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https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/22/26521/BCU_Cauterets_etudes_medicales_358468.pdf
19b265abccdcabd261c9f111be77da22
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CAUTERETS
(HAUT ES-PYR ÉNÉE )
ÉTUDES MÉDICALES ET SCIENTIFIQUES
sun
LES EAUX DE CETTE STATION THERMALE
LE Dr L. GIGOT-SUARD
.
Médecin consullant aux caux de CUlIlerels,
Membre titulaire de la Société d'hydrologie médicalo de Paris,
Correspon dant do l'Académie des sciences do Rouen
Iles Sociélés de médecine de Paris, Bordeaux, Marseille, Tou.:s,
elc., otc.
1- III
TOPOGRA PHlE. -
CLIMATO LOGIE. - CONSTITUTION ~ltDICALE.
DES SOURCE S ET DES ÉTABLI SSEMEN TS THERMA
UX.
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET PATHOGÉ NÉTIQUE DES EAUX.
DESCRI PTION
PARIS
J .-B. BATLL IÈRE
LIBRAIR ES DE L'ACADt MlE
ET
FILS
UIPtRIA LE
DE
MtDECIN E
Rue llaulefeuille, 19
1866
Tous drmts r éscr'·c!S .
soCUt Tt
DIBLIOTHÈQUE
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(JI A UTES-l'YRÉN I ~ ES
)
ÉTUDES MÉDICALES ET SCIENTIFIQUES
SUR LES EAUX DE CETTE STATION THER~IAL
�TRAVAUX DU Ml1ME AUTEUR.
ne ... cU,"ats
SO US
le rapport hygiénique et médical, Paris, 1862.1 vol. in-8 0 de 600 p.
UéllcxiOOS' sur le IIlagoost,ie IIcs f,'aetures Ile III base du C1·âoc. Paris, 1852,
in-8°.
Secours aux Illulllllcs l.nuvrcs des eampngllcs. Paris, 1855, in-80.
• ~ Cld
C"
clilliqucs s .. r Ic "'nitelllcllt dc l'uogillc eoncllll(...... c ct du c ,·o.. ,•.
PHris, 1857, in-So.
Ilcclle"clles eXl.é,·lmeIlCllles sni' lu outu"e des émuolltiOIl" IIlIll'écage.. se,"
et sur les moyens d'empêcher leur formation et leur expansion da ns l'air. Paris, 1859,
in-8° avec planches.
I .. " ..·.. etion s ur le cholé,'u-mOl·b..s, honorée de l'approba tion de S. E. Je ministre
de J'agriculture el du commerce . Paris, 1854, in-12 ,
nt' l' elUl.lol de (IUelques caux minérales naturelles pendant le8 bains de mcr.
Paris, i859, in-i8.
I.es mystè"es êlu mngnétlsme noimnl et de la magie dévoilés, ou Ja vérité sur Je
mesmérisme, le somnambulisme magnétique , etc.; démon trée par l'hypnotisme. Paris,
1860, in- 8°.
G .. ide médicili du baigne.. r
lÀ
Boyan, !}aris, 1860, in-i 8,
UcchCl'ches eXI.é,·imelltules s n,' les elfets I.hysiologhilles de l'c u .. dt· 'u
Rulllère Il Cunlc,'ets, Paris, 1863, in-1 8.
Revue médicale des enux miné"nles de CnIlICl·els. Paris, 1864 , gr. in-8 .
I,c!! ,·ol'I.orts l'éciltl'oqucs de l'he'·I.éuslIlc ct de la tuberculisation. Mémoirc
lu le 2 octobre 1865 au congrès médical de Bordeaux, in-8 D , 16 pages.
P3l'i s. -Imprim e:rie do E. :MAHTHŒT , rue Mi g- non. 2.'
T
• \o.
�CAUTERETS
(HAUT ES-PYR ÉNÉE )
ÉTUDES MÉDICALES ET SCIENTIFIQUES
sun
LES EAUX DE CETTE STATION THERMALE
LE Dr L. GIGOT-SUARD
.
Médecin consullant aux caux de CUlIlerels,
Membre titulaire de la Société d'hydrologie médicalo de Paris,
Correspon dant do l'Académie des sciences do Rouen
Iles Sociélés de médecine de Paris, Bordeaux, Marseille, Tou.:s,
elc., otc.
1- III
TOPOGRA PHlE. -
CLIMATO LOGIE. - CONSTITUTION ~ltDICALE.
DES SOURCE S ET DES ÉTABLI SSEMEN TS THERMA
UX.
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET PATHOGÉ NÉTIQUE DES EAUX.
DESCRI PTION
PARIS
J .-B. BATLL IÈRE
LIBRAIR ES DE L'ACADt MlE
ET
FILS
UIPtRIA LE
DE
MtDECIN E
Rue llaulefeuille, 19
1866
Tous drmts r éscr'·c!S .
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ALES 1
\
��En hydrologie médicalc, on a beaucoup écrit pour les gens
du monde et fort peu pour les médecins. Il en résulte que, si
l'industrie a retiré des avantages de cette vulgarisation d'une
des branches les plus importantes de l'art de guérir, la science
n'y a ricn gagné.
Ces quelques mots sufnsent peut-être pour laisser entrevoir
au lecteur le but quc je me suis proposé en écrivant ce livre,
et qui est de faire un traité purement scicntifique des eaux
minérales de Cauterets.
Pour cela:
Je passe sur l'histoire de nos Thermes, bien que Cauterets
ait ses titres de noblesse, comme la plupart des stations balnéaires . J'ai la certitude, en effet, qu'il importe peu aux malades
que César se soit ou non baigné dans le bain qui porte aujourd'hui son nom; que la source des Espagnols soit ainsi appelée
parce qu'elle a guéri Sanche-Abarca, premier roi d'Aragon;
que la Raillère ait été découvertc par un berger, en l'an de
grâce 1600; que notre stalion compte parmi ses hôtes les plus
CIGIiT-SU\UD,
�-2-
illustres la gracieuse et spirituelle Marguerile de Navarre, la
reine Hortense, etc.
J'omets tous les détails relatifs à l'itinéraire; c'est l'objet des
guides ct des indicateurs.
Je laisse à des plumes beaucoup plus habiles que la mienne
le soin de tracer les tableaux magiques qu'une nature prodigue
de merveilles montre à chaque pas au touriste qui parcourt les
Pyrénées, et surtout cette région si pittoresque dans laquelle
jaillissent les eaux de Cauterets; etc., etc.
Mais j'indique d'abord les conditions climatériques et hygiéniques de notre station, parce qu'il est indispensable pour le
médecin de bien connaître le nouveau milieu vers lequel il
dirige ses malades, et parce que les effets de la thérapeutique
thermale sont subordonnés à l'action combinée des eaux et du
climat. - Un eourt parallèle entre le climat estival de Cauterets
et celui de Bagnères-de-Luchon et des Eaux-Bonnes ne sera pas
sans in térêt,et surtou t sans utilité.
Je déeris aussi succinctement que possible les sources et les
établissements qu'elles alimentent (1).
J'insiste sur les effets physiologiques' des eaux dans tous leurs
modes d'application; car je crois, avec le ,docteur Fleury, que
('( la thérapeutique hydrologique pèche par la base, l'expérimentation physiologique) et qu'elle ne marchera qu'à tâtons dans la
voie de l'empirisme ou du fantai isme, tant que l'on n'aura pas
étudié, déterminé les effets physiologiques de chaque eau, de
chaque source, administrée à l'intérieur, depuis la dose la plus
faible jusqu'à la dose la plus élevée, appliquée à l'extérieur,
sous forme de bain, d'affusion, etc. » - Dans la partie physiologique, je traite deux questions très-importantes, et qui
sont à l'ordre du jo~J'
depuis quelque temps: je veux parler
( 1) D'impor tantes am éliora tion s doivent être l'ailes prochainement dan s nos établi s8ements par la Comp agnie il laquelle l'expl oitation des eaux a été concédée pour une
péri ode de tren te ,1115, il parti r du 1" ja nvier 1866.
�-i5-
de l'absorption cutanée ct de l'électricité considérée comme
cause principale de l'activité des caux minérales.
Des effets physiologiques des eaux je conclus à leur action
thérapeutique. Je passe en revue les diverses médications dont
elles sont les agents, suivant leur mode d'emploi; puis je
fais l'application de ces données de thérapeutique générale au
traitement des affections pour lesquelles les eaux de Cauterets
peuvent être conseillées avec avantage. Je suis sobre d'obser\'ations, parce que, suivant moi, un ou plusieurs faits isolés ne
prouvent rien, surtout en médecine thermale. Si ces faits avaient
l'importance qu'on semble leur accorder, l'humanité serait bien
heureuse, car les eaux minérales guériraient à peu près toules
les maladies.
.
Enfin je termine par quelques considérations sur les propriétés ct les effets de nos caux transportées.
:~l
est le pl~n
?e l'ouvl:age que j'offre aujourd'hui au public
me~lCa,
et qm na peut-etre d'autre mérite que celui d'être
base sur de nombreuses et pénibles recherches expérimentales.
Paris, 1866.
Dr L. GIGOT-SUARD.
��PREMIÈRE PARTIE.
TOPOGRAPHIE. -
CLIMATOLOGIE. -
HYGIÈNE. -
CONSTITUTION MÉDICALE. -
CHAPITRE
MORTALITÉ.
1 er .
TOPOGRAPHIE.
La peLite ville de Cauterets est située dans une des parties les plus
grandioses et les plus pittoresques des Pyrénées.
C'est à Pierrefitte, au pied du pic de Soulon, dont la masse énorme,
subitement redressée, s'élève comme une muraille immense, que
s'ouvre la gorge qui conduit à Cauterets . D'abord étroit et obscur, cet
imposant défilé, qu'on traverse sur une route taillée dans les flancs
se rétrécit
schisteux du Lestain, s'élargit de distance en distance, pui~
encore jusqu'aux rampes du Limaçon. Au-dessus de ces rampes, aux
con tours si habilement tracés, commence le riant bassin où jaillissent
les eaux thermales. I..à, en erret, le fond du tableau s'élargit, les hauteurs s'adoucissent et les cimes s'éloigne.nt. Bienlôt l'œil embrasse
l'enceinte montagneuse qui circonscrit la varIée de Cauterets : à droite,
Cabaliros cl Peyrenère montrent leurs crNes fracturées et inaccessibles; il gauche, au-dessous du cône élancé du pic de Viscos, les penl~s
ferli les et animées de I..isey se déploient jusqu'aux magnifiques b.01S
de Perraule; en face, Péguère et t'Hourmigas ferment la perspeclive
avec leurs arbres séculaires . Mais la ville, serrée entre le Gave et la
hase de Perraute, et masquée par la luxuriante végélalion du Parc,
n'apparaît que lorsqu'on arrive à ses premières maisons.
Cauterets se trouve ;i 932 molres au-dessus du niveau de la mer,
�6
TOPOGRAPHIE.
par BO ;l.7' de latitude boréale, c'est-il-dire à peu pres au centre des
Pyrénées. C'est, après Barèges, la talion thermale la plus haute de la
chaîne (1).
J'espère démontrer, quand il sera question de l'influence du climat
de Cauterets sur les afTections traitées il. ceLLe station thermale, que son
altitude est une condition plutôt favorable que nuisible aux malades,
par suite de la disposition du bassin.
sur les hauteurs de Perraute, devant l'établissement
En se pla~nt
de Pauze, il est facile de se faire une idée exacte de la configuration
de la vallée. On voit alors qu'elle a à peu pres la forme d'une ellipse,
dont le gmnd axe s'étend du sud au nord, depuis la base de l'Ilourmigas jusqu'au-dessus des rampes du Limaçon, dans une étendue
ùe 6 kilomètres, tandis que le petit axe, qui va de la base de Perran le
il celle de Péguère, c'est-à-dire de l'est iLl'onest, ne mesure pas plus
de 700 mètres environ.
Les hautes montagnes qui entourent le bassin de Cauterets forment
une enceinte presque continue; car elle est interrompue seulement au
nord par l'étroite gorge de PielTefitte, et au sud par celle de l\Iauhourat.
Celle disposition influe considérahlement sur le climat, et principalement SUl' le jcu.de la venlilation, comme nous le verrons plus loin.
ie Gave traverse tout le IJassin du sud au nord . Ses caux. limpides,
qui coulent avec fracas sur un lit de rocllers, rnJraîchissent et purifient
J'atmosphère, pendant qu'une foule de cascatelles, tombant des montagnes, vont imbiber le sol, dont elles augmentent aingi la fécondité.
Aussi la végétation est-elle vigoureuse et variée. On trouve dallS la
vallée, autour de prairie· feltiles ou de vasles champs de maïs, et sur
les montagnes, le chûne, le frûne, le sorbier cles oiseaux, le tilleul, le
cerisier, l'aune, le noisetier, le hNre, les sapins, les pins, le bouleau
nain, le rhododendron ferrugineux, aux fleurs roses eL éclatantes, le
( 1) Voici l'aJlilude des Jlrincpa~
.l:lahli ôsClllcn lS th ermaux. de s P)rénées:
Barèges (Hautes-Pyrenee ). ... .... ..... ..... . . ..
l ,2~fi"'
Ca u terets
. .. . . ... .. . . .. .. .. . . ..
U32
Saint-Sauveur -... .. .. ...... .... .....
728
72fi
Eau'(-nonnes (Basses-Pyrénées).................
Ax (A riège) ....................................
710
Eau t-Chaudes ( Ba~e
s- Pyr
é n ées)
. . .. .. . . ... .. .. .
680
629
Dagnères-ùe-Luchon (Haute-Garonne). . . . . . . . . . . .
Bagnères-de-BIgorre (Haules- Pyrénées) . .. .... . . .
579
Vernel (Pyrénées-Orientales) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
620
Molitg
....................
595
Ussat (Aril'gc)........... ......................
500
Amélie (Pyrénées-Orientale:;). . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
276
�7
CLIl\1ATOLOGlE.
genévrier les di verses espèces de gentiane, de nombreuses variét~
de
. 'té
le
botams
te
saxifraO'e , etc. etc. « Péguère doit être surtout VISl
par
,
0
,
.
'
.
• l
dit M. de Chause
nque; je connais peu de montag
nes ou es plantes
.
. . . qUl. compre
'1
sous-alpmes,
chVlSlon
nc 1es 1)l·us }'emarquables par leur
,
port et leur beauté. soient en une telle profusion. Il semble qu une
.. ent sur les
main soigneuse s'est plu :1 y semer toutes celles qm. CIOISS
hauteurs moyennes des Pyrénées (1). »
L
CHA PITR E
II.
CLIMATOLOGIE.
Le climat d'une localité résulte de ses conditions territoriales ct
atmosphériques. Les premières comprennent la latitude, l'aHitude,
l'orientation, la conl1guration du !'ol, et les secondes la température,
la pression atmosphérique, l'humidité de l'air, les phénomènes météorologiques, tels que les vents, les orages, la pluie, les brouillards, la
neige, etc.
Je viens d'indiquer sommairement la topographie de la vallée de
Cauterets; il me reste à faire connaître ses conditions atmosphériques,
ct l'influence que son climat exerce SUI' les malades qui fréquentent
celte station thermale. Les nombreuses observations que 1\1. le docteur Dimbarre, médecin-inspecteur de nos Thermes, a bien voulu me
communiquer, me permettront de traiter cette importante question
avec tous les détails qu'elle exige (2). Il est bien entendu qu'il ne s'agit
ici que du climat estival de Cauterets, c'est-à-dire du climat de la
saison balnéaire, qui commence aux premiers jours de juin et finit à
la fin de septembre.
§ :ter. -
Condit ions atm osphér iques.
TIŒPÉRATURli:. - L'élévation de Cauterets au-dessus du niveau de
la mer fail pressentir que sa température estivale est plus douce, mais
(1) Les Pyrénées, t. l, p. 150.
.
(2) Je ne saurais trop remercier mon honorable confrère de ses inleressa
nles communications.
�8
C LIMA'l'O LOG lE .
aussi plus variable que celle des locali tés inférieures (1). Toutefois, les
varia lions thermométriques n'y sont ni plus brusques, ni plus extrêmes
que dans beaucoup d'autres stations thermales moins élevées, parce que
les conditions topographiques de la vallée modifLent l'influence de
l'altitude.
Sept années d'ohservation, de 1859 à 1865 inclusivement, donnent
pour moyenne de la température, pendant les quatre mois de la saison
balnéaire:
6 heures du matin.
Juin . . . . . ... . . ..... . .
Juillet .....• .. .......
Aollt. .... .... ...... .
septembre . . ........ .
Moyenne des 4 mois . ..... .
2 heures après midi.
1'2° c.
1û", 1
13",5
18°,5 c.
'20"
19",8
17·,7
1.1°,û
11°,1
Sur ces sept années, le minimum de température a eu lieu 5 fois en
septembre, 1 fois en juin et 1 fois en juillet, savoir:
En 1859, le 19 septembre . ....... . .. .
26
.... , . . .. ... .
1860,
1861,
17
.. ' ..... ... . .
......... . .. .
1862,
7
1863,
11 juin . ...... . .. . . . . .. . .
13 septembre ....... .. .. .
186û,
1865,
2 juillet. . .. . ......... .
8°
6°
c.
7°
5°,3
4°
4°
6°
Le maximum est tombé 5 foi s en aoùt, 1 fois en juin et 1 foi s en
j uilleL, savoir:
En 1859, le 25 aoCtt. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1860,
3(l
............. ......
1861,
15 - ................ . . .
1862,
2 - ...... . . . .... . .....
1863,
18 juin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
186û,
22 août. . .. .. ... . .. .... . . .
1865,
6 juillet. . . . . . . . . . . . . . . . . .
:30·
26"
28"
30°
29"
26°
27·
Ainsi , le minimum de terppéra
ture a lieu le plus ordinairement en
,' . '
sep temb re, et le maximum en août.
(1) Dnns les Pyrénées, la température moyenne annuelle baisse
chaque hauleur de 180 mèlres .
d'Uil
degré pur
�'lEM~
9
: I1ATunE.
Voici maintenant la moyenne des oscillations extrêmes du thermomètre pour chacun des quatre mois de la saison balnéaire:
Moyenne minima.
Moyenne maxima.
Différence.
Juin. . .... . . .. . ..
Juillet. . .. .. . . . ..
7°,5 c.
9"
25',1 c.
26",4
17°,6 c.
17°,1I
Aoùt. . . . . ..... . .
8°,2
Septembre.. . .. . .
6°
27°,ll
23°,4
17°,1I
19",2
L'amplitude de la course du thermomètre est donc plus considérable
en août qu'en juin, juillet et septembre.
Quant aux oscillations journalières, leurs moyennes sont indiquées
dans le tableau suivant:
DE
MOIS.
\
A
.l uin.
JlLillel.
Aoùt .
Septembre.
2
6
~\
HEURES DU MATIN
lU:URES APlIÈS
MID I .
6°,5 c.
5°,9
6°,3
(;",3
JVla lin .
Après midi.
2' ,2 c.
1°,8
l °,D
2"
2' ,0 c.
2°,4
2°,5
2',1
On voH, par ce tableau, que les écarts du thermomètre son t beaucoup plus considérables du matin à l'après-midi, que d'un jour à l'autre.
Les plus grands abaissements subits de la température observés d'UIl
jour 1.1. l'autre, ou en moins de vingt-quatre heures, se répartissent ainsi :
Al l l'LlTUDE
JO URS ET MO IS
Ai'Îi'Î ÉES
d'observation.
185D
18CO
1861
18G2
1863
18(;1,
1865
des
abaissements.
Du 25 au 26 août..
Du 8 au 0 juillet. ..
Du 30 au 31 juillet.
Du 2 au 3 août ....
Du 18 au 1() juin . ..
Du 19 au20 juin, du
23 au 21. août, du
1'". au 2 septembre.
Du 12 au 13 juin ...
LE TIl E RMO!lÈTR E
descend
De 30
De 21.
De 27
De 30
De 29
De 22
à
à
à
à
à
à
35 degrés .
12 15
15
8
D
De 28 à 12
De 24 à 8
-
-
des abaissements ou
diflë rence des deux
températures.
15 degrés.
12
12
15
21
-
13
16
Amplitude moyenne cl es abaissements subits : H deg rés.
-
::J
�10
CLI:\IATOLOGIE.
Ces abaissements ont lieu presque toujours à la suite d'orages, ou
lorsque le vend du sud a soufflé: ainsi, dans les 7 années d'observations de M. le docteur Dimbarre, ils se sont produits 6 fois après des
orages:
Du 2S au 26 août
1859.
9 juillet
8
1860.
30
31 juillet
1861.
3 aoüt
2
1862.
2 septembre 1864.
1er
13 juin
12
1865.
~
fois après le vent du sud:
Du 18 au 19 juin
- 23 - 24 août
1863.
1864.
Une seule fois, le temps s'est maintenu beau:
Du 19 au 20 juin
1864.
En résl1mé:
Le climat estival de Cauterets est ordinairement doux, et les chaleUl's y sont tempérées, puisque le thermomètre exposé à l'ombre n'a
atteint 30° c. que deux fois dans une période de 7 années.
Il n'y a guère que 1 ou 2 degrés de difIérence entre la. température
moyenne de chacun cles quatre mois de la saison balnéaire. Toutefois,
les plus fortes chaleurs règnent en juillet ct surtout en août.
Les variations de température sont beaucoup plus accentuées du matin 11 l'après-midi que d'un jour à l'autre. Ses plus grands abaissements.
subits, qui ont lieu à la suite des orages, dans la grande majorité des.
cas, se produisent principalement en août ct en juin, plus rarement en:
j uillet ct en septembre ('1).
(1) La température estivale (le Oagnères-de-Luchon et des Eaux.-Donnes est beaucouIt
plus élevée que celle de Cauterets. Les écarts du thermomètre y sont aussi plus étenLambron, le climat de Luchon pendant la saison
dus. En effet, d'après nI. le .(~cteur
balnéaire olrre quelque analogie avec celui de Paris. La température moyenne générale de cette saison à Luchon est mème d'un degré p lus élevée; la température de
juillet ct celle d'aoùt sont à peu près les mômes; les mois de juin et de septembre
so nt en général un peu plus froids à Paris qu'ft Lucholl. (Les Pyrénées et les eaux
thermales sull'hées de Bagnères-de-Luchon. 1'. 1, p. 345.)
Tandis qu'à Luchon, l'amplitude de la course du thermomètre est comprise entre G'
et 37' c., à Cauterets ses li mites ex.trêmes sont 4° et 30°, ce qui fait une différence
de 5°. Nous venons de voir aussi que les plus grands abaissements subits de la température observés d'un jour il l'autre, ou en moins de 2/1 heures, ne dopassent pas 21' r
�PI\ESSIO N ATMOSPII ÉRIQUE .
11
,
A'nIOSPI IElUQUI
~
Pl\ESSlO N
L D,apres
une sé1"iC d'observations faites
ar
M.
Lefranc
l'habile
ingénie
ur
auquel
nous devons la route actuelle
P
,
.
, 't l Qm 684,lllm
de Pierreli lle il. Cauterets, la moyenn e baromé tnque
selai (e
.
dans cette station thermale. Les observations de 1\1. le docteur Dnnbarre donnen t pour moyen nes:
2 h. après midi:
6 h. du matin:
Juin. . . . .. 690'''"
689'"''
Juillet. . . . 689
691
Août.. ... 688
689
Septembre 684
689
matin. . .... ...... 687.
l\loycnne des quatre mois....... .... .
2 h. aprè5-m idi... 689.
Les écarts de la colonne baromé trique son t fort peu étendus à Cauterets: de 1 Ù. 2. millimè tres onlinai rement , rareme nt cie lk ou 5. Celle
condition dll climat est importa nte à noter, car il me semble difficile
d'adme llre que les variatio ns de la l)ression atmosp hérique n'exerc
ent
pas une influence nuisibl e sur les valétud inaires, surtout quand elles
son l très-accon tuées (1).
HUMIDI TÉ DE L'AlR. C'est arec l'hygromètre de Saussu re qu'ont
été faites les observations qui concel'l1cntl'humidilé de l'ail'.
et fIue l'amplitude moyenne de ces abaissements esl de H U; or, à Luchon,
ils atleignent 2:i u , et leur amplitude lIloyenne est de IGO. LA~lDRO:\'.
A Bonnes, les observations lie ~l. de Piétra-Sa nta ont fourni les résultats
suil'ants:
18GO. Juin. - Thermom ètre centigrade. Oscillations de 10' il 22°.
~Io)
'e ne:
IS".
Juillet. - Thermom ètre descendu il 10"; monté Ù 22"; oscillant
entre 13" ct 10·.
ÂO!1t.- Thermomètre: une fois O· ; une fois 2[)"; variant
entre 13" et 18°.
18G!. Juin. - Oscillations de II · :\2'.".
Jwillet.- Une foi s, 11 °; deu\: fois, 33·. Moyenne de 10° il 20".
Aot1t.- l\loyenne plus élevée: de 22° à 23·. (Les Eaux-Bonnes, p. 55.)
(t) A Luchon, la hauteur moyenne du haromètre est de 709"'"'. Ses oscillatio
ns e~
lrèmes pem'ent descendre :'t GU8".... ct atteindre 722""" (dill'Ul'Cnce 24"''");
mais l'amplitude 11l0)enne des écarts e t de 9 m .. 2. (Lambron, ouv. cité, p. 353.) Nous
venons de
voir qu'à Cauterets elle n'est que de 1 :\ 2 millimètr es.
Aux Eaux-nonnes, M. de Pietra-Santa a observé:
1860. Juin. - Baromètre Fortin réduit ù 0, oscillations
de G80 à G80, moyenne
de G88 millimètres.
Juillet.- Baromètre, G9/, au plus haut, G87 au pIns has.
'1 é 1 3
Aollt.- Oscillations plus accentuées. Il est descendu le 15 à G78,
ct s'cst c cv cs ,
7 ct 8 à G03.
18G!.- En général, les oscillations ont été très-minimes.
Juin.- G03 au plus has, 701 au plus haut.
Juille/.- Moyenne, G!l8.
:!.oùt. - 103 au ma:>.imum . rOuv. cité, p. GO.)
�CLI~lATOGE.
Il résulto de ces observations que la moyenne générale de l'hum idité
relative pendant les quatre mois de la saison balnéaire est de 82 .
Les moyennes mensuelles, calculées sur 7 années d'observations, ne
présentent entre elles qu'une dilférence insignifiante , comme on le voit
par les chiITres suivants :
2 h. après midi.
6 h. du matin.
Juin ..... .
Juillet .. . .
AoÛt. ... .
Septembre
83 0 ,1.
83",2
83°,5
82°, 8
Les moyennes
83°,5
8lt°
80°,7
83°,6
mensuelles sont ainsi établies:
extr~ms
Minima.
Maxima.
Juin .. . . . .. 75 0 ,8
Juillet. . . . . 72°
AoQt. .. .. :. 70°,7
Septembre . 73",0
Moyenne. . . 72",8
95°,0
95°,4
93°
90°,8
93 0 ,5
Différence
ou
amplitude des oscillations.
19°,2
23°,lt
220,3
17°,8
20 0 ,7
\
Les moyennes extrêmes absolues présentent entre elles la différence
suivante:
Minima.
67°,1.
Maxima.
97°,8
Différence.
30°,7
Le minimum de l'humidité se trouve plus SOèlvent le matin que llans
l'après-midi, tandis que le contraire a lieu pour le maximum, mais
clans une proportion moindre. En effet, pendant les 7 années d'observations de M. Dimbarre, le minimum d'humidité a eu lieu 1G fois le
matin, 8 fois dans l'après-midi, 4 fois le malin et dans l'après-midi, et
le maximum, 12 fois dans l'après-midi, 10 fois le malin et 6 fois le
malin et Jans l'après-midi (1) .
(J )D'après lesobservalions de M. Lambron, la moyenne génél'ale de l'humidité relative
ou de la saturation (le J'uir il LucllOll est de 81° :\ l'Jlygromètrc de Saussuro. La dif1ërence des moyennes extrêmes est de 26", et celle des extrêmes absolues de GO". (Ou'V.
cité, p. 357).
111. de Pietra-Santa a fait los observations r.uivantes aux Eaux-Bonnes:
1860.- Juin.- Hygromètre descendu un e seule fois ù 55" ; s'est tenu constammen t
au-dessus de 75°, atteignant le plus sOllvent les degrés 00, 03 ct 100.
Juillet.- Pendant tout le mois, l'hygromètre n'a marqué fIue deux fois 70 dans les
�13
ÉTAT OU CIEL.- YENTS.
Sur 113 jours, qui composent à peu près la saison
thermale, et qui sont le terme moyen des observations de M. le docteur
Dimbarre pendant 7 ans, il y a 52 jours sans nuages ou presque sans
nuages, 39 jours où le ciel est plus ou moins couvert, soit de nuages,
soiL de brouillards, et 21 jours pendant lesquels le soleil resle complètement caché.
Ces 113 jours se répartissent ainsi entre les quatre mois de la saison:
ÉTAT OU CIEL. -
Ciel sans nuages ou
presque sans nuages.
Ciel plus ou moins
couvert.
Ciel coroplètement couvert.
1.0
5
5
5
7
6
39
21
Juin ........ 7
Juillet ...... 1.u
Août........ 1.6
Septembre .. 1.5
1.0
1.2
52
On voit que les mois de juillet et d'août sont les plus beaux de la
saison, ct que la moyenne du nombre de jours entièrement couverls
n'est pas très-considérable (1).
VENTS. Dans les Pyrénées, comme dans toutes les hautes chaînes de
montagnes, il y a des vents généraux et des vents particuliers aux vallées. Les vents généraux sou ment des points cardinaux sur la chaîne
comme sur toute autre partie du continent. C'est à eux qu'appartient
la direction cles nuages.
Les vents l)articuliers varient pour ainsi dire avec chaque vallée et l:t
trois premiers jours, il a oscillé entre 75 et 90, puis il s'est fixé il l'extrême limite 100.
Aout.- L'hygromètre est descendu une seule fois à 50 (15 aoùt) ; les 8,22 et 24, il a
marqué 80; à purt cela l'aiguille c~t
l'estée toujours au-delà de 100.
1861.- Jwin.- 75" au bas; d'ordinaire entre 85° el 100°.
Juillet.- PresCjue toujours au-delà de 100°.
Août.- Constamment au maximum d'bumiclité. (OliV. cité, p. 57.)
11 faut conclure de là: loque l'humidité de l'air n'est pas plus considérable :i Cauterets qu'à Luchon, et qu'elle y est moins variable; 2° qu'il Donnes, l'air contient plus d'humidité relative que clans les deux premières stations, et Cju'elle y est plus variable.
(1 ) A.Lucholl, sur 109 jours (terme moyen des observations de JI!. le docteur ~m
bron pendant 6 ans), il y a 38 jours seulement sans nuages ou presque sans n.ud"e~,
cl 71 jours où le ciel est j'llus ou moins couvert, soit de nuages pendant 16 JOUI s, S01.t
de brumes pendant 31, soit des lins et des autres ensemble pendant 19 Jours, le sololl
restant alors complètement c..1ché.
Les 31 jours du mois de juillet se partagent à peu près égalcment entrc le beau temps,
le ciel entièrement couvert toute la journée, et les brouillards ou les vapeurs brumeuses
qui cachent la cime cles montagnes. (Ouv. cité, p. 3G5.)
�44
CLIMATOLOGIE.
certaines heures du jour. Ainsi, tantôt le courant vient du bas de la
vallée pour s'élever vers les cols, tantôt il souille du haut des cols et se
précipite dans la vallée. Parmi les causes nombreuses auxquelles il faut
attribuer ces phénomènes, je citerai en première ligne l'élévation plus
ou moins grande du soleil aux diverses heures du jour, et la manière
dont les diITérentes parties des montagnes sont échauITées.
Le bassin de Cauterets, resserré entre de hautes montagnes, gigantesques barrières de schiste et de granit, est difficilement accessible aux
vents généraux dans ses parties les plus déclives, surtout du côté de
l'est et de l'ouest. Au nord ct au midi, les sinuot~
des gorges au fond
desquelles le Gave roule ses eaux bruyantes constituent els-m~
autant d'obstacles opposés aux courants atmosphériques. Aussi le jeu
de la ventilation est-il en rapport avec cette disposition du bassin. Les
coups de vents violenls y sont rares, ct, quand ils se produisen·t, c'est
presque toujours cIu midi que viennent les courants. Voici le nombre
de fois que le vent ùu sud a souillé pendant une période de 7 années:
185l1 ....
1860 .. . .
1861. ...
1.862 ....
1863 ....
1864 ....
1.865 ....
Juin.
Juillet.
Août.
1.
1.
2
0
1.
0
2
2
1.
2
2
2
0
lJ.
0
0
1.
1.
0
3
3
2
0
1
2
2
2
0
Septembre.
·Moyenne des 7 années: 5.
Le vent du suel, appelé vent d'Espagne, parce qu'il vient de cette
contrée, est chaud, lourd et énervant. Il détermine des lassitudes, des
douleurs vagues dans les membres, cles migraines, la perte (l'appétit,
parfois une soif ardente et des envies de vomir. Heureusement pour les
malades, il soume peLl souvent clans notre station thermale, comme on
le voit par les chifTres précédents (1).
(1) A Luchon, le vent d'Espagne ne souffle en moyennc que lt fois pendant la saison
des bains. 1l1ais il y a des an.\!oécs où il se montre ju squ'à 12 fois. (Lambron, ouv. cité,
p. 375). A Cauterets, I.e maximum n'a jamais dépassé 10 (1863).
Voici, d'après M. PlCtra-Santll, la proportion de la force des vents à Bonnes pendant
le mois dc juillet 1861: sur 62 constatations: 4 fois fort, 12 fois moyen, 30 fois brise,
l G fois calme.
Quant à leur direclion, ce sont les vents du sud qui ont prédominé. Il en est un
surtout, le sud-sud-ouest, qui a le triste privilège d'ètrc accaùlant pour l'homme,
d'anéantir l'énergie morale et physique; chacun a nommé le sirocco, simoun, kamsin,
vent du désert. Quand il souffle, 011 dirait cie l'air cllalHI sortant d'une fournai se; son
action sur le système nerveux est des plu ~ Illanireslcs ... f Oliv. cité, p . 62. )
�nnoU lLLA RDS , - PLU IE, 15
ORAGES, NEIG E.
.
.
. ] l 'Il' ou' sc trouve Cautere
Ordmmremen t, dans la, part w
(e a va cc
. , .ts '
les couches inférieures de l'atmosp
hère sont stagnantes, tandls qu a la
hau teur de cen t mètres env iron , l'air
est moins calme et se renouvelle
plus facilement. Voilà pourquoi il
existe toujours des courants plus o~
moins forts sur la terrasse de la Rail
tè7'e, alors qu'à Cauterets on volt
à peine rem uer les feuilles des
arbres ('1). Ce sont les vents partiCUliers à la vallée.
Les observations de M. le docteur Dim
barr e confirment celles que j'ai
failes moi-même sur les conditions
anémométriques du bassin. « Il est
très-difficile d'observer les ven ts à
Cauterets, dU mon honorable con
frère. Le cou rant sup érie ur, qui ne
peu t être indi qué que par la marche
des nua ges , n'es t pas toujours app
réciable, parc e qu'i l est masqué par
le brou illar d. Quant aux courants
inférieurs, ils sont modifiés par la
ùirection de la vall ée: aussi ne rem
arqu e-t- on ordi nair eme nt que le
ven t du sud ou le ven t du nor d,
selon que le cou rant vien t d'en hau
t
ou d'en bas (2). »
Ai-je besoin de faire observer que
les courants infé rieu rs dont parle
M. Dim barr e son t particuliers au bass
in de Cauterets ct par conséquent
bien difTél'ents des vents généraux.
En effet, qua nd le cou rant inférieu
r
vien t d'en hau t, c'es t-à- dire du sud
au nor d, il n'es t pas rare de voir
les nuages poussés en sens contrair
e pal' les vents gén érau x. Ce courant ne doit donc pas être confond
u avec le ven t d'Espagne.
On rem arqu e souvent le même phé
nomène lorsque le cou rant inférieu r vien t du nord.
BnoUILLARDS, - PLUIE, - ORAGES
, - N EIGJ ~ . - Les brouillards se
forment le plus ordi nair eme nt sur
le sommet des pics ct sur les crêt
es
culm inan tes. Il est rare qu'i ls se tien
nen t ù moins de cent mètres audessus de la ville.
_
Sur 113 jour s d'observations, en moy
enn e, il yen a 26 pen dan t lesquels les brouillards se mon tren t,
et qui sont ainsi répa rtis:
Juin .... .... .... .. _. .. 6,8
Juillet. . . . ... . . . . . . . . . . • 7,8
Aoù t.... .. __ .... .... ..
Septembre... . .. ... .. _.
6
5,2
Je ferai rem arqu er que les brou illar
ds règn entt rès- rare nl cnt la jo.u~
néc entière, ct qu'i ls ne para isse nt sou
vent que vers onzc IteUl'es ou mIdi,
(1) Lu Ruillère est élevée de 115 mètr
es au-dessus de Cauterets (1017 mètr
es).
(2) JOt!7"nal de Cauterets, n° du It août
18G1t .
�16
C I.DIATOI.OGIE .
alors ils s'élèl'e)1t peu ù peu cl sc rassemblent vers le sommet des
monts (1).
Il Y a 22 jours de pluie, savoir : 7 en juin, 3 en juillet, 4 en août ct
8 en septembre. Les années extrêmes ont au minimum 17 jours de
pluie ('1861, 1863), ct au maximum 30 jours (1864,) .
Les pluies qui durent toute la journée sont rares : 2 :'t 3 foi s en
moyenne (2) .
Le nombre moyen des orages diurnes est de 10,6, savoir :
En juin .. . . ... . . . , . . . . . . .. 1,5
- juillet. . . . . . .. ........ . 3,8
- août . . ....... .. .. .. ... . 4,1
- septembre. , . . . . . . .. . . . . 1,5
Le minimum es t de 9, et le maximum de 54.
Août occupe don c le premier rang avec un chifTre qui équivaut all
septième environ; puis vient juillet avec un nombre de jours d'orage
égal au huitième de cc mois. Enfin, pour septembre et juin, le nombre
des orages est le vin gti ème du nombre des jours. Cela revient à dire
qu'on observe-1 jour c1'orage sur 7 jours en août, sur 8 en juillet, sur
20 en juin et en septembre (3) .
Les orages sc passent presqu e tous sur le sommet des monts ; la
foudl'e ne tombe jamais dans la vallée ; mais les roulements cl u tonnerre
y sont grossis el multipliés par les échos.
Nous avons vu précédemment que, clans une périod e de 7 a n é e ~ , le
( 1) Les uroui llnrds SO lit plus fréq uents il Lu chon qu ';) Ca uterets , pui sque, d'après
M. LamlJl'o n, il s se mont re nt pe nd ant un nombro de jours égal à pe ll près à la moi lié
de la saison balnéaire. rOnv . cité, p . 365 .)
p our ce qui co nce rn e les Eaux-J3on nes, 111. de Pi etra-Sa nta s'exprime ain si : « Comme
le voisina ge des mo ntagnes et la sa iso n chaude so nt des conditi ons essen lieUes pour
la formalion des hrouillards, on conroil aisé ment qu e l'on doive eo vo,ir so uvent ct plus
so uvent qu'on ne le désirera it. » rOuv , cité, p, 58.)
(2) Il résulte des obseryali ons de 111. le docteur Lamuron que les jours de pluie sont
plus nombreux à Luchon qU'il Cauterets. En effet, dan s la pre nlière s ta lion, sur
100 jours d'observa tions, il y a 30 jours de pluie, et les années extrèmes prése ntent un
mini mum de 24 jours de plui e ct UII ma ximum de 51 jours . rOuv . cité, p . 36 7,)
Les plui es sont auss i J Jea u c~ .i!' jl plus fréq uentes ;\ Honn es, car III. de Pi etra· Sa nta a
noté: en 1860, 30 jours de plUi e sur 76; en 1861, 33 sur 75 . rOuv . cité, p. 52.)
(3) A Lu chon, on ohserve 1 jour d'orage sur 1 jours en ao ilt, sur 6 en j uill et, sur 10
on septem bre et sur 12 Cil j uin . La moyenn e est de 16. (Lamuron, ouv. cité, p. 360.) Les
jours d'orage gont donc boaucoup plus nom breu'{ à Luchon qu'à Cauterels; ce qu'explique d'ailleurs la supériori té de sa température estivale.
" A Bonn es, les orages sont fréquents, dit 1\1. de Pietra-Santa, et cette fréquence démontre un e quanti té co nsidérable d'6lectri cilé cn mouvement.
" D'après M, Gaston Sacaze, la Illoyenne de jours de tonn erre est de 30, le max imum
de 36, et le min imum de 1. rOuv. cité, 11. 52 ct 71.) "
�NEIG E.
+
thermomètre n'était point descendu au-d
essous de [1° C. à 1} heures du
matin, d~puis
les premiers jours de juin jusqu'à la
fm de se~tmbr.
Par conséquent, il ne gèle jamais à
Cauterets pendant la saIson des
bains; à plus forte raison n'y tombe-t-il
point de neige. l''lais il n'en est
plus de même pour les montagnes qui
entourent la vallée, et surtout
pour les pics élevés qui la ferment à l'est
et à l'ouest. Tous les ans, en
effet, la neige tombe sur ces sommet
s pendant la saison thermale, et
l)arfois même en quantité assez gran
de pour former une couche
épaisse.
De 1859 à 1865 inclusivement, il y
a eu de la neige dans la monLagne.
1 fois en 1.859 (17 sept emb re) ;
4
1860 (28, 29,3 0 juill et, 16 sept emb
re);
4
1.861 (6 et 28 juin , 21. et 27 sept
emb re) ;
2
1862 (19 juin , 4 sept emb re) ;
ft
1863 (1.0 et 12 juin , 21. août , 23
sept emb re) ;
2
1864 (1.9 et 20 sept emb re) ;
2
1865 (30 et 31 août) ;
Moyenne : 2,7.
Ce qui fait un peu plus de '2 fois par chaq
ue saison balnéaire.
On voit aussi que c'est en juin et en sept
embre que la neige tombe le
plus souvent dans la montagne.
Sa limite inférieure ne dépasse pas hab
ituellement 1500 à 1600 mètres, ct, lorsqu'elle tombe, le thermom
ètre descend, en moyenne, à
9°,6 pour le mois de juin, 10° poUl' le
mois de juillet, 9° ,5 pour le mois
d'août, et6°,3 pour le mois de seplemb
re.
D'ailleurs, lorsque la neige apparaît sur
la montagne après des pluies
ou des brouillards persistants, c'est ordi
nairement le phénomène précurseur d'une série de beaux jours. Elle
dure rarement plus de quelques jours, quelle que soit l'épaisseur
de la couche qu'elle a formée (1).
(1 ) Voici le résu ltat des recherches
de ~1.le
docteur Lambron sur la présence
de la
neige <[ans les montagnes de Luch
on pend ant la saÎson baln éaire :
<c Les neiges tomb
.
ent, en moyenne, un peu plus de
trois fois par chaque Salso.11
balnéaire, et leur venue peut avoir
lieu dans tous les mois, car nous
l'avons obscrve(J
dans chacun d'eux. Mais septembre
est
pour rait ajou ter mèm e qu'il en prése celui <lui en olTre le plus gran d nomb:~;
on
nte toujours, car sur six saisons
balnéulIes, à
part celle de 18&/., pend ant laquelle
il n'y a pas eu de neige du tout, il
en est cous~am
men t tombé dans ce mois, savo ir:
une fois en 1853, en 18&5 et en 1857
; deu,x fOI~
18&8 et cinq foïs en 1856; ceLLe mêm
en
e anné e, il en est tombé dans tou~
la saison J~s,
qu'il sept fois, ct l'an dem ier il
n'ye n a pas cu moins de quatre
(OIS. " (OUU , CIte,
p. 370.)
GIGOT "S U.\ nO.
2
�18
CL1MATOLOGI E.
§ 2. - Influence du climat de Cauterets sur les maladies traitées
à cette station thermale (1.) .
Il Ya encore aujourd'hui des gens qui refusent toute eiIicaciLé aux
eaux minérales, et qui trouven t fort logique d'attribuer à la seule
influence du cLimat et de l'Irygiène les nombreuses guérisons que les
médecins et les malades constatent tous les ans dans les stations thermales. D'autres - et c'est le plus grand nombre - négligeant un des
principaux éléments du problème de l'action thérapeutique des eaux,
ne voient dans les cures qu'elles opèrent que les eUets de leur composition chimique, de leur thennalité et de leur mode d'application.
Ni les uns ni les autres ne sont dans le vrai . Les eaux et le climat
ont des effets qui peuven t se combiner, sc contrarier, s'annihiler, ct
cela à l'avantage ou au détriment des malades .
Les preuves de cette action distincte des eaux et du climat ne son t
pas rares. Ainsi, l'cau de La Raillère, transportée et employée dans la
plaine, produit des effets incontestables et que beaucoup de praticiens
ont été à même d'observer. Pour ma part, j'en ai obtenu de bonsrésultats contre certaines afIections chroniques des voies respiratoires dans
l'hôpital confié à me~
soins. 11 est vrai que ces effe ts ne sont ni aussi
prompts, ni aussi complets qu'à la source , ce qui tient moins aux
légères modilications que les qualilés de l'eau ont subies par le transport, qu'à l'emploi simultané des moyens halnéothérapiques usités à
notre station, ainsi qu'à l'influence du milieu où se trouvenL placés les
malades.
D'un autre côté, on voit des personnes qui, forcées , pour des raisons
que je ne puis ex.aminer ici, d'ajourner l'usage des eaux, éprouvent
dans leur san té, clès la première semaine de leur arrivée dans nos
montagnes, des modifications qu'on ne peuL aLtribuer qu'au changement d'air. Par exemple, chez certains dyspeptiques, L'appétit augmente,
l'élaboration et l'assimi lation cles matériaux réparateurs sc régularise,
le sommeil devient meilleur, etc ., etc.
Les effets thérapeuL$es doil'ent clone se multiplier, si l'on ajoute
l'usage rationnel cles eaux il la bienfaisante inJ1uencc du climat.
Envlsagées au poillt de vue des conclUions climatériques, les stations
thermales des ryrénées, par conséquent celle Je Ca uterets, son t smtout
(1) CP puragl'nphe a été puhlié par moi dan s le Jot!~'nal
el 26 juiJJcl 180"), sous le 1lseuùoII ymc D'>X.
cle
CUll lcrets (N'"
des 11, 17
�lNFLUEN CE
nu
CLIMAT.
intéressantes sous le rapporl de l'altitude. Mais les effets physiologiques
ct thérapeutiques produits par l'élévation d'une localité au-dessus
du
niveau des mers, diffèrent suivant plusieurs circonstances dont il faut
ten ir compte, si l'on ne veut pas s'exposer à des appréciations et à
des généralisations fausses. Ainsi, je lis dans un livre très-justement
estimé (1) :
« Ce qui caractérise surtout l'action physiologique d'une altitude
considérable, c'est l'excilation qu'elle apporte dans les fonctions de la
digestion et de la circulat ion, ainsi que dans le système nerveux;
d'où résulte un redoublement d'activité dans les phénomènes qui en
dépendent, sécrétions, fonctions de la peau, eLc.
» Or, si l'on considère que la plupart des malades auxquels conviennent les eaux minérales présentent, par suite de conditions hygiéniques mauvaises, ou de l'affaiblissement en traîné par une longue
maladie, un état général de langueur ct d'atonie des grandes fonctions
de l'économ ie, digestives, cutanées, circulatoires, on peut dire d'une
manière général e que l'altitude de certaines stations est une circonstance qui vient concourir dans un sens fuyorable à l'action du traitement thermal. Ainsi, les dyspeptiques, les scrofuloux, les anémiques,
qui affiuent en si grand nombre dans les établissements tlwrmaux,
tl'ouyent certainement, s'ils viennent de régions rapprochées du niveau
de la mer, une condition très-salutaire ct presque thérapeutique par
el-m~,
dans le séjour d'une localité très-élevée.
» Mais il est un grand nombre de circonstances où il faut sc tenir
en garde contre l'action excitante de l'air des montagnes. 1\1 . Lombard
distingue avec soin l'influence !le l'altitude au-dessus et au-dessous
de '1,000 mètres. Mais, comme cette distinction est nécessairement toule
artificielle, il est évident que les inconvénien ts, comme les avantages
de l'altitude supérieure, doivent sc faire sentir d'autant plus que l'on
sc rapproche davantage de 1,000 mètres d'élévation. 1>
Il suit de li que le séjour dans une localité très-élevée aurait pour
effet de surexciter les fonctions digestives, circulatoires et nerveuses,
et qne cette surexcitation serait en raison directe de l'altitude. Dès
lors, Cauterets, dont l'élévation au-dessus du niveau c1es mers est
de 932 mètres, aurait un climat plus excitant que les Eaux-Bonnes
1790 mètres) cL Luchon (628 mètres).
Voilà la conséquence d'un principe faux; c'est cc que j'espère
prouver(1 ) Dictionnaii,'
!Jl l n J ra~
des Eaux minérales, p. 71.
�~o
CLL\lATOLOGlE.
Par cela seul qu'une localité est plus ou moins élevée au-dessus du
niveau de la mer, il ne s'ensuit pas toujours que son climat soit plus
ou moins excitant. Dans les Alpes, par exemple, au fond de la délicieuse vallée du Giffre, à 745 mètres d'altitude - au village de Sixt-,
rair possède en été des qualités très· dépressives, tandis qu'à 710 mètres
- au ])ourg de Samoëns - , il est vif et stimulant.
Qui n'a entendu vanter l'influence sédative et en même temps fortiriante du climat estival de plusieurs stations dll canton d'Appenwl,
célèbres par la cure de petit lait? Cependant, la moins élevée de ces
stations n'est pas au-dessous de 780 mètres.
Tl y a des localités alpestres qui jouissent d'un climat tonique et
peu excitant, bien que leur altitude dépasse 1,000 mètres, tandis que
clans d'autres moins élevées, les eiTets toniques sont inséparables
d'une surexcitation permanente des fonctions nerveuses et circulatoires (1).
"Les mêmes remarques s'appliquent aux climats pyrénéens, el nous
verrons plus loin que celui de Cauterets n'exerce pas une influence en
rapport avec·l'altitude de cette station thermale.
Sous d'autres latitudes, on trouve des contrastes non moins frappants.
Au Mexique, sur certains points de l'Anahuac, à plus de 2,000 mètres
d'élévation, les fonctions végétatives languissent, l'organisation el la
force vitale reçoivent de graves atteintes (2). Les hauteurs du Pérou,
au contraire, sc font remarquer par leur incomparable salubrité et
leur influence vivifiante. Dans les vallées de la Sierra, on voit des
guérisons qui tiennent du prodige; celui qu'on croyait s'acheminer à
l'agonie et qui sentait sa vie s'éteindre, se ranime. Un malheureux,
alJandonné pour une maladie de consomption, peut encore supporter
de lourds travaux et se livrer ft de longues études (3).
Ainsi, en Europe et dans les régions éq uatol'iales, 1es effets des
altitudes sont loin (l'être identiques. Voyons donc ft quelles causes
il faut attribuer ces di !Tcrences.
L'influence climatérique d'une localité, quelle que soil son élévalion au-dessus du liv~u
cles mers, est toujours subordonnée à ses
conditions topographiques ,c t météorologiques. L'exposition au midi,
l'uniformité de la température, la modération des hivers ct la rare
(1 ) Voir mon traité Des climats, salis le rapport hygiéni"que et médical. Pal'is,18G2 .
(2) D" ,lourdanet: Des altitudes cie l'Amérique tropicale, comparées au niveau des
-mers. Paris, 1860.
(:1) S. Lorentc: Ihstoria antiqua deI Penl.
�INl"LU"N C" DU CLIlIIAT.
intervention des influences réfrigérantes, le calme de J'atmosp hère,
la préscnce dans l'air d'une certaine quantité d'humidité communicable, etc., rendent un climat plutôt dépressif que tonique et excitant.
En faisant l'application de ces données générales aux localités dont
il a été question précédemment, il devient facile d'expliqucr la différence des effets produits par leur climat. Ainsi, que l'air soit dépressif
au fond de la vallée du Giffre, il. une altitude de 7Mi mètres, tandis
qu'il est tonique ct stimulant dans la même vallée, il 710 mètres,
cela n'a rien de surprenant, si l'on considère que, par suite de la dis-'
position des lieux, les couches inférieures de l'atmosphère sont presque
stagnantes il. 745 mètres - au village de Sixt -, I.anélis qn'elles
se renouvellent sans cesse à 710 mètres - au bourg cie Samoëns.
Je reviendrai bientôt, en parlant du climat de Cauterets, sur les
conséquences de la stagnation des couches inférieures de l'air au point
de vne de se$ en'ots,
Concluons de ce qui précède, que l'altitude d'une localité n'a
pas l'influence qu'on lui attribue généralement sur les qualités du
climat.
Il y a une autre question préliminaire qu'il importe de résoudre:
un climat peut-il être à la fois tonique et sédatif, c'est-à-dire activer
les fonctions végétatives, élaboration et assimilation des matériaux
nutritifs, sécrétions, etc., et calmer en même temps l'irritabilité nerveuse et vasculaire? Je n'hésite pas à répondre par l'affirmative, et
je vais citer quelques exemples à l'appui de cette assertion. Venise,
Menton, Madère sont des localités dont le climal exerce pendant l'hiver
une action sédative sur les appareils de la sensibilité, tout en activant
et en régularisant les fonctions plastiques. « Sous le ciel de ces stations,
les natures inertes el lymphatiques se tran:=.f'orment, la sensi bili té
exaltée s'assoupit et les foyers d'irritation s'éleignent (1). »
Le climat estival de plusieurs localités alpe!'ltres produit des effets
analogues. Dans les Pyrénées, celui de Cauterets mérite toute l'attention cles médecins et des malades, précisément à cause de la double
innuence dont je viens de parler.
Ce climat jouit, en elTel, de qualités toniques et remontantes, qu'il
faut attribuer à la douceur et aux variations de la température, ainsi
qu'a la légèreté et à l'extrême pureté de l'ail'. Celui-ci est léger par
sUÎle de l'altitude, et sa pureté provient de la déclivité du sol, qui, en
(1) Voir mon traité ])es climats, SOllS le l'apport hyoiéniqllc
et médical, p. q!JG ,
�22
r.L1MATOLCGIL
facilitant l'écoulement des caux, empêche la formation des miasmes,
tandis qu'une végétation luxuriante saLure l'atmosphère de principes
balsamiques . « Si l'on ne peut respirer sans danger les effiuves pestilentiels des marais, on ne saurait non plus, sans un avantage réel pour
le poumon et les autres organes, sc baigner dans l'air des montagnes,
toujours imprégné des émanations les plus suaves, et où ne sc mêle
pas une molécule qui n'ait une source pure, bienfaisante, réparatrice (1) . »
Quant à l'action plutôt sédative qu'excitante du climat de Cauterets
sur les appareils circulatoire et nerveux, elle résulle de la situation et
des conditions hypsographiques de la vallée. Nous avons vu, en effet,
précédemment, que les couches. inférieures de l'atmosphère sont il peu
près stagnantes dans la partie de la vallée où se trouve Cauterets .
Or, partout où l'air sc renouvelle peu et difficilement, il calme
l'irritation, il assoupit la force nerveuse et contribue il son harmonie.
A Pau, par exemple, la stagnation cles couches atmosphériques, encore
plus rarement troublée par de forts courants aériens que dans notre
station therinale, donne au climat des qualités sédatives qui se traduisent chez les étrangers résidants par le ralentissement du pouls et
la diminution de l'incitation nerveuse.
Il suffit de comparer les conditions topographiques de la vallée de
Cauterets à celles de Luchon et des Eaux-Bonnes, pour reconnaître de
prime-abord que l'air de ces deux dernières stations, plus fortement
agité et plus souvent renouvelé dans ses couches inférieures, doit être
plus excitant ct rendre les organisations souffrantes ct délicates plus
impressionnables aux variations de température. L'observation clinique justifie cette induction.
Enfin, il y a dans l'air de Cauterels une quantité d'humidité communicable suffisante pour le rendre sédatif, sans entraver son action
sur les fonctions végétatives.
Les considérations dans lesquelles je viens d'entrer ne sont point
(les théories spéculatives, nées d'idées préconçue.s ; elles résultent
LI'une observation ate)~iv,
et c'est à la pratique médicale que je vais
demander maintenant des preuves péremptoires de la justesse de mes
appréciations sur les qualités du climal estival de notre station.
Cauterets est un vaste champ d'observation où se succèden t les maladies les plus variées; mais il arrive assez souvent que les médecins y
rencontrent des cas qu'ils ne devraient pas y trouver. Je m'explique.
( 1)
c. Jailles : Guide aux caux minéral('s,
p. 381.
�INFLUENCE DU CLIMAT.
23
Nos eaux ne ' sont point une panacée universelle, répandue avec
profusion du sein des montagnes pOUl' le bonheur de l'humanité souffrante. Ce serait une grave erreur que de les croire applicables à toutes
les maladies chroniques . Cependant, nous voyons chaque année des
valétudinaires qui, ayant entendu vanter les propriétés curatives de
ces sources bienfaisantes, viennent y chercher un soulagement il. leurs
maux, bien qu'elles soient contre-indiquées pour eux. Par exemple, un
jeune homme de dix-sept ans se rendit à Cauterets, cette année, pOUl'
une disposition très-prononcée à contracter des rhumes. Ayant reconnu
que cette susceptibilité catarrhale de la muqueuse respiratoire se liait à
une aITection organique du cœur, j'engageai le malade à retourner le
plus promptement possible dans son pays . Grand fut son désappointement, comme on doit le penser. Aussi, après un instant de réflexion,
il mc déclara qu'il ne sui vrait pas ce conseil, et qu'il voulait essayer
cles eaux puisqu'il était ici .
En présence d'une résolution lJien arrêtée, je lui ordonnai des
demi-bains au Petit-Saint-Sauveur, un peu d'eau de l\1auhourat avec
du sirop de digitale, et un granule de digitaline Lous les soirs.
Je dois il. la vérité de dire que les résultats de ce traitement dépassèrent mes prévisions: le jeune malade dormait à merveille, sa
digestion était bonne, la marche élait devenue plus facile, parce
qu'il éprouvait moins d'essoufflement, il pouvait même monter la
rue de Pauze presque sans fatigue; les battements du cœur avaient
diminué, et le souffle cardiaque lui-même, qui caractérisait la lésion
de l'organe, était moins rude et moins intense.
Cette amélioration remarquable persista, quoique les préparations
de digilale eussent été supprimées; ce qui prouve qu'il ne faut point
leur attribuer les bons effets que j'ai constatés.
Je rapproche ce fait du sui vanL: L'an dernier, une jeune fille de
quaLorze ans, atteinte de lésion organiq ue du cœur ü la suite d'un
rhumatisme articulaire généralisé, séjourna à Cauterets pendant tout
le mois d'août avec sa mère, qui faisait usage des eaux pour une
bronchite chronique. Or, le séjour de cette jeune fille dans nos montagnes, "loin d'aggraver sa situation, l'améliora à ce point qu'elle
dormait beaucoup mieux et qu'elle était moins essouffiée en marchant
qu'avant de venir ici, quoiqu'il y eût une dilIérence de 900 mètres
entre l'alLiLude du pays qu'elle habitait ordinairement el celle de
Cauterets.
Elle ne lit pas de traitement L1LCrmal eL ne prit aucnn médicllment.
�GLI~\TO.
•
Je suis loin de conclure de li qu'il faille emoyer ùaps notre station
les personnes atteintes de maladie organique du cœur; je n'ai cité
les deux faiLs précédents, auxquels je pourrais en joindre d'autres,
que pour montrer l'inlluence sédative du climat estival de Cauterets
sur l'appareil ci l'CU latoire.
Autres preuves: Ici, les alTections chroniques de la poitrine se commalades ont la
pliquent rarement d'Mmorrhagie pulmonaire, si le~
précau tion de les prévenir par une bonne hygiène ct l'usage rationnel
des caux. Je dirai même qu'ordinairement les personnes exposées aux
hémoptysies voient les crachements de sang diminuer les premiers
jours de leur arrivée. Sans doute il y a des exceptions; mais elles
sont rares relativement au nombre de malades qui se rendent à
Cauterets avec une disposlLion aux accidents hémoptoïques .
La toux et le mouvement fébrile qui accompagnent souvent l'inflammation chronique de la muqueuse des voies respiratoires et les lésions
organiques du poumon, loin d'augmenter sous l'influence du climat
cle Cauterets, diminuent, au contraire, même pendant l'usage des
eaux.
Quand il y a exacerbation de ces symptômes au commencement du
séjour, c'est à la fatigue occasionnée par le voyage, ainsi qu'au changement brusque de milieu et d'habitudes, qu'il faut l'attribuer. Aussi, la
sédation ne tarde-t-elle pas à se. manifester plus tard.
En général, dans les aITections chroniques des organes de la respiration, une certaine irrilabil ité nerveuse ct vasculaire est plutôt une
indication qu'une contre-indication pour le séjour des malades à Cauterets ct le traitement par les eaux de ceLLe station.
Il y a surtout une catégorie de valétudinaires chez lesquels l'action
sédative du climat se manifeste presCJue d'emblée: je veux parler cles
asthmatiques en général, et particulièrement de ceux qui sont atteints
d'emphysème pulmonaire. J'en ai vu plusieurs retrouver ici le sommeil réparateur qu'ils avaient perdu depuis longtemps, et qu'un
traitement thermal assez actif vint rarement interrompre.
Voilà des faits tQut-:>\-fait opposés à cette doctrine surannée qu'on
trouve encore aujourd'hui exposée dans des livres sérieux, et qui repose
sur des appréciations fausses, savoir: que le séjour des altitudes est
essentiellement préjudiciable aux. asthmatiques.
Sans doute, des emphysémateux. se trouveraient fort mal sur le
Grand.Saint-Bernard, le Simplon, le Righi, et dans beaucoup d'autres
localités alpestres moins élevées, par la raison que leur climat est trèsexcitant; mais conclure de là que le séjour de Cauterets ne convient
�lNFLUENCE DU CLll\lAT.
.25
pas aux mêmes malades précisément il cause de l'altitude, ce n'est
rien moins qu'absurde, attendu qu'il existe une grande difTérence
dans les condiLions topographiques et météorologiques, ainsi que je
l'ai établi. D'ailleurs, l'observation clinique lève tous les doutes à cet
égard.
Outre les maladies de l'appareil respiratoire, depuis la laryngite
simple jusqu'aux lésions organiques du poumon, beaucoup d'autres
alTections chroniques sont traitées avec avantage dans nos établissements thermaux. Ainsi, on y rencontre presque toutes les maladies du
système nerveux, afTectiolls nom breuses, variées et bizarres, dont la
cause principale est le plus ordinairement un vice constitutionnel,
l'üerpétisme, par exemple.
On sait combien les perturbations des fonctions digestives influent
sur les nerfs, et combien, par une funeste réciprocité, les soulTrances
nerveuses réagissent sur la nutrition. Eh bien 1 ces réactions morbides
incessantes, qui engendrent les états pathologiques les plus complexes,
trouvent un antagoniste dans le climat de Cauterets, car il régularise
les fonctions plastiques et calme l'irritabilité nerveuse.
Ces effets sont d'autant plus précieux, qu'on peut les augmenter par
l'emploi de quelques-unes de nos sources, qui exercent une action
identique sur le système nerveux et la nutrition. C'est ainsi qu'un
traitement thermal sagement combiné avec ['influence climatérique
soulag'e et même guérit les névropathes, ces sensitives humaines
qu'on appelle hypocond?'iaques, 'malades imaginaù'es, comme si la
sOulIrance pouvait être imaginaire. En vérité, le mot hypocondrie
me semble bien trouvé pour servir de masque scientifique à l'ignorance.
Les convalescents li. la suite de longues maladies, les chlorotiques,
les anémiques, les personnes alTaiblies par' une vie trop sédentaire,
par des études trop prolongées, des chagrins ou les plaisirs, etc.,
retirent aussi de bons cHets de l'action combinée du climat et du
traitement thermal.
Il en est de même des tempéraments lymphatiques et scrofuleux
chez lesquels une certaine susceptibilité sensitive ou vasculaire s'ajoute
à l'atonie des centres végétatifs, de sorte qu'il fau t opposer des influences à la fois douces et toniques à celle alliance de l'irritabilité
avec une nutrition languissante et pervertie. Enfin, les conditions
climatériques de Cauterets sont plutôt favorables que contraires aux
rhumatismes et aux névralgies; car j'ai démontré précédemment que
les variations de température qui s'y font sentir ne sont ni aussi
�26
CLIMATOLOGIE.
fortes, ni aussi préjudiciables aux malades que dans beaucoup d'autres
stations thermales moins élevées.
Une autre considération importante, c'est qu'à Cauterets l'air étant
plus calme et ne se renouvelant pas aussi facilement que dans ces
stations, les malades sont moins vivement impressionnés par les vicissitudes de la caloricité atmosph6rique .
Il est, en effet, de connaissance vulgaire que les couches d'air en
mouvement activent l'évaporation cutanée et peuvent déterminer un
refroidissement qui occasionne des maladies plus ou moins graves.
�OBSERVATIONS
M~TÉORLGIQUES.
SAISON DE f859.
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CLIMATOLOGIE.
Observations météorologiques. - Saison de 1859.
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CLIMATOLOGIE.
Observations météorologiques. -
Saison de 1859.
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Observations météorologiques. - Saison de 1859.
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Brouillard. Beau.
Brouillard.
Beau.
Beau. Brouillard.
Brouillard. Beau.
Beau.
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Couvert.
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Beau. Orage. Pluie diluvienne.
ua "eu\:. Pluie. Neige sur la montagne.
Beau.
Beau. Froid.
Beau.
Beau. Vent sud.
Beau.
Id .
Id.
Id .
Id .
Id.
Orageux. Pluie.
Pluie. Brouillard.
Beau.
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�OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQ U E S .
SAISON
0100r- su\ nn,
DE
f 860 .
��CLŒATOLOGIE.
Observations météorologiques. - Saison de 1860.
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Id .
Id.
Brouillard. Pluie. Ton nerre.
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Nuageux.
Beau.
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Pluie. Broui lJ ard.
Id.
Id.
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Ici.
Couvert. Beau.
Beau.
Beau. Brouillard.
Beau.
Brouillard.
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Couvert.
�36
C LlMA'rO LOG I E .
Observations météorologiques. - Saison de 1860.
Ju.i l le t.
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Beau. Orage.
Beau. Orageux.
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Id.
Orage. Tonnerre. Pluie.
Beau.
Id.
Orage. Pluie .
Nuages. Brouillard.
Brouillard épais.
Beau. Brouillard.
Brouillard. Beau le soir.
Beau. Orage. Brouillard.
Pl uie dan s la nuit. Brouillard.
Beau. Brouillard.
Beau. Nuages.
Brouillard,
Brouillard froid.
Beau. Nuages.
Pluie. Neige sur la montagne.
Id.
Id.
Id.
Id.
Beau. Nuages.
�37
CLUlATO LOClE .
Observations météorologiques. - Saison de 1860 .
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Beau. Quelques nuages.
Beau. Orage le soir.
Viol. orage dans la nuit. Beau le ID. Orage.
Brouillard froid.
Beau.
Beau. Orage le soir.
Brouillard. I)luie.
Beau.
Brouillard.
Id.
Brouillard bas.
Beau. Vent sud.
Pluie. Brouillard.
Beau. Brouillard.
Id.
Id.
Beau.
Beâu. Brouillard le soir.
Beau.
Td.
Brouillard.
Brouillard. Beau.
Beau.
Id.
Nuageux. Beau. Orage le soir.
Pluie. I!:claircies.
Pluie. Beau.
Beau. Orage le soil'.
Beau. Vent sud violent. Brouillard.
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CLnIATOLOGIE.
Observations météorologiques. -
Saison de 1.860.
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Beau.
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Beau. Brouillard.
Pluie.
Beau.
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Pluie toute la journ ée.
Neige abondante à la montagne. Beau.
Couyert. Pluie.
Pluie di lnl'ienne. Eclaircie il midi.
Pluie.
Pluie. Co uvert.
Bea u.
Très-beau.
Beau. Vent sud .
Temps all'reux, Pluie. Tonnerrejusq. 1 h.
Beau. Un peu de pluie.
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Brouillant. Pluie. Éclaircie.
Pluie. Neige:\ ln monlagne.
Beau le matin . Pluie le soir.
Nuageux. Éclaircies.
Nuagel1x. Un peu de pluie.
Beau. Pluie d'orage.
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Id.
Très-beau.
Beau. Vent sud.
Brouillard.
Beau.
Bea u. Orageux le soir.
Bea u.
Beau. Orage. Tonnerre.
Beau.
Pluie d'orage. Beau. Soleil brûlant.
Orage. Pluie d iluvienne .
Beau. Couvert.
Sombre.
Beau .
Plui e. Brouillard.
Pluie.
Pluie. Neige à la montagne.
Beau. Brouillard le soir.
Id.
�CLIMATO LOGI E .
Observations météorologiques. -
Saison de 1861 .
Ju.illet.
Jours
du
Thermomètre.
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Baromètre.
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Beau. Couvert le soir. Vent sud.
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Beau. Orage.
Co uvert.
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Beau.
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Orageux. Vent sud.
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Beau. Couvert.
Beau.
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Beau. Or<J ge le soir.
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Beau.
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Beau.
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Id.
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�CL IMATOLOGI E.
Observations météorologiques. - Saison de 1861.
.A.oût.
Jours
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Beau. Brouillard 10 soir.
Beau.
Id.
Beau. Orage.
Bruine. Couvert.
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Beau.
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�CLIMATOLOGI E .
Observations météorologiques. - Saison de 1861.
Septern.bre.
Jours
du
----Thermomètre.
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Beau.
Beau. Pluie le soir.
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MÉTÉOROLOGIQUES.
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Beau.
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Bea u.
Id.
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Brouillard. Beau.
Brouillard. Pluie. Éclaircies.
Pluie. Neige sur la montagne.
Dl'Ouiliard. Bea u.
Beau. Brouilla rd.
Id.
Id.
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Brouillard. Pluie .
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Saison de 1862.
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Brou illard. Deau.
Très-beau.
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Très-beau.
Id.
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Très-beau.
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Observations météorologiques. -
Saison de 1862.
Septer:n.bre.
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matin.
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midi.
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matin.
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après
midi.
Phéuomènes météorologiques.
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80
Orageux.
"
Nuageux. Pluie par intervalles.
Beau. Couvert. BrouiUard.
Pluie. Neige à la montagne.
Pluie. Eclaircies.
Id.
Id.
Beau.
Id.
Id.
Pluie. Vent ud.
Temps affreux. Pluie.
Pluie. Brouillard.
Beau.
Ill.
Beau le malin. Orage. Averse.
Pluie. Broui liard.
Pluie.
Temps affrcux.
"
85°
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»
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Pluie continuc et abondante.
Beau. Couvert.
Couvert.
Beau.
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»
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»
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Id.
Id.
Id.
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Id.
»
Beau. Vent s ud.
Beau. Orage. Plnie.
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85
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»
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1
�OBSERVATIONS
MÉTÉOROLOGIQUES.
SAISON DE f863 .
��53
CLIMATOLOGIE .
Observations météorologiques.
Saison de 1863.
J'U.i:n..
Jours
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-
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Baromètre.
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matin.
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-
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6
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heures
heures
du
matin.
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--
midi.
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81
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Vent viol'. Pluie. Neiged.lamollt's.lemio •
Beau. Vent. Nuages.
Beau. Pluied.lanuit. Neige d.la montag'.
Brouillard et Pluie.
Beau.
Id.
Beau. Orage le soi r.
Beau.
Beau. Vent du suu "iolent.
Beau. COli vert.
Be,!u.
Très-beau .
Id.
Très-beau. Nuages le soir.
Beau le malin _Orage dallS la jOllrn ée.
Ileau. Brouillarcl SUl' la montagne.
Il'ea u. Brou illard .
Id.
Id.
Beau. Vent du sud.
Pluie diluvienne.
Beau.
�54-
CLlnJATOLOGŒ.
Observations météorologiques. - Saison de 1863.
Ju.illet.
Thermomètre.
-
Baromètre.
lIygromètre.
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mois.
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Très-beau.
Très-Bea u.
Beau après un fort orage dans la nuit.
Temps lourd. Orage le soir.
Beau.
Bea u. .Brouillard sur le soir.
Brouillard.
Id.
Beau. Nuages.
Beau.
Beau. Orage le soir.
Beau.
Id.
Id.
Id.
Beau. Orage.
Beau.
Id.
Bro uill ard.
Beau.
hl.
Id.
Beau. ])Ju ie d'orage le soir.
Brouillant.
Beall . Brouillard.
lleau.
Id,
Beau, Ol'agele s' ;' se contin"" loulela nui lo
Pluie. Orage le soir.
Beau.
Id.
1
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CLUIATOLOGlE.
Observations météorologiques. - Saison de 1863 .
.A.oût.
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Beau. Brouillard.
Beau.
Beau . Brouillard le soir.
Beau.
Id.
Id.
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Id.
Id.
Id.
Id .
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Brouillard.
Beau. Couvert.
Beau.
Nuageux. Pluie par intenaUe.
Plu;'e le malin. Neige sur la montagne.
Be:lIl.
Id.
Id.
Beau. Orage le soir.
Beau. Nuageux. Vent du sud violenL.
Tempète et pluie.
Pluie. Éclaircies.
Pluie. l ~cJair
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Beau . Couvert le soir.
Brouillard.
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Observations météorologiques. -
Saison de 1863.
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13eau. Couvert.
Beau. Nuages. Brou illard.
Vent du sud violent. Brouillard. Pluie.
Beau.
Nuageux. Bruine.
Beau.
Id.
Beau. Brouillard.
Beau. Pluie le soir.
COUl'ert.
Beau.
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Id.
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Beau.
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Pluie. Brouillard.
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Observations météorologiques. - Saison de 1864.
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Pluie par ondées.
Pluie. Brouillard.
Neige autoul'de Cau''''''. Pluie. Beau. Pluie
Beau. Brouillard.
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Id.
Pluie. Brouillard.
Beau. Pluie. Nuages,
Pluie. Éclaircies.
Pluie. Nuages.
J3eau.
Beau. Brouillard le soir.
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Beau. BrouiJlard.
BrouiJlard. Beau. Brouillard.
Beau. Brouillard.
Pluie abondante. Brouillard·
Beau. Brouillard.
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Id.
Bea u. Pluie le soir.
Beau.
Beau. l'iuage.
Beau. Ilrouillard.
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C LIM AT OLOC I E.
Observations météorologiques. -
Saison de 1.864.
Ju.ille t.
Thermomètre.
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Beau. Orage le soir.
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Très- Beu u.
Beau.
Id.
Id.
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Pl uie. Bea u. Nuage.
Bea u.
Beau. Orage.
Beau. Brou illard.
Beau.
Id.
BeH u. Brouill ard.
Beau. Orage. Pluie. Bl'lIinc.
Brouillard. Pluie.
Beau. Nuages.
Beau.
Orage ùans la Iluil. Pluie. Beau.
COll \ Cr l. Brouillard. Peu de pluie.
Beau.
Id.
Broui llard. Be.lU .
Id .
Id.
Beau.
Beau. Orage. Bau .
Bea u. Brou illard.
Brouillard . Beau. Brou illard .
Très-beau.
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Observations météorologiques. - Saison de 1864 .
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Beau. Brouillard. Éclair le soir.
Brouillard. Beau. Orage fort.
Beau. Orage. Éclaircies.
Beau. Tonnerre. Pluie le soir.
Beau. Orage. Éclaircies,
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Id.
Id.
Benu. Nuages .
Beau.
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
Beau. Nuages.
Beau. Un peu dc pluie.
Un peu de pluie. Beau. Nuage.
Beau.
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Beau. Vent sud. Pluic forte le soir.
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Beau.
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Pluie. Éclaircies.
Beau.
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Beau. Orage et Pluie.
Beau.
Brouillard. Pluie forte .
Pluie. Beau.
Beau.
Id.
Beau. Vent sud-oue t fort.
Tempête de vent S.-O. Pluie (Ians la nuit.
Pluie. Beau. Couvert le soir.
Beau. Couvert.
Pluie. Couvert. Neige:) la montagne.
Pluie. Neige ù la llIontaglle.
Beau.
Id.
Brouillard. Beau .
Beau .
Id .
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Temps lourd. Éclairs le soir.
Beau. Orage.
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Id.
Id.
l3eau le matin. Pluie le soir.
Beau. Pluie le soir.
Bea u. Orage à midi.
Beau . Brouillard. Pluie.
Beau. l'l uie le soir.
Beau.
Beau. Pluie d'orage le soir.
Beau.
Beau. Nuages.
Id.
Id.
Beau.
Id.
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Brouillard. Éclaircies, plu ie le soir.
Beau. Nuages.
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Beau.
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Beau. Orage le soir.
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Moyenne: 1:.!,1
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Ilaromèlre.
Brouillard. Éclaircies,
Pluie. TOJUl erre.
Beau.
Beau , Nuageux.
Beau,
]d.
Id .
Id.
Beau. Orage. Pluie.
Beau. Averses d'orage.
Pluie, Beau.
Beau. Nuageux.
Beau. Orage dans la nuit.
Couvert.
Beau.
Boau. Couvert.
Couvert. llrouillard.
Beau.
Id.
Beau. Oh lge le soir.
Beau.
Id.
Beau. Brouillard.
Beau. Nuageux.
Orage le matin. Couvert.
Pluie d'orage. Beau.
Beau.
Beau. Brouillard le soir.
Beau. Nuageux.
Pluie. Couvert. Neige sur la montagne.
Beau.
Id .
�(l8
CLHIA'l'OLOGI E.
Observations météorologiques. - Saison de 1865.
S e p te D:3.bre .
Jours
du
mois.
Thermomètre.
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heures
heures
après
midi.
heures
du
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après
midi.
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Phénomènes météor ologiques.
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Beau.
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Beau. Orage. Pluie.
Bçau. Pluie le soir.
Beau.
Beau. Orageux .
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Beau. Orage court.
Beau. Pluie le soir,
Orage dans la nuit. Pluie le matin.
Beau.
Id.
Beau. Orage le soir.
Beau.
Bea ll. Brouillard.
Beau.
Id.
�CONDITIONS HYGIÉNIQUES, -
CONS1'ITUTION MÉDICALE, -
MORTALITÉ.
69
CHAPITRE III.
CONDITIONS HYGlÉNIQUES, - CONSTITUTION MÉDICALE, - ~lORTALÉ.
Cauterets, dont la population est de 1,500 habitants au plus en Lemps
ordinaire, peut contenir jusqu'à 3,000 étrangers à la fois pendant la
saison des bains. Ses maisons, élégamment construites pour la plupart,
et dans lesquelles on remarque une excessive propreté, sont disposée
de façon à éviter l'encombrement. Elles présentent un confortable en
rapport avec les be oins ct les exigences des hôtes qu'elles reçoivent.
Si la station de Cauterets jouit d'une atmosphère pure et éminemment propice aux valétudinaires qui la fréquentent, je dois dire aussi
que des mesures ont été prises pour que ces heureuses conditions ne
fussent pas troublées par des causes d'insalubrité qu'il est toujours possible de prévenir ou de faire disparaitre. A cet égard, nous ne pouvons
que féliciter l'administration locale.
Les grandes épidémies envahissent rarement les Pyrénées, surtout
les vallées hautes. Ainsi, c'est seulement à son troisième retour en
France que le choléra s'est montré sur quelques points de la chaine, ct
encore n'a-t-il pas dépassé la limite de 600 mètres.
Le typhus n'y a jamais régné.
On observe bi.en quelquefois la fièvre typhoïde dans les régions élevées des Pyrénées; mais elle est loin d'y présenter la même gravité que
dans les grands centres de population, car rarement elle devient meurtrière.
Il ne suffit pas de dire qu'une localité thermale jouit de conditions
sanitaires excellentes, - toutes ont cette prétention; - il faut prouver
qu'il en est réellement ainsi: ct pour .cela, je ne connais pas de meilleur
moyen que de comparer le chifTre de la mortalité pendant la saison balnéaire à celui de la population indigène ct des étrangers, ainsi qu'à la
nature des maladies pour lesquelles les eaux de la station sont conseillées. C'est sans doute parce que trop d'intérêts privés seraient r,ompromis
qu'on a négligé jusqu'à présent d'avoir recours aux infiexibles démonstrations de la staListiq ue mortuaire. En basan l sur de telles preuves
lUon appréciation des conditions san ilaires de Cauterets, j'aurai b .
satisfaction d'éclairer le public médical, et de meUre à néant les bruit s
�70
CONDITI ONS
HYGI~:NQU1Œ,
-
CONSTIT UTION nIIi:DlCA LE, -
MORTAL ITÉ.
malveillants que de mesquines rivalités et un amour désordonné du
lucre ront naître chaque année.
Les scrofules, très-rares à Cauterets, ne se rencontrent guère que dans
les hameaux environnants. Il en est de même de la phl.hisie pulmonaire.
En eITet, un praticien distingué du pays, M. le docteur Daudirac, m'a affirmé n'en avoir vuque quatre ou cinq cas dans une période de dix ans.
Le goitre, cette hideuse arrection qui, par une dégénérescence successive de la progéniture, aboutit au crétinisme, n'existe pas dans notre
station. Je ferai la même remarque pour la pellagre.
Les maladies les plus fréquentes sont, en hiver et au printemps, les
rhumatismes musculaires, les bronchites, les pleurésies, les pneumonies; en été, les embarras gastriques, la diarrhée ct parfois la dyssenterie. Dans certaines années, on observe quelques cas de fièvre muqueuse; mais tous les praticiens de Cauterets s'accordent à reconnaHre
que la fièvre typhoïde y est très-rare.
I.es dérangements de l'estomac et de l'in testin se montrent régulièrement tous 1es étés dans les stations des Pyrénées. Il est vrai que ces
imlispositions n'ont pas partout la même fréquence ni la même intensité . M. le docteur Lambron les a décrits de la manière suivante sous le
nom générique de cholér'ine Pyréné enne, d'après ce qu'il a observé il
Bagnères-de-Luchon:
« Ce trouble de l'appareil digestif commence le plus ordinairement
» d'une manière soudaine, par le malaise, et sous les apparences d'une
» espèce d'indigestion, qui parfois prend une si grande intensité,
que
» les malades vomissent il, outrance, ont des coliques assez vives, des
» garde-robes extrêmement répétées; et, bien que le ventre
reste
» souple, ou ne sc ballonne que modérément, le pouls s'arraisse,
» devient peti t, serré; la figure est pàle ct profondément altér<ie,
les
» 'extrémités sont froides. Si l'on n'était prévenu de ces désordr
es, on
» serait tenté de croire à un empoisonllemen l. Mais des boisson
s
» délayantes, de légers antispasmodiques, parfois des opiacés,
plus
» souvent un peu de b,i<nnuth ne lardent [las :l dissiper ces souIIran
ces.
» Pour le plus grand nombre de personnes, ce n'est là qu'une indis» position de vingt-quatre heures; chez quelques-unes, au contraire,
» surtout chez celles qui sont peu observatrices de la diète ct des règles
» les plus simples de l'hygiène, ou qui ont les entrailles plus faibles,
» plus impressionnables, cetteindisposiLion, non-seulement perd
plus
» lentement son intensité première, mais sc prolonge par les
symptômes
» suivants: délabrement de l'estomac donnant une
fausse sensation
» du besoin de manger, digestions laborieu ses, suivies de garde-ro
bes
�CONDI'I'IONS IIYGIÉNIQUES, -
CONSTITUTIO
MÉDICALE, -
MonTALl~;.
71
)} plu ou moins nombreu es, faiblesses el lassitudes, qui sonl la con)} séquence de ce trouble fonctionnel de l'appareil digestif (~).
»
Je suis loin de contester le3 observations que l'honorable inspeclcur
(les eaux de Luchon a faiLes dans ceLLe station Llwrmale; mais je doi à
la Yél'ité de dire que les troubles de l'appareil digestif qui e présentent
à Cauterels pendant la saison balnéaire ont bien rarement les caractères cholériformes dont pal'le M. Lambl'on. Cc sont plutôt de simples
embarras gastriques, qui cèdent habilucllement à un régime sévère, :'t
<les préparations a tringcnle ou opiacées, el mieux. à un purgatif ali n.
C'est pourquùi la dénominalion de choLérine Luc/wnaise con viendrai l
peut-être mieux que celle de cholérine Py/'énéenue à l'aO'eetion
décrite pal' mon savant confrère.
Quant il la cause principale de ceLLe afTeclion, elle réside, suivant
M. lambron, dans la compo ilion même des caux pOLable , en d'auLres
Lermes, dans la présence de matières organiques ou végétale dont ces
eaux se chargen t dans certainc condi tions, nolammen t t"llJrèsles orages.
Je me range à ceLLe opinion d'autant plus volontiers que j'ai moirn6me remarqué il Caulerets que les troubles de l'appareil digestif sc
produisaient le plus ordinairement chez les personnes qui buvaient de
l'cau du Gave; tandi que celles qui· faisaient usage de l'cau des fonlaines publiques, ct surtout de l'excellente source de Panchour, y
élaient bien moins expo 6es.
Maintenan t, si l'on compare les eaux potables de CauLerets à celles
de Luchon, on s'expliquera pourquoi les dérangements ga t1'o-iI1Les1inaux sont moins fréquents et surtout moins intenses dans la première
station que dans la seconde. En elIet, les caux qui alimentent les
fontaines publiques de Cauterets ne viennent point du Gave, ct parcourent un trajet souterrain pendant lequel elles sc débarras ent plus ou
Illoins complètement, par une sorte de filtrage, des matières organiq ucs
ct minérales qu'elles ont ramassées en descendant des montagnes.
A LucllOn, au contraire, c'est le Gave de l'One, formé lui-même par les
cau'<. do pre que toutes 1('5 vallées du canton, qui alimente les fontaines
publique. Il e ·t vrai qu'on a essayé de remédier à cet inconvénient pal'
lin appareil il flltre; « mais, dit)1. J.,ambron, le filtre, que', de J'allé
» des Soupirs, on aperçoit sur le hord de l'One, est insuffisant,
» lellement insuffisant, que, les jours cl'orage, il lais e arriver aux fon}) taines de la ville de l'cau toute trouble qu i dépose dans les vases une ,
» grande quantité de limon ct même de gravier (2). »
(1) Ouv. citr, ]l. 375.
(t ) Out'. cité, p. 370
�72
CONDITI ONS lIYG1~NQUES,
-
CONSTiT UTION l\l{WICA LE, -
l\OTALI'~.
Quoiqu'il en soiL, les lxtigncurs ne sauraie nt prendre trop de précautions pour prévenir et combattre une insdisposition qui, outre ce qu'elle
a de désagréable, nécessite la suspension du traitemenL thermal .
Il résulte de ce Ilui précède que la station de Cauterets olTre d'excel
lentes condilions de salubrit é aux malades pour lesquels ses eaux sont
indiquées. Voyons iL présent jusclu'à quel point la statistiq ue mortua
ire
vienL à l'appui de cette déduction.
Dans une période de 10 ans, de 185l&, iL 1863 inclusiv ement, la mortalité a été:
Indigènes.
Étrangers.
En 1.8511 de..... ........
11.
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1.855
1.856
1.857
1.858
1859
1860
..... ...... ..
.............
....... ......
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1.1.
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li
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5
1.0
1.1I
9
3
93
75
1)
1.861,
11.
1862
1863
Total ........ ..
Moyenne de chaque saison . ...•.
9,3
7,5
En fixant à 8,000 par saison le nombre des étrange rs qui ont fréquenté
Cauterets depuis 18M, on voit qu'il est mort 75 personn es sur 80,000,
c'est-à- dire 1 sur 1,066 (1).
(t) Ce chilTre de 8,000 est bien certainem ent au-dessous du nombre réel
des baigneurs qui se renùent il Cauterets tous les ans pendant les mois de juin,
juiUet, août et
septembre.
M. le docteur illêlier, inspecteur général des caux minérales de la France,
s'ell'prime
ainsi sur les progrès que les établissements de Luchon, Bonnes ct
Cauterets ont faits
dans l'espace de dix ans:
" Luchon, qui, en 1847, recevait le nombre déjà bien élevé de 2,220 malades,
en a
4,380 en 1856, ce qui fait 'à P,o!l de chose près un accroissement du
douhle en
" Bonnes, qui n'eut que 300 malades en 1830, année Ilien triste, il est vrai, dix ans.
pour les
eaux minérale s, en a ell 1~,20
en 1850, 5,800 en 1855, et 6,"00 en 1856; augment ation
énorme, comme on voit, et en rapport avec l'efficacité spéciale
et de plus en plus
appréciée de ces eaux.
" Cauterets, l'établissement de France le plus fréquenté, a passé du chilTre
de
12000 étranger s qu'il recevait en 1850, il plus de 16,000 en 1856. (Annales
de la Société
d'/:ydTologie médicale de Paris, ~. lII, p .. 23 et 24.) "
JI est probable, pour ne pas dire certmn, que, dans cc chilTre de 16,000
étrangers ,
M. l'inspecteur général des caux minérale s n compris les baigneurs
du départem ent des
lIautes-P yrénées et des départem ents C1wirollllants qui ont fréquenté
les eaux de
Cauterets au"< mois d'avril, mai, octohre et novembr e, c'est-à-di
re en dehors de la
saiso.1 o!Jiciolle, comme cela a lieu chaque année.
�CONDITIO S HYGIÉNIQUES, -
CO 'STIT TION
~IÉDCALE,
-
MORTALITÉ. 73
Si nou ajoutons le cbiITre de 75 il celui de 93, total des décès dans la
population indigène, nou avons 468 décés sur 95,000 personnes, soit
1 ur 565, et 46,8 sur 9,500 pour moyenne de la saison.
Cc chiffre de la mortali té c' t tl'è -minime, Ul'tout i on le compare à
celui de certaines localité dont on a vanté outre mesure les conditions
climatériques .
. « Tandis que le chiITre moyen des décès, dit M. Taylor, est annuelle» ment à Pau de 1 sur 45, comme l'ont montré les tables statistiques,
» la mortalité ne s'est certainement pas élevée chez les Anglais à plus
» de 1 sur 65 ou 70 (1). » Or, je viens de prouver qu'à Cauterets la
mortalité chez les étrangers ne s'élevait pas au-delà de 1 ur 1,066.
La diITérencc réelle entre le décès dans ces deux localités serait-elle
cinq ou six fois moindre, à cause de la durée du séjour, qui ne dépas e
guère à Cauterets un moi au plus pour les étrangers, qu'elle ne laisserait pas que d'être encore énorme.
Les décès calculés pendant la même période de dix ans se répartissent
ainsi selon les mois, le sexe et l'âge:
llfois:
Indigènes.......
Étrangers .......
Total. ., ....
Moyenne annuelle ..
Juin.
15
5
20
2
Juillet.
14
19
A.oût.
35
3i
33
3,3
66
6,6
Septembre.
29
20
49
4,9
Sexe (pour les étrangers seulement) :
Masculin.
Féminin.
49.
26.
Age (pOUl' lcs étrangers seulement):
Naissants ... . . .......... ....... ... ........... .
De quelques mois .............................. .
1. à 5 ans .... ... .. .. . . . ... ... ...... ..... .
5 à 10
1.0 à
à
à
à
à
20
30
40
50
60
70
20
30
40
50
60
à 70
à 75
2
1.
7
1.
... ... ... ............ . .. ..... . ..
7
1.7
... ............ . .............. ..
8
fi
7
f3
:1
Total. ........ .' ............ 75sur 80,000.
(1) De l 'i1lfluence curative du climat de Pau, p. 115.
�74
CONDITIO ' S HY<;:IÉNIQUES, -
CONSTITUTION MÉDICALE, -l\lORTALITÉ.
Ainsi:
Pendant la saison des bains, la mortalité a été plus considérable
dan la population ind igène que chez les étrangers, bien que ces
derniers fussent cinq fois plus nombreux au moins;
C'est en août qu'U y a eu le plus grand nombre de décès, tant parmi
les étrangers que parmi les indigènes;
La mortalité a été presque deux fois plus forte dans le sexe masculin
que ::lans le sexe féminin pour les étrangers;
C'est de 20 à 30 ans et de 60 à 70 ans que la proportion des décès a
été la plus élevée.
Mais ce qui frappe surtout dans les statistiques précédenLes, c'est le
chiffre presque insignifiant de la mortalité, cu égard au nombre considérable d'éLrangers qui fréquentent Cauterets CL à la gravité des
maladies qui y sont traiLées. On sail, en ellet, que, parmi ces dernières,
les afIecLions chroniques des voies respiratoi l'es occupent une place
importanLe. Que deviendraienL !lonc les malades si des influences
cljmatérique~
.pernicieuses eL des alIecLions intercurrentes compliq uaient cles étaLs morbides déjà si graves par eux-mllmes? Heureusement il n'en est point ainsi, eL les condition du milieu dans lequel
les valéLudinaires se Lrouvent placés aident pluLôt qu'elles n'enLravent
l'acLion thérapeutique des caux.
�Tableau indiquant la mortalité générale il Cauterets llendant la saison halnéaire,
tlalls une IHiriodc tic dix ans.
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��DEUXIÈME PARTIE.
EAUX MINÉRALES ET ÉTABLISSEMENTS THERMAUX .
CHAPITRE 1"'.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES EAUX ~UNÉRALES
DE CAUTERETS.
Ce qui distingue particulièrement la station de Cauterets, selon les
auteurs du Dictionnaire des Eaux minémles, c'est qu'on y trouve des
sources de même nature nombreuses et variées, susceptibles d'applications diITérentes, et beaucoup moins rapid.ement altérables que celles
de certains établissements justement renommés, comme Bagnères-deLuchon et Ax (1). J'ajoute qu'aucune station des Pyrénées ne présente
une richesse thermale comparable à celle de Cauterets. Ainsi, tandis
qu'à Luchon le débit total des sources sulfurées est de 587,788 litres en
vingt-quatre heures ( ~ ) , à Cauterets il dépasse 1,300,000 litres, et
encore tous les griffons n'ont pas été captés . Il es t vrai que, dans le
premier établissement, on utilise pour les différents services une source
saline froide, dont le produit est évalué à 560,000 litres.
les sources de Cauterets, qui viennent toutes de bas en haut, jaillissent soit du granite, soit des schistes ou de calcaires mélangés parfois
(1) T. l, p. 10.2.
(2) OU1J. cité, UT, p. 2D2 .
�NOMENCLATUHE r.ÉNI
78
~ I\ALE
DES EAUX.
à du schiste siliceux et injectés de roches de transition métamorphique (1).
~
1cr. - Nomenclature générale des Eaux.
Je divise les eaux de Cauterets, ft l'exemple de M. l'ingénieur François, en trois groupes principaux: le groupe de l'Est, le groupe de
l'Ouest ou du Centre et le groupe du Sud.
Température Sulfurai ion
Débit
3utherm . cent. par litre. par ~ heures .
Degré .
GROUPE
DE
L'EST.
Grammes.
César. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . [18,40
0,0239
Espagnols. . . . . . . . . . . . . . . . . 48,20
0,0231
Pau:c-Nouvcau (filet détourné de César.)
\ Pauzc-Vicux.............. 43
0,0189
Sul{ureuse-N ouve lle. . . . . . . . . . . . . . . . . . ....... .
Ruchcr. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 39
0,0142
(
R-ieumisc/. ............... 16,7
0,0004
A ,·cpor/er . .......................... .
Litres.
224,755
92,392
55,152
11,160
120,000
28,360
531,819
(1) Relation géologique des principales sources des l'yrénées avec les clerniers terrains qu'elles traversent:
Amélie .............................. .
Ax ................................... .
Bagnères-de-Bigorre .................. .
Bagnères-de-Luchon .................. .
Barèges ............................. .
Cauterets ............................ .
r'':
Eaux-Bonnes ......................... .
Eaux-Chaudes ... ..................... .
Escaldas .... ·· ....................... .
l\lolitg ..... ·························· .
Sai nt-Sauveur ........................ .
Vernet. ..... . ·· ····················· · .
Lambron
( OtIV.
cité, p. 1G8).
Granite et gneiss.
lIIicaschistes et pegmatites.
Granile, - ophile, - craie.
Granites, - pegmatites, - schistes
de transition métamorphisés et
chaugés en micaschistes, - atterrissements.
Serpentine, roches de transilion et
calcaires métamorphiques.
Granite, - schistes ct calcaires méJan gésà du schiste siliceux etinjectés
de l'oches de transition métamorphique.
Ophyte, - calcaires secondaires alternant avec des schistes.
Granite ancien.
Id.
Id.
Schistes ct calcaires de transition
mé lamorph ique.
Gneiss porphyroïde, - couches schisteuses et calcaires.
�pnOI'RÉT
1
GROUPE
m:
L'OUEST.
GRODI'E
DU
SUD.
79
.
Di'hit
Température SulFul'ution
au thCI'm. ccnt. pur litre. par 2.\. heures.
Litrcs.
Grammes.
Degrés.
531,819
Report. .. .... , ... ... ............... . .
7it,000
0,0177
~ S
PHYSIQUES ET ()IH~Al'\OJ.ETQUf,
(
r"''
source oh"de
tempé- as,7
20,000
0,0177
rée du sud. 37,5
source tempé17,000
rée du nord.... . ......... ,.
31,2l18
0,0170
Le P"é ...... .... , ......... h8
26,690
0,0145
Petit· Saint-Sauveur . ....... 3it
21,600
111auhourat ................ 50
0,0135
2,880
0,0179
Les Jeux ....... .......... 31
590,000
0,0186
Les OEufs ................. 53
21,600
0,0107
{source chaude lI3,3
Le Bois . ... " source tempé8,6l10
rée....... 33,7
0,0055
Total .................... 1,3lI5,lJ77
\ La Raillère.. .
§ 2.- Propriétés physiques et organoleptiques.
Toutes le caux de Cauterels présentent il. peu de chose près les
mêmes propriétés pll'Y' iqucs. Elle sont limpides, incolore, douce et
onctueu cs au toucher, d'une aveur ct d'une odeur sulfureu es. Leur
den ilé e t un peu plus élevée que celle de l'eau distillée (1,802 au
plu). Leur température varie de 16 degrés (Rieumiset) à 53 degrés
centigrades (les Œufs). Elles dégagent spontanément du gaz azote et
une très-pelile quantité d'acide sulfhydrique. Elles ne dépo ent pas de
soufre; elle ne bleuis. ent pa ' et ne blanchis enl ni dans les ré ervoirs ni dans le baignoire . (Pour leurs eJTels électriques, voye;:;
AC1'TO
DE L'ÉLECTIUCITÉ.)
S3.- Analyse qualitative et quantitative.
ALCA LINnÉ.- Comme toutes les eau sulfureuses des Pyrénées, celles
d Caul rets on t alcalines; pal' conséquent elles verdissent le sirop de
violette et ramènent au bleu le l)apier de tournesol préalablement
rougi par un acide faible. Toulefois, cette réaction ne s'opère que peu
il peu, ce qui tient probablement à la transformation lenle du princi pe
sulfureu, en carbonate, par suite de l'absorption de l'acide carbonique
de l'air. (Reveil.)
Selon M. leilhol, il faut moins attribuer l'alcalinité au carbonate ct
ntême au silicale qu'au sulfure de odium, dont la réaction alcaline cst
�80
ANALYSE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE.
très-marquée ct bien autrement forte que celle du carbonate et du silicate de soude (1). Cependant les eaux de Cauterets, comme d'ailleurs
celles de Luchon, de Barèges, etc., désulfurées par le sulfate de plomb,
puis filtrées, ramènent au bleu, lentement il. la vérité, le papier de
tournesol rougi.
« D'après les recherches alcalimétriques que M. Filhol a failes sur
les sources des principaux établissements des Pyrénées, dit M. Lambron, on peut partager, sous le rapport de leur alcalinité, les eaux sulfureuses de ces montagnes en trois groupes:
» Le 1er groupe renferme les eaux dont l'alcalinité brute est représentée par Og030 pour minimum, et Og1255 pour maximum, c'est-à-dire
les eaux dans lesquelles les sels à réaction alcaline se trouvent en
quantité suffisante pour qu'il soit raisonnable de leur attribuer une
part de l'action que l'eau exerce sur l'économie; il comprend les
sources minérales des Pyrénées-Orientales.
» Le 2e groupe renferme les eall,x dont l'alcalinité brute est représentée
par 0,0570 po·ur minimum, et 0,0880 pour maxi.mum, c'est-O.-dire les
eaux dans lesquelles les sels alcalins sont encore assez abondants pour
avoir une action, sinon aussi marquée que ceux des eaux du premier
groupe, au moins dont il faille tenir compte; il comprend les sources
d'Ax, de Barèges et de Saint-Sauveur.
» Le 3e groupe renferme les eaux dont l'alcalinité brute est représentée par 0,0250 pour minimum et par 0,0330 pour maximum, c'est-àdire des eaux qui sont moins riches en sels alcalins que ne le sont plusieurs eaux de rivière; il comprend les sources de Bagnères-de-Luchon,
Cauterets et Bonnes (2). »
CeLLe classification n'est point exacte; car on trouve à Cauterets des
sources qui contiennent une quantité de sels à réaction alcaline bien
plus considérable que les caux. de Luchon, de Barèges, et même celles
du premier groupe. Par exemple, un kilogramme de l'eau de la source
du Gave (groupe des Œufs) donne, d'après l'analyse de M. Filhol luimême:
/
Sulfure de sodium . ..... . .... . .. . . . . ... ...
Silicate de soude ....... ,.... . . . . . . .. . .....
de chaux. .. . .. . . .. . . . . . . . . . . . .. . . .
de magnésie ...... , .......... , . ....
Os013u
0,1213
0,0226
0,0003
Total. . . .. . . . . . . . . . . . .
0,1576
(1) Recherches sur les calta; miné?'ales des Pyrénées, p. 98.
(2) O/IV. cité, p. 421.
�81
ANALYSE QUA LITAT IVE E'r QUANTITATlVF,.
t'alcalinité brute de cette eau est donc représentée par un chiffre
plus élevé que celui ass igné au maximum du premier groupe.
Je citerai encore la source de César, dont l'alcalinité bru le s'élève
à Og'1353, toujours d'après les analyses de M. Filhol (1).
Voici, d'ailleurs, la quantité de sels à réaction alcaline contcn ue
dans un litre d'eau des principales sources de Cauterets:
DE L'EST •• •• •
Quantité dc scls 11 réaction alcali ne contenuc
dans un litre d'cau .
OG:l.353
César•.. .... , ...... " ... . .. , ..... .
0,1356
Espagnols . ...... .. ....... .... . .. . .
0, 0950
Pau:;e- Vieux ••...... ....... ..... . ..
0,0582
Nom des Sources.
Groupes.
1
DE L'OUEST .•• {
Raillè7·e . .......
1 Source chaude.. .
Source tempérée.
Petit-Sa int-Sauv eur . ........ .. • ....
Mauhourat ........ . . ... .... .. . . .. .
Le Bois.. . .. . ...
DU SUD •• •. . •
OEufs .... ..... .
Source chaude . . .
é é
temp r e.
t Source
Source A...... .
Source
Source
Source
Source
Source
B.. ..... .
C. .... .. .
D.. ... . .
E... . . .. .
F. . . . ... .
0,0559
0,0564
0,:1.217
0,0562
0,0709
0,:1.057
0, 1065
0,1078
0,0973
0,1205
0,1.576
Nos sources doivent donc être ainsi classées d'après leur richesse
alcaline :
Source F du groulJc des Œufs;
Espagnols;
César;
lUalihoùrat;
Sources A, n, C, D, E ChL groupe des Œufs;
Pa uze-Vieux;
Petit-Sain t-Sau vcur j
Le Bois;
La RaiIlèl' e.
Maintenant, en comparant l'alcalinité des principales sources dcs
Pyrénées avec celle des eaux de Cauterets (2) 1 nous trouvon s qu e
16 et 26.
(1) Analyse chim'ique dcs sources stilfltl"ctises thermales de Cautcrets, p.
le procédé
employer
(2) Pour détermiuer l'alcaliuité des eaux sulfureuses, on peut
ouvrage:
son
dans
(ermes
ces
en
décrit
a
chimiste
habile
cet
que
et
lrililo!,
suivi pur M.
dont chaque centimètre cuhe
" J'a i préparé un e solution titrée ll'ncid c S lf'1i~C,
c, u :O r-S U\KO .
�82
ANALYSE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE.
que lques-unes de ces dernières sont au premier rang sous le rapport
de la richesse alcaline:
Tableau comparatif indiquant l'alcalinité des eanx de Cauterets et (les principales
sources des Pyrénées.
-----------MAXI.MUM
DE
LOCALITÉS.
.
Quantité
do
sels
il
réaction
alcaline
par
NOl\TS DES . SOURCES.
Ax (Ariège) ...... ... . .
MOI,ITG (Pyr.-Orient. ).
OLETTE
(id.)
LAI,IASSÈUE (U.-Pyr. ). .
AMéLIE (Pyr.-Orient.) .
VERNET
(id.)
E.\ UX-CHAUDF.S (B.-P.).
!lAIl_G ES (H.-PYI·éll )..
SAINT-SAUVEUR (id.)
LUCHON (H .-Gar.).. '"
BONNES (B.-Pyrén. )...
0,1503
0,1295
DE
L ' ALC1NIT~.
Quantité 1
de sels
il
réaction
alcaline
AUTEURS.
NOliS DES SOURCES.
Ir L~ .
htre .
CAUTEREIS (H.-Pyrén.). Cg157G
MINIMUM
L' ,\ LCALIN ITÉ •
Source l' du Groupe
des Œufs ...... Og0559
Les Canons .. •.. .. 0,1280
..... ... . ........
0,12ï7
Saint-Andt·é .... ..
0,1251
0,1l82
0,ll16
0,1050
0,0831
0,0820
0,0417
0,0214
Grand EscaldadOll.
Source N° 2 ..... .
CloL .. . ......... 0,0487
Le Tambour. •... . 0,0203
Source principale .
Hichard nouvelle. 0,0160
Vieille source ... .
... ........ ......
COMPOSITION CHIMIQUE. -
Raillére (S" temp .) Filho!.
Dain-Fort. ...... . Gafl·igou.
................. Anglada.
....... . ...... .. . Bouis.
... . ........ . .... l'ilho!.
. ... ....... ....... Anglada.
Id.
. . . .. . .. .........
Daudot ...•....... Filho!.
La Chapelle .... . .
Id.
Id.
. ..... .. . . . ... ...
La Chapelle .•. . ..
Id.
. ... .............
Id.
D'après les analyses de
MM.
Filhol et
B.eveil, les caux de Cauterets contiennent:
Un principe sulfureux;
Des chlorures;
Des suHates;
De
la
silice;
exigeait, pour être saturé, 0' 010 de carbona te de soude pur ct fondu, et j'ai mesuré, à
l'aide de cette liqueur, l'alptUinité des jlrincipales sources des Pyrénées, en cond uisant
l'opération comme s'il se fût agi d'un essa i alcalÎlllétl'ÎfJue ordinaire. La burette dont
je me servais pour verser ['acide dans l'eau su lfureuse était graduée par dixièmes de
centimètre cU.be, chaque div i ion de liqueur acide représentait 0' 001 de carbona te de
soude.
" La quantité de liqueur acide nécessaire pour amener l'eau millérale, colorée en
bleu par la teinture de tourn esol, à prendre 11t cou leur l'ouge pelure d'oignon, a serl'Î
. à saturer: 1° le slùl'ure de sodium; 2° les carbonates et .silicates à base alcaline ou
terreuse. Vn essai suHhydroll1étrique, exécuté avec des précautions cO llvenables,
m'ayant fait connaître la qualltité de sulfure de sodiulIl, j'ai pu calculer le poids de
carbonate ou de silic..1te de souùe qui lui correspondait, et la retrancher de celle qui
était indiquée par le degré alcali métrique brut." (01111. cité, p. 104.)
�ANAL YSE QUALITV~
ET QUANT lTATIYE.
83
Des sel:> de chaux, de magnésie, de polasse, de soude, d'oxyde de fer;
Des traces d'iode, d'acide borique et phosphorique, de fluor, d'arsenic (IJarégine déposée pal' le groupe des Œufs) ;
Une ou plusieurs matières organiques et des gaz (1),
Principe sul/ureux et dosage du souf?'e , - Son existence clan s les
eaux de Cauterets es t démontrée par l'odeur franche d'acide sulfhydrique qu'elles dégagent, et pal' le précipiLé brun-noirâtre qui se
produit quand on les verse dans des solutions de sels de plomb,
d'argent, de cuivre, etc.
Mais quelle est la nature de ce principe?
Les chimistes n'ont pas été toujours d'accord sur celte question; ainsi:
Bayen a établi le premier qu e le principe constiLutif des eaux sulfurées soditJues des Pyrénées était du sulfu?'e de SOclitb'f~
au minimum
de sulfuration (1766) ;
Poumier se rangea à cette opinion, tout en observant que l'odeur
d'acide sulfhydrique répandue par les eaux était due à la décomposition du sulfure de sodium (1813) ;
Longchamps pensa que le sulfure de soLl ium était peut-6trc mêlé
d'un peu de polysulfure hydrogéné (1823) ;
Save a prétendu que l'élément sulfuré étaiL de l'acide sulfhy) ;
drique ( ~803
Anglada (1827), et en suite Orfila, de l' hyd?'osul{ate neut1'e de
s01tde ou monosulfu?'e de sodium;
Fontan, un ml{hyd1'ate de Sulfu?'e de soude (1838) ;
Boulay et 0, Henry, un sulj1we simple !loutre, tenant en dissolution
une certaine quantité d'acide sulfhydrique dont ce sulfure se dépouille
sous l'inrJ uence des courants d'air sou terrains. (1843) ;
Enfin, suivant M, Filhol, le principe sulfureux est réellement :i
J
accompagné d'une trace insi gnil'élat de monos1tl{u1'e de sodù~m
fiante d'acide sulfllydrique, qui provient de la décomposition du sulfure par l'action combinée de l'air, de l'eau et de la silice que celle-ci
tient en dissolution (1853),
.
Cette divergence d'opinions prouve qu'il ne fauL pas attacher aux
analyses chimiques plus d'importance qu'elles n'en méritent réellement. D'ailleurs, les divers degrés d'altérabilité des eaux suHurées
sodiques des Pyrénées au conlac.t de l'air, comme nous le verrons plus
loin, prouvent que si le principe sulfureux. de ces eaux est réellement
Tal'bc~,
rt) Reveil, Analyse suZft!1'o métriquc des SOU1'ces therrnales de Cauterets; Paris, 1860,
Filhol ct ncveil, Analys(! chimiqltc ries som'cps thennales sulfureuses cie Cau/el'ets;
186 1.
�84,
.\NALYSE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE.
le même partout, à Luchon, comme à Cauterets, à Barèges , eLc., il doit
y avoir au moins des difIérences essentielles dans la combinaison et
l'affinité des éléments minéra lisateur s.
.
Quoi qu'il en soit, la quantité de soufre que contien nent les eaux de
Cauterets varie avec chaque source, et ell es doivent être ai nsi classées
d'Upl1ès leur degré de sulfura tion :
César;
Espagnols;
Pauze- Vieux;
Groupe des Œufs;
La Raillèr e ;
Le Pré ;
Petit-·S aint-Sa uveur ;
Mauhourut ;
Le Bois;
Rieumi set.
Comparées aux autres sources des Pyrénées , celles de Cauterets
présent ent une sulfuration moyenne. La quantit é de princip e sulfureux qu'elles contiennent par litre varie entre Og0239 et Og0004.
Tableau tomparatir indiquant la sulfuratiou des eaux de Cauterets et des principale
s
sounes des Pyrénées.
MAXIlI1UM
MINIMUM
DE LA SUL1-URATION.
LOCALITÉS.
Quantité
de
h tr~
LA SULFURATION.
Quantité
de
de
sulfure
sodium
l'Dr
DI~
tiOMS DES
SOURCES .
sulfure
de
sodium
var
.
AUTEURS.
NOliS DBS SOVRCBS .
litre.
CAutERETS (H,-Pyt'én.). 0102&9
César . . ... .... . .. 0'0004
BARÈGES
(id .)
SAINT-SAUVEUR (id.) .
LAuA ssÈRE
(id.).
BONns (B,- Pyrén.) ..
EAUX-CHAUDE S (id.).
LUCIIO' (H.-Gar.' .... .
Ax ( Ari~ge
) .... , . ... , .
j FilhOI.
Rieurniset . ...... ' !Gigo t-S uard
Le Tamhout'.. .. .. 0,0203
La Chapelle . .. ... Filhol.
. .......... ...... Longchamp.
l'ilhol.
D'en bas. , ...... ,
Id .
Minvicll c .... . . . .
Ferras sup ., N° 2 •• Filhol.
Bl eue .... .. ..... .
Id.
Amélie. . . ..... .. .
Id.
Anglada.
Fontan.
lnfé,' du Jard in . . \ Bouis.
. .... ........ ... . \ Id,
0,0.404.
0,0' 53'"
0,04611
0,0214
0,0098
0,0690
0,0284
A"Jl~IE
(pYI,. -O t·icnt. ). 0,0217
0,0436
MOLITG
(id, )
0,0406
VEIlNET
(id .)
OLETTE
(id.)
0,0301
Source principale .
.... .. , '" ... ... .
Viei lle . . . • . . . . •..
Le Rey... .. .....
BOt'deu, N0L . ...
Viguerie, . . . .. . ..
Petit EscaldadOIl..
N"2 duPetit·Sainl-
0,0165
0,004.3
0,0053
0,0018
0,0088
Sauveu t". . . . ... 0,0099
La Cascade .. . . . • .
�85
ANALYSE QUALITATlYE ET QUANTITATIVE.
C'est au moyen de la sulfhydrométrie que MM. Filhol et H.eveil ont
dosé le soufre. Voici le détail des opérations pour l'eau. de César, pal'
exemple:
« Un kilogramme d'eau de la source César a absorbé Og0820 d'iode,
à la température de 15 0 •
» Un kilogramme de la même eau, mêlée avec du chlorure de
baryum, n'a plus absorbé que Og0780 d'iode, il. la température de 15°.
» Un lei logmmme d'cau désulfurée par l'acétate de zinc et filtrée a
absorbé moins d'un milligramme d'iode.
» D'après cela, un kilogmmme d'eau de la source César contient
OS0099 de soufre (1 ). »
Chlo?'ures et dosage d1b chlo7'e. - L'eau minérale désulfurée par
le sulfate de plomb hydraté donne, après filtration, lorsqu'on y ajoute
du nitrate d'argent, un précipité blanc caillehollé, insoluble dans
l'acide azotique bouillant, et soluble clans ·l'ammoniaque. On reconnaît
les chlorures à. ces caracl 'l'CS chimiques.
Les sources cle Cauterets figurent parmi celles des Pyrénées qui
Contiennent le plus de chlorures. En effet, le maximum par litre est:
POUl'
Bonnes,
de
Labassèl'e,
Caùterets,
Barèges,
Luchon,
Saint-Sauveur,
Amélie,
Molitg,
Vernet,
os2640 (Source Vieille) j
0,2058 j
0,1112 (Source D du groupe des OEufs)
0,0831 (Source du Tambour) j
0,0858 (Source Bordeu, N° 1) j
0,0735 ;
0,0iJ18 ;
0,0168 j
0,0121.
j
Le minimum est, pour Caulerets, de 080598 (la Raillère) , tandis que
pOur Barèges il est de Og0219 (l'Entrée), ct pour Luchon de Og0160
(Ferras sup., N° 2).
Je classe ain i les principales sources de Cauterets d'après leu~
riches e en chlorures:
Sources D, C, B, F, A, E du groupe des Œufs;
MauhouraL;
Pauze-Vieux;
Le Bois;
César;
Espagnols ;
La Raill èl'e.
1 Out". cilr, p. G.
�AN.\LYSE QUALITA 'l'1\'E ET QUANTIT ATIVE.
86
La quantit é de chlore peut être déterminée de la façon suivant e:
désulfu rer l'eau au moyen du sulfate de plomb bien pur, et réduire
le liquid e au dixième de son volume ; ensuite acidule r fortement
par
l'acide azoliq ue, et traiter par une solution de nitrate d'argen t au
millième, c'est-à- dire faite de façon gue chaque centimè tre cube de solution contien ne un milligr amme d'argen tmétall ique. (Filhol et Reveil.)
Sulfates et dosage de l'acide stdfu?'ique. - On dém'o ntre la présence des sulfates clans nos eaux en les acidula nt avec l'acide azotiqu
e
et en les traitant ensuite par le chlorur e de baryum . Toutefois, ce n'est
qu'à la longue que cc réactif y produit un léger précipité blanc, composé presque en entier de silicate de baryte et d'une quantit é il peine
appréciable de sulfate de cette base.
Les caux de Cauterets contien nent, en eITet, très-pe u de sulfates
,
tandis que celles de Bonnes et les Eaux-C haudes en présent ent beaucoup. Les sources de la Raillèr e et du Bois renferm ent plus de sulfates
que César, les Espagnols, Pauze-Vieux et surtout NIauhourat.
Pour évaÎuer l'acide sulfuri que: faire évapore r n. siccité l'eau minérale, après l'ayoir mêlée à une petite quantit é d'acide chlorhy drique
pur; épuiser ensuite le résidu par de l'eau acidulée avec le même acide,
ct verser dans la solution filtrée un excès de chlorur e de baryum .
Le
précipi té de sulfate de baryte qui s'est formé est sécM ct pesé, après
a.\'oir été soumis à des lavages convenables.
Un kilogra mme d'eau de la source de César, traité de cette façon,
a donné Og0145 de sulfate de baryte, représe ntant Og0050 d'acide sulfurique . (M6mes chimistes.)
Silicates et dosage de l'ac'ide silicique. - La parlie du résidu de
l'opérat ion précédente qui résiste à l'action de l\eau acidulée est uniquemen t formée de silice. Pal' conséquent, pour doser ceLLe substan
ce,
il suffit de layer, sécher et peser cc qui l'CS Le du résidu épuisé par l'cau
acidulée avec l'acide chlorhy drique.
Voici l'ordre dans lequel il faut classer les princip ales sources de
Cauterets d'après leur )I.ichesse en si licates:
Source F du groupe des Œufs;
Espagn ols;
César;
Source E du groupe des Œufs;
Mauho urat;
Sources A, B, C, D du groupe des Œufs;
Pauze-V ieux;
te Boif' ;
ta Raillèrc .
�ANALYSE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE.
87
Ces deux dernières seulement contiennent de la silice libre (·1).
Le silicale de soude l'emporte SUl' les silicates de chaux et de magnésie. Il n'y a d'exception que pour les sources de la Raillère et du
Bois, dans lesquelles le silicate de chaux domine.
Nous avons vu précédemment que, parmi toutes les stations des
Pyrénées, c'était Cauterets qui renfermait les eaux les plus riches en
sels à réaction alcaline. Or, celte particularité de nos sources tient
surtout à la prédominance des silicates.
Dosage de la soude, de la potasse et de la chaux. - Pour doser la
soude: réduire l'eau minérale par évaporation jusqu'au cinq,uième de
son volume au moins, et verser dans la liqueur ainsi concentrée de
l'eau de baryte jusqu'au moment où il ne se produit plus de precipité.
Ensui te fil trer la liqueur, laver le résidu à plusieurs reprises avec de
l'eau distillée, et réunir les eaux de lavage à la liqueur filtrée. Séparer
l'excès de baryte au moyen du carbonate d'ammoniaque; après une
nouvelle fillration, aciduler le liquide avec de l'acide chlorhydrique
pur, puis évaporer le tout à siccité. Le résidu ayant été calciné jusqu'au rouge sombre, le traiter par l'eau distillée après son refroidissement, et mûler la solution ainsi obtenue avec un peu de bi-oxyde de
mercure. Alors ce mélange est desséché, puis repris par l'ean distillée.
Enfin l,a partie soluble est elle-même évaporée et dessécl1ée, ct, d'après
le poids du résidu, qui ne contient que du chlorure de sodium, on
détermine celui de la soude.
Toutefois, la solution de chlorure de sodium, obtenue comme je
viens de le dire, traitée par le bi-clliorure de platine, donne un léger
précipité jaUlle de chloro-platinate de potasse, qui déci.'le la présence'
clans nos caux d'une trace de cet alcali.
Dosage de la chaux: Après avoir acidu'lé une certaine quantité
d'cau minérale (dix litres) par l'acide ch 10l'hydrique pur, on évapore
la liqueur jusqu'il. réduction au vingtième environ, ensuite'on Hl sature
pal' l'ammoniaque et on J'ajoute un léger excès d'oxalate d'ammoniaque. Alors il se forme un précipité blanc d'oxalate de chaux,
lequel, lavé et calciné fortement dans un creuset de platine, laisse
un résidu de chaux vivo que l'on pèse. (Filhol et ReveiL)
Magnésie. - Le précipiLé d'oxalate de chaux ayant été séparé par
filtration de la liqueur précédente, ct celle-ci étant ensuite mûlée avec
du phosphate de soude et de l'ammoniaque, on a quelques flocons de
(1) Toutes les principales sources de Luchon contiennent de la silice libre; quelquesunos en excès .
�88
ANALYSE QUALl1'A TlVE ET QUANTl' l'ATlI"E.
phosphate ammoniaco-magnésien, dont la quantité est trop faible pour
qu'il soit possible d'en déterminer le poids. (Id.)
Fe1·. - En traitant par de l'acide chlorhydrique pur le résidu de
l'évaporation de dix kilogrammes d'eau minérale, qu'on a fait sécher
préalablement, on obtient une solution jaune dans laquelle le ferrocyanure de potassium produit un précipilé bleu, le sulfo-cyanure de
potassium une coloration rouge sang, le tannin un précipité noir, etc.;
en un mot, cette solution présente tous les caractères des sels de
fer.
La même soluLlon, traitée pal' l'ammoniaque, donne un précipité
jaunâtre, insoluble dans la potasse caustique. Co précipité sc comporte
comme Ull mélange d'oxyde de fer et de phosphate alcalino-terreux.
Pour séparer les divers éléments de cc mélange, on fait dissoudre le
précipité dans une petite quan tité d'acide chlorhydrique, puis on ajoute
iL la solution un peu d'acide sulfurique et quatre fois son volume d'alcool à 90°. Il se forme alors un léger précipité blanc, composé de sulfate
de chaux ct oe sulfate de magnésie. La liqueur séparée de ce précipité
ést soumise t~ l'ébullition pour chasser l'alcool, et on y verse ensuite
quelques gouttes d'ammoniaque pour séparer l'oxyde de fer, qui est
recueilli, lavé, séché et pesé. (Id.) .
Les caux de Cauterets ne contiennent qu'une quantité presque inappréoiable de fel'. Toutefois, la source du Rocher m'a paru, d'après
plusieurs analyses qualitatives, beaucoup plus ferrugineuse que les
autres, cc qui tient probablement ft la nature des terrains qu'elle traverse.
Ac'ide b01'ique. - Le résidu de l'évaporation des eaux de diverses
sources, traité par l'acide chlorhydrique, produit une solution acide
qui donne au papier de curcuma une teinte rouge bien prononcée; ce
qui démontre que ces eaux renferment des tl'aces d'acide borique.
Acide phospho1'ique. - Deux litres d'eau minérale, réduits à un
demi-litre environ, étant traités par le sulfate de magnésie ammoniacal, on obtient quelqups flocons de phosphate ammoniaoo-magnésicn
dont on ne peut déterminer le poids; d'ailleurs, on constate la présence de l'acide phosphorique dans nos eaux au moyen du molybdate
d'ammoniaque, additionné d'une certaine quantité d'acide azotique;
mais il faut faire boui Ilil' quelques instants ct mettre un grand excès
d'acide azotique. (Reveil).
Acide cal'boniq1be. - Une bouteille de deux litres de capacité ayant
été l'emplie presque en entier d'eau minérale, on achève de la l'emplir
en y versant une solution de chlorure do baryum ammoniacal. Ensuite
�ANALYSE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE.
89
la lJouteille est bouchée et abandonnée au repos pendant vingt-quatre
heures. Il s'y forme un précipité hlanc qui gagne le fond du vase.
On sépare ce précipité de la liqueur surnagean te, on le lave rapidement, et autant que possihle à l'ahri du contact de l'air; puis il est
soumis à l'action de l'acide azotique étendu, qui ne le dissout pas et ne
prodnit point d'effervescence appréciable. (Filhol et Reveil.)
FlM1·u1·es . - Les m6e~
chimistes ont démontré de la manière
suivante la présence du fluor dans les eaux de Cauterets: « Nous avons
acid ulé dix kilogrammes d'eau minérale, et nous les avons fait évaporer à siccité. Le résidu a été chauffé assez longtemps pour rendre la
silice insoluhle; il a élé traité ensuite par de l'acide chlorhydrique.
On a filtré la dissolution ainsi obtenue, ct on y a versé un excès d'ammoniaque; il s'y est proll uit un précipité gélatineux qui a été lavé avec
soin. Ce précipité a été introduit dans un creuset de platine contenant
un peu d'acide sulfurique très-pur. Nous avons recouvert le creuset
avec une lame de quartz bien polie, dont la face correspondant à l'intérieur du creuset avait élé recouverte d'une légère couche de cire.
» Celle-ci avait été enlevée sur quelques points de la lame, atin de
permettre aux vapeurs d'agir sur ces traces.
» Nous avons fait cl1aufl"er modérémen t le creuset pendant deux
heures, en ayant soin de refroidir la face supérieure de la lame de
cristal. Au bout de cc temps, nous avons enlevé le vernis, et nous
avons constaté que la lame avait été très-légèrement dépolie sur les
poin ts de sa surface qui n'étaient pas protégés par la cire (1). »
Iode . - Pour constater sa présence: verser dans dix kilogrammes
d'eau minérale une solution de hi-carhonate de potasse pur, et faire
évaporer le tout à siccité. Ensuite épuiser le .résidu par l'alcool bouillant, et soumettre la solution alcoolique à l'évaporation. La matière
sèche ainsi obtenue est chauHée au rouge sombre jusqu'au moment où
elle devient blanche; alors on la laisse refroidir, puis on la fait dissoudre dans quelques gouttes d'cau distillée, et on v mêle un peu de
colle d'amidon. Le mélange ainsi obtenu' prend une teinte hleue lorsqu'on y ajoute une tTace d'acide azotique pur.
A1·senic. - « Nous avons recherché l'arsenic dans les eaux de Cauterets, dit 1\1. Reveil, en opérant sur le produit de l'évaporation de
~5
litres de la source de César et de 50 litres de l'eau du groupe cles
Œurs. Le produit de cette évaporation ayant été carbonisé par l'acide
sulfurique pur et le charbon repris par l'acide azotique, après avoir
(1) Ouv. cité, p. JO.
�90
ANALYSE QUALITA TlVE ET QU .\NTlTAT lVE.
chauffé pour chasser l'excès d'acide, nous avons fait bouillir avec de
l'eau distillée eL filtrée la solution incolore introduite dans un appareil
de Marcll fonctionnant à blanc, et nous n'avons obtenu ni tache ni
anneau arsenical.
» Nous devons ajouter cependant qu'en carbonisant 950 grammes de
barégine recueillie dans la galerie du groupe des Œufs, et en opérant
comme nous venons de le dire, nous avons obtenu ~m
t1'ès-lége1'
ane1~
ct quat1'e petites taches volatiles par l'action de la chaleur,
solubles clans les hypochlorites; en un mot, ces quatre taches et cet
anneau nous ont présenté tOtbS les caractM'cs de l'arsenic, et comme
nous n<fUs étions préalablement assuré de la pureté de nos réactifs,
nous sommes autorisé à conclure que les barégines déposées par les
sources du groupe des Œufs renferment des traces d'arsenic» (1),
JIlatiè1'c o1'ganique.- Il existe dans les sources de Cauterets, comme
dans toutes les eaux sulfurées sodiques des Pyrénées, une matière
azotée dissoute, iL laquelle on a attribué la propriété onctueuse de ces
eaux, et qui ·se rattache aux substances végto~animlcs
pal' ses caractères chimiques. Ainsi, lorsqu'on soumet iL une température Lrèsélevée le résidu provenant de l'évaporation des eaux, il noircit, se
carbonise et laisse dégager des produits empyreumatiques, du gaz
acide carbonique, de l'hydrogène carboné, de l'acide sulGlydrique et
surtout du carbonate d'ammoniaque. Calciné à l'abri de l'air, ce résidu
renferme un cyanure alcalin; car si on le fait dissoudre avec un peu
d'eau distillée et qu'on le traite par un sel de fer, la solution prend une
couleur bleu de Prusse, et il s'y précipite une petite quantité de cyanure de fer. La m6me solution traitée par un sel de plomb fournit un
précipité blanc jaunùtre qui noircit quand on le chaulTe un peu fortement, et qui laisse dégager rIe l'ammoniaque à mesure que la calcination avance, etc., etc,
C'est de la matière organique dissoute que dérivent toutes les autres
substances organiques ou organisées qui se trouvent dans nos eaux,
quand elles ont été oxp,QSées pendant un certain temps au contact de
l'air, ainsi que je le démontrerai dans le paragraphe suivant.
Dosage de la matière organique: après avoir fait sécher avec soin
dans l'étuve de Gay-Lussac, il. la température de 100 degrés, le résidu
de l'évaporation de 10 kilogrammes d'eau minérale, en déterminer
exactement le poids dans un creuset de platine préalablement taxé,
Ensui te soumettre ce résidu à une calcination prolongée au contact de
(1) Ouv, cité, p,
1(),
�ANALYSE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE.
91
l'air, et après la calcination déterminer la perte de poids qu'il a éprouvé.
La différence indique le poids de la matière organique contenue dans
dix litres d'eau minérale. Mais cette évaluation n'est qu'approximative,
en raison de l'cau que retiennent les sels à 100 degrés et qu'ils perdent
par la calcination.
Gaz.- On peut déterminer la nature et la proportion des gaz tenus
en dissolution dans l'eau minérale au moyen du matras-cuvette de
M. Longchamp, que l'on remplit d'hydt'Ogène après y avoir mis un peu
de nitrate d'argent. Le ballon étant porté à 1'6bullition, on obtient dans
l'éprouvette graduée un gaz incolore, non absorbable par le. potasse,
éteignant les corps en combustion, présentant, en un mot, tous les
caractères de l'azote à peu près pur.
Toutefois, au moyen de l'acide pyrogallique additionné de potasse,
on y constate la présence de traces d'oxygène. (Reveil. )
Plusieurs hypothèses ont été émises sur [a présence du gaz azote
tenu en dissolution dans les eaux sul fllrées sodiques. ' ous ne les
examinerons pas ici, parce qu'on peut leuI' faire il toutes des objections sérieuses, et que, d'ailleurs, la solution de ceLLe question n'a pas
d'importance.
L'analyse et le raisonnement ont conduit MM. Filhol et Reveil à
grouper ainsi les divers éléments dont se composent les eaux de
Cauterets:
Sulfure de sodium.
de fer.
Chlorure de sodium.
de potassium.
Carbonate de soude.
Sulfate de soude.
. Silicate de soude.
de chaux.
de magnésie.
Silice.
Phosphate de chaux.
de magnésie.
Borate de soude.
Iodure de sodium.
Fluore ou fluorure de calcium,
Matière organique.
Gaz azote.
- oxygène.
�92.
g 2. - Altérat ion
ALTÉIIATlON DES EAUX.
ou dégéné rescen ce des eaux de Cauter ets au
contac t de l'air.
Toules les eaux sulfureuses des Pyrénées sont plus ou moins altérées
par le contact de l'air, et les transformations qu'elles éprouvent se
rapportent non-seulement à leurs éléments minéralisateurs, spécialement au sulfure, mais encore à la matière azotée qu'elles renferment.
Les diverses métamorphoses que cette substance subit par l'action de
l'air caraotérisent la décomposition ou dégénérescence des eaux sulfureuses, tout aussi bien CJue les combinaisons nouvelles qui se forment
dans ces eaux. Nous étudierons donc les unes et les autres.
THANSFORMATlONS CIIIMIQUES.- L'air n'agit pas de la même façon sur
toutes les sources sulfurées sodiques; car elles n'ont pas toutes le m6me
degré d'altérabilité, et les produits de leur décomposition ne sont point
identiques. Pal' exemple, les eaux de Barèges et de Cauterets s'altèrent
bien moins rapidement que celles de Luchon et d'Ax. Certaines
sources acquièrent une coloration jaune verdâtre, blanchissent ou
bleuissent, tandis que d'autres ne présentent aucune modification dans
leur aspect ni dans leur transparence.
En thèse générale, l'oxigène de l'air est l'agent essentiel de la
décomposition des eaux minérales sulfurées. Sous son influence, il se
produit un polysulfure ou un hyposulfite, puis un sulfite ou même un
sulfate, un carbonate, un silicate alcalin.
D'ailleurs, la nature des composés secondaires qui résultent de l'oxydation de l'élément sulfureux est subordonnée à la durée de l'exposition
de l'cau au contact de l'air. C'est ainsi qu'il}Jourra arriver qu'une eau
perde tout simplement un peu d'acide sulfhydrique ct devienne légèrement polysulfnrée; ou bien qu'il s'y produise un peu d'hyposulfite ou
de sulfite de soude; ou enfin qu'elle subisse une altération complète,
et qu'on n'y trouve plus CJ,Ue des traces de sulfate, de carbonate ou de
silicate de soucle.
.'
M. Aubergier et après lui MM. Filhol ct Poggiale ont altribué il
la
silice le rôle le plus important dans la dégénérescence des caux. Ce
principe détruirait le sulfure en donnant lieu ù. du silicate et à du gaz
sulfhydrique, en même temps que l'acide carbonique ambiant produirait une petite quantité de carbonate. t'acide sulfhydrique serait
détruit à son tour par l'oxigène atmosphérique en cau ct en soufre qui
sc préci piterait avec une certaine proportion cle silice en exc.ès, et peut-
�TnANSFOmIATIONS CHIMIQUES.
9:3
être à la faveur ùe la matière orgal1iq ue. Il suit de là que la coloration
lactescente de certaines sources serait due à la précipitation du soufre
sous forme émulsive, par suite de l'action de l'acide silicique libre.
D'après cette théorie, « les eaux dans lesquelles la silice est en excès
par rapport aux diverses bases doivent sc montrer, toutes choses
égales d'ailleurs, beaucoup plus altérables que les autres.» (Filhol,
ouv. cité, p. 203.) Mais les analyses mêmes du savant professeur de
Toulouse détruisent sa théorie. En effet, il résulte des recherches qu'il
a rapportées à la page ~ 94 de son livre, que l'eau de la source de la
Reine à Luchon, exposée à l'action de l'air pendant vingt-quatre
heures, perd 73 pour cent de son principe sulfureux, tandis que l'eau
de César-Vieux à Cauterets perd 85, et celle de la grande douche de
Barèges 77. Par conséquent la première serait plus stable que les deux
autres. Or, c'est précisément le con traire qui devrai t exister, puisque
la Reine contient de la silice libre (og0209 par litre), et qu'il n'en
existe pas dans les autres sources. Si la théorie de M. Filhol était
exacte, la Raillère de Cauterets devrait présenter le phénomène de
blanchiment à un degré plus prononcé que La Blanche, Azémar ct la
Grotte supérieure de Lucbon, puisqu'elle renferme plus de silice. Mais
il en est tout autrement: jamais l'eau de la Rallière ne blanchit, quelle
que soit la durée de son exposition à l'air libre, tandis que la Blanche,
Azémar et la Grotte inférieure de Luchon oJIrent la transformation
lactescente au plus haut point. Et, chose remarquable, la silice est
moins abondante dans ces sources que dans beaucoup d'autres qui ne
blanchissent pas, comme Bayen et la Grotte inférieure.
D'autres chimistes ont émis, . ur la cause du phénomène de la dégénérescence, des hypothèses qui sont susceptibJes d'objections tout autant
que la théorie de M. Fill1ol.
La science n'a donc pas encore expliqué la diJIérence qu'on observe
dans l'action de l'air sur les diverses espèces d'eaux sulfurées sodiques.
Cette diITérence tient certainement à cc que la composition chimique
Ou la combinaison des éléments minéralisateurs n'est pas lamême dans
les unes et dans les autres.
Quoi qu'il en soit, ces eaux peuvent être ainsi classées d'après la
manière dont elles se comportent au contact cie l'air:
~ 0 Celles dont l'aspect ne subit aucun changement ou que des modifications à peine appréciables. Dans cc cas, le monosulfure de sodium
se transforme plus particulièrement en sulfite, hyposulfite et sulfate de
soude; il se dégage très-peu d'hydrogène sulfuré.
20 Celles qui acquièrent une coloration jaune-verdâtre résultant de
�ALTÉRA TION DES EAUX.
la transformation Ile leur monosulfure en polysulfure. Dans cc caux, le
soufre produit de l'acide sulfhydrique, qui sc dégage, ct du sulfate de
soude.
30 Celles qui, après ou sans avoir jauni, deviennent lactesce
n tes,
louches, opalines ou bleuûtres. Ces diverses colorations tiennent ft. du
soufre très-divi é qui se précipite par une décomposition plus complète
et d'un autre ordre que dans les eaux précédentes.
Les sources de Cauterets doivent ~tre
placées dans la première catégorie. C'est à tort que certains auteurs ont prétendu que leur principe
sulfureux se transformait en polysulfure tenu en su pension, ct par
conséquent qu'elles jaunissaient. Le contact de l'air, quelque prolongé
qu'il soit, ne modifie point leur a 'pect, ct elles ne dégagent qu'une trèsminime quantité de gaz sulfhydl'Ïf[ue. « Les principaux produits de
l'altération que subis ent les eaux de Cauterets, quand elles sont en
pré ence de l'air, dit 1\1. Filhol, m'ont paru consister en carbonate, silicate el hypos~lfite
ùe soude. Ces caux, 101' qu'elles sont partiellement
dégénérées, sont riches en hyposulfite de soude, cc qui s'explique aisément, puisque l'élément ulfureux ne sc dissipant qu'en minime partie
sous forme gazeuse, ' u bit au sein de l'eau el-m~
la combustion qui
le transforme en hypo ulfite » (1).
Au resle, la décompo ition de nos caux au conlact de l'air s'effectue
lentement, comme le prouvent plusieurs expériences que j'ai faites avec
1\1. Broca, pharmacien de la localité.
Pertes éprouvées, dans son principe sulfureux, llar l'cau de IIuclques sources de Cauterets
exposée à l'air libre dans une baignoire llcndant une heure.
NOliS
DES sounCBS.
11-- ---1 - - - C~SAR
......... 10
11!0
C.
-r- -
-
OlOlOG
380S c.
CeDons
-- - 2°5 c.
0.0011
ESI'AGNOLS....
1
4'2
o,on
38,5
0,0003
3,5
0,0017
0,31
PAUZE-VIEUX..
4
39
0,008
37
O,OOG
2
0,002
O,GO
3:i,5
0.014
33,5
0,0132
2
0,0008
0,24
O,Ollq
38,5
0,010
2
0,0014
0,4.2
La IIAILLI;nE.. 15
LE Put...... .
iL
qO,~
(1) OllV. cUé, p. 233.
0133
�TRANSFORMATIONS DE LA MATIÈIŒ OnGANIQUE.
95
On voit que l'cau de ces cinq sources a perdu fort peu'de ses éléments
sulfurés dans l'espace d'une heure, ct que celle de la Raûlère est la
moins altérable, cc qu'explique l'état de conservation clans lequel elle
sc trouve lorsqu'elle arrive aux robinets des baignoires.
Les recherches de MM. Filhol ct Lefort sur les eaux de Cauterets
conservées dans des bouteilles bouchées prouvent aussi la stabilité de
leur principe sulfureux. Je les indiquerai quand il sera question des
eaux transportées.
Les caux sulfureuses peuvent être altérées ~l leur griffon, et, dans ce
cas, il est probable qu'elles ont traversé des couches de terrain superficielles avant d'arriver à leur poin t d'émergence; ou seulement sur les
lieux d'emploi, et alors la dégénérescence tient aux installations hydrobalnéaires. Ces deux espèces d'caux Sillfureuses dégénérées se trouvent
dans notre station thermale. Ainsi, le BoehM', le Peti-San1W~',
llieumiset, le Pré ct le Bois son t altérés au griffon, tandis que
Pauze-Vieux, B?'uzaud (fllet détourné des Espagnols), Césa?', etc.,
ne le SOnt que sur les lieux d'emploi. Rieumiset est la seule source
touHl-fait décomposée; dans les autres, la dégénérescence est incomplète et plus ou moins profonde. Celte variété d'eaux sulfureuses
dégénérées constitue une des principales ressources balnéaires de
Cauterets.
TnANSFomIATIONs DE LA MATIÈRE ORGANIQUE. - Un cles caractères les
plus saillants des eaux sulfureuses, c'est de déposer, quand elles ont été
en r,ontact avec l'air pendant un certain temps, des substances qui
participent tout à·la fois du règne végélal et du règne animal, et qui se
forment dans les caux en plus ou moins grande quantité, suivant
certaines conditions physiques et chim iques'La forme et la consistance de ces dépôts varient beaucoup selon que
l'cau dans laquelle ils s'effectuent est plus ou moins agitée, ou qu'elle
l'este dans un repos habituel. Voici leurs principales variétés:
1° Filaments groupés en plus ou moins grand nombre et l'essem])lant, selon leur degré de développement, au duvet cotonneux, au
velours, à la pluche, ü des houppes à poudrer, des épis, des fleurs
radiées, etc. (à la surface des eaux courantes) ;
2° Glaires plus ou moins abondantes, se laissant facilement entraîner
par le courant des sources, à cause de leur légèreté spécifique, ct que
l'on a comparées à la substance mucoïde qui enveloppe le frai des
grenouilles (dans les eaux courantes) ;
3° Substance floconneuse, non entrainée par le courant de l'cau,
�ALTÉnA' I'ION DIèS EAUX.
96
oITrant la consistance et même la couleur blanche de la pftLe à papier
(dans les eaux à courant moins rapide que précédemment) ;
4,0 Matière ayant l'aspect et la consistance de la gélatine
(dans les
eaux médiocrement agitées et dont la profondeur est assez peu considérable pour :que la matière organique soit exposée à l'action directe de
l'air) ;
5° Substance compacte, épaisse, résistante et formée de couches plus
ou moins nombreuses (dans le fond des regards, des conduits et des
réservoirs) ;
60 Pellicules ou membranes extrêmement minces habituellement
repliées sur elles-mêmes ou contournées en divers sens (il la surface de
l'eau des conduits et des réservoirs).
La couleur de ces substances est ordinairement blanche, et quand
elles prennent d'autres teintes, elles les doivent à des causes fortulLes
dont il est facile d'apprécier l'intervention. Ainsi, le sulfure de fer
hydraté leur donne une couleur noire ou grise, suivant la quantité
qu'elles coI1'tiennent; le sesquioxyde de fer les colore en rouge, et les
terres ocracées en jaune. La couleur ver le leur est communiquée par
des productions organisées dilIéren tes dont je parlerai bientôt.
On trouve dans les dépôts, mais en proportion variable et suivant la
nature des eaux où ils se son t formés, des sels solubles et des sels insolubles alcalins et terreux, des sulfures de fer et de manganèse, de la
silice soit libre, soit à l'état de silicate de soude, du soufre, de l'iode,
quelquefois de l'arsenic, etc. Ces principes sont interposés dans les
mailles de la matière organique ou combinés avec elle.
En examinant au microscope les divers dépôts fournis par les eaux
sulfureuses, on reconnaît que, parmi les :;ubstances azotées qui les
composent, les unes sont organisées, tandis que le:; autres ne présentent aucune trace d'organisation . Les premières sont des conferves
et des animalcules.
Il y a plusieurs variétés de conferves; mais il en est ul1B surtout qui
doit fLxeI' notre attention;. parce qu'on ne la rencontre nulle part ailleurs
que dans le sein des éàux sulfurées: je veux parler de la su])stance
filamenteuse qui constitue la première variété des matières azotées que
je viens de décrire, et à laquelle M. Fontan a donné le nom de sull'u7'ai?'c. Les filaments qu'on voit à l'œil nu sont formés d'un nombre
considérable de petits filets qui ont un ou plusieurs centimètres de
longueur, et dont la grosseur varie entre 1!lOOc et 1W~Oc
de millimètre. Chacun de ces filets est un tube simple, transparent, légèrement
conique à son extrémité terminale, :;ans cloisons, rempli de globules
�97
TRANSFORMATIONS DE l.A MATII::RF. ORGANIQUE.
arronùis, placés à la suite les uns des autres et qui se touchent par
deux points de leur circonférence. Ces caractères suffisent pour distinguer la sulfuraire des autres substances micro copiques ftIamenteu e!>
qui olTrent avec elle une certaine analogie, telle que les rlOstoches. les
oscillai1'es et les anaba-ines.
On remarque encore parfois, dans les eaux sulfureuses exposées il
l'air et dans leurs dépôts organiques, de conrerves il filaments verts,
particulièrement des Z'ignema, et une substance verte désignée sous le
nom de 'Véridine, qui est, d'après M. O. Henry fils, un amas souvent
confus de nostoches, d'anaba'ines, d'uloth1'ices et de na'Vic1Ûail"es.
Je dois mentionner aussi certaines algnes, dont les unes, suivant
M. t, Soubeiran, exigeraient, comme la sulfuraire, des eau snlfurérs
pOur condition essentielle ùe leur exi tencc, telles que les SIll'i1'clla
pueli, oscillato1'ia clegans, (ischel'ùt thel'1nalis, etc.; et dont les
autres peuvent vivre en dehors tout aussi bien que dans les eaux
sulfureuses, par exemple les closteriU?n 17mula, P1'Otococcns plnvialis, etc.
tes animalcules micro copiques que les eaux: sulfureu es et leurs
dépôts renrerment se mpportcnt aux famille suivantes: IN}' SOlliES
(genres ?nonas, englena et leucoph1'a); HELDUNTI IES (genres
an,q1tilla, onc/wlaimns, phanoglène); CR STACÉS (genre cYP1'is),
Les infusoires du genre en!Jlena, quand ils sont nombreux, colorent
les dépôts en vert, tes monas snl(n1'al'ia leur donnent une couleur
rouge.
Les matières non organisées ont été décrites préc6demment sous les
noms de glaires, substance floconneuse, gélatineuse, etc, Ce sont des
substances amorphes, cahotiques, formées d'un nombre considérable
de sporules ovoïdes, excessivement petites et di séminées dan le mucus
de la gangue. te microscope 'Y révèle aussi la pré ence de nombreux
débris d'organ isation végétale et animale, comme des filaments de
conrerve, des fragments d'infu oires décomposés et d'autres corps tels
que des grains de sable, de fer, de soufre.
Plusieurs des substances azotées qui consti tuent les dépÔls des canx
sulfureuses peuvent exister séparément dans l'eau d'une m~rne
source,
ou bien être réunies de façon à former un agrégat Ml cllaque variété
apparaît avec les caractères qui la di tingu nL C'est ainsi qu'il n'pst
pas rare de rencontrer la sulfuraire mêlée aux substances cahotiques.
Il ré ulLe de ce qui précède, que les dépôts organiques des eaux
sulfureuses présentent une composition très-complexe. On les désigne
communément sous le nom collectif de bm'éginc, mot qui consacre
GIll OT" !iôU\J! D.
7
�ALTÉRAT ION DES EAUX.
98
une idée fausse, en laissan t croire qu'ils se produis ent plus parlicu
lièreme nt dans les eaux de Barèges .
Les matière s azotées paraiss ent elles-m êmes formée s, d'après
MM. Filhol et O. Henry fils, de deux substan ces: l'une, quatern
aire,
qui, par sa compos ition, se rapproc he des mlllières albumi noïdes;
l'autre, te?'naire, qui rappell e la nature de la cellulos e ou des
composés analogu es.
J'ai trouvé dans les dépôts formés par nos sources toutes les variétés
de matière s organiq ues dont j'ai parlé, excepté la sixième , que
l'on
rencon tre seulem ent là où les eaux laissent sublim er du soufre.
En
efTet, cette substan ce, à laquelle M. Cazill a donné le nom de s1d{odiphtérose, est formée d'une matière azotée unie ft du soufre cristalli sé ou à l'état pulpeux . M. Bonis y a constat é aussi la présenc e
de la
si li ce gélatine use.
« Les eaux de Cauterets, disent MM. Filhol et Reveil, nous paraiss ent
remarq uables entre toutes celles des Pyréné es centrale s, par l'abondance des dépôts de barégin e qu'elles produis ent au contact
de
l'air (1) . » Cent part.ies de cette substan ce complexe, bien dépouil
lée
de sable et séchée à 120 degrés, ont donné tl l'anal)'s e, d'après
les
mêmes chimist es:
Matière organiq ue... . . . . . . . . . .
Silice. . . . . . . .. ... ... . . . . . . . . .
Chaux.. . . . . .... . . ... .. .. . .. . .
Soufre. ....... ....... .......
Phosphates . ..... .. ... .... .. . .
'1
1. uorures ....... ....... ..... .
Fer.. .. . .. .... . . ...... . . .. ...
73G14
15,38
1
it,86
5,3it
traces.
1,28
100,00
La matière organiq ue contien t 7,37 p. % d'azote.
Nous avons vu précéde mment que lVI. Reveil avait trouvé de l'arseni
c
dans les dépôts formés pm; la source des Œ~{s.
Mainte nant, je vais tâ'èilCr de démont rer, d'après mes observa tions
sur les eaux de Cautere ts, que les subslan ces organiq ues et organis
ées
qui constitu ent les dépôts des eaux su lfureuse s ont, pour la plupart
,
sinon toutes, la m~e
origine .
J'ai déjà dit que les eaux sulfureu ses renferm aient, à l'état de dissolution, une matière azotée dont il est impossi ble de détermi n er
les
(Il Ouv. cité, p. 29.
�TRANSFORMATIONS DE LA ~1A'rIÈnE
OHGANIQUE.
99
caractères physique3, mais qui se l'attache par ses propriétés chimiques aux substances végélo-animales. 1\1. le docteur Lambl'on a proposé
de lui donner le nom de s~tlf'u1oe,
mot qui rappelle les liens de parenté qu'elle a avec l' hydrose ou matière organique ùes eaux ordinaires, et la spécialité qu'elle tient des eaux minérales particulières
qu'elle habite. Sa provenance doit être la même que celle de l'hydl'ose,
et il faut rapporter les modifications qu'elle présente au milieu dans
lequel elle s'est formée (1).
Suivant moi, c'est de la sulfurose que viennent la plupart des substances azotées, organisées ou non, qui se déposent dans nos eaux
quand elles ont subi le contact de l'air.
Déjà MM. Cazin et O. Henry fils ont attribué celle origine il la
sulfurail'e. Mais presque tous les auteurs admettent qu'elle provjent,
comme les algues; les champignons, etc., de sporules très-déliées,
charriées par les eaux, qui les prendraient à des pieds de sulfuraire
vivant en quelques points de leurs conduits. M. le docteur Lambron
se range d'autant mieux à cette opinion, que les sporules lui ont paru
résister à la décomposition et même à la putréfaction de la plante; ce
qui expliquerait la facilité av~c
laquelle la sulfurail'e prend naissance
dans tous les points du parcours des caux.
rai examiné avec attention, sur le porte-objet du microscope, des
gouttes d'cau sulfureuses prises au point d'émergence de plusieurs
sources non altérées, et j'ai toujours remarqué l'apparition, au bout
d'un certain temps, de corpuscules arrondis, translJarents, qui se
multipliaient et grossissaient à mesure que l'eau s'évaporait. Ces corpuscules m'ont paru 6lre des globules de sulfuraire, qui se sont formés
et développés dans les gouttes d'eau minérale; car j'ai constaté que
plusieurs d'entre eux ont donné naissan-ce 1.1. cette conferve, en s'agglomérant et en se rompant par un point de leur circonférence.
D'un autre côlé, les choses ne se passent pas de la même façon dans
une eau dégénérée, comme celle du Roche1' ou du Petit-Saint-Sauveur,
ct cependant, ces sources, déjà altérées par le contact de l'air, doivent
renfermer plus de sporules que celles qu i ne le sont pas.
Cette différence dans les résultats des observations microscopiques
me parait tenir à ce que la plus grande partie de la matière organique
dissoute s'est transformée, par le fait de la dégénérescence, en sulfuraire, puis en :.ubstance glaireuse, floconneuse, etc.
Je crois donc que c'est aux dépens de la sulfurose, ou par une sorte
(1)
OllV.
cité, p. 502.
�-100
ALTI~R1"ON
DES EAUX.
de métamorphose de celle substance au contact de l'air, que sc forment
les sporules de la sulfuraire. Nous allons voir s'il en est de même pour
les autres substances azotées.
Comme MM. Séguier fils, Alibert et Lambron, j'ai consk'lté par de
nombreuses expériences que la ulfuraire, détachée des points où elle
adhérait et où elle paraissait avoir pris naissance, se transformait en
matière mucoïde d'abord, puis floconneuse et gélatineuse, entièrement
semblable à celle qu'on trouve dans les réservoirs et les conduits des
eaux. Nul doute, par conséquent, que la sulfuraire ne produise la snl{tU'ine, (M. le docteur Lambron désigne sous ce nom collectif les substances organiques amorphes qui se dépo ent dans les eaux sulfureuses.)
Mais faut-il conclure, avec notre honorable confrère de Luchon, que
tous les dépôts cahoLiques, dont j'ai décrilles diJIérentes variétés, proviennent de la sulfuraire déçomposée? Je partage cette opinion; car je
n'ai jamais remarqué, en laissant évaporer sur le porte-objet du microscope des gouttes d'cau. ulful'euse non altérée, qu'il e dépos~H
d'autre substance mucoïde que celle qui résullait de la décomposition
des filaments de sulfuraire. De plus on ne trouve des dépôls de matières
cahotiques que là où celle plante exis~,
et ils sont bien plus rares
dans les caux dont la température approche du degré auquel la sulful'aire ne peut prendre naissance (au-delà de 50° c.), que dans le caux
tièdes, qui sont très-favorables à sa végétation. Enfin, l'analyse chimique démontre qu'il existe la plus grande analogie entre la sUlfllrail'e
et les substances amorphes déposées par les eaux sulfureuses; ainsi:
« La sulfurine sc dissout très-peu, de m6me que la sulfuraire, dans
une solution bouillante de potasse caustique;
» L'acide nitrique développe, dans l'une et dans l'autre, des acides
oxalique et xantho-protéïque, preuve qu'elles renferment touies deux
une matière albuminoïde, plus de la cellulose, caractère propre aux
sub tances végétales animales;
» Le nitrate d'argent donne à la sulfurine et il la sulfuraire la mC!me
couleur rougeâtre car~éi
. ~tique
j
» La dessication fait pet·are à l'une et tl l'autre des quantités à peu
près égales d'eau (98 pour 100), et rendre les m~es
produils volatiles;
» La calcination les réduit en charbon sans les liquéfier, et
ce
charbon ne se boursou(]e point;
» Par l'incinération, chacune donne une énorme quantité de cendres
et dans de proportions presque égale : Og109 pour la sulfuraire, et
Ogf27 pour la ulfurinc. On comprend que la sulfurine formée de
la
sulfuraire décomposée, et qui a cédé à l'cau minérale une partie de ses
�SOURCES DU GUOUI'ElDE L'EST.
,101
éléments solubles, doil, pour le même poids, renfermer une proportion
pl us forte de cendres;
» Dans les cendres de l'une et de l'autre, on trouve à peu près les
mêmes sels solubles et insolubles, et des proportions analogues de silice,
» Enfin, toutes deux renferment du soufre et du fer, soit interposé,
soit à l'état d'élément ('1). »
En résumé:
La sul{u1'ose, ou matière organique dissoute, donne naissance,
lorsqu'elle est en contact avec l'air, à une plante confervoide appelée
sul/uTaù·e.
Celle-ci se transforme à son tour en une substance glaireuse ou mucoicle, qui constitue, par ses divers états de concentration ou de dessication, les substances organiques et amorphes qui entrent dans la
composition des dépôts formés par les eaux sulfureuses (substance
110conneuse, gélatineuse, membraneuse.)
Les produits de la décomposition de la sUlftt1'aù'e sont désignés sous
le nom collectif de suZ{u1·ine.
Au fur ct à mesure que les eaux s'altèrent par le contact de l'air, la
snlfu?"ose diminue, pendant que la sul/tt?"aù"e et la sul(u?"-ine augmentent.
Dans les sources tout-à-fail dégénérées, on trouye encore quelquefois de la sul/umù·e,. hi en que nos réactifs décèlent à peine q.uelq.ues
lraces de principe sulfureux.
CHAPITRE II.
l)I\.OPHlÉTÉS ET E~lPLOI
DES souneES DU GHOUPE DE L'EST. .
Ce groupe es t composé de plusieurs sources situées, ci une assez
grande élévation, sur le flanc de la montagne de Perral1te ou' Pic-desBains; ce sont: César-Vieux, Césa?'-Nottveau, les Espagnols, PauzeV'ieux, la S'!û(u?-euse-No'uvelle, le Rocher et Ricumiset. TauLes ces
sources jaillissent de terrains chisteux et calcaires, mélangés parfois à
du schiste siliceux, et injectés de roches de transition métamorphique.
Toutefois, d'après la composition et la situation des deux dernières,
qui se trouvent en contre-bas cles autres cL qui ne sont probahlement,
( 1) LambroJJ, Ottv. cité, p. 506.
.'.
�SOURCES DU GROUPE DE L'l,ST.
surtout celle du Bocher, que des filets de Césal' ou des Espagnols
perdus dans les lerres subjacentes, j'ai cru devoir diviser le groupe de
l'Est en deux groupes secondaires.
§ i er. -
Propri étés physiq ues et chimiq ues des source s du groupe
de l'Est.
PREMIER GROU PE.- Il comprend Césal'- Vieux, Césa1'-Notweau,
les Espagnols, Pauze~
Vieux et la Sul(ttreuse-NouveUe.
Deux étages de magnifiques galeries creu ées dans le schiste siliceux
primilif conduisent aux griITons de ces sources. L'étage supérieur
renferme Césa1'- Vieux et César-Nouveau, l'étage inférieur les Espagnols, Pauze- vieux et la Sul(1t1'euse-Nouvelle.
Les propriétés physiques et organoleptiques de ces eaux ne sont pas
différentes de celles que j'ai indiquées à la page 79. Voici leur composition chimique, d'après MM. Filhol ct Reveil:
César (1). Espagnols. Pauze- Vieux.
Pur litrc t1'cuu.
Sulfure de sodium .. " .......
de fer ....... ....... .
Chlorure de sodium ...... ....
de potassium .......
Carbonate de soude.. .. ......
Sulfate de soude ........ .....
Silicate de soude ....... .....
de chaux ....... .....
de magnésie.. .. ... . ..
.Borate de soude ... . ........ .
Phosphate de chaux ........ ..
de magnésie .......
Jodure de sodium ........ . " .
Fluol'Ure de calcium ........ .
~Iatière
Ol'ganique ........ ...
Total. ........ . ..
Tempér ature de l'eau .. . . . •·r.
Og0239
0,0004
0,0718
traces.
id.
0,0080
0,0656
0,Oit51
0,0007
tl'aces.
id.
id.
id.
id.
0,Oit50
0;2605
48°ltO c.
Pur litrc d' cau.
Par Iitrc d'cau.
Og0231.
0,0005
0,0706
Og0189
0,0005
0,0779
traces.
id.
0,0089
0,06l18
0,0470
0,0007
traces.
id.
id.
id.
id.
0,Oit82
0; 2638
l,8°20 c.
traces.
id.
0,0098
0,Oit56
0,0305
traces.
traces.
id.
id.
id.
id.
0,Oit6l,
Og2296
it1° c.
La Sul(1b1'etbse-Nouvelle, appelée aussi SOU1'ce tempérée des Espagnols, Pa1bz e tempé1'ée, n'a jamais élé analysée.
( 1) César-Vi eux cl CésUl'-Nouveal! ne cOllslltue nt, à IJropremenl parler,
qu' une seule
cl même source désignée sous le nom de César ; car, bien que
leurs grillons soient
di stinels, leurs ~ropi
é l és sont identiques, et Icurs eaux sont réunies pour être utili sées
aux li eu ... d'emploi.
César-Nouveau fournit les trois quarts de l'cau employée.
�SOURCES DU GROUPE DE L'EST.
103
DEUXIÈME GROUPE.- Il est composé seulement de deux sources,
le Roche)' ct Rieumiset. Ces deux sources jouissent de propriétés
particulières qui augmentent les ressources thérapeutiques déjà si
nombreuses de notre station thermale. La première a été découverte
en 1857 ct exploitée en 1860 pOUl' la première fois, tantlis qu'il y a plus
de trente ans que la seconde est connue et utilisée.
La source du Rochel' jaillit sur le nanc de la montagne du Pic-desBains, en contre-bas ct non loin de Césa1·. On arrive à son griffon par
une galerie souterraine transversale de 75 mètres de longueur. L'cau
sort d'un terrain scllisteux et calcaire mélangé de [Cl' sLtl[ul'é pyrit.eux
ct de quelques cristaux de macle monocllroille. Elle présente tous les
caractères généraux des autres eaux sulfureuses de Cauterets; mais eUq
est la plus riche en sulfurail'c et en sulfurine, ainsi qu'en pl'incipes ferrugineux. SOIl débi t est évalué à 120,000 li tres en vingt-quatre heures.
L'cau du Roche1' contiendrait Og024, cle sulfure de sOLlium par litre,
selon M. Latour (de Tric), et Og019, d'après M. O. Henry. M. Broca et
moi avons trouvé à l'extrémité de la galerie, par conséquent il 75 mètres
du griffon:
Température de l'eau. .. .. .. . ...
Sulfure de sodium. . . . . . . . . . . . . . .
Hyposulfite de soude. . . . . . . . . . . .
38°7 c.
Og013
0,0012
La présence-de l'hyposulfite de soude, de lasulfuraire et de la suifUr
rine en assez grande quantité, prouve que cette source est altérée il son
griO'on, comme je l'ai dit il: la page 95.
Située en contre-bas ct à une assez grande-cl istance de la précédente,
la source de Rie~bmst
diITèl'e essentiellement de tontes les autres
caux minérales de Cauterets pal' sa températurc cL sa cOJUposition
chimique. En elTet, elle est froide ct on y découvre à peine cles traces
de soufre. Orfila la considérait avec raison comme une eaursuJ[Llreusc
dégénérée. Elle est limpide, sans odeur, d'üne saveUl' doucefltre et
d'une onctuosité l'emarqualJle, clue probablemenL il: une matiére
verclütre, gélatineuse qu'elle contient. On y a trouvé principalement du
sulfate de souùe comme élément minéralisateur. Ses qualités douces cL
enlOllientes la rendent précieuse dans bien des cas .
. 2. -
Emploi des sources du groupe de l'Est.
Ces sources alimentcnt quatre étalJlissements et deux buvettes.
ET DES ESPAGNOLS. La
TJlI!:I1MES ou J<:'I'AllLISSIŒEN'l' DE C~SAn
SO Urce de Césa1' ct celle des Espagnols ont été descendues, au moyen
�104,
TIER~S.
de conduits parfaitement dispoc~,
dans un vaste établissement situé
sur. une des places de la ville et dont
l'aspect est monumental.
Malgré le trajet assez long que ces sour
ces ont parcouru pour arriver
à l'établissement (César 210 mètres,
les Espagnols 170 mètres), elles
présentent à. la buvetle à peu près la
même sulfuration qu'aux griffons,
ce qui prouve qu'avec les précautions
nécessaires, il est possible de
conduire certaines eaux sulfureuses loin
de leur source sans les altérer
sensiblemen t.
La nef qui forme l'intérieur de l'éta
blissement est divisée en deux
parties égales: à droite sont les bain
s des Espagnols, à gauche ceux
de Césa?', Au centre sc trouve une
magnifique buvette en marbre du
pays ct un douhle escal ier qui conduit
aux sall es d'inhalation,
Buvette. - Il exis te pour chaque sour
ce un robinet en cuivre de
~ centimètre de diamètre:
celui de droite verse l'eau des Espa.qn
ols,
celui de gauche l'eau de Césa1'. La prem
ière a une température de 43° c.
et une sulfuration de Og0224· par 1itre;
la température de la seconde est
de 45°;) C., et -sa sulfuration de Og022
5. Ces eaux n'ont donc pas perdu
plus de 1 milligramme par litre de
leur principe sulfureux dans le
trajet qu'elles ont parcouru pour arri
ver des grifTons à la buvette de
l'établissement.
.
De chaque côté de la buvette est
une petite coquille de marbre
surmontée (l'un robinet ({ui verse sans
ce. sc de l'cau froid e. Ces coquilles
~ervnt
au'\. personnes qui sc gargarisent.
BAl~S
DES ESPAGNOLS. 11 5 se composent de bains
ordinaires, de
douches ct de bains de jambe.
Bains. Dix. cabinets voûtés mesurant2
mètres 17 ce~ ti~r
es de longueur sur 2 mètres 10 centimètres
de.htrgeur et 3 mètres de hauteur
SOll t destinés aux bains.
Les cinq cabinets de droite ont des
fenêtres,
tandis que ceux rIe gauche ne reçoiven
t la lumière que par la porte.
Tous sont sans vestiaires.
Chaque cabinet l'enferme une bai gno
ire de marbre encaissée dans le
sol et munie de deux robi~.lS
II clé disposés de manière que l'cau
arrive
pal' le fond. Les baignoires ont 1 mèt
re 53 centimètre de longueur,
60 centimètres de largeur et 56 centimè
tres de profondeur.
La température de l'cau chaude prise
aux robinets des baignoires est
de 1.2° C., et celle de l'eau fl'Oide de 17°
c.
•
Un bain préparé avec l'eau chaude mar
que 41 ° c.
Douches.- Pen d'é~blisemn
thermaux possèdent un systènie de
douches aw;si complètes ct aussi puis sant
es que les Thermes de Cauterets.
Il y a des grandes et des petites
douches,
�·105
1'11 En~IS.
Les premières s'administrent ùans deux cabinets péciaux, précédés
de vestiaire. Avec leur appareil on peut avoir des douches en jet ct un
a"rrosoir, chaudes, tempérées, froides ct écossaises.
L'cau chaude a une température de 43° 5 c. et l'eau froide de 13° c.
L'extrémité du tuyau de la douche présente 9 millimètres de diamètre,
et l'eau tombe presque perpendiculairement d'un réservoir placé dans
les combles, à une hauteur de plus de 6 mètres.
Le douché se tient dans une piscine de marbre, carrée, ayant 1 mètre
80 centimètres de côté et 30 centimètre de profondeur.
Le salles de douche ont aussi chacune une baignoire en marbre.
Cinq cabinets de bains contiennent une petite douelle placée audessus de la baignoire ct d'un diamètre égal ft celui des précédentes,
mais d'une pression moins considérable, cc qui tient à ce que l'cau ne
tombe pas directement du ré ervoir.
La température de l'eau chaude de ces douches est de 42°5 C., et celle
de l'eau froide de 14. 0 c.
Elles se donnent en jet ou en arrosoire, ;i volonté.
Bains de jambe à ea1b COtb1·ante.- ALI fond de la galerie occupée par
les Bains des Espagnols, il Y a une salle divisée en quatre compartiments, qui renferment chacun un bain de jambe.
Cc bain consiste en un vase cylindrique de terre cuite ayant 31 centimètres de hauteur sur 36 centimètres de diamètre, et dans lequel l'cau
minérale arrive par le bas. Sur le pourtour du vase sont placées deux
ouvertures, l'une ft 20 centimètres, et l'autre à 26 centimètres ' ÙU
fond, de manière à avoir une colonne d'eau dont la hauteur puisse
varier ct qui se renouvelle sans cesse.
La température de l'eau qui sert il cette espèce de bains est de 43°5 c.
BATI'iS DE CÉSAR. - Les appareils balnéaires qui occupent l'aile
droite des Thermes, ct que nous venons de décrire, se répèten t dans
l'aile gauche, alimentée par l'cau de Césa1·. La disposition des bains,
des douches ct des bains de jambe est identique des deux côtés; mai la
température de l'eau aux lieux d'emploi présente quelque ditIérencc.
Température de l'eau.
Eau chaude ...................... .
Eau froide ............ ....... . ... .
Eau chaude .................. ' .' ..
Grandes douches . .. {
Eau froide....................... .
Eau chaude .................. ··· · ·
Petites douches..... f
Eau froide .................. ······
Au nombre de six.
Bains de jambe ..... {
66° c.
Bains. ............. {
4205 c.
i6".
64°5 c.
1.3°.
Mo.
1.lIo.
�TIlEmIE S.
Salles de ·)'c$piratwn.
Uue premiù re salle, servanL de vestiair e,
précède la salle de pulvéri sation et celle d'inhalaLion.
La premiè re contien t les apparei ls de M. Sales-G irons pour la respiration de l'cau minéra le pulvéri sée, et ceux de M. J. Françoi s pour
les
douche s pharyn giennes . Cette salle, peu conforLable et tout-à-f ait
insuffisanLe, n'est que proviso ire, et sera remplac ée prochai nement par
un
pavillon analogu e à celui de l\Iarliotz, en Savoie, qui peut être signalé
comme le modèle des établiss ements de ce genre. Une sembla
ble
amélior ation dans notre station thermal e est d'autan t plus désirab
le,
que, d'après les expériences de chimist es distingu és, la sulfura tion
de
l'eau des Espagn ols n'est point diminu ée par la pulvéri sation, tandis
que les eaux de Luchon , de Bonnes , de MaI'HoLz, etc., perden t la
plus
grande partie de leur princip e sulfure ux.
MM. l<'ilhol et Reveil ont trouvé une diminu tion sensibl e dans
la
richesse en oxigène de l'ail' que contien t la salle de pulvéri sation.
Suivan t ces chimist es, le volume de l'oxigèn e descend quelque
fois
à 18, li pour ci$nt.
La salle d'in lutlation est beaucou p plus vasle et plus conforLable que
la précéde nte. Au centre de la pièce, un apparei l diviseu r à chutes
successives fournit des vapeurs , des gouttel.ettes (l'cau minéra le infiniment divisées et du gaz su lfh ydl'.ique. Ce dernier n'existe dans l'ail'
de
la salle qu'en très-faible quantit é, un demi-m illigram me de gaz
sur
cent litres d'air, d'après les essais de MM. Filhol ct Reveil. Les mêmes
chimist es ont encore trouvé que la richesse de l'air en oxigène
était
amoind rie, etilR l'ont vue tomber il elix-neuf centièm es en volume
.
C' est une condition très-fav orable dans plusieu rs affections chroniq
ues
de la poiLrine et de la gorge.
Rdse1'voi?'s. - Les deux conduit s qui servent il la descente des eaux,
ct qui partent l'un de l'étage supérie llr des ga leries, où se troLlve
lltles
grifTons de Césa?', et l'autre de l'étage inférieu l', où est la source
des
Espagnols, débouc hent dans deux. petits bassins distinct s mesura nt
50 cen timètl'es de côté. Ce.i bassins portent chacun à leur partie
supérieure une échanc rure pa/laqu elle l'eau se déverse dans cleux réservo
irs
latérau x d'une capacité ùe 7 mètres cubes environ , qui serven taux
graHcles et auX petites douches. Le tTop-plein de ces ré. ervoirs alimenl
e
ùeux autres bassins inférieu rs placés sous les salles d'inha!a.tion el
destinés aux baignoi res. Leur capacité est il peu prùs de 20 mètres cubes.
Il y a aussi dans les combles de l'éLablissement un réservo ir d'eau
froide ordinai re pour les douches. Ce réservo ir commlu üque avec
deux
bassius inférieu rs situés en dehors de l'établis semenl , el qui fournis
sent
l'eau froide aux baignoi res.
�ÉTABLISSEMENT liUUZAUO.
107
Les conduiLs de la buvette, parlant lies petits bassins supérieurs, descendent verticalement dans une caisse en bois remplie de cllarbon pilé
jusqu'aux bassins inférieurs, qu'ils traversent pour arriver à la buvette .
ÉTABLISSEMENT BRUZAUD. - Ce petit établissement, situé à côté des
Thel'rncs, était alimenté, il Y a plusieurs années, par une source
SPéCiale, riche en glairine, la plus alcaline des eaux de Cauterets, et
que l'on considérait à juste raison comme une sulfureuse dégénérée.
Aujourd'hui cette source a complètement disparu, de sorte que B?'uza1~d
ne reçoit plus qu'un filet détourné des Espagnols.
.
L'établissement Bruzaucl déshonore notre station thermale par son
état de vétusté, son organisation défectueuse et rinsuiTisance des
11l0yens hydro-balnéaires. Aussi faisons-nous des vccux pour que le
projet conçu depuis longtemps par l'administration, de faire reconstruire
Cct établissement, se réalise bientôt.
On y trouve des bains et des douches.
Bains .- Les cabinets, au nombre de dix, dont deux possèdent lieux
baignoires, sont étroits, mal éclairés, d'un aspect trisle et misérable. Il
Ya trois robinets il. chaque baignoire, un pour l'eau froide, un autre
POUr l'eau chaude, et le troisième pour l'eau tempérée, qui provient,
COl1lme l'eau chaude, de la source des Espagnols.
Les baignoires sont petites et peu commodes.
Le thermomètre marque aux robinets: eau chaude, 41 ° c. ; eau temPérée, 39 0 [} c. ; eau froide, 17°[} c.
l'empérature d'un bain préparé avec l'eau chaude pure: 40°
Douches.-Au centre de l'établissement, il y a un cabinet spécial pour
la douche descendante . La pression de celte douche est très-faible, et
son diamètre ne dépasse pas quelques millimètres. On peut la recevoir
en jet ou en arrosoir. L'appareil est d'une simplicité primitive.- TemPérature : eau chaude 4,1°5 C.; eau froide 17° c.
Il existe aussi un cabinet pour les douches vaginales, et un autre
Pour les douches rectales.
ÉTABLISSEMENT DU Rocm:u ET DE RIEUMISET. - La source du
nOchel' ct celle de Ricurniset ont été utÙisées, jusqu'en 1864, dans un
peti t établissement assez mal installé; mais aujourd'hui elles alimentent
Un établissement beaucoup plus vaste et remarquable par ses belles
proportions, son élégance, ainsi que par ses installations hydrobalnéaires. Il eût été difficile de mieux allier le confortable au bon goût.
Une large terrasse, qui doit être convertie en jardin anglais, précède
�108
É'I'AULIS SEillENT DU I10CUEn .
l'établissement, dont la façade, d'apparence assez modeste, ne répond
pas à l'intérieur. Elle a 4.6 mètres. Dans une magnifique galerie parfaitement éclairée, de 5 mètres de hauteur sur 4. mètres de largeur, et que
terminent deux ailes latérales, se trouvent une buvette, deux garg arisoires, vingt-trois cabinets de bains, deux cabinets de douches, deuX
cabinets pour bains de siége à cau courante et un cabinet pour douches
ascendantes rectales. A chaque extrémité de la galerie principale, il y a
un salon où les baigneurs peuvent sc reposer ct attendre l'heure du bain.
Les chaulToirs, situés dans les ailes latérales, ont été disposés de manière
à ce que le service se fasse facilement et promptemcnt.
Buvett e.- Elle est placée au milieu de la galerie principale, en face
ùe la porte de l'établissement ct au fond d'une niche de marbre blanc
qui monte jusqu'au plafond. Une vasque, égalcmcnt cn marbre blanc,
reçoit l'eau de la source du Rocher, que verse un robinet de cuivre
de 1 centimètre de diamètre.
La température d'e l'eau au robinet de la buvette est de 37° C. , ct sa
sulfuration de Og0065 par liLre, savoir: Og0055 de sulfure de sodium
ct ogOo 1 d'hyposuHite de soude.
Gal'garisoi1'es . - Chaque gargarisoire, constitué par des cloisons
vitrées munies de storcs, rcprésente la moitié d'un hexagone qui fait
saillie sur la terrassc ct qui commrtnique avec la galerie principalc aU
mo)"cn d'unc large porte. Dcux robinets versent constammcnt de l'eau de
Rieumi set froiùe dans des rigoles de pierre destinées aux gargariseurs.
Bains. - Les cabinets, au nombre de vingt-trois et il une scule baignoire, sont parfaitemcnt éclairés ct suffi ammcnt élel'és. Ils ne présentent qu'un défaut, c'est de n'avoir pas de vestiaire. Il y en a douze à
gauche de la buvette, en entrant, et onze à droite. Ceux de gauche sont
alimentés par l'cau du Rocher chaude ct tempérée, ct ceux de droite par
l'eau de Rieumi set froide ct chauffée, ainsi que par l'eau du Rachel'
chaude. C'est pourquoi les premiers n'ont CI ue dcux robinets, tandis que
les autrcs en ont trois, Chaque baignoire, encaisséc dans lc sol, reçoit
l'eau par une ouvertu.JIC ménagée dans le fond.
Le thermomètre marque aux robinets de baignoires: eau du Rocher
chaude, 36° C.; eau tempérée (provenant du trop-plein du ba sin principal), de 30 à 33° C.; cau de llieumi set chaulTée et froide, variable. La
température d'un bain préparé avec l'eau du Bocher pure est de 35°5 c.
Douch es.-Il y a des douchesdc cendantcs ct des douches ascendantes.
Les premières sont administrée dans deux cabinets précédés chacun
d'un vestiaire ct situés à chaque aile de l'établissement. Cc sont des
douche tempérée et à faible pression, car elles n'ont que 2 mètres
�ÉTAIlLISSEME -T DE PAUZE-YIEUX.
109
de chute, ct leurs appareils reçoivent seulement l'eau du Rocher chaude
ct l'eau de Rieumiset froide.
Les douches ascendantes vaginales s'administrent, au moyen d'appa. reils appropriés, dans les cabinet destinés aux bains de siége il eau
Courante, ct les douches rectales dans un cabinet spécial placé à l'extrémité de l'aile droite de l'établissemenL.
Bains de siége à eau courante. - Au nombre de deux: l'un dans
l'aile gauche, alimenté par l'eau du Rocher, chaude et tempérée, CL
l'autre dans l'aile droite, alimenté par l'eau chauITée et froide de
lI.ie'l,l,miset, ain i que par l'cau chaude du Rocher.
lI.éservoù·s. - Le principal réservoir, celui qui sert aux bains, se
tl'Ouve au centre de l'établis ement, ct est alimenté lui-même, ainsi
que la buvette, par un pelit bassin de réception placé au-des us de lui.
Le trop-plein du grand réservoir se déverse dans un bassin latéral, ct
constitue l'cau tempérée.
Il y a un réservoir pour l'cau de Rietbmiset froide, ct un autre à
côté de la chaudière pour l'cau de RiMbmiset chaufIée.
Enfin, les douches ont au si un réservoir spécial, qui est alimenté
Par le bassin de réception.
ÉTABLISSEMENT DE PAUZE-VIEUX (altitude, 1,048 mètres). - C'est le
premier que l'on rencontre sur le plateau du Pic-des-Bains, où l'on
arrive par une large ct belle route dont les pentes ont été aITaiblies
autant que possible.
De tous les établissements de Cauteret , celui de Pau::e-Viwx c t
jusqu'à présent le mieux construit cL le plus confortablement in tallé.
li a la forme d'un carré long, ct il se compose: 1° d'une galerie parfaitement éclairée, ayant 16 mètres 60 centimètres dé longueur, 4 mètrcs
10 centimètre de largeur et5 mètres 32 centimètres de hauteur; 20 d'une
j)uvette ct d'une série de cabinets de bains et de douches, situés sous
la galerie précédente; 30 d'une autre galerie, ou galerie de distribution, présentant 1 mètre de largeur sur 2 mètres 50 centimètres de
hauteur, ct qui renferme les conduils des baignoires et des douches.
L'établissement est alimen té par la source Pauze-viwx et la StÛ(WI'cusc nouvelle ou tempél'ée des Espagnols. L'eau froide proYicnt
de la montagne.
Buvette.- Elle sc trouve en face de la porte principale de l'établisselllent, entre les cabinets N0 6 ct Jo 7. Un robinet de cuivre, de 1 centimètre de diamètre, verse constamment dans une vasque de marbre
blanc l'eau de la source Pau::e- Vieux, qui vient directement du griffon, au moyen d'un conduit spécial. La température de cette eau est,
�I~TABLSEMN
DE PAUZE-VIEUX.
1-1 0
au robinet de la buvette, de 4-0 0 C. , ct sa sulfuration de Og012 par
litre.
Bains. - Il Y a dix cabinets, dont deux, le N° 1 et le N° 2, à deuX
baignoires, et un autre, le N° 7, ~t trois baignoires . Ces cabinets,
quoique n'ayan t pas de vestiaires, son t très-confortables. Ils ont 2 mètreS
90 centimètres de largeur, 3 mètres de hauteur, 1 mètre 75 centimètres de longueur, et leurs parois intérieures sont recouvertes de marbre
à une hauteur de 75 centimètres. ta lumière y pénètre sufHsamment.
Les baignoires, en marbre de Bigorre, forment une saillie de :J8 centimètres au- dessus de l'aire des cabinets. Elles mesurent 1 mètre
4-0 centimètres de longueur, 57 centimètres de profondeur et 53 centimètres de largeur. Chaque baignoire reçoit l'eau par une ouverture
ménagée dans le fond, et possède trois robinets à clef, un pour l'eaU
chaude (source Pauze- Vieux), un autre pour l'eau tempérée (Sulfu?'euse nouvelle), et le troisième pour l'eau froide.
Voici la température de l'eau à chacun de ces robinets: source
Pauze-Vi'e1tX ou cau chaude, 40 0 c.; source SulfunJuse nouvelle OU
eau tempérée, 33 0 c.; cau froide, '12°[) c.
Un bain préparé avec l'eau chaude pure marque 39 0 c.
Douches . - On trouve à Pauze-Vù1bx un système de douches descendantes et ascendantes parfaitement organisé. Toutefois, les douches
descendantes ont une faible pression.
Les cabinets N° 2 et N° 11, précédés chacun d'un vestiaire, sont
exclusivement destinés aux douches. L'appareil est combiné de manière à avoir des douches en jet, en pluie, écossaises, chaudes, froides,
tempérées et d'une pression de 3 mètres 50 cen timètres. te tuyau de la
douche mesure 28 millimètres de diamètre, ct le plus grand arrosoir
30 centimètres. Le douché se tient clans une petite pisc ine de marbre
ayant 1 mètre 70 centimètres de côté sur 30 centimètres de profondeur. te cabinet N° 2 est mieux éclairé que le N° 11.
Deux cabinets de bains, le N° 3 ct le N° 10, ont chacun dans leur
baignoire une douch~
parabolique de 2 centimètres de diamètre ct
de 3 mètres 50 centimètres de chute. Cette douche peut être en jet
ou en arrosoir, chaude, tempérée ou froide.
Enfin, on peut donner des douches ordinaires, en j ct, en arrosoir,
froides, chaudes, tompérées, dans les baignoires de lous les cabinets de
bains, en adaptant un tuyau en caoutchouc au fond de la baignoire.
Le diamètre de ces douches e t de 2 centimètres, ct leur pression
de 3 mètres 60 centimètres.
Dans les cabinets spéciaux ct les cabinets de bains, l'eau des douches a une température de 6.00 c.; mais ce degré peut être abaissé Li.
�~'BUVETTE DU PAVILLON. - ÉTAnUSSEllENT DE PAUZE-NOUYEAU. 1/\ ,\
volonté en faisant arriver dans le tuyau des douches de l'cau froide,
dont la température est de 13° c.
Les douches ascendantes rectales ct vaginales s'administrent au
moyen d'un petit appareil pOrk'l.tif qu'on place dans les baignoires, et
d'un tuyau en caoutchouc que l'on adapte au rond. La personne qui
doit recevoir la douche s'assied sur une planche percée au centre et
appuyée sur les bords de la baignoire.
Rése?'voù·s. - Ils sont placés derrière l'établissement, au-dessus de
la galerie de distribution. Il y Cl. deux bassins principaux pour la SOUl'ce
chaude, un pour la source tempérée, et un autre pour l'eau froide. Le
réservoir de la source tempérée reçoit aussi le trop-plein des réservoirs chauds.
Les douches chaudes ont cleux bassins spéciaux, mais l'eau des douches froides arrive directement clu bassin destiné aux bains.
Le tuyau qui conduit l'cau de la source Pauze du gri1Ton à la buveLLe traverse le réservoir d'cau chaude.
BUVETTE DU PAVILLON. - Au-dessus de l'établissement de Pa~bze
Vieux, entre les réservoirs et l'entrée dela galerie inférieure, s'élève
un pavillon carré, éclairé par une cloison vitrée, et auquel on monte
par des marches de pierre. Sous ce pavillon est une buvette qui consiste en une cuvette de marbre non poli, de 1 mètre 10 centimètres
de longueur sur 45 centimètres de largeur ct 25 centimètres de profondeur, placée au-dessous de quatre tuyaux que devraient alimenter
quatre sources di fIérentes , s'il fallait s'en rapporter aux inscriptions
qui les surmonten t, savoir : les EspagnoLs, Césa1', Pau;;e- Yieux et la
nouvelle. Mais ces tuyaux ne reçoivent en réalité que l'eau
S~ÛrU1'e7b
(42°6 c.).
de deux sources, Césal' (46°5 c.), et Pa~bze-Y.iux
ÉTABLISSEMENT DE PAUZE-NouVEAU (altitude, 1,053 mètres). - Cet
établissement est très-important, à cause de sa proximité des gritTons
de César, qui l'alimentent; mais il laisse beauèoup à désirer sous le
rapport de l'installation thermale.
Il se compose d'une buvette, de bains et de douclles.
Buvette. - Située au centre d'une galerie rectangulaire qui mesure
31 mètres de longueur, 6, mètres de profondeur et 3 mètres de hauteur,
elle est constituée par un tuyau de cuivre à robinet de 1 centimètre de
diamètre, et par une cuveLLe demi-circulaire de 25 centimètres de profondeur. Le tuyau communique directement avec la source de César.
La température de l'eau prise au robinet de ln buvette marque a,5°5 c.,
par litre.
CL sa sulfuration est de o g o~
nffiLlOTHÊQUE
des Sclenœs lIlt!dicale,
Dl!: VICUT
�~':fAnLlSEMNT
DE PAUZE-·N OUYEAU .
Bains. - Les cabinets, au nombre de dix, sont placés il droite el, à
o-auche
de la buvette. Deux ont deux baignoires. Ces cabinets, de 2 mèo
tres 50 centimètres de longueur sur 2. mètres de largeur et 3 mètres de
bauteur à leur clef de voûte, ne sont éclairés que par la porle : un seul,
le N° '1, possède une fen6tre. Les baignoires, en marbre du pays,
forment une saillie de 30 centimètres environ au· dessus de l'aire
dallée des cabinets. Ceux-ci n'ont pas de vestiaires.
La température de l'eau minérale aux robineLs des baignoires e t
de &.3 0 c., et celle de l'eau froide de 14 0 c.
Un bain préparé avec l'eau minérale pure marque 41 0 c.
Douches. - Il n'y a qu'un seul cabinet, situé à côté de la buvetLe
et précédé de deux vestiaires, l'un à droite et l'autre à gauche. Ce cabinet a 2 mètres 30 centimètres de côté et 3 mètres de hauteur. Son
prétoire est de 25 cenLimètres en contre-bas du sol; le douché peut s'y
tenir assis ou debout.
Le cabinet des douches et les vestiaires ne sont pas mieux éclairés
que les cabinets de lJains.
Le système de douches, qui u besoin entre complétement modifié
quant aux appareils, comprend: 10 une douche chaude, marquant 45 0 c.,
de 23 millimètres de diamètre et de 3 mètres de chute, en jet et en arrosoir; 20 une autre douche chaude de 2. mètres de pression, également
en jet et en arrosoir; 30 une douche tempérée, d'une pression de 2 mètres, et dont la température peut varier depuis 20 0 c. jusqu'à. 45 0 c.
lcette douche s'obtient en faisant arriver de l'eau froide, dont la température est de 140 c., dans le conduit d'eau chaude); 40 une douche
écossaise à pression variable, depuis 2. mètres jusqu'à 3 mètres, en jet
ct en pluie. Enfin, au moyen d'un tuyau en caoutchouc partant du
cabinet des douches, on peut donner de douches li difTérenles pressions, jusqu'au maximum de 3 mètres, dans les cabinets N° 7 et Jo 4.
néservoi1·s. - ons avon, dit précédemment que l'eau de la buveLle
venait directement ùu grifTon de Césa1'; celle qui sert aux bains et aux
douches arrive de ùeux. ré ervoirs di lincLs, situés derrière l'établissement. Il Y a aussi deux I5assins d'cau froide séparés, pour les bains et
les douches. Celle-ci e t de l'eau ordinaire, provenant ùe la montagne.
Les réservoirs des bains sont di 'posé de façon que le trop-plein de
celui qui contient l'eau minérale se déverse dans celui où est l'eau
froide. Cette disposition qui, d'ailleurs, n'exi te pas pour les bassins
des douche , offre de inconvénients auxquels il e t néces aire de
remédier, En effet, l'cau froide s'échauffe lnou l'avon trouvée une
fois il 30 0 c.), et l'on sail que la [uantilé de principe sulfureux contenu
dans un bain préparé avec de l'eau minérale el de l'eau froide
�BUVETTE DE LA GALEII.IE. - SOURCE DU GROUPE DE L'OUEST. 1'13
ordinaire, est d'autant plus considérable que la tempéraLure de ceLte
dernière est plus basse. Ainsi, tandis qu'un bain à 36° c., préparé avec
l'eau minérale et de l'eau ordinaire à 14° c., présentait une sulfuration
de Og009 par litre, nous n'avons trouvé que Og006 dans un bain à la
même température, préparé avec l'eau minérale et de l'eau à 30° c.,
qui provenait du bassin froid de l'établissement, et qui nous avait
donné une sulfuration de Ogo~
par litre.
BUVETTE DE CÉSAII. ou DE LA GALERIE. - Nous désignons ainsi la
buvette la plus rapprochée de l'étage supérieur des galeries, et, par
conséquent, des grilIons de Césa1' . Elle se trouve dans une espèce de
hangar que le fermier des sources uLilise pour l'embouleillage de l'eau.
Cette buvette sert principalement à l'exportation . Néanmoins, malgré
sa distance ct son élévation au-dessus de Cauterets, beaucoup de personnes la fréquentent, persuadées que l'eau de Césa1' prise en cet
endroit jouit de propriétés bien plus énergiques qu'à la Bnvette des
Thermes. Mais la composition chimique de l'eau des deux buvettes ne
présente pas une dilférence aussi considérable qu'on serait tenté de le
croire de prime a])ord. Ainsi, la sulfuration est de Og~3
par litre il la
Bnvette de la Galel'ie ct de Og~2
à celle des Thermes.
J
CHAPITRE
III.
pnOPIUÉTÉS ET EMJ:'LOI DES SOURCES OU GROUPE DE L'OUEST OU DU CENTRE,
§ 1. cr . _ Propriétés physiques et chimiques des sources du groupe
de l'Ouest.
Le groupe du Centre, qui est distant de Cauterets d'un kilomètre en
ligne droite ct de 1,800 mètres par la route, comprend les sources les
plus justement célèbres de notre station, celles de la Raillè1'e.
Ces sources, au nombre de trois (la source chaude, la source tempérée du sud et la source tempérée du nord), jaillissent à la base de
la montagne de Pégnère constituée par une roche graniqque dans
laquelle le feldspath de soude parait dominer. La première fournit
74,000 litres d'eau en vingt-quatre heures, ta seconde 20,000 et la
troisième 17,000; en tonl, 111,000 litres.
J
GTOO r-SUÀ IlD .
8
�114
SOURCES DU GROUPE DE L'OUEST . -
ÉTABLIS~:MEN
DE LA RAILLÈf lE.
Les eaux de la Raillè1'e présentent les caractères généraux que nous
avons assignés aux sources des autres groupes; seulement leur saveur
est plus agréable.
La source chaude, qui est la principale, correspond au milieu de
l'établissement; elle marque 38°1 c. au griiTon, et la tempérée du sud
3105 c. 11 n'est pas possible d'arrive r au griiTon de la source du nord.
L'analyse a fourni les résultats suivants à MM. Filhol et Reveil:
SOtb1'ce chaude. Source tempérée du Sud.
(Eau 1,000 grammes.)
Sulfure de sodium. . . ........ .
de fel' ....... ....... .
Chlorure de sodium .. . ...... .
de potassium .... .. . .
Carbonate de soucie ........ . .
Sulfate de soude ..... " . . ... .
Silicate de soude .... " .... , ..
cie chaux ....... ..... .
de.magnésie ...... .. . .
Borate de soude ....... ..... .
Iodure de sodium ....... .... .
Fluorur e de calcium .. . ...... .
Silice .... . .... .. ... ..... , .. .
Matière organique ... ..... ... .
Phosphate de chaux ...... . .. .
cie magnésie ...... .
Total. ........ .
S2. -
Og0177
tl'aces.
0,0598
traces.
id.
0,0467
0,0081
0,0324
traces.
id.
id.
id.
0,0195
0,0350
1
(Eau 1,000 grammes. )
Og0177
traces.
0,0565
traces.
id.
0,0596
0,0086
0,0296
traces.
id.
ici.
id.
0,0316
0,0350
tl'aces.
id.
traces.
id.
0,2192
0,2386
Emploi des source s du groupe de l'Ouest .
L'établissement qui sert à l'exploitalion des sources de la Raillih'e
repose sur une vaste plate-forme à 1,049 mètres d'altitude. Sa façade
est décorée d'un portique en marbre ct d'arcades vitrées éclairant une
galerie qui mesure 87 mètres de lon gueur, 4 mètres ~O centimètres de
largeur el3 mètres 50 centimètres de hauteur. Au centre de celte galerie
se trouve la buvetle; à d~ite
et à gauche sont les cabinets de bains, et
aux ex.trémilés les chaulToü's avec une chambre de secours. Enfin, visà-vis de l'établissement, un pavillon éclairé par des cloisons vitrées
e l destiné aux malades qui font usage des eaux en gargarisme.
Buvett e.- Au fond d'une niche en marbre montan t jusqu'a u plafond
est fixé un tuyau bifide, de composition métallique, et muni de deux
robinets qui versent l'eau de la source chaude dans une vasque de
marl)l'C blanc de 80 centimètres de profondeur Sur 1 mètre de longue ur
ct90 centimètre!' de largeur. L'aire de cette buvette, qui a 6 mètres
�ÉTABLISSEMENT DE LA MILLÈRE.
1·15
00 centimètres de longueur ct 3 mètres 90 centimètres de largeur, est
asphaltée; on y monte par deux marches de pi·èrre.
L'eau présente aux robinets une température de 38°5 C., et une sulfuration de Og017 par litre.
Bains.- L'établissement contient vingt-neuf cabinets, dont un seul
il deux baignoires; quatre possèdent des douches ascendantes vaginales. Ces cabinets, éclairés par une fenêtre trop petite, sont carrés ct
mesurent 3 mètres de côté et 3 mètres de hauteur. Ils n'ont pas de
vestiaire. Les baignoires, en marbre du pays, sont placées en face des
portes et encaissées dans l'aire dallée des cabinets, de manière à
former une saillie de 30 centimètres seulement. Elles ont chacune deux
robinets, un pour l'eau chaude ct l'autre pour l'eau tempérée.
Voici la température de l'eau aux robinets des baignoires, dans les
cabinets de bains:
�ÉTABLIS8~EN
116
DE LA RAILLÈR E.
Remarques stL?' les conditions de l'établ-issemcnt. - Je crois devoir
rappeler ici ce que j'ai dit dans un autre travail, relativement à l'excellente appropriation des eaux de la Raillère (1).
« Peu d'établissements thermaux se trouvent clans d'aussi bonnes
conditions que celui cle la Raillè?'c, au point de vue de la distribution
de l'eau; aussi, ces conditions et la température des sources me
paraissent·elles contribuer pour une large part aux résultats vraiment
remarquables que l'on observe chez beaucoup de malades. En effet,
l'établissement, qui représente un long parallélogramme, est si tué au
point même où les sources ont été captées, de telle sorte que la buvette
se trouve à 5 mètTes seulement du griffon, et que les premiers cabinets n'en sont distants que de 10 mètres. Il y a un bassin pour
chacune cles sources, et le contluit qui mène l'eau à la buvette arrive
en ligne droite, en traversant le bassin de la source chaude. Cette
disposition explique comment la température de l'eau ne présente que
deux clixème~
de degré de différence au griffon et au robinet de la
buvette.
» Les cabinets sont alimen tés en partie directement par les bassins
,
en partie par des conduits en terre cuite, entourés de maçonnerie et de
ciment, ayant la forme d'un carré long et mesurant à peu près 10 centimètres de base sur 12 de hauteur. Chaque baignoire reçoit l'eau de
la source chaude et celle de la source tempérée au moyen de deux
robinets. Ces conditions permettent à l'eau d'arriver dans les cabinets
sans avoir subi d'altération appréciable; toutefois, sa température
diminue aux robinets des baignoires au fur eL à mesure que l'on
s'éloigne du centre de l'étalJlissement pour arriver aux extrémités,
comme on l'a vu préc~demnl.
» En somme, clans l'établissement cle la RaillMe, l'eau présente à
la
buvette les mêmes propriétés physiques et chimiques qu'au griffon, et
l'on peut administrer cles bains à diverses températures, entre 28°
cL 38° c., sans qu'il y ait besoin d'avoir recours aux refroiclissoirs ni au
mélange de l'eau orclin~e
froicle, comme cela se pratique dans la
plupart des établissements. Cc sont des avantages précieux, que j'ai
cru devoir faire ressortir. »
(1) Rechel'c/ws
p. 1<\.
c:~pe
rimentals
sur les effets physiologiques !le l'eau de la Raitlère,
�SOURCES DU GROUPE DU SUD.
CHAPITRE
PROlUÉTI~S
ET E~lPLOI
IV.
DES SOUHCES DU GROUPE DU SUD.
§ 1er , - Propriétés physiques et chimiques des sources du groupe
du Sud.
Après avoir traversé le pont de Benqu,ès, et en longeant la rive
droite du Gave, on rencontre plusieurs sources échelonnées sur les
flancs d'une montagne appelée le Tuc ou Hou1'niga; ce sont: le
Petit-Saint-Sa1we161', le P1'é, j"Jauhoumt, les Yeux, les Œufs et le
Bois.
Les. caractères généraux de ces sources ne diITèrent pas de ceux
des groupes que nous avons étudiés; mais il y a une distinction à
établir concernant les terrains d'où elles jaillissent. En effet, tandis
que les sources du groupe de l'Est sortent de terrains schisteux et
calcaires, celles du groupe du Centre et du groupe du Sud jaillissent
de terrains granitiques (1). Cette difTérence dans l'origine cles eaux
n'est peut-être pas étrangère à la diJIérence qu'on observe dans leurs
eJIets.
PETIT-SAINT-SAUVEUR, - LE PRÉ. - L'analyse du Petit-SaintSauveU1' et du Pré n'a jamais été complétement faite. J'ai trouvé,
avec M. Broca, aux griffons de ces sources: pour la première, température 31.0 c.; sulfuration Og014 par litre; - pour la seconde, température 48 0 c.; sulfuration Og017.
Le Pet'it-Saint-Sauveur' débite 24,690 litres en vingt-quatre heures,
et le Pré 31 ,248 litres. Cette dernière source est formée de plusieurs
griffons réunis.
( 1) J_c Tuc présentc à peu près la même conslitution géologique que le Péllurre.
�SOURCES DU CHOUPE DU SUD.
H8
MAUHoURAT.- MM. Filhol et Reveil établissent ainsi la composition
chimique de la source de JllIauhourat :
Température 50 0 c.
(Eau 1,000 grammes.)
Sulfure de sodium ..... ..... . ....
de fer.... ........ ..... . .
Chlorure de sodium ....... ... , .. .
de potassium ........ ... .
Carbonate de soude . ........ •....
Sulfate de soude ....... ....... .. .
Silicate de soude ....... ....... .. .
de chaux........ .... . . . . .
de magnésie....... ...... .
Borate de soude ....... ....... ... .
Iodure de sodium ... ..... , .. . ... .
Fluorure de calcium . ..... ....... .
Phosphate de chaux ....... ..... . .
de magnésie ...... .... .
Matière organique ....... ....... .
Total •....... ' ., ... .
O~0135
0,0004
0,0800
traces.
id.
0,0075
0,0625
0,0450
0,0007
traces.
id.
id.
id.
id.
0,0460
0,2556
Nos recherches sulfurométriques nous ont donné des résuILats qui
dilIèrent un peu des précéde nts; ainsi, l'eau de Mauho'u rat nous
a
toujours présenté à la buvette de la grolle une sulfuration de Og016 par
litre (1).
LES YEUX. - La source des Yeux, ainsi nommée parce que les
paysans des environs lui prêtent une grande vertu dans les ophtalmies
chroniq ues, coule à ciel ouvert près de la grotte de AIauhou1'at.
Sa température est de 31 0 c., et son débit de 2,880 litres. M. Gintrac
a trouvé os0179 de sulfure de sodium dans 1,000 grammes de cette eau.
Elle n'est pas exploitée.
]~ES
ŒUFS. - Six sourc~
réunies en un seul griffon, à l'extrémité
d'une longue galerie dont on voit l'entrée sur la route du Pontd'Espagne, au-dessus de la grotte du Mauhou1'at, constituent le groupe
des Œufs. Ces sources ont été analysées sur place par MM. Filhol
et
Reveil. Les résultats sont indiqués dans le tableau de la page 126.
(1) En 1851, l'analyse de 1,000 grammes d'eau de ;'lauhourat
avait donné à
M. FHhol:'
Sulfure de sodium ........ . ....... ... .. ......... 0'0154
Carbonates et silicates alcalins. . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,0256
�1·19 -
SOURCES DU GROUPE DU SUD.
Mais ce qu'il importe surtout de connaître, c'est la composition chimique du mélange qui résulte de la réunion des divers griffons, ainsi
que la perte subie par la température et la sulfuration de l'eau Jans le
trajet qu'elle parcourt pour arriver au pont de la Raillè-re, où elle a été
Conduite. Or, nous avons trouvé avec MM. Broca, Dimbarre et BonnetMalherbe:
par litre.
Température.
.. 53° c.
.
.
..
...
.
.
.
.
.
.
.
Au griffon. .. .
.. 50,5.
.
..
.
.
.
.
s..
Benquè
de
Au pont
Au pont de la Haillère. . .. .. . .. 47,5.
Sulrati~
0 ~ 018.
0,01(;.
0,013.
Le groupe des Œu/s, qui n'a pas été exploité jusqu'à présent, débite
près de 600,000 litres d'eau en vingt-quatre heures, plus que toutes les
sources sulfureuses de Luchon réunies. Il doit alimenter un établissement thermal considérable, que la compagnie fermière va faire construire incessamment.
à 100 mètres à
LE BOIS. - Au-dessus de JIIlauhou1'at et des Œ1~rs,
escarpée ct
est
qui
route,
la
par
mètres
300
à
et
peine en ligne droite
de trois,
nombre
au
sont
Elles
Bois.
du
'
sources
difficile, se trouvent les
chaude
source
Sud,
du
chaude
source
de
et on les désigne sous les noms
il.
donné
a
sources
ces
de
se
du Nord, source tempérée. L'analy
MM. Filhol et Reveil:
Source tempàée.
Sou1'ce chaude.
'rerppérature Ïill°3 c. Température 33°7 c.
......
(Eau 1,000 grammes. )
Sulfure de sodium .. ....... . . , . . . . ..
de fer .... .. ..... ... ....... ,
Hyposulfite de soude . . .... : . . . .. '"
Chlorure de sodium ..... , ....... ... .
- , de potassium ....... ...... .
Iodure de sodium .... ..... . , ...... .
Carbonate de soude ........ ... . ... . .
Silicate de soude. . . . . . . . . . . . . . . . . ..
de chaux . ..... , . . . . . . . . . . ..
de magnésie ........ ........ .
Silice ....... ....... ....... ....... .
Sulfate de soude ....... .... '" ..... .
Borate de soude ....... ....... .. . .. .
de calcium ........ .. .. ... .
Fluor~e
Phosphate de chaux .... . ... .. ..... .
de magnésie....... ...... .
ue ....... ..... : .... .
organiq
Matière
Total. ....... ....... .... .
0,0107
(Eau 1,000 grammes. )
Og0055
traces.
traces.
0,0062
0,0'746
0,0075
0,0528
tracès.
id . .
id.
traces.
id.
id.
.0,.0 353
0,0047
0,0007
0,~2
traces.
0,0283
0,0308
traces.
id.
id.
id.
traces.
0,0058
0,0498
tl·aces.
id.
id.
id.
0,0360
0,0340
0,2381
0,2208
�12.0
BUVETTE DE BENQUÈ S. -
ÉTABLISSEMENT DU PETIT-SA INT-SAU VEUR.
On voit que la sulfuration des sources chaudes (sulfure et hyposulfite
réunis) est de Os016 pour 1,000 grammes d'eau, et celle de la source
tempérée de OgOi3.
Le débit des sources du Bois est évalué à 30,240 litres, savoir:
21,600 litres pour les sources chaudes, et 8,640 litres pour la source
tempérée.
§ 2. - Emploi des source s du groupe du Sud.
Ces sources sont utilisées jusqu'à présent dans trois établissements
ct deux buvettes.
BUVETT E DU PONT DE BENQUÈ S. En quittan t la Raillè1'e, et en
suivant la route du Ma?'cdo~,
on arrive bientôt au pont de Benquès,
à l'extrémité duquel l'admin istratio n a fait élever provisoirement
,
jusqu'à ce que le nouvel établissement du Bois soi t constru it, une
baraqu e en planches qui renferme une buvette alimentée par la source
de Mauhou1'at et celle des Œufs.
L'eau de lIlauhourat a uné température de 46°7 c. et une sulfuration
de OgO /14 pour 1,000 grammes d'eau. Nous avons vu précédemment
qu'en cet endroit l'eau des Œufs marqua it au thermomètre 50°5 c.,
ct
que sa sulfuration était de OgOi6.
l<~TABLISEŒN
DU PETIT-S AINT-SA UVEUR (altitude 1,065 mètres ).D'une apparence très-mode.ste, mais propre et bien tenu, cet établiss
ement est formé de deux ailes et sc compose de dix cabinets de bains,
dont quatre ont chacun deux baignoires. Ces cabinets, éclairM par une
petite fenêtre, mesurent seulement 2 m 50 C de hauteur , 1DI 20 C de longueur et 1m 20 C de largeur . Leurs baignoires sont en bois marbré
à
l'extéri eur et doublées de zinc.
Deux cabinets contiennent chacun une douche vaginale.
L'eau du Peti-Sa'!~uv?
n'ayant pas une tempér ature assez
élevée pour être adminislrée en bains, on est obligé de la chauITer. Aux
robinets des baignoires, l'eau nature Ile, qui vient d'un réservoir spécial,
a de 30° à 32° c., et celle que fournit la chaudière, de 39° à 4·0" c.
La
première est moins sulfureuse que la seconde, c'est-à- dire que l'eau
chaufTée présente un degré sulfurom étrique plus élevé qu'aupa ravant.
M. Fllhol attribue ce phénomène à la concentration de l'eau, qui
est assoz fortement alcaline (1).
(t ) Eaux minérales des Pyrénées, p. 338 .
�ÉTABLISSEi\IE i'iT DU PRÉ.
tes vertus spéciales de la soune du Petit-Saint-Sanve1w font
désirer que l'établissement qu'elle alimente soit plus confortable et
présente des moyens balnéothérapiques plus complets.
ÉTABLISSEMENT DU PRÉ (altitude 1 ,075 mètres). Cet établissement
est bâti sur les bords du Gave, ft une petite distance du précédent. Il se
compose d'une galerie principale qui a 16 mètres de longueur, 4 mètres
de largeur, autant de hauteur, et que bordent de chaque côté une rangée
de cabinets de bains. Au fond se trouven t une buvette et une salle de
douches. A droite, en entrant, un petit couloir conduit à. une seconde
galerie beaucoup moins grande que la première et qui renferme aussi
des cabinets de bains.
L'établissement du Pré rend des services incontestables par les qualités de la source qui y est exploitée; mais il serail bien plus fréquenté
si son organisation était meilleure.
Buvette. - Un robinet de cuivre de 1 centimètre de diamètre, fixé
au fond de la galerie principale de l'établissement, à 1m 70 C de hauteur,
laisse couler à. volonté l'cau minérale, qui arrive directement de la
source. Cette eau a une température de 46°5 c. et une sulfuration de
Og016 par litre.
Bains. - Il y a seize cabinets, qui ont 1ID 50 C de longueur, 1ID 30 C de
largeur et 3m 20 C de hauteur. Une fenêtre étroite les éclaire. Deux ont
deux baignoires. Celles-ci, en marbre du pays, à l'exception de quatre,
sont plus grandes dans les cabinets du côté gauche que dans ceux du
côté droit.
La température de l'eau minérale aux robinets des baignoires varie
selon qu'on s'éloigne ou qu'on se rapproche du réservoir; ainsi, au
cabinet N° 5, qui se trouve le plus près, -elle est de 4305 c., tandis
qu'au N° 1, le plus éloigné du réservoir, le thermomètre marque 41 °5 c.
L'eau froide provient du Gave et a, pal' conséquent, une température
variable. Plusieurs fois nous l'avons trouvée à 17° c.
Douches. - Deux cabinets, précédés chacun d'un petit vestiaire,
sont destinés aux douches; mais on n'utilise que le N0 5 bis, parce que
dans l'autre l'eau n'a pas une température assez élevée.
La pression des douches est beaucoup trop faible, et le cabinet dans
m
c
lequel on les administre mesure seulement 2. mètres carrés sur 2. 10
de hauteur. Il n'a pas de fenêtre.
L'eau qui sert aux douches marque 45° c.
Rése1'voù'S. - Deux réservoirs, l'un pour l'eau minérale et l'autre
pour l'eau froide, desservent l'établissement. Le second reçoit le trop-
�12.2
GROT'l'!;; DE MAUHO Ul\AT.- ÉTABLIS SEl\ŒN'l' DU BOIS.
plein du premier. J'ai déjà fait ressortir les inconvénients de cette
disposition (page 18).
Il n'y a pas de bassin spécial pour les douches.
L'installation défectueuse des moyens balnéothérapiques dans l'établissement du Pré est d'autant plus regrettable que la proximité du
griffon de la source rend l'appropriation très-facile et peu dispendieuse.
GROTTE DE MAUHOURA'l'
(altitude 1,102 mètres). -
La source de
JJ1auhourat coule à 60 mètres plus loin que l'établissement du Pré,
au
fond d'une grotte faite de morceaux de granit superposés sans art, et à
laquelle on descend par des marches de pierre. Cette grotte, dallée
avec des carreaux de marbre non poli et éclairée par sa porte d'entrée
seulement, a 4 mètres de longueur, 3 mètres de largeur et 4 mètres de
hauteur.
La température de l'eau est de 50° c., et sa sulfuration de og016 par
litre.
Beaucoup dé malades fréquentent la buvette du lIfauho umt, qui
jouit depuis longtemps à Cauterets d'une réputation bien méritée.
É'l'ADLIS SEnlENT DU BOIS (allitude 1,147 mètres) . C'est l'établissement le plus éloigné de Cauterets et le plus élevé. Bien qu'il doive être
reconstruit très-prochainement sur de nouvelles bases, entre Mauhou1'at et le pont de Benquès, nous allons en faire la description.
Une terrasse, à laquelle on arrive par une rampe extrêmement roide,
précède l'établissement. Celui-ci se compose: 1° d'une galerie éclairée
par cinq larges ouvertures cintrées et qui a 18 mètres de longueur,
4 mètres de largeur et 4 mètres de hauteur; 2° de deux ailes parallèles
à la galerie, séparées par un petit vestibule où sc trouve un escalier
qui mène à un premier étage. Chaque aile contient une piscine ct deux
cabinets de bains. On y trouve aussi des douches.
Il faut monter trois marches pour arriver aux piscines et aux cabinets de bains.
.r,
Piscines. - Les deux salies qui les contiennent (N° 3 et No 4) s'ouvrent sur la galerie de l'établissement et sur le vestibule qui sépare les
deux ailes. Elles n'ont pas de vestiaire et mesurent 3m 50 c carrés sur
3 mètres de hauteur.
La piscine du sud (N° 4), en marbre du pays, a 2. mètres de côté et
1 mètre de profondeur; deux marches y conduisent.
La piscine du nord (N° 3) présente les mêmes dispositions, mais elle
est un peu plus grande .
�ÉTABLISE~1N
DU BOIS.
123
Il Ya aussi deux douches dans chaque salle: l'une supérieure en jet,
et de 7 à 8 millimètres de diamètre; l'autre, inférieure en jet ou en
arrosoir, et de 9 millimètres de diamètre. La pression de ces douches
est très-pe u considérable.
Les piscines sont alimentées par les sources chaudes; seulement on
t
a établi, au fond des salles, un réservoir dans lequel l'eau se refroidi
plus ou moins pendan t la nuit.
La température de l'eau non refroidie est de 41 ° c.
Bains .- Au nombre de quatre, deux dans chaque aile de l'établissemen t: les cabinets ont 2 mètres. 20 centimètres carrés et 3 mètres de
hauteur. Ils sont voûtés et éclairés par la partie supérieure.
Les baignoires, en marbre du pays et non encaissées, ont deux robinets de cuivre; elles sont alimentées par les sources chaudes et la
SOurce tempérée.
Voici la température de l'eau aux robinets des baignoires: dans l'aile
du sud, eau chaude 41 ° C.; eau tempérée 31 ° C.; dans l'aile du nord,
eau chaude 40°6 c. ; eau tempérée 30°5 c.
Douches. - Outre les douches des piscines, dont nous avons parlé
précédemment, il y a encore une douche en jet dans trois cabinets de
bains. Ces douches sont très-mal installées et n'ont pas assez de
pression.
Rése1·voù·s. - Une partie de la source chaude du sud se rend dans
un bassin spécial qui fourBit aux appareils balnéaires de l'aile correspondante de l'établissement. L'aile du nord est desservie par un autre
e
réservoir qu'alim entent les deux sources chaudes. Enfin, un troisièm
e.
tempéré
source
la
de
l'eau
reçoit
bassin, placé derrière celui du sud,
Les douches n'ont pas de réservoirs spéciaux.
CHA PITR E V.
COThlPARAISON DES DIVERSES SOURCES DE CAUTERETS ENTRE ELLES.
sous
LE RAPPORT ~E
LA COUPOSITION ClliMlQUE.
Si l'action curative des eaux sulfureuses devait être rapportée uniquement à celui de leurs éléments minéralisateurs que l'on a considéré
jusqu'à présent comme essentiel, le s1d(1we, il faut convenir qu'il
�124
COMPARAISON DES SOUlICES ENTRE ELLES.
existerait bien peu de différence entre les diverses sources de Cauterets, et même entre les principales eaux des Pyrénées. Mais il n'en est
point ainsi.
Et d'abord, remarquons que, contrairement à ce qui semble indiqué
par la classiftcation chimique, le sul/un!' n'est pas toujours le principe
dominant dans les eaux auxquelles il a donné son nom. Par exemple,
presque toutes les sources de Luchon contienneIlt plus de chlorure que
de sulfure de sodium; la silice, le sulfate de soude, le sulfate de chaux
et le chlorure de sodium l'emportent de beaucoup sur l'élément sulfureux de la source Vieille de Bonnes; celui-ci présente également dans
toutes les sources de Cauterets des proportions inférieures à celles des
silicates et des chlorures, etc., etc.
Ensuite, les eaux minérales en général, et surtout les eaux sulfureuses, agissent plutôt par l'ensemble de leurs principes constitutifs que
par tel ou tel élément minéralisateur exclusivement. Aussi M. le
docteur Lambron a-t-il dit avec raison: « Voir dans une eau minérale
l'association d'un nombre plus ou moins considérable de produits
chimiques, distincts, bien définis, est une grande erreur. Une preuve
irrécusable qu'on en peut donner, c'est que la chimie, en mélangeant
dans son laboratoire, avec la grande expérience qu'elle possède, tous
les éléments minéraux qu'elle a trouvés dans une eau, ne peut pas
plus la recomposer qu'il lui est possible de refaire du vin, un fruit, un
morceau de bois, une pierre. Il faut donc c~nsidére
tous les éléments
qu'on trouve dans une eau minérale comme combinés, non deux à deux,
trois à trois, etc., mais tous ensemble, de manière à former de celle eau
une inclividualité parfaitement distincte, tout aussi distincte et spéciale
que les autres produits de la nature: un fruit, une pierre, du vin, etc.,
auxquels il serait impossible d'enlever une parcelle des éléments qui
les composent sans détruire l'harmonie de leur combinaison, et par
conséquent de leur existence. Moins d'un millième, dit Guyton ùe
l\'Iorveaux, de substance ajoutée ou soustraite dans une composition, y
produit des changem.~
de propriétés notables. On pourrait encore,
si l'on préfère, considérer une eau {Ilinérale comme un amalgame
liquide, composé, à la manière des amalgames solides, d'éléments chimiques distincts, mais qui perdent, par le fait même de leur entrée
dans cette combinaison réciproque, leurs propriétés particulières, pour
ne plus offrir que celles spéciales au corps nouveau, produit de l'amalgame (1). »
(1) Ouv. cité, p. 513 .
�COMPARAISON DES SOURCES ENTRE ELLES.
125 -
Or, lorsque, dans des combinaisons de cette nature, les éléments ne
sont pas tous les mêmes, ou se trouvent associés en proportions différentes, il est évident que les composés qui en résultent ne peuvent pas
e
présenter des propriétés identiques. C'est ainsi qu'une eau minéral
doit
dans laquelle les silicates et le sulfure de sodium domine nt,
différer de celle où les sulfates, les chlorures et le sulfure l'emportent
sur les autres principes minéralisateurs .
On sait encore que certaines substances dont la composition est
e
identique n'ont pas les mêmes propriétés, par exemple la cellulos
rpolymo
de
et la matière amylacée, et qu'il y a des corps doués
phisme , comme le soufre, le phosphore, etc., c'est-a-dire dont les
propriétés physiques varient sans que leur composition chimique soit
modifiée.
Enfin, la physique et la chimie nous appren nent que, sous l'influence
du cal01'ique, de la pressio n et de l'électn:cité, les corps acquièrent
des propriétés nouvelles par suite de conditions spéciales dans leur
état moléculaire, tout en conservant la même composition. Le pyrophosphate de fer préparé au-dessous de 15° est gélatineux et se dissout
très-facilement dans une solution de phosphate de soude, tandis
il
qu'obtenu au-dessus de 15°, et à plus forte raison en pleine ébullion,
ne faut pas moins de son quart de phosphate de soude pour le dissoudre.
(ROBIQU ET.)
Est-il donc possible, je le demande, d'admettre que les eaux sulfurées
de
sodiques ne diffèrent entre elles que par d'insignifiantes proportions
rent
démont
nous
êmes
principe sulfure ux, quand les analyses elles-m
ce
que la quantit é des autres éléments minéralisateurs associés à
notions
les
principe n'est pas la même dans toutes les sources, et quand
qui nous sont fournies par la physique et -la chimie, si imparfaites
qu'elles soient, suffisent pour nous donner une idée des modifications
imprimées aux corps simples et à leurs combinaisons par les forces
incommensurables dont la nature dispose dans ses mystérieux laboratoires, comme le calorique, la pressio n et l'électricité?
Parmi toutes les sources de Cauterets, Césa1' et les Espagnols sont
les plus sulfureuses. Elles sont aussi les plus riches en sels alcalins avec
Afauho umt et les sources du groupe des Œufs. Cette analogie, sous le
ts
rapport de l'alcalinité, entre des sources de deux groupes si différen
se
ils
par leur situation topographique et la nature des terrains où
trouvent, mérite une attention sérieuse de la part des praticiens. J'y
reviendrai en traitant des effets physiologiclues des eaux et de leurs
applications thérapeutiques.
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0,0002 0,0914
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0,0055 0,0075 id. 0,0;;28
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.
0,0109 0,048;;
0,0109 0,0716
0,0100 0,06;6
0,0128 0,0461
0,0105 O,083G
0,0091 0,1213
0,0368 0,0102
0,0492 0,0047
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•
9,045.:? 0,0006
0,0.235 0,0003
0,0283 0,0002
0,03.27 0,0003
0,0258 0,0002
0,On2 0,0003
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0,0410 22,8
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trac. trac. trac. trac. 0<0195 0,0350 22, 5
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0,0170
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0,0135
0,0010
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»
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0,0165
O,OOOq 0,0800 tmc. IraI'. 0,0075 0,0625 0,M50 0,0007 trac.
Irac. trac. Irac. trac.
0,Oq60 .23, 9t
»
0,0179
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Tablea u indiqua nt les proport ions des princip es contenu
s dans les sources de Cautere ts.
NOMS
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CtsAn .........
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O'OOOq
0<0718
0'0.239
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0<0656
0<0080
O'OMI 0'0007 tl·ac. frac. trac. trac. trac.
ESPAGNOL S . •.•••.•.• .•• • •• • . •.••••. 0,0231
»
0,0005 0,0706 id. id. 0,0089 O,OMS 0,0470 0,0007 id.
id . id. id. id.
PAUZg-VIE UX • •••••••• • •••..••••• •••.
»
0,0189
0,0119
0,0005
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0,0098
0,0305
traces
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RI EUMISET ......... ... . ...... .. .....
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AILLERE ..
Sou rce tempérée du Sud .......
L E PilÉ .......... . .. ......... ......
PETIT-S,UNT-SAuvEun •. ....... ...•. .
MAUIlOUJUT .......... ... . ... . . . . ....
LES yEUX .......... .......... ..... . .
Source A ou2" MaullOurat en bas.
- B ou de la Galerie ......
- C ou de la Cascade •.•• • .
ŒUFS .....
- D ou Supérieur e ..•. • . . .
E ou du Rocher ........
F ou du Gave ..........
B
\source Chaude .......... .....
OlS ....... Source tempérée . .... ........
�COMPARAISON DES SOURCES ENTRE ELLES.
127-
Un second point de ressemblance entre les mêmes sources, c'est que
la matière organique y existe en proportion un peu plus considérable
que dans les autres, et surtout la Raillè1'e. Cette condition ne paraît se
rattacher ni à la prédominance de tel ou tel principe minéralisateur,
ni à la température des eaux .
Mais à côté des analogies, il ya des différences relatives à la sulfuration et à la quantité de chlorure de sodium contenue dans les sources
dont je viens de parler. C'est ainsi que Mauho umt et surtout les
Sources des Œufs sont beaucoup plus chlorurées que Césm' et les
Espagn ols. Bien que cette différence ne soit pas suffisante pour annihiler, au point de vue pratique, les rapports que l'alcalinité établit
entre ces sources, il était néanmoins essentiel de la signaler.
César et les Espagn ols sont, de toutes les caux de notre station, celles
les diJTérences qui exisqui présentent la plus étroite analogie. M~me
leurs éléments con'stide
ions
proport
les
tent dans leur température ct
considérer comme
les
peut
tutifs sont tellement minimes qu'on
nulles.
Pauze- Vieux est moins sulfureux, beaucoup moins alcalin et un
peu plus riche en chlorure de sodium . Mais c'est surtout sur les lieux
d'emploi que cette eau présente des propriétés qui la séparent des eaux
du même groupe. Elle est, en eifet, partiellement dégénérée, et cette
condition la rapproche des sources du second groupe de l'Est, le
Roche1' ct Rieumi set. Cette dernière, qui est une sulfureuse complètement dégénérée, n'a pas d'analogue à Cauterets. Quant au Rocher, ses
propriétés chimiques la placent à côté du Petit-Saint-Sauveu1'. Toutefois, il contient plus de fer et de matière azotée. C'est d'ailleurs la
source de Cauterets la plus riche en principes ferrugineux, ainsi que
je l'ai déjà fait remarquer (page 103).
Les sources du groupe du Sud offrent, comme celles du groupe de
l'Est, des analogies et des difIérences bien tranchées dans la composition chimique. Ainsi, Mauho urat et les Œufs se rapprochent beaucoup
par la sulfuration et l'alcalinité; mais ils difIèrent un peu par les
proportions de chlorure de sodium, qui sont plus fortes dans les
sources des Œufs, surtout les grifIons B, C, D, F, que dans celle de
Mauhourat.
Le Petit-Saint-Sauveu1', le Pré et le Bois constituent trois types
distincts d'eaux sulfureuses partiellement dégénérées. Le Pré est moins
altéré et jouit d'une température bien plus élevée que le Petit-S aintSauve161'. La composition chimique du Bois présente des particularités
qu'on rencontre dans une autre source de Cauterets seulement, la
�~28
PROPRlli:'I'J,S DES EAUX
sun
LES LIEUX n'EMPLO I.
Ra·illè1'e. En effet, c'est, après cette source, la moins riche en sels
alcalins et en matière organique. Dans l'une et dans l'autre, il y a de
la
silice libre, du suHate de soude en proportion relativement assez forte,
et le silicate de chaux l'emporte de beaucoup sur le silicate de soude.
Mais, en considérant que l'eau du Bois est partiellement dégénérée, et que celle de la Raillère n'a subi aucune altérati on, on
reconnait que cette dernière source est la seule de son espèce à Cauterets. Outre de la silice libre, elle renferme cinq à six fois plus de
sulfate de soude que César, les Espagnols, Ma'Uhoumt et les Œufs,
et deux ou trois fois moins de sels alcalins . .Je ferai remarq uer encore
que l'eau de la Raillè1'e est la moins riche en chlorure de sodium,
Il résulte de ce qui précède que, si la situation topographique de
nos sources thermales justifie leur division en plusieurs groupes, les
analyses démontrent que toutes celles d'un même groupe sont loin de
se ressembler au point de vue de la composition chimique. Il est de
la
plus haute importance de tenir compte, dans la pratiqu e, de ces
différences, qtÜ se trouvent d'ailleurs en rapport avec les elTets physiologiques des eaux, comme nous le verrons plus loin.
CHA PITR E
VI.
PROPRIÉTÉS DES EAUX SUR LES LIEUX D'EMPLOI.
Jusqu'à présent, nous n'avons examiné les eaux de Cauterets, sous
le rapport de leurs propriétés physiques et chimiques, que telles qu'elles
se présentent au sortir de la roche, c'est-à- dire à leur point d'émer
gence; mais il est plus important encore de bien connaitre leur
degré d'altération quand . elles sont arrivées sur les lieux d'emplo
i.
•
.11
En erret, qUOlque ces ~à.ux
s'altèrent lentement par le contact de
l'air, ainsi que je l'ai montré , il peut se faire que, dans le trajet
qu'elles parcou rent avant d'être utilisées, elles éprouvent des tranfor
mations plus ou moins profnd~s,
par suite soit de la distance qui
sépare les lieux d'emploi des grilTons, soit d'installations défectueuses
et incomplètes. Par exemple, l'analyse prouve que la source de César
et celle des Espagnols arriven t à la buvette des Thermes dans un état
presque parfait d'intég rité, tandis qu'aux robinets des baignoires elles
�PROPRIÉTÉS DES EAUX SUR LES LIEUX D'EMPLOI.
129
ont perdu plus de la moiLié de leur principe sulfureux ct 5 à 6 degrés
de leur température. Ces mod~Jlcatins
proviennent très-certainement
de la disposiLion des bassins eL surtout des conduiLs. Au reste, ce qui
Pl'ouve qu'il en est réellement ainsi, c'est que l'eau fournie par les
grandes douches, dont le bassin se trouve immédiaLement au-dessus
des cabinets, présente une sulfuration de Og013 par litre, pendant que
celle de l'eau des baignoires n'est que de Ogo~
0 à OgO '11.
n y a encore d'autres circonstances qui influent sur les propriéLés
des eaux aux lieux d'emploi, quoique d'une façon acciclenLelle et
momentanée, mais dont il faut tenir compte néanmoins, car elles expliquent les difIérences, quelquefois assez marquées, qu'on observe dans
la température et la sulfuration, ainsi que dans les effets physiologiques
et thérapeutiques: je veux parler des époques de la saison balnéaire et
cles moments de la journée auxquels les caux sont administrées. En
efTet, elles sont d'autant plus chaudes et plus sulfureuses aux baignoires
et aux douches, qu'elles ont séjourné moins longtemps dans les réservoirs, et, par conséquent, qu'il s'en consomme davantage.
Je n'insisterai pas plus longuement sur ces détails, qui, d'ailleurs,
n'ont échappé à personne.
Nous avons vu, clans le paragraphe ~ du Chal)Üre 1er , que les
transf()rmations éprouvées par nos caux au contact de l'air, comme
par toutes les autres eaux sulfurées sodiques, se rapportaient surtout
au principe sulfureux et à la matière organique dissoute; de sorle
qu'on peut juger du degré d'altération d'une source par celui de ces
deux éléments ft la fois ou de chacun d'eux séparément. On apprécie
les altéraLions de la S~ÛrU7'Oe
par la quantité de sul!n7'aù'e et de
suZ!u7'ine que les eaux déposent ou charrient avec elles, et l'altération
du sulfure par l'analyse. 01" la méLhode la plus simple, la plus cxpéd itive, la plus à la portée de tout le monde, est certainement la sul(~t1'o
mét1'ie iodique, qui a été décrite clans tous les Lrai tés spéciaux, ct dont
je crois inutile, par conséquent, d'indiquer ici les détails. C'est au
moyen de ce procédé que M. Broca et moi avons obtenu les résultats
rapportés dans le tableau ci-conLre.
En jetant un coup d'œil sur ce tableau ct sur celui de la page 426,
on voit que la Raillè?'e, Césa?', les Espagnols et le Pré ont une sulfuration presque identique aux buvettes et aux griffons. Même celle de
la RaillèTe n'a pas varié. Jllanlwu?'at et les Œn(s n'on t perdu ((ue
2 milligrammes par litre de leur principe sulfureux ;"L la ImveLLe dll
pont de Benquès, landis que Pan.ze-Vieu,'); et le Roche}' sont altérées,
ln première d'lIll tiers eL ln seconde de moitié.
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Pauze-Nou.veau .... 45,5 0,0.2 4;)'c. 0'0132
La lempératurc et la sulfuration ont été prises au cabinet N' 2, un des plus
rapprochés du bassin.
CiSAII ....... .. .
Buvette dullavillon. 46,5 0,022
Thermes ..•.. . .... 45,5 0,0225 42,5 0,0108
•
I
BI.uzaud .. , ... . .. . .
ESPAGNOLS ...... Thermes .......... 43
•
0,022442
:J
o,ou
15,5 2,4044,5 0,018 13
0,017 14
2,7343,5 0,018 111
42,5 0,016 14
17
44,'c.
La tompéralure dc l'eau
chaude est un peu plus forle
dans Ics cabiuels dc droite
(lUe dans ccux de !iuuche,
)Jarce (IU'i l sont plus l'apdu bassin. Celle de
jlrOChéS
'cau froide est variablc.
43,6
Dans la !iuleric des Espagnols commc dans celle de
,
C(:sar, l'c~tU
•
•
j Buvettedu Pavillon. 4.2,6 0,016
PAun-VŒUX •.. 'l rauze.Vieux .•... . • 40
0,012 iO
1
ROCUEIl ct RIEU-l Rocher et Rieumiset 37
MISET ..... .. ··1
0,006.3 36
RAILLllRR ....... Raillère ........... 38,8 0,017 38
0,005 33
0,0108 32
Le PnL ........ Le Pre ... .... ..... 't6,5 0,016 1!3,fi 0,0112
I lJuvelte du PouL. •. 46,7 0,0111
l\1AuuOl/nn .. . . ' ! lIuvette de la G,'oIlC, nO
0,016
LCSŒufs (cn ronsLu ŒUFS......
lruct ion ) . .. .. ..
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I_' O _Jlt' ' ~'b 5 _ 0 _' U~- db O ~'_OIG-db.
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. OrOOM 12'5 c. "O'e. 0,008 33'c. 0,00/, 12'5c.
O,OOG.j R"'. ~G
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>
Un bain ;, 35'5 c, préparé
nvec la so urce chnude ct la
SQu rce tempérée ue. contlOut Il Ife 113.2 de pr,"clpe
sulfureux.
/1 y a 11 baignoires qui sont
alimelllées par l'ea n du Ilochl'r chaude et par l'cau
de Ilieullliset chaulme ct
froide.
La Icmp 'ratnre ct ~a .sulfnuux robim'Is des bui~nores
11 mesure 'iu'on s'éloi~n
dn
CCII tri' VPl'S les exlrénHtésde
l'établi sse ment. J'indique
ici la tempéralure ct la sulfUl'atiou de l'L'un pr 'ses aUl
robinets dc ln bn,gnOtt'C du
cabinet N' lfi.
L'('nu chaude est l'eau dll
Gd/l'on chauffée dalls unc
rhaudih'o spéciale.
La le/llpt"rnturc do l'cau miuéra ln aU11'ohillcts des hai-
>
0,070
"
des baignoires
cst un ~eu
plus cll3udcdans
les C~b'Hets
(Ini 50 "uPP"ochcut des bassins (lUe da us
les autres.
0,010
•
•
iloe
1~
0,012 17
2,76 45
•
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•
0,003'1 13
0,016 34,6 0,010'1
40
PETIT.S'.SAUVEUR Petit-Saint-Sauveu r
LB BOIs ......... ILe Bois... ........
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BA INS DE SIÉGE
il
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OURCES SUIt LES LIEUX D'EMPLOI.
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BAINS GÉNÉRAUX.
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A
'1
�132
1'1101'RlÉ'I'ÉS DE S EAU
X SUR LES LIE UX D'E~IPLO.
Les diITérences augmenten
t aux robinets des baignoir
es, et j'a i trouvé
avec M. Broca que les sou
rces de Cauterets, arrivées
à
ce
lieu d'emploi,
ont perdu de leur principe
sulfureux. dans les propo
rtions suivantes:
César . ... .. .. ... ... · .
... .. ·.· ··· ··· ··· · .
Les Espagnols . ... .. . ...
... . . ... ... ... ... .
Pauze- Vieux •.. ... .. . ..
... ... .. . .. ... . ...
Pauze-Nouveau (filet dét
ourné de César) .. ..
Le Rocher ..• ... ... ...
... .. ... ... ... . ... .
SOUl.ce chaude..
La Raillèl'e ... ... ... . ...
. source tempérée
du Sud ... ...
Le Pré. . . . . . . . . . . . . . . .
.. . . . . . .. . . . . .. . . ..
Petit-Saint-SauvcUl' (so
urce tem pé rée )... ...
.
Le BO lS •• • •• ••• ..• . , .•• ) source chaude. .
.• 1source teII.pérée
t
plus de moitié.
id.
id.
uu peu plus d'un tiers.
près des deux tiers.
un dix-septième seulell
l.
plus d'uu tie rs.
un tiers.
près des deux tiers.
presque un tiers.
un peu plus de moitié.
La RaillM'c, le Bois,
le P?'é et Pa~tzc-Nouve
sont donc les
sources les mieux conser
vées aux rollinets des ba
ignoires. Viennent
ensuite les Espagnols,
eéswl', Pauze-Vieux,
ct en troisième lieu le
Roche?' et le Peti-San~bV?'.
Pa
r
con
séq
uen
t, c'est dans cct ordre
que 'les bains doivent être
classés d'après leur riches
se en principes sulfureux. Toutefois, il existe
pour le Pctit-Saint-Sauv
cu?' une particularité dont j'ai déjà parlé
(page ~ 20) : c'est que l'eau
de la chaudière,
c'est-à-dire l'eau minéral
e chau ITée , est plus sul
fureuse que l'cau
tempérée, bien qu'elles l)ro
viennent toutes deux du
même griiIon. Ce
phénomène, fort singulie
r au premier abord, a exe
rcé la sagacité des
chimistes. « Diverses interp
rétations ont été proposée
s pour l'expliquer,
dit M. Reveil. M. Filhol
l'attribue à la concentra
tion de l'eau, qui,
d'ailleurs, est assez fortem
ent alcaline. Dans nos
expériences, l'élévation de température de
l'eau ne peut pas être inv
oq
uée, puisque nous
avons eu le soin de la ram
ener à + 20 degrés . On
pe
ut donc admettre
l'opinion émise par M.
Filhol, que nous venons
de
mentionner; il
serait possible aussi que
l'élévation de température
eût transformé une
portion des silicates insolu
bles, qui n:~sorbet
peu d'iode, en silicates
solubles, qui en absorb
ent davantage. Dans tou
s les cas, ce fait
démontre une fois de plu
s l'importance qu'il y a,
dans les analyses
sulfuroméLriques, à faire
usage du chlorure de bar
yum dans le but
d'éliminer les carbonates
et les silicates alcalins qu
i absorbent l'iode,
et peuvenL devenir ainsi
la cause d'erreurs très-gran
des (~).
)}
(1) Analyse su/.{urom6trique
des sourccs thermales de
Cauterets, p. 3S.
�PROPRIÉTÉS DES EAUX
sun
LES LIEUX D'EMPLOI.
133
La différence que présente le degré sulfurométrique de l'eau chauITée
s'explique tout naturellement. En effet, elle tient à ce que la chaudière,
qui reçoit l'eau directement du griffon, est hermétiquement fermée, ,
tandis que les conditions du bassin où se trouve l'eau minérale non
chau1Tée permettent il l'air d'y pénétrer plus facilement. J'ajoute que
le bassin est alimenté par le' trop-plein de la chaudière et non pas
directement par le grifl'lm. Enfin, ses dimensions étant plus grandes,
l'eau s'y altère d'autant mieux qu'elle y est moins souvent renouvelée.
La faible altération éprouvée par l'eau minérale dans la chaudière
des bains du Petit-Saintexplique pourquoi le degré sl~furométiqe
Sa~b'Ve?"
surpasse de beaucoup celui des bains de Pau~eVieu.a; ct
du Roche?', ct même un peu celui des bains de Césa1".
La quantité . de sulfure de sodium contenue dans un bain de la
Raillè?"e est remarquable, cu égard à celle que renrerment les bn.ins
préparés avec les autres sources de C,iluterets. C'est, il peu de chose
près, la proportion qu'on trouve dans un bain de ia· Reine de Luchon à}a même température. Cependant la sulfura Hon de celle
source à son gl'iITon est presque trois fois aussi forte que celle de la
Raillè1"e. Mais il y a une grande cli1Jél'ence entre la température de
ces deux sources, et il faut ajouter une certaine' quantité d'eau
froide à la Reine pour la ramener à 35°5 c. Or, l'élément sulfureux.
est relativement plus considérable et beaucoup plus stable dans les
bains préparés avec de l'cau ayn~
une température voisine de celle
du corps humain, comme la Raillilre, que dans ceux qui nécessHent
un mélange d'eau froide pour être administrés. Ai-je besoin' d'ajouter
que, dans ce cas, la proportion et la rapidité de la désulfuration sont
en raison inverse de la température de l'eau froide? Par exemple,
j'ai constaté que la sulfuration d'un bain iL 35° c., préparé avec
l'eau de Pauze-N07bvcau à 43° c. et de l'eau froide ordinaire à 14° c.,
l'emportait de plus de moitié sur celle d'un bain dans lequel l'eau
froide ordinaire avait été remplacée par de l'eau à 30° c., provenant du
trop-plein du bassin chaud, et qui contenait Og00'22 de principes sulfureux par litre. On con(joit qu'il ne pouvait en être autrement, puisqu'il
faut beaucoup moins d'eau iL 14° qu'à 30° pour ramener le bain à la
et que le degré sulfurométrique de l'eau tempérée
température de 35~,
n'était pas SU(IiS::lllt pour compenser la dilTérence. Voilà pourquoi il y
a cles inconvénients iL faire déverser le trop-plein du bassin chaud clans
les réservoi l'S d'eau froide. J'ai remarcjué aussi que le premier mélange
s'était désLLUuré moins rapidemeut que le second au contact de l'air.
De même, un bain préparé avec ln. source chaude de pa1b~e?X
et
.
'.
-'
.
�1134
PROPRIÉTÉS DES EAUX SUR LES LIEUX D'EMPLOI.
de l'eau ordinaire est plus sulfureux ct s'altère moins vite que si l'on
substitue la source tempérée à l'eau ordinaire, quoiqu'elle ail une
sulfuration de OSOO4: par litre. Il n'y a d'exception que pour les sources
qui présentent une sulfuration moins faible et une température
moyenne, comme la Raillè1'e et le Bois.
Dans les divers établissements de Cauterets, l'eau qui sert aux
douches est généralement mieux conservée qlle celle qui alimente les
baignoires, ce qui tient à la disposition des réservoirs et des appareils.
l'eau cles baignoires ct des
Toutefois, au Pré et à Pauze- VÙ1~X,
douches a le même degré sulfurométrique.
Les qualités thermales de nos sources aux griffons ct sur les lieux
d'emploi méritent toute l'attention des praticiens, aussi bien que leur
composition chimique. On sait, en elIet, que les températures les plus
propices aux installations hydro])ulnéuires et aux applications théral)eutiques sont comprises entre 30° et 4:5° c. Or, on trouve à Cauterets
presque tous les degrés intermédiaires, sans qu'il soit nécessaire d'avoir
recours aux mélanges d'cau minérale et d'eau froide ordinaire. Seulemenl, il ne faut pas oublier.que, dans certains élablissements, la température de l'eau minérale varie de plusieurs degrés sur les lieux
d'emploi selon la. situation des réservoirs. Ainsi, aux Thermes, elle est
un peu plus élevée dans les cab inets du centre que dans les autres, parce
que les l)remiets sc trouvent plus rapprochés des bassins. Mais c'est
principalement à l'établissement de la Raillè1'e qu'il y a des différences
importantes; je les ai signalées à la page 115.
�,
TR OI SIE ME PA RT IE.
S hlODES
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET PATHOGÉNÉTlQUE DES EAUX DANS LEURS DIFFÉRENT
D'APPLICATION.
L'élude de l'action des caux minél'ales sur l'homme
plus ou moins sain, c'est tout simplcmcnt un sccours
de la physioloSic h la médccinc lhermalc.
Ànnales de la Socidtt! d'hydrologie
médicale do Paris. t. VlU.)
(PIDOUX,
CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES.
Il Y a dans les êtres vivants des phénomènes viLaux ct des phénomènes physiques.
Aux premiers se rattachent les grandes fonctions à l'aide desquelles
l'organisme sc développe et s'entretient dans l'état de sanLé: ce sont
la digestion, la cù'culation, la 1'espù'ation, l'u1·ination . et la sudo1'ation ou SUd01'ification.
La digestion élabore et fournil au sang les matériaux réparateurs,
porte les matériaux élaboré s à tous les organes, il.
La ci1'~blaton
tous les tissus, à tous les éléments anatomiques. C'est au moyen de la
circulation capillaire que s'accompliL l'acte chimique nutritif élémentaire de composiLion et de décomposition, ou, en d'autres termes, r acLe
chimique de l'assimilallon et de la désassimilation nuLritive.
La 1'espimtion régénère le sang en lui donnant de l'oxygène, qui
est indispensable à l'accomplissement de l'acte nutritif, et en même
temps elle rejette l'eau et l'acide carbonique produits par cet acte.
tagrun ge, IIasenfraLz, Sllallanzani, Magnus, Eclwarcls, ont établi que
�~ 36
ACTION PHY SIO LO
GIQ UE ET PA TfI OG
ÉN ÉTI QU
E DE S EA UX .
les phénomènes de com
bustion s'opèrent non-s
eulement dans les poumons, comme l'avaien
t annoncé Lavoisier et
Séguin , mais encore
pe nd an t le cours de la
circulation, et principal
em
ent" dans les capillaires .
Il y a une transpiratio
n cutanée analogue à la
respiration pu lm ona ire . Toutefois, la premi
ère diITère de la seconde
en
ce que la quantité
d'acide carbonique exha
lé pa r la peau et la quan
tité
d'o
xigène absorbé
sont beaucoup plus petite
s que dans le poumon,
tandis que la quantité
de vapeur d'eau qui s'é
chappe pa r évaporation
cutanée est deux fois
plus considérable . On
d.ésigne cette évaporation
invisible et continue
sous le nom de t1'anspi
ration insensible. Les ph
énomènes de la respiration cutan ée ont leu r
siége dans le système cap
illaire du derme.
L'~trinao
rejette hors de l'économ
ie
un
e
cer
taine quantité des
produits azotés et miné
raux de la désass imilatio
n
.
Ell
e concourt, avec
l'exhalation pulmonaire
et cutanée et l'excrétion
des
fèces, à en tre ten ir
l'équilibre organique.
C'est la voie pa r laque
lle sont principalemen
évacués les aliments alb
t
uminoïdes métamorpho
sés , tandis que les ga z
et les vapeurs de l'exha
l'ltion pulmonaire et cut
anée constituent le
de rni er terme des alime
nts thermogènes, tels qu
e les ali ments féculents,
gras et sucrés (1).
La s~tdo7"ain
contribue avec l'u1'ina
tion à débarrasser le san
l'e au et des sel s qui son
g de
t devenus impropres à l'e
ntretien de la vie. Les
glandes sudoripares ve
rsent d'u ne manière co
ntinue à la surface de
l'épiderme une petite qu
antité de sueur qui se
vaporise au fur et il.
mesure qu'elle e:;t sécrét
ée, ou bien, les gland es
fon
ctionnant avec plus
d'énergie, la sueur s'écou
le à l'é tat liquide sur la
pe
au
.
Un homm e perd en mo
yenne clans les vingt- qu
atre heures, pa r la
transpiration insensib le,
un e quantité de vapeur
d'eau équivalant
(1) Voici les principales
substances qui ent ren
t dan s la composition
hum aine :
de l'ur inc
Eau ... .. .. ... . . ... ...
. .. ... ... ... ... ... ... l'our 1,000 grammes.
. .. ... . 932,0
Urée .. ... .. . .. . ... .. ...
... . ... . ... ... . . .. ...
.. ... . 32,9
Acide urique .. .. ... ...
... ... •.. ..,. ... ... ... ..
.. . .. .
Créatine, créatinine, etc
1,1
... . . ... . ':" ... ... ... ...
... .. .
lIIatières extractives ...
1,5
... ... ... ... ... . ... ...
.. ... . . 11,5
l\fucus vésical. ... ... ...
.. ... . ... .. ... ... ... .
. ... . .
Sulfate de potasse, sulf
0,1
ate de soude . . .. . . ... .
... ... .
Pho sph ate (le soude, pho
7,3
sphate acide d'ammonia
que . .
Chlorure de sod ium , chl
1,0
orure d'ammonium . . .
... .. . .
Pho sph ate de chaux, sili
3,7
ce ... ... . ... ... .. .. ...
. ... . .
Lactates ... . ··· ·· ... .
1,1
... ... ... ... ... . .. ...
... ... . .
1,7
(LEIIMA1'li) .
�CONSIDÉUATIONS puÉLŒINAIll ES.
137
ct 1 kilogramme, c'es t-à-dire 40 grammes à l'heure. Mais lorsque l'acti vité
des glandes sudoripares est augmentée, coDime par une température
extérieure élevée ou un exercice fatigant, la perte peut s'élever à 300,
400, 500 et même 1,000 grammes en une heure. C'est ce qui arrive dans ,
les étuves sèches chauffées ft une haute température (1) .
Ainsi, parmi les fonctions qui président au développement et ct la
conservation de notre être, les unes sont assimilatrices (la digestion,
la circulation, la respiration), et les autres désassimilat1'ices (la respiration, l'urination et la sudoration). Leur ensemble constitue l'acte de
la nutrition.
Toutes ces fonctions sont adj uvan tes ou supplémentaires les unes des
autres; et de la régularité avec laquelle elles s'exécutent, de leur harmonie, de leur inlluence réciproque, ou de leur perturbation, résulte
la santé ou la maladie. Par exemple, l'impression du froid humide, en
troublant la sudoration et en anémiant la peau, produit des eITets rapides et énergiques sur les organes supplémentaires ou adjuvants: les
poumons sont hyperémiés et les bronches irritées; les urines deviennent abondantes, sédimenteuses, uriques, très-minéralisées; d'autres
fois, la muqueuse de l'estomac et de l'intestjn s'irrite, s'enllamme,
que le foiG et le pancréas, et il en
sécrète abondamment, de m~e
résulte des vomissements, une diarrhée séreuse , bilieuse, colliquative, etc., etc.
N'est-ce pas dans la perturbation simultanée des principales fonctions de l'organisme qu'il faut chercher la cause première d'un grand
nombre de maladies chroniques? Voici, par exemple, comment j'explique le développement du lymphatisme et des scrofules dans certains
cas:
Le lymphatisme n'est pas toujours congénital , c'est-à-dire nécessairement lié à l'organisation de l'individu. Combien ne voit-on pas
d'enfants nés robustes et fortement constitués de parents doués eux(1) M. Favre, auquel on doit le travaille plus complet sur la sueur, en a donné
l'analyse suivante:
POUl' 1,000 grammes.
Eau.. . ....... .... ..... .... ....... ....... ..... .. 0955,73
Sudorotcs alcalins. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
15,02
22,30
Chlorure de sodium.... . .... ... ......... . . ...... .
Lactates alcalins .. . ......... ·....................
3,17
Cblorure de potassium. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2,11
Urée........ . ....... .. .................... ... ..
0,43
0,11
l\Iatières grasses..................... ........ . ...
Autres sels divers (sulfates, phosphales alcalins et
terreux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
0,17
�138
ACTION PHIS IOLO GIQU E ET
PATH OGÉ NÉT IQUE DES EAU
X.
mêmes d'un sang pur et riche, présente
r, dès les premières années de
la vie, les stigmates du lymphatisme
et même des scrofules. C'est à une
hygiène mal entendue ct surtout à un
mauvais régime qu'est due cette
triste métamorphose. Dès l'âge ùe deux
ou trois mois, souvent même
plus tôt, les nourrices s'empressent
d'associer au régime du lait des
aliments que l'estomac de l'enfant sup
porterait tout au plus après le
sevrage: tels sont les rôties, les panades
copieuses et les jus de viande,
dont on ne craint pas de confier la
digestion à des organes à peine
ébauchés et pour lesquels la nature
s'est montrée si prévoyante. Et
cette violation des lois naturelles n'es
t-elle pas le privilège exclusif de
la raison humaine, puisque nous voy
ons l'animal si bien comprendre
qu'il ne doit nourrir ses petits que de
son lait seul, jusqu'à ce que leurs
organes soient assez développés pour
manger comme lui?
Que deviennent donc ces matériaux
indigestes dans un organisme
naissant et qui n'a point aSSQZ d'alIinité
vitale pour les assimiler? La
plus grande partie sert à une générat
ion immonde qui se développe et
vit dans les entrailles du petit être aux
déIlCns des sucs nourriciers si
péniblement élaborés par. ses organes
digestifs. Telle est, en effet, la
principale cause des affections vermineu
ses, très-communes dans l'en fance. Puis le chyle étant arrivé dans
les organes de la circulation, c'est
en vain que la matière animale fixe et
solide réagit contre l'impression
d'un fluide trop nourrissant ou mal élab
oré, les actes plasliques sont
incomplets. Par cette réaction exagérée
ct qui s'opère à faux, si je puis
m'exprimer ainsi, l'influx nerveux s'ép
uise, et avec lui l'impressionnabilité et la contractilité des vaisseaux
capillaires. D'un autre côté, les
liquides nutritifs déposés dans la tram
e celluleuse des organes sont
repris par les vaisseaux lymphatiques,
dont le volume et les fonctions
s'accroissent peu à peu, pendant que
l'inverse a lieu du côté des capillaires.
Ainsi commence el se développe le
lymphatisme dans beaucoup de
constitutions chez lesquelles la vie
végétative eût été active et luxuriante, si une intervention inintelligen
te ne fCtt venue l'entraver et la
pervertir.
.
Mais les modifications fonctionnelld'qu
i sc l'aLLachent au développement et à l'existence du lymphatisme
ne consistent pas seulement dans
un défaut de sanguifica.tion, dans la
prédominance cles élaborations
blanches sur les élaborations rouges:
il y a d'autres altérations du sang
qui sont le point de départ d'une séri
e de manifestations morbides
variées et complexes qui constituent les
affections scrofuleuses.
En effeL, les sl';crétions qui s'accompliss
ent au moy en de la circulation
�coxsmÉnATlONS PRÉLUIINAillES.
139
capillaire sont incomplètes, comme les fonctions assimilatrices, lorsque
la contractilité propre des capillaires sanguins est un peu stimulée. Par
conséquent, le sang ne peut sc débarrasser complètement de certains
principes que les organes excréteurs doivent éliminer. Parmi ces matél'iaux inutiles, les sels sont sans contredit les plus abondants. Or, les
combinaisons salines ont pour voie ordinaire d'élimination les reins et
la peau, comme nous l'avons vu précédemment. Il suit de là que le
sang des individus lymphatiques et prédisposés à la scrofule doit contenir plus de substances salines que s'il était suffisamment épuré. Ce
que prouve, d'ailleurs, l'examen des urines; car on trouve relativement
peu de principes solides dans l'eau de ce liquide excrémentiLiel. On
sait aussi que chez les personnes lymphatiques et scrofuleuses la peau
est anémiée et fonctionne mal; dès lors la respiration cutanée est peu
active.
La richesse du Iluide nourricier de l'économie en substances salines
est peut-être la raison de l'activité du mouvement nutritif dans le tissu
osseux chez les individus menacés et atteints de scrofules. De même,
les aJJections cutanées, si fréquentes chez ces individus, n'auraient-elles
pas pour cause non-seulement la prédominance des élaborations blanches sur les élaborations rouges, mais encore la présence dans le sang
et la lymphe de certains matériaux non éliminés par les organes excréleurs? Enfin les troubles de la nutrition et le défaut cl'épuration du
. ang ne seraient-elles pas aussi le point de départ de la diathèse tuberculeuse, qui se lie souvent au lymphatisme et à la scrofule?. ...
Ces considérations suffiront peut-être pour donner une idée du rôle
important que les troubles des fonctions assirnilat1'iccs et désassirnitatt'icc$ me semblent jouer dans la pathogénie des maladies chroniques.
J'ai dit que, indépendamment des phénomènes vitaux, les corps
vivants présentaient aussi des phénomènes physiques. En effet, la
chaleur el l'électricité sc produisent dans le sein des corps vivants pal'
le jeu des m~es
actions physico-chimiques que celles qui ont lieu dans
les corps inorganiques. (MATEuccl.)
La chaleur animale résulte de la nutrition; elle a sa source dans la
matière organique même, par l'acte chimique du double mouvement
de composition et de décomposition. Par conséquent, plus la nutrition
est active, plus la température propre du corps s'élève.
Dans l'état physiologique, la température moyenne de l'homme est
de 37° c. Mais les diverses parties du corps ne présentenL pas toutes le
môme degré de cltaleur : ainsi, tandis que la température de l'aisselle
est de 36°5 c., celle de la bouche est de 37°2, celle du vagin, du rectum
�140
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET
PAT HOG ÉNin 'IQU E DES EAU
X.
et de la vessie de 38° à 38°5; enfi
n la température des pieds et des
mains est généralement inférieure
à celle des parties centrales, car elle
s'élève rare men t au-dessus de 32° c.
Les rapports qui existent entre
la nutrition et la calorification
animale indi que nt l'importance que
l'on doit attacher il l'étude de ce
phénomène en pathologie et en thér
apeutique. Il est vrai men t SUl'prenan t que les médecins hydrologues
l'aie nt auta nt négligée jusq u'à ce
jour.
Pou r apprécier aussi rigoureusement
que nos moyens d'observation
le permettent le degré et les variatio
ns de la chaleur animale, il est
nécessaire de placer le thermomètre
dans une cavité naturelle, comme
la bouche, par exemple. Aussi, répè
terai-je ici ce que j'ai déjà dit dans
mon mémoire sur les effets physiolgq~te
de l'eau de la Raillère:
« Plusieurs expérimentateurs, qui
se sont occupés de lu température du
corps hum ain à l'état physiologiq
ue ct path olog ique , ont préféré
l'aisselle pour leurs obse rvations,
par la raison, suivant eux, que la
température de celle région représen
te très-approximativement la température la plus élevée d~ corps ou
celle des viscères internes. « Pou r
» ma part, dit le professeur Gav
arret, c'est toujours à l'aisselle que
j'ai
» eu recours quand j'ai voulu con
stater la température générale d'un
» mal ade ; c'est l'aisselle qui m'a touj
ours présenté la réalisation la plus
» complète de toutes les conditions
exigibles d'exactitude clans les résul» tats et de facilité dans l'observatio
n» l1) .
» J'ai placé le thermomètre alternat
ivement sous la langue et sous
l'aisselle, et les résultats que j'ai obte
nus dans ces deux cas ont pou r
moi une signification différente. D'ab
ord, ce qui prouve que la température du creux axillaire ne représen
te pas la plus haute température
des viscères internes, c'est que, chez
l'homme sain, la colonne mer curielle s'élève moins dans l'aisselle que
sous la langue; ensuite lu températu re de la peau peut augmenter sans
que celle des organes internes
suive la m6me progression et réciproq
uement. Par exemple, j'ai trouvé
que, sous l'inlluence de l'eau de la
RaillM'c, le thermomètre placé dans
le creux axillaire montait de plus
cl'un degré au bout d'un certain
temps, tandis que, sous la langue,
"h bouche étant hermétiquement
fermée, il ne variait que de quatre
il six. dixièmes de degré. Je conclus
de là que le thermomètre a indiqué
la température de la peau seulement dans le premier cas, et la leml
)ératl1re générale dll corps dans le
second. »
L'électricité esl, comme la chaleur anim
ale, le ré ultalde la llull'ition.
(1) Recherches sur la température
du corps hlHna i n.
�CONSIDÉRATIONS PRÉLIMINAIRES.
141
C'est un eJIet et non une cause première. De ce que, dans les végétaux, la sève ascendante et la sève descendante dégagent de l'électricité par leur contact, ainsi que le prouvent les expériences de
Becquerel, Wartmann, Buff, et de ce que, chez les animaux, les actions
chimiques, le contact du sang rouge et du sang noir sont aussi une
source permanente d'électricité, nous ne sommes point autorisé à
conclure avec M. ScouttetLen que toutes les fonctions de la vie organique et de la vie de relation sont nécessairement, inévitablement sous
la dépendance de cet agent (1). Il serait tout aussi logique d'admettre
que le calorique est la cause des phénomènes de combustion.
Si l'on pouvait, dans l'état actuel de la science, apprécier l'électricité
animale aussi facilement et aussi exactement que la calorification, elle
nous permettrait, comme cette dernière, de juger de l'intégrité eL de
l'énergie des fonctions végétatives; mais nos moyens d'observation ne
vont pas jusque-là.
Ces considérations! auxquelles j'aurais donné plus de développement,
si je n'avais pas craint de m'écarter trop de mon sujet, m'amènent à
dire ce que j'entends par action physiologique et pathogénétique des
caux.
Les modifications que les eaux minérales impriment à l'organisme
vivant sont générales et locales . Les premières se rapportent aux fonctions dont l'ensemble constitue l'acte complexe de la nutriLion, et les
autres à tel ou tel système, tel ou tel organe, tel ou tel tissu en particulier.
Ces modifications s'exercent dans une limite purement physiologique
quand elles se produisenl sans troubler l'ordre des fonctions, sans
déterminer d'indispositions ou de maladies artificielles caractérisées
par des symptômes propres. Mais elles sont pathogénétiques si elles
donnent lieu à quelque manifestation morbide. Supposons', par exemple,
que, sous l'inJluence de certaines eaux minérales, les fonctions plastiques soient activées, fortifiées, élevées à leur plus haute puissance,
pour me servir des expressions de M. Pi doux (2), voilà des effèts physiologiques, latents pour les sujets qui les éprouvent, mais que l'observateur peul apprécier par les résultats ct surtout par certains phénomènes d'une valeur incontestable, comme les modifications imprimées
à la circulaHon et à la chaleur animale.
(1) De l'électricité considérée comme cause principale delaction des eaux minérales,
p.329.
(2) Annalcl; de la Société d'hydrolo!}ie méclicale de Pal'is, t. VI1I, p. 2311.
�14,2
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET PATHOGÉNÉTIQUE DES EAUX.
Si, au contraire, les fonctions assimilatrices sont altérées, amoindries,
les eaux exercent alors une action pathogénétique qui n'échappe ni au
sujet ni à l'observateur.
De même, certains organes peuven t ~tre
influencés physiologiquement
et pathogénétiquement par les eaux minérales . Dans le premier cas,
leur action est limitée à une stimulation progressive ct insensible; dans
le second, elles déterminent une fluxion que révèlent des symptômes
caractéristiques . Combien de fois, en effet, ne voit-on pas les eaux de
Cauterets produire le coryza, la toux, la dyspnée, avec céphalalgie,
chaleur fébrile, courbature et accablement, par suite d'un mouvement
congestionnel qui s'est opéré sur la muqueuse aérienne? C'est encore à
l'action pathogénétique des eaux qu'est due l'irritation qui se manifeste
le plus ordinairement à la gorge et souvent du côté de l'anus et des
organes génito-urinaires, etc., etc.
,Les eaux minérales ont donc des effets physiologiques et pathogènétiques, comme les agents de la matière médicale. Sans doute, ces effets
ne sont pas toujours bien tranchés; mais parce qu'ils nous échappent
quelquefois, il ne faut pas~en
conclure qu'ils n'existent pas . D'ailleurs,
tout agent thérapeutique, quel qu'il soit, n'amène la guérison d'une
maladie que par les modiftcati.ons qu'il imprime aux divers appareils
organiques et à leurs fonctions, en d'autres termes, par une série
d'actions physiologiques et pathogénétiques.
M. Pidoux, qui a traité avec un talent remarquable, dans les Annales
de la Société d'hyd1'ologie médicale de Pa?"is (t. vm), l'importante
question de l'ex.périmentation physiologique des caux minérales,
s'exprime ainsi :
« Mais, dira-t-on, les effets physiologiques de beaucoup d'eaux minérales n'existent pas ou ne sont pas sensibles. On ne leur connait aucune
action pathogénétique déterminée. Elles modifiefl t profondément l'organisme malade , elles guérissent ou atténuent des maladies graves, des
altérations invétérées, sans l'intermédiaire appréciable d'aucune modification physiologique. Il est impossible d'observer une médication
quelconque, c'est-à-dire la moindre •.tfIection médicamenteuse, entre
l'cau thermale administrée et l'afIection morbide guérie. Il y a plus,
cette absence de toute médication, ce silence de tout symptôme thérapeutique, sont la condition du succès. Les errets curatifs du traitement
thermal ne sont jamais plus sûrs que dans ces circonstances.
» Ces objections ne sont que spécieuses. Elles ne prouvent rien
contre la nécessité d'étudier l'action physiologique des eaux minérales.
Des efIets physiologiques considérables, les plus importants même,
�CONSIDÉRATIONS PRÉLIl\IlNAlllES.
16,3
peuvent être produits sans sauter aux yeux. Il n'est pas d'cau minérale
qui n'en produise de tels, d'autant plus intéressants à étudier, qu'ils
sont plus intimes et plus obscurs. Il est, en effet, dans l'économie, des
fonctions dont les opérations sont latentes, c'est-il-dire soustraites à la
perception sensible du sujet : je veux parler de la nutrition ou des fonctions plastiques, sur lesquelles reposent toutes les autres, comme sur
leur altération reposent aussi toutes les maladies. Si je voulais employer
le langage vieilli de l'école, je dirais que, dans leurs maladies, ces
foncUons n'ont pas de symptômes, qu'elles ne sont susceptibles que de
lésions, comme si les lésions n'étaient pas des symptômes, et les symptÔmes des lésions 1
» Ces médicaments, qui ont l'air de guérir mystérieusement et sans
action physiologique certains vices morbides de la nutrition, comme
s'ils allaient droit à la maladie la détruire sans passer par l'organisme,
ces médicaments, on les appelle altérants, on les nommait autrefois
spécifiques.
» On croyait, en eITet, qu'il y avait un antagonisme d'espèce à
espèce entre leur nature et celle de la maladie. On devait supposer
alors celle-ci enfermée dans l'organisme comme dans une boîte, et
imaginer que le médicament allait l'empoisonner directement sans
toucher à l'organisme, comme tel poison tue tel animalcule dans un
creuset sans en altérer les parois.
» Pourtant, dans ce cas, il n'y a pas plus d'altération immédiate de
l'agent morbide par un antidote spécifique, que dans le cas où des
actions vitales intermédiaires évidentes, telles que évacuations, fluxions
révulsives, phlegmasies dérivatives, paraissen t expliquer physiologiquement les résullats thérapeutiques obtenus.
» Seulement, ces caux minérales altérantes ont la propriété d'agir
primitivement sur une 'fonction dont les mouvements échappent au
senso1'ium et ne se manifestent par aucune action extérieure, si ce n'est
un changement insensible, quoique très-appréciable, dans la crâse des
tissus et des liquides organisés.
» Qui pourrait croire que de telles caux n'agissent que parce qu'il y
a maladie el que 'contre la maladie?
» Qui pourrait croire que, administrées à un homme sain, elles ne
modifient pas la nutrition, les sécrétions, etc. ?
» Inlerrogez pOUl'lant cet homme, il vous dira qu'il n'a rien ressenti,
qu'il n'a éprouvé aucune évacuation . Cependant, qu'un vice déterminé
de la nutrition se développe chez lui, une tumeur, un engorgement de
la rate ou du foie, elc., cetLe même eau minérale va résoudre ces
�,144
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET PATEIOGÉNÉTIQUE DES EAUX.
productions morbides OU ces engorgements. Eh bien, cet effet si sensibl
e
sera obtenu par l'intermédiaire de ces mêmes actions organiques insensibles qu'on aurait pu constater chez le sujet sain lorsqu'il prenait l'eau
minérale sans en éprouver, en apparence, aucun effet. »
Nous allons étudier successivement les eITets physiologiques et pathogénétiques des diverses sources de Cauterets employées à l'intérie ur et
à l'extéri eur, c'est-à-dire les modifications qu'elles imprim ent aux
fonctions assimilatrices et désassimilatrices, à la chaleur animale, ainsi
qu'aux appareils organiques de l'économie.
Mes recherches ont été faites sur un certain nombre de valétudinaires
qui ont bien voulu se soumettre à une observation attentive. Je pense,
en effet, avec M. Pidoux (Loc. cit.), que « dans les maladies chroniques à forme lente et apaisée, les seules que le médecin trai~
habituellement par les eaux minérales, l'organisme n'est pas assez agité
à
la surface, l'ordre des fonctions n'est pas assez troublé , pour que
l'observateur ne puisse suivre et apprécier les effets, et si l'on peut
ainsi dire, les symptômes du modificateur curatif qu'il administre,
ft
côté de ceux de la maladiê. Quelque combinés qu'ils soient quelquefois,
ils sont d'autres fois suffisamment spécillés, pour qu'on puisse toujour
s
les distinguer et attribuer chacun d'eux à sa cause propre. »
Toutefois, il m'a paru utile de soumetlre les résultats que j'avais
obtenus au contrôle d'une expérimentation purement physiologique,
c'est-à-dire faile en dehors de toute condition morbide. Or, c'est sur
moi-même que j'ai entrepris ces expériences difficiles. Il va sans dire
que j'ai évité avec soin tout ce qui pouvait rendre les résultats douteux
,
et que je me suis entouré de toutes les précautions nécessilées par une
étude aussi délicate. Les tableaux que je mets sous les yeux du lecteur,
comme spécimen, dans les chapitres qui vont suivre, lui pCl'mettront
d'apprécier la patience el la précision avec lesquelles mes ol)servations
ont été faites.
�ACTION PHYSIOLOGIQUE E1' PATHOGÉNÉTIQUE DES EAUX.
U5
SECTION PREMIÈRE.
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET PATIOGÉN~1QUE
DES EAUX E~IPLOYÉS
EN BO!SSON.
CHAP ITRE pr.
VOIES DIGESTIVES ET DIGESTION.
Nous avons vu que, parmi les sources de Cauterets, un certain
nombre seulement étaient employées en boisson: ce sont les Espagnols, Césa1', Pauze-Vieux, le Rocher, la Raillère, le P1'é, Mauhourat et les Œufs.
L'eau de touLes ces sources peut être bue facilement et sans répugnance, quel que soit le degré de leur température. Il est même digne
de remarque que les sources les plus chaudes, comme IIfauhoumt et
les Œufs, produisent une sensation de chaleur moins prononcée et
moins désagréable que l'eau ordinaire ou l'eau distillée ù une température bien inférieure (35 0 ù 40° c.). Je suis loin de conclure de là
qu'il faille reconnaître aux eaux minérales, comme autrefois, un calorique spécifique, sui genc1'is, doué de propriétés particulières et diITérenLes de celles du calorique appliqué il l'eau par nos moyens de .
chauffage. Ce sont des idées surannées ct contraires aux notions les
plus élémentaires de la physique (1). Mais ce qu'il y a de certain, c'est
(1) Plusieurs auteurs ont émis l'opinion que les eaux minérales avaient un calorique propre ct llien différent de celui que nous produisons à l'aide de nos foyers. Par
exemple, Guersant a dit :
» Le calorique qui échauffe les eaux thermales s'y trouve toujours dans un état de
combinaison particulier qui leur imprime, par rapport à nos organes, des propriétés
très-différentes de celles que nous pouvons communiquer à l'eau à l'aide de nos moyens
artificiels de chauffage. On supporte les eaux minérales naturelles, en boisson et en
bains, à un degré de chaleur hi en supérieur à celui de l'eau chaulfée artificiellement.
L'cau minérale naturelle à 30· ou 10· ne cause aucune sensation désagréable sur nos
C t l"ln T -r,UA nD .
fO
�146
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET l'ATI-IOGÉNÉTIQUE DES EAUX.
que, généralement, les eaux minérales à haute thermalité sont beaucoup mieux supportées que l'eau ordinaire à température égale.
Au reste, le degré de digestibilité de nos eaux paraît être en rapport
avec leur t.hermalité: ainsi les Œu/s, illauhoumt, Césa1', les Espagnols et le Pré sont plus facilement digérées que Pauze- Vieux, la
Raillè?'e et le Roche?'. Peut·être aussi la prédominance des sels alcaJins dans les premières sources inllue-L-elle sur cette dillérence, C'est
ce que nous examinerons plus loin.
En général, les eaux de Cauterets, lorsqu'on les boit à doses modérées, surtout au début du traitem ent, sont bien tolérées par l'estomac.
Celle du Rocher fait exception, moins à cause de sa température que
par l'altération qu'elle a subie dans sa matière organique et son principe sulfureux (voyez page 95). C'est pourquoi, lorsqu'on la boit
il
la dose de plusieurs verres de suite, elle purge par indigestion. Les
autres sources déterminent, au contraire, un peu de constipation, et les
dérangements qui surviennent du côté des voies digestives penc1anlleur
usage, dépendent le plus souvent des causes suivantes, que j'ai déjà
signalées dans un autre écrit:
{( A. Certains malades, convaincus qne plus ils introdu isent d'cau
minérale dans leur estomac, plus ils proÎlteront de leur séjour aux caux,
ne tiennent aucun compte de l'avis de leur médecin et boivent plusieurs
verres de suite, mtlme au début du traitement. Il en résulte souvent que
l'cau minérale n'étant point absorbée, agit comme un corps étrange
r
sur la muqueuse gastro-inlestinale, et déter~in
des coliques et des
évacuations séreuses plus ou moins abondantes . Alors une purgati on
c1evientle plus ordinairement nécessaire pour dissiper l'embarras des
voies digestives.
» On ne doit jamais oublier que les troubles du tube digestif compromettent les résultats du traitemènt thermal, ct qu'il est nécessaire de
les prévenir.
» B. Les malades, en voulant satisfaire leur appétit, augmen
té par
.f>
organes, qui seraient douloureusement alfectés' par UII liquide quelconq
ue chauffé à
la même températ ure. Dans les sources qui donnent jusqu'à 70· de chaleur
au thermomètre de Réaumur , non-seulement les substances végétales ne périssent
pas mais elles
paraissen t prendre plus de fraîcheur et de verdeur. On remarque, en
outre, ~uelsax
lherma]cs se refroidissent en général plus lentemen t et s'échauffent
plus difficilemelJt
que l'eau pure portée au même degré de temporature. rDictionna1're
de médecine, t. VII,
p. 260, Paris, 1823,)
Delluis l'opoque à laquelle Guersunt a écrit ces lignes, de nombrell
ses expériences
thermométriques ont démontré que des eaux thermal es placées Il côté
d'eau ordinaire
amenée à la mème températ ure ne se refroidisscnt ni plus lentcmen
t ni Illus vite.
�YOlES DIGESTIVES ET DIGESTION.
H7
les conditions hygiéniques dans lesquelles ils se trouvent ct par le
traitement thermal lui-même, s'exposent à des dérangements du côté
des voies digestives.
» C. Le déjeuner et le dîner sont ordinairement trop rapprochés l'un
de l'autre pour que l'eau minérale prise avant le repas du soir puisse
être facilement absorbée.
» D. La chaleur excessive de l'atmosphère rend la digestion de l'cau
difficile; aussi les mois de juin et de septembre, pendant lesquels la
température est très-modérée dans la montagne, sont-ils préférables
pour les malades auxquels l'usage interne de l'eau est principalement
recommandé.
» E. La fatigue résultant des excursions et les variations de température, contre lesquelles il faut se prémunir avec soin, occasionnent
souvent des dérangements que l'on est trop disposé à attribuer aux
elIels de l'eau minérale.
» F. Enfin les eaux potables, surtout celle du Gave, né sont pas
étrangères aux indispositions qui surviennent du côté du tube
digestif (1) . »
On admet généralement que l'cau de la Raillè7'c est lourde à l'estomac, d'où l'habitude pour les malades de se diriger vers la source de
Mauhom'at immédiatement après avoir bu à la source de la Raillère,
dans le but de faciliter la digestion de l'eau. Tout en reconnaissant les
avantages de cette pratique sanctionnée par l'expérience, je dois
rectifier certaines erreurs qu'une fausse observation a consacrées. Sans
doute l'eau de la RaillMe est moins rapidement absorbée que celle de
iIlauhou7'at, ce qui tient probablement à sa température ct il sa composition chimique; mais je puis allirmer aussi que ces deux sources n'ont
pas tout-tt-fait les mêmes eITets physiologiques, eL que, loin de fatiguer
l'estomac et les entrailles, l'cau de la Raillère, convenablement administrée, sc digère bien, ouvre l'appétit et facilite l'élaboration des
matériaux nutl'Hifs.
Les caux de Cauterets exercent une action stimulante non-seulement
sur les parties du tube digestif avec lesquelles elles restent le plus
longtemps en contact, comme l'estomac ct le petit intestin, mais encore
aux deux extrémilés de ce conduit, par l'eITet d'un mouvement
d'expansion périphérique: ainsi les gencives deviennent parfois rouges
ct tuméfiées; mais c'est principalement à l'isthme du gosier et au
pharynx que le mouvement fluxionnaire est manifeste, On remarque
(1) Des effets physiologiqlles de l'eau de la Raillère, p. 42.
�,148
ACTI ON NIYS 10LO GIQU E ET
PATH OGÉ NÉT IQUE DES EAUX
.
alors, dès les prem iers jour s de l'em
ploi des eaux, une injection plus
ou moins pron onc ée des amygda
les, du voil e du pala is, de la part
ie
post érie ure du pha rynx et de la
luet te, qui est quelquefois violacée
,
œdémateuse et pen dan te. Il en résu
lte un sent ime nt de sécheresse et
de
cha leur qui gêne la dég lutit ion et
provoque la toux. Cette ang ine, don
t
l'ap pari tion coïncide avec le déb
ut du trai tem ent, dan s la gran
de
maj orit é des cas, et à laqu elle on
a don né le nom d'angine SUZ{1L?'e
USe,
est bén igne , pass agè re, et ne con
tre- indi que pres que jam ais la con
tinua tion de l'usa ge des eaux.
Celles-ci prov oqu ent rare men t une
sura ctiv ité des glan des sali vair es,
et mes rech erch es dém ontr ent que
la salive n'es t jam ais modiftée dan
s
ses qualités . En effet, ava nt comme
pen dan t l'us age de l'ea u, le pap ier
de tournesol roug i par un acide faib
le et le pap ier imb ibé d'acétate de
plom b ont toujours con serv é la mêm
e cou leur lors qu'i ls ont été soumis
11 l'act ion de la sali ve; le pap ier bleu
a pris con stam men t, en se dess échan t, une teinte violette très -cla ire,
ce qui revi ent 11 dire que la salive
n'a poin t cessé d'êt re légè rem ent acid
e, et que la moi ndre trac e de prin
cipe sulf ureu x ne s'y est jam ais révé
lée.
A l'an us, il surv ient souv ent, au
bou t d'un cert ain tem ps, une irri
lation qui se trad uit par des arde urs
plus ou moi ns vives, avec res-:serr eme nt spam odiq ue du sphi ncte
r, quelquefois des épre inte s ou une
fluxion hém orrh oïda ire. J'ai vu
des pers onn es chez lesq uell es des
hém orrh oïde s supp rimé es depuis
long tem ps ont repa ru et déte rmin
é un
mal aise tel, qu'i l fut nécessaire de
susp end re mom enta ném ent l'us age
des eaux .
Les modifications qui se prod uise
nt du côté des voies digestives
réag isse nt néce ssai rem ent sur leur
s fonctions. Aussi la digestion estelle
plus facUe et plm active. Pou r preu
ves, je citerai l'au gme ntat ion de
l'ap péti t, qui sc manifeste dès le
déb ut du trai tem ent, et l'espèce de
con stip atio n don t j'ai déjà parl é.
Colle dern ière dém ontr e, en effet,
que
les part ies nutr itive s des alim ents
son t com plèt eme nt absorbées . Si,
au
con trair e, il existe des selles diar rhéi
que s et assez fréquentes, c'est que
les caux sont mal digérées, et que
le trJ,>uble app orté à la digestion rend
trop rapi de la sortie des alim ents
. •.
Cette heu reus e inllu cnce de nos eau
x SUl' les ~onctis
digestives n'a
poin t échappé aux observateurs, ct
notr e regr etta ble collègue, le doc teur
Alfred Bur on l'av ait déjà sign alée
en ces term es: « Les eau x de Cau
terets stim ulen t les fonctions de l'est
oma c et des inte stin s; elles déte rmi
nen t une nutr itio n plus active. Je
n'en veux pou r preu ve que ce qu'o
n
.observe chez les chevaux, surt out
chez les étalons fatigués de la mon
te,
�H9
CIHCULATION.
ct que l'on envoie tous les ans pour les soumellre au régime sulfureux.
Maigres , fatirrués
0 ' épuisé , étoufIés , poussifs , atteints de la maladie du
coït, en terme d'hippiatrique, on les voit engraisser promptement, les
forces digestives acquièrent bientôt chez eux. une vigueur que des excès
mal calculés leur avaient fait perdre (1). »
CHAPITRE
II.
CIIlCULAl'ION.
Les eaux sulfureuses modi/jenl-elles la composi lion du sang quand
elles ont été arbsorbées? Je m'al'rNer::ti peu SUl' cette question; car je
n'ai pas beaucoup de goû t pOUl' les théories hypollléliq ues, qui sonl
plulùt du domaine de l'imagination que de la science exacle, et surtout
quand il s'agit de comparer l'organisme vivant il la cornue du chimiste.
C'est ainsi que, parce qu'il résulte de recherches de Wœlller et de
Liebig, que le sulfure, l'hyposulfite elle sulfite de soude agissent ur le
sang en lui en]evan t une partie de son oxigène, 1\1. le docteur Lambron
pense qu'il doit en être ainsi pour le principe sulfureux des eaux minérales introùuit dans le corps humain (2), comme si ce principe, après
avoir traversé les organe. de lu. digestion et de l'absorption, arrivait
dans les aisseaux aus i intact que clans uu vase de laboratoire.
VoiU douc, d'après celle hypothèse, le nuide nourricier de l'économie dépourvu plus Olt moins !le l'élément intlispensable ù l'entretien
de la "ie ct tlla réparation organique. l\1ais Ci u'on sc rassure: il y a des
accommodements avec les théorieR ; elles e plient à toules les exigences.
Si le sang perd de on oügène pal' ['action ùes eaux, il en prend da vanlage il l'ail' par' l'acte de la re pil':üion (MIALllE); cc qui a fait dire il
1\1. Lambron: « Quelle conùition heureuse déjà pour combattre les
maladies chroniques que ceLle activité imprimée à l'oxigénation du
sang! Celui-ci, en efTet, a une action bien plus puissante pour aller
activer le grand acte vilal qui se passe dans le système capillaire, pOur
changer nos humeurs ct conséquemment pour modifier les déviations
(1 ) Annales de la .\ocicté d'hydrologie médicale de Pal'is, L.
(2) OIlV. cilé, p. 524.
VU!,
p. 90,
�150
ACTION PHY SIOL OGIQ UE ET
PATH OGÉ NÉT IQUE DES EAU
X.
et les productions morbides dont souf
frent certains ,organes ou l'Ol'ganisme tout enti er. »
Ce n'es t pas tout : Astrié a démontr
é expérimentalement que les sels
alcalins des eaux sulfureuses diss
olvaient la fibrine du sang, tout en
conservant aux globules leurs form
es et leur s propriétés, et qu'ils don
naie nt en outre à ce liquide une tein
te rosée très-belle, analogue à celle
que leur communique l'oxigène.
D'où il suit qu'i l exis te, sous le
rapp ort des effets physiologiques,
une sorte d'antagonisme entr e
l'élé men t sulfureux et les autres sels
alcalins des eaux, puisque ceux-ci
oxydent le sang, tandis que le prem
ier le désoxygène. Il semblerait, au
prem ier abo rd, que des effeLs
aussi contraires et sim ulta ném ent
prod uits dus sen t s'an nihi ler; mais
il n'en est poin t ains i, s'il faut en
croire M. le docteur Lambron, car
il dit: « Quels avantages non moi ns
efficaces pour la cure des affections
chroniques que cette fluidification
du sang produite non-seulement
sans altération de l'élément glob ulaire, l'ag ent direct de la réparatio
n de nos tiss us, mais en met tant
ce
dern ier dans des conditions plus
favorables à. l'assimilation! En
effet, le sang, avec de semblables
conditions, peu t trav erse r plus aisé
men t les capillaires plus ou moins
engorgés des poinls malades et des
points où la circulation est pour ains
i dire abolie, soit par insuffisance
du ressort vital de la fibre, soit par
insulIisance de l'inllux nerveux, ou
par la présence d'un sang appauvri,
vicié, trop peu excitateur, ct même
par toules ces conditions réunies. Par
cet abord plus facile d'un fluide
nou rric ier mei lleu r, on compren
d que la vie et la santé doivent
?'evenù'. »
Si ceLte théorie ne satisfait pas tout
le monde, on ne peut l'ai refuser
le mér ite d'être très-consolante pou
r les malades. Mais passons, et
arrivons à des phénomènes plus
réels, ou du moins beaucoup plus
sens ible s: je veux parl er de l'action
de DOS caux sur la circulation du
sang.
Dans tous les traités de thérapeu
tique on attribue au soufre des
IJropriétés excitantes. Ainsi, pour ne
citer qu'u n auteur, M. Bouchardat
dit, en parl ant de ce médicament:
« Ua ute dose, il est purg atif ; puis,
en qua ntité moindre, son action se
rapproche des médicaments stim ulant s; il accélère le pouls, augmen
te la cha leur animale, etc. »
Tous les médecins ont cru pen dan
t longtemps, ct beaucoup croient
encore aujo urd' hui qu'i l suITtt qu'u
ne cau min éral e soit sulfureuse pou
r
exciter le système circulatoire. Le
principe qui constitue la base de ces
eaux, en quelque état qu'i l soit , accé
lère le pouls, suivant MM. Pétr équin ct Socquet; il sc déclare de la
soif, de l'insomnie, en un mot, une
�cmCULATION.
151
véritable excitation fébrile. Mais, pal' une singulière contradiction, les
eaux sulfureuses, qui ont toujours passé pour exciter le système circulatoire, sont considérées maintenant par des hydrologistes distingués
comme ayant une action hyposthénisanle très-marquée. En elIet, des
recherches nouvelles ont démontré que le sulfure de potassium et le
sulfure de sodium, administrés à l'intérieur, à doses modérées, ralentissent la circulation et la respiration. « C'est donc un fait bien acquis
aujourd'hui, dit M . Lambron, que les eaux sulfurées sont sédatives de
l'appareil circulatoire, soit qu'elles doivent leur minéralisation aux
sulfures de sodium, de calcium ou de potassium, soit qu'elles la
doivent à l'acide sulfhydrique. Elles le sont bien plus encore quand elles
renferment, comme certaines cles nôtres, des sulfites et cles hyposulfites, composés chimiques reconnus de tout temps comme essentiellement hyposthéniques, alors même qu'ils n'olIrent pas les conditions
toutes spéciales de combinaison ct de division où ils se trouvent dans
les eaux minérales, c'est-à-dire alors qu'on les prend au sortir du laboratoire, à l'état de sels distincts et sans mélange (1) . »
N'est-cc pas précisément parce que les éléments sulfureux des eaux
minérales son t dans des conditions toutes spéciales de combinaison,
qu'on ne peut établir aucun parallèle, au point de vue des actions
physiologiques, entre eux ct les mêmes composés préparés dans nos
laboratoires?
Quoi qu'il en soit, les phénomènes qui se produisent du côlé de
l'appareil circulaloire, sous l'influence des eaux de Cauterets, dilIèrent
de ceux dont je viens de parler, ou plutôt participent des uns et des
autres, comme nous allons le voir.
D'abord, je divise les caux qu'on utilise en boisson en deux catégories: les sources dont la température se rapproche de celle du corps
humain, et les sources qui ont un degré supérieur. Il y en a deux seulement dans la première catégorie: la RaillM·e et le Rocher.
Ce qui suit, concernant la Ra'illè1·e, a été publié déjà dans la
Gazette des Eaux en 1863.
Avant d'entreprendre des expériences sur moi-même, j'avais déjà
remarqué chez mes malades un phénomène bien digne, assurément, de
fixer mon aLLention. Le matin, deux. heures environ après l'ingestion
d'une certaine quantité d'cau de ln. Raillè1·c, le pouls avait diminué
de fréquence, tandis que, vers le miliell de la joumée, il prenait
une accélération telle qu'on pouvait croire ft un accès fébrile. Les
(1)
01lV.
cite, p. 527 .
�Hi2
ACTION PHYSIOL OGIQUE ET l)A'l'HOG ÉNÉ'fIQU E DES EAUX.
expériences faites sur moi-même sont venues confirmer cette observation.
Pendant mon séjour à Cauterets, mon pouls, compté avec la montre
à secondes et à diverses reprises, marquait, en moyenne, de 78 à 80 le
matin à jeun, de 80 à 92 après le déjeuner, et de 76 à. 80 au' moment
du coucher. L'eau de la Raillèt'e lui a imprimé des mqdifications
remarquables.
Cette eau a été prise de la manière suivante:
Du 1er au 6e jour, à la dose d'un~
deini-verre, ou U5 grammes, entre sept et
huit heures dll màtin, àjèlltl......
Du 6< au 1. O· jour, à la dose d'un Vèrre, ou 230 grammes, entre sept et huit
heures du matin.! à jeun.
Le 10' jour, interruption.
tir:l4. e jour, à la dose d'un verre, ou 230 grammes, à trois heures de
l'aprèsmidi.
Le 1.2' jour, id.
"'~:..
'Du 1.3c au 1.5° jour, à la dose d'un verre, 011230 grammes: entre sept et huit
. heures du matin, à jeun.
'" .... '",
Du 15" aU 17' jgUf;, à la °dQse....a'un
vêtre e't demi, ou 345 grammes, entre sept ...
et huit heures du matin, à jeun.
ÔI
o,.
Le 17° jour, interruption.
Le IS" jour, à la dose .(l'un ve re et demi; ou 345 grammes, il. trois heures
du soir.
o~
Le 19' jour, même dose, e e sept et oh,uit heures du matin, à jeun.
it Du..20· au 24° jour, lItla d se de deux vertes, ou 460 grammes,
entre sept et
huit heures du matin, l.eun. - Le 23 c jour, la diète a été observée jusqu:à cinq heures et demie du soir, c'est-à-dire pendant vingt-quatre
heures.
Du 24° au 26 e jour, à la dose de deux verte's, ou ll60 grammes, le matin
à
jeupt et d'un verre, ou 2~
grammes, il. trois heures du soir, en tout
690 frammes. - Le 24° jour, la di~e
' a été obs6f~juq'à
cinq heures
et dèmie du soir, c'est-à-dire pendant vingt-quatre heures.
Le 26' jour; à la' do~
de deux verres, 01.1.·;'460 grammes, le matin à 'je~n,
entre sept et huit heu)'.es, et de deux verres à trois heures du soir, en tout
920 grammes.
Le 27' jour, à la dose de deux verreS; ou 4GO grammes, entre sept et huit
heures du matin àjeun.
.
Le 28' jour, li l~ ~ ose, d~ deux verres, ou l.GÙ grammes, ~ntre
sept et huit
heures du mJn, a Jeun, et de deux verres à cinq heures, en tout
920 grames.~
Le dîner n'a eu lieu qu'à sept heures.
,
. .
O
,
~
.....
�153
CIRCULATION.
Effets l.byslologl'ln es de l'cau de la Rltillèa'c eu boisson.
Reche rches sur la circula Lion.
--=
NOMBRE DE PULSATIONS ARTÉRIELLES (1),
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JOURS.
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(1) J'ai compté les pulsations artérielles de dix minutes en dix minutes, ct j'ai pris le moyennes. - Le
déjeune" avait li eu h dix hcu" eset demie ct leC\îner à cinq heurcsctdemic.
(2) La diète a été observée jusqu'il ~inq
,heures ct demie du soir, c'est-il-dire vingt-quatre heures, De ' onze '
Il eures il midi, le pouls a m~rqué
76 im moyenne. -'La' dicte a été observée au ssi le vingHluatTième jour pen\ " dant vingt-quatre heures. De ·onze heures li midi le.IJOul s a marqué 75 en moyenne.
(3) La dose a été réduite 11 deux verres le matin il cause de la diânhée surven;,e la veille.
(4). Le dîner n'a cu lieu ',U'à §cpt heures. Le pouls a marqué 88 entrc cinq ct six beures, ct 83 entre six
ct sept heures.
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(5) J'ai cessé l'usa,ge de l'cau h partir dc cc jour.
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�155
Dans mes expériences, je comptais les pulsations artérielles toutes les
trentes minutes, pendant les trois heures qui suivaient l'ingestion de
l'eau, et toutes les heures de midi à cinq heures et de sept heures à dix
heures du soir (1) .
Les cinq premiers 'jours, la dose d'eau minérale étant d'un demiverre, c'est-à-dire de 115 grammes, il n'y eut aucun elIet immédiat sur
la circulation; mais, de midi à trois heures, le nombre des pulsations
l'a emporté sur la moyenne ordinaire; il s'est élevé jusqu'à 90 le
cinquième jour.
A partir du sixième jour, la dose de l'eau minérale ayant été
augmen1ée, son action immédiate se traduisit par le ralentissement de
la circulation. En effet, du sixième au dixième jour, le pouls, représenté par 80 le matin à jeun, marqua en moyenne, après l'ingestion de
l'cau à la dose d'un verre, ou 230 grammes:
CIl1CULATION.
Première demi-heure. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 78
Deuxièrne. . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 76
TI·oisiMne . .................................. , 76
Quatrième. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 74
Le nombre des pulsations avait donc diminué de six au bout de
deux heures. Vers midi, des eIIets inverses se manifestèrent: les pulsations atteignirent le nom]Jre moyen de 101 de midi à une heure, ce qui
représente une diIIérence de 27 avec le chiffre où était tombé le pouls
deux heures après l'ingestion de l'eau. Cette réaction dura à peu près
trois heures, mais en diminuant pendant une heure. De trois à cinq
heures, le pouls était revenu à son rhylbme normal. Vers sept heures,
nouvelle réaction, moins intense, mais se prolongeant aussi longtemps
el suivant une marche identique.
.
Ces phénomènes alternatifs de sédation et d'excitation n'ont pas cessé
d'avoir lieu pendant touLe la durée de mes recherches, sous l'influence
de l'eau minérale prise en boisson: ainsi, la dose étant d'un verre et
demi, soit 345 grammes, le pouls a diminué, en moyenne, de huit
pulsations au bout de trois heures, ct .la moyenne maxima de la
période de réaction a surpassé de 28 la moyenne minima de la période
de sédation.
Les mêmes effeLs se sont produits, et d'une façon encore plus marquée, .
(l) Le déjeuner avait lieu à dix heures et demie, eL le dîner à cinq heures et
demie.
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ACTION PIlYSIOLOGIQUJi: ET
PAT IlOG ÉNÉ 'l'IQm : DJ~S
EAU X.
loi'sque la quantité d'cau prise en bois
son fut de deux, de trois cl de
quatre verres, comme le prouvent les
résultats suivants:
Doses
de
l'eau minérale.
Moyenne
du pouls
avant de boire.
2 VCC C"
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ou =
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460 grammes.
920 grammes.
Moyenne
du pouls
après avoir bu.
Moyenne
du pouls
de midi à 3 heures.
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1re demi-heure. 77 De midi à 1 heure . . 107
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77 De 1 à 2 heures .. .. 103
3e
75 De 2 à 3 heures .... 96
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De midi à 1. heure ..
De 1 à 2 heures. .. .
De 2 à 3 heures . . ..
De 3 à 4 heures ....
108
102
97
89
Les contre-épreuves faites le dixième
, le onzième, le douzième, le
dix-septième et le dix-huiLième jour
, ajoutent encore à la démonstration. En effet, l'élat de mon pouls ne
présenta rien d'extraordinaire le
dixième ct le dix-sepliènie jour, pen
dant lesquels je ne bus pas d'cau
minérale. Il en fut de même le onzièm
e, le douxième ct le dix-huitième
jour jusqu'à trois heures de l'aprèsmidi; mais l'usage de l'cau ayant
été repris à cette heure, les phénomènes
signalés précédemment reparurent, c'est-à-dire qu'après être tom
bé au-dessous de sa moyenne
orc1inaire, dans l'espace de cleux heu
res, le pouls présenta une fréquence inaccoutumée depuis sept heu
res jusqu'tt dix heures.
En comparant entre eux les chi lIres
de mes observations, j'ai été
frappé de cc fait, que la réaction ava
it toujours eu lieu après le l'cpas.
Or la digestion accélère plus ou moins
la ci l'culation. Mais si l'on considère que, dans mes expériences, le
pouls présenla une fréquence bien
supérieure à celle qu'il po 'sèc1e ordi
nairement, on ne pourra s'cmpêcher d'admettre que si la digestion a
contribué à produ ire cc phénomène, elle n'en a pas été la cause excl
usive et principale. D'ailleurs,
les résullats obtenus le vingt-troisièm
e et le vingt-quatrième jour prouvent que la réaction a lieu inclépend
a.wmcnt de la digestion. Ainsi, le
vingt-troisième jour, la dose de l'e;~
étant de deux verres, le pouls,
qui marquait 83 avant l'expérience,
tomba, au bout de deu,..'\. heures
après l'ingestion de l'ea u, à 76, chif
fre auquel il se maintint de onze
heures à midi, tandis qn'il s'éleva à
00 de midi 11 une heure, ù 00 de
une heure à deux, et à 88 de deux heu
res il. trois, quoique la diète ail
été observée depuis la veille, c'est-adire pendant vingt-quatre heures.
Le nombre cles -pulsations était reve
nu à son chilTre initial de trois à.
�ClIl.CULATlON.
quatre heures. La période de séc1alion el la période de réaction ont
clonc duré chacune environ trois heures. J'ai constaté des effets identiques le vingt-quatrième jour, la diète ayant été également observée
depuis la veille.
Un autre fait digne de remarque, c'est que la moyenne générale du
pouls n'a commencé à s'élever qu'à partir du vingt-troisième jour,
alors que la dose de l'cau minérale était portée à deux verres depuis
trois jours. Le vingt-huitième jour, le nombre moyen des pulsations
était de 90, landis qu'il n'était que de 80 au commencement de mes
expériences. Cette élévation de la moyenne générale du pouls diminua
peu il peu après l'usage de l'eau, ct le quatrième jour le nombre des
pulsations avait repris son chiffre normal.
En résumé:
t'cau de la Raillè1'e, en boisson, exerce sur la circulation une action
caractérisée par le ralentissement du IJouls d'abord et son accélération
ensuite;
Ces phénomènes de sédation ct d'excitation constituent deux périodes
distinctes qui durent chac une environ trois heures;
La période de réaction est généralement plus marquée que la
période de s6clation. Celle-ci est même à peine appréciable tant que la
close de l'eau minérale ne surpasse pas un demi-verre ordinaire;
Les effets de l'eau de la Raillè1'e sur la circulation sont d'autant
plus appréciables que sa dose est plus considérable ct son usage
plus longtemps continué;
Ce n'est qu'au bout d'un certain temps, ordinairement vingt jours,
CJue la moyenne générale du pouls s'élève, et cetLe élévation ne se prolonge pas au-delà de quelques jours après l'usage de l'cau.
La dégénérescence éprouvée pal' l'eau du Roche?' rend son assimilation assez difficile, ce qui fait qu'elle est très-peu 'employée en
boisson, et que je n'ai pas cru devoir étudier son action sur l'appareil circulatoire. Je ferai la môme remarque pour l'cau de PauzeVieux.
Quant aux eITels des sources de Césa?', des Espagnols, de 'Afauhou?'at, des Œur~
et du Pré, dont la température est supérieure à celle
du corps humain, ils diJTèrcnt un peu de ceux de la Raûlè1'e. En
effet, pendant la première demi-heure qui suit l'ingestion de l'eau, le
nombre des pulsations artérielles augmente au lieu de diminuer, puis
la circulation se ralenLit peu ù peu poUl' revenir au rhythme qu'elle
avait avant l'usage de l'eau, ct même un peu au-dessous après une
ou deux heures. Voici, par exemple, quelques chiUres extraits de
�158
ACTION PHYSIOLOG IQUE ET PATIIOGÉl'"ÉTIQUE DES EAUX.
mes observaLions sur l'cau de Césa1', de J1Iauho~brt,
du P?'é.
Doses
de
l'cau minérale.
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Ainsi, il y a, SOUS l'innuence cle ces caux, cl'abord une période cl'excitaLion, qui du re une demi-heure au plus, puis une période de sédaLion,
ct enfin une période de réacLion.
Ces résulLaLs, comparés à ceux que produit l'eau de la Raillè?'e,
�VOIES RESPIRATOIRES ET DIGESTION.
,159
sont remarquables, et si la température des sources contribue pour
beaucoup à la différence, elle n'en est pas la cause exclusive, comme je
le démontrerai plus loin. Mais ce qu'il importe surtout de faire observer, c'est que nos sources byperthermales n'élèvent pas les pulsations
artérielles, dans la période de réaction, au chiITre que celles-ci atteignent par l'action de l'eau de la Raillè1'8.
Les modifications que les eaux de Cauterets impriment à la circulation du sang sont insensibles pour le sujet et perceptibles seulement
pOur le médecin attentif, auquel elles ne sauraient écbapper; elles
Sont, en un mot, d'un ordre physiologique. Mais si l'accélération de la
circulation est permanente; si les perturbations organiques qui accompagnent tout mouvement fébrile se manifestent, telles que l'inappétence, la courbature, l'insomnie, une grande irritabilité, etc., c'est la
fièvre thermo-minérale qui commence. Ce phénomène a donné naissance aux théories les plus fausses, aux conceptions les plus exagérées.
Il y a peu de temps encore, on attachait une telle importance ù la fièvre
thermale, .qu'on la tenait pour indispensable au succès de tout traitement hydrologique. Aujourd'hui, grâce à une saine analyse des actions
physiologiques et pathogénétiques des eaux, cette opinion ne peut plus
être admise que par les médecins qui n'ont jamais eu l'occasion
d'observer les eITets d'un traitement thermo-minéral. Lorsque la fièvre
thermale se déclare sous l'influence des eaux de Cauterets, elle provient
ou du défaut d'assimilation des eaux, ou de la saturation, ou de congestions organiques, ou enfin de l'exaspération de certains états pathologiques existant déjà. Sans doute, cette action pathogénétique des eaux
peut Nl'e avantageuse dans quelques cas; mais, en général, il vaut
mieux la prévenir que la provoquer.
CHAPITRE
III.
VOIES RESPIRA.TOIRES ET RESPIRA.TION.
L'action exercée par nos eaux sur les voies respiratoires est, comme
pour les autres organes que ces eaux modifient, physiologique ou pathogénétique, c'est-à-dire qu'elle se limite à une simple stimulation, ou
qu'elle va jusqu'à la congestion ct même l'inflammation. Dans le premier cas, elle se manifeste par l'augmentation des sécrétions de la
�160
ACTION Pli YSlOLOG IQUE ET PA'I'HOGÉ:'lÉ'I'IQU E DES EAUX.
muqueuse bronchique, une faible sensation de chaleur et de cons triction du côLé de la trachée el du larynx, avec quelques picotements qui
provoquent la toux eL l'expectoration. Ces phénomènes apparaissent
quelquefois dès le commencement de l'emploi des eaux, pour cesser
ensuite ; d'autres fois, au bout d'un certain temps seulement. Dans
le
second cas, les modillcations morbides commencent ordinai rement SUI'
les portions de la muqueuse qui se rapprochent le plus de l'air extérieur, et s'étendent successivement vers les parties profondes. C'est
ainsi que le coryza précède souvent la laryngite, que celle-ci précède
la bronchite, et qu'enfin à la bronchite succèdent les congestions pulmonaires et l'hémoptysie.
Il est bien entendu que l'apparition et l'intens ité de ces efIets pathogénétiques sont subordonnés à plusieurs circonstances susceptibles
de
les faire varier, comme la quantité d'eau absorbée, l'état d'intégr ité ou
de maladie des organes respiratoires, certaines susceptibilités individuelles, eLc., etc.
On voit fréquemmen.t à Cauterets, comme aux Eaux-B onnes, se
produir e du côté des voies aériennes des modillcations pathologiques
salutairement substitutives, auxquelles M. Pidoux a donné avec beaucoup de justesse le nom de grippes the1"males. Je ne saurais mieuX
faire que de rapport er ici textuellement ce que notre éminen t confrèr
e
a dit de ces symptômes des eaux sulfurées, dans le travail dont j'ai déjà
parlé (page 235) :
« L'action palhogé nélique de l'eau thermale se traduit par
une susceptibilité catarrhale Loute nouvelle. Je dis toute nouvelle; on se tromperait, en elret, si on attribuait uniquem ent cette susceptibilité
particulière aux circonstances météorologiques dans lesquelles se trouvent les sujets. L'invasion de ces affections catarrhales est très-aiguë,
très-franchement aiguë. C'est autre chose qu'une exaspération de
la
phlegmasie chronique des bronches. On sent là une manifestaLion
morbide moins personnelle.
» La dyspnée est congestive, et les poumons iluxionnés. La céphalalgie, l'injection vullueuse des tl'ctits, la toux rauque, le coryza,
la
chaleur alitueuse, la fièvre saine et de bon caractère, la courbature,
l'accablemenL léger, l'anorexie el l'urine des fébri-phlegmasies éphémères, toul annonce que le malade est placé sous une influence pathologique récente et superllcielle.
» Mais en toules choses c'est la fll1 qu'il faut voir. Commen
L va se
termine r ceLLe scène? Si, à Paris, nous observons de pareils acciden
ts
chez nos malades à afIections chroniques de la poiLrine plus ou moins
�11)1
VOIES RESPIRATOIRES ET RESPIRATION.
graves, nous tremblerions de voir ces affections surexcitées dans leurs
tendances les plus fâcheuses. C'est pour cela que nous évitons, par tous
les moyens possibles, les bronchites, les congestions pulmonaires et les
irritations de poitrine de tout genre chez nos malades; c'est pour cela
que nous leur faisons habiter le Midi pendant l'hiver. Nous savons trop
quelle influence funeste ont sur leurs catarrhes, leurs asthmes, leurs
phthisies, ces mouvements fluxionnaires des poumons.
» Eh bien, il en est tout autrement de nos grippes thermales. J'aY01H'
qu'avant d'avoir appris à les reconna1Lre, j'en étais efTrayé. Je m'attendais à leur voir produire sur les maladies chroniques de la poitrine les
effets désastreux que j'avais cu tant de fois l'occasiqn d'observer ailleurs
dans toutes les classes de la société. Je fus heureusement détrompé. La
grippe thermale parcourt rapidement, franchement ses périodes. Elle
marche à côté de l'affection chronique, si je peux ainsi dire, sans s'y
ajouter, sans la précipiter.
» Elle finit brusquement, avec netteté, comme elle a commencé. Il
n'en reste rien, qu'une tolérance désormais plus grande pour le traitement hydro-minéral, et une insusceptibilité à contracter des rhumes,
qui est juste le contraire de la susceptibilité excessive pour cc genre
d'affection qu'avaient d'abord causée sur l'économie en tière, et SUl'
l'appareil respiratoire en particulier, les premières impressions de la
médication sulfureuse thermale.
» -Le malade peut, il dater de ce moment, prendre impunément des
dose beaucoup plus élevées d'eau minérale, et s'exposer il des intempéries qui eussent infailliblement déterminé chez lui des rhumes
prolongés avant la médication ct ses efIets pathogénétiques.
» Si je ne devais pas m'interdire en ce moment de traiter la question
de thérapeuthique, qui correspond pourtant d'une manière si étroite il
une question de matière médicale, je dirais que la susc-eptibililé catm·rhale chronique, à laquelle tant de personnes sont sujettes, el qui est
une des aITections qu'on traile le plus efficacement aux Eaux-Bonnes
comme à Cauterets, n'a pas de contre-maladie thérapeutique plus sûre
que la susceptibilité catarrhale franche et passagère qu'imprime à
l'économie la médication sulfureuse thermale. »
Les symptômes qui caractérisent les grippes thermales, depuis le
coryza jusqu'à réLat fluxionnaire des poumons, ne sont que le premier
degré de l'action pathogénétique de nos eaux. Il y en a d'autres, en
effet, plus profonds, plus persistants, plus graves, et que l'on doit considérer comme des signes caractéristiques de la saturation thermale.
En voici l'énumération: sensation douloureuse de chaleur el d'érosion
Il
�'162
AC'I'lON PHYSIOLOGIQUE ET
PA'I'ITOGÉNI<:TIQUE DES EAli
X.
au ni veau du lary nx ct sous le
ster num ; dypsnée quelquefois très
pén ible ; toux sèche
fréq uen te; dou leur s vagues dan s
la poit rine ,
prin cipa lem ent sous les clav icul es;
fièvre plus ou moi ns inte nse.
Les eau x de Cauterets peu ven t prod
uire aussi l'hé mop tysi e, mêm e
avan t que la satu ratio n soit arri vée
; mai s je dois dire que c'es t l'ex ception, lors que l'em ploi des eaux est
con ven able men t et sage men t diri gé.
Suiv ant 1\'1. Pido ux, il y a des hém
optysies thermales, qui son t auX
hémoptysies communes, ou symptom
atiques de la phth isie , ce que les
bron chit es ther mal es sont aux bron
chites sim ples et quelquefois tube
rculeuses, à côté desquelles elles vien \
nen tsej eler . Cette dist inct ion, qUi.
para îtra peu t-êt re subt ile, est réel
le; mais com men t l'éta blir , lors que
le crac hem ent de sang se déclare
chez un suje t phth isiq ue? 1\'1. Pido
ux
se contente de dire que les hémopty
sies thermales ont le cachet de lcu?
'
cansc, sans nous app rend re en quo i
il consiste. Aussi, je ne saur ais
adm ettre , avec l'ho nora ble prat icie
n des Eau x-B onn es, que les hém optysies qui surv ienn ent pen dan t le
trait eme nt ther mal son t sans grav
ité
et mêm e salutaires.
Cc sera it une gran de errê ur de croi
re que les efTets physiologiques et
path ogé néti que s don t je vien s de
parl er, s'ob serv ent seul eme nt chez
les personnes déjà affectées d'irr
itati ons chro niqu es plus ou moi
ns
graves de l'ap pare il resp irato ire.
Je les ai vus surv enir chez des suje
ts
robustes, inde mne s de tout e lésio
n du côté des voies aéri enn es, et
qui
étai ent obligés de suiv re un trai tem
ent ther mal prol ong é pou r com
batt re des accidents syph iliti que
s con stitu tion nels . J'ai eu l'oc casi
on
d'ob serv er, entr e autres, un jeun e
homme de tren te-c inq ans, doué d'un
e
constitution des plus vigoureuses,
qui épro uva successivement, dan s
une
période de qua rant e jour s, pen dan
t lesquels il fit usag e de la source
de
Césa?' pou r une syphilis, pres que tous
les effets path ogé néti que s de nos
caux. Il surv int d'ab ord un coryza
assez incommode, puis une lary ngite, une bron chit e, et enfm une
congestion pulm ona ire accompagnée
d'hémoptysie. Ce dern ier acci den
t fit susp end re l'us age des caux,
et,
aprè s quelque!' jour s de repos, la
percussion et l'au scul tatio n dém ontrèr ent que les symptômes de con gest
io)u vaie nt com plèt eme nt disp aru.
Alors le trai tem ent ther mal fut reco
mm encé ; mai s de nouvelles hém optysies forcèrent le mal ade à l'int erro
mpr e tout -à-f ait, car la satu ratio
n
étai t man ifes tem ent arri vée .
Toutes les eaux de Cauterets n'on
t pas le mêm e degré d'ac tivit é ùan
s
leur action spéciale et élective sur
les orga nes de la resp irati on. La
Raillè?'c, Césa?' et les Espagnols sont
celles qui exer cent les mod ifications les plus éne rgiq ues; Mau
hmwat, les Œufs et le Pré agis sent
et
�VOIES RESPIRATOIRES ET l\ESPIRA1,'ION.
163
plus particulièrement sur les voies digestives et la sécrétion urinaire.
Dans les nombreuses expériences que j'ai faites sur moi-même, il
m'a paru que la respiration devenait plus facile et plus lente après
avoir bu de l'eau des trois premières sources. C'est aussi ce que
plusieurs médecins observateurs ont remarqué sur eux.
Il n'est pas possible d'apprécier jusqu'à quel point les actes chimiques de la respiration sont inlluencés par nos eaux. Cependant, il y a
un phénomène qui doit tlxer notre attention et dont quelques médecins
hydrologues se sont occupés déjà: je veux parler de l'élimination des
principes sulfureux par les poumons, avec les produits de l'expiration.
Suivant M. Tabourin, J'acide sulfhydrique existe dans le sang des
animaux qui prennent du soufre, et une partie s'en exhale par la peau
ct les bronches, ainsi que le démontrent les réactifs et la teinte brunâtre
qu'acquiert, au bout d'un certain temps, la surface des téguments des
animaux il pelage clair (1).
M. Claude Bernard a démontré, par des expériences faites au collège
de France, que si l'on introduit de l'eau saturée d'hydrogène sulfuré
dans le corps des chiens, soit en l'injectant dans la veine jugulaire, soit
en l'administrant en boisson et en lavenient, le gaz est expiré au bout
d'un temps très-court, et qu'on peut ainsi faire absorber impunément iL
ces animaux de grandes quantités d'acide sulfhydrique, pourvu qu'on
ail soin de ne pas introduire de trop fortes doses il la fois (2).
« A l'exemple du savant physiologiste, diL M. Lambron, j'ai recherché
cc ·que devenait le soufre de nos caux (Luchon) 10rsqu'Dn les prenait en
boisson ou en lavement, el je me suis convaincu qu'administrées iL la
dose d'un ou deux verres iL la fois, il ne s'exhalait pas de la poitrine la
plus petite trace d'hydrogène sulfuré, malgré la précaution que j'ai
prise, pour mieux m'en assurer, de faire souiller, c'est-à-dire expirer
non-seulement sur du papier trempé dans une solution d'acétate do
plomb, mais clans des tubes de Liebig dont les boules élaient remplies
sel. Mais ici il faut
d'une solution plus ou moins chargée de ce m~e
remarquer que, clans les expériences de M. Bernard, la solution
sulfurée était à l'étal concentré, Landis que, dans nos caux, les éléments
soufrés sont en très-petile proporLion. Cette condition rend probable1l1Onl le principe sulfureux plus facile à être brûlé en tolalité par les
(1) Nouveau traité de matière médicale et de thérapeutique vétérinaù·c, p. GG3.
(2) Leçons sur les effets dcs substances toxiques et médicamentcuses, p. 57 et sui-
vantes.
�~64
ACTION PHYSIOL OGIQUE ET j'ATHOG Éi'dè'l'lQU E DES
EAUX.
éléments du sang; il peut se faire aussi que, dans les eaux minérales,
cette substance soit dans des conditions toutes particulières de combinaison et d'existence, qui lui permettent une transformation pl<us
facile et plus complète en sulfate. Je regrette de ne pas m'en être
assuré par une espèce de contre-épreuve, en examinant les produits
expirés par les malades qui prennent des doses assez grandes pour en
être fatigués, ou chez ceux qui arrivaient à saturation; car dans cet
état, où l'organisme éprouve une véritable réplétion ou surcharge de
la substance administrée, il est à présumer qu'il ne se fait plus dans le
sang de combustion suffisante, et que les éléments soufrés doivent être
en grande partie éliminés pm'les poumons, comme lorsque M. Bernard
a admini.stré des doses toxiques. Je me propose, d'ailleurs, de suivre ces
expériences, qui me semblent pleines de décluctions pratiques fort.
importantes ,(1). »
Ainsi, M. Lambron n'a point constaté que les principes sulfure ux des
caux de LucllOn fussent éliminés par les voies respiratoires, comme
dans les expériences de"M. Claude llernar d, ct cependant il arrive à
cette conclusion:
« Les princil)es soufrés des eaux minérales sc comportent dans
le
corps humain tout difIéremment, selon qu'on les prend il petites ou cL
,qmndes doses. Dans le premier cas, le soufre paraît êlre brûlé en tota1ité dans le système circulatoire et transformé en sulfate, état dans
lequel, après avoir parcouru tous nos vaisseaux pour aller sc combiner
en plus ou moins grande proportion avec nos liquides et nos tissus, il
va sortir par les reins avec les urines. Dans le second cas, les principes
soufrés, pénétrant en trop grande quantité à la fois dans le torrent circulatoire, ne peuvent y. être suffisamment l)rùlés, et sont éliminés en
majeure partie par les poumons' , avec les produits de l'expiration, ct,
pour le reste, par la muqueuse ct par la peau, avec les produits qui
sont propres a ces deux enveloppes tégumentaires; la portion qui aura
pu être transformée en sulfate, sortira, comme dans le premier cas , par
les reins avec les urines. Les traiLemen ts prolongés, et l'état de plénitude hydro-minérale qu"on appelt6 saturation, produisent des eITcts
analogues à ceux des grandes doses. »
J'ai fait de nombreuses expériences sur moi-même et sur plusieurs
personnes, tant avec le papi.er imbibé d'une solution d'acétate de plomb
qu'avec les tubes à boules de Liebig, et je n'ai jamais trouvé la moindre
quantité de principe sulforeux dans les produits de l'expiration, mOme
( 1) OUt' . ci/r, ]l . 5Hl .
�ORGA ES GÉNITO-URl~AES
ET URINATION.
165
lorsq ue nos caux étaient l1ri ·es à haute dose et qu'il y avait saturation.
D'oùje conclus, encore une fois, que leurs éléments soufrés sc comportent dans l'économie d'une façon différente de celle des composés
analogues préparés par les procédés chimiques.
CHAPITRE
ORG.\NES GÉ~lTO-
IV.
RlNAIRES ET URIX.\TIO'l-
Toutes les sources de Cauterets modifienlles organes génito-urinaires
ct leurs fonctions, mais à des degrés d ilférents.
Nous allons étudier d'abord l'action de l'calf de la Raillèl'c.
Celte cau, comme toutes les eaux minérales légères ct qui sont facileInl'nl absorbées, active la sécrétion urinaire; de plus, elle modifie les
qualités de l'urine, ainsi que je l'ai constaté dans mes expériences.
C'e t à M. Broca, pharmacien distingué de Cauterets, que je dois les
recherche dont je vais faire connaître les résultals.
Pendant l'usage interne de l'eall de la Raillèrc, l'urine émise le
matin ù jeun ct avant de ])oire présente une densité trè -variable el qui
n'est nullement en rapport avec la quantité d'cau prise en hoisson. Par
exemple, la dose étan t de H [j grammes, ou un demi-velTe ordinaire,
la densi té de l'urine émi e le matin, après s'être rapprochée, dans un
cas, de celle de l'cau distillée (1,008), aLLeignitle chiffre de 1,034" et
ccl ui (le 1,030 quand la dose de l'eau élaitlle deux verres, ou 4,60 grammes. D'un autre côté, elle a été trouvée il. 0,99, c'est-ù-dire au-dessouS
de celle de l'e,Ul distillée, alors CI uc·ln. dose de l'cau minérale ne dépassait pas 3Mj grammes, soit un verre et demi.
L'urine émi e après avoir bu ct à jeun augmente de densité les deux.
ou trois premiers jour ; elle laisse déposer beaucoup de sels et de
mucosités. Ensuite ln densité diminue ct Hnit quelfo~s
par tomber
uu-dessous de celle de l'cau distillée. n en e t de même pour l'urine
émi e dans la joul'Ilée, à. partir du déjeuner jusqu'au cOllcher.
Sous l'influence de l'cau de la Railtèl"c, l'urine ne cesse jamais d'être
acide; néanmoins, elle peut devenir presque neutre au bout d'un
certain temp , si la dose de l'cau est considérable (trois ou quatre
verres par jour). Essayée avec le papier imbibé d'acétate de plomb, elle
n'a jamais présenté la moindrl' trace de principe sulfureux.
Qu Ile (lue soit la dose de l'cau, l'urine émise après avoir bu, le
�166
ACTi ON PHY SIOL OGIQ UE ET
l'.\TH OGÉ NÉT lQUE DES EAU
X.
mat in à jeun , contie~
toujours une qua ntit é plus ou moi
ns considérable de mat ière orga niqu e, sous
la forme de flocons légers, qui se
déposent au fond du vase, ou de
filaments en suspension dans le
liqu ide. Tro uble et épaisse au com
mencement, elle s'éc lairc it de plus
en plus à mes ure que la qua ntité d'ea
u prise en boisson augmente. J'ai
rem arqu é plus ieur s fois qu'elle prés
entait une couleur blan châ tre, et
qu'e lle laissait une teinte laiteuse
sur les parois du flacon. L'ur ine
émise clans la jour née est toujours
plus pàle et forme bea uco up moi ns
de dépôt que celle émise le mat in,
avant de boire, ou dur ant les trois
heu res qui suivent l'ingestion de
l'eau. En somme, l'ur ine con tien
t
d'au tant moins de sels et de muc
osités que l'us age de l'ea u min éral
e
est continué depuis plus longtemps,
et que sa dose est plus élevée.
Il n'es t pas rare que les hommes qui
font un usage prolongé de l'ea u
de la Ra'illère éprouvent de l'ard eur
en urin ant, quelques picotements
dans le canal de l'urè tre et mêm
e un peu de pesa nteu r du côté du
périnée, avec cha leur de la région
lombaire. D'au tres fois, ils voient
app araî tre au méat urinaÏJe, surt
out le mat in, quelques gouttes d'un
liqu ide clair et mucilagineux. Che
z beaucoup de femmes sujettes aux
fiueurs blanches, l'écoulement est
rapi dem ent modifié clans ,sa qua ntité et ses qualités.
Je crois pouvoir conclure de ce qui
précède que l'ea u de la Raillè1'e,
non -seu lem ent aug men te la sécrétio
n des rein s, mais encore agit spéc ialem ent sur la mem bran e muqueuse
des organes génito-urinaires, qu'e lle
stimule, et dont elle active quelquef
ois la vitalité jusqu'li l'irr itati on.
Les diverses sources de Cauterets
ont cela de com mun , qu'elles
aug men tent l'activité fonctionnell
e des rein s, et qu'elles font rend
re
une qua ntité plus ou moins considç
rable de graviers d'acide uriq ue et
d'ur ates . Cette propriété de nos caux
est si rem arqu able pou r certaines
sources, lIa~how't
et les Œufs prin cipa lem ent, que j'ai
ente ndu dire
à plus ieur s malaùes qu'elles donnaie
nt la gravelle. Sans doute, c'est
une fausse inte rpré tatio n d'un phé
nomène physiologique et null eme
nt
path ogé néti que ; mais elle mon tre
jusq u'à quel poin t nos eaux mod ifient la composition de l'uri ne.
r,i}
Les dépôts l'ormés par ce liquide excl
'émentitiel sont sou ven t colorés
en rouge, comme clans les maladie
s fébriles. Cette teinte est due à un
excès de la matière colorante ùésignée
sous le nom cl'u?·oïd'irw.
Plus ieurs dépôts examinés a.u microsc
ope m'o nt paru formés d'ac ide
uriq ue, cl'urates alcalins et terreux,
cle mucus et de lamelles d'ép ithé lium . Dalls Cl llelques-uns, j'ai trou
vé des cristaux (['oxalate de cha ux
et de phosphate amm onia co-m agn
ésie n.
�'167
SYSTÈME CUTANÉ.
Il Ya une distinction importante à établir entre les sources de Cauterets, sous le rapport des modifications qu'elles impriment à l'appareil
génito-urinaire et à ses fonctions. Les plus alcalines, telles que ~fau
hou1'at, les Œufs, CéSa1' et les Espagnols, agissent plutôt sur l'urinatian que sur les organes eux-mêmes; tandis que les moins alcalines,
comme la Raillè?'e, ont une action plus complexe, plus profonde, si je
puis m'exprimer ainsi. En effet, j'ai vu rarement les premières sources,
notamment Mauhou1'at, employées seules, déterminer quelques symptômes d'irritation du côté du canal de l'urètre et du col de la vessie. La
Raillè?'e, au contraire, lorsque son usage est longtemps continué,
provoque souvent, ainsi que je viens de le dire, de légères douleurs
gravati ves à la vessie, des envies fréquentes d'uriner ct de l'ardeur
pendant l'émission des urines. Quelquefois même il survient des
douleurs vives à la région hypogastrique, de la dysurie, de la pesanteur
et des chaleurs fatigantes au périnée et au fondemenL. Il m'est arrivé
de faire interrompre le traitement thermal à des femmes chez lesquelles
l'usage interne et externe de l'cau de la Raillè1'e avait provoqué des
symptômes de vaginite ct même de métrite.
Cette eau exerce aussi une influence très-marquée sur les menstrues,
qu'elle augmente généralement, par suite du mouvement fluxionnaire
qui s'opère du côté de la matrice.
Enfin, la Raillè?'e produit beaucoup plus souyent que les autres
sources l'excitation du sens génital, les rêves érotiques et les pertes
séminales,
CHAPITRE
SYTÈ~1E
V.
CUTANÉ.
On attribue aux eaux sulfurées une action élective et spéciale SUl' la
peau, dont les fonctions seraient accrues par l'activité imprimée aux.
capillaires sanguins et au réseau nerveux du derme. Les preuves invoquées il l'appui de celte assertion sont tirées de l'augmentation de la
sueur et des divers.es phénomènes IJui constituent la poussée, c'est-àdire une éruption acciclr.ntelle de la peau, à formes variables, considérée
pendant longtemps et même encore aujourd'hui dans certaines stations
thermales, comme inhérente aux conditions du traitement. Mais la
poussée n'est pas la conséquence habituelle ct obligée de l'emploi de
�" fi8
ACTION l'HYS IOLO GIQU E ET
l'ATI IOGÉ NÉT IQUE DES EAU
X.
toutes les eaux sulfureuses; ensuite
cette manifestation pathogénétique
'
résulte plut ôt de l'application des
eaux en bains que de leur usage
inte rne. Comment donc rend re
sensible , man ifes te, incontestabl
e,
l'action des caux prises en boisson
sur l'enveloppe cutanée? Par un
moyen simple et trop négligé jusq
u'à cc jou r: en déterminant, à l'aid
e
du thermomètre, les modification
s éprouvées par la chal eur de la
peau . En effet, sa température est
en rapport avec l'activité des capi llaires sanguins et l'énergie des acte
s organiques qui s'accomplissent en
eux et par eux.
C'est de cette façon que j'ai détermin
é, mesuré en que lque s()l'te le
degré d'action de nos caux sur le syst
ème cutané.
Dans l'exposé que je vais faire dem
es recherches, je pren drai encore
pou r poin t de départ, comme précédem
ment, le trav ail que j'ai pub lié '
en 1863 sur les efIets physiologiques
de l'ea u de la Bailtè1'e .
« L'influence exercée par cette eau
sur la chaleur de la peau est un de
ses effets les plus intéressants . Voic
i les résultats que j'ai constatés chez
qua tre personnes atteintes·d'angin
e glanduleuse, et pou r lesquell es
le
traitement a consisté clans l'usage
inte rne de l'ea u de la Baillère, des
gargarismes et des douches pharyng
iennes :
I PREM IÈRE OBSE RVA TION
.
Températu,re de la peatb p1'ise sous l'ais
selle.
Avant le traitement .... ... . . . ....
. .... .... . .... .. ' .' . . . . . . .. . . . .
Au bout de quatre jours, la dose de
l'eau étan t de H5 grammes, ou un
demi-verre ordinaire. . . . . . . . . . . . .
.............................
Au bout de huit jours, la dose de l'eau
étan t de 230 grammes, ou un
verr e ordinaire. . . . . . . . ... . . . . . . .
. . . . . . . . .... .. . . . . . .. . . .. . . ..
Au bout de quinze jours, la dose de
l'eau étan t de deux ven es, ou
Li60 grammes. .. . . .. . .... .. . . ....
.... . .. .. .. .... .. . . . . . , . . . . ..
Au bout de vingt-cinq jours, la dose
de l'eau étan t de 920 grammes,
ou quatre verres, deux le matin, à
jeun , et deux le soir avant le
dîner . . . .. .. ·· · ... .. .... . .. .... .
. .... ... . .. .... .. . .... . , ...
36°3
36,6
36,9 .,
37,1.
37,3
DEU XIÈM E OBS,li'RVATION .
Tempé?'ature de la peau p1'ise sous l'ais
selle.
Avant le traitement. . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
36,5
Au bout de huit jours, la dose de l'eau
étan t de 230 grammes, ou un
ven e ordinaire. .... .. . .. . ... .. .
.. .... .... .. . .... . .... .... . .. 37
Au bout de douze jours, la dose de
l'eau étan t de ll60 grammes, ou
deux verres .... .... ···· · ···· ····
···· ···· · · · ·· · · ·· · · · ·· · ···· · ·
Au bout de vingt jours, la dose
37,4
de l'eau étant de 690 gl'ammes
, ou trois
verres, deux le matin à jeun et l'aut
re le soir .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37,6
�SYTÈ~lE
CUTANÉ.
169
TROISIÈME OBSERVATION .
Tempé1'atu1'e de la peau p1'isc sous l'aisselle.
Avant le traitement • . ....... . . . . .. ... . .... .. ...... . ...... , . . . . ..
Au bout de huit jours, la dose de l'eau minérale étant de 230 grammes,
ou un verre ordinait'e . . . . .. . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . .. . . .. . . . . . ...
Au bout de quinze jours, la dose de l'eau étant de460 grammes, ou deux
verres ordinaires, un le matin, à jeun, et deux le soir avant le dîner.
Au bout de vingt-cinq jours, la dose de l'eau étant de 921) grammes, ou
quatre verres, deux le matin, à jeun, et deux le soir avant dîner. . . .
36·6
37,2
37,5
37,3
QUATRIÈME OBSERYATION.
Tempémtul'e de la
prise sous l'aisselle.
peat~
Avant le traitement.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
Au bout de quatre JOUl'S, la dose de l'eau étant de 230 grammes, ou un
verre ordinaire.... . .... . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . .. ....... . ..
Au bout de huit jours, la dose de l'eau étant de 460 grammes, ou doux
verres·le matin à jeun. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Au bout de douze jours, la dose de l'eau étant la même. . . . . . . . .. . ..
Au bout de seizejoul's, la dose de l'eau étant de 690 grammes, ou trois
verres, deux le matin, à jeun, et l'autre le soir avant dîner.. .. . ..
Au bout de vingt-cinq jours, la dose de l'eau étant de 1,150 grammes,
ou cinq verres, trois le matin, à jeun, et deux le sqir avant dîner (i)
36,5
37
37,5
37,6
37,6
37
» Ces chiITres, comparés avec ceux qui sont relatifs à la chaleur animale, prouvent que l'cau de la Raillè1'e a élevé la température de la peau
de 1 degré à 1 degré 2, tandis que le thermomètre placé sous la langue
n'a surpassé que de 6 dixièmes de degré le chiITre initial . (Voy. p. 179.)
» J'ai observé sur moi-même des phénomènes identiques . Du
premier au sixième jour, la dose de l'eau minérale étant de 115 grammes, le thermomètre, qui marquait en moyenne, dans l'aisselle,
36 degrés 5, s'est élevé de 2. dixièmes de degré pendant les trois heures
qui ont suivi l'ingestion de l'eau, ct de 4 dixièmes de degré de midi à
trois ueures. Le reste de la journée, il était revenu à son degré primitif.
Du sixième au dixième jour, la dose de l'eau étant d'un verre, ou
230 grammes, la colonne mercurielle a surpassé le chilfre initial de
2 dixièmes de degré pendant les trois premières heures, ct de 5 dixièmes
de degré de midi à trois heures. Du treizième au quinzième jour, la
dose de l'eau resta la même (un verre le matin il jeun), et la chaleur de
la peau, après avoir augmenté de 1 à 2 dixièmes de degré les trois
(1) L'eau à la dose de cinq verres avait délerminé la diarrhée chez le sujet de
cetle observation.
,~
"
~.
"
' ')0" ...
�170
ACTI ON PHY SIOL OGIQ UE ET
l'ATH OGÉ NÉ'I' lQUE DES EAU
X.
premières heu res, s'éleva de 7 dixième
s de degré de midi à trois heures.
Elle conserva à peu près son chif
fre norm al aux autres heures de
la
journée. Du quinzième au vingt-de
uxième jour , les résu ltats furent
à
peu près les mêm es; mais à part
ir du vingt-cinquième, la dose de
l'ea u ayant été portée à trois verres,
deux le matin à jeun et l'au tre le
soir ava nt diner, la moyenne de la
tem péra ture s'éleva de 5 dix.ièmes
de degré, et celle-ci suivit la mêm
e marche que les jours précédents,
c'es t-à- dire qu'elle augmenta de 2
dixièmes de degré environ pen dan
t
les trois heures qui suiv iren t l'ingesti
on de l'ea u, et de 6 à 7 dix.ièmes
de degré entr e midi et trois heures,
pou r repr end re ensuite son chiITre
primitif. Le vingt-sixième jour , la
dose de l'ea u étan t de deux verres
le
matin et deux verres le soir, le ther
momètre mar que sous l'ais sell e:
37° avant l'ingestion de l'eau.
37,3 deux heures après.
37,5 de midi à une heure.
37,6 de une heur e à deux.
37,8 'tie deux à trois heur es.
37,6 de trois à quat re heures.
37,6 de quat re à cinq heur es.
37,3 de sept à huit heures.
37,2 de huit heur es à neuf.
37 de neuf heur es à dix.
» Ainsi, la température de la peau
s'était élevée de 1 degré 3 dixièmes
depuis le commencement des expérie
nces. C'est le degré le plus hau t
qu'e lle ait atteint.
» Après l'usage de l'eau, le lhermom
ètre mar que le malin àjeu n:
1" jou r. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . .. . . . . . . . . . ..
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» La cha leur de la peau était donc reve
nue, dès le cinquième jour , il.
sa moyenne ordi nair e.
» Un fait bien digne d'at tent
ion, et que ,j'ai remarqué non-seulem
ent
sur moi-même, mai s encore SUl' d'au
tres personnes, c'est que la températu re de la pea u reste stationnaire
et m~e
dim inue quelquefois, au
lieu d'augmen leI', lorsque l'ea u
min éral e, n'ay ant pas été digé rée,
prod uit un dérangement d'entrailles.
» Malgré l'activité que l'ea
u de la. Raillèt·c imprime aux fon
ctions
�SYSTÈME CUTANÉ.
cutanées, je n'ai jamais remarqué que la transpiration fût augmentée,
et la sueur, qui n'a pas cessé d'être acide, a toujours été sans action sur
le papier à l'acétate de plomb.
» Il n'est pas inutile de faire ressortir l'importance des résultats que
je viens de signaler. Malheureusement les points de comparaison manquent, l'action des di vers agents thérapeutiques sur la chaleur de la
peau n'ayant jamais été déterininée. Toutefois, les effets physiologiques
des principaux procédés suivis en hydrothérapie suffiront. je crois, pour
nous fixer.
» Selon M. Fleury, un quart-d'heure d'immersion dans de l'eau il.
9 degrés abaisse la chaleur de la main de 35°5 à 12°6; mais celle-ci
étant ensuite exposée iL l'air, sa température s'élève, au bout d'une
heure 15 minutes, de 1°1\, au-dessus de son ch ilTre primitif et physiologique, par l'effet de la réaction (1). Une douche en pluie de la durée' de
trois minutes, la température de l'eau étant de 1~o, a produit sur moi
les effets suivants:
Chaleur de
Ù~
pea~b
prise sous l'aisselle.
Avant la douche. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . .
Trente minutes après............... _.. .. . . _. . . . . . . ..
Au bout d'une heure ........................... - .. . _
AU bout d'une heure et demie .......... ........ , . . . ..
Au bout de deux heures.. . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . ..
AU bout de trois heures... .. .... .. . .. . . ..... ..... . ..
Au bout de quatre heut'es. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
36"6
36,5
36,9
36,5
38,3
37,6
36,7
» Ainsi, la douche augmenta la chaleur de la peau de 1°7, et après
quatre heures celle-ci était revenue il. son degré primitif. La réaction
pl'oduite par les bains de mer n'a jamais fait monter le thermomètre
placé sous mon aisselle de plus de 1°5 au-delà du chiffre initial.
» On voit, d'après cela, que l'eau de la RaitlM'e en boisson et à dose
assez élevée, exerce SUI' la lempératllJ'e de la peau, au bout d'un cCl'tain
temps (vingt jours au moins), une action presque aussi énergique que
les procédés hydrothérapiques les plus efficaces. »
Le maximum d'élévation de la chaleur cutanée sous l'influence de
l'eau de Césa1' et de celle des Espagno ls n'a jamais dépassé 1 degré dans
mes expériences; celui de ]JIauhou1'at, du Pré et des Œufs est inférieur de quelques dixièmes de degré. Cette diIJérence tient peut-être à
ce que toutes ces sources sont plus alcalines et plus diurétiques que la
Raillè1'e. Je n'attache pas iL cette opinion plus d'importance qu'elle
(1) Hydrothérapie mtionnellc, p. 148.
�172
ACTION PHYSIOL OGiQUE ET PATHOG ÉNÉTIQU E DES
EAUX.
n'en mérite, car il importe avant tout de bien constater les faits; l'explication n'est qu'accessoire.
Par suite de l'activité que nos eaux, et surtout la RaillM"e, donnent à
la circulation capillaire du tégument externe, - activité suffisamment
prouvée par l'augmentation de la température, - la peau remplit avec
plus d'énergie sa double fonction d'organe excréteur et de surface
respiratoire. C'est un effet physiologique qui retentit sur l'organisme
entier. (Considé'ration s préliminai?'es, page '136.)
Quant aux elTels pathogénétiques, ils sont rares et ne consistent
gUllre que dans des démangeaisons plus ou moins vive:;, quelques
éruptions à peine appréciables et l'exaspération de certains états pathologiques.
Il me reste à examiner si les principes sulfureux de nos eaux sont
éliminés en partie par la peau.
Sui vant M. Mialhe, une certaine quantité de sulfure ou plus probablement d'hyposulfite alcalin échappe à l'action comburante de l'oxygène, et, par imbibition tlU endosmose, arrive à la surface de la peau.
La, si c'est du sulfure alcalin qui est excrété, il est instantanément
décomposé par les acides de l'humeur cutanée, il se forme un sel
alcalin et il se dégage de l'acide sulfhydrique. Si c'est, au contraire,
un hyposulfite qui est perspiré, il est décomposé par la même cause;
mais les produits de décomposition sont difTérents: il se forme aussi un
sel alcalin, mais il se dégage de l'acide sulfureux et il se précipite du
soufre. Cette dernière supposition explique encore plus aisément que
la première la couleur jaunâtre que le soufre donne à la peau quand il
est aùministl'é pendant un certain temps et à une dose convenablement
élevée, ainsi que Vogt l'a le premier constaté» (1). Mais comment se
fait-il qu'un sel aussi réducteur que le sulfite de soude, selon la
remarque de M. :Filhol (2) , puisse traverser le système circulatoire sans
y être brùlé, alors que nous savons que son exposition li. l'air libre
suffit pour le transformer en sulfate de soude?
Quelque ingénieuse que soit ~g. théorie de M. Mialhe, je puis
d'autant moins l'accepter, comme 'd'ailleurs toute autre théorie chimique, que les réactifs les plus sensibles n'ont jamais révélé la présence
du soufre dans les produits de la transpiration cutanée pendant l'usage
<les eaux de Cauterets en boisson.
I(
(1) Chimie appliquée à la physiologie ct à la IherapelttiqlW , p. 233.
(2) 01W. cité, p. 28V.
�113
SYSTÈM I!: CUl'AiXÉ.
bo isson,
E lfets l)hysJol o glttlles de l'eau de la Il,aillèl'e eu
Recher ches sur la tempér ature de la peau.
DEGRÉS CENTIGHADES SOUS L'AISSELLE (1)
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(1) Dans ces observations, le thel'momètre resta appliqué sous l'aisse
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1
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cinq heures et demie du soir, c'est-à-dire pendant vingt-quatre heures.
survenue la veille.
(3) La dose a été réduite 11 deux verres le matin li cause de la diarrhée
de cinq li six heures et de six li sept
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NERVEUX.
,175
CHAPITRE VI.
SYSTÈME NERVEUX.
En général, on a beaucoup exagéré l'action des eaux minérales sur
le système nerveux, parce qu'on a pris souvent des effets médiats eL
secondaires pour des eHets immédiats et primitifs. Par exemple, lorsque
les eaux ne sont assimilees qu'incomplètement, ou qu'il y a saturation,
l'agitation, l'insomnie, l'inquiétude, l'agacement, la courbature qui en
résultent n'ont point pour cause une action directe sur le système
nerveux. Il en est de même quand les eaux sont bien tolérées par le
tube digestif, et que les tl'oubles nerveux de l'organisme s'apaisent,
par suite des modifications imprimées aux fonctions assimilatrices. De
ce que le fer calme les accidents nerveux qui accompagnent la chlorose, s'ensuit-il qu'il faille le considérer comme un médicament antispasmodique? Assurément non, et chacun sait que ce médicament
n'agit qu'indirectement sur le système nerveux; c'est-à-dire en rétablissant l'équilibre entre le sang et les nerfs. C'est un principe élémentaire de thérapeutique. « Combien de fois, disent MM. Trousseau ct
Pidoux, n'avons-nous pas vu l'insomnie de certains convalescents, des
rêvasseries, du délire même, céder à un bouillon, à un tonique alimentaire quelconque» (1).
Le traitement compliqué que l'on fait suivre aux malades dans la
plupart des slalions thermales est encore une cause d'erreurs. En ef1'et,
une douche trop longue, un bain trop chaud, l'emploi simultané et
quelquefois intempestif des procédés hydro])alnéaires les ,plus énergiques peuvent amener du cÔlé du système nerveux des perturbations
que l'on est disposé à attribuer à l'action directe et immédiate des eaux
sur ce système.
Le docteur Alfred Buron ne me paraît pas avoir tenu compte de
toutes ces circonstances, quand il a écrit que les eaux de Cauterets
surexcitaient le système nerveux ct qu'il y avait trois degrés dans leur
action: 1° la période de simple agitation, qui ne doit pas faire interrompre le traitement, ct que tous les malades éprouvent; 2° l'engourdissement du cerveau; 3° la congestion permanente des vaisseaux de
l'encéphale (2). J'avoue n'avoir rien vu de semblable, et cette différence
(1) Traité de lhémpeuti quc.
(2) Annales de la société d'hydrolog ie m édicale de Paris, t. VHI , p. 96.
�176
ACTIO)/ l'IIYSIOL OGIQUE ET PATllOcl o:NÉTIQU E DES
EAUX.
dans les résulLats de l'observation provient certainement du mode
d'application des eaux. Je démontrerai plus loin, en parlant de nos
eaux employées à l'extéri eur, comment elles peuvent déterminer
la
congestion des centres nerveux sans qu'elles agissent pour cela d'une
manièr e spéciale sur ces organes.
Les eaux de Cauterets, prises en boisson, à des doses rationnelles,
ont sur le système nerveux une action insensible, c'est-à-dire qui n'est
caractérisée par aucuns phénomènes particuliers. Les effets spasmo
diques qu'on observe chez certaines personnes se lient le plus ordinairement à d'autres effets pathogénétiques, dont j'ai parlé dans les chapitres précédents. Inutile d'ajouter qu'il y a des exceptions qu'il faut
rapport er à des dispositions individ uelles partir.ulières, à une susceptibilité nerveuse exagérée.
L'éréthisme que nos eaux, surtout celle de la Raillè1'e, déterm inent
du côté des organes génitaux, et la force que retrouvent, sous leur
influence, les individus alIaiblis par les excès vénériens ou les pertes
séminales involontaires,-6embleraient démontrer qu'elles agissent d'une
manièr e toute spéciale sur la moelle épinière. Mais je fais observe
r
qu'il y a des médicaments qui excitent les organes génitau x sans agir
directement sur la moelle épinière, tandis que d'autres modifient
cc
centre nerveux sans que leur action retentisse du côté des organes
génitaux. J'ajoute que les toniques analeptiques, l'hydrothérapie, les
bains de mer, etc., renden t souvent la force aux individus aITaiblis par
les plaisirs vénériens ou les pertes sémina les; cependant, on ne saurait
leur attribuer une action directe, immédiate sur la moelle épinière.
C'est pour ne pas avoir étudié séparément, et suffisamment analysé
les elfets des eaux minérales dans leurs diITérents modes d'emplo
i,
qu'on a multiplié jusqu'à la confusion leurs applications spéciales.
Je reviendrai sur ce point importa nt quand il sera question des eaux
de Cauterets considérées comme agents de la médication excitante.
CHA PITR E
VI.
CHALEUR ANIMALE.
Je ne crois pas qu'aucu n médecin se soit occupé avant moi de l'influence des eaux minérales sur la température du corps humain
.
Cependant, comme je l'ai fait observer déjà, c'est une étude trés-importante, à cause des l'apports qllÏ existent entre la chaleur animale et les
�,177
CHALIW H ANIn'lALE.
phénomènes vitaux, notamment la nutrition. Mais je dois dire aussi
que ces recherches sont difficiles, délicates, et qu'elles exigent une
grande patience.
'foutes les sources de Cauterets qui sont employées en boisson m'ont
paru avoir, à un ou deux dixièmes de degré près, la même action sur
la calorification organique. C'est pourquoi je me bornerai à faire
connaître les résultats que j'ai obtenus avec l'eau de la Raillèr·e.
Voici ce que j'ai constaté chez les quatre personnes dont il a été déjà
question (page 168) :
PRE~UÈ
OBSERV ATION.
(Homme de
41)
ans.)
TempémtMTe dM CO'l'pS p1'ise sous la langue,
Avant le traitem ent. . .. . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
Au bout de quatre jours, la dose de l'eau étant de 115 grammes, ou un
demi-verre ordinaire ..... , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
grammes, ou un
Au bout de huit jours, la dose de l'eau étant de ~30
. . . . . . . . . . . . ..
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de
étant
l'eau
de
dose
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jours,
quinze
Au bout de
deux verres ....... ..... , . ........ . . " .. " ........ ,... .. . . .. ..
Au bout de vingt-cinq jours, la dose de l'eau étant de 920 grammes, ou
quatre verres, deux le matin à jeun, et deux le soir avant le dînel'.
DEUXIÈM E OBSERVATION.
36°7
36,9
37
37,1
37,3
(Homme de 27 ans.)
Tempér-at1tTe du corys pr-ise SOMS la langue.
Avant le traitement ... ... ... .
Au bout de huit jours, la dose de l'eau minérale étant de 230 grammes,
ou un verre ordinaire....... , .. , ....... ....... ....... " . . . . ...
Au bout de douze jours, la dose de l'eau étant de 460 grammes, ou deux
verres le matin à jeun ....... ....... ....... ....... ....... .... ,
Au bout de vingt jours, la dose de l'eau étant de 690 gl'ammes, ou trois
venes, deux le matin à jeun et l'autre le soir...... , ..... , . . . . . . .
TROISIÈ ME OBSEIWA l'ION.
37°
37,4
37,5
37,6
(Homme de 32 ans.)
Tempér'atu1'e du C01'P S pr-ise sous la lang1te.
37°
Avant le traitement .. .... , .' ........ ... '" . " ....... ....... . , o...
un
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gramme
200
de
étant
l'eau
de
dose
la
Au bout de huit jours,
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deux
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An bout de quinze jours, la dose de l'eau étant de ll60 grame~,
3.7, fi
verres, un le matin àjeun et l'autl'e le soil' avant Je clIne)'.. . ......
ttl (.UT-S1A l1D.
�.178
ACTION PIIYSIOLOGIQUE ]<:'1'
PATIOG~
~ NÉT]QUE
DES EAUX.
Au bou t de vingt-cinq jours, la. dose
de l'eau étan t d~ 920 grammes, ou
quat re verres, deux le matin à jeun
, et deux le soir avant dîne r...
37,6
Au bou t de tren te jour s, la dose de
l'eau minérale étan t la même. . . ..
37,7
QUATRiÈME OBSERYATION.
(Homme de 40 ans. )
Tempé-l'atn1'e dtt CQ1'ps p1'ise sous la
,langue.
Avant le tra.itement .... .. '" . . ..
.... .... ... . .... .... .... .... ...
36°9
Au bou t de quat re jours, la dose de
l'eau étan t de 230 grammes, ou un
verr e ordi nair e. . . . . . . . . . . . . . . . .
... ........ ...... ... ... .......
37,2
An bou t de huit jours, la dose de
l'eau étan t de deux verres, ou
460 grammes, le matin à jeun . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
37,5
Au bou t de douze jour s, la dose de
l'eau étan t la mêm e. . . . . .. . . . ..
37,u
Au bou t de se.ize jours, la dose de
l'eau étan t de trois verre5, deux le
matin à jeun et l'aut re le soir avan
t dîner.... .... ... , ., .... , ... ,.
37,5
Au bou t de vingt-cinq jours, la dose
de l'eau étan t de 1,150 grammes,
ou cinq verres, trois le matin et deux
le soir (1). .. . . . . . . . . . . . . .. 37,2
Dans les expériences crue j'ai faites
sur moi-même, j'ai pu suivre
plus exactement les variations de la chal
eur organique sous l'influence
de l'eau de la Raillère, puisque j'ai
observé le thermomètre toutes les
trente minutes pendant les trois heu
res qui ont suivi l'ingestion de
l'eau, et toutes les heures de midi à trois
heures ct de sept à 'dix heures
du soir. Or, j'ai trouve:
~o
Que la dose de l'eau étant de 115 gram
mes, ou un demi-verre
ordinaire, la température de mon corp
s, qui était de 36 degrés 9 à
37 degrés avant mes expériences,
n'avait pas varié d'une manière
appréciable pendant les trois prem
ières heures, mais qu'elle avait
augmenté de deux dixièmes de deg
ré entre deux et trois heures de
l'après-midi, ~ t qu'elle s'était mainten
ue à son chiITre initial aux autres
heures de la journée;
20 Qu'à la dose d'un à quatre verres,
l'eau de la Railliwe n'avait
jamais fait monter le thermomètre de
plus de 3 dixièmes de degré pen dant les trois premières heures, tandis
<jI..le de midi à trois heures celui-ci
s'était élevé jusqu'à 6 dixièmes de cteg
r'é au-dessus du chiITre ordinaire;
30 Que la moyenne de la chaleur
animale, prise sous la langue, le
matin à jeun et avant de boire, surpassa
illa moyenne ordinaire de ~ à
2 dixièmes de degré à partir du ving
t-quatrième jour, lorsque la
dose de l'eau était de trois verres, ou
690 grammes.
(1) L'eau à la dose de cinq verres
avait déterminé une diarr hée assez
a]lo[J(lante chet.
le sujet cIe cetle observation .
�CH .\ LEUR .\NI1L\l.E.
EU'et .. pbyslologl<lues de l'ellu de la Ilallltll'e en boi~!lOD.
Recherches sur la chaleur antmale.
DEGRÉS CENTIGRADES SOUS LA LANGUE (1)
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(1) Dans ces obscrvaÎions, Ic tllcl'momètre rosta appli<IUé sous la langue pendant dix minutes.
(2) La diète a été observée jusqu'à cinq heures ct demie du soir, c'est-il-dire pelldant vingt-quatre heures.
(3) La dose a été réduite li deux verres le matin à cause de la diarrhée survenue la veill e.
(4) Le dîner n'a ell lieu qu'a sept heures.
(5) J'a i cessé l'usa c de l'cau" pUl'lir de cc jour.
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181
Il résulte des observations qui précèdent que l'eau de la Raillère à
l'intérie ur élève la chaleur animale, et que celte élévation ne dépasse
guère un demi-degré, alors même que la dose de l'eau est forte et que
son usage a été continué pendant longtemps.
En considérant que les médicaments excitants les plus actifs, tels
que le phosphore, les canthar ides, l'acétate d'ammo niaque, le seigle
ergoté, le sulfate de quinine, etc., donnent une élévation à la temet
pérature du corps qui varie entre quelques dixièmes de degré
(1),
trés
adminis
sont
ils
2 degrés au plus, suivant les doses auxquelles
on accordera aux modifications imprimées à la chaleur animale par
l'eau de la Raillèr e une importance qu'on serait tenté de leur refuser
de prime abord. J'ajouterai que les procédés :les plus énergiques de
l'hydrothérapie, cette méthode thérapeutique si puissante, ne modifient guère plus activement la calorification vitale. Ainsi, d'après
e,
M. Fleury, dont l'autorité en pareille matière ne saurait être contesté
quelde
langue,
la
sous
prise
,
la douche élève la I.empérature animale
ques dixièmes de degré, au maximum d'un degré tout entier (2).
SIt1" les modifications
(1) Dum': R1L, DEMARQUAY et LECOINTE, Recherches expérimentales
e de 'dirrérents
imprimées à la température an'imale par l'introduction dans l'économi
agents thérapeutiques.
(2 ) Ifydrothémpie rationnelle, p, 68.
�~8:2
.\CTlON PIIYSlOJ .OGI\iUE El' l'A'I'IlOC 'ÉNÉTltlU E DES EAUX.
SEC TION II.
ACTION PIIYSIOLOGIQ.UE ET PATllOGÉNÉTlQ.UE DES EAUX E1lPLOYEES A L'EXTÉRI
EUR.
Grtlce au nombre el it l'abondance des sources, ainsi qu'à la gradation de leur thermalité, on a pu multiplier et varier les procédés
hydrobalnéaires dans n~tre
station thermale, selon les besoins de la
thérapeutique et les progrès de la science.
Cent cinquante baignoires, réparties dans les divers établissements,
servent aux bains généraux et aux demi-bains.
Les douches, soit ascendantes on descendantes, froides, chaudes,
tempérées ou écossaises, sont aussi complètes que possible sous le
rapport de la pression, de la forme et du diamètre.
La sLabilité du principe sulfureux de nos caux permet d'appliquer
avec avantage les douches pharyngiennes pulvérisées au trai Lement (les
::dTecLions du pharynx et de la partin supérieure du larynx. Nous verrons, en effet, que les caux su Hurées sodiques en général, et celles de
CaulereLs en particulier, perdent très-peu de leur principe sulfuré par
la pulvérisation.
Des bains de jambes et des bains de siège à cau courante complètent
l'ensemble des moyens balnéothérapiques ùont les médecins peuvent
disposer actuellement.
Le splendide établissement qui dai't 6Lre alimenté pal' la source cles
Œufs, et que la compagnie fermière l'ail construire, renfermera un
système complet d'étuves sèches ct hum ides, des cabineLs spéciaux pour
le massage et une vaste piscine naLatoire à eau sulfureuse couranle. La
source des ŒtbfS esl assez abondante pour qu'on donne au bassin de
nalation des proportions bien supérieures il celles des plus belles piscines de l'Europe. Nous pouvons avoir presque une rivière d'cau
sulfureuse.
Les médecinR qui ont ohservé attentivement les effets de nos eaux
�BAINS A LA Tli:i\IPÉRATURE NORMALE.
~
83
employées par les procédés que je viens d'énumérer doivent être
surpris, je dirai même effrayés rie la négligence apportée généralement
dans celle partie si importante du traitement hydro-thermal. On se
figure lJue querques degrés de plus ou de moins dans la température
d'un bain ne peuvent pas influer sur les résultats. On croit aussi que
les eITets des douches dépendent de leur durée, et qu'elles sont d'autant
plus efficaces qu'on peut les supporter plus longtemps. Fllnestes préju·
gés qui ont fait perdre à bien des malades les bénéfices de leur saison
thermale!
Dans les applications extérieures de nos eaux, tout doit être mesuré,
proportionné, dosé, en quelque sorte: température de l'eau, durée de
l'application, force de projection, etc. Il serait bien préférable pour la
plupart des valétudinaires de se borner à prendre les e&ux en boisson,
que d'avoir recours à des moyens balnéothérapiques qui, employés
d'une manière empirique et irrationnelle, peuvent compromeLlre les
résultats du traitement interne. Heureux quand ils n'aggravent pas les
maladies! Voilà une vérité qui, je l'espère, trouvera sa démonstration
dans les considérations suivantes.
CHAPITRE
rer.
BAINS.
Nous étudierons successivement l'action des bains généraux, des
demi-bains, des bains de jambe et des bains de siège ft eau couran le.
§ i cr. _ Bains généraux.
La température du bain est la principale condition à laquelle ses effets
sur le corps humain sont subordonnés. Je prendrai comme terme de
comparaison ce que M. le docteur Kuhn a appelé deg1'é isotherme)
limite thermique) température normale c!11f bain) c'est-à-dire le
. point où l'absorption est compensée par l'exhalation, où le corps
plongé clans J'ean ne perçoit ancune sensation cle chaud ni de froid.
S~ivantl
remarque de M. le docteur Duriau, ce degré d'indifférence
correspond précisément an point où le bain soustrai t au corps immergé
une quantité de calorique égale à celle que développe physiologiquement
�481
ACTION PIlYSIOL OGIQUE ET l'ATIlOG ÉNÉTlQU E DES
I~AUX.
la source de chaleur animale l"). Il est au-dessous de la température
de la peau .
.Mais le dé'gré isotherme du bain varie suivant plusieurs conditions
dont il importe de tenir compte: la température de l'atmosphère, la
susceptibilité organique des individus, et surtout les états pathologiques. M. Duriau le place entre 3~ et 34, degrés centigrades. Cette limite
me semble trop basse, eu égard à la température normale du corps prise
sous l'aisselle et sous la langue (voyez page 139). Je crois qu'il est plus
exact de la placer entre 33° et 35° c. Il va sans dire que cetLe limite n'est
point absolue . D'ailleurs, on la déterminera toujours facilement pour
chaque individu en partant de ce principe, que le bain est à la limite
thermique quand la température de la peau, .prise sous l'aisselle, surpasse celle Je l'cau d'un ou deux degrés au plus, et quand l'individu
qui y est plongé ne sent, au bout de quell}ues minutes d'immersion,
aucune impression de chaud ou de froid.
Les bains pris au-ùessllS ou au-dessous de la limite thermique sont
chauds, très- chauds, frais ou froids, suivant le nombre de degrés qui
la dépassent ou qui lui sont inférieurs. Ainsi, le bain chaud a de 36°
à 38° C. , le bain très-chaud de 38° il 4,2°, le bain frais de 3ao à ~5°,
le
bain froid de 25° à 18°, et le bain très-froid de 10° à 8°.
BAINS A LA TEMPÉRATURE NORMALE (de 33 11. 35 degrés
centigr ades).On sait que beaucoup de personnes arrivent, par l'habitude, à supporter
facilement les bains chauds. Ce serait donc s'exposer à une grande
erreur, que de déterminer pour ces personnes le degré isotherme du
bain par la sensation qu'elles éprouvent après leur immersion ùans
l'eau. Il faut, dans ce cas, s'assurer auparavant de la température de la
peau avec un thermomètre placé sous l'aisselle. Au reste, je dois faire
observer qu'en général cette précaution est indispensable chez beaucoup de malades, dont les sensations sont ordinairement trompeuses.
CÙ·culation. - Presque toutes les eaux de Cauterets, employées en
bains à la limite thermique, ont ' sur~
l'appareil circulatoire des e(Iets
iùentiques et que je résume ainsi:
Pendant le bain, ralentissement du pouls, ou action s6clative sur la
circulation; après le bain, réaction, c'est-à-dire accélération progressive
cl u pouls, rléteJ'm inant, dans l'espace de quatre ou cinq heures,
une
augmentation de 10 à 30 pulsations par minute sur le chiITre initial
suivant les sources (voyez le tablealt ci-jo'i nt). Plus la température du
(1) Annales de la société d'hydrologie médicale de Paris, t.
Il,
p. 203.
�BAINS A LA TEMPÉllATURE NORMALE.
185
bain se rapproche de 33° c., plus la sédaLion est marquée; la réaction
est aussi plus intense, à la condition, toutefois, de ne pas donner
au bain une d urée trop longue, et surtout de ne pas le prolonger
jusqu'à ce qu'il produise la sensation de froid.
L'eau de Césa1', celle des Espagn ols et de Pauze-Nou'lJcau ont des
effets primitifs différents de ceux que je viens d'indiquer: pendant le
bain, même à la température de 34° C., le nombre des pulsations artérielles augmente au lieu de diminuer. Je signale cette particularité il.
l'attention des praticiens et des physiologistes qui mettraient en
doute l'absorption de nos eaux par la surface cutanée pendant le bain.
Peut-être paraîtra-t-elle d'autant plus extraordinaire que Césa1', les
sulfuraEspagn ols et Pauze- Nou'vcau ont perdu beaucoup de leur
tion aux robinets des baignoires; mais elle n'en est pas moins réelle,
incontestable. Quant à sa cause, il me semble difIi.cile de la déterminer. Toutefois, je reviendrai sur ce point.
Le tableau ci-joint montre que l'intensité de la réaction, ou l'augmentation du nombre des pulsations artérielles après le bain et pendant
la journée, varie pour chaque source, et est en rapport avec la sulfuration de l'eau aux robinets des baignoires. En effet, en prenant pour base
le degré d'action des bains sur le pouls, voici dans quel ordre il faut
classer les sources:
La Raillère.
Le Bois.
Le Pré.
Pauze-Nouveau.
Les Espagnols.
César.
Le Petit-Saint-Sauveur.
Pauze- Vieux.
Le Rocher.
Rieumiset.
Le lecteur ne doit point oublier que cette classification résulte
d'observations faiLes sur moi-même, c'est-à-dire que les chifTres SUl'
lesquels elle repose ne sont point absolus, invariables, puisque
les phénomènes vitaux se modifient avec chaque individualité. Néanmoins, j'attache une grande importance aux résultats que j'ai obtenus,
non-seulement parce qu'ils proviennent de recherches faites avec une
exactitude et une précision irréprochables, mais aussi parce qu'ils
sont conformes avec ce CJue j'ai observé chez un grand nombre de
malades.
�186
RECHERCHES
SUR
Il
Tempéra-
Noms
L'ACTION
DES
PHYSIOLOGIQUE
1J]l\. U X
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Durée
...............
Température dn corlls en degrés
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du
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Sources.
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ACTION PHYSIOL OGIQUE ET PATlIOG ÉNÉTIQU E DES
EAUX.
Urination. - L'action de nos eaux sur la sécrétion urinair e, quand
on les administre en bains, est à peu près la même que lorsqu'elles sont
employées à l'intérie ur: l'urine devient plus abonda nte; sa densité
augmente pendan t les premiers bains; celle qui est émise après le bain
contiM t plus de sels et de matières organiques qu'a l'état normal.
La
propriété si remarquable qu'ont certaines sources prises en boisson
,
surtout les plus alcalines, de faire rendre une grande quanti té de graviers composés d'acide urique et d'urates, se mani[esLe aussi sous
l'influence des bains des Espagnols, de Césa1', de Pauze-Nouveau
et
même de la Raillèl'e et du Bois, mais à un degré inférieu r pour ces
deux dernières sources.
J'ai vu des bains d'eau de la Raillè1'e faire revenir presque à l'état
aigu un écoulement blénorrhagique guéri depuis quelque temps. A
la
vérité, ce fait est exceptionnel.
Enfin, plusieurs dépôts d'urine , examinés au microscope, ont
montré la même comp~itn
que ceux dont il a été question à la
page 166.
Chaleu1' animale. - La diIIérence que je viens de signale r entre
quelques sources du groupe de l'Est et celles des autres groupes
,
quant a leurs effets primitifs sur la circulation, existe aussi pour
la
chaleur animale. Ainsi, pendan t un bain d'cau de Césa1', des Espagnols ou de Pauze-Nouveau, la chaleur organiq ue, mesurée sous la
langue , s'élève de plusieurs dixièmes de degré, tandis qu'elle ne
varie pas pendant un bain préparé avec l'eau de la Railtè1'e, du P1'é,
du Bois, de Pauze- Vieux, etc. POUl' ces dernières sources, c'est après
le bain seulement qu'il y a augmentation progressive de la tempér
ature du corps (jusqu'à 6 dixièmes de degré au plusi .
Mais toutes les eaux de Cauterets, àquelqu e groupe qu'elles apparti ennent, ont pOUl' caractère commun d'élever, après un certain nombre
de bains, la moyenne de la chaleur animale déterminée thermométriquement le matin avant le bain. Les proportions dans lesquelles celle
élévation a lieu ne dépassent guère 2,fJU 3 dixièmes de degré, ct m'ont
paru être en rapport avec les modifications que les eaux imprim ent ft
la
circulation.
Tégument externe. - Abs01'ption ctbtanée, - En mesura nt allentivement la tempér ature de la peau, au moyen d'un thermomètre placé
sous l'aisselle, non-seu lement avant et après le bain, mais encore
à
plusieurs moments de la journée, et en comparant les résulats avec
ceux fournis pal' le thermomètre placé sous la langue, j'ai consLaLé:
lOQue toutes les sources de CauLel'ets élcvent progressivement, aprè&
�nAINS A LA
TE~IPÉRAU
NORMALE.
189
le bain, la température de la peau dans des proportions variables suivant les sources;
20 Que la moyenne de la chaleur de la peau, déterminée le matin
avant le bain, augmente après un certain nombre de bains jusqu'au
maximum de 5 à 6 dixièmes de degré;
30 Que les bains qui élèvent le plus la température de la peau sont
les plus sulfureux: ceux de la Raillè1'e, du Bois, du Pré, de Pa~bze
Nouveau, des Espagnols, de Césa?';
4. 0 Que la chaleur animale, prise sous la langue, et celle de la peau,
prise sous l'aisselle, n'augmentent pas clans les mêmes proportions,
puisque le maximum atteint tout au plus 9 dixièmes de degré pour la
première, ct qu'il dépasse 1 degré pour la seconde.
C'est surtout lorsqu'elles sont employées en bains que nos eaux
produisent parfois, du cOté de la surface tégumentaire, le mouvement
pathologique auquel on a donné le nom de poussée, depuis le simple
pruriC, ou picotements plus ou moins vifs et plus ou moins étendus, jusqu'aux éruptiolls de vésicules, de boutons de prurigo, de furoncles, etc.
Mais il s'en faut que celte action soit exercée au même degré par
toutes les sources. Je crois pouvoir affirmer qu'elle est plutôt en raison
de leur alcalinité que de leur sulfllration, de sorte CJue les bains préparés avec les eaux·du premier groupe de l'Est, les Espagnols, Césa?',
Pauze-Nouveau ct Pauze-Vieux, modifient plus énergiquement
certaines affections cutanées que ceux de la Raillère et du Bois, qui
sont plus sulfureux.
Cette proposition est, au point de vue de la théorie, en opposition
avec les idées qui règnent aujourd'hui à Cauterels; car si l'on a l'habitude, quand il faut provoquer un mouvement congeslionnel vers la
peau, d'envoyer les malades aux bains de Pa~bze-Nouv,
de Césa?'
ou des Espagnols, c'est parce qu'on les croit plus sulfureux que ceux
de la Raillè1'e et du Bois. Or j'ai prouvé qu'il en est autrement. Quant
à l'alcalinilé, c'est une condition dont personne n'a tenu compte
jusqu'ici, ct qui cependant mérite bien de ne pas passer inaperçue.
On doit considérer, d'ailleurs, que si la sulfuration des bains de la
Raillè?'e ct du Bois l'emporte SUl' celle des bains de Pa~bze,
de Césa?'
ct des Espagnols, ccux-ci sont néanmoins plus minéralisés que les
autres, ù cause de leur richesse plus grande en silicates alcalins.
L'élévation progressive de la température de la peau, sous l'influence
des bains, est un phénomène physiologique, tandis que la poussée est
un effet pathogénétique. Il n'y a donc aucun rapport à établir entre ces
effets. J'expliquerai, en parlant de l'inlluence des propriétés chimiques
�HlO
ACTION 1)!lYSlOL OGlti E ET lIATIIOG É:'iièTIQU E DES EAUX.
de nos eaux sur leur action, comment je conçois qu'elles congest ionnent la peau d'autan t plus facilement qu'elles sont plus alcalines.
J'arrive à la question si diflicile, si complexe et si controversée de
l'absorp tion des eaux par la peau pendan t le bain.
Le lecteur compre ndra qu'il m'est impossible de rapport er ici les
nombreuses expériences qui on t été faites dans le but d'éclair cir cette
question, et qui, en définitive, ont amené plutôt les ténèbres que
la
lumière .
« Il y a déjà. soixant e-quato rze ans, dit M. Scoutetten, que plusieu
rs
savants ont commencé à douter des propriétés absorbantes de la peau.
Dans un mémoire sur la transpir ation, l'habile expérim entateu r Séguin,
après de nombreuses recherc hes, arriva il conclure que la. peau
n'absor be pas. Magendie, qui doutait de l'absorp tion des liquides
par
la peau, fait remarq uer que leur passage à travers l'épiderme est encore
plus dimcile de dedans en dehors que de dehors en dedans ; que c'est
par cetle raison que la sétosité qui remplit les phlyctènes des vésicatoires et les brûlure s ne s'en échappe qu'avec une extrême lenleur .
La
que Lion de l'absorption par la peau a été l'objet de sérieuses études
de
. la part des médecins allemands, anglais ct français; partout il y
a cu
divergence d'opinion . Nous comptons en France neuf médecins qui
se
sont prononcés pour l'affirmative el huit pour la négativ e; en Allemagne: dix pour ct trois coutre; en Angleterre, cinq pour l'affirmative
et deux pour la négative.
» Ces travaux sont loin d'avoir une égale valeur; plusieu rs ont été
l'objet de critiques fondées. II faut arriver à ces dernier s temps pour
trouver des recherches accomplies avec une remarq uable précisio
n:
elles sont dues à MM. Willemin (1), Mougeot (2) et Reveil (3). Malgré
le laIent des observateurs et la consciencieuse exécution de leurs expé:>'
l'iences, ils sont aussi alTi vés à formuler cles conclusions opposée
s:
M. Wil1emin croit à l'absorp tion de l'eau et cles substances médica menteuses qu'elle contient lorsque la peau de l'homm e est dans le bain;
les
deux autres au leurs la nient.
,i:
» D'où vient celle opposition radicale entre des hommes égalem
ent
instruit s et animés du plus sincère désir de découvrir la vérité? Elle
tienl évidemment à un défaut d'enten te, à des points de départ
(1) Recherches expérimentales St!!' l'abso)'ption pa?' le tégument extc1'nc,
elc., in-S·;
Paris, 1863, ct Nouvelles rechenhes; Paris, 186 /1.
(2 ) Notes médicalcs, etc. Troyes, lBM"
(3) Recherches snI' l'osmose, etc . Paris, 1865.
�.\HSORI''1'lON CUTANÉE.
diflél'ents, à ùes comparaisons inexactes s'appuyant sur ùes faits qui
n'étaient point comparables entre eux)} (1) .
M. ScoutetLen a raison: c'est faute de s'être entendu et d'avoir étudié
la ques tion avec méthode qu'elle n'est pa résolue. Suivant moi, elle se
résume dans les deux problèmes suivants:
L'absorption cutanée est-elle admissible en théorie?
Peut-on prouver qu'elle existe réellement par l'expérimentation?
10 D'après plusieurs physiologistes, l'épiderme, composé de cellules
polygonales sans pores visibles, ni daos leurs parois, ni dans leurs
intervalles, forme un enduit imperméable, inerte, insensible, dépourvu
de vitali lé et de contractilité, qui s'oppose invinciblement à la pénétration des substances extérieures de l'économie. De plus, la matière
grasse sécrétée par les follicules sébacés , et répandue sur toules les
parlies du corps, est un obstacle qui empêche le contact de l'eau avec
la peau.
Selon . d'au Lrr.s, au contraire, lorsque le corps el't plongé dans un
milieu liquide, dans un bain, par exemple, l'eau imbibe et ramollit
d'abord l'épiderme, puis elle passe par absorption dans les vaisseaux
des couches superficielles du derme, ct de là clans le torrent circulatoire. Mais la possibililé cle l'imbibition complète de l'épiderme est
contestée: ainsi, les.expériences de M. Hébert paraissent démontrer que
la peau vivante ne se comporte pas comme la peau morte, et que l'imbibition ne pénètre pas au-dessous de l'épiderme.
D'autres, enfin, admettent que la peau de l'homme recouverte de son
épiderme est enclosmotique, sans qu'il y ait pour cela absorption des
sels dissous clans l'eau clu bain . « L'imbibition, dit M. Reveil, est le
premier phénomène de l'absorption; il peut y avoir imbibition sans
absorption, mais non absorption sans imbibition. Quoiqu'e je sois loin
de penser que l'osmose soit la seule cause de l'absorption, il m'a paru
intéressant de rechercher si l'épiderme et la peau de l' homme, pris
dans diITérentes parties du corps, sont enclosmotiques. Voici le résumé
de mes recherches à cet égard; je n'ose pas encore dire mes conclusions:
» L'épiderme de l'homme est endosmotique, quelle que soit la partie
du corps où il ait été pris;
» La peau de l'homme, recouverte de son épiderme et privée autant que possible du tissu cellulaire sous-cutané, n'est pas partout
et la
également endosmotique; les régions plantaire et pal~ire
( 1) Ga::ettc des IJôpilawr:, 16 janvier 186(;.
�192
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET l'ATHOGÉNÉTIQUE DES EAUX.
partie interne des cuisses sont celles dans lesquelles l'endosmose se
fait le mieux; elle est nulle au scrotum, au dos, au thorax, aU
ventre, aux lombes, etc., mais ces faits paraissent présenter quelques
exceptions;
» Les muqueuses sont toujours endosmotiques plus par leur face
externe que par leur face interne; il en est de même de la peau lorsqu'elle laisse passer les liquides, c'est-à-dire que ceux-ci entrent
plus facilement qu'ils ne sortent; toutefois, il est des cas où l'inverse
a lieu;
» En même temps qu'il y a osmose avec la peau, il y a dialyse, c'està travers la
à-dire que les sels en solution dans l'endosmomètre so~ten
membrane pour venir dans le vase extérieur;
» Ce sont les sels seuls qui passent par la dialyse, et non le liquide
dans son intégrité, puisque de l'eau sucrée contenant de l'iodure de
potassium et colorée en rouge, d'une densité de 1060, laisse dialyser
l'iodure sans qu'il y ail. coloration du liquide du vase intérieur;
» En construisant des endosmomètres avec la peau de l'homme et
mettant tantôt dehors, tantôt dedans, des solutions sucrées aaditionnées de ferrocyanure de potassium et de perchlorure de fer, il peut y
avoir endosmose, c'est-à-dire ascension de la colonne liquide, sans qu'il
y ait formation de bleu de Prusse, d'où il semblerait résulter que l'eau
est osmosée ct que les sels ne le sont pas;
» Si ces expériences sont confirmées par celles que je fais encore tous
les jours, on pourra conclure que le corps de l'homme étant plongé
dans une solution saline, ou autre, une certaine quantité d'cau pourra
imprégner la peau par endosmose sans laisser passer les sels, tandis
que les sels tenus en dissolution dans les liquides que contiennent les
vaisseaux du derme, paraissent susceptibles de se dialyser à l'extérieur » (1).
Je tiens pour parfaitement exactes les expériences de MM. Reveil,
Hébert et autres; mais elles ne prouvent rien, selon moi, attendu que
la peau vivante ne sc comporte pa~
comme la peau morte, ainsi qu'il
résulte des expériences de M. llébert, que l'osmose ne joue qu'un rôle
très-accessoire, si toutefois elle en joue un, dans la fonction de l'absorption cutanée, et qu'il existe à la surface de la peau bien d'autres voies
que l'épiderme par lesquelles les liquides et même les solides peuvent
pénétrer. On y trouve, en effet, un nombre immense de pertuis que
M, P. Bert considère avec raison comme autant de bouches béantes par
(1) Annales de la sl)ciété (['hydrologie médicale de Pat'is, l.
XI,
page 291,
�,
ABSonPTlON CUTAè'iEE.
t -I( \
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193
lesquelles on conçoit que l'absorption s'opère. Ces pertul~
. côrrespondent à l'extrémité des canaux excréteurs des glandes sudoripares, formées elles-mêmes par l'enroulement d'un tube terminé en cul-de-sac
et qui se trouve situé au milieu du tissu cellulo-graisseux sous-cutané.
Le nombre des glandes sudoripares est très:"considérable: il y en a
environ huit cents par centimètre carré de surface à la paume des
mains et à la plante des pieds, et environ cent par centimètre carré de
surface sur tous les autres points de l'enveloppe cutanée. Leur diamètrr.
est, en moyenne, de Omm 2; maia celles du creux de l'aisselle ont
1 millimètre et quelquefois 2 millimètres de diamètre (1).
Maintenant, si l'on examine la constitution histologique de l'épithélium des glandes sudoripares ct des canaux excrétenrs, on reconnaîtra
que les cellules doivent livrer passage aux gaz de toute espèce, aux
liquides et aux éléments chimiques clissous sur le tégument ext.erne.
En etTet, dans leur portion extérieure, les condui ts sudorifères son t
constitués par des cellules semblables à celles de l'épiderme; mais, à
quelque distance de la surface libre de la peau, les cellules forment des
couches moins épaisses, se modifient, et l'épithélium passe à l'état
d'épithélium médiaire. La partie profonde participe donc par sa formation de la nature du corps muqueux, qui est essentiellement perméable. J'ajoute qu'elle communique avec le riche lacis vasculaire qui
l'entoure.
Voilà donc Ull nombre inûni de petits organes qui, réunis tous
ensemble, constituent une vaste surface d'absorption.
L'idée de présenter les glandes sudoripares comme la voie de pénétration de certaines substances dans l'économie, à travers lapeau, n'est
pas nouvelle; car Kolliker avait avancé, dès 1856, que les liquides et
même quelques substances solides pouvaient pénétrer mécaniquement
dans les conduits sudorifères.
Plus tard (1860), M. Rochard écrivait, dans son traité des maladies
de la peau, qu'une éLude plus minutieuse des glandes sudoripares le
faisait croire li. une faculté d'absorption plus considérable que celle qui
a été signalée par les physiologistes contemporains. Enfin, M. Rochard
développa la m6me idée dans un article remarquable publié pal' la
Gazette des Ea1Lx le 4, janvier 1866.
Il est vrai que notre honorable et savan t confrère, touL en admettant
la réalité de l'absorption cutanée, dit que cette fonction s'accomplit
avec lenteur, dans des proportions infinitésimales, et qu'elle est, par
(1) J. Béclard, Traité de physiologie hltmaine, S'édit., p . 526.
13
�. " -~:"l'i
\'HYSTOL OGIQU," ET l'ATI10GÉN~QUE
DES EAUX.
conséquent, insuffisante. Mais les considérations anatomiques dans
lesquelles je viens d'cntrer me semLleut tléLruire celte assertion.
Si les canaux sudori pares sont d'une ténuité extrême, leur nombre est
énorme, comme nous l'avons vu. (M. Sappey le porte à 6 ou 800,000.)
Et puis, leur longueur est beaucoup plus considérable que leur diamètre, puisqu'ils sont contournés en spirale, au lieu d'être rectilignes,
dans l'épaisseur du derme, et que la partie profonde, ou sécrétante,
résuILe de l'enroulement des tubes au milieu du ti ssu adipeux souscutané. Celte condition augmente beaucoup la surface absorbante.
LI est probable que l'absorption a li eu aussi par les glandes sébacées, qui existent, comme les g lan~es
sUlloripares, sur tous les points
de la peau, excepté cependant à la paume des mains ct il la plante
des pieds. Mais la mali ère onctueu se contenue dans leur cavité
empêche que la fonction s'y accomplisse avec aulant d'énerg ie que
dans les organes de la sueur, à moins que les substances mises en
contact avec la peau po'!,r être absorbées ne dissolvent cette maLière.
Il me parait impoiisible, d'après ce qui précède, de nier la possibilité
de la pénétration dans l'organisme, à travers le tôgumenl interne, des
liquides et de certaines substances dissoutes ou nOTl. Voyons maintenant JUSqU'il quel point l'expérimentation confirme la Ll( ~o rie.
20 Un graml nombre d'expériences démontrent que la peau est une
surface absorbante énergique. J'ai déja parlé de celles de Kolliker.
CoUard de l\Iartigny ayant étudié l'absorption, sur des régions limitées, avec l'eau, le lait, le bouillon, a non-seulement constaté que le
phénomène était réel, mais que la faculté absorbante prédominait
surLout aux mains. Ces résultats viennent il l'appui cle ce que j'ai dit
SUI' le rôle des glandes sudoripares dans l'absorption.
Employé en fl'ictions, le mercure détermine la sali.vation, le sulfate
de quinine coupe la fl.êvre, l'émétique excite les vomissements, l'huile
de croton tiglium purge, le laudanum amène clcs accidents toxiques.
Si ces clIets ne sont pas eonstants, ils n'en ont pas moi.ns élé observés.
M. Lebkuchner frictionne la pe:iQ~
ventre cl'un lapin avec de l'acétate de plomb, l'animal meurt empoisonné. Il plonge le liSiiLl cellulaire
sous-cutané du lapin dan s l'llycll'o glme sulfuré, cc tissu devient noir ct
accuse ainsi la présence du plomb. Le même observaleur trouve aussi
Ùlt plomb dans le sang. (Cité pDr Béclarc1, l'mi té de
physiologie.)
« Un genou {)st enveloppé d'un appareil imperm éable, sous leque
l.
on injecte avec précaution de la teinture d'iode et qu'ensuite on assujettit avec un bandage roulé. Deu: heures après, il est facile de COIlStalcr la présence du métalloïde dans l'urine; ou l'y retrouve en plus
�forte proportion quatre heures plus tarù; puis les quantités d'iode
éliminé diminuent progressivement. L'élimination par la salive suit
une marche tl peu près parallèle. Le lend emain, la jointure, dont la
superficie reste intacte, se montre ou totalement ou presque exempte
de coloration jaune.
» Ainsi, d'une part, l'iode a disparu de la surface sur laquelle il avait
été déposé; d'autre part, il se retrouve dans les sécrétions. Et puisque
l'enveloppe imperméable s'opposait absolument à son évaporation et :i
son introduction par les voies respiratoires, il faut bien qu'il ait été
absorbé sur place par la peau revNue de sa couche épidermique. En
conséquence, la faculté d'absorption ne saurait plus être' déniée au
tégument externe» (1).
L'eau est-elle absorbée par la peau dans les bains? C'est au moyen
de pesées rigoureuses faiLes avant ct après l'immersÎon qu'on a essayé
de résoudre cette question . Mais les résultats varient beaucoup. Tantôt,
en eITet, le corps augmente de poids après le bain, tantôt il reste le
même, tantôt il diminue. Ainsi, pour ne ciler que les expériences les
plus récentes, toutes les pesées de M. le docteur Willemin, faites avec
l'hydrostat du professeur Kappelin, de Colmar, ont donné les résultats
suivants: Sur trente-et-une expéri ences, dix-hui t fois le corps de
l'homme sortant du bain est resté stationnaire, dix fois il a diminué, eL
trois fois seulement il a augmenté (2) .
Il ne faut tirer aucune conclusion de ces expériences ni pour ni
contre l'absorption de l'cau dans les bains; car, suivant la remarque de
M. Béclard, le problème se complique d'une question de température
ct de l'évaporation habituelle qui sc fait continuellement par la surface
pulmonaire. Lorsque la température du bain est supérieure à celle du
corps, celui-ci lutte contre l'élévation de Lempèrature l)ar la sécrél.ion
de la sueur; la sortie du liquide du dedans au dehors devient prédominante, et le corps percl. Lorsque la tempèrature du bain est inférieure iL
celle du corps, l'absorption culanèe l'emporte sur l'évaporation pulmonaire, ct le corps gagne en poicls, l'cau du bain s'introduisant dans
l'économie; c'est cc qui a lieu dans le hain ordinaire ou bain f,iède.
Enfin, lorsque le bain est à pen près à la température du corps, il y a
balance, le corps n'augmente ni ne perd en poids.
Tl ne faut pas 0111)[iel', ajoute M. Réclarcl, que, dans l'air, le corps
Jlerd sans cesse en poids, non-se lllei11ent pal' l'évaporation cutanée,
(1 ) Guhlel', Annales de la soriété (l'lIyr/rologie mc!diwle de l'aris, l.
(2) Dm'. ri/r.
IX,
[l. 202.
�196
.\Cl'IO;'ol PIIYSJOLOGIQUI<: ET r . \TIOG~NlQU<:
DES EAUX.
mais aussi par l'évapo ration pulmon aire. Or, quand nous sortons
du
bain avec un poids exactem ent sembla ble à celui de l'entrée , on ne
peut
pas dire qu'il n'y a point eu d'eau absorbé e; au contrai re, on
peut
affirme r qu'il y a eu une quantit é d'eau absorbé e corresp ondante
à
celle que nous avons perdue pendan t le même temps par la voie
de
l'évapo ration pulmon aire. Voilà très-vra isembla blemen t pourqu
oi le
point d'équili bre est au-dess ous de la tempéra ture du corps (1).
Los expérie nces chimiqu es, c'est-à- dire qui consist ent à recherc
her
dans tes produit s des sécrétio ns, surtout clans l'urine et la salive,
les
princip es clissous par l'eau du bain, ne me paraiss ent pas avoir
plus
d',impo rtance que celles clontje viens de purIm', et voici pourqu oi:
Les substan ces expérim entées et les élémen ts constitu tifs de la sueur
ou de la matière ùes glandes sébacées peuven t, par cles réaction
s que
nous ne connais sons pas, donner naissan ce à de nouvea ux compos
és
qui empêch ent l'absorp tion, Oll qui, introdu its dans le torrent circula
toire, échapp ent ù nos procèllés d'analy se;
Ces substan ces peuve;l l aussi mollifier anatom iqueme nt et physiol
ogiquem ent les surfaces absorba ntes de façon à ce qu'elles ne travers
ent
pas leurs cellules ;
Qui nous dit, paT exempl e, que si l'arséni ate de soude dissous à trèshaut~
,dose clans un bain n'est point absorbé , cela ne tient pas aux
modifications qu'il apporte dans la constitu tion anatom ique
et les
proprié tés vitales des organes qu'il doit travers er pour arriver
dans
l'écono mie? Qui nous dit encore que les doses des substan ces
dissoutes et la densité du liquide n'influe nt pas sur l'acte de l'absorp
tion?
Je crois avec M. Duriau que si la peau permet le passage des sels
dissous dans l'eau, ces sels, en vertu d'une proprié té inhéren te
à la
matière organiq ue, et que l'on a rapproc hée avec raison de la puissan
ce
catalyti que, sont modifiés immédi atemen t dès leur entrée dans
la
oirculat ion (2). Lorsque l'absorp tioll est active, et que les sels ne
sont
pas décomposés en totalité après leur passage dans les organes circula
toires, alors seulem ent OH peut enlretro uveT une partie soit dans
les
urines, soit dans la salive, soil dans les produit s de l'exhala tion pulmonaire ou cutanée .
Pour démont rer que l'absorptÏ<'lI1 par le tégume nt externe des substances en dissolu tion ou en suspens ion dans le bain existe réellem
ent,
le moyen le plus simple, le moins sujet 11 contest ation, me paraH
être
(1) OUIJ. cité, p, 169.
(.2) OU\! , citr, p. 2gS.
�197
AUSOHPTION CUTANÉE.
l'expérimentation physiologique. Déjà quelques recherches ont été
faites dans cc sens: « Homolle a pris des bains contenant la décoction,
d'abord de 500 grammes, puis d'un kilogramme de feuilles de belladone; llans les deux cas, il n'a été constaté ni dilatation des pupilles,
ni sécheresse :\ la gorge, ni aucun autre phénomène altribué il celle
solanée vireuse prise il l'intérieur. Il en a été de même avec un bain
contenant une quantilé de digitaline représentant au moins 2 kilogrammes de digitale; tou lefois, on constala dans ce cas une légère
diminution dans la fréquence du pouls, et une supersécrétion urinaire
assez abondante; mais ce sont lit des erIets qui suivent Irop souvent
l'usage du bain tempéré pOUl" qu'il soit permis de les aUribuer il l'absorption de la digitaline» (1).
M. Reveil ayant essaJ'é la décoction d'asperges sous forme de bain,
l'absorption a été nulle; tandis que, dans le bain i.t l'hydrofère, l'urine
a pris l'odeur caractéristique après l'absorption des principes solubles
de l'asperge (2).
La seule conclusion qu'on puisse raisonnablemen ttirer de ces ·expériences, c'est que les principes solubles de la belladone, de la digitale
et de l'asperge ne sont point absorbés dans les conditions où 1\11\'1. Romolle et Reveil se sont placés. Seraient-ils absorbés dans des conditions difTérentes, c'est-à-dire en variant la. température du bain et la.
dose du principe actif? Je l'ignore.
Les nombreuses expériences que j'ai failes sur mùi-même et sur
d'autres personnes avec les eaux de Cauterets, prouvent qu'elles pénètrent
dans l'organisme après avoir traversé le tégumen t externe pendant le
bain. C'est, du moins, cc qui me paraît résulter, de la manière la plus
évidente, de leurs eITcts snI' la circulation, l'urination et la chaleur
animale.
Peut-être objectera-t-on que les effets primitifs et consécutifs de la
plupart de nos eaux ne diITèren t pas de ceux que l'on observe avec des
bains d'eau ordinaire il la température normale, puisque ceux-ci produisent aussi la séclation d'abord et ensuite l'accélération du pouls.
Mais, sous l'influence des derniers, le maximum de la sédation et de la
réaction ne dépasse guère 3 ou 4 pulsations par minute. Et puis, des
bains d'eau ordinaire ont-ils jamais porlé le nombre des pulsations
artérielles, dans la journée, à 110, 104 ct même 100, comme je l'ai
observé pour les bains de la Raûlè1·c, flu Bois et du pd?
(1 ) Annales de la société d'hydrolO!Jie médicale de Paris, t. Ill:, p.
(2) Id.
!,7[) .
�198
.\C'fION l'HYSIOL OGIQUE ET PA'I'HOG ÉNÉTIQU E DES
EAUX.
En comparant entre eux les chifTres du tableau de la page 153 et
ceux du tal)leau de la page 186, on voit que l'eau de la Raillè1'c administrée en bains élève le pouls, dans la période de réaction, presque
au même chifIre que lorsqu'elle est prise en hoisson et à haute dose.
Au reste, ce qui prouve sans objection que l'absorption cutanée joue
le principal rôle dans les clTets de nos caux sur la circulation, c'est
que César, les Espagnols ct Pauze-Nouveau augmentent le nombre des pulsations artérielles pendant le bain, même à la tempérasure de 34° C. , tandis que les autres le diminuent dans des conditions
identiques.
Cc que j'ai dit de l'action des eaux de Cauterets omployées en bains
sur l'urination, est une preuve de plus en faveur de l'absorption
cutanée.
Enfin, les preuves tirées des modifications imprimées il. la température du corps ne me semblent pas moins concluantes. Nous avons vu,
en ell'et, que. le thermqmètre étant placé sous la langue, la colonne
mercmiellr. montait de plusieurs dixièmes de degré pendant un bain
d'eau de César-, des Espagnols ou de Pauzc-Nouveau, et qu'elle restait
stationnaire pendant un bain de la Raillèrc, du Bois, du P?'é, du
Roche?', etc., comme pendant les bains d'cau ordinaire à la même
température . Quel que soit le nomhre de ces derniers bains, la chaleur
animale, mesurée sous la langue, ne parait pas varier, et celle de la
peau, mesurée sous l'aisselle, n'augmente que de quelques dixièmes de
degré. Or, sous l'inlluence do nos eaux prises en bain pendant un
certain temps, la première s'élève do li ù 9 dixièmes de degré, ct la
secondo de plus d'un degré. D'où viendrait donc cette dilTérence, si ce
n'était do l'action des éléments constiLutifs des caux. absorbées par la
peau?
Système ncrvcux. - Rien de moins bien défini, de plus vague, je
l'ai déFI dit, que l'action des caux minérales snI' le système nerveux.
Beaucoup, en eO'ct, modifient heureusement les troubles de l'innervalion on régularisant d'une manièrt' immédiate les fonctions capitales
de l'organismo, c'est-à-dire en réhabilitant la nutrition. C'est ainsi que
des caux exciLantes peuvent (}tre antispasmodiques. Mais existe-t-il
des eaux minérales qui, comme certains médicaments, rétablissent
l'innervation dérangée, par leur propre puissance, et sans avoir besoin
de soulovor quelque intermédiaire? Cela n'e ~ t pas douteux, ct, dans ce
cas, les caux n'on t aucune action physiologique appréciable pour nous.
Pal" exemple, l'oxpériencc nous a pl'OllVé que des hains II la températurr.
normale, préparés avec l'eau de Riewniset, du Roche)' ct du Pctit-
�109
NORMALE.
~ l\ATUIE
BAiNS AU-DESSUS DE LA TEMI'
Saint-Sauvc7tl', agisssent beaucoup mieux con tre les troubles de
l'innen'ation que ce ux de la Raillh-e, du Pré et surtout de Cùa?·,
mais nOllS ne trouvons dans ces
o1~ v ca7L;
c-N
des Espagnols ct de rau;:
erIels aucun phénomène organique qui puisse nous senir cle moyen
d'explicalion. Voilà pourquoi cette question a sa place clans les ronsiclé rations relatives 11 la théral1eutique générale des eaux plutôt qu'ici.
BAINS AU-DESSOUS DE LA TEMPÉRATURE NORMALE.- Quelle que soit la
source avec laquelle il ait été préparé, tout bain au-dessous de 33° c.
agit beaucoup plus par sa température que par ses principes minéralisateurs, cl cause, tant de la courte durée qu'il faut lui donner, en
général, que de ses elrets sur la circulation capillaire périphérique.
L'action physiologique d'un tel bain ne dilTère donc pas de celle d'un
bain frais ou d'un ])ain froid d'eau ordinaire, si cc n'est que, clans cc
dernier, lu réaction sc fait un l)eu moins promptement, moins énergiquement, et que l'augmentation progressive de la chaleur de la peau,
qui suit ordinairement le bain, est moins considérable.
BAiNS AU-DESSUS DE LA TEMPÉRATURE NORMALE.- L'emploi des bains
c.) constitue la pratique
chauds et même très-chauds (de 38° à !ü~o
principale de quelques stations balnéaires. Par exemple, le Mont-d'Or
doit sa réputation à l'application si habilement faite en tout temps de cc
moyen énergique, plutôt qu'à la composition chimique de ses sources.
ne
« Je ne doute poinL, dit Michel Bertrand, que les eaux du Mont-d'Or
en
mis
étaient
s
~
r
é
p
m
e
t
bains
tombassent en désuétude, si jamais les
première ligne des secours que l'on y trouve, si l'usage venait à les
faire prévaloir sur les grands bains» (1) . Nous ne pouvons pas savoir
si l::t précliction du célèbre médecin sc fût accomplie, attendu que
l'usage des grands bains, c'est-à-dire des bains très-chauds, n'a jamais
cessé d'être, depuis lui, la thérapeutique spéciale du lieu.
on
A Cauterets, ces bains sont peu usités, ct je ne suis pourquoi, car
ents
d'excell
retirer
en
t
pourrai
l'on
où
y rencontre beaucoup de cas
efTets, tout aussi bien qu'au Mont-d'Or. Pour moi, je ne néglige
jamais de les employer quancll'occasion s'en présente.
11 en est des hains chauds et des bains Il'ès-chauds comme cles bains
frais et des bains froids: ils agissent beaucoup plus par leur température que par leur minéralisation. Leurs effet::; sont primitifs ct consécutifs.
(1) Recherches StLr les ea ux du ]flont- cl' Or, p . 136
�200
AcnON PHYSIOLOGIQUI!: ET PATIlOGÉNÉTIQUE D"S EAUX.
Effets p1·imitifs. - Lorsqu'on entre dans un bain tn1s-chaud, à
'00 c., par ex.emple, voici ce qu'on éprouve:
Chaleur mordicante sur toute la surface du corps; spasmes, anxiété,
gêne de la respiration, s'accompagnant d'une douleur souvent intense
vers les points d'attache du diaphragme; au bout de quelques minutes,
respiration précipitée, pouls fréquent et large dépassant ~ 00 pulsations;
visage coloré et couvert de sueur, céphalalgie quelquefois pénible avec
pesanteur de tête; si l'immersion se prolonge au-delà de dix ou quinze
minutes, troubles de la vue, bourdonnements sourds dans les oreilles
remplissant l'intervalle qui sépare les bruits isochrones des artères;
enfin, des congestions et même des hémorrhagies plus ou moins graves
peuvent survenir du côté des poumons et du cerveau.
Il est facile de démontrer expérimentalement la formation des congestions et des hémorrhagies splanchniques sous l'influence des bains
très-chauds, en Yplongeant des animaux pendant quelque temps, et en
examinant leurs organes après les avoir sacrifiés, s'ils ne succombent
pas pendant l'immersion:
L'intensité des elTets que je viens de décrire dépend non-seulement
de la température Llu bain, mais aussi de plusieurs conditions individuelles, comme l'fige, les forces, la susceptibilité des sujets, la plus ou
moins grande vitalité de la peau. Ainsi, toutes choses égales d'ailleurs,
les personnes à fibre molle et peu excitable, les vieillards, les malades
dont la sensibilité du derme est aITaiblie sont ceux qui supportent les
bains très-chauds le plus longtemps.
Dans le bain chaud (de 35° à 38° c.), les mêmes phénomènes se
produisent, mais avec beaucoup moins d'intensité, surtout si la température se rapproche de la limite 35° c. J'ai constaté que, pendant les
bains à 37° c., l'élévation du pouls ct de la chaleur animale mesurée
sous la langue élait :i lrès-peu près la même avec toutes les sources
(voyez le tableau de la page 186). Le maximum n'a pas dépassé 13
pour les pulsations arlérielles, et 6 dix.ièmes de degré pour la chaleur
ri!
animale.
Effets consécutifs. - Quand on sort du bain, la peau présente une
rougeur uniforme, plus ou moins généralisée et intense, quelquefois
même érysi pélateuse, suivanl son degré de vitali lé; elle est douce, onctueuse au toucher; la sueur ruisselle sur tout le corps; l'accélération
de la circulation persiste.
Si l'on se couche immédiatement après le bain, la sueur continue
d'Mre lrès-abondanle; mais la circulation devient moins fréquenle, et
la respiration de plus en plus libre. La sueur persisteraiL pendant long-
�B.\INS AU- DESSUS DE L.\
TE~l
' J ~ HAl'UI\E
NORMAL E.
.:W·j
temps si on ne la modérait en s'agitant, en changeant de linge ct en se
levant.
Dans lajournée, le pouls reste assez fréquent, la peau est toujours douce
et onctueuse; une transpiration modérée remplace la sueur abondante
éprouvée pendant et après le bain. Une soif plus ou moins vive, accompagnée d'un sentiment de chaleur et de sécheresse interne, se déclare.
L'exhalation cutanée étant plus active, les urines sont moins abondantes, ainsi que les sécrétions des bronches. L'appétit devient meilleur; les forces augmentent les premiers jours, mais elles diminuent
ensuite pour reprendre une nouvelle énergie après l'usage des bains.
Le mouvement congestionnel qui s'opère du côté de la peau varie en
durée comme en intensité: tantôt il se prolonge assez longtemps après
le bain, tantôt, au contraire, il est passager, à peine appréciable. En
tout cas, les bains très-chauds produisent plus facilement et plus
souvent la poussée que les bains il. la température normale.
Il est de la plus haute importance, dans la pratique, de tenir compte
de l'intensité et de la durée de la congestion des capillaires de la peau;
car, lorsqu'elle n'est qu'incomplète ct éphémère, le sang reflue ensuite
vers les organes internes. Alors il n'est pas rare d'observer, après
plusieurs bains, de la courbature, cie l'inappétence, de l'agitation, etc.
Si, au contraire, le sang stationne clans les capillaires, il ne survient
aucun malaise, aucun dérangement dans les fonctions . Voilà pourquoi,
lorsqu'on veut obtenir une révulsion énergique et éviter la congestion
cles organes internes, il est généralement préférable de conseiller auX
malades cles bains très-chauds et de courte durée que des bains à une
température intermédiaire entre la limite thermique et le degré le plus
élevé. Voyez, en elTet, ce que produisent les bains il. 37° c. et de 30 à
45 minutes de durée, sans distinction de source. Le pouls s'accélère
pendant le bain, puis il s'abaisse après, de manière à tomber au-dessous de son chilTre initial au bout de deux ou trois heures. La chaleur
animale, mesurée sous la langue, et celle de la peau, mesurée sous
l'aisselle, augmentent de quelques dixièmes de degré durant les trois
premières heures qui suivent le bain; mais elles diminuent dans la
plusieurs bains, la chaleur animale et celle de
journée . En outre, ap~·ès
la peau tombent au-dessous de leur moyenne générale, la première de
quelques dixièmes de degré, et la seconde de plus d'un demi-degré. Or,
c'est le contraire qui arrive lorsque les bains sont à la température
normale (tableau de la page 186). On voit combien le médecin doit
apporter d'attention, de tact et de discernement dans la fixation de la
température de::; bains.
�202
ACTiON PllYSlOLO GIQUI<; ET P.\TllOG ÉNÉTlQU E DES
EAUX.
§ 2.- Demi-bains.
Ils consislent à placer le sujet clans une baignoire de façon que l'cau
arrive jusqu'aux dernières côtes seulement, en ayant la précaution de
couvrir avec soin le reste du corps et d'éviter ainsi le refroidissement
de la peau.
L'absorption cutanée a lieu pendant les demi-bains comme pendant
les bains généraux à la températllre normale, en s'accomplissant,
toutefois, sur une surface beaucoup moins étendue; mais on les
emploie surtout pOUl' produire une révulsion plus ou moins énergique.
Par conséquent, tout ce que j'ai dit sur les eHets de la températUl'e des
bains généraux s'applique aux demi-bains. Même il y aurait peut-être
plus d'inconvénients à ne pas proportionner la température de ces
derniers au degré de vitalité Cl à la puissance de réaction du tégument
exlerne, que pour les ba.ins généraux, en cc sens qu.'ils déterminent
plus facilement les congestions internes.
J'ai vu bien des personnes chez lesquelles des demi-bains à la limite
thermique ou au-dessus (depuis 3/,0 jusqu'à 38° etlt·O° c.), déterminaient
consécutivement de la céphalalgie, des bourdonnements d'oreille, de
l'insomnie, de l'anxiété précordiale, un refroidissement permanent des
extrémités, ct qui sc tTouvaient bien cIe demi-bains au-dessous de la
température normale (de 32° à 28° c.) ct de courte durée.
C'est dans ces circonstances que le modus {aciencl'i exerce une
influence considérable sur les résultats du traitement, et que les praticiens s'exposeraient ci de nombreux. mécomples, s'ils s'assujettissaient il
des règles et ù des formules invariahles.
§ 3. -Bain s de jambes à eau couran te.
Je rappellerai au lecteur que ces bains, qui sont administrés ft l'établissement des Thennes, dans la galtrie de Césa1' et celle cles Espagnols, onL de 43° il 44° c. Leur température dépasse clone de beaucoup
la limite Lllermique,
De même que les bains génôraux ct les clemi-lmins il haute thel'malité, les bains clejambes détel'minentimmédialement l'accélémtion du
pouls, l'élévation de la chaleur animale prise so us la langue, et celle de
la peUlL prise sous l'aisselle, une sensa tion cie chaleur mordicunle SUl'
les pilrties cn contact avec l'cau, et cles sueur abondantes qui sc prolongeraient pendant quelque temps, si l'on se couchait immédiatement
�203
DOUCllES.
après le bain. L'irritation locale, la coloraLion et la chaleur de la peau
qu'ils produisent sc souLiennent quelquefois plus de douze heures après
l'immersion; tandis que chez certaines personnes ces phénomènes disparaissent rapidement, ct même ne se produisent pas du tout. Alors on
peut affirmer que les bains de jambes à cau courante sont plus nuisibles
qu'avantageux, ce que ne tarde pas à prouver, d'ailleurs, le mouvement
congestionnel qui s'opère du côté des organes inLernes, et que j'ai déjà
sufIisamment caractérisé pour qu'il soiL inutile d'y revenir.
Il y aurait autant d'inconvénienls, peut-être même de danger, à
employer intempestivement les bains de jambes à eau courante, que
les demi-bains au-dessus de la température normale.
§ 4.-Bains de siége à eau courante.
Nous avons vu que l'établissement du Roche1' possédait seul cetle
espèce de ])ains jusqu'à présent. Ceux de l'aile gauche, étant administrés avecJ'eau du Rocher, chaude et tempérée, se trouvent à la limiLe
thermique; tandis que le degré de ceux de l'aile droite peut être élevé
au-dessus ou descendu au-dessous de cette limite, puisque l'appareil
reçoit, iL volon Lé, non-seulement l'cau chaude du Rachel', mais aussi
l'eau chauffée et Teau froide de R'ieumiset.
Les bains de siège à eau courante sont utilisés dans le buL d'activer
la circulation capillaire ct de provoquer la congestion de la peau autour
des organes du bassin. Dès lors, les remarques qui concernent l'action
des bains généraux et des demi-bains, suivant la température, leur sont
applicables.
CHAPITRE
II.
DOUCHES.
Les douches sont descendantes ou 'ascendantes, à forLe, moyenne et
faible pression, chaudes, tempérées, froides, alternativement chaudes
et froides (écossaises), mixtes (à température variable), fixes ou mobiles, en jet ou en arrosoir. Nous examinerons, parmi toutes ces
conditions, celles qui . sont susceptibles de faire varier les eITels des
douches.
�204
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET l'ATIIOGÉNÉTIQUE DES EAUX.
~
for._ Douches descen dantes .
Elles sont générales ou locales. Leur action est subordon née au
diamètre du jet, à la pression ct à la température de l'cau. Mais ceHe-ci
jouant le principal rôle, j'allopterai la même division que pour les
bains.
DOUCHES A LA TE~IPÉnAU.
NORl\lALE (de 33°,à 35° c.)- On les administre dans plusieurs établissements, les Thennes, Pa1bze-Nouvea1b,
Pa~b.zeVieux et le Rocher.
Quand elles sont générales, elles exercent sur la circulation, la
chaleur interne et celle de la peau, la même action que les bains généraux à la limite thermique; c'est-tL-dire qu'après la douche, le pouls
s'accélère, et la colonne mercurielle du thermomètre placé sous la
langue cl. sous l'aisselle monte de plusieurs dixièmes de degré, mais
clans une proportion plus élevée au creux axillaire. Ces phénomènes de
réaction, qui se passent pendant les deux ou trois heures qui suivent
la douche, sont d'autant plus prononcés que l'eau tombe sur le corps
de plus haut et plus directement, et que le diamètre du jet est plus
considérable. Sous ce rapp'ort, les grandes douches des Thermes sont
les plus actives; vienneut ensuite les petites douches du même établissement, les douches de Pa'u.ze- Vieux, du Rocher ct de Pa~b.ze
NOUVea1b.
Il y a une autre condition qui rend la douche générale plus énergique encore, surtout pbur ce qui concerne l'élévation de la chaleur
cutanée, c'est quand on l'administre avec l'arrosoir.
Aux effets dus à la température et à la composition chimique des
eaux, s'en ajoutent d'autres qui résulLent d'une sorle de massage
général. Les alternati ves de pression ct de dilatation IJrOvoquées par la
douche sur la peau et sur les musc1es, en même temps qu'elles imprii<
ment plus d'activité à la circulation capillai
re périphérique et aux organes émonctoires, augmentent aussi l'énergie des fibres et des plans
musculaires.
L'exaltation des fonctions cutanées, sous l'influence de la douche,
n'est souvent appréciable que par l'élévation de la température de la
peau; car la transpiration, quoique suractivée, peut rester insensible,
et les phénomènes congestionnels qui caractérisent la poussée n'apparaissent pas toujours.
Lorsqu'au lieu de frapper SUr toule la surface du corps, la douche
�DOUCHES AU-DESSOUS DI!: LA TEMP1~HAUn
NonMALE.
205
n'atteint qu'une partie plus ou moins limitée, les mêmes etTets se
produisent dans celte partie; mais la chaleur animale prise sous la
langue ne varie pas. Ainsi, recevez sur la main, pendant15 ou 20 minutes, une forte douche en jet ou en pluie, à la température de 34.° C., et
vous verrez que, pendant les premières heures qui suivront la douche,
la peau se congestionnera, deviendra rouge, et que la température de
la main s'élèvera progressivement de plusieurs dixièmes de degré audessus du chilTre qu'elle avait avant l'expérience. Ces effets ont
toujours lieu, à moins que la vitalité de la peau ne soit très-atTaiblie.
Que les douches soien t fixes ou mobiles, ceLLe condition n'influe
nullement sur leurs eITets physiologiques.
DOUCllES AU-DESSOUS DE LA TEMPÉRATURE NORMALE.- Ce qui précède
concernant l'action des douches au degré isotherme s'applique aussi à
celles qui sont au-dessous, si, toutefois, on veut bien ne pas perdre de
vue que la durée de l'application de l'eau doit toujours être subordonnée à sa température.
On le voit, nous entrons sur le terrain ùe l'hydrothérapie ordinaire; mais cette digression est d'autant plus indispensable que la
douche froide constitue l'un des éléments de la douche écossaise, si
souvent employée à Cauterets.
La basse température de l'eau (de 15° à 8° c.) et la force de projection
avec laquelle elle frappe les tissus sont deux conditions nécessaires,
indispensables pour obtenir avec la douche froide une réaction facile,
énergique, puissan tc. Mais, ainsi fjUe Je remarque lVI. le docteur Fleury,
la durée de l'application froide est la cié de voûte de l'édifice; sur elle
repose tout entière l'action physiologique et curative du modificateur;
par elle, celui-ci devient un agent excitant, ou bién, au contraire,
un agent hyposthénisant; par elle, l'effet produit imprime une activité
salutaire à la circulation capillaire générale, ou bien, au contraire,
donne naissance à une 'concentration du sang et à un ralentissement
de la circulation (1). Ecoutons, au reste, notre savant maître développer
ceLte importante question:
« Lorsque, la température du corps n'ayant pas été préalablement élevée, on se place sous une douche froide, on éprouve au contact de l'eau
une sensation de froid plus ou moins vive, accompagnée d'horripilation,
de chair de poule, de pâleur du tégument externe, et d'une sensation
de suITocation. Au bout d'lm temps qui, suivant les conditions d'âge,
(1) lIydrothérapie rationnelle; p. 150.
.1
�206
ACTION PllYSIOL OGIQUE ET P,\TlIOC (,Nf:TIQU E DES
EAUX.
de tempérament, de consLi tution, d'idiosyncrasie, de maladie, dans
lesquelles est placé le sujet, oscille entre 5 et 40 secondes environ,
tous ces phénomènes disparaissent et sont remplacés par une sensation
de chaleur; la peau rougit, la respiration devient large, facile, et si
alors on arrête la douche, au bout d'une durée totale qui, suivant les
circonstances énumérées plus haut, oscille entre 30 secondes et 3 ou
4, minutes, ce mouvement de 1'éactio n se continue,
la température
animale s'élève au-dessus de son chiiIre primitif, la circulation capillaire périphérique devient très-active, toutes les fonctions s'accomplissent avec plus de facilité, d'énergie; et l'on ressent un hien-être, une
force, une liberté de mouvement, une agilité, une souplesse extr6mement remarquables.
» Si, au lieu d'interrompre la douche au moment que nous avons
indiqué, on la continue, le mouvement de réaction, qui avait commencé à se maniFester, avorte et disparaît; une seconde sensation de
froid se produit, ct cel-~i
ne cesse plus; elle augmente, au contraire,
graduellement, en raison directe de la durée de l'application froide;
lorsqu'elle est devenue trop forte pour pouvoir être supportée plus longtemps, on constate que la peau est blafarde, la respiration gênée; les
lèvres sont violacées; au 1ieu de se porter vers la périphérie, le sang
congestionne les organes profonds et principalement le cœur, les poumons, le foie et la rate; le sujet éprouve de l'oppression, un froid
interne très-violent, trés-pénible, un frisson in tense accompagné d'horripilation, de claquement des dents, un malaise insupportable; et ces
phénomènes se prolongent pendant deux, quatre, six, huit ou dix heures.
» Nous avons indiqué les limites extrêmes entre lesquelles peut
osciller la durée de l'application froide, mais le médecin peut seul
déterminer quel est celui des nombreux intermédiaires. qui convient :l
chaque sujet. Un très-petit nombre de malades, parmi les plus intelligents, sc rend un compte exact des phénomènes produits, ct sait faire
arr6ter la douche au moment opportun; l'immense majorité, au contraire, est convaincue que la ù.ouch~est
d'autant plus efficace qu'elle
est plus prolongée, et cc n'est que pal' de longs et persévérants efforts
que le mMecin parvient à détruire cette opinion préconçue ...... Un
homme d'instruction ct de sens me disait, en me recommandant sa
femme: « J'espère, mon cber docteur, que vous allez la traiter consciencieusement et lui clonnm' des douches bien lon(J1ws! » Telle est
l'llistoiœ de tous les malades.
» Déterminer la durée de chaque doucbe esl., pour le médecin luim~e,
une œuvre très-difficile, flui exige beaucoup d'babitmle, de
�DOUCIIES AU-DESSUS DE LA TEMPÉRATURE NORMALE.
207
tact, d'aLlention; car il n'a pour se guider a prio1'i que les données
que lui fournissent son coup d'mil et les légères modifications subies,
à la naissance de la réaction, par la peau, l'attitude et la respiration du
sujet placé sous la douche. Malgré une longue expérience, malgré le
soin extrême que j'y apporte, il m'arrive encore de dépasser les limites
voulues et de n'en être averti que par les phénomènes consécutifs attribués souvent par les malades au traitement lui-même, tandis qu'ils ne
sont dus qu'à une durée trop prolongée de l'application froide. On
comprend, d'ailleurs, que pour le malade, et même pour le médecin,
il soit diffici le de se persuader qu'une douche de cinq ou six secondes
congtitue un traitement énergique, eJficace, dont la puissance est due
précisément à cette durée si courte» (·1).
Doucm:s AU-DESSUS DE LA TEMPÉRATURE NORMALE.- On observe avec
ces douches les mêmes efIets physiologiques qu'avec les bains audessus du degré isotherme (voyez page 108). La seule difl'érence porte
sur l'intensité, qui est plus considérable pour les lInes que pour les
autres, il cause de la force de projection de l'cau et du milieu où se
trouvent les personnes douchées. En erret, les vapeurs qui remplissent
bientôt le cabinet de douches le transforment en une espèce d'étuve
humide dont la température n'est inférieure que de quelques degrés à
celle de l'eau minérale . J'ai constaté, par exemple, à plusieurs reprises,
que le thermomètre marquait de 35 à 40 degrés clans les cabinets des
l'hM'mes, lorsque les grandes douches avaient coulé pendant un
certain temps, et que la buée étaiL forte. Or, nous savons que l'eau qui
alimente ces douches a de 42°5 à 44° c. Au reste, cc qui prouve que les
douches très-chaudes agissent plus énergiquement que les hains à la
même température, c'est que la chaleur animale, prisé sous la langue,
n'augmente guère de plus de 1) à 8 dixièmes de degré sous l'influence
des bains, tandis qu'eHe s'élève de plus d'un degré pendant les
douches.
En tenant compte de la température, de la pression ct du diamètre,
les douches les plus fortes son t les grandes douches des l'he1'mes, puis
les petites douches du même 6lablissement et les douches de Pau::eNot~veab,
du Pl'é, de Pauze-Viwx et du Bois.
La congestion des capillaires sangllins est généralement plus cl urable
après une douche très-chaude, de 4,0° à 450 c., qu'après une douche de
température moindre, c'est-à·dire de 36° il 380 C. Il existe aussi une
(1 ) Cd.
�208
ACTIOi\" PHYSIOLOGIQUE ET PAl'HOGÉNÉTIQUE DES EAUX.
grande différence, au point de vue des elTets consécu lifs, entre ces
dernières douches et celles qui sont à. la température normale. Ainsi,
substituez, dans l'expérience dont il a été question page 200, une
douche de 37° c. à. celle de 34° c., vous verrez qu'après la douche, la
température de votre main diminuera progressivement au lieu (augmenter. Dans ce cas, il y a reflux du sang de la circonférence au
centre, et, par conséquent, tendance aux congestions internes.
DOUCllES ÉCOSSAISES ou JUMELLES. - Elles se composent de deux
douches, l'une chaude et l'autre froide, qui frappent la surface du corps
en même temps ou alternativement. C'est donc par l'action combinée
du calorique et du froid que ces douches agissent.
Prenons, comme types, les grandes douches écossaises de Ctfsa?O et des
Espagnols. L'eau chaude a Ho c. et 42°5, l'eau froide 14° c. Supposons
que la douche chaude soit administrée la première pendant une minute:
le sang affiue dans les capillaires de la périphérie, la peau devient
rouge et est le siége d'ûne chaleu'r brûlante, les organes émonctoires
sont congestionnés, le pouls s'accélère et se développe, les artères temporales battent avec plus de force, la respiration est précipitée. Alors si
l'on substitue l'eau froide à l'eau chaude, la scène change, tles phénomènes inverses se produisent, une sensation de froid, accompagnée de
suffocation et d'horripilation succède à la chaleur, le sang reflue de la
circonférence au centre, la circulation et la respiration tendent à
revenir à. leur type normal. Ces alternatives d'excitation et de sédation ,
de resserrement et de dilatation des capillaires sanguins du tégument
externe, augmenlent consécutivement l'activité des principales fonclions de l'organisme.
Dans la douche écossaise, l'action du calorique rend la réaclion plus
facile, plus prompte, plus cOI!1plète, plus énergique que dans la
douche froide ordinaire, l)ourvu, toutefois, que l'élément chaud ne
domine pas, c'est-à-dire ne soit pas employé plus souvent ct plus longtemps que le froid, car alors laré;:tction serait, au contraire, moins
prompte.
Il ne s'en suit pas qu'irfaille prolonger la douche écossaise, même
avec prédominance de l'élément froid, bien au-delà de la douche froide
ordinaire. Les inconvénients sont, en effet, les mômes; et, outre que la
réaction ne se fait qu'incomplètement, ou pas du tout, sous l'influence
d'une douche écossaise trop prolongée, comme sous l'influence
d'une douche froide égalemen t trop longue, il peul arriver aussi que le
calorique dcbilite la peau, qui, après avoir élé d'abord exaltée, perd
�,\NTES.
DOUCHE S ÉCOSSAI SES OU JUMEL LES.- DOOCI-IES ASOEND
209
ensuite son ressort et sa vitalité. Que de congestions internes, que d'indispositions faussement attribuées aux propriétés des eaux, ont été
produites par des douches écossaises prolongées trop longtemps 1 Combien de malades chez lesquels ce procédé balnéothérapique a produit
d'assez bons effets, qui en eussent retiré de meilleurs s'ils en avaient
usé rationnellement! Nous ne sommes pas plus à l'abri des préjugés et
des opinions préconçues, dans nos stations thermales, que nos confrères
hydropathes dans leurs établissements. Prendre des douches écossaises
de quelques minutes seulement! Cela n'entre pas facilement dan~
l'esprit de certains malades, qui croient volontiers que la durée des
douches devrait être en quelque sorte proportionnée à la longueur du chemin qu'ils ont parcouru pour en faire usage. Heureux encore, lorsque le
médecin ne rencontre pas une autre difficulté: l'intervention de mercenaires officieux qui veulent doucher quand même!
On voit, d'après ce qui précède, que les effets ùe la douche écossaise
sont cYautant plus intenses que la force de percussion est plus considérable, la température de l'eau chaude plus élevée, et celle de l'eau
froide plus basse. Par conséquent, les douches des The?'mes doivent être
placées au premier rang; puis viennent celles de Pawre- Vieux, de
et du Roche1'.
Pau~e-Nonvc1b
~
2.- Douches ascendantes.
Je ne m'occuperai ici que des (louches vaginales f et ce &Cra pour
ù6montrer, en peu de mots, que leur emploi est souvent empirique et
irrationnel. Il existe, en effet, une erreur sanctionnée par la routine ct
contraire aux notions les plus simples de la physiologie hydrobalnéaire: c'est que, généralement, les douches vaginales doivent <îtl'C
tempérées ou froides. Or, il sufIit de réfléchir un instant aux conditions
ùe caloricité du vagin, pour ne point admettre cette règle générale. Sa
température moyenne est, en effet, de 38° c. à l'état normal; si donc
on met pendant un temps assez court, comme cela arrive ordinairement
dans les douches vaginales, la muqueuse en contact avec de l'eau à la
limite thermique, ou au-dessous, sa chaleur augmentera consécutivement, pal' l'eiretde la réaction. Elle diminuera, au contraire, peu à peu,
si la température de l'eau dépasse 38° c. Il y aura excitation dans le
premier cas, et sédation dans l'autre. Je m'étendrai plus longuement
sur cette différence quand je parlerai du rôle que joue le calorique dans
et prLlhog('nétiqne s de nos e~nx.
g iru~
l('s etfl'ts physiol
1';
l nO
T
~SUA
"U
�.210
ACTION PH YSIOLOr,rQUE ET PATHOGî;;NÉTIQUE DES EAUX.
Toutefois, la remarque "précédente suffit pour montrer qu'on ne
saurait apporter trop d'attention il m~tre
la température de la douche
en rapport avec les effets que l'on veut obtenir.
La pression des douches vaginales, qui ne sont que des douches d'injection ou d'irrigation, varie entre 50 centimètres ct 1 mètre 50 centimètres. La percussion a des inconvénients sérieux et doit être évitée.
CHA PITR E
III.
G,\RGARISMES.
Lu. découverLe du laryngoscope a provoclué de nombreuses et intéressantes recherches sur le mécanisme de la phonation, de la déglutition
et même de la gargarisaLion.
Il résulte de quelques-unes de ces expériences que, chez certains
individus, la muqueuse laryngée peuL supporter facilement le contact
des aliments et des liquides, soiL naturellement, soil pal' suile d'exercices fréquemment répélés, el, par conséquent, d'une sorte d'habiLude.
De pareilles expériences méritent certainemenL d'être connues, ct personne ne songe ü les contester, d'autant moins qu'elles ont été faites
publiquement. Mais cc qu'on ne peut accepter sans réclamation, sans
discussion, dans l'intérêt de la science et des malades, ce sont les
conséquences qu'on a tirées de ces faits exceptionnels pour le mécanisme de la déglutition et de la gargarisation; cc sont les théories
qu'on a basées sur un état anormal de la muqueuse du larynx, SUl' un
tour de force, si je puis m'exprimer ainsi, et qu'on n'a pas craint de
faire passer avec un certain bruit des cartons de l'Académie dans la
pratique médicale. Je dirai avec M. Champouillon que nous devons
faire aux découvertes un accueil atTable, mais ne pas nous payer des
prestiges brillants, des feux d'arÙn~
dont on les enveloppe pour nous
capturer, ct qu'il faut aux choses pratiques de la médecine un fond
ferme et solide, c1es qualités bien authentiques ct presque un maintien
décent (1).
Voilà pourquoi j'ai consacré un chapitre spécial à l'action physiologique de nos eaux employées en gargarisme, et à l'examen des
diverses méthodes de gargarisation.
(1) Ga;;ette des Hôpitaux , 10
avril
1866.
�G.\I\GA RlSMES.
211
De lout temps on a. gargarisé J'une façon que je ne décrirai pas parce
qu'elle est connue de tout le monde, et que tout le monde, même les
enfants, la meHent en pratique avec la plus grande facilité. Si, par
celte méthode, probablement aussi vieille que les angines, l'on
emploie en gargarisme un ou plusieurs verres d'eau de la RaillM'e ou
de Césa?', on éprouve, immédiatement après, une sensation de sécheresse et c1'acreté à l'arrière-gorge. Au bout de quelques jours, la
muqueuse est plus rouge 'qu'à l'état normal; parfois elle est un peu
tuméfiée ct douloureuse, cc qui prouve que les caux produisent une
excitation locale et directe qui s'ajoute à celle qu'eHes déterminent
indirectement lorsqu'on les prend en boisson. (Voyez page 147.)
Par ce procédé, l'eau baigne la luette, le voile du palais et ses piliers,
les amygdales, la paroi postérieure du pharynx, la base de la langue,
les fossettes glosso-épiglottiques ct la face antérieure de l'épiglotte.
Celle-ci, pendant la gargarisalion, ferme l'ouverture supérieure du
larynx, par un véritable mouvement de bascule, de sorte que le liquide ne peut pénétrer dans les voies respiratoires. D'autre part, les
muscles du voile du palais sc contractent simu lLanément pour s'opposer
à la déglutition, et supporter le poids du liquide, qui tend à se précipiter dans l'rosophage. Le bruit du glouglou, produit avec le voile du
palais ct la luetle, loin d'Nre inutile, a pour eITet de diviser le liquide,
de le projeter et de déterger plus complétement les parties avec
lesquelles il se trouve en contact. On doit le faire arriver le plus bas
possible, en renversant la têle en arrière, avec la précaution, toulefois,
de l'empDcher de descendre dans les voies respiratoires.
Voilà cc que la physiologie nous apprend, ct ce qui a été admis de
tout temps sans contestation. Mais un m6decin de Montpellier, M. le
docteur Guinier, s'appuyant sur de nombreuses expériences d'autolaryngoscopie, ct sans avoir acquis préalablenienlla cerlitude CJue les
phénomènes qu'il observait sur lui-même ne lenaient pas à une disposition toute particulière, naturelle ou acquise, de son larynx, a prétendu que la muqueuse de l'intérieur de cet organe n'est point aussi
sensible qu'on l'avait cru jusqu'ici. au contact des liquides et même des
aliments, ct que les uns et les autres y pénètrent sans produire une
sensation pénible. Vo.ic:i, d'ailleurs, comment M. Guinier rend camp le
de ses expériences:
.
« L'habitude de l'auto-laryngoscopie m'a rendu facile la déglutition
d'un bol alimentaire peu volumineux, avec le laryngoscope en place,
ct elle m'a permis d'en suivre ainsi le trajel jusqu'à sa disparilioll
complNe dans l'œsophage.
�212
ACTION PHYSlOLOGIQUE ET PATHOGÉNÉTIQUE DES EAUX.
» L'expérience est faile avec un morceau de mie de pain blanc. Je
le
mâche et je l'insaliv e de manièr e à lui donner une consistance trèsmolle et à rendre facile sa désagrégatioll. J'introd uis alors le laryngo
scope à sa place, et voici ce que j'observe et ce que je fais voir en même
temps à plusieu rs personnes à la fois:
» Le bol alimentaire, dont la blanche ur laiteuse contraste viveme
nt
avec la rougeu r sombre de la muqueu se bucco-pharyngée, suit la face
dorsale de la langue jusqu'à sa base, où il encontre l'épiglotte contre
laquell e il s'arrête .
» Par des mouvements incomplets de déglutition, consista
nt principaleme nt en des mouvements de reptation de la langue (mouvements
qui m'oblig ent à des efforts volontaires énergiques pour empêcher
le
concours des muscles du pharyn x tendant il fermer l'isthme du gosier,
et dont je ne parviens qu'à retenir incomplétement les contractions
synergiques), le bol alimentaire saute par-dessus l'épiglotte, qui reste
·i nerte et à peu près irûmobile. Dans cette culbute par-dessus l'épiglotte, le bol alimentaire passe par-dessus le bord libre de cet appendice membraneux, qui semble s'inclin er vers la langue, Ù la manièr
e
d'une pelle, pour le recevoir, il chemine plus ou moins lenteme nt sur
la face postérieure ou laryngée, lisse et creusée en demi-gouttière
de
l'épiglotte.
» De là, le bol alimentaire, paraiss ant entraîn é par son propre poids,
tombe et se répand sur les bords et au centre même du vestibule de
la
glotte, de laquelle il recouvre ainsi :l'ouver ture; là, il se trouve arrêté
à la fois par la contraction automatique des replis aryténo-épiglottiques,
des ligaments tllyro-aryténo'idiens supérieurs, mais surtout par celle
des ligaments vocaux ou vraies cordes vocales, qui ferment par leur
contact absolu toute communication avec la trachée.
» A ce moment je n'éprouve aucune sensation pénible, sinon que le
besoin de déglutition atteign ant son plus haut degré, il faut d'assez
grands eITorts pour ne pas opérer J~nmédiate
le mouvement ordinaire de bascule ou d'ascension du larynx qui le termine. J'y parvien
s
cependant, et l'on voit alors le bol alimentaire, établi sur l'espèce
de
plancher formé par la glotte contractée, disparaHre de la, par fragments, dans l'œsoph age, que des essais contenus de déglutition
entr'ou vrent par saccades successives.
» Cette expérience est des plus curieuses et des pIns intéress antes;
elle prouve :
» ~o Que la déglutition complète est possible sans occlusion du pharynx, par l'application de la base de la langue sur sa paroi postérieure,
�GAltGAnISMES.
21 a
puisque cette occlusion, interposant une barrière entre le laryngoscope
et le bol alimentaire, celui-ci serait aussitôt perdu de vue;
le
» 2° Que le renversement préalable de l'épiglotte, pour protéger
larynx à la manière d'un couvercle, n'est pas nécessaire durant le
passage du bol alimentaire du pharynx dans l'œsophage;
» 30 Que le bol alimentaire peut être sans inconvénient en contact
direct avec les replis muqueux de la glotte, et que la seule contraction
des cordes vocales suffit pour protéger les voies respiratoires contre
l'accès des corps étrangers venus du pharynx;
de
» 4° Que la muqueuse de la base de la langue, de l'épiglotte et
l'on
l'intérieur du larynx parait douée d'une sensibilité spéciale, que
pourrait appeler sensibi lité gustat'ive ou de déglutition, puisque le
contact de l'aliment n'y provoque aucune autre sensation que le besoin
de déglutition, tandis que le contact d'un corps étranger solide, tel
qu'une sonde, sur un point quelconque de cette muqueuse, produit à
l'insta:nt une sensation des plus désagréables qui amène, par action
l'eflexe, une toux con vulsive ou des efforts de vomissements.
» Dans une troisième expérience, je fais voir que le liquide des gargarismes peut facilement dépasser l'épiglotte, et qu'il baigne alors la
glotte elle-même.
» L'expérience est faile avec une petite quantité de liquide à peu
près calculée de manière à ce qu'elle remplisse seulement la cavité
sous-épiglottique.
en
» Je prends donc une petite gorgée d'eau, et, renversant la tête
souscavité
la
dans
arrière, je la fais s'introduire par son propre poids
épiglottique; j'introduis le laryngoscope à sa place, et l'on voit trèsfacilement le liquide, sous-jacent à l'épiglotte, qui est ou qui peut être
à sec, bouillonner dans la cavité du larynx sous l'influence cles petites
bulles d'air que j'expire au travers de ma gloLte.
» CeLLe expérience très-facile ne fait, pas plus que les précédentes,
éprouver aucune sensation pénible, et elle peut également se prolonger
pendant tout le temps d'une longue expiration, ou bien autant de temps
que l'on peut retenir la respiration.
» Elle prouve qu'il est possible de porter des liquides médicamenteux,
sous forme de gargarisme, jusque SUl' la muqueuse du larynx » (1).
Comme conséquence pratique de sa théorie, M. Guinier a formulé en
ces termes une nouvelle méthode de gargarisation :
« Je vois beaucoup de personnes se cambrer péniblement en arrière.
(1) Ga::elte des Ilôpitaux, 20 juill 1865, p. 286.
�21 ,i.
ACTION PHYSIOL OGIQUE ET P.\THOG ÉNÉTlQU E D I!:S
EAUX.
et renvers er la tête de la manièr e la plus fatigante; d'autres s'eiIorcent
de produir e, avec le voile du palais et la luette flottant sur la base
de
la langue relevée, un bruit de glout~
aussi peu harmon ieux qu'inutile; d'autre s, enfin, respire nt tranqui llement pendan t leur gargari
saLion.
» Aucun de ceux-là. ne gargarise utilement, ni pour son pharyn x, ni
surtout pour son larynx.
» Pour gargari ser de la manièr e la plus convenable, il faut simplement:
,10 Relever légèremeJ;lt la tète;
20 Ouvrir modéré ment la bouche ;
30 Avancer le menton et la mâchoire inférieu re;
40 Émettre ou avoit' l'intent ion d'émettre le son de la double
voyelle œ.
» La simultanéité et la concordance de ces quatre mouvemenls
ouvren t largem ent l'arrière -bouch e, relèven t Ile voile du palais et
la
Inette, éloigne nt la base de la langue de la paroi postérieure, et permeLlent au liquide de s'introd uire en vertu de son propre poids jusque
dans la cavité du larynx.
» La gargarisation dure ainsi tout le temps d'une longue expiration,
et l'inspir ation est impossible.
» Les plus habiles parvien nent à faire revenir l'eau par
les fosses
nasales (comme on fait avec la fumée du tabac), baigna nt ainsi de
la
manièr e la plus complète toutes les muqueuses intéressées. Mais, dans
cc cas, il faut tenir comple d'une conformation plus ou moins favorable, selo11 l'étendu e du voile du palais et la Lon gueur de la luette.
» La preuve expérimentale de la pénétra tion du gargari
sme dans le
larynx, c'est l'impossibilité de respirer.
.
» Quiconque respire en gargari san t opère mal; quiconque ne peut
respire r opère bien.
» Un très-court exercice est nées~ir
quelquefois pour apprend re il
gargari ser ainsi, sans avaler une go~lte
de liquide ; moins on relève lu
t6te, moins on éprouve le besoin d'avaler, ct l'on peut de la sorte l'annihiler tout-à-fait; plus, au contraire, 011 relève la tête en arrière,
moins on est maUre de sa déglutition, ct l'on avale inévita blemen
t
quelque partie du gargarisme » ('1).
Rien de mieux, si tout cela était vrai, possible, praticable.
Constatons d'abord que la théorie de M. Guinier est en opposition
(1) id., 1" aoùl18G5, p. 358.
�GA RGARTSMES.
l'on
avec les principps les plus élémen taires de la physiologie et ce que
e
laryngé
se
muqueu
la
n
combie
elTet,
observe journel lement. On sail, en
Les
rs.
étrange
corps
des
est impressionnable et sensible au contact
t la
aliment s et les liquide s ne font point exception, comme le prouven
la
agnent
toux convulsive et les efforts de vomissements qui accomp
dégluti tion déviée, c'est-à-dire le passage de quelques parcelles d'aliment ou de quelques gouttes de liquide dans le larynx. Et puis, comment admettr e qu'un corps étrange r puisse pénétre r dans Je larynx
sans produir e de sensation pénible , par cela seul qu'on l'avale, alors
ent
qu'on ne peut absolum ent le tolérer lorsqu' il est porté directem
lequel
dans
nas
sur cet organe ? M. Guinier a si bien compris l'emba
le meLtait cette objection, qu'il a dit lui-mêm e:
« Il reste cependant :i déterm iner pourqu oi une sonde, portée franse
chemen t et sans titillation préalab le sur un point de la muqueu
qu'un
tandis
able,
désagré
n
sensatio
Ulle
produit
pharyng o-lal'yn gienne,
fragme nt de la même sonde, ou tout autre corps inerte, tel qu'un
noyau de fruit, peut être avalé, c'est-à- dire être mis en contact avec
ll
tous les points de la même muqueu se, sans produir e aucune sensatio
.
analogu e » (1).
Si, comme le prétend M. Guinier , l'épiglo tte ne joue pas dans l'acte
de
de la dégluti tion normal e le rôle qu'on lui a toujour s accordé, celui
si,
protége r la muqueu se laryngé e contre les aliments ct les liquide s;
Je
dans
t
ven
arri
s
liquide
les
et
aire
aliment
pendan t cet acte, le bol
pour
suffise
vocales
cordes
des
tion
larynx, et que la simple contrac
sc
s'opposer au passage des corps étrange rs dans la trachée, comment
,
malade
est
tte
l'épiglo
fait-H que la dégluti tion soit aussi gênée lorsf}ue
consa
Longet
\[.
partiell ement délTuile ou totalement enlevée? Ainsi,1
ion
taté qu'aprè s l'excision de cet organe chez les chiens, la déglutit
nombre
cles liquide s était suivie d'une toux convulsive. 11 ciLe un grand
l'inde fa ils patholo giques qui prouve nt que l'épiglo tte est nécessaire à
deux
les
dans
diriger
h
elit-il,
sert,
Elle
«
tion.
légrité de la dégluti
rigoles du larynx les gouttes de liquide qui s'écoul enlle long du plan
incl iné de la base de la langue, et à en préven ir la chute dans le vestiLule sus-gloLLique» (2).
Aux expériences de M. Guinier , je pomrai s en opposer beaucoup
d'autre s contrad ictoires émanan t de laryngoscopistes non moins habiles
que lui. Pur exemple, M. le docteur Moura-Bourouillou, qui a aussi
(1 ) Td., 20 juin 1865, p. 287.
(2) .ü ch. gC11. de méd., 1811 .
�216
ACTION PHYSIOLOGIQUE ET PATIlOGlLNÉTIQUE DES EAUX.
une grande habitud e de l'auto-laryngoscopie, après avoir étudié sur
lui-même les phénomènes de la déglutition, conclut :
Que les fossettes glosso-épiglottiques et la face antérie ure libre de
l'épiglotte forment un planche r destiné à recevoir le hol alimentaire
pendan t toute la durée du l'lremiel' temps de la dégluti tion;
Que l'inclin aison de bas en haut et d'avant en arrière de ce planche r
a pour but d'empêcher la cbute du bol aliment aire dans le larynx (1).
Enfin, voici une expérience bien simple, que M. Moura-Bourouillou
a faite le premier, et qui prouve combien la théorie et la méthode
de
gargarisation de M. Guinier sont peu sérieuses: en opérant la dégluti
tion sur un liquide noir, le laryngoscope démontre que la muqueu
se
du larynx et des gouttières latérales, dans toute leur étendue, excepté
au niveau des cartilages aryténoïdes, conserve sa teinte naturelle, luisante et rosée . La base de la langue, le planche r sus-épiglottique,
le
voile du palais et la paroi postérieure du pharyn x sont, au contraire,
colorés en noir. J'ai rép6té celte expérience chez plusieurs personn
es
qui ont gargarisé d'après le procédé du médecin de Montpellier, et
je
n'ai jamais remarqué la moindre coloration noire sur la muqueuse
de
la cavité sous-épiglotlique.
Il faut donc admettre avec M. le docteur Krishaber « que M. Guinie r
s'est laissé séduire pal' l'insens ibilité de sa muqueuse laryngée » (2).
-CH APIT RE
EAUX rULVI
~ lUSt
~ JŒ.
- I~HAL,[JON
IV.
SULFUllEUSlt
§ {or._ Eaux pulvér isées .
.le
Depuis que M. le docteur Sales-Girons a imaginé de pulvériser, de
poudroyer, selon SOll expression, les caux minérales et les liquide
s
médicamenteux, afin de les appliquer directement au traitem ent des
alTections chroniques des voies respiratoires, de nombreuses discussions
se sont élevées sur la question de savoir si la poussière liquide pénétrait ou non jusqu'a u parenchymo pulmonaire. J'ai fait moi-mê me
complet de laryngoscopie, p. 88.
(2) Académie des sciences, séallce dl' 3 jwillet 1865.
(1) COI,rs
�E.\UX PULVÉRISÉES.
217
beaucoup d'expériences dans le but d'élucid er ceLLe question, et, d'après
de
les résultats que j'ai obtenus, je me suis rangé parmi les négateurs
la pénétration complète' (1 ).
Voici d'abord une expérience qui me parait démontrer, de la manière
et
la plus évidente, que la colonne d'air qui circule dans les bronches
éprofond
er
entraîn
peut
ne
on
aspirati
les poumons pendan t une forte
ment dans ces organes une poussière liquide aussi fine qu'il est possible de l'obten ir avec nos appareils pulvéri sateurs :
Prenez un tube en verre de 1 mètre de longue ur et de 2 centimètres
de diamèt re; faites commu niquer l'une de ses extrémités avec l'intésa
rieur d'une petite caisse en bois hermét iqueme nt fermée, vitrée à
remplie
est
qu'elle
r
s'assure
puisse
qu'on
façon
partie supérie ure, de
té,
de poussière liquide au momen t de l'expérience, et l'auh'e extrémi
nt
contena
U
en
tube
un
avec
ouc,
au moyen d'une rallonge en caoutch
la
reliez
re;
inférieu
partie
sa
une décoction de noix de galle dans
seconde branche de ce dernier tube avec un' aspirate ur de la capacité
s;
de trois à quatre litres et pouvan t se vider en deux ou trois seconde
re
poussiè
de
caisse
puis, après avoir rempli l'aspira teur d'eau, et la
avec
ée
liquide provenant d'une solution de perchlo rure de fer poudroy
les
un appareil de M. Sales-Girons, analogue il. celui qui existe dans
salles de pulvérisation, ou avec celui de MM. Mathieu et Tirman , ouvrez
le robinet inférieu r de l'aspira teur, alors la colonne d'ail' aspiré traversera rapidem ent le liquide du tube en U sans le colorer en noir. Quel
que soit le nombre de fois qu'on remplisse l'aspira teur, le résultat sera
ne
toujours le même, c'est-il-dire que la décoction de noix de galle
change ra pas d'aspect. Mais si, après avoir enlevé le grand tube, on verse,
par l'extrémité qui communiquait avec le tube en U i quelques gouttes
le
de la décoction de noix de galle, et qu'on les fasse glisser lentement
l'autre
de
hant
rapproc
se
en
noir
ra
deviend
long des parois, ce liquide
extrémité, à une distance qui varie entre 10 et 20 centimètres.
Or, on sait qu'une inspiration maximum à l'air libre s'exécute en
deux ou trois secondes, et fait entrer de trois à quatre litres d'air dans
les poumons, soit autant d'air que notre aspirate ur contient d'eau. D'où
de
il suit qu'une inspiration forcée ne pourrai t entraîn er une colonne
tube
le
poussière liquide extrêmement fine au-delà de 20 centimètres dans
er
aérien, en admettant qu'il fût rectiligne. Mais il est loin de présent
cette disposition, et ses nombreuses courbures, depuis les lèvres et les
ication ver(1) J'ai déjà exposé Jos résultats de mes recherches, par Ulle commun
bale, devant la société de médecine do Bordeaux (séance d'avril 1865).
�2,18
ACTION PllYSlOL OGIQUE ET PA'J'1I0G lèNÉ'l'lQU E DES
EAUX.
fosses nasales jusqu'aux bronches, constituent autant d'obstacles au
parcours des molécules liquides.
A la vérité, on peut coniger ces sinuosités jusqu'à un certain point,
en supprimant la respiration nasale eL en ouvrant largement la bouche,
en même temps que la Lête est portée en avant et la langue projetée en
bas,com me si l'on voulaiL mettre bien à découvert la base des piliers
du voile du palais. De celte façon, le promontoire l'ormé par la base de
la langue se transforme en une gouttière légèrement inclinée en bas et
en arrière, au fonù de laquelle vient se loger le bord libre de l'épiglotte.
Quoi qu'il en soiL, la physique prouve, comme nous venons de le
voir, qu'il est impossible que les liquides pulvérisés pénètrent dans le
parenchyme pulmonaire et même dans les premières ramiücations
bronchiques.
Les partisans de la pénétration complète invoquent certaines expériences faites sur les animaux. Voyons jusqu'à quel point ces expériences sont concluantes. En première ligne viennent celles de MM. Demarquay et l1evei1.
Voici comment a opéré le premier de ces deux expérimentaleurs:
La bouche des animaux étant largement ouverte au moyen d'une
forte pince, et la langue maintenue au dehors, il dirigeait vers la
cavité pharyngienne une solution de perchlorure de fer très-étendue
et pulvérisée pal' le néphogène de MM . Mathieu et Tirman . Après
cinq minutes l'animal était sacrilié, et, au moyen d'une solution de
ferro-cyanme de potassium et d'une gouLLe d'acide acétique, on
constatait que la solution ferrique avait pénétré dans la trachée, les
bronches ct jusqu'à la base du tissu pulmonaire. M. Demarquay a
constaté aussi que des lapins soumis il. cette expérience succombaient
il une broncho-pneumon ie au bout de vingt-quaLre heures ou de
quarante-huit heurcs.
M. Rcveil a fait plusieurs expériences analogues Llont voici les deux
principales:
•.1}
A. Un lapin de forte taille a été soum is, pendan (, dix minutes, à l'action
d'une solution de perchlorure de fer étendue ct pulvérisée par l'appareil
Mathieu ct Tirman, l'animal ayant la bouche maintenue ouverLe avec
de fortes pinces; puis il fllt tué et immédiatement ouvert. Au moyen
d'une solution de ferro-cyanure de pota sium, la coloration bleue fut
manifeste au larynx, dans toute J'étendue de la trachée et dans les dernières ramifications bronchiques; le tissu pulmonaire lui-m~I1e
prenait la même coloration, surtout lorsque, d'après le conseil de
M. Mialhe, on ajoutait une goutte d'acide acétique.
�E.\LX PUL\ l ~ l\S
210
~ ES.
B. On aurait pu objecter il. cette expérience la l)énétration pat· une
autre voie que le conduit respiratoire; nous l'avons donc répétée en
nous servant d'une solution filtrée d'amidon. Un lapin ayant été soumis,
pendant treize minutes, à l'inhalation de cc liquide, nous avons pu,
avec de l'eau iodée légèrement acidulée, constater la coloration bleue
jusqu'aux premières ramifications des bronches, mais non jusqu'aux
dernières. Dans cc cas il est éviclent que la pénétration s'est faiLe directement, puisque la solution d'amidon ne peut pas être absorbée (1).
Je crois qu'il eût été difficile que le liquide pulvérisé ne pénétrât pas
dans le conduit aérien, d'après le procédé opératoire que MM. Demarquay et Reveil ont suivi . En elIet, la bouche des animaux étant largement ouverte, et la langue maintenue abaissée au moyen d'une pince, la
déglutition était impossible; alors le liquide projeté vers la cavité
pharyngienne s'y accumulait ct descendait, conformément aux lois de
la pesanteur, dans le larynx, la trachée ct les bronches. J'oserais
presque dire ·que c'était une espèce d'injection faite dans les voies respiratoires. Ce qui vient à l'appui de cette assertion, c'est que les résultats sont moins certains et moins complets, de l'aveu môme cles expérimentateurs, avec l'appareil de M. Sales-Girons qu'avec celui de
MM. Mathieu et Ti11nan, dont la force de projection est très-grande.
Une expérience que M. Delore, de Lyon, a faite sur une tête d'adulte,
à laquelle appendaient la tracllée et les grosses bronches, donne une
iclée de ce qui s'est passé chez les animaux sur lesquels MM. Demarquay et Reveil ont opéré. La tête et la trachée ayant été placées verticalement, la bouche fut ouverte et la langue abaissée, de manière que
le voile du palais é tait relevé et la gloUe béante; alors on dirigea le jet
du liquide poudroyé vers le pharynx, ct, au bout de .quelques instants ,
le liquide coula abondamment dans les bronches (2).
Enfin, j'ai constaté que cl1ez des lapins dont la bouche était maintenue ouverte par le procédé de MM. Demarquay ct Reveil, une solution de tanin, injectée clans l'arrière-gorge au moyen d'une seringue
très-fine, arrivait aussi jusq u'aux dernières ramifications des bronches.
Or, la progression du liquide n'avait cu liou évidemment que par
nûssellement ou affusion.
D'après M. le docteur Champouillon, ce mode de pénétration a lieu
très-souvent chez les personnes qui respirent de l'cau poudroyée, de
quelque manière et avec quelque soin que se pratique l'inhalation.
(1 ) Annales de la Société d'hydrologie médicale de Paris,
(2) Ga:sette médi cale de Lyon, 1" ct 16 septembre 1861.
t.
\'J/J,
p. 115.
�~o
.
ACTION PHYSIOL OGIQUE ET PATIIOG ÉNJ';TIQ UE DES
EAUX.
« Pendant que le patient hume la poussière projetée par l'instrument,
dit notre savant confrère, des gouttelettes se forment dans la bouche,
~ur
les parois de l'isthme du gosier et dans la cavité pharyngienne: les
unes s'écoulent en un mince filet par la bouche, les autres s'insinuent
dans le larynx, dont l'orifice demeure béant» ('1) . Cependant, dans ce
cas, la déglutition est possible, et le patient jouit de toute sa volonté,
de toute sa liberté.
Que dirai-je des effets physiologiques que M. le docteur de Puysaye
a observés dans la salle d'inhalation de l'établissement d'Enghien, ct
qu'il attribue, par une confusion que je ne m'explique pas chez un
esprit aussi lucide et aussi logique, à la pénétration de l;eau minérale
pulvérisée dans les voies respiratoires (2)? Nous savons que l'acide
sulfhydrique constitue en grande partie, sinon en totalité, le principe
sulfuré des eaux d'Enghien, et que cc gaz se dégage rapidement à l'air
libre. L'analyse nous apprend aussi que l'eau d'Enghien, comme
toutes les eaux sulfhydriql'iées, se désulfure presque complétement par
la pulvérisation. Il est donc étrange que M. de Puysaye persiste à
considérer l'eau poudroyée comme la cause des phénomènes qu'il a
observés, tandis que ceux-ci sont produits uniquement par le gaz
hydrogène sulfuré qui se dégage pendant la pulvérisation, et qui
domine dans la salle d'inhalation d'Enghien.
Outre les expériences précédentes, il y en a d'autres dont on pourrait
faire une seconde catégorie, parce qu'elles concernent la pénétration"
limitée et non complète des liquides pulvérisés dans les voies respiratoires. Je me bornerai à en citer quelques-unes:
C. M. Demarquay a eu l'occasion de contrôler les faits qu'il avait
constatés chez les animaux, en opérant sur une femme nommée Madeleine, infirmière à l'hospice Beaujon, et âgée de vingt-cinq à tren te
ans. Il y a quelques années, celte femme· fut atteinte pal' une fièvre
typhoïde, pendant laquelle survint du côté du larynx des accidents qui
nécessitèrent l'opération de la tracl}éowmie. Depuis ceLLe époque, elle
porte une canule dont elle bouche l'orifice lorsqu'elle veut parler, et
elle ne peut rester que quelques instants dans cet état, sans cela la
suITocation devient imminente. De même, la respiration est pénible et
laborieuse quand on en lève la canule. C'est daBs ces conditions défavorables que les expériences ont été faiLes .
La première a eu lieu au mois d'août 1861, en pl'èsence de M. Leconte
(1) Ga::ette des llôpitaUlt, JO avril J86G.
(2) Annales de la Société d'hydrulogie médicale de Petris,
t, XI,
Il. 30.2.
�:221
EAUX PULVÉRISÉES.
ct des élèves de l'hôpital. La canule ayant été enlevée, et la trachée fermée hermétiquement, la femme fut placée au milieu d'une
atmosphère d'eau pulvérisée dans laquelle on avait fait dissoudre du
tanin, et, après quelques inspirations régulières, on constata que la
solution poudroyée avec l'appareil Mathieu avait pénétré dans la trachée artère; car du papier imbibé de perchlorure de fer se colora en
noir dès qu'il y fut introduit.
ta seconde expérience fut faite en présence de MM. Poggiale, Leconte
et des élèves de l'hôpital. Après avoir bouché le trou de la trachée,
l'infirmière fut placée à 30 centimètres du jet, et on la fit respirer à
cieux reprises sans que rien ne pénétrât. La raison en était tTès-simple:
en renversant la tête en arrière, il y avait une saillie des muscles du
cou qui écartait l'appareil cie pansement du trou de la trachée, de sorte
que la femme respirait par cette ouverture; mais en mettant le doigt
morceau de sparadrap
SUl' l'appareil de pansement, ou en plaçant un
déterminer la pénépour
ent
suffisai
ions
sur la plaie, quelques inspirat
(1).
trachée
la
tration de la solution tanique dans
D. M. le docteu.r Tavernier, aidé de M. le docteur Gratiolet, ayant
inspiré un nuage de liquide pulvérisé mixte fourni par deux appareils
dont l'un renfermai t une solution acide de persulfate de fer et l'autre
une solution de cyanure jaune de potassium et de fer, constata, au
moyen du laryngoscope, que la partie du larynx, en decà et au-delà
des cordes vocales, était couverte de bleu de Prusse (2).
E. M. le docteur MourarBourouillou, opérant avec un liquide coloré,
vit aussi, à l'aide du . laryngoscope, que ce liquide avait été entraîné
dans l'intérieur du larynx par la respiration. Cet habile laryngoscopiste a. établi expérimentalement les faits suivants: .
« La pénétration des liquides pulverisés dans les voies respiratoires
s'opère plus ou moins complétement, suivant les conditions dans
lesquelles on est placé:
ou du
» 10 La pénétration par l'inspiration nasale seule est nulle,
nasales
cavités
les
dont
es
personn
s
certaine
chez
moins très-imparfaite
sont conformées d'une manière exceptionnelle;
» 20 La pénétration des liquides pulvérisés est encore très-imparfaite
lorsque la personne respire avec la bouche entr'ouverte et par le nez
en même temps. Cette non-pénétration tient à ce que la respiration
nasale empêche le voile du palais de s'éloigner de la base de la langue
Cl) Annales de la Société d'hydrologie méclicalc cle Paris, t.
(2) fd., p. 143.
VIII,
p. HO.
�222
ACTION PHYSTOL OCI\lUE ET P.\TIlOCÉ NU:TlQL E DES
EAUX.
et de se soulever suffisamment pour laisser entre cette base et la paroi
du pharyn x un espace assez grand;
}) 30 La pénétration a lieu d'une manièr e suffisante si la respirat
ion
nasale est suprimée par un moyen quelconque. Dans ce cas, le voile
du palais se soulève à chaque inspiration, et l'air chargé de poussiè
re
liquide s'introd uit sans efTort. La plus grande partie de la poussière est
cependant arrêtée par les anfractuosités des voies bucco-pharyngiennes.
L'intervalle qui sépare le bord libre de l'épiglotte et les replis aryténo
épiglottiques de la paroi postérieure du pharynx est le seul passage
libre par où le liquide pulvérisé pénètre dans le larynx. Cet interval
le
comparé à toute l'étendue de l'espace bucco-pharyngien, soit comme
surface, soit comme diamètre ou calibre, est beaucoup plus petit
et
explique pourquoi une très - petite partie de la poussière liquide
pénètre seule dans le larynx;
» 40 La pénétration a li,Çu enfin d'une manièr e aussi complète que
possible, lorsque l'on a soin, tout en respira nt par la bouche swlement, de porter sa langue au dehors autant que faire se peut. Dans ces
conditions, l'épiglotte est entrainée en avant par la projection de
la
langue au dehors, ct l'espace qui sépare le bord lib~e
de l'épiglotte de
la paroi postérieure du pharyn x est agrandi d'une certaine quantité.
» Lorsqu'on examine la distribution du liquide pul vérisé dans l'intérieur du larynx, on observe qu'il ne s'est point arrêté sur les cordes
vocales supérieures ni sur l'angle antérie ur de la glotte . On le voit
surtout sur la face supérieure des cordes vocales inférieures, excepté
dans la partie qui correspond 11 l'angle antérie ur de la glotte, sur les
cartilages aryténoïdes, sur les replis aryténo-épiglotüques ct sur les
intervalles qui séparent les anneau x de la trachée}) (1).
Loin de contester ces diverses expériences, je les crois, au contraire,
très-exactes. Mais elles ne prouvent absolument rien en faveur de
la
pénétration des poussières liquides clans le parenchyme pulmonaire
ct
même dans les premières bronches; el~
démontrent seulement que les
liquides pul vérisés peuvent s'introd uire dans le larynx ct la trachée tout
au plus, cc que j'admets, surtout si l'on sc sert d'un appareil puissan
t.
La nouvelle méthode thérapeutique de M. Sales-Girons me parait
donc applicable unIquement au tmitem ent des arrections du pharynx
ct
du larynx.
J'ai déjà dit qu'à Cauterets la salle de pulvérisation laissai t beaucoup
"à désirer, parce qu'elle n'était que provisoire. Cependant, les médeci
ns
(1) Id., p. 112.
�EAUX PULVÉRISÉES.
223
de cette localité thermale n'en ont pas moins observé de très-bons
résultats produits par les douches pharyngiennes et laryngiennes pulvérisées.
Les effets de ces douches se résument en une excitation locale déterminée par la force de projection du liquide, son état de division en
molécules plus ou moins tenues et sa composi lion chimique.
Elles opèrent aussi une espèce de massage propre à dégorger les
tissus malades et à modifier leur vitalité.
« Il est d'expérience journalière, c1itlVI. Champouillon, que toules les
fois que l'on place un sujet dans nne salle ou en présence d'un appareil
à pulvérisation, il court presque sûrement le risque de contracter un
coryza. On nomme cet accident coryza d'ÙLüiation, comme pour incliq uer qu'il est sans . importance et dure peu. C'est une erreur; ce
coryza peut ôtre aussi sérieux et aussi durable que celui qui nait de
l'action du froid humide, et"j'ai vu bon nombre de malades en souffrir
au point de se refuser obstinément à une seconde épreuve. , ..... .
M. Trousseau a constaté qu'une dame qui se pulvérisait avec de l'eau
taninée avait gagné, 11 cette manœuvre, une pneumonie double. D'autres praticiens ont divulgué ou tenu secrets des cas d'hémoptysie
survenus en pareille circonstance. J'ai à peine besoin de mentionner la
laryngo-bronchiLe comme une conséquence possible des exercices de la
pul vérisalion; elle a les mêmes causes et présente la même fréquence
que le coryza d'initiation.
» MM. Trousseau et Bourgoin ont constaté que la plupart des
animaux soumis li. la pulvérisation succombent, dans les quarante-huit
heures, à une pleuro-pneumonie aiguë. Voilà, on en conviendra, de
tristes tém()ignages et de bien médiocres encouragements pour les
esprits réfractaires qui demandent des gages avant leur conversion, car
toute conversion est d'ordinaire le fruit plus ou moins lardif de l'évidence et de la persuasion,
» Je ne veux l)aS terminer ce résumé historique et clinique de la
pulvérisation comme on fin il les tragédies, c'est-à-dire par la mort de
quelqu'un des principaux personnages de la pièce, Il n'est que juste.
au contraire, de laisser vivre et d'honorer le vulgarisateur, quel qu'il
soit, d'une opération qui pet~
?'end?'e de notaûles services, si elle est
appliquée dan.ç une certaine mesure» (1).
J'en demande pardon à mon savant ct spirituel confrère; le coryza
qu'il appelle, avec d'autres médecins, coryza d'initiation, n'est ni aussi
(1) Ga:!ctte des Hôpitaux, 10 avril 1866.
�21~
ACTION PlIYSlOL OG1QUE ET 1'.1.'l' IJOGÉNI'; TIQUE DES EAUX.
fréquent, ni aussi durable , ni aussi sérieux. qu'il le prétend, du moins,
d'après ce que j'ai observé dans la salle de pulvérisation de Cautere
ts,
qui reçoit plus de deux mille malades, en moyenne, par saison.
Et
lorsque ce coryza se manifeste, il est dû à l'action de l'eau minéra le,
et
non point à la üolence du couran t d'air qui s'introd uit dans les orifices
de l'appar eil respiratoire, pas plus qu'à l'humid ité froide qui y pénètre
.
Il ne se produit, en effet, ni couran t d'air, ni humidi té froide, comme
nous le verrons plus loin.
Quant aux bronchites, aux pneumonies et aux hémoptysies, je crois
d'autan t moins à leur possibilité, par le fait du poudroiement des eaux,
que je pense avoir démontré que les poumons et même les ramific
a-- •
tions bronchiques ne reçoivent pas la poussière liquide produite par
nos appareils.
M. Trousseau a signalé un cas de pneumonie double survenu chez
une dame à la suite d'inhalations d'eau taninée poudroyée. Ce serait
faire injure à M. Champoûillon que ùe lui reprocher de se servir, dans
ce cas, du banal argume nt ]Jost hoc aga p?'opter hoc, dont on a tant
abusé en médecine.
Enfin, pour ce qui concerne les expériences de MM. Trousseau et
Bourgoin sur les animaux, quelle conséquence M. Champouillon peutil raisonn ableme nt en tirer, lui qui reconna ît, comme je l'ai dit plus
haut, que l'eau pulvérisée, après s'être condensée sur les parois
de
l'isthm e du gosier et de la cavité pharyn gienne, peut pénétrer, pal' ruissellement ou affusion, dans le conduit aérien de certains malades, qui
respire nt intellig emmen t et lib?'cment. Personne ne doute qu'un
liquide plus ou moins irritant , injecté dans les organes respiratoires
d'un animal, ne produise une inilammation plus ou moins intense
de
ces organes. Quelle comparaison peut-on donc établir entre des animaux violemment soumis aux expériences de MM. Demarquay, Reveil,
Trousseau, Bourgoin, etc., et les malades qui vont doucher leur pharynx ou leur larynx, voire même r~pie
largem ent l'eau minérale
poudroyée dans les salles de pulvérisation des établissements thermaux'l Si l'assertion de 1\1'. Champouillon était vraie, si ses craintes
étaim1t fondées, c'est par cenlaines que l'on compterait les acciden
ts
survenu s dans les stations thermales. Or, que notre estimable confrèr
e
interrog e les malades, et il verra, au contraire, que ce sont les succès
qui se comptent par centaines. Je ne parle, bien entendu , que des
afTections du pharyn x et du larynx. J'aband onne la plithisie à ceux
qui admettent la pénétration complète des poussières liquides par
la
respiration.
�EAUX PUL~nlstE
Coneluons donc, al'ec M. Champouillon lui-même, que la pulvérisation appliquée dans certaines conditions peut rendre de notables
services.
M. tambron a fait remarquer avec raison que la douche pharyngienne doit être en gouttelettes lancées sous la forme d'un pineeau,
attendu que la douche ordinaire ne passe pas au-delà de l'isthme du
gosier, par la raison que la cr!ünte d'être sulToqué nous fait instinctivement ct involontairement fermer ce passage par le rapprochement
ùes amygdales, l'abaissement de la luette et l'exhaussement de la ba e
de la langue. La douche en gouttelettes, au eontraire, ne formant pas
un jet unique d'eau, comme la douche ordinaire, mais étant composée
de très-petites particules d'eau séparées par de l'air, ne saisit plus le
pharynx de la même manière, n'y jette plus un volume d'eau capable
d'entrer dans le larynx; aussi, traverse-t-elle sans difficulté l'isthme
du gosier pour aller frapper la paroi· postérieure de la cavité pharyngienne, ct même permet-elle de faire des inspirations assez larges
pendant qu'on la reçoit (1 ).
Les gouttelettes d'eau qui constituent la douche pharyngienne sont
plus ou moins grosses, à volonté, selon le volume qu'on donne au jet
qui ya se briser sur la plaque. Celui-ci doit être d'une finesse extrême
pour que la douche puisse arriver dans le larynx.
Les adversaires de la méthode de M. Sales-Girons ont insisté beaucoup, et certainement trop, sur le refroidissement qu'éprouvent les
liquides pulvérisés en sortant des appareils. Je ne parlerai pas des
recherches de M. de Pietra-Sama dans la salle de pulvérisation des
Eaux-Donnes, car les résultats qu'il a signalés sont tellement étranges
et opposés à ceux qui ont été obtenus par d'autres expérimen tateurs,
que ce médecin a dû se tromper avec la meilleure foi du monde. « Les
expériences de M. de Piétra-Santa, dit M. Reveil, ne sont pas sufTisamment détaillées, ù. notre avis, et nous ne comprenons pas comment
de l'eau poudroyée a pu sc maintenir à la température de 18° dans
un milieu marquant + 28°. Qu'au moment de sa division l'eau poudroyée marque 18°, ct qu'à une plus grande distance, la température soit il + 28°, cela se comprend: mais, nous le répétons, l'équilibre de température ne tarde pas à s'établir: c'est ce que confirment
les expériences de M. Demarq uay et celles que nous avons faites sur
l'hydrofère avec MM. Poggiale et Tampier. Et d'ailleurs serait-il
possible, dans une salle de pulvërisation, de dire si Ull thermomètre
+
+
( 1) A II1wlrs dl' la Soriélcl ({hyilro/0!Jir mMitale de Paris, l.
1'11,
p. 4G.2.
i5
�ia2G
ACTION PHYSIOLOGlQUE ln
PATIIOGi,NÉTlQUE DES EAUX.
marque la température de l'air ou des vapeurs, ou celle de l'eau poudroyée? Nous ne le pensons pas » (1).
Dans le procédé de pulvérisation de M. Sales-Girons, qui es t celui
qu'on suit à Cauterets, le refroidissement. n'a qu'une seule source, la
multiplication de la surface d'évaporation du liquide (2) . Aussi, lorsque
les conduits sont suffisamment échaulIés par l'eau minérale, celle-ci,
quand elle est pulvérisée, ne produit aucune sensation de froid. Sa
température qui, en jet, est inférieure de 80 à Ho à celle de l'eau du
réservoir alimenteur de la pompe, s'équilibre toujours avec la température du milieu ambiant.
Une autre circonstance que les opposants à la pulvérisation n'ont
pas manqué de faire valoir, c'est l'altération subie par les eaux sulfureuses pulvérisées. Mais si la désulfuration est considérable pour
quelques-unes, elle est peu appréciable pour cl'autres; et, parmi ces
dernières, les eaux de Cauterets fi gurent au premier ran g. C'est ce qui
résulte des recherches faites par la commission de la Société d'hydrologie médicale de Paris, comme le prouve le tableau suivant (3) :
Expé1"iences raites avec l'hyd1'o{ère, en 1'ecevant t'eau pnlvé-risée
dans de l 'io d1~ >e d'amidon.
Quantité d'iode absorbé par les sulfures.
Avant
Après
la pulvérisation. la pulvérisation .
CAUTERETS
Césa~·
. .....
La Raillèrc.
ENGHIEN •••• ...••.•.•• {
GAMARDE ••• •••·••·•• ••
BONNES •. .•. • ••••• • ••• •
Pcrtc
pour UII litl·c.
OgOOlalt52
Og0580 Og53548
0,0660 0,063016
0,002984
0,045
0,Olalt28
0,00252
0,0560 0,055092 enplllS 0,001092
0,0680 0,06188
0,00612
O,OlaltO 0,06290
0,00110
0,1800 0,612
0,H88
0,1500 0,524
0,0926
0,0748
0,4060 . 0.i{l12
0,026624
0,0790 0,052326
Pcrte
pour 100 .
7g676
6,526
5,6
2,022
9,000
2,5
66,0
65,067
67,685
33,701
(1) Id., p. 156.
(2) Dans l'appareil de MM. lIJathieu et Tirman, l'eau est pulvérisée à l'aide d'un
courant d'air comprimé qui sor t par un trou capillaire avec le liquide. Or, l'air comprimé constitue un e autre so urce permanente de refroidissement, qui s'ajoute à l'évaporation. Voilà pourquoi la poussière liquide est plus froide avec cet appareil qu'avec
le précédent.
(3) Cette commission, chargée de présenter à la Société nn rapport sur la question
de MM. Bourdon, Leconte,
de la pulvérisation des eaux minérales, était ~omp8ée
Mialhe, Sée et Reveil.
�JNITALATJO:'i SULFl'nIWSE.
Ainsi, landis que la perte a été de GG·p. '100 ayec l'cau d'Enghir.n et
cie plus cie :33 p. 100 avec celle de Bonnes, elle n'a été que de 2,5 avec
la Raillèl'c de Cauterets et de 9 au plus avec César. « En résumé, dit
M. Reveil, les eaux sulfurées sodiques, telles que Barèges, Césa7' et la
Raillèrc, perdent très-peu de leur principe sulfuré pal' la pulvérisation (2 à 3 p. 100). »
Celles de Bagnères-dc-tuchon paraissent faire exception; car, d'après
M. le docteur Lambron, l'eau minérale perd environ 12 p. 100 de son
principe sulfuré en parcourant un tuyau de tiO centimètres de longuenr,
et, par Je fait de son brisement sur la plaque, elle perd presque la
moitié de la sulfuration que conserve le filet avant cie se briser (1).
Mais cela n'a rien de surprenant, si l'on considère le peu de stabilité
des eaux de Bagnères-de-Luchon, comparée il celle des eaux de
Barèges et de Cauterels.
Vn phénomène remarquable, sur lequel a insisté le rapporteur de
la commission de la Société d'hydrologie médicale, c'est que, dans
toutes les expériences, l'eau des Espagnols de Cauterets a acquis un
degré sulfurométrique supérieur à celui qu'elle avait avant d'être
poudroyée. M, Reveil croit que ce phénomène doit être attribué à ce
que les eaux sulfurées très-stables éprouvent une véritable concentration, par suite de la production de vapeurs aqueuses pendant la pulvérisation de l'eau (2) .
C'est la source des Espagnols qui alimente les appareils pulvérisateurs de notre station.
§ 2. - Inhalation sulfureuse.
~
Elle se pratique dans une salle spéciale attenante ü celle cie la pl'é
risation et clont il a été question déjà (page 106).
Les personnes qui séjournent clans cette salle respiren t une si minime
quantité de gaz sulfhydrique, qu'on n'observe aucune action physiologique spéciale qui puisse être signalée. En effet, l'atmosphère de la
salle contenant un demi-milligramme de gaz seulement sur cent litres
d'air, d'après les recherches de MM. Filhol et Reveil, il faut plus de
vingt minutes pour qu'il pénètre un milligramme d'hydrogène sulfuré
(1) Annales de la Société d'hydrolouie médicale de Paris, t.
(2) Loc. cit., p. 162.
\ ' 11,
p. 465.
�228
ACTIO:'{ PHYSIOLOGIQUE ET PA'I'HOGÉNÉTIQUE DES EAUX.
dans les poumons pendant la respiration, ce qui fait moins de trois
milligrammes par heure (1).
Les seules conditions qui puissent être propices à certains malades,
dans la salle d'inhalation, sont une diminution sensible de l'oxygène
de l'air et la présence d'une certaine quantité de vapeurs aqueuses.
Toutefois, la différence de température qui existe entre ce milieu et
l'air extérieur est une source d'inconvénients contre lesquels les
malades ne sauraient trop se prémunir.
( 1) Un homm e adulle fail, en moyenne, dh-huil inspirations normales par minute ,
el chaque in~prato
introduit un demi-litre d'air dans les poumons.
�IN~
' LUENC
ETC.
DES PROPRIÉ 'rÉS PHYSIQU ES ET CHIllllQU ES DES EAUX,
229
SEC TION III.
EFFETS
INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET CHIMIQUES DES .EAUX SUR LEURS·
PHYSIOLOGIQUES.
CHA F [TRE pr.
ACTION DU CALORIQUE.
Je rappellerai d'abord que le calorique appliqué au corps humaiIl
agit de trois manières:
10 Comme excitant gériéral;
20 Comme excitant local ou agent Ouxionnant;
3° Comme agent irritan t
Par conséquent, les eaux thermales peuvent produire toutes ces'
actions, pourvu que leur température surpasse celle du corps humain.
Nous avons vu, en effet, que la circulation se ralentissait pendant un
buin à la limite thermique, c'est-à-dire dontla tempéÏ'ature est inférieure'
de 1 ou 2 degrés à celle de lu peau. Il est vrai qu'après le bain le pouls
revient à son rhytme normal, et qu'il le dépasse même lUl peu; mais
c'est le résultat de la réaction, et non point d'une action excitante
immédiate, primitive. Nous avons vu aussi que, lorsque le bain est
au-dessus de la limite thermique. les effets sont inverses: le pouls
s'élève pendant le bain, ainsi que la température du corps, puis après
il tombe au-dessous de son chiffre initial. Dans ce cas, l'excitation est
manifeste, mais passagère, momentanée.
Cette propriété que possède le calorique cie stimuler, d'exciter
d'abord, ct de déprimer, de débiliter ensuite, ne doit jamais être perdue
de vue dans les applications des eaux thermales. J'en ai déjà parlé à
propos des bains et des douches. « II est fort important en thérapeutique,
disent MM . Trousseau et Picloux, de bien se rappeler que si l'action
�:.'30
IXFLUEN r.E DES pnOPl\~TI,S
1'1l\SlQU ES Kr CllDUQU ES DES EAUX, ETC.
exagérée du caloriq ue est imméd iatemen t tri!s-exci tante, elle est aussile
moyen le plus sûr d'amener consécutivement une grande atonie dans les
parties qui y ont été expo ées et que c'est tout le contraire pour l'application'du froid. Il suffit, pOUl' en être convaincu, d'examiner le peu de
vitalité de la peau de tous les individus dont les professions exigent
l'exposition d'Lme partie ou de tout le corps devant des foyers, des
forges, des fourneaux embrasés, etc. » (1)
Le premier des deux célèbres praticiens que je viens de citer a
exposé d'une manière pl us précise encore l'action physiologiq ue du
calorique, dans une leçon clinique sur le traitement des hémorrhagies
utérines par des injections très-chaudes; ainsi, il ùit: « Si l'on trempe
ses mains, pendant quelques minutes, l'une ùans de l'eau à /10 0 , l'all;tre
dans de l'cau il. 0, après les avoir retirées, on pourra constater, au
bout d'un certain temps, qu'elles ont ubi une réaction en sens
opposé, celle plongée dans> l'cau froide étant devenue chaude, le contraire ayanteu lieu pour celle qui a été plongée dans l'eau chaude» (2).
J'ai voul u déterminer thermométriquernent ces modifications inverses imprimées il la chaleur de la peau pal' de l'eau à des ' températurcs diITérentes. Je crois qu'il mesllffira de citer deux des expériences
que j'ai faites SUI' moi-même.
pnEmÈU E OnSIŒYA 'fION.
La tempéra tul'e de l'air atmosph érique étant de ..... , ....... .....
,.
La tempéra ture de ma main étant de. " .... , ........ . , .. ,. . .. ..
. ..
15°5
31,4
Je plonge celle-ci quinze minutes dans de l'cau ùont la température
e, t maintenue il 370 ; ensuite, après avoir es"uyé ma main, je la laisse
expo ée il. l'air, et voici les modifications que subilsa température:
Au bout de 10 minutes , , .. .:t. ........ , ..
30 minutes , ... , ...... , ., . ..
1 heure., ,., ........ ... ,.,
i heure 30 minutes . , . , . . . .
35°
33,ll
32
30,4
température de ma main avait donc ùiminuéde '10 4 au bout d'une
heure et dem ie.
La
1) 7'taitt' dr t/u!tapeut tqup, 7' édition, t.
(2) Ga;;ctle des Hôpitaux, W JIar~
1853,
Il,
Il. 580.
�23·1
ACTION DU CALORIQUE.
DEUXIÈME OBSEIWATION.
..
Tempél'atul'e atmosphél'ique ....... ....... ....... ....... .......
.
....
.......
.......
.......
de ma main ....... .......
18°5
35°
.le plonge celle-ci pendant quinze minutes dans de l'eau dont la
température est maintenue à 32°, et, après ravoir retirée et essuyée, je
Ilote les modifications suivantes:
Au bout de 10
30
1
1
minutes . . . . . .. . . . . . . . . . .
minutes .. ' .' .. , . . . . . . . . ..
heul'e. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
heul'e 30 minutes . . . . . . . .
35°
36,2
36,2
36,7
Ainsi, la température de ma main avait augmenté de 1°7 au bout
(j'une heure et demie.
L'intensité et la durée de la lIuxion produite par les eaux sur une
partie plus ou moins étendue du corps sont en raison directe de leur
température. On peut dire, d'une manière générale, que la fluxion est
0
modérée et passagère entre 37 0 ct 4.0 C., tandis qu'elle est plus intense
ct plus stable, (1 u'elle peut même aller jusqu'à l'irritation (rubéfaction,
vésication) entre 40° et 45 0 c. Il ya certainement des exceptions; mais
les exceptions confirment larègle.
Nous avons vu que, prises cn boisson, les eaux hyperthermales,
comme AJauhmtrat, les œufs, Césa1', les Espagnols et le Pré, ont
pour eITet immédiat d'activer la circulation du sang. Il n'est pas douteux que le calorique ai t. la plus large part dans cc phénomène, par
l'irradiation rapide il tout l'organisme de l'action excitanle- qu'il prod uiL sur la surface gas lrique.
Lorsque ces mêmes eaux sont employées à l'extérieur avec le degré
qu'elles possèdent aux lieux d'emploi, ou même à un e température un
peu inférieure, leurs propriétés chimi.ques sont en quelque sor le effacées, annih ilées pal' l'action il u calorique. En efret, l'absorption
culanée n'a pas li eu, et l'atonie succède bientôt an développement
momentané des actes organiques. J'invoquerai ft l'app ui de cette proposi Lion les recherches expérimentales dont les résultals sont consignés
dans le tableau de la page '1 86: ainsi. un bain de Rienmiset et du
Rochm' (préparé avec l'eau de Rieumiset chaufrée et l' eau chaude du
Rachel) à 37 0 c. élève le pouls et la chaleur animale, prise sous la langue, au même chiffre Cjll'un bain de Césa1', cles Espagnols, de PanzeNonveau, du Pré, du Bois et de la Raillè/'c à température égale. Or,
�232
I;\FLUE1 'lCE DES PROPHlÉ TÉS PlIYSIQU ES ET CJlIllIQU
ES DES EAUX, ETC.
Rieumiset contient à peine des traces de principe sulfureux, et la sulfuration d'un bain du Rocher est beaucoup moindr e que celle d'un
bain préparé avec l'eau des autres sources , surtout avec celle
de
Pauze-Nouveau, du Pré, du Bois et de la Raillère.
Les conséquences pratiques des remarq ues précédentes seront indiquées plus loin.
CHA PITR E
II.
ACTIOI DE L'ÉLECTRICITÉ.
Lorsqu 'il publia son livre sur l'Élect?·icité considé?"ée comme
ca1Me principale de l'action des eaux minémles, M. le docteur
Scoulellen élait convaincu qu'il avait fait une découverte considérnble,
et qu'il apporla it au monde savant la solution de difficultés reslées
insurm ontable s jusqu'a lors, suivant ses propres expressions. « Prouve
r
que l'électri cite est l'agent qui fait mouvoir la matière vivante , dit
le
savant expérim enlaleu r, que c'est lui qui préside à toutes les fonction
s,
qui les active ou les l'alentit, que sans lui la vie s'éleint (1), c'était
Ht
un fait capilal: il a été acquis à la science pal' la découverte de l'électricité dn sang; presque aussitôt est venue, comme conséquence
immédi ate et nécessaire, la découverte de la circulation nerveuse,
qui
l'end compte des phenomènes de la vie organiq ue et de la vic de relation; ensemble merveilleux dans lequel tout se combine, lout s'enchaîne poUl' produir e des efTets multiples, innombrables, sous l'impul
sion d'une cause unique.
» Ces faits mis en évidence expliqn ent l'action des eaux minéra
les
sur les organes ouITrants; ils ind iquent clairem ent la cause de l'excitation général e, du l'éveil des foncliont; du retour il la santé.
» Lorsque l'impor tance de ces découvertes sera bien comprise,
la
médecine, qui n'est et ne peut être qu'une série J'applic ations
des
sciences physiques à l'organi sme vivant, prendra une marche plus
ferme, plus droite, plus süre: les théories auront moins d'éclat et
de
succès, mais les faits pœndro nt plus d'autor ité. Ce progrès ne s'opère
ra
que lentem ent; il Y a plus de deux. siècles que la circulat ion du sang
( 1) Je suis obligé de faire remarquer que je ne comprends pas
comment un agent
sans lequel la l'ie s'éteint ct qui active toutes les fonctions peut aussi les ralentir.
�.2J3
ACTIO'I DE L·I~ECTl\É.
est découverte, et l'Académie discute encore, en ce moment, sur la
théorie des mouvements du cœur.
» Attendons-nous donc à des lenteurs, à des obstacles, mais aujourd'hui rien n'arrête le progrès; un jour viendra où les découvertes que
je signale seront admises, alors on comprendra que ce n'est pas une
réforme qu'elles apportent, mais une l'évolution qu'elles commencen t » (1).
Il serait impossible de parler avec plus de conviction, plus d'assurance, plus d'autorité, .i 'oserais presque dire avec plus de hardiesse.
Mais notre honorable conrrère ne se borna pas à la publication de
son livre; il porta la question devant l'Institut, l'Académie de médecine et la Société d'hydrologie médicale de Paris.
La commission nommée pal' cette dernière compagnie pour examiner
l'ouvrage de M. ScouteLten et en rendre compte, a faiL son rapport dans
la séance du 26 février 1866 (2). J'ai pris part à la discussion qui a
suivi ce rapport, et comme mon argumentation reposait uniquement
sur le dégagement eL l'action de l'électricité dans les eaux de Cauterets, je vais la reproduire textuellement:
SOdIÉ TÉ
D'HYD ROLOG IE
MÉDIC ALE DE PARIS .
Séance du 23 avril 1866.
Messieurs, le savant rappoeteur de la commission que vous avez chargée
a dit:
d'examiner l'ouvrage de M. Scoutetten, et de vous en rendre compte,
juger
ons
prétendi
nous
si
,
cl'itique
de
méthode
autee
une
s
" Si nous adoption
s'accorns
déductio
ses
t
commen
nt
examina
en
ten
Scoutet
M.
de
les théories
des
dent avec les faits adoptés pat'la science, nous aurions, assurément, bien
commisune
et
e,
pl'oteste
venu
objections à faire. Déjà M. Gigot-Sllarcl est
que
sion nommée par la société, à propos de ce dernier tl'avaiJ, a rappelé
est
leur
qui
tion
d'excita
e
cat'actèr
ce
pas
n'ont
toutes les eaux minérales
est,
te
immédia
l'action
dont
eaux
des
ya
qu'il
en,
attribué e par M. Scoutett
au contraire, sédative. »
r
Oui, Messieurs, j'ai protesté, les faits à la main, et je viens proteste
expéopposer
viens
Je
.
encore en m'appuyant toujours sur l'expérimentation
et des
riences à expériences, des faits positifs à des assertions non fondées,
viens
Je
sibles.
inadmis
bles,
contesta
ns
déductio
conséquences logiques à des
le,
principa
cause
la
point
n'est
cité
l'électri
que
enfin essayer de prouver
(1) Préface, p. 10 et 11.
Gobley Gran(2) Cette commission était composée de MM. Cazin, Durand-Fardel,
ur.
rapporte
Jutier,
et
Tripier
Reveil,
deau, Le Bret, Lefort, Lhéritier ,
�g34,
INFLllCi'iCE DES pnOPRliè'l'ÉS PHYSIQUES ET CHnIIQUES DES EA X, ETC,
essentielle de l'activité des caux minérales, que le problème si difficile et
si complexe de leur action thérapeutique a des proportions beaucoup plus
vastes que celles auxquelles M, Scoutetten a vouln le réduire, et que les conclusions de ce médecin ne méritent pas d'être prises au sérieux, comme ra
déjà dit un de nos collègues les plus autorisés.
J'ignore si je parviendrai à faire passer dans vos esprits la conviction que ,
j'ai acquise par mes recherches expérimentales : en tout cas, j'ai la certitude
de vous apporter des faits exacts, scrupuleusement observés, et j'ai l'espoir
que vous voudrez bien tenir compte de mes laborieux efforts pOUl' aniver à
la vérité.
Le remarquable rapport de votl'e commission vous montre avec une logique inflexible les graves objections dont est susceptible la nouvelle théorie.
l\'lais si M. Scoutetten n'a pas tenu les promesses qu'il a faites au début de
son ouvrage; s'il n'a point justifié sa critique vive et peut-être un peu acerbe
de toutes les données généralement admises jusqu'ici; si l'édifice qu'il a
voulu renverser, pour en constmire un autre à la place, est encore debout;
en un mot, s'il n'a nullemênt démontré que l'état électrique des eaux minérales est bien réellement la cause principale de leur activité, le rapport de
votre commission - permettez-moi de le dire - ne prouve pas davantage
qu'i! n'en est point ainsi. D'ailleurs, comme l'a fait observer le rapporteur,
la commission avait plutôt pour mission d'analyser l'ouvrage de M. Scoutetten,
d'en exposer le cadre et le caractère, que de le combattre oude l'approuver.
Je vous rappellerai que ~J. Scoutetten, persuadé qu'il apportait la lumière
dans ce qu'il appelle les ténèbl'es, convaincu qu'il effaçait il tout jamais le
fameux quid divinum, et impatient de connaître votre opinion sur sa prétendue découverte, vous adressa, le 12 novembre demier, une lettre dans
laquelle il exprimait le vif désil' de voit' la commission nommée depuis deux
ans pour étudiel' l'impol'tante question de l'électricité des eaux minérales
activer ses travaux, "Tl est impossible, disait notre savant confrèt'e dans cette'
lettre, qu'on laisse indéfiniment en suspens une question facile il; juger,
demandant à peine quelques heures pour vérifier l'exactitude des faits que
j'ai indiqués, et pour démontrer s'ils concordent avec les pt'incipes des
sciences physiques et chimiques,
Adversaire déclaré des doctrines , dl( 'médecin de ~ I etz,
voulant les combattre encore par de nouveaux faits, j'ai cru devoit' adresser les réflexions
suivantps aux journaux qui avaient reproduit cette lettre :
" JI est certain qu'il faut bien peu de temps pour démontreI' que les eaux
minérales dégagent de l'électt'icité; et, sous ce rapport, M, Scoutotten a eu
raison de dit'e que les faits qu'il a signalés concordent avec les principes des
sciences physiques et chimiques,
D'ailleurs, il suffit de connaître les premiers éléments de la pbysique
pour avoir la certitude que l'habile expérimentateur n'a pas pu se tromper,
et qu'en définitive il n'a rien découvert.
l)
l)
."
�ACTIO;~
!JE L'ÉLEC'l'IIlCl'l'É.
2J;j
» "'Jais 100'Squ'il s'agit de prouvel' que l'état électrique des eaux minérl11es
est la cause principale de leur activite, mon distingué confrère me permettra
de ne plus partager son opinion; car c'est une question difficile, épineuse,
qui exige de nombreuses et pénibles expériences. Et l'on est d'autant plus
en droit de s'étonner des prétentions de M. Scout'ltten, qu'il n'a fait luimême aucune de ces expériences.
» En effet, la solution du pl'oblème posé par lui ne consiste pas seulement
à observer les écarts plus ou moins considérables de l'aiguille du galvanomètre, lorsque les électrodes sont plongées dans une eau minérale, mais à
déterminer quelle est la pal't qui revient au courant électl'ique dans les
modifications que l'eau imprime aux grandes fonctions de l'économie. »
Voilà, Messieurs, le programme que je me suis tracé. C'est vous dire que
l'expérimentation physiologique doit jouer le principal rôle dans mon argumentation. Toutefois, la physique y trouvera sa place, et vous verrez que
SUl' ce terrain, comme SUl' l'autre, M. Scoutetteu et moi nous sommes bien
loin de nous entendre.
Ce que j'ai à vous dire concerne uniquement les ealU:: de Cauterets, qui
sont, depuis six ans, l'objet de mes études spéciales. Mais si la nouvelle théorie
n'est point applicable à ces eaux, ainsi que j'espère vous le démontrer; si,
dans l'étude que nous allolls fail'e, dans la compamison que nous allons
établir entl'e les manifestations électriques de nos sources et leul's effets sur
le corps humain, nous ne trouvons que cles contl'adictions, des impossibilités,
au lieu de preuves décisives, que pensel', je vous le demande, d'une doctrine qui, comme une règle de gl'ammail'e, veut s'imposel' avec des exceptions?
Un de nos collègues les plus entreprenants, :l'infatigable inspecteur de
Bagnères-de-Luchon, vous a communiqué, l'année dernièl'e, les résultats de
ses rechercbes sur le dégagement d'électricité dans les eaux sulfureuses de
cette station thermale. M. J,ambron a conclu de 'es nombl;euses expél'iences
que les eaux de Luchon présentaient un excès d'électricité positive dans leul'S
couches superficielles, soumises à des tl'ansforrnations chimiques incessantes
sous l'influence de l'air, et un excès d'électricité négative dans leurs couches
profondes, moins altérées. La déviation de l'aiguille galvanométl'ique indique
qu'un courant électrique ci l'cule, dans le circuit extérieur, des couches
superficielles vers les couches profondes, et, par conséquent, dans l'intérieur
de l'eau, des couches profondes vers les couches superficielles (1).
(1) Voici la démonstration:
.. Si l'on prend deux lames de platine d'égale surface, liées à un fil de même
métal, enveloppé d'un tube de verre fermé à la lampe (et cet isolement du tU est ici de
toule rigueur pOUl' CJue les lames puissent être mises exclusivement en coatact avec le
fond et la surface de l'cau), si l'on place au fond d'un vase rempli d'eau sulfureuse
l'une de ces lames préa lablemelJt attachée au houton droil ou nord du galvanomètre,
�.236
INFLUENCE DES l'IWf\J~TÉS
PHYSIQUJ<:S ET CHŒJQUES DES EAUX, ETC.
Eh bien, Messieurs, en opérant SUI' les eaux de Cauterets comme notre
honorable collègue sur celles de Luchon, je suis arrivé à des résultats identiques, c'est-à-dire que nos eaux forment, à elles seules, un véritable couple
simple, par suite de la supel'position de couches liquides qui s'altèrent inégalement et se chargent d'électricités différentes.
Mais il y a un point essentiel SUl' lequel j'appelle votre attention: c'est la
faible intensité du courant produit au sein des eaux de Cauterets. Le maximum de la déviation de l'aiguille du galvanomètre a été de 53 degrés dans les
sources les plus électriques examinées sur les lieux d'emploi, et je n'ai jamail'
remarqué que l'aiguille, mise en mouvement pal' l'influence du courant, se
fût arrêtée une seule fois sur un point quelconque du cadran. Toujours, au
contraire, elle a oscillé alternatil'ement du sud au nord et du nord au sud,
jusqu'à ce qu'elle se fo.t fixée définitivement à O.
Ces phénomènes ne provenaient ni du galvanomètre dont je me suis servi,
ni de la polarisation des lames; car l'instrument, sOl'ti des ateliers de M. Salleron, om'ait toutes les conditions désirables de sensibilité et d'exactitude, et
je n'ai négligé aucune précaution pour faire disparaitre la polarisation des
électrodes.
Vous connaissez le rôle important que !II. Scoutetten fait jouer à l'oxigène
dans les manifestations électriques des eaux, qu'elles soient minérales ou
non. D'après ce médecin, en effet, une eau minérale est d'autant moins électrique et active qu'elle est plus éloignée de son point d'émergence, qu'elle
a été exposée plus longtemps au contact de l'ail', et qu'elle a absorbé plus
d'oxygène. Cela est incontestable en principe, surtout pour les eaux sulfureuses, mais il y a des restrictions sur lesquelles je vais insister et qui me
mettent en dasaccord avec M. Scoutetten.
Nos eaux les moins altérées aux buvettes, la Raillère, Clisar-Vicux, PauzeNouvcau, qui sc trouvent à une très-faible distance des griffons, et qui ne
présentent que des modifications insignifiantes clans leur composition chimique et leur température native, ces eaux sont moins électriques que d'autle~
auxquelles le contact de l'air a fait subir une altération plus ou moins
grande, telles que Pauze- Vieux, le Rocher, le PnJ, Hauhuurat et les OEu{s au
,.I!
et si l'on tient il la surface l'autre lame reliée par un fil semblable au bouton sud du
mème instrument, on voit l'aiguille galvanométrique sc dévicr il droile ou vers le
nord et après quelques oscillations lentes, sc fixer il un degré qui varie suivant les
sour~e.'
Un courant électrique parcourt donc le circuit interpolaire, et le sens cie la
déviation de l'aiguille prouve qu'il marche de l'élcctrode Lenue il la surface de l'eau
vers l'électrode placée au fond du vase.
" Si l'on change ces deux James rcciproc[uement de leur place, c'est-:'I-dire si l'on
ramène la première à la surface, cl si 1'011 plonge la seconde au rond du vase, sans
rien changer il leur point d'allache au galvanomètre, ['aiguille ne dévie plus il droite
ou vers le nord, mais il gauche ou vers le sud; le courant est donc en sens i Ilyerse, ce
qui prouve que le courant extérieur part encore de l'éleclrode de la surface pour se
porler vers j'électrode dl! fond de l'cau. "
�23i
ACTION DE L' ÉLECTllICI'l'U:.
pont de Benquès. Voici, d'ailleurs, les chiffres qui correspondent à ces ditrérences:
Température Sulfuration Température Sulfuration
Ilrgrés
guI va 110.
au
au
à la
a la
métriqUl's
griO'on.
griffon .
buvette.
hu\'etle. à la huveUe.
La Raitlère . ................ 38'8 c.
César- Vieux . ............... . !,8,4
Paun-Nouveau . ............ 48,4
Pau::e- V-ieux ....... .. .... . , It2,G
Le Rocher ... ............•... 38,7
Le Pré ...... , .............. /18
Au ponl
50
Mauhow'at .. , .. ,
de
{-es OEufs,." . . ' . Bllnques.
53
'1
0'0.177
0,0239
0,0230
0,0189
0,0142
0,017
0,0185
0,018
38'8 c.
48
45,5
40
37
46
46,7
50,5
osO t7
0,023
0,023
0,012
0,0065
0,016
0,014
0,016
28
30
30
48
38
iO
50
52
Après vous avoir démontré que, de toutes nos sources, les plus aérées sont
celles qui développent le plus d'électricité, je n'ai garde de conclure que
l'intensité des courants intestins ou propl'es d'une source sera en raison de
la durée de son exposition au contact de l'ail'. Ce serait profondément
absurde et contmire aux faits les mieux acquis. Mais jJ est certain que
10l'sque les eaux de cauterets, qui, vous le savez, sont avec celles de Barèges,
les plus stables des sources sulfureuses thermales des Pyrénées, il est certain, dis-je, que lorsque ces eaux ont subi un commencement d'altération
au contact de l'air, leurs principes constitutifs réagissent plus facilement,
plus pl'omptement les uns sur les autres, de façon ft donner naissance aux
composés nouveaux qui caractérisent la dégénél'escenee. C'est alors que les
phénomènes électriques, qui proviennent spécialement des transformations
chimiques opérées dans les éléments des eaux, augmentent d'intensité.
En vous c.itant quelques-unes de mes expériences, je me ferai peut-être
mieux compl'cndre, et SUl'tout je vous convainCl'ai mieux.
P,'emièl'e expérience. - De l'cau de la Railtère, prise à la buvette, ayant été
exposée au contact de l'air pendant quarante minutes, donna 35 degrés galvanométl'iques, alors qu'elle ne mal'que que de 25° à 28° à la buvette.
La même eau, examinée au bout d'une heut'e, marquait 26', et 25" au bout
de cinq heures.
Deuxùl1ne expél'iencc. - L'eau de Césa1'- Vieux, dont le degré galvanoméà
trique est ;~o au maximum. a donné 42 0 apr'ès vingt minutes d'exposi~n
l'air, 30' au bout d'une heut'e et 28 0 au bout de cinq heures.
La température de cette eau ayant 6t6 abaissée de 5° au moyen d'un
courant d'eau froide, immédiatement après avoir été prise à la buvette,
l'aiguille galvanométriqlle dévia de 35".
1'roisiiJme expérience. - L'eau de Pauze-Nouveau, placée dans les mêmes
conditions et examinée de la même manière que la précédente, donna des
résultats presque identiques, c'est-à-dire que l'intensité du courant augmenta
d'abord sous l'innuence de l'air, pOUl' diminuer ensuite peu à peu. Au bout
�'2:38
INFLUE: 'iCE DES pnOrnI(.: TlèS PHYSIQU ES ET CHLlIIQL
ES DES EAUX, ETC.
de cinq heures, le degl'é galvanométrique était à très-peu près le
même
qu'au commencement de l'expérience.
Quah'ième expérience. - En laissant exposée au contact de l'ail',
comme
précédemment, de l'eau de Pau::e- Vieux, qui marque 48 degrés galvano
métriques à la buvette, cette eau ne donna plus que 40° après vingt minutes
,
30· au bout d'une heure et 20° au bout de cinq heures.
Le Rocher, le l'rd, Mauhourat et les OEufs au pont de Benquès, examiné
s
de la même manière, ont perdu:
Au Lout
d'une heure,
Le Rocher . . , , , .. , , , ... , .. ,
Le Pre. ",,,,,,, ,,,,,,,, .,
~Iauhomt
. ...... , ....... ,
Les OEufs . ... , ..... , , , . . . .
12 degrés
10
10
12
Au llOut
de cinq heures.
20 degrés
1&
22
23
Il Ya, si je ne me trompe, deux conclusions à tirer de ces expériences:
Les sources de Cauterets, à quelque groupe qu'elles appartiennent,
doivent être soumises à l'a~ion
de l'air atmosphérique pendant un certain
temps, pour que leurs manifestations électriques atteignent le maximu
m
d'intensité;
2° Dans les eaux qui sont arrivées à cette limite, le courant diminue peu
à
peu à mesure qu'elles restent exposées au contact de l'ail', et la rapidité
de
cette décroissance est proportionnée au degré d'altérabilité des eaux.
Voyons maintenant quels sont les e(fets électriques de nos sources
employées en bains.
D'après M. Scoutetten, les réactions électriques, lorsque l'homme est
au
bain, déterminent un courant positif, c'est-à-dire que le courant part
de
l'eau, qui devient négative, pour se diriger vers les liquidos du corps:
dans
ce cas, l'eau joue le rôle de base, et nos liquides celui d'acide ; aucune
eau
ne fait exception.
Suivant M. Lambron, lorsqu'une personne est plongée dans un bain d'eau
sulfureuse, les parties en contact avec les couches profondes se chargen
t
d'un excès d'électricité négative, et les parties baignées par los couches
superficielles, ainsi que les parties complétement émergées, d'un excès
d'électricité positive. On a donc un véritable'{ppareil électro-chimique analogu
e
aux appareils simples employés par Bucholz et 1\1. Becquerel; seuleme
nt, ici
le corps sert de conducteur.
J'ai constaté avec les eaux de Cauterets l'exactitude des résultats signalés
par M. Lambron; mais voici' un point important SUI' lequel je cesse
de me
trouver d'accord avec lui:
" L'examen de' nos tableaux, dit cc savant collègue, montl'e qu'avec
le
corps pour conducteur on obtiont un courant plus énergique qu'avec
les
lames de platine seules. Avec ces lames, en effet, nous avons vu que j'inLensi
té
1,0
�.239
ACTION DE ,:hECTRICITÉ.
du courant était comprise entre 8 et 46 degrés galvanométriques, lorsqu'ici
elles oscillent entre 70 et 90 degrés; cependant, le corps est de beaucoup
moins bon conducteur que le platine. Mais il faut tenir compte de la grande
surface sur laquelle l'électl'icité est appliquée lorsque le corps est dans le
bain. "
J'ai souvent observé le contl'aire dans mes rechel'ches: ainsi, tandis
qu'avec les lames de platine seules,
Degr6s galvanométriques.
~-
Dans un bain
il 3i'
Pau:te- Vieux a donné ..................... .
Le Bo'is
Le Pré
Le Petit-Saint-Sauveur . ................... .
lliewniset
Dans un bain
~
C.
.....
35' c.
35
30
25
22
20
40
/10
28
25
22
les mêmes eaux ont donné, le corps étant au bain,
---
Degrés
!ial
Dans un bai"
' ~nométriques.
/'-..
à 37° c.
11 35 0 c.
25
25
26
25
15
Pau::e-l'ieux ..............
Le Bois ....................
Le P,·é .. ..................
Le Petit-Saint-Sauvem· . ....
Rieumiset . .................
Dalls lin bain
20
20
20
20
10
--..
Dim)rence en llIoins
al'ec
les "ésultats
précédents.
15 - 15
15 -
JO
2 5
0 - .2
10
7 -
Les résultats fournis par la Raillèrc, César, les Espagnols, Pauzc-Nouveau
et le Rachel' sont différents; car avec les lames de platine seules,
Degrés galvanométriques.
~,
la Raalè?'e a donné ..................... .
Pawre-Nouveau César
Les Espagnols
Le llocher
Dans un bain
Dan un bain
26
25
25
26
27
23
20
20
22
il 31° c.
li 350 c.
.25
et, le corps étant au bain,
Degrés gall'anométriques.
~
La Raillère a marqué .....
Pauze-Nouveau
César
Les Espagnols
Lp Rocher
Dans ,un bain
~ 37' c.
Dans un bain
~ 35' c.
Différence en plus
avec
les r6sultats
précédents.
53
40
/,0
40
30
48
30
30
27 - 25
15 - 10
15
10
35
25
t't
3 -
1!l
0
�;!!&O
TXFLGE:'iCE 01:S pnUI'H1:Tl~S
PllrS1QU ES ET ·CllL\!lQ ÜlèS D8S EAUX, ETC.
Ces résultat s sont en contradiction avec la proposition suivante
, que
M. Scoutetten a émise dans sa lettre du 1.5 mars 1.865 au rapport
eur de
votre commission : u Plus l'eau contien dra d'oxygène, moins les
réactions
seront fortes dans son contact avec le corps de l'homme, qui, lui-mêm
e, contient beaucoup d'oxygène; et comme il est démont ré que deux corps
de
même nature mis en contact ne donnent pas d'électricité, on compren
d
qu'une eau minéral e chargée d'oxygène réagil'a plus faiblement que
celle qui
en est privée. » S'il est vrai que Pauze-Vieux, le Bois, le Pré, le Petit-Sa
intSauveur et Rieumiset, qui ont subi l'action de l'air atmosphérique,
présentent des effets électriques plus faibles après qu'avan t l'immersion
du corps
danE' le bain, comment se fait-il que le courant soit plus intense avec
César,
les Espagnols et Pauze-Nouvecw, qui renferm ent certaine ment plus
d'oxygène que le Pré et surtout le Bois, attendu qu'ils sont plus altérés
aux
robinets des baignoires, et que, vu leur teIT\Pérature élevée, il
faut les
mélanger avec de l'eau froide ordinair e pour les ramene r à la tempéra
ture
de 37° et 35° c. ?
Mais j'arrive à la partie principale de mon argume ntation: il s'agit
de
comparer· les données de · l'expérimentation physiologique avec celles
du
galvanomètre.
Messieurs, après avoir lu, dans le livre de M. Scoutetten, la descript
ion du
nou veau bain électrique que ce médecin a imaginé pour " imiter la
nature
dans l'action des eaux minérales, » suivant ses propres expressions,
je me
demandai si, aux yeux des partisan s de la doctrine de notre confrère
,
l'action des eaux minérales naturelles ne devait pas être, au contrair
e, la
pâle, la très-pâle imitation du bain électriq ue de M. Scoutetten.
Quelle
comparaison, en effet, peut-on établir entre les faibles courant s
produits
par les eaux minérales les plus électriques et ceux que fournissent plusieur
s
éléments de la pile de Daniel!, dont un seul, mis en action pendant
une
heure, suffit pour donner une quantité considérable d'électri cité
dynamique?
Cette énorme différence n'a point échappé à votre commission, car
son
rapporte ur vous a fait observer que les courants auxquels les eaux minéral
es
donnent naissance sont infiniment petits; qu'ils ne deviennent saisissab
les
que parce qu'on emploie des ap~rei.
d'une excessive sensibilité, des
aiguilles astatiques cédant à la moindre' influence, des galvanomètres
multipliant 10,000, 20,000 fois l'action du courant sur cette aiguille si
impressionnable. " C'est ainsi, ajoute le rapporte ur, qu'un observa teur, armé
d'un
puissant microscope, découvre, dans une goutte de l'eau la plus pure,
tout
un monde animé; cette eau n'en sera pas moins une boisson très-sain
e ct
d'excellente qualité sous tous les rapports. "
Cependant, écoutons encore M. Scoutetten : " Nous avons constaté,
dit-il à
la page 401. de son !ivre, que l'eau salée seule suffit, dans son contact
avec 1('
eOI'ps, pour détermi ner des réactions ù1ectrifJlIes qni s'élèvent
jUSqU':L 20·
�:1\ 1
ct 25° du gall'anomètl'e, ct l'cau sulful'euse JUSqU'il 50· et GO·, LOl'sque nous
ajoutons le courant électl'ique fourni par la pile, nous obtenons des effets
qui. se rapprochent sensiblement de ceux produits par les eaux minérales naturelles. Il Ainsi, Messieurs, à un bain sulfureux artificiel, qui marque déjà
60 degrés galvanométriques après l'immersion du corps, ajoutons les courants d'un ou plusieurs éléments de Daniell, et nous aurons un bain qui se
1'approchera sensiblement d'un bain d'eau de la Railtère, dont les réactions
électriques ne dépassent pas 53° (l!)
Pour M, Scoutetten, les eaux minérales ont une action dynamique, qui
explique tous leurs mystères, qui en est la propriété fondamentale, ct qui se
manifeste par l'excitation,
Je vais applique!' cette autre proposition aux eaux de Cauterets; mais
auparavant, j'établirai comme point de départ les deux propositions suivantes,
qui me paraissent inattaquables:
1· Puisque J'action dynamique des eaux minérales est due à l'électricité
qu'elles dégagent, leurs effets sont immédiats, c'est-il-dire que ceux-ci se
produisent dès que le corps est en contact avec elles, dès que les réactions
électriques sont mises en jeu;
2° Les phénomènes physiologiques principaux, essentiels par lesquels se
traduit l'excitation, sont l'accélération de la circulation et l'augmentation
de la chaleur animale.
Or toutes les eaux sulfureuses produisent-elles immédiatement ces ph6nomènes, ft des degrés différents, bien entendu? Permettez-moi de répondre à
cette question par le passage suivant, extrait de l'ouvrage de M. Lambron
sur les Pyrénées et les eaux de Bagnèl'es-de-Luchon CT. l, p. 526) :
« J}élément sulfuré des eaux prises en boisson et en bain tempéré a une
action hyposthénisante très-marquée sur le système circulatoire; les contractions du cœur sont moins énergiques et moins nombreuses, le pouls,
pendant plusieurs heures après le bain, offre une diminution de 5, 8, 10 ou
12 pulsations sur le nombre normal et habituel, compté soit au réveil, soit
avant le départ pour le bain. Depuis 1855, j'ai maintes fois répété ces observations chez des personnes des deux sexes, de tout âge et de constitutions
différentes, et les résultats ont été les mêmes dans plus des 4/5" des cas ....
C'est donc un fait bien acquis aujourd'hui que .les eaux sulfurées sont
,~édatives
de l'appareil circulatoire, soit qu'elles doivent leur minéralisation aux sulfures de sodium, de calcium ou de potassium, soit qu'elles la
doivent à l'acide sulfhydrique. Elles le sont bien plus encore quand elles
renferment, comme certaines des nôtres, des sulfites et des byposulfites, composés chimiques reconnus en tout temps comme essentiellement hyposthéniques. »
Voilà une réfutation aussi complète, aussi catégorique, aussi nettement
formulée que possible de la nouvelle théorie appliquée aux eaux sulfureuses.
Cependant, M. Scoutetten a trou\'é un prosélyte dans l'honorable inspecteur
r. I GOT -!: UAR I1 .
16
�:2rt.
L'!FLlï;:" iCE DES PHOPRlt' :TÉS PHYSIQU ES ET CHIMIQU
ES DES EAUX, E'I'C.
de Luchon. On lit, eu effet, à la page 42 de son intéressant travail
SUI' le
dégagement d'électricité par les eaux de cette station thermale:
(( L'état électrique offert par les sources de Luchon permet d'expliquer
le
classement qui en est fait d'après leur action physiologique; classem
ent en
sources excitantes, douces et il excitation moyenne, dont ni la richesse
minérale ni leur degré de température ne peuvent rendre compte. On
voit,
en effet, d'une part, certaines sources êtl'e excitantes, quoique peu
sulfureuses, et d'autres douces, quoique riches en principes sulfureu x; et d'autre
part, ces eaux peuvent être données en bains, par exemple, à un degré
de
température à peu près uniforme, et cependant n'en pas moins offrir
des
effets physiologiques bien différents. Or, ces effets paraissent être plus
en
concordance avec la plus ou moins grande intensité des courants électriq
ues
développés dans leur sein, et surtout avec le plus ou moins de persista
nce de
cette intensité.
Vous le "oyez, 'lessieurs, d'après M. Lambron, les eaux de Luchon ont
une
action hyposthénisante très-marquée SUl' le système circulatoire, action
qui
se prolonge plusieurs heul'es.après le bain, et qui est dlle aux élément
s sulfurés, reconnus comme essentiellement sédatifs; en même temps, toujoUl's
d'apt ès i\1. Lambron, ces eaux sont excitantes, et ce n'est ni dans la
sulfuration, ni dans le degré de température qu'il faut chercher l'explication
des
différences que présentent leurs effets, mais bien dans l'intensité et
SUl'tout la pel'sistance des courants électriques auxquels elles donnent
naissance,
J'avoue que je ne comprends par bien cette simultanéité d'effets aussi
opposés, aussi contraùictoil'es, dans lesquels on fait intervenir, d'une
part,
l'action hyposthénisante du principe sulfureux des eaux, et de l'autre,
l'action excitante de l'électricité. J'espère que notre savant confrère
, dont
nous connaissons tous le talent d'observation, voudra bien nous donner
quelques explications.
En attendant, je reviens aux eaux de Cauterets.
Tout bain préparé à 37· c. est excitant, quelle que soit la source
avec
laquelle il ait été prépal'é. Voici, en effet, les modifications imprimé
es à la
circulation et à la chaleur animale, mesurée sous la langue:
li
.1>
l '~IHlant
Afigmentation
des pulsations artérielles.
Maximum.
un bain (lu Bois, le pouls augment e de 10 la chaleur
du Pré
12
de Rieumise t
JO
de la Raillère
12
de Pauze-N ouveau
J2
de Césm'
11
des Espagnols
12
du Rocher
J1
Augmentation
d(, la chaleur animale.
Maximum.
animale de 0,5 degrés.
O,'t
0,5
0,5
0,'_
0,5
0,5
0,6
�ACTION DE L'ÉLECTRICITÉ.
Est-ce à la richesse minérale, à l'électricité ou au calorique qu'il faut
attribuer cette action stimulante des bains à la température de 37' c. ? La
miné!'alisation n'y est pour rien, puisque des bains à peine sulfur'eux élèvent
le pouls et la chaleur animale au même degré que ceux qui sont les plus
minéralisés: ainsi, Rieumiset ne contient que des traces de principe sulfureux, et le Rocher, Cesar et les Espagnols sont plus altérés aux robinets des
baignoires que la Raillèl'e, le Bois et le Pre.
L'électricité ne peut pas être invoquée davantage, car llieumiset avec
15° degrés galvanométriques, le Petit-Saint-Sanveu/' avec 25", le l're avoc
26°, ont des effets dynamiques aussi intenses que la Raillèrc avec 53",
Pau:;e-Nouveau avec 40", Cdsa7' avec 40°, le Rochel' avec 30", ct les Espagnols
avec 1I00.
C'est donc au calorique, à la thermalité des caux, que revient l'action excitante immédiate des bains iL la températu!'e que je viens d'indiquer.
Maintenant, si nous examinons les effets SUI' l'organisme des bains iL ;)5° c.,
les 'résultats ne seront pas moins opposés iL la théorie de M. Scoutetten. En
effet, pendant un !;lain préparé soit avee l'eau de la llaitière, soit avec celle
du Bois, du PHi, du Pctil-Saint-Sauveul', du Rocher ou de Pauze- Vieux, le
pouls tombe de 6, 8, 10 et même 12 pulsations au-dessous du nombre habituel. Le degré de la chaleur' animale ne varie pas.
Ces bains ont donc une action hyposthénisante très-marquée slÎr l'appareil circulatoire. Mais ce qui frappe dans les résultats de Illes recherches, c'est que l'eau de la Raillère, qui produit avec le corps des réactions
électriques beaucoup plus fortes que toutes les autres sources de Cauterets (48 degrés galvanométl'iques), est une des plus sédatives dans ses etrets
primitifs.
Je vous ferai remal'quer encore qu'à l'excitation immédiate pl'oduite pal'
les bains iL 37° c. succède une sédation qui se t!'aduit, ordinairement dix à
douze heures après le bain, par l'abaissement du pouls et de la chaleur animale au-dessous de leur chiff!'C normal. Au contraire, les bains à e!rets sédatifs immédiats sont suivis d'une réaction plus ou moins énel'gique selon la
richesse minérale de l'eau ..J'ai vu, sous l'inOuence d'un certain nombre de
bains d'eau de la Raillère à 35° C., le pouls monter, dans lajoumée, jusqu'à
HO pulsations, et la température de la peau surpasser de plus d'un degré
son chiffre initial. Ces effets consécutifs ne peuvent être dus qu'aux éléments constitutifs de l'eau minérale, et je les considère comlne une preuve
évidente de l'absorption cutanée pendant le bain dont la température est
inférieure à celle de la peau.
Enfin, Messieurs, j'ai un del'nier fait 11 vous présenter en faveur de la thèse
que je soutiens contre M. Scoutetten, et je crois qu'il ne sera pas des moins
concluants.
Il y a il Cauterets des bains immé(!iatement excitants à la température
�~Hl
I:'IFLUEi 'iCE DES l'ROPIIlÉ TÉS PIIYSIQ UES ET CHl~IQUES
DES EAUX, ETC.
de 35° et mème de 34" c.: ce sont les bains de Césm', des Espagno ls
et de
Pauze-N ouveau.
Augmentation
des pulsations artûriellcs.
Pendant un bain
d'eall de Césal' il 35° c., le pouls a au S, de G
ù'eau de Pau;:e-Nol!veau
(j
d'eall des Espagnols
5
Pendant un bain
d'eau de César li 34 " c.,
d'cau des Espagnols
la chal.
Augmentation
de la chaleur animale,
anim. de 0,3 degrés.
0,3
0,2
0,2
0,1
Or, ces bains, comme je viens de vous le montrer, produisent avec le corps
des réactions électriques représentées par 30 et 35 degrés du galvano
mètre,
tandis qu'un bain d'eau de la Raillère , dont les effets immédiats sont
sédatifs, donne 48°.
Si je ne craignais de fatiguer votre attention, je vous varIerais, toujours
au point de vue des doctrines de 1\1, Scoutetten, de l'action de nos
eaux
prises en boisson, et vous verriez que les contradictions ne 'sont ni
moins
fortes, ni moins choquantes, ni moins significatives que précédemment.
Je
me bornerai à une seu le obvervation.
1\1. Scoutetten s'exprime ains1~
la page 327 de son livre: « Les eaux sulfureuses déterminent des réactions électriques énergiques, provoquent,
dès
leur introduction dans la bouche et dans l'estomac, une excitation fort vive,
le
pouls s'accélère, la face se colore, l'agitation et l'insomnie surviennent.»
Eh
bien, l'eau de la ltaillère en boisson produit précisément tout l'invers
e; cal'
elle exerce sur la circulation une action caractérisée par le ralentiss
ement
du pouls, et cette période de sédation. dure environ trois heures. C'est
ce que
j'ai prouvé par mes recherches expérimentales sur les effets physiologiques
de
l'eau de la Raillère , publiées dans la Gazelle des Eaux en 1863, et ce que
j'ai
toujours constaté depuis.
En opérant comme M. Scoutetten, c'est-à-dire en introduisant l'une
des
électrodes darls la bouche immédiatement après une certaine quantité
d'eau
de la llaillère , et en tenant l'autre électqlde dans la main fermée, j'ai
constaté, à plusieurs reprises, quo l'aiguj]~
du galvanomètre ne s'est jamais
déviée au-delà de 20 degrés.
Je termine.
Un des partisan s de la théorie de M. Scoutettcn, M. le docteur Mougeo
t (de
l'Aube), a dit: " POUl' l'électricité des eaux minérales et leU!' action
sur
l'innervation circulatoire et autre, il faut tout demander aux travaux
de
M. Scoutetten " (1). Mais j'ai vainement cherché dans les écrits de ce médecin
(1) Ruiletin de la Société médical!' scirllti/iljltc etc l'Aube,
�ACTION DE J.'ÉLJ;; CTHICITÉ.
245
une seule eXpel'10nCe qui se rapporte il. l'action des eaux minérales SUl'
l'innervation circulatoire ou autre. Tout se réduit il des assertions empruntées aux auteurs qui ont écrit sur l'hydrologie médicale, à des hypothèses, à
des déductions souvent contraires aux faits les plus évidents. Si M. Scoutetten
avait expérimenté physiquement et physiologiquement sur les eaux de Cauterets, il n'eüt pas manqué de reconnaitre que leuT' action est subordonnée
il. leur composition, ainsi qu'à leur température, et en aucune façon à
l'électricité.
Tels sont, MessieUl's, les faits que j'oppose à cette théorie nouvelle, qui
s'est produite avec un certain bruit dans le monde savant, qui devait faire
disparaître désormais l'obscurité dont est enveloppé le mode d'action des
eaux minérales, aplanir les difficultés qui entourent leur étude, et rendre
simple, intelligible, ce qui semblait mystérieux. L'électricité, qui a produit
tant de merveilles dans notre siècle, n'a pas fait celle que lui attribue
M. Scoutetten; et s'il fallait de nouvelles preuves pour ébranler les convictions de notre savant et laborieux confrère, je ne doute pas que les médecins qui pratiquent dans les stations thermales ne s'empressent de lui en
fournir.
ChAleau roux. Iyl' ct lilh. Vc
mG 'É.
�a .M. DE VICH Y
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Title
A name given to the resource
Le Thermalisme
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes
/BCU_Vichy_album_de_photographies_247365.jpg
Description
An account of the resource
<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Dublin Core
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Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Cauterets
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Gigot-Suard, Léon (1826-1877)
Title
A name given to the resource
Cauterets (Hautes-Pyrénées) études médicales et scientifiques sur les eaux de cette station thermale : topographie, climatologie, constitution méicale, description des sources et des {éablissements thermaux, action physiologique et pathog{é{éique des eaux
Publisher
An entity responsible for making the resource available
J.-B. Baillière
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1866
Source
A related resource from which the described resource is derived
Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) TH 615.853 CAU
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Crénothérapie -- France -- Cauterets (Hautes-Pyrénées) -- 19e siècle
Cures thermales -- France -- Cauterets (Hautes-Pyrénées) -- 19e siècle
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
245 p.
application/pdf
Description
An account of the resource
Demi reliure
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Cauterets_etudes_medicales_358468
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/22/26521/BCU_Cauterets_etudes_medicales_358468.jpg
Crénothérapie -- France -- Cauterets (Hautes-Pyrénées) -- 19e siècle
Cures thermales -- France -- Cauterets (Hautes-Pyrénées) -- 19e siècle