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https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/original/22/26510/BCU_Action_de_l_eau_minerale_358464.pdf
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ACTION
DIi:
L'EAU ~INRALE
DE CONTREX~VIL
CHEZ LES CALCULEUX
ÉTUDIÈE AU l'OINT n E VUE
DU DIAGNOSTIC DE LA PIERRE
ET DU
RÉSULTAT ULTERIEUR DES OPÉRATIONS
PAR
LE Dr JULES BRONGNIART
Medecin consultant à Contl'exéville,
Anoien interne des hÔpitaux de Paris,
Membre de la Société d'hydrologie médicale de Paris,
Membre correspondant de la Société médicale de Gannat
et de la Société médicale d~ l~n
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PLACE DE L'ODÉON,
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L'EAU ~INRALE
DE CONTREX~VIL
CHEZ LES CALCULEUX
ÉTUDIÈE AU l'OINT n E VUE
DU DIAGNOSTIC DE LA PIERRE
ET DU
RÉSULTAT ULTERIEUR DES OPÉRATIONS
PAR
LE Dr JULES BRONGNIART
Medecin consultant à Contl'exéville,
Anoien interne des hÔpitaux de Paris,
Membre de la Société d'hydrologie médicale de Paris,
Membre correspondant de la Société médicale de Gannat
et de la Société médicale d~ l~n
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PLACE DE L'ODÉON,
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�DU MmME AUTEUR
Considérations sur la dyscrasie veineuse, précédées de la traduction
du traité de Stahl, intitulé: De ven a pOl'lœ, porta malorum, Halle, 1698.
Contribution â l'histoire de la goutte viscérale, relation de quelques
cus de goutte anomale observés à Contrexéville en 1871••
Contribution à l'histoire du diabète goutteux, relation de quelques
cas de glycosurie arthritique observés il. Contrexéville en 1875.
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LE DE CONTREXÉVILL E
CHEZ LES CALCULEUX
AU POINT DE VUE
DU DIAGNOSTIC DE LA PIERRE
ET DU
RÉSULTAT ULTÉRIEUR DES OPÉRATIONS
Il Y a près d'un demi siècle que Civiale conseillait aux
médocins d'explorer soigneusement la vessie des malades atteints de gravelle, seul moyeu, selon lui, de S':15snrrr que tous les graviers avaient été expulsés; il
montraiL los inconvénients qu'il y a à instituer un tl'aitoment médical dans le buL de faire évacuer naturellemenL un gravier trop volumineux pour traverser l'mèLhre. D1une part on soumeL pendant des mois les malades
à une médication fatigante, d'auLre part on laisse au
gravier le temps de grossir et de devenir une pierre (1).
(1) Civiale, Trailemont médical et préservatif de la pierre
la gravelle, i8(/.0, p. 1.7.
CL
de
�-4« C'ost parce que l'exploration de la vessie a été négli-
gée ou mal faiLe, dit-il, que tant de graveleux devien« nent calculeux. »
Sir Henry Thompson, ancien élève de Civiale, fait aujourd'hui les mêmes recommandations. Voulant mettre
en lumière la valeur capitale du diagnostic de la pierre,
au double point de vue de son existence et de sun
volume, il s'exprtme en ces termes (1) : « .Je n'hésite pas
« ~L affirmer qu'il y a autant de mérite à découvrir une
« pierre, petite enCOl'e, et à préciser ses dimensions,
« qu'à ~onduire
plus tard l'opération. Je puis même aller
« plus loin, car je pense que vous reconnaîLrez avec moi
« que le diagnostic est le fait capital. Je puis donc me
~ hasarder à dire qu'au double point clevue de l'intérêt
« des patients en général et de l'avenir de la lithotritie,
« j'aimerâis mieux, si les deux qualités ne pouvaient se
« rencontrer ensemble, voir d'habiles praticiens rom« pus au dï'agnostic que o.'habiles opérateurs. Tout PL'O« grès en effet dépend, comme nous le verrons, d'un
« diagnostic faiL de bonne heure; car tan t que la pierre
« esL petite, il n'est chIrurgien, vraiment digne de ce
« nom eL familiarisé avec la manœuvre des instruments,
« qui ne soit assuré d'opérer le broiement avec facilité
« et sans danger. :.
Le diagnostic de la pierre devrait donc être fuit de
bonne heure.
Comment se fait-il que tant de malades, encore aujourd'hui, Eoient porteurs, à leUl' insu, dt: pienes plus
ou moins volumin81j.ses? comment en neuf anD~es
de
~
...
(1) Sir IIenry Thompson, Leçons cliniques SUI' los maladies
des voies urinaires, traduites par les Dr< J Lille Uua et Gignoux.
Paris, 1874., leçon XII, page CLIV.
�-5pratitlue médicale ù Contrexéville ai-je pu, chez plus de
60 malades, reconnaître la présence de pierres qu'ifs
porLaient dB.ns la vessio sans s'en douter?
Il y a à cela plusieurs raisons: 1 Certains individus ont
la vessie peu irritable, mènent une vie sédentaire, analysent mal leurs sensations et arrivent ainsi à laisser
prendre au corps étranger renfermé dans leur vessie des
dimensions énormes; les faits relatés par Deschamps,
Van lIelmont, Civiale, sont trop connus pour que je les
rapporlc ici. Ces cas de grosses pierres sont encore assez
communs de nos jours pour qu'on ait cru devoir remetlre cn honneur un procédé opératoire tombé dans l'oubli depuis assez longtemps, la taillo hypogastrique, anquelle Dr Peterson a apporté des modifications importantes (1) étudiées cliüiquement pal' le professeur Guyoll
dans un travail récent (2).
2° La plupart des malades ont pour les explorations
de la vessie et tout cù qui porle le nom d'opéra Lion, uno
répugnance souvent invincibk
3 Enfin ces malades timorés, espérant arriver à la
connaissance de leur maladie sans recourir à la sonde,
viennenL il Contrexéville persuadés que la cure hydrominérale bien supportée prouvera sans conteste l'absence
de la pierre, et, qu'en Lout cas, ils ne courenL aucun risque à lenler un traiLement aussi inoffensif.
Le but que je me propose dans ce travail esL de cornbaltre celle double pL'Oposition :
« CertitudCl du diagnosLic de la pierre vésicalo par IG
0
0
(1) Pelorsen, Ueber Sectio alla, Archives de Langcnbeck, '1880,
XXV Band, 4. lIert.
(2) Professeur Guyon, Contribution clinique à l'élude de la
taille hypogastri'lue. (Ann. ùes mal. des org. génito-urinaires,
1882, l. l, nOO 1 et 2).
�-oc: traitemenL hydrominéml de Contrexéville, et inno-
« culté de ce traitement chez les calculeux », proposition qui, je regrette do le dire, a son origine dans la
plupart des publications médicales relatives li Contrexéville, parues dans ces derniél'es années.
Le premier auteur qui ait écrit sur les Eaux de Contrexéville ne parlait cependant pas de leur usage pour
arriver au diagnostic de la pierre dans les cas douteux.
Voici, en effet, ce que disait Bagard en 1760 :
Les Eaux minérales de Contrexéville sont souveraines
« clans les maladiE's des reins, des uretères, dela vessie,
« de l'mèthre, telles que la pierre, les glaires, les sup« purations. Nous osons avancer que ces eaux sont
« souverainement efficaces contre les pierres qu'elles
« détachent et font sortir de la vessie quand elles ne
d'une grosseur médiocre. Elles ont la pro< sont que~
" prié té de dissoudre en fragments celles qui sont plus
« grosses et d'une nature plâtreuse (1) :..
Nous sommes fl'équemment témoins, encore aujourd'hui, de ces faits indiqués pal' Bagard il y a cent vingt
ans, lorsque nous voyons des graviers descendus des
reins ou formés dans la vessie être expulsés facilement
au dehors sous l'influence de l'eau de Contrexéville; seulement nous appelons graviers ce que Bagard appelait
pierres. L'effet de nos eaux sur les pierres phosphatiques n'est pas moins réel; en erre t, en restituant aux
urines alcalines leur acidité normale, les Eaux de Conlrexéville ompêchent ces pierres phosphatiques de grossir, et peuvent amener, non leur dissolution, comme le
«
.
.i!
(t) Babard, premier médecin de Stanislas, roi de Lorraine,
l\Jémeire lu à la Société des sciences et arts de Nancy, le 10 janviOl' 17GO.
�-7disait Bagard, mais 18ur dissociation eL leur expulsion au
dehors, sous {orme de fragments ou de bouillie plàtreuse. Ségalas, en 1834 1 cit~
un cas très remarquaj)le d'expulsion de pluRieurs fragments de pierre pnosphatique sous l'influence du traitement minéral de
Contrexéville (1).
C'est certainemen t au passage suivant del'ouvrage déjà
cité de Civiale, sur le traitement médical et préservatif de la pierre et de la gravelle, que remonte l'erreur
dont je me fais aujourd'hui l'adversaue, erreur dont
Civiale ne peut pas être rendu responsable, ainsi qu'on
:va le voir (2): « Lorsqu'on peut soupçonner de gros
« graviers arrêtés dans les reins, ou les uretères, que lu
ft. prostaLe n'est pas tuméfié", que l'apparflil urinaire et
<l
spécialement le col vésicall>orit peu irritables, et qu'il
« y a constipation plus ou moins opiniâtre, l'eau de
< Contl'exéville, prise avec toutes les précautions cou«venabltls, produit des effets avantageux. Les cas
c nombreux, que j'ai étA à même d'observer, justifient
« pleinement l'anLique réputation de ces eaux; mais
ft. leur t:nergie doit tenir en éveil et le médecin et le
« malade. C'est pour n'y a .... oir point eu égard que dos
« graveleux ayant la pl'Dslo.te engorgée, l'urèthre et 10
« col vésical fort irritoLles, un~
éprouvé des aCC'dents
« fâcheux. Il en est de même lorsque indépendamment
« de la gravelle, le réservoir urinaire contienL une
~ pierre; pour peu que ce viscère soit hypertrophié et
(1) Ségalas, Opérations de lithotritie pratiquées avec un brisepierre à pression et à percussion, Obs. VU, Mémoires de l'Aoadémie de médecine. t. IV, )l. 227, 1!\3ti,
(2) Civiale, Traitement médical et préservatif de la piorre et do
la gravelle, 18100, p. 80.
�-8c disposé à se contracter avec force, le ténesme vésica.l
«devient bientôt insupportable sous l'influence des
c: eaux et, avant. d'aller plus lnin, le malade éprouve le
e besoin de se faire débarrasser du calcul vésical. Sous
« ce rapport, et en ne tenant compte que des faits soue mis à mon observation, les eaux de Cont['exéville
« diffèrent notablement de celles de Vichy et de Carls« bad, où l'on voit un assez grand nombre de gravelellx,
e ayant aussi Ulle pierre dans la vessie, ne pas éprouver
« ses ténesmes, ces contradiom; qui se présentent sou(/. vent à Contrexéville. Plusieurs malades qui me sont
« venus directement de cette source, où je les ai rene: vo-yés après l'opération, m'ont présenté cet1e:ffet à un
e haut degré. Il y a sans doute des exceptions, notamte: ment d.ans les cas où 'l'atonie de la vessie est très proc: noncéetprobablement même l'expérience fera cone naître d'autres particularités encore; il me suffit de
« constater ici le fait qui me parait démontré: que les
« eaux de Contrexéville possèdent la propriété d'exciter
<t fortement la contractilité de l'appareil urinaire, etque
« cette propriété les rend utiles pour déterminer l'ex« pulsion des gros graviers, en même temps qu'elle
« conduit à un diagnostic plus certain de la pierre vésie cale, question qui a plus de portée qu'on ne penso. »
Civiale, avec sa grande expérience pratique, avait soin
de signaler que le ténesme vésical devient insupportable
sous l'influence des eaux, pour peu que ce viscère soit
hypertrophié et disposé à se contracter avec force. 11
ne manquait pas de faire des réserves pour les cas où la
vessie serait frappé! d'atonie eL a,'ait la précauLion d'a.
jouter que: probablement Z' expérience ferait connaître
d'autres particularités enC01'e. A la .Gn de ce passage,
s'il parlait de l'usage de l'eau de Contrexéville comme
�-9conduisant à un
diagnostic plus certain de la pierre
1
vésicale, c'était pour rappeler sa supériorité sur oertaines eaux qui ont l'inconvénient de masquer la présenoe
de la pierre; mais son affirmation n'était pas absolue,
oomme nous allons voir que le sera celle des auteurs
venus après lui.
Voici, par exemple, ce que nous lisons dans l'ouvrage
du Dr V. Baud, ancien inspecteur des eaux ùe Contrexéville, mort en 1.875: (1)« L'eau minérale de Cone: trexéville mérite d' oocu pel' une place d' éli te parmi
« les moyens propres à déceler l'existence de la pierre.
Sous l'influence du trait.ement mis en usage à nos
(l, sources, les pierres subissent bien les érosions que
li: nous avons cléjà mentionnées, mais, les oas exceptés
« où leur médiocre volume leur permet de franchir la
« filière vésico-uréthrale dont les dimensions et la oon« tractilité ont été mises dans des oonditions nouvelles
« plus favol'ables, ces érosions, oes lacunes de lasurfaoe
« deviennent plutôt un obstaole qu'un enoouragement
« à la continuation du traitement hydrominéral: le s
li: parois vésioales se contracten t plus énergiquement sur
« un corps plus ù ur, plus irrégulier et partant plus
« blessant; on a pu pousser L'entreprise jusqu'à ce point
« sans autrps risques que ceux d'une légère irritation
« prompte à se dissiper; il se peut que l'on soit en cou« ragé à passer outre, mais il peut aussi devenir plus
« prudent de s'arrêter.
« Telles sont les deux perspeotives offertes par nos
« souroes aux malades qui portent dans la vessie des
« pierres dures: les oxpulser si elles ne dépassen t pas
(i) Dr V. Baud, Contrexéville, GouLle et gravelle, in-80, 2- éd.,
Paris, f870, p. 2t!2.
�-10« un certain volume et si l'organe vésical est en bon
élaL; reconnattre dans le cas contraire l'urgence de
recourir ~L la lithoLritie (:1).
« Nous rappellerons, sans y insister autrement, avec
« quelle opportunité l'eau de Contrexéville se l'ecom« mande comme traitement préparatoire, comme moyen
« de disposer l'organe uréthro-vésical à supporter im<! punément les épreuves dela manceuvreinstrumenlale
« de la lithotritie, du séjollr etde l'expulsion des débris
« de la pierre (2).
« En résumé, dit encore le Dr Baud, j'en suis venu à
« regarder la présomption de la pierre vésicale cor.:lme
« une indication et non comme une contre-indicalion
« de l'emploi de nos eaux, ù,la condition quo la veso~
« du malade ne soit pas compromise par de trop graves
« lésions·organiques (3). »
Dans ces di ITéren ts passagos de son livre, nous tl'Oüvons toujours Je Dr Baud affirmant, sans réserves, que
s'il existe une pierre dans la vessie, l'usage de l'eau
minérale la fera découvrir, ct qu'il D'y a aucun inconvènient, qu'il y a même avantage, au point de vue Ile!".
résultats ultérieurs, il faire l'essai du traitemont hyaruminéral dans cos cas.
Voyons mainle,nant ce que pensé à ce snjet l'inspecteur actuel de Conl.rexéviUe, le Dr Debout d'Estrées:
« Quan t aux corps étrangers que ronfermenlles ';Gies
« urinaires, dit-il (4.), si leur volume en permetl:J.soI'tie,
«
~<
~o
(1) Dr V. Baud, loc. cil., p. 286.
(2) Dr V. Baud, loc. ~t.,
p. 204.
(3) Dr V. Baud, loc. ·cit., p. 377.
(ft) Dr Debout d'Estrées, inspecteur des eaux minérales de
(:onlrexéville, Br. in-S o , Des eauœ minél'ales de Oont1'ja;évW~,
éd. iS72.
�.. - Il -
il est rare qu'ils résistent à cette action, ct on peu t en
« avoir joumellement la preuve autour do la source du
« Pavillon. Lorsque, au contraire, un calcul volumineux,
« ignoré jusque-là, se tl'ouve dans la vessie ù'un buveur,
« l'eau, en le débanassant de cet enduit muqueux qui
« le recouvre plus ou moins complètement, démasque
« nElttement sa présence par L'irritation que déterminent
c: au col de la vessie les efforts d'expulsion; c'est ùonc
« url critérium do la pierre vé~icl.e
dans les cas dou<li. teux.
Il est évidenL que l'opération est néces« saire (1).»
Dans un autre ouvrage plus récent, 10 Dr Debout d'Estrées n'ost pas moins affil'maLif : « Beaucoup de calcu« leux, djt-il (2), se l'I'mdent à Contrexéville pour pré« venir la récidive de cette douloureuse maladie;
« d'antres, qui ont la pierre sans le savoir, sont éclairés
« sur lour état par l'action do l'eau minérale, qui, en
« les renseignant, leur permet de se fuire opérer avant
« que l'irritation consécutive à la présence prolong'ée
« ùu calcul ait compromis le succès de l'opération. »
«
(t) J'ignore où le Dr Debout a vu l'enduit muqueux dont il
parle ici el qui recouvrirait plus ou moins complètement la
pierre; pour ma p:ut, j'ui assisté il de nombreuses opérations de
tailles pratiquées par Jllichon, Civiale, Caurlrnont, I!J professeur
Cuyon, et j'ai toujours vu los pierres ex traites de la vessie (lorsqu'il s'agissait de pianos d'Rcide urique, d'oxalatll de chaux ou
de cysLille) aussi nettes et dépourvues d'enduit muqueux quo si
ollas avaiont été récemment nettoyées avec un(l brosse. Jo ne
parle pas des pierres à revùtement phosphatiquo, baignant dans
une urine alcaline et plus ou moins enduites dll glaires liIantes ct
visqueuses.
(2) Dr Oebon!. d'Estrées, inspecteur des eaux de Cont.rexéville,
Guide rnécl'iwl à Contrexéville, '1H79, p. 9ü, 20 éd., 1881.
�-12 Plus loin (1) il cite l'opinion des DU Mallez etPhilipps
conçue en termes non moins explicites;
4: Les eaux de Contrexéville, dU M. i\1allez, ont une
« triple action: action chi.mique sur la masse du sang,
« comme le démontrent leurs effets dans la goutte et la
« diathèse urique; action dynamique ou expulsive sur
« le rein qu'elles débarrassent avec une rapidité et une
« puissance incomparables des concrétions lithiques,
« sables, graviers cu calculs, qui se forment dans cet
« organe ou s'y arrêtent. Leur efficacité ùans la gra« velle, s'accompagnant ou non de coliques néphréti« gues, est attestée par des milliers de faits; enfin elles
« ont une action tout à fait spéciale sur la contractilité
« et l'irritabilité vésicales. Le moindre calcul, le plus
« petit corps étranger dç:tns la vessie, ignoré du malade
« avant Ifingestion de l'eau de Contrexéville, se révèle
« aussitôt après quelques jours de traitement hydro« minh"al. O'est une présomption d'affection calculeuse,
« qui équivaut presque à une cortitude, que l'augmenta« ti on ou l'appari tion de douleurs vésicales par le fait
« de l'eau de Contrexéville ».
Celte dernière phrase du Dr Mallez est parfaitement
exacto, mais, comme je le montrerai dalls co travail, la
réciproque n'est pas vraie, c'est-à-dire qu'on ne peut
pas, de la tolérance dos eanx conclure à la non-existence de la pierre.
« M. Philipps, continue le Dr Debout, autre autorité
« en matière de calculs vésicaux, s'exprime ainsi:
« Les eaux de Con~exéviIl
onl encore le grand avan« tage de signalef la présence de petils fragments de
« pierre L{Uù les instruments n'avaient pas pu trouver
(1) Dr Debout, Guide méclical, p.106, ~07
et 108.
�-
13-
« après la lithotritie; les eaux, en provoquant les con« tractions de la vessie, rélndent à cet organe une puis« sance diminuée ou pel'dne, et par ces contractions
« apportent ces fragments lllconnus jusque sur le col
« vésical.
" Nous pensons inutile, ajoute le Dr Debout-d'Estrées,
« de multiplier ces citations; il est aujourd'hui bien
c: acquis que Contrexéville est le critérium de la pierre
4: dans les cas douteux. »
On comprend que les malades qui redoutent l'exploration par la sonde (et tous la craignent plus ou moins)
soient heureux de trouver dans des ouvrages aussi
autorisés que ceux des Dra Baud et Debout, l'un ancien
inspecleur, l'autre inspecteur actuel des Eaux de Contrexéville, des assertions qui j usLifien t leur pusil!animité; aussi s'empressent-ils de venir faire l'essai de nos
eaux avant de se décider à subir le ca thé léris me explorateur.
Et qu'on ne s'y méprenne pas: je ne prétends pas
dire que dans la majorité des cas, les faiLs ne se passeront pas comme l'indiquent les Dr. Baud, Debout d'EsLrées, MaUez et Philipps, comme l'avait dit avant flUX
mon vénéré maître Civiale; je crois seulement, parce
que l'expérience clinique me l'a appris, qu'il y a de
nombreux cas où les choses se passeront autrement, et
c'est sur ces exceptions à une règle, qui me paraît posée
d'une façon trop absolue, que je veux aUirer l'attention
dans ce travail, me proposant de montrer ensuite que
contrairement à J'opinion du Dr Baud, l'usage de l'eau
minérale de Contrexéville n'est pas toujours inoffensif
chez les malades qui ont la pierre. Enfin je rapporterai
brièvement les observations des malades que j'ai renvoyés de Contrexéville, parce qu'ils avaient la pierre,
�-Hsans leur laisser commencer un traitemfmt inuLile. Les
conclusions à Lirer des 64. observations de calculeux que
j'ai recueillies à ConLrexéville se poseront pour ainsi
dire d'elles-mômes par la logique des chiffres, et je les
résumerai à la fin de ce mémoire.
CHAPITRE 1.
Cas dans lesquels l'ingestion de l'eau minérale de Contrexéville a été bien supportée, quoique les malades
eussent une ou plusienrs pierres dans la vessie.
Le traitement hydrominéral n'a en rien servi dans ces
cas à diagnostiquer la pierre (22 Observations).
OBSERVATION
I.
M. L ..• , 59 ans, ox-notaire de Paris, arrivé à Contrexéville le
1 er juillet 1875.
En 187i rétention d'urine après refroidissement; en février
1875 môme accident nécessitant le cathétérisme évacuateur pendant 2 mois. Atteint depuis longtemps d'eczéma ano-périnéal,
M. L ... rend souvent des sables et des graviers rouges, ce qui
le décide à venir à Contrexéville. Ses urines du matin, examinées 10 2 juillot, ont les caractères suivants: Densité 1,025
n. acide, ni sllcro, ni albumine, dépôt très abondant, jaune clair,
formé exclusivement de cristaux d'acide urique. Pendant sa cure
M. L ... expuba une grande quantité de graviers d'aCide uriquo,
en forme do grenaille, et euL pendant plusieurs jours une rétention d'urine qui rendit Je cathétél'Îsme néce~sair;
Je s')ndage
fut pratiqué avec lln0 ",sondo de gomme, uniquement pour évacuer les urines. M. L.~
quitta Contrexéville on parfait état, et se
porla bien jusqu'à son rotour qui eut lieu le H. juin '1876, A son
arrivée à Contrexéville, M. L ... me signalo ce fait que de Lemps
en tem ps il éprouvo un peu de sonsibilité au gland à la fi n do la
�-15miction. L'examen des urines y fait constater, ouLrede nombreux
cristaux d'acide urique, un dépôt catarrhal l'ormé de globules de
pliS, qui n'existait pas l'année précédente. La cure minérale se
passEl sans aucun incident fâcheux. M. L ..• boit au maximum
10 verres d'eau minérale sans en être incommodé. Mais la sensibilité du bout de la verge persiste, surtout après la marche. Ce
symptôme, joint à la persistance du dépÔt catarrhal Jans l'urine,
me décide à proposer à M. L .•. , une exploration vésicale qu'il
accepte, et qui me fait constater la présence dans la vessie d'une
pierre dure, mobile, assez grosse, qui existait certa:nement l'année précédente et ù laquelle on peut pout-être rattacher les rélentions d'urine de '1871. et de 1875. Ainsi M. L ..• a pu, deux
ans de suite, boiro l'eau minérale à doses élevées, sans quo celleci ait donné le moindre éveil sur la présence de cetle grosse
pierre qui a été broyée avec succès à l'automne pal' le professeur
Guyon, 4 mois après le départ de Contrexéville.
OBSERVATION
11
III. E.,. 56 ans, négociant à Paris, arrivé à Contrexéville le
i7 juiltet 1875.
Grand-père et cousin germain goutteux dans la ligne paternelle, oncle maternel opéré de la pierre, tels sont les antécédents de famIlle de 1\1. E ..•
Goutltlux depuis 9 ans,I\1. E .•. a eu dans les premiers jours
de janvier 1875 une colique néphrétique 'à la suite de laquelle
aUCun gravier n'a été expulsé; il vient ù Contrexéville pour combattre à la fois sa goutte et sa gravelle. Comme depuis 4 ans la
mictioD se fait lentement et par un jet étroit. sans force, je passe
tous les 2 jours dans le canal de M. E ... UDe bougie progressivement plus grosse, depuis le nO ,15 jusqu'au n' 23, en vue de dilater ['urèthre et de faciliter l'expulsion des graviers, s'il en existe.
Ce traitement est bien support4 ainsi que l'ingestion de J'eau minérale, aussi ne ma vient-il pas à l'idée de proposer à M. E, •.
une oxploration qu'il aurait certainement refusée.
Cependant au mois d'avril 1876, apri\s une course en voiture,
M, E .•. éprouve des douleurs de cystite, avec légère hématurie.
La professeur Glolyon aussitôt appelé constate la présence d'uue
�-16 pierre qui est broyée en 4 séances. Cette pierre était formée d'acide urique, elle était dure et existait certainement dans la vessie
pendant la cure minérale de 187;$, sans que celle-ci eût donné
l'éveil.
OBSERVATION
III
Général Th"., 56 ans, arrivé ft Contrexéville le 7 juin 1876, Il
Y a 1;$ mois que le général Th ... a commencé à souffrir des reins
et de la vessie; à plusieurs reprises il a expulsé des graviers volumineux d'acide urique, dont l'un arrêté à la fosse naviculaire, a
nécessité le débridement du méat, Les urines rendues le matin
au réveil sont claires et limpides, celles du SOif après une journée de fatigne sont brunes et renfermen't de nombreux grobules
sanguins. La miction est fréquente, impérieuse et suivie de cuisson au bout de la verge; pensant qu'il reste probablement dans
la vessie qU'elque calcul semblable à celui qui a été oxpulsé avec
tant de difficultés le mois précédent (mai lS76), je propose au général Tb ... d'explorer sa vessie, mais il préfère voir auparav ant
l'elfet que lui produiront les eaux, La cure hyrlro-minérale ù
hautlls dOSflS t12 verres, c'est-à-dire 4 litres le matin ù jeun, au
milieu du traitement) est bien support ée; elle n'amène aucune
expulsion de graviers, mais améliore la miction qui cesse d'être
impérieuse.
Cependant après son départ de Contrexéville 10 général Th ...
prend part aux grandes manœuvres et a plusieurs hématuries en
descendant de cheval. L'année 1877 se passe assez bien pour que
je
le général n'éprouve pas le besoin de venir à Contrexéville, où
symptôLes
1878,
d'aolÎ.t
mois
au
Je vois pour la deuxième fois,
mes présentés par le général Th ... , sont les mÔmes qu'en 1876,
mais il un degré plus intense : la miction très fréquente, impé~
rieuse, est suivie de douleurs au bou t de la verge, pendant Je
il y a du calme. Les urinos du matin,
jour; la nuit au contr~e
acides, ne renfermen l pas de sang, tan ..
légèrement catarrhal
dis que celles rendues dans la journée et surtout le soir sont plus
ou moins brunes et sanguinolentes,
En présence de ces symptômes caractéristiques de la pierre, je
propose de nouveau au général 'rh ... une explout ion vésicale
os;
�-
17-
qu'il acceple; dans 10 but d'émousser la sensi bilité très grande
du canal, je passe Lous les jours une bougie de gom me, tout en
falsanl prendre l'eau miner'ale à doses modérées. Sous celte double influence, la sellslbi lilé du col véSical se calme. Le gé néral
peut fUlre tOIlS les jou rs de grandes promenadl's à pied, sauter
des fo ssés, etc , Aus,i, bien convaincu que Je m'a larme à tort, et
qu'il ne peUL pa s avo ir la pierre, pU isque les ea ux cal'llent les
symp tômes morbides au lieu de les exaspérer, le général se refuse à l'examen qu'il avait d'abord accepté; le ltaitemeot minéral est continué à doses élevéet: ct le générJ I qui tte Contrexéville
après trois semaines de séJou 1', enohan té, cette fois encore, du résu 1tat qu'il a obtenu.
Mais les fati gues d'une inspection générale pendant laquelle il
monte beaucoup à cbtval, ramènent des accidents tellement caractéristiq ues , que lEI généra l Th, .. fait ap pele r le profcsscu r
Guyon, Dne pierre volumineuse est trouvée eL broyée, après bien
ùes pél'lpé ties, pendant l'hiver 1878 eL l'été i 879. J'ai revu plusieurs foi s le géné ral Th... qui est venu à C\lntrexéville en
1879, 80, 8i et 81 ; il va très bien.
Certainement cdte piene découverte SClIlcmflnt en 1871.1 existait dans la vessie on 1876, ot la cure minéralo, au liou d'e n révéler l a présence, a éle si bien supportée en 187(; et en 1878 qu'elle
a inspiré au général uo\:) séCUrité fâcheu.e, puisque celle pierre
a pu, pendant deux ans, prrndre des dimensions tell es et amener
des acciden ts si sérieux qu'on a fdilli recourir à la taille.
ÜUSl>nVATION
IV
M, G.. " 42 ans, de Toulouse, arrive il Contrexéville le i4. juin t 876
Lo père de 1\1. G. .. e~t
atleint de la gravelle urique; lui-même
souffre deflui
~' 181;8 de coliquc!:! lIép hrétiq ues attribuées à ce
qu'il'l de maUl'aioll5 dents et mangc très vile, ce qui l'a rendu
dyspeptiqu e.
A la sui te des coliques nrphréLiclurs très forles qu'il a eues en
I 8G8 et'· 1860,1\1. G.•. a rendu de volumineux graviers d'acido
urique.
il sc plaint (je mictio ns fréquenA .on arrivée à Contrpx~viJle
les, impérieu ses pendnntle jour, II\'eC douleur dans le gland en
Uron ni aIt .
�U~
terminant, la marche occasionne au niveau du col vésical une
sorte de tItillation plltât désagréable que douloureuse.
Les urmes ont u ne .Jen~ité
10 l~, R. acide j le dépôt blanc, n uageuli. qui s'y forme par le repos Es t composé de cC311ules épithélial es, de cristaux octaédriques d'ôxalate de chaux et de globules
sanguins.
J e propose à M. G . . . une exploration à laquelle il se reLise:
il vient précisément à Contrexéville pour sayoir à quoi s'en tenir
sur ~a maladie, sans avoir besoin de recourir au (~athél'smc
qu'Il redoute énormément. Les eaux son t prises à doses pl'ogressivem ent croissantes, et M. G ... dit s'en trouver parfaiteme.zt)
preuve bien certaino, selon lui, qu'il n'a pas la pierre; aussi
part-il de Contrexéville enchanté du résultat obtenu .
Cependant les années suivantes, les symptômes de la pierre se
sont accentués; en 1880 M. G ... , yaincu par la douleur, conseni
enfin à se laisser sonder; mais on lui trouve une Vi erre si valu;
mineuse, que la lithotritie n'est pas jugée pratic'l.ble . Il subit la
tai lle périnéale ct succombe à uno hémorrhagie. Sans la fausse
sécurité que lui avait inspirét, la cure minérale de '1876, venant
à l'appui de
pustllaDlmité, M. G... n'aurait pas laibsé pendant 4 ans grossir cette pierre, déjà voluminouse à cette époque
très probablement, et il aurait peul-Mm pli subir avec succès la
lit ho tri tie.
sa
OBSERYATION
V
M. D . de B ... , 60 ans, arrive à Contrexéville l e 9 juillet 1876.
Lo père de 111. D. de il ... a été atteint pendant longtemps
ù'eczlima chronique j lui-mê me a été sujet dans Son enfance 11
dos poussélls d'eczôma, à das él>istaxls répétées, plus tard à des
Dovraigies intercostales et des congestions hélllorrhoïdaics. Enfin
il a re~slLi
des douleurs rhumatismales aux épaules, aux poignets el au genou <lrolt; l'arthrltis chez lui n'est dUlIC pas douteux. Sans avoir jamais eu de coliquos néphrétiques, M. D. de D...
~ souvent remarquo.ù,,· sahles fOU gOfl dans seR urine"
mal~
depUIS Je mois de lIOV"li';hl'llU:!71i l'état de!! urirws s'ost (~o,lJpèt
!lIellt mudlfié j au IHlu d'otl'e at:ides et lIU ].JI'éblJllLer dus dtlp0ts
rouges, elles :ont devenues aicallllos, félideb, cat. l'I'hales, vi~-
�--Hl queuses, et leur émission, accompagnéo de douler~
termin a les
dans le gland, est fré(ju ente et impérieuse pendant le jou/'. En
janvier 1876, première hématurie avec fièvre pendant une quinzaine de jours; depuis cette époque le.. secou~:
de l a vOitu re
au gmentf'nt les dOldeurs qui J'ûtentissent sUltOUt il l'extréllllLé de
la verge. L'u sage de l'eau de Contrexéville prise à domicile l'OUI'
couper le vin aux repas amène du soulagement il ses souffrances.
111. D. de B.. , vient faire une cure à Contrexévil le, où je le vois,
pour )a pre mi ère foilO le 9 juillet 1876; son facies est altéré, le
teint est pâle, cachedique; cependant l'estomac est bon, le
velltre libre. Les urines du matin, exam,nées I~ 10 juillet, ont
les caractèros suivants: Densité, 1026; R. [l'ès alcalIne , odeu!'
fétide, dépôt très abondant, j aulle verdâtre, filant, vi queux,
glail'eux, formé de globules de pus allurés e t de cristaux prismatiques de phosphate ammoniaco-magnésien.
Les différents symptômes énumérés plus haut me faisant S(;Upçonner la présonce d'une pierre dans la vessie, je propo "o à
M, D. de B.. , une exploralloll (ju'il Tl'fusp, disant qu'il sera lJien
temps de se ~oumetl'
au ~olJdage,
pOUl' lequel il a uue grande
répu gnance . s'il ne pCIIl pas supporle r If' traitpment minoraI.
Sous l'innuence de l' eau Ue Contrexéville en bois~n
ct ne
douch es froides très courteb données sur tout le corps, l'amélioration es t rapide, comme le prouvent les différents examens ùe
j'urine.
Le '15 juillet. Densité 1016, H. faiblement alcaline, peu d'odeur,
dépôt blanc, terne, ni filant, ni i~qJeux,v
formé de globulf s de
pus avec quelques rares cristaux prismatiques de pl~oshit'
ammoniaco-magnésiens,
. Le 20. Dfllls ité 10 lB, R. acide franche; léger dépôt blanc, terne,
j au ne au fond, formé de globules oe pus et ue nombreux cri~taux d'acide urique.
Le 26. Densité 10t7, R. acide franche, dépôt rougeâtre formé
de globules sanguins et d'urate UmOl'flhe de SOli le . En même
temps que les urines b'améliorai ent, l'etat général S'] romonlUlt,
)e toint perdait sa pâleur e l ~1.
O. de B. •. transformé quittait
Con trexévi ll e le 30 jlJillet, enchanté de sa cure, qui lUI a~i
t
prouve ljue, conlnllrement à mon opinlOll, il n'a\ait f a~
la
pierre, pUI~
!u'au lieu de l;'exa.pér'l'l', lu" ~ynl(tÛ.J
lo~",_'
Cl
généraux s' étaient amendés sous l'inOuor co dl' l' ·au mi, ('r, 1('.
�-
20-
Mais le bénofice obtenu à Contrexéville ne dura pas: l'alcalinité des urines reparut bientôt, les hématuries se reproduisirent
tous les deux jours sous j'Influence de 1:1 marche. La meloti, à
doses homéopathiques, atténua ces hématuries, qui ne revinrent
que tous les huit jours.
M. D. de B ... revient à Contrexévillo le 22 juin 1877. L'état
général est meilleur que l'année pl'écédellte, mais les urines sont
encore alcalines, catarrhales et fétides.
Cette année encore l'amélioration est rapidement obtenue.
22 juin 1877. Densité 1024, R. très alcaline, dépôt abondant,
verdâtre, glaireux, visqueux, formé de pus altéré et de phosphates ammoniaco-magnésiens.
Le 30. Densité 10l(", R. acirle franche, dépôt abondant blanc,
terne, dense, formé de cellules épithéliales, de globules de pus
avec quelques globules sanguins.
Le 9 juillet. Densité -l015, H.. acide franche, dépôt peu abondant, blanc, terne, léger, formé surtout de cellues épithéliales,
avec quelques globules de pus et qU'llques globules s~lngu
ins.
La présencê du sang daus les urine s apres le moindre exercice
me parait toujours devoir être attribuée il une pierre vésicale.
Mais M. D. B .•. , auquel sou médecin homéopallJe a dit que ses
hématuries étalent causées par des hérno'-l'tloïdes du col vésical,
se refuse plus que jamais à une exploration, et quitte ContrexéVIlle le 11 plillet dans un état très satIsfaisant.
Le hénéfice de la cure de '1877 se maintient, grâce à la précaulion qu' a le malade de boire chaque jour un e bouLeJile d'eau du
PavJilon. Les urines se sont rarement !!!onLrées alcalines eL
catarrllllles; le plus sou veut elles ont été limpides, acides ou
neuLres; il Y 8 eu quelques hématuries l'ares ct saLIs douleurs.
TrOIsième séjour à Contrexéville le '1.7 jUill 1878.
La fatIgue du voyage a ramené l'état catarrhal des urines qui,
cette anuée encore, dispuruit rapidement sous l'inlluence du traitement minéral.
21 juin 1818. Densité 1021, R~
très alcaline, dopi!L verdiltre,
visqueux, très adhéi-e,n.t au vase, formé do pus altero et de
phosphates.
Le 10 juillet. Densité 1012, R. acicle [ranr.he, léger dépôt,
blullc, Lorne, forme de cellulos épithéliales avec quelques rares
glouules dt' pU R. L'4111t gonéra l est bon et M. ]J. de H ... quitte
�-
:?l -
Contrexéville 10 I!J juillet, de plus el1 plus satisfnit des résultats
qu'il y obtient.
Cependant dans les premiers jours de févrior 1879, après uno
longue c,oul'se en voiture par un temps froid, M. D. de B... a
une h6maturio considérable SUIVie de rétention complète
d'urine. Le Dr Mallez, aussitôt appelé, pratique le cathétérisme
évacuateur eL laisse à demeure une sonde de caoutchouc.
Quelques jours après il pratique l'exploration vésicale à laquelle
M. D. de B, .. se refusait depuis trois ans et constate l{l présenco
d'une pierre qu'il dÂtruit en une séance de lithotritie le
20 février.
Le soulagement. est considérable après celle première opéraliJn, mais les urines res tent alcalines. Le 5 juin Hne nouvelle
hématurif:' considérable ramène le Dr Mall ez auprèsde 1\1. D. deB .•.
Une deuxième pierre est constatée et broyée en une séance.
Aussitôt l'acidil6 des urines reparait. Ajoutons que depuis ln
rétention du mois de février, M, D. de B .•. est obligé de se
sonder li ou;) fois par jour.
Je ne veux pas pousser plus loin cette obsel'valion si intéressantr, mais déjà lon~Ie;
qu'il me suffise de dire qu'en oclobre
1880 et janvier \88\, le D' Mallez a dû intervenir pour hroyer
de nOllve aux calcu \s pho~atiqües.
Ainsi voilà un malade qui venu à Contrexéville en 1876, ayant
dans la vessie ur.e pierre dont les signes étaient bien caractérisés, non seulement a pu fairo une cure complète sans voir ses
a éprouvé un Eoulnç;ement qui lui
symptômes s'exaspérer, m~is
a donné en apparence raison contre mon rlingnostic, pt ce ré~ul
tat s'est reproduit en 1877 el en \818. Si bion quo c'e t fortUItement eL à l'occasion d'une rétention que M. D. de B ... , se trollvant entre los mains d'un spécialiste expérimenté, a consonti à
une exploralloll vésicale dOllt 10 résultat négatif n'était pas (Iouteux pour lui.
OnSERVAl'lON
VI
M. M .. l, âr;é do ni ans, vient à Contrexéville pOUl' in première foi~
le ter juillet 1877.
Voici ce qu'il mo raconte. Dans sos antécédonts do famille, il
ne se connait qu'un oncle qui ait eu la goutte.
BIBLIOTHË.QUt:;
dos Scienr
1
l
1
''
DI'.
9 méd'~al
~
V'''HY
-=='-""'===::.'
�22 .inmnis d'excès de table, menant un e
Très sobr€', ne fai~,nt
vie très active, M. M ... a {té hémorrho'idaire dr 18 il. ml nns .
Il y a 8 ou 9 ans il a eu des coliques néphrétiquNI bi!'n caractéri~ées
après lesquelles aurlln grwier n'il. été expulsÉ. La goutte
n paru pour la première fois chez lui il. l'âge de 70 ans j (·lIe a
sllccessivement attaŒué les pieds, les genoux eL la main gauche ;
depuis celte époque elle raparalt chaque année au mo is de mai .
Ces accès de goutte sont fl'anrhemeut aigus et da courte durée ;
dans leur interva Ile la santé est excellente .
Il Y a un an" pendant un voyage en Suisse, en août 1876,
M. ;VI... a pu pour la première fois une hémat.urie qui lui a fait
penser qu'il avait prut-être la pierre . Le Dr Auguste Mercier,
conRullé au retollr de ce \'ojllge, pratique l'explorlttion de la
vp~sie,
ne trouve pas de calcul el déchre à 1\1. M... qu'il n'a pas
la pierre . Il lui conseille de l'ombattr'.l les hématuries, si elles se
.
Ce moyen ,
reprodllisent, par des pilules d'erlr0t de ~eigl
employé à pluRieurs reprises, a toujr~
bien réuss i. Depllis cette
époque, néanmoins, ItlS cahots de la voiture ont tou,;ours ét6 ma l
supportés; ils déierminenl du malaise général, de la pesanteur
au périnée, et de lég-èl'es hématurips, tandis que la lor.omotio n
en chemin de fer ou en tramway n'amène aucun accident
Actuellement 10r juillet 187ï, il n'ya pas d'hématurie, mais la
[TJi~ton
l'RI fréquente, impéri!\lIse, et répétée environ 6 fois dans
If' jour Pol 6 foi~
la nuit; elle n'l'st pas rlouloureuge, mais seulemrnt suivie d'un pel! de cuisson au hout de la verge.
Le seul traitement que M.
ait fait jusqu'à prllsent a consisté il alterner de l'eau de goudron avec des pilules d'ergot de
seigle et df's capsule~
de télébenlhine.
E.'JJarnen ries urines du malin '2 juillet 1871 :
Demité 1020, R. aeirlr, dépôt ahon .Jant gris rosé, terne. formé
de nombreux globules de pus avec qnelques globulps de sang.
En rai~ol
des symptômes relatés plus haut, qui (',hez un
homme ayant eu des coliques néphrétiql1es sans expulsioll de
négatifs
graviers, devaient nécf>ssnirement, malgré les résulat~
d'ilne exploration, faire penser 1 une pierr{l vésieale, le trtlile~t' très
doucement el commencé par l'inment minéral fut c(\fI;lu
d'eau minérale, ProgressivrmAnt les
gestIOn de dûmi -vcrf>~
do~p
furent al~meés,
et M. M.,. au milieu de qa cure put
hoi)'!' 10 vrrrps do Bil cl'ntilitrr.s dans la malinflf'. Ce trflilllmrnt
M.:.
/
�fut bii'n support.é et. ampna nn amendement notable des symptôm s. Les llIirti ln~
,'j linul'm'nt de fr~Jle'
: J fois par nuit
ail liell rie 6; ansHi le ~2 jllillet M. \\1... quittait-il COllt,rcxt.:ville
apri's ses trois semaine;; do traitement, euch:lnté du résultat
qu'il en avait obtenu, At biAn p~rsuadé
que l'opinion du Dr Auguste Mercier se treuvait confirmée par cette tolérance de l'ea u
minérale.
Le 22 jnillAt 18i8 M. l\T ... vient à Contrr.xéville pOUl' la seconrle
bien porté (:epuis lin Rn, q n'a pas eu d'hémafois; il s'est trè~
turie malgré une vie 11'"s monvementée; il supflorte bien maintenant les rallots des voitures et des omnibus, et n'éprouve plus de
donl('urs au hout de la verge cn finiH>allt d'uriner; seulement il
nrrive quelquefois que, vers la fin de la miction, le jet d'urine est
bl'I~quemn
intl'l'rol11 pu pour reprendre quelques instants après.
Au point de \'Ill' ne la goutte ['amélioration n'a pas été moindre.
M. M.. , qui a IHlHsé les mois ne l'évrier et de mars dans le midi,
n'a l'as (li sa crisCl de gontte: h"bituf111e du mois de mai; tout s'es t
hon,é à qurlq IPS doull'lIrs pa<sagères dans lu Ir ain et le poignet
~au01\(>
. Examen des urines du matin 23 juillct 187H: D. 1011i.
n. Rcid!:', dépôt abondant dense, lPI na, brun, formé de glob ules
de !-lus, de globules sanguins avrc quelques cri~taux
d'a~ie
urione et (l'oxalate de chaux.
.
Le trallement hydrominél al est aussi bien supporté que l'année
pr;'cérlellteet ~1. 111... se trouve si bIen qu'il se laisseellLrllÎuer pa r
des amis à faire une lon!-ul' plomenal'n à pied le 30 juillet; eu
reverant d'l cetle course il a ulle hématurie abondante, sans doulf.1urs.
gxamen des m'ines du Ri juillet: D. 101'2. R. il" irl e, nepM abo ndant brun , terne, deus'l, lormé dH nombreux globu les sangu ins,
de glohulcs de pus, cellules épi lheliales et quelques cristaux uriques. Je faiS ceSser l'lisage de l'cau mille/ale, (.!arder le rl'pos et
jl.' passe r.haqlle juur clans le l'alla! une bou~rie
oe gomme no 17
pour érnolisSN la senSibilité du col vésica l, l'n vue n'une explo ration que M. ~I ... a été le promil'r il. me domanrler ; celle-c:i est pradIfficulté; la proglate est volumineuse e t
tiqlJée le :-1 aOllt ~ans
derrière l'Ile .ie trouve une pierre dur!', mohile et a~sz
gros se.
iW' \\1. quill l Contre évil le 10 li aoflt bien décidé à ne pas se fa iro
opé['pr ta nt 1111(\:1 pier.o ne l'incommodera pa~
plus nU'l'l1e 'Ir, 10
�-::!4 fait actuellement; il se propose s!'ulement d'éviter les excès de
marche et de courses en voiLure.
M. 1If. .. qui se porte à merveille depuis 2 ans et attribue celle
bonne santé aux cures minérales qu'il a failes en 1877 et 1878,
revient spontanément à Contréxéville et commence son traitement
le 3 août 1R7!:l, sans venir me voir, parce que je l'avais enf!agé a
s'sbstenir de tout traiLement minéral. Il me fait appeler le 6 août
à cause d'un gonflement douloureux du testicu le gauche qui le
relient au ht. CeLte épididymite, que j'attribue, tout d'aborri, à
la présence de la oierr résiste aux émollients, aux pommades
résolutives calmantes et -le rapidement à l'ariministration de
quelques pilules anligoutteuses, ce qui me fait penser quel\l. 1\1. ..
a lin accès de goutte sur le t('sticule.
Pendant tout le temps qu'il garde le lit M. M ... boit chaquA matin un litre d'eau minérale en 5 ou 6 verres espacés de 1/4 à 1/4
d'heur~;
bientôt il peut allor continuer sa cure à la source et
quitte Contrexéville le 23 août parfaitrment bien portant.
En 1880 etl'D 1~8
M. M... revient à Conl rexévi il o et se porte si
bien qu'il ne .vien t me voir' qne par 8mitié; dans l'hi ver de 188\, il
a eu un accident rie voiture terrible; une fracturo comm iDutive
des deux os de lajambe rlroilp. l'a forcé à garder le lit pendant 6
mois; aussi ne vient-il pas à Contrexéville en 1882, muis au mois
de décembro '188'2 je l'ai rencontré su promenant, ù pied dans les
rUlls de Paris j il portait gaillardement ses 81 ans et ne souffrait
pas de sa pierre qu'il évite de trop secouer.
OnSERVATION
Vll
M. l'abbé Cl ... , ~9 ans, curé rlans l'Aube. Juillet 1876, III. l'abbé
Cl. .• a eu pour la première fois rirs coliquos néph rétiq ues il y a
un an, en aoÎlt 187~,
il n'a expulsé aucun gravier; depuis deu x
mois la miction est dev[1l~
fr{~qunto
el impérieuse dans le jour;
elle ost quelques fois suivie de légères douleurs à l'extrémité de
ries.
la verge; jamais d'hétn~J.
La cure minorule :1 h1ules do~f's
est très bion suppo rtée , elle
n'am ène aucune expulsion cie graviers, mais fait c(\sser Ir, fréquonce des miction s; en octobro, novembre et décembl'e 1870,
�-
2::1-
M. l'abbé CL .. a do iégères coliques népbrétiques et après cha.
cune, il expulse do petits graviers d'acide urique.
Au mois de janvier 1.877 pour la promière fois il a un accès do
goutte aux pieds qui le tient au lit pendant 3 semaines environ.
Le 12 juillet '1877 retour à Contrexéville; la fréquence des beFoins d'uriner, la douleur au bout de la verge à la fin de la miction existent comme l'année précéden te , mais avec plus d'intensité. Bien persuadé qu'une cure minérale ne fera pas sortir cette
année un calcul déjil trop gros en tR76 pour 6tre expulsé nat.urellement, je pratique l'exploration vé,icale et je trouve une pierre
dnre, mobile, de moyen volum e. L'abbé Cl. •. quitte aussitôt Contrexéville et est lithotritié avec succès l'hiver suivant par le professeur Guyon.
OBSERVATION
VllI
M. Ch... 66 ans, de Roanne, arrivé à Contrexéville le 26 juillet
1878.
Depuis 20 ans M. CIl... est dyspeptique, sujet à la constipation
et aux douleurs de reins, mais il n'y a que 3 ans qu'il se plaint
de troubles urinairos; la miction est fréquentt', impérieuse et
douloureuse en terminant. Jamai s il Il'a eu d'hématuries, mais il
a fréquemm ent la nuit dos érections douloureuses suivies d'éjaculations sanguinolentes. Une exploration faite à Lyon n'ayant fait
découvl'Îr aucun calcul dans la vessie, M. Ch ... qui ne se soucie
pas d'être sondé de nouveau, vient à Contrexéville espérant que
la Cure minéralo fera cesser sos soufIrances ou le renseignera
positivement sur lour cause.
Après 4 jours de traitement minéral les douleUl's en urinant ne
s'amendent pas et paraissent même plus pénibles à cause de la
fréquence des mictions de la matinée. Je propose à M. Ch ... d'explorer sa vessie; il accepte et, pour émousser la sensibilité du col
vésical, jo passe les 1or , 2 et3 août IIne bougie no n dans le canal,
tout. on faisant continuer l'u sage de l'eau minéralo à doses modérées. Sous cette double inlluence tous los symptômes d'irritation
. ; M. Ch ... peut faire gans fati gue des promevésicale dispal·~ent
nades à pied de plus de 10 kilomètres i aussi pour lui, l'expérience
est-elle probante et toute exploration esL inutile; il contÎuue sa
�2(j
cure minérale en ;mgmentant les doses, boit ju~qn'à
10 verres le
mati n à jrun ~lIns
ar:cident et ljuiLle Con tfl'\xévll1e le 16 août. enchanté d'avoir arquis, !;ans recourir rie nouveau il la sonoe, la
cart; tud!' que 811 v!\ssie ne renferme pas de pirrre.
Cependant Il peine e~t-i
l de retour à Roanne que les sOl1fr~n
ces vesicali'\S reparaissent avec beaucoup plus d' intensité .
M. Ch .. . sc renli. à Lyon où on Ini trouve une pierre vo lumineuse
qui est attaquée par la lithotritie au mois de septembre, mai~
des
accidents rie néphrite surviennent et M. Ch .. . succombe cians ics
premiers jours d'octobre.
OB~ERVATIN
IX
An mois de mai 1877, au moment où j'allais quitter Paris pour
me rendre à Contrexévillr, j'eus la visite de M. R •.. , âgé de
72 ans, qui oepuis plusieurs- années faisait la cure de Contrexéville rlont il se trouvait très bien j il n'avait jamais consulté rie
mêdpcio et, voulant cette annee s':ldr~
à moi, il v(>nait savoir
quand je partirais. J'appris alors l'jue depuis plusieurs années
il avait. oes urines catarrhalePo, fétides, qu'il urinait du sang
après la marche et les cOlr~es
en voiture, qu'il avait <lAS mictions fréqnenteR, impef"ieuses, avec élancements rlans la ver~
en
terminant, maiR que tOUq ces sympttimes s'amendaipnt promptement ROUS l'InUuence des eallx je Contr"xévillo. Los ~ines
de
1a pierre Naient si cnractérisl iqllos qlle j'ongngrni M. R ... à ne
pas venir à Conlrrxéville sans s'ôlre préalablement fait sonder,
ce quo je ne pouvais pas faire puisque jfl parlais le ,jour mênH',
et je ne lui cachai pas que probablement il avait la pierre, Il me
fit la f(;ponse à laquello je m'altend:us: il savait hien qu'il
n'avait pas ln pielTB; il vf\nait depuis trop longtempll à Conlrexévi\lo pour ignorer que les l'laux ne pouvent pas ôtrfl supportées
par' lrs rakuleux. Sur mon l'efll!'! formel dfl dil'igm' sa cnre minerate ~i une f'xplorntion n'élait pas faite allpuravl'nt soit li. Paris,
soit à Contrexéville, il ma promit, de suivre mon (".0118 il. Jo n'en
en tl'ndis [11111'\ parlM crttA anrH~e-là,
ma is (ln ,181" il vint mn VOil'
à Contrf'xévillfl pt me'ra
~ nta
qu'il avait été Rondé par 10 Dr 11('liquct. Celui-ci lui avait trouvé des plrff'CS ' i volrniu~s
qu' Ji a vai t cl Ù III i fa il 0 la tn ille ; ou tre 3 ,:?;ro~se
pierres phosl'halÎrlurs il ava it enlevé un fongus vés ical fibl'eux.
�-
27-
M. R ... , à part une petitl' fistllie périnéale qui pel'sistait, se
trollvait bien guéri et ne venait pas mo consulter, mais ~eul
ment me remerci er du bon conseil que jo lui aV.l~
donné
l'année précédente. Il me dit qu'il urinait plus souvent la nuit
que le jour, ce qui me fit suspecter l'intégrité de ses reins, mais
je n'examinai pas ~es
unnf's.
Il mourut deux ans après, pendant l'hivel' si rigoureux de
i880, enlevé par une pneumonie, peut-être déve loppée sous l'influence d'un état rénal qui aurait pu être évité si la présence
de la pierre avait été reconnue plus tôt.
Ici encore Contrexéville a inspiré au malade une fâcheuse sérurité entretenue par les propoR de table d'hôte où chaque malade se croit capable de diriger lui 'lL les autres bien mieux que
les médeeins de la station , qui ne rêvent que plaies et bosses et
vet;lent trouver des pierres partout.
OBSERVATION
X
M. Rog ... , de Troyos, âgci de 64 ans, arrive à Contrexéville le
3 août l879.
M. Rng ... urine
Sujet aux douleurs rie rrins depnis lon~tmps,
lentement et vide incomplètement sa vessie. Au ml)is de révrier
Ih7\\ il a une rétention complèt.e ct'urine -1\1i amène pendant la
nuit l'incontinence par regorgement et oblige 10 malade à se
sOll'ler [) plusieurs reprises chaque nuit et tros souvont dans le
j ou r.
Les urinos examinées le 4 août 1879 sont très rou~es,
fotilies.
ité 1020, R. alcaline, dépôt très abondant, visqlleux, filant,
formé rio pus alLéré et do phosphatrs ammoniar,o-magnrsions,
avec: de nomhreux ~lobis
rio gang. Sous l'inflnenee du traitoment minéral l'amélioration est rapide.
Le. 9 aOIU. DenRito 1017, R. acido, rlépot peu abondant. blanc,
terne, ni filant, ni visqupux, formé exellisivemont rie !!lobules do
pltR . Le lG et le 23 août môm(>s résultats.
M. Ro~.
n'est plus obligti rie se sonder que [1 fois par ,jour el, il
lui sufli t de RO sonder le soir en se courhaut puur éviter pelldrlllt la nuit la miction par regorgement.
C<' lll\ amélioration persIste jusqu'au mois de novembre
[tell
�-
28 --
des douleurs de vessie; apres chaque
cette époque ~urvient
sondage, aussitôt, que la vessie est vidée, il se produiL une douleur aiguë dans la verge, cette douleur 50 produit aussi pal' la
tion assise.
toux et la po~i
Consulté pal' lettre à ce sujet, je réponds à M. Rog ... qu'il a
probabl ement la pierre et je l'engHge à se faire explorer. Effectivement le Dr Solmon, de Troyes, constate la présence d'une
pierre daus la vessie.
Ill. Rog ... est litbotritié pal' le professeur
Au printem ps 18~O
Guyon qui le débarrasse de 2 pierres phosphatiques. Ici l'atonie
vésicale, comme l'avait indiqué Civiale, a empêché l'cau de
Contrexéville de révéler la présence de la pierre qui existait d ails
la vessie.
OBseRVATIoN XI
M. La ... , 49 ans, de Corbeil, arrivé à Contrexéville le 4 août
{879. Antéc..édents arthriti ques; grand père goutteux, mère rhumatisan te.
M. L ..• légèrement dyspeptique, n'a jamais eu de coliques
néphrét iques preprem mt dites, mais a souvflnt souffert de maux
de reins, conaidérés comme des lumbag os; il ya un mois, en
juillet, il :l eu un léger accès de goutte aux gros orteils.
Sans souffrir positivement en urinant , M. La ... accuse une
certaiJ'!e cuisson au bout de la verge à la fin de la miction ; il
craint beaucoup d'avoir la pierre et désiré que jo m'assuro par le
cathétérisme que sa crainte n'est pas fondée. Voici le résultat
fourni pal' l'examen de ses urines: 5 août matin. Densité 1DM,
R. acide, dépôt abondant, condensé, jaune rougo, formé do cristaux d'acido urique, avec quelques cristaux octaédr iques d'oxa·
late de chaux et quelqu",s cellules épithélü\les ; 1) août après p"osau ..
menade : même dépôt et, en plus, de nombreux globules
guins.
par le paesage de bougies que le canal
Après m'l'Me as~uré
, je pratique l'exploration vésicale qui
sensj!)1e
peu
et
était libre
e de plusiflul's calculs de petite
présenc
la
tLre
reconna
me fait
pOllrl'Ont être expulsés SOIIS
calculs
ces
que
t
Espéran
on.
dimensi
é avec la dilatation du
combin
minéral
nt
trailemo
du
ce
l'influen
�-:.!9canal, je fais boire à M. La .•• l'eau du Pavillon à doses progressivement croissantes et .le lui passe tous les deux jours une
bougie de gomme. Quoique M. La ... ait bu, au miliou de sa
cnre, '12 verres d'eau, r,'est-à-dirr. 4 litres, et que la dilalation ait
élé menée jusqu'au nO 25, aucun gravier n'est expulsé. Le traitement a été d'ailleurs très bien supporlé el la cuisson du bout
de la verge a diminué au lieu d'augmenter,
Au mois d'octobre 1879 M. La .•. est débarJ'~s
en une séance
de lithotritie pdr le professeur Guyon, Il revient en 1880 par
précaution et se porte à merveille.
OnsEuvATION XII
M. Bé ... , 05 ans, d'Auxerre, arrivé à Contrexéville le 17 août
1879. Vu pour la première fois le 23 aoftt. Antécédents: grand
père eL mère graveleux.
111. Bé .. . a beaucoup soullert de l'estomac en 1878, mais cette
dyspepsie est actuellement guér ie. Jamais il n'a eu de coliques
néphrétiqufls, ni de maux de reins, mais il se plaint de troubles
urinaires depuis 3 mois: les mictions sont fréquentes, impérieuses el suivies d'une cuisson vive au bout de la verge; la
marche el les secousses de la voilure amènellt des douleurs de
bas-ventre.
Il Y a 15 jours M, BEi ... a été sondé par son médecin d'Auxerre
qui n'a pas trouvé de pierre.
Arrivé depuis 7 jours, M. B ... a commencé aussiLô t son traitement sans directlOn médicale, et est arrivé à boire 9 à 10 verres
le malin à jeun, sa ns la moindre fatigue; s' il vient me trouver
ct me demander une consul taLion, c'est uniquement pour 50
rendre aux sol licitations de ses amis qui ne trouvent pas prurient
qu'à une première Cure il ne se fasse pas diriger pal' un médecin.
Je l'omots à M. B •.• deux flacon s pour qu'il m'apporte le lendemain, dans l'un les urines qu'il rendra en se réveil:ant avant
d'avoir marché, et dans l'aulre les urines émises après une
promenade.
Voici lEI résullat de l'oxamen do ces deux urines:
2\'août 18ïnmatin. Densité -1021. n. acide, urines limpides, claires, dépôt abondant, condensé,jaunebrillant, formé de crisfaux
�-
30-
d'acide urique, de cristaux octaédri que::; d'oxalat e de chaux, avec
quelque s rares glohules sangnin s.
24 août, apTès pTomenade. Den sité 10'20. R. acide, urines très
rouges, sanguin olentes . Même dépôt cristalli n que dans celles
du matin et, en plus, de nombre ux globules 5angu ins.
Je déclare alors àM.Bé ... qu'il a probabl ement la pierre et qUb
je ne veux pas diriger ~a cure, sans avoir préalab lement exploré
a
sa vessie. Tout d'abord il so. refuse à cette explora tion, qui
ue
q
semble
ui
1
il
;
urs
uinzejo
q
a
Y
il
ultats
~
é
r
sans
déjà été praLÎq u6e
la facilité avoc laquel!e il support e l'eau minéral e à do ses élevées
; il
depuis huit jours prouve pertinom ment qu'il n'a pas la pi erre
s
opiuion
les
connait
il
dont
Debout,
Dr
le
,
...
Bal:d
Dr
le
me cite
Parc.
du
ations
par les convers
,
Cepend ant à la fin il sedécid e; je m'assur e, séance tenante
lendeJlI
et
bougie
d'une
passage
le
par
canal
de la liberté du
ait
main matin, 25 août, le cathélél 'Îsme explorat eu!' me permett
mobile
dure,
pierre
d'une
vessie
la
dans
e
pré30nc
la
r
de constate
et assez grosse, puisqu'i l fallut au professe ur Guyon pne séance
prolong ée de la lithotrit ie pour l'en débarra sser à la fin du mois
d'octob re 18'79.
J'ai rencont ré M. Bé ... Ii Contrex éville l'année suivant e; il 'e
ju'il
porlait li m.orveille et prenait les eaux par précaut ion quoi
n'eût plu,; la moindre gêne dans la miction .
OBSERVATION
XIll.
28
M. Ch. V ... , 58 ans , de Paris, arrivé à Contrex éville le
août 1819.
M V... n'a jamais eu de coliques néphrét iques, mais seuleSa santé génér:!l e est
ment quelque s maux de reins pas~ger.
bon appétit et dîne
~
l
d
mange
il
d'excès,
.excelle nte; sans faire
ses miction s sont
temps
quelque
Depui5
trè" souvent en ville.
au bout de la
cuisson
ù'une
suivies
sont
fréquen tes et
dev~lIus
et 11 conment
dernière
sondé
l'a
Guérin
. Le Dr Alphons e
ver~'
vessie.
la
dans
pierre
st:1té la présenc e d'une petite
1022. R. acide, dépôt
Ul'ines (lu matin 20 aotU 1879. Dpn~Î\é
uriqUl1, avec <[uo1d'acide
x
l
a
t
~
i
r
c
de
formé
,
Jaune pàle, hrillant
s sangui~.
globule
r:lI'O&
s
quelque
el
afSs
qu.es r,ellules épithé'li
�Urines dit
~9
31
août après 1me promenade de 10 kilvmèt1'es.
Elles sont très rouges, ~alguinoets;
il s'y produit un dépôt
brun allondant, formé exclUSivement de globue~
sanguins.
M. Ch. V ... est envoyé a Contrpxéville dans l'espérance que
sa pierre, qui a paru petite, pourrait être expulsée natu.rellement; il commence donc 5011 traitement et arrivo bientôt à boire
dans la maunée 12 et ,14 verres d'pau minérale. Tous les deuxjours
je dilale le canal par le passage d'uno bougie (du nO IG au nO ~3),
mais aucun gravier n'est expulsé. La cure minerale est bien supportoe pendalitles"roissemallles réglementaires. Au moi~
Ge janvier 1\1. Cu. V ..• I:SL débarrassé de sa pierre en une séal1ce de
1!1l1Otritié par le professeur G Iyon. Dt:puis celte épuque je l'ai
n,vu ch;:.que année à Contrexevlile, où il vient pal' précautIOn. 11
se purte à merveille.
OBSERVATION
XIV.
M. P ... , 3~ans,
deDouai.arrivé àContrexévillele10juin '18i9 .
Lrthntique el asthmatique, M. P ... a ~outf
rt des reins à plusieurs repi~s,
sans avoir eu de vrai li coliques néphrétiques.
Pour la première fois il bt:l plaint de troubles de mictiou en avril
879 et a manifestement de la cystite aiguë; ce!! symptômes
cèdent à un traitement émollient et au repos absolu. Un rétréc issemen t de l'urèthre ayaut été constalé est traité il Douai par la
dilatation. Ilt M. P ... m'est adressé à Contrexéville pour uu léger
catarrbe vésical attribué a ce rétrécissem ell t.
1010.. Il. acide,
Examen des IU'ines du //latin 11 juin. DClé~,
léger dépôt blanc, terne, lion condons!!, formé de globules de
pus, a\ec que!ques cristaux d'aCide urique et quelques cellules
épithéliales. Le traitement minéral est très bien supporté et n'amène aucune crise douloureuse du côté des reins ou ne la vessie. Après avoir quitté Contrexéville li lns les premiers jours de
jUlllflt, M. P ...• faisant une excursion il pied dans les Vosges, re.
marquo pOUl' la premiore fOIS il Gérardmer lIu'il rend des urilHlS
rouges, sanguinolentes, apl'os avoir sauté un fossé un peu largu.
L'hivor SUivant, .1 Douai, 1\1. P ... a ou pluslUurs 16"or05 hcm,lturi03 suns douleurs après avoir marché. Son rotrécissemeuL est
�-
32-
traité par le passage de bOllgies tous les 10 jours. La santé générale est excellente.
De retour à Contrexéville le 10 juin 1~80,
M. Po,. me racont\!, sans y attacher d'import~nc,
les accidents d'hémat urie
qu'il a éprouvés à Gérardmer et à Donai , J'examine les urines
du matin comparées à celles émises après une promenade, et le
résultat de cet examfln est tout à fait caractéristique,
Urines clu matin. Densité 1020 . R . acide, dépôt abondant, léger, blanc, terne, formé de globules de pus, de cellu le!> épith éliales éL de quelques cristaux octaédr iques d'oxalate de chaux.
Urines limpides, coloration citrine.
Urines apl'~s
trois heures de marche. Densité, 1021. R. acide. Ces
urines sont très rouges; dépôL brun, abondant formé presqu'exclusivement de globules sanguins avec, quelques globules de pUs
et cristaux d'oxalate de chaux.
En passant une bougie pour explorer le canal, en vue d'un cathétérisme qui me paraît nécessaire, l'extrémité de cette bougie,
après avoir pénétré dans la vessie, frolle contre un corps dur,
rugueux, qui est manifestement une pierre.
M. P ... quitte Contrexéville. Cependant plusiours sondages
pratiqués à "paris ne font pas découvrir la pierre; les symp tômes rie cystite reparaissent; dès qu'ils sont calmés, M. P ... , retourne à Douai, bien convaincu que je me suis ll'om pé et qu'i l
n'a pas la pierre. Cependant au printemps 1881 les héma turies
s'étant reproduites à plusieurs reprises, M. P .• revient à Paris
et je suis convoqué il la séance de lithotri tie qui va être tentée:
cette fois la pierre esl trouvoe et broyée; elle était Jjxée au so mmet de la vessie, suspendue pour ainsi dire, comme un lustre, à
la paroi supérieuro de cet organe; cette position rdre des ca lculs, signalée par Leroy d'Etiolles, a été étudiée par le professeur
Guyon (1) ot )'écemment par le Dr Dl1bllc (2).
Huit Jours après cotte première séance, qui avait enfin confirmé mon diagnostic porté noufmois auparavant, le jour même
où une seconde séance de broiement devait être faite, des sym~
~ ' l) Guyon, Leçons cliniques sur 'les maladios des voies urinalrog, 11l81, Parl~,
p. Sa'2 .
(2) A. Dubue, Notll ,~ J/.I ' un caR do lithotritie, Ann. des mal. deI!
org. gonit. urin., l ro année, 1. l, na 1.
�-
33-
pLa mes de néphrite aiguë survinrent et enlevèrent le malade en
deux jours.
Est-ce la position anormale de cette pierre qui empêcha les eaux
minérales d'en révéler la présence pendant la cure de 1879? C'est
probable. J'ajouterai que les exploraLions de l'automne L880 el i'opération du printemps 1881 furent faites pHrle même chirurgien,
le professeur Guyon, dont la grande expérience et l'habileté
opératoire sont si C0nnups, et qui n'a pas un instant mis en doute
l'existence de la pierre, quoiqu'illne réussît pas à la découvrir.
OBSERVATION
XV.
Le capitaine D ... , 59 ans, de Nantes, arrivé à Contrexéville le
1er juillet 1879.
La première colique néphrétique date de 1867; elle a élésuivie
cie l'expu~ion
d'un gravier rouge. En 1871, pendant. sa captivité
en Allemaglle, le capitaine D... a des coliques hépatiques. En
1878 deuxième colique néphrétique suivie de l'expulsion de plucette époque la marche et
sieurs graviers d'acide uriLJue; depui~
la voiLure amènent des hématuries légères; les besoins d'uriner
sont fréquents et impérieux; il Y a cuisson au bOllt de la verge à
la fin de la miction. Les urines examinées à plusieurs reprises,
le matin, ont toujours plé~en
les mêmes caractères.
2 juillet 'l879. Densité 1011. R. acide, dépôt peu abondant, léger, terne, formé de cellules épithéliales, de cristaux d'acide
urique et de nombreux globules sanguins. Les 12 e 17 juillet.
mêmes résultats. Ces légères hématuries paraissent venir des
reins et non de la vessie, puisque c'est dans les urines du matin,
avant touLe fatigue, que nous les Obsflivons.
Le traitement minéral est bien supporté à closes élevées; l'irritation vésicale s'est calmée sous l'Influence de l'eau (ln boisson
et en bains; l'état général s'eSL amenoré et sans les hématuries
qui se prùduisent après la marche, le capitaine D ... se croirait
guéri.
En septembre, novembre, déceruore 1879 elen janvier 1880, légères coliques néphrétiques suiVies cl oxpulsion LIe graviers petits
ct rouges. Bn ,juin 1880 un acclden grave à une jambe force le
au .it; pendant I:etle réclusion forcapitaine D .•. à l'es 1er 38 jOlr~
coe il expulse plusieurs graviers unques.
Brongniart.
:'1
�-
34-
Retour à Contrexéville le !~ août 1880. Le voyage a causé de la
fatigue vésicale; les besoins d'uriner sont fréquents et impérieux.
Examen des urines du matin fi aotU. D. ·1022 R. acide, dépôt
blanc nuageux, jaulIâtre, formé de cristaux d'acide urique, d'oxalate de chaux, avec qUAlques globules de pus et quelques globules
sanguins.
L'amélioration cette année n'est pas aussi nette qu'en 1879 j la
oure se passe sans accidents, mais l'irritation vésicale persiste,
ainsi que les petiLes hématuries après la moindre marche. Le 2
septembre, à la demande du capitaine D... , je pratique l'exploration de la vessie et je constate la présence d'une pierre assez
grosse, mobile et dure.
Le capitaine D ... est opéré au commencement d'octobre 1880 par
le Dr Reliquet qui, en 3 séances, le débarr:!sse d'une grosse pierre
urique et de plusieurs petites. Je l'ai revu en '1881 et '1882 aUant
bien.
OnsERVATHlN XVI
M. L. G, .. ,6 t ans, du département du Cher, arrivé à Contrexéville le 30 juilM 1880.
Père mort à 75 ans d'une maladie de vessie.
M. L. G.,., sujet depuis longlem ps à des éruptions eczémateuses
des creux poplités et de la région anopérinéale, a eu de fréquentes coliques néphréLlques, à la suite deS quelles il a rendu de
très petits graviers n'excédant pas le volume d'une tête d'épingle.
Depuislespremiersjoul's de juillet 1380, M. L, G... éprouve une
excitaticn vésicale qui parait due à la présence d'une pierre clans
la vessie: besoins d'uriner fréquents et impérieux! douleur au
gland à la fin de la miction, souvent arrôt brusque du jet.
Une explorution vésicale a été tontée par le médecin de M. L.
G.. , mais il existait un tel état spasmodique du col vésical que
la sonde n'a pas pu pénétrer dans la ve$sie.
Ewamen des 'l.wines du iH juillet matin. D. '1020 R, acide, dép6t
blanc, lôgor, formé de cellules épithéliales, avec quelques gloI.ndes de puset qu elques cristaux uriquos. 31juillet après 71Wl'clw,
mèrr.es caractor(\s et, en p!.l;Ill, de nombreux globules de sang dans
le dépÔL qui est brun.
�~35-
Le 30 et 10 31 juillet je passe une bougie nO 15 et 1G pOUl'
émousser la sensibilité du col vé~ical
et je fais prendre des bains
sans permettre de boire l'eau minérale. Le {or août je procède à
l'exploration vésicale qui est facile; le bec très court de la sonde
rencontre dans le bas-fond de la vessie des pierres qui paraissent
petites et nombreuses,
Espél'ant que ces pierres pourront être expulsées sous l'influence de l'eau minérale et de la dilat.ation du canal, je passe tous
les 2 jours une bougie de gomme; j'arrive à la fin de la cure à
passertrèsfacilementle nO 2:>, Pendant ~on
traitement M. L. G...
a expul~é
7 graviers d'acide urique, sphériques et de plus en
plus gros, à mesure que la dilatationfa;sait des progrès; il quilte
Contrexéville après une cure minérale de six semaines, le 12 septembre, allant bien, n'éprouvant plus ni besoins fréquents d'uriner, ni douleurs dans le gland et se croirait guéri si, ayant son
départ, je ne m'étais assuré par une dernière exploration qu'il
restait en core plusieurs calculs dans la vessie.
Rentré chez lui M. L. G... continue le traÏlrment parla dilatation; tous les 2 jours son médecin passe uno boug:e nO 25j le 7
octoure expulsion du /:(UlO gravier qui séjourne 2 beures 1/2 dans
le canal et amène Ull peu d'hématurie. Le 19 octobre un gruo gravier est expulsé après des souffrances proln~ées
j le môme jour
un IQmo calcul s'engage dans le canal) et) après 8 heures de souffrances, est repoussé dans 1.1 vessie par 10 médecin. Le 27 octobre nouvel engagement sans plus de ré~ulats;
10 calcul est encore
repoussé dans la vrssiej enon 105 novembre la dilatation ayant
permis le passage d'une bougio nO 26, le calcul s'étant encore
engagé dans le canal est expu lsé à l'aido d'une injection n'huile
portée avec une sonde jusque sur lui.
En pr6sence de la dirficulLé d'oxpulsion de ces derniers graviers
et d'accord avec le DI' Gougué) de Meaulne (Allier) qui a si heureu~mnt
triomphé de ces difficultés, je conseille 0. M. L. G... de
110 pas continuer la dilatation et de renoncer à l'espoir d'expulser naturellement les calculs qui restent encore dans sa vessie.
11 se repose cio tout traitement pondant les mois de novombre et
décembre et vient à Pal'is dans Ills premiers jours de janvier 'l8t! f.
En deux séances do lilhomtie 10 professeur Guyon le débarrasse
df.\ nomlJreux petits calculs dont les débl'is pesaient:30 ~ralHI".
�-
:36-
Aussitôt après l'opération ce qui restait encore de symptômes
dispara ît.
vési~aux
En '1 88I,J'ai revu M. L. G.. , àContrpxéville; il se portail à merveille, urinait facilement et sans aucune !:(êno.
OBSKRVATION XVII
M.l'abb é M... , 70 ans, de Bar-sur-i\:Jbe, venu à Contrexéville
pour la premièr e fois le 17 août 1878. Depuis lonj!temps l'abbé
M... est dyspeptique et êprouve des douleur s de reins, sans coliques néphrét iques .
11 urine fréquem ment la nuit comme le JOUI', eL la miction est
douloureuse et accomp agnée d'hémat urie après la marche et les
Courses en vOiture.
Le cathétér isme explora teur me faiL reconna ître qu'il existe
dans la l'essie une grande quantitë de graviers qui me paraisse nt
petits et pourron t peut-ètre sorlir naturell ement.
M. l'abbé M... boit chaque jo ... r -LO verres d'eau de 33 centilitres, 8 le matin à jeun, 2 dans l'après- midi; tous les 2 jours dilatatIOn dtl canal commencée par no -l~i et poussée jusqu'au nO 19;
malgré la presence de ses nombr(>ux calculs dans la vessie, l'uhbè
e
M .. . support e très bien la cure hydrom inérale, mais il n'expuls
apri:s
s
semaine
3
enviroll
e,
d'octobr
mois
au
nt
seuleme
rien. C'est
son départ de Contrexé\'ille, qu'il commence l'éliminatIOn de CilS
graviers qui soot régulier s, sphériq ues et du volume de gros
pois. Du mois d'octobr e au mois de décemu re, 69 petits calculs
ont ainsi expubé s.
Retour à ContrexéVIlle en mai 1879.
Cure hydro-m inérale bien support ée comme en i878. Lo~
toujours rendues avec rréquence
miues sont acides, catrhle~,
l'expulsion des OH graviers, les
malgré
somme,
Eu
jour.
et
nuit
symplômes vésicaux persisten t. L'abbé M ... est bien convain cu,
comme moi, qu'il a encore des calculs dalls la vessie, mais il
espère que, comme l'aonco précéde nte, il les expulse ra après son
départ de Contrex évillo; je ne faiS pas d'explor atIon.
saison à ContreJ<.évilie.
En III ai '1880, Iroi~ème
M. J'abbé 1\1 ••• Il'a expulsé aucun
,
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renlent
Contrai
s alcalines, glairouses ct parfois
devenue
sonL
urines
ses
;
!-;ravier
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87
sanguinolentes; sou~
l'influence du traitement minéral, elles
rerlevionnent promptement acirles. Th11is comme I('\s besoins
1J'uriner rrstent froqullnls et impéJ'ieux, je sonde M. l'ahbé l'IL.,
et je constate qu'il a encore la vessie pleine de petits ealcu~.
Il
continue sa cure s~n
accidents et au mois de décembre 1080,
3 séances de lithotritie le débarrassent de la plus grande partie
de ces calculs.
En mai et en septembre ,1881 deux petits calculs ont été encore
broyés. 1\1. l'ablJé revu à Contrexéville en 'l81H et en '188'2 allait
très bien; il est le frère de M. M.. " qui est le sujet de l'observation L, et a été lithotritié par le profes3eur Guyon pour une
gro se pierre d'acide urique.
OBSERVATION
XVIII
M. de B, .. , 64 ans, de Paris, venu à Contrexéville pour la première fois le 25 juin 1881,
Sa mère était rhumatisante; son père a fité op'.iré de la pierre
par Civiale.
M. de B.... à part quelques pou~sée
d'eczéma généralisé,
'est toujours bien porté.
En 1880, pour la première fois, il a eu une rétention complète
d'urine qui a nécessité le cathététisme pendant plusieurs jours;
à cette époque la vessie a été soigneusement ex.plorée et on n'a
pas trouvé de pierre.
Actuellement M. de B... , qui urine très souvent et ùont les
besoins sont impérieux dans la journée, peut rester toute la nuit
sans uriner. La marche et les cahots de la voiture rendent ~es
urines sanguinolentes, et à la un de chaque miction il y a un peu
de cuisson au bout de la verGe.
1027, n. acide,
Examen des tt1'incs dtt 26 jttin m(uïn: Den~ité
dépôt blnn', tern<l, I€-ger, formé rie globules de pus, avec quelques cellules épithéliales ct qudquos cri taux d'acide urique, ni
Sucre, ni r.lbumine.
Le 26 Juin, après tt/le promenade : Densité 1016, Il. acide,
dél'ôt blanc, tGrne, légar, rOJlge brun au fond du verre, formé de
cri,taux octaédrifjues d'ox.alate de chaux, de cristaux d'acide
urique, globules de pus et cp.llules épithéliales en prtite Ijuantité
ct de nombreux glol.Julcs sanguins.
�-
:38-
Malgré l'hérédité paternelle, M. de B. .. se fiant à l'explorat ion
négative de l'année précédente et attribuant à une grosse prostate et à des bémorrhoïoes vésicales cos symptômes si caraeté ...
l'i.sJ.jques de la pierre, se refuse à l'exploration que je lui propose.
Je lui fais boire J'eau minérale avec modération, il ne dépasse
pas la dose de 6 VMres (2 litres) le matin à jeull. Ce traitement
est bien supporté et calme les symptômes vésicaux: au lieu de les
exaspérer.
Néanmoing, M. de B" , ayant causé avec M. l'abbé P .. . (obs.60)
et M. Ba ... (obs . 61), chez lesquels je viens de découvrir la
pierre par un cathétérisme absolument inofTensif, vient me
trouver le 9 juillet après 11, jours de eure minérale bien supportée, et me demande d'explorer sa vessie. Après m'être assuré le
jour même, par un passage de bougie, de J'intégrité du canal, je
pratique l'exploration le lendemain matin -10 juillet et je trouve
une pierre dure, mobile, de moyenne dimension. Le trallement
minéral est aussitôt suspendu et M. de B... quitte Contrexéville.
Je lui conseille d'attendre deux ou trois mois avant de se f~ire
opérer et je n'ai pas eu de ses nouvelles.
OBSERVATION
XIX
Le général P . .. , 66 ans, venu à Contrexéville en 1878, 1819,
1880, vu par moi pour la première fois le H juillet 188l.
'
Le père du i;énéral P... est mort à 73 ans d'une maladie uo
vessie, peut-ôtre de la pierre.
Il y environ 6 ans que le général P ... a commencé à souffrir de
la vessie; les besoins d'uriner sout si fréquents et si impérieux:
pendant le jour qu'un urinal en caoutchouc est porté constamment depuis 4 ans; par oontre la nUIt est calmo, le sommeil
cxcollent eL c'est à peine s'il y a une ou deux miclions entre le
coucher et le lever. Chaque miclion est suivie d'une vive douleur
à l'oxtrémité de ln verge; la marche, la voiture déterminent des
hématuries et des dOlileul's tl'èR pénil1les; aussi depuis quatre ans
sa vic eSl-elle forcémen t trè~
~éden
tai re .
Je déclare au général P ... qu'il a très probablement 1.1 piel'l'e.
lE amcn cle,ç w'inc s dt~ . ~ 1[) .i /tillet 18R 1 mrtUn : Dens i lo J 022.
�-
39-
R. acide, urines limpides, pâles, citrines; dépôt oondensé,jaune,
brillant, formé de cristaux d'acide urique, avec quelques rares
~lobues
de pus eL pas un seul globule tJanguin.
Le 1~
jttillet, a1J1'ès une conrle promenade; Densité 1030;
R, très alc:>.line (alcalinité due à ce que ceLle urine a été recueillie dans l'urinal sanR lequel la promenade aurait été impossible), dépôt torne, dense, brunâtre, fCI'mé de cristaux prismatiques de phosphates amonic-gé~es
et de nombreux
globules sanguins.
Cet examen des urines conllrme mon diagnostic de la veille
que le général n'accepte pas. Il m'apprend alors qu'il est déjà
veuu à Contrexéville trois années de suite, que les caux lUI ont
fait beaucoup de bien, ont diminué la fr~quenc
de ses besoins
calmé l'illtensité de ses souffrances, remonté son appétit; il sait,
comme tout le monde ici, que Contrexéville est le r.rilél'ium de
la pierra et que, s'ill'nvait euc, tous ses symptômes se seraient
exaspérés au li~u
de s'amender, etc.
Je fais remarquer au génoral P ... que l'amélioration dont il
me parle a été minime puisqu'elle ne lui a pas permis de renoncer à l'urinal qu'il porle depuis 4 ans: que j'ai déjà vu souvent
l'eau min6rale bien supportée par des malades qui avaient la.
pierre, et qu'en somme, il serait prMérabl"l pour lui d'avoir la
pierre, maladie curable, plutôt qu'une affection de la prostale ou
un fongus vésical, auquel il n'y aurait aucun remède à apporter •
.Te termine en refusant de diriger son traitement, ~j, auparavant,
il ne me permet pas d'explorer sa vessio.
Le générill P ... , très intelligent et très courageux, malgré sa
répugnance pour la sonde, me pOl'met de passser une bougie
na Hi, puis une autre nO 17, pour mEl rendre compte de l'état du
canal qui est libre et peu sensible.
Le lendemain 16 juillet, le cathétorisme exploratour me montrait qu'il y avait dans lu vessie uno pierre dure, peu mobile, qui
m'a paru volumineuse.
Le 17 juillet le général P ... quittait Contrexoville très affecté de
la découverto qu'il venait d'y faire, mais 1012 août il m'écrivait
lui .. mêmo qu'il avait élé. opJro l'avunt- veille eu une séance de lithotritie d'une heure pal' le professeur Guyon qui lui avait broyé
deux pierres 1l'ès dures, pesantensemble, aVllnt dessiccation, 85 gr.
Je l'ai revu en 1~82
il Contrexéville se porlant à merveille, ùn-
�-
40·-
barrassé de son infect urinal, et bien heureux de la bruta!ité avec
laquelle je lui avais appris la vérité. Les urines, absolument
normales, ne présentent à l'examen aucun <.lépot cutarrllll ou
cristallin, et c'est par reconnaissance et par précaution qu'il
vient à Contrexéville.
N'aurait-il pas mieux valu pour lui être renseigné 3 ans plus
tôt et ne pas courir le risque d'avoir à subir la taille?
OBSERVATION
XX
M. T ... ki, Polonais, Id ans, vient à Contrexéville pour la première fois le 5 juillet 1879.
Il ya 8 ans que M. T ... souffre des reins sans avoir jamais eu de
coliques néphrétiques; de temps en temps ses urines sont sédimenteuses et Eanguinolentes; il est dyspeptique, hémorrhoïrlaire,
et n/\ peut pas supporter l'usage du vin, qui, même coupé d'eall,
détermine de l'bémat urie: M. T .. arrive de Carlsbacl, don t il a bien
supporté lu cure minérale; il est trè~
anémié et vient à Contrexéville pour y remonter son état général et en même temps rafraîchir sa vessie; en effel, quoique la miction paraisse norm :lIe,
elle est toujours tiuivie d'un peu de cuisson à l'extrémité de la
verge, indiCQ d'une irritation du col vésical.
Les urines, examinées seu,ement le matin, ont toujours été
trouvées absolument normales.
Le traitement a consisté à prendre tous les jours une douche
froide générale très courte et à boire à la source du Pavillon uu
maximum de 9 verres d'eau le matin à jeun; il a été parfaitement bien supporté. Sous SOli influence, les selles se sonl re/(ularisées, la douleur du gland à la On de la miction a cessé, les digestions sont devenues plus faciles, l'appétit plus franc et j'aormie a presque disparu.
Le 16 juillol '1881, M. 'l'... arrive de nouveau à Contrexéville,
venant de Carlsbad: il me raconto qu'il s'est bien porté depuis
2 ans, mais qu'il ne peul toujours pas boire de vin sans avoir
aussitôt de l'hématurie et des douleurs de vessie. Les mictions
sont plus cuisantes qu'en 187!) et les bémalurips 50 produisent à
la !luite de la marche ou des courses en voiture. En somme, ce
sont les rnémesyMô.~qu'il
y adeuxans, mais plus accentués.
Ces symptômes ayant fali pensor à la pOSSIbilité d'une pierre vé-
�-
41 -
sicale, M. T... on travel'sant Vienne pour se rendre à Carlsbad, se fait
sondel' par un chirurgien qui no trouve pas de pierre ot l'ongago
à retourner à Con Lrex'.lvil le après la cure de Carlsbad. Il ya un
mois de cela; la cure a oté bien supportée à Carlsbad, d'où M. T.
arrive directemen LLe voyage a été long, fatigant. 1\1. T ... est venu à ma consultation on descendant du wagon: c'est une excellente occasion
d'examiner le; urines Tendues aprés la fatigue; je le fais donc
uriner devant moi: ses urines sont très rouges, peu abondantes
et rendues avec de fortes épreintes et une vive cuisson an bout de
la verge j l'examen de ces urines au microscope montre qu'il s'y
trouve beaucoup rte sang et un peu de pus.
Les U1'ines du lendemain matin 17 juillet 1881 sont limpides,
ont une coloration normnle, citrine; le dépôt qui s'y forme est
blanc, dense. crémeux et composé de globules de pus avec quel~
ques cristaux d'acide urique, sans un seul globule sanguin.
Séance tenante, je m'assure que le canal est libre en y passan:
une bougie nO 17 et le lendemain matin, 18 juillet. le cathétérisme
axplorateur me permet de constater la présl'nce d'une pierre dure,
mobile, assez grosse, et qui bien cflrtai:1ement existait dEljà dans
la vessie pendant la cure faite à Contrexéville elli8?!), sallS que
celle-ci en etH donné le moindre éveil.
M. T ... est parti aussitôt de Contrexéville et j'ai su qu'il avait
été lithotritié avec succès par le professeur Guyon.
.
OBSERVATION
XXI.
M. Bu ... , 70 ans, de Paris, arrivé à Contrexéville le 31 juillet
·IS81.
M. Bu ... a eu des coliques néphrétiques il y a dix ans et Il'a jamais expulsé à la suite que des sables rougl'ls. Sa santé générale est excellente, mais depuis un an il éprouve des troubles
uri nai ros consistan 1. en mictions im périeuses et fréq uen 1es pen d an t
le jour (à ce point qu'un urinal en caoutchouc est porté en permanence), tandis qu'elles sont rares la nuit; toute fatigue causée
par la marche ou la voiture occasionne des douleurs au bout de
la verge, avec hématurie; chaque miClion est suivis de cette
même douleur lIans le gland. Les journées sont donc très penibles, tandis quoles nuits sunt excellentos; le sommeil est calmo,
�·12 -
réparateur j c'est à peine si M. Boo. a unfl ou deux mictions enlréj
le coucher eL le lever; comme il urine sans quitter son lit, ces
mictions nocturnes sont bien moins pénibles que celles du jour.
Examen des 1!?'ines du malin t or aout 1881 .
D. ·1021. R. acide, pâles, limpides, r.itrines, dépôt très léger
jaune pâle, brillant, formé de cristaux d'acidfl urique, sans un
seul globule sanguin.
l11tJme jour apTès une cOtwle pl'omenade: D. 1.02~
R. acide, très
rouges; il s'y forme un dépôt abondant, brun, formé de cristaux
d'acide urique, de cellules épithéliales et de nombreux globules
sanguins.
Après cet examen d'urines, qui concordait si bien avec les
symptômes caractéristiques 611 u mérés plus haut, il n'y avait pas
de doutes po"ssibles et je dis il M. B.•• qu'il avuiL probablement
la pierre, qu'un sondage était nécessaire pour eonfirmer ce diagnostic et qut' je ne l'engageais pas à prendre les eaux.
Mais il refusa de se soumettre à cette exploration, sachant bien,
me dit-il, que la cure lIIinél'ale le renseignerait mieux que ne
pourrait 10 faire la sonde. Je déclinai la responsabilité de ce
traitement, que 1\1. Bu ... fit à :::a guise ou sous la direction ct'un
autre médecin. Il vint me voir seulement le jour de son départ,
tOl'L triomphant, car il avait admirablement Rupporté les eaux à
doses élevées; il souffrait moinH!J( avait ainsi acquis la certitude
qu'il n'avait pas hl pierre. Je n'en ai plus entendu parler, mais
il est vien probable que dans quelqucs années, s'il se décide ft
se laisser examiner, on lui trouvera une pierre qui ne sera plus
jlltiticiable de la lithotritie et pour laquelle on devra lui pratiquer la taille hypogastrique par le procédé de Petersen.
OBSERVATION
xxn.
A ces vingt et une obsorvations pergon('I~,
je puis jljonter la
Ruiva Il te tirée cl e la r.lien tèle de mon confrore le Dr Aymé.
M. l'abhé X .. , à~ô
de 80 ans, anciAn cHré d'IL-M. (Soine-et-Oise)
. ~ le pou r la prcmiclre JOib il ya douze aus
a élé cnvoyé il COli 'rexé
par le Dr l\Joisscuct pour dCR trou vies de 11l!ction consi8tnnt Cil LlOs"i"s fréquents, impérieux, avcc douleur terminale dans 10 gland.
�-1j;3 Il Y a six ans le Dr Aylllé l'a sondé et a constaté la préilence ù'u ne
pierre vésicale. La marche,la voiture occasionnent des hématuries
caractérisLiques. Malgré son calcul vésical, M. l'abbé X ... vient
chaque année à Contrexéville où il fait un traitement très anodin,
qui lui réussit à merveille: il boit seulemont 5 demi-verres d'oau
du Pavillon et prend chaque jour un bain tiède de 50 minutes.
Jamais la cure minérale n'a exaspéré les sym ptômes vésicaux
qui ont été constamment amendés à Contrexéville, ce qui explique la persévérance avec laquelle ce vieillard de 86 ans bravo
la fatigue du voyage pour venir à nos sources, qui ont élé pour lui
une fontaine de Jouvence.
Je tiens ces détails du malade lui-même, qui me les a obligeamment donntls, sachant que j'étudiais l'action des eaux de Contrexéville chez les calculeux.
Voilà donc 22 cas de calculs (dont 21 constatés par
)e cathétérisme), chez des malades qui, nonobstanl, ont
pu faire le traitemont complet pur les Eaux de ContrexéVille sans voir lems syOlpt6mes prendro plus d'acuiLé ;
chez presque tous, au contraire, la CUl'e minérale il
amené l'améliorai ion de l'état local. en même temps que
celle de l'état général.
Comment expliquer ces exceptions nombreuses à la
règle établie d'une façon si absolue par mes devanciers '!
Il ne s'agi t pas ici d'une série exceptionnelle comme ou
eu rencontre quelquefois dans la pt'aLique médicale,
puisque la première observation dalo de 1875 et la dornière de 1881 ; ces observations son t au 1l0mbl'e de 22
sur 6/J, cas de calcu 1:,; vésicaux observlJs pal' moi penùan t
ces neuf dernières allnées, c'est-à-dire que plus du tiers
de ces calculeux a pu boire impunément l'eau minérale
de Cont.rexéville qui n'a en rien servi chez eux à po~er
le dingnostic. Je crois donc avoir atteint le buL que je
me proposais au commencemont de ce Lravail, eL démontré que, le traitement minéral do Contrexéville ne
�-
11·-
pouvan t pas condui re à un diagno stic certain cie la
pierm, le Dr Debou t a été beauco np trop absolu en rlisant
qu'il est aujour d'hui bien acquis que Contre xéville est
le critéri um de la pierre dans les cas douteu x.
je pense qu'il est possibl e de se rendre
Cela po~é,
compte des causes qui, chez un certain nombr e de ces
malade s, ont empêc hé les eaux minéra les de produi re
leurs effels habitu els et de révéler la présen ce des pier~
res ignoré es. En premie r lieu, l'atonie vésical e, signalé e
malade s;
par Civiale , peut être invoqu ée chez quatr~
M. L., D. d.e B., Ro. et de B. (obs. I, V. X et XVIfJ) qui
tous ont eu dep, rétenti ons d'urine à un momen t de leur
maladi e, el dont il est probab le que la vessie se vidait,
à l'habit ud8, d'une façon incomp lète.
Ch'3z M. P. (obs. XlV), la singuli ère positio n de la
pierre, fixée à la partie supéri eure de la vep,sie, comme
le battant q'une cloche , peut expliq uer la toléran ce de
cet organe , qui, malgl'é la stimul ation produi te par
l'eau minéra le, n'a jamais poussé le corps étrang er conLre le col vésical .
Enfin jecrois qu'une ùes causes qui ont aillé quelr{u esuns de ces malade s a suppor ter le traitem ent minéra l a
ülé le passai?e ries bougie s de gomm e destiné es à dilaler
le canal en vue d'une explor ation ou d'une expuls ion
possib le de gravie rs; en eU'et, dans 7 cas, ce moùe de
traitem ent a été tmploy é en même temps que les eaux.
étaient admini slréf\s ù. l'iolél'i eur (M. K, obs. II; général Tb., obs. IH; M. Ch., obs. VHT; M. La., obs. XI;
M. Cb. V., obs. XllI; M. L. G., obs. X VI; et. M. l"abbé M ,
ob::;. XVII). Tous les chil'ur: riens spécial istes su.ven t à qUHl
point l'introd uction <W bougie s dans le canal de l'ul'èth re
calme le spasme etÙrri tabilit é du col vésical .
Civiale le premie r, je crois, en a fait la base du tl'ailo-
�-
45-
ment de la névralgie de l'urèthre et du col vésical; j'en
ai souvent obtenu des effets remarquables chez des malades non calculeux. Un exemple bien fl'appant de son
efficacité chez les calculeux est le suivant:
Un malade qui redoute beaucoup la sonde et présente
ùepuis plusieurs a8nées les signes caractéristiques de la
pierre a longtemps refusé de se laisser examiner. Enfin,
vainc.u par la douleur, il consent à se laisser explorer, et
on lui trouve une piene peu volumineuse pouvant être
facilement broyée; l'opération est décidée etle traitement
préparatoire est aussitôt commencé, c'est-à-dire que
tous les deux jours une bougie est introduite dans le canal pOlU'le dilater et en émousser la sensibilité; mais, au
bout de quelques jours de ce traitement, toute douleur
avait disparu et le malad e déclarai t qu'il se con ten tait du
résulLat obtenu et ne voulait plus entendre par'ler d'opération. Si plus tard il se décide à se laisser opérer, sa
pierre qui grossi t chaque jour devra probablemen t être
enlevée par la taille comme cela est arrivé ch el'; M. G.
(obs. IV).
Ainsi l'aton ie vésicale, la position exceptionnelle de
la piet're, et le passage des bougies dans l'urèthre pr..:uvent expliquer chez douze de nos malades leur tolérance
cxr.epLionnclle des eaux minérales; mais chez les dix
autres il m'a éLè impossible de trouver une cause à cette
tolérance. Deux d'entre eux avaient une vessie si irritable qu'ils étaient condamnés à pOI·ter en permanence un
urinal (général P.,obs. XIX, etM. Bu., obs. XXI); il est
vrai que leurs urines n'étaient pas catarrhales et que le
l'CpOS réparateur de la nuitconservait l'intégrité de leur
sanlé générale.
J'ai la conviction que c'est clans l'intégrité de l'appareil rénal qu'il faut chercher l'explication de celte
�-
40-
merveilleuse tolérance ùes eaux minérales chez tous ces
malades (i).
CHAPITRE II.
Cas dans lesquels le traitement hydrominéral de Contrexéville, ayant été mal supporté, a amené la découverte de la pierre qui a été enlevée par la taille ou la
lithotritie peu de t.emps après la cessation de la cure.
8 observations, 8 morts.
OnSElWATION
XXIII.
M. l'abbé IL., vicaire général d'E ... 71 ans, arrivé à Contrexéville le 14 août 187!~.
Les premiers symptômes vésicaux remontent à 1871 ; ils ont
consisté eu dysurie, ct hématuries après la marche. M. IL.,
n'a jamais eu de coliques néphl'étil!ues, mais il soull're habituellemont des reins. Actuellement les mictions sont fréquentes, impérieuses et suivies de la douleur caractéristique au bout de la
verge.
Ces différents symptômos me faisant peosor qu'il existe uno
(1) En terminant ce chapitre, Je crois loyal de rapporter les
de mon confrèl'e et ami 10 Or 13ouloumié, qui
lignes suivanto~,
prou vont quo, avant moi el à mon insu, il avait émis les mômes
idées que moi sur l'inefficacité des Eaux minérales dans 10 diagnostic de la pierre:
Médication hydrominérale de Vittot, par le Dr P. 13ouloumi9, p. 28.
« Un mot avant de quittor le sujet do la pione sur la préton« due utilité des eaux ùe Controxéville et de "iLlel comme moyen
« ùe diagnostic do la piene. On a dit et on répète tous les jours
qu'un excellent moyen do rondre évidente la présence d'une
pierre vésicale consiste 11. envoyer son malacle à l'une de ces
" stations et à lui faire bCfÎ!'o il outrance leurs eaux diurétiques.
« C'est là 1111 lrès mallvà!s llIoyon, tlès souvent infidèle, otle pJun
'" souvent dangereux quand il n'est pas infidèle.»
œ
«
�-
17-
pierre dans la vessie, je propose à 1\1. II. .. une exploration qu'i 1
refuse. N'ayant pas alors l'expérience que j'ai acqui e d~puis,
car c'était le premier calculeux que je soignais à Contrexéville,
et convaincu par la lecture de l'ouvrage du Dr Baud que la cure
minérale était irloIrensive pour les calculeux, je n'insistai pas,
mais je fis boire M. II ... avec beaucoup de modération, par do·
mi-verres, sans arriver à dépasser la dose de 10 de ces demiverres. En outre tous les deux jours il prit un bain tiède de 30 minutes. Les urines examinées à plusieurs reprises étaient acides.
Den sité 1015. Dépôt peu abondant, blanc terne, formé de globules de pus. Pas d'albumine, ni de sucre.
Malgré la dose d'eau très modérée ingérée pal' M. l'abbé H ... ,
la cure fut mal supportée, les douleurs de crstite et celles des
reins augmentèrent, et le 10 " septembre '1874 l'exploration, tout
d'abord refusée, ayant été réclamée par M. II ... je constatai
dans la vessie la présence d'une pierre dure, mobile, de dimension moyenne.
M. l'abbé II ... quitta aussitôt Contrexéville et se mit entre les
mains du Dr Caudmont qui, après l'avoir soigneusement préparé, l'opéra par la lithotritie il la fin de septembre. Il survint
immédiatement des accidents de néphrite, de l'urémie qui
forcèrent à intel'l'ompre le traitement, et M. H... mourut à la On
d'octobre '1874.
On.ERvATION XXIV.
M. Ges ... , 67 ans, propriétaire dans l'Orne, arrivé le;) juillet 187~
il Contrexéville. Vu le 1.7 juillet. En 18G8 M. Ges . . a éprouvé tlne
légère congestion c6rébrale avec embarras de la parole, strabisme, diplopie, ymptômes q4i persistèrent, quoiqu'à un faible
degré, jusqu'en 1870, et disparurent lors dos prflmières coliques
se montrent à plusiours reprises en 1870,
néphrétiques. Cel~-ci
1872 et1H73 et sont chaque fois suivies de l'expulsion de gros
graviers rouges d'acide urique. En 1874, dans les premiers jo urs
de janvier, M, GeA ... a une dernière colique très violellte eL 1011gue, à lu. suite cie laquelle aucun gravier n'a été expulsé. Ce n'est
que quatorze mois après cette colique, on mal's 1875, que M. Ges ...
clJmmença à soull'dr de la vessie j ses urines troubles, bourbeuses,
fotldesj sanguinolentes! furent l'end ues avec des épreintes péni-
�-
48-
bles. La marche, la voiture déterminèrent bientôt des hématuries. A plusieurs reprises le jet d'urine fut brusquement suspendu, enfin la miction fréquente et impérieuse fut constammellt suivie d'une vive cuiSAon au bout de la verGe.
Arrivé à Contrexéville le 5 juillet, M. Ges ... a commencé aussitôt son traiLpment sans direction médicale et, d'après les conseils officieux de ses voisins, est arrivé promptement à hoire
12 verres (4 litres) d'oau minérale dans la matinée. Mais, au
lieu de s'allénuer, ses douleurs augmentant, il me fait appeler le
17 juillet. Les urines du 18juillet matin sont acides, densité 1012,
et préselltent un dépôt peu abondant, blanc, terne, formé de globules de pus, de cellules épithéliales, avec de l'urate amorphe
de soude et quelques cristaux d'acide urique. Ayant conseillé au
Ir.alade de gardel' le repos au lit, je ne pus examioer les urines
rendues après la marche. La faible densité des urincs était due
probablement à la cure faite depuis dou1.ejours, carelles n'étaient
pas albumineuses. Ayant cnnstaté la liberté du canal par le passage d'une bougie nO '16, je pratiquai le H' juillet l'exploration et
je trouvai une pierre durc, mobile et de moyenne dimension . La
cure minérale, suspendue depuis trois jours, fut déflnilivement
cess,.ée, et M. Ges ... partit pourParis,où le Dr Caudmont l'opéra par
la lithotritie. Après la deuxième séance des symptômes de néphrite survinrent, et l'opénlion ne put être COlltinuée. Des symptômes urémiques ne tardèrent pas à apparaître, malgré le régime lacté, et 1\1. (;es ... transporté chez lui, dans le département
de l'Orne, y mourut le 27 août 18i5.
OnSEI\VATION XXV.
M. C... , 57 ans, de Nîmes, arrivé le 4 juillet ISi;) a Contrexéville, vu pour la première fois le 18 juillot. MC ... a un frère
atteint de rétention d'urine, et un oncle qui a été opéré de la
pierre.
Gastralgique depuis six ans. M. C... sou[re depuis qun Ire ans d'un
catarrhe vésical qu'il attribuCl à un refroidissement. Ses urines
tr!ls fétides, catar rh ales, laissant habituellement déposer des glaires chargées de phosphates, ont été très a méliore~,
chaque fois
que M. C .. : ~Aail
usage des eaux de Contrexéville; aussi y eslil venu cn 1872, 73 et 74. Cette année !\J. C... cst arrivé à COII-
�-
49-
trexovdle très fatigué du voyage, et la euro minérale, faite comme
celles des années précédentes sans direction médicale, n'a pas
produit les bons effels espérés. Les urines sont restées fétides,
les mictIOns déjà très pénibles sont devenues horriblement doulourpusAs. Toutes les dix minutes M. C... doit vider sa vessia, la
nt.:it comme le jour. Le prnmier jet est assez facile, puis survient
uno série d'épreintes, de contractions spasmodiques très pénibles
surtout dalls la verg9. M. C... n,e fait appeler le 18 juillet et je
constate par l'exploration qu'il existe une pierre volumineuse,
pho' phatique, au moins à sa surface, et qu'en outre la vessie e~t
incrustée de plaques phosphatiquos. M. C... dont l'état général
est deplorable, qui est épuisé par la souffrance et la perte de
sommeil, va s'installer dans la banlieue de Paris, où il e&t soigné
par le Dr Redquet. L'opération, malgré le peu de chances de
réussit!) qu'elle présente, est tentée par humanité, mais M. C...
succombe bientôt dans le marasme, sans avoir pu être complètement débarrassé de sa pierre.
OBSERVATlON
XXVI
M. A .. " de Marseille, arrivé à Contrexéville le 10r juillet 1875.
Ill. A .. estdéjà venu plusieurs fois à Contrexéville ces dernières
années, el s'est toujours très bien trouvé des Eaüx. J'aurais donc
pu le faire figurer dans le chapitre précédent, parmi les malades
Gui ont bien supporté le traitement minéral, quoiqu'ils eussent la
pierre. Il était alors dirigé par le Dr Baud; celui-ci otant mort
au mois de jllin l875, M. A ... ne voulut pas voir d'autre médecin,
et fil sa cure comme les années précédenLes, à hautes doses.
Cependant il n'éprouva pas les bOlls effets allendus; plusillurs
promenades, et des
hé'llaturies se produisirent pendant de~
symptômes de cystite aigue survinrent quelqües jours avant
l'époqul3 fixée FOUI' son départ. M. A ... me fait appeler le 19 juillet. Ses urines sont acides, foncées, et l'enferment un dépôt
abondant formé de cellules épithéliales, de globules de pus, de
cristaux d'acide urique et de globules sanguins; elles sont
rendues avec épreintes, ténesme, et très fréquemment. Je diagnostique une pierre probable et fuis cesser complètement
l'usage de l'eau. La sensibiliLé du col est trop grande pour
qu'une exploraLion puisse /ltre raile sans inconvénients. Le repo~
Brongniart.
4·
�-
50 --
au lit, des catapla"mes, des grands bains tiènes, quelques baills
de siège, de légers purgatifs ramènent le calme, et M. A ... peut
quitter Contrexéville dans les premiers jours du mois d'août.
Mais le voyage l'amène les accidents de cystite aigup.
M. A ... est obligé de s'arrêter il Lyon, où le professeur Olliel',
après quelques jours de traitement émollient, constate la présence d'une grosse pierre qu'il extrait par la taille périnéale.
L'opération est faite très habilement et sans accidents immédiats.
Mais il survient une hémorrhagie qui enlève M. A ••. dans les
24 heures.
Il est évident que cetle grosse pierre, d'acide urique, existait
depuis plusieurs ann6es, et pourtant les cures faites précédemment il Contrexéville ne l'avaient pas fait soupçonner.
OnSEl\VA'fION XXVII
Le 14 juillet 1876, Je., sociétaire du Théâtre-Français, vient
me consulter. Il a terminé sa cure minérale, etne veut pas quitter
Contrexéville sans rue demander un ::onseil.
Il n'a jamais eu de coliques néphrétiques, mais depuis deux
ans il.éprouve des douleurs au bout de la verge après chaque
miction; les besoins sont J'réquents, impérieux, dans le jour,
rares la nuit. La marche, la voiture amènent des hématurie:; et
augmentent les douleurR.
IL .. , qui a très peur de la sonde, n'a pas consulté de médecin,
et a dirigé lui-mêmo Sft cure d'après ce qu'il voyait faire aux
autres malade:;; il fi pu boire 10 et 12 verres d'eau minérale, sftns
être arrêté par des accidents sorieux:; mais il trouve que les douleurs du bout de la verge sont plus aiguës, que son sommeil est
moins bon, et qu'il peut plus difficilement marcher qu'avant
d'avoir pris les Eaux. Il vient donc me demander si, malgré le
peu de succès de cette première cure, il devra reven1l' l'année
prochaine à Contrexéville. Je ne lui cache pas que très probalc~
ment il a la pierre, et qu'un sondage sera nécessaire pour s'en
assurer.
Eœamen des w'ines du matin 15 juillet 181ft : Densité 10 Ill,
IL acide, dépôt condonsé, Lerne, jaune, formé de cristaux d'acide
uriqup, de gl~bnfs
de pus, de c'llIules épithéliales avec quelques
l'ares globules sanguins.
�-
51 --
Urines du 15 juillct apl'ùs une Twomenadc : Mômes caractère!>
du dépôt avec beaucoup plu!' rlo globules sanguins, ce qui le
rend brun foncé.
Cet examen confirmant ma première impression de la veille, je
décido IL.. à se laisser sonder. Le canal est libre, pou sensible.
et le lendemain malin 1.13 juillet, l'exploration faite facilement
montr(l qu'il existe dans la vessie une pierre dure, mobile et
assez grosse .
•Ie conseille d'ajourner l'opération jusqu'à la fin d'octobre.
Mais désiroux d'être promptemont débarrassé de cette pierre qui
le tiont éloigné depuis quelque tempR de la scène du Thét\treFrançais, IL. se fait opérer dans les premiers jours du mois
d':lOüt, par le professeur Guyon, et peu de temps après j'apprenais sa mort par les journaux. ,Jo suis convaincu que s'il aVRit
attendu J'automne pour se faire opérer, il aurait parfaitement
supporté la lithotritie.
ûnSEI\VATION
XXVIII
M. II ... , de Marseille, vu le ·10 août 1877, arrivé le 5 à Contrexévi Ile.
C'est un homme maigre, cachectique, dont la physionomie
exprime la souffrance et le découragement.
Depuis plusieurs années il éprouve (les troubles fonctionnels
de la vessie: besoins fréquents, impérieux, accompagnés d'épreintes, de ténesme et de douleurs au bout de la verge à la fin
de chaque miction; la marche, la voiture amènent des bématuries.
lledoutant énormément d'être sondé, M. H ... est venu à Conet
trexéville avoc l'espoir d'y voir disparaltre ses soufrance~,
d'être renseigné sur la nature de sa malarlie, sans l'intervention
d'un chirurgien. Mais au lieu de se calmer sous l'influence du
traitement minéral, dès le début tous ses symptômes sc sont
devenues mauvaises,
exaspérés, les nuits qui étaient. cal mes ~ont
d'uriner, l'apfiévreuses, fréquemment troublées par les b~soin
pétit a disparu,
M. II ... vient me trouver pour que je lui dise ce que je pense
de son état, bien décidé à se laisser eXplorer, si je le juge :~é
cessairc; il m'apporte, dans deux flacons, les urines qu'il a 1"('11ret'!!IbifliM dJ'l'iëS"ffi'l'\'\\'!'e---",
ducs Je matin en se levant, et celles (
BOCltTt
DH
SCIENCES MèolCALES ,
DI VICHY
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52-
conrLe promenade. Toutes les deux sont acides, renferment un
dépôt formé rie cellules ÔIJilhéliales, de globules de pu~
et de
cristaux d'acide urique; celles du matin ne présentent pas à
l'examen micro~pque
un seul globule sanguin, tandis que
celles de la marche en contiennent beaucoup.
En présence de ces ~ymptôes
caracteristiques et du résultat
fourni par l'examen des urines, je déclare à M. IJ. .. que l'insuccès de sa cure minérale tient à ce qu'il a une pierre dans la
vessie, et que je ne veux pas le sonder, à cause de l'irritation actuelle de l'appareil urinaire. Je l'engage 11 rentrer chez lui, à
garder le replis absolu pendant qUtllque temps, en suivant un
régime x-afraîchissant et la diète lnct'ie, et SUI·tOUt à ne pas se
faire opé!er avant trois ou quatre mois, temps qUl me paraît nécessaire pour dissiper l'inflammation et j'irritabilité des reins et
de la vessie, occasionnées par le voyage et ce commencement
intempestif de traItement minéral.
Pas plus que IL., M. Il. .. ne voulut suivre mon couseil, eL
uans les premiers jours de septembre, j'appris par les journaux
llu'il avait succombé à l'opération de la taiIJe, qui lui avait été
pratiquée par le professeur Guyon.
RA.PPEL DE L'OBSEIlVA.TION
VI II
Avant de passer à une autre observation, je raPel~'i
ici le
cas de M. Cil ... (obs. 8) qui, ayant en juillet et août fait une cure
milé~'ae
l.Jien supportée, gràco à l'inlervclllioll des bougies qui
avaient dissipé l'irritabilité du col vésical, vit repal'aitre avec
plus d'intensité tous les symptômes vésicaux à la fin r,lu mois
d'août, fut liLllOtl'itié au mois de septembre, et mourut dans les
premiers jOilrs d'octobre 1878. Là encore l'opération fut faite trop
tOt, avant que j'excitation des voies urinaires provoquée par une
cure millérule intempestive ait eu le te'nps de se calmer.
OUSERVATION XXIX
M. O. .. , G7 an s , de Paris, arrivé à Contrexéville le '19 juin 1870.
Dyspeptiqu'e ,Mpuis longtemps ot bérnorriloïdaire, M. Do,. a eu
'--. \les premièresco1iq.ues ncphl'Pliques en '1865. Il ost venu pour la
,
...
..
.'
~
�5:~-
pl'elllière fois à Contrexéville en t87l et Il ex pulsé à plusieurs
reprises, sous l'illfluence du traitement minéral, de volumineux
graviers d'acide ul'Ïque. Client du Dr Baud, l\1. D.•• a continué
il venir à ConlrexO\ ille chilql/e année depuis la mort de colui-ci
et D'a pas consulté d'autre médecin. Il a rOllIarfluo que, depuis la
eurO faite en 1878, la miction avait augmenté de fréquenco et
était suivie ùe douleurs au bout de la verge. Craignant d'avoir
Ja pierre M. D ... au reois de novembre 1878 se fit sondel' par son
médecin de Paris qni ne trouva pas de calcul vésical. Ces symptômes persiSlant, M. D ... vient me trouver dès son arrivée à
Contrexéville le 19 juin (8i!), Les mictions sont fréquentes nuit
et jou r.
Examen des tt1'ines du matin 20 juin. - Densité 1012. ll, acide, pas
d'alhuminfl, dépôt peu abondant, blanc, terne, formé dl3 globulos
et quelques globude pus avec quelques cristaux d'acide u ~ ' iquo
les sanguins.
Le ré~ul\t
nér;atif du cathétérisme, pratiqué il l'automne, me
fait supposer qu'il existe seulement un état névralgique du col
vésical provoquant la polyurie; je conseillA à M. D••• de boire
J'eau minérale avec modél'ation, sans dépasser la dose de 6 verres, et de faire usage tous les soirs en se cOllchant d'un suppositoire calmant. A.près quelques jours Lle ce traitement M. D ...
éprouve du soulagement, mais il est ennuyé des suppositoires
qui le sali,senl, l'agacent, et il me demande d'employer un autre moyen pour le soulager. Je passo alors, tous les deux jours,
dans le canal une bou gie nO 16; dès la deuxième introduction
tous les symptûmesvésieaux se calment, et la cure est continuée
jusqu'à la fi.n sans aucun accident.
Retour à Contrexéville le 29 mai l880.
M. D... a ell au mois de mars, il y a trois mois. unecoliquené·
phrét.ique très forl.E', après laquelle il n'a pas expulsé de gravier,
co qui l'inquiète, d'autant plus 4ue, comme l'année del'llière, il a
des besoins (l' uriner fréL]uenIS, :,npérieux, suivis de cuisson dans
la verge. Au bout de quatre jours de traitement, arrivé à la dose
de 7 verres qu'il ne doit pas dépasser, M. D... m'apporte,lout
joyeux, un gros gravier d'acide urique fJu'il vient dA rendre sans
difficulté. l\Ialgré cette expulsion du gravier qui sejournait dans
Ja vessie drlpuis 3 mois, les symptûmes vésicaux, au lieu de s'amender, s'exaspèrent; la cuisson à J'extrémité de Icl VOl gù devient
�-
54-
plus pénible, la polyurie nocturne reparaît, et les urines sont
trouvées légèrement albumineuses. M. 0 ... toujours préoccupé
de l'idée qu'il pourrait avoir la pierre, me demande do l'explorer.
Le 12 juin, le cathétérisme explorateur me montre qu'il existe
ùans la vessie une pierre, dure, mobile, d'un volume moyen.
M. D .•• ne s'affecte pas de cette découverte, à laquelle il s'attendait, et veut allor se faire opérer de suite; je le supplie oe ne
rien faire, et d'attendre l'automne, pour se faire liLhotriLier en
octobre. Mais IV1. P... e~t
chasseur, il veut être bien rétabli pour
l'opoque de l'ouverture, eL ne m'écoute pas plus que n'avaient fait
K ... et M. IL .. Il est lithrotritié péniblement par le professeur
Guyon dans les premiers jours du mois d'août. Dès le lendemain rie l'opération, apparaissent des symptômes de néphriLe aigue, accompagnés d'urémie, et M. D ... succombe en qùelques
jou l'S.
Dans la noLice de Mamelet sur les eaux de Contrexéville (3" édition, 184.0, page 14.2), on lit l'observation
suivante:
«JI. Degallois, officier retraité ù Nancy, vint, en 1833, prendre
les Eaux de Contrexéviile pour une maladie de vesi~.
Depuis
« dix-huit mois il avait de frequenLs besoins d'urincr, précédés
q, et suivis de douleurs au col do la vessie et ùe pincemcnts à
« l'extrémité du gland. Lorsqu'il urinait à plein canal, ce qui
« était rare, il souITrait peu; plus le jet était fin, plus l~s
dou« leurs devenaient vives; ses urines déposaient des mucosités
(C puantes. Il attribuait la cause de celle affection qu'il caructéJ'isait
,( de catarrhe, à la suppression d'une dartre qu'il avaiL eue à une
I( jambe. Pendant les quinze premiers jours, les Eaux entralnè« rent beaucoup de mucosités et quelques pat'celles de sable (sur" tout les derniers JOUl'S qu'il but), qui semblaient s'être detachées
" d'un calcul vésical; alors les douleurs augmentèrent, ce qui me
« fit soupçonner son existence, certitude que j'acquis en explo« rant sa vessie; celle-ci etait très impressionnable; le moindre
« mouvement du boc de la sonde le faisait horriblement soufJ'l'ir ;
« il cessa de boire, fut lOis aux boissons douces, ete ... , et après
« huiL jours, . Iè~
douleurs s'étant wodérées, il retourna à Nancy
« où on voulut l'operer pal' la lithotritie. Il ne put supporter le
(1.
�-
55-
cc développement du litholaho, tant sa vessie était irritable, II se
!( rendit
à Paris où un de 1I0S premiers opérateurs par cette
« méthode ne fut pas pin s heureux, On l'opéra par l'incision j
( peu après il mourut.
« Ce que je viens de rapporter, doit engager le s personnes qui
" sont n!J'cetées d'un catarrhe de vessie du se faire sonder avant
" de ven il' aux lTIaux pOUl' s'assurer qu'il n'est pas eausé par un
« calcul. »
Mamelet ne metlait pas en douLe que les acddenLs
éprouvl's pal' ce malade eL le Lriste résullat de son opéralion ne I!l~sent
dùs il, la cure inopporLune faite tl Contrexéville, car celte observation est précédée de ces
lignes;
«
« J'ai annoncé, dit-il, que dans certains cas les Eaux de OonIroxéville pouvaient nuire; je vais en rapporter un exemple. lt
Cc chapiLre est heureusement tt'ès court, puisqu'il ne
renfel'me que 8 observations, mais il n'en est pas moins
in téressant par l'éloquence sinistre des chiffres: 8 cures
miné1"ales mal SUppo1""tées,. 8 opérations pratiquées peu
dp, temps après la cessation de la cure; 8 morts! Que
penser, après cela, de l'opinion du 1)r Baud qui dit:
« Que l"eau de Contrexéville se recommande co;:nme
IJ
Lraitement preparatoire, comme moyen de disposer
« l'organe uréLhl'o-vésical à suppor'ter impunémenL les
« épreuves de la lithoLritie »? Et peut-on admettre avec
lui: « Que la présompLion d'un calcul vésical est une in« dicaLion eL non une conLre-indicaLion de l'emploi des
« eaux de ConLrexéville » '? Je n'hésite pas à répondre
par la négaLive, et je crois être auLorisé, par les faiLs
relaLés ci-dessus, à poser en principe CJue:
Jamais le traitement hydrominéral de Contrexéville
ne devra être conseillé, l01"Squ'il y Qura présomption de
�-
GO-
calcul vésical, l'emploi des eaux étant formellement
contre-indiqué che;; les calcu leux.
Il me reste maintenant à chercher la cause de ces résultats terribles. Peut-on invoquer ulle inlluence saisonnière? Mais les observations portent sur les années
1874, 1,875, 1876, 1,877, 1878 et 1880, et pendant ces
mêmes années, de nombl'enx calculenx renyoyés de Contrexéville sans y avoir pris les eaux ont éLé opérés avec
succès.
Ces insuccès pourront-ils être attribués aux opérateurs? non certes; car nous pouvons citer, à côLé de ces
cas malheureux, les noms des professeurs Guyon et
Ollier, des docteurs Cautlmont et Relil.{uet, qui reviendront souvent sou:; notre plume dans le chapitre suivant, où nous n'aurons que des succès à enregistrer,
puisque sur 33 opérations il y a eu 32 guérisons, et qUE)
nous les avons vus souvent cités dans le chapitre précédent, où i 7 opérations ont donné 14 succès.
Je tIe crois donc pas qu'on puisse se refusel' à admettre que c'est bien la cure hydrominérale, intempe.stivement faite, qui a été le point de départ des accidents;
ceux-ci ne se seraient probablement pas produits, si
l'opération avait été pratiquée avant la cure minérale,
ou au contraire, après un délai suffisamment long pour
que l'influence nocive du traiLem0n t minéral ait pu se
dissiper.
J'ai l'air de faire ici le procès des Eaux de Contrexéville, ce qui est bien loin de ma pens,é e; je veux an contraire prouver qu'ayant uneefficacilé souveraine, incontestée et incuntes1able, dans un grand. nombre de
maladies, elles font, par le fait mêrnedeleuractivitéqui
n'est pas douteuse, cou ri r aux malades dos dangel's réels,
si elles sont p1'7ses d'une façon inopportune, eL si le
�chirurgien interyient trop pl'Omptement après la cessation rIe la cure intempestivement faite. Je ne. suis pas
le premier', du resl.e, à signalel' leg cIrets consécutifs ct
prolongés des Eaux ùe Contt'exéville sur l'appareil urinaire. Bien avant que je vinsse i\ Contrexéville, le Dr Cail~
lat, méùecin inspecteur, et le Dr Legrand du SauUe les
avaient étudiés; seulement ils n'avaient pas insisté,
comme je crois devoir le faire, sur le danger de l'intervention chirul'gicale immédiatement après la cessation
de la cure minérale.
Voici ce que dit le Dr Caillat (1) :
" Les fl[ets consécutifs des Eaux dH Contrexéville sont
« délerminés par 11n efl'ort spontané de l'organisme sous
cc l'illfluence du traitement hydrominéral, ct caracté« risés, dans le plus grand nombl'e des cas, pal' une
« exci talion du côté des reins et de la vessitl, a vec émisIl sion abondante de produits pathologiques. L'aPI-Hll'iCl tion de ces effets conséutif~
survient du 15 me au 60·
(C jour qui suit la cure, le plus ordinairement entre le
mc •
CC :15 0 et le 20
« La durée de la crise est, ordinairement, de un à
« trois jours; néanmoins on l'a vue se prolonger bien
(c davantage.
Les e.ffeLs consécutifs ne sont pàs limités
tJ. à l'appareil urinaire, ils peuvent aussi porler sur la
~( fin du gros intestin et sur le foie. Enfin ils peuvent se
I( manifester du côté de la peau sous forme de suelJl'S
" profuses; mais en somme, l'appareil minaire est le
" siège de prédilection, presque toujours unique, des
(c
effets consécutifs pl'oduits par la médication suivie à
(1) Dr Caillat, inspecteur des eaux de Contrexéville, ,1Jii/noire
sur tes effets consécutifs des eaux de Contrexéville. couronné pttr
l'Acadélllie de médeciue. CilÔ par le Dr D~bouL
; f)es Ea!l[J) de
Contrc.xévitle, '1872, p. 22.
�;)~-
Con Lrexéville ; celte crise saluLaire doit être respecLée;
« une médication active serait alors inopportune. II
Nous avons vu un exemple bien frappant do cus effets
consécutifs dans l'obsel'vation XVII, dont le sujet, MOIlsieur l'abbé M... , commença à expl.llserdes gr'uviel's trois
semaines après avoir quitté Contrexéville, ct continua
presque journellement à on rendre pendant plus de
deux mois. Ces graviers, réunis, étaient au nombre de 69.
La plupart du tomps, ces effets consécutifs sont salutaires, s'ils se produisent chez des sujets :ryant les reins
et la vessie en bon état; mais si, au contraire, la vessie
est enflammée, si les reins sont déjà congestionnés,
C0mmo cela arrive si souveut chez les calculeux, cette
excitation, don t parle M. le Dr Cailla t, peu t devenir de
l'inflammation, de la néphriLe, amener la suppression
de la sécrétion urinaire avec tout le cortège formidable
des accidents urémiques. De même qu'à la fin du premier chapitre .le ~isa
que: « c'est dans l'intégrité de
« l'appareil rénal qu'il faut chercher l'explication ùe la
« tolérance de l'eau minérale pal' certains malades ",
de même ici je dirai que les 8 malades qui onL fait le
sujet du deuxième chapiLre ont mol su pporLé les eaux,
parce que leurs reins ct leur vessie étaient en mauvais
I~ta;
le traitement minéral a.dépassé le but à atteindre,
et l'opération, taille ou lithotriLie, a déterminé l'exp losion imminonLe des accidents néphrétiques mOt'tels.
Ce que dit le Dr Legrand du Saune vient à l'appui de
mon opinion sur la nécessité d'éviter tout traitement
perturbateur après la cure, et cela pendant un délai de
trois mois environ.
Voici comment il s'exprime (1) : « En buvant son
«
('1) Legl'an'd.d,Q Saulle, Etude médicale sur Contrexéville,1b62,
p.63.
�-GU« dermer vorre d'eau minérale il la source, le malade
« qui s'apprête à rentrer che~
lui n'en a pas fini avec lu
« médication. Les eirets de la saison ne sont pus tou« jours immédiats, instantanés; loin de là. Que de fois
" ne les a-t-on pas vus se prolonger pendant un, deux
« ou trois mois. Aussi, on reprenant ses alIaires et ses
« occupations habituelles, ne doit-on pas perdre de vue
« que l'on l'este soumis à une action thérapeutique, et
« que l'extrême fa tigue, ou les excès peuvent détermi« ner des secousses physiques, qui neutralisent complè« temont los résultats do la saison dos oaux. »
Si le D" Legrand du SaulIe redoute les excès et les
fatigues chez des individus bion portants, puisqu'ils ont
rppris 1e n r vie habituelle, apl'ès une cure régulière et
bien supportee de Conll'exéville, combien ne doit-on
pas plus redouter, chez des DJalades fatigués par une
cure inlempestive, une opération quelconque et pardessus tout une opération qui, comme la. lithotriLie ou
la taille, oXp'ose pal' elle-même aux complications rénales!
li:n elIet nous voyons que ô de nos malades sur 8 on t
succombé à des accidents de néphl'i le aiguë, un à une
hémon'hagie après la taille, et unà un épuisement cachectillue.
CHAPITRE
ru.
Avant de rapporLer ici brièvemen t les observations
([cs malades chez lesquels le cathétérisme explorateur
m'a montré l'existence d'une pierre dans la ves&io,
avant tout traitement minéral, je crois devoir dire, une
fois pour toules, comment il faut pratiquer ceUe explo-
�-- GO -
ration. Douze de ces malades avaient déjà été sondés et
on no leur avait l'ion trouvé, ce qui me fait supposer
que la méthode employéeavait été défeetueuse; plusieurs
avaient éte places debout ou assis dans un
d'entre (~uX
fauteuil, quelques-uns simplement couchés dan~
leur lit,
pour subir cette exploration; la plupart du temps l'instrument employé avaiL été la sonde de trousse, à courbure assez grande, et de gros calibre.
Voici comment j'ai l'habitude de procéder chez mes
malades, l(Hsq'üe les commémoratifs et l'examen des
urines m'ont amené à diagnostiquer une pierre dans la
vessie. Je m.'assure d'abord par l'introduction d'une bougie à boule qu'il n'existe pas de rétrécissement dans le
canal.; si celui-ci est libre, je passe une bougie 0livait'8
no 16 pour tâter la sensibilité du canal etdu col vésical.
Si je trouve des organes irritables, j'ajourne l'exploration et je passe tous les deux jours une bougie Jusqu'à
ce qûe l'étatspasmodiqueaitdisparu.Lorsqu'au contraire
je trouve les organes tolérants, je me décide à faire l'exploralion le lendemain malin. Le malad0 doit l'est8r au
lit et uriner s'il en éprouve le besoin; car rien n'esL plus
mauvais que de combattre unp. envie d'uriner, afin de
garder de ! 'urine dans la vessie.
Le malade doit être couché sur le b()rd droit du liL,
n'avoir pas d'orpillcl' sous les épaules et avoir le siège
soulevé à l'aide d' un coussin dur; la meilleure manièl'e
de se procurer instantanément un coussin convenable
est de L'ouler fortement uo oreiller de plume qu'OIl en·veloppfl d'une servidLe, dont les quatre coins sonLnoués
etbien serrés.Pour placer le coussin sous 10 siège, un engagera le mi,lluc!e à so soulover, les épaules eL les lulolls
~
.
restanL appuyés sUl' le lit; on glissera alors le COUSSlQ
sous le siège, et pour lui donner plus de résistance, on le
�-
61-
calera il l'aide d'un ou de plusieurs livres reliés; les
pieds seront rapprochés et reposeront SUI' le lit, non pal'
les talons, mais par leUl' bord externe, les Jambes seront
lléchies sur les cuisse;;, les deux genoux seront écartés.
]~l1
un mot le malade sera mis clans la position recommandée pour la pratique (le la lithotritie; les mains
devront être cro:sées SUl' la poitrine.
Le chi rurgien, placé à la droit!: cl u malade, aura soin
de chauITer légèrement la sonde avant de l'introduire
dans le canal ; pour cela il peut la tremper dans de l'eau
tiède: mais un moyen plus simflle est de la fl'OtLer assez
f(Jrtement avec une serviette tIe manière à l'échaulIer
par le frottement; on la trempe alors dans de l'huile ou
on la graisse avec du saindoux.
L'instrument explorateur doit être d'un petiL calibre
(no 1.4. de la filière Charrière). Son bec doit, être court et
sa courbUl'e petite. Pendant longtemps j'ai employé la
sonde exploratrice de Mercier, à laquelle j'ai substitué,
depuis, l'explorateur de Thompson ou celui de Guyon,
bien plus commodes à introduire et à manœuvrer, car
ils sont en acier, lourds pal' conséquent; ils pénètrent
dans le canal pour ainsi dire d'eux-mêmes, par leur
propl'e poids, et n'ont besoin que d'être dirigés par le
chirurgien qui doit touj OUl'S a \'oir présente à l'esprit
c(~Lte
pal'Ole de Civiale; « Il ne faut pas introdui['e la
« sonde dans le canal, il faut que ce soit le canal qui
(( avale la sonde ». Ce qui revient à dire qu'il faut aller
tl'ès lentement, doucemen t, sans jamais exercer de violence, ni de mouv~ent
brusque. Une fois la sonde dans
la vessie, on doit la tenir très délicatement par le manchon cylindrique entre le pouce et l'index, et explorer
successivement les diITérentes parties de la vessie en
imprimant au bec de petits mouvements de latéralité.
�-
62-
C'est presque toujours derrière la prosLate, dans le basfond, qu'on rencontre la pierre; mais il ne faut pas 011bliee qu'il existe des vessies àiLes en portefeuille qui, par
des contractions partielles, maintiennent. des calculs
suspendus à leur p::troi supérieure. Le son produit par le
choc du bec de la sonde sur le calcul indiq uera. par sa
tonalité si on il affaire à une pierre dure ou il une pierre
molle, phosphatique. On constatera également la mobilité ou la fixité dn calcul, et enfin on évaluera approximativement sa dimension au moyen des petits mouvemenLs de latéralité dont ,j'ai parlé, combinés avec un
mouvement de propulsion ou de retrait de l'instrument.
:l\lais ce qu'il faut surtout,c'est éviter de prolonger l'exploration;du moment qu'on a acquis la cflrLitude qu'il
existe une pierre dans la vessie, et qu'il ne s'agit pas
seulement d'un gravier, on doit ret.irer l'explorateur
avec la même lenteur et la même douceur qu'on a mises
à l'ifltroduire, et en ayant toujours soin de faire coïncider
la courbure de l'instrument avec celle des parties qu'il
traverse.
Une fois l'instrument retiré, il faut recommander ::tu
malade de rester tranquille dans son lit, le couvrir de
couvertures et lui ordonner de boire, de demi-heure en
demi· heure, Ulle tasse d'infusion chauJe et suct'ée de
tilleul. S'il survient un frisson, comme cela arrive quelquefois après le cathétérisme, le meilleur remède à y
apporter est la transpiration, bien plus efficace con Lre la
fièvre uréthrale quo le sulfate de quinine. Je n'uljamais
tlonné préventivement Je sel qui nique aux malades que
j'ai sondés, et toujours l'infusion chaude et aromatique
a suffi à empêcher la fièvre de cilthétôrÏsme.
Si, Lrois heu.}:os aprèsl'exploralion ,le malade n'a pliS eu
ùe fièvre, on ' l~i permet do manger, et trois autres heu-
�-
113-
re~
après le repas, si touL va bien, il peut se lever . La
plupart de mes calculeux ont quitté Contrexéville le
lendemain ou le surlendemain du jour, où je les a\'ais
explorés, et aucun n'a eu d'accidents.
OnSEnVATIoN
XXX
M. D.•• 71 ans, de la Haute-Saône, arrivé ù Contrexéville le
22 juillet f874.
Les symptômes vésicaux, fréquence des mictions, suivies de
douleurs dans la verge, remonlent à deux années. Il ya deux mois
un voyage en voiture a été suivi d'hématuries et de symptômes de
cystite qui ont duré 3 semainos.
U1"ines du 23jniltet. - Densité '1021. R. acide, dépôt cristallin
d'acide urique. ni sang, ni pus.
Pierre vésical fi constatée par l'exploration le 21: juillet 18.i4.
Lith'Jtritie pratiquée au printemps 1871> par le Dr Maltez suivie
de guérison.
OBSERVATION
XXXI.
M. Lec ... , 65 ans, de Tours, arrivé le 7 j lIillet 1875.
Première colique néph rétique on 1872, précédée d'hématu rie
et suivie de l'expulsion de deux petits graviers d'acido urique; il
Y a évidemment disproportion entre les symptômes néphrétiques
qui ont fait reslor le malade un mois au lit et ces deux graviors
dont le volume n'excède pas celui de grainos de millet. Depuis cette
époque, hématuries après la marche, mictioll 'frécluèIJte, impérieuse, suivie de douleurs dans le glund.
U"ines du 8 juillet. - Densité l02~.R
alcaline, odeur féLide, dépôt abondant, verdâtre, filant, visqueux, formé de pus altéré et
de phosphates ammoniaco-magnésiens.
Explom/ion le 9 juillet. - Pierre rlurfl. mobile, de dimension
moyenne. D6parl de Contrexéville le 10 juillet; opéré a"ec succès par le D" I.ouis Thomas, do Tours, en trois séances de lithotritie.
�OnSEl\v ....TION
XXXII
1\1. S ... , 60 ans, du Mans, arrivé en aOlll 1875.
Les premières coliques remontent à '1868. Expulsion de graviers. En 1871 après une cure à Caulerets, colique néphrétique
très dnuloureuse. Un gros gravier, arrêté au méat, doit y être
broyé pour pouvoir sortir.
Troi~
saisons à Evian en 187'2, 1813 et 1874.
Dernière colique en juin 1875, il Y a deux mois. Expulsion de
sables sans gravier. Actue llement, brsoins fréquents, très impé·.
rieux, arrêts brusques du jet. Hémaiuries par la marche.
L'exploration me rait ('on8taler la présence de plusieurs pierres
peu volumineuses dans la vessie.
Le Dr Caudmont à l'autOmne débarrasse M. S ... de ses calculs en deux séances de lithotritie.
OBSEI\VATION
XXXIII
M. J ... , 63 ans, de Quimper, 13 aoû.t 1875.
Pl!'re mort à 79 ans de lu pierre, frère graveleux.
M. J ... , n'ajamais soun'~rt
des reins, mais il urine :nal depuig
trois ans et a eu plusieurs fois des hémoturies après la marche.
Actuellement mictions très fréquentes dans le jouI': vingt au
moins; rares la nuit: :! au plus. Douillurs au bout de la verge
après chaque miction.
Les urines sont légèrement alcalines et un peu ca:arrhales.
La sanlé générale est excellente.
Explomtion le '14 août. - Pierre dure, mobile, grosce . D~part
de
Contrexéville le 10 aoùt pOUl' Paris olt il m;L lithotriti é Ilvec suc cès par le Dr Reliquet.
OBSERVATlON
XXXIV
Abbé M... , 66 ans, arrivé 10 17 aotÎt187tL
Jamais de coliques néphl'6liques ni de douleurs de reins, micp s, suivies de douleurs au gland. Les
tiolls fréqucli~mps
urines exalllinées le 18 aotit sont nOfll ,ales.
�-
65-
J~xploratin
19 aollt : Pierre dure, mobile, peu volumineuse.
Gu6risoll par la lilhotritie en aoüt el septembre 1870.
OnSEIWATION XXXV
M. Cor ... , 76 ans, de Troyes, arrhé le ~6 aoM 187n.
Il y a six ans douleurs de reins lrès violent~,
sans le cortège
habituel des coliques néphrétiques. Depuisquatre ans les mictions
sont devenues t.rès fréquentes, toutes les heures dans le jour,
rarés la nuit, hématuries l,al' la marche et la voiture, douleurs
au bout de la verge à la fin de r,haque miction, urines normales,
légèremen t cala rr hales.
Exploration le 28 août 187D : trouvé plusieurs pierres dureR,
mobiles, de moyen volume.
Opéré avec succès à l'automne par le Dr Auguste Mercier en
onze séancAs de lithotritie.
OJ3SERYA'1I~
XXXVI
l'tL Lem ... , 61. ans, de Vernon, arrivé le 6 juillet 1876.
Coliqul's néphrétiques rlepuis 1872, en général immédiatement
suivies d'expulsion de graviers volumineux; une seule fois un
gravier a séjourné nuit jours dans la vessie avant d'êtrll expulsé.
La dernière colique a eu lieu au commencement de mai 18 7 6,
il Ya deux mois, el aucun gravier n'a été expulsé; comme le gravier
n'est pas gros il n'occasionne pas de vraies douleurs, mais seulement de la gêne de la miction qui quelquefois s'arrête brusquement. Après 1D jours de cure mi uérale bien supportée, !If.
Lé~n
me demande de le sonder, et je constate la présence dan.,>
la vessie d'une petite pierre qui est détru ite au mois de novembr e
en deux séances de lithotritie par le Dr Guyon.
OIlSERVA'fION
XXXVII
M. G. C ... , 70 ans, de Rouen, 8 juillet 1876.
GOutteux et graveleux depuis longtemps, l'tf. G. C ••• est 1111
habitué de Contrexéville dont il se trouve toujours tl'OS bien et
qui facilite ChflZ lui l'expulsion des graviers.
Brongniart.
�-
GG -
G. C... ne consulte pas de
Depuis la mort du DI' Baud, ~I.
médecin à Contrexéville. Arrivé depuis huit jours et ayant bu
comme J'habitude l'eau minérale à doses élevées, M. G. C...
vient me trouver le 8 juillet dans la matinée; il a toutes les angoisses cI'une rétention complète; depuis IIne heure il n'a pu rendre une goutte d'urine et ne sai t à quoi attribuer cet accident
qu'il n'a jamais éprouvé. Une sonde de gomme, facilement introduite, rencontre dans la région membraneuse un gravier en"
gagé dans le canal et trop gros pour être expulsé. Ce gravier est
repoussé dans la vessie et la sonde évacue un litre d'urine, ou
plutôt d'eau minérale. Soulagement immédiat, bain et repos dans
la cbambre.
Le lendemain 9 juillet même accident dans les mêmes conditions) c'est-à-dire le matin après avoir bu 8 verres d'eau. Je repousse le gravier de nou veall daM la vessie et j'engage M. G. C...
à aller se faire broyer ce gravier qui né peut manifestement pas
sortir naturellement. Mais M. G. C... ne veut pas s'ex po er à un
voyage aussi long, fati gant, pendant lequel il craint de voir se
reproduire l'engagement du gravier et la rétention. Il me demande de faire moi-même l'opération. Quoique je Ole sois imposé la règle de ne pas faire d'opération à Con trexéville, il y a
ici une urgence qui ne me permet pas de refuser, et le lendemain
matin avec un lithotriteur de petite dimension. je saisis le gravier et me borne à le broyer une seule fois; un quart d'heure ne
s'était pas écoulé que Al. G. a... rendait très facilement son gravier en deux morceaux; il était gros comme une noisette. L'année
suivante, en juillet 1877 le même accident se reproduisant, je dus
lithotritier 1\1. G. C... pour la deuxième fois. Il est revenu chaque
année à Contrexéville depuis celle époque, et n'a plus eu de
coliques néphrétiques.
OBSEI\vj.'l'ION
XXXVIII
M. Fr ... , 64 ans, de Rouen, arrivé le 13 aollt 1876.
Jamais de coliques néphrliq'e~;
quelques douleurs de reins
suivies il y a 1> ans de l'expulsion d'un gravier rougé En 1872
à Vichy pour des douleurs de foie. Légères
1873 et 187:-: saio~
crises goutteuse;;"porlant sur les genoux et les orteils. Depuis
�-
67-
six semaines troubles de miction consistant en besoins J'I'équents,
impérieux, hématuries après la marche et la voiture, douleurs au
bout de la verge en finissant d'uriner. Le Dr Flaubert l'a sondé,
a déclaré qu'il n'y avait pas de pierre et a conseillé une cure à
Contrexéville. Le voyage et surtout la traversée de Paris en voiture, pour se rendre de la gare de l'ouest à celle de J'est, ont été
très pénibles, ainsi que le trajet en voiture de Neufchâteau à
Contrexéville.
Urines du matin 14 août: D. 1021, R. acide, léger dépôt formé
de cellules épithéliales et de cristaux d'acide urique.
Urines du 15 ao~t
après promenade en voiture: D. 1020, R.
acide, même dépôt et en outre de nom breux globules sanguins.
Malgré les rësultats négatifs de l'exploration faite à Rouen, les
symptômes sont tellement caractéristiques que je propose à
M. Fr ... une seconde exploration qu'il accepte. Après quelques
jours de repos et quelques passages de bougie, cette explomtion
est pratiquée le 20 aoat. Pierre dure, mobile, volumineuse, trouvée
facilem en t.
M. Fr ... quitte Contrexéville le 24 août. Le voyage est aussi pénible au retour qu'à J'arrivée et le Dr Caudmont, consulté à Paris,
conseille d'attendre jusqu'à la fin de septembre, afin de laisser
reposer les organes. M, Fr ... rentre chez lui à Rouen où le
D" Caudmont vient l'opérer. Il est débarrassé, en apparence, pal'
cinq séances de lithotritie.
Retour à Contrexéville le 2i>juillet 11:;77.
En traversant Paris M. FI' ... a éprouvé des douleurs analogues
à celles de l'année préctidente; aussi, craignant de faire inutilement le voyage de Contrexéville, se décide-t-il à resttlr quelques
joùrs à Paris pour s'y faire sonder. Le médecin qui l'explore ne
trouve rien et l'engage à continuer sa route vers Cootrexévillfl.
La cure minérale se passe bien j mais les urines sont catarrhales
et la miction parfois douloureuse. J'engage M. F ... à se reposer
quelques mois après son ret1)ur de Contrexéville et à Se faire examiner par un spécialiste, si ces symptômes peroistent.
11 suit mon conseil et, au printemps -1878, le professeur Guyon
pratique sept séances de lithotritie pour la débarrasser de plusieurs
pierres dures, formées très vraisembla ':liement autour des fragments de la première pierre.
�-
08-
Revenu par précaution à Contrexéville en 1819, 1880 tlt 188f,
M. Fr ... allait parfaitement.
OBSEIIVATION
XXXIX
Abbe Ch ... , 62 ans, curé d'A. (Haute-Marne), arrivé à Contrexéville le 8 juin 1817.
Première colique néphrétiq ue en avril 1875. Expulsion de sables
rouges sans graviers. En 1816 hématurie sans douleur alJrès une
marche prolongée. POUl' la première fois les mictions deviennent
fréquentes et aouloureuses en 18'77. Il Y a Ctltte particularité
chez 1\1. l'abbé Ch ... que les douleurs sont plus vives chez lui la
nuit que le jour; il urine toutes les demi-heures environ, et ces
mictions très douloureuses, accompagnées de demi-érections de
.4 heures du soir à 4 heures du matin, se font au contraire sans
douleurs de 4 heures du mali:,: à 4 heures du 30ir. Les mouvements de la voiture qui amènent de l'hématurie retentissent dans
l'anus plutôt que dans la verge.
ExploTalion le 10 juin. Pierre dure, volumineuse.
Lithotritie pratiquée en juillet 1817 par le professeur Guyon.
Aprê'll celle opération les urines restent alcalines, glaireuses et
chargées de phosphates . En févri<>r 1878 de nouveaux symptômes
douloureux indiquent qu'il s'est formé une nouvelle pierre et en
huit séances le Dr Paul Mougeot, de Chaumont, détruit une
grosse pierre phosphatique.
M. l'abbé Ch ... vient à Contrexéville le 24 juillet 1878 et y fait
ulle cure minérale qui achève sa guérison i à son . départ ses u/'ines sont redevenues acides et à peine catarrhales.
OnSEI\V ATION
XL.
M. Fa!..., 62 ~ . ns,
de Nîmes, arrivé le 15 juillet 1877.
Premières coliques en 1867. Depuis cette époque M. Fal. .. est venuchaque annéeàContrexévilleoù il n'ajamais consulté de médecin. Sous l'influence du Iraitement minéral il a souvent expulsé
de gros graviers uriques. Pendant sa cure de 1876, M. Fal ... a eu
plusieurs c01içp.res néphrétiques très longueti, très douloureuses,
il la suite desquelles il n'a rendu pue des sables sans gravie~.
�-
69-
Au mois de mars 1877 rétention d'urine qui dure quinze jours
et nécessite quarre cathétérismes par jour.
M. Fa\. .. à son arrivèe, le '15 juillet, me rait appeler, contrairement à ses habitulles, parce qu'il éprouve des douleurs dans le
gland en fins~at
d'uriner, que Jes b~soin
sont fréquents el que
les urines, qu'il a reùdues pendant le voyage long qu'il vient de
raire, ont été habituellement sanguinolentes.
Très timoré, l'edutant beaucoup la sonde, M. Far. .. hésite
plusieurs jours aVlint de me permettre de j'examiner j enfin l'exploration est pratiquée le 18 juillet et me rait reconnattre la présence de plusieurs petites pierres dans la vessie. Ce sont évidemment les graviers qui ont cHusé les coliques de 1876.
M. Fal. .. quitte ContreJ(éville le 20 juillet pour aller se faire
opérer. Je n'en ai plus entendu parler.
HAPPRL DE L'OBSERVATION
VII
M. l'abhé CI. .. ~ , 9 ans, curé dans l'Aube, après avoir fait en
1876 une cure à Contrexéville sans accident, y revient en juillet
1H77 . Les symptômes vésicaux légers de l'année précédente se
sont accentués et me font penser à une pierre que l'exploration
me révèle le 13 iUlllet. Lithotritie pratiquée avec succès par le
professeur Guyon.
OBSERVATION
XLI
M. Pr ... , 59 ans. de Luçon (Vendée), arrivé le 30 juillet 1877.
Ar thri tique, sujet aux migraines et aux angines. Eczéma de
cuir chevelu, coliques nép reliques depuis une douzaine d'années;
expulsion de sables rouges, jamais de graviers. Depuis avril 1877
besoins fréquents, impérieux, hématuries par la marche, douleur
au bout de la verge après chaque miction. Exploration: pierre
dure, mobile, assez grosse, quitte Contrexéville le 3 août 1877 At
est Iithotritié avec succès le uléme mois.
�-70 OBSERVATION
XLII.
111. Deg ..• , 61 ans, de l'Aube, arrivé le tg mai 1878.
Les premières coliques néphrétiques remontent fi dh années,
les dernières ont eu lieu il y a sept ans. Il y a eu souvent des graviers rouges expulsés. Depuis cinq ans M. D ... urine trèp, souvent,
ce qu'il attribue à la glycosurie dont il est attp.illt, mais en outre
ces mictions fréquentes sont douloureuses, accompagnées d'arrÔt brusque du jet, et d'hématuries après la marche,
Ea;amendes urine,q du malin 19 mai. - D. 1023, R. aclcle, d~pôt
blanc, terne, légt' r, formé de globules de pus, de cellules épithébaies avec quelquos globules sanguins; pas d'albumine.Glycoseen
petite quantité, c()nstalée par l'ébullition avec la polasse, qui rlonne
une coloration brun clair.
Exploration le rH mai. - Pierre dure, mobile, aSSflZ grosse; départ
de Contrexéville le 22 mai. Lithotritie pratiquée avec succès par
le Dr Reliquet.
OBS~RVATIN
XLIn
M. Pou .•• , 68 ans, de Laon, arrivé le 23 juin 1878.
M. P ... a eu souvent des co!iques néphrétiques violentes et prolongées pendant 18 ou 24 hAures, à la suite desquelles il a rend u
de:'! graviers uriques.
Depuis trois ans les mictions sont devenues fréquentes et douloures~,t
Ills urines catarrhales. En février 1878, deux ~ravies
ontété rendus jils étaient volu~inex
et recouverts d'Une çroûte
phosphatique qui indiquait leur séjour dans la vessie. Cette expulsion de graviers n'amèn(l aucun soulagement dans les symptômes vésicaux; la marche !\{Ilène de l'héma\urie. L'exploration
vésicale, pratiquée ~ Laon, nll fait rien découvrir etM. P .. , cer~ain
de n'avoir pas la pierre, vient ~ Contrexéville pour y traiter son
catarrhe de vessie.
Examen des urines du mati1l 24 jttin.-Densité 10H,. R. alcaline,
dépi\t abondant, blanc, terne, vi~quex,
formé de pus altéré et de
phosphates am.mo:).iaco-magnésiens. Pas un seul globule sanguin.
.. '
�-71M. P ••• commence immédiatement le traitemont hydrominéral.
Le 26 juin ayant bu 6 verreR d'eau, il m'dpporte les urines qu'il
une promenade à pied:
venait de rendre !Iprè~
Densité 1015. R. acide. Coloration rougeâtre, dépôt brun assez
abondant, formé exclusivement de. globules sanguins et d", globules de pt1s. M. P ... accepte l'idée d'une deuxième (lxploration
ot tout en lui faisn~
continuM le traitem ent minéral, je passe
tous les deux jours une bougie et le 5 juillet le cathétérisme explorateur me fait trouver une pierre dure, mobile, dedimension
moyenne.
l'en!"age M, P ... à ne pnf; continuor sa cure, et à rentrer à
taon où il se reposera qllelque, mois avant de Re faire opérer.
Effectivement, au moi& d'octobre suivnnt, il est débarrassé en
qua~re
séances de li~hotre
pal' le professej.\\' Guyon. Revenu à
c\')tle époque, M. P." se porte
Contrexéville plusieprl\ fois dep~is
il merveille,
QllSERVATION
XLIV
M. C ... , 56 ilu s , de Marseille, arrivé le 6 j'Iillet 1878.
Il y a trois ans, M. C." a eu une rétention d'urine qUI
fi nécessité le cathélérisme pendant trois semaines. Il est venu déjà
deqJÇ fois à Contrexéville et s'en est bien trouvé.
Les tlrines (1,'17 juillet matin: Densité 1016. R. alcaline, dépôt
abQn~t,
visquellx, pllosphatique. Miction douloureuse au bout
de la verge. EmplOl'ation le 10 juillet: Pierre volumineuse, peu
mpbile et paraissant phosphatique au moins à sa surface.
M. C.. , qui~te
ContreJ[éville le '12 juillet, je n'en ai pius entendu parl!lr.
OnSERvATlON
XLV
Abbé Ch ... , 29 ans, de Poitiers,arrivé le !'i juillet 1878.
Voici ce qu'il me raconte: à l'âge de t 1 amril a eu une pleurésie du côté gauche qui s'est porlée bientôt sur l'estomac et a
occasionné des vomissements pendllnt plusieurs jours; puis le
mal s'étant porté sur la vessie, la poitrine et l'estomap se sont
trouvés dégagés. Depuis cette époque, troubles de mictions, hématuries par la marche. En 1875 unmédecina pratiqué l'explora-
�-72·tion vésicale et n'a rien trouvé; en 1877 un voyage de HI lieues
en voiture a déterminé des symptômes de cystite qui durent
encore et pour lesquels M. l'abhé Ch ... vient à Contrexéville.
Les faits étaient très nettement racontés, l'explication seule
était défectueuse, et je dis à M. nh ... qu'il n'avait pas eu de pleurésie à l'âge de H ans, mais une très forle colique néphrétique
du rein gauche qui avait occasionné des vomissements jusqu'à
ce que le gravier fCtt tombé dans la vessie. C'est à ce gravier, devenu pierre, que devaient être rapportés tous les symptômes vésicaux dont il souffrait depUIS 18 ans.
J'eus de la peine à convaincre M. Ch ... , mais il SA décida cependant à subir une deuxièmo exploration, qui me montra qu'il
avait dans la vessie une pierre volumineuse, dure, peu mobile.
Je l'engageai à aller se faire enlever cette pierre par la taillo,
seule opération qui convint à une pierre aussi ancienne. Mais il
s'y refusa et voulut absolument être litholrilié. Le professeur
Guyon, après avoir vainement essayé de décider l'abbé Ch .•• à
se laisser tailler, fil ulle première séance de lithotritie qui réussit en apparence: la pierre fut ~ajsie
et broyée malgré son volume et sa dureté. Mais à cette époque on n'opérait pas en une
séance prolongée sous chloroforme. Après cette première séance,
il rest.a dans la vessie la plus grande partie de la pierre et des
fragments irréguliers dont la présence amena une cystite et bientôt une néphrite aigu os qui empêchèrent de continuer l'opération.
La taille pratiquée aussitôt aurait peut-être pu sauver le malade, mais il continua à e'y refuser. Ce ne fut que plus tard qu'il
consentit à se laisser taillor. L'opération fut faite et réussit
comme opération j mais le mulade était épuisé, cachectique et
succomba aux progrès d'une néphrite suppurée, une quinzaine de
jours plus tard.
OBSERVATION
XLVI
M. T ... , ~5
ans, de Bourbonne-les-Bains, 14 juillet t878.
Hématuries par la marche depuis deux ans et douleurs à j'extrémité de la ve.l'ge;: la fin do la miction.
.
Oathétérisme é5;plorateul' le H;jlliltet. -Tl'ois pierresmobilos peu
�- '13volumineuses, détruites en quatre séances delithotritie au mois de
septembre 1818. Pas d'acciden ts consécutifs.
XLVII.
OB~EIWAl'QN
Abbé L ... 67 ans, de la Côte-d'Or, arrivé le 6 juin 1879.
Première hématurie en octobre -1878. Depuis celte époque, ce'
accident se reproLluit après chaque fatigue. Miction douloureuse
au bout de la verge.
Exploration vésicale le 8 juin.- Pierre dure, mobile, peu volumineuse. Il quitte Contrexéville le 9 juin et est débarrassé le 13 et
le 18 juin par le professeut· Guyon, qui broie', à chaque séance,
une pierre volumineuse d'acide urique.
OnsER VATION XLVIII.
M. O ... , 28 ans, de Paris, juillet 1879.
Les premières coliques néphrétiques remontent à 1875.
En 1876 et 1877, M. 0 ... vient à Contrexéville et expulse, sous
l'influence du tr:litement minéral, des graviers uriques volumineux. Au mois d'avril -1819, colique pllU violente après laquelle
aUCun gravier n'est expulsé. Depuis cette époque, symptômes
vésicaux consistant en besoins d'uriner fréquents et impérieux.
En juillet, M. O... revient à Contrexéville, espérant que ses graviers y seraient expulsés comme J'avaient été ceux de 1876et 1877.
Mais, contre son nttente, aucune expulsion n'a lieu. Par le cathétérisme je m'assure qu'il existe plusieurs petiles pierres daus
sont broyées au mois d'août avec succès par 1/3
la vessie; ~lIes
professeur Guyon.
OBSERVATION
XLIX.
Abbé S ... , 68 ans, curé d'A ... , en B ... , arrivé le 18 août 1879.
Souffre des reins ùepuis longtemps. La- marche le l'atigue ot
augmente la fréquence des mictions, qui retentissent douloureusement au bout de la verge. Hématuries après la marche et les
COurses en voiture.
13 août. Exploration. -Pierre dure, mobile, dE: moyen volume.
Lithotritie fHite aVflC succès à Chaumont par le D" P. Mougeol.
�-7" OIlSERVATION
L.
M. Ma ... , 62 ans, de l'Aube, arrivé le 28 aol1t 1879.
Il Y a longtemps que l'tf. Ma ••• 80uffro des reins et de la vessie,
les mictions sont fréquentos, impérieuses, suivies de douleurs au
bout de la verge. Hématuries par la marche. Exploration le
10 septembre. Pierre dur'e, peu mobile, volumineuse.
Au mois de mars 1880, M. Ma ... est opéré avec succès par le
proresseuf' Guyon, en deux séances prolongées, sous cblorororme.
- Je l'ai revu en 1880 et 1S81 à Contrexéville, allant très bien.
11 est frère de M. l'abbé Ma ... (Obs. 17.)
OOSERV ATION
LI.
M. le Dr Du ... , de \'Yonne, {7 julllet 1880.
Troubles vésicaux légers depuis un an ; les mictions sont fréquentes dans le jour et suivies d'uno légère cUÎ@son au bout de
la verge. Pas d'hématurie à proprement parler, mais urines
colorées après la marche et la voiture. Exploration le 20 juillet.
Pierres petites, mobiles. Lithotritie pratiquée, au mois dloctobre aveç succès, par le professeur Guyon, sans employer le ch 10ro(orme.
OOSEI\V AnON
LU.
M. Dup ... , 72 ans, arrivé le 6 juillet 1880.
Jamais de colique~
{léphrétiques, Excellente :;anlé habituelle.
Depuis deu" ans, fréquence des micton~,
douleurs au bout de
la verge en finissant d'uriner.
En 1879, une cure thermale à Vichy calme les symptômes vé··
sicaux, qui reparaissent quelque tempsllprès. Hématuries par la
marche.
Ea;ploration, 8 juillet. - Pierre dure, mobile, Ilt q1li parait
grosse. - Lithotritie en uQe seule aéanoe pro!g~e,
le 24 juillet
1880, par le professeur Guyou; les fragments, après djlssiccation,
pesaiont 37 grammes.
Le cl iamètre de la pierre était de 4 cen timèt\,os 1/2. Une exploration, pratiquéeb~jos
ilprès, n montrAqu'j] OP res~ait
auoun
fragment. L'opéralf~n
avait été pratiquéo 60l1S l'influenoll du
�,....... 75-.
chloroforme; pas de fièvre à la suite. En 1881, 111. Dup". allait
bitln.
OnsEnvATIoN LIll.
Abbé Mau ... , 60 anR, du département de la l\[arne, arrivé le 12
juillet -iSBO.
En 1871, variole très forto qui laisse après ('lie des douleurs de
reins, sans coliques néphrétiques; a été aux eaux de Sermaize
chaque année, de f871 à 1877.
En mai 1879, hématurie après une marche forcée. Depuis cAtte
époque, la marche et la voiture amènent des douleurs do ve8sie
au bout de la verge j besoins fréquents et impéqui retnis~
fieux dans le jour; calme, la nuit.
Examen des twines du 13 juillet, matin. - Densité, 1026; R.
acide, limpides, coloration citrine; défJôt peu abondant, blanc
.iaune, formé de cellules épithéliales, quelques globules de pus et
quelques rares globules sanguins.
Même jour, apl'ès une pl'omcnade. - Densité, 1025; R. acide,
urines très rouges, sanguinolentes; dépôt brun, abondant, formé
rie nombreux globules sanguins Ilt quelqnes rares glo bu les de
pus.
Explol'ation, le 15 juillet . - Pierre dure, peu mobile, volumineuse.
Opéré par la lithotritie aveC chloroforme, en deux séances
prolongées, pratiquées à huit jours d'intervalle, le 30 juillet et
Jo 7 août, par le professenr Guyon. Les débris de la pierre pesaient 60 grammes après dessiccation.
En 1881 et 1882, allait parfaitement bien.
OBSERVATION LlV.
III. Pa ... , 62 ans, de Genève, arrivé le 17 juillet 1880.
Bonne santé habituelle, .jamais de coliques néphrétiques, mais
douleurs dans les reins tlepuiR longtemps. Dans les six dernières
années, 1\1, Pa ... a expulsé facilement 4 graviers uriquE's assez
gros; depuis un an, troubles de miction carléi~s
par la fréquence des besoing qui sont impérieux dans le jour; quelquefois
arrêt bl'usque du jet d'urine j douleurs l J'extrémité de la verge
�-76 en finissant d'uriner. Les nuits sont calmes. M. Pa •.• mène une
vie sédentaire pour éviter de souffrir. Les eaux d'Evian, prises en
1879, ont été bien supportées et Oht calmé les symptômes vési·
caux.
Examen des urines du 18,juillet, matin. - Densité, 1020 i R.
ar.ide, coloration jaune foncé, dépôt abondant, condensé, jaune,
formé de nombreux cristaux d'acide urique, de cristaux octaédriques d'oxalate de cbaux,avecquelques rares globules sanguins.
Même jOtll", après une courte marche. - Densité, '102ft; H.
acide. Ces urines, très rouges, sont rendues goutte à goutte, avec
des épreintes très pénibles, caractéristiques. Il s'y forme un dépOt brun, abondant, composé exclusivement de globules sanguins.
Exploration, le 19 juillet. - Pierre dure, volumineuse, peu
mobile.
Opération le 1 er aoo.t 1880 par la lithotritie, en une séance prolongée, sous chloroforme; la pierre était si dure qu'elle a résisté
à la pression de l'écrou et n'a été brisée qu'après plusieurs coups
de marteau. Le professeur Guyon a cru, un instant, que la dureté
de cette pierre d'acide urique forcerait à faire la taille. 29 grammes ci.e débris ont été expulsés immédiatementaprès l'opération
et de nombreux fragments ont été rendus la nuit suivante.
Guérison rapide et complète.
OBSERVATION
LV.
M. Ho .•. , de Varsovie, 60 a ns, arrivé le 7 a011t 1880.
Il Y a 30 ans que M, Ho ... a commencé à souffrir de la gravelle;
il est allé vingt-cinq foi s à Carlsbad et a rendu à plusieurs reprises des graviers à la suite de coliques néphrétiques. Au mois
de novembre 18'19 première hématurie après une promenade en
voiture. En juillet 1880, il ya trois semaines, deuxième hématurie
à Carlsbad après une promenade longue. La cure de Carlsbad terminée, M. Ho ... vient à Contrexéville pour que le traitement minéral lui dise s'il a la pierre.
Examen des urines du 8 août, matin. - Densité, 1020: R.
acido, urines pâles, claires, citrines, dépôt peu abondant jaune
pâle, brillant, formé de cristaux d'acide urique et de cristaux
octaédriques d'o~
' ~late
de chaux, pas de sang.
�-77jour, apl'è. une courie promenade. -
Densité, 1020; R.
acide, urines très rouges; dépôt peu abondant, bru.n, terne, formé
de nombreux globules sanguins avec quelques cristaux l:riques.
Explol'alion le 9 août. - Il existe dans la vessie plusieurs
pierres, d ures, petites, très mobiles.
Départ de Contrexéville pour Paris le 10 aOlÎt.
Lithotritie pratiquée les f 7 et 21 aOlÎL en deux séances par le
professeur Guyon. A la suite de cette opération, il y a eu de la
cystite,avec épididymite et rétention d'urine; ar.cidents probablement dus aux longs voyages et à la cure antérieure de Carlsbad.
M. Ho ... revient à Contrexéville le 31 aout 18~0.
Ul'ines du 19r septembl-e. - Densité, tOU); R. alcaline, dépôt
peu abondant, blanc sale, terne, vi squeux, formé de globules de
pus et de cristaux phosphatiques.
4 septembre. - Densité, 10'i~;
R. faiblement alcaline, dépôt
encore filant formé de pus et de phosphates.
9 septcVlbre. - Densité, 10Hl; R. fai blement acide, léger rJépôt blanc, terne, formé de cellules épithéliales et de globules de
pus.
lIfêl1lB
H et 19 scptembl'e. - Densité, 1013; R. franchement acide,
trfls léger dépôt formé de cellules épithélial es.
L'état général est excellent, la miction facile eL nOn douloureuse.
M. Ho ..• quitte Contrexéville le 20 septembre entièrement guéri.
OBSERVATION
LVI.
Abbé Pierr ... , 60 ans, curé de R ... (Ardennes), arrivé à Contrexéville le 17 août i880.
Douleurs de reins depuis longtemps; la première colique néphrétique réelle a lieu en 1877; elle dure douze heures et est
suivie de l'expulsion d'un petit gravier rouge. En 1878 première
hématurie, après une marche longue; depuis cette époque mictions fréquentes et impérieuses dans le j01Jr, pas la nuit; c!Jaque
miction est suivie de douleur à l'extrémité de la verge.
Urines du matin, 18 août. - Densité, 1020; R. acide; elles sont
claires, citrines, limpides; dépôt léger, blanc jaunfttre, nuageux,
formé de cristaux octaédriques d'oxalate de chaux, de cristaux
d'ar.ide urique et de cellules épithéliaesl, pas de sang.
Même JOUI', après la mal'chc. - Densité, 1027; R. acide, uri-
�-78 nes troubles, brunes; dépôt abondant, brun, terne, condensé,
formé exclusivement de globules sanguins.
Exploration le '19 aout. - Pierre nure, peu mooiltl, volumiMuse, qui devra être enlevée par la taille. Efl'ectivement :\L l'abbé
Pierr ... va trouver à Parisle professeur Ricbet qui le débarrasse,
par la taille périnéale, d'une pierre volumineuse. La guérison a
été rapide e~ complète.
OBSERVATION
LVII.
Le R. P. W ... , de Boulogne-sur-Me!', âgé de 72 ans, arrive à Contrexévi lle le 31 août '1880.
U y a quinze ans que le P. W ... souJrre de la vessie; les besoins
d'uriner sont assez fréquents et impérieux dans le jour pour rendre ir.dispensable un urinal eu caoutchouc; chaque promenade à
pied ou en voiture est suivie d'hématurie; douleurs caractéristiques au bout de la verge. Les symptômes sont tellement nets
qu'une exploration ne Rerait presque pas nécessaire pour diagnostiquer la pierre; néan,oolDs, je la pratique le 2 septembre et je
trouve une pierre dure, tellement grosse qu'il est impossible de
la conloorner avec le bElc de la wnde, ni de la remuer.
Dans les premiers jours d'octobre, le proresseur Guyon pratique la taille pél'inéale et. morcelle la pierre avec de grandes difûcuités à l'aide de son forceps-tellettes. Les fragments apriJs dessiccation pesaient 130 gr'ammes, legrand diamètre était de 0,07 centimètres, le petit de 0,01, c. 1/2; sa composition était d'acide
urique pur. Malgré un érysipèle qui a amené une profonde
esc!lare au sacrum, le R. P. W ... s'est l'établi avec lenteur, mais
complètement; il se porte mieux que jamais aujourd'hui.
OBSERVATION
LVIII.
M. l'abbé R . .. , 71 ans, curé d'E ... (S.~et-O),
arrivé le H. septembre 1880. Bonne santé habituelle, vie sédentaire, jamais de coliques néphrétiques; au commencement de l'année '1879 douleur
to!érable dans le tr.ijet de l'uretèt'e gauche. Depuis trois ou quatre mois besoins Ir~ents
d'uriner dans le jour; mictions douloureuses en terminant, hématuries après la marchel nuits calmes.
�-
70-
22 septembre. Exploration. - Pierre dure, mobile, de petite
dimension. M. l'nbb6 n... quilte Contreltéville le 2q, septembre
sans être décidé à se faire opérer de ceLLe pierre que sa vie sMentaire rend très facile à tolérer. Je n'ai pas eu de ses nouvelles
depuis.
ODSEIIVATION
LlX.
M. Ricq ... , 62 ans, de Coulommiers, arrivé le '19 juin 1881; troubles de miction depuis six mois; douleurs au bout de la verge
en finissant d'uriner; hématuries par la marche, douleurs de
reins habituelles sans coliques néphrétiques.
Examen des urines du 20 juin, matin. - Densité, 10'23; R.
acide, dépôt abondant, jaune roug e , formé de cristaux d'acide
utique avec quelques globule\! sanguins ayant subi la déformation en calotte.
20 juin après la marche. - Densité, 1022; R. acide, dépôt
moins abondant que celui du matin, brun rouge, formé de nombreux globules sanguins non déformés avec qllelques cristaux
d'acide urique.
Exploration le 22 juin. - Pierre dure, mobile, de dimension
moyennei opéré avec succès par le professeur Gu)'on le 13 juillet
en une séance aveC chloroforme. Revu en 1882; allait très bien.
ODilERVATION
LX.
M. l'abbé Pi .••• 7::1 ans, curé du département de la Marne, arrivé
le 28 juin 1881.
Goutteux depuis vingt ans. Crises articulaires courtes et pau
aiguës; quelques maux de reins sans coliques néphrétiques; depuis quinze mois, douleurs au pubis à la fin de la miction, quelquefois arrêt brusque du jet, hématuries et douleurs par la
marche, mictions rares la nuit, fréquentes et impérieuses dans
la journée.
Urines du 29 juin, matin. - Densité, 1027; R. acide, pas dA
sllcre, dépôt abondant, condensé, .jaune, brillant, formé de cristaux d'acide urique, de quelques globules de pus, sans un seul
globule sanguin.
�-
80-
29 juin, apI 'ès la matche, - Densité , 1025; R, acide, même
s et,
dépôt plus foncé en couleur, renferm ant les mêmes Eilément
en plus, de nombreu x globules sanguin s,
Explo7'ation le jouI' même, 29 juin. - Pierre dure, mobile.
qui paraH assez grosse.
en
Lithotri tie pratiqué e avec succès par le professe ur Guyon,
juilde
fin
la
à
rme,
une séance de trente minutes , sous chlorofo
let. Guériso n complèt e et rapide.
OBSERVA TION
LXI.
M. Bau ... , 68 ans, de Paris, arrivé le 7 juillet 188t. Artiste,
peintre de laIent, M. Bau ... mène une vie très sédenta ireet soufr~e
des reins depuis longtem ps.
Les troubles urinaire s remonte nt à deux ans; les micLion s,fréelles
quentes et impérie uses dans le jour, sont rares la nuit;
verge.
la
de
bout
au
sont suivies de douleur s
Ul'ines du 8 j1tillet. matin. - Densité, 1027 i R. acide; limpide s,
dépot abondan t" lerne, léger, rouge au fond, formé de
citrne~,
.
nombre ux cristaux d'acide urique; paB un seul globule sanguin
uriacide,
H..
10'29;
,
Densité
'che.
l
ma'
la
jOtt7', après
M~ne
de
nes très colorées , rouges, dépôt peu abondan t, brun, formé
s.
5anguin
globules
x
nombreu
Exploration, le 9 juillet. - Pierre dure, mobile, assez grosse.
prolong ée, de
Le 11 aoûL, M.Bau ... est débarra ssé en une ~éance
quarant e minutes , sous chlorofo rme, par le professe ur Guyon.
Il avait deux pierres très dures qui pesaien t 45 gramme s. Guérison rapide, revu en 1882; allait bien.
OBSERVA TON
LXII.
N. X ... , 74 ans, cultivat eur 'd e la Haute-M arne, arrivé à Contrexévil le en juin 1882.
Les symptôm es présent és par ce malade étaient si bien caracd'intérisés,q ue je diagnos tiquai la pierre apros quelquo s 'minutes
mon
priai
je
t,
acciden
un
par
lit
mon
terrogat ion. Helenu dans
l'exapar
tio
diagnos
mon
vérifier
de
Graux
Dr
confrère et amUe
men des uriné; ~t de le confirm er par l'explor ation vésicale .
�-
81-
Comme jem'y attendais, les urines du matin ne renfermaient
pas de sang, tandis que celles de la marche étaient riches en globules sanguins; enfin la sonde, habilement maniée par ilion excellent confrère, 1ui apprit qu'il y avait une grosse pierre dans la
vessie.
M. X ... quitta Contrexéville la jour même e\ alla, de ma part,
trouver le professeur Guyon qui, à cause de la dureté exceptionnelle de sa pierre, dut pratiquer la taille hypogastrique par le
procédé de Petersen.
Le calcul facilement extrait avait t" cantim. et demi dans son
pelit diamètre et 5 celltim. et demi dans le grand; il pesait
60 grammes après dessiccation.
Les suites furent remarquablement simples,etau bout d'un mois
M. X... retournait chez lui enttèrement guéri.
OBSEIW.A.TION
LXIlI.
M. Bo ... , 60 ans, de Paris, arrivé le 10 jU,iHet f882.
Le malade, qui redoutait énormément la sonde, était venu à
Contrexéville pOlir arriver au diagnostic de sa maladie sans recourir à une exploration.
Mais ses troubles vésicaux étaient si bien caractérisés: urines
citrines le matin, rouges après la marche; cuisson au bout de la
verge après chaque miction, qu'il se décida à quitter Contrexéville pOUl" aller se faire opérer après avoil" bu les eaux pendant
une huitaine de)jours, sans)nconvénient commesans avantages.
Quelques jours après son départ, il m'écrivit qu'il avait été dé·
barrassé en une séance de dix minutes par le professeur Guyon.
OBSEIIVA'flOr\
LXIV et Jernière.
M, Pill. .. , 60 ans, de Nancy, arrivé le12se(Jtembre 1882.Acette
époquo avancéo de la saison, M. Pill... ne venait pas prendre les
eaux; il ava it entendu dire que l'examen des urines me suffisait
pour poser ln diagnostic de la pierro, et arrivait de Nancy avec
Url pelit flacon d'urines du matin; elles étaient parfaitement limpides, citrines, sans aucun dLipôl.
6
Bron gniart.
�-
82-
Je le fis alors uriner devan t moi et, comme il descendait du
chemin de fer, j'eus immédiatement les urines de la fatigue j
celles-ci étaient rouges fit renfermaient du sang en quantité notable. Je dis aussi tôtà M. Pill ... qu'il anit probablemen t la pielTe,
mais que l'ex(Jluration de la vessie était indispensable pour s'en
aS~lIer;
cela nu faisait pas son a(faÜ'e, puisc!l1'il était précisément
v~nH
me trouver pour éviter d'être sonde; cepellliant il se résigna
el. le lendemaill le cathétél isme explorateur confirmait le diagnoslic et me faisait constater l'existence d'une pierre dur!", mobile, de moyen volume.
En novembre cette pierre fut détru,ile en une séanr.e de quinze
mlllules, sous chloroforme, {laI' le professeur Guyon.
Me voilà arrivé au bout de la tâche que je m'étais proposée; peut-êLre aurais-je pn éviter bien des longueurs;
bien des redites eL rendro ainsi ce travail moins monotone, mais j'ai cru devoir' mettre sous les yeux de mon
lecteur tou tes les pièces de conviction, afin qu'il pût, en
connaissance de cause, posee lui-même ses conclusions.
J'espêre qu'elles ne diffél'eeont pas de celles que je me
crois en droit de poser moi-même, et qui sopt los suivantes:
CONCLUSIONS.
I.
On ne saurait procéder trop tôt au diagnostic ne la
piorre; celui-ci, établi d'après les sig'nes rationnels, doiL
être confirmé par l'exploration méLhodique de la vessie.
Cette exploration, faiLe avec une sonde de pet.it calibre, à bec court et à petite courbure, est inoffensive,
donne des renseignements précis et ne compromet on
rien les résultaLs des opérations ultérieurement pratiquées (38 obSer.&'ations, chapitre III).
�-
83-
II.
•.
~J
Jamais le traitem ent hycli'ominéral de ConLrexéville
ne devra êLre ordonn é dans le buL de diagno stiquer une
pierre douteu se, eL cela pour deux raison s:
{O Le moyen est infidèl e. Si les malados ont les rein.s
on bon éLaL, ils pourronL suppor ter la cure minéra le sans
qu'auc un inciden t vienne révéler la présen cecle la pierre.
(22 observations, chapitre 1).
2° Le moyen peut être danger eux. Si les malade s ont
les reins impres sionna bles, ils suppor teront mal la cure
minéra le, l'excitation qui se produi ra du côté des organes urinair es révèler a hien la présen ce de la pierre, mais
elle dégénérp.ra facilem ent en cystite et en néphri te, qui
compr omettr ont le résulta t des opérati ons pratiqu ées
après ceLte cure par les chirurg iens les plus habiles
(8 observ ations , 8 morts, chapitre II).
III.
A plus forte raison le traitem ent hydrom inéral de
Contrexéville ne devra- t-il pas être ordonn é aux calculoux avérés, dans le but do les prépar er à subir la li thoLritie ou la taille.
IV.
Lorsqu e des acciden ts surven us pendan t une cure
minéra le de Contrexéville auront révélé la présen ce
d'une pierre vésicale igooré ejusqu e-Ià, il sora pruden t
de laisser le calme se faire dans les organe s urinair es
�-
84-
excités, avant de procéder à l'opération que cette pierre
nécessitera.
Ce délai, si les accidents ont été sérieux, devra être
de trois mois au moins, pendant lesquels on s'efforcera
de conjurer, par un régime et un traitement appropriés,
l'explosion imminente des accidents rénaux qu'une
opération prématurée provoquerait certainement.
v.
Le traitement hydrominéral de Contrexéville, contreindiqué chez les calculeux avant l'opération, convient,
au contraire, très bien aux malades déharrassés de leur
pierre par la taille ou la lithotritie.
Il doit leur être conseillé dans le double but:
IoDe prévenir la récidive de l'affection calculeuse;
20 De faire disparaître l'état catarrhal occasionné par
la présence de la pierre ou déterminé pa.r les manœuvres
instrumentales.
�$TATISTIQUE DE
64
85-
CAS DE
Pl ERRE VÉSICALE
OBSERyÉS A
CONTREXÉVILLE
Par le Dr J.
BnONGNIART.
I.
22 observations de malades calculeux ayant bien supporté
le traitement hydro-minéral qui n'a en rien donné l'éveil, et
n'a pas conduit à diagnostiquer la pierre.
~a
.,.... '"
-vI>
"'0
o
~
Er;;
::1 .,
Noms et âges
do.
malades.
~oi
Dates des cures
faites
ii Controxéville.
~
t L .• 5\l ans.
2 E., 56 ans.
3 Général l'., 56ans.
4 G.) 42 ans.
5 D. de B ., 60 ans .
6 M., 75 ans.
7 Abbé Cl., 49 ans .
8 Ch., 66 ans.
9 Rou., 72 ans .
10 Rog.,64 ans.
11 La., 49 ans.
12 Bé., 55 ans.
13 Ch . V., 58 ans.
14 P" 34 ans.
15 Capit. D., 59 ans .
16 L. G., 61 ans.
17
18
19
20
21
22
AbbéMa., 70 ans.
De B., 64 ans.
Général P., 66 ans.
T ... ki,41 ans.
Bu., 70 ans.
Curé d·A., 86 ans.
1875•.iuin 1876.
1875.
1876, 1878.
1876.
NMure et date
des
opérations.
"'"
!f~
"'0
=..,
.,,,,
Plo
-Jo
-
Lith., nov. i876. Guéri .
Lith., avril 1876.
Lith., déc. 1878-79. Taille pér., 1880. Mort
hém.
Lith., 1879.
1876-77-78.
Guéri.
1877-78-7!)-80 et Non opét·(: .
Va
1881.
bien.
1876.
Lith .• 1817.
Guéri.
27 juillet nl116 LILh., sept. 1878. Mort
nOllt 1878.
néph .
1874-75-76.
Taille1}él'in., 1877. Guéri.
1879.
Lith., 880.
4 au 25 août Lith., oct. 1879.
187!).
Lith., oct. 1879.
Août 1879.
Lith., 1.85;0.
Se~t.
1879.
Lith., 188l.
Mort
18 9-80.
néph.
1879, août 1880. Lith.,fln sept.1880. Guéri.
31 juillet au 12 Lith., 1881.
sept. 1880.
Lith., déc. 1880.
1878-79-80_
Pardu de vue.
1881
Lith., 18811878-79-80.
Li th . , 1881.
1879.
Perdu
de
vue.
1881.
Venu 12 ausde NOD opéré .
Va
bien .
suite.
Noms
des
opérateurs.
pr Guyon.
Id.
Id.
Ir! .
Malloz.
pr Guyon.
Reliquet.
pr Guyon.
Id.
Id.
Id.
Id.
Reliquet.
pr Guyon.
Id.
Id.
Id.
�-
86
H.
8 observations de calculeux ayant eu des acciden ts pendan t
ou peu après la cure minéra le, opérat ions pratiquées immédiatement après cette cure révél:ltrico de la pierre, 8 morts.
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CD
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Z.g
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Noms et âges
des
malades.
23 Abbé H. , 71 ans. Cure dLlHaoû t
aul cr sept. 1871,
Cllre d'l 5 au
24 Ges., 67 ans.
18 juillet 1875 .
Cure du 4 au
25 C.,57 ans.
18 juillet 1875.
Cure du 1e r au
26 A.
1875.
20 juile~
CUl'edn 23 juin
27 K.
au 14 juilL1876
Cure d Il 5 aoÎlt
28 H.
au IOa(lûtl877.
Cure du 26juil.
8 Ch., 66 ans.
au 16 août 1878.
Cure du 20 mai
29 Du., 67 ans.
au l2juin 1880.
-
Dates des
opérations pratiquées.
Datès des cures
faites
li Contrexévillo.
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d·g
Noms
des
~'"
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opérat~us
~"
.
p:j0
Lith. en sepl.. 1874.
Lith. en aoft~
Caudmont.
.
Mor~
-
1875.
incomplèle,
1875.
aoùt
périn.,
Taine
1875.
Litb ., août 1876.
Li~h.
Id .
Reljqu~.
~
Taille p6rin., août
1877 .
Lith., sept. 1878 .
-
pr Ollier .
-
P' Guyon.
-
Id .
-
Lith., août 1880.
pr Guyon.
III .
38 observations de calcule ux chez lesquels l'opéra tion a éLé
pratiqu ée sans qu'ils aient fait de cure minérale , l'exploration
m'ayan t révélé la présence de la pierre, 31) résuItaLs connus,
.
34 guérisons .
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Noms ct figes
dos
malade •.
Dates des cxplorations faites
à Contrexévillo.
Dates des
opéro tions pratiquées.
22 juillet 1874. Lith.,187 5 .
Lith., juillet 1875.
10 août 1875 . Lith., oct. 1875.
S .• 65 ans.
14 :\QÜt 1875 . Lith., a011t 1875.
J., 63 ans .
Abbé Mon .,66 ans. 18 août 1875. Lith., août 1875.
28 ao ût 1875. Li th., sept. 1875.
Cl' ., 76 ans.
Lith., IIOV . 1871i .
Juillet 1876.
Lem ., 61 ans.
Lilh.,10j lli ll .1876
ei ]~76.
~Ijul
G . , ch. 70 ans.
et l878.
o aoftt 1876 . Lith., 1876
Fr., 64 ans. .
·Lith., juillet 1877.
~ "Juin 1877 . .
Abbé Ch., 60 an!l
30 Do., 72 ans.
:u L pc., 65 ans.
32
33
3'1
35
36
37
38
39
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njuillet 1875 .
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Noms
de"
opératours .
Gu~ri.
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Uallez .
L.Thomos.
Caudmont.
Reliquet .
Cauùmont.
A Mercier.
p r Guyon.
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p' Guyon.
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III (suite).
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Dates dos oxplo-
Noms et âges
des
malades.
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Dates de.
oporations pratiquocs.
rations faites
à Contrexéville.
Noms
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des
op6rllten1's .
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0::0
40
7
41
·12
Fal., 62 ans,
Abbé Cl., 40 ans.
P r., 50 ans.
Deg., 61 ans.
4:1 POUl'., 68 ans.
44 Ca., 65 a ns.
·15 AbiJé Cha., 29 ans.
20 juillet 1877.
12 juillet It\77.
1er aoCtt 1877.
21 mai 187t\.
5 juillet 1 78 .
9 juillet 1878 .
7 Juillet 1878.
·16 l'a., 65 ans.
15 jnillet 1878 .
41 Abbé L .• 67 ans. 8 juiu 1879.
48 O., 28 ans.
10 j ujlJet 1870.
49
50
51
52
53
54
55
Abbé SI., 68 ans.
Ma., 62 ans.
DI Du .
Dup .• 72 ans.
Abbé Mau., 60ans.
Pa., 62 aus .
Uo .. 60 aus.
56 Ahb6 Pie,·., 60 ans.
13 août 1879.
10 selt. 1879.
20 ini let 1880 .
1cr juillet 1880.
15 )llillet 1880.
19 Jui \let i880.
!) aoùl 18 O.
10 août 1880.
57 R. P. \'17., 72 ans. 2 sept. 1880.
Abbé Je, 71 ans .
Rie., 62 8US.
Abbé P., 73 ans.
Bau., 68 au •.
Hl Général P., 66 aus.
20 '1' ... ki, 41 ans.
62 X., 7,1 ans.
22 sept. It\80.
22 JUIll 1881.
29.1 Uill l ~til.
9 .i uillet 1881.
16 jui ll et 1881.
18 .Juillet 1881
Juin 1882.
G3 Ro., 60 ans
6<1 Pill., 70 au~.
13 sept. 11l82.
58
59
60
Gl
Pe l'Liu ùe VUè.
Li th., déc. 1877.
Lith., août i877.
Lith., mai Un8.
Lith., oct. 1 78.
Perdu de vue.
Lil,ll., IlUis taille
périn ., 1878 .
Litl1., sept. 1878.
Lith., 13 J \lin 1879.
Lith., aoftt 1879 .
Lith., août 1879.
Lith., mars 1880.
Lith., oct. 1880 .
Lith.,2'ljuil1.1/380.
Lilh.,25j ui 11.l880 ,
Lith.,1 cr août1880 .
Lith., 15 août 1880.
Tai Ile périn., sept.
1880 .
Taille périn., oct.
1880.
Perdu de vue.
Lith.,13Juill.1881
Lith., juillet 1881.
Lith.,llaoût181.
Lith. , 10 aoùt 1881.
Li th., aoÎlt 1881.
'l'aille hyp. Petel'sou , 1882.
Lith., août 1882 .
Lith., nov. 1382 .
Guéri. P- Guyon.
-
-
Reliquet.
pr Guyou.
Mort. P. Guyon.
Guéri. BI'.
--
pr Guyon.
-
Id.
Id.
Id.
Id.
Id.
pr Richet.
-
P. Guyon.
Id.
P .lVlougeo l
pr Guyon.
Guéri. pr Guyon.
Id.
Id.
Id.
--
Id.
Id.
Id.
Id.
3 malades (observations 7, :1.9 et 20) figurent à la fois dans
la première et dans la troisième partie.
1 malade (observation 8) figure dans la première et la
deuxième partie.
_.
,
Paris. - Typ. de A. PARENT, A. DAVY, successeur.
29-31, rue Monsieur-le-Prince, 29-31-
80C/I!TIt
0118
SCIENCE S MéoICA,-eS
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3584640044
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Title
A name given to the resource
Le Thermalisme
Relation
A related resource
https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/vignettes
/BCU_Vichy_album_de_photographies_247365.jpg
Description
An account of the resource
<p>La médiathèque Valery Larbaud de Vichy conserve plusieurs centaines d'ouvrages consacrés au thermalisme.<br />En partenariat avec l'Université Clermont Auvergne, est ici mise en ligne une sélection...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/lethermalisme">En savoir plus sur le Thermalisme</a></p>
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
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Coverage
The spatial or temporal topic of the resource, the spatial applicability of the resource, or the jurisdiction under which the resource is relevant
Contrexéville
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Brongniart, Jules-Théodore
Title
A name given to the resource
Action de l'eau minérale de Contrexéville chez les calculeux...
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Doin
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1883
Source
A related resource from which the described resource is derived
Médiathèque Valery Larbaud (Vichy) TH 615.853 CON
Bibliothèque Université Clermont Auvergne
Subject
The topic of the resource
Crénothérapie – France -- Contrexéville (Vosges)
Calculs urinaires – Thérapeutique – Frane y-- Contrexéville (Vosges)
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
87 p.
application/pdf
Description
An account of the resource
Demi-reliure. Ex-dono manuscrit de l'auteur sur page de garde : "Offert à la bibliothèque des Sciences médicales de Vichy par l'auteur"
Type
The nature or genre of the resource
text
Language
A language of the resource
fre
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
BCU_Action_de_l_eau_minerale_358464
Relation
A related resource
vignette : https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/files/thumbnails/22/26510/BCU_Action_de_l_eau_minerale_358464.jpg
Calculs urinaires – Thérapeutique – Frane y-- Contrexéville (Vosges)
Crénothérapie – France -- Contrexéville (Vosges)