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https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/22/26596/BCU_Guide_du_touriste_Vichy_209379.pdf
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�����GUlnE nu TO URI srrE.
VICI-IY.
LA VIE AUX BAINS,
DES EAUX MINtRALES EN GtNtRAL ET DE CELLES DE VICHY
EN PARTICULIER ,
UN PEU D' HISTOIRE. LES THERMES . SOURCE S.
PROMENADES & EXCURSIONS .
IJ. JOUVET.
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l I. .I()UVI':T , IMPHDIEUn - 1:; IlI TbUH .
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nUI DE DE YTUII y
PROMBULE.
I) uelque C li :1~sé
qu'il soit, :', l'ellill'oit tlc
"oy
a ~es,
pal' l'inquiet hesoin de ç0111'il' le
monll ' ; qllelles qne soient les res.o lll'ees
qu'il porte en lui , l'eSSO UI'C CS de natul'C:'t lui
pe1'll1cttl'e de se sulfil'e Ù lui -même en dépit
de l'humai ne otlise; quelque habitude qu 'il
ai t enfin des hommes el des choses, il faut
ce penclanll'avoucl' ; d en n'cs t fati guant pOUl'
l'étl'a n3cr comme l'igll ol'a ncc absolue tl'ulle
10c:1 lil é qu'il sc pl'opo!'le d' hahil el' penda nt
louLUII mois, Cc n'est point 1;'1 cet :1 111 oul' du
e1 0c h (' dont Je lOlll'isle s'est dtlpo llill é de
"
�roUInE liE VI GIIY.
bonne heure ou , pOUl' d'autres, le bouleyersement d'habitud es sédentaÏl'es; c'e t autre
chose d'ind éfini ssable qui yie'nt affaib lir l'atlmit de l'in connu.
La premi ère impression qui vous happe an
passage, fl'Uit de mille cil'cons tances fUlilt's
en ell es-mêmes, est toujours long'ue à s'effa cer; ùe là il arriye que vous et moi j ugel'vn s
et sommes cxcusablcs de jugcr lcs mêmes
faits , lcs même ' cho es, d'une manière dit:...
fél'ente. Il faut e Pl' munil' conll'e un c pl'éipitation de ce lle lIatlll'C. Ne mallC[u on.
point notre e:1Lrée, - c'e[l,l chose gl'avel-l'avenir de noll'e Saiso n en dépend. EL Illaintenant Im'doll s, si vou ' lc voulez, Je paYé
ùe Vi 'hy.
itôt :II'ri,,;, alOI' mème que le fou et du
posti llon pl'essant l'allul'e d'un attelagc pal'CSSC UX e fait cncorc en tcnd rc, ::Ivan t d'êtl'e
in stall û dans le nonvcau monde, vou chcrchcz déjà :'t vou orient l'. C'est quc Ic cl \. rt
Il 'est pas là scul cm \lIt oil il )' a nhscilce
�l'H'::.\l1B 1.1:,
5
d'llOlllmcs et cessation de mouvoment. Vous
le tJ'ouveri ez tout aussi vaste pourtant moins
terrible que celui du Sahara, si vous étiez
jeté pour un temps parmi des êtres qui n'auJ'ai entavcc vou s aucune communau té d'idées,
dont les mœurs seraient di ssemblables, les
habitudes ct les idées directement opposées
quoique padant le même idiôme. Mais rasslI.J'cz-vous; nous ne trouverons pas ici, grâce
au ciel, une tclle solitude. - Certes.
Se fOl'm el' en société e~ t le pJ'em ieJ' besoin
flu e ressenle l'h omme civ ili sé; l'éd uca tion
augmente cc besoin des relat.ion s ct les fa cilite, à ce point que pour lIne personne de
honne compagnie l'isoleme nt est contl'e natllre. De là je conclus, pal' un e filiation
d'id ées un I)ClI brusque: metlez votre tact ù
choisir vo onnnissa nces et faites preuye de
goùt en me prenant pour guide.
Pat' grtlce d'ét:lt, en ma qualité de cicél'o ne, j'ac11'liers le dt'oil d'être plu s simpl e
et moins diserl. Cependant si je vous l1Iontl'e
"
�r.
f. CI III : II I: l'IC'''.
lidèlcmcnt Vichy et ses sources; si jc VOliS
entretiens un peu de l'hislol'ique du pays eL
des Eaux, puis de la siLuation, des promenades, des plaisirs et des l'eSSOIlI'ces de
Viclly; si je vous peins, sous des couleul's
mal fonclues sans doute m:lis inconte tablement vraies, Ics cUI'iosl~
des environs, ;;es
siLes enchanteurs el enfin celle populaiion
flOltanl e, higal'~e,
dansanle, rieusc ou maJ:Hli\'e, au milieu du cadre qui lui convient,
j'au l'ai alleint mon huL cl salisfait aut:lnt
(l'l'il m'él:liL donné vos dé. il's. Vous pourrez
après cL il loisil' jug " micux quc moi; en
attendant \'OIIS sel'cz il même de ll'acer le
prOfjr'amme de vo flisll':lctions de chaque
JOUI' ct de YOII S diriger sculs (lalls \'os excursions penùanL rotre srjour dans celte station
thermale.
/\ Vichy, dé même ([ue dan s toutes les
villcs d'Eaux importantes, ce qu'on roit (lè
les )lI' nliel's jOllrs parait une masse confuse;
un lOUlIJl'tIy;rnt, '01 l't', changea nl , qu'on ne
�rlu
~ .\ 'lIlUl.E.
pClIt saisir, vél'itablc cahos Oll l'on sc pcrd.
En cfret, ce quc vous rcgal'dez vous nc lc
voyez pas CIlCOI'e. Avan t de connaître, dans
lc sens complet. du mot, il faut s'attacher à
1I11C multitude (ic détails et se familiaris9r
avec eux, Ics étudicl' et analyscr à part pour
cn saisir l'ensemble. Aussi l'heurc du départ
sonlle-t-cllc pour bcaucoup qui n'cmportent
((u·une image pcu exacte de la localité ct possèdcl1 t à pei nc le nom des sept naïades bienJ'ai anles dc Vichy, lequel n'cst pas même
i nscl'i t il chaque sourcc.
A notre avis Ic bruit el le plaisir sont un
poillt fort csscnticl de la vic aux Eaux. Ils
rloivent ici lcnil' leur place, car ils opèrcnt
sur le moral une influence trè -dirccte et
tl'ès-pui 'santc; jc dis plus, il" sont aussi
salutail'cs aux maladcs qui Ics . ubissenl
d'abord un pCll passivement, que rcchcrch és
pal' Ics visitcur aux loisir dOI·és.
Lcs caux min Il'a ics ont pal' cllcs-mêmcs
des pl'opl'i Ités cUI'ali"cs in contcstahle. ; il
,
�foUillE DE Yl Cllr,
faut atlmetLI'c néamoi~
CJ.ue le changement
d'ait', d'alimentation, d'habitude , quc le
repos d'esprit puissent concourir clans une
certaine mesure aux plus heureux effets. Cette
double action est aidée pui ssamment par un
mouvement continuel que sollicitent d'agréables promenades et la beauté des si tes; pal'
le tourbillon des plaisirs qui se succèdent
dans les établissemen ts divers et enfin pal'
les distra ctions continuelles qui en sont la
suite, distractions qui rendent impossible
tout travail sérieux.
Au i le malade y tl'ollve le plus souvent
un e tl'èvo aux pensées tl'istes qui aggl'avent
son état. Affranchi de tout" contrainte, il s'a- '
gitel'a bientôt dans l'exel'cice de sa libel'té ;
et, loin de ses affaire' ou de son cabinet,
vivifIé pal' un ail' pUI', il o~blie
so n mal; il
oubliel'a plus encol'e : pl' loccupa lion s de sa
po ' iLion ociale ct déceptions amères, placé
comme il e 1 ail milieu d'un monde nouveau, d'ulle soci -,té J1IOUYallte, ol'i"'inal(' ,
�pleine de Iypes ridicules ou de l'ayonnantes
individualités qui posent rlevallt !tu el sc
succèdent tour-à-tour comme en un magnitique panol'ama,
Et vraiment rien n'est cUl'ieux et mobile
à la fois comme cette foule foul'l1ie pal' la
France et l'Europe entièl',!, hétél'ogène il l'œil
mais qu'un même intél'êt rassemble, le plus
puissant de tous: nouveaux croi és, ils marchent il la conquête de la Sanlé par le
plaisil',
De bon matin, et presque avec le JOUI', le
mouvement commence dans le hôtels, A (j
heures on voit déjà des malarles se dil'igeant
vel'S la source de 1nôpital ou \'el's celle des
Célestin ; mais de 5 à 7 heul'es, pre que
toule la population étl'angère est en COUl' es,
m 1me les élégantes malades au teint p~le.
L'heul'e matinale excuse le négligé de la
tenue; toutefois nombre de es toilettes du
matin ne ont pa' san pl'éten tion à l' \léganec.
"
�JO
r.UIIJI : IJE \ICII" ,
Chaque sou l'ce a ses buveurs et ses vétcOn -e retrouve avec joic; on se salue,
mais ou parle pe!J, toute l'attention cst
lournée vers les fontaines où chaque malade
boil à son gré ct gratuitemcnt. Des naïadcs,
SO:I la fonne d'alcl'tcs boul'bonnichonnes,
aux manches retroussées, ct armées de forllIidahl es cuillers, sont préposées à ce SCI'vice, Tandis qu'aux Céle tins, tranquillement
assi e pl'ès d'un filet d'cau, l'unc d'clics offre
ulle cau purc ct transpal'cntc que le buveul'
rait parfois l:lI'il', à l'llôpital , pr\s du bassin
bouillonnant, ellcs écal'tent conLi nucll.emcllt
J'1\cumc "cl'IC ct solulJl c ct vous puiscnt ail
bouillon mêmc unc cau saluta irc qu'eUes
disll'iùucnt avec libéralité. Lcs deux sources
de la Gmnde-GI'illc ct Chomel, pIns rapprochées t1' hôtels ct abrité s par unc ga leric,
auraicnt so uvcnt la préfércn c, mais mcssicll rs 1 s doctcul' on l chal'gé d'en régler Ics
:Iltl'ihuts, ct l'on sn it nvcc qucllc impal'tialité
ils s'acquittllnt de lellr missiOIl.
1'ClnS,
�rl
11
~ '\lnur.E
Il cst d'usage çt les médeci ns l'OUS prescril'ent de prendl'e plusieul's l'CITeS d'cau
minél'ale, qui parfois doil'ent ;tl'e ]luisr.s il
de~
sOlll'ces dill'érentes. L'intcrvalle dena
être employé il la promenade.
~f:.tis
déj:'t sont réuni s tous CCliX que ras·
semblait llier le même salon el qu'a ém u ' :'t
la Rotondc ou au Parc la même hal'm onie.
f.'estlà qu'est mise à l'ordre du jour, SOIIS le
bon plaisil' des dames, une paltie projetée.
Les bains se pl'cnllent en uile. Afin dc 1'6gul:lI'i ser le cl'vice, il l'OU est délivré des
numéros d'ordl'e el des ca rle p:lI'liculières
indiquant aux personnes des dcux sexes
l'heure et le cabinet qui leur sont destinés.
Le momenl est enfin venu dc cléjeûnel' et
de pl'océcler il une demi- toilette. C'est alors
qu'après avoit' ca lcu lé les chances de pluie
ou de beau temp , on se dispose il une ]11'0mefl:lcle ou il une xcursion.
Dans la journée le temps fLlil:\ lire-d'ailes;
- \ i ~ il l:5,
':lllscrics, It:rllll' 'S rI prOll1 cllacl s
"
�It
(;1"1111; \II : YICIlI','
sonl. moyens supérieul's p'OUl' comualll'e cct
infatigable advel'sail'e. L'ennui n'e, t plus
qu'un esclave qu'on châtie à grand renfort de
journaux et de propos joyeux. Je connais des
h:lbitués - hommes sérieux du rcste- qui,
an tir, fi la toupie hollandaise ou au billard
anglais se. surpl'ennent al'dents comme de
j'unes lycéens en un jouI' de sortie.
Le soil' surtout, les lions et les belles
inondent les allées du Parc, qui 'étend aud rant de l'Etablissement tllel'mal, compris
Cil tl'e les rues des Thel'mes et du Fati tot, le
Iloureau Parc étant plus fI'équeuté dalls le
courant du jour; on le roit dans tout l'éclat
de leurs toilettes s'abriter sous ses délicieux
om bl'age ct venir y l'espÏl'er le parfum des
J1 ur '. C'cst à cc moment que Vichy nous
pré ' ente e plus bl'i!lantcs [a cc lles, c'est
alol'5 qu'il revêt une physionomie plu cal'actéri tique. On dirait une olte ùe caravansérail, OUY rt li tou s, Les v't mcnts le plus
hardi1lleut ex ntri!Jl1c
~ , ceux qU'il produitlY
�fa
rroût raffiné, lcs ruban s, les oelllelles, le ~
nems, en un mot tou tes Ics élégances, tous
les ridi cules s'y pl'oduisent pêle-mêle dans
un beau déso rdl'e. On met ;\ pl'ofit un e occasion favorable de se déchirer à belles dents,
- mai s on rit. Le diablc Il 'y perd rien ....
mais on se lie d'une faç on pre élue intime
en (Ju elrJlles heul'c5.
Sous le péri tyl c de l'Établi sement thermal se l'assemblent ordinail'ement. le dimanche les gen de la ca mpagne et une partie
de la popul ati on de Vichy. La dan,e, qui
dans chaque pays est un amusement, est
pour J'enfant du Boul'bonna i comme un
besoin, une nécessité, cc dont on peut s'asSUl'el' en pén trant sous les arcades. Aux so ns
riard s de la vielle ou de la COl'Tlem use , les
bour1·t!es S/3 succèdent rapidement, et la
sueul' coule, il f:lut "oil'. La boul'l'ée à deux,
c'est la danse nationale dég n l'ée dont pal'de Sévigné d:1l1 IIne de es ldtres,
lait ~l'e
m:lis qui es t vr:liment 1)('11 0, d:lnsée parqll:l lUI
,
�,',
GII II'E liE l'le Il \' .
;', hllit on il se ize, comme cil , I\'s t
encol'e dans la h'Hlte AuYel'gne.
Le rillageois qnille les danses :1 la Huit ;
mai ' le l'i che alors co mmcnce. SOllvent. le
sal on de l'hôtel sc tran sfol'me cn salle ci e hal
impl'ovi é ; d'autl'c. fOlS la danse (o tanl 01'S'anisée plu s en gl'and dan les hùtcls, chaqu e
société fait il on tOUI' les fmi s d'nn e ' oil'éc
ct invite scs roisin s à venir prcndre leul' p ~ lI't
du plai il'.
Commcnt ne pas s'éprcndl'e de la ri c commode qu 'o n y coule? hacun adopte la plus
COnfOl'nle à ses S'o Ctt . Pour moi , j'aime ces
S'0uLlcux l'cdcrcllu s jeun c cau sant arec les
jeun es ge ns; j'aime cette jeunesse qui l'it ons
un beau soleil; j'a ime ces S'I'o upes nnimés ct
de joyeuse hum eul'. Là es t le bl'uit, là on yil
dell x foi' . Ces ace nts di ver empl'unlés aux
languc élrangèl'e ' PO III' écol'ch l ' nolre fl':l l1{'ais plai senl ;'t mon oreill e Cl me divcl'li ssent
infiniment ; j'a imc enfin, mai s là S \llement ,
j u. qu'à <:el hOITibl tllyau dc poë lc qui a
( 1I'i"
e~
,
�15
déll'ôné notl'c g'l'acicux chnpcn\1 ;', la française
ct qui fcrait oml)('e partout ailleurs quc dnns
ce riant tableau.
Il est raJ'C qu'un comm is-voyageur s'égare
jusq ue dans ses tnbles d'hôte; n\1ssi, sous la
tutelle des convenances et de ln politesse,
l'ègne une égnlité de hon aloi. Les individualités ~'e{lacr.nt,
les distanccs sont comblées
au profit d'une aimablc et gracieu 'e ul'banité.
-Aux Eaux, l'éclectisme est de mode: chacun est classé d'après sa "aleul' personnelle
et, il faut en convcnil', cette méthode n'cst
dl\jà pas si mauvaise.
Un tl'ajet quc vous fe!'!'z sOll\'ent, c'est
celui qui condu it de votre hôtel au monumcnt
constl'uit d'apl'ès les (lessins de Ro e-llenuvais, vaste maçonnel'ie CJue "ous mc fCl'cz le
plnisil' de trouvcr imposante. i c'est là qu'il
faut Y1'airncnt fail'e provision dc nnté,:\
grand renfon cl'eaux et de distractions, tout
est disposé pOUl' le mieux; cal' tanrlis qu'ail
rez-de-chaussée se tl'OU\'C "irnrn ns J11at<\I'id
�IG
CUIllE ilE nCUy.
des hai il S, :I.U pl'emie!' étage règne en souverain le dieu dll plaisir. Vous y tl'ouYez,
moyennant un abonnement par saison ou Cil
payant votre ent!'ée, un puissant moyen de
distr'a tion: salon s de tou te sorte affectés
aux bals, aux concerts, à la lecture; sa lles
de jeu, sail 5 de billard ct même salle de
spectacle.
Tant d'avantages réunis font que pendant
cing mois, - tout l'été ct une partie de
J'automne, - des hôtes de tout âge, de toute
fortune, vont ct viennent dans Vichy, acconipagnés d'un pal'cnt, d'nn am i , souven t de
toule une famille. A cela, ajontez le Ilot de~
curieux, dcs désœu\Té3 qui, faute de :1voil'
olt passel' leur tcmps, ou pour' satisfail'c aux
exiS'cnces dc la fa ·ltion, s'y rcndcn t pout' y
ga. piller ri s l'Îchcsses dont il ne connaiss Il 1
pa. le l)l'ix. Et puis enCOl'C de cc' prêtc~s
dll Cjllal'licl' HI'éda qui vicnncnt y promcn l'
leul' Hlllli, dc bellcs épaules, un c ur de
ll1al'lJl'c et leul' .widi l'. - Cellcs-ci ?'n.ppeffelll
�1'1:1'..\\11:1:1 1: .
(style de chasse ) lout ce qu'clic pl'CIlIlCIlL
un lord ou pour un boyard; c'est leur
t O'l~a
d e , ..\ la laideur près, elles ,doivent être
classées dans la gl'ande famill e des al'aignées; comme ell es , elles tendent leur toile.
Cc sont bien 1:", je crois, lcs éléments
pOUl'
ol'dinarc~.
Au denH~lI'a,
toule celte l'Oille rrpand
danr. une localité trop d ;sh~l'itée
sous le
l'appOI't de l'industrie ct de l'agriculture,
le superflu de ses l'Ichcsses. Elle apporte
heu l'euscment 1'01' et le mouvement là oit,
p CIl apl'ès, sc rel'a la plus désolante solituM:
cclle d'une ville inhabitre, dans une contrre
011, sans l'ill\'asioll des éll'angcl's, règnerail
un e am'cuse misèl'e.
Chaqur. année il yient il Vichy 8,000 maIade~
environ; Ic visiteu('s p 'UI'cnt êtl'e
POl'llls il un nombl' au moins é~al.
C'est
donc une population dc 17 à 18,000 voyagcul's qui lai 'scnt SUI' 1:1 placc rie Vichy dcs
~omc
, considPr:lhl s,
�III
(;rlIIE ilE \"1 Cil Y.
En HW! , lors du srj our de Sa Maj es té
Napol éoll III , ce nombre e. tall é juSC(U'Ù
20,000 , en cc non compris les cUl'i eux yenu s
pour un JOUI' de tous les poin ts des MparlCments limill·o ph es. L' Em pcl'e uI' habitait le
pavillon de Strau ss, loué pOlll' lui el'yil' de
rés idence, el qui subit la plu s complète
tran sforill ati on. Les fêtes qui furent donn res
:l celle occasion ct surtout le d" il' qU'épl'OU"aient les population s de venir salu er Icul'
Souyel'ain , firent que l'alflu ence ful énorme ,
inouïe, ct l'on no sa ul'a it pOSOl' au cun chiffre,
de peul' qu'il ne pal'lH ll'O p exagé l'r.
Enfin , nou s : l von s trop tal'dé à le dire, les
caux min éral es (le Vichy 'ont aussi à la di spl)silion ùes moindl' s 1'0l'lu nes .
Ne' soyons donc pas tl'O p sUl'pri s si , de
nos jOUI'S, grâce ;'1 J::l fa !lité fies communicati ons pal' voies f(!fI'res, ù J'efficacité des
eaux ct il l'excell ence du seni ce , elles SOlit
très-fréqu entées. La vogue 'en es t cmp:l\'('. e
1' ( la r Il om mre en dit mel'reill!'., Aussi
�1'I
~. \)Ii
U I.E
I !)
.
chaque ann éc l'élitc tle b société fr a n ~ 3i sc
ct étmn gère se donne - t - ellc rcndez - VOli S
dans ses sal ons ari
~ Lo C I' 3 tiql
'2? ' -
{,s
.
��DES EAUX MIN~RALES,
Avant de nous sa tu r'eI' , sur toutes nos
sur'faces inter'nes el externes, d'caux minér'ales, cl cela une saison entièl'e, n'est-il pas
à propo que nou nous informions avec
soin de l'effet qu'elles produisent sU I'l'organisme llUmain? - Ainsi fai ons-nous pOlir
des choses de moindre importance quand, à
notre table et avant de servir à nos hôtes une
li ({lleur, nOll nous as uro'ns, tant par nou '-
�Gl'IllE IJE \"ICIIY.
mêmes que par l'éLiquelle placée en son
temps, et de son crû et de sa qualité. Agissons ici avec une égale prudence; lu san té
est chose assez précieuse 1 L1 consultation
dll docLeUl' sera pOUl' nous comme l'étiquette
:lU flacon.
.
Ces eaJJX, dites-vous, sont fOl't appréciées
ct ont opéI'é il votl'e connaissance des cure
mel'veilleu es? - J'abonde dans votl'e sens.
- Cependant il ne faudl'a it pn s vous imaginer fJue toute les soul'ces de Vichy "ous
sont également bonne. Mal nppliquée ct
incon sidér ment prises, elles peuvent devenir
fOl't dangel'euses, 0 casionllel' des PCI'tul'bntion s pl'ofondes dan , l'ol'ganisme. N'en u cz
dOliC que de la mani ère ct comme il vous a
él \ di t par vou'c méde in.
Je ne ais i quelqucs mots d'cxplication
SUI' l'origine cl la nature des caux el'ont ici
Ics hienvenus. Le lOlll'iste est cunseul' Cl la
loquacité e t le ôté faible fi soi if' et (les
IYI'tlarles; c la me décide. i vou n'en pre-
�II CZ vot rc pal'ti , il vou s l'cs L
cl'a Louj oul's cclLe
l'CS ' Ollrce cxLl'êmc dc toul'ncl' Je fcuillct ou
de jetcl' l'ouvnl ge ... ,
L'c:.llI cs l dite minérale quand clle so urd
de la tel'l'e chargéc de s ub ~ t a ncs
Itr':l1I gèl'cs
à l'cali ordinaire, de scls qu'cll e a cmpl'untés
aux couches inlél'ieul'cs. Dans ce ras clic a
unc saveuI' parLiculièl'c Cl agit pui ssammcnt
S UI' 1'01
'g:lIIisa ti on de l'h omme, dont clic
modific plu ou moins la vitalité.
Dc la pl'cmi ère couche tcrl'cs tl'C Icntcmcnt
conso lid éc, oll nous vi von s, jaillisscnt 1I 0S
ea ux ol'dinair'c , sécl'é téc à quclqu cs mètrcs
il peine sous no pi eds dan s les cxcavatioll s
du so l, elqui pr'ovienn ent de l'infiltrati on des
pluic , Cell cs dont nou nou s occupons, au
CO li tl'ai l'C, ne 1cu\'cnt "cnil' ([ue (le ' chaud e
ct Pl'o rondes cavité' du globe, cncore li (Ju éfi é
CL in cand cscent à l'intél'icur.
Cc fail est mis hors dc doute tant pal' la
fOl'm e sph \l'oïd ale dc noll'c pl anètc, ([U pal'
les \'al'i atio ns Lhcl'I11ométnl[ucs il ln 's urc
"
�r.LIIII: liE "1(,"' .
pénl:tl'c plus avant dans Ic 01 aux
mincs les plus pl'ofondes, cruc pal' l'cx istcncc
dcs vol ans, la pl'éscncc dcs matièl'es en
fusion qu'ris vomisscnt, ct la fréquence dcs
tl'cmblcl11cnts dc tCl're,
Que l'on se représentc ccs vastes cavités
eOll tcnant des masses immcn es de liquidcs
houillants (la tcrrc mesure 1,080,692 millions clc kiLomètl'es cubes, dont 6 à 7,000
millions de kilomètres pcuvent êtrc SUppOSl\S
cnflammrs ), on conç.oit la pression énormc,
incalculable, que doivent cxcl'ccr les gazs
«lui s'y dévcloppent, SUI' tous 1 s points !l'une
(~I'oùtc
fig ée qu'on cstimc n'êtrc pas moind l'c
dc 100 il 12i:i kilom Il'C S d'(\paisscul'.
i Ic eaux minéralcs provcnaient aussi
des pluies illfilLr; s lont mcnt dans Jes bassins scul emen t plus pl'oronds, pour nous
l' 'ycnir ay c un hautd cl:jr' cl chalcu!', cli cs
auraicnt ;vidrl11mcnL c point cl commun
:1\'CO I(:s sourccs rclinail'l's , ([II' ,Ile val'icl'ail'nt suivant l'hulnidi[(\ P,L la .'I;chel' SSC rlns
(/LW )'011
�tJl :S 1:.\1;" )t1:'\t\ n .\t.E S.
annécs, Or, il a été rcmal'qué que leur l'OIUllle,
Icur tempél'ature ct leurs propriétés, so n t
Ics mêmes depuis de siècles, Il ne faut
l'ien moins qu'une gra nde pertul'bation (Ian s
uotl'C globe, un violen ttremblemcn t de tel're,
pOUl' en modifier le volume etla température,
De ce qui précède, et en admettant qu 'il
existe (lans le:; profondcur de la terl'e des
masse desuhstances alines etde" quantités
prodigieuses d'acide cal'bonique, produites
pal' des co mbinai sons chimiqu cs; cn aflmet'tant cncorc que lcs eaux de 1:1 mer', qni Il C
sont en définiti ve que de ca ux minél'ales
"aLul'dl s, com muniquenta\'ecc1es foul'n eaux
pUl'l'na nenLs qu'ell es alimentent on LamlIlent , nOLIs tl'ouvons pal' unc déduction
tl'ès-plausible (que rien ne démontl'e, C'C5t
YJ'ai, mais que l'ien ne comhat non plu ),
qu 'u ne soul'ce d'cau de mcr, fOI'111 le dan dc
p:tl'cill ' oll cli ti ons, pl'é enl l'ait tous Ics
ral'arti!1 's l'l;qlli s : CO lI scl'\'ation de \'olull1c ,
"
�2G
. r; LIlII·; III·; n CII\.
satul'alion de sels, pal'eil dégag·em ellt d'acides , con stance de chaleul', elc" elc,
Ce n'est pas une ccl'l;lude mai s un e pl'Obabilité qui séd uit ct qu 'on Ile peul Mll'llil'e,
Ch ose rli gne de remal'qu'e , les SOUI'CCS minéral es abondent ul'toul en des p:lys qui ne
sonl pas lrès-di stanls de la mCI',
Qu oi qu'il en soil , ce onl de yériLables
puiLs al'Lés ien ,
Le hasal'd, qui amène ta nt de bell es déco urel'te , fit découvrir les pl'opri Ités des SOUI'CCS
minél'ales; l'expérien ce villl ell suiLe Ics 'o n5t:llCI'; la superstition s'en empar'a Lout d'a bord,
en con sacl'a l'u sage el en exas·pra les mel'reill ellx ell'cts, C'était un l'emède familier au x
Grecs ct aux Romain s, Il s croyaient co mme
JI U :i leUl' emcacil l ; ils l'attri buaient à des
div inil \5 tutélai res qui pré idaienl à lell),
ga rrlc ct vcill aient à leur con el'vn li on, Les
Homa in ' ,d eyenu maîll'es de la Galll e, les
rcclte r hèt'ent avec per' é\' ll'all Ce dans le pays
cOIl(Jlli . ; p:ll'lOll lOll il s tl'o ll rè l'c llf des SO li l'ces
�chaude , ils édiôèl'cnt des Bain ,et il: les
préféraient aux eaux fI'oides, qui ûnt en
e/Tet beaucoup moin active, .
C'c tain i qu'ils ont lai ' 1 des tl':1 es
irrécusables de leur pas age aupl'ès des
OUl'ces chaudes le moins impol'tantcs. Mais
:\ Aix, en Provcnce; à Néris, à Boul'bonl'Archambault, au Mont-Dol'c, à Royat, et
\ll'è des diver es sources de Alpe et de
l'yI' née , on retrouvc enCOI' . des vestiges
II ni pOl'Len t le ca het de gra nd li r t de
magniôcen e que le peuple domillatelll' impl'imait à se édiôcc.
J)cpuis l'époque oll Cé al' vint devant
Gergovia c me Ul'el' a\'cc la Gaul heyeluc
cL 'e baignel' oit dan le aux haud . du
Vicus alidus (Vichy ) , oit dan clles do
l\oyat, oll la uad ition a onsa 'ré le sou\' ni r
de Greniers ct des Bains de César' dopuis Chad magne, qui fit con ll'lIire los
bas in ù'Aix-la-Chapelle (Aquœ Granii),
nos l'oi ' CL no: pl'ince ont Cil :'l hOllneur do
�f.CIUJ:: ilE
\"Ieu\.
faire exécuter, il difl'érentes époques: dc~
travaux. poul'l'embellls emcnt et l'aménagement de plusieurs sources thel'males.
~[ais
voici qu'au XVII" siècle, vcrs 1686,
Claude Fouet, conseiller el médecin ordillaire du roi, intendant et maÎtl'e des Eaux
de Vichy, publia son nonveau Système des
Eaux minérales de celte localité. Ce hardi
novateur dépouille, ain i que le fit Descartcs
avant lui ct en une autl'c mati re, les vicu~
oripeaux de l'alchimie, él fait appel i.
J'obs rvation et à l'cxpériénce qui, seules.
devaient pl'ononcel'. Outre lc quatre tempéraments admis il celtc époquc : lc chaud, le
Gec, l'humide ct lc
ict, Fouct invoquc
la pré ence de l'acidc et de l'alcali comme
autres causes de nos maladie. Il attribuc
les ob .tr'lclion. , les opi l:ltions, nppr'c sions"
l' tenues, duret s, coagulations, COli J'étions
aux acides , et les gu \l'iL pal' l'alcali, qui
n ,ul l'alise eL anéantit cc div l' es aU'eclions .
Les maladi s C:lU écs pal' la prés lice tl!!
rra
�il ES E.Il'X ~I:"\
: I\ . \I.
: S.
:W
l'alcali, sont traitées au contraire pal' l'acide.
C'est là le dernier mot de sa doctl'in e. Ajoutons qu'il cherchait lui au s i celte substance
inconnue, ce je ne sais quoi qui nou s échappe
encore aujourd'hui et qui nOli s empêche, à
défaut d'une synthèse compl ète , de pouvoir
reproduire un mélan ge art ificiel qui aUl'ait
identiqu ement les propriétés phys iques , chimiques ct médicales des eau x thermales .
Alol's Fouet di sait «esprit m l{nre1Lx, alcalin , volatil », ce que nous appelons gaz
acide-cal'bonique.
En 1778, le médecin Tal'dy, in spec lelll'
des eaux de Vich y, lout en co nstatant J'exi stence et l'ac tion du sel fi xe fJlli y domin e (le
bi-cal'bonate de soude) parle aussi d'ull sel
volatil qui fl'appe l' odorat des bu ve urs ct
nuire de bien loin les bO" ufs et les ya hes
qui tl'nYersent l' Allier, sans goù ter (le so n
nu , et courent e gOl'ger à l' coulemcnt des
fontaines. Il ajo ute: (CC sel vo latil s'élancc
» h Ol's dc sa sOllr 'C el on le roil , clans 111 \
�31)
» tcmps chaud ct sercin, pétiller et jaillil'
» comme dcs étin celles ... . Si lcs caux dc
» Vi chy chal'ricnt avec elles des pani cs vola» tiles, clles ne doivent pas y êtrc inutile1) mcn t ; la natLlrc ne fai t l'ien en vain,
Clll' suprême l'a l'a iL tOUjOlll'!i pOUl'
1) l'a li L
» lIne fin ... .. C'est un e maLi ère éth él'ée ,
» subtil c, qui , pal' on atfinité avec les
» c prit · animaux, pénètre sans obstacle
» touLes les dival'ic.alions des nerfs , tou s
» lc réduits des vi ' èl'cs ct va Icul' donnel'
» un nouveau mouvcment ct UII C nouvelle
)1 vi c.... 1\'l ais ((ll'On ne s'y trompc pas, 011
» nc tl'OU VC cct csprit ((II';) lelll' Silurce;
1) c'cs t là seulcmcnt où il sC pl aît :'1 malli )1 fes t r sa pl'é 'cncc ct es bons frcts. »
Enfin , au XVJIIo sièclc, l'on clltl'cpl'itllnr.
anal ysc séricuse ct satisfai sa nte. l.a rhimi c,
('cll sci ence née d'hiel' seul ment , y l'lit
:Ip pliqu éc cL la médecinc put marchel' cl ' lIl1
pn s plu l'eemc. On ne ,e cOlll enta pill s
f'Cl IllIl1 C :.lulrrfois ri ' ju g' l' pnl' [ranspal'('ll c'c,
�Olleul', S3yeur et tem pél'a ture. L'analyse fu t
l'ig'ollreuse; c'est-ü-dire qu'on sépara, qu'on
mesura la quantité relative lies différentes
substances qui composent l'cau sous un
volume déterminé, el on obtint ainsi cl'impOI'tantes découvertes. Il suffit de nommer
les Lavoisier, les Bel'thollct, les Guiton de
MOI'veau, les FO!lrCI'oy, les Chaptal, les
VauCJuelin, pOUl' appréciet' les travaux qui
furent faits; la science est venue depuis en
confil'met' les résultats.
Pendant ce, les médecins interrogeaient
l'expérience, étudiaient l'actiùn médicinale
des eaux et désignaient les maladies allxquelle ces caux convenaicn t ou ne COI1\'CIlaien t pas.
Le tauleau ci-apl'è con tien t ]' Al1ays~
chimiljtw et compa'réc des Eaux de Vichy,.
faite. Stbr la demande et par o?'d/'c du, GO'tl-.
'IJe1'nement, des sources Lal'dy, Célesti ns ,
Luc;):;, Gmllrle-GI'jlle ct l'Hôpital, pal'~r
,
BOllllllel, rhirni sll' Cl8ij"l
"
�SLBSTA:"iCES
CO.'iTE.'iUES PAR LITRE.
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T OHL. • . . .
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en
Acide carbonique . . . .
Acidf' sulful·iqup ... , .
Acide pbo~hrique
...
Acide al sénique .. , . .
Acide hnriqll('. , . . . .
Arid e chlorydique .. .
Silice . . . . . . . . . .
Proloxide de ft'I' . . . . .
rrotoxidc de manganèse
Chaux . . . . .. . . . .
SlrontiaDr . . . . . . . .
~r3gn
{ sie . . . . . . . . .
Polasse . . . . . . , ...
SOlide .. , .. . , , ..
1:atière bitumineuse ..
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SOURCES
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0,IW , O, I!J2
2,50 1 1.2,536
i ,88i i, i98 _
...,
9..,
�L'analysc dcs sources Accacias rI (h omel,
' au tableau pa l' ... , a (otü oblenlle
cn '18Gt pal' l'I ~ eol
des Mines dc Paris.
ta pl'épal'alion des caux min \rales (t1,ti(i(',:efles st fondée du l'e te SUI' cellc Mcoll1posilion chimique. Mai s il a élé l'CCOIlIlU dc
Iiou\'cau qu'il existe dalls les caux fournic s
pal' la lIatuJ'e un principe inimitablc: cClte
matière végéto-animalc inconnuc quc nous
appelons glail'ine ou barégine, parcc qu'clic
:llJonde dans ccllcs dc Barègcs. Cclte sulJslallC'C azotée, pseudo-ol'gani sée , onclueuse,
ycrd:'Itl'c, sn l'naf\"C en abondancc SU I'tOut dan s
la gl'::lIIdc ~Olr('c
(lu hassin dc J'Hôpital.
Elle jouc \In rôle impol'Iant dan s la Il:11111'('
de l'CS eaux. COll sid ;l'ée comme ulle pianI!'
par plu ieul's botanistes, on J'a in scl'ÏI('
SOIIS clifl"rrcnL. noms dan s la 1I0mcl11'latlll'C :
tl'('lIlella thel'1nalis, ron(C1'va th errnalis ,
l~rque
/iu:us f./te1'malis, tremel/a 1'fficula, eft ....
})ollr la c1a s iOC:lIiol1 des [lIlX minél'alcs,
on a MI ('on iMl'el' 1~ I' fl'lil// (: /'{Ill/./'r eL ln
:1
�(;U IIl E IJL \'I CII \'.
pl'édomill anee de leurs principes mùu:ralisate1.LrS,
Sous le rap port de la températurc , ell es
sont chatbdcs ou thel'males; alors on les
emploie en bain s et douches dan s les affection s cuta nées, les né\To cs ct les douleurs
!'hllmati sm:llcs; froides ct ga7:cuses ou non ,
ell es sont moins acti"c ; on les prcnd en
boi sson , commc rafraîchi ant ou excitant
doucemcnt les appal'eil digestifs ou ul'i naircs; cnfin co mmc co ntenant certain principcs dominan ts.
On les a di stl'ibuées en qlla U'c c1agscs:
salines, ga::e1bses, (cr'/'ug incuses ct sul(n'rell.ses. (c tte classifica tio n e. t c.cpend ant
(l éfcctI1 Cll SC, ca l' il arriye quc tell e ca u es t :'t
la fois fèl'l'u gineusc ct slIlfll l'C USC , ou sa lin e
et acict ul e,
Ma is déjà 110 11 5 a\'on po u', é a cz lo in cc
suj et. En tcrmina nt, in di qllons quc parm i
les sa lines chaudes cl ce lle l'('gion , il faut
l'all g!'\' c'II s de Chaud ' 5 - Aigll cs (f:alltal )
�I\ ~ : S
E\
X ~1I
~[
n . \U:
s,
de 'éd s (Alli er); pal'mi les g3zcII ses fl ci<Iul es 1l/I'1'IIIalcs , celles du Mont - Dore,
Châlel-Gu yon, Châteauneuf (Pu y-de-Dôme) ;
.Bombon-l'Archambault (Allier); pal'mi les
gazeuses acidules (1'oides, celles de SainlMyon, de Ch:îLeld on et Vi c-le-Comte (Pu yde-Dôme) ; p:lI'mi les ferru gin euses Ih c'I'males , celle de SRint-Mal'c ou Royal (Pu yde-Dôme),
Vi chy est classé dan s la série des gaZe1lses
ur idnles the1'males,
La gl'allll e abondance d'aci de cal'honiqu e
fait lour pl'in cipale pl'opl'Ï été m 'di cameuleuse. Ces eau x so nt l':\fl'aichi !'.sant es, purgatiyes eL diur'(: (iques , Elles co nvienn ent
dnn s 1 s affections c l ' oni~u
e
tl es voies
,Iiges tive , les /laLuo"iu; , les ellfjo rge m nls
du foie , de la rnle, des yiscèt'es abd ominallx, la grayell e ct les c~ d (' ul s,
Cl
,
��VIC H Y.
~NE
ESQUIS E; - UN PEU 1J'IIISTOI1\E; CURIOSITf:S.
Placé avantageusement à quelqu'e 60 kilomètres de Clermont, à une pareille distance
de Moulins, son chef-lieu, et seulement à 3
kilomètres de Cusset, Vichy est un fort joli
bourg de ~ ,600 âme , gracieusement assis
dans une plaine, où il s'étend du sud au
nord, au cenll'e de monticules ondulants
cou\'crts de vigne el d'adJ['es fruitiers.
�A ses pied ' , dans un vaste liL de sable
et de galets, coule voluptueusement l'Allier .
.- Rien n'est fl'ais comme ce paysage.L'œil ne sc fatiguerait jamais de suivl'e, ell
ses nombreux délOUI'S, les l'eOets argentés
que cette rivière laisse au loin denièl'e clic
avant dc ' C pel'dre parmi les peupliers et les
saules.
En cet endroit même, unc pctite île plantée
d'arbres ct d'osel'aies divisait hier encol'c
son cours en deux bl'as inégaux, sur lesquels
Ilcux ponls,l'un su pen(lu,l'autreconSll'uilen
boi!' sur pilotis, vous conduisaient dirèclemcn L
;'1 Vichy-les-Bains. Je di étaient ct conduisaient, à cause des tl'avaux d'endiguement
et des cmbelis~nt
actuels qui Ollt modilié bien des choses,
A cc sujet, je m'ébahi s de voir combien
dcs améliol'atiolls si agt'éables :\ vous, à
moi ... ail romancicl' lui-même, Iluisent à la
po ;sie d s voya:; s. Il e ·t vrai que le 1 mIls,
('e apri ieux Il1\\Ïlr , jetanl sur l ,! !:il'd ' :-i
�"ICII\.
passés son voile poudreux , l'amollit des coulems trop eriardes sous un vernis brillant. Un
jourviendra aussi oü nos arrièl'e-ncveux trouveront à notrc époque, Napoleone nowinis
tertio regnant e, un certain cachet de grandeUl' et feuill ètet'ont avec respect nos annales
historiqucs.
En attcndantvotreimagination sel'ait peutètl'e plus captivée si, vous reportant aujourd'hui à plusieurs siècles en arrière, je vous
fai sais suivre un chevalier et ses hommcs
d'armes , bardés de fer, passant à gué la
rivi èl'c aV:lnt de \'enil' heul'lCl' au manoir
féodal, ou si, dans une chasse au faucon, je
~lIr'enais
(JlIclque scigncur :lU mâlc ri sage ,
montant un génércux palefroi et soutlnant en
sclle, au passage de l'Alliel', noble eL gente
dame, au lieu cf'une implc traverséc à pi cd
sec sur un pros:1Ïquc pont cn fil dc fCI',
comme cela se pl'aLique actuellemen t. ~Iai s
ce T\'e t point ici le li eu. Ces so uvenirs, qui
I"Ollt a sez t1 'effet tian s LIlle I.wlladc , Ile sc
�jf)
r. LI"~
:
II!: \' I C"\ ,
1'l! II'O tir CIl I plus que SUl' dc \'Î cilles t o i!
me gal'llel'ai bi en tie les exhumer ici,
c~
; je
S:ln s remonter si haut dan s les :\ges , l' crs '1830 , - Cl'O y Z-YOli S que le bac fi c
Vi chy fùt dépout'ru de toute coul enl' locale?
A pein e alTiré: « Oh é 1de la bal'qu e, ohé 1»
(Ti ait ([u elr[ue chrétien aWl1'tl é, Crie, bOIlhomm e, époum onne-toi ; le' p:lS eUI' sont
so ul'd s quand il s sont bi en convainctl s de
len!' utiliLé ct de l'avantage de leur pos iti on,
Oh : 1 le 1asseur 1(Juelqu' ol'(ll'e qui le Pl' ss:iL,
10 I11r\cp:anL n'e n allait pa plu s vite. Maugl'énnL oncO I'e , - c'ost privil rge de batelier, - il ('ai sait gli ssel' Io lon g de la cord e
raidi e son pe!lanl bateau plat. li:nfin il touchai t an bord , 10 ehova l doseend::lit ::lI' C
Pl' :caution SUI' les plan ches Jl1::l1 nSFlUI'(IO:l,
quelr[u es pi étons au x chau , UPos poudrouses
Jl l' 'llaieill aus. i plac , ct le ha l'cp rcnait sa
IJI :m'hc, o'icillanl SUI' 1 lI ul qu i ('l'' pole,
�YICIII .
il
ainsi ({ll'on cstelltréjadis, c'es t ainsi
([u 'o n cntrait naguèrcs il Vichy; mai s qu'il
y a loin dc 4830 il 18021
C'e~l
Pour' nOLI S, abordons Vichy comme de
simplcs bOLlI'geo i·\. Lc pont nou s invite el.,
,l clUi s 180'1, J'on est afl'ran chi du droit de
péag .
Le houl'g, qllCnou ' me urons t1ur
c~a
rd ,
sc com pose du Vi cux ct du Nou\'ea u Vir.hy.
Ces cl 'ux jumcaux ti cnll cnt il justifiel' leuI'
110111 : l'uu , pal' ses basscs masurcs , ses
btltimen1 s n désordre, se l'ues mal payécs
ct lor'tu cuses ct so u calme pl'OI'OfHI. C'cs t hi
qu 'l tai cnt placées ù 1 écarl, hi er eIlCOI'C,
l'uniqu c Eglise ct la Mairic , cc qui co n tituc
la communc; l'autr , fi ct' dc ses beaux magasin s, dc ses ma gnifiqu cs hôtel s :l\'l'cj;1I'dius
fl euri s, de , cs ru es spacicu scs et clc se pl'Om nad cs, ~' laI e Yaniteusem lit aup!"'!' dc
l'ElalJli s 'em nl thel'lnal. C'cst i i le (/llal'Iiel'
/lold', sr;.iOII I' de la l'i:tes~c
ct du grau(!
�r.~lH
:
ilE "leIlT .
gelll'e, élégant, cosmopolite et constamment
sillonné pal' les équi pages.
Quand on arrive à Vichy du côté d'Alliel',
on est charmé du coup-d'œil enchanteur qu'il
vous pl'ésente, Il ya vl'aiment dans son aspect du piLtores'lue ct du brio: ces maisons
aux couleurs éclatante, couvertes de tuiles
l'ouge-vif, qui se prélassent au soleil; cette
molle rivière qui quitte à regret des l'ives
fortunées; ces paysannes vives Cl, avenantes
sou le coquet chapeau bOllI'bonnichon ; cette
vieille tOUl' de I1Iol'loge, le campanile de
l'église et la tOllI'elle calTée dite du Bailliage,
qui emblent 'entretenir en une langue mystél'icuse; tout cela compose un ensemble
charmant. Ici le ton est vif et la couleur
chaude; c'est harmonieux à l'cciI, ct l'on
voudrait pouvoir hanger sa plume en un
pin cau.
Si maintenant, du milieu des ponts, VOII.
l'egal'dez au midi, VOLIS voyez 1'.\lIier s'enfOllr l'dans la ri 'he l.illla g·lIc, 'l:1 droite, dcs
�l,
YI r. Il\' .
collillcs parsemées de fermes eL de villas ; .\
gauche, Vichy, les ruin es ou mieux les vestiges du couvent des Célestins, les prairies
verdoyantes qui tapis::>entles flan c de la eôte
Sainl-Amand; puis ce sont les villages d'Ahrest et d'Haute1'Ïve à demi cachés dans le
reuillage el enfin, au plan le plus reculé.
les cimes bleues dl. Forez qui, s'effaçant
pal' degrés, finissent par se confondre avec
l'nuI' du ciel sans femler l'horizon.
Vichy n'e 1 dj~
plus à YO S yeux, comme vous l'aviez imaginé sans doute au départ,
un village posé tel quel aux pieds de montagnes escarpées ou de rochel's slél'ilns,
dail s quelque vallée froide et profonde, ain si
que la plupart d , bains mél'idionaux .
L'avenue du Pont.-Neuf se présente il YOUS
tout d'abord; bOl'dée de laq;es tl'ottoi,'s ct
plantée d'arbl'es, elle abonde en beaux hôtel s.
Vous :ll'l'ivez par une pente It"g'orc jusqu';\ la
pla 'C Hosali e olt jaillit, dans lIll e l:lI'g va~qlc
ri' pierre ·urmollléc d'ulle coupole dl' f r,
,
�Iti
C;liIDE Uf: "lcnT.
IInc dcs sources les plus bienfaisantes de
Vichy: cclle du Gros-Boulet ou de l' Hôp'Ïtat; les échoppes disparues ont fait place
à un joli square.
En pl'cnan t à gauche, vous arrivez après
une courbc à la placc du Fatitot qui ne nous
Ofl'l'C rien dc particulicl' que (lcs spcctacles
forai ns; dc là vous êtes tou t pOI'lé sur le
pctit pal'c qui s'étcnd en face dc l'Etablissemellt Cl qui date du pl'emier cmpire. Il fut
au tOI'isé, cn 1812, par un décrct da lé du
fond de la Russic. rlanté de ,'ieux tilleuls,
(['ormea ux el dc platancs touiTu s , il offre en
même Lemps qu'un délicieux partcrre acquis
longtemps après, de larges allées, des tapis
d gazon avec de délicicux om brages, fa,'orabIcs aux douces r ~ve l'Ïe s, aux c:llIscries i.nlimcs ct aux leclul'es . Dans les belles soirées
(l'Il;, 011 Y vient respil'cl' le senteur du
~ uilla ge et dc Il lll' ct se l'afraÎ chir aux
douce& brisc qui :lI'rivent prcsque constam)lIcnt d'Allicl'. C'csl Ic dimanch surtout qu'il
�Ylell\'.
fauL voir cette longue a\enue du parc où tant
de grands noms et de nullités viennent se
confondre. On dirai t les vendredis ou les
mercredis du jardin des Tuileries.
Nous prenons la rue des Thel'mes, tou te
occupée par de beaux et spacieux hôtels,
qui longe le côté orien tal de cette promenade,
et nous arrivons à la monumentale construction qui a nom Etablissement thermal. Passons sans nous aITêtel', puisque nous lui
ménageons les honneurs d'un sous ·chapitre,
ll'aversons la galerie du Nord où jaillissent
les sources de la Grande-G1'ille, <lu PU'its
Chomel, du Puits-Cané ct du Pnils de
Afesdames.
En revenant sur nos pas, nous tl'ou\'ons
le large vestibule des Thel'mes oil se pl'essent près de guichets d'abonnement ou
m6me dans l'exercice de leurs droits il fa
santé pal' hains, ùouches, vapeurs et boissons, une foule qlle je rOLls ai plus hnu t
c\(Ipl'ill te. NOliS Iajs~on
à gaurllc la notollde
�C ClIII!: Ill. \ICIIY.
011 \'ous clltcnùl'CZ un Je ces soil's de l'cxeelIClltn musique; les toupie hollandaises,
hillal'ds anglais eL :1ULI'cs jcux moraux vous
solli citcnt cLje pensequc, cn un mûmentde
spleen, "ûus nUI'cz la hOllllc grâce d'aller
"ous y rnirc cxploitcr Cfllelrlu cs pièccs dc 25
centimcs. En lon gea nt l'autre cô té du parc,
le CÔLé occidcntal, vo us trouviez naguères
un délicicux petit châlet tapissé de pamprcs
"CI'tS que tl'a ll SS hahitait avec 'a famillc .
Mai s en 18(Î'\ lc cllâlet fiL pla 'C il un élégant
pa\'illon a\'ec terra sse SUI' l'avenue ellc parc,
et il un d :licicllx bosquet entl'c deux SOI'li cs,
('011 tr'u its eLtracés pOUl' SCl'vi(' de ('é siden ce
:'t a Majesté Napoléon III pendant la sai 00
de eaux .
11 y a de ces souvcn irs qui son l si multiples el si mémorahles qu'on cs t mal\'enu de
\'oldoi l' les n:H'I'Cr, cal' on ne peul que 1 s
amoindrir. Napoléon arriva le 4. juill t il six
hcurcs rlu oil' Ù Vichy, pour 11 ('cp:1I'tir le
IlIl'rr,I'ccii 31 jllill l, :1 1,1 hcures clu m:lIill .
�, ICII \'.
Penùant cc séjour, Vi chy reçut dc l'auguste
Sou ve rain Ics mal'ques Ics plu ' ineffa çabl es
ct les plus vivifiantes d'une munificence
éclairéc et toute impériale. Il arriva que
Sa ~Iaje
s t é voulut examiner pal' elle -même
les plan s de Vichy. Son arcnir comme centl'c
cst désOI'mais marqué : Vich y 1 tu n'es plu s
le joli bouq
~ dc tantôt ; en un trait dc plumc
tu cs dcvcnu un e ville thcl'malc dc pl'emicl'
Ol'clrc 1 No u. ('ai on' ici de l'hi ~ t o il'e , Le
décrût daté clc Vi chy, du 27 juillet ~ 861,
portc cn cffet que le prix de locatioll il J'État
de l'Établi ssemcnt thel' mal (Iln c l'c nt.e annu ell e de 100,000 fi'), cs t affec té à lïn tél'êt cL
à l'am ol'Lissement dcs somm es nécessaircs
pour l'exécution de tl'ava ux co mpl' nant ou'CI'LuI'C de l'outcs thcrmales CLprolongc ment
de tron çon s dc l'U CS in achc\' 'e , con Ll'ucti on
d'un e égli se , d'nn Pl' sbyLèl'c, d'un hÔLCI-dcvillc, CLla cl'éation d' un parc de onze hectares envil'on dan s les tel'l'ain s conql1i SIII' Ic
lit dc la l'iri èl'c , entr la di gne el la vill c,
�f. 1'111": liE \11.11\ ,
Cl! nOuyc:llI pal'C st tl'a\'CI' 'ü Il:1n . toute
longucur d'un e petill! l'i,'ière qui alim cnt c
S UI' sa l'oute dcs ('a~c
:1tl es
ct des lllilngs et
forme dcs ilôlS, Une roi c ca rrossa hle, d'une
Jargeul' dc huit mètres , suit la li ~ ' lI c de
Ja digue dans LOlitC sa Jongueul' ctl'enco nlrc
;'( chaque c:x Il'ém ité le boulevard Na poléon,
(lui décl'it entl'e le nouvea u parc et la ville
une courbe il peu près pal'all'-Ie, Le boulevard en se l'a ppl'ochant va aho util' il la ga ré,
à l'ex ll'l\mité cie la l'U e de Pari. SUI' l':lll cienne "OU lé de Cusset, pal' la l'U Cdes Célestins et la ru e Victo('ia. Deux autl'es roi es
vont du houl eyard Napol on il la Gare: la
premi ère, form ée ùe la l'IIC de Pal'i s el de
la J'ue Lu cas prolongée; la ~e(' onde,
.l e la
J'ue Houll er, oll \'erte cntr' le parc aclll 1 ct
l'hosp i c, et de J'avenue de l' IlIlpll (':tll'i ce,
albllt dB la l'Ile dc Nîmes ;\ la garc.
La pl'olllenad e Slll' le quai des Célestins
es t J'Il n des plus ngl' ;a bl es pnr le co up il' œi1
('!t:ll'mallt qu'cli c om·(', A ga lll'h(; , t' Il all:lIIt
~a
�;', la source, c'est le vieux Vichy elle pavillon Sé\'igné, la maison GI'a\'ier, la villa du
Hocher, les lllurailles décrépies des Célestins
qui abl'ilellt la source, et del'l'ière ces véné"ables l'epl'ésentants du passé, les dominant
(le toute sa hauteur: la vieille tour, reste
unique du château.
Ent,'e l'Établissement thermal ct la l'ivière
s'élevaient les ruines d'un fameux couvent,
qui a fini pal' disparaître entièrement sous le
mal'teau redoutable et n fait place à des
rOllstl'Uctions lIouvelles. Ainsi sont tombées
deux tOUI'S l'uinées et la porte de France,
l'une d s trois pOl'tes rinll'res de Vichy,
dont les lourde et sombres tOUI'S s\'levaient
enCOl'e en 18',8 à l'an gle Ile la pla e HosaJie,
De l'époque romaine ;111 XTUO siècle,
!"histoire de Vichy re te enveloppée de ' ténèhecs les plus épai ses, Elle n sort de son
llIutisme qu'à de 1':1I'e'S int er\'alles seulement.
4
�50
r.U IU E LI E VI CIIY .
Au XII" si ècle, on trom'c Vi chy compté
parmi les châtellenies du Bourbnai
~.
En 1&0,1 , Loui s II, troisi ème duc de Doul'!bon, la fait murer, y établit sa demeure
,et la chan ge en une bourgade. Grand fondaIteur d 'ho s pi ce~ , de couve nt5 et d' ég li ~es ,
.c'est encore lui qui fait construire en H,Oz
qe monastère des Célestins. La mOI't vint
farrêtel' dan s ses pl'ojets. Ann e , coml essc
orlu Forez, sa femm e, l'atifi a les donati ons
,de son mari et continua de fOltifi er Vi chy
,qu'ell e entoura de fo sés et de murailles.
Elle y fit élever plu sieurs tonrs dans 1 go tit
du temps. Ces tours , au nombre dc ~ep l ,
étaicnt l'éuni es de deux il dcux pOUl' protéger les troi s portes , ct la pti cme, pl acée
:tu ccntre de la vill e, domi na it les autres ct
scrvait de vigie; eUc ex iste cnCOl'e aujoul'd'hui; n'est pel'cée d'au cun e baic , offt'e un
aspect désolé tant clic sembl e acca bl ée du
poid s des an s, et est na~lI
rc
ail nor(! d'un
�Vers le XV' sï'cle, un al'rêt de confiscalion, pOl'lé contl'e Ull si l' Guillaume de Vichy
~
Champron, sta tuait que les pl'opriétés confisquées sCI'aient rendu es aux descendants de
ce Vichy, deux cents nns après le jouI' de
la confiscation; mais il ne parait pas que
ce lle clause singulière aitl'eçu exécution.
Eu ~ 440, pendant la guerre civile de la
l'I'aguel'ic, ChaJ'les VJI, apl'ès avoil' l'assemblé à Clel'Illont les États d'Auvergnc, et
voul:lnt so umelll'e lcs scignc ul's révoltés qui
manquaient ab. olumen 1il leul' sermcnt féorlnl
cn ne se rendant point :.llIpl'·5 de lui, "int
a siéger celLc place. Durcttc, qui la d é f~n(lait
la rcndit aussitôt et jura fit! Ilité. Lcs habitants furentl'éduits à demanflcl' aUl'oi comme
II nc gl'ûcc de n' IJtl'e ni p We::: 1/ i égorgez,
Pl le roi bégm'gnemen/ le lew' oct1'oya ,
:I\CC cellc condition (lue les yivrcs qlli se
tl'ouvaicllt tian s la ,'ille scraient l'ép:1J'li&
�!:l, lUI: li E l' ICIlI.
entrc scs soldat.s et 'lu'ils )' l'cstcl'aient en
gal'Oison; pui s Charle mal'cha yen; Cusset
et fit melll'e le siègc devant Varen ncs , qui
se rendi t après quelque résistance,
Le beau couyent des Célestins jouit cie la
faveuI' des gl'an c! s. A l'époquc dont nous
venons de parler, Charles VI[ y passa la
nuit, après avoir fait le siége de Vichy, Plus
tard, en . 566, Charles IX y J'eposa. Les
l'oi s cle France ct les seigneurs de Boul'bon
le l'elevèreot plus d'une foi s de sos rnines.
11 J' egol'!~ai
t de riches cs et de privilrges
au moment oit le doctl'ines de Luther vinl'cnt
raYagcr ces mnlheul'euses con trées. De tontes
parts on avait p,'is les arme , cClix-ci nu
nom de !a r forme, ceux-là au nom de l'intol érance. Les Céle lin s furent pill s à troi s
reprises différcntcs. - Ail mois dc janvier
4568, les protc tanls du midi , joints à ceux
de l'Auvergne et du Bou\'bonnai , franchi sa ient le pont de Vichy. Il s rcn con tl'èrcnt
l':lI'mrr cl s rntholi'lnrs cl:ws la plnine qui
�\"ICHY.
s'étend entre Gannat, Randan ct le village.
de Cognat. On en vint aux mains. Les
catholiques furent battus, plusienrs seigneurs
occis; le pays fut saccagé ct le couvent
ruiné unc première fois . Le seigncul' dc
Cognat pédt dans lc combat; son châtcau el
l'église de Cognat furent cntièrement brûlés.
- En 1576 nouvcaux désa tres : les princes
Allemand s venus au secours des réformés
s'emparèrent du pont de Vichy, prirent la
villc qu'ils mirent à contribution. Les moincs
ne furent pas épargnés. Ruinés, ils s'adl'essèl'ent à Henri III qui avait hi en autre
ce
leur envoya
chose à fail'e; Je roi de l~'an
pour tout seCOUl'S des commissaires chargés
de constatel' Ics pertcs el les dommnges
causés pal' les en nemis. - En ~ 500, nou ~
l'eau siége. Le capitaine Beauregard, au
nom du comte d'Auvergne, vint d6fen ùre les
assiégés contrc le grand prien r de Francll, qu i
fai ait valoil' de deoit qu'il disait avoir ail
omté d'Auvcrgn , en \'erlu d'une donaLlon
"
�r.lïllE III : \"ICII\.
de Catherille de Médicis. Mais les soldaIs illdisci pli nés qu'amena le capi taine BeaUl'egal'd
boulevcrsèL'ent le couvcnt et lui firent au
moins autant de mal que l'ennemi dont le
canon avait entamé l'église.
Bientôt cependant des jours meilleurs
luirent pOUl' les Célestins. En expiation de
leurs péchés, rois, princes et seigneul's, à
l'envi les uns des au tres, leur accordèren t
des l'evenus ct des priviléges, si bien que
Je monastère dcvin t plus riche ct plus puissant quc jamais. C'étaient les religieux qui
pl'élcvaient le péage du pont, et les vilains
savaicnt qu'en faisant moudre au moulin du
Sichon ils étaient cxcmpts du péage. Les
moines vendaient aussi chèl'ement l'honncur
de se fail'e enterrer dans leur église. Ils
obtinrent même de Louis XIV l'excmption de toute taillc et impôt ct lc privilége
de fail'e leuI' pl'ovi ion de cl au greniel'
de Vi h sallS pa 'cr de ga\)elle.
�YIGIIY.
Bien plus, la justice du roi ne pOllvait
franchir le seuil du couvent. Ce futl'cxef'cice
dc ce privilége qui amena la chute définitive
de la communauté: Vers 1774, le mcurtrier
d'un capitaine aux gal'des vint s'y réfugier
dans l'espoir que le droit d'inviolabilité dont
jouissait le monastère suffirait à le soustraire
à la justice du roi. Mais Louis XV, qui avait
à se plaindre des bons pèf'cs, fit saisir lc
criminel et supprimel' le couvent dont Fouet
disait merveille et en faisait un objet de
curiosité et d'admÎl'ation, vantant le lu xc de
ses jardins (1686), Les propriétés passèrent
cntrc les mains de l'évêquc de Clermont qui
sCl'vit une ren te viagèl'e de 1800 francs aux
exilés, dont le dcrnier mOUl'ut à Vichy cn
~ 802,
Lajustice sc rcndait au nom du roi. La ville
a dû être assez considérable, Elle étai t divisée
en plusieurs quartiers: celui du bfo'Ustier,
sur l'emplacement des bains, où exista
longtemps lInc église maintenant détrllite ;
�r.t:IIJ/: /lE \"leu\.
lc quartier des Juifs, si tué entre la ville
actuelle et Cusset, s'il fau L en croire la désignation de Ville-aux-Juifs qui lui est restée
(les juifs en furent chassés dans le XII" siè:le la ville, qui fut
cle); le q1~artie
entièrement rasé, et enfin un quatrième,
nommé Je Château - Franc, qui fOl'me la
pm'tie actuelle du vieux Vichy.
SUl' la place Rosalie sont situés la chapelle de ce nom et l'hôpital civil, dont
l'origine l'emonte à l'année 1747.
Le clos et le couvent des Célestins furent
vendus pendant la révolution à un maitl'c
maçon qui paya en assignats et qui fit
démolir, quelques années plus tal'd, les bâtiments, l'égli e ct les cloîtres pour en vendre
les matériaux, en sorte qu'il ne reste que
les anciennes cuisines du monastère, long
bâtiment aux toit aigus, aux fenêtres iJ'régulièl'es, constl'uit au bord du rocher d'où
sortent les caux. ~Iais
ce tel'J'ain (lui touche
il une source si fré(JlLCntéc devinl un ohj ,t
�1'ICII\' ,
[,7
de spéculatioll, M, Lardy, avocat il Cussct,
l'acheta :26,000 francs, en 1833. Pour mettr'c
à profit la tClTC qu'il avai t acquise bien audessus de sa valeur productive, et afin d'en
avoir un haut prix dc l'État qui voulait
acquérir à son tour, il eut l'idée d'y fail'e
percer, en ~845,
un puits arlésien de 4.50
pieds de profondeur. Le résultat obtentl
dépassa toules les cspéranccs. De magnifiques eaux minérales se présentèrent. Le
Gouvernement, indirectement lésé dans sa.
possession et voulant con5ervel' le monopole
des eaux minérales de Vichy, lui défendit dc
vendre de ces caux, et per'mi t toutefois de
les livrel' gratuitement aux amateur . Dc
plus, pour remédier à de nouveaux abus en
cc genre, ct surtout pal' des motifs d'un ordre
supérieur', il fit proclamcr une loi sur la.
fixation du périmètre des caux. Cette prohibition dura jusqu'à la Révolution de ~ 848,
depui lacruelle le propriétaire peut vendre
ct di tribu r librement sc produit .
"
�5/\
r.UIIJE ln; \"l eu\.
Le petit pavillon qui ab l'ite la sou rce a
été constrUIt en 1836. Cc n'est qu'en 18i3
que l'on bâtit, SUI' le rocher de sédimen ts
calca ires, l'éléga nte consLI'uction actuelle,
éclairée pal' sept gl'andes fen êtres cintrées
ornées de colonnes en pierres de Volvic, et le
long balcon séparé de l'Allier pal' un jardin
anglai s, où les go utteux ct les diabétiques
tl'ouven t un cabinet de lecture et uno salle
do billard.
Vichy possédait un couvent de capucins
fond é en 1614, qui existe encore avec sa
chapelle ct so n vaste enclos à l'ouest de
l'I ~ tabljs
se menl
thermal. Il ser"ait jadis d'hospice il tous les moines de cel ordl'o; mais
comme il sc trouvait fort heureu ornent placé,
il fut vendu d'abol'd pendant la Hévoll1tion,
puis à un buveur, qui acbela le tout au
prix de 30,000 fran cs, dan s l'espél'ance que
l'État lui en offrirait le doubl . La spéc ulaLion fut heureuse. L'Ét.at acquit à haut prix.
Jl~\timcns
ct jardins fUl'ent donn s en loca-
�'l"H: nl .
!,fI
lioll h M. Brosson, qui fit tant pal' sa
fabl'ication de bi-carbonale de soude et SOli
cau ~azeus
que les caux. de Vichy acquirent
une immense renommée.
L'école gmtuite qui es' dirigée par les
sœurs de Saint-Vincent-de-Paul remonte il
l'année 1785.
Les amateurs du pittoresque trouvel'Ont
une certaine satisfaclion il examiner les anciennes constructions à galeries de bois de
la place VCITier, la vieille fontaine (les TroisCornets, formée d'une pyramide triangulaire
avec mascaron grotesque, qui dével'se pal'
tl'ois conduits son eau dans un bassin octogone; SUI' une place voisine, en suivant la.
J'OU te 'de Nimes, la fontai ne de la Chau me ,.
de forme hexagonale, bapti ée pom peu emell t
du nom de Château-d'Eau; dans l'axe et à la
partie supérienre évidée en calotte, une nappe
d'au tombe d'un vase élégant ct sc déverse
clans un bas in latéral. - Dans le vieux
Vi hy , l'égli se t-Blai e, qui fai sait parti '
...
�60
GUIDE DE nell\'.
de l'ancien château, ne présente aux yeux
rien de bien intéressant; on s'y fera montrel'
le pavillon qu'habita Mme de Sévigné en 1676,
et enfin la svelte tourelle de la maison du
Bailliage.
�SOURCES.
t:TAULlSSEMENT THERMAL,
L'Établissement des thermes de Vichy est
lin édifice monumental aussi en l'apporl avec
)\lS senices mulliples qu'en attendent les
ba1:gneurs ct les buveurs qu'avec l'abondance et la réputation de ses caux. Nrgligées
,et abandonnées alors que les gllerl'ieJ's Visigoths et les hornes franques chassèrent
devant eux le centurion romain, ces sources
ne furent plus longtemps que de sales égouts
fI'call rhnlldc oil vennient se haigncr les
�e nlll : li E \"1 [: 11\ .
Les liaux . Il paraÎl loutefui ' f(u 'au XVI " siècle
leu!" efficacité devi nt assez notoire pOUl' les
tirer de 'l'oubli où elJes <waient la ngui jusqu 'aJol's. Aussi e.urent-ell cs lin intendant ct
maître des caux; Cl aucJe Fouet, qui nom; a
Itl issé quelque écrits SUl' la maLièl'e, était
pourvu de ce till'e.
Avant notre grande J'éyolution , il n'y ayait
tlU C l'eau du Puits Car" ré ct ceIle de la
l.h·ande- G1·iUe qui fu ssent recueilli es dans
le pelit hflli ment qu e l'vn appelait la Maison
(h~
R oi , et cependaut Vi chy avait auil'é bi en
des illustres visiteul's. Déjà réloquetlt FénéIon l'avait. célébJ'é Cil prose et en m::wvai s
\'ers, et Mme de Séyi gné n ava it donn r. à sa
lille, 1\1"'. de Gri gnan , une de cripli oll fort
odgin ale.
L'a rri ve à Vichy de de ux sœurs du roi·
LOlli s XV , Ad élaïde et Vi ctoire de France
qll i , vcrs '1787, vinl'ent y chercher le l'epo$
Cl la anté changea un peu la face def; choses.
Ellc!J:tnt ; s des heure ux frets qll'elles Cil
�SOUI~C:E.
<'-pr'ouvèrent ct de la beauté du pays, elles
rrsolur'ent d'éleveI' un monument digne de la
réputation de ces sources salutail'es. A cette
époque et SUI' les plans de l'architecte Janson,
on vit donc s'élever la galel'ie du Nord où
jaillissent aujourd'hui les quatre sources de
la Grande -Grille, du Puits- Chomel, du
Puits-Cané ct du Puits de Mesdames, et sur
Je portique on inscrivit les noms des princesses fondatrices.
Pendant les temps orageux de 93, Vichy
vrgéta; on était si pcu assuré du présent et
de' l'avenir 1- l\1ais avec J'Empire clics repril'ent bientôt une nouvelle vic; combien de
vétérans vinrent y soigner leurs blcssurcs et y
prcndre un repos forcé qui, déb iles de corps,
sc retI'ouvèrent plus terl'iblcs encor'c aux
jours de bataille 1La faveur de Napoléon, si
désireux du bien-être de ses brave soldats,
ne leul' fit point défaut. Un décret daté
du fond de la Russie (1812), dans ce moment
nilique Oil, nouveau César, il jouait l' épée
"
�GUIDE [lE Yleny .
la main, scul contrc tous, l'Empil'c du
mondc, vint le prouver. Ce décret spécial autod a l'Etablissement du pal'c de Vichy.
Puis qu:md ~urent
réintégrrs les Bourbons, au moins autant par lassitude des
~ucres
que p:ll' les baïonncttcs étl':m gèrcs ,
la duchcsse d'Angoulême vin t à ces caux.
Ellc s'y plut infiniment. C'cst êlle qui
trouvant le hâtiment ou plutôt la galerie
J:111son tl'Op petite, insuffisante pOUl' Ic Ser'vicc des maladcs, fit modificr le plnll' primitifs, leul' donna plus de développement
et, con tinu nntl'œuvre dc ses noble parentes, voul ut bicn poser la prcmièl'c picl'l'e de
l'édificc actucl.
c'eci sc passait cn 1820.
I/Etablisscmcnt thcl'mal n'a rien de l'Cmarquablc; on architccture manquc dc
cac1lct ct dc cara tère; néanmoins, tel qu'il
cst, l'aspcct de sa façade pl'incipalc cst impo ant. Cettc fa~de
rcgardc Ic midi et donne
slIl'le hcau parc planté de till ellls el de pla~
�C•
SOI IICI: . .
.)
tanes. Elle se compose d'un long' pél'istyle
percé de dix- ept ::!l'cades étl'oi tes et cilltl'écs
el fai t pendan t à celle du nord, laq li elle
possède un semblable pél'istyle, A l'étage
supérieur, dix-sept fenêtres corl'espondent
aux arcades et un large caclran de pierl'e,
seul acce soire un peu monumental, lui serL
do couronnement. Une lal'ge galerie pel'cée
au beau milieu de l'édifice met en communication dil'ecte les péristyles du Ilorcl el lu
fUel. SUI' les côté
sont les cabinets pour
b:lin , douches Cl étuves. Ut sc tl'ouvcnt
réunies trois SOU l'ces : le Puits Cané, le
Puits Chamel Cl la G?'ande-G1"itle, Elles
alimentent seules plu de ent h:tignoil'es,
quatre cabinet pOUl' les douches et quatre
étuves pOUl' ;cher et chauffer Je' linges des
haigneurs; on peut ainsi distl'ihlIer ju:::qu'à
mille baills pal' jOlll', Tout le l'ez-de-chaussée
est occupé pal' le matériel. Ail pl'emicI' étage
sont un . fllon de lecture, les salles de jeux
cl. Ic gl'and sai Il pOUl' Je hal Cl le' conccrt. ,
[j
�(Hi
GlilllF. 1lT. \ICHI'.
C'est IiI, lJu'en attendant l'édification du Casino, le plaisir avait placé son sanctuaire,
Au-devant, mais un peu à côté, s'élève la
Rotonde bâtie sur le pal'c lui-même.
Enfin, il nous reste le }Jctil Etablissement
slIpplémenlail'e situé SUI' la place Rosalie,
cl'éé en 1819, La source de l'Hôpital y
entretient vingt-six baignoires, une pisçine et
plusieurs l'obi nets à douche; le baigneul'
y Il'ouvcra un joli salon d'attente.
Telles sont les nombreuses l'CS ource qui
ont contl'ibué ;\ donner à Vichy une vogue
européenne. On lui voit garder, plusieul's
mois durant, l'aspect le plus animé; mais
IIne fois la fête de N,-D. d'aoùt passée, alors
fIlle l'image vénél'ée de la Yiel'ge noire de
Vichy a été promenée en grande pompe par
les rues au miliell tIcs populations re ueillies,
Ics départs deviennent de plus en plu fl'élJucnts ct les alTi"ée plus l'al'CS; les hôtel. se
dégal'llissent, Je parc se fail silencieux. C'est
le moment de la décadence . Danses ct mu-
�Ii i
SnlJp.Cl: S .
. et les se réfugien 1 sous les cloîtres Oc l'Etahlissement; Vichy s'attriste et chaque jour
enlève une fleur à sa couronne.
AMLYSE HAPIOE,
On compte à Vichy srpt sources, y compl'ise celle du puilS al'tésien, To~tes
sont
rhauùe~
ou thcrmales, à l'cxception de celle
des Célestins,
Elles diffèrent en pl'opriétés , en volumc el
n températurc; cependant leur composition
est à peu près identiquc, Toutes sont limpiùes, plus ou nloins gazcuses, alcalines et
d'une saveur aigt'eleLle duc au bi-carbonate
de soucIe qui y domine,
Le bouillonnement des eaux pl'ovient non
de leUl' chalcul' mais de la pl'ésencc du gaz
acide cal'bonique, qui s'en ~chape
libl'ement
aussitôt qu'il n'est plu' rompt'imé.
Les suhstances les plus abondantes qui y
sont cOlltellllcs, clas ée p:.tr ordre, sont: hi'\
�GR
cal'bonate de soude, hydrochlorute dtl soude
(sel de cuisine), sulfate de soude, carbonnte
de magnésie, carbonate de chnux, oxyde de
fer et un peu de silice ( l'où' le tableau
analytiq1tC de la page 30). Nous le rrpétons, ouu'e ces sels bien suscep tihl es cie
pl'oduire d'h~ulex
effets, il faut admetlre
sans pouvoil' l'expliquel' un pl'incipe inconnu
ù:lI1S ces eaux, qui les rend éminemment
agissantes. Faut-il J'attribuer :lU mélange
sub lerranéen de ces substances dont la nature
et les effet nous sont connus? Est· ce ;\
leur union avec le gaz acide carbonique "
Est-ce il la glairine, celle matièl'e vel'dâtrc
qui surnage en abondance? - Ce sont ici.
pour les chimistes, de nou\'clles colonnes
d1Icrcule.
LE PUITS CARRt.
Il cst situé dans l'Etablissemcnt thermal
au milieu de la galerie du nord. Jadis contcnue dans un bassin cal'l'é, cette source
sourd aujourd'hui dans une cavité :ll'ron(lic,
�GO
SOlil\f.ES.
au-ùcssous ,lu sol. A son ccntrc cst un gros
tubc érasé au sommet. Des co nduits soutel'rains amènent dans cc bassin la Fontaine
des Laveuses qui fut longtemps abandonnée
pal'ce quc, dans le principe, ell e formait une
mare d'cau tièdc où l'on venait lavcl' les
jambcs des chevaux.
C'est la plus chaude dc toutes les SOUI'ces. Ellc a 46 de chalcu l' et donne 172
mètre cubes d'eau en yingt-quatl'c hcures;
ellc alimente fi elle seule les bai ns ct les
douches. On ne la pl'cnd pas en boisson.
L'usage de ces bains cause un léger
prurit fi la peau; ces eaux facilitent la circulation et la digestion, fOltilient lcs mouvements articulaircs ct cxcitcnt un ,'iolenl
appétit.
ft
PUITS CHOMEl.
Cette source doit son nom au docteur
Chomel en la pl'ésence duquel clic fut découverte en 1775, lors de la fondation dcs
hain s.
"
�in
,;ulI.r
Ill': ,' I!.IIY.
Elle jaillit dans un vase en mal'l)fC blanc
il quelques pas de la précéden Le. Sa températul'e est de 41 elle laisse échapper quelque peu du gaz acide carbonique qu'elle
l'enferme en abondance. Cette eau contient
du bi-cal'bonale de Roude, sel fondant et
dissolvant de sa nature, qui alcalise les
flivel's fluides avec lesquels il est en contact,
les l'cnd moins épais ct plus coulants, augmente les sécrétions, agit puis amment SUI'
J'estomac et les intestins.
On vante ses bons effets dans les S'astl'algies , les affections de poi trine et de l'e tomac; on la prend pUl'e ou mêlée avec du lait
ct de l'orgeat.
0
;
GRANDE, GRillE.
Elle est linsi nommée parce qu'elle est
gardée par une grande grille de fel'.
C'est là où viennent puiser les malades ct
ceux qui ne le sonL pas; clic sert aussi :t
alimenter les réservoirs. Elle marque 3.{.o ct
est tl'ès-abondan te .
�71
SOU RCE S.
Ses eaux soul'llcnt dans un bassin octogone
à hauteur d'appui; elles se conselvent bien
et s'expédient.
Comme celles du puits Chomel, elles abondent en gaz acide cal'boniqne el en bi-cal'bonate de soude,
Pénétrant dans toutes les anfractuosités de
l'appal'cil digestif et de la poitl'ine, son action se fait senlir dans tout l'organisme; elle
fond les engorgements de la rate et du foie,
fait cesser les dyspepsies, les flatuosités,
etc ....
SOURCE DE L'HOPITAL OU GROS'BOULET.
Si tuée sur la place Ros3lie, cn face de
J'llôpital d'où elle tire son nom, elle est
rccueillie dans un vaste bassin circulail'e à
hauteur d'appui, entourée d'une belle grille
en fer , et recouverte d'un chaperon en zinc.
C'est à sa surface que surnage en quantité
cette matière onctueuse, transpa rente, irisée,
verdâlre, nommée glairinc.
"
�f.I'IlIE fiE
\Ienr.
a tcmpéralUI'e est de 3:.3°; elle fournit en
24 heures 56 mètl'es cubes de liquide. Le
smplu s de ses eaux est dirigé dan& la succursale de l'Etablissement thermal, et dans
l'Hôpital qui s'cri sert pOUl' ses malades.
Elle est efficace dans les maladies de~
glande dans l'emp:Hcmcnt de la rate et du
pancréas, les engorgemen ts des ovaires; ell e
active la diO'estion, fortifie l'estomac, ranime
le teint des malades affecté d'hystérie ou de
jauni ·se.
1
SOURCE LUCAS .
La Olll'ce Lucas, di Le au si Fontaine des
r;aLeux, doit son nom au docteur Lucas,
inspecteul' de ca ux sous la llefitaul'ation.
Elle est si tuée sur Je chemi n de Cusset et
ca hée dans une baraque en planches,
Chaude à 29°, elle contient de l'hydrogène
sulflll'é.
Ses eaux son t employ' e avec succès dans
e affections ulanée ', c'e t
qui lelll' a
valu leur surnom.
�SO!; RCr: S.
011 ne les boillille mêlées à la go mm e et
au lait, parce qu'elles il'rit entl'estomac.
SOURCE ARTÉSIENNE OU LARDY .
D' couyerte en 1 843, elle occu pe la partie
est du Clos des Ct!lesLÏns , Oll elle sort dan s
un bassin en piel'I'e, couvel't d'un e cl oche en
,'cne pour s'opposer à la di ssipation du gaz ,
qui sertou qui est ccnsé devoir servil' il b confection ci e p::ts LÏll e de Vichy. Le gaz est co ndnit pal' de tu ya ux dans un p:lI'ill on oit sont
pr Iparres le soi-di sant vérita bll's pas t'illes
de Vichy ct le sels de Vichy p OUl' boi sson
ct bain s.
c.e:; ca ux sont les plus demand les; elles
s'expédi ent an loin .
Elles sont tout à la fui s fert'ugin euses.
alcalines , gazeuses et pin s ri che' qne les
autres fontain e. en acide al'bo nique. Elles
excitent J'appétit , facilitent la di ges tion ct
enlèvent les aigreurs de l'estomac, en sa tura I ~
le acides cl s voies di rTes ti ves.
�LUIOI: Df: , ' ICIlI.
SOURCE DES C~LESTl"
OU DU ROCHER ,
La source des Célestins ou du Rocher
jaillit à tl'ente mètl'es de l'AlIiel', à la base
d'un rocher, Fraiche, aigrelette, pétillante,
elle est la plus riche en substances salines et
fournit beaucoup de gaz acide carbonique.
Elle est souveraine dans les maladies des
l'eing, de la gravelle, du calcul et des concl'étions goutteuses. Aussi y a- t-il foule à
celle ource. C'est là que viennent clopinclopant M~1.
les goutteux, race dodue, au
teint f1eUl'i, décorés do bâtons, de béquilles
et de croix, tous atteints et convaincus de
concrétions dans les articulations pal' suite
~
d'un usage immodéré d'aliments trop suc.
lents.
�PROMENADES.
LE GRAND ~ARC
. LE SICHON . AVEIIUE DE MESDAMES. MOULIN
DE PHESLE. SOURCE PAJOT . SAINTE-MARIE.
SAINT-AMAND . HAUTERIVE.
VAISSE .
Les excul'sions, les promenades sont
l'adjuvant indispensable des eaux, à cause
des rli tractions qu'elles procUl'ent. Presque
toujours le charmes indescriptibles de la
nature finissent pal' attaeher, en sorte que
les maladies physiques qui onl eu pour cause
})remière los préoccupations de l'e pri t ou de
tt'op vifs sentiments du cœlll' sont ain si trai·
,
�j f1
(; 1:11>[ H E \"I e Uf.
tées souycl'ain emeIll. Dan ' lc cas contraire ,
ellcs ont d'un e cxcellente hygiènc .
Pl'enon s d'al Ol'el les pl'omcnad es les plu
agréablcs et les plus proches : celles dIt
Gl'and-"Pal'c , dcs bOl'(l s Il u Si chon, de la
côte SainL-Amand , dc Cu ssel, cl'llautel'ive
ct de Vai sse. Si la march e es t un peu fatigantc, ch bicn 1nou s pl'cndl'on s notl'c ,"oilul'e,
voire mêmc un loca ti . Il Y a mi eux encorc :
des âncs munis dc clIcs pOUl' homm e ou
pOUl' fûmme, non pas tê tus ct ga leux eomm c
ceux dc Montmol'ency ou des cnvi/'on s dc
Paris qui ruent Cl vou jcttent i\ lCl're l'on
irrévérencieusement, mai s doux , bien peignés, bicn Icvés, - comm e il convicnt, ct qui savent au besoin trolter ct galoper.
Lc GI'and-Parc sera Ic licu Ic plu s ordinail'c dc nos prom enadcs quotidienncs,
Epl'omon s-nou s quclqu c lass itudc, voulon snOli s respil'cl' de douces bl'isc sou s la feuillée, trOUYer quelqu es rêvcri cs so us Ic rOU YCl't
ou "II" pcrelu dun ' les arbrc ' ans qu iller
�l'I\O~i.;
. \lI.S
.
il
Vichy? C'est ici et non ailleUI's qu'il faut
;]lIer. Une l'ivièl'e le ll'avel'se formant tour-:Itour il ùts, étangs, cascades. Mais qlle servil'ait de vous en entretenir aujoul'd'hui? La
llatul'e n'a pas eu le temps de déployel' tonIes
s('s magnificences, là oit la main de l'homme,
:lrant de disputer au /leuve une pal'tie de ses
l'i \'es, l'cm liai t hiel' encore les galets de
J'A Il i CI' .
Dirigeons-nous ,"crs le Sichon, petit ruisseau qui coule il pleins hords de J'est :)
r ouest dans \1 n li t. de /leurs , tapiss6 de
menthes, d'épilobes roses et de pulicail'es,
sous un double rideau de ,"erdure, au
milieu des arbl'es ct des peupliel's, eL va
pel'CII'e ses eaux ct son nom dans Allier. Le
chemin suit les sinuosités des biefs ct 1' 011
se trouve apl'ès maints détours drins lin frais
labyrinthe oLl sont échelonnés des moulins
babillal'ds. Cette délicieuse promenaùe pOl'te
pompeusement le nom d'Avenne de Mesda?MS, en !\ouY('ni l' des princesses qui ont (:lit
,
�f,t;IUE Ill:
n eur.
commenceJ' les plantatiolls. Elle nOli s co nduit
à Cusset en vingt minutes à tl'avers les oseraies ct les verts pâturages. Tout autoUl' de
nous, la végétation estluluriante : le houhlon grimpant, la dou ce-amèl'c arec ses
haies ,'o uges ct ses OeuJ's violettes, la alicaire aux Oeurs rOü ges, le li seron avec ses
gl'andes cloches, y vivent côte à côte, ;'t gauche, de bea ux saules baignent leurs
rameaux dans l'eau du l'aride Sichon, ct
plus loin , fuyant so us les al'bres , j'aperçois
de vertes p,'ai ri es qu'a l'rosent en mllrmUl'ant
une myriade de petits rui ssea ux .
A mi-chem in, vou . tl'o uvez le joli moulin
de Pl'esle avec ses éèlusées écumanles , arec
ses l'ou es toutes chargées de perle liquides,
ct les deux arches jumelles d'un pont ru stique où le rui sseau "3 se préci pi ter dans la
pénombre à trarers les mousses ct les longues herbes.
Vou s go ùtez en pa~snt
à la so urce Pajol,
froide cl a idllle-fcrt'll gi nclI ); , 'lui lai sse SIII'
�lU
rnolll-: :'\ .\ li 1': S .
ses bords un dépôt rougcâtre d'oxyde de l'cr.
Bientôt à travers lc feuillage vous découvrez
11 ne papetcl'ie qui a le cachet des fabl'iques
i laliennes. A l'extl'émité de l'allée, vous quittcz Ic l'oman tique Sichon qui s'échappc sous
lIll pont de piclTcs à plein cintre ct roule sur
des dalles calcaires. Nous voici à Cusset.
Pourtant voyez ft votre gauchc l'Etablissement thcrmal dc Stc-Marie, coquct pastiche
élcyé sur Ic dessins de l'al'chitccte Dailly. Il
:l. ét6 fondé cn 1852 par n. BCI'tl'aIHI, dc
Cussct. Deux sourccs minérales, jaillissant
au-(lcvan t dans un délicieux jal'di n :mglais,
l'alimcntent. Ste-~Iari
est un élégant portique renaissancc, flanqué de dcux tourelles
moycn-âge et de deux pavillons sur Ics côtés,
d'un ensemble très-pillorcsque.
CUSSET . LES IIIlUVlUX. LA COTE DES JUSTICES.
LE PUITS DU DIABLE.
Cusset, avec ses anciens et ses nouveaux
qual'tiel's, scs rucs IOl'lu uses, ses boutiqll .
,
�1111
LnllF. ur: 1"11:111.
ohscures, scs bcllcs promcnades ci rculaircs,
unc ph~ ' sionme
toutc particulièl'c, rnihOLlrbonnichonnc, mi-auYergnatc. La yieillc
vill c, f'oul'millhnt dc maisons, dc tourclles
très-curicuscs ct [l'ès-pittorcsqucs à côté de
cOll structions nCl1YCS, entou l'rc de boulcvards
bien plantés, rcsscmble asscz à unc coquetLe
surannéc, qui s'cst parée pOUl' le bal d'unc
ceinturc éclatante.
Cus CL date du IX· sièclc. Son nom cst
tiré du ccltiqu c ClIssry, clos, OUYCI'l. Elle
sc cachc, cn circt, dans lin repli de la monLagne. C'cst un nid da as un ili on. Ellc (loit
son Ol'igi nc ct son :lC 'l'oissement au couvcnL
(lc~
rcligieuscs de l'ordl'c desailltBenort qu'y
établit, en 90, Eumène, évêque de Ncvcl's.
La fondation fut con/1['mée la mêmc annéc
pal' lcttres-patcntcs dc Charle '-le-Chauve,
qui l' xcmpta de toute cspècc de ccn!'ives ct
de M 'imcs, rnoycnnantla l'cdovancc annuclle
cl'unc livrc d'al'gcnt qu'jl avait ;1 paycr ;),
l'él'l'rrl1C, Ic JO U[' de la Saint-Mal'lin, ct par
:J
�8/
ro ntl'e cclui-ci nc pouvait y chang-cr l'ordrc
1lI0nastiqu c, non plus que donnel' au l'ou\'enl
unc abbcsse liréc d'une allll'e maison.
El'igéc cn abbaye royale de fillcs noblcs
pal' lIugucs de Clermont, en 1%136, la communauté jouit de grands pl'i\'ilégcs quc confirmèrent ensuite Phillppc-Auguste, saint
Loui s et Louis XI. ,-L'abbcsse partageait la
justice avec le l'oi et il était défcndu, sous
peine de mort, de violel' cct asile. C'est ellc
qui nommait le chantl'e et Ics dix-scpt chall (1 incs du chapi tl'e de l'églisc de Notrc-Dame,
contiguë au couvcnt, et, avant quc la c1ûtul'c
ftH de l'iguCUl' pOUl' les rcligi cuses , clle avait
Ic droit de Pl'clHlre la pl'cmièl'e pla c(~ dnn s
le chœul' des chanoincs.
D\ l'an 1100, Cu ssct appnl'tcnail allx
!:il'cs de DOlll'bon . Mai s autou!' du 1110na tère
pui ssan t s'éleva un villagc, où les vilaills
,"cllaicnt s abritcl' contrc la tYl'annic clcs
scigllcurs. Bi cntôt lc villa gc cul. e tours, scs
fos":s, S S Intll'nillcs CI scs portcs ll crsées.
(j
�Ri
r;!;IJlI. IlE \"ICIIT,
Ce fut une "ille. La l't\\'olution, en supprimant
de criants abus, a causé la ruine d'une partie de J'ancienne abbaye des Bénédictines .
Dans ses dépendances, l'rslécs encol'e dehou t,
on a fait le collés-e, la halle el 1'hôtel-derille,
L'église de Saint-Saturnin possède un
c1ochel' l'oman ct un porche qui dale du XI e
maisons à
siède. En face s'élèrent d~ux
pignons de bois. L'une de ces maisons donna
abri au dauphin révolté, pendant la guerre
dite du B-ien public. Lorsque, à Cusset, le
malheureux Chal'Ies VII fit la paix arec lion
fils Cl le cAier sire duc de Bourbon, flui se
soumil'ent pal' la raison qu'i ls n'étaient pas
les plus forts, c'est cc logis qui vit scellel'
par un baiser la réconciliation du roi avec
son fils rebelle et SOUt'lIois.
Voici ce qui se passa il cette occasion:
Les deux révoltés sachant que les habitants
de Cusset voulaient bien sel'vil' le Dauphin,
mai s non eonlre son pt' I'e , avaient dt1pnlé le
�l ' I~(lJ:'i
. H1J:S.
{'('mIe !l'Eu près du r'oi, qui (:t:lit il Roannf',
pour' lui proposer de se l'endre :'t Cusset oit
lnollseigllcttr le dauphin et monseignew'
de Ronrbon viend7'airlll se mcU7'e à sn,
miséricoI'de, Charles y consentit. Louis et
le duc dl' Bourbon implol'èrent sa clémenc(',
se y"etant à genon.c et criant trois (ois
ln -rcy, Louis, dit le l'oi, vous soyez le
bien venu, vous avez moult longnement
demonré, (tUez-vous-en 7'eposer en votre
hostcl pour anjol~rd'hi,
et demain nous
parler'ons à 1)Ons. 11 l'epl'ocha au clue de
Bourbon ses méfaits pl'écédents et finit par'
lui par'donner. Après plusieurs paroles
et desméltfs C?l tOt(tc hnmilité, -ils firent
!JI'Cwde rhère ensemble et firent pnblier la
paix, dont tant le pWJllc {1(,t réy"oni (24juillet U,'-O ).
Louis Xl se souvinl oe Cusset. En montant sur le trône, il 1:1 dédara « vi lle r'oyale
fllI OOl1lnillC de la COllronne, ineommutahleIll ent in:lli(onnhlt· tl'icelle,)) la pOlll'Yut dc
�r.lillJF. liE
ne"\' .
deux bailliages et en fit une place fortifiée,
fermée par les quatre bonnes portes Dope,
la Mèl'C, la Barge et Saint-Antoine, entre
lesquelles s'élévaient qllatl'e grosl~
tOllrs
bien percées et flanquées, di tes de Sai nl.Jean, Ilu Bateau, de Notl'e-Oame et la Gr05se
'1'0111', et entourée de fortes et hautes mu ·
l'ailles, de fossés larges et profonrls. Bien
lui en pri t. tors de la révolte des seigneurs
dll Bourbonnais, de l'Auvergne et du Berry,
Cusset l'esta fidèle et tint bon pOUl' le roi.
Depuis, les rOI'tifications di parues ont. fait
place à etes habitations ou à des jal'dins potagers. Quel contraste 1
A quelques pas de la place on admire une
délicieuse tourelltl en encorbellement, su pportée par une cariatide au-dessous de laquelle est inscl'it ce distique:
(Iule oneri aflixmn sors llle,1)1'œdnra locavit;
Jlic misero et trulico pama pm'cnnls cri/.
Bnfin, des ft'agmenls d'architecture et
d'ol'Oementation qui remontent au X"y"
�1'110)1 E~
.\
85
lit: .
siècle: le bas-relief de la Vierge et JéS1'S, à
la maison Jourde; une colossale et curieuse
cheminée, ayec piliers sculptés en entre-lacs
suppol'tant un manteau omé d'anges nus à
mi-corps et d'élégants rinceaux, dans la
maison Leboul'g.
L'hospice de Cusset date de 1706.
Au ortir de Cusset et à quelques minutes
à peine, la vallée pl'end soudain un caractère
sauvage et désolé. Le Johan, grossi du BulIon. roule à travers des roches énormes et
bondit en ca:scades, Nous sommes aux ~la
TaUX (vallons maudits). Des pics élancés,
menaçants, aux contours heul'tés , aux couleurs sombres ct violacées, se détachent brusquement du sol maigre où crois entla fougère N la mousse. Etonnés de voir le soleil,
éblouis de ses clartés, des prismes entiers
de rochers se montrent à l'œil c[I'ayé et
Jlenden t à peine relenus SUI' les profondeurs, Les flancs des monts déchil'entle ciel
de leurs dmes arêtes. C'est une étroite ct
,
�RG
fo l"llll: I,t \ 1LI 1\ .
sùmhrc g0'1'c. Quand \ielltlt! soir, quand le
soleil nc jctte plus SUI' la vallée ses ,'ayons
obliques, SOIIS un rideau cl'omh,'e, sans
:mlre hruit que les 'plaintcs de l'eau, le
paysasc prend tout-il-cour unc teintc sinistre, Qucl terrible lieu que le flanc de la
Côte-des-Justices, où suhissaient jadis leur
châliruent les condamnés à mort, Leurs omhres seule sem bIen L peupler encore ces
raYÏn ; Cl, pal' une nuit somb,'e, lorsque le
IOlll1errc etlcs éclairs déchirent la lIuit, ce
sont e!lcs, ce sont ces ombres seules qui
poussent des hauteurs ces énorm ... s blocs
qui l'oulcnt bruyammcnt dans la vallée où
pleure Ic Johan désolé,
SUI' les hauteurs des Malavaux,la tradition
ressusciLe une Irgion dc ,'eligieux soldats et
une commanderie de Templiers, Des croix,
des épées, de~
rosaires, des casques ct
autres objets trouvés en un cerLain cndl'oit
de la montftgne ont trahi le doublc caractère du pr~tl'c
- solùaL,
l il CJle~c
s pas dc
�là, près de débl'is cr.1paisscs murnilles, la
pioche a heurté et mis à découvert tout un
ossuaire et des squelettcs, Commc pour
compléter l'hOITcur du licu, SUI' ln cimc la
plus élcvée un gouffrc s'enfonce dan~
Ic roc
"if; goufl'l'c impie dont l'usage est un probl6me ct qui épouvante l'imagination, On
l'a nommé le puits du Diablç, Lc pàtr'c \'OUS
l'acontel'a qu'il fut crcusé pal' la cupidité
d'un seigncur, à l'esprit duquclla haguctte
divinatoil'c de quclquc sorcicr avait fait
I.Jrillcl' un trésor,
Allons, il cst temps dc quiller ccs lieux
clésolés si vous YOldez bannil' un scntiment
pénible mêlé de tristesse ct de terl'cur, Jetez
1111 dcrnier regard sur les magnifiqucs points
dc vuc qui, des hautcurs, se déroulent au
loin devant vous, ct qui ne sont plus hOl'nés
(lue pal' les \'olcans éteints de la vicillc
Auvergne, la r.haine du Forez et l'azur vaporeux du ciel qui vient se confondl'c avec lcs
points extl'êmes dc l'hol'iwn . Revcnon . pal'
"
�SH
r. t: IIlr. Ill: \ ' ltIfL
notre riante yalll1e du ichon à moins qu e
YOUS ne préfériez profitel' des omnibus de
Cusset à Vichy.
COTE DE SAINT-AMAND . ABREST . BUSSET.
On peut aller en voiture jusqu'au joli village d'Abrest , qui se cache au milieu des
noyer ' au feuillage d'un noil' foncé. Un étroit
sen tier, tl'acé au milieu des pampres, vous
conduit de là en vingt minutes au ommet
de la eôt\,; Saint-Amand. La vue embra se
toule la belle Limagne d'Auvel'gne. A l'horizon se lire sentie Puy-de-Dôme et la chaine
des Cl'Ulères éleint ([u'il domine, et un peu
à g:lUche, au demier plan, dan s un .1lmosplrère plus éloigné, plus ind écis, les puys
du Mont-Dore, avec le pic de Sancy , qui
mesure 1888 mèll'es au-dessus du niveau
(lc la mer. Je l'en once à décl'il'c l'immen se
plaine cl scs IJe3Ulé : l'Allicr qui sc lord
Jan l , campaglles commc un énormc SCI'-
�1'1l 0 \f [:>A IJ [
Rn
,
)lent , live' SC' îles nombreuses, sc touft'\!:
de saules, se bouquets (l'aulnes eL ses
lignes de hauts peulir~,
enfin ces profondes vall ées éclairées pal' le soleil ou tOUI'-:\tou!' perùues dans l'ombre: ici Saint-Yorre,
là llautcl'ive avec ses sources min éral es;
enfin 3 droite, dans la plaine , Vic1ly qui
semble étou!)'cl' ous les grand s al'br ; les
ponts de l'Alli el' et le clochel' de Vaiss(",
Le plateau calcaire de aint-Amand es t du
l'e' te en pleine culLurc; le botaniste n' y
Ll'ouvera que les espèce, vulgaires de la
plaine, excpt~
peut-être la cam panule glo11161'6 et le buplèvre en fau cille,
Nous al'l'i\'ori5 par des pentes stél'iles el
roca illcuses au château de BOlI.l'bon-Busset,
Le manoil' de Bu sset, au XIV· iè le, appartenait à Guillaume, seigneul' de Vichy et
chât Iain d'Ahrest; il passa de ses mains
dans la maison d'Allègre; plu ' tanl en!in,
pal' le mariage Je Mal'guel'ite d' Ali gre, ;i
riel'l'e de Bourbon dont les Boul'bou-llu ' ~Cl
"\
�no
ClIllt:
nr.
IICII1',
actuels llèsccndenl, cn droite ligne, :1In. 1
qu'ill'ésulte des letLres-patenlcs à eux octroyées, en1618, paI'LollisXIII,ctenregistl'ées au Pariement. Celle hl'anche a pOUl'
tige Louis de Bourbon, qui fut évêque de
liège et qui épousa la veuve du due de
Gueldres, de la maison de Casimil', 11 était
Iii de Charles 1", dllc rie Bourbon, desde Bourgogne
cendant lui-mûme d'\~nès
et de Robert de France, qui fut tué en 1469,
par Guillaume de la Mal'k, le Sanglic1' des
Ardennes.
Plusieurs seigneul's de Busset ont occupé
des postes éminents dans l'État, un Philippe
de Bourbon, gouverneur de Cadat eL de
ILII'at, pél'il à la balaille de Saint-Quentin,
10 aoùl 1557; Claude de Boubon, son frère,
fut gouverneur du Limousin; Louis de
BOil l'bon, lieu tcnan t-général d'a rtillerie, perdit la "ie an siége de Fribourg (1677).
Bourbon-Busset e t un véritahle manoil'
f '~ odal.
nc éll'oite issue, m Inagée enlle deux
�!lI
tOUI'S carl'ées et l'approchées l'une de 1 1~ lutre,
'forme l'ellceinte pl'incipale. On alTi\'e ainsi
dans une première cour; puis passant la
tour de Riom, qui s'élève mena çante en face
de l'entrée, on trouve la cour d'honneue, à
l'angle de laquelle s'élève une autre tour
dite de l'llodoge. Ces deux débris datent du
XIII' siècle. A côté de la cour est une vaste
terrasse d'où vous apercevez, avec quelques-ulis des si te q'le vous avez vu s: le
pont de Rie;, ~Iaulmont,
le château et la
forêt de Randan, au loin la "ille de Riom.
L'intcrieur mérite bien une visite. On y remarque une tribune élégante qui communique :1 la chapelle, d'ancien Iles peiutul'cS
ct de "ieux mi 'sels avec Ininiatures.
L'ARDOISltRE, LE SAUT DE LA CHtVRE. LES GRIVATS,
LE GOUR·SAILLANT , LE PEYROU , LES
RUINES DE MONTGILBERT .
Cette foiS-CI nous nous engageoll . cl Il côté
de Cusse t par la fraich e vallée tIu ichon.
,
�Grill!: IIF. YI II\".
Y eSl !Jcau. La nature y sourit continuellement au promeneul' qu'clic semhle '
vouloir y l'ctenil'; ici lcs montngnes rcvèlcnt
unc luxuriante verdul'c. tc mUl'lnUl'c dcs
cascadcs, les bl'Uissemcnts inconnus elmystérieux qui sont la gTande voix de la nature,
de fraiches !JI'iscs, \'ous prédisposentlc cœur
aux plus douccs émotions.
Vous pl'ellcz cnfin le chcmin qui sel'pcnte
SUI' le nanc gauchc du vallon; cà ct là
d' nonncs roches l'ougcs ct gl'ises surplombent la route; VOII les laisscz derrière vous
comme autant de sentinclles avancées, Le
p1us élevé de ces rocs mena~'ts
est connu
sous le nom du Saut-de-Ia-Chèvre, Jc nc
puis pao; CI' sous ilence la légende plcinc dc
fraichcu!' (lui s'y raLtache,
C' lait l'hiver; une chèvre blanche, seul
hien d'une pauvrc paysanne, s'était égarée
SUI' c l'OC. Un IOll p accou rt à ses bêlemcn ts
plaintifs, La chèvre épouvantée veut fuil'
de\'ant SOli adversaire; h las 1 nul espoir.
TOUL
�l'I\)E:i
. \Ilr.~
.
côlé, l'cnnemi impl::lcablc; ne l'aul''c,
Ic préc.ipice qu'clle cst habituée il voir d'un
œil hardi. L'abîmc cst là ... insaliahle, menaçant. Elle s'élancc au hasard, sc précipite
cm'ayée, tombe saliS se fai,'c de mal ail hord
du Sichon ct regagne l'établc, tandis qlle le
loup, qui s'cst élancé après clic pOUt' la
saisit', sc lord au picd du f'ochc!' olt il ::,'est
hl'isé.
Laissons lc hamcau des Gl'iY:lts et sa
bellc manufacturc d'étollcs communes de
lainc, dont lcs p,'oduits sonl connus sous le
même nom de Gl'i\'ats. Les flan s de la vallée fOl'mcnt un m:1gnifiquc amphilhérll!'C;
mais bientôt clic sc l'es crl'e ct dcvient plus
profondc. Lcs cllènes se montren t Ù 1I0US
heaucoup plus nombl'cux. Nous passons le
lOITcnt sur un pont américain, et nOlis 1I0U:'i
trouvons su r' la pcn Le oppo 'éc. La \'oix tOlljours grondcuse du Sichon arrivc jusqu'à
nous; m:1is lui sc dérol e à nos rcgards sous
lin bcrccau dc fCllill:1gr impt1nrtf'ahlc:l l'œil.
D'llll
,
�Gt:lIJl : IJl, '1 1: 111' ,
On ne sc la SCI'ai l pa s de Sil i ,'l'e cct te hell e
l'all ée dc l'Ar'd oisièl'c, taHt le spcctacle cn
e 't yal'ié ct attachant.
A pcu de di stan cc cst le Gour-S:lillant.
Le Sichon s'y ))J'écipitc aycc fUl'eul' d'une
hauteur dc pill sieul's mètrcs , à tl'avcrs unc
go rgc dc rochCl's , tantôt se di visant , l:lntôt
s\lI'l'ondi 'sant en lamcs tran spal'elltcs SUI'
des d 'gr 's natul'cls, O'énol'mcs qU:ll'ticl's dc
l'ochcs tapi ssécs cie mOlls cs et dc Ii :: ncs,
projcll cnt sur l'écume bl:lJI chc lcurs omures
diaphancs ; au-dessus , de gl'and s al'lJl' s
"élèl'cnt m:ljestucux; 0 11 jouit dc cc COllpd'œil ench:llîtcul' CH gr:lyi ssant 1111 bois
tOllffu ,
L'Ard oisièrc cll c-mêmc est un ' imm r. nsc
excav:l tion crcuséc, "C I' la fin ùu sièclll dCI'ni el' , dc la main des homm cs dan s les Il:lll cS
dc la montagne, L'ex pl oitati on de cellC carri èrc ful aban cl onn e 11 cau sc (1e la l'l'agilit é
de l'al'cloi se ex tl'aile, Au fon(1 de la (,:l Ycl'nc
t's l Ull PU !ts !arg 1 profo nd qni s'oul'I'e à
�....
(.,
l'llIDIl ::'i .\III.S.
/lCUI' du sol dans un terrain gris foncé, C'csl
Ull \'éritablc gouffrc dans une humide Cl
som bee ca\'eme; quand on sorl dc là, les
soul'il'es dc la nature et eu soleil vous semhlent par'opposition plus doux CIlCOI'e.
Un sOUyenil' l'écent se rattache il la chaumière cn ruine qui s'offre il vos l'cgal'tls.
C'était naguèl'cs la retraitc d'un crmile du
nom dc fl'ère Jcan. On sail qlle la , conteml'lation ct la prièee divisaient scs longues
jOUl'l1 ICS, Cl j'aime à croire que lc temps
qu'il dél'obait 3U sommeil n'était pas moins
bien employé; cependant la justice s'occupant de frèl'e Jean, les tricol'ncs clics bau(lricrs apparurcnt un beau jouI' dans ccs
)icux.
Depuis, J'crmitage cst abandonné. Les
bcrgers YOUS diront quc Jean fl'éqnl'nt parfois cncorc ces licux, el quc sOll\'cnt )a unit,
quand la lunc cessc d'argcntcI'Ia. ampagnc,
ou \'oit son spectl'c pa cr rapidcmcnt :1Udessus dcs grands al'b:'cs du irholl pOlll'
,
�ycnil' arl'achel' une poignl't.: dc challme au
logis abandonné.
Tout auprès eslle yieux casld du Peyrou,
posé sur un mamelon et encadl'é par les
chênes de la forêt. Si nous gravissons la
montagne qlli fait face aux cal'l'ièl'es, un
chemin étroit, rocailleux et escarpé, tracé
dans un bois de châtaigners ct de pins,
nous mène au point culminant Oll nOlis
trouvons, :lYCC une partie dcs pcrspectives
que nous ayons déjil plusieurs fois décritcs,
la vuc du l'LW de Saint-Vincent, dcs ruincs
dc MOIllgilbcl'l qui cachent de sallgl:llltcs
annal's sous leul' mantcau dc licrrc; Cl dc la
sombl'c montagnc dc Montonccllc d'oil sortcnt lc Sichon, la Ccrdognc et la Beslll'C.
HAUTERIVE.
L ch min qui y conduit par 1:1 gauchc
d'Alliel' st en Ol'C à dé OU,'CI't. C'cst III1C
pl'omcnadc qlle VOli S l' \sen'el'CZ pOUl' lc lendemain rI'UII jouI' dc plllie 011 pnl' UIl tcmps
�nuageux, sinon clle dcvra le c(\dcI' il toulf>
autre.
Nous tl'avcrsons le pont de Vichy et, à
1I01l'C gauche, cst le chemin (lui conrluit à
Hauterive. Le botaniste s'arrêtera devant
quelques belles toulTes de saponaire", dc
lampoul'des et de pommes rpincuses. Du
rcstc c'est une végétation uniforme. A dl'oite,
5111' notre passage, est l'humblc et pauvre
(\glise d'llauterive; et pal' une gl'andc allée
1l0US arl'iVOllS à un très·modcste bâtimcnt
qui renferme des eaux minérnles froinc ,
gazeuses, alcalines et asscz scmblablcs il
ccli cs des Célestin. M. Brosson, propl'irtni l'c
cl u terrain ct des soure s snt en li l'el' le
mcilleur pani; il s'appliqlln ft les l'rpalldrl!
:llol's qu'il était fermier de l'Etnt à Vichy, il
lcs pl'ôna pal' la publicité, si hicn qu'un
moment elle panll'cnt devoir l'i,'nliscr avec
('cil s de Vichy, et enfin illc utilisa dans la
pl'épnl'ntion ries caux dites dc Seltz Cl la conl'l'Clion (les 1:1. tilles de Vichy.
7
,
�!JI)
(;lïUF. III : 'ïClIY,
Ces souI'ces sont incontestablement pr'écienses, mais elles ne prod uisen t pas à
beaucoup pl'ès le même effet que les eaux
des Célestins et ne out pas fl'éq ueutées, Au
surplus les maladcs n'y trouveraient pas \111
pied-iHerl' , et il n'y a pas de médecill pOUl'
les diriger,
Au lieu de revenil' SUI' nos pas, il nous
f:lut longel' Je bord de la rivière d'Alliel'; à la
hauleuI' du vil lage d'Abrest, nOLIs hêlerons
) ~ bâlclier qui nous passera sur l'autre rire,
cl nous rcriendrolls à Vi hy pal' la l'oule de
Nimes.
VAISSE . FONTA INE INCRUSUtHE.
C'cst unc promenad rles plus agréablcs et
rcpcndallt pcu fl'équ 'nt IC . On franchit Jc
pon t ct on sui t la l'OtllC dc Gannat, su l' la
gauche dc l'Allier. Vais e cst Ull pctit villagc
au sud-oucst, placé sur un lel'tl'c LI' s-fe rlilc.
A quclques pa sculemcnt du pont de Vichy
cslnnc ourcc minél';)l intermittente, cachée
�00
sous une patiVl'e maisonnette. f.' es tunc drs
plus curicuses du pays. Elle fut obtcllue,
cu 1846, pal' Ic forage d'un puits artésien
de 132 mètrcs envil'on de profondeUl'. Le
llt[uide s'échappc avec force et par ~a ca dcs
d'un tube placé au mili eu d'un bassin circulaire petit et gro sier, qui reço it le caux.
L'ca u arl'ive; on dil'ait le mouvement artériel
du ang ou le bruit du lait quand on trait
les vaches. - Elle a le goût et la lempératUl'e de celle de la Grandc-Gl'ill.:. .Elle dépose
un :lSSCZ grande abondance dc carbonate de
chaux sur les corps qui lui sont soumis, Cl
pourrait scrvir il de belles cri tallisations,
cornille celles de Saint-.\lI yrc et Gimeaux
(Puy-de-Dôme). On y voyait un "il3ux halai
pétrifié, asscz semblable à la ma ss tle d'Hercule.
A fluelque pas pllts loin la route bifurque .
Lc pctit chemin dc droite est celu i qu'il fant
prendrc. Ri n de curieux du rcs tc AV;lisse:
b 'Ul'Ùoc upe la place ordinaire du porche
�100
r.U IIII: l'I: YICln.
de l'église; une belle tombe en madm blanc
dans le cimetière; ~ne
église petite et pauvre
surmontée d'une tour carrée, qui a remplacé
1\ 0 clocher en bois assez semblable à une
cagc à poulets. C'est tout et, si je faux,jc
n'ai gardc.
De la plate-forme de la iour de l'église on
jouit dc l'un des plus beaux points de vue
du pays. L'œil enlace tout le bassin de Vichy,
en saisit les détails, puis Hauterive, SaintAmand, Abrest, Charmeil et la haute tour
de Rollat. 00 l'evient ensuite par un petit
chemin COllYC I't.
�EXCURSIONS.
CHATElOD" . THIERS. SAIIH·GERMAIN·OES·FOSStS.
CREUZIER·LE·VIEUX. BILLY. VENDAT. CHARMEIL. RAHDA".
MAUlMDNT. EFFIAT.
C'est dans ses excursions que le touriste
témoigne surtout de on indépendance et de
sa liberté d'allures. Chacun d'eux à son mode,
ses sympathies et dirige ses pas dans ce
sens. Ainsi, tel sera retenu ici pal' une particularité qui va laisser cet autre froid et
insensible, et celui-ci sera poussé en avallt,
enthousiasmé; le même objet n'étant approprié ni à leurs études, ni au sentiment intime
qu'ils se sont formé du beau.
"
�IO?
Cela é.Lan l, nous ménagerons ces aspirations diverses qu'au sUI'plus nous sommes
incapable de satisfaire, et nous nous bornel'ons à vous guider encore deux ou troi s
fois sur des points déterminés, qui ont fail
les déli ces de tou ,
CHATELDON . THIERS.
Rien de plus réjouissant pour la "ue CJlle
les sites qui se succèdent SUI' le chem ill de
Vichy à Thiel's ; pas de route plus ag'l'éahle.
Elle longe Allier du côté ol'iental et au pied
du Forez dont elle suit les ondulation s.
Nous lai ssons à gauche les vieilles Lours
de Busse t, et nou s découvrons au loi n le
douhle ommet de Puy-G uillaume ; /lOti
foulons le sol auvergnat il parlir de la Mai sonBlanche,
A mi-chemin de Thiers, au fond d'un e
délicieu se vallée al'rosée pal' le Vauziron nt
qui se présente à ga uche, est assise la vieill e
vill e au\'cl'3nale de Chtlleldon, EH sc li '1fl
�10:\
EXCliRSlOliS.
paisible enll'e les montagnes tapissées de
riches vignobles ct sous les noyers d'un vert
foncé, Le lourd clocheI' de l'église est hl
premièl'e chose qui s'offt'e à la vue; visitons
la d'abord. Elle esl fo['t ancienne. Les uns
font remonter sa conslI'uction au milieu du
XVIe siècle, les autres à une époque plus
l'eculée. Deux sculptul'es antérieures à la
Renaissance Ol'nent le portail: elles l'eprésentent l'une un moine en prières, l'autre un
satyre écorché, L'église se compose de trois
nefs. Le chœur est omé de bonnes copies
des maîLl'es italiens, et la chaire, œuvI'C du
XVIII" siècle, esl ornée de sculptures d'un
:lS5 z bon style et d'une forl belle axécutioll,
Pl'ès de J'église est une sorte de tour grise,
earl'ée, pel'cée d'une porte à plcin-ciJlll'e,
recouverte d'un toit pyramidal ct surmontée
d'un campanile de bois; elle s'élève isolément sur une place, qui est plutôt un parc
aux oies cl aux canards; c'cst le be!rroi dJ
Cltàlcldon. L:l ,:illc lM!' cllc-même est tri ste
,
�r.
IUf.
ur.
IICII\.
ct sombre. Se ' maisons ont un cachet de
vétusté qui fait le bonheur des peintres;
génél'alement ses mUl's onl une charpente de
bois; l'étage supérieur, où l'on parvient pal'
un escalier boiteux, fail forte sailli\! SUI' la
rue; quelques antiques sculptures aux
façadcs.
En l'emontant le Vauzil'on, on anive :l de
petits the l'mes et à deux source minérale ' :
les sourccs du bois de Goutte-Sal:lde, dites
de la Montagne et celles di tes des Vignes,
froid e', acidules, alcalines el ferru gineuses .
Nous revenons , au bou t de quelques secondes, :l Clt:iteldon (cas tellwn clomini château du ~ e ign eur).
Son ol'igine rcmontc
à tonis-lc-GI'os; c' 'tait au XVII" siècle ulle
fOl'leresse menaçante, Aujourd'hui la OUI'
n'a gardé de ves ti ges de son ancien caract 're
qu'un trOl~:on
de lOUl' reeouvrant des ouhlietle , oll le seignellr féodal jetail ccux
dont il avait :1 tir l' "engeance. On y 3l'1'i"c
pal' un chelllin touruant et rapide 'lui 1011" .
�10 '
de 'ombres II1UI'S, haut · de 60 pi 'd:;, III li 1\
cyclopéens, percés ne ra l'es fenêtres et
recouverts d'un manteau de lierl'e. Au point
de jonction ùes deux aUes du châtea u était
aUlrefoi5 la chapelle, ainsi que l'indiquaient
quelques fresques dont certaines parti':!s des
murailles sont encore l'ecouyertes. Dans les
vastes salles et dans les larges cOrI'idol's
sont quelques meubles , objets ou morceaux
précieux.
De I:t terrasse vous dominez la ville et
jouissez d'un magnifique panorama. On peut
déjeûncl' à l'hôtellerie du Soleil-d'Or.
Nous traverso ns maintenant d'agres tes
vallons t le temps pa 'se vite ;\ con templ el'
de l'iall ts villages parsemés dalls un pa)"
admil'able. Nous voici arrivés à l'antiquo
Th igc?'num.
Thi er est il'r<'gu li èrcm ent jeté SUI' l'arèle
d'une montagne, à la jonction de deux vallées profondes l[U'arrosent la Dore ct la
Durolle. C'est Uli C \'ille rminClltnlent ildus~
�lOG
lricll c; 'CS vall ée rctenti s 'enl in ccssamm ent
cl u bl'lli l dcs n1:ll'li nets, dcs f O l o n ~ , des
mal'le:lux , des lim es et des meules, Au
res le ses produits de outell el'i c Cl de papeleri c ont 11 juste litre es Lim :·. Ch aqu c an ; I (~
de rllC, chaqll e échappée, offl'enl aux l'eS'ard s
urpri s des sites plus ch::l l' m::l nt s, plus accioent \s les un s qu e les autres. Les m a i ~ on s ,
p01l1' la plnpart consll'uiles en bois , ont
des loitlll'CS en form e de pi gnon s obtu s ,
formant de rues étagées eb des rampes 1':1pides . De la place publilJllc, on sai sit l'ensemIle des mon Lagne et leudpre bcautr.
Au fontl coule la Duroll e aux bl'llyantcs
ca cad es , entre des fabriqu e eLd es rochers;
dan des mas ifs de nOJer etlle rhùtai gncrs,
on déco uv re les harmanLs vill age de· Dcgoula, de r ont-TIaut, de Pùnt-Ba , d'Oblill
.t de la Paill ette . Allez visilC/' les vieille '
mai ons con sll'llitcs en boi ' , dites le ekâr
tea lll ; pui s, au sommet de la monIn gll c·) la
p Lite char Ile clétliéc à sai llt lI.oc h.
�(07
Thigcl'nnOl l'ut ravagée, au Ylr siècl', par
soldat:; de Théodoric. A celte époque
J'eculée elle possédait, di~ent
le ' chroniques
de Grégoire de Tours, une p~uYJ'e
église
construile en planches. C'est SUI' l'emplacement cie celle antique construction qne s'élèye
aujourd' hui l'église de ~loutier5,
dédiée il
saint Symphol'ien, parce que originairement
un pélerin déposa sur l'autel trois c:lilloux
teints du sang de ce martyr.
L'église de Saint-Jean est pittore qllement bâtie ur ua plateau levé; du haut du
clocher', le regard plonge dans la gOI'gC du
Trou-d'Enfer el sur le COUI' de la Durolle,
Un :lUll'e monument, l'église Collégiale
de Saint-Genez, appelle l'attention de 1':11'chéologue. Elle e t d'une haute antiquitü.
Avitus, évêque de Clermont, la fit l'cconstruir'c en 575, et plus tal'd, cn 10 116, Wido,
scigneur de Thiers et grand ch ef féodal, la
J'eleva cie ses l'uiues ct lui fit d'importallt e'
donations. Saint-Geliez st 1111 composé cl
IC5
�If'lR
plusieurs styles: la plupal't de ses fenêtres
sont éll'oites et cintrée ' et quelques piliers
lourds et massifs; dan les parties plu modernes apparaissent l'ogive et lt's colonnes
en fai ceau. Al' au tel de la Yi erge, sur l'angle
d'un tableau, un écusson porte ces mots:
« Les huguenot sont entrés céans le 22
juillet 150 .. » Le porche d'excommunication,
qui date en partie de la primitive construction de l'éllifice, est surtout curieux.
Ce n'est pa tout. On remarque à Thiers
deux autres constructions d'une architecture
hal'die : le pont Sainl-Jean et le pont du
Diable. Ce dernier est ainsi nommé parce
flue, dit la légende, «( il y manque toujours
) une pierre ct que, si on la remplaçait, le
» diable en enl verait aussitôt un autre.»
Je ne saurais vous dire 'il manque une
pierre ni où elle deVl'ai t être replacée; vous
chercherez vous - même. J'aime à croire
qu'en pareille occurrence, la maxime du
liage: «( Dans le doute, abstiens- Loi) a été
�tXCUI\ SIO:'iS.
lOf)
sui"ie. Le diable, au reste, n'entend pas
raillerie sur ces matières.
Termi nons en déclaran t que le touriste qui
se l'ait tenté d'entreprendl'e une s,'ande excursion dans ces montagnes, y trouverait
des sites qui peuvent être comparés .ans
trop de désavan tage avec les plus beaux de
la Suisse et de l'Italie.
Mai il est temps que nous rentrions pour
nOtiS reposer.
SAINT -GERMA IN-D ES, FOSStS. CREUZI ER-LE -VIEUX. BILL Y.
VENDAT. CHARM EIL.
r\ous gravissons la Montagne ve1·te qu'on
aperçoit de Vichy, el bientôt nou nous
trouvons au milieu des ricllc vignoble d \
Creuzier-le-Vieux.
Ce hameau, si l'on en juge pal' rertuins
"csliges, dut avoir autrefois une cel'taine
impol'tance. Non loin de son égli se, on ren('ontre, outre de curieux fragm ents d'anliqll es muraille ' , une vi il le tour éy nlrée (Jlli
�110
CUillE il E n CHY .
parait rcmonter au moins au temps tle
ChaJ'\e:nagnc et de ses douze pail's , mais SUI'
laquellc la tradition gardc un mutisme absolu, De ces hauteurs III naturc étalc sous
\'05 yeux les plus délicieux paysages.
NOLIs dcsccndons à Saint-Gcl'main-deFos 's, bourg fortifi é, qui dépendait de la
ch:llell en ie de Vichy et pour quelques parti es de cclle de Billy 1 aujourd'hui cnCO l'e
entour; de ses épaissc mUI'ailles. Son égli se
J'cmO llte au XU" siècle; c'é tait jadis la chapelle d'un prieuré releva nt de l'ahbaye Je
Moissac, qui n'a de l'emarquablc que quelqu cs chapiteaux romall s. VCI'S le milieu du
X 1Y· 'iècle, ette al lJayc cuL pour chef un
cerlai ll Robcrt, seigneu r de Vichy. aillte .l'm ai n est tri ste el silencieux. Cc point de
jonction entrc les voies ~ l'l'tiCS imp ol'lanlcs
du Grand-Ccn tral d Fran c et la "oie pili s
;111 'icllllc de Pari s h Lyo n nc pl' nd Il n peu
d'animati oll qu 'à cel'laillCs heurcs. L'hcroe
p OllSS o:la ,' ses l'li 'S lOJ'lllCll ses.
1
�nCl:IISIMiS.
III
Un chemin délicieux amène à Billy il.
Ir:1\'el'S de vignes et de \'cl'gel's et bien tôt,
:lu détour d'une belle allée, on découYl'e le
,illage et les ruines de son antique ch:1teau,
dont la masse sombre et austèl'e s'ébncc
pl'esquc terl'ible dans les arbres \'crt . Ccllc
l'IlCttcllenie était une des plus belles du Boul'li nllais. Le manoir lui-même avait l'étendue
d'ullc ville enli~I'.
Dix tours, dont plusieurs
i:'Ollt encore deJout, pl'otégeaicnt son encrint . VII second ckiteau flanqué de cinq
tOtlr' dominait le prcmier: on le nommait le
Donjon. En p:H'cOUI':1nt le vieux manoir nous
tl'Ollvon , à l'entrée de la COllI', d'un cuté la
~ale
clos g:ll'des, de l'autl'e la ch:lpell'; pr'> '
cl, 1.1 se dresse la tour de rObscl'\':\toire,
tl'onqu 'e pal' la foudre ell s années. L'cscaliel' qui mcnait ù la plate-l'orme inten'omrt
I, l'US [uemcnt scs spircs el mcnacc d'une
chute pro ·haine. Mais ce ne SOllt plus que
des ruines dans une ruine; le voüte du
nO:ljoll se sont écroulées t un j:mlin a ~l<:
�111
f:lit dan celle enceinte, lequ'l contrast!'
singulièl'cment avcc ces antiques mU ~ ':Ji l/ es
et ccs tOUl'S lézardées couveltes de mousse.
On y voit, comme dans beaucoup de manoir:,
en ruine, couloirs sou terrai ns, rampes cn
spirale, oublieues, enfin d'ob CUI'S in pare
qui vous donnent fl'oid au cœul' rien qu'à les
voÏl'. C'e Llà que, courbés sous le poids des
chaînes et de la tyrannie, des malh eureux
expiaient pal' de années cl'une dure c:lpti\'ité
quelque ofl'ense légèl'e ou le crime impardollnable de déplai l'e au seigncur bal'on.
Un défi pOl'té par la se l'vitude aux bl'ut:l lcs
plli ssa nces d'alol's a dicté sans doule l'in~
C1'iption significative que nous tJ'ouvons au
Yil/age, sur une mai so n qui regal'de le chiiLeau eLqlli date du XVIe siècle:
i\1:tlphnc:\
\'Ix qui cl bissrnL Di v pOVf srl'v il' al'x
[l'i hcssrs.
Q\'e sert a lomc, arnassrr bien Cl 11('I'dl'r l':\m r.
Oi cv ('s ma haviL LOIT rt forL('I'l'ss("
Pui s, ail sou!Ja sst;menl d'unn tour -'le ('l
�t"1
t: Xt:IlI\SIO:,( S.
OIIS lin phylact1>rl' soutenu pal' lin auge en
cariatide:
L'home plus es acabit! et ehal'gl! de ses pcsch "s que
[moi de ilia tO\l'.
Le point le plus favol'able pOUl' saisil'
l'àpl1: beauté du sile, vous le trouvel'ez en
grimpant au côteau couvert de vignes qui est
:1 l'opposé du boul'g, A vos pieds est U1l
étang dans un lit de verdul'e, plus loin le
village, mais au-dessus et magnifique ùe
toute sa t1'Ïstesse et de sa vétusté, l'antique
mine de Billy,
On l'ctoul'l1e à Saint-Gel'main IHlr les l'i\'·s
(le l'Allier; pui , travel' ant la rivièl'e pal' le
pont-viaduc de la ligne fenée, après avoit'
franchi la , talion de Saint-Rémy, 1IOUS gravissons le côteaux dc Vendat.
Vendat n'a de curieux que son châleau
hâti SUl' U1lO éminence cou pre à pic pal' la
voie fCITée. En face du château ct de l'allll'e
fOl"t ,; lrs
cùtr cl la "nllre s'étend ent de bel('~
t{
�(;liIIIE
l
~
YI CH,.
sources d'eau "ive sourdent de toutes parts
et murmul'ent doucement dans les ravins.
Des hauteurs de Vendat la vue saisit d'heureux cap1'Îces de la natul'e, et la chaine du
Forez, voilée d'air et de lumière, se présente
à nous sous une teinte bleu-pâle.
Il faut traversel' la forêt par des chemins
couverts pour rejoindre la l'oule de Saint])oul'çain à Vichy. - SUI' notre route sc
trouve Je château moderne de Charmeil où
condui tune avenue de beaux arbres. Son
ornementation extérieure, se' trumeaux et
ses desssus-de-porte peints dans le style
maniéré de Boucher et de Vanloo, tout,
jusqu'à son architecture, porle le cachet
,'égence et appartient au règne Louis XV,
Nous l'entrons à Vichy, après avoir laissé
Vaisse à droite .
�EXCUI~JÙ.'l
RA~DH
.
.
Il :,
MAUlMOHT.
Il faut panir de bonne heure aujourù'hui;
mais la journée nou~
paraîtra courte tant
nous Ll'ouverons d'aliments à nOLI'e curiosité
ct de réelle satisfaction,
. Nous sortons de Vichy par le pont ct,
trave,'sant le hameau de Bois -Randenez, où
un orme gigantesque ombrage depuis des
siècles au milieu de la place les bourrées
villageoises, nous en trons dans la vaste forêt
sillonnée de magnifiques l'outes. Bientôt
011 arrive à Randan.
La ville, d'un :1Spcct ag,'éaule, n'a rien
p:1r elle-môme de digne d'attention. Son
église de St-Paul, toute model'ne, a sa façade
construite en laves de Volvic. C'est une tOUl'
carrée, percée d'une ouverture à ogives, et
:,ul'montée d'une balustrade en pierres :sculptées à JOUI', qui produit un assez bel effet.
L'inscl'iption en lettres gothiques du portail
l':tppelle que Ic monument a été réédifié pal'
�J ICi
la, HII: III: \ I CII\ .
les soins de Mmo la princesse Adélaï,lc d'Orléans, sœur du roi Louis-Philippe.
Cc que nous avons de mieux à fail'e c'est
d'aller visiter le château, qu'on ne peut voil'
du resle avanl tl'avoir franchi l'enceinte prolectrice du parc et des jardins. On y arrive
pal' une belle avenue dont les allées latérales
ont pavées de larges da:les et ol'nées de
grands arbres, d'arbustes ct de /leurs, mais
qui, sans doute par de ' ('aisons de conve~
nance, n'abordent qu'en biaisant la grille du
ch3teall.
On pénètl'c dam la COUt' d' honneur pal'
IIne belle grille dOI'ée, omée de piédestaux
suppol'tant deux lions en bronze d'une t['èsbell' facture. Elle est isolée de d IIX côtés
pal' des jardins en contre-bas; des bomes
volcallique ont té plac 'es là, comme :lU
hOI'c1 des route, autant pOUL' le coup-ù'œil
que pour prévenir un accident de voitlll'es.
Le ch:Hean est construit. en bl'iques roses
1 brune di spo ' 'e en losan ges. ,a fa çad e
�EXCURSI01iS.
117
se compose d'une magnifique marquise à
I"entl'ée, ménagée au-devant des tourelles
eL /lanquée de deux tours. Tours et tourelles
sont recouverts de toits coniques élégant!>
dont l':lI'doise d'un gris de perle rellète joyeusement les rayons du soleil. Au milie
de cet aZUl' et Iles /lèches dorées sc détaehe
J'hol'loge. L'ensemble est au si impo ant .
que gracieux.
En pénétl':mt dans les nombreuses salles
du château, on reconnait bientôt qu'il est
veuf de ses hôtes pl'inciers. Meubles de luxe,
œuvl'es d'art ont presque totalement disparu;
les tableaux de famille ont été enlevés de
leur bordure dOl'ée pour être remplacrs par
un voile noir. Mais on ne peut s'empêchel'
d'admirer plusieurs salle curieuses: la salle
à manger faite de stuc et ornée d'a~Iébles
peinturcs; l'OI'atoire de la princesse donnant
SUI' le pal'e; enfin la chambre du roi OUHant
SUI' la terrasse, d'où la vue embrasse la plus
admirnblp. perspectivc.
�Ils
(; 1111: DE "I CHY .
Cette tel'l'asse forme un long cordon de
parterres au-des~
des cuisines, dont le
cheminées s'élèvent transformées en autant
de piédestaux supportant des ya es de fonle;
elle aboutit Il la chapelle du château. SUI'
le murs en stuc de cette chapelle sont
peinte , d'après les dessins de la princesse
Mal'Ïe, des figures d'un bon style repl'ésentan t la Foi, r E pél'ance et la Chari té; on ~ '
voit aussi deux charmantes sculptures.
A un autre point de vue, les cuisine.
méritent bien une visite. Pour moi, j'ai hâte
de d~scenr
dans le parc où m'invitent de
riches ombrages, de verts sentiel's bordés
liel'I'e ct de pervenche, des grotte verdoyant·c , des souI'ces au (loux murmure, de
He , des étangs de ru~tiqes
chalets et de
J'éduits mystérieux, pleins de silence ct de
fraicheur, qui n'ont rien perdu de leur ancienne beauté. Tâchons de SUl'pl'cndre le
château sur quelque autl'e de ses face~.
Partout 1 sa couleur tendre contraste heul'euse1
�I.x cun
· IO~
ment avc I:l verdure dcs
~.
gl'and~
al'bres qui
l'cntour~.
ur l'emplacement du château actuel ,
existait primitivcment un couvent dc Bén édictin qui, selon GI'égoil'e de Tours, jouissait dè. le Vl" siècl d'une grandI:! réputatioll .
Lc monastère fut 1l':l.IIsformé en chfltcau
Podnl vel's lc XII" siècle; Bcaudoin de R:tll dan en Itait Ic SEigneur.
Au XV· sièclc, la tel'I'C dc Randan appartint 11 Anne de Polignac, noble damc qui ,
d'apl'è les chl'oniqucs du tcmps, ne fut pas
insensib c aux hommages du pl'eux chevnlier
Bayard; mais, cn ~ 518 . la Lcl'l'C passa pal'
alliance dans la maison de Lar'ochefoucaull.
El'igé~
en comté en 1 066, elle deyinL CD 1590
la propl'iété du comte de Randan.
En 18 ~ H , Madame la princessc Adélaïde
rl'Orléans l'acquit du comte de ChoiseulPraslin et fit construire SUI' les ruines de
l'ancien château, par l'architecte For ain p.,
le coquet édifice que nou ayon s l'tl.
�120
GCIOE DE Ylell\'.
On dîne à l'hôtel du TOu,1'neb1'ide; et,
apl'ès unc secondc promcnade au parc, on
l'Cp rend lc chcmin de Vichy, mais cette fois
en dcscendant vcrs l'Allicr pal' unc pente
J gère.
NOlis nous arrèterons au délicieux petit
manoil' de MaulnJOnt, rcndcz-vous dc chasse
oflcl't par la pl'inces 'C à ~es
nevcux : MM.
d'Orléans. Au coude fOl'lné pal' la route, à
quelquc distance du flcuvc, lcs tourellcs
crénclécs de Mau! mont appal'ai ent à travers
un rid~au
dc peuplicl's, Celle fortel'esse en
miniaturc, véritable pastichc moycn-âge,
('Icvé SUI' les l'uilles d'une ancicnnc commanderic dc Templiers, est un charmant bijou.
- Randan, séjoul' princicr, est plus grandiose ,mai laulmon t a plu dc coquellel'ie.
11 est construi t comme llandan en briques
l'oses et noires, dispo 'éc cn los:lngc; riante
coulcur d'cn 'cmblc qui contraste avec le
style d'une 31'chitecturü moyen-âge, !>ortes
el l'en ~l'es
SOlit ogiv:llcs, bOldécs d'assises
�1?f
dc pierres blanches altcl'lIées. Le tenasse
et le donjon sont, ma loi, munis de cl'éneaux;
Je ponts-levis seuls ont étéjugés inutiles. On
arrive au chfltelet par une rampe 11 hélice,
hordée de grands arbres et d'épais taillis.
A l'intél'ieur, les salles sont boisées en chêne
sculpté et meublées de bahuts, de dressoil's,
enfin de fauteuils gothiqu s, garnis en cuil'
tic Russie.
Un quart d'hcUI'e aprè avoir quiLlé Maulmont, nous tl':lrerSOIl " J'Alliel' SUI' un pont
élégant, coquet et élancé, 11 une seule pile
de briques, flanqué de toms crénelées et fait
(lans le même style que Maulmont. C'est Ic
pont de Ris,
Nous prcnon la routc de NÎmcs ct dans
quclquc ' minutcs nous l'egagllon Vichy,
EFFIAT.
Ellia t c"t si tué il qui nze kilom "lI'CS cnviron
de Vi hy, On passe SUl' la rive gauchc d'AI.
li r, au boi Garot, hameau bâti .UI' la
�lisière du boi de Handan; il Denone, Oll
l'on voit les tourelles d'un ancien castel, ct
)'on arrive enfin an bourg. - Le château
d'Effiat était celui de Coiffiel'-Rulé, marquis
d'Effiat, père de ce Cinq-M:ars qui fut décapité pour crimes de conspiration et de tl'ahison. Tel qu'il est, - et il n'a jamais élé
complètement achevé, - le château rappelle
ayec ses pavillons, ses fossés el son parc,
toule la grandeur et la magnificence des seigneurs qui l'ont po sédé. [[ existait en 1557
et appartint il Gilbert Coiffier, trésoriel' et
général des finances de France, ensuite à
son petit-fils le maréchal d'Effiat; plu ' t:lrd,
il fut a 'heté pal' Law, le famt!ux directeurgénéral des finances. C'est ;'1 Effiat
qu' tai III inhumés les anciens seigneurs de
Uanclan .
Notre tàche est maintenant achevée. lais
si je me pos~
celle question: « Le 1 cleu\'
allra-t-illi li d'être satisfait 7» j Tl' s:li~
trol
�· F.HYlCE Mf:III C.H .
que résoudre. J'ose cependant compler SUI'
de l'indulgence; j'y ai quelques dl'oits. Et
s'il m'était donné d'émettre ici un jugement
SUI' mon propre ll'avail , je dit'ais : « L'art rai t
d é l~'ut,
mais J'esquisse est fid èle.» Sur ce,
lecteurs, je vous salue.
Liste des
Do
cte~(,1's
de Vichy.
SE RVICE MÉDICAL:
MM.
*,
C inspecteut·, médecin co nsultant de l'Empereur ) rue Lu HS,
hOtel de l'Inspection.
DUllor (Amable) ~ cr i?/specleu1'-adjoinl, place de l'IIôpilal.
VnLE .I IIN
2e inspeftC1tr-ac(joi?/I,
rue Lucas, mai on nal'Ilichon.
DURA D-F.4ROF.l,
rue du Parc.
BAIlTn EZ, 0
médecin princil'al ri e
l' Hôpital militaire , ruc MontaI' t, H.
ALQUIÉ,
*,
*' ,
*' ,
CIIA IIIIAlll1 ,
mai so ll Palill . l'Ill' <Ir Pal'i
~.
�l ,,·
• 1
c rllir III : 'ICII\ .
.\l'r.
CnOPAIIT ,
Jda e des Qlu
' r -C
If'li
~.
médecill-aujuillt J e
l'Uôpital civil , médecin - insp ' ·tell!'
des source de SUÎllt-YOl're, ru e dl'
Nimcs.
COll ' IL , maiso n Maymul , J'uc Lu cas.
GOUTTEllESSIS, médecin en
'11('1' ue
l'Uôpital civil, place de l'ITôjJital.
GUILl.ON père
Ml 1 Mombl'ull.
GUII,l.ON fils, Ml 1 Mombrull .
JAIlOE'I, aVCIlLI dc i\1esdam c .
i\1ANr.EL
mai on ROll sscl, l'Ur, tir
' îm s, ~ R, Cil fa e la postc , et il
Pari ,ruc 13 'J'gère , 25.
Nlr.OLA S, ruc dc Nlmes, près la GUI'C,
P l'IIm, an , IlItcndancc, ru Lu('us.
, ' j.:NAC, l'Ile du PonL-Tillurd.
-, COtAS-VALLElllX ,
*,
*,
lIi llll! . -
11111'1' . III' l '. JUIII·d .
���1I I I I I I I I I il~ I I' I ~ I~ ~ 1 1 1 1 1 1 1 1 1
2093790044
��
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Title
A name given to the resource
Le Thermalisme
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Description
An account of the resource
<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Vichy
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Jouvet, Ulysse
Title
A name given to the resource
Vichy : la vie aux bains, des eaux minérales en général et de celles de Vichy en particulier, un peu d'histoire, les thermes, sources, promenades et excursions
Publisher
An entity responsible for making the resource available
A la librairie de Jules César
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1862
Source
A related resource from which the described resource is derived
Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) S.H. V 10 910.2 JOU
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Vichy (Allier) -- 19e siècle -- Guides
Cures thermales -- France -- Vichy (Allier) -- 19e siècle
Vichy (Allier) -- Circuits touristiques
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
124 p.
application/pdf
Description
An account of the resource
Guide du touriste. Ex-libris ms sur p. de titre : "Leroy"
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
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Domaine publique
Identifier
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BCU_Guide_du_touriste_Vichy_209379
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Cures thermales -- France -- Vichy (Allier) -- 19e siècle
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