyaux? Elle peul
régner avec Vichy; les deux stalions doivenl se lendre la main: elles
réunironl le monde enlier, dans ce beau Bourbonnais, donl elles
sont l'orgueil el l'h~neur.
Avant d'aller jeter les bases des palais de Vichy, le duc de Morny,
envoyé de Napoléon III, se rendil à Néris el y prolongea son séjour,
dans l'atlenle de proposilions el de demandes, qui ne furenl pas
faites, qu'il semblait e pérer cl auxquelles il paraissait disposé à
donner satisfaction plein el entière; il n'élait mème venu que dans
le dessein de faire bénéficier Néris des largesses impériales.
Si les Bourbons ont d?té Néris d'un élablissemenl modèle, il
s'est pas é un fait profondément regrellable, au momenl de a
conslruction: des fouilles avaienl élé commencées; déjà ]'on avail
mis à découvert de précieux débris, riche es des temps anciens;
quelques rares objets furenl recueillis; on recula devanl une lâche
qu'il était du devoir de l'Elat de pour uivre, la dépense étant
relalivement peu élevée; il n'y avait qu'à conlinuer l'œuvre
commencée par des hommes amis des arls et du pa sé hi lorique
de la France. De ce nombre il faul ciler Boirot-Des ervier , qui lulla
désespérémenl, pour pouvoir faire renaître les trésors enfoui, mais
son influence bienfaisanle ful annihilée par d'aulres influences,
celles de ces homme sinislres, qui ne semblent armés du pouvoir
que pour étouffer les aspira lion cl s âmes d'élile. Les magnifiques
débris qui furenl ainsi enseveli, dont les rares pecimens que nou .
possédons, nous fonl encore plus regreller la possession, eussenl
conslilué l'un des plu beaux musées gallo-romains de France.
De richesses de Néris que peul-on admirer dans la vil! même?
Deux collections: celle de l'Elablissemenl Thermal, el la second
léguée à sa mort par un élranger qui, après avoir exercé un emploi
dan no induslries, se relira à Néris, où il r cu illil une foule
d'objels anliques, devint français par ses qualilés. Souhailons paix à
ses mânes.
Le nombre d s monnaies, des staluell lrouvées dans se mur
esl in al ulable; le mu ée de Sl- rmain-en-Laye s' 'sl approprié
nombre d'objels qui sonl des plus beaux ornem nls de elle grande
�ORIGINES DE NÊRTS
15
collection. Presque tout a élé dispersé aux qualre vents. Chose
inouïe 1 la plus importanle partie des trésors de Néris, qui auraient
éclairé l'hisLoire de pages nouvelles, doit rester enfouie sous Lerre
de par la volonLé gouvernemenLale.
Les générations futures croiront-elles, qu'à un pareil vandalisme
'est ajoulée l'injus lice la plus monstrueuse à l'égard de Néri : des
hommes, étrangers au pays, ignorant on passé, il faut le croire,
lultanl conlre ses deslinées immorlelles, neulralisant les efforls l'ails
en vue d'élablir une voie ferrée à Néris, el l'Ela t, propriélair de
sources, se rendanl complice. De telles aclions consliluenL des
crimes envers la civilisaLioll.
J'avais rêvé tant de choses, dans ma jeunesse, pour Néris, que
je regrellai de n'êlre rien dans le gouvernement de ma province, ou
seulemenL de la peLile cité, pour prendre le ministère d'assaut,
comme d'auLres le firenl ailleurs, pour le bien public. Il y aurait
cu quelque mérite, à faire prévaloir l'un des plus grands inLérêls du
monde enLier, quelque fierLé, à revenir lriomphant, planter le guidon
de la vapeur au milieu de marbres et des bronzes de l'ancienne
capitale gallo-romaine. Pour elle, j'eus fait comme Henri IV, nolre
compaLrioLe, je serais plulôl allé à l'office dans loutes les chapelles
orlhodoxes ou schismaLiques; a beau Lé, ainsi que Paris, de même
que la pos ession d'une adorable fiancée, vaul bien un temple.
Inutile regreLs, dira-t-on ... Non, le génie de l'induslrie peul encore
relever la talion déchue. Il resle une superbe ligne à éLablir et l'on
s'aLLarde à des Lramways.
De louables efforLs viennenl d'êlre lenLés dans ce but; souhaitons, pour Néris, plein succès à ces nobles entreprises.
Ayons confiance en l'avenir de noh
~e pays; il se trouvera un
jour un homme ju Le et puissanl qui, d'un lrait de plume, la baguette
magique moderne, instituera de nouveau Néris, capitale des eaux,
dans celle jolie contrée bourbonnaise, où la fortune veut qu'elle
donne la main à ses SŒurs, les villes de Montluçon et de Commentry,
.que la pro périlé doit unir, à l'image des Lrois Grâces du marbre
anLique.
�16
OIUGINr;S
nt:
NE~tS
.... Quam Magnus Orion
CUlU pedes incedil Medii Maxima Nerei
Stagna viam scindens ... 1
Tel Orion, le géant, se frayant une vOie à lravers les vasles
marécages, [end les ondes de Nérée.
Il n'est pa sans intérêt de montrer l'analogie du nom de Néris
avec celui du dieu de eaux, le souverain des mers, Nereus. Le
génilif latin de ce mot donne précisément la même consonnance
que celle du langage_bourbonnais: aqme Neri, par corruplion, "las
TI'on çOIl de colonn e, surmonte d' un chapiteau, des Th ermes antiqu es ; colonn ~v e c chapit eau de moindre
e ~ s i~/1
eL gé lli e ail é, clef d'arc, J)I~ ~é au - d cs~ u
s du g rand aquedu c, du palaI s de Cheberne;. divers s
In SCI" pllon s ; s tatues, dont une d,vlIlILC g aulOIse assIse; vases ct g rande amphore. - PCl'Istyle de
l'Etabli ssemcnt.
~im
aigllées de Neri", que l'on écriv'a il Nerij, anciennemenl; .' sl le
génilif de Ncreos, selon cerlains dialecles.
Les élrangers qui frequentenlla stalion, ont pris l'habitude, on
ne sail pourquoi, d'ace nLuer]a dernière leltre du mot, comme dans
Tunis, l al' exemple, Landis que Néri ' se prononce loul simplem nt
1
Virgile. En. 1. X. v. 763.
�ORIGINES DE N]~RIS
17
comme Paris. Celle manière de parler et d'écrire le nom de Néris
laisserait supposer qu'il vient du génitif de Nero, Neronis, ' par
conlracLion Neris; urbs Neris, la ville de Néron. Mais l'orlhographe
du mol est d'époque relalivemenl récenle, el celle manière de
langage à la romaine, d'imporlalion exolique, toute de fantaisie, est
sans aucune valeur hislorique. C'est au cellique, perpélué par la
langue du pays, qu'il faut remonler et s'y arrêler; ainsi nous serons
sùr d'êlre dans le vrai .
.Te remarque en passanl, qu'une petite rivière de l'Ombrie, dont
les eaux sont sulfureuses, s'appelle Nera; elle semble œur de la
gracieuse naïade bourbonnai e., qui aurait elle-même porlé ce nom;
elle lraverse le lac Velino, d'où elle sort avec grand fracas, et va se
jeter dans le Tibre. Elle st cilée par Cicéron ct Tacile; le mot
viendrail de Nar ou Ner.
Quoi d'étonnant que ces magnifiques ondes aient pris le nom
du grand dieu des mers? c'est au contraire très nalurel. Les Celte,
dans leur profonde science et dans le'ur connaissance raisonnée de
la nalure des choses, avaienl supposé que ces eaux viennent du scin
des ondes marines; ils ne pouvaient mieux les honorer et leur
rendre de jusles hommages. Ainsi, de nos jours, les sources de la
Salelle, de Lourdes, sont sous l'invocation de la Reine des cieux; dès
Dcdia~
des Fontai~s
aux Divinités ,des, Augustes et. au Dicu Nerio. Inscription sur marbre découverte en 1803, vers. le mlllCu de la rue Regll1er actuelle a 0 50 centimètres sous terre sur le rocher _
PerIstyle de l'Etablissemen t.
'
,
, .
2
�1~
btÜGINES DE NElUS
les premiers âges du christianisme,les fontaines eurent pour patrons
el proLecleurs les sainls du Paradis.
Cette supposition des anciens Gaulois me paraît juste, et voici
pourquoi: les nappes d'eau intérieures, formées par les neiges, les
pluies et les infillrations successives, doivent augmenter ou diminuer
d'étendue ct de volume, selon qu'il ya surabondance d'humidité, ou
sécheresse à la surface terresLre ; les sources qu'elles alimentent,
qui en découlent, qui déversent leur tro.p plein dans nos plaines et
nos vallons, deviennenl plus ou moins abondantes, selon les cas,
tarissent même parfois: j'ai été Lémoin du fait pour l'une des plus
remarquables du PlaLeau Nérisien, Font-Bouillant, que de mémoire
d'homme l'on n'avait jamais vu varier, dont le j et diminua sensiblement en 1893, en 1899 et 1900, années de grande sécheresse; son
débit, depuis la première date, ne parait plus aussi abo'ndant.
Pour qu'une source ' soit Loujours égale, il faut un réservoir
d'alimentation considérable, immense comme]a mer. On peut donc
penser, que les sources d'eau chaude proviennent de ]a mer, qu'elles
acquièrent certaines propriétés et en perdent d'a utres, en traversant
les couches voisines des régions volcaniques de la terre, el que,
naïades royales des océans, elles remonlent à la surface de la terre,
une corne d'abondance à la main, chargées de tous les talismans
propres à créer une nouvelle exislence aux heureux morlels qui
viennenl rendre hommage à leur vertu souveraine.
Néris, depuis des milliers d'années, opère ses miracles frappanls,
inconLesLés, merveilleux; il transmel à travers les âges, il glorifie
ce nom de Nérée, le puissant souverain des ondes.
Nérée, selon la mylhologie, étail fils de la Terre cl de l'Océan;
il épousa Doris, fille de l'Océan et de ThéLis, et en eul cinquan le
nymphes ou divinités des ondes marines, les Néréides, parmi
lesquelles Galalée. Beau vieillard, à la chevelure et à la barbe d'un
verl aux refleLs bleuâLres, juste, véridique, doué de la connaissance
de l'avenir, Nérée règne au sein des abîmes; les Néréides forment
sa cour mariLime et égayent le dieu par leurs-chanLs eL leurs danses
à la surface des eaux.
L'empire de Nérée s'étend aulour de la Lerre eL l'enveloppe aux
Lrois quarLs de ses ondes salulaires, principe de toutes choses, selon
les anciens. Dans ses goufI'res pro.Ionds ont enchaînés les venls, les
lempêLes, les noirs génies qui ébranlenlle sol. Nérée, dans son OUl'-
�ORIGINES DE NÉRTS
19
roux, peut, il on gré, déchaîner ces fléaux lerribles ur les humain.
Parfois, au conlraire, il sc plaîl à donner le calme à la nalure, la
lranquillilé elle repos aux flols agités, à favoriser les desseins audacieux: c'esl ainsi qu'il indique ù Hercule le jardin des Hespérides,
où le héros alla cueillir les pommes d'or.
Voyons les origines: 'rr,pwç , Nérée, 'r'l ?EWç , de Nérée. La racine de
ce mol esl V°'i P, force, puissance; l'eau conlienl les élémenls de
forces de la nalure.
Nero, onis m. de Nerio, esl un mol sabin, ayanl le sens de
courageux. Néron élail le surnom de la famill Claudia, issue des
rois sabins. Ainsi voilà qui esl prouvé, c'est Néron qui a hérilé du
nom du dieu Nerio, palron de Néris, el non pas nolre ville qui a
élé baplisée par le lrop célèbre imperalor .
.Te ferai une remarque inléressanle : dan, 1 langage du pays,
"neirées" veut dire: Il , ~auxl
noires. "Nei-rio" signiflerail loul
simplemenl le noir ruisseau, de même" Nei-ris ", ainsi que l'on
prononce encore, selon le parler hiturige.
Il e 'l cerlain que les premiers habilanls des Gaul s, de mœurs
simples, donnèrenl aux choses, qui frappaienlleurs regard, des
noms en rapporl avec 1 urs propriété, leur élal: les eaux de
Bourbon el de la Bourboule formaient des lacs de boue; ils direnl
Borbo el Bourboule, en francisanl les mots; cell
de Néris, lrès
limoneuses, deviennenl noir s, loI' qu'elles dorment dans une marc
vaseuse, ou mème en suivanl le cours du ruisseau qui les conduit
dans le Cher, dans la pat'lie siluée immédiatemenl au-dessous des
lhermes. Et, de la sor le, on ad i l "Rouyat" ou "loyal", l'eau rougeâtre .
.le suppose que Néron, pour honorer la magnifique cité qui
pOl'lail un nom semblable au sien, s'esl plu à l'embellir: en cela
il ne faisait que continuer l'œuvre grandiose de ses prédécesseurs.
On lui doi l probablemenl la tour qui pOl'lail son 11om, mais Nerio
ou Neri, esl aussi anlique qu Hé u ou Teul, Borvo, Evhona et
aulre divinilés des Gaul s. Par l'élude de la langue indigène et de
la langue grœco-romaine, nous arrivons à conclure avec cerlilude
que nos pères onl donné ces noms divins aux caux dc nolre pays,
qui l'ont rcndu illuslre à lravers les âges, bien avanl même les
Homains. Ceux-ci d'ailleurs nous ont laissé des inscriplions des plu
significalives, des plus probanles dans ce sens.
�20
.,
.
ORIGINES DE NERI
Quelques-uns ontraiL dériver! nom de Néris, de "N er", eaux, "ia "
chaudes, el même de ('Névid", qui indique les aLLribuls de force eL de
puissance de Mars. Le "rio de Gniarde" ou ruis cau des Chaudes,
semble confirmer la pl' mière de ces éLymologies; un village placé
sur le cours de c seaux, enLre Néris et Monllu on, porle égalemenL
un nom semblabl ,le li u de Chaude," Gniarde ' ou "N erdre ", moL
francisé.
« L'cau qui de coule des bains faiL un peLi L ruisseau lequel en Lre
vallées profonde et Lorlueuses,aprèsavoil failmoudre lreize moulins,
LournanL courL ù eneslre à un quarl de lieue au-dessous cl Monlluçon, se va dégorger dans le Cher ». C'esL de Nicolay qui n us don ne
ces renseignemenLs: cela parait bien exlraordinaire; aujourd'hui, les
aux du ruisseau de ~erd
n'a tionnenL plus que quaLre moulins.
Enfin, pour finir, eL p~ur
meLlre Néris sous la Luluelle d'une
déesse élèbre, épouse du dieu de la guerre, cilon celle reine de
l'Olympe qui s nommaiL Neria , Neriene cL Nerio ; SOIl nom n'esL
cerles pas sans analogie avec celui de la nymph nérisienn ; il esL
conforme au g nI' d'appellaLions par le quelles, selon les dialecles
du pays, on désign les femmes deNéris: "lasNerinées,lasNerinas".
Néria, déesse des Sabins, devinL J'épouse de 1ars.
Les sociéLés primilives ont connu le fo) cr chaste: c'esl ainsi que
les LaLin honorai nt SaLurne eL Lua, uirinus cL Hora. La purelé
de mœurs doiL régner dans la famille, qui esL J'assise de la paLrie,
la base de la sociéLé humaine. L'amour volage, efl·éminé, eL phrodile sensuelle, inconstanle, furenL connus plus Lard, au sein des
civilisa Lions ; le vice alors osa se monlrer en face de la verlu.
Les conquéranLs nous on L con CI v (, 1 nom du Dieu, nous
devons nous en rapporler aux inscripLions qu'ils nous nL laissées;
elles nous lranSlll LLenlla pen é de nos pères, donl elles onl, sallS
doule, c nsacr ' les lradili n rcligi u cs. On peulloulcfois bserver
qu ce même n m a été porlé égalemenl par un déesse des Sabins
puis par Ner is, une néréide, el plus lard par une fille de Priam.
] forace cil Nérius omllle nom d'homme.
Dieu u déesse, c'esl l'Olympe marilim qui préside au sé.iour
de la naïade n<:·risicnnc. Qui don le disaiL fille du tyran, dUlllonstr
d \ Romc ù loi la plus helle d'enlre l s prin 'css s cl la cour du roi
divin (1 s mcrs!
�ORIGINES DE NÉHIS
21
Complélons ces données par quelques noles élymologiques:
SETUIONE NElUS. Apud sanulum, lib. 3, part. 5, cap. L!. - Alills
non versus seplentrionem vocalur monlagnera neros, id est
aquo 'a - 'IZ?O'I dicunt vulgo voce corrupla ex Grreco '1"'1 po:; , humidu
ubi censel Salmasius. - Tiré du Glossarium ad scriptores mediœ
et inOmre Lalinitatis, Auclore Carolo Dufresne dominico MDCCXXXIU.
MAGUS. Mansio veteribus Gallis; hinc plurimum urbium nala
nomina; Rotomagus, Ricomagus ... Vide valescum in nolilià, Gall.
p.477.
Au lieu de faire dériver Magus de mansio, résidence, demeure, ne
pourrail-on pas supposer que le nom de Mage, le créateur des cilés
gauloises) ait pu, dans la suite des temps, devenir synonyme d'habilation, d'habitanls, former un adjectif, comme césarien de César.
Les chefs-lieux principaux de chaque conlrée sonl désignés sous
les Romains par le mot vicus, bourg, d'où par exemple: Vicani
Nerio magienses, lilléralement : les Magiens, sujets de Mage,
habilants de Nerio.
Neri.l ensamulierllm: Neris,Viris, Papi:::einMS. Bituric. vide Nero.
Nero A'IÔ poWÇ , Forlis, in eodem Anliquarii upplemenlo. Vide Neri
Nero GlolT. MS; Nero, Aqua, Papias, Nero Grcecè, Aqua, Jacobus de
Vilriaco in HisL I-lierosol. cap. 32. Et quoniam ronlibus cl rivistolus
est irriguus Mons Nero enim Grcecè, aquce Lalinè Simplices el Laïci
Noire: idcsl Nigra exponunl in vulgari sermone 1.
Dans le palois ou ancien langage du pays, on dit) en effet,
" neiro ", pour noire. De par le
Moyen-Age te voilà négresse, ma
belle divinilé.
"Equester, deux fois Duumv il',
deux fois Flamine de Rome et
des Augustes, et les fils de Luci us
Julius Equester Cimber, ont fait
la dédicace des nouveaux palais
des Sources, splendidement déco-
1
Du Cange. Glass. Sc/'ipl.
�22
ORIGINES DE NÉRIS
Les Porliques des Fonlaines dédiés aux AUA"lISlcs cl au dieu 'c rio. Celle inseriplion a élé lrouvée cn
1867, il deux mètres de profondeur, dans l'ancienne avenue des Thermes. - Peristyle de l'Elahlissement.
rés, aux Divinilés des Augustes ct au Dieu Nério." Tel eslle sens
de rune des plus grandes inscriplion romaines qui nous soient
parvenues.
La carle de Peulinger porle celte indicalion :
Aquis N ri XV.
Aux eaux de Néris XV lieues.
Sur la borne milliaire d'Alichamps, on lil :
Neri LXXV.
Neri, XXV lieues.
Neri au centre de la Gaule Chevelue. -
Cnrte de PeutiJlf:Çcl",
FI\A;O(CIA,
scction.
�ORIGINES DE NÉRIS
23
Diverses appellalions ont été données cl Néris, depuis les Lemps
gaulois : Nerio, Nerisius, Neriomagus, Neriomagienses, Vicus
Nereensis, Néry, Aqme Nerim, Neri ct Néris, noms acluel , d'a prés
la prononciation locale el fran çaise.
L'origine el l'élymologie de ce nom nous sonl révélées par les
inscriplion votives des Romains, dont l'nne, gravée sur pierre, a
été découverte au Péchin de Néris, en 1776. Recueillie par le curé
H.enaud, elle fut placée plu lard, par les soins du do cleur BoiroLDesservier , sur la porLe de l'Hospice; elle passa ensuile dans le
jardin diL la Grenouillère, cl de là, dans une propriéLé voisine, les
Billoux.
"Les peuples Nériomages aux
Divinilé des Augustes el à leurs
Epouses. 'J
La même inscriplion, en mols
abrégés, fuL lrouvée plus tard en
1784, parmi les débris d'un lem pie
dont on reconnuL l'emplacemenl .
en nelloyant les fossés de la grand'
roule de Néris à ClermonL, en face
le Péchin ; ell est ainsi conçue:
NBS AGM ET .lBS UNI NGS
In scripli on trollvce entre le Péchill et ln rOlll e cie
Clerm ont , cô te oues t ; cal'Il ' Ièrcs de o, ou CC liI.
de hauteur, - Villa des Billollx,
On enlrait à Néris par une belle avenue 'ornée 'd'une rangée cie
slatues, par la voie de CanLilia el celle des Arvernes. En réparanl
le chemin on en découvriL une en pierre gros ière et fort muLilée.
EUe représenle un prisonnier enchaîné, un é hanlillon des mœurs
de nos conquéranLs les Romains. Peul-être figurait-elle un des derniers Gaulois donL ils ont exlerminé la noble race. Il s'esL encore
Lrouvé, il y a. quelques années, au Péchin, une slalue en pierre
blanche, qui était, diL-on, lrés iolie; elle a disparu furlivemenL,
ainsi qu'on en use ici 1.
Barailon donne le délail des fouilles qu'il a praLiquées eL qui ont
trait au même sujet: " Nous avons aussi ciLé les couverlures clu
1
Forichon. Monuments de l'antique Néris , 1866.
�24
ORIGINES DE NÉRIS
grand aqueduc, qui portaient des inscriptions étrangères à leur
emploi "J restes d'anciens monuments précédemment délruits et qui
avaient été employés pour la restauration des conduites d'cau; les pierres où elles éLaient gravées se trouvaient tellement
confondues, que plusieurs présentaienlla fin ou le commencemenl
d'un mot, sans aucune suite, souvent même, il s'en lrouvait
d'interposées, qui n'offraient ni lellres, ni écriture. Toules lui ont
paru indiquer la dédicace d'un temple, tout au moins d'un aulel et
le nom de la divinité qui y présidait; les voici lelles qu'il les a
copiées sur place:
NE~'lRIO.
- Au dieu lutélaire de Néris.
Ovh ... Ovhanre. -- A la déesse Ovhana ou Onvana, Lrès vénérée au
cenlre des Gaules, surtout à "Evahon", que l'on prononce Evaux, lieu
de son origine, à deux myriamètr s de Néris.
VISSV ... VISSVAGO. - Au dieu Vissvagu , Visso ou Vasso, honoré
chez les Arvernes et dont le magnifique temple s'élevait sur le
Puy-de-Dôme. Il élait aussi en grand honneur sur le Plaleau de
"l'Assiette", à la "Croix du Chiez d'Arfeuilles-St-Priest". On appelle
encore ce lieu" los Veissios", et le chemin qui y conduil, "la vio do
Veissio ".
Nennerio peut nous donner l'explicalion de ne Nerio ; la phrase
est incomplète, mais se rapporLe à Nerio.
Quant aux inscriptions lues sur les couverlures des anciens
aqueducs, le hasard aura donné lieu à celle inlerprétation au si peu
naturelle que fanlaisisle: ne Nerio, que l'on s'est éverLué à lraduire
par" a Nerone Nerio", en complélant, par effort d'imaginaLion, un
lexle qui n'a jamais existé. Il suffit, nous l'avons vu, qu'une Lour
construiLe sur la place de Néri ail porLé le nom de Tour de Néron,
pour que l'on ait voulu pendant longtemps, absolumenl admeltre
ce prince comme fondaleur de Néri . Il esL bon de savoir, ainsi que
l'affirme TudoL, que celle tour s'élevait elle-même sur l'emplacement
d'un ancien palais qui existail anLéri ur ment au dil Néron, et
qu'avaient dù habiLer nos illustres aïeux, les Gaulois.
Neriomagu ne serait-il pas une ville fondée par le roi Mage, fils
de Hadés ou Dîs, le pere des Gaulois? Neriomagiens s, 1 s
Neriomages sonl les habilanls lu canlon de Nério. Ce Mage élaiL un
grand roi" qui prenail un singulier plaisir à bâlir, à élever des
monumenLs, à fonder des ci lés ". Le voilà créa leur de Néris. Il a
�ORIGINES DE NÉRIS
25
vécu plus de deux mille ans avant nolre ère, eL près de vi ngl el un
siècles avant la naissance du fils d'Agrippine.
Il eùt fallu écrire Neroni Deo, pour enLendre Néron, Neromagienses,au lieu de N riomagienses. Néris a élé placé sous l'invocation
de Nerio par Mage, l'un des premiers eL des plus célèbres roi des
Gaules, longlemps avant que Néron eùl vu le jour, et de même
Borbo avant Archimbaud, qui devail prendre le litre de sire de
Bourbon.
J'entends les amis des faiLs précis se récrier; ]a surprise est
facile à comprendre. C'esL une suppo ilion que je fais, une hypoLhèse hardie, risquée, que j'émeLs, mais qui, par l'élude des Lemps
gaulois, m'a paru avoir quelque vraisemblance.
En bonne latinilé, "vicus" el "pagus" sonL les lermes employés
pour rendre le mot bourgade, mais magus n'a d'aulre sens que Mage,
roi ou devin d'OrienL; comme adjeclif, il désigne ce qui a Lrail à la
magie. Il parait difficile, mais non impossible, de le faire dériver de
manere, ou de mansio. Je présenLerai un faisceau cl'argumenLs dans
ce sens, tirés des légendes e rapporLanl à nos célèbr s aïeux.
Dans Lous les Lemps, les humains onl aimé à placer chaque
peuple, chaque localiLé, 'ous le proLecloraL d'une diviniLé, d'un sainl;
nous l'avons déjà conslaLé. Les Romains laissaienL sur leurs auLels
les dieux des vaincus. La forêL avait ses dieux comme la mer, cl
ainsi les sources, principalement les eaux lhermales. AugenL numerum deorum aqure nominilms variis, dil Plil)e. Tulla, Cambona,
Ovhana, Mona, Borvo ou Borbo, Cybèle, Teut, Ogni, "Mars, Diane,
Apollon el une infini lé d'aulres, avaient des lemples cl des adoraleurs dans les Gaules, principalemenL chez les Eduens, les BiLuriges,
les Boïens et les Arvernes. CerLains lieux rappelaient les grands
hommes des Gaules, divinisés par les nalions, comme plus Lard les
Césars et les Sainls.
Ces explicaLions paraîtront longues; peul-êlre seront-elles de
quelque utililé pour mieux élablir l'O ~ igne
de Néris. Les érudiL
.pourront en tirer des déductions plus savanLes, de nouveau tenir,
s'il leur plaît, sur les fonls baptismaux, la genlille Nérisienne, qui
semble sourire de tanl d'efforls pour reconnaîLre l'origine divine de
sa race.
�26
ORIGINES DE NÉRIS
A Gnide on donnait à V~nus
le surnom de Doritis ou DOl'ilide,
de même que la mer portait souvent le nom de Doris. Les Doritides
ou Néréides petites-filles de l'Océan et de Thétis, les cinquanle
chasles nymphes aux yeux noirs, séjournent au fond des ondes, et
dans leurs voluplueux regards, se reflètent les abîmes d'amour qui
ont produit Vénus. Elles charment les habilants des flols par les
belles formes de leur corps et leurs grâces naturelles. Des bois et
des aulels leur étaient consacrés sur les rivages des mers et près
des sources placées sous leur empire. Sur terre, elles habilent des
grotles de coquillages ornées de pampres verls. Elles forment le
corlège de Neplune el environnenl son char; elles passent la
plus grande parlie de leur Lemps à folàtrer dans les ondes et à
imprimer diverses figures aux flots de la mer; elles donnenl
pouvoir aux mortels de devenir posses eurs des plus grandes
richesses. On leur offre, dans les acrifice, du lait, de l'huile ct
du miel; on leur immole quelquefois des chèvres; les alcyons leur
sont consacrés. Les navigaleurs les invoquenl pour se rendre les
flols favorables.
Pline rapporle que du Lemps de Tibère on vit sur le rivage de la
mer une Néréide sous la forme de la divinité dépeinle par les poèles.
Si Pline revenait près des ondes nérisiennes, il verrail ncore de'
néréides; les déesses se sonl failes humaine, mais n'en sonl pas
moins adorables.
Le nom de Nérée a élé porté par quelques personnages, lémoin
le fail suivanl : Nérée el Achillée étaient eunuques ou chambellans
de Flavie Domilille, princesse de la cour de l orne, fllie du consul
Flavius Clemens, et pelile-nièce de Domitien. Cel empereur e
montra cruel à l'égard de sa parenle, que sa j une se eùt dû Jléchir;
il l'exila à Ponlia de Terracine. Nérée et Achillée qui , à l'exemple cie
celle vierge du sang des Césars, avaient embrassé la foi nouvelle,
durent parlager son exil; il fur nl, plus lard, décapilés. Flavi
Dornilille ful brûl e vive ous Trajan. Tous 1 s lrois sonl honorés
aujourd'hui omme sainls. régoire le Grand, qui s'étail rendu à leur
lombeaux,l cl nne en exemple au peuple. Il ' aurai nl pu vivI' au
ein d l'abondance el des plaisirs; ils ont préféré aux honneur du
monde le marlyre el les joies céle les.
�ORIGINES DE NÉRIS
.. =!==
.
Temple et châleau d'cau du Pcchin.
Ncrinc Galatea hymo mihi dulcior Hyblm,
Candidior cycnis, hedcra formosior alba,
Quum omnium pasti rept~n
prrescpia Lauri,
Si qua lui Corydonis habct te cura, venilo 1.
Scribe decem Nerio
2,
NEHE! VATICINUM DE EXCJDIO 11-l.0.J.tE
Paslor quum lrahcret pel' [rela navibus
Idœis Helcnen pcrfidus hospiLam,
Ingralo celeres obruit oLio
Vcntos, ul cancret fera
Nereus rala. Mala ducls avi domum
Quam mullo rep lel Grcecia milile
Conjurala luas rumpere nuplias,
J
Virgile.
BLlC .
VII. 37.
~ lIorace. Salo Ill, liv. II.
27
�28
ORIGINES DE NÉRIS
Et regnum Priami velus.
Ira cundia d iem profered Ilio
Malronisque Phrygum classis Achillei :
Post cerlas h iemes urel Achaicus
Ignis Pergameas domos 1.
« Nous n'avons pas des mémoire aussi détaillés sur les au lres
colonies des Gaulois, qu'Ogmius ou ses successeurs ont conduiles
en quelques autres parties d'Espagne. On sçail seul em ent que la vas le
contrée, où les Anciens on t planté les colonnes d·Hercule, étoi l occupée
par les Celles, en par li culier par les Vénèles, originaires de la Venelie
des Gaules, et frères des Vénètes qui commandoient la poinle de la
mer Ad ria tique. Ces Celles avo ien l précédé, en Espagne, l'arrivée des
Phén iciens; auss i l'Histoire observe-t-elle que ces derniers, en 'é lablissa nt dans leur voisinage, ne s'a ttachèrent à fortifier Gades, que
pour se défendre des co ups de mains de la part des Celles, qui
éloi ent maîtres de loul le territoire des environs.
Il est visible que les Gaulois n'auroienl pu pénélrer,. en des Lemps
si r ecul és, jusqu'à l'ex lrémité de la Baltique, si, dès lors, l'e nlrée
d'Espagne ne leur avoi t élé en lièremen t ouverle. Il es l du moins
cerlain , qu'ils y onl été se fixer à diverses repri es, sans crainle, sa ns
précaulion, avec femmes, en fans et esclaves, empo rlan l su r diverses
sorles de voilures, leur argent, leurs provisions, el lou l ce qu'ils
pouvoienl avo ir de meubles. Ce qui forma les Cellici de la Bélique,
les Celtici Pn:esarmaci, des deux rives de la Tambre, su r la cô le de
la Galice, el en fin les Cellici Neri m, qui occupoienlle Promonloire
Celtique, con nu aujourd'hui so us le nom de Finistère, qui esll e cap
le plus occidenlal, non seul ement de l'Es pagne, mais enco re cl lout
le grand conlin enl de l'Europe» 2.
Cellici Nerice, ce nom ress mble de façon frappanle à celui des
Nériomages; ne dirail- n pas qu'il se rapporte aux hab ilanls de la
Celtique Nérisienne?
J Horatius. Od., Carmen XV.
: Dom. Marlin. [lisL. des Gaules eL des Gaulois l. I, p. 170.
�LE
0 L ET LE CLIMAT
Le sol de Néris esl primitif, composé de granit, de quartz, de
mica, de feldspalh ; la lerre esl légère; les places el les l'oules,
recouvertes de tuf sablonneux, sont toujours propres, agréables à
l'œil, peu fatiguantes pour la march e. Le poinl central de ce qu e
j'appelle le Plateau Nérisien, les Bruyères de l'Assielle d'ArpheuillesSl-Priest, est à 552 m ètres au-dessus du niveau de la mer, la plaine
des Campagnes en face de Cheberne à 432, l'ancien poste d'observation des Chorles à 415, la place du Bourg à 380, le Bain à 355.
fi Peti l s inscriptions; les deux premièl'cs ont cté Irouvecs ~ cinquante centimètres sous [cnc, dans hl rllc
Cg'n ICI' nClUcllc. - Péri s tyle de l'Etablisseme nt.
L'air est des plus salubres, le climat très sain; la lempérature douce
el ravÜl able. On a rencontré, en pratiquanl des fouilles près des
eaux lhermales, un filon de galène ou plomb argentifère, cl aux
environs de la ville, la Fluorine ou pierre de Néris.
Des chimistes disent qu'il existe une cerlaine quantilé de
flnorure de alcium clans les eaux de Néris; auraienl-elles coulé
~)rimtvenl
de divers côlés el laissé le précieux dépôt, lrace
lllefT'açabl en souvenir cle la déesse?
�30
LE
SOL~ET
LE
CLI~1AT
On trouve également une sorte de pierre blanche, qui a
l'apparence du marbre; elle a une grande ressemblance avec la
pierre d'autel recueillie, en même temps que divers objets du culte
gallo-romain, dans les Grandes Chaumes, derrière le parc des
Arènes. Une seconde lableHe, provenant du même édifice religieux,
a la dureté et la couleur du marbre noir; son grain est identique
à celui de la pierre de Montrobert d'Arpheuilles. Les carrières des
Mas de Cheberne fournissent de nombreux cristaux, disposés parfois
en forme de belles rosaces, ayant, sous l'aclion des rayons solaires
el de la lumière, le brillanl et l'éclat du diamant.
�NÉRIS CAPITALE DES GAULES
Je me suis basé sur des documents authentiques, pièces royales,
du nombre de nos collections historiques, pour donner à Néris le
tiLre pompeux mais mériLé de Capitale des Gaules. Ce titre, Néris a
dû le porler au temps des princes dont le Lrône glorieux s'élevnit
dans les Gaules centrale, antérieurement à Vercingétorix, vingtdeux siècles avant notre ère.
Restes cI.e la grande colonnade des 'l'bermes; tronçon de petite colonne de Cbeberne. lques débris sont le plus bel ornement du peristyle de l'Etablissement.
fi
Ces magni-
Gomer, Dis, Mage, Dryu , Ogni, Cclle, Saron, Barde et tant
d'auLrcs ont régn6 dans nos conLrées.
Brennus, AmigaL, Sigovèsc, Bellovè e, Lucrn, Biluit, ont été nos
chefs et leur célébrité est universelle. Leur cour, la plus brillante
�32
N]~RIS
CAPITALE DES GAULES
des Lemps anciens, s'est lenue dans la conlrée nérisienne. Les noms
de Gaume, Hadès, Mage, Druide, Ogni, Barde, Migat, Bren, Lueron,
Bituit, se sonL perpéLués dans le rayon de Néris, sinon à Néris même.
A parLir de César, dont l'épée est restée dans l'un de nos temples,
combien d'empereurs, jusqu'à la chule de la pui sance romaine, ont
lenu le sceptre dans noLre illustre cité 1
Ces rois des Gaules, devenus des dieux par leurs grandes actions,
au même titre qu eux de l'Olympe grec, égyptien, asiaLique, les
créateurs de la civilisation française nous sont inconnus; dans notre
enfance, nos précepLeurs ont à peine pu nous enseigner l'histoire de
Vercingétorix, c'est-à-dire les exploits héroïques qui ont marqué la
fin, la chute de la Gaule, de sa puissance, de sa ci vilisaLion, et celte
puissance, celte civilisaLion s'est étendue sur l'ancien monde vingt
siècl es d uranl.
Dans la suite des temps, au milieu de bouleversements sans
nomhre, les faiLs les plus mémorables sont devenus pour nous des
légendes, des fables, et nous avons laissé dans l'oubli, pendant vingt
auLres siècles, les pages les plus glorieuses du livre d'or de la nalion,
de celle race gauloise si distinguée, qui a dominé tous les peuples
par son génie supérieur, sa bravoure incomparable, son courage
surhumain, qui arrachait à Alexandre le Grand cette exclama Lion :
" Quel peuple fier 1".
L'heure esL venue pour les fils des Gaulois de faire revivre nos
célèbres aïeux; en fouillant le sol, en exploranL leurs anciens séjours,
nous lirerons des élincelles des blocs mégalithiques, et la lumi ère
jaillira éclalanle, ébloui sanLe, et ce sera pour le peupl un émerveillemenl que celle féerie nouvelle de la gloire ancestra le.
Je me suis cfIorcé de relracer l'immorlelle épopée, à laquelle, par
un suprême honneur, nous ratlachenl les antiques monumenls du
pays nérisicn.
�NERISIUS VeLLA REGI \ IN AQUIT \NIA
1
Si nous admellons que Néris ail été fondé par le roi Mage, ce
prince ayanljugé ce lieu l'un des plus dignes de devenir PUlle de:;
capilales de ses étals, nous reconnaîtrons à Néris lrenle siècles de
royaulé dans les Gaules.
Nous l'avons vu, Mage a vécu deu x mille ans avanl nolre ère;
il élail le fils de Dîs ou Hadès, Père des Gaulois, donl la lèle a élé
relrouvée à Néris mème, el qui recevait les. adoralions des peuples
dans un lemple voisin.
COul'onne de Hunald, duc des Aquitains. -
Cabinet de France.
lVInge élail l'aïeul de Dryus, de Barde, d'Ogni: Dryus el Barde
fondaleurs de l'inslilul des Druides, Ogni, l'Hercule gaulois, donl le
dolmen s'élève encore sur le lerriLoire de l'ancien collège druidique.
Ces princes et leurs descendanLs onl lenu le scepLre à Néris
jusqu'au Lemps de Cé ar. Leur lignée, sous les Homains, se mainLienL
à ln tèLe .des provinces; cependant quelques-uns deviennent de
simples chefs de famille. A la chuLe de l'Empire, ils reprennenL la
Recl/eil des flisto/'iens des Gaules . Index geographicus d II Lome VIc.
Autre s villes pr:ncipales d'AquiLaine . - Provincia BiLurensis habel ocLo: Rituricam,
Lemovicam , Clarol11onLel11, MimaLern, HllLenam, Albiarn, CaLllrcLlI11, Vallatem, nunc
Podium . - Labbé, Nov::c Bibl. Manllsc., l. n, p . 734.
1
�34
NERISJUS VILLA REGlA IN AQUITANIA
couronne; les ducs d'Aquitaine, le Odon, les Archambaud en sont
les représentants. Ces derniers, par leur alliance avec le fils d
Sainl Louis, Robert, qui épouse Béatrix, is ue de Archambaud··
Jonlluçon, deviennenl la lige de la Maison de Bourbon.
La première royaulé exercée à Néris a été celle des Brenns, no
ancèlres de très glorieuse mémoire. La ville élail au cenlre de la
Gaule chevelue, du grand foyer celLique.
Tandis que les repré entanls d'une branche de nos races royales,
après a\ oir parcouru le monde connu, s'élabli aienl définitivement sur les bord du Rhin, sous le nom de Franc, le Grande
Gaules continuaient à être gouvernées par les rois Gaulois. Les
princes d'Aquitaine tels qu'Odon qui a laissé d s souvenirs encore
vivants de son passage dans la région MonLluçonnaise-Néri ienne,
ont été les derniers de celle brillante cohorte de chefs des Gaules.
La couronne d'Aqui ta i ne qui porte des fleurs de lys, con ervée
au Louvre, esl uue de celles de no vaillant Chefs. C'est il ce lilre
qu'elle doit figurer dans 1 s armes de Néris, comme emblème de
souverainelé.
L'Histoire a enregistré sa haute noblesse et ne l'appelle que la
VILLE ,ROYALE D'AQUITAINE.
L'Aquitaine 1 pays d'origine de CelLes aulochtones, du grand
Empire de Brennus, de Sigovèse el de Bellovè e, les conquérants
du Monde Ancien.
L'Aquitaine! ciladell de la Liberlé gauloise en face de la Puissance franque.
C'esl le droit elle cl voir de l'écrivain, le bonheur suprème des
fils adorateurs de ]a MÜl.E-PATHI~,
de déposer aux ] ieds de la
HEl l ~ NJ~Hl
IENNE des palme
l d s Heurs, cl coul'onn r de lauriers
l'une des aînées cl des d rnières survivanles, entre les C:Jpitales cie
Gaules.
�LA COUR DES FRANCS A NJ~RIS
Arnoux ou Arnulf, issu de la première noblesse française, élevé
à la cour de Théodebert, ful successivemenl sage courlisan, généreux guerrier, habile minislre d'Etat, grand évêque, humble solitaire. Il avail épousé Doda, donl il eut deux fils, qui soutinrenl ct
augmenlèrenlla gloire de leur famille, savoir: Anseghise, la lige de
la seconde race de nos rois, cl aint Cloud, évêque de Melz. Il
régnait en maUre à la cour, au point qu'ayant sollicilé l'aulorisation
de se relirer dans la solitude, elle jeune roi s'étanl emporlé jusqu'à
dégainer contre lui, la reine Gomalrude se jela aux lieds d'Arnoux
pOur lui demander pardon; le roi, confus de son emporlement, en
fil aulant, ct pour réparer celte faule par le sacrifice qui lui coMait
le plus, il accorda au sage conseiller la permission qu'il demandait.
La vie de sainl Arnoux a élé éCl:ite par un auleur conlemporain,
à Ja priér de son fil ,sainl Cloud. Cel écrivain assure qu'Arnoux étant
encore laïque, demanda au Seigneur la glàce de lui faire connaître
si ses péchés lui étaienl pardonnés; et que, passanl sur le pont de
la Moselle, occupé de celle pensée, il jeta son anneau dans la rivière,
en disanl : « Je croirai que mes faules sonl effacées, si je recouvre
cct anneau )). Il ajoule, qu'en ffet, Arnoux le relrouva, quelques
allnée après, dans le v nlre d'un poisson qu'on lui servit. Paul
Warnefrid, qui rapporte l même fail, prolesle qu'ill'avail appris de
la bou 11 de Charlemagn . Oulre que ces aulorilés sont respectables, on CGnserve encore ccl anneau à St-Elienn de Metz, et on le
montre solennellemenllous le ans, aujour que les moines vonl en
procession cl son tombeau 1.
Pépin d'Hérislal élaille pelil-fils d'Arnoux, par son 1 ère Anse~
1
Til'é de l'IIisl. de 1 Bglise Gallic ., pal' Longueval T.
nr,
p 410.
�36
LA COUR DES FRANCS A NÉRIS
ghise, et de Pépin de Landen par sa mère Bogga. Le nom d'Héristal
lui venait d'un chàLeau princier qu'i] avai l fait construire sur la
Meuse.
Les Pépins de Landen étaient de puissants seigneurs qui élen<laient leur pouvoir sur de vastes territoires compris entre la Meuse
ct la Moselle. Ils occupaienl le rang des plus hauts dignitaires à la
cour des rois Francs, dont ils soulenaienl le sceptre et le diadème.
Pépin le Bref naquit à Jupille, en Belgique. La ouche des Carlovingiens a donc cu pour pays d'origine la Gaule belge.
Charles Marlel dirigea les affaires de France, durant une période
d'environ vingt-cinq années.
Ce prince partagea le royaume entre ses enfants: Pépin eulla
Neustrie, Carloman l'Auslralie, et Grifon un apanage moindre .
. Les ~ l ois
de ce Lemps tenaient des cours plénières aux fê tes de
Noël el de Pâques. Ils paraissaient, dans ces assemblées, superbement
parés, couronne en tête, ceptre en main, et, du haut du lrône,
recevaient l'hommage des vassaux, le tribut des nalions vaincues et
soumises. Les grands seigneurs du royaume devaient s'y montrer
avec éclat; le prince les défrayail magnifiquement, et de riches
robes de noblesse leur étaienl livrées . Ce dernier mot est resté dans
notre langue pour désigner la tenue du personnel de service de
gen tilshommes.
Charles Marlel avait fondé l'ordre de
Chevalerie « de la Genelle » avec la devise:
« Exaltal Humiles. »
Il mourut le 22 décembre 741.
Les assemblées du Champ de Mars auraienL élé remplacées par celles de Mai, par
ordre de Pépin, la température étant plus
favorable à celle époque de l'année.
Pépin succéda à son pel', dans ses
hauLes fonctions, eL exerça le souverain
pouvoir, en même Lemps que Childéric, de l'-'
nier rejeton de la race Mérovingienne. L'an-.
Pepin le Brcf.
.
f
t D apres uri e an clcnn e rcprCsc nlul!OIl.
.
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742
é e
mal quée par la naissance de son 111s Charles.
Dés 743, Pépin eL Cmloman, il la Lêle d'tIlle forLe armée, envahir nL l'AquiLain , pour châtier le duc Hunalc1, qui, ù la m rl de
�LA COUR DES FRANCS A NÉRIS
37
Charles Marlel, avait cru pouvoir recouvrer son indépendance et le
provinces aulrefois possédées par lefeu duc Eudes, ou Odon, son père.
L s I~ rancs s'emparèrenl de Loches, l'une des principales places
forles, el porlèrenl parlout les ravages et la dévaslalion. Hunald
ful conlrainl de se soumellre.
Carloman el Pépin firenl, pendanl celle expédilion, un partage
amiable de leurs élals, dan un endroit nommé le «"\ ieux
Poiliers, »
Néris, se lrouvanl placé aux extrèmes limiles d'Aquitaine, sur la
fronlière d'Auvergne, et joignant le domaine Montluçonnais d'Odon,
dul êlre occupé, du Lemps même de Charles Marlel, cl, à plus l'orle
raison, par Pépin, qui, après sa vicloire, s'appropria une partie des
lerres de son vassal insoumis.
Duranl les guerres d'Halie el du Midi de la France, la reine, ses
enfanls elloute la Cour ont cerlainemcnl allendu le l elour du prince
viclorieux, dans la capilale qu'il affeclionnait cl qui se lrouvait èlre
la plus belle el la mieux siluée, sur le parcours de ses expédilions
guerrières. Selon toules probabililés, le fils du roi, le jeune Charles,
a passé la plus grande parlie de son enfa~
el de sa jeunesse à
Néris. Pour êlre prêl à entrer en campagne, el porler la guerre au
cœur d l'Aquitaine, dès l'année 743, Pépin a dù nécessairement
concenlrer des lroupes à l'avance, sur l s limi les des terres du duc
Hunald; or, où pouvail-il élablir le siège de la direclion et du
commandemenl de ses armées mieux qu'à Néris, la ville des Cé ars,
la cilé voisine des anciens quartier généraux romains, aux confins
des Arverne , des Lemovices, des Bitnriges ct des Edu ns?
La voie de Mécliolanum, Argenlomagus, le conduisait loul droit
à Loches, el nul ccn Lre n'élaiL plus propr aux approvisionnements
de Loul genre, que celle conlrée inlermédiaire enlre lrois des plus
grands et des plu richcs p uples des Gaule '.
Comme on reul S'Cil rendre compLe par les citaLions qui suivent,
Charl emagne a vécu les belles années de on enfance el de sa
jeunesse dans l'Aquilaine, eL, par le faiL mème, au Palais royal
de Néris.
753, Pippinius rex in Saxoniam pergil. Gl'ifo Ilaliam cupiens
pcncLrare a Theocloino Comile in valle Maurienna opprimilur idem
Theocloinus in ipso cerlamine occidiLur.
Charles a 11 ans.
�38
LA COUR DES FRANCS A NÉHIS
754. Stephanus Papa implorat auxi]ium Pippini, unxil CarolulTI
et Carlomanum Pi pj)ini filios.
Charles a 12 ans.
75 . Pippinus in Italiam ingrediLur jusliliam S. Pelri ad perquirendum: Heistulsum sibi in bello occurentem superat. Heislulsus
fuga lapsus Papire includilur, daLis obsidibus XL sacramento constriclus res S. Petri reslitui.
Pippinus in llaliam proficiscitur HeisLulsum Papü-e inclusum
obsedit el ut res S. Petri reddereL, sacramenlo consLringit, Ravenam
cum Pentapoli S. Petro tradidit.
Charles a 13 ans.
756. Heislulsus in venatione equo lapsus, regnum cum vita
perdidit.
758. Pippinus Saxon es hello superat.
760. Pippinus Weiferium Ducenl in Aquilania Ecclesiarum justitias faeere renuenlem eoegit promillere emendalionem.
Charles a 18 ans.
761. \Veiferius sacramenta mentilus, vaslando et depopulando
usque Cavillonem pervenit. Pippinus eum Karlo filio exercilul11 ex
adverso movel, caslella et civitates pugnando eapit, Burbonem,
Cantela, Clarmonlem : aliœque quamplurimre ejus dominalui se
subjiciunL: deinde Beturicam expugnal.. ... Nalalcl11 Carisiaco.
762. Pi ppinus in Aquilaniam pervenil ad caslrum Toarcis.
Charles a 20 ans.
763. Tassilo de exereilu se subclucens Bajoarial11 pclil. Fada est
hiems valida anno 764. Pippinus in Aquilanial11. - Tassilo dux
Bajoariorum.
Charles a 21 ans.
754 à 758. Pippinus omnem Aquilaniam peragranclo sure dilioni
subdil, nec lamen ul voluit \Veiferum capil, cd ille semper
vastaLioni et fugre intenlus, donce dolo Warallonis pcremplus ct
fugre el tyrannidi Ilncm dedil.
Charles en Aquilaine, de 22 à 25 ans.
Entre 762 ct 755, mariage de Charles ave Hirmélrucle.
755. l ex Pippinus Ca ll'um cui nomen est Arg nLonus in pago
Bilorino a fundamenlo miro opere in prislinum slalul1l reparare
jussil, Comiles suos ibidem ad cuslodiendum mi lLens, i psum castrulll
Remistano ad \Vaïfario resislendum cum medielale pagi 13ilo1'in1
�LA COUR DES FRANCS A NÉRIS
39
usquc ad Carum l, - qui Bilurigum provinciam duas 111 parle
secat, - conccssil.
Charles a 23 ans.
766. Pippinus placilum suum in Aurclianis civilalc ... re tauravil
Argenlonum caslrum quod anleà "V/afl"ariu dc truxil.
Suptadiclus Pippinus Rex caslrum nominalum r œdiflcavil
ibiquc Francos dimisil, Aquilaniam conlincndo. Simililer cl in Biluricas Francorum caram conlocavil... Nalalem in Genliliaco.
Charles a 24 ans.
768. Pippinus ab Aquilania regr diens ad S. Dionysium VIn
ka!. ocl. diem obiil anno relate LIV 'J .
La sœur, la mère de WaifIrc, loule sa famille e t faitc prisonnière par Pépin, qui revicn l de ceLLc xpédi tion en lriom phaleur ;
il passe à Tours, s'arrête au lombeau de sainl Marlin, clmcurl ceLLe
même année.
Charles a 26 ans.
Remonlons au milieu du VIIlc siècle, el reprenons la suile des
l'ails, à daler de cclle époque.
Pépin est proclamé roi en T2; l'année suivantc, le pape Etienne II
vicnl dans les Gaules sacrer le nouveau ouverain: celui-ci envoie
son fil Charles, âgé eul ment de onze ans,
souhailer la bienvenue au ponlifc de Rome.
Eliennc TI profilc de son séjour en Fran e
pour olJiciler l'inl rvcnlion dcs armées
franque. Pépin pa se lcs Alpes, soumet la
Haule-Ilali , et impose ' cs condilions au roi
dc' L mbard . Il se dirige cnsuile vers le
midi des Gaule, pour venir en aide aux
Golhs dc la cplim~1e,
con Ire le ' Maures,
cl prend sllccessivem nl à ux-ci, Nîmes,
ccau de Pépin le Bre f.
\gclc, Bézicrs. Carcassonne lienl plu longlemp. Le Francs l ar-.
viennenl .ain i jusqu'aux Pyrénées. Il leur esl facil alors d' nv lopp r l' quilaine, el de l'allaqu r de lou colés à la fois; la luLle
devicnl lerrible, cl dur dc 759 à 768.
1
Le Cher, qui couIc à MonLluç'on.
~ Recueil des Jlist. des Gaules . Dom BouqucL, l. V cL VI.
�4()
LA COOI1 DES FHANCS A NÉHIS
Charles, qui a 17 ans, fail ses premières armes; il participe aux
diverses expédilions, et devient, à vingt-cinq ans, l'un des chefs les
plus habiles dans l'arl de la guerre. Au retour de chaque campagne,
Néris revoit le brillant prince, qui doil occuper bienlôt le plus grand
trône de l\mivers. Pendant la longue période des guerres d'Aquitaine, Pépin séjourne souvent à Néris, point admirablement placé,
sur la route des « Marches» des peuples, pour la direction des opéralions militaires dans les provinces voisines.
Le plus beau royaume des Gaules, le pays le plus renommé des
posses ions Celtiques, la patrie des rois illuslres divinisés, succombe,
devient terre franque, et forme désormais la France.
Pépin conféra les tilres de duc, de comle, de baron, aux principaux
du pays, à ceux qui devaient, par leur haute influence, assurer la
tranquillité des na Lions conquises, et leur complèle soumission au
nouveau chef des Francs. C'esl ainsi que, plus tard, Charlemagne
élablilles comlés du Berry el de l'Auvergne.
On présume généralement qu'alors ful créée ]a baronnie de
Bourbon, au profil des Archambauds de Monlluçon, qui porlenlle
nom significatif de Chef des Boïens. L'histoire, qui recherche la
vérité, ne reconnaît leur noblesse que plus tard, sous Charles le
Simple, mais la légC'nde peut, en pareil cas, être suivie: elle remonte
à l'origine des fails, eL allribue celle dislinction honorifique à Nivelon,
parenL de Pépin, qui la lui aurait conférée. D'autres pensent qu'elle
a élé accordée par Charlemagne en 770.
Quel sujel LenLanL pour un auleur dramaLique : il pourrait
représenler les fêles royales données à Néris, au palais des Kars,
dans les Arènes, à l'occasion du mariage de Charles avec Hirmélrude;
de celui qui devaiL ceindre le diadème impérial; peindr la reine
Bertrade dans loul son éclat, enlourée cie sa helle couronne de
jeune princes, de sa cour hrillanle; Pépin insLiLuanL la première
noblesse de France, sacranL chevaliers, ducs el princes, les chefs de
. nolre sol, les Al'chambaucls, d'illusLre eL éLernelle mémoire.
Pippinus auraiL donc élé le parrain des Archambauds. On lui
avaiL donné ce Lilre, dans le pnys Nérisien, cL l'on nomme en ore
le parrain du bapLême « Pippi », en l l'me familier, enfantin; c'esL
l'abréviaLion du prcmi r.
Il commençail l'illusLraLion d'un nom, d'une race, le fils cl Ll
marleleur des Maures, el, brisanlle faible sceplre des rois fainéanLs,
�LA CO R DES FRANCS A NÉRTS
41
s'élevail sur les marches du lrône; il favorisait, en mème temps, la
venue, sur le sol monlluçonnais, de cet arbre giganlesque, dont
s'est énorgueillie la France, ct qui, pareil aux ch6nes éternels de notre
lerroir, compte un grand nombre de siècles d'exislence, élend ses
rameaux verdoyanls sur l'une des plus belles parlie de l'Europe, la
royale Espagne, aux monlagnes pittoresques, aux vallées riches et
lranquilles, aux pommes d'or, aux femmes de feu.
Le Créa leur, selon la légende populaire, donna à cette conlrée
préférée loul ce qu'elle lui demanda : un beau climat, des fruils
savoureux, des femmes belles, une mer belle el de bons princes.
o jeune
roi, je le salue, loi qui
descends de nos Brenns; rappelle-loi,
en souvenir de la patrie gauloise, où
est née ta race, nolre fière devise:
GLOIHE, ESP]
~ HANCE,
ALLEN!
Pépin avait élé surnommé le Bref,
à cause de sa pelile laille. Moins bien
doué par la na Lure que les guerriers
francs, les hauts digniLaire qui composaient son en lourage, il sul en
impos r mème aux plus vaillanls, aux
plus forls, à ceux. qui aurai nl tenLé
de railler son courage,
• 1\1. Alpho nse ' JII , à SOIl couronn ement,
- D'après un c ph otographie de Fran zc lI ,
de lIladrid,
On donnail en spectacle au peuple un combat d'animaux sauvages; un énorme lion éLail aux prises avec un taureau des plus
fougueux: deux rois de la nalure parmi l'espèce animale. Déjà, en
des assauts furieux, ils s'élaient me ures, dressés l'un conlre l'aulre,
frémissanls de rage, poussanl des mugissements de morl, et le sang
coulail, à chaque coup de griiTe ou de corne; luLLe lerrible. La foule
hal lail, suspendant son oume bruyanl, dans l'altenLe du dénouemenl falal.
- Qui d'entre vous ira les séparer? s'écrie Loul à coup Pépin,
deboul, face aux hommes (l'a I"I1les, nobles cl princes.
Personne ne répond, pel' 'onne ne s'avance. L'émolion esl générale; la crainle paralyse l'ardeur des plus braves.
�42
LA COUR DES FRANCS A NÉRIS
Pépin descend alors les marches du cirque, s'avance dans l'arène,
et, d'un seul coup d'épée, tranche la tête du taureau et celle du lion,
aux applaudissements, aux acclamations des speclateurs. Tel, un roi
d'Assyrie, tel Hercule. Cet exploit grandit Pépin aux yeux de tous. Et
qui sait? Quelles arênes ?... de Néris?
Pépin voulut faire consacrer le pouvoir qu'il exerçait par le
Suprême Pontife de Rome, dont l'auLorilé était alors souveraine ~ur
les peuples et les rois. Les légats de Pépin demandenl qui doit être
appelé roi, le prince qui en a le titre, mais qui a cessé de s'occuper des
affaires de l'Etat, ou celui qui exerce toutes les charges de la royauté,
sans porter le diadème.
-. r.l convient ~e nommer Roi celui qui lienl en main le pouvoir
royal, répond le pape.
Pépin prit la COlU'onne.
Lorsqu'une ère nouvelle come~l,
il faut à ceux qui sont
chargés du gouvernement, un tact, une décision rare, une profonde
sagesse, une réunion de toules les qualités qui sont le don des grands
hommes, pour faire prévaloir les idées neuves, non seulement au
sein de la nation, mais aussi chez ]cs étrangers, les voisi.ns, les amis,
même les ennemis. Il eslnécessaire de faire appel à la Concorde, à la
Paix, à la Liberté des peuples, et à la puissance des chefs souverains.
Ce rôle a été supérieurement tenu par Napoléon au début du
XIXc siècle. Il y aura encore des jours lriomphants pour la France,
sous l'égide de son génie tutélaire.
•
Pépin, jugeant sa fin prochaine, ne voyait pas sans effroi appa:...
raîlre devantlui l'élernité solenne]]e, terrible, de la tombe' qui efl'raie
même le juste. Il demanda pardon à Dieu de ses fautes et des péchés de son père, ' Charles Martel; le fardeau de ce dernier était
lourù. Le père avail anéanti une race, une civilisation, la plu belle
de l'époque; au point de vue puremenl humain, on peul regretter
la disparition de la puissance Maure. Le fils usurpa le lrône ; il
devait donc redouter le jugemenl de Celui qui pèse dans la balance
les aclions humaines. Sans doute, pour ces divers mo!.ifs, dans le
dessein de faire amende honorable devanl Dieu el devanll s hommes, le plus grand des Francs voulut êtJ e enterré à l'entrée de
Sl-Deni, n dehors, clans la po Lure d s pénitent, nommés" prosternés ' .
�LA COUR DES FHANCS A Nl
~ mS
43
Celui qui devienl chef des peuples, doit avoir la noble fierlé qui
sied au représenlanl d'une grande Nalion, et descendre dans la
tombe avec l'a pparat éblouissant, grandiose, des Brenns, que nous
retrouvons encore superbemenl endormis dans le sommeil majestueux, divin, de la gloirc.
Charles Marlel avail eu de sérieux démêlés avec IIunald d'Aquitaine, qui lui su cila de graves embarras, par es liai ons avec les
méconlcnls. Il avait donné asile il Grifon ; il conservail des intelligences avec Didier, roi des Lombards, el les Sarrazins, le Maures
d'Espagne.
La guerre que Pépin, son fil , eut il soulenir conlre Gaïfre, fils
d'Ilunald, dura sepl années, au bout desquelle, la conquête de
l'Aquitaine devint complète. Les provinces centrales, durant ces
long combats, furent mi es à feu et il sang: on ne voyait part ul
que ruines fumante ', campagnes dévastées. Gaïfre, réfugié ù l'extrémilé de la lerre des Lémovices, ful Lué par ses vassaux, rendus
malheureux par d'incessants combals.
Pépin mourul j une, à 3 ans. Il avail pour épou e Berlrade
femme d'un caraclère doux, affable; elle accompagnait son mari
dans ses voyages el ses expédilions : elle passail pour lui donner
des avis pleins de sagesse. Elle excellail à lenir la cour la plus splendide du lemp , et, par ses délicates prévenances, allirail à elle tous
les grands, les alla hait, par de bienfaits, à la forlune du loi.
Pépin ut s'élever aux dignilés suprêmes, sans exciter parmi 1 s
grand aucun senlimenl de jalousie ou de haine, bien qu'il eùl
usurpé le lr6ne, au délrimenl des hériti 1'5 légiLimes. es verlus
militaires cl civiles l'avaienL placé, dès 10ngLemps, au premier rang,
parmi les chel's dignes de command r à un grand peuple. 11 disp sa du pouvoir en vue du bonheur de es sujeL , qui lui resLèrenL
Loujours fidèles. Sc ancêlr s sonl justemenl r nommés dans J'IIistoire, principalement son père, el, lui-mème, malgré l'auréole de
gloire de Charlemagn , son propre fils, a su 0 uper une place
remarquabl dans la série des grands homme de la France. Ses
rapporls amicaux av c J'Eglise, on r61e de concilialeur enLre
les divers peupl , l sa sagess , lui valurenL l' Lilre d : « Nouvca~l
?\Ioïse, cl Libéraleur, du plus rand cl s Hois, de Hoi lrès-Chrélien »,
qui ' l rc lé allaché Olllme un apanage divin, à la qualificaLion
des roi de Fran 'e, liLre pompeux, marquanL le rang occupé dans
�44
LA CO R DES FRANCS A NÉRIS
le monde par nos princes, les premiers à la tète des nalions civilisées.
Pépin eut de sa femme Bertrade: Charles, Carloman, deux filles,
mortes en bas âge, une troisième, qui devinl abbesse de Chelles,
Berthe, épouse de Milon, comle d'Auger, père de l'invulnérable
Holand, ChilLrude, femme de Hené, comte de Gènes, mère d'Ogier
le Danois, chevalier de célèbre mémoire. Ces jeunes princes, ces
belles princesses, ont passé le temps de leur enfance, en partie à
Néris, dans l'Aquitaine.
Le père de Pépin, Charles Martel, a fait prédominer l'Europe
sur l'Orient, et élabli la suprémalie définitive de la civilisation
gallo-romaine sur les doctrines musulmanes; par suite de ce grand
fait historique, il a acquis un renom illuslre. Le fils de Pépin,
Charlemagne, fut encore plus remarquable. Pépin, nous le répélons,
a su, entre ces deux majeslueuses figures, occuper, lui aussi, une
place élevée.
Il mourut le 24 septembre 768, après avoir ainsi parLagé ses
étals: Charles recevaill'Austrasie, et Carloman la Bourgogne, la
Provence, la Golhie, l'Alsace el l'Allemagne. Les deux frères avaient
des droits égaux sur l'Aquitaine, et probablement sur la Neuslrie,
dont il n'est point fait men lion.
L'AquiLaine élait le plus beau fleuron de la couronne de France;
Pépin, pour la conquérir, n'avait pas reculé devant ]es moyens extrêmes. Elle élail l'objet des convoilises de ses hériliers; aussi
voulul-il que chacun en eùl sa par l, comme on disLribue un succulenl gâleau aux convives, dans un somptueux festin.
Charles devait se Lailler la part du lion, de par le droit du plus
fort, el étendre son pouvoir des rives de l'Ebre en Espagne, à
celles de l'Elbe au pays des Slaves, et, de là, jusqu'au Danube, aux
conf111S des Daces, en Halie, aux limiles de la Lucanie.
Charles monl sur le lrône en 768, à 26 ans; il esl sacre Augusle
en 800, à 58 ans; il meurl le 28 jm1Vier 814, à 72 ans, après 46 ans
de règne, connu dans l'hisloire sous le nom glorieux de Charlemagne.
La poslérilé croira-l-elle que le fils de Pépin, le pelil-fils de
Charles Marle], Charlemagne, que les hisloriens nomment avec
raison « Hoi de France », donl le fils, Louis le D!'bonnaire, ses
�tA COUR bES t'RANCS A NÊRIS
45
pelils-fils Pépin IC" cl Pépin II régnèrent en Aquitaine, ait été baptisé
allemand, et revendiqué comme tel par Bismarck? Comment cet
homme a-t-il osé déclarer teulon celui qui esl né du plus pur sang
gallo-franc, el qui a été élevé au cœur des Gaules, à tel poinl qu'on
Bulle en plomb de Cbarl emagne.
pourrait affirmer qu'il est de la patrie boienne par prédilection,
par adoplion, bien que né, croil-on, à Salzbourg, la reine, selon sa
coulume, ayant accompagné Pépin, dans une expédilion en Allemagne; comme si, dans les siècles fulurs, quelqu'un s'avisait de
déclarer que Napoléon était espagnol, ou allemand, parce qu'il conquit et gouverna ces pays; ou ilalien, pour avoir porlé la couronne
des Lombards el des rois de Rome, encore y aurait-il plu de vraisemblance, la famille de "l'Imperalore e Re ", élant d'origine italienne.
Charlemagne ayant vaincu les Saxons, gouverna la Germanie,
mais ses ancêlres élaient Gallo-Belges; lui-même sortail 'de la race
des grands dignilaires de ce royaume. Non, jamais nous ne permellrons à celui qui, par d'indign es et criminelles manœuvres, trompa
son souverain, la France trop loyale, et l'Europe) pour meltre les
na lions à feu l à sang, de s'emparer de l'une des plus grandes
gloi l'CS françai es, originaire du noble sol gaulois. El lors même que
Charlemagne aurail lenu d préférence le ceptre à Aix-la-Chapelle,
il resle françai . Napoléon a bien rendu des décrel ' à Vienne, à
Moscou, à Berlin el il sera loujours connu sous le nom de grand
Empereur"des Français.
Le documenl qui suil monlre avec évidence CJue l'ex-minislre
faussaire a tenlé d 'allérer la vérilé:
« Il esl certain que Charles ct Carloman avoient élé mariés avec
des femmes de nalionalilé française, el qui vivoienl encor pour
lors comme on apprend de c s paroles lirées de 1'épislre que le
�46
tA COUR DES FRANCS A NÉRIS
pape Estienne IV escrivit à ces deux princes pour les dissuader de
J'alliance du Roy des Lombards, sur ]a crainte qu'il avait qu'elle ne
ruinasl la domination temporcll e que ses prédécesseurs s'csloienl
acquise dans l'Ilalie par la libéralilé de Pépin, et qne Didier lui dispuloit tous les jours.
Nous avons eu aduis, - ce que nous vous dison auec un extrême
regret, - que Didier, Roy des Lombards, lasche de persuader à
vostre excellence le mariage de sa fille pour l'un de vous deux, que
si cela se treuue véritable, on pourra dire auec vérité CJuc c' st une
invention diabolique, el que ce ne sera pas un mariage, mais un
accouplement très-pernicieux, car l'Escriture nous enseigne que plusieurs se sonl abandonnéz à de grandes méchancetéz et élloignez
des cOll1mandemens de Dieu pour auoir pri de alliances in jus les.
En effet, se peul-il commettre une semblablc folie, mes fils et lrès
grands Rays, de vouloir que la très-giorieuse Nation des François,
dont la noblesse et la valeur éclatenl par-dessus loules les aulres, el
vostre très-illustre et glorieuse famille Royale soient polluées par la
lrès-perfide el lrè -infecle Nation des Lombards, qui n'est pas eulement mise au nombre de celles qui habitent la lerre, et de laque]]e
certainement la race des lépreux tire son origine? Personne de bon
iugcment n'eslimera iamais que des Rays i renomméz ayent voulu
entendre à un si délestable et abominabl mariag : car quelle conjonction' peut auoir la lumière avec les ténèbres, ou quelle alliance
peut auoir le fidèle auec J'infidèle? Ioint Rays très-clémens el instiluéz de Dieu que vous estes à présent par la volonlé du ciel el le
commnndement de voslre père, conjoints légiLimemen l auec des
filles sorties ùe la très-noble race des François que vous deuez
aymer el qu'il ne vous est pas permis de répudier ponr n pauser
cl 'a ustres, ou prendre alliance auec une Nation eslrangère, puisque
pas un de va prédé essenrs comme voslre bisaycul, vostre ayeul et
voslre père n'onl poinl voulu prendr d s femmes d'aulre Royaume
que celuy de France. - El qui csl le Prince de vostre très-noble
laison qui se sail v ulu contaminer et e mesler avec la barbaI'
Nalion cl S Lombards ainsi qu'on VallS conseille ma,inlenanl ? Dieu
vous veuille défendre d 'une pareille infamie. Jamais personne mariée
auce Nalion estrangère ne onserva son intégrité el son innocence 1
PI' nez garde ie YOUS supplie combien de puissants Prince onl esté
dcstournéz cl Pr'ccplcs cliuin par cl s mariages e lrano'ers cl Je
�LA COUR DES FRANCS A NÉRIS
47
malheurs où ils sonl lombéz pour auoir suiuy la volon lé de leurs
femmes eslrangères. Ne serait-ce pa chose impie ... Cela est bon aux
payens, mais non pas à vous qui es les parfai ls chresliens, la Nalion
sainle elle Sacerdoce royal. 1 »
Disons comme le grand Ponlife de Rome, « que personne de bon
iugement n'estimera jamais que des Roys aus i renommés .... dont
pas un des prédéces eurs, comme leur bisayeul, leur ayeul, leur
père, n'onl poinl voulu prendre des femmes d'aulre. Royaume que
celuy de France », soient devenus allemands après avoir conqüis
la Germanie.
L'Allemagne qui comple parmi ses Héros-Dieux des princes de
lri le mémoire, lels que Chrocus, aurail voulu donner rang, dans
le panthéon de ses gloires, au pelil-fils de Charle Marlel, à nolre
illuslre Empereur, mais l'Histoire qui honore les belles aclion des
princes chefs des peuples, e t fuslige les auteurs d'allenlals conlre la
liber lé, le bonheur et l'exislence de l'humanilé, défend à la blonde
déesse qui règne sur la Sprée, de nimber son fronl de l'auréole
gauloi e.
Charles, par ses victoires, avait étendu
sa domination sur la 1:. rance enlière, l'Allemagne, une parlie de l'Espagne et presque
toute l'Italie.
Devenu chef d'un vaste em pire, il voulul
faire consacrer son pouvoir par le Ponlife
suprême. II se rendil à Rome, au mois de
novembre de l'an 800. Là, il reçut le prNre
Zacharie, qu'il ava i t envoyé à .J éru alem, et
qui revenail avec deux aulr s prêtre, délégués
par le patriarche, cl hargés de rapporter à
l'empereur sa bén édiclion, les clefs du Saint
Sépulchre.et du Calvaire, ainsi qu'un élendard.
Le sainl jour de la naissance du Seign ur,
dil Eginhard, landis que Je roi priait devanl
l'aulel du bi nheureux Pierre, le pape lui posa
1
Duhouchct. Risi. de la Maison l'ovale de France, p. 115.
Chari mngne à son couronnr·
mrnL. - J)'apl'è., la mo arfille
cie St· Jean de Latran, exécutée à la m \me épo'lur, par
les ord ,' s de Léon 11 I.
�tA COUR DES FRANCS A N]
~ mS
une couronne sur la lêle, el lout le peuple romain s'écria:
A GUSTE, COURO l NI
~
PAR DIEU, GRAND
ET PACTFfQ E
« A CIlARLhS
EMPElŒUH DES
»
Après Laudes, il ful adoré par le Ponlife, suivant la coulume de
ancien princes, el, quillanl le nom de Palrice, - qui lui avail élé
conféré dans a jeunesse, - il ful appelé E~IPRU
el AUG STE.
RO~(AIr
S, VIE ET VICTOIRE!
Charlemagne esl une des plus belles figures de nolre hi 'Loire; la
nalure l'avail comblé d Lou les dons: il joio'nail aux qualités de
l'e. pril, aux lalenls néces aires à un grand roi, un phy ique agréable;
de haule slalure, les yeux grand cl vifs, dil la chronique, le nez de
belle proporlion, une chevelure lono'ue, abondanle; sur la fin de sa
vie, la blan heur d ses cheveux et de sa barbe ajoulail encore à la
majesté de sa personne. Sa laille mesurait sept foi la longueur du
pied, dimension normale. En admellalll que son pied eûl vingl-huit
ou vingl-neuf cenlimètres, sa taille se lrouvait êlre de environ deux
mèlres. La voix seule, claire et faible, ne répondail pas à la robusLesse de sa conslilulion.
Il avail l'habilude de réunir ù sa lable les prin es e~ princ es
de sa famille, ses filles, les dame de la cour, les grands. On servait
ordinairemenl qualre plals, sans compler le rôli, mels préféré de
l'Emper ur. !lne buvait que lrois coupes de vin. Pendanl le repas,
il s faisail narrer les fails hisloriques du pa é, el donn r des
explicalion .
Il lenail cour orien laIe, avec la pompe el la maje lé d'un souverain cl'Occidenl. Un puissanl monarque a droil à ce prérogalives,
inhérenles au rang qu'il cupe, au milieu des humains.
« Toules les nalions, peu de Lemps après a morl, se sonl accordées pour lui donner l surnom de GHA D, CArtOLUS MAG s, cl où
]' n a formé le nom de CharI magne; mai n n'e t pa égal menl
onvenu de lui rendr après sa morlle cuIle que ses verlus éclalanle '
semblenl avoir mérilé. Il esl honoré, c mme sainl, clans plu . ieurs
dans celle. d l ouen, de H im el cl Paris; el
églis s, nlre ~lUres
cependant, clans quelques aulres, eomm dan ' eelle de M lz, on l'ail
encore Lous les ons, un servi' solenn l Je jour cl \ . a morl, pour l
repos cl son ùme. Fréd "rie Barh rOl1SS l, fil canoniser pOl' l'onlipop Pascal HI; l, comme le ' pope ' légilimcs n'onl poinl réclamé
�tA CotJR Dl ~ S rH.ANcs
A
Nlhus
49
contre celte canoni alion, plusieurs onl pris leur silence pour une
approbalion. Il csl cerlain que ce fut un des plus religicux princes
qui soienl montés sur le lrône. L'amour des femme est la seule
Lache qui pourrail obscurcir ses v l'lus; mais il n'est pas difficile cie
le .iusliller de cc reproche, car il paraît que les femmes qu'on l'accuse
d'avoir eues, et que les auleurs nommenl dps concubines, étaient
engagées à lui par un légilime mariage, auquel cependanl il manquait
quelque publicilé, qui les a empêchées d'êlre reconnues reines ou
impéralrices.
« Quoi qu'on ai Lrelranché la fête de saint Charlemagne du bréviaire
el du missel de Pa ris, on la c(~lèbre
encore au collège de Navarre. J'ai trouvé dans dcux anciens misscls de J'égli e de Paris, dont l'un
esl de l'an 1497, au 28 de janvier, la messe" Os jusli " pour Sl Charlemagne avec l'oraison suivanle:
« Deus qUI super abundanli fœcundilale honitaLis Lure bealum
CarolUl1l imperalorem et confessorell1 luum, deposilo carnis velamine, im11l0rlali lalis lrabeâ sublimasli, concede, quœsumus, ul quem
ad Iaudem ct gloriam lui nominis exaltasli in lerris, pium ac propitium inlercessorem habere lllereamur in cœlis: Pel' Dominum ... 1 »
Sainl Charlemagne est encore le palron des éludes, loujours fêté
gaiemenl par mailres et écoliers.
El mainlenanl célébrons Charlemagne, enfanl de Néris, que son
père habila de préférence les del'l1ièrcs années de son règne. Charles
avail villgl ans lorsqu'il reçut, à Noyon, dans l'Oise, la couronne de
Neuslrie el de Bourgogne; Carloman, son frère, ful proclamé à Soissons, roi d' luslrasi , de laquelle dépenclail une grande parlie de
l'Allemagne.
Cc jeunes princes élaienl remarquablemenl doués, lanl SOliS le
rapporl des qualilés physiques, que dcs facultés intellecluelles; jls
brillaienl par la vaillance, ln grandeur d'ùme, la bonlé, la sagesse.
Toul faisait présager des règnes longs, heureux" aux peupl s de
France. L' ·quilainc J'esla indivi e; ils pouvaienL exercer en commull
leur pouvoir dans ces magnillques provinces, où s'élaienl écoulées
leurs plus belles année, où ils avaienl élé élevés et formés pour Je
grand rôle que la deslinée JeUI' réservait, du moin à CharI s.
1
IIisi. de l'Bgl. Gall, l. V, p. lin, par le P. LongmlVal.
il
�LA COUR DES FRANCS A NÉRIS
Hunald, père de l'infortuné Gaïfre, crut devoir sortir du monastère où il se lrouvait, pour tenter de recoU\ rel' son royaume, mais
ses efTorts furenl vains: traqué de Lous colés comme un fauve, de
forêl en forêls, de cavernes en ca\ierne , il ne tarda p~s
à êlre pris;
on amena le vieux duc d'Aquilaine, en compagnie de sa femme,
devant Charles qui le.conslilua prisonnier. Peu surveillé, il réussit à
s'échapper, el sc réfugia auprès du roi des Lombards. L' \.quitaine,
tolalemenl soumise, passa sous la dominalion franque. Carloman,
qui avait élé appelé pour prendre parl à l'expédition, après avoir à
peine paru, se relira. Une mésinlelligence profonde ne tarda pas à
naître, à grandir, enlre les deux frères, rivalilé de pouvoir falale à
Carloman. Celui-ci mourut à la fleuf de l'tige, laissant deux fils;
Charles, qui devail leur servir de luleur, usurpa leurs élals, se fit
oclroyer des droils à l'héritage de son frère; les seigneurs au lrasiens s'empre sèrent de lui offrir la couronne; il devinl eul monarque de toute la France et des pays lrihulaires de ce royaume.
La grandeur des aeles de son règne excuse ces coups de force; il
esl rare, d'ailleurs, qu'un chef fasse un coup d'élat sans y êlre poussé
par la na lion elle-même; notre histoire en fournil des exemples
frappanls. Les crises sociales ne peuvent se résoudre par le jeu
régulier des inslitulions, dans la pluparl des cas. Les nouvelles idées,
pour éclore, doivenl briser l'œuf. La conslitulion la plus libérale,
celle qui paraît le mieux adaplée à une époque, qui peut êlre excel1 nle pour un p upIe, porle en germe des fers el des entraves pour
les races fulure ; c Iles-ci, si elles veulenl arriver au développement
qui convienl à leur milieu, à leurs idées, à leur lemps, seronl dan
la dure néces ilé, Ù leur lour, de faire de révolulions sanglanles.
L nombreuses expédilions le Pépi ri, en Aquilain , répélées
presque annuell menl} du jour de son élévalion au lrône jusqu ù
l'époque de sa morl, el la présence de ce prince au cenlre des
opéra lions cl des pays déjà conquis, prouvenl que, si la r ine
B rlrade ))'a pas donné Je jour à ChGlrles clans nos provinces,
pcul-èlr esl-elle devenue mère de ce sublime géni clans nos
palais nérisiens, celle qui aimail les splendeur éblouissanles,
l'Glppelanl le fGlsle 'l la grandeur cl s César.
1ais, cc que l' n peut dire presque av c erlilude, - puisque
les de c ndanls cl P'pin, les p lils-ms cl Charl magne, onl voulu
�LA COUR DES FRA CS A NÉIUS
51
régner là où ils avaienl grandi, princes admiré. à la cour franque
d'AquiLaine, _ . c'esl que Charlemagne, une des plus grandes figures
de l'hisLoire, qui a donné son nom à touLe une race de rois, a passé
sa jeunesse à Néris, qu'il a grandi, pris ses ébats joyeux dans notre
belle conLrée, au sein de nos anLiques forêLs. « Il aimait, dil-on, à
courir les bois avec de peliLs amis, bien armés, peu vêLus, à s'exercer
avec eux à la poursuite des bêtes sauvages, aux courses faLiguanles,
prélude des expéditions guerrières. Il avail passé son enfance au
milieu des forêts, dans une de ces fermes vastes comme des villages,
où les chefs francs se reposaient enlre deux guerres 1. »
Quelle gloire pour Néris d'avoir élevé jusqu'à l'ùge de vingt- inq
ans elui qui devail devcnir Empereur d'Occident, presCJue Empereur
du monde, par le pouvoir religieux de Rome, qu'il établil à
l'imitation des Césars, et qui relève, aux yeux de l'hisloire, de sa
prolection puissanle.
Ce grand prince devait, duranl près d'un demi-siècle, par ses
v icloires, ses sages lois, ses établissements de toul genre dans les
sciences el l'administra lion, jeler sur la France un éclal incomparable. Sa jeunesse aclive avail été adonnée loul cntière aux plaisirs
nérisien el son instruction en avait souITert. Il se perfectionna
lui-même plus lard, fonda des écoles restées célèbres.
Les Rois de la terre lremblaient devant l'Empereur, tel ce
souverain d'Ilalie qui, épouvanlé par l'appareil guerrier, la 'magnificence, l'éLÏncellemenl des armes de l'avant-garde de son armée,
cherche à se ca her, el s'évanouil il son approch .
Il avail raison, Barailon, ce ms du sol des Marches, ce savanl né
dans la cilé des Camhiovicences, qui, en fouillanl Les ruines, ô
Néris, s'exlasiail devanlla splendeur passée, la comparail il cclle de
Babylone et de Ninive.
Les rois gaulois divini és, VercingéLorix, les Brenns le plus
il1uslres, le célèbre Biluil, la longue suile des Césars, Pépin,
Charlemagllc, les Archamhauds, les Bourbons, Uenri IV, Louis XIV,
les plus o'!'ands chef des Gaules, de H.ome, de France, sonl nés ou
onl vécu 'l régné sur Lon lerroir sacré; ils surpassenlles princes de
la Ch'~ldéc
el de la capilale illusLrée par Sémiramis.
1
MOIl hisl. de France , Paris , IIlIchcLlc .
�tA COUh bES l~RANCS
A NÈRIS
De nolre Lemps, la terre de prédilection a élé almée par la
duchesse d'Angoulême, la fille de Loui XVI, la rondalrice vénérée
du Néri moderne, don Carlos d'Espagne, ]e descendanl du Grand
Hoi, ChMeaubriand cL Lamarline, chanlres d'immortelles p llsée ',
qui onL voulu vivre dans son sein préréré.
Quand je me promène clans le charmanl pays Néri ien, que je
visite ses jolis bourgs, es gais villages, que j'explore les plaleaux où
fleurissenlles bruyères, les genêls d'or, je repasse dan mon espri l
lous ]e ' fait hi toriques: il me semble voir ]es ombres amies des
hommes illustres qui onL déjà ballu ]es mêmes voies. Peul-être sc
sonl-ils demandé ce que nous serions un jour, si ]a grandeur de
l'héritage légué à leurs descenclants serait immortelle?
Cie], exauce mes vœux: s i, du siège de la vie supérieure, l'àme
revienl parroi s visiter son ::mcien séjour lerrestre, - après avoir
salué les grands monts de la Gaule, fes roch s majestueuses contre
lesquelles viennent e hriser ]es forces des 111 r , l'impérial arc de
triomphe de l'Etoile, monument de nos gloire, - je veux errer en
]a cé]e te compagnie d s aïeux, Gaulois, Romains, Francs célèbres,
dans les CA~IP'\GNES
nérisiellncs, ur ce plateau aux ontour
merveilleux, cl 'o ù J'on contemple, le soir, les horizons bleus monlluçonnais, semblables aux vagucs vaporeu ' cs des océans, aux dentelures irisées, enveloppées de voiles d'o r cl de feu, sous les ulLim es
pourprées ct l'ébloui ssa nte splendeur d l'a tre qui illumine ces
éthers, chargés d'illusions enchanteresses.
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Les Ca mpngn es , ,Su,perbe avenue de, de?x ~ilomèt:es
d~ longueur, partant de la rue Régnier, allant sur Clermon~-Fad,
A gauche, le Plateau, d,es
Campagnes, d'ou 1 on domlDe au IOID 1hOflzon ; a drOIte, la croix Mage, de Cheberue; au fond du tableau, dans 1axe de la route, le clocher de Ncns,
Ut
W
�54
LA COUR DES FRANCS A NÉRIS
DIPLOMATA
PIPPINI
AQULTANllE
HEGIS
PHO PICTAVIENSI S. IlILAHlI MONASTEJUO 1
Pippinus ordinanle Divime Majeslatis gralia Aquilanire Rex. Si
juslis servorum Dei llagitalionibus fideliumque no lrorum, quas
illi pro congruis et opporlunis necessiLalibus sibi à nobis fieri
implorant, et humililer deprecali sunl, aurem accomodare non
dislulimus, eisque deprecanlibus clemenliam noslram imperlire non
denegamus, hoc nobis procul dubio ad aspiciendam gloriam et
lolius regni nostri slabililatem perLinere non diffidimus. Quamobrem noveriL solertia cunclorum sanctre Dei Ecclesire fidelium
nostrorum, prresentium scilicet et futurorum quia adiens nostri
culminis serenitalem Fridebeslus Episcopus Piclaviensis Archicapellanus nosler seu el Abbas ex Monasterio S. Hilarii, quod est situm
in suburbano Pictavensi, quod idem pomptus et pnccipuus Concessor corpore quiescil, ex verbis senioris nos tri gloriosissimi Ludovici
Augusti prreceplionem atque con ensum petiit, ut omnes l'es ad supradictum, Monasterium cum omnibus super degentibus pertinenles,
sub 11oslro mundeburdo vel immunilatis luilione reciper mus, qualenùs sub suo proposilio omnes valeanl vivere cl rcsiderc cjusdem
Ecclesire ct absque ma101'um hominum conlrarielalc seu el
infesta li one· conquiescere. Cujus pelilioni, pro eo quod rala nob is
visa exlilit, assensum non denegamus, sed, ul deprecalus est pro
11oslro mercedis emolumenlo concessi mus; nec non et sub noslro
mundeburdo vel immunilatis luilione idem Monaslerium, cum
omnibus rebus ad se jure el legaliler perlinenlibus, làm ex prisco
tempore inibi conlalis, quam cl CUlU illis quas divina pielas in fuluro
ibi augere volueril esse flrmalum. Hanc Jlolr'e auclorilalis prwceplionem idem Monaslcrio fieri jussimus, pel' quam prwcip imus alque
jubenles deccrnimus, ulnullus judex publicus, aul quilibet judiciariam cxercens poleslalcm, aul ullus ex fidclibus noslris lam
prwse11libus quam l'uluris, in Ecc1esias aul loca vel agros v l
reliquas possession es, quas moclerno lemporc, infra regni no lri
diliollcm quibuslibel in pagis el lerriloriis juslè ac legaliler
1
Ex labulario hujus LlIonas lel'ii. -
ApllU nesli~1
ue l egib. Aquilall .
�LA COUR DES FRANCS A NÉRIS
55
possidet, vcl ca qure deinceps in u us ipsiu sancli loci con islellLibus
divina pielas voluerit augere, ad causas audiendas, vel fl'eela ac
lribula exigenda aut mansionalicos, aul paralas facienelas, aul fidcjussores exigenelos, aut ipsius MOllaslerii !lomines, Làm ingelluos
quam servos super ipsius lerra commanenLe distringendos, nec
ullam redhibitionem aul illicitas occasiones requil'enda ,nostris nec
fuluris tem poribus ingl'edi audeal : nec ca qure supra memora la
sunl ullalenus exigere preesumal, aul à degenlibus super ipsius sacri
loci lerram quibuscumque ex censu plus quàm priscis lcmporibus
usus extilit, exigere prresumat. El quidquid cliam de preefati
Monasterii rchus fiscus exigere poterat, pro œlerna remuneratione
cidem concedimus Monaslerio, scilicet ul perpeLualibus lemporibus
in alimoniam pauperum el stipendia fratrum inibi Deo famulanles,
cum omnibus l'ebus ad ipsum Monasleriulll aspicienlibus vel
pertinentibus sub luilionis ac 110stne immunilalis clefensione,
l'emola lolius judiciarire pote talis inquieludinre, residui commorentur. Concedimus etiam ut si qui ex familia Fralrum ad illorull1
villas pertinentes, de creleris beneficiis S. Hilarii, aul vil' uxorem,
aut uxor virum in conjugio accepcrit, proIes eorulll non divielanlur;
sed ibi pcrmaneanl, ul pro noslra incolumilalc, aul l'cgni lloslri
stabililale c1cmenlissimam Dei miseralionem eos in p l'peluum
ex.orare deleclel. I-Ianc vèro immunitalis auclorilatem, ut in Dei
nomine pleniorem vigorcm oblincat el à cunclis sanclee Ecclc 'iee
ficlelibus noslrisque melius crcelalur, cl pel' cuncla 'annorum
curricula diligcnlius conservelur, manu propria subler firmavimus,
cl anuli noslri impression subler cam .iussimus signa ri.
Signulll Pippini gloriosi Regis.
Dalum VIn kalendas Decembris Indiclione XIV anno XXI
rcgnanle A. Dqmino Ludovico Inipcralore XXI regni noslri 1. •
A TUM IN NElUSJO in Dei nomine feliciler. Amen.
1 Corrig. lndict XIII. Ipse Beslius suprà pag . 20 hanc suscriplionem sic rcferL.
Dalum VIII kal. Decembr. Indiclionc XI, anno regnanle Domino Ludovico Imperii
XXL cL regn i l10sLri XX ACTUM IN NEHISIO . . .
Idem Be lius in Hislor. PicLav. Episcoporum ejusdem Chartre [ragmenLum rccitat
cum hac sus l'ipLione:
DaLum VU[ ka!. Dcccmbris I 11Ùict. Xl[, anno XXI regnanLe Domino Luùovico
lm]) raLore, XX regni noslri. ACTU~[
IN NEHISIO . .. Signllm Pippini gloriosi Hegis . Hcrum Gallicarul11 cL Franciarul1l sCl)pLorcs, L. VI, p . 672.
�56
LA COUR DbS FRANCS A NÉRIS
PRO MONASTERTO SOLEiIlNIACENSI 1
Regnanle Domino noslro Jesu-Chrislo vero Deo el proprio filio
Dei in perpcluum, ego Pipinus gralià Dei Bex Aquitanorum
omnium Episcoporum, \bbalmll omnium, fldeliumque sandre Dei
Ecclesire el noslrorum presenlium scilicel cl fulurorum non 2 .. .
ambigimus prudenliam qmedam regni. noslri J\l10nasleria sub
tuilionis noslrœ manu consislenLia. Undè rell1iniscenLes implorationum quorumelam servorum Dei, pro regni nosl1'i sLabililale
animeeque noslrre saluLe, degenLillm in MonasLerio quocl dicillll'
Solemniacus, libenLi animo noslrre audorilalis pncceplum
memorato Monasterio fralribnsque ibi Deo servientibns fieri
placuil. .. Per hoc specialiler volumus; atque prrocipienles jubemus
ut nullus Archiepiscopus, Episcopus, aul quorumcumque ordinum
Canonicus, ni si propria orclinatione Abbalis ejusdem loci super
servos Dei in eodem loco consistenLes exislat.
Sed liceat eis ... Ul anLem hrec nosltre volunlalis lniLio alque
susceplio ah omnibus fidelibus sandre Dei Ecclesiœ ac noslris
firmiùs credalur, diligentiùsque conservelur, propria manùs suscriplione firmare decrevimus cl anulo nosl1'o subLcr sigillari jussimus.
Signum Pipini gloriosissimi regis Albericus clericus ad viccm
Isaac recognovi.
DaLa VII Ka1. Decembris, Inclidiolle l, an110 Chrislo propilio
XXV regnanle domino Ludovico erenissimo Auguslo el XXIV
regni noslri.
ACTUiIl NEHISlO in Dei nomine feliciler. Amen 3,
Pépin Roi des Aquilains, siégeanl en ses Palais cie Néris, accorde
des immunilés el franchises par le premier diplôme au Monaslère
de Sainl-Hilaire de Poiliers, el par le second à celui de Solignac. Il
prend les deux ordres sou ' la haule prolection du pouvoir royal.
En verlu de celle ordonnance, le moines, ex mpls de loule jllrilInier schedas D. Clauclii bsliennol.
IJrec cL alia qllœ oroisirous malè clescripla SUlll.
li Recueil cles Ilis/oires des Gallies el de la France. T. VI, p. 670. XX[r
!
�LA COUR DES FRANCS A NÉ RIS
57
diction, tant civile qu'ecclésiastique, relèveronl seulemenl de l'autorilé abbatiale.
Ibérie, clerc el nolaire du Palais, expédia le second dipl6me,
faisanl fonclions pour le chancelier Isaac .
. La nuil des Lemps a élendu son voile sombr ur les slè]es aux
]eUres d'or, et nul ne peul lire les fails héroïques des il1uslres
ancêlre .
Les Barbares avaien l passé, Nérts élail à son déclin, et 11 'anmoi n
]a brillanle cour des Carlovingiens en fil " la Ville Royale d'Aquilaine ", la capilale des Fran s, y donna des fètes, y conçut le dessein
de réunir sous le nom de FHANCE loules les parties des anciennes
Gaules. Qu'était donc Néris au temps de sa splendeur 1
Le hisloriens nou onl conservé deux dales, qui resleront à
jamais célèbres dans les fasles nérisiens: Le pl' miel' dip16me de
Pépin est dalé du huilième jour des calendes de décembre, la vinglunième année du règne de Louis le Débonnaire el de celui de on
III s, dales qui se rapporlenl à l'an 834. Le second dipl6me a élé
donné le sept des calendes de décemhre, ]a vingt-cinquième année
du règne de Louis el la vingt-qualrième de celui de Pépin, qui
correspondenl à l'année 838, exaclement Je 25 novembre. A peine
un mois après le roi ella reine se suivaienl clans la lombe, à quelques
jours d 'inlervalle; qn peul donc conjeclurer qu'ils sOlil morls à
lèris.
Ces litres royaux onl élé signés dans ]es anliques palais <le
Nél'is. Les chroniqueurs des anciens âges n'en relalent qu deux,
mais combien d'aulres fails cl gesles, non seul menl des Carlovingicns, mais des Brenns el des Césars, qui on l dalé de Néris ]es acles
les plus imporlanls de leur souverainelé presque univer elle.
près Pépin le Bref' el Charlemagne,
le fils de ce dernier, louis le Débonnaire, die aussi le Pieux, né clans
l'Agenois, el1 778, à Casseneuil, devinl
l oi cl' qui laine; il ful sacré l couronné, en celle qualité, à l ome, par le Monnaie de Loui s le D bonnaire, empereur,
1 P aque,
'
roi d'Aquitaine.
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1 l
pape d ncn
e 'Jour (e
15 avril 781. Il avail él6 associ6 à l'Empire, lors de la lenue de l'
CI' ,
�58
LA
coon DES
FRANCS A NÉRIS
semblée générale des Etats, convoqués par son père, à Aix-laChapelle, l'an 813.
Trois années après, Etienne IV le sacra, dans la basilique de
H.eims, Roi de France et Empereur, ainsi que sa femme Erm~ngade,
Impératrice cl Reine.
Ses enfanls, Pépin, Louis et Lothaire, devaient se révolter contre
lui: ils se saisirent de sa personne, et, par jugemen t des seigneurs
et prélats assemblés à Compiègne, ils le firent déposer, puis enfermer
à St-Médard de Soissons, en 833. Il remonla sur le trône l'année
suivante, et il y eut réconciliation entre eux.
A sa mort, il fut en terré à Metz; il avait régné 26 ans et quelques
mOlS.
Pépin premier du nom, roi d'Aquitaine,
étaille deuxième fils de Louis le Débonnaire,
empereur et roi, ct d'Ermengarde, sa femme.
Louis avait eu l'intention de placer Pépin
auprès de son oncle Drogon, évêque de l\lonn ai e dc P épin 1er, fil s tic LOlli.
Melz, bâtard de Charles le Grand, ma is le Débonnaire , l'oi d'A'lllilain c .
Lothaire, frère aîné du jeune prince, étanl inler.venu en sa faveur
auprès de leur père,celui-ci donna le royaume d'Aquitaine à Pépin.
On doiL à Pépin Ic,' la construction des abbayes de Saint-Jeand'Angély, de Saint-Cyprien, de Poitiers, de Brantôme en Périgord.
En 822, il avait épousè Ingellrude, fille du comte Théodebert de
Matrie; elle devint reine de Néris. Ils eurent plu ieurs enfants dOllt
quatre ufvécurent: Pépin, l'ainé, n'eut la possession que d'une partie
des états de son père, Charles le Chauve, son oncle, l'ayant dépouillé
du reste; Chades, le deuxième, tondu et relégué dans le monastère
de Corbie, s'en échappa el devint archer de Mayence; deux princesses qui épousér nt, l'une Gérard, comte d'Auvergne, et l'autre,
Rathier, comte de Limoge.
Pépin IcI' cl sa r mmc IngelLrude fur nI, après leur mort, ensevelis dans l'église ollégiale de Sainte-Radegonde de PoilÎ r .
Pépin aimail, clit-on, le goûL fin eL délicaL de nos vins pétillant;
il Y eut souvent, sous son règne, grande liesse à ' éris, somplueux
feslins, exploi ts dionysiaques. Il ne faisa iL en cela que suivI' les
lraditions gauloise : plai 'i1's, fêtes joyeuses, end antemenls toujours
vivan ts sur le sol nérisien.
C'est ce prince, petit-fils de Charlemagn , qui a signé le leux
�LA COUR DES PRANCS A NÉRIS
50
diplômes reproduits plus haul. Il avait été associé à l"Empire dès
l'ùge de quatorze ans, en 817, ce qui explique les doubles dates de
chacun des écrils royaux, l'une se rapporlanl au règne de son père,
l'aulre au sien propre.
Rendons les honneurs à la mémoire de celui qui a relevé el
mainlenu le diadème de la déesse nérisienne; la lerre d'Aquilaine
dans laquelle il repose, sera loujours douce el légère au ROI DE J ] ~ RTS.
Pépin II, fils du précédenl, roi d'Aquilaine, monla sur le lrône à
. la mort de son père.
Il élait, avec son oncle Lothaire, à la balaille de Fonlenoy en
Auxerrois, le 25 juin 841. Il infligea une défaite, près d'Angoulême, à
Chnrles le Chauve, son propre oncle, qui se dirigeait vers Toulouse,
pour en faire le siège. Une enlente ultérieure survinl enlre eux, ct
Pépin ful reconnu roi de l'Aquitaine, à l'exceplion du Poilou, de la
Saintonge el d'Angoulême.
En 848, ses sujets l'abandonnèrenl pour se lourner du côlé de
Charles le Chauve, salué par eux roi d'Aquitaine, à Orléans.
Sanche, cOIule de Ga cogne, parvint à 'emparer de Pépin en 852
et le remit entre les mains de Charles, qui le fit raser el enfermer à
Sl-Médard de Soisson . Pépin ayanl réussi à s'échnpper en 854, ful
de
accueilli lout d'abord par les Aquitains, mais ceux-ci ~'élant
nouveau délachés de son parti, le prince se réfugia chez le 1'\ormans, et, adoplant leur tactique guerrière, pilla, avec eux, Poiliers
cl diverses places importanles, pendanl l'année 857. Un deslin
funesle le fit relomber au pouvoir des Aquilains, Jui le livrèrenl aux
Francs. Pépin, celle fois, fut emprisonné el condamné à perdre la
vie, l'an 864.
Néris voit le trôn d ses derniers rois s'écrouler au milieu des
ruines sans nombre de ses palais dévaslés, anéanlis: c'eslla fin d'une
époque de gloire, de longs siècles de civilisa Lion.
�ORIGINE DE LA RACE CARLOVINGIENNE
TABLEAU Gl tN
I ~A
LOG[QUE.
ARNOUX ou ARNULF
PÉPIN DE LANDEN
Mair", du palais ,
éponsc Doda. Mort ell 640.
Maire du paluis salis Dagobert,
Clol,dre Il et Sigebert.
Mort en 6~O.
1
Sl-CLOUD
ANSEGHISE
Evi!quc de
Maire du palais.
BEGGA
~lez.
PÉPIN D'HÉRISTAL
Maire du palais,
épouse Begga . Mort en 714.
1
CHARLES MARTEL
Maire du palais,
689 -741 .
PJ~IN
LE BHEF
Chef de dyna stie ,
Rui des Francs et d'Aquilaine,
752-768.
CHARLEMAGNE
Empel'c uI' d'Occident, 768 ,814.
1
LOUIS LE DÉBONNAIBE
Empereur,
Roi d'Aquitaine, 778·8<10.
PÉPIN Ic,'
CHARLES
Souverain d 'Aquitaine en 817 ,
Hoi de Néris,
AuLeur dcs Diplômcs , M. en 838 ,
PJ~IN
l[
Roi d'Aquitaine en 838.
Roi d 'Aquilainc
CIJARLES
Cil
848.
Pri ncesse qui épouse
Princesse qui épouse
GltR \.RD
RATIIrER.
comLe d 'Auvergne.
comtc de Limoges.
�L'ETABLISSEMENT 10DERNË
A, (\
Oll
[) [ r"
L
r', '
f[
V"
œ, " .'\ Il',
l
III l"
Reproduction du porlrail peinl d'après nalure pnr F. Dumonl, peintre du Roi el de Son Allessc, dessine
pu r' Bouillon, gravé pur Audouin, de rAcudi'mie d~s
Arts de Vienne. - La duchesse esl laurée de I~ s j
des glli l'Iundcs COul'enl SUl' ses vèltmcn ls el bCS mains soutiennc/ll des lys pr ès de On scin.
�62
L'ÉTABLISSEMENT MODERNE
DEPARTEMENT DE L'ALLlER
Eu li x Iii n(wu 1es
de Jé ris.
ÉTABLISSEMENT THERMAL DE N]~RIS
Proces-verbal de la pose de la prcmiere pierrc dc l'édifice
th ermaL pal' S. A. R. Madame La Dallphille.
L'An de grâce 1826, cL le 2c du règne de S. M. Charles X, Roi
de France et de Navarre, le 15 du mois de juin, S. A. R. Madame la
Dauphine, accompagnée de Madame la Vicomlesse d'Agoult, sa
dame d'atour, de Madame la Comtesse de Béarn, de Monsieur le
Marquis de Vibraye, son chevalier d'honneur, et de Monsieur le
Comle de Lévis, Omcier supérieur des Gardes du corps, s'étanl
rendue à Néris-les-Bains, pour visiler l'Etablissement, et ayant
daigné agréer la proposition qui lui ful [aile de poser la première
pierre de l'Edifice lhermal, dont les fondements sonl parvenus à la
hauleur du terre-plein sur lequel il doil s'élever, il fut procédé à
celle cérémonie, en présence de Monsieur Le Roy de Chavigny,
PréfeL du département, de Monsieur de Peu1'eilhoux, maire de Néris,
eL de lous les Membres du Conseil municipal de la commune, de
Monsieur Boirol-Desserviers, Médecin-Inspecteur des eaux, d e
fonsieur Le Jeune, Ingénieur au Corps Royal des Ponls-el-Chaussées, chargé de la direction des travaux de )'j-< lablissemenl, assislé
du Sieur Jouarc1 ) conducleur desdils lravaux el du Si 'ur DUl11oulin,
en lrepren eur.
Tous les obj ls nécessaires, les monnaies du règne de S. M.
Charles X, au millésime de 1826, une pelile boëte en acajou, en
forme de globe, desliné à les recevoi l', la boëte en plomb dans
laquelle celle-ci devait êlre l'enf rmée, une plaque en bronze, sur
laquelle est oï'avée l'inscriplion suivanle :
« L'AN DE GHACE 1826 ET LE 2e DU nl~r.NI
DE s. ~r.
CHARLES x, LE
« 1. . DU MOIS DE.1 IN, S. A. n. MADAME LA DAUPJ[[ NE A POSI~
LA PHE~lI
~ HE
«
PIEHHE DES TlIEH~ms
DE NJ~HIS.
»
Enfin, un lablier en moire blanche, orné de ruban, un lruelle
en vermeil cl un marleau de maçon Cil acicr poli, !lvaien l élé disposés sur une lable, dans une sa lle cle verdure qui avail Né élablie
à des cin à proximilé cl l'cm pla m nl de la picrt'e éi pose r) ù l'exlré-
�L'ÉTABLISSEMENT MODERNE
63
miLé orienlale du socle du mur de face de la grande galerie du corps
de bâLimenL principal de 1 édifice.
Les monnaies furenl offerles par M. le Préfel à S. . R. qui les
plaça elle-mème dans la peli le boëte d'acajou el ensuiLe dans la boëLe
de plomb où ell ful en Lourée par l'enlrepreneur, de charbon pilé.
Celle-ci, fermée bien herméliquemenL, rul d éposée dan une case
cylindrique de même dimension, praliquée à c l effel dan un bloc
de pierre à l'à-plomb duqu.el devail êLre placée la première pierre
el immédiaLement recouverle d'un large crampon 11 fer scellé en
plomb.
Pen lanl ceLLe opération S. A. B. pr nail connai sance de l'in cripLion qui ful placée au-dessus de la boële, dan une partie
recreusée de manière à pouvoir s'y adapLer parfaiLemenL, et enfin
celle-ci fut recouverLe par une plaque en plomb d'une dimension
plus forLe el dont la face supérieure alneure exacL menl le lit qui
devait recevoir la première pierre.
Le lablier el la truelle furenl
présen Lés à S. A. H. par 1 Ingénieur el une auge en bois des
Iles conlenanl du morlier de
ciment étail tenue par le Conducleur des lravaux.
S. A. B. pril cinq lruellée
de morlier qu'elle plaça au milieu cl aux qualre angl du lit
sur lequel devail êlre posée la
pierre l l'Ingénieur y élendil
ensuil le resle du mortier c nlenu dans l'auge: la pierre ful
alors placée par l'Enlrepreneur
el on appar ill ur, après quoi
l'Ingénieur présenLa à S. A. H.
le marteau ave
lequel cil
frappa plusi urs coups ur la
S i.t.rna tur de S. A. 1\. la du chesse d ' An go LlI ~ m e
pierre, ce qui lermina la céré- d'uprli's un e phOl o:; rallh'c de 1(\ pi èr~ de f o ndati~
dt· l'Etaùll sse ment tl crllllli de
!m s, pa rchemIn
monie qui eul li u aux a 'cla- cO ll scr vé (\ux archives mun icipa les ,
malions mille f IS répélées de: Viv le Boi, Vive Madame la
Dauphine 1
�64
S. A. rt se plul ensuite à exe rcer sa munificen ce en faveur des
ouvriers de l'a teli er, voulul bien p ermettre de donn er le nom d e
M ARIE
- T H ÉR I ~ SE
à la galerie dans le socle cl e laqu ell e ell e ven aiL d e
poser la premi ère pierre d e l'E difi ce, acce pta les outils dont ell e
s'élait servie, eLv oulut bi en p ermettre qu'on lui fiL h o mmage d'un e
copi e d es proj et approuv és pour l'am énage menl d es Eau x.
E n foi de quoi a été dressé le présenl procès-ve rbal les dils j o ur,
moi s e t an que d essu s.
Mari e-Thérèse
La VlC5SC d'Agoult, Cesse d e Béa rn , le Mis de Vibraye, Oc d e Lévis,
Le Hoy d e Cbavigny, de P eufeilh oux, V. ci e Coulin es, Fi gui ère,
Galand, Laront, Guill em ain , Hi goul et, Le J eun e, .TolLard , Dumoulin.
ne légend e veul que, lors d es fouill es fa iles pour les fo nd a li on
de l'É tabli ssem ent a lu el, l'o n a il mi s a u j our clu v in b ouch é do nt
l' enfouissem enL r emonLaiL à un e époqu e forl loinlain e; les pi och eurs ayanl p ercé le premi er fl acon, par m égard e, rec ueillirenl
avec précaution les deux ou trois auLres qui r es Laienl. L'e nvelopp e
qui conLe na it Je n ec tar anlique n 'é tail plus qu'un e pelli.cul e, tell em enL ell e avaiL éLé ron gée et délruile p ar l'acli on corrosive d es
élém enls. L'a mbroi sie fut ablée n l'honn eur d es Dieux, d e ' E mp er eurs, d e Ma ri e-Th érèse, la prin cesse d e race Bourbolln aise, de
Néri s et à son ave nir. '
�LES EAUX DE BEAUTÉ
Ast ;)go qure cl i "l1l11 incedo regi na ....
Qum nemora auL qui vos saIlus habuere puellre
Naïades ... 1
Il esljusle de parler de la Reine des sources, de dire avec quelle
majeslé elle règne; dans quels bois préférés, clans quelles grolles
fraîches el agréables, les charmanles naïades onl fixé leur séjour.
Naïades Néri sienncs . -
Peinllll'c anlique lrouvce à Neri s ell'csluurcc, d'après Tudol.
En évoquanl les nymphes au cœur pur qui procurenl aux
humains les plus douces jouissances terreslres, les biens préférés
1
Virgile. Bllc. X.
V.
9.
�C6
LES EAUX DE BEAUTÉ
de l'exislence, la force el la sanlé .... je salue l'onde sacrée, miraculeuse; me premiers hommages sonl pour la plus belle, Néris,
Naiadum pulcherrima.
les humains peuvenl
puiser dans volre sein une nouvelle vie boire la jeullesse élernelle:
vigueur des sens, force de l'intelligence) inspira lions, conceptions d
l' spril, sveltesse, agrément des formes corporelles, joies du cœur,
parure de l'âme et du corps, lels sonl vos dons merveilleux.
E.\UX DE BEAUTÉ, SO RC1
~S
DE .JOUVENCE,
« ... Ces caux salulaires onl un vérilable présent de la nature
1.
»
« Quic1 melius Thermis nerionallis 1» s'écriait un avan l, BoirolDes erviers, qui a aimé Néris passionnémenl,jusqu'à vouloir dormir
dans sa lerre légère, où Je repos emble plus doux; pays qu'il
affectionnait, el donl il a évoqué, dan d'admirables pages, le brillanl
passé; pour lequel il avait rêvé un avenir radieux, pareil à celui de
\ i~hy,
je devrais dire supérieur, si je m conformai à sa pensée: le
deux slalions élaienl alors à peu près de même imporlance, el il
s'agissail de décorer el de faire connaître au monde ces diamanls de
l'écrin bourbonnais.
Les nolabililés de la médecine onl décrilles cures innombrables
cie l'cau de Néris, panacée univer elle qui guéril d'une infinilé de
maux , opère des lransformalions surprenanles. N'onl-elles pas des
qualilés insignes, ces eaux hienfaisanles imprégnées du fluide
él clrique qui vivifie, rajeunilloul dans la nalure, qui leur donne le
pouvoir de reconsti luer ]' rgani sme, vraie sources de Jouvence,
connues dé ' la plus haule antiquilé, pour 1 ur lrès remarquable
pl' priélé cl 'embellir, de velouler le leinl: Faux de Beaulé, regardées
comme divines par les gracieuses romain s, qui voyaienl l urs
charme. renailre, « \quis Neri », cl donl on relrouve encore dans la
conlrée le lyp' 01 llllpi n.
o magique fée, la femme en sortnnl d Lon onde, nouv lie
mphilrile, parait plus charmante, ses allr,lils plus en ' hanleurs.
CeU v ' l'lu myslérieuse, divine, l'era revivre un nom anciennemenl
t De Caylus. RecL/eil d'antiquités étrusqL/es. ég!lptiennes, grecques, rOlllain es cl gauloises , l.1\, p. 3G7.
�LES EAUX DE BEA UTI~
67
célèbre. Tu ceindras un jour, 0 Néris, ce diadème des reines, que Lu
porlais avec tant d'éclat au lemps des Brenns et des Césars 1
DONA UNDlS PULCIIEHHIMA
Celle devise convient à juste Litre aux sources de Néris : il est
permis de la donner à la Ville, en créant son BLASO , sous les auspices de la Déesse des Eaux de Beauté, dispensatrice des plus beaux
dons.
Ses AHMOTHTES seraienl ainsi définies:
De pourpre cl la source jaillissante d'argenl sllrmontée d'lin
portique d'or.
�LES SOURCES THERMALES DE N]~RIS
Duranl un long espace de Lemps on a complé, el l'on compte
même encore généralement, six puiLs ou sources d'eau minérale, à
Néris, alors que, en réalité, il n'yen a que cinq, ainsi que nous
allons le démon trer. Le pui l de César cl celui de la Croix son l les
deux plus connus el les plus renommés.
« Fontes
Il .
Les llabilanls de la ville uli]i . enl J'cau cie cc dernier, le seul qui
ne soil pas couvert, pour] s L1sage domestiques.
�bES SOURCES THERMALES DE NÉRIS
GD
Les mouvements soulerrains, les lremblemenls de lelTe onl
parfois occasionné des varia tions sensibles dans le débil des
sources; ces troubles n'ont heureusement élé que momenlanés. La
source que le lremblemenl de letTe de Lisbonne, en 1755, fil jaillir
avec abondance n'existerail, ou du moins n'aurait élé reconnue que
depuis le XIIIe siècle, elon cerlains auleurs 1. Monlluçon éprouva la
violence de la commotion volcanique; des meubles furent renversés
dans le couvent des Bernardines, une muraille fendue. A Néris, le
j et d'eau chaude rejela une masse de matières, sable el gravier, qui
comblèrent le bassin du bain.
Vers le milieu du XIXc siècle un léger Lremblement de terre se
seraiL l'aiL sen tir à Néris; on enLendit un clique Lis de vaisselle dans
cerLaines maisons, à Montluçon.
A dater du 1 novembre 1749, le thermalilé de chaque source
esL devenue moindre; le contraire arriva à celle de Chaufontainc ;
ct de même à Bourbon-l'ArchambaulL donL les eaux augmenLèrenl
prodigieusement pendanL douze heures.
Le curé Renaud raconlaiL à Barailon que le 7 fruclidor an XII,
sur les huit heures eL demie du maLin, il parLil louL à coup, du
fond de la quaLrième source, une bulle qui aLle ignil rapidemenL la
grosseur d'un seau à puiser l'cau et qui parvint progressivemenl,
avanL d'éclater, à celle d'un lonneau. Toules les autres sources
entrèrent dans une sorLe d'ébullition et vomirent une gra·n de quanLiLé d'autres petiLes bulles. L'cau pril une leinle jaunàtre, et une
odeur de soufre en fusion se fil aussil6t senlir. Le temps éLait
parfaitement calme. La surpl'i fuL si grand que la domestique de
l'hospice qui puisa .il alors dans le puiLs César abandonna a cruche
pour fuir avec rapidilé, el le premier mouvemenl du fermier des
bains, ful de saisir sa bourse el de se sauver cl loules ses force.
En quatre minules lout renlra dan l'ordre ordinaire, sans qu'il y
eù L eu xplosion ou lremblement de lerre.
C I'
Néri auraiL-il jamais éLé viclime d'une calaslrophe délerminée
par les mêmes causes donlles effels lerrib les ruinèrenl, il y a près
de vingt ans, la ville de bains du Golre de Naples?
1
Dc Coiffic!' dc Morcl. fIls/oire du BourbO/1nais. T. Il, p. 201.
�70
LES SOURCES TI-IEHMALES DE NÉHIS
Ainsi s'expliqueraient ces enfouissements, à cinq mètres de profondeur, des colonnes, des portiques des anciens thermes; les amoncellements de débris jonchant le sol pêle-mêle, sembleIil attesler
qu'un ébranlement subit s'est produit à une certaine époque, et que
cette destruction totale n'esl point l'œuvre unique des barbares et du
temps; une légende le laisserait supposer.
J'ai plusieurs fois entendu dire par les anciens que le « Bain de
Néris» s"était englouti et qu'il s'engloulirait de nouveau. Divinilés,
éloignez ce présage!
Je rappelle ici un événement dont je fus moi-même témoin.
Nous nous trouvions au point culminant de l'élé de 1883, année de
la catastrophe d'Ischia; le temps élait au beau depuis près d'un
mois, le ciel parfaitement pur el la chaleur excessive : certain jour,
me trouvant sur la route de Clermont, à trois kilomètres à peine de
Néris, j'entendis un grondemenl, un wulement souterrain, partanl
du point de vue des Monnaies de Larequille, dans la direction de
Montaigut-en-Combraille, suivant les Chiez de Durdat et les Campagnes de Néris. Ce mouvemenl inlérieur, de sinistre augure, se
renouvela, à une quinzaine de jours d'intervalle, de la même façon .
Le hasard me fournit l'occasion de l'observer une seconde fois.
Et que signifie celte légende fort accréditée clans le peuple, par
laquelle nous apprenons que le "Chariot du Roi David" a été enfoui
dans le sein de la terre, à Néris même. On montre, au bas de la grande
côte de Néris, dans la prairie qui précède Ste-Agathe, à gauche, en
allant à Montluçon, un terrain mouvant en forme de vivier, sur
lequel croissenl des glaïeuls, sode de goufIre au fond duquel aurail
disparu le char royal, qui représenLe sans doute la fortune de la ci té
lhennale.
o dé sse nérisienne, tu proLègeras la ville dans les siècles à venir;
ils repos l'ont doucen1C'nl dans Lon enceinle, ceux qui recherchent
le bonheur de l'existence sur un sol aimé des dieux.
« La source qui esl à côlé du Grand Pui ls, - c'esL le cur" enaucl
qui parle, - s déclara dans le Lemps du lremblemenL de 1 lTe qui
renversa Lisbonne en 17 5, le 1c,· novembre, à 9 heures 20 minules
du matin.
Lorsqu eeU sour jaillit, on enLendit un expIo ion, comm
d un coup de fusil; louL le bassin sc r 'l1lpJil d'une eau exlrêmemenl
�LES SOURCES THERMALES DE NÉRIS
71
trouble. Ce phénomène ne fut pas le seul qui ou précédéH, ou accompagnâL, ou suivît le tremblement de terre . On aperçut dans presque
toute l'Europe différenLs météores ignés; ces météores avaienl pour
cause les différentes matières qui, fermentant dans l'intérieur de la
Lerre, chargeaient l'atmosphère de va peurs qui s'enflammaient. »
La découverte des sources romaines, « Fon Les », est mentionnée
par le docteur Forichon, Lémoin oculaire; je reproduis ceLLe in léressanLe relation:
« Avant 1832, tout ce qui esL occupé par le petil Etablissement el
les bassins qui l'avoisinent n'en formait qu'un seul, donl l'enceinle
élait un ovale allongé. Deux murs, à fleur d'eau, le partageaient
lransversalement en Lrois pal'lies, appelées le Grand Bain, le Bain
clu Milieu et le Pelil Bain. Au sommet du grand el conLre le mur se
voyait la fontaine de la Croix,alors de forme semi-Iunaire; on yarrivait par une seule porte avec gradins, à la même place d celle qui
regarde l'hôpital; comme aujourd'hui on y puisail de l'eau pour
hoire. De l'auLre côté, sur le point où se monLre le puits qui e t à
l'ouesL des auLres, il existait un puits en hexagone beaucoup plus
grand que celui qui le remplace. Ce puiLs était plongé dans l'eau du
grand bain, qui l'enveloppait de touLes parls; on en faisait le tour en
marchant sur la margelle en granit, dont une échancrure en lai sait
passer les eaux dan le bassin. Lors donc qu'on élait sur cette margelle et qu'on retournaille dos au puits pour regarder du côtédel'est,
on voyail, au pied de on mur, clans le bassin, la grande source qui
surgissait sur un fond bleuâtre, offranL l'aspect cl'un ciel profondémenl réfléchi; on la croyait nouvelle: elle avait fait irruption le l eI"
novembre de l'an 1755, à neuf heures du malin, lors du tremblement
de terre qui renversa Lisbonne, el qui lraversa, du midi au nord,
Loule la Fran e. Ce puils, lors de sa conslruction, avait ét' entouré
cie gradins; ceux du Olé cl la source et vers la base en avaienl élé
délachés lors de son explosion ou successivemenl: on les voyait
gisanl sur le sol. Ce puits s'appelait le puil de César. On ignorail
l'époque de sa conslruclion.
« Il y avait bien aussi, de l'aulre côté, à droile de la porle qui
conduisail à ce puils, une petile fonlaine c()rrée, adossée au mur et
d'une l m péralure lrès basse; mais c'est à tort qu'on l'a prise pour
une soure di lincle.
irol el d'aulres qui l'onl suivi persistent à
voir un puils carr6 quand loul le monde n'y voil que des puils
�72
LES SOURCES THERMALES DE NÉRIS
circulaires. Ce n'élaillà qu'une pelile conslruclion pour isoler une
eau élrangère ct noire qui suinlait des lerres, el l'empêcher de se
mêler à celles du bassin; on en connaissaill'origine el l'auleur qui
élait, je crois, le propriélaire de la maison voisine. Un peu plus loin
sorlail, . de la paroi du mur, un cep de vigne donl les rameaux,
échauffés par la vapeur, élaient d'une végélalion très hâlive. Ce
grand bassin, d'une haule lempér~u,
parloul découvert elloujours
abondamment pourvu d'une forêl de lhermaline, élait du plus bel
aspecl. L'eau s'en déversail dans le bassin suivant, en passanl par
dessus le mur déprimé vers son milieu, où elle formail une petile
cascade. Au-dessous de ce poinl, il y avail une ouverture fermée
avec une forle planche qui ne s'ouvrait que pour vider ce bassin
avec les aulres.
« Le dernier des bassins, appelé le Pclil-Bain el dont la place esL
occupée acluellement par les piscines chaudesclu petilELablissement
éLanlle plus éloigné de la source, el donl les eaux s'écoulaienl par
une espèce de lrop-plein, finissait par descendre à une tempéralure
tolérable. Et c'est pourquoi il servai l à baigner les infirmes hébergés
à l'hôpital et les habilnnls. La mulLiLude des gamins y venail
habiluellemenl, au commencemenl de la nuit, prendre ses éba Ls, el
cc n'élail que par exceplion ou vaillanLise qu'on s'élançail clans le
Bain du Milieu donl on ne supporlaiL la chaleur qu'un inslanL;
mais le Grand Bain demeurail loujours inviolable: on n'y plongeaiL
jamais que les vases propres à puiser l'cau desLinée ~lUx
usages
domesLiques. Celle disposiLion des bassins esl trè ' exactelllcnl
représentée par la gravure prise dans le qualrième volullle des
AnliquiLés de Caylus.
« Sauf ce qui ful l'aiL au Lemps de Boi roL pour abri ler le bnil1 des
indigenLs eL J ' séparer cn deux, les chose' élaienL resLées les mêmes
jusqu'en 1832. Mais ù ceLLe époque, l'aile gauche de J'EtablissemenL
éLanl sur le poinl de se lerminer, on songea, avanl d'arriver à
l'aménagemenL des eaux, à poursuivre jusque vers les sources cie
l'aqueduc de renvoi qui passe sous l'Elahlissemenl. Il falluL clone,
P' ur le conslruire, déblayer les environs de la source; mais alors
lue Lrouva-l-on cl lrès profondém nL '? non plus un puils, mais
cinq puils, el mème sept, savoir: un puits central, le plus grand de
Lou, l' nfermanlla source princip81c,cL qualre aulres puils, co III Jl1 ,
lui circulaires ct placés, il son égard, aux qualre poinls cardinaux.
�LES SOURCES THERMALES DE NltRIS
73
De plus enlre ceux de l'esl el du nord d'un côté, cl enlre ceux du
sud el de l'ouesl de l'autre, un puits carré, deux puils comparés à
une baignoire où venait se rendre l'eau de Lous les aulres.
« Tout l'intervalle qui sépare ces sepl puils étail, que dis-je, esl
recouverl d'un bélon poli en cimenl impénélrable, c'esl-à-dire d'un
terris d'une belle couleur cIe brique. Des tuyaux en plomb de huil à
neuf pouces de diamètre, couchés sous ce béton, parlaienl des puits
carrés pour se rendre à l'Etablissemenl el l'abreuver. Or, ces luyaux
déjà renconlrés dans les travaux précédanl ces derniers, furenl
enlevés, sauf la porlion supérieure qui esl reslée sous ce plancher
de bélon où l'on pourrail encore les relrouver. Car ces puits n'ayant
pas été démolis jusqu'à leur naissance, on se proposa loul simplement d'en asseoir les nouveaux murs sur ceux des Romains. Celui
qui renferme au cenlre la grande source, étanl plus épa is et comme
formé de deux assises concenlriques, ne ful même élevé que ur
l'assise extérieure; l'inlérieur resta là comme un gradin circulaire
qui s'apercevail au coup de midi, a,anl qu'on eùl fermé, il y a peu
d'années, l'ouverture placée au-dessus dans le plafond qui le
recouvre.
« Mais pour oblenir l'ascension des sources dans les cinq puils
circulaires, il fallait opérer l'obLuralion des deux puils carrés où elles
arrivaienl invinciblemenl. On crulla chose facile en les gorgeanl de
maçonnerie ou de béton singé de celui des Romains. Ce ne fut
qu'une dérision, la péLulenle source leur renvoyail au nez ces malériaux. Apl" s plusieurs lenlalives toujour rid icules, on s'avisa, et ce
ful l'idée du médecin, de lamponner avec des sacs de toile remplis
de Lerre gla ise el de poser dessus la maçonnerie donlle ciment eul,
en effet, le temps de durcir. Celle fois, les sources vaincues se décidèrenl à monler dans le puils el se trouvèrenl ain si de nouveau
caplées, sans qu'on sache comment elles le sonl à leur issue de la
roche. Car, on n'atleignil pas du loul le fond des puits qu'on ne
pourrail pas mème, par les lravaux alors exéculé , vider entièremenl aujourd'hui.
« En errel l'aqueduc de renvoi qu'il s'agissail de lerminer el de
disposer pour recevoir loul 's les eaux des bassins, n'est en rapporl
avec les sources que de Ja 111ani6re suivanle: débulanlloul près du
puits cie la Croix cl décriv~.1Jl
sur la rive droite une courbe pour
con lourner le puils d'esl seulemenl, cel aqueduc s'en vient, au-devan l
�74
LES SOURCES TrJEI1MALES DE NÉRIS
du Grand Puils, rcprendre, vers le milieu, l'axe des bassins, cl se
conlinuer par celui de l'Elabli ement. Et 'esl au momenl où il
aborde ainsi le Grand Puits, qu'il ful placé entre cux, et dans l'~pais
scur du mur, un luyau en cuivre d eommunicalion, mais un luyau
obli lé ré au moyen d'une ca psule forlemenl vissée; cet appareil ne
saurait s'ouvrir qu'avec difficullé el précaulion, à cause de l'impélueux jet d'eau chaude qui renverserail l'opérateur. De sorle donc
quc ce puils, non plus que ses associés, ne pourrail jamais, si des
réparalions l'exigeaient, se vider que jusqu'à ce poinl, de beaucoup
~upéric
à leur fond, qu'on n'atleinl qu'à cinq mèlres au-dessous du
sol: lelle esl du moins la profondeur du Grand Puits prise à fleur
(l'cau.
« Il esl à regrellcr que pel' onne n'ail daigné fairc mémoire des
lravaux qui furenl alors exéculés.
« Par ce qui précède on voil donc que la source prélendue nouvelle ne l'élai t pas el que, lors de son irruption en 17"5, elle n'avail
rail que vaincre l'obslacle de l'encombremenl el remonler au-dessus
des ruine ' ; il cst parlé en efTet d'une grande quanlilé. de sable et de
pierres rejelés dans le bassin.
« Ce n fut donc qu'en 1832 qu'on apprilla disposilion primilive
des chose ', l'exi lenœ des huil puils, en y comprenant celui de la
Croix, conslrui ls pour capler exaclemcnll'ens mble des source' qui
ne dérivenl que d'une s ulc, puisque Lous les puils se videnl et
s'cmplis cnl cnsemblc. Celui de la Croix conserve ccpendanl loujours un niv au lanl soil peu supérieur aux aulres, ce qui lienl à
quelquc parlicularité d son écoulcmenl plulôl qu'à son indépendance, cl sa lempéralure inférieure d' un degré doil s'altribuer à un
arrivage des eaux plus lcnl el moins abondanl qui donne le l mps
au calorique d s'en clégag r. Celle dernière obs rvalion s'applique
aux puits olt s'obs J'vcnl des clifféren 'cs analogucs qui dépendent
aussi cl leur communi nlion avec 1 bassin qui les enloufe, donl ils
pal'lngcnL l'abnissemenL d lempéraLure; mais, à l'arrivé des SOUfccs, lc degré esl indubilablemcnL le mèm pour Lous.
« On circulail don, cn marchanl sur le dallage n cimenl donl
nous venons de pnrlcr, aulour cl s puils olt lcs aux monlni nl el
descendaicnl librcmenl; on nc s'o 'cupail d'clics que dans les d ux
carrés, leur rcndez-vous. Combi 'Il cell disposilion étail simpl' el
'upérieurc de con 'cpli Il cl de 'on 'lruclioll Ù C' qu'on a enLassé
�LES SOUHCES THERMALES DE NÉRIS
75
sur elle sans bénéfice pour la commodilé de l'Etablissemenl
actuel!. »
Le sol de Néris, dil Lefort 2, est essrnliellemenl primitif et
compacle; les sources d'cau minérale prennent naissance au point
de jonction de la pegmatile el du granil porphyroïde; elles sonl
loules situées au sud et au bas de la colline sur laquelle la plus
grande partie de la ville de Néris est bâtie; elles jaillissent de
griffons naturels; elles donnen t de mille à onze cen ts mètres cubes
d'eau par vingt-quatre heures.
Nous n'avons pas de données positives sur l'origine et les commencemenl de Téris, sur ses accroissemenls et ses désastres. \insi
que l'observe Forichon, que je viens de citer, la présence d'ulle
source chaude aussi abondanle que la notre a dù frapper l'altention
du premier qui la vil. Un Druide peut-être, promenanl ses méditations sous les chênes de par ici, aura su avanl tous, en soupçonner
la vertu mystérieu e; l'art de guérir n'entrait-il pas dans la science
et les allributions de ces « théosophes» de la nature?
Les animaux atlin~s
par la chaleur et le pacage tou.iours verdoyant
du vallon, ont clù y conduire d'abord. Qu'un arrivant, sol li cité par
les mêmes attraits, y ait établi sa cabane, celle-ci en aura alliré une
seconde cl bientôl plusieurs foyers auronl entouré le site préféré.
Durant le Moyen-Age, Néris apparlinl aux premiers occupants;
ceLLe po ses ion devint ITeclive: les sources élaient exploitées par
l'industrie privée.
Au XVIe siècle, il y avait deux hassins dan lesquels on descendail
par des grad in s. Ils reslèrent entourés, durant loul le XVIIe, de
maisons d'apparence forlmodesle, ayanl porte coupée, et, le unes,
encore loil de chaume. Les mieux construites avaient quelques
chambre hautes, avec escalier rn pierre, des lits à quatre quenouilles
eL rideaux jaunes, el chacune une sorte de piscine particulière. C'est
seulement à la fin de ce dernier siècle ct au commencement du
XVIIIe qu'on vit s'él ver cl es habitations plus spacieuses avec premier
6tage, dans lesquelles éLaient lablies plusieurs baignoires, celles-ci
simp lement pavées de carreaux ordinaire.
La Révolulion main tinl el confirma toul d'abord les clroi ls
1
3
Forichon . MOlluments de l'antique Néris . p. 33 .
Lcfort, pharlllllcicn, hydrographe ù Paris. né en Bourbonnais
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LES SOURCES THERMALES DE NÉRIS
tradilionnels de la commune; l'administralion cenlrale du département décida que les réparations du bassin et de l'aqueduc de
renvoi seraientfailes aux dépens de celle-ci; mais en 1794, les sources
furent déclarées propriété de l'Elal, el le 3 floréal an VIII, 23 avril
1800, un arrêlé ordonna la mise en ferme des eaux minérales,
« appartenant à la Hépublique ». Les habilants de Néri ayant
adressé une pétition au préfet de l'Allier, pour conlinuer il exercer
leur jouissance, la démarche n'eut aucun effet; ils reçurent cel avis
laconique el formel:
« Vu l'arrêlé du Conseil de la préfeclure, du 12 fruclidor an VIlf,
30 aoùt 1800, portant que les eaux minérales de Néris sonl reconnues
propriétés nalionales, on peut, à ce tilre, les afIermer. »
A parlir de 1829 jusqu'en 1884, l'Etat régit par lui-même; depuis
cette époque, il a de nouveau concédé l'exploitation des thermes il
une société fermière.
�Q
LITÉS ET VERTUS DES EAUX DE Nl~HIS
Laissons à l'Académie médicale, aux professionnels, le soin
d'analyser les eaux de Néris, de spécifier leurs verlus cura lives.
Con tentons-nous d'extraire de leurs ouvrages quelques noles
scienlifiques, de dire avec eux que ces eaux sonl hyperthermales,
amélalli tes, el qu'oulre diverses quantités d'azote, d'acide carbonique,
Eluve des anciens Th rmcs .
sulfurique, chlorhydrique, iodbydrique) silicique, de soude, de
polasse, de chaux, de magnésie, d'oxyde de fer el de mangDnè c, analyse parliculière au Grand Puils, - clics conLi nnenl du fluorure
de calcium, du arb nale cal iqu qui enlre dans la composilion des
os el des denls.
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QUALIT]~S
ET VERTUS DES EAUX DE NÉRIS
La présence d'un agent électrique, du Duide magnétique, a été
reconnue dans ces ondes salutaires. Son action thérapeutique est
très puissante, surtout par des temps orageux.
Nous l'avons vu, des couches de fluorure de calcium apparaissent
aux environs de Néris, principalement aux Mas de Cheberne, où il
m'a été donné d'en découvrir un banc de belle nuance, en 1901.
Refroidie, cette eau met autant de temps pour arriver à l'ébullilion que l'eau ordinaire.
Les boulangers l'ulilisent pour pétrir le pain qui a toujours été
reconnu excellenl. Les confiseurs, les pharmaciens nous la présentent
sous forme de bonbons délicieux.
Eles-vous atteinl d'un rhume léger, allez prendre quelques bains;
en deux ou trois jours, l'action de l'eau aus"i bienfaisante qu'énergique
vous fail expectorer de façon complète; vous n'êtes plus incommodé;
votre poilrine est reconstiluée par la: fontaine de Jouvence. Il n'est
pas nécessaire d'êlre médecin pour savoir qu'il ne serait pas bon
de suivre un lraiten1enl semblable dans un élablissement d'eau
ordinaire.
On se baigne impunément, à peu près en toute saison, à Néris;
il est de lradition, depuis des siècles, parmi les habitanls de la station,
de prendre des bains le samedi, aussi bien en hiver qu'en élé. Est-ce
l'effel des eaux, celui du climat, les deux sans doule, les épidémies y
sont inconnues, la longévilé extrême.
Quelles J'lymphes pré idenl à la formation des eaux minérales,
d'où proviennenl-elles, quelJe force impulsive les fail reiaillir du sein
de la terre à la surface, quel génie puissant leur communique la
chaleur inlense, les verlus souveraines qui les dislinguenl des
sources ordinaires?
Dîs ou Hadès qui règne dans 1 s abimes inlérieurs pourrai l seul
nous répondre. Généralemenl elles se renconlrent dans les centres
lravaillés par les volcans. Celles de Néris se lrouvenl ur les dernières collines qui font 'uil aux monLs d'Auvergne. Caplées dans
les puils romains, soulevées l al' les gaz inlérieurs, elles surgissenl à
bouillons pressés, qui, en éclalant, produisenL un pélillemenl semblable cl celui cl l'ébulIiLi n. Il n'en est rien cependant; leur chaleur
n' sL poinl c Ile de l'eau ordinaire bouillie.
Qu'on emplisse une Lonne aux bassins Lhermaux, qu'on l'expédie
11 l'méliqucmcnl cellée; 1 cau min ~rale
cons l'vera sa ha 1elll'
�Q ALIT]~S
ET VERTUS DES EA X DE NÉ ms
79
pendant quinze heures cl sera bonne pour le bain arrivanl ù
Marseille!
Cel Lains légumes secs, auraienl-ils été cueillis depuis vingl
années, cuisenl très hien dans l'cau de Neris; ils deviennenl lendr s
el au si bons que des haricols fraîchemenl rapporlés du jardin.
Dans l'eau ordinaire, Iroi jours de cuisson seraienl nécessaires. La
salade fanée, plongée dans celte eau régénéralri e, reprend sa fraicheur, reverdit. Une rose mise dans le Grand Puils resle loujours
vivace et devient même plu belle.
L'eau enlève les laches quelconques comme par enchanlemcnl.
Vous pouvez boire ceLLe cau à 38°, vous ne la lrouvez poin l désagréable; elle facilit la digeslion , rafraîchil la bouche, élanche la
soif, rend le corps dispos; - « très-amiable à hoi re, mesmemenl
élanl refroidie », - c1il de Nicolay. Il y aurail grave imprudence
à boire de l'eau ordinaire à la même lempéralurc.
La douche d'eau minérale peul êlre donnée à LJ8°; les effels de
J'cau ordinaire adminislrée de la même façon pourraienl être
dangereux.
Dans le bain elIe esl douce, onclueuse; elle nelloie admirablemenl
l'ép iderme, mieux CJulil ne peul se faire avec de l'eau chaude onlinaire en usanl du ·savon.
Il y a aulanl de difTér nce enlre l'cau minérale donl la chaleur
csl nalurelle el ce11e d l'cau chaufT<~e
arlificiellement, pour l'agrémenl des bain cl le bien-être du corp , qu'cntre un llacoil de vin de
vigne et un liquide composé à l'imilation de la liqueur de Bacchus.
Quand on sorl du bain, J'eau perle en gouLLclelles sur le corps
comme l'cau de mer; il n'en esl pas de même de J'cau ordinairc.
Comparez en oulrc le chal ur el lcs vapeurs faclc , écœuranles de
ceLLe dern ière avec l'almosphère vivinanle, suave il re pirer, que
forme l'évaporalion de l'eau minérale.
Dans un verre, l'eau de Neris e 'l aus i bell qu l'cau ordinaire
dislillée; elle a à peu près la mème pesanleLlI' scienlinque que
celle-ci. Dans un bassin, 'a couleur esL bIelle, nuancée de verl, par
suile des rcllels lumincux sur les malières germéc ' au fond de scs
caux, scmblable aux planlcs des bas-foncls dcs mers, maLièrcs
limoncuses,connues sous Je nom cie Conferves « sœlllula Lllcrmalis»,
lrès ulil menl employées Cil calaplasm s pour vaincrc la o'oull l
]cs rhumaLismes.
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QOALIT1~S
ET VERTUS DES EAUX 1 E NÉHIS
« La couleur de l'eau tienl du célelcsle, meslée d'un peu de
verdeur, et est si parfailement claire que l'on verrait une épingle au
fond », s'écrie avec admiralion de Nicolay.
Fait curieux, si l'on plonge la main dans l'onde sans la troubler,
la sensation éprouvée n'est poinl désagréable; agilez le liquide, au
conlraire, elle devient douloureuse, ce qui lendrait à prouver que
l'eau contient en elle-même les éléments de chaleur el de bouillonnement qui constituent l'ébulli lion. C'esl ce qui a fait dire à de
Nicolay: « les sources principales qui liennenl du soufre et du
bitume sont continuellement bouillantes, combien que la chaleur
soit assez lempérée. »
On fait usage des bains de Néris, avec grand succès, dans les
maladies nerveuses, pour combattre el faire disparaître la paralysie,
les rhumatismes anciens, les darlres, les maladies de la peau, le
catarrhe chronique de la vessie, les maladies spéciales aux femmes,
les lumeurs, les gonorrhées anciennes, les dégénérescences organiques, que sais-je encore 1
Ecoulez Nicolay: « L'eau de Néris résout et molli fie loules
durelés, comme goulles noueuses, guéri l les galeux et podagres. Le
breuvage des eaux bilumineuses a accoustumé de guérir les douleurs intérieures en purgeant les personnes moleslées de mauvaises
humeurs, d'après Vitruve. »
L'une des sources a longtemps porlé le nom de « Puils de la
Hale », peul-êlre en raison de son efficacité dans cel Lains cas pathologiques qui affeclenl ccl organe.
L'eau de Néris cicalrise lrès rapidement le blessure du corps,
lje crois pouvoir ajouler qu'elle rend la lranquillilé d'espri t, fait
renaître les douces joies du cœur, la rianle perspeclive cl s plaisirs
qui charmenl J'exislence, ù ccux qui onl perclu ces dons par u)) trop
grand labeur, ou quelque excès cie jouissances immodérées. Elle
donne de la souplesse, de J'agililé aux membres endoloris ou enkylosés, el tel se traînail péniblcmenl sur cles béCJLlilles, en arrivanl à
Néris, qui, au- boul de quelques jours, les suspend en lrophée pres
des ondes miraculeuses, et crie lriomphalel11 nl sa vicloire. On en a
VlI danser, avanl cie partir, la bourrée bourbonnais', du pas joyeux
el alerte ùes jeunes amour ux.
�QUALITÉS ET VERTUS DES EAUX DE NJ ~ RIS
81
On peut aLlribuer aux ea ux de Néris ce que Nicolay dit dc celles
de Bourbon-Laucy : « ... proflLanl grandement à ceux qui ont les
membres perclus et aux paralyliques; el J'ea u desdi ls bains ouvre lcs
porosités des vcines el purge les parlies aftligées, ct, par la force. de
sa chaleur, chasse hors les maladies incurables, comme goutles
froides el aulres ... ) - lelles que blessures de Cythère, - endurcit le
létins aux femmes qui s'y baignenl après leur gésine} el le ventre, cl
resserre la na Lure. 1 »
Le géographe royal aurail pu ajouter qu'austre ver lu des bains
est de donner progénilure é:1 icelles qui point en onl el ardemmenl en
désirent.
Ne sembJe-L-il pas que l'on entre dans un petit paradis, lorsqu'on
pénètre dans l'atmosphère nérisicnne, que charme constammenl un
soleil radieux?
Que de douces senteur, que d'effluves suaves, parfumés, qui
dcscendcnl des futaies fleuri es, tilleuls bienraisants, dans le reuillage
desquels aimenl à se jouer les Zéphyrs amoureux de Flore, joyeux
enran ts du prinlemp , donll'aile de velours vicnt caresser le vi iieut', au seuil de la cilé merveilleuse t Sous leur voCLle ombreuse
dOt'mcnlles accords llarmonieux dcs lyres parisiennes, venues sur
la colline de la déesse chanler l'immortel bonheur.
El clans l'onde, que de délices! La nymphe aimante vous enveloppe amoureusement, imprègne vo sens de son ardeur passionnante; un sourne de fée, sorti de ses lèvl es divines, endorl dan se
bras l'heureux morlel devenu SOI1 aman l; clle ét nd dans les airs
un voile léger de vapeur blanch ,au vague parrum dc violellé, pour
pro téger sa quiétude cl appeler le rêves dorés.
1
Générale des cription du BOlll'bo/lIlois, par de Nicolay, chap .
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�THERMES ANCtENS
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NOUVEAUX
L'Etablissemenl de Néris, élevé dans la i)remière moilié du
XIXc siècle, passe pour avoir été l'un des modèles du genre. Les
édillces conslruits de nos jours, dans les ville d'eaux, réunissent
toules les conditions de luxe et de conforl désirable, mais il en est
peu qui puissent rivaliser avec celui de Néris pour la commodité
des appartemenls à l'usage des eaux. Les bain se prennent dans
des cabinels spéciaux; - nous ne parlons pas ici des grandes
piscines communes; - chacun peut, à son gré, dans la chambre
qui lui est propre, faire varier le genre de lraitement, selon les
indications médicales, ou son agrémenl parliculier: bain, douche,
ma age; la baignoire esl n marbre, de forme rectangulaire, large,
spacieuse, genre anlique, dans laquelle on descend comme dans
une petite piscine, où l'on peul s'étendre, se prélasser tout à son
aise, et,la curalion exécutée, se revêtir dans une alma phère chargée
de vapeurs lièdes, qui allénuenl sensiblemenl le passage brusque
du chaud au froid et es ri ques.
Quelle difIérence avec les baignoires Cil zinc généralement
adoplées: pendanlle bain, le corps resle arqué, uspendu dans une
position fatiganle peu agréable.
Que nous sommes loin des H.omains, malgré lous nos perfectionnements 1 Si Jupiter leur permellail de revenir sur terre, ils
seraient les bienvenu parmi nous, mai quelle déception pour eux,
si rafllné en leur lemps, de voir nos soi-di anl palais thermaux 1
Quelles réflexions feraienl-ils, si, après les avoir introduits dans
une salle de bains quelque peu primitiv , eu égard au grand confort
de leur époque, nou les invitions à se revêtir immédiatement,sans
prendre même le Lemps nécessaire, afin de laisser la place à de
nouv aux venus; à sorlir, quelque temps qu'il fas e, à affronter
l'ùpre lise, lout s les intempéries, en suivanl des corridors glacés,
au risque de conlracLer des douleur el de graves indi posilions;
que diraienl-ils, eux qui entraienl sous les porlique' anciens pour
pas cr une journée aOTéable, au ::;ein pour ainsi dire d s délices de
]a vic, el " qui suivaienl prudemment, par degrés, selon leur sage
coutume, les palais, les 'our elles jardins des lherme : apparlements deslinés à l'entr "e des visileurs, chambres tièdes où il sc
dépouillaient de leurs vêl ment ·, bains chauds, bains froids, salles
de l'ridions à l'huile parfumée, étuve è hes où les sens reprenaienl
le calme après l'agitalion inévitable; vesliaire où l'on retrouvailla
�84
THERMES ANCIENS ET NOUVEAUX
tunique e t la toge, ch am b r es de r éfeclion où ch acun pouva it res taurer
ses for es en v id ant quelqu es coup es d e falern e r é pul é, sa ll es d e
j eux, d e gy mn as tiqu e, d 'é tud e, d e trava il el d e rep os, ga leri es orn ées
d e fl eurs ra res, exo tiqu es, d e s ta tu es, d e pe intures; où l'o n ju gen il
d e la b eaut é d es gracieuses Hom a in es el d es Gaul oises au te inl
lac té, au x ye u x d 'a zur ; o ù l'on pa rl ait d e. d erni èr es conqu ê tes d e
l'E mpi re sur les ba rbar es d 'Oulre-Bh in ; o lt d es ce nt a in es d 'esclaves
d es d eux sexes, venus d 'Orient, d'E thi opi e, d e Ca rth age, s'empressa ient autou r d es mailres du m ond e?
A Néri s, les prom en eur, en sortnnl du palais d es Th erm es, pouva ient entrer dan s les ar ên s, v oir les j eu x sa nglanls d es gladi a teurs,
le co mba ts a Uraya nts d es fa u ves, les courses d e cha rs, ass is le r
e nsuit e au x n a um achi es alim entées pa r les so urces ch a ud es e l les
g rand es eaux d es aqu edu cs d an s u n 's econd pala is qui n e le céd nil
en ri en au p remi er pour l'architeclurc e ll e d écors, e t è tr té mo in s
d e spec tacles n autiques d e Lous genres : co urses d e n ncell es, co mb a ts simul és d e trirèm es, r eprésent a ti on de la co ur m arilim e d e
Neptune, les n ér éid es, les tritons, le d auphin s form a nl son escorte,
Vénus sor tanl d e l' éc um e agitée, plus b ell e qu e le j our, aux appl au di ssem nl s d e sljec la leurs ém erv ill és; lulles a m oureu ses e ntre les
trit o n e t les nymph es d es ea ux, om pagnes de la d éesse d e l is t
le Gr âces .
Il leur é tai l loisibl e de v isi ter le camp, d e ca u ser avec les vé téra n s, d 'e nt endre le récil de leurs ex pl o its sur les terres 10 int8in es.
Il se faisa ient un d evo ir d '8 ll er alu er Cé a l' a u p81a i. d s Ka rs.
S'il s r em ont a ient pa r les ave nu es du ce ntre d e la vill e, il s p o uva ie nt admirer les œ m r es d 'a rt cl s a rti s tes, les ch efs-d'œ u vre d e la
sc ulpture, les ou vr ages r e m arqu a bles d e ge ns d e m éti e r, cl les é talages d es ve nd urs ' les b ell es é toffe cl les ri ch es bracelels d 'o r cl s
Ga lll s, d es m'm es d e to ule sorl ': ép -'cs, gla ives, h ou cl ie rs, l'asqu es,
cuiras es, lan ces; d es fabri ca nts d e ch a rs m onla nl d es qu a dri g~s
pour le proc11 ain triomph e d e Césn r ; d es lwrn ach em cnts d 'ull e
v8 leur sa n ' éga le po ur les b iges d es prin cesses imp -' ri cl les; plus lo in ,
e n~ 8 u x
-' labli s cl nll s 18 cilé p o ur la v nt e d e n oLLsselin cs
d es Ori
légèr es, d 'indie nn es, d ' ~c h a rp 's écl a ta nl es' d es fo rg 'ro ns qui m a rlèle nl le fe r , t d o nl lu m a in h a bil d o nll > ,lU m élal les fo rm es les
plu s di ve rses: outil s d e loulc s rle,8 Ua Il es, la mpes (J'ap part c me nt ;
�THERMES Al CIENS ET NOUVEAUX
85
poliers qui moulenL des urnes, des amphores, de vases en Lerre
jaune ou rouge ur lesquels sonL gravés avec grand arl des sl~ie
allégoriques; 1'ondeurs qui fonl revivre les dieux elles déesses dans
le bronze divin) découpenl les médailles des « Augusles el des
.J llllones »; ci eleurs de l'or, donl les riches cl délicals bijoux,
garnis de pierres précieuses, allirent les passanl ; mouleurs qui
coulenlles divinilés gauloises, égyptiennes el romaine, ainsi que
mille objels d'ulililé el c1'agrémenl.
llus loin, des élablissem 'nls dirigés par de ' mailres dans l'arl de
l'archi leclure, OLL 1'011 peul voir les plus beaux marbres, lravaillés
avec grand arl, de mngnifiques blocs de pierre calcaire donl quelques-uns sont déjà lransformés en chapi leaux du slyle le plus Heuri,
des monceaux de tuiles à grand rebord, des briques de Loule sorle,
des mosaïques, d s décora lions mullicolores destinées à l'ornemenlalion de villa, des lemples el des palais.
Voici une slalue équeslre de la déesse Epona, prolectrice des
chevaux el des cavaliers.
Là sonl de vasles remises el des chevaux de diverses ra es,
superbes élalons que monlenl et dressenL de jeunes écuyers.
Sur la mai on qui esl à côlé sont gravées des inscriplions engageanles; ils peuvenL elllrer vider l amphore: « les vil1S de Nerio
donnent la gailé au cœur», eL onl ervis par de bellr esclaves.
011 Il lend les chan ls joyeux des Gaulois qu'ani me le [eu de Dionysos.
Elmaint nanL, s'ils poursuivenlleur promenade jusques au-delà
du c<1slel de Néron, vers le lempl d s ugusles el les splendides
demeures des Villalles,de Cheberne el des Ma ', ils pourronl assisler
ù l'arrivée des courriers el des chars, sur lesquels 'onl montés les
voyageurs éLrangers des diverses naLions, venu ' porl rIeur lribut
à nmpcralor, es orlés d'une suil de cavaliers am nanl avec eux
les chevaux sans pareil ' de la Numidie el deslinés au maître du
monde, des fauves de loules espèces pour les jeux des al ênes, des
chameaux, des éléphanls, de girn[es, des aulruches, de~;
gazelles,
d s perroEluels, des singes, des lévrier ' pour la chasse il (oree ; cle~
voilure chargé s d'armes brillanles, de lissus légers, venus de Tyr
eL de Suze, d'ivoire, d'ébène des côles nl'ricaincs) de daLucs de
lllarbr', chefs-c1'œuvre de la Grèce, cle pierres rares, d'objeLs de
luxe 'L de loil II ; puis un grand nombr c1'esclaves choisies parmi
les {>lus belles fille ' (l'Egyple, de Grèce, de .1 uc1ée el du pay de
�86
THERMES ANCIENS ET NOUVEAUX
Maures; des fruits d'or, des bananes, des ananas, des grenades, des
dalle, des figues fraiches; des blés de Carlhage ; des vins d'Espagne
et d'Ilalie; des plan les rares aux senleurs embaumées deslinées aux
Impératrices Fauslines et aux belles Nérisiennes.
Ils voient défiler successivement des matrones, des princesses
de ]a cour des Césars, venues de Rome ou des thermes de l'Arvernie, des légions qui doivent aller prendre leurs quarliers d'hiver
dans ]a Gaule belgique et sur les anciens territoires de Bituit.
Un jour arrivait un grand chef gaulois, suivi de nombreux cavaliers, montés sur des chevaux magnifiquement enharnachés.
Ces Brenns superbes, tout étincelants d'or, au regard fier, pleins
de jeunesse et d'ardeur guerrière, semblenl emportés par une force
irrésistible par leurs coursiers rapides el fougueux, aux naseaux
fumanls, au frein cPor garni d'écume blanche.
Le Brenn revient de Rome; un~
princesse de la cour, caplivée
par ce vaillant Gaulois, a voulu l'épouser; il se rend au palais de
l'empereur, qui lui a accordé la main de la fille des Césars el l'a
chargé du commandemenl de plusieurs légions . .
Déjà relentissent les trompeltes guerrières qui annoncenl sa
venue, elles soldals en armes lui rendenlles honneurs militaires.
Puis viennent les chefs des nations voi 'ines, ceux du centre
nérisien: L'Ognon, Durat, Virmont, Verge, Camul, Mage, Gaume,
Amigat, Archambaud, pour ne ciler que les principaux; el du c6lé
des Romains: Pison, Labeo, Binon, Giton, Rilon, Colla 1.
On remarque enlre tous un prince maure, descendanl de Juba II,
roi de Maurilanie, et de Séléné, fille de Marc-An loine el de Cléopâlre:
il a du sang des Césars el des Pharaons, Marc-Antoine étanl je fils
d'une sœur de Jules, son neveu par conséquent, de la lignée d'Enée
et de Vénus. C'eslle camarade de jeunesse du Brenn, en compagnie
duquel il a éludié les belles-leUres à Rome; le ms des rois Maures
esl venu assister aux fêles nupliales de son ami. Lui-même esl
fiancé à la sœur du Brenn, une jeune Gaulois de gnmde haulé et
dont les charme enchanleurs s'allienl aux qualilés d'une inlelligence supérieure; clic compl parmi ses aïeules, cenes qui siégeaienl
au SénaL des Gaules ct ont passé des lraités avec Hannibal. Le
1
cs noms sont encor honorablement portés par des famille s du pays nérisien,
l c'esl pourquoi je les cile en eetle circonslance.
�TIJEH.MES ANCIENS ET NOUVEA X
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prince maure a égalemenl reçu un commandemenl de lroupes et
doit parliciper à l'expédilion du Brenn, el à son relour se fixerpré
d Nériomagc.
Les orficiers de la suile des princes, du haut des char d'a rgent
royaux, jellent à pleines main des pièces d'or au peuple, et déjà
par leurs ordres, dans les rtrandes plaines, les" Campanicc ", se
dressent les immenses tables des feslins populaires.
Du Cenlre druidique des peuples Neriomages,
l de cendu un
Archidruide, prêlre de Teul, vêlu de blanc, homme de grand âge et
de profonde sagesse, palriarche vénéré des Gaulois. A on cou est
suspendue une pierre précieuse sur laquelle est gravée la Vérilé.
L'un des plus anciens druides porle devanl lui la main de ju lice
sur coudée d'ivoire. Il vient consacrer l'union du Grand Chef avec
la princesse romain, appeler les bénédiclions de Teulalè sur sa
généralion.
Les prêlre ' d Nerio, des Augustes, de Impéralrices, de Pallas,
dc Diane, de Dis, dc Cora, de Mercure et d' pollon se rendenl
processionncllement au-devanl du souvera in ponlifc des Gaulois
du Cenl!' ; Lous s'inclinenl sur le pa 'age de cc vieillard à la longuc
chevclurc blanche, donl la démarche noble, majestueu ' , f rait
croire à la pré cnce de la divinité suprême de forèls anliques.
Deux fées, gardiennes des monumenls celtiques et des lradilions
glorieuses de Gaule, onl qui llé les bruyère el lcs grolles cie bois
d'Apollon, suivie des prêtresse cl e di u, pour accouril' à la fête
Iluptiale du Brenn, prot cleur de 1 urs autcls; leur visage semblc
inspiré par les génies qui présidenl aux deslinées humaine. Déjà,
heureuse ' d'èlre lcs dispensatrices des joies terrc ,tres t du bonhcur,
'Ilcs onl élenduleurs lalismans au-d 'ssu des Brcnns cl du peuplc,
l railnailre la félicilé dans le ::tilles.
Dcs joucurs de vielle el d ' muselle fonl relenlir l échos ci la
cilé cl leurs refrains joycux, en l'honneur cl'Apollon; ils sonl suivis
par de vailla nls gu l'ri l'S, d s jeunes mIe, un foule innombrable.
Lorsque flo ' promeneur auronl parcouru tous ces lieux, ils auronl
rait Ull mille dans Nério au milieu de populaLion ' clllièrem nl ù la
joie, au plaisir de vivre.
�LES BAINS A DIVEHSES ÉP OQ ES
Baln ea, Vin a, Venus corrum p un l co rpor a sa n a;
e orpora san a d abunl Baln ea, Vin a, Venus.
Allèr ent la sanlé :
Les Bain s, le Vin , l'Am o .;
Sonl sources d e sa nLé :
Les Ba ins, le Vin, l'Amo u r.
L'ond e bi enfa isa nle, les vin gén éreux, les g racIeu x Am o urs
renouvell cnL l'ê Lre, fonl rev iv re la ve d u div in e d e procr éa lion ,
l'esp ér an ce au sc in d e fnmill es, la gloire d es n a Li o ns.
«..... Lanl d e liLs s Léril es
Ded a ns ce Li èd es b ain s plu féconds d evenus,
Ne laissenl les ha izer dc l'hymcn infer lil es,
~l o n s lr a nl
qu'en l'eau salée a peu na is Lre venus.
l
ViLruve no us d o nne la d escripli on lrès compl è le d es b a in s
ro m a i ns ' les é labli ssem n ls d e ce g nre se compose n l d e se pL pi èces :
cl an s la pl' mi èr e o n quille ses vê lem cnLs ; les esclaves fro ll nL l
co rp . avec le s Lri g iJl e, a fin d 'éch aufl'cr l'épidcrme c l l'o n enl re d an s J
b a in fr oid , « fri gid a lava li o»; d e fri ct io ns d 'huil e, « elœo lh œs iull1 »,
pra Liquenl da ns la d eux ièm e; la Lro is ièm e s rl à prc ndr la
frnich eur , « fri gid a riu m »' la sa ll e ui va lll
é lail ch a ulfée,
« p ro pni ge LLll1 » pui ' vc na iL le ba in ch a ud ou « ca l la riul11 ) e l
enfin l' é Luve « le pid a rium », o u « laco ni cu1l1 », so d ' d séc ho ir, o ù
J'o n Il e fa isa il que pa se l" d a ns la scpli è m c sa ll e, « a ppod Leriull1 »,
0 11 sJhabill a it. 1) '8 lro up cs n o mbr ' u ~ 's d 'cscluv s a Uac h \s a u
se rv icc d cs h a in s, ép o ngea i ni, m assa i ' ni, o ig nuienl l ' corps
1
De Li ngendes
�LES BAIN S A DIVERSES ÉPOQUES
89
d'huil e p arfum ée. A Néri s, l'é labli ssem enl rom a in él ~ )i l o rgani sé sur
un pied pa reil.
Sous les conquéranl s du Monde, qui avai enl r éuni enlre leurs
maiu s les pouv oirs el les ri ch esses d e l'uni vers, le luxe d es b a in s
a lleignil son apogée ; sur Lous les conlin enls s'élevè renl d es Lherm es
splendid e '.
Les b ain s d es Pales lres é taienl d'imm enses b as in s di s lincls
pour l'un cll'a ulre cxe. La foul e séduile p ar l'a Llra il, la m ag nifice nce
d e ces pa la is aqua liques, y p assa il ses loisir , s'y li vr a il à d e
nombreux a musem enl s, à d es j eux frivo les; lù, se le ll Cl ie nl le
enlre ti e ns publics. Des édil es spé iau x en Dva ien l la direc ti o n e l la
surveill a n ce e l é lai e nl les ordonna leurs d es diverlissc menl s
baln 6Cl ires.
Que nolre œ uvre es l pe tile, m êm e cell e qlLe n o us co ns id éron s
comm e m od éle, co mparée à la g rand e ur d e cell e d es Ho main s !
Chose inlér es a nl e à n o ler, qui m onlre à quel p o inl les ba in
d eVl'Cl ie lll è lre e n honn eur, combien sou ' ce r Cl pporl, co mIll e so us
beaucoup d 'aulres, no us somm es in férieurs aux an ciens : d e s i grand s
avan ln ges r ésullér en l p our le p e u pI e de l'obser va nce cl c ces co ulum es
si f<lv ornbl es, s i propi ces à la sa nlé, que les m éd ec in s r e ' lère ll l
inconnu s à Rom e p endanl plus ieurs s iècl es. Le rail d ev r a il è lre
grav é e n lellres d 'or, d an s loules les vill es, par ce ux qui onl le
souci de l'hygièn e publique.
« Qui n e se c roirail un m endi anl , s'écri e Sén èqu e, s'il n e se bai gnail dan s une aJl e c10nll es murs n 'é lin cell erai nl pas du fe u des
pi e rre ri . ? s i le Il1Clrbre d'Egy ple n'y l'lail in crus lé d e m a rbre d e
Numidie l encadré d c 111 saïqu cs? s i le plafond n'é la il ICl mbrissé d e
c ris lal ? ·i lcs pi sc in s n 'é la icnl la ill é s d ~ l S le m a rbre d e P a ros?
s i]' au ne coul ait p'a d e r obin e ls d'a L'g nl ? J;, l.i e Il pa rl e e ncore que
d es bain s du vulgajrc : CJue se ra-cc si nous e n v e non s à cc ux d es
aO'ran 'hi s? Que d e s lalucs, que d e col o nn es qui n c soulienn e nl ri n
e l qui n 'onl qu'ull pur o rn c lll cnL! Quell e m asse d 'ca u qui lomb e
avec fracas ! Nou ' sOlllm es arrivé ' ù un leI raffin c menl d e c1 élicnle s qu nos pi c1 s nc pcuvenl plus lo uc her que dcs pi errcs préci e uses 1 ».
J
L'A[riqu Romaill e, par Gas lo n Bois icr ;
R eu
u ~
des DeLlx Mondes, j uill cl1 894.
�!JO
LES BAINS A DIVEHSES ] ~ P OQUES
Un édifice d e ce gen re a été mi s à j our entre Sé tif et Cons la nlin e ; il ava il huil cc nis m èlres ca rrés ct comptait vin g l-el-un e
pièces. C'é laient les b a ins d 'un pa rliculi er ; qu e deva il do nc êlre sa
d emeure 1 On voit par ce lte d écou ve rt e que le r écit de Sénèque es t
loin d'ê tre un e fabl c.
Les thermes qu e l'emper eur Caracalla légua a u P euple Romain
avai ent troi s ce n t trenle m èlres d e cô lé el Lreize cenL v ingt d e lour.
De Lous temps les b ains ont élé en h onn eur; les abluLi ons so nt
si salutaires pour le co rps, qu'elles ont éLé presc riLes par les riLes des
diver ses r eli gions el sonL enco re pra tiquées plus ou moins co mplètem ent par les différenles sectes ; toules en onl d u m oins co nser vé le
·ymbol e dans l'eau sa crée, l' eau lus lrale, l'cau b énite.
La b eauté du typ e ga ul ois, la v igueur, l'exub éran ce d e for ces d es
enfanls de la Ga ule étail due, en part je, à l'usage d es b ains d ans
leur j eunesse.
Les filles d e Jud a « aux grands yeux n oi rs, ch argés d e vo luptés,
ombragés d e longues eL humides paupières, au n ez aquilin, à la
chevelure d'ébène, à la taill e h aut e e L déli ée, d onL la b ou ch e fraîch e
et petite éta it ornée de d enLs de l'émaille plus pur », éla ient r ed ev abl es d e ces a ltrails sou vera ins à l'o nde régénéra Lri ce, éc rit avec
ch aleur Bo i rot-D csser vie rs.
Vénus so rlant des fl o ts, n ée d e l'écume d es m er ·, représe nla it la
b eauté divin e da ns la Grèce. Les Asia liques, les Egypti e nn es, les
Ma uresques, pa r les m êmes pra liques, o nl te llul e sce ptre de J'idéale
perfeclion , eLpar leurs charm cs, ex rcé cc l em pire d eva nl la pui san ce duquel loul s' incline.
Parmi les peupl e qui ulili sè renl le plus les ea ux nnlurelles ct
les ea ux minér ales, il fa ul ciler les Homains. 11 o nl élé g rand s, non
se ul ement pa r la gloire, les co nquè les, leur pui ssa n ce ex lraordina ir e,
unique dan · les fas les d e l'huma nilé, mais auss i pa r les œ u vres de
gé ni qu'il s o nll a issécs el cl o nll e so l po rle, so us Lou les les la ti Lud es,
les res les maj es lueux.
Sous leur r èg nc, 1 s p upl es eurenl ( le luxe d es ca u x»; les pala is
aqua liqu s d ev inrenl cl s li ux ci e pl a isir, d es Lempl 's cl v oluplé.
11 ' ]1 rul a in s i (['[t ill urs un peu pa rlout, da ns la suil cl s âges ; so us
Lo us les clim a ls, la pass ion es Lco mp[tgne cl ' l'humain e na lur . F éli ·ilon s n os pères qui clans l ' lU' sage 'sc, se monlra ienl indul ge nls
�LES BAINS A DIVERSES ]~POQUES
!J1
pour les peccadilles d'amour. Rien n'est plu déplorable el moins
dignc de l'homme raisonnable que celle fureur de luerie, imiLé des
animaux, que fail naître l'amour beslial, chez cerlains êtres de nolre
époque si civilisée; c'eslla négation complète des plu nobles sentimenls de liberlé, le rclour au hideux esclavage. Les Francs, répulés
guerriers farouches, lai aienL passer les idées chevaleresques avanl
les inslincts « de la bèle », el cela, au poin!. de scandaliser un musulman lémoin de leurs actions el qui relale le ' fails de son temps,
II écrivait au XIIe siècle; il reconnaît le mérile glorieux des Francs;
il admire leurs fails de guerre, cile leur courage comme exeil1plair ,
mais il observe, avec une sorle de regret, qu'ils vonl aux bain
publics avec leurs femmes, qu'ils laissenL ces dernières avoir des
entretiens avec les élrangers, ignorant le senliment de la jalousie,
el de même celui qui nous esL diclé par la pudeur. lvanl de jeler
le blâme sur les ancèlres de notre racc, il faul convenir que dame
Pudeur est une déesse bien changeanle et qu elle ne cesse de varier
selon le Lemps, les nalions, les individus.
On se baignaiL aussi lrès agréablemenl aux « Baings de Nérys »,
au bon vieux temps, au XVIe siècle, ous Charles IX. Dans un
lableau fort suggestif, qui témoigne des coulume joviales de nos
pères cl qui nous a élé lran 'mis par Nicolas de Nicola T, dauphinois,
géographe ordinaire du roi, dans sa descriplion du « Païs el Duché de
Bourbonnois »} on voit, dans une piscine commun, les deux sexes
se Evrer à des divcrlis emcnls pleins de charm ingénu et de naïve
gaielé, au son de la musette gauloise, ous les regards provocaleurs,
enflammés, du Dieu d Cylhère, dont le bras armé, lance les llèches
irrésislibles, eL que porlenl en triomphe les adoraleurs de la naïade
nérisienne.
Qu l cara lère 'harmanl avaient nos aïeux; 'omme il serait beau
cl noble de leur ressembler! On voudraiL tie savoir plus lire, 10Isqu'on
arrive ù la lroisième page cl no ' feuilles quolidiennes, où 'élalenl}
à la ()'rande honle cl l'époqu, les s ènes d'a sassinal ', les gesles
criminels, les orgies furieuses, les vilenies du siè le, qui nous
l' 'porl nl aux prcmiers ùges de l'homme, alors en 'ore proche parenl
de fauv .
BoiroL-Des l'vi l'S, à propo cl Néris, nou a laissé une noLiee
hi 'lorique sur les bain '11 général; il "étend, avec amples détails,
�92
LES BAI NS A DI VERSES ÉPOQUES
ur la faço n clonll es divers p eu ples p ra li q ue nl leu rs abluti o n, Les
b a in s pub li cs d e Bad e n, dil-il , é la ie nl co mmuns a ux ci e ux sexe,
sép a r és seul e m e nl pnr un e g rill e, La so di e d e l'é la blisse m e nt
s'eII'cc lua il p a r un se ul e l uniquc co ul o ir p o ur Je' h Olllm es e l les
femm es, e t cela d o nna il li e u, p a r a il-il , « à des r eco nn a issa nces
très-ga ies. »
Des ga le ries s up érie m es d omin a nl les b a ins pe rm e LLnie nl a u x
GENEF\ALE DES CRIPTION DV PAIS ET OVCHE DE BOVF\80NN OIS
fer Ni colas rle Nicola.j DéUlphinois
Gèographe ordinaire du
noi CharleslX.
v is it e urs ci e le nir co n\'e rsà li o n avec les b ell es ny mphes d es ca ux,
vl' lu es d 'uil c c h e mi se lég\ re, Ho ll a nt DU ca pri ce ci e l'o ncl e. Ma is
r e po rlo ns-n o ll s a u X \ ' s i "c Ie l vis ilo ns la s'è n lh l'm a le.
Les m a lro n 'S o nl l'ha bitud e ci e so lli c ite r qu elqu e a rge nl d es
se ig ne urs "lra ng 'l'S, ve nus pc ur l 'S v is ilc r, e ll o rsqu c ce ux-ci o nl v id é
l'csca rcell cl a ns leurs m a in s, ,II 'S n'o nL r i ' Il d, plu s pl' ssé C[U ' d e
Innc T d es pi è' 'S d 'a rge nt a u x j C UI1 CS fill 'S qui so nl d a ns les
pi sc ines. " es l pl a isa nt a lo rs cl ' vo ir le j ' u d es Naïad es, qui re lèv ' nl
il l' e nv i l ' UI' l ''g r vo il " po ur re ' 'vo ir la m o nna ie qu'o n l ' LlL' j ' ll ',
�LES BAI NS A DIVERSES ÉPOQUES
93
On leur di s lribu e au ss i des gui r lan d es e l d es J1 eurs, ce qui d onn e
li u a ux m ê m e éb a ls c l la isse admirer 1 s form es g racieu ses d es
b eaulés aqualiqu es.
Les da m es, c'e l l'usage, d onn enL d e r epa s dan s l'ea u, sur d e
LabI es J1oU anLes, au x h omm e. qui d ésirenl p asse r la journ ée avec
cil s. II es l d e coulum e d 'en ll'er dan s le b a in s p a r li culi e rs ou publi cs
lroi s ou qua lre fo is p a r j our: là, on ch a nt , on boil, o n m an ge, o n
d a n se; d es j e~ l es d em o isell s J' pincenL d e la gui lare e Ld e ]a h a rpe.
La verLu d e ccs cau x ta nl couru e es l sa n s p ar ill e : ell es onL la
propri élé m er ve ill eu se d c « favo ri se r sin guli èr em en lI a mul ti pl ica lion
d e l'esp èce hUlll a in e ». Le femm es y monlrenl un 'luxe e fTré né.
C'es l un li eu d e d éli ces : on se croirail cl a n s nl e d e Cy th èr e.
Les d escend anls d es F r a ncs- R ipu a ires ra ppell enl à n o lre e pril
lcs Ill œ urs d o u ce. e l libre d e la Grècc, a u Lc mps d cs 11 ) mph c e t
d es d éesses. Le ch cva li e r « Poggio» en a rail un e pe inlure d es
plu s compl è Lc .
L s b ain s o ri ent a ux so nl é labli s avec un lu xe imiL é d es R om a in
On e ntre d a ns un e r o lo nd e, o uve rL p a r le h aul, pour donn er libre
acc ès ù l'a ir ; loul aut our sonl pl acées d es es lrad es d a ns cl es ca bin cs
o ù les b a ign c urs Cjuill e nll e ursvê lem enl s, se ce ig ne nl le corps d 'ull c
sCJ'v ie ll e e l ch a u sse nl d es a nd ales. De là il e r e nd e nt a u h a in, c n
s uiv Dnt plu s ieurs coul o irs, d onl la le mp ér a ture p rogr e sive facilit e
l'accè . d e la sa ll e b aln éa irc, il la eh aleu r d e laquell e ' le co rp
e
Lro uvc inscn s ihl em cnL pré pa r é.
Les édiflccs so nl c n lll a rbrc ; lill e fo nlain e j a illi a nle e mplil sa ns
cesse lc b ass in d 'ca u ch aud e, cl o nll a va pe ur " m èle ù cell cl 'od ol'a nI s pa rrulll s. Les pe rso llll s qui so nl d a ns le ba in s'é le nd enl s ur
un clr,l p, la lè le r e posée s ur 1111 cou ss in pre nll enl Lell e pos ture qui
leur es L ag réa ble, cl p Ll ve nl goùler le rh arm du re pos, cl aJl s un e
a tm osph è re imprégnée d 'humid es cl d éli c ie uses se nt e urs. LTn
se rvilcur s urv i nL qui , p a r un m a sag sava mJll e nl pra liqu é, cl o nn '
cl lou s } s m embre la so upl e. e e L J'agililé; il l'l'o lle nsuile le
corps ~ lv ec
un e lon gu e é lolr ,; la p ea u cl vi enl clou cc cl veloul é
'omm ' du sa lin' il v erse a lo rs sur ln t (~ l ci e l'éc ume cl ' sa vo n
parfum ~ ' l la isse le so in d e s' lave r so i- m è m c près d 'ull b ass in o ù
coul e nl d es jets d ' 'a u ' ha ud ' 1 d 'ea u rro id (' . 11 rev i III c l prése nle
li Il , p o mm a le ('pil a lo irc, qui produit Ull c lre l illllll éc1i a ! pa rlo ulolJ
�94
LES BAINS A DIVRRSES ]~POQUES
on l'applique; elle est d'un usage général pour les deux sexes. Enrin
vous êtes enveloppé de linges chauds et conduit par délours, à travers
de couloirs dont la chaleur va en diminuanl, jusques à l'extérieur;
hi encore vou vou reposez sur un lit eL des enfants promènent
leurs doigts délicats sür touL le corps, pour mieux le sécher, ràpent
légèrement les calus des pieds avec la pierre ponce, om ent de nouveau du linge, un narghileh et du fin moka. Il semble que l'on renai se
après avoir passé par les phases diverses de ce trailem~n
hygiénique,
et éprouvé Lan t de sensations agréables.
Les Egyptiens, i l'on en croit leurs prophètes) feraienL de la sorte
disparaître les rhumatismes, les calarrhes, les maladies de la peau,
les causes funesles à la fécondité. Les maladies de poitrine sont pour
ainsi dire inconnues dans leur pays; mais cela Lienl san doule
également aux condilions almosphériques.
Les femme vonl chaque jour au 'b ain; plus sensuelles que les
hommes, elles y prolongenl volontiers leur séjour. Le . esclaves
lavent le corps de leur maîtresses dans de l'eau de rose, el versent
sur leurs belles chev lures noires, des essences précieuses, au lieu de
poudre el de pommade; elles teignent les paupières et les sourcils
avec du cohel,eL passent du henné aux ongles des pieds el des mains,
e qui donne une couleur « aurore», eL l'a peel le plus éduisant aux
beautés du Nil.
En Turquie, la méthocle suivie est ù peu près la même; les femmes
surtout e plai enl clans les palais balnéaires, conslruils pour leur
usage, avec un grand luxe et Loutle confort oriental; e]]es passenl
des journé s entières clans ce harems,oü elle!) s'évertuenl à invenler
des plaisirs altrayanls, sans ce e renouvelés, pour distrair la
monotonie de 1 ur exi len e. C'esL ainsi que parfois elles se livrenL
à dcs jeux de jeune sc, qu'elles formenl des groupes séduisanls cie
beaulé l d gnke, qu' 11 'S ex cul nl des clan es voluptueuses,
cherchanl l'ivresse d ]a joie, au scin d'une almo phèr
hargée
d'humides vap 'urs au milieu cl parfums 'l de fleurs, el leur teinl
ncqui rt aÎ!1!)Î eU l'raîch ur remarquahl, . . [orm ' opulent s
que recherchenllcurs sulLan .
Mais .' 'sl dans J'rnclc, Oll 1 s xcilalions à lu v ]upté, 1 s raffinensu ]Ie aU ign '11l] cl 'frr'· suprèm .; cl s ' clav'5
m nLs de la vi
cl1lpr'sséc, auprè ' cl' leurs indolenl 'S maîtresscs agrém 'nlcnlles
�LES BAINS A DIVERSES ÉPOQUES
95
heures lrop courles durant lesquelles leur imagination, qu'excile le
délire des sens, les transporte dans un Eden céleste.
Ces lableaux charmants ne se voient que dans les harems; si
les houris du paradis lerrestre sont privées de certaines libertés,
donL jouissenL les femmes dans d'autres pays, elles savent rendre
leur existence heureuse, faire le bonheur de leurs seigneurs cL
maîtres. Ces spectacles nous pOl' lent à rêver au temps de l'âge d'or.
Les peuples d'Europe et d'Amérique, plus affairés, plus rigides,
n'onL peuL-êLre pas, sous certains rapporLs, une jouissance au si
complète de la vie. Les Orientaux, nullement préoccupés des
tumultes politiques qui absorbent notre existence, nous obligent à
vivre dans une atmosphère fiévreu e, agitée, malsaine, aiment à
savourer leur bonheur; ne les critiquons pas lrop; sous leur
apparente insouciance se révèle une agréable philosophie.
Combien déchues les déesses des eaux dans les Lemps modernes 1
C'était, ainsi qu'on l'a dit, une solennel1e affaire d'état, sous
.Louis XIV, que de prendre un bain de baignoire. Le peuple avniL
ses « Grenouillères»; les gens du commun allaient, depuis des
siècles, « grenouiller » dans la Seine. En 170G le Parisien se baignail
« louL nud » à ln bonne franquelle. Honni soit qui mal y pense.
Nous avons vu, Ù propos d'une inscription romaine, qu'il y avaiL
des Grenouillères à Néris; certain creux d'eau, ù proximité de la
ville, porte même encore cc nom.
.
11 n'y a pas un siècle Loul à fait, que, sur les plages de J'Océan, à
Biarritz, par exemple, les des endants d'Hercule ct les gracieuses
filles des Pyrénées prel1aienlleurs ébals en commun sur les sable
fins de la mer. Ages simples, aimés des Grâces et d'Amphitrite.
Il en étail de même en Hussie, où l'on pouvail passer d'agI éables
inslants clans les élablissemenls de ])nins, en compagnie des aimanles
filles du vasle empire des Tsars. Les bains ru 'se sonL nujourcl'hui
cn honneur; leur a lion hygiénique esl universc]Jemcnt appréciée.
L'Orienl 'est pnr exc I1cncc le pays des nbluliolls, relldues née saires par la nalure du climat.
�ANCIENS MONU MENTS D b N ] ~ HTS
J e d onn e la d esc ription d es prin cipa ux monum ent s d e Néri s
d 'a près Ba ra il o n, rune d es glo ires d e n o lre pays, le pre mi er qui,
pa r de lab o ri euses re h erches, fa iles avec un pro fond amour ,d e la
science, a il d o nn é d 'a mples d é la il s sur l'a ncienn e cilé. De nombreu x
ves li ges ex is la ienl encore d e son temp , qui d e pui s o nl di s paru ;
o n lém oig nage nous es l d 'aula nl plus préc ieu x. Il a profilé d es
n o le e l d es re nse ig nem ents fourni s pa r le curé Re n aud , un é rudit
qui a pla nlé les pre mi ers j alon s. II a p re que épui sé la ma li èl e lant
il a d onn é d e scrupul eux d élails. C'es l une élud e forl inléressa nle
que ce lle évoca li o n du Né ris anlique. La plup art d e ceu x qui onl
écril ur la célèbre cil é ga ll o-ro m a in e, ~l pa rlir d Boiro l-D es crvicrs,
Le pa r des
A I'~
n es.
o nl clù ulili se r ces doc umcnt s, d ' m èmc <[U ' 1 s œ uvrcs de Ticohl ' ,
d e Cay lu s, Tud o l, qui Lo us onl p <l rl " sava mJll e nl d e la vill e Jmpéri al ' e ll 0 'nie.
�ANCIENS MONUM:gNTS DE NÉRTS
97
Quant aux gravures et aux plans se rapportant à l'antique cité,
je les emprunte pour le plus grand nombre aux mêmes écrivains
et à Esmonnot: Lous ont laissé des documents authentiques; les
œuvres de ce dernier m'ont élé transmises pour être intégralement
reproduiles.
L'amphilhéâtre donl on voit encore de beaux restes avait la forme
d'un arc et cenl soixanle-huit mèlres de circuit en dehors; le devant
qui représente la corde de l'arc avait soixanle-huit mélres de longueur. Au milieu élait une porle; le d mi cercle en comportait
quatre aulr s au sud-est, au sud, au nord et au nord-est; c'étaient
les" Vomiloria ", par où dégorgeait la foule après le spectacle. Les
porles correspondanles avaient la même largeur, les unes sept, les
autres treize mètres, sur toule l'épaisseur de l'amphithéâtre, qui, y
compris les gradin, était d'environ qualorze mèlres. L'arêne présentait un espace vide de cinquante-quatre mètres dans sa plus
grande largeur, sur soixante-huit dan sa plus grande longueur.
Le parc des Arênes, comme on appelle aujourd'hui l'ancien cirque,
constilue l'une des plus belles et des plus agréables promenades de
la station, duranl la saison estivale. Planté de platanes, de marronniers uperbe, de lilleuls aux senteurs embaumées, tracé selon le
grand arl fran ais, il faill'admiralion générale. Rien n'est attrayant,
durant la « Saison )), comme cette enceinte boisée, dans laquelle
la beauté vient rechercher la fraîcheur, aux heures brûlantes du
jour, cl prendre un repos agréable au milieu des parterres de fleurs
qui couvrenll'ancien champ de combat des fauves. Les Arènes ne
sonl séparées que par la roule nalional de la promenade du
Casino, la magnifique avenue des Thermes.
De chaque cÔlé de l'amphilhéâlre parlail une forle muraille,
épaisse d'environ deux mèlr s, dont on voil en ore quelque
fondemenls, mai donl on ne connait poinl le Lenne, quoiqu'on
l'ail suivie à plus de lrois cenl mètres; c'élail peul-être celle du
reOlpart. Bans celle supposilion, J'amphilhéâlre, le palais de droile
l de gau h ,se raienl lI' uvés hor de la ville. On a découvert
près de c lle muraille, une épée à double lranchanl, un masse de
plomb du poids de qualr'e -vingl kilogrammes, el une lampe trépied
en fer cl qualr clé imèlres de hauleur. A gauche, à deux cenl
mèlres environ cl l'amphilhétltre, exi lail un édifice qui a pu être
7
�ANCIENS MONUMENTS DE NERIS
une caserne ou un hôpital. Poinl de lraces d'ouverlures dans les
chambre de celle conslruclion, à leI poinl qu'un parliculier a dû,
pour en uliliser une, ouvrir une brèche dans l'un des murs. Ainsi
étail construite la chambre qui ful découverle sur le monlAvenlin,
au rapport de Flaminius Vacca; on y enlrail el on en redescendail
par une ouverlure pratiquée à la parlie upérieure.
Il en était de même dans les ca leI gallo-romains, C0111m par
exemple au château de l'Our sur le Cher.
ne remarque semblable est faile par Tudol qui rapporle « qu
non loin du théâtre, une fouille a mis à découvert les murs d'une
construclion considérable. La pluparl de chambres n'avaient d'issue
qu'à leur parlie supérieure, bien qu'elles fussent de plein-pied avec
le sol du dehors el que la décora lion des murs présenlât des ornemenls el des fleurs. De là, en sc dirigeanl ver le ruisseau des
sources, on relrouv quelques porlions de murailles, derniers resles
du remparl de la cilé 1 ».
Bois fossiles d'élan, provenant de Néri s . -
Collection du VIC de Durat.
Dan l'un des nombr ux puils anciens, on a découvert des cornes
de bouc, de cerf, une palère, un gril, un couleau propre aux
sacrifice, une oupe, des débri cl vases élrusques, de clefs
anlique lou
bjels qui onl rapporl au rite des sacrifices; ils
avaienl été ca hé , ain i qu beaucoup d'aulres cho es pré 'ieuses
laluelles n bronz , bij ux en or d'une oTande
lelles que vase
val 'ur, qu l' n lrouve J'ecouv rls de luileaux, au fond de ·ilernes.
A droile cl l'amphithéâtre on a re OI1I1U Lroi fours d'éluv's,
conslruils c mme 'eux que men Lionne Vilruv , sllrl'emplac menl
cl . anci 11S palais, el dans lesqu ls Il voyail en or' des r ' les cl
1
TudoL : Elude sur Néris, p . 5.
�ANCtENS MONUMENTS DE NÉRIS
99
charbon eL des cendres. Tels ceux de la villa de Tusculum eL d'une
maison de campagne d'Herculanum.
Il exisLe dans le demi-cercle dix tours carrées, à égale distance
les unes des auLres. Chacune d'elles a un mèLre soixanLe-huiL cenLimètres en œuvre sur deux faces, et un mèlre vingl-deux cenLimètres
sur deux auLres, avec une ouverlure dans l'arène. Elles servaient à
conlenir le sable d9nL on couvrait le lieu du combat; il s'en est
lrouvé dans une plus de qualre-vingLs voiLures, au rapport du curé
H.enaud. Il parail qu'on l'emmagasinail par le haut de la lour eL qu'on
le lirai L par le bas. Ces Lours pouvaienL servir aussi à enfermer momentanémenL ceux qu'on livrait aux bèles. QuanL à celles-ci, on. les
plaçaiL dans des loges parLiculières, au cenLre de la double
enceinte, c'est-à-dire enLre le mur el l'amphi Lhéàlre, où s'élevaient
les Lours et le grand mur circulaire, souLenus par des jambes de
force à environ deux mèlres l'une de l'aulre.
Ces murs avaienl, savoir: celui des Lours un mèlre soixan te-deux
cenlimèLres, et le plus extérieur, un mèlre huiL centimètres d'épaisseur. Ils élaienL consLruils en peLites pierre carrées.
Les fouilles de l'amphithéàLre onL mis à jour plusieurs colonnes
rondes et unies, des assises, des chapiLeaux, cc qui prouve l'existence d 'un galeri ; des marbres, des médailles aussi en grand
nombre. Dans l'arène on a Lrouvé des ossements humains el des
resles de difI'èrenls animaux inconnus.
Les jeux ei les combaLs des arênes élaienL variés; da'ns la maLinée
on sorlaiL les animaux commun apprivoisés; le soir, les fauves.
L'ordre des sp 'lacles éLail à peu près le suivanL:
Lulle d'aLhlèLes san armes; gladialeurs; lulleurs volonlaires et
animaux; criminels cl fauves; combaL cl'animaux de loule e pèce.
Ce demier exercice se praLiquaiL encore au VIlle siècle; il en est fait
menlion dans l'hisloire de Pépin le Bref, qui a dl! donner plusieurs
fois le speclacle il Néris où il résidail, par inLervalle .
Les impéraLors, les proconsuls eL les grands fai aienl parfois
ervir nu 1 euple de somplueux repas cl lui pro uraient le plaisir de
voi r la chasse aux bèl s sauvag s, « panem eL circcnses ».
Titus nL aballre cinq mille animaux, lors de l'inauguralion d'un
am ph i lhé~i
Ll'c.
Philippe el son frère ell mirenlà morl une quanlilé innombrable,
pour la célc'bralion cl u milli "me annivcr aire de Rome.
�ANctENS MONUMBNTS DE NERIS
100
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Les Art:nrs, plan avec dl:loils.
�ANCIENS MONUMENTS DE NÉHIS
101
Les courses de chars étaienl des plus aLlrayanles el suivies avec
auLanl d'animation et d'empressemenL que nos courses de chevaux
el de taureaux.
Les représenlalions des pièces de Lhéâtre avai nt lieu parfois
dans les arènes; ce dernier diverlissement était d'un ordre plus
élevé, recherché des esprits délicals.
Il n'élail pa rare de voir une quanlité prodigieuse d'animaux
dans les arènes; souvenl des centaines de lions se trouvaienl réunis
dans le même lieu.
Minulius Félix, dans son « Octavius », dit qu'il se lrouvail des
êlres assez atroces pour manger les bêles féroces à la sorlie du
cirque, encore loules sanglantes et toules pleines de ceux qu'elle
venaienl de dévorer. Ainsi se Lrahit l'originelle condilion de l'homme,
l'animal le plus dangereux le plus mauvais de la nalure, et qui,
même dans la civilisation, jelle l'épouvanle el la lerreur par ses pires
insLincls.
« Mais ce n'étail pas assez pour ces heureux conquérants d'avoir
des villas magnifiques, des lemples aux grandes colonnades, des
bains aux piscines et aux baignoires revêlues de marbre, il leur
rallait aussi un amphiLhéâlre pour les tragédies cie Sénèque on les
comédie de Térence, pour les lutte des gladialeurs, ou pour les
combats d'animaux féroces, eL il y a en effel à Néris l'emplacemenl
d'un édifice demi-circulaire où Romains eL Gaulois, "\rainqueurs eL
vaincu, \ enaienl jouir d'un spectacle semblable à celui que l'on
donnail au peuple romain clans le giganlesque coly ée de la ville
impérial. L'amphilhéâlre de Néris éLait demi-circulaire cl avait
168 mèlres de cil' uit en lehors. Un grand nombre de colonnes
l'oncles el unies, de bases el de chapileaux lrouvés clans son emplacemenl, 1 l'ouvenl qu'il Nait embelli de porliques el de périslyles. Des
os 'emcnls d'homme ' el d'animaux recueillis clans l'arène font COI1nailre assez la nalure de ' fêle que l'on célébrai l dans cel amphilhéà lrc' 1. ))
Tudol êlabl il une comparaison enlr 1 s amph i lhéùLres dc Pompéi',
d'Herculanum cL de Néri '. Il délermine ainsi lc nombre dcs spccla1
Ach. Allier. Voy . pitl., p. 368.
�102
ANCIENS MONUMEr TS DE NÉRIS
teurs pour chacun d'eux: Pompéï, 3.500; Néris, 2.800; Herculanum,
1.650. Ceux d'Arles et d'Orange peuvenl en conlenir 6.800.
Tudot en lire celle conséquence que Néris n'avail pas l'importance qu'on lui a llribue et qu'il fallait seulement une heure pour
suivre le pourtour de la ville.
Cet au leur est plein de science el de sagesse dans ses apprécialions hisloriques, mais ici il est tombé dans l'erreur. J'aurais bien
voulu qu'il fixâL le nombre des places des arênes de Nîmes, pour
mieux la juger. 2.800 places dans les arênes de Néris, c'e l à peu près
comme si l'on soute nai Lque celles de Nlmes n'en peuvenL con lenir
que 10.000. Or, j'ai assislé à la première grande course qui a été
Un coin des Arène de Nîm es le 9 aoùl 1885, ·-
l'ande cou l'se avec Fl'ascuclo,
donnée en France cl puis la Hépllblique, à Nime , le 9 a ùL 1885 ;
d'apr'slecomple-rencludes f uilles de l'époque, Housélions, panliL-il,
40.000 speclaleurs! Les arêne ' de Téri5 élanL déLruiles, il esl d'ailleurs impossibl de fix r un chifrre pr 'cis. D'auLre parL, lcs faubourgs
de h ci Lé impéria le 'élendai nL jusqu ù Durdal, Villebrel eL au lres
Ii ux d'aprè la Lradition du pays, qu r nd nl véridique cl s ruine
sans nom1 r .
Quand on dil qu'il !'allail plus cl 'qualr h ur . pour en faire l
luI', c'esl qu'apparammcnl
10 'alilés ainsi que c1'uulr s
lrou-
�ANCIENS MONUMENTS DE NÉRIS
103
vaicnl englobées dans l'immense circuit de la splendide capitale des
Gaules. Laissons la gloire à qui elle appartienl.
A l'extrémité de l'amphithéâtre el de la ville, dit Boirot, on descendait par une rampe donl on renconlre encore les vestiges, pour
rejoindre les Naumachies, le Temple ùe Pallas, le Camp et le Palais
de César. Le Lerrain silué enlre la « Palle» el les Arènes étail
enlrecoupé d'écluses comme on peut le vérifier. On remarquait
encore en 1806, dans quelques-unes, la place de la bonde encore
bien visible. Les grands aqueducs qui bordenlles lhermales allaienl
se jeter dans ces écluses construites pour les naumachies el les
établissements mililaires, dont nous pouvons retrouver les ruines
dans le vallon verdoyant qui précède le camp de César.
Un manteau éternellemenl printanier, par la verlu des eaux de la
naïade, recouvre les richesses antiques, et le faucheur qui promène
le tranchant acier parmi les haiües herbes, ne se doute point
qu'elles ont germé sur les marbres elles mosaïqucs. Ainsi souvent,
en foulant les bruyères, on marche sur les cendres des grands
ancêtres. Sol sacré, en le parcourant la pensée des aïcux vous
obsède; ici tout esl souven irs, dcpuis que le mondc est monde.
Certaines dépr sions brusqu s de Lerrain, â une a sez grande
distance des rênes, mais très rapproché s du camp et accenluées
elon des ligne régulières géométriques, démontrenl ayec évidence
que, sous la mousse verdoyallle, existent des bassins, de yasles
salle, affil'"mant leurs contours archilecturaux â travers le voile de
gazon qui les r couvre.
L camp de César esl silué au couchanl de Néri ; il a une forme
Ll'iangulaireelmc urc cinqccntquaranLe- ix mètres de circonférence
au-cl clans. Un profond ravin Je défcndait naturellement au nord el
en parli à l'esl el ù l'ouesl; l'autre côté, ur une longueur de deux
cenL mèlres environ, étail prolégé par une levé de lerre palis a lée
Lllanquée cle Lours. Celle levéc, au Lemps de Barailon, avail encore
ell clehol' , à parlir du fossé, près de vingl-huil mèlres cl'élévation cl
vingl au-dedans du camp. L> versanl clu midi pré enLe une forme
dcmi-cir nIai r : on remarquail sur celLe parlie deux éminence à
quaranl - 'ixmèlr scledi lancequiindiquaientJ'ancienempla ment
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Yue d'ensemble de Xéris et du Camp de César que dessinent les contours et les vallonnements du terrain: la ligne de prupliers el la partie plantée
en vignes, où se dressaient les tours de 40 mètres de hauteur, déte/'minent la surface de la seconde enceinte, dont la circonférence est de
700 pas; le cercle de la troisième, eo sui,'ant le fond des ravins de trois CÙlés, pour rejoindre la levée et les tours, en mesure 1200 : une muraille,
dont on voit encore les grosses pierres de foudation, et un fossé, apparent au couchant, constituaient cette grande ligne de défense.
Le palais des Kars s'élevait en face du Camp, entre la petite mai soonette. de dl'Oite et le Casino que 1'00 voit à gauche. Les Naumachies se
trouvaient dans la partie légèrement vallonnée qui s'étend eotre le Camp', le Casioo et les maisons de fi;auche . La futaie des Arènes émerge
au-dessus de ces mêmes maisons, bordant l'avenue de Montluçon et le bourg, di stinct par son clocher. C'est derrière ce parc, que s'étendait
l'un des plus beaux quartiers de l'ancien Néris. Les bois qui encadrent le foud du paysage ne sont autres que les tilleuls de la Promenade des
Bains et de la rue R.égnier. Au dessus, dominant tout, le plateau des Villattcs et des Campagnes.
�ANCIENS MONUMENTS DE NÉRIS
105
des tours entre lesquelles était élablie une porle, bien désignée par
une brèche 'de la levée; elle répondail au palais du gouverneur,
c'éLait la porle « prélorienne ». Une seconde au levanl, égalem nL
indiquée par une ouverLure de dix mèlre~,
correspondail avec la
forleresse et l'amphithéàLre, c'était la « queslorienne »; il en exisLail
enfin une troisième ~l l'ouest, la « décumane ».
Le curé Renaud racontait que la palissade ful reconnue par les
traces de bois pourri, sorle d'épieux que l'on trouvail profondémenl
enfoncés sur touLe la longueur de la levée. Il avail en sa possession
di1Térenls vases, une grande urne) un plal rond, objels Lrouvés dans
le camp; ils éLaienL surchargés de figures d'animaux; el en oulre
un bouclier de grande dimension; Dufour, peinlre, l'a dessiné ct
modelé sur plâtre. Ce bouclier, déposé au lycée de Moulins, a disparu
sans qu'on sache ce qu'il est devenu. Je donne, à la fin de ce volume,
le d s in, le croquis plulùt, de Dufour, pris dans la collection de
M. Francis Pérot, qui a pu recueillir nombre de pièces eL de documents laissés par l'arlisLe bourbonnais.
Le camp d César ne devait êLre occupé que pendant l'éLé;
par sa siluation il se trouvail exposé aux plus mauvais Lemps, non
abriLé; il est permis de supposer que duranl la saison rigoureuse,
les Lroupes étaienl à couverl dans des bâtiments.
A oixanle-dix-huil mèlres de la porle orienLale du camp,
Barailon a vu une forteresse recLangulaire qui présenlail un carré
de quaranLe !11èLres sur deux faces opposées el cie lFenle-six sur les
autres deux. Renaud parle de murs qui avaienl LouLe l'apparence de
remparls.
Les exploraLeurs ont remarqué quantilé de tuiles à rebord de
première origine eL de carreaux de J'époque romaine.
Le Lerrain où éLait siLuée la forLeresse porLe le nom de la « Palle»
ou Pallas, la divinilé pro Lectrice.
champs de Pallas onl éLé répulés lieux de sépultures
L
miliLaires, de mêm que ceux de Mar oing, au Midi, lieux de
SépltItures ivilcs.
Les quc]elle CJu l'enf rmaienl les nomb1' ux lombeaux d la
assez bien conservés; les uns avaicil L la JèLe au udPaIl ~laie
ouesl, le ' auLres les pieds à l'équinoxial. C'esL au milieu de ces
Lombeaux el d'une grande quanLiLé d'oss menLs que la FI re ou
Abondance donl il esL padé ailleur a élé découverle.
�lOG
ANCIENS MONUMENTS DE NÉRIS
De nombreuses luiles à rebords lrouvées dans le champ de la
Palle porlen l celle inscri plion :
Lég. VIII. Aug. L. Appio Leg.
Legio oclava Augusla Lucius Appius Légat.
Celle légion aurai t été cm ployée à la conslruclion des thermes de Néris et des ponls du
château el de la ville, « Caslris » el « Urhis »,
de Monlluçon.
Le palais du gouverneur élait placé au
midi par rapporL au camp, sur une Lerre qui
se nomme encore le champ des Kàrs, ou des
Césars, Kars de même que Ksar ou Tsar, bien qu'on aiL cherché une étymologi difTérenie à ce dernier nom, doil êLre une
abréviaLion d César.
JI y a Jes grands el les petiLs Kars. Ce lieu
rappelle les Césars au p lil pi cl, les proconuts, les lribun rcprrsenlanL l'ImperaLor.
Barailon a vu les ruines de ces l)alais, les Pallas dccouverLe ré :emmcnl
marbres, les colonnes à grandes cL à peli les
il Poillers. v Ille principale
de l'allcienur. AquiLaine.
cannelures, toules de di1Térenles grosseurs; il
en a remarqué de Lrois espèce Lrès disLinctes qui peuvenL donner
par la perfecLion, le fini de l'exécuLion L Jeur ri !less , une idée de
la beauLé des édifices. Au cenLre s'élevaiL un Lemple.
C'esL ce palais, conslruit sur les ruines des premiers, qu'habilèl'enLIes l épins: Néris redevinL viUe royale; iJ fuL plus Lard détruil
par les Normands. ous l'avons vu plus baul c'esL dans son sein eL
aulour de s 's collines que le jeLlIl' ~ harle
s, fils de Pépin, prit ses
ébals joyeux, passa sa jeunesse ardenLe, sur la fin clu vur siècle, il
y a plus de Lreiz' cenLs ans.
Elranger qui visiLes le sol nérisien, souviens-Loi que Lu ioules 1 '
Len'oir d'une déesse qui fuL impératrice cL reine.
�RUINES ANTIQ ES
Barailon rclate ce fait « que la ville se m an ifes te par ses ruin es,
es débris de marbres, d e colonnes à grandes et à petites cannelures, e l à cannelures moitié grandes el moilié pe tites, toute cie
cliver es gro seur e l annonçanl la beaulé de l'édifice ».
Pre que Lou les ornemenls, les motir d'architeclure que )'on
voil sur les débri des temples, de lll ermes el des palais romains
d e Néris, son l id enliquement semblable à ceux des anciens 111 num ents du Mont-Dore.
Les bouclier des amazones sont souvenl reproduits dan les
d eu x lo ca lités; il s fi gurenl nolamment sur les magnifiques colonn es
de pi scin e du Camp d e Néris à cô té de la panLhère sculptée sur
les chapiteaux.
Le colonnes t les hapiteaux trouvés dans les piscines du
camp sont l s plus remarquables par leur beauté.
« Le b a in publi c de Néry, dit Aubry, étail traversé de plusieurs
murailles de pi erre de taill e in crus tée d marbre par le dessus et
de chaque côté relevée d e m a rch s auss i couver tes de marbre, el
c s muraill e à lIeur du p avé,é la ient ouvertes pour se commun iquer
les eaux chaud es ».
L s rouill es du c hem in qui tend des bains au camp ct à l'amphithéâ lre onl fait reconnallr trois pavés les uns sur les autres, à un,
ù d ux, e l ù troi s m è lr s de profo nde ur, les pierres de chaque ass ise
élanl égn le m 'ni lrè poli es, très li sses.
Dan ] s li eux les plu s élevés d e Né ri s, comme cl ans les pa rli es
lat· raIe de l'amphilh \îl re, il félUL ' nI ver ull e mélS 'C cie terre cie
ci e ux mètres ava nl d'arriv r élU l l'ris. Cec i pl'Ouve que Néri ' ful
ruiné, ,accng t r e onstruil troi rois.
L s ca lam ités san s nombre lui nflligèrenl c pa)s fur nl cepen-
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PLAN GÉNÉRAL
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DES RVINES DE
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�RUlNES ANTIQUES
109
dant impuissanles à le délrôner complèlement; sur les ruines des
palais césariens s'éleva celui de Pépin 1.
Les édifices de Néris, après la chelle de l'Empire, furent détruils
par les barbares ou s'écroulèrenl sous l'action du temps; les eaux
entraînèrent peu à peu les terres dans les bassins thermaux, et, à la
longue, les colonnes de marbre furenl englouties, et, rien, il J a un
siècle, n'aurait pu faire supposer leur existence. Cependant, nous
devons citer les témoignag s d'au leurs qui, ap~ès
avoir visité les
lieux, ont donné sUI Néris des détails inléres ants ~1 connaître.
« Des fouilles exécutées, dit Tudot, sur l'emplacement des thermes antiques, ont permis de constater trois réédifications successive
de cet édifice. Les voies avaienl de même été refaites. Elles étaienl
superposées et séparées par des décombres d'habitations incendiées;
la route la plus ancienne se trouvait à près de quatre mètres audessous du sol moderne; et parfois encore, dans la vallée, on rencon lre des fondations enfouies à cinq et six mètres de profondeur.
Enfin, sur les dalles qui recouvraient le grand aqueduc, on a vu
des restes d'inscriptions qui ne pouvaienl provenir que des premiers
monumenls détruits ».
D'après le même auleur, « les monnaies votives renconlrées dans
le sol, 1 arliculièremenl les médailles à l'effigie d'Anlonin-le-Pieux,
de Galien, de Conslantin, reportent l'époque de la plus grande
splendeur de Néris au temps de ces empereurs » 2.
« Les anliques bains cbauds, édifiés par les Romains, écrit de
Nicolay,au milieu du XVIe siè le, sont enforme de sexagone ou à six
faces, de beaucoup plu longs que larges, contenant de tout circuit
deux cent soixanle-trois pied de roi, et cinquante pieds au plus de
large, env ironn és par le dedans de lrois rangs de grandes marches
ou degrés de pierre, à mode d un lhéàlre, pour servir de siège à
ceux qui s'y baignent; et y en a aussi autour des deux puils, le
plus grand desquels est pareillem nt à six faces lenant loutefois sa
forme carrée ».
Auhry dil qU'il 1604 on remmqua it encore au milieu des bains
cles murai]] s en pierre de Laille, incruslées de marbres, el des
1
D'npr\s Bcsly, IIist. des Comtes dl/ Poitou , t. VI.
~ TudoL,
Etl/de
SUl' N él'Îs,
p, 3,
�110
R tNE ANTIQUE
deux côlés de ces vesliges précieux de marches re ouverl s
éga lcmenl de marbres.
Ferranl rapporle que vers IG14 on voyail encore des restes de la
magnificence romaine, les eaux chaud s circulanl dans le salles de
marbres, le grand aqueducs en parlie assez bien conservés. Les
débris des monumenls anliques arrivaienl alors à peine au niveau
du sol.
Deux cenl ans plus lard,au momenl d la fondalion de l'Etablissemenl acluel, aucun indice ne révélail ces riche es enfouies depuis
si longlemps ous l LTe. En praliquanl des fouilles, on découvril
les resles de lhermes romains, à une profondeur, par endroits,
de cinq mètres el d mi. Le niveau du vallon des ources de Néris
étail beaucoup plus profond il y a deux mille an que de 110S jour.
Néris ressenlit une grande joie el eul un noble orgueil: le monde
pouvail conlempl r une fois encore la parure merveill use de l'anlique ci lé.
n canal, desliné à la conduile des eaux chaudes, creusé sur un
parcours de soixanle-dix mèlres, el de ix mèlr s de largeur mil à
jour une parlie des anliques édifices, p rmil de sc rendr comple de
leur imporlance cl d'examiner leur lruclure.
Les Romains conslrui aienl pour rél rnilé; les assises des palais
sonl placées sur le roc ù nviron sepl mèlres de profondeur du
niveau a lu 1.
Il en e ' l de même a , surémenl des puils; l'œuvre romaine esl
encore inlacle el durera indéflnimenl, lellement ell e esl parfaile. La
vallée cl Néris, on Je voil pal' c qui préc\dç, a élé comb lée peu ù
peu, 'l les ICl'res, les débris accumu lés dans son sein aLLeignenl
aujourd'hui une Jwulcur considérable par rapporl au lemp ' passé.
La pl'Olllenade qui fail suil' il l':.~his
'Illenl a élé nivelée de nolr
lemps ave' des malériallx pris dans les déblais d' la pla" de
l'('glisc où s' lrouvail ranci ' n cilll li \1' '; celle lerrre sur laquelle
germenL el s'épanouisscnl de belles 11 urs p nd:.1nlla saison, c' sl la
c 'ndrc des généralions J>r('c"d nies,
Les lhermes romains occupai 'Ill une vast' él 'IHlu " si l'on n
jllg' pur l's décollv'rlcs qui onl p 'rmis cl
r"onn'liLl" lc ur
clllplac 'menl SUI' une IOllgu ur de plus d, inCJlI anl 111 \lres: n
voit des rotondes cl 's pisc ines, d 's sa li 's lempéré 's, d s 'luv s
li \dcs, d 's bain s 'hauds, cl s prom noirs l de longs porliqu 's. L,
�RUINES ANTIQUES
111
plus heaux marbres y avaient élé employés à profusion, soit pour le
dallage des salles, soit pour leur ornementalion; les revètemenls
des mut' sonl reslés inlacls et les magnifiques chapiteaux des
colonnes ornanl les portiques, sont dans un parfait élat dc
conserva lion.
Les eaux enlraienl d'abord dans une piscine carrée d'environ
trenle mèlres de longueur et de là se déversaienl dans une rolonde
de qualorzc mèlres de circonférence, puis dans une troisièmc de
quatre mèlrcs carrés, de là dans unc salle rondc dc neuf mètres de
tour, enfin dans une cinquièmc de quatre mèlrcs carrés el dans
les grandes piscines.
La pierre de laille employée est blanche ou bleue, celle-ci prise
dans les environs de Néris, où existent des carrières; la plus grande
partie de la pierre blanchc est venue du pays des Biturige .
Les pierres meulières, volcaniques ou blcuùtres, deslinées aux
couverlures, onl de très-grandes dimensions. Le colonnes qui
soulenaienl les galeries latérales avaient plus de quatre mètres
d'élévalion el élaient distanles les unes des autres de deux mèlres
soixanle cenlimèlres. D'un côté elles élaienl en pierre calcaire el de
l'aulre en granil, les chapiteaux chargé de feuilles d'acanthe, de
rosaces. On peut en admirer plusieurs échantillons placés sous le
péristyle des thermes acluels. Ces colonnades constiluaient l'un de
plus riches ornements de la slation romaine: elle pouvaiL rivaliser,
par le luxe cl l'art déployé pour son emblisn~
avec les plus
célèbrcs cités thermales de l'univers. Les portiqucs onl élé reconnus
sur unc longueur d'environ soixante mèlres; dc mêmc une naumachie
sur lrcnlc-ncufmèlrcs dc lono·ucur·
o
' ellc mesurailncufmèlres (luinze
1
ccntimèlres dc largeur; une parlie seulement dc ces ruincs a été
fouillée.
Enlre les naumachics cl les piscines cxiste un aqucduc cIc un
mètre soixanle-qualorze ccntimètrcs dc hauleur el de qualr -vingls
ccnlimèlres cie larg ur; il conduisail de ' eaux froidcs dans d'aulres
sail 'Sf au cenlrc des palais des eaux, qu'il n'a pas été po. siblc de
découvrir el qu'il eùt 'té si inléL'cssant de connaître.
Ainsi, bien quc nOlis ne soyons ù mèm ' de porler un jugemenl
sur Icul' importance, CJue par l'examen d'une seelion d' ces monumcnls, nous pouvons nOlis faire une jusle idée de leur magnificence.
Dans le grand ba 'sin des soure 's s'élevaient les divers puil
�112
RUINES ANTIQUES
con lruils pour leur caplalion, et l'on voyail bouiI1onner l'onde
bienfailrice, la naïade gonflanl son sein, pressée de sortir de la
nappe souterraine, pour porter le bonheur et la félicité aux mortels.
Ces puils exisLent encore, mais sont recouverts par un petit
EtablissemenL desLiné aux gens peu fortunés. Souhaitons que dans
l'avenir une administra Lion intelligenLe Lransporle ailleurs le modeste
bâtimenL de briques, voile épais, disgracieux, jeté sur le corps de la
déesse nérisiennc, et permeLLe" aux nombreux visiteurs, j'allais dire
à se amanls, de contempler, d'admirer son beau visage, de recevoir
ses plus chauds effluve, prémices de la vierge, amoureux baisers.
Piscines du Camp ; partie mi se au jour au moment des fouilles,
Des piscines multiples, au Lemps des Romain, recevaienl le
eaux chaudes lesque11es se déversaienl clans cles naumachies, puis
remonlaienl en clouces vapeurs dan ' le salles (l'éluve. On communiquail de ces pièce dans des apparlem nt richemenl décoré, et,
de lù clans la suile des hùlimenls des lhermes reslés inexploré ' . De
superbe porliques perm L1aienl à la fouI de ciecul r aulour l à
l'inl 'rieur des pabis, au milieu cl s marbres, cl s mosaïques cl' loul
'ni' el (l'un' grande beau lé.
Les caux, ù la sortie d ' c s élabIiss 'menl pl'inci l'S, ou même
par des conduile dire l s parLnnl des ources, allaient s clév r ' r
(J'
�RUINES ANTIQUES
113
dans les bassins du camp, près du lemple de Pallas; ces derniers
élaient également considérables, aussi pouvons-nous supposer
que plusieurs légions slalionnaienl clans les camps voisins el s'y
lrouvaienl souvenl de passage ou réunies clans des circonstances
solennelles. Néris, ces vesliges le prouvent, a été la capilale des
Gaules préférée par les Césars; elle devinl le séjour des plus hauls
dignitaires du grand Empire.
Les fouilles pra tiquées lors
de la construction des nouveaux
thermes, que l'on a voulu asseoir
sur le granit, à l'exemple des
premiers architectes romains,
onlI ermis d'examiner les diveres couches de terrain superposées à la suile des temps, cl de
se rendre comple des divers travaux exéculés pour le rétablissemenl des anciens monumen ls.
Un premier passage de barbares ayanl loul délruil el saccagé, nous retrouvons le pisci- Chapi teau et tr o n ~o n de colonn e d'ordre dorique
d 'un e ri che orn ementa ti on provenant des pi scines
nes el les na umachies rem plies
du Camp. - Musée de Moulin s .
de débris de Lous genres el en
quantilé prodigieuse: marbres de tonles espèces, chapileaux, enlablements, fùts de colonnes, briqucleries. Il en esl de même des
aulres salles ou éluves, qui sonl remblayées avec des matériaux
semblables. Toutefois, au milieu de ces décombres, on a remarqué
des marbre el des galeries revêtues cl slucs très bien conservés;
ils paraissenl indeslructibles; des mosaïques en verre carré de
diver 'es couleurs formanlle pavé des salles du " Laconicum ", de
chapiteaux d'orclre composite d'un lrès beau travail.
.Julien aurail procédé ù la première reslaLlration des thermes de
Néris: la décadence de l'~L
esl ici manil'este; les nouveaux murs
sonl placés sur des fùts cie colollnes, des pièces d'entablement, de '
hlocs entassés pèle-mêle sur le sol des anciens monuments. Les
sculplures, les décors sonl exéculés avec moins d'arl; les piliers
sont plus grossièr 'menL Laillés.
�114
Rut NES ANTtQUE
Que dire d'une période de dégénérescence pareille, qui se cOl1lenle de mettre du morlier sur d'anciens débris, sans sc rendre
compte de la nalure el de la solidi té des assises, à la base même de
l'édifice?
Et que penser de notre époque, qui a sciemmenl englouli de
nouveau d'immortels restes, sans souci des merveilles que la terre
recouvre? Viv'o ns-nous également en un Lemps de décadence,pour
renouveler les lri les exploits des DIs dégénérés de Home?
Combien en a gémi un homme des plus remarquables, ami des
arts, Boirot-Desscrviers qui dirigeailles lravaux !
Il aurait voulu, ce courageux rénovaleur, déblayer complètement les ruines romaines, utiliser les anliques piscines, n'ajouter de
constructions nouvelles qu'à la sui te des établissements anciens.
Son dessein étail de ' nous raire prendre des baiils clans les mêmes
salles qui avaienl servi aux Césars; nos potentats, nos modernes
matrones auraient foulé les marbres sur lesquels s'étaienl promenés
les Proconsuls, les Imperators, les Princesses d'ILalie ct des Gaules.
Le peuple français aurait pris ses ébats jO) eux dans les vastes piscines où s'étaienl diverLies les na tions soumises au joug de Rome el
Rome elle-même. Cela cul été noble, vraiment curieux à voir et
peul-être unique dans le monde.
Qui donc, ma18de ou touriste, n'eùl point dirigé ses pas vers ces
Thermes césariens aux marbres précienx, aux décors éclatants?
Néris eût vu al1luer à ses caux cl s milliers de visiteurs, amateurs du beau, de l'antique; d savanLs, amis de la vérité historique;
de simples curieux, heureux cie contempler les plus belles œuvres de
la civilisation romaine. La dépens, pour la construclion cl l'Etabliss menl.moderne, étail évaluée ù quatre cents mille francs. Or,'
Boiroit-De erviers supposail que, pour pratiquer les fouilles nécc saires el enlever les débris qui recouvrent les édifices romains, une
somme semblable pouvail suff1rc; au surplus, J'aurait-elle dépassée,
queJle gloire pour lc pays ct nos neveux de raire l'l'vivI" la mémoire
illustre cl ~ s aïeux, d s conquérants cl) la Gaule!
Il s'adressa (lUX autorilés gouvernementales, clal1s le bul cl l'établir ces grandes hoses, mais c: rut en vaill ; son opinion SUl' la
qu stion panll exagérée: « m s assertions, dit-il, furent l'egardées
c mm le résultal c1'lIll enthollsiasm mal pla" eL d'ullc extl'ava-
�l1UINES ANT!QUES
115
ganle admiration pour l'anLiquiLé». On toisa LouL à la petite mesure
du cerveau contemporain: la profondeur à laquelle se trouvaienL
ces richesses, les ma sses de déblais qu'il fallait enlever, le retard
occasionné, par suile de ces recherches, pour les constructions
nouvelles, la perspective peu rassuranle de voir les Lravaux du
nouvel EtablissemenL indéflnimenL ajournés, peut-êlre même "abandonné, eL d'auLres molifs d es plus phlUsibles furent invoqués, afln
de se souslraire à la prcssion inlelligenle cl'un homme de science,
ami de Néris, el l'Oll se hMa de jalonner, de jeter des fondements,
du morlier eL de la pierre brule sur des marbres aussi blancs que
la neige, plus polis eL plus brillanls que le miroir de Diane. « Ainsi,
s'écrie Boirol, avec amerLume el désespoir, à clater de ce momenl fuL
brisé pour jamais le lalisnulll précieux qui pouvait relever la forlune
de r\éris ct la répulation de ses naïades, qui se virenL chassées cle
nouveau cl e leurs dem eures, au momenL olt elle avaienL conçu la
douce espérance de relever leurs autels ».
Associons nos regrets à ceux de cet 110 111 ll1e disLingué qui a eu
le cuILe de nolre cilé, comme s'il avail élé ellfanl clu sol. S'il avaiL
pu vivre plus longtemps, il aurail élé de nouveau lémoin de l'injuslice des hommes à l'égard de la slation de Néris, de celle anlique
reine donl il voulail relever le lrône el la couronne. Il aurail conslalé avec con lernalion que des voies ferrées circulenl loul aulour
de la élèbre ville d'ea u, el que sa place, sur les carles' de France,
esl marquée par un simple poinl de bourgacleisolée au cenlre d'un
ll'iangle d'acier. Boirol pourrai l répéler avec encore plus de raison
ce qu'il disail en 1822, ù l'époque de J'en[ollisseJl1enl volonlaire des
ruines romaines: « Nos neveux croironl diff1cilemenl que le XIXe
siècle, soi-disanL siècle de lumière, ail vu commellre impunémenl
semblable aele de harbarie. »
Mais qui peul sonder les desse ins myslérieux et divins de l'avenir: les deslins onL rése rvé il cl'aulres généralions, plus heureuse,
la rechér h des ycslio'es glorieux de Néris. Dans des millier
d'années peul-êt re, les lréso rs apparallronl (le nouveau aux yeux
ém 'l'veillés des habitants de la France fulure, pour leur monlrer
le génie de l'homme des Lemps passés, cllé:l déesse des caux recevra
élernellelll 'Ill les hommages des peuples.
�LA VILLE GAULOISE DE NERIO
Néri s a existé à l'époque Gauloi se : son nom et les ùécouvertes
de sta lues e l d 'obj els celtiqu es e n font foi. La vénéra lion qui s'allacha il aux eaux du di eu Nerio n'élait pas m oindre que ceBe qui faisa il fr équenler les sources d e Evhon a el de Borbo; ell es sc lrouva ienllrop rapproch ées d'aill eurs pour ne pas êlre égalemcnll'obj et,
dans la m êm e r égion, d'un cuIle parliculi er, rendu public.
Jusqu'à n os j ours p ersonn e n ~ a \' a il osé affirmer l'ex islence d e
Téris a u temps d es Gaul ois. On se b o rn ai l à faire des suppos ili ons.
Il fa ul se rendre à l'év id ence : chaqu e ann ée fournil son lribut d e
m a lériaux anliques ; le coup de pioch e du Nérisien n e relourn e point
seulemenl les ce ndres d e la v ieill e cilé, il nous livr e ùe b elles pages
,
.
, ~
' .';'::'
•
Oivinilé nu lorqu e, Il'ouvec à
la so rti e de él'is, sur le
(' hcmin de ,O'llmcnLl'Y. j>{' ri ti l y lc d l 'ji:l llbli ssern cnt.
JI(
"JI!.~
nnni cFga uloises Lrouvecs ft Ncl'is.
d 'h is loi rc, qu nncl m aladro i l menl il ne les d éc hi l'e pas, c l cc l homm e,
qu i cher 'he le lréso r 'nfo ui par les aï ' ux, d éc ouv re p OUl' nous cl es
sé ri es d e siècles o ubli és, in co nnu s; ils nous a ppa r'li s ' enl da ns lo ul
le UI' s pl e nd eur passée. Honn eur ù 'cs petils
,) 's l pa r eux que la
Ga ul e r 'PI' 'Ild so n ra ng s ur les labl ' Ues d e l'immorlalilé. Vo us,
�LA VILLE GAULOISE DE NEHIO
117
amal urs, qui pos édez la riches e, ne leur marchandez pas ces
documents hisLoriques; ils on L sans prix.
IIélas! que ne suis-je un Crésus; je voudrais alors accaparer
loules ces Irouvailles, en doler Néris cl nos musées. J'aurai clu
moins la salisfacLion de signaler l'existence de ces resLes précieux
aux amis des arLs et de la Gaul , sur qui la rée du bonheur a
épandu sa poussière d'or.
« .... Loin d'adm tlre le Néri actuel pour le lieu indiqué par la
colonne milliaire découverle (;1 Alichamps, on doiL présumer que ce
bourg était élevé sur les ruines de deux vil les, jadis bùties dans SOIl
voisinage. Celle présompLion ne sera pas jugée simple conjeelure,
si l'on pése sur les raisons tirées de la posiLion eL de l'éLaL acluel des
lieux.
Au nord de Néris, eL à l'est de son théâtre esL une colline qui
s'étend de l'ouesl à l'est. l'Ile esL en parLie couverte de ruines qui
indiquenL l'assielle d'une ancienne ville; son exposition au midi, eL
le voisi nage de ses eaux, porten l à juger que celle ville était gauloise;
o n pourrail en Lrouver quelques preuves dans ]a fouille de ces
ru ines ... »
Pajonnel allribue la cl struelion de ceLLe ville, ou à l'incendie
des cités bi'turiges ordonné par Vercingétorix, ou à la politique des
Romains, qui n'avaienL pas voulu laisser subsister une aussi forle
position, durant la guerre des Gaules.
,
«... Les ruines que l'on voil, celles que l'on découvre chaque
j our dans le Lerrain situé à l'est du théùtre de Néris annoncent
cel'lai nemenll'assieLLe d'une ancienne ville. Les monuments antiques
trouvés dans le mêm lieu eL que vous délaillez en partie, viennenL
ù Pappui de ce jugemenl; je crois devoir ajouter que j'ai vu, suivi
el fouillé l'aqlleduc, que je suis entré sous la partie de la vOllte
qui exist, encore clnns la JongLl ur de sept pieds. CeLLe votHe, ù la
prenclr' du fond du cnnal, n'a que trois pieds de hauLeur el dixhuit pouce de largeur' la brique ou carreau de terre qui forme le
canal a onze pouces de lnrgeur et elix-huiL lignes cL'épaisseur, cl
ses bord relevés onL six pouces de hauteur; ce cnrrcau esl mastiqué
Sur un lil de Ci111 nl l'ouge, épai d dix-huil lio'n s, el ce liL cie
Clm nl sl po 'é sur un lil de morlier blnnc lrès dur eL épais de huit
pOUces.
�118
)
LA VILLE GAULOISE DE NEHlO
« La voie romain de Néris à Chanlelle ayanl cédé sous l'eITorl du
charroi, et étan l creusée dans la parlie olt elle esL lraversée par cel
aqueduc, ce monument paraît mainLenanl beaucoup plus élevé que
la voie romaine; de là on le suiL dans presque loule la largeur de
la ville, d'où l'eau élail sans doule conduile cL dislribuée dans diITérenls bas ins.
« ... Ce que j'en ai vu et fouillé suffil pour me faire juger que ce
monumenL a élé desliné pour l'usage d'une ville, el conséquemmenl
que le Lerrain silué à l'esl de Néris, sur lequel il a sa direction) élait
jadis l'assielle d'une ville à laquelle cel aqueduc fournissail de l'eau.
« Au sud el à peu de dislance de celle ancienne ville étail une tour
ou forleresse qui ]a commandait. On ne peul délerminer quelle étaiL
Pélendue du Lerrain qu'elle occupail, parce que l'on a bâti sur son
emplacemenl; mais l'on observe en ore que son enceinle élail
fermée par un mur cl que ce mur élaiL environné d'un fossé lrès
large. Suivant la lradilion du pays celle lour avail soixanle pieds
de haut, el elle élaill'ouvrage de l'empereur Néron, d'où elle élait
appelée " Tour de éron" el que de celle dénomina lion la ville
avaiL été appelée Néris, par abrévialion dUllloL Neronis ... »
Pajol1nel, adoplanL le fait, se livre à ulle longue discussion
pour prouver que ce Néron ne peul èlre que Tibère 1.
Elle esl lrès judicieuse l'apprécia lion du prieur; elle sillonne
d'une belle clarlé l \ brouillard des disserlalions pédanlesques, l'mil
d l'ignorance prélenlieuse; leI, l'éclair fend la nue d'une éblouisante élincelle, jelle autour de nous la vive lumière, qui guide no
pas dans la nuiL noire. l ajonncl voyaiL juslc; des monnaies, des
lalues gauloisc eL différents objels onl été découverts clnl1s le lieu
mèm olt Îl conseillail de faire les fouilJes. La tradition populaire
que j'ai recu illie vi nl ncore ù l'appui de celle affirmaLion. Des
débri précicux r ~ceml
lrouvés sur le plateau qu i "élend derrière le Arènes, ù l'e ' l, aulorisenl à conjeclL1rer que la ville occupail
c hel emplac >l1lenl; II s'él ndait égalemenl de clivers câlés aulour
cl e cenlrc prin ipal, ainsi que nous le prouvenL les découv rles.
Je veux pari l' en premi r li u des lrouvaille. menlionnées
ailleurs, nsuile cie cl llX clivinil '·s caraclél'islique : un Dlspal r LL
1
Fragm nls d'uoc IcUre Pajonnel, prieur à Ali hamps, citée par de Caylus.
�LA VILLE GAULOISE DE NERIO
119
Jupiter Gauloi , à moins que ce ne soille dicu Nerio lui-même; une
décsse ou prêlresse gauloise.
Le dolm en d'(hb-Oglli .
C'esl une cho e vraim nl cligne cl remarque, de voir le ~cul
le ' humains s porler sur cerlains li ·ux prédeslinés pal' la vénéralion des siècle el la prolection divine qui semble les envelopper
d'un nimbe 61 sl .
�120
LA VILLE GAULOISE DE NERIO
La chapelle de SainL-Joseph a été élablie pour sanctifier un inléressant buL de promenade, une excursion pittoresque sur une
hauLeur qui domine Néris. Le gracieux monumenL s'élève précisémenl sur l'ancien emplacemenl de la « Pierre du Crechou », le
menhir de la monlagne, objet de grande vénéra lion, en opposition il «Mènevau», la Pierre du Val, el formanl avec « Perrclinle »,
la Pierre couchée, ]e lriangle du cuIle celtique dans lequel élail
enfermée la cilé lhermale "ouée elle-même au dieu gaulois Nério.
La ville, superbe en sa beaulé, élail le centre riche, embelli du
pays des Druides el des Brenns, où j'ai relrouvé les « Mené », ]e
« Çarniau », le « Palais» des danses religieuses, les Obélisques, ]e
dolmen d' « Ogni », le lumulus du « Brenn », les temples de « Dis »,
de « Teulatès», du « Soleil», le «Veissio» ou Vasso en communication avec le Vasso arverne; foyer el séjour du collège des « Devins»
qui présidaienl à loutes les cérémoni.es du cuIle, retirés dans les
grandes forêls du Plateau nérisien 1, sous les futaies dix fois séculaires de Teut.
Néris élail la capilale brillanle de la conlrée sainle où les
plus grands dieux des Celles recevaienlles hommages des peuples,
où la Fortune gauloise s'élail élevée à l'idéal suprême de la gloire
pour marcher sur un char de Lriomphe à la conquêle des nations
de l'univers.
Tu surgiras, ô Néris, de les immenses ruines, de les cendres
quatre fois accumulées, pour monlrer les parures gauloises; lu
seras admirée, ô ma belle cilé, par le monde enlier comme Heine
des Gaules!
PasLorel voyanl le nom de NEIU sur la carle de Peulinger cl
dans les chroniques hisloriques de Grégoire de Tours, en concl ul
que celle illuslralion solennellemenl proclamé par l'antiquilé
palenne ell'anliquilé chrétienne, esl un lilre de gloire vérilabl . Le
maire de Néri , selon lui, à l'cxcmple des p~lricens
cie la 111 dern
Rome, qui pla' lIL encore au-de us de la porle de leurs palais le
1 J r urnirai SUI" loules c s de ouverles Cju j'annonce le s desc riplion s d6laillees
ct les ,·cnse ign m /lis les plu s cornIl ls, mellanl ù profil des do um nls élablis à
l'aide de Holions historiques inédiles.
�LA VILLE GAULOISE DE NE RIO
121
carlouche célèbre S.P. Q.H. pourrail en faire aulant; n'est-il pas le
successeur des municipes gaulois el des édiles romains?
Cerlains onl même prélendu que l'on devail reconnaître dans
Néris l'ancienne « Gergovia Boïorum », pillée el détruite par César.
Au moment de son passage dans la slalion lhermale, Pa lorel
conslale avec regrel qu'il n'y a pas un seul lieu de réunion dans
celle ville qui voyail aulrefois dans son enceinle le plus haules
aulorilés de Home. Un habitant du lieu, dit-il, ayant tenté d'ouvrir
un café dans la maison avec p rron, - elle exisle encore, - joignan l
le presbylère el en face l'église, l'enlreprise n'cul poinl de su ès.
C'est en 1672, remarque-l-il, qu'auraienl élé ouverls les premiers
élablissemenls de ce genre à Paris. Depuis, le progrès a marché,
aussi bien dans la capilale de France que dans la capitale nériSIenne.
Il ne conçoiL pas que Néris, où lant de vestige anliques lémoignenl de sa splendeur ancienne, n'aiL pas un musée, que le galeries
des Thermes ne soienL pas mélamorphosées à l'instar de celles du
Valican, et que les chemi ilS ne soienl pas élablis sur les voies
romaines, où l'on verraiL encore l'empreinle de roues de chars.
« On lrouvera bienlôl que Néris, pour être illu ' lre, n'a pas besoin
des Homains, qu'elle exislait avant eux el élail ville gauloise 1 ».
(I) Pa&lorel : NéJ'is, p. 15.
�NÉRTS SOUS LES CÉSARS
La ville romaine fut construite dans le courant du premier siècle;
elle brillait déjà au temps d'Auguste. Elle élail célèbre sous Conslantin: l'abondance des médailles le démontre inconleslablemenl, et
la quantilé des volives annonce que ce prince alTeclionna it la cité
et en était grandement aimé. Les ossemenls découyerls en lrès grand
nombre dans les Arènes allestenl son existence antérieurement au
quatrième siècle, car ce ne fut que le 23 aoùl 525 que ce même
empereur abolit les speclacles des comba ts.
Statuett es en brolJzc du mu sée ùe Néri s.
La fortune de Néris a suivi celle de l'Em pil' romain.
Le premier saccagemenl de Néris a d ù a voir lieu sous ConslanlII,
yers le mil ieu du IVe siècle; il Y cul Il end, sous son règne, vers
55;, une irruplion cie ba l'bares qui laissa parloul cI'h nibles lraces
de s n pa, sage, « ubiqu6 fœdu vaslitas e sel ».
.T ulien ful assez heureux pour les refouler sur la fI' Il tière cl u
Hhin l ils lui flrcnt oumissiol1 pr\s de Sllasbou l'g,
Aus, ilùl la tourmenle passée, les vill s e rel vèrenl, dil Lebeuu,
L les 'ampagnes se couvrirenl de 110UV au d' moissons. La Gaule
en ti ère renaquit d ses' nclr '8, cl Eulrop exprime cc grand évén 111 'Ill par . S 1110ls : GA.LLLE IU':STlTCT,E.
�NÉRIS SOUS LES CÉSARS
123
Néris fut reconslruit, mais il ne put recouvrer son ancienne
splendeur; d'ailleurs commenl réédifier lant de temples el de palais
élevés il si grands frais, au cours des siècles de paix et de prospérilé,
pendant lesquels avaient fleuri les arls, durant ces tristes époques de
carnages ct d'incendies continuels. Il fallail brandir la lance d'une
main, pendant que l'autre tenait le marteau.
Les Golhs seraient les au leurs du deuxiéme saccagemenl de
Néris, à la fin du IVe siècle.
Cependanlla ville restait debout au milieu de ses imposanles ruines. Elle résisla longlemps il Lous les assauls,' à la fureur des sauvages,
qui se plaisaienl à danser aulour des palais fumants cl ensa nglantés.
Il y a, diL Barailon, un « Monl assiégé» aux environs de Néris.
Sur celle éminence, on remarquait de son Lemps les ruines d'un
vieux châleau forl, qui avail soulenu des sièges.
A signaler un aulre sac de la ville sous Clovis. Aus i cruel par
caraclère que dur dans ses mœurs, disent les hisLoriens, ce
redoulable prince pénéLra dans les Gaules à la lèLe de ses 1-< rancs,
délruisilles derniers vesliges de la puissance romaine, renversa les
monuments que le génie des arts, du luxe el du gotH y ava i l élevés,
anéanlil la religion nalionale, dispersa les annales du lemps cl
immola. lout enfin sur son passage, ne voulanL rien laisser subsister
de 1ancien élal gallo-romain.
La fin dLl IVe siècle, le Ve, le VIc, le VIle elle vru ofurenl en proie
à des guerres épouvanlables, 111nis ce ful surLoul SOliS le règne de
Charles le Chnuve, que les Normflncls r:wngèrent le Berry, le
Limousin, la Combraille, la l\lnrche el une pnrtie de l'Auvergne. Si
Néris avaiL pu échapper, ou du moins résisler au vandalisme des
Lombard cL des Golhs, il dul néessairemelll succomber sous le feu
meurtrier de ces cl rnicrs barbares.
Orienlius, évêque des Gaules, décril ainsi ces sombr s jours,
qu'éclairaienL les lueurs sinislres de l'incen lie:
Pel' vicos, villas, pel' rura cl compila, cl omnes '
Per pagos, Lo li sin dè vel incl è vi is,
I{ors, dolor, excidium, slr:Jges, incendia, luclus :
U110 fUl11avil Gallia Lola rogo 1.
1
Oricnlii. Commonilorium.
�124
NÉHIS SOUS LES CÉSARS
Le resle de l'histoire de Néris esl enseveli dans la poussière des
siècles avec ses monumenls.
Les Deslins élaienl immuables, la déesse couronnée des Gaules,
au torque d'or, dont les épaules divines porlaienl la pourpre des
Césars, devait disparaître de l'univers, avec les mailres du monde.
On est en droit de se demander ce que sonl devenus les débris
d'une aussi grande ville; Moreri dit « que Montluçon 'est accru des
ruines de Néris», mine in épuisable, qui a été utilisée duranl plus d'un
millier de siècles par les localilés environnanles; il serait difficile
d'expliquer autrement la disparition des principaux blocs de pierre,
Lous n'élant pas enfouis sous lerre.
Je ferai remarquer qu'il y a un nombre incalculable de puits sur
l'emplacement de l'ancien Néris; ils sont étro its, peu profonds;
il n'est pas rare d'en renconlrer cinq ou six, peu éloi gnés les uns
des autres, presque Lous sa ns eau.
On peuL conjecturer qu'ils avaienl élé éLablis pour les services
multiples d'une ville populeuse et successivement aprè chaque
invasion, quand ell e renaissail de ses cendres. Il ne fauL pas oublier
non plus que de tous cô Lés circulenl les branches cl'aqueducs
alimenLant les réservoirs publics el privés de la cilé.
A l'annonce, aux cris désespéranls de l'invasion, l'ouragan
barbare, ces populalions si riches, si civilisées, si heureuses éla ient
perdues: c'étail le dése poil' suprême, l'épouvanle, l'exislence
anéantie. Avant de fuir on ama sait fébril menl ce que l'on pouvait
emporler, le resle on le jelait pèle-mêle clans l s puils, quelcluesuns couvrant, pour mieux les protéger, les cboses précieuses avec
une pierre ou un luileau et comblanl ensui le la cilerne, clans J'espoir
de revenir, de les relrouver, quand les infernales horcl s auraienl
passé.
Hélas! ils n'onl pu revoir le foyer aimé eL "es t, dix-huit el plus
de ving Lsiècles écoulés, nous qui lrouvons la religieuse cachell de
J'impéraLri e romaine, de la r ine gau loi c, des prêlres d Diane,
cL'Apollon cl de Dis.
�ANTIQ UITÉS
Les Rom a in s ava ient porté d ans le Gaul es comme d ans les
aulres prov in ce d e le ur E mpi re, le go ût d e gra nd eur e t de m ag ni fi cen ce qui leur a peul-è lre fa il a ulant d' ho nn eur que leurs v ic lo ires.
Les ruin es d e Jéri s so nt compa r abl es à cell es d es plu s boTand es
.
c d és.
Chapileau d'ord r'c composile des anciens Thermes .
Mosal'que cn verre de div c r s c~ cou leurs fo rmanl
le pave des salles -du " Lacooi cum " ,
Il s ava ienL con s lruiL un a mphilh éàLre à Né ris, comm e à Arl es,
Ora nge, N îm es, l' r éjus e l. a uLres li eu x j adi s célèbres par leur
d éveloppem enL e l le urs ri ch esses.
Néri s p euL être \,;o nsic1 ér é co mme la v ill e principale la plus
ag réa bl e, la plus ri ch e, la plus di s lin guée du Cenlre e L m èm e d e
lo ulcs les Ga ul
« On d o iL co nve nir, ajoule de Cay lus, qu'on n e lrouve pas,
m èn) c Il IL a lic, b ca uco up d 'cx.cmpl es d 'un c m agnificen ce s i r ech e rch >'e . On a r ec uc illi cl a ns ce lle an ienn e cilé Ull gra nd n o mbre d e
m "c1 a ill es dLL ll<llLL e L Has-F mpirc, d es méLnux d e Loul ge nre, d es
la mpes sépulch n ll es, d es corn es, d es pe tit es s la tu es d e 1 l'onze, e lc . ! ».
1 /)
Ca yl us , R ecueil d'a lll iqllilés élmsques, égyp/tennes , grecques, ro main fS el
ga uloises , To m e IV, p , 3G7,
�126
ANTIQUITÉS
Les anLiquiLés, ruines eL vesLiges qui se voienl encore pour le
jourd'hui à Néris démontrent anciennement avoir esté une bien
belle eL grande ville, dit de Nicolay.
Les piscines, les baignoires en marbre Lrouvées près du camp
de César, la longue ligne des construclions romaines, leur beaulé,
leur magniflccnce, le théMre, le camp lui-même el les immenses
travaux nécessilés pour la conduile des eaux pure de Montaigulen-Combraille, les restes de riches villas, de palais somptueux, de
1emple magnifiques nous prouvenl, répélons-le, CJue Néris a joui
pendanl des siècles de la civilisalion la plus brillante, la plus
raffinée.
Il Y avait aulrefois à Néris de précieuses collections d'anliquilés
qui, aujourd'hui, seraient pour nous d',u n bien grand inlérêt. On n'a
recueilli que ce qui esl sous les portiques : qualorze chapileaux
d'ordre composite.
« Tout le long des rues, dans la ville, le sol est jonché de morceaux de marbre, de poleries et de briqueries; des tronçons de
colonnes servenl de bornes; on scie d'énormes enlablement!::) pour
faire un revêlemenl au nouvel édifice thermal. Il esl évidenl que
sous loules ces lerres au-dessus desquelles Néri s'élève, les débris
d'une ville toul enlière sonl enfouis )).
Grâce à ses caux thermales, à leur haule lempérature, à leurs
bons effeLs el à leur abondance, Néris sous les Homain ' ful non
sculcl11 nl une des plus belles viJle des Gaules, mais du monde. Nulle
parlie de la France n'offre aulanl de ruines de palais, dil BaraiJoll,
qui écrivail au commcncement du XIXe siècle, de chapileaux, de
colonnes de loule espèce, cie pièces de marbre, de vascs de « terra
Campana )), aulant de médailles, de plus imporlants aqueducs, sans
parler dcs statues.
Des voies vraimenl royal s y aboulissaient cl' taule parl 'l
semhlaienl en constiluer un poinl cenlral, Ull licu cie réunion, un
rend 'Z-VOllS général.
Les anci 'ilS parlai nl cl'OLVr~)gs
cl' r rlificalion , de redoulcs,
cie demi -lunes exislanl dans les hois cie Villehrcl; s 'lon la lra lili Il
'clic localité /l'aurail 'lé qu'un annexe cl ' la cél \br' cil ~.
De Nicolay Jll 'lJtÎolln \ 1 '5 onstru ,tions donl il a vu les rc tes
�ANTIQUITÉS
127
en parcourant .. le beau bois de buis qui s'éLendait au-dessous de
Néris : « El dans icelle garenne, en divers endroils, sur pcliles
molles élevées en façon de forls, enlre ombrageuses vallées, plusieur
vesliges et ruines d'édifices de briques cimenlées anliques. El oulre
le ruisseau des Bains, à l'Oc idenl, sur une auLre monlagne, sonl les
ruines d'un aulre grand chasleau forl, de manière que de Lous cos lés
se voil apparence d'anliquilé, voire que les habilanls du lieu, en
labouranl la lerre, y lrouvent souvenl des médailles d'argenl el de
bronze des empereurs Néron, Vespasien, d'A nlonin el de Fausline,
et y en ai recouverl plusieurs. )) 1
« Esl-ce que Loulle pays ne repose pas sur des ruines monumenlales? dit à son lour Forichon. Ce])es des Thermes romain
élaienl ensevelies à cinq ou six mèlres de profondeur sous lerre.
Il n'a pu en considérer lui-même que quelques parlies, élanl encore
cnfant, mais l'impression de richesse el de grandeur que j'en reçus,
diL-il, ne s'est pas encore effacée. J'ai fort bien souvenance d'une
grande pièce siluée é'1 peu près au cenlre, el qui élail, selon loule
apparence, ce que les ancien appelaienl un vaporiuIll. Je remarquai
au long de celle pièce un couloir par où l'eau chaude, en se brisanl
cn cascades sur des gradins élablis de dislance en dislance, lais ail
se dégager une plus grande quanlilé de va peur qui ne lrouvan t,
pour s'échapper, que des ouverlure:: placée en face et communiquant dans celle salle, venail s'y concenlrer )).
« N a-t-il pa vu lui-même, dans la vigne dile la Bl1relle, sous la
RcslaU
~ alion,
de magnifiques fùls de colonnes en c~laire
oolilhique
bien conservés, lrès blancs el plus beaux que ceux qui sonl exposés
ù l'enlrée de l'Elablissement; Ulle pièce de marhre, vérilable œuvre
d'arl; l'aulel d'une idole.
« La plus ancienne maison que je cOllnaiss ,ajoute-L-il, est datée,
Sur la porle, de 1379. Il Y avail cependant aulrefois, en avanl de
l'église, au c6té de l'évangile, un château assez considérahle, donl lcs
fossés "élcndaicnt cl l'nulr' c6l \ de la roule, qui les a coupés, cl c'esl
Sur 'ux'qu fulposéel'nuberg quisevoilàclroile,aucommencclllenl
de la j'ue Pavée, en descendant de J'égli c. Le souvenir, non plus
que les dép 'ndallccs n'ell étaienl pas, ell 1G80, tellemenl abolis que
Ic ' aclcs nolari'" confinai 'Ill nc re: ( Tenanl aux fossé ' d \
1
J c Nicolay.
Gl o
JJescriplioll da Boarbollllois . XCII.
�128
l'ancien chàleau de Néri ». En effet, à côté de la maison vendue
alors, à l'extrémiLé nord de la place, l'enceinLe de ces fossés esl
encore indiquée par une dépression sensible.
« Les fondalions d'unc as ez grande lour el de gros mur qu'on
vient de mcUre au jour cn celte annéc 18""9, dans le ci-devanl jardin
du presbytère, cn regard de l'église, indiqucnt évidemmenlla pInce
du château, el la Lour appelée de Néron) siluée à une trcnLaine de
pas au nord de la premièrc, en dépendail également; le tout, ainsi
que l'égli e, élait compris clans les fossés. La Fabrique de Néris vient
Bas-relief en mar'bre blan , recueilli au Péclrin, non luin de la Tour de Néron.
d'l'ga rer l1ne piècc qui trailaiL cl une concession faiLc, clans un siècle
précédcnl, par Je princc cl Condé, d'un LClTain allcnanl ù e point,
moyennanl unc rcdevance asscz vulgaire. n réclamation J'nit, il
son sujel, indiCJu 'l'ail, pOlll' c Lael', rC~ ; lI Périeholl, noLair' à 10nLlU~'OI,
le '27 lllars 14H5 1. »
1
FOl'icllon : MOllllments de l'anlique Néris, p. 13!:J.
�ANTlQutTÉS
129
La Lour qui s' levail sur la place du bourg de Néris et qui porLaille nom de Néron avail vingl-qualre ·mèlres de hauleur, d'après
la lradilion; elle é.la il au cenlre d'une enceinle de lourelles cl de
murailles environnées d'un fossé profond.
L'inlérieur de la lour élail pavé ell mosaïques disposée de
façon à former Je nom de Néron. De Nïcolay en parle en ces termes:
« El au-dessous de l'église se voienl les ruines d'un ancien chaslel
ilué sur une molle fossoyée eslanl à cinq faces, en forme de penlagone, ayant cinq peliles lours rondes, el ulle sixième plus haule
el plus grande que les aulres qui semble avoir aulrefois servi de
pnson ».
Les lemples, princi pa lemenl ceux qui étaienl consacrés aux
empereurs el il leurs épouse, devaienl êlre magniIlquemenl décorés.
n fail qui clémonLre la haule anliquiLé de cerlaines habilalions de
Néris, c'est qu'elles n'avaienl ni porle ni fenêlres, ressemblanl, en
cela, à la villa \drienne.
On a recueilli cles débris cle planches qui formaient les lambris
de ces palais; au commencemenl du XVIIe siècle, on pouvail encore
conlempler une foule de monumenls, monlranl la suprème magn.ifi en ce de Lemps passés.
Les champs qui environn nl Néris acluel recèlenl une masse de
décombres, de débris; cilons les plus rapprochés: Les \ illalles,
le Pech in, le chemin de
Marcoing, 1 s Campagnes, les ~las,
Peracier, le Os, le Chaumes, le Clos cles Vignes, les Janoles,
la Burelle, les Echaudées le Chiez, 1 s Coracles, Cerclier, le Billoux,
Ch 'berne, la Croix-Coq, le P lils Kars cl une infinité d'aulre ;
il raudrail s'élendre il une lieue il la l'oncle pour loul indiquer.
Parloul on rell'Ouve des vesliges anliques: lemples, palais,
résidences prillci \1'(,s, lhennes, camp des soldals, villas, chùleauxl'orts sonl aulanl de ruilles qui appellenl la pioche du fouillcur cl
qui nous livrenL des pièces précicuses pour l'arl cl J'hisloire.
13arnilon :l pu voir clans les Corac1es, les .Tanolcs el en d'aulres licux,
les "diflces qui resLaicllL cncore cn partie debout; Cju lques ruine
nlleignaicnl 111 \me cinq Illl'lres de hauleur. Cc dcvaienl être de
supe rb es hôlels, de magnifiques palais il en jugcr par le colonnes,
l~I'bres
de choix, sculplures, mosaïques C1L1i .jOl1ch:.lienlle sol.
Chaque maisol1 avail son terris; ils l'laienl de différenlc couleur;
les Illurs avai III élé' peinls ù l'resquc. Il y a cenl aIlS on pouvait
Il
�130
encore admirer de
conservées.
ANTIQUITÉS
Il urs verles, bleue
cl rouges, parfaitement
Les écluses des Naumachies, outre leur aITeclation spéciale,
utilisés pour actionner
grossissaienL par moments les cours d'e~lU
les roue des moulins; mai celle industrie ne pouvaiL suffire à
l'alimentalion de la grand ville, surLout en temps de sécheresse.
On lrouve, en efTet, en fouillanL les ruines de Néris, des moulins à
bras en grand nombre; chaque famille avait le sien propre ;
beaucoup onL en lave volcanique.
bj cts
n ivoire cL
n os
LOI s d la ée uverlc de l'un' des grandes inscriptions on
r 'cu 'illil au mili 'U des décombr s un pain de avon blall' dans
un état cl' conscrvDlion parfaite.
M. Bertrand, conservateur du 1usé' d' Moulins m'a montr',
Ull' 'haussure, pro\' 'nanl de Néris 'L poi'lanL ell - r cl s -loll '
ronds, ù Jaquell' s'udapLnil un mol' - au 1, cuir découpé à jour;
clic a dù apJ>url 'nir ù un jeun' fill .
�1
ANTIQUITES
131
J'ai égalemen Lvu dans son cabineL, parmi divers objets trouvés
ù Jéris, deux sLèles donl copie des inscriptions e. L donnée dans
ccl ouvrage.
Barailon menlionne entre autres choses un verre à vitre el un
verre ù boire, rond, l1l1i, sans couleur, parfaitcmcnt conservé, peu
épais, Lrès Lransparenl. Sa hauteLlr esL de s pL ntimètres, le pied
en a vingt-sepL et J'évasemenL de la petiLe coupe est de quatre-vingt
millimèLres.
Tous les morceaux de verre plat, réunis, formaient un carré
d'environ seize centimètres sur chaque côLé. [l étaiL épais de quaLre
mi llimèLre , de couleur verLe et tel que celui de IlOS plus mauvaises
vitre. Les bords étanL <1rrondis, on pouvaiL en conclure que ce
carreau avaiL été oulé séparément; qu'il servait ù asseoir le
" sacrum ", ou le vase qui conlenail la chose la plus précieLl:e du
sacrifice, faire Cil un mol l'office de la pierre cie marbre sur no
aUlc>ls.
Ces articles en verre aV<1ienl élé apporlés de lrès loin; on sc
demande s'ils proven<1ienL des fabriques de Sidon ou de celles,
moins anciennes, de l ome? 1\1<1is on oublie que les Gaulois
s ~ 1VaieIlL,
eux aussi, Lravailler le verre.
D8ns tous les cas ils clev<1ient parailre infiniment précieux; 1<1
relalion qui suiL le prouve.
l\T<1rc-Aurèle, pour subvenir <1UX rrais cie 1<1 guerre contre les
Sarmates, mil il l'enchère, Cil même l mps que d'autres objels rare,
de coupes en crisLal, " pocula cristallina ".
Néron étaiL à cliner lorsqu'il apprit la révolle de Galba cl, dans
sa colère, renversa la LabIe d'un coup cie pied. Pline et SuéLone
rapportenL que deux vase de crisLal cl u plus grand prix furen l
brisés.
Cc réci t laisserai t entend rc qLle 1<1 scène a pu sc pa , ser au
pnlais de l Téris.
�STATUAIHE GAULOISE ET ROMAINE, VASES, BIJOUX,
OBJETS DIVbRS.
Pnrloul, de lous côlés, il suffit d creuser le sol pOUl' meUre nu
jour des lrésor. anliques. De mème que J'on pille nos mégalilhes
sacré clepui deux mille ans, il y a quinze siècles que l'on foui Il e
1éris. Après les guerriers gallo-romains qui onl accagé la ville
celLiqlle, les Barbares sonl revenus lrois ou qualre fois à la harge,
acharnés au pillage de la splendide ci lé. A daler de ces époques
SlOluellcs cl div rs s uj ts du fu sé de N" ri s .
funèbres, les peupl s onl enlevé des milliers (l'objeLs. Ccp 'Ilclanl on
IlleL Ù découvert, chaque jour, des choses rares cL précieuses. On y
relroll\ e l'Olympe gaulois, les ol'l1elllenLs des Druides l des Brel1ns,
1 j)rlrLerre des dieux d, ] Ol11e, d' la f\Jl'dilerranée, cie Grèce eL
(l'EgypLe Lous 1 s 'mpereurs, les impl'ralrices, les pl' 'l1liers rois de
France.
JI esl impossible d' donller ici une nomenclalure, même succincte,
des rouilles cl des rl'sultal's qu' ,Il es ollL produils. La quanliLé des
monnaies romaines trouvées esl incal 'ulnl?lc, cl la co ll clion s'rait
J'un \ cl 's plus 'ompl '. lcs de l'uni" '\'s, si cil ~l\'ai
été cons 'l'V \e.
�STATUAIRE GAULOISE ET ROMAINE
133
De courageux pionniers vonl mainlenanl nous révélcr les temps
celLique ' . Ils onl déjà mis au jour dcs parurcs) des poignards, des
monnaies, des vnses el autres objets nyanl apparlenu aux Gnuloi '.
Courngc clone, laborieux chercbeurs; procédez avec adres e et
prudcnce; ne mutilcz pas les choscs que le temps a rc pcclées; vous
vous enrichirez el vous enrichircz nos collections.
Si vous pénélrez (1<1I1S la maison d'un peti l pr'o priétaire nérisien,
simplc journalier, vous voyez, étagés sur un buO'et, mille ohjets
anliques, vases, statues, amphores, ustensiles, monnaies, divinilés,
débris de toute sorle, constituant unc colleclion intércssante. Il y
en a pm'toul, de Lous côtés, dans les liroirs, sur la cheminée; la
demeure en esl encombrée; il n'esl pas rare de voir des dièux pendus au plancher dans des paniers. Jupiter, bon enranl, se laisse faire;
il sait, le souverain de l'Olympe, qu'il fera son entréc, un beau jour,
dans les Musées cie Paris ou cie Saint-Germain; qu'il aurn une place
de choix, due à son nll1g. Vénu , provocante, esl souvenl couchée à
côté de lui, sur le même osier: jln'aurait, dans sa toute puissance,
lui qui usait, à l'occasion, du don des métmnorphoses pour lromper
les belles) qu'à rendre l marbre vivant; mais il semblc s'êlre
endormi avec nos cher aïeux, ses adorateurs.
Je ne sais pourquoi,ces simulacres des dieux font éprouver une
douce joie. TOS pères avaienl divinisé les passions de l'humanité;
c'était beau, poélique, atlrayant. On voudrail avoir vécu au Lemps
cl'IIomère, dans l'une des i1es cnchanlées dc la Gré 'e, au milieu
cl 's Immortels. ous devons nous contenter de posséder leur effigie.
Le Nérisien peul vous donner la lroupe céleste. Travaillcur,
inlelligent, de mŒurs douces, ngréablcs, il occupe généralemenl un
emplo i dans l'Ela bliss mClll thermal, ct, 'lorsque, la saison finie, il a
re~'u
le p ~cle
qui lui permct avec s s propres rcssource , de vivre
clans une cerlai Ile aisanc', il passe l'hiver à piocher, à creuser, il
fouill r SOIl champ; 'ommc, sur une grande él 'ndue, le 01 recouvre
les rich 'sses cachée ' des :Jllcèlres, il fail, chaqu année, des lrouvailles surpr nantes, magnifiques. Amateur, vou ' èLes caplivé non
seu lem 'l1t par 1 s précieux objets qui vous sont présenlés, parl'ois
uniques ell J'ur gen re, mais par la gr'ice chal'lllanle de la jeune cie
n'Tisi 'llnc, Il meus vous l 's montrer. Elle ' sonl toules belles les
jeLln 's fi Il 's d TéL'i; ainsi cl 'vaicnl èlre les nymphes des corlèges
des divinités; la naLLll'e 5' 'sl plu à les doler richemenl; l'onde aussi
�134
STAT AIRE GA LOI E ET ROMAI E
les cmbellil; elles onlle teinl, les formes éléganles des Gauloises el
des Romaines. Si vous n'achelez pas, c'csl que vous avez le cœur
dur, ou un budgel en faux équilibre.
D s slaLues en bronze, en marbrc, en pierre el d'une cerlaine
dimension, trouvées "lU' difrérenls poi nts de Néris, dénolenL l' xistence de plu ieurs lemples public', snn . parler des édicules el des
oratoires privés, que possédail chaque l"amille gallo-romaine. Les
nombreuse Vénus en plùtre, les Cérès provenant de Néris el du
Bourbonnais el formanl la (, Galerie Esmonnol ",au musée de SainlGermain-en-Laye, en sonl une prruve.
Cette coulume de piéLé religi use s'esL perpéLuée dnns le pays
nérisien: on voit, en mainl endroil, des fontaines ornées d'une niche
dans laquelle esl placée la divinilé prolectrice. De même, au mois
de mai, il étail de coulume d'élever dans la maison une petiLe cbapelle à la sainLe Vierge, et chaque soir, les Lravaux drs champs terminés, les habitant des chaumières s'agenouillaienl autour pour
prier el adorer la reine de univers, la dispensaLrice des joies
célestes.
J'ai lrop ouvenl dans ce livre parlé de ce qui m'esl cher el révélé
les senlimenLs qui me sonl propres; je prie le lcclcur de me pardonner ces parlicuhlri lés, mais je ne puis me rcssouveni r des pieuses
exhortalions maternclles, de l'invoc81ion failc en commun pendanl
le soirées tièdes du plusheau des mois, sans éprouver un sentimcnl
indéfini sable, pareil à celui qui faisail préférer, entre loul s choses,
par Napoléon, non pas les lriomphes (l'Auslerlitz, mais les joie
plus douce de l'enfance appeléc ù r c 'voir la Divi niLé. Que ces
heures bénies sonl lointain s déjà, cl jc crois cnLendre encorc lcs
chœur angéliqucs cles jcunes fillcs, el mon ùmc s'cnivre loujours
cl Ll parfum des lilas, cmbaumanll'aulcl dc la hri Ua nle Eloile des 1\1 rs.
Il esl impossible clc ronnallre exactcmcnl l nombrc l J'importan c cl s hoscs cl'arl qui onl disparu cie Néris, après la 'hulc dc
l'J;"mpilc r main; il sul"flra cl l11cnlionl1)1" les principales divinilés
relr uvécs cl puis s U1Cl11Clll un si" 'l' cl cl mi.
La list, qui suil sera forcémcnl iIlcompl \l'.
Ile slatueLl ' 'Il brollze 'Jl hon (·télt d' conservalion, repr "scnlanL
un hOl11m l 'l1unl de la main Iroil' Uil bùloll terminé par UIlC
�TATUAIRE GAULOISE ET RO .\lAINE
135
pomme, de la main gauche une lance abaissée, élait placée sur une
platcforme circulaire, à environ cent pas des Arènes, côté nord.
Une slalue de Mercure, en bronze, découverle en 1780 et mesuran l
lroi pieds de hauteur; elle est sorlie de France.
Diu~e
lun çant ses flèc hes; la déesse "appell e
celle de Néri s . - Reprod uction de la statue
du Vati can , salle des IIcrcul es.
Un magnifique bas-relief sur lequel e l représenté le caducée
en louré de serpents. On peul voir ceLLe pièce sous le périslyle de
l'Elabli sement.
Une Diane accompagnée d'un chien, le tout en bronze;
s talue, mesuranl près d'un mètre de hauteur, découverLe en
1740, au c nlre d l'ancien Nél is, au milieu cl . débris cie colonnes,
de lables de marbre qui conslituaienl sans doute le lemple de la
déesse, élevé, croil-on, cl vanl la raçade principale des Therme .
Celle latue aurail été vendu à des élrang rs; des offi,iers
hollanchtis en auraienl fail l'acqui ition.
Les b is de cerf que Ion trouve dans les tombes gallo-romaines
se rapportenl au cu1le rendu il la déesse des forêts cl des chasseur
des :lUle '.
L' hondancc, statueLLe Cil pierre, rul mi 'e au jour dans 1 'S
dép ' nc1anc 's du palais cl '5 Gouverneurs. Elle esl assis' ' lU' un
si '.Cl", tenant d'uIle main la corne s rmboliquc, de J'aulre une l'orb i Il e de fruil . Le curé Renaud, le grand collel'lionn 'ur, en 'erait
�136
STATUAIRE GAULOISE ET ROMAINE
d venu poss seur; il en aurait ensuite fail présen t à de Durat,
autre amaleur d'antiquités.
D'après les nolc qui m'onl élé obligeammenl fournies par
le vicomt de Dural actuel, l'Abondance ou Cérès qui orne la
façade du châleau du Ludaix aurail élé lrouvée, ainsi que divers
objels en hronze, dans If! prairie siluée enlre le Camp el les Arênes,
par son père qui reconnut en même temps une piscine. Il voulait
poursuivre ces fouilles si inléressantes, mais de Coulines, le
propriétaire, les III suspendre dans la crainle de lrop grands
dégâls. Ceci se passail vers 1842.
Le pays élanl remarquable par sa ferlililé, par ses productions el SUl'tout par ses eaux hienfaisanles, la déesse dispensatrice
de biens multiples y avail de nombreuses représenta lions ; il ne
serail pas étonnant qu'on en ait rclrouvé plusieurs.
Les conlrées cenlrales onl fourni . une quantilé consi<Jérahle de
slatuetles de Vénus de J'époque gauloise; son culLe devail y êlre
très populaire.
Stalu tl es gauloi es cie N "ri s,
Cé ar e prélendail i SU de la déess de la beau lé el pOIlait COI1tinu~lemJ1
sur lui une imag' de ecll divinilé. Tuclol SLlppOSC que
l culLe de Vénus se serail répandu à la suile cie la conquêle le
un sUrllom symbolique: 011 la
César. cll mére divinc ~lVai
n mmail " Sirona ", de " Sar ", cellique, " pur, si ncère ", pour
suggérer l idée d'un> puissanc ' bienvcilJ()nle prolégcanl la chf!slclé
cl la j unessc.
La nudil ~ peul èlr' chasl " ('omm' pal' cx mpl \ ccllc des jeuncs
fill " vivanl au sein des lribus ' <'llIVé.1g'CS. IlC slalu' 'sl d'aulanl
�STATUAIRE GAULOISE ET ROMAHI/E
137
plus belle qu'elle laisse voi r des formes idéales, mais il esl e enlicl
que ce soit une œuvre arlisliquc.
Néris ne possède que de rares échanlillons de la slaluaire gauloi e; les plus beaux spécim ns de ce genre, lrouvés dnns son enceinle,
sont au Musée de Moulins ou dans celui de Sainl-Germain-en-Laye.
Quell prodigi use quanlité de slaluelles gauloises dan le
Bourbonnais! Effigie pieuse des di vinilés, lypes de guerriers,
slalu lles comiques, représentations de coqs, cl colombes, de ch vaux, de sangliers, de loups, de chiens. Le pa) s des Boïens étailull
des centres principaux de la Celtique, du pays des Druides, des
fées b ienfaisantes, le grand royer gaulois, le clan de la grande nalion
des Brenns.
Si l'on jette un coup d'œil sur nos collections nationales, on
observe que parmi les déesses, principalemenl celle de la beaulé,
le Bourbonnai a fourni le plu grand nombre, el il en esl qui lui
sonl absolumenl parliculières. On voit encore, dans ce pay', à
Cosne, à Montluçon, à Nèris, des coiffure rappelant le diadème
des dée ses anliques, adorées dans ces mêmes lieux et qui y ont
élé découvertes. La chevelure esL Lrès a1'ti Lemenl disposée.
ne partie d s curio ilés bourbonnai es auraillraversé la Manche.
« C'esl pour nous une conviction qu'un lrès grand nombre de
noms estampillés sur la polerie roug el faisant partie de la collecliol1 du Musée de' Londres, onl été recueilli dan la va lIée de
l'é\.llier, particulièr menl aux alentours de Cl rmonL. Sans doule,
clans les Lemps anciens, Ics inglais, par leurs relaLions d commerce,
onl dù r cevoir les vases de la Gaule, mais non pas de sepl cenl
céramisles diITéren Ls. Ensui Le le Musée possède aujourd'hui p lusieur' c nlaines cl marques idenliques aux nôlres, ce qui perm t
dcsupposerquelcurapparilion dansl'Allgl lcrre eslmoin ancienne'
qu'on n semble croire; il n'y aurnil mème ricn de surprcnanl
qu'clle l'ül de dale réccnte; mnis, par un scnlim nl d'amour-proprc
nalional il parait qu loule la coll clion est près nlée c mmc ayanl
él' 'xhumée clu sol hritanniCju » 1.
On aim ra il ù doulcr du fait; mais, s'il cn esl ainsi, quc']]e idéc
s \ f' nl ) 's nglais des onvcnances socinlcs cl de la probité sciclllifiquel
l
'l'uùol. FlgLlrilles gallioises . Nole p . 4ü.
�138
STATUAIRE GAULOISE ET ROMAINE
Les Romains employèrenl la pierre blanche des Bituriges pour
les con lruclions de Néris, elles plus beaux marbres dc l'étranger .
.l'ai rccueilli avec soin les espèce de marbres suivantes, dit
Boirol-Desserviers : Marbre blanc staluaire, imilanl ceux de Paros
et de Carare; marbre fin el rougeùLre; marbre cryslallin rubanné,
très beau; marbre blanc veiné lilas; marbre serpenlino-anlique ;
marbre verl anlique; marbre rubro-anLiquc; marbre bleu veiné;
marbre porphyre rouge anLique; marbre noir l'ubanné; marbre
jaune ciLron el quanLité d'auLres . .T'en ai moi-même trouvé des
échanLillons de. deux ou Lrois espèces, ur l'emplacement d'un ancien
lemple, dans les Grandes Vignes, entre les Arènes eL le vieux bourg.
Non loin du théâLre s'élevail une construclion considérable donl
il a été question et dans laquelle on remarquait des chambres
n'ayant d'ouverlure qu'à leur partie supéri·eure; sur les murs on
admirait des peinLures décora Lives, des fleurs. De ce point, si l'on
descend ver le ruisseau des « Chaudes », on reLrouve des restes de
murailles, qui ressemblenl à des remparls.
Une voie lrès large a été reconnue au-dessous des gros murs de
l'hôpital moderne, construil en 1824-. Ce chemin esl praliqué dans
le roc, décoré de bas-reliefs, de porliques simulés servant il masquer
la roche; ils porlenl des Lropllées et sonl aujourd'hui déposés sous
le périslyle de J'Etablis mcnl. Celle magnifiquc avenue corre pondait des Thermes aux superbes résidences des Vi lin Lles, de Cheberne,
à Marcoing.
Sur un pan de mUl'élÎlle déposé dans le musée des Bain, une
peinlure représenlail des baigneuscs; celle pièce, unique pour Néris
el forl belle, s'esl délériorée, a disparu ensuile. TudoL Il us a
heur usemenl cons rvé un dessin du sujel el nous pouvons
admirer la reproduclion de la peinlure anlique.
On monlrait aussi, il y a un demi-siècle, des /leurs peinles au
milieu de panneaux encadrés pal cl 's molif ' d:ol'l1 mcnlalion;
chacun' des salle ' d'un p 'lil palais éLül distinguée par li Ile coulcur
spéciale, el la v<lrialion de Lons donnaiL à la cl 'meut' princière un
air d'agrémenl 'l de beaulé.
Dan' la pluparl d · illas, les 'hambres sonl uni rormémcnl
pavé save' des cl "S '11 vcrr' clispos's en mosélïqucs.
011 a re'u 'illi HU Pé 'hin 'l aux VillaLl's qlwnLiLé c1'obj 'ls précieux, cl sLnLues de LouL g'nre,guuloises, "gyplienn 'S 'l romain 's.
�STATUAIRE GAULOISE ET ROMAI E
139
Si de nos jours, près de deux mille an après a première
deslruclion, Néris peuL enrichir nos colleclions nalionales cie choses
'i raI es, parfois uniques en leur genre, que devons-nous penser de
celle splendeur donL il sL lanL de fois parlé, en rappelanll'exislence
de la cilé gallo-romaine 1
Que de richesses, que de lrésors elle pos édaill Quelle viUe
immense eL si opufente étaiL-elle donc, puisqu'elle a pu satisfaire
nux pillages des O'uelTes cIe l'indépendance, à la rapacilé mille fois
rassa iée el mille fois répélée cles sauvages, des barbares, des
brigands, qui passaienl el repassaienl comme des lroupes de loups
clévoranls, ne laissanl que ruines, carnage cl dévaslnlion ; qu'ellc
leur a livré ses plus beaux chefs-d'œuvre, qu'elle en fournil depu is
quinze enls ans aux chercheurs, comme les plus anciennes cilés
l'Clliques, qu'elle en livrera encore peuL-êlre pendanl des siècles!
Forichon a assislé à des découverles intéressantes. Sans parler
de louL ce qui oncerne la briqueLerie, les luiles à larges rebords
qu'on fixait sur les Loils à l'nide d'un clou, on renconLre dans les
fouilles une mullilude de pelils objeLs en bronze, en fer, dont
l'usage n'esL pas loujours indiqué; il Y a aussi d'épaisses feuilles de
plomb roulées sur elles-mêmes, probablemenL destinées aux consLruclions. On a trouvé un chaine en or, à mailles pla les eL serrées,
qui ressemble benucoup à celles qu'on l'aiL aujourd'hui pour les
monlres : elle esl d'un fini remarquable; on délerre fréquemment
des lètes de cerfs donlles bois sonlle plu ' ordinairemenL sciés, ce
qui en suppose l'emploi dan les arts; parfois elles sonl chnrgées
de leur ramure; c'c'l ainsi que l'on mil au jour un dix-cors porlanl
onze andouillers, ù unc cenlaine de pas au-clessous du cirque.
Ailleurs ce sonl parfois des défcnses d sanglier qui soulend nL
une corde de neuf ccnlimèlres. JI a lui-mèm ramassé de côles de
lorLue lrionix, des coquill's c1'huilres de la Médilerranée, principalem '11l clans la vigne ullenunL ù la promenade: on en Lrouva un
amas considérable dans un sorte d'emlJrasure; plusieurs élaienL
'ncor' fermé 's. Leur présence prouv un' cOlllllHLnicalion avec la
111er, el cie plus la rapidilé cie LransporLs.
11 a vu, dans J haul du hour o ', une meule en grès d'Lln
ll'ès grand diamèll'<:', de Lrès beaux va 'es orné ' de figures 'n re lief;
des poIs de couleur ardoisée, lrès sonor 's; des rèchauds ù lroi
pi 'ds desli nés ù c1wurTcr sur la braise; J'un de cc ' usl nsil s « a
�140
STATUAIRE GAULOISE ET ROMAIME
longtcmps, chez lui, continué sa fonction, et s'en acquillait bien » ;
des squel lles humains qui, xposés au solcil, tombèrenL aussiLôt
en poussière; au Péchin, des débris cl'une vaisselle remarquable par
sa nncsse, son élégance et la perfection de ses ornements; des
bijoux de femme; les instrumenLs de l'antique écrivain, le sLylet et
la spalule; plusieurs cachets; des oulils qui semblenl avoir servi cie
modèles aux nôtres; il 111 nLionne la découverLe d 'un four propre à
cuire la poLerie, eL Loul autour heaucoup de débris de vases dont
les uns ne semblaienL qu'à demi cuils; un pot contenant de la
couleur rouge destinée aux enduits des murs, ou à peindre les
vases: délayée et passée sur une persienne, elle résisla pa rfai tement aux influences almosphériques; une provision de sable lrès
fin, autre que celui des ruisseaux; peul-être élait-il destiné à la
fabricalion du verre, de celui dont on se sGrvait pour la mosaïque;
enfin une bouLeille en terre, porlanL la dale de 1377, cL sur laquelle
étail représenlée une église eL son clocher.
QuanL aux slaLues el aux monnaies on en découvre à
chaque i115lant; malheureusemenL elle sonL dispersécs de lous
côtés. Combien, en effet, la série de ces médailles seraiL intéressanle
cl insLructive pour Néris 1 monumenl qui dirait le plus d9 cho cs
sur l'hisloire de ses désaslres el de ses restaurations. Si seulement,
s'écrie-t-il avec regret)
en avail la lisle, mais personne n'y a
songé.
Néris a fourni plusieurs Vénus, donl quelques-unes clans cie
petiLs écli ules, des clé~
ses-mères allaiLant deux enfants, la déesse
Epona, des sLa tueLLes de femmes orné 's de coiffures à la grecque.
On peul voir au musé de Joulins quanLilé de moules des fabriques
gallo-romaines. Les envirolls de ceLLc vill , Vichy cL Néris onl rourni
la plus gra nde parLie des objeLs et d 's slatuclles dc fabric~lon
gauloise'.
En J858 011 découvrit sur la voie cie Néris ù Canlilirl, ù peu cie
distallce du bourg de B 'aun , unc statue haute d ' cinquaulc cL un
cenlimèLr s, représentanL une femme qui s'appuie sur un vas' d'Olt
s"'chappe un source. Trois p ,til~
génies accompagnenl celle déité;
l'un sl pencll" sur son épaul , il om' ln ch 'velure; un se ·ond,
cl nt le 'orps esl Cil grand' p:Jl·lie mutilé, ajust l· v "tem 'Ill; le
ll'Oisi "me s tienL aux pi 'ds de la dé 'sS'; il S 'l11hl ' lOLll heur ux
cie voir la féli 'iL ~ P 'inle sur le vi ·ag' d' la bi 'nraisanL' naiacl , 'Llc
on
�STATUAIRE GAULOISE ET ROMAINE
141
bonheur alla hé il ses pas. Selon loules probabililés, c'esl la divinilé
de Néris.
Disons, avec Tudol, que les figurines en argile blanche ne se
renconlrenl nulle parl aussi abondammenl que dans l'Allier) el
parliculièremenl ù Tcris.
A la dale du 13 seplembre 1820, Dufour, Inspecleur des monu-
Cora
P" oscrp inc, femm c dc Dis, Mcss >·mèrc
des Gmli ois. - Slalucll c de Nél'i s.
0 11
l1lents de l'Allier, indique les fouilles ct découvertes de Thermes
a"liCjues.
Ce peinlre a dessiné lrenle-lrois objets en verre ou en bronze:
s uj els divers, stalues; il relate ]a découv rle de vases extra il s de
quatre puils comblés cie matérinux jusqu'au ras du .01 !.
Sainl-Germain possède lin groupe en pierre blanche provenant de
Néri~,
donl un p 'l'son nage représente un dieu de la Gaule d'origine
égyplienne, teJlonl cie la main droite une hourse l de la gauch e llll
Serpent.
1 BIII/elill de la Sociélé d'Emlllalion de l'Mlier, 1898. lndi '[Ilions fournies
MM . UCl'lrand cL F. l'él'{)L.
pOl'
�STATUAIRE GAULOISE ET ROMAtNÊ
142
On a trouvé, dil Esmonnol, non loin de l'endroil où gisaill'une
des grandes inscriptions, un moule en pierre donLla gravure a pour
sujel une tête de face, de forme allongée, qui semble représenler le
Christ; il porle au front une croix en relier, le creux de l'épreuve
paraît accuser un ajour traversanlla pièce qui devait êlre allachée
ou suspendue; ses dimensions sonl 0,07 de longu~r,
O,OJ5 de largeur el 0,015 d'épaisseur; elle esL gravée dans une pierre schisLeuse 1.
C'élait un sceau de l'époque mérovingienne, ou peuL-êLre une
enseigne de pèlerinage du genre de celles que l'on porlait du XI[1c
au XVIe siècle, aLLachées à la berelle, comme Louis XI en avail une à
son chapeau. Plusieurs objets du même genre rurenl lrouvés dans
la Seine, en 1856, lors des fouilles praliquées près du ponLSI-Michel.
« Il esl peu d'endroits en France, dit Achille Allier dans l' «Ancien Bourbonnais », olt l'on ait recueilli plus de poteries de loute
espèce, plus de figurines de lerre cuile ct de slaluelles de marbre,
plus de m 'dailles, d'usLensiles eL defragmenl de marbre ... Il devait
même y avoir peu de villes, dans les Gaules, qui fussenl décorées
de monuments plus vasles el plus splendides ... Les maîtres du
monde avaient voulu faire de Néris une cilé belle comme les plus
belles de l'Halie ... Les édifices n étaienL pas seulemenL bàlis avec la
pierre blanche du Berry, mZlis on avail voiluré, à travers les forêt
de la Gaule, à pleins hariots, le marbre précieux de Carare el de
Paros, afin d'en revêLir les temples elles palais de celle ville. On
fi l venir même des arli les de H.ome pour diriger ces grandes consLructions donl on a trouvé les resles, pour culpLcr les heaux chapileaux aux larges feuilles d'acanlhe, pour peindr les muraiJJes en
fresques ou les revêlir de brillanLe mosaïques» 2.
La découverte donl j'ai parlé GlU commencemenl de cc volume
compr nd :
1° cieux magnifiques médaillons ou houIons en bronze sur lesquels sonl représenlés des Gaulois casqués, 'l1lourés de lances' on
rt:maI(juc leurs longues moustaches pendanl s, les lress 's cl' l'urs
chev 'ux r lombanl cie 'baque 6lé sur les épaules cl la poitrine, ù
1
Collpclion de l'Elab] is
CIllCO l. -
MOllii ns,
l. IX , P 12.
, Ach. Allier. Voyage pilloresqllc , p. 3G8.
Blllletin de /a Société d'Emll/ation ,
�143
STATUAIRE GAULOISE ET ROMAtNE
la façon el selon la coutume des princes hériliers d'Egyple au Lemps
des Pharaons. Ainsi les porlaient encore nos hussards noirs en
1798, sous la première république.
Les casques onl de la forme de ceux des guerriers de J'époque
du bronze el des lumuli;
2° trois fibules én bronze d'un beau lravail ;
3° une petite cler de cofTrel, égalemenl forl oignée;
4" un poignard en cuivre absolumenl semblable à celui que
dépeinl de Caylus, couleau propre aux sacri (ices, en cuivre pur,
« qui availle pouvoir, elil-il, par une verlu secrète, de chasser les
speclres et les esprils impurs. Il
Celui du cabinet de Caylu avait lreize pouces de long; il est
représenlé sur la planche XCVI au n° 11 dans ses « Antiquilés 1 ».
Le poignard de Néri ' n'a que douze cenlimèlres de longueur
lOlale, lrois centimètres de largeur à la garde; la poignée mesure à,
1'0('10/1, poi"~ul'd
et palrrc Irouvès ur' l'emplacemenl d'un nn cicn lcmp'e, drl'rii'r'c les Ar
'IICS,
Il Neris,
p ine cinq centimètres, contre un de largeur sur le plat, el seulemenl un demi au dos d' la lance. Il devail êlre tenu à l'extrémilé
du pouc cl des deux doigts de la main, à la façon des prèlre quand
ils saisisselll pOUl' 1 's él 'ver, le, consacrer, le calice el l'ho lie, Je ne
serais J a. éloigné de croi r que cc mi nuscul c<?uleau, celle lame
dé lira'le ail pu s'l'vil' Ù des prètresse gauloises, à celles de Coré,
épouse dc Hadès, « las Coradées », donl l' nom esl l'es lé à l'endroil
même oll 'cs objels onl élé trouvés; les Condes, c'élaienl les prêlresses d ' Pros l'pin ;
1
Antiquités, par de Caylus, L.
] or,
p , 261.
�144
STATUAIRB GAULOISB ET ROMAI E
50 une pa lèr e su r laqu ell e on m ella il sa ns d oule quelque obj e l
précieux, con sacr é. C' s l un e p e lile sou coupe en form e de j a lle, fa ile
d 'un e composilion d e lerre e l r ecouve rte en d essous d 'un e couch e
brillanle, a ux r efl e ls d e bronze e l d 'arge nt ; elle p orle d es cer cles en
r eli e f, d o nl les inler valles so nt re mpli s p a r d e joli s d essin s, en r ond
éga lem enl, e l des fi gurin e qui représen lenl, j e crois, d es colombes,
Dis
011
lI adès, pè,'e des Gau lois, trouvé il Nér i ,
Go un poëlon e n c ui v re d onll e b ord supéri eur a env iro n lrenled eux ce nlim èt res d e circo nfér ence; c l s ur le fOlld duquel sonllracées
d es rainures l'a iles a u lo ur ; il es l d e la Jl1 "m e form e qu e ceux du
mu ée cl Cl l'm o nl-F e rra nd e l qui onl élé lro u vés sur le Pu y cl '
Dô me, da ns l'a n cie ll te mpl e d e Me rc ure, le Vasso a nliqu ' cl e.
Gaul es. Celle p a rti cul a rilé no us indique qu e cc, o bj e l ~ d eva ienl
avoir un e d es lin a lion r eli g ie use; il s ava ie nl é lé j e lés a u rOlld d 'un
puil d ons l , but cl ' J s so us Lra ire ù lo ul pro f,lI1 a li o n l a uss i po ur
e mp \c h e r qu'il s n e f'u ss ni d élruits ;
70 un cerla in no mb!" d e m o nn nies ga ul o ises d o nl quelql1 e un es en a rgenl.
Parmi les o bj e ls, j d ev r ais dire 1 s r liqu s a ppa rt e na nl ù
l' é poque g'wl ise, il fa ul d o n sig na l rI es l11 0 nna i S, l 'S po leri 'S,
�TATUA1RE GAULOISE ET ROMAINE
145
la déesse Epona, bas-relief lrès hien cons r\'é, les colliers ou
lorques en or et en bronze, les haches en pierre} le couleau à
saérifices, en silex, le poignard en cuivre, la palère, le poêlon d'un
lemple, les guerriers gmllois casqués représenlés sur des médaillons
en bronze, qui nous donnenl J'efflgie des guerriers de l'époque des
lumuli, de l'âge du bronze.
Un Dis-Paler, menlionné plus haul, donlla barbe cl les cheveux
sont arrangés en louffes cornues esl digne d'un examen spécial; le
dieu n'a pas de mous la ch es; jl a le cou percé cl'un trou, de même.'
que le Jupiler lrouvé <1 Lyon, sans doule pour recevoir un lorque.
On dirail CerJ1unos. C'esl Dis ou Nerio, mais plulôl Hadès, le dieu
Noir.
Une déesse ou prêtresse gauloise, en bronze,ayanl un bracelet
au bras, lrouvée dans le mème lieu que le dieu Hadès, a malheureusemenl élé mise en mielles par un coup de pioche du chercheur.
Elle a été vendue en même Lemps que Dis; mais il m'a élé impossible, en rachelanl ce cl rnier immorlel, de rclrouver sa compagne.
Les deux divinilés donl il esl ici question rappellenl le passé le
plus lointain des Gaules.
Cac!\(' l dl' Faustin e cn cornalin e bl anche,
tr·unsparcIlLc. tnill éc cn crcllx .
- Trouvé il Né ri s.
L'un des plus beaux objels qui sonl en ma possession elle
cachel de Faustine la mère; il a élé trouvé au Péchin.
C'esl une pièce en cornaline b1nnche, lrès transparenle, ronde,
laillé en creux d'un côlé cl J'eprésentanlle fin profil de l'J mpéralrice,
av clin lalenl cl'exéculion remarquable: objel rare cl précieux, qui
a cIù éerlnincment apparlenir il la ramille des Césars, peul-èlre à la
l'cl11me cll -mèll1' c]',\nlollin le Pieux .
•Je possède l'galcll1cnl UIlC monnaie en or de Domilien, de
eOlscrv~1tio
parfaile, cl Uil certain nomhre' de pièces romainGs
donL quelqucs-unes d'impéralric 's, enlre nulrc ') Crispi nu lugusla,
Diva FausLin<l, .Tulia l\lam<l, Fauslina Augusla. La di posilion,
10
�146
STATUAtRE GAÙLOISE ET ROMAINE
l'arrangemenl nrlislique de leur che\ elure a élé fail par les maîlres
de l'époque el chacune de ces coiffures p ul êlre considérée comme
un modèle du genre. Leurs mé Jailles Lrouvées en assez grande quanLiLé il Néris, de
même que des bijoux de grand prix, prouvenl
que ces créalures pre que divines aux yeux
des peuples, ont aimé à vivre dans nos helles
Monnaie légionnaire l'Anconlrées, qu'elles onl uhi le charme de la
toine; argent; 710 de Rome,
1,3 av J.-Ch.
déesse nérisienne; au si onl-elles laissé une
Ail droit: AIlI [ onills] Aug[ur]
III Vir H [ci ] P [ ubliCH'] C[onsLrainée hrillanle eL lumineuse marquanl leur
titucndx]
Une g31ère avec son mM de
impérial passage.
pavillon.
Au rcve,'s : aigle entre d ux
La même personne qui m'a procuré les
enseignes.
pièces gauloises a découverl une sode de
dé oration miliLaire cl l'anse d'un vase, le louL en bronze. Ces deux
objels sonl d'un lrès beau travail; le vase devait êlre magnifique.
On me montrait loul récemment un objet du même genre, ou
orle d'agrafe sur laquelle son L i nscruslées des pierres précieuses
du genre de celles que l'on exlrail ù Néris même. Elle a élé lrouvée
aux Villalles. 1 i, chaque jour est marqué par une cU'couverle.
J'ai recueilli un peLil écusson en bronze argenlé sur lequel est
reproduite une !leur cl lys: c'é lait une plaque cie ceinLuron ou
ornement de toule aulre parlie de l'équipement d'un prince de sang
royal de nos premières races; un clé en boi , probablemenl en buis,
pour jouer, absolument semblable ù ceux que nous avons; de
Domil pallus
Princ ps ,TIl\'cn lul ris]
fibulcs Il brollz '; un boulon de" braye" gauloise, clont s servaicnl
nos aïeux; un ' colom1>' en bronze très hi en conservée porlanl un
message dans son bec; d, pelils ob.i ' Ls d toil 'Ile ou d'utililé
nolamment LIlle broch '11 argenl dont l'extrémité ~1 la forme d'un'
cuillère il c::d·é, destinée il ('Ire fixée sur l, rôli, p 'rclr nu ou c,lill
car elle 'sL de pelite dim 'nsion, - de fnçon qu'en lournant
l' "hasln ", la bl"Och' puisail dans l, pl,ll pincé nu dessous pr \s du
("oye l', un peu de S'lUce qu' 'lIe d "\'ers~liL
l'Ill 'lllclll sur la pièce
�S'l'ATUAIRE GAULOISE ET nOMAt E
147
deslinée au repas, :syslème aulomaLique ingénieux qui dénote un
cerlain raffinemenL dan l'ad des maîtres queux du passé.
La pluparl de ces objeLs onl élé Lrouvés dans les" Plan les ", à
deux mèLres cinquanle cenlimèlres de profondeur.
l\lédailies d'lIl\pél'uIJ'ircs: urollze . Au revel's : les ail 'gorics suivllntes: Aigle "pIoyé;
- I{ome Elel n Il assise, [ennnL un secplre de la JI"'"1 gauchr ct de la drOite un
globe Sil!' 1 quel est pCl'chC Jc ph~uix;
-, L'lmpél'I:II'ice cl-m',
. cl~
r\IJ?ndance
on cn Deesse, lenanl '"' st'cptl'C d unc main Cl dc 11Iul,'C \In rameau cl Oill'ICI',
li Y a quelques années, un lrès beau vase en bronze a élé
l'ecu 'illi au c 'nl]' , du vieux bourg de éris, nOIl loin du Pcchin,
dans Ull puils sans CHU, recouverl de lerre el fermé ù l'orifice, Divers
objels, au nomhre de sq uels l ' vase donl nous parlons, élaienl placé
au rOlld du puils sous une couverlure en luileaux deslinée ù prolég '1' la cachelle.
C'esl ulle Œuochol', ou vase ù libalions, Sur l'anse, Cil relicf, 1
di 'U d 'S v 'JHlangcs, J),Y0ni sos, la l \Ic coul'Onnée cie lierre; sa main
gauche, l'I 'véc, lienl un lb 'j'se; sa droil ' relève so n pépI os, A ses
�STATUAJlm GAULOISE ET ROMA1NE
pieds esl une panthère; au-dessus Silène, une grappe clans la m ain
droile, lenanl un lhyrse de la main gauch e,
Dionysos esl i milé du ch ef-d'œuvre de Praxilèle; Silène reproduit exaclemenl une la luelle en bronze d e travail romain, qui es l
au cabinel de France.
Un aulre vase non moins beau, cl de dimensions plus grandes,
délerré éO'alemenl à Néris antérieuremen l, fut ach elé mille francs
Ecusson en bronze recouverl d'un e fCllÎJJC d'argenl.
- Trouvé da ns J'an cieo :-Ié,'is.
par le Musée de Sainl-Germain-en-Laye. Il es l dans la vilrine de
aigui ères, à la plae ' d'honneur.
En 1900 onl élé découverts: un poignard clan s le ge nre de celui
que j'ai décril mais Ull peu plus long cl lo nl J'ex lr<':' milé d e la poignée porle une lète hlllJ'(>(! qui doil è lre Ap lIon; un e palère admirablemenl consc rvl'e, a in si qu'ulle bague ou sceau magnifique en
o r, avec inlaille allégorique dans llll chalon grenat. Ces bjel
e
lrouvaie nl dans ulle ci l J'Ile de l'an'i n 1éris, à huil mèlres d profo nd eur, m èlés il des urnes, des vases, des clefs, de. oulils, des
agraf s ou fibules cie forme ronde, assez o ri gin ale.
Prévenu lrop lard, il pein' ai-j 'u ] · Lemps cl' xa miner 'e lle
riche lrouvai ll e; la saison cles bains ballanl so n pl ein, lin amaleur
n us le. a en lev ·'s .
.J'ai vu partir avec gJ'<ll1d rcgret ces pi \ces raI' 'S
ma g ni fiqllc .
qui composenl J'UIl ' des p'lges 1 s plus r ' marqu a bl ' cl ' l'hi s t il'
d
"ris.
�STATUAIRE GAULOISE ET ROMAI E
149
Pour êlre co m pl et, il e ra i l nécessa i re d'é nu m érer les mon na ie
inn o mbrabl es du Musée d e Nér is, el m ille o bj ts d ivers qui Lous
m érilent no tre a Ll e ntion. J e mentionnerai seuleme nl ici les ch e1"sd'œ uvre d e sculpture p lacés sous le périslyle de l'E labli sseme nl
Œnocho
n brollze; SUI' J'nns , Dionysos, le dieu des vell lang s, lenanL
un Lhyrse eL r 'Ievaul son péplos; ù e pieds, ulle panLhèl'e; au dessu ,
Sil 'IIC, l nanL d'une Inain uu Lhyrsc Cl dc l'aulre une grappe de raiSin,
lh e rma l, l es lron çon d es aqu d ucs ancie ns, les s lalues el s la lue ll es,
les va ses, un e 181np ' d e g ra nd e di me ns ioll , le casqu e d u Musl'e, le
gra nd boucli er lL'OUY', cl ans 1 \ camp .
.J ' fa is fi gure r éc)'a lem e n l clans c 'l ouvrage les co ll iers en or, les
lorquc' d ' bron ze, l s hach e lles Cil si lex cl en bronze, les co uleau x
�150
STATUAIRE GAULOISE ET ROMAINE
en silex à sacrifice, donl le plus beau viendrait des « Veissio »
d'Arpheuilles-Sainl-Priesl, près cie la Croix du Chiez.
Que de choses préc ieuses lrouvées à Néris: sculptures, vases,
bijoux, monnaies, slalues, colonnes, mélaux divers, objels de luxe
de loul genre. Beaucoup onl élé dispersés. Forl heureusemenl pour
l'histoire eL la science, un savanl monlluçonnais, Gareau-Chérol,
qui vivait au XVIIIe siècle, aynnl recueilli un nombre considérable
de médailles il Néris même, en fil don en 1720 nu cabinel de SLeGeneviève. Le présenl parul si précieux que l'admini trnlion décida,
à l'unanimilé, de placer son busle dans la snlle des séances. Celle
collection esl aujourd'hui à la Bibliolhèque nalionale.
Henaud, le prêlre vénéré, l'adminislrateur civ il inlelligent, l'érudil col lectionn eur, s'applique, duranlles quaranle années qu'il passe
à Néris, à l'élude des anliquilés de celle vi ll e; sa demeure s'é la it
tran sformée en un pelil musée: mais, ainsi qu'on le verra plus loin,
il se laissa dépouiller de ces admirables Lrésors, eL rien de lui ne
nous esl parvenu.
E monnol el Hieckoler fonl revivre, le pren~i
clans les musées
de '{oulins eL de Sl-Germain-en-Laye, le second à Néris même, la
ciLé Neriomage au Lemps des Gaulois el dcs Homains.
On peuL égalemenl admirer sous le périslyle de l'Elablisse mcnl
lhermal le beaux débris, l'es Les cie divers ordrcs d'archiL dure,
slaLues, urnes, lronçons d'aqucducs, cl lire les inscriplions gravées
par les proconsuls romains, LouLes choscs qui rappellenl le passé
mémorable de Néris. Les chapiLeaux lcs plus remarquables 'ont
ceux dcs lhermcs, du palais de Kars, des piscines du camp, du
Lemple de Diane, dcs arènes, de la viIla 'omplueuse de Cheberne.
u nombre des lrésors lrou\' ~s il Néris, il faul ci L rI' suivnnl
déco uv rl dans les" Grandes Vigllcs ", aulrcmenl sur lc magnifiqLlc
plaleau qui s'élcnd enlre le bourg acLuel, Ics Arènes e l le ravin dc
PeyrclinLe. Là s'élcvaienl de superbes résidcnces) des lempl cs, de
ri 'he ' villas. On y voiL encore, par enclroi Ls, des amas de 1 ierr '5
'on id 'Tables, ruines amoncelées CJui onl r 'çu lc nom Sigllifi 'uLiL' de " Perriers ". On r' 'onnall, ell rouillanl Ic so l, des 'o urs,
cl s apparlemenls, d 's conduilcs cl' 'au, d 'S restes cl· palais, fùls cl '
c 101111 's, cl18pil 'aux scu lplés, L(lbl 's d' marbre nyanl serv i d 'a ulel s,
nombre cl monllaies cl d'objets de l' "poque gallo-ro main , l aussi
du r\gne gaulois; les choses qui S' rapporlcnl il ce ürilhnl cmpire
�STATUAIRE GAULOISE ET ROMArNE
151
sont en plus petit nombre mais très importanles LLrès inléressanLes
pour noLre hisLoire.
N6ris ayant 616 accag6, hrùlé, détruiL cI'abord au Lemps des
guerre de l'fndépendance, puis de nouveau ù la chùte de l'Empire,
ainsi qu'il esL facile de sen renclre compte en examinanL les couches
de cendres cL de débris successivemenL accumulées cL formanL plusieurs amon ellemcnts de ruines, il n'esL pa ' surprcnanL cie mclLre
La déesse Epona, proleclri ce de ' ch 'v,'ux cL de cavuli t' rs; ell e LienL d'une ,main un drapeau.
- Trouvée il é,' i,.
aujour, dans le même Ji 'u, des objels ayanL appartenu aux Gaulois,
ainsi qu'aux peuples Gallo-Francs, sous Ics Mérovingiens, de mêmc
que la pioche découvre Lrois ou quatre murs de fondaLions, de
consLructions superposées.
La pluparL des ob.iets dont sc compose la lrouvaille donl nous
allons parlcr onl c!nlls un élaL cl parl'aile conservation ou il peu
près; ils avaienl été placés enlre deux murailles parallèles, eLn'onl
subi llllCUl1e altération.
C'esL d'a bord un carLouche en pierre bla Ilche d'environ vingl
centimètres de IOllgul'ur qui devnit êlre fixé au mm d'une salle eL
Sur Il'qu ' 1 esL reprl'senlée Epona, ù cheval. La déesse gauloise prolectrice d s ch 'vaux cl des cavaliers e l vêlu ' d'une IOllgue robe, les
-h 'veux nu venl; l'Ile li 'Ill 'n main un drapeau.
.
�152
STATUAIRE GAULOISE ET ROMAIl E
Puis ce sonl des aIliers d'or, des lorques d'or ou d'argent, des
bagues en or: colliers, lorques, anneaux, bra cl ls, toul esl finement
ciselé, lrès beau, d'une grande valeur. ~lenios:
une bague en
or sur le chalon de laquelle esl gravé l'Amour séduisanl une jeune
fille, légèremenl vêlue; derrière celle-ci esl un colonne; la pose
Colliers et lorques en or ll'ouves dans les Grandes Vignes près des Arènes.
est pleine d'abandon, le sujel lrès gracieux. Ce bijou, de peliles
dimensions, convenail à une vierge: c'esl un anneau de flançailles,
un cmblème de mariage.. Charmanle princesse de Gaule, reine
adorée, la rose au parfum aimé, lrouhlanl, s'épanouil u!' la cendre
chère à nolr sol; elle naît de la Il aulé resplendissanle sou les
colliers d'or ell'anlleau de la douce Vénu .
Duc bague en or avec inlaille sur comalin figuranl un sphinx
ailé.
n anneau n or aussi av c inLaille sur cornaline, personnifianl
l'Abondance: la dé s e lienl des épis dans la main droile cl la
l'ne symboliqu de la gauch .
L'inlaill du quaLrième anneau cl' r, sur pM cie verre, nou
monlre roi cau d ' lin r\le, cmblème de la agesse.
Sur un hagu' Il hl'Ollze on voil un poul l pi 'oranl du grain.
e anncaux ou IH10'UC S s nl de v "rilabl ' ' sc 'HlL' 'l cl 'un grandc
n hcssc. Parur mcrveillcu 'C, coll clion s 'm bolisanl 1 's dons, lcs
v l'lus cl la [cm1l1': Sag's 'c, Dcst in',c hcur'u s', mur, Sin '
cl m sliqucs, bonc1ullcc.
�STATUAIRE GAULOISE ET ROMAI E
153
Ensuile c'est un collier en or, imilanl une chaIne à mailles en
forme de huit renversés; les agrafes sonl fort belles.
n second collier en or; celui-ci esl fnil de cylindres slrié ,
séparés par des pàles de v erre imitanlle lapis-Inzuli.
Ces colliers sont riches el devaienl ajouler à l'élégance naturelle
de ce]]e qui avnit le pouvoir de les porler.
Trois lorqucs gaulois, donl deux en ft) d'argenl; le troisi' me
Entrc aut,·cs
hj et on di tinguc d 's to rque. un médai ll on d'esclal·c. un e petite clef de co ft'ret, un e ba g ue,
un stylet pour écrire, un cac hct d'oc uli ste encastré da ns une plaque rondc.
esl Cil or, ave renflemenl au cenlre. Ces lorques ou bracelels s
r l'menl ~ l'aide d'un crochcl qui prend dnns un nnl1cnu.
Ajoulons à ces précieux obj ls: de perles en verre de diverses
couleul's,épars s; elle ' provicnnenl éo'alemcnl de colli rs du même
O'on1'e que les pl' céden [s;
Des médaille cl' mpel'cul's;
Divers insl'u1e~,
uLils cL crampons en fer.
L Loul a él 'clécOLl\ rl cn 189:3.
« On doiL s'élonncr avc rnison dc cc que l'on va si conslammenL
'h l'ch 'l'au loin c' que J'on n chcz soi, pour ainsi dire sous les
y 'LLX. On LI' uvel'nil à N'ri ' cc qu' J'on Lrouve dan les villes] s
plu ' anciennes », " l'il BanlÎlon.
�154
STATUAIRE GAULOISE ET ROMAINE
Le sagace ob ser va teu r a c ru reco n naîl re cl an s ]es Gra nd es
Cha umes les r es Les cl ' Ull Le m p le gaulo is orn é d e marbres, d e
m arque leri es, d e mosaïqu es, don L les pi e rres cl e r evê Lem e nl é la ienl
c re usées à l'ex léri e ur d e p e tils lrou s se rva nl ù r ecevo ir les cra mpons
qui fi xai enll es pièces d 'embelli sse menl. Il é la it p ar eil à celui du
\ \Tasso c hez] s Arvern es. Co mme à T o ull e t il Lanlef, les cilés
gauloi ses, il ex is La iL a u ce nlre un e lour qui e n con s lilu a ill e sa ncluaire; c'es llà précisém enl où ont é té Lrouvés les lrésors gaul o is.
Les d écouverles fa ites ces d e rni èr es a nn ées sonL venues corrohore r ce lle suppos ition d e l'ex is Len ce d 'un e a ncienn e vill e ga ul01 se
aya nL précéd é l'é tablissem enL cIe la brill anl e ciLé imp éria le. E ll e
s'é te nd ail pa rlie sur le pla Lea u d e Néri s d e rri è re les Ar è nes e t pa rli e
s ur les coLeaux du pe lil rui ssea u d e Cheb e rn e, nomm é par les
a n c iens le" Rio d e P eirelinle " ; ce lui qui vi ent d e Fon tbouiJJnnl ,
par Tiaul e roux, Ma r coin g e t m êle se.s eau x 'lU X Ch a ud es, au -d ess ou s
du camp en le conlourn a nl, s'a ppe ll e le (, Rio d e Coulor on ". Il
e nLoura it l'a ncienn e cilé, en elTe t, d e so n limpid e cri s lal.
Tudo l, qui a [a il un e é Lud e appro fo nd ie d e ]a s La lu a ire gauloi se,
ob. rv e, n ous l'avo 11s v u, que les s la lu e Ll es pro duites p a r l'a rl
ga ul o is so nl [a iles uniquem ent nvec d e l'argil e bl a nch e, qu'ell es se
r co nlrenL e n Lrè g rand n o mbre d an s la va ll ée d e l' Alli er, cl an s le
pays celtiqu e, e L qu'on ell voil p u d a ns le Midi , presque poinl dan s
le N o rd , sauf quelques r a r es sp écime ns en Angle lerre. bIl es sonl un
p eu plus commun es s ur les rives du Hhin ; jl n'yen a aucun e en
Suisse.
La co ul eur bl a nch e pour le Ga ul oi é la il le y mb o le sacr é d e la
pUl'clé, d e la lumi ère inLell ecluell e. Les prè lres é laie nl vè lus d e
hl a nc; c'é lnil la co uleur u silée p OUl' les rUl1ér nill es; le d euil sc
porl ail e n hla nc. Da ns l s Ga ul e~
le pe uples n e cro 'a i nl pas à
l'e nfe r ; jls p en a ie nL a u co nlra ire que la m o rL es l un e d élivra nce,
qu' Ile ouvre la p o rle d e l'immo rlell ' glo ire p our l 's â m es; la m o rl
J1 ' doil p as è lre lri s le, c'es l un bonh eur.
Cc U l' \g l ' é la il s i bi ' Il ob se r vée qu e les m ocl e lcurs qui faç on nai enl l 's s la lu elles a va ienL l' 'co urs Ù UIl e en go be po ur blc nir la
blanch e ur vo ulu e, si l'a rgil e e mpl o 'ée se Iro ll va iL \ l1' 'har" " cl \
prin c ipes ferru gi Il ' U X.
e, so nl 1 s Gr 'cs c l les l o m a În s qui o nl inlroduil le no ir da ns
n o ' té l' "l1lo ni 's fUll é bres, e ux qui Cl'oyn ie nl que J s mâ nes d e ' 'e n-
�STATUAI HE GAULOISE ET ROMAINE
155
dent dans la nuit élernelle de l'Erèbe. Cette couleur n'éveille que
des pensées lugubres, en harmonie avec les sentiment el les idées
de peuples qui croyaienl que toute espérance reste an fond du
lombeau.
Cependanl, sur la fin cle ia Hépublique el plu particulièrement
sous les Empereur ', quand l'usage des vètemen ls de couleur ful
généralement répandu, les femmes podèrent le deuil avec des
étofl'cs blanches.
En Chine le deuil se porle aussi avec du bla nc qui esl pour les
Célcstes l'emblême de J'hiver; en Perse c'esl le jaune, couleur des
feuilles mortes, qui est de mode.
Seuls, les Druides, de toute l'bumanilé, onl cu le sentimcnl le
plus élevé de la mort ell proclamanll'immorlalilé cle J'àme.
Le blanc reflétail la purelé de la grande doctrine. Celle belle
coutume S'esll)erpétuée jusqu'à la fin du ~Ioyen\ge el 1 s reines
cIe France portaienl loujours le deuil en blanc. Ah! si les Fr:ln~'ais
voulaienl redevcnir Gaulois, Teul leur donnerail encore J'empire
du monde. Quelles ùmes supérieures, quc:ls espri ts d'élile J Yaura-l-il
jamais, dans J'Univcrs, des peuples cnpablcs de s'élever jusqu'à la
hauleur de leur pensées divines?
Les slaluelles gauloises ne sonl pas des chefs-d'œuvre, mais
dénolenl cependanL un goùt artistique qui fail d'nutanl plus d'honneur ù noll' région qu'il lui esl pnrticulier. Les Vénus sonl en
grand nombrc el représenlenl non la volupté, mai ·la femme chaslc
el belle, l'nmour pur, sacré du mariage. La déesse esl 'ouvenl
debout, nue, au fond d'une niche. La Proserpine des Gaules, la
mère des Gaulois, allaite deux enfants.
« Néris, dil Achille-Allier, esl l, seul lieu du Bourbonnais qui
Conserve de ' vestiges imposanLs du séjour que] s Homain onl
l'ail sur 1 lerri toire de notre province. On y a découverl un
éll nue quanlilé cl'antiquit'·s en tou ' genres. Pour rappelcr el
décrir tous les débris de 11l0l1UIl1 nl5, tous les objets d'nd qui onl élé
r' 'ueilliseLperdus,depuisdeuxsiècl s,ilJ'audrailull volllffiecnti 'r.»
Il sc bome ù énumérer les plus importants de l'histoire de nolre
vieil!' cité cl ù parler des constructioll' qui P 'lI\'enl donncr une
idé \ cie S Il étendue t cl \ sa nwgnificence d'autrefois 1.
J
Ach. Alli
l'.
l'0YlItJC pil/o/'csfjlle, p . 367.
�156
STATUAIHE GAULOISE ET ROMAINE
Pour parler des ruin.es de Néris comme il conviendrait, il serait
né es aire d'élendre les recherches à de grandes di lances, dans un
ra) on fort éloigné du cenlre de l'ancienne ci lé.
Nous agissons comme l'observateur qui, en supposant Paris
délruit depuis des millier d'années, rasé el nivelé pour la culture,
comme au.iourd'hui Néris, se conlenterait d'admirer les marbres
provenant de l'Opéra, les chapiLeaux de la "M adeleine ou de NolreDame, sans se figurer l emplacemenL que pouvaient occuper les
faubourgs.
Pour se faire une idée exacle du Néris antique, il est indispensable de vi iler les campagne et les communes actuelles
comprises aulrefois dans sa vasle enceinle. Ne pouvant tout
décrire, je me contenLerai de citer deux ou trois contrées du
pays nérisien à l'appui de ceLLe assertion pour en démontrer la
valeur.
Au Marais, entre Chamblel, Commentry et les Ferrières, on
remarque les contours d'un ancien Cirque. Il éLait encore parfaitement dessiné il y a un demi-siècle, avant que l'on eùt exécuté ur
ce poinL d'imporlanls travaux pour l'exlraclion de la houille.
Celle peLile arêne avait cent cinquanLe pas environ de
diamèlre; mais ceux à qui il a éLé donné de l'examiner ne peuvenl
fixer une mesure cl une façon posiLive eL certaine. L'enceinle avail
élé r usée à une profondeur d'envi l'on un mètre cinquanle el l'on
avaiL remplacé la lerre pDr du sable lrès fin. Selon Loules probabili Lés c'élaillln champ d'exercice, de dressage pour les chevaux attelés
aux chars, le ci L'que des écuyers nérisiens.
EnLre Chamblel eL Malicorne, au lieu diL le « Jardineux »,
on remarque un banc de terre argileuse de couleur rougeâLr ;
loul indique que là exislail unc fabrique de pol ries. On y
a lrouvé une urne noire cl une médaille d'empereur. Jardineux
esl un mol ancien qui a le sens de jardin; le lieu a d ne él6
habilé auLrefois.
Si, en sorlanl de Néris, par la roule d Clel'111onl, nou explorons le plal au des Campagn ", Cheb rue, les Mas, Ics 'l'fiers, la
plaine des ull' s, Durelal, l , . Chiez 1 évoux, la ] éolc, la parti \ cl
l al' 'quill' voisine d' la gme du Brcul nous lrouv'rons dans Jc
champs cl' c s div rs 'S J l'nlil ~s un infinil; dc débris prin ·jpal 'menL cl 'luil ' romain ' Ù n'rand · rebord. l é 'cl11mcnl, plU 'i 'LU"
�S1'A'rUAIRÈ GAULOISE ET nOMAtNE
157
èchantil10ns nt été découverls sur ce dernier point, et ils n'onl été
détrlli ls, après leur extraction, que par sui le de néglig nce; j'ai pu
en recueillir un très beau spécimen, qui est in lncl.
Je ferai remarquer que nous sommes ù environ cinq kilomètres
de distance de Néris, ù vol d'oiseau, tant du poinl du Breul que de
celui du Marais.
�LE VASSO J)'ARPHE TLLES
Tuc10L ciLe un e in sc ripti o n in cx pliqu ér , découvert e en l'an VHf :
CAssrA
NEMIE P. NERI O VS V Il
Les Jellres qui la composenL ont qu a lorze ce nlim ètres de h auleur
cL devai nL probabl em nl êlre pla cée sur un e vo ie gallo-rom ain e
indiquanl la di sla nce de Né ri s au " Visvago" de la Croi x du Chi ez
c1 'Arph euill es, sur le pl atea u de l'Ass ïelle.
Desja rdins évalue la lieue ga ul oi e à 2 k. 41- m. d'a près F Clj eux,
el il 2 le ..1:36 Ill. cl 'a prè Aurès.
En suppulanL les n o mbres d'a près cc derni er chiIIre, il trouve à
If or li cllps en silex poli. S"l clldid e cou lrn ll-Inn cc de 0,:11 cc nlimNl'cs
, s i cc n'cs tl' m,' me,
d r lOllg ll cllr. égal ement n sile \ ; un ~r m I Jlubc
a élc tro ll ve a il .. V issio " <l e lu Croix dll
liiez d ',\ rp lt cuill c. ,
cl do nn ', au Mu séc dc 'é ri s.
peu près exacte menl la di . la ll ce de Né ri s, indiqu éc sur la h o rn '
d'A1ieh am ps.
P a r un en lcul se mbl able, nous a rri ve ron s il lin réSlIll nt du III \Ill e
ordre el c ,la conf'orm ~ Il e nl il nos prév isio ns p ur 'cU in sc ripli o n.
Deu x li eues ou 1 j.;il o mèlr 's 872 III '. 11' 's, ou environ 5 kilomèlr 's,
so it ô peu près la di sla n 'e d ' Né ri s il lu " Vio ci o Ve issio " d'Arf'euill esSainl-l ri es t en parla nl de Ma rcoin g, f'a ub urg de r anci '!ln ' viII ,
�LE VASSO D'ARPHEUILLES
159
de Néris, en suivanL la travC'rse celtique de Saint-Arger, les Chiez et
Ln Ba l'l'e.
Des cham ps eL un chemin situés clans ce dernier lieu porlenL
encore ce même nom: " Los Veissios ", la " Vio d'Oveissios ", Je
chemin du Veissio ou \'asso-O, eciau doiL venir de " Ovalio ",
ovalion, triomphe divin, aussi de " OVU1l1 " Œuf, les pierres sacrée
élant sculplées selon la forme ovoïdale, mais mieux de" Ove é ciau ",
ét in celle, namllle qui manie au ciel, s'é lance dans les cieux; c'élait
Cil effel le lieu de " Fujo ", des feux du Jour, du Soleil.
�VOIES GALLO-HOMAINES
Neriomagus éLail en communicalion avec le monde romain par
ses nombreuses voies clon t voici le délail; les plus importanles
seulement figuren l sur la carle de Peulinger.
L'Abondance, s lnlu
n pi rrc blnn che, provcnanl dc
éri s -
Collection du V,· de Oural.
\ in NI cliolnnum Argcnlomogus, Limonum, TUrOIlUIll, ondVinCUlll,Mcdiolnnulll Burdigoh. - La Clw[J loudc Chùlcnu-Mci ll anl,
Arg nlon, Poiliers, Tours, anles, Sainl's, Bordeaux.
Correspondanc avec les Lémovic 'S, Pictons, 1 ('lrocoriens,
Bilul'ig 's, ivisques, Sanlons, Turol1s, Naml1 "les \ énèlcs, ncli '~1Vc
'
'l la
111 'l', J'OCI
~ A
1
GAUL JS.
�otES GALO-iw~1INËS
16i
Via Avaricul11, Cenabum, AuLricum, LuLetia, Rotomagus. - Drevant, Alichal11ps, Bourges, Orléans, Chartres, Paris, Rouen, la Gaule
belgique.
Correspondance avec les Biluriges Cubiens, Carnutes, Aulerques,
Parisiens, Suessiens, Bellovaques, l'Armorique, l'OC
~A
BRETON, les
Brelon .
Via Noviodunum. - Cosnes d'Allier, Bourbon, Nevers.
Correspondance avec les Biluriges Cubiens, Eduens, Manclubiens,
Lingons.
Via Canlilia, Auguslo-Nemelul11, Lugdunum, Vienna, Valenlin,
Arausia, Nemausis, Arelales, Aqu:;c Sexlire, Massilia, Porlus-Herculis.
- Chantelle, Clermont, Lyon, Vienne, Valence, Orange, Nimes,Arles,
Aix-les-Bains, 1arseille, Monaco, la mer, le GOLFE DES GAULES ET LA
~IER
DES LIGURES, - le lhermes du Monl-Dore.
Correspondance avec les Arvernes, Sequsiaves, Sequanes, Aulerques, Allobroges, Salluviens) Ligures et l'Italie.
Via Nov i, Evahon, Cambona) Aus-Rilum, Uxellodunum, SegodUl1um, Tolosa, Narbo, Agismun. - Durdal, Arpheuilles-SL-Priest,
Terjal, Novi ou Sainle-Théren e, Mazirat, Céla, Evaux, Chambon,
Limoges, Puy d'Issolu, Rodez, Toulouse, Narbonne, Agen.
"\ ia Marsiliaco, Mons aculul11. - MarcillaL-d'Allier, Montaigut- nCombraille cL l'Auvergne.
Correspondance avec les Lel110vices, Cardurques, Rutènes,
Volks Leclosag s, les Pyrénées, l'Espag ne, la mer, le GOLFE Dl:.. GAUU..
Les nombreuses voies romaine donL le l'cs Les sont encore
apparents en LanL d 'e ndroiLs ne démonlrenL pa moin l'imporlance
LIa grandeur de N 61'is, que ses palais, ses L~mples,
ses Lherm es et
ses aqLJ du s. Barailon a reconnu les célèbres chaussées, au sein de
l'ancien Nél'i , aux Janoles ; la oie) d'une onv xiLé parfaile, avait
six 111èl l'CS cl largeur.
Néri étaiL le poinl de jon Lion, de réunion cenlrale des Gaules
par le voie de Bor Ieaux, de Lyon, d' ulun, de Clermont, des ciLés
thermales, Evaux, Bourbon, cL d'une inflniLé de rouLes econdair s.
« Ces roul s \laienL , i bien desservie, dil Barailon, en l'elai d
11
�VOIES GALLO-RoMAINÈs
poste, et avaient de si excellentes mansions que les puissants du
lieu pouvaient se procurer celle immense quanLiLé d'huîtres dont
on voiL les écailles par monceaux. Pour les manger bonnes il fallait
aller gn:ll1d train) aLlendu l'éloignemenL de Marennes et de La
Rochelle d'où on les Lirait. II serail impossible aujourd'hui de faire
pareille entreprise avec succès 1 » Barailon vivail sous le Grand
Em pire. El nous, au XXc siècle) si nous n'avions pas la fougueuse
vapeur, pourrions-nous les imiler?
Nous ne serions pas encore à hauteur des Romains. Combien
maudiLs ces hommes de Germanie qui onL anéanli une si brillante
civilisation, que nous ne pouvons alleindre même de nos jours, el
cependanl voilà quinze siècles que nous lullons conlre la barbarie
que le génie malfaisanl de leur race a inoculée au monde!
D'après Barailoll) Bourganeuf aurail élé bâti sur les ruines de
Pontarion où existait anciennement un Prœtorium établi sur la
roule de Limoges à Néris, par Argenlon. Pontarion ful délruil par
les Sarrasins qui désolèrenl la Marche, la Combraille eL la BasseAuvergne.
Le même observateur avail suivi une voie au clos des Villalles
de Néris; elle parall tendre, diL-il, vers la Corrèze, peuL-êlre à Puy
Dis olu, Ussoldun, très ancienl1 ville ce1Lique. Il a remarqué également la voie de Chanlelle, dans le bois des Forges, au pont de rO';:i1.
Les anciens se souviennenl d'avoir vu une voie romaine se
dirigeanl sur Villcbrel, dans le champ de "Genièvres r; elle passail
vers la fontaine du " Lièvre ", suivail le cours du ru isseau des
Granges el enlrail il Néris entre les" PeliLs··KGll's" el la "Palle " .
.Te reparlerai plLl ]ongucl11cnl cl la voie rcconnue par moi-même
eL allanl de Néris à Evaux par Durdat, Arpheuilles, Tcrjal, Sain leThérence, Maziral, 8ulremenl diL la " BLldo ", la même gue l s
gens de Maziral appel! nl le " Ch8mi l'al ra ", cl qui conduil au gué
d' Céla ou de César, sur le Cher. 1 uclo eL bami J'ara signj[jen l
" roul} pavée"; elle l'était en effel.
�LES AQUEDUCS
L'une des Œuvres les plus grandioses exéculées pour N"éris
étaient les aqueducs dont on peul voir les spécimens sous le périslyle de l'Etablissemenl lhermal. La base est en bélon composé de
cailloutage mêlé de brique, le tout lié à l'aide du fameux ciment
romain, aussi dur que l'acier. L'eau coul e dans un canal en briques
Tl' nço n du 'l" rnnd AfJlI dll e provC ll nnl des Chi ez de Du r d ~ .l Echa ntill ons dc bran ches d'ugucdll cs.
Colonn es sC lllplées du palui s de Chcbern c, f\ll dc colonn e des l'h Cl'm es, l' ,IC cl a mpho,'e. - 1 él'lstyl e de
l'Elablisse mclJl,
recol1Verl cl dalles égalemenl en briques, reliées enlre elles de
fnçon Ù Il hissel' sc procluire aucune infillralion. Un hommc pouvai l au he oin cil' ulcl' au-dessous cle la voùle supérieure cie
l'nql1 cluc el xerccr la surveillance voulue.
ne admini lralion
spéciale él ~ li affeclé à 'clle importanlc parLie des embellis cmenls
�i64
lÈs
AQtJEDUCS
publics: les préposés à "las fontes 'J, les LaVont, assez nombreux à
Néris, tirent probablement leur nom de leur antique profession
de fontainiers, charge des plus honorables et des plus importantes
sous les Romains. Devant le " Creuzet ", le " Péchin " ou "Péchol ",
il a suffi de meUre une particule pour désigner les intendants
romains ou les possesseurs ullérieurs des réservoirs publics. .
Les aqueducs J construits avec une merveilleuse habilelé, consistent en deux grandes artères, la première appelée l'aqueduc des
Viviers, qui prend son orib'ine dans le département du Puy-deDôme au poinl appelé les" Grosses Goultes "J à une altitude de
635 mèlres, soit environ 230 mètres d'élévalion au-dessus de ::\féris.
Le principal" corps ", "corpus aquœ ", des Romains, esl à une
cerlaine profondeur sous terre. Celte disposition nous montre, chez
leurs ingénieurs, des mesures de prévoyance résullant d'une sage
expérimentation. L'eau des aqueducs se trouvait ainsi hors des
atteintes des forles gelées et à l'abri de chaleurs.
Les surveillants des fontaines publiques exerçaient un pouvoir
d'autant plus élevé, que la nature des ouvrages, l'importance des
"monuments" était plus grande et leur rôle dans l'adminislration
des provinces prépondérant; un fait, rapporté par Grégoire de Tours, '
le fera comprendre. Le chef maîlre fontainier J irri lé de l'affronl d'avoir
été chassé de Vienne avec la populace, favorisa la prise de la vill ,
pour en tirer vengeance, lors du siège fait par Clovis, en introduisant ·
dans la cité un cerlain nombre des ennemis, par l'un des aqueducs,
voulant ainsi monlrer sa puissance.
Les nombreux et magnifiques aqueducs élablis pour Néris suffiraienl à démonlrer Pimportance de celle ville, donl on avail voulu
faire la Rome des Gaules.
Le grand aqueduc de Néris, qui a son poinl de dépal tau QUaI"lier,
au-des us de Monlaigut, s'étend sur sepl commun s pour aniv r
dan Néri' m ême: Le Quarlier, La Crouzille, Ars, Ronnet,
Arpheuilles, Durdal el Néris.
La pri . e d'eau principale avai l élé faile déll1 s le vall n des
rosses
ulles, qui a la form d'un enLonnoir l dans lequ 1 rui sell 'n l de Lou ' côlés les eaux vives des collines envir nnanLes. Le
sil' porle le nom des \ ivier , qui lui a été donné par uile de la
grand ab ndanc des napp 'S d'eau s ul naine. L'a lU du prend
cn uile la " Fonl du Sang" cl II d ' la te GOlllle Noir' ". C'est ù côlé
�LES AQUEDUCS
165
de ces sources que se trouve la « Chaume Carrée ", où, du temps des
Romains, il y avait probablement un établissement important,
insliLué pour la surveillance des eaux; les nombreux débris qui
jonchent le sol en sont un témoignage frappant.
A vol d'oiseau l'aqueduc a environ trente-cinq kilomètres, mais
ce serait ne pas se rendre compte des immenses travaux nécessités
pour sa construclion, que de s'arrêter tout d'abord à ce chifl'rc qui
est pour ainsi dire officiel sur les carlC's et les plans connus jusqu'à
ce jour .Les ingénieurs romains, jugeant que Le Quartier est un des
points les plus culminanLs du pays nérisien, et que partant de ce
point les eaux s'écoulent selon une inclinaison naturelle et sans
difficulté jusqu'à Néris, avaient calculé que des aqueducs pouvaient
être établis suivant la pente régulière, de colline en colline, en
serpentant, et sans jamais franchir les ravins.
En procédant d'après ce système, l'aqueduc suit mille délours,
revient souvent sur lui-même, et non seulement son parcours se
trouve allongé, mais il arrive parfois que les eaux coulent parallèlement ensensinverse,poursuivant leur course en desinueuxméandrcs,
par d'innombrables circuits, lacels l"épétés, repliés sur eux-mêmes,
avant de s'élancer dans les plaines qui précèdent Néris. Ce système
avait un grand avanlage: on recueillait ainsi toules les sources vives
qui se Lrouvent sur le passage du " Corps ", auquel on adjoignait une
infinité de petits canaux, qui grossissaient considérablemenL le Dot
d'eau pure destinée aux Nériomages.
La fontaine" d'Ars ", la font du " Loup" de Ronnet, celle de
l' " Emperio " d'Arpheuille , des" Forges " de la Barre, signalent au
public le passage de la grande arlère hydraulique de l' " Empire ",
nom conservé jusqu'à nos jours. J'ai eu occasion moi-même de reconnaître ce " monument" dan la vallée de la Barre d'Arpheuilles.
L'aqueduc se voit clans Durdal sur plusieurs poinls, enlre les
Monnaie et le Bois de Tigoulel, à la Croix cles Chiez, dans Je
pré d la Croix, dan les Goulles; de là il arrive par les Campagnes
de réris, aux Villaltes, dans la Chaume des Saints, qui joint la
roule nalionale.
La hauteur sous la vOLde esl de 1 111. 34, la largeur de 50 cenlimètres. L canal clans lequel irculaienl les aux a de 30 à 40 cenlimèlre de 'haque c6l6; il st nduil de irnenl, pavé de grands
arreaux el recouvert de larges luiles. Il v nait se d6verser dans le
�166
LES AQQEDUCS
château d'eau ellipsoïde du Creuzel, donl les murs liés avec un
morlier indeslrucliblc avaient 1 m. 70 d'épaisseur.
Le grand aqueduc mcsure en cel cndroil1 111. 70 de hauleur et
01"' cen limèlres de largeur. Il esl recouvert sur 9 à 10 mèlres d 'une
voùle d'une plus grande élendue el d'une solidilé exceplionnelle,
de linée évidemmenl il supporler une partie de l'édifice qui constiluaille Palais des Eaux. De ces grands réservoirs parlail lout un
réseau de dislribulion dans la superbe cilé.
C'esl du sein d 'une colline chargée de magnifiques bru) ères et
qu'enlourenl les laillis des Combes, qu nait celle source sans
pareille qui a nom" Fonl-Bouillanl "; nos aïeux disaienl " FonlBullein ", la fonlaine bouillanle. On la voyail sourdre cl bouillons
pressés sous une nappe de sable très fin que soulevai nl incessamment des bulles jaillissanles.
Quel plaisir c'élail craller se reposer sur la mousse fraîche, lapis
de velours qui ornail la fonlaine) d'admirer son oncle crislalline,
de se désallérer à la source enchanlée. Nolr époque, qui a pour
mélhode de toul ramener à l'ulililé pratique, en a fait un vulgaire
lavoir; n 'esl-ce pas une profanalion. Combien plus belle la nalure
dans sa poésie sauvage 1
Fonl-Bouillanl ne doil pas èlre le poinl de déparl de l'aqueduc
des Combes; une 1 ngue perche inlroduile clan le can ,d en amont
permel de upposer que le " corps" vient de plu loin, el je croi
qu'il ne s rail pas lré difficile de recollnaHre son cours supérieur.
La source forme immédialemenl, cl sa nais ance, un pelit ruisseau,
enlrelienl cl s élang , l"ail marcher des moulins.
Cel aqueduc esl probablement le premier qui aura élé élabli
p ur le besoin cl
féri. Il suil le vallon l on p ul l'enlr voir
dans Je rui s au mèmc à la limil clu bois cl Tio'oul l el cl c lui
des ombes, au lieu 110111mé "Prals-Badas ", Prés 0 l\'cds.
La soure dile" Fonlbonn ", répulé' pour la qualil' cl on
cau cl qui
voil dans Je 'ommullaux en face "M onlmurier, provicnl
c rlaincm nl cl'lln' an 'i 'nne 'o)H.Jllile romain, de même que' 'Ilc
cl "Sainl- rg r ", au-dessus d TiLlLLlcr llX, où la ma' llncri' de
l'aqucduc esl <1pparcnle, Ù Ilcur cl ~ l'tT '.
Des haul urs cl Sainl- rg r, le r garcl eml)['a s le ' vallon
�LES AQUE DUCS
167
boisés SUIVI S p a r l'aquedu c, l'en ceinle d e la source, les cotea ux
environna nts e t les plain es inclin ées d a ns la directi on d e Jéri s.
No us avon s un e id ée gé nérale e t d 'en se mbl e d es lravaux exéculés p a r ordre d es Césars. L'aqu educ qui , loul d'ab o rd, lon gea il le
rui ssea u, s'es l élevé, p eu à p eu, à h auleur d es d ernier s pla le<l lL'\. qui
précè d enl Né ris. La source, e n s ui va nt l'in clin a i o n n a lurell e du
Le rrain , ira d éverse r es ea ux ab on da nt es a u cœ u r d e la vill e.
Le Corps d es Comb es, ava nL d 'a rriv er ci Jéris, renco ntre le g ra nd
aqueduc d 'Au ve rg ne, m a is le ni vea u d e ce d erni e r con se rv e un e
a llilud s upéri e ure d e treize m è lres . L'aqu educ d es Co mbcs es t ci e
nouv au v is ibl e d a ns la lrav ersée d e Mar co in g, el il a é té fa cil e de
r econnaître ses dim en s io ns : so n ca na l inl éri eur m esure lrenl e-lroi s
cenlim è tres sur qu a r a nle à qua ra nle- cinq. [l se cliri ge e nsuile v ers
le Vill a lles cl c roi se le g ra nd aqueduc, m a is en pa ssanl a u-d esso us
d e celui-ci; il d ébou ch e enfin d an s la Ch a um e-d es-Sainls, lray er. e
la roule n a lionale, a lle inll e P échin. Le ch âtea u d 'ca u du P échin n'a
p as é lé expl o ré, o n a seul eIn nt r eco nnu l'ex is le nce d'un r ése rv o ir d e
trois mélres ca lTés, Ù la s urface du Le rra in. L'a queduc des Combes
d eva iLlrave rse r la pm'li e d e J'an c ie nne vill e qui joig na ill es Arèn es.
Il pre nd n ais 'a nce ou du m o ill s sorl d e lerre à une allilud c d e
00 m è lres, ce qui co ns lilue une élé va lio n d e ce nt m è lres p a r
rapport ù Né ri s.
On se préocc upe a luell em e nl d e doler Jéri s d'e~
u po la bl e.
C l'la in es so urc s qui ex is la ie nl a ulrc fo is d an s le r ayon d e la
v ille onl fini p a r di sp a ra ilre, o u ne so nL plus ulili sées p o ur le se rvi ce
public; tcll c la fonla in c " d c Vi chy", « qui ve rsa il so n ca u à la
m a ni è rc d 'un évi e r » ; - « a 'sez près d es b a in s, du cos lé du midi ,
dil N ic lay, il Y a un c fo nla i nc d 'ca u fro id e, m a is un p c u fad c à
b ir '.» La ' FonL Gca l" ", o u glacée, . ilu ',c n l'nec, a u-d e s us du
puil ' d e la Croix, a eu le I1l l\ m c so rl. Ce ll es du " Pré l\l a rlin ": d es
" Hoch es cl s Grnngcs ", cl ln ( Chnul11 e d es lÏnS~
s"
L]' « infail Iibl e» " d es Soles" pourraic nl sa n s d o ulc \lrc r é la bli es.
On lir rail qu clqu c pa rU d e J'aquedu' d es' Hivales" d o nll c no m
rapt> -IJ e l es n o mbr u x. rui ssel cls q ui cO Llra ienl nu lrc f'o is pnr la v ill e,
cl pl'o ba bl m e nl ci e la c" lèbre" iJè re Font a in e", o u g l' ~ lc
nqu cclu '
cJ 's A rè nes, e ll 'o r l' Il acti vil é il n'y a pas cinqu a nle a ns.
�168
LES AQUEDUCS
Les questions d'hygiène ont-elles pour nous l'importance que leur
donnaient nos illustres devanciers? Avons-nous suivi leurs traces?
Vichy et Nice sont les deux plus grands rendez-vous de l'univers.
Ces deux" stations" sonl-elles à hauteur de la civilisation antique?
Ont-elles des palais d'eau de source comparables à ceux des villes
romaines?
Aqucduc dccouvert en ' 002 su( le so mm et du pl a tea u è e V il a t e~.
Le ca na l i ntcri eur es t form é pa l' de
tuiles en fonD e de bâche de 0 .50 de long ueur et de 0 ,5 de hauleu r ; ell es so nt liécs au bélon composé
de eailloux et de chaux ave c du cim ent rouge très fin a ya n l l'apparence d'u n verni s el dont so nt enduit s
les pal'oi s supéri eures du mur de co nduile. - L es g rand s aqu edu cs onl oe 0 .3 0 il 0.32 de large ur BU
fond et jusqu'à 0.1,5 au so mm el du cana l, cl de 0 .30 il 0.1,5 de hauteur . - La pente es t d'e nviron 0 .22
par mètre; on a obsern: qu'cll e es t réguli èrc sur tout Ic parcours, du point de ca ptage des sources au
Cb ùteau d'eau.
•
Rem a rquons ce lle coYncid ence : les mesures gallo r omain es concordent a vee les nôtres.
Paris lui-même n'esl-jl plu réduit, pour cerlains ar~'ondise
menls, à l'emploi de l'cau de cine, duranlles grandes chaleurs?
Lorsquc Néris aura acquis un développcmcnl plu grand, il
convicndra de rélablir cl de IC laurer l'aqueduc des Combe qUl
fournira une eau limpide el nhond:Jnle.
Le projelle moins dispendieux el le plus prnliquc l.0ur nolrc
époque, eL qui, néanmoin permeLlrail de doL r la cilé Lhermnle
d'ex ellenle eau d ' source cl en qunn liLé um anLe, serail c lui qui
comprendrail d'un ôté la caplalion cl la fonlaine de " Sl- rg r '
el de c Il' des" Sol 'réuni s dan ln 111 ' /11 C ncluil ,el en s cond
lieu cl la f nlaine d s " Frcmoris " à laquelle viendrail "ajout r
l'imp rtanl cl' bi l cl ' la nappe d ' nu d la" Cr ix ouéran ".
�LES AQUEDUCS
169
Quelle élaiL la dislribution d'eau à Rome? On a supposé que la
ville capilale du monde pouvaiL avoir 1.000.000 d'habilanls; certains
ont même prélendu que ce chiffre se serait élevé à 5.000.000 sous
Néron.
Kous savons, par Pline, que les aqueducs n'élaienl ulilisés qu'alternativement, et que deux ou trois se lrouvaient d'ordinaire en
réparation.
Selon Prony le débit des eaux aLleignail 1.4QO.000 mèlres cubes.
On a complé plus de 400 kilomèlres d'aqueducs pour Rome et
calculé qu'ils donnaient 800.000 mètres cubes d'eau, chifI'l'e qui peut
être facilemen t porlé au double, dit Fronlin, en raison d'une déperdilion considérable par suite de fraude ou de négligence.
Ces chiffres ont été considérablement réduils par Herschel el
d'autres calcula leurs, qui ont diminué, à lort, l'imporlance des lravaux hydrauliques exéculés pour la capilale du Monde.
Un aqueduc de 13 kilomèlres de longueur conduisail, chaque
jour, 63.000 mèlres cubes d'eau à Nîmes; Lyon en recevait 25.000.
Les familles de Rome se servaient non seulemenl de l'cau des
aqueducs, mais elles ulilisaienl l'eau apporlée à bras par les esclaves
el ulili saient égalemen 1 de nombreuses sources locales.
Auguste, dil Pline, établit dans une seule année 105 fontaines
jaillissanles, 130 réservoirs, 700 abreuvoirs, 170 bains graluils. Il
décora les monumcIils publics de 300 slalues et de LiOO colonnes
çle marbre.
Nous aHons voir quelle quantité prodigieuse d'eau chaude eL '
d'cau froide élait réservée à Néris.
« L'cau qui decolle des haings, dit de Nicolay, raid un pelit
ruisseau, lequel, enlre vallées profondes el lorlueuses, après avoir
faict meuldre lreize moulins, lournant lout courl à senestre, à un
quart de lieue élU clessoubz de Monlluçon, e va desgorger dan le
Cher ».
Al.J, XVIIIe siècl , au rapport de Michel, « 1 seaux s'écoulenl
conlinuellemenl dans la campagne cn si grand abondance quc,
pen(hml le plus grand s échcress s, elles donnenl a sez d'eau
poU! faire moudre sepl moulin ».
« L'eau minérale, écriL Philippe, ell 187G, fournil ù sepl moulins
Con -lrllil ur son passage dans ulle étendue de IJl'esquc 500 loises.
�170
LES AQUE DUCS
« Bo iro l Des e rv ier s dil « que le volume d es source p eut êlr e
éva lué à 23 o u 30 po uces c ubes. Il ne va ri e e n a u cun sa i o n ».
Au X lX sièc le le d ébiL d e l'ca u d e Né ri s a é lé su ccess ive m enL
évalué Ù DG6 m è lres c ub es en 2"1 h eures pa r F alv a rd- l\I o nllu c, à.
1000 p a r Pa Lis ier, Bo uLro n-C ha rl a rd e Ld e Laurés.
De Go u ve nain Lro uve le mê m e chif1're « lo rsq uc le ni vea u
d'é m erge nce es L lrè élevé; m nis si I o n y ie nL à b a isse r cc ni vea u, le
d ébil a ug m enle b ea u co up; il d o iL è lre é no rm e a u fond du Gra nd
P u ils ».
Le fo rl, qui e t d a ns le v ra i, co ns La le qu e le volum e d e la so urce
n'a j a m nis pu ê Lre d é lerminé d 'un e façon p os ili ve .
Ln m achin e qui a cli o nn e les p o mp es d 'a lim enla ti o n d es b ass in s
r éfri géra nL es L d ' un e for e d e 45 ch eva u x ; ell e puise fnc il e m e nl
7- m è tres cub es d 'eau cla ns une h e ure. n r éser voir d e co nlen a nce
d e 300 m é lres cubes, es t r e mpli d a ns l'esp ace d è tro is h eures e t
d e mi e. Le ' sources fo urni ssenL 1800 m éLres cub es en 2-J h eures. La
m ac hin e fo n cl io nn e 18 heures d a ns les plusgra ncls j o urs.L'ea ubai sse
jusqu'à I m 30; p assé ce lle limite, ' o n ni ven u r es Le con s ta mm ent le
m ê m e. Les sondages op érés cl a ns le Grand Puits n 'o nt d o nn é au cun
r és ult a l; l'ca u s ort d 'un go uITre in so nda bl e, b ouc he imm e nse d e ln
m er: d éesse aux cenL m am ell es, la naïad e abreu ve c Lfe rtili se au loin
les ca mpag nes.
No us n 'avo n s qu'une v ue s up rIl c iell e d es ca ux, un e icl ée très
in compl ète cl e leur imp o rla ncc : s i l'o n c re use, e n e/I'e t, d an s le s ca ves
p a rli culi èr es, cl a ns le périm è Lre d s 'ource, o n vo il a uss iLô t a ppar a îlr ' l' a u ch a ud e e n d eh o rs d es puits. Lo rs d es fo uill ' pra liquées
enlre J'Etabli s e m ent, la m achin e éléva to ire c t l'a nc ie nn e Ch a umi è re,
o n d éco uvril un e vas le pi 'cin e d a ns 18C(uc ll c o n d esce nd a iL par cl s
m a rches C il \'olvic, li ~es
n lrc c il s, mai s qu'il fuL imposs ibl e d 'cxpl o rc r ce ll e pi ècc é la nL pl ein e cl ' a Ulllin é ra l ' brùl a nlc.
La d é pe rdili o n cl ' l'ca u lh erm a le s l ici nwni['es L'; m algTé Lo us
nos c 11'0 rls, il a é lé imp oss ibl e ju sCJu 'ù cc j o ur d , re 'o nn ailre l 'S
ass iscs cl es puils r o m a in s; la capl a Li o n m oc! ' l'Il e, C]ui n' s l ClU la r 11linunli o n du Lrava il d c l'CS d Cllli ' l" , es Ld é!' 'lu c u ' c, in s ul'fi sa nl e L
d ' h <)Uro up inf"' ri e lll' '. T S ju ge m e nLs s ur l ' vo lum e d es' somees
so nl dOll c nécessa ire lll e nl e l1l 8(' 11 ~s d 'c rI' ' lU '.
L s 'a lcul s ['a iLs po ur éva lu e r l ' d l' b il d e l'e:llI m iné rn le cl
1\ "ri ' 'o nl bas ~s s ur 1'$ d o nn é 'S appare nl<: s cl ' la s ur 'C. Bi n
�LES AQUEDUCS
171
qu'entrepris dans des conditions peu favorables, il a été élabli quc,
mème à une faible profondeur, les" Fontaincs sonl inépuisables. "
Pour reconnnllre l'abondance des Ilol d'cau qui sorlenl du ein
de la colline de Néris, il serail néces aire de creuser le vallon comblé
à la uile des temps, de déblayer les ruines el de reconstiluer la
ville romaine. Ce ne seraienl plus alors des centaines de mèlr s
cubes que nous enregistrerions, mais des milliers, des millions, que
c lle nappe d'cau brùlante déverse, qui urgissenl par ondes pressées,
jaillissantes qui inondenl cl réchauffenl )e sol, ornenl les prairies
d'un manleau élernellemenl verdoyant.
C'esl ainsi qu'il convienl d'examiner les cho es cL de 'en relld rc
compte. Les analyses cL les calculs fails jusqu'ù ce .iour sonl.ieux
d'enfanls s'exerçanl à puiser dans un neuve pour en connailre le
Cours et la violence; lelles nos éludes sur l'aslronomie, l'origine,
l'étal el la fin des mondes célestes.
A quel esprit humain sera donnée la conception des choses de la
terre el du ciel? Dans l'impuissance de saisir les profonds myslères
de la nalure, inclinons-nous devanl la "1\lèr divine"; fais ns
comme nos pères, adorons-la dans ses éléments bienfaiteurs, éfevons
des aulels à la livinité de Néris, aimons el admirons.
Les nombreus s stalues de l'Abondance lrouvées clans J'inlérieur
de la ville ne sont que des allégories se nlpportant mu sources:
les dieux, les objets d'arl, les médailles que l'on lrouve par milliers;
la pré ence des Césars, des Impératrices célèbres, leur séjour préféré
duranl des siècle', alleslenl celle incomparable richesse du sol
Nérisien.
Celui qui visil railles sources recueillies par les Homaimi, ces
belle fonlaine, qu l'on comple par grOLLpes innombrables, s'exlasierail de, anl ces richesses du sol elles aqueducs construil . pour
les recevoir, donl nous ))'avons encore reconnu qu'une partie. Si
seulemenl il nous étail permis d'évoquer la lroupe des laïacle cl
de I~ . conduir' cie nouveau aux pieds de la Déesse érisienne!
Quand on parcourl celle immens conlre'e, qui 'élencl des communes ::;iluées au cœur du anlon de Pionsal Cil Auvergne, .iusqu'ù
Néris nprès avoir ll'n\ l'56 CCLIX de l\fonlnigut-en-Colllbraille cl de
I,Jrcillat-c!'Alli l', pOUl" 'ntre1' clans J'UIl c1es canlons cie lonllu '011;
quand 11 lrnv r ' un l '1 pays, boisé, d'a cès difficile, aux onc1ula-
�172
LES AQUEDUCS
lions multiples) on ne peut qu'admirer l'œuvre des ingénieurs
romains. Ces Lravaux gigantesques excitent encore l" tonnement et
l'admiration, dix-huit siècles après leur exécution. C'est bien là
l'œuvre de " Rome Eternelle! ".
Les eaux des innombrables sources recueillies formaienl des
ruisseaux d'eau cristalline que les" MonumenLs " déversaient dans
Néris la 'Splendide.
A chaque lever du soleil) on comptait par milliers, par millions
d'amphores, cette prodigieuse quantité d'eau, la plus pure, la plus
belle, la plus bienfaisante qui soit au monde. Telle était l'importance
de Néris que ce présent merveilleux de la nalure et des hommes lui
était réservé aux jours de sa brillante fortune .
Je me suis plu à exalter sa grandeur, à la contempler sur son
trône rayonnant de gloire, mais il me re le dans l'âme un regret
profond) un vide immense. Eh quoi'! un passé si grand, cette" Félicité des Temps ", ne pouvoir jamai plus la contempler ... Sommesnous clone destinés à ne supputer que des ruines, à n' xplorer que
des solitudes désolées, et ces ivresses des lriomphes de la civilisation nous sont-elles interdites?
Devons-nous gémir continuellement, nous altrister sur des
cendres et des débris de monument, alors que le bonheur pour
nous erait de voir renaître la splendeur pas ée, de participer à la
joie) au bonheur des peuple, d'a imer et d'adorer ce que nos ancêtres ont aimé et adoré: les palais, les temples, les dieux, les héro ,
les vierges, reines par la beauté et les grâces; nou voudrions vivre
aux temps romains, assister aux triomphe populaires, et, sous la
care se de la bri du oir, le sou['fle parfumé) enivrant d'un jour
de fêle, rév r, n u enclOImir au sein d
délices de la Capoue
Gauloi e.
Tout a pa (', esL anéanti ... D l'enchanLere e à p ine l'est -t-il
un olli r, un al1l1 au ... Des pahis s mptueux, quelque trOll on
informe ... d 'vanL lequel l'âme r st mu lle d'émotion, à la p n é
d s clé astres in UlS qu'a dù ubir la Cité.
o dés , pérant' march cl l'humanité 1 D tin fatale du
Mon 1 1 P ussière, vnp ur 1éo'èr qui monte clans le' airs.
�LE CULTE
Néris euL sa vi11e gauloise cl sa vjJIe romaine, écrit PasLoreL; elle
adora les faux dieux donl on y a lrouvé les im8ges, el quand ln
religion divine descendit parmi les hommes pour leur monLrer la
vraie lumière et la véritable espérance, Néris, avec ses magisLrats,
ses habitants et ses colons, embrassa la foi nouvelle apporLée par les
apôtres des Gaule.
Nicolay' dit qu'il Néris « il y a un prieuré de l'ordre de Sainl-
MIN EfW E
Augustin, dépendanl de la prévoslé d'Evaux-en-Combrailles, lequel
'st de b n revenu, oulre que le prieur y e l accommodé auprès de
l'église d'un beau el grand logis. »
CeLLe église de style roman est très ancienne. Si elle n'a pas été
él vée sur l'emplacemenl d'un ancien temple, elle se lrouvail placée
non loin d elui des ugusLes. Selon Lutes probabililés elle aura
été consLruiLe sur les ruines d'un aulre édifice chrélien plus primtl~
('elui clan lequ l le fils cle Pépin, Charles, accompagné de son frère
�174
t· CULT,
et de se sœurs, a dù chanter les louanges du Très-Haul, lui, qui
plus tard, empereur, aimaiL à diriger les chanLs du luLrin à Aix-IaCbapelle. Le clocher esL oclogonal, su rmonLé de clocheLons superposés. Ne dirai L-on pas qu'ils représentenL ces généraLions successives
qui, ur les assises des premiers palais} on LLenté d'élever de nouvelles
demeures? Mais le Lemps, plus fort qu le génie humain, a imprimé
son cacheL de destruction sur les porLiques chrétiens. La croix semble
ne plus pouvoir porler le coq gaulois eL présager la fin du monumen L:
leI un vieillard chargé d'ans incline son fronl vers la tombe.
TouLes traces de la chapelle de sainte \gaLh de Néris onL disparu;
cependanL la source} près de laquelle elle s'élevaiL, exisLe en core
cL rappelle la patronne des bergères; le hameau porte éga lement le
jol i nom de celle que l'on vénérai l sur le bords du "Connaure J',
« peliL ruisseau qui vienL des bains chauds de Néris, descend en tre
montagnes tortueuses à ladite chapelle el, à un quart de lieue de
~lonuç,
se déc)'orge dans le Cher». Ainsi s'exprime N icolay qui
a vu le lemple.
Il n'y a pas bien longtemps une vigne dressail ses pampres
verts sur la colline rocheuse qui domine la va ll ée de la Vierge. Qui
avail planLé le bois cher à Bacchus? peuL-êlre le prieur de la petite
église; eL il offrait ur la pierre sacrée, en l'honneur de la sainLe
fille, la blonde liqu ur du coteau.
L'auLel de la bergère avail été élevé à l'époque lointaine de
l'é tablisse menL de son cu ILe, aussi n'esl-il pa surprenant qu l'édifice soillombé en ruine cl la suiLe des Lemps.
La cbapelle CJui conlienL les l'es Le cie la Sainle, réédifiée, ent retenu, est encore deboul dan la région voisine de la Creu e, aux
cnvjrol~
de St-Désiré, el nous remel 11 mémoire une belle lég nd
qui sc rapporte ù la vertueus Agathe, un 'harmanl conle d fée de
J'UIl des centre ceHiques le plu célèbres.
Sainl Abclon ' l s8inl Georges onl été vénérés ù Nél'is.
La fêt' p8lrol181' 'e célèlH' le jour de la l'èLe-J)icu, peut-être
en commémoration cie l'ancien culle cl'j\polloll ou du Soleil, '11
grancl hOlllleur Ù l'l'poque w:tllo-roI118ine. La ru' hi' raliqu figUl'
sur l'un des chapileaux cl J'('glise.
�LES TEMPLES
Nous savons qu'à Ncriomagus il y avail plusieurs temples;
pourrions presque exaclemenl déLerminer la position d'une
dizaine.
AU DIEU NEInO, à droiLe, en descendanl dans l'avenue Hegnier,
en face l'impasse qui abouti l dans la rue du Pavé. C'est hl mème
qu'a élé lrouvée J'inscription voLive des Homains : DEO NEt-UO.
110l1S
' laluell es en bronze du Mu sée de Né,.is.
AUGUSTES ET A LEt n5 EPOllSES, Ù droiLe en enlranl ChlllS la
ville de Téris par la rOLlte de Clermont, au-dessous du réservoir de
distribution des caux des nqucducs, en f'nce du Péchin.
ET
.1U~ONIB
S VICAN[
L'inscripLion: NUMINILlUS Al GUSTOHl ~r
NEHIOMAG1ENSES a éLé découverLe en ccl enClroi L, Loul prè ' de la
grand'roule.
Non loin du lemple dédié aux divinilés AllgLlsla]es cl nux
Impéralrices, onl élé recueillies des médailles des deux FausLines,
de Mammée, cl ' Crispi Ile.
A DIA E; ce Temple s'élevail devanl ln f'açade principale des
Al X
�176
tES TEMPLES
Thermes, où fut trouvée une magnifique sta lue en bronze de la
déesse en 1740, el don l il a élé parlé.
A LA PALLE, ainsi Clue le nom l'indique, autel dédié à Pallas, ou
Minerve, près du Camp des soldats, des Naumachies el du palais
des Kars.
Aux Petils Kars a été trouvée la slalue de
l'ABONDANCE, ainsi qu'un bouclier.
A la déesse EPONA, près des Cora des.
A DIS ou II DÈ~,
époux de Proserpin e ou Cora,
le père souverain des Gaulois dont on a trouvé
une têle sculptée sur pierre noire.
Las (, Corad ées ", du terme gaBo-romain
" Coradre ", sur l'emplacement de l'ancienne
ville, derrière les Arènes, rappelle nt les prêtresses de Cota ou Proserpine épou e de Dis,
mère des Gaulois.
Deux tables d'autel et les divers objets gaulo is
dont j'ai parlé proviennent des mêmes lieux. Le
poignard en cuivre, les médaillons, la patère ct
Edicule trouve il la sortie
1
1
de Neris. CIl face de la
e poê on ont élé lrouvés au fond d'un puils de
Villa de Chcuerne .
l
' mèlres quarante (e
1 pro ('one1eUL L es torques
mil
d'or, les anneaux el divers bijoux précieux ont égalemenl été lrouvés
dans le même endroil qui se nomme les Grandes Vignes. De mème
la déesse Epona, prolectrice de hevaux el des cavalier' : peul-êlre
avai t-elle aussi son lemple.
" Apo]]inées " du la lin, " Apol1inœ ", ou prètr sses d'Apollon.
Une ferme siluée à proximilé de Néris el de la roule des Ferrières
a gardé le nom du dieu uprème qui y élail adoré.
Marcoing con acré à Mercure.
AuPéchin,d s fouilles onl fail reconnaître le as ises d'un lemple.
L'édicule représenlé ici s'élevail au levanl de Néris, en prenanl
la v ie de Canlilia,
\ gauche, un peu plus bas, a élé trouvé la divinité gauloise
assi e qui est sous le périslyle de n<..tabli emenl.
"Il ' EIWE, J'A BO:--.lDJ\ l CE, la FOln'UNE 'l ISIS avaient l urs adora leurs
Ù l éris, cl ' même qu' un gl'and 110mb)' de di\ inilés C 'ondair s.
�PALAIS DES KARS, DE LA CROIX-COQ ET DE CHEBERNE
Nous avons reLrouvé à Néris les débris de trois des principaux
palais ou villas.
Le palais des" Kars" ou des Gouverneurs: ce nom semble être
une abréviation de Césars. C'es t là, en face du camp, que résidaient
les princes de l'Empire. Une statue de l'Abondance a été découverLe
près des ruines de ce bel édifice ainsi qu'un très beau fùt de colonne.
Pla" dr 1 Hypu""vsl e
'u.'.1-'W'' L-'~_.JT
IdU,.u.,
wr
Paluis des Kars .
aile
t
HypocausLe .
D'aprè Je document cl les plans que nous a laissés Esmonl1ol,
nous pOUY ilS juger de l'imporLance, de la mngnificence de ces
1110numcn Ls.
12
�178
PALAIS DES KARS,
DE
LA CRoix-coQ
ET DE
ci-IEBRN~
Des cours spacieuses, des galeries circulaires, des salles pavées
en marbre, un hypocausle décoré de peinLures à fresque, aux
muILiples couleurs, des chambres nombreuses, le touL splendidement
orné, et dans l'un des plus beaux sites de Néris, d'où l'on jouit d'une
vue des plus agréables eL des plus piLLoresques; c'e t le séjour le
plus enchanLeur de la ville d'eau.
Le palais de la "Croix-Coq" qui doit son appellation moderne
il un fier coq gaulois perché sur la croix du chemin de Montluçon,
se trouvait placé comme le palais des Kars, sur une éminence, à
proximité des Arênes et des Naumachies.
On ne possède que peu de débris de cette résidence.
Hcsles du Palai s de ChelJcrnc.
ornplail nombre de rich s habitaLions dans l'ancien Néris,
au lcvanl des rênes, faisé1l1L suite ù la Croix-Coq, dans le Vigne,
où onL "Lé recucillis cle . bijoux en l' Lrès précieux; d'aulres
devaicnL s'élevcr il Marcoing, dans le Campagne, les 1as, au
Péchin, aux VillaLLcs, où) au miJieu cl resl 'S de Loul genre, onl été
mis au jour divers obj ls d'arl, des méclaill 's d'Tmpératrices.
Ge ' l 'nlre les VillaLLe
l Chebern qu'onl él' lrouvée les
Il
�PALAIS DES KARS, DE LA CnOL ' -COQ ET DE CriEBEH.NÈ
170
slalues les plu nombreuses et reconnues les ruines de l'ancien
palais de Cbeberne; c'est de celle superbe résidence que proviennenl les colonnes les mieux conservées cl la remarquable clef de
voùle qui, avec les slalues des ViIIattes el les chapileaux de marhre
des thermes antiques, forment le plus bel ornement du périslyle
de l'Elahlissemen l.
La disposition de la Villa de Cheberne étail à peu près la mème
que celIe des Kars: elle avail comme celle-ci une grande salle avec
hémicycle, un hypocGlllsle; des galeries circulaires, une vaste
...1L
-_ .........- ..................•.. ----_....
Habilation d'un e g ra nde ri chesse déco uver te en 18:>8 S'Ir la terrp. de Cbebernc,
non loin des Villa lles.
.
Our dans laquelle gisaienl les colonnes culplées. La décoralion,
l'ornemenlalion générale élaient en rapporl avec l'imporlance de
la demeure.
A proximilé de ce palais se lrouvaienl des piscines et des
réservoirs d'eau; le soc de la charrue en découvre, par momenls,
les vesliges anliques.
Il élail admirablement silué, dans celte belle el rianle plaine
des Cat11pJgne , par olt commence le Plaleau nérisien, l'un des siles
les plus enchanleurs du pays de France.
Lù, un jour, en une h eure d'exil, des mains royalemenl bourhOl1naises onl lenu ]' " araire " sur la lerre de 111 Il aïeul. Don
Carlos d'Espagne, fils du roi CharIe IV, le descendanl de Louis XIV,
d'origine monlluçollnaise, élanl aux eaux de Néris, aimail à guider
�180
PALAIS DES i{ARS,
bE LA CRoix-coQ ET Dt: CIIÈBERNE
l'agreste aLlelage, ct, sous l'aiguillon royal, les grands bœufs des
labours lraçaient de droils sillon, dans l'anliqu e domaine des
Impérators, sur ce sol sacré des Brenns, dont les monnaies, retrouvées dans leur ancien séjour même, représentent le cbeval en
liberté, la puissance indépendante. 1
Quand mon esprit se reniémore les grands fails historiques
donl notre immorlelle patrie a élé le théâLre, je revois par la
pensée} dans mon imagination, les Rois des Gaules, Brennus, Amigal,
Biluil, Vercingélorix, tous les grands chefs réunis dans leur palais
national de Néris, discutant les destins de Rome, décrétant les
expéditions de Delphes, faisant trembler l'univers, et, plus tard en
des temps malheureux comme les n6tres} gardant loute la fierté
des fils d'un sol libre, proclamant la levée générale pour le salut de
l'Em pire Gaulois.
Noble pays, s'ils sortaient du sein de la terre les Brenns au
torque d'or, à la cuirasse d'or, au casque d'or, qui ne redoutaient
rien, sinon la chute du ciel, les Césars maHres du globe, les
Archambauds-Bourhons, leurs dignes successeurs, tes fils presque
tous, par le sang ou par adoplion, les cinq parties du monde viendraient te rendre les hommages qui sont dûs à la Reine des Terre.
1 Don CnI'Jos Mari:1 Isidor de 130urh n , n é e1l1nS, dcu},it' l11e fil s de
h:1rles IV cl
frère de Ferdin:1nd VII ,
voil ·' cOl·té du trône pM' J:1 PrDgl1lalique Snl1etion de 1830
qui , en supprim:w l la Loi Salique, permettra, à défnul (l ' hérit iers milles, ù l abe lle
cl devenir reine tl la mort de s n père Ferdinanù VlI. 1) n C:1r)os protes t ,mais doit
prendre 1 chemin d l' xil. A l'~nè
ment èe sa ni "c Cil ]8:33, il ntre en E pagn ,
suh'i de Jwrlisans, cl, s ous le nom d CharI s V, sau li nI, pOlll' ' :1 COl1ronn , ulle
lull de s ix :Jl1l1ées. 11 abdique aloI' el1 J'a" ur ùe son fils arias ell11eurl à Trieste
en 1855. - C'esl à l'époque de son séjOUL' ùans la 'ap itale du Berry , qu'il se rendit
aux eaux de cris.
�LES NOCES A NÉRIS
Nous sommes ici dans le principal centre bourbonnais, célèbre
par ses anliques usages; c'esl le pays des bourrées, des vielles et
des muselles; on y danse encore, comme au temps gaulois, à la
cour de Luern et de Biluil. Mais je laisse la parole à un spirituel
[.es s tatues du peri style de j'Etablissem ent.
chroniqueur, Adrien Mnrx, en villégialure à Néri pendanl l'été de
1888 cl qui rendail comple, à la dale du
aoùl, dan le colonn s
d'un onlnd journal parisi Il, de es impre sion, dans son slyle plein
de charm el d)humour.
....T'ai assislé à N "ris-le -Bains, sur la Promenade, à un concours
lrès pilL r qu de viell s cl cie muselle, - les inslrumenl familier ' des paysnlls l cles pùlres de c II conLrée. cs aJ' lisle du
plein air, - donl la pluparl ignorcnl unc noLc de musique, - 11 LIS
r
�182
LES NOCES A NÉRIS
ont fait enlendre des mélodies d'une délicalesse el d'une saveur
absolument séduisantes.
« Parmi les douze concurrents se trouvaienl devéritables virluoses
dont on a salué le talent par des ovalions méri lées; un vieux,
surtout, qui souffle dans une muselle passée dans sa famille de père
en fils depuis Louis XV. Les airs choisis par ce dilettanle dataient
sans doute de la même époque, car ils sollicilaienl parliculièrement
l'oreille des blasés du réperloire moderne. Ils m'ont, quant à moi,
plus réjoui que la varialion sur "Faust", "laTraviala" et "Mignon",
dont quelques-uns de ses collègues ont essayé de nous régaler . .le
ne saurais rendre le charme spécial de ces instruments champêtres.
Leurs accents puisaient dans le visage et l'accoutrement des
exécutanls, et aussi dans la couleur du décor ambiant, un ragoût
bien fait pour capter l'altention d'un amateur.
« ... La marche nuptiale villageoise a souleyé les bravos unanimes.
Un rossignol parisien - abrité sous la sombre ramure du cèdre
séculaire qui se dresse à l'entrée d'un chalet mignon, - Mme de
Trédern en a suspendu d'admiration ses trilles et ses cantilènes;
les suffrages de la vicomtesse arlisle ne sonl pas le moindre éloge
adres é à ce groupe de trouvères.
« Le soir, a près les épreuves, ils on l Lous défilé par la ville;
c'était, je vous l'assure, un piquant peclacle que celui de ces vielles
et de ces muselles enrubannées, résonnan les à l'unisson de mélopées auvergnales.
« ... près une solennelle dislribution de couronnes, de médailles
cl de dipl6mes, il y a eu bal, réjouissance publique.
« '" Le lend emain, - le hasard n'en faiL pns d'autres, - on représentail sur la scène coque Ile clu Casino l' (, Orage ", piéceUe de
votre serviteur, el la " Chanson cle ForLunio ", interpréLée aussi
magi lralemen Lque clan une capitale.
« '" .le Ilnis par des nolres pri es ur le vif en ce forluné pays qui,
malgré le modernisme nvahissanl, a gardé des coulumes cl des
loculions lypiques donl l'oh cl'valeur se réjouil. Encore qu'il oi L
légèr menl âpre au gain, l'induslriel de l'Allier csl honnêle.
« L mœurs n'on Lpa subi l'influcnc oulrée du progrès cl l 's
hypocriles rarfincm nls des cilés. Lù-h~s,
au sorlir cl, l'églis',
" la no'c" parcourl loules les rues du hamcélu, précédée d'ulle
c1arin Lle, d'Ull lromb nc, d'une ' iclle cl d'un ll1useLL', annonçanl
�LES NOCES A NÉIUS
183
la félicité des époux qui marchent les premiers derrière l'orchestre
et recueillenl les complimenls en palois, pimenlés de gauloises
plaisanteries, que la mariée accueille d'un franc sourire. Pourquoi
pas?
« La feinle rougeur el les simagrées convenues de cerlaines de
nos vierges en partance pour l'Italie, - jusqu'à Fontainebleau, l11'onlloujours semblé d'une sincérité douleuse, et je leur préfère la
crânerie des filles de l' Ilier qui voient, dans le début de la lune
de miel, le commencement d'une vie de dévo uement plutât que la
salisfaction d'une curiosÏlé ... profane.
« Le vin, une des principales productions de la con lr ée, est
présenlement la cause de navranls désespoirs. La grêle el l'ouragan
ont mis les vignes à mal. On récoltera le cenlième des barriques
espérées! Et le fameux vin blanc pétillant el parfumé, si gai à l'œil
et au palais, fera défaul.
« Il faut dire aussi" à revoi l''' au célèbre" vin fou"! Ce vit:. fou
est une boisson exquise) perçue par la foulée de grappes choisie , el
dont le travail de fermenlation est si terrible qu'on l'enferme dans
des tonnelets, lesquels sont ensui le plongées dans des pièces remplies de vin ordinaire. De cetle façon, les douves du récipient
n'éclatenl pas. L'effort du vin jugulé dans sa prison de bois se brise
contre la masse liquide qui l'enserre el il s'assagit 1 ntement comme
un fauve caplif. On lui laisse son nom de" vin fou" parce que sans
doute ce breuvage cone nlré et d'un bouquel à parl,' opère sur les
c l'velles à la façon d'un philtre enchanteur, - un philtre qui fait
dire el fail faire de douces folies, - des folie s d'amour. »
Il n'esl pas une noce monLluçonnaise qui ne vienne visiler
Néris, r ndre un public hommage aux belle ' élrangère qui forment
sa Cour souveraine.
nacrer vos hym ns, yenez oHrir les
Oui, venez à éris faire
prémic s à la naïade fécond); elle comblera vos vœux; un jour,
ners cl volre famille, de volre nom, vous reyi ndrez sous se
h<lrmanl8 tilleuls;]
be<lux chérubins que l'amour vou aura
donnés jeU l'ont aux échos sympalhique du vallon chéri de la
d'e se, au milieu cl 1 urs bruyanl ébal, 1 s cris joyeux qu'aiment
à nl nclre le mère.
rugé s el mu Ues, vierg aux longues robes blanches, l'cines
�184
LES NOCES A NÉIUS
du plaisir, filles de beauté, vous enchantez la vie; le sol qu'ont
foulé vos pied parle désormais l'e pérance; approche, pauvre
malheureux qui souffres, qui erres seul, délaissé, victime d'une
méchante, d'une implacable destinée, viens, la pluie d'argenl va
tomber dans ta sébile; toi aussi, après boire, tu rêveras châteaux,
mariées, bonheur!
Ve nu s à la Pomm e, d ' esse de la Gén ération ct de la Boulé, tenant don s la m.. in un petit Globe,
embl \mc du Monde. Niche la raire lrou vee il. Neris . - Musée de Moulin s.
Quel beau coupl 1 la grâc alliée à la force qu'escorl la félicité.
Tous s'empres enl aulour d'eux pour les combler de riches pré enls,
f l'mer les pl u, 10ux vœux. Deux famill on l réuni leurs lrésors
lentemenl amassés pour décor r le palais nuptial: l
cloux
berceaux, nid moëlleux cl
chérubins dc la lerrc, allenclenl l s
héritier.
Heureux lui qui pas cl une r mm helle aima])l , pil'ituellc,
qui a de beaux nfanlsl L forlun', morl 1 qui a re 'u cc diamanl n
parlagc esl '11 la 'cssi n d'un part cl' paradi .
�LES NOCES A • ÉRIS
185
Qui n'a souhaité, rêvé pareille félicité? Les destins immuables
n'ont poinl tracé la même voie pour tous.
Que de choses désirces, voulues par notre âme el reslées irréalisables!
Est-il siluation plus poignante pour des ètres humains que de
s'aimer el de ne pouvoir e réunir?
Qui n'a contemplé, comme dans un limpide miroir ou le lac
reposé, toute une existence de délices, aLlirante image, dans le regard
profond d'une amoureuse amie; ciel de l'amour qu'éclaire le
flambeau divin du désir, qu'anime l'âme enchanleres e de la femme,
et ce bonheur échappé fugitivemenl, élernellement perdu, qui ne
s'esl pris à douter de lout? Quel baume peul cicatriser les plaies du
cœur; quelle messagère des cieux peul donner de nouveau l'espérance, l'Espérance, compagne de l'Existence el de l'Immortalilé?
Combien parmi les morlels se sonl lrouvés, au printemps de la
vie, dans le sentier fleuri qui conduit à l'Eden des joies lerreslres,
se sont vus lendre la palme par la main d'une jolie compagne de
plai ir, parmi les reine de beauté; soudain les deslins chang ants
onl lrahi tout espoir; l'Amour brisanl le carquois et les flèches a
suspendu son lulh clans le lemple Minerv . L'â me humaine revoit
avec plaisir ces mirages merveilleux clans la nuit féérique des
songes.
Quel beau sl: ecl cl que celui des jeunes couples rlue guide le
dieu vainqueur, montanl les degrés royaux de la Iadeleine. Là, les
bonneurs deviennenl des a [Jolhéoses.
Voyez-les gravir lriomphalemenllcs parvis sacrés; ils marchenl
à l'aul 1 où l'on bénil la couronne 11upliaJe. Rois de l'amour! lui,
fort, grave, olennel; elle) ourianle, rayonnante de beaulé, les yeux
baio'nés de la rosée de l'auror conjugale qui sc lève, le fronl ceillt
du band au des vierges; sur son sei n les fleur immaculée que le
sol il de la 1édilerranée fail éclore.
o
Irai foi heureux ceux qui, clan un premier regard, onl vu
naîtr la 11amme oudain \ cl lendres e, éprouvé la clouce émotion,
conllll l'allrail pas 'ionnanl de la vic nouvelle, par communiaI) d'idées,
de senlim nt ,d'aspil'aLions inlimes, dans le plai<ir el la peine; ces
dcux
urs qUi e cherc lwient, se onl renconlrés cl 'adorcul,
�180
L ES KOCES A N]
~ RlS
omme si les parcell s d leur êlre, émananl d'une ou h uniqu,
avaienllenlé de sc rcjoindr ,par une orl d'altraclion magn ' Lique;
ces âmes
urs, épris s, unifié s d rills 1 b nh ur, r nai ss nl à nouveau avec la joi ard nlc} ineffable cl
. 0 f ;Ji ciL ' vivilianL qui ôl ù}' \11' lin ' lincl animal II nlimcnL.
EsL-il dans la nnLurc cho e plu - b 'II" plus P éliqu qu' l'mnour?
Chnrm divin élin 'ell cl 's Cieu.' ! ,] ' une ' époux, .' '.l \' li S qu 'l'o n
fêl J qu l' Il admir ([li ) 1'011 adore, \' us divinil; ' créalric 's Illi
p rp "lu z l , mond'] rae ', ln Gnule.
J ~ ' 11[111. OI1S, " r ' 'z-J ur l"ul1broi si cl' France l 's laI '1'\1<.'S hourhonnni -; v rs 'z dan ' les 'o up '5 l 'S ' 11<: hnnl ' [ lent s infini s l 's r'\'cs
(' "Ie -[ 'S, J ' S cl )IlS livi ilS.
Il a t LI re, pli i ssa \1 ("
"ll' 1'11 'JIl, t II \ ':t sr' \' 1\' l'C cl n Il s l 'S Il () b Ir.
unions; l ' 1»' ~ lr ' a in\' <Ill" 1 Cit'I;, il ,1 b "Ili l 'S dwsle" li III ou l'S,
J)j"inil ', d' nos p 'or 'S, <i \ ('I1U", idt',11 ' hl',IlII'" . '" loI' -h 'S t'III \1 -
hall Il " s, (' ". ll1ille lUl11 i \r 's qlll Il :lI11hnil'ltl t'OIlIIll' illl tt'll1pS
illlli III 'S, c' 'sI IiI Il;1l1l1l1' d'il11l11ol'lalil (' :OIlS:HTl l'urs bai" '1", Ù
d(,t'S " , ( loi, L;ll1wl'li 11 " pot'Il' 'Hl. ril11t,s d'ol', rlwlll ' rl1\ III " II '" :
\illSi qU'lJll'hnisit lll1' lOS'
1):111S l 'S "llirhll)(ll'S cl, , .lrOlls,
�COlI'F 1 ES J~GYPTIEN\'S
0111
ET
1 I~U
'lE 'J\'ES
JI :crail illtéresstllli d'l'lablir les l'npporls de r 'sscmbl,lI1t'C qui
'xisl " 'Illr' 1 s roifl'urcs d S ' (Tisi '111leS et ('t'II's d 'S l'l'in 'S
épouses des Pharaons, el [l<Hlr t'cln .il' n'~li
<jU 'ù I11CIl lioll 11 '1' ks
gray tir 's '1 Ics peinlllres dl' l"lIH·j '1111C Fgypk qui l't'jll'(scllll'lll d 'S
di\'init(,s Ol'lll' 'S d 'S 111 \ 111 'S ntours qUl' nos gr:1l1d"lll'rcs. Il l'uul cil '1'
1l0[;1111111 ' ni:
Inul . lIalllOl', '1':111 'Il, I{,l, Ilorus, l\1:i, . \lIll'nl, Isis. 1
Di\' 'rs 'S 1 \1 'S d ' r 'illes l'l l ,urs sui":tlllt·s. '.
\u :Vlle si \clt" 'Ill dl' hul lu
OU\ t·1 FlllpiJ'l'. 1l's IlHHltos
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�188
COIFFURES EGYPTIEN ES ET N]
~ HTSIEN
première parlie du XVIe, l'époque de Ramessou II, le grand conquérant, donlla momie a été découverte en 1886, el placée au Musée
de Boulaq. La XIXe dynastie nous conduit jusqu'à la fin du XIVe
siècle.
A Néris, on peut faire des remarques qui viennent à l'appui de
ces assertions.
Les petits vases à boire sont ornés de fleurs de lotus, de même
que les vases égyptiens.
Apollon esl couronné de lotus.
L'Ibis. l'oiseau sacré d'Hermopolis, dont on peut voir des
spécimens en bronze au Musée du Louvre, élai Ladoré ici .
latuellcs en bronze du musée de Néris.
" Deo Iboso ", lelle eslla dédicace lue par ~I. Brugière de LamoLle
sur un vase en ai rain lrou vé à Néris, dans un pui ls, en 1876. Le
ruIle d'Ibis, auquel était consacré ce vase libaloire, déposé au
l\lusée de ceLLe ville par EsmonnoL, serail v nu d'EgygLe.
Les méde in grecs, donl on a relrouvé les cachel en pierre qui
servaienl à conlremarqu r les enveloppes le leurs remèdes, avaienl
élé in lruit clans le scient par le prèlr s ~gypli
ns; ils auraienl
inlroduill euH (l'Ibi clans les Gaules.
« En Bourbonnais, dill\1. Fran is Pérol, deux cl ces ca hels nl
été lrouv s dans l 's ruincs clc l'anlique T '·ris. L'un e l possédé par
1. Horh ,cl' micns, il pori' 1 "cognomcn de 1 roculus 'Jo
L'autr' fait partie cie ma collecLion; c'csl une slaléite cl cou leur
brun clail', el ù peu près cl ' forme rc 'tangulaire me suranl OIlJ:~
sur olllon ur le ' colé ' ; on épaiss 'LU' 'sl de 1;) millimèLrc '.
�189
COIFFURES :t:GYPTTENNES ET NJhUSIENI ÉS
En 1855, lors de sa découverte, notre pierre sigillaire prenai L
place comme élanL la 48 c connue. En raison de la forme des leUres
on peul supposer que notre cachel dale du premier siècle.
Il porle ceUe inscri plion : L. lVL. PROCULf. DIAS. MYRN. POST.
HIP. ]~x.
ovo. - L'inscriplion compléLée peul ainsi se lire: LUCll
.J ULn l'lWC LI DIAS~lYHNE
POST nI PETUM EX ovo.
« La seconde parlie : L. TUL. PHOCULI D1A~IY
sus AD DIATlIESIS; Collyre Diamysus de Lucius Proculus, pour les affeclions des yeux.
"Ex ovo ", c'élaiL pour adoucir l'aclion trop acli, e du colJyre que
J'emploi de l'œuf était prescriL; souvent aussi, l'œuf était remplacé
dans les collyres par du lail de femme: E lacle muliehri, uivanl
la remarque du docteur Sichel 1. »
Un aulre cach el qui figure dans cet ouvrage a élé égalemenl
découvert à Néris; c'esl un fragmenl de stéatite qui mesure de 0,01
à 0,007 d'un côté et 0,025 de l'autre, sur lequel on lit: VEHEC ND[
STAU~I
ADJ SC.\B [RAS GENASJ, ou selon M. Héron de Villefosse,
membre de l'Institul: VEHEC [UND! AD] SCAB nlTIES Oi\lNESl 2.
Telle esL l'explication qu'en donne M. Espérandieu, correspondant de l'Académie des Inscriptions cl Belles-Lellres, qui a déjà
mentionné une très importanle trouvaille: il s'agiL d'une peLite
hague de bronze communiquée par T. BerLrand, conservateur du
Musée de Moulin. Elle a éLé découverte à Néri , clans un puits
romain, avec d'autres objets, eL porte une légend~
qui n'a été ni
coulée ni gravée, mais poinçonnée sùremenL lcllre par leLlre. CeLLe
remarque corrobore celle que M. Thédenal) membre de l'Académie,
avai l eu l'occasion de faire déja cl prouve que les anciens se sont
servis de caraclères mobile 3 ».
r
r
La tèle du dieu Api ', culplée en relief sur un massif de " Lena
campana ", a éLé extraile d'un puit Cil 1877, en même Lemps qu
les ta Lues el'E culape eL d'Hygi .
Le culLe d'Isis élaiL égalemenl Lrès réprlJ1dl1 dans les Gaule,
e nlral s, aux environs de Néris cl clans la ville même où onL éLé
1
!
U
Bulletin de la Soc . des Sc:iCllces Médic. de Gannat , 1 DG.
Voir la ReUlle hpi.lJ/'{/phique, 1001, p . 185 . Leroux, é lileur.
COlllpl rendu de l'Acad. des Inscl'ip. et Belles Lettres, 1002.
�1~O
recueillies un cer tain nombre de staluelLes représenlant les principales divinités d'EgypLe.
L'habitude, à l'époque de la FêLe-Dieu, qui est la fêLe palronale
de Néris, de jeLer des glaïeuls autour des maisons, pour chasser les
serpenls, paraît être une coutume d'Egypte, imporLée dans les Gaules.
Il ya dOl1c entre les peuples du Della et ceux de la CelLique une
religion, des mœurs, des liens communs.
Si l'on supprime l' " urrens ", emblême royal, et les allributs
distinctifs, particuliers aux Pharaons et aux Divinités, il resle la
" coiffe " telle que la porte la princesse égyptienne, exactement
semblable à celle de la Nérisienne d'aulrefois.
Isis allaitant son fils Hor: Isis porte la coiffure nérisienne.
Ammon, Mount et Khonsou formaient la triade suprême des
dieux de Thèbes. Mount est coiffé à la mode nérisienne.
Dans le PaIl acide des dieux rele'lé par Wilkinson sur les monuments d'Egypte, on remarque trois femmes à droite qualifiées de
mère, fille et sœur de prêtres; les deux figures sur la gauche représentent la reine Nofri-t-ari Meri-t-en Mount, une des femmes de
Ramessou II, dans l'exercice de Pallacide d'Ammon à Thèbes. Elle
est coiffée de la même façon que les nérisiennes.
Une princesse en costume de cérémonie est revêtue d'une
coiffure semblable 1.
On voyait autrefois, sur la tête des femmes du Bourbonnais, un
auLre genre de coiffure plus ancienne, rappelant exactement celle
des reines d'Egyple qui vivaient il y a cinq ou six mille an .
Une colonie am'ail-elle quiLlé le royaume des l haraons pour
venir s'établir dans la Celtique? Nos princes, dan leurs expédiLions
lointaines auraienL-ils conlraclé des alliance ct introduiL dan la
GauI les mœurs el les coutUI11l!S des bords du Jil, ou celle mode
l' yale est-elle d'origine cello-nérisienne?
1
Lcn rmanl cl13abclon. Ilisl. aile. de l'Oriellt, l. III . p. 73.
�SEIGNE RIES
Néris, bourg el paroisse. - Seigneur: le Roi; les sieurs de Mon1assiégé, de Culant, Perassier et la dame des Forges y possèdent
des fiefs.
Pays à froment, eigle el vignes.
Gouvernemenl de Bourbonnois
archevêché de Bourges'
<J
,
75 feux.
II Y n cl s bains d'cau chaude lrè renommés et qui y produi cnl
beaucoup.
J inl la forêt d Vi]] brel.
Taille des année 1083-1087: 2.6GG Jivr s, 2.056, 2.<180, 2.380,
2.400. Gab 11 s: 2 s,tiers, 1 mesur ,2 quarts J.
1 PI' cès-ycrbal dc la Généralilé dc Moulins , dressé en 1686 par FIor nl d'Argouges,
in l odan l de la Générali l{>; hap . V, Election de Montluçon.
�SEIGNEutUÈ
Néris, paroisse, bourg et bon prieuré conventuel de rordre de
Saint-AugusLin, dépendant de la prévosté d'], svaux el les anliquités
et mémorables bains chauds. Le bourg et la paroisse de Néris
conlient 318 feux.
La cure de Néris, " sub eodem tecto ", à la collalion du prieur
cludillieu, 50 livres 1.
Slatuelle. cn bronze du musce de Néris.
Guy de Bourbon, seigneur de Nery, doyen de l'église mélropoli laine de Rouen, fil donalion au mois de sepLembre 1266 à Jean de
Bourgogne et à a femme Agnès de Bourbon, sa nièce, du droil
qu'il avoil en la Baronnie de Bourbon eL de MonLluçon, à la ré erve
de l'usurruil cIe la maison de Nery, de quelques éLang ,à condilion
de ne pas éLablir de nou\ elles garennes auLour d'icelle, c' sl-à-c1ir'e
sur Néris Pollier el DurdaL; d'enLrelenir les donations qu'il avoil
f~lÎes
el de lui payer sa vic duranl à Paris, n sa maison d J< cobin ,
4:-0 livre de renle eL 1.000 livres pour une fois; il ordonna le
lendemain cl la chandeleur suivanle que d'un
omme de c nl
cinquanle livres qui luy éloil clüe par Barlhélemy de Nois, il en mt
payé 100 livres au prieur de ... et 50 livres aux hapelains cIe SainlGeorges de Bourbon; el mourul 1 2 pl 'mbre 1279, aprè avoir
fail son le lamenl donl il nomme exécuLeur son frère, chanoin ù
Chevccier de rég]i se cIe CharLres 2.
1
Géllémle D escriptioll ciu flow'bollll is, par d ~i
co
lay
,
cha]). XCL
! llis/. fjéll . de la maisoll l'oyale cie France, par le P . An'ielIl1Cl, c nlÎnu ée par
Du Fourny, l III , p. 160.
�193
Florenl cl'Argouges el Nicolay complenl parmi les maisons
nobles du LerriLoire de Neris, celle des Ferrières, la maison . cl
chasLel-fod de Péracier, la maison seigneuriale de MonLassiégé el
celle de Montigny.
Les Ferrières esl devenu un cenLre minier imporlant cl Mon Ligny
un simple village, Péracier eL MonLassiégé se onl mainlenu .
Il conviendrail d 'y ajouler Cerclier, le châlelel clu Péchin,
conslruit sur les anciennes pêcheries ou réservoirs gallo-romains
clon L il porLe en core le nom eL qui a un po isson da I1S son écu.
Porl e lu ChlilcDlI de pt'mcicl'
Guillflume, cloyen de Hou n, seign ur cl
ll éris, élail fils
d'ArchambClucl el cl BéCllrix cl Montluçon. 11 s'ensuil que ses
firmes sonl celles des i\rchamhaucl.
L s -armoiries de cellc illuslre ramille onl élé reconnues SUI' Je
bou 'lier de la slalue lomhale de l'un cl' ux, inhumé cl CI ilS J'Clbhnye
dc Bc llaiguc, sur les limiles du Bourhonnais el cl' l'Auverc>'lle, Cil
pn)'s cl, CombrClill '. Le plus Clllcien blason de France allrnil élé
arbore ù Neris cl fcr~lj
pnrlie de son héritage hislorique, de même
que le cliad \mc des Gaules, la couronll' aux fleurs c1e lys, a élé
13
�194
SETGNEURIES
porlée par nos premiers chefs dans la noble cité. Elle a le droit
(l'êlre fière de ces lilres de souveraineté originelle.
A l'occasion du mariage d' \rchambaud, aïeul de Guillaume,
avec Flamenca, il y cul de grandes réjouissances dans le Bourbonnais: des fêles brillanles furenl données dans les demeures
seigneuriale préférées, à Bourbon, à Monlluçon el à :t\éris, on peul
le conjecturer.
Nous sommes au XIIe siècle. Les héros du poème dont nous
ciLons un courl exlrail d'après Achille Allier, sonl Flamenca,
Archambaud VII el Guillaume de Nevers.
E non veniâ rancs in c10ps
Que lotz guarilz no s'en lornes ...
El en cascun dels bains na isia
Aiga LanL cauda que bollia
Dans autra parl naix aigua freia.
Ab que Ii cauda si rerreia.
EL il ne venaiL ni boiLeux, ni éclopé qui ne s'en relournâL Lout
guéri ... , eL en chacun des bains naissaiL une eau si chaude qu'elle
bouillail; d'auLre purl nail une cau froide 3\ ec laquelle la chaude
se lempère.
Tui l ensems al palais s'en venon
Ou le man jars fou adubaLz.
Le palais fo e granze Jalz,
X. millier la pegran caber
De cavalliers clar' sezer;
Pars la clona e las clonz lIns,
bllaulra genl qu era ab 11as,
1 al'llos donz Is e'ls serviclors
Que cle o1'onl servir 10 s inors
EL par 10 jonglars issam 'n
Qu'enl plus de mil E. V.
TOlls ensemble viellll 'Ill au pnlais olt 1 manger fuL nppJ'\ll'. Le
pnlnis rul gJ'nllcl 'l hrge; dix mille chcvali l'S pourrai 'nL y êlre
conleJlus 'L s'nss 'oil' au Inl'ge, oull' \ les dnllles Lles demoiselles cl
l'auLre g 'Ill qui étaiL av 'c 'Iles, oulr lcs dnm i 'cnux cl 1 .' scrvi-
�SEIGNEURIES
195
leurs qui durent servir les seigneurs, el oulre pareillement les
jongleurs qui éta ient plus de mille et ci nq ce nls.
V,' nus g nul oise des peupl es de ln vall ée de l'Allier .
Oncen Brelaina ni en Fransa,
Non hasti mail tan rica dansa,
C. C. juglar, ho vinIador
Si son acordat autre 101'
Q.ue dui e clui de Iuen esterOI1.
EIs blancs, e la dansa vialeron
En Archambau}z non sablidel
Quar nov cenz el LXXXXVII
Cavaliers fes, ansque panses
1 palais vengro lut de pes
En causas de pali roelat.
Oncqucs Il Brelagn' ni en l ~ rance,
on n'établil jamais si belle
dan s'; deux cen Is jongleurs, bons joueurs de viole, sc sonl a ordés
enlre ux de manière que deux ù deux ils sc tinrenl de loin sur le
ban cs c l jouèrent la danse. Le seigneur rchambaud ne s'oublia pas,
car il fil !Hn cheva li ers avanL qu 'il sc reposa. Ils "inrenllous il pied
au palais, en chausses de pnli rosé.
El païs fou ncoslumal
Qu'cl pascc!", quanl hom a sopra l,
�196
SETG E RIES
To La li gen s balla e lresca
E, sego n 10 Lemps, si rcfresca;
Cell a nuh la ma ias giL l'on
E per so plu s se deparleron.
Il es t de couLum e en ce pays, qu'a u prin Lemps, quand on a
so upé, LouL le m ond e danse el se diverliL, e l, selo n le Lemps, e
ra fraîch it. Ce LLe nuit o n planta les maÎs el pour cela on s'amusa
dava ntage.
Las LoleLa agro .l a Lrnchas
Las m aias qu'el se ra s son fachas,
E 1uz cle vino1 as ca nleron;
To drcil davan Guill em passeron
Ca n La n un a kalencl a maia
Que clio : « Cella el onn a b en aia
Que non 1'a i languir son ami e
Nin on Lem gelos ni cas li c
Quil n on an'a so n cavalIi er
J'. 11 b osc, en pral 0 en ve rgier
E clin s sn ca mbra non 10 Ill. ne
Pe l' so qu e m eil s ab lui sa b ene,
E' l gil os lassa dan s l'esp oncl a
E si parl a qu'il 1i l'csl onda :
« To n som es moL, failz vos en lai
Qu'enlre m os bras m OIl ami e j ai ;
Kalcnc1 a maia. » E l va i 'e n. »
Les fiIl eLl s avn ienL déj ù c1 ép] ncé les m ais qui , le soir onl "Lé
pl:J nLés, cl ell es c11a lll èrenL leurs \' ~ 1Ud ev
il cs . E ll es pnssè relll Loul
droil cl 'va nL GlIil1 nulll c, c!1 nl)l a nl un c ca lcnel e de mni qui dil :
« I ~ i e n es l c ' IL ' cI ~l l1 e, qui ne f'<l ill <l nguir SO Il ami , cLqui , pal' crninL '
du .i nlo ux ni de hl r "prim anc1 e n sc reli nl (l 'a il l' av 'c SOI1
('ava li cr, en bois, ' Il pr<\ Il v(' rge r, cLqui nc le co ndui s cl ans sa
chnll1hrc a fin qu 'e ll e g lit ' mi eux 1 bo nh ur av lui , cl laisse J
.i nloll x S Ul' le c<l l ',; cl, s' il ]>nr! e, qu' ,II ' lui l' "po nd e: (Ne so nn ez
lllo L, ('a l' m o n a llll (' L da ns mes ])rns, c' 's l 'a l ' Ild ' cl ' l1 li ~ . » E l il
~'(,
1 \'n, »
�SEIGNEURIES
197
La dame « qui ne faillanguir son ami » esl mariée. Celle galanlerie facile nou donne une idée rianle des mœurs naïve du
Moyen-Age.
La chambre fermée nu jaloux, Jll randonnée d'amour dans le
verl bocage, sur le gazon des prés, les mousses vclourées, n'esl-ellc
pas gra ieuse et engageanle.
�J USTICES
J us lices dép end an l du siège ca pi laI de la Chas lelleni e d e
Mo nlluçon .
E n la ch as lell eni e e ljusLi ce d e Montlu çon, o ulre le siège principal
et capital qui e Li enl en la clile ville, so uloit avoir d'a ncienn elé six
Va.cs cn lerrc
l'OIli)C .
mllres s ièges ~ ra ins o ù le jug' du di L sièg' ca pilal m oil cO Llslum
d'a ll er siég r ' l lenir les pl a id s, c' 's l ù savo ir :
Villebr l , di sl anL cl
]o llllu \'O Il .
2 li eues,
~·()
l.
léri s, di slanL cl • t\ I O IlL
2 li eu s,
1 li ue ,
D o m ér al di s ta nL cl .
�JUSTICES
199
La Marche 1, dislanl cleo
"1· lieues,
Argenly, dislanl de. .
2 lieue ',
Gouzon, petile ville limilrophe de
Combraille, distanl de .
6 grandes lieues.
A la poursuite eL requesle des orticiers el habilans de MonlluçOIl,
le Roi estanl ù Moulins, l'an 1566, réuni <lU siège capilal de ladile
ville les justices qui 'ensuivent, à savoir: Villebrel, Doméral, La
Marche, Néris el Argenly 2.
1
La Pelile- Murclle .
Géll. De
~
l' .
dIt pC/ïs de /Jol/l'b ., par de
icoJay .
�•
COi\Ii\lEHCb ET PHODUITS
« Le bourg l paroisse de Néris Il sou]oil avoir aucunes foires,
mais le Hoi el ]a H.oyne eslant à Moulins en l'an mil cinq cenl
soixanle-six, à la supplication des habilans y en érigea qualre ainsi
que s'ensuit: la première le ] ndemain de ]a Trinilé, la deuxiesme
Ch emin de la l'all ée Sle·Aga lhe , allanL autre fois de la Pull e et du .a mp
à
lI!
o nl\
~o
n.
la veille de la SainL J an-Eattiste, la troisi sme la v ,il le de Tous les
Saints, la qualriesme la i' ille de Sainl Agalhe. · »
Le foir s de Néris élaienL an 'icnnelll nl célébr s; elles sc
mainliennenL difficilemenL de nos jour ' dans un c Illre privé cl
voie [errée; 1 ur exislence n'en r monLe pas moin il plus cl Lrois
siècles au r \gne de Charles IX.
Elles étaienL r nommées par la CjuanliL' le bèLes il corn s, de
chevaux, principalemenL cie mouLons Lde chèvres qu'oll y voyait.
La foire de la Sainl-.lean ètaiL éLabli 'p ur la loue des val 'Ls el cl 's
cllambrières qui Lenai 'Ill en main ]e bOllC[U 'L d, Lhym lracliLionn 1.
La j 'lllless' des 'I1vi1'0115 d, 'é1'is aimail beaucoup (' s foir que fréqu 'lllai nt av 'C assiduité l 's laboureurs cL Je mal' 'hands cie
Lous pa 's. Les" galants " achelai 'Ill il l'urs" bOl1n '8 amies " cl
�COMMEBCE ET PRODUITS
:!Ol
jolis ruban de soie, aux couleurs vive cl gaies, elle soir,on dansail
avec enLrain au son des mu elles et des vielles.
La déesse de Néris se plaisait à favori el' lcs joyeux éb8ls de nos
aimables bergères; cela finissait, la pluparL du lemps, par une
comparulion devanl les autels où J'on bénis ait le jeunes fiancés,
pour la plus grande joie des parents, des amis, el le plus parfai L
bonheur des nouveaux mariés.
Il faudrail citer les riches produits cie ens, cs céréale abondanles, ses besliaux, ses volailles, le gibier, les fruils de loute sorle,
fort agréables au goùl et sains pour le corps.
La vigne y croit avec vigueur; elle occupe l'emplacemenl de
l'an ienne ville, le camp de Cê al'; sc pampres 110llenl au vent,
comme aulrefois les enseignes romaines; les échalas de Bacchus
onL remplacé le " pilum ".
Les vin onL une saveur particulière, le goùl de bui,s, CJui n'esL
pas désagréable; cela tienl sans doute à la nature du lerroir, ou aux
nombreuses LoulTes de J'arbrisseau verl qui poussenl de Lous côlés
au milieu des rllines, et qui enveloppent de leur racines mulliples
les Liges chères à Dionysos.
Le sol de chaque pays communique au liquide bacchiqu une
saveur parliculière; les pelils vins blancs de Nice, pOUl' ne ciLér
qu'un exemple entre cenl, onl une ccrl8ine amertume qualifiée
" golH d mer".
Beaucoup d lieux 'onl nommé:s "Le Vignau, Les \ ignes, Le
Grandes Vignes ", bien que leur sol soil Lllili 'é pour d'autres cullures,
mais a'nciennemelll, du temps des Gaulois et des Homain " le hois
lortu y étail en honneur. insi les champs sitné dcrrièr les rênès
el près de l'ancicnn Villa de Chebel'l1c.
Les environs, dil une vieille chronique, ofI'r nl un sucees 'ion de
vall "cs, de monlagnes ombragées, d'arbres fruitiers parsemés de
iles pillorcsclu s, de joli' paysages el de promenades charmanles.
�DONS FAITS A N]~RIS
Un ancicn Inspccleur des Eaux, de Malherbe, faisaillui aus ides
rève d'avenir pour ce joli pelit pays:
« PeuL-être ne serail-il pas impossible, écrivail-il en 1881, que
léri troll' âl un jour, parmi les nombreux malades qui vit'nnen Ly
chercher la sanLé, quelque bienfaileur qui fit pour lui ce que les
Frngmcnl de bas-relief cn marbrt! recueilli lors des fouilles
sur l'cmplacemenl des 'l'bermes anliques.
Larochefoucaulcl, le .TacCJucminot, les Moreau onl l'ail pour les
Eaux-Bonnes. »
Ce milliardaire aux pensées nobles viendra-L-il jamais l'enouvel r
· sur noLre '01 anlique les large se' princières des Brenns eL des
Cé al' ,?
l\Iais il esL apparu déjà, il Y a près de d ux siècles, ' ous la
forme d 'une fée bienfaisante, Marie-Elizabelh cie la raucol1nièl'c, qui
a j nslamé cl nOLlveau l'Hospice cie Néris, « ruiné par le J11 [dheur des
temps. » Que cl s l'vices rcndus, eL combien n 'es L-il pas appelé ù en
rendr dan la suil infini cl s siècles 1
o gnlllc1' bicnraiLri 'c, La ' lallie devrail s'élever près cl , ces caux
dcvenucs pOLir lanl de mil li l'S d'êLres souffrants, dcs sources de
bonheur l cl, joie, par la puissanc - cie LOIl ùme aimanle, lib ;raJ '.
r \lI nombl" cl C lIX qui onl suivi SOIl Ilobl' exemple, Il liS r -J ,V ilS ) s noms cl
cl 13 i " cl Cour' nay, d 'Orcièr 's, Chazcron cl '
�DONS FAITS A NÉRIS
203
L'HuiUier, Anne Parrel) Benoisl de Beauyais, Degesure qui a alTecté
le revenus de la propriélé de Houélon à l'cnlrelicn de l'Hôlellerie
hospilalière de Néris, d'Harcourl, Dom Marlin de la Vigne, Dharcourl abbé de Menal, de Chambon seigneur de farcillal, de la
Homagère, Hevangcr, de Bompré, \ubergicr, de 10nlaignac, Mayel,
Brrlhelier, Ncyraud, dc Peufeuilloux.
La rue Heignier porle le nom de son donaleur: bordée de platanes qui encadrenl d'agréables villas, c lte avenue conduil ur la
roule d'Auvergne, à la promenade des Campagnes.
La rue Hég ni er' , point de départ ùe la g ra nde avenue des Vill tllles el des Camp;I g nes .
Le l !Tain du parc des Arènes aurail élé livré o'énéreusemenl par
de Coulines, son propriélaire, à l'Ela t, en vue de facililer le projet de
transe rmali n el d'embelli 'sem nl de l'ancien cirque.
'
Lorsque nous nous l'epo OIlS délicieu el1lenl sous les ombrnges
frai.s cl \ éris, n LI' pensée, comme un hommage, doil aller ù ces
bon ' I~rançis
qui onl favori ' " lc c1évelopp menl de ln slalion
lhermnl \ l conlribué au bonheur de leurs semblables.
1 ''fis D élé dolé d'un p 'lil lllusée, riche en médailles, par un
110111/11 cl bien Hi 'koll 'l' qui, il l'heLir slIprèm ,ful heureusemenl
Con illé, pour cell ' b nn action, pal' le conflcl 'Ill habilue] de s s
�201
DONS FAITS A N]
~ RI
pensées généreuses, le docleur Paul Fabre, membre correspondant
de l' \cadémie de 'Médecine.
Le père de HickoLLer élail né à Mayence, léparlemenL dul\fonLTonnerre, ù l'époque de l'occupation française, el le fils à Paris, où
la proleclion du baron Peliel lui permil de poursuivre ses élude
eL lui facil ila l'accès de l'Ecole Centrale.
Elranger de nalionalilé, mais Français de naissance et de c ur,
Rickoller avaiL acqui droit de ciLé parmi nou ,par es lravaux.
Longlemps il enla e el dislribue le monceaux d'or que produilla
houille dans nos bassins miniers, el lorsqu'il voulul se reposer du
long labeur, il vinl se fixer il Néris.
Là,celesprit d'élite ful caplivé par l'aUrail de la déesse né ri sienne,
épris de s charmes, fasciné par les feux scinlillants de son diadème anlique, donl il relrouvail à chaque pas les fleuron conslellés
de pierrerie . Il consacra son lalenl, son Lemps et a forlune à la
résurreclion d'un passé si mémorable, cl il esl mort en gloriflanl,
lui aussi, nolre illuslre ciLé. Nous devon UH lribut de reconnaissance, à ces amis de la science el de Néris, qui onL réussi à lui
conserver un lambeau de la pourpre impériale.
Si l'on en exceple quelques objels, Lln vase enlre autres acquis
par le Iusée de SainL-Germain-en-Laye, qui onl aLLeinl de prix.
élevés, il eûL élé facile cependanl de onlinuer l'œuvre scienli,fique
de areau-Chérol, du curé Renaud , de garder ces antiquilé au sein
de la slalion lh l'male, d'en former un magnifique Musé cligne de
l'aLLenlion dLl monde savanl. Il eùl suffi, pour cela que la commune
-ll'Elal, qui esl propriélaire des sources, sacrifiassenl environ, à
eux deux une somme de cinq cenls francs par année. Hélas! nous
avons il déplorer l'incuric, l'inclirréren' de l'un el de l aulrc.
�Lü A lGE A NÉRIS
Qui d on c a pa rl é d e Néri s d epui s qu e la Reno Illm ée él U X ce nl vo ix
a essé d e procl a mer sa gloire?
Un a r ver ne, Gr égo ire d e Tours, le premi e r a ro mpu le g ra nd
sil en ce en fa isa nl m c ntion d e la cons lruc ti on cl'un ornloire el d e la
créa ti on d 'ull m onas tère d e fill es p ar P a trocl e, " in vico n e ree nsi J' .
La Heine d es Ga ul es qui n'cs t plus co nnue que par un cloître d e
Ves tales !
•
CEn Ol· II o ·
Il
hronz(', dont l'ull s ,
S U I'
laqucll c fl g urc Dionysos, u élé cl \Cl'ilC plus haul.
ri ' jo ", tcll e cs l la fo rmul e mpl oyée pn!' P é pin ,
" clum in
d a ns so n pala is d e 6ri s : c1 c mi ers h on ncurs, s uprêm es h omm agcs
re ndu s à la cl 'esse d es Ea ux.
T
�206
LOUANGE A NÉRIS
Tout le monde connaîL les imporLanLs écrits des de Nicolay,
Duchesne, de Ca) lu , BaraiJon, Boirol-Desservier ,Pasloret, Achille
Allier, Tudol, J:'..smonnol, pour ne ciler que ceux qui ont précédé
nolre généralion, qui tous onl lenu à faire connaître la verlu des
caux de N' ris, son passé mémorable, el le brillant avel1Jr que
présage le génie Lulélaire des sources hienlaisanles.
«... Il n'esL pas, dans le Bourhonnai , parmi les lieux où les
1 omains onl longlemps séjourné, un seul poinl qui aiL conservé
comme Néris l'empreinle de la grandeur el du luxe des conquéranls
de la Gaule.
« FauL-il ajouter que pour hl consLruclion des édifices donl nous
avons indiqué l'emplacemenl, c'élaiL à lravers les forêts de la Gaule
qu'on élait allé chercher les marbres les plus variés elles plus rares;
la pierre blanche seule provenail du pays des Biluriges. De arlistes
upérieurs avaient mis ces matériaux en œuvre. »
.Tean Banc qui avait vu Néris, écrivait en 1G05: « Néris esL un
bourg en la province du Bourbonnais qui marque avoir élé aulrefois
quelque cbose de meilleur par les vieilles el copieuses ruines,
même les caves voùlées forl fréquentes sur lesquelles le peuple croit
qu'il y avaiL anciennement un ville bâlie de colonie romaine. Il y
a grande évidence, lant par le rapporL des ruines qui y paraissenl
forl grandes, en forme d'archiledure ancienne, qu'aussi pa r la fréquenle découverle qu'on raiL Lous les jours, en ces lieux-là, de
médailles a 11 Liques, de cui Vl'C, d'a l'gen l eL d'or», don l u Ile, enlre aulr s,
de la dimension eL du poids dc nos pièces de cenl l'ranes, à )' ff1gie
cl'u Il César.
« 1éris ful aulrcl'ois unc ville anoblie par e eaux, « municipium
olim aquis nobile», qui csl encore r présenLé par un h urg du B urbOl1l1nis, SUI' les confins du Berry, ct qui a conservé son nom,
vocalul' nim Néris H.
Sktlucs cl vases cl bronze ou de marbre, lllosaïques, p inlul'cs,
n 'n n ful 11 glig(' pour d01l1l l' aux l 111])1es, aux palais, cl mème
aux villas un' grand sompLuosité.])' lanl de magnifi en cs, il n
111r sle plus que) 'S c1/bris <l'un lhéôlr'; ù Lanl d'œuvr qUI
bluicnl cl 'voir dur l' Loujours "Ile-lit S lIl' urvivra.
« N us p 'l1sons don CJu' n tlép.il des s 'epliqu 's Ldes incrédul J
�lOUANGE A NÊRIS
207
Néri vel'ra toujours afnuer il ses sources de nombreux visileurs.
El loI' 111 \l11e que l'imagina lion aurait une certaine pad dnns les
cures merveilleuses que chnque saison voil s'opérer, peu imporle
clès que le résultat esl oblenu. Aussi aimerions-nous il voir placer
sur chnque côlé de la principale source thermalc, les grnndes ct
bellcs flgurcs allégoriques dc la Foi cl d l'Espérance. La foi fera
loujour - de miracles, cl le doux sourire .de l'espérance allégera
bien des maux 1.
Pa villon s de l'Etablisse ment. L'an c ien Casino occupait la pHI-li e centmle, devant - Iaqncll e es t représcnt é
l' un des deux. bassin s circulaires d'cau minéral e qui ont été détruits.
Tudol parle de l'nir pur, salubre, tempéré de la slaLion Lherl11n]e,
de l'aLmosphère qui esl assainie par la vapeur des aux minérales,
des SOurces qui oulenl I1core, au milieu des ruines, après Lanl de
calamilés cl de désnslres, du soleil radieux qui ilIumine ces belles
caux: comlllenL ne pa les aimer.
On cuL pu ]nisser, nUl110mcnl de la conslruclion du lhéàlre, l'un
des grands bassins cil' ulaires où s'évaporail l'eau minérnle; Join
d'èlrc clépla é d:lns Je encire de la Iromenac1e, il conLribuail ù son
embellissement cl pcrmeLlnil d'élablir un jeu de grandes enux, par
l'adduction des lh l'males, ce qui euL 'onsliLué ln grande aLlraclion
n(·risielll1e.
1
TudoL. Eluue
SUI'
Neris , p _ 4, 7 ct G:! .
�208
Lü ANGE A
J ~ RlS
« Néris COI1 l'vera longtemps la posili n qu'il a parmi les vi ll e
de FranGe où afflue, chaque année, la foule d s malades. L s révolulions peuvenl bouleverser le sol de celte mllique cité, elle renaÎlra
sans cesse de ses ruines; l'Espérance reslera loujours ass ise auprès
de ses ource, el bien des générations vi ndrollt demander ù celle
nymphe, au sourire élernel, les secrels dan ' l'arl de guérir» 1.
1
Ath Alli r -
l 'oy . pif{ , p . 373
��· .
NÉIUS DA!'S
.
I~.>LENDUR
RestllutlOD des monuments de la Ville Gallo-Romaine par V. BOUGEROLLE, (Ecole ,
falilIl dt' tha!'.
J'ila~
1I'~
J ill' .
1:. \ IlOnd:1Iln'.
~1('Il".
FHr(I'l~s
l'.
(>:dlus. Tl'lIlpk dl' ln (>;dll',
Palais 1II's 1111'1'1111' ,
.. l'ulI(rs ", Dialll'.
Ci'~nl
SII I 1I11
l'hal'
;'1
<Iix
dll'yallx all tOlll'nant
dl'S .\1'\l'I'Il('s,L:1 YOi l' L :1l'gl'.
dl' 1',\ \1'11111
dl' Y ('III1S.
\t'III 1,11' II' \[llillon ,
TI'lIlp1<-
\au nWl'hil's,
l:a,('I'UI'IIII'II(,
Arts), conformément aux données historiques, d'après les indications de }' Auteur.
111'011111
J ('mpll' 1II's \u!I"sII's l'l dt's
IlIIphall'il'('s.
111111' III' \i'l'un.
Palais 1II's Eall\ \ Î\ l'S
(ColulIlIll,I,' "11'1',,.(11,,),
TI'IIII,II' tlt' t:Oril.
T('lllpl(' cl EPOIl:l,
l'l'Iii Palais
111'1'1 l:il lI\
IEII 1'11 .. 1' d" I,n,,,.il'I').
BUllle dlll1l1l1.11I ir,' dn
Il'111 JIll'
1I1011l1!'.
lIt' lib .
" Y.J! nUI's"
III·..·r ..·dant 10' l'alai, d .. r:III'\ocl'IH'.
��LÜ ANGE A N] ~ RI S
209
Lu Divinité Nérisicllllc .
Ecoul ol] un 'ha n L'111 0<1 m e le s lrop h es d'ha rmonie d e la ly r e
ncco rd ée nu x éch o m e r ve illeux d u vall on n éri Il:
L1 X pi eds d es 1110 l1 ls d' L1 vergn
c l sur un lon g plalen u,
Pa r d clél les so mm rls les rav in s, le co urs d 'a u E l d a ns d e l'ra is ja l"cli I1 S, - lerrasse aé ri enn e, S'é lé \ e la ' ilé ci e <r 'é ri s la Ho m a in e
H .
�210
LOUANGE A NI
~R
IS
P our gravir ju squ e-là le verti ge vous prencL
Ca r on m o nt e touj ours, et Louj o urs 0 11 descend ;
E l les roul s, louj ou!' , de leurs nombreux m éa ndres,
E nl acenl le rocher co mm e dcs salama ndres.
En tourn anl ces rav in s, si so mhrcs, si pro ro nd s
Que l'œ il pc ul. avec pe in e, cn di stin gu cr les fo nd s,
On .,e dil q U' Ull co uranL de laye volca niqu es
A pu scul les c reuse r cl a ns Ics m onl s gralliliqu cs :
Oh ! ses ch elll in s so n Ldurs, cl rud e cs Lson aceës! Mais silôl a rri vé, toul heureux du su cees,
Le voyageur oubli e cLlassilud e eLpein e
DeY8 nl cel le na lure élonna n le cl se reine;
Car da ns son almosp hère cl so n c!el rDdi eux,
La lu mi ère Ilamboie Cil refl els merveill cux ;
El l'air pur Cjlli desce nd des mo nl agncs vois ines
D'une saine vigueu!' inonde les poitri nes.
Bien des haigncurs pourlanL ignora nt ces atlraits,
Délaissenl so n séjour cLses charmes secrels,
E Ldi . ent , - n'ayan l pu n i voulu le co mprendre:
« C'es Lun Lriste pay~,
comme nl pe ul-on s'y rendre!
P our m oi, jc suis clc lui si vivcme nt épris,
Que j e veux le ch~lJter
cc pays cie Nér is.
Né ri s 1 To n joli nom est vrai ment do ux à dire:
Hi Il qu 'il l e pro nonce r il plaiL comm un so urire.
Oui j'a im e les verge rs pl ein s de rruits savo ureux;
Te ' gran ds m Ollts h ossués, éleva nt jusqu 'a u x cieLl x
Le urs l'I'è les ci e gra nit, o ù le Il ane clu nu age
Sc lraÎne cl se déchire en so n brum eux passag ' ;
E l les pe li ls se nli ers o ù les l ' Ill: prom ncurs
Yo nL des buis touj o urs yer ts as pi rer les se nteurs.
Ah 1 les rui ssea ux j ~ l eurs cl t '$ gO J'g S pro rond cs,
Que d ' l'ois il s onL vu mes co urscs vaga bond s,
Lorsqu 'avec des a mi s, l'u véJ Jll J' l ~l '( ll1 o nd éJ in ,
Le C~ I S il lO bru ' D ilI ell ' Cirque J oll1 éJ in ,
,J'a i l' ll ereh ', j 'ai go lil " sur Icurs ri v 'S Il curi 'S
Le vagu ' ni v!' 'menl d 's m oll 's r \v ' ri 's 1
»
�Lü ANGE A NltRTS
E l toi, mon frnis Moulin d e ] éty, gnzo Llill a nl
Au mili eu d es prés verls cl su r le roc trcmbl ant,
Que d e foi s, é tendu so us tes Ch 8rll18nl s o mbr8ges,
Au murmure d es C8 UX, 8 U fr o u-l'l'oU d es fcuill ages,
Les h o mm es d e vi s8 111, les fe lllm s lrnvn ill nnl,
J 'a i co ntempl é d 'cn bas, r8v i, le c iel brilla nt
Là h auL e l sill o nn c p8l' qu elque oi scnu l'a pid ,
.J e ta nl un e ombre n o ire c n so n azur limpid e.
Des g ra nds b œ ufs ]alJO llra nl au b ord d e Lo n r av in ,
J 'enlendai s r éso nn e r lcs cloch ell es d 'a irain ,
El les vi eu x ch â t8igni e rs, pe rdus d a ns les fou gè res,
R cp é ta ie nll cs ch a nso n ' d es j eunes lavandi ères.
Ah! qu'il es l b o n, le so ir, au d éclin d 'un b ea u j o ur}
De r êve r pré d e lo i d 'avenir o u d 'a m our.
li er d c Sa int-Joseph ù la rug ueuse cim e
Qui sembl e dire à l'ho mm e e ll lan gage s ublim e
Qu e p o ur all e r ù Dieu} cœurs cl vœux lui p a rler,
11 faul v ers les h aule urs rega rd er e l m onler :
Que le so uha ils a rd e nls, cru d c cl o uce pri è res
N'onl-cll es pa s r eçu les m o usse uses bruyè r es 1
Qu e d e fo is n'a i-j e pas, ploya nll e d eu x ge no ux,
i\lurmuré sur Lo n ,e uil d e b o ns" Pri ez p our n ou !"
Pui s a dmiré, mu c l, e n ex lase ép erdue,
De Lon pa n o ra m a la s pl c ndid e é tendue.
M
~ u
Que d e propos j oyc ux, que d e ch anls a nim és
N'onl-ils pas c Dl ndu v os ch emin s e mbaum és,
o boi s cl e Vill e bre l l Q uc la .i o urn ée es l cl o u ce
Quand j 'éga l" Ill e pas lenle m enl sur leur m ouss
El qu fo rm a nt , pens if, ma int. proj e ts n m a il cœ ur,
.J ' r s pire, e ni vr é, l ' lll' b alsa mique o d eur.
j· l loi mon f/llcien preu x, b 'a u Chevali e r d e Ma il
Que cl r is d l' Ia issa nl , Téri s l son as ph nll e
HI - .1
pas reco nnu d eva nl to n bl 8n c to mbea u ,
Qu e bi e n se r vi r so n Di LI , !Ji Il m uri L' c'es l lrès beél u.
Mai s qu'e nle nd s-j e liI-h as s ur '('s crè l 'S sD u vages
lI X Il nncs nus, d " ' hil'és, v l'ai Séj Olll' d es o \,[lges?
211
�212
LOUA JGE A Nl~RIS
C' sL la Légende en pleurs du vieux ChâLeau de l'Our,
Gémissanl aux débris des grancL mur et des Lours:
Préci.pilant ses pas eL frémissanL d crainle,
le voyageur
signe en enLendanl a plainle
Bruire au sOllfIle du venl dans les haies de grands buis,
Ou rouler aux vallons sous la brume des nuils.
Heureux celui qui peul de es si les agresles
Franchir, escalader le sen Liers piLloresques,
Et cueillir au relour, dan la mousse ou le lh ym}
Quelque fleur fraîche éclo e aux baisers du maLin.
Et vous grands amaleurs de la magique vue
Des loinlain radieux,monlez à Bellevue,
Au Bourg d la Requille, au cenlre cul minan L
De ce cirque superbe, immense, ébloui sanL!
Regardez à vos pieds ... Néris dans 1 feuillage,
Que ceinL de lou côLés une gorge sauvage,
Elève} délaché vivemenl dans l'azur,
Son vieux clocher roman donl le sLyle esl si pur.
Plus bas, plu bas encor, dans ces fond plein de brume,
SonL les Plaines du Cher eL Monlluçon qui fum~,
Tandi qu loul au loin émerg nl vers le ciel
Les grand Monls de la Creuse eL la Tour d'fIuriel.
De ce côlé voici les longs sommels bleuàlres
De Bou sac el cie Toulx e lles Pierres .Tomalres.
1 al' ici ur sa crè le, hospilali r séj ur}
Brille dans cs pin veds 1 blan ChMeall-Hambou l'g
Ell noir ommenlry, sur ses haules col lin s
J:,lale nve . orgueil ses fourneaux l s mines.
Fnfin c1errièr vous, voyez ... de loul s parI
L s Pi . ' du Puy-cl -Dôm altir nl va r gnrd
El cl se ' blan s la' ls fl'an 'h issa n l la 111 n la o' l1
La rouLe <le 1 iOJl1 s'e n va v l'S la Li magn
]... l mainlcnanLjclez sur 'rich' lapi '
Les lon gs ondul menls cl s blés chargés cl'épis
�LOUANGE A NÉRIS
Les grands bois, les rameaux, les maisons isolées ....
Les cloches s'envoyant leurs lointaines volées,
Les troupeaux suspendus aux croupes des coleaux,
Les arbres émergeant des serpenlants ruisseaux,
Qui brisent en grondanlleur écume et leurs ondes
Aux rochers pleins d'échos des ravines profondes;
Les jardins, les enclos quadrillés de buissons,
Elles monts endormis dans les bleus horizons.
Puis) sur tout ce grand cirque et cel immense espace,
A travers les flancs noirs du nuage qui passe,
Glissez les chauds rayons d'un éclatant soleil,
Et vous aurez alors, - spectacle sans pareil, Ombres et flamboiements - la plus belle de vues
Que les yeux du touriste aient jamais entrevues!
Mais pourquoi chanler seuls les environs charmanls,
En toi-même, 6 Néris, que d'attraits séduisanls 1
Sur ton riant vallon tes escaliers de rues
Abaissenlles villas à leurs Oancs suspendues;
Tes ],ôlels élégants, tes cafés somplueux
Brill enl par leur conforl, leur scrvice et leur jcux.
Ton Parc aux vieux tilleuls, tes Arènes ombreuses
OITrent aux promeneurs des retraites heureuses.
Les malades le jour, les amoureux le soir,
y peuvent à loisir deviser et s'a seoir.
Ton joaillier Menanteau, dans ses bazars féeriques,
Expose es bijoux, s s pierres magnifiques;
El les marchands d' uvergne in tallés prés de lui
Vendenl aux amaLeurs les denLelles du Puy.
Enfin au Casino la salle frémissanlc
l etentil des bravosd'une foule éléganle,
CUI' l'arlisl ' Dan b6, l'éminent direct ur,
J~l
sa lroupe cl'élil y fonl L uj ur fureur.
El les bains 1l1crveill ux 1 quelle voix éloquente
Pourra r dire assez leur vedu hienfaisante,
l ur aImanle chaleur, 1 ur électricité
Qui VOLlS frissonne ULt '0l'1)S comme Ulle voluplé.
213
�214
LOUA GE A NÉRlS
Leurs médecins fameux, llambeaux de la science,
Les nommen Lil bon droiL les vrais bains de Jouvence.
o
languissanLe femme, ô vous, rlmmalisés,
Que labeurs ou plaisirs, nmours même onl blessés,
Qu'onL frappés la névrose el la douleur maudiLes,
Approchez-vous ici, parlez-nous eL nous diLe
Combien vous avez dù de raj unissemcnts,
De guérisons ails nombre il ces bains Lout puissanls!
Cerles Néris n'e l pas de ces sLalions brillanles
Que baignenL de leurs 1101s les mers élincelanLes,
Ni de ces bains courus par ]es gens de plaisir,
Qui, onL là 'amus r SrulS onger il guérir.
Néris esl sérieux, mais poèle el Lourisle
Vous dironl avec moi que jamais il n'csl tris le ;
Que pour les vrais baigneur, ou nerveux ou perelu ,
Le calme de a vie e l un charme cie plus,
El qu'il gardc loujours un allrail vif' ellenclre,
Pour qui saille hercher, l'aimer eL]e comprendre.
Allons! léris encore a des asiles verls,
L murmure cles eaux, ]('s bravos des con cerIs,
La douceur d'ull ciel pUI', le senliers pleins d'ombrage
El les lièdes zéphil's jasanl clans l' feuillage.
V'nez-) donc baigneurs, car il vous Lend les bra ,
EL p uL-èlre, au l' Lour, redirez-vous l ul bas
Ce que clilla chanson que chacull sc rappell :
« Les B urbonnais sonl bons, la Bourbonnaise esl h 11 . 1 »
1
Dr Forg
III
l d
B slqu(' nnrd , cn villé gialur ù N 'oris , seplembre 188·1.
�LE CHARME DE NJ~RIS
Comme il esl agréable de se promener par un beau jou r d'automne à Néris. Il semble que dans les airs ensoleillés il soil reslé des
refrains d'amour, d'harmonieuses noles des mélodieux concerts
d'élé: landis qu'au loin soufne l'èipre bise, déjà glacée, ici la n alure
lempère toules choses par la douceur du climal. Quand on d e cend
du plateau nérisien on se lrouve loul à coup da ns une oasis
enchanlée, garanlie conlre les aulans, les frimas des longs hivers.
L'atmosphère charo'ée des oncles vaporeuses de la naïade r épand
COli cc lio n de vases nppa l"lcn nn t il l'J:; la t. -
\ ïtrincs du Jlé
l 'ist~1c
de 1 '~lL
l is
·ClnCIIl.
a douc' é.;l1alcl1r clans le vallon; lù, l'arbre conser\' plu ' longtemps
son ["'L1illag , l'oi 'cau son agililé la femme a b aLllé.
bn parcouranl les promcnades si animées penclanl la saison
mainlenanl dés 'r[ 5, mill \ pensées ohsèclenl l' 'spril, qui parI 'nl,
qui chanl 'n i le ' heaux jours passés. 0 lemps! 0 amours t jeux de
.1 LIll SS t
]) s arèn s on conl mple Monlluçon, se ' plaines lmm 'llses,
�216
LE CUARME DE NÉRI
campagnes ferLiles, la vic nouvelle; c'esl Home des Gaules regardant
la ville bourbonnaise. Le bains abri lés contre les vents, inonden t l'air
de vapeur vivifianLe ; on se croirait en un coin de l'aLmosphère
célesle du :Midi, qu'illumine le oleil d'Arles, de Toulouse, de Nîmes,
les cités qui aimenl encore les jeux sanglants des amphiLhéâLres.
Ce chaud soleil vient caresser chaqu jour le sein de la déesse
nérisienne, même pendanL les heures sombres, où son disque
étincelanl est voilé pour le resL des humains, ainsi qu'un amanL
violemment épris, qui n'a de regards que pour sa belle adorée.
Oh 1 que de fois je suis venu réchauffer mon être aux brùlants
rayons d'amour qui versaient ]a vie à la naïade. Je contemplais
longuement sa demeure attrayante, j'admirais ses charmcs, je
m'cnivrais du parfum suave, alliranl de ses eaux; mais il fallaiL
partir: 'le CŒur serré, plein de souvenirs, de regrets, lenlement je
gravissais J'avenue des pla Lanes, qui semble escalader les monls :
c'esll'a cen ion de la route d'Am ergne qui monte, monle toujours}
jusqu'à ce qu'elle s'élève aux plus hauls sommeLs de France, au
plaleau de Gergovie, la suprême forteresse, au Puy de Dôme, le
V\ asso anlique, temple digne des dieux gaulois, au Sancy, donl Je
ciel foudroie le pic trop alLi r. Arrêlon -nous un inslant, regardons
Téris, MonLluçon, le voies ferrées du Berry, la ligne de Paris; ce
sont le plaisirs de la vic qui se déroulenl à nos yeux charmés,
ca plivés ; si l'on explore la grande plaine d s Campagnes, c}csl
l'immensité, l'inconnu qui eITt'aie le rcgards, le grand chemin des
conquête el cie la lulle pour l'indépendance, suivi par les aïeux, les
guerrier' de Brennus cl de '\ ercingétorix.
Que d fois j'ai rêvé sous. les b1an 's plalane , les tilleuls embaumés de l'él me!, du bonheur, de l'amour, de la liberlé. Pays les
dieux, je le clois mes a piralion les plus ',lev "cs el ] '5 plus belles
heures de l' xisLen e. Sois ù jamais béni. Qu'ils lrouvenl en toi la
féli ilé ceux lui her henL dans la vic le ({ hienheureux devenir 1 »
Qu loujour 1 s palais l Le lemples s'élèvenL pour] hOl1b 'ur 'L
l'amour cle ' humains t
di 'li, mon heau 'ris, mcs P "mlles 1ll J'nppellenl aux onfins
de h forèL voisi nc. M voi'i déjà dans l s grand s plain 'S . lliqu s .
.l'ai mar'h '>, .i ai soir: héla ! la pcLil s mcc d s Campagnes qui
l'OUIHil <lU prinl mps, al! l'aloLl Ll l "gère v 'naiL puiser l' brcuv<lg'
(lui :lI1im sa 'hanson jo)' 'u , 'sl Lari , . mm' la j i' qui inondail
�LE CHARME DE NÉHIS
217
mon âme aux lustre de jeunesse; l'oiseau a disparu, portanl sa
gailé sous les cieux où règne l'éternel renouveau. Renlrons, nous
pleurerons les charmes au foyer sol itaire.
Je voudrais être poèle pour chanter ma palrie, célébrer mon
pays, objeL de mes adoralions.
o mon cher Néris, je le devais ces lignes d'enlhousiasme, lerre
bien-aimée, l'une des plus belles de France, des plus illusLres par
les légendes, les grands faits hisloriques, choisie enlre loule par
les glorieux ancêtres qui reposent dans Lon sein. Là, dans ces
plaines d'air pur qui dominent la ville, leurs mânes erren l
délicieusemenl. Dîs, Mage, Ogni, Brennus, BiluiL, Bellovèse, Lous les
grands chefs qui dorment sous nos tumuli onl connu le charme de
ta cilé, la joie de les fêles. Les Césars se complaisaient dans Lon
agréable séjour, eux qui avaienl conquis le monde; ainsi que n(lS
aïeux des Gaules Centrales, ils t'aimèrent, tu devins la demeure de
prédilection; il te comblèrenl de Lous les dons, cllon éclat a reflélé,
durant des si 'cles, les splendeurs impériales. Tu élais reine des
peuples, quand les Césars tenaienL le sceplre dans les palai .
L'uni, ers venait à éris reconnaîlr'e la Puissance Souveraine de la
Terre.
Souvenirs d'immorlelle gloire, il esL bon de vous rappeler aux.
jeunes bourbonnais pour qu'ils sachent ce qu'a élé ce pays, quel sang
coule clans leurs veines. Il n'est aucun blason qui oil comparable
â celui cl leur patrie.
Les Brenns, les rois gaulois y fixèl ent l ur résidence: la viII
ful créée par l'un cl'eux; le princ sses, le nobles gauloises inaugurèrenl le règne des grancleurs .nérisiennes. Nous relrouvon de '
parures qui ont dù leur apparlenir, el qui parlenl éloquemm nl de
la magnifi ence des l mps marqué par le règne de nos ancèlres,
c s glorieux conquéranl ' qui flrenl lrembler 1 univcr '.
La Majeslé du Peuple 1 omain élait représenlée à Néri' par la
Cour Jmpéi'iale; 'csl par milliers que l'on suppule les monnaies dc '
Césars, d Impéralriccs élcbrcs, lcs objel . cl luxe 'l d'arl qui sc
rapport nl à leur hrillanle époque. Le Pépin' onl élé les dcrniers
souverains cl Néris, 'L Charlemagne y a passé sa .i 'ulles · C. Celle
l '1'1" prédestinée J]' cl "aiL voir que de grand 's chos s Lde grands
hOlTI1l1 s.
L, \rchamhauds-l urbon sonlles cnfant . d· son sol cl leur
�LE CHArDIE DE Nl ~ RIS
218
superbe lignée, qui a donné Henri IV cl Louis XIV à la France) esL
en grand honneur dan l'univers enLier.
Quelles plu belles et plus forles races que ces nalions Bourbonnaiscs, 1onLluçonnaises el Nérisiennes,issues du plus pur sang
gaulois el romain.
II C
nic ulc nérisicno c. -
Médai ll on tro uvé il Né ri . .
�ARCHIVES DE NÉRIS
-
.-..---.,., - - -
PIECES ORIGIN ALES
•
��.Te reproduis un certain nombre de documents concernanl éris,
recueillis dans les regislres paroissiaux ou clans les archives
communales. Ils sont intéressanls en ce sens qu'ils nous montrenl .
les principales phases de son exislcncejusqu'à J'époque de la fonda lion
de l'Elablissemenl lhermal actuel: c'est-à-dire que nous suivons les
règnes de Henri III, Henri IV, Louis XIII, Louis XI\, Louis X\,
Louis XVI, ]a Révolulion, l'Empire, la Heslauralion, près de dcux
siècles et demi.
Ces séries de petils faits notés au jour le jour par les bons
pasleurs des vieux âge, constituent l'hisloire locale; si l'on pouvait
ainsi, de parchemin en parchemin, jusqu'a ux dernier Césars,
lraverser à la lueur d'un flambeau, les jours lénébr ux qui s'élendenl
de la chùle de l'Empire à la Renai sance, il serail facile d'é lablir
les fail el gestes d'un peuple.
Ils ne parIenl pas eulement de choses ecclé iastique, il
citenlles grands comhats du royaumc de France, les b'onnes cl les
mauvaises vinées, les accidenls climalériques, les changements
survenus dan l'étal des" Chaudes ", les phénomènes céle 'les qui
onl frappé l'imagination populaire, le découvertes gallo-romaines
dans les décombres de l'anlique cité; ils nous fourni sent égal ment
des données sur l s habitant de Néris, l'adminislralion de la
province; il nOlis fonl connaiLre les pel sonnages remarquable',
les hauls dignitaires qui onl fréquenté la stati n des eaux; nous
savons ainsi quell s troupes royales, quels régiments yon l slatio11né;
'nfin, ils relatenl une tou hante légende, la biche de ainl Patrocle,
mailre d'é 01 cl t\éris, au VIc siècle.
l'époque où ils "-rivaienl, cc prêtres étai nt, dans le pays
nérisi 'n, du nombre cl s rares personnes instruiles; ils onl compris
qu'ils pouvai nl être uliles ù la posléril"; leurs n[lL'I ations, quelque
l'élibl s qu'elles soient, 'omblenl n parli l 's lacunes du passé.
Toul c qui touche cie pl'\s ou de loin ù c tle jolie contrée esl
�-
222-
précieux pour nous: saluons leurs mânes et gardons-leur bon
souvenir.
Cès notes sonl suivies de pièces relalives à l'établissement de
l'hospice, de titres se rapporLant à la Révolution, de décrets des
Consuls, de Napoléon. J'ai ajoulé quelques copies de pages origina les, de manuscrit dont la leclure peut êLre instruc tive, respeclant les textes de ces chroniques pour que le lecleur en goûle
mieux la saveur ancienne. J'ai cru devoir les rai re enLrer dans
le cadre de cet appendice il l'hisloire de Néris, comme un complément néces aire, ou simplemenl curieux à connaître.
Je doi témoigner ma reconnaissance à la Municipalité, à la
Commission de l'Hospice el ù l'Adminislralion des Eaux, qui ont
mis à ma disposilion les écri~s,
les objeLs rares et précieux des
archives, des collections de la ville.
Je remercie les personnes qui onl bien voulu me lais el' reproduire les belles choses lrouvées dans ses ruines et qui sont en leur
posse SlOn.
iVlOH EAU DE NÉRfS.
�DOCUMb JTS DE L'I~TA
HELIGIEUX
Le 22 janvier 1583, il ) eut un ouragan de venl si impélueux
qu'il emporta le clocher de l'église de Néris et pll1sicl1r autres en
différenls endroil .
Minerv de Vichy.
C j uel 22 r jour d'avril 1:1D5, jamais homme vivanl n'a vell les
n ig S 'Il sy c11'ancle quanlil .., Vll la saison.
Fin lnnO. - La 1110rl de cesle fcmm' cl de sa fille en l'null'
f"ui" 'l descripl' ful cslrange parce que ce ful par la morsure d'un
chien cnrag ~
cl fur ' Ill loul's deux mordu 's cc
mèm)
heure.
�..
224
DOCUMENTS DE L 'ÉTAT RELIGIEUX
Il sera néanmoingtz dicl que c'esloit un mâtin furieux et de
laille extrêmemenL grande. Touteffois il sera rcmarqué que la
dicle Barthon fist acle au si généreux pour son sexe qui aye
peulLeslre jamais été remarqué, car se trouvant seulle avec
la peLile de l'aulre part nommée, gardant du bélail, étant
aUacquées par cc chien enragé eL sans secours, elle combattit avec
ce chien en tout demie-heure. Enfin lerrassé et mis le genouil sur
luy, luy ayant s l'ré le museau, atlendant du sccours de quelques
bouviers, elle fut plus d'une grosse heure à se défendre de cest
animal cl enfin luy ayanl abbatu sa force el sa rage,l'estrangla avec
ses cy eaux.
Fin de l'année 1660. Dieu m'en donne une meilheure qui sera la
prochaine s'il luy plai t et le paradis à la fin de mes jours. Garrouset, curé de Néris.
C'esl le même jour ICI' de septembre 1667 que nostre grosse
cloche a esté fondue.
En ce même mois octobre 1668 a commancé une grande dissenlerie qui a duré deux moi, où il n'es~
poudant morl, dieu mercy,
que huil grands corps et quatre petils enfants.
Remarque de la visiLle qui ful faille en l'églisc de Nél'is par la
pcrsonnc mc mc de Monseigneur l'Ar llevêque dc Bourges,
Premièremenl mondil cigncur s'appeloil Michel Poncet. Il arriva
ic)' Ull vendrcdy au soir, cinquiesme jour de .Juin en l'an 1676 qui
ful le lendemain de ]a ~ sLe de Dieu, après avoir demeuré dans
Montluçon l'cspac de quinze jours où il confirma cnviron quinze
mille âmcs l fit les peLils ordres, eL où on fil un grand [cu de joye,
ellc gClls sous 1 s armes qui allèrcnL audevanl cl luy av c cl ux
Cal'OSSC ' l qualre hons capucins qui pl' s hoi nl el confcssoicnl Jc
pauvre 1 cupl ' p nc1anlla visiLlc, Toulllosll' p Lit clergé, composé
d qualre preslr s, scavoi!': PhiJih rl de B auv rgi r cy-clcvant
prieul',CharlesFrançoisc1eB auv rgi r,sonnpvcu,pourlorspri 'UI',
mo T soussign '. curé 'l 1\1"(' Pi rre l\losni r, n slrc vi aire; fllSJlleS
tILl-cl vanl cl' sa grand ur, jus Jues ù la Toix qu'on oppellc cl 'S
Jllcusni 'l'S, avec noslrc p '1 porl6 pal' Cjuale' gcnlilshomm s; il Y
avoil huicl p 'lils nrons habillés Il ang s qui nous accompagnoi nl.
�DOCUMENTS DE L'ÉTAT RELIGIEUX
225
TouLe noslre jeunesse sous les armes dont messire Claude Chabot,
chirurgien, le capitaine, luy nt une peLite harangue bien troussée,
dont ct tout ce que dessus sa grandeur [ut toule satisfaille. Elle
donna elle-même la bénédiction du très-S LSacremenC le vendredy
au soir, d'abord qu'il fut arrivé, dit la SL. messe le lendemain,
donna la confirmation après dîsné, visitla ensuilte l'église et s'en alla
à Colombiers. - 1676.
Bobynet, curé.
Le 14c may 1673 entre le Jubilé universel ous nostre sainl père
le pape Clémc:nt IX donné au Roy Louïs XlU conlre les Turcs el
les Hollandois pour la deITance de la Chrestianlé.
Le 23 juillet 1673, 'le sieur Chabot, chirurgien, a été nommé
syndi avec François Meusnier demeurant à Reaux.
Cc mesme jour qui nziesme octobre 1673 a esté benilte la chapelle de Pérassier par moy mesme, curé, suivant la permission de
Mon eigneur l'Archevêque à moy donnée. - Clullelain Desbouis
de Villars, sieur de l crassier.
Il e l à remarquer que ce mesme jour cy des us qui estoit le
jour de Saint-Jean, 24 juin 1675, toul le monde e toil dans leur
maison à se chauffer cl le jour de St-Pierr el de Sl-Paul et suivant,
car il faisoit grand froid et 4 ou 5 jours avanlle dil jour de St-Jean,
on a vcu du gla épais d'un escu.
Celle année, - 1G87 - il Y avoil i grande quantilé de vin
qu'oll ne savoil où le 1 ger, les fùls de tonneau onl vallu jusques à
quatre francs elle vin ne e vandaitque quatre francset cinq francs,
mais l'année 1689 il Y eut tant de disette ce que jamais homme
lÙlvoit veu, on n'allail pas 'eulelllent dan 1 s vignes pour y vandanger, Monsieur le prieur n'eusl qu'une bigorrée de vi 11 pour son
dixme cl on
u pa presqu Ioules Je ,ign s par pied, comme
estant toules mortes par la gelée.
IIi
�226
DOCU'.\1ENTS DE L'ÉTAT RELIGIEUX
OYEZ, HABITANTS DE N]
~ RJS,
LES APPELLATIONS GRACIEUSES DES AÏEULES:
CATALOGUE ET NOMS
DE CELLES QUI SONT DE LA CONFRÉRIE DE L'ASSOMPTION
DE LA TRJ
~ S
SAINTE-VIERGE, E
L'A ' NÉE
Dame Louise Perron.
Dame Anne Heraud.
Mademoiselle Jeanne de Cuilliat.
Mademoiselle Poinle de Marcouïn.
Dame Louise Chabol dilla Chappus.
Dame Jaquelle Bobinet.
Dame Gilberte Bourjon dilla Duperin.
Damoiselle Claude de Roumy dilla Clereste.
Damoiselle Elisabelh Morichon.
Damoiselle Magdeleine haboL
Damoiselle Françoise Morichon .
Damoiselle Magdeleine Guy.
Damoiselle Gilberle Morichon.
Françoise Deslernes dit ]a Francon.
Michelle Bourjon dit la Tallette.
Marguerite Tallel dit la Bicballe.
Marie u Roy dit ]a Bal riel'.
Gui]hemelte Berrier dit la Chal uzelle.
Rose Bernard clil ]a Maz donne.
Louise Gilberl dil la hevichaLLe.
Peronne]]e Guilhol dil ]a Barraude.
B nign Tallcl dil ]a Bourjoul1c.
Sylvie Chanlo 'seau d Landier elil Serpa nel
Jaqu lin 11ignol.
.1eanne Thoma dil la Gasn .
ilberLe Prudh 111111C.
J ann ] uN, dilla FringanLe.
Mari Lagard sa flll .
Louis 1anson dil]' manle.
1688
�DOCUMENTS DE L'ÉTAT RELIGIEUX
Françoise Monlbrun.
Peronnelle Aucanle.
Jeanne Gomy dit la Triou~e.
Louise Gomy dit la Michune ?
Jeanne Petit-Jean.
Marie Laville de Cheberne dit la Pouëtte.
Marie Barlhon, la Missonne .
.T eanne Dechery de Montluçon.
Françoise Sauy, femme à Pierre Chabol.
Marie Aumoyne dit la Tauveronne.
Magdelaine Martinat dit la Clemansonne.
Anne Gilbert dilla Rauletle.
Blaise Chapuzet dit la Pouette.
Magdelaine Bonhomme dit la Bichale.
Jeanne Dalries dilla Marandette.
Jeanne Hugonin dit la Chavetle.
Jaquelle Laronl dit la Licé.
Jeanne Lafonl dit Dindaude.
Marie Pommier dit l'Andrette.
Claude Barret dit Tigoumatle.
Benigne TigoumaL sa fille.
Dame Catherine Quereau ?
Marie André diL Linière.
Marguerile Geaulal diL Vergière.
Jeanne Maridon dit Vergière.
Marguerite ChaLron dit la Tixière.
l ~ rançoise Gourjon dilla peli.Le Tixière.
Loui e Bourjon dil Nerdre.
MaLhieue Halol dit la Marc cbalJc.
Marie André dil Nerc1re.
Honorée Huguel dit la Houssière.
Marie' Perrot dil la LanberLe.
ilb rL Debien dil Tl10ma .
Louise B 'rnarcl dil Magnioune.
CaLh rine Monselol1 dil la Canale .
.T ann Larb~1
li r dil la Barraud
Françoise S J'pauel dil Lanlia le.
Mi 'h li Thomas dil GOlllj n.
227
�228
DOCUMENTS DE L'l~TA
RELIGIEUX
Catherine Vilalte clilla Cally .
.Teanne Hobin dit la Carderij .
.Taqueline Du cros dit l'Aucante.
Gilbcrle Dumontel dit ]a Chapelièrc.
Anne Durin dil V lars.
Gabrielle Guilhol dil la 1ignolle.
i\Iarie Morinet.
1\1 a ri e Meusn icI'.
1:arie Seret.
Peronnelle Bonnefond dit la Bou s ièrc.
Jeanne Chenard, dilla Bergière.
Anlhoinelle DubreuiJ, femme d'Anloine Gomy.
Marie Guilhol, femme de .Tean Mon in.
Jeanne Bouligniat femme de Jean Berrier.
Louise Tigournat, femme d'Annel Bichat.
Françoisc la" Bregière dit la Momime.
Marie Chappy dil femme à François Morinet.
Blaise Chapuzel femme à Gerva is Meusnier.
Françoise Aignès femme à .T ean Hazais.
Mari Hazais sa fille.
1agdeleine Chapus fille au sieur Chapus.
Louise GOIl1 .
Benigne Mignot.
Benign AUj) lil dilla Fiol!
Jeanne Thomas femme à Louis Du ]
nlhoinelle Bernard dil la Lnjouelle.
Magc1 lcillc Chapul fille ù M. Chapul bourghcois.
Anne Paquel femme à Vidor Gomy.
Blaise Chapuzcl femme à GilberlDalriès.
P ronn Ile Cil n femm il Clwhot.
Isnbcllc Barrel, femme Je Castile?
Bcnign Laront, 8 sols.
Loïs' Boisard, 8 sols six deni l's.
Mari' Bcrgièr " 8 sols six dcni ' I·S.
Iln Mosni J', 5 sols.
Philipp' Ch 'nard, 5 so ls.
Louïs' ]3oÏs, 8 sols six dcni l's.
?llaric-Calhcrill Bouljon 8 sols ' ix deniers.
�DOCUMENTS DE L'ÉTAT RELIGŒUX
229
L'année précédenle 1689 les guerres estant forl allumées entre
noslre bon Roy et le prince d'Orange, - noslre bon Roy omballant
conlre luy pour la foy calholique, - el a eu besoin de gens el a fallu
lever la milice dans loules les paroisses de 5011 royaume, el onl eslé
nomm és pour marcher Jean MorineL iailheur œhabils pour le bourg
el Gilberl Alajouanine laboureur pour la paroisse, sous la conduile et
dans la compagnie de Monsieur Dapr mont.
Haehcltes;JTo l'qucs eo.bronze du Musée de Néris.
NolÎ.s avons eu celle présenle année 1691 un jubilé universel
nccordé par noslre SainL Père le Pape \.lexanclre Neuf à noslre bon
Hoy Louis xurr pour avoir la vicloire conLre les ennemis de la foy
calholique qui estoienL tous conLre la Franc. Il Y avoit grande
guerre qui esloil forl allumée el a fallu que le ban, l'nrrière-ban, el la
milice, double milice mar hassenl et il se flL plusieurs balaill s el
grands carnages de co lé el d'autres.
Il arriva icy ulle garnison de gens de guerre, ca\ aliers, le 28 c
novembre 1692, la moi lié de la compagnie et l'autre moilié à Beaune.
e qU'il avoit jamais vcu, donl le capilaine s'appeloil 111ol1si ur
Du Bequ t, régim nl de Bourbon el ne 'n allèrenl que le 13c
avril 1693. '
L cl l'ni r jour du mois d'aoM 1693 1 feu du ciel esl lombé ù
neuf'hcur's du malin sur le pre soir de Jean Lm'bale ' lier, dit Gasne,
qui a hrùlé el onsum '. pour plus de mille escus oil de bled el
au lres mcubl qL1 i esloien 1 cl clans,
L'an mil six' nl quall" vingl qualorze, J • d uzième du mois de
�230
DOCUMENTS DE L'ÉTAT RELIGIEUX
Janvier est décédé dans le bourg de Néris par un accident falal,
George Finque, allemand de nalion, soldat cavalier de la compagnie
du sieur Delysbourg de Villars pour lors icy en garnison, âgé de
trente ans environ, qui fut Lué par un de ses camarades d'un coup
de mousqueton, sans pourlant le vouloir faire, car il vouloi t luer
son mareschal des logis qui l'avoit mallraitté, le dit George pour
s'estre mis à la traverse pour ]es séparer, il reçeu le coup. Il vescu
quatre heures ou environ et fut enLerré le lendemain dans le
cimetière de ceans où nous l'avons conduit selon son inLantion,
avec l s cérémonies ordinaires de l'église et celles de la guerre par
moy soussigné accompagné de mes vicaires.
Robinet curé.
.
.
1718, avril. Georges Agniès a mis la royauté de St-Georges à dix
livres et a pour caution Gilbert Chenard.
Le 8 juin 1728 est tombée ]a tour de Néris située devant le
presbystère à cinq heures et un quarl du soir. - Nicolet curé de
Néris.
Le 4 décembre 1730 a esté bénite ]a grosse cloche de cette
paroisse par Mrc Nicolas Preschonnet archiprêtre de Monllu.Çon et
curé de Chateau-vieux. Le nom de Saint-George lui a éLé donné. Et ]es parrains? On s'attendait à voir figurer dans cette cérémoni
comme dans la plupart de celles du mème genre les noms de haule
noblesse. Il n'en esL rien .
.ray soussigné prêsLre chanoine régulier de l'a bbay de St-Salur
près Sancerre, prieur el curé de l'abbaye de Sl-Laurent près Cosnesur-Loire, ay pris possession de la cure de Néris le L C février de ]a
1 résenle année 1738, ayanl u pour un des prédécesseurs Ja ques
Dupon mon on 1 bisa nI qui avoi Laussi élé chanoine régulier de
1abr)ay de l-Salur n r6 .
Desmaisons.
Celle année 1739 onl élé refondue le deux gro ses ] hes dan
le quell on a mis plus cl deu,' . nl li VI'CS de mélal pour parvenir à leur a orel avc' la lr isi \m à laquell e on n'a pas l u ·hé. Le
l ul a c Lllé près de ,00 livr ' cl nL le Homm" Jean Bel'nard Il <l
payé la 111 i]] ur porlion par s s bravolll' . cl 'a fau l . Que n s'y
pl' noiL-il de la bonne mani \ 1"?
Qu'avail don raille sire pour
payer si b '1
�DOCUMENTS DE L'ÉTAT RELIGIEUX
231
Notre bannière a été faite à Bourges et a coûté 45 livres payées
par la Confrérie de la Sainte Vierge.
Le vingtième février 1740 fut pendüe à Montluçon la servante
de M. le Commandeur de Saint-Jean, à cause qu'elle avait tué la
gouvernante la nuit de la Toussaint dernier.
Nous apprenons d'ancienne tradition que saint Patrocle qui avait
fail bâtir un monastère de filles en ce bourg de Nery, se voyant trop
recherché par les grands miracles qu'il operoit, pour les malades
qui le venoient trouver en ce lieu, s'en alla construire un autre
monastère au lieu dit Colombier qu'il gouverna un assez long espace
de lems: après quoy il s'enfonça dans les bois de La Celle et s'y
bâtit un hermitage pour vacquer davantage à la retraite et à l'oraison. Une biche de ces bois s'apprivoisa si fort à s'approcher de luy
qu'elle le veno it souvent voir, il .la faisoit manger en sa présence, et
lui tenoit lieu d'innocente récréa Lion. De.ux genlils hommes chassant aux environs tuèrent, on n'assure pas si ce fut par hasard ou
de propos délibéré, cette biche si familière à ce saint homme. Et on
a remarqué que depuis le meurlre de cet animal, ces deux gentils
hommes et tous ceux qui depuis eux ont possédé les lerres et biens
qu'ils tenoient comme propriélaires, n'ont jamais pu avoir d'enfans
mâles: sont dans le cas les possesseurs du domaiile el fief de Villars,
situé en la paroisse de Beaune dont on prétend que l'un des deux
gentils homme' cy dessus éLoit seigneur et détemplcur.
M. l'abbé de Vas Lan nous a donné cette année - 1740 - une
ehasubl noire qui a coûté 30 livres à Bourges. Il a aussy acheté un
cl vant d'autel de damas rouge et un de Calmeux. Il a fait faire la
baluslrade du sancluaire, le lulrain eL son_banc, les va eliers de fcr
pour m llre les cierge .
Que elle année 17 0 le lem 'est. si mal omporLé qu sans
parler des inonda Lions exlraordinaire arrivées en plusienr ' cantons
d l'1 ~ ur p par l s frequenLe ' Iluyes, il y a eu d la ft lé pl' squ
en Lou ' ] s moi, même] 26 juill l j ur de Saint Anne il v ul un
g 'lée avc gla' ; ce qui fil lue] s vigne ne Ileurir nl qu'à la fin
cl juill l l]
raisin n'ayanl pu a\ ane r n maLuriLé il furenl
surpris de la gelée étanl ncore n velj LL • Le sepl oelobre l le
�232
DOCUME TS DE L'ÉTAT RELIGIEUX
quinze du même mois la gelée fut si forle qu'il y avoil de la glace
épaisse d'un doigt, toutes les vignes achevèrent de geler sans 'qu'il
y eul encore aucun grain de raisin de mur, mais il se trouva comme
cuit, en sorle que ce qu'on en ramassa nt du vin aussy verd que le
verjus qui étoit si dé agréable à boire qu'il en faisoit rechigner
.iu qu'au fond de l'âme. Il se conserva à merveille jusqu'aux vendanges de 1741 qui ne furent pas abondantes m,a is qui firent d}excellent vin; on repassa le mauvais vin de Pannée précédente sur la
grappe, ce qui le rendit assez potable.
1741. M. l'abbé de Vaslan a fait faire les stalles du chœur el ]a
, porte d'entrée d'iceluy, ce qui lui a coùlé 206 livres. JI a aussi faiL
faire la chasuble de damas rouge à galons d'argent fin, ce qui luy a
coùté 197 livres. - 1742. M. de 'a lari a achelé les nouveaux livres
de chant à l'usage du diocèse et le nouveau Missel, Je loul lui a
coùté pour les qualre volumes près d 80 livres. Il a achelé le devanl
d'aulel à fleurs el le galon pour 60 livres.
- Toujours généreux, 1\11. de Vastan.
- Voici une piquante anecdole:
Mense Auguslo hujusce anni revoluil apparuit signum magnum
in le rra ex Regio consilio magno de promplum ralione panis benedicti deferenlia.
« Le SI' D sboui d Villar, ieur de P rassier, lrésorier de
Fl:ance, prélendil avoir c1roild'avoir l pain heny avanll l' abbé de
aslan, prieur au prieuré simple de Néri . Je fus le pr mier mi
cn cause av c le procureur fabricien. La cause évoqué au grand
conseil fut orc1onn e que le SI' abbé cl Vaslnn erail mis en cause
pour soul nir se droil. Le SI' Deshouis l'argua ur les qualilés
qu'il l renoil cl pri ur curé primitif. 11
clé i La de celle 'on lestali n dès lcs pl' mièr s pi \cc c1 " criluf ' CJue produisil l si ur
abbé. r pièc s c1'écrilur s qui n'él ienl qu cl ' baux dan 1 quels
hl) el l'un cie s . préd cc
ur s'ul m nl s'éloienl arrog' . Il'
qualil'>. El comm 1 dil l' D sboui ' n'avoil argu ~ c s qualilés d
'ur' primilif quc dans la v ü quc.i mcLll'ois dc on pé.lrly, afin
qu vo é.lnL son cas v l'J'eux c I11I11C il "loil, il m pul hiss r dans la
clans 'nlr l, prieur el mo
vanL qu' je Jll' '111ln1l'l'assois forl
p u el d' l'ur au ' C 'l d ' s s in 'id ' nls, l'ag 'nl d 'S lr(' 'oricn; d
T.
\
�DOCUMENTS DE L'ÉTAT RELIGIEUX.
233
France qui avoit in.l 6rêt qu'il n'y eùt rien de capable de déteriorer
les insignes qualités el privilèges de leur corps fil fagotter cel arrèt
il la fourche et au rateau. Il reconnoît le sieur abbé de Vastan pour
curé primilif et le maintient en lous ses droits; il affecte d'appeler
le sr curé de Néris vicaire perpétuel; verbiage qui ne peut aboutir à
rien puisqu'il ne peut donner à l'un ny ôler à l'autre, n'ayant point
été rendu conlradicloirement avec les p rsonnes inléressées au fait.
En cas cependant que ledil s'· abbé de Vastan ou ses successeurs au
prieuré simple de Néris voulussent s'en prévaloir ou pour se dire
curé primilif ou pour lraiter le ,. curé de Néris de vicaire perpétuel.
Je proteste de nullité contre ledit arrêt, altendu que les sieurs curés
de Néri n'onljamais élé lraité de vicaire perpétuel dans aucun tilre
non plus que les prieurs de Néris n'y ont jamais pris la qualité de
curé primitif dans aucun ancien tilre; c'e t ce qu'il e t aisé de
voir par ceux qui ont plus de lrois cents ans; proteslalion que je fais
pour servir el valoir ce que de raison. Ce jourd'huy sept· janvier
mil serl cent quaranle-qualre. »
Desmaisons, curé de Néris.
- A quels titres fail ici allusion M. Desmaisons. Ces papiers
paroissiaux auraient-ils élé délruits pendant la H.évolution comme
en beaucoup d'aulres li ux, dans]a Creuse,par exemple, où Barailon
a vu jeler au feu, par des mains ignorantes el criminelles, les documents les plu préci ux.
Nous avons eu abondance cie grain celle année-ci, 1743, aussy
hien que la précédenle qui avoil loujours élé her depuis plus de
vingt ans ne vaul mainlenanl que cinquanle cinq sols et un e cu le
sC[ lier. Il s'csl cueilly d Ll vin médiocremen l bon qui se vend 1 à
18 livres 1 tonneau.
Cc l celle a11n6 que Ill" 11 Lre Préhll de B mg s a élé nqmmé
au ardinalal J al' Sa ~fajeslé,
ain y nous cliron on ~ mminence de
la 0 Il fou aud, il a n mèm Lems éLé député amba adeur pour
la COLLI' de H.ome. Il cloi l pa rlir.
C 'lle anné '-ci a élé aeh lé le haton cl la confl'éri cie la ainle\ icrg il l30urges qui [1 coulé 72 livres y compris la v ilure.
L' deLlxicm
seplcmbr
17-1I
Ig!" De Hoye de la HochefoLl-
�234
DOCUMENTS DE L'ÉTA1 RELIGIEUX
caud, archevêque de Bourges, a donné à Montluçon le sacrement
de confirmation à plus de deux cenl soixante personnes de celte
paroisse âgés depuis sept ans jusqu'à dix-huit et vingt ans. Nou le
y avons conduit en proc.essiou bien rangés sous deux lignes, ce qui
a édifié toute la ville.
Les guerres ont été fort allumées cette année 1744 en Flandre,
sur le Rhin et en Piedmont. Nolre Roy Louis quinze après avoir
pris Ypres, s'est transporl' sur le Rhin pour faire repasser ce
fleuve au prince Charles, beau-frère de la reine d'Hongrie, à quoy
ayant réussi il a pris Fribourg et fait démolir la forleresse. En
Piedmont le chateau Dauphin et Demon ont été emportés par MSl' le
prince de Conty.
L'année, quoyque tardive, a élé fertile en bled el en vins qui ont
été bons.
La veille de St-Pierre. cette année 174- il tomba une grèle i
terrible qu'il y eut plusieurs animaux de tués même gros bélail. Les
grains de grêle étaient communément gros comme des œufs de
pigeons et de poule. J'en vis deux ou Lrois grains plus gros que mon
poings. Plu ieurs m'ont assuré en avoi r vu, dans un .orage, de plus
gros que des bouteilles de quarLe, - 2 li Lres. - Ce qui esL de ,ray
c'est qu'il y eut quantilé de bàLiments couverLs à thuile entièrement
saccagés, en sorte que les bleds dans ces greniers furenl très endommagés et même empor Lés par l'eau qui urvinl. Il se fit une trèsmauvaise moisson; plu ' ieurs ne fUI ent pas même voir leurs champs
el leurs vignes, n'y élant rien re Lé. On fai sa il nombre de plus de
cenL paroisse perdues par c L orage en long.
La guerre a été fort allumée en Fland r . N L' insigne monarque
Louis quinze a éLé beny du ci 1 d'une mani re lou le parliculière par
les conquête lu'il a fail. près avoir baLlu le ' nglais à Fonlenoy,
il pril Tournay, and, Denderm nele, OsLenc1 , Nicup l'l, Brug s,
Ash, ave une rapidilé cl plus éLonnanL '. Le pri ne } douard, rll
cl Jacques LuarL, prél nclanl au lr6n' d' ngl l r.I , a pa '" au
mois cl'aoùL n Ec sse el rrIand
l ' fail cl s vi loi re ' si merveillu ' s qu'il mal' he 'Lu llemcnl ù Londl' 's.
G
�DOCUMENTS DE L'ÉTAT RELIGIEUX
235
- Je pas e sous silence les répara Lions au presbytère, à l'église,
énumérées 10nguemènL et dans les plus petits détails, par chaque
curé de Néris, avec indicaLion des sommes qu'il a fallu débourser
pour ces" peLi tes ravoderies ", selon les termes de Desmaisons.
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Vases , ustensiles divers.
- Lais on mainLenant la parole il M. Renaud, l'intelligent
nnLiquaire, ce prêlre modèle donL parle avec tanl d'éloges Barailon,
qui eul avec lui de fréquents rapporls, enll etenus par la science et
l'ami lié.
xcessifs de la fin de Décembre el des
1768. prè les froid
premier jours de Janvier, la rigueur du froid s'adoucit insensiblemenl; on eul de pluies, de la neige, des g lées peu l'orle jusqu'au
10 février uivanl que le venls sc décidèrent au ud el furenl à p u
pl' \s 1 . m6me loul l r sle du mois. Ln lempéra Lure était alor
délicieLls pour]a sai n, l'air élnil plus chaud que froid, une v l'dure
�236
DOCU.\ŒNTS DE L'ÉTAT HELIGIEUX
agréable déjà répandüe par la campagne annonçait une récolte
abondanle, les arbres élaient prêls à se couvrir de fleurs et de
feuilles quand le venl du nord ramena le 4 de mars un froid piquanl
et une gelée très-forte qui dura huit jours enliers el fit un ravage
élonnant, surtout dans les tel~rs
basses el humides où la Yégélalion
était plus avancée. Des provinces entières perdirent Loute espérance
de récolte tandis que les froids extrêmes de l'hiver ne leur avaienl
causé aucun dommage.
- II ne faut pas s'étonner de celte persistance à parler des fruits
de la terre; la vie, circonscrite dans chaque province, était à la merci
du temps; les ressources internationales sonl utilisées dans l'univers
entier,de nos jours,pour subvenir à l'exislence de l'homme qui n'est
plus à la merci des intempéries et peul les braver.
Le lhermomètre a éLé ceLLe année de'puis onze degrés de condensation jusqu'à quatorze el un quart; par conséquenl a élé moindre
d'un degré el un quart de 1709 qui fut de quinze degrés et demi.
l'lUX DES DENJlÉES,
1770.
Vin, la cluarle, - 2 bouteilles,
Seigle, le septier ou heclolilre,
Froment,»
»
Œufs, ]a douzaine.
Beurre, la livre.
Viande,
»
Bois, la g[Qubière
et ainsi des aulres denrées.
12 sols,
22 livres,
24 livres,
10 sols,
8 sols,
3 sols 6 deniers,
30 livres,
Le nombre cl s pauvres celle année monlail da ns ma paroisse à
100 personnes lant peliles que grandes.
- Dans les communes du Plaleaunérisien on lrouverail ù peine
d nos jours un ou deux pauv!' s par commun .
- Les prix relaté i-cl \ U ne sonL pas nsiblelll nl <1if1""r nl'
des nôtres sauf en . qui conc l'ne l 's iglc lI' fromenl eL surlout la
viande. Il faul souv nir qu' Je fromenl à c 'llc époque n"'taiL pOUL'
ainsi dir las cullivé talls lcs 'ampagncs cl qu la consomm<llion
d \ la viande y étaiL nul!
�DOCUMENTS DE L'ETAT RELIGIEUX
237
Le vingt-huit janvier 1772 le tonnerre s'est fait entendre comme
dans les plus grandes chaleurs et la foudre esl tombée dans quanli lé d'endroits circonvoisins.
Cetle année, - 1775, - la paroisse a été imposée pour la somme
de sept cents francs pour faire les répara lions de l'église qui a été
remise à neuf, couverle, recarelée. M. le prieur a fait recouvrir le
clocher et blanchir le chœur, et tous les propriétaires des chapelles
en onl failles réparations.
Le 26 juillcl, jour de Ste-Anne, la grêle a désolé la paroisse; elle
était communément grosse comme des noix formées, quantité
d'oiseaux, merles, perdrix, ont été trouvés morls daus la campagne.
Ce fléau a suivi près de quatre-vingts paroisses.
M. de Vichi, ancien conseiller au Parlement, et M. Desvaux,
ingénieur de celle province, onl fait construire la petite fontaine
d'eau froide qui est auprès de la cave, ce qui lui a fait donner le
nom de fontaine de Vichi.
Nos eaux minérales enll"autres guérisons de celle année en ont
opéré trois bien remarquables. Mell e Duplessis de Bretagne avail
depuis longtemps les jambes si retirées que ses lalons tO~1chaien
à
ses uisses. Après une saison, elle dan ail et se promenait sans bâton,
el avec la plus grande légèreté. M ell e de Chazeron les Forges a eu
le même sorl pour le mème mal. Une religieuse ursuline de Bourges
a été guérie après peu de bains d'un rhuma tisme qui depuis quinze
mois luy ôlaill'usagc des jambes.
Les denrées qui depuis fort longtemps étaient à un prix exorbilanl onl beaucoup diminuées. Le bled a "alu le plus haut prix dix
livr s, 1 rromanl douze. L.e "in se donne à 4 sols la quarle et esl
a 'sez bon : Pour celu)' de Néris la grèle l'a lout emporlé. Et sans les
chari lé' elle dislribu tionsde pain qu'onl fai l quelques personnes charilahles,quanlité de malheureux auraienl souII'ert considérablemenl.
Le thermomètre a été celle année, - 1776, - dans le moi de janviel', cl puis onze degrés de condcnsaLion jusqu'à quaLorze cl quarl.
Ainsi le l'I'oid a élé égal él celui de 1768 cl a élé moindre d'un degré el
�298
DOCUMENTS DE L'ÉTAT RELIGiEUX.
quart qu'en 1709 qui fut de quinze degrés etdemi. Dans ce même mois,
sur la fin) la température fut si variable, et il s'éleva des brouillards
si humides qu'il y eut un rhume épidémique qu'on nomma la grippe,
dont très peu de personnes furent exemptes et dont plusieurs moururent, surtout les plus àgées.
- Sous le nom traitreusement inoffensif d'influenza, cette fée
malfaisante a exercé ses sévices de nos jour sur le monde entier.
... Il Y eut des gelées presque jusqu'à la fin de may. Il est vray
qu'elles ne furent pas considérables. Les mois d'octobre et de
novembre ont été si beaux et la chaleur si forte que les fraisiers el
autres arbres ont fleuris. Il est lombé de la grêle dans le mois de
juillet. Il y en avait des morceaux gros comme les deux poings.
Mais comme elle était fort claire, elle a fait peu de mal. Celte diversité
de température vient du voisinage d'autres provinces plus froides,
car le climat du BouI'bonnais est fort tempéré. La position en est
heureuse: le sol plus sec qu'humide et cependant fertile ne répand
pas dans l'air des exhalaisons nuisibles, mais souvent on s'y ressent
de la froideur des neiges qui couvrent les montagnes de l'Auvergne
et du Forès, sur lesquelles se forment de fréquents orages de grêle
qui viennent fondre sur la plaine etluy oler dans un instant toule
espérance de récolte.
- Durant une période trenlenaire, notre génération n'a vu qu'une
année de grande grêle et une aulre de sécheresse excessive. Ces
désastres ne se produisent heureusemenl qu'une foi Lous les siècles
dans le pays nérisien; les cieux ici sonl clémenls d'ordinaire, et
des assurances couvrenL les perles év nluelles. II fauL en excej ter la
présenle année 1902 lrislemenL élèbre l ar de nomhreux et é1 ouva n lable a laclysmes.
On a découverl en faisanL le chemin cl Néris au chùleau dcs
Forges, au-clessll du Pc, chin, un picn \ cl' nviron 20 p uc s d
long sur 10 d larg ur, sur laquell élaicn Lins l'ils es moLs:
Num. Aug. el .Iun. \ ie. N riom.
Il para1L qu "étaiL un ins l'ipli 11 qui "lail poséc ou au-de sus
cl la porl d'un l mplc u au-cl ssu d'un auL 1.
�DOCUMENTS DE L 'ÊTAT tŒLtGlt:UX
2~9
En faisant la grande route on a couvert un morceau de l'aqueduc
fabriqué par les Romains, qui conduisait l'eau à l'amphithéâtre
et dans la ville, car les décombres, les fondements, les anciennes
Vases de form e èlru qu e trouvés dans un puils près des Arêncs.
murailles que l'on découvre continuellement donnent lieu de croire
que l'endroit était fort considérable. Cet aqueduc était composé
d'un mastic de petites pierres jeltées dans de la chaux vive; il avait
deux pieds de profondeur sur 18 pouces de largeur.
La source qui esl à cÔlé du grand puils se déclara dans le tems
du lremblemenl de lerre qui renversa Lisbonne en 1755, ~e premier
novembre, à neuf hcures vingt minutes du matin. Lorsque celte
source jaillit on enlendil une explosion comme d'un coup de fusil,
Loulle hassin sc remplil d'une eau extrêmemenllrouble. Ce phénomène ne fut pas le seul qui ou procédât ou accompagnât ou suivît
le lremblemenl de terre. On aperçul dans presque loute l'Europe
clifTérenl::; méléores ignés. Ces météores avaient pour cause les
différenles malières qui fermenlant clans l'inlérieur de la lerre
chargeaienL l'a Lmosphère de vapeurs qui s'ennammaient.
Renaud, curé.
1777. - La fin cl Mars a éLé t1'è -belle, le soleil fort ardenl, ce
Cjui avail fail avan cr lous] arbres, mais les premières semaines
d'Avril il y cul cl • forles g lées qui onl emporté l'espérance de la
pl us beU récoll. J ien ou presque ricn n'c t reslé. Le bled cul
s'c 'l sauvé. En sorLe qu le vin valait dans] l ms des vendanges
quinz s Is]a carle elles aulr denrées ù proporlion.
�240
DOCUMENTS DE L'ÉTAT RELIGIEUX
Le lrois du mois de novembre, me promenanl dans mon jardin
à sept heures et demie du soir, l'air étant fort doux, le ciel serein,
cl le venl au nord, j'apperçus un météore exlraordinaire. Le lems
s'éclaircil au poinl qu'il allait éclore un nouveau jour. Enlre le nord
el le couchanl je vis paraîlre un globe lumineux el d'un diamètre
trés considérable qui s'élevait dans la direclion du couchanl d'hiver;
il s'en échappail successivemenl ou à la [ois de l'orles élincelles, et
le cercle dont il élait entouré était formé de rayons de plusieurs
couleurs parmi lesquelles on dislinguait surtoul l'orangé. Lorsque
le globe fut à une certaine hauleur, il en sortit deux espèces de
volcans qui, séparés de la masse, prirent la forme de deux grands
an's-en-ciel, dont l'un se perdil vcrs le nord el l'aulre vers le levant.
Alors je vis la masse se fondre insensiblement au point qu'environ
neuf heures tout avail disparu. Ce phénomène n'avail été accompagné d'aucune explosion. Le 27 du même mois ce météore e renouve]]a, environ la même heure et presque avec les mêmes circonstances. El quelques jours après on ressenlit dans la parois e de
Villebrel quelques légères secousses de lremblemenl de lerre.
On découvre loujours, en faisant la grande roul , des morceaux
d'anliquilés.
1779. - En [ouillant un puil dans la cour de Marien Lafoni, à
droile de l'enlrée de la rue des Chaudes en venant du bain, on a
trouvé à six pieds de profondeur un conduit formé par des quarLiers de pierr de qualr pieds de longueur, lrois de largeur el un
d'épaisseur. Dans on inléri ur il a trois pied en quarré il vienl de
dessous la maison el a la direclion dans son jardin, le long de la
ru l sa penle du 6lé des bains.
gau h n voil lrois assises de
pareilles pierres qui souli nnenl la base d'un' . 101111. n aulre
onduil au-dessus le coupail à an erl clr il. omposé de pier!' 's de
cinq pieds cl longueur n form cl ba'b l'un sur l'aulrc. Dans
1 s lerrc ' na lrouvé lrois malières difl'érenles. La première sl un
Llp aisém nl av" 1 coul au
pi 1'1' xlr"m menl hlan he qui S
l qu'o n é Tas av 1 p u s ul. EII l'CSS mble parfailemenl à clu
phUr . La s . nel
l un pi lT cl un hl LL pàle lr \s-dul' CJui n
qUHnlil' cl' v'ines r mpli s cl c li mêm pi lT bhm ·he. La lroisième, qui esl une pi 'l'l" d'un pied su\' qualr pOLI' 'S cl larg' ' l
�bOCUMBNTS DE L']
~ TA
RBLIGIEUX
241
un cl'épaisseur, ressemble à du marbre avec de pelites veines vertes
eL d'un jaune pàlc. C'esl un boul de planche pétrifIé, ce qui se
connaîl aux fibres du bois lrès bien marquées, à la poussière du
bois à l'exLrémité, sa nalure esL Lrès-évidente.
1782. - Le 13 juillet il minuil, le tonnère est lombé sur le clocher, a brisé Loule la charpente, sans endommager les cloches, a
abaLLu le chrisL de l'enLrée du chœur, cas é celui de la chapelle de
Sl.-Abdon, a arraché des pierres du premier pilier du chœur du
même c6lé, fait lomber du crépis age et difTércnls endroi ls, lerrass'
huil sonneurs dont un a eu les cheveux brûlés par la foudre.
La nuit du 28 au 29 J uillel il parut, environ neuf heures du soir,
une lumière considérable qui paraissail zodiacale, qui se changea à
dix en une aurore boréale fixe, dont l'étendue était de l'Occident au
Midy, donlla base élait d'un blanc de neige el plusieurs nuages de
même blancheur s'élendaient vers l'Orienl. Elle dura jusqu'à minuit
d'un rouge de sang el répandait une lumière à pouvoir lire.
1783. - Pendant presque Loulle mois de juin et une grande par lie
du mois de juillel, au lever du oleil et environ deux heures avanl
son coucher il s'élevait une vapeur exlrêmement épais e et
semblable à celle qui s'élève clan les jours les plus nébuleux de
l'hiver.
On pouvail alors fixer le soleil qui devenait d'une couleur ùe
sang el allrislanle. De observa leurs prél ndaienl que ce phénomène
amènerait une corruption dans l'air qui occasionnerail dans
l'automne des maladies dangereuse, mai ces observa lions heUl'eusement se lrouvèrent fausses el plusieur médecins dé iranl en faire
sur l'élal de l'almo phère chargée de ces vapeurs se sonllransporlé
à l'observaloire el onl lancé une espèce d cerf-volanl qui s' st
élevé à une'hauleur proc1igi use. Ils l'onL r liré couverl d'une infinilé
d pcl i ls in etes noi l'S, qui, après l'cxamen, onl paru renfcrm r
un petile humeur venimou e qlmalfaisanle pour les plant s. oit
'clle raison, soil loule aulre, aucun fmil el d'aucune espèce n'a élé
de gare! . Ces 'ollvulsions de la nalure en désordre, l"laL de
l'almosphèrc pal' le brouillard enfumé qui 1Ùl lais 'é voir l'aslre du
jour à s n oLLchanl quc sous un aspe 'l auquel les yeu, 11 sonl
16
�DOCUMENTS DE L 'ÉTAT RELIGIEUX
poinl accoutumés, tout cela esl bien digne de fixer les recherches
des physiciens sur l urs causes el leurs influences .
.Tu qu'à ce dernier jour de décembre l'hiver a élé lrès doux et il
ya eu lrès peu de gelée et presque poinl de neige. Au commencemen t
du moi d'avril pendanl deux jours et le soir, il faisait des éclai rs, il
lonnail et il neigeail dans le même temps.
19r 1 helippeaux d'Herbault, al' hevèque de Bourges a demeuré
à Nél'is une parlie de juin et de juillel ct a donné pendanl ce Lemps
les plus grandes marques d'aménilé et de commiséralion pour les
malheureux et celte année est remarquabl e par la quanti lé de cures
qui se sont opérées aux bains, surloul sur les pauvres de l'H6pilal.
1786. - Le jeudy six février, à ix heures du soir, il y cul un
tremblemenl de lerre. Le six décembre, il y eut du lonnerre qui se
renouvella le lreize par la neige. - La veille de Noël, à dix heures
du soir, par une gelée lrès forle un éclair l un coup de lonnerre. Le 26 mars, pendanl un yent des plus impélueux el lrè froid, on
aperçul des éclair, on enlendil quelques co ups de lonnere qui
lomba ce même jour sur un villao'e de Chazemai dont il } l'ùIa une
partie. - Le dix avril, le lonnère e Dl encore en lendre cll qualorze
illomba une si grande abondance de neige qu'cil de cerlains endroil
il
en avail un demi-pied d'épaisseur qui ful suivie de quelques
forle gelées.
Selon cerlaine Lradilion, le mar"chal d "\ illars aurai t cu une
résid n c ù Néris; une princesse de Bourbon préférail égalemenl
ce séjour . On 111 nl1'e encore leurs" hôlel . ", le deux plus an iennes
cl meures d la taLion [1 ermal .
�CH \PELLE SAINT-PATROCLE
Derrière l'hôLel Dumoulin, sur une peLile place en face l'exLrémité
du bas in s'élèvenl des mai ons reproduiles dan la gravure de la
comlesse d'O ... y. A côlé de ces maisons est le porlail ou pour mieux
dire la porle de la Chapelle élevée en
mémoire de sainl Palrocle qui s'étail
d'abord retiré à Néris 1.
Telle serail l'origine de l'hospice
desservi par des filles religieuses.
Saint Palrocle fonda le monastère
de Colombier, vécul 18 années dans la
soli Lude eL expira le 19 novembre 577.
Les Gaulois, eL les Romains après
eux, connaissaienlles eaux de Néris, en
fai aienl u age, eL dans l VIe siècle on }"rag mcnl le pnlère lrouvé da ns un puits
près dp.s Arènes'.
avait essayé d'y former un p Lil éLablissemenL pour les pauvres. C que n'avaienl pu faire le Romains dan
leur pui sance, L après eux les saints qu'environnaiL la faveur de
nos premiers rois, a éLé eI1'ccLué depuis dans c village obscur eL sans
re sources. Nous y avons vu de vieux soldaLs à côlé de vieux prèLres,
des paysans auprès d'hommes qui avaienL aulrefoi connu la forLune: un m "> m souffrance les avait réunis, un méme charilé les
avail reçus 2.
l,
~
Pa s lol' l. Né-l'i s, p. 11
l HI.
�ACTES CONCERN \NT L'HOSPICb
Messire Marien Hugues de Moneslay, Chevalier et Seigneur de
Chazeron, Baron des Forges, Cbevalier de l'Ordre royal el mililaire
de Saint-Louis, ancien lieulenant-colonel de dragons, " direcleur né
de l'hôpital de Néris. "
Parmi les anciennes donations rappelons celles de: De Boisé de COUJ'Ccnay, d'Orcières, Cbazeron de L'HuiUier.
Voici d'ailleurs la lisle des donations el des ades a) ant trait à l'ho pice
de Téris, par r a l ~g de dale, du moins
les principaux:
IL CA ~sro·lL!".îFK
WiIMI<ô>
CC ,k Si \§i li V Si lE 'if IFÂ VS; 'Ti'-VS
-~01LKlEî
In scription d'une st le trouvée à la sortie
de éris, s ur le chemin de ommentry
et dédiée à la mémoire d'un Afl'runcl,i.
- Collection de M. A. Bcrtl'und.
1724
le de venle de ~J.
Jacque de DreuiUe et MnH
~ Elizabelh de
Favière, fcmmcPhilib rl Filhol de la Fau onnière.
Dame Marie-Elizabelh de Favièr ne fil, par acle aulhentique,
qu conlribuer, lanl cie ses bi n que d chari lés qu' lie recevail,
au rélablissemenl de l'hôpilal.
Pièce notarié
oncernant la donalion faile à l'hôpital d Néris
par ladile dame, fondalrice duclil.
172G
Pièce relaliv ù la f ndalion dc l'fT
Il jeu!' l' Cha ' l 'l1ain cl
Monlu~'
Li 'Lllcnanl.
Spi
\ 1\1
Donalion s par div l'S.
Donali 11 par 1a clllois Ile
nn 1 urrcl.
porlanl celle adress :
ou à Mon 'ieu)' voire
�ACTES CONCERNANT L'HOSPICE
245
1730
Etat des biens et revenus de l'hôpital de Néris.
Acte de consentement par Mme de la Fauconnière à l'enregistrement des lettres palenles accordées en juillet 1726 pour l'élablissemenl de l'hôpital.
Information faile par M. le SI' de Vernaire portant neuf d&clarations
desquelles il résulte que les malades seront à l'hospice nourris,
so ignés et médicamentés gratuilement et les pauvres de Néris y
èlre toujours médicamentés sans aucune retribulion.
Ordonnance du Lieulenant général de MonLluçon concernant
lad i te information.
Renseignements sur la nomination des administrateurs de
l'hospice.
1732
Leltre de M. Fourneau père à son fils relative aux drois de l'Inlendance des eaux.
1734
Acle de publication des leUres patentes accordées en juillet 1726.
Certifl l concernant ladite publication délivré par 11. Jaladon de
la Barre, juge à Montluçon.
1736
Constitution de rente en faveur de l'hospice par Benoisl de
BDuvais.
Ferme de Ruelon à Maillet, - Allier.
Fondalion par M. Degcsures.
D naliori cl'lIal'courl el Dom iartin Delavigne.
178
Donali n Dharcourl, abbé de Menal.
1761
Donalion Dharcourl.
�246
ACTES CO CERNANT L'IIOSPICE
1767
Homologation de ]a fondation [aile par Madame vcuve de
Chambon S" de Marcillat et des Ternes.
Fondalion de deux lits.
1768
Pièces adressées à Monsieur Gilbert Fourneau prieur de Cerclier, conseiller du Roy, conlrolleur au grenier du sel à Montluçon,
en Bourbonnois, ou en son ab ence à Messieurs les adminislraleurs
de l'hôpital de Néris en Bourbonnois.
1770
Renle de la Homagère.
Ferme des Vigne .
1772
1774
Relevé aux archives de la ville de Monlluçon: - Donalion dl'
Bompré Jean Baplisle Michel, Conseiller du Roy, son médecin,
intendanl d s eaux minérales d'Evaux, adminislraleur dudiL hôpilal
de Néris. - Reçue '\ idal eL Renard notaires royaux à MonLluçon le
sepl janvier mil sepl cent soixante el qualorz . A Moulins, le 11 janvier 1774. - Beraucl. Péronnin.
1774
Donalion de Joseph Revangcr, seigneur de Bompré.
Foildation cl cinq pla es par M. ubergier, curé de DeuxChais s, à a nominalion ou à celle de ses successeurs.
1777
Consti tulion de l'enl par 1. cl fille Monlaignac cl Ch:Juvancc.
Aulre on ' liluli ns cl' renLe par May 'L l Joseph Berlll lier.
1779
nsliluli n d renl par Loui
raucl 'l sa
r mm
17HO
onsLiluli n de r nL \ par Monlaigna . cl \ Chauvan . '.
.
�ACTES CONCEHNANT L'HOSPICE
247
1785
Don de madame de PcufeilholL' .
Requête de GilberL Forichon contre les religieux de l'Abbaye de
13ella igues.
L'an II de la République rrançaise.
LetLre du ciloycn ChaboL de l'Allier, en réponse à la leLLre
demandant le surplus des caux pour l'usage de l'hospice.
An
v.
La Commission de l'Hospice de Néris à l'AdministraLion du
Canton.
An X.
Arrêl des Consuls relaLif aux fondations de l'Ho pice.
1807
Loi de l'Empire concernanll'Hospice de Néris.
1813
Décrel impérial du 8 novembre 1813 aulorisanl l'hosp ice de
Néris à effecluer plusieurs venles.
�DONATION DE LA FAUCONNIbHE
Aujourd'huy, vingt sixicsme septembre mil sep Lcent vingt quatre,
apprès Midy, nous noLaires Royaux de la résidance de la ville de
Montluçon y demeuranls soussignés Nous sommes transportes au
Bourg et paroisse de Néris ou estants et Estants enLrés dans une
Maison aparLenant à Monsieur de Dreuilhe escuyer où nous avons
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lI)) lli: JL JEVIR S AJWJlJE §
0
0
•
Jnscription commémo rative de la fondation de l'Hospice .
lrouvé dam \ Maryc Esli 'abcl de Favières fCllll1lC du 'cign ur
philiberL filli 1 cl, la fauconni \(" cl mCUlanl ordinairemcnL ')1]a
viII' cl
1 lIlins par is
dc Saincl l'lUI eslanL cl pl"'sclll audi ' l
bourg de Néris Laqu lle nous a di l lU' Louchéc de con passion sur
�DONATION DE LA FAUCONNIÈRE
249
l'abandon ou sonlles infirmes pauvres qui ont besoing des Eaux de
Néris pour recouvrer la santé, elle voulloit conlribuer tant de ses
biens que des charillés qu'elle avoit en mains au relablissement de
l'Ilospilal ~e Néris ruiné par le malheur du Lemps sil se troU\ oit
quelques personnes qui voulussent prendre la direclion et conduile
dudit hospilal, et sy on pouvail avoir une Maison pour servir de
logemenl auxdits pauvre, à l'esfait de quoy elle a pryé et requis
Messire jacques duron preslre curé dudit Néris, Monsieur de
monestay escuyer seigneur Des forg~s)
Monsieur fourneélu, con r du
Roy, conlrolleur au grenier à sel de Montluçon, el Monsieur de la
Gueraine Conseiller du Roy Intendanl des Eaux dudict lieu de Néris
docleur en Médecine de l'ayder dans l'exéculion de ses de sains
el prendre en mains la direclion dudict hospilal surquoy la dille
dame et lesdits sieurs susnommés ayant appris que Monsieur de
dreuilhe escuyer estoit dans la vollonté de vendre une maison à Iuy
apartenante proche les bains du dicl Néris, ils onl faict propozer
audicl sieur de dreuilhe de '\ endre la clille maison et autres
baslimenl de l'hérilage en dépendant pour faire le logement dudict
hospilal, surquoy s'est présenlé Messire Jacques de dreuilhe escuyer
seigneur de Bloux el sous son autorilé dame francoize Cadue son
espouze demeuranl au lieu de Bloux paroisse cludicl Néris ladille
dame duemenl aulorizée dudicl seigneur de dreuilhe son ~Iary
pour
l'eITail el vallidil6 des présenles, lesquels ùe leur bon gré et libre
vollonlé ans aucune conlrainle solidar~ment
l'un pour l'aulre un
d'eux seul pour le lout onl sur le champ el par ces presentes v ndues,
cédées, quillés, délaissées el lransporlées avec promesse de
garanlir fournir faire valloir et jouir envers el conlre tous de Lous
Lroubl s cens fenles clesles charges hyspoteques empeschememenls
gen ra]]em nl quel onqu s tanl en jug menl que d'hoirs à
peyne de Lous d pens, dommage inlérels qui seronls de mesllle
nalure l auron meSI1l h Tspolèque qu l principal auxdil sieurs
cluron curt dudicl Néris y demeuranl, ledi l seigneur des f rges
clem 'uranl ordinairemenl au haleau des for o ' s parroisse de
Commenlry, cl ledil sieu!' fourneau c1Cl11ellrant en la clille vi]] cie
M ntluçon, parroisse de Saincl Pierrc presents el ne 'eplanls pour
les dils pauvres cl pour la conduile l dire 'lion dudicl hospilal
r"labli 'csl ascavoir unc mai s n sizc el sillué pl'è le bours dudicl
Néri ' 'olllpozéc d'un corp' cl' logis en chambres basses) haule ,
�250
DOr ATION DE LA FAUCONNIÈRE
cabinels derrière, basse-cour, boulangerie, chambre auclcssus, el
grenier ]essus passage allenanl par derrière une ruelle enlre deux
ai n 'y que le loul est confiné cy apprès scavoir la dille maisoI) lenanl
de levant la rue ou chemain qui vienl des Magazills du sieur Cheville
et aulres maisons a la fonlayne froide au dessus desdicls bains, de
!idy Inditle fontayne el rue enlre deux, de couchanl, les bains
dudict lieu, la rue enlre deux, et de hize la maison de la veuve
Gilbert peron un cour d'echelle enlre deux, plus un jardin ou
chenevière derrière lesdils baslimenls du coslé du levanl el la rue
ou chemain cy dessus enlre deux, Iedictjardin ou chenevière aferme
lrois coupes de chenevis ou environ lenanl de levanlle jardin de la
(lille veuve peron, de midy le jardin el cheneviere de Gilberle
BOUljon femme a pierre berton; de bize el couchanl ladille rüe ou
chemain qui separe laditle maison el ' ledict jardin, plus un grand
corps de magazin ou esloiL aulres fois un pressoir cuvage avec une
ouche ou jardin attenanl pal' derrière de conlenance a ferme environ
ix coupes de chenevis joignanl de levanl ]a maison de Gilberl
pcschard commun à cause de sa femme, eL la H,üe qui va delac1ille
maison dudicl pescharcl a la susdille fonlayne froide, de midy le
chemain allanl desdicls bains au village des granges, eL de TouLLc
parL le dicl chemain el la fonlayne du sieur Duperin chirurgien,
plus une cave, Et l 's 'M azures d'un cellier au pardessus lenanl de
levant el de bize ledicl chemain des bains allant au village des
granges, de miely eL couchanllavu du sieur Cheville à cause de son
domaine des grange, Tous lesdils haslimenl , ouche, jardin ou
cheneviere cave eL 1azure cy dessus vendus avec leurs ayzance
al arlenances Lcl pendan es fonds ellres fonds le Lous francs elquiLle
cie Lous clesles harge hy polèques cmpeschemenls o'cnerallemenl
quelconques, cl auss ' de Lou cens pour n en avoirjamai pay" n'yscu
quil en oil clubs el sous ·onvenlions. Nean Lmoins quc s'il se lrouve cl s
een clubs sur lesdils hiens vendus qu'ils seronL ' comme [Jussy l s
clevoirss'ign uriauxùla 'harg desdils si 'Lll'sacquer urspourlesdils
pauvre auxclils noms l'rancs el Cfuill s d'a rrérages jusqu 's ù huy
desque]] s 'hoses vendues lesdils sieur cl dame de dreuilh' de
su l' cl 'saizi s 'l devcslucs 'l en onl v slues el saizis) sc1ils sicLll's
dire 'leurs 'l auxclils noms qui cn poul'rolll pl' 'IHlre possession
quand bon l'ur s mbl ra sans <jLl' lesdils sicur cl c1,lIllC soienl pl' 's 'J1S ny 'lPp ,l', '. La pl' '·s 'ilLe venlc <linsy l'aille pOUl' 'L 1110 ' 'Illltllll
�DONATION DE LA FAUCONI1~RE
251
le prix et somme de deux mille cent livres qui a eslée payée présenlemenl complanl en bonne espece (Por el argenl ayanl cours ou
auparavanlles presenles complés el nombrés par la clille dame de
la f'auconnière pris et Relirés par les diLs sieur el dame de dreuilhe
qui s'en sont lenus pour complens el bien payés el en ont tenus et
liennenl quille la dilte dame de la fauconl1ière lesdits sieur clirecleurs de tous aulres, de laquelle somme de Deux mille cen l livres
la clille dame de la fauconnière a declarée provenir en parlye des
charillées mizes en ses mains a l'inlention du relablissement dudict
hospilal, De plus declare la dilte dame de la faucollnière que pour
la nourriture des pauvres qui seronts recus dans leclicl hospital cIans
les temps de saizons qui seronts cyapprès expliqués elle a donné
et donne par ces mesmes presenles dès à present pour parer à la
subsislance desdils pauvres de sa parl el de son bien propre la
quanlité de Dix sepliers de bled seigle et deux sepliers deux Boisseaux fromenl 1\lezure de la ville de 1\Ionlluçon a prendre annuellemenl chaque année sur le domaine Darnays en la pan'oisse de Reugny a elle apadenanl lesquels grains seronl conduits aux frais du
propriétaire dudit domaine audil hospilal de Néris chacun jour de
fe le de SaincL Marlin avecq faculté neantmoins audiL propriélaire
cie rachepler la clille charge pour la somme cIe douze cenls livres
pour une fois payé donl il sera lenu de faire employs sur un [onel
clesgalle valleul' a la clille charge el donl il sera garand ' el responsable, LacliLLe clame de la faucollnière ayanl considéré que pour le
gouvernemenL cludicL hospiLal il esloil hesoing de personnes donl
la profession ful de soigner les pauvres, el ayGml CI ppris que lel esLoi l
l'employs des filles de la Charillée du Mon Loir par Vendomois elle
n auroiL requis Iacli Ue communaulé d'envoyer deux fille d'enlre
Elles pour rezicler auclil hospilal dudicL Neris auxcliltes fins, sur
quoy s'esL presenlé .Jean Coulayes diacre demeul'anl en la ville
d'Herisson faisanL rod pour Messire René Mery archipreslr curé
d'lIeris Oi1 y demeuranL auquel il promis de raire agréer approuvcr
cl raliO r inccssnl11mcnL les presenLes lediL sieur Mery fondé de
procuralion cl sœur LuC'ye Plissurcl supérieure des mIes de la ChariLlée de Bourges dependens cluclicl Monloir Ladille procura Lion
rc l'te Hcn<1ulc!on el p ussel NoLaire ù bourg s le Lrenle juin
clcl'l1icr du 'l11enl conLrol! ~é CJLl le dit sieur . . oulaycsa pre cnlemenL
raporlé pour cl 'meut' '1' accollée a ses presenLes Laquelle procura lion
�DO ATION DE LA FAUCONIl~RE
au Marge du premier page esl escript paraphè ncvarietur signé
l\Iery Lequel sieur Cou Layes faisant pourlcdicl sieur Mery cl ycclluy
sieur Mery faisanL comme dessus s'csL engagé et engage de la part
de la dille sœur el communaulé dudil Monloir que la (Elle communaulé fournira deux sœurs d'entre elles pour incessamenl rezider
audicl hospital dudil Néris eL y soigner les pauvres dans les saisons
el hors les Lemps dicelles instruire la jeunesse de leur sexe dans la
piété et bonnes mœurs el leur lenir escolle el moyennanl quoy la
Va se trouvé dans un puil ' près des Arènes ,
diLLe dame de la fauconnière a par ces presenles donné el donne n
la meilheure forme que donnalion et aulre acles dentrevifs permel
el doibvenl ,alloir à la communauté dudil Monloir et pour la subsistance desdiltes deux œurs qui seronl audicl hospital de Néris un
domaine et Melerye garnys de ses bestiaux aparLenans a la dille
dame appellé le domaine de H.uelon en la parroisse de ~Iaile
avecq
toules se ayzances aparlenances el depcndances, el sans en rien
rezerver loul ainsy el de mesme qu'en jouy a presenL a liLre cle
ferme le n0111me Nouveller el jean H.agon a lexc pLion cles vignes
qui sonl comprize dan la(1ille ferme el jouyes par l scliLs Nouveller el H.acron les luel/es \ ignes ladiLLe clam cl la l'au nnlCre
s'e L rezervéé, el au li u L place de queH vigne cy de 'sus rez 1'véés ladill clame a cl I1n6 cl donne les vignes a 11 aparLenunL qui
s nL 11 cl SSOLlS dans le meSl11 'los cie 'onl nan'e de clix hui 'L
j Lll'né d vign ' L qui sonL a presenl ullivéés par .iacCflL 'S
cl -laag , plus donn auss Jaclille dam' cie la fauc nnière a ladiLLe
'ommunaul '. eL aux m 111 s 'ondilions cy dessus un eslang a ell '
apHrlcn<ll1l sillu "Cll la Ill' ' 111 parroissc cl cl 'pendanl cludil domaine
de l u 'Ion, plu ' ladill' dame de la l'aul'onnièr' a 'ncore donn', cL
�bONATlON DE LA F'AUCONNIÈRE
donne à laditle communaulé et aux mesmes conditions que dessus
la somme de six cenIs livres en principal faisant partye de celle de
dix huicL cents livres dubs a ladilte dame de la fauconnière par
la succession de Monsieur A Lamargol de Viliers Lieulenant
criminel a Moulins par contral de constilulion de renIes consenly
sous le principal de la ditle somme de dix huict cenIs livres, et
laquelle somme de douze cenls livres rezervée par la dille dame
Esloil deslinée pour lexeculion de la mission par elle fondée, sous
convention neanlmoins que au cas que la mission par elle fondée ne
s'execule pas la dilte dame a declare quelle veut et enlend que le
revenu de ladille somme de douze cenIs livres soil el aparlienne
pareillement a ladille communauté pour entrelien et nourrilure
desdicls pauvres dudict hospilal dudicl Neris, au cas de rachapl de
la dille somme de six cents livre pour les dilles sœurs il en sera
fail employ sur les lieux el du consentement de dits sieurs dir<
~ c
leurs pour la subsislance des dilles sœurs qui serviront ledict hospilaI, Les susdilles choses cy dessus données pour le revenu e Ire
employé a la subsislance desdiltes sœurs moyennant les condilions
susdilles, ce que les parlies presentes onl acceplés sçavoir la dille
dame de la fauconni re et ledicl sieur Cou layes pour ledicl sieur
Mery fondé comme dil esl avecq promesse qu'il faicl pour ledict sieur
1ery de faire ralifier IacliLle communaulé, et 1 sdils si~ur
Duron
curé de Neris el Messieurs de Monneslay el rOUl'Deau lant pour eux
qu pour ledicl sieur Lagueraine ab anl di recleurs on 1 aussy acceptes
el consenlis que les sœurs soienl logées dans Iedicl hospilal quil
leur soi t foumy MeLibles li11ges et u l ncile aux depens dudicl
hospilal quelles avenl leurs uzages dans les jardin, ouche et bassecour, de 1esme quil leur soil donné leux quarls de vin sy
lnnl esl que l'hospilal po 'secl des vign s, qui! leur soil aussy [oumy
clomesli lues necessaires , ur Lout pendanL les saizons suivanl lexigence de nomhres des pauvres, Veul L nI nd ladiLLe dame de la
l'au onnici'e que sy ladille communaulé du Monloir essoil d'avoir
des s'urs rcsiclanles audicL ho pilaI de Neri qu les biens donnés à
Jaclille 'olllmunaule resLeronL unys cl allach '$ audicl ho piLaI pour
pnr les sieurs directeurs cie Lagrem nL de Monseigneur Larche"esqlle de bourges pourvoir ledict hospilal daulrcs personnes qui le
soigne, yeul cl 'nlene! lad iLl dame d la fau onniere que au ca '
que a lavenir 1 c1icl hospiLal fuL negligé l biens en danger cuisanL cl
�bONÀTION
DÉ LA FAÙCONI~R
perir que lesdils biens soient transportes a Ihospilal general de
Moulins du consentement de Monseigneur Larchevesque de bourges
el non autrement, el ce au sl~e
de ce que lout ce que dessus et des
auLres parls a eslé fait de lagremenl eL consentement de mondit
seigneur Larchevesque de bourges et sous son bon plaisir et a
lesgard de la direclion dudicl hospitalladille dame de la fauconniere
a nomme et nommé de Hechef les Messieurs cy dehaut nommes
sçavoir Monsieur de Monestay seigneur des forges prolecleur et
direcleur honnoraire dudicl hopital luy et ses successeurs a perpetuilè seigneur de la lerre des forges tant que la famille durera Ledit
sieur duron curè de Neris, Lesdits sieurs fourneau et delagueraine
pendant leur vye et lors du deces de l'un deux cy sera nommé lÜ1
aulre par les aulres lrois qui resteronL lequel nommè ne sera que
pour trois ans, et ainsy successivement celluy qui sortira de charge
nommera avec les trois aulres sieurs directeurs celluy qui luy succedera, lequel ne pourra eslre pris que entre les habilanls de laditle
parroisse de Neris ou propriétaires dans lacliLle parroisse sy ce nest
un medecin que les sieurs directeurs pourront nommer quoyquil ne
soit proprietaire el habilant de laclille parroisse, Veut el entend
ladille dame de la fauconnière que le dicl hospital ne soil ouvert
pour les pauvres infirmes que dans les saizons du printemps el de
J'aulosne, la premiere saizon du printemps commencera le premier
l\lay el finira le dix hui cl dudict mois, la seconde commencera
lec1icljour dix huicl May jusqu'au six de juin, eL la saizon de lautosne
commencera le premier seplembre eL finira le dix huicL eL recommencera lec1ict jour dix huicl sepLembre jusquau six octobre, eL onL
ne recevra auclicL hospital que ceux a qui les Eaux seronL neccssaircs
el qui seronls vcri lablemenl pauvres, eL quon ne recevra poinl les
vngab nc1s ny les g ilS de proression n)' ceux qui sonL aUeinL de
maux incurables ou conla(fieux, ce que Ion laisse a la pmcl nce
cl scl.i ls sieurs cl ir leurs, lcscl iUc sœurs ne rcndJ onl comple qua
lcur superieure des revcnus deslinés pour lcur subsisLance)Maispour
c qui regarde les pauvres Elles en complerons auxclils sieurs (Erecleurs d Icl11plo r cie ce quy leul aura esLé !\Iris enlr' Mains Lai sanl
laclille clame dc la fauc Ill1icl'e Huxdils sieurs dir cleurs Cl. raire le
rcglcm nL qui ol1vi ' llClm pour le bOI1 l'dl" dudi 'L hospilal, cl a
l'enlr '!cnCI1C ' cl' louL (;C CJue dcssus l 'S pur[ cs onl obligés affccles
hypolhèqu s'avoir ladilte dam \ louL 'L un 'hacull des bi ns pr -
�DONATION DE LA FAUCONJ~RE
sen ls el a venir, ledil sieur Coulayes le revenu de la dille commun~ . lè
du Montoir, el les dils sieurs direcLeurs ccux oudicl hospilal
car ainsy esL faicl el passè audit bourg el parroisse de Neris apprés
midy ledicl jour el an que dessus en presence el par devanl les
noLaires royaux soussignes avecq les parlyes soit conLrolé ju que
suivanl lcclil, et au moyen des presente demeurc le soussigné pa s6
enlre ledil seigncur de dreuilhe cl ladille clame de la fauconniere
nul el san effel promelanl la dille dame de le remellre in cessamenl enlre les mains duc1icl seigneur de dreuilhe, Ainsy signe a la
minulle el original des presenles de dreuilhe, Ca due de dreuilhe,
M, de favières, dou1ceron achidiacre, demoneslay des forge, duron
curé de Neris, fourneau, Cou layes, debuxerolle cl Menot Nolaires
Royaux Reçüs Lequel Menol la Minulle Esl Best' e, plus Bail est
Escript conlrollé à ~Ionluc
le sepLiesme oclobre mil sept cenL
vingl qualre Recu lrente lrois livres designee le me me jour l'ecu
vingl cinq livres qualre sols pour le cenlie me denier de la renle
plus jusquà le dicl jour la donna lion a reçu lrenle neuf livres douze
sols ' uivan t le tarif sans prejudice au cenliesme denier des fonds
de la dille c1onnalion signé Lamodiere commis,
et suil la leneur de la procura lion donnée audict sieur Méry
Par c1e, ant les NoLaires Rovaux en Berry re ic1ant à bourges
soussignes ful pre enle sœur Lucye plissarc1 supérieure c1ela 'l aison
d la Chari llé de elle ville de hourges y cl meuranl parroi se de
Sain cl Medard, laquelle comme ayanl ordre de la Communaulé du
Monloir vollonlairemenl a raid el conslilué on procureur général
el spécial Messire ?\Iery al'chipreslre curé d'Hérisson ab ent auquel
la clille clame constiluanl a par ces pre 'en les donné pouvoir el
mandemenl spécial de pour el en on nom esclille quali lés lrailler
avccq la clame de la [auconnière au , ujcl de ]' lablis clllenl dune
communaulé de fiJJes de ln CbarilLe au bourg cl parrois e de Néris
les bains en Bourbonnais suivanl le convenlions ycrhales rai Les
enlre laclillc damc dc la fnucol1lllère l ladiLlc dame consliluanle
prOlllelanl ladile dame constiluanle audil nom avoir pour agr('abl
par lcdi 'L sieur procureLll' cOl1slilué ave laclille
tout c qui s 'ra r~lj
dame dc la fauconnièrc pour raison dudil Eslablissell1enl Mesme
d, !'aire 1 alifî rel êlgréér pnl' la clille Communaulé dLl11 nloir Lous
a 'l's qui sCl'onls pa sés 'Il prés 'Ile \ d, Nolaires a c subjelohligeanl,
Hcnonç'anl, fnil el p8SSl' en ln salle commune de ladille Maison de
�hONATtON bE LA FAtJcbNn~RE
la ChariLLé avanL Midy le Trente juin mil sepL cent vingt qualre en
presence des Notaires Royaux soussignés avec lesquels la ditte dame
constituante a signé ainssy signé sœur Lucye plissard Renauldon,
et poncet NoLaires plus bas escript est con Lrollé a bourges le trenLe
juin mil sept cent vingt quatre. l ecu dix huit livres signé jameL
et suit la teneur de la RaLificaLion du SI' Mery
Aujourd'huy vingt trois Oclobre mil sept cent vingt quatre au
tablin de Ienot l'lm des deux soussignés est comparu Messire
René Méry archipresLre curé de ]a ville d'Hérisson y demeurant
lequel de son gré et libre vollonté sans contrainLe, et apprès avoir
pris leclure du contracL portant retablissement de l'hospi(al du
bourg de Neris consent y par Madame de ]a fauconnière et portant
vente d'une Maison consentye par Monsieur et Madame de dreuilhe
au profit des directeurs dudict hospital pardevanl le juré soussigné le vingt six septembre dernier lequel conlracl fut accepté par
Maislre Jean Cou layes faisant fort pour ledicl sieur Méry et ycelluy
sieur Méry comme fondé de procuration de la supérieure des filles de
]a charitté de bourges dépendans du Montoir led. contrael duement
con Lrollé eL insigné en celte ville yce]]uy sieur Méry a déclaré qu'il
agré approuve eL Ratifie ledicL conlract et promet de le faire agreer a
ladiLLe Communauté des filles de la Charitté de Bourges et Montoir
el a ce faire ycelluy sieur Méry faisailt comme dessus a obligé le
temporel de ladiLLe communauté Car ainssy esL faicL et passé
audit Montluçon avant Midy lediel jour eL an que dessus en presence
et pardevanL les Notaires royaux soussigné avecq ]edict sicur Méry
soil controllé Ainsy igné Mery, DebllxcrolJc, el Menol Notaires
Royaux Heçu lequel ~lenota
.M inulte est Reslée plus bail est escript
onlrollé a Montluçon le vingt huiel oelobre mil sepl cent vingt
qualre Rcçu douze sols signé lamoclièr commis
el suit la quiLLance des lot t vcnle
Jay Hecu cl Madam' de la l'au nnière la somme cl quatr vingl
dix neuf livres dix sols pour J s simplc lots cl ventes pal' compozi lion cl l'a quizition quil a faict au pre 'c nl . nlracl pour cc qui esL
de la nsiv' du H.o)' salls pl' judi' aux droit d'auLruy l a la charg
li faire en)' gislrer l pl' '5 nL cntra'l n la chambre du domaille
dc bOllrbonnais a ,roulins fail cc vingllrois oeLobrc mil sept ccnt
\'ingl quaLrc ~ign"
L' 'CoJllroll 'ur a Moulins 1 vingl-huiet octobre
17211 ecu dOllZ sols signé Lamodi \re mml5.
�bONATION DE LA FAUCONNIÈRE
257
DixO deo. Expozé aux sieurs directeurs dud. hospilal ce requéranl en celle [orme par premier.
Menol, N° royal.
Nous Claude Guerin 1:.scuyer seigneur de Chavenon Conseiller
du H.oy presidenl el lieulenanl général en la chambre du domaine
de bourbonnois assislé du procureur du Roy cl. de Noslre gre('fier
avons ensaisiné le presenl contrat, et Invesly Icd. hopilal de Nery
des choses a luy donné par led. conlracl pour ce qui est porlé
duroy à la charge par les directeurs dud. hopilal de payer le cens
el devoirs et droi ls seigneuxiaux deubs au roy sur les choses
donnees aud. hopilal par le present conlral el de reconnaitre au
proffil de Sa Majeslé aux lerriers des Chale]]enies de "M ontlucon et
d'hé ri son faicl a ~louins
en lad chambre du domaine de hourbonnois ce jourdJhuy dix huictième Decembre mil sept cenl vingt
quatre.
Dominique
Guerin de Chavenon
Guerrard.
-
Cet acte est écril s ur parchemin.
17
�ORDONNANCE DE LOUIS XV
CONFllUIATION D'ÉTABLISSEMENT D'U
JlOPlTAL AU LIEU DE
ÜHS .
Loüis par la grace de Dieu Roy de France & de Nauarre A Lous
présenLs et a venir SaluL. Les AdminisLraLeurs de l'hopi lal de
Néri au diocèse de Bourges, TOUS ont représenté que la dame veuve
du Sr Philbert Filiol de la Fauconnière, pour souLenir cet hopi taI
o achetLé et donné deux maisons et
jardin pour que les Pauures
y soienL logez commodement et ya élab]y deux sœurs de la charité
qu'Elle a tirées de la CommunauLé du Mon Loire, pour la subsisLance
desquelles Elle a donné un domaine et un ELang nommé de Roylon
un
Vases en Lerre r uge, du mu sée de Néris.
dans la Parroi se le Mailhet, au
un conLracL de vingL liure de
renl . Que de plus Ll e dom a dOJlné une renIe annuell cl dix
sep lier de eigl' cl qualre sep liers dc l'romen l, Me ure de MonlLuçon
:::t pre nd re sur un de ses d mai ne ' appelé
mais qui esl dan s la
Parroisse cl' Beugny. El orin qu le s l auures dud. hopiLal pussen t
elrc surnsamll1 'nl so ignez nouris cL 1édi 'nlTIenl z Elle u ahandonné
n faveur cluel. hopilal unc oul rc l'cnl- cl' dollZ
cnls liu)"s en
principal qui "loil auparauanl deslinée pour fah' la Mission clans
]a ville c! 'hcrisso ll. r e loul '011(:6<1; p ur l 'do fond d' quaLre ou
cinq mi]]' ]iur
p ur n l'ai)" un nouuuu clan aucl. h pilaJ. El
�ORDONNANCE DE LOUIS XV
259
comme au moyen de ces dons cet bopital se trouve un reuenu
suffisanL et est en EtaL de se souLenir éLant d'ailleurs lrès nécessaire
el très Utile dans led. lieu de Néris, ou il y a un grand nombre de
Pauures qui sans ce refuge seroient exposez a mourir de Misère.
Lesdits Administrateurs nous ont Lrès humblement suplié de leur
accorder nos lettres de confirma lion d'Etablissement dud. hopital
pour le rendre stable solide et durable a toujours. A quoy ayant
égard El voulant concourir en cela au bien et au soulagement des
Pauures de l'Auis de nôtre Conseil et de nôtre grace spéciale pleine
puissance et autorilé Royale, Nous auons approuué, autorisé et
confirmé, approuuons, autorisons et confirmons par ces présentes
signées de noLre main l'Elablissemenl dud. hopital dans led. lieu de
Néris Et luy permettons de jouir du terrain qui luy a été ou pourra
elre donné pour le Logemenl des Pauures de l'amorlissement
duquel Nous luy faisons don el remise a quelque somme qu'il se
puisse monter faisant à cet effet nos expresses inh ibLül~s
el défl'enses
a tous fermiers de nos domaines et droits d'amorlissemenls leurs
préposez ou commis d'inquietLer ny poursuuivre les direcleurs dud.
hopiLal pour raison dud . amorlissement, sans préjudices toutes
fo is des droiLs deuoirs el j ndemniLez deus a d'autres seigneurs qu'à
nous. Si Donnons en mandements a nos mnez el féaux con rs les
sieurs lenanl nôlre Cour de Parlemenl de Paris Pre.s idenls el
Trésoriers Généraux de France au Bureau de nos finances à Bourges
el à tous aulres nos offlc.i ers el jusliciers qu'il aparliendra qu'eux
présenls ils fassenl enregislrer el de leur conlenu jouir el user led .
hopilal de Néri pleinemenl paisiblemenl el perpeluellemenL cessant
el rais~L
ces el' Lous lroubles el empeschemens conLraires. Car tel
esl nôlr plaisir. Et arfin que ce soiL chose ferme eL slable à toujours
Nous avons faiL meUre noLr scel aux présenLes. Données à Versailles
aUl1loi de juillel. L'an de grace mil sepL c nl vingL six eL de nolre
Hègne Je ollzième.
Loui.
Au verso esL la men lion suivanle :
H.egislré ou,' J Procur ur Général du Roy pOUl' jouir par ledil
hopilal 1 's adminislraleurs d'iceluy Impélrans, Leurs Suc 'css urs n
la dill nc1minislralion, ensemhleceux ou ('eUes qui des. l'vil' 'nL J 'dil
hopilal de leur cncL eL ConlCI1LL, 'L cslrc exé 'uLées scIon leur forme
�2GO
ORDONNANCE DE LOUIS X
et Leneur, suivanL eL conformémenL cl l'mTesl de ce jour. A Paris, en
ParlemenL, le Dix AVIil mil sepl cenl LrenLe qualre.
Dufranc.
Fleuriau.
Pour confirmation cl'eslahlissemenl d'llospilal au lieu de Néris.
A recharger au quasLre d'oelohre 172ô.
Par le Roy
Phelippeaux.
- Grand par llemin de cinquanle-deux cenlimèlre de hauteur
el de soixanle-quatorze de largeur.
Détails de ch"pitcaux ries Naumachies.
22.1
Ii'\
1730. DE LA CO~IDT
Ii'\FOmIATfO ,
ET UTIL~
DE
1
TE F TI~ONS
QUI ONT TOCS J)I~POS
~
Dll DIT JhABLlSSE,\IE l T.
Information de cOlllmodo el incommodo faille par Nous Anloine
Cossin, Sieur cie \ rrnaix Cons iller du l oy Lieutenanl civil cl criminel en la haslellenie Roya])c cie !vlonlluçon, d'ou depand le
Bourg el parr isse de éri pro\ inc' cie Bourbonnois 1)iocèze de
Bourge COl11missnir en celle parlie, suivanl la commission a ous
adressé, par J'alTesl cie No seign urs d' la Cour de Parlemcnl du
deux Aousl mil sepl cenl villgl scpl, quc nous avons ~l 'Ceplée cl la
r quesle du Suh lilu du procll), 'ur du] 0)' en celle clillr Chaslcllenie
pOlLl' l'étab lissemenl cI'un hospi lal a Idil Bourg cie lé ris, il laquelle
Info)'malion [lvons p)'océdt'c ains ' qu'il suil : le vingl cl 'llxjuin mil
s'pl cc1l1 lrnnl '.
J.
,\1110in(' AI 'xandr' E 'uYer, Scign 'ur cl
] ('(1usson
Conseiller
�ORDONNANCE DE LOUIS XV
261
du Roy président Trézorier de france au bureau des finances de la
généralilé de Moulins, demeuranl en cette ville de Monlluçon,
Parroisse de Sainct Pierre) âgé de soixante lrois ans, lequel après
sermenl par luy fait el pres lé de dire verilté a dit connoilre les
parlies desquels il a déclaré n'êlre paran, allié, serviteur ny domestique et nous a représenlé l'exploil d'assigna lion à luy donné pour
deposer par Piat sergent du vingl deux du présent mois cl la requesle
du substilu du procureur du Roy Dépose sur les fais énoncé au
susdit arresl de Nos seigneurs de la Cour dont nous Iuy avons fait
faire leclure Bien sçavoir qu'au Bourg de Néris, Province de Bourbonnois, Diocèze de Bourge) situé dans l'étandue de celle Chaslellenie
royalle de Mon Lluçon il y a des sources el Bains d'Eaux chaudes
Minéralles forl snlutaires pour la guérison de p]uzieurs maux, principallement pour les Paralisies qu'au prinlemps el à l'aulomne de
chaque année il vienl quantité de malades pour boire de ses Eaux
et s'en baigner; qu'il y a forl peu de maison audit Bourg de Téris,
que les Etrangers malades on beaucoup de peyne a y loger quoyque
fort chèrement, que l'élablissemenl d'un hôpital audil Bourg de
Néris seroil d'une très grande ulillilé aux pauvres malades qui y
viennent de louLLes pnrls Lous les ans dans les deux saisons pour y
eslre lôgés, Nourris, Soignés et Médicamentés graluitlement, pendant le Lemps qu'ils y demeureronl elles pnuvres dudil ·Bourg et
Parroisse de Nèris pour y eslre loujours Médicamentés aussy sans
aucune rélribulion, lequel élablissemenl ne fait aucuns lorl ny
incomodillé a qui que ce soil Mesme les Religieuses qui y seronL
élablis feronl un lrès grand bien cl la jeuncsse dudiL Bourg et
Parroissc de Néris, les insLruisans deux rois le jour à la religion
CaLholique apo Loliquc el Homaine, elleur aprenanl a lire eL écrire,
La messe que 1 . prcslre blrangeI qui vienderonl a ses Eaux el
qu'ils dironL à ccl hôpilal qui sera siLLuc proche les Bains scra fort
commodes . aux maladc , J'Eglize parroi sinllc eslanl éloigné clc '
bains Lsur une hauleur forL incomode aux malade a ' monler qui
esL loul 'c qu'il a diL sçavoir. Leclure à luy faiLle cl sa déposilion
a cl i L icelle conl nir vcri Llé y a pcrsisLé 'L a signé ave nous cl
Nolre grefficr 'l n'a voullù lnxc, ainsy signé Alexandre ac Bcnusson,
Cossin jugc cL Croizicr gr frier en hel' par lcsqucls louLles les
pnges 'L l'cnvoycs onL cslcs sign s collcs el paraphé.
�262
ORDONNANCE DE LOUIS XV
Ont ensuite prêlé serment et fail des dépositions conformes à
celle ci-dessus:
Jacque Debonncfoy Ecuyer sieur dumont Conseiller du Roy
PresidenL Trézorier de t'rance au bureau des finances de ]a généralité de Moulins, demeuranl en celle ville de Montluçon Parroisse
de Nôtre-Dame, âgé de trante neuf ans.
Pierre Defaviére} Conseiller du Roy, Président de l'Election
de celle ville de MonLluçon y demeurant parroisse de Nôtre-Dame,
âgé de trante six ans.
Jean Baptiste PeIrot sieur de Monligny Bourgeois demeurant en cetLe ville de Monlluçon parroisse de Nôtre Dame agé de
de vingL huiL ans.
Jean Bapliste Delachaume docletir en médecine demeuranl en
celte .v ille de MonLluçon parroisse de·Nolre Dame agé de soixante
qUll1ze ans.
François Preschonnel docteur en médecine demeurant en celte
ville de Montlucon parroisse de St Pierre, âgé de cinquanle huit ans.
Nicolas Pre chonné prestre curé de la parroisse de Chaleauvieux
et Archipreslre de l'Archiprieurée de cette ville de Montluçon y
demeurant parroisse de Nôlre Dame, âgé de cinquanle cinq ans.
François et Nicolas Preschonnel quoique beau-frères du substitut procureur du Roy, ne laisseronl pas de dire la vérité.
Léon Michel marchand appoLiquaire demenranl en celte ville de
ionlluçon parroisse de Nôtre Dame, âgé de cinquante ans.
Antoine Billion preslre chanoine de l'Eglize collégiale de SainL
Nic las de celle ville de 10nLluçon, âgé de ixanLe ans.
Croizier, greffier en chef.
�LES EAUX CHAUDES
1732. - Il Y a Neri près Montluçon En bourbonnois des Eaux
Chaudes qui sont lrès utilles au publique; Elles sont spcificq pour
les maux d'estomac, pour les Collicques, pour Les parlisis, El rumalisme in[alibles, pour la gravelle, pour les playez de feux el de fer,
ases en lerre rouge.
p ur la r rliffi 'alion des ruplures de bras el,imnbes, pour les jeunes
f'mmes s lerilles pour les surdilés venants cie Il1 tllaclics.
C s baux sonl rCll1fcrmés de mur, cl scparécs en lrois bains
par des murs de Cadilagcs dans Je plus grand desquels il y a lroi
SOurces séparé ' par des mur en forme de pui ' ou fonlaines, qui
�264
LES EAUX CHAUDES
remplissent les trois bains ou bassins dans onze heures de temps, Et
depuis 17 ou 18 an il y est découvert une source beaucoup plus
chaude el si abondante qu'il ne faut plus que 7 heures de temps au
lieu de onze qu'il fallail pour remplir les trois bassins, de la nouvelle
source don on espère tirer beaucoup de soulagemenls et qu'on
estime esire souveraine pour bien des maux.
Il serait à souhaiter pour le bien public que celte nouvelle source
fust séparée et renfermée conformément au plant cy joint.
On estime que la dépense de ce puis sera envi l'on de 6 à 700 1.
Depuis huit ans un e dame charilable de Montluçon y a fondée
un hop ital dans lequel on ne peut recevoir chaque saison que dix
pauvres lant élrangers que du pays, ils en resenlent tous un soulagement considérable, pour ne pa dire même guérison parfaite. 1
,
Rcnscign mcnts sla listiqu s fourni s pal' M. F urncau mon gra nd-p \ r e e n 1732 à
l'aut rit ~ civil qlli S 'omposait de MM. le sub d élégué n l'éJ cti n, J'in te ndanl de la
provin' ell secr tai l' d 'Eta l Ministre U 0l1tl'ô1 ur gé néral.
In 'lus 1 ncte ct f ndntion de l'hospic ct un lellr d M. Dubois V"() Génal.
L'hôpital fond', pOUl' 10 lits
La grand so ur'e jaillissait il y n 17 ou 18 ans c'cst-:l-dir v'rs 1715. - Not de
1. Foul'l1eau.
1
��266
RÈGLEMENT DE L'HOSPICE
Veraus de Varenne, prêlre et docleur en théologie, prieur de l'église
collégiale de St Estienne cie la ville cie Dun le Hoy, notre archidiacre de Bruère, Mc Joseph Jacquemet pretre licencié en l'un et
l'aulre droit, chanoine de l'église séculière cie St Ursin de la ville de
Bourges, que nous avons commis pour nolre promo leur, Louis de
Sallé, notre secrelaire et aulres, nos officiers ordinaires, nous sommes
transporlés en l'hôpital de Néris où nous avons été receu par Frère
Pierre Joseph Girardin, prêtre, chanoine régulier de l'ordre de
Sl Augustin, curé de la paroi se de Néris et par le Sieur Monestay,
écuyer, Sieur des Forges, adminislraleur honoraire duel, hopilal, par
le Sieur Defourneau, adminislrateur Heceveur, accompagnés des
sœurs Julienne Forget el Perpétue Mercarel, filles de la Charilé de
la Congrégalion du Monloir, préposés pour le gouvernement des
pauvres, sommes d'abord enlrés darls une salle basse que nous
avons traverssée pour aller à la Chapelle qui a élé pratiqué dans
un cabinet qui étail au bout de la dile Chambre el qui acluëlIement
n'en est séparée que par un rideau el après avoir fail notre prière
devanll'autel de lad e Chapelle nous avons procédé à notre visile des
vaisseaux, sacrés linges et ornemens nécessaires pour la célébration
du Saint Sacrifice de la messe que nous avons trouvés en assés bon
élal avons seulemenl remarqué que la d Chapelle esl exlrémement
ba e el [orl petile, qu'au dessus de l'aulel il n'y a qu'une loile peinle
pour garanlir des ordure qui lombenl de la chambre qui est audessus et nou élanl informé s'il y avoit quelque [ois exposi lion du
Saint Sacrement en la dile Chapelle, ledil Sieur curé nous aUl'oil dit
que par nolre permission on exposoille Sainl Sacremenl à la messe
a\ ec bénédiclion à l'issüe les lrois ~Iay
el quatorze Seplembre,.i urs
de l'invenlion el éxallalion de Ste Croix le jours de la Présenlalion
de la Vierge el cl Sle Marlhe, que par la mèm 01 donnance nous
avions permis d'y dire un salul le oir cle. d s .io~lrs
el de donncr la
J énédi lion el élanl sorlis de lad, cha pelle pour proc('der à la visi Le
elu surplus clucl. hôpilal nous avons remarqué que clans la chaml r'
1asse il ) a six lils garni ' d'élo[l'e jaun , ElanL monlés dans un)
chambr (lui sl à l'cnlr', de l'cs 'alier, nous avons lrouv' qualre
liL ' au 'sy garnis d' même "lo1l'c, un 'hambr' ù côlé s l'v~1iL
dc
log 'lll nl aux Sœurs avec Ull petil cabin l où est une apoLicaircl'i l
cnrin Uil auL!" chambr qui s 'rl cl salle d"lss mbléc, dans laquclle
nous 'sLunL assis av ,. l'sel i ts Si 'urs adminislraLeurs 'L Jill 's dc la
�HÈGLEMENT DE L'HOSPICE
267
Charilé nous avons demandé les titres concernant Pétablissement
cl ud. hopi laI) l'Eslal des biens et revenus qui y onl élé donnés, les
comples de la receUe el dépen e qui en a élé faile jusqu'à présent
el enfin toul ce qui peul concerner Padminislralion el gouvernemen l,
à quoy lesd. adminislraleurs ayanl satisfait sur le cha:mp, nous
aUI'oient présenté le conlral de donalion consenlie par dame Elisabeth de favière de la fauconnière en présence de Menol, nolre Royal
à l\Ionlluçon, le vingl six seplembre mil sept cent vingt quatre pour
l'élablissement dud. h6pital, l'Eslal des revenus certifié par le dit
Sr Fourneau, administraleur receyeur, le comple des recclles et
dépenses failes jusquJà ce jour, lant par le dil Sr De fourneau que par
les Sœurs, avec les aulres tilres el papiers concernanl led. hôpiLal
et comme l'éxamen de Lous lesd. liLres et papiers demande un lems
considérable et que nou devons cejour d'hu y faire notre visile en
l'église paroissialle de Pollier, nous avons remis la conlinualion de
la présenle au jeudy vingt deux du présenl moy, heure de deux de
relevée.
Le jeudy vingl deux oeLobre mil sepl cenllrenle lrois deux heures
de relevée, nous Frédéric Jér6me de Roye de la Rochefoucé:lull,
Palriarche, archevêque susdiL, accompagné comme dessus de nos
offlciers, nous sommes lransporlé dan la salle d'assemblée duel.
hopilal de Néris où lescl. frère Girardin, curé, Moneslay l)es forges,
Fourneau el Sœurs, s'élans rendus avec nous, nous avons remarqué
par la leeLure que nous a, Oll prise du conlral de fondation el éLablissemenl dud. h6piLal l'ail par lad. dame De la [auconnière le vingl
six seplembre 172 1, par devanl Marot, nolaire ù "MonLluçon, qu'elle
avoil nommé qualre adminislraleurs, sçavoir: le sieur curé de lad.
paroisse, le ieur Demoncslay, écuyer, Seigncur baron des 1" orges,
le sicur Fourneau, cons r du Roy, conlrolleur au gr nier à sel de
Ionlluçon, cl le sieur Dc la uerenne, doeLeur en médecine, inl ndanl des çaux de Téri ', pour le gouvern menl de l'hopilal cl ne
voyanl poinl 1 cl. sieur D la Garenne à nolre vi ilc) nous non
rions informé des rflisolls de son abscn e Ù Cjuoy non auroil élé
r"ponclu pal' 1 sel. sicur ' aclmini lraleurs préscns, que Iccl. sicur De
la u'>renne ayfllll souv nl déclaré qu'ilnc vouloil poinl 'c mèlcr
cl l'aclmini lralion de l'hôpilal ny mèmc signcr le conlral cl'élablis, mcnl, ils n'avoienl pas cru cl voir Iuy faire sur cela de nouvell s
sollicilalions cl auroi 'nl agy ju 'qu'ù )résenl san ' luy, el Icur ~lyan
c
�268
RÈGLEMEN'I DE L'lIOSIICE
remontré qu'il parai soit convenable de parler de nouveau aud.
sieur De la guérenne que nous sçavions êlre sur les lieux pour
apprendre de luy ses derniers senlimenls, nou l'aurions rait averlir
de notre part, lequel élanl comparu audil bureau, sur la dema ndc
que nous luy avons failc cn présence desd. sieurs adminislraleurs
s'il vouloit ou non acccpler la nominalion qui avoit élé faile de sa
per onne par la dé:\me De la fauconnière pour elre un des administraleurs dud . hôpital, led. sieur De la guerenne a répondu que quant
il présenl il ne pouvoil accepler la charge d'adminislraleur à laquelle
il a été appellé par racle de fonda lion, qu'il se renrermoit à rendre
des services aux pauvres dud. hôpilal, ainsi qu'il y esl obligé en sa
qualilé d'intendant des Eaux. Ainsy signé: La Guéréne.
De laquclle déclaration nous avons fail ncle eL led. sieur De la
Guercnne s'eslanl reliré, nous avons l.'emontré auxd. sieurs adminislrateur qu'il éLoil à propos pour se conformer aux inlenlions de
lad. dame fondatrice qui veut suivant ce qui est porlé par l'acle
d'élablissemcnt qu'il y ait loujours qualrc administratcurs, d'en
nommer un pour remplir la place vacanle dud. icur De la Gucrenne, que pour cel effel, il soil l'ail enlre eux une assemblée du
burcau dud. hôpilalle dimanche quinze du mois de novembre prochain [our procéder à lad. nominalion donl il sera fail acle sur le
regi lre de délibéra lions qui porlera que celuy qui sera nommé
adminislraleLU au lieu et place cl ud. sicur Dc la Guerenne, ne
clemeurera cn charge que lrois ans, conformémcnl aux inlenlions
de lad. fondalric ct que le lems passé, il sera procédé à une nouvelle nominalion ain y qu le loul e 'l expliqué plu ' au long dan'
racle d'élablisemenl.
Ce fail, l s si urs adminislraleur nous onl dil que lacl. clame D
la fauconnière, r ndatricc, après avoir faiL racle d'élabliss ' mcnl
duel. hôpital donl nous a\on pri ' leclure elle avoil raiL cires cr un
réglcm nl signé d'ell " pour êtrc uivy tanl par les pauvres que pour
J admini lrali n l gouv l'Il ment dud. hopilal, qu'ils onl laché dc
faire 'uivre ., l' "glcm 'Ill pendanl la vic de lad. damc, mais eoml11 '
,II l'a soumis il nolr' Huloril' cl qu'il n'a poinl él', par nous 1101110'l '5 il 'hang 'l'OU a ugmcnlcr,
Iogu" l Cju'i 1 a mèm' III l'lucs ~l'i
ils non ' prioi 'nl d' Il l'air un lui serail subslitué ù l'unei 'n, apI' \S
qu nous aurions pris UIl' 'ollnoissan'c pl ,in \ el entière cl' l ul ("
qui P 'ul con' 'l'11er l 'dil 11opilal, s il pur l' 'XUlllcn dcs comptes d 'S
�Rl~GLEM
T DE L'IIOSpicÈ
revenus qui sonl à rendre depuis son élablissement, soit par la
leclure du testament de lad. fondalrice ou aulres pièces qui nous
on télé présenlées.
Après avoir pris leclure des règlements fails par lad. dame De
la fauconnière el signés d'elle, ensemble son leslament par lequel
cil fail audil hùpital de nombreux legs, après avoir vérifié les
om ples dud. sieur Fourneau, l'un desd. ad ministralcur el Receveur
choisy par lad. Dame fondatrice, de la recetle el dépense qu'il a faile
depuis l'année 1725, jusqu'à présent, ainsy que celuy des sœurs qui
onl pris des pauvres, avoir enfin connue les inlenlions de lad. dame
De la fauconnière, lcsquelles ,lOUS onl élé de nouv au expliquées
par le Sieur NIéry, curé, nolre archiprêlre d'Hérisson, son exéculeur
lestamentaire, présenl à nolre visile et avoir sur le lout conféré avec
lesd. sieurs adminislraleur , avons de leur consentement et conjoinl menl avec eux, fait les règlemenls qui suivent:
10 Il sera lenu Lous les lrois mois un bureau à jour fixe où tous
les adminislrateurs et sœurs assisleronl ct dans lequel sera lenu
regislre des délibérations pri es sur les affaires qui y auront été
proposées, lesquelles délibéralions seront signées de lous;
20 Il sera pareillemenl lenu un bureau éxlrJ'C le dimanche qui
precédera l'cnlrée de hacune des saisons, pour y délibérer ur le
nombre des pauvres Clui seronl receus, la manière de l~
nourrir
el soulager, et loul ce qui sera nécessaire de prévoir pendant lesc1.
saisons, dans lequel hureau un des administralcurs sera nomém nt
chargé de visiler le plus souvent qu'il p u l'l'a led. Hopilal pendant
led. lems, pour régler cl sla luer par provi , ion cc qui sera nécessnire, auqucl ac1minislraleur lcs sœurs auront recours dan l urs
besoins;
:3° Les vagabonds, les gueux de profession cl eux qui eronl
alleinls de maux incurablcs ne seronl poinl receu , aucl. 116pilal, suivHnl 'c qui csl porlé clans l'acle de son élahlis emenl;
.Jo JI n'~ · aura que c ux qui sonl \érilablcmenl pauvres conformémcnl nux inlentions dc la fondalric ,qui y eronl re cu , cc qui
csl hlÎssé par elle il la sagc discrélion cl s sicurs adminislral urs;
[)" On n'y rccevra non plus que ceux à qui les caux seronl jugées
Il; 'cssail' 'S cl il ccl erret, lc 1\1 "dccin Inl ndanl d 's caux visilera les
llllll,ld 's autant qu'il lu sera p ssihle avanl ou pcnclanl qu'ils pl'endl'Onl lcs C~lL1X
cl les rcmèdcs Jeur seronl adminislrés suivanl cs
�270
RÈGLEME T DE L'HOSPICE
ordonnances. Ceux auxquels il jugeroit les eaux nuisibles seront
exclus dud. Hôpilal, sur le cerlifical qu'il en donnera aux sœurs.
6 0 Les pauvres de tout le Royaume seronl également receus,
ceux de Néris n'en seront poinl exclus, mais pourront y êlre receus
comme les aulres, pourven que les eaux leur soient nécessaires.
7 0 Les sœurs n'en recevront aucuns que de l'avis et consentement des sieurs administrateurs el même sur lcurs Billels. Les
saisons passées il n'en sera receu aucun.
80 Uentree des pauvres dans led. Hopi laI pour la première saison ou du printems commencera le six ma de chacune année;
ccux qui entreront Jed. jour, en sortiront le vingl quatre du même
mois: ceux qui seront led. jour vingl quatre mayen sortironlle dix
juin qui sUIvra ]a Saison du prinlems.
go L'enlrée de la seconde saison Ou d'automne se fera le vingt
cinq aoùst el les pauvres qui enlreront ce jour en sortiront le douze
septembre; ceux qui seronl receus led. jour douze septembre, en
sortironl le lrenle du nième mois qui finira la Saison d'aulomne.
100 Les œurs auronl soin pendant les deux saisons qu'il y aura
des pauvres dans led. hôpital, de leur faire exaclement la prière soir
cl ma Lin cl de leur faire dire à la fin de chacune un De profundis
pour le repo de l'âme de la dame fondaLrice ; elles feront encore
prier pour elles eL pour les sieurs adminislraLeurs à la fin des grâces,
après leurs repa ; elles auront soin aussy d'exhorLer les pauvres à
s'aprocher des sacremens pendanl les saisons.
11° A qualre heures el demie du soir, les pauvres élanL Lous
assemblés dans une des salles, les sœurs leur feronl une lecLure ou
inslru lion si mieux n'aime leur faire cette lecture pendanL leurs
r pas.
12° Les pauvr sne pourronl aller, pour quelquo cause que ce soit,
hoire au cah8rel, sous peine d'êlre exclus l renvo Té duel. Hôpilal;
iJs ne pourronl non plus êlre absens plus cl clemic-h ur
ans
permission. Tous seronl cxa ls aux pri \res du malin, qui
f l'onl
Lous l s jours à einq heures l demi el il cell s cl lJ soi l', à sepl heures.
Ils s' ouch '1' nl en siJel1' av c } caucoup de moclesli
l ceux
cl 'nlre llX qui manCfu l'onl Ù au uns cl s éx r ·i ces ou n'auL' icnL
pas un ('onduile régulièl' , apr\s ::lvoir élé ::lV l'lis cl'ux fois seronl
mis cl hors cl pOUl' que les pauvres soi 'Ill pl incl11enls inslruils de
leur. cl 'voirs, iJ sera placé clans chaque sale un lnblcau conl nanL
�RÈGLEMENT DE L'HOSPICE
271
tous les exercices et les peines contre les contrevenans, dont il leur
sera failleclure le jour dc leur entrée.
13° Les biens ducl. hopilal seront économisés par les adminish'aleurs dont l'un d'eux sera choisy pour faire la recelle, lequel
rendra comple Lous les ans, aux autres administrateurs et ce en
présence des sœurs.
14.° Les sœurs rendront pareillemenL compLe au bureau le plus
prochain qui sera assemblé après les sai on , des sommes qui leur
auronL été mises enlre mains par le Receveur ouparauLres personnes
pour la nourrilure et soulagemenl des pauvres, que des c:harilés qui
leur auronl élé confiées el qui n'auronL pa élé mises dans les lroncs
dud. hopital, se souvenanL que lout ce qu'on' peut leur mettre enlre
mains aparlienl aux pauvres et ne doil pas tourner à leur profil.
15" Elles auronl pour cela deux registres dans un desquels ell es
écriront éxaclemenL loules les sommes qu'elles recevront eL ce qui
reviendra des quêtes qu'elles feront faire pendanL les saisons et elles
auronl soin de marquer la dalte du jour que les d. sommes lcur
auronL élé mises entre mains. Dans le second regislre elles écriront
chaque jour la dépense qu'elles feronl, soit pendant lesd. saisons,
soi t dans le cours cie l'année, même la dépense des remèdes qu'ellcs
acheLleronl des droguistes, ou quelles feronL pour le linge et aulrcs
annuellemenL de l'hopilal.
.
16° Il era fail une armoire ou coITre fermanl à deux serrures el à
deux clefs différenLcs, donl une reslera en lre les mains du sicur Curé
cll'aulre cn celle du Heceveur, dans lequel coffre ou armoire eront
mis le conlraL de fondalion ct autres tilres dudil hôpilal, ensemble
le cloub] des compLes qui seronL rendus avec les pièces jusliflcalives
elles présenls slaluls avec le procès-verbal CJui le précède.
17t) Personne ne pourra li l'cr dud. coITre aucun des litres qui y
auront élé déposés qu'en mellanl à la place son récépissé qui sera
dallé el chlJ1s lequel sera spéciflé le pièces qu'on lirera el <lulanl
Cl llC ('ni re se pOUlTH, il ne sera li ré aucuns riginaux, mais seulem Il l
des copies colla lionnées.
lRt) Ln nomination des aclministral urs se fera clans les lems el
ains" qu'il esl marqué dans le conlral de fondalion cl il sera dressé
un acle cie 'elle nominalion qui se fera louj urs dnns un hurenu
usscmbl', sur le regislre cl 's clélibél'alions l ne pourronl èlrc
nommés and. ornee que d 's n lables 'habilans de Néris ou des
�Rl~GLEM
T DÉ L'HOSpicÈ
habilans des environs, mais propriélaires fonciers en la dite paroisse
de Néris.
19° Il ne sera receu conformement aux in tentions de la dame fondatrice aucunes fondations qui seroient failes il la charge d'avoir des
lits parliculiers à la nomination de ceux qui voudroient les fonder.
20° Il ne sera fail aucun employ des ommes considérables que
par l'avis el du consentement de Lous lesd. Sieurs adminislrateurs
et sans qu'il y ait une délibération en bonne forme inscrite sur le
registre du bureau.
21° Comme par le contrat de fondation ou établissement dud.
hôpital la dame fondatrice n'a pas seulement eü en veO le oulagement des pauvres élrangers pendanl les saisons des eaux, mai
encore ceux de Néris et des environs pendanl le cours de l'année,
ainsy que J'instruclion des jeunes filies, les sœurs destinées à cet
employ s'appliqueront au soulagemenl des pauvres malades dud.
lieu et des environs et leur donneront tous les secours qui dépendront d'elles.
22° Elles liendront hors le lems des saisons des eaux les petites
écoles pour l'inslruction des jeunes filles du même lieu pour leur
aprendre et à lire el à écrire et s'altacheronl parliculièremenl à leur
inspirer une grande piété et une grande crainte de Dieu conformément à ce qui leur est prescrit par leur Inslilul.
23° El afin que nous puissions êlre informé de la manulenlion el
ohsen alion des d. réglements, sera ledit hopilal sujet à la visite de
nolre archidiacre de Narzennes, sans néanmoïns qu'il puisse faire
ou ordonner mais seulement dresser son procès-verbal pour sur y
cluy elre par nous ordonné ce qu'il aparliendra, qui sont Lous les
reglemenls que nous avon crù ainsy qu'aux sieurs admini lraleurs
cl voir faire quanl à pré enl pour êlre exéculés selon leur forme el
teneur, lesquels nous ordonnons èlr lranscrits à la l Le du registre
des clélih ralion pour y avoir recours en 'as d besoin. Fail el
arrêlé au bur au cluclil hopiLal, le jeucly vingl cieux oclobre mil sepl
ent LrenLe lrois. illSy signé: Fred.
r. P.P. ar. de Bourges. Ponl'harLrain oësL sques, Ja 'quem 'l, V l'tlus de Varennes Jacqn 'llleL
pl' moL ur, Girardin, curé de léris, De mon 'sLay Des forg 's, Foul'ncaud, . œur .1ulicnn ' fi Il de la Cha l'il' cl Sa lié secréL" sou 'si gn '..
Sallé.
C règl ' ment esl "'l'il SUl' par'h min.
�DÉCLARATION AUX HABITANTS DE NÉRIS
28 fénicr 1734. Acle passé partit nol'·O à Monlluçon et lé moins, conlenans
la copie par luy donnée des let. pales aux syndic, Marg'·s el habitanls du bourg
de éris convoqués et assemblés en la manière accoulumée elle consenlement
unanime a leur exéculion.
Aujourd'huy vingl huilième [evrier mil sepl cent trente qualre,
jour de Dimanche, je me suis Eslienne Charrus notaire royal pour
la résidance de Montluçon soussigné, à la réquisilion de Pierre
Joseph Girardin, preslre curé de la pan'oisse de Néris, Jean Fourneau,
sieur de Crebert, conseiller du Roy) conlrolleur au grenier à sel de
Divers objets eD bronze.
Montluçon el Leon Michell\Iarchancl, appoliquaire, Lous Direclrur ,
adminislro"[curs de l'hôpilal de Néris, lransporté an bourg de Néris,
ou eslanl arrivé il Pissllc de la messe parroissialle el après avoir fail
haIre le loql1csin à la nwnièr a cOllslumée llcs hahitans de la dille
parroisse dc Néris s'eslanl assemblés, les sieurs Directcurs el aclminislraleurs onl l'ail [aire ù Lous lcclure des lellres palanlcs qu'il a
phU ù Sa l\Iajeslé de leur accorder pour l'élablissemcnl cl la slabilile cludil h6pilal de Néri du mois de juillel mil sepl cenl \'ingl six,
18
�274
DÉCLARATION AUX HABl'rANTS DE NÉRIS
enscmble de l'arrcst de nos seigneurs· de la cour du Parlement pour
l'enregislrement d'icelle du deuxième aouslmil ept cent vingt sept,
les dils habilanls el syndic assemblés, après avoir mùrement délibéré entre eux sur le fait duc1il hôpilal, ont tous dit d'une commune
el unanime voix, qu'il esl tres-necessaire que ledit hôpilal de Néris
soil et demeure slable pour le soulagement des pauvres, qu'ils
,eullent consenlenl el accordenl que les diLles lettres patantes
accordées par Sa Majesté, pour l'élablissement dudit hôpital de Néris
soient enregislrées partout où besoin sera, que pour ce ils donnent
leurs consenlement. Donlle de tout quoy les dits sieurs Directeur
et administrateurs mon requis acle que je leur ay accordé pour leur
servir el valloir ce que de raison. Le tout fail cl passé audit bourg de
Néris à la grande porle de l'églize parroissialle ledit jour el an que
dessus n présence de Messire Josel)h Auberie de Valan, prieur du
prieuré de Néris y demeuranl et curé primitif, de Jean Bernard,
sindic, Guillaume Dupuychaud, aussi sinclic, Pierre Berlon, fabricien
de la dille parroisse, M" CFrançois Jacques De Dreuil, écuyer seigneur
de Bloux, Jean Marien De Segonzac, écuyer, seigneur de Champigoux,
Gilberl ucouslurier, Jo seph Tallet, Gilbert Larbaletier, Gilbert
Barraud, Guillaume Pécbard, Jean Hugué, Jacques Bourjon, bourgeoi , Lous habitans de la parroisse qui onl signé avec les dits sieurs
Direcleur el administrateurs, el de Jacques Valligny) Simon Daniel,
Gomy,
l\'icolas Vachier, Gaspard Argence, Pierre l ~ ourichn,Ate
Charles Aucante el plusieurs aulres habi Lans de la diLle non clenommé au présent acle, tous préscns, qui onl d 'clare ne sçavoir signer
d'eux ellquis, el soil conlrôllé, ainsy signé:
Dedreuïl
De Seg nzac
Bernard
Barraud
LarhaleslieJ'
Pécharc1
.1. II llgucl
llCOllslllri ' 1'
à MonLlllçoll, l cl
lIX C
Tallel
Girardin, curé
Fourneau
1ich ]
Soll
lIbery de astan, pri Llr d N ~ris
Hourjol1
Berlon
cl Churrus, 110lnir ] 0 al el cons il lcL'
mars mil 'cpl cenl trentc qunlr .
Lalllodièl'c.
�DECLARATION AUX IIABITANTS DE
l ~ RIS
275
Expédiée par première aux ieurs Directeur et adminislrateurs
dudit h6pilal de Néris, ce requérant.
Charrus, notaire Royal.
Nous, Antoine Jaladon s" de la barre, cons" du Roy, lieutenant
civil el criminel, commissaire enquesteur éxamina(eur en la ville et
chatellenie Hoyale de Montluçon, certifions à Lous qu'il appartiendra
que l'acte cy dessus esl signé de Char rus, notaire royal de la résidence de celle ville, que foy doil y être ajoulé, ce que nous avons
accordé pour servir et valloir ce que de raison, en foy de quoy nous
avons signé avec notre greffier par lequelnou avons fait apo er le
scet ordinaire de notre chalellenie, le six mars mil sept cent lrente
quatre.
Jaladon de La barre
Croizier, greffier en cher.
�l
.
ERIS DE LA CHATEl LENIE DE MONTL CO
1
Nous, Anloine Jaladon sieur De Labarre, Conseiller du Hoy,
Lieulenanl Civil el Criminel, Commissaire enquesleur éxamina leur
en la ville et châLellenie Royalle de ~ I Ionluç
et .Tean BaptisLe
Préchonnet, Conseiller du Roy et substitul de Monsieur le Procureur Royal en lad. châlellenie eL en son absence, CerLiffions a Lous
qu'ils apartiendera qu'il n'y a poinl .de justice au bour el pan'ois~e
de Néris et que lesd iLs sont de la dépendance de noLre dilLe châLellenie. Fai Lel Délivré à ~IonLluç
le présen LcerlifficaL à Messieurs
les Direcleur et AdminisLraLeurs de l'hôpiLal de Néris, ce requérant,
pour leur servir et valloir ce que de raison, ce cinquième Mars mil
sept cenl LrenLe quaLre. Et avons signé qvec noLre Greffier auquel
nous avons fail apposer le sceau de nôlre diLLe chalellenie les jour
et an susc1.
Jaladon De Labarre, Preschonnet, subs liLu.
Croizicr, g. en chef.
Marque de fubriqu du plombicr Morccllus; lame d plomb (rom·ée à lu Pulle.
1
1 (r Ces gros tubes en plomh ondu isni n [l'cau minérale sur des poinLs très éloignés,
avec le précieux avantage d ln mnintcnir nu 1~le
cl gré d LempéroLulTe «U'n ln
source. Tanl de re 'herches sous ln domination romaine, contnlsle singu lièl'CI11 nl
ovec 1" tal de choses qui exislnil ncore nu 0111111 ncelllenl de 0 lI' si cIe; cal' SU I'
le m ~ me
mplocelllenl où pnssnil 'e Lub e. n n vu des Luynux ci e bois fnils d la Jl1anièl'e la plus J'ustiqu , s rvnnl ft conduire l' HU chaude dnns cles hôlels hors des
therll1c<;; el 111 , eJJ remplissaillcs baignoires l'use s dans le sol C'étaicnL les seuls
bains offerts aux nlOlades AjouLons que les moÎlrcs d'hôLel 'ul1lulai nL n ou tre 1 s
foncLion s cl médecin; il st vrni qu'en r VAII Il , plu ' Lard, des l1Iédecins sc DreoL
à leur Lour maîtres d'hôLel » TudoL. ELude sur Néris, p. lI, noLe.
�DE~lA
TDE
D'A~ISON
DE CIIEVAU-LÉGEHS
A MonLluçon, le 20 juillet 1760.
Sur le compte que j'ai rendu, Messieurs, à M. l'Intendant que
deux chevaux-légers dc la compagnie dc Bourgogne, du corps de la
gendarmerie, s'élanlrendus ici sur une route de la Cour, pour aller
à Néris prendre les bains, je leur avois donné des billets pour entrer
à l'hopital de ce dernier endroil) mais que vous avez refusé de les
y recevoir sous le niolif que cet hopital n'est point Royal, et· qu'il a
été fondé par des particuliers pour les pauvres du pays, seulement,
lors des saisons des eaux, en sorle que i'ai été obligé de les faire loger
chez des habilans, M. l'Inlendant a cu la bonlé de me marquer, par
ses ordres du 28 du mois passé, qu'il avoil dcmandé à M. le Maréchal dc l3clleisle une décision à cet égard, qu'aussit6l qu'elle lui
seroil adresséc, il m'en feroit parl.
Dcpuis, M. l'Inlendant, par scs ordres du 14 du préscnl inois, m'a
fait l'honneur de mc mander avoir reçu la réponsc de M. le Maréchal
de Bellcisle, au sujet dc ces deux chevaux-légers, auxquels on a
ordonné les bains de Néris el que vous avez refusés de recevoir,
quoiqu'ils fussenL porlcurs de billels d'entrée que je leur avois
éxpédiés, à défaut de Commissaire des gucrres, que ce Minislre a
lrollvéque cc l'dus éloillrès déplacé, n'élanl fondé quc sur ce quc cel
hopi LaI n'est poinl mililaire el qu'il n'esl élabli quc pour lcs pauvrcs
du pays, aLLendu qllelcsTroupesduRoysonLd loutes les provin e
qu'clics son1 deslinécs ù dé[cnclre,el que personne ne doiL elre traillé
dc préfér nce à ellcs dans le hopi laux de chari lé, dez qu'clIcs y
laissenl leurs soldes pOUL' les journées de lcurs lraiLLemcns.
En conséquenc , 1\1. l'Inlendanl m'a chargé, Mes 'ieurs, de avoir
l'honneur de vous faire sçavoir cie sa parl dc reccvoir les deux
chevaux-légers en qucstion cl de VOllS marquer qu'il sera pourvu nu
payemenl de leur lrDiLl mens pnl' la retenuc de leur · soldes en
�278
DEMANDE D'ADMISSJON DE ClIEVAU-LÉGERS
faveur de l'hôpilal et qu'à l'égard des bains cl des douches le Roy
approuve qu'il fasse acquilter celte dépense par un supplémenl de
qualre sols par jour pour chacun des deux gendarmes donl il s'agil;
que vous pourrez dresser vos élals en conséquence dans la forme de
ceux de l'hôpilal de Monlluçon que je lui ferai passer chaque mois
pour qu'il les arrêle et pour le mellre à parlée d'ordonner le payement des sommes auxquelles ils se trouverronl monler.
M. l'Inlendanl me charge encore de vous faire connaître qu'il y
a lieu d'espérer qu'à l'avenir vous ne ferez plus de difficullé de recevoir les troupes qui seronl enyoyées dans volre hôpilal, et que Sa
Majesté désapprouverait très forl votre peu de zèle pour son sen ice.
Comme les deux gendarmes doivenl revenir au mois de septembre prochain pour prendre encore les bains à Néris, j'ose vous
supplier, ~Iesiur,
de m'honorer 'de ,olre réponse sur votre
inlention pour que je m'y conforme s ils reviennent, sur le parti à
prendre je pen e néanmoins que vous suivrez la décision du
Ministre. Vous êles lrop bons serviteurs du Roy pour ne pas donner
à Sa Majeslé des marque de volre soumission cl de volre zèle pour
son sen Ice.
J'ai l'honneur d'être avec un respectueux allachement,Messicurs)
Volre lrès-humble cl lrès-obéissanl serviteur.
Desmodières.
Ionseigneul',
Nous avons re ue un Icllre de M. D smoclières, votre subdélégué
à 10nllu Il, du 20 de ce mois, par laquelle il nou marqué qu'il
YOUS a rendu comple qu cieux hevau.'-léger de la Compagnie cl
Bourgogne c1u corp ' cie la gendarmerie, s' lanls rendus il i\Ionllu on
SUL' une J'Oule cl
la OUI' pour aller ù Néris prend1 ] 'S bains, il
leurs ayoil clonné des hillets pour enlr '1' Ù l'hôpital dudillieu d
~ léri . el que nous aurions rerus 's de les y l'CC voir, sous l' molif'
que ccl Jlôpilnl n'esloil point royal cl qu'il <1 ',t', l'ondé pal' dcs
pnrliculicrs pour des pauvres du pays, 'l S 'lll 'menl pOlir l, lems
des sai ' J1S de ' 'aux.
�DEMANDE D'ADMISSION DE CIIEVAU-LÉGERS
2ï9
Nous avons l'honneur de vous observer, Monseigneur, 'lue ces
deux chevaux-légers arrivèrent à Monlluçon, le 18 juin dernier avec
une roule de la Cour pour se rendre à Néris, dans laquelle il n'esloit
fait aucune menlion qu'ils seroienl receus à l'hopital de Néris pour
y prendre les eaux. Ces deux chevaux-légers ne nous présentèrent
point de billet de M. votre subdélégué pour enlrer aud. hopital,
comme il est porlé par sa lettre. Mais ils s'adressèrenl seulement à
l'un de nous pour les faire enlrer à cet hopital. L'administraleur
leurs dil que leurs roule ne porloient point qu'ils y seroient receu,
que ce n'estoit poinl cependanl celle raison qui l'empêchoit de les y
faire entrer, mais que la saison des eaux étant finie, et n'y ayant
pour lors aUC\,lDS pauvres aud. hôpital, ny personne pour les servir,
il ne pouvoit faire ce qu'ils demandoienl; que les portes de cet
hôpital estoient fermées dès que la saison étoit finie, et quelle
finissoit ce jour la même: Ils en ont èté témoins eux-mêmes pendant
leur séjour à Néris, et ils ne pourront s'empêcher d'en convenir.
M. Desmodières nous marque par celle même leUre que vous
luyavés ordonné, Monseigneur, de nous faire sçavoir que ces deux
chevaux-légers aynus besoin des eaux la prochaine saison de
septembre, Monseigneur le <
M aréchal de Belleisle a décidé qu'ils y
seroient receus pour y prendre les remecles nécessaires.
Nous serons loujours lrès empressés, Monseigneur, à. exéculer
les ordres de ce minislre, el ceux que vous voudrés bien nous
donner, Mais permellés que nous ayons l'honneur de VOLLS remonlrer
que dans ce pelil h6pilal nouvellemenl fonclé, il n'y a que vingl deux
lils de pauvres dan cleüx salles, sç:ryoir dans la première douze lil
pour hommes el dans la seconde dix pour femmes, et cinq lils
fondés par feu Mgr le Cardinal cl Gèvre pour y recevoir chaque
saison de May cl S plembre ci nq prêtres ou éclesiasliques du cliocè e
de Bourg s qui y sonl envoyés régulièremenl pal Mgr l'Archevequ
ou par ses srands vicaires.
Nous v li suplions, lVIonseigneur, de nous permellre de vou
ob erver que ces 'inq lil ' élans à la nominalion de M. l'Archevèquc
nous n pouvons en di poser cn faveur de ces deux chevaux-légers,
c'esl c 'P 'Ildanl ce qu'ils veulent, s'en élans déclarés; el nous ne
pouvons lem dOJlIl '1' des lils qne clan la salle de s pauvres, où ils
seronl il \1, l11èl el 'onfondus avec cl' jwuvres infirmes, si cela
leUl' convienl, nous le voulons bien, mais ils ne le voudronl
�280
DEMM\DE D'AŒlnSSION DE CIIE\ AU-LÉGERS
accepter. El M. de Gaillarbois, Maréchal des logis de celle même
compagnie, lor~qu'ce
étoit a Monlluçoll en garnison, voulanL y
envoyer de ses chevaux-légers, eL s'eslanl informé eL pris connoissance des 1iLs qui étoienL a ccL hôpital, il ne songea plus de vouloir
les y faire recevoir. Cela est de la connoissance de M. Dcsmodières
et s'est passé sous ses yeux.
Nous ozons espérer, Monseigneur, que vous voudrés bien avoir
égard à nos remontrances cl nous prescrir ce que vous jugerer
convenable, nous l'éxecuLerons éxacLement cl ayec zèle eL que vous
voudrés bien accorder votre proLection à ce peLit hôpiLal naissanL;
Nous avons l'honneur d'être avec le plus profond respect,
Monseigneur,
Vos Lrès humbles cl très obéissants serviLeurs.
Les Directeurs el AdminislraLeurs de l'hopi LaI
de Néris,
Philipponat, curé de Néris cL administraLeur dudiL hopiLal.
Montluçon, le 31 juillel 17GO.
�REGISTRE DE L'HOSPICE
Registre conlenant quaranle quatre feuillets collés et paraphés
par premier et dernier par Nous Georges Louis Phelippeaux,
Patriarche, Archevèque de Bourges, Primat des Aquitaines, Com-
Vase trouvé
d~n
s
un puits, près des Ar :nes.
mandeur Chan elier des ordres du Roy, pour servir à commencer
de ce jour, marcly pr miel' juillet de l'année mil sept cenl qualre
vingl lro1 , ù in crire les délibéra lion pri cs au bureau cIe l'h6pilal
cl Néri, le nominalion cI s Direcleurs. Fail au bureau dudil
h6pilalle jour eL an que de sus.
t
Geor Loui .
rr arch. de Bourges.
�DON iTION DE nOi\lPRÉ
La donaLion [aile à l'hôpital de Néris pal' M, Joseph Rcyangcr, seigneur de
Bompré, à la date du 11 janvier 1774, est ainsi rédigée:
Par de, ant les conseillers du Roy notaires à Moulins soussignés,
ont comparu 11l'c Nicolas joseph H.evanger ecuyer seigneur de
Bompré et autres lieux, demeuranl en celle ville de Moulins paroi se
de Sl-pierre dyzeure d'une part;
Et MI'C pierre Henault, pn\lre curé de la paroi se d Néris et
adminislrateur né de l'hopilal dudil Néris les Bains, lant en son nom
que comme fondé de la procuration générale el spéciale de 1\1" 0
Marien Hugues de Monestay, chevalier el seigneur de Chazerol1,
Va se de fOI'Ine étrusqu e trouv e dan s un puilS, près des Arènes ,
Baron d For o" , 'h vali r de l' l'elre royal lmilitaire de Sl-Louis,
cn icn lieut nanl col Il 1 cl dragon, Dire leuL' n; duclil hopital cl
léri ' ; M~f.
gilb rl rourn nu sieur cl Ccrcli l', c nscill r du Hoy l
' on c nlroll ur au gr 'ni r à s '1 cl la villc cl' Monlluçon, .1 '~lJ1
Bapli le Michcl, 'ons 'i ll cr du] y cl son méc1 cin intendanL cl s
aux min "raIl s en vaux, adminislraLeurs dudil hopilal cl' Néris,
ire]]' J c'u \ iclnl 'l 1 'nard, nolair s 1 0 'aux il !OlltlU 'on le 'pl
janvier mil 'cpl 'nL soixanl L quaLorz', 'ol1lr611 ~, l' 111 '111C jour
�DONATION DE BOMPRÉ
283
par Lamodière, laquelle esl demeurée annexée aux pre enles après
avoir élé signée par ledil sieur Renault,
Lesquels sonl convenus des clauses et condilions de la fondalion
lelles qu'elles suivenl :
C'est à savoir que le dit Seigneur de Bompré voulanl seconder
les inlentions de dame henrielle heron son épouse, a [ondé dans
l'hopilal dudit Néris un li l pour y recevoir deux pauvre de l'un ou
de l'aulre sexe, l'un dans la saison de may l'autre dans la saison de
seplembre de chaque année, el ce pendant les dix huit jours de
chacune saison Lels que les aulres pauvres sonl en usage d'y resLer
pour y êLre nourris, couchés, soignés, médicamenLés pendanlledit
tems. Lesquels deux pauvres seronl à la nomminalion dudil seigneur
de Bompré ses hériliers successivemenl et perpeLuellement par les
propriélaires de la lerre de Bompré, lesquels seront Lenus d'averlir
le sieurs direcleurs el adminislraleurs ou l'un d'eux quinze jours
avanl l'enlrée de chacune saisoll) de désigner si c'esl homme ou
femme, lesquels malades seronl reçus audiL hopilal sur le Billet
dudiL sieur de Bompré ou de es successeurs eL propriélaire de la
di lle lerre de Bompré, visé par les sieurs adminislraleurs ou l'un
d'eux a près qu'ils a uronL éLé vu el visilé par le médecin ordinaire dudit hopilal qui cerlifira s'ils sonl recevables; plus lesdils
ieurs admini ' Lraleurs seronl Lenus ainsi qu'ils s'y sont .obligé par
ladille procura Lion de faire dire à l'une de me ses qui e dira audil
110piLal dan chacune des dilles saison un de profundis, un
paler l un aye maria pour le repos de J'ame de ladiLle dame
henrielle heron el 1 sditles prières eronl dile apI' s le décès dudil
seigneur de Bomprè.
La pré enl cl nnalion ainsi faille aux condilions i-dessus el
moyennanl le prix el somme de deux mille livres prix principal
laqu II a élé présenlemenl payé compLanl audil ieur Renaull
lequel a consenli quillance cL 'esl obligé aux Lermes cl la 111 \me
pl' curalion de fair mploi de la dille omme el dans le conlral d
faire 111 I1lion qu'clic provienL de la diUe fondalion eL DU llrplus cl,
{"air éxé uL '1' loul s les charge. , clauses eL condiLions sous lesquelles la dilLe fondaLion a éLé présenLcmenl faille icelle clanL
n 'ceplée par 1 dil sieur 1 cnaulL lanl pour lui que pour les sicurs
adminislraleurs précéc1cllll1l 'nL cléom~
lesqucls <1onll 'ronL une
'xpédilion de' pl' "scnLes il l'urs frais audil sicur de 130mpré le ILL 1
�284
DONATION DE BOMPRÉ
ne sera tenu d'aucuns frais pour raison de ladilte fondation pour
quelques causes et sous quelque pretexte que ce soit, la fournilure
du lit, des linges, ainsi que tous aulres droils généralemenl quelconques demeurant à la charge dudit hopilal, fait el passé audit
Moulins, etude et présence des notaires soussignés le 11 janvier mil
sept cent soixanle el quatorze, les parties comparantes ont signé.
La mi nulle des présentes demeurée reçue péronnin a été
conlrollée a Moulins ce onze janvier 1774. Reçu quaLorze livres
quatorze sols, interinée audit lieu le dit jour. Reçu vingt huit livres.
Chevalier, Beraud, Peronnin.
-
Acte sur parchemin.
�ORDONNANCE DE LO IS X\ 1
Sllrannalion des LeLLres patentes qui permeLLenL aux admini s trateurs ùe
l'Hopital de Néris-les-Bains d'accepter la donnalion d 'une maison pour
l'agrandissemenL du dit hopital.
Louis par la grace de Dieu, Roy de france et de Navarre a nos
amés el féaux conseillers les sieurs tenanl notre Cour de Parlement
à Paris, Salul. Nos chers el bien amés les adminislrateurs de l'Hopital de Néris-les-Bains près Monlluçol1 nous ont fail Représenter
que par Lellrcs données à "\ ersailles au mois de juillet mil sept cenl
qualre vingt lrois, nous leur avons permis d'acccpler la donna lion
que 1 ur a Jaile clamc Calherine Madeleine fourneau veuve du s" Perfeilhoux d'une pelile maison conligue aud l bopital pour servir à son
IJjcls en bronze
[Igrandisscmcnl, donl ils désireraienl pour uivre l'EnregisLremenL
mais comlnc lesdiLl s L llrcs J1 'ous onl pas encorc été préscnlécs
el que leur clalle se Lrouy surannée, il nou nL Lrès humhlcl1l nl
l'ai L sup]icr d'y pourvoir L de leur acc l'dcl' nos Lellre sur cc
néccssaircs. A ces cau 'CS, voulanl ravorabl 'mcnl Lrailer lc exposanl nOllS YOllS i\1andol1s eL Enjoignon pnr cc présenle signées
�286
onDONNANCt<: DE tOUIS XV!
de nolre lIa in) qu sans vous arrêler ù la surannalion de la da lle des
diltes Leltres du mois de juillel mil sept cenl qualre vingt trois qui
permellcnl auxdils Exposanls d'accepler la donnation d'une p lile
maison faile audit hopilal par la de Veuve Per[eilhoux pour son
agrandissement cy allachées sou le conlre scel de nolre Chancellerie, vous ayez à procéder à leur Enregislrement et de leur conlenu
faire jouir el u el' lesd ts Exposanl aud l nom pleinemenl el paisiblement, cessanl el faisant ces el' Lous lroubles el empéchemens
conlraires, car leI e l nolre plaisir.
Donné à "\ ersailles le quinzième jour de décembre L'an de grace
Nlil sept cent qualre vingl qualre et de notre Règne le onzième.
Louis.
Par le Roy:
Le B°" de Breleuil.
Regislrée ce consenlant le ProcL1reu.r
enéral du 1 oy pOUL'
jouir par les impélran de leur effel el conlenu el elre éxéculée
elon leur [orme ell !leur aux charges clause ' et conditions por lé es
esdille lellres palenles el en l'arresl d'enregislrement de ce jour a
pari en Pm'lem nl] \ lrenle un décembre mil epl cenl qualre vingl
qualre.
Dufranc.
-
Ccli pièce esl écril sur par h
III Ill.
�LES ASEMBLl~
BOURBONN ISES
Rpglemenl fait par le Roi sur la forma lion et la composition des Assemblées qui auront lieu dans la province du Bourbonnais.
DU
10
AOUT
1788.
Le Roi ayanl, par son Edit du mois de Juin 1787 ordonné qu'il
serait élabli, dans les Provinces et Généralilés de on Royaume,
cl iITérenles a semblées, suivant la forme qui serait prescrite par Sa
1ajesté, Elle s'est clélermillée à [aire conmlÎtrr. ses inlentions ur la
Vases cn lerrc rouge du fusée dc Néris.
formali 11 cl la composition de celles qui auront lieu dans la provin e du Bourbonnnis, y comprls la Haute-Mar he ct le pays de
Combra i Iles.
1ais Sa Majesté n'e nlend poinl regarder les dispositions qu'Elle
s pl' pose de pr scrirc, clans ce m menl, pOUl' l'organisation cl
II
semblée, comme irr "vocablement déterminées; Elle sail que
�288
LES ASSEMBLEES BOURBONNAtSE
les meilleures inslilulions ne se perfectionnent qu'avec le temps, el
comme il n'en esl point qui doive plus inDuer sur le bonheur de ses
sujets que celle des Assemblées provinciales, Elle se réserve de faire
à ces premiers arrangements, tous les changements que l'expérience
lui fera juger necessaires; en conséquence, Sa Majesté a ordonné et
ordonne ce qui suit:
L'Administra lion de la Province du Bourbonnais sera divisée en
trois espèces d'Assemblées diITére.nles: Assemblées municipales,
Assemblées de déparlemenl et Assemblée provinciale.
L'Assemblée provinciale se liendra dans la ville de Moulins;
celles de déparlemenl dans les villes de Moulins, Gannat, Guérel et
Montluçon.
Enfin les Assemblées Municipales dans les villes et les communautés qu'elles represenlent.
Elles seront elemenlaires les unes aux aulres dans ce sens que
les membres de l'Assemblée provinciale seronl choisis parmi ceux
des Assemblées de département; et ceux-ci pareillement parmi ceux
qui composeront les Assemblées Munici pales.
�LES ASEMBLl~
ASEi\mU~
BOUH~
AISES
289
i\IUNICfPALES
Arliclc premier
Dans toutes les communautés de la Province du Bourbonnais, à
l'exception des villes qui onl des munici palité , il sera donné une
Assemblée Municipale, conformément à ce qui va être prescrit:
Sa Majeslé n'enlendanl pas changer, pour le moment} la forme ct
l'administration des municipalités établies.
Délail d'urchileclure des chapileaux. -
Pis 'illes du Camp.
II
Chacune de ces Assemblées Municipales era composéc du
Seigneur de la Paroi se el du Curé qui en feronl loujours parlie; .
d'un Syndic choisil par la Communauté, et de trois, six, neuf
111 mbres également choisis par elle, c'esl-à-dire de lrois si la
communaulé conlienl moins de c nl feux, de dix si clic cn conlienl
moins de deux cents, cl dc neuf si elle conlienl deux cenls et
d'avnnlagç.
III
Lorsqu'il y aura plusieur
Igncurs cl la même parois e, jls
sel' nl allernalivemenl l pour ulle année chacun, Mcmbr s de
l' ssemblée lfunicipale en cas que la Seigncureri' de la Paroissc
soil nlre 'ux égnlel11enL parlngée, si au conlraire la Seigneul'erie
esl inégalemenl partagée, celui CJui en possedera la moilié era de
deux al1n', sune, i\Icl11 br , de la dileAssemblée, celui qui en possedera un Liers, cie lrois ullnées une, cl les aulres qui en possederonl
10
�290
tES ASSEMBLEES BOUnBON AISE:
une moindre parlie, seront tenus d'en choisir un d'entre eux pOUl'
les représenler, et, pour faire ledil choix, chacun aura autant de
voix qu'il aura de portion de Seigneurerie.
IV
Le Syndic sera chargé de l'exécution de celles des résolulions
arrêtées pa r l'Assemblée, que ladile Assemblée n 'a ura po inl exéculées par eHe-même.
V
Le Sj ndic et les membres éleclifs de ladite Assemblée, ·s eront
élus par l'Assemblée de loute la paroisse convoquée à cet effet.
VI
L'Assemblée de la paroisse sera composée de lous ceux qui
payeront dans ladile paroisse, de quelqu'élat el condition qu'ils
soient, cinq livres el au-dessus, d'imposilion foncière ou personnelle, lorsque la Communauté conliendra moins de cenl feux; neuf
livres et au-des us lorsqu'elle en contiendra moins de deux cenls,
el enfin douze livres et au-dessus, lorsqu'elle conlieJ:dra deux cenls
feux et plus.
VII
Ladile Assemblée paroissiale se liendra celle année le jour qui
. sera indiqué par le sieur Commissaire déparli, el les années suivan les, le premier Dimanche cie seplembre, à l'issue de la messe
paroissiale.
VIII
Celle Ass mblée paroissiale sera pré idée pour celle première
fois, par lc 'yneli a luellcll1enl en cxcr iee ; el par la suil par lc
synelic de l'Assem b:lé Municipale. Le Seigneur l Je Curé n'assisl fonl pas ù elle Assemblée pal'ois iale.
IX
L S 'lHlic n exercice re ' LI ill l', les voi . . . 11 s ra d'abord proe ',cl', il l' "le 'lion du IlOUV 'GU Sync1i el c lui-hl sera élu pour le
syndical qui réunira le plus d voix: il s ra ensuil \ procédé ù 1'61c -
�tES ASEMRLJ~
I30DRBONNAISES
2!H
lion du premier Membre de l'Assemblée Municipale el successivemenl Ù l'éleclion des autres Membres.
x
Toute personne noble ou non noble, ayanl vingt cinq ans accomplis, el éLanl domiciliée dans la paroisse, au moins depuis un an
pourra ètre élu Membre de l'Assemblée Municipale si d'ailleurs elle
paye au moins neuf livres d'imposilion foncière ou personnelle clans
les paroisses ayant moins de cent feux, douze livres dans celles contenanl moins de deux cents feux et enfin lrenle livres dans celles
ayanl deux cenl feux et d'avantage.
XI
Toul proprielaire n'ayant point son domicile habituelle dans la
paroisse, mais y pas édanl une habilalion, pourra aussi être élu
Membre de l'Assemblée Muni ipale, pourvu que sa résidence habiluelle ne sail pas à plus de lrois lieues de la paroisse, mais le
nombre des dits proprielaires, non résidant dans la paroisse, qui
seronl élus à l'Assemblée Municipale ne pourra jamais êlre que
d'un sur lrois, sans cependant que l'on puisse en inserer la nécessilé
de choisir au moins un membre dans celle classe de proprielaires
non résidants habiluellemenl.
XII
Le père el le fils, les deux frères, le beau-père cl le Gendre ne
pourronl êlre élus ù la fois Membres de l'Assemblée Munic ipale.
XIII
Chaque année, après le. lrois pl' mières anné ,révolues, un
Liers cl 's l\fembr 's choisi par l'Assemblée 1unicipale se relirera el
sel'n rempl.acé par un auLre Liers, nommé par l'Assemblée paroi _
siale . L, sarl décidera lcs deux prcmières années de ceux qui
devronL s' rcLirer, ù moins que lc décès dc quclqucs-uns dc '
Mcmbrcs n'indiquc nalurellcmenL lcs rcmpla cmcnLs à faire.
XIV
Les sujets élus pour NI" sy ndic ou l\Icmhre' de l' \s emblé
muni 'ipalc devronl, s'ils 'o nl présenls, déclarer sur 1 champ s'il
�292
LES ASSEMBLEES BOUR130NNAISES
acceplenlleur nominalion, pour que, dans le cas où ils n'accepteraient pas, il puisse êlre procédé aussilôl à une nouvelle élection.
Dan le cas où un sujet élu serail absent de l'Assemblée il aura
jusqu'au samedi suivanl pour déclarer s'il accepte on s'il n'acceple
pas sa nominalion; s'il n'accepte point, le Syndic prévenu par lui la
veille convuquera le second Dimanche de septembre une seconde
Assemblée paroissiale à l'effet de procéder à une nouvelle élection.
xv
t\ul Membre de l'Assemblée Municipale ne pourra être réélu
qu'après deux ans d'intervalle. Le Syndic sera élu Lous les lrois ans
el pourra êlre conlinué neuf ans, mais toujours par une nouvelle
élection.
XVI
Le Seigneur presidera l'Assemblée Municipale, le Curé- siégera à
la droite, le Syndic à sa gauche, et à la suile du syndic les Membres
de l'Assemblée :Municipale, suivanl le rang de leur élection.
En cas d'absence du Seigneur son siège restera vacanl, les autres
11embres de l'Assemblée Municipale conserveront leurs places
accoutumées, mais alors ce sera le Syndic qui proposera les objets
de délibéra lion el qui recueillera les voix.
Le Seigneur qui ne se trouvera pas à l'Assemblée pourra s'y faire
représenler par un fondé de procuration, lequel occupera la place
du Seigneur, s'il esl son fils ou on gendre; dans le cas où le Seigneur n'aurail que des filles, toul aulre fondé de procuration du
Seigneur se placera du même côlé que le Curé el immédialemenl
oprè lui, le siècre du Seigneur reslunlloujours vacant.
Les Corp laïcs ou écclesiasliC[ues, qui seronl Seigneurs, pourron l
se faire représenler de même par un fondé d' procuration. Si le
] prés nlanL esl lui-même 'l embre du c rps qui l'aura dépulé, il
occupera la place du Seigneur, s'il n'en esl poinl Membre il sièger[l
imméc1i[ltelllcnl [lprès le Curé comme loul mllre représenlanl du
Seigneul'.
XVII
L'Assemblé' fLlni ipale formée, "Iir[l un lI' ·mcr qui ser[l aussi
c 'lui de J'Asscmbl"c paroi 'sialc, il. pourra \lre révoqu" ù volonlé
1[11' l' sscmblée ~ILlni('pa
.
�LES AS EMBLl~S
ASfE~lBLÉ
BOURBONNAISES
293
DE DÉPARTDIEl'\T
Arlicle premier.
Il sera formé dans la Province du Bourbonnais, qualre Deparlemenls, l'un composant la recetle parliculière des finances de
1\1oulins, le second, celles de la l'ecelle parliculiere de Guéret, el le
quatrième les communaulés composant les recettes par li culières de
Monlluçon el d'Evaux.
Il era éta bli pour chacun de ces quatre Departemenls une Assemblée particulière.
Vase de ful'me ürusc! ue lrou\'é dans un puil ', près de ' Al'ènes,
II
Nul ne pourra êlre de ces Assemblées, s'il n 'a élé "Membre d'une
Assemblée l\lunicipale, soil de droit, comme le Seigneur éccIésiaslique ou laïc ou le Curé, soil par éleclion comme ceux qui auronl
élé ch isis par les Assemblées paroissiales, Les premiers represenlcronlle clergé el la Noblcss , les aulres le Tiers-Elal.
III
Dans les vj]] s où il y a des municipalilés, les dépulés dcsdiles
villes aux ssemhlées de Déparlem nl cronl pris dans lcs 1\1 mbrcs
de ladil municipalilé ninsi que parmi le Seigneurs el Curé dcsdiles villes el ce, jusqu'a ce qu'j] cn ai l él ' aulremenl ordonné.
IV
Lcs fondés de procuralion dcs Seigneur' laïcs
Ù
LIlle \ s 'cmblée
�294
LES ASSEMBLÉES BOURBONNAISES
municipale, pourront aussi, si le Seigneur qu'ils représentenl n'esl
pas lui-même de l' ssemblée de Deparlement, et un seul pour
chaque Seigneur, quand même il aurail plusieurs seigneureries, eLre
nommés pour y assister pourvu qu'ils soienl nobles et qu'ils possèdent au moins cinq cen Ls livres de revenu dans le deparLemenL.
v
Lorsqu'une Seigneurerie sera possédée par des Corps et Communaulés, un des Membres desdils Corps el Communautés, pourvu
qu'il soil noble ou écc1ésiastique, pourra a ce tiLre êlre Membre
de diLes Assemblés de DéparLement, sans néanmoins que le même
corps puisse a, oir plus d'ull Deputé à la même Assemblée.
VI
Chacune desdiles Assemblées Sera composée de seize personnes
dont une moitié dans chaque Département, sera prise en nombre
égal parmi les écc1ésiasLique el les Seigneurs laïcs, ou Gen Lil shommes les représentants, el le resle parmi les Dépulés des villes
el des paroisses.
VII
Ces treize personnes seront pri es dans quatre arrondissements
enlre lesquel ' chaque départemenl sera divisé el qui enve rronl
chacun à ]' \5 ~mblée,
ainsi qu'il sera dil ci-après, quatr Députés
donl deux seronl Li rés de l'ordre Ecclésia Lique el de la Noblesse,
eL les deux auLres des villes 'L des paroisses.
VIH
La pl' mière Assemblée cl DépartemenL s liendra au jour qui
sera indiqué par les personn s qui comp seronl l'Assemblée, provinciale préliminnire, cl nl il sera question ci-après.
IX
Le 111 111 S persolllles nommeronL ln moilié des Membr '5
cl iV'lll mposer l'Assemblée de J) "pnrtem 'nl 'l CClix-ci se
pIèLeronl au nombre qui e 'l ci-d 'SSliS 'xprimé.
CJUI
111-
�LES ASSEMBLÉES BOURBO NAI ES
~95
x
Quand les Assemblées de Déparlemenl seront formées elles resleront composées des mêmes personnes pendant les années 1788,
1789 el 1790.
XI
Ce lemps expiré, les Assemblées se régénéreront en la forme
suivanle :
Un quart sortira chaque année par le sort, en 1791, 1792 el 1793
et aprè , suivant l'ancienne lé, de manière néamoi~,
que par année
il sorte toujours un Membre de chaque Arrondissement.
Pour remplacer celui qui sorlira, il sera fait une convocation de
dépu lés des Assemblées Municipales de chaque pawisse de l'AlTond issemenl qui devra fournir un nouveau représentanl à l'Assemblée
de Déparlemenl; el seronlles formes de ladile Convocalion d'a rrondissemenl el de l'éleclion à laquelle elle devra procéder, délerminées par le Règlement parliculier.. que Sa ~IajesLé
se propo e de
rendre à ce sujet.
XlI
En cas qu'il ne se Lrouve pas de Seigneur ni même de personne
fondée de la procura lion des Seigneurs, qui puis e êLre dépulé à
l'A semblée de DéparlemenL, il sera libr d'en choisir clans un auLre
Arrondis emenL, mais du même Déparlement.
XIiI
La composiLion cl s Assemblées de DéparLemenl sera lellemenl
ordonné, que le ~lembrs
du Clergé el de la Toblesse, ou du
Tiers-ElaL, seronL, le moins qu'il sera possible, Liré cle la même
Municipalil.\ cL la municipaliLé clonl sera cell1i qui sortira de
l'Assemblée ne pourra en fournir du même ordre qu'après Ull an
au moins révoJ u.
XIV
Les dépulé des paroisses eronl, auLan l qu'il se pourra, Lou.iours
pris) moi Lié dan ' le ' villes cl moi lié clan ' les communauLé ' de
campagne.
�296
LES ASSE:\ŒLÉES BOURBONNAISES
xv
La Présidence sera dévolue à un l\lembre du Clergé ou de la
Noble s Îndi!Iérel11menl. Ce Président sera nommé, la première
fois, par Sa MajesLé ; il restera qualre ans Présidenl, après quoi eL
lous les quaLre ans, le Roi choisira celui que Sa l\lajeslé jugera
convenable enlre deux Membres du Clergé cl deux de la Noblesse
qui lui auronL c'lé proposés par l'Assemblée, après avoir réuni la
pluraliLé des suffrage
XVI
L'ordre des séances sera LeI que les écclésiastiques seront à droite
du Président, les Seigneurs laïcs à gauche .elles représenLanLs du
Tiers-état en face.
XVII
En l'abs encc du Président, l'Assemblée, s'il est écclésiaslique
sera pré idée par le premier des Seigneurs laïcs eL, s'il esl laïc par
le premier des écclésiasliques.
xvrII
Les éccIésiasliqu s garderonl entre eux l'ordre accoulumé dan
leurs seance .
XL '
Les Seigneurs laïcs siégeronl suivanl l'anciennelé de leur
admi,::sion el l'ùge décidera enlre ceux qui seronl ndmis le mème
JOur.
r ,
~
L
Les sérll1ces enlre le Ti rs-élal, seronl suivanl l'ordr' des
paroi s s qlll s ra déterminé d'apr's leurs conlribulioll
XXf
L s voix seron l pris' par Lète cl cl' maniér' qu'on prendra la
voix cl'un écclésiasliqu', ensuit, celle d'ull Seigneur laïc, ensuit,
cl ux voix du Tiers, eL ainsi de suite jusCju'il ln fin. Le President
opinera le dernier cl aura voix prépondéranl' 'Il cas de parlage.
�•
LES ÂSE:\mLl~
nOUR~NAISE
297
Ce qui esl dit du Présidenl de celle Ass mblée, aurn lieu pour celui
de l'Assemblée provinciale.
XXII
Lesdilcs Assemblécs de Deparlemenl nuronl deux Procurcurs
syndics, dont l'un pris parmi lcs repr senlanls du Clergé cl de la
cl l'autre par les représenlanls du Tiers-Elal. Les
To b1csse,
Procureurs Syndics seronl lrois ans en place, et pourront être
conlinués pcndant neuf année, mnis loujours par une nouvelle
éleclion après lrois ans accomplis, et de manière ccpendant que les
deux ne soient pas chnngés à la fois.
XXIII
Il Y aurn de plus un Secrélnire qui sera nommé pnr l'Assembléc,
cl révocable à sa volonté.
XXIV
Pendanl l'inlervalle dcs Assemblées de Déparlement, il y aura
un Bureau intermédiaire composé d'un membre du Clergé, d'un de
la Noblesse cl de deux du Tiers-étal, qui, avec les Procureurs
Syndic, seront chargés de loules les affaires que l' lssemblée lcur
aura confiées el d'exécuter loul ce qui leur sera prescril pnr
l'Assemblée Provinciale ou la Commission inlermédiaire.
XX,
Le Secrétaire de l'Assemblée sera aU"'Sl le Secrétaire de ce
Bureau inlermédiaire.
XXVI
Le Présidenl de l'Assemblée de Dépnrlemelll présid ra aUSSI,
quand i.l 'scra pré 'CI1l, le Bureau inlermédiair
XXVII
son absence, cc hurcau intcrmédiaire !::cra présidé par celui
des représe ntanls du Clergé el de la lohlesse, qui sera Xlembre
cludil bureau cl cc, s uivanl que le Présidenl sera de l'ordre du
Clerg" ou de la Toblesse, ninsi qu'il a élé dil ci-dcssus.
]: 11
�298
LES ASSEMBLÉES DOURBONNAISES
XXVIII
Les Membres dudit bureau inlermédiaire seronl élus par
l'Assemblée, les premiers resteronl les mêmes pendant lrois ans,
après lesquels on sortira chaque année, d'abord par le sort, ensuile
par anciennelé, et sera remplacé ùans son ordre par l'Assemblée.
XXIX
Ledit Bureau inlermédiaire rendra compte à l'Assemblée, par
l'organe des Procureurs Syndica ls, de tout ce qui aura été fait par lui
dans le cours de l'année .
•
�LES ASSEMBLÉES BOURBONNAISES
ASE;\Il3L
~E
299
PROVH,CL\LE
Arlicle premier.
L'Assemblée provinciale de la province du Bourbonnais se
liendra pour la première fois le 1er Seplembre prochain .
.
Ir
Elle sera compo ée du sieur abbé de la TOllr que Sa Majeslé a
nommé PrésidenL el des quinze personnes qu'Elle se propose de
nommer à cel eITet, et qui seront prises, savoir Lrois parmi les
écclésia tiques, qualre parmi les Seigneurs laïcs, et huit parmi les
représentants du Tiers-état.
Vase de forme étrusque trouvé dans un puits, près des Arènes.
III
Le Siell!' Abbé de la Tour elles aulre personnes désignées dans
l'arlicle pré éden Lnommeronl seize alllres personnes pour former
l nombre de Lrenle-deux Iembres, donl ladile assemblée sera
omIosé .
IV
Ils no'mmeronl pareillemenl le sepL personnes qui avec le
Pré id nl que le Roi aura nommé, commenceronl il [ormel' les
Ass mblée de Déparlemenl, qui doivenL en uile nommer les aulres
M mbres cl sdilcs
semblées.
\
Ils
11
ml11cronl pareillemcnl deux Procurcurs 'yndics provin-
�300
LES ASSEMllLÉES lOUn130~ATSE
ciaux, un sera pris parmi les représenlants du Clergé et de la
Noblesse, l'aulre parmi les repré enlants du Tiers-élaL
Si ces deux Procureur syndics provinciaux ou un seul étaient
lirés de l'Assemblée, il sera sur le champ procédé à leur remplacemenl par l'Assemblée,
VI
L'Assemblée élira aussi un Secrélaire Provincial qui sera révocable à sa volon lé et cc secrétaire sera aussi celui de la Commission
intermédiaire dont il sera queslion dans l'arlicle ci-après,
VII
Enfin elle nommera une Commission intermédiaire qui aura
pour Présidenl, celui de l'Assemblée, eL qui sera composée de
quatre Membres, l'un de l'Ordre du Clergé, un aulre de celui de la
Noblesse, et deux du Tiers-élal, et de deux Procureurs syndics
prOVll1ClaUX,
VIII
Des trenle deux i\lembres dont sera composée l'Assemblée Provinciale, huiL seronl pris dans le Clergé, huiL dans la Noblesse, et
seize dans le Tiers-élal, et allendu que la Province sera divisée en
qualre départements, chacun de ces déparlemenls aura huit représenlanLs parmi lesdiLs lrenle deux Membres composanl l'Assemblée
Provinciale, dont qualre prIS dans les deux premiers Ordres, el
qualre dans le Tiers-élal.
L'
•
Parmi les Membres de ladile Assemblée il n pourrn jamais s'en
lrouver deux liré de ln mème i\lunicipalilé,
x
Ln premier for111n tion rn i le r 'lcrn fixe pcnclan L les lrois
premières années, 'l c ' lerme expiré l'Assemblé sen.l régénéré pal'
1 procedé sui, anl :
/[
l. n quarl s' l'clir ra par le sorl, n 1791,1792 cl 17n~,
l cnsuil
pal' anci 'Jlnelé, el 'e renouvellemenL se l'cra de muni \1' \ qu'il sode
�tE
ASEMnLl~
noun130NNAtSES
SOi
deux députes pour chacun des qualre dépnrtements, et ces deux
dépulés seront remplacés dans leur ordre, par deux autres du même
département: les uns et les aulres seronl nommés à cet eIrel par
l'Assemblée respecLive de chaque déparlemellt.
XII
Celui qui aura été élu par l'Assemblée de département pour
assister à l'Assemblée provinciale pourra rester Membre de l'Assemblée de déparLement, et ainsi appartenir touL à la fois aux deux
Assemblées, mais les Membres des Bureaux intermé:diaires des
Assemblées de Déparlement ne pourront être Membres de la Commission inlermédiaire dp- l'Assemblée Provinciale.
XIII
Toul Membre de l'Assemblée provinciale qui aura rempli les
qualre années, pourra être réélu après toutefois qu'il aura été une
année Membre de l'Assemblée de Départemenl.
XIV
En cas qu'un Membre de l'Assemblée provinciale meure ou se
retire avanl que son temps soil expiré, il sera remplacé dans son'
ordre par l' \ssemblée de déparlemenl, cl celui qui le renlplacera ne
fera que remplir le lem ps qui restait à parcourir à celui qu'il aura
remplacé.
XV
Le PrésidenL de l'Assemblée provinciale restera quatre ans Président, après quoi, el tous les quatre ans le Hoi choisira celui que Sa
l\lajesté jugera convenable enLre deux l\lembres du Clergé eL deux
de la Noblesse, qui lui auronL été présenlés par l'Assemblée, après
avoir obl ,nu la pllll'alilé des suffrages.
XVI
C qui a été diL des élections) des rangs, ainsi que des Procureurs
syndics, des SecréLaires eL du Bureau intermédiaire pOUl' les As 111blées cie Département, mlra égalemenl lieu pour le rang, les Procureurs syndic provin iaux, le S 'crélair' provincial el la Commision inLermédiaire de l'Asscmbl6 provinciale.
�302
LBS AS EMBUtES J30URBONNAISBS
XVII
Les ssemblées Municipales el de Département, ainsi que les
Bureaux inlermédiaires qui en dépendenl seront soumis et ubordonnés à l'Assemblée provinciale el à la Commission intermédiaire,
ainsi qu'il sera plus amplement délerminé par Sa Majesté.
XVIII
Les fonctions de ces diverses Assemblées, leurs relations respecli, es et leurs rapports avec le sieur Intendanl et Commissaire
déparli, seront délerminés par les reglemenls el instructions qui
leur seront adressées à cet effet par les Ordres de Sa Majeslé.
Fait et arrêté par le loi, étanl en son Conseil tenu à Versailles,
le dix août mil sept cent quatre ving't huit.
Louis.
Laur nt de VillcdcuiI.
�L'ASSEMBLÉE MUNICIPALE
Gl
~N
tflALT
~
DE MOULINS . SUBDl~LÉGATroN
DÉPAflTDIE T DE MONTL 'ÇON.
DE MONTLUÇON
•
Procès-verbal de l'assemblée de la paroisse de Néris-bourg, pour la nominaLion d' un Syndic et autres membres qui doivent composer l'assemblée
municipale, en éxécu lion du règlement de Sa Majesté du 10 aoftt 1788.
Ce jourd'hui, 28 seplembre 1788, à l'i sue de la messe parois iale
en verlu de l'ordonnance de Mgr. l'Inlendant du 27 aoûL dernier,
rnes
Cil
terrc noire el jaunc ; vase
Cil
tcrrc rouge. -
Les Villalles.
ache sée aux yndic, propriélaires, habitans el Bien tenan de ln
paroissC' ~1 Néris Bourg
Au clcpal'lemenL d e M nllu on
Subdélégation de MonLlu 'o n
El g 'néralilé de M ulin s, après la publicalion cl la dil ol'c1onnanc eL la conv calion de ]'n ssemblée cl la dile paroisse, faile en
la lllanière pre crile par la dil ordonnan e, s sonl assemblé les
yndic, l ropri élaires el Bien lenan de la parois e au li u ordinaire,
pour les afTaires de celle communaulé.
�L'ASSEMI3LEE MUN1CIPALE
En celle assemblée, se sonl trouvées les personnes ci-Flprès
nommécs, sans que l'ordre dans lequel elles seronl rangées puis e
nuire ni préjudicier à personne: Joseph Forichon, sindic, ATlloine
Larbalelier, Gilbert Forichon, Gilbert Larbalelier} Marien Lafont,
François Sauvanet} Charles Aucanle, Claude Tallet, Marien Villa le,
Pierre Perol, Jean Laronl, Louis Lafont, Jean Tauveron, Jean Hugonin, Gilbert Valigny, total cluinze.
Le Syndic a fait leclure de la dile ordonnance de Mgr. l'Inlendant et a déclaré qu'il ·s'agit} en éxécuLion de la dite ordonnance, de
procéder à la nomina lion de trois, six ou neuf Membres et d'un
Syndic, qui, avec le Seigneur et M. le Curé de ceLLe paroisse, doivent
composer l'assemblée municipale dont la forma lion a été ordonnée
par le H.èglemcnt de Sa Majesté du 13 juillet dernier.
Il a été ensuite reconnu, tant par lé syndic, après en avoir conféré
à voix hauLe avec ' les Collccteurs qui avoient apporlé leurs H6les,
que la Communauté conLenoit Cent dix neuf feux et, 'e n conséquence qu'il falloit, oulre le Syndic, élire six Membres pour conr
poser l'assemblée municipale et allendu que plusieurs Membres de
l'assemblée ne savent écrire, il a élé décidé que toutes les élections
se feroient à voix hauLe.
L'assemblée considéranl combien il lui imporle, pour répondre
aux intenlion de Sa Majeslé et pour l'inlérêt même de la communauLé, de choisir pour la compo ilion de l'assemblée municipale
les Propriélaires el Habilans les plus inlclligenls, les plus sages et
les plus propres à se concilier par leurs mœurs, leur conduile l
leur capacilé, la conflan2c de l'as cmblée provinciale du Bourbonnois auprès de laquelle ils doivenl solliciter el suivre les afTaircs dc
la communaulé: ladiLe assemblée a 'hoisi pour syndic de l'assemblée
municipnlc} la personne d'AnLoinc Larbalelier, domicilié cn elle
parois c depuis un an el plus, âgé de soixante ans, eL payanl pour
ses vinglièmes sur c 'Lle parois c la somme de cinq livre dix sols
c ssoires, 'll de soixrll1lc seize
el pour se ' Taille, Capilalion l
livre lrois sI.
Ensuile il a élé procédé il la n minalion des Memhl' s, é11J1S1
qu'il suÎl :
L premiel' qui <.1 "l6 nommé sl M l' Joseph Vauvrcl, domicilié
Il ceLLe paroisse depuis un an 'l plus, ùgé cie quaranle lrois [lI1S, el
payanl pOUl' ses vinglièm 'S sur 'clic paroisse la somme cie onze
�L'ASE~mJ
i.\1U:-lICIP,\L8
sols eL pour ses Taille, capiLaLion et accessoires la somme de vingL
six livres neur sols.
Le second qui a éLé nommé esL GilbcrL Valigny, domicilié en celle
pâroisse depuis un an et plus, ùgé de yingL neur ans eL payant pour
ses vingtièmes sur celle paroisse la somme de six livres un sol cL
pour ses Laille, capitalion cl accessoires, la somme de soixante sepL
livres onze sols.
Le lroisième qui a élé nommé esl Gilbert Forichon, huissier,
domicilié en celle paroisse depuis un an el plus} âgé de 56 ans,
payanl pour ses vinglièmes sur celle paroisse la somme de six livres
douze sols el pour ses taille, capitalion cl accessoires 96 1 15 s .
Le .Jc, :\Iarien LaronL, 50 ans, payanL 2 1 13 li el 98 1 7 s 6 d.
Le 5 c, .Jean Laronl, 50 ans, pa) ant 11 sols cl 26 J Ü s 9 d .
Le Ge, Louis Laront, 50 ans, payant 2 J 13 seL 29 J 14 s 6,J.
Le 7<', Gilberl Soulier, 14 ans, payant 14 2 s 7 d cL 59 1 G s 7 d .
Le Sc, Pierre Dèl'es fils aîné, 13 ans, payan l.
Le De, AnLoine Soulier fils cadet, 12 ans, p~lyan.
l:.l onL les sieurs Anloine LarbaleLier, Jean Laronl, GilberL
Valigny, :\Iarien Lnfonl, Joseph Vauvrel, Louis Laronl, Gilberl
Soulier, Pierre Dères el Anloine Soulier, pré eus à l'Assemblée
acceplé leur nominalion.
A l'égard du greffier de l'assemblée municipale, qui, sera en
même lems celui de la Communauté, le choix en sera fait par les
~Iel1brs
composanl l'assemblée municipale, à leur première
assemblée, conformémenl ù l'art. XVII du règlemenl de Sa MajesLé
du 10 aoùL dernier, au lilre des Asscmblées municipales.
bliL el arrêLé à Nél'is, les jour, lieu eL heure susdi ts.
J
Larhalelier, Forichon, Forichon, SauvancL, Laronl, Laronl.
1:.L les sieurs GilberL Larbalclier, Charlcs Aucanle, Claude Tallet,
Vilalle, Picrre Pel'ol, Jean Tauveron, .Tean IIugonin} Gilberl
Valigny onl clécluré ne savoir sigEer.
El sera le présent original remis par le Syndic ù M.le Su1>elélégué,
pour êtrc ellvoyé il M. l'Inlendant, après CJu'il en aura élé délivré',
par le Grerfier de l'assemblée, L1ne cxpé'dilioll audit Syndic eL ulle
uuL)" au Syndic qui vienL d'èll'e nommé par l'asscmhlée municipale.
~Iaricl1
20
�LES ÊTAS-GJ~NÉHUX
RèglemenL de Monseigneur l'Archeyesque de Bourges pour des prières
pendant la tenue de ÉtaLs-Généraux.
Les lumières de l'homme n'élanl que lénèbres, et a sagesse
qu'illusion et que vanilé, il n'apparlient qu'à Dieu d'éclairer nos
esprils, el d'imprimer à nos déI,ibéralions, le sceau de la vraie
sagesse.
Slèle en picl'fc blancùe el pctite urne ell ver,. , lrouvres à la sorlie de Neri
sur le chemin de Commentry,
Pénélré cl cellc grand vérilé
Iùnscigncur l'Archevèquc,
pour allircr sur 1'5 Élal -Généraux, qui vonL être assemblés à Versailles, lcs lumières cl ]'J. spril-SainL LI's Bénédiclions du S igncur,
éxhorl le Clcrg" 5é 'ulicr L réguli J' cl son di cès il lenir lcs
llwÎns loujolll's J 'v "cs v rs lc i 'l, cL il n pas ccs ' cr dc c1cl1wl1c1 r
il Dicu qu'il remplissc dc plus n plus l
J)réscnlans de la 'nlion
cl \ la connoissnl1c' cl' sa volonlé cn lcu!' communiquanL Loul la
Sagesse cl L ul' J'illl 'liigel1 'C spirilu 'II qu'exig l'importance cl la
nnlure des nll'air s qu'ils onl ù lrailcr.
'cl 'ITcl, il ordonnc: 1° lie LUlldi, 27 du pr'scnl mois, pOUl'
�LES JtTAS-G]
~ NÉRAUX
307
l'ouverLure des Elals-Généraux, il sera célébré dans l'Eglise Mélropolilaine une Messe Solennelle du Sl-Esprit, précédée d'une Procession générale des ChanLre , où il est enjoint à toulle Clergé séculier
et régulier, éxempl et non éxcmpt, de se rendre.
2° Que dans loules les Eglises du Diocèse, éxemple et non
éxemples, il sera célébré une Messe du St-E prit, le plutôt que
faire se pourra après l'ouverture des Elats.
3° Que tous les Prêtres séculiers et réguliers dironllous les jours
à la Messe, pendant la Lenue des Elats-généraux, la Cole~t)
Secrette,
et Posl communion Pro Congregatione Slatuum Regni, page Cj du
Missel.
4° Que dans les communauLés de filles, éxemptes ou non
éxemptes il sera fait une Communion générale, el dit à la fin de la
Messe le Veni Crealor, le jour de l'ouverlure des ELals-Généraux,
s'il esL possible; si non, aussilôl après la receplion du présent
règlement.
Monseigneur l'Archevêque inviLe et exhorte les fidelles de l'un et
l'aulre sexe, d'unir leurs prières à celles du Clergé, el de demander à
Dieu, avec les plus vives instances que, jetlanL un regard propice eL
miséricordieux sur l'bglise et le Royaume de 'F rance, il rende égalemenl ulile à l'un el à l'aulre le zèle el le lravail d'une assemblée, qui
repré enLe un Peuple que le Seigneur a loujours aimé et toujours
prolégé.
ion eigneur l'Archevèque ordonne que le présent règlement
e nvoyé à Lous les Archiprèlrcs, el Vice-Archiprèlres du Diocè5e,
pour êlre par eux, chacun en droi l foi, disLribué dans les Paroi ses,
Eglis s Collégiale el Communaulés séculières eL régulières de l'un
cll'aulre sexe éxemplcs cl non éxemplcs, el de lenir la main à on
éxéculiol1. Ordonne n oulre qu'il sera lu cl publié aux Prône des
Iesses paroissiales.
Houro'es, le 15 avril mil sepl cenl qualre vingL n ur.
Par Mandemen l d Mon eigneur,
Dupic cie Boi
el, s crétaÎre.
J M. 1 s Curés son 1 av l'li ' tlLùl n'y aura pas celle année
Synode.
cl
�308
LES J~TAS-GÉNÙL\UX
L ' STHlJCTIOr\S POUH LA TENUE DES ]:;TAS-GI~NÉHUX
Pour opérer le tonheur des peuples, Monsieur, le Hoi vient
d'accorder les Etals-Généraux; les vrais moyens pour y faire concourir indistinclement Lous les sujets sont des assemblées particulières qu'il a ordollnées dans Je chef-lieu des Bailliages, mais pour
(' rne 'L Amphore du
]\[1I
~ce
de Néri s.
pnrvetllr a l'exéculion (!u règlcmcnt, salls oublier les droits de perWllne, j'ai pcnsé que je ne pOlL\'uis m'adresser plus sùr 'Illenl qu'il
yous: votre intérêt, l\Tollsieur, élant principal 'menl celui de tous vos
P~lroiscJ,
.i'ailiell de croire CJlI ' \ ' OliS YOlHlrcz hien indiCJuer aux
huissiers Cjui <1ul'Ontl'holll1eul' de VOLIS remcllre c ' lL ' leUn.', les fiefs
poss "dés par les Tobles, les Commanderies ct les 13 "Iléficcs, cl 1
�LES I ~ TAS-GÉNnUX
309
nom des Tilulaires, comme aussi s'il exisle dnns volre Pnroisse, des
Communaulés ou Collecles séparées qui aienl un rôle parliculier
d'imposilions. Par celle honnelelé de volre part, vous me mellrez à
même de remplir poncluellemenL les ordres du Roi, cL nous pourrons
espérer d'avoir dans nolre assemblée, la réunion des suffrages de
celte Province .
.T'ai l'honneur d'èlrc, "M onsieur, volre lrès humble & lrès ohéissanl
serviLeur,
Grimault .
Moulins, février 1789.
�OHDONNANCE DE M. LF LIEUTENANT-GÉNÉHAL
DE LA S]~NÉCHAUE
DE BOURBONNOIS
DU
14
Fl~VHER
1789
Nous Jacques Grimault, Ecuyer, Seigneur de Panloup, Lagrange,
-Ionchenin & le Péage, Conseiller du Roi, Lieutenant général
Enquêteur & Commissaire examina leur en la Sénachéussée de
Bourbonnois, & siège Présidial de Moulins; faisant droit sur le
réquisitoire du Procureur du Roi: ordonnons que les Lellres de Sa
Majesté du 24 janvier 1789, signées Louis, Et plus bas, Laurent de
Vil1edeuil, Scellées du cachel de cire rouge, pour la convocation et
assemblée des Etals-Généraux du royaume, ensemble Je Heglcment
ase de form
élrusq ue lrouve duns un puils, près des Arèn s .
y ann xé seronl pré 'c nlcm nl lus & publiés, l'audicncc lenanle,
dc c ièg, pOUl' êlre xé 'ulés s ion lcur
& nI' gislr" au grcf~
r rm' & Lencur, publiés il n cl \ lI' mp ' & cris puhlic ' d~Hls
lous
1 s carr fOll1's 0' li 'ux :le 'oululll '5, imprimés, publi "s 'l ~ ffi 'l,('s,
:lins.i qu nolr ' pl'és 'Ille 0\ donnanc', clnns Loul 'S les ViII s ] ourgs,
mmunaulés de n lI' r 'sarl, 'l clans l'élendue de 'qu ls
\ ilhge cL
�OHDONNANCE DE M. LE LIEUTNA~-GÉH
311
nous avons la connoissance des cas royaux pour y êlre exéculés
suivant leur forme & leneur, à la diligence du Procureur du Roi.
En conséquence ordonnons que l'assemblée des lrois Etals de
celle Sénéchaussée se tiendra pardevanl Nous le 16 mars prochain
à huit heures précises du' ma lin; que Lous ceux qui ont ou qui
auront droit de s'y trouver, seront lenus de s'y rendre munis de
leurs tilres & pouvoirs & qu'il sera procédé à la convocalion
desdils trois Elats, dans la forme et manière qui suil :
1 Qu'à la requête du Procureur du Roi les sieurs Archevêques
et Evèques de celle Sénéchaussée, les Abbés séculiers & réguliers,
les Chapitres, Corps & Communaulés ecclésiastiques renlés, réguliers ou séculiers des deux sexes, les Prieurs, les Curés, les
Commandeurs & généralemenl tous les bénéficiers, que tous les
Ducs, Pairs, Marquis, Comtes, Barons, Chalelains & généralement
tous les nobles possédant fiefs dans l'étendue de celle Sénéchaussée
seronl assignés par un huissier royal au principal manoir de leurs
bénéfices & fiefs, pour comparaître savoir: les Chapitres, Corps et
Communautés ecclésiastiques, par des Députés de l'ordre du clergé
dans la proportion déterminée par les arlicles 10 & 11 du reglement
de Sa Majesté, & tous les bénéficiers ainsi que tous les nobles
possesseurs de fiefs, en personne, ou par procureur de leur ordre, à
la dile assemblée générale, aux jour & heure ci-de su indiqués.
2° Que tous les Curés, qui sont éloignés de plus de déux lieues
de la présenle Ville, seronl lenus de se faire représenler par procureurs fondés de leur ordre, à moins qu'ils n'aient un Vicaire ou
Desservanl résidanl dans leur cure, auxquels Vicaire ou Desservant
nous c1e[endons de s'absenLer pendanl le Lemps nécessaire auxdils
Curés pour se rendre à ladile assemblée, y assisler & relourner à
leurs paroi ses.
3° Que Lous aulr Ecclé iastiques engagés dans les ordres, el
Lous nobles non possédanl fiefs, ayanl la nobles c acquise & lransmi sibl , âgés de vingl-cinq an , né françoi ou naluralisés &
domiciliés da n nolr re sorl, suffisammenl avertis par les puhli arendre n
lions, affichc el cri public seronl égalemenl le nus d
pCIS nJ1C, & non par procureur à la dil A semblée, aux mêmes
jour cl hcurc au[ & exceplé lcs ccclcsia Liqucs ré idan L dans les
Villes de n lre r sort, l 'squcls seront tenus de sc rcunir hcz le
uré de la paroi se dans laquclle il ' sonl habilués ou domicilié "
0
�312
ORD~NAi\CE
DE i\l. LE LIEUTENANT-GÉNÉRAL
au jour CLU'il leur indiquera, pour y élire un ou plusieurs d'entre
eux, conformémenL ù l'art. 15 du règlemenl de Sa Majesté.
4,0 Qu'à la diligence dudil Procureur du Roi, les 1'.1Glir('s, Echevins, Consuls. et mllres Officiers municipaux des Villes, Bourgs,
Villages & CommunauLés situés dans toute l'étendue de notre ressorL
seronl inconlinenL sommés par un Huissier royal en la personne de
leurs Greffiers, Syndics, Fabriciens, Préposés ou autres représenlans,
de laire li re eL publier au prône de la messe paroissiale & aussi
à la porle de l'église après ladile messe, au premier jour de
dimanche qui suivra ladile notification, la leUre du Roi, le règlemenL
y joinL eL nolre présente ordonnance, donl un imprimé sur pGlpier
libre) collalionné et certifié pGlr noLre Greffier, sera joint à ladiLe
noLification. Il sera de plus remis par l'Huissier aulanL d'imprimés
qu'il J aura de paroisses dans chaque Ville, Bourg, Village ou
Communauté.
5° Qu'au jour le plus prochain & nu plus lard, huil jours après
les dites publications, lous les habi tanls du Tiers-éta t, des diles
Villes, Bourgs, Paroisses & Communaulés de campagne, nés françois ou naturalisés) âgés de vingt-cinq ans, domiciliés & compris
au role des impositions, seronL lenus de s'assembler au lieu
accoulumé, ou à celui qui leur a élé indiqué par les Officiers
municipaux, sans le minislère d':wcun huissier, à l'efl'e[ par eux de
procéder cl'abord ù la rédaclion du cahier des plaintes, doleance eL .
remonlrances que lesdiles Villes, Bourgs & Communaulés enlendenL
faire à Sa MHjeslé, & présenler les moyens de pourvoir & subvenir
aux. besoins de l'Elal, ainsi qu'à loul cc qui peul inléresser la prospérilé du Hoyaull1e, & celle de tous & de chacun les sujets de Sa
InjesLé, ensui le de procéder il haule voix il la l1ominHlion de
Dépulés dans le nombre délerminé par l'arl. 31 c1uc1il rég1cmenl,
lesquels seronl choisis enlre les plus nolables hahil,ms, qui s ronL
chargés de porler ledi l cahier il nolre assemblée générale, aux jour
el heure ci-dessus indiqués.
Gu Que dans les villes de J\Ioulins, GannaL & sainl Arnnlld en berri,
nvan L cie procéder ù l'assemblée générale de ln commulHllllé, il sera
lellu des tlssemblé's <lUX jour cl heure indiqués par les Orncicrs
municipaux de loules J s corporalions,corps cl cOlllllllln<'llIlés, & de
Ioules I('s persollllC's du Tiers-l'lul qui Il( liellnenl il aucune corporalion, dans 1'squeJles nsscmbl('cs ptlrlÏculières il sera faiL choix
�ORDONNANCE DE M. LE LIEUT~AN-
GÉNÉHAL
313
d'un ou de plusieurs représenlans, chargés de se rendre à l'assemblée du Tiers-élal de chacune desd. Vi1les, pour y concourir ù la
rédacLion du cahier & à la nominalion de Dépulés dans la forme &
Cheminee en briC[llC cal'rée uliliséc pour la conduitc dc la vapcur dans lc Laconicum.
au nombre prescril par les arlicles 26 & 27 du Héglement de Sa
Mé:ljesLé.
70 Que les cerlificalions des publicaLions ci-dessus ordonnées,
seron 1 reIn lé es dans le procès-verbal qui sera dressé de l'assemblée
qui aura eu lieu pour la réclaclion des cnhiers & la nominaLion
desdils Dépulés; que ledil procès-verbal, signé paf l'Officier public
qui a ma lenu l'assemblée & par son Greffier, sera dressé en double
m .inule, donl l'une sera déposée clans le greiTe de la Communaulé,
& l'aulre remise aux Dépulés en même Lemps que le cahier) pour
conslaler le pouvoir clesdils DépuLés.
8° Que lesdils DépuLés munis ducliL procès-verbal & dudit cahier,
seronL Lenus de sc rendre ù noLre assemblée générale aux jour cl
heure ci-élesslls indiqués; que Lous les cclcsia Liques, bénéficiers
ou aulre engagés dans les ordres sacrés, Lous les nobles posst'danl
fiers & lous ceux ayanl la noblesse acquise & Lransmissible qui sc
seronl rendus 1 cliLjour en la pr('senLe ville, seronllenus de comparoitre il Incl i te assemblée générnle qui sera tenue pnr Nous.
H" Qu'il ladiLe assembl',c il sera donné acle aux companlils de
leur comparulion & dél'uul conlre les non-comparans : qu'il sera
�ORDO. NANCE DE M, LE LIEUT~AN
314
- G] ~
ÉRAL
procédé à la vérificaLion des pouvoirs des Dépulés eL procureurs
fondés., & ensuite à la recepLion dans la forme accoulumée, du
sermenl que feronl Lous les ecclésiasliques, Lou les nobles el Lou
les membres du lier '-éLat présens, de procéder fidèlemenl, d'abord
à la rédaction d'un seul cahier, s'il esl ainsi convenu par les lrois
ordres) ou séparément à celui de chacun des dils trois ordres;
en uile à l'éleclion par la \ oie du scrutin, de noLables personnages,
au nombre & dans la proportion délérmi née par la leUre de a
i\laje té, pour représenler aux Etats-généraux les lrois Elats de celle
énéchaussée.
10° Que les Ecclésiasliques eL les obIes se relireront ensuil
dans le lieu qui leur sera ùesigné par Nous, pour y tell ir leurs
a semblées parliculières; savoir celle du clergé, sous la présidence
de celui qui a l'ordre hyerarchique la defére; celle de la noblesse
sous la présidence du plus figé desdils nobles, jusqu'à ce qu'ils aient
fait hoix dans ladite assemblée d'un Présidenl; que les Députés
du tiers-élal re leronl dans la alle de l'assemblée, ou se relireront
dans celle de l'audiLoire de notre Siège sous nolre Présidence,
11 Que dans l'a semblée des deux premiers ordres, il sera procédé d'abord à haule voix à l'éleclion d'un secrélaire, notre Greffier
devant èn Lenir lieu aux Députés du Tiers-élal, ensuile à la délibération à prendre par les lrois ordres séparément, pour décider s'il
procéderonl conjoinlem nl ou séparémenl à la rédaclion de leurs
ahiers, el à l'éleclion de DépuLés pOUl' les Elal '-Gé néraux,
12° Que l'expédilion en forme desdi Le délibérations nous sera
remise, pour êlre ensuiL par nou ordonné que la reclaclion du
cahier & la nominaLion des Dépulés s l'onl failes en commun si
'hacun des lroi
rd l'CS l'a ainsi délibéré' qu'audil cas il sera
n0111mé par lesdils lrois ordres de commis aires pour la récla 'lion
du cahier lans lequ 1 seronL réunis l réduils l u les cahier ' parti 'uli '1" du li 1" -' lal de eeLl Séné hauss ~e & en 'uite pro éc1é à
l'éle Li n, par \'oi cl crulin, d 's Dépulés des dit LI' is 01' Ires, au
nombr & clan Ja l l'Op l'Lion clél 'rlninés pal' Ja 1 llre cl Sa laj 'sl(',
1:30 ,u clans J cas où, pal' la délibél'alion d ' un des trois ordl' s,
il auroil "L' r" lu cru Ja r'da 'lion de l'urs 'Dhicrs &. ], "1, 'lion de
leurs 1) "puLés serai nl rail s s' pal émenl' jJ 'e ra nommé dans 'h:.1('Uil des lrois cJwmhl' 'S cl ' C I11l1lissaires pOLlI' proc ',cl '1' à ladit'
l' "cl a -li 11; qu 'IWCUll de 'c1il ' 'ahi 'l'S si'l'I1" par L us les o 1l11ll is0
�ORDONNANCE DE M. LE LIEUTENANT-GÉNÉRAL
315
saires, le Présidenl et le Greffier, nous sera remis pour êlre par
Nous remis aux Députés qui devronl être élus, qu'il sera ensuile
procédé à l'éleclion des Dépulés de chacun des dils trois ordres au
nombre & dans la proportion déterminés par Sa Majeslé, réduclion
préalablemenl faite s'il y a ]ieu, du nombre des élecleurs de l'ordre
du Liers à celui de deux cents, ainsi qu'il esl porlé en l'arlicle 34 du
réglement de Sa Majesté.
14° Qu'il nous sera remis copie en forme des trois procès-verbaux de l'éleclion des dits Députés; que les trois ordres seronl
tenus de se rendre à noIre assemblée générale aux jour l heure que
Lampe ou ' Chaleis n,
-
La Palle,
nous indiquerons, pour y assl leI' à la pre la lion de serment, en la
manière accoutumée des dits Députés; qu'il sera dressé procèsverbal de tou lesdits acle , ensemble des instruclions él pouvoirs
généraux el suffisans qui seron l donnés aux dits Député ,pour proposer, remonlrer, aviser cl consenlir loul ce qui peut concerner les
be oins de l'Elal, la réforme des abus, l'établissement d'un ord re
fixe et durable dans toules les parlies de l'adminislration, la prospéri Lé générale du Royaume, & le bien de Lous & de CllaClll1 les
sujets du Roi; lequel procès-verbal restera déposé au Grefl'e de
nolre Siège, & lrois copies cluement collationnées d'icelui, seronl
remise aux dit Dépulé avec le ou le cahiers d s lrois Etals de
c Llc Séncchau sé , pour êlre par ux déposées au Secrélariat de
leur or Ir respeclir nux Elats, Donnons acle de la le Lure, publicati Il cl la 1'LLre du Hoi & du Héglemenl y annexé: Ordonnons
qu'i 'eux seronL exécuLé selon l 'lU' forme & leneur, & enregistrés en
notl" GrcITe sur le r gi lre à cc desliné pour y avoir recours au
b soin & sera n lI' présenle rdonnance exécuLée nonobstanL
opposilion ou appel. A Moulins, l'audience de la Sénéchaus ée de
�316
ORDONNA CE DE M, LE LIE TE~AN.G]ÉRL
Bourbonnois lenanle le qualorze Février mil-sepl-cenl-qualre-vinglneuf, Grimauld, Lieulenanl Général.
Collalionné allcsté vérilable par le Greffier de la Sénéckmssée.
L'An mil sepl cenl qualre vingl neuf le deuxième jour du mois
de ~Iars,
à la requêle de ~L le Procureur du Roi de la Sénéchaussée
de Bourbonnois à ~IoulinsJ
pour lequel domicile esl élu au Greffe
dudil siège, j'ai ll1arien jouanique huissier Boyal audiencier en la
juridiction des lailles fomines de la ville de l\lonlluçon, demeuranl
audil l\IonLluçon paroisse de Notre dame, Soussigné, cerlifié & laissé
copie à gilberl Housseau sindic de la paroisse de Néris paroisse y
demeuranl,
10 des JeLlres du Roi données il Versailles le vi ngl-qua lre janvier
mil sepl cent quatre vingt neuf, pour la convocalion el tenue des
Elals-généraux dll Royaume; 20 du réglemenl y joint; 3° de Fordonna nce de l\1. le Lieutenanl général en ladiLe Sénéchaussée rendue
en conséquence, le lou-l imprimé sur papier libre, collalionné el
cerlifié vérilable, à ce qu'jls n'en ignor nl & aienl à s'y conformer en
l'ai anl par les dils Housseau sindic publier Dimanche prochain au
prône de la messe de paroisse, par le curé Oll vicaire d'icelle, le dites
JeLLres du Roi, le reglemenl y joinl & ladile ordonnance, en les faisanl égalemenl lire, publier el am her, à j'issue de la messe de
paroiss , au devanl de la porle principale de l'église, & en convoquanl au son de la cloche, en la manière acc ulumée, l'assemblée
des habitans, pour, par lesdils habilans el commullalllés, tenir leur
assemblée dresser Jellr cahier de doléance, plainles cl remontnmc s,
& nommer leurs Députés dans lc nom br , & la manière prescrite par
l'article:n du réglemenl; savoir clan ' les bourgs, villages & communautés, deux Dépulés il raison de cl ' ux 'cns feux el au des 'ous, lroi '
au de sus de deux cens feux, qualrc au dessus <le trois l'en' feux,
& ainsi de suite; & dans les villes non denolllmées clans l'ordonnancc, quatre Dépulés: faire e:éculer cl exécuter chacun il leur
égard & cie point en point, toul cc qui esl prescril, & ordonné pal'
lesdites lellres du loi, lc régle mcnl y joinl & l'ordonnance susclalée ;
& '11 'ore rail' pflr Ics Officicrs lllunicipau: cl s villes dénommées
'11 ladite ordonnancc, avertir les c1i1l'ércntes corporali ilS, pOUl'
qu'clics aicnl il se conformcr ù (" qui csl prescr it, & que l'ass 'mblée
g",](~ralc
du tiers-éttl l dc I~Hlie
yillc soi l tcnu' ninsi & clans la l'orl1le
�OnommANCE DÈ M. LE LIEUTÉNA T-GI~NlRAt
317
porlée au reglemenl de Sa l\Iajeslé & l'ordonnance rendue en conséquence, sous les peines qu'il conviendra, leur notifiant que l'assemblée à laquelle devronl se lrouver lesdils Dépulés, a élé indiquée
par M. le LieuLenanl général en la Sénéchaussée de Bourbonnois,
dans la ville de Moulins, le seize mars présenl mois prochain, heure
de huil du malin, où ils porteronl le cahier desdiles villes, bourg"
villages ou commUlHlULés; il l'elTel de quoi je leur ai audil domicile,
en parlanl comme des us, h.lissé]a susdiLe copie imprimée, à ]a suile
de laquelle esl copie de mon présenl Exploit, ainsi qu}une copie
imprimée, le placard tanl de la leUre du roy ledil reglemenl y
annéxé que de l'ordonnance rendue Cil conséquence, copies dudil
imprimé, lesdits jour eL an; & il m'a élé payé pour la présenLe significalion, douze sous.
.lounnique.
En conséquence de l'ordonnance cy dessus on n élu pour Dépulé
il l\Ioulins scavoir pour le bourg Gilbert forichon huissier, Louis
Lafonl cabarelier el pour la paroisse .Joseph forichon et Marien
forichon qui onl présenlé le cayer suivnnt.
Les curés, sindic, hnbilanls, propriélaires du bourg cl paroisse
de N'eris les hains cllcouragés par la bonlé du Roi qui véul prouver
le bonheur de son peuple, osenl prendre la liheL'lé de se réunir cl
loule la na lion pour l'nire pnrl de leurs doléances el repré enlaLions.
1" Le vœu unanime de toul le royaume esl pour le commerce
libre du sel par la suppression des gabelles} nous n'enlrerons pa ,
clans 1 détail des raisons alléguées lanl de fois. Nous nous conlenlerons de dirc qu'en rendanlln liberlé à cc commcrce}o,n inlcrrompl
un gucJTe inlesline, sUllglnnle, que l'on rend il l'agriculturc des
milliers de brns inuliles el il clwrge il la palrie.
2° Les - lrailes foraines ne porlenl pas moins de préjudice au
COl1l1l1 rce e11 cmpèchanl sa libre circulalion. Nos VŒUX cl ceux de
la nation seraienl exaucés s i on les lransporlail aux confins du
Ho)'a LI mc.
:3° L'éloignemenl des tribunaux supérieurs l'end l'adminislralion
A Moulin ' de 1'1111[> . de C , J . Pa\',)'. Imp . 01'(1. du Hoi & de la S6n6chaus -6
Bourhonnois, 178D.
de
�318
onnOI NANCE
OE M. LE UE TEN \NT-GENÉHAL
de la juslice de difficile accès pour les malheureux qui en sonl
éloignés de ccnl lieue cl davan lage; au conlraire en rapprochanl
clans les provinces cles lribunaux où l'on jugerait en dernier ressort,
quelle facililé pour empêcher l'usurpa lion, pour la surelé des bicns,
pour la lranquillilé des familles.
rnc tl"OllVCe dans un puits près des Arilnes.
4° Les lribunaux ommc ceux du sel des LraiLes, Lhrésoriers de
France, élecLion fonl un grand lort à la soci "lé par le nombre des
privilégiés ct par le rcfaix des imposilions sur les particuliers. Non
seul m nL les privilégiés n payenl poinl, mais encore favoris nL
le colons qui 1 ur apparLiennenl cl par là surchargen LJe resle du
p upIe. Lejuge orc1inair des lieux pourrail remplir c cliII"ércnl s
fon lions.
5" Combi 11 d'abus dan le ju lices eign urialcs. Le seigneur
aura un procè avec un cl ' s s va saux. oll1mcnl vcul-on que son
jug ail assez cl' fermelé pour le condamner puisCJu'il auraiL il
craindre ou d'être uss', ou d'encourir S Il indignalion.
(i0 Il s' OJl1lllel bien des injuslic 's dnns la conrcclioll cl s .hcmins. Nous en SOIl1Il1 'S les lémoins cuhircs, situé sur la grunder ul' d Bourges il Clermont.
quoi a servi J'imp silioll Cju' l' Il a
mis sur les parois ' s d 'puis plu i ur ' aDné": Je padies
sel1~
�ORDONNANCE bE M. LE LlEUTNA-G1~R
319
tielles de la roule sonl dans le même élat, ou peu s'en faul, où elles
étaienl lors du commencement de la confeclion. Toul cela ne sert
qu"à enrichir quelques parliculiers. El qui conlribue aux routes?
c'est le peuple qui n'en a pas besoin. Qui son l ceux qui en prof! lent
el qui ne payent rien? ce sonlles personne du premier rang qui
se fonl rouler dans des voilures dorées. Ce sont ces nobles et riches
parliculiers qui font gémir les grandes roules sous le poids des
chariols.
7° On devrait simplificr le moyen de faire parvenir au lhré or
royal les dilTérenles imposilions. Car les mains ans nombre par
lesquelles elles passent sont aulant de canaux qui se gorgenl el se
remplissent el au travers desquelles fillre à peine une pelile parlie
de ce qui devrail se rendre en enlier à la destina lion princi pale.
8° Une imposilion unique et en proporlion des possessions
donnerai t à chaque parliculier la liberlé de commercer loules les
denrées de quelque nature qu'elles fussenl sans craindre la main
avide du commis.
go La prescriplion devrail être regardée comme la chose la plus
odieuse el la plus conLrai re à la connan e et à la probi lé.
10° La solidilé dans les mas esl bien faite pour décourager. Car
c'esl ordinairemenlle plus laborieux, le plu indu lrieux, le cilo 'en
le plus ù l'aise que l'on allaque, que l'on surcharge de frais tandis
qu'on lais e en paix ses con oliclaires fainéanls et dissipateurs.
11 0 Hien ne serait plus nécessaire pour le hon ordre el la
lranquillilé publique que la créa lion de nouvelles brigade de
maréchaussé que l'on répandrait dan le campagnes les plus
onsiel . rables, el ne pourrail-on pas prendre pour les former les
plus aguerris les plus robusles d'enlre eux d s cavaliers de
gabelles que l'on aurail réfo,rmés?
12° Les conLrôl s onl des labirinlbes in xlricahles el combien
c1'injLls~
s'y commeLlenl ù la faveur de l'obscurilé.
13 0 Quclle consolalion pour le curé, pour les diocésains,
Cjuelle édificalion pour eux de s avoir leur évèquc, Je pèr commUll
le leu!' ùmc, Lanlôt dans un canlon cie son diocè ,lanlôl dan Ull
auLrc, répandanl ses bénédiclions el se avis paterncls, el clans
l' 'spcl'unce de le voir haclln ù leur lour l consommer clan son
diocèse J revenu qu'il ell r 'lir ' .
1..10 ne el "pen se hOlTible pour le Boya ume esl l nom brc de
�S20
otmoNNANCE DE M. LE LIEUTENA T-GÉNÉfL\L
cures qu'on pourrail réduire il moitié. La religion ell'é lal y lrouvenlienl bien leur comple, ln religion, pnrce qu'on pourrail mellre
un vicaire dans cbaque paroisse. Le salul des ùmes, le service divin,
toul en irail mieux. Un homme seul, isolé dans un coin ignoré,
n'ayanl pour loule compagnie que deux ou trois malhcureux)
éloigné de loute bonne sociélé) lombe dans le désœuvrement,
l'ennui, et fini l par penser comme ceux qui l'cnvironncn l. C'esl bicn
là que l'on pourrail appliqucr celle vérilé de l'écrilure, "vœ soli".
L'Elat, on comptc an moins dans le Hoyaumc quaranle quatre mille
ou cures ou desscrles, ou anncxes qu'on réduirail à moi lié.
Casserole eL cuillère lrou"ces près des Arènes, avec di,'e r instrumenls propres aux sa l'inces.
15" En faisnnl un revenu honnête aux curés, on supprimern ill e
casuel chose odieuse el bien ù charge nux parliculiers. Cnr un curé
qui n'a qu'une pension qu'on nommnil null'cfois el qui pourrail èlre
congrlle el qui par le Il1nlheur des lems a bien changé de nom, csl
obligé pour subsister d'exiger de celle malheurcuse femme chargée
cI'en/'ans el qui vienl de perdre son I11nri, d'exiger une rétribulion
noyée dans ses larmes, qu'on ne lui pnie qu'en vendant souvent des
choses absolumenl nécessaires Ù SOI1 méunge. N'esl-ce pas une
indécence qU'Ull minislre d'une religi on sublime soiL obligé de
tendre la !11nin pour recevoir la rétribution d'un mariage, d'ull
haplème, &a. Comment veul-on aussi qu'un curé qui Il'a que sa
simp le pensiol) puisse soulage !' les I1wlhclIl'eLlX qui n'onl poinl
d'aulres J'l'cours qu't'Il leUI' pastel1r: il esl le l "moin conlinuel cle
lems peines. C est vel's lui qu'ils lend 'nl des bras décharnés pnr la
faim el par Je froid; c'esllui qui voil ces cnfanls allamés cl gémissanl
�ORbONNANCE DÉ M. LÉ LIEUTÉNA-G]~Rt
321
aulour de quelques brins de paille sur laquelle e t élendu un père
expirant faule de secours. C'esl lui qui voit ce faible enfant allaché
à une mamelle de séchée par la misère. Il ne peul souvent que
gémir avec eux elleur apporler de froides consolation.
16° El tous ces possesseurs de riches bénéfices qui vont dissiper
dans la capiLale le fruil des sueurs, des larmes el souvent du sang
des cultiva Leurs, quel bien ne feraient-ils pas s'ils consumaient dans
le lieu de leur hénéfice ce qu'ils en reLirent. Quel rapport a un
bénéficier, un décimaLeur élranger avec une paroisse sinon d'èLre
le ravisseur de ses sucs les plus exquis, de faire de mauvais procès
au pasteur et aux brebis; ne pourrail-on pas lui aLlribuer cette
pensée de Virgile: "Barbarus has segcLes". Il serail bien plus à
propos à la morL de chaque Lilulaire d'employer le revenu, ou à
augmenler celui des hôpitaux, ou à en former de nouveaux, ou à
établir des écoles pour l'inslrucLion de la jeunesse, ou à faire une
masse pour la décharge de l'Etat.
17° Les religieux peuvent devenir d'une grande ulilité à la religion el à l'Etat, en réunissanl loules les petites maisons en une
grande dans une, ille principale; en mellanl à leur lèLe des · upérieurs fermes et de bonne conduile. En formant des bibliolhèques
par la réunion des livres dispersés dans chaque pelile communaulé.
En les chargeanl de l'instruction de la jeunes e, en supprip1anlleur
mendicilé) source de di sipalion el d'avilissemenl, et enfin en faisant
à chaque religieux une pension honnêle.
Ce sonlles observations que nous avons pris la liberlé de faire,
espéranl lOLl de la bonté d'ull roi qui veul le bonheur de ses sujels
et pour la conservalion duquel nous ne ce erons d'aclres er nos
prières au Seigneur. A Néris, le 8 mars 1780. Ce cuy r est signé à
l'original par Lou les signandaire de la paroi se.
2l
�UN E ALARME A NÉRIS
Je n'entreprendrai pas l'hisloire de l'Assemblée nationale. Je me
contenterai seulement de rapporter les traits qui peuvent avoir
quelque rapport avec la paroisse. On con lesta longtemps sur la façon
de délibérer ou par ordre ou par tête: Le dernier l'emporta. Les
trois ordres sçavoir: du clergé) de la noblesse et du tiers Etal n'en
firent plus qu'un; les deux premIers allèrent se fondre dans le
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ArmCF, oulils el di l'crs objcls en f r.
dernier el ne parurenl plus disli ngué. el évènemenl fut célébré
dans lout le ro aume) tous dans le mêm lemp prirenl la cocard
nationale, prêlr s, noble, religi ux, religieu es, rolurier el quiconqu parai sail sans eLLe dé 'oralion étail n n eulem nl in ullé
iv menlmais n re mallraité. Le led um ful chanlé avec la plu
rrrande s l mnil l à la procession, cl pri\lre el religieux a\ ai nlla
c carde, les un à l ur bonnel carré, 1 aulres à 1 ur c qu lu 'h n.
Tous mes par issi ns e mirenl u 1 armes l à la suile cl
]a Ir ce si Il n alluma un f u ur la grande roule. Mais hélas 1
�UNE ALARME A NÉRIS
329
tandis qu'en bien des endroits on allumait des feux de joye, une
partie du H.oyaume et sudout de Maconnais était le théâthre des
pillages, des incendies des chateaux des nobles el des cruaulés les
plus horribles. La pro ces ion se fille vingt-six juillet et le trente,
jour de Saint Abdon, nous eûmes une autre scène.
A deux heures du matin, je fus réveillé par un bruit horrible
qu'on faisait à ma porte, je me jette à bas du lit, j'entends crier au
secours, aux armes, nous sommes tous brûlés, massacrés. J'ouvre
ma porte, je vis un homme forcené, armé d'une fourche de fer, les
yeux hagards, échevelé, qui me donne un papier en criant que nous
étions tous perdus; je lis eL je vois ces mots: « M. le curé e t prié
d'envoyer Lous les habitans de la Paroisse pour se rendre à Montluçon au secours de la ville étant sur le point d'ê lre perdüe. C'est
de la parL de Messieurs de la ville. Signé Godignon, marchand ».
Il m'ajollte que Guérel etloul massacré et brCLlé, et que c'est une
troupe de brigands qui peulêlre sont déjà à MonLluçon; il part
dans l'insLant pour porter la nouvelle ailleurs. Je fais sonner le
tocsin, passer le tambour, tout 'éveille en désordre, tous étrangers,
habitants arrivent épouvanlés devant chez moi, on s'arme de fusils,
de broches, de fourches, de dards, de faux et les fC111lues e désolent;
les en[ans crient, enfin c'éLail un tintamarre affreux. Tous les guerriers étant assemblés, je leur explique de quoi il s'agissait; tou se
décident à courir à MonLluçon, malgré les femmes qui veulent les
retenir. vant de parLir ils me demandenl la bén 'diction. Je les
conduis à l'église, le lambour à leur tête, je leur di ce mot : « Il se
peut faire, mes cnrans, que ce soil une fausse alarme qu'on vou ait
donnée, mais il faul monLrer à MonUuçon voll' zèle pour le secourir.
Si la nouvelle e l vraie) il faul YOUS armer de courage pour deITendre
vos [0) el' et vo ménages, el d mand r à Dieu qu'il vou protège
eL répandc sa bénédicli n ur , 'otre enlreprise». près elle courte
cxhorlalion, ils parlent au nombrc d cenL soixante, arrivent cn bon
orch' à la ~ , iJ1
tambour battant, monLenl ù la placc de Jo tr -Dame
où il . rur nt complim nlés sur 1 ur zèl Lleur courage.
L'11 ur ' l la mes 'c vcnu , je la célèbre après avoir [ait la
proc ssion cl saint Abdon; sur la fin j' nt nds du mouvement dan
]'éo'li ,cl ux ou tr is p ' l'son n 'S s'approchent cl l'autel, me regard nt
av . de ' ) cu: inquie ts; la me ' e fini ', un grrll1cle partie des
a sistan ' me suit à ln s crisLi', el 1'011 me remel c second bill l:
�UNÊ ALAliME A N] ~ RIS
324
« La ville de Ivlonlluçon invite par vous Monsieur le curé de Néris
d'inviter au son du tocsin tous ses paroissiens à venir au secours
de Montluçon qui est menacé d'être attaqué par les brigands el les
ennemis de l'Etat. à Montluçon le tren te juillet 1789. Signé Martines
de la Vernate, lieutenant général de Police. » J'ex.hortai encore
ceux qui ne s'étaient pas armés d'aller joindre les autres, ce qu'ils
firent au nombre de cent. A dix heures nous entendons revenir lous
nos gens, l\1essieurs de Montluçon ne voyanl rien paraître et voyanl
aussi tan l de bouches à nourrir les congédièrenl en les priant de
relourner en cas d'évènement, ce qui ne tarda pas, car à midi et demi
une troisième allerte plus considérable que les deux premières, trois
courriers arrivèrent ventre à terre et coup sur coup. On n'en pouvait
-
-
-.
-.;
=~"'
="'==1-- ----- -
Pla n d'un e scc li n des fo uill es du Palais des Th erm es; eû l nord-Oll CSt.
plus douler, les ennemis étaienl s ur nos talons, le locsin, le tambour
re ommencèrentlcur train el les cris en mC'me temps. On en\'oyait
les femmes éplorées tran porter leurs enfanls, les chachcr, cnlever
leurs m ubl ',les porler dans les vignes, dans le creux des rochers,
le visages éta ienL pâles cl défigurés. On s'armc une lroisième rois.
Quantité d'étrangers qui éLaienl nux eaux relourn n l chez eux .
~lonsieur
cl Laslic, lieutenanL général des m mées du l oy <110rs
prenanL les bnjn s s' charge clu commandemenL cie la lroupe, ne
l'envoi pas ù l\lonLJuçon , l1lnis la rail post']' par pelolons sur J s
clifr'rcntes avenues de l ' éri s. n envoi , de l\1onllu<,; oll cie la poudre
,t du plomb. La nuit [lpprochc ct poinl d 'ellll mi s. L c0ll11nandanL
J'ail rapprocher tous les pelotons du bourg; mes un corps de g[lrd
d soixant homll1 'S des mieux 8rmés dans h cour du si LI l' CiltoJ1,
�UNE ALARME A NÙUS
325
donne un souper à loute la troupe qui lui coùta soixanle livres. Le
souper se prolongea un peu d~ns
la nuit, quelques verres de vin de
trop firent oublier les ennemis elle corps de garde s'amusa à tirer
des coups de fusil ce qui manqua encore mettre l'alarme dans les
maisons. Presque loules les femmes couchèrent dans les vignes. Le
lendemain nous reçumes la lellre suivanle écrile par Messieurs de
Gueret: « Messieurs depuis la lellre que nous avons eu l'honneur
de vous écrire nous avons appris par ceux que nous avions envoyé
à la découverle que les brigands exislent véritablement. Ils ont
atlaqué avant hier la ville de Confolens à cinq lieues de Limoges,
d'où ils onl été repoussés avec perle, cette troupe marche, cEL-on,
assez mal en ordre, ceux qui la composent sonl habillés de toutes
couleurs. Notre projet, si nous pouvons par volre correspondance
les nourrir en allant à leur rencontre, esl de les altaquer; il nous est
arrivé beaucoup de monde de nos environs, le défaut de vivres
nous a engagés à en renvoyer une partie. Nous avons l'honneur &'l. .. »
Enfin pour nos tranquili el' nous reçumes de Mc Foullon de
Doué inlendant de Moulins la leltre suivante: « On a Monsieur
répandu l'alarme dans les campagnes sur l'apparilion de prétendues
lroupes de brigands qui les dévastaienl, j'ai envoyé des courriers
dans tous les endroits où l'on assurait qu'elles s'étaient montrées, il
n'en a paru nulle part. Je vous prie d'en instruire vos paroissiens
et de leur dire qu1ils peuvent reprendre leurs lravaux en toute
sure té. J'ai l'honneur &11 ».
Celle alarme ne fut pas seulement pour ce canton cy, mais
lroubla loul le royaume à peu d'heures près. La source e l encore
un myslère. Heureusemen l elle n'a occasionné aucun malheur dans
nolre pays, mais on a assuré que dans d'aulres des femmes en
couches onl péri, que des nfans ca hés el oubliés onl été lrouvé
morls quelqu s jours après el que beaucoup d'argenl et meubles
enfouis onl élé perclus. Le seullorl que celle nouvelle a fait à Néris
'esl qu dIe a dépeuplé loules les auberges des infirmes qui prenaicnllcs eaux. e qui precipitail mème davanlage ce déparl, ce ful
la lerreur panique d un marquis qui voyant cie ma fen \lre des
m issonneurs paraître sur la pierre du Crechou pour considérer
cl'où v'naill lapag qu ' ils enlcnclai nl ù Neris, crul que 'élaienl des
'Jln 'l11is, el alla 1 publierauxbainsettrouvade sprilsl ulci~posé
il 1> l'ire. P 'l'S0l111' n'y parul plus jusqu'au quinze aoùl qu'on
�326
U E ALARME A NÉRI'
vint en foule de tous les coins du royaume. Depuis celle époque
jusqu'à la première s maine d'oelobre on compta aux eaux deux
cent vingls étrangers elllraulre Madame de Clermonl Tonnerre
épouse du comle de Clermont Tonnerre, Président de l'Assemblée
nationale; Monsieur Depous, minislre du Royen Pologne el sa
famille. La première fut reçue à "Montluçon avec tous les honneurs
militaire. Toute la saison fut lrès brillanle et trè g8ye. Dans les
deux maisons cy dessus énon'cées il y eut bal tous le dimanches
et fêtes, toute la ville de Montluçon s'y rendit. Beaucoup de repas,
et tandis qu'on pleurait dm1s beaucoup d'endroils du royaume on
riait et on se divertissait à Néris. Enfin nous jouissons de la plus
grande tranquillité et quoique au derni r décembre nous n'avons
pas encore eu de neige, il fait le plus beau Lemps possible pour la
sai on. Les malheureux lravaillent; 1 s riches soulagent les infirmes;
nous avons les plus belles apparences d'une récolle abondanle en
tout genre el nous allendon avec patience et résignation les
résultats de l'assemblée nationale.
�LE CANTON DE NÉRIS
Ainsi qu'on le verra par des extraits des registres d'Etat-civil)
Néris a été chef-lieu de canton du commencement de la République
jusqu'au Consulat.
Amphore d'un mètre quinze centimètres de hauteur, - Lu Polle.
�328
LE CANTON DE NÉRIS
1789
Registre des Mariages, Baplesme et Sépultures de la paroisse
de Néris les bains pour l'année mil sept cenl qualre vingl neuf,
contenant douze feuillets, colté et paraphé par premier el dernier
par Nous Alexandre Raby avocat en parlement, conseiller du roi,
lieutenrnt civil, Commissaire enquesteur examinaleur el lieutenant
criminel en la ,ille et chatellenie Royale de ~lontuç,
fait audit
Montluçon, en nôlre hâtelle lrente Décembre mil sepl cent qualre
vingt huit.
1792
Registre des Baptemes, mariages et sepultures de la paroisse de
Saint Georges de Néris les Bains, . chef lieu du canton de Même
Nom, DistricL de Montluçoll, Département de l'Allier, pour l'année
mil sept cent qualre vingt douze, conlenant douze feuillets coUés cl
paraphés par Nous Alexandre H.aby, président du lribunal du
DistricL établi en la ville de Monlluçon le trente un Decembre mil
sepL cent qualre vingl onze, l'an Lroisième de la liberté française.
1792
Supplement pour servir à inscrire les BapLemes Mariages Et
Sepultures de la Puroisse de sainl georges De Neris Les bain chef
lieu Du Canlon de meme Nom DistricL de Monlluçol1, Déparlemenl
de l' llier, a comm neer Le cinq novembre de celle l resente année
mil sepl c nl quatre vingl Douze L'an Premier de la republique, el
finir Le trenle un Decembre d la mcme unnee conlenanl Deux
feuillets collé el para phé Pur nous françois 1cuniel' presidenl du
DistricL de Montluçon le inq Novembre mil sepl cenl qualr vingl
douze L'an pl emicr cl la Hépubliqu [rançai e.
r
Le p' e nt] gislre 'onLenunl cinquClnle huil l1illcls eL clcsLi.né
à J'inscriplion des a l s de mariage dans 1 canlon cl Néris pendanL
l'an s pL d la l épubJiqLLC a éLé 'ollé Lpnraphé pur moi présidenl
de l'adillini . Lralion
Illrale cl l Allicr.
L, premicr ad cl' mUl'iag' 'sl ainsi fornlLll " :
\.uj urcl 'hui six v nd ' miaire an sepL cl ' la republique l'ranpi 'c
�LE CANTON DE NÉRIS
329
une et indivisihle Par devant moi Presidenl de l'Adminislralion du
Canlon de Néris, deparlemenl de l'Allier, sonl comparus en la maison commune le ciloyen .....
La plupart des actes, sous la Révolulion propremenl dile et
durant le Directoire, sonl dus à la plume du curé Renault et portenl
sa signature comme officier public.
Communes dépendant du canton de Néris el donl la liste figme
sur le lableau des actes de mariage el de divorce de l'an sepl :
Néris, Commentry, Durdal, Colombier, Arpheuil, Villebrel, La Celle,
Lavaux, St-Genesl.
AN HUIT
Regislre conlenanl dix feuillels collés cl paraphés par premier
el dernier par Nous président de l'Administralion municipale du
Can lon de Téris déparlemenl de l'Allier pour servi r pendanl le
cours de l'an hui l à inscrire les acles de naissance de la commune
de Néris. A Néris le l vendemiaire an huil de la Republique française une el indivisible.
C
l'
A
NE F
Le présenl regislre conlenant Dix feuillels celui-ci ' compri el
desliné à l'inscriplion des actes de naissance de la commune de
Néris pendanl l'an 9 a été colé et paraphé par premier et dernier
par moi sous prefel de l'Arrondissemenl de ~IonlL1ç
à Néris ce
5 complémenlair an 8 de la Republique française une el indivisible.
�RELEVÉ D'ACTES
Le lecleur me permettra de mettre sous ses yeux quelques
extrails des regislres paroissiaux; actes orIgmaux qui rappellent
d'anciens usages,
DÉCÈS
L'an mil six cent quatre vingt douze, le vingt sixième j our du
mois de janvier, est décédé au village des foureUes, Jean Desrès,
HI ~
A
LJ
cpultul'cs a ntiqu 5 décou vertes à la sO I'lie de
cri s s ur le chemin d e Commentry.
pauvre manc1ianl llcré de vingl an ou nviron, cL fut enlerré le
1 ndemain dan J'égli de éans par hariLé n'ayant pu ouvrir la
lerr dan ] 'im liér il cause du grand froid cl gelée ù nous
J'avons onduil sel n
inlenli ns avec l s cérémonies ordinair s
d l'égli e par ID i soussigné. Robinet, ur,
l STALLATI
L'an mil s pl nl oi , :ml un, 1 vingl qllall i \111 jOLll du 111 is
1 noveml r j OLlssigné prèlr pri 'LU' cl'
ris, 'hanoine J' guli r
cl la ongr' gali n cl Fran e, n 'onsé III nec de pl' vi ions de
�RELEVÉ D'ACTE
331
Rome expédié le dix sept des Calendes du mois de juillet de la susdille année et du Visat de Monseigneur l'archevêque de Bourges, en
dalle du dix octobre de la présente année, signé Marchand, vicaire
général, ai mis en possession Jean Dufour, prêtre licentié en théologie de la cure de Néris, selon les formalités ordinaires et en
présence du peuple assemblé et des personnes qui ont signées avec
nou.
Marconville, prieur de Néris;
Chazeron de Monétay;
Yves, curé de Villebret;
Dufour père;
Debesson, vicaire de Néris;
Dufour, curé.
Guillomin, écclésiastique;
Vase trouvé dan s un puils pr s des Arènes.
L1~G
ITnrA TIO!
Le onze lévrier an 1779, les susdits Jacques Albe'rt, demeurant aux Chorles, fils majeur d'Antoine el de deffuncle Marie
Forichon et "Marie Bichat, fille de Jacques Bichat et de Louise Marchandon, demeuranl au Peschin, ont reconnu pour leur enfanllégilime Agathe, né en ce bourg le soir du premiC'l' février de la susdille
année mil sept cent soixanle t dix neui', a laquelle Agalhe on a donné
le surnom cleChandel ur, bapli ée le d ux du dil moi ayanl eu pour
parein et mat'cine Jean el gaLh BichaL qui n'onl çu signer. De
laque]] reconnaissanc il onL requis a le en pré ence d'Antoine
lb l't, de- Jacqu Bi hat, leur pèr s, d aulre ntoine Ibert frère,
l d J s ph 1" orichon qui, auf ledi l Forichon, ont déclaré ne
s av Ir igner enquis. H. naull, curé.
MAG1 ELETNE ET .lbAN
ATURELS
Le neuf févri r an 1785 Magd lein eL .lean nés en c bourg
d'un pér
l d'une m ;1' in' l1nus onl éLé bapli 'é . Le paTein de
�RELV]~
332
D'ACTES
Magdeleine a été Joseph Forichon el la mareine 1agdeleine Aupetil.
Le parein de Jean a élé Jean Lafont et la mat'eine Marie Passal qui
ont déclarés ne sçavoir signer de ce enquis. Henault, curé.
MARIAGE
Le vingt quatre janvier an 1786 après la publicalion des bancs
du futur mariage entre François Corre employé dans les fermes
du Roy, fils majeur de deffunct français Corre et de deffuncte
ivlarie Olery ses père et mère demeurant en cette paroisse, d'une
part. Et Claire Gillel fille de François Gillet archer garde de la
monnaye de l~ rancc et gendarmerie el de Marie Nayraud ses père
el mère, aussy de cette paroisse, d'autre part, faite au Pr6ne de la
messe Paroissialle par trois dimancl}es conséculifs sçavoir le huit,
quinze, vingL deux du présent sans qu'il se sail trouvé aucun
empêchement ou opposition et après les fiancailles célébrées en
celle Eglise le vingt deux du susdit mois, je curé de Chamblet
soussigné, du consenlement du sieur Renault curé de Néris, ay
donné aux su dits la bénédiclion nuptialle après avo ir reçu leur
mutuel consenLement de mariage. Présens et con en tans les soussignés.
Gillet, Corre, Gi ll et, Gillet, Méténier, Gillet, Gillet, Bourn t,
Barat, Soulier, Galand, Néraucl, curé de Chamblet.
NATS ANCE
ujourd'hui vinot quatre floréal, l'an second de la République
fran aise, une indivisible, démocratiquc et imperis ab le, il deux
heure après miel r, par devanl nou Pi lTC Renault, memb1') du
nseil général dc la commun de 6ri, départemcnl cl' Iii r,
dislrict de Ionlluçon, 'lu p ur drcsser l' a les de tiné à conslat '1'
1 s nai ancc, mariage l décès des cil ycn, ' l
mparu Cil la
mais Il commune, 1 ciloyen Gilbert Laront, m mbr du
n cil
g 'l1é1'a l cl la commune dc N "ri , lequel < ssislé dcs citoy n .T a n
Baplisl Boumct, agenl nalional el assess ur du jug d paix du
cant n d
l'ris, Laur ' Ill Soulier, l'OIT 'spolldant surveilla nt Ciil)) '1'l
Fourneau, JlUlir ,Jérôm ' Guillcmain jugc cl' paix, ntoin Dcsr"s
ni -icI' muni 'ip<11 Lui s \ nllign r secrélail" Welli rd' la so<.:i "t',
P pulairc, a dé -lar " qu la -il y 'nn . Silvi' ourL is, 'on 'p ll " Il
l
�RELEVÉ D'ACTES
333
légilime mariage est accouchée en sa maison de ce bourg, d'un
enfanL femelle, auquel il a donné les prénoms de Anne Julie. D'après
celte déclaration que les lémoins cy dessus onL déclaré conforn.l e à
]a vérilé eL la représenlation de l'enfanL qui m'a été faite, j'ai rédigé
en vertu des pouvoirs qui me sonL confiés, le proc(~s-vebal
que les
citoyens cy dessus ont signé avec moi. Fail en la maison commune
le jour, mois el an que dessus.
Laront, Soulier, Bournel, Gicquel CourLois, Desrés, Fourneau
maire, Vidal Soulier, Guillaumain, Vauvret, Valigny, Renaull off. P.
ENF ANT NATUHEL DE LA PATHIE
Mairie de Néri .
Arrondissement communal de Montluçon.
Du quatre Venlose an dix de la Republique françai e une el indivisible.
Acte de naissance d'un enfant naturel de la PaLrie, né le diL jour
d'un père eL d'une mère inconnus. Le sexe de l'enfanl a été reconnu
être un enfanl mù1c auquel on a donné le prénom de François.
Premier témoin I~ rançois Montaud, second témoin GilberL Ballard,
de e bourg qui onL signé. Sur la r éq uisi Lion à moi fai te par la
ciloyenne Veuve RocheforL accoucheuse en celte cOll1nlline qui n'a
cu signer enquise. Signé: Ballard.
Conslalé par moi Joseph \ auvret, maire de la Commun de
Néris, faisanlles fonctions d'off/cier Public de l'Etal-civil.
VélLlVrcl.
�LA FÊTE DES VICTOIH.ES ET DE LA RECONNAISSANCE
Aujourd'hui dix prairial Pan quatre de la République Française,
Nous Admini lraleurs de l'hospice de Néris) chef-lieu de canlon,
département d'Allier, assemblés en la chambre du conseil dudit
u
l'Inn des Arê ncs, d'oprès TudoL.
hospice, c l arrivé un messag d l'adminislralion municipal
duclil canlon cl Néri, porleur l'une adresse ail1 i c :1 ue :
« N' ris, 10 prairial. »
'ris aux
adm: composan l
« L'ad: I11un : du an Lon cl
éris. »
« l'aclm : cl l'h spice d
'élèbr \ dan loule le c mn1UIl de
« Cil Y Il ' , auj urc1'hui
« la Républiqu la doub] f l de la vi l il'
l d la r e nnai 'ilS
�LA F~TE
DES VICTOIRES ET DE LA RECONNAISSANCE
335
« sance, nous vous invilons de vous réunir à une heure après« midi pour partager ensemble la satisfaction qu'une telle fête nous
« doit inspirer. »
« Ainsi signé : Soulier, ü'c prc, Villatte Peufeilhoux, pc, Lafont,
« a' m., Contamine, age de St ·Genest. »
Est arrivé aussilôt après un mililaire dépulé de la salle de
l'hospice qui nous a présenté une autre adresse ainsi conçue:
« L'Adm: mC: du canton de Néris aux volontaires actuellement
« à l'hospi ce de Néris. »
« Citoyens, aujourd'hu i, à une heure du soir, doit se célébrer
« la double fête de la victoire el de la reconnaissance. L'Ad: vous
invite à se joindre à elle pour partager les plaisirs de la fête. »
« Les Administrateurs: Soulier, ü 'c prc, Villa tle Peufeilhoux,
« Pl, Contamie, agent de SL-Genest, Lafont agi m., Forichon, Src. »
D'après la lecture de ces deux adresses, dé iranl donner de nouvelles preuves de notre allachement pour la République et témoigner notre joie des victoires sans nombre que remportent journellement nos braves frères d'armes, en même temps notre reconnaissance envers ceux qui sonl couverls de plaies glorie.}lses, nous
avons arrêté que nous nous Lransporterions à la lêLe de nos généreux
défenseurs, pour nous réunir à l'Ad. el aux autres corps invités. Ce
fait, précédés de nos frères d'armes, bles és pour la deft"ence de la
Patrie, ayanl en lête de instrumenl militaires, avons été joindre
les autorités consliLuées. Après avoir fait une promenade guerrière,
Lous les militai 'es ayant auparavent reçu du présidenl de l'Ad mini tration une branche de chêne, chanté difTér nl airs patriotiques
autour de l'arbre de la Lib rlé, reconduit à la maison commune l s
m embres composant l'admini lralion muni ipale, nous somm s
r ndus dans la salle de rh pi', toujours au bruil de in lrumenls
l où un des administraleurs dudil hospice a dit c peu de mol:
« Brave deffenseurs de la Palrie, vou venez d faire l'honneur
« et l' mement de n tre fèle. En vou voyanl je 111 sui rappel1é
« ce lU disait aulr fois une i loyenne r main à on fil bles é
« gl'ièv menl à un jambe clan un ombal. Va, mon fil , va, lui
« disail celle mère lendre l ourageu ,lu ne pourra désormais
�336
«
«
«
«
LA FÊTE DES VICTOIRES ET DE LA RECONNAtSSANCE
faire un pas qui ne le rappelle ta gloire. De même vos infirmilés,
vos cicatrices, généreux guerriers, sonL des liLres inéfTaçables de
noblesse, ce sonl des marques de volre courage qui l arloul vous
combleronl d'honneur et de gloire. »
Tous ces mililaires ayant désiré que leurs noms fussent inscrils
dans le procès-verbal de ceLLe fête, non les avons inscrils ainsi
qu'il suit, non par grade, mais selon le nO de lcur entrée à l'hospice.
Louis Charles Delouche, au4 c Rég. de chasseurs à cheval,comp. 4.
Jean François Gonin Faure, volontairc au 10c Balaillon de Paris,
comp. nO 5.
Joseph T ixier, capilaine à la 95 c 1/2 brigade n° 6.
Charlcs Etienne Boucaumonl, Brig. fourrier au l L!' Reg. cavalerie 11".
Gi lbert Boucaumonl, vol. au 3e BMaillon du Cher.
Georges Chanaud, vol au 1er Reg. de chasseurs à che, al.
Jean Cheville, '01. au 8c Hég. comp. nO 6.
Jcan Marqucl, vol. à la 17 e 1/2 brigade nO 3.
Elienne Chessel, vol. 560 de la Corè e nO 6.
François Rainaud, vol. au 3e Bataillon de sapeurs n° 4.
Toussainl Guillaumc Vallet, vol. au 49 c Heg. n° 1.
Jean Bidaul, vol. au 12e Beg. n° 3.
Charles Briau t, vol. inPe légère n° 2.
François J uillicrs, sergenl au 1el" Bon 17 e 1/2 brigade, n°
ilvain Joannol, véléran no 75.
Claude Héron, Lamb ur des carabinicrs, nO 177.
Henri PanneLicr, caporal, 17 '1/2 brigade,infl"c légère nO 4.
Jcan Ducoul, vol. au 3c BOil 17- 1/2 brigade, armée du l hin n" 3,
Elie Barr t, 'anonier au:- " Balaillon lIautc-Vienne n" 5.
Gilb rL Ferrier, 01. au 2e Balaill n lOGe 1/2 brigade n° 7.
ndré Thourcl, cmpl ié dans les charoi . mililaires.
J seph Simon, li ul 'nanl clans le hussard des \lp s.
F rdinancl Davi l, caporal au 2" BOil nbo 1/2 hrigad nO<1.
Luis .lérasl , vol. au :3° Bon de police généralc .
.1acqu 's Fa TC, liculenant au 20 r Bcg. cie chasscurs, n" 12.
Silvain Proul, cl1ass 'ur ù la J<' 1/2 hrigacl', n" 1.
.T s ph Piot vol. au 1l ' " J U II li' Iain 'l Loirc, n" 1.
Pi 1'1' ] ibi \1' " vol. au l" l CI>'. d'hussards, Il '' 1.
l assuret, "01. au 1'60' . d'hussards d '5 1pcs, n" 2.
�LA Fl~TE
DES VICTOlHES ET DE LA RÈCO~NAISE
337 '
Jacques Dcfournoux, sergent-major au 3c BOil, 4 c 1/2 brigade,
infic légère, 11" 3.
]~c1me
Caslinat, vol. au 14c Bon de la Cl1arente, n ° 6.
Nonin, vol. au 50 c Rég" lOOe 1/2 brigade.
Suivenl les signalu res :
Daviol.
Jerâlle.
Pau lié.
Louis-Charles Dclouche.
I3oucaumont, BI' p'.
Faye, off. au 20 c Reg. de chasseurs
à cheval.
Tixier, capllC.
Ducoul.
Gandolin.
Briallesse.
Ferriet.
Piot, 1cI' BaLonde Mayenneet Loire.
Derournoux, sergl-mO r •
Boucaumont, vo ll'c.
Gon in Faure.
Passcla igue.
Gu inebaud,
Simon, li eu Ll de hussards des
Alpes.
Renauld, adml'.
Pierre fils, adm
Fourneau.
Deplaigne.
l
'.
�ADHESSES AU GOUVERNEMENT
ADRESSE A
COMMTSSAIHE DES G ERRES
Aujourd'hui, premier Messidor, l'an qua Ire de la république
française, nous adminislrateurs de l'hospice civil et militaire de
Néri , chef-lieu de canton, départemenl d 'Allier, assemblés en la
chambre du Conseil, avons arrêlé : 1° que l'adresse au ciloyen
Desresl, commissaire des guerres, en dale du 11 du couranl, oubliée
dans notre dernière séance, seraiL inscrile ur nos registres, ainsi
qu'il suit:
Citoyen, D après la posilion d'éxLrême urgence qui vous avcz élé
faile par nolre collègue Deplaigne, vous a\ ez accordé à l'hospice
Tuil s porlnnlla marque de la VIII' Legion, l'Augu la, so us le 'o mmllndclDclll de Lucius Appiu s.
mililaire de Néris, cenl cinquanle quinlaux lc bled, moilié scierIe
moitié fromenl qui onl élé délivrés par le garcl maga in cl Monlluçon. Nous v ilà clonc avec du pain, mai s c la ne suffil pas ù cl
hraves mililaires malacl s à qui, c ll1'ormémenl aux réglcm nI des
hôpitaux mililail' 'S du:~
venl
2° ann: Hep: la PaIrie cl il viand ,
vin cl méclic,lln 'Ill. Nous allenclons cle v lre civisme l de v lI'
allacbcm nl à la chose l'llhliqu 'qu vous vouel!' z hi Il cl I1n l' 1 s
ordres les plu prompls p )L!I' qu'iJ nOli s so iL délivré cl' [' nds pour
J'acCjuisiLion cl '('s difl"'l' nI s 'hos 'S cl pl' '111ière néc siLé. L'h spic' con li nl n ., 1110111 'nI plus cie cillCJuante mililaires <le IOllS
grn Ics l nou s s III m 'S '111ièrcll1 llt sa ns 1110 J 'I1S.
�ADRESSES AU GOUVERNEMENT
339
Nous vous observerons de plus que l'hospice de Néris n'a que
onze chemises et comme ccl objet est de 1l'ès grand nécessité dans
un hôpital destiné aux bains, nous vous invitons à nous en faire
passer au moins une c ntaine. Volre palrioti me soulenu et éclairé
nous est un sùr garand du succès el de votre célérité à nous
répondre.
2° Que la l'éponce du citoyen Desre t,
11
date du 28 prairial en
réponce à celle du 21 serai L lran crite.
Hl
~ PONCE
Encore un peu de courage, citoyens, et nos frères d'armes nous
sçnuront gré de leur m oir procuré du soulagement, mon ordonnateur sera ici celle semaine el là .le concederai avec lui pour nous
donner des moyens. Il a écrit au Ministre el peut-être m'apporteral-il la réponce salisf::tisante que j'attends.
Quant au Dépôt que vous désirez, .le ne vois que celui de
Montluçon qui puisse VOliS servir. J'écris aux adminislrnlel1rs pour
ce sujel, par ce même courrier.
Je joins icy des billets d'entrée el de sor lie que. vous désirez.
Les derniel;s sont en plus grand nombre, parce qu'il en faul deux à
chaque militaire, lin pour luy el l'autre resle à l'appui de l'étal de la
dépense.
Je sui élonné que P dm: Dple ne vou ré[ onŒe pas car elle est
forl éxacl clans toutes ses parlies .
.Te sui de votre avis des certificats dictés par la complaisnl1ce
mais lorsqu'ils me paraissent, je ne puis les disculer. Plus au fait
que moi, citoyens, il faul, conjoinlemenl avec \ os officiers de santé,
fnir une conlre-visile de ces hommes aS5ez laches pour prendre la
plac d'un brave dcfrell sc UL' qui a réellemenl des he oins. Je m'en
rapporl à volr sngessc et inlégril' sur ccl objet.
:3° Que l'acl!'e se éJU ~linstre
de l'inlérieur serait in rit sur nos
registres.
ADHESSE A
MINISTIŒ DE L ' INT
~ HlE
H
Néris, :~O prairi8J. Cilo 'en Ministre, L \s \cl: cie l'ho. pice cl Néris
ch f-lieu cl \ canLon ,Dépl cl) \1Ii r, r \mplis cle confinll
en votre
hUl11nnil' réclament auprès de vous des sec urs pour] dil lIa pi c.
�340
ADRESSES AU GOUVERNEMENT
Ses fonds et ses revenus ont été ali énés, de sorte qu'ils ont é té
obligés de faire les avances pour que les malheureux citoyens, pères
de famille et autres, perclus de tous leurs membres, rhumatisés et
ayant pu profiter des eélUX thermales dans le susdit Hospice. Leurs
mo ens ne leur permeltent pas de continuer et si vous ne leur
faites passer de prompts secours, ils se trouveront dans la dure
nécessité de suivre les éxemp les des hospices de Vichy et de Burgesles-Bains, donl les portes sonl fermées. Cette éxtrémité est criante
et laissera dans la plus affreuse misère quantité de braves pères de
f31nille dont les bras sont si nécessaires à leur femme et à leurs
enfants qui demandent à grands cris leur guérison pour avoir du
pam.
Si vous connaissiez, citoyen Mini stre, les guérisons presque
miraculeuses qu'opèrent nos eaux , thermales, vous viendriez à
l'instant à leur secours.
D'après cette déclaration, nous avons lout lieu d'attendre de
votre humanité, de votre zèle à secourir nos frères infirmes, que
vous ne perdrez pas un moment pour nous faire passer des secours.
Pour vous donner une idée des avances que nous avons é té
obligés de faire, il nous sul1lt de vous dire que l'hospice contient
quarante lits qui n'ont pas désempli de.puis le cinq floréal de celle
année; qu'il est dirigé par deux citoyennes et servi par six salariés.
Vous avez envoj é 6000 1 à celu i de Montluçon, nous éspérons la
même grace, cn proportion, pour le notre.
4° Que l'arrêlé de l'Ad: munlo du c811l0n d Néris du 29 du couranl sera cop ié sur nos regi tres.
Le 25 Prairial an 5 de ]a Hépublique Française.
Les Commissaires de J'hospicc Civi l de Néris à l'administration
Municipalc du Canlon .
Citoycns
Nou avons appris qu'on allail procéder à ]a vent de biens du
uillotin - Eticnl1' foucaull - nous vous prévenons que 1 dit
ci loyen esl Hede abl à l'hosl ice 'ivil d N -'1 is d'un contI at de
Benle cl cl ux mill ' Livres cl principD) l qu'il n'avail pas livré
la renl cl puis plusieurs années.
�ADRESSES AU GOUVEHNEMENT
341
'\ euillez donc nous donner les moyens de faire opposition à la
clille vante pour que l'hospice ne perde poinl ce qui peut lui être dû.
Salut el fralernité.
Pioux
fourneau
pierre mot
Deplaigne
Henaut
L'administration municipale du Canton de Néris aux commissaires de L'hospice de Néris.
A Néris, le 29 Prairial l'an 8
CiLoyens
Vous êLes suffisammenL autorisés par les lois, pour faire loutes
les poursuites nécessaires pour faire vendre les biens eL revenus de
l'hospice dont L'administration vous est conflé.
Salut et lrc:llernité.
Villalle peufeilhoux
Beynat.
Dubreuil
TRIBUNAT
LIIJERTÉ -
ÉG/\LlT É
Paris, le 14 frimaire an VIII de la République française.
Chabol de l'Allier, membre du Tribunal, aux administraLeurs
de l'hospice civil de N ris .
.l'ai remis, citoyens adm ini sLraLeur , la péLition que vous m'avez
adressée pour le minisLre de l'inLérieur. La d mande est juste el
j'espère qu'ellc réu ira.
Déjà beaucoup d'aulres ho s pices onl fail scmblable demande, l
.i srlis qu le minislre doil présenler à ceL égard au g uvernelllenL
un l'app .rL LendanL à frlire allribuer au s ulngemcnL de pauvre ce
qui r ste du prix des eaux après que les dépenses né essaires nL
él n ql1iLlées.
Je 11 perdrai priS cel obj l dc vü, l j'y meLlrai loul l'inLérêl
qu'il méri le.
gré 'Z, c il oy ns adminislraleurs, mes sulutations eL l'a ss urance
d m n cI'voLlemcnl.
Chabol de l' Ilicr.
�ARRtT DES CONS LS
An X. - ArrêL du 28 fmctidor an X de la République , pris par les Consuls,
relatif aux fondations de 1 hospicc, rendu exécutoire pal' le Premier Consul
Bonaparte.
FElUIE DES EAUX DE
' l ~HlS
Aujourd'hui, Douze floréal An lreize, se sonl présentés au bureau
de hl l\Iairie Les sieurs Jean baplisle Besson el Pierre Lauvergnes
fermier des Eaux lhermales de Néris Pour Le Cours De neuf année ,
Lesquels on l requi L'enregislremenl De La copie de Leur bai] fail
et Passé le 20 germinal dernier. - Renaul.
Bouclier trouvé au ('ump de Cé,;'r, il Néri . J1eproduction du croquis inédit de D"four. - Communic[lu':
par )1. F,ul1eis l'érot, m mhre de la oeiélc d'émulation et des bellux-arts du BOurDonnais.
Ce ma~ni(jquc
bouclicr avait '·te tlcposc au lycée tle Moulins, d'ol' il aurait disparu depuis de lon~ucs
années.
ujourcl'hui vingl germinal an lreize, heure de onze du malin,
nous charles lierre Amelol sous préfel de L'arrondissemenl de
.10nlluçon, en exéculion Des n['f1ches Puhlique et apposées Dan
DifI'érenles communes ainsi qu'il appert Des cerliflcnt· à nous adr ssé PDr Les l\'l aires des diles Communes, sommes Rendus au Lieu
ordinaire D ac1juclicrlliolls l ubliques l) n anl lrouvé beaucoup
de iloyen n LI L'ur avons annoncé qu'on allail Pro celer ù la
ferme) P ur neuf al111é 'S qui ont Pris 'olllm n' menlI al' LIll ,n'cl
r~loacif
L Premier Du couranl Pour finir '1 Pareill' époque Dc
L'an ingl Deuxi"l11 , Des Eaux lhermal 'S De éris 'l'aux l
aull' S onclilion inscr"cs au Cnhier cl 'S charges Donl le 'Lure allé
fail à baul 'l Înl 'iligiblc voix Par 1l0l1' Sccrél:.1il'e.
Suil L' Cahi r J) , . charg
·S.
�ARHÈT DES CONSULS
Art. 1cr.
Aucun officier De Santé inspecteur Des Eaux minérales, aucun
Propriétaire D'eaux minérales Dans le lieu où il s'en lrouve appartenant à L'empire ne Pourra se rendre ad.iudicataires.
Art. 2.
L'adjudicataire sera tenu De fournir Dans Les vingl qnatres
heures de son adjudication Bonne eL suffisanLe caulion Laquelle
sera DébaLlue Par Le sous-préfeL Du 1Cl' arrondissement De L'allier,
Commis Par Le Préfet Du même Département Pour Procéder à La
Dite adjudication.
Art. 3.
Le CauLionnement sera fourni en immeubles eL D'une valeur
raisonnablement suffisante.
Art. 4.
La Durée Du bail era De neuf années qui, Par un effet rétroactif',
onL Pris CommencemenL Le Premier germinal an Lreize Ponr finir
à Pareil1e Epoque De L'an Vingt Deuxième.
Art. 5.
Le Prix De La ferme sera Payé enLièremenL en argent et D'avance
en quatre Payemenls égaux De Lrois mois en hoi mois, il sera payé
Dans La caisse tles hospices à lilre De Dépol.
Arl. G.
Le fermier esL lenu De verser Dans Le Délai De Lroi Jour De
l'adjuclication à Luis Passée Le Premier quart D'ava nce Du prix de
~ on
bail, à l'échéance Des Lrois Premiers moi, un second quart cL
ainsi]) suite D trois mois en Lrois mois el toujours Par avance.
Ad. 7.
L f't'mier Pay ra Les i mpo iLion ' auxquelles onL imposée
L sdiLLes haux minérales, Le traiLemenL de L'inspecleur el Le
�344
ARRÊT DES CONSULS
ouvriers qui auront été, employés aux réparations des objets dépendant Des DiLes Eaux par Les mandaIs qui seront Délivrés Par Le
Préfet De ce Dépl Lesquels payement il Lui sera tenu compte Par
Le délégué aux hospices Du chef Lieu De Préfeclure ce Prix en
Déduction Du Prix De La ferme.
Art. 8.
faule Par Le fermier De Remplir Les clauses
De ceux qui Le regardent imposées et Délaillées
par L'adminisLraLion Des Eaux accepté Par M.
Pourra être résilié Par Le conseil De Préfecture
à La folle enchère.
Du Présent bail ou
Dans Le règlement
Le Pré['et, Le bail
et l'objet Réadjugé
Art. 9. '
Au moyen De L'exéculion De L'arl: 2 eL 6 Du Pré en t bail,
L'adjudicataire sera mis De sui le en Jouissance Du Droil Par Lui
affermé.
Art. 10
Le fermier Percevra à La source Par chaque Douche 75 cenlimes. Ponr chaque bain minéral 75 centimes. Pour chaque bouteille
D'eau Bouchée et goudronnée r centimes et Pour chaque individu
Pour Les Eaux qu'il Boira à la Source Par Jour cenLimes.
Art. 11.
Les habilants De La Commune, Les soldaIs el L s indigenls ne
sont Poinl assujelli au PayemenL Pour L s Eaux bues à La source.
Arl. 12.
Les soldaIs el Les inclig nl ' Bece"r nl graLuilemenl Dans Le
hassin nalional Les bains L Les Douchcs à La charg Par llX])
rLifier D r CUI' qualiLé 11 De LcUl indigen cà L'insp cleur D s
Eaux Thermal s.
A rl.
1:~.
Lou Le
a anL' qui vou Ir nL J'nit' De ' Hech l'che
LI Des
'xpéricnc s anal liques ' Uf La !1[1Lur 1) '5 Dit . l ~aLlx
P urronl, Il
�ARRÊT DES CO~SUL
345
se concertant avec L'inspecteur, Disposer de telle quantité D'Eaux
minérales qu'ils jugeront nécessaires à Leur opéra lion.
Arl. 14.
Le fermier Devra êlre con tamment à Porlée De L'établissement
où y avoir un Préposé Pour la Perception Des Droils Desquels il
Donne Heçu au Payant, il sera lenu De Puiser L'cau, De boucher et
fermer Les bouteilles; il ne sera Pas garanl De l a Casse, mais il doit
apporler La Plus grande allenlion Pour L'éviter; il fournira Les
bouchons neufs De Liège et Du goudron, il est chargé De maintenir
La Propreté à L'extérieur Du bassin et Dans L'intérieur Des sources·
Art. 15.
Le gouvernement a Le Droit De faire fermer et maçonner Le
canaux souterrains qui conduisenl Les Eaux minérales chez tous
Les aubergistes ou autres l arliculiers, mais L'adjudicataire Les
Vase de forme élrusque trouvé dan s un puils pres des Arèn es.
Laissera Provisoiremenl subsisler Pour La facililé cl L'économie
Du service, saur à employer Dans L'inlérieur Du Bassin leI moyen
qu'il avisenl Pour garenlir La Dislribution Des Eaux, si mieux n'aimenL les aubergisles venir Prendre Dans Le bassin, L'eau Donl ils
auronL be oin, arrêlé Du Conseil De Préfeclure Du 12 rrucLidor an 8.
rl. 16.
L s l'rais D'affich
De 1 ublicalions, adjudicaLion, enregislremenl De fa 'lur s où cerlifi 'als Délivrés Pm L'inspecl ur Des DiLe '
]~aux,
ainsi que c nl xcmplaire Du 1 èrrlem nL Pour L'aclmini lralion Des Dites Eaux approLLv /, Par Le Prél'el Du Dép' D L'allier
S ronl support s Par L'acljucli 'alaire, sans Dill1inuli Il Du Prix Du
hai l, Duquel bail il fournira xpédilioll . u quinzaine à 1. L
�346
ARRÈT DES CONSULS
Préfet, à M. Deplaigne, inspecteur Des Diles Eaux minérales et au
receveur des hospices à Moulins.
Art. 17.
L'adjudi ataire Pourra céder sa ferme, mais il Demeurera toujours Principal obligé et garanl De La ge lion Des Cessionnaires.
Art. 18.
Le gouvernement n'interviendra Dans aucun Procès où actions
inlentées Par L'adjudicataire, mais Dans Le cas où La Propriété où
le fond Dépendant Des Droils Dc La Dite adminislration sera
attaqué, L'adjudicataire Le Dénoncera à L'inspecteur, Lequel en
faira Part, Dans Le Plus bref Délai, à M. Le Préfet du Dépl De
L'allier qui agira suivant Les circonstance,s.
Art. 19.
Aucune Des Clauses ne sera réputée comminaloire, mais loules
seront de rigueur expresse et exéculé Dans Leur intégrité.
Proposé Par nous sous-préfel el in pecteur des Eaux thermales
De Néris, Le vingl venlose an 13. igné, Amelol et Deplaigne.
Vu et approuvé Par nous Préfel du Dépl De L'alli r, à Moulins
Le 25 ventose an lr Îzc. Le Préfel De L' llicr, signé.
CeU lecture ICI minée, on a annoncé à L'assemblée qu'on allait
recevoir Le mises ur Les Eaux lhermales De Jéris, feux allumés,
mise a été faile Par Le sieur .Jean baplisl Boudard à huit cenls
francs, Par Pierre Lauvergne à mille francs, Par .los ph Sauvancl
De Téris à nze cenls francs, Par Pierre Lauvergne à onze cenl
inquanle francs, Par M. Thé\ end à Douze nls francs. Le Premi r
feu élant éleinl ans aulre enchèrcs, il a élé allumé un second fcu
l endanl La Duré Duquel Le sieur Lauvergn a fail mi e De La
s mme lc Douze' nl vingl cinq francs Par Sauvancl à Douzc 'e nl
cinquanl fran s, Pal' Lauvcl'gn - à Tl'cizc cenls fran 'S, Par
1\1. Thé\' Il l à quinz' c nl ' 1'ran 'S, Pur Lauvrrgnc à quillz c nl
cinquanl fJ'uncs, Par Sauvancl à 'c iz - c 'nls francs, l al' Luuvcrgnc
'J seizc ' nl cinquanl franc ', Par 1\1. Thév ncl à sciz ccnl
ixanlc
CJuinz francs; 1 second f u l ~ ln
él -inl sans aulr' cn ' hér ,il 'Il a
sieur B . ' on
"l' allum' un lroi 'i \ mc P ')) lanl Lu Dur'" Ou luel
�AHRI~T
DES COi'lSULS
347
a fail mise De La somme De Dix sept cents francs; Par Sauvanel à
dix sepL cent vingt cinq francs, Par M....... à Deux mille francs
et par M. Besson à Deux mille vingL cinq francs, le Lroisième feu
étanL éLeinL sans autres enchères, il en a éLé successivement allumé
D'aulres, eL personne n'ayant surenchéri, Le sous-préfet De L'arrondissement De Montluçon a adjugé à M. Jean Baptiste Besson,
marchand à MonLluçon, Les Eaux lhermales De Néris, moyennant
la somme De Deux mille vingt cinq francs, Pour chaque année, el à
L'inslant Le DiL sieur Bes on a Présenlé Pour Caution Pierre
Lauvergne PropriéLaire, Domicilié à MonLluçoll, Lequel après avoir
pris connaissance Du Cahier Des charges De La Présente adjudicaLion a acceple el hypothéqué Pour La garantie Directe, une maison
sise à Monlluçon, Rue Notre Dame, qu'il a Déclaré Lui appartenir,
Lequel cautionnement a éLé acceplé Par nous ous-préfet el ont
L'adjudicaLaire et caution signé avec nous Les jours et an que
dessus) ainsi signé à la minuLe: Besson, Lauvergne, Amelot souspréfeL, eL Mal1et faisant fonction de secrélaire.
La minute esl enregistrée à Montluçon Le vingt germinal an
Lreize par' aIleron qui a reçu La somme De quatre vingt Dix sepL
francs six cenlimes compris Le aulionnement, Les imposiLions
n'étanL Pas à La charge Des fermier el a signé ainsi, signé Valleron.
Pour expédition Le sous préfet De Monlluçon.
Amelot.
�LOI DE L'EMPIHE
Napoléon, par la grâce de Dieu et les constitutions, empereur
des français, roi d'Italie ct protecte ur de la confédération du Hhin,
à tous présens e t à ven ir) salu t.
Trè bel\ lam pe en bronze du Mu sée de
"ris.
L Corps légi laLif a rendu l se pl s' pl Illbr mi l huil ce nL ' pl
le décrcl uivanl, C llform émcnl é) la proposition rail ' a u nom dc
]' mpcr ur el cl 'a pr \s avo ir nlcndll 1 s o ra L' urs <ILl CO ll ' ,il cI'Ftal
cl des e 'lion' du lri} una l, le lU "'me .i ur.
�LOI DE L'EMPIRE
EXTRAlT. -
319
Dl::CRET
Art. 2.
Les hospices de Moulins, Bourbon l'Archambault, MonLluçon,
Néris, Gannat) St-Pourçain, Cusset et Vichy, déparlemenl de l'Allier,
sont envoyés en possession définilive des biens désignés aux étals
des commissions provisoires annexés au décret du premier jour
complémentaire an 13) le toul à litre de remplacement des biens et
capitaux dont ils ont perdu la jouissance par l'effet de la loi du
23 messidor an 2c , sauf néanmoins la distraclion des objets qui forment double emploi) ou qui se lrouvenl plus disponibles, et sans
préjudice des droits des tiers ou des leurs ayanl-causes qui seronl
jugés comme les conlestations sur les domaines nationaux.
Collationné à l'original par nous président et secrétaire du corps
législatif. Paris, le sept septembre mil-huit-cent.
Fonlanes) président.
1\1 ichelel, Hochemonl, Misscenl, Chappuis, Dumolard, sécrélaires.
Mandons, ordonnons que les présenles revêtues des sceaux de
l'Elal et insérées au Bulletin des lois, soienl adressées aux cours,
aux tribunaux el aux aulorités administratives, pour qu'ils les inscrivenl dans leur regislres, les observenl ct les fassenl observer;
el nolre minislre le grand juge) le minislre de la justice esl chargé
d'en surveiller]' xc ulion.
Donné au palais impérial de Sl-Cloud l dix epleml re mil-huilcent-sept.
Napoléon.
�350
LOl DE L'EMPIRE
Vu par nous, archichancelier de l'Empire, signé Cambacérès.
Le Grand Juge Ministre de la Juslice,
Regnier.
Par l'Empereur, le ministre secrélaire d'Ela t,
Hugues B. Marel ].
Pour copie
COll forme,
Pour le Préfet absent, le Conseiller de Préfeclure.
Le Sous-Préfel de Monl1uçon.
A Messieurs les Adminislraleurs de Néris.
1
L
Du c dc Il
55 0110 ,
1 confid nl d
Nnpol ··on .
�ADMINISTRATION DE L'EMPIRE
Moulins, le 13 aoM 1808.
Le Préfet du déparlement de l'Allier, Chevalier de la
Légion d'Honneur.
A Messieurs les Membres composanl la Commission
de l'Hospice de Néris.
J'ai reçu, Messieurs, volTe lettre par laquelle vous sollicitez en
faveur de lhospice que vous administrez, des immeubles d'Lm revenu
équivalenl à celui du Bois du Quartier, du Presbytère et de l'église
ainsi que du cimetière de la commune de Neuve-Eglise, qui vous
avaient été concédés et qui se trouvent aliénés.
J'ai fait faire, par J'Adon des Domaines, la recherche des renles
qui pourraient éxisler encore dans ce Departement enlre les mains
du gouvernemenl et j'ai la douleur de vous annoncer qu'il ' n'yen a
aucune qu'on puisse a1Iecter à cet intéressant établissement; il n'y
a également aucune partie d'immeuble pour y pourvoir.
Hecevez, Me sieurs, l'assurance de ma parfaitel:ol1sidéralion.
Pougeard-Dulimberl.
PHESTATION nE SEIHIENT DES MEMBHES DE L'ADMINISTRATION ~l
sous
L'Ei\lPIIU'
ICI PALE,
.
Aujourd'hui quinze floréal an lreize, D'après La Lcllre De M. Le
Sou préfet Du Premier arrondissement d L'allier en Dal Du 11 uf
Du couranl qui annon e La nomination ]) s sieurs Charles
InmargoL cl ' \ illiers el Joseph Dupi haud qui Doivenl Compléter
J 'adminislration municipal De L.a Commune de Néris comme
111 I11bl'cS De son Cons il
Il remplacemcnl Dcs sieurs Moncslai
�:::52
ADMINISTRATION DE L'EMPIRE
Chascron et Pierre Coste qui ont quiLLé La Commune et n'y ont Plus
De Propriétés. Les susdits sieurs Alamargot de Villiers et Dupichaud
se sont Présentés au bureau De La Mairie et ont Prélé enlre mes
mains Le serment ainsi conçu:
« Je jure obéissance aux constitutions de Uempire et fidélité à
L'Empereur ».
Ce qu'ils ont signé avec moi.
Alamargot de Villiers. Dupichaud.
La petite commune de Néris, a compté sous l'Empire, elle aussi,
des enfants illustres:
Le major FOI'ichon jugé digne de porter la croix de la Légion
cl'Honneur.
Jean-Baptiste Bournet, cabarelier à Néris, soldat de 1813, devenu
caporal et blessé d'un coup de feu à la main.
Joseph Soulier, entré au service en 1806 comme enr61é volontaire, a fait les campagnes de 1806 et 1807 à la Grande Armée, 1808
et partie ~e
1809 à l'armée d'Espagne, blessé d'un coup de feu au
bras gauche dans ce pays.
Ces états de services onl été reconnus par le Général Hullin,
Comte de l'Empire. Le Conseil d'administration du 58c régiment
certifie en outre, que Soulier, sergent de la première compagnie du
cinquième bataillon « a renoncé :mx hienrai.ls du Gouvernemenl) ct
a refusé la \ étérance, ayan t chez lui les moyens d'existence ». Ces
certificats de bravoure et de désintéressement patriotique ont été
enregi tré aux archives municipales n 1809 par le maire populaire
el aimé de Néris, lamargol de Villier , donl la petite-fille devait
plus lard épouser le Vicomte de aint-George, propriélaire de Billoux, où se trouv l'inscription du Templ des Auguste ct des
Impératrices 1.
1
Voir plus hnut, pnge 23 .
�Dl~CRET
IMPÉRIAL
DlHECTTO?'l GI ~ NI
~ RALE
DE LA COlI'iPTABlLlTlt DES COMMUNES ET DES nOSprCES
BUREAU DES HOSPICES
ENRGISTH
~
LE
29
NOVEi\IJ3HE, N°
745.
ALLIER
Autorisation donnée ~l l'Hospice de Néris pour effecluer plusieurs yenles.
Extrait des minules de secretairerie d'Elat.
Au Palai Impérial de St-Cloud le 8 novembre 1813.
Napoléon Empereur des Français, Roi d'Ilalie, Prolecleur de la
Confédération du Rhin, médiateur de la Confédéralion uissse, &n &n,
Sur le rapporl de nolre minislre d'Elal, nolre Con eil d'Elal
enlendu,
Nous avons décrélé el dé r 'lons ce qui suiL :
Ici Lexte du décrel qui aulori e ù aliéner l'église eL le cimetière
de Nassigny, le Vignoux de Doméral, des immeubles ù Monlmarault.
minislres de ['[nlérieur el des Finance
l'exéculion du pré enl déc\' l.
TOS
~onl
hargés de
Pour l'I~mp
'l'CUl'
FL n v 'l'lu cles p lIvoi rs qu'il nous a connés,
Marie-Louise.
23
�354
Pour l'Impératrice Régente,
Le Ministre d'Etal, secrétaire de la Hégence,
Duc de Cadore.
Pour ampliation
Le Ministre de J'Intérieur, Comte de l'Empire,
Montalivet.
Pour copie conforme, le Conseiller d'Etat, Directeur général de
la Comptabilité des communes et des hospices.
Quinelle.
Pour copie conforme, le PréfeL de l'Allier, Baron de l'Empire,
Pougea rd - Dllli mberl.
�LA F]~TE
DE SAINT LOUIS ET DE LA ROYAUTÉ
Aujourd'hui VingL un Aoùt Mil huiL cenL quaLorze, Les membres
du Conseil municipal Héunis sur L'invitation de M. le Maire à
Monsieur Le Desservant de celle commune, il a été failleclure par
le secrélaire De la Circulaire De M. le Marquis, préfet de ce Déparlement en dale du 9 du courant Helalive à la célébraLion de la
fêle de SainL Louis, elle Conseil s'étant composé en Assemblée sous
la présidence de M. le Maire, il a été pris L'arrêté suivant:
Article l CI'
Le Vingt cinq Aoùl, présenL Mois, La fêLe de SainL Louis sera
céléblé en 'celle commune avec Loule la Solennité que Promellent
Les Circonslances el Les Localilés, il
aura Grand Messe ù Neuf
heures, un Te Deum il L'issue De La Messe et vèpre à 3 heures .
Les aulorilés y assisleronL en Corps.
Art. 2
La fêle sera annoncée, La vcille eL Le .iour au Son Des Cloches,
comme il esL d'usage pour les fêLes solennelles.
Arl. 3
à Cinq heures du oir, il y aura Dan se Champêtre Près La Promenae! du Cirque où Lous les habilanls EL Les éLrangers pourront
pl' ndre parl.
lrl. 4
Toul sIs maisons des bain s il pm' Lir de celle du Sr Esmelin, cL
Les principales maisons Du Bourg seronl illumin 'e depui
8 heures jusCJu'L) dix heures du so ir.
�LA F~TE
356
DE SAINT LOutS E'r DE LA ROYAUTE
Art. 5
A huiL heures il y aura feu de joie sur ]a Grande route, près le
Le ni ur sur
.1
ruio es de Nél'i s. -
e di eu " hilare
r 'j ouit le foyer du Dr Peyrol, m 'dccin de l'Hospice.
Cirqu , cL il s ra Tiré un feu thlrliflcc. Lc Consei l vOtC pour La
dépen \ ingl francs.
�LA FÊTE DE SAINT LOUIS ET DE LA ROYAUTÉ
357
. Art. ô
Le Garde Champêtre, Le Garde De La Promenade Et Les Gardes
Particuliers se rendront au cirque pendant la Danse et le feu de joie
et veilleront à ce qu'il ne soil commis aucune dégradation.
Art. 7
Le pl ésent arrêté sera lu et Publié au son de la Caisse dans le
jour, el ensui le affiché; et copie d'icelui sera adressé à M. le souspréfet pour être Transmis à M. Le préfet De L'allier.
fail en séance publique, à Néris les bain le Vingt un Aoùl mil
huit cent qualorze où élaienl présenls M. M'·s Alamargol de Villiers,
maire, présidenl, Galand, Aucanle, VillaLle de Peufeilhoux, Tauvel'on, Guil1emain, Dupeyral, ViIlaLle de Coutines, figuières conseillers
municipaux, soussignés, Et Higoulel Desservant de ~éris)
qui ont
signé après leclure faite.
Ont signé égalemenl, lafont et Soulier, f. fi ons adjoint.
Aujourd'hui Cinq mai mil huit cent Seize Le maire eL l'adjoint
de la Commune De Néris ayanL éLé prévenus par M. ELienne HigouleL, curé De La paroisse, qu'il seroiL célébrée une mcs~
solenn Ile
à l' issu De laquelle seroit Chanlé un Te Deum En Conformément
au Mandement de Monseigneur L'évêque de ClermonL pour L'anniversaire de L'enlrée De Sa Majeslé Louis XVIII à paris Epoque aussi
mémorable que précieuse au souvenir Des vrais français, onl spontanémenl profilé de celte circonslance pour la Héarboralion Du
Drapeau Blanc, L'ancien élanl enlièrem nl usé, sur le champ, ils
ont invilé Le Conseil munici pal El MM. les gardes Nalionaux de la
Commune d'a sisler à ceLLe Double cérémonie, un piqll ' l de gardes
nalionaux à pied composé de Vingl homme Donl parlie En uniforme ElDeux Tambour, a bLé organisé avec une admirable promplilucle, L COl'lège s'esll'éuni à la Mairie à pl heures du maLin. La
veille. la fêle avait élé annoncée pal' J ' son de la Cloche. Le plus
grancl nombre 1) 's habilanls Du Bourg cl ]), La Campagne ilL parlagé à L'cnvie d'allégresse De auloril s, ::) IlLlil h 'ures Du malin l
Corlèg' 'sl parli De la mairi pour s l'mire ù l'églis , ayanl dans
son nlre le Nouveau ])rap au Dc la Couronn H yaIle, El [) flcurs
�358
LA FÈTE DE SAINT LOUIS ET DE LA ROYAUTÉ
De lys, El porté avec pompe par l'adjoinl; pcndant la messc Les
E, olutions D'usao'c, onl été commandées EL Exéculées avcc une
précision qui a Elolll1é, Ravi el Edifiéles assistanls; après La Célébralion Du Sainl Sacrificc de la messe, El après avoir chanlé Ic Te
Deum, le COl'lège esl sorli De 1 église, une salve De 20 Coups De fusils
a salué Le Drapeau, el Les Cri De vive le Hoi, vivenl les Bourbons
se sonl fait enlendre de loule parl; il s'esl Ensuite promené clans
Toulcs les Rues Du l30urg De Néris) où à chaque inslanl de nouveaux
Coups De fusil, Dc 1'\ouveaux Cris De Vive lcHoi, Des Gardes NaLionaux El Des aulorilés, répélé par la mullitude Des habilanls qui le
suivaient Etaienl un Témoignage certain de l'enlousiasme général.
La Cérémonic s'esL terminée par La plantalion Du Drapeau au haul
Du Clocher, au Bruil Du fusil Et aux Cris Dc Vi, e le Hoi el vivenlles
Bourbons.
Dc tout quoi nous avons Drcs é lc présenl procès verbal, Donl
Ampliation sera adressée à Monsieur le Sous Préfet, pour Elrc par
lui Transmis à Monsieur Le préfet. En mairie, les jours, mois, El an
que Dessus.
I"orichon.
Galancl) maire.
�GAHDE ROYALE
DIVISION D'l TFANTElUE. -
BRIGADE.
A Paris, le 18 Novembre 1816.
Le Comte de Fonlanges, Major du 5·' Hégimcnl d'Infanlerie
de la Garde Royale.
Monsieur
J'ai l'honncur de répondre à volre lellre du 9 qui ne m'est arrivée
que hier 17. Vos connaissances locales vous mellent à même
d'aprécier bien mieux que moi quel pourroiL êLre pour l'hospice le
bénéfice résultant de l'adjudicaLion de bains en la portant a un
Liers au-dessus du fermage acLuel. S'il en résultoiL un bénéfice de 12
il 1500 fI'. nul doule qu'il ne valut mieux olli iler celle conccssion
que de laisscr courir lcs enchères eL élablir p~r
lù une concurrence
conLre laquelle nou ' ne pourrions poinL luller avec avant'ag ; il esL
d'ailleurs à présumer que les eaux. de Néris prenanl chaque année
une nouvelle faveur, le bénéfles croit ronl dans la même proporlion.
J'écris à M. upeli l-Durand pour lui demander un rendez-\ ous ct
concerter avec lui Ics démarches à faire lanl à N "ris qu'aupl ès dc
M. lc Préfel. M. De Brancas n'esl poinl ù Paris ct n'y reviendra
probablcmcnl qu'au prinl mps prochain. San avoir le même crcdil
quc lLli j'y lachcrai d'y suplécr par mon zèle cl par mes VŒUX pour
l' ;lablissemcnl quc nous adminislrons.
J'ai l'honneur d' 'Lre, i\I Il ' icur, avcc la considéralion la plus
di 'linguéc,
Volrc lrès humb! ' csl lrés obéissanl scrvileur,
Ctc
J)
Fonlanges.
�INSCRIPTION INÉDITE
Terminons ces longues citalions par quelques notes sur une
Inscription inédite, deux SLèles funéraires d e la Grande Avenue, les
Jeux des Arènes, les Divinilés proteclrices de Néris el ses Pierres
précieuses.
L'inscri pLion ci· de sus ful trouvée à éris l reproduite par
Dufour de Moulins; le lelLres, d'après se mcsure, onl 3 pouces
9 lignes de hau[cUI el16 pouces 3 ligncs de largeur; l'inscription
en ti ère mesure 8 picd s, 4. pouces 6 lignes.
La riche el inédile coll cLion de ce pcintr a éLé rccueillie en
grande parlie par M. Francis l érol, secrélair ' de la S ciété d'Emulalion l dcs Bcaux-Arls de l' Hicr, qui a ] icn voulu en réserver]a
primcur ù mcs lecleur , de mêm' que pour la rcproc1u 'lion du
dc in du h uclier du Camp dc César. Qu il m pel'lTIelle de ]ui
xprimcr ici touLe ma reconnais ancc.
Il. cl Laigu s a rail une r marque sur Ics inscl'ipli ns de ' l'I
qui n "l'il' cl èLre r produil .
nlonin a '.léla plusc" I \ l>r il T"ris.
L "po qu
imb ')' 'l Equcs( ')' so nl d ' ux pers nl1Dg" qui fLtl' 'Ill J, bi nrai l urs d '
érion age .
�INSCRIPTtON INÉDITE
361
La physionomie épigraphique des leUres de la bonne époque
nérienne a d'ailleurs mérilé d'appeler 1'allenlion du savanl rédacleur des" Exempla scriplurre epigraphic::c lalin::c". Ainsi, nO 60 1-,
sous la rubriquc" Aquis Neriis" il relève spécialcmenlla formc de
la lellre L dont il dit dil: "Ejrgnnler in lilulo gnllico linea infrà
versum dedicilur in cnudmn Q lillerre similem". C'est hicn le cas
aussi pour le frngmenl où L de" flamen" nIrccle l'allure un peu [anlnisisle, mais fort gracieuse qui avail frappé Hübner.
D'aulre part, sur le fragmenl du Péchin INde" runl" a le jambage lrès long, cc qui esl fort rarc. « N, dil cncore IIübner, raro lmn
ut " semel " in li lulo raelico ».
Il imporle de relever que ce " lilulus raelicus' menlionnc précisémenl Anlonin. Enfin, sauf erreur, nous croyons avoir renconlré
dan les mêmes" exempla" un seul lype aussi benu quc celui du
Péchin; ce lype provenanl de Pompéï esl formé "lilteris pulcherrimis n. 1
L
Méll/oires de la Socié /é des 4n/iqllail'es dl' Fl'once . Annl'C 1HR8, p . ln cl s., passim.
Antiquités ll"oll\'t·cs t\ It'ris, pat' 1. de Laigue, membrc COri' spo lldanl de l'Aca'mie d s Inscriptions el Bellcs-L Ures.
1
-
ct
Q
�STELES DE L \. VOIE LAHGE
~
t6lL,]rm:~J!V$
Mnl.E~
~OrlE)f{S
©JF(m:lM~
RH
LlE~
AlE:~(Ç)VM
UR
1Hl.S~
Des deux inscriptions trouvées sur la Grande Voie de Néris,
]a " "oie Large ", - ainsi qu'elle esl encore nommée à quclque
distance de la Ville, - l'une rapp lle le souvenir d'un aIJranchi 1,
et la seconde celui d'un oldat originaire de Crémone .
Elles m'ont été obligeamment communiquées par M. Berlrand,
conservateur du mu ée de ~1 ulins cl membr d la Sociélé d'Emulalion et des Beaux-Arts de l'Allicr.
lIr n cin 'rail' '. -
1
V il' plu s hnul pagc 21-1,
ü cil
11Il'coi ncç.
c l rcpr duil .
�STJ~LE
363
DE LA VOIE LARGE
Les inscriplions funéraires sont dans le genre de celle dile
" Bralronos " qui esl au musée de Cluny el que nous avons reprodui le 1.
Ces stèles lrouvées sur la " Voie Appienne" de Néris, onl élé
expliquées par M. de Laigue 2; je lonne le lexle adoplé.
Lucius Ca sius Lucii libertus, Eros, Caiu Lucii liberlus Fau tus
Col1iberlus; collegium liberlorum.
Sextus Clilernius mile Aniensis Cremona legionis XlIII Aerol'um VII hic silus est.
Ce soldal avail à son actif neuf années de services qui devaient
êlre rétribués. Se trouvait-il ici seulemenl de pas age?
La XIIIIe légion, nous le voyons par diverses indicalions sur les
monumenls, a occupé successivement Ma) el1ce, Pola, Lyon, Vérone,
el peul-être Néris.
1 \
oir plu s haut , pages 29 l 131.
~ Mémoires de {a Société des A Illiqllaires de France, ::Inné
M. de Laigu .
1888. -
Rapporl de
�LES JEUX D
CJHQUE
L'importa nce d e la c iLé d es Nériomages n 'es t plus à d émonlre r;
s ruin es d 'édifices publi cs e t privés, les inscription s, les obj e ts
d 'arL en fonl foi. Me nlionnons un e" oreill c" d e bronze, frag me nt
d c pa tèr e) donl un scmbl abl e c l a u Louv r c. Le suj e t es t la na issan ce
d e Vénus, d 'ap rès M. H éron d e Vill e ro sc, e t provient d e la s ta tion
lhermale d e Bondonn ea u, près d e Monlélim arl.
Alh l t a r mé du c st·. ~ anl é cl c lwll ssé :i la /':11;011 des r \Linir s.
BrOllze lrou\'l' il Néri s . - Co ll<'(' li oll du V I. d Oural .
clui d e -' ri a "1 ', cl ', ou vc rl au n rd-ou s l cl s Al \n s, clan s
la c, Hom a ni ", l l'ra i Il cl n l Je 11 111 r a ppe ll e 1 . 'j o ur d s H. ma in s.
L'arLÎ s l a vo ulu l"prés 'Illel' les j u x du ·jrquc, pr \s duqucl il a é l ',
tro u vé. On cli s lin gu ll'( is p ' rso lll1 ag s nu s : un hOl11m a v " un
ull' > S UL' J dos ' 1 tena nl Ull CC I" 'a u il Ja m a in , sc m!>1 ' s ui vI' Ull
bi ge a lle l ', cl cl 'u x magl1ifiqu es ch va ux ,t que clirj ,,. avc' m u'is lri a
une f mm lén" r m nl vê lu .
�365
Devant e1le et au pied du char une autre femme paraîL jouer
avec un cerceau.
Le " lrochus" sl lancé avec adresse par le coureur au-dessus
de la têle de l' "essedaria".
Ce sonl lrois types de nègres, caraclérisés par la physionomie el
l'allure, des "Elhiopiens", ainsi que les nommaient les GalloRomains.
Le cocher el les chevaux des courses, "afer" et "afri ", lout
venait de Numidie, du pays d s Maures.
Les déesses apparaissent radieuses, dans les airs, sur leurs chars
divins. La femme, reine de la terre, semble plus adorable lorsque,
de ses mains délicales, elle dirige d'ardents coursiers, aclive ou
modère leur fougue, règle leur impétuosité.
Nausicaa sur son char allcIé de mules donl parle Homère,
l'écnyère richemenl drapée qui saute sur un char et que reproduit
un bas-relief d'Athènes, ne sonl-elles pas belles à voir?
Pélrone parle des femmes-auriges. Le char du cirque esl ouverl
par devanl, tel qu'un charriot de guerre; c'esl en quoi il diffère de
l' " essedum" gauloi .
A quel1e calégorie de "circences" doit-on rapporter celle scène?
C'est, selon M. de Laigue, un course de chars, un COll ours de j ux
d'adresse. Pendanl que la femme qui esl au premier plan Qccupe le
public en exécutant des jongleries, le coureur essaie de passer le
cerceau aulour du cou de l'essedaria, qui imprime à ses coursiers
une allure vertigineuse.
Les hars du cirque sonl monlés SUl' de pelites roues basses pour
permellre à l'aurige de saul l' facilemenl à lerre en cas de danger.
PeuL-êLre a-l-on voulu figurer les" ludii ", que dépeinl Pétrone
Lqui rempli saienl alors le rôle des clowns de notre l mps.
Sur une lampe ancienne on voil un "circulator ',ave animaux
dressés el deux lro ·hi enlacé. Xénophon décril les sp clacle
donné par (les dans u s jOllo'lanl avec des cel' eaux.
M. cl Laigne, qui en fail une longue des 'l'ipli n donl nou en
don nons LI ne anal) se, Toi l que lle cruvr esl cl' rigi ne élru que ".
1 Con sull l' les Mémoires de la Sociité des Al/tiq1laires de France, année 1888,
p. 182-189. Antiquilés tl Néris, par M. cl Laigue.
�DIVINITÉS TOPIQUES
BAS-RELIEFS TROUV1~S
A NÉnTS
Un homme dans la force de l'àge, assis, dans une attitude pleine
de dignité et de bienveillance, que couronne une jeune vierge, Lcl
esl ce groupe, dont nous avons déjà parlé 1.
L'homme, dil M. de Laigue 2, est vêLu de la longu~
tunique
tombanl jusqu'à la cheville, l' "indusiul11 ", et recouverl d'un manLeau agrafé sur l'épaule et du genre "Abolla ", lequel n'étail pas
exclusi, ement porLé par les miliLaires) dil Suélone; la coiffure est
Bas·Helief trouvé sur l'rmplu 'cmcnl de l'lIo picco
retenue par un bandeau; les pi ds sonl chaussés du "ca1ceu ". Ce
personnage, sculplé assez grossièrement, mais donl lu figure esl ù
]a fois Il ble cl sourinnle, a une bourse dan sa main droiLe l rclienl
de la gauche un énorme erpenl ayanl les cornes ell "facies' du
bélier. La vierge qui lui po e une c monne sur la lète esL pleine
cl jeun ss el c1'él 'gan 'C.
~1.Bcrlan,de'
lilul,aclonnéullecl 'criplionde e bas-rel ic/';
1
V il" plus haut , p. 1 j 1.
1
Mémoircs cie la Société dcs ilntiquaircs de Pml1cc. Anné 1888, p . 180-lD7.
�DIVINlTÉS TOPIQUE
367
au cours de son inléressanle disserta lion sur les triades gauloises,
il reconnall dans le personnage assis un Mercure caractérisé par
la bourse pleine el il ajoute que le dragon mystique à têle de
bélier ne figure pas seulemenl dans le célèbre monument d'Autun,
mais encore dans un bas-relief inédit de Montluçon.
M. de Laigue prétend qu'il représenle le Dieu local déS eaux,
le Deus Nérius, lequel aurait alors pour aLLributs le serpent salutaire consacré à toules les divinités médicales el serait as ocié à sa
parèdre Rosemerla, analogue à l'Epione ou à l'Hygie, dont on voit
souvenl Esculape accompagné.
Dans cette hypotè~e,
la bourse aurail représenté le "stipes"
consacré aux sources bienfaisantes, hypolhèse juslifiée par la lrouvaille de Vicarello.
Néri élait dans sa plus rayonnanle splendeur sous les Antonins : le Dieu rappellerait les traits de l'Empereur" Divus Pius"
de Nimes. L'artiste, par une délicale pensée, aurail prêté la physionomie de ce prince à quelque" numen" biedaisanl de la terre
gauloise.
�PIERRES DE NÉRIS
Les bijoux de fluorine, de quarlz, de crislal de roche, aux
nuances vari6cs éclalanles à la lumière, onlleur hi Loire. Depuis les
Gaulois, les maîlres dans l'arl de la parure, jusqu'aux temps actuels,
Lous les peuples de la Lerre onL aimé ces ornemenLs. Les Celtes en
décoraienl même les harnachemenLs des chevaux et les chars.
"ases el ohj els n l' crrc cri !>lnllin.
Les orienlaux nL 1,1 passion des pierrc, diamanLécs.
Lcs chevaliers romains porLaienL Ull collicr cl, picrr s aux vives
ouI urs, nu coloris hrillnJll cl frais, dil TiL -Liv .
Au nombr dcs pr"senls oflcL"ls ù Sc:ipion r l'ricain, 1 hisLori ns menliollll nL sculcm III unc esclav' ravissanle, la nun é
d'Allu -ius, roi dcs Celtih \1' s 'L UllC ngrar, Cil fluorin' hl 'ue.
On a supposé av ' C: rllison <lu' la plupart d 's bijoux 'L l'lains
vase ' anliqucs n'élaicnl qu'un' "ari "l cl nu rille.
�PtEHRES DE NI
~ RIS
369
Charles le Téméraire, Lué au siège de Nancy en 1477, ne fut
reconnu pnr ses fidèles, tellement son visage était défiguré, que par
une bague en fluorine .
.l'ai eu occasion d'assi , leI' à Néris à la découverte de décorations
mililaires, de bagues incrustées de pierreries.
Ne sont-elles pas en grand honneur de nos jours, comme dans
le Lemps passé, aussi bien chms les bourgades solitaires, même sauvages, que dans les capilales eL les grandes villes; port es avec
amour par la majeslueuse reine, la mondaine éléganle et par la petite
bergère, la femme la plu infime des conLrées les plus lointaines?
Le bracelet, le collier, la montre, le glaive cl l'ordre de noblesse
en sont orné. Le roi cn pare son lr6ne el son diadème.
Que de désirs font nallre dans les cœurs les étalages garnis de
pierreries! Que de convoitise dans ces deux âmes unies par les plus
intimes sentimenls! Voyez ces couples humains s'arrêter hypnolisés
devant ces belles pierres de la nalure, s'extasier en face de ces vilrines enchanlées, baignées de lumière électrique, éblouissantes, féériques! Offrir à son amie, à sa fiancée, le diam:ml royal, ou la simple
fluorine, son i.mage fidèle: broche, bague, agrafe, rivière, ceinlure
irisée, aux tons d'arc-en-ciel, quel· bonheur, quelle muluelle joie!
La pierre c'est le lalisman d'amour, le gnge de la foi conjugale.
Tandis que les dames du jour, princesses par la beaulé, la
forlune, élalenl dans les salons leurs superbes joyaux, que rendent
plu resplendissanls les milliers de feux des luslres, la religieuse
égrène dans les calhédrales, cl. la prière du soir, on chapelet de
fluorine, sur laquelle sc rcllèle la lumière sacr~
du aucluaire.
Celle pierre magique figure clans le vilraux, ùans les châsses des
sainls· e11 brille sur la main el sur la croix du prélal revêlu cl la
pourpre romaine; elle décore 1'oslen oir, soleil rayonnanl au cenlre
duquel esL placé Dieu lui-même. Elle e l reine dans l'univer "
Le rislal de J'oche e L l' mbl \me cl pureté cles èLr . La peau
'8linée de 18 femme, sa blancheur iml118culée, la gorge délicaLe des
vi l'ge , le corps diaphane de ces sy! phides lui e L poéliquement
'omp8ré: "son cou" - cl' la hien-aimé,
"L Lran parent
Ollll11C l' crislal ",
La "Picll" de V "'nus" ou mélhysle, la plu graci 'us expres ion
du monde minéL'81, porlc 1 \ nom de la dé sse aux aLLrails vainqueur.
EH domple Di ny os lui-mèm qui sc plaiL ù lerra cr l'homme.
�PiERRES DE NtRtS
C'est en raison de sa vertn puissante conlre les vapeurs du vin, que
les Romains la plaçaient dan~
les couronnes enrubannées, garnies
de lierre et de roses, offertes aux convives.
" La m alière sublime, invinciblement pure, ir.1passiblement
altière ") de Michelet, le diamant, sera toujours le roi des brillants)
mais il partage son pouvoir avec ses jolies compagnes, élevées sur
sur son trône par la civilisation contemporaine) les Pierres précieuses, deyenues souveraines populaires.
Les Bijoux réunis entre eux,
Guidés par l'Amour, de leur feux
Ardents, enlourèrcnlla femme;
Et tous, pour allumer la flamme
\ ive qui brûle dans ses yeux:
Parmi tant d'éclairs radieux,
Elle choisit la Fluorine
De 161'is, qui la rend divine .
.......
Colombe prenant so n
\' 0 1. -
.
Pelit bronze trouvé 11 J:l: i:ri s.
fiN
�TABLE
DES PLANCHES ET DES GRAVURES
PL.\NCHES
lions
TEXTE:
PAGES
Le Blason de Téris, en couleur. Armoiries, OrnemenLs cl Devise.
- Créa Lion cie l'Auteur. . . . . . . . . . . . . . . .
Neris dans sa splendeur. - ResLituLion des mOllumenLs de la Ville
Gallo-Romaine par V. Bougerolle, conformémenL aux données hisLoriques , d':'lprès les indication s de l'A uteur.
La Fortune. . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . .
IV
209
VlI
GHA V RES DANS LE TEXTE:
Guerriers gaulois; medaillon ' trouves ù T' riS. - Collection de
J'Au teur . . . . . . . . . . . .
Cesar Maximus; médaille, bronze. - Collection de l'Auteur.
Chapiteau eL archiLrave des PorLiques rOl1lains
Plnn gcné..a l des Grands Aqueducs . . . . .
, uc de Montluçon eL de ses usines. . . . . .
Le Casino ct la promenade de l'ELablis ement.
Tronçon de colonne surmonté d'un chalJiLeau des Therm s antiques;
colonne avec chapiteau de moindre dil11 n 'ion eL genie ailé,
clef d'arc, placé ail-dessus du Grand Aqueduc, du palai s de
Ch berne; diverses inscriptions; staLues, donl une divinilé
de
gauloise assise; vases ct grande amphore. - P( ~ risLyle
J'EtablissemenL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Dédicnce cl s FonLaincs aux Divinités de s Augustes eL au Dieu el'io.
In s TipLion sur marbre découverLe en 1853, vers le milieu de
la ru Hégni r acLuelle. - PérisLyle de l'Etnbli ·se1l1enL. . ,
In scripLion "FonLes erio ". - Péristyle de l'ELablissement. . . .
Les Portiques d 's l' nLnines dédi 's aux Au gusLes cl au di u rerio.
In scription trouvée en 1867 dans l'a ncienn avenue des
Thermcs. - Péristyl de J'Etabli sse ment. . . . . . . "
cri au 'cnLr' de ln Gaule ch vcluc. - Cnrte cl PeuLillger, Fran 'in,
section. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ,
In scr ipti on Lrouvée cntre l, Pc ·hill ct la J'ouLe d Clermonl, côLé
ouusL. - Villa cl s Billoux BU VIc de SainL-Gcorg . . .
T 'Illp le cl hâLeuu d'cn u du Pl'chin . . . . . . . . . . . . .
PctiLe ' ins 'l'iptions; l 's deu x pl'clllièr 'S onl cté Lrouvces dans la rue
H "gnicr actucllc. - PCl'islyl' dc l'ELablissclll nt. . .
2
:)
6
7
10
12
1G
]7
21
22
22
2~
27
29
�372
TABLE DES
hAl\thtS
ET DES CI1AYVHES
PAGES
Re slcs de la gl':.1l1 de colonnode des Thermes; Il'011\011 d'lIne petite
colonl1e de Cheb '1'110('. - Péristy le de l'Et"blissel1lenl
Couronne de 1I1II1ald, duc d s A(lui tnins. - Cabinel d Franc
Pépin Je Brcr d'o près une nllt'icl1n reprcsenlnlion . . . . . .
S' au de Pl\pin le Bref. . . . . . . . . . . . . . . . . .
S. i\1. Alphon se /lll ù so n (' urOI1ncm Ill; - d'npl'l'S ulle phologl'nphiedc Fr:1I1zeI1 dl' l\1ndl'Îd . . . . .
Bullc en plomb cl Clwrlel11ngn . . . . . . . .
ClwrlclIl :1gI1l' Ù son l'olll'onl1ellll'lIl; - c]'npl'l's la ll1o s:1ïquc de SI .J( :l n
de Lnll':ll1, t'xi'l'uli'c ;', 1:1 même l'poque pal' ks ol'dres dl'
Lt\o n TIr . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ln grande n\' 'IHlI" des Cnl11pngl1t's . . . . . . . . . . . . . . ' .
i\10l1ltnit, dt, Loui s il' ()1'bol1llllirl', ('11111('1' 'Ul', l'oi d ' ùquilnilll' . . . ,
l\TCll1ltni(' cie Pl' pill, l ' 1 lils d(' Loui s 1(, ])t"bol1llnil'{'. roi d',\qllilniIH·.
S. ù . H. l\lad:lItlt, ln DUl'hl's s(' d' \1 ;.!OIl
I( ~I('
. . . . . . . . . ..
Sigllillul'(' pal' ,'011 \l1('ss(' dt, la pi tT(' cil- fOllda!\on d('I'Elllbliss('IIH'nl
IIH'1'1I1iI1 d(' 'l'I'is. . . .
• 'nlll d(,s IIl·risi('III1('S.
l't'iIl lul'C' llllliqu('.
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lIaings d(' • 'l'ns l'II 1.1 !l, d'l'lm s d(' 'i('oln\
l,l' " nrr ,I!'s \ 1 ('111''0 • • • • •
BClis 1'0 slll'>; d',"1:1I1 (lI 0\1'1111111 dl' '1'11",- ('olll'c'Iioll dll
I ls \l ' ' ~ I
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1' 11 (11111 cl" J\II'II" cil' . 'i lll' , It- \1 WlrI 1. '-1 • •
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�373
T.\JlLE DE S l'L.\NCIIES ET DES GI\ .\H' I\ ES
PAG ES
Corn, fe mm e d e Di s, d éesse- mére d es Gaulois. - Statuelll's LrOllY t'CS
:) lt\ ri s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , , . , .
111
Po(qon , poi glln l'cl ct p a tt\ l'c llOllYes s ur l' emp lncclIll'nt (l'lIll anden
tcmp le , d Cl'l'i rre le s Arè nc s. - Colledioll d l' l't\ uLeur,
ll:l
D IS o u 1[adt'-s, IH\I't' cl e,' (~ n l
is, -
Collcelion d c l'A ul l'ul',
1'1 ~
Collt- tion dl' l'Autcul', . , . , , ,
Cachet d l' Fali s lilll' , -
;\[onnaie li'gionnaire d 'Anloine, -
Colll'rtion dl' l'. \u leur ,
])o!11i1innlls Pl'in rl'ps .JlI\'l'nlutis.
Colll'l'iion dl' \''\1111'111'.
;'Ill'd ,dlles d'llllp l'ra ll'in's l'ollll\ines.
11.')
lUi
liB
117
COlll'rtion dl' \'.\ Ull'III',
El'Ilsson l'Il bronze l'CI'O li \ l'ri d'lInc rl'uilll' d'argl'nt t'l pOl'lant lIlH'
th'lIl' dl' lys,
Cnllt,rtion dl' 1"\11\1'111' , . . , . , , •
IIH
(El1ol'ltol' en bl·OIl!.I' ; (i g lll'\' l'Il l'di
11\)
,r SIII'
l'II Il s\'.
Cllillol !l0SSl'S!,I'UI',
La dl'l'sSI' 1',POIl:l, Pl'llll'I'll'il'l' IIt,S ('hl'\'UI1:I, d dl' ,' ('(l\llliel',', POSS('S"'I'UI' , ,
Hm ... l't pnSSl'SSl'lIl',
Tlll'qlH' l'l l'ollil'I· ... ('Il Ill',
1)1 \\'1'0;
ohjl'l S 11'011\ l'S Ù 't'ris, -
'1.II'hl'lll'", l'l
l'olill'all\ l'Il
).' \l llllI(hll('\', lI'OU\I"I'
BIlI'I'l'l
Bal'I'l' I po SI' S('III'.
Sdl' , du :-du .. t:'I' (h'
,1
't'ri...
l'ris, ,
Colll'('lioll dll \ '1 dl' Dur.11.
"1':11111 .\<)\I\'<lUI' Ill-... Ch Il'1. dl' Dunll\' Cnlolllll'
AlIll'hol'l'. - l'ITi l\ Il- Ih· J'Cl .. hli l'IIU'1I1
\'1ll l'dul' di'I'PIi 1'1'\ ('II 1!J():! 'UI·It, phll':1\1 dl \'dllI1 1",
TI'OII \'(111
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�374
TAIlLE DES PLAN ellES ET DES IOtHAYl.:HES
l'AGES
Colleclion de Yases. - Péristyle de \'Etabli~e1n
Une Aïeule nél'isienne. - Musée de Moulins.
Têle couronnée de fen illage. . . . . . . . . . . .
Minerve de Vichy. - Musée cIe Moulins . . . . . .
Torques, hachettes, bracelet en bronze du Musée de Néris .
\ ases, ustensile divers
Vases étrusques. . .
Fragment de patère . .
Stèle d'AfTran hi. - Coll ction cIe M . BcrtraBcl, conscryatcll1' du
1usée de i\loulins . . .
Inscription l'elatantla fond "\ tion de l'hospice
Très beau yase, trouyé près des Arêncs
Vase en terre rouge du Musc de Néris.
Détails des chapiteaux des NaijnH1 hies.
Vases en terre rouge . . . .
Grosse poterie. Construction . . . . .
Divcrs ohjets en bronze. . . . . . . .
Marque de fabrique du plombier Marcellus; - lame de plomb trouvée
à la Palle. . . . .
Vase lrouvé prés des Al'ênes
ase étrusque. . . . . . .
.
Objets Il bronze . . . . .
\ ases en terre rouge du Muséc de Néris
Piscine du Camp; détail d'archilecture des chapiteaux.
Vase de forme étrusque. . . . . . . . . . . . . . .
Autre vase de forl11e étl'usque. . . . . . . . . . . .
mes en terre noire et jan ne; yase en tel're rouge. - Les \ illa LLes.
Stèle en piel'l' blanche ct pelit urne en ycrre, lrouvées ù la sortie
de Néris sur la Voie Largc . . . . . .
Urn ct <1l11phore du Musec dc Néris. . . . . . . . . .
Vasc dc formc élrusquc trOllYC prè' des Arênes . . . . .
Chcminé en briqu carJ'(~e
utilisée pOUl' la conduite de la vnpeul'
dans Ic La 'oni 'un\. , . .
Lampe ou "Chal 'is". - La Palle.
Vasc trouvé dans un [luits près dcs rêncs.
Casserole ct cuillère trouvees pré ' des Arên save' di\' rs instruments prOI)!' s aux sn 'f'ificcs . . . .
Arilles, outils t obj ts en l'Cl', . . . . . . ,
Plan d'un sc ,tion des fouilles du Palais d s Th l'I11CS.
Amphore d'un Illè'lrc quinzc ccntimètres dl' hauleur . - Ln Pail
SCpultllL" anLiqu d " cOL\'(rl~
il la s ,'lie d, ll'ris SUI' ln Voie Lal'ge.
":ts trou\", )\r('s des Ar(\l\cs "
..... .
Plnn des Arênes cl'apn\s Tudol. , . . . . . .
Tuilcs portant ln marque d, la \ Il l" légion, l'Augusla, scus le
'omlHandcm '111 dc Lu 'ius Appius. . . . . , . , . , . ,
.'
215
2]8
2]9
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308
310
313
3]5
a18
320
:322
:321
:327
:\:lQ
:1:31
334
33
�TABLE DES PLANCHES ET DES GHAV ilES
375
PAGES
Bouclier lrouvé au Camp de César, ù Néris. Reprocluclion du croqllis
in édit de Dufour. - Colleclion de M. Francis Pérol.
Vase de forme étrusque trollvé près des Arènes. . . . . . .
Très belle lampe en bronze du Musée de Néris. . . . . . .
Le Rieur sur les ruines de Néris. - Colleclion lu Dr Peyrot.
Inscriplion inédite. - Colleclion de M. Francis Pérot. . . .
Slèle d'un soldat de Crémone. - Colleclion de M. Berlrand, conservaleur du Musée de Mouli ns . . . . . . . . . .
Alhlète :Jrme du cesle et chaussé à la façon des réliaires. Bronze
trouvé à Néris. - Colleclion du Vle de Dural.
Bas-relief lrouvé sur l'emplacemenl de l'Hospice . .
Vases el objels en verre . . . . . . . . . . . . .
Colombe prenanL son vol. - Collecli.on de l' uleur.
:312
3t5
34-8
356
360
362
36!
366
368
370
��TABLE DES MATIÈRES
l'AG!!S
DE L'AUTEUR. . .
VJI
A THEl'\TlCITÉ DES DOCUME?\TS.
IX
DI~CLARTON
OHIGINES DE NI~RS.
. . . , , . .
Fcrtilité, Bcauté du pays nérisicn ,
Quatre hcurcs pOUl' parcourir la ci r conférence de Neris
La ForêL de bui s, . . . .
Neris incendie trois fois . .
Neris el le s voics ferrec s, .
Cenl kilomètrcs d'aqueducs.
Presence de vingL generaux ù Montluç'on, en 1902.
MonLluçon eL ses usincs . .
. AnLique sp lendeur de Néris,
Fatalité dcs evencl11enLs
Nérée, crio et Néron
Légende du roi Mage. .
Peuples Tc ri mages, .
CulLe des Augustes eL cl s Impéra Lri s,
Toms ana logu s à elui dc Néris.
LE SOL ET LE CLIMAT.
1
2
3
3
5
8
8
10
11
12
14
19
2'1
23
23
26
29
AlLitude de Neris . .
Galène cl Fluorine, ,
Carrieres des Mlls de Chcbcl'lIe .
29
29
30
NltRIS CAPITALE DES GA LES
31
TiLrcs cl
j' ris . . , . . , .
Lcs pl' Illiers l'ois des Gaules,
La trad iLion hi s toriquc,
31
NltRISI S VILLA REGlA 1
31
32
AQ ITANIA,
33
Neris comp tc LrcnLe s iè' 1 s d'cxi s ten·c. ,
L'Aquit:1ine, p:1ys ci se ILcs auLo 'hLones,
33
LA CO R DES FHA CS \
34
lJtRIS,
35
Les )>l'cmi ')'s Pépin s . , , , , ,
Gucrl' s du 1idi eL d' Itnlic, . .
Enfance de Charlema gne ù 'c ri s
35
:37
:37
�378
TABLE DES MATlI
~R
ES
PAGES
Sa jeunessc eL son maria gc . .
Scs premières armcs; scs vicLoires
La Baronnie dc Bourbon. . . . .
S. M. Alphonsc XU[, roi d 'Esp<lg nc, d 'o ri gi nc bourb o nn a isc.
Pépin dan s lcs Arènes
Pépin, roi d c Francc. . . . .
La morL d e P épin . . . . . .
Avè nem cnt d e Chm·lemagc. - Ch:\rlcmagne, Cl1p~'cur
franc
ct non a 11 l11ancl. . . . . . . . . . . . . . . .
Célébron s Ch lll·l cs enfanl d c Néris. . . . . . . . .
N éris 'ol11par é Ù (mcs cl à Babylon c par B nn:1ilo!1.
Bea uLés des Campag ncs nérisienn cs . . . . . . .
Diplômes dc Pépin IC", roi d 'AquiLa inc cl dc Néris.
Aelum in Nerisio
AcLulll Nerisio .
P épin II . . . .
ORIGI E DES ARLOVINGE~S.C
GIQUE. . . . . . . . . .
-
TABLEAU GI
~NÉA
4J
43
40
51
52
54
55
55
59
60
61
Procès-v l'bal dc la po sc d e la premièrc picrre dc l'édiflcc
Lhermol par S. A. R. Madame ln D a uphinc.
Vin d 'honneur dc quinz c s iée l . .
LES EA X DE nEA TÉ. . . . . .
ALIT
4~
LO-
L ' ] ~ T ABLISSEMENT MODEHNE .
LES
38
40
40
41
41
62
64,
6 ;')
Les Eaux de B a uLé c L d c .Jouvcn 'C
Armoirics cL d e vi sc d c Néris. - CI'éa lion de l'Autcur.
66
67
OUR CES TIIEHMALJ:.S DE NÉHfS.
68
Lc nombr d es Sources . . . . . . .
Trc mbl emcnLs d e terrc. . . . . . . .
" F nLcs". ] c1aLiollcon crnantl aca pLa Liond esso ur' s d 'a pr 's
le D " Fori h Il, témoi n 0 'ulaire . . . . . . .
Ancienn L' des bas ' il1 s d 'c<1l1 chaude . . . . . .
Les caux d
éri s d é Inrées propriété d e J'ELal.
AdminisLraLion de s Eaux.
G8
69
71
75
7(j
76
I ~ n[s.
77
Leurs propriéL "s ct leurs vcrLus cx pliqu é s.
L'aLmos ph \ 1' J1 é l'i sie l1ll c . . .
7U
81
~S
ET
'l'lIEn 'lE ' Al
CI~
EHT S DES I:.AUX DE
S ET
O UV E
X.
Les Bain s al c ie ns ' lnou veaux CO III Jl n ri's .
L, lux ·t lïndu s Lri . d e la viII · sous 1 'S Césars.
i\Iaria gc pl'in 'icr à é1'is; f ' L d · l'é poque ga ll - rOl1w in '.
t>2
8:~
81
S0
�379
TABLE DES MATIÈHES
PAGES
LES BAINS A DIVERSES ÉPOQUES. . . .
88
Description des bains d'après Vilruve . .
Le " Luxe des Eaux" sous les Romains
L s Bains au Moy n-Age. . . . .
Les Bains chez les Orienlaux. . .
L es Grenouillères du XVII e siècle.
88
90
9l
93
95
ANCIENS MONUMENTS DE NJ~RI
96
L'Amphilhèùll'e ou Parc des Arènes.
MUI' d'enceinle de la Ville. . . . .
Comparaison enlre les Arènes d'Arles, de
d'Herculanum el de Nèris
Les Ja ul11achies. . . .
Le Camp de César. . . . .
La forteresse du Camp. . .
Sépultures de La Palle eL de Marcoing.
Palais des Kars.
97
97
l
Îmes, de Pompèï,
101
103
104
105
105
106
107
RUINES A TIQUES.
éris délruÏl el r econslruit sllccessivemen Lù lrois reprises c]jfférenles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Les Thermes romains; leur imporlance, leur beaulé.
Les Piscines du Camp. . . . . . . .
L es découvertes de Boirol-Desserviers.
Celles qui sonl réservées ù la poslérilé.
LA VILLE GAULOTSE DE
109
110
113
113
115
ItruO . .
116
cris remonle ù l'époque gau loise.
ne !cllre du prieur Pajonnel. . .
Les découverle s l'ailes par l'Au leur el se rapporlanl au lemps
celliques . . . . . .
116
117
1'18
JÉRIS SOUS LES CJtSARS . . . . .
]22
La forlune brillnnle cie éris. . .
Les divers sac ';lgemenls de la viII
Les puils-cach LI s d Néris.
122
123
124
ANTIQ ITJ
~S
125
. . . . . .
]27
Magnif'iqu s ruines, décl'iles par plusieurs \cdv~lins.
Lu TOllr de 16ron. . . . . . . .
U:lbiLnlions san: porlcs ni f nélr s.
Hesles imporlanls, objels pré'i lIX.
S'fAT ,UBE GA L ISE ET ROMùli'\E, VASES, BIJO X,
Les ~l1s·
s cl s lé risicns. . .
Mcrcure, Dian , )'Abondan ·c. . . . . . . . . . .
]2l
129
]31
ETC.
]32
]33
135
�380
TABLE D ES ~J A Tl
ÈH
ES
PAG ES
L es Vénu s de Néri s . .. . . . . . . . . .
Marbres d e tout ge nre empl oyés à Néri s . . .
La Voie L a rge . . . .
D écora lio n des Vi llas ..
D éesses-m èr es . . . . .
La Divinité èri sienn e .
D ess in s d e Dufour , de Moulin s
L es ~1 è d a il o n s ga ul ois ; choscs clu culte
H adès , ou le D ieu No ir . .
Cachet de F a us lin e et Impéra trices r oma in cs .
Œnoch oé en b r o nze . . . . . . . . . . . .
E cusson portant un e fl eur de lys . . . . . .
L a déesse Ep ona , protectrice des cheva ux- el d es cavaliers
Ch aî nes et colli er s d'o r . . . . . . . . . , . . . . . .
Stylet, médaill on d 'es clave, clefs ,d e co rrrets, cachet d'oculiste,
torqu es , bague, ctc. . . , , . . . . . . , . . . .
Hipp odrome du Mara is-Ch ambl ct , . . . . . , . . . . . .
An ciens f<1llbourgs ci e Té l' is s'éte nda nl il cin q kil omè trcs de
dis tancc . . , . . . . .
LE VASSO D'ARPHEUILLE S
L 'ex plica ti o n d e l'indica ti on " Cass ia Ncmi e P . Terio VSV. Il. ''.
Ves ti ges ccltiqu es . . .
VOIES G LLO -ROMAI TES.
136
138
138
138
140
140
141
143
145
145
117
148
15"1
152
153
156
156
158
158
159
160
Correspond ance de Néri s avec k s dirrérenls pcuples d es Ga ules
el des pays limitroph es . . . . . . . . . , , . , . . . ,
L es a ncie nn es voics romain es recon nu es de notre Lemp s, par
Barailon et par l'Auteur
160
162
LES AQUED CS . . . , . . . . . . . . , , . , . . . . . . .. 163
L es co nduites d'ea u, les" Co rps" a ll anL se dévers r à Néri s,
a près avo ir tnl \'ersé sept 'Ol11ll1un es cLqua tre ca ntons. . .
F ontbull ein , dite F o ntb oui lla nt . . . . . . . . . . . . . .
L es so urces o u fontain es qui p ll ve nl a limentcr actu ell emenl
T'en. s . . , . . . . . . . . . . . . . .
L 'n qu edu c dcs VilluU es d éco uyc rl cn 1902 .
L débit de l'eo u dnn s la Ca pila l ' du Mond e
Qu a ntil " prodi gi us d' nu cl sli née il Ne ri s,
D es tin ee fnla le des Elres cl cl es C hos 's .
LE C LTE . . . .. . . . , . . . .
166
167
168
]69
WU
172
173
. ] 7:l
La Reli gio n d es Gaul ois ci e Nl' ri o
L' E glise etl Pri eur ', de Néris .
L a Ch a p Il ' d SIC-Aga th e
Sl bd 11 el St G 'o rg", la
H)1
173
lU
F
~ te - D j
u
174
�381
'fABLE bES MATIl'::RES
PAGES
LES TEMPLES. . . . . . . . . . . . . . .
175
Tcmple dc Ncrio. . . . . . . . . . . .
Tcm pIes dcs A uguslcs cl dcs lm pénllriccs
Tcmple dc Diane . . . . . . . . .
Tcmplcs de la Palle, de J'Abondance. . .
Tcmples d'Apollon, de Cor", de Dis. . .
Aulres divinités: Mincr\'e, La Forlunc, Isis, clc .
175
] 75
17fj
176
176
176
PAL 1S DES KARS, DE LA CROIX COQ ET DE CIIEBERNE.
]77
et fouilles des palais des J{ars, de la Croix.-Coq el de
Chcberne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Dom Carlo, fils de Charlcs IV, laboureur ù Chcbcl'l1e.
178
179
Ruine~
181
LES NOCES A NÉRIS. . . . .
Lc récil d'Adrien Marx. . .
Les noces 1lI0nlluçol1naiscs.
Rcincs de Bcaulé. . . . . .
Invocation cl chanl à l'hyménéc.
COIFFURES ÉGYPTIEN 'ES ET Nl~RISE
181
183
184
185
.
187
Comparaison cnlrc les coiffurcs des Princesscs d'Egyplc cl
ccll es dcs Nérisicnnes; Icur resscmblancc frappanle. . . .
Coulumes communcs aux conlrécs égyplicnncs cl ncrisicnncs:
culle scmblab le, li cns de parcnté en lre 1 s deux na lions
Cachcls d'oculisles.
SEIGNEURIES. . . . .
.J STfCES . . . . .
]91
192
193
194
198
]98
198
Néris de la Chatcllenic dc Iontlu 'on
Le " Plaid" de cris . . .
li\lEHCE ET PHOJ) 1TS.
Foires de Néris établics pm' Chnrl s IX
Produils cle Neris: cl' l'l'alcs, vins beslillllx ch
fruils, gibier. . .
]88
188
T91
Elal de N'ri en ]686
Guy d Bourbon, scign ur dc Ni'ris au XIIIe si' 'lc
Ancienncs Mai sons noblcs: lcs FCl'J'ièrcs Montigny, Péraci l',
Monlnssiégé, lc Péchin, Ccrclic!'. . . . . . . . . . . . .
Fêlcs à ~('ris
ù l'occasion du mariagc d'Archambaud, aïcu l dc
Guillaullle n\'cc FJnlllcnca, au Xlle sièclc.
co
187
2 0
200
V:lUX,
yolailles,
DONS F \lTS A Nl~HS
Don s de <I:1111C de la hluconnil'r
Dons de Boisé dc C UI'Cell:1 ' , d'Orcièrcs, Chazeron cl L'llui!·
201
20;')
202
�TAB LE bES MATl t Rl1S
l'AG ES
li er , Ann e P a n 'ct, B c noi s t de Bea uvais, D eges ure, d'Harco urt ,
Dom Ma rtin d c la Vi gne, Dhar court a bb é de Menat, dc
Ch a mb o n seigl' de Ma rcill a t, de la Rom agère, de Bo mp ré ,
Aub ergicr, d e Monta ignac, Maye t, B crtheli er , eyr a ud , de
P eufeu iHo ux . .
D on de Co utin es.
D OIl R égni er . .
D o n Ri ék6ller . .
202
202
202
202
205
LOUANGE A NÉRIS.
Grégo ire d e Tours .
P épin IcI' . . . . .
D e N ico lay , Du ch cs ne, dc Cay lu s, Ba l'a il o n, B oirot-D essc rViCI'S, P asto ret, Ac hill e Alli cr , Tud ot, Es mo nn oL
F orgcmo l de Bos tl1uéna rcl
20.>
205
206
209
LE CHARME D E NÉRIS. , .
21 5
L c s ite captiva nt de N éri s
L a célébdté dc N éri s. . .
21 5
217
AnCHlVES DE
ÉRIS. -
PIÈCES OnIGIN A L E S
219
Avertis cment dc l'A uteur . . . . .
221
DOCU MENTS DE L 'ÉTAT R E LIGIE UX
220
Lull e co uragcuse d' ull c femm c con trc Ull a nim :-ll da ngc rc ux. 22:3
Epidémi e de dyse nt eri c . . . . .
22 t
L 'A rc hcvêquc dc Bo urgcs ù Ne ris . . .
22·1
:Z2 ')
L e Ca pitain c Ch a bo t, chirurgicn. . . .
225
B ' nedic tio n dc la ch l ~ p c l c d c Pér:lss ic r .
Gra nd c a bon duil
dc vin cn I GB7 . . .
225
oms dc ce ll cs qui so nL dc ln co n l'!' "ri Jc' I' Asso mp tio n c nl G88. 226
D lI X so ld a t · de Ne ri s cn voyés au co rps de M. Da prc lll o llL, WHO. 229
GUl'Ili SO ll d e ge ns de guerrc, lG02 . . . . . . . . . . . . . 22û
O ù il Cs t qu cs ti n d' ull so ld a t de ln c IlIjJ:lg ni e d e D clys bollrg
2:30
de \ ill m·s. . . . . . . . . .
2:~ 0
Ln r oya uté de SL Georges, ] 718 . . .
E crolll ' I!l nt de la to u!' de N "ro n, 17 ~8 .
2:\0
L 'S cloc h 's cl · Ne ris. . . . . . . . .
230
2:31
L égc nd c de la Bi 'he cl Sa in t Pat ro ·I e.
231
D Ol1 s de Vu:; tt1l1. . .
�1'ABLE DES .tATlÈRES
PAGRS
Débat cntre le Sr Desbouis de Villars, seigncur cie Pcrassier,
tré soricr cl France e t l'ab bé de Vast<1J1.
Le Cardinnl cie Roye de Lnrochcfoucaucl.
Prix des dcnrécs en 1770. . . . . . . .
Guéri so ns extraordinaircs . . . . . . .
Découverte de J'in scr iption du Temple d es Augustcs.
Déco uvertc d' ull e partie d'un grand aqueduc. . . .
Phénomène survenu le Fr novembrc 1755 dan s le bassin des
eaux chaudcs . . . . . . . . .
Météore s célestcs . . . . . . . .
Conduite d'ca u découvcrte en 1779.
Aurore boréale de 1782. . . . . .
Etranges phénomènes célestes en 1783.
MIl" Phclippeaux d'Herbault ù
erl s . .
Les an tiques demcurcs du 1aréchal ci e Villars ct d 'une Princesse de Bourbon . .
232
233
236
2;37
238
239
239
230
240
241
241
242
242
243
CIIAI ELLE ST-PATROCLE
Etablissement pour Ic s pauvres fondé au VIc siècle par St-Patrocle à éris. . . . . . . .
243
ACTES CONCERNANT L ' HOSPICE . . . . . . . . . . . . . .
244
De Monestay de Chazeron, Baron des Forges, " Directeur né"
de l' Hopital. . . . . . . .
Liste des c1onntions prin ipales
Actes relatifs à l'Hospice. . .
DON 'l'ION DE LA F A CO~NIÈRE.
244
245
248
L'act dc donation relevé sur parchemin.
248
TANCE DE LOUiS XV. . . . . . .
258
ORDO
1
Confirm'llion de J' "tablissement d 'un hopital au lieu cl Néris.
Information de ncur témoin s qui ont dépo é cn faveur de
l'utilité duclit établissement.
LES EA UX CUA DES. . .
HI~GLEM
244
2fi8
260
263
Rensei gncl1l '!lts donn' s n 1732 par l'ou rncau
263
TT DE L'rIOSPICE. . . . . . . . .
26,-
Hl'glcl11 nl élabli cn
Cardinal - rchev~qu
17:n
par de Hoye cie Lnl'ochrl'ouc<1uld,
de Bourges, Prim:ll li s Aquilaincs.
26:")
1)J::CLAHATrOl A X IIABITANTS DE l I::IHS. . . . . . . . 273
Aetc pn sb; le 2H ré\'ri l' ]H7;~
panl '\':1 nt notaire Ù Montlu~'
cl
ténloin , '011lCn<l115 la t'opi pal' Illy donnéc de ' Iettres -patcntcs
�M4
'rAilLE DES ~IATlÈRES
aux syndic, marguillcrs et habitants du bourg dc Neris convoqués cl asscmblés cn la manière accoulumcc clic cons ntemenlunanime à lcur exécution . . . . . . ,
273
DE LA CHATELLENIE DE MONTLUÇO
. . . . . .
276
Pièce Clablissant quc Néris cst de la dépendance de Montluçon
en 1734. . . . . . . . . . . . . . . . . .
276
DEMANDE D'ADMISSION DE CHEVAU-L1::GERS . . . . . .
277
Correspondance avec l'Intendant et le Mm'eschal de Bellc-Isle,
au sujet dcs chevau-légers à admcllrc ù J'Hospicc de :\Téris.
277
N]~RIS
REGISTRE DE L'IIOSPICE . . . . . . . . . . .
Registre paraphé pal' le Patriarche Archevêque de Bourges,
Primat des Aquitaines, année 1783.
DONATIO
DE BOMPRÉ. . . . . . . . . . . .
281
282
Reproduction de l'acte notarié ccrit sur parchemin
282
ORDON ANCE DE LOUIS XVI. . . . . . . . . .
2 5
Surannalion des Lellres-Patentes qui permcllcnt aux Administratcurs de l'Hôpital de Néris d'acceptcr la donation d 'une
maison pour l'agrandisscment dudil hôpital.
2 5
LES ASSEMBLÉES 130 RBONNAISES. . . . . . . . . . . .
287
Rcglement fait par le Roi sur la formation et la composition
des Assemblées qui auront lieu dans la province du Bourbonnais . . . . . . . .
Assemblécs municipales . .
Assemblées de Départ mcnt.
Asscmblée Proyi I1ciale. .
287
289
293
299
L' ASEMBLl~
3 3
MU:\TICIP LE
Procés-vcrbal de l'assem!)lée de la paroi sse de N "ris -bourg,
pour la nomination d'un sYlldic el nutl'es lllemhr s'lui
doivent composcr l'ass mbléc municipalc, Il Xl' 'ulion du
r\gl mcnt dc Sa lIfnj sté du 10 aOÎlt1788.
LES I~TA
TS-GJ~
303.
30fi
IJ::R \. X. . . . . . . . . , .
III nt cl Mil" l'Arclpvcsqu
d Bourgcs [Jollr des prièr 's
p ndantla tcnu des T~tas
- Génralx.
. . . .
Régi
Instru 'lion pour la l'l1ll des Etats-Gl'néraux . . . .
OHDONN \NCE IH... 1\1. LE LfE TE. TANT-Cl::. TI~
nAL.
Tcxt· cl· l'ordOllllunc' de lIl. Il' Lielltrllanl-Gènl'ral de ln
Sénéchaussée cl, Bourbonnois dn H ré\'I'lcr 178D. .
Copi' des letlr s du lloy 'ollJlIlliniquc' au Syndic cl N '·ris.
Cahier des habitanls dl' l'· ri s . . . . . . . , . . . . . ,
30
:308
:310
:310
~JIG
317
�'l'ABLE DES lIfAT1ÈnES
PAGES
UNE ALAHME A NltRIS. . . . . . .
322
Lc J'ccit éillouvant du curé Rcnaud.
322
LE CANTON DE NltHIS. . . . . . .
327
Documents administratifs conccrnantle Cflntoll dc Néris
327
RELEVÉ D'ACTES. . . . . . . . . . . . . .
330
Actcs origi.nilux rappelant d'anciens usages.
3ilO
LA Ft:TE DES VICTOIRES ET DE LA RECONNAISSANCE.
Relation du cllré Renauld, administrateur, l'an IV.
ADRESSES AU GOUVERNEMENT. . .
33-1:
338
Adrcs!lc au commissairc clcs Guerrcs.
Adressc an ministre clc l'Intéricur.
Les Administratcurs de l 'Hospicc ivil à l'Adl1li ni strat ion du
Canton. . . . . . . . . . . . . . . . . • .
LeLtrc dc Chabot dc l' Allier, mcmbrc du Tri.bunat.
ARRÊT DES CONSULS . . . . . . . . . . . . . .
Arrêt du 28 fructidor an X dc la Républiquc, pris par les
Consuls, rclatif aux fondation s dc l'Hospice, rcndu cxccutoirc pal' lc Prcmicr Con ' ul Bonaparte.
Ferme cles Eaux de Néris.
Lor
334
330
339
340
341
3!2
34,2
3.,12
M
DE L'EMPfRE . . . . .
Extrai t. - Décret. - L'Hospicc de Néris es t envoyé e n possessio n définitive clcs biens désignés nux. ctats des commissions, anncxés au d écrct . . .
349
ADMINISTRATiON DE L'EMPIHE. . . . . . . . . . . . . .
351
Lcttre du Préfet dc l'Allier dans laquelle il est qucstion d'un
ancicn rcvcnu tir; cles Bois du Qunrlier, clu Presbylèrc,
dc l'Eglise, ainsi qu du cil1lcti 'l'C dc Ncuvc-Eerlise. .
Prcstation de scrm ent de l'ac1ministmtion Illunicipal sous
l'Empil' . . . . . . . . .
SoldaIs du Premier El11pirc.
m tcRET IMPÜU L . . . . . . .
1
;352
353
Autorisalion donnécù 1IIo!-.pic dc éris p ur cffectuer plusieurs
vcntcs. - Lx.tl' ait c1's minutcs de la S crétaireri d'Elal.
LA ['I ~TE
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D E SAINT LOUIS ET DE L ,\. ROY
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353
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Fêles cll"jouissanc's publique s cn 181-1: el en 1816
355
BOY ALE . . . . . , . . . . . . . . . . .
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LCllr' du 0" dl' Fonlnng's rcl ,lliv'
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PAGES
I~SCRJPTOl\
J I~DTE
STI~LE
360
Lcs Cartons dc Durour. .
Rcmarquc de M. de Laigue ur les Tn scripliolls de J 'éri s .
360
360
DE LA VOlE LARGE. . . . . . . . . . . . . .
362
Stèles du cabinet dc M. Bertra nd, conscr\'atcur du mu séc dc
Moulins. . . .
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LES.JE X D
CIHQ E.
Course cl jcux "cpréscntés sur J' "Oreille " cn bronzc d'unc
pa tèrc . . .
364
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DIVINITÉS TOPIQ ES. . . .
3üG
Bas-rcliefs lrou "ès il :\' èris
Lc "Nul11cl1 " 0rérisicn.
3()()
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PIERRES DE 0rÉRIS . . . .
Les Pierres précicuses dans tous Jes telllps .
La Fluorine de ?\'èris. . . . . . .
:1GS
368
370
�ERRATA
PAGES
LIGNES
LmG:
AU LIEU DE:
1,
13.
· .. con lr ée bénie!
· .. plage b énie !
1,
20.
Si la lerre cenlrale ...
Si la palrie privilégiée ...
]2.
' .. Milite .. .
.. . milile '"
· . . profcred ...
· .. profe re l ...
· . . Dyonisos, . ..
· .. Dionysos, ...
· .. Bituriges, Vi\'isques .. .
· .. Biluriges Vivisques ...
'27, .
28,
2.
147 ,
12.
160,
8.
168,
2;),
· .. quelle quanlité prodigieuse ...
· . . quelle énorme quanlité ...
17] ,
2Çl.
· .. ces richesses du sol ...
· .. ces dons de la lerre .
203,
1~.
· .. Rick6tler ...
· .. Ri ék6llcr .. .
20~,
3.
· .. Riek6 ll er ...
· .. Ri él<6ltcr . ..
35,1"
7.
· .. de secrélairerie d 'Ela t.
'" de la Secrélai~
aGO,
],') .
1. cl Laignes ...
;\L de Laigue ...
d ' Etat.
��llll prirn rie A. IJEHIJll'> , -
i\Io"nuçol'i.
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Le Thermalisme
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes
/BCU_Vichy_album_de_photographies_247365.jpg
Description
An account of the resource
<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Neris_capitale_des_gaules_13005
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Néris-les-Bains
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Moreau, Eugène (1849-1912)
Title
A name given to the resource
Néris : capitale des Gaules : les eaux de beauté
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Ernest Leroux
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1902
Source
A related resource from which the described resource is derived
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Néris-les-Bains (Allier) – Antiquités
Néris-les-Bains (Allier) – Histoire
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
386 p.-[3] f. de pl.
application/pdf
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/22/39328/BCU_Neris_capitale_des_gaules_13005.jpg
Néris-les-Bains (Allier) – Antiquités
Néris-les-Bains (Allier) – Histoire