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44100
D ISC O V R S AV ROY,
iur la conipiration de fon eftac3
& troubles recommencez
en fon Royaume.
�������44100
D ISC O V R S AV ROY,
iur la conipiration de fon eftac3
& troubles recommencez
en fon Royaume.
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I O % V A ? i i V O C - 2 IC
r:jr,fb nol ‘j h nonjniqlnoo r>I'!uï
:r,
. .^ S o n n e t .
dequileJaincl& iufte zelle
Nepeut/ôujfrir cefie Religion
Qui à laguerre & à L’ambition
Et aux abuzjefimplepeuple appelle.
C
h A j £ l f t i .R
Charrier qui fuis cefteJette nouuelle
Outl ny a accord ny \nion>
E t ou l'on ïoyt diuerfe opinion
Mettre la France en trouble & en querelle.
Cejl à ce coup quon \oyt l'écrit rajsis
Et d vne Royne, &d\ne M e d i c i s ,
Cejl maintenant que l’on \oytfa confiance:
'
Cejl au bejoing quelle Veult embrajfer
Layraye foy, & lafaulfechaffer
Et qu'on la yoyt yne Amazonne en France.
J A C Q J fE S
M O T S S ON.
�A LA R O Y N E .
A D A M f , ie lo u e D i e v que la Prou in ce
d’A u uergn e d’ou vous cites yilue effc moins
tache é de la nouuclle R eligio n q u ’aultrc qui.
foie de c e R o y a u lm e . le le loiie aufly infinim ent
de la confian ce q u’il vous a d on n ée de refifter
a u xa ifa u tz de ceux qui o n t par tous m o ie n sta fché vous faire varier d e là vraye foy catholique
Rom aineren la quelle o n t vefeu & font m ors,tant
de bons R o ys vos predeceiTeurs, tant de Princes,
tan t de g ran d z S eig n eu rs,& autres de b o n n e 8c
fainólevie, à lexem ple d efquelz, fi nous viuions
noftre Seigneur ne feroit courroucé contre nous:
le q u e l( M a d a m e ) vous prierez à lexemple de la
vertueufe Iudich laquelle prioit en maniere de religieuie iè tenant au plus fecret de fa m aifon ,qu ad
lu y fu t donneél-a grâce de faire leuer le fiege de
deu an tfa Ville de SuiTe & mettre en fa puiflànce
fo n e n n e m y pour en faire telle punition quelle fit
d ’O lo fe rn e s . le cp g n o y peu de gentishomes 8c
autres qui (oient de la fufdi<5);e religio n ,& ceu x qui
en font, n ’ont pas beaucoup y té de n iefche à ia le
mure des faincies lettres, pour eftre fi grands D o
r e u r s co m m e iaint A u g u ftin , faint lerofm e,
fa in tC y p ria n ,fa in t Bernard, 5c autres plufieurs
grands perfonnages q u io n t plus faindlement v e f
eu q u’eulx,plus veille trauaillc&rprié Dieu pour les
bien en ten dre.M ais pouffez de legerete,nouueau*
A ij
�te,feduivtz-&a'aufez: o u b ie n plaiVot d’ vne pure
m alicea u ccleu rsalliez & coFeaerez fo n tla gu erre
contre Dieu, contre leur naturel feigneur & R o y
voftre fils, premier fils de n o ftred i& e Egltfe R o
maine: la confédération & paix defquelz ne Cerc
ô cn ’e ftfa id e cjue pour l'entiere ruine, fubueriion
de tous eftats, perte & d o m m a g e de Ton peuple &
R o y a u m e . D e ce (M a d a m e ) i’ay faï£timprimer
v n difeours dedie au R o y , fous I authorité duquel
fera mieux receu de ces bons ôcloyaulx fubie& s,
Jeicjuelz en foutenant l’Eglife ( côm e il fait)reticnd r a e n f o n obeiiTance,lesferaviureenpaix& croi.
tra d e io u r e n io u r e n to u tev ertu &: grandeur. En
cet endroit ie baiferay vos mains en toute hum ili
te &obeiiTance. Priant noftre Seigneur vous dôner ( M adam e ) la prudence pour vaincre vos e n
Et
n em is, a m oy la grâce de vous faire ieruice trefh um b le, &c au public proffitable.
A Paris ce premier iour de L ’an,
1568.
ybjlre treshumble, tresobeijfant, treffd elle feruiteur& fubieft
Jean de Charrier,
�DISCOVRS AV R OYSFR
LA
CO N SPIR A TIO N
d efo n eß a t, & troubles reccmm encezjn fo n R oyaum e
V i ne vit point en
ce temps miferable
lie ß exempt de peine
in/uportable.
lin e yoytpoint com
bienfon in confiancecsfporte ( helai ) de
malheur en laFrace.
Il ne yoytpointeequ'a
regret ie yoy
Vh peuple armé bandé contre fon Roy
Larmet en teße, & l e corps de cuirace
Pour des yaloys exterminer la race.
I l ne yoyt point yn peuple plein de rage
D ’ vn coeur enfle d’yn fuperbe courage
Vouloir ofler au R jy feeptre & couronne
Etfefieuer contre Dieu, qui l'ordonne.
lin e \>oytpoint quil fau t que iefiranger
ChaJJè àgrands coupsfôn hofie pour loger,
Force fa, femme & la prenne à rançon
L a menaçant de brufler/à maifon
Puis la contraint de coucher àfon attrt
�Grojfe d'enfant & en nourrijfant quatre.
I l ne voyt point les riuieres rougir
TainB.es defang de ceux qu'ilsfont mourir
N y le Lendit plein de gens ramaffe
Bannis voleurs de leurs pais cbajpz.
dAnoyent ils bien penfc de longue main
D ’executer vn fi me/chant dejfein ?
Pour mieulx couurir leur grande trabijon
Seul demeuroit cbafcnn en fa maifon.
csiinjï oififz: l'vn d ’eux curoit /es dentZj
L'autre chajfoit^fiezjïous à tellesgentzj)
JÜautre toyzpit, & arpentoitfa terre
Pour tout foudain nom deftruire par guerre.
N'auoyent ils pas defa faify les portz_
D'y orne,
Seine, & d e Marne les bortz*
JSj’auoyent ils pris Lagny Çjt* Montereau
Pour magazjn de leur butin nouueau?
Etpour cauftr dans Paris la famine
Brujler moulins, mettre en l'eau la farine
Abattre tout,piller, & ratiager
Plus que tamais ny en feiji l'eflranger.
<\Auoyent ils bien couuc dans leur poitrine
D'auoir lefac de Paris, la ruine
Des templesJaintz„, qu’ils voudroyent volontiers
N ’eflre nomplus q ue les autres entiers
Tèfmoin le lieu defamt Denis en France,
Q u i rejioiijfeul ayant quelque finance
D'or
d’argent de chajjès & Calices
E t d'ornementspour lesfainÜt^ fàcrifices,
�Bonsfèruiteurs de rio/er point toucher
A cegrand temple, ou ils Vouloyent pre/cher
L a fauce loy d \n Apojlat minière,
Rien ne parlant que d\nfèu,qued’vn Rgiflre
De l’etcrnel touioursplein de couroux
E t irrite defjitementjur nous.
Vouloyent entrer à Paru par la porte
Defaint Denis s mais ejlant la plusforte
furent poujfez^honteujement chaffeç:
Puis Veulent paix pour eflre delaijfez\
Pour ces malheurs l Artifan ne trauaiüe
Tout débauche ne fai f i rien plus qui paille:
Le laboureur nefeme plusfa terre
Tout efjuife de ceux qui font laguerre.
E t le marchant n’ouure plusfa Boutique
Tout efl troublépar y» faux hérétique,
Prefchantpar tout quil fau lt autre que toy
Pour gouuerneur, pourfeigneur & pour fioy,
Publiquement tapeHant Idolâtre.
F a illies autels & les temples abattre
S i près de toy nefl teluy qu’il demande
Pour te combattre il a touioursfa bande.
S itu p erm ette prefeher telle Loy,
V h autre Roy auras auecquestoy.
Fais ( o bon Roy )fais viuement cognoiflre
Que Dieu t’ amtifeulpour ejlre le maiftre x'
Q u e tu es l’omcl & fon image au monde
Sur qui des bons l’èfyerance fe fonde. •
Ouure les d e u x , comme Dauid,par larmes.
�Pour redoubler le Coeur de tes gendarmes,, •
Fais ajfembler L ’egltfe & le troupeau,
DreJJe \>n combat agréable
nouueat*
Contre le \ ic e ,& ojlant tout erreur,
Appaifè nous noflre Dieu & fèigneur.
Voy lepa fleur & prélatfouueratn
Prendre leglaiue
les armes en main
De la parolle, il prie pour la France
I l ieujne & pleure, & auecfa conjlance
I l donne coeur aux Romains de l’enfujure
E n fon ieufner & p r i e r , b i e n viure.
Ilprrfcbe È7* crie & contre ce Caluin
F a u x feducleur defon troupeau diuin,
E t contre ceux qui tesjuietzjdefuoyent
E t après Baal lafehement les enuoyent.
CeJainùl Prélat à telfoucy de toy
Comme du fil /on aifné, & du Roy
Vray protecteur de ï Eglifefideüe
Q uinaym e point la doctrine nouvelle
Tant detejiee & desfa'tntz^ & fçauantz.
Des trejpajp^ydeceux qui/ont Viuantz^
Tant mife à bas par tes predecejfiurs,
:
.
Roys trefcrejliens & puijfantz conquereurs
Tel tufer cvsabatant cejte Idole
D efaux feauoir
menteufe parolle
Des Be^rens, des maudit^ ¿Zutnghjles,
Des libertihsy&'falles Atheifles:
S i tufa it droit à ton feeptre & couronne
<zAinfi que Dieu le commande & ordonne:
�Car la mai/on du R^oy reçoit iniure
Q ju n d Jur la main,quand fu r la foy on turc
D ’ autre que luy¡quand onfuyt autre loy>
Q ue celle la qu'ayme & f i y t nojlre Roy.
Fais donc ïuflice achafcun équitable
Eut ens aupoure, & au cry lamentable
De l'afflige de la veufue
pupille
Soit il aux champs,au palais,en la tille.
N e permet^point qu’on face tort au moindre
Q ue le plusgrandfans droit Jeface craindre:
Fais toutzjes ans examiner la tie
E t les confèih de celuy qui manie
L efla t public,lequel lors curieux
Fera deuoir de / egouuerner mieux
Otfauparauanttoyant l'oeil defonprince
Tout viftter de pais en prouince
E t comme il rend aux bienfaifantz^falaire .
V ’rs les me/chant^faifant tout le contraire:
Atn/t Viuoyent ton Aieul
ton pere
Ainfi heureux à commence ton frere
Lors qu’il dompta l’orgueil de ce rebelle
Q u i contre toy dreffe efirif & querelle.
N e penfez^point de tiure en ajfeurance
Tant que deux loixfèprefcheront en France,
Tant qu 'on terra que l'homme ofè parler
D'autre d'offirinc}& tienne quereller
L a foy des Roystesperes& maieurs,
E t qu'on accu/e à l’e/gal des erreurs
Desplusfeduit^ce que laJaivEle Eglije
B
�Croit &fouflient toutours duecjrancbifè.
La
Veux tu rendre à
iamaü pacifique?
Chajfe àgrandz^coups le mutin hereticjut,
RompsJon Idole grabatz.fies paruù,
Feu qutl n e f point entréicy par l’huys,.
Atns à rompu la muraille du parc
E t le troupeau occis auecfon arc
Chargé dvn trait & feche venimeufe
D'vn trait couuert de/a Voix tant flateufe.
Retiens les bons près de toy pour Confcil
Q uifur le droit à iamais ayent œil
N e tenans point autre loy que la tienne
De crainte ( helas / ) qu'autre moinefu r uiennt
A ton efa t3à ton peuple, à ta race,
E t quefin ire à iamaü Dieu ne face
Tomberfu r nous, lors tonpaïs^cn fich e )
Plus que iamais3(irafer tille & riche:
Plus que iamaü en ta Court reluira
L ’or & l'argent} en court abondera
Tout àfouhait, la paix,
la concorde
Chafèront lomgtout débat & difeordey
E t germera la France tant de biens
Q ue d'elle auront le rejle des Crefiens
De quoy f aidery nourrir ç> f u f enter,
Lorsqu'ils viendront icelle V if ter.
M ais retenir près de foy l'heretique,
Ad au h ’f a t er, entendrefa pratique,
C V/? mettre aufein lefeu pour[ ’en brujler3
E t puis après voir lesflammes Voler
�Par diuers lieux de tel embrafiment
Qutcaufe bêla* nojlre m a l t o u r m e n t .
Tandis quvnRoy ,drejjê edttz^4 re{fe loix,
Pour la policeyilsforgent des Harnoys
Pourfoppofer aux Roys, &*leur puijjance
P ou r donner loy toute nouuelleen France.
cA u x Roy s, de cjui & eux & leurs maieurs
Ont receu biens,
ejlatz: ç> honneurs:
£ tain/tpleins, ainfjaoulz^de careffes
]ls ont couuert tout ce païsd'opprejfes,
Ils ont charge le Roy d'\>ngrandfardeau
Luy rauijfant ce qu il à de plus beau.
L e bon Dauid nofa en aucun lieu
Toucher Saulquoy qu7/fu ß l'oint de Dieu
M a li iheretiaue a loiniï, au Roy naijjànt
2(oy, & d e Roy s (pour eßre Roy ) ijfant.
Ilofe bien fattaquer, & ejfaye
De lefïtrprendre, o coeur qui ne t'effraye
D u iuoement
de ce Dieu eternel
o
As tu defir que ton Roy naturel
Soit annullc & quefafainte race
Vienne à faillir? aurais tu pas Îaudace
De ruiner la mai/on plus illuflre
D f l'vniuers, laquellefert de lußre
E t ornement a cefle terre ronder*
Pluflofl verras enfin Chaos le monde
2(cmif confuz^iplußojl le Ciellui/ant
Perdre clarté&*le Soleil na'tjfant
S ’obfcurcira,la Lune perdra cours,
B j
�E t plus le temps naura heures ny iours
‘Tour le partir, pîujlojl la terre dure
Sera fansfrui^,fans arbres,fans Verdure,
E t l Océan flotant fans nulpoijjôn
Q ue Voir cecy, que Voir en la mai/on
Du lys doré autre race que celle
Q u i àprefent fur le peuple jidelle
E t Catholique à faint gouuernement,
Q u i legouueme,
nourrit iujlemcnt.
Tafche mutin ejpiie de borner
Tes grandi dejjcins, cejje de cantonner
E n ton ejprit les terres qui riont Roy
Q ue celuy la qui nous donne la loy.
F il^ de Henry, petit fîl^de Françoys,
Source au Ciel d'Empereurs & de Roys,
F il^ d ’vne Royne &'fage)& degrand coeurs
Q u i te cognoit & cognoit ton erreur:
Qui^par confeil,{5» prudencefera
QtMplus leR oy ton dire ne croira:
Laquelle voyt & fcaii que ton entente
N e tend a bien,& ce que tu attente
N 'ejl le prouffit que dufeul hérétique
Sansy mefler rien de la République.
Ce Roy nous eft y nousfer a tout tel
Q ue la clarté du cours perpetuel
D 'vn beau Soleil,corn me vn champ, qui verdoyé
Toutefai/on,ilfer uira de inye
usé toutzno^ansjlfera l'aife & bien
De nozenfans>il donnera moyen
�z A l'art i/àn}au marchant,au pafteur
De fefiouir
au bon laboureur
E n fon trauailtaux champs àfa boutique
Courant, fiant,pour croijlre/a trafique:
Ce Royfera, o Prélatfouuerainl
Q ut Homme tiens & iE glife en ta main,
Ce Koyjera leg r a n d e fort rampart
Du fiege/aincl, il ira toute part
Pour ramajfer le troupeau efgaré
O u i duftincl parcf efl à tort/eparé.
Il domptera les coeurs les plus rebelles
■Etfera doux aux humbles & fdeües:
I l abattra l'orgueil de l'Antechnfl
Faifa nt prefeher par tout lefaint eferit
E tlap arolle,& la pure doilrine
Q u e tufou f tens'.p.xr luy cefle termine
Ces Apojla^ces Prophètes fansfoy
Seront cbajftz.par luyfera leur loy
A iife a n é a n t a i n f i ejfacec
Comme deuant le Soleil efl chajjeé
Quelque obfcurtc lors que la clere Aurore
Dejes raions Viuement il nous dore.
I l maintiendrafa France en bonne paix
I l oflera àfesfuietzlefaix
De tant de m aux, & enferafoigneux
Comme lepere ejl doux,
curieux
Sur fon enfant, & comme il le carejje
Alors qu’il voit que quelque mal L’opprejft.
Painteievoy enf a face iujlice,
B iij
�E t le droit pat d’ \>nefaincle police,
Dans fon cerueau,enfon coeur enfon cime,
Kit vn raton de la celefteflxmme
Quoy ? X>nvaloremau vn feu plein de %ele
De vérité,de rien il nefe mefle
Que^du deuoird'vn Roy&* d'vn bon Prince
D 'v n bon pafleur,
d’ vn ch ef de prouince:
Ilnaym e rien quifoit effemine,
Point n’a le coeurfier & enuenim:
De malcalent,rien de marnais ne couue
Dansfa poitrine, en luy rien nefe trouue
Q u ’ W coeur Royal,vn efjtrit heroique
L e corps adextre en tout ou ilf'applique.
Sobre au minier f âge & bref en langage
Humble aux peti^.&defidoulx courage
Q u ’il à cerche tous moiens deuiter
Guerre & combatzjil à voulu quitter
cA fès haineux la peine de leur vice
Tant il ejl bon,&courtoys & propice:
E t tant il Veult quefon peuple Francojs
Viue ioyeuxen obferuantfes loix.
Puis qu'il efl tel,njfin qu’il nous demeure
Sainfansfoucy , que ch a/cun donc endure
De Vousfoldatzjout trauail, toute peine
Comme affeurez.de viùloire certaine.
Endoffc^moy vozjuifanzjcorfellez^
E a itzj. ïe[j)reuue,&de Voz.gantellez^
M a^ardezjnoyfôn ennemy fuyant
Son aduerfaire & rebelle abbayant
�E t contre D ieu, & contrefon E g life
D e qui vom tou^pourjuyue^ lafranchije.
Acere^ moy lefer de Voßre lance
Drejp^yoT^ rancien trejbclle ordonnance
Poufèzded'ans^bate^chawaille^y
Pyompe^>brife^,froilJi^& detatlle^
Ce camp mutin ,voyezJvnT>uc puißant
Frere du Roy qui vous va conduifint.
I l efl hardy, il Vous aymc,&embrajfe,
I l vouscroißra & le coeur & l’audace
Parfon exemple>enfon esprit d porte
Celle victoire & conquefie tresforte
Q ue Dauid ieune eutfur le Philißin
Blaffrhemant Dieu comme fait le mutin
Q u i Vous attendyattendre, mais il fuit.
le Voy ce Duc hardiment qui leJuyt,
Encourageantfonfoldat bon guerrier,
le voy ce öue dufang de Monpenfïer
Plein de bonté & defidélité'
Aymantfon Dieufuyuantla Vérité,.
Loyal au Royjon feruiteurfidelle,
E t ennemy mortel de tout rebelle:
le Voy cefang illußre de Sauoye
D uc de Nemours lequel auecgrand ioye
Va talonnant les flanc^des Caluinißes
E t met à bai les ranez^des At heißes.
Pas tu ne dors ofource de Lorraine
0 D u cd’^ um a lle, il eß ebofe certaine,
Pas n e f endort le Prince Guifien:
�E t ce bon Duc de Meuers ofe bien
Courir titillantfur l'ennemy du Koy
Pourfemonjlrerdrfenfeurde Icifoy.
Voyons les chefz0Marciguesfoudroient
E t Chauigny comm: vnfanglicr bruyant
Parmy les boys, lorsque les chiens l’acullent:
Deuant Monluc ^ T a rride reculent
Les ejcadronsplu1 fort% de Cinfidelle:
A lafuicte ¡aucun nefe rebelle,
Ain s tourne dozjout auf i toji qu’il fenl
Q jie quelque coup defon brasfort defcend.
Tout^ pour ce Roy fe hasardent à mort
E n feruant Dieu ils ont vn tel confort
Q u e lesgla/çonsjesfijfîns lesfroidures,
Pluyes,& tentzjes petites mœftreî,
L e mal coucher , le trauailje malaije
E jl ce¡qui plus les faufilent, & appdife:
Car c'ejî de D ie u ,& du peuplefideHc
Q u ils ont en main pris la caufe & querelle:
Car ce/l tn Roy iufle & fiyuant tertu
Pour qui ch a/cun¡combat & à battu
Enplufeurs lieux les ennemys de France
Trampant aufang d'eux leurejpieu
lance.
Combatte%donc ô dextres- valeureufes,
Combattez^ toji o lances courageufes
D e la nobleJfe,& ter tu de la France,
Cours EJpaignol}&* combattu outrance
Contre celuy qai/ouhaitc le mal
D e ton bon Roy,
dufaintfang Royal
�'De nofre chef-marche SuiJfejjdeÜc,
Va ejlonner cejîefcadron rebelle,
Q u i onc riofa t'ajfaillir ou combattre
Près de Paris,va luy fa gloire abatre.
M arche Breton, & Ga/con valeureux,
Entre hardy fier & courageux
Dedans le camp iafur pris de fraieur,
Ou rien ne voy quvne froide palleur,
Vn tremblement, Vnfriffon, Vne crainte
Dedans leur ame & en leur facepainte.
Ilsfont vainctiï^&* ia mis à outrance
Par le feul ver de cejîe confcience
Q u i les bourrelU, & qui ronge leur ame
D e de/eJj>oir>de rage, & de diffame.
Vous cependant o oy> & potenùû^
PreneT^ cfgardfur Vous & Vo^efla^
N'e/coute^point la parolle flateufe
Pleine defardjcauteleufe & menteuje
R
^ pour eux
D e ces mutins3ne vous arme
NeJecoure'^ces cruels outrageux
Q u i dcjlruirontyfi'Tiieu ne Vous regarde,
Sine prené^a vo^ajfairesgarde,
Vous ])o^eJid^,Vo^enfans, Vd%maifons,
Vo^jrans the/ôrs, & comme caul^Jarrons
E n vous baifantjans nulle loy de guerre
Vous priueront du C ie l& de la terre,
L e peuple crie,il demande vengeance,
D u fang des bons la diuine puijfance
Oytfa clameur,& le Dieufouucrain
C
�Sa caufe prend,pour la "Venger en main.
Celuy qui voitfon Voifin en danger
Pourfon fecours doit plujlojlfi ranger
Q ue luy courirfus pour du tout ïaUattre:
Aultant enpend pourfa grandeur combattre
Dieu ejlant iujle ô" quifortJe defrlaiflD e noflre vice.au péché çÿ*forfait.
cs4ufi Francoys confejfons & dtfom
Q ue les malheurs que voyons & Joujfrons
Sont de la main de Dieu qui nous chajlie,
Quinous.punijl & purge nojlre vie
E n la batant:[ï le mutin nousfrappet
S i nojlre bien en courant il atrappe, .
S'il nous ajfhge c'fT*pourjùit noflre Roy,
S'tl veut tollirde l E glje lafoy
Pure & entiere» helcvs cefommes nous
Q u ile faijons mouuantz^ Dieu à courroux:
Si les Prelatx^&les gentzde iujlicet
Les ojficiersgouuernaw la police
Sont mejpr'tje^yce mejprü àfa four ce
D ? noflre coeuryde nojlre a m ej’eflpource
Q ue nojlreejpoir n'ejlfondédroitement
E n vnfeul D icu & q u ejd n iugement
N ’efl redoubtc ainji que deburoit ejlre
L a Volunte d'vnf grand R o y fc maijlrev
Ldsxefqay bien que ce mutin rebelle
critebicn la mortfur fa querelle,
Iefçay aujïi qacleur mijericorde
E jl attachcean beau bout d'vnc corde:
�E t qu'il nefault que le Roy luy oBroye
P a ix ny accord, mais c'eji Dieu, qui enuoye
Cefer tyran pour nousfaire penfer
E n nojîre Dieu,pour notafaire pejer
No^grand^forfai^&no'^tran/grefions,
No^indeuoirs,&imperfeÜions,
E t lespojcr deuant lefomerain
En le priant que defa douce main
Jlnouschajîie, & que point ne rudoyé
Sesferuitcurstainspluftojl nous enuoye
Vange vainqueur pour abattre lagloire
'Del'ennemy & donner la viEloire
A u Royf delle,au Roy qu'il à eflu
Pour/on enfant,lequel il à voulu
Des le berceau bénir & le cognoiflre
Pourfon Vray Oint, lequelil àfa it croifire
Plein de Vertu/^plcin degrâce & valeur,
Sans here[ie&fans aucun erreur:
Q u'à cefien Roy ilconferueles ans
Longs , & heureux,à iamait tryomphans.
Susjfeigneur Dieu tu voys que le/eruice
Quel'ennemytefait ejiplein de vice:
Sa p ieté luyfert de couuerture
Caufant le mal que nojîre France endure.
Jl veult drejfer en la France deux loix,
Veutplufeurs Dieux,veutaufliplufieurs Roys
M a is Alexandre¡interrogépourquoy
Seul il Voulait en la terre eflre Roy:
Par ce ( dit il) qu’en la pluralité
C ij
�'Des loix,des Roys,de la diuinité
Les guerres ont en ce monde pritfource.
Regette les, o Dieu & te courrouce
Sur ces mutins/efrcne leur audace
E t leurpouuoir, & leur effort efface.
Qu'ores, o ‘Dieu tu face ouurir la terre
Pour engloutir ceux qui tefont laguerres
Voy en pitié ton peuple languiffant,
Tranfy,paoureux, & touiours fremijjant:
7{ien il nepcuit,f i tu ne luy metz_force
Enfon deffein & f i tu ne renforce
Ses aclions, dehureles vrajypere,
D e tout danger,malheur & vitupère?
E t toy o Roy le bien aymédes d e u x
Abat’Z moyto fi l ’orgueil desfurieux
Q tnont deiaparty ton héritage
E t ont poilu, tout^tranïforte^de rage
Les templesfaint enfaifànzjvn eflable,
E t pour les chiensy drejfanTfnainte table
Au grand metyris de D ieu & de la loy>
E t f e moquant du Confeil & du Roy.
¿Mais toy, opeuple, ,o la troupe efgareè
D u faint t r o u p e a u d e nousfeparcc,
Reuiens encor, reuiens au faint autel
Ou prefent efl legrand Roy immortel:
N e rougispoint de rentrer dam le temple
Ou Iejûchrift le fidelle contemple
rDicu&*Jauutur,ou il l’ayme & adore,
E t le mangeant enf a foy il l’honore.
�N e fois honteux de reccrchcr la Mejfe
Tunefeauroü auoir meilleure adrejfe,
D ieu y a fijlcy cfî}& y fera
Tant que le monde en eHre durera.
L a exaucefc trouue lejidelle
E t la il prie à D ieu pour linfdelle,
La font offert^ nozdons & nozojfrendes
Q ue comme nous, à D ieufault que tu rendes.
Rentre en l’E g ltf, deuoye& y prens
JEFjtrit3raijdn¡pureté
bonfens.
Encontre toy ce peuple eji irrité
Ofainte Eglife: & l ’ai tu mérite?
N on pour certain.le mal de toy ne Vient
E t le péché de l’autel neprouient
L Eglife ejl pure & /àn s tac be,ny ride,
Blanche touiours de toute ordure vuide.
C’eji l’hommefa u x quiçajle lafmence
'D u champ diuin parfon outrecuidance,
Q u i feulementfur l ’homme prend efgard
Sans regarder ou Vfer autre part.
ais hommejot regarde & confiderc
Q ue l’Eglifeejll’eftoufeduhault^Tere,
Q u ’elle ejlfans dol, mais celuy qui la fr t
Leplmfouuent de vice ejl tout couuert.
Abufe ilypoint il lefault corrigera
E t fon péché en Vertu le changer,
Jlfaut ofier dufacre &fintuaire
Tout fait qui ejl à la vertu contraire.
Doncfainte Eglife embrajfe lespecheurs
.
�Se congnoiffan^, & quiïïans leurs erreurs,
E t à ceux la qui veulentJe nourrir
De tonJaint pain ne lesfoujfrepérir:
fa r ilsferont par viue penitance
ÏDeleur pecbe,mourir lafouuenance.
^Mais ïobfline'qui ne Veut tel recours
Uctejlera le premier defes 'tours,
Efeint rongéenfon efjrritfans ce[Je
'■'*
Touiours vilain, & touiours en opprejje,
Ayant l’enfer, ayant la mort cruelle
Comme vn cbiet àfon ame infidel/e.
E t vous Prélatzjjui feruez^ à, l’autel
Comme les ointT^du haulcTDieu immortel,
cJMortJlrezJVOus tels au milieu defon temple
Q ue vousfemezjau parc de bon exemple.
Soyezjout?faintZjque vozoeuuresreluifent
Deuantcbafcun que ceux qui vous aduifent
E n louent D ieu & que lesperuenis
Parce moienon Voyeconuertü:
E t ce pendant le Roy plein de lujiice
E t ajjcurt en cefaint facrifce
Q u e vous ojfrc^chajjcra la poizon
Q u i infettoit l.i plaijante ma fon
‘Denoflre Dieu lequel vn cha/cun prie
E t vers lequel à iointes mainsf e/crie
Fondant-tn pleurs que longuement ce Roy
Regnefur nous & quefafàintcloy
Soit le guidon quigouuernefes ans
E t qui lesface en puijfance croijfant^j
�E t le beau lys qui ornef a couronne
A tout iamais enfaracefieuronnc,
‘Viuotif,mourons,mesfrères, mes amjs,
Pourdechaffertel^communs ennemys,
‘D u Rjoy,denoM & de noflre pais,
A nfifont ils de Montercaufuys.
Voulons nous viure en V»[t grand malheur
Q ue d'endurer en la France Vn Voüeur'i
E t neflre point enfeurte defa vie
Touioun craignant quelle nejoitrauieî
I l lesfau t fûyure & lesfaire mourir
Sansquen viuant,ilsnousfacent languir.
V e u x tu Jôuffrirqua tort, & fa n s raifon
Vn f e r mutin commande en ta maifonï
V eux tu fouffrir tongain & tafueur
2(ire emporté'parforce & par rigueur?
'D e Vous Prelat^prpafleurs de l’Sgltfe,
Se plaint lefier,murmure & Vous dejfrije,
Tourne monflreraupeuple bon exemple,
Pour ne prierfoir,&matin au temple,
Pourappaifèr lire de noflre ‘Dieu
Lequelfans cejfe offençons entout lieu]
Lauezyo^mains auant lefacrifice
OjfrezVn coeur abhominant le vice:
Ainfi lauc/^, nom aurons la viBoire
TarticipansenT>jcu & enf a gloire.
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Title
A name given to the resource
Livres anciens XVIe siècle
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Title
A name given to the resource
Discours au roy sur la conspiration de son estat & troubles recommencez en son royaume
Discours au roi sur la conspiration de son état et troubles recommencés en son royaume
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Charrier, Jean de
Moysson, Jacques
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1568
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
[12] f.
in-4
application/pdf
Description
An account of the resource
Sig. A-C4
Dédicace de Jean de Charrier à la royne [reine], datée de Paris, le 1er janvier 1568. Sonnet à l'auteur de Jacques Moysson.
Demi-reliure cuir vert, dos long avec inscrit en lettres dorées "Discours sur les troubles de France", papier marbré vert, gardes marbrées caillouté "agate", 19e siècle. Signet bleu. Cachet de la Bibliothèque municipale et interuniversitaire de Clermont-Ferrand sur la page de titre et au verso de la dernière page imprimée. Cote 44100 imprimée sur la page de titre et sur une étiquette en haut du dos.
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Source
A related resource from which the described resource is derived
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Discours_au_Roy
Relation
A related resource
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