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���DANS LA MÊME COLLECTION
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Il.
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1S.
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17.
18.
19.
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21.
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23.
L'Héroïque Arnour, par Jean DEMAIS.
Pour Lui ! par Alice pü]O.
Rêver et ViVi'C, par Jean de 101 BRÊTE.
Les Espérances, par Mnthikl_ ALANIC.
La Conquête d'un Cœur, par René ST R.
Madarne Victoire, paf :\lllrie TI-IJÉRY.
Tantc Geriru<!e, jar B. NEULLIÊS.
Cornrne une Epave, par Pierre PERRAULT.
Riéhc ou Airnée ? par Mary fLORAN.
La Darne aux Genêts, par L. de KÊRA Y.
Cyranette, par Norbert SEVESTRE,
Un M riage .. in extremis ", par Claire GENI L'X.
Intruse, l'at Claude NISSON.
La Maison des Troubadours, par Andrée VERTIOL.
Le Mariage do Lord Lovcland, paf Louis d·ARVERS.
L
enticr du Bonheur, par L. de KERA'\lY.
A Travers les Seigles, pnr H61.ne MATI- ERS.
Trop P Ht , par SALV du BEAL
Mirage d'Amour, par CHAM POL.
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Adreucr commandes d mandat s'poste 8 M. ORSONI,
7, rue Lem gnan, P ris (XIV').
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c'e t conllll tLlIl
dutr S: ln
in Lint de p;llliqut unit p01l1' pro 0 III r 11 'om
1 ct dél 'JI 1 . ht ,!lOI , il :1111.1 p rùu 1 le!. Il
oU"I.lit de"- 11 l'l, ùite VOl! '/ Malv~i
l: 1 ,
1l1.1IIV li, d.tll'i \ s atbil
} anlllllU fOl ùt.: l'hl e III <; <li ll1oll.:hoil' lUI
Imlld.lit Ulll:Oll\,;OUI, 1 III 1 \.:,1 tlotaite p 1I1'-
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Peut Ire au i.1l rn-t-i1 craint... lIoi'luc n
ol1LI Ille II tI .:oup Ùl... IllC int à \.:tre mis
Il
lise on hOllOl abilité ...
L'orpheline ut UI1 III aut.
Oh! mou cousin ...
lhis pui<.: lue je vous di~
pie lion... Pilé
hen inl1s imagin.lires ... Je III sl1ls discrèlcnl III
nrorrné ... Il n'.l p ché 'lue l'Ir Illlpnlùenc ...
Peul-êtrC' mCllle \.: t- e makhan\,;c cul III nI. Ullt
conscient: crupuleuse Cl p nù;,tllt et pt ompte ,
'aLlI'mcr. 11 ét.tit trop lion l te homme pour faire
un bun pécttlatel r.
- C'cst bien ce que ma pauvre maman lui di ait
11Iilnd il a voulu quitter 1'.1rmé .
- Voil"l pl c\:i ément C p't \' Ill! cl perdu. Il
n'.t\ait Pd'> le lronl J'ait 111 J 1 lUlU.
A\ec son éqllilibre :\ peu pr s l' JlIHé, le
e. pres ions pompeuse 1 \ n.tient ur les lèvl S
de M.tltre Sig bert,
- Bref, un \crtige)' Ut,1 pn . C'e t -;i \jle f.lil ...
Remarque naïvl: pli l'nn ot{ lI.l che/' Loui e I I
tressail1ement de doute et d'angoi c.
- Mai~
comment, ù m.ll1d, -l-ellc, avait-il don"
son revolver DUS la mnlll, là, à son bureau 0,'(
jamais il n'allait le soir?
- Eh! que ait-on'! ... Tou nous en a\onS un
qui traine dans quelque tiroir. Et lui qui ;J.HUt etc
militaire ...
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"lIj UI l'hui il me lue.
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et, .. omnw t nt d',IUIII
c s mol., je l'entend. Tu me
'\édle. Tu con idércl,l qu'il,
d<)nncr ma fille sa11e; rcs our 'i. l' u, rc hèle
p IiI,; la ~ héris 1'011 l'tant. Au 1110111 nI olt jc
rr CI,U lIl' Illol tempe h' l:"nol1"
illOn 1el oh, 1
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j m ure. ru me compn.:nJrn , \kld , [u nl! i
l' ur,li dit Ille je sui., II rmi' d'lin ail ,tion nel'LI
des plu<; grave (1 al Il tnld . E t- e la
vr cl la pé Ilbtioll li li m' 1 II e? -t- Il' eu1 1lll:1l 1cl" ICII pé Je gll'mc dc 1" fal tic l1CUI'l lb nic
,ui (lait 1\ Illoi 1 Illon in<;u, h l'lléc ...le llla ml re 'l
[~ t ' l'abus des joui" ,1llCCS sur lesqut.:ll ", t.lr..!ivemenl, j Ille "'U.s ru\!'! TOUIOlIl sel il 1 1 pl ulond<; ont le" l' \, ge d ~jà e crcé en 111')1 l,Ir "et
,Ifrell nul. l Il cul espoir me f ' t lit d'l'li allénucl'
l'acuité: III retirer Je atfain s, aholir d III \ i
't t d "me t perm n\::l1t de UI e cil IlIOn, li len ion
H;rv('u , d',lUtant ,lus élllimi 'lue le ~péculJ
tcur doit
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l'il d'Ull 1ll.I,.,que imp\:rturb. hic.
\l!ssi en \ai,,-je pl i... 1. 1 solu[ion . ..\I:lb il net
pa facile dc ré. li ... cr une lorttln' ngagt t: d Il Ull
lIl.lrché sujet .1 dc') llu"tllltiuns con lantL',. I~t pui ,
pour tout Jire, le joueur toujollrst l'IlC rc l'Il .: IUp
~l J:lire ... le dernier. De bonne foi ~ l't:lhlunl IL
m'étai fi:é c()mme terme Il liquid,ttion de cette
amragne de hau 'se conduite l'al' un gr 'nJ tinancicr invariablement heureu" et que s\ Sou\ nt
ï;l\ais suivi au ·lIccè .... Le d still en a dlspoé
autrement: c'est la haisse qui e, t venue, une b,usse
injue;titiée. extravagante, et pour moi l'ettondre-
ment total.
,( Dè:i lors je suis conJaml1 '. Lt: n:1'o, m·aunit
�����30
\'EU\'AGE BI A TC
pénombre de la pi~.;t!
faiblement é"h irée par une
petite lampe, l'orpheline appelle le sommeil qui
fl()lle autour ùe ce corps épui li, l'effleurant de 011
ruis revenant, la jct:1ll1 ùa lS
aile, puis ~'éloignat,
Je brefs as:-.oupisscment' lue coupent de bnlslllle'
relour à la connais..;ance.
Oh! ces longut,;s, ce..; luguhres nuits de lutte
entre la conscience et l'oubli de soi-mt:ll1e ... nuits
atroces ollla souffrance joue ave~
sa \ i~tme
comme
le tigre a\'eL; 1."1 proic pantelante ciltr 'es grilll's,
ne lui !.lissant UI1 répit quc pour ensuite la mieux
torturer ... Toutd'uncoup, \'OltS oussentelsombrci'
dans l'anéantissement sembla hIe i! la mort lih{-" :1trice qui emporte l'.lme :1U dt:lil d s dou!t;urs
humaines. Mais d'une morsure aigut: la vie sOltchin
'ou· rappelle il la réalité. Et au sitot c'e. t l'angoisse, c'est la détresse, c'est l'épouvante qui se
dre sent, pareils à des fantômes, ct "ous étreigncnt
de leurs hras glacés, vous torJant le cccur, VOliS
vrillant le cerveau, VOllS haignant le corps d'ullc
sueur d'agonie. A chacun Je ces sursauts, UIlC
plainte J'enlill1t malaùe monte aux lùvres Je Loui,e
et elle gémit:
- Mon p~re
est mort ... Il s'est tuG. Il s'est tué
ct je suis seule ,Hl monde.
Des üsions de til:vre alors passent dc\ont scs
yeu tellement brûlés de larmes llu'en est tarie h
source. Tout son passé si court, d'abord paisible
el doux comme un beau songe. La jolie Illùre souriante ct languissante, précoce ,alétudinaire il peu
près constamment étenùue, auprès de qui la petite
filie se tient bien s.lge, ainsi qu'on le lui re-=0111mande. Elle-mème, enLmt Jo.:ile, tendre el gra\'e,
une ombre de mélancolie plannntuJ' sa retite
tête blonde. Mais chérie, ho}éc, heureuse. Elle
aJmire son père dans la sévèrc élégance de l'unilorme à collet de velours noir, elle aime jouer avec
la dragonne de l'épée, m'cc le fI'. nges des épaulettes d'or. A Grenoble - dont die conserv le
����:n
VEVV GE J3l A C
t i.:i 1 110\ au Ut: la Fn.lll et l'a~i
Il l'O} nUln
le , T 'ustri , le he rl:l' lU les C J1étlcns, 1 dom,une
Je Hoi t:ltle Fort, ' u !Jllr uU(!lIl;1
~lt
l'fige l'/l
tg!.:, Olh!t;es les pn)\ill.:es lont 1'1 legdt fini poil
.:on tittlel' le !"ll),lII111e 'Ill'on disait ,lU ,iel tenIJ
die le l'l'uni 'r nprès celui de Dieu.
- L'II '-deFran~,
Il é\.i
Loui, C\:st un
bctlu
nOI11.
-
Nous
11
omm
.;ont< rie::. !:i 'ènc tl'agi}1 Cs. Vous \llrici. pre 'iu
pu l'avoir onnu, car il était l.lillé pOlB vivre .;cn
kn, ire.
- Il c t mort à quatre-I illgt i an, n'esllc
1 as, d'un attaque d',lpople ie, 1 rs de l' ntl'6
J s Pru i n-; ddlb Id ville "
Depui Craonne ct lonlmil, li il n les av lit
l'as vus, Cette nouvelle im û::,Îon a ,t trop pour lui.
- e'e t bien mon arrière-gr. l1ù'mère ui avoit
C ,que ! ...
Certe .... Le fail de gucne de 1. gr.md'[,ll1lc
palnn re, c'est 1,1 gloir de la famill . Je \Olls Illontlerai la lllétairie - nOlis ne L l'os édoll m,lIheu~Iui
cn 1 été le thé t re. Tou te
1 cu cillent plu Il Ulle u\ IIlure a\'e..: 1
-
Jeun î ml IC, pendant lue ::;on mari taisait la ' III
,cil habitait ch '/. ln frèn:, alOI
1 Igne de 1~
tltulall'e de l'élud Jont, dpr':s ulle g~nér
tion
intcrm 'di ire, a Il -rit \otre serviteur. Il 111,11111.
om·mc elle c trollvait dnl1 II:: \ rger,:\1 ri,·c une
patrouille de mangeurs ue chand Ile, tout rm
�VEUVAGE BLANC
neux sur leurs petits cheraux hirsutes, ct ils CUlllmencent à fairc UIlC r:17zia dl' pOl1les. Au licn dl:
sc saun:!", ellc leur ('ried~
injures, et elk dédl:1ln
('on t re eu. ' le chicn de ga rùe, tant ct si bien qu'une
de ces brutes la poursuit et la hlesse d'ull coup ùe
lallce. Dieu s.lit cc qu'il sel ait arri,·é si les gens
n'étaient accourus, armés de fourches, mettant les
pillards en fuite. Trois mois plus tard, votre granù.
pcre venait au monde. Cela, prétendait-il, l'avait
marqué pour la vocation milit,lil e. Pl:IlSCZ donc:
une blcs~1re
de guerre déjà a'·ant sa nai sance ...
Ah ! les femmes n'avaient pas froid au. yeu.· dal~
ce temps-là.
- Et dans notre pays. Papa me disait souvent
que c'est une pépinière de bon,; soldats.
Sur cet imparfait sa voix a"ait défailli. Trois
jours seulement. .. Ah! llu'on est vite entré dans
le pa%é. Son CCl:U r se serra.
- Oui, répondit Maitre Sigebert. Nos paysans
sont llalllbochcurs, yuerelleurs et braill,tnls, ljuoique pas mauvais diables au fond, mais fiers,
solides, avec
hardis, durs à la peine, labourc~
de accès de fl~ne
et de ri hotte, de rudes gars
parmi lesqucls se recrutent des cuirassiers et des
canollniers à che,'a!. De purs Gallo-Germains ...
Rome ici n'a pas bissé de traces. On ne saurait
croire, dans unc région si ouverte, si peu éloignée
de Paris, combien la race est particulière ct particulariste ... Mais je vous fàtigue, ma petite Louise,
avec mcs discours.
- Au contraire, mon cousin: c'est très intéres~ant.
Et les yeu.- de pervenche qui, au nom du mort
évoqué s'étant voilés de larmes, li 'aient sans regard
poliment au notaire.
le lointain vague, revin~l
- II faut vous lai~ser
distrairc un l'cu, reprit il.
Cela n'emrêche pas le chagrin. mais aide il le supporter. Et puisque \'ous yoici re\'cnue au terroir,
vous devez être instruite de la chronique locale et
�����VEUVAGE BLANC
nel , la sauva un peu de son malaise. Le trois
cou ines de Loui e lui furent nommées en ucce
ion. Poliment elle as ura les reconnaltre pour 1 s
avoir vue une fois quelque douze an plus tàt.
Docile, elle e oumit à la double accolade de
chacune, respectivement accompagnée d'un:
Vous avez fait bon vOY<1ge?
- Vous n'êtes pa trop fatiguée?
Débarrassez-vous donc de votre m:lnteau.
Elle n'eut pas la peine de chercher de J'l'on c
qu'au surplus on n'attendait point, Mme SigebeJ t
ctant aussit6t repartie dans la voie de l'attendrissement bruyan .
•
Pauvre petite, pauvre petite !... que c'est
donc malheureux tout cela. Enfin, enfin, il faut
avoir du courage et prendre sur vous ... Va donc
voir, Ludivine, pourquoi on n'apporte point le
malaga et les bi cuits.
i la plus jeune des Uemoiselle Sigebert eût
obéi à toute les réqui ition maternelle, allant à
eHe n sa qualité de benjamine, pa un quart
d'heure dans la journée ne fût-elle demeurée as ise.
Mai elle au i n'en tenait qu'un compte relatif.
Bien lui en prit cette fois de ne point se déranger,
car tandis que sa mère, se précipitant à la porte,
interpellait violemment Clovi pour l'avertir q,,'on
enteooait dans la cour le char des bagages, f'édora
entrait avec le plateau.
Les pommettes échauffée légèrement par le
doigt de vin qu'il lui avait fallu accepter, tant bien
que mal Louise tint tête au 'fue tion de Mme Si.
gebert, tellement pressée d'ailleurs, et entrecoupée d'e 'c1amations, d'interje tions, d'onomatopé s, que le joint pour pla erson mot ne se trouvait
pa ai ément. As i es en rang, se troi cou ines
la regardaient. Encore que ce fllt avec des yeu
apitoyé, l'orpheline, si effrayée hier de la solitude,
en éprou ait tout d'un ~oup
l'immense besoin. Le
rOle d'hérolne d'un drame ne convenait ( . t l
4
��������VEUVAGE BLANC
ti rer, ne jouissant plus de la dispense. Il les a faits de
bonne humeurquund même, étant très cocardier.
Puis il étai t aux dragons d'Epernay el. il adore les
cheval1,-.ll avait eu des vel\liités de piocher pour
Saul11\1r l mais papa l'en a dissuadé, prétenùant que
lemétier d'officier de cavalerie neconvient pas à un
garçon sans fortune. Si bien que Claude s'est contenté du beau grade de maréchal des logis. Il YOlldraitaller en Tunisie ou même plus loin pourCairede
l'agriculture. Et atin d'apprendre le métier, il e"t
depuis six mois dans une grande fermc il moutons
du pays ré,mois, un élevage très connu où on fait
des reproducteurs qui sonl dcmandés de tous \cs
pays du monde. Cela l'intéresse, mais sans lui
enlever ses idées de colonies. Un sam'age, vous
dis-je .... Qui se ressemble s'assemble: il rê,'e ùe
pa} 5 où on porte des anneaux dans le nez. C'est
trop étroit pour lui, par chez no·us.
- Ludiville L .. Ludi,ine 1...
Cet appel lointain ne troubla pas \.1 jeune fille
d,l1~
ses arrangements. Et il juste raison, l'al'
,lUssitôt la voix sonore de nOl1\ ean se Ilt en tendre,
interpellant ~uces,;i
ement Clovi~
et Fédora ~\ cc
l'arèille véhémence. Comme C'ét:lit nu. lins dl'
s'informer prématurément pourquui on nè sen ail
point, nulle autre réponsc ne lui rut faite lIUl',
quelques instants pins tdrd, l'ar la l'iodle du diner.
Avant, cc soir-là, de chercher le sOlllllleil, longIl'mrs l'orpheline demeura agenouillée au pied de
son IiI, le visage entre ses mains. Elle n'était pas
dévolû. La jolie mère, toujours dolente, avait/été
trop occupée de soi-mème pour donner he,1l1ClJUp à la religion, Ensuite, la \ie auprès d'un
père indifrérent, sinon incro)ilnt. Aus~i
la foi dl'
Louise était-elle faite de sentiment pln!ùt quc dL
.logmc. ~tais
pour ne .~c point manilcster,dans ~c<;
formes nluelles, la pl1~re
de cette .tlne pure, S111ci-re, confi.ll1te, n'en ~tail
pas moins agréable ml
cœur uc Dieu.
������51
VECVAGE TILANC
Je mots. Elle ne voyait pa:. la vie dans le miroir
menteur dn roman tel que le concevait sa cousine
Aurore, le roman niaisement facile où tout s'arrange vers la trois centième page. Elle n'attendait
rien du prince charmant qui, touché ct 'charmé par
ses mérites, viendrait, après quelques traverses,
J'arracher à son f.lcheux destin. Nonque la vivace
jeunesse, malgré tout, rcfus,1tll de se laisser abattre, ne chantàt cn elle la chanson d'espoir. Mais
sa confiance n'était pas faite d'illusions. Elle pensait seulement qu'à brebis tondue Dieu mesure le
vent. Elle ne voulait pas en penser Javantage.
C'était, lui semblait-il, le plus sage, le plus sûr
moyen pour assurer sa résignation et fortifier son
courage.
En attendant, elle se reprenait.
Louise, ce matin-là, s'était attardée à sa promenade. Quand l'angelus de midi, sonllant à la
vieille abbatiale, l'avertit que c'était temps de rentrer, elle se trouvait au débouché Ju petit chemin
des bouleaux. Demeurant indécise, à calculer ~i
elle aurait plus court de prendre par la route ou
de retourner sur ses pas le long du bois, son attention fut attirée par les aboiements du vieu. braque,
aU 'si violents que le permettait une laryngite
chronique, résultat de sa longr,e et honorable
calTière de chasse. Elle le vit qUI détalait dans i:.1
direction d'un petil nuage de poussière d'où émergeait un tintement de grelot. Comllle elle l'appelait,
Por1hos lin instant se retourna, la regardant d'un
air d'intelligence, pour luïdire :
- Ne vous inquiétez donc pas ... Je sais ce que
je fais.
•
Puis il poursuivit sa course au-devant de la
bicyclette, qui arrivait à grande allure.
- Portllos ! Porthos! cria de l1ou,'eau Louise,
.:raignant un accident ...
Et vivement elle s'avança sur la route, si bien
tlue la collision se produisit à quelques pas d'die.
������������������������������8
DLANC
VEUAG~
mal ai él1lent accommodée aux rotltinières, aux
médio.:re~
be:.ognes du \·ieux monde, t l'occa.,ion
ql1l ~c présentait pour tenter la fortune étuit bonne
ertes à sabir au pas~
Ige. Surtout se pl' 'occupailil donc tlu moyen de réali~e
an perte une dizuine
de mille frallc qui seraient le \'ia ique de l'émigrant. La mère, elle, prenait davantage à CŒur la
sép<.1ralion, Elle arl'arlenait tOlltefoi à celle vieille
école familiale tenant qu'on 61 ve ses enfants non
pour oi mais rour u,', chaque gt'nér;ttion ('11
ayi\nl à son tou,' le prolit el la perte, Et comme c
n'étuit pa a~ ez pl/ur abaUr he n énclgie ména~
gère, déjà c;'acti\',lit-elle , surn:iller la colf~
lion
de chemises Je !1anelle dOllt c'efll ét { tlésl10110l'er
hl mai on Ille le' a.:hrter tout
r\lite~.
Enli é
dan :a gr,li!i<;e ct Îu"hée sur la lillt:l";llut'c, Auron'!
Ile e départi~
ait point de on oh'mrit;;l1n ér~
nilé. Qu mt tl. Julie, il en cût fallu biell da antage
pour 'lU la louchllt un évé 1Cl11C:'l1t "ni Ile lui était
pas personll 1.
Ludi\ ine, ,lU conlr'lirt", c dé<;olnit. Ce l'L t pa~
eul m nI le ~ol1pagO!
1 JCU. de son en,fane
]ll\:l1c l'crdait, le fr~e
ulTectu LI '1 gai. an! ,,;on
mi, celUi qui eul élé on confiùent i tt genlill·
pc:tiwam siml 1 et pni'jible .1\ ait eu ri Il t\ 1 évél r.
Je ne ouJlai pa' pM /' 1 OUI' l:c:l1 (lui ,1
incomprise, di nit~cl
a COll ine. entre lalnt'l11e
1'( Il et \e ourirc aux lè\'r ... C'e 1 touiour'
ez ridicltlc et c le erait plu
Ilcore d'une
petite honne fClllll1C dc mnll mod 'IG.Tolll de mtm ,
uv c 'Claillic je m'cnl nt/ni' si bit.Il... Ion fr 'l'/,,
paIn, je n',1ul, i plu que \OU , Si i' vni \'iLUpel~
IIcl1lcllepC'11 crq'leD"us'o III' dCfi1oi,;edi rai"
qll
c'e
1 ILli'llll \'011
'1
Cl1\o'~.
ju' \ up rllu li l'lffliger ct d 'nltri t t
elle.mtme 1 r pondant que cell com n':ialion
bit'nl t lui lU nquerait.
H Ildolph Curli employai! on t 111)1 en longu
randonllé
à bicyclette. Poun u que fÛl ml en
l.oui
�����VEUV AGE BLANC
avait eu moins d'amis que de relations. Pour avoir
pu se créer un milieu, sa fille était trop jeune. Et
aujourd'hui, autour du trou fait dans l'eau par la
pierre qui y tombe, déjà s'agrandissaient les ronds
concentriques dont bientôt s'effacerait toute trace.
Un matin, Julie ayant pris le courrier des mains
du facteur chercha Louise. Elle la troU\'a assise
sur les marches du perron, aidant Ludivine à regarnir les jardinières du salon de fleurs et de
mousse fralches.
- Une lettre pour vous, Loui e ... une lettre
d'Angleterre.
1
De voir une vive rougeur envahir le \ isage de sa
cousine, elle ful incom pJt"hensiblement cho'] uée.
Et de sa vai' la plus pointue:
- Des nouvelles de ~l.
Curtis, p!.:ul-être? Il
vous donne la préfércn.::e,
Vivement Ludivine vint à la rescousse.
- Sais-lU s'Il est capable d'écrire proprel11enlle
français ? .. C'est bien autre chose que de parler.
Et qui sait l'anglais, ici, e.'cepté Lowse?
urlout ce serait tellement préférable de ne
pas épiloguer ur la correspondance du prochain.
Elles n'avaient pil vu Claude. ac.:oudë derrière
elles à une fenètra du rez-dchau'j~é.
- Oü est le mal? riposta Julie. On voit sans
regarder, et si, en famille, on n'a pas le droit de
faire lIne remarque ...
- Ces remarques-là s'appellent des indiscrétion". Tu pourrais bien receyoir une missive Ùtt
Grand-Turc ou de l'empereur le la Chine ...
qu'est-ce qUI' cela me regarde '/
- Pour ('C que tu t'inléres 'e~
il cequi ... e passe
ici ...
- Ce;a vaut toujours mi!.:tL que s'y inléres::.er
trop.
\
II pari it a\'ec rudes:oe. Sans qu'il s'en rendIt
hicn e nctemcnl compte, ce n'e t p;l. eulemcnt
1 ) plOpO aigres-ùou de sa sœllr qui l'ayaient
������������������������������������\ EU AGE 13LA C
on 'CI li. C'
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DLA,
c
ment, car, nu sein de,> camps - st) le noble
à queb pénl) ne m'cxpo<;craicnl point mes incl:nations pan~hrLlc
, .. La maràtre nature y ayant
mis hon ordre, on peuL 111' l.k11or en toule sécuJ"ilé. »
" P.·S. :...- J'omettais de te marquer qu' Auro~
"ient de compo5el Ulle puésie non délwée Û'.lgréIllcnt. Présenlement clic cultivc le genre fable,
bien il a place au P,):. Oll naquit La Fontaine.
Celle-ci, qui n paru dal1 le RJlleil Soi so/tnais.
t intitulée: le ( Chêne Cl la Pritllc\èrè ~,.
je ,'eh
citerai sculetllelll le trait filinl, te donnaut ln clef
du
res!~
Et le oil\eau jaseurs chl1'ltent l'épi halame
Du \leu" ch 'ne Il'11UUrCUX de etUI.! jeune fleur •
., tic 1 rrailflent , 'sez j II, ll'cst-l.l. J'as? lour
ln pl"ovin"e.
,( Cependant, comme j'avai porté le numéro
la Saulaie, Loui e a fUIt tout ju te le comp:in ent
cl ri 'ueur et lui n'en a ras 011116 Ill':>l, d'ol! jc
conclus que cc' ver n'ont pomt son approbation. ))
.laude répondait brièvement, ma.i as e~ e .. a tCillcnt Ill! . longues épI tres hebdomadaire:. Ù~ .. 0
"œur. Apn: avoir reçu ,'elle-ci, il Jais a pas er
plusieurs courrier. Puis il éc\'i il,5 ns faire au
mari:1ge de sa COli ine uueUl e al1u':iion, sinon pour
dédtlret' ccl apologue ù'un got11 déle table. D n
l'l1ltcfva/le il nnllt ndre sé à Louil>e uelqucs
ligne de bauale félicitations.
��VEUVAGE J,LA TC
con.::llIsions, car ce sont sujets ~ur
le::;quels 011
redoute de sembler naïf. Pareillement en allait-il
des faciles pronostics émis sur l'aven}r du ménage.
Le' hommes mêmes qui aITe..:taient de se prrparer
à tirer profit d'un cas aussi anormal étaient déconcertés par la façon d'être de cette jeune femme,
Jolie pourtant, d'un charme si pénétrant surtout.
l'on qu'elle fil étalage d'aucune sévérité. Rien en
elle ne respirait le voulu. Elle ne cherchait point :1
Jonner le ctlange aux propos devinés. Très simplenlent. elle demeurait elle-même et c'était le
meilleur moyen assurément pour soutenir une
ituation particulière jusqU'à en être scabreuse. Si
on cOI1<;tatait en elle une gra\ ité supérieure à 'on
.\ge, cc n'était que l'accentuation d'un penchant
naturel. Elle n'y apportait nulle afTectation et 5:1.
jeulle f~linté
ùemeurait entière, deyant à ce contraste un attrait de plus.
(Juant au général, la dignité très haute mise
ell lui par un long passé d'honneur le préservait
Jans certaine mesure du ridicule et ùe l'odieu."
qu'il .nait pressentis. De cel.l ,\tl demeurant ne se
ouciait-il guère. Ce soldat n'était pas :;eulement
un braye, pas seulement un serviteur du pays
honnêtement appliqué b. sa be ngne. ra~
davulltage n'avait-il été le militaire brillant, lequel a sa
bonne place dans l'armée parmi ~etl
diver ité de
type~
qui se fondent ct 'harmonisent sous le
niveau de la règle commune. JI était lui, l'officiel'
irréprochable,
in truit, laborieux, de ~nl'acère
qui dans le métier des armes .Ippol'te un l'cu cie
l'austérité religicu!:ic. Et il avait été d'autunt plus
profondément attlldlé au drapeau ,(u'il était sevré
ùe toute affections, d'ulltant plus inflexiblement
c clave du levoir militrtire qu<; dan SOl! i olement
de Cl ur, nul autre ne risquait de se trouver jamni"
en conflit avec celui-là.
Le deuil cruel qui avait pe:.é sur le plein d .,a
maturité, en le conflnant dan une vie retirée et
1;
���132
VEUAG~
BLANC
pampas. dont jusqu'à présent il n'avait vu la laine
que 'ur le .. broches ùe l'usine.
" Ce n'est pas pOliner que dire quel coup en a
reçu notre Julie. Cur, bien que depuis quelques
mois son Oirt avec le jeune chatelailt. de Vorges se
'rouvAI enrayé et pour cause, eUe n'uait pas
abandonné la raflie, ayant, qfin de l'entreteni,r au
cour de l'hiver, accepté plusieurs invitation en
\fille chez les PéplO. Son humeur n'est pas sanB
.voir souffert de ce mécompte. En personne de
tête toutefois, à part quel,!ue» petites aigreurs,
elle le dissimule nssez bien.
•
• Je crains forl que cela tourne au pro6t de ce
bellâtre de Costerousse. Il s'occupe beaucoup
d'elle en ce moment et eUe ne le regarde pa d'un
œil défavorable. Or ce garçon m'a toujours profondément horipl~.
C'est le M6riJional ans
toute ob horreur, ha.ard. flemmard, vanlard,
hAn leur et avantageu • • os parent. ont si grand
dé!;ir de ~ défaire au moins J'une de leurs trop
ndmbreu ~ s 611es - mettons-nOli à leur placequ'ils ne le Uécouragent point. Ce jours-ci toutelOi il bOUS est revenu de Laon qu'il loue beaucoup
au terele - la corruption de~
grands centre
comme dit notre curé - et cela ans doute les
cWfri ra qu Iq"e reu. Dans l'jn6r~
m me de
r Je roi.i que ROU de ou nO&l -
����VEUVAGE BLANC
à-soi et, avec deux cents ans de notariat daas ta
famille, on n'accepte pas comme gendre le fil
d'un vigneron. Julie semble etre de cm av· Est-ee
l'effet de sa mauvaise humeur .-entr~,
élIe ne Uri
octroie que des bourrades, qu'if suppOtle avec la
ritlignation du panait patito. Je te dirai au svplus
que nous voyons très peu notre sœur. PoUr bien
mar~ue
sans doute que nul dessein sur Ed'cty Ile
l'aulrait l Vorges, eUe y va plas Clqc jamais,
notamment tous les dimanches. La maison Sigebert se vide et maUlan ne sait plus que faire de
••
son activ~
Un mois plus tard :
• Bh bien 1 mon Ctaude, i, comme l'exige
tu as ouvert avant la mienne
l'ordre des pns~ace,
la lettre de maman t'annonçant la grande n~"e,
es-tu tombé pile ou (ace? aein 1 On fte s'yattendait guère l celle-là ••• « P'pin (ils avulso non
d4j1ci' Pépin père ., a dit le juge de pai • Encore
que ce propos (asse tiré un ~u
au d'pens de
notre sœl1r, Je ne puis me dMendre de le trouer
plaisalit. Combien vrai qu'il ne sied point de dite:
fontaine. • J lie qui 'c!lait tant apit&f6e ut Je
mari•• de LOuise, 'pouse au;o~bli
u qliiOqU'FMI
Ju tre..
indu tr~1
ea
ne
ers lOb
"
e
bedoanant
ni en r-
����������VEUVAGE DLA. C
années tmgi lues. Parl'intermé ii,drc d'ami'" suisses,
quelques brèvcs nouvelle furent édwngée;,. Il sut
simplement qu'on se rortait bien~
eu. qu'il avai\
à l'h0~
été ble sé, mais ignorant sun ecoll l,~j()ur
pltal Oll il pensa mourir, ct [u.,~i
jli'il avait yuittu
la c,lvalerie pour l'as<:er aux ch'! ,,;('lIr ,i pied. Ce
n'esll.lu'à MelZ, où il cul LI ioiv d'entrer un des
premiers, qu'il écrivit enfin, de .. vohlmes, ct en
reçl1t, parti..:uliè:remcnt de Ludivinc. Elle lui parIait L'op:elJsemcnl de fouI CI de tou~.
Louise, on le
pen e bien, n'était pas ouGliéc.
l( Tu sais le
respect 'lu:tsi superstitiellx des
Boche pour le galon. Depuis que j'ai un frère en
pos éJant deux sur la manche, je trollVC, ma fOl,
qu'il, n'ont pas tellement tort. El quan~1
c'est troi
du peu ... Le [)il d\~tre
veuye d'un
étoiles, c 'cu~ez
général lui conférait un prestige el unesoele d'autorité moralcdont ellea su user ù~l:;'intérècomu.
Ccst.;cns-Iàne ont pasto\1sau 1 nHlUVdi~es
Ullsque
les autres. Parmi ccux qui nou., ont sucees i,cment
piéll11é - dc Br.ll1debourg oi ... , deo; Blvarois, d s
lies ois, des l\iecklembollrgeoic;. de Brllllswickoi ,
de /Ian vrien , d..!:> l'ométanien', de S.lxons ...
toute ln lyre - il yen a eu avcc lui on s'arrangeait
tanl bien que mal. .. plutM malle bien. lais nous
avons joui de quelques brutes à qûi Loui e a t 'nu
tete avec UIlC éncrgie qu'on n'aurlit pas sOllpçonnée chez elle, si fr le, si doucc. Elle n'u\ait peur
de rien. Dan le salon de la Sa lai , entre les dcux
fenêtre llu côl de tilleul, tu \erras qucllue
cho e de tr 5 bien qu'elle a fait :1I"r.ltlgcr: la selle
�VEUVAGE BLANC
les e. pliquer. ce qu'elle a fait, en commençant par
lacroix dl! chevalier que, tout jeune sou~.lietna
il avait gagnée en70 I( à la bataille de CoulmIers)"
a··t-elle précisé. Comme cela a été une tape reçue
p:J1' le:. Prussiens, la malice était réussie. Le Boche
lui a d'abord fait des yeux de chat sauvage _ j'y
étais - mais ausslt6t il s'est calmé et il a dit: I( Mon
grand-père était général aussi. Il a été tué là. »
Penses-tu que Louise a perdu le nord? Tranquille
comme BaI'ti~e,
elle a répondu: I( C'est la guerre,
monsieurlc capitaine, » -leur sempiternel refrain,
tu sai, avec quoi ils s'imaginaient excuser toutes
Ibominations. De plus en plus dan~
le mille. Du
coup, il n'a pa demandé qu'elle continue le boniment ju lU'ù la plaque de grand-officier en passant
par je ne sais combien J'autres. Il a salué el fait
demi-tou!' pal' principe. YoiLl comme il fallait être
:J.vec ces souclard , et ils ne pipaient pas. En outre
Louise sait l'allemand, ce qui a été trè utile, car
tous ne s:lVaient pas le français comme ce joli petit
Illonsieu r-là. Ellc a Sou, ent parlement6 avec eu,.
ctonfinis ait pars'<ldresser àellcplu ~ou\'entqal
maire, lequel d'ailleul' a cu unl'excellente attitude.
L'e empledeccttc« faibk:femml!)), commeondil,
• ct je me demandc pourquoi, l'avait éiectri é. SI
c lui dOl" ('le- porte le nom <1 VII ela de là-haut, il
hien vrai qu'II est parti
a de 'lu ; en ètre fier. C'e~t
àtemp .Cardes'Irou,erlà,lelml\'cyicu soldat.
sans pouvoir tape!' dan. le tas, il en erail morl de
chagrin. Enfin, j~ Il'C ng0rll pa enuisantquc,gràce
à Loui!, , Bru, (:rc Il'a éprouvé que le miniu1l1m
de ollffr<lnc - on Cil avai, lluand m~e
a cJa(Jue - ct, 'il j a urH' ju ti ecn ce mancie. devrait
lui 1~levr
lIue st. tue, ou tuut au moin un ou t •
},I.lis non: réflc:ion faite, mieu· vaut pa •• O
h~(ltiens
d'édile n'aumicnl u'à avoir l'idée de le
rlacer au-ues us de cc monulllent i bien nommé
1( abreuvoir de la municipalité 1> ...
Lai sc-moI lire de b tb
mon laude ...
T
�I~
VEU AGE TI A C
��VEUVAGE BLANC
tout Je monde, en quelque lointain Carcassonne,
oil il remuait des capotes au magasin d'habilJemcnt.
Il en fallait bien aussi de ceux-là, après tout.
e Papa ayan certainement négligé dans sa Jettre
de te parler de Jui, je te dirai que, pour un simple
c ci..elot. et un l'aci6que tabellion, il a été très chic.
Dès l'approche des armées allemandes il était parti
avec les fonds et les testaments des clients pour
les déposer chez un confrère de Dijon. Quel
voyagel ... Il a passé quinze heures dans la guérite
d'un ,.garde-frein, assis sur sa précieuse valise,
pendant trois jours ne s'est pas déshabillé, ni lavé,
et a v~Dtl
de quelques crolltes de pain. Sa terreur
était de ne pouvoir revenir temps. Cela non pas
seulement pour être auprès de nous - il avait
parlé de nous faire partir... ah 1 il a été bien reçu ...
- mais aussi parce qu'il considérait comme son
devoir de partager les souffrances et les périls de
ses concitoyens. Il a rendu de très bons services
aux réquisitions et àu ravitaillement, non sans
avoir été Jeux ou trois fois arrêté comme otage
et menacé d'être envoyé en Allemagne. Enfin, ce
n'est pas, comme on dit, parce que je suis sa fille,
mais il a fait honneur à nOS ranonceau ainsi qu'à
la grand'tante Palmyre. On est de bon ieux sang
de France qui ne saurait mentir. Je n'en dirai pas
autant de certaines a.,torit6s qui avaient filé avec
la vélOCIté du _bre... Bah llaillSODS cela. Les Boches
on1 reçu la pile, Meta et Strasbourg sont à nou ,
nos chevaux boivent dans Je Rhin - ceci pris dans
des stances: la Vic loi,., , dont tu devines l'auteur.
Enfin certain ClauJe Sigebert a rapporté ses deu
bras, s s dcux jambes, ses deux yeux, plus quelques gJorieux trous à la peau placés de façon que
demeurent intacts ses remarquables a antages
e t rieurs, et un beau petit morceau de ruban
roug~
sur la poitrine, cOté du cœur. Donc, tout
e t bIen t ut est beau ... Ce qu'on peut devenir
lao1I ,quand OD devrait songer à tant et tant de
��VEUVAGE BLANC
Hugo, rapprochement romantique entre la tête
blonde et la tête grise, médiocrement agréable au
beau-frère d'Aurore.
Louise nlierry, cela allait de soi, avait sa place
marquée à la table de famille le soir même où
arriva le cher soldat. Le temps écoulé n'avait pas
pesé une once sur la tête fine aux clairs yeux de
pervenche, aux cheveux d'un blond léger encadrant
le pur front blanc. Claude, au contraire, devait à
ces années de vie libreet forte, suivies de ces années
d' héroïsme, cet on ne sait quoi de précis, de définitif, qui, un peu plus tot, un peu plus tard après
la. trentaine ré,'olue, fixe l'homme dans son caractère, avec tout le charme encore et l'éclat que
donne le feu de la jeunesse, mais l'assagissement
déjà de la maturité.
A ce diner on parla beaucoup, généralement
tous à la fois, des événements tragiques qui, main·
tenant, semblaient a"oir passé cOl11me un rapide
cauchemar. On s'inquiéta des uns, des autres, souvent pour dire: " Mort .•. mutilé.,. disparu ... ») Et
Randolph Curtis?Claude leur apprit qu'il avait vail·
lamment fait son devoir dans ces troupe canadien·
nes, vaillantes entre toutes celles portant l'uniforme
britannique, jusqu'au jour où, gravement atteint
par le gaz et réformé, il était retourné à TroisRivières. Ils avaient ces temps derniers activement
wrrespondu avec, pour lui, nn résultat des plul.;
intéres ants. M. Curti senior, décidément valé·
tudinaire, venait d'élire domicile à Toronto, oô
t: tait établie sa fille, mariée à un riche banquier.
de bonne heure, il n'avait
aln6 q l ,--t__'" ~)DI
...
1"IH11'An.l!Mr dIII
famillo
�����157
���Ibo
VEUVAGE BLANC
II. Quant à ous, mon cher cousin Claude, \'ous
qu'il es}imait, qu'il aimair, vous marcherez dans
le chemin qui s'ouvre, large et clair, devant votre
jeunesse. et où je souhaite vivement que vous rencontriez tous les succès, tous les bonheur~.
Nos
cœurs n'étaient point destinés à s'appartenir. Du
mien j'ai d6finitivement disposé. Bientôt \'ous donnerez le vOtre et Dieu permettra qu'alors nous
p~sion
nous re,·oir. Daps cet espoir, gardezmoi un souvenir affectueux comme celui que toujours je vous garderai. JI
Par un billet adre~é
à Ludivine, elle annonçait
en même temps son immédiat départ pour le Béarn,
inv'itée par la femme de l'ancien officier d'ordonnance du général, que la guerre avait fait colonel
et qui commandait le régiment en garnison à Pau.
Sa santé un peu Jaltérée se trouverait bien d'y
;lchever la mauvaise saison.
Ct.lUde Sigebert abrégea son séjour au pa} s
natal. D'aborJ il crut que jamais il ne se consolerait. Mais la jeunesse est plùs forte que le chagrin.
Il vient de prendre femme sur les rives du SaintLaurent où il élèvera une de ces familles calUldiennes qui reportent aux époques patriarcales. A la
Saulaie, Louise Thierry vieillira avec la fierté de
son sa..:rifice. Elle y trouve un austère bonheur.
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Collection Stella
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Description
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La collection Stella est lancée en 1919 par les éditions du Petit Echo de la Mode. Ses fascicules sont des suppléments mensuels...<br /><a href="https://bibliotheque-virtuelle.bu.uca.fr/exhibits/show/fondbastaire/collection_stella">En savoir plus sur la collection Stella</a>
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Publisher
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Editions du "Petit Echo de la Mode"
Title
A name given to the resource
Veuvage blanc
Creator
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Bovet, Marie-Anne de (1855-19..)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
[1921?]
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
160 p.
18 cm
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Description
An account of the resource
Collection Stella ; 24
Type
The nature or genre of the resource
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Language
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Domaine public
Identifier
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BCU_Bastaire_Stella_24_C92546_1109601
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