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1
SUPPLÉMENT
A
L' E S SAI
SUR LES EAUX MINÉRALES
DE BOURRON-L'ARCHAMBAULT
E N
Bou
R 11 0 N N 0 I S.
M.
PAR
F
A Y E,
Médecin, Intendant defdites Eaux, &
PenGonné de Sa Majdl:é, &c. &c.
A
PARIS,
De l'Imprimerie de PR A U
Roi , quai de~
Augufiins.
L T,
Imprimeur du
Et Ce trouve à Bourbon.l'Archambault, chez. le
Garde des Bains.
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7 8 7.
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SUPPLÉMENT
A
L' E S SAI
SUR LES EAUX MINÉRALES
DE BOURRON-L'ARCHAMBAULT
E N
Bou
R 11 0 N N 0 I S.
M.
PAR
F
A Y E,
Médecin, Intendant defdites Eaux, &
PenGonné de Sa Majdl:é, &c. &c.
A
PARIS,
De l'Imprimerie de PR A U
Roi , quai de~
Augufiins.
L T,
Imprimeur du
Et Ce trouve à Bourbon.l'Archambault, chez. le
Garde des Bains.
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7 8 7.
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�,...
�APPROBATION.
J'A
t lu, par ordre de Mon(eigl1eur
le Garde des Sceaux, un Manufcrit
intitulé: Supplément à L'EJJeû {ur les
Eaux minera/es de Bourboll-l'Archam.·
bClULt en B ourbollllois • par M. F.A. Y E,
Médecin du Roi, IIlte/ldant defdù es
Eaux & Penfio/Zllé de Sa MajejU. Si
les eaux de Hourbon-l'Archambault ne
jouiffoient pas depuis long-tems de la
réputation la plus méritée, tes obfervadons que nous préfente aujourd'hui
M. F aye {eroient bien propres à déci.
der la confiance du Public: un rem~d
auffi (alutaire, dirigé par un Médecin
auffi éclairé, doit produire toujours
des effets mervciileux.
A Paris , ce 22 Mars 1787,
RAU LIN, Cel/feur Royal•
.
PRIVILÉGE DU ROI.
L OUIS ,
P AR LA GnACE DI!
Duu , ROI DI! FRANC.
RT 0 1:
AVYU~,:
A no\ atnc:s &. (é.HIS C')II(cil/crJ, Ju
GenJ IC UilnJ /HU <.. ouu de P.ulcment. ,M.lllru .Ics Rc(l"Ctc S ordi.
nalres de nOtre Hlnc1, Gr"" u! Cou(' ,J. Prr vN de 1J;ms. DaUllf,.
Scné-cbau:r. 1cl.,n Licuccn-'nJ CIVils & ..Iutru nos Jufud crJ qll-a
~p r" rt i , cndul
~ A 1.U
T,
N nt~
:unc Jt S.cur FArE, J'un ~c
no.
McdcCUlJ, NO UJ a 1.. t u polèr qUJ l J tirC'roia faite imprinuf '"
.... oQller au P~bJjç.
"li S.ppUm'n/ " /'J."'.r;ill fMr 1., J."'QIIII
",i.,.
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~
'01" dl BDlirhott-I'ArrJulllfbllult ' n BotlrbD""Di, j s'il anus pbifal t
lui 2ccorJcr no. Lettres de Pcrmiffion p"lur C ~ ntttU:'irc,. A cas
CAUSJiS. youlant favorab lement tr.tlter l'Elporant. nom lui av OH'
permit & pct'mctt olu pu en 1.'r((cntc •• de fiairc imprimer ledit
OU"f:I
~C a ut~ Jlt de: fois quc bon lu t (cmblc:u. & de le fa ire. yendte
& d ~blt
cr
par (l')ut nol r c: R oyaum e. ,,,naMI' 1, r, nu dt ci,,:; tJn"j"
~QI.r',utivs
l comp'" d u jour de: la date dt, Prdcnttf. Fairon,
dUc:n(u ~ t l)U , Imprimeurs. L ibr.aircs. & autre. pcrfounu Je
qu,l'I"e qud itc: & condition lulclles {oient. Il'cn introdUIre J 'i m·
Jlrcffi nn ttranc crc: dans aucun jeu de notre ohé.lf"mec, à la charg e
CJuc cu PrHcnt u rcrnnt c:nrcgiHrérs to m au Inng (ur le Rc g lfhc
de b. Communaute dei I01prnllCUtI & L ibr:uru dt Paris, dans ,rou
mois Je la dOliC J'lctllts; q ue l' uuprdlion dudit Ounlgc [erol Idite
d am nOt re Roy:u
l ru~
& n On ailleurs. cn b on papier &: bra1l!:
car;t(t(res i que l'Tml>C lrOinc le conformera en tOUt ~ux
RéKJcn\l'lu
de: J~ Lib r.3 irle. &. n Ot .1lnl1lCIll 3. ~clu
du 1 0 Avr l ' l?li, & à
J' Arr et ,Ic notre' Cnnrri l dit JO A olÎt '777, ~ l' t' lOI! de cléc-lIé:.1ncl:
cle la IHCrenle PenHI Ri on; qu ': \',) l\t de J'ul'0(er en "cille. le
I\l :lnu(cr lt qU I aur ;.. (trvi de copie ~ l' imp rcnl OIi ,llUlit Ouvrage-.
irrJ rC111, d~ m
le menle tUt oia J'Approbat ion !l1lra cté clunnéc,
èt ml lU de' nntre uè ·cher &' fë:a J r:he\':I,II(r. G.nd e de, SCUll&:
J e Fr.10ce-. le fieur D E LAMOIGNON f qu'il en Itr. cn(uiu: remi, -
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cl peint
de nullité des PIC(cntCJ; GUCOnlelUJ Je rl)lIrlt cs vom
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Jo'~n"s
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& res ayant
n!!Ccf 1 p'c lll el'ICat & paifiblc mtnt . rans foulTlir
!f ur {nit fait
aucun troubl e ou Ch1 pcchcmcnt. V oulolH <lU'. ~ cOJ1i e d e. Pré·
(tm cl . 'luj là .. ;mprllnéc h)ll l :lll long :au e:OI1Hncn e:tl11 eIU 0 " à Ja
lin dml,t OUH.1?C. t" i f~lt
a,in.Ulée cmnm c l l'o rjl:inal, COIl1m"nJ '}fI' :lU pre uü cr notre HOIRler 0'"' Scrgtat (ur cc requit. de:
hue J't, Hr " CXct UtiOll d'Icelles. ' ",!Uf attu rt'lu is N nccc::(f.lircr. (an.
dc ma"der autre l'ctln ÎOi oll . &. nnno b"ant clame.r Je h,lro. ('h!l ttc
.1(JtIll.1nd c & Itu rc,
?&.
te C'ontrairn;
C AR lei dt notre: l~if
r.
DO NN1..' ~ Vcd.1.lIu. le qun"ruefnc jOllr d u llIoi • ..le l uillct •
•·:an de gr.Jce n1l1 (ellt ceut qll.ltre-\'lIlGt.1 crt. &- Je: notrc retne le
~1I,u
orzi
c . l1e . Par le Roi en ron Conlfll. LE nE G U .E.
Rtgi/1ri fur le Rlgifire X XII J. dt 1.
Ch.1Tubre Royale &> Syndicale des Li/mûres &
lmprimfllfs de P.uis, nO. tl3 o. fol. 3°4&onforml nunl aux difpofùions énoncles dans
la pdfmu PermifliolL; & à la duzrl!e de
remeure à ladite Chamb,e les neuf Exemplaires pa/crics par 1'Arrc't du ConfliL dit
J6 Avril 1785 • ./.1. Paris, le 31 Jllillet
1787.
N
YON
l'aîné, Adjoint.
�SUPPLÉMENT
A
L' E S SAI
SUR LES EAUX M.INÉRALES
DE EOURRON-L'ARCHAMBAUL T
EN
Bou RB
0 N NOl S.
S·
l L ell: un art difficile, c'efl: celui
de la Médecine: les erreurs y font
fréquentes, rarement fans danger; &
le Médecin le plus [age o'a que trop
Couvent à craindre de (aiGr l'ombre
pour la réalité. Vila brevis) ars tonga, OCCtifio celeris, judiciuTlL difficile,
experi.melltlllll pcriculoJùm ( a).
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1
1
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2 ]
En vain chaque jour verroit-il naître
de nouveaux fyO:êmes; enfans d'un
génie trop exalté, la Médecine n'a dû
ni les légitimer, ni les adopter: l'obfervation dl: fa bouifole; & fi la théorie doit éclairer les faits, l'expérience
doit confirmer la théorie. Renun mater
experientia.
Il n'eO: peut être pas d'âge qui n'ait
eu fa chimere; des Médecins éclairés
d'ailleurs, & qui n'avoient pour but
que la recherche de la vérité, ont été
féduits: enveloppés dans un tourbillon
trop rapide, ils fe font égarés. Mais
les amis de l'humanité, les vrais Oifciples d'Hippocr<.tc , fenfibles aux cris
de la Nature, n'en ont jamais ~éconu
la voix, & furent triompher de l'erprit
de vertige qui fairoit ilIu~on
à tant
d'lUtres.
C'eO: vous (a) qlli méritez aujour(a.) MM. de la célèbre Faculté de Médecine de Paris; M. de Laffone, premier
�[ 3 ]
d'hui ce jufre éloge .. vous qui n'avez
pas craint de confacrer tant de momcns
précieux à deffiller les yeux fafcinés du
Public fur les faux Doéèeurs du jour ~
ces hommes myfrérieux qui ne favoient
& n'aimaient à déployer leur éloquence
qu'au fort des ténèbres ou au fein des plaifirs (a); vous qui vous élevez avec tant de
force & d'énergie contre ces Empiriq Iles.
cfpèce de Charlatans à prétendus fecrets
que l'intérêt feul guide, & qui, fous
de pompeu[es & trop faftueufes dénominations, ne nous offrent rien. ou de~
cha [es fort ordio:lires. Vous enfin qui
[avez aoalyfcr avec tant de délicatc:ffe
les Auteurs modernes, qui appréciez
avec autant de difcernement que d'intégrité leur théorit: ; qui retracez avec
tant d'intérêt les obfcrvatÏons qui vous
Médecin dll Roi; 1\1 M. de la Société Royale
de Médecine; M lVI. les Auteurs du Journal
de Médecine; M. Bacher.
(a) Les fauteurs du Magnéci..Gne.
A ij
�[ 4]
font communiquées. C'et!: à vous qn'on
devra & la mOlnière de bien obferver,
& le goût de l'obfervation ; avantages
inefiimables qui nous rappellent infenfiblement à la vraie Médecine, celle
d'Hippocrate.
C'eCl: d'après ces idées, & bien perfuadé qu'il efl: plus utile d' bferver dans
notre art que d'être créateur, 'lue j'ai
voulu remplie ma prome{fe, celle d'offrir aux Lecreurs des obrervations qui
manquoient à mon Errai (a), & qui
me paroiffent propres à confirmer mon
opinion fur les vertus de nos eaux.
II n'eih pJS été impoflible, en (uivant la méthode de ce rare Chymill:c ,
MC. B ergman, de donner une analyfe
plus érudite, & peut-ê tre un peu plus
exaéte que celle que j'ai publiée fur
nos eaux; mJ1S convaincu par è cs
( a) Errai [ur les eaux de Bourbon-l'ArcharnLault, 1778, à Moulins, ch el. Vidalin
& Faure.
�[ 5' ]
épreuves répétées qu'il n'y auroit eu
de différence que dans le poids des
principes conflitutifs (Cl), je n'ai pas
cru devoir pré Center une nouvelle ana·
lyre (b). & j'ai préféré de rappeller
celle de mon Effai.
Il y a deux [ources minérales à
BOl!rbon- l'Archambault ( C ) j l'une eO:
thermale, & l'autre eIl: froide. Les eaux
•
(a) La pIns ou moins grande delIication
fait varier le poids.
(.,,) J'obîerverai, & c'efl: un hommage qu'e
je rends avec plaifir à la mémoire de M.
Bergman, que je n'imaginois pas qtle nos
eaux minérales contÏ.nffent un vrai foufre en
nature; mais l'acide [accharin que j'ai verfé
aans ces eaux précipitant quelques at~mes
de foufre, je ne puis plus douter de [on
exifience.
ea
(c) Bourbon-l'Archambault
une petite
Ville du Bourbonnois. Elle ef! li 65 lieues de
Paris, à 35 de Lyon, 30 de ~imoges,
&~
de Moulins. Les routes (ont accelIibles en
tout tems. Le rend~-vous
des poctes eH à
A iij
�[ 6 ]
therma1es exalent une odeur de foie de
foufre, & ont un goût lixiviel piquant.
Elles contiennent des principes, dont
les uns font fixes, & les autres incoërcibles.
Les principes incoërciblcs font un
air furabondant fort élafrique, un acide
fulfureux volatil, & du phlogifiique.
Les principes fixes (ont de la terre
martiale en grande partie dépouillée de
fon phlogifiique , de la terre abforbante
de la
très-onétueufe & fort alkoi[é~,
félénite, du (el marin à ba(e d'alkali
minéral, du (el de Glauber, de l'alkali
,m inéral, du foufre & du bitume.
Ces eaux contiennent donc évidemment du foie de (oufre & du favon, &
on doit les c1affl!r parmi les eaux miSouvigny, petite Ville à deux lieues de
Moulins, & 3 de Bourbon-l'Archambault. La
polle de Souvigny conduit [ans changer de
relais, & les voyageurs ne payent que le prix
énoncé aux Livre, des PoIles) fuivant les réglemens généraux.
\
,
�[7 ]
tÏérales thermales (a) aërées 7 hépa.
tiques, [alines, un peu martiales, favoneufes & faiblement [ulfureu[es.
De telles eaux doivent être rarement
purgati ves (b), & feulement lorfque
les malades font très·aifés à émouvoir,
]or{qu'il fe trouve dans l'efl:omac & les
premières voies des acides (urabondans,
lor{qu'on les boit à très haute dofe, &
que l'on ne met que fon peu d'illtr,rvalle entre chaque verre.
L'effet immédiat de ces eaux efr
à'être fiimulantes, dia,phorétiques, incifives, diurétiques, fondantes, déropilatives , vulnéraires, apéritives, détedives, toniques & anti fpafmodiques.
(a) Le mercùre, au Thermomètre de
Réaumur, s'élève & [e [outient entre le 5'0
& le pe. degré.
(l»
Litez ma réponte aux doutes qui m'ont
été propofés, imprimée à Paris chez.
M~
Didot, 1780; & vous verrez. de quelle rel[ource il ef! pour nous que cette eau ne [oit
pas purgative.
A iv
�[s]
La [ou"ce des eaux mintrales froi.
des (a), connue fous le nom de Fon':
taine d:;: Jonas, dl: à cent toifes des
eaux thermales. Cette eau efl:: aërée,
martiale , faline, & un peu vitrioli que (b). Le fer qu'elle contient y
en: en partie fufpendu & en p:ntie die·
fous. Ils [ont l'un & l'autre attirables
~ l'aima'nt; celui qui y dl: en diifolution efl:: attiré plus fortement. Ces e,lUX
ont une faveur fubadf1:ringente. Elles
font tempérantes, laxativ.es, diurétiques) un peu fondate~,
apéritives &
toniques.
( a) Cette eau cll en tout tems plus froide
que l'càu des font ai nes & des puits; elle ne
gèle ntanffioins jamais.
(b) Après avoir fait évaporer ces eaux
aux deux tiers , li on fait l'épreuve par le
prulIite de potaffe , comme-l'indique M. Bergman, il fe fait un précipité. Ces caux font
que je ne le préfumois.
donc plus vitrolqu~s
Je cTois cepend ant qu'clics ne font que trèsfoiblement vitrioliques.
�t9]
11 ex ifte à trois lieues de BolItbon ,
une autre (ource minérale appellé0
Fontaine de Saint - Pardoux; cette
[ource précieufe, & dont nous faifonS'
le plus grand u(age, dl: froide, mÏné·
ralifée par une exceffive quantité d'air ~
un peu de mars & de terre abforbante.
Elle eO: agréable au goiit, d'une faveur
aigrelette & pre(qu'auffi piquante que
les vins de Champagne mou (feux.
Ces eaux, finguliérement diurétiq ues
& fort amies de l'efiomac, parcourent
avec la plus gra11de rapidité tous I~s
couloirs, & font très-fpécialement indiquées dans les coliques néphrétiques,
les difpofitions à l'hydropifie, lors
même qu'il ya un léger épanchement.
&c.
Il ne fera pas difficile de fe per(uader
que ce ne fait un granc1. avantage pour
les malades qui fe rendent à Bourbon,
de pouvoi , au même initant, pui[er à
des (ourees dont les principes {ont auffi
èiffél'ens. C'eil: en effet de la boiffon
Av
�[
JO ]
lIe ées eaux ifolées, ou rr,êlées les
unes aux autres; c'eO: aux proportions variées de ces mêlanges, que nous
devons nos Cuccès.
La poffibilité de tempérer à volonté
les bains, de nuancer la douche pout'"
la haateur, le diamètre de la gerbe
d'eau, Ces degrés de chaleur, fa durée.
La facilité qu'ont les malades de prendre les douches à Cee. ou au rein d'une
eau toujours en évaporation (a), font
en général la vraie caufe des prodiges
qui s'opèrent ici.
Ainu lorfqu'il faudra foulever &
'ébranler des maffes, divifer les fiagnations, enrichir le fang, lui rendre la
féroGté dont il a été dépouillé par les
fueurs. éleéhifer le fyO:ême ner-veux,
modérer les fpafmes • dégorger leS'
vai{[eaux, donner plus de fluidité à la
( IL) Le Gouvernement attentif a fait des
réparations qui ne laiff'ent rien à defirer fur
tOUS ccs objets.
�t
II
j
bile, tempérer fon efferve(cence, Cot'J
figer les fens ga!hiques al térés, appel1er du centre à la circonférence, mettre
en jeu les organes, les expliquer fans
trouble & fans commotion, donner du
reffort & cependant de la foupleffe &
de l'cxtenfion aux fibres, préparer les
fecrétoires à l'évacuation des humeurs
,déja mires en fonte, aider toutes les
fecrétions & fpécialement la diurèfe ,
ou l'infenoble tranfpiration, on fent
qu'une méthode uniforme feroit abfolllment impuiffante.
GeO: au Médecin à difpofer le malade
à l'impreffion des eaux, en râifon de
fon tempérament & de fa m:lladie : le
malade, docile à fa voix, doit fe foumettre au régime, s'obferver fans ceffe
& attendre fans impatience l'effet des
eaux (a).
(a) Les eaux agi!fcnt Iong-tems après le
départ des malades, quoiqu'avec moins de
fougue que pendant le tems de leur ad~
..
niflration.
Avj
�[ I~
}
Quelqu'efficaces que (oient ces- eaux,
il s'en faut bien qu'elles (oient propres
à guérir toutes les maladies (b). Plus
un remède cO: héroïque, plus il a des
contr'indications réelles, & moins il
faut en abufer. L'ufage & l'ad01inO:r~
tion des eaux ne font jamais indifférens 1 & fi les nôtres avoient mérité la,
plus haute célébrité,. fi elles avoient
opé~
de ces guérifons frappantes, de
celles qui le plus fouvent éluderoient
les re(fHurces ordinaires de l'art, ce
n'eft que parce qu'on les avoit 'confiés
il des hommes éclairés qui avoient fu
les confeiller & les admii1i!lrcr dans leS"
circonO:ances & de la manière feule
dont elles pouvoient être falutires~
( b) En lifant mon Errai (ur les eaux, on.
'Verra qu'il eIl des maladies auxq)lelles ces
~aux
Cont nuilibles; 'lue dans quelques-unes
de celles auxquelles clles [eroient le plus
falutaires , ,li èh eŒ dont le traitement [e...
roit infruétueux ~ à rairon des coml?lkatioll5'
Q\1 des périodes de ces maladies.
�[ J3
J
LeS eaux de Bourb on fOlit d'unà
aétivit é rare dans les difformités des
enfans , des jeunes gens, de ceux qui
trop fouven t livrés aux (oins de la
Natur e, fe déform ent in(enfi blemen t ,
devien nent peu - à - peu des monlh es,
font les trifl:es viéèirnes d'lm vice
écroue lleux, rachiti que, ou rhuma ti(male, & qui finiffent enfin par être
délaiffés ou regard és comm e incura bles Ca).
Elles font d'une falubr'ité incont e[table dans les fymptô mes conféc utifs
des fièvres interm ittente s invété rées,
telles que les fievres quartes , lor[qu'elles ont encore une forte de périodi(m e, que Je pouls fe reiTerre & fe
concen tre à des jours & des heures
(a) Il n'ca pas auffi rare qu'on pourroi t
le préfurn cr, de voir ces jeunes gens vivro
(ans gêne & rans régIme , lX ne lOnger ni ~
fort ifier leur organirarion, IIi à faire u(age
des rem~ds
qui pourroi ent corrige r le vlce-
d
fluides dégénérés.
�'[ 14
1
fixes, lor[que la fièvl'e eft l'effet de
l'épaiffi{fement des fluides & l'atonie
des Colides. Vifcofitas liquidi arteriofi
forte & nervofi tam cerebrl quàm cerehelli, cordi deflùuui.; inertiâ fuperveniente, dein causâ quâcumqlle vûocioris
& fortioris concrac7iollis cordis atque
refolutiollis ejus quod jlagnavertlt (a) ..
Si le foie a été affeaé, s'il exifie de!l
traces d'une (oible{fe quelconque fur
les articulations, ou quelques-unes des
extrémités; fi on éprouve des laŒtudes
fpontanées, de la gêne, du mal-être,
de l'ennui, de la trifie{fe; 'lue les digefiions [oient laborieu[es, &c, &c.
dans les fuites de ces fièvres épidé ..
miques, de celles qui ont pour CaL1re
un mia!ine délétère, &: qui font [uivies
d'engorgement dans les glandes & les
vifcères du bas v,l!otre; s'il y a bouffif[ure au virage, œdême des extrêmités ,
(a) Van Swicten, tom.
num. 755.
~,
pag. 447,
1
�[ IS
J
difpofition à l'épanchement à l'hydro piGe, altération des fluides, foiblefIé
des fuI ides , apathi e, infenGbilité, &c,
&c.
Leur effet n'efi pas équivo que dans
les coliques imell:inales avec langue ur
d'efiom ac, perte d'appé tit, fuite de'
l'adion des poifon s; dans les coliques
hépatiques dépendantes des obllrué tions
du foie, des calculs biliair es, de l'épaiffiffement, de la féchereffe ou de
l'acrimonie de la bile; dans les coliques
de Poitou , dans toutes les paralyfies
qui font le fruit amer de toutes ces
coliqu es, lorfqu'il y a même maigre ur,
atroph ie, &c.
Elles font vraime nt énergiques dans·
les maJ.aoies nerveu[es, telles que l'hypocon driacie , les vapeurs hi!l:ériques,
l'épilepGe rymptÔmatique ( a).
(il) Efpèce de maladie toujours déCa gréable qu'il n'ell jamais facile de bien cara&:--
�"
t 16 J
:Elles le font également dans les Î.rt ...
6ttratiom laiteu{es, celles qui aifeétent
les méninges & le cerveau, lor{que les
malades éprouvent des céphalées; s'il y
a perte de mémoire, oubli, ou altération des idées. Dans celles qui affectent les voies utérines, les organes de
la génération, & qui di{po{ent à la fié, rilité. A plus forte rai[on, dans celles
qui fe fixent fur le tronc ou les e"té~
mités, & qui [ont [uivies de paralyfie.
Les fuccès ne [ont pas douteux dans
les maladies exbantématiques, les affections dartreufes rebelles, s'il y a roi~
deur & féchere([e de la peau, que l'orifice des tubes trallfpirablcs fe rctTerre ,
que les b?uches des vailreaux exhalans
fe flétriffent) que les liqueurs [oient
âcres, que les fluides foient ap~uvti9,
qu'il y ait [uintement , chaleur, pruri t ,
~-rirer
dans le principe) & qui réline affez.
long-tems à l'aàion de touS les rem èdes.
�[ 17 ]
&c. Elles font héroïques dans les paraI yfies articulaires ~ dans celle de la
velIie (a), dans celle des nerfs optiques, fi elle n'dl pas ou trop invétérée
ou confil'mée depuis long- tems (h);
dans les rhumatifmes goutteux, ceux
qui femblent avoir tant d'analogie avec
la goutte, par la rougeur, le gonfle.
ment, le fiège de la douleur, fa mobi~
lité> pal' les oodoCités, la roideur &
(a) On regade af[ez ordinairement la
paraI) [ie de la veffie comme incurable. M.
Lieutaud s'etl expliqué fort clairement à cet
égard.
( h) La paralylie des nerfs optiques n'ell
guères fufceptible de guériron que lorrqu'elle
eil très-récente, qu'clle eCl l'effet de la para1ylie; car s'il y avoit un vice des organes,
qu'clle fùt ancienne, & qu'il y cGt une proltration de force extrême, ce qui n'eil pas
rare, on ne la guérirait pas ici. L'expan[ion
des li'lueurs ca toujours très-grande pendant
ce traitement, & les tuniques des vaif[eaux
[ont fortement éprouvées par la dilatation ~
laquelle elles font long-tems exp()[ées.
�[ 18
J
la foibleffe articulaire; dans preCque
toutes les efpkes de paralyfie, complettes ou incomplettes, partielles ou
uni verfelles.
y a-t-il enfin des eaux plus utiles
que celles- ci dans les fuites de contuuon, de fraéèure, de luxation, de
muCcles, lorCqu'il y a
déchirement d~s
contraétion , deŒéchement, tenuon,
gonflement, engorgement des glandes
cutanées ou Cynoviales ; s'il y a fur~to
foible{fe intérieure dans l'articulation:
s'il faut donner du reffort & de la foupleffe , fuppléer la circulation des vai((eaux oblitérés, par les ramifications
collatérales, donner plus d'extenfion
aux mufdes qui font fonétion de léviees, ou rapprocher les points d'appui
des réfifiences : s'il faut, après les plaies
& les ble{fures (a), donner du ton,
( a) On dl quelquefois venu à Bourbon
pour s'y faire traiter de plaies filluleufes,
même avec carie, & ce n'a pas été làns
fuccès. Je l'ai prouvé dans mon EIrai par
�[ 19
1
de la légéretê aux mouvemens, aider
la nutritiol1'. ré[oudre les fl:afes & les
engorgemens, créer un foyer aux hu·
meurs dégénérées & qui pourraient fe
frayer de~
routes [ur des organes e{fentiels à la vie, Ce dépo[er fur des articulations, (ur les nerfs, les parties membraneu[es & tendineu(es, & devenir
l'obCervation de MademoiCelle DeCautreau ; on
le verra dans ce Supplément par celle de
M. Pey tel , Chanoine; mais je ne puis me
dilIimuler que par-tout ailleurs, on trouveroit
des mains habiles pour dilater les plaies, &
découvrir les clapiers filluleux; des conCeil,
mnrs, pour diriger les opérations; des eaux
même plus jullement célèbres, & qui détermineraient plus sûrement & plus rapidement
la détertion, l'incarnation & la cicatrice des
flaies & des ulcères. Il faut attèndre pour
venir ici, je le répète, que les plaies foient
complétement & folidement cicatrifées, &
qu'on ait l'intention de donner de la fouple!fe ,
du reffort, &c. &c. à moins qu'il n'y eût
quelque corps étranger fous la cicatrice ou
dans les parties voilines, & qu'on ne deLirât
de v.oit Ce rouvrir la plaie.
�[ 20 ]
la caure de douleurs vives, de mouvemens convuHirs, d'affeétions fpa[modiques, d'ankilo[e, &c.
J'excéderois les bornes que je me
fuis impo[é dans un Mémoire auffi
court, fi je voulois indiquer toutes les
maladies auxqueHes ces eaux peuvent
être [alutaires, ou nuancer les circon[tances de ces mêmes maladies dans le[-
quelles elles (eroient in(ruél:ueufes, &
cla{fer les maladies auxquelles elles [eraient nuiGble~;
encore moins puis-je
développer mes idées [ur l'aétion des
-eaux) relati vement à la différence des
iges, des fexes, des tempéramens. Je
me tairai auffi fur la méthode d'admi(a), fur les remèdes
nifrrer ces ~aux
qui doivent être pre(crits avant, pendant & après leur ufage. J'ai déja dit
(a) Les malades ne doivent avoir aucune
inquiétude à cet égard, le Gouvernement
choi{jlfant toujours , pour préJider ;\ la direction des eaux, un Médecin qu'il a droit
de [uppo[er propre à ren~pli
fes vue~.
�•
,
[ 2
r
J
que je n'avais pour objet unique que
celui d'éveiller l'attention du Public,
en traçant quelques obfervations affez
Întére(fantes pour fixer i~révocablemnt
fan opinion fur nos eaux, que J'ai
droit de regarder comme un bienfait
inépuiCable de la Nature qu'il ne ferait
ni facile de fuppléer, ni peut-être
pollible d'imiter parfaitement (a).
(a) Je [ais que M. Bergman a imité plulieurs eaux min érales. Lorrqu'on pourra toujours compter [ur la probité & les talens de
l'Artille , qu'on aura des Oots d'eau toujours
renairr:'\ ns , les mêmes reIfol1rces pour l'adlllinif1ration des caux, nou< demandcrons que
les malades (oient aufIi dociles au régime
qu'ils le (oRtici , qu'ils prennent le m ême exercice & qu'ils re[pirent le même air. Convenons
do bonne foi que li l'art fait quelquefois imiter la Nature, l'art lui fera toujours fort
inférie\lr.
�Sur les fievres quartes, & les
accidens confécutifs des fièvres
épidémiques & des maladies aigues.
o
B S.
J.
(a).
L'un de nos Princes, l'ami du peuple & des Grands dont le nom fera.
toujours cbel· aux François, S. A. S.
Monfeigneurle Prince de Condé,avoit
depuis long-tems la fièvre quarte. M.
fon Médecin (a), après avoir déployé
de~
talens rares & diftingués dans le
traitement de cette maladie, préféra
l'agrément de ce Prince auguŒe à la
Ca) 1786.
( h) M. Lebrun a lui-même fait urage de
nos eaux. Il m'a mandé qu'il en éprouvoic
un bien-être réel. J'aurois fore defiré qu'il eCJt
pu faire ici un plus long réjour; [a fi nté [e
wroit raffermie davantage,
�L 23 ]
glo~re
qui ne lui avoit pas échappée,
celle de le guérir, & confeilla l'u{age
de nos eaux pour confirmer la guéri[011.
Le premiér objet de ce Médecin fut
de ,me faire connoître le tempérament
de S. A. S. & de me développer les
fymptôrne.$ aéèuels & ceux qui avoient
précédés. Nous obfe1)'âmes l'un &
l'autre q'ue le pouls étoit petit, ,q u'il fe
refferroit & fe concentroit tous les
troifièmes jours vers le foir & à la
même heure; que S. A. S. maigriffoit
à vue d'œil; que la conflipation étoit
habituelle, le foie très-dur & moins
gros, le teint & les yeux un peu
jaunes; qu'il y avoit plus de lenteur
dans les mouvemens mu{culaires, moins
de {enfibilité, de ' l'inertie; -qu'il exi{toit enfin fur le côté droit une [oibldfe antérieure à la fièvre quarte. M.
Lebrun voulut alors me laiffer l'arbitre
de la (anté de S. A. S. & fembla de!ire! n'être qu'obfervateur; mais plus
�[ 2.f ]
ce Médec1n fut modefre, plus je [entis
que j'a vois be[oin de [es con[eils.
Nous fîmes adminiLl:rer les eaux de
concert, & le fuccès a couronné nos
. vœux,
o
B S.
1 1.
M. Dubois de la Feronière (a), ~gé
de foixante ans. d'un tempérament [t!c,
vif & bilieux, après une longue maladie, devint hydropique. Il employa
alors les remèdes indiqués; & parut
guéri de l'hydropifie; les urines coulèrent abondamment & avec ai(aoce.
Les digefiions furent toujours laborieuft!s. Le malade fut bientôt d'une
extrême maigreur, les extrémités s'affoiblirent, le bras droit Ce paralyfa
complétement.
Ce malade, dont l'erprit [ouvent ai-
gri p<.r le!i maux qu'il éprouvoit,
peut-être par la crainte de ne pas
(a) - De Nantes e~
Bretagne) I78r.
guérir.
�( :2)
J
guérir. a ob[ervé- le régime Je plus
exaéè pendant l'u[age des eaux; il doit
à fa confiance & à fa docilité la fanté
dont on le voit jouir depuis fix ans.
o
~
s. 1 1 1
(a).
Trente-fix Cavaliers du Régiment
des Cuiraffiers, revenant de Saint-Jean
d'Angeli, où prefque tous les foldats
avoient eu des fièvres putrides & malignes, vinrent en quartier à Moulins
& y arrivèrent dans le plus déplorable
état.
Ils avoient le foie, la rate & tous:
les viCcères du bas ventre engorgés;
leur teint étoit livide & plombé le
virage & les extrémités fort enflés , la
maigreur & la foibleife extrêmes; &:
ce qui devait le plus étonner, c'eft ( u
la plupart d'entr'eux avoient encore
des accès fougueux d'une fièvre inter
mittente irrégulière, précédés de trCi ..
B
�f 20 ]
.fongs friŒons, de vomiffemens, de
fpafmes & d'une toux sèche fort ~cre.
Le changement d'air, de meilleurs
alimens, des remèdes admini!l:rés avec
prudence & fagacité ; rien ne put ~if
poCer les malades à la convaleCcence.
Les f)'mpt6mes devenant plus graves
de jour en jour. on le$ envoya le mois
de Mai à mon Hôpital.
Dès la un de Juin, ils étoient à
peine reconnoi{fables. Je les renvoyai
à la garniCon jufques au mois d'Août;
ils revinrent à cette époque, & fe
portèrent affez bien à leur départ pour
remplir toutes les.fonél:ions 'de leur état
.en bons [oldats.
'
o
B S.
1
v.
.
'Pierre Merdieu (a), Sergent au
Régiment de Beauvoifis , eut très longtems des fIèvres intermittentes; elles
çe[sèrent après beaucoup de remèdes:
~
"
�r 27 ]
peu de tems après, il eut des langueurs
d'eRomac, quelques vomiŒemens, des
laffitudes, de la foible{fc. Bientôt on
reconnut des obfiruétions au foie & à
la rate. Le teint devint plombé, l'œil
jaune.
Ce fut alors qu'n vint aux eaux où
il fut radicalement guéri.
o
. ~inq
D
S.
V.
Louis Galen ( a), âgé de vingtans .. eut dix-huit mois les fièvres
intermittentes. Elles eurent, dans cet
efpace de tems, un type plus ou
moins varié. Tantôt tierces, quelquefois doubles quartes; le plus [ouvent:
quartes. Ces fièvres cédèrent enfin à
l'ufage du quinquina pris à très-haute
daCe: le malade, bientôt après, eut
des vomiŒcmens; il [c plaignit d'ob·
firuétions au foie & à la rate; l'un &
l'autre de ces vi[cèrcs ét~ien
en effet
-~
(a) De Chably l 17..83-
.....
B ij
�J
[ 28
très-volumineux & fort durs, la région
épigafirique douloureufe.
11 vint alors aux elUX Où tous le,
fympt6mes difparurent.
o
V I.
B S.
M. Duparcq (a), agé de 38 ans
après Uf.le longue & fkheufe maladie,
eut une foibleffe paralyfante fur les
extr~miés
inférieures & les intefrins.
Le fphinéter de l'anus étoit fpéciale.
ment affeété; celui de la veŒe l'était
auŒ, mais beaucoup. moins.
Il exifl:oit encore un léger fuintement au coxis, fuite de la plaie gangréneufe qui s'étoit manifeLtée pendant
la maladie.
Ç;e ne fut pas fans raifon que les
confeils du malade le décidèrent à venir
à Bourbon; ils [avoient que la paralyfie de la veffie, celle des intefiins,
( 4) Réil1en~
J7 8j\
~
cette
épo~ue
en Bretagne J
�[ 29 ]
~Iudent
a{fez fouvent les re{fources de
l'art; qu'il fallait d'ailleurs réparer ,d es
forces épuifées, & donner au malade
de l'ernb0npoint. Les eaux feules pouvaient diiliper & le marafrne & la parayfic.
o
VIt.
.
M. Satllnier (CL), ~gé
B S.
de 35' a~s,
eut url e 6.èvre anomale; l'éc1ipfe de la
fièvre fut l'époque des vomiffemens &
des coliques qu'il éprouva; il fentit
des fourmillernens, les extrémités inférieures s'affaiblirent: il eut des inquiétudes dans les mains; l'extrémité
d es doigts devint infenGble; les poignets s'aif'oibliffant de pJlls en plllS, je
.confcillai au malade de fe rendre aux
Eaux fur-le-champ, quoique ce fût au
mois de Décembre: deux fois il dl:
venu, & aurait peut·être pu fe difpenfer de revenir la feconde fois, fi fa
Ca) D'Aubigny.
B iij
�[ 30
l'
maladie n'eût pas été fu[ceptible dl'!
rechûte, ayant été traitée dans l'efpace de cinq femaines.
o
B
s.
VII I.
Claudine Red (a), ~gée
.de 22
ans, eut une fièvre maligne dont .la
çonvalefcence fut épineufe & longtems incertaine. Les forces revinrent
très-lentement; il refra une foibleŒe
prefqu'univerfelle; les extrémités inféri eures s'affoiblirent de plus en plus.
Craignant alors d'être bientôt paralyfie ~ elle vînt aux Eaux, & Y guérit.
o B S.
1 X.
Nicolas (b), âgée de 3.5' ans,
eut une maladie aigi:ie; il [e forma un
dépôt au genou gal1che; l'articulation
.[e roidit & s'ankilofa. Les eaùx diffi·
~ne
•
(a) MouJins, 1785,
. ( b) 1785, de Chavenon.
�[ 31 1
pèrent te gonAement , l'articulation d,e,;
viut mobile. & l'ankiloCe difparut_
o
B
X;
s.
Catherine Boiliaud (a), ~gée
de
; [oit que
:3) ans, eut unè fièvre putrid~
cette femme s'obfervât peu da!",s fa
convaJe[~,
foit que la criee n'eût
pas été parfaite, & .que, par antipa-
elle ne voulût
pas fe purger auili [ouvent qu'elle l'au~
roit dCt; elle eût des fièvres interm~
tentes qui Cubfiflèrent fort Jong-tems.
Elles ce[sèrent enfin; mais la malade
devint jaune; fon appétit diminua ;
clIe reiTentit des douleurs, un mal-être.
Les doulclll's augmentèrent, & devinrent fi vives, qu'il fallut avoir recours aux Eaux.
Les âigeG.ions fe rétablirent; le mal~
être, la foibleife, l'ennui & les douleurs [c diffipèrent.
thie pour les remèdes
1
(Il) 1783, de Saint-Amand •
. B iv
�[ 32
o
B S.
]
X 1 (a).
Fauli['le Valet, ~gée
de 6 ans, après
"des fièvres quartes qui durèrent trente
mois, fut paraI yféc du bras droit; le
ventre [e météorifa, devint fort dur •
l'appétit languit, les yeux devinrent
jaunes. Il eft fi difficile de pre[crire à
cet âge des remède$ aux enfans qui
ne veulent ni les prendre ni s'afl:reindre
au régime, qu'on imagina, pour trancher plus nettement la difficulté, de
la conduire à nos Eaux. On eut raifon; "
1es couloirs s'o uvrirent aiTez rapide~
men t, & les fecrétions & excrétions
fe rétablirent en peu de tems; la
malade partit plus gaieme nt" qu'elle n)é~
toit arrivée, & entiérement gu6rie.
�Sur lts fraélures , les foltttions de.
continuité, m~e
avec déchirement, les plaie~
ftfiuleufes, les
luxations & les fuites de . ces
accidens.
o B S E R V A T ION
I (a).
s. A. S. M~dame
Louife Adélaïde
de Bourbn~Cdé,
Prince{fe chérie,.
dont l'ame fenlible & bienfaifante [e
plaît à faire des heureux, & qui ne
compte fon bonheur que par celui
dont elle voit jouir tous' ceux qui l'environnent, éprouva une fraéèure obli-
que & un peu tran[ver[ale à la partie
fupérieure de la rotule de l'extrémité
inférieure droite. Cet accident, trèS4
grave fans ~oute,
n'auroit eu aucune
<
Bv,
....
�'[ 34 ]
fuite fkheufe (a), fi, par une fing~lière fatalité, l'appareil qui affurait la
réduétion de la rotu'!e ne fe fût rompu.
Le mu[cle va!l:e externe fut ab[olument déchiré dans fan extrémité inférieure; à peine exi!l:oit-il quelque parcelle du mufcle droit antérieur, tranfverfalement rompu. Une portion des
mufcles, par leur) force rétraétive,
rai[oit faillie & formoit une efpèce de
faj[ceau. L'efpace q,ui fe trouvoit entre
les lambeaux frangés de ces rnufcIes &
la rotule étoit très· déprimé ; la rotule
btlillante defcendoit de fix lignes, &
femblait n'être [outenue que par UI1
fil, & latéralement. Il y eut cantu{Jon
;au pério!l:e, engorgement, douleur &
rougeur.
En vain tena
.t-~n
de remédier à
{ a) MM. Dufouar l'aîné, Brilloët $.{
Morlanne, tous Chirurgiens d'un mérite Ji
dillin gué, qu'il fuffit de ies nommer pour en
faire l'éloge:> dirigeoient le traitement.
�[ 3)'. J
tous les fymptômes; une partie d~
_ mufcles fe flétrit, les glandes s'engorgèrent & furent très-dures: on fentoit
rouler fous les doigts autour de la ro:",
, tule, & fur-tout inférieurement & la...,
téralement du côté interne, un chapelet glanduleux; les mOllvemens de""\
vinrent de plus en plus laborieux; ils
furent ennn impoffibles: l'articulation
était ~ peille mobile. S. A. S. celfa
de pouvoir élever & fléchir la jambe;
étant a«ife, elle ne pouvoit fe relever.
qu'en s'appuyant f ~ )l"temn
fur l'une
de fes mains : elle ne pouvoit ni
monter ni defcendre lés marches, qu'en
plaçant chaque fois le pied (ur la même
marche, & à l'aide de deux bras.
Ce fut dans cet état que S. A. S.
fe rendit à nos eaux. D ès le premier
voyage, l'engorgement parut s'éclipfel';
les vai{feaux devinrent . apparens, les
fucs nourriciers circulèrent avec plus
d'aifance, & Ce, difiribuèrent dans les
\
parties affeéçées; les mouvemens di
:s vj
�[ 36 ]
& d'élévation com, flexion, d'ext~n{io
mencèrent à s'opérer. . Madame put
monter les marches à l'aide d'un bras.
Le bien·être Ce confirma au fecond
.v oyage ; S. A. S. monta les marches,
fans être aidée; elle put Ce mettre à.
genoux, & Ce relever. L'articulation
fut mobile en tous [ens; la rotule avoit
repris (on niveau, [ans avoir toute la
fermeté pri n itive dans fan affiCe . .Ma'c:lame marchait d'une vîtelTe ex~rêm,
& pouvoit faire deux lieues à pied (ans
fe fatiguer: & ce qu'il y a de plus
extraordinaire, S. A. S. aidée d'un feul
bras, pouvait defcendre fur l'un &
l'autre pied les marches (a). Peut-~r
& je n'en doute ' pas, tout autre que
cette Prince{[e n'auroit pas éprouvé
un fou lage ment auili incroyable. Il fal(a) J'aurois bien deGré qu'il eClt été poflible de faire monter & dc{cendre les mar~
ches à S. A. S. avec la même facilité. Mais
la {edion des mu{cles oppo(oit une ré1ifiance
invi.ncMe ames delirs,
�[ 37 ]
loit une confiitution rare, une organi.J
Cation parfaite, pour foutenir les douches au 4 6c • degré du Thermomètre
de Réaumur. avec:: des gerbes de dixhuit lignes de diametre. Il fallait (avoir
fe modérer, & fouffrir: il falloit une
héritière du courage des Condés, pout
vaincre la Nature ou la fuppléer.
o
B
s. 1 J.
Mademoi[elle Duparc-Poullain (a)
tomba de quinze pieds de haut dans
une cave; dès l'infl:ant, elle fut im.
mobile & privée de tout fentiment. On
la tran(porta chez elle où, plus d'une
fois, on la crut prête d'expirer.
Les [oins qui lui furent donnés avec
autant de zèle que de lumières. la rap"
pellèrent, il eIl: vrai, à la vie: mais
une partie des vertèbres & l'extrémité
inférieure droite furent paralyfées; il YI
(a) D~
17
. 8~,
Rennes en Bretagne)
t 78 >. ~
�[ 38
J
eut une plaie !Dajeure, les rnufcle9
fefliers fe deiféchèrent, l'atrophie aug...
menta rapidement, & fut bientôt confirmée. Les douleurs devinrent intolé·rables, fur-tout pendant les nuit:>. Cette
chûte laiifoit à peine à la mala·de le
trifl:e efpoir de végéter &. de fouffrir
dans un lit de douleurs.
La plaie cicatrjfée. Mademoifelle fe
-rendit à Bourbon; les douleurs s'éc1ip~
sèrent; la nutrition s'opéra, les organes
acquirent du l'effort au premier voyage,
& là. guérifon fut fi complette l'année
fuivante que j'en fus moi-même fort
c;tonné.
o
B S.
1 1 J.
sr
de
ans,
Marie Petit (a), ~gée
eut le tibia &. le péroné de la jambe
droite fraéèurés. La rédudioll ne fut
du tibia s'épas poffible. Une porti~
(a) 178"
lice~
de Saint-Germain près la
Pa~
�t
'9 ~
tpit fait jour en déchiran~
la peau, &.
faifoit faillie au-dehors de t::-ois lignes
de longueur. Les douleurs étoien t extrêmes ; fankilofe du tarfe & du mé.
tatarfe pre[qu'univer[elle & compl ette;
la malade étoit dans l'impuilfance abfolue de marcher.
Je n'ofois me charger de cette ma...
Iade : vaincu néanmoins par fes follici·
tations preifan tes, je ne me flattai de
rien. Je prc{cri vi.. los oaux ~ des degrés
de chaleur très-inférieurs; peu-à peu
je tentai davantage. Cette infortunée
efi partie, n'ayant abfolument aucune
douleu r, marchant fort aiféme nt, &
ayant toute l'articulation du pied très ...
mobile.
Il n'eft rellé que la faillie de l'os j
accident auquel on aura fu reméd ier,
& qui d'ailleurs ne fatiguoit ni n'inquiétoit la malade.
�,,.
o
r 40 J
B S.
0)
1 V.
M. le Cheva lier de la Régie (tL),
âgé de 45' ans, d'un tempér ament fort,
reçut un coup de feu qui lui frattur a
le tibia dans fon extrém ité inférieure
& une partie des os du tarfe & du
roétatarfe. Les accidens furent trèsgraves , le traitem ent long & difficile.
Quelq ue précau tion que l'on prît pour
la réduéè ion, elle fut impo!Iible ; il
loefra une très-gr ande difforrr.ité.
Les douleurs devinr ent habitu elles,
l'articulation s'engorgea, fut très-en flée,
& le malad e, à raifon de la firuéèure,
ne pouvan t porter à plat le pied, fai.
,
foit à peine quelques pas avec g~ne
r.
contra inte & douleu
La foiblef fe, le gonflement & tes
douleurs fe dilIipèrent après l'ufage des
eaux; la difformité fut moins fenfible;
(a)
il7 8 1.
Lieutenant des Vaiffeaux du Roi
l
�t 41 J
Je malade marcha très-ai fémen t, & fi
bien. qu'il rentra au fervice du Roi,
pouvan t alors rempli r avec di{l:inétion
tous [es devoirs.
o
B S. I
V.
M. Pey tel , Chano ine, agé de 4 2
ans (a), [e rendit ici pour y être
traité d'une plaie fifl:uleufe. La fifiule
avoit fon liège à la partie inférieure.
de la poitrin e du côté dr oit. Eu fondant la pbic, on [en toit une réfifiance
au-deffous du cartilage des fauffes côtes.
Le foyer purule nt femblo it être plus
élevé que la plaie, & fitué à Il partie
pofl:érieure des cô tes.
Le malad e, hom me d'un erpl'i t vif,
étoit avec raifon fort inquie t de fon
état; je n'imaginai moi-même de le
raffurer, que parce que je craign ais
qu'il ne devînt hypoco ndriaq ue.
Les eaux métho diquem ent adminif(a) Dc Châtillon-lès-Dombes, 1777.,
�[ 42 J
trées n'opérèrent qu'un effet peu fenfJble; la plaie Ce dilatel néanmoins, le
pus fut moins abondant & plus louable.
Le$ bords de ia plaie ne furent ni allll.
durs ni auai blancs, & le cercle calleux qui la ferrait fi fortement s'était
.ramolli.
Le malade impatient fe décida à
partir. & ce fut auffi mon avis; il confulta les gens de l'art les plus habile" :
les opinions ne fe réunirent pas; il prit
le parti le plus rage, celui de regarder
cette plaie comrrie un vrai cautère, &
<l'attendre de nouvelles indicationsavan(
d'agir.
, Sa plaie, devenue en quelque fort~
récente, & [ouvent faignante, par l'action des eaux qui a voient donné d" !'cxpan!ïon aux liqueurs, & de la dilatation
aux vaiffeaux , fournit une (uppuration
moins abondante de jour en jour & re .
cicatrifa. Le malade n'a éprouvé depuis la cicatrice aucuns fymptômes [acheux; ce qui dh été inévitable, fi la
�r 43
J
B S.
V.1.
6Gule n'avoit pas été radicalement
guérie.
o
M. Desjaubert, rtgé de 8 ans, fit
une chûte Ca), & tomba fur la rotule
de l'extrémité inférieure gauche. Les
fuites furent fâcheufes, le genou, dès
ce moment, fut douloureux; il Y eut
fucceŒvement rétraétion des mufcles,
ankiloCe de l'artlculation ..
de1féchmn~
de la partie inférieure de la cuiife &
de la portion fupérieure de la jamb~.
L'enfant ayant le génou fléchi, la jambe
néce{[airement élevée, pouvoit à peille
marcher en eŒ1yant de s'appuyer fur
la pointe .lu pit:ù. Le" Jvulcurs furent
vives pendant l'adminiitration des eaux;
'J'Il'ais le malade guérit.
(a) Né à Culan en Bourbonnois, arrive
Ici en 17 8) , revenu en 178 6. Ce jeune enfant vient de pérIr d'une fièvre maligne; [es
pat'ens ont rairon de le regretter; il donnoi.
les plus bell es e[pérancs~
�o
r fi ]
:B S.
VII.
M. Dulac (a) , Lieutenant des Vairfeaux du Roi, reçut un coup d'épée
deux pouces au-deffus de l'ombilic) &
à trois doigts de la ligne blanche. Il
était à demi-lieue de Bren:, & s'y
rendit à pied. La plaie était légère eR
àpparence; mais fait que M. eût fait
un trajet trop long, [oit qu'il fQt au
moment de la digefiion , [oit qu'il y eût
léfion de quelques fibrilles nerveu[es;
les 'VomiŒemens, la fièvre [urvinrent,
le bas- ventre [e météOl"iCa; bientôt le
malade eut des douleurs à l'hypogafire i
elles furent aigües aux reins; le [ammeil fe refu(a à [es paupières; il fuç
clans le plus grand danger.
Après miHe remèdes également infruél:ueux, on dilata la plaie depuis longte ms cicatrifée ; on traita une feconde
fois, mais en vain. M. fe fit tranfporter à
(a) 1783, d'Orléans,
�r .f~
J
'Orléans fa patrie; il fe rendit enfin à
nos eaux, & ce ne fut pas fans peine
qu'il put y arriver. Le corps étoit plié
en double, le menton touchant am,
genoux; les douleurs li continues .. que
l'infomnie étoit perpétuelle, & fi
atroces, qu'il ne pouvait no-feul~
ment marçher ~ mais pas même ofer fe
mouvoir. J'ai vu peu de malades auffi
décidés à mourir. Affiigê moi-même
d'u auffi trifre état, je ne [avais quel
parti prendre; encore l;l1oins comment
faire a,dminifrrer les eaux à un malade
que l'on ne pouvoit toucher dans aucun
point, fans créer de nouvelles douleurs
& {ans lui. ["",in:: vç.[",.' les lannes les
plus amères. Il y aurait eu de l'inhu..:
manité à le renvoyer} il feroit mar~
en route, & ce n'eût pas été fans
fouffrir exceffivement.
On admit1ifira les eaux; & pendant
les huit premiers jours, ce fut un miracle apparent: j'en croyois à peine
mes yeul ; mais 'ptte trève I)e fut pas
�r 46 J
~rale.
de longue durée, & la fomme des mauJQ
s'accru t au point que je n'o[ois approcher du malade. Il me dit un jour fi
affirma tiveme nt qu'il vouloit ou mourir
ou guérir , que je me décidai à lui
propof er l'applic ation d'un large véficatoire [ur les reins, & depuis la nuque
jufques au bas de la colonne verté-
J'imaginai que le coup d'épée n'avoit
pas été pénétr ant dans la capaci ré du
bas ventre , que la [uppur ation étoit
établie dans les lames du tilru cellulaire, qu'elle avoit fuCée çà & l~,
&
que s'il étoit un infl:ant favorable pour
créer un foyer à cette humeu r, c'étoit
celui où les eaux avoien t excité un
trouble & une commotion gén érale,
celui où cette humeu r, devenu e plus
mobile, pouvoit être évacué e.
Dès le fur-lendemain de l'applic ation
du véficat oire qui couvro it tout le dos
& les reins, on vit jaillir de toutes pans
fes fontaines purulentes. Le calme fuc-
",
�[ 47 J
céda à la tempête, & la fuppuratio!\
très-Iong-tems ménagée a fuffi feule
pour 'opérer cette fingulière guériron.
o
B S.
VII!.
Jacques Lemarchand (a) , Régiment
de Royal-Piémont, Cavalerie, âgé de
3 jans, avoit eu en 1780 la rotule
fraélurée. Depuis ce moment, il avoit
relIènti des douleurs plus ou moins
'vives dans l'articulation, de la gêne,
de la roideur & de la foibleffe. On
s'apperçut enfin qu'il ne pouvait ni
étendre, ni fléchir la jambe. Il vint
alors aux Eaux, & partit allffi bien que
s',il n'avoit jamais cu d'accident.
o B 's.
1 X.
Un homme de Souvi..,ny cP) tomba
& fut entraîné par une poutre qui porta
fur le bra.s ; l'extrémité ' enfla fur le
..
(a) 178r.
(P)
1 786,
.
�t
4~
'J
"c hamp; il fut difficile de décider s'i , avoit fraéèure ou luxation. L'enflure
devint énorme, le mouvement & la
(enfibilité s'éclipsè"rent.
Le malade dl: venu, &. s'eIl: trouvé
fi bien, que je l'ai engagé à revenir
ou terminer ou affurer fa guérifon.
o
B S.
X.
L'un des anciens Cochers (a) de
S. A. S. Madame la Princeife Loui[e
de Bourbon-Condé, fit une chûte vio ..
lente, & fe fraétura l'articulation du
coude.
La [raéèure fut gtave, très-compli..
quée; il ne fut "pas poffible d'en opérer
la réduétion (b). L'articulation devint
..
(a) M. Berger, 178, & 1786.
( b) 11 ea heureux que ce malade ait été
confié aux {oins du célèbre M. Dufouar; il
falloit ouvrir le Cac, détruire lés clapiers
1illuleux, clcatri(er les plaies, di[po[er enfin
a l'uCage des eau·x. & on Cent çombien la
chofe étoit düficüe.
immobile,
�r 49 J
immob ile, très-douloureufe ; le malade
cefra de pouvo ir exécuter les mouve mens de flexion & d'exten fion; il fal..
loit l'habil ler, &c. &c.
On l'envoya à nos Eaux j le malade
bientô t après n'éprou va aucune douleur: les mouvemens devinrent in[enfiblement & par degrés moins laborieux; l'articulation fut enfin mobile ,
l'efpèce d'exof iofe, effet de l'épanc hement & de la déviati on du fuc offeux ,
difpar ut; & le malade put exécuter
tous les mouvemens que la pofitio n
poiIib1es.
aétuel'le des os r~ndoit
o
:8 S.
X I.
Mademoi[elle Lainelle (a). âgée de
I4 ans, après quelques chûtes fur lei
genou x, & des douleu rs, eut une ankilofe au genou droit; les os fe gonflèrent; toute l'articJllation s'engorgea
exceffivement. Le traitem ent a été long
.....
erry,
{a) 1781.& 1786, de JaChâtresenB
1
C
�t
)'0 ]
& très-difficile: la malade éprouvant
des douleurs & une inflammation locale
très-cara8;érifée, dès qu'elle prenait la
douché. Mais que ne peuvent nos eaux.
Jorfque les malades ont de la confl:ance?
La malade a l'articulation mobile; elle
marche très-bien; elle ne [ouffre plus;
il n'exifie aucune trace de l'épaiffilfement de la (ynovie. Il y aura toujours
un peu de gonflement dans la tête des
os, & il faut peu s'en inquiéter.
Sur les infiltrations laiteufe$ &
/~S
fuites de couche.
() B S E R ' V A T ION
I.
Madame la Marquife de Villers-IaFaye (a) ~ ~gée
de 24 ans, après un
accouchement heureux, ne fe ménagea
peut-être pas ~([ez
, & compta trop fur
la force de [on tempérament; il Ce fit
~ a
)
178J)
de la Eourgogne.
�t
rI 1
un reflux de l'humeur laiteure (ur le
cerveau; elle eut des maux d..: tête
habituels & très-douloureux ; un air
rêveur &. diO:rait. Le plus [auvent elle
cherchoit la [olitude , & fe créoit alors
d.es chimères. Le bras & la lunche
s'affoiblirent fenfiblement.
Autant par antipathie pour les remèdes que parce que Madam e croyoi t
à [on âge &. avec fa confritution devoir
triompher de tout, elle vécut quelques
années dans cet état. Il fallut enfin en
redouter les fuites. La malade céda
alors aux infl:ances de [a famille, &
fe décida à fairo <{lI .. hi Ut;:. rCIOcdc 5 pour
fe préparer à venir aux eaux.
On fut, dès le premier voyage ~
raffuré [ur les fympt&mes qui avoient
allarmé. Madame conçut immédiateInent après fOI1 départ des Eaux, &
donna enfuite le jour à un 61s que
l'oll defiroit fort. Elle revint pour dif ~
Gper abColument tous les nuages, &
ne E as trornoée dans (on attente.
-t..n
.C"=·"C
1
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Ci.: ViC:IY
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[ .5'2 ]
B S. 1 1.
Madame Démon (a), agée de zS"
ans. eut un dépàt laiteux à la région
hypoga!lrique; les organes de la génération , les vaiiTeame utérins s'engor~
gèrent; elle fut peu réglée, devint
fiérile, eut quelques fleurs blanches &.
fentit un poids fort incommode fur la
veille. On [entait une tumeur à la partie
latérale droite de l'hypogafrre. Cette
tumeur difparut prcfqu'cn totalité, &.
ce fut le figne de fan té.
Elle fut à des Eaux minérales dont
l'effet ne répondit pas à [es vues; elle
vint l'année fui vante à nos [ourees, fut
réglée, vit difparoÎtre les fleurs blanches; l'engorgement diminua; elle
conçut, & accoucha fort heureufement
au teqne ordinaire.
o
Loui(e
B S.
Chatrier (b), ~ge
Ca) Du Morvan,
(b)
$ain
l l 1.
t~ Amand,
178$.
17 84.
de 31
�[ 53
J
ans, eut un accouchement très ~ labo ..
rieux; cette femme, accoutumée à la
fatigue, ne craignit pas de fe lever au
quatrième jour, pour repreudre fes travaux ordinaires: elle eut froid; les
feins Ce vuidèrent ; il fe fit une métaftafe
du lait fur les articulations Cupérieures :
dès ce moment 1 elle éprouva un trembl'ement univerfel ; les douleurs à la
tête, à la poitrine & aux poignets
furent pungitives; elle fe rendit al' "
Eaux) & a joui depuis de la plus belle
fan té.
o
B S.
1 V.
EliCabeth Gillet (a), agée de 34
ans, accoucha très-heureu[ement, &
crut s'être a{fez rncfnaiJéc pour n'avoir
rien à craindre de~
fuîtes de fa couche;
eUe fe plaignit au fl1zième jour d'une
chaleur brûlante fùr les reins & la
veille. Les feins qui jufqueo;-là avoient
été remplis de lait J diminuèrent tout(a) CérHly, f78~.
C iij
�r 54 ]
i\- coup : elle reffentit des douleurs
vagues. On fit quelques remèdes; dix
ans s'écoulèrent; elle eut plufieurs couches; les accideiis augmentant chaque
fois, il fallut a voir recours aux Eaux
où elle vit s'éclipfer pour toujours b
chaleur & les douleurs.
o
B S.
V.
Mnric Nicolas (CL), 9.gée de 37
ans, eut un accouchement très-douloureux & fort long: la fièvre furvint;
les vuidanges ne furent pas abondantes:
elle reffentit des douleurs aux feins: ils
ne fe gvnAèrent pas; les lochies cef~
sèrent de couler.
Il fe fo nn une tumeur au- deffus de
la lunche du c.:.>té g,lUchc ; ellc reffcntÎ t
des douleurs au genou du même cÔté =
l'articulation s'ankilofa ; la cuiffe & la
jambe fe defféchèrent. Deux voyages
aux Eaux fuffirent pour réfoudre la.
(a ) Saint-Menoux, 1785.
'1
�[n ]
tumeur, & rendre l'articulatiot1 du ge..
nou mobile en tous fens. La jambe &
la cui(fe [e fortifièrent, &. la malade
oublia bientôt qu;elle avoit été aufIi
malheureuCement affeétée.
o
B S.
V 1.
Jeanne Servantier (a), agée de 47,
ans, eut une couche très-h cureufe à
3 2 ans; les lochies s'établirent; les
feins [e gonflèrent; la fièvre fut modérée. Elle Ce croyoit en pleine [allté
au moment où elle fut faiGe d'une
frayeur très · forte ; les vuidanges Ce
fupprimèrent, & en deux jours la pa·
l'aly{ie fut générclll:. La langue [e li a ;
la mémoire s'obfcurcit, & le [entiment
fut preCque nul. On tenta bien des remèdes infruéèu€uCement. La malade vint
aux Eaux, quelques années après ;
elle y fut très - foulagée, & différa
bien du tems avant d'y revenir, pour
(a)
D'Ainay, 1784.
C iv
�r )'6 J
terminer une guériron que de fi longs'
délais devaient rendre fort incertaine &
très-épineufe.
o
.B S.
VII.
'J eanne Languillé (a) ~ ~gée
de 32
ans, était fort enrhumée au moment
de fa couche; à pe:ne fut-elle accouchée , quO elle eut un friffon violent; la
fièvre {ubGfb peu de jours: les vuidanges coulèrent, mais furent très~
rares.
La malane re{fentit des douTeurs articulaires: les feins devinrent fl afques;
Je foie fe go nfla & fu t très-douloureux,
Les rymptômes diminuèrent un peu
d'inten(i !é. Elle vint aux Eaux l'année
fui vante ; le gonAemel'lt & la fenfibilitê
du foie, les douleurs difparllrent pour
toujours •
•
�[f7}
o
B S.
VII I.
Marie Matet (a) , Sgée de 30 ans,
accouc ha It:ntement & avec labeur d'un
enfant qui mouru t peu d'heures après
avoir vu le jour. La m~re
Ce plaign it,
48 heures après (on accouc hemen t, d~
naufée s, de vomi!Temens; la fièvre furvint, & dura jufques au onzièm e jour.
Elle remit une vive douleu r au bras
. drüit j il Ce plralyf a & devint infenfible.
Par-to ut e je éprouv ait des fourmi llemens, des inquiétudes. Les accide ns
les plus graves étaien t un prurit violen t
atlX yeux. & de~
::>.rdenrJ: d'urine trèsprcffantes (k).
La malad e, après avoir vécu un an
dans cc tri fie état, vint [e guérir à nos
[ourees.
(a) 1784, de Bren3}'.
(z,) Il étoit plus facile de guérir la para..
lyue , que le prurit & les ardeurs d ' urine~
�Sur les coliques hépatiques, inteftinales, &c, &c.
l'
J
o B S É R V A T ION
J.
Madame la Marqùi(e de Chava ..
gnac (a), âg':e de 48 ans, éprouvoit
depuis hng-tems des cotiq LIes, un embarras [ou rd vers le rein droit & une
douleur au foie. Après des accidens
a([ez graves, elle rerldit des calculs
biliaires: on craignit avec raiCon qu'il
ne s'en formât de nouveaux, ou qu'elle
n'eût pas rendue tous ceux qui exifto~en
. t déja. Ce fut dOllc autant pour
s'affurer de [on état que pour diflïper
la douleur &. le gonflement du foie,
toujours Cub(jl1:ans, rétablir les digeftions, donner plus de fluidité à la
bile, en aider la (ecrétion &. l'excré"
.( a) 1779, de RochefortA
•
�[ 5'9 1
tian, que Madame fe rendit à Bourbon.
Le traitement fut pénible; les douleurs Ju foie augmentèrent, & la
mdlade, très-inquiète de ce phéno ..
mène, douta fort du fuccès. Elle a vu
néanmoins fe réalifer mes promeffes,
& s'applaudit encore d'avoir fuivi mes
confeils.
o
13 S.
1 I.
Mademoi[elle de Martilly ( a), ~gée
de 2 r ans, d'un tempérament gai, vif
&. fenfible, depuis long tems avoit des
coliques fpafmodiques. Les paroxifmes
étaient longs, douloureux: les mouvemens convulfifs , rapides & violens.
Une confl:ipation des plus rebelles
pendant toute la durée des accès, des
vomiŒemens, la dureté du pouls, la
Jaugeur du vifage , tout devait inquiéter.
(a) 178%. & 1783, d'Amboi(e •
.C vj
�[ 60 ]
Des remèdes fagement prercrits êloi~
gnèrent long-tems, les C.rmpt8mes que
l'on av oit à redouter; mais J'orage devint furieux, & cette maladie eut des
récidives fi (ortes & ft fréquentes, que
la malade refia enfin paralyfée de
toutes les extrémités inférieures.
l'appétit, devint languifElle pe~dit
{ante; les vertèbres ' lombaires, ' les
mufcles des h3nches (e paralyshent,
le
fphinéter de la veffie perdit (on
rdrùrt; les glandes inguinales s'engorgèrent & fe durcirent; l'extrémité
infél-ieurc droite (e deffécha. La malade devint fombre & rêveu{e : à chaque infiant elle rcffentoit des facades
nerveu{cs, des mouvemens convulfifs
dans les bras & fpécialcment dans les
yeux.
Cc fut alors qu'on envoya Made--
moifelle aux Eallx. Sa poGtion étoit
d'alitant plus défagréable, qu'il fallait 'lue la mJlade fut ou habituellement
1" ,çolonne
,au lit, ou qu'on lu~ fo~tn
�[ 61
1
vertébrale lorfqu' elle étoit affi(e dan!
un fauteuil. Sans cette précaution, elle
toruboit fur l'un ou l'autre des c8tés •
& Y reftoit jufques à ce qu'on la re~
levât.
La malade doit à fa longue perfé...
vérance, à fa docilité, à fa confiance,
la fanté parfaite dont elle jouit aujourd'hui. 11 me feroit difficile de rendre
jufques à quel point les fymptômes de
la paralyGe, \ies coliques & des fpafmes
furent variés pendant le traitement:
chaque jour offroit de nouveaux phé~
nomènes.
L'accident qui c,.:gc .. te plus: de ciro:
confpeéèion fut la dirpoGtion hlbituelle
très-prochaine à l'apoplexie.
& to~urs
Les hémophthifies qu'éprouva la ma.
lade m'inquiétèrent aulIi; il fallut marier quelques remèdes à nos eaux, à
raifon de cette foule de fymptômes,
pour triompher enfin de çette cruelle
IX funefte maladie.
.1"
�[ 6.a ]
o
13
s.
1l
t.
Mademoi{elle de la Bourdonnaye (d)~
agée de 30 ans, dès l'age de 15", avoit
de violens maux de tête, des coliques
airez fléquentes; & un embarras fur le
4 ' gauc 1
cote
le. L es aCCl'cl ens s' accrurent;
& bient8t on s'apperçut que l'hémiplé...
gie étoit imminente.
Il y eut un inll:ant de trève, foit
qu'elle fût l'effet des remèdes, ou des
forces de la Nature qui, à cette heureufe
époque, réclame toujours (es droits,
la malade fut moins arfeétée. Les fymp.
t8mes (e renouvellèrent avec plus de
véhémence, on eut recours à de nouveaux moyens: vaine 'nent furent - ils
employés; la velTie parut fe difpofer à
la paralyfie: peu-à peu le (phinéter
perdit (on aétion; & pendant tes paroxifmes des co1i'lues qui [e renouvelloient , fréque rnment & dLJroient plu..
..
(a) De Nantes en Bretagne)
1781!
�r 63
]
!leurs jours, la malade ne pouvoit uri~
ner qu'à l'aide de la fonde •
. La maigreur, la trifie([e, l'inappé.
tence, les douleurs ajoutèrent encore à
ce fâcheux état. On conCeilia les eaux 7
& la malade s'y rendit. Des fymptômes
auffi compliqués & aulIi rebelles exi·
gèrent fans doute des modifications
le traitement. l'éproufingulières dan~
vai Couvent & bien long-tems la dùu.
ceur & la confiance de la malade, &
je fus a([ez heureux pour faire difparoÎtre tous les accidens.
J'ai confeillé à la malade de s'obfer..
ver beaucoup: j .. 11li III dit que fa f..tnté
[eroit fùlIvent chancelante, & qu'elle
devait touj0Llrs s'occuper à prévenir la
rétention d'urine dont lçs effets av oient
relativement à elle des Cuites PQur
l'ordinaire fort défagréables. On Cent
en effet que les accidens dans les maladies de ce genre Ont une man:he fi
rapide, que l'on ne [auroit fe hâte. trop,
tôt d'y remé~i.
�[
o
j
~4
1 v.
11 S.
M. te Comte de Deau!Iier de Ch!..'
teauve rd Ca) , ~gé
de ,H ans, éprouv oit
des coliques bilieu[ es, une langue ur
d'eftomac , une inappé tence & une
conflip ation des plus rebelles 8.: des
plus fatigan tes.
Son teint plomb é, Ces yeux jauaes ,
la gêne de I.i refpira tion, décélo it a{fez
que la fécréti on de la bile était laborieufe ; que Cette humeu r étoit trop
gluant e, & que le foie n'était pas dans
fo~
état natun:: l. Plus d'une fois, M..
avoit tenté des remèd es, mais toujou rs
en vain. Les eaux feules furent a{fez
énergiques pour opérer la guériCon.
J'auroi s fort deGré que le malade
eût fait un fecond voyage . Il dl: li
difficile de répare r une fanté lentem ent
affoibl ie, de rouvrir les couloirs biliaires , de rendre au foie fon premie r
!a) Chef d'E.c-cad re,
J78:z.~
�[ 6.>
J
état, que l'on ne {auroit trop inGiler
fur le genre de remèdes 'dont on a
éprouv é d'heure ux effets, & particu..
liérem ent dans les coliques bilieufes
compli quées d'affecrion fcorbu tique,
telle que celle -ci; maladie au refte affez
ordina ire à MM. les Officiers de la
Marine Royale .
o
:B
s.
V.
(a',
M. le Vicom te de Courta is
Lieute nant - Colone l au régime nt de
Conti , Drago ns, imméd iateme nt après
avoir mangé des mets prépar és dans
des vares de cuivre mal étamés & char....
gés de verd-d e-gri., > t:ut des vomi{femens 1 des colique s & une Coif ardent e i
fymptô mes que l'on jugea avec raiCon
être l'effet du poiron. Les remède s
qu'il emplo ya di!Epèrent les accide ns
les plus graves ; mais il lui rdl:a des
pe[anteurs d'efiom ac, des douleurs in(a) Du Bourbonnois, 178:.,
·
~
�.r 66 1
teIHnales, une forte de fièvre lente
& une toux sèche qui le fatiguo ient
beauco up & l'inqui étoient encore plus.
Ce malade doit à l'ufage de nos
eaux, m~langées
& affociées au lait en
raifon des forces digefti ves. la [ante!
agréab le dont il jouit.
o
B S.
V I.
Jean-Benjamin Bourgu eil (a), ~gé
de 37 ans, eut une coliqu e dè Poitou .
Les bras, les poigne ts furent paralyfés
compl étemen t. Il vint aux Eaux, &
vit bientô t renaîtr e le mouve ment, la
force & la fenubi lité dans les parties
affligées.
Cette efpèce de coliqu e, comm e
celle de tous I(:;s ouvrie rs qui traiten t
les métaux ou les prépar ations de
plomb , fe guériffent ici radical ement.
J'obfer verai néanmoins que celle qui
furvien t aux Doreu rs, aux Argen tiers
~ a) De
la Motte Saint-H eraye, 1784'
\
�[ 61 J
qui ont long-terns manié le mercure 'f
& à qui il rorte des trcmblemens univcrfels, dl: d'un fuccès plus douteux,
& ne guérit pas aufTi aifément.
Je l';;.Ï (ouvent éprouvé, & encore
l'année dernière, d:lOs le traitement de
Jean-Vidor Soudé. Argentier, l'élident
à Saint-DeT?is, que j'eus la fatisfaétioo
de guérir: mais ce ne fut pas fans
peine, & il fallut bien de la patience
de la part du malade.
o
13 S.
V l J,
Jean GeneO: (à), ~gé
de 38 ans .t
eut un flux diffentérique dont il fut
très-malade: ce malheureux, pcr[uadé
que l'éc1ip[c de la fièvre étoit pour lui
le fignc de guéri Con le moins équivoque , effaya de reprendre [es travaux
ordinaires, & ne voulut plus entendre
parler de remèdes.
il Centit Ce
Quelque te ms apr~s,
( a) De Sain t· Hilaire,
J 785.
�( 6S
J
~ rs intefl:lnales ; il
tenouveller les doule
eut un ténefme, des ardeurs d'urin e;
l'appétit languit; les forces fe diŒpèrent; l'inComnie , la foif le tourmentèrent.
Auffi ennuyé des remèdes qu'il faifait, qu'excédé de la fomm e de fes
maux, il vint puiCer &. fe guérir à
l'los fourees.
o
B S.
M. Delaire
VII 1.
agé de '42 ans,
après une longue maladie & les coliques les plus douloureufes, devint
maigre, langui{fant ~ & fut paralyfé
ineomp 1étement des extrémités inférieures, & complétement des fupérieures. Les poignets fur tout étaient
gravement affeétés; les phalanges (embloient être ankilo{és; la roideur des
anict:lations étoit extrême, les mu[(a) ,
ïll ) De Nantes 1 1786.
\
�[ 09-]
des deltoïdes & ceux 'de la main ab-('
folume nt atrophiés.
Le malade fut à Paris, & conful ta
gens de l'art les pll,ls éclairé s; on
J~s
çonfeil la les eaux minéra les artificielles.•
embrocations huileufes, &c. Le
l~s
répond it pas a.ux vues du
fucs:ès n~
malad e; il vint ici, /3l en eil parti très~
qtJe le malade eil:
(Il t isfait. Je ~rois
anpéfi terminer
e
t
~
c
venjr
e
r.
à
' ~irpo[é
il a le droit
fa guérifon, fur laque~
~
s;oij1pter.
OB$. .
1 X.
Un Religie ux (a ), Chirur gien de
l'Hôpi tal de S,}.ÏJ)t-GHIes, M. Aibert
cq ..
Ri vetle, agé <i.e 40 ans, eut un~
Ja
l'eff:et fut la parlyfi~
lique don~
plus univerfelle 8{. la plus compl ette,
avec fltroph ie /3l perte de fentimen.s .
e . la vue, };odor at, P q'eft auL'ou~
cun des organe s fenGtif,s qui ne
~ a) R éG
\
d e n ~
à A?:oulins , J "SfI'.
f~
�[ 7° ]
teffentît de la paralyGe; tout fut
,a néanti.
Gefi dans ce d~plorabe
état que
l'on jugea nos eU1Jx néce{fai~
, le
malade y vint au fort des piuS- grands
froids. A la prj;:mière vue, je fus faiG
d'effroi: le malade étoit un fpeéhe,
offrant l'image la plus réclle de. la
mort: il fembloit êrre prêt ~'expir.
Il fallut néanmoins
djfp
- of~r
à pren~re
les eaux, al lui appliquer le' con{eil de Celfe. SalÎus eJl à'naps expe-
le
"i.ri remedium,
D s le , premi~
liut ).~u,age r!
"
tJU(~lf
( .
llul/am.
voyag~
~
,ri 1
re . n ~ oYla ~e h
le malade
ct '
Jde e
,..éla.frer
d es Iatlgues es eaux. ' revmt au
.
. 'd e la meme
A
,,1
• i ' fi
f'
prlOte,ms
annee,
& ut .Il
parfaitement guéri, que le malade rnla
mandé depl.lÎs qu'il croyoit commencer
une nouvelle exlfi~nc.
Cette cur~
éton~ie
fans do'ute en
.~ 11 e·meme,
A"
'
d'1na nen de tres-extraol'
naire, ij on confidère la puiifance active de nos eau;x:: dans ce.t te efpèce de!
�r7
1
j
maladie. C'efl: précifémellt' le cas où
on doit les regarder avec raifon comm e
fpécioques. Auffi le Poëte qui f~t
guéri d'une femblable malad ie, dit-il
avec enthouGFl[me:
Omnia Borbon;i.r cedant miracula tlzermis;
/Vatura ltic pofiût quidquid in. orbe !Ilit-.
o
B S.
X.
M. le Baron de Saint-E tienne (a),
Ecuye r du Roi, avoit un engorg ement
généra l du fyfiême de la veine- porte;
Je foie étoit gonflé , fenfib le; l'œil
jaune, le teint plomb é) les dige1l:ions
lentes & bbMie u[es. les idées peu
nettes , la mémoi re fort incertaine.
M. maigriifoit de jour en jour, ne
connoUroit plus le [omme il, éprouv ait
fréque mment des fpafmes très-inquiétans, & fe plaignoit d'un mal-êt re,
dè lafitu:~
& de langueur. Il avoit
des douleurs hémorrho'idaires très -vives.
�[ 72
J
Les fymptômes fe (ont éclipfés pendant l'Ufàge des eaux; le malade jouit
de la plus rare fanté, & peut aujourd'hui fans peine remplir les fonÇl:lons
très-pénibles de (on état Ca).
~
pi
Sur les affiaiolZs dartreufes & les
fiâtes des maladies exhantém. wques.
'0
B S E R V A TI 0 N
'r.
Louife Perier Ch), ~gée
de )8 ans, eut
de vifs chagrins; l'infomnie, le mal(a) Je ne puis me défendre !le rendre un
hommage public aux talens dill,ingués de
du Roi. CeG lui qui
M. Ehrhart, Médec~n
a [u fixer les progrès de cette fScheu(e maladie; & par des remèdes pre(crits avec
prudence & (ilgacité , dirporer 1~ malade à
f~ire
urage de nos caux ayec un Cuccès auffi
brillant.
' /J) M0111ins, 178,._
~tre;
�[ 73 J
être, un fentiment ' intérieur ' de chaleur, la {oif & le prurit le plus ardent
en furent les fruits. Peu à-peu la poitrine, les bras & les cuiffes {e couvri.rent d'une
re{cence -dal'treufe,;
]a démangt!ai fon augmenta, les d:lrtres
fournirent alors une ferofité fort Sere;
il fe ht un dépôt vers l'ombilic. Les
accidens augmentèrent. On nt ufage
de beaucoup de remèdc~
inu ilcment.
La malade , après dix· [ept mois de
rnJrtyre, fe rendit ici. Son état me
parue fâcheux; je craignis la communication avec les autres malades. Il fallut
Un traitement jfolé: la malade étoit
patiente & docile; elle {uivit mon
pl an, fut foul agée , & revint l'année
fui vante terminer {a guériron.
em
o
B S.
1 1.
Marie Paradis ( il ), ~ g eé de 4 a'1S ,
dès l'âge de [cpt, eut des dartres dU
D
�o[ 74
J
virage; tout I~ corps {e couvrit de la
même éruption. Il Cuintoit des jambes
une humeur âcre & vi(queuCe; la malade {ouffroit nuit & jour. Après les
remèdes les plus variés & tous infructueux, la malade vint aux Eaux qui
diilipèrent en deux faifons jufques aux:
plus légères traces des dartres, & lui
rendirent la [anté la plus complette en
tout genre.
o
B S.
1 1 1.
Marie Dupeux (a), ~ g ée de 62
ans, avoit eu une forte él uption à la
peau, qui difparut promptem ent. Dès
l'inftant , la malade fentit de vives
douleurs aux Ceins; ils devinrent rouges, douloureux. La chaleur, les élanc~mens
firent craindre que cette femme
cacoch yme d'ailleurs, n't:ût un abcès de
.tnauvaiCe nature: on tenta en vain bien
(les remèdes. Les eaux rappellèrent à
�[ 75
1
la peau une eHloreCcence d'un rouge
foncé; les douleurs diCparurent. l'éruption s'éclipCa & la malade fut guérie.
OTIs.
1 V.
Anne Alaire (a), ~gée
de 35 ans,
depuis trois ans. fe plaignoit de douleurs vagues. Il Ce faiCait à chaq ue pé~
riode men{huelle, une forte éruption
de très gros bOutons aux f.:Îns qui
fuppuraient quelque tems: on craignit
avec raiCon les ef~ts
de la Cuppurat.on
périodique. La malade vint aux Eaux,
& n'a eu depuis fon départ ni boutons
ni douleurs. Les règles ont coulé
comme dans l'état de [anté le plus par-
fait.
o
B S.
V.
.
de 18 ans.
Anne ;J.'alait (b), ~gée
après une p tite vérole maligne, eut
«(1.) Du Bourbonnois ) 17 84'
(b) Du Berry) 1 ;8%..
D ij
�[ 76 ]
des ophtalmies habitu elles: Je genou
gauche s'ankilofa ; l'extrémité inférieure
fut en peu de tems deŒéc hée. ElIe vint
aux: Eaux LIn an après, & Y guérit.
o
B S.
V 1.
M. l'Abbé de Damas (a) , âgé de 44
ans ~ éroit atteint d'u ne dartre tr ~ s
vive. Elle avoir [on fiège au bras &
au carpe de la main gauch e; il en
fuinroit en tout tems une humeur trèscorrof ive, & fort abonda nte. Le prurit étoit incom mode: la cl1l1eur impatiente.
'On n'oublia rien pour fdire difparo1tre cctte dartre fàchcufe (b). M.
eut recours aux: Eaux:; les tubercules
(a) 1786.
Je ne doute pns que ce malade n'ent
'été gutri, s'il avoit pu 1 eller plus long-lem s
~ Paris; M. Maloët , (on Médeci n, en étoit
lui - même per(uadé : un homme aulIi érudit
a toujours le prognoHic certain,
( b)
�[ 711
qui [aifoient faillie diCparurent ~ l'in ...
fenGble tralJfpiration fe rétablit, la
peau tomba par deCql.lammation ; il s'en
régénéra une nouvelle: l'efRorefcence
difparut & la dartre s'éclipfa.
Les [uffoca tions' antérieures à cette
maladie, les palpitafions, les douleurs,
l'enAure de la tête & des exttêmités,
& une foule de (ymptômes plus graves
les uns que les autres auxquels M.. (emble étl'e difpofé dès l'enfance, ont été
palliés & ont finguliérement diminue:
d'intenGté.
J',JÏ vu un in{lant où le malnde au. roit pu guérir radicalement; des raifons
particulières ne lui permirent pas de
revenir aux Eaux, comme il fe l'était
propo(é: des caufes morales. nées de
la fenGbihté de fon ame, influèrent
fur [on étot: il échappa le moment
qu'il ne fera pas facile de retrouver.
Nous avons néanmoins prévenu le!
acc.idens les plus graves, & auxqueb
il auroit fuccombé.
D iij
�t
M.
78 ]
eIl: a,u relle bien préve lU que,
pour exilter avec plus d'agrément &
de fécurité, il ne pourra guères fe
di(pen[er de revenir quelquefois puifer
à nos fontaines. La dartre même nouS
(cmbleroit de nature à [c reproduire.
o
B S.
VIL
M. le Comte de Prd1:on (a) avoit
une af~é1:ion
dal'treu[e dont le Gège
étoit au poignet; la chaleur, le prurit
& la fuppuration avoient éludé l'aétivn
de tous les remèdes. Tout s'éclipfa
dans l'effet des eaux.
Ce malade avoit eu précédemment
de l'oppl'effion, une difficulté de l'e[pirer. de b douleur au fiernum & une
aphonie qui avoient difparu pendant l'ufage des bains froids de nos eaux: peutêtre l'humeur avoit-clle fdit métafiaCe
fur les poignets.
(a) Irlandols de la plus haute l1aiff:tnce.
�[ 79 J
Mademoifelle fa Cœur, après avoIJ:
fait une chûte à cheval, éprouva des
douleurs aux finus frontaux, une fécherelfe des membranes intérieures du·
nez, un enchifrénement habituel qui
fe terminoient par l'écoulement d'une
humeur fani eufe. La dirparition de l'é~
coulement étoit conO:amment fuivi de
céphalées violentes . L'u(dge de nos
eaux rendit \'cxpuition du mucus des
narines plus abondante & dilIipèrent
les accidens.
o
B S.
VII I.
Françoi Bran (cL) a voit éprouvé
plus d'une fois des érup t io n s fur les
b ras , (ur les jambes & la poitrine.
Cette éruption étoit abro lument fembl .l ble aux vé{, cules qui (e forment à
b peau lo rl qll'on tOllche des orties.
Jam ais le mabdc ne (e portoit mieux
que lor[llu'il étoit couvert de cette
--
-~
-
-
(a ) De Parais) 17 8,.
Div
�r 80 J
lÇl'\.lption urtica,ire, Je ne {ais par quel
, con(eil on Ce décida à employer les tépercullîfs. A peine l'éruption fut-elle
diCp Irue que les articulations s'affoiblirent; la paralyfle devemll1t imminente, le ra1.Jde fe rend"t aux eaux.
L 'éruption (~ manifefh fous la forme
de petits boutons blJncs re{[emblans à
d~s
grains de millet, il en (uinta une
Il' y eut de(quammation
eau rou(s~te.
complette de la peau; les forces revinrent promptement &. le malade à
,j oui depuis de la meilleure fal1té.
o
B S.
l X.
de 8 ans, étoit
Augllftin Be{a (a) gé~
de Dartres, on foupçonna que
cet enflnt avoit fucé un mauvais lait,
dès le berceau il avoit éprouvé des
éruptions de tout genre, une langueur
& un mal-être habituelle. A cet âge on
a bien des droits à la fanté, malS les
~ouvert
(a) De Tournu) ) 784.
�[ 81 ]
ft'!-aux qui naiffent & s'accroilfent avec
nous, ne [ont pas toujours faciles à
détruire. Le traite ment fut long, &
fui vi de la cure ta plus heureu[e.
o
B
$.
X.
Gilbert Autour (a), 19é de 42
ans, avoit une affeétion dartreufe qui
le fatiguait autant par le prurit exceffif
que par Je [entiment de chaleur qu'il
imprimoit. La dartre fe fixa au virage;
la [uppuration s'établit & fut aban'"
dante après beaucoup de remèdes; il
vint fe guérir aux Eaux.
o
B
s. X I.
Jean Sic (h ), Sgé de 35' anS', eu~
une petite vérole confJuente; la convalefcence fut orageuCe ; les extrémités
s'affaiblirent. Il furvint des furoncle~.
Le malade, inquiet, vint aux Eaux &.
guérit.
De la Morlay, 1785.
( b) De la Vallée) 17 h .
(a)
Dv
�[ 82 ]
o
B S.
XII.
François Maréchal (a), Invalide,
~gé
de 74 ans, après avoir eu bien
des misères, co ntr aéb la galle, & s'en
traiter fort légérement. La galle fut
plutôt répercutée, qu'elle ne fut guérie; un prurit affi-eux, des tremblemens, un froid intérieur, l'inComnie
fu rent les effets de ce traitement. Le
malJde ne Cach ant plus de quels remèdes ufer pour Ce fo ufl: ra ire a des
fen(ations auffi douloureu{cs, vi nt aux
Eaux.
Il Ce fit une érll Ption nombl'euCe de
furon cles qui tous fll purèrent qu lque
tems, & il pi.L rtit guéri.
nt
o
r;
s.
XII 1.
Jean Bord elay ( f,), Cavalier, Qgé
( a ) Ancien Soldat du R{glJl1cnt de Navarre , t 78 ,.
( b ) Régiment de Royal-Pi. ' mont, Cavalerie, q U .
�t 83 ]
de 26 ans , eut la galle & ta fit trai ter'
fans s'in qui é[er bea uco up du
rég ime
qÙ'bn lui pre leri vÎt. Il épr ouv a des
d ' ou~
leur s de fciaticque; il Ce fit à
la pea u
une éru ptio n qui lé tou rme nta
bea u-.
cou p. Le prurit éto it inc om mo
de, &
luid onn oit des in[o mni es que.
rien ne
pou vait ! vain cre.
L~s
ClUX dill ipèr ent la dou
leu r; il
furv illt une êr~p'tion
: 'Plus com ple üe: J'
fem blab le à dé gmlfcs amp oul
es; le
prurit dim inu a, le fom mei l rev int'
8c
le mal ade fut gué ri.
o
B SA
XI V.
Fra nço is Sau vag é ( a ,) âg~
de 41 :ms ·
éto it fuje t à de freq uen s éréf ipèl
es au
vifclgC & aux jam bes ; enn uyé du
reto ur
de cett e ma ladi t!, il emp loy a ave
c trop
de fuccès It's répercuffifs. Bie ntô t
aprcs il
reff enti t une per ante ur extr ême
fur les
jam bes , des dou lcur s de tête ave
c étan(a) De Saint-AmbroiCe, 17!h
.
D vj
�[ 84 ]
cement & eut des ophtalmies très-dou..
loureu{es.
Il vint aux eaux, l'éréfipèle fe manifdla pendant leur aél:ion , tous 1es fymptômes s'évanouirent & le malÇl e' s'eO:
bien porté depuis èe mpl)1ent. 11 étoit
à fon départ ort difpofé à ne plus rien
faire pour répt;rcuter ce genre d'effiorercence s'il en étoit encore atteint (a).
Je ne [ais fi le malade a eu d'autres éréfipèles, je l'ai pt:rdu de vue depuis deux
ans.
( a) Erefipelas foris quidem illtroverti
non hOllum 1 int/ls 'Vero foras pOllum, Hipp.
Seéi, VI, aph. 1$.
�[ 8) ]
,
- ~
Sur les rhumatifnzesfimples & lu
rhumalijmes goutteux.
o
B
s E R V A T ION
l.
M. le COl11Je de TrouŒebois (a) t
!gé de 46 ans, d'un tempérament fort
& vigoureux, éprouvoit depuis longtems des douleurs de rhumatiCme , la
tête & les bras étoient le plus affcétés ;
il craignit !'accroiffement des douleurs,
vint aux Eaux, & en peu de terns
aŒura fa guériCon.
o
:B S.
1 I.
M.
(h), ancien Officier~gé
de) 1 ans, reffentit quelques douleurs au bras; elles ne furent pas
( a) Colonel du Régiment de Carignan,
.7 8 3-
( b) Ancien Officier au Régiment de PoiJ 783.
tou,
�['86
l
vives, & difparurent a{fez promte~.
ment. Long- lems après il eut de,s palpitations de cœur, des coliqueS
tefrinales, des douleurs de reins. & des
fyncopes. L'ancienne douleur çlu ~ras
fe .renou vella, & difparLlt bientô t; les
io-'
palpita tions & les foibleifes devinr ent
plus allarlllilntes.
Ce fut alors que l'on me cOlq(ulta.
Tl'ès-perfuadé que j'avois à traiter une l
humeur rhumatifmale qui ' a:ffeétoit
par des métaftafes les vifcères & le
cœur, je confeillai l'u[,lge des eaux.
On parut y répugn er, .parce que la
chaleu r augme ntait habit,ll elleme nt les
douleurs. JinGftai afièz fortement [ur
mon avis. Les eaux donnèrent plus
d'intenuté aux douleu rs; mais le bras
éprouvaru l'ancienne dooleu r, je n'é .....
co.u tai pas les plaintes du malade qui.
s'applaudit juilem ent d'avoir [ui,:i mas
confeils .
. Ce n'en pas la première fois que j'ai
eu occauon de me convaincre de 1
�[ 87 ]
vérité de ces aphorifmes d'Hippocrate#
Omnia jèClllldùm ratlOllem f.lcienti. &
llon fecllIzdum rationemevenientiblls; non
tralljèulldulll ad ali.lld manente eo quod
lIijiun ejl ab initio (a). His qua? 1l0fl
jècllndùm ratiollun levallt, credere fLon
oportet, neque timere vafde quœ pra.ter
ratiollem fiullt,' prava multa enim noru/lt lwu illconJlafltia, nec admodum per-mnncre? lleque durare folcnt (b).
o
B S.
III.
M. Loré (c ), ~gé
de 50 ans, après
quel lues douleurs V.1gues dont le cal'Jctcre étoit équivoque, eut un gonflement :tu" malléoles & une foible{fe
affcz réelle [ur les genoux pour Je
gêner beaucoup, & l'empêcher le plus
Couvent de m:lrcher.
Le gonRement, la foible{fe & les
douleurs 5' 'vanouirent quelque tems
--------....,._---eét I, aph.
(a)
$1..
(h) Seél. Il, aph. 27.
<c) D'AmboiCe, 1781.
�[ 88
J
après l'urage des eaux que Je malade
prit avec confia nce, malgré l'accroiCfement des douleu rs & le peu de
fuccès en appare nce pendan t le traitement.
o
B S.
l V.
. Claude Belfon (a), @.gé de 25 ans,
depuis quatre mois relfent oit de fortes
douleu rs dans les articul ations des
extrém ités inférieures ; les douleu rs
ceCsèrent enfin: il éprouv a dr:s coliques , les garde- robes furent fanguinolel1ltes; on pré[um a que ce jeune
homm e avait de~
hémor rhoïde s; détrompé par le fi ège des douleu rs, !'in[peétion des matièr es, &c, on tenta
les calman s; les colique s furent plus
vives, la chaleur extrêm e : le fang
femblo it être putr'éfié.
A cette époqu e, le malade vint
aux Eaux ;. les douleu rs fe renouv el·
(a) De Lucena y) 1785.
�[ ~9
J
é:n il ' s, ce!!es des inter.
,
(
,
t tilS ce ~c
: 1'\ t~)' ' eut p1us d" eva~
cll.ltiol1 lclllg ... ~t)(\len,
& le malade fut
gucri.
lèrent al
OTIS.
V.
1\1. M:lrchand (a), ~gé
de 27 an!,
né de part:! ns attctnts de la gdutte ,
épro uva au retour de Ca dernièl e campjgne, ell ~782
> des douleurs au gros
ortt: il du pi..:d druit; l'en!1ure & la
r ugeu r lui fin:nt craindre la goutte;
tou tes les articulations devinrent fuc~
ceffive meilt enflées, rouges & douloureufl!s.
Il n'eft: peut ~rc
aucun genre de:
remèdes dont on n'ait fdit l'effai. Se
voyant abfolLlment perclus, il [e li vra
aux Coine; d'un Empirique qui lui fit
prendre, dans l'erpace de Cix remaines,
vingt- trois médecines foi-difant anti~
«(L) Officier auxiliaire de la Marine.
Montargis.
Do
�[ 9° ]
{corbutiques. Les accidens augtnèn;
tèrent ; il ceifa tout remède, & obferva
quelque tems la diète laétée ; il imagina être un peu foulagé. Les articulations étoient néanmoins toujours ~1flées & douloureu{es, celles des bras
& du poignet droit s'affoibliifoient de
jour en jour, la fièvre [urvint & [ubfill:a quelque tems: à peine fut-elle
éclipfée, qu'il vit [es forces s'éteindre
& la par.ily{ie s'annoncer; il ne marchoit plus qu'avec gêne & \ douleur ~
& {embloit s'aifeoir comme une ma~
chine à raifort.
Deux fois il dl: venu aux Eaux, &
Y a été radicalement guél'i •
. 0
B
s.
V I.
D'autrys (a), âgé de 33
avoir reifenti les douleurs
les plus véhémentes avec
rougeur, fut paralyfé. Les
(a) D'Ofoy, J785'.
ans, après
articulaires
enBûre &
extrémités
�r 91 J
inférieures fl! déch efsèrent, le teint de;;
vint livide; l'infomnie, la confiipa"
tian, les ard eurs d'urines, tout devuit
Înquiérer (ur l'état de ce malheureux:
il (e rendit i::i & peu de temps après
fon départ fut guéri.
o
B S.
VI!.
J ean L ahu (a) , agé de 64 ans,
depuis deux ans. était at~in
de douleurs articulaires, la main Jroite s'étoit
contraéèée de manière à ce qu'au premier coup cl' œ il on eut jugé les phalanges!
ankilof
~ es
: les douleurs & fur-tout celles
de la tche étaient exceffives. Le malade
ne Cavait alors s'il devoit exifier ou terminer lui-même (es jours. Le traitemeut
fut très-long & très-difficile, il [urvint
des hémorra gies nafales; les vai(feaux
hémorrhoïdaux s'ouvrirent, le malade
vit peu-à-peu décroître les fymptômes,
(a ) De Saint-Pari[es) 1784'
�[ 92
]
& la convaleCcence ne fut pas équivoque.
o
B S.
VIII.
Fran çois Bri gny ( a ), ~gé
de 2 )ans,
a voit éprouvé , dès l'enfance, des douleurs articulaires avec enflure & rou geur,
à l'~ge
de pubert é le mal ade [e crut guéri
, la t re ve d ura jufqu'à 18 a ns. Les articulation .., des pi eds, cell es des poignets
devinrent enA ées, il (c forma çà & là
dès nodoGtés plus ou moins con1idérables. L'hiver étoit la CaiCon où il (ouffroit le plus; à 2 r ans il pouvoit à peine
m archer, & ne le fairoit qu'à l'aide des
béquilles dont il Ce [ervoit.
Deux fois il eft venu aux eaux' & n'a
ricn éprouvé depuis qui dût lui faire en ...
trevoir que [es douleurs renaÎtroient un
jour.
(a )
De Molène,
1780.
�[ 93 ]
o
B S.
l X.
Philippe Crevecœl1r (a), ~gé
de 26
ans, avoit une fingulicre incifpufition
que nuus jugeâmes être une aff"Bion
rh .l (l1atifmale (b), le genou étoit habi..
tuellement enflé rouge & coulollreux,
l' Jrt' cuhtion alors cci10it d'ètre mobile
& fembloit être aukiloCée. Quelqüefois
le genou ét it dan_ [on état naturel, le
malade marchait avec ai{ance pendant
quelques jours; au moment où on aulOit imaginé qt'e la guérifon était prochaine., il Ce [li[Qit un engorgement au
(Il) De Bray en Normandie, rélident à
Paris; 17 86 .
(h) M. Brilloët m'avoit adref~
cc malade,
avou ant avec candeur qu'il n'avoit plus de
' reffources à lui offr'r. MM. Faguet, de
Force &: MorIance eurent la complaifance de
lIt'aider de leurs confeils pendant le féjour
qu' ils firent aux Eaux ; & il ell heureux
pour le malade que des hommes de ce mé...
11te aient bien V04 1U me ~oner
Jeur ilviil
�[ 940 ]
fllfcia lata; cet engorgement pa(foit
d'un côté à l'autre, & avoit la dureté
des tumeurs limphatiques les plus dures.
D'un jour à l'autre il s'éclip(oit fans
caure apparente.
Après beaucoup de remèdes & fpécialement l'application des vé!icatoires qui
irritèrent finguliérement fans foulager,
je prcCcrivis l'u(age des eaux, & eIJes
eurent le fuccès que nous defirions Ca).
o
B S.
X.
Madame la Baronne Leroy de
Cuy ( b ) , Agée de 46 ans. depuis plus
de d"uz~
ans. reffentoit des douleurs
articulaires; le gonflement, la rougeur, &c, tout annonçoit un rhuma(a) Ce malheureux doit la [anté dont il
jouit, aux bie\1faits de S. A. S. Madame la
Princeffe Loui[e. Elle daigna faire tous les
frais, parler [ouvent à ce malheureux, &
fois me fit l'honneur de me le
plus d'l1n~
recommander.
{6) Du Morvan, 178~
�[ 95 ]
·tifme goutte ux. Cette Dame , afT'ez
dure à elle-m ême, & par l'horre ur
qu'elle avoit des remède s, (e roidit
Contre [es maux, & ne rongea que fort
tard à les combJ ttre. Ce ne fut qu'a.
près l'affoibli!Tement de la colonn e
vertéb rale, & la paralyfie très-do uloureu[e des extrém ités inférie ures, qu'elle
voulut (e (ou mettre à un tr:tÏtt:ment.
L'impuiŒance des remède s qui lui
furent admin Hhés, aigrire nt encore
l'eCprit de la malade , & la con6rm èrent
dans l'idée qu'elle avoit toujou rs eue
de l'inutil ité des re!Tources de l'art.
Vflincue néanmoins par la violen ce de
fes ,..douleu rs, elle confen tit à venir aux
E aux.
La colonn e vertéb rale étoit alors
tellem ent fléchie en avant " que la
poitrin e & l'efromac de la malade tou~
choien t à [es genoux . Le foulag ement
qu'elle éprouv a au premie r voyage ft1t
fi grand, qu'elle revint avec plaifir
�r 96 ]
une reconde fois pour terminer fa gué~
rifon,
o :s s. X 1.
Catherine Spira (a), âgée de 40 ans,
avoit depuis long te ms de vives douleurs dans les articulations; elle perdit
fes règles à 39 ans. Depuis ce moment,
les (ymptômes devlDrent plus graves;
nodofités, contraétions, dtfféchement
des extrémités; tout devint fâcheu x.
Elle vint aux Eaux, le flux tnenfiruel
fe rétablit, les contrc.létions ce(sèrent,
les nodofités di (parurent & les douleurs
s'évanouin:nt (b).
(a) De LurCy, 1783,
( h) Il arrive' Couvent que les nodo{icts ne
cliîparoiffent pas; mais l'éclipfe des douleurs
& le retour des forces articulaires [uffifent
pour l'exécution facile de tOUS les mouvemens. Le malade confé'lucmment doit être
(ati,fait, & ne rien delirer de plus.
O:s s.
�OTIS.
XII.
Anne B ~ r · (a), ~gée
de 2] ans,
éprouvuit d epuis quatorze mois des
douleurs articulairE.'s. L'ac:croi/Tement
des douleurs, l'· 'ifoibliffement des articULltions, de celle du poignet droit
[pécialemcnt, les tumeurs, les nodolités, tout devuit effrayer. L'u(age des
eaux a difIipé les douleurs; il n'exiGe
plus de foibleffe, le poig net a recouvert fa force, les nodofités [ubfifl:eront
toujours.
Dans le grand nombre des malades
que j'ai cu ~ trlircr. plu/leurs étaient
atteints de la goutte; j'al confiamment
obfervé qLle l'urage des eaux éloignoient
les paroxi(mes goutteux, qu'ils devenoient moins tumultueux & moins douloureux; que les malades, attt.:ints de
nlaladies compliquées de goutte, n~
devaient pas redeuter l'aéèion de nos
-
(a.) De
la SeUebruère,
17 84'
E
�[ 98 ]
eaux. Je pomrois le démontrer pai des
faits plus récens que ceux que j'ai publiés dans mon EŒai, & rappeller les
obfcrvatiol1s de MM. Deurbrouk,
Morjgl1y~
&c (a). Je ne crains pas
même d'aŒurer que s'il flUt en général
fufpendre l'urage des e:lUX pendant les
accès de goutte, il dl: des circonfiances
où il faut n continuer l'ad rninillration.
Telles feraient les maladies déterminées
par le trop .long retard des paroxifmes ,
ou par la (upprellion totale des acces (6).
D ans ces cas, on ne {àl1l'oit néanmoins
être trop circonrped: ce gue je dirois n6
fu Hiroit pas pour éclairer le malade. Il
doit n'écouter que la voix du Médecin
accoutumé à çbfervcr les effets des eauX.
Je n'irnJginc pas cependant que nos
.e:IUX guériŒcnt de la goutte, lor(qu'c\le
[urtaut invétérée ou héréditaire, quel-
,n
(a) En 1784 & 178)'.
( b) Si elle ea le f, uit des r ~ pcrufTis
ott
'd e ces remèdes prétendus fj)éciflques auxquels
on ne croit que trop, & d9nt on efi [o\lve llQ
vlÇèiI~
..
�[ 99 ]
Çlil'analogie qu'il y ait entre les vrais rhu.
matiCmes goutte ux & cette cruelle maladie. Il dl: feulement eŒentiel pour les
malades de [avoir que s'ils ont une
maladie qui feroit d'ailleurs [ufceptible
,d'être guérie par l'ufage ' de nos eaux,
ils peuvent y venir fans crainte) quoique
fujets à la goutte.
~
,·sot
Sur
t apoplexie
& les paralyfies.
OBS ERV ATI ON
1.
Madame la Coo1teffe de Nanto uil-
let (CL) ellt des nuage s, des étourdiITemens & des fyncopes qui [emblèren t l'inquiéter un peu, & devoir
fixerl'attention de M. [on Médecin (b ).
(a) De Paris, ]78, & 1786 .
( b) Le Médecin qui a traite la malàde cll
M. Portal) l'un des Anatomifl:es les plus
diilingués de notre liècle j ce Médecin jouit
aujourd'hui de la plus gr:mde réputation, &.
la. mérite â bien des titres,
E ij
�[ 100 ]
La conftipation la plus rebelle. les
d Juleurs de reins, le gonAement des
vaiffeaux hémorrhoïdaux, la fl:upeur de
l'un des cé>tés, la foibleffc des extrémités inférieures décidèrent la malade
après quelques remèdes à (e reodee
aux Eaux.
L'effet a été déci(jf: Madame a vu
s'éclipfer les petits accidens qui l'avoient allarmé; elle marche avec 3Ïfance, l!>c jouit d'une belle famé. Elle
fera forcée néanmoins de s' obferver
très-Iong-tems, pour exifler plus agréablemerlt, & la confl:ipation fera prefqlJe
toujours [ubfifiante.
Ons. 1 1.
Gabrielle Valencin Ca), ngéc de 50
ans, perdit [cs règles à .44 ans: elle eut
deux ans après des maux de tete, des
palpitations de cœur & des fuffocations,
on, ja faigna, les accidens ne diminue ...
a) I),Efcampc en Auxerrois) 17 8 h
�[ 101 ]
rent pas. A 49 ans la malade tomba en
apople xie & refta hémiplégique; il Y t!ut
rétraétion des mufde s extenfe urs de la
main; on la condui Gt le printems fuivant à nos caux, où elle fut parfait ement
guérie.
Ons . 1 1 J.
Marie l'Œille t (a), Ggée de +6 ans,
exercé e depuis long-te ms à des travaux
pénibl es, & peu fenfible aux petits
maux: , éprouva des palpitations de
cœur, des céphal ées, des ébloui ffemens. Plus d'une fois dans le jour elle
croyait avoir du feu, des étincelles, des
nuages devant les yeux. ils s'éleét li-
[oient fréque mmen t: le matin à fon
réveil elle fe trouva padllyf ée des extrêmités inférie ures, à peine pO\lvoit -elle
articul er quelqu es mots. Les caux ont
guéri complettement la marade.
(a) De N éronde"s , 1784_
E iij
�o
Jeanne Joly
[ J02
J
B S.
l V.
Ca),
9.gée de 32 an 1
depuis deux ans étoit paralyfée de"
deux bras & de lalangue, la vl1es'obrcurci{foic de plus en plus, & déjà la malade
dif1inguoit à peine les objets; fon indi·
gence nc lui permettant pas (a(fcz hcureu[emcl1t pour elle) de tenter beaucoup
de re nèdes (b) ; elle vint allX eal1X pendant les G1rOnS de Mai & Septembre \.:(
fut gllérie radicalement.
o
B S.
V.
Marie Drcman ( c), âgée dc 4-8 ans,
(a) De Guerchy)
n
J783-
n'cG pas rare de VOlt les malades
le fatigner p··.r .des remcdes dans l'e[Jloir de
le gu rir & d'é·.itcr le voyage des Eaux. S'ils
:Cavoient comme nous combien il cil: précieux
de re hâter de venir aux Eaux) 10rCque la
par.ll)fic [ur-tout cEl fixée, ils fe refuferoi •. t '\ cette foule de remèdes qui [ont le
plm louvent iuutiles, s'ils ne [olle quelqllc~'ois
nuifibles •
.( c) Du Veurdre, J 7 83.
( h)
�[ 1°3 ]
fit une chûte, & tomba de douze
pieds de hauteur [ur la tête. Le pariétal gauche fut fraaur é, la rnalaae devint fourde & eut les nerfs optiqu es
incom plétem ent paralyfés. Elle v~nt
aux Eaux; pendan t le traitem ent, il
s'écoula une très- grande quantité de
L1.l1ie purulente par le condui t auditif
e:!terne gauch e; la furdité difparut &
la vue [e rétabli t. Caput lùbora mi, &
circum circà doletUi , pus aut aqua
aut Jangui s eff/liens per /lares, aut per
os, aut pel' aures , jJlvit morbum (a).
o
B S.
V I.
M. Bouffiqucl (b), tlgé de 72 ans,
avo it eu deux attaque s d'apoplexie
qu'il croyoi t n'être que des (Yl,copes
un peu graves ( c). Les éblouiŒerncns
(a) SeéL VI, aph. 6.
( b) De Lamballe, ancien Capitaine
Cavalerie, 1781.
de
(c) Je [ais qu'on ne doit pas trop allarmer
E iv .
.
�, [ 1°4 ]
frêquens, l:embarras de la langue, la:
foiblefTe du, c8té droit, &c. delllllèrent
[es yeux. Eclai..ré [ur le genre de maladie qui les produifoit ,un peu par
complû('lnce pour Madame fon épourequi le prefToit fortement de fe rendre
aux Eaux, il fe lai(fa pe~{lI
adcr
, &.
·vint ici, Ses inhrmités, fon âge ( Cl ) 7
cie très l'ongs !ervices dans des tems
orageux , rendoient [aùs doute le
prognoflic très-douteux. Le malade
partit radicatement guéri, & a coulé
depuis les jours les plus tranquilles Be
les plus [ereins : ob[;;:rvation bien efTcnlieUe, [urtout dans cette erpèce de mCiI~
clie. Solyue apoplaxùztn Ycllel/lClltern quiles malades; mais il cfl dangereux de les
flatter trop, parce que le malade, perCu adé
qu'il n'a rien à craindre, Ce décide difficilement à prendre les remèdes & à (uivre Je
, régime.
(a) Les vieillards [ont ceux qui
plus grandes
efj)(~rancs.
Doutes, imprimtc cn 1780.
les
Ont
Viel. ma- Répon[c
a~
•
�[ 10.5' ]
de,,. > unpoffibile: debilem 'J/ero non facili (a).
o
VII.
B S.
M. Sparon de Larey (b), agé de
4 railS, après ur ~ attaque d'apop lexie.
reffentit une très-gr ande foibleffe fur
les extrém ités fJpér ,cures & inférie ures;
les yeux devinr ent larmoy ans, l'ouïe
s'obfcu rcit, la langue fe lia, la caifon
fut voilée. De tels fymptô mes préfageoien t des accidens plus unifires. On
décida le mahde à venir aux Ea~x
où
il fut parfaitement guéri.
o
B S.
VII
r.
Dom Pagès (c), ~gé
de SO ans.
homm e d'une riche conO:itution , naturellement gai & fort enjoué , avoit eu
(a) Hipp.
Scét. VI, aph.
4'"
( ") Du F orès, an'ciell Capitaine de Dr!t-
gons.
1779'
~ion
(c ) Religieux
de Clugny)
Bénédiétin de la Congr
17811
Ev.
é g~
..
�[ 106
J
une attaque d'apoplexie après fagueHsil maigrit excefIivement. L'c[pèce de'
Janglleur dans laquelle il étoit, les
.éblouHfemens, les tintemens d'oreille
, auxquels' il étoit {ujet ~ l'embarras du
côté gauche, la foibleffe univer(elle ;
tout faifoit entrevoir une paralyfie
~omplet
très-prochaine.
La commotion vive & le trouble
des e'a ux,
qui fut excité l'al' l'~é:ion
inquiétèrent peu. le malade pendant
fon féjour à Bourbon. De légers remèdes fllffirent poar calmer l'orage.
De retour dans (on pays, le malade
fut atteint de la fièvre; heureux effet
des eaux, dont MM. les Médecinsfurent habilement profiter: Febris paraly/i.m jo/Vtt (a). La dépuration des
liqueurs 5'opéra, & la crife fut par...
faite (b).
( a) Aph. I:Iipp.o crat.
(b) Les malades ne doivent
~'éprouve
•
p;fS
s'étonner
quelquefois des révolutions après
�[ 1°7 ]
o
B S.
l X.
M. Richar d (iL), ancien Médec in
des Camps & Armées du Roi, Médecin qui s'dl; illufhé par des talens rares
& un zele infatig able; viélim e de [es
l'uCage de nos eaux. Pour difiraire les nerfs
de l'e[pèce d'apa thie dans laquelle. ils [ont
plongés , il faut de fortes fecoufTes, & lortqu'elles Cont prudem ment ménagé es, le malade cil fort près de [a guéri Con. D es moyens
trop lents ou peu aélifs [eroient [ans doute.
fil'riles.
Il ell fur-tout erfentiel pendant l'u[age des
eaux , de calculer les forces du malade , de
juger Cainemen t de la conlifia nce des liqueurs
& de la force des fibres mu(cula ires, de
dttermi r.er quels [ont les vaifTeau x engorgés ,
" la nature de l'en gorgem ent, de connottre
les degrés de dilatation qu'éprouveroll t les
vai{feaux par la fonte des humeurs ; ces
connoifTances [u ppoCées , le Médecin pourra
fan s crainte Ce fra yer de, routes hardies en
apparence , & Caura préparer aux malades d~s
criCes ine[pérécs.
( a) 1780, de Paris.
E vj
�[ IdS
J
1ravnu x, il fut atteigt d'u e hémiprégie:
fp afmod ique, & tomba d:ms le.. marafme. On.l'envoy a puiler à des eaux q,ul
le plus fouven t opèrent des prodiges. Le
fuccès ne répond it pas à [es vues; il
vint à Bourb on, y recouvra des forces.
&. de l'embo npoint , la tête fut pJr-
fairement faIne; fon exifience efi toujoms chcre à ceu" qui le connQifTenr
bien'. L'hémi.plégie. me paroît incurable (a).
(a) Cette ob(erva tion & celle de M. cfe
Pomery e , prouven t évidem mem qu'il cf! des
{1lmiplégies incurables-; qu'il CuiTer alors d"'é- .
loigner les cau[c:s de mort, [ans vouloir trop
$'occup er de rappellc r le mOU"ement & Ja,
.fenlibilité dans les parcies affligées. Peut-êt re
d'in{jJ1er trop [ur les re.ferait-il d a ngc~elx
mèdes que l'on (aic étre quelquefois util<:);.
Le malade doit ne rien defirer. S'il cxille,
il Je doit :l l'a[rion des eaux, & ce moyen
en (era toujoun un précieu x, puifqu'il dl
lTfIiquc, &. qu'if peut [cul perpétUer l'cxi(..
lence. Je (ilÏs intimém ent p\' rfuadé qu'il
Joit [age de faire- 'luelcpcs voyapC3 auJ'
re-
�[
~gé
o
10f)
B S.
1
X.
M. le Marquis de Pomerye (a) ~
:le 76 aIJS, eut une paralyflo: que.
MM. BOllvart & Maloët, ces Médecins dont on ne fauroit affez faire
l'éloge, jugèrent être l'effet de la diffipation prcfque totale du fluide ner-
veux; c'eO: plutôt en effet une extinction des forces vitales qu'une fuffocation des principes de la vie qui avo»t
créé cette maladie.
L'hémiplégie étoit complette, tou~
les [ymptômes graves; proftration de
fOl·ces, maigreur, paralyfie inte!Hnale ~
anéantifferncnt uni verCel.
te
Eaux, pOUf
régénérer :1 la vie, quoique
l'on [aclle, à n'en pas douter, que l'on [eTa
toujours par; lytique, & j'ai vu bien des malad es ne vieillir moins dé Cagréablement &
n'exiGer fo..rt long-tems que par .ce fcço~lrs:.
& en fuiyaJlt cette méthode •
.ça)
De Paris)
17.8
~ ~
'
�[ IIO ]
M. vint aux Eaux; la carnation s'a ..
nima, & devint vivante: il recouvra
des forces, la paralyfie intdl:inale s'éc1ipfa, & le malade partit trcs· décidé
à revenir l'année (uivante. J'ignore les
r
raifons qui le décidèrent à ch ang~
d'avis; mais j'ai droit de pré(umer que
fi nos eaux l'ont arraché aux bras de
la mort, que s'il exiGe encore, [on
exiIl:nc~
eût été plus agréable (a), s'il.
é oit revenu à nos eaux. L'hémiplégie
fubfifl:era toujours.
o
B S.
X J.
Jean JeanTilé (b), âgé de2sans,
depuis (ept ans, éprouvoit des douleurs
articulaires avec enflure & rougeur.
La vue s'affoiblit peu-à-peu, le nerf
(a) Que de malades auraient droit à la
fanté, en [c comparant à celui-ci, dont il
me [eroit difficile de rendre au jufle l'état
de mort où il était, lors de [on arrivée icj~
(b)DeCrhuy, 17~5.
�[ 1l 1 ]
,
optique gauche fe paralyra. Eprouvant
quelques douleurs au fond de l'orbite,
du côté droit, il craignit de devenir
aveugle, vint 3.UX Eaux, recouvra parfaitement la vue, & n'a éprouvé depuis
aucune cloul ur.
OTIS.
X 1 1.
M. DL'Ouillar (a), âgé de 72 al1$.
fanguin, homme
très-vif, après des éblouiffemcns .fréqUCI1S, rcnèntit une peranteur extrême
fur les jambes & l'un des côtés, il
éprouva des laffitudes fpol1tanécs , les
malléoles cnA~rt,
le malade ne marcba qu'avec peine, & croyait employer une force extrême pour Ce
mouvoir (b). Ces accidens qui de-
d'un tempérament
( a) InCulaire réJîdent à Nantes, 1781,
( b) Il comparait [es [cn[atlons en mar ..
<th ant à de fortes ligatures qui liaient [es
jambes auxquelles on av oit ul[pendu des
poids énormes.
�[ lIa
1
voient l'inquiéter, ne l'étonnèrent pas;
ils s'aggravèrent, & ce fut alors qu'il
fe rendit aux Eaux. Elles l'épandirent
dans l'exifl:ence de cet Infubire un feu
facré dont l'explofion eut l'effet le plus
agréable (a).
o
B S.
XII I.
Girard Sciatier (r) , âgé de 29 ans,
depuis dix-huit mois) fe plaignoit d'étourdiffemt!ns , de nuages qui femblaient voiler à [es yeux les objets,
de laŒtudes rpontanées (c ), les fourmillemens devinrent uni verfels , le
tremblement général, & la foibleffe des
extrémités [e confirma. Deux voyages
ont fuffi pour affurer fa guérifan.
(a) Madame fon époure , âgée de plus de
50 ans, & qui croyoit bien Il'avoir plus d'enfans) fut fécondée & devint ml:re d'un fils.
(b) Maréchal des Logïs de Royal-Piémont
Cavalerie, T7 8 5 & T 786.
(c) Spolltancœ IniJiwdints morbos d,.,
7lumiam. Ripp. Seét. l, aph. 5.
�r II3 ]
o
B S.
XIV.
M. Bernot de Congy, jeune homme
de 12 à 13 ans (a), arriva ici atteint
d'une pal'alyfie univerfelle dont on
ignorait les c~ufes;
l'enfant me plrut
d'un tempérament prtuiteux : les li·
queurs cirulo~nt
lentement, les fibres
avoien t peu de re{f..:.>rt, de fréquentes
fupprcflions de tranlpiration l'avoient
peut-être difpofé à cette maladie. L'enfant, docile à nos confeils , fuivit fon
traitement fans impatiènce & guérit
parfaitement.
o
B S.
X V.
Jean Berruyer ( b ) , ~gé
de 41 ans,
éprou voit depuis long-tems des dou.
leurs vagues: à ces douteurs [uccédèrent un fentiment hab ituel de froid,
un tremblement de la tête & des ardeurs
( a) Des environs de la Charité, 17 8 3.
(h) De Dampierre, 1783.
�[ !I4
J
d'urine. Le malade devint fourd de l'o~
reille 'd roite. Les douleurs augmen·
tèrent pendant l'u[age des eaux, la
furdité s'évanouit; & j'ai [u depuis [011
départ qu'il [e portoit très- bien.
o
B S.
X V I.
M. le Chevalier des Perais (a) fe
plaignoit d'un gonflement douloureux
aux poignets. Le gonHement diminua;
mais les articulations s'affaiblirent: on
craOgni t la paralyfie (b ) , & on envoya
le malade aux Eaux.
M. recouvra la force & la [oL1ple{fc ;
l'engorgement & les douleurs Ce diŒpèrent, & peu de tems après le malade
fut parfaitement guéri (~).
( a) L'un des Gardes 'du Corps de Sa
Majefré.17 86•
(b) M. Cornette, Médecin !age & ~clai
..
ré, prépara le malade par un traitement
mtthodique, & répondit avec raiîon du fi.lccès.
( ç) Le malade avoit une effiore[cellce
�t II)
o
'B S.
]
X VII.
Marc Maru (a), ~gé
de 3) a11S,
eut un dép8t à la p:lrtie fupérieure &
latérale droite de l'occipital; il fut ou~
vert & traité méthodiquement. Les
poignets fc paralysèrent, la vue s'affoiblit, on craignit la paralyfie complette
des nerfs optiques. La plaie Cuppuroit
encore, lorCque le malade arriva: à
peinl~
dillinguoit-il quelques obje s. Les
dents s'ébranlèrent pendant le traitement, il Curvint des hér orrhagies nafales, les gencives déja fongueures,
s'ulcércrent dans quelques poLlts; je
prcCcrivis l'ur-. gc de fucs anti Ccorbudartreure vague qui s'ea éclipréc pendant
l'ufage des eaux. M. Fague[, Chirurgicn-
Major de
traiem~
ra COml)agnie,
a été t~moin
de
ron
[ , & lui avoit con[eil~
de faire uragc
de nos ca x. Il cfl impofTible de mieux juger
une maladie qucl'avoit fait M. Faguet dont on
conn pit d'ail~urs
tout le m~rite.
(a) Matelot de Vanes, 17 8S'
�, [ 1I6 ]
tiques mariés à' nos eaux, &c • .& le
l11alade partit radicalemei1t guéri.
o
X VII I.
B~.
Antoin e Boche r ( tL), âgé de 33 ans,
depuis fix mois s'étoit appcrçu qu'il
dj[tinguoit de moi.ns loin les objets ;
peu-à peu la vue s'affoiblit encore davantag e; il nc [aifoit prefql1e plus de
différence entr les couleurs, & s'il voyoit
lltl objet, il lui paroiffoit double. Je
ne doute pas que fi les ClUX n'eutTent
opéré la gùérifon, la paralyGe des deux
nerfs optiques n'eût été bientô t complette & peut-ê tre incurable.
o
B S.
XIX .
. Pierre Berger (b ), âgé de 28 ans ~
fujet ?l des fluxion s, eut un dépôt dans
le conduit auditif de l'oreille droite .
& devint ab(olument fourd de cette
oreille & furdafl:re du côté oppofé. Le
(a) De Saint,Chri.fl:ophle, 1784,
(b) DeThe ncvillc ,J784, 1785 &1786 .
�[ 117 ]
déFôt ' Ce vuidoit quelquefois partiellement, & Je malade alors entendait
un peu mL:llx, Trois fois il eft venu
tlux Eaux) J';; bcès s'cft enfin coo1pIétement évacué. Nous vîmes dans
la Cuppuntion des membranes qui fans
doute [airoient partie du kifte. Depuis
ce moment , le mal ade e:1tendit nettement & auai cl airement qu'avant la
furdité. Je le crois d'autant plus fûrement guéri, que l'hiver étoit pour lui
la [clifon la plus orageufe, & que cet
hiver dernier il '1'l'a pas eu la plus légère indifpolition.
o
B S.
XX.
Edme Lori (a)) âgé de 34 ans,
éprouvait depuis un an des douleurs
rhumatiCmales, des fourmillemens &
un froid extrême que rien ne pOllvoit
diiliper. La vue [e troublant de jour
en jour, & le malade ne pouvant plus
�[ 1I8 ]
cléterminer la vraie diftance des objets,
leur longueur & leur diamètre, vint auX
Eaux pour fe foufl:raire à la paralyfte
des nerfs optiques, & eut le fuccès
qu'il s'était promis du voyage (b).
( b) J'ai vu l'année dernière M. Forgeot,
premier Apoticaire du Roi, homme d'un r<lre
mérite & d'une grande candeur. Il [e plaignoit de langueurs d'eaomac , de défailla nces, de f} ncopes & de profiration de forces.
Sa . vue écoit. unguliérement affoiblie : il jugeoit mal les diilances, & voy oit chaque
objet ~ 1 ~ pouces plus haut que le point
d'appui qui llli [crvoit de ba[e. Le malade
tran(riroit li fortement & à un degré de chaleur fi modéré, que le traitement devint
très-épineux. 11 faut une commotion extr2me
pour atteindre au vrai but, & le malade a bdoin
de toutes [es forces pour réfifle r au choc de
la colonne d'cau dont la cllaleur eil d'ailleurs
très-con!idérable.
J'ai eu néanmoins le plailir de le Couilraire
;aux grandes opprelIions qui le fatiguoient,
d'animer [011 tei.nt & [a carnation, 8{ de
don~r
un peu de reffort aux fibres. Il voyoit
xnême les objets dans leur vraie polition,
�[ 119 ]
;
ews::a ............ 3iASLu&sosa
--=
..
5
Sur les fleurs blanches.
OBSEl~VATIN
1.
Madame la ComtclTe de " •• (a),
tg€ de 28 ans, avoit depuis IOl'glems des fleurs blanches; le goût de I.a
malade pour IJ danre, l'équitation &
la chJ.(fe, peut-être le peu de régime
qu'elle ob[erva pendant les remèd~
dOllt lle fit ufcige, furent des obfl:acle$
~ Gt guériront La continuité d'une vic
peu analogue à fan état, détermina
des ardeurs d'urine, un prurit vif &
incommode, des chaleurs utérines &
J' fpère que MM. de La!fone & Peitt, ccs
fj,tmucaux de la 1\1' decine Gallicane, Voudront le rem'(\}'er cEtte année affilrer [a Clnté
& pr~vcni,
s'il en poffible, la paralylie de
nerfs optiques.
(cl) 1782.
�[
120
1
une infomnie fatigante. Une extrême
m.ligreur en fut le fruit, des, gitations, des fpaGnes. Elle viJt aux E~l!x,
les fymptômes s'éclipsèrent, l'éCOl·lement ft! modéra & n'a ceffé que longtems a près le départ de Madaffie • '" l<.
o
B S.
1 J.
Marie Dero[e (a), agée de 3)
ans, étoit depuis long.. tcms en proie
à des coliques utérines & des ardeurs
d'urine très·cuifantes; il (urvint des
fleurs blanches avec chaleur & prurit.
La malade Ce plaignît de douleurs de
poitrine, de langueur d'cfiomac ; elle
digéra mal, maigrit beaucoup, & ne
pouvait prc[que plus dormir les nuits.
C'efi fur-tout pendant les paroxifmes
de la colique que la chaleur utérine
étoit pius incommode & plus brl'I1ante.
L'ufage gladué des caux a guéri par-(aiternent la malade (b).
Ons.
�(
o
121
J
1 1 1.
B S.
Antoinette Maugin (a), âgée de
21 ans, après une couche laborieufe &
des pertes en blanc qui la fatiguèrent
lInguliéremeru: , eut de la chaleur & un
prurit fort défagréable. Le bras re pa·
'\"al y[:!; eUe vécut quat0rze mois dans
t:et écat , & tous les remèdes furet1t
impuiflàns. La paralyfie a difpa'l'u pen~ant
l'ufage des eaux; l'écoulement n'Il.
.celle 'lue quelque tems après.
o
B S.
1 V.
Claudme Trevet (h), ~gée
de 21
a ns, depuis dix. ans éprouvoit des lafli(udes fur les cuiffes , un embarras à fa
région hypogaH.rique; elle n'étoit réglée qu'imparfaitement, & toujours en
blanc. L'écouiement devint habituel;
çlle reffentit de la chaleur, des ardeurs.
; 1
(4) Moulins, 118$.
,Z,) De ~no)
178;).
�[ 122 ]
Son efiomac digéra très-lentement ~
avec labeur; elle eut de la toux, de
l'oppreffion. Les règles parurent pendant l'uCage des eaux, & ce fu~ l'époqua
du bien-être.
o
B S.
V.
Gabrielle Huliet (a), agée de 3S
aflS, depuis quinze ans éprouvoit des
coliques utél ines [pécialement au mo·
ment de l'éruption menfiruelle. Elle
perdoit néanmoins beaucoup: les co·
liques augmentèrent; elle eut des fleurs
blanches très-abondantes & fort âcres.
Les douleurs [e [ont calmées, l'écou..,
lement s'dl: tari, & la malade a joui
depuis de la meilleure famé.
Ons. V l.
Jeanne Valin (b), âgée ~e 29 ans J
avoit depuis longtems des cardialgies,
•
(a) Souvigny, J785.
(li) 178,+ ) de
la Chapelle.
�[ 12 3
]
oes douleurs [ourdes dans le vagin,
le ventre devint dur, élevé, elle eut
lln écou:ement habituel en blanc. Quel...
que te~s
après elle [e plaignit de douleurs au genou; les mufdes fléchiffeurs
de la jambe fe contraétèrent & [e roidirent: elle vint aux eaux & y fut radi,
calement guérie.
Ons. VIT.
Anne Virard (a), ~gée
de 42 a11S,
après des hémorragies utérines qui précédèrent la difparition du Aux mcnfl:ruel.
eut des Aeurs blanches auxquelles elle
fit peu d'attention, jufques à ce que
la chaleur & le p,ourit ne fuffent devenus extrêmes. L'un & l'autre de ces
fymptômes s'é;;lipsèrent pendant l'ufage
des eaux; l'écoulement ne fe fupprima
qu'un an après.
4
(a) De I.couroux, 1783,
F ij
�r
12 4
J
:
,Sur les difformités & les engot..
gemms glalldu!eux.
OBSERVATION
,
I.
*'
Mademoi[elle -!< -1< (a) avoit la
hanche droite beaucoup plus relevée
que celle du côté oppoCé; les vertèbres
étaient courbées & fléchies; elle boitoit (enfiblemel'lt. On pré[uma dans le
Couvent où elle était alo s, qu'une
. chûte ou quelql'cs mouvemens violens
avoient déterminé ces fympromes.
Après un examen très·· réfléchi , je
reçonnus un léger engorgement dans Je
fynême glanduleux; les fluides avaient
un caraCtère de vifcofité, l'organiCation
é.toit foible.
Je prefcrivis l'ufage des eaux; Ma~
'demoifelle fut guérie, rentra au CouA,
~a)
Iz.8o) mariée il Paris,
..
�[ taS' J
'Vent d'où elle ea [ortie pOUl' (e marier;
eHe eLl: mère aujourd'hui de pluGeurs
enfans bien conCtitués.
o
B S.
1 1.
Marie Peret (a), ~gée
de 14 ans,
àès l'âge de huit, avolt un engorgement général d~s
g!andes j les mufc1es
du col furent affcétés , la tête rd'la indinée (l1r le côté gauche. On la COI1dui!it aux Eaux j je craignois la [uppuration de quelques-unes des glandes :
mais au moment du gon Ae mcnt le plus
marque ", de la doul eur la plus vive ."
l'éruption menfl:ruelle fe mar:ifefla, &
]es acciden s di fp a rure nt peu-b- pcu; il
ne fallut pas même bien du tems POl;t
t-ermin~
la cure.
o
B S.
1 1 1.
Jcanne Ponay ( b ) ,~ g é e de 17 ans,
depuis dix ans fe plaignoit d'une fo i( li
De Rrdl'\,Ues, 1 7 8~
J 784 ,
( h ) Dc Lu (f;.y ,
.
'F iij
�r 1"26 J
ble{fe fur les reins, les hanches (e dé""
formèrent infenfiblement, les glandes
inguinales devinrent enflées & doutouTeufes: elle vint aux Eaux, y guérit
Farfaitement, quoique les règles n'aient
pàru que plus d'un an après [on départ
'des E<lux.
o
B S.
1 V.
'Made Defcroits (ct )., agée de 2) ans,
nvoit depuis Jong-tems Ull engorgement
conlldérable aux glandes fous-max il"laires; l'tlne d'elles avoit abcédée: la
cicat . ce confolidée, on s'apperçut
·qu'elle marchoit de côté, & qu'elle
·devenoit bolfue. La colonne vertébrale
·en effet s'étoit déviée fur le c6tê
gauche. La malade eil: venue deux foisici) & fi partie complétement guérie.
o
B S.
V.
M . Pilet de Chovances (b),
(Il) 1784, de Moneaier.
(b) 178 l , dé ont-e~Bz.iM
teau-Chinon.
s. )
age:-
près C!ll-
�( 127
J
'de 23 ans, éprouvoit de'puis bien des'
années des douleurs aux reins & amc
vertèbres. L'inromnie la plus cruelle,
le de{féchement de l'extrémité inférieure gauche, le raccourcWement de
la jambe de plus de cinq pouces en
furent les fruits amers.
Ce fut en vain qu'il fit l'eiTai de
tous les remèdes qui lui furent confeillés; narcotiques à tres-l1Jute dore
"~
fondans, [udorifiques, délay1ns, bains
tempérés, toniques, frittions mercurielles même jurques à faliv ation, tout
fut employé [ans fuccès. Le malade
enfin ne fachant à qui fe rendre, vint
à nos Eaux.
Je ne puis mieux comparer la Configuration de M. qu'à celle d'un hoffu
dont la bafe du tronc auroit été porté~
fur un feul côté ; les falJffes Cotes
étoient déprimées & comme en[evelies
dans la région hypogalhique, la hanche
paroiffoit être fufpendue , la jambe étoie
élevée de tt!rre de ) pouces, le malade
F iv
�r 128 l
.Ile l'ou'loit effayer de marcher qu!a-ve'c:
de violentes douleurs.
Dès le premier voyage, M. ,com·
mença à dormir, les dOljleurs [e rno,·
dérèrent deux mois après la dépal-t des
Eaux; il fut guéri, au fecond voyage ~
& marche 'aujourd'hui comme s'iln'eôt;
jamais été it'ldifpl)(é. La con[QrmatLon
efl: parfaite cn tout genre ..
oB
S.
Cha l'les Boucher
V I.
(a) ' , ~gé
de 4'r
<a,ns. reffentoit depuis deux ans de' vi~s
douleurs aux vertèbres J'o mba:res
& aux extrémités infériem-cs ; les ver-
tèbres fléchirent en avant; il ne mar"
~ha
ylus qu'a-vec des béquilles & tl'ès<li fficilcment. La colonne vertébrale
,s'dl: redreffée ~ elle a repris fan premier
reffort, les douleurs fe font évanouies,
& le malade marche très-bien & fans
aucune gêne.
�[
o
J29 ]
VII.
B S.
•
JacqtleS Pitalier (iL), âgé de 30
tins ~ avoit depuis troÏs ans une douleur de fciatique, & un froid extrême
fur i'extrémité inférieure; il furvint une
tUmeur à côté de la première des vertèbreo; lombaires : elle augmenta &
couvrit la vertèbre. On eÎlt foupçonné
au taél que c'étoit une vraie exofio[e.,
Ll colonne v~rtébale
fe courba, &
icmbloÏt plonger intérieurement ex du
côté gauche.
Le malade vint aux Eaux; ta réfo ...
lution de la tumeur fe fit peu-à-peu,
& la guérifon fut radicale au recond
v\)yagc.
Ons.
M. • il ~
VIII.
(b) avoit les mufcles du
-------------(a) De Saint-Captes) 17 84_
(b) 17 85 & 17 86 , Prt tre & Doyen QIl
Cha}!itre de Montaigu.
Fv
�( 130
f
roides, la tête· tremblant"e pa.ndile?
fur le côté' droit, & fi fortement fixée
fur la tête de l'humérus' & le deltoïde,
qu'il était impoffible de la déplacer,
~oI
quelq,u'effort que l'on Ht.
Ce malade. après avoir falt urage·
d'e plufieurs Eaux rninérafes fans [uc~
cès ((l ) , vint à Bo-urbon , & Y a étcf
tellement foulagé, qu'il doit à bOll:
~r,oit
[e regarder a:omme guéri.
o
B S.
I X.
Jean Meigc (b)', âgé de 3) lrlS ,.
èepuis dix-huit mois [e plaignait de:
d0ulellrs oŒfrages: à ces- douleurs fc
joignit une fi grande foibleffe, que le
&
malade pouvoit à peine marc~e,
craignoit peut- être avec raifon la frac ..
(a) Sans doute il n'avoit pas eblérve: le
régime, ni pris les eaux méthodiquement;
cal' ces eaux [ont de la claffe ' des nôtres ..
(0) J784) de Perat.
�[ 13 1 ]
ture de q~elus-n
des os. Les
apophizes fe gonflèrent.
Le malade nt ufage de beauco up d~
remèdes infruéèueufement l & vint f~
guérir à Bourb on.
o
B S.
X.
Franço is Fourni er (a), agé de 17
ans, fe donna une forte entorfe au
pied droit; il négligea de s'en faire
traiter : l'articulation fcmbla fe déformer, le malade nt une nouvelle chûte
fur la glace, & tomba fur les ver.
tèbres: il y eut contu(i on, échym ofc:
l'inflammation diffipé e, on s'appe rçut
quelqu e tems après qu'il y avait lm
engorg ement limpha tique fur les ver.
tèbres & une inflexion de l'épine. Lee;
eaux diŒp~rent
tous les fympt8 mes Ch)
& le malade fut guéri des fuites de
ces deux accidens.
Vern euil, 17115'
Il Y aura touj ours un léger
ment fu r la vertèbre ,
( a)
(b)
F vj
gonfle,
�o
[ 13 2
J
B S.
X r.
Pierre Guillot (a), âgé de 2.7 anS' '1'
avoIt été valétudil1all'c Jurques à l'âge'
<le 16 am; rI parut jouir' alot:s d'une
fanté moins chancelante: troïs an~
après if [e pl'a:ignit d'un:e très -grande
foiblefTe fur les reins & les cxtrérrm éS'
Inférieures. Les vertèbres s'affoiblirent.;
if y eut déformati~
. de!} hanches; il
(urvint une tumeur limphatiqpe fur les
dernières vertèbres lombaires. Le maJad-e imagina qlJe les eaux lui [ewie.nv
falutalres :. il s'y rendit & fut parfait~men
g.uéri (b ) ~
o
X J J.
B S.
M. LagcneIle ( a,)
( a) De Combes "
J
:t
âgé de 13
ans,.
1840-
(b) La tumeur s'ouvrit) la fuppuration
J'le [ubGfia pas bien long-tems; mais me
donna quef\lue Inquiétude à raiCon du Bell
cie tems qui me relloit pour le traiwncnt.,
(,.) Moulins) 178'6..
�a~oit
dès l'~ge
[ IH J
le plus tendre la tête:
fort gro {fe , les yeu x rougc:s ~i
le~
lèvre gonflées. L'épigafl.re devint dou
lou reu x, le "en tre fe durcit
& Ce
météoriCa , les vtlrtèbres s'af faib lire
nt
infenfibh:ment &. fe dév ière nt fur
le
côt é dro it; la poitrine P;lfLlt Ce rele
ver
&. fdire faiWe. L'cnfant maigrit
exceffivement.
CeCl: dans cet état que te mal
ade
nous fut ,on fié l'année der nitr c,
& le
foulagement aétuel nous donne l'ef
poi r
le plus agréable pou r l'avenir, fi l'en
f;ont revient cett e année puif
er à nos
fources.
o
11 S.
X II J.
MademoifeBe Meilh~rat
( a ), âgé e
de 4: ans, née d'un père valétudinai
re
& d'une très-foible con flit utio n,
avoit
la tête fort groiTe, le ventre dur &
finguliérement volumineux, la refp
i(ft)
De DcelLes) 178$.
�[ 134 ]
ration très-gênée, une opprelIion habituelle, une (orte de fiffiemcnt qui
fatiguoit même ceux qui l'entendoient,
& une foib!e{fc très - grande [ur les
hanches. On craigltit avec rai[on les
fuites de cet état (a), & on me con';
fia cet enfant.
'~ Il [urvint pendant l'u[age des eaux:
une fièvre violente, l'afloupilTement,
le délire [ubfifièrent long-lems; il Y
eut une éruption c onfidérable, la [uppuration s'établit dans quelques . uns
' des plus gros boutons; cette fllppuratian long-tems ménagée fut abrolument
critique: je prefcrivis pendant quelqlofe
tems l'u[llge des eaux, & l'enfant fur.
guéri raaicalement dès le quatrième
jour de la convale[cence.
(a) CeCl le feul enfant qui lui renoit) &
la crainte qu'elle avoit n'était que trop fan ..
tlée.
�•
Sur les maladies nerveufes & leSi
épiüp/ies Jymptômatiques.
o
B S E R V A 'l' ION
J.
Madame la Marquife . . "-l< (a), ~gée
de 28 ans, avoit des coliques hépatiques, des cardialgies, une paralyfie
incomplette de l'un des nerfs optiques,
une fuppreffioll partielle du flux périodique, de fréquentes céphalées, Ull
engorgement général des glandes, &
fpécialcment de celles du rein droit.
Elles étoient mobiles, dOllloureufcs,
& l'une d'elles étoit gro{[e comme Ull
œuf de pigeon. Les Cyncopes étoient
fréquentes, & ce qu'il y a de plus
grave, les mouvemens convuHifs 011
ne peLlt pas plus véhémens. La rai ..
deur des membres, l'expuition d'une
/
�r 13 5 J
faUve écumante, l'œil hagard, Id
agitations, une efpèct: de délire ob[cur,
tout décéloit l'épilepfie. Les rnouve
mens étoient fi frappans, qu'ils ~nfpi
raient une forte d'horreur, & il falloit
alors jetter un voile [l.t' le vir3ge de
Ja malade pour la dérober aux yew;l
des fpeétateurs.
Les paroxifmes étoient longs, tO:IIjours précédés d'une forte douleur de
tête 1 & [uivis d'une voix entrecoupée
& d'une refpiration fingultuueufe •
. Les chagrins les plus réels, la terreur
extrême qu'éprouva Madame pendalJt
4
l'écoulement de [es règles (IL), la
répercullîon inconGdérée d'une humeur
dartreu[e furent les caufes de ce fundle
étJt (b).
La malade fe livra long tems à mes
foins, & eut plufieurs maladies pen1
( ll) Elles [e [upprimèrent.
( b) Elle eut pend am cinq ans des YOluiC.
fcmens énormes!
.
�[ 131
1.
da'nt (0'0 (éjoLlr à Bourbon; elfe rut
atteinte d'ul1e fièvre maligne qui lui fit
garder le lit quatre mors ' , & cette
maladie ne contribua pas peu à rendre
fOll état moins défagréable; A cOllvulfiane aut tetalla dete/ua f ebris jllperpeniens Jolvit morbullt (a).
De toute cette foule de [ympt8mes ,
il ne [ubfinoÎt, au départ dt; Madame '" ~ "', que des fpafmes affez légers pour ne pas l'inquiéter beaucollp.
J.'ai -'prévenu la m a la ~ e qu'il ne [eroie
pas fa,cile d'éteindre cette fenftbilité
exquife des nerfs, qu'il ne falloit pas
même tenter de s'en guérir ( b ) ..
Ons. l J.
Mademoifelle Vignau (c), agée de
(a) Hipp. Set[. IV, ap h. 57.
( b ) Que (ont des accidens aulTi l égers , fi '
on l es com pare au x maux g raves qu'éprouvoit Mada me !
Cc) De Pccui!, 178 :!.
,
178 3 & 1734.
�t 13 8 J
36 ans, depuis plus de douze ans,
éprouvoit les fpafmes les plus vio.
Jens (a); elle s'agitait & fe frappait
dans h s paraxifmes, les dents étaient
ferrées, les lèvl'es noires & mouillées
d'une falive bauiilonnante. L'épigafire
était enfoncé, le bas-ventre élevé,
tendu. Elle jettoit des cris perçans;
on eût dit que c'était de,> hurlemens.
Les accès étaient confiamment précédés d'une petite toux sèche, d'une
extinétion de voix, & fui vis d'une
fatigue & d'une laffitude qui fubfifioit
fart lang-tems.
La malade était réglée aifcz périodiquement; mais elle perdoit peu, le
fang étoit à peine coloré, très-vif.
queux, circulant avec peine. Elle n'avait que très-peu d'appétit, & étoit
de la plus grande maigreur.
Les confeils d'un homme de l'art
( a) Il falloit plufteurs hommes pour la
contenir.
�r 139
]
(ort éclairé qui tenta les remèdes les
pIns variés; le changement d'air, le
régime le plus méthodique, tout fut
infruétueux.
La malade {e décida fur mon avis
à faire ufage des eaux; le fucc ès ne répondit pas d'abord à mes vues: mais
]a conlbnce inébra.nlable de la malade
enfin [a
& (1. docilité lui m~rithen
guéri[on ((L ).
o
B S.
III.
Maclemoifclle'" ... -li ( b ), agée de 13
ans, (jeune perfonne à laquelle je
prends l'intérêt le plus vif,) née d'une
conftitution affez délicate, fut réglée
( a) Depuis trois ans, elIe n'a pas eu
'd'accès; elle Coudent l'aétion des purgatifs
que l'on redoutoit avec tant de rairon, &
n'en eG pas même irritée: elle a eu l'année
dernière une maladie inBammatoire , fans
~prouve
de convulfions. Elle fera C1gement
de fe ménage r & de s'ob[erver beaucoup.
(b) De Moulins, 1786.
�· [ 14(} J
dès lIage de 3 ans. Les j'ègles (ubr.Ctèrent ju[ques à 6, elles cc[sèrent alors
& ne corn mehcèrent à fe rnal1ifeftel' de
nouv~a
que vers l'age de 9 ans, &
Ce perpétuère l t jufques à onze. Dès
dernière interruptiol1
l'inftant de cet~
l'enfant eut de fréquens mouvemens
de fièv~e,
uhe langueur & un mal-être
incroyaLles : la malade devint trille,
rêve u(e, inquibe , ne c'onnut plus aucune des jouiffances de fon âge, &
maigrit à vue d'œil. On s'apperçut
qu'elle a voit des taches pourprées aux
jambes, aux reins & à la poitrine; les
genci.ves devinrent [pong~eufs
& faignantes, les dents noires. L':lppétit
diminua, elle reffentit des fOll1'mille.
mens, des lailitudcs fpontanées: elle
eut des fo ub refauts de t endons, les
mouvemens fpJfmodiques fc rapprochèrent, & furent fi vjolens
~ que l'enfclnt tomboit en fyncope. Les feins .(e
,g onflèrent, & l'tEpigafire fut ènflci &
douloureux.
.
(
�[ 1'11 ]
Palpitation de cœur, céphalée, agi..
tation , perte dtl connoiiTance, roideur
des ml1fcles, mouvemens convulftfs
dans les mâchoires, égarement des
les accçs
yeux) falivation, tout r~ndoit
fâchel.:x & fai[oit crqÎnd.~
pour l':r
venIr.
Le Médecin prudent qui 161 dirigeait voulut en vain ra(furer It:s parens ;
la r.1alade eut un de ces fpafmes au
Couvent; c'en fut aiTez pOUl' répandre
l'allarme: on ne [ut plus comment décliner cette maladie, & on renvoya la
malade dans Ccl famille. Le Médecin
de la malade en
qlli avait jugé l'.~ta
homme érudit J'envoya à nos Eaux Ca).
Après l'examen le plu$ mûr, je préfumai que les accidens que l'on re- .
doutoit le plus étaient abfolument
fymptômatiCJues, & j'aiTurai que le
traitement [croit coul'onné du fuccès •
....
..
( a) M. Simard, Médecin des Hôpi~nJt
l\Witaires do .Mo~
,
�[ .114 2
]
Les règles fe (ont manifef1:ées dès le
premier mois; la malade n'a eu d'aci~
dens que jufques au fecond mois: elle
eft depuis fix mois parfaitement réglée, J'embonpoint, les forces, le
coloris font naturels. L'enfant a treize
fll1S révolus, & jouit de la plus bril~
'tante & de la plus agréable fanté (a).
o
B S.
Jean Guyot (h), ~gé
l V.
-
de 31 ans,
-
(a) Le Cymptôme qui m'a le plus in-
quiété , étoit un appétit exceffif que l'enfant
Ile pouvoit [e .défendre de [atis[aire, quoibien l'intention de le r-éprÎmer.
qu'elle e~t
On reconnoi{foit à la géne {Je à la concentration du pouls,;'i l'a{foupi{fement, au cercle
bleu qu'elle avait fous les yeux, l'état de
l'efiomac. J'ai fort exhorté les parens à
veiller de très-près cette jeune malade, à ne
lui offrÎr que ~es
alimens faciles à digérer),
con[eillerune "i~
trè:~
à l'égayer & à l~i
néHve.
(b) I?e 13uffières ~ t7 8 }t
�[ 143 ]
depuis long-te ms éprouv ait une forte.
de langueur & d'ennui que rien ne
pouvo it diffiper. Les palpitations de
cœur, les fyncop es, les mouvemells
convulfifs fuccéd èrent à cet état. On
l'avert it que, pendan t les paroxifines,.
fa bouche était mouillée d'une très'grand e quanti té de falive écumante,
'lui-m ême, étonné de s~être
mordu fortemen t la langue , conrult~
& fit des
remèdes. Les accidens augme ntèren t.
Au momen t des accès, il [entoit utle
pouleur au gros Qrt~il,
la douleur rémonto it peu-à- peu, fe fixoit au cœur,
& dans cet infiant le malade [e croyoi t
frappé d'un 'coup de ma{[ue; il tomboit involo ntairem ent, s'agito it, (e
frappoit & perdoi t cGnnoilTance. Pendant l'ufage des eaux, il s'ell: fait une
éruptio n confidérable de très-gros furoncles qui ont largement & long-te ms
fuppur é, & le malade a été guéri.
~
�C144
o
B S.
]
V.
M, ~ H (a). âgé de ~ l ans, tomba de
pieds de haut CUl' Il partie pofi
é ~
rieur!! de li,! tête; il Y eut fraélure de
jour!' qpl'ès, il Ce
l'occipital. Deu~
plaig;üt d'une vive douleur à l'~i
& à
l'oreille gauches. L3. vue fe troubla &
~'o J J ; curit;
il voyoit les objets dou..~les)
le b,ras s'affoiblit: il elJt des
Plouvemens ,convul!Jfs) des fyncopes ~
une roideur m,uCc).llaire, pendant les
accès qui Ce renOll velo}~1t
fréq\J~m
ment. On le jugea épileptique; il vint
aux Eaux, rendit par le çQllQuit all'diti,f ~xe
, rne,
une tr~s - gralde
qun
, ti ~
'iie pus ~ .de f it n~ coagulé> & partit
gué!i.
,20
o
B S.
V
r,
M. Seguin (b) , âgé de ,)4. ans, avoit
pt
,
$
(4) 17 8 4'
(p)
De Bourg,e s,
r78~
8< 1783'
depuis
'-
�[ 14; ]
<1epuis dix-huit mois les (ymptômes
en apparence les moins équivoques de
l'épilepGe. Les accidens Ce rapprochaient de jour en jour, & le malade
tomboit involontairement dans quelque
endroit qu'il fût. Le figne précur[eu r
de l'attaque était invariablt!ment une
efpece de vertige qui fairoit tourner le
malade comme s'il eût été fur UI1 pivot
mobile; les yeux s'égaraient: il tomboit alors & fe roulait par terre en
s'agitant, en [e frappant) le plus [auvent en jettant de grands cris. L es
lèvres Ce baignaient d'une falive aùée
& fumante. Le malade, après le paroxifme, étoit inquiet, éronné 2 ~ ne
{avoit ce qui lui était arrivé.
Le teint de M. était jlune, [es
jct mbes étaient chancelantes: il croyait
entendre dans fa tête en tout tems le
bruit de la cloche la plus forte.
Je fus appellé au moment où les
remèdes les plus fagement pre[crits
avoi eor été fans fuccès. Je reconnus
G.
�[ 14 6
J
un embarras confidérable a'l foie, &
trop de fenfibilité à l'épigaO:re. Il ne
me fut pas difficile de juger que M.
étoit d'un tempérament fougueux &
finguliérement irritable. .
Per{uadé que l'épiJepGe étoit accidentelle, & vraiment fymptômatique,
je difpo[ai le malade à venir aux Eaux.
par les délayans, les bains tempérés &
l'extrait des plantes nitreu(es & favo ...
neu[es. Il vint en[uite à Bourbon, fut
foulagé au premier voyage, & fi parfaitement après le fecond. qu'il fuit
aujourd'hui fans danger & fans crainte le
Chaffeur le plus intrépide (a). Il jouit
agréablement de tous [es organes, & n'a
rien éprouvé depuis qui ne dût le
convaincre de fa guérifon (b).
( a) M. a toujours aimé paflionnémena la
chaffe, 8: fur-tout celle du [anglier & du
chevreuil; celles Oll il faut déployer le plui
de force ~ d'aétivité.
( l»
Deux jeunes gens atteints de la dan{e
�[ 147 ]
Il cfl: efTentiel de bien obferver que
nos eaux guérifTent le plus fou ent
l'épilepfie des enfans, celle dont a
voulu parler Hippocrate: Epilepticis
paerls, 1/lUtatlones , maxime , œuul .. ,
& reglollum & vitœ liherationelll !nciwlt.
Qu'elles guériŒent même à tout ~ge
les épilepfies fymptô.1jqle~
& accidentelles; mais qu'elles ne guériroient
pas l'épilepfie héréditaire, l'épilepfie
idiopathique, ou celle qui dépendrait
d'un vice organique naturel ou acquis.
J'ai fait bien des elfais en ce genre,
& je dois ne pas dilIimuler que l'épilepfie héréditaire ou idiopathique devient plus grave, que les paroxifmes
en font plus fougueux pendant l'urage
des eaux. Il ne fera jamais difficile au
de Saint-Guy, vinrent aux Eaux. & en parradicalement guéris. On peut con[u!ter
mon Effai imprimé à Moulins en 1778 , cheL
la veuve Faure & Vidalin. On y verra d'autre,
ilbrervations du même genre.
t.ir~n
G ij
�( 148 ]
malade, & encore moins aux ConCeils
du malade, de juger la queO:ion & de
{avoir très - préciCément fi les caux
prefcrites avec des modifications doivent être illlutaires ou nuifibles.
J'en ai dit atTez pour que tout
Ledeur impartial PllitTe lui-même c1aCCer nos eaux, & juger Cainement de
leurs effets.
Si le tableau des obCervatlons n'a
pas tout le brillant qu'il pouvoit avoir;
s'il n'a pas cet éclat qui frappe & féduit
au premier coup· d'œil , il eO: fimple &
{ans art il efl: vrai, & ce font les Ceuls
caraéèères que j'ai été jaloux de lui
imprimer.
Nota. 1°. Il Ceroit polTible de venir
à Bourbon prendre en tout tems les
eaux, le Gouvernement n'ayant rien
laitTé à delirer pour la température
graduée de nos [ources. Le tems néanmoins le plus favorable, le feul même
où l'on puitTe fe ménager les rctTources
de néceffité & fur-tout d'agrément;
�r '49 ]
t'dl: depuis le premier de Mai jufques
au premier Novembre.
Le ms q le doit rell:er aux eaux
chaque malade n'ell: point fixé; il fe
calcule en rairol1 des fexes, des ~ges,
des
Itempéramens & de la maladie. On ne
fauroit y rell:er moins de Gx femaines:
on y ell: rarement plus de trois mois.
Il eft indifférent d'arriver à Bourbon
plutôt ou plus tard, chacun fuivant
en particulier fon traitement fous la
direéèion du Médecin nommé par le
Roi pour êtm l'Intendant de ces Eaux,
& préfider conféquemment à leur ad-
te
minfrat~o.
Nota, 2°, Il n'ell pas polIible de
déterminer très-précifément quel doit
être le régime des malades pendant
l'u(age des ElUX; il doit être relatif à
}'"age, au tcrnperament.
•
a, l'h ab'ltu de,
à l'e(pèce de maladie dont on eO:
atteint, à l'aétivité avec laquelle les
eaux font ad01inillrées. Le régime animal convient plus pal'ticuliérement aux
,
�[ 1)'0 ]
malheureux; ils 'ont befoin de réparer
des forces épuifées par la Ipisère"
l'abmnence & les travaux pénibles auxquels ils fe font livrés.
Le régime végétal feroit, à bien
des titres. fort indiqu15 pour les gens
riches donc l'e!l:omac a eu trop [ouvent à digérer des alimens exquis, ra·
finés, ou trop fucculens; pour ceux
dont la fibre eil sèche, qui font doués
d'une trop grande fenfibilité, &c.
Le régime mixte convient à ceux
qui ont vécu [obl'ement, & qui n'ont
connu ni les excès du luxe, ni lei
malheurs de l'indigence.
Nous ne permettons à fouper que
des végétaux aux malades de la Ville,
& le fouper doit être fort léger: à
l'Hôpital, nous ' donnons un peu de
viandes; mais ces malades dînent fobrement foupent de très-bonne heure,
& mangent beaucoup de légumes &
de plantes potagères à dîner. Les fruits
truds, fur-tout les fruits acides, ne
J
�[ Ir t 1
•
fe concilieroient guères avec la boiŒon
des eaux thermales (a). Il · eIl: néan.
moins des cil'confl:ances dlns lefquelles
on ne peut fe difpenfer de les prefcrire : telIes [eroient celles d'une trop
forte effervefcence de la bile, d'une
très-grande altération, d'une confl:ipation trop long-tems fubfifl:ante.
Le lait nourriroit trop foiblement,
fi les tranfpirations étoient fort abondantes, beaucoup de gens le digèrent:
mal, les gens gras, pituiteux, phlegmatiques, ne s'en accommodent guères;
& s'il eIl: des cas, comme je ne puis
en douter, duu,s lcfquets il eft même
néce{faire pendant l'ufage des eaux; il
en cO: beaucoup dans lefquels il feroit
nuiG ble.
N ota . 3°. Le Médecin (b) de
S. A. S. Madame la DucheiTe de
( a ) Ces eaux contiennent beaucoup d'al-
kllli minéral.
( b) M. de Brioude.
�:
[ 1)2 ]
Bourbon ell venu cette année illfpeaer
nos fources minérales, & celles des
Provinces voilines. Les travaux , e ce
Médecin feront fans doute fort ntéreffans, & fixeront vra\femblablement
l'opinion publique, [ur les effets l'efpeaifs de no's eaux & de celles avec
lerquelles on veut les affimiler.
Il feroit à delirer'qu'un homme auil!
éclairé & auill impartial, voulCtt eonJ.
[acrer quelques années à vifiter les
fourees du Royaume; & s'il ne lé
pou voit , à rairon des fonétions honbrables qu'il a à remplir, comme Médecin attaché à S: A. S .• Mc/Iicurs
les Médecins de Paris devroient élire
l'un d'entre eux, & le prier de Ce
charger de ce pénible travail (a).
(a) Cet Ouvrage manque;l notre art, &
n'ef! pas moins deGSé des Médecins que
malades.
FIN.
dl~
�����
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Title
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Le Thermalisme
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Description
An account of the resource
<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
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Title
A name given to the resource
Supplément à l'essai sur les eaux minérales de Bourbon-l'Archambault en Bourbonnois
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Faye, P.P
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Subject
The topic of the resource
Crénothérapie – France – Bourbon-L'Archambault (Allier)
Sources thermales – France – Bourbon-l'Archambault (Allier)
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Impr. Prault
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1787
Type
The nature or genre of the resource
text
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
156 p.
In-12
application/pdf
Source
A related resource from which the described resource is derived
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) R 10 615.853 FAY
Language
A language of the resource
fre
Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Bourbon-l'Archambault
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Essai_sur_les_eaux_minerales_de_Bourbon_L_Archambault_831488
Relation
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Crénothérapie – France – Bourbon-L'Archambault (Allier)
Sources thermales – France – Bourbon-l'Archambault (Allier)